ATEN el Ah 2 sys CNRS y t REC 15. L CHEF HRURAN 4 ME A ee A sn as je ! ÿr? HU Ë #4 Has Hull Rent te Anar de: Hp 11e HAN ! pin je Het Ant #1) RATES Hi) Î M ‘ FH LUE At } $ it Vu able, fs st ( hi tre +) ie 4 RL p 1 JOUE Hu j “3! 2 4 PRE LR RE Si: = [er à AE ms LE TS NAT . 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DELACOUR Tous les amateurs Id'Oiseaux connaissent les Merles bronzés, ces beaux Sturnidés aux plumage vert el violet, “enrichi des plus brillants reflets métalliques. Les espèces qui leur sont assez souvent offertes sont toutes africaines. Mais il existe en Océanie un autre Sturnidé qui rappelle beaucoup ces Oiseaux et les dépasse peut-être en beauté par l'éclat de son costume ‘et l'élégance de ses formes : c'est le Stourne bronzé, comme l'a appelé Dumont d'Urville dans la relation de son « Voyage au Pôle Sud et en Océanie », le Lamproco- rax (Calornis) metallica. Cette espèce est très répandue dans le Nord de l'Australie, la Nouvelle-Guinée, les îles de la Papouasie, depuis les Iles Salomon jusqu'aux Iles Aru, et les Moluques. Des espèces voisines la remplacent dans le reste de l'Océanie et en Indo- Malaisie. Comme celles des Merles bronzés africains, les mœurs des Stournes rappellent beaucoup les mœurs des Etourneaux d'Europe. La planche en couleur ci-contre représente un mâle adulte et une femelle jeune. Les femelles adultes, en effet, sont complètement semblables aux mâles. Toutefois, on n'est pas très fixé sur la façon dont s'opère le passage du plumage juvénile au plumage complet de l'adulte. Toutes sortes de transitions existent. Finsch croit, d'après ses ob- servations personnelles, que les sujets ayant lés parties infé- ricures striées et blanchâtres, ne sont pas forcément des jeu- nes, Car 11S se reproduisent sous ce plumage. Il pense qu'ils revêtent leur plumage d'adultes par une modification de la plume, dont les sommets <’usent et tombent. L'OISEAU. MERS 2 L'OISEAU Ces Oiseaux sont rarement importés en Europe Au mois de janvier 1920, quatre d'entre eux furent ame- nés à Londres par M. Frost, au retour d’une expédition pri- vée. L'un était en plumage parfait, les trois autres avaient les parties inférieures blanc rayé ; deux de ces Oiseaux me furent cédés par Lord Tavistock, pour qui l'expédition avait été entreprise ; je choisis l'adulte, qui me parut être un mâle, et l’un des jeunes que je pris pour une femelle. L'attitude des Stournes, dans la suite, montra que je possédais bien un vrai couple. Ces Oiseaux passèrent l'hiver chez M Lécallier et me furent envoyés à Clères au mois de juin, Je fondais des espoirs sur le couple, qui paraissait en condition de nicher, quand la femelle mourut subitement. Je gardai le mâle quel- que temps, puis le cédai à Mrs. Burgess, qui le possède en- core, je €Crois. Il auraït été intéressant d'observer la reproduction de ces Oiseaux et surtout de vérifier comment, et x quel âge, s'opère leur changement de plumage. Les deux autres Stournes, laissés au Jardin Zoologique de Londres, n'y vécurent pas très longtemps ; un autre, im- porté à l’automne suivant, mourut aussi rapidement. Ces Oiseaux se comportent en captivité comme les Merles bronzés et se contentent, comme eux, d’une pâtée pour insec- livores et de fruits. Mais ils sont plus sensibles au froid et doivent être rentrés dès que la température fraîchit. N. D. L. R. — Quelques couples de Stournes bronzés se trouvaient dans la collection d'Oiseaux que M. A.-S. Le Souef à apportée en Angleterre en novenibre dernier. PA" COLLECTION D’OISEAUX EXOTIQUES DE. CLÈRES par Maurice LOYER C'est dans la riante vallée qu'arrose la Clère, non loin de Rouen, que se trouve le parc aux pelouses verdoyantes où M Jean Delacour a installé ses remarquables collections d'Oiseaux exotiques. Dans cette Normandie, si riche en pâturages plantureux, où la vie semble douce et facile, nul site ne parait mieux choisi pour y.passer des jours heureux que celui au milieu duquel est bâti le château de Clères. La grille du parc à peine franchie, la masse sombre des ruines d'un vieux château-fort frappe tout d'abord les re- gards ; mais les tours découronnées, les murailles déman- telées sont revêtues d'un manteau si ample de vigne-vierge et de lierre, semé çà et là, dans les anfractuosités de la pierre, de fleurs aux vives couleurs, que l'antique demeure féodale semble tout égayée par cette parure qui prend les tons les plus brillants sous le chaud soleil de cette belle journée de printemps. | Les visiteurs à qui M. Jean Delacour faisait, le 26 mai dernier, les honneurs de ses collections, assistent aussitôt à un spectacle inattendu. Au-dessus d'eux, à une cinquantaine de mètres de hauteur, vole un Oiseau de taille gigantesque, aux larges ailes étendues, semblable à un aéroplane. C'est une Grue Antigone de l'Inde, le plus grand des Oiseaux vo- lants qui plane ainsi au-dessus de ses congénères éjointés qui vivent en liberté sur les pelouses. Ce bel Oiseau évolue ainsi chaque jour, animant le ciel de Clères de son vol ma- jestueux. C'est un mâle, retenu dans le parc par la présence des femelles qui, moins heureuses que lui, ne peuvent quitter le sol et l’invitent par leurs cris à venir les rejoindre. Bien- tôt, en effet, le mâle Antigone décrit de grands cercles, prend terre au milieu de ses compagnes et nous les voyons tous, à notre grand regret, disparaître sous l'ombre des grands arbres. Mais voici le château de Clères. qui se dresse tout sou- riant dans l'élégance de son architecture du XVI siècle. C'est une belle et vaste demeure de la Renaissanre -; ses A L'OISEAU proportions harmonieuses et ses délicates sculptures en font une des plus belles résidences de la région. Il rénferme, entr'autres, une bibliothèque fort riche en ouvrages de Zoologie et plus particulièrement d'Ornithologie, ainsi que de nombreux dessins et tableaux, anciens et mo- dernes, œuvres de maîtres animaliers. Là, se trouvent quel- ques Oiseaux vivant dans des cages disposées çà et là. C’est ainsi que nous avons pu admirer un Shama, un Cossypha cafra, un Chloropsis malabaricus, et un Serin saxon, mer- veilleux chanteur. Mais nous avons hâte de voir les hôtes du parc de Clères et M. Delacour satisfait aussitôt à notre désir. Une galerie, jetée sur un pont de pierre, fait communiquer le château avec une large terrasse adossée au coteau. C’est sur cette terrasse que s'élèvent les communs, ensemble de gracieuses constructions des XIV® et XV® siècles, édifiées sui- vant le goût normand, ornées de pans de boïs apparents, de hauts toits de tuiles aux tons chaudement colorés et flan- quées de tours surmontées de poivrières. END - De là, la vue s'étend d’abord sur les parterres de fleurs et d’arbustes taillés qui entourent le château, puis sur les pelouses entrecoupées de bosquets qui descendent en ondu- lant vers la vallée. Au fond de celle-ci miroitent, au milieu d’une verte prai- rie, les eaux d’un étang sur lequel s’ébattent des Palmipèdes exotiques, non loin de la Clère coulant doucement sous le couvert d'arbres d’essences les plus diverses qui garnissent également les pentes de la colline dont le versant limite l'horizon. La galerie de douze mètres de long qui joint le château aux communs abrite de rares Oiseaux : voici, dans de grandes volières un Barbu à collier (Lybius torquatus), un Bulbul à ailes jaunes (Hemixus flaveola), un Tangara écarlate, un Geai du Pérou, un Guiraca à poitrine rose, un Guiraca à tête noire, un Gros-bec à ventre jaune (Pheucticus aureiventris). Puis, dans de petites cages, se trouvent des Bouvreuils de Sibérie, des Perruches de la Guyane; des Shamas, des Chloropsis, des Grenadins et des hybrides de Tarin rouge et de Serin. Entre les cages sont disposés des aquariums chauffés où agent des Poissons télescopes à queue de voile, des Macro- podes et des Poissons-épée, ainsi que des vivariums où ram- 1 M LA COLLECTION D'OISEAUX EXOTIQUES DE CLÈRES 5 pent des Lézards verts, des Salamandres, des Tritons et des Cistudes d'Europe. Quittant la galerie, nous traversons la terrasse et nous voici devant les communs dont les salles du rez-de-chaussée, ornées de plantes exotiques aux fleurs éclatantes, sont trans- formées en chambres d'Oiseaux pour ceux des hôtes de Clères qui redoutent le froid de l'hiver ou qui ont besoin d'une nourriture et de soins spéciaux avant d'être placés dans les volières à l’air libre. Ce sont d'abord un couple de Loris des dames (Lorius domicella), un Lori de Céram (L. garrulus), une paire de Perruches roses et un Perroquet jaco. Dans une seconde chambre, plus chaude, nous admirons des Serins de Norwich, un Trogon de Cuba, des Guits-guits, un Souï- Manga à double collier, un couple de Sucriers flavéoles, des Diamants de Gould, masqués et de Bichenow, une femelle de Souï-Manga malachite, un Shama, puis, volant en liberté, un Rollier à longue queue. Nous y voyons également un couple de ces jolis petits Singes roux, à longs poils, que l'on nomme Singes-lions à cause de la crinière qui orne la tête et le cou de ces animaux et les fait ressembler à des Lions en mimiature. Dans le pare où nous descendons ensuite, vivent de nom- breux Oiseaux en liberté. Nous les voyons voler et se per- cher non loin de nous ou venant prendre la nourriture disposée à leur intention dans les volières grillagées, où ils ont d'abord vécu lors de leur arrivée et qui sont munies à leur partie supérieure de châssis mobiles que l’on peut sou- lever à volonté. Ce dispositif permet de donner la liberté aux captifs acclimatés et de les reprendre lorsqu'on le désire. C'est ainsi qu'ont été lâchés, d’abord les mâles, puis les femelles des espèces suivantes : Colombes à collier, à demi- collier, lophotes et du Sénégal ; Perruches à collier de l'Inde et. d'Afrique, Perruches d'Alexandre et Cacaloës rosalbin, (l’un de ceux-ci à élu domicile à la gare de Clères et nous 12 retrouverons, perché sur les fils télégraphiques, pour nous saluer lors de notre départ). Cette expérience semble devoir donner les meilleurs résultats ; certains couples ont déjà ni- ché cette année ; aussi d’autres espèces d'Oiseaux exotiques seront-elles mises en liberté, l’année prochaine. En avançant à travers le parc, nous apercevons d'abord deux volières dans lesquelles vivent de nombreuses et belles 6 L'OISEAU Perruches de Swainson ainsi que des Inséparables à tête rose ; puis nous rencontrons tour à tour, isolés ou en groupes, de beaux Oiseaux en liberté. Ce sont de grands Echassiers Grues cendrées, de Numidie, de Mandchourie, Antigones, à cou blanc, de Stanley, couronnées bleues, tout un monde d'Oiseaux aux longues jambes qui s'éloigne à notre approche. Leurs cris et leurs battements d'ailes jettent l’émoi au milieu d'une troupe de Kangourous de Bennett qui disparaissent bientôt en bondissant au milieu des pelouses. Avec eux, le pare de Clères renferme encore d'autres Mammifères : Cerfs axis, Antilopes cervicapres, Cervules de Reeves et Maras de Patagonie que nous voyons paître sur les pelouses ou sortir des bouquets d'arbres qui leur servent de retraites. Des Paons bleus et des spicifères viennent au-devant des visiteurs, ainsi que des Faisans de Mandchourie (Crossoptilon mantchuricum), qui sont bien les Oiseaux les plus accueil- lants qui existent. Leur familiarité devient même gênante au point que l'on est obligé de les chasser pour continuer son chemin. Voici maintenant, sur le penchant de la colline, les par- quets où vivent de précieux Gallinacés exotiques : Lopho- phores et Tragopans de l'Himalaya,” Euplocomes et Eperon- niers d'Extrême-Orient, et de beaux Oiseaux de l'Amérique du Sud : Hoccos de Sclater, caronculé, à bec de.rasoir, et le très rare Hocco de Salvin, des Tinamous, des Pénélopes, ainsi que des Dindons sauvages de l'Amérique du Mord. Mais descendons vers la pièce d'eau où nous assisterons aux ébats d'une foule de Canards et d'Oiïes exotiques, parmi les- quels nous remarquons des Canards mandarins et de la Ca- roline, des Casarka, des Sarcelles de Formose, des Dendro- cygnhes, des Canards de Barbarie sauvages, fort différents de: la variété domestique, des Oies barrées, d'Egypte, de Ross, des Bernaches de Magellan et à tête grise, des Céréopses d'Aus- tralie, etc." Ces Oiseaux, au nombre de cent-cinquante environ, ani- ment de la façon la plus pittoresque l'étang aux eaux claires où vivent de nombreuses Truites. Non loin de là, nous voyons un couple de Kamichis cornus, beaux Oiseaux brésiliens, voisins des Agamis et des Cariamas. A quelques pas, une troupe de Flamants jette la note rose de son plumage sur le vert de la prairie. Ces grands LA COLLECTION D'OISEAUX EXOTIQUES DE CLÈRES 7 Oiseaux côtoient un ruisseau, affluent de la Clère, d’autres sont gravement perchés sur l’une de leurs longues jambes et ne quittent cette posture hiératique que lorsque nous ne sommes plus qu’à quelques mètres d'eux. Leurs voisins sont - des Nandous blancs, variété rare du Rhea americana, qui vivent en liberté dans la prairie, tandis que leurs congé- nères australiens, un couple d'Emeus, sont renfermés dans un enclos, proche de ceux des Gallinacés. Nous quittons à regret le merveilleux spectacle qu'offrent tous ces êtres réunis là pour la joie des yeux, afin d'aller visiter les volières construites sur le penchant de la colline, non loin des communs. Ce groupe comprend neuf grandes volières et neuf plus petites. Ces dernières renferment des familles d'Ondulées bleues, des Loris à collier rouge, des Diamants mirabilis, des Perruches de Pennant, des Perru- ches omnicolores et des Liothrix Astleyi, espèce nouvellement décrite par M. Delacour. Dans les grandes volières resplendissent des Tragopans satyres et de Temminck, des Pigeons de Nicobar, des Merles bronzés, de belles Perruches australiennes : Perruches de Bar- nard, erythroptères, royales, à ventre châtain, des ondulées jaunes et une collection de Pies exotiques : Pies bleues de l'Hi- malaya, vagabondes, de San-Blas, acahé, azurées, noires d’Afri- que. Enfin des petits Calaos à bec jaune et à bec rouge, des Toucans, un Moqueur modulateur, deux Gymnorhines fiû- teurs, des Touracos gris, un Garrulax à cou varié, des Martins blancs à ailes noires et un Martin (Acridotheres tristis) ap- privoisé et qui parle. Il sait dire quelques mots d'anglais ! C'est, je crois, le seul exemple d’un Martin ayant appris à parler. Linné a nommé cet Oiseau le Martin triste. On peut se demander pouquoi il l’a qualifié ainsi, car l'Oiseau que nous avions devant nous était extrêmement gai, vif, remuant, de bonne humeur, poussant de petits cris joyeux entrecoupés de mots très clairement prononcés. Nous ne pouvons nous lasser d'admirer encore une foule de minuscules Oiseaux des tropiques, tous plus chamarrés, plus brillants les uns que les autres : Cardinaux, Tisserins noirs, Diamants psittaculaires et mirabilis, Veuves, Guit- guits et Souïi-Mangas, véritables fleurs émaillées de pier- reries. Courant sur le gravier ou sur le gazon des volières, voici 8 L OISEAU encore des Tinamous tataupa, des Colins de Masséna, de Sonnini et de Cuba, des Râles du Mexique ; dans un petit bassin, au centre des volières, nous voyons un grand nom- bre de petits Echassiers européens, tandis que sur les bran- ches des arbustes qui ornent les parquets, somnolent grave- ment les Colombes tranquilles et les Colombes diamants. Tous les hôtes de ce ravissant domaine sont en fort bon état, il y a très peu de mortalité malgré le grand nombre de la population aïlée qu'il renferme. C'est que la surveillance est fort complète, pas de bêtes de rapine. Aussitôt que la présence de l’une d'elles est signalée, sa capture est pro- chaine. Aussi les Oiseaux peuvent-ils errer en toute sécurité dans le parc. La nourriture est l’objet de soins minutieux ct l'hygiène est rigoureusement observée. Tout semble réuni dans le décor charmant de ce vallon de Normandie pour faire du château de Clères un séjour de rêve pour le naturaliste et l'artiste, pour l'éleveur et le savant. LE TORCOL ET-SON ELEVAGE par Marcel LEGENDRE Voici un bien étrange Oiseau de notre Faune. Sa vie mys- térieuse et ses mœurs bizarres ont toujours intéressé les naturalistes et Jui ont créé bien des légendes. De même que pour le Coucou, l'Engoulevent, de jolies croyances popu- laires survivent encore dans nos campagnes, et chaque con- trée donne un surnom à ce singulier Oiseau. Le Torcol (Yunx lorquilla L.) est un migrateur qui nous revient chaque années quelques jours avant Je Coucou ; aussi une légende normande dit : « Le Torcol est le domestique du Coucou ; il court la poste devant son maître et arrive douze jours avant lui. » D'une longueur de 18 centimètres, dont 6 pour la queue, le Torcol à une livrée superbe qui rappelle, comme dessin et coloris, celle de certains gros Papillons nocturnes. Quelques autres Oiseaux ont, dans une teinte plus foncée, le même as- pect de coloris : la Bécasse, l’Engoulevent et le Scops. Le LE TORCOL ET SON ÉLEVAGE 9 plumage finement pointillé, zébré, strié de fins dessins s’harmonisant délicatement sur un fond qui va du gris au marron donne de loi l'illusion d'une feuille sèche ou d'un morceau d'’écorce ; grâce à ce mimétisme parfait, l'Oiseau passe inaperçu. Il est donc difficile de dire s’il est peu ou très commun. Si, dans la classification des Oiseaux, il est placé dans la famille des Grimpeurs, c'est qu'il a deux ressemblances avec les Pics. D'abord ses pattes, dont deux doigts sont di- rigés en avant et les deux autres en arrière ; puis la langue extensible, terminée par un dard ; mais c’est tout : son bec droit, conique est celui d'un insectivore quelconque, et sa queue n'a pas la force souple pour lui faire un soutien utile dans les ascensions des branches verticales ; cependant, il se cramponne souvent à l'écorce et lance sa langue de tous côtés pour fouiller tous les interstices. Il aime se percher et surtout se promener à terre par petits bonds. Il niche une fois par an dans un trou d'arbre où il dépose six à huit œufs d'un blanc pur, avec une coquille très mince. L'incu- bation dure une quinzaine de jours. Le Torcol est un Oiseau qui se fait bien à la captivité, et son élevage est relativement facile. Il se plaît aussi bien en société dans la volière que seul dans une cage à Merle. C'est, du reste, un charmant compagnon qui ne s'occupe nulle- ment de ses voisins, si petits soient-ils. Il devient très con- fiant et ne tarde pas à venir prendre à la main les vers de farine qu'on lui présente. Sans être triste, ce n’est pas un turbulent, et sur le barreau il reste de longs moments, pa- ressant ou faisant sa toilette. Il aime aussi se promener à terre où, sautillant, la queue étagée, il fouille tous les re- coins avec sa langue démesurée. Avec sa forme élégante et sa simple, mais jolie parure, le Torcol est un de mes Oiseaux préférés. Pour le moment, j'en possède un couple que j'ai placé dans une petite volière où je mets habituellement des Pics Epeichettes (Dendrocopus minor L.) ; une branche verticale, grosse comme le poignet, se trouve au milieu de cette cage et, contrairement à ce que disent certain auteurs, le Torcol n'y grimpe à la façon des Pics que très rarement. Cet Oiseau est un gros mangeur ; il commence générale- 10 L OISEAU ment par fouiller dans la mangeoire avec sa langue pour y prendre les parcelles d'aliments préférés (tels les œufs de fourmis), puis il continue avec sons bec de la façon ordi- naire. Il m'a semblé voir une ou deux fois un Torcol mouillé, je n'ose l'affirmer. En tout cas, je ne les ai jamais vus se baigner ; par contre, ils boivent beaucoup. En liberté, le Torcol se nourrit d'Insectes divers : Che- nilles, Chrysalides, Mouches, mais sa nourriture favorite est surtout les larves de Fourmis (appelées œufs). Il faut donc, pour commencer l'élevage de cet Oiseau, se procurer des æufs de Fourmis. Le Torcol, pris adulte, sera placé dans une cage, dont deux ou trois côtés latéraux seront voilés. C'est une mé- thode que l'on doit appliquer à tout Oiseau nouvellement capturé, le captif ne devant pas être tenu en éveil de tous les côtés à la fois, mais à mesure qu'il devient moins sau- vage, on découvre peu à peu la cage. Les deux ou trois premiers jours, l'Oiséau ne sera nourri qu'avec des œufs de Fourmis frais et quelques Vers de fa- rine, dont on écrase la tête pour empêcher leur fuite. Cette nourriture ne sera pas mise à terre, mais de suite dans une mangeoire : il faut que l'Oiseau comprenne que, désormais, pour manger, il faut venir à cette place. Puis, peu à peu, on ajoutera de la pâtée que l’on mélangera avec les œufs et les vers de farine qu'il faudra alors couper en morceaux. Le Torcol s'habituera ainsi à manger le tout, et l'acclimatation sera un fait accompli lorsqu'on arrivera au moment où les œufs de Fourmis ne seront plus indispensables. Pendant tout ce temps, il faut surveiller l'Oiseau et, au besoin, revenir à une plus grande quantité d'œufs, si, à ùn moment, il délaisse trop la mangeoïire. Mais si l’on possède une bonne pâtée, et si ce passage de la vie libre à la capti- vité à été fait très progressivement, l'Oiseau se tiendra très bien avec sa nouvelle rourriture. I ne faut pas oublier que, pour nos Oiseaux insectivores, la qualité de la pâtée est pré- férable à la quantité. L'amateur, désirant des Oiseaux familiers et robustes, aura intérêt à prendre des jeunes au nid et à les élever. A part les Oiseaux chanteurs qui, vraiment, n'’atteignent toute 1 beauté de leur chant que dans la vie libre, c’est le seul LE TORCOL ET SON ÉLEVAGE II moyen d'avoir des Oiseaux remplisant les meilleures condi- tions pour la captivité. Cet élevage est facile à n'importe quel moment du développement des jeunes, néanmoins je conseille de les prendre prêts à sortir du nid, de cette façon l'élevage sera moins long, car les Oiseaux se passeront très vite des soins-de l'amateur. Inutile de compliquer les choses. L'élevage se fait dans une simple boîte en bois, les petits Torcols se plaçant contre les parois latérales, comme dans leur nid naturel. Nous avons tous la boîte idéale sous la main : c'est le simple petit ca- geot de voyage qui se trouve chez les marchands, cage de bois, dont un côté grillagé possède une porte à coulisse. A cette occasion, vous renversez le cageot, et ce côté deviendra le dessus de la boîte d'élevage. Les Oiseaux ont ainsi de l'air. On peut les voir et même les nourrir à travers le gril- lage. Il faut avoir soin de mettre dans le fond de cette cage un peu de foin, de façon que les déjections des Oiseaux s'y perdent ; il n'y aura donc comme nettoyage qu'à remplacer quotidiennement ce foin. Il faut, pour commencer, gaver les Oiseaux avec la même nourriture que celle que leur donnent leurs parents : ce sera donc des œufs de Fourmis. Chaque demi-heure, il faudra leur donner une pincée d'œufs avec une petite brécelle à bouts ronds pdhir ne pas les blesser ; cela est très facile. Quelquefois, on re un ou deux morceaux de petits vers dé farine. Il faut toucher le moins souvent possible aux jeunes Oiseaux et, comme dans la nature, les becquées devront commencer de bon matin et s'arrêter bien avant la nuit. Souvent, après un jour, les Oiseaux ouvrent d'eux-mêmes leur bec si l’on s'approche de leur boîte. Il faut alors chan- ger le régime ; leur future nourriture devant être la pâtée, il faut, sans tarder, leur en faire goûter ; aussi les becquées seront alternativement une pincée d'œufs de Fourmis et une boulette de pâtée. Si les Torcols, après quelques jours, mangent bien et sont en bon état de santé, déjà bien emplumés, et si surtout Ja nichée à été prise prête à sortir du nid, on peut placer les nouveaux pensionnaires dans une cage avec une mangeoire de pâtée où l'on ajoutera, bien mélangée, une petite proportion 12 L'OISEAU d'œufs de Fourmis frais. Il faut continuer de donner à man- ger aux Oiseaux et surtout les surveiller. Généralement, le jeune Torcol va de suite à la mangeoire et commence peu à peu à y prendre la nourriture, et le mo- ment arrive où il n'a plus besoin de l’éleveur et se contente parfaitement de la pâtée. L'élevage est terminé, 41 n'y a plus qu'à donner chaque jour deux ou trois Vers de farine à Ja main pour entretenir la familiarité de nos charmants pen- sionnaires. Si l’on veut des Oiseaux apprivoisés, le Torcol s’y prêtera particulièrement. Il faut alors le prendre souvent dans la main pour lui donner sa nourriture et l'habituer, à l’aide d'un léger appel, à venir se percher sur le doigt. Surtout, . on ne lui donnera des Vers de farine qu'en cette position. Voici les quelques notes relatives à l'élevage de mes deux derniers Torcols. Onze juin : j'enlève deux de ces Oiseaux d'un nichoir. La nichée de six petits était prête à sortir du nid, car du nichoir, remis en place,.trois petits s’échappèrent et vo- lèrent jusqu'à terre, à quelques pas de moi. C'est ainsi que je pus me rendre compte du mimétisme parfait de ces Oi- seaux : leur plumage, avec ses teintes et ses fins dessins, se confondait si bien avec le sol que j'eus du mal à les retrou- ver. Ils étaient là tout près, bien aplatis dans l'herbe, la queue étagée et sans mouvement. Par l’orifice d'entrée, je les replaçai dans la bûche. Dès le lendemain, més deux Torcols ouvrirent le bec. J'avais, à ce moment-là, divers jeunes Oiseaux à nourrir ; aussi, pour simplifier tout cet élevage, le 15 juin, je plaçai avec eux deux jeunes Traquets Tariers (Saxicola rubietra I..). Depuis, les quatre Oiseaux ont toujours vécu ensemble et occupent aujourd'hui la même volière. Quels caractères dif- férents à observer !!! Le 17, Torcols et Traquets sont mis dans une petite cage où je continue à leur donner, mais de plus en plus espacée, la becquée. Le 22, je ne m'occupe plus de ces Oiseaux, et dès les premiers jours de juillet, ils sont en volière, Le Torcol, de tout temps, a attiré l'attention sur lui par l'étrange facilité qu'il possède d'imiter le serpent. Pour cela, il se livre à une pantomime vraiment comique, mais qui effraie certainement bon nombre de ses ennemis. En LES PERROQUETS DU GROUPE DES PLATYCERQUES 13 captivité, l'Oiseau capturé adulte prend très souvent cette attitude. Les jeunes pris au nid, devenus familiers, habitués à la cage, au va-et-vient des personnes, n'arrivent que très rarement à l'attitude merveilleuse des Torcols libres. Dans l4 nature le danger, l'instinct de défense développent des facultés qui n'ont plus leur raison d'être en captivité. Néanmoins les premiers temps, en agitant un mouchoir devant leur cage, mes Torcols faisaient leurs contorsions comiques, puis ils s'y habituèrent, et maintenant, si je veux me rendre compte de leurs talents d'imitateurs, je suis obligé d'approcher d’eux, tenant sur le.poing un de mes Hiboux Scops, rapace nocturne, éternel ennemi de tous les Oiseaux ; alors j'assiste à la pantomime en règle, tant il est vrai, que l'instinct est toujours là qui veille. Le Torcol figure peu souvent dans les collections d'amä- teurs. À défaut du chant, il a pourtant toutes %es qualité d'un Oiseau de volière, caractère paisible, douceur envers ses compagnons et familiarité avec son maître. L'hiver, il n'exige qu'une chaleur très modérée, sa nourriture n’est pas compliquée et l'élevage des jeunes est facile. Quelle diffé- rence avec les jeunes Huppes que j'élevai en même temps el auxquelles il faut vraiment apprendre à manger ! 5 : LES 'PERROQUETS DU GROUPE DES PLATYCERQUES par J. BERLIOZ On a coutume de considérer les Oiseaux parés de vives couleurs comme des hôtes à peu près exclusifs des pays les plus chauds du globe et peu susceptibles de s'adapter au cli- mat plus variable de nos régions. Aussi, ce n'est pas sans étonnement que l'on peut voir dans les Parcs ornithologi- ques, certains d'entre eux supporter sans danger les ri- gueurs même du plein air et animer de leur éclat, dans un état voisin de la liberté, le cadre de nature qui leur est donné. Parmi ces Oiseaux, on peut citer tout d'abord bon nombre de Perroquets, propres surtout à l'Océanie, entre autres les 1/4 L'OISEAU Platycerques et leurs alliés, auxquels le climat relativement tempéré de leur pays d’origine permet une acclimatation plus parfaite que pour beaucoup de leurs parents de l'Amérique intertropicale, par exemple. Les Platycerques et formes voisines, dont nous nous occu- perons spécialement ici, constituent aux yeux des ornitholo- cistes une tribu distincte de la famille des Psittacidés ou Per- roquets, les Platycercinés, groupe d’ailleurs fort mal délimité et très voisin surtout des Palæornithinés, des contrées tro- picales de l'Ancien monde. Ce sont en général des Perruches de taille moyenne ou petite, à bec court et assez faible, de cou- leur cornée, à longue queue étagée, composée de rectrices le plus souvent larges et aplaties, plus rarement étroites et acuminées au sommet. Les deux sexes ne présentent pas de différences très notables dans le plumage : mais la femelle se distingue presque toujours du mâle par ses teintes plus ternes. Ces Oiseaux comptent d'ailleurs parmi les plus remar- quables représentants de la famille pour l'éclat de leur livrée, et ils peuvent rivaliser à ce titre avec les Loridés eux-mêmes, qui, originaires presque tous des régions équatoriales de l'Austro-Malaisie et de la Papouasie, ont en outre, l’inconvé- nient d'être beaucoup moins résistants aux changements de température. Si l’on sépare des Platycercinés les genres Polytelis, Apros- mictus, Ptistes et Pyrrhulopsis, qui comprennent d'assez gran- des et superbes espèces propres surtout à la région papoue et nord-australienne, et que Salvadori, l’éminent ornitholo- giste italien, considère comme plus voisins des Palæornis, le groupe qui nous occupe renferme encore une cinquantaine d'espèces, réparties dans les genres suivants : Platycercus, Porphyrocephalus, Barnardius, Psephotus, Neophema, Cya- norhamphus, Nymphicus, Nanodes, Melopsittacus, Pezoporuis et Geopsittacus. Elles vivent toutes dans les régions austra- lienne et néo-zélandaise, ainsi que dans divers archipels polynésiens. La plupart d’entre elles ont été déjà importées en Europe, où elles s'adaptent fort bien à la captivité, ca- ractère qui, joint à la beauté de leur plumage, en fait des Oiseaux très recherchés des amateurs. Rappelons d’ailleurs, dès maintenant, que l'une de ces espèces est bieñ connue de tout le monde et constitue sans doute le type de Perruche le plus familier à notre vue : c’est ue LES PERROQUETS DU GROUPE DES PLATYCERQUES 19 la Perruche ou Mélopsitte ondulée. Mais d'autres méritent également de retenir l'attention et nous allons en rappeler les plus belles et les plus connues. Les espèces du genre Platycercus Vig., au nombre de treize à quinze environ, sont caractérisées avant tout par la couleur du dos et des scapulaires, dont les plumes sont toujours noires au centre et bordées de couleur vive ; la mandibule supérieure du bec présente en outre, de chaque côté, une dent distincte. Elles sont toutes originaires d'Australie et de Tasmanie. La plus connue en volière est le P. eximius (Shaw), du sud et du sud-est de l’Australie et de Tasmanie. C’est un bel Oi- seau dont la taille atteint environ trente à trente-deux centi- mètres de longueur totale ; le nom de « Perruche omnico- lore », sous lequel il est fréquemment désigné par les éleveurs, rappelle bien justement la bigarrure de son plumage : la tête et la gorge sont d’un rouge vif, cette couleur se terminant en pointe sur la poitrine, les joues sont blanches, la nuque jaune d'or ; les plumes du dos sont bordées de jaune verdätre et cette couleur s'étend à l'uropygium, aux flancs et aux parties inférieures du corps ; le pli de l'aile et les couvertures alaires sont d'un bleu vif, le reste de l'aile en grande partie d'un bleu sombre ; les rectrices médianes sont vertes, les la- térales en majeure partie bleues et plus pâles au sommet. Cet Oiseau supporte parfaitement les conditions climatiques de nos pays ; aussi on le voit fréquemment en captivité, son élégance et sa vivacité étant d’un grand attrait pour les ama teurs de volières. Nous ne citerons que pour mémoire, car ce sont des Oiseaux très rares, deux espèces voisines de la précédente, le P. splen- didus Gould, qui n’en diffère que par les plumes du dos bor- dées de jaune d'or, et le P. ignitus Leadb., au plumage presque entièrement rouge, avec les ailes et les rectrices latérales bleues, les grandes hennes alaires marquées de blanc à la base. Toutes deux proviennent de l'Australie cen- trale et orientale. Le P. icterotis (Temm.), ou Perruche da Stanley, du sud- ouest du continent australien, n'est guère plus connue que les deux précédentes en captivité. C'est la plus petite espèce du genre et elle se distingue aisément de la plupart de ses congé- nères par la couleur jaune des joues : le reste du plumage est 16 L'OISEAU dans l’ensemble d’un rouge vif, avec les ailes bleues, l’uro- pygium et les rectrices médianes vertes. Une autre espèce, au plumage également en grande partie rouge, est beaucoup plus fréquente dans nos volières : c’est le P. elegans (Gm.), ou Perruche de Pennant, répandu dans tout l'est et le sud-est de l'Australie, ainsi qu'aux Iles Norfolk. Son plumage est caractérisé par. les joues d’un bleu-violet, comme les ailes, et par la queue entièrement bleue, avec les quatre rectrices latérales bleu pâle au sommet. C'est avec le P. eximius, dont elle possède aussi tout à fait le mode de vie, celle des espèces du genre, que l’on voit le plus souvent en captivité. Son représentant dans l'Australie centrale et méridionale, le P. adelaide Gould, se voit, par contre, plus rarement ; il lui ressemble d’ailleurs beaucoup, mais la couleur rouge de son plumage est plus pâle et mélangée de jaune. Chez d’autres espèces de Platycerques, non moins belles que les précédentes, la coloration foncière du plumage est jaune et non rouge: tels sont le P. flaviventris (Temm.), de Vic- toria et de Tasmanie, et le P. flaveolus Gould, du centre et du sud-est de l'Australie. De taille un peu plus forte que le P.ext- mius, ces deux Oiseaux se ressemblent beaucoup : même bande frontale rouge ainsi que le tour des yeux, joues bleues, tête et dessous du corps jaunes, cette couleur passant au verdâtre sur la nuque et au vert sur le dos ; aïles bleues, variées de jaune et de vert ; rectrices latérales bleues, à pointe blanche. Hs se distinguent néanmoins l’un de l'autre par la teinte jaune générale plus pâle chez le P. flaveolus, dont les rectrices médianes sont, en outre, bleu foncé et non vertes, comme chez son congénère, Tous deux n'ont été observés que rarement en captivité. La Perruche à tête pâle, P. pallidiceps Vig., est mieux con- nue ; elle est originaire de l'Australie centrale et orientale. Son plumage est d'une teinte générale bleuâtre pâle, avec la tête, la nuque et la bordure des plumes dorsales jaunes ; les joues sont blanches, bordées inférieurement de bleu, les sous- caudales d'un rouge vif, les ailes et la queue bleues, avec les rectrices latérales passant au blanc vers le sommet. Le rare P. amathusia Gould, qui semble remplacer le pré- cédent dans le nord et le nord-ouest de l’Australie, ne s’en distingue guère que par ses joues presque entièrement bleues Société Nationale d'Accelimatation BEI ‘* L'OISEAU ” 1922. COLOMBE DIAMANT G' Geopelia cuneata (Lath.) LES PERROQUETS DU GROUPE DES PLATYCERQUES 117 et par la couleur générale du plumage, fortement teintée de jaune et de verdâtre. Enfin, nous citerons en dernier lieu le P. browni (Temm..), petite espèce propre à l'Australie septentrionale et rare encore dans nos volières. Sa taille n'excède guère celle du P. icterotis, précédemment décrit ; mais elle se distingue facilement de tous ses congénères par la coloration noire du dessus de la tête et du cou ; le reste du plumage rappelle, par la distribu- tion des couleurs, surtout celles des joues et des sous-caudales, la robe du P. pallidiceps, mais la teinte générale est d’un beau jaune pâle, et non bleuâtre. Le genre Porphyrocephalus ne repose que sur une seule es- pèce, le P. spurius Kühl, qui se distingue des Platicerques vrais par la couleur uniforme du dos et par son bec plus long que haut. C’est une superbe Perruche, de taille un peu plus forte que les précédentes et de coloration très remarquable la tête est en dessus d’un rouge sombre, avec les joues et le cou jaune verdätre, passant au jaune sur les côtés ; la nuque et le dos sont verts, l’uropygium jaunâtre ; le dessous du corps est d’une belle teinte violette, avec les cuisses et les sous-cau- dales rouge vif ; les ailes et la queue sont variées de vert et de bleu, avec les rectrices latérales marquées d’une bande transversale noire et passant au blanchâtre vers le sommet. Ce bel Oiseau est originaire de l'Australie occidentale ; on n’a encore eu que rarement l'occasion de le voir vivant en Europe. : Le genre Barnardius Bon. se compose de trois espèces très voisines l’une de l’autre, dont le plumage est essentiellement caractérisé par la présence d’un collier cervical jaune. Le type est le B. barnardi (Lath.), connu sous le nom de Perruche de Barnard. La robe de cet Oiseau est d’une cou- leur verte un peu cendrée, avec le front rouge et l’occiput marqué d'une large bande brune ; le milieu de l'abdomen présente un vaste espace jaune orangé ; le dos est bleuûtre, les ailes et la queue bleues, sauf les rectrices médianes, qui sont vertes. Cette espèce, qui vit dans le sud et le sud-est de l'Australie, s'adapte fort bien à la captivité et elle n'est pas très rare dans nos volières. Son congénère de l'Australie ouest et sud-ouest, le B. semi- 18 L'OISEAU torquatus (Qu. et Gaym.) ou Perruche Bulla-Bulla, se voit moins fréquemment : c'est la plus grande de toutes les espèces du groupe des Platycercinés ; elle se distingue de la précédente par la couleur noire du dessus de la tête et par son abdomen entièrement vert-jaunâtre. Le B. zonarius (Shaw), de l'Australie centrale et méridio- nale, est d'une taille intermédiaire entre celles des deux précédents : on le reconnaît en outre à son front noir, comme la tête, et à son abdomen jaune. (A suivre) LA COLOMBE DIAMANT par G. OLLIVRY Geopelia cuneata (Lath.). Quoiqu'elle ait figuré sur la liste des Oiseaux du Jardin Zoologique de Londres dès 1868, et qu'elle se soit multipliée chez le D' Russ dès 1875. je ne.crois pas'que cette-jolie Colombe ait fait son apparition en France avant 1884. Cette année-là, le vicomte Cornély reçut de Londres un couple qu'il vit nicher la même année dans son Parc ornithologique de Beaujardin : quatorze jeunes naquirent au cours de l'été ! Tels étaient les succès d'élevage que notre savant collègue savait obtenir. Peu après, j'acquis à mon tour quelques couples de Colombes diamants qui me donnèrent bientôt des jeunes. Je suis donc, sinon le premier, du moins l’un des premiers éleveurs de cette espèce en France... C'est pour- quoi M. Decoux m'a demandé les quelques lignes qui doivent accompagner la belle photographie reproduite ce mois-ci dans l'Oiseau. Que dirai-je de cette photographie elle-même ? Ce qu'en diront sans doute tous ceux qui ont observé la Colombe diamant : elle représente avec bonheur cet Oiseau dans l’une de ses poses familières. celle qu'il prend si volontiers pour laisser son plumage s’imprégner de soleil. Quels services la photographie nous rend en nous faisant pénétrer dans l'in- timité de la vie des Animaux ! LA COLOMBE DIAMANT 10 Je n'ai pas l'intention de décrire, après tant d'autres, la Colombe diamant. Je dirai seulement que sa petite taille, qui ne dépasse guère celle de l'Alouette, et son plumage, constellé de petits points blancs, dont le gris bleu tendre et le brun sont mis en relief par le blanc pur des parties inférieures du corps, en font l’une des plus mignonnes et des plus élégantes des petites Colombes. Gould l’a qualifiée de « gracieuse », — et avec juste raison. L'un des traits les plus caractéristiques de FOiseau est la membrane orange qui lui entoure l'œil ; à la saison des amours, elle passe au rouge vif et devient turgescente. Ce gonflement apparaît sur- tout au moment où le mâle courtise sa femelle ; il est alors dans toute sa gloire : sa poitrine touchant presque le sol, il roucoule en baïissant la tête, relève le dos presque perpen- diculairement et fait de sa queue un éventail pointu au mi- lieu, qu'il ouvre et qu'il referme à son gré ; ses ailes sont aussi partiellement déployées. Cette attitude, — surtout quand l'Oiseau est sur le sol, — rappelle celle de l'Eperon- nier faisant læ roue devant sa femelle... Le roucoulement de cette Colombe est certainement très sonore pour un animal de si petite taille. Le mâle le fait entendre à chaque instant d'avril à septembre, et la femelle lui répond timidement, parfois. Ce chant paraît à la longue lassant et monotone ; il n'est pas cependant sans un certain charme de mélancolie, La reproduction de la Colombe diamant s'obtient sans peine. Elle niche volontiers dans un papier à Serin, mais dans mes volières plantées d'arbres, elle choisit toujours une branche et construit de toutes pièces le berceau de sa famille future. Ce sont des herbes sèches, des petites racines, de me- nues brindilles de bruyère qu'elle prend pour matériaux, et dans ce nid sans art, le mâle et la femelle couvent alternati- vement leurs œufs. I leur arrive même de les couver en- semble. L'incubation dure près de quinze jours ; les parents, très attachés à leurs petits, les gavent fréquemment. Ils les abandonnent quelquefois cependant avant qu'ils soient élevés ; mais c’est, par bonheur, un fait rare. Les petits sont presque nus à l’éclosion ; à trois jours ils se couvrent d’un duvet noirâtre, à six jours les plumes com- mencent à apparaître, et quatre ou cinq jours plus tard, ils sont emplumés. À douze jours, ils quittent le nid : leur plu- \ 20 L'OISEAU mage est charmant alors, tout gris foncé zébré de brun ; ce n'est qu'à trois mois qu'il prend la couleur de celui des adultes. Pas un Oiseau ne réclame aussi peu de soins que cette Géopélie : les graines de millet et d’alpiste forment sa nour- riture principale, à laquelle elle ajoute les fleurs des Grami- nées et du Mouron du parquet. Sa constitution robuste lui permet de vivre dehors hiver comme été, et elle supporte bravement plusieurs degrés de froid... Au milieu d'une collection de petits Passereaux, elle se montre d'humeur douce et réservée, Comme elle se promène souvent sur le sol, elle orne cette partie de la volière où les petits Oiseaux ne descendent que pour manger. Elle ramasse les graines qu'ils gaspillent et contribue aïnsi à la bonne teñue de l'habitation. Que pourrais-je dire de plus pour faire son éloge ? UNE NICHÉE DE CARDINAUX ROUGES par À. DECOUX Si j'étais obligé, demain, de disperser ma collection d'Oi-: seaux exotiques, mon Cardinal rouge serait sans doute l’un des derniers amis dont je me séparerais. Il est des Oiseaux plus rares, il n’en est pas de plus beaux, ni de plus char- mants en volière. J'ai toujours eu des Cardinaux de Virginie près de moi depuis des années ; ils vivent longtemps, se montrent robustes et s’habituent admirablement au climat rude du Limousin. Même pendant les jours d'hiver, ils peu- vent rester au jardin, et quel merveilleux contraste fait alors la robe de feu du mâle avec le vert des arbres et la blan- cheur de la neige qui recouvre les gazons ! Quand il fait froid, il est pourtant préférable de tenir les (Cardinaux dans l'abri de leur volière ; je pousse même la prudence jusqu'à les faire enfermer chaque soir des derniers jours d'octobre aux premiers jours d'avril... À la fin de l'automne 1919, étant à Paris, je remarquai deux couples de Cardinaux exposés devant une boutique d'oiselier, sur les quais. J’entrai pour en demander le prix, UNE NICHÉE DE CARDINAUX ROUGES 2E bien décidé à emporter au moins une femelle, car j'avais alors déjà trois mâles dans mes volières, et les femelles sont assez difficiles à obtenir maintenant. Ces Cardinaux étaient vendus... mais comme l'acquéreur était un ami que je de- vais voir avant de quitter Paris, j'obtins de lui, sans difli- culté, la permission d'emporter un mâle et une femelle, en rentrant chez moi... Ce sont eux qui m'ont donné des petits cette année, et j'ai eu tant de plaisir à vivre dans l'intimité de leur vie familiale que j'espère que mes lecteurs en auront aussi à parcourir ces quelques notes écrites à leur louange, quoique les mœurs du Cardinal soient bien connues, et. depuis très longtemps, depuis les pages enthousiastes que lui consacrèrent Audubon et Wilson — le grand Wilson, le naturaliste. Comme on le sait, depuis que les Etats-Unis ont interdit l'exportation de certains Animaux par des lois protectrices très sages, — mais que nous souhaiterions moins sévères, car ellés nous privent de tant de beaux Oiseaux ! — tous les Cardinaux qui atteignent lés ports européens sont capturés au Mexique. Ils sont un peu plus petits que leurs frères de là région de New-York, et aussi plus délicats. La traversée semble les éprouver davantage ; leur plumage est toujours très abîmé quand on les débarque, et ils meurent souvent pendant la période d'acclimatation. Les marchands se plai- gnent de pertes énormes. L'une des causes certaines de ces pertes est l'accumulation de trop d'Oiseaux dans les cages de transport. Plus que d'autres, les Cardinaux sont la proie des parasites qui se multiplient sur eux avec une rapidité -inouïe, dans ces caisses étroites. Mes nouveaux venus, bien que leur plumage fût à peu près au complet, étaient ce- pendant couverts de Poux. Les bains qu'ils prirent, dès qu'ils le purent, furent insuffisants pour les nettoyer : ils le sont toujours ; maison peut venir en aide aux animaux en insufflant sous leurs plumes de bonne poudre de Pyrè- thre. IL faut les priver, ce jour-là, de leur bain quotidien, qui leur est indispensable le lendemain pour se débarrasser de la poudre. Il me fallut recommencer deux fois cette opé- ration sur la femelle, plus atteinte que le mâle. A la suite de son second bain, pris un peu tard près d’une fenê- tre ouverte, elle prit froid et faillit mourir de ce refroi- 22 L'OISEAU dissement. Je dus la soigner pendant deux mois ; mais en mars, aussi belle que le mâle, je pus la lâcher avec lui dans une volière bien exposée. : Une conséquence de l'importation tardixe de ces Oiseaux, __ ils venaient d'arriver quand je les achetai, — fut d’arrê- ter la mue qui a lieu généralement vers la fin de septem- bre, et parfois plus tard. Elle n'eut point lieu au printemps, comme cela arrive parfois ; elle ne se produisit qu'à l’au- tomne. Ce fut peut-être la raison poûr laquelle ces Oiseaux ne firent aucune tentative sérieuse de nidification en 1920. Le début de l'hiver fut assez pénible pour la femelle, un sujet décidément plutôt délicat. Pendant la période de froids vifs de la fin de décembre, elle s’enrhuma, se mit à respirer avec peine et à tousser ; il est vrai qu'à cette épo- que, le thermomètre descendit à — 18° C. Pourtant, je ne la fis pas reprendre, et la température s'étant adoucie au début de janvier, son malaise disparut rapidement. Je ne fais nulle difficulté pour reconnaître que, dans cette circons- tance, j'agis très imprudemment : j'aurais dû rentrer cet animal au chaud dès qu'il parut souffrir. En avril, le mâle, alors dans toute sa beauté, commença à chanter et à poursuivre la femelle ; mais elle montrait peu d’empressement à répondre à son désir, et ce ne fut qu'en juin qu'elle construisit un nid, dans un Buis. Il fut découvert assez tard, quand l'incubation était déjà commen- cée. Je suppose qu'il était assez semblable à ceux que les Oiseaux bâtissent en liberté, car ils trouvent dans ma volière des matériaux très variés. En tout cas, c'était bien le nid typique que le Cardinal fait en volière : tous ceux que j'ai vus se ressemblent : il était relativement petit, composé de radicelles et de quelques brindilles de bois amoncelées, de quelques feuilles sèches et de foin, avec un peu de gros crin noir à l'intérieur. Cette construction- est fragile, très diffé- rente de celle que font les Cardinaux verts (Gubernatrix cri- tatella); qui est trois fois plus large et d'une solidité à toute épreuve. Les trois œufs qui composent presque toujours la ponte du Cardinal rouge furent clairs à la première couvée. Une deuxième ponte eut lieu bientôt après dans un autre nid situé cette fois dans un Retinospora ; et l’éclosion eut lieu au début de juillet. C'est à ce moment-là que je décou- UNE NICHÉE DE CARDINAUX ROUGES 23 vris le nid, un jour, en traversant le parquet d'une volière voisine : de là, il était facile de surveiller les Cardinaux et leurs petits sans les déranger le moins du monde. Je ne manquai pas de le faire : c'est un plaisir toujours nouveau pour moi d'assister à la croissance d'une jeune nichée, que je vois grandir de jour en jour, presque d'heure en heure, quand elle appartient à une espèce à développement rapide, comme c'est le cas pour ces Gros-Becs. Ce furent d’abord, au fond du fragile berceau, trois petites créatures misérables, couvertes de duvet gris-noir, qui, vraiment, n'étaient pas bien jolies avec leur large bec gris et leurs yeux fermés au globe énorme. Mais ils restèrent peu de temps ainsi ; le lendemain, leur taille avait considérablement augmenté ; ïls s'agitaient doucement quand leur père ou leur mère leur portaient des Fourmis ailées, des larves, des Sauterelles, des morceaux de Hannetons, ou simplement des Vers de farine et même de la pâtée, car les petits Cardinaux sont, même à cet âge, bien moins exigeants que vous ne croiriez, et je ne puis prendre à mon compte l'opinion de Chiapella qui af- firme qu'il faut chaque jour, à une nichée, de trois cents à cinq cents Sauterelles vivantes, « l'espèce qu'on trouve dans les prairies grasses ! » Cet élevage est vraiment moins com- pliqué.…. J'ai pu, au contraire, vérifier l'observation très précise que fit Chiapella sur la façon dont le Cardinal nourrit ses jeunes. "Il « broie, dit-il, longtemps l'Insecte avant de le donner à ses petits ; 1l avale tout ce qui est charnu et va présenter à sa progéniture cette peau décharnée qui lui sert de point d'appui pour faire couler le chyle qui nourrit le jeune Oi- seau. » Puis il avale lui-même la peau. C’est bien ainsi qu'agissent les Cardinaux, au début de l'élevage, quand la proie qu'ils ont capturée n'est pas molle, comme l'est une Fourmi ou sa larve, une Mouche ou un Papillon. Parfois, la mère se tenait sur le bord du nid, attentive à sa minutieuse besogne ; les jeunes s'agitaient dans leur ber- ceau,... mais au bruit de mon pas sur le sable de l'allée, elle s'envolait, en criant, pour détourner mon attention de sa couvée. Elle n'était, du reste, nullement peureuse pour elle- nrême : quand j'entrais dans sa volière et répandais à terre les Insectes emplissant le flacon à large col qu’elle reconnaît 24 L'OISEAU toujours, elle venait les prendre à mes pieds sans la moin- dre hésitation. A quatre jours, mes petits Cardinaux ouvraient les yeux et commençaient, entre deux sommes, à faire connaissance avec la parcelle infime du vaste monde qu'ils pouvaient saisir de leur nid. Les tuyaux des plumes apparaissent à cet âge, bientôt leur dos sera entièrement recouvert, et il le faut ni bien, n'est-ce pas ? puisqu'à huit jours ils quittent le nid.. Ce jour-là, juste une semaine après leur naissance, je passais la journée chez des amis : avant mon départ, je jetai un coup d'œil rapide sur mes élèves : le nid ne pouvait plus qu'à peine les contenir. Dès mon retour, vers six heures, je revins les voir ; deux d’entre eux avaient pris leur essor ou, pour parler plus justement, s'étaient glissés hors du nid et avaient pris place côte à côte sur une branche de l'arbre même où il était construit. Ils sont toujours très drôles à cet âge, dans leur plumage gris-sombre, légèrement fauve aux épaules, leur ébauche de queue, leur huppe déjà haute et leurs yeux entourés d'une peau nue : tout ce qui se cou- vrira de plumes noires chez l’adulte est, en effet, dénudé en- core ; des plumes d'un noir terne, qui s'avive peu à peu, apparaîtront à cet endroit, mais elles n'auront leur éclat de velours noir qu'après la mue, en octobre. Les jeunes se. dé- veloppent d’ailleurs bien plus lentement après leur départ du nid ; c’est l’époque où ils vivent silencieux et cachés dans les arbres verts, et seules les allures de leurs parents révèlent à l'observateur averti qu'ils sont bien vivants, quoi- que invisibles. Un matin, en faisant ma ronde habituelle, j'aperçus un des petits Cardinaux sur une branche de sureau, en plein soleil. Le lendemain, ses frères se montrèrent à leur tour. Ils avaient tous changé à leur avantage, leur queue s'était allongée, leur plumage était devenu presque semblable à celui de leur mère, -quoique plus terne, et leur bec prenait déjà des teintes rosées plus vives. Leur éducation était plus complète aussi : ils savaient voler maintenant, sautiller à terre et suivre leur père dans ses fréquentes visites aux en- droits où l’on trouve des Insectes, au perchoir près duquel est suspendue tantôt une reine-élaude juteuse et odorante, tantôt une banane où une moitié d'orange sucrée. La man- UNE NICHÉE DE CARDINAUX ROUGES 25 geoire, d'où les Colombes poignardées dispersent les grains de blé et d’alpiste, était une station où ils s'arrêtaient vo- lontiers : là, leur père leur enseignait à broyer convenable- ment les graines, au lieu de les avaler gloutonnement à la façon des stupides Pigeons ; mais souvent, las de la leçon difficile, ils réclamaient une becquée que le père leur accor- dait aussitôt. Le père? oui, le père seul, car la mère couvait déjà pour la troisième fois, et peu après l'éclosion d'une famille de trois oisulons, il me fallait enlever les premiers jeunes que le mâle avait abandonnés et commençait à mal- traiter. ; Je ne vous parlerai pas de cette troisième nichée qui, d'ailleurs, réussit très bien aussi, mais nous suivrons les trois aînés dans leur nouvelle demeure qu'ils partageaient avec de jeunes Cardinaux verts, des Moineaux mandarins, des Papes, des Colombes d'espèces diverses et de jeunes Faisans prélats. Ils avaient près de quarante jours au moment de leur entrée dans cette volière, et savaient se suffire depuis une dizaine de jours déjà. Mais à cet âge, les graines, les épis de millet, qu'ils aiment à la folie, ne leur suffisent pas ; la pâtée non plus : il leur faut encore des Insectes, et j'en faisais dis- tribuer quelques-uns deux fois par Jour. Leur mue eut lieu en septembre ; elle les transforma complètement ; j'avais deux mâles et une femelle, qui me- quittèrent en octobre pour orner d'autres volières, en An- gleterre… Les jeunes mâles prennent d'assez bonne heure des plu- mes rouges dans leur plumage, bien avant d'entrer en mue. L'un des miens, beaucoup plus en retard que son frère dans sa transformation, me parut longtemps être une femelle. C'était un mâle en réalité. Pendant l'élevage de leurs jeunes, mes Cardinaux se mon- trèrent tolérants avec tous leurs compagnons, d'assez forte- laille du reste. Il existe chez cette «æspèce de surprenantes différences de caractère d’un sujet à l'autre ; quelques-uns sont méchants, d’autres, au contraire, plutôt paisibles. J'ai eu, il v a très longtemps, un magnifique Cardinal rouge venant de New-York qui s'était lié d'amitié avec un minus- cule Bec de Corail, et lui permettait de s'endormir près de lui chaque soir et de se protéger du froid de la nuit dans le ee L'OISEAU chaud duvet de son aile. Ce Cardinal, ïl est vrai, n’était pas accouplé. En somme, il est préférable de ne pas mettre de Cardinaux adultes avec des Oïseaux plus petits qu'eux. J'ai beaucoup joui, cet été, du chant de mes Cardinaux ; comme les Rossignols, les mâles s’excitent à chanter, et l’on s'aperçoit alors que la Nature leur a réparti fort inéga- lement le talent. Un de mes mâles, importé en mars, a une VOIX remarquable. … pour un Cardinal, bien entendu, dont la voix n'est certes pas comparable à celle d’un bon Char- donneret. 11 lui arrivait souvent encore, en juillet et août, de chanter pendant la nuit, et quand je m'attardais, le soir, à lire dans ma chambre, dont les fenêtres restaient ouvertes, j'avais plaisir à l'entendre dans le silence nocturne que, depuis des semaines, les mélodies des Rossignols n'inter- rompaient plus. Au début d'août, un. ami qui avait passé une nuit à la maison me dit en me rencontrant le matin « Les Rossignols chantent-ils encore en cette saison ? J’en ai entendu un cette nuit ! » C'était un Cardinal qu'il avait entendu. Le chant de cet Oiseau contient, en effet, quelques belles notes sonores qui rappellent un peu celles du Rossi- gnol ; mais la phrase musicale est courte et inachevée. LE ROULROUL Rollulus roulroul (Scop.) par F. de LACGER Le manque d'Oiseaux sur le marché nous ramène tou- jours vers le passé. Le souvenir de certains de ces Oiseaux nous revient d'autant plus intense, qu'à l'heure de la pros- périté relative de jadis, l'importation en France des Roul- rouls était déjà rare. Ces beaux Gallinacés ne me sont parvenus que deux fois ; je ne les aï jamais trouvés sur les catalogues des marchands étrangers, de même je n'ai jamais vu mentionner cet intéres- sant Oiseau dans les collections de nos meilleurs éleveurs d'alors. Pas même chez le regretté M. Delaurier, qui s'était LE ROULROUL 27 fait une spécialité dans l'élevage des Gallinacés, qu'il élevait avec un art auquel rien ne résistait. À cette époque, il est vrai, à part la collection du vicomte Cornély, à Beaujardin, nous n'avions rien d'équivalent à ce que nous trouvons aujourd'hui dans les collections remarquables de quelques-uns de nos col- lègues. Je ne crois pas cependant que le Roulroul de Malacca soit au nombre des merveilles que l’on y trouve, ce qui ten- drait à démontrer que son importation reste toujours rare. Sa reproduction en volière est encore mal étudiée. Il serait bien intéressant cependant de la mieux connaître, de savoir comment se comportent ces Oiseaux au moment des amours, d'observer leur mode de nidification, la durée de l'incuba- lion, l'aspect des jeunes, etc. Personnellement, j'aurais .poursuivi avec passion la re- cherche de ces problèmes d'élevage, mais la rareté de ces petits Gallinacés ne m'a pas permis d'obtenir un résultat positif qui m'aurait été très agréable. IL y a de longues années, je trouvai dans un arrivage assez important un couple de Roulrouls que je ne cbhnnaissais alors que par leur description. La petite caisse séparée des autres cages de voyage qui contenaient, entre autres, des Lophophaps plumifères, m'intri- guait, et c'est avec cet intérêt passionné que connaissent bien tous les amateurs, que je démontai une partie de cette caisse. Il en sortit les deux plus ravissants Gallinacés que l’on puisse voir. Le mâle était noir-bleu, avec des reflets pourprés et verts au bas du dos, et sur les couvertures de la queue. Son bec était noir, ou plutôt d'une teinte très som- bre, rouge à la base de la mandibule inférieure. Les pau- pières et la peau nue en arrière de l'œil avaient une teinte écarlate ; les pieds et tarses étaient rouges ; la huppe, com- posée de plumes étroites, marron vif. La femelle n'avait qu'un rudiment de huppe. Sa tête et son cou étaient gris sombre, le reste de son corps vert- mousse sans éclat, et l'aile paraissait entièrement marron. Comme nous étions au cœur de l'hiver, qu'à ce moment- là je n'étais chez moi qu'en passant, je laissai ces Oiseaux dans une grande cage à la cuisine, où la température était suffisante par ce temps de janvier froid à l'excès. , Ils se montrèrent très paisibles dans leur local restreint, 28 L'OISEAU suffisant pour le temps très court qui restait à s’écouler avant leur mise en volière. Ce moment-là arriva vers le milieu de mai. Je donnai alors la liberté à ce couple dans une grande volière analogue à celle de mes insectivores et lui faisant face. Elle était habitée par des Erythroptères, des Mélanures, un couple de Perru- ches à ailes d'or, des Eperonniers Chinquis, etc. La concorde régna de-suite entre ces divers habitants ; les Roulrouls par- tagèrent leur temps entre la partie close et le parquet où ils allaient surtout le matin et le soir. Dans la journée, ils se branchaient sur les arbustes intérieurs. Le soir, ils ne reve- naient s'y percher, par un vol oblique, qu'après une intermi- nable promenade.le long du grillage jusqu’à la nuit presque close. Cet Oiseau est charmant dans ses allures élégantes, fines, aristocratiques ; il est d’une très grande douceur, et c'est avec une distinction sans égale qu'il se livre aux différents actes de la vie des Oiseaux. Les Roulrouls allaient aux di- verses mangeoires picorer très délicatement grains, verdure ou pâtée, ensuite se poudrer ou prendre des bains de soleil. Je n'ai pas entendu leur cri ou très rarement ; au moment des amours, le mâle tourne lentement autour de la femelle, la tête basse, faisant entendre une espèce de petit sifflement tremblotant, et en imprimant à sa queue terminée en fau- cille un mouvement vibratoire rapide. Je passai bien des instants à observer ces charmants Oiseaux qui m'intéres- saient par leur grâce discrète, leur élégance et leurs gestes mesurés. Vers la fin de juillét, ne voyant pas la femelle, ne la trouvant pas branchée, je la cherchais en vain lorsque mon attention fut attirée par un trou dans un gros tas de foin placé près de la porte d'entrée. C'était le nid : une sphère creuse parfaite, pratiquée, sans couloir dans ce tas de foin ; il avait environ 60 centimètres de diamètre et l'entrée était une ouverture juste suffisante pour donner passage à l'Oiseau. Ayant mis Ja main dans ce nid, j'en retirai la femelle Roulroul : elle était morte et encore chaude ! Il me fut aisé de comprendre qu'elle avait succombé à un arrêt de l'œuf dans l’oviducte ; il est superflu d'ajouter quelle fut ma déception ! D'autant plus que si je m'étais douté de QE] la chose, j'aurais pu sans doute éviter cet accident au moyen ar Es deb hes botte t M des un à br. at. d:1És ESC did. LE ROULROUL 29 du bain de vapeur, employé précédemment avec succès pour des Eperonniers et des Gould. Je fis extraire l'œuf, cause de la mort de cette femelle, je trouvai la coquille quelque peu granuleuse, de couleur brun-rouge (1). Très déçu, je m'éloignai de la volière, faisant le serment d'abandonner à tout jamais l'élevage des Oiseaux. Le soir même, l'arrivée d’un nouvel envoi de sujets rares remettait vite à sa place ma constance d'’éleveur ! Le lendemain, je m'enquis de ce que l’on avait fait de l'œuf, je comptais le faire couver par une petite Poule, mais la femme qui l'avait extrait de l'ovi- ducte, devant mon découragement très manifeste, n'avait rien trouvé de mieux, pour exprimer aussi le sien, que de jeter au loin.cet œuf précieux. Il aurait pu peut-être donner une éclosion et me permettre de suivre l’évolution d'un jeune ! Inutile d'ajouter que lettres, dépêches, demandaient un peu partout, mais vainement, une femelle. Mon mâle vécut deux ans ; mais sa présence me devint moins agréa- ble, car il restait le témoignage vivant d’une déception qui, après bien des années, est restée dans toute son acuité. Enfin un beau jour, je reçus de Marseille une offre de ces Oiseaux ; je spécifiai bien que je n'étais preneur que de cou- ples. Le marchand qui me les-avait offerts m'annonça, en effet, deux couples, et je reçus quatre mâles. J’écrivis une lettre quelque peu verte à ce naturaliste peu consciencieux en lui demandant s'il me prenait pour un novice, et l’avisant que je lui renvoyais sa marchandise. Il me supplia de n'en rien faire, me dit que sous peu, au plus prochain courrier, il au- rait sûrement des femelles et, finalement, je me décidai à garder son envoi. Il me laissa ces quatre Oiseaux pour la somme de soixante francs. Bien entendu, j'attends encore les femelles promises. Ces quatre mâles étaient superbes, en très beau plumage, en parfait état, comme le couple que j'avais possédé antérieu- rement. Ils furent placés dans la volière de ces derniers en juillet, par conséquent en une saison favorable, leur nourri- ture consista en grains, pâtée, etc., comme pour les autres :; deux mois après, je ne possédais plus un seul de ces Oiseaux, qui moururent d'un mal mystérieux contracté sans doute sur le paquebot. (1) L’œuf du Roulroul est d'un blanc-jaunâtre sombre. — N. D, L. R. 30 L'OISEAU Depuis lors, je n'ai pu me procurer un seul Roulroul, et ainsi s’est évanoui ce rêve que j'avais formé dans le passé d'arriver à faire nicher cet Oiseau qui m'avait charmé par sa beauté, ses allures délicates et la douceur dk son carac- ractère. Quelle est la raison qui l'a fait si rare sur le marché ? Est-ce la difficulté de le capturer ? son pays d'origine est-il peu fréquenté par les bateaux, ou bien cet Oiseau, dans les premiers temps de sa captivité, est-il soumis à un régime insuffisant ne lui permettant d'atteindre Marseille qu'anémié ou porteur de germes morbides ? Je ne sais... Quoiqu'il en soit, je n'ose espérer revoir ce bel Oiseau qui fut l’un des plus aimés des hôtes de mes vo- lières. N. D. EL. R. — Le Roulroul à figuré plusieurs fois dans les collections privées et dans celles des Jardins Zoologi- ques. Au Jardin de Londres, des femelles ont pondu, mais n'ont pas couvé., Sir William Ingram acheta à Marseille, en 1909, un couple de ces Gallinacés ; la femelle pondit en 1906, mais les jeunes furent malheureusement détruits par des Rats. L'année suivante, cét amateur éleva, dans ses vo- lières de Monte-Carlo, un petit qui atteignit l’âge de trois semaines et mourut d'insolation. La durée de l’mcubation est de dix-huit jours. Le duvet des jeunes est d’un brun chocolat uniforme ; les tarses et le bec sont rouges. (Avicultural Magazine, 2° série, vol. VD. Cette espèce a été importée en 1915 en Allemagne, et a figuré dans les collections du Jardin Zoologique de Berlin. En décembre dernier, la Maison P. Coque, de Marseille, mettait en vente 1 mâle et 2 femelles. CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE M. H.-L. White, dans The Emu d'octobre dernier, donne la description d'une nouvelle espèce de Perruche (Psephotus narethæ) se rattachant au petit groupe des Psephotes à Bon- net bleu. Cet Oiseau, figuré en une belle planche en cou- leurs, se rapproche du type Psephotus xanthorrhous, les ca- ractères suivants permettant seuls de le classer à part « Croupion et sus-caudales d'un riche jaune-olive, abdo- men jaune-citron, flancs lavés de gris olivâtre ; srandes et moyennes couvertures des ailes jaune-olive, sous-caudales rouge-vif. » On sait que, d’après Gould et Bonaparte, on admettait jusque-là deux espèces de Psephotes à Bonnet bleu, l'une, P. hæmatorrhous, caractérisée par la tache châtain vif de l'aile et les sous-caudales rouge vif, l’autre P. æanthorrhous, dont l'aile est marquée d'olive-jaunâtre, et dont les sous- caudales sont jaune pâle. P. narethæ mérite-til réellement d'être classé à part comme une troisième espèce ? Dans son magnifique ouvrage en cours de publication, The Birds of Australia (t. VI, p. 410 et suiv.), M. Gregory M. Mathews, reprenant un point de vue de North, se refuse à reconnaître plus d'une espèce, Northiella hæmatogaster, divisée en qua- tre formes locales. Les deux espèces d’abord admises sont, en effet, très mal définies. L'étude de la série de peaux du Muséum de Londres suffit à prouver combien ces types sont sujets à variation. M..G.-M. Mathews fait remarquer que les Psephotes, originaires du Nord de l'Australie, ont plus de rouge dans le plumage ; chez eux, les épaules et la région anale sont constamment de cette couleur ; l'absence de rouge, à ces endroits, est aussi constante pour les Oiseaux provenant du Sud ; mais les Oiseaux du Centre Australien présentent des caractères intermédiaires. Nous voyons là une raison très suffisante de nous ranger à l'avis de M. Mathews, et nous serions tenté de voir dans le Psephote décrit dans The Emu, non pas une espèce nouvelle, mais une nouvelle forme locale de Northiella hæmatogaster. 32 L'OISEAU * *x *X La reproduction des Tanagridés en captivité est encore un fait rare. Plusieurs espèces, cependant, ont été élevées en volière soit chez nous, soit à l'étranger. L'été dernier, M. Herbert Bright, de Liverpool, a obtenu des jeunes d'un couple de Saltators à bec jaune (Saltator aurantirostris), espèce qu'on rencontre parfois dans les arrivages du port de Bordeaux, et qui est, du reste, d’une beauté médiocre. M. H. Bright donne le résultat de ses observations sur ces Tangaras dans Bird Notes (septembre 1921). Le nid, cons- truit par le mâle et la femelle, avait l'aspect d’un nid de Merle ; il était composé de branchettes, de foin, de petites racines, et doublé à l’intérieur de crin, de menu foin et de fibres végétales. L’œuf que M. H. Bright ne fit qu'aperce- voir, rappelait celui d'une Grive. La ponte se composa de plusieurs œufs, mais un seul donna naissance à un petit : il quitta le nid assez tôt, à peine emplumé, et disparut un jour sans laisser de trace. La nichée suivante fut plus heu- reuse, et produisit deux jeunes mâles. Ils furent d’abord nourris de vers de farine, puis d’asticots, de pain au lait. de bourgeons de houblon et, plus tard, de graines. Le mâle nourrit la femelle pendant l’incubation, mais ne couve pas. Les jeunes ressemblent à leur mère, dans des teintes plus sombres. Nous avons le regret d'apprendre la mort de notre collègue el dévoué collaborateur, M. Joseph L'Hermitte, de Marseille. , survenue à la suite d’une. cruelle maladie. S'intéressant vi- vement à tous les problèmes d'Histoire Naturelle, M. L'Her- mitte s'était plus spécialement adonné à l'étude des Oiseaux de la Provence. Il collaborait à de nombreux périodiques el avait écrit plusieurs articles phur les Revues de la Société d'Acclimatation. Dernièrement encore, il nous promettait une série d’études sur la Faune ornithologique de France, qu'il connaissait particulièrement bien. Sa mort prématurée sera vivement ressentie par tous les amis des Oiseaux. La Direc- tion de L'Oiseau tient à exprimer ici à M° L'Hermitte ses. condoléances. attristées. L'Imprimeur-Gérant : G. LANGLOIS, CHATEAUROUX. —- IMPRIMERIE LANGLOIS Société Nalionale d'Accliumatalion PAIE MIOISE AU 1922. ÉPERONNIER CHINQUIS Œ Polyplectron chinquis (S. Müll.) L'ÉPERONNIER CHINQUIS Polyplectron chinquis (S. Müll.) par J. DELACOUR Il est peu d'Oiseau de la famille des Faisans qui soit aussi gracieux que l'Eperonnier. Il possède ce qui manque à beau- coup de ses cousins : un naturel confiant et familier, sans brusquerie, et des mœurs paisibles. Comme il ne le cède à aucun pour la beauté du plumage et des formes, il cons- titue un Oiseau de volière de premier ordre. Comme la plupart des Faisans, l’Eperonnier Chinquis fut importé de l'Himalaya, sa patrie, en Europe, au milieu du siècle dernier, et répandu en France grâce à ces habiles éle- veurs qui contribuèrent tant alors à acclimater les Gallinacés asiatiques. L'Eperonnier de Germain (P. germani), de Co- chinchine, et celui de Hardwick (P. bicalcaratum), de Ma- -laisie, étaient alors aussi couramment rencontrés dans les volières que le Chinquis. Il n'en-existe plus actuellement de vivants en Europe, en dehors du mâle d'Eperonnier de Ger- main du Jardin zoologique de Londres, qui fut élevé par moi avant la guerre. Le dernier couple captif de l'espèce fut détruit avec mes volières de Villers-Bretonneux, en 1918. L'Eperonnier Chinquis était assez commun dans les fai- sanderies avant la guerre. Il y est plus rare maintenant, mais il est encore possible de se le procurer. C’est un Oiseau de la taille du Faisan doré. La femelle est sensiblement plus petite. Le fond du plumage du mâle est gris clair, finement barré, strié et pointillé de blanc et de gris foncé. Les plumes du dos et des ailes sont terminées par de belles ocelles bleu métallique, entourées de cercles noirs et blanchâtres. Les ocelles des plumes de la queue sont plutôt vertes. La face est blanche ; les yeux sont jaunes et les pattes grises, ornées de deux éperons. La femelle à le plumage plus terne ; ses ocelles sont noirâtres ; son œil est brun. Au moment des amours, l'Eperonnier fait continuellement la roue et parade autour de sa femelle de la façon la plus singulière et aussi la plus gracieuse. Il arrive, à un certain mo- L'OISEAU, 1922 — 2 34 L'OISEAU ment, à mettre toutes ses plumes sur le même plan et res- semble alors à un superbe écran. Les photographies que nous reproduisons ici, furent prises par M. D. Seth-Smith, au Jar- din zoologique de Londres ; elles montrent trois phases de la parade de l’Eperonnier. Le Chinquis est assez commun dans toute la région indo- birmane ; il habite surtout les montagnes et vit dans les forêts ; il est très farouche et difficile à trouver ; ces Oiseaux vivent par paire ; en hiver, on trouve des bandes de trois à quatre, quelquefois de huit individus. Leur ponte a lieu en mail. En captivité, les Eperonniers Chinquis sont rustiques et supportent bien nos hivers ; dès le mois de janvier, le coq montre son ardeur par ses danses et ses cris, forts et reten- tissants. Les premiers œufs sont parfois pondus en février, plus sou- vent en mars. Chaque ponte se compose de deux œufs seule- ment ; c'est là une particularité qui distingue les Eperon- niers des autres Faisans. Si l’on retire les œufs, d’autres pontes ont lieu. Pendant la saison, les femelles bonnes pon- deuses peuvent donner de dix à douze œufs. L’incubation, que l’on peut avec avantage confier à une Poule, dure de 20 à 21 jours ; la femelle Eperonnier est excellente mère, mais si on la laisse couver, on limite beau- coup sa ponte. Les jeunes s'élèvent comme ceux des autres Faisans, dans une boîte d'élevage bien exposée ; du flan, des œufs de Fourmis, des insectes et des œufs durs hâchés, for- ment leur menu, avec de la verdure. Il faut toutefois remar- quer que les jeunes Eperonniers ne se nourrissent, les pre- miers Jours, qu'au bec de la mère ; il est bon de s’assurer que la Poule s’acquitte bien de ses fonctions, et au besoin pré- senter aux petits de la nourriture à la pointe d’une aiguille. Les petits Eperonniers sont d’une telle familiarité qu'on peut, sans danger, les lâcher avec leur mère, sur les pelouses, au bout d’une quinzaine de jours. Plus tard, on les rentre en volière où on les habitue peu à peu au régime des adultes, graines, pâtée ordinaire des volailles, et si on le peut, baïes et fruits. Bien que les mâles ne prennent toutes leurs couleurs que la deuxième année, ils peuvent se reproduire dès la pre: mière. Les femelles pondent souvent dès la première année. QUELQUÉS OISEAUX DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 39 Il semble que le nombre des Chinquis, dans nos volières, diminue chaque année. I] serait temps que les éleveurs fis- sent de leur mieux pour multiplier et répandre à nouveau cette belle espèce. | QUELQUES OISEAUX DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE par le D' MILLET-HORSIN Médecin-major de l'Armée coloniale Depuis plusieurs mois, j'ai interrompu mes bavardages. Les jours ont passé, et des moyens de transport variés el plus ou moins rapides m'ont ramené sous le ciel d'Europe. Aussi je réclame l’indulgence complète de mes lecteurs : en route, on chasse, on met en peau, on observe, on prend des notes, on n'écrit pas d'articles — et, on n’apas tout de suite le désir de se mettre au travail quand on rentre des Colonies.…. Et le temps a continué de passer, et ma paresse me fait honte. Et puis — et puis surtout, il y a le ciel gris de no- vembre, couleur de fumée de paquebot, qui vient me mettre au cerveau la hantise du vert tendre des Bananiers ou des fleurs flamboyantes du Kapok, et pour oublier un peu Île brouillard froid et gluant de la métropole, il faut bien que je me reporte en pensée au pays où des Oiseaux d'azur et de flamme s’ébattent au soleil des tropiques et sous lazur de cieux plus cléments. Et je reprends mes bavardages. Souïi-MaxGas Je ne puis guère séparer mes histoires de Souï-Mangas par espèces, ou par régions géographiques : elles se tiennent et forment un tout. Ce sera un peu « la salade », vous êtes prévenus, mais je vais tâcher de rendre à cette salade un aspect comestible et pas trop indigeste malgré son désordre. Des Souï-Mangas, c’est très difficile à avoir ! Ces petits Oiseaux ne s’attrapent pas à volonté, tout au moins au début ; on n'a généralement le premier que par hasard ; ensuite, 36 __ L'OISEAU on peut capturer ceux qui viennent narguer le captif dans sa prison ; mais le premier, c’est Ià « le hic » ! Le Souï- Manga ne peut se blesser à la chasse ; il résiste aux bles- sures légères, et toute blessure qui l’arrête, ou a peu près, le condamne à mort; et vous n'aurez qu'exceptionnelle- ment, très exceptionnellement, la chance de prendre un Necta- rinidé dans le trébuchet qui flanque votre cage à Granivores. Il faut compter que par hasard, je le répète, tout à fait par le plus grand des hasards, un Souï-Manga vous tombera tout capturé du ciel — sous la forme par exemple d’un sujet que vous apportera quelque providentiel petit négritlon. C’est ce qui m'est arrivé au Togo, pour mon premier Souï- Manga. Je m'en souviens, et j'ai de bonnes raisons pour cela : le lendemain, 30 heures après son acquisition, m'’ar- rivait une calamité pathologique, une hémoptysie dûe aux caz du front. Or, ce jour-là, en me rendant au village de: Zébé, je ren- contrai deux négrillons qui, tout fiers, m'apportaient deux Oiseaux : un Cinnyris splendidus % tué au lance-pierre (ils en ont tous, au Togo!) et un mâle de Souï-Manga cuivré (Cinnyris cupreus), l’aile droite cassée d’un coup de pierre. Je payai le tout + shilling et mis le pauvre petit blessé dans un sabot — j'avais toujours un sabot dans le coffre de ma poussette. Sitôt à la maison, je m'occupai de lè nourrir. J'avais emporté de France un succédané de l'aliment Mellin (que je n'avais pu me procurer à mon départ), le Juvenor ; ce produit se vend mélangé à du miel, et donne ainsi ur aliment idéal pour Souï-Mangas, un aliment tout mélangé qu'il n’y a qu'à étendre d’eau. C'est ce que je fis Même, je fisymieux, car pour donner plus de parfum à la bouillie, je délayai mon Juvenor dans de la tisane de Citronnelle. Je pris bien délicatement mon petit blessé dans la main gauche et lui trempai la pointe du bec dans le petit récipient où l'aliment était préparé. Il attendit une seconde, deux secondes et la lan- gue sortit, rentra, sortit et se livra à un mouvement rapide et précipité de va-et-vient. La gorge aux belles plumes violettes battait précipitamment ; mais tout à coup ce mouvement s’ar- rêta : la pointe du bec, engluée, gardait la langue prisonnière ; je la trempai dans l’eau, elle fut libérée et j’éclaircis un peu mon Juvenor. Je recommençai à lui montrer l'aliment, mais en lui tenant le bec à quelques millimètres du godet QUELQUES OISEAUX DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 37 L 1] aussitôt sa petite langue se darda avec les mêmes mouve- ments saccadés et rapides, et il but. Une heure après, je voulus le reprendre pour le faire boire ; quand je fus en vue de sa cage, il buvait seul, son éducation alimentaire de cap- tif était déjà terminée. Malheureusement, sa blessure était trop grave, et il mourait quatre jours après. On m'avait apporté, l’avant-veille de sa mort, le 2 août, un jeune mâle de Cinnyris splendidus, pris par hasard dans une cage à trappe ayant comme appelant une Tourterelle. Je le payai 20 centimes. Il mangeait seul sa bouillie, deux heures après son arrivée. [l accepta un peu de pâtée spéciale Du- quesne. Il semblait peu farouche, se laissait prendre, rentrait seul dans sa cage ; cela ne l’empêcha pas de filer quand je mis la main dans sa cage pour en retirer le cadavre du cupreus. Son évasion eut lieu vers 8 h. 30. Il resta dans les environs, voletant des Cocotiers environnants sur un gros buisson de Bougainvillea dont les fleurs l’attiraient, puis s’éloigna. Vu mon état, il ne m'était pas facile de le reprendre. Un tré- buchet amorcé de deux Souï-Mangas naturalisés, fut installé dans le buisson de Bougainvillea ; il s’en approcha, mais ne s'y prit pas. Huit fois, ma femme et mon boy le ratèrent avec un filet à papillons. Il revenait toujours, et se mit à butiner sur une grosse touffe de Pervenches de Madagascar. Vers 16 heures (était-ce l’effet de cette dernière fleur ?), il donnait l'impression d’être ivre, volait péniblement par petits bonds successifs de trois à quatre mètres, si bien que ma femme réussit à le coiffer du filet. et nous le remîmes dans sa cage : là, les symptômes d’ébriété furent de plus en plus nets ; était-il empoisonné par quelque plante toxique ? \ fout hasard, je lui fis boire du lait, puis il se jeta avide- ment sur sa bouillie de Juvenor miellé. Le lendemain. il était rétabli et servait d’appelant à un trébuchet. Un mâle et plusieurs jeunes vinrent rôder autour, planer au-dessus. mais aucun de ses congénères ne se prit. Cependant, comme je voulais lui donner des camarades, je fis convoquer le négrillon qui l'avait capturé ; je l’armai d’un filet à papil- lons, mais il ne m'apporta le soir qu’un jeune Combassou qui s'échappa dès le lendemain matin ;: à la fin, je repris le filet, le porteur ne m'apportant... que des Chauves- souris ! Le 8 août, il fallut retirer le Souï-Manga de son 38. L'OISEAU trébuchet. Il appelait ses congénères, mais ceux-ci, trouvant le trébuchet trop près des habitations, ne s'y prenaient pas ; et lui, les voyant, oubliait de manger et maigrissait à vue d'œil ; je devais, le soir, le nourrir à la main. Dès qu'il fut remis dans son sabot et placé sous la vérandah, près du lit de repos où je devais rester allongé, il ne s’occupa plus que de vider son récipient à sirop. Je fis convoquer deux négrillons de bonne volonté ; ils me rapportèrent, le soir, les filets trempés d'eau et percés : ils s’en étaient servis, les monstres, pour pêcher de petits Pois- sons ! Un troisième, un gamin de quinze ans, nommé \moussa, avait fait de belles promesses et je Iui avais pro- mis un vieux pantalon ; ma femme fit mieux : le troisième jour, pour stimuler son zèle, évident mais jusqu'ici impro- ductif, elle lui donna le pantalon. C'était une gaffe : le jeune chasseur, jusqu'à ce jour, venait chaque soir fidèlement faire son rapport ; ce soir-là, il s’en dispensa, ne revint pas rendre son filet ; le lendemain matin, Amoussa, le jeune chasseur n'étant pas revenu, je l’envoyai chercher par un de mes in- firmiers. Vers dix heures, ils revinrent tous deux, Amoussa avait été trouvé, sans filet, faisant le beau au marché avec son pantalon. Je le grondai d'importance et lui intimai l’ordre de rendre le vêtement. Il se jeta en pleurant à mes pieds : sous son pantalon, le malheureux n'avait pas de pagne, sa pudeur Jui défendait de se montrer nu, et il ne voulait pas encourir les reproches du Pasteur. Du reste. sur la tête de ses parents, il me jurait de m'apporter le soir même un bel oiseau, si bien que je me laissai atlendrir, tout en lui promettant la prison si je ne le voyais pas le soir. Il revint, mais bredouille ; il rapportait son filet. mais pas le pantalon. TT avait. disait-il, eu peur de le salir et ne l'avait pas mis pour chasser ; rassurez-vous, amis lecteurs, la pu- deur était sauve, et les débris d’un morceau d’étoffe rayée pour matelas Tui composaient un caleçon presque hermé- lique. Du coup, je me fâchai ; il reçut ordre de se présen- ter le lendemain, à 8 heures, pour prendre son filet ; mais mes précautions furent prises : au petit jour, mon bov Fâbo élait en: embuscade devant son logement. Comme je le pen- sus bien, Amoussa n'eut garde de revenir ; le caporal Mou- radas, de la police, alla chez Jui, et trouva mon boy ; le lous- tic était parti, dès patron minet, dans la direction du marché QUELQUES OISEAUX DE L'AFRIOUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 39 de Glidji ; mais il fut rejoint par mes deux enragés ; à onze heures, mon boy rapporta le pantalon et le caporal Mourada m'amenait par une oreille le délinquant, sans pantalon et l’autre oreille bien basse ; magnanimement, je pardonnai. Ceci se passait le 11 août ; et comme une bonne action reste rarement sans récompense, un jeune boy m'apporta, vers seize heures, un magnifique mâle de Cinnyris splendidus adulte, flamboyant et resplendissant, auquel il avait contu- sionné une aile d’un coup de pierre ; celui-ci, sitôt en cage, de lui-même but son sirop ; mais le jeune mâle déjà captif lui administra une telle râclée que je dus les séparer. Le lendemain, 12 août, nouveau rapprochement de ces sujets dans la même cage, nouvelle bataille : ce que je crus, c'est que la cage,-un simple sabot, était trop étroite et que le premier occupant en jugeait ainsi; chose remarquable, le deuxième, un adulte, recevait les coups sans les rendre : je pus par la suite me rendre compte que les jeunes Souï- Mangas sont bien plus combatifs que les adultes. Je dus les séparer. La série était commencée, elle continua. Le 13, un autre boy m'apporta un jeune d’une espèce bien plus petite, Cinny- ris venustus. Il me raconta qu'il l’avait pris au nid, mais ne fut pas capable d'aller retrouver le nid : du reste, l’Oiseau volait déjà et avait tout son plumage ; une heure après, un de mes infirmiers qui m'avait adressé le négrillon, me dé- clara avoir assisté à la capture, qui s'était faite... d’un coup de pierre. Pourquoi ce mensonge ? Pas pour augmenter le prix, Car je donnai au boy ce qu'il demanda lui-même, trente-cinq centimes. Pourquoi ce mensonge ? Probable- ment pour l'amour de l’art, — mystère de l'âme nègre ! Quoi qu'il en soit, mon petit Oiseau était très gaillard. Je le mis avec le mâle adulte et ils s’entendirent tout de suite très bien ; je voulus, à titre d'expérience, le mettre avec le jeune, le méchant ; celui-ci tomba aussitôt dessus, et je le remis avec le vieux ; l’accord fut si complet que, dans la soirée, je les vis tous deux boïre en même temps. Néanmoins, il se nour- rissait assez mal et je dus pendant plusieurs jours, le soir, le faire boire à la main. Le 15, ce fut un mâle de Chalcomitra fuliginosa, splendide espèce à la face de velours brun et beige et à la gorge d’un magnifique violet métallique ;: mais ce malheureux Oiseau ho L' OISEAU L { succomba en quelques heures du coup de pierre qui l'avait arrêté. Comme on me livra ce jour-là une cage un peu plus grande, pour mon transport sur l'hôpital de Cotonou, j'y mis mes trois Soui-Mangas. Il y eut une courte dispute, puis ce fut la paix : il n'y avait plus de premier occupant et le plus faible pouvait éviter les coups en se sauvant. Je dois parler d’un essai de capture que j'avais fait : deux familles (pères, mères, jeunes) de Cinnyris venustus fréquen- taient en permanence un buisson d’Hibiscus en fleurs. Je tendis vainement des lacets sur les fleurs, les Oiseaux ve- naient bien, mais, effrayés, s’arrêtaient à distance. Alors, je pris une boîte de glu, apportée de France ; le matin (à ce moment, je me levais un peu), j’enduisais les pistils et la queue de chaque fleur du buisson ; mais le soleil faisait fondre la glu, la rendait inutilisable, les Oiseaux s'y jetaient sans paraître s'engluer, l'échec fut complet. Mes Souï-Mangas voyagèrent avec moi et arrivèrent sans encombre à l'hôpital de Cotonou, le 20 août, à dix heures ; ils élaient en excellent état, gais, remuants ; à quatorze heures, dans le cabinet de toilette de ma chambre, sur la cage posée près de la fenêtre, un jeune Chalcomitra fuliginosa en grande conversation avec mes trois captifs, s’envola à mon approche. Cette belle espèce est très commune à Coto- nou et semble moins farouche que les Souï-Mangas du Togo ; il est vrai que dans notre port dahoméen, on ne voit pas les bandes de moutards armés de lance-pierres qu’on croise à chaque pas au Togo. Aussi fis-je, dès le 22, extraire de mes caisses un trébuchet que j’annexai à ma cage. Seulement une grosse difficulté se présenta le 22 : mon pot de Juvenor au miel était fini ; plus de miel ; j'aurais pu en faire provision au Togo où toutes les maisons de com- merce anglaises en vendaient, où on en trouvait au marché indigène ; mais je crovais si bien en trouver à Cotonou ! Et dès le 20, jour de mon arrivée, j'en avais fait chercher ; il n'y en avait nulle part : les maisons de commerce françaises n’en avaient pas la vente ; au marché indigène on me dit que ce n'était pas la saison. Le lait condensé, à Cotonou, manquait absolument, remplacé partout par du lait stéri- lisé, non sucré. J’essayvai de faire un sirop avec des confi- lures, et de l’additionner de Tropon, farine de suralimenta- ion boche rapportée du Togo. Ts mangeaient mal, cette “ QUELQUES OISEAUX DE L’AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE A1 mixture les intéressait peu ; le soir, les ventres étaient plats, tandis qu'un Souïi-Manga normal doit avoir, au coucher, l'estomac absolument rond et ferme, formant une saillie dure très perceptible au toucher ; il me fallait prendre mes trois Oiseaux et les faire manger individuellement. Puis j'es- sayai l’eau très sucrée, à saturation, avec du tropon. Ce mé- lange eut peu de succès. Je finis un jour par dénicher deux boîtes de lait condensé sucré ; additionné au précédent mé- lange, il forma un aliment qu'ils absorbèrent avec avidité ; mais il se prenait en fromage au bout de quelques heures. Enfin, je trouvai une autre combinaison : du sirop de sucre très épais, repris avec un peu d’eau, quelques gouttes de café, et de la pâtée Duquesne, pour Rossignol, pulvérisée y était dissoute. En même temps, je donnai du sirop au lait, en le changeant toutes les deux heures. _ Le 23, les deux Splendidus se battirent avec rage ; ils oscil- laient sur leurs pattes, probablement ivres de sirop fermenté ; le petit Venustus était très faible. Le soir, tous trois, calmés, se pelotonnèrent ensemble pour dormir. Le 24, le Venustus était ragaillardi, mais, en allant boire, il était très long à se décider à tremper son bec dans le sirop, et il y gardait le bec longtemps avant de se décider à darder sa langue. Les deux Splendidus capturaient et avalaient des mou- ches. Mais il était bien visible que la nouvelle alimentation ne leur plaisait pas comme l'alimentation au miel ; tous trois étaient tristes et peu remuants, eux si actifs jadis. Ils ne se mirent guère à bien boire avant seize heures. Je leur donnai dans leur cage un bouquet de fleurs d’Hibiscus. Le 26, les deux Splendidus étaient revenus à leur gaîté, à leur santé de naguère ; mais visiblement, le petit Venustus s’étiolait. Il traîna jusqu'au 31, où il mourut et son autopsie me fit pen- ser au béribéri. Il me fallut attendre jusqu'au 8 septembre pour me procu- rer un peu de miel. J'avais retiré le trébuchet dès que le miel m'avait manqué ; mais quand je vis les Splendidus s’habituer au nouveau régime, je le remis et plaçai la cage à une fenêtre, près d’un Manguier en fleurs où buti- naïient des Souï-Mangas. Mon premier Splendidus, très mé- chant, avait été mis à la salle de police dans la loge d’appe- lant du trébuchet, et un petit piège indigène du Togo, une sorte de cage à trappe en moëlle et en fines baguettes de 2 U2 JL OISEAU bambou, amorcée d'une fleur d’Hibiscus, avait été placée à côté. Vers onze heures, regardant à une autre fenêtre, je vis une femelle Chalcomitra fuliginosa s'approcher, s’en aller, revenir, se poser sur le piège, puis sur la cage, et tout à coup se poser sur la roue tournante du trébuchet. Retenant mon souffle, je guettai un moment. La roue tourna, l'Oiseau s’en- gagea dans le tourniquet, mais mal et je vis le moment où il allait faire tourner la roue à contre-sens. Je m'éloignai et arrivai à temps pour donner à la roue une très légère impul- sion ; la capture était faite. Il avait fallu un bon quart d’heure pour que l’aspirant-captif se décidât. En cage, il se mon tra très agité, ne but pas spontanément et je dus le faire boire à plusieurs reprises ; il se remplissait l'estomac très vite, digérait très vile et ne but det lui-même que le lende- main. Très agité d’abord, il se calma assez rapidement. À partir de ce jour, les captures furent nombreuses. L’ap-. pelant était, tantôt un des Splendidus, tantôt un des nou- veaux capturés. Les succès étaient plus grands, quand l’appe- lant était un mâle riche en couleurs ; ils étaient aussi plus attirés quand la nourriture de l'appelant, ou l’appât pour le piège-trappe, étaient des fleurs rouges. Les mâles adultes se prenaient moins facilement que les femelles ou les jeunes. (À suivre). MOINEAUX MANDARINS EN LIBERTÉ par le Marquis de TAVISTOCK (1) Il ÿ a environ dix ans, j'essayai divers Diamants australiens en liberté ; les Diamants de Gould et les Psittaculaires ne réus- sirent pas, mais j'arrivai à élever des Moineaux Mandarins, des Diamants à queue rousse (Bathilda ruficauda), à longue queue, à bavette et à gouttelettes. De ceux-là, les Mandarins et les ru- ficauda furent vraiment prolifiques, et des quantités de jeu- nes firent leur apparition au cours de l’été ; mais, à l’appro- che de l'automne, leur nombre diminua et, le printemps sui- vant, il ne me restait qu’une ou deux paires de vieux Oi- (1) Extrait de The Avicultural Mugazine, octobre 1921. 5 . 4 MOINEAUX MANDARINS EN LIBERTÉ 43 seaux. Ils disparurent, avec leur progéniture de l’année, l'hiver suivant. Il était évident que ces oisillons ne pou- vaient être laissés en liberté toute l’année : ils n'étaient pas capables de résister au froid et à leurs ennemis naturels. Cette année, cependant, je résolus de voir si certains Passe- reaux exotiques ne, pouvaient pas être conservés en liberté, avec avantage et succès, pendant les mois d'été seulement. Il n’est malheureusement plus possible aujourd’hui de trou- ver des ruficauda, maïs, à la fin de juin, j’achetai cinq cou- ples de Mandarins nouvellement importés. Quoiqu'ils ne fussent nullement en bon état, ils se mirent à nicher le len- demain de leur arrivée, et, dans la volière assez grande où je les avais lâchés, ils se montrèrent si méchants que, trois jours plus tard, je dus leur donner la liberté. C'était vraiment trop tôt, car ils n'avaient pas eu le temps de s’habituer comme il faut aux alentours. Il en résulta que trois d’entre eux disparurent aussitôt, et probablement s’égarèrent, tandis qu'un quatrième, le plus faible du lot, mourut de refroi- dissement. Les trois autres couples se fixèrent bien et eurent bientôt des nids ; une paire choisit le haut d'un Poirier dans le potager, une autre une branche d’Abies douglasi, à envi- ron {4o pieds du sol, et la troisième construisit un nid assez bas dans un Genévrier. En temps voulu, deux paires amenè- rent leur famille à la mangeoire : l’une se composait de cinq petits, l’autre de trois. Quand les jeunes furent com- plètement indépendants, je les attrapai pour constituer une souche de reproducteurs, pour l’année suivante. Le mâle du troisième couple disparut précisément vers l’époque où une nichée aurait dû prendre son vol. J’achetai un nouveau compagnon pour la veuve ;: maïs je le Tâchaï trop tôt et 1l ne resta pas. Quelques semaines plus tard, la femelle dis- parut de la même façqn. Les deux couples se mirent bientôt à réparer leurs nids et, à la fin de septembre, deux autres ni- chées apparurent : l’une de cinq, l’autre de deux jeunes, cette fois. Comme la saison s’avançait, et que l’un des vieux mâles était en mue et semblait un peu souffrant, je repris tout le lot et mis un terme à mon expérience pour cette année. Ce fut, en somme, un succès, car bien qu'il ne me reste que sept vieux Oiseaux sur les onze du début, j'ai repris dix-neuf Mandarins en tout. Si j'avais débuté en mai avec cinq cou- AA L'OISEAU ples vigoureux et les avais gardés dix jours dans la volière avant de les lâcher, il est peu douteux, je crois, que j'aurais bien maintenant plus de trente petits. Le Mandarin est un oisillon fort gai en liberté. Il est assez familier pour se laisser bien voir, et sa petite taille et son habitude de dormir au nid le protègent dans une large me- sure contre les attaques des Hiboux et autres bêtes nuisibles. Il ne s'éloigne jamais et réussira bien en un très petit jardin. Les Perruches demandent de grands arbres et beaucoup d’es- pace ; elles sont des cibles commodes pour les fusils des sots ou des malveillants ; mais ceux qui ne les cherchent pas des yeux remarquent rarement les petits Passereaux. Le Mandarin construit en liberté le même nid en forme de dôme à parois épaisses que dans la volière. Les sexes cou- vent alternativement les œufs, car pendant l’incubation, on voit d'ordinaire tous les mâles venir manger à un moment, et toutes les femelles à un autre. Les père et mère accompa- gnent les jeunes pendant peu de temps après qu'ils ont pris leur essor ; la femelle est la première à s’en lasser ; elle cesse de leur donner la becquée, et, plus tard. les pour- chasse. QUELQUES NOTES SUR LES VARIÉTES DE LA PERRUCHE ONDULÉE par J.-W. MARSDEN Mrs. Burgess m'a envoyé l'été dernier quelques jeunes On- dulées pour les examiner, et m'a demandé d'écrire sur elles quelques notes pour L'Oiseau. Je pense que les couleurs qu’elles présentent ont déjà été obtenues en France ; ilme paraîtrait nécessaire que l’on s’entendit sur le nom donné à ces variétés, aussi bien en France qu’en Angleterre. On saurait ainsi exactement. de part et d’autre, de quoi l’on parle. Tout d’abord, il y a quelques années, M. Ransom, membre du « Foreign Bird Club », éleva, d'un couple d’Ondulées vertes issues de bleues, un Oiseau ayant la poitrine jaune LES VARIÉTÉS DE LA PERRUCHE ONDULÉE 145 verdâtre, et les plumes des parties supérieures jaunes avec des marques foncées distinctes ; la queue était bleu clair. L'année suivante, Mrs. Burgess éleva plusieurs Perruches semblables. Cette année, de ces Oiseaux, avec addition de sang de la variété Olive, j'ai obtenu des jeunes à poitrine vert pomme (pas jaunâtre) avec les plumes du dessus du corps foncées, terminées de jaune et la queue bleue ; devrons-nous appeler cette variété « Vert-pomme » ? Parmi les Oiseaux que Mrs. Burgess m'a envoyés, 1l y en a qui ont la poitrine d’un réel vert jade, les marques des parties supérieures plus bronzées que chez les Vertes typiques et le croupion vert bronzé. Appellerons-nous cette variété « Jade » ? D'une paire de ces Oiseaux à poitrine jaune verdâtre que Mrs. Burgess acquit de M%* Lécallier, on obtint un jeune couleur crème, avec de légères marques au dessus. C'est un très Joli Oiseau ; l’appellerons-nous la variété « Crème » à Depuis des années, j'essaie d'élever des Ondulées avec la poitrine jaune pur et les couleurs des parties supérieures semblables à celles des Vertes ordinaires. Mrs. Burgess y est presqu'arrivée cette année :; elle a obtenu de beaux Oiseaux bien colorés, avec la poitrine et les parties inférieures mé- langées par moitié de vert et de jaune. Elle fait également reproduire des femelles bleues, accouplées à des mâles verts, issus de bleu, de couleur très intense ; elle obtient ainsi beaucoup de bleues ; les jeunes vertes aïnsi obtenues sont très bleuâtres en sortant du nid et deviendront de beaux Oiseaux, fort utiles pour obtenir des Perruches bleu-foncé. Je m'efforce d'élever de réelles « bleues-jacinthes » et pourrai peut-être y arriver. J'ai commencé l'élevage des bleues en 1914, avec une femelle verte (3/8 de sang bleu, 3/8 de vert, 1/4 de jaune) et un mâle vert ordinaire, choisi très soigneusement. J’obtins ainsi ma première bleue, de très bonne couleur, et mon élevage, par la suite, n’a pas souffert de la consanguinité. Cependant, l’année dernière et cette année, j'ai introduit du sang bleu nouveau. Je trouve que je puis élever entre frères et sœurs sans ducun mauvais résultat (1), du moment que les Oiseaux res- tent dehors toute l’année et vivent dans des conditions natu- (1) Cette méthode d'élevage n'est pas à conseiller. N. D. L. R. 46 L'OISEAU relles ; je les apparie en cage au printemps, avant de les lâcher dans la volière d'élevage, et j'ai toujours soin que les Oiseaux soient bien accouplés comme je le désire. Aussi, je préfère plusieurs petites volières, contenant'"chacune trois ou quatre couples, qu'une ou deux grandes. Depuis mon enfance, je me suis toujours efforcé d'obtenir des variétés de couleurs nouvelles, chez toutes sortes d’ani- maux, et j'espère bien obtenir quelque jour des Ondulées blanches et à poitrine jaune. D * *x *X M°* V. Lécallier, qui, on le sait, possède un important élevage d’Ondulées bleues et autres variétés, à bien voulu réporidre, ci-après aux questions posées par M. Marsden « Ondulées vert-pomime. — Les Oiseaux de M. Marsden, » s'ils conservent la couleur décrite après la mue, ne sont » pas de la variété « Vert-pomme ». Celle-ci doit avoir la » poitrine de la couleur d’une pomme qui n'est pas encore » mûre, avec le croupion d’un vert plus brillant. » Ondulées jades. — Les Oiseaux décrits appartiennent à » la variété « Jade », s'ils conservent ce plumage après ‘la » mue complète, c’est-à-dire à l’âge d’un an. » Ondulées crèmes. — Les Ondulées de cette variété doi- » vent être d’un jaune très pâle, avec les ailes et la queue » blanches ou crème, le croupion jaune pâle, sans aucune » trace de vert. » À mon avis, on peut distinguer deux sortes d'Ondulées » bleues, les bleu ciel et les bleu pâle ; les premières me » semblent les plus belles ». LES"PERROQUETS DU GROUPE DES PLATYCERQUES par J. BERLIOZ (Suite) Les Psephotus Gould, dont on connaît sept ou huit espèces,” se distinguent surlout des genres précédents par leur queue allongée. dont les deux recjrices médianes dépassent sensi- blement le niveau de toutes les autres, Ce sont des Perruches . . LES PERROQUETS DU GROUPE DES PLATYCERQUES 47 de taille assez faible, de coloration remarquablement vive et variée. La plus belle de toutes est sans doute le P. pulcherrimus (Gould), de l'Australie orientale. Chez cet Oiseau, dont la lon- œueur totale n'excède guère trente centimètres, le front est rouge, le vertex noirâtre, l’ensemble du plumage est, d'un vert bleuâtre passant au bleu turquoise sur la poitrine, les flancs et l’uropygium :; le dos est gris brun, cette couleur étant séparée du bleu de l’uropygium par une bande noire ; le milieu de l'abdomen et les sous-caudales sont rouges ; le pli de l'aile présente une large tache rouge vif, entourée de brun ; les ailes et la queue sont variées de brun olivâtre, de bleu et de noir, avec les rectrices latérales blanches au som- met. Cette Perruche est très recherchée des amateurs pour l'éclat de son plumage : on ne la voit néanmoins que rare- ment dans les volières (x). ; Plus rare encore est la Perruche à ailes d’or P. chry- sopterygius Gould, espèce de petite taille, plus faible que la précédente, à laquelle elle ne le cède guère en beauté. Elle lui ressemble d’ailleurs par la distribution des couleurs, mais son plumage est dans l’ensemble d’un bleu turquoise un peu verdâtre, avéc le front jaune et les couvertures des ailes for- mant une large tache d’un jaune d'or. Elle est originaire de l'Australie septentrionale. Chez cette espèce, comme chez la précédente, les variations de plumage suivant l’âge et le sexe sont encore imparfaitement connues (2). Le P. multicolor (Temm.) ou Perruche multicolore, de l'Australie centrale et méridionale, se voit plus fréquemment en captivité que les précédents. Sa taille est celle du P. pul- cherrimus ; son plumage est d’un vert-bleu passant au jau- nâtre sur les flancs : le front est jaune, l’occiput rouge-marron, le milieu de l'abdomen rouge ; l’uropygium est marqué d’une bande bleu pâle encadrée de noir, les sous-caudales d’une tache médiane rouge : les aïles et la queue sont en majeure partie bleues, avec les rectrices latérales blanches au som- met. Le P. hœmatonotus (Gould) est, de toutes les espèces du genre, celle que l'on voit le plus fréquemment en captivité, (x) Cette belle espèce paraît éteinte aujourd'hui. N. D. L. R. (2) Voir l’OUiseau, juillet 1920, pp. 155 et suiv. A8 L'OISEAU mais non la plus belle : elle est d’une couleur générale vert bleuâtre passant au gris-vert sur le dos, au jaune sur l’abdo- men et enfin au blanchâtre sur les sous-caudales ; sur cette livrée assez uniforme tranche seul l’uropygium d'un rouge vif. Cet Oiseau habite le sud et le sud-est de l'Australie. Enfin, nous signalerons encore deux espèces rares en cap- tivité et bien distinctes des précédentes par leur plumage d’une coloration générale gris-brun pâle et non verte : ce sont le P. hœmatorrhous Bp., propre à la Nouvelle-Galles du Sud, et le P. xanthorrhous Gould, de l'Australie méridionale. Toutes deux ont le front et la face bleu vif, la poitrine et les flancs, jaunes, l’abdomen rouge, les ailes et la queue en grande partie bleues. Elles diffèrent l’une de l’autre non seulement par la couleur des sous-caudales, qui, ainsi que l’indiquent leurs noms, sont rouges chez la première et jaunes chez la seconde, mais encore par les petifes couvertures alaires d’un bleu vert clair et une tache sur les moyennes, rouge chez le P. hœma- torrhous, tandis que ces parties sont respectivement bleu sombre et jaune olivâtre chez son congénère. Ces Oiseaux sont connus sous le nom de Perruches à bonnet bleu. Le genre Neophema (Salvad.) ou Euphema Wagl., renferme sept espèces de petite taille, à peine supérieure à celle de la Perruche ondulée, et se distinguant des Psephotus par l’éga- lité des quatre ou six rectrices médianes. La beauté de leur plumage, dans lequel dominent le vert et le bleu, en font des Oiseaux appréciés des éleveurs; malheureusement elles sem- -blent être plus délicates et moins résistantes au froid que la plupart des autres Platycercinés. Le N. bourkei (Mitch), propre à l’Australie méridionale et à la Nouvelle-Galles du Sud, est un petit Oiseau assez fréquent dans les volières (1), où il se fait remarquer par les couleurs rares et délicates de sa robe : le dessus du corps est brun, le dessous rose, les plumes de la poitrine étant brunes au centre ; le front et une bande sus-oculaire sont d’un bleu pâle passant au blanchâtre sur les joues ; les flancs et les sous- caudales sont également bleu pâle, les ailes et la queue brunes avec le bord externe des plumes bleu-violet et le sommet des rectrices latérales blanc. (1) Espèce en voie d'extinction, fort rare en captivité. — N. D. L. R. 17 LES PERROQUETS DU GROUPE DES PLATYCERQUES 49 Le:N. venusta (Temm.), répandu dans tout le sud et le sud- est de l’Australie, ainsi qu'en Tasmanie, à un aspect bien différent du précédent : son plumage, assez uniforme, est d'un brun olivâtre, plus pâle en dessous et passant au jaune sur l’abdomen ; le front est bleu vif, le tour des yeux jaune ainsi que les lores ; les aïles et la queue sont presque en- tièrement bleues. Cette espèce tend à devenir de plus en plus rare en captivité. Son congénère du sud-ouest de l'Australie, le N. elegans (Gould), lui ressemble beaucoup et n’est guère plus fréquent actuellement : son plumage est également d’un vert assez uniforme, mais la bande frontale bleue est prolongée au delà des yeux. Il faut rapprocher de ces espèces deux autres très voisines, fort peu connues d’aïlleurs en captivité : ce sont le N. chry- sogaster (Lath.), des mêmes régions que le N. venusta, dont il se distingue par sa coloration générale vert-pré ainsi que par une large tache orangée sur le milieu de l'abdomen, — et le N. petrophila (Gould), des districts rocheux du sud- ouest de l’Australie, à la robe olivâtre avec les lores et le tour des yeux d’un vert-bleu et remarquable par son adapta- tion à la vie terrestre. Le N. pulchella (Shaw) est plus connu des amateurs ; il est originaire du sud-est de l'Australie et a été l’objet d’obserya- tions assez fréquentes en volière : c’est ainsi que l’on a re- marqué une particularité assez curieuse de ses mœurs : c’est, en effet, un Oiséau crépusculaire, dont la vivacité ne s’éveille que le soir. Son plumage est d’un beau vert en dessus, jaune en dessous ; le front est bleu vif, les lores et le tour des yeux bleu verdâtre ; les ailes, bleues, sont marquées d’une tache brun-rouge sur les couvertures : les quatre rectrices médianes son vertes. les autres vert-bleuâtre à Ja ‘base et jaunes au sommet. Chez la femelle, la tache brun-rouge des couver- tures alaïres fait défaut. Enfin le rare et superbe N. splendida (Gould), de l'Australie méridionale, rappelle-le précédent par sa coloration générale, maïs la face et les côtés du cou sont entièrement bleus, cette couleur passant au vért sur la nuque, et la poitrine présente une large tache rouge : les petites couvertures des aïles sont bleu pâle, le reste de l'aile d’un noir bleuâtre, varié de vert. Cet Oiseau est sans conteste le plus brillant représentant du 50 L'OISEAU genre ; malheureusement on ne le voit figurer que bien, ex- ceptionnellement dans nos volières (1). Les quatorze espèces qui composent le genre Cyanorhamphus Bp. ne nous arrêteront guère, car elles sont bien inférieures aux précédentes sous le rapport de l’élégance et de la variété du plumage : leur coloration est, en effet, presque toujours d’un vert assez uniforme, avec le front rouge et les ailes en grande partie bleues. Ce sont des Perruches d’assez petite taille, maïs de constitution robuste, avec un bec plus fort que celui des représentants des groupes précédents. On peut les conserver facilement en captivité en Europe, mais on ne les y voit néanmoins que rarement et ce fait tient sans doute à l'éloignement de leur pays d’origine, car elles habitent toutes en effet, soit la Nouvelle-Zélande, soit divers archipels de l'Océan Pacifique. Les plus connues en captivité sont le C. Novæ-Zelandiæ (Sparrm.), à vertex rouge, ainsi que le front et une tache de chaque côté de l’uropygium, et le C. auriceps (Kühl), qui en diffère par sa taille un peu plus faible et la vertex jaune d’or. Tous deux sont originaires de la Nouvelle-Zélande, aussi bien de l’île du Nord que de l’île du Sud, et ils ne vien- nent que de plus en plus rarement vivants en Europe. Parmi les autres espèces connues comme ayant déjà subi la captivité, signalons encore le C. Saisseti (Verr. et des Murs), de Nouvelle-Calédonie, très semblable au C. Novx- Zelandiæ: mais de taille plus forte ; — le C. Malherbei Souancé, voisin de C. auriceps et propre aux régions monta- œneuses du Sud de la Nouvelle-Zélande ; — le C. unicolor (Vig.), des Îles Antipodes, reconnaissable à son plumage entièrement vert avec les ailes seules en partie bleues ; — le C. erythronotus (Kühl), des [les de la Société, caractérisé par l’uropygium et les sus-caudales entièrement d’un brun- rouge ; — etc. (A suivre). (1) Espèce en voie d'extinction. — N. D. L. R. NOTES SUR L'’ELEVAGE ET LES MALADIES DE NOS OISEAUX .CAPTIFS par Marcel LEGENDRE La passion agréable d'élever des Oiseaux offre souvent de grandes difficultés surtout lorsqu'il s’agit des espèces déli- cates, difficultés aisément franchies par l'observation suivie du véritable amateur. Il y a dans l'élevage des Oiseaux une étude constante à faire. Il faut par une expérience sans cesse accrue savoir améliorer le sort de nos petits captifs en trouvant notam- ment une nourriture de plus en plus appropriée à leurs be- soins. L'élevage tel que je le comprends demande une sur- veillance et des soins constants, mais j'affirme par contre que toutes les espèces peuvent être tenues en captivité. A mon avis, les Oiseaux délicats devront être groupés par couples ou par espèces demandant le même régime alimen- taire. Exception faite pour certaines espèces où les mâles doivent être isolés par suite de leur tempérament batailleur. Tels sont diverses Fauvettes, Rouges-gorges, Gorges- bleues, etc. : des Oiseaux plus gros : Merles de Roche, Merles bleus. Certains mâles estimés pour le chant demandent la (ran- quillité et la solitude. Les Oiseaux délicats devront être tenus non pas dans de grandes volières où ils échappent à la surveil- Jance de l'amateur et sont perdus dans Île nombre, mais dans de petites volières ou des cages faciles à surveiller, et d’où on peut les prendre facilement s'ils réclament des soins. Car j'arrive à dire que la difficulté consiste à garder en bonne santé et le plus longtemps possible ces pension- naires, à éviter les maladies et à présenter les Oiseaux sous leur meilleur aspect. Plus fréquemment qu'on ne le croit, le régime alimen- taire diffère entre les Oiseaux d'une même famille. Ainsi, mettons cinq . Mésanges charbonnières et cinq Mésanges noires avec une pâtée pour Insectivores (pâtée ordinaire) : il est certain que dans X de temps, les dernières survivantes seront les Charbonnières dont la constitution moins déli- cate que celle des Noires aura su s’accommoder du régime. 52 L'OISEAU Pareillement si l’on place une Fauvette d'Hiver et une Fau- vette à Gorge-bleue dans la même cage, il arrivera un mo- ment où le régime deviendra insuffisant pour celle-ci tandis que la Fauvette d'Hiver s’accommodera toujours de la pâtée de la Gorge-bleue. | Donc, dans un élevage bien compris, les Oiseaux tenus ensemble doivent réclamer le même régime ; mais comme ce régime varie beaucoup si les espèces sont bien différentes, l’amateur devra disposer de nombreuses cages. Ceci ne se rapporte qu'aux Oiseaux délicats ou très rares ; il est bien entendu que beaucoup d'Insectivores, de Granivores (dans les Granivores, il y a certaines espèces bien fragiles), de gros Oiseaux seront pour la volière commune. La santé de l’Oiseau captif dépend surtout de la nour- riture qu’on lui donné. Cette question est bien complexe et demanderait à être développée. En tout cas, on peut dire qu'en général, on a tendance à donner trop de nourriture aux Oiseaux. Pour eux la qualité est préférable à la quan- tité. Les Oiseaux captifs mangent souvent trop. En en- graissant, ils perdent leur grâce, leur chant, et arrivent à périr. Comment se rendre compte dans une grande volière que tel Oiseau auquel vous tenez engraisse trop ? Comment le rationner ? On doit aussi, dans la proportion de la nourri- ture distribuée, se baser sur l’espace laissé à l’Oiseau. L’occu- pant de la petite cage n’a pas besoin de la ration de celui de la grande volière, Moins d'exercice exige moins de nour- riture… Malgré les soins attentifs, les Oiseaux sont sujets à de nombreux malaises résultant de leur captivité. Les plus graves sont la diarrhée, l’apoplexie et surtout l’inflamma- tion intestinale. Comme les hommes des temps primitifs, les animaux savent trouver dans les plantes des remèdes à leurs maux. Certains Insectes font souvent office de médi- caments. Les plantes médicamenteuses leur font encore plus défaut en captivité. | Hs he Pour les Oiseaux atteints de diarrhée ou d’apoplexie, je ne peux rien ajouter au si intéressant article dé notre secré- taire, M. Decoux (1). Comme lui, je dis que les Oiseaux trop bien nourris ef devenus trop gros sont prédisposés à l’apo- (x) Voir l'Oiseau, juin 1921. de NOTES SUR L'ÉLEVAGE ET LES MALADIES 53 plexie. Certains sont déjà d'un naturel gros mangeur et, en plus, peu remuant : je citerai le Bouvreuil, le Verdier, le Ja- seur de Bohême surtout, et toute la famille des Turdidés. Ces derniers, même en liberté, se laissent aller au plaisir de la bonne chère, ce qui fait souvent le plaisir du chasseur. La grande chaleur est aussi très funeste aux Oiseaux du Nord de l’Europe : Bruant des Neiges, Dur-Bec et Bec- Croisé, etc. Un mâle superbe de cette espèce périt chez moi d’une attaque foudroyante durant un jour de très forte cha- leur que nous avons subie au mois de juillet dernier. A la même époque, un Merle de Roche fut trop copieusement nourri pendant une de mes absences, et à mon retour, je le trouvai tellement gras que j'en tirai mauvais augure. Je le rationnai durement et maintenant après sa mue faite dans de bonnes conditions, l’Oiseau est redevenu bien joli et très vif. Je dois ajouter que les Oiseaux sont sujets à des crises nerveuses produites ‘par différentes causes. L'une des plus connues est mise en lumière par ce fait : un de mes amis pos- sédait une nichée de Merles élevés et devenus adultes, et très souvent un de ces Oiseaux tombait du perchoir et manifes- tait tous les mouvements d’une crise nerveuse. Puis après quelques ,secondes d'immobilité complète, le malade se re- mettait sur ses pattes et reprenait de suite son allure normale. Après un examen minutieux des Oiseaux et de la cage, je m'aperçus que les perchoirs étaient de l'épaisseur de ceux qu'on donne aux Serins. Les Merles, afin de se tenir perchés, faisaient un effort constant qui les obligeait à une con- traction pénible des doigts. Les barreaux furent changés de suite et jamais les crises ne se reproduisirent. Il est donc nécessaire de veiller à la grosseur des barreaux, et je crois utile d’en mettre de différents diamètres, le tout en rapport avec les espèces d'Oiseaux. Une mauvaise habitude qu'ont certains amateurs de Fau- vettes et de Rossignols, est de remplacer le sable du tiroir de la cage par de la mousse humide. Cependant, à part la Fau- vette à Gorge-bleue et les différentes Fauvettes des Roseaux, les autres ne fréquentent guère les endroits humides. Cette méthode présente deux inconvénients. Le premier, c’est que les Oiseaux vivant dans cette humidité constante contractent des rhumatismes, ils arrivent à ne plus pouvoir se tenir sur 54 L OISEAU leurs pattes déformées aux articulations par de petites tu- meurs bosselées (goutte). Deuxièmement : n'ayant pas tou- jours de la mousse naturelle à sa disposition, l'amateur la remplace par de l’artificielle passée à la teinture ; les Oiseaux s'amusent à manger cette verdure qui leur occasionne des troubles digestifs. J'arrive maintenant à l'inflanmation intestinale, maladie qui fait le plus de victimes dans nos volières. Une nourri- ture mal appropriée, insuffisamment variée, ne contenant que des produits conservés, ‘enfin l'absence de grand air et d'exercice déterminent souvent cette grave maladie. Ses prodromes et son évolution ont le même caractère chez tous les Oiseaux. D'abord l'Oiseau atteint perd de plus en plus son élégance. Son plumage n'est plus brillant. Il devient ébouriffé et se tient les ailes tombantes. Il ne fait plus de grandes envolées mais il sautille de plus en plus, puis il est pris d’un appétit insatiable, ne quittant plus les mangeoires, allant de l’une à l’autre et les fouillant comme pour rechercher un aliment qui lui manque. S'il prend un peu de repos, il choisira un coin de la cage mais il reviendra vivement contenter son estomac impérieux. Il arrive à perdre tout instinct (et j'ai vu des Oiseaux ordinairement farouches venir saisir Ja nourriture à mes doigts) ; le matinsil attend, accroché à la porte de la volière, le pot de pâtée et s’y pose avant que ce dernier soit mis en place. L'Oiseau est à ce moment déjà très malade. Cette absorp- on excessive de nourriture à agi de mauvaise façon sur l'intestin et a déterminé une constipation. C’est vrai, l’Oïi- seau évacue difficilement, avec de violents efforts, parfois il s’aide de son bec ; enfin il arrive à sa déjection. Elle est exagérée et dure et d’une teinte jaune sale. Il continue en- core quelques mouvements de réflexe sous la douleur de cette pénible expulsion. La marche de la maladie sera maintenant rapide ; l’Oiseau mange de plus en plus. Cette absorption exagérée a comme conséquence d'enlever trop d’eau au bol fécal d’où la forma- tion de matières dures et sèches qui irritent l'intestin et dont l'expulsion est de plus en plus difficile. Lorsque ces matières dures arrivent à former une sorte de bouchon, l'issue est fatale. Un abcès se forme entraînant une infection dont l’Oiseau meurt après de longues souffrances. CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE D) L'autopsie nous révèle l’abcès, un estomac gonflé, sur- chargé. L’intestin est rempli de matières très dures et le foie est mou et congestionné, conséquence d’un excès d'ali- mentation. (A suivre) CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE Quelques belles expositions d'Oiseaux vivants ont eu lieu . récemment en Allemagne, en Angleterre et en Belgique. Sans qu'elles aient eu l'éclat des expositions de jadis, ces exhibitions ont été intéressantes. Elles nous fournissent aussi la preuve de l'effort que fait actuellement le monde avicole pour se réorganiser. L'exposition de Verviers, à la fin de décembre, ne com- prenait pas moins de 571 cages ; celle de Liège, en janvier, en comprenait 487. Presque tous les Oiseaux exposés appar- tenaient à la faune indigène ; quelques-uns étaient de ceux qu'on ne voit que bien rarement en captivité : des Troglo- dytes, des Roitelets huppés et à triple-bandeau, des Grim- pereaux, des Gobe-mouches, des Plectrophanes, etc... En Angleterre, la « Scottish National Show » qui ouvrit ses portes le 1% janvier, a présenté quelques beaux Oiseaux exotiques : des Ondulées bleues, des Grenadins, quelques Conures, dont celle à tête noire, des Tangaras d'espèces di- verses, des Sibias, etc... Mais la plus intéressante de ces expositions est celle qui à -eu lieu à Londres, en janvier dernier. De très rares Oiseaux s’y trouvaient presque tous en magnifique état. Citons entre autres un Perroquet de Layard, une rarissime Perruche royale de Sula, des Discolores et des Vénustes appartenant à Lord Tavistock, un Lori à croupion blanc, présenté par Mrs. Burgess, des Souï-Mangas, des Oiseaux-Cloches, etc... Fe k *X La Perruche ondulée qui reste encore aujourd'hui l'Oiseau préféré de tant d’amateurs, est-elle susceptible de s'apprivoi- ser et de parler comme les Perroquets ? Il semble bien que 56 L'OISEAU ce soit maintenant un fait établi. Le docteur Russ nous . avait déjà entretenus d’une Ondulée prononçant distincte- ment quelques mots. Récemment, dans deux intéressants articles parus dans Die gefiederte Welt, deux amateurs alle- mands nous parlent d'Ondulées devenues extrêmement pri- vées et disant non seulement plusieurs mots mais encore de nombreuses phrases complètes. Ces Oiseaux paraissent tout aussi bien doués sous le rapport de l'intelligence que les plus gros Psittacidés. Mais pour mener à bien leur éducation, il semble qu'il faille la commencer le plus tôt possible, ets qu'il soit préférable d'achever l'élevage des jeunes à la main, sans que cela soit pourtant indispensable. M. von Lu- canus parle avec enthousiasme d’une jeune Ondulée dont il' commença l'éducation le 16 décembre 1920 et qui, en oc- tobre 1921, prononçait distinctement plusieurs phrases, et comptait sans se tromper jusqu'à 6. La rapidité avec laquelle cet Oiseau saisit ce qu'on veut lui apprendre, dépasse de beaucoup celle des Perroquets que cet amateur a possédés jusqu’à ce jour. Sa voix, dit-il, est assez distincte pour que le premier étranger venu comprenne aussitôt ce que dit ma Perruche, et ce n'est pas toujours le cas avec les meilleurs’ Perroquets ! (Die gefiederte Welt n°° 2 et 5, année 1922). x X % . M Lécallier a reçu de Londres, à l'automne dernier, un couple de Faisans rares : l’Euplocome érythrophthalme, 4co- mus erythrophthalmus (Raffi.) « Le mâle est bleu, avec des zigzags d’un blanc bleuâtre sur le dos et les ailes. Rémiges primaires d’un brun roux, tache- tées sur les barbes intérieures de brun clair et barrées exté- rieurement de lignes blanchâtres. Croupion d’un rouge feu. Queue chamoiïs. Parties nues de la face rouges ; bec couleur de corne ; tarses couleur de chair. » (Magaud d'Aubusson, Gallinacés d'Asie, p. 140). _ La femelle est verdâtre et noire. Nous souhaitons que M°° Lécallier obtienne des jeunes de ces beaux Faisans. L’'Imprimeur-Gérant : G. LANGLOIS, CHATEAUROUX. — IMPRIMERIE LANGLOIS Sociélé Nalionale d'Acclimatation PLAINE LOIS BAT 1022. ÉPERONNIERS CHINQUIS La parade devant la femelle ÉPERONNIER s’apprétant à faire la roue LL (FLE LEON Te" Sociélé Nalionale d'Acclimatation Dre IE POS EAU 1922. GRUE DE STANLEY Tetrapterix paradisea (Lichtenstein) LE PARADISIER BLEU Paradisea rudolphi Finsch par LEE S. CRANDALL Directeur des services ornithologiques du parc zoologique de New-York (1) Les parades de cour,.chez les Oiseaux, ont toujours excité l'intérêt des observateurs. Beaucoup de curieuses habitudes ont été découvertes, quelques-unes dépassant presque la limite du croyable, dans leurs fantastiques paroxysmes. Ces parades commencent avec le piaillement du Moineau, et vont jusqu’à la digne et toujours superbe roue du Paon... D’habitude, mais pas toujours, elles sont le fait des mâles seuls. Alors que chez beaucoup d'espèces leur observation a été faite d’une manière complète et que notre connaissance des détails est grande, on reste dans l'incertitude en ce qui con- cerne la cause de ces parades de cour. Que ces attitudes aïent pour objet de chanmer une future épouse, ou qu’elles ne soient simplement qu'un échappement d'énergie superflue, leur in- time relation avec l’accouplement et la reproduction paraît évidente. Des spécialisations de plumage prenant l'aspect de huppes et autres ornements, ou de taches colorées brillantes, sont généralement liées aux parades. Un effet remarquable est sou- vent produit par un Oiseau, terne en apparence, dont la partie décorative du plumage est cachée ou atténuée quand il est au repos. Les ornements, très développés dans certains grou- pes, paraissent atteindre leur summum chez les Oiseaux de Paradis. Là, toutes les formes du beau et du bizarre semblent avoir été créées, chaque espèce paraissant s’efforcer de dépasser toutes les autres dans-un assaut de splendeur. Chaque degré de spécialisation s'y rencontre, depuis les Manucaudes, avec leur plumage noir de Corbeaux n'ayant pour tout ornement que les plumes un peu frisées de leur cou, jusqu'aux espèces chez lesquelles toutes les forces de l’évolution semblent avoir été épuisées pour produire une suprême merveille de beauté. (1) Traduit du Bulletin de la Société zoologique de New-York, Vol. XXIV, N° 5, par J. Delacour. L'OISEAU. 1922 — 3 58 L'OISEAU Dans les groupes où les ornements ont été distribués à pro- fusion, les Oiseaux eux-mêmes ne manquent pas de moyens pour les faire valoir. En danses et en attitudes, rien ne sur- passe les Oiseaux de Paradis. Leur voix seule n’est pas en rapport avec le reste ; ici, leur proche parenté avec les Cor- beaux devient évidente, car les cris des espèces les mieux connues sont rauques et discordants. Malheureusement, tous les Paradisiers sont très rares en captivité ; cela est dû, en partie, à leur manque de rusticité, en partie à la difficulté de pénétrer dans leur patrie. Une meilleure connaissance de leurs besoins a beaucoup accru leur longévité, mais c’est encore un fait qu'on ne parvient pas facilement à faire vivre longtemps les mâles adultes de la plupart des espèces. Sans doute, à cause du caractère difficile et souvent dangereux du pays d'origine de la plupart des Paradisiers, la Nouvelle-Guinée, les descriptions des parades et attitudes de cour de ces Oiseaux sont particulièrement rares. Ce que nous en connaissons, en conséquence, provient pres- que toujours de l’observation d'Oïseaux captifs et pour les Paradisea, le genre-type de la famille, des détails complets ont été fournis. Trois espèces de ce groupe ont été représen- tées dans notre collection — le grand Paradisier (P. apoda), le petit Paradisier (P. minor), et le Paradisier de Raggi (P. raggiana). Tous ces Oiseaux possèdent aux flancs les plumes, longues et brillamment colorées, malheureusement trop con- nues dans la plumasserie ! Quand ils font les beaux, ces plu- mes sont relevées au-dessus des aïles et retombent sur le dos en deux arcs merveilleux. L’Oiseau conserve alors à son corps sa position normale, mais se livre à diverses mimiques et pousse des cris, suivant les habitudes de chaque espèce. Au sein de cette famille vaste et variée, fertile en merveilles et peu connue quant aux mœurs, il n’est pas étonnant que, de temps à autre, un fait nouveau soit découvert. Aussi, quand un Paradisier entre dans une collection, on l’observe avec un intérêt plus particulier. Parmi beaucoup de beaux Oiseaux que nous apporta Ellis S. Joseph à l’automne de 1920, figurait une paire de Para- disiers bleus (Paradisea rudolphi)..La rareté, la beauté et la valeur de ces Oiseaux, les plaçaient au premier rang des joyaux du Parc Zoologique, et ils furent soignés avec solli- citude. LE PARADISIER BLEU 59 Le mâle commença à muer presqu'à son arrivée, et c’est là une période critique chez les Paradisiers mâles nouvelle- ment importés ; ses progrès journaliers furent notés avec anxiété. Cependant, son tempérament était évidemment ro- buste, car la crise passa sans accident. Dès que les plumes du corps furent complètement renouvelées, le couple fut placé dans une cage voisine de celles des autres Oiseaux de Paradis. Tout allait bien depuis quelques jours, quand le mâle atta- qua soudainement sa compagne ; seule, une prompte sépara- tion sauva la vie de cette dernière. Cette étrange variation d'humeur est fréquente chez les Paradisiers, et nous nous y attendions. ‘Les plumes des flancs, relativement courtes, avaient alors atteint toute leur longueur et apparaissaient bleu vif en des- sous et mauve tendre au-dessus. Bien que l’Oiseau fut certainement très beau, ses couleurs n'avaient cependant pas l'éclat que nous attendions, et nous éprouvâmes quelque désillusion quand nous le vimes en plu- mage parfait. Un matin, un gardien qui travaillait près de sa cage, re- marqua que l’Oiseau pendait, la tête en bas, de son perchoir, et se comportait d’une façon bizarre. Il vint dire aussitôt que l'Oiseau avait des convulsions et devait être emmené de suite à l’infirmerie pour être soigné. Mais une meilleure observa- tion montra que si les contorsions de l’Oiseau pouvaient être appelées des convulsions, elles n'étaient pas de celles qui né- cessitent un traitement. Le Paradisier était en pleine parade, ce qu'aucun homme civilisé n'avait probablement vu aupa- ravant ! Le Paradisier bleu a rarement été figuré. Même dans les collections des Muséums, ce n'est pas une espèce commune, bien qu’on rencontre de temps à autre un exemplaire monté. Comme tous les Oiseaux de ce groupe sont plus beaux en attitude de parade qu’au repos, on les dessine et on les monte généralement dans cette position. Ignorants des particularités des espèces, il n’est pas étonnant que les peintres et les taxi- dermistes aient été induits en erreur, en imaginant les atti- tudes de certains Oiseaux d’après celles de proches parents de mœurs connues. Invariablement, ils ont représenté le Pa- radisier bleu avec les ailes étalées et les plumes des flancs re- levées au-dessus du dos, comme les autres Paradisea ! bo L'OISEAU La parade de cette espèce, révélée par notre superbe exem- plaire, n’a rien de commun avec cette interprétation conven- tionnelle. Au lieu de rester dans une position normale, le Paradisier bleu serre fortement son perchoir avec ses pattes puissantes, et, les jambes complètement tendues, pend la tête en bas. Pendant tout le temps de la parade, qui dure plu- sieurs minutes, la position des pattes ne varie pas, et leur ferme emprise n’est jamais relâchée. Vues de face, les plumes ornementales, peu voyantes et assez décevantes au repos, forment un brillant triangle renversé, dont les plumes relevées de l’abdomen constituent le centre. : Au milieu apparaît une tache ovale et longitudinale d’un noir de velours, bordée au-dessus par une étroite bande rouge sombre ; elle est formée par les plumes qui recouvrent ordi- nairement l’abdomen. Les deux longs « fils » pendants de la queue se relèvent d’abord, puis se recourbent gracieusement de chaque côté. Les ailes sont fermées,/collées au corps et la tête est tournée vers le haut. Pendant la parade, le corps se meut en avant et en arrière, avec les hanches comme point d'appui ; à chaque violent mouvement du corps, le plumage est étalé à son maximum. Les lignes de plumes blanches qui bordent l'œil en dessus et en dessous, sont déployées remarquablement, ne laissant à l’Oiseau qu'une étroite rainure pour regarder l'observateur. Pendant ce temps, l’Oiseau chante doucement, d’une voix basse et rauque, agitant légèremient la tête par brusques sac- cades. Cette façon de chanter, à laquelle se livre le Paradisier bleu, même quand il ne parade pas, semble particulière à l'espèce. Dans l’ensemble, la parade de cet Oiseau est un spectacle magnifique et étonnant. La vibration rapide du corps fait on- doyer le bleu brillant des plumes ; la tache morte de noir est rendue plus visible par le contraste avec les tons brillants, et, vue sous certaines incidences, semble plutôt un trou pro- fond qu’une partie de plumage. Autant que j'ai pu m'en assurer, trois Paradisiers bleus seulement, en dehors des nôtres, sont parvenus en Europe ou en Amérique. Le premier, un jeune mâle, apporté en An- gleterre par les chasseurs au service de Sir Wüälliam. Ingram en 1907, fut l’objet d’un article écrit par son possesseur pour l’Avicultural Magazine, dont nous extrayons le passage sui- SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE Gi vant : « .… Quand il volait de son perchoir au sol, la magni- « ficence de son plumage bleu d’azur était plus visible ; « l’éclat de ses plumes dorsales était brillant comme celui « du verre irisé, chatoyant comme les reflets bleus de la iner « Méditerranée... Ce doit être un merveilleux spectacle que « de voir le Rudolphi parader, avec tout son plumage, au « soleil, parmi le feuillage... Je doute que nous puissions ja- « mais le contempler... mais, ‘tant que je vivrai, je penserai « toujours à ce que cela aurait pu être, si mon Oiseau avait « vécu assez longtemps pour renouveler son plumage, et don- « ner le spectacle de sa parade. » Ce spectacle, que Sir William Ingram exprimait un tel dé- sir de contempler, est maintenant tous les jours à la portée de la foule de nos visiteurs, et tous ne sont pas insensibles à cette merveille. SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE (1) par le D" MILLET-HORSIN Correspondant du Muséum (Suite) Voici les quelques observations que m'ont suggéré les captures faites du 27 août au 10 septembre date à laquelle, partant à Porto-Novo, j'enlevai le trébuchet. Cinnyris splendidus : vient asez rarement au trébuchet, fait preuve d’une grande circonspection. Il est assez batailleur en captivité. Outre les deux sujets capturés au Togo, un seul fut pris à Cotonou. Chalcomitra fuliginosa, du Dahomey : dix-huit captures. Vient par petites bandes, tourne assez longtemps autour du trébuchet, mais une fois décidé y entre franchement, saute (1) Le titre primitif des articles du docteur Millet-Horsin « Souvenirs d’un Naturaliste en Afrique Occidentale Française » (voir l'Oiseau, 1920 et 1921)- transformé par erreur dans le numéro du 4 février 1922 en « Quelques Oiseaux de l’Afrique Occidentale Française » a été rétabli ici. 62 L'OISEAU carrément dans la cage-trappe ; les mâles adultes, bien plus défiants, ne se sont jamais laissé prendre, tandis que les fe- melles adultes se laissaient capturer comme les jeunes. Cette espèce est très rusée, et file le long de la:main quand on re- tire les prisonniers du piège. L'espèce est assez batailleuse, mais sans acharnement et les querelles sont de peu de durée. Je dois toutefois signaler que j'ai eu un tué d’un coup de bec à la base du crâne. Néanmoins, ces Oiseaux sont assez sociables et peuvent vivre en cage en compagnie même des autres espèces ; ils sont très actifs et très amusants, se nour- rissent bien. Chalcomitra poensis, une seule capture (jeune femelle dé- cédée depuis, mise en peau, et déterminée soigneusement par moi au Muséum) ; cet Oiseau vient isolément ; celui-ci se percha sur le rebord du trébuchet et sauta brusquement de- dans. En captivité, il se montra doux et timide ; toujours perché sous le toit de la cage, il semblait avoir peur des autres, mais il buvait son miel spontanément, en profitant des moments où il n’y avait personne à la mangeoire. Il resta toujours un peu craintif mais sociable et vivait un peu isolé. Il mourut en mer. L'espèce est rare et les sujets observés au Togo et au Dahomey sont toujours isolés. Cinnyris venustus, vient pas petites bandes sans se prendre ; les sujets isolés tournent longtemps autour du piège avant de s’en approcher ; les mäles semblent, contrairement aux autres espèces, plus curieux que les femelles. Le seul sujet pris fut un jeune mâle prenant ses couleurs, très pacifique en cage et se nourrissant bien. Cinnyris chloropygius : cinq captures, deux femilles adultes et trois jeunes. Ces oiseaux arrivent par bandes à assez gros effectif, poussant un cri aigu et bref : « Cziii, ezii, cziii », et se prennent brusquement, presque brutalement ; les sujets captifs forment de bons appelants pour leurs congénères, et du plus loin qu'ils les voient arriver, ils les appellent à grands cris, mais ils ont un défaut : ils mangent mal pendant deux ou trois jours, et il est bon de les nourrir à la main. En cage, ils ne sont pas batailleurs, mais savent se défendre et n'ont pas peur de s'approcher de la mangeoire, une fois habi- tués. Du reste, leur petitesse et leur agilité leur permet d'éviter l’attaque des autres espèces. Je me trouvais donc à la tête d’une jolie volière de Souï- SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 63 Mangas, malgré des évasions et des décès. J’offris un couple de jeunes C. fuliginosa à M. le D’ Spire, chef du Service de Santé au Dahomey. Puis un accident arriva : j'avais fait cons- truire une cage démontable, ornée intérieurement d’un gros bouquet ; quand je partis pour trois jours à Porto-Novo, je confiai ma cage à un camarade qui en prit grand soin, mais son boy renversa la cage, six Soui-Mangas en profitèrent pour s'enfuir et oublièrent complètement de donner leur adresse. Mais qu'étaient six Soui-Mangas de plus ou de moins ? IL y en avait tant, et ils se prenaient si bien ! Seulement, le bateau qui devait m'emmener arriva trop tôt pour me per- mettre de faire de nouvelles captures ; j'eus, en mettant les Oi- seaux dans une cage de transport, de nouvelles évasions. A bord du Bürgermeister, j’embarquai le 16 septembre à midi avec dix Souï-Mangas et d’autres oiseaux. Je mis mes cages à la boucherie du bord. Le boucher, vieux Marseillais têtu et obtus, « connaissant tous les Oiseaux depuis trente ans ! » — à telle enseigne qu'il donna aux Souï-Mangas une pleine mangeoire de riz cuit — voulut, malgré mes recommanda- tions, sortir sur le pont les cages « pour donner du soleil aux Oiseaux ». Résultat : quatre décès par congestion pul- monaire massive, le 18. Il ne me restait plus que le mâle adulte C. splendidus rapporté du Togo, une femelle de C. chlo- ropygius et quatre C. fuliginosa, dont une femelle. La femelle de Chloropigia mourut et l’autopsie me montra dans son esto- mac une boule de cire d’un centimètre cube environ qui avait fini par l'étouffer, mais ne semblait pas avoir gêné sa nutri- tion car elle était très grasse. J’attribuai la présence de cette boule au miel dont j'avais fait provision au grand marché in- digène de Porto-Novo, miel conservé en bouteilles, plus ou moins mélangé de débris de cire très fins qui avaient après déglutition peu à peu constitué cette boule. Au large de Ko- nakry, en nettoyant la cage, je laissai échapper un fuligino- sus qui s’envola, tomba à la mer et fut entraîné par le cou- rant. Le splendidus était sujet à des crises épileptoïdes ; il se recourbait en arc comme un tétanique ; en le faisant boire son miel la crise passait ; je dus le nourrir à la main pendant quatre jours, puis il se remit progressivement. Cette traversée fut interminable ; un arrêt forcé, dû à une avarie de machine, nous immobilisa huit jours au large de Konakry ; dans cette ville, le Nectarinia pulchella, ou Souï-Manga vert et rouge, à 64 L'OISEAU longue queue, est très commun, mais je ne pus arriver à en capturer ni à en faire capturer. Je rachetai à un gamin nègre un beau Spermestes bicolor qu'il tenait au bout d’une ficelle, et je le mis avec quelques graines dans la cage aux Souïi-Mangas ; le soir, il était tué d’un coup de bec au crâne. Il ne me restait plus le 30 septembre, au départ de Kona- kry, que quatre Souï-Mangas : le O° C. splendidus convales- cent, une ® C. fuliginosus et deux mâles de la même espèce, des jeunes dont de splendides plumes d'’améthyste com- mençaient à orner la gorge, et qui passaient leur temps à gazouiller — mais aussi à se battre comme des chiffonniers toute la journée, au point de négliger leur bouillie miellée. L'un d’eux attaqua un jour le splendidus et il y eut une ba- taille féroce, tous deux tombèrent sur le sol de leur cage, s’étreignant convulsivement les pattes, se bourrant de coups de bec, et je dus intervenir pour les séparer. Cela recom- mença le lendemain, et le splendidus étrangla à-demi son adversaire avec sa patte ; le fuliginosus resta la tête pendante et accusait une dysphagie prononcée ; il mit quatre jours à se remettre. Je débarquai le 1 octobre à Dakar et j'obtins que mon rapatriement fut annulé. Je fus désigné pour Kati. En atten- dant mon départ, je mis mes Oiseaux au Laboratoire de bac- tériologie de l’A. O. F., mais gardai mes Souï-Mangas dans ma chambre d’hôtel. Le splendidus eut une nouvelle crise au cours de laquelle il tomba dans sa baignoïre et se noya ; l’autopsie me révéla de nombreuses contusions et j’en vins à supposer que ses crises étaient les suites de coups reçus au cours de batailles, — batailles qui auraient certainement été évitées dans une cage plus spacieuse ou pendant une tra- versée moins anormalement prolongée (seize jours au lieu de six). Le fuliginosus GS non blessé terrorisait ses deux compa- gnons ; il cherchait à leur interdire les récipients à sirop. Le blessé malgré son état d’infériorité le provoquait, en pé- piant et en battant ses ailes contre le corps. d’un petit bat- tement rapide n'ayant pas plus d’un centimètre à un cen- timètre et demi d'amplitude. L'autre l’approchaït par derrière pendant qu'il buvait, le piochait du bec sur la tête et dans le dos, lui pinçait du bec l'aile et le tirait loin de la man- SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 69 geoire. Alors l’autre se retournait, ils s’empoignaient des griffes, tombaient sur le sol, où ils restaient quelques ins- tants. Quant à la ©, elle déclinait et finit par mourir le 13 octobre. À l’autopsie, je lui trouvai la péau très adhé- rente, comme collée au corps, indépouillable. Le sujet était dépourvu de graisse ; le cerveau portait deux gros épanche- ments sanguins, suites de coups de bec. Je finis alors par où j'aurais dû commencer et je mis mes deux batailleurs dans deux sabots distincts. J’embarquai le 18 au soir avec eux sur l’Archénard, un tout petit bateau où la chaleur des cabines était telle que le Souï-Manga non blessé y mourut dans son sabot d’un coup de chaleur. Si bien qu’en débar- quant à Konakry le 23 au matin, je n’avais plus, de toute ma volière, qu’un seul Souï-Manga. Celui-ci vivait à ravir ; il traversa avec moi toute la Guinée en chemin de fer, s’em- barqua avec moi le 31 octobre sur mon chaland et descen- dit le Niger vers Bamako. Mais la malchance me poursuivit. Le 4 au soir, nous essuyâmes à Balankorogou, une violente tornade sèche qui fut suivie d’un gros abaissement de tem- pérature ; le 5 au matin, mon oïseau était mort de conges- tion pulmonaire massive et foudroyante ; or, le 7, à midi, je débarquai à Bamako ; si mon dernier sujet avait pu être protégé du froid, il m'aurait penmis d’amorcer un trébu- chet et de capturer d’autres sujets. Voici donc comment d’une vingtaine de sujets je suis tombé à zéro. Est-ce à dire que les Souiï-Mangas soient fra- giles ? Non. Bien au contraire, j'estime que ces jolis Oiseaux sont très robustes et peuvent venir sur nos marchés d’Eu- rope en quantités appréciables. J’ai eu contre moi toutes sortes de circonstances évitables : manque de miel, acci- dents de volière, traversée trop longue, exposition à l'air de la mer, tornade sèche. Dans une traversée normale (15 jours de Cotonou à Bordeaux), rien ne se serait produit. Il aurait suffi de séparer les sujets méchants. Et ne fallait-il pas beau- coup de résistance à ce dernier sujet, pourtant convales- cent de blessure, pour supporter sa longue randonnée finale à travers la Guinée et sur le Niger ? Des divers essais alimentaires que j'ai tentés, je conclus à préférer une bouillie au miel et à l’eau, additionnée d’une farine diastasée quelconque, et cette bouillie doit exister concurremment avec un bouquet de fleurs attirant des insectes, 66 L'OISEAU ou avec un peu de pâtée Duquesne de rossignol, miellée ou sucrée. Le lait condensé doit être absolument proscrit en pays chaud, à cause de sa tendance à se prendre en un fro- mage solide, sous l'influence de la fermentation. La bouillie miellée devra être préparée extemporanément, ou bien additionnée de deux à trois gouttes d’une solution d'acide salicylique à un gramme pour cent grammes d’eau, dans le but d'éviter les fermentations ; celles-ci produisent des alcools, lesquels déterminent des cas d'ivresse furieuse et des combats forcenés pouvant entraîner mort d'Oiseau. Dans un récit prochain, je parlerai des Souï-Mangas de la région soudanaise, qui m'ont fait enregistrer des obser- vations un peu différentes de celles notées sur les sujets équatorlaux. N. D. L. R. — Voici, d’après l’abbé Cottereau, une courte diagnose de chacune des espèces dont parle M. le D" Millet- Horsin dans son article. Cinnyris venustus (Shaw). — © Tête, face supérieure, petites couvertures des aïles vert-bronzé brillant, front bleu passant au violet brillant ; subcaudales d’un vert plus bleu ; lores noir velouté ; menton noir mat, gorge verte ou d'un vert-bleu brillant ; jabot violet brillant entouré de noir mat ; dessous du corps, sous-caudales blanc-jaunâtre, touffe de plumes jaune à pointe orangée à la poitrine ; grandes cou- vertures des ailes et rémiges brun-noir. Longueur totale 90-100 millimètres. Cinnyris splendidus (Shaw). — © Tête, gorge et jabot violet brillant magnifique ; sommet de la tête et couver- ture des ailes vert-bronzé ; la nuque, et les couvertures supé- rieures de la queue, très longues et atteignant souvent l’extré- mité de la queue, à reflets plus bleuâtres ; les plumes du haut de la poitrine noires avec une bande bleu d'acier et la pointe rouge ; touffe de plumes jaune pâle à la poitrine ; dessous du corps noir; sous-caudales vert-bleu d’acier passant au violet brillant. Rémiges et rectrices noir velouté. Longueur totale : 120-140 millimètres. Chalcomitra fuliginosa (Shaw). — GS Brun chocolat, des- sous du corps plus foncé ; nuque -jusqu’au dos souvent de nuance fauve passée : bouquet de plumes jaunes à la poi- trine ; front violet, gorge violet brillant ; couvertures supé- SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 07 rieures de la queue bronzées ou cuivrées. Longueur totale : 130-140 millimètres. Chalcomitra poensis, mâle vert olive mat avec la tête et le cou d’un bleu-vert un peu sombre, à reflets métalliques. Une touffe jaune aux aisselles ; bec noir, pieds jaunâtres. La fe- melle est vert olive en dessus, jaune clair en dessous, sans touffe jaune aux aisselles ; bec noir, pieds jaunâtres. Lon- gueur : 120 à 125 millimètres. Nectarinia pulchella (L.). — Tête, cou, dessous du corps vert-doré brillant à reflets jaune bronzé plus ou moins vifs. Sus-caudales vert-émeraude ; milieu du ventre noir mat ; sous-caudales noires, bordées de vert-bleu ; plumes du haut de la poitrine noires à la base, avec une bande vert- bronzé brillant et pointe rouge ; sur les côtés de la poi- trine les plumes ont la pointe jaune paille ; grandes cou- vertures des ailes, rémiges, et rectrices noires, ces dernières bordées de vert-bronzé. Longueur totale : 110-190 milli- _ mètres. | Cinnyris chloropygius (Jard). — © Tête, face supérieure, gorge et jabot vert-doré ; couvertures supérieures de la queue, la bordure du jabot par en bas d'ordinaire à reflets plutôt vert-bleu ; poitrine rouge ; touffe de plumes jaunes à la poi- trine ; ventre, sous-caudales brun-gris fauve, lavé d'olive ; grandes couvertures des ailes et rémiges brun-noir ; queue noir-bleu. Longueur totale : 90-105 millimètres. Cinnyris cupreus (Shaw). — © Tête, gorge et face supé- rieure du corps rouge-cuivre ; reflets violacés au dos ; des- sous du corps sous-caudales noir mat ; grandes couvertures des ailes, rémiges passant du brun-noir au noir ; queue noir- bleu. Longueur : 110-125. (A suivre). ERRATA. — Dans la première partie de l’article de M. le D° Millet-Horsin : Page 38, lignes 12, 20, 39, lire Amoussou au lieu de Amoussa. Page 38, ligne 39, lire Mamadou, au lieu de Mouradas. Page 39, ligne 2, lire Mamadou, au lieu de Mouradas. Page 59, ligne r, lire envoyés au lieu de enragés. Page 4o, ligne 15, lire posaient, au lieu de jetaient. Page 42, ligne 8, lire élançai, au lieu de éloignai. 68 L'OISEAU NOTES D'AVICULTURE par Hubert D. ASTLEY Je ne savais pas combien les grues de Stanley peuvent deve- nir agressives. Mon couple, dont le mâle a toutes ses ailes, fut d’une docilité complète pendant un an et demi, mais le printemps dernier, tout changea, si bien, qu’à la fin, il fallut reprendre le mâle : il dût subir l’ignominie d’avoir une aile coupée et d’être emprisonné avec sa compagne dans un parquet grillagé. Ils prenaient l'habitude de rester sur un petit pont ou dans une allée pavée, bravant les humains qui voulaient y passer, et comme c'était moi qui venais généralement à leur secours, le mâle se prit à me détester fortement, m'attaquant avec sauvagerie en toute occasion, surtout quand il croyait que je battais en retraite. Ce n'était pas une attaque pour rire, car comme il avait toutes ses ailes, il s'élevait en l’air un peu au-dessus du niveau de votre visage, les jambes et les griffes tendues, si bien qu'un jour en redescendant à terre, il déchira non seulement mon bas, mais encore la jambe qu'il recouvraïit, car les ongles de ces grues sont excessivement tranchants, et recourbés comme ceux d’un Oiseau de proie. Une domestique, en tra- versant l’étroit sentier pavé entre les deux étangs, le ren- contra. J'étais tout près et criais :: « Si vous allez droit devant vous, je ne pense pas qu'il vous fasse quoi que ce soit! » Elle suivit mon conseil. Elle portait dans ses bras une grande corbeille pleine de linge propre, revenant du lavage. Voilà la Grue de Stanley qui s'envole, les pattes en avant, emportant le panier dans ses griffes. Tableau ! Mon seul moyen de résister à ses attaques était de m'ar- mer d’un grand filet, et même alors l’Oiseau chargeait et chargeait encore esquivant le filet, tandis que je parais déses- pérément ses coups avec ce fleuret plutôt embarrassant ! Un jour, en une semblable lutte, j’eus en apparence figure de. vainqueur, car je lui couvris la tête du filet et le poussai dans l'étang où je le maïntins abattu une demi-minute : il n'était pas vaincu. Et je m'en allai lui faisant le poing et lui rappelant son ingratitude pour mes soins affectueux pour lui et sa femelle. À peine avais-je fait quelques pas que... un battement de larges aiïles et le voilà encore sur moi! Il NOTES D’AVICULTURE 69 avait aussi coutume d'attaquer un chien-loup d'Alsace, le faisant rouler comme une balle et le laissant terrifié. S'il se comportait ainsi envers des enfants, il serait réellement dangereux. Un si bel oiseau, et qui fut alors privé, par sa propre sot- tise, de son plein vol ! L'aspect de ce gros Oiseau survolant la maison, décrivant, en agitant ses larges ailes, des cercles au-dessus des prairies, lançant en volant un cri d’appel, était un spectacle magnifique et bien peu commun en Angle- terre (1). Jamais il ne s’en allait loin, et jamais il ne mon- tait bien haut, car sa femelle courait pour le rattrapper, poussant des cris pour qu'il revienne, ce qu'il faisait tou- jours. Je ne l’ai jamais effectivement éjointé, et aujourd'hui il a de nouveau toutes ses ailes. Il a tué mon Paon blanc. Naturellement, comme il vivait en fait en Oiseau sauvage, il était en superbe état : pas une Grue de Stanley qui püût être plus belle en Afrique ! Quand il est de mauvaise humeur, il gonfle les plumes de sa tête d’une façon anormale, et elles rappellent le capuchon du Cobra. L'année dernière, une Grue d'Australie eut deux fois des œufs, et chaque fois les Choucas arrivèrent à les escamoter. Les Oiseaux avaient leur nid au milieu d’un grand pré, où on les nourrissait afin qu'ils n’eussent pas à quitter leurs œufs. La dernière fois, en mai, ils les avaient couvés pendant près de trente jours, et tout à coup, les œufs disparurent !... Les Grues à cou blanc pondirent aussi, mais leurs œufs furent clairs. Ceux des Grues de Mandchourie le furent aussi. Ils l’avaient déjà été l’année précédente. Avec d'autres Oiseaux, j'ai eu plus de succès.…., mais je touche du bois en vous en faisant part ! Ma femelle Tra- gopan Satyre a pondu douze œufs puis... est morte ; mais sur douze œufs, j'ai eu sept jeunes. De tous les poussins, si charmants, ce sont les plus attrayants, parce qu'ils sont absolument sans crainte, sans aucune timidité, au point de voler sur vos genoux comme sur le dos de leur mère- nourrice (une Rhode Island). D’un gris rougeâtre surtout à la tête, ayant déjà à leur naissance, des plumes développées aux ailes, ils ne sont nullement difficiles à élever, si le temps (1) Un plus beau spectacle encore est le vol d’une Grue Antigone à Clères, un des pensionnaires de M. Delacour (H. D. A.). 70 L'OISEAU est assez beau. Au début, je leur donne des œufs au lait, auxquels on mêle des œufs de fourmis secs et une pâtée pour insectivores ; mais ils se mettent bientôt à la pâtée des Faisans, adorent la laitue finement hachée, les feuilles de pissenlits, etc. et les asticots convenablement nettoyés. A un mois, ils ont la couleur de la femelle — un riche brun- roux tacheté. Parfois l’un d'eux vole jusque sur votre épaule, avec aussi peu d'inquiétude qu'un Sansonnet sur le dos d’un mouton. Les Tragopans sont beaucoup plus fami- liers à cet âge — et à tous les âges — que les Lophophores. À propos de ceux-ci, ma vieille femelle Lophophore a eu sa nichée de cinq jeunes, couvés par elle dans une petite vo- lière, et deux mâles, élevés par moi en 1918, sont toujours en liberté. L'un toujours sauvage, vit dans les bois ; l’autre au milieu des poules de la basse-cour, devant lesquelles il fait ridiculement le beau tel un potentat d'Orient vêtu de violets, de bleus magnifiques, paré de saphirs et d'éme- raudes, avec un gorgerin de cuivre bruni. Il est amusant quand il parade ainsi : je l’ai observé de mon verger. Il s’in- cline vers le sol, agite ses ailes ouvertes comme un jouet monté à l’aide d’un ressort, et avance rapidement de quel- ques mètres dans cette position ; puis il s'arrête, se relève, se retourne et s’en va, la tête haute, sa queue châtaine lar- gement étalée, son croupion blanc éclatant. Spectacle extraor- dinaire, mais moins attachant, et vraiment moins beau que la parade des Tragopans. Mon mâle Tragopan Satyre fut d'humeur très batailleuse en avril dernier (je ne sais pas pourquoi, mais beaucoup d’Oiseaux semblaient pleins d’un esprit belliqueux l’année dernière : cet état d'esprit est contagieux, je crois !). Il m'’attaquait dans sa volière et me donnait aux mains des coups d’épe- rons qui me blessaient jusqu’au sang. Puis il tournait autour de moi, gonflant tout son corps d’un splendide rouge véni- tien étoilé de points blancs, rabattant les plumes de sa tête, abaïssant ses cornes brillantes d’un vert-bleu de turquoise, qui font une merveilleux contraste avec le noir de la huppe et le rouge ardent du corps ; jamais il n'’étalait complètement sa bavette bleu turquoise parsemé de points roses, d’un aussi vif éclat que le plus bel émail de Limoges, et plus vif encore. On est si rarement là au bon moment pour voir la parade complète, qui n’a lieu que pendant trois semaines NOTES D'AVICULTURE 71 au plus ! Mon faisandier me disait que le Tragopan mâle lui sautait très souvent sur le dos quand il se baïssait pour nettoyer, et que l'oiseau donnait de furieux coups de bec à sa casquette : un jour qu'il le fit descendre tout à coup, la bavette du Tragopan était complètement déployée, et il est probable que chaque fois l'Oiseau faisait aussi la roue sur son dos... mais comme il la faisait sur son dos, mon fai- sandier ne pouvait pas voir ce qui se passait ! Et tout le temps le Tragopan émettait un gloussement, sorte de rappel étouffé du sonore et étrange « ouah-a-a-ah ! » qu'il fait entendre pendant la saison des amours, en ouvrant une bouche aussi large que celle de M Tetrazzini quand elle donne une note élevée ! Depuis six ou sept ans, une femelle de Bernache à tête rousse (Chlæphaga rubidiceps) ignorait presque complètement ses congénères à Brinsop. Nous l’avons surnommée « la suivante », car elle suit partout un couple de grues de Mand- chourie. Si parfois les Grues marchent trop vite, l’Oie, qui a toutes ses ailes, les rattrappe en volant. Mais un jour, un coq Lophophore, celui qui se pavane au milieu des poules, prit à son compte la charge « d’accompagnateur », mit l'Oie en fuite, et cette dernière fut enfin obligée de résilier sa fonction ! Il est choquant de voir ce Lophophore en pleines couleurs et resplendissant, trotter derrière les talons des Grues. Ça l’est moins pour l’Oie, mais les Grues de Mandchourie et les Lophophores sont si éloignés en appa- rence et en mœurs ! Si les Grues ne marchent pas aussi vite qu'elles le devraient, selon le Lophophore, il leur donne des coups de bec aux pattes et les suit ainsi tout autour d’un grand pré. Les Grues ont le sentiment de leur dignité royale, et nourrissent le désir d’avoir parfois la permission d'aller seules où bon leur semble. L'année dernière, je me suis arrangé de façon à trouver plus d’œufs de Canards que de coutume. Les Canards vi- vent en liberté sur la douve qui entoure la maison et les deux pièces d’eau du jardin ; ils ont en outre la possibilité de s'éloigner, ce que plusieurs font en effet pendant la pé- riode de reproduction, si bien que leurs nids sont difficiles à découvrir. J'ai eu cependant un bon nombre de jeunes Carolins, quelques Pilets et trois Canards de Bahama. Il vaut beaucoup mieux les faire éclore sous une poule Ban- 72 L'OISEAU tam, et je trouve que les Yokohama naines sont d’excel- lentes mères. Les grosses poules ne peuvent pas ne pas écra- ser les petits canetons pendant les deux ou trois premiers jours de leur vie : ils sont si chancelants sur leurs pattes et n’ont l'apparence que de petites boules de duvet ! Et les poules, avec les meilleures intentions, ne s’aperçoivent pas qu'elles mettent les pieds sur ces petites créatures. Je mets mes petits canards dans de petits poulaillers pour poules naines, et les enferme la nuit dans les dortoirs qui ont des portes à coulisses permettant l’accès dans les parquets cou- verts. Ces parquets ne sont pas planchéiés et peuvent être déplacés chaque jour et reculés sur de l’herbe fraîche. Un grand plat empli de lentilles d’eau, et contenant juste assez d’eau pour que les canetons puissent s’immerger, leur est offert. Les lentilles d’eau tirées d’un étang foisonnent de crevettes. La pâtée est répandue sur l’herbe et je donne aussi des asticots bien propres et des larves de mouches. Je mets un petit plat de terre contenant de la pâtée humide dans la partie close des poulaillers en fermant la porte pour la nuit : ils peuvent ainsi manger dès qu'ils le veulent, le len- demain matin, et n’ont rien à craindre des rats pendant la nuit. 1 y a quelques années, j'avais une couvée de huit Pilets, ayant atteint la moitié de leur taille et s’emplumant bien. Un soir, je laissai ouvert le volet du dortoir du pou- lailler. Le lendemain matin, cinq canetons gisaient en sang et morts. Un rat s'était fait un passage sous le parquet gril- lagé ! (A suivre). L'Imprimeur-Gérant : G. LANGLOIS. CHATEAUROUX. — IMPRIMERIE LANGLOIS Sociélé Nationale d'Acclimatation | Pr: V. HALOISPAU,* 1922. PARADISIER BLEU Paradisea rudolphi Finsch Au milieu l'oiseau en position normale En haut et en bas deux atlliludes de la parade. « SE v \. = . o | AVE LU : 2 | ) NV TN 11. ER Ce Ro ne Ds. # _ s 10 … = _ Mr: a fl = : L = | - Ta 1e : . al *à : | » PIS L . D - +. + FR LS ee (De, r n- . s LC] nn d " Hi n * DO, v 2 v CL > h 7 = : Trnrt lo TS to : a 2 + DL : de L À y h L A Le 2 L > | , = ; _ ; ; " Le En 1 M, ; L à %: : à -: L e TZ Le L ÿ Ê » = Me | e F te .1 Ù LS n be té } À LA * : ND LE % ‘ CONTE 10 pr De ë = FOTO F4 PE ae al | L » L 7 mn 11 reflo a%t ee CE ve _ (ren "ra 5 : L A | 19 e L = x | £ |" : L . ui A | É +. FR Gi] à È «) _- « * = “ L 2 L NE RS: Le à G ET xs. Le : es V0 L HIT Ë UF J 3 £ AT a - Se 0 A 204 t pre ) + j ‘ | Er nd t a EU . { ñ , 0 vis, 0. { mi À + > = . . ! Le, L La DL Var 6 ; Va — "A _- - € i «7? d 6 LE " n [2 4 4 es. 4 \ 5 ’ e à L u Lt: 1 d LI + D es è ve s n. LD © L | MUR 34% ; 14 ka 4 s Société Nationale d'Acclimatation D, WI NLIOISE AUS 1922. GRUE COURONNÉE BLEUE Balearica regulorum (Benn.) UN ESSAI D’ACCLIMATATION DES ASTRILDS EN LIBERTÉ par le Marquis de TAVISTOCK Quelques années avant la guerre, je fis un certain nombre d'expériences d'acclimatation en liberté sur divers Passereaux exotiques, et je réussis à faire nicher le Paroare à huppe rouge, le Paroare dominicain, le Bouton d'Or, l'ignicolore, les Dia- mants à gouttelettes, à bavette, à longue queue, à queue rousse et les Moineaux mandarins. Parmi ceux-ci, les Dia- mants à queue rousse (Bathilda ruficauda) et les Moineaux mandarins furent très prolifiques ; mais je constatai dans presque tous les cas, que ces petits Oiseaux avaient une ten- dance à disparaître à la fin de l'automne et pendant l'hiver, soit qu'ils s'éloignassent pour obéir à quelque instinct mi- grateur, soit qu'ils devinssent la proie des Hiboux, ou mou- russent à la ponte, en essayant de nicher par temps froid. Je compris ainsi que ce genre d'aviculture si plein d'’attraits ne pouvait être mis en pratique que pendant l'été, et qu'il fal- lait reprendre à l'automne tous les Oiseaux en liberté. La reprise «est des plus aisées si l’on donne à manger aux Oi- seaux à un endroit où l’on puisse les enfermer instantané- mient ; une personne, en tirant une corde, ferme la trappe du plateau aux graines, qu'elle surveille de loin, à l’aide de lu- nettes d'approche. L'été dernier, je décidai de faire un essai d’acclimatation en liberté sur les Astrilds, dans mon jardin du Hampshire. Mon jardin est plutôt petit et situé à l'entrée d'une ville. J'ai des voisins de chaque côté, et un chemin public très fréquenté passe devant chez moi ; cette situation peu tranquille et peu retirée n'offre aucun avantage. Je ne pus pas me procurer mes Oiseaux avant la fin de juin et en juillet ; ils n'avaient ainsi que peu de chance de s'établir avant l’arrivée du froid, car les Astrilds ne commencent pas à nicher aussitôt qu'ils en ont l’occasion comme le font les Mandarins. Les premiers mois, le temps fut beau et sec, mais les nuits furent souvent froides. Les espèces choisies pour cette expérience: étaient le Bec-de-Corail, lAstrild à joues oranges, l’Astrild à ventre orange, — la grosse espèce (Estrelda clarkei) et la petite, — le Cordon-Bleu, l'Astrild de Dufresne, l'Amaranthe, l’Astrild L'OISEAU, 1922 — 4 7h L'OISEAU à moustache noire, et le Grenadin, — quelques couples de chaque. En somme, le résultat fut encourageant car, bien que les Cordons-Bleus aient été les seuls qui se soient repro- duits et que j'aie repris plutôt moïns d'Oiseaux de chaque variété que je n’en avais lâché, seule la grosse espèce de Ven- tre-Orange ne montra nulle aptitude à s'établir. Toutes les autres restèrent très bien, après avoir été tenues pendant quelques jours dans une volière extérieure pour les accou- tumer aux environs, nouveaux pour eux. Les pertes furent dûes surtout à des refroidissements, les Oiseaux étant tous d'importation récente et non acclimatés ; un certain nombre d’entre eux furent apparemment les victimes des Chats et des Hibouk qui, à un moment, semblaient être excessivement nombreux aux environs. Au moment du lâcher, les petits Passereaux ne montraient aucun désir de liberté ; au contraire, ils entraient en foule dans mes volières à Perruches, passant à travers le grillage, et bien qu'on leur offrît de la nourriture et qu'ils eussent un abri au dehors. Ils restaient là, et y seraient probablement restés tout l'été si je ne m'étais mis à les en chasser deux fois par jour, jusqu’au moment où ils se fatiguèrent d'être dérangés et s’établirent dehors. Les diffé- rentes espèces s’associèrent et passèrent une grande partie de leur temps dans le potager où elles se nourrissaient d'insectes ét de graines d'herbes, surtout de celle de cette graminée ornementale, l'Eragrostis elegans, — ce dont tous les amateurs d'Astrilds devraient prendre note. Très privés, les petits Oiseaux se laissaient bien voir, et offraient un charmant spec- tacle, Jamais ils ne s’éloignaient plus loin que le jardin voisin et, la plupart du temps, ne quittaient pas le mien, où ils trouvaient comme nourriture le millet qu’on plaçait pour eux sur les plateaux. Les Oiseaux du pays ne montraient en fait aucune tendance à les molester, à part deux Pouillots Fitis qui prirent l’ennuyeuse habitude de pénétrer dans les volières et d'attaquer chaque Oiseau au moment où il prenait son vol. On tuait les Moineaux dès qu'ils apparaissaient sur les plateaux à graines ; leur grand nombre aurait, différemment, bientôt fait disparaître les Astrilds. J'ai déjà indiqué que la grosse espèce de l’Astrild à ventre orange (qui, en fait, a la poitrine jaune et non pas orange) s'établit mal; c'est fâcheux, car c’est le plus robuste des Astrilds, et aucun d'eux n’est mort de refroidissement. UN ESSAI D'ACCLIMATATION DES ASTRILDS EN LIBERTÉ 70 J'en lächai quatre paires dans les volières à Perruches. Quel- ques-uns sortirent d'eux-mêmes, mais revinrent ; et quand, quelques semaines plus tard, je les chassai, très doucement, tous disparurent. Je n'en vis pas un pendant près d’un mois, puis un couple reparut dans la volière d'où on l'avait lâché. Deux jours plus tard, il disparut pour une autre période de trois semaines, après laquelle il revint et se ait à fréquenter la volière de plus en plus régulièrement jusqu'à sa reprise, à la fin d'octobre. La petite espèce se comporta mieux ; ie repris quatre fe- melles et un mâle, les trois autres ayant apparemment été tués par des bêtes nuisibles : on n'en trouva pas un de mort. Le Ventre-Orange est le seul Astrild qu'on a avantage à lächer en plumage défectueux. Tous les autres doivent être mis en cage et soignés avec précaution jusqu'à ce qu'ils aient leur plumage en bon état. Les Amaranthes, malheureusement, se montrèrent tout à fait incapables de résister aux nuits froides, bien qu'ils re- vinssent toujours se percher sous l'abri d'une volière très con- fortable. Ceux même dont le plumage s'améliora et qui lais- sèrent voir les signes précurseurs de l’accouplement, furent _trouvés morts à la fin. Ce fut très regrettable, car, de tous les Astrilds, c'étaient les plus privés et ceux qui avaient au plus haut degré le bon sens de revenir à leur volière pendant la nuit, Ils se comportaient réellement comme des Poules do- mestiques, et j'ai peu de doute qu'on ne puisse les dresser à vivre dans une maison et à voler au jardin pendant le jour. Une seule’ femelle survécut ; mais cette année, j'ai l’intention de faire un nouvel essai avec des sujets convenables accli- matés. Les Astrilds de Dufresne, eux aussi, se montrèrent incapa- bles de supporter la basse température des nuits. J'en mis trois couples en liberté. Une femelle s'égara tout de suite ; on la re- prit un mille plus loin et on me la rendit. Elle ne renouvela pas cette tentative de fuite, mais elle mourut quelques jours plus tard. Pendant le temps très court que je les gardai, rien n'était ‘plus joli et plus charmant que cette petite troupe d'Oiseaux qui venaient picorer dans les allées du jardin, à vos pieds. J'ai remarqué que les graines d'herbe encore vertes étaient leur nourriture favorite. Quatre moururent de refroi- dissement en l’espace de dix jours, et les deux survivants que 76 Ed à L'OISEAU j'attrapai ne vécurent pas plusieurs semaines. Je ferai un autre essai, l’été prochain, avec des Oiseaux acclimatés. Les Becs-de-Corail se comportèrent à peu près bien. Je crois qu'aucun ne s’égara, mais quelques-uns furent trouvés morts à diverses époques. Comme eux, les Astrilds à Joues-Oranges restèrent bien ; deux furent trouvés morts et un troisième parut malade et mourut sans aucun doute ; un autre fut repris : il souffrait d'un refroidissement dont il se rétablit, et tous les autres furent capturés en bon état au commencement d'octobre. Les Cordons-Bleus se montrèrent plus robustes que les Amaranthes, mais les femelles furent beaucoup plus délicates que les mâles et j'en perdis quelques-unes pendant Îles pre- mières semaines ; quelques mâles non accouplés s'égarèrent. Trois couples cependant s’établirent bien. Un couple cons- truisit un nid en forme de dôme, avec les tiges des fleurs de l’'Eragrostis elegans, dans un buisson, à environ trois pieds du sol. Mâle et femelle couvèrent à tour de rôle, sans s’in- quiéter des gens qui passaient dans l'allée du jardin, à quel- ques pieds de leur nid. Vers le 23 octobre, trois jeunes Oi- seaux apparurent. I faisait un froid piquant et très intense mais à ma grande surprise ils ne prirent aucun mal. J’attra- pai les parents, et en plaçant l’un d'eux dans une cage en grillage, ayant une ouverture conique à son sommet, je m'as- surai bientôt des trois petits et portai toute la famille dans une pièce chauffée où tous se comportèrent bien. L'un des jeunes a beaucoup plus de bleu que les autres, ce qui semble indi- quer qu'il est mâle, et qu'il est possible de distinguer les sexes dès la sortie du nid. Les Astrilds à moustache noire ne réussirent pas et peu- vent continuer à passer pour délicats. Quand ïls arrivèrent, ils paraissaient très sensibles au froid et passaient tout leur temps pressés les uns contre les autres, la tête sous l’aile, quand le soleil n'était pas éclatant. En fait cependant, deux ou trois seulement moururent, et ceux qui restaient, s'étant nourris largement d'Araignées qu'ils prenaient avec une erande dextérité, devinrent mieux portants, si bien qu'à la fin d'octobre j'avais deux couples en splendide état. Ts avaient subi quelques fortes gelées sans en souffrir, mais je jugeai imprudent de les mettre plus longtemps à l'épreuve et je ré- solus de les prendre et de les hiverner en serre chaude. Ce fut UN ESSAI D'ACGLIMATATION DES ASTRILDS EN LIBERTÉ 77 une faute. Deux jours plus tard, un des Oiseaux parut un peu indisposé, et le matin du troisième il manquait. Comme nous cherchions son cadavre, deux autres tombèrent en même temps à terre comme si on leur avait tiré un coup de feu ; quelques secondes après ils étaient morts. Je remis le der- nier en liberté, résolu de le reprendre sur le plateau à graines et de lé mettre en cage. J’arrivai à le faire le soir même ; mais comme je m'approchais pour le saisir dans la trappe du plateau à graines, il eut une attaque comme les autres. Je le posai sur l'herbe et, en quelques secondes, il se remit un peu et s’envola lourdement. Le lendemain matin, il semblait de nouveau tout à fait bien et voltigeait ça et là dans le jardin, appelant ses compagnons. Jamais plus je ne le revis vivant. Deux jours plus tard, son cadavre fut découvert dans l’une des volières à Perruches où il avait l'habitude d'aller manger. Il n'avait aucune blessure. Les Grenadins restèrent bien et parurent moins sensibles au froid, au moment de l'importation, qu'aucune autre espèce. Malheureusement ils souffrirent assez durement des attaques des animaux nuisibles, et une seule paire survécut sur trois. La femelle de ce couple arriva avec une patte cassée, mais elle semblait très peu malade ; le jour suivant elle chantait dans sa cage, et en un temps normal, sa patte guérit parfaitement. Je pensais, à un moment donné, que toutes mes femelles étaient des jeunes mâles, car elles chantaient «et, en certains cas, paradaient même, tenant un brin d'herbe au bec. Des plumes plus foncées commencèrent à se montrer à la poitrine, mais le brun chocolat du mâle n'apparut pas, en définitive ; la couleur chamoiïs prit une teinte plus riche, — sans doute le plumage de noce ? — ce fut tout le changement. J'essayai d'hiverner un des couples dans une volière, un autre dans une serre ; mais tous deux moururent. D'autre part, le couple en liberté est encore vivant (1) et en bonne santé en dépit de la gelée, de la neige et des vents froids. Il (x) Ecrit le 4 décembre 1921. Dans une lettre qu'il adressait à M. Decoux le 16 mars dernier, Lord Tavistock écrivait : « Mes Grenadins étaient tou- jours en bonne santé quand j'ai quitté la maison le 14 mars. Je les ai rentrés du 15 février au 1° mars, car la femelle semblait avoir reçu une légère blessure. Elle s’en est remise, et à part cette courte période, les Oiseaux sont restés en liberté tout l'hiver. » Le fait est très significatif et tendrait à prouver que ces Astrilds, jugés frileux, résistent admirablement au froid, — N. D. L.R,. 78 L'OISEAU semble donc que la délicatesse de cet Astrild en captivité est surtout due à la difficulté de lui procurer la nourriture qui lui convient. Ces résultats peuvent ne pas sembler particulièrement en- courageants, Imais On doit se souvenir que mes expériences commencèrent tardivement, avec seulement quelques couples de chaque espèce, et que tous étaient récemment importés. Si j'avais commencé mes expériences en mai, avec des Oiseaux acclimatés, il est peu douteux que j'aurais obtenu un nombre satisfaisant de jeunes. Dans l'élevage en liberté des petits Oiseaux exotiques, la première saison est d'ordinaire la pire. Une sorte d'élimination naturelle des faibles et des sots se produit, et peu de jeunes sont élevés pour contre-balancer les pertes dues aux ennemis naturels des Oiseaux ou aux acci- dents. Des amis qui voient en liberté mes Perruches et mes Passereaux me demandent souvent : « N'en avez-vous pas de tués ? » Il est certain que j'ai de temps en temps perdu des Oiseaux de cette manière, mais d'ordinaire ce sont ceux qui se sont éloignés à une grande distance. En général, celui qui a des Oiseaux exotiques tués par ses voisins n’a qu'à s'en prendre à lui-même. Peu de gens sont généralement assez dépourvus de bons sentiments pour tuer délibérément les animaux favoris d'autrui, et une lettre courtoise aux fermiers et aux propriétaires voisins, les informant que vous lâchez des Oiseaux, et leur demandant d’user de leur influence pour em- pêcher qu'ils ne soient tués, manquera rarement d'atteindre le but désiré. Des enfants ont parfois le désir de jeter des pierres à tout Oiseau qui ne leur paraît pas ordinaire, mais là encore c'est l’étourderie et l'ignorance qu'il faut blämer. Soyez amis avec les petits garçons et les jeunes gens du vil- lage et donnez-leur quelques bonnes raisons de désirer votre bienveillance ; dites-leur ensuite que vous serez heureux qu'ils vous aident à protéger vos Oiseaux de tout dommage. Les bons . respecteront vos désirs par gratitude, les mauvais par politi- que et vos Perroquets, vos Passereaux, etc... seront aussi en sûreté que vos Poules ou vos Pigeons domestiques. NOTES D'AVICULTURE 79 NOTES D'AVICULTURE par Hubert D. ASTLEY (Fin) J'avais bien espéré que mon couple de Sarcelles du Coro- mandel (Nettapus coromandelianus) nicherait. La seule paire qu'il y ait en Europe ! et je l'ai depuis huit ans. Le petit mâle paradait constamment devant la femelle, le printemps dernier, et constamment aussi, il émettait son cri curieux qui peut se rendre par : Kkak-kak ! Kkak-kak-kak ! C’est un remarquable Oiseau, en plumage de noce : blanc de neige sur la face et les flancs, avec le dos d’un vert-bouteille ; une ligne noire sépare le blanc du cou de celui des côtés. Les yeux sont rouge-rubis. Je n'ai jamais vu ces Oiseaux plonger et manger du grain sous l'eau ; il faut mettre le grain en des endroiïts peu profonds où ils peuvent l’atteindre aisément du:bout de leur bec. Je voudrais bien qu'un plus grand nombre de ces minuscules et charmantes Sarcelles fut importé en Angleterre, aujourd'hui que j'ai la preuve qu’elles se conservent facilement, que, selon toute apparence, elles vivent aussi longtemps que les autres Canards et qu'elles résistent très bien. J'ai un mâle de Canard Garrot accouplé à une femelle de Morillon. En 1920, elle avait réussi à dissimuler son nid et à faire éclore sa couvée de huit ou neuf petits : mais, comme d'ordinaire, tous disparurent les uns après les autres. On essaie de jeter de la nourriture à ces Canards quand ils ont des jeunes ; mais ils nagent de toute leur force dans la direction opposée, ou bien les Canards adultes s’assemblent et la dévorent. La seule espèce que j'ai pu amener à recon- naître sensément qu'on veut l'aider à élever ses petits est le Tadorne. Je possède quatre jeunes Oïes barrées, écloses sous une Poule. Deux d’entre elles qui ne sont pas éjointées prennent chaque matin leur vol au-dessus des prairies qui contournent la maison. Dans ma volière, un couple de Car- dinaux gris à huppe rouge à eu trois jeunes, mais ils furent enlevés par quelque chose : c'est le pire qui puisse arriver dans une collection d'espèces variées. Mes Colombes Dia- mants furent éprouvées de la même façon. Trois couples x à 80 L'OISEAU ont eu des nids et chaque fois les jeunes ont été tués sans que j'aie pu découvrir le coupable, si bien, qu'à mon avis, j'ai perdu au moins six Colombes Diamants le printemps dernier. Je vis un jour une Ondulée posée sur l’un des nids, faisant de son mieux pour en expulser les œufs, et bien que je l’aie fait partir en lui faisant peur, elle arriva cependant à ses fins, apparemment, car, deux jours plus tard, les œufs avaient disparu. Le 3 juin, un gamin me porta un jeune Pic Epeichette (Dendrocopus munor) qu'il avait ramassé sur la route et qui, peut-être, était blessé. Un charmant petit Oiseau ! Il avait sans doute, en quittant le nid, essayé de traverser la route en volant et tout à coup était tombé. Je lui donnai d'abord comme nourriture des chrysalides de Mouches, et je lui ouvrais le bec pour le faire manger. Mais il ne vécut pas. Je dis «il » car je souhaitais qu'il fut un mâle : la femelle n'a pas à la tête le rouge qui est une beauté de plus sur ce plumage noir à rayures blanches. Ce petit Oiseau avait Pair d’un nain à côté de mon Pic à Nuque d'Or de l'Hyma- la ya. La pelouse près des volières était une arche de Noé cos- mopolite. Au milieu des cages et parquets à Poules naines contenant des jeunes Canards de trois ou quatre espèces. des jeunes Ho-Kis, des Oïes Barrées, des poussins de Trago- pans satvres et de Yokohama nains, des Paons blancs, deux Antilopes et des Grues Demoiselles vous suivaient pour avoir une friandise. L'Agami (Psophia crepitans) dut être enfermé car il montrait des velléités de donner des coups de bec aux jeunes Tragopans. Les attaques des Poules ne l’effrayent pas, car il se retourne contre elles, bat des ailes et leur fait peur. . LES PERROQUETS DU GROUPE DES PLATYCERQUES par J. BERLIOZ (Fin) Les deux espèces du genre Nymphicus Wagl. ressemblent aux Cyanorhamphus par leur constitution robuste et la forme du bec, mais elles suscitent bien davantage l'intérêt des ama- LES PERROQUETS DU GROUPE DES PLATYCERQUES 81 teurs par l'aspect singulier que leur octroie leur huppe dres- sée sur le vertex et formée de plugnes étroites, allongées et un peu recourbées, caractère qui les fait reconnaître dès l'abord entre tous les Perroquets. Le nom de « Perruches cornues », employé parfois pour désigner ces Oiseaux, rap- pelle de façon imagée cette ornementation particulière. Le N. cornutus (Gm.), de Nouvelle-Calédonie, est l’es- pèce de beaucoup la niieux connue, bien qu'elle ne soit pas encore fréquente dans nos volières. Les observations que l’on a pu faire à son sujet ont toutefois prouvé que, de même que plusieurs autres Perroquets du groupe des Platycercinés, cet Oiseau à des habitudes crépusculaires et manifeste une tendance marquée à vivre à terre. Sa taille est celle d’un grand Platycerque ; son plumage est dans l’ensemble d’un beau vert, un peu jaunâtre en dessous et sur l’uropygium ; la nuque et la région auriculaire sont jaune d'or, la face noire, {toutes les plumes du vertex, sans en excepter les deux longues plumes qui constituent la huppe, sont noires à la base et rouges au sommet ; les ailes et la queue sont bleues. Le N. uvæensis Lay., des Iles Loyauté, est beaucoup plus rare encore que son congénère, dont il est d’ailleurs très voi- sin, Il s'en distingue toutefois aisément par ses rectrices variées de vert, par la coloration de la tête, dont les parties noires sont ici d’un vert foncé, et surtout par sa huppe com- posée de six longues plumes, au lieu de deux. Tous les types que nous venons de mentionner jusqu'ici présentaient ce caractère commun d’avoir des rectrices assez larges et aplaties, comme c’est le-cas chez les Platycerques véritables. Ceux qui nous restent à étudier maintenant s'en distinguent essentiellement par leurs rectrices étroites et acu- minées au sommet. Dans ce deuxième groupe, fort peu nombreux d’ailleurs. on range parfois une espèce de Perroquet bien connue, que certains détails anatomiques font toutefois considérer par des ornithologistes, par Salvadori entre autres, comme appa- reptée surtout aux Cacatuidés : c’est le Calopsittacus Novx- Hollandiæ (Gm.), bel Oiseau australien, supportant admira- blement la captivité sous nos climats, où c'est un des représentants les plus fréquents de sa famille. Nous ne rap- pellerons que pour mémoire, car tous les amateurs le con- 82 L'OISEAU naissent en effet, son élégant plumage gris, avec les ailes en partie blanches et la tête jaune citron surmontée d’une longue huppe de plumes effilées. Le genre Nanodes Vig. et Horsf., que l’on s'accorde à réunir aux Platycercinés, ne renferme qu'une espèce, le N. discolor (Shaw), propre au sud et au sud-est de l'Australie. C'est un Oiseau de la taille des Psephotus, qu'il rappelle également par la bigarrure de son plumage ; le dessus du corps est vert, le dessous jaunâtre, la face rouge bordée de jaune, le vertex bleu foncé, les flancs et les sous-caudales rouge vif, ainsi que les petites couvertures alaires : le reste de l'aile varié de bleu et de noirâtre ; les rectrices médianes, allongées et acuminées, rouges à pointe bleue, les latérales bleues. Ce bel Oiseau, autrefois assez fréquent en captivité, devient, semble-t-il, de plus en plus rare. Quant au Melopsittacus undulatus (Shaw), la petite Per- ruche ondulée si répandue dans toute l’Australie, qu'en dire qui ne soit déjà bien connu de tous ? Il n'est personne, sans doute, qui n'ait eu l’occasion d'admirer l’élégance de sa robe verte et jaune et la proverbiale aménité de son carac- tère. C'est, en même temps que l’unique représentant du genre, la plus petite espèce de tout le groupe des Platycer- cinés. Les observations auxquelles on a pu se livrer, con- cernant sa vie en captivité, sont innombrables et il serait oiseux de les rapporter ici. Nous rappellerons seulement les essais, couronnés de succès, qui ont été tentés pour en obtenir des races ou des variétés de colorations variées. On sait que typiquement, le plumage de cet Oiseau est vert en dessous, avec la tête et le dos jaunes, finement ondés de noir, et les joues marquées de taches bleu-violet. Or, il semble que les efforts des éleveurs aient abouti à la suppres- sion, totale ou partielle, d’une des déux couleurs fondamen- tales, dont le mélange constitue le vert, c’est-à-dire soit le bleu, soit le jaune ; c’est ainsi que l’on à obtenu fréquem- ment des individus entièrement jaunes, et d’autres, plus rares et plus appréciés, chez lesquels le dessous du corps est bleu pâle et le dessus blanchâtre, —— tous conservant d’ailleurs les ondulations noires caractéristiques du dessus du corps et les taches bleu-violet des joues. Ces effets de LES PERROQUETS DU GROUPE DES PLATYCERQUES 83 coloration, dont le mode d'obtention ne paraît pas encore bien établi, ont provoqué à leur apparition un vif mouve- ment de curiosité ; les résultats en sont maintenant connus de tous les éleveurs. Les deux derniers types génériques rentrant dans le groupe des Platycerques, c'est-à-dire les Pezoporus I. et les Geo- psittacus Gould, offrent plus d'intérêt pour le naturaliste épris de particularités biologiques curieuses que pour l'amateur d'Oiseaux aux brillantes parures. Pourtant leur livrée ne manque pas d'agrément ; mais c'est surtout par leur mode de vie qu'ils méritent de retenir l'attention. Nous avons vu précédemment que certaines espèces de ce groupe, telles que des Neophema et des Nymphicus, présentaient une tendance très nette à vivre en grande partie sur le sol, au lieu de mener la vie arboricole de règle chez la plupart des Perroquets, et, d'autre part, que c'étaient souvent aussi des Oiseaux cré- pusculaires, ne déployant leur activité que vers le soir. Or, ces particularités caractérisent essentiellement les deux Oi- seaux dont il nous reste à parler. Le P. formosus (Lath.) ou Perroquet terrestre, type et seule espèce bien connue du genre Pezoporus TI. est de la taille des Platycerques ; son plumage, presque entièrement vert, est marqué de nombreuses taches noires disposées en séries irrégulières et variées de jaune :; le front est orangé, les rec- trices, longues et acuminées, sont vertes avec des bandes transversales jaunes. À peine connu en captivité, car il n’a été importé qu'exceptionnellement, cet Oiseau vit dans les régions arides du Sud et de l'Ouest de l'Australie, où ne croit qu'une maigre végétation : il ne se perche jamais et vit exclusivement sur le sol, volant peu et courant avec ra- pidité, comme le permet la conformation, si exceptionnelle chez les Perroquets, de ses ongles longs et droits ; il ne cons- truit pas de nid et dépose ses œufs sur le sol. Le Geopsittacus occidentalis Gould, seul représentant du cenre, se distingue du précédent par sa taille plus faïble, sa stature plus robuste pourtant, ses ongles plus courts et la queue plus courte que les ailes. Son plumage est vert oli- vâtre varié de noir et de jaune. l'abdomen uniformément jaune soufre, le dos et la queue noirs avec des taches et bandes jaunes. Cet Oiseau vit dans les mêmes -régions que Île 84 L'OISEAU P. formosus et il est tout aussi rare en captivité. Il affectionne les terrains désolés couverts d'herbes durcies, parmi lesquelles il se cache durant les heures du jour : c'est, en effet, un Oi- seau essentiellement nocturne, ne commençant à se montrer actif qu'à partir du coucher du soleil. Il niche à terre dans des sortes de berceaux qu'il se confectionne au milieu des herbes. Il est regrettable que des spécimens de ces deux espèces ne parviennent que si rarement vivants en Europe, car des observations suivies sur leur singulier mode de vie seraient précieuses pour compléter ce que l’on sait déjà sur leurs mœurs à l'état sauvage. On à pu d’ailleurs remarquer que dans le groupe des Platycercinés en général, groupe pourtant si riche en belles espèces, le nombre de celles que l’on rencontre fréquemment en captivité est fort limité. Il faut donc souhaiter le dévelop- pement de l’acclimatation en Europe de ces Oiseaux, qui éta- lént tant de qualités diverses aux yeux des amateurs : beauté, élégance, vivacité, résistance au froid, — du moins pour la majorité d’entre eux, — familiarité, possibilité même, au dire de certains éleveurs heureux, d'apprendre à prononcer quelques paroles, caractère toujours apprécié chez les Perro- quets, chez ceux du moins que leur bavardage discordant ne rend pas insupportables. NOTES SUR L'ÉLEVAGE ET LES MALADIES DE NOS OISEAUX CAPTIFS par Marcel LEGENDRE (Fin) L'Oiseau atteint d'inflanimation intestinale pourra très bien guérir surtout si l’éleveur le soigne à temps. Mais il faut s'efforcer de prévoir la maladie, et nous revenons à noire point initial : savoir soigner ses Oiseaux. Les vrais Insectivores sont les plus facilement atteints ; sans doute, certains Oiseaux sont plus délicats que d’autres ; NÔTES SUR L ÉLEVAGE ET LES MALADIES DES OISEAUX CAPTIFS 85 mais en définitive, tout dépend de la science de l’éleveur. Tel pensionnaire qui semble délicat au débutant est, en fait, aisé à élever pour un amateur expérimenté. Savoir prévoir cette maladie, c'est connaître les soins à donner aux différentes espèces d'Oiseaux. Je répondrai de suite à l’objection que l’on peut me faire : doit-on séparer toutes les espèces d'Oiseaux ayant un régime tant soit peu différent ? — Non ; il y a une limite que je vais me permettre de tracer. Je prends comme comparaison la famille des Mé- sanges, parce que d'abord il y a dans ces espèces beaucoup de différence dans le régime alimentaire, et que, ayant depuis longtemps en cage toute cette famille, j'ai pu étudier ces Oiseaux, et suis certain de leur régime en captivité. Voici par ordre le nom des espèces en commençant par la moins délicate : Mésange Charbonnière, Nonnette, Bleue, Huppée, Noire et à Longue-Queue. Les Mésanges Charbonnières, Nonnettes et Bleues pourront être réunies et nourries avec une pâtée pour Insectivores-Gra- nivores. Ces Oiseaux pourraient, pendant longtemps, vivre de graines, à condition d’avoir toujours des fruits ; j'ai nourri pour en faire l'expérience pendant un an, trois Nonnettes avec des graines. Si l’on ajoute des Mésanges Huppées, il faudrait une pâtée plus riche en Insectes, mais si l’on place dans cette même volière des Mésanges noires st surtout des Longues-Queues, le régime devra changer complètement, car ces espèces (la dernière surtout), sont délicates. Donc : pour réunir tous ces Oiseaux, il faut se baser sur l'espèce la plus fragile : la Longue-Queue, et la pâtée sera donnée comme si tous les Oiseaux étaient des Longues-Queues. Les autres es- pèces, beaucoup moins délicates, ne s'en accommoderont que mieux. C’est de cette façon que des Oiseaux, nécessitant un régime un peu différent, peuvent être tenus ensemble. Mais il y a une limite ; avec des Fauvettes même délicates, ne mettons pas de Roitelets, si nous tenons à garder nos Roitelets le plus longtemps possible. Des espèces comme le Roitelet, le Grimpereau, etc., ont besoin d’une pâtée spéciale, et journellement de quelques petits Insectes vivants. Ne met- tons pas non plus avec des espèces plus petites des Merles qui videront de suite les mangeoires, des Huppes qui fouille- ront la pâtée et l’éparpilleront de tous côtés. Quelle pâtée choisir pour nos Oiseaux ? Principale et grave 86 L'OISEAU question à laquelle je ne m'arrêterai pas pour l'unique raison que chaque amateur a souvent sa pâtée qu'il compose lui- même. Il faut penser que les pâtées, même les meilleures, sont des aliments privés de vitamine, des aliments morts qu'il faut savoir compléter. La pâtée devenant à la longue trop échauf- fante, il est bon d'y joindre journellement un tiers de carotte räpée. I faut veiller que les Oiseaux aient toujours des fruits à leur disposition ; dans le porte-fruit, l’on mettra de temps à autre de la salade, dont les Insectivores piqueront le tronc et les côtes. Les haricots verts sont très appréciés, enfin toute là verdure qui, dans la Nature, contre-balance d'une façon efficace l'échauffement produit par la nourriture vivante. Je conseille aussi l'emploi de l’eau additionnée de bicarbonate de soude à la dose de 3 grammes par litre, ceci au moins deux jours par semaine ; bonne précaution contre les embarras gastriques. Je ne parlerai pas des soins de propreté : l'hy- giène de la cage doit être sévère ; l’eau renouvelée deux fois par jour si possible, et les pâtées nouvellement faites chaque inatin. L'Oiseau malade sera vite reconnu par l'amateur, nous con- naissons nos Oiseaux el nous savons de suite saisir une atti- tude anormale d’un pensionnaire. Celui-ci doit avoir les pattes propres ; cette femelle, qui se tient à terre ébouriffée à l'ap- proche de la ponte, a sûrement besoin de notre aide, elle est malade par suite d’un arrêt de l’œuf dans l’oviducte ; enfin, nous voyons un Oiseau sautillant sur la mangeoire, les ailes légèrement tombantes, il est sûrement atteint d'inflammation intestinale. Il faut enlever immédiatement le malade et le placer dans une petite cage que tout éleveur doit posséder dans un en- droit tranquille, chaud et clair et que je nommerai « l'Infir- merie ». L'Oïseau devra être rationné ; à partir de ce jour, sa pâtée faite avec une forte proportion de carotte râäpée. Sa boisson : de l’eau de carotte bouillie, ou de l'eau additionnée de sulfate de soude ; beaucoup de verdure. Distribution de petits Vers de farine trempés dans de lhuile. Si la maladie persiste, il y aura constipation. Faites alors attention que les déjections de J'Oiseau, expulsées avec effort, ne restent pas collées aux plumes, et n'obstruent pas, en se durcissant, son intestin. Nettoyez plusieurs fois par jour à l’eau tiède l'anus NOTES SUR L'ÉLEVAGE ET LES MALADIES DES OISEAUX CAPTIFS S7 . de l’Oiseau, au besoin coupez les plumes qui arrètent les dé- jections et provoquent ainsi de l’irritation. Introduisez de l'huile dans le rectum. Comme dernière ressource, avec une petite seringue introduite dans le bec, faites-lui avaler de l'huile. L'époque de la mue de l'Oiseau captif est une période cri- tique à laquelle il faut prêter attention. De l'air et du soleil sont à recommander. Pendant toute cette période, l'Oiseau recevra une nourriture très substantielle ; il faudra donc di- minuer la proportion de carotte et surtout joindre à la pâtée des vrais Insectivores une bonne quantité d'œufs de Fourmis (ramollis dans du lait s'il s’agit d'œufs séchés) et de Vers de farine coupés en morceaux. L'eau de la Bourboule serait à conseiller pour procurer à l'Oiseau de nouvelles plumes bien colorées. Il arrive que, malgré tous ces soins, des Oiseaux muent difficilement, d'autres présentent des mues anormales perdant entièrement, et à la fois, les plumes des ailes et de la queue, ne pouvant plus, par ce fait, accomplir le moindre vol et courant dans la cage comme de véritables Souris. Dans ma volière de Mésanges, une Huppée s’est trouvée dans ce cas à la dernière mue. Ses plumes ne repoussant pas, obéissant à son instinct de défense par suite de son infériorité, l'Oiseau passait son temps caché dans un nichoiïir ne descendant que pour s’alimenter. C’est là que je le retrouvai en nettoyant les büches. Je le plaçai à l’Infirmerie avec une bonne pâtée con- tenant des jaunes d'œufs et des Vers de farine en bonne quan- tité. Il reprit assez vite ses plumes et fut remis en place. Dans l'élevage, certains détails auxquels on ne prête pas assez d'attention, peuvent avoir de funestes conséquences, tel la vermine des Oiseaux. Il existe un Pou gris vivant sur l'Oi- seau et qui, sur les sujets ne se baignant pas ou peu souvent, arrive à se multiplier à l'excès. Les captifs ainsi envahis pas- sent leur temps à se gratter et à s’éplucher ; ils dorment peu, perdent leurs plumes, et tombent malades. Les Oiseaux récemment achetés chez les marchands doivent être examinés avec attention. Les endroits propices au déve- loppement de ces parasites sont le dessous des ailes, les cuisses et le cou. En prenant un Oiseau rempli de vermiüne, il et rare qu'il ne reste pas dans la main de nombreux petits Poux courant avec rapidité. Il faut de suite isoler cet Oiseau, afin 88 L'OISEAU qu'il ne contamine pas ses voisins et lui donner des soins appropriés. C'est ainsi que, par le voisinage d'un Bouvreuil du Nord, Pyrrhula pyrrhula (L.) nouvellement acquis, j'eus quelques Oiseaux envahis par les Poux. Le traitement que me conseilla M. Decoux : poudre de pyrèthre de très bonne qua- lité, répandue sous les plumes, m'a donné un excellent résul- tat. Un nettoyage minutieux de la volière à l’aide d'un anti- septique s'impose ; c'est une mesure d'hygiène à prendre deux fois par an au moins. Parmi tous les animaux, c’est peut-être la classe des Oi- seaux qui nous donne les sujets les plus difficiles à élever et à acclimater, mais c'est aussi, je crois, l'élevage qui donne le plus de satisfaction. L'Oiseau réunit en lui la, grâce, la vivacité, la beauté, le chant, mille choses qui séduisent l'amateur. Beaucoup d'espèces, même les plus farouches, font preuve de familiarité envers l'amateur qui s'occupe d'eux avec douceur et patience. De nos bons soins, ils savent souvent nous remercier en nichant dans nos cages. Quel plaisir, par un soleil printanier éclairant nos logis des grandes villes, d'entendre le chant éclatant d'une Fauvette ou la jolie mélodie d’un Merle de Roche, et d'écouter, à l'heure du soir, la voix chaude et pas- sionnée du Rossignol, accompagnée des petites notes flütées du Scops. CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE La photographie que nous reproduisons aujourd’hui nous montre une Grue couronnée bleue, Balearica regulorum (Benn.) du Sud de l'Afrique. Comme sa congénère du Nord- Ouest, Balearica pavonina (L.), elle est un des plus beaux or- nements de nos Jardins zoologiques et de nos parcs. Ces Oiseaux sont rustiques, faciles à nourrir (se contentant de graines) ; ils s'apprivoisent aisément et ne sont générale- ment pas querelleurs. On peut, sans danger, les lächer dans un jardin, car ils ne causent de dommage ni aux plantes ni aux fleurs délicates. L’Imprimeur-Gérant : G. LANGLOIS. CHATEAUROUX. — IMPRIMERIE LANGLOIS (‘ua y) suaosafut snjoyouAyy SANNAL SAS LA © xXAC nn ST à nn = = …— — . œ = © S + = T De = S d = = = "7 e © © _— = © « 2 = = S = = © — = © Soctélé ALT | k RE CI RS ATP 4 LA ES CAGES ET PERCHOIRS LEUR HISTOIRE, LEUR ARCHITECTURE par Edouard MÉRITE Pour parler sur un tel chapitre, ce n’est pas un article qui serait nécessaire, mais toute une longue suite, car il convien- drait de sérier. Aujourd'hui, m'excusant d'avance pour la désillusion que je vais apporter en raison du titre prometteur, je me bor- nerai à passer en revue seulement quelques spécimens, sur- tout d’Extrême-Orient, puisque c'est de là que nous sont venus, dans le genre, les plus purs joyaux. La nomenclature des cages serait longue, s’il fallait les citer toutes. Nous trouverions d’abord : les cages de transport, cages à appelants pour Oiseaux grands et petits, cages pièges de toutes sortes, à filet, à trébuchet, cages particulières, en vue d'un service déterminé, en commençant par les « galères », aussi bien françaises qu'étrangères, japonaises surtout, où l'Oiseau doit travailler pour se sustenter. Cages de chant, spéciales à l'espèce, où celle contenant le chanteur est enfermée dans une autre qui permet de le tenir au chaud, dans l'obscurité, et en l’ouvrant, de dis- tribuer la quantité de lumière, selon le besoin. Cage d'élevage, en forme de jonque ; sur le Yang-T'’-Sé- Kiang, d'innmenses bateaux d'une forme gracieuse, celle des Bateaux de fleurs, servent d’abri à des milliers de Canards, qui, chaque jour, sont lâchés sur le fleuve. Au son d’un gong ou d’une trompe, ils regagnent le soir, ponctuellement, leur refuge. Puis les cages anciennés, de matériaux et d’un fini pré- cieux, y compris celles en ferronnerie des siècles passés. Sous le Second Empire, la crinoline a servi de prétexte à la confection de cages, d’où émergeait un ‘buste et une tête de femme. C'était d’une trouvaille charmante, et ce délicat tra- vail du forgeron d'art ne prêtait guère à l'évocation des cages sinistres en fer, dont Louis XI se servait (ses bonnes L'OISEAU. 1922 — 5 90 L'OISEAU À fillettes) pour y faire enfermer ses prisonniers, entre autres le cardinal de la Balue qui fut emprisonné ainsi de 1469 à 1480, pour avoir conspiré avec Charles le Téméraire, À Munster, en Westphalie, tout en haut de l’église Saint- Lambert, étaient accrochées les cages des anabaptistes. Ceux-ci, sectaires protestants, se régénéraient, disaient-ils, par un second baptême. Luther prêcha contre eux ; ils furent exterminés en 1529. Ils reparurent à Munster vers 1235, chassèrent l’évêque et les nobles, mirent les biens en commun, etc. Au prophète suprême Jean Matthiesen, un boulanger, suc- cède Jean Bocold, tailleur de Leyde, qui prend le titre de Roi, établit la pluralité des femmies, s'entoure d’une cour somptueuse et laisse le peuple mourir de faim. La ville ayant été reprise par l’Evêque en 1535, après 19 mois de siège, Jean de Leyde, roi de la « Nouvelle Sion », capturé, fut tenaillé vif. Son corps et celui de deux de ses compagnons, introduits dans trois cages en fer, restèrent exposés au sommet de la Tour de l’église Saint-Lambert. En France, pendant l’administration, la gestion des gabe- liers, bien des fraudes furent commises, qui étaient punies sévèrement. Ceux qui se livraient à la contrebande du sel, les faux sauniers, s'ils Se faisaient prendre, étaient enfermés dans des cages en bois, où ils ne pouvaient se tenir debout. À Thouars, il en existe des spécimens du XVII siècle, qui se trouvent dans la Tour de Galles. Plus loin, dans le passé, Julés César, vainqueur des Gaules, a terni sa gloire, en traïnant derrière son char, enfermé dans une cage de fer, son loyal adversaire, Vercingétorix, qui s'était livré à lui, confiant dans la générosité, la magnanimité de son triomphateur. À côté de ces cachots, qui évoquent tant d’horreurs, il y a les cages de luxe. Cages en verrerie, en faïence, en porcelaine, en corne, en baleine, avec toutes fantaisies imaginables. Cages de prestidigitateurs s’affaissant subitement, écrasant le plus souvent l'infortuné volatile. Cages à insectes, rustiques lilliputiennes, parfois bien som- maires, pour les Cocuyos, taupins lumineux des Antilles, cla- CAGES ET PERCHOIRS O1 quemurés, ou bien dans une tige de canne à sucre, dont L'ou- verlure est fermée au moyen de petits bâtonnets, ou en cages de verre ou de fines lamelles, qui sont accrochées en haut de la case des indigènes, et dont les Insectes phosphorescents qu'elles contiennent jouent le rôle de lumignon. Aïlleurs, en Chine et au Japon, ces petites loges sont de véritables bijoux, d'une exécution méticuleuse, rehaussée de laque, avec incrustations de sujets de nacre et ivoire. Parfois, en bambous finement sculptés et ajourés, comportant un support et un couvercle en matière précieuse. Pour les Grillons et les Cigales, de plus grossières sont divisées en compartiments et forment un tout qui serait, en quelque sorte, l'équivalent d'une écurie de course portative, puisque ces Orthoptères sont destinés à combattre dans des cages spéciales, auxquelles s'ajoutent des accessoires, tels que balances, pour connaître le poids exact des concurrents, avec sabots de pesage, pinceaux en poils de Rat, montés sur corne, et protégés dans un superbe étui en roseau décoré. Ils servent à exciter les combattants, quand leur ardeur s’émousse. A côté de cette création originale, pour pugilats d’Insectes, -les Asiatiques confectionnent également des pièges-trappes pour toutes espèces de fauves, y compris la Panthère et le Tigre : une double cage couverte est réunie par un réduit où l’on place une proie vivante, le plus souvent un jeune Co- chon, et quand le grand carnassier, appuyant sur un plancher, vient pour s’en saisir, un déclic fait retomber une porte, qui l’'emprisonne. | Dans le Haut-Tonkin, le procédé de capture consiste sim- plement en une fosse cachée par des branchages, et au fond de laquelle sont disposés, la pointe tournée en l'air, des bam- bous acérés, sur lesquels la bête s’embroche. Hélas ! parfois sur ces sentes il arrive des accidents, et un ami médecin colonial séjournant là-bas, m'a conté comment il avait eu à soigner un Européen qui s'était ainsi empalé sur la cuisse. Parfois, on use d’un autre stratagème, en employant un dispositif différent : un grand trou communique avec une cavité où l’on tient enfermé un appât vivant. Après la chute, le fauve reste abasourdi, mais peu à peu se remet, juge la situation, et se rend compte de ce qui l’en- vironne ; il hésite avant de se risquer dans le couloir, fermé 92 L'OISEAU à un bout, et d’où il aperçoit dans la petite loge une proie mise là pour le tenter, mais la faim le tenaille et il finit par céder au désir. L'intérieur du passage est tendu de bambous, solidement reliés les uns aux autres, et le diamètre du cylindre est cal- culé juste de la grosseur du corps du félin. Celui-ci, engagé dans le fatal conduit, fait des efforts pour avancer, et comprimé, immobilisé, ne peut plus même reve- nir à reculons. Les Annamites qui, de temps à autre, le surveillent, profi- tent du moment où il est suffisamment engagé, pour serrer les deux extrémités du réseau en perches, et de la sorte le tigre est ligoté, ficelé, et, tout à fait paralysé dans ses velléi- tés de révolte, facilement transportable. S'il fallait seulement envisager le nombre et le choix des matières employées pour la construction des cages, on serait surpris de l'extension considérable d’un tel chapitre. Parmi les matériaux les plus communément utilisés, figu- rent toutes espèces de bois, et Dieu sait s’il y en a, les étoffes, métaux, le verre, l’os, ivoire, corne, tubes de Porcs-épics, etc. Certains indiqueraient déjà l’origine, ailleurs un détail de fabrication leur assurerait la vraie signature. D’après leur rusticité ou leur raffinement, apparaîtrait le degré de culture du fabricant, et, certes, il y aurait loin de l'isba russe, établie pour l'Oiseau, et le temple ou le palais extrême-orientaux. Le rôle moralisateur des cages est sans doute un aperçu assez inattendu, et pourtant, comme on l’a fait justement remarquer dans un article très documenté de la revue l’Oi- seau, la loi n’a pas atteint le but en défendant la capture de certains Passereaux, certes utiles à l’agriculture. De tout temps, il y a eu, il y aura, des réfractaires à la ré- glementation du travail à heure fixe, des bohêmes, des fantai- sistes, vivant hélas ! à l’aventure. C’est dans cette confrérie d’ « outlaws », que se recrute le clan des pourvoyeurs d'Oiseaux, mais cette destruction, au total, reste assez infime et de peu de poids, dans la dispari- tion des espèces ! La clientèle de ces oïiseleurs se compose le plus souvent d'honnêtes ouvriers, parfois chargés de famille, des pacifi- CAGES ET PERCHOIRS 93 ques, qui, n'ayant pas le loisir de suivre leurs goûts pour la nature, en vivant à la campagne, essaient de s'en donner l'il- lusion en s’entourant de petits chanteurs, dont ils s'occupent avec sollicitude. C’est souvent là leur unique et saine récréa- tion, et le temps qu'ils passent ainsi est sans doute mieux employé qu'en le dépensant à l’estaminet ou autres lieux de plaisir. En les distrayant, ça leur est une, occasion d'observer, de méditer, de s’instruire et de s’affiner, et une raison de plus de les rattacher à leur foyer. Les ravageurs, qui sont franchement à dénoncer et à punir, sont ceux qui opèrent ou vivent de la destruction, des massa- cres en masse de nos précieux auxiliaires, qui ne les tuent uniquement que dans un but de profit, comme denrée d’ali- mentation, car c’est non seulement la qualité qu'ils envisa- gent, mais le cube comme rendement, or on voit ce que représente le poids insignifiant d’un Bec-fin. Qu'on se montre donc impitoyable pour cette catégorie de malfaiteurs, de mercantis, et tous les protecteurs et les amis des Oiseaux applaudiront et s'en réjouiront. En Belgique et dans les Flandres, les mineurs ont créé des cages-types, les geôles, prononçant « gaïoles » pour les Pin- sons qu'ils aveuglent. C’est là une cruelle pratique, malheureusement fort répan- due, comme une identique dans certaines palombières. Les bêtes ainsi mutilées conservent un sentiment de la lu- mière, mais n'y voient plus assez pour s’apeurer de fout ce qui passe dans leur voisinage. Le cageot très réduit, une vraie cellule, a la mangeoire tou- jours garnie et la buvette soigneusement remplie. L'aveugle, peu à peu, habitué à sa réclusion, s'alimente régulièrement, et pour donner un intérêt à sa misérable exis- tence, il chante, et c’est ce qu'on attendait de lui. Selon les régions, les formes varient, bien que de même formule générale. Celles du pays de Charleroi sont sur de longs pieds, et cer- tains mineurs emmènent leurs Oiseaux à la fosse. Dans la Flandre occidentale, la geôle peinturlurée est pro- tégée à l’avant, du côté de l’abreuvoir, par une triple rangée de fils de fer, afin de mettre les infortunés à l’abri des griffes des Chats. 94 L'OISEAU Le chant de l'Oiseau est resté l'expression poétique par excellence. | Le renouveau, l'espoir, l'amour, sont contenus dans lé mot (( Rossignol DE Comment refuser à Jenny l’ouvrière, la pâle et vaillante travailleuse, aux doigts de fée, amaigrie, anémiée par les veilles, la hantise du Canari, dont elle accrochera la cage à sa fenêtre fleurie, trouvant sa part de bonheur dans la con- lemplation de son Serin favori, altendrie, heureuse, aux ac- cents, aux trilles éperdus de l’infatigable virtuose. Et quelquefois, son cadavre s’en ira au lieu de repos, où survit le souvenir des bêtes affectionnées, nécropole zool0- gique, entretenue pieusement par des âmes sensibles ayant reporté le meilleur d’elles-mêmes sur des créatures au détri- ment de l'affection destinée à leurs semblables, et sur le tertre fleuri où repose la dépouille, revivra le symbole : la cage en perles funéraires. Après la lueur d’espérance et de joie que la cage apporte aux humbles, elle joue aussi un rôle au point de vue des coutumes el des superstitions. En Espagne, à Fontarabie, par exemple, à l’occasion de la Semaine sainte, les enfants promènent des Pinsons enfermés, qu'ils lâchent ensuite, et ailleurs, dans certaines procession, une grande volière dorée, remplie de Passereaux, est exhibée solennellement lors d’une cérémonie religieuse en l’honneur de Saint François d'Assise. Enfin, l’Oiseau intervient comine intermédiaire dans la lote- rie imaginaire des coups du sort, et les sorciers et diseurs de bonne aventure ne sauraient se passer de leur médium em- plumé, tout puissant. En Chine, le devin ne tire un horoscope que d’après l’atti- tude et les signes de son partenaire, et le magicien syrien le consultée avec condescendance, avant la réponse sacramen- lelle. Chez nous, des Ttaliennes promènent encore de temps à autre des petites cages aménagées spécialement où sont ins- tallées des Perruches ou Oiseaux indigènes, destinés à choisir un des papiers de couleur, qui, dans la prophétie, apportera aux crédules romanesques la sérénité ou le découragement. = Les cages d'un peuple étant le reflet de l’architecture d’un pays. les gens qui les conçoivent s’ingénient à apporter dans CAGES ET PERCHOIRS 99 leur construction tout le confort et le raffinement dont ils usent pour eux-mêmes. A ce titre, le degré de culture et de civilisation s'inscrit dans ces manifestations, que certains peuvent trouver pué- riles, mais qui ne sont pas néanmoins un apport négligeable pour la connaissance de l’ethnographie d’une région. Sans parler de l’enjolivement du décor, il demeure ce fait qu'une cage, même avec ses barreaux dorés, n'est en réalité qu'une prison. , Que dans l’intérieur on s'efforce d'y apporter tout ce qui peut atténuer le chagrin de la liberté perdue et, qu'en échange de la recherche d’une nourriture problématique, on entoure le pensionnaire de toutes sortes d'aliments, et dans une abon- dance qu’en vain il chercherait à l’état de nature. une chose surtout lui pèse dans son étroit réduit : la nostalgie de l’es- pace et du mouvement. Aussi, une des préoccupations des plus sagaces observa- teurs a été d'offrir à leurs prisonniers des perchoirs, leur rappelant les branches flexibles sur lesquelles jadis ils se posaient. Les Japonais semblent ceux qui ont le mieux médité, pour apporter dans ce sens le plus de bien-être aux Oiseaux qu'ils élèvent ou capturent. Selon les mœurs de l'espèce, ils lui ont construit une cage spéciale, et le détail particulier qui cadrait avec les goûts el les exigences du sujet. Si c'est un volatile marcheur, ils lui fabriquent une roue, où il pourra, à son aise, parcourir tel chemin qui lui assurera une saine fatigue. Tel autre, atrobate, aura une loge toute en hauteur, avec, dans le bas, un tout petit perchoir, sur lequel il se recevra, après avoir voleté, s’accrochant à la voûte, retombera sur le bâtonnet et finalement exécutera un saut périlleux. Cette particularité a été signalée chez nous par notre col- lègue Marcel Legendre pour une Mésange bleue qu'il pos- sède, et dont le bleu s’est mué en blanc. Le comte de Rougé a confirmé la même observation d’acro- batie, relative au cas identique d'un même Oiseau blanc. Dans la collection de Mésanges vivantes que possède M. Marcel Legendre, se trouvait une Charbonnière dont toutes les parties noires étaient remplacées par du marron, mais à la 96 L'OISEAU mue suivante, cet Oiseau a repris la livrée normale, tandis que dans l’autre espèce, dont le bleu seul d’abord était de- venu blanc, le jaune a fini par prendre cette même teinte et, pourtant, la Mésange a conservé son œil brun, ce qui indique qu’elle n’est pas albinos. (A suivre). MES OISEAUX par Mrs. M- BURGESS On m'a demandé d'écrire quelques lignes sur mes Oiseaux ; pour moi, débutante, c'est une chose embarrassante, car Je crains que vos lecteurs, qui ont de belles volières et de ma- gnifiques Oiseaux, ne prennent guère intérêt à mon récit ; Je ne puis rapporter que des faits déjà bien connus. A Bristol, nous n’avons pas d’amateurs d’Oiseaux, ni même de marchands : ma mauvaise santé m’empêche d’aller sou- vent à Londres, pour chercher des espèces rares. Il s'ensuit que je suis grandement obligée à plusieurs amateurs anglais qui me préviennent des arrivages intéressants, et aussi à mes collègues d’Outre-Manche, les Français, qui de temps à autre m'offrent ce qu'il me serait impossible de trouver en Angle- terre ; qu'on me permette de leur présenter ici l’expression de ma reconnaissance. Les Oiseaux sont pour moi comme une famille d’enfants, qui exigent constamment des soins et des gâteries, et. je crains que les miens ne soient des enfants gâtés ; c’est au moins le cas des Perroquets et surtout des Loris. En ce moment, j'ai principalement de gros Oiseaux ; il me faut de temps en temps vendre quelques sujets pour faire de la place à mes espèces favorites. Une de mes volières contient : deux Merles bronzés, un Meïinate de l’Inde (je l’acquis en 1916, alors qu'il était déjà adulte ; cet Oiseau bâtit un nid et pondit deux œufs, mais les couva trop fort et les cassa ; il est toujours en parfaite condition), une Pie acahé, gagnante de quatre premiers prix cette saison, et deux Barbus, primés aussi ; un Oiseau-Chat et un Oiseau à berceau. J’ai ce der- MES OISEAUX 97 nier depuis deux ans ; il avait au début un plumage tacheté ; il prend maintenant, très lentement, sur le dos et les ailes, une teinte gris-bleu foncé ; je crois donc que c'est bien un mâle de l'espèce satinée, car j'ai lu que les jeunes ne pre- naient leur livrée complète en captivité qu'après plusieurs années ; j'ai toujours été attirée par sa physionomie et ses yeux si beaux. Dans cette volière, il y a encore un Toucan à bec tacheté, des Merles métalliques aux ailes rousses et aux yeux noirs. Tous ces Oiseaux sont très bons amis et se nourrissent les uns les autres. Je n'ai jamais constaté de dispute. Dans d’autres volières viennent ensuite des Ondulées bleues et issues de bleues, et des Perroquets ; ces derniers sont très drôles et fort affectueux les uns pour les autres. Il y a là un Cacatoès aux yeux nus, un Amazone (d'espèce indéterminée) et un Vasa, présumé femelle, le plus amusant des Oiseaux, toujours en quête de caresse ; si vous lui frottez le dos, il lève la queue, essaie de venir sur vos genoux et vous caresse du bec, ou se cache sous votre bras ; il a remporté un second prix ; vient ensuite un Cacatoès rosalbin, un vieux favori, auquel cependant on ne peut se fier ; il danse sur son bâton et vous fait voir de la patte l’endroit à gratter ; il est de bonne humeur quand il montre le rose et le blanc de sa huppe. Tous ces Perroquets s'entendent bien et le Vasa va jusqu'à prendre des morceaux de pomme dans le bec du Cacatoès aux yeux nus. Dans la volière voisine se trouve ce que je considère comme mon plus rare pensionnaire : le Perroquet de Pesquet ; c’est un gros Oiseau d'aspect effrayant, à allure de Vautour ; mais c'est en réalité une bête très douce. Il est peu bruyant tant qu'il n’a pas faim ; sa voix n’est d’ailleurs pas suave ! c’est un excellent gardien, car aucun étranger ne peut entrer sans que « notre général », comme nous l’appelons, ne nous l’annonce par ses cris. Cet Oiseau est, je crois, le premier de l’espèce qui fut jamais importé ; celui que M. Frost amena em 1921 était tout a fait sauvage et méchant, et fut vendu à New-York. On pour- rait avoir peur à la vue du Perroquet de Pesquet ; on aurait tort ; il ne toucherait pas même à un tout petit Oiseau ; il ne mange même pas de graines ; il n'aime que le pain au lait et la nourriture des Loris. Il prend une grappe de raisin avec sa patte et en boit le jus ; il semble vraiment qu'il ait peu 98 | L’OISEAU de puissance dans le bec et ne saurait mordre fort ; sa langue est rose et ne ressemble pas à la langue en pinceau des Loris. Il à toujours été en excellente santé chez moi, toujours à la chaleur, car il ne supporte pas la température extérieure, même en été. Son plumage est noir et écarlate. Il est si gros qu'il ressemble à un Aigle quand il déploie ses grandes ailes. J'ai une jolie collection de Souï-Mangas. Je signalerai aussi un Couple de Loris à ventre pourpre (Lorius hypœæœno- chrous). Les Loris sont, on le sait, mes Oiseaux préférés. Mes couples ont des volières séparées, mais les Oiseaux dépareil- lés sont dans des cages, les uns à côté des autres, avec des Perroquets ; de cette façon, ils font connaïssance et se dis- traient réciproquement. Je possède un couple de Promerops verts (/rrisor viridis) de l’Afrique du Sud, sortes de Huppes, qu'on me dit être la première paire qui ait jamais été importée. Ils demeurent dans un nichoir-bûche tout le jour et ne sortent que rare- ment ; il est regrettable que de si beaux et si rares Oiseaux ne se fassent pas voir davantage. Je tiens à ces Huppes, car je suis convaincue d’avoir un vrai couple ; l’un a le bec plus court et la taille plus réduite. Leur plumage est bleu métal- lique avec des reflets verts et pourpres ; la partie interne des trois premières rémiges présentent un seul point blanc, alors que les suivantes en ont deux ; les trois premières rectrices sont ornées de même et marquées de blanc à l'extrémité. L'œil est brun, le bec et les pieds, rouges ; l’aile mesure 19 centimètres et la queue, 22. Ils crient en s’envolant ; ils marchent sur le sol avec assez d’aisance malgré leurs courtes jambes. Leur vol'est rapide et joli. Leur long bec rappelle celui du Crave, en plus mince. Ils ont une odeur particulière, que je n'ai encore rencontrée chez aucun autre Oiseau. Mes Perruches remplissent plusieurs compartiments ; ce sont surtout des mâles, car je n’ai pas suffisamment de place pour avoir des couples séparés. Deux Perruches « Queen Alexandra », des Perruches à tête rose, d'Alexandre, de Bar- nard, de Bauer, des Conures à tête d'or, des Jendayas, deux mâles Mélanures, des Pennants, Adélaïdes jaunes, des Per- roquets du Sénégal, des Omnicolores, des Perruches d'Uvéa et à collier (ces dernières accouplées), garnissent mes volières, avec des Ondulées bleues et olives. Je citerai encore un rare Rollier à longue queue et un Oi- LA VISION DES OISE AUX 99 seau-Cloche, une collection de Loris et de Perroquets en cages — entre autres des Papegeais, un grand Eclectus fe- melle, des Amazones, etc... et surtout le Jaco rose, que M. Delacour m'a cédé. Cet Oiseau a déjà pondu cinq œufs chez moi : son plumage est tout rose, comme celui d’un Flam- mant, sauf quelques plumes grises aux ailes. Chaque plume est rose, avec une bordure d’un ton plus vif ; la queue est cammin, les yeux et les pieds foncés ; c’est un Oiseau privé et doux qui se laisse prendre et caresser. LA VISION DES OISEAUX par le docteur ROCHON-DUVIGNEAUD L'étude de la vision des Oiseaux n'est pas un domaine ré- servé aux physiologistes qui cherchent à anayser cette fonc- tion dans ses moindres détails par des techniques spéciales et d’une application souvent difficile. Elle intéresse également tous ceux qui étudient les mœurs des Oiseaux et recueillent des documents sur leur genre de vie, leurs chasses, leur façon d’être dans les différentes circonstances naturelles ou artifi- cielles où nous pouvons les observer. Comprendre les mœurs d’un animal, c’est savoir à quoi il obéit. Nous comprenons assez bien à quelles excitations sen- sorielles obéissent les vertébrés, et surtout les vertébrés ter- restres, parce qu'ils ont, à des degrés de développement très divers suivant les espèces, les mêmes sens que nous : ils en- tendent, ils sentent (olfaction), il voient. Et s'il y a tant de difficultés à s'expliquer les mœurs de la plupart des invertébrés, et notamment des Insectes, c'est parce que leurs fonctions sensorielles sont trop diffé- rentes des nôtres : leur audition et leur vue sont générale- ment rudimentaires ou nulles, seul le « sens antennaire » est très développé. Mais s'il représente vraisemblablement quelque chose comme une olfaction, la gamme des odeurs qu'il perçoit peut encore différer beaucoup de la gamme olfactive humaine. Le petit monde à antennes nous reste mystérieux parce qu'il 100 L'OISEAU n'y a pas une cornmune mesure de ses sensations et des nôtres. La vibration qu'il perçoit et qui l’incite à se mou- voir, nous ne la percevons pas, et inversement. Les sens de l’Oiseau (et nous parlons ici essentiellement des sens de distance, des sens télesthésiques : vue, ouïe, odorat) sont essentiellement comparables à ceux de l’homme. On ne peut douter que l’Oiseau ne voie et n’entende fort bien ; son odorat, moins développé sans doute, n’est cependant pas nul. Quelle est la part qui revient à chacun de ces sens dans les diverses actions de l’Oiseau, dans le déclenchement de ses mouvements de fuite, d'attaque, de recherche de la nourri- ture, etc ? L'ouïe, très développée chez l'Oiseau, est essentiellement pour lui un sens de défense (fuite à la perception de tout bruit suspect), puis un sens de repérage : entre congénères, les Oiseaux s'appellent ; la mère appelle ses petits ; les Roi- telets et les Mésanges perdus dans les têtes des sapins et des chênes se retrouvent et émigrent sans se perdre à travers l'océan des feuilles, grâce à leur petit cri incessamment ré- pété ; les Oiseaux de mer s'appellent de leur voix sifflante à travers le brouillard et la tempête, etc... Et puis il y a le chant d'amour de tant d’Oiseaux, qui réclame une audition nuancée, une véritable oreille d'artiste. L’Oiseau possède donc certainement une grande acuité auditive et de plus une aptitude étendue à la différenciation des sons. Dans la recherche de la nourriture, le rôle de cette ouïe excellente paraît cependant assez limité. Le granivore, le bac- civore, et même dans la plupart des cas l’insectivore, recher- chent de petits objets, de petits Insectes, qui ne peuvent donner naissance à aucun son. J’ignore si le Pic, cramponné à son arbre, ausculte l’écorce pour entendre remuer la larve qu'il recherche. Je pense que les Rapaces nocturnes aux ailes aphones, peuvent dans le silence de la nuit entendre des bruits extrêmement faibles, par exemple la Souris dans les feuilles sèches, l’Oiseau qui remue sur sa branche. Mais enfin l’ouïe n’a cependant chez l'Oiseau qu'un rôle accessoire dans la recherche de la nourriture, elle ne saurait diriger son vol vers un point précis. M. Xavier Raspail attribue aux Oiseaux un odorat excep- tionnel. Pour lui, la Pie, la Corneille, découvrent à l’odeur le Ver blanc dans le sol de la prairie et creusent là où ils le sen- LA VISION DES OISEAUX IOI tent : la Tourterelle abandonne ses œufs simplement touchés par l’homme qui aurait laissé sur eux l'odeur de sa main ; le Ramier fuit à l'odeur de l’homme que lui porte le vent, etc. Il n’en reste pas moins démontré que le Vautour, loin de sentir les cadavres, ne les découvre pas, cachés sous des bran- ches, tandis qu'il descend sur une peau de bête bourrée de foin. C’est bien le fait d’un animal que sa vue dirige et non pas son odorat. Loin de nier l'intérêt des observations de M. Xavier Ras- pail, nous croyons qu'il y aurait lieu de les répéter, de les préciser, d'’instituer des expériences de contrôle, mais quoi qu'il en soit, nous ne pouvons dénier à la vision de l’Oiseau le rôle prépondérant dans la recherche et la découverte de sa nourriture. Nul ne doute du reste que l’Oiseau ne voie fort bien ; le Rapace, l’Insectivore chasseur d’Insectes ailés ne peuvent évi- demment se passer d’une vue excellente. Cependant si l’on cherche à préciser ce que peut être la vision de l’Oiseau par rapport à la nôtre prise nécessaire- ment comme terme de comparaison, on n'arrive pas facile- ment à des données précises. À quelle distance un Martinet ou une Hirondelle aperçoivent-ils un Insecte de dimensions données, une Mouche, une Fourmi aiïlée ? Nous voyons ces Oiseaux errer à grande vitesse dans l'atmosphère, et tout à coup se détourner brusquement de quelques mètres. Est-ce la longueur de ce crochet qui mesure la distance d’où leur est apparu l’Insecte ? C’est vraisemblable, mais combien cette mesure est difficile à préciser ! On a sans doute exagéré l’acuité visuelle des Oiseaux de proie. À les voir souvent planer si haut, on a pu croire que de plusieurs centaines de mètres, ils distinguent des proies minuscules, ce qui est sans doute exagéré. Cependant leur vision est certainement supérieure à celle de l'Homme, qui est excellente. Je ne sais si les anciens Fauconniers ont laissé des documents précis sur la vue des Faucons ; en général, la précision n'est pas le fait des Anciens qui voyaient tout à travers des légendes. Quand on lit cependant qu'ils se ser- vaient de Pies-Grièches encagées qui annonçaient par leurs cris et leurs mouvements de frayeur l'Oiseau de proie en- core hors de la portée de la vue humaine, il faut bien ad- mettre que la Pie-Grièche a la vue plus perçante que l’homme. 102 L'OISEAU Quand un professionnel de la chasse au Grand-Duc me dit que son Oiseau tourne toujours la tête du côté où va appa- raître un Oiseau de proie, je suis bien obligé de conclure que le Grand-Duc a vu avant l’homme, donc qu'il voit mieux, même en plein jour. < Je ne chercheraïi pas à Ales les exemples d’acuité vi- suelle de l’Oiseau ; la plupart de nos collègues savent tout aussi bien que moi à quoi s’en tenir sur ce sujet, ayant pu obser- ver par eux-mêmes maints exemples de cette portée de vision. Mais il nous reste à envisager la vision des Oiseaux noc- turnes et la vision des couleurs chez l'Oiseau. Sur le premier de ces deux sujets, voici une intéressante observation de Spallanzani (1798). Ce grand physiologiste avait élevé une nichée de Petits-Ducs : « Dans une lumière très faible, donnée par une chandelle derrière une porte percée d’un petit trou, les Petits-Ducs venaient à l’ordre, voltiger sur ses épaules. En éteignant la chandelle, l'obscurité était totale, ils ne venaient plus, ne trouvaient pas la viande à l’odeur. Entré dans la chambre des Petits-Ducs, le ciel étant resplendissant d'étoiles, Spallanzani ne distinguait aucun ob- jet, cependant ïl s’apercevait que l'obscurité n'était pas absolue. Dans cette lumière si atténuée, les Petits-Ducs ré- pondaient à la voix sans oser quitter leurs places. Ouvrant les fenêtres pour donner passage à la lumière des étoiles, cet accroissement de clarté n’opérait pas assez sur les yeux de Spallanzani pour y imprimer l’image des objets ; maïs il suf- fisait pour guider les Oiseaux qui se mettaient à voltiger et venaient manger dans sa main. Spallanzani trouve que cré- pusculaire appliqué au Petit-Duc n’est pas exact, puisque la seule clarté des étoiles lui permet de diriger son vol et d’exer- cer dans les champs et sur les arbres ses petites rapines ». D'après la plupart des observateurs, nos Rapaces nocturnes, Ducs et Chouettes, paraissent circuler avec une égale facilité même dans les nuits obscures, mais le Grand-Duc et la Che- vèche semblent avoir une bien meilleure vision diurne que le Moyen-Duc et surtout que l’Effraie et la Hulotte. Vision des couleurs. — La lumière qui pénètre dans notre œil ne traverse que des milieux incolores (cornée, cristallin, corps vitré, rétine). Il n’en est pas de même dans l’œil de l’Oiseau, La rétine LA VISION DES OISEAUX 103 étant faite comme une mosaïque dont chaque élément (cônes et bâtonnets) reçoit l’image d’un point lumineux, il existe chez l’'Oiseau, dans tous les cônes qui sont de beaucoup les éléments les plus nombreux, une petite boule colorée et trans- parente que la lumière traverse avant d’impressionner les couches sensibles de la rétine. Celles-ci ne reçoivent donc plus la lumière telle que l’émettent les surfaces colorées (insectes, graines, etc.), mais une lumière modifiée par le passage à travers les boules colorées. Ces boules sont, pour beaucoup de couleur rouge rubis, un grand nombre sont jaunes et de jaunes différents dans la même rétine, allant du jaune orangé au jaune clair et au jaune verdâtre. Certaines espèces ont une proportion variable, mais toujours assez faible de boules in- colores. Il y à des variations dans la proportion de ces boules, suivant les espèces et, dans la même espèce, suivant les régions de la rétine. C'est ainsi qué les Oiseaux de proie ont une forte proportion de boules jaunes, que chez beaucoup d'Oïi- seaux on trouve des régions jaunes et des régions rouges, mais presque toujours il s’agit de la prédominance d'une cer- taine couleur, non de sa présence exclusive. On a dit que l'Oiseau voyait comme à travers un verre rouge orangé ; C'est une erreur, un pareil verre donnerait une nappe continue de lumière colorée, tandis que l’Oiseau voit, par certains éléments de sa rétine, à travers une boule rouge, et par un élément voisin, mais distinct, à travers une boule orangée ou jaune pâle. Très grossièrement, on peut croire que l'Oiseau voit à travers une mosaïque polychrome extrêmement fine, sorte de crible à rayons lumineux qui laisse passer ici les rayons rouges, là, les jaunes de diverses nuances, et cela en proportions variées, suivant les régions de la rétine. Cela permet de souçonner que l'Oiseau à des sensations visuelles infiniment plus variées que les nôtres. Mais quelles sont-elles ? Quelle est l'utilité, l'avantage de ce réseau chromatique à travers lquel s'exerce la vision de l'Oiseau ? Sans aucun doute, ces boules colorées jouent un rôle de protection contre la lumière, puisqu'elles ne laissent pas passer la lumière totale, mais seulement les rayons rouges, jaunes, etc. Il est remarquable que chez les Rapaces nocturnes, la rétine contient beaucoup moins de boules que chez les diurnes, parce qu'elle est beaucoup plus riche en bâtonnets qu'elle ne l’est en cônes, et que les cônes 10/4 L'OISEAU seuls contiennent des boules. Mais, en outre, ces boules ne sont jamais rouges, mais seulement jaune pâle ou même presque incolores, ce qui cadre bien évidemment avec l’inu- tilité d’une protection contre la lumière crépusculaire dont les boules pâles des nocturnes permettent l’utilisation presque complète. Mais l’action des boules colorées ne se limite évidemment pas à la protection contre une lumière trop vive : de toute nécessité elle modifie la vision et il nous est impossible d’ad- mettre qu'elle ne la modifie pas d’une façon utile ou si l’on préfère d’une façon que l’Oiseau a appris à utiliser : il y a donc lieu de rechercher l'effet des boules colorées du point de vue des qualités qu'elles apportent à la fonction visuelle de l’Oiseau. Mais à l’heure actuelle, cette recherche est entiè- rement à faire. Sens de l'orientation. — Définir une fonction, ce n’est pas seulement dire de quoi elle est capable, c’est aussi préciser les bornes de son action, déterminer ce qu'elle ne peut faire, c’est en un mot délimiter son domaine. Le sens qui guide les Oiseaux dans leurs migrations, et qui est particulièrement connu et utilisé chez le Pigeon voya- geur, paraît tout à fait indépendant de la vision. Le Pigeon lâché à 1 kilomètre de son pigeonnier et du haut d’une émi- nence d’où l’on voit parfaitement ce dernier, ne s’y dirige pas en droite ligne, comme cela aurait lieu s’il $e guidait par sa vue. Non, le Pigeon se livre à un vol circulaire, de quelques minutes, vol d'orientation, il tend l'oreille (?) par brusques saccades, après quoi il prend une direction, et celle- ci, la plupart du temps, n’est pas du tout la ligne droite que l’on pourait supposer. Que l’on lâche le Pigeon à 1 kilo- mètre ou à 200 kilomètres de son pigeonnier, toujours même vol d'orientation. Tel Pigeon, transporté en chemin de fer, dans un panier fermé, fut-ce même pendant la nuit, à des centaines de kilo- mètres de son domicile habituel, le regagne le lendemain, en quelques heures, donc par un trajet direct et sans errements de grande importance. : Mais il y a mieux : le Pigeon, Oiseau diurne par excel- lence, qui reste immobile et se laisse prendre dans son pigeon- nier dès que l'obscurité règne, peut être entraîné à voler la SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 105 nuit, à faire de longs trajets nocturnes, à peu près aussi ra- pides que les trajets diurnes, et naturellement à revenir à son pigeonnier avec autant de sûreté qu'en plein jour. C'est là la démonstration complète qu'il est guidé par tout autre chose que par ses sensations visuelles. Et d’autre part, ne voit-on pas à l’état de nature une foule d'Echassiers et de Palmipèdes diurnes émigrer la nuit et venir s’assommer sur les vitres de phares dont ils ne voient que la flamme ? | | Tout cela démontre amplement que, si puissante que soit la vision de l’Oiseau, elle n'intervient pas dans l'orientation migratrice. Il y a là autre chose : un sens, une. sensibilité spéciale (aux courants magnétiques ?) que l’homme ne pos- sède pas (1). SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE par le D' MILLET-HORSIN Correspondant du Muséum (Suite) Les Sour-MaANGas pu SOUPAN Kati, où je suis arrivé en novembre 1919, est situé sur un plateau latéritique, dernier contrefort sud du Belédougou. L'eau ne s’y trouve, en saison sèche, que le long de quelques ruisseaux ou marigots à demi-desséchés, et autour des habita- tions humaïnes, situées elles-mêmes à proximité des points d’eau (indigènes) ou sur des points élevés irrigués artificiel- lement (centres européens du camp de Kati et de la ville administrative de Koulouba). Là, les Souï-Mangas trouvent à peu près en toute saison des fleurs de Néverdaye, de Bana- nier, de Papayer ou de Goyavier, ou quelques autres fleurs par hasard, dans les nombreux jardins de culture. En dehors (1) La plupart de ces détails sont empruntés à M. Louis Palliez (France colombophile, octobre 1921). ; 106 L'OISEAU de ces points, ils recherchent la fleur du Fomager à kapok, large fleur rouge, jaune ou tango d’aspect cireux, riche de près d’un centimètre cube de miel ; de décembre à fin janvier, ‘ces fleurs animent toute la broussæ de leur floraison en- flammée. Il leur succède un Acacia jaune, puis le Flamboyant autour des centres européens, et c’est là, avec quelques Gom- miers et quelques Mimosées, une entre autres, appelée « l’Epi- neux », leur principale nourriture jusqu'aux pluies, en juin. Alors la nature tropicale revêt son manteau vert, d’un vert, à perte de vue, d’émeraude veloutée, où tranche la verdure plus sombre des Ficus et des Karités, brodés en relief sur le fond ; et partout ce vert s’égaye de nombreuses fleurs, Mi- mosées jaunes, Néré en pompons rouges comme les anciens pompons de soldats, Liane caoutchouc dont les étoiles blan- ches parfument la brousse d’un parfum vague d'ylang-ylang et la décorent de torsades blanches à la manière de fleurs d'Oranger en guirlande ; Gui parasite aux fleurs en cornet doré, gros Haricots à fleurs mauves qui garnissent les véran- dahs, Hibiscus rutilants dans leur velours incendiaire, et sur- tout, sur toutes les routes, dans toutes les cours, le Zinnia, les Zinnias innombrables et variés, prodigieuse orgie de couleurs conçue par la palette délirante de quelque démon, de quelque « Boli », (comme disent les noirs), épris de pein- tute. Et sur tout cela, glacé de soleil, nimbé de lumière, éblouissant de gemmes, le vol rapide et saccadé des Souï- Mangas. Cependant Kati n'est pas le pays rêvé des Souï-Mangas, tant s’en faut. Ils y sont d’abord peu variés ; je n’y ai rencontré en dix-neuf mois que quatre espèces : Hedydipna platura, très commun de fin novembre à fin mai, semblant disparaî- tre en fin mai ; Nectarinia pulchella (vu deux sujets en tout) ; Chalcomitra senegalensis, commun en tous temps ; Cinnyris venustus, assez rare en tous temps. Et les sujets de ces trois dernières espèces sont eux-mêmes assez peu nombreux en dehors de la saison des fleurs de Kapok et de celles de Zinnias ; ils sont en tous cas, j'ai pu le vérifier, bien plus difficiles à capturer que les Souï-Mangas du Dahomey. Ainsi, arrivé à Kati le 8 novembre 1919 au soir, ayant reçu mes gros baga- ges le lundi 10, à midi seulement, mes cages furent montées le ro au soir : mais celle réservée aux Souï-Mangas dut at- tendre jusqu’au 15 mars 1920 son premier pensionnaire. SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 107 Vous comprenez bien que cette cage vide me tracassait. J'essayai toutes sortes de moyens de capture. Je plaçai un trébuchet sur un Neverdaye en fleurs que fréquentaient des Hédydipnes ; j'en fus pour mes frais. Je mis des gluaux (glu de France) : ma glu coulait au soleil, puis séchait ; les Oiseaux s’y posaient sans dommage. Ayant lu la description faite par l’illusitre Le Vaillant de son fusil à eau, je tentai de le moderniser : une cartouche fut faite de la façon suivante 1° douille de calibre 16 ; 2° 4 grammes de poudre noire ; 3° une bourre ; 4° remplissage de la douille avec de la paraf- fine. Je fis une douzaine de ces cartouches et un beau jour, je descendis au jardin du poste, suivi de mon boy portant un bidon d’eau. Quand je vis un Souï-Manga dans un Goya- vier, je mis une cartouche dans mon fusil ; je remplis le canon d’eau et, portant mon arme bien verticale, je me mis sous le petit Oiseau, je tirai, et... je reçus de ma crosse une tape sur la joue, mais une tape ! L'Oiseau fut à peine hu- mecté, l’eau était en grande partie volatilisée car la poudre moderne est probablement plus forte que celle de Le Vail- lant. Ce jour-là, je fis huit essais, et je rentrai bredouille, mais la langue mordue, la joue tuméfiée, l’épaule noircie par le recul. Je recommençai, avec des charges moindres. Peine perdue. Ayant entendu dire qu'on immobilisait certains petits gibiers et qu'on pouvait les rammasser vivants en rem- plaçant le plomb par du mil, j'essayai ; les Oiseaux s’en mo- quaient ; à deux mètres, ils étaient intacts, mais mon fusil s’encrassait de honteuse façon. Alors j'essayai de projeter au fusil une sorte de mastic fait de farine et d'huile ; deux sujets s’envolèrent malgré le choc, deux furent tués, écra- sés de la belle manière. J'avais capturé des Oiseaux en les blessant légèrement à la canne-fusil (9 "/”). Il est vrai que ces Oïseaux étaient assez gros : Barbus, Merles métalliques, Pies-grièches. Je diminuai la charge de poudre, j'essayai et. je tuai raide certains sujets ; les autres se sauvèrent in- demnes ; je finis par me convaincre que les Souï-Mangas, Oiseaux extrêmement robustes malgré leur petite taille, ne sont pas arrêtés par une blessure légère, et que du reste sou- vent leur plumage métallique a une résistance également métallique. Si la blessure se produit, c'est qu'elle a une cer- taine gravité ; alors l'Oiseau, petit et délicat en somme mal- gré sa robustesse, ne la supporte pas et meurt. Je fis 108 L'OISEAU ainsi des hécatombes qui, pour être involontaires, n’en étaient pas moins regrettables, et je cherchai autre chose. Un sous-officier martiniquais, en traitement à mon infirimerie, m'exposa que dans son pays on prend des Colibris à la sar- bacane ; nous en confectionnâmes une, mais les Souïi-Mangas doivent être plus vigoureux que les Colibris, car ils en- caissaient la boulette de terre humide sans s’en porter plus mal. Je mis des lacets de crin auprès des abreuvoirs : je pris de tout, sauf des Souï-Mangas. Je remarquai que souvent les Soui-Mangas se perchent sur une branche dénudée, isolée, au-dessus d’un groupe de fleurs, ou en face. Je plantai des branches au- dessus de massifs : les Souï-Mangas s’y perchèrent. Alors j’usai ce’ qui me restait de glu : sans résultat ! Je cherchai de la glu indigène, de la « mana ». À ce moment, nous étions en pleine saison de pluies, il n’y avait pas de glu. J’essayai la sève du Karité et celle du Ficus ; mais les Oiseaux étaient déjà en défiance et ne se perchèrent plus. Il ne me restait qu'une ressource : l’appelant. Mais je n’eus d’appelant que le 15 mars 1920. Chers lecteurs, je vous entends d'ici me dire : « Maïs vous avez oublié un moyen ! Pourquoi n’avez-vous pas fait chas- ser les indigènes ? » Ah ! chers lecteurs, c’est ici que je vous attendais : si on peut envoyer dans la brousse un chasseur noir pour vous tuer du gibier, Perdrix, Pintades, voir une Antilope, quand il faut non pas tuer, mais capturer, c’est tout autre chose ! On ne fait pas chasser l’indigène, il chasse et vous prenez ce qu'il vous apporte. Si vous n'êtes pas con- tent, ou s’il croit que vous n'êtes pas content, il ne revien- dra plus ; donnez-lui un conseil, une directive ? Vous frois- sez son orgueil de nègre et il ne reviendra plus. Un exem- ple : je connaissais, assez loin en brousse, l’arbre où tous les soirs se perchait un Aigle bateleur ; j'avais un excellent chasseur, je l’envoyai cinq ou six fois le chercher ; il rap- portait chaque fois quelque chose, Pigeon vert, Pintade, Francolin — mais il ne daigna jamais tirer mon Aigle ! Le nègre a l'esprit de routine, vous aurez grand mal à lui faire tuer ou prendre autre chose que ce qu'il prend ou tue d’ha- bitude. J’essayai une fois d’un stratagème : j'avais vu, au Togo, les noirs chasser les petits Oiseaux avec un arc et des flèches dont la pointe était remplacée par un cône de bois : SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 109 frappant par sa base, produisant une commotion qui souvent assommait des Oiseaux et permettait de les prendre évanouis. Je fis rechercher des Mossis, plus dégourdis, plus com- préhensifs que les Bambaras, et qui, chez eux, pratiquent le sport de l'arc. Je leur donnai des flèches dont la pointe était remplacée par une petite masse de bois garnie de coton et recouverte de glu. Ils partirent... et ne chassèrent pas. J'emmenai avec moi deux des plus intelligents ; mais con- vaincus à l’avance de l'inutilité de cette chose nouvelle, ils tirèrent sans application, en dépit du bon sens ; je dus y renoncer. Du reste, plus loin, je reviendrai sur le rendement qu'on peut attendre des indigènes. Donc, le 15 mars 1920, j'eus mon premier Soui-Manga, qui devait devenir mon appelant. C'était un splendide mâle très adulte de Chalcomitra senegalensis ; deux petits négrillons qui l’avaient pris près d’un abreuvoir l’avaient apporté à une dame européenne, qui leur en donna ce qu'ils en deman- daient, trois sous, et s’empressa de me l’apporter. IL était en parfait état, en plumage magnifique, et pas englué du tout. Par précaution, je lui frottai légèrement rémiges et rectrices, puis le bec, avec du plâtre à mouler et je lui fis boire son sirop : miel et farine diastasée (dans l’espèce, de la Grame- nose) dilués dans de l’eau. Je procédai comme pour ceux du Dahomey, je le maintins au-dessus du brouet jusqu'à réplé- tion stomacale (constatée au doigt) et le lâchai dans la cage enfin utilisée ! Trente minutes après, il buvait seul : il était sevré, d'autant qu'il n'eut pas la turbulence que manifestent tant d'Oiseaux sitôt leur incarcération. Le lendemain dès le petit jour, je fis transporter sa cage, munie d'un gros bouquet au centre, au milieu de mon jar- din. Par guigne, mon trébuchet tournant était chez le maî- tre armurier du camp, pour servir de modèle ; je mis autour de la cage, accrochées à ses parois, mes deux cages à trappes indigènes du Togo ; mais le vent qui soufflait fort me les ferma, et leur couverture trop grossière a toujours induit en défiance les Souï-Mangas soudanais, moins confiants que ceux du Pahomey. Aussi ne pus-je capturer un beau mâle de même espèce qui vint longtemps voler autour de la cage. Il jacassait, mon prisonnier lui répondait et je remarquai qu à plusieurs reprises mon captif bouclait très correctement la boucle dans sa cage. Bientôt, la femelle vint rejoindre son 110 L'OISEAU mâle autour de la cage pour admirer le beau captäf, mais le mâle probablement jaloux la chassa loin à grands coups de bec, puis revint — sans se prendre. Il se posa trois fois sur les cages à trappes fermées par le vent. Si j'avais eu un trébuchet, je le prenais. Il revint assez souvent, mais es- paça ses visites. IL ne se prit jamais. D'autres vinrent aussi. Les jours de pluie, la cage restait sous la vérandah ; il ve- nait des Soui-Mangas visiteurs jusque-là, sans se prendre du reste. Le soir, je rentrais la cage dans la maison. Mes Chat” y couchaient en général ; jamais aucun d’eux ne molesta des Soui-Mangas ni ne chercha à passer sous le voile dont je recouvrais la cage la nuit, de peur des refroidissements, ou des carnassiers nocturnes : dame, je le soignais, mon unique Souï-Manga ! Comme les visites se produisaient sou- vent dès que la cage était dans le jardin, j’accrochais les pièges avant de la sortir. Mais la plupart des Oiseaux devi- naient sans doute le danger ; ils ne se prenaient pas. Je fis les remarques suivantes : 1° les cages à trappe du Togo, qui avaient été excellentes au Dahomey, ne donnaient aucun résultat au Soudan ; une seule fois, un jeune mâle s’en approcha, se posa sur le bord, sans entrer ; 2° les Souï- Mangas libres s’approchaient surtout quand les trébuchets contenaient des fleurs rouges ; 3° les mâles venaient plus que les femelles ; 4° les Oiseaux qui avaient failli être pris se te- naient sur leur garde de façon excessive ; 5° dès qu’on mettait la cage à ur endroit inhabituel, il se produisait des visites = 6° il ne vint que des sujets de même espèce. Je finis par enlever les cages à trappes du Togo et par ne plus mettre qu'un trébuchet autour de la cage, et encore sans conviction. Les cages à trappes, l’autre trébuchet fonction- naient au contraire à merveille autour de la cage des petits Granivores. Or, le 12 juin, contre toute attente, pendant mon repas de midi, je vis par ma porte ouverte un jeune Chalcomitra senegalensis O se prendre au trébuchet tournant accroché à la cage des petits granivores et qui ne contenait aucune fleur ! Or, depuis déjà longtemps, ce sujet rôdait autour du captif, sans se prendre. Je vis de suite combien cette espèce est peu sociable. Dès l’arrivée du nouveau venu, le premier occupant alla se per- cher sur un des bâtons de la cage qui dominait la maïn- SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE Ill geoire ; il resta là, la tête fixe, le bec entr'ouvert, les jambes écartées et les ailes pendantes ; au bout d’un demi-heure, le nouveau prisonnier s’approcha de la mangeoire ; il se per- cha devant. Alors, l’autre fit claquer son bec, trembler ses ailes, son œil jeta des éclairs et il fondit sur l’intrus, tant et si bien que celui-ci dut se sauver et fut longuement pour- suivi à travers toute la cage. Et pendant plusieurs heures, ce fut ainsi : le plus ancien défendait sa mangeoire, sa nourri- ture contre cet intrus : le sentiment de la propriété se mani- festait. Si bien que je finis par prendre mon captif et, à plu-. sieurs reprises dans la journée, par le faire manger jusqu’à réplétion de l’estomac. Le lendemain, même comédie. Je ne pouvais pourtant pas passer mes journées à l’alimenter, surtout qu'il fallait à cha- que fois, au préalable, le capturer au filet dans la cage, au risque de renverser le bouquet et surtout de provoquer une évasion. Alors je lui mis, en un autre coin de la cage, une mangeoire nouvelle. Il but à partir de ce moment. Par- fois, l’ancien le poursuivait, mais sans trop d’acharnement. Au cours de la poursuite, la victime bouclait fréquem- ment la boucle dans son vol. À son tour, il s’opposait à ce que l’ancien vienne boire à son bac ; maïs tout cela s’arrangea, et, le ro juillet, c’est-à-dire au bout de 28 jours, je les sur- pris tous deux buvant ensemble, côte à côte, au même réci- pient, et tantôt à l’un, tantôt à l’autre. Les querelles étaient apaisées, les deux camarades s'étaient adoptés. Le lendemain 11 juillet, en rentrant de mon infirmerie, je vis de loin mes deux Oiseaux très excités dans leur cage. En approchant je vis, heureuse surprise, un joli petit mâle jeune de la même espèce qui se démenait au fond du trébuchet tournant. Je le pris, je lui fis goûter la bouillie et le mis en cage. Aussitôt c'en fut fini de la paix. Tous les trois passè- rent la journée à se poursuivre, à se chamailler. Cependant le numéro trois, d’un naturel malin, savait fort bien saisir le moment d’une dispute des deux autres pour voler à la mangeoire et se remplir copieusement l'estomac, et cela dès une heure à peine après sa capture. Le lendemain, il y avait moins de batailles et dans la journée la paix semblait réta- blie. Le dernier pris était bien moins timide que les deux autres vis-à-vis de moi, et le 20 juillet (onzième jour), je pouvais écrire dans mes notes qu'il était presque apprivoisé. 112 L'OISEAU Je nourrissais es trois Oiseaux avec du miel indigène acheté sur place, filtré et non bouilli, additionné de farine diastasée variée (gramenose, ou phosphatine Fallières, ou farine lactée Nestlé), le tout dilué d’eau. Il faut que le mélange soit un sirop liquide ; le critérium est le suivant : si la pâtée est trop épaisse, l'Oiseau va, sitôt après s'être nourri, boire de l’eau, puis revient et recommence. Si la dilution est convenable, l'Oiseau ne boit pas d’eau après son sirop. La solution sèche par la chaleur et il fallait constamment ajouter de l’eau. Les trois Oiseaux capturaient de nombreuses Mouches attirées par le miel, les saisissaient, les battaient sur un perchoir, puis les tenaient du bout du bec, celui-ci incliné à 45° en l'air. Alors la Mouche était mâchée tout en se rapprochant de la commissure, et finalement était déglutie. De grosses Mouches à viande pouvaient ainsi être avalées. Certaines fleurs diminuaient notablement la consommation de miel, ainsi les fleurs de Néverdaye, quand le bouquet en était formé, suffisaient à réduire de moitié la consommation de bouillie miellée. Cela marchait trop bien. Mes trois sujets s’entendaient à merveille ; mais le 27 juillet une tornade amena un gros abaissement de température, et au matin du 28, mon Soui- Manga numéro trois était étendu sur le plancher de sa cage (qui cependant était chaque soir rentrée et bâchée), mort, encore souple. L’autopsie me révéla une congestion pulmo- naire double massive. Les deux restants vécurent dès lors en assez bonne intelli- gence ; il leur venait des visites, mais aucune nouvelle cap- ture ne s'était produite dans les pièges, quand le 4 août, dans l’après-midi, un jeune Souï-Manga indéterminé à peine sorti du nid, ayant aux commissures du bec deux saillies blan- ches, vient se poser sur la cage. Il s’approchaït, s’en allait pour revenir, puis repartait et revenait encore, donnant cha- que fois des signes d’excitation croissante, cherchant à at- teindre de son bec les deux captifs. Ceux-ci aussi étaient très excités. Cela dura plus de trente minutes, et j'étais assis à trois mètres de là, bien en évidence, sur une marche de mon perron (je mettais en peau un pigeon). Tout à coup, le jeune Oiseau s'arrêta, fatigué sans doute. Un trébuchet, amorcé de Néverdaye et d’Hibiscus, l’attira, et en un clin d’œil, la roue tourna, la trappe fit bascule, il était pris. Suivant ma mé- SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 1138 thode, je le fis boire et le mis en cage. Aussitôt il paya ses mauvais procédés de tout à l’heure ; car les deux anciens s’unirent pour lui offrir, en guise de bienvenue, un passage à tabac réellement bien exécuté. Mais le soir tombait et tout se calma. Pas pour longtemps. Le 5, dès le petit matin, dès que la cage eût été sortie dans le jardin, le jeune mâle entama la lutte contre le dernier pris (le vieux mâle restait calme). Le nouveau venu non seulement était dans l’impossibilité de se nourrir, mais il était traqué constamment ; à peine si son persévuteur le laissait une ou deux secondes pour donner à la pitance quelques rapides coups de langue. La pauvre vic- time s'était sauvée tout au haut de la cage, pendue par les pieds au grillage, la tête en bas, et ne cherchait même plus à rendre les coups. L'agresseur l'aurait tuée, aussi j’inter- vins, je saisis le méchant Oiseau qui, trop occupé à sa pour- suite, ne sut pas éviter le filet et je le mis à la salle de police dans la chambre d’appelant du trébuchet tournant. Aussitôt la paix se rétablit ; le dernier pris se mit à lamper sa pâtée et, le soir, pour dormir, vint se pelotonner contre le vieux mâle. Je plaçai le trébuchet contenant l’Oiseau puni près d’une touffe de ces beaux Guis parasites à fleurs dorées que les indigènes appelent Mana et dont le fruit, une petite baie rouge, leur sert à confectionner de la glu ( vers décembre). Il eut peu de succès, à peine quelques visites timides. Un jeune Souï-Manga semblable au dernier pris s’engagea tout seul sur la roue du trébuchet, mais une feuille tombée l’avait coincée, elle ne fonctionna pas : elle bougea seulement, l’Oi- seau prit peur, et comme cela fut bien observé par ses cama- rades, aucun n'approcha plus malgré l'excitation de l’appe- lant. Le 9 août au soir, il y avait cinq jours de séparation, je crus que la grande colère était finie et je commis l’imprudence de remettre mon isolé dans la grande cage vers seize heures ; il fut calme. Le ro août, vers dix heures, une femelle de Chalcomitra senegalensis se fit prendre ; le mâle numéro deux, l’isolé, sage jusque Ià, commença à repartir en guerre contre les autres et se mit à leur chercher que- relle, mais sans trop d’acharnement, puis se calma le len- demain. J'étais trop heureux, j'avais quatre Souï-Mangas en cage ! (je m'étais rendu compte, par comparaisons, que mon indéterminé était un jeune senegalensis sortant du nid). La 114 L'OISEAU paix semblait revenue ; la femelle avait adopté le vieux mâle, ils étaient toujours ensemble. C'était trop beau. Le 19 au réveil, la femelle gisait morte, et morte comme mon autre captif de congestion pulmonaire -massive ; le 2: la lutte recommença entre les deux jeunes, le vieux mâie restant neutre ; les batailles étaient courtes mais vives et fréquentes, sans atteindre le tragique de celle qui m'avait amené à séparer les adversaires. Le calme sem- bla revenir à l’occasion du fait suivant : un essaim d’Abeilles se fixa dans le voisinage ; attirés par l'odeur du miel, les In- sectes entraient dans la cage et en un quart d’heure, vidatent la mangeoire contenant environ 0 centimètres cubes de pâtée. Il fallait la renouveler ; les Oiseaux ne s’occupaient guère des Abeilles et semblaient moins énervés, ce qui m’'amena à pen- ser qu'alors la bouillie miellée n'avait pas le temps de fer- menter et que la formation d'alcool ne se produisant plus, l'ivresse n'apparaissait plus. Néanmoins le miel filait très vite ; ke quatrième jour, je le mis dans un petit cristallisoir en verre, où les Abeilles, ne pouvant plus remonter, se noyaient, faisaient si bien monter le niveau du liquide res- tant que les Oiseaux buvaient sans que je fusse obligé de re- nouveler leur brouet toutes les demi-heures. Les Abeilles mortes, le lendemain matin, régalaient Bulbuls et Merles mé- talliques : rien ne se perdait. Enfin, le 30, les Abeilles” ces- sèrent de venir. Je note en passant que, le 28, un négrillon vient me ven- dre pour vingt centimes et deux morceaux de sucre un mâle adulte de C. senegalensis qu'il avait abattu d’un coup de bâton : le pauvre Oiseau avait l’aile droïte en sang ; il man- geait bien, mais le 29 au sGir, je le trouvai mort avec un vaste hématome dans le pectoral droit. Depuis le départ des Abeilles, je rajoutai à mon miel un gramme d'acide salicylique par litre, espérant ainsi empê- cher la fermentation. Je croyais y avoir réussi, mes trois Oiseaux étaient calmes. Le 17 décembre, mon boy vit un tel combat qu'il vint me chercher. Cette fois, c'était le dernier pris, le jeune aux verrues commissurales blanches, qui bat- tait ses deux camarades et leur consignait littéralement les mangeoires. Je dus le retirer. Le lendemain, les deux autres se battaient comme des chiffonniers, et c'était 12 jeune mâle, le numéro deux, qui toujours attaquait ; je l’enlevai et remis SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 115 celui qui était isolé. Aussitôt ce dernier chargea le vieux mâle, le frappa d’un coup de bec de haut en bas sur la tête, et le fit rouler assommé sur le sol. Il fondit sur lui pour l’ache- ver ; je le lui enlevai et isolai le blessé. Je remis les deux res- lants ensemble, il y eut une courte bataille, puis le calme plat, la réaction. Je goûtai le miel : il était fermenté et pi- quail un peu ; mes Oiseaux étaient ivres. Le blessé traîna trois’ jours et demi. Il était complète- ment abruti et ne songeait plus à manger, il fallait le prendre à la main et le gaver. Il restait immobile et soudain se recour- bait en opisthotonos, la queue relevée et la tête renversée allant au-devant de la queue ; alors il tombait, avait des trem- blements, et des convulsions, toniques d’abord, puis chro- niques ; la crise passait, il se remettait sur ses pieds, vacil- lant, l'air égaré. Si on l’alimentait en cours de crise, celle-ci était coupée net. I] avait, le premier et I» deuxième jour, une quinzaine de crises par jour ; elles étaient plus nombreuses encore le troisième jour (20 septembre) ; de plus, il buvait difficilement, des minutes entières, sans arriver à remplir son estomac — et, bien entendu, pas spontanément. Le soir, pour dormir, il tenait le corps vertical, alors que la position nor- male de sommeil de cette espèce est d’avoir le corps complète- ment horizontal. Le 21, les crises se succédaient toutes les demi-heures, et il mourut vers ro heures. À droite, en arrière de l'œil, était une plaie pénétrante du cerveau par coup de bec. Les deux autres se battaient peu, mais se chamaillaient assez souvent. Le 26. ils fondirent l’un sur l’autre vers 10 heures du matin : ils ne se quittaient que pour se nourrir hâtivement, puis cela recommençait. L'un d’eux, le dernier, resta presque toute la matinée du 28 acculé dans un coin, cou- ché, terré dans un angle, le Dec passé au dehors, avec défense d’en bouger et de venir au miel ; au moindre mouvement, son camarade fondait sur lui et le rossait de coups. Je dus les isoler, Un essai de rapprochement le lendemain matin 29 dura deux minutes ; aussitôt en présence, ils s'empoignèrent et leur acharnement fût 1 que force me fut de les séparer aussitôt. Le soir, le plus ancien, le jeune mâle en demi-couleurs n'avait pas mangé ; l'estomac qui sur un Souï-Manga sain, le soir. doit donner au contact la sensation d’une noiselte, était absolument vide.; je Jui mis le bec dans le miel, il buvait 116 L'OISEAU mal, le bec ouvert, mâchant des mandibules au lieu d'agir du simple jeu de sa langue ; l’estomac fut très long à se remplir. Je le regardai vers 21 h. 30, il était mort et déjà froid. L’autopsie faite le lendemain me montra une notable congestion du cerveau, des vaisseaux cérébraux gros, très flexueux et durs. Foie alcoolique ; cet état du foie est normal chez tout Souï-Manga adulte tué en liberté ; le foie est kaki clair, presque jaune paille, mamelonné, dur et cependant très friable. Anévrysme mortel dans le médiastin. Gros tubercules aux deux poumons. Diagnostic : alcoolisme chronique dû au miel fermenté très probablement, et mort par rupture d'un gros vaisseau sclérosé. L'’artério-sclérose n’est pas unique- ment humaine ! (1) ) Il ne me restait donc plus qu’un Souï-Manga. Est-ce parce qu'il était seul et ne menait pas assez de tapage pour attirer ses camarades ? Est-ce parce que ceux-ci connaissaient maïinte- nant les pièges ? J’incline vers cette dernière hypothèse. Tou- tefois, ses nombreux congénères qui venaient sur les Zinnias du jardin ne s’approchaïent plus ni de la cage, ni des trébu- chets. Puis les Zinnias passèrent, la verdure se changea en paille sèche et les Souï-Mangas devinrent de moins en moins communs. Le 6 octobre, mon dernier Souï-Manga était bouffi, man- geait mal ; le 7, il négligeait son miel, pompait seulement le suc de quelques fleurs de Chevelure de Vénus : le 8. il allait mieux et buvait seul son miel, le 9, il semblait sauvé. Hélas ! le 13 octobre — jour néfaste ! — ïl restait en boule, la tête cachée ; je le pris, le ventre était vide ; j’essayai de le faire manger : il ne suçait plus, il mâchait (mauvais signe) ; sa langue restait tirée de un centimètre, pendante. Tl mourut à 18 h. 30, et son autopsie me fit penser à un cas de diphtérie. Et ma cage à Souï-Mangas devait rester fermée jusqu’au 3 décembre 1921. (A suivre). (1) Le foie alcoolique est la règle chez tout Souï-Manga adulte, tué: en liberté. — Note de l’auteur. CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE M. J. Delacour est rentré au Havre, le 20 avril, à bord de la Navarre. Il avait quitté l’Europe au mois d'octobre 1921, chargé de mission par le Muséum d'Histoire Naturelle. IL à pu, au cours de son voyage, étudier la faune ornithologique de quatre des Antilles (Guadeloupe, Martinique, Sainte-Lucie, Trinidad), de certaines parties du Vénézuéla, notamment de - la région peu connue de l’Apure et des Guyanes française, hollandaise et anglaise. Dans ce dernier pays, il a été l’hôte de notre collègue, M. W. Beebe, directeur de la station d’Etu- des tropicales de la Société zoologique de New-York. Les observations que M. Delacour a été à même de faire sur les Oiseaux de ces régions seront bientôt publiées dans l’Oiseau. | Le président de la Section d'Ornithologie, avec l’aide de M. Fooks, directeur de ses collections et élevages, qui l’avait accompagné, a pu rapporter une importante collection d’ani- maux vivants, comprenant six espèces de Mammifères, dont une probablement nouvelle, et de nombreux Oiseaux, dont nous donnons ci-dessous la liste : Maroni (Guyane Française). — Crypturus soui (Herman), PER GRRS SO UE LE ES CAR e ee ane 3 Apure (Vénézuéla). — Crax daubentoni, Gray, Hocco de Banbentonesen sers) Aa RE SAR Ent en dep 3 Guarenas (Vénézuéla). — Ortalis ruficauda (Jard.), Péne- lope at quele; rousse ia Lee rare Me 2 Martinique. — Zenaida martinicana, Bonap., Colombe der la MAG tIRIqUER ES AE Re aa Au et ion 9 Caracas (Vénézuéla). ScardafeWa ridgwayi, Richmond, Colomhesécailée me es, 2 SENS CAE en l — Columba talpacoti (Temm.), Colombe rousse... 6 Martinique. — C. griseola, Spix., Colombe moineau . Caracas. — Leptoptila verreauxi, Bonap. Colombe de Ver- TO US AR EAU SH RAS A AR NAN tibia ae 2 Maroni. — L,. rufaxilla (Rich. et Bern.), Colombe à front Fu a RE Re ER PETER EE LE Ce 2 —- Creciscus cayennensis (Bodd.), Petit Râle de CAVERNE PILE SAT A Ne a Ne a eee à d I Apure. — lonornis martinica (L.), Râle bleu .......... I 118 L'OISEAU Apure. — Alpochen jubatus (Spix), Oie de lOrénoque . = Dendrocygna viduata (L.), Deudrocygne veuf... Te D>A4uiscolor Sclater AD Nec rose Re RARE — Anhinga anhinga (L.), Oiseau serpent ........ -- Gypagus papa (L.), Roi des Vautours ........ Maroni. — Ara ararauna (L.), Ara jaune et bleu ........ — Æ:mmacao CE) V'ATA CAN EPP TRE RES — A. chloroptera Gray, Ara à ailes vertes..:: Martinique. — Psittacula passerina (L.), Perruche de la Guyane, RAT RE ARTS ASE A ENT Sn A Apure. — Brotogeris apurensis sp. nov., Perruche de LADUTES SE US ER TR ET Re er MU are — Amazona ochroptera (Gmel.), Amazone à ailes JAUNES RARE SR NT AR RER Re Trinidad. — Momotus bahamensis Swains., Motmot de Lrinidad 2er ES En SRE MR se SR REnS Maroni. — Campylopterus largipennis (Bodd.), Colibri à lances anleS RES RE VE AR EE — Thalurania furcata (Gmel)., Colibri Nymphe de Cayenne Ronde tee Os el LU EE — Topaza'.pella: (LL), Grand Mopaze Ter -- Capito niger (P. L. S. Mull.), Barbier noir .:. Demerara. — Ramphastos monilis (P. L. S. Mull.), Tou- Can: à bec Touse RAS PUS EALeS LI PR RSR Martinique. — Elainea martinica (L.), Siffleur .......... — Cihlerminia herminieri (Lafr.), Grive de la Mar- [RENE LITERIE ARTE UPS ANS Nat PR A AS CAS SEC — Loxigella noctis (L.), Loxigelle à gorge rouge... — Euetheia bicolor (L.), Chanteur bicolore ...... Maroni. — Volatinia splendens (Viell.), gros Jacarini.. Caracas. — Cardinalis phœniceus Bonap., Cardinal à Nupperdroite 2: ART UN NErRRE ROLE Maroni. — Saltator maximus (P. L. S. Mull.), grand Sal- ÉALDE ER TER AS RASE Le EEE NS RER R RER RTE Apure. — Paroaria nigrigenis (Lafr.), Paroare à joues NOITES (1 LAS LA ES PAR TE ee AE PIRE AE Martinique. — Cœreba martinicana (Reich.), Sucrier de la° Martinique. MAR PAS Ge RRREs Trinidad. — Dacnis cayana (L.), Dacnis bleu .......... Maroni. — Cyanerpes cyaneus (L.), Guiguit saï Caracas. Chlorophonia frontalis (Sclater), Tangara vert ei C9 CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE I19 Caracas. — Euphonia cyanocephala (Viell.), Organiste à tele ra ruse CNE ARTE NES 3e I Maroni. — Euphonia violacea (L.), Organiste violet I Caracas. — Calliste quttata Cab., Tangara tacheté .... 5 #0 desmaresti (Gray); T. de Desmarest. :..".". I — C. cyanoptera (Swains.), T. aux ailes bleues.. 2 NC atricaptilal(fafr.),.Doaltétetnoire. "%04 3 RC nr Russes LE) doné rires ie badirne di 1 Maroni. — Tanagra episcopus (L.), Tangara évêque .... 9 Cars Tr canal(Swainsi) 1Trubleu. 2.24 30 ae 7 Maroni. — T. melanoptera (Sclater), T. des palmes .... 2 —— Ramphocelus carbo (Pall.), T. jacapa ........ 7 — Tachyphonus rufus (Bodd.), T. couronné .... 6 —— T. surinamus (L:), T. de Suriname .......... 2 Martinique. — Quiscalus inflexirostris (Swains.), Merle dela Martinique Net een Si deu RE L'intérêt de cette collection réside dans le fait que les es- pèces qui la composent proviennent principalement des ré- gions d’où l’on n’envoie presque jamais d'Oiseaux vivants en Europe. Les trois espèces de Colibris, des Tangaras, etc., sont importés pour la première fois. Nous croyons que près d’une quinzaine des espèces mentionnées plus haut sont dans ce cas. Quelques-uns de ces animaux habitent maintenant à la Mé- ‘nagerie du Muséum. Les autres sont installés à Clères. * * * D'une lettre adressée par M. Hubert D. Astley à M. De- coux, nous extrayons les passages suivants : « J’ai toujours mon Motmot, et je crois que sa queue est plus ‘belle cette année qu'elle ne l’a jamais été depuis que j'ai cet Oiseau (juillet 1914). « Pendant l'hiver, ül vit dans la salle à manger, et dès qu'il voit quelqu'un prendre du fromage, il se met à appe- ler avec les notes étouffées qui lui sont propres, en agitant la queue de droite à gauche, et il devient très excité, sachant bien qu'il va recevoir un morceau de ce qu'il désire. «€ Mon Pic à nuque d’or (Chrysophlegma flavinucha) est magnifique ; lui aussi attend son morceau de fromage... « Mon petit Geai bleu du Yucatan, que j'ai depuis dix ans environ, vole au jardin chaque jour et revient à sa cage après une heure ou deux. 120 L'OISEAU « J'ai eu la chance de trouver un couple de Kagous (Rhi- nochetus jubatus). Ce sont de jeunes Oiseaux qui n’ont pas encore Mmué. « J'ai élevé beaucoup d’Ondulées bleues et un bon nom- bre de Colombes humérales…. : - & J'ai acheté à Hamlyn un joli couple de Cursorius tem- mainchki ; le mâle s’est malheureusement cassé une patte qui n'a pu se ressouder, et j'ai dû le tuer. « Ces Oiseaux sont de la taille du Pluvier. La femelle est très apprivoisée et court derrière moi pour avoir des Vers de farine. « Le plus chanmant de mes Oiseaux est un Cossypha bi- color qui vole dans mon bureau et se pose sur ma tête ou sur mes bras quand j'écris. Il fut d’abord très timide pen- dant quelques mois, et, tout à coup, il est devenu le plus privé des Oiseaux que j'aie jamais vus. » Le Cossypha bicolor, importé, croyons-nous, pour la pre- mière fois en Europe, vient de l'Afrique Australe. C’est un Oiseau fort joli, dont Le dessus du corps est gris-foncé bleuté, le dessous du bec, la poitrine et les parties inférieures d’une riche teinte orangée ; le bec, le tour des yeux, les oreilles et les joues sont noires ; les plumes médianes de la queue sont grises et les autres châtain, les couvertures supérieures de la queue étant de même nuance. Il est de la taille du Cossypha caffra, qui a été importé en assez grand nombre par les Mar- chands d'Oiseaux de Londres, l’été dernier. * * * Nous reproduisons ci-contre une excellente photographie, que nous devons à M. D. Seth-Smith, d’un mäle Tinamou roux, Rhynchotus rufescens (Temm.), entouré de ses petits. L'on sait que, dans cette famille, qui se rapproche un peu des Autruches, c’est le mâle qui couve et prend soin des jeunes. Le Tinamou roux habite le sud du Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et l'Argentine ; il est parfaitement rustique en France et s’y est si bien acclimaté qu'on en a fait un gibier ; malheureusement, en Europe, il se défend mal contre les bêtes puantes et sa répugnance à prendre le vol contribue à le faire peu apprécier des chasseurs. Il atteint la taille d’une Poule faisane ; sa chair est très délicate. L’Imprimeur-Gérant : G. LANGLOIS, CHATEAUROUX. — IMPRIMERIE LANGLOIS Nationale d'Acclimalalion lé OCté S S9SOY] S9p uorg ed no (£/1) 410$ ATVHNAVO ras is big a] 46 LE 1 | UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE par Jean DELACOUR I. Le Norp pu VÉNÉZUÉLA Nous venons de passer à bord deux journées étouffantes en quittant la Martinique, et voici que le matin, on aperçoit la haute côte du Vénézuéla. Le port de La Guayra, où l'on aborde, est brûlant et on se hâte de traverser les montagnes, qui le séparent de Caracas. Les pentes abruptes de roche rouge sont revêtues d’une végétation clairsemée, souvent épineuse et pauvre, où dominent les Cactées ; et la route serpente, monte, puis redescend. Caracas, de caractère bien espagnol, est situé dans une haute vallée (900 m.), entourée de mon- tagnes souvent dénudées, dont seuls les ravins sont boisés. Mais je suis venu surtout pour voir des Oiseaux : dans la ville même, voici des « Qu'est-ce qu'il dit » — on a ainsi nommé les Tyrans soufrés (Pitangus rufipennis, etc.) dans toutes les Antilles et les Guyanes. Ils sont là, sur les toits, sur les fils télégraphiques, et font un bruit assourdissant. Au début, ils m'amusent, mais ils deviendront bientôt insup- portables. Plus loin, les arbres des places retentissent des cris des Tangaras bleus et noirs qui volent de toutes parts. Au milieu de la ville, sur une colline, se trouve un jardin public, le Calvario ; les Oiseaux y abondent ; aux Tangaras et aux Tyrans se mêlent des Fringilles de plusieurs espèces, surtout des Boutons d’or, des Grives et des Colibris. Le Calvario possède quelques cages où l’on expose les Mammi- fères locaux : Jaguars, Pumas, Agoutis, Pécaris, etc.…., des Crocodiles et quelques Oiseaux. J'y remarque des Aras, des Pénélopes, des Hoccos de Daubenton et des Pauxis-pierres, un Caurale soleil. Près d’un bassin, quelques grandes Ai- grettes. Aux environs de la ville, dans la vallée, se trouvent de vastes cultures de Café et de Canne à sucre. Les Caféiers sont ombragés par de grands arbres, généralement des « Immor- telles » (Erythrina). On y trouve toujours de nombreux Oi- L'OISEAU. — 1922 — 6 I 122 L'OISEAU sceaux : Cassiques, Trogons, Tyrans, Tangaras, Guit-Guits, et sur les bordures des plantations, le long des chemins, des Anis, des Moqueurs, des Troupialés, des Sucriers et des Colibris. En montant un peu, au pied des collines, les Colibris (Phaelor- nis, Sauceroltea, Choroslilbon, Agyrlria), les Tarins jaunes el rouges, les Tangaras jacapa foisonnent. Sur tous les arbres relentissent les coups des petits Pics. Quelques Cardinaux volent çà et là. Mais c'est dans les ravins boisés, où presque loujours coule un filet d'eau, qu'il faut se rendre pour voir les beaux Cal- listes et autres somptueux Tangaras, les Sucriers et les Guit- Guits, Les oïiseleurs de Caracas le savent bien, et c’est là qu'ils tendent leurs pièges, Je prends l’un d'eux à mon ser- vice et la récolte est fructueuse el intéressante, Sur les gluaux et dans les trébuchets se prennent des Calliste arlhusi, cya- noplera, atricapilla, quilala, cyanescens, des Sucriers, des Organistes violets et à tête bleue, un magnifique et rare Tana- gra olivicyanea, Malgré l'éclat de leur plumage, ces beaux Oiseaux, aux riches couleurs jaunes, bleues et vertes, sont assez difficiles à voir dans les branches, où ils se poursuivent sans cesse avec des cris aigus. Quelle joie des yeux, et quelle émotion, quand on les voit descendre, s'approcher du piège et se prendre |! Dans les parties boisées, on rencontre maints autres Oi- sceaux, plus modestement vêtus, comme les Coucous, les Den- drocolaptes, les Fourmiliers, De temps à autre, un Rapace passe, généralement inoffensif, Caracara où Chima-chima, Un peu partout planent avec une aisance étonnante, Les affreux Vaulours noirs (Catharles atrata). La ville de Caracas elle-même est pleine d'intérêt pour l'amateur d'Oiseaux, À beaucoup de fenêtres, devant nom- bre de boutiques, sont suspendues des cages ; on croit y trouver des merveilles; hélas ! la plupart ne contiennent que des Canaris ! Mais on y voit aussi quelques Moqueurs (Mimus giluus), des Tarins rouges (Spinus cucullatus), jaunes (S. chry- sogasler) et leurs mulets avec le Canari, Ces derniers sont très appréciés el très nombreux ; certains, dont le chant et le coloris sont exceplionnels, atteignent des prix très élevés. Mais les Oiseaux les plus populaires sont les Cassiques à dos jaune (Cassicus persicus), que l’on voit partout, dans de » petites cages ; ils sont souvent fort apprivoisés et amusants UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 129 ils imitent tous les bruits qu'ils entendent. On rencontre aussi en cage, comme Oiseaux chanteurs, des Troupiales ordinaires (Icterus icterus) et Moriche (1. chrysocephalus) ; on fait venir ces derniers, à grands frais, de l'Orénoque. Les autres espèces vénézuéliennes ne sont pas tenues en captivité. Au marché de Caracas, il y à une charmante annexe : sur la place proche de la halle, un côté est réservé aux fleurs, l’autre aux Oiseaux. Dans leurs cages faites de fibres minces,- élégantes de forme et de travail très fin, les oiseleurs offrent des Canaris, des Perruches (Conurus et Psittacula), des Tarins, des Cardinaux, des Troupiales, des Sucriers, des Guit-Guits et des Tangaras — rarement autre chose. Les Oiseaux les plus demandés sont les Troupiales et les granivores qui atteignent souvent de 30 à So francs pièce. Mais les admirables Tanga- ras y sont vendus quelques francs. Il y a des Oiseaux au marché tous les jours, mais la collection est plus belle le dimanche matin. À 200 kilomètres à l’ouest de Caracas, se trouve Maraçay, près du grand lac de Valencia, où réside le Président de la République, le général Gomez. Il y possède une sorte de ferme, transformée en jardin zoologique, Las Delicias. Le: président est grand amateur d'animaux. Dans des cages petites mais bien tenues, on voit, à Las Delicias, un Crocodile de 5 mètres, un Tapir, des Jaguars, des Pumas, un couple de Lions africains, des Singes, dont un Capucin albinos, et d’autres Mammifères locaux ; dans un grand enclos, traversé par un ruisseau, habitent des centaines de grandes et de petites Aigrettes, la plupart de plein vol, mêlées à des Palmipèdes — ceux-ci sont presqu'exclusivement des Dendrocygnes veufs et discolores. J'aperçois une Oie de l’'Orénoque ; qu'elle est jolie dans sa livrée gris perle, noire el rousse, avec ses pattes carminées, et comme je voudrais en ramener quelques-unes en Europe (1) ! Dans de pe- tites volières peu confortables, se trouvent des Toucans, des Colins de Sonnini et quelques petits Oiseaux. Partout, en liberté, évoluent des quantités de volailles, de toutes races, mélangées. Au milieu de leur cohue, on distingue de nom- breux hybrides de Poules et de Pintades, quelques Hoccos, (x) J'ai pu ramener trois Oies de l’Orénoque de la région de l’Apure. Elles sont actuellement à Clères, en excellent état. Note de l’auteur. i24 L'OISEAU dont deux espèces intéressantes : Pauxi pauxi et Mitua tomen- tosa. Sur des barrières se perchent des Pénélopes (Penelope montagnii et Ortalis ruficauda) et quelques Ibis rouges. Mais j'ai gardé pour la fin la perle de la collection : un magnifique couple de Kamichis cornus ; ce sont de superbes exemplaires, en parfait état, vivant en pleine liberté, avec leurs ailes en- tières. Le mâle est à terre ; à notre approche, il ne se dérange pas, mais nous montre son hostilité par sa tenue et ses cris assourdissants ; la femelle, perchée au sommet d'un jeune arbre, lui répond sur un ton moins soutenu et vole lourde- ment. On ne se lasse pas d'observer ces beaux Oiseaux. J'ai re- marqué que leur corne frontale, longue de plus de ro cen- timètres, était mince, aplatie, blanche, et ressemblait à une fine « baleine ». Sur le bord du lac de Valencia, on voit, dans les roseaux, quelques Manaquins, des Fluvicola pica et de nombreux Oiseaux de marais : les jolis Jacanas y évoluent avec grâce. Sur les routes courent partout les petites Colombes ter- restres écaillées (Scardafella ridgwayi), passerines et rousses (Columbina griseola et talpacoti). Dans les buissons, il y a une grande abondance d'Oiseaux dans cette partie du Vé- nézuéla : on remarque surtout les divers Tangaras et Trou- piales, les Tyrans, dont le magnifique « Sang-de-Taureau » (Pyrocephalus saturatus), qui est d’un écarlate éclatant. Dans les fermes, les Quisquales abondent et tous les arbres sont chargés des énormes nids de brindilles que construit un Troglodyte gris très commun, Heleodytes ; enfin les maisons sont égayées par le chant brillant et les mouvements vifs du Roitelet, Troglodytes clarus. La faune ornithologique des régions avoisinantes de Valen- cia, Puerto-Cabello, etc..., ne diffère guère de celle de Ca- racas. À une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Caracas, en suivant la haute vallée et en traversant quelques défilés, on arrive au gros village de Guarenas, calciné au milieu de ses montagnes arides. Quel pauvre bourg que celui-là ! et pour- tant, 1l y a partout des Oiseaux : les Quisquales, qu'on ap- pelle « Merles » dans toute l'Amérique tropicale, sont légion dans les cours de ferme. À une douzaine de kilomètres au nord de Guarenas se UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 129 trouve Curupao, domaine d’un de nos compatriotes, M. Bick- hardt, qui voulut bien m'autoriser à séjourner dans sa pro- priété et mit à ma disposition tout ce qui m'était nécessaire. Curupao est un endroit idéal pour étudier les Oiseaux de la partie septentrionale montagneuse du Vénézuéla ; ses quel- que 25.000 hectares de superficie renferment tout ce que l’on peut désirer : une vallée, des montagnes déboisées et herbues, d’autres couvertes de buissons, des plantations de café et surtout, tout en haut sur les sommets, une véritable forêt vierge comme cette partie du Vénézuéla, qui primiti- vement en était couverte, en conserve si peu à présent. La ferme à bestiaux, le « coral », où je vis, est plein d'Oiseaux ; tous ceux que j'ai déjà cités y vivent dans tous les coins ; les divers Tyrans habitent les toits ; les Quisquales et les Anis vivent près des abris; les longues herbes servent de demeure aux Spermophiles et aux Boutons d'or, aux Tarins et aux Jacarnis. Les Acacias bas et touffus qui poussent aux abords des bâtiments sont toujours animés par les cris des Tangaras de toutes sortes, des Troglodytes, des Troupiales. À ma porte se trouvent trois Orangers : un couple de Cassiques géants profitent tous les jours de l'heure de la sieste pour venir s’y gorger de fruits. Et partout, c'est le bruissement si étrange et les cris aigus des Oïiseaux-Mouches qui se disputent, éternels combattants qui ne peuvent voir un de leurs semblables sans chercher à le mettre en fuite. Le long des ruisseaux, dans les arbres bas, on voit des choses merveilleuses : voici un Jacamar, au long bec pointu, au dos et aux ailes d’or vert resplendissant, au ventre roux, qui attend les Insectes, immobile sur une brindille ; des cris étranges, sorte de gloussement aigu « tou-tou-tou-tou » font lever la tête : ce sont des Couroucous ou Trogons, du même vert que les Jacamars, dont la poitrine et le ventre sont du plus beau rose de Chine. Plus loin, ce sont des Oiseaux gris ou roux, de la taille d’un Merle ou de celle d’une Pie : diffé- rents Coucous. Les beaux Pics rayés, couronnés de rouge, tapent aux arbres, sur lesquels se collent, d’une façon ana- logue, les curieux Dendrocolaptes bruns, au long bec re- coubé. Un grand arbre isolé surgit ; il est tout animé ; ce sont des Cassiques à dos jaune qui jasent et des bandes de Sucriers, de Dacnis et de Callistes. On passe des heures 126 L'OISEAU délicieuses à contempler tous ces joyaux ailés, qui ne sont nullement farouches si l’on ne remue pas. Assis sur une pierre, l’eau limpide du ruisseau bouillonnant autour de moi, je regarde à la jumelle — et des Colibris, Phaatornis ou Agytria, viennent sans crainte voler à quelques centi- mètres de mon visage, puis se posent à portée de ma main et font leur toilette. Mais on entend des cris aigus ; ce sont des Perruches, Conures à joues brunes ou Inséparables de la Guyane, qui passent rapidement, donnant l'impression de feuilles dispersées par la tempête. Les plantations de Café et autres sont là-haut, à près de 1.500 mètres d'altitude, tout contre la forêt, la € Montagne » comme l’appellent les Péons mi-indiens, mi-espagnols. Jy monte quelquefois. Si on y trouve encore des Tangaras, des Troupiales, des Trogons et autres Oiseaux de la vallée, on y rencontre aussi des espèces différentes. Les beaux Geais verts, Xanthura cœruleocephala, à la tête bleue et au ventre jaune, descendent en troupe du sommet des « Immortelles » pour se poser sur les Caféiers, et de là harceler nos Chiens de leurs cris. Les gros Pigeons sont nombreux : Geotrygon, Leptotila, Columba, alors qu'en bas, on ne trouve que les mi- nuscules Colombes terrestres. Le sentier serpente parmi les plantations basses de Manioc, de Haricots, de Bananes ; ça et là, des arbrisseaux dépouillés. Quelle est cette troupe de Perruches qui tournoient et vien- nent vers nous ? Elles cherchent à se poser ; les voici qui s'abattent sur un arbre mort à vingt mètres de notre groupe ; nous ne bougeons plus et ne nous lassons pas d'admirer les superbes Oiseaux ; ce sont des Pyrrhura hematotis, vertes, rouge sombre et bleu pâle. Mais nous voici au bord de la forêt : la lisière est épaisse et ne laisse rien voir. Au dehors, il fait chaud et sec. Nous franchissons la lisière et faisons quelques mêtres : tout est changé ; l’air est humide et presque frais ; les Palmiers minces, les Fougères de toutes sortes et les Aroïdées garnissent le sous-bois d’une verdure délicate : sur les arbres, analogues de taille à nos arbres d'Europe, mais donnant une ombre hier plus épaisse, fleurissent les Orchidées et les Bromelias. Voiet des cascades sous bois ; l'humidité et l'obscurité est ensore accrue alentour ; les Fougères deviennent plus fines, et même translucides ; c’est une splendeur de végétation. Plus loin, CAGES ET PERCHOIRS 127 ce sont des hectares entiers d’un seul Palmier, sorte d'Eu- lerpe, dont les touffes de troncs lisses et annelés sont cou- ronnées, tout là-haut, d'énormes palmes flexibles ; celles-ci, tombées et sèches, recouvrent le sol. Et dans tout cela, pas de bruit, pas d’Insectes, à peine quelques Oiseaux. Près de la lisière, un gros Troglodyte rayé nous a poursuivis en chan- tant très harmonieusement ; un peu plus loin, nous surpre- nons une troupe de petits Toucans verts (Aulacoramphus sul- catus). De ci de là, on aperçoit, près du sol, de petits Fourmi- liers gris — enfin quelques Tangaras volent d'arbre en arbre : ce sont les admirables Compsocoma sumptuosa, noirs et bleus au-dessus, jaune vif au-dessous. Et c'est tout ce que je vois. Sans doute, la forêt abrite de nombreux Hoccos, des Péné- lopes, des Tinamous, de grands Rapaces, et bien d’autres Oiseaux ; mais elle les cache soigneusement, comme les Jaguars, les Pumas et les Tapirs dont nous voyons partout les traces. (A suivre). CAGES ET PERCHOIRS, LEUR HISTOIRE, LEUR ARCHITECTURE par Edouard MERITE (Suite) Pour les Oiseaux plus tranquilles, qui se tiennent en géné- ral sur des perchoirs, au lieu de bois lisse, sur lequel les doigts glissent, les industrieux asiatiques ont offert à leurs volatiles des surfaces rugueuses naturelles, où au besoin qu'ils ont créées. Sur une essence de bois tendre, enduite de colle forte, il suffisait de saupoudrer de sable, ou toute autre matière qui, en adhérant, formait des aspérités, et naturellement, pour répondre au goût nippon, la branche est toujours choisie pittoresque, noueuse, tourmentée, originale. Ailleurs, on a utilisé en guise de bâtonnets, des lièges ag- glomérés, le long d'une tige métallique, fixée d’un côté seu- lement des barreaux, de sorte que l'Oiseau se perchant, grâce 128 L'OISEAU à l’élasticité de la baguette a l'illusion de la branche, qu'il trouverait à l’état sauvage. Au Maroc, où la vie intime des gens est si calfeutrée, il a semblé que la cage devait être établie et calquée sur le mo- dèle même de la demeure humaine, avec moucharabieh, cou- pole ogivale, ou empruntant à la mosquée son minaret. Enfermé dans un cachot sombre, finement découpé exté- rieurement, en arcades et savantes arabesques, paré des plus rutilantes couleurs, une vraie mosaïque, l’intérieur comporte un pivot central, dont la mortaise reçoit une tige, soutenue de chaque côté par deux ressorts flexibles, obéissant à chaque balancement du passereau. En Amérique, le besoin de suspension adoucie s’est trouvé réalisé au moyen de spires, dont la force d’allongement est calculée d’après le poids du sujet, de sorte que le moindre mouvement de celui-ci, détermine l’étirement désiré, et là encore, cette recherche n'a été que la copie d’une pratique des hommes, puisque dans les mines de Californie, la cou- chette des nouveau-nés est, suspendue de la sorte, et qui sait, l'exemple en est peut-être venu de la coutume sibérienne qui veut que les poupons soient ainsi soutenus dans leur grossière bercelonnette. Cet amour excessif pour la gent aïlée se retrouve dans tout l'Extrême-Orient et en Chine, où il y a le métier de prome- neur d'Oiseaux : des gens très graves transportant le Passe- reau favori d'autrui, placé dans un cageot de fine vannerie, et porté religieusement dans la paume de la main. Dans son livre : Deux années dans le Setchouen, le doc- teur Legendre nous retrace la vie des Mandchous et des Tar- lares « La distraction favorite de ces derniers, est d’élever des « Oiseaux, pour lesquels ils ont une véritable passion. « Nous les voyions presque tous les jours, au bord de la « rivière, dans les ruelles ombreuses, ou sur les glacis des « fortifications, portant sur la paume de la main renversée « une petite cage, souvent finement travaillée, à l’intérieur « de laquelle était perché un petit Oiseau chanteur. « En été, la cage est munie de rideaux qui protègent la « petite bête contre la chaleur et l'intensité lumineuse ; l’hi- « ver, elle se glisse dans une boîte à panneaux mobiles, qui « écartent le froid, tout en admettant un peu de clarté. CAGES ET PERCHOIRS 120 « Ces hommes dans la force de l’âge, promènent ainsi, « des journées entières, sur le poing, la précieuse cage. « Et comme le cher Oiseau à conservé une prédilection « marquée pour les Insectes vivants, dont il se délectait avant « la capture, son maître, le descendant d'un farouche guer- « rier tartare, aujourd'hui admirable de condescendance et dpt du à dot de ME « Cage de luxe ayant figuré dans les objets d'art à l'Exposition de r900 (Section du Japon, collection Edouard Mérite). — Pour les Insectes, il en existe de similaires, plus petites, avec incrustations de petits sujets en nacre : oiseaux, fleurs, insectes. de patience, se glisse lentement, le long des vieux murs, « saisissant adroitement avec des bâtonnets, les plus agiles, « les plus subtils Insectes, pour les porter dans le petit bec, « grand ouvert, et si, la proie goulüment avalée, le pao-pei « (bijou précieux), bat des ailes, et lance un trille, joyeux, « le Mandchou, éclatant de joie béate, fait entendre un rire « sonore, dont l'écho doit troubler éperdüment les mânes « d’ancêtres, que cette honte doit épouvanter dans leurs tom- « beaux. Eux, les anciens, des guerriers, couraient autre- « fois, rapides comme l’air, implacables comme la foudre, « sur toutes les routes de l’univers, fauchant, terrassant les « plus redoutables ennemis ; leurs descendants, aujourd'hui, 2 2 190 L'OISEAU « apprivoisent des Oiseaux, et les victimes qu'ils font sont « des « Tchong » : vers et insectes ». Le petit appareil dont parle M. Legendre, découpé en bois dur, terminé par des pinces en os, et consolidé par une pla- quette joliment gravée, emprunte dans sa courbe, la forme même d’un des instruments de musique japonais, le chamis- sen. Dans les cages luxueuses. où les matières recherchées s'ajoutent au fini de la décoration, le support de la volière est toujours inspiré d’un motif identique plus ou moins com- pliqué, parfois en ivoire ajouré, du plus gracieux effet, et supporté par un crochet typique en métal. Et à l’intérieur se fixent des godets en cuivre, recouverts d’émaux et de minuscules petits râteliers en bois, os, ou corne, et dans lesquels on enferme les {nsectes vivants, la frian- dise des Becs-fins privilégiés. | Pour la Calandre de Mandchourie, la cage ronde est sem- blable à celle décrite par le D' Legendre, mais dans le mi- lieu, figure toujours un petit plateau qu'affectionne cette Alouette, et sur lequel elle vient se reposer. Dans un tout autre ordre d'idées, les Japonais ont eu l'ingé- niosité de construire de grandes cages, en hauteur, pour leurs Coqs phénix : de longs parallélipipèdes, où l'Oiseau a juste la place de se tenir, Sur un perchoir placé dans le haut, et les longues plumes de la queue pendent dans le vide, donc, sans possibilité de se maculer ou de se briser. C'est du village de Chinowara, près de Kochi, dans l’île de Chikoku, que, par suite d’une sélection qui à duré plus d’un siècle, les Japonais ont tiré des volailles communes, des Oiseaux tout à fait extraordinaires, avec des queues déme- surées. Les grandes plumes mesurent couramment de 7 à 11 pieds, et on en à obtenu qui atteignaient jusqu'à 18 pieds anglais. Il va de soi, que le rachis, d’où sort la plume, est considéra- blement plus gros que celui de la Poule ordinaire. Pour obtenir de pareils résultats, inutile de dire que ces Oiseaux de luxe sont l’objet de soins tout à fait particuliers ; comme nourriture : riz non décortiqué, anguille hachée et verdure, de l’eau en abondance. Pour l'entretien. des la- vages à l'eau chaude, fréquents et séchage complet, un 218 CAGES ET PERCHOIRS 191 homme supportant la queue même pendant la promenade, pour que les plumes ne se salissent pas. Quand il s’agit de transporter ces Coqs d'un lieu à l’autre, chaque Oiseau est mis dans une boîte étroite et longue, avec une petite grille pour l'air à un bout et une division préser- vant les longues plumes. Quant aux modèles infinis des cageots de transport de cette région, ils varient avec chaque type, inspirés de la connais- sance de l'espèce et de ses exigences. En général, tirés du Rotin ou du Bambou, toujours très solides, quasi-imputrescibles, ils sont le plus souvent bas, tantôt de surfaces planes (cubes, parallélipipèdes, pyramides), tantôt circulaires en dômes et en voûtes comme la plupart des paniers à volailles de l'Empire du milieu et des îles de la Sonde. Une note particulière doit être mise au sujet des Cormo- rans employés à la pèche de nuit, éclairés par des torches. Parfois, ce n’est pas d’un bateau dont se sert le Chinois pour transporter ses Oiseaux, mais d’un véritable radeau, fait d’un bâtis en Bambou, et sur lequel les Oiseaux plon- geurs se perchent. L'homme s'établit comme il peut sur cette inconfortable installation, d'où il surveille ses pêcheurs, pour les remon- ter, dès qu'il juge le goître rempli, car, en effet, ces Cormo- rans deviennent de véritables machines à pêcher. En dehors de la filière d'une douzaine de pieds, qui les retient, ils reçoivent une sorte de harnachement qui est ajusté autour du corps, et qui permet de les hisser rapide- ment. Ils dégorgent leur prise, et sont remis à l'eau. Bien entraîné, un Oiseau peut prendre plus d'une cen- laine de Poissons assez gros à l'heure, et certes, c'est un résultat qui doit faire pâlir nos plus réputés pêcheurs à la ligne. ; Combien loin de nous, inacessiblés à nos mentalités d'Occi- dentaux, les conceptions des cages de cet Extrême-Orient, reflet d’une stupéfiante et si lointaine civilisation, où tout s’est perpétué, en dépit du temps. Il y eut des périodes florissantes, d’autres d’accalmie, de stagnation, mais aucun bouleversement n'étant venu implan- ter de nouveaux régimes, sur la vieille souche, de vigoureux drageons ont surgi, qui ont fait revivre, avec un scrupule, 132 L'OISEAU une fidélité absolus, le gabarit type, la forme ancestrale des premières manifestations. Tout est prétexte, dans la cage chinoise, à un motif d’enjo- livement, qui de plus, généralement, est l'expression d’un vœu. L'ornement à jour, découpé, troué, en bois, os ou ivoire, qui s’encastre entre deux barreaux, servant de support à la buvette, au râtelier, au perchoir, est le plus souvent formé par des lettres enlacées qui ont pour signification de formu- ler des souhaits, de vanter les mérites du chanteur, la fidé- lité d'un mâle, l'union indissoluble du couple. Aïlleurs, ce sera une image poétique tirée de la forme, de la couleur, d’une particularité du pensionnaire ou d’un décor parmi les fleurs. Toutes choses minimes, mesquines à nos yeux d'’utilitaires, mais qui pourtant sont en harmonie avec les goûts d’un peuple qui a songé à utiliser les kotzes, flûtes éoliennes atta- chées à la queue des Pigeons, pour protéger ces derniers des Oiseaux de proie, et, en même temps, jouir de cette musique céleste ; qui s’assemble et se réjouit le soir, du vol des Lu- cioles, et qui a institué une fête de l'Oiseau. Parmi les cages rustiques en Bambou, certaines sont des- tinées au transport des Chiens comestibles, « Chows-Chows », loulous hargneux, à langue noire. Ceux-ci, de deux sortes, roux, sable, bleus, noirs ou blancs, poils longs, ou poils courts. Ils sont nourris spécialement au riz, et engraissés au point de vue culinaire, et quand ils sont à point, transportés au marché, les pattes liées deux à deux, le long d’un Bambou. Dans tout festin de cérémonial, chez un mandarin, figure à côté de l’aileron de Requin, le potage aux nids de Salan- ganes, et le cuissot de Chien. Grâce à la Société d’Acclimatation, qui a la mission de favoriser la diffusion, la pénétration des espèces, et qui a le secret de toutes les initiatives, même gastronomiques, et des improvisations charmantes, je ne désespère pas, lors d’un des déjeuners amicaux, de pouvoir ajouter à ma connaissance du Chow-Chow, en ayant possédé un très beau spécimen, pendant plus de dix ans; et suivant l'exemple d'un chef cannibale à qui l’on demandait s’il avait connu un explo- rateur, traîtreusement assassiné dans sa région, et qui répon- dait : « Parfaitement !... J'en ai mangé », à mon tour, CAGES ET PERCHOIRS 133 complétant ma documentation sur le Chien mongol, qui sait ? peut-être un jour pourrai-je dire, moi aussi : « J'en ai mangé ! » Pierre-Amédée Pichot, l’érudit écrivain cynégétique et savant naturaliste, nous a montré, dans ses « Oiseaux de sport », un Chinois, promenant son Passereau favori sur son perchoir : une petite potence, garnie d'’étoffe de lin ou de coton, pour que l’Oiseau ne se blesse pas les pattes ; 11 y est retenu par un fil passé autour du cou, à l'instar des Oiseaux de basse volerie (Autours et Eperviers), au Turkestan, mais il est si bien apprivoisé d'ailleurs, qu'il ne cherche pas à fuir et occupe son poste avec l’immobilité d’un Oiseau empaillé. Le même auteur nous apprend aussi que trois espèces sont particulièrement affectées à ces promenades. L'Oiseau-Tigre, une Pie-grièche (U-po-la) (Lanius lucianen- sis), l'Oiseau de joie, qui est une grande Pie bleue, à pattes rouges (H’ si Ch'uen) (Urocissa sinensis), et l’Oiseau-amour qui est une Mésange (Hsieng-t’sé-niao) (Suthora welbiana). J'emprunte aussi à son ouvrage un croquis, fait d'après un portrait du XVIII siècle, représentant un jeune seigneur, en habit gris perle, et manchetté de dentelles, qui tient aussi, sur un porte-Oiseau à main, un Pinson, retenu à Ce per- choir, orné de grelots, par un nœud de ruban rose. À Ceylan, on trouve de ravissantes cages coniques, des ré- ductions de cases, d’une vannerie si délicate, dont les brins sont amarrés avec des fils de coton rouge, comme d’autres de Malaisie, Java, Sumatra, d'une architecture si particu- lière en dômes, témoignant de la patience et de l’amour de la minutie. Là aussi, on vend aux touristes, les fameux Loris, rivés à leur pittoresque perchoir en Bambou. Au jeune Oiseau encore au nid, on fixe une entrave, faite d’un double anneau creusé à travers un nœud de la tige, un des tarses du grimpeur étant introduit dans une des ouver- tures ; par la croissance, l’espace libre se trouve en partie comblé et la patte devient solidement amarrée. Il n'y a plus qu'à attendre le développement complet du volatile, et le moment opportun de s’en emparer. Dès lors, on le fixe au perchoir portatif où il trouvera, à chaque extrémité, sa pitance. En effet, le Bambou est coupé à une dizaine de centimètres, 13/4 L'OISEAU au-dessus et au-dessous de deux nœuds, ne laissant entre eux qu'une longue lanière de fibres résistantes, qui peut se ployer. Les séparations de ces nœuds assurent la parfaite élan- chéité, et on a ainsi improvisé abreuvoir ou mangeoire. Il suffit, maintenant, de percer au-dessous, dans le bois, des trous où l’on peut engager la barre formant perchoir qu'on arrête par des clavettes. Fixé de la sorte, le Lori est vendu aux passagers. Au Cambodge, l'appareil portatif se trouve modifié. Les deux abreuvoirs sont toujours tirés du Bambou, mais ceux-ci, prolongés par une languette, sont cloués le long d'un manche, qui reçoit à la même hauteur, dans un trou, la branche en bois dur, le perchoir qu'on enfonce au degré voulu. Les Oiseaux de toutes sortes, étant pris vivants à l’aide de glu, collets ou filets, on a ainsi le moyen de les conserver plus longtemps pour la vente, et ils sont apportés aux mar- chés de Pnom-Peng, par exemple, dans de grands paniers plats, hexagonaux, en lianes ou écorces. Les petites cages-trébuchets, qui servent à prendre Îles Caïlles, méritent une mention spéciale, étant donné leur forme originale, inspirée du style du pays. L'appelant est enfermé dans un délicat coffret, parfois sculpté, tendu de mailles, alors qu'un filet presque invisible se rabat sur le mâle imprudent qui répond à l'appel, en Ardea cocoi, UN AMATEUR D'’OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE par Jean DELACOUR (Suite) II. L'APURE. La descente en chaloupe du Rio Portuguesa, puis de l’Apure, est merveilleuse. La rivière coule et tourne entre des berges d'argile croulantes, dont la hauteur, à cette époque des basses-eaux, peut atteindre de six à sept mètres. La vie animale, sur ces rivières, est prodigieuse et c'est probablement l’une des régions les plus intéressantes du globe pour l'ornithologiste. Non seulement les Oiseaux se comptent partout par milliers, mais encore ils appartiennent à des familles particulièrement attrayantes, et n'ayant été que très peu dérangés jusqu'ici, ils sont assez familiers pour se laisser observer à loisir. On s'étonne qu'aucun naturaliste avant moi n'ait été attiré dans ces parages. Sur les bancs de sable et les amas formés par l'écroule- ment des berges, abondent les monstrueux Crocodiles (1) — et aussi une foule d'Oiseaux ; ici, c’est une bande de plusieurs centaines de Vautours noirs, auxquels se mêlent des Caraca- ras, qui dépècent un cadavre de Saurien ou se baignent ; là des Aïigrettes ou Hérons divers, des Sternes par milliers, des Cormorans. Sur beaucoup d'arbres surplombant l’eau, des colonies d’Hoatzins croassent en volant d’une branche à l’autre, tandis que de grosses Iguanes, longues de près de deux mètres, sortes de Lézards à crêtes fantastiques, descen- dent boire. Sur d’autres arbres, des familles de Singes hur- leurs roux nous regardent sans crainte, alors qu'il est à peu près impossible de voir ces animaux dans le Nord du Vé- nézuéla et en Guyane, tant ils sont farouches et méfiants. Tous les kilomètres environ, on rencontre un couple d'Oies de l’Orénoque sur la rive ; jamais je n'ai vu voler ni nager ces Oiseaux ; une seule fois, j'ai remarqué trois Oies ensem- ble ; jamais je ne les ai vues former de bande. Les arbres bas qui bordent la rivière sont le refuge d’in- (1) Certains dépassent 6 mètres de longueur. L'OISEAU. — 1922 — 8 170 L'OISEAU nombrables Ardéidés : grandes et petites Aigrettes, Hérons cocoï, Blongios et Butors de toutes sortes ; de temps en temps, on observe un bel Aïgle noir, à bec jaune et à queue blanche, l'Urubitinga. Au-dessus de nos têtes, c’est un défilé constant de cen- taines de vastes ailes ; alarmés à notre vue, de nombreux Echas- siers prennent leur vol, tourbillonnent et passent ; successi- vement, ce sont d'énormes Marabouts, des Tantales, parti- culièrement nombreux, des Cigognes Maguaris, des Courlans (Aramus scolapaceus), tous les Hérons, des Ibis rouges et des Spatules roses ; puis d’autres Oiseaux se mêlent à eux des Sternes, des Cormorans, quelques Anhingas. Les Bal- buzards pêchent partout autour de la chaloupe ; c'est un spectacle superbe et passionnant : l'adresse de ce Rapace pêcheur et la grâce de son vol sont admirables. Souvent des Aras et des Perroquets, toujours par couple, "volent au-dessus de la rivière qu'ils traversent : l’Apure, près de San Fernando, mesure près de trois kilomètres de largeur. Ce spectacle inoubliable de vie tropicale se rencontre par- tout et sans cesse au cours de ces rivières. San Fernando, capitale de l'Etat d’Apure, est situé sur la rive sud de la rivière. C'est une petite ville misérable de quelque 12.000 habitants, qui ne vit que du commerce des bestiaux et surtout des plumes d’Aigrettes ; l’énorme et malencontreux « palais » que les frères Barbarito, les grands marchands de plumes, ont construit sur la rive, proclame la spécialité de San Fernando. Les environs sont plats, laids, malsains et très chauds, à moitié boisés de buissons, d’arbres assez pauvres. Son séjour me fut pourtant très agréable grâce à l'excellente hospitalité de la Lancashire General Investment Trust, dont les repré- sentants, en particulier M. l'ingénieur Schiott, mirent la plus grande amabilité à me faire visiter la campagne et à me procurer des animaux, ainsi que le docteur Fernandez. La maison, très confortable, où nous logions était située sur la rivière ; de mes fenêtres, je voyais passer les Crocodiles au fil de l’eau et sauter les Dauphins ; à plus d’un kilomètre, sur un vaste banc de sable, des milliers de Sternes (Hydro- chelidon surinamensis, Phaetusa, Sterna, et surtout le curieux Rhynchops melanura) piaillaient jour et nuit, et leur bruit assoudissant état réellement incommodant. UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 171 La région de l’Apure est monotone. Partout, ce sont les mêmes prairies de hautes herbes jaunes parsemées d'arbres maigres, des bois peu importants, des marais, des lagunes. Près des étangs, les petits Caïmans à lunettes et les monstrueux Ana- condas (1), les Boas d’eau géants, pullulent. Là, les petits Hé- rons et Butors (Ardetta, Butorides, Florida, Tigrisoma, Nycta- nassa, Nycticorax, etc.) abondent ainsi que les Poules d’eau bleues (Jornornis) et les Jacanas. On voit aussi quelques Caura- les-soleils et des troupes d'Ibis et de Spatules. Un curieux habi- tant de ces marais est le Rosthramus sociabilis ; ces Rapaces de couleur très foncée, avec la base de la queue blanche, ont le bec faible et très recourbé, spécialement adapté au genre de vie de l'Oiseau, qui ne se nourrit que de Coquillages et d'Escargots. Ils forment des bandes importantes qui volent de toute part, puis se posent sur le sommet des arbres avec des cris aigus. Dans la campagne, les Perroquets, les Aras et les Perruches sont nombreux, ainsi que les Tangaras de Cayenne, les Pa- roares, les Boutons d'or, les Colombes naines et quelques autres Passereaux. L'Oiseau caractéristique cependant entre tous, des marécages de l’Apure, c'est l’Hoatzin. Cette éton- nante créature, qu'on est successivement tenté de rapprocher des Gallinacés, des Pigeons, des Touracos, mène une vie complètement sédentaire sur les arbres qui bordent les étangs ou les rivières. Il se nourrit de feuilles et niche sur l'arbre même, au-dessus de l’eau ; son vol est lourd et sa marche presque impossible, mais il se meut aisément dans les arbres. Sa nidification a été observée par M. W. Beebe, qui a pu étudier les jeunes : ceux-ci, preuve de l’ori- igine primitive de cette espèce, qui forme à elle seule une famille, sont armés d'ongles préhensiles aux ailes, caractère des Reptiles, leurs proches ancêtres ; ils s’en servent pour grimper parmi les branches ; de plus, ils plongent et nagent avec aisance ; à la moindre alarme, ils se laissent choir dans l’eau ; cette habitude explique pourquoi les nids surplombent toujours la surface de l'étang. Ces caractères reptiliens dis- paraissent ensuite. L'Hoatzin est très abondant dans l’Apure. Pendant mon séjour aux environs de San Fernando, j’eus la chance de visiter une colonie d’Aigrettes. Celles-ci sont (x) J'ai vu des exemplaires dépassant 7 mètres de longueur. 172 L'OISEAU situées à une assez grande distance (6o kil. environ) de la ville et très éloignées les unes des autres. Elles sont uniquement composées de grandes Aigrettes (Herodias egretta), mais cette espèce s’y compte par milliers. Les garceros proprement dits sont les lieux de nichage ; on appelle dormitorios les endroits où les Aigrettes se réunissent pour passer la nuit. Garceros et dormitorios sont généralement des endroits marécageux où poussent des arbres bas et touffus ; ce sont toujours des propriétés privées, jalousement gardées ; la récolte des plumes tombées, ramassées sous les arbres, donne de gros profits. C’est un magnifique spectacle que d'assister le soir à la rentrée des Aigrettes au dormitorio ; pendant près d’une demi-heure, les grandes formes blanches, s’approchent à tire- d'ailes de tous les points de l'horizon, viennent se réunir dans un espace relativement restreint, avec un concert de cris rauques. La vue d’un garcero avec les jeunes prêts à sortir des nids, nombreux à se toucher, est aussi trés sai- sissante. Quand nous quittämes San Fernando, nous emmenâmes avec nous une camionnette Ford chargée de caisses d’ani- maux vivants ; elles contenaient : deux Agoutis de l’Apure (es- pèce nouvelle que j'ai décrite sous le nom de Dasyprocta apu- rensis), un Ocelot, deux Cabiais ; des Aras macao et des Perro- quets verts à ailes jaunes (Chrysotis ochroptera), trois Hoccos de Daubenton, deux Pénélopes ortalides, un Vautour pape, un Marabout, des Dendrocygnes veufs et discolores, trois Oiïes de l’Orénoque, un Hibou, deux Poules d’eau bleues, deux Anhingas, un Caurale soleil, un Marabout, un Jacana et divers Hérons. En repassant à Camaguan, on leur adjoignit les petits Oiseaux que nous y avions capturés : Paroares, Tan- garas, Perruches, etc. Le voyage de retour à travers les Llanos fut très pénible ; néanmoins tous les Animaux arrivèrent vivants à La Guayra, sauf quelques Echassiers dont les pattes se brisèrent dans les cahots de la piste. À Caracas, nous reprimes nos Oiseaux capturés précédem- ment ; cette collection se composait de Calliste arthusi, cya- noptera, atricapilla, cyanescens, guttata, desmaresti, Chloro- phonia, frontalis, Euphonia cœruleocephala, Tanagra cana et olivicyana, Cassicus persicus, Icterus vulgaris et chrysece- phalus, Cardinalis phœniceus, Spinus cucullatus et chryso- MES ÉLEVAGES EN 1921 179 gaster, Pitangus rufipennis, Columbula talpacoti et Scarda- fella ridgwayi, Leptolila verreauxi, et d'un Colibri que j'em- portai comme essai, Chlorostilbon viridis. Nous nous embarquâmes pour Trinidad avec cette ména- gerie, le 1* janvier 1922, à bord du vapeur hollandais Stuy- vesend. (A suivre). MES ÉLEVAGES EN 1921 par Me E. LÉCALLIER Chacun sait que la dernière saison d'élevage a été géné- ralement mauvaise : la longue sécheresse, la chaleur anor- male causèrent du trouble parmi les Oiseaux ; beaucoup d'œufs furent clairs, ou mal couvés, puis abandonnés. Les Insectes manquèrent presque complètement, d’où impos- sibilité d'élever certains Insectivores. Néanmoins, quelques- uns de mes pensionnaires ont niché avec plus ou moins de succès, et je donne ici leur liste. J'indique, quand le con- trôle a été possible, le nombre des œufs pondus, clairs ou dont l'embryon est mort avant l’éclosion, celui des jeunes éclos et élevés : e 88 vw & ÉREÉMETe ESPÈCES ET VARIÉTÉS SAME na 2 "NEVER OP Ste re e Melopsittacus undulatus. Perruche ondulée, Var bleue #2 Mo tue cr D ee 102 Melopsiltacus undulatus. Dernele SCALE MAR OLIVES ER Ne à ROSE II Melopsittacus undulatus. Ha ondulée, VAR JAUNE). M RTAAUS DAS Sas 46 Melopsittacus undulatus. Perruche ondulée, CT RO AUS EN RSR RES CR Nes RUE 8 Melopsittacus alta Dern ondulée, varwverteussue de bleue. 220.000 ete 200. Melopsillacus undulatus. Pc He var. verte. NÉS note sta à RE Ga. 50 Psistles erythr re Pere uche érythroptère. 5 Psephotus multicolor. Perruche multicolore, 3 3 174 L'OISEAU ESPÈCES ET VARIÉTÉS Psephotus hematonotus. Perruche à croupion TOUS LS ENT OR LE MN ER Re SE Psephotus dissimilis. Perruche à épaules (ETS) DÉS R A EA CCS SA MT Platycercus icterotis. Perruche de Stanley... Platycercus elegans. Perruche de Pennant... Platycercus palliceps. Perruche palliceps... Barnardius barnardi. Perruche de Barnara.. Barnardius zonarius. Perruche de Bauer... Callocephalon galeatum. Cacatoès gang-gang. Cardinalis virginianus. Cardinal rouge. .... Paroaria cucullata. Cardinal gris.......... Gubernatrix cristatella. Cardinal vert....... Pyromelana'afra\WNorabée-cRUMENEMS Re Pyromelana oryæ. Oryx ou Grenadier...... Hyphantornis cucullatus. Gendarme. ....... Quelea quelea. Travailleur........... 55 Amadina fasciata. Cou-coupé............. Amadina erythrocephala. Amadine à tête TOURE PE ER ARR ET EL MERE CE Steganopleura guttata. Diamant à goutte- Le HS PARA IRRR SPR CRREN ERP EErES Tœniopygia castanotis. Mandarin.......... Sporæginthus amandava. Bengali rouge... Sporæginthus subflanus. Ventre orange... Munia pectoralis. Diamant à plastron...... Aidemosyne cantans. Bec d'argent......... Ægintha temporalis. Astrild de Sidney...... Poëphilaacuticada. Diamant à longue queue . Poëphila personata. Diamant masqué...... Erythrura psittacea. Pape de Nouméa. ..... Uræginthus phœnicotis. Cordon bleu....... Uræginthus angolensis. Astrild bleu....... Euethia canora. Chanteur de Cuba........ Pycnonotus capensis. Bulbul du Cap....... Cissilopha beecheyi. Pie de Beechey........ OŒUFS CLAIRS 1 O9 10 FÉCONDÉS MAIS NON ÉCLOS ŒUFS JEUNES ÉCLOS NON ÉLEVÉS © D CS © JEUNES ÉLEVÉS Lun i ODmE = F MES ÉLEVAGES EN 1921 Fa Une des volières où j'ai obtenu les meilleurs résultats est ma volière à Tisserins qui, à vrai dire, contient aussi quelques Oiseaux étrangers à cette famille. C’est une grande volière en plein air, de 30 mètres de long, 7 m. 50 de large et 3 m. 20 de haut. Elle est munie d’un vaste abri vitré sur le devant, et bien plantée d'arbustes, de Rosiers, de Lierre, de Chèvrefeuille, etc. Je n'ai mis aucune Veuve dans cette volière. Les Tisserins l'habitant étaient des Worabées, Oryx, Tahas, Gendarmes masqués, à tête noire, à demi-masque, Ignicolores, Monsei- gneurs, Foudis, Travailleurs à bec rouge et à tête rouge. Il y avait en outre des Amadines à tête rouge et cou-coupés, des Cardinaux verts et gris, des Calfats, des Papes et des Mi- nistres, des Bulbuls du Cap et à joues blanches, des Colombes, des Colins, des Alouettes, etc... La nourriture donnée dans la volière consiste en Millet rond, blanc et jaune, et en épis, Alpiste, Navette, Moa et Chènevis en très petite quantité ; Avoine, Blé et Maïs concassés ; pâtée d'Insectes, Vers de farine et œufs de Fourmis. Voici quelques détails sur les Tisserins qui ont reproduit dans ces conditions Travailleur. — Le nid fut construit dans un grand Buis, qui contenait déjà huit ou neuf nids de Tisserins ; il avait une forme ovale, avec l'entrée près du sommet, qui était recourbé, de sorte que cette entrée était orientée vers le sol. On ne pou- vait ainsi voir dans le nid. On s'assura cependant qu'il con- tenait trois œufs gris bleu ; l’incubation dura environ qua- torze jours et les jeunes quittèrent le nid à l’âge de seize ou dix-sept jours. Cet élevage se fit en octobre. Oryx. — Le couple établit son nid dans un Buis, à environ 1 mm. 30 du sol. L'’arbuste contenait déjà quatre nids, mais ceux-ci furent abandonnés pendant l’incubation et l'élevage des Oryx, car le mâle pourchassait alors tous les autres Oi- seaux. Le nid avait la forme des autres nids de Tisserins, dont nous venons de parler à propos du Travailleur. Deux œufs bleu-vert clair furent pondus en octobre, l’incubation dura environ quatorze jours et les jeunes s'envolèrent vers le dix-septième jour. 176 L'OISEAU Worabée. — Le nid de ces Oiseaux fut construit dans un If, à environ 60 centimètres du sol ; le premier œuf fut pondu le 10 septembre ; un autre suivit ; ils étaient de couleur bleu-vert pâle. L'incubation et la période d'élevage au nid des jeunes furent les mêmes que pour les précédentes espèces. LES STERNES EN CAPTIVITÉ par E. PLOCQ Dans un des derniers bulletins de la Société d’Acclimata- tion (décembre 1921), je vois relaté le fait que j'ai appri- voisé des Sternes ou Hirondelles de mer. La chose est très exacte et voici ci-joint une photographie, datant de quelques années, où l’on voit évoluer en toute liberté, autour de moi, cinq Hirondelles de mer (ou Sternes). Les Hirondelles véritables s'apprivoisent de la même façon. Lors de sa visite, M. Petit n'avait vu qu'une Hirondelle de cheminée. Depuis, j'ai obtenu les mêmes résultats avec les Hirondelles de fenêtre et de rivage ; mais celles-ci ayant le grave inconvénient de voler souvent très haut, je les perds beaucoup plus facilement, ne pouvant plus me faire entendre d'elles quand je les rapelle. Il faut alors les habituer à reve- nir au sifflet. Les Oiseaux représentés sur la photographie sont de jeunes Sternes Epouvantails (Hydrochelidon nigra), presque blanches dans leur premier plumage. Ce sont les Sternes les plus difficiles à conserver, car elles sont très insec- tivores et ne nourrissent leurs petits que d'Insectes, presque toujours des Libellules, plus tard des Sauterelles quand les premières manquent. J'ai beaucoup de mal à les conserver de cinq à six mois, bien qu'elles ne mangent que viande et Poisson cru, ainsi que des Blattes de temps en temps. Par contre, avec ce ré- gime, on les élève très facilement dans les premiers temps. Les Pierres-Garins et les petites Sternes sont aussi aisées à élevér et à apprivoiser et c'est avec les Pierres-Garins que j'ai eu le plus de satisfaction, pouvant même me faire suivre d'elles quand j'allais à bicyclette. Elles avaient en outre cet avantage, que si je les lâchais non loin de la ville, elles revenaient aussitôt à la volière. Les autres le font aussi, mais bien moins vite, mettant une heure pour faire deux à trois kilomètres, tout en parcourant dix fois ce trajet pendant LES STERNES EN CAPTIVITÉ 177 ce temps (elles ignorent sans doute la ligne droite). Elles se conservent très bien avec de la viande et du Poisson. J'en avais quatre depuis un an, qui ont été tuées en octobre dernier par un Surmulot. Æ Les petites Sternes sont les plus gentilles de toutes, mais comme elles peuvent passer à travers les mailles de ma vo- lière, il en résulte qu'elles sortent souvent et comme je ne suis pas toujours là pour les faire rentrer, peu à peu, elles prennent de l'indépendance, et, un beau jour, partent pour ne plus revenir. Il en est ainsi un jour ou l’autre de tous mes Oiseaux appri- voisés, quand je leur donne trop de liberté, sauf cependant pour les Choucas. Ceux-là seuls restent toujours, jusqu’à ce 178 L'OISEAU qu'un chasseur bredouille les assassine à deux mètres, comme cela m'est arrivé, il y a un mois, pour deux d’entre eux supé- rieurement privés | Toutes mes Sternes sont logées dans une volière de 250 mè- tres, dont le tiers est occupé par un bassin. Elles se baignent au bord, mais jamais ne nagent au milieu. Pour les faire sortir, j'ouvre la porte, en les appelant du dehors et j’agis inversement pour les faire rentrer. Pendant qu'elles sont dehors, elles ne se posent que rarement sur la tête des poteaux soutenant la volière, jamais à terre. Comme elles sont contentes d’être libres, elles se poursuivent en jouant et en exécutant des acrobaties, qui laissent loin derrière elles nos meilleurs « as » de l’aviation ; aussi, quand il y en a une dizaine, c’est vraiment un beau spectacle. SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE (Suite) par le D' MILLET-HORSIN Correspondant du Muséum LE PYGARGUE VOCIFER AIGLE BLANC OU AIGLE PÊCHEUR D AFRIQUE Haliaetus vocifer (Daud.) Ma première colonie en A. O. F. fut la Côte d'Ivoire. Dans ce pays l’Oiseau qui me frappa le plus vivement fut le Py- gargue. Qu'on se figure les vastes lagunes bordées de la cein- ture de Palétuviers qui forme la transition entre le règne de l’eau et celui de la sylve équatoriale ; qu’on s’imagine l'étrange impression d'emprisonnement qu'on Y éprouve : sous le soleil implacable, la nappe d’eau s'étend, de couleur cui- vrée et presque immobile ; elle ‘s'étend loin, loin mais partout, devant et derrière, à gauche, à droite, la ceinture, le mur de verdure sombre. On se sent plus seul qu'au désert même ; il semble qu'on soit enfermé dans quelque cercle magique, dont on ne doit plus sortir. Nulle vie, pas un Pois- son qui saute, pas un chant d’Oiseau, pas un Caïman sur la vase ; la solitude complète. Et voici qu'en silence, un énorme Oiseau blanc et brun dépasse notre pirogue, lent et SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 179 majestueux, et tout près, à dix mètres en l'air ; et le lent coup de rame de ses ailes ramène la vie dans le cirque de mort. Il passe, il disparaît, il revient ; un autre apparaît, décrit quelques cercles, se laisse tomber à l’eau comme frappé d'un coup de feu, et remonte avec sa proie, le Poisson qui se débat, nacré, argenté par le soleil. Ou bien, loin, là-bas, au sommet de quelque arbre contemporain du monde, qui domine l’eau, à la hauteur d’un cinquième étage, la forme blanche, rigide, hiératique du Pygargue, surveille la fuite écail- leuse de sa proie aquatique. Et soudain, la tête se renverse, un cri étrange, sonore et musical, trouble le grand silence équa- torial, et le paysage de mort s’anime : un Crocodile qui dormait sur la vase plonge dans un éclaboussement de gout- telettes follement éclairées, un Martin-Pêcheur de velours et de turquoise file horizontalement, une bande de Singes verts ricane et se gourmande le long des arceaux des Palé- tuviers, une théorie de Calaos traverse l'air de son vol os- cillant, et comme par magie, vous découvrez, en face une clai- rière, des Bananiers, des cases en chaume, des pirogues et quelques indigènes à la peau d’acajou accroupis sous l’om- brage d’un arbre à pain : le roi de la lagune a rendu la vie à son domaine, et son chant nous a révélé cette vie cachée sous la mort apparente. Hélas ! pourquoi faut-il que le naturaliste se double d’un chasseur ? Bel Aigle de porcelaine blanche au manteau décol- leté de velours brun, que tu es tentant pour le fusil ! Mais tu peux t'en rire, Le plomb glisse sur tes plumes serrées et au repos, tes ailes te font une impénétrable cuirasse — quand après les plus grandes difficultés, on a réussi à t’appro- cher à portée. De fait, en Côte d'Ivoire, jamais je n'ai pu m'en procurer un seul. Poudre humide dans ce pays humide ? Oscillations de la pirogue ? Non, les indigènes m'ont donné la vraie raison, c'est un Oiseau sorcier. Et de fait, la rafale de plomb disperse les feuilles, hache l'écorce, fait gicler l’eau et du centre de tout ce hourvari, l’Aiïgle méprisant, le bel Aigle blanc, si blanc, monte d’un coup d'’aile indifférent, dépasse la cîme des plus hauts Acajous et file en planant, calme, dans l'air calme, au-dessus de l’eau calme. En 1919, en arrivant au Togo, je croyais revoir le Pygargue. Je fus déçu. Je ne vis sur le lac Ahémé, qu'on traverse en longueur, à la descente du train de Seghoroué (Dahomey) 180 L'OISEAU jusqu'à Grand Popo, que des Cormorans d’une variété nou- velle que j'ai récemment décrits (Phalacrocorax africanus menegauæit nobis) et un Spizaète. Sur le Mono, pas trace non plus de Pygargue. Au Togo, j'ai minutieusement cherché cet Oiseau sur la lagune d’Anécho, jusqu'au lac Togo — rien, sauf peut-être un sujet sur le lac, loin, très loin dans le champ de ma lorgnette, et encore je n'en suis pas sûr. Cependant, les indigènes le connaissent bien, l’appellent Pà-Fié. Mais, disent-ils, il n'y en a plus. Il paraît, que les Allemands ont tout tué, fidèles à leur instinct de détruire tout ce qui est beau. C'est au Soudan, le 6 novembre 1919, que je blessai et capturai le sujet actuellement exposé à la Ménagerie du Mu- séum. Depuis le 31 octobre, nous descendions le Niger, ma femme et moi, pour rejoindre Bamako, d’où je devais mon- ter à mon nouveau poste. Je n'avais pas vu d’Aigles avant Siguiri ; jusque-là, il$ ne s'étaient pas montrés ; nous étions à la fin de la saison des pluies, les eaux avaient très peu baissé et je pus me convaincre plus tard qu’à cette époque, ils désertent le fleuve pour aller se nourrir dans l’intérieur des terres. Sur les quelques bancs de sable à découvert, les Oiseaux étaient pourtant nombreux : Ibis sacrés, Aïgrettes, Garzettes, Tantales Ibis, Dendrocygnes, Oies armées, Milans — mais pas d’Aigles. Ils devinrent cependant assez communs quand nous eûmes dépassé le confluent du Niger et de la Sankarani. Je dois l’avouer, mon tir n'avait pas eu plus de résultats qu'en Côte d'Ivoire. Ce jour-là, 6 novembre, mes tirs avaient été très mauvais, honteux, même. Je n'avais réussi à avoir au tableau qu'un Vanneau et qu’une Pintade (mais je dois dire qu'elle fut déli- cieuse ; c'était un jeune coq, mais certainement la meilleure Pintade que j'aie jamais mangée). J'avais misérablement raté, coup sur coup, huit Ibis sacrés, une Aiïgrette et trois Pygar- gues. Le soir approchait, et près d’un four à chaux, domi- nant l’eau du Niger du haut d'un Ficus, un Aigle se décou- pait en vigueur : un jeune, la tête encore imparfaitement blanche. Mon chef laptot fit approcher insensiblement le cha- band, et, à vingt mètres, j'allais lâcher mon coup quand l'Oiseau nous ayant vus, s’envola. Je tirai. La bête fit une embardée, reprit son vol un instant, puis se laissa glisser sur l'aile et disparut dans les hautes herbes. Deux chutes SOUVENIRS D'UN NANURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 181 dans l’eau : deux laptots avaient aussitôt plongé, et abor- daient déjà. Le chaland accostait ; je sautai à terre avec Île chef laptot et un de ses hommes, et, à cinq, nous cher- châmes. Ce n'est pas une petite besogne que de rechercher une pièce dans les hautes herbes, cette pièce fût-elle un Aigle. Les herbes nous arrivaient au menton. Deux fois nous en- tendimes l’Oiseau se sauver à pied, et le jour tombait de plus en plus ; il faisait presque nuit. Furieux et dégoûté de ma malchance, je finis par donner le signal du réembarquement. Tout à coup, un cri de douleur, un homme qui s'effondre un laptot avait marché sur la victime et celle-ci, d'un coup de serre, lui avait saisi la jambe droite. Nous courûmes tous, et avec beaucoup de peine, on dégagea le malheureux laptot. Les quatre terribles griffes avaient pénétré profondé- ment dans la jambe, déterminant une hémorragie notable, mais vite arrêtée. Quant à l’Aïgle qui n'avait cependant fait que se défendre, je dus intervenir énergiquement pour le sauver, les laptots commençant à l’assommer avec les per- ches qui leur servent à pousser l’embarcation, d'autant qu'il se défendait comme un beau diable et les chargeait. Enfin, j'eus mon Oiseau ; on lui avait amarré pattes et ailes et je dus le panser : il avait un seul plomb au fouet de l'aile. A défaut d'autre emplacement, le malheureux volatile, entravé, fut descendu dans le kankoro (la soute) du chaland où il passa la nuit. Les laptots avaient ramassé, au pied de l'arbre, son repas, un gros Silure à demi-dévoré. Le lendemain, nous arrivions à 11 heures à Bamako ; un ami me donna l'hospitalité chez lui ; là, le Pygargue fut pourvu d’une amarre solide au pied gauche et attaché dans le jardin par une corde de quatre mètres. Il refusa le Pois- son que je lui donnai, mais but avidement. Je gagnai Kati le 8, par chemin de fer, et l’Oiseau fut mis dans un sac à dépêches, la corde de son pied dépas- sant et attachant la fermeture du sac; si bien qu'arrivé à Kati, dans le jardin de la demeure qui m'était affectée en attendant que mon prédécesseur me laissât en partant la mai- son du médecin, la corde fut déroulée, amarrée à une grosse branche d’un Caïlcédra, et l’Aigle sortit tout seul de son sac. Malgré sa blessure, d’un coup d'’aile il se percha à trois mètres en l’air, sur une branche. Je lui fis donner un baquet d'eau dans lequel remuaient quelques Silures et quelques 182 L'OISEAU Grenouilles. Mais presqu'aussitôt, il emmêla sa corde. Je fis élaguer les branches au coupe-coupe, non sans avoir profité de son emmêlement et de la position suspendue qui en avait résulté pour lui toucher la plaie d’abord à la teinture d'iode, puis avec un mélange à parties égales de camphre et de salol (on obtient ainsi un corps huileux, excellent pour le pansement des Oiseaux blessés à la chasse). Une fois dégagé, il but et se baigna, mais les Poissons et Grenouilles ne furent pas touchés. Jusqu'au 12 novembre 1919, il refusa toute nourriture, Comme il devenait agressif, j'essayais de l’aga- cer avec de la viande attachée à un long bâton. Il la mor- dait et la rejetait, Et cependant, il ne paraissait pas s’affai- blir. Enfin, le 12, comme on lui renouvelait ses Poissons par d’autres plus frais, il vint se percher sur le rebord de sa baille et sembla s'y intéresser. Comme des noirs passaient, il re- monta dans son arbre, puis revint. Mais je ne pus le voir manger. Seulement, au matin du 13, je constatai que deux Silures avaient été entamés à coups de bec ; de plus, il en manquait deux. De ce jour il se nourrit, bien que légère- ment ; il mangeait la tête et le corps des Grenouilles qu'il tuait net d’une pression de serre, mais ne touchait pas aux cuisses. Il était tout ragaillardi et son aile se guérissait ; cependant, le 17, la pointe de l'aile sphacélée se détacha, entraînant les trois premières rémiges ; je trouvai, vers 15 heures, le bout d'’aile tombé à terre ; le moignon fut cicatrisé le lendemain ; l'aspect général de l'Oiseau n'était pas modifié, et il volait tout aussi bien. C'est le 24 novembre que j'entrai enfin en possession de mon logement définitif. La grande volière dont la photographie à paru dans l'Oiseau, n'étant pas construite, je décidai d'amar- rer provisoirement mon Aigle à un Gommier. Je le trans- portai moi-même en laisse au bout de sa corde. Ce ne fut pas besogne facile car il y avait environ 500 mètres à parcourir ; j'avais la corde enroulée au poignet gauche et je tenais mon animal par la pointe des ailes ; à plusieurs reprises, il dirigea, en direction de mes jambes, des coups de serre qui m'auraient désagréablement affecté s'ils avaient porté. Une bande de Pintades domestiques, intriguées, s’approcha dès que je l'amar- rai, L'une poussa l’indiscrétion jusqu'à lui becqueter le dos. Il se retourna, hérissé, l’œil injecté, le bec entr'ouvert et les serres en avant : les imprudentes volailles se dispersèrent en SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 183 gloussant et ne revinrent pas. Par contre, un jeune Chat, mis en fuite en même temps que les Pintades, revint et finit par se regarder avec l’Aigle, sans aucune hostilité de part ni d'autre. Ce jour-là, le Poisson et les Grenouilles manquè- rent : car Kati est sur un plateau et les Poissons, les Gre- nouilles m'étaient apportés par un tirailleur qui, en dehors de son service, allait m'en pêcher. Il était revenu bre- douille, et l’Aïgle, perché sur le bord de son baquet, con- templait tristement l'eau déserte. J'essayai de lui envoyer dans l’eau deux gros morceaux de cœur de bœuf ; ils furent aussitôt saisis, déchiquetés et avalés ; mon animal pouvait donc supporter n'importe quel régime de captivité ; du reste, il saisissait sa viande aussi bien à terre que dans son baquet, et vous sautait dessus quand on essayait de la lui reprendre, même si, rassasié, 1l l'avait laissée à terre. Je le nourrissais de {oo grammes environ de viande par jour et de temps en temps il avait en supplément quelques Grenouilles, dont il ne mangeait jamais les pattes de derrière. La volière fut terminée le 6 décembre. Sa photographie, jadis publiée, me dispensera de la décrire. Un Caïlcèdra servait de support central au toit, son tronc le dépassait et des branches élaguées en conséquence devaient servir de perchoir à l’Aïgle. Pour emménager celui-ci, je l'y projetai, toujours amarré par le pied. Puis je hâlai sur la corde de façon à lui tirer le pied hors de la porte entre-baillée, celle-ci isolant de moi l'animal. Puis je sectionnai la corde au rasoir, laissant un bracelet au pied, pour pouvoir le rattacher en cas de besoin. Ceci fait, je le laissai retirer son pied et je fermai la porte. D'abord inquiet, il se jeta cinq à six fois de suite contre le grillage, puis se calma et se mit à manger sa ration. Il se complut dans cette cage et au bout d’un mois me connaissait assez pour se laisser gratter le dessus de la tête ou caresser le dos. La première de ces caresses semblait lui être fort agréable. Il vécut en fort bonne intelligence avec d’autres Oiseaux, des Milans, un Néophron ; et pourtant, ces derniers étaient arrivés blessés. Il ne s’oublia qu'une seule fois, mais il s'agissait d'un Oiseau mort, un Meliéraxr polyzo- nus décédé de ses blessures dans la ruit ; au jour, le Pygargue commença à déchirer le cadavre, mais si peu qu'on put le mettre en peau. Il arriva un jour qu'un de ses congénères de passage se per- 184 L'OISEAU cha au-dessus de la volière. On alla me chercher, mais j’arri- vai trop tard pour le capturer. C’est le 27 février 1920 que je l’emballai, dans une caisse de un demi-mètre cube, avec un Néophron et un Milan kors- chum. Je le confiai à M. Coppé, vétérinaire aide-major qui rentrait en France et convoyait aussi un Guépard pour le Muséum. Un peu surpris d’être ainsi à l’étroit, les trois Oi- seaux se démenèrent modérément, mais furent fort sages et ne se battirent pas de tout le trajet ; et cependant, ils attei- gnirent Bamako en charrette, furent convoyés en chaland sur le Niger jusqu'à Konakry, où on les mit au large dans une volière du Jardin public. [ls furent de là embarqués, dans une cage nouvelle, et arrivèrent fin juillet à Paris, tous trois en bon état. (A suivre). ERRATUM. — Page 115, ligne 23, au lieu de chroniques, lire cloniques. CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE S. A. R. le Prince de Galles a rapporté de son récent voyage en Extrême-Orient de superbes collections de Mammifères et d'Oiseaux qu'il à offertes au Jardin zoologique de Londres. Nous donnerons plus tard une description détaillée de tous les Oiseaux qui en font partie ; signalons seulement aujour- d'hui quelques-uns des plus intéressants : cinq Argus géants, une Pucrasie, des Faisans à queue rousse et de Vieillot, des Roulrouis, des Marabouts et Cigognes diverses, des Hérons dont les rares Aigrettes de Wagler (Mesophoyx intermedia) et un Butor à huppe noire (Gorsachius melanolophus) qui n'avaient jamais existé dans la collection du Jardin aupara- vant. Tel est aussi le cas du Damier à ventre blanc (Urolon- cha leucogastra), de deux Pigeons gris (Columba grisea) et d’une Grue de Sharpe (Antigone sharpei). La collection com- prend de nombreux Pigeons carpophages, dont le ravissant Leucotreron jambu, vert, blanc et rose. L’'Imprimeur-Gérant : G: LANGLOIS. CHATEAUROUX. — IMPRIMERIE LANGLOIS. UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE par Jean DELACOUR (Suite) IV. TrinipaAD Après deux jours de navigation sur les côtes vénézuéliennes, les magnifiques Bouches du Dragon s'offrent à notre vue. Les îlots montagneux, tous de même forme, étonnamment réguliers, se présentent en ligne, entre Trinidad et le conti- nent. Ils sont, ainsi que les deux côtes, très élevés, très verts — la verdure des Antilles, si intense qu'elle paraît irréelle — et la montagne de leur extrémité Nord tombe à pic dans la mer. Port of Spain est la ville la plus confortable des Antilles ; nous allons nous y reposer quinze jours et soigner nos ani- maux fatigués du voyage sur le pont du vapeur. Nous les ins- tallons dans une cour. Les cages sont rangées sous un hangar, les gros Oiseaux sont lâchés. Pendant la traversée, bien des Tangaras et autres frugivores, trop nombreux dans leurs cages, se sont salis abominablement ; ils ne peuvent se nettoyer suf- fisamment, se baignent trop, et malgré nos soins, nous en perdons une vingtaine, dont le beau Tanagra olivicyana, qui qui ne s’est jamais bien habitué à la captivité. Trinidad ressemble, comme nature, à la côte proche du Vénézuéla. Sa flore et sa faune sont presque identiques à celles du continent et ne rappellent que fort peu celles des autres Petites Antilles. L'île est encore bien peuplée d'Oiseaux. Ils y sont mainte- nant protégés strictement, car leur nombre avait fort diminué. On y retrouve la plupart de ceux qui habitent le nord du Vénézuéla. Dans la ville, mêmes cris assourdissants des Tyrans et des Tangaras bleus. Le long des routes, les Troupiales sont nombreux ainsi que les beaux Jacamars vert-doré qui affectionnent les fils télé- graphiques, comme aussi les Oiseaux-Mouches. Mais voici du nouveau : le Motmot de Trinidad. L'OISEAU. — 1922 — 9 186 L'OISEAU Les Motmots sont des Oiseaux de la taille d’une Pie, avec une grosse tête, aux grands yeux de rubis, marquée de noir et de bleu brillant, prolongée par un long et fort bec cré- nelé ; le corps est jaune verdâtre foncé et vert bleuâtre ; mais ce qui caractérise les Motmots, c’est leur longue queue étroite, dont les deux plumes médianes sont terminées en palettes. C'est l’Oiseau lui-même qui, après la mue, use du bec les barbes de ses plumes à quelque distance de l'extrémité, et produit ainsi ces curieux ornements. Voilà bien l’un des ins- tincts les plus extraordinaires et incompréhensibles ! Les Motmots fréquentent les taillis et les fourrés ; ils ni- chent dans des sortes de terriers qu'ils creusent dans les talus à pic. Un aimable amateur, qui éleva un de ces Oiseaux pris au nid, me l’offrit généreusement. C'était un joli présent, car le Motmot de Trinidad, confiné à l’île, n’a jamais été encore amené vivant en Europe. Il est sensiblement plus petit, plus brillamment coloré et plus élégant que l’espèce ordinaire, Momotus momota du continent. Il y a quelques marchands nègres ou chinois de Port of Spain qui vendent des Oiseaux ; mais ils en demandent des prix exorbitants. Ce sont d’ailleurs les espèces vénézué- liennes courantes qu'ils offrent. Cependant, à Trinidad, l’Oi- seau favori est le Gros-bec, comme c’est aussi le cas à Deme- rara et à Surinam (Guyanes anglaise et hollandaise). Les Gros-becs sont tenus isolés dans de petites cages, pour leur voix très agréable. Chaque exemplaire d’ailleurs possède un chant plus ou moins varié ; les bons spécimens se vendent plus de 100 francs. Ces Gros-becs appartiennent à deux es- pèces : les uns, de la taille d’un Pinson, entièrement noirs, sauf quelques plumes blanches aux ailes, avec un court et énorme bec blanc, Oryzoborus crassirostris, sont les plus appréciés pour le chant ; les autres, Oryzoborus torridus, sont un peu moins gros, noirs en-dessus, avec du blanc aux ailes, marron en-dessous ; leur bec est noirâtre. Ces deux Gros- becs habitent tout le nord du continent Sud Américain et sont particulièrement nombreux dans les Guyanes. Certains Spermophiles sont aussi très recherchés comme Oiseaux de cage pour leur chant. Le 14 janvier, nous nous embarquâmes sur le petit vapeur français Antilles, avec notre ménagerie, allégée par quelques LE MOUVEMENT ORNITHOLOGIQUE EN BELGIQUE 187 pertes, heureusement peu nombreuses, et simplement aug- mentée du Motmot. Certains Mammifères et gros Oiseaux purent être laissés à Trinidad, grâce à l’amabilité du Consul de France, M. Tellier, qui voulut accepter de loger et de faire soigner les Animaux pendant mon séjour à la Guyane. L'Antilles fait une fois par mois le trajet de Fort-de-France (Martinique) à Cayenne (Guyane française) en s’arrêtant dans tous les ports. Nous faisons escale à Georgetown (Demerara), Paramaribo (Surinam), les Iles du Salut (ravissantes et saines sous leurs Cocotiers, en dépit de leur sinistre répu- tation), et arrivons à Cayenne. L'aspect peu engageant de cette ville morte et sordide, son emplacement défavorable aux études ornithologiques, firent que je n'y restai que les quatre jours de l’escale. Quelques excursions aux alentours me penmirent toutefois de faire superficiellement connaissance avec la Nature guyanaise et le 21 janvier, nous voguions de nouveau, dans la direction du Nord cette fois, vers Saint- Laurent-du-Maroni. (A suivre). LE MOUVEMENT ORNITHOLOGIQUE EN BELGIQUE . par Robert PAUWELS Qu'il soit avant tout permis au vétéran que je suis, malheureusement déjà, au regard de la plupart de mes col- lègues de l’ornithologie vivante et pratique de la génération nouvelle, de payer ici un juste tribut d'hommage et de reconnaissance à mes amis Delacour et Decoux ainsi qu'à la Société Nationale d’'Acclimatation. C’est à eux que nous devons en effet L'Oiseau ; c’est grâce à eux que, dans cette France de lumière qui a toujours montré le chemin, « tous les chemins », aux peuples de la terre, nous ne sommes plus à la remorque des pays étrangers, ni tributaires de leurs revues et magazines, pour connaître le mouvement ornitho- logique vivant. Ce mot « vivant » exige une explication. Nul ne contestera qu'il y a deux sortes d’ornithologie et d'ornithologistes 188 L'OISEAU celle des musées, des livres et des « peaux » et celle des Oiseaux vivants, ceux qui aiment la vie, l'observation natu- relle en plein air, à côté des liseurs et des théoriciens en chambre. Théories différentes, visions opposées, divergences d'opinions, non sur le but à atteindre, mais sur la route à suivre et les chemins à choisir pour y arriver. Que l’on me donne le parallèle, que d’aucuns trouve- ront peut-être déplacé ou hors de propos, mais nous avons actuellement une situation identique entre la France et la Belgique en matière d’ornithologie « vivante ». Et elle l’est extraordinairement, en Belgique, ce dont je m'étonne que personne ne songe jamais à entretenir les nom- breux lecteurs de notre cher Oiseau. Au risque donc de déplaire aux promoteurs de certains décrets sur les Oiseaux indigènes, je veux briser une lance en faveur des immenses avantages qu'à mes yeux constitue « l’amateurisme » tel qu'il est pratiqué là-bas où de puis- santes et très actives sociétés, que je souhaiterais vivement à la France de posséder, le dirigent, le protègent et le déve- loppent. La Belgique entretient, expose au grand jour et met en compétition, dans des concours supérieurement organisés et très suivis du public, tout ce que l’on me propose à Paris, au quai aux Fleurs, entre « chien et loup », lorsqu'il m'arrive d'y passer le dimanche. « Voulez-vous de jolis Chardonnerets, Mésanges, Fauvettes, Rossignols, Alouettes », offres faites presqu'ouvertement, avec un accent de barrière inimitable, à n'importe quel pas- sant. Et, logiquement, j'en déduis que ce commerce spécial doit « payer » puisqu'il continue toujours. S'il paie, c’est qu'il y a « contre-partie », comme disent les économistes. Cette contre-partie « c’est les amateurs », pour parler comme les vendeurs. Si ces amateurs étaient connus, groupés, encouragés, si le fruit de leurs efforts et de leurs initiatives avait chance d’être remarqué, primé et proclamé lors de concours-exposi- tions, que de recrues nouvelles pour l’organisation de l’armée française des ornithologistes « vivants » ! Que d'abonnés à 1'Oiseau, dont le format doublerait, s'il pouvait intéresser cette catégorie d'amateurs, de beaucoup la plus nombreuse, de 2 LE MOUVEMENT ORNITHOLOGIQUE EN BELGIQUE 189 n’en doutez pas. Du jour où un Roitelet à triple bandeau, dont le coût initial doit flotter autour de quarante sous pa- pier, en l'an de disgrâce 1922, aurait la même chance de gagner le prix de M. le Président de la République qu'un des Colibris que M. Delacour a réussi à rapporter d’Amé- rique et qui coûte X francs or, de ce jour-là, le but que nous poursuivons tous serait atteint, parce que notre ma- nière de faire de l’ornithologie serait démocratique. Liberté, égalité, fraternité sont de beaux mots que les ama- teurs d’Oiseaux seuls ignorent en France où le mouvement ornithologique restera ce qu'il est, le privilège aristocratique d’une élite qui ira en se raréfiant et dont les enrichis de la guerre même ne grossissent pas les rangs. Et d’ailleurs, l’autorisation officielle de garder en cage et d'exposer les Oiseaux indigènes ne saurait être un danger sérieux, mêmie pas une menace de diminution des Oiseaux. Le nombre des captifs serait négligeable. Qu'on punisse sévèrement ceux qui les détruisent en masse pour les manger ou vendre leurs dépouilles, mais qu'on permette à l'amateur de se procurer ouvertement son Chardonneret ou son Tarin. Et qu'il me soit permis de rappeler, au risque d’enfoncer une porte ouverte, qu'il n’y a pas dans la Nature deux êtres semblables. Il y a autant de différence entre deux Chardon- nerets qu'entre deux volailles de n'importe quelle variété domestique sélectionnée. Là disposition, la netteté, le nombre des points blancs sur les plumes du vol, la forme, la décou- pure, l'intensité du rouge de la face diffèrent énormément d’un individu à l’autre et le juge, habitué à les discerner, n’a pas plus de peine à classer ceux-ci dans l’ordre de leurs mérites que les juges de la Société centrale d’aviculture n’en éprouvent pour primer des Poules lorsqu'ils les connaissent. Que l’on me pardonne ma brutale franchise : elle à le mérite d’être le reflet exact de mes opinions basées sur trente années d'observation et je n'aurais évidemment pas accepté la Présidence d'Honneur que m'ont aimablement offerte les deux premières Sociétés énumérées plus loin, si je n’approu- vais pas leurs procédés. ; En dehors de ce qui précède, leur activité sociale s'étend encore à des systèmes de primes aux agents constatant des délits de braconnage et de piégeage défendus et à bien d’autres choses tout à fait intéressantes : elles viennent de 190 L'OISEAU faire triompher la cause des tendeurs dans les projets de modifications aux lois sur la chasse et la tenderie qu'Elzéar Blaze nous décrit si poétiquement dans son ouvrage très ancien : La chasse des dames. Cette chasse aux filets, avec toute sa science d’appeaux et d’appelants, d'étude des vents et des lois de la migration, si mystérieuse encore, est, pour moi, la plus passionnante des chasses ; je l’ai pratiquée longtemps. Nous avons la Société ornithologique du centre de la Bel- gique, dont le siège social est à Louvain et qui renaît admi- rablement de ses cendres ; la Société ornithologique de Liège ; les deux Sociétés verviétoises « Est de la Belgique » et « Les Amis de l’Oiseau », dont la fusion et la cohésion dans l’effort seraient ardemment souhaitables, et d’autres, nombreuses, moins importantes, telles que celles de Seraing, de Strave- lotfeicas Certaines de leurs Expositions furent, au temps passé, des splendeurs comparables aux plus grandes « shows » anglaises, section des Canaris à part. Leurs sections d'Exotiques comprenaient les beautés les plus précieuses : Oiseaux de Paradis, Colombes frugivores, toute la gamme possible des Perruches, depuis les Ondulées bleues — bien avant qu'on les remarquât en France et alors qu'elles se trouvaient tout bêtement au Mans — jusqu aux Per- roquets pygmées de la Nouvelle-Guinée, Souï-Mangas et que sais-je encore... À Mais, en ce temps-là, il y avait là-bas des enthousiastes et des connaisseurs : Yvan Braconier, mort tragiquement aus- sitôt après l'armistice, et d’autres, dispersés depuis : l’un d'eux se serait retiré à Paris qu'il aimerait, m'affirme-t-on, par-dessus tout, mais Paris se prête fort mal à la pratique de l’ornithologie européenne vivante. Cependant, ces Sociétés regagnent aujourd'hui par ailleurs ce qu'elles ont perdu de ce côté : d’abord elles sont honorées et encouragées par le Haut Patronage de $S. M. la Reine, des Bourgmestres des villes où elles organisent leurs concours, des Sénateurs de leurs provinces, etc. En dehors des prix de classe, elles disposent de nombreux prix spéciaux d’hon- neurs, coupes challenge et autres, et la famille royale s'inscrit en tête des donateurs de ces distinctions. Tout comme les Sociétés d’aviculture, elles possèdent leur SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE IOT matériel de cages standard, ce qui donne à leurs Expositions un cachet de régularité et d'égalité parfaites. Puis elles retrouvent du côté des jeunes, de ceux que qua- rante sous papier n'’effrayent pas encore et qui ont le feu sacré de la jeunesse, — le plus admirable des privilèges, — la place laissée vide par les anciens ; et c’est fort bien ainsi, beaucoup mieux même, car le nombre est infiniment préfé- rable à l'importance plus ou moins large de quelques « grands », toujours périssables, hélas ! Que de souvenirs évoquent en moi ces trente années au cours desquelles j'ai tant regardé et vu le monde ornitholo- gique pratique de l’Europe entière ! Mais il est impossible de faire revivre tout cela en quelques lignes. Je m'’arrête donc et je forme le vœu très sincère pour l’ornithologie française de voir bientôt la légion des petits amateurs, qu’elle possède sans le moindre doute possible, non pas prendre comme en Belgique la place de leurs aînés plus grands et disparus, mais venir se grouper autour des puissants que nous possédons encore heureusement et former avec eux une démocratie ornithologique, comprenant tous les amateurs d'Oiseaux de tous ordres. Ici comme partout, « L'union fait la force ». SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE (Suite) par le D' MILLET-HORSIN Correspondant du Muséum LE PYGARGUE VOCIFER (Suite) J’eus d’autres rencontres avec les Pygargues. Un soir, le ro septembre 1920, je suivais en voiture la route de Kati à Bamako ; nous étions très, très loin de points d’eau poissonneux où pouvaient se rencontrer des Pygargues ; 192 L'OISEAU mais nous nous trouvions en pleine saison des pluies, alors que ces Oiseaux trouvent mal à se nourrir dans les fleuves débordés. Le soir allait tomber, quand ma femme me signala un énorme Oiseau qui venait de s'envoler. Je regar- dai et vis un bel Aigle pêcheur très adulte, très blanc, qui se posa sur le sommet d’un Karité, à 250 mètres environ. Entre nous s’étendait un morceau de plateau nu comme la main, et l’'Oiseau me fixait. Mais une vieille route qui tombait à ‘200 mètres de là sur celle que je suivais, passait au pied du Karité, et une voûte de ramures pouvait me camoufler. Sous l’œil sans défiance de mon gibier, je remis la voiture au petit trot ; arrivés sous les ramures, ma femme prit les rênes, je mis deux cartouches de plomb numéro 3 dans mon fusil, et, à trente mètres, sans ralentir le cheval, je tirai ; la magni- fique pièce tomba comme une masse, tachant de blanc la gri- saille des hautes herbes que la nuit tombante assombrissait. Je sautai de voiture pour le ramasser. Il était mort, tué raide, touché en plein cou. Mais où je ne fus plus content, ce fut pour remonter en voiture, mon cheval se cabra, hennit, rua, effrayé par ce Rapace ; j'aurais dû me rappeler que, huit jours avant, j'avais eu toutes les peines du monde à mettre dans ma voiture un gigantesque Vautour de Kolb, tué dans des conditions analogues. Enfin ma femme sauta de voiture, j'abandonnai l’Aïgle et pris mon cheval au mors ; je lui im- mobilisai la tête en direction opposée, et ma femme put ramasser la victime et l’enfermer dans le coffre. On rentra au camp sans autre incident. Le lendemain, à la mise en peau, je trouvai dans l’estomac des débris de petites Tortues coupées de façon toute spéciale. Le sujet était un mâle très adulte et d’un plumage remarquablement resplendissant. Quand je revins du Soudan, en 1921, c'était au début de la saison des pluies, fin mai et début de juin. Les Pygar- gues étaient très nombreux sur le Niger ; j’essayai d’en cap- turer, mais je ne pus avoir que des peaux. On les voyait très souvent, au loin, sur un banc de sable, occupés à dévorer quelque Poisson. Alors, avec des cris qui n'avaient rien d’humain. MM. les Laptots se précipitaient vers eux. En géné- ral, les superbes volatiles s’envolaient avec leur proie, mais assez souvent, ils l’abandonnaïient et les Laptots rejoignaient le chaland, brandissant triomphalement de gros Poissons à demi dévorés. XII. PL. Nationale d'Acclimatation 16 OCté S ,, AU 1 1 CIN ONSIE (‘pneq) “2/190a snje0y} NVANOS NV YHAHIDOA ANOUHVOAd SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 193 Au premier Pygargue que je tuai, un des Laptots me de- manda ses yeux, pour se faire un collyre ; avec ce collyre, disait-il, il verrait le Poisson au plus profond de l'onde et n'aurait plus qu’à le frapper d’un harpon devenu infaillible par la même occasion. MM. les Laptots auraient bien voulu la viande aussi, mais j'avais charge d’âmes, et mes Carnassiers comme mes Rapaces semblaient priser particulièrement la chair du Pygargue. Il ne faut pas tirer ces Oiseaux-là avec des plombs trop gros, qui rebondissent sur les grandes plumes des ailes ou glissent sur le poitrail qui brille, comme amidonné. Avec du 5, on a de forts jolis résultats, le plomb pénètre bien et on a plus de chance de garnir la tête ou le cou ; il est bon de se servir d’un canon choké. J'’eus l’occasion -de tuer une énorme femelle qui se reposait sur l'extrême pointe d’un arbre ; c’est un des plus gros sujets de l'espèce que j'aie jamais vu, elle ne mesurait que 69 centimètres de longueur totale et 1 m. 84 d'envergure, mais elle était très trapue et très forte. Quatre jours avant d'arriver à Kouroussa, je culbutai à 6o mètres avec un fusil Simplex calibre 16 un beau mâle jeune ; il pirouetta sur lui-même, prit de la hauteur, puis brusquement dégringola dans le fleuve. Un Laptot plongea, me l’apporta, et je l’examinai. Il avait une fracture ouverte de l’humérus droit ; le plomb, à bout de course, avait dû fêler l’os sans pénétrer ; les efforts du vol avaient achevé la fracture comminutive et les esquilles avaient déchiré la peau de la face interne de l’aile. C'était la seule blessure. Je fis tenir mon Oiseau, j’aseptisai à la teinture d'iode et au gomé- nol, je réduisis la fracture et l’immobilisai avec de petites attelles, en attachant l’aile le long du corps. Un jeune Gué- pard, particulièrement aimable et apprivoisé, lui céda sa cage ; l'Oiseau but beaucoup ; je ne lui donnai aucune nourriture, au cas où une blessure du ventre m'aurait échappé ; du reste, il est rare que ces grands Rapaces mangent dans les premiers jours de captivité. Le lendemain, le pansement était arra- ché. Alors l'intervention fut plus complète. Mon garde-cercle et un de mes tirailleurs l’immobilisèrent, je le chloroformai. Une fois l’anesthésie obtenue, ma femme la continua et je fis un vaste nettoyage de la plaie ; celle-ci était admirable, mais je dus ôter six esquilles, dont une de trente millimètres 194 L'OISEAU : sur trois. J'arrosai au goménol pur, antiseptique excellent pour Oiseaux ; je remis les deux bouts osseux au contact et je refermai la plaie avec quatre agrafes de Michel. Puis, je fis un appareil plâtré et j'attachai l’aile au corps. Le panse- ment fut cousu, les pieds entravés. L’Oiseau se réveilla et resta tout le jour abruti. Le lendemain, il but, et semblait bien aller. On arriva à Kouroussa. Il allait de mieux en mieux. Le lendemain de l’arrivée, je le trouvai mort : mes brutes de Laptots, en mon absence, avaient refermé sur la cage les écou- tilles du chaland, les avaient recouvertes d’une couverture et s’y étaient installés pour manger ! Le pauvre Oiseau était étouffé. La suture avait déjà pris et il n’y avait plus aucune trace d’inflammation. Les organes internes étaient conges- tionnés comme dans le coup de chaleur humain. Hélas, de tels déboires sont nombreux dans la vie du natu- raliste colonial ! Voulez-vous maintenant me permettre un avis sur le Py- gargue ? Et cet avis me vient aussi de plusieurs propriétaires de Vocifers. Cet Oiseau s’apprivoise assez bien. Pourquoi ne le dresseraït-on pas à pêcher ? On a bien dressé son congé- nère d'Amérique. LE LIOTHRIX D’ASTLEY Liothrix astleyi Delacour, par Jean DELACOUR Je crois qu'il est sans précédent qu'une espèce nouvelle ait été découverte, non pas au cours d’une exploration de son pays d'origine ou parmi les peaux envoyées en Europe par quelque collecteur, mais parmi des Oiseaux vivants, importés pour la vente. | Tel à été pourtant le cas de l’Oiseau qui nous occupe ici. Notre regretté collègue M. J. L’'Hermitte, de Marseille, me signala, en février 1921, qu'un Rossignol du Japon (Liothrix) se distinguait de ses compagnons par des couleurs bien plus vives, dans un lot de ces Oiseaux récemment arrivé de Chine. Je lui télégraphiai d'acquérir et de m'envoyer cet Oiseau. Il LE LIOTHRIX D'ASTLEY 199 arriva à Clères en assez bon plumage et je fus tout de suite ravi de mon nouveau pensionnaire : sans aucun doute, il dif- férait profondément des Liothrix ordinaires (L. lutea) ; son plumage était plus brillamment coloré et présentait des diffé- rences sensibles. Il chantait ; c'était donc un mâle. Par prudence, je conclus que j'avais sans doute affaire à une variété accidentelle. Mais deux mois plus tard, M. L'Hermitte me signala la présence d’un Oiseau semblable au premier, dans un lot de Liothrix de même provenance que le précédent. J’acquis aussi cet Oiseau et constatai à son arrivée qu'il appartenait bien à la même espèce que le premier ; mais c'était une femelle. Le fait de ces deux importations successives et l'examen plus attentif de ces Liothrix, me persuadèrent que j'avais affaire à une espèce nouvelle. La coloration du front et de la poitrine et surtout celle des joues, qui ne se rapproche nullement de celle que l’on trouve chez le Liothrix lutea et ses variétés, m'obligea à considérer mes Oiseaux comme une espèce distincte, non pas seulement une sous-espèce. Je nommai et décrivis cet Oiseau dans le Bulletin of the British Ornithologists Club, n° CCLIX, 27 avril r921. Voici la traduction de la note parue à cette occasion « M. J. Delacour a envoyé la description suivante d’une « espèce nouvelle, pour laquelle il propose le nom : « Liothrix astleyi, sp. nov. « Mâle. — Semblable à L. lutea, mais ayant le front, le « vertex et les sourcils fortement teintés de carmin-orangé ; « plumes des régions parotiques carmin-orangé brillant ; poi- « trine carmin. « Femelle. — Semblable au mâle, mais plus pâle, surtout « aux régions parotiques, qui sont jaune orangé. « Type. — Mâle vivant dans la collection de Clères. « Hab. — Chine (localité inconnue) ». La description ci-dessus donnera une idée exacte du plu- mage des Liothrix d’Astley. J'installai le couple dans une très grande volière, plantée d’arbustes, espérant le voir nicher ; mais les Liothrix se bor- nèrent à dévorer les œufs des Astrilds et Diamants qui peu- plaient la volière, et je dus les retirer. Je les isolai dans une 196 L'OISEAU volière plus petite. Malheureusement, ils ne manifestèrent aucune velléité de se: reproduire, bien qu'ils fussent en parfait état. Au mois de septembre dernier, alors que je me préparais à partir pour les Antilles, le Vénézuéla et les Guyanes, je réso- lus de confier mes Oiseaux les plus rares à quelques amis, qui voulaient bien en prendre soin pendant mon absence. Je me mis en devoir d’attrapper ces Oiseaux. Tout se passa bien jusqu’à ce que ce fut le tour des Liothrix d’Astley : le mâle, effrayé, mourut d'attaque au moment où on le capturait ! Cette perte me causa une très vive contrariété et supprima tout espoir d'étudier davantage et de voir se reproduire cette espèce, évidemment très rare, puisqu'aucun auteur ne l'avait signalée jusqu'ici. Je fis don de la peau au British Museum, où j'étais certain qu’elle serait conservée avec le plus grand” soin. La femelle fut d'abord gardée vivante par M. H. D. As- tley, son « parrain », puis périt d'accident au printemps. Sa peau est aussi conservée au British Museum. Il faut espérer que bientôt nous verrons arriver d’autres Liothrix d’Astley, sinon vivants, du moins en peaux. Il serait surtout intéressant qu'ils fussent trouvés dans leur pays d’ori- gine et qu'on put établir sûrement l'habitat de cette espèce. CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE Les femelles de Nandôous (Rhea rothschildi) passent pour ne jamais couver ; ce sont les mâles qui, chez ces Oiseaux, se chargent uniquement de ce soin. M. Debreuil vient, chez lui, à Melun (Seine-et-Marne) d’ob- server un fait contraire. « Un mâle Nandou, de la variété blanche, couvait, dit notre collègue, 14 œufs depuis 37 jours ; ces œufs probablement refroidis par la température rigoureuse du début de prin- temps, ne venaient pas à éclosion et le mâle lassé se levait assez fréquemment de son nid. Pendant une de ces absences, la femelle se mit à sa place et prit l'habitude de le rempla- cer ; elle couvait les ailes écartées et était très assidue à sa CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE 107 besogne ; quand le mâle la trouvait sur le nid, il se couchait auprès d'elle. « J'avais déjà observé un fait analogue chez des Emeus, mais c’est la première fois, depuis trente-cinq ans que j'élève des Nandous que je constate pareille singularité. « C’est bien le cas de dire qu’en élevage, il ne faut jamais généraliser. « Aucun œuf ne donna de petit et cela est d'autant plus regrettable qu'on aurait pu voir si la femelle qui, d’habi- tude poursuit et tue les jeunes, serait devenue pour eux aussi bonne mère qu'elle avait été bonne couveuse ». * * * A Clères, chez M. Delacour, une couvée de Nandous, de père blanc et de mère grise, est composée de six petits gris clair, chacun ayant une tache blanche au sommet de la tête, des plumes blanches aux ailes. Les parents vivent en liberté dans le parc en compagnie d’un autre mâle blanc et d’une autre femelle grise. Un fait curieux s’est produit à la ferme de Villers- Bretonneux, qui est tout ce qui reste du Parc Ornithologique que M. Delacour y possédait avant la guerre et qui fut détruit en 1918. Un Dindon blanc, dont les deux femelles couvaient, se mit aussi à tenir le nid ; on lui confia des œufs de Poules qu'il fit parfaitement éclore. Les œufs de ses femelles étaient d’ailleurs fécondés. Voilà la contre-partie de la femelle de Nandou couveuse. Un couple de Kamichis (Chauna«a cristata) couve actuelle- ment dans une île du lac ; c’est la première fois que cette espèce niche en France. | * * * M. D. Seth-Smith nous communique la liste suivante des Oiseaux faisant partie de la collection d’Animaux vivants rap- portés par S. A. R. le Prince de Galles, et qui sont exposés depuis son retour au Jardin zoologique de Londres : 5 Argus, Argusianus argus. h Faisans à queue rousse, Acomus erythrophthalmus. 198 L'OISEAU 1 F. de Viellot, Lophura rufa. Roulrouls, Rollulus roulroul. Francolins à long bec, Rhizothera longirostris. Paons spicifères, Pavo muticus. P. ordinaires de l'Inde, P. cristatus. Coq de Bankhiva, Gallus gallus. Lophophores, Lophophorus impeyanus. Eulophe koklass, Pucrasia macrolopha. Faisans leucomèle, Gennœus leucomelanus. Francolin des bois, Francolinus gularis. Perdrix chukar, Caccabis chukar. Pigeons gris, Columba grisea. Carpophages à queue bleue, Carpophaga concinna. C. nutmeg, Myristicivora bicolor. C. jambou, Leucotreron jambu. C. austral, Crocopus chlorogaster. Colombes tigrées, Spilopelia tigrinus. C. turverts, Chalcophaps indica. Grue antigone de Birmanie, Antigone sharpei. Marabouts de Java, Leptotilus javanicus. M. de l'Inde, L. argala. Cigognes évêques, Dissoura episcopus. Moyennes Aigrettes, Mesophoyx intermedia. Butor à huppe noire, Gorsachius melanolophus. Râle gris, Gallicrex cinerea. Poules d’eau à poitrine blanche, Amaurornis phænicura. Cailles naines, Excalfactoria chinensis. Papes de prairie, Erythura prasina. Capucins à tête blanche, Munia maja. Paddas, M. oryzivora. Damiers à longue queue, Uroloncha acuticauda. Damier à ventre blanc, U. leucogaster. Calao pie de Malaisie, Anthracoceros malayanus. Hibou malais, Syrnium sinense. %k # D EE, D ENE DEN NOT NA HE ON CO O0 MNOIONAMA O0 EN OT AD SARL EE CN. Or *X *# *k Les espèces marquées d’un astérisque sont nouvelles dans la collection du Jardin zoologique ; parmi elles, la plus inté- ressante pour les amateurs est peut-être le Pigeon gris, qui est un Oiseau très rare, même dans les collections de peaux ; ce Pigeon habite Bornéo et Sumatra et n'avait jamais été importé vivant. Sa couleur est gris très pâle, avec le bout CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE 199 des ailes et de la queue noirs ; l'iris est rouge vif, les pieds roses. Le Damier à ventre blanc a bien pu avoir déjà été importé, mais nous ne nous souvenons pas l'avoir jamais vu ; il est de couleur brun foncé avec les parties inférieures blanches ; il habite la péninsule Malaise et Bornéo. Les Aigrettes et le Butor viennent des Indes et de Malaisie. la Grue Antigone de Sharpe appartient à l’espèce orientale, qui habite la péninsule Malaise et l’Indo-Chine. Elle a été parfois importée en France, notamment par M. Hermenier en 1910. Il y avait longtemps que l’Argus n’était parvenu vivant en Europe. Les cinq exemplaires de Londres, trois mâles et deux femelles, formeront souche, nous l’espérons, et permettront de répandre à nouveau dans les faisanderies cette admirable espèce. L'Eulophe koklass, Phasianidé montagnard de l'Himalaya, voisin éloigné des Euplocomes et du Faisan de Wallich, est un bel Oiseau au plumage sobre, mais bien marqué, à la huppe très développée. Les Eulophes ont été parfois importées et mêmes élevées en France, mais elles ne s’y sont jamais maintenues et ont disparu depuis longtemps. Ce fait est d'autant plus inexplicable que les Eulophes, notamment l’Eulophe à cou jaune de Chine, importée en 1867 au Jardin d’Acclimatation de Paris, s'étaient montrées très rustiques et avaient niché avec succès chez divers amateurs. Les Faisans à queue rousse appartiennent au genre Acomus, Faisans sans huppe, voisins des Lophura (Faïisans prélats, nobles, etc.) et habitant la Malaisie. Le mâle et la femelle sont presque semblables, gris-bleu foncé strié, mais seul le mâle possède le dos rouge métallique et la queue rousse ; les deux sexes portent des caroncules rouges. Ils sont rares en captivité. M®° Lécallier en possède néanmoins un couple. Mais les Oiseaux les plus jolis de la collection sont peut- être les Roulrouls, sortes de grosses Perdrix dont le mâle, vert et bleu foncé, avec les ailes marron, a la tête décorée d’une grande huppe pourprée et d’une tache blanche au sommet du crâne. La femelle est presqu'aussi jolie, vert pré avec les ailes châtaines et la tête grisâtre. Le Roulroul a niché à Monte-Carlo chez Sir W. Ingram, en 1907 ; malheureusement, les jeunes n’ont pu être élevés ; ils étaient entièrement brun 200 L'OISEAU chocolat. Nous avons publié un article sur cet Oiseau au mois de janvier dernier. M. P. Vendran en possède actuellement un couple à Montélimar. *X * * L'Avicultural Magazine a publié une suite d'articles de M. N. Taka-Tsukasa sur l’Aviculture au Japon. M. Taka-Tsu- kasa donne les plus intéressants détails sur les Oiseaux que ses compatriotes tiennent en captivité et les soins qui leur sont donnés. Il y a plus de mille ans, dit-il, que les Japonais élèvent des Oiseaux tels que des Perroquets, des Paons et des Pies ; ils reçoivent aujourd’hui des Oiseaux de partout, mais continuent à donner la préférence à quelques-uns de leurs Oiseaux indigènes, Tarins, Verdiers, Gros-becs, Bou- vreuils, et surtout à divers insectivores, Rouges-Gorges et Gobe-Mouches, au chant suave et au plumage souvent ravis- sant. Ces derniers Oiseaux sont nourris d’une sorte de pâte, faite de divers produits végétaux et animaux, que vendent les oiseliers ; ces produits sont mélangés dans des propor- tions convenables pour chaque sorte d’Oiseau. A la lecture de ces articles, on constate que les Japonais: sont passés maîtres dans l’art de garder et d'élever les Oiseaux et qu'ils n'ont rien à envier à leurs collègues européens. Les arrivages ont été nombreux à Marseille ces derniers temps. En dehors d’un bon nombre de Carnassiers, de grands Singes et autres Mammifères, les importateurs ont offert un lot de Flamimants, des Loris de plusieurs espèces, des Ago- pornis d’Abyssinie, des Nymphiques d’Uvéa, des Cygnes à col noir, des Bucorax, des Poules Sultanes, des Agamis ; de grandes quantités d'Oiseaux de la Chine, Calfats, Capucins, Bengalis, etc..., sont également arrivés, ainsi que des Co- lorabes turverts. L’Imprimeur-Gérant : G. LANGLOIS. CHATEAUROUX, — IMPRIMERIE LANGLOIS UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE par Jean DELACOUR (Suite) V. Le MaAronNI La mer de Guyane est peu profonde, jaune et boueuse, et au-dessus de la ligne verte des Palétuviers échevelés par le vent, les rares éminences, notamment la roche de Kourou, prennent des airs de montagnes, sur cette côte étonnamment basse. Mais l’Antilles, avec de grands coups de roulis, a tourné, et maintenant c'est le Maroni. L'eau de l'estuaire est encore boueuse comme la mer ; sur les deux rives plates, distantes de plusieurs kilomètres, les Palétuviers et les Palmiers S'avancent loin dans l’eau en déro- bant les berges ; quelques couples d’Aras bleus et jaunes (ararauna) volent en criant. Mais c'est là toute la vie que l’on observe sur le fleuve et sur ses rives : pas de Palmipèdes, pas d'Echassiers, pas de Crocodiles ; rien que la végétation violente dès bords qui ravit aux animaux la place même dont ils auraient besoin pour vivre sur la grève. Le contraste de ces rivières. guyanaises, sans faune apparente, avec les tributaires de l'Orénoque, où la vie animale est si exubé- rante, est profond et frappant. Le petit paquebot remonte le Maroni pendant plusieurs heures ; le courant se clarifie et l’eau devient transparente, tout en conservant cette couleur de café, caractéristique des fleuves des Guyanes, due aux végétaux qui pourissent partout et teignent l’eau en brun, Et toujours peu d'Oiseaux visibles sur les rives. Nous tournons plusieurs fois ; nous dépassons des îles : le fleuve majestueux ne s’est guère rétréci depuis son embou- chure. Enfin nous apercevons Saint-Laurent. La forêt, qui enserre partout le fleuve, S’écarte : une éclaircie de quelques kilomètres carrés a été péniblement conquise et, à la limite, on aperçoit des troncs gigantesques, à moitié morts, qui semblent tout dénudés, débarrassés qu'ils L'OISEAU. — 1922 — 10 202 L'OISEAU sont de leurs voisins et de la végétation plus basse qui les entouraient auparavant. L'isolement les à tués presque tous. Un appontement de bois violet ; des avenues plantées d'arbres et bordées de jolies villas ; les énormes bâtiments de l'hôpital : c’est la ville de Saint-Laurent-du-Maroni. Là- bas, à 4 kilomètres, sur l’autre rive — la rive hollandaise, car le Maroni sépare les deux colonies — les maisons peintes en bleu pâle de la petite ville d’Albina apparaissent noyées parmi les grands arbres vert sombre. Chacun a l’idée préconçue que Saint-Laurent, la ville des forçats, est un lieu deshérité et terrible. Quelle erreur ! Ses jolies avenues, au gazon bien entretenu, avec leurs arbres revêtus d'Orchidées et de Bromeliacées, et ses villas bien bâties, aux jardins nombreux, font du quartier officiel un sé- jour fort agréable, quand on le compare aux rues hideuses et aux maisons croulantes de Cayenne. La ville libre, également bien tenue, est amusante par son mélange étonnant de forçats et de libérés européens et arabes, de créoles noirs et mülâtres, de marchands chinois, de bateliers nègres Bonis (1) aux pagnes éclatants, d’Indiens Peaux-Rouges qui descendent du fond de la forêt vierge pour faire quelques achats. Quant aux camps de forçats, ils passent inaperçus. On rencontre des condamnés partout ; habillés de toile blanche, rasés, un large chapeau de feuilles de palmier sur la tête, ils vaquent à toutes sortes d'occupations, sous la surveillance des gardiens. C’est grâce à eux que Saint-Laurent est une ville propre, d'aspect attrayant. On arrive vite à oublier que ces hommes sont tous des criminels ; le bagne a l'air d'une grande caserne et les forçats, semblent des recrues qui font des corvées sous la surveillance de leurs sous-officiers. Saint-Laurent et la région qui l’environne appartiennent à l’Administration Pénitentiaire, qui y règne en maîtresse absolue — pour le plus grand bien des naturalistes qui visitent le pays. Tout autour de Saint-Laurent, des camps de forçats sont établis, certains très importants, comme Saint- Jean-du-Maroni, une véritable ville, séjour des relégués. Ces camps sont reliés les uns aux autres par des voies Decauville (x) Les Bonis et les Bosches sont des nègres vivant en tribus, de façon tout à fait primitive, qui habitent les rives du Maroni, au-dessus de Saint- Laurent. Ils descendent d'esclaves échappés et ont le monopole du canotage sur le fleuve. UN AMATEUR D OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 203 qui percent la forêt vierge. On s’y déplace en « pousse » que des forçats coureurs font avancer. C'est là un moyen de transport dans la jungle qui n'existe nulle part ailleurs. Le Directeur de l'Administration pénitentiaire est venu me recevoir sur le quai ; il me donne une belle et spacieuse villa, entourée d'un grand jardin, avec des dépendances qui se prêtent admirablement à l'installation de mes collections. Nous avons vite fait de nous y établir, avec l’aide des forçats qu'on nous avait donnés comme serviteurs ; nous aménageons un laboratoire, des chambres d'Oiseaux, des volières, des enclos. Notre auxiliaire le plus précieux est un forçat sexagénaire qui est le gardien attitré de la maison, ayant donné des preuves multiples de sa bonne volonté. Son aacent picard attire mon attention, et je découvre bientôt qu'il est de Villers-Bretonneux, mon propre village de la Somme ! Il a connu autrefois mon grand-père et est tout ému, après trente-cinq ans de bagne, de revoir un membre de ma famille. Son crime, un cambriolage quelconque, est très anodin pour le milieu dans lequel nous vivons, mais sa peine s'est aggravée à la suite de tentatives d'évasion, et comme il le dit lui-même, le cimetière de Bambous l'attend. Il est d’ailleurs joli, ce cimetière, avec ses ceintures d’im- -menses Bambous plumeux, hauts comme nos arbres d'Eu- rope. Pendant tout mon séjour, cet homme fit preuve d’un dévouement absolu. Après avoir installé les animaux vénézuéliens que nous avons amenés, nous nous préoccupons de nous procurer les espèces guyanaises. Je prends à ma solde quelques hommes libérés qui font profession d'attraper des Oiseaux pour les naturaliser. [ls se servent de la sarbacane avec une adresse prodigieuse. Je leur donne en outre des pièges et leur explique comment ils doivent s’en servir. Chaque jour, ils amènent des captures que mon assistant, M. Fooks, installe et soigne. La ville-contient beaucoup d'’intéressants Oiseaux : certains Colibris, Thalurania et Phaëlornis visitent notre jardin tous les matins ; dans les grands Manguiers, les Trogons appellent de leur cri monotone, tandis que des centaines de Tangaras bleus (Tanagra episcopus), des palmes (T. melanoptera), à bec d'argent (Ramphocelus carbo), noirs (Tachyphonus rufus) foisonnent dans tous les arbres. Les grandes herbes et les buissons sont pleins d'Organistes, de Boutons d'or, de 204 L'OJSEAU Sporophiles de différentes espèces et de Jacarinis d’un noir brillant ; dans les cours, les Colombes passerines picorent sans crainte, Les Vautours noirs encombrent les rues, tandis que de grosses Hirondelles couvrent les grands toits de l'hôpital où elles se posent, ou volent tumultueusement. Ce sont de proches parentes du Martin pourpré des Etats- Unis d'Amérique, Progne chalibæa. Les alentours de Saint-Laurent peuvent se diviser en trois zones : la savane déboïisée et marécageuse, coupée de canaux et de ruisseaux ; la forêt secondaire, c'est-à-dire celle qui a repoussé après le défrichement de la forêt vierge primitive ; enfin cette forêt elle-même. Dans les savanes, on rencontre les mêmes Oiseaux que dans la ville avec, en plus, de nombreux Echassiers, Râles, Poules d’eau, etc... Les jolis Tyrans aquatiques blancs et noirs (Flu- vicola pica) parcourent les berges des ruisseaux. Autour des Buffles et des bestiaux, les Anis sont nombreux. Quant aux Vautours noirs (Catharista fœtens), on les voit partout, et ils sont aussi familiers que des volailles, Les « Urubus », comme on les nomme à la Guyane, se comptent par centaines aux abords de Cayenne et de Saint-Laurent, aussi bien que dans les villes elles-mêmes ; mais le Cathartes atrala à tête rouge y est fort rare. Dans Ja forêt secondaire, on trouve une abondance d'Oiseaux ; ses arbres touffus et assez bas (de la taille de ceux d'Europe) abritent des quantités de petits Oiseaux, tandis que les Tinamous se cachent sous les arbres. Les Guit-guits étaient très nombreux en janvier et février ; à cette époque, les mâles sont en pleine couleur, bleus et noirs ; ils fréquentent des arbres bas, couverts de fruits dont ils se nourrissent. C’est un merveilleux spectacle que de les contempler ; ils ont l'habitude de se percher aux extrémités des branches, où ils produisent un effet merveilleux, surtout quand ils ouvrent leurs ailes tachées de jaune d’or. Dans les mêmes environs, j'ai rencontré et capturé de nombreux Coli- bris : Thalurania furcala, Phaëlornis superciliosus, Glaucis hirsuta, Camprylopterus largipennis, Florisuga mellivora. Tous ces Oiseaux étaient étourdis à l’aide des sarbacanes de mes hommes, chargées de boulettes de terre molle. C’est là aussi que j'ai vu le plus de Colombes terrestres, Leptotila et Geotrygon. UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 205 Mais la vraie Nature guyanaise, c’est la forêt vierge, la jungle, la « brousse », comme disent les colons. Cette forêt est à peine entamée et seulement autour des villes et des villages ; partout ailleurs, elle s’étend en souve- raine sur les plaines, les marais, les collines, les montagnes. C'est la grande jungle équatoriale américaine qui recouvre tout le continent, de l’Orénoque aux pampas de l'Argentine, et des Andes à l'Atlantique. Et c’est une merveille. Les hauts troncs s'élèvent droits et serrés jusqu'à 4o ou 5o mètres de hauteur et s'épanouissent alors en branches superbes. Partout s'accrochent des lianes énormes ; des Aroïdées, des Orchidées, des Fougères, et surtout des Bromelias garnissent les troncs et les branches, tandis que du sol s'élèvent de toutes parts des Palmiers et des Fougères, et de grands Balisiers aux fleurs rouges et jaunes (Heliconias, Ravenalas, etc.). Contrairement à ce que l’on croit généralement, le sous- bois de la forêt vierge n’est pas trop touffu, et on peut par- faitement le parcourir ; le seul inconvénient, en Guyane, réside dans les nombreux bourbiers et flaques d’eau que l’on a sans cesse à franchir et où l’on s’enlise dangertusement. Le terrain est une succession de petits mamelons et de marais, coupés par des rivières, les « criques ». La faune de la forêt vierge est très riche, mais il n’est pas toujours aisé de l’observer, à cause de la profondeur des fron- daisons. Les animaux ont mille moyens de se dérober au moindre bruit suspect. Il faut donc prendre beaucoup de pré- cautions et montrer de la patience pour ne pas éveiller leur crainte. D'autre part, les Oiseaux de la forêt sont essentiellement erratiques ; certaines espèces fréquentent un district à une époque donnée, y demeurent quelques semaines, puis dis- paraissent et sont remplacées par d’autres ; ces migrations restreintes sont généralement causées par la maturité des fruits ou l’abondance des Insectes ; elles dépendent aussi des époques de reproduction. En outre, dans les mêmes endroits, vous ne trouverez pas souvent les mêmes Oiseaux plusieurs jours de suite à la même place. De nombreuses espèces se réunissent en bandes disparates et errent dans la jungle. Tout cela n'est pas fait pour faciliter l'observation des Oiseaux ni leur capture. 206 L'OISEAU Mes oiseleurs connaissent admirablement les Oiseaux guya- pais : ils savent à quel moment ils fréquentent certains dis- tricts et même certains arbres, et quelles sont les espèces que l’on rencontre dans chaque région aux différentes époques de l'année. Ils ont donné des noms, souvent heureux, aux espèces qui attirent le plus leur attention ; je ne puis résis- ter au plaisir d'indiquer ici quelques-unes de ces savoureuses appellations : Le Bourdon-Coq, Lophornis ornatus. Le Topaze, Thalurania furcata. Le Solitaire, Florisuga mellivora. Le Paradis, Topaza pell. Le Bourdon-mouche, Chrysolampis moschitus. Le Vert-doré, Galbula viridis. Le Louis d’or ou Petit Louis, Euphonia violacea. Le Septicolore, Calliste paradisea. Le Bleuet, Tanagra episcopus. Le Bec d'Argent, Ramphocelus rbo: Le Vert électrique, Chlorophanes spiza Le Bleu velouté, Cyanerpes cyaneus. L'Oiseau mon père, Calvifrons calvus. Le Voyou, Lathria cinerea. La Perdrix-poule, Cryplurus souï, etc... Pendant mes six semaines de séjour sur le Maroni, je me rendais à la forêt à peu près chaque jour ; en pousse ou en chaloupe, j'atteignais l'endroit choisi, puis je m'’enfonçais dans la brousse suivi de quelques forçats. De temps à autre, j'entreprenais des expéditions de plusieurs jours à travers la forêt, ou sur le fleuve, depuis Mana, jusqu'au delà du Saut Hermina, le premier rapide du Maroni, toujours escorté de mes condamnés, dont la conduite fut constamment exem- plaire. Il est piquant, le soir, au campement, d'écouter les confidences de ces hommes ; ils éprouvent généralement le besoin de présenter leur crime sous un jour favorable, et à les en croire, il s’agit toujours de meurtres passionnels ; il faut les entendre parler pudiquement de leur « malheur » ! Je dois dire que les meurtriers forment une sorte d’aristocratie du bagne, qui méprise les voleurs ; ceux-là, disent-ils, ont agi par perversion ; les assassins, au contraire, se sont seulement UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 207 laissés aller à un coup de folie, mais demeurent cependant d'honnêtes gens !!!... L'aspect de la forêt vierge varie peu. Là où le terrain est sablonneux et moins riche, les grands arbres disparaissent et cèdent la place à des Palmiers, « Maripa » énormes et « Awa- ra » épineux (Maximilèmna et Astrocaryum), qui fournissent d'excellentes salades. Les endroits marécageux conviennent aux grêles et élégants Palmiers « Pinots » et € Comos » (Eu- terpe) ; parfois un vaste marécage coupe la forêt ; il est géné- ralement couvert de hautes herbes ; sur ses bords, des Moukou-moukou (Arum arboreum) et d'immenses Palmiers Bâches (Mauritia), aux vastes éventails, dont le tronc s'élève parfois jusqu’à 5o mètres, entourent la savane ; des beaux Nympheas blancs et roses, qui ne s'ouvrent que la nuit, dorment sur l’eau libre. On se cache au pied d’un arbre, dans l’immobilité absolue, les jumelles prêtes : bientôt le peuple de la forêt commence à se montrer sur le sol : Agoutis, Fourmiliers, Agamis, Hoc- cos, Pénélopes, Pigeons, Tinamous, viennent chercher leur nourriture ; les jolis Manakins noirs, à tête blanc d’argent, jaune d’or, ou rouge, sautillent sur les basses branches en compagnie des innombrables espèces de Grives fourmilières, aux longues pattes et à la queue courte, généralement rousses variées de noir et de blanc. Des Jacamars vert-dorés se per- chent sur les brindilles. Parfois, on se trouve dans le domaine des Motmots, qui vous observent de leurs fourrés, en ba- lançant de droite et de gauche leur curieuse queue à raquettes, et en gloussant ; ou encore, on découvre des nids de Tourte- relles. Au-dessus des grands arbres passent des Toucäns au bec proéminent, et des couples de Perroquets qui s'arrêtent, et jacassent là-haut, à 70 mètres, dans les branches. Il y a plusieurs espèces d’Amazones, des Caïques, des Pionus, des Aras, des Conures, et aussi quelques Papegais, si beaux et si rares dans nos cages. Quelles tentations ! Mais il n’y a aucun espoir de capturer ces Oiseaux, ni même les tirer au fusil. Ils sont trop loin. Parfois certains arbres se transforment pour quelques heures en une véritable volière naturelle. Ce sont des bandes d'Oiseaux qui viennent se nourrir de fruits. Plusieurs fois, Of} j'ai surpris de ces troupes, qui se laissent d’ailleurs bien 208 L'OISEAU observer, On y trouve mélangés des genres très divers : Ca- ciques à dos jaunes ou rouges, Trogons violets et jaunes, ou verts et roses, Dendrocolaptes bruns, Pics rayés couronnés de rouge, Toucans, Coucous, Tangaras. C’est un ensemble féérique. D'autres arbres servent de rendez-vous aux espèces plus petites, tels que les Dacnis, Guit-guits bleus et pourpres (ces derniers sont plus abondants en forêt), aux Callistes à goutte- lettes et de Cayenne. Des Colibris se mêlent à eux et les poursuivent. En passant dans la jungle, on surprend, en haut des arbres, des troupes de Tangaras de Paradis (C. paradisea) dont les couleurs bleues et vertes, étincelantes, sont rehaussées par un dos d’or brillank. Autour des épis rouges d’une énorme liane, dans les sommets, les Topazes bourdonnent ; ces gros Colibris, presque de la taille d’une petite Hirondelle, sont splendides : les tons rouges, jaunes et verts, irisés et métal- liques et la queue en lyre du mâle, le costume vert-doré de la femelle, autant que leur activité et leur prestesse fulgu- rante, étonnent et enchantent. Jamais on ne voit plus d'un couple à la fois. Tout intrus est chassé avec des cris aigus. Les Topazes pourchassent d’ailleurs tous les Oiseaux. Les Colibris de moindre taille fréquentent plutôt les parties basses de la jungle. Les colonies de Cassiques sont nombreuses autour des camps et le long des criques ; ils choisissent de préférence de hauts arbres isolés pour y suspendre les longues bourses qui constituent leurs nids ; il n’est pas rare de voir des arbres qui en abritent une centaine. En dehors de ces réunions bruyantes d'Oiseaux, la forêt est généralement silencieuse. Ce sont les Cotingas seuls qui en rompent le calme de leurs cris étranges et retentissants. Les magnifiques Cotingas bleus, au costume de satin outremer brillant et à la gorge pourpre, ou les curieux Pompadours, lie de vin et blancs, ne sont pas très bruyants, mais l’Oiseau- chauve (Calvifrons) mugit comme un Taureau, l’Attila répète indéfiniment un chant inachevé et énervant, l’Araponga blanc, l’Oiseau-cloche, fait retentir les échos de son gong sonore, qui s'entend à plusieurs kilomètres. Quant à l'appel du Lathria, c'est un étonnement pour le voyageur. Dans la brousse solitaire et silencieuse, un sifflet perçant UN AMATEUR D OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 209 retentit, après une sorte de roucoulement rauque : « rou- rou, pi-pi-pi-yo ». Ce sifflet déchire l'oreille ; un autre plus éloigné lui répond ; puis il se produit à nouveau au même endroit ; d’autres reprennent, et pendant des heures, c’est un concert assourdissant. On a du mal à distinguer les auteurs de ce vacarme ; on suppose qu'il est produit par une espèce de grande taille ; or, on finit par découvrir, immobile sur un haute branche, un Oiseau gris-cendré, gros comme une Grive, moyen en tout. Cet Oiseau, conservant sa position normale, fait entendre son double roucoulement ; puis il renverse la tête, sa gorge se distend et il émet, ainsi revulsé, son étonnant appel : deux coups de sifflet, stridents et aigus, puis un autre, prolongé et descendant. Le chant du Lathria s'entend à près de trois kilomètres. Mais il est décourageant d'essayer d'évoquer le charme des Oiseaux guyanais, et un volume ne suffirait pas à les décrire. Un autre attrait puissant de la forêt vierge, c'est l’abon- dance des grands Papillons bleus, les Morphos. Nulle part ail- leurs dans les Guyanes ni au Vénézuéla, ils ne sont aussi nombreux que sur la rive française du Maroni : les Hécubes, les Ménélaus, les Réténors et bien d’autres, foisonnent sous bois. Les tracés sont continuellement parcourus par ces admi- rables Insectes, qui volent mollement, comme une feuille balancée par le vent et font chatoyer leurs aïles d’un bleu éclatant aux splendides reflets métalliques. Ils semblent tou- jours voler de haut en bas. On peut imaginer l'effet qu'ils produisent sur le fond vert, sombre et vif tout à la fois, des feuillages tropicaux. Mille autres Papillons plus modestes habitent aussi les forêts, tous jolis et élégants, tandis que les magnifiques Uranias, vert et bleu brillant barré de noir, sont extraordinairement communs dans Saint-Laurent et jusqu'au milieu du fleuve même. La jungle offre pourtant au voyageur quelques désagré- ments ; les Moustiques sont nombreux et irritants, puis provoquent la fièvre. Les Chauves-Souris suceuses de sang, les Vampires, abondent, et on doit s’en garer sous des mousti- quaires de hamac quand on campe à la belle étoile. Mais là se bornent les dangers de la forêt ; jamais les Jaguars ni les autres Carnassiers ne sont à craindre, pas plus que les Ser- pents venimeux qui évitent l’homme, ni que les Insectes piqueurs : Scorpions, Mygales, Scolopendres, que l'on 210 L'OISEAU voit rarement et qui nous fuient le plus possible. Je n'ai jamais eu l'impression qu'un de ces animaux pouvait m ‘avoir menacé, et je n'ai pris, contre eux, la moindre précaution. C’est une chose difficile que d’habituer à la captivité les habitants ailés de la jungle équatoriale. Certains y sont réfrac- taires : à plusieurs reprises, nous essayâmes de garder en cage des Jacamars et des Manakins, mais sans succès. Certains vécurent quelques jours, d’autres quelques semaines, sem- blant s’habituer à la nourriture, puis moururent. Les Tangaras, Cassiques, Barbus, Toucans, Dacnis, Guit- guits, etc..., s'habituèrent tous vite à un régime de pain au lait, pâtée pour insectivores et fruits (la banane et surtout la papaye, sont les meilleurs que l’on puisse trouver ; la goyave aussi était appréciée par certains Oiseaux). Les petits Echassiers, quoique plus difficiles, s’accommo- dent bien de pâtée et de viande. Les Granivores sont généralement farouches et difficiles à faire manger. On en perd souvent un grand nombre au début. Mais notre expérience la plus intéressante fut celle que nous tentâmes avec les Colibris. Ces merveileux Oiseaux étaient tous attrapés à l’aide d’une boulette de terre molle lancée à la sarbacane, et étourdis. On nous les apportait généralement évanouis. Nous les prenions alors à la main pour les remettre et les faire manger. Chaque Colibri était placé dans une petite cage garnie d’un mince perchoir et d’une mangeoire spéciale en métal, pourvue d’un couvercle percé d’un trou pour laisser passer le bec de lOi- seau, tout en évitant qu'il se salisse ; ce récipient recevait le mélange habituel de lait, miel ou sucre, et aliment Mellin (remplacé souvent par de la Phosphatine). Nous avions à prendre le Colibri au moins toutes les dix minutes pour lui plonger le bec dans le mélange et le faire manger ; il se mettait souvent de lui-même à pomper la crème, après deux ou trois essais ; quand il s’y refusait, nous mettions son bec dans notre bouche et aspirions légèrement ; cela amenait souvent le résultat désiré ; si l’Oiseau ne voulait toujours pas se nourrir, nous recourions au moyen infaillible ; plonger son bec et ses narines dans la crème ; il suffoque, sa langue sort et il goûte le mélange qu'il se met à boire avidement. L'effet de la nourriture sur l’Oiseau-Mouche est extraordi- UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 211 naire et immédiat ; celui qui gisait auparavant comme un cadavre, vole joyeusement au bout d’une minute ; mais il s’affaiblit également vite, et il faut le faire manger dès qu'il montre des signes de fatigue. Nous observâmes que pour que l'Oiseau se remette, il fallait qu'il fut capturé le matin ; il avait ainsi l'après-midi entier pour reprendre des forces : les Colibris capturés dans la soirée périssaient le plus souvent. Généralement un Colibri mange seul au bout de 4 à 6 heures ; il se rend compte alors que son récipient de crème vaut bien une fleur remplie de nectar et de petits Insectes et il lui fait de fréquentes visites ; il faut l’observer avec soin afin de s’apercevoir tout de suite s'il se nourrit lui-même et, dès lors, ne plus le toucher. Quand ils mangent seuls, Les Colibris prennent de la crème très fréquemment et fort peu à la fois. Certains individus et certaines espèces sont plus difficiles à habituer à la cage ; les superbes Topazes, par exemple, ne mangent seuls qu'au bout de 36 ou 48 heures. IIS se montrent aussi très sauvages au début, alors que d'autres espèces deviennent rapidement familières. La grande difficulté avec ces Oiseaux est de leur présenter une nourriture toujours fraîche, sous un climat où toutes les denrées tournent vite. Il faut remplacer la crème plusieurs fois par jour, en particulier le matin, avant le lever du jour, afin qu'ils ne prennent pas, en s’éveillant, de la nourriture sure de la veille. On ne peut pourtant pas sortir la mangeoire de leur cage le soir, car on trouble alors leur sommeil ; ils tombent au fond de la cage, et une nuit passée dans de mauvaises conditions est fatale aux Colibris. Les Oiseaux-Mouches sont si batailleurs qu'il est impossible d'en garder plusieurs dans la même cage. J'ai essayé de réunir deux jeunes femelles, puis un couple : à peine remis du choc de la capture, ils se précipitaient immédiatement l’un sur l’autre. Grâce à des soins attentifs, nous ne perdimes pas plus de 10 % des Colibris capturés et en quittant Saint-Laurent, nous emportions une trentaine d'exemplaires appartenant aux es- pèces suivantes : Topaza pella, Campilopterus largipennis, Florisuga mellivora et Thalurania furcata, ce“ derniers étant en grande majorité. Ce sont de ravissants petits Oiseaux- Mouches ; le mâle a le ventre et le dos bleu et la gorge 212 L'OISEAU verte avec des reflets métalliques brillants ; la femelle est gris perle et vert-doré. Cette espèce était très abondante aux abords de Saint-Laurent aux mois de janvier et de février. Elle disparaissait à la fin de mars. Notre collection s'était accrue en outre de Tinamous (Cryp- turus sou), Colombes à front gris (Leptoptila rufaxilla), Râles de Cayenne (Creciscus cayennensis), d’Aras divers, de Jaca- rinis et autres petits granivores, de Saltatons, de Guit-guits et de nombreux Tangaras, sans compter quelques Mammi- fères. | Les animaux restèrent à Saint-Laurent-du-Maroni, avec les autres collections, aux soins de M. Fooks, tandis que je visi- tais Suriname et Demerara, et allais passer une semaine chez mon ami M. W. Beebe, à la Station d'Etudes Tropicales de Kartabo (Guyane anglaise). Je retrouvai mes collections sur l’Antilles quand je me réembarquai, trois semaines plus tard, à Georgetown (Demerara) pour Trinidad et la Marti- nique. (A suivre). LETTRES DE SYRIE par Me de MARLIAVE Beyrouth, 18 avril 1922. « J'ai deux beaux mâles Bulbuls de l’année dernière, extré- mement amusants et familiers ; on m'a promis deux fe- melles aussi apprivoisées, mais je ne les ai pas encore. « Je vais essayer de me procurer encore quelques couples et de les rapporter en France ; en tout cas, on m'a promis de m'apporter des jeunes au nid, dans quelque temps. « Ces Oiseaux sont vraiment amusants et attachants par l'affection qu'ils témoignent à la personne qui les soigne ; dès que mes Bulbuls m'aperçoivent, ce sont des appels et des battements d'ailes pour attirer mon attention et se faire caresser. Pour le moment, leur chant me paraît très mo- deste, ne rappelant guère celui de notre Rossignol, mais on Société Nationale d'Acclimatation. (L OISEAU) E COLIBRIS NYMPHES DE CAYENNE. THALURANIA FURCATA (Gmel.) 4/5 LETTRES DE SYRIE 213 me dit qu'ils sont encore trop jeunes pour bien chanter. Tou- tefois, par sa gaieté, sa grande familiarité, une quantité de petites manières amusantes, le Bulbul est un charmant petit Oiseau ; cependant, il est batailleur ; je dois tenir mes deux mâles séparés. « Il y a, à Beyrouth, des Rolliers, qu'on appelle ordinai- rement Geais bleus. Quels splendides Oiseaux ! Malheureuse- ment, il est terriblement difficile de s’en procurer. On m'en a apporté un, l’autre jour, atrocement blessé à l’aile ; j'essaie de le sauver ; sa blessure va mieux, l'aile sans doute restera brisée, mais le plus inquiétant est son refus obstiné de se nourrir. Pour l'empêcher de mourir de faim, je dois lui in- troduire de force la nourriture dans le bec ; dans ces condi- tions, je crains qu il ne puisse vivre et si je le laisse en liberté, il ira mourir dans un buisson ou sera de suite tué par des Arabes ou des Chiens. Des voisins arabes prétendent que ces Oiseaux, pris après leur sortie du nid, ne s’habituent pas à la captivité. « J'ai promis une grosse somme à celui qui me trouvera dans la montagne un nid de ces Oiseaux, car ils ne nichent pas à Beyrouth. Un voisin m'affirme qu'il y aura bientôt des nids d’un très joli Oiseau bleu, plus petit que le Rollier, mais je ne connais pas la traduction du nom arabe ; je me doute que ce sont des Guêpiers. Il veut m'en apporter. Mais je rêve de me procurer ces merveilleux Rolliers bleus. « Je ne puis comprendre comment il reste encore un Oiseau dans ce pays, avec ces chasseurs qui n'arrêtent pas de tirer, toute l’année, même en cette saison des nids, et qui massa- crent tous ces pauvres Bulbuls, car c'est presque le seul Oiseau commun ici avec les Moineaux. Mon beau Geai bleu a été abîmé ainsi par un chasseur. On tue même les Pigeons voyageurs militaires, quand on les fait voler. « Impossible d'obtenir un renseignement sur l’Erithacus golzti ; ne connaissant pas son nom arabe, personne né sait ce que je veux dire ». # * *% Beyrouth, 16 mai 1922. « C'est à grand peine que j'ai pu arriver, malgré mes re- cherches en Syrie, à quelques précisions au point de vue 214 L'OISEAU ornithologique. Je crains bien d'ailleurs que les quelques Oiseaux intéressants de ce pays, déjà difficiles à se procurer, n'achèvent rapidement de disparaître, étant traqués sans merci par tous les indigènes qui chassent même, et plus en- core, pendant la saison des nids, aucun règlement ne l'inter- disant, ou qui prennent les Oiseaux au piège. À part quelques Canaris et Chardonnerets en cage, seuls Oiseaux appréciés ici, où ils se vendent fort cher, surtout lorsque ceux-ci ont appris à siffler des airs, on s'inquiète peu des Oiseaux ; c’est très grand dommage, même au point de vue pratique, car on ne peut faire, au printemps, un pas dans un pré où un champ sans mettre le pied dans d'énormes nids de Chenilles qui ont tôt fait de dévorer les maigres herbes environnantes. « Les Insectes pullulent forcément après cette absurde destruction des Oiseaux. « En outre, c’est navrant de ne pouvoir -empêcher le mas- sacre de ces charmantes petites créatures. « On trouve à se procurer quelques Bulbuls en captivité, mais seulement des mâles, ce qui est bizarre, étant donné que l’on prend ces Oiseaux au nid, à un moment où le sexe ne peut encore être déterminé, car le Bulbul doit être pris très jeune, les adultes ne s’habituant pas à la cage. « Ce sont de gracieux Oiseaux, vifs et intelligents, très agréables à posséder, à cause de leur gaieté, de leur grande familiarité et de l'affection qu'ils témoignent à leur maître, au bout de quelque temps. Ils reconnaissent même à la voix les personnes qui les soignent ; l’un des miens, du plus loin qu'il m'aperçoit, témoigne sa joie par ses appels, ses batte- ments d'ailes et ce sont des jeux interminables avec mes doigts. « Tous ceux que jé possède m'ont été livrés dans un état déplorable, tenant à la façon dont ils étaient nourris et à la mauvaise hygiène de leurs cages. Quand on m'a apporté le premier, je le croyais perdu, et maintenant que j'ai réussi à le remettre, c’est le plus amusant et familier petit compa- gnon que l’on puisse voir. « Comme nourriture, je leur donne, en dehors de la viande qui est leur aliment préféré, quelques Vers, des Mouches, du pain au lait, des pois chiches grillés et pilés (aliment ex- cellent pour eux et dont ils sont très friands), des fruits (oranges principalement), des pâtes ou du riz cuits (avant LE JASEUR D EUROPE 219 assaisonnement) et parfois un morceau de sucre trempé dans l’eau : enfin, de la verdure toutes les fois que je puis en avoir. « Mon Rollier blessé n’a pu guérir et est mort. On m'assure que pris au nid, ces Oiseaux s'élèvent ; ils sont voleurs comme nos Geais et nos Pies et s'amusent à cacher les objets ; ils peuvent, m'a-t-on dit, articuler quelques mots. J'espère pouvoir en ramener en France. « En ce moment, je soigne un autre Oiseau du même genre, ravissant aussi, plus petit, d’un plumage admirable où do- mine le bleu clair, le marron doré et le jaune. Je crains qu'il ne meure comme l’autre, car il refuse de manger seul et je dois introduire des Insectes dans son bec ; je ne puis lui rendre la liberté, il a aussi l'aile brisée ; il me semble avoir vu en Algérie des vols d'Oiseaux semblables, que l’on appelle « Chasseurs d'Afrique » ; c'est sans doute un Guéêpier. « Je suppose maintenant que l’Arabe qui me proposait des nids d'Oiseaux bleus, plus petits que le premier, voulait par- ler de ceux-ci. « Il est bien difficile, en Syrie, d’arriver à former une col- lection, les gens sont, ou très apathiques, ou destructeurs enragés. C’est dommage que la Ligue pour la Protection des Oiseaux ne puisse avoir d'effet ici ! « Tous les amis des Oiseaux devraient signer une pétition pour que l’on impose les fusils en Syrie ; on tirerait un peu moins sur les Oiseaux, sans compter qu'à l’occasion, on ne se gêne pas avec les gens !... » LE JASEUR D'EUROPE Bombycilla garrula L. par Marcel LEGENDRE Le Jaseur d'Europe ou Jaseur de Bohême est l’un des plus beaux Oiseaux de l'Ancien Monde. D'une longueur de 20 à 2 centimètres, il possède un plumage soyeux allant du gris clair au gris foncé. Les plumes du vertex se relèvent pour lui faire une jolie huppe, et une collerette noire, terminée par 216 L'OISEAU deux brides de même couleur, entoure un bec court et ro- buste. L'’aile est splendide, avec de beaux dessins formés par des taches jaunes et blanches sur un fond noir ; la queue courte est terminée par une large bordure d’un jaune d’or. Mais le plus singulier et le plus joli détail de cette parure, réside dans de petites plaques d’un rouge vif termi- nant quelques-unes des rémiges secondaires. Chez certains sujets, ces petites plaques se retrouvent à l'extrémité de la queue et même parfois quelques plumes de cette dernière sont ornées d’un mince filet rouge. Ce serait, dit-on, de vieux mâles en plumage parfait. Les anciens auteurs connus ne sont pas d'accord sur l’ori- gine de ces petites palettes rouges. M. Paul Paris, de Dijon, en donne la composition exacte dans cetie note que je me permets de transcrire « La palette terminale rouge qui orne les rémiges secon- « daires et parfois aussi les rectrices du Jaseur de Bohême « est produite par l’accolement des barbes et des barbules « distales de la penne, côté externe, accolement auquel par- « ticipe l'extrémité du rachis ; processus analogue à celui « qui donne les ongles par agglomération de poils. Sa com- « position chimique est donc identique à celle du reste de « la plume. Avec un grossissement suffisant, on voit très « bien, à la base de cette palette, la transformation graduelle « des barbes et des barbules en une lame kératinisée continue « ainsi que le changement de coloration du pigment brun- « noir qui passe rapidement à un beau rouge ». La femelle du Jaseur est moins grosse et d’une teinte un peu plus claire. Sa huppe est moins développée ainsi que sa collerette noire. Les palettes sont peut-être moins larges et d'une teinte plus rose. La patrie du Jaseur est le nord de l’Europe, mais chaque année, de novembre à mars, on le rencontre fréquemment dans l’Europe centrale : Pologne, Allemagne et Autriche ; il s’avance même dans l’est de la Belgique et en Suisse. Il accompagne ainsi les Oiseaux du Nord qui, tous les ans, visi- tent ces contrées, tels le Bec-Croisé des Sapins (Loxia curvt- rostra L.), le Bouvreuil du Nord (Pyrrhula major M.), le Size- rin (Acanthis linaria L.) et quelquefois le Dur-Bec (Corythus enucleator L.) mais il arrive que parfois de véritables invasions de ces Oiseaux se produisent dans l’ouest et le sud de l’Eu- LE JASEUR D EUROPE 217 rope ; la dernière eut lieu en 1913-1914. La Hollande, la Belgique, l'Italie et la moitié de la France furent envahies par des bandes considérables. À quoi attribuer ces grandes émigrations ? Sûrement à un froid intense, une neige abondante, lesquels obligent ces Oiseaux à abandonner pour un certain temps leur patrie où ils ne trouvent plus facilement leur nourriture. [ls arrivent en bande, peu méfiants, presque stupides, venant jusque dans les villes où ils se font tuer bêtement. Cette migration de 1914 fut remarquable par le nombre des Jaseurs venus près de Paris. La forêt de Fontainebleau en abrita une grande quantité et c’est par centaines que ces voyageurs furent ms en vente chez les marchands de gibier. Dans l'est de la France, à Epinal, où je me trouvais à ce moment, on en voyait près de la ville des bandes de 300 à 500 et plus ; les arbres étaient littéralement couverts de ces beaux Oiseaux. Ils étaient turbulents, se tenant droits, la huppe bien relevée et faisaient entendre un petit chant peu mélodieux mille fois répété. Hélas ! pourquoi l’homme se déclare-t-il l'ennemi de tout ce qui vit ? En plus des collectionneurs qui, avec raison, tuèrent* quelques sujets et remplacèrent ensuite le fusil par la jumelle, une armée de chasseurs déclara la guerre à ces beaux Oiseaux et chacun se vanta du nombre avantageux de ses victimes. Je pus facilement capturer quelques sujets vivants, les premiers que j’eus en captivité. Le Jaseur a un régime alimentaire assez semblable à celui de la grosse Grive ou de l’Etourneau. Il est insectivore dans sa patrie ; en captivité il se jette avec plaisir sur tous les Insectes qui lui sont offerts. À la mauvaise saison, il se contente de ce qu'il trouve : baïes et fruits sauvages. Dans le gésier de ceux que les ornithologistes tuèrent en 1914, il a été trouvé des baies de Houx, d’Aubépine, de Genévrier, de Gui, de Viorne, etc... Le Jaseur de Bohême est un Oiseau qui, comme beaucoup, a ses légendes. De tout temps, il a été considéré comme un messager de fatal augure, un visiteur annonçant les mau- vaises nouvelles. Son apparition prédisait une guerre ou une épidémie. Il est curieux de constater que les événements ont donné une nouvelle force aux croyants des légendes en obser- vant, quelques mois après l'invasion des Jaseurs, que l’Eu- 218 L'OISEAU rope entrait en lutte et, suivant les mêmes routes que ces Oiseaux, les armées ennemies pénétraient en France. Le Jaseur a de nombreux noms populaires ; suivant les pays, il est appelé : Queue de soie, Oiseau de cire, Geai de Bohême. ën Allemagne, il est connu depuis très longtemps sous les noms de : Pest Vogel (Oiseau de la peste) et Krieg Vogel (Oiseau de la guerre) (1). C'est dans leur patrie du Nord, parmi les forêts de Pins et de Bouleaux, que les Jaseurs se reproduisent. Leur mode de nidification ne fut connu que vers 1857, quand des nids furent trouvés au sud de la Laponie ; la ponte a lieu en juin et lés œufs sont au nombre de 5 à 7. M. Anderson a donné en 1909 la description d’un nid trouvé par lui le 10 juin 1908. Ce nid était placé au sommet d’un Pin (Pinus banksiana), à 45 pieds du sol, adhérant au tronc de l'arbre et supporté par deux petites branches à peu près horizontales. Le nid était composé à l'extérieur de branchettes sèches de Pin, lâche- ment arrangées, et en partie recouvert de mousse d’un vert pâle et de petites touffes de fibres végétales blanches et cotonneuses. L'intérieur du nid consistait en herbes minces, en fine mousse noire laineuse et en quelques touffes de coton blanc très doux. Du reste, ce nid était si habilement recou- vert de mousse semblable à celle qui végétait sur les branches de l’arbre, que M. Anderson avoue qu'il ne fut assuré qu'il avait vraiment trouvé un nid que lorsqu'il eut jeté les yeux dedans. Il contenait 6 œufs ayant subi moins d’un jour d’in- cubation. Couleur : fond bleuâtre pâle tournant au cendré, avec de petites mouchetures rondes, noires, éparses, et des taches d’un pourpre pâle obscur irrégulièrement répandues sur toute la surface de la coquille, maïs plus abondantes au gros bout. L'un de ces œufs était beaucoup moins marqué que les autres, les taches étant presque absentes du gros bout. Dimensions des œufs (mill.) : 23,5 x 18; 23,4 x 18 ; DO PTE AUEXULLS PAS: DEN DT 7200 CETTE En captivité, le Jaseur est un Oiseau superbe qui tient sa place parmi les plus joliment parés. Peu turbulent, vite fami- lier avec son maître et très doux envers ses compagnons captifs : telles sont ses qualités appréciables, C’est un gros mangeur et l'évacuation des déchets de son alimentation est (1) En anglais, on le nomme Waxwing (Aile de Cire). LE JASEUR D'EUROPE 219 en rapport avec son appétit ; la cage doit donc être assez grande et recevoir un nettoyage quotidien. Mais il faut remarquer aussi que cet inconvénient dépend de la nourri- ture donnée au Jaseur ; certains amateurs, ayant confiance en sa rusticité, le nourrissent de pommes de terre cuites, de pain au lait, ete. Ces aliments sont trop copieux et avec ce régime, l'Oiseau ne peut conserver longtemps une bonne santé. Rien ne vaut une bonne pâtée pour Insectivores, dont la qualité supplée à la quantité. L'Oiseau y gagnera, ainsi que la propreté de la cage ; tous les fruits sont acceptés avec plaisir et sont nécessaires. La grande chaleur sera à éviter, le Jaseur la supportant difficilement. Toute proportion gardée, pour nos captifs la grande chaleur est plus dangereuse pour les Oiseaux du Nord que le froid pour les migrateurs de l'Afrique (Torcols, Huppe, Loriots etc,). D'autre part, il est plus facile de remédier au froid. Il est à penser qu'en liberté, les Oiseaux du Nord ne sont que rarement surpris par une grande chaleur, tandis que ‘très souvent nos migrateurs ont à subir un retour du froid à leur arrivée et des nuits fraîches avant leur départ. Donc, durant la belle saison, il faut éviter le soleil pour le Jaseur ; la cage ou la volière sera placée à l'endroit le plus frais. L'Oiseau , de son côté, se défendra lui-même en prenant des bains ; l’eau doit lui être renouvelée plusieurs fois par jour. Un regard à l'Oiseau se tenant droit sur le barreau, habillé de soie avec ses parements blancs et jaunes, ses boutonnières rouges, nous récompensera largement de nos soins. 220 L'OISEAU SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE par le docteur MILLET-HORSIN Correspondant du Muséum (Suite) L'OIE DE GAMBIE OÙ CANARD ARMÉ Plectropterus gambensis (L.) À mon premier voyage sur le Niger, c'est certainement l’'Oie de Gambie qui me frappa le plus vivement. C'était en fin octobre 1919, c’est-à-dire au moment ou les eaux ont un peu baissé. Le soleil implacable versait son feu sur le fleuve. L'eau miroitait avec des reflets de mercure entre les berges, et toute la nature semblait accablée. Nul bruit que les chocs réguliers des perches des laptots sur le plat-bord métallique du chaland ; les laptots eux-mêmes avaient perdu l’envie de chanter. J'étouffais dans mon cha- land, j'écartais Les nattes qui le ferment en avant, et voici, devant moi, à 8oo mètres, la tache jaune d’un banc de sable qui barrait le Niger. Sur la tache jaune, de multiples taches noires. J'empoignais ma lorgnette : le banc de sable était couvert de gros Palmipèdes noirâtres. Je pris mon fusil, j'y glissai deux coups de double zéro, et je montrai la bande d'Oiseaux au chef laptot. Il somnolait, se redressa et avec un gros rire : « Ça y a malin trop (1), y a pas moyen tirer ». De fait, le chaland n'était plus qu'à 100 mètres, quand toute la bande se mit à courir, à étaler ses ailes et à s'envoler lour- dement, lourdement. « Ça y en a beaucoup, mon docteur, peut-être y a moyen trouver d’autres ; Ça y a malin trop, mais y a beaucoup viande ». De fait, le jour même, nous en vimes vers les 17 heures une petite bande qui barbotait le long d’une berge. Le chaland laissa arriver, et à 6o mètres, comme les Oiseaux, inquiets, haussaient le col et viraient la tête, je lâchai mon coup choké ; au même instant, la bande s’en- volait ; les Oies volaient depuis quelques secondes quand une d'elles capota, son long cou sembla se plier en deux, et, dans un rejaillissement d’écume, elle tomba dans le Niger. « Y a (1) Prononcez « troppe ». — Note de l’auteur. SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 221 bon, mon docteur ! » et Baba Keïta, un des laptots d'avant, plongeait dans le fleuve et revenait, quelques instants après, avec ma victime. : Pas vilaine, ma victime. Une femelle ; 77 centimètres du bec au bout de la queue, 1 m. 36 d'envergure ; tuée raide, un plomb dans la colonne cervicale, un à la base du crâne. Un peu grasse au dépouillage, mais une belle pièce quand même. Je levai les deux pectoraux, que mon cuisinier, Baba Culibaly, me prépara en entrecôte ; c'était exquis. Ces bandes d'Oies sont extrêmement difficiles à surprendre, et bien des fois je n'ai pas même pu arriver à les tirer ; les Oiseaux semblent immobiles, assoupis, ou très occupés à brouter des pousses d'herbe sur les berges ; votre chaland glisse, se rapproche, vous attendez, le doigt sur la détente, le et, ramant pesamment de leurs grandes moment propice ailes noires, toutes vos victimes manquées s’envolent, rasant l’eau d’abord, puis prenant de la hauteur, elles se forment en V et disparaissent hors de portée. Arrivez-vous à bonne distance ? Le tonnerre de votre coup de fusil a réveillé les échos du fleuve engourdi sous le soleil, un Caïman plonge, le galop effaré d’une harde de Guibs crève la futaie sur la rive, un Aigle à tête blanche abandonne son affût et monte en tournoyant — ‘et toute la compagnie d'Oies à déguerpi. Rien. Pourtant ? N'est-ce pas une blessée, celle-là, qui semble voler plus lourdement encore que les autres ? Non. Rien ; pourtant, votre coup a bien porté, la distance était bonne. Sans doute, mais avez-vous pensé que les rémiges forment une cuirasse bien dure ? qu'en dessous, la peau est fourrée d'un épais duvet gris ? Avez-vous songé à la couche de graisse sous-cutanée où notre plomb a pu se loger sans dommage ? Et l'épaisseur des pectoraux ? Votre coup a bien porté, mais n'a pas blessé. Je crois qu'il faut renoncer au gros plomb, lui préférer du plomb moyen, et tâcher de le placer dans le cou, que l'Oiseau inquiet étire et dresse à l’approche du chasseur. Ou bien tirez vos Oies à la carabine, à 150, à 00 mètres ; et alors il y à des chances que vous les ayez — à moins qu'il ne vous arrive qu'une Oie traversée s'envole en haut, toujours plus haut, avec au poitrail une tache rouge qui S’élargit sur la plume nacrée, et votre victime soudain se renverse, ferme à demi les ailes, et tombe en oblique... quelque part, dans la brousse des bords du fleuve, Dieu sait 299 L'OISEAU où — mais sûrement perdue pour vous ; mieux eût valu ne pas la tirer L'Oie de Gambie a la vie dure. Au cours de ma première randonnée sur le Niger, je réussis un jour à approcher une bande qui dormait — ou faisait semblant — sur un banc de sable. Midi. Une averse de chaleur et de lumière sur l’eau ; à mon coup de feu, la bande s'envole ; un sujet es- save de suivre, retombe, se soulève, fait trois ou quatre mètres, et tombe dans le Niger. Il dérivait au courant, inerte, le cou allongé couché sur l’eau, les ailes étalées. Le chaland approchait ; nous étions à 15 mètres, et j'attendais, l’arme prête (plomb n°5) : un des Laptots, la perche levée, s’apprê- tait à immobiliser l’Oiseau quand soudain celui-ci s’envola. Un coup de feu ; l’Oie tombe à l’eau, puis plonge et repa- raît, suivant le courant, à 100 mètres. Nouvelle poursuite ; aussitôt, l'Oie plonge, et ainsi trois fois de suite. Je la vois tout à coup à 5o mètres par tribord, le cou dressé, nageant comme un Cygne sur le lac de Vincennes. Troisième coup de feu, elle roule sur l’eau, et aussitôt, deux Laptots plongent, m'empêchant de tirer si besoin était. L'Oie plonge à son tour. Le Laptot le plus rapproché, Moussa Sangaré, plonge derrière elle ; elle émerge près du deuxième, Baba Keïta, qui, rapidement, la saisit par le cou, et nage vers le chaland. L'Oie se débattait, et, je ne sais comment, des ergots de ses ailes elle ne le blessa pas. Toujours est-il qu'il la déposa sur le tillac ; son état ne permettait pas sa conservation, je l’achevai par piqûre du bulbe. La victime était un mâle superbe, 87 centimètres du bec à la queue, r m. 76 d’enver- cure, Un seul de ses pectoraux suffit à notre déjeuner du lendemain, à ma femme et à moi ; le reste de la viande fut abandonné aux noirs ; mais mon monstre de cuisinier avait déjà plumé les rectrices de l’animal, si bien que la dépouille que j'en ai est incomplète, car, pour cacher sa bévue, il les avait jetées au Niger, se figurant que je ne m'en apercevrais ‘pas ! Quand les eaux sont relativement hautes, on peut appro- cher, quoique difficilement, les bandes d'Oies armées. Aux basses eaux, le fond n’est plus suffisant et il est exceptionnel de pouvoir, contre ces Oiseaux, se servir du fusil de chasse. Il faut les attaquer à la carabine. Il est bon de savoir que les sujets blessés, en se débattant, peuvent faire avec l’ongle SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 229 de leur aile (il a parfois trois à quatre centimètres de long) des blessures fort désagréables ; un de mes amis, le lieute- nant C..…, me montra la cicatrice d’une profonde et longue estafilade qu'une Oie blessée qu'il portait sur son dos lui avait faite, en se débattant, au-dessous de l’omoplate gauche. Les matins humides, au petit jour, ces Oiséaux engourdis se laissent approcher. L'Oie de Gambie niche vers mars-avril sur les berges maré- cageuses, où les flaques d’eau alternent avec les buissons ; elle corrduit ses petits sur les petites prairies semi-palustres qui bordent le Niger au début de la saison des pluies ; un commerçant de Kouroussa, M. Vésinand, en captura ainsi trois jeunes au début de mai 1921 ; il les garda en basse- cour, sans les éjointer, les nourrissant comme CHER IR RMS T ERA TN les Canards domesti- #2" D ques, de mil et de pâtée de pain. Quand je pas- sai, en juin, il lui en restait une qu'il m'of- frit fort aimablement pour le Muséum. Elle était très douce, très apprivoisée. En cours de route, vexée d'être encagée, elle avait le coup de bec plutôt fa- cile ; mais à Paris, elle fut tout de suite en familiarité avec une de ses congénères dont elle partagea le parc, puis avec une autre qui vint peu après les retrouver. De temps en temps, elle trouve moyen de franchir une clôture et d'aller rendre d’amicales visites à une Oie d’une autre espèce. Cette mansuétude ne surprend pas quiconque a vu ce bel Oiseau dans son fleuve natal. Là- bas, les bandes d'Oies de Gambie voisinent avec tous les autres habitants des bancs de sable, sans qu'on puisse remar- quer de batailles. C’est un Oiseau sociable et pacifique. Son bel aspect en ferait un Oiseau de parc assez avantageux, mais il y a une utilisation plus pratique encore du Plectrop- tère : il s’engraisse vite, comme on peut le constater en Afrique où il est souvent élevé en basse-cour ; d’autre part, 22h L'OISEAU son poids est lourd, son rendement en chair est important et sa viande n’est pas du tout désagréable à consommer. Du reste, il s’acclimate facilement et reproduirait, je crois, sans difficulté : à mon avis, il serait intéressant de tenter en grand son élevage en France. (A suivre). CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE Parmi les Oiseaux nouvellement arrivés à la Ménagerie du Muséum, il convient de citer un Aigle fauve et un Aigle Bonelli. Ces deux espèces n'étaient plus représentées dans la collection. Le Muséum a aussi acquis un Cygne sauvage. Il posède maintenant 7 Autruches ; les unes proviennent de la ferme de la Fauconnerie, près Sfax (Tunisie) ; les autres ont été envoyées par la ferme d’Autruches du Maroc. Ces der- niers Oiseaux sont beaucoup plus petits que leurs congénères tunisiens et les mâles ont les parties nues moins rouges ; il semble qu'ils aient beaucoup plus de sang de l'espèce du Cap. * *X. *% Au Jardin zoologique de Londres, il est récemment arrivé un Calao fort rare de l'Ouest africain, Ortholophus leuco- lophus, un Spizaète couronné et une foule d'autres Oiseaux. IL y est né de nouveau deux Ibis sacrés et deux Cacatoès de Leadbeater. * * *# Notre collègue M. Blaauw a, de nouveau, obtenu la repro- duction du Canard garrot cette année, ce qui est fort diffi- cile en captivité. En Angleterre, M. H. Wormald a élevé près de 300 Canards exotiques, dont les rares Sarcelles à collier (Nettion torquatum) ; au printemps, il a fait venir du Canada, dans une boîte scellée, des œufs de Milouin Valisneria (Aythya valèsneria), dont deux ont pu éclore malgré le long trajet ; les jeunes se sont parfaitement élevés, et c’est une très inté- ressante expérience. Ces Milouins ressemblent à l'espèce euro- péenne, mais sont plus grands et ont le bec plus long. L’Imprimeur-Gérant : G. LANGLOIS. CHATEAUROUX, — IMPRIMERIE LANGLOIS UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE par Jean DELACOUR (Suite) VI. SURINAME Le Maroni subit parfois de véritables tempêtes. Quand je quittai Saint-Laurent pour Albina, où je devais prendre le petit vapeur côtier hollandais qui me mènerait à Parama- ribo, des vagues furieuses secouèrent ma chaloupe, qui mit près d'une demi-heure à traverser le fleuve et ne put accoster qu'après mille difficultés. Le voyage d’Albina à Paramaribo, en suivant le Maroni et la côte de la Guyane hollandaise, n'a rien de plaisant, par. une mer démontée, sur une coquille de noix encombrée de Nègres, de Chinois et de toutes sortes de métis. Je con- naissais déjà Paramaribo, sur le fleuve Suriname, qui donne souvent son nom à la ville elle-même et à toute la colonie. Le fleuve ressemble au Maroni et à tous les autres cours d'eau euyannais, vastes et bruns, aux rives boisées sans faune ap- parente. La capitale de la Guyane hollandaise me plaît beaucoup : ses jolies maisons bleu pâle, dont beaucoup portent la marque du XVIII siècle, ses larges avenues de Flamboyants ardents, son beau Jardin botanique, son air de propreté et de pros- périté calme reposent et charment. Sa population de 40.000 ha- bitants est si mélangée et pittoresque qu'on ne se lasse pas de l'observer : Indiens, Hindous, Javanais, Chinois, Nègres, Eu- ropéens, et toutes les combinaisons possibles de ces races, chacun conservant la plupart de ses coutumes, de ses habits, de ses parures et de ses fêtes. On trouve à Suriname les mêmes Oiseaux qu'à Cayenne. Chez un amateur, qui collectionne les animaux pour les envoyer au Jardin zoologique de Rotterdam, j'aperçois un Agami, un jeune Hibou à lunettes, un Hocco et divers Mam- mifères. En cage, aux fenêtres, des Gros-becs, des Sporophiles et quelques Organistes. Grâce à l’amabilité du Directeur de l'Agriculture et de L'OISEAU. — 1922. 11 226 L'OISEAU son Assistant forestier qui voulut bien me servir de guide, je fis d’intéressantes excursions dans la campagne. La forêt vierge a élé beaucoup plus défrichée qu'en Guyane française. On à ainsi gagné de nombreux herbages qui entourent des fermes, où abondent les Anis et les Quisquales. Ces fermes sont exploitées par des « boërs », paysans hollandais, dont le teint clair et les cheveux blonds étonnent dans ces Tro- piques où presque tous les hommes sont plus ou moins teintés. La jungle de Suriname est toute pareille à celle du Maroni et sa faune est analogue. Toutefois, les Colibris diffèrent un peu ; je ne vois pas de Thalurania, qui étaient si communs là-bas ; ils sont remplacés par des Phhëtornis et des Agyrtria que je n'avais pas encore vus auparavant. Je suppose que les larges cours d’eau s'opposent quelque peu à la dispersion de certaines espèces. Dans les prairies et les plantations gagnées sur la forêt, quelques espèces sont particulièrement abondantes, notam- ment les Gros-becs (Oryzoborus, Sporophila), les Perruches (Conurus, Psittacula) et ce curieux Bucconidé noir qui res- semble un peu à un Martinet : Chelidoptera brasiliensis ; cet Oiseau se perche sur les branches mortes, à une grande hau- teur, d’où il s'envole de temps à autre pour revenir bientôt. C'est là aussi que l’on voit le Jacasnar de paradis (Urogalba paradisea), si joli avec son long bec, sa longue queue et son costume bleu et vert foncé marqué de blanc à la gorge. Un très gracieux Rapace abonde dans la région : le Nauclère (Elancides furcatus) à la forme d'Hirondelle, ailes aiguës et queue fourchue, aux tons clairs gris bleuâtre, dont le vol léger possède une grâce particulière. VIT. DEMERARA Après une semaine passée à Suriname, je prends à nouveau l'horrible petit vapeur côtier, contenant ses mêmes passagers colorés et incommodes ; il me dépose le lendemain à Nické- rie ; je traverse en chaloupe le vaste estuaire du fleuve Coren: tyn, où volent des Bécasseaux en migration de printemps, et aborde en Guyane anglaise, à Springland. Un joli canal rempli de Lotus roses nous y accueille ; une « Ford », par l'excellente route côtière, nous mène à Georgetown (Deme- UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 22" rara) en passant par New-Amsterdam et en traversant Île fleuve Berbice, refuge des Haotzins dans la colonie. Ces étranges Oiseaux y sont d'ailleurs bien moins abondants que sur l’Apure, au Vénézuéla. Tout le long des quelque deux cents kilomètres de la route, la côte a été défrichée ; c'est maintenant une cam- pagne plate, à demi inondée, coupée de canaux, où d'in- nombrables bestiaux sont élevés ; du riz y est aussi cultivé. Sans interruption, des cases d'Hindous se succèdent, minus- cules et sordides sur leurs pilotis. Des dizaines de milliers de coolies du Bengale vivent le long de cette route. Le pay- sage monotone, bordé par l’affreuse mer boueuse, n'est varié que par quelques plantations de Cocotiers, des bouquets de splendides Flamboyants en fleurs, d'un vermillon aveuglant, les Lotus roses et les immenses Victorias qui remplissent des canaux, et surtout par les nombreux Hérons bleus et les Aigrettes qui circulent parmi les bestiaux et sur la grève. La ville de Georgetown, aux 60.000 habitants hindous, nègres, métis ou européens, commerçante et bruyante, n'offre d'intéressant au naturaliste que son Musée d'Histoire naturelle, où l’on trouve de bonnes collections locales. On offre quelques Oiseaux vivants au marché, mais à des prix exorbitants. Du reste, la faune est effectivement protégée dans la colonie. VITE. LE JARDIN BOTANIQUE DE GEORGETOWN Buitenzorg et Peradenya sont l'orgueil de Java et de Ceylan et ont la réputation d'être les plus beaux Jardins botaniques du monde ; cependant la splendeur de celui de seorgetown vaudrait à elle seule la peine de faire le voyage de Demerara. Nulle part au monde on ne peut voir un plus bel ensemble de vie tropicale aquatique que sur ses étangs et Ses canaux. Certes, ses collections de Palmiers et d'Orchidées, ses massifs somptueux où se trouvent mêlées les flores de tous les pays chauds, sont disposés avec un art exquis et forment un parc magnifique et étrange, à la verdure exubérante el aux fleurs éclatantes, animés par les Tvyrans, les Tangaras et les autres Oiseaux guyannais habituels. Mais ses eaux 228 L'OISEAU remplies de Nymphéas, de Lotus, de Victorias, et peuplées de Lamantins et d’'Echassiers, semblent du domaine du rêve et nous révèlent en raccourci le charme propre des Guyanes. Voici deux longs canaux qui s'étendent de chaque côté d'une belle allée droite de près d’un kilomètre, ombragée de Palmiers imposants et d'arbres rares. À perte de vue, les Victoria regia y étalent leurs immenses feuilles de deux mètres de diamètre, aux hauts rebords carminés, et leurs grandes fleurs odorantes, rouges, roses ou blanches. C’est que l'étrange plante produit des corolles de teinte chan- geante ; en leurs deux jours de vie, elles passent du blanc pur au rouge sombre, La Victoria, originaire d'un petit lac à l’intérieur de la colonie, a été, de là, dispersée dans les jardins de tous les pays tropicaux et dans nos serrres euro- péennes. Sa feuille est la plus grande qui existe. Voici un étang carré constellé de Nymphéas, dont les fleurs aux pétales bleu de ciel et au cœur jaune vif s’érigent au-dessus de l’eau ; plus loin, ce sont des hectares de Lotus roses, blancs, jaunes, panachés, Tulipes colossales surplom- bant les curieuses feuilles vert glauque qui sortent de l’eau qu'elles dominent de plus d’un mètre ; puis d’autres lacs remplis de Nymphéas bleus ou roses; d’autres, de larges Nénuphars blancs ou rouges. Les orgies de fleurs aquatiques se succèdent sans fin, et au milieu de ces joyaux splendides, les jolis Jacanas marrons et noirs nous font admirer leurs ailes couleur de citron en veillant sur leurs poussins gris, aux doigts démesurés, qui font penser à des « Faucheux » les grosses Poules d’eau (Gallinula goleata), au bec et à la plaque frontale rouges, et les petites Poules sultanês amé- ricaines, bleues et vertes, marchent sur les feuilles flot- tantes, troublées parfois par le plongeon d’un petit Caïman. Des îlots couverts de végétation enchevêtrée surgissent dans les étangs ; ils constituent le domaine des Hérons, qui y sont protégés et vaquent tranquillement à leurs occupa- lions sous les yeux du public. Au mois de mars, les Hérons de Demerara nichaient. Durant le jour, on ne voyait que les couveuses, les parents qui venaient sans cesse apporter la pitance à leur progéni- Lure et un grand nombre de jeunes qui, sans être capables de voler, circulaient gauchement au milieu des branches entremèlées. UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 220 Vers le soir, toute la colonie rentrait du rivage de la mer où elle était allée se nourrir pendant la journée ; des points oris ou blancs apparaissaient innombrables dans l'air et venaient se réunir sur les arbres des îles, avec des disputes el des concerts de cris rauques. On ne peut s’imaginer l'intérêt que présente l'observation de ces Echassiers et toutes les particularités de mœurs que montrent ces Oiseaux sociables, mais irascibles, dans leur vie en commun. Quatre espèces peuplaient le Jardin lors de ma visite : la petite Aigrette (Egretta thula), les petits Hérons bleus et tricolores (Florida cœruler et Hydranassa tricolor) et le Bihoreau violet (Nyctycorax violaceus). Dans les plus grands des étangs, de larges formes évo- luent sous l’eau trouble, avec un fort remous. Un gardien hindou jette de l'herbe et siffle, et du haut d’un petit pont japonais, je vois les Lotus plier au passage de quelque gros animal aquatique. Les remous se multiplient et convergent vers nous ; puis à la surface du lac boueux apparaît un muffle lippu, aux larges narines qui s'ouvrent et se refer- ment : un Lamantin commence son repas, bientôt accompa- gné par cinq ou six autres. Les dos arrondis et énormes apparaissent à la surface : ils semblent faits de vieux cuir usé, brun grisâtre et atteignent plusieurs mètres de longueur. Les Lamantins ont été introduits dans les étangs du Jardin botanique depuis longtemps et plusieurs générations s'y sont succédées ; ils S'y reproduisent, mais leur nombre n'’aug- mente pas considérablement. Ces grands Mammifères aqua- tiques, encore assez abondants dans les fleuves sud-améri- cains, diminuent en nombre rapidement ; leur observation est en outre fort difficile, car ils ne quittent jamais l’eau et sont d'un naturel craintif. Les captifs de Demerara sont au contraire très familiers. Aux Echassiers se mêlent les curieux Rostrhamus socia- bilis, ces Rapaces mangeurs de Mollusques, dont la bande très nombreuse évolue d'arbre en arbre avec des cris aigus ; eux aussi avaient en mars des nids mêlés à ceux des Hérons, auxquels ils n’inspirent aucune crainte. Pendant mon séjour à Demerara, je revenais sans cesse au Jardin, et ma dernière soirée S'y passa ; avant de quitter le Continent sud-américain, je voulais voir encore une fois 290 L'OISEAU danser les Jacanas sur les feuilles imonstrueuses des Vic- torias et voler les Hérons au-dessus des étangs constellés de Nvmphéas et de Lotus. IX. LA STATION DE KARTABO Ce fut un événement considérable dans les annales de l'Histoire naturelle que la création, en 1916, par la Société zoologique de New-York, d’une Station d'Etudes tropicales en Guyane anglaise. Rien d'analogue n'avait été tenté jusque- là en zoologie. M. William Beebe, directeur des Services ornithologiques du Parc zoologique de New-York, venait de rentrer de France, où il avait servi comme volontaire dans l'aviation. Blessé et déclaré inapte, il avait dû abandonner avec regret le champ de bataille. Il fut nommé directeur de la Station projetée et chargé de l’organiser. Dans les nombreux ouvrages et articles qu'il a publiés depuis, M. Beebe nous a raconté la fondation de sa Station et nous à tenu au courant de ses passionnants travaux ; bien plus, son style évocateur à permis aux habitants de la froide Europe et des Etats glacés de l'Amérique du Nord de parti- ciper à la merveilleuse vie des Tropiques, car M. Beebe est à la fois un savant et un écrivain. Je me faisais donc une joie de me rendre à l'invitation qu'il m'avait faite, me sachant dans les parages, de venir passer quelques jours auprès de lui. De Georgelown, en traversant le Demerara, puis la région côtière, on atteint l'Essequibo. Le fleuve majestueux res- semble à une mer, car la rive opposée, à 16 Kilomètres, n'est guère visible par le temps brumeux qui prévaut générale. ment dans les Guyanes. Un vapeur m'emporta, remontant le grand fleuve, qui ne diffère des autres cours d’eau guvannais que par ses plus vastes proportions. Après quelques heures de navigation, nous alleignimes son confluent avec le Mazaruni et, immédia- tement après, celui de cette rivière avec le Cuyuni. Les trois énormes courants semblent confluer à la fois et forment une sorte de lac splendide, entouré par la forêt géante. Trois promontoires S'Y avancent : à droite, l'Etablissement péni- tentiaire, où l’on accoste ; à gauche, Bartica Grove et Kala- UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 231 coon, ancien siège de la Station ; en face, sur une pointe aiguë qui sépare le Mazaruni du Cuyuni, Kartabo, où demeurent maintenant les naturalistes américains. La Station n'est pas luxueusement installée : une étroite et vieille maison coloniale, entourée de sa galerie et de petites tentes ; mais tout autour s’élancent, à plus de 30 mètres, des Bambous géants, et en face se déploie l’admirable panorama du confluent des rivières, avec, au fond, l'Essequibo. La maison sert de magasin ; la galerie, de laboratoire et de salle à manger ; les tentes, de chambres à coucher. ‘ Mais quelle excellente situation pour l'étude de la faune derrière la maison, un tracé, qui a servi à une mine d'or, perce la jungle épaisse ; en quelques pas, on est en pleine nature, au milieu des êtres les plus étranges ; les rivières mêmes renferment toutes sortes de curieuses créatures. Le directeur a groupé autour de lui des naturalistes, experts dans chaque branche, et des artistes pour photographier et dessiner les animaux. L'organisation de ce laboratoire de forêt vierge, où l’on n'étudie que des exemplaires vivants ou fraîchement tués, lui fait le plus grand honneur. Un travail opiniâtre est de règle à Kartabo, de six heures du matin à la nuit et même plus tard ; c'est à peine si le temps des repas en est distrait. Aussi les résultats sont-ils remar- quables : tous les animaux de la région, depuis les Vers jusqu'aux Mammifères, sont capturés, mesurés, dessinés, photographiés et complètement étudiés à toutes les périodes de leur existence, examinés à fond sous tous leurs aspects et à tous les points de vue. Et le mystère de la Vie tropicale guvannaise est ainsi peu à peu éclairci. En ce qui concerne les Oiseaux, M. Beebe à été à même d'observer les mœurs et d'élucider la question du dévelop- pement des espèces les moins connues et les plus curieuses, tels que l’Hoazin, les Toucans, les Agamis, les Hoccos, les Tinamous, etc... Je quittai Kartabo au bout d'une semaine, enchanté du cordial accueil que j'y avais reçu, des beaux travaux auxquels J'avais été initié et de l'excellente organisation de la Station. Je souhaiterais que tous les naturalistes du monde puissent y venir ; ils en emporteraient une notion exacte de la nature tropicale et y apprendraient comment il est possible d’éta- blir un laboratoire en pleine forêt vierge, d’y réunir des 292 L'OISEAU savants et des artistes, et d'y procéder sur place à une étude complète de toutes les manifestations de la vie. On ne saurait trop féliciter la Société zoologique de New-York de l’ini- liative qu'elle a prise en fondant la Station d'Etudes tropi- cales et en en confiant la direction à M. Beebe. (A suivre.) LA BERNACHE À TÊTE GRISE ET SES CONGÉNÈRES Chloephaga poliocephala, Gray par Jean DELACOUR Le genre Chloephaga est constitué par six espèces de Pal- mipèdes voisins des Oies, qui habitent les régions tempérées et froides de l'Amérique du Sud. Ce sont des Bernaches qui se rapprochent de celles d'Europe (la Nonette et la Cravant), mais s’en distinguent à première vue par leurs proportions. plus gracieuses, leurs jambes plus hautes, leur cou moins long et leur plumage plus riche ; elles en diffèrent d’ailleurs par certains autres caractères, que nous n'avons pas à exa- iminer ici, ét ont comme proches voisines la petite Bernache à crinière d'Australie (Chenonetta jubata) et la rare Bernache aux ailes bleues d’Abyssinie (Cyanochen cyanopterus). Toutes ont la même allure et se ressemblent de forme ; elles ont des mœurs analogues et émigrent généralement chaque saison, bien qu'elles soient sédentaires en quelques endroits. Des six Chloephaga, la première espèce, l'Oie des Andes (C. melanoptera), habite les hauteurs de la Bolivie, du Pérou, du Chili et descend sur la côte du Pacifique jusqu'au détroit de Magellan ; c'est un superbe Oiseau blanc, avec les épaules marquées de roux et de vert foncé, les ailes et la queue noir métallique, le bec et les pieds rouges ; la femelle est sem- blable au mâle. Cette Bernache est restée rare dans les col- lections européennes, La Bernache antarctique (C. hybrida), encore plus délicate et plus rare en captivité que la précédente, habite les terres froides de l'extrême Sud : les îles Falkland et Chiloë, et la Terre de Feu :; le mâle est blanc pur, avec le bec noir et les Société Nationale d'Acclimatation PL. XIV STAOIS EAU 1922 BERNACHE A TÈTE GRISE Chloephaga poliocephala, Gray LA BERNACHE A TÊTE GRISE ET SES CONGÉNÈRES 239 pieds jaunes ; la femelle, brun foncé barré et taché de blanc, avec un miroir vert à l'aile ; ces Oiseaux vivent surtout de coquillages, de mollusques et d'algues, et habitent sur les rivages de la mer. Les Bernaches de Magellan et chiliennes (C. magellainica et C. inornata) sont très répandues en captivité, où elles se reproduisent facilement ; les deux espèces se ressemblent beaucoup ; les femelles sont analogues, d’un beau roux varié de gris, avec des barres et des marques noires et blanches ; les ailes sont blanches et noires, avec un large miroir mor- doré ; le bec noir, et les pattes jaunes. Les mâles sont blancs et gris, barrés de noir, avec les mêmes ailes que les femelles ; ceux de la première espèce ont la poitrine et le dessous du corps blanc pur, alors que les Bernaches chiliennes ont ces parties du corps rayées de noir comme les côtés ; chez les” deux espèces, le bec et les pattes sont noires. Les Bernaches de Magellan habitent l'Argentine jusqu’au détroit de Magel- lan et les îles Falkland, alors que les Bernaches chiliennes se tiennent plutôt sur le versant du Pacifique. La cinquième espèce est la Bernache à tête rousse (C. rubi- diceps) ; les deux sexes sont analogues et ressemblent assez, en plus petit, avec des tons plus vifs et des marques plus fines, à la Bernache de Magellan femelle. Les deux espèces se croisent d’ailleurs facilement entre elles, et on peut voir, en plein vol, en Angleterre, chez le duc de Bedford et M. H.- D. Astley, des troupes d’'hybrides ainsi obtenus ; chez ces Oiseaux, les femelles sont pareilles à celles des deux espèces parentes, avec une taille intermédiaire ; quant aux mâles, ils se rapprochent des Bernaches de Magellan de même sexe, avec une teinte blanche moins nette et des taches jaunes aux pattes ; ces hybrides sont d’ailleurs très féconds. La Bernache à tête rousse est confinée aux îles Falkland, où elle est très abondante. Elle se reproduit bien en captivité, mais est beaucoup plus rare en Europe que les espèces précédentes. La dernière espèce du genre est la Bernache à tête grise (C. poliocephala), dont nous publions ci-joint une excellente photographie due à M. D. Seth-Smith, et qui est le principal sujet de cet article. C’est la plus jolie du groupe. Le mâle et la femelle sont semblables, ne différant que par la taille et l'intensité des couleurs : cependant, on distingue facile- ment les sexes (comme aussi d'ailleurs ceux des autres Chloe- 234 L'OISEAU phaga) par la voix ; le mâle fait entendre un sifflement aigu alors que la femelle émet un cri retentissant, semblable à un cancannement bref, rauque. Les couleurs de ces Oiseaux sont très brillantes : tête et cou gris cendré, avec le tour du bec et des yeux plus clair et le sommet de la tête fauve ; dos et poitrine d'un roux- marron très riche, légèrement vermiculé de noir ; ailes grises et blanches, avec un large miroir mordoré ; queue vert- noir ; sous-caudales rousses ; ventre blanc ; flancs blancs, largement barrés de noir ; bec noir et pattes jaune orangé, tachetées de noir. Leur taille est à peu près celle de la Ber- nache cravant : elle atteint environ 60 centimètres de longueur totale. La Bernache à tête grise habite les îles Falkland et _Chiloë, le Chili et l'Argentine, où elle remonte pour hiverner jusqu'à Buenos-Ayres. Elle ne paraît être commune nulle part ; elle s'associe souvent aux Bernaches à tête rousse et de Magellan, mais elle est plus méfiante que les autres es- pèces ;: comme elles, elle se nourrit surtout d'herbes et est peu aquatique dans ses habitudes. Il existe fort peu de Bernaches à tête grise en captivité ; seul, M. F.-E. Blaauw en possédait plusieurs couples en Hol- lande, il y a quelques années, et parvenait à en élever chaque saison. Il est intéressant de noter que tous ses Oiseaux pro- viennent d'un couple que lui confia le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, en 1885, et d’un second couple importé un peu plus tard. En 1920, je pus acquérir deux couples de jeunes élevés par M. Blaauw. Je perdis bientôt l’un d'eux du Ver rouge des Palmipèdes, la seule manifestation de ce parasite assez rare qu'il y ait jamais eue à Clères. L'autre couple resta chez M'% Lécallier, à Caudebec-lès-Elbeuf, jusqu'au mois de juin 1921. Je le Tâchai alors dans mon jardin, d’une conte- nance d'environ deux hectares, qui est séparé du parc et traversé par la rivière ; j'y ai installé des Flammants, des Grues couronnées et quelques Canards rares. Les Bernaches s'habituèrent vite à leur nouvelle résidence et montrèrent bientôt leur caractère irascible en attaquant les Flammants et les Grues, qui, heureusement, ne répondaient pas à leurs provocations ; mais il n’en était pas de même des Bernaches de Magellan, qui habitent le pare, et se disputaient sans cesse avec les Bernaches à tête grise à travers la clôture, LA BERNACHE À TÈTE GRISE ET SES CONGÉNÈRES 2939 Mes oiseaux passèrent l'hiver sans incident et au mois de mai, la femelle fit son nid dans un taillis épais. Cinq œufs blanc jaunâtre furent pondus et couvés pendant environ trente jours (il est assez difficile de savoir exactement à quelle date commence la véritable incubation quand on craint de déranger la femelle) et le 18 juin, cinq Oisons sortirent avec la mère, accompagnés du père, qui en prenait le plus grand soin. Les jeunes, à leur naissance, sont ravissants, avec leur duvet tacheté de noir et de blanc, leur bec et leurs pattes noirs. Ils s’élevèrent facilement, trouvant beaucoup de ver- dure et de nourriture naturelle au bord de la rivière, et ayant des lentilles d’eau à discrétion ; on leur distribuait en outre de la pâtée composée de pain, d'œufs de Fourmis, d'œufs durs, etc... Mais ils y touchaïent peu, car ils sont essentiellement herbivores. A deux mois, les jeunes Bernaches à tête grise étaient à peu près arrivées à la taille normale et ressemblaient à leurs parents. Actuellement, il est difficile de Les en distinguer. Il y a parmi elles deux mâles et trois femelles. Les adultes se nourrissent d'herbe et d’un peu de grain. Ces oiseaux ont été élevés autrefois en France, notam- ment par M. Courtois. Grâce au petit troupeau que je pos- sède maintenant, j'espère que cette belle espèce va de nou- veau s'établir pour longtemps dans notre pays. Elle ne néces- site ni aménagement, ni Soins spéciaux. La seule précaution à prendre est de ne jamais mettre dans le même enclos, le même jardin ou le même parc (1), qu'un seul couple de Bernaches, soit de la même espèce, soit de deux espèces voi- sines. Comme elles sont extrêmement querelleuses, il s’ensui- vrait des combats qui ne se termineraient que par la mort d'un des adversaires. (1) Si le parc est très vaste, on peut alors garder ensemble un très grand nombre d'oiseaux. Dans le parc de Woburn, de plus de 1.000 hectares, il y a des centaines de ces diverses Bernaches, de plein vol. SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE par le D' MILLET-HORSIN (Suite) LES PIGEONS VERTS Brillat-Savarin n'a pas connu le Pigeon vert ; c'est dom- mage ; de quels accents enflammés le Prophète des gourmets n’eût-il pas salué cet exquis gibier ! Car il faut le dire : ce qu'est à l’œil le velouté de ses ailes vertes glacées de mauve, de son cou vert sombre ou gris mourant, la saveur de sa chair l’est au palais. Dans notre À. O. F., il y a deux espèces de Pigeons verts le plus connu, le Tréron chauve (Vinago calva), est d’une co- loration générale vert bouteille, nuancée de vert plus clair à la face inférieure ; il habite plutôt la côte. Son congénère, moins connu, mais peut-être plus commun, est moins fran- chement vert ; la tête, le cou, le haut de la poitrine sont d'un gris verdätre délicat qui se mue sur le dos en vert mousse el qui s'arrête net le long d’une ligne transversale, au milieu de la poitrine, pour faire place à une belle couleur jaune clair. C'est le Tréron d'Abyssinie (Vinago waalia). Les deux espèces ont l'œil bien curieux : l'iris est composé de deux cercles concentriques, l'externe carmin, l’interne bleu et cobalt. Jadis, la première espèce s’étendait jusqu'au Tchad ; petit à petit, le Tréron abyssin a empiété sur le territoire de son congénère qui se retire lentement. L'espèce à ventre jaune est actuellement la seule qu’on rencontre en grande quantité en Haute Volta, au Soudan ; l'espèce toute verte suit, dans sa retraite, le cours du Niger ; il y a quelques années, elle exis- tait encore à peu près seule aux environs de Siguiri, où on trouve parfois quelques sujets de l’autre espèce. À Kouroussa, le Tréron chauve existe seul, il règne en maître en Guinée. C’est aussi le seul qu'on rencontre en Côte d'Ivoire et au Bas Togo. Il semble destiné à être progressivement remplacé par l’autre, noyé par cette invasion venue de l'Est. s SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 237 Les deux espèces ont à peu près les mêmes mœurs ; elles ont aussi le même arome culinaire, et quand l'Européen a livré à son cuisinier noir sa victime, celle-ci est vite plumée et n’est plus que « le Pigeon vert », qui constitue le meilleur gibier à plumes de toute l'Afrique Occidentale, er æquo avec la Poule de Rocher (Ptilopachys fuscus). Je ne veux ici m'’en- gager à aucune promesse, mais que de fois j'ai songé au succès mérité qu'obtiendrait, au déjeuner amical de notre Société d’Acclimatation, un confit de Pigeons verts ! Il en faudrait beaucoup, me direz-vous ? Oui certes, mais ils sont si nombreux ! Et cela m'entraîne à vous parler de sa chasse. Celle-ci n’est pas des plus aisées, car le Pigeon vert est un gibier difficile qui fait honneur au chasseur et qui jouit de deux atouts dans sa partie contre l’homme : la vitesse et le peu de visibilité. Le Pigeon vert est, à peu près partout, fort commun. Mais on ne le voit pas. Vous allez dans la savane soudanaise, l'arme prête à tirer, l'œil fouillant les taillis épineux, les touffes d’ar- bustes d'où va bondir la Biche rayée (1) ou l'Antilope ourébi (2), les zones de hautes herbes séchées, cassant avec un bruit sonore et métallique où se glisse la Biche cochon (3) : vous êtes attentif au départ subit du Francolin, au rappel lointain d'une bande de Pintades. Le soleil monte, raccour- cissant les ombres des Karités, faisant s’exhaler la senteur des lianes-caoutchouc ; et voici qu'en passant sous un Ficus, un ébrouement subit vous fait lever la tête : vingt, trente Oiseaux partent avec un bruissement caractéristique (4), et le temps d'épauler, ils sont loin. Vous vous arrêtez ; peut-être il ÿ en à d’autres ? Et, branche à branche, vous observez. Rien ! Füen que les feuilles vernissées qui miroitent sous le soleil qui flamboie ; l’arbre est désert. Rien, rien. En route ! Et quand vous avez fait trois pas, nouveau ronflemment : douze à quinze Trérons prennent la fuite, à la vitesse d’un projectile. Ils sont loin déjà... mais en voici deux qui se posent, à 500 mè- tres, dans un arbre. Là, vous les voyez bien, immobiles Vous approchez ; les voyez-vous toujours ? oui, n'est-ce pas ? et quand vous êtes sous l'arbre, il n’y a plus rien. Pourtant, (1) Guib, Tragelaphus scriptus. (2) Ourebia nigricaudata. (3) Les Céphalophes. (4) D'où son nom bamb#ra de Pré-Pré ou Perou-Perou. 238 L'OISEAU ils ne sont pas partis, vous en êles sûr ; et la meilleure preuve c'est qu'aussitôt les premiers pas faits pour vous éloigner, vos Oiseaux s’envolent en ronflant, et avec eux d’autres que vous n'aviez pas vus non plus. C'est qu'en effet, grâce à sa couleur, le Tréron se perd dans le feuillage quel qu'il soit. Il se pose au bout d'une branche ; dès que l'œil le quitte (un caillou où le pied a buté, un buisson à tourner), il progresse rapi- dement en piétant le long de la branche et va se cacher tout près du tronc. Une fois là, il est d’un mimétisme absolu, et l'œil perçant du Noir lui-même ne le découvrira pas. Il est exceptionnel de le culbuter au vol, plus exceptionnel encore de le découvrir une fois blotti dans le feuillage. Alors ? Alors, il faut ruser. Il faut profiter de ses habitudes. Il faut connaître ses mœurs, dont les plus importantes se rapportent à sa nourriture. Le Pigeon vert niche par couple isolé dans les arbres creux, mais il vit par grandes bandes attirées dans les endroits où la table est mise. C’est un Oiseau exclusive- ment frugivore en liberté. Or, au Soudan, que mangera-t-1l dans la brousse ? Surtout des fruits de Ficus et de Karité. Ces derniers n'existent que pendant peu de temps, vers juin- juillet. Mais les Ficus ont deux fructifications par an, et tous ne fructifient pas à la fois. C’est dire que pour les Oiseaux de la savane soudanaise, il y a toute l’année des Ficus en fruits. Il faut les trouver. Vous y serez conduits par le cri aigu du Foliotocol de Klaas et par celui du Pigeon vert, un chant modulé d’une infinie tristesse, très caractéristique. A votre arrivée, tout le monde s’envolera, loin, très loin. Alors vous vous installez près de l'arbre les fruits tombés vous ren- seignent par surcroit — vous vous creusez une petite loge dans un buisson et vous attendez les événements. Comme tous les Ficus ne sont pas en fruits à la fois, il faudra bien que vos clients reviennent. Et de fait, au bout d'un quart d'heure en- viron vous entendez le ronronnement du vol d'une petite bande de cinq à six Pigeons. Ils arrivent, se perchent sans ralentir dans l'arbre nourricier, vous mettez en joue — et comme vous ne voyez plus rien du tout, vous ne tirez pas. Mais en voici d’autres, leur vol fait vibrer l'air. Eh bien, tirez- les au moment précis où ils se posent, même si vous ne les voyez pas. Tirez-les avec du 8, c’est très suffisant ; inutile de redoubler, car au moment du deuxième coup, ils se sont déjà coulés dans l'épaisseur du feuillage, ni de tlirer ceux CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE 239 qui partent ; ils filent trop vite ; s'ils sont touchés, ils ont la vie très dure et filent au loin ; touchés à mort, la vitesse acquise leur fait décrire une trajectoire, et allez donc les re- trouver, à 100 mètres, dans les herbes et les feuillages ! Ceux qui sont tués, au moment où ils arrivent, tombent pile, lour- dement, avec un bruit sourd de chute. Les blessés se débat- tent énergiquement, avec une force insoupçonnée et parfois échappent : sitôt dans une touffe un peu épaisse, leur mimé- : tisme les dissimule entièrement. On peut pratiquer cet affüt toute la journée ; mais les arbres où on a dérangé les Pigeons verts une demi-heure avant le coucher du soleil, sont fa- talement réoccupés, et vite, tandis qu'à une heure moins tar- dive, il n'y a que probabilité et non certitude. En une demi- heure, on peut faire ainsi six ou huit pièces. Je dois signaler que parfois une victime tuée raide dans l'arbre est arrêtée au passage par une enfourchure, de petites branches, et y reste, car le tronc des Ficus est trop lisse et trop épais pour qu'on y puisse monter. (A suivre.) CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE M. Paul Vendran a élevé, cette année, trois curieux hybrides de Perruches de Pennant ? x P. omnicolore ©. Les trois jeunes Oiseaux ressemblent à de jeunes Pennants ; ils sont vert foncé, avec les joues bleues, mais possèdent toutes les marques rouges de l’Omnicolore. Il sera curieux de savoir quel sera leur plumage définitif. * * * Pour la première fois, des Hoazins ont vécu en captivité. M. W. Beebe, nous annonce qu'à la fin du mois de mars, M. J. Tee-Van, de la Station d'Etudes tropicales de la Société zoologique de New-York, à rapporté à Kartabo (Guyane anglaise), siège de la Station, plusieurs exemplaires, prove- nant des rives du fleuve Berbice. Ces Oiseaux s'’établirent vite dans une volière de 2 m. x 1 m. 5o et n'étaient nullement farouches ; les feuilles dont ils se nourrissent naturellement furent remplacées par celle du Caladium, puis par de la laitue 240 L'OISEAU el du chou, auxquels ils s’habiluèrent très bien. Malheureu- sement les Hoazins, envoyés à New-York au mois d'août, ne purent supporter le voyage et n'arrivèrent pas vivants. Il est néanmoins démontré maintenant que ces curieux Oiseaux peuvent vivre en captivité et il y a tout lieu d'espérer que nous les verrons, un jour prochain, vivants en Europe. *# *X * Les Oiseaux australiens sont particulièrement chers aux amateurs, parce qu à l'intérêt présenté par leurs vives cou- leurs ,s’ajoute celui de leur rusticité ; la plupart des espèces du Sud peuvent, en effet, supporter toute l’année le climat moyen de la France. Les Colombes australiennes sont nom- breuses et jolies ; nous reproduisons ici une photographie de la Colombe de Smith (Geophaps smithi), dans une attitude de repos très caractéristique des Colombes terrestres. L'Imprimeur-Gérant : G. LANGLOIS. CHATEAUROUX. — IMPRIMERIE LANGLOIS UN MANUEL SUR L'ENTRETIEN ET L'ÉLEVAGE DES OISEAUX Nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs que nous allons commencer, à partir du 1° janvier 1923, la publication d’une série d’études complètes sur l'entretien et l'élevage des Oiseaux en captivité. Chaque numéro de l'Oiseau comprendra, sous forme d'articles, un chapitre d'au moins 16 pages de cet ouvrage, auquel collaboreront les meilleurs spécialistes français et étrangers, sous la direction de MM. J. Delacour et D. Seth-Smith. Ces articles seront ensuite réunis et for- meront deux volumes séparés de plus de 700 pages. abondam- ment illustrés en noir et en couleurs. Nos lecteurs auront l’agréable surprise de constater que l'Oiseau comprendra plus de pages que les années précédentes et qu'il sera plus abondamment illustré, principalement en couleurs. Cependant, le prix d'abonnement ne sera pas changé et le sacrifice que s'impose notre Société n'échap- pera à personne. Mais nous désirons, s’il est possible, faire mieux encore ; nous serons donc très reconnaissants aux per- sonnes qui voudront bien nous aider à augmenter le nombre et la qualité de nos gravures en souscrivant au fond des il- lustrations. Les dons seront reçus au siège de la Société, 98, boulevard Saint-Germain, et la liste des donateurs sera publiée. Nous sommes certains que tous les amateurs d’Oiseaux apprécieront l'effort que nous allons faire pour éditer un Manuel complet et moderne, qui n'existe pas à présent, et dont le besoin se fait sentir depuis longtemps. C'est l’art tout entier de connaître et de faire vivre et reproduire les Oiseaux en captivité, que notre Société va mettre ainsi à la portée du public. L'OISEAU. — 1922 — 12 I 2/92 L'OISEAU UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE par Jean DELACOUR (Fin) X. La MARTINIQUE Quand, à l'automne, on a quitté la France où toute la nature devient triste et grise, on est frappé d’admiration lorsqu'on arrive aux Antilles. Après douze jours de navigation, alors que l’on garde encore vivante l’image de nos côtes brumeuses et décolorées, la Guadeloupe, d’un vert incroyable, se dresse soudain, dans la mer bleue et transparente ; et elle nous reçoit dans son admirable baie de la Pointe-à-Pitre. Tous les rêves de pays tropicaux, qui ont hanté le sommeil de l'Européen, sont miraculeusement réalisés tout à coup : les voici, ces pics découpés, ce volcan imposant, ces îlots de coraux revêtus de Palétuviers et de Cocotiers ; la voici enfin, l’exubérante végétation des « Iles ». Comme on comprend que ce joli nom « Les Iles » ait servi pendant des siècles à évoquer les Tropiques, et qu'on ait confondu, sous ce vocable vague et charmant, tous les pays chauds, alors surtout connus par les produits merveilleux qu'on en recevait en Europe. Les « Iles », en effet, les Antilles et les Mascareignes, offrent en raccourci, et sous le plus heureux aspect, toutes les splen- deurs des Tropiques. Toutes les petites Antilles se ressemblent ; les montagnes et les collines volcaniques se dressent, étonnamment découpées au-dessus de l’eau limpide, sur des côtes rocheuses et tour- mentées, toutes recouvertes d’une intense verdure ; au bord des baïes, les villages se cachent sous les palmes des Coco- tiers, et les Palétuviers poussent dans la mer même, don- nant du même coup à l'Européen, peu habitué à cette végé- tation étrange, l’impression qu'il navigue sur un lac. La verdure des Iles est une révélation quand on la voit pour la première fois : ni les grands bois des Vosges, ni la riche Normandie, ni même la splendide forêt équatoriale, ne donnent une idée de son intensité ni de son éclat. Les UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 243 buissons des collines, l2s champs de Cannes à sucre, les Coco- tiers, les Palmistes, les Bananiers des villages et surtout les admirables Fougères arborescentes qui couvrent les monta- gnes, composent un ensemble de verts si vifs quil en est presqu'aveuglant. On sent que ces feuillages puissants et tendres à la fois, sont nourris par un sol particulièrement généreux, secondé par une humidité perpétuelle et une tem- pérature toujours égale. Des Antilles, c'est la Martinique qui m'est le mieux connue ; j y ai passé deux semaines en novembre 1921, et une vingtaine de jours en mars-avril 1922. Grâce à l'excel- lente hospitalité de son gouverneur, M. Fernand Lévecque et à la cordiale réception de nombreux Martiniquais, j’ai pu visi- ter l'île dans tous ses détails, et je reste encore sous l’impres- sion de son charme infini. Les Oiseaux ne sont pas abondants aux Antilles ; mais les espèces qui s'y trouvent sont souvent propres à chaque île et présentent, par là même, un intérêt de premier ordre. Cette faune est d’ailleurs bien menacée, et depuis la décou- verte de l'Amérique, beaucoup d'espèces se sont déjà éteintes. Chaque île possédait probablement au moins un Ara et un Amazone, et des Perruches. Ces Psittacidés ont disparu partout, sauf à Saint-Vincent, à Sainte-Lucie et à la Dominique, qui conservent encore quelques spécimens de leurs magnifiques Amazones de Guilding, versicolores, au- œustes et de Bouquet, qui laissent loin derrière eux, pour la taille et la variété du plumage, les espèces sud-américaines si communes encore de nos jours. J'ai eu cependant la joie de découvrir, comme on le verra plus loin, qu'un Psittacidé fréquente encore la Martinique. L'Homme est responsable de la disparition de ces Oiseaux ; mais depuis quelques années, un autre ennemi implacable a été introduit : la Mangouste, qu'on a acclimatée pour com- battre le terrible Serpent Fer-de-Lance, cause de tant d'acci- dents mortels à la Martinique qu'on l’appelait autrefois « l’Ile des Serpents ». Les Mangoustes ont bien détruit la plupart des dangereux Reptiles, mais elles ont fait aussi dis- paraître tous les Oiseaux qui vivent ou nichent près du sol : le Pigeon-Perdrix (Geotrygon), le Troupiale (Jcterus bonana), plusieurs Grives (Rhamphocinclus, Cinclocerthia) ont été à peu près anéantis et leur extinction complète n'est plus qu'une 2 244 L'OISEAU question de quelques années. Si l’on ajoute à ce fléau l’ardeur à détruire des petits Nègres (la Martinique a 97 % de popula- tion colorée), on voit que l'existence des Oiseaux de l'île, comme ceux de ses voisines d’ailleurs, est très compromise et que des mesures de protections radicales et immédiates seraient nécessaires. Il n'y a pas de marché aux Oiseaux à la Martinique. Cepen- dant les amateurs sont nombreux. et sans compter les Per- roquets de la Guyane ou du Vénézuéla que l’on voit souvent aux fenêtres, il existe nombre de volières et de cages qui renferment de bonnes collections d'Oiseaux sud-américains. Par exemple, notre collègue, M. Asselin, possède au Vauclin un véritable jardin zoologique, avec des Mammifères et des Oiseaux ; M. Labat, à Fort-de-France et M. Thierry, à Case- Navire, ont des volières fort bien garnies. L'Oiseau le plus commun à la Martinique est le « Merle ». C’est le nom qu'on donne là-bas à un Quiscale, Ictéridé noir, Holoquiscalus martinicensis. Il est de la taille de l’Etour- neau, dont il rappelle un peu les habitudes ; il ressemble beaucoup d’allure aux Merles métalliques d'Afrique. Le mâle est noir brillant ; les femelles et les jeunes, brun grisâtre foncé. On trouve ces Oiseaux dans les villes et les plantations ; on ne les rencontre jamais dans les parties retirées, ni sur les hauteurs. Un de leurs grands charmes est leur voix ; ils font entendre une sorte d'appel compliqué, brillant et gai, qu'on entend de toutes parts. Les Quiscales nichent en colonies, et j'avais grand plaisir à les regarder évoluer autour des gros nids sphériques de büchettes qu'ils avaient construits dans deux Palmiers-Céléris (Caryota) du jardin du gouverneur. Un autre Oiseau très répandu dans les parties basses de l’île est le Sucrier (Cœreba martinica). La Martinique possède une espèce particulière, noire et jaune, avec un trait blanc jaunâtre au-dessus de l’œil et du rouge à la commissure du bec. Ces charmants petits Oiseaux animent les haies et les buissons, en compagnie des Oïiseaux-Mouches et de petits Granivores, que l’on trouve aussi sur les collines. Les Oiseaux-Mouches, au nombre de trois espèces (Eulam- pis jugularis, Sericotes holosericeus et Bellona exilis) sont encore abondants : ils sont tous trois d’une rare beauté : le regretté Marquis de Ségur les avait tous trois importés vivants en France. UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 245 Les deux espèces de Fringillidés de l’île sont le Chanteur bicolore (Euethia bicolor) appelé « Ci-Ci », et la Loxigelle à gorge rouge (Loxigella noctis) « Moisson » ou « Père noir ». La première de ces espèces est très petite ; les mâles sont gris olivâtre, avec la tête et la poitrine noir de suie ; la se- conde, de la taille d’un Linot, est un bel Oiseau, d’un noir mat et profond, avec la gorge et les sourcils brun-rouge vif, chez le mâle adulte ; d’un gris-brun, chez la femelle et les jeunes. On rencontre assez souvent un petit Tyrannidé gris, Elainea martinica, qu'on appelle le « Siffleur » à cause de son chant agréable. Les Grives (Cechlerminia, Margarops, etc...) et le Tyran (Tyrannus rostratus) sont assez communs dans la cam- pagne, ainsi que les jolies petites Fauvettes (Dendræca, Mnio- tilda, etc.), dont la sveltesse et le plumage où domine le jaune et le roux, sont charmants. Les Colombes rousses (Zenaïda martinicana) et Moïineaux (Columbula passerina) sont encore assez nombreuses, mais très persécutées, car elles constituent le principal gibier de l’île. Pendant mon second séjour, en mars, j'ai été à même d'observer un fait très intéressant et qui n’a jamais encore été signalé : les petites Perruches de la Guyane (Psittacula passerina) émigrent à travers les Antilles, et j'ai pu en voir un certain nombre, venant du Nord, à cette époque ; je pus même m'en procurer un couple et constater que ces spéci- mens appartiennent bien à l'espèce typique. Il y a encore d’autres Oiseaux à la Martinique, mais ils sont rares et difficiles à observer. Je dois cependant men- tionner entre tous un ravissant habitant des collines, le Solitaire ou « Siffleur de Montagne » (Myiadectes genibardis) qui est un congénère des Oiseaux Clarinettes de l'Amérique centrale. Je me trouvais, un après-midi, dans un bois de Fougères arborescentes, situé sur un versant de la Montagne Pelée. On se souvient qu'il y a vingt ans, cet affreux volcan détruisit la ville de Saint-Pierre et ses environs, causant en trois secondes la mort de 40.000 habitants ! Maintenant tout est de nouveau joli et calme sur les flancs de la montagne terrible, et les grandes Fougères, qui ont poussé depuis l’éruption, dépassent déjà dix mètres de hauteur, tant est riche la végé- tation des Antilles, 246 L'OISEAU Une famille d'Oiseaux habitait le bois de Fougères : un couple de Solitaires et leurs trois jeunes. Cette espèce marti- nicaise, qui existe aussi à la Dominique et à Sainte-Lucie, est, je crois, supérieure à tous ses congénères par l'éclat du chant et l'élégance du plumage. Ce gracieux Oiseau, de la taille d’une Alouette, est vraiment ravissant, avec son bec court et mince, ses longues jambes fines et délicates. Son plumage est simple, mais joli : le dessus du corps est gris- bleu ainsi que les aïles et la queue, qui sont marquées de noir et de blanc ; un trait noir passe par l'œil, qui est très grand et expressif ; les côtés de la tête sont variés de gris, de roux et de blanc ; la gorge et le devant du-cou sont roux, ainsi que la partie postérieure du ventre et les sous-caudales. Les cinq Solitaires étaient perchés à l'ombre, s’envo- lant de temps à autre pour attraper un Insecte ; les seuls autres habitants à plumes de ce lieu étaient des Colibris grenats, dont les reflets verts et le rouge métallique scin- tillaient sous les grandes frondes. C'était un beau spectacle que celui de ces Oiseaux dans les Fougères géantes ; mais plus beau encore était le concert qu'ils nous donnaient. Le mâle chantait sans cesse et les jeunes s’assayaient à limiter de temps à autre ; jamais auparavant je n'avais entendu une voix aussi pure et aussi mélodieuse, en dehors de celle du Rossignol, avec qui le Solitaire peut parfaitement rivaliser. Son chant est très varié et de modulation très franche ; de plus, il imite à la perfection le sifflement de l’homme ; j’es- sayais des arpèges et quelques airs simples, qu'il reproduisait aussitôt à miracle. Le souvenir des heures que je passai avec ces charmantes créatures, qui, sans crainte, voletaient et se posaient autour de moi, est un de mes meilleurs souvenirs de voyage. Je quittai la Martinique au début d'avril pour rentrer en France, rapportant avec moi mes collections du Vénézuéla et des Guyanes, augmentées de quelques Oiseaux de l’île Colombes rousses et Moïneaux, Perruches de Guyane, Sif- fleurs, Grives, Loxigelles, Chanteurs, Sucriers et Quiscales. J'aurais pu me procurer d’autres espèces, mais j'eus scrupule de contribuer, même très légèrement, à la destruction d’une faune. déjà si menacée. eljane te) sue jelole nes e sl ishe so; ete la es elele sr /eteteheze ve 7e UN AMATEUR D OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 247 Je me suis embarqué avec toute une ménagerie (quelque 200 animaux), et les verts rivages de la Martinique s'’éloi- gnent. La Dominique, puis la Guadeloupe présentent leurs silhouettes si découpées et si vertes, et disparaissent à leur tour. Ensuite, ce sont les douze jours de la traversée et les Iles sont laissées bien loin de l’autre côté de l'Océan. Mais dans notre vieille Europe, dont les chanmes sont si différents de ceux des Tropiques, les Oiseaux exotiques que j'ai rap- portés me rappellent sans cesse les forêts vierges immenses, les peuplements de Palmiers, les bois de Fougères arbores- centes et les côtes couvertes de Palétuviers qu'ils habitaient et qui composaient, avec eux, les ensembles les plus mer- veilleux qu'un naturaliste puisse rêver. Clères, avril 1922. APPENDICE NOTE SUR LE VOYAGE DE RETOUR ET LES OISEAUX VIVANTS RAPPORTÉS Embarqué sur la Navarre à la Martinique, le 7 avril, avec 200 animaux environ, j'arrivai au Havre, le 20 avril 1922, n'ayant subi pendant la traversée que des pertes peu impor- tantes. Les Colibris et les Tangaras les plus délicats, avaient été installés dans la salle de bain de ma cabine, chauffée par des lampes électriques spéciales ; on m'avait donné, pour les Oiseaux de petite et moyenne tailles, une petite pièce à l'arrière ; quant aux gros Oiseaux (Oies, Hoccos, Aras, etc...) on avait placé leurs caisses avec celles des Mammifères, sur le pont avant, abritées par la cloison, et recouvertes de bâches la nuit, en cas de mauvais temps. Le commandant et tout le personnel de la Navarre montrèrent toujours le plus grand empressement à nous aider et à nous procurer ce dont nous avions besoin. Nous n’eûmes, heureusement, que trois jours de grosse mer, au milieu de l'Atlantique. Je n'insiste pas sur la difficulté qu'il y a à soigner les bêtes, quand les caisses sont empilées dans d’étroits locaux, et amarrées, alors qu'on a grand mal 248 L'OISEAU soi-même à garder l'équilibre. Néanmoins, tout se passa bien, et nous n'eûmes à déplorer que quelques pertes insi- gnifiantes, en dehors de celle d’un ravissant Colibri, Flori- suga mellivora, bleu, vert et blanc, qui succomba au milieu du voyage. Cependant, un fâcheux accident se produisit entre Ply- mouth et le Havre ; dans la nuit, un jeune Vautour Pape, très privé, qui avait été attaché par la patte sur un perchoir, tomba, se pendit, et, en se débattant, fit choir les cages du Barbu noir et du Motmot de Trinidad, qui, blessés, ne tar- dèrent pas à mourir. La perte de ces trois Oiseaux rares, à l’arrivée, me fut très sensible. Deux automobiles fermées et un camion m'attendaient au Havre, où ma mère et notre collègue M. E. Boullet étaient venus me chercher, ainsi que du personnel de Clères. Les animaux furent rapidement débarqués et emmenés. Malheu- reusement, il faisait très froid, et le parcours fut fatal à certains Oiseaux ; je perdis, dans les trois jours qui suivirent, des suites du refroidissement contracté en route, une dizaine d'Oiseaux-Mouches, la Grive de la Martinique (Cichlerminia), les Tangaras de Suriname, les Dacnis, deux Sucriers et cinq Guit-guits. Tous les autres Oiseaux se rétablirent rapide- ment. Mes nouveaux pensionnaires furent installés dans les chambres d’Oiseaux chauffées de Clères. À la fin de mai, les plus robustes furent placés dans des volières à l’air libre et s’y comportèrent bien jusqu’en octobre ; on les rentra alors. Seuls, les Colibris, Sucriers, Guit-guits, petits Tangaras et Toucans, restèrent à l’intérieur tout l’été ; on chauffait la chambre de façon à y maintenir 20 degrés. Les Tinamous souï, qui étaient fort déplumés, furent mis en volière et se remirent vite ; je possède un mâle et deux femelles ; ils n’ont pas encore niché. Les Hoccos et Pénélopes, très familiers, vivent en liberté dans le parc, ainsi que les Aras et les Perroquets. Les Colom- bes, placées dans une vaste volière en plein air, se sont bien comportées ; seules les Colombes rousses (Columbula talpa- coti) ont niché, mais sans toutefois élever leurs jeunes. Les Paroares à joues noires et les Loxigelles de la Martinique partagent leur volière. Le petit Râle de Cayenne (Creciscus) mourut de pneumonie au bout d’un mois, dans la chambre UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 249 d'Oiseaux, et Le Râle bleu (Jonornis) fut tué par des Agoutis, ayant pénétré par accident dans leur compartiment. Les trois Oies de l'Orénoque, très éprouvées par le voyage, se remirent lentement, et je craignis à plusieurs reprises de les perdre ; elles se rétablirent parfaitement par la suite ; malheureusement, j'avais trois mâles ; j'en ai envoyé un à M. Blaauw, en Hollande, qui possède la seule femelle exis- tant en Europe. Ces Oïes doivent être abritées par temps froid et nourries de pâtée ; elles habitent un enclos séparé. Les Dendrocygnes veufs et discolores ont été lâchés sur le lac avec les autres Canards ; plusieurs ont toutes leurs ailes, mais ne cherchent pas à s'éloigner. L'Anhinga, ou Oiseau-Serpent, habite les bords de la rivière, dans le jardin, pendant la belle saison ; ses allures, lorsqu'il nage submergé ou qu'il est perché immobile au bord de l’eau, sont extrêmement curieuses ; il est fort intel- ligent et apprivoisé ; il a maintenant revêtu le plumage des adultes ; d'octobre à mai, il est tenu dans un local chauffé ; on le nourrit exclusivement de viande. Les petites Perruches de la Guyane, provenant de la Mar- tinique et intéressantes à ce titre, vivent dans une cage de la galerie, tandis que les nouveaux Brotogeris jugularis apu- rensis, subsp. nov., habitent une volière. L'une d'elles a été offerte par moi au Jardin Zoologique de Londres. J'eus beaucoup de déboires avec les Oiseaux-Mouches après les pertes du début, suite du débarquement par un temps froid, j'espérais les conserver sans difficultés, dans un local fortement chauffé et d'excellentes cages ; or je con- tinuai à en perdre sans raison apparente. Je m'aperçus bientôt que ces accidents étaient dûs au fait suivant : le matin, le jour pénétrait très tôt dans la chambre, les Oiseaux se réveil- laient et humaient leur nourriture aigrie de la veille, qui les empoisonnait. Aussitôt, je fis fermer le soir les volets des fenêtres, que l’on n’ouvrait le matin qu'après avoir renou- velé la nourriture. Les accidents cessèrent, maïs il ne me restait plus que dix Thalurania furcata. Plus tard, certains, dont les ailes étaient usées, devinrent incapables de voler, et après trois ou quatre mois, périrent. Deux Colibris que j'avais portés en Angleterre, au Jardin Zoologique de Londres et chez M. Astley, y vécurent, le pre- mier deux jours, le second un mois. 250 L'OISEAU À l'automne, il ne me restait que quatre Oiseaux-Mouches en bon état, que je cédai à des amateurs, ayant appris tout ce que je désirais savoir sur ces ravissantes créatures, qui ne sont vraiment pas faites pour la vie captive. Les soins qu'ils exigent sont trop absorbants, surtout dans une col- léction importante d'Oiseaux. Il faut la patience d'un ania- teur habitant la ville et n'ayant que quelques petits Oiseaux, comme autrefois le Marquis de Ségur et M. A. Ezra, pour pouvoir leur consacrer toute l'attention nécessaire. Le Toucan à bec rouge vit dans une volière de la galerie. Il est très privé. Le Siffleur de la Martinique (Elainea) avait mué et était en excellentes conditions. Il faisait entendre de temps à autre sa voix flûtée. Environ deux mois après son arrivée, il mourut d'une attaque d’apoplexie, la seule que j'aie eu à enregistrer parmi mes Oiseaux au cours de l’année. Le seul mâle de Chanteur bicolore que j'aie pu me procu- rer vit en volière ; c'est un petit Oiseau encore plus querelleur que le Chanteur de Cuba, si bien que j'ai dû le mettre avec des Tisserins, car il persécutait les autres Fringilles, no- tamment les Loxigelles. De ces dernières je possède un mâle adulte et quatre jeunes qui n'ont pas encore mué. Les cinq mâles de Cardinaux à huppe droite ont dû être séparés, car, après avoir voyagé ensemble cinq mois sans dis- pute dans une étroite cage, ils se mirent à se battre dans leur vaste volière ; l’un même fut tué. Les Saltators sont en bonne santé. Tous les jolis Paroares à joues noires sont en parfait état. Ces Oiseaux se sont toujours montrés robustes et bien portants ; et pourtant, que d'aventures ils ont traversées : capture sur l’Apure, transport difficile à la côte, puis traversées et escales à Tri- nidad et à la Guyane ; à Saint-Laurent-du-Maroni, ils s’échap: pèrent de leur cage par la porte mal fermée, et nous eûmes à les reprendre, ce qui fut difficile ; enfin, voyage à la Marti- nique et en France... Les Guit-guits et Sucriers arrivèrent dans un état de saleté extrême ; mais ils se nettoyèrent étonnamment vite, muèrent et étaient en parfait plumage au bout d'un mois. Les petits Tangaras, Callistes et Organistes, vécurent bien dans l’ensemble ; j'eus cependant à déplorer, au mois d’août, la perte du beau Calliste d’Arthus, jaune brillant, brun et UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE 251 noir, qui succomba pour avoir mangé des cerises aigres. Mais la difficulté de procurer à ces Oiseaux, à la campagne, des fruits toujours parfaits, m'a fait renoncer aux Callistes ; les plus beaux sont maintenant en la possession de l'Hon. Mrs. Bourke. Les gros Tangaras bleus, noirs, jacapas, etc., ont passé l'été en plein air et sont très rustiques. Enfin, nos deux couples Quiscales de la Martinique ont aussi habité une volière à l’air libre. Ils sont en parfait état. J'ai tout lieu d'espérer qu'ils reproduiront l’année prochaine. Pour terminer, je donnerai deux conseils à ceux qui tente- ront de rapporter des Oiseaux vivants des Tropiques : il faut d’abord mettre le moins d'Oiseaux possible dans chaque cage ; ensuite, on emploiera des cages très solides, seulement grillagées sur un côté ; elles auront un double fond, l’un en bois, et l’autre, à 3 centimètres au-dessus, en grillage, qui laissera passer les ordures ; de cette façon, les Oiseaux ne se souilleront pas, et on nettoiera facilement le fond de bois à l’aide dune raclette ; il est même préférable de disposer sur ce fond des plateaux métalliques mobiles. Quand les conditions indispensables de bonne nourriture, d’abri du froid, de la pluie et des vents sont réalisées, les seules pertes subies en voyage sont dues à ce que les Oiseaux se salissent ; leurs plumes se collent, ils se baignent sans cesse sans pouvoir se nettoyer, se refroidissent et meurent. J'ai essayé de tous les moyens pour éviter à mes Oiseaux de se salir, j’ai trouvé, en fin de compte, que le double fond gril- lagé est le seul pratique. C’est pourquoi j'insiste pour qu'il soit toujours adopté. LISTES DES ANIMAUX RAPPORTÉS VIVANTS par J. DELACOUR MAMMIFÈRES Maroni (Guyane Française). — Tayassu pecari (L.), Pé- (UT MORE TN TA NAIL À ARR SA A STE M 2 Apure (Vénézuéla). — Hydrocherus hydrocherus (L.), (CONTE NIMES A EME SRE RE EN EEOR AS à LA UE 2 — (Vénézuéla). — Dasyprocta apurensis, sp. nov. SOUMET DUrE. sai Li MED... 2 3 252 L'OISEAU Maroni. =—D."aguti (L.), Agoutndoré.s..2.14200 0 — Myoprocta acuchi (Exleben), Acouchi ........ Apure: — Felispardalis. (L.), Ocelot.....:.....,....10. OISEAUX Maroni (Guyane Française). — Crypturus 'soui (Herman), TINAMOU SOUL ARE RENE See Re NES Apure (Vénézuéla). — Crax daubentoni, Gray, Hocco de Daubentonies regret ue MEET Res en Guarenas (Vénézuéla). — Ortalis ruficauda (Jard.), Péne- lope : à ‘queue “rousse... .." PS RE ER EE PRE Martinique. — Zenaida martinicana, Bonap., Colombe de-slar: Martinique te tas Te EAN ORUT SEE SR Caracas (Vénézuéla). — Scardnfella ridgwayi, Richmond, Colombeïécailée lu ibao) NPRR ASe URS — Columbula talpacoti (Temm.), Colombe rousse. Martinique. — C. griseola, Spix., Colombe moineau.... Caracas. — Leptoptili verreauxi, Bonap. Colombe de Ver- Lux. 2e NL EN En MES CP LES LE Lo eee Maroni. — JL. rufaxilla (Rich. et Bern.), Colombe à front DTIS SE RENE IAE CE OR AE. ROULÉ Te MER — Creciscus cayennensis (Bodd.), Petit Râle de Cayenne: antenne Re ANSE SR Apure. — Jonornis martinica (L.), Râle bleu.......... Apure. — Alpochen jubatus (Spix), Oie de l’Orénoque.. = Dendrocygna viduata (L.), Déndrocygne veuf.. = D. discolor Sclater, D. à bec rose..... RER ed —— Anninga anhinga (L.), Oiseau serpent ........ _ Gypagus papa (L.), Roi des Vautours........ Maroni. — Ara ararauna (L.), Ara jaune et bleu........ — À... mdeno (LP): FAratcanea, te ACTOR IAE ENS — A. chloroptera Gray, Ara à ailes vertes ........ Martinique. — Psittacula passerina (L.), Perruche de la GUYANE 4 2 UN ALES MA RES EN A ERA RATE Apure. — Brotogeris jugularis apurensis subsp. nov. Perrüche:de /A'ADpure 5e 3e 0 Me ee — Amazona ochroptera (Gmel.), Amazone à ailes JAUNES Lin iete SUR ERA EE RER LA Trinidad. — Momotus bhamensis Swains., Motmot de Mrinidad Lite: LR Port Ten Pics CES Fee AMENER M Q CS ©Q9 © & QS UN AMATEUR D'OISEAUX EN AMÉRIQUE TROPICALE Maroni. — Campylopterus largipennis (Bodd.), Colibri à liraeanlese te ESS Ar res —- Thalurania furcata (Gmel)., Colibri Nymphe de CANCER ER SL USE APM RE etes _— Topaza pella (L.), Grand Topaze.............. — Capito niger (P. L. S. Mull.), Barbu noir...... Demerara. — Ramphastos monilis (P. L. S. Mull.), Tou- CAM AMDEC ATOULE 0 ME NA ee eee Martinique. — Elainea martinica (L.), Siffleur........ — Cihlerminia herminieri (Lafr.), Grive de la Mar- D ICE RE ALERTE Re En PE = Loxigella noctis (L.), Loxigelle à gorge rouge... -— Euetheia bicolor (L.), Chanteur bicolore...... Maroni. — Volatinia splendens (Viell.), gros Jacarini.. Caracas. — Cardinalis phœæniceus Bonap., Cardinal à HAPPERATOL EME SET Re Men Maroni. — Saltator maximus (P. L. S. Mull.), grand Sal- DAC TE NRC TS EM cel ele ele Nes ele, ete Apure.-— Paroaria nigrigenis (Lafr.), Paroare à joues noires Martinique. — Cæœreba martinicana (Reich.), Sucrier de MEN IqQUete RTE Emme EN 2: MA dental Trinidad. — Dacnis cayana (L.), Dacnis bleu.......... Maroni. — Cyanerpes cyaneus (L.), Guiguit saï........ Caracas. — Chlorophonia frontalis (Sclater), Tangara vert Caracas. — Euphoni cyanocephala (Viell.), Organiste à HOUSE SA ARMES RENAN ERREUR SR PE Maroni. — ÆEuphonia violacea (L.), Organiste violet.... Caracas. — Calliste guttata Cab., Tangara tacheté...... — CNdesmaresti (Gray). T:de Desmarest.: 1.417. —_ C. cyanoptera (Swains.), T. aux ailes bleues. —— C'atricapil Lafr:), T7 à tête noire L »:,12..02. — Ctarthuss ess) Te der rise see Maroni. — Tanagra episcopus (L.), Tangara évêque... Caracas T\cana(ovans Le bleues ren Maroni. — 7. melanoptera (Sclater), T. des palmes .... —— Ramphocelus: carbo (Pall.), T. jacapa........ —— Tachyphonus rufus (Bodd.), T. couronné — dsurinamus. (LE), T:;der Suriname... #12 Martinique. — Holoquiscalus martinicensis (Ridgway), Quiscale de la Martinique _…..... 293 M ND O1 QT mm CO D “ ©9 id OS I Pl ES | 25! L'OISEAU SOUVENIRS D'UN NATURALISTE - EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE par le D' MILLET-HORSIN (Fin) LES PIGEONS VERTS (Fin) En Côte d'Ivoire, les Pigeons verts font la sieste et, vers 9 heures, rejoignent, à proximité d’une clairière, un arbre où ils dormiront jusqu’à 16 heures. Chaque bande a ainsi cinq ou six arbres, et on ne sait guère sur lequel elle se po- sera. L'affüt se fait ainsi un peu au hasard ; les Oiseaux ar- rivent par cinq ou six à la fois et se fondent instantanément dans le feuillage ; au coup de feu, tout le monde part ; on a - donc bien des chances de n'avoir qu’un coup de feu à tirer. Des chasseurs attendent que suffisamment d'Oiseaux soient perchés et tirent au hasard. Ce procédé a deux défauts : beau- coup de plombs sont arrêtés par les branches, et de nombreux blessés vont périr au loin. Il vaut mieux se résigner à ne cuer que un ou deux Pigeons ; du reste, il ne faut pas dans ce pays s’attarder trop longtemps dehors après 8 heures — et les Tré- rons n'arrivent que vers Q heures du matin. Il m'est arrivé plusieurs fois de blesser des Pigeons verts et de les rapporter à la maison. Un seul fut blessé assez légè- rement pour résister et il me permit des observations assez intéressantes. Je le blessai à l’affût (1), au soir, le 21 mars 1920 ; il était atteint d’une fracture de l'aile gauche, et comme il se débattait beaucoup, j'eus toutes les peines du monde à lui faire un appareil capable de tenir immobile le membre blessé. Je le mis en cage avec des Tourterelles de di- verses espèces, et j'accrochai tous les jours dans la cage une banane ou une goyave. Dès le 25, sa fracture était guérie, mais consolidée en attitude vicieuse, l’aile un peu pendante ; il x n'avait pas encore mangé et je me mis à l’alimenter de force, (1) Ce soir-là, en 20 minutes, j'en tuai 2 et blessai celui-là. SOUVENIRS D'UN NATURALISTE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 29) avec de petits morceaux de banane et de goyave. Il les déglu- tissait sans faire de difficulté. Je Le nourrissais ainsi huit fois par jour. Le 31 mars, il prenait de lui-même les petits mor- ceaux de banane, mais non de goyave qu'il semblait moins aimer. Le même jour, vers 17 heures, mon infirmier Tenoga Diarra, garçon de ménagerie, vint me chercher pour me faire constater que mon captif becquetait de lui-même une banane de taille moyenne, dont il absorba environ le quart. À partir de ce moment, il était sauvé. Sa ration fut d’abord d’une demi- banane, puis assez rapidement d'une banane entière (1). Il n'aimait pas les goyaves ; il ne se mit à en absorber un peu que par esprit d'imitation, en en voyant manger à deux petits Perroquets dits « You-You » (Pæocephalus senegalus) que j'avais mis dans sa cage. Il s’y trouvait aussi des granivores : Tourterelles de plusieurs espèces, et Poules d’eau naines (Limnocorax niger). I les voyait se repaître de mil ; un beau jour, il se dit que ce devait être très bon, et il y goûta. Quand mon brave Tenoga vint m'annoncer cela, je ne le crus pas tout d’abord ; il fallut qu'il me le fit voir. Je constatai qu'il faisait même une grosse consommation de mil. En captivité, c'était un Oiseau calme, taciturne, pas batail- leur, mais peu remuant, il adoptait un perchoir et ne le quit- tait que pour aller manger ou boire à heure fixe. Il supporta parfaitement le transport et arriva très vigou- reux au Muséum le 17 juillet 1921 ; M. Delacour l’emmena à Cières, mais dans le transport, il se débattit, se fractura son aile blessée et mourut d'infection de sa nouvelle bles- sure. (x) Il est à remarquer que la banane était son mets préféré et que, pour elle, il négligeait les fruits de Ficus, base alimentaire de sa race. 256 PER L'OISEAU NOTES SUR LES OISEAUX NOUVEAUX ET LES ÉLEVAGES DE CLÈRES EN 1922 par Jean DELACOUR En dehors des Oiseaux que j'ai rapportés de l'Amérique tropicale, et dont j'ai parlé précédemment, un certain nombre de nouveaux hôtes sont venus s'ajouter à mes pensionnaires dans le cours de l’année 1922. De nouvelles Grues de Stanley sont venues augmenter la troupe des Echassiers, et quatre Kagous de la Nouvelle- Calédonie ont habité mes volières quelque six mois. Malheu- reusement, l’un d'eux mourut aussitôt que je les eus placés dans une volière en plein air, cependant munie d’un abri. Je dus rentrer les trois survivants, qui se portèrent par la suite le mieux du monde. Mais je me défis plus tard de ces Oiseaux, cependant originaux, charmants et rares, en raison de leur délicatesse sous le climat normand et de la nourriture ani- male qu'ils nécessitent. Quelques nouveaux Flammants sont venus grossir la petite bande que je possède dans le jardin et j'ai lâché des Poules sultanes dans le parc ; ces dernières étaient assez farouches au début et se cachaïient dans les ro- seaux quand on cherchait à les approcher ; mais elles devin- rent bientôt plus familières ; il en est toujours ainsi des Oiseaux qui sont récemment arrivés. Les Aras et Perroquets en liberté se comportent fort bien et font peu de bruit ; ils n’endommagent guère les arbres et, à l’état libre, semblent perdre tous les défauts qu'ils prennent en captivité. Parmi les nouvelles Perruches, l'addition la plus intéres- sante a été celle de quelques couples d’Inséparables d’Abys- sinie (Agapornis taranta). Ces Oiseaux, de forme et de taille analogues à celles des Inséparables à tête rose, sont vert brillant, avec le front et le bec rouge (ce dernier seulement chez le mâle) et les extrémités des aïles et de la queue noires ; ils ont été très rarement importés et, à ma connaissance, n’ont été élevés qu’une seule fois en Europe, en Autriche. Jusqu'ici, je les ai gardés à l’intérieur, les nourrissant de NOTES SUR LES OISEAUX ET LES ÉLEVAGES DE CLÈRES 297 millet, d’alpiste, d’un peu de soleil, et aussi de verdure : ils ne paraissent pas délicats, quoiqu'ils en aient la réputation, et sont assez familiers. Comme d'habitude, d'assez nombreux Passereaux sont venus peupler mes volières et mes cages. Je citerai, entre autres, un couple de très beaux Paradisiers, Diphyllodes ma- gnifica, qui a passé tout l’été dans une volière en plein air, munie d’un vaste abri. Ils s’y sont très bien portés, mais malgré tous les matériaux mis à leur disposition, n'ont pas niché comme je l’espérais. Au mois de juin, j'acquis un lot d’Insectivores de l'Inde, dont je suis particulièrement amateur, car ils sont à la fois jolis de forme et de plumage, intelligents et bons chanteurs ; il y avait des Mésias (Mesia argentauris), des Sivas (Siva cyanuroptera), des Pyctorhis sinensis, Timelia pileata, une Brève du Bengale (Pitta benga- lensis), un Thamnobia cambanenisis, des Mésanges (Parus cinnereus et Machlolopus xanthogenys), des Sibias (Lioptila stellata), un Niltava bleu à ventre roux (Niltava sundara) et des Dyals (Copsychus saularis). Tous ces jolis Oiseaux, très délicats à leur arrivée, étaient en assez mauvais état, mais se sont vite remis ; ils vivent séparés dans des cages ou de petites volières intérieures. En même temps arrivèrent de l'Afrique du Sud deux jolis et rares Insectivores : Cossypha bicolor et Tarsiger stellatus, espèces dont l’Oiseau a déjà parlé ; de l’Amérique du Sud, deux curieux Tanagridés à aspect et régime d'Insectivores Buarremon castaneiceps, joli dans son sobre costume brun- olive, avec la tête châtain, les joues et le front noir (ce der- nier avec des points blancs) et la gorge blanche, et Cissopis laveriana, semblable à une petite Pie ; des Toucans à becs verts ; des Grives Sabias (Turdus rufiventer), si bonnes chan- teuses, et un joli couple de Chlorospingus cristatus, Fringille gris rougeâtre, nuancé de carmin, avec une belle huppe rouge ; son proche parent, C. pileatus, gris avec la huppe rouge, est beaucoup plus commun dans les volières. D'Amé- rique centrale me sont parvenues trois belles espèces de Papes : le Versicolore (Passerina versicolor), le Pape de Le- clancher (P. leclancheri) et le Pape lazuli (P. amæna). Pendant l'été dernier, les ‘envois d'Australie ont été très abondants ; tous les Diamants ont été offerts à des prix rai- ON sonnables et j'en ai acquis un certain nombre ; j'ai pu aussi 258 L'OISEAU me procurer des Colombes diamants, les premières importées depuis la guerre et des Perruches de Bauer. Parmi les Oiseaux indigènes, je citerai un magnifique Rol- lier tout à fait privé, un Merle de roche et des Loriots. Le Parc zoologique de New-York m'a envoyé quelques Oiseaux, mais seul un Troupiale de Baltimore et un couple de Grives migratrices (American Robin) me parvinrent vivants. Plus tard, j'en reçus trois superbes couples de Rossi- gnols bleus (Sial a sialis). Le Museum a bien voulu me céder, pour tenter de les faire reproduire la saison prochaine, deux couples d'Oiseaux devenus rares en Europe : des Coqs et Poules de Sonnerat (Gallus sonnerati) et des Oies-pies d'Australie (Anseranas semi- palmata). Le Jardin zoologique de Londres m'a cédé une femelle de ‘Faisan de Vieillot, importée, et le Duc de Badford a bien voulu m'envoyer quelques Dindons suavages, dont il reste très peu d'exemplaires sur le continent. Enfin M. D. Ezra m'a envoyé de Calcutta un lot de Poules sultanes et de Canards, appartenant aux espèces suivantes :: Netta rufina, Aythia furriginosa, Anas pœcilorhynca, Dendro- cygna fulva, D. arcuata ; ma collection de Palmipèdes s’est enrichie en outre de quatre rares et jolies espèces : Sarcelles à collier (Nettion torquatum), du Brésil (N. brasiliensis), et à ailes bleues (Querquedula cyanoptera), et Canards tachetés (Anas sparsa). Cette dernière espèce n'était jamais parvenue vivante en Europe jusqu'à ce que notre collègue hollandais, M. Blaauw, en rapporta quelques exemplaires de l’Afrique du Sud ; il fut assez heureux pour en élever et put m'en céder un couple. Ce sont de jolis Oiseaux gris-brun foncé, tout marqués de blanc sur les aïles et la queue. L'année qui finit a été généralement très défavorable à l'élevage des Oiseaux : le printemps, sec et brûlant, puis l'été, froid et pluvieux, constituèrent une saison de reproduc- tion anormale dont les effets ont été néfastes surtout sur les petites espèces délicates et les Gallinacés. Un certain nombre d’éclosions se sont néanmoins produites à Clères et des couvées ont été élevées. Un mâle de Nandou blanc, accouplé à une femelle grise. a fait éclore en juillet six jeunes gris, légèrement marqués de blanc à la tête et aux ailes ; ces jeunes furent enlevés au père té Nalionale d'Acclimalation oCié S 1022 », CHPOISEA [es SR CR qyutus € THOV n S. L 1DdS SDuYy OGUVNV NOTES SUR LES OISEAUX ET LES ÉLEVAGES DE CLÈRES 299 dès leur naissance et placés dans une éleveuse artificielle ; des panneaux de grillage, entourant l'éleveuse, leur permet- taient l’accès d'une pelouse riche en trèfle. Les jeunes s’éle- vèrent parfaitemnt. Aucune des Grues n'a niché cette année. Les Kamichis (Chauna cristata) ont construit un nid sur une des îles du lac ; ils ont pondu cinq œufs et l’incubation a commencé au début d'août, le mâle et la femelle se rem- plaçant l’un l’autre sur le nid, toutes les heures environ. Au bout de 45 jours, quatre jeunes naquirent, curieuses petites boules de duvet jaune serin, aux énormes pattes roses et au tout petit bec court et recourbé ; deux de ces jeunes mou- rurent bientôt, puis un autre ; je dus rentrer le survivant qui s’est élevé parfaitement ; leur couleur jaune clair se changea au bout de quelques jours en brun doré. Ils nagèrent, dès leur naissance, comme de jeunes Oies. Les parents en pren- nent le plus granid soin. Les Cygnes à col noir ont niché en mars ; il y avait huit œufs, pondus sur une île ; malheureusement, la couvée fut détruite, sans doute par quelque Grue. Les Bernaches de Magellan ont élevé sept jeunes, sur huit œufs pondus ; les rares Bernaches à tête grise (Chloephaga poliocephala) ont pondu cinq œufs, qui ont donné naissance à cinq jeunes, tous élevés. Des Canards milouins, à bec tacheté, à bec jaune, de Barbarie sauvages, siffleurs du Chili, au nombre d’une cinquantaine, ont été élevés par des Poules. Les Gallinacés, dont l'éducation a été menée à bien, appar- tiennent aux espèces suivantes : Lophophores, Tragopans de Temminck, Faisans d’Ambherst, Paons blancs (une trentaine en tout). Les diverses Colombes, généralement si prolifiques, ont donné des résultats pitoyables ; la plupart n'ont pas niché ; je n'ai obtenu en volière que de jeunes Humérales, et, en liberté, un grand nombre de Tourterelles du Sénégal et quelques Lophotes. Les Perruches n’ont pas réussi, sauf les Ondulées vertes et bleues, et les Passereaux ont donné très peu de jeunes, dont aucun ne vaut d’être cité. 260 L'OISEAU L'INSÉPARABLE A FRONT ROUGE Agapornis taranta (Stanl.) par À. DECOUX C'est de toutes les petites Perruches à queue courte du senre Agapornis, celle qu'on importe le moins souvent en Europe. Quelques couples, récemment arrivés à Marseille, ont été achetés par le Marquis de Tavistock, M. J. Delacour et moi. Cet Oiseau est le plus grand du genre. Sa taille est un peu supérieure à celle de l’Inséparable à tête rose, qu'il rappelle par sa forme et son allure. Le plumage du mâle est d'un beau vert d'herbe brillant, plus clair au croupion, à la nais- sance de la queue et sur la face inférieure du corps ; l'aile est verte ; les rémiges et tectrices secondaires sont noires ; les sous-alaires le sont aussi ; la queue est verte, traversée d'une large bande noire ; le front, les lores et le tour de l'œil sont rouges. Bec carmin ; cire noire ; œil brun ; pieds noirs. La femelle ne diffère du mâle que par l’absence de rouge à la face. Les jeunes ressemblent à la mère ; la cire est chez eux d'un blanc grisâtre et le bec couleur de corne. Les plumes rouges du front n'apparaissent qu'assez tardivement chez les mâles, à ce qu'on croit. Ces petits Perroquets sont originaires d’Abyssinie. Ils fré- quentent les montagnes où ils vivent par couple et, sans doute à la fin de l’époque de la nidification, en troupe de trois à huit individus. On les voit alors dans les branches des Oliviers et des Euphorbes, toujours en mouvement, gais et agiles. Ils se nourrissent de graines, de feuilles et de baies, notamment de celles du Sycomore. Ils arrivèrent, pour la première fois en Europe, en 1906. Un marchand d'Oiseaux italien en reçut plusieurs couples. En 1909, M. H.-D. Astley importa, pour la première fois en Angleterre, un couple de ces Inséparables qui, malheureuse: ment, moururent d'accident sans postérité. L'INSÉPARABLE A FRONT ROUGE 261 La reproduction de l’Inséparable à front rouge a été obtenue par un amateur autrichien, M. Rambausek, en 1910 et 1911. Il signala brièvement le fait dans Die Gefiederte Welt (ror1, p. 184), sans donner aucun renseignement sur ses mœurs en captivité. Il serait intéressant de les mieux connaître et de savoir notamment si, comme plusieurs autres espèces du même genre, la femelle insère entre.les plumes de sa queue les brins d’écorce et de paille (1), qu’elle porte à son nid. L’Agapornis nigrigenis transporte les matériaux de son nid avec son bec, et c’est, si je ne me trompe, la seule espèce du genre qui agisse ainsi. Suivant M. Rambausek, les jeunes mâles sont en couleurs à dix mois. Je possède depuis trop peu de temps l'Inséparable à front rouge pour la bien connaître. Comme les autres espèces d'’In- séparables, elle paraît robuste, et tout à fait propre à la vie de volière de plein air. Son cri n’est pas aigu et insuppor- table comme celui de l’Inséparable à tête rose : elle émet parfois, et même pendant la nuit, une sorte de sifflement, un gazouillis qui n’a rien d’ennuyeux. Mes Oiseaux sont assez paisibles, et sans être familiers, ne se laissent pas ef- frayer par l’approche des personnes étrangères. Je les nourris de millet, d’alpiste, d'avoine et d’un peu de chènevis. Le millet en grappe est leur nourriture favorite ; mais ils acceptent volontiers aussi les fruits et le pain trempé de lait. Peut-être nicheront-ils l’année prochaine, et je pour- rai alors compléter cette note, dont les lecteurs de l’Oiseau voudront bien, je l’espère, excuser la sécheresse. (1) Le couple que posséda M. Astley était sur le point de nicher lorsqu'il succomba, et notre collègue a pu constater alors que la femelle insère bien les brins d’écorce et d'herbe entre les plumes de sa queue. — N. D. L. R. 262 L'OISEAU CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE À Brinsop Court, notre collègue M. H. D. Astley possède quelques nouveaux pensionnaires intéressants. Trois nouveaux Kagous sont venus s'ajouter à la paire qu'il possédait déjà. Malheureusement, ces derniers n'ont pas accepté la com- pagnie des nouveaux venus ; ils les persécutaient sans cesse, en exécutant autour d'eux une danse guerrière, huppe dressée et ailes pendantes. On dut les séparer. Ces Oiseaux font en- tendre, le matin, un concert extraordinaire ; après un long caquetage rauque et bruyant, ils émettent d'étranges et bruyants sifflemenis, qu'on ne peut comparer qu'à des échap- pements de jets de vapeur. M. Astley possède encore, en fait de nouveaux arrivants, quatre Agamis, deux à dos gris et deux à dos vert, charmants et privés, et une paire de Pintades huppées, dont le plumage gris foncé est tout pointillé de bleu ciel ; un couple de jolis petits Courvites (Cursorius) de l'Inde ; des Pinsons de Madère, qui rappellent les nôtres avec des nuances plus tranchées : dessus de la tête et dos bleu ardoisé, menton et gorge sau- mon ; des Bouvreuils de Bokhara (Erythrospiza obsoleta) ; des Colombes de la Martinique et deux couples de Grives à tête citron (Geocichla citrina). Enfin, il faut signaler un Pigeon roux (Columba rufina), parfaitement apprivoisé. Les reproductions, à Brinsop, n’ont pas été très nombreuses cette année, en raison de l'absence du propriétaire à l’époque des nids ; néanmoins, cinq Oies à tête barrée, quelques Ca- rards Carolins, de nombreuses Colombes de diverses espèces (diamants, humérales, lophotes, humbles, etc...), des Calop- sittes et des quantités d'Ondulées bleues et vertes ont été élevées. Les Grues à cou blanc, de Mandchourie et d'Australie ont eu plusieurs couvées d’œufs clairs. Mais le plus intéres- sant élevage a été celui d’une jeune Perruche hybride née d’une femelle « Queen Alexandra » et d’un mâle Barraband Polytelis alerandræ et P. barrabandi). Ce jeune Oiseau res- semble à sa mère, vert amande clair, avec la queue marquée de noir et de rose et une tache rose au devant du cou ; mais ses parties supérieures sont vert plus foncé, comme chez les jeunes Barrabands. CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE 263 * * * Un de nos collègues nous écrit de Prangins (Suisse) : « J'ai eu pendant de longues années, et jusqu’à ces derniers temps, deux paires de Grues de Mandchourie et une paire de Grues couronnées bleues (Sud Afrique). « Toutes les femelles ont pondu deux œufs plusieurs années de suite. En 1918 et 1919, les Grues de Mandchourie ayant fait un nid et pondu deux œufs en février, ont recommencé en avril. En 1920, je perdis une paire de ces Oiseaux. L'autre paire avait eu un œuf fécondé en 1919 et 1920, ce que je constatai en les cassant après 60 jours. En 1921, après envi- ron 35 jours d’incubation, un jeune naquit, très vigoureux ; malheureusement, à l’âge de quatre mois, il se noya dans un bassin assez profond et à bords escarpés. Les parents, pendant plusieurs heures, ont fait entendre continuellement un appel très bref, que je n'ai jamais entendu que ce jour-là. « Ces Oiseaux sont d’une extrême vigilance ; même la nuit, il ne passe pas un être vivant dans un rayon de trois ou quatre cents mètres, sans qu'on entende leur cri d'alarme. « Je leur coupe les rémiges d’une aile tous les deux ans. En changeant d’aile, je suis sûr de couper des plumes bien formées. » TABLE DES MATIÈRES TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS DONT LES ARTICLES SONT PUBLIÉS DANS CE VOLUME ABADIE (René d’A.). — Un cas de malformation embryon- naire chez le Merle noir..... 136 AsrLex (Hubert D.). — Notes d’Aviculture.......1..... 68, 79 BErLi0Z (J.). — Les Perroquets du groupe des Platycerques. ROLE 13, 46, 80 BurGess (Mrs M.) — Mes Oi- SEAUX rem eeterieseacbi)e 96 CranpaLL (Lee S.). — Le Para- disier bleu, Paradisea rudol- DUIRINSCHE RER 57 DEcoux (A.). — Une nichée de Cardinaux rouges .......... 20 DEcoux (A.). — L’Inséparable à front rouge, Agapornis taranta 26o DELcacour (Jean). — Un ama- teur d'Oiseaux en Amérique tropicale. 121, 153, 169, 185, 201, 225, 242 DELACOUR (Jean). — La Berna- nache à tête grise el ses con- génères, Chloëphaga polioce- DRASS TR A ER 232 DELAcOUR (Jean). — L’Eperon- nier Chinquis, Polyplectron Chinquis (SAMU) RER 33 DEcAcour (Jean). — Le Liothrix d’Astley, Liothrix Astleyi DE- PAGOUR EP FREE re- Ce ere 194 DELacour (Jean). — Le Stourne bronzé Lamprocorax metallica (TEMME) Lee ne nee I DELacour (Jean). — Notes sur les Oiseaux nouveaux et les élevages de Clères en 1922.. 256 LacGEr (F. de). — Le Roulroul Rollulus roulroul (Scor.)..... 26 LEGENDRE (Marcel). — Le Jaseur d'Europe Bombrycilla garrula LÉ IS CE NES GO DLCuL ne 219 LEGENDRE (M.). — Le Torcol et son élevage nr. nee 8 LEGENDRE (M.). — Notes sur l'élevage et les maladies de nos Oiseaux captifs....... 51, 84 LEGENDRE (Marcel). — Notes sur quelques-uns de nos Oiseaux 149 Loyer (Maurice). — La collec- tion d’Oiseaux exotiques de CIÈTES PERS EE MER PP 3 MamLiAve (M®° de). — Lettres eNSVTIe RE IS rRne ect 212 MarsDEN (J.-W.). — Quelques notes sur les variétés de la Perruche ondulée........... hh MÉRITE (Edouard). — Cages et perchoirs : leur histoire, leur architecture........ 89, 127, 197 MrrzerT-Horsix (D°). — Quelques Oiseaux de l'Afrique Occiden- tale-Française 2.230000 35 Mizcetr-Horsix (D'). — Souve- nirs d’un naturaliste en Afri- que Occidentale Française 35, Gr, 105, 139, 103, 178,491, 220, 236, 254 OLLivryx (G.). — La Colombe diamant, Geopelia cuneata (DATA) Ce ARE 18 Pauwezs (Robert). — Le mou- vement ornithologique en Belrique ire rer 187 Pcoca (E.). — Les Sternes en CAPÉLVAÉS ER NN AU ER tie 170 PROUVÉ (M°° J.). — Une nichée d'Oiseaux clarinettes, Mya- destes townsendi (AuD.)....... 166 TABLE DES MATIÈRES Rocow-DuviGnEAUD (D). — La vision des Oiseaux.....:.... 99 Tavisrocx (marquis de). — Moi- neaux Mandarins en liber- LA BASS HO NE DAT PES CRE L2 265 INDEX ALPHABÉTIQUE DES OISEAUX MENTIONNÉS DANS CE VOLUME ACARtRIS Una TEE" ar 0 Acomus erythroptalmus ..... 56, 197 ACrIdOtReReS UNSS CREER 7 Ægintha temporalis.. ......... 174 AGAMUMLEERE 80, 200, 207, 225, 262 Agapornis d’Abyssinie......... 200 — HUIALAUOMERENCEE 26€ — Larantos ie 256, 260 AGIR Sd oc obounonne 122, 220 Aidemosyne cantans............ 174 AioleDateleuT mener ects 108 — ADIAN CR eee eee 178 —— MBOnEINE COM eee 22/ EE ITOTÉ EL he ne rien als ee) 2 135 MAUVE ER Re eee le 224 NON ER Pierce 170 = ipecheur MERE MRRIRe 192 — pêcheur d’Afrique...... 178 Aigrette..:: 121; 154, 169, 171, 180 — : (moyenne)... 198 — MU (Delite) einer. 229 —tedeWarler2 mm, 184 AJCIOTOT IEEE ER eee 155 AToUeLLE MEET ce 188 Alouette LULU REC ER Ee 142 Alpochen jubatus..... 118, 155, 252 Amadina erythrocephala........ 174 OI USCITLQ. rer eteleietes tele 174 Amadine à tête rouge ........ 17 Ainarantiies: here 73 Amaurornis phœnicura..…... Re 0T00 Amazona ochroptera ...... 118,252 AMMAZONE NE ele sie 97» 99» 207 — à ailes jaunes... 118, 252 — AUDUSEE Se eee 243 — deBouquet 1..." 243 — de Guilding......... 243 — VersicOlOre eee cu 243 American RODINME EME I 258 Anas pœcilorhynea............. 258 Tavisrock (Marquis de). — Un essai d’acclimatation des As- trildstentlibertés 2-26" .0e 73 VENDRAN (Paul). — Nouvel éle- vage de Tinamou Tataupa... 148 ANUS|SDATSA NN Ste ie te ere le 258 ANRT REC CEEE 155, 170, 249 M AnRINTA se ete 118, 252 ANS. I de rte 122, 154, 204 Anseranas semipalmata......... 258 Anthracoceros malayanus....... 198 Antigone sharpei.......... 184, 198 APAN SEE N acier 121, 170, 207, 256 sr ailes vertes -..-...4 © 118, 252 NAT OTAUNT Ne ee ne aie 118, 252 — DIEU ACER REED 201 ICONE Sarre eee eee de 118, 252 — chloroptera........... 118, 202 — jaune et bleu........ 118, 252 — macao ..... 118, .153, 172, 252 Aramus scolopaceus ... ........ 170 ATapoOngalblanc.-- 1e Creer 208 AndeRieOCOl eee eee er 155 ATACIARE EEE ere re 171 ATEUS EN eeleolee sei-icleieheretes 197 ATOUS SÉANE ere 184 Argusianus argus.............. 197 AStrild bien rer eeteR ect 174 —_1wde Dufresne” 41.51. 73 HN AOUCS ONANE EST LE 73 ha moustache noire. cet 73 de SYANEVR nee 17/4 to laiventre Orange)... 73 ACTA er er EC 208 Aulacoramphus sulcatus ........ 127 AULOUR ER tetes pielele ciel 130 AUÉLUCRE M re cree cel 22/ Aythia ferruginosa............. 258 = HAUGISNENIObe ter solace: ee 22/ Balbuzar de Ne cree 170 Balearica pavonina ............ 88 = DEQULOTUMNSS es eee 88 Barbatula chrysocoma.......... 1h BarDions re eee cer 141 Barbu AE Men orme 96, 107, 168 266 BarbuNACOlNer CPE RE eee [A = RIDOLD EEE 118, 248, 253 Barnardius barnardi........ 17, 174 — semitorqualus ....... 17 = ZONArIUS Al NE: 17, 174 Bathilda ruficauda .......... h2, 73 Bec d’argent...-......... 174, 206 decor PEER EEE EEE 25,079 M CTOÏSÉ. 2/0 212 se esoiseisieo ehenie 53 = des Sapins....-e.cee 216 ON AREA TESTER tele 93 Bellona exilis. 1. RE 2h Belonopterus cayennensis ....... 154 Bengale Verne Ter eee 200 Hrouve te ER TEreeet 17 — aux ailes bleues d’Abys- SITES ee els telete Net 232 Bernache antarctique ......... 232 — chilienne Here CE 233 — à crinière d'Australie. 232 — de Magellan 6, 152, 233, 259 = .à tête grise. 152, 232, 2b9 — — rousse..... 71, 293 Bihoreau viole etre met eee 229 BIÉUÉVElLOULE RER AAT ONSE 206 BE TERRAIN Lo Bo ana bD E 206 BIONDIOS MR ect cmerect Aie 170 Bourdon-Coq-=-..""".".11."12€ 206 Bourdon-Mouche ............. 206 Bouton d’or. 93, 121, 156, 171, 203 BOUVIEULLAE ET ANNE 53, 156, 200 — de Bokhara. ....... 262 — du Nora 88, 2106 _— deSibérie. ter a Brève du Bengale............. 257 Brotogeris apurensis Sp. nov..... 118 Brotogeris jugularis apurensis... 156 Brotogeris Jugularis apurensis SUDSD ROUE EE Lier 2h9, 252 Bruant'des-nelges reims 53 Buarremon castaneiceps......... 207 BECOME PEER AANe 153 BICOrax ee LR EME ET EC 200 ==? "Lab ySSINICUS Ne PANNE 103 BIDOU APR ee Re 212 — à ailes jaunes .......... 4 du Gap er ARE 174 Burhinus bistriatus....,........ 154 SAR) EE cotercraotee Med Eà gta 0 40 170 — à huppe noire..... 184, 198 Bitontdes RE ENTRER IEEE 171 Gacatobs nur Mr Ent 97 HA TaNnT-CaANT PEN EN 174 — de Leadbeater ........ 22 —Mrosalbin NET LAND, NOT Caccabis chukar. "ER ere) 198 L'OISEAU Caillehe 0 ARR ERA 134, 157 HN diner 198 Caïques. rene T eos 207 Calandre de Mandchourie. .... 130 Calao enter PARA NUE PA — d’Abyssinie (Grand)..... 103 — à bec jaune............ 7 — Halbec rouges %h0 0er 7 — pie de Malaisie......... 198 Cal fat es ist ne NE 200 Galliste d'Arthus...:..... 250, 253 Calliste arthusi ...... 119, 122, 172 — atricapilla. 119,122, 172, 253 A COY ON Se ete 8 Le 153, 208 ——\Cyanescens. ne 122, 179 — cyanoplera. 119, 122, 172, 263 — desmaresti.... 119, 172, 253 HN TONEALS 72e 172 — à gouttelettes ....,.... 208 —,ngultata Srxg; 125; 172:1209 ÉDArASEL SN LT C 206 Callocephalon galeatum......:.. 17/4 Calopsittacus novæ-hollandiæ.... 81 Galopsitte SERA ARE 262 Calvi rAnS RSS ENS ERRRe 208 — CADUS TE ra Eee 206 Campylopterus largipennis. 118 204, 211, 253 CANAL FER EE ARRET EEE 71, 89 MATINÉE! ei rare lel 220 — de Bahama............. TI — de Barbarie sauvage.. 6, 259 caroline Lemon 262 — de la Caroline.......... 6 mn NRANPO ERA Celaia cie 79» 224 mandarin 27.048 6 D MIIOUIN este Cie 259 — siffleur du Chili........ 259 = Atachelé NE Enr Nenne 258 Ganan ee nee in 94, 122 Capionmaers tr er CREER 118, 253 Capucine seen ne ere 260 — à tête blanche. ....... 108 Garacara METRE ALLE 122, 154, 169 Cardinal esse pus ner 7 — 1 à joues noires........ 156 SA EE D CM A RE Ce TIR DE 174 — à huppe rouge....... 79 — àhuppe droite 118, 250, 253 rouge trriatei . 20, 174 VE M NEC 22, 174 Cardinalis phæœniceus.. 118, 172, 253 Cardinalis virginianus.......... 17 Carpophaga concinua........... 198 Carpophage austral....°.... . 198 — AMPDOU FRA ACE 198 TABLE DES MATIÈRES Carpophage nutmeg.......... 198 — à queue bleue.... 198 Cassicus persicus.......... 122, 192 GassSIQUe AE EEE ERRE 122, 208 — à dos jaune.......... 122 AIDÉ ANS Etre etes ee 125 Catharista fœtens......... 153, 204 Cathartes atrata...... 122, 153, 204 Caurale-Soleil .......:::. 121, 171 CECRIERNUIQ EEE 245 Cereopse d'Australie .......... 6 GCeryle alcyonr:... 1.0; CHOUDEE 195 UML ON tete et eltete 155 — LLO7QUALA SE eee 159 Chalcomitra fuliginosa...... 39, Gt — DOCRSIS ETES 62 — SENETUIENSTS EN ee 106 Chalcophaps indica.. .......... 198 Chanteur bicolore 118, 245, 250, 253 — deGuba "tre" r7/1250 Ghardontenetie ee NE ES E 188 ChaunaiCriStata EE 197; 1259 Chelidoptera brasiliensis........ 226 Chenonetta jubatan "tue, 232 GHÉVECHEM PNR ERNEST 102 Chimachimarr2 rer 122, 154 Chloëphaga hybrida............ 232 Due INONNALG EE ANNEES 233 — magellanicæ........ 233 _ melanoptera........ 232 — poliocephala 152, 252, 259 — rubidiceps...... 71, 293 Chlorophanes spiza............ 206 Chlorophonia frontalis..... 118, 253 CRIOTOPSSR EN RPENERAR ER l A CUMEIAbanicus TEEN l Chlorostilbon viridis .......... 173 Chlorostilbon............. 122 GhOUCAS ASTRA AENUR PAT AE 177 Ghouel learn HA EOEE 102 Chrysolampis moschitus...,..... 206 Chrysophlegma flavinucha....... 119 Chrysotis ochroptera ...... 16, 172 CICO EMEA AE APRES CARE 184 NÉ VÉQUE M LR au 198 — maguari......... 154, 170 Cihlerminia herminieri..... 118, 253 CNC LOTERIE EEE NES 243 Cinnyris chloropygius .....:..! 62 A CUDTOUS AR NE helene 36 ME SDIEN AUS NE NES 36, Gr ML UENUSLUS Re 39, 62, 100 Gissilopha beecheyi............. 174 Cissopis laveriana. :...... Lire or) GTATINO SEE LR AE Le 166, 168 Cœreba martinicana... 118, 244, 253 Golibri..... 108, 121, 173, 189, 203 208, 226, 248 BEM A Rte asie CIS 246 — à larges ailes...... 118, 293 — Nymphe de Cayenne 118, 253 Colin delQGubas came DE 8 Wide Masséna:.. AR 8 MO SOINNINI 2000 8, 123 Golombhese re RE 259, 262 EN Mar COÏNE TE AREAS 5 — . à demi collier... ...... 5 — diamant.:.. 8, 18, 70, 258 ÉCRIS Re 117, 252 — à front gris. 117, 212, 2b2 HD ITUPIVOTEL. eee EM 190 =HAMOpho ten MERE MEN TIENtS 5 — dela Martinique. 117, 252 262 MOINE er 170202 = ONU oO RÉ OU AIO 01 à 171 + tpasserine).; #5... 12/4, 20/4 — rousse r17, 124, 245, 248, 252 — du Sénégal......... à 5 haAderSmith:... UimERS 240 =: A TELTESLTE MEME Er 204 — — écaillée’, : . 12/ — — TOUSSE ER 13 En ALAN FE HET DA EN LP ARRET ACTE 198 —btranquille em. 6) PIS TUTVERÉER IEC 198, 200 — de Verreaux..... 117, 252 Columbaïgriseat 1 "°°" 184, 198 HR RISeOlG ANA ER Eee 117 PTT CU PES ARE LE a AE 262 — NGIDACOLLES D TASER 117 Columbina griseola............. 12/ — talpacot ER ere 12/ Columbula griseola ........... 252 — PASSER RARE 245 = talpacoti... 173, 248, 252 Compsocoma sumptuosa ........ 127 CONTE ANR ERA a doc 207 — à gorge brune.... 106 — à joues brunes... 120 ratée done cree 98 GONURUS EN A NN TEE fe dette 226 Copsychus saularis ........ 168, 257 Coqgide Bankhiva 20e. 198 = HPhÉDIC MR NADIA 130 Cordanpbleu 2e ENT 73, 174 Corilthornis cyanostigma........ 142 Cormoran: 14 re" 131, 169, 180 Corneille SERA 100 Corythus enucleator........... 210 Cossypha bicolor.......... 120, 257 Cossypha cafra. 1... 17. 1. h, 120 268 L'OISEAU Cotinratbleur eee 208 | Diphyllodes magnifica .......... COUCOU MAIS RARE 8x0 0 | DISSOUTANEPISCODUS Le CRC eee Gon-compé CHERE RRRrer 7h RUE BeC EN nee « “HEbSe 53, Gourlan ini SNA TT FEAR EMEA (EE Le PR RE RES 168, COUTOUCOU EEE 125 1] MECIECEUS PARA en Ne PnEer Courvite de l’Inde............ 262%) "Edionèmer cts... Rene : Crax daubentoni. ........ 1N7 4520 NN ENEAIER 4... M adro de bic Greciseus DA UE AIRE 248 | Egretta thula................ LU CAYENNENSIS NT, 20202 JOUTDAUSE NRA NME CET Crocopus chlorogaster.......... 198 EL MOPUNICE. er. 118, 245, Crossoptilon mandchuricum . ..….. 6 \MElanoides Jurcatus 5. NRC Crypturus souï _. 117, 206, 212, 252 EMEURE RER RE NAN Are ROUE 7, GUISOT ES etienne EM N e 120 MMEPerONNIEr SN ee Cursorius temmincki........... 262 — Chinquis Fc Cyanerpes cyaneus.... 118, 206, 253 a de Cochinchine.... Cyanochen cyanopterus ......... 232 = de Germain ....... Cyanorhamphus auriceps........ 50 = de Hardwick ...... — erythronotus .... bo = de Malaisie....... —— Malherbei....... 50 AIMÉPeryier Lei nie ere ent) ete -- Novæ-Zelandiæ .. 5o | Erithacus golzüi................ = SUISSE RTE 5o | Erythrospiza obsoleta.......... = HILCOlOT SE € SoMERYERTUTA PrASINC NET EEE Cygne à col noir......... 200, 259 en LE ODSILIOCEU CR Eee = \ SAUVALE. LOMME à 292! Bsireldt elarLe Re Cynniris senegalensis........... TAOMÉ BIOGUENEAU NS URSS AN EC 1 NOR UENUSCUSE EE Eee 1h Eudocinustruber. MEN EE D'aGiS EP CARRE An AR 125, 208 | ÆEuethia bicolor....... 118, 249, ET ADICU ES UE TOR 118, 253 EUR ANR TE EL ro de ANA MONINSS 080 do à 0 ITS: 1209 Eulampis jJugularis............. Damier à longue queue....... 198 | Eulophe Ko-klass............. — à ventre blanc... 184, 198 | Æuphonia cœrulcocephala....... Dendrocolapte ........... 122, 208 — cyanocephala.... 119, — brun Er re2tee 125 — violacea.... 119, 206, Dendrocopus minor........... 9, 80 BUploCOme Se MERE EN REC Dendrocygna arcuata........... 258 — erythrophtalme.... — distolon ER TON PE LENUTUIMAQUETL.E Eee ee — IDEAL. ES 258 | Excalfactoria chinensis......... — Huiduatae er. 118, 252 Faisan d’Amherst.... "#2" Dendrocyene er RER 6, 180 Paisanrarcentés ete — à bec rose... 118, 252 = lencomele rer rEtEe == discolore 123, 154, 172 — de Mandchourie....... 249, 252 — à queue rousse... 184, —— veufv 118, 123; 154, 172 — de Vieillot... 184, 198, 249, 252 Faucon re ANR DENT COLA PENTIER 2HBIMFanvelte rer Dr, 185, 168, Diamant à bavette............ 73 — à gorge bleue........ — delGouldi Pere 5 == TO RIVER ARE EN ue — à gouttelettes.... : 73, 174 1. des TOSCAUXL .: ile = à longue queue... 73, 174 | Flammant............... 200, — MASQUES TE RME 174 — FOSC RIT NS die Diamant mirabiliss +0 TAIORIAO PE ACER ee — aMplastron etre 17 —— ICŒNUlLER SRE NES TD, — psittaculaire......... 7 | Florisuga mellivora 204, 206, 211, — à queue rousse... 42, 73 | Fluvicola pica............ 12/4, Dindon/blanc, 22 em 197 HOULMIRer EN PE CRE 122, Dindon sauvage ...,........ 6, 258 | Francolin à long bec.......... TABLE DES MATIÈRES Francolinus gularis............ 198 GolbuIO Din US RPREE EEE 206 Gallicrechemereneenrese ere 198 Gallinula galenta in 228 GOllUS LUS RER ER R RE EEN 198 JE SORTE EE re ecseters sels 258 Garde BORNE RE EN ee 146 Garrulaxe à cou varié ....... 7 GALERIE RE ER OA TAMEEN. 180 Gels Ne Frise some 213 — duVucatan tie 119 —_ duMPérou Een l — VD EMS SRRN Mre 126 Gendarme res ea (ee 174 Gennœus leucomelanus.......... 198 Geopelid cuneQto RE 0e 18 Geophaps SM EEE LE 240 Geopsittacus occidentalis........ 83 GEDITYTON TERME 126, 204, 243 Geocichla citrina.......... 168, 262 Glaucis hirsuta......1 27,1. 20/4 Gobe-Mouches.... ....... 55, 200 — bleu à ventre roux 168 — vert-Dleuss. 22 168 GOPSE-DIEUC MERS ER ANNEE 150 Gorsachius melanolophus... 184, 198 Grand Ducs: rr ne enr Lun 102 Grenadier Re Tente eee 17 Grenadines ir AE k, 74 Grimpereau- Mere Rte. 85 Grive Rte 121, 243, 245 M TOUTINIIÈRC EN. ee 207 — dela Martinique... 118, 253 —=nmipratrice A. 258 NE SADIARS METAL Te 257 — à tête citron............ 262 ME AUNE dure rente 168 Gros Dec RE 186, 200, 225 — à ventre jaune....... l GUERRE TE AE RM ere 259 HAN ON ER a a 6 — — de Birmanie.... 108 2e = de linde ete 3 d'Australie ere 69, 262 ÆHicendrée: ess NAME 6 — à cou blanc.. 6, 69, 256, 262 — couronnée bleue 6, 88, 256, 263 — Demoiselle..." .tR2c 80 Grue de Mandchourie.. 6, 69, 263 de NN UNIES. Ne AR 6 I délSharpe nt een 18/4 — de Stanley....:.: 6, 68, 256 Gbernatrix cristatella..... 22, 174 Guépier FARMER MR 213 Guiraca à poitrine rose....... n — à tête noire ....... 6 l Guit-guit Gymnorhine flüteur.....,.... GYDEJUSPAPUEE Se. Haliaetusevocifen nee Hedydipna platura........ Heleod}leS SEE COCO ARE RTE Er ss... ss de cheminée....... dé fenêtre. =... Hirondelle de mer ............ derrivagesssemtee HOatzin 225008 15,17 227; HOCCOS ES EE 123,1207;, — de Daubenton 117, 121, 172, LES IN PRIE dESCIA TER NN NET Holoquiscalus martinicensis. . ÉRTOteS AT FRS te Rene Huppelt ous tr st nn Hydranassa tricolor..........,, Hydrochelidon nigra surinamensis ..... Hyphantornis cucullatus........ EHYDSEDELES EN NE dette IbIS a1COMDIANCAE ER RNEE RE0 180, chrysocephalus..... Icierus icterus vulgaris IPDICOLOrC SE TER NM RE RME Inséparable d’Abyssinie....... à front rouge..... de la Guyane..... Inséparable à tête rose. 6, 256, TOROPTIS ere elle dan ee à nn MU ELIUICE oo L'OISEAU 270 TRRISORA DITS AA EE EE 98 JOUR NYC LENLA SEE NICE 194 Jacamar/ ie 12b, 185, 207 A 'desparadis terre 220 Jacanas 2e ue 124, 171, 228 JACATINISE ESP CRE TEE 125, 204 JaCAarimN (Eros) ENST ERE 118, 203 JaCO rose TA NN UML Mr nee 99 Jaseur de Bohème... 53, 215 = TEUrOpe. Line re 215 Jendayass rene ten 98 Kagou..... r20, 152, 168; 256, 267 KMICHE RE Re 197, 259 ICO NU EE Et 6, 124 Lamprocorax (Calornis) metallica I Bnnius AlUcIAnensis ECO TAEIUE 133 POERPLONS, NE RER PET Se ane STE 208 MR CINET ER ENAENAME RAENIER 206 Leplo til SÉRIE 126, 204 —. rufanilla..Wury;lara,. 2b2 — MVerTEQUTL NN NOUTTAUTT30ab1 Leplotilusargalane ee REC 198 — JAVANICUSE EEE CPL 198 Leucotreron jambu........ 184, 198 Limnocorar nier Ne 255 POpLUANCApISITAAT NEA EN 168 rsteUIOta. S NALEL EE 257 TiothRriciastieyEr TER EE 7» 194 — CCR ER LEE Te 195 Lophophore....... 6,170; 1bx1, 259 Lophophorus impeyanus........ 198 BOPRONNUSTORNAIUS EE ANRT EEE 206 PORRUTAANLIO EN ETERR PR 198 À L/OY E ÉPRSPEPE AS CIE À ED PP 96, 133, 200 rdeiGeramiitls see E rer 5 — à collier rouge.....,,.... 7 — à croupion blanc......... 55 des dames three 5 — à ventre pourpre......... 98 Doro ti NE at en ef 168, 258 Lonius donnee LIGA ER ET. 5 NOT UUUS MER AE Eee 5 — hypænochrous........... 98 Louis d'or ou Petit Louis..... 206 DoGiAlCUrDITOSENA NERO EEE 216 Loxigella noctis...... 118, 245, 253 Loxigelle à gorge rouge 118, 245, 253 — de la Martinique.... 248 EYbIUSTONRQUEUS SEEN AE l Machlolopus æanthogenys....... 257 Mämakin noire eee 124, 207 Mandarin. 20e RER ONE SE 17 Marabout AE Re 170, 172, 184 — aménicaine tt cf: 104 —- del'Inde rec 198 — de Java. hrs et 198 IMOTJANODS ACER NN ET 245 Martin blanc à ailes noires . 7 Martin-pêcheur...... 142, 155, 179 = DOUTPFÉ- UE rat ele 20/ En AUTIS LE RER RER ET 7 MADAME RE RE 191, 226 Meïnate de l'Inde... ......:. 96 Melienacigabar ec meer eee 140 — POlYzOnUS re er 183 Melopsittacus undulatus..... 82, 173 Merle serment eee 53, 85 DIEU EE ETES An TRS 5 A AIDTONZES 20 certe dr 1e NOÛ + dela Martinique... 119 — métallique...:...... 97» 107 — — d'Afrique ..... 244 HU NOIR EL Ciel TUTO — de Roche... 5rsVb3; 10816 Mésanpe nee 100, 933, 188, 2b7 — bleue... 85, 9b, 149 — charbonnière 51, 85, 95, 150 HAN BUPpÉe Tee 85 — — à joues jaunes. 168 — à longue queue... 85, 150 —RAMMOITE Pete brNe5m50 HO TONNEle CET RCTE 85 Mesia argentauris...... 168, 257 Mesophoyx intermedia..... 184, 193 MHanE Me uen ele 180 Milouin Valisneria............ 224 Milvulus tyrannus..........2. 153 IMIRUSNOUQUS EPP RC EC TRE EE 122 Mitua tomentosa............... 124 IMNRIOLIAAE TER ee eee 245 Moineau: 12e na 245 —Mandarin.-.54...2 2,078 Moqueur teen eee reeRe 122 —Wimodulatéur "rare 7 Mornnlones:s ie een 79 Mobmobe ee EN Rne 197, 208 — de Trinidad 118, 185, 248, 252 Momotus bahamensis...... 110 252 —= MOMOLE SR ECO 186 Moyen-Duc SUR Eee 102 Muniaimae ET 198 =) SORYZVOrRE. LE APRES Te 198 — HIDECLOT AUS A ERA 17/ Myiadectes genibarbis.......... 245 — LOWNSENTL LE REC 1066 Mycteria americana............ 154 Myristicivora bicolor........... 198 NAN AQU SAN NS RPG 190 INDIAN CAE RER MART 7» 258 Nanodes discolons Le eee PE 82 Natcière ns A Par 220 Nectarinia pulchella.:...... 63, 106 TABLE DES MATIÈRES 271 Neophema bourkei............. 48 — CRTYSOJUS TER Re 49 — ClETUNRSEE RE 49 _ DEURODILLGR PINCE 19 — DUICREMONAERENESENRES 49 — SDIERTIAL AE EE ANA 49 _ VENUS CAM et a cree 49 NetlO TUNER RE ARE 258 Nettapus coromandelianus....... 79 Nettion torquatum........ 258, 224 NTLTA VAN PERS PAR R A RO 108 © — bleu à ventre roux. ..... 257 O0 RERO 257 Northiella hæmatogaster........ 31 IN CLON ASSURENT AREA RE 171 INVGUICORADA NS ES ENERNR tet 171 — DIOLGCEUS A ME Elo 29 Nymphicus cornutus............ 81 — UV BETISIS Re nee a eee 81 Nymphique d'Uvea........... 200 Ole des Andes MR Lin ER 232 ROLE CET PAPE ER OPEL VIS 180 DATÉE TE NE NEA NE EX 6, 79 A ON DÉC enr MALE PAT RUE 6 Ter GAM PIE ENS TIEENEe 220 — de l’Orénoque 118, 123, 155, 169 249, 252 = AdetROSS EM PTS ee 6 — à tête barrée............. 262 pie d'Australie rt... 258 Oiseat amours Ne MenEsr 133 — à berceau........:.. Aro 0 — — d'Australie... 152 5%) CHA ES RUES 96, 152 ET CHAUVE RE MEN Lee 208 — ‘ clarinette... .... 166, 245 —+ 4 CIOCNE See 55, 98, 208 Ad l OI AREA NM EME 133 CRE MTON DEL PET Adele 206 — mouche 125, 185, 210, 244, 249 Oiseau du Régent......:..... 122 Sr ISCTpDEDE MIO 00, 020,202 der Paradis rene 190 ALI OL RER RME are 133 OTLATISLES A SAN RARE: *” 203, 225 — à tête bleue 119, 122, 253 — violet...... 110 22208 Ortalis ruficauda..... 117, 124, 252 Ortholophus leucolophus........ 22/ DFA RÉ ÉSulor HENANE et EE 174 OPVZODORUS RE TEE 226 Oryzoborus crassirostris........ 186 — LONPIAUS NET EC ee 180 OUPAFAOR PME ARR 152 PAL AS AS MERE RAR RE 2 108 Paon Peer re Ter 200 D AN CR een g Er 80. 259 DURE NAT AL Er GO 6 — ordinaire de l’Inde....... 198 Sn MSPICHÈRE MNT IEEN 6, 198 Papeflazulire 2H. AU 257 — de leclancherat nn 257 —MdeNoOUMEAMEMEE 0 174 — de prairie Ets. SO (che) HAVETSICOIOTE Re 257 Paper are Te ARR 99; 207 Parade MONET Re 206 POTGISCARADOLRR RU EE 58 — TUTO TEE RNN TERTE 58 —— RAGTIANT ER ET ee 58 — DUO IDE LR EEE 57 PArAUSIE NM ee 257 — JO) RER RESTE ES RENE RE 57 PaTOAren er AMD EURaR ER TE, 171 =="AadoMINiCaAn At: 0 73 1% 'athuppe rouge... 1043 — à joues noires 118, 248, 250, 253 PArOGrIaiCUCnlIAR CE ee. 174 — nigrigenis.... 118, 156, 253 POTUS RATER SRE PA ER AU 120 CURE USE Re D EN 257 PUSSERAALIUSUS re Rene At Passerina amæna....1..1..,... 257 — leclanchen Mere. 257 — DERSICOIONR ANNEE 257 POUR D AUTRE TUE NN 12/ ADIÉDTE ee 121 RADOÏCRS IL RANCE EEE 198 MÉMULICUS RONDE NE EEE 193 Pénéloper eee ur 121, 207 = TION TASNIE AA UPEE SE 12/ = ONtAlIters RE An 172 — à queue. rousse: r17, 252 Perarixs nn SR pren 220 A 135, 167 AMC RUE ER ET 198 Perdripoule Sert 200 Perroquet. 13, So, 97, 134, 170, 200 207, 256 _ dela Guyane...:.... all — MACON AE nee feeds 5 — derLayard:..:... 55 — derPesquel rer 97 = PYÉMEC TENTE 11190 — dunSénesal #00 9 — Cerrestrer "En te 83 — du Vénezuéla........ 2h = VOA ER re 13 — vert à ailes jaunes.... 172 —— ERONCUE YOU)... 255% Perruche... gl, 171, 190, 226, 266 272 Perruche à ailes d’or.......... 47 — d'Alexandre... .... 5, 98 — de l’Apure...... 118, 252 — de Barnard 7, 17, 98, 174 - Barraband Per tce- 262 — de Bauer... 08, 174, 258 — à bonnet bleu.,..... 48 — Bulla-Bulla® ere 18 — ANCOÏIET- RE rEer- tee 98 _ — de l'Inde... 5 _ CONNUE eee --hie 81 — à croupion rouge.... 174 — à épaulesid'or-- "#70 174 — erythroptère. .../ 7, 173 — de la Guyane 4, Fe 245 249, 252 — hybride-eÉtr rec 262 — multicolore ....., h7, 178 = omnicolore ... 7, 15, 239 _ ondulée... 15, 4h, 55, 82, 259, 263 — — ‘bleue... 7, 97 173 en jaune... 7; 179 — — var. jade ere _ —rolivehtre 98, 173 — —DMvar Verte. r7S — — var. verte: issue.de EE be dos 173 — PallICepPS Pere tete. 17 _ de Pennant 7, 16, 174, 239 — «Queen Alexandra» 98, 262 —— TOSBLER TRAME TELE 5 — royale rer 7 = —Wde Sula: 12.7. 55 — de Stanley....... 15, 174 — de Swainson ........ 6 — àttéte pale er. 16 — NrOSe. Eee 98 — dUveani een 98 — à ventre chatain..... 7 Petit DUCE AE RME 102 Pezoporus formosus........... 83 Phaetornis........... 122, 203, 220 —— SUDERCULOSUS EEE 204 Phalacrocorax africanus menegauii. 180 Pheucticus aureiventeris........ A Phimosus berlepschi....... DO Re NE da) PRYUOrTUS EN RISEERESEE Ar 168 PiC. era 100, 122, 186. 208 A D A LEE CO AE A A M ARE 125 Na nuquedon ere 119 _ — de l'Himalaya. 80 = ICPElCHELILE ANT ARE 9, 80 LOTS ENTER MA SAR ETAR 100, 200 HACADÉ RSR ei eee 7» 90 L'OISEAU Pie azurée reine eee g ide Beecheye tete 174 DIEUC EN Sete ne 133 — — de l’Himalaya........ Gi) — Grièche..... 101, 107, 133, 168 AnOoire d'AÎTIQUE RE... 7 —\de San-Blas:-:,. 2." 000 7 apgaponde sr ere | Prevne- (ain eee CR 176 Pigeon 2 fs. cor 207 — carpophage ............ 184 TI Rte de sue loool 184, 198 —H denNiIcObDar Lee Er 7 = APPETATIX LL ele eee 243 NUL AS RE ET on tbe 262 VOTES er a eee 230, 254 —ANOYASEUTE EE ee henri 104 Pilerodius pileatus "trente 156 PINSON.. Hs ser 93, 139, 180 —. de Madère............. 262 Pintade’. mettent 123, 180 — MABUPPÉES EL EL E 262 PIONUS RER EEE DEEE EE 207 Pitangus rufipennis........ 121, 173 ei 140 ANNEE D OO OR C0) 108 = PDenTAlERSIS CE CRE 257 Platycercus adelaidæ........... 16 — aMmALRUSLL 64 16 — BROWN CRE ec 17 — ClCIRNS A ERA 16, 174 — EDINUUS ae eetee 10 — IIAUCOUUS RENE 16 — avIVeNITIS RE crie 16 —— iclerolis 0x5, 170070 — LINULUS EE CPR TETE 15 — pallidiceps ..... 16, 174 — Splendiius RER 15 Plectropterus gambensis........ 220 Plegadis guarauna............. 155 Poëphila acuticauda........... 174 — DETSONAIT ERP ED 174 Polyplectron bicalcaratum....... 33 — CRINQUIS SE ERRNREEEE 33 = JERMANL ei 33 Polytelis alexandræ............ 262 — L'barrabandie-En eue. 262 Pompadour PE EE ETC 208 Eorphyrocephalus spurius.:..... 17 POUILIOLENIEIS PÉRPEE C TC ERT 7h Poule /d'eAnE ere ECC 228 — Dieter Re. cb 171 — MAT AM NAT UT OS 258 — à poitrine blanche. 198 Poulerde rocher 1 Cette 237 —"asultane. 27% 200, 256, 258 — — américaine...... 228 TABLE DES MATIÈRES Progneichalib tee ER 204 Promeropsiventi ter Me 0e Psephotus chrysopterygius ...... 7 — DISAIS ER EEE RÉ VI — hœæmatonotus ..... h7, 174 — hæmatorrhous..... 31, 48 — multicolor,....... TT - RALELRE SEE ETES 31 — BUNCRERTUNUS EN AA 47 — æanthorrhous...... 31, 48 PSISLES ER RRODIER USE Nes ete rate 179 PSIAGUIO ER RE TIR RE ele Lee 226 — passerina... 118, 245, 252 BLAGUE EE ER me eee 156 Psopluarcrepitans MEN TEE 80 Ptilopachys-fuscus PR INT 237 BUCrASICE RL ER Lorie 184 Pucrasia macrolopha........... 19 Pycnonotus capensis,...... .... 17h Pyctorhis sinensis......... 168, 257 Pygargue vocifer ........ 178, 191 Pyrocephalus saturatus......... 124 Pyromelana afra.............. 174 — OPYD Ne Rene ie re 174 PYPERUTEMAOREE RENE 216 RD} PTNUIA EC eee 88 Pyrrhura hematotis............ 120 Quelediquele mA RENE 174 Querquedula cyanoptera........ 258 Quiscalus infleæirostris..... 119, 244 QuisCale PRES PE ET 12/4 —+-detla/Martinique..... 253 Raletbleu-te er 117, 252, 249 — de Cayenne......... 212, 248 — (Petit) de Cayenne .. 117, 252 RTS Ne ao eee et lee à 198 iiduiMexique, 2er: ë RANCE RACE ET one Ro Me 101 Ramphastos monilis ....... 118, 253 Ramphocelus carbo. 119, 203, 206, 253 RGMPROCUCIUS ARE TRES 243 RheairothsCRUAE EEE 190 Rhinochetus jubatus....,....... 120 Rhysothera longirostris.....,... 195 Rhynchops melanura........... 170 Rhynchotus rufescens .......... 120 Roi des Vautours........ 118, 252 Roilelet 2er. 1 85, 100, 124, 189 M ADUDDE. : Le Na 55 — à triple bandeau ...... 55 ROME RSR er ob 213, 258 — à longue queue...... 5, 98 Rollulus roulroul .......... 26, 198 Rossignol .... 26, 53, 94, 150, 188 _— UP JAPON Eee 194 Rosthramus sociabilis. ..... 171, 229 Rouge-gorge......... 5r,Rr100* HOQUEUR Ne 0 Le RoUlrTOUIe Ru RER 26, 184, Saltator (Grand) ss... aurantiirostris..... .…... …... SCOPS A TR Net ea EN Siva cyanoptera — cÿanuroptera Sizerin. de la Martinique .. de Montagne ss sfobe elefe vs ee ss... “ele tvie es ee s1ee .... .….. ….. …... 206, Souï-Manga 55, 62, 98, 105, 139, Spatule Spermestes bicolor Spermophila CULVTÉ I UNE CROICEO à double collier ... malachite..... FOSC TEE Tore re ete Spermophile. ........... Spilopelia tigrinus......... Spinus chrysogaster....... — cucullatus ......... Spizaète Spizixos canifrons inthus amandava.... subflanus ..... Sporæg Sporophila SpOrophile: 7.007" CCC …... ….. SERRE MER rurale Riel — épouvantail............ Sfourne bronzé... el SUCTIEL 80: ee ce de 122, 129, 12 flavéole. rs ettentseme — dela Martinique.. r18, Suthora welbiana.............. SYFRIUM: SiNENSE NN +. Tachyphonus rufus... 119, 203, _ surinamus.... 119, 274 L'OISEAU ladommerir ete rer SPL 79 Tanagra cana........ 156,172, 253 — episcopus. 119, 203, 206, 253 — _melanoptera:..... 203, 253 — olivicyanea .. 122, 192, 185 Tang ara At er Seee DOI DD — aux ailes bleues. 119, 253 —. à bec d'argent.’...... 2038 — bleu... 119, 185, 203, 253 COTON NAN dre 119 —hodelCayenne Act. 171 — Couronné........ 119, 253 — de Desmarest.... 119, 253 ET HAOLÉ RL DEEE 119, 2b3 écarlate spadeutents Sete L — évêque.......... 119, 203 — jacapa...... DO 11212, 209 — emelanOpLer des eine 119 EE no re no die) DIS dE 203 —, des palmes.. 119, 203,253 = érdeParadis rer 208 —. de Surinam...... 119. 253 =? Dtacheter si Nes ANT 10:-209 — à tête noire...... 119, 293 NEVER rire 118, 203 Hantale EST CRETE 154, 170 a D A Lo) CIN Er te 180 DATA EL ES LR r DR 125, 189, 200 A UNE ER el Ut Culte 122 =frou Le nr NE Re sel 122 Tarsiger"stellatus ETS 27 ROUMANIE OR Lie 203, 226 118, 204, 206, 211,42/40, 253 — furcata... é Thamnobia cambanensis........ 257 Theristicus caudatus ........... 154 TANISOMAT TEAM MERE AT LE 171 Timelia pileata............ 168, 257 Timélie à huppe rousse....... 168 TINAMOUT ETES Re 204, 212 = TOUXSR EE etes etre mieletere 120 Tinamou soui ...... 117, 248,252 — tataupar er..." 8, 148 MSSCCIR EEE CE ELE CEE ELLE : 170 A DIR EN peIuTs taie 7 TOUT OS UMA EEE NERLITECRE 153 Tœnopygia castanotis ........:. 17/4 Topaza pella.... 118, 206, 211, 253 TOpaze re Er et iere 206, 208 — (Grand): PR 118, 253 TOrCOl RE SE ME ene 8 Houcan "errenEe 7, 197; 123, 207 1: —., à bec rouge.1:}1. 118, 253 MAN DECHYETL rtteee 1407 NET ee ee Le 127 IHOURALONN EEE RER or ee 157 ToOUTACONETIS EEE ERA RE 7 Tourterelle..... 110, 134, 207, 255 — masque de fer.... 142 — au Sénégal....... 259 Trasopan tee : 6 — SALYre Ce «.. 7» 69, 80 mt idelemminck 07250 IBM EME OERE 168 ES ONE 6 LE PR RP EL 12 Lravailleur: 77.62 elec er 174 Tréron d'Abyssinie. 0"... 236 M IGRAUVES EE, ER EC ire 236 TiOGhHIOPIETON EEE ERA 168 LOTO dy ÉMERGER 55 = DINLS fe ES Aa 12/ — Faye. ar AMEN 127 Troglodytes Clans PRE 124 ÉTOPON EE 122, 125, 203, 208 ride Cüuba::;-7Teus cer 5 Brouplale Aer ene 122, 182, 243 — de’Baltimore =" 258 TurduS mena PERRET 137 1 HUNIUENtEr. ae en 257 Eyran:. ep AUNTS0; 2 aquatique ER ET CR LE 204 — à longue queue........ 153 — MISOUIITÉ Re eee ntr 121 LYPANTNUS ITOSITOLUSCE FC EEE 245 UrOciSS A NSULENSIS PETER 133 Uraginthus angolensis.....,.... 174 — phœnicolis .. 17/4 Urogalba paradisea............ 226 Uroloncha acuticauda. ......... 168 — leucogaster..... 184, 198 CLONE SN CR ERE Son lle MATHeAURE PATES ER RENE 180 MARNE EE ere 194 VAS RER AT. ane Cie 97 VAUÉOURS SRE TES ER 101, 158 ide /KOÏD.-.-1 RCE : T0 2 HAANOITi 0 122,109 NO) NON —HHDAPe ee Cruel 172, 248 Ventrelorange.- Reste 17h Mercerie nt Teener 53, 200 Vertélectrique."#EerrRc 02 206 = MUR ee SEE 206 Veuve es TT RER re 7 Vina0o)CalLvAa EE PRE CCR 230 TT MERE on done 236 Vo'!atinia splendens........ 118, 253 VOYOLL RENE EEE TE 206 MNOTADÉ APE REREÉRERS SE CURS 174 Xnathura cœruoala............ 162 VORORAMUANNAU- SR Pire tie 80 PRnTITORQUILLQE EEE RTE 8 Zenaïda martinicana.. 117, 245, 252 nt à TABLE DES MATIÈRES 279 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ARTICLES PUBLIÉS DANS CE VOLUME Amateur (un) d'Oiseaux en Amérique tropicale. 121, 13, 169, 183, 201, 2259 242 Bernache à tête grise (la) et ses congénères. CRÉES poliocephala (ERA) ER RÉ ARS RERO BR A PRO ME DM rte SE A TROT 232 Cages et perchoirs, leur histoire, leur architecture .......... 89; 127; 197 Chronique ornithologique... 30, 55, 117, 151, 168, 184, 1906, 22h, 239, 262 Collection (la) d'Oiseaux/ exotiques de Clères. =." mr 3 Colombe diamant (la). Geopelia cuneata (LATH.). .......... .......... 18 Elevage (nouvel) de Tinamou Tataupa...... D de Nora PC 148 Eperonnier chinquis (1°). Polyplectron chinquis (S. MUEx).- ANR OR SUR à Essai d’acclimatation (un) des Astrilds en liberté..................... 73 Jaseurd'Europel(le) 2Bombyellalqanruta (Li) AL RE ORNE Shen) Lettres de Sy SS Mrses ne Mee ne Een lue sie LI RSR 212 Liothrix d’Astley (le). Liothrix astleyi (DELAGOUR). . 5... .... ..... ROAAMTO Malformation embryonnaire (un cas de) chez le Merle noir.... ...... 136 Manuel (un) sur l'entretien et l'élevage des Oiseaux.................. 2h MomeaucMandarimsienttiberté AR ERA ene Ne Ne 2 Mouvement (le) ornithologique en Belgique.............. ..... 187 Nichée/ (tune) der Gardinauxrouges. LE PRE SES Fe ee 20 Nichée (une) d’Oiseaux clarinettes. Myadesles ons crdi (AUDI) ER ERCE 110 Notes deAVIiCULEUTE RSR RS PA TE AR A A ta te 1-00, 170 Notes sur l'élevage et les maladies de nos Oiseaux caplifs........... 51, 84 Notessurquelques-unside/nosiOIsSeaux et tr Re er ee 1/19 Notes sur les Oiseaux nouveaux et les élevages de Clères en 1622... 256 Notes (quelques) sur les variétés de la Perruche ondulée.............. ll OISEAURANIES) ER ETS MM A RE NE D MM RAR ARRETE A IE re 96 Oiseaux de l'Afrique Ocedenale Française ose AU III RENE ANS, BRIE 35 Paradisier bleu (le). Paradisea rudolphi (Finscx.)... ... ............. 57 Perroquets (les) du groupe des platycerques........... ...... 13, 46, 89 Roulroul\ (le) #Rollulus*roulrouli(SCor2) RE PO PRIOR MENUR EE PONT 26 Souvenirs d’un Naturaliste en Afrique Occidentale brune cn 35, Gr, 105 139, 163, 178, 191, 220, 230, 254 Stennesiles) enNRCADI VITE SERRE ONE RER MNT ESA TRAILER ATX 170 Stourne bronzé (le). Lamprocorax metallica (GRAY) ... ..... ALERTE ! I Torcoll (le) ebsonélevage: 12 LA 7er © RUES MORE SULS Vision (la) des Oiseaux... ..... 276 L'OISEAU TABLE DES ILLUSTRATIONS PLANCHES HORS TEXTE PLANCHES Bernache à tête grise. Chloephaga poliocephala (GRa%)............ XIV Canarditacheté A ATUSISparsa (SMITH) PAR ERPRNEREEEEE XV Caurale Soleil (1/3) ou petit Paon des Roses. Eurypyga........….. IV RÉTIAS PACE) LE RS EE ee RE PE re Colibris nymphes de Cayenne. Thalurania furcata (Gmer..).. : VIII Colombe diamant ©. Geopelia cuneata (LATH.) ................. Il Gourlan A7 anus ESC0l0 paAceUss ER ARE CR RE xI Eperonnier chinquis C Polyplectron chinquis(S. Murr.)........... III Eperonniers chinquis. La parade devant la femelle... ...... de IV Eperonnier © s’apprêtant à faire la roue....................... IV Grue couronnée bleue. Balearica regulorum (BERM.).............. VII Grue de Stanley. Tetrapterix paradisea (LIGHTENSTEIN)........... VE Héron cocoï. Ardea cocoï............ MEET Se OR ie XI Lamproconapimetallica(CREMMe) EP PEER EU CE TE LUC CEE I Oies de l’Orénoque (1/5). Alpochen julatus (Sprx.)............ I Paradisier bleu. Paradisea rudolphi (Fincx.). Au milieu l'oiseau en position normale. En haut et en basdeux attitudes de la Parade ie Ru ete PRIS GENE MORE CSS near UIT D v Pygargue vocifer au Soudan. Haliaëtus vocifer (Daup.)........... XII Tinamou roux à et ses jeunes. Rhynchotus rufescens (TEMM.)... VIII FIGURES DANS LE TEXTE APTE VOIR EE Lane TE RU A AN TE ERA LE SEL LE ER N UE 163 ABrEUVOIr CHINOIS EEE MR T ES At DR INR E AUAARE Een Re ARR ES MATE 160 Abreuvoir, pince à Insectes, boutons agrafes de perchoirs chinois. .... 160 Cage des Faux-Saulniers....... PR A SE SL EE ROLE PES dde La 159 Cape a Insectes ALMA Te ANSE ARENA ANR US SE ee PATES 159 Cage de luxe ayant figuré dans les objets d’art à l'Exposition de 1900 (Section du Japon, collection Edouard MÉRITE)................... 129 Careïdes/Sarteside/BoukKharie 0 PAPE NPA CERN ERREURS 159 Cage à Souï-Mangas.......:...... ASE ES ES AE NUE EE 11O Golombe’de Smith PME TE TER CAC RAP EURE Enr te SN EE 20 Calao d'ADYSSINIE Je ME RS En TEEN de a 164, 165 Dendrocygnes = veufsi En NE EE REA RE Aer CR ARe EC SE 15/ Embryons'deMerle moin 20e. PERTE RAR ere 138 Kotze, flûte éolienne qu’on attache en Chine à la queue des Pigeons... 160 Oie de Gambie. SR mn M en Teese nee LS RTE ta Sternes volant autour de M. PrOGQ: 2 NL SR RO LEA ER EE 177 L’Imprimeur-Gérant : G. LANGLOIS. CHATEAUROUX. — IMPRIMERIE LANGLOIS RE A 4 3 j LE RATES REVUE istoire naturelle appliqu Re à PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 6 à DEUXIÈME PARTIE ORNITHOLOGIE — AVICULTURE L'OISEAU VOL. Hi — N° 1 — JANVIER 1922 _. Le numéro : 4 francs. — Pour les abonnés : 8 francs Abonnement : un an, 25 fr. — Pour les membres de la Société d'Acclimatation : 15 fr. La première partie de la Revue d'Histoire naturelle appliquée est réservée é à la Mammalogie, l'Aquiculture, l’Entomologie, la Botanique, la (Colonisation, aux Aquariums et Terrariums. | 3 SOMMAIRE ; Pages. Jen Drraicoune=-EerStourne-bronré|(tilus tré) TRS RE Es Ne me een» 1% Maurice Loyer. — La collection d'Oiseaux exotiques de Clères....,.................. CAS 3 Marcel LEGENDRE, — Le Torcol et son élevage... een ou 8 J. BERLIOZ. — Les Perroquets du Group+ des Platycerques................................ 13 ee OV Colombe Diamant (10lUsIré). 52 PR SR ML à «nee pe 18 ASDeconxt= Une menderde Car dinaux rouges... Len M Me see eee 20 DR PACE UPÉROLRITO NES 0 se nb uen Cale on 00 ne an eng os +0 + 0e en 26 | CRAONLAUPE ARTE TIRER AR AA LU TS eee a ed RS SENTE en 00,8 à ele 31 4 or AU SIÈGE SOCIAL 2 138, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VII). NL ET AN CE CO ON x z [4 Le but de la Société nationale d'Acclimatati on de ne est de concourir : 1° à l’intro- duction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux utiles et d'ornement ; 2° au perfectionnement et à la multiplication des racès nouvellement introduites, créées ou domestiquées”; 3° à l’introduction et à la propagation de végétaux utiles ou d’ ornement. La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, membres Bienfaiteurs. | Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 25 francs. Le membre à Vie est celui qui paie un droit d’entrée de 10 francs et qui s’affranchit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. La Société décerné, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. Elle tient des séances générales bi-mensuelles. La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'animaux à ses membres. Elle publie, outre le Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée, composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes, et particulièrement des faits d’acclimatation. On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle : instal- lation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc. Le Bulletin est adressé gratuitement ; la Revue est servie, par abonnement, aux membres de la Société, au prix réduit de 15 francs pour chaque partie ou de 20 francs pour les deux. Société Nationale d’Acclimatation de France Comité d'Honneur. MM. le Duc pe Bepronp, Président de la Société MM. LEBRUN, Sénateur, ancien Ministre ; zoologique de Londres ; Le Président LOUBET ; BonnaT, Membre de l’Institut ; FrépEeric Masson, de l’Académie française; le marquis de CaamBruN, Député; , S. A. le Prince MURAT ; S. Em. le Cardinal Dusois, Archevèque de Paris; le Baron pe NEUFLIZE ; M“: la Marquise de GANAY ; le Président POINCARE ; MM. RaPuaEL GrorGes-Levy, Membre de l’Ins- le Comte Josepn Porockx:i ; titut ; Hon. WiLziam Suarp, ancien Ambassadeur le Bâlonnier HENRI-ROBERT ; des Etats-Unis à Paris; Hon. Myron Herkrickx, Ambassadeur des | le Marquis DE VOGuÉ, Président de la Société Etats-Unis à Paris ; | des Agriculteurs de France. BUREAU DE LA SOSIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION POUR 1922 Président : Louis MaxGis, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Paris, MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 55; rue Cuvier, Paris ; Dr puede ed D' Caauveau, Sénateur, 225, boulevard St-Germain, Paris ; ice-Présidents S. A. le Prince Joacni5 MuRAT, Député, 28,-rue de Monceau, Paris ; te Baron A, d ANtTaouaro, Ministre, plénipotentiaire, 121 bis, rue de la \ Pompe, Paris. : Secrétaire général : M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris. < / MM. l'abbé G. FOUCuER, 24, rue Cassette, Paris (Conseil) ; SAR EE J. CREPIN, 55. rue de Verneuil, Paris {Seances) ; Secrétaires JEAN DeLacour, château de Gières (Seine-Inférieure) (£tranger) Cu. DeBreuiz, 25, rue de Châteaudun, Paris (Intérieur) ; Trésorier : M. TRiGnART, 6, rue de l'Oratoire, Paris. Archiviste-Bibliothécaire : M. PHILIBERT DE GLERMONT, 29, rue Vergniaud, Paris (XII°). ÿ Membres du Conseil. M®° la M'*° DE GANAY : MM. Lecomre, Membre de l'Institut, Professeur MM. A. CHaPPELLIER, Docteur es-sciences ; au Muséum d'Histoire naturelle ; le D° P. Marcuar, Membre de l'Institut, P. CARIE ; Professeur à l'Instilul national agrono- L. Rouze, Professeur au Muséum d'Histoire mique ; 7 naturelle ; le D' LEPRINCE ; P,. KesTNer, Président de Ia Société de MAGLLES ; Chimie industrielle ; BARRIOL, chef de la comptabilité el des R. Le For ; finances, à la C'e du P.-L.-M. M. JEANSON : CRAN (REVUE : Histoire naturelle appliquée PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE DEUXIÈME PARTIE ORNITHOLOGIE — AVICULTURE L'OISEAU VOL, iii — N° 2 — FEVRIER 1922 Le numéro : 4 francs. — Pour les abonnés : 3 francs Abonnement : un an, 25 îr. — Pour les membres de la Société d’Acclimatation : 45 fr. La première partie de la Revue d'Histoire naturelle appliquée-est réservée à la Mammalogie, l’Aquiculture, l’'Entormologie, la Botanique, la Colonisation, aux Aquariums et Terrariums. SOMMAIRE Pages J. DELA COUR. — L'Éperonnier CHU (SEA IRÉ ARR ARR TR ANNEE 33 D' Mizretr-HORsiN. — Quelques Oiseaux de l’Afrique Occidentale française. ............... 39 M'° pe TAvistockx. —Moineaux Mandarins en liberté......:..:.......,....:............... 42, J.-W. MARSDEN. — Quelques notes sur les variétés de la Perruche Ondulée................ 14 J. BERLIOZ. — Les Perroquets du groupe des Platycerques (suite).......................... 46 M. LEGENDRE. — Notes sur l'élevage et les maladies de nos Oiseaux caplifs................ ol CRETE OBTIENT ARONE PAL SIRET OR en Te MR ne 0 ee Len ad NUL 55 AU SIÈGE SOCIAL 198, BOULEVARD SAINT - GERMAIN, PARIS (VIIe). É j Téléphone : FLEURUS, 04-76 Le but de la Société nationale d'Acclimatation de France est de concourir : 1° à l’intro- duction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d’animaux utiles et d'ornement ; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites, créées ou domestiquées ; 3° à l’introduction et à la propagation de végétaux utiles ou d’ornement. La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, membres Bienfaiteurs. Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d’entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 25 francs. Le membre à Vie est celui qui paie un droit d’entrée de 1o francs et qui s’a‘franchit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. Elle tient des séances générales bi-mensuélles. La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'animaux à ses membres. Elle publie, outre le Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée, composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes, et particulièrement des faits d’acclimatation. On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle : instal- lation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc. Le Bulletin est adressé gratuitement ; la Revue est servie, par abonnement, aux membres de la Société, au prix réduit de 15 francs pour chaque partie ou de 20 francs pour les deux. Société Nationale d’Acclimatation de France Comité d'Honneur. MM. le Duc ne Beprorp, Président de la Société MM. LEBRUN, Sénateur, ancien Minisire ; zoologique de Londres ; Le Président LOUBET ; Bonxar, Membre de l’Institut ; FRÉDÉRIC Massox, de l’Académie française; le marquis de CHAMBRUN, Député ; S. A. le Prince MURAT ; S. Em. le Cardinal Dusois, Archevêque de Paris ; le Baron DE NEUFLIZE ; M=: la Marquise de GANAY ; le Président PO(NCARE ; MM. RaPnaEL GEorGEs-LEvy, Membre de l’Ins- | le Comte Josepx Porocxi ; titut ; | Hon. WiLciaM SHARP, ancien Ambassadeur le Bâtonnier HENRI-ROBERT ; | des Etats-Unis à Paris; Hon. Myron HERRICK, Ambassadeur des | le Marquis De VoGuÉ, Président de la Société Etats-Unis à Paris ; | des Agriculteurs de France. oo BUREAU DE LA SOCIÈTÉ NATIONALE D’AGCLIMATATION POUR 1922 Président : Louis ManGin, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Paris. MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 55, rue Cuvyier, Paris ; J Lun D' CHauveau, Sénateur, 225, boulevard}St-Germain, Paris ; Vice-Présidents S. A. le Prince Joacnim Murar, Député, 28, rue de Monceau, Paris ; le Baron À, d'Anruouaro, Ministre, plénipolentiaire, 121 b?s, rue de la Pompe, Paris. Secrétaire général : M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris. MM. l'abbé G. Foucuer, 24, rue Cassette, Paris (Conseil) ; SA J. CREPIN, 55, rue de Verneuil, Paris (Séances) : Secrétaires Jean Decacour, château de Clères (Seine-Inférieure) (Etranger) Cu. DeBreuiz, 25, rue de Châteaudun, Paris (Intérieur) ; Trésorier : M. TriGNaRT, 6, rue de l’Oratoire, Paris. Archiviste-Bibliothécaire : M. PaiLiBERT DE CLERMONT, 29, rue Vergniaud, Paris (XIIT°). Membres du Conseil. MM. P. CARIÉ ; MM. BaRRIoL, chef de la comptabilité el des P. KESINER, Président de la Société de finances, à la Ce du P.-L.-M. Chimie industrielle ; M. JEANSON : % R. LE ForT 5 M=° la M''° DE GANAY ; A. CHAPPELLIER, Docteur es-sciences ; . MM. le D' L ; S le D' P. MarcuAL, Membre de l’Institut Pro- 8 EPRINCES see fesseur à l’Institut nationalagronomique ; L. RouLe, Professeur au Muséum d'Histoire Lecomre, Membre de l’Institut, Professeur naturelle ; au Muséum d'Histoire naturelle ; MAILLES ; POELE QUE A) REVUE on Histoire naturelle appliquée LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION DE FRANCE DEUXIÈME PARTIE ORNITHOLOGIE — AVICULTURE L'OISEAU VOL. III — N° 3 — MARS 1922 Le numéro : 4 francs. — Pour les abonnés : 3 francs Abonnement : un an, 25 fr. — Pour les membres de la Société d'Acclimatation : 15 fr. 2 Ë La rente partie de la Revue d'Histoire naturelle appliquée est réservée à la Mammalogie, l’Aquiculture, l’Entomologie, la Botanique, ka Colonisation, aux Aquariums et Terrariums. SOMMAIRE Pages. ler S/CRANDAUE = Do Paradisier bleu (2 USETC) Re Ru EN eee 57 D' Miczer-Horsin. — Souvenirs d’un naturaliste en Afrique occidentale française (suite).. 61 Hubert D. AsTLEy. — Notes d'aviculture (t{/ustré)..... NES D Mer CRETE A AUTRE L'INNS ANR ES EN Ve 68 AU SIÈGE SOCIAL : 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN \ PARIS (VII:) Téléphone : FLEURUS, 04-76 Société Nationale d’Acclimatation de France Comité d'Honneur. MM. le Duc pe Beprorp, Président de la Société MM. LEBRUN, Senateur, ancien Ministre ; zoologique de Londres ; Le President LOoUBET ; BonxaT, Membre de l'Institut ; | FréDÉric Massox. de l'Académie française; le marquis de CHAMBRUN, Député ; | S. A. le Prince MURAT ; S. Em. le Cardinal Dugois. Archevêque de Paris; le Baron DE NEUFLIZE ; M=° la Marquise de GANAY ; | le Président POo'NcARE ; MM. RaPHaEL GEORGES-LEVY, Membre de l’Ins- | le Comte Josepit POTOCKi ; titut ; | Hox. WiLcraM SHARP, ancien Ambassadeur le Bâtonnier HeNrt-ROBERT ; | des Etats-Unis à Paris; How. Myron HEerrickx, Ambassadeur des le Marquis De VoGué, Président de la Société Etats-Unis à Paris ; des Agricallteurs de France. ARR de RER tn BUREAU DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION POUR 1922 Président : Louis MAxGIN, Membre de l'Institut, Directeur du Mnséum d'Histoite naturelle, Paris, V': / MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 55, rue Cuvier, Paris, \V°; à DAS D' Caauveau, Sénateur, 225. boulevard St-Germain, Paris, VIE; Vice-Présidents S. A. le Prince Joacmim Murar, Dépulé, 28, rue de Monceau, Paris VII ; | le Baron A. d AxrTaouaro, Ministre plenipotentiaire, 121 bis, rue de la \ Pompe, Paris, XVI"; Secrétaire général : M. Maurice Loyer, #, rue de Tournon, Pari<, VI° ; MA. l'abbé UG. FoUGurEn, 24, rue Cassette, l'aris, VI (Conseil) ; HUIT J. CREPIX, 55 rue de Vernsuit Paris, VIIe (Séances) : Secrétaires Ca. DepBreuiz, 25, rue de Châteaudun, Paris, IX° (Intérieur) ; Jean DELACOUR, château de Cières (Seine-[nférieure) (Etranger) ; Trésorier : M. André TRriGNarT, 48, rue Custine, Paris, XVIFE° ; Archiviste-Bibliothécaire : M. PauaiBert DE CLERMONT, 29, rue Versniaud, Paris, XIII°. Membres du Conseil. MM. P. CARIE ; MM. BarRioz, chef de la An et des P KEesrxer, Président de la Socièté de finances, à la C'* du P.-L.-M, Chimie industrielle ; M. JEaN-0N, Industriel ; R. Le ForT : Joe , M°*° la M'* DE GaANax ; A. CHAPPELLIER, Docteur es-sciences ; | ; © MM. le D' LEPRINCE ; le D' P. Marcuaz, Membre de l'Institut Pro- fesseur a l’Institut nationalagronomique ; L. Roue, Professeur au Muséum d'Histoire LecomTtE, Membre de l’Institut, Professeur naturelle au Muséum d'Histoire naturelle ; MAïLLES. ; Le but de la Société nationale d’Acclimatation de France est de concourir : 1° à l’intro- duction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux utiles et d'ornement ; 2v au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites, créées ou domestiquées ; 3° à l’introduction et à la propagation de végétaux utiles ou d’ornement. La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, membres Bienfaiteurs. Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d’entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 25 francs. | Le membre à Vie est celui qui paie un droit d’entrée de 10 francs et qui s’a‘franchit de l1 cotisation annuelle par un versement de 250 francs. La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. Elle tient des séances générales bi-mensuelles. La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'animaux à ses membres. Elle publie, outre le Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée, composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes, et particulièrement des faits d’acclimatation. On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle : instal- lation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc. Le Bulletin est adressé gratuitement ; la Revue est servie, par abonnement, aux membres de la Société, au prix réduit de 15 francs pour chaque partie ou de 20 francs pou: les deux. BUREAU DE LA SECTION D'ORNITHOLOGIE POUR 1922 Président : M. JEAN DELacour, château de Clères (Seine-Inférieure). Vice-Président : M. Cx. Voitezcter, 42, boulevard Montparnasse, Paris, XV°. Secrétaires MM: J. Beruioz, 6, rue Petrelle, Paris, IX*. | ( A. Decoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). « L’Oiseau » est une partie spéciale de la Revue d'Histoire naturelle appliquée publiée par la Société nationale d’Acclimatation de France. C’est l’organe de la Section d’Ornitho- logie de la Société. Il a pour but de favoriser l’étude des Oiseaux par leur observation tant à l’état sauvage qu’en captivité. Notre Société entend ainsi apporter une contribution nouvelle au bien-être général en faisant mieux connaître et en utilisant mieux une des ressources de la Nature. « L'Oiseau » paraît mensuellement sur au moins seize pages et contient des planches en noir ou en couleurs. Il traite toutes les questions d’Ornithologie, en réservant une large part aux Oiseaux de cage, de volière et de parc. Les membres de la Société et les abonnés ont droit chaque trimestre à une annonce gra- tuite de vingt mots ; les autres annonces sont payées à raison de o fr. 20 le mot. M. Delacour s’absentant jusqu’au mois d'Avril 4922, toute correspondance concernant l'Ornihologie d:vra être adressée à “. A. Decoux, Géry, par Aixe-sur-Vierne (Haute-Vienne). TARIF D'ABONNEMENT à la Revue d'Histoire naturelle appliquée : 17e PARTIE 2° PARTIE. Marnmalogie, Aquiculture, ‘ L'Oiseau ” UN AN: Entomologie, Botanique, x Ù DS Colonisation. Ornithologie Pour les personnes ne faisant pas partie de la SOPIÉLE AN SUIS AREA RAM ENT Er nl DR re 25 francs 25 francs Les membres de la Société peuvent s'abonner à chaque partie de la REVUE moyennant 15 francs, et aux deux parties moyennant le prix global réduit à 20 francs par an. Prière d'adresser le montant de l’abonnement à la Société d'Acclimatation, 198, boulevard Saint-Germain, Paris (VII). La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans « L’Oiseau ». La reproduction, sans indication de source ni de nom d’auteur, des articles publiés dans « L'Oiseau » est interdite. Lique Française pour la Protection des Oiseaux FONDÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 198, houlevard Saint Germain, PARIS (VILI') BULLETIN MENSUEL. — SÉANCES. — COTISATION ANNUELLE : 10 FRANCS La diminution constante du nombre des Oiseaux qui menace d'extinction prochaine beaucoup d'espèces, est un pressant danger, tant au point de vue économique qu’au point de vue scientifique eb artistique. Nous-devons le combattre en toute hâte et nous efforcer de conserver complète an Monde, pour les générations futures, sa magnifique parure ailée. Tous ceux qui aiment, admirent et étudient l’Oiseau, doivent contribuer à le défendre en devenant membre de la Lique Française pour la Protection des Oiseaux. J. DELACOUR, PRÉSIDENT DE LA LIGUE. OFFRES Toute l’année Ondulées vertes, jaunes, . bleues. Egalement, création ‘de mon élevage, ondulées “lives. A. BLANOHARD, 1, allée de Garonne, Tou- louse. c' Pigeon de Guinée, à céder ou échanger contre femelle. Ch. GAUTRAND, 38, (Tarn). Q Colombe poigardée ou achète mâle. rue Fagerié, Castres @ Stanley ou achète C, M. A. DECOUX, Géry, par Aixe-sur- Vienne (Haute-Vienne). C Merle, Rossignol du Japon, Alouette, à vendre ou échanger pour Oiseaux chanteurs. Comte E. De ROUGÉ, 63, rue de la Faisan- derie, Paris (16°). Co. Paons blancs, 500 francs. Co. Lophophores, 1.000 francs. Co. Perroquets rosalbins, 200 francs. Baronne GOURGAUD, Yèvres (S.:ret-O.). ANNONCES DEMANDES Eperonniers chinquis, par couples. 1 © Lophophore adulte ; Paons blancs. J. DELACOUR, Clères (Seine-Inférieure). 1 Cygne à col noir, mâle de 2 à 3 ans. C. CORDIER, Werdgutstrasse, Zurich (Suisse). A échanger mâle Oie céréopse contre femelle. C.-DEBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris. Co. Paons blancs, Co: spicifères. C* A. DE LA CHEVALERIE, 41, Boulevard de Latour-Maubourg, Paris. Femelles lady Amherst, melle Vénéré. î S’adresser au Secrétariat. Co. Vénérés, Fe- Co. Nandou, Co. Emeu, (l'o. Lama et tous Mammifères exotiques. M, VERMOREL, à Villefranche-sur-Saône (Rhône). Adélaïde © Multicolore. Q Calopsitte ou vends ©. M. A. DECOUX, Géry, par Aixe-sur: Vienne (Haute-Vienne). À Canards d'agrément, Oigognes, Grues de Numidie. M. DULIGNIER, Saint-Gérand-le-Puy (Allier). POUR LA NOURRITURE DES OISEAUX Ephémères, œufs fourmis, jaunes d'œuis, cœur et viande de bœuf, viande de cheval, baies de sureau, vers de fa- rine, etc., etc. lo] Nourritures spéciales pour lélevage des faisandeaux, perdreaux, dindon- neaux, etc., etc. - Patces complètes pour poussins el jeunes poulets Nourritures économiques pour Volailles, chiens, lapins, veaux, porcs, etc. BISCUIT DUQUESNE pour CHIENS Demander Catalogue et renseignements à M. À. DUQUESNE, Eleveur, Montfort-sur-Risle (EURE) CHATEAUROUX. — IMP. LANGLOIS = BUREAU DE LA SECTION D'ORNITHOLOGIE POUR 1922 Président : M. JEAN DELAcOUR, château de Clères (Seine-Inférieure). Yice-Président : M. Ca. VoirEeLter, 42, boulevard Montparnasse, Paris. : MM. J. BerLioz, 6, rue Petrelle, Paris Secrétaires à A. Decoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). « L’Oiseau » est une partie spéciale de la Revue d'Histoire naturelle appliquée publiée par la Société nationale d’Acclimatation de France. C’est l’organe de la Section d’Ornitho- logie de la Société. Il a pour but de favoriser l’étude des Oiseaux par leur observation tant à l’état sauvage qu’en captivité. Notre Société entend ainsi apporter une contribution nouvelle au bien-être général en faisant mieux connaître et en utilisant mieux une des ressources de la Nature. « L’Oiseau » paraît mensuellement sur au moins seize pages et contient des planches en noir ou en couleurs. Il traite toutes les questions d'Ornithologie, en réservant une large part aux Oiseaux de cage, de volière et de parc. Les membres de la Société et les abonnés ont droit chaque trimestre à une annonce gra- tuite de vingt mots ; les autres annonces sont payées à raison de o fr. 20 le mot. M. Delacour s’absentant jusqu’au mois d'Avril 1922, toute oorrespondance concernant l’Ornithologie devra être adressée à M. A. Decoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). TARIF D'ABONNEMENT à la Revue d'Hisloire nalurelle appliquée : Aïe PARTIE 2° PARTIE Manimalogie, Aquiculture, 6 , UN AN: 2 Entomologie, Botanique, L Oiseau x Colonisation. Ornithologie Pour les personnes ne faisant pas partie de la Société. 25 francs 25 iranes HS d'adresser le montant de l'abonnement à la Société d’Acclimatation, 198, boulevard Saint-Germain, Paris (VIE). La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans « L’Oiseau ». La reproduction, sans indication de source ni de nom d’auteur, des articles publiés dans « L’Oiseau » est interdite. Ligue Française pour la Protection des Giseaux É FONDÉE PAR LA SOCIÉTÉ NA TIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 4198, boulevard Saint-Germain, PARIS (VEI'» BULLETIN MENSUEL. — SÉANCES. — COTISATION ANNUELLE : 10 FRANCS La diminulion constante du nombre des Oiseaux qûi menace d'extinction prochaine beaucoup d'espèces, est un pressant danger, tant au point de vue économique qu'au point de vue scientifique et artistique. Nous devons le combattre en toute hâle et nous eflorcer de conserver complète an Monde, pour les générations futures, sa magnifique parure ailée. _ Tous ceux qui aiment, admirent et étudient l’Oiseau, doivent contribuer à le défendre en devenant membre de la Ligue Française pour la Proteclion des Oiseaux. J. DELACOUR, PRÉSIDENT DE LA LIGUE. ANNONCES . OFFRES | DEMANDES | Toute l'année : Ondulées vertes, jaunes, | Eperonniers chinquis, par couples. bleues. Egalement, création ‘le mon élevage, 1 © Lophophore adulte : Paons blancs. ondulées slives. ; J. DELACOUR, Clères (Seine-Inférieure). A. BLANOHARD, 1, allée de Garonne, Tou- | 1 Cygne à col noir, mâle de 2 à 8 ans. louse. O. CORDIER, Werdgutstrasse, Zurich (Suisse). £ né a oct ich A échanger mâle Oie céréopse contre femelle. en Ne Anne C. DEBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris. 2 Co. Paons blancs, Co. spicifères. : ae Vo (Pace Pan OR OV A Me Boulevard de Latour-Maubourg, Paris. Femelles lady Amherst, (Co. Vénérés, re melle Vénéré. S’adresser au Secrétariat. Ê & " Co: Nandou, Co. Emeu, Co. Lama et tous Q Colombe poigardée ou achète mâle. © Stanley ou achète (. M. A. DECOUX, Géry, par Aixe-sur- Vienne (Haute-Vienne). à | Mammifères exotiques. Œ Merle, Rossignol du Japon, Alouette, à | M, VERMORBL, à Villefranche-sur-Saône vendre ou échanger pour Oiseaux chanteurs, (Rhône). à Comte E. pe ROUGÉ, 63, rue de la Faisan- | © Adélaïde © Multicolore. derie, Paris (16°). | © Calopsitt ï de CG Co. Paons blancs, 500 francs. | De EL M. A. DECOUX, Géry, par Aixe-sur- Co. Lophophores, 1.000 francs. | Vienne (Haute-Vienne). Co. Perroquets rosalbins, 200 francs. | Canards d'agrément, Cigognes, Grues de Baronne GOURGAUD, Yèvres (Sret-O.). - | Numidie. M. DULIGNIER, Saint-Gérand-le-Puy (Allier). ATÉES DUQUESNE Ephémères, œuis fourmis, jaunes d'œufs, & Nourritures spéciales pour l'élevage . cœur et viande de bœuf, viande de | des faisandeaux, perdreaux, dindon- cheval, baies de sureau, vers de fa- | | + rine etc etc : ra neaux, etc., etc. 4 ? ai | ” * Pâtees complètes pour poussins et jeunes poulets 4 Nourritures économiques pour volailles, chiens, lapins, veaux, porcs, etc. = BISCULT DUQUESNE pour CHIENS Demander Catalogue et renseignements à M. À. OUQUESNE. Eleveur, Montfort-sur-Risle (EURE) CHATEAUROUX. — IMP. LANGLOIS Ÿ BUREAU DE LA SECTION D'ORNITHOLOGIE POUR 1922 PA Président : M. Jean Decacour, château de Clères (Seine-Inférieure). Vice-Président : M. Cu. Vortëter, 42, boulevard Montparnasse, Paris. { MM. J. Beru10Z, 6, rue Petrelle, Paris Secrétaires { A. DEcoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). « L'Oiseau » est une partie spéciale de la Revue d'Histoire naturelle appliquée publiée par la Société nationale d’Acclimatation de France. C’est l’organe de la Section d’Ornitho- logie de la Société. Il a pour but de favoriser l’étude des Oiseaux par leur observation tant à l’état sauvage qu’en captivité. Notre Société entend ainsi apporter une contribution nouvelle au bien-être général en faisant mieux connaître et en utilisant mieux une des ressources de la Nature. « L’Oiseau » paraît mensuellement sur au moins seize pages et contient des planches en noir ou en couleurs. Il traite toutes les questions d’Ornithologie, en réservant une large part aux Oiseaux de cage, de volière et de parc. Les membres de la Société et les abonnés ont droit chaque trimestre À une annonce gra- tuite de vingt mots ; les autres annonces sont payées à raison de o fr. 20 le mot. M. Delacour s’absentant jusqu’au mois d'Avril 4922, tonte correspondance concernant l'Orni‘hologie devra être adressée à M. A. Decoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). TARIF D'ABONNEMENT à la Revue d'Histoire naturelle appliquée : A'e PARTIE 2° PARTIE : Mammalogie, Aquiculture. NE Met ; UN AN: Entomologie, Botanique, L Oiseau ; Colonisation. Ornithologie Pour les personnes ne faisant pas partie de la Société, 25 francs 25 iranes Prière d'adresser le montant de l’abonnement à la Société d'Acclimatation, 498, boulevard Saint-Germain, Paris (VII). La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans « L’Oiseau ». \ La reproduction, sans indication de source ni de nom d’auteur, des articles publiés dans « L'’Oiseau » est interdite. Ligue Française pour la Protection des Oiseaux | FONDÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 198, bouievard Saint Germain, PARIS 6 VEI‘) BULLETIN MENSUEL. — SÉANCES. — COTISATION ANNUELLE : 1Q FRANCS La diminution constante du nombre des Oiseaux qui menace d'extinction prochaine beaucoup d'espèces, est un pressant danger, tant au point de vue économique qu’au point de vue scientifique et artistique, Nous devons le combattre en toute hâte et nous efforcer de conserver complète an Monde, pour les générations futures, sa magnifique parure ailée. Tous ceux qui aiment, admirent et étudient l’Oiseau, doivent contribuer à le défendre en devenant membre de la Ligue Française pour la Protection des Oiseaux. J. DELACOUR, PRBSIDENT DE LA LIGUE. ANNONCES © OFFRES Toute l’année Ondulées vertes, jaunes, bleues. Egalement, création de mon élevage, ondulées olives. ; A. BLANOHARD,-1, allée de Garonne, Tou- iouse. Couple KFaïisans à collier 1920, excellents re- producteurs, ou jeunes 1921. M. DULIGNIER, Saint-Gérand-le-Puy (Allier). ©‘ Pigeon de Guinée, à céder ou échanger contre femelle. Ch. GAUTRAND, . 38, (Tarn). Q Coiombe poigardée ou achète mâle. © Agapornis roseicollis. Q Stanley ou achète M. A. DECOUX, Géry, Vienne (Haute-Vienne). GG Merle, Rossignol du Japon, Alouette, à vendre ou échanger pour Oiseaux chanteurs: Comte E. ne ROUGE, 63, rue de la Faisan- derie, Paris (16°). rue Fagerie, Castres par Aïixe-sur- DEMANDES 2 Eperonniers chinquis, par couples. 1 G' Lophophore adulte : Paons blancs. | J. DELACOUR, Clères (Seine-Inférieure). 1 Cygne à col noir, mâle de 2 à 3 ans. C. OORDIER, Werdgutstrasse, Zurich (Suisse). À échanger mâle Oie céréopse contre femelle. ©. DEBREUIL, 95, rue de Châteaudun, Paris. Co. Paons blancs, Co. spicifères. C* A. DE LA CHEVALERIE, 41, Boulevard | de Latour-Maubourg, Paris. Femelles lady Amherst, melle Vénéré. S'adresser au Secrétariat. | Co. Nandou, Co. Emeu, Co. Leman et tous | Mammifères exotiques: Mi | S Pete ASS de Co. Vénérés, Fe- M, VERMOREL, à Villefranchesux-Saône | (Rhône). F : : CO! Adélaïde Q Multicolore, (@) Calopsitte ou vends (its M. À. ©DECOUX, Vienne Géry, par Aixesur- cs. (Haute-Vienne). f TX Ephémèéres, œuîfs fourmis, jaunes d'œufs, cœur et viande de bœuf, viande da cheval, baies de sureau, vers de fa- rine, etc., etc. Pâtées complètes pour < Nourritures économiques pour volailles, chiens, lapins, veaux, porcs, etc. Demander Catalogue et renseignements à M. À. DUQUESNE. Eleveur, Montfort-sur-Risle EURE) | CHATEAUROUX. — IMP. LANGLOIS 5 es. = BISCUIT BDUQUESNE pour CHIENS L'odf (352 QU D: a | Nourritures spéciales pour l'élevage . des faisandeaux, perdreaux, dindon- neaux, etc., etc. y : |] poussins ef jeunes poulets EN AY HAT d'Histoire naturelle app PUBLIÉE PAR LA SOCIÈTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE ne (mnt @ e < DEUXIÈME PARTIE ORNITHOLOGIE — AVICULTURE L'OISEAU nb - À PNA ef PA NT RE ) VOL. III — N° 4 — AVRIL 1922 Le numéro : 4 francs. — Pour les abonnés : 3 francs Abonnement : un an, 25 fr. — Pour les membres de la Société d’Acclimatation : 15 fr. La première partie de la Revue d'Histoire naturelle appliquée est réservée - à la Mammalogie, l’Aquiculture, l’'Entomologie, la Botanique, la Colonisation, ï _ aux Aquariums et Terrariums. . SOMMAIRE Pages Marquis De Tavisrock. — Un essai d’Acclimatation des Astrilds en liberté................ 73 Hubert D: AsTzey. — Notes d’aviculture (fèn)...........,.........................s.sse.e 79 J. BerLi0Z. — Les perroquets du groupe des Platycerques CE ER Re a te ste 80 Marcel LeGENDRE. — Notes sur l'élevage et les maladies de nos oiseaux captifs (fin)...... S4 Chronique: ornithologique... 54... steel tease emestrreretese 88 AU SIÈGE SOCIAL : 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN PARIS (VIT) Téléphone : FLEURUS, 04-76 Société Nationale d'Ac Ltimatatiôn de France cc 1 Comité d'Honneur. MM. le Duc ne Benrorp, Président de la Société MM. LEBRUN, Sénateur, ancien Ministre ; ; zoologique de Londres ; Le Président LOUBET ; BonxaT, Membre de l’Institut ; : FRéDÉRIC MAssoN, de l’Académie française; le marquis de CHAMBRUN, Député ; S. A. le Prince MURAT ; S. Em. le Cardinal DuBois, Archeyêque de le Baron DE NEUFLIZE ; Paris; le Président POINCARÉ : MM. RAPHAEL GEORGES-LEvY, Membre de l'Ins- le Comte Josepx Porocki ; - 6 s titut ; .. Hon. Wizcram Snarp, ancien Ambassasenr le Bâtonnier HENRI-ROBERT ; des Etats-Unis à Paris; Hon. MyroN HERRICK, Ambassadeur des le Marquis DE VoGué, Président de la Société Etats-Unis à Paris ; des Agriculteurs de France. ‘ BUREAU DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION POUR 1922 Président : Louis ManGin, Membre de l'Inslitut, Directeur du Muséum d'Hisioire naturelle, Paris, V'; / MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 55, rue Cuvier, Paris, V°; k sl \ D' CHauveau, Sénateur, 225, boulevard St-Germain, Paris, VIL* Vice-Présidents le Baron A. d'ANTaouaro, Ministre plénipolentiaire, 121 bis, rue de la Pompe, Paris, XVI"; - RAR Secrétaire général : M. MAURICE Loyer, #4, rue de Tournon, Paris, VI*; - MM. l'abbé G. FOUCHER, 24, rue Cassette, Paris, VI° (Conseil) ; J. CREPIN, 55, rue de Verneuil, Paris, VELe (Séances) : | S. A. le Prince Joacxim Murar, Député, 28, rue de Monceau, Paris. MA: Secrétaires CH. DeBreuiz, 25, rue de Châteaudun, Paris, IX: (Intérieur) : Jean DeLacour, château de Citères (Seine-Inférieure) (Etranger) ; x Trésorier : M. André TRIGNART, 58, rue Custine, Paris, XVII[° ; 6 Archiviste-Bibliothécaire : M. PHitiBERT DE CLERMONT, 29, rue Vergniaud, Paris, XIE. Membres du Conseil. | ? MM P. CARIÉ; MM. BarrioL, chef de. la comptabilité et des P. KesTNER, Président de la Société de finances, à la C'e du P.-L.-M. Chimie industrielle ; M. Jeansow, Industriel ; R. LE FoRT ; ma TE - à M°° la M'°° DE GANAY ; A. CHAPPELLIER, Docteur es-sciences ; M. le D° : le D' P. Marcaaz, Membre de l’Institut Pro- MR EURE LEPRINOE, / ; fesseur à l’Institut national agronomique : ; L. RouLe, Professeur au Muséum d'Histoire LecomTe, Membre de l’Instilut, Professeur naturelle | au Muséum d'Histoire naturelle ; MAILLES, { a Ÿ ; t Le but de la Société nationale d'Acclimatation de France est de concourir : 1° à l’intro- duction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux utiles et d'ornement ; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites, créées ou domestiquées ; 3° à l’introduction et à la propagation de végétaux utiles ou d’ornement. La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, membres Bienfaiteurs. Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d’entrée de 10 francs et une côlisalion ÿ annuelle de 25 francs. Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui : 8 aranchit de. la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. Elle tient des séances générales bi-mensuelles. La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'animaux à ses membres. Elle publie, outre le Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée, composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des questions concernant l’élevage des animaux, la culture des plantes, et particulièrement des faits d’acclimatation. On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle : instal- lation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc. Le Bulletin est adressé gratuitement ; la Revue est servie, par abonnement,: aux membres de la Société, au prix réduit de 15 francs pour chaque partie ou de 30 francs pour Fe deux. Re 4 Hidiaces CAEN EAN LE ALI de an REVUE AE | à ap pliquée PUBLIÉE PAR LAjSOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE d'Histoire DEUXIÈME PARTIE ORNITHOLOGIE — AVICULTURE LOISEAU | VOL. II N° 5 __ MAI 1922 Le numéro : 4 francs. — Pour les abonnés : 3 francs Abonnement : un an, 25 fr. — Pour les membres de la Société d’Acclimatation : 45 fr. La première partie de la Revue d'Histoire naturelle appliquée est réservée à la Mammalogie, l’Aquiculture, l’Entomologie, la Botanique, la Colonisation, aux Aquariums et Terrariums. : SOMMAIRE J Pages. E. Mérite. — Cages et Perchoirs (illuséré)......2.141}10. JR RMI AU LL 89 MES BRAS ENIMIO SL OISGA DEEE ES ASE Ua RCA D PE CEE PME GO CT Fete 112 96 D° RocHonN-DuviGneau. — La vision des Oiséaux...,........ DR RNA ER, ONE OR EC 99 D° Miccet-Horsix. — Souvenirs d'un naturaliste en Afrique Occidentale Française (suite). 105 Oltromouetonmnologmque(tllusirée):. NAS TIM MANIERE ATOME AL LE 117 AU SIÈGE SOCIAL : 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN PARIS (VIF) "A Téléphone : FLEURUS, 04-76 Société Nationale d'Acclimatation de France Comité d'Honneur. MM. le Duc pe Beprorp, Président de la Société zoologique de Londres ; BonnaT, Membre de l’Institut ; le marquis de CHAmMBRuN, Député ; S. Em. le Cardinal Dusois, Archevêque ‘de Paris ; MM. RAPHAEL GEORGES-LEvVY, Membre de l’Ins- titut ; le Bâtonnier HENRI-ROBERT ; How. Myron HErRIcK, Ambassadeur des Etats-Unis à Paris ; MM. LEBRUN, Sénateur, ancien Ministre ; Le Président LouBET ; € FrépÉéric Masson, de l’Académie Irangaise S. À. le Prince MURAT ; le Baron DE NEUFLIZE ; le Président POINcARÉ: le Comte Josepn Porocki ; How. WILLIAM SHARP, ancien Ambassadeur des Etats-Unis à Paris; le Marquis pe VoGué, Président de la Société des Agriculteurs de France. BUREAU DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION POUR 1922 Louis MANGiN, Membre de l’Institut, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Paris, V'; MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 55, rue, Cuvier, VA Paris, V°; Vi Éutt D° CHauveAu, Sénateur, 225, boulevard St-Germain, Paris, VII°- ice-Présidents S. A. le Prince Joacrm Murar, Député, 28, rue de Monceau, Paris VIE : Président : le Baron A, d’Anrnouaro, Ministre vlénisotentiairé, 121 bis, rue de la Pompe, Paris, XVI"; M. Maurice LOYER, 4, rue de Tournon, Paris, VI° ; MM. l'abbé G. FOUCHER, 24, rue Cassette, Paris, VI‘ (Conseil) ; J. CREPIN, 55, rue de Verneuil, Paris, VII: (Séances) : Secrétaire général : Secrétaires Ca. DEeBreuIL, 25, rue de Châleaudun, Paris, IX‘ (Intérieur) ; : JEAN DELAcouR, château de Cières (Seine-Inférieure) [HER ; Trésorier : M. Andre TRiIGNART, 58, rue Custine, Paris, XVIIE° ; Archiviste-Bibliothécaire : M. PHiriBERT DE CLERMONT, 29, rue Vérenraud. Paris, XIIe. Membres du Conseil. MM. P. CARIÉ ; P. KEesrNer, Président de la Société de Chimie industrielle ; R. Le Forr ; A. CHAPPELLIER, Docteur es-sciences ; le D' P. MarcuaAL, Membre de l’Institut Pro- fesseur à l’Institut national agronomique ; Lecoure, Membre de l’Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle ; MM: Barrioz, chef de la A AR UE et des finances, à la Ce du P.-L.-M. M. JEanson, Industriel : M”* la M'*° DE GANAY ; MM. le D’ LEPRINCE ; E: Roue, Professeur au Muséum d'Histoire” naturelle MAILLES Le but de la Société nationale d’Acclimatation de France est de concourir : 1° à l'intro: duction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d’animaux utiles et d'ornement ; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites, créées ou domestiquées ; 3° à l’introduction et à la propagation de végétaux utiles ou d'ornement. La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, membres Bienfaiteurs. : Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs ét une cotisation : annuelle de 25 francs. G Le membre à Vie est celui qui paie un droit d’entrée de 10 francs et qui s’a‘franchit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. Elle tient des séances générales bi-mensuelles. La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’animaux à ses membres. Elle publie, outre le Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée, composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des questions concernant l’élevage des animaux, la culture des plantes, et particulièrement des faits d’acclimatation. On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle : instal- lation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc. Le Bulletin est adressé gratuitement ; la Revue est servie, par abonnement, aux membres de la Société, au prix réduit de 15 francs pour chaque partie ou de 20 francs pou: les deux. CERTA! £ fil tx ! UN [REVUE d'Histoire naturelle appliquée PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE DEUXIÈME PARTIE ORNITHOLOGIE — AVICULTURE L'OISEAU fl VOL, 111 — N° 6 — JUIN 1922 Le numéro : 4 francs. — Pour les abonnés : 3 francs Abonnement : un an, 25 fr. — Pour les membres de la Société d'Acclimatation : 15 fr. La première partie de la Revue d'Histoire naturelle appliquée est réservée à la Mammalogie, l’Aquiculture, l’Entomologie, la Botanique, la (Colonisation, aux Aquariums et Terrariums. | SOMMAIRE Pages J. DeLAcouR. — Un amateur d'Oiseaux en Amérique tropicale (i{lustré) (suite)........... 121 | EMéRRI—' Cages eh Perchoirs-{ullustré):(Sugle)s.. VE. MEL A ne. 197 | R. D'ABADIE, — Un cas de malformation embryonnaire chez le Merle noir (tllustré) (suite). 136 | D° Mrecet-HorsiN. — Souvenirs d'un naturaliste en Afrique Occidentale Française (illustré) (D LE a NEUVES SNA LESRERR OS TRES E L P AD LOT A ES 139 P. VENDRAN. — Nouvel élevape Od/Tinamou Fata War et ii de en er ae ee sen DE 148 M. LEGENDRE. — Note sur quelques-uns de nos Oiseaux...,............:,.,......,,....... 149 Chronaque-arnminalogquetiles tree) TEL NS ENT OR ET he due delai 151 AU SIÈGE SOCIAL : 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN PARIS (VIT) Téléphone : FLEURUS, 04-76 211 CL Een © 1 . + ù "ONE NUL E UMA LRANU RAA Ë | VOL FN AURE | Société Nationale d'Acclimatation de France Comité d'Honneur. MM. le Duc ne Benrorp, Président &e la Société MM. LeBrunw, Sénateur, ancien Ministre ; zoologique de Londres ; Le Président LouBET; 4 Bonnar, Mémbre de l'Institut ; FRéDÉRIe Masson, de l’Académie française: le marquis de CrameruN, Député ; S. A. le Prince MURAT ; ; S. Em. le Cardinal Dusois, Archevêque de le Baron DE NEUFEIZE; Paris ; RUE le Président PoiNCARE ; MM. RaPpuaez GeorGes-Levy, Membre de l’Ins- le Comte Josepx Poroeri ; titut ; Hon. WiLzrAM SHARP, ancien Ambassadeur le Bâtonnier HENRI-ROBERT ; des Etats-Unis à Paris; How. MyroN HERRICE, Ambassadeur des ‘le Marquis pe VoGué, Président de la Société . Etats-Unis à Paris ; | ; des Agriculteurs de France. BUREAU DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION POUR 1922 .Président : Louis MANG Membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Paris, V® / MM. D. Bois, Professeur au Muséunr d'Histoire naturelle, 55, rue Cuvier, n' Paris; Na5ù qu ë SRE D' CHAuvEAU, Sénateur, 225, boulevard St-Germain, Paris, VEL® ; À Vice-Présidents | 9. A. le Prince Joacmim Murar, Député, 28, rue de Monceau, Paris VIII / le Baron A, d'Axraouaro, Ministre plénipotentiaire, 124 bis, rue de læ Pompe, Paris, XVK' ; x } Secrétaire général : M. Maurice Loyer, 4, rue de Fournon, Paris, VF ; Ù FMC MM. l'abbé G. Foucuer, 24, rue Cassette, Paris, VE (Conseil) ; Pate J. CRemIN, 55, rue de Verneuil, Paris, VII: (Séances): Secrétaires Ca. Depreuiz, 25, rue de Châteaudun, Paris, EX° (Intérieur) ; | Jean DeLacour, château de Ctères (Seïne-Enférieure}) (Etranger) x: Trésorter : M. André TriGnar?, 58, rue Custine, Paris, XVIIL® ; Archiviste-Bibliothécaire : M. PæiciBerT DE CLERMONT, 29, rue Vergniaud, Paris, XEIE. Membres du Conseil. MM. P. CaRié ; MM. Barrior, chef de la comptabilité et des P KesrNer, Président de la Société de finances, à la Ce du P.-L.-M. Chimie industrielle ; M. JANSON, Industriel ; PARERES M"° la M°* DE GANAY ; A. CHAPPELLIER, Docteur es-sciences ; te D' P. MarcuaL, Membre de l’Institut Pro- MM. le D' LEPRINCE ; + à . . fesseur à l'Enstitutnationalagronomique; |, E. RouLe, Professeur au Muséum d'Histoire. Lecowre, Membre de l’Enstitut, Professeur naturelle M au Muséum d'Histoire naturelle ; MAILEES. fl { # | x Ve Le but de la Société nationale d’'Acclimatation de France est de concourir : 1° à J’intro- | duction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux utiles et d'ornement ; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races-mouvellement introduites, créées où domestiquées ; 3° à l'introduction et à la propagation de végétaux utiles ou d'ornement. … La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, 14 membres Bienfaiteurs. NU 1 A Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 25 francs. ; UE : : Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de ro francs et qui s’affranchit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. se La Société décerne, chaque année, en Séancé solennelle, des récompenses. ï C5 Elle tient des séances générales bi-mensuelles. \ | à La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de Botanique appliquées en distribuant des graines et:en confiant des cheptels d’animaux à ses membres. à Elle publie, outre le Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée, composée de deux : ° parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes, et particulièrement des faits d’acclimatation. Ni On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle : instal. lation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc. re Le Bulletin est adressé gratuitement ; la Revue est servie, par abonnement, aux membres ne de la Société, au prix réduit de 15 francs pour chaque partie ou de 20 francs pour les deux: : * \! BUREAU DE LA SECTION D'ORNITHOLOGIE POUR 1922 Président : M. JEAN Decacour, château de Clères (Seine-Inférieure), Vice Président : M. Cu. VoiTezuier, 42, boulevard Montparnasse, Paris, XV°. Mu. J.. BeRL10Z, 6, rue Petrelle, Paris, IX°. Secretaires : Re f 3 ë { A. DEcoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). « L'Oiseau » est une partie spéciale de la Revue d'Histoire naturelle appliquée publiée par la Société nationale d’Acclimatation de France. C’est l’organe de la Section d’Ornitho- logie de la Société. Il a pour but, de favoriser l'étude des Oiseaux par leur observation tant à l’état sauvage qu'en captivité. Notre Société entend ainsi apporter une contribution nouvelle au bien-être général en faisant mieux connaître et en utilisant mieux une des ressources de la Nature. « L'Oiseau » paraît mensuellement sur au moins seize pages et contient des planches en noir ou en couleurs. Il traite toutes les questions d'Ornithologie, en réservant une large part aux Oiseaux de cage, de volière et de parc. Les membres de la Société et les abonnés ont droit chaque trimestre à une annonce gra- tuite de vingt mots ; les autres annonces sont payées à raison de o fr. 20 le mot. Toute correspondance concernant l’Ornithologie doit être adressée à M. J: Deracour, président de la Section d'Ornithologie de la Société Nationale d’Acclimatation, château de Clères (Seine-Inférieure). TARIF D'ABONNEMENT à la Revue d'Hisloire naturelle appliquée : 4'e PARTIE 2° PARTIE Mammalogie, Aquiculture, « L'Oiseau ” UN AN: Entomologie, Botanique, È 3 F Colonisation. Ornithologie Pour les personnes ne faisant pas partie de la SOCIÉTÉ AR PE RAR Eee A AMEL) AS CRIE “25 francs 25 francs — Les membres de la Société peuvent s'abonner à chaque partie de la REVUE moyennant 15 francs, et aux deux parties moyennant le prix global réduit à 20 francs par an. Prière d'adresser le montant de l'abonnement à la Société d’Acclimatation, \ 198, boulevard Saint-Germain, Paris (VII). : à à ADN : La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans « L'Oiseau ». La reproduction, sans indication de source ni de nom d’auteur, des articles publiés dans « L’Oiseau » est interdite. à _ Ligue Française pour la Protection des Oiseaux FONDÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 198, houlevard Saint Germain, PARIS ç«VEK') BULLETIN MENSUEL. — SÉANCES. — COTISATION ANNUELLE : 10 FRANCS La diminution constante du nombre des Oiseaux qui menace d'extinction prochaine beaucoup d'espèces, est un pressant danger, tant au point de vue économique qu’au point de vue scientifique et artistique. Nous devons le combattre en toute hâte et nous efforcer de conserver complète au Monde, pour les générations futures, sa magnifique parure ailée. Tous ceux qui aiment, admirent et étudient l’Oiseau, doivent contribuer à le défendre en devenant membre de la Ligue Française pour la Proteclion des Oiseaux. J. DELACOUR, PRÉSIDENT DE LA LIGUE. ANNONCES OFFRES Toute l’année Ondulées vertes, jaunes, bleues. Egalement, création ‘de mon élevage, ondulées ‘lives. A. BLANCHARD, 1, allée de Garonne, Tou- louse. 4 Ibis nandurenes, Paraguay. M. E. VERMOREL, Villefranche (Rhône). 4 Aigles carouchos du Co. Paons blancs, 500 francs. Co. Lophophores, 1.000 francs. Co. Perroquets rosalbins, 200 francs. Baronne GOURGAUD, Yèvres (S-ret-O.). Suis vendeur volière espèces variées, insec- tivores et granivores, très bons chanteurs. M. C. LALOUETTE. Fourchambault (Nièvre). 1 co. Perruches de Lucien ; 2 Merlés métal- liques ; 1 femelle Cardinal vert ; 1 co. Ros- signols du Japon ; 1 co. Damiers ; 1 mâle Bengali ; 2 mâles Caiïlles de Coromandel ; 1 mâle Colombe lophophaps ; 1 co. Insépa- rables à joues noires ; 1 mâle Sucrier fla- véole ; 1 mâle Pennant ; 1 coupe Stanley ; Mandarins. A. DECOUX, Géry, Aixe-sur-Vienne (Hte-V.). DEMANDES Epeéronniers chinquis, par couples. 1 femelle Paon blanc ; Faisans dorés. J. DELACOUR, Clères (Seine-Inférieure). A échanger mâle Oie céréopse contre femelle. C. DEBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris. Fewelies lady Amherst, Co. Vénérés, Fe- melle Vénéré. S’adresser au Secrétariat. Co. Nandou, Co. Emeu, Co. Lama et tous Mammifères exotiques. AE M, VERMOREL, à Villefranche-sur-Saône (Rhône). : Canards ‘d'agrément, Numidie. M. DULIGNIER, Saint-Gérand-le-Puy (Allier). Scops ; Pics épeichettes. M. LEGENDRE, 95, rue de La Condamine, Paris (18°). Pigeons ramiers, élevés en captivité. D' SÉE, Ben-Kaïta, Saint-Jean-de-Luz (B.-P.). Fauvettes orphée, hypolais, grosse Calandre. Comte E. pe ROUGÉ, 63, rue de la Faisan derie, Paris. sé Cigognes, Grues de POUR LA NOURRITURE DES OISEAUX Ephémères, œuîs fourmis, jaunes d'œufs, % cœur et viande de bœuf, viande de | cheval, baies de sureau, vers de fa- rine, etc., etc. g Nourritures spéciales pour l'élevage des faisandeaux, perdreaux, dindon- neaux, etc., etc. Pâtées complètes pour poussins et jeunes poulets Nourritures économiques pour volaill es, chiens, lapins, veaux, porcs, etc. BISCUIT DUQUESNE pour CHIENS Demander Catalogue et renseignements à M. À. DUQUESNE, eteveur, Montfort-sur-Risle (EURE) CHATEAUROUX. — IMP. LANGLOIS \ BUREAU DE LA SECTION D'ORNITHOLOGIE POUR 1922 à Président : M. Jean Decacour, château de Clères (Seine-Inférieure). . Vice-Président : M. Cu. Vortezcter, 4, boulevard Montparnasse, Paris, XV°. LES ARRSR $ MM. J. Beruioz, 6, rue Petrelle, Paris, IX° A. DEecoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). « L’Oiseau » est une partie spéciale de la Revue d'Histoire naturelle appliquée publiée par la Société nationale d’Acclimatation de France. C’est l'organe de la Section d'Ornitho- logie de la Société. Il a pour but de favoriser l’étude des Oiseaux par. leur observation tant à l’état sauvage qu'en captivité. Notre Société entend ainsi apporter une contribution nouvelle au bien-être général en faisant mieux connaître et en utilisant mieux une des ressources de la Nature. « L’Oiseau » paraît mensuellement sur au moins seize pages et contient des planches en noir ou en couleurs. Il traite toutes les questions d’Ornithologie, en réservant une large part aux Oiseaux de cage, de volière et de parc. Les membres de la Société et les abonnés ont droit ‘chaque trimestre à une annonce gra- tuite de vingt mots ; les autres annonces sont payées à raison de o fr. 20 le mot. Toute correspondance concernant l'Ornithologie doit être adressée à M. J. DELacour, président de la Section d'Ornithologie de la Société pores d’Acclimatation, château de Clères (Seine-Inférieure). x TARIF D ABONNEMENT à la Revue d'Histoire naturelle appliquée : 1'e PARTIE 2° PARTIE Mammalogie, Aquiculture, “ L'Oiseau ” UN AN: Entomologie, Botanique, " 1 ÿ d Colonisation. Ornithologie Pour les personnes né faisant pas partie de la NT SOCIÉTÉ LL co RE ER s TOR ST E 25 francs 25 francs Les membres. de la Société peuvent s'abonner à chaque partie de la REVUE moyennant 15 francs, et aux deux parties moyennant le prix global réduit à 20 francs par an. Prière d'adresser le montant de l’abonnement à la Société d’'Acclimatation, 498, boulevard Saint-Germain, Paris (VIT). La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans « L’Oiseau ». La reproduction, sans indication de source ni de nom d’auteur, des articles publiés dans « L’Oiseau » est interdite. _ Ligue Française gour la Protection des Oiseaux FONDÉE PAR LA! SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 498, houlevard Saint-Germain, PARIS 4 VII‘) BULLETIN MENSUEL. — SÉANCES. — COTISATION ANNUELLE : 10 FRANCS “La diminution constante du nombre des Oiseaux qui menace d'extinction prochaine beaucoup d'espèces, est un pressant danger, tant au point de vue économique qu’au point de vue scientifique et artistique. Nous devons le combattre en toute hâte et nous efforcer de conserver complète au Monde, pour les générations futures, sa magnifique parure ailée. Tous ceux qui aiment, admirent et étudient l’Oiseau, doivent contribuer à le défendre en devenant membre de la Ligue Française pour la Proteclion des Oiseaut. J. DELACOUR, PRÉSIDENT DE LA LIGUE. ANNONCES OFFRES Toute l’année Ondulées vertes, jaunes, bleues. Egalement, création de mon élevage, ondulées slives. A. BLANCHARD, 1, allée de Garonne, Tou- louse. 4 Ibis nandurenes, Paraguay. M. E VERMOREL, Villefranche (Rhône). Couple Inséparables à tête rose. 150 francs. M. A. DECOUX, Géry, par Aixe-sur- Vienne (Haute-Vienne). Merle, Rossignol du Japon, Alouette à , vendre ou échanger pour Oiseaux chanteurs. Comte E. ne ROUGÉ, 63, rue de la Faïsan- derie, Paris (16°). : 4 Aigles carouchos du Co. Paons blancs, 500 francs. Co. Lophophores, 1.000 francs. Co. Perroquets rosalbins, 200 francs. Baronne GOURGAUD, Yèvres (S.-et-O.). Coucou Guira, 100 francs. : Couple Canards barbarie sauvages, uniques en Europe, 800 francs. 1 femelle Perruche stanley, 150 francs. J. DELAOOUR, Clères (Seine-Inférieure). Suis vendeur volière espèces variées, insce- tivores et granivores, très bons chanteurs. M. C. LALOUETTE. Fourchambault (Nièvre). = DEMANDES . Eperonniers chinquis, par couples. 1 femelle Paon blanc, satyre. . J. DELACOUR, Clères (Seine-Inférieure). A échanger mâle Oie céréopse contre femelle. ©. DEBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris: Femelies lady Amherst, Co. Vénérés, Fe- melle Vénéré. S’adresser au Secrétariat. Co; Nandou, Co. Emeu, Co. Lama et tous Mammifères exotiques. M, VERMOREL, à Vüillefranche-sux-Saône (Rhône). Canards d’agrément, Cigognes, Grues de Numidie. M. DULIGNIER, Saint-Gérand-le-Puy (Allier). Scops ; Pics épeichettes. - M. LEGENDRE, Paris (18°). Pigeons ramiers, élevés en captivité, D' SÉE, Ben-Kaïta, Saint-Jean-de-Luz (B.-P.). Fauvettes orphée, hypolais, grosse Calandre. Comte E. derie, Paris, # POUR LA NOURRITURE DES OISEAUX Ephémères, œufs fourmis, jaunes d'œufs, cœur et viande de bœuî, viande de cheval, baies de sureau, vers de Îa- rine, etc., etc. Pâûtées complètes pour poussins et ‘jeunes poulets à Nourritures spéciales pour l'élevage des faisandeaux, perdreaux, dindon- neaux, etc., etc. Î Nourritures économiques pour volailles, chiens, lapinsS, BISCUIT DUQUESNE pour CHIENS veaux, porcs, etc. Demander Catalogue et renseignements à M. A. DUQUESKE, Eleveur, Montfort-sur-Risle. (ŒURE) : ! CHATEAUROUX. — IMP. LANGLOIS 1 femelle Tragopan F 25, rue de La Condamine, DE ROUGÉ, 63, rue de la Faiïisan: - PATÉES DUQUESNE BUREAU DE LA SECTION D'ORNITHOLOGIE POUR 1922 Président : M. Jean Deracour, château de Clères (Seine-Inférieure). kice-Président : M. Cu. VorreLrer, 42, boulevard Montparnasse, Paris, XV°. KP E MM. J. BerLioz, 6, rue Petrelle, Paris, IX°. A. Decoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). « L'Oiseau » est une partie spéciale de la Revue d'Histoire naturelle appliquée publiée par la Société nationale d’Acclimatation de France. C’est l'organe de la Section d’Ornitho- logie de la Société. } Il a pour but de favoriser l’étude des Oiseaux par leur observation tant à l’élat sauvage qu’en captivité. Notre Société entend ainsi apporter une contribution nouvelle au bien-être général en faisant mieux connaître et en utilisant mieux une des ressources de la Nature. « L’Oiseau » paraît mensuellement sur au moins seize pages et contient des planches en noir ou en couleurs. Il traïte toutes les questions d’Ornithologie, en réservant une large part aux Oiseaux de cage, de volière et de parc. Les membres de la Société et les abonnés ont droit chaque trimestre à une annonce gra- tuite de vingt mots ; les autres annonces sont payées à raison de o fr. 20 le mot. Toute correspondance concernant l'Ornithologie doit être adressée à M. J: Drcacoër, - président de la Section d’Ornithologie de la Société Nationale d’Acclimatation, château de Cières CRE ns TARIF D'ABONNEMENT à la Revue d Histoire naturelle appliquée : ‘ 1" PARTIE . 2° PARTIE Le Marmalogie, Aquiculture, L'Oiseau UN AN: \ Entomologie, Botanique, ; ] re Colonisation. Ornithologie Pour les personnes ne faisant pas partie de la DOCIÉLE 20 OR SEE CE SEL Are 00 ss 25 francs 25 irancs Les membres de la Société peuvent s'abonner à chaque partie de la REVUE moyennant 15 francs, et aux deux parties moyennant le prix global réduit à 20 francs par an. Prière d'adresser le montant de l’abonnement à la Société d’Acclimatation, 198, boulevard Saint-Germain, Paris, (VII). PERS PE OR ETS | La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans « L’Oiseau ». ; La reproduction, sans indication de source ni de nom d’auteur, des articles publiés dans « L'Oiseau » est interdite. Ligue Française pour 0 Protection des Oiseaux FONDÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONAI LE D'ACCLIMATATION. DE FRANCE 198, boulevard Saint Germain, PARIS (VII) BULLETIN MENSUEL. — SÉANCES. — COTISATION ANNUELLE : 10 FRANCS } EC CE D EN D I RE La diminution constante du nombre des Oiseaux qui menace d'extinction prochaine beaucoup d'espèces, est un pressant danger, tant au point de vue économique qu'au point de vue scientifique et.artistique. Nous devons le combattre en toute hâte et nous efforcer de conserver complète ait Monde, pour les générations futures, sa magnifique parure ailée. © Tous ceux qui aiment, admirent et étudient l’Oiseau, doivent contribuer à le défendre en devenant membre de la Lique Française pour la Proteclion des Oiseaux. J. DELACOUR, PRÉSIDENT DE LA LIGUE. ANNONCES OFFRES Toute l’année Ondulées vertes, jaunes, bleues. Egalement, créalion ‘le mon élevage, ondulées slives. A. BLANCHARD, 1, allée de Garonne, Tou- louse. O' Pigeon de Guinée, à céder ou échanger contre femelle. Ch. GAUTRAND, 38, rue Fagerie, Castres (Tarn). , © Colombe poigardée ou achète mâle. © Stanley ou achète «y, ; M. A. DECOUX, Géry, par Vienne (Haute-Vienne). CO Merle, Rossignol du Japon, Alouette, à vendre ou échanger pour Oiseaux chanteurs. Comte E. ne ROUGÉ, 63, rue de la Faisan- derie, Paris (16°). » Co. Paons blancs, 500 francs. Co. Lophophores, 1.000 franes. Co. Perroquets rosalbins, 200 francs. Baronne GOURGAUD, Yèvres (S-et-O.). Aixe-sur- DEMANDES Eperonniers chinquis, par couples. 1 G' Lophophore adulte ; Paons blancs. J. DELACOUR, Clères (Seine-Inférieure). 1 Cygne à col noir, mâle de 2 à 3 ans. CO. CORDIER, Werdgutstrasse, Zurich (Suisse). À échanger mâle Oie céréopse contre femelle. C. DEBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris. Co. Paons blancs, Co. spicifères. ù C* A, DE LA CHEVALERIE, 41, Boulevard de Latour-Maubourg, Paris. - ) à Femelles lady Amherst, (Co. melle Vénéré. S’adresser au Secrétariat. Co. Nandou, Co. Emeu, Co. Mammifères exotiques. M, VERMOREL,; (Rhône). O' Adélaïde Q Multicolore. © Calopsitte ou vends C. M. -A. DECOUX, Vienne (Haute-Vienne). ! i Canards d'agrément, Cigognes,, Grues de Numidie. j r M. DULIGNIER, Saint-Gérand-le-Puy (Allier). ” RE < Vénérés, Fe- Lama et tous > PM CL NL , NS PINS À À EN NS GA À VA Eau 2 à Vüllefranche-sur-Saône Géry, par Aixe-sur : LA Say à PATÉES DUQUESNE POUR LA NOURRITURE DES OISEAUX pes Ephémères, œufs fourmis, jaunes d'œufs, cœur et viande de bœuîf, viande de cheval, baies de sureau, vers de fa- rine, etc., etc, < “ x) à “ A ne ®_ Nourritures spéciales pour lélevage des faisandeaux, perdreaux, dindon- neaux, etc., etc. "= Pâtées complètes pour poussins et jeunes poulets - } Es 8 \ Nourritures économiques pour volailles, chiens, lapins, veaux, porcs, etc. Demander Catalogue et renseignements à LS M. À. DUQUESNE, Eleveur, Montfort-sur-Risle EURE) | CHATEAUROUX. — IMP. LANGLOIS BISCUIT DUQUESNE pour CHIENS 1 7 1 PSS ES DAME ANNEAUX #T À Net AE ge ; tte | / | F NEA et PP. RU À CHA É V AN EE Y.: " Ru \4 : Pere Ne Ï à À | Las © … d'istoire nature appliquée PUBLIÉE PAR $ ee LA SOCIÈTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION DE FRANCE DEUXIÈME PARTIE ORNITHOLOGIE — AVICULTURE — GET __ L'OISEAU VOL. III — N° 7 -— JUILLET 1922 : Le numéro : 4 francs. — Pour les abonnés : 3 francs Abonnement : un an, 25 fr. — Pour les membres de la Société d’Acclimatation : 45 fr. La première partie de la Revue d'Histoire naturelle appliquée. est réservée _ à la Mammalogie, l'Aquiculture, Lee Vas PEntomologie, la Botanique, la Colonisation, à aux Aguariums et Terrariums. SOMMAIRE 4 Û HÉRATEM | 3 û Pages. # J. Decacour. — Un amateur d'Oiseaux en Amérique tropicale (illustré) (suite)..,....,... 1532 E, MErite. — Cages et perchoirs (iliusfré) (fin)... Mas St SE MST MALE 5 CEE 157 ; | D° Mizcer-Horsin. - — Souvenirs d'un naturaliste en Afrique Occidentale Française (illus- Acer | tré) (suite). Te DE LU en ne me ET CRE GE SEE UE Ve EE A NOR RE ME MT D rc 163 EM GG. PRODNE Une miphée de) Clapinettesti ui, DENE CN EU EU un Cl 166 CRTOTANPP ORALE ENT ETC A PR AS TG A OR A NL Ur 168 AU SIÈGE SOCIAL : 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN. AUS PARIS (VII‘) Téléphone : FLEURUS, 04-76 ra NRA TAMALNTMREMEEUT, { YA ODA LA ALES D Société Nationale d’Acclimatation de France Comité d'Honneur. , k MM. le Duc pe Beprorp, Président de la Société | MM. LEBRUN, Sénateur, angiem Ministre ; zoologique de Londres ; Le Président LoUBET; BonnaT, Membre de l’Institut ; \ Frénérie Masson, de l’Académie française (Eu à le marquis de CaAmMBrUN, Député ; S. À. le Prince MURAT : . S. Em. le Cardinal Dusois, Archevèque de . | le Baron pe NEUFBIZE : Paris ; - le Président PUNTA RE: MM. RaPpnaez GEorGes-Levy. Membre de l’Ins- + le Comte Josepn Poroeui : titut ; Hox. WikcraM SHARP, ancien Ambassadeur: le Bâlonnier HENRI-ROBERT ; des Elats-Unis à Paris; How. MyroN HErRIcK, Ambassadeur des le Marquis pt VoGué, Président de la. Societe À Etats-Unis à Paris ; des Agricuhkteurs de France. k BUREAU DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION POUR 1922 | Président : Louis ManGin, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Paris, V® / MM. D. Bois, Professeur au Muséunr d'Histoire naturelle, 55, rue Cuvier, Paris, V° ; ; : PA À D’ CHAUVEAU, Sénateur, 225; boulevard St-Germain, Paris, VEE ;. . Miee-Présidenés à S. A. le Prince Joacrim Murar, Député, 28, rue de Monceau, Paris VILE ; Î - te Baron A, d'AnTaouarn, Ministre PÉNIOOSA RER 124 bis, rue de la : \ Pompe, Paris, XV: Secrétaire générat : M. Maurice Loyer, 4, rue de Fournon, Paris, VI° ; ; / MM. l'abbé G. Foucxer, 24, rue Cassette, Paris, VE (Conseil}; \ J. CREPIN, 5 rue de Verneuil, Paris, VEIe (Séances): Ca. Desreuie, 25, rue de Châteaudun, Paris, IX° (Intérieur) ; Jean Decacour, château de Clères (Seine- -Hnférieure) fie do ; Frésorrer : M. André TRiGNART, 58, rue Custine, Paris, XVIEE ; é 2 Archiviste-Bibliothécaire : M. PRILIBERT DE CLERMONT, 29, rue Vergniaud, Paris, XIE. Secrétaires Membres du Conseil. EEE ve MM. Barriot, chef de la comptabilité et des finances, à la €'e du P.-L-M. M. Jeancon, Industriel ; ° M°° Ja M'°*° DE GANAY ; MM. le D' LEPRINCE ; E. Roue, Professeur au Muséum d'Histoire : naturelle LY MAMLEES. à MM. P. CARIE ; P KesrNer, Président de la Sociélé de ‘ Chimie industrielle ; R. LE ForT ; A. CHaPPELLIER, Docteur es-sciences ; ke D' P. Marcraz, Membre de l’Institut Pro- fesseur à l’Institut national agronomique ; Lecoure, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire natarelle Le but de la Société nationalé d’Acclimatation de France est de concourir : 1° à V’intro- duction, à lacclimatation et à la domestication des espèces d'animaux utiles et d'ornement ; 2° au perfectionnement et à }a multiplication des races nouvellement introduites, créées où domestiquées ; 3° à l'introduction et à la propagation de végétaux utiles ou d'ornement. La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donsieies rsembres Bienfaiteurs. vu Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d’entrée de ro francs et une colisalion annuelle de 25 francs. Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 {trade et qui s'atfranchit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. \ La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. Elle tient des séances générales bi-mensuelles. TI es La Société encourage d'une manière toute spéciale les études de Zoologie et de Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'animaux à ses membres, Elle publie, outre le Bulletin. la Revue d'Histoire naturelle appliquée, composée de deux. parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes, et particulièrement des faits d’acclimatation. On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle : instal. lation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc. Le Bulletin est adressé gratuilement ; la Revue est servie, par abonnement, aux membres : W ds la Société, au prix réduit de 15 francs pour chaque partie ou de 20 francs pou: les deux, 0 ee fé ; AAIRAN | RREUX (REVUE J k sie mtrlh 2 sui DEUXIÈME PARTIE ORNITHOLOGIE Nu AVICULTURE L'OISEAU « er, ) < x de are . VOL, III — N° 8 — AOUT 1922 Le numéro : 4 francs. — Pour les abonnés : 3 francs Abonnement : un an, 25 fr. — Pour les membres de la Société d’ Acclimatation : : 45 fr. La première partie de la Revue d'Histoire naturelle appliquée est réservée à la Mammalogie, l’Aquiculture, l’'Entomologie, la Botanique, la Colonisation, - aux Aquariums et Terrariums. SOMMAIRE Pages J. Decacour. — Un amateur d'Oiseaux en Amérique tropicale (t{luséré) (suile)........... 169 MEME EME AMIE élavapesten DT 2h ER se TR CRE Er OR AS ES RENE 173 E. Proco. — Les Sternes en captivité (AUS ETES ADN ARR ES NE AA A Pa Pa es 176 D' Mircet-HORSIN. — Souvenirs d’un naturaliste en Afrique Occidentale Française (suite). 178 LB RE DAs ÉD EU PHRIA LD EAN SARA VIE 0 TNA SAGE UE PAR SA ARTE 184 * \ — AU SIÈGE SOCIAL : 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN PARIS (VII) Téléphone : FLEURUS, 04-76 Société Nationale d'Acclimatation de France ñ Yi HUE Comité d'Honneur. MM. le Duc ne Beprorb, Président de la Société zoologique de Londres ; Bonnx7, Membre de l'Institat ; le nrarquis de CHAMBRUN, Député ; S. Em. le Cardinal Dusois, Archevêque de Paris ; MM. RAPHAEL GEORGES-LEvy, Membre de l’Ens- titut ; le Bâlonnier HENRI-ROBERT ; | { MM. LEBRUN, Sénateur, ancien Minisire ; Le Président LouBEeT; : FRÉDÉRIS Masson, de l’Academie M 3. A. le Prince MURAT ; le Baron pe NEUFLIZE ; le Président PerncaRE ; le Comte Josepx Poroexi ; . How. Wizpram SHARP, ancien Ambassadeur des Etats-Unis à Paris; ke Marquis pe VoGvué, Présidemt de la Société _des Agriculteurs de France. / Hon. Mvyron HEerrick, Ambassadeur des Etats-Unis à Paris ; BUREAU DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATIO POUR 1922 Lours MaNGiN, Membre de l’Enstitut, Directeur du Muséum d'Histoire néturelle, Paris, V° / . MM. D. Bois, Professeur au che 2 d'Histoire naturelle, 55, rue Cuvier. Paris, V°; D' CHAUVYEAU, Sénateur, 22%, boulevard St-Germain, Paris, VEL ; ’ S. À. le Prince Joacmim Murar, Député, 28, rue de Monceau, Paris VILI* | le Baron A, d'ANrHouarR», Ministre plénipolentiaire, 124 bis, rue de la Pompe, Paris, XVF' ; M. MxurCE Loyer, #, rue de Fournor, Paris, VE ; 24, rue Cassette, Paris, VE° (Conseil) ; Paris, VEI* (Séances) : Président : Vice-Présidento Secrétaire général : MM. l'abbé G. Foucner, J. CREPIN, 5. rue de Verneuil, Secrétaires Ca. DeBreui, 25, rue de Châteaudun, Paris, IX‘ (Intérieur) ; Jean DELACOUR, châtéau de Clères (Seine-Enférieure} (Etranger) ; Frésorter : M. André FriGnaRT, 58, rue Custine, Paris, XVIKE° ; Archiviste-Bibliothécaire : M. PHiLIBERY DE CLERMONF, 29, rue Vergniaud, Paris, XF. Membres du Conseil. MM P:. Carré; P KESTNER, Chimie industrielle ; R. LE For ; A. CHAPPELLIER, Docteur es-sciences ; le D' P. MarcnaL, Membre de l’Enstitut Pro- | fesseur àl’Enstitut national agronomique : LecouTe, Membre de l'Enstitut, Professeur au Muséum d'Histoire matarelbe ; Président de læ Soeièlé de MM. Barnloz, chef de la eomptabilité et des ! finances, à la €e du P.-L.-M. M. JEANSON, Industriel ; M°° la M°* DE GANaY ; à MM. le D' LEPRINCE ; L. RouLe, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle MaIiLLES. Le but de la Société nationaïe d’Acclimatation de France est de concourir : 1° à l’intro- ‘duction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d’animaux utiles et 4’ ornement ; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites, créées ou domestiquées ; 3° à l'introduction et à la propagation de végétaux utiles ou d'ornement. D'une façon générale, elle étudie la Nature vivante sous $es deux | formes, animale et végétale. La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, membres Bienfaiteurs. Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 25 francs. Dre Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’a‘franchit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. Elle tient des séances générales bi-mensuelles. La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de une appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'animaux à ses membres. Elle publie, outre le Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée, composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent de toutes questions concernant les étres vivants. en On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle : instal- lation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, elc., etc. Le Bulletin est adressé gratuitement ; la Revue est servie, par abonnement, aux membres de la Société, au prix réduit de 15 francs pour chaque partie ou de 20 francs pour les deux. NS | RENUE J[1° Histoire naturelle PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION DE FRANCE e appliquée DEUXIÈME PARTIE ORNITHOLOGIE — AVICULTURE _. L'OISEAU VOL. III, — N° 9 _ SEPTEMBRE 1922 Le numéro : 4 francs. — Pour les abonnés : 3 francs Abonnement : un an, 25 fr. — Pour les membres de la Société d’Acclimatation : 45 fr. La première partie de la Revue d'Histoire naturelle appliquée est réservée à la Mammalogie, l’Aquiculture, l’Entomologie, la Botanique, la Colonisation, aux Aquariums et Terrariums. " F SOMMAIRE Ù Pages J. DELAcOUR. — Un amateur d'Oiseaux en Amérique tropicale (suile).......,.............. 185 R. PAUWELS. — Le mouvement ornithologique en Belgique.:..............,.....,........ 187 D' Mrecet-Horsin, — Souven'rs d’un naturaliste en Afrique Occidentale Française (illus- PCA IST EIRE RARES SET CS TP ARS ET CR Ge ado eo dite ea 191 MR RACE ES PET ON DER AA ES DID VAS TER A RARE ares du Pere a are 194 CTP MATOIOMIQUE SE: DER EN ON NANTES ele DA dE Na a an vie dE le 2e ee alle 196 AU SIÈGE SOCIAL : 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN PARIS (VII) Téléphone : FLEURUS, 04-76 | Société Nationale d'Acclimatation de France NA | | | WA im à Comité d'Honneur. MM. le Duc pe Beprorp, Président de la Société zoologique de Londres ; BonnaT, Membre de l’Institut ; le marquis de CHAMBRUN, Député ; S. Em. le Cardinal Dusois, Archevêque de Paris ; MM. RAPHAEL GEORGES-LEvy, Membre de l’Ins- titut ; le Bâtonnier HENRI-ROBERT ; Hon. MyroN HERRICK, Ambassadeur des Etats-Unis à Paris ; MM. LEBrun, Sénateur, ancien Ministre ; Le Président LOoUBET ; FRÉDÉRIC Masson, de l’Académie française 7 S. À. le Prince MURAT ; le Baron DE NEUFLIZE ; le Président POoINcARÉ ; le Comte JosePH PoTocKi ; Hon. WiLciaM SHARP, ancien Ambassadeur des Etats-Unis à Paris; le Marquis pe VoGvé, Président de la Société des Agricalteurs de France. BUREAU DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION POUR 1922 Président : M. Louis MANGIN, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Paris, \& MM. D. Bors, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 55, rue Cuvier Paris, V°; D' CHauveau, Sénateur, 225. boulevard St-Germain, Paris, VIT ; S. A. le Prince Joacnim Murar, Député, 28, rue de Monceau, Paris VIII”, | le Baron A. d'AxTnouaro, Ministre plénipolentiaire, 121 bis, rue de la Pompe, Paris, XVI"; ÿ Vice-Présidents \ Secrétaire général : M. Maurice Loyer, 4, rue de Tournon, Paris, VI° ; MM. l'abbé G. Foucner, 24, rue Cassette, Paris, VI° (Conseil) ; SERRES Secrétaires J. CREPIN, 55, rue de Verneuil, Paris, VII: (Séances) : Ca. DeBreuir, 25, rue de Châteaudun, Paris, IX' (Intérieur) ; Jean DeLacour, château de Clères (Seine-Inférieure) (Etranger) ; Trésorier : M. André TRiGnaRT, 58, rue Custine, Paris, XVIIL° ; Archiviste-Bibliothécaire : M. PHiLiBERT DE CLERMONT, 29, rüe Vergniaud, Paris, XIII°, Membres du Conseil. MM. P. CARIÉ ; P, KESTNER, Président de la Société de Chimie industrielle ; R. Le FORT ; A. CHAPPELLIER, Docteur es-sciences ; le D' P. MarcHaAz, Membre de l'Institut Pro- fesseur à l’Institut nationalagronomique ; LecomTe, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle ; J MM. BarRioz, chef de la comptabilité et des finances, à la Ce du P.-L.-M. : M. JEANsoN, Industriel ; M°° la M'°° DE GANAY ; MM. le D' LEPRINCE ; L. Roue, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle MAILLLES, LA g + e Le but de la Société nationale d’Acclimatation de France est de concourir : 1° à l’intro- duction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d’animaux utiles et d'ornement ; 29 au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites, créées ou domestiquées ; 3° à l'introduction et à la propagation de végétaux utiles ou d'ornement. D'une facon générale, elle étudie la Nature vivante sous ses deux formes, animale et végétale. La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, membres Bienfaiteurs. de Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d’entrée de 10 francs et une çotisation annuelle de 25 francs. ; Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’a‘franchit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. | La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. Elle tient des séances générales bi-mensuelles. La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'animaux à ses membres. Elle publie, outre le Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée, composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent de toutes questions concernant les M êtres vivants. On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l'histoire naturelle : instal- lation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc. ” Le Bulletin est adressé gratuitement ; la Revue est servie, par abonnement, aux membres de la Société, au prix réduit de 15 francs pour chaque partie ou de 20 francs pou: les deux. “ É Clères (Seine-Inférieure). BUREAU DE LA SECTION D'ORNITHOLOGIE POUR 1922 Président : M. Jean Drricour, château de Cières (Seine-Inférieure). Yice-Président : M. Cu. VOiTELLTER, 42, boulevard Montparnasse, Paris, XV°. MM. J. BerLroz, 6, rue Petrelle, Paris, IX°. Secrétaires j ; GE SC A. Decoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). LL « L'Oiseau » est une Me spéciale de la Revue d'Histoire naturelle appliquée publiée par la Société nationale d’Acclimatation de France. C’est l’organe de la Section d’Ornitho- logis de la Société. Il a pour but de favoriser l’étude des Oiseaux par leur observation tant à l’état sauvage qu'en captivité. Notre Société entend ainsi apporter une contribution nouvelle au bien-être général en faisant mieux connaître et en utilisant mieux une des ressources de la Nature. « L'Oiseau » paraît mensuellement sur au moins seize pages et contient des planches en noir ou en couleurs. Il traite toutes les questions Me a en Ur une large part aux Oiseaux de cage, de volière et de parc. Les membres de la Société et les aboñnés ont droit chaque trimestre à une annonce gra- tuile de vingt mots ; les autres annonces sont payées à raison de o fr. 20 le mot. Toute correspondance concernant l’Ornithologie doit être adressée à M. J. DeLacour, président de la Section d'Ornithologie de la Société Nationale d’Acclimatation, château de ’ TARIF D'ABONNEMENT à la Revue d'Hisloire nalurelle appliquée : 17e PARTIE ; 2° PARTIE | Di AR ts RAR PER te UN AN È Colonisation. à Ornithologie Pour les personnes ne He pas partie de la (QUES SPAS NS Aa eia à AREA Re OA dat raie 25 francs 25 francs 1 Les membres de la Société peuvent s'abonner à chaque partie de la REVUE moyennant 15 francs, et aux deux parties moyennant le prix global réduit à 20 francs par an. Prière d'adresser le montant de l'abonnement à la Société d’'Acclimatation, 198, boulevard Saint-Germain, Paris (VII). La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans « L’Oiseau ». La reproduction, sans indication de source ni de nom d’ auteur, des articles publiés dans « L'’Oiseau » est interdite. Ligue Française pour la Protection des Oiseaux FONDÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 198, boulevard Saint Germain, PARIS (VII) BULLETIN MENSUEL. — SÉANCES. — COTISATION ANNUELLE : 10 FRANCS La diminution constante du nombre des Oiseaux qui menace d'extinction prochaine beaucoup d'espèces, est un pressant danger, tant au point de vue économique qu’au point de vue scientifique et artistique. Nous devons le combattre en toute hâte et nous efforcer de conserver complète an Monde,-pour les générations futures, sa magnifique parure ailée. Tous ceux qui aiment, AT et étudient l'Oiseau, doivent contribuer à le défendre en devenant membre dela Ligue Française pour la Proteclion des Oiseaux. J. DELACOUR, PRÉSIDENT DE LA LIGUE. ANNONCES. U OFFRES Cyanops asiatica, Xanthosenys aplonotus, Thammobia cambaiensis, un sujet de l'espèce Toute l'année : Ondulées vertes, jaunes, Stachyris, Scoparola melanops, Verdin à front bleues. Egalement, création de mon élevage, d'or, Cyornis tinenelliae, 1 paire Merle Dial ondulées olives. des Indes, 3 cr FOR du ; é ainsi que quelques autres espèces rares. SR UT in LE e C. CORDIER, Werdgutg. 7, Zurich (Suisse), Jeunes de l’année élevés en SV ; 5 couples Canards à bec Jaune d’Afrique : : 100 francs le couple ; 10 couples Siffleurs DEMANDES du Chili, 200 francs ; 3 couples Milouins, | - ÆEperonniers chinquis, Roulrouls, par couples, 150 francs le couple ; 2 œG Barbarie sau- 1 femelle Paon blanc ; Faisans dorés. vages, 150 francs pièce ; 1 couple Bernaches 1 couple Cygnes à col noir. à tête grise, 1.500 francs le couple ; 18 Fai- J. DELACOUR, Clères (Seine-In‘érieure). sans Lady Ambherst, 75 francs pièce. Fèmelles lady Amherst, (Co. Vénérés, Fe- Tangaras bleus du Vénézuéla et de la melle Vénéré. : Guyane, à ailes noires, noirs, jacapa, Callistes Madras Gta t, à ailes bleus, de Desmarest, pointillés verts, importés par moi-même et parfaitement ac- Co: Nandou, Co. Emeu, Co. Lama et tous limatés. l Mammifères exotiques. J. DELACOUR, Clères (Seine-Inférieure). He à Villefranchc-sur-Saône PRAENTRnl ren M he tête: ce (Paléornis rosa 4 “A St ta NE ee o" cyanocephala. 1 q Bengali. M. ADAM, 17, avenue des Trois-Couleurs, 2 G Cailles du Coromandel. Vonme Saint-Pierre-Brabant (Belgique). 1 ç‘ Lophophaps. Tariäs rouges du Brésil, Cardinal rouge de Moïneaux mandarins. Virginie, Cardinal vert. A. DECOUX, Géry, Aixe-sur-Vienne (Hte-V.). | M. Eug. CHAUDET, Bienne (Suisse). 2 1 41; qe 4 à Ephémères, œufs fourmis, jaunes d'œufs, ® Nourritures spéciales pour, l'élevage cœur et viande de bœuf, viande de | des faisandeaux, perdreaux, dindon- cheval, baies de sureau, vers de îa- ni Au Bie.. Gbc: rine, etc., etc. Pûtées complètes pour poussins et jeunes poulets INourritures économiques pour volailles, chiens, lapins, veaux, porcs, etc. ____ BISCUIT DUQUESNE pour CHIENS —— Demander Catalogue et renseignements à M. A. DUQUESNE, Eiovadn montiort-sur-RIsle EURE CHATEAUROUX. — IMP. LANGLOIS BUREAU DE LA SECTION D'ORNITHOLOGIE POUR 1922 Président : M. Jean DeLacour, château de Clères (Seine-{nférieure). Vice-Président : M. Cu. VoitELLIER, 42, boulevard Mentparnasse, Paris, XV°. SRSTO ES MM. J. BERL‘0Z, 6, rue Petrelle, Paris, IX°. c A. Decoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). « L'Oiseau » est une partie spéciale de la Revue d'Histoire naturelle appliquée publiée par la Société nationale d’Acclimatation de France. C’est l’organe de la Section d’Ornitho- logie de la Société. H a pour but de favoriser l’étude des Oiseaux par leur observation tant À l’état sauvage qu ’en captivité. Notre Société entend ainsi apporter une contribution nouvelle au bien-être général en faisant mieux connaître et en utilisant mieux une des ressources de la Nature. « L'Oiseau » paraît mensuellement sur au moins seize pages et contient des planches en aoir ou en couleurs. Il traite toutes les questions d’Ornithologie, en réservant une large part aux Oiseaux de cage, de volière et de parc. Les membres de la Société et les abonnés ont droit chaque trimestre à une annonce gra- tuile de vingt mots ; les autres annonces sont payées à raison de o fr. 20 le mot. Toute ne eant l’'Ornithologie doit être adressée à M. J. Decacour, président de la Section d'Ornithologie de la Société Nationale d’Acclimatation, château de _ Clères (Seine-Inférieure). , TARIF D'ABONNEMENT à la Revue d'Histoire naturelle appliquée : x 1" PARTIE 2 PARTIE : Mammalogie, Aquiculture, «€ T'Ni » UN AN: Entomologie, Botanique, = A ete 4 à Colonisation. Ornithologie Pour les personnes ne faisant pas partie de la = Sociéle, 2e nstesetéessesesesteneresernrees 25 francs | 25 francs Les membres de ia Société peuvent s'abonner à chaque partie de la REVUE moyennant 15 francs, et aux deux parties moyennant le prix global réduit à 20 francs par an. Prière d'adresser le montant de l’abonnement à la Société d’Acclimatation, 198, boulevard Saint-Germain, Paris (VII). _ La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans « L'Oiseau ». . La reproduction, sans indication de source ni de nom d’auteur, des articles publiés dans « L'Oiseau » est interdite. Lique Française paur la Protection des Oiseaux FONDÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE * 498, houlevard Saint Germain, PARIS (VEI') BULLETIN MENSUEL. — SÉANCES. —- COTISATION ANNUELLE : 10 FRANCS La diminution constante du nombre des Oiseaux qui menace d’extinction prochaine _beaucoup d'espèces, est un pressant danger, tant au point de vue économique qu’au point de vue scientifique et artistique. Nous devons le combattre en toute hâte et nous efforcer de conserver complète au Monde, pour les générations futures, sa magnifique parure ailée. Tous ceux qui aiment, admirent et étudient l’Oiseau, doivent contribuer à le défendre en devenant membre de la Ligue Française pour la Protection des Oiseaux. J. DELACOUR, PRÉSIDENT DE LA LIGUE, ANNONCES OFFRES Ondulées création Toute l’année bleues. Egalement, ondulées ‘lives. A. BLANCHARD, 1, allée de Garonne, Tou- louse. À vertes, jaunes, e mon élevage, Jeunes de l’année, élevés en captivité : 5 couples Canards à bec jaune d’Afrique, 100 francs le couple ; 10 couples Siffleurs du Chili, 200 francs ; 3 couples Milouins, 150 franes le couple : 2‘ Barbarie sau- vages, 150 francs pièce 1 couple Bernaches à tête grise, 1.500 francs le couple ; 18 KFai- sans Lady Ambherst, 75 francs pièce. Tangaras bleus du Vénézuéla et de la Guyane, à ailes noires, noirs, jacapa, Callistes à ailes bleus,- de Demarest, tricolores, poin- tillés, vert, importés par Imoi-même et par- faitement acclimatés. Jr DELACOUR, Clères (Seine-Inférieure). ‘ melle Vénéré. J 9 Cardinal vert. co. Rossignol du Japon. co. Damiers. ot, Bengali. à cd Cailles du Coromandel. œ Lophophaps. : r Moïneaux mandarins. , A. DECOUX, Géry, Aixe-sur-Vienne (Hte-V.}. - RC . DEMANDES Eperonmiers chinquis, Roulrouls, par couples: 1 femelle Paon blane ; Faisans dorés. J. DELACOUR, Clères (Seine-Inférieure). Femelles lady. Amherst, Co. Vénérés, fe- S'adresser au Secrétariat. Co. Nandou, Co. Emeu, Co. Mammifères exotiques. M. VERMOREL, à Villefrancho-sur-Saône (Rhône). Lama et tous . " RÉEL ü lists ù L” En À } PATÉES DUQUESNE POUR LA NOURRITURE DES OISEAUX Ephémères, œufs fourmis, jaunes d'œuîs, cœur et viande de bœuf, viande de cheval, baies de sureau, vers de Îa- rine, etc., etc. Pâtées complètes pour Co] | g Nourritures spéciales pour l'élevage des faisandeaux, perdreaux, dindon- neaux, etc., etc. " poussins et jeunes poulets . Nourritures économiques pour Volailles, chiens, lapins, # 3 veaux, porcs, etc. Ê BISCUIT DUQUESNE pour CHIENS \ Demander Catalogue et renseignemenis à M. A. DUQUESNE, Eleveur, Montfort-sur-Risle (EURE) CHATEAUROUX. — IMP. LANGLOIS BUREAU DE LA SECTION D'ORNITHOLOGIE POUR 1922 - Président : M. Jean Deracour, château de Clères (Seine-Inférieure). Vice Président : M. Cu. Vorreucier, 42, houlevard Montparnasse, Paris, XV°. MM: J. Berutoz, 6, rue Petrelle, Paris, IX°. . Secretaires F ? { A. Decoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). « L'Oiseau » est une partie spéciale de la Revue d'Histoire naturelle appliquée publiée par la Société nationale d’Acclimatation de France. C’est l’organe de la Section d’Ornitho- ‘logie de la Société. Il a pour but de favoriser l’étude des Oiseaux par leur observation tant à l’état sauvage qu'en captivité. Notre Société entend ainsi apporter une contribution nouvelle au bien-être général en faisant mieux connaître et en utilisant mieux une des ressources de la Nature. « L'Oiseau » paraît mensuellement sur au moins seize pages et contient des planches en aoir ou en couleurs. Il traite toutes les questions d'Ornithologie, en réservant une large part aux Oiseaux de cage, de volière et de parc. Les membres de la Société et les abonnés ont droit chaque trimestre à une annonce gra- tuite de vingt mots ; les autres annonces sont payées à raison de o fr. r0 le mot. Toute correspondance concernant l'Ornithologie doit être adressée à M. J. Deracour, président de la Section d'Ornithologie de la Société Nationale d'Acclimatation, château de ; Cières (Seine- Rire TARIF D'ABONNEMENT à la Revue d'Hisloire nalurelle appliquée : 4e PARTIE 2° PARTIE : Mammalogie, Aquiculture, «“ L'Oiseau ” UN AN: f Entomologie, Botanique, ï ; £ : Colonisation. Ornithologie Pour les personnes ne faisant pas partie de la SOCIÉIÉ., 20700: bosses seseesesesresssess __ 25 francs 25 francs 4 Les membres de la Société peuvent s'abonner à chaque partie de la REVUE moyennant 15 francs, et aux deux parties moyennant le prix global réduit à 20 francs par an. Prière d'adresser le montant de l’abonnement à la Société d’Acclimatation, 198, boulevard Samt-Gérmain, Paris (VIT). tas Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans « L'Oiseau ». La reproduction, sans indication de source ni de nom d’auteur, des articles publiés dans « L'Oiseau » est interdite. _ Ligue Française pour |a ton des Diseaux ï FONDÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 198, houlevarä Saint Germain, PARIS 4 VIl') BULLETIN MENSUEL. — SÉANCES. — COTISATION ANNUELLE : 40 FRANCS La diminution constante du nombre des Oiseaux qui menace d’extinction prochaine beaucoup d'espèces, est un pressant danger, tant au point de vue économique qu'au point de vue scientifique et artistique. Nous devons le combattre en toute hâte et nous efforcer de conserver complète an Monde, pour les générations futures, sa magnifique parure ailée. Tous ceux qui aiment, admirent et étudient l’Oiseau, doivent contribuer à le défendre en devenant membre de la Ligue Française pour la Protection des Oiseauæ. sa J. DELACOUR, PRÉSIDENT DE LA LIGUE. ANNONCES OFFRES Toute l’année Ondulées vertes, jaunes, bteues. Egalement, créalion de mon élevage, ondulées slives. A. BLANCHARD, 1, allée de Garonne, Tou- louse. 4 Ibis nandurenes, Paraguay. M. E. VERMOREL, Villefranche (Rhône). 4 Aigles carouchos du Co. Paons blancs, 500 francs. Co. Lophophores, 1.000 francs. Co. Perroquets rosalbins, 200 francs. Baronne GOURGAUD, Yèvres (S.ret-O.). Suis vendeur volière espèces variées, jinsec- tivores et granivores, très bons chanteurs. M. C. LALOUETTE. Fourchambault (Nièvre). 1 co. Perruches de Lucien ; 2 Merles métal- liques ; 1 femelle Cardinal vert ; 1 co. Ros- signols du Japon ; 1 co. Damiers ; 1 mâle Bengali ; 2 mâles Caïlles de Coromandel ; 4 mâle Colombe lophophaps ; 1 co. Insépa- rables à joues noires ; 1 mâle Sucrier fia- véole ; 1 mâle Penngnt ; 1 coupe Stanley ; Mandarins. A. DECOUX, Géry, Aiïxe-sur-Vienne (Hte-V.). DEMANDES Eperonniers chinquis, par couples. 1 femelle Paon blanc ; Faisans dorés, J. DELACOUR, Clères (Seine-Inférieure). . À échanger mâle Oie céréopse contre femelle. C. DEBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris. Femueires lady Ambherst, (Co. Vénérés, Fe- melle Vénéré. : $ S’adresser au Secrétariat. . Co. Nandou, Co, Emeu, Co. Lama et tous Mammifères - exotiques. j M. DULIGNIER, Saint-Gérand-le-Puy (Allier). Scops ; Pics épeichettes. M. LEGENDRE, 925, rue Paris (18). Pigeons ramiers, élevés en captivité. D: SÉE, Ben-Kaïta, Saint-Jean-de-Luz (B.-P.). Fauvettes orphée, hypolais, grosse Calandre. Comte E. ne ROUGÉ, 63, rue de la Faisan de La Condamine, derie, Paris. POUR LA NOURRITURE DES OISEAUX Ephémèéres, œufs fourmis, jaunes d'œufs, cœur et viande de bœuf, viande de cheval, baies de sureau, vers de fa- rine, étc., etc. Pâtées complètes pour poussins et jeunes poulets M. VERMOREL, à Villefranche-sur-Saône (Rhône). n Canards d'agrément, Cigognes, Grues de. Numidie. ES ® Nourritures spéciales pour l'élevage Le des faisandeaux, perdreaux, dindon- neaux, etc., etc. g INourritures économiques pour volai —— BISCUIT DUQUESNE pour CHIENS ——. 1les, chiens, lapins, veaux, porcs, etc. & Demander Catalogue et renseignements à M. À. DUQUESNE, Eleveur, Montfort-sur-Risle (EURE) ù PRENONS ee CHATEAUROUX. re — IMP. LANGLOIS REVUE listoire naturelle appliquée EA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION DE FRANCE DEUXIÈME PARTIE ORNITHOLOGIE — AVICULTURE L'OISEAU ae 7 Fi 7 4 Ur ane 1 VOL. Il. __ N° 10 — OCTOBRE 1922 Le numéro : 4 francs. — Pour les abonnés : 3 francs Abonnement : un an, 25 fr. — Pour les membres de la Société d’Acclimatation : 45 fr. La première: partie de la Revue d'Histoire naturelle appliquée est réservée à la Mammalogie, l'Aquiculture, l’Entomologie, la Botanique, la Colonisation, aux Aquariums et Terrariums. SOMMAIRE Pages. J. DeLAcOUR. — Un amateur d'Oiseaux en Amérique tropicale (suête) (illustré)........... . 201 Mde MaAREAVE— Leltres/de Syrie: 7.4 races eee à eee en dérdlaips ecole ere mile 212 M. LEGENDRE. — Le Jaseur d'Europe............:..........,.....,..4., esse ... 215 D' Mier-HorsiN. — Souvenirs d’un naturaliste en Afrique Occidentale Française (suite) (USE PERTE ET SRE TR RE NS EE ES ait ee satiné 220 CRTONTUEN TER TID IAE NE ELEC DRE Beer ete Me NA trie die der den + es 224 AU SIÈGE SOCIAL : 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN PARIS (VII) / Téléphone : FLEURUS, 04-76 Société Nationale d’Acclimatation de France Comité d'Honneur. MM. le Duc pe Beprorp, Président de la Société MM. LEBRUN, Sénateur, ancien Ministre ; zoologique de Londres ; : Le Président LOUBET; . le Marquis de CHaMBRuN, Député ; Frépéric Masson, de l’Académie française S. Em. le Cardinal Dugois, Archevêque de S. A. le Prince MuRAT ; Paris ; le Baron DE NEUFLIZE; MM. RAPHAEL GEORGES-LEvY, Membre de l’Ins- le Président POotNCcARÉ ; titut ; \ Hon. WiLciaM SHARP, ancien Ambassadeur. le Bâtonnier HENRI-ROBERT ; . des Etats-Unis à Paris; Hon. Myron HERRICK, Ambassadeur des le Marquis pe VoGuÉ, Président de la Société” Etats-Unis à Paris ;: des Agriculteurs de France. BUREAU DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION POUR 1922 Président : M. Louis MANGIN, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Paris, V / MM, D. Boïs, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 55, rue Cuvier S Paris, V° ; ï : 250) D' CHAuvEAU, Sénateur, 225, boulevard St-Germain, Paris, VII ; Vice-Présidents S. A. le Prince Joacæim MuRraT, Député, 28, rue de Monceau, Paris VII]® à vi ù ? ges à > , | le Baron A, d'Anraouaro, Ministre plénipotentiaire, 121 bis, rue de la Pompe, Paris, XVI"; Secrétaire général : M. Maurice Loyer, 4, rue de Tournon, Paris, VI° ; MM. l'abbé G. Foucer, 24, rue Casselte, Paris, VI° (Conseil) ; AR OR ENX J. CREPIN, 55, rue de Verneuil, Paris, VIe (Séances) : À Secrétaires Cu. DEBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris, IX° (Intérieur) ; Jean DELacour, château de Clères (Seine-Inférieure) (Etranger) ; Trésorier : M. André TRiGNART, 58, rue Custine, Paris, XVIII° ; Archiviste-Bibliothécaire : M. PHILIBERT DE CLERMONT, 29, rue Vergniaud, Paris, XIII°. : ( [! Membres du Conseil. MM P. CaRié ; MM. BarRioL, chef de la comptabilité et des P. Kesrner, Président de la Société de - finances, à la C'e du P.-L.-M. Chimie industrielle ; M. JEaNsoN, Indugtriel ; R. Le ForT ; me |, so L M°®° la M'°° DE GANaY ; A. CHAPPELLIER, Docteur es-sciences ; MM. le D' L É le D' P.MarcraL, Membre de l’Institut Pro- RTE RERO 1 Set fesseur à l’Institut national agronomique ; L. RouLE, Professeur au Muséum d'Histoire Lecomre, Membre de l’Institut, Professeur naturelle au Muséum d'Histoire natureile ; MAILLES. Le but de la Société nationale d’Acclimatation de France est de contourir : 1° à l’intro- duction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d’animaux utiles et d'ornement ; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites, créées ou x domestiquées ; 3° à l'introduction et à la propagation de végétaux utiles ou d'ornement. D'une façon générale, elle étudie la Nature vivante sous ses deux formes, animale et végétale. La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, membres Bienfaiteurs. | Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d’entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 25 francs. | Ë Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’affranchit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. cs La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des-récompenses. Elle tient des séances générales bi-mensuelles. ; É La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de Botanique appliquées en distribuant des graines ét en confiant des cheptels d'animaux à ses membres. Elle publie, outre le Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée, composée de deux parties et illustrée de gravures.-Ces publications traitent de toutes questions concernant les êtres vivants. . On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle : instal- lation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc. Le Bulletin est adressé gratuitement ; la Revue est servie, par abonnement, aux membres de la Société, au prix réduit de 15 francs pour chaque partie ou de 20 francs pou: les deux. PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION DE FRANCE DEUXIÈME PARTIE ORNITHOLOGIE — AVICULTURE L'OISEAU \ EX, C7 es: 3 CN RE V4 à VOL, II, — N° 11 — NOVEMBRE 1922 Le numéro : 4 francs. — Pour les abonnés : 3 francs Abonnement : un an, 25 fr. — Pour les membres de la Société d’'Acclimatation ; 45 fr. La première partie de la Revue d'Histoire naturelle appliquée est réservée ) à la Mammalogie, l’Aquiculture, l’'Entomologie, la Botanique, la Colonisation, aux Aquariums et Terrariums. SOMMAIRE Pages J. DELACOUR. — Un amateur d'Oiseaux en Amérique tropicale (su2te)........2............ 225 J. DELACOUR, — La Bernache à tête grise et ses congénères (illustré)...,................. 232 D' Mizzer-HoRsiN, — Souvenirs d'un naturaliste en Afrique Occidentale Française (suile) 236 CANTON OI DURPIQiIUstré) 21. 2 0 LU DAMON NN CERN UE 0 AVES 239 $ AU SIÈGE SOCIAL : 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN PARIS (VII) Téléphone : FLEURUS, 04-76 Société Nationale d’Acclimatation de France Comité d'Honneur. MM. le Duc pe BEepror», Président de la Société MM. LEBRUN, Sénateur, ancien Ministre ; zoologique de Londres ; Le Président LOUBET ; 1 le Marquis de CHAMBRUN, Député ; FrépÉéRic MaAssox, de l’Académie française S. Em. le Cardinal Dusois, Archevêque de S. A. le Prince MURAT ; Paris ; le Baron DE NEUFLIZE ; à MM. RAPHAEL GEORGES-LEvY, Membre de l’Ins- le Président POtNCARÉ ; titut ; Ho. WiLLiAM SHARP, ancien Ambassadeur . le Bâtonnier HENRI-ROBERT ; à des Etats-Unis à Paris; Hon. Myron Herricx, Ambassadeur des le Marquis DE VoGué, Président de la Société “ Etats-Unis à Paris ; des Agriculteurs de France, BUREAU DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION POUR 1922 Président : M. Louis MANGIN, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Paris, V° 4 / MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 55, rue Cuyier, Paris, V°; ; s 5 AS D' CHAUVEAU, Sénateur, 225, boulevard St-Germain, Paris, VIE ; Vice-Présidents S. A. le Prince Joacmim MurarT, Député, 28, rue de Monceau, Paris VAIL' : 4 le Baron A, d'Anraouaro, Ministre plénipotentiaire, 121 bis, rue de la Pompe, Paris, XVI"; Secrétaire général : M. Maurice Loyer, 4, rue de Tournon, Paris, VI° ; - oi l'abbé G, Foycxer, 13, avenue Eugène- Bréson, Bourges (Cher) (Conseil) ; J. CREPIN, 55, rue de Verneuil, Paris, VII: (Séances) : Cu. DEBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris, IX° (Intérieur) ; 2 JEAN DELACcOUR, château de Clères (Seine-Inférieure) (Etranger) ; Trésorier : M. André TRiGNART, 58, rue Custine, Paris, XVII[° ; Archiviste-Bibliothécaire : M. PRILIBERT DE CLERMONT, 29, rue Véreniand, Paris, XIII°. Secrétaires Membres du Conseil. MM. P. Carié ; MM. BamRioz, chef de la comptabilité et des P. KESrTNER, Président de la Société de . finances, à Ia C'° du P.-L.-M. ù Re industrielle ; M. JEaxsow, Industriel ; $ AE AO : M=° la M'° DE GANAY : A. CHAPPELLIER, Docteur es-sciences ; 4 4 ; le D' P. MarcraL, Membre de l’Institut Pro- MOSS PELEPRINEE ; fesseur à l’Institut national agronomique; L. Rover, Professeur au Muséum d'Histoire Lecomre, Membre de l'Institut, Professeur … naturelle au Muséum d'Histoire naturelle ; À MAILLES. Le but de la Société nationale d’Acclimatation de France est de concourir : 1° à l'intro- duction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d’animaux utiles et d'ornement ; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites, créées ou domestiquées ; 3° à l'introduction et à la propagation de végétaux utiles où d'ornement. D'une façon générale, elle étudie la Nature vivante sous ses deux “formes, animale et végétale. La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, membres Bienfaiteurs. | j : Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 25 francs. Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s'aranchit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. LAT : La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. Elle tient des séances générales bi-mensuelles. La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de Manque 2 appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'animaux à ses membres. Elle publie, outre le Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée, composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent de toutes questions CONCEFRANE les êtres vivants. On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle : instal lation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc. : Le Bulletin est adressé gratuitement ; la Revue est servie, par abonnement, aux évite de la Société, au prix réduit de 15 francs pour chaque partie ou de 20 francs pour les our REVUE d'Histoire naturelle & appliquée LA SOCIÈTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE DEUXIÈME PARTIE ORNITHOLOGIE — AVICULTURE L'OISEAU VOL, Ill. —_ N° 12 DÉCEMBRE 1922 Le numéro : 4 francs. — Pour les abonnés : 3 francs Abonnement : un an, 25 fr. — Pour les membres de la Société d’Acclimatation : 45 fr. à La première partie de la Revue d'Histoire naturelle appliquée est réservée ; à la Mammalogie, l’Aquiculture, l’Entomologie, la Botanique, la Colonisation, aux Aquariums et Terrariums. SOMMAIRE Un manuel sur l'entretien et l'élevage: des Oiseaux. nie. Le COR Re ee J. DELACOUR. — Un amateur d’Oiseaux en Amérique tropicale (fin)............,........... 242 D' MiLeer- ne — Souvenirs d un naturaliste en ee pds Occidentale Française (fin).. 254 2 A. DECOUx. — Rénarahle à front rouge Chroniquerogniütholagique:... 1... ANR Taies eepeede eee re TaDIes ASSUME IES ECTS Re LUE US ONE M OT NE HSE D PSN VE CAE AU SIÈGE SOCIAL : 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN PARIS (VIT) Téléphone : FLEURUS, 04-76 Société Nationale d’Acclimatation de France Comité d'Honneur MM. le Duc de Beprorp, Président de la Société zoologique de Londres ; Bonnar, Membre de l'Institut ; le Marquis de CHAMBRUN, Député ; ; S. E. le Cardinal DuBois, Archevêque dé Paris ; M°° la Marquise de GANAY ; MM. RAPHAEL GEORGES-LÉvYy, Sénateur, Membre de l’Institut ; le Bâtonnier HENRI-ROBERT , S. E. Myron T. Herricx, Ambassadeur des Etats-Unis à Paris : LEBRUN, sénateur, ancien Ministre ; MM. le Président LouBerT, FRÉDÉRIC Masson, membre de l’Académie française ; S. A. le Prince MURAT; le Baron DE NEUFLIZE ; le Président PoINCARE ; le Comte Josepx PorTocki ; Hon. WILLIAM SHARP, ancien Ambassa- deur des Etats-Unis à Paris ; le Marquis DE VOGUÉ, Président de la Société des Agriculteurs de France. BUREAU (DE LA SOCIETE NATIONALE D'ACCLIMATATION POUR 1922 Président : M. Louis MANGIN, Membre de l’Institut Paris, V'; Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, MM. D. Bors, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 55, rue Cuvier, Paris V': D' Crauveau, Sénateur, 225, boulevard Saint-Germain, Paris, VIl': Vice-Présidents SFA le baron A. D'ANTHOUARD, Pompe, Paris, XVI. Secrétaire général : . le Prince Joachim Murat, Député, 28, rue de Monceau, Paris, VEII':; Ministre plénipotentiaire, 121 bis, rue de Ia M. Maurice Loyer, 4, rue de Tournon, Paris, Vl:. MM. Le bbé G. Foucxer, 15, boulevard Eugène-Bresson, Bourges (Cher) ; CREPIN, 55, rue de Verneuil, Paris, VII‘ (Séances) ; Secrétaires ) Fa Desrevrz, 25, rue de Ohâteaudun, Paris, IX* (Intérieur) ; { JEAN Deracour, château de Clères (Seïne-Inférieure) (Ztranger) : Trésorier : M. ANDRÉ TRIGNART, 58, rue Oustine, Paris, XVIII: ; Archiviste-Bibliothécaire, M. Philibert pe CLERMONT, 29, rue Vergniaud, Paris, XIII:. Membres du Conseil. M. P. CARIÉ:; P, KesrTNer, Président de la Société de Chimie industrielle ; R. LE FoRT ; A. CHAPPELLIER, docteur ès-sciences ; le D' P. Marcaaz, Membre de l’Institut, Professeur à l’Institut national agrono- mique ; Lecomre, Membre de l’Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle ; , MM. A. Barwioz, Chef de la comptabilité et des finances à la C'* du P.-L.-M. ; M. JEANSON, Industriel; M°° la M'°° 0Ek GANAY ; le D' LEPRINCE ; L. RouULE, Professeur au Muséum d'His- toire naturelle ; MAILLES. LIGUE FRANÇAISE POUR LA PROTECTION DES OISEAUX FONDÉE PAR La Société Nationale d’'Acclimatation de France 198, Boulevard St-Germain, Paris (VIl‘) —— Bulletin mensuel. — Séances. — Cotisation annuelle 10 francs BUREAU DE LA SECTION D'ORNITHOLOGIE POUR 1922 Président : M. JEAN DELacour, château de Clères (Seine-Inférieure). Vice-Président : M. Cu. Vorrezcter, 42, boulevard Montparnasse, Paris, XV°. Eee te MM. J. BerLroz, 6, us Betrehe, Paris, IX°° ( A. Decoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). « L'Oiseau » est une partie spéciale de la Revue d'Histoire naturelle appliquée publiée par la Société nationale d’Acclimatation de France. C’est l’organe de la Section d’Ornitho- logie de la Société. Il a pour but de favoriser l'étude des Oiseaux par leur observation tant à l’état sauvage qu’en captivité. Notre Société entend ainsi apporter une contribution nouvelle au bien-être général en faisant mieux connaître et en utilisant mieux une des ressources de la Nature. « L'Oiseau » paraît mensuellement sur au moins seize pages et contient des planches en noir ou en couleurs. Il traite toutes les questions d’Ornithologie, en réservant une large part aux Oiseaux de cage, de volière et de parc. Les membres de la Société et les abonnés ont droit chaque trimestre à une annonce gra- tuite de vingt mots ; les autres annonces sont payées à raison de o fr. 20 le mot. Toute correspondance concernant l'Ornithologie doit être adressée à M. J. DeLacour, président de la Section d'Ornithologie de la Société Nationale d’Acclimatation, château d Clères (Seine-Inférieure). TARIF D'ABONNEMENT à la Revue d'Histoire naturelle appliquée : 1'e PARTIE 2° PARTIE Manmmalogie, Aquiculture, ‘t L'Oiseau ” UN AN: Entomologie, Botanique, 1 5 1 Colonisation. Ornithologie Pour les personnes ne faisant pas partie de la SOCIÉLE TN ER IE CRETE te LR MAN EE CR RE 25 francs 25 francs Les membres de la Société peuvent s'abonner à chaque partie de la REVUE moyennant 15 francs, et aux deux parties moyennant le prix global réduit à 20 francs par an. Prière d’adresser le montant de l’abonnement à la Société d’Acclimatation, 498, boulevard Saint-Germain, Paris (VII). La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans « L'Oiseau ». La reproduction, sans indication de source ni de nom d’ auteur, des spHees publiés dans « L'Oiseau » est interdite. Ligue Française pour la Protection des Oiseaux ÿ FONDÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 198, houlevard Saint-Germain. PARIS (VEI') BULLETIN MENSUEL. — SÉANCES. — COTISATION ANNUELLE : 10 FRANCS La diminution constante du nombre des Oiseaux qui menace d'extinction prochaine beaucoup d’espèces, est un pressant danger, tant au point de vue économique qu’au point de vue scientifique et artistique. Nous devons le combattre en toute hâte et nous efforcer de conserver complète an Monde, pour les générations futures, sa magnifique parure ailée. Tous ceux qui aiment, admirent et étudient l’Oiseau, doivent contribuer à le défendre en dévenant membre de la Lique Française pour la Protection des Oiseaux. J. DELACOUR, PRÉSIDENT DE LA LIGUE. ANNONCES. OFFRES . Toute l’année Ondulées\ vertes, jaunes, bleues. Egalement, création de mon élevage, ondulées slives. 5.000 kilos engrais de guano, 7 fr. 50 les 100 kilos, pris chez moi. A. BLANCHARD, 1, allée de Garonne, Tou- louse. 1 Tovcan à bec vert, à vendre ou échanger contre Oiseaux ou petits Mammifères. M. BAILLY-MAITRE, 14, rue du Bourget, Narbonne (Aude). 1 co. Damier, 8 francs. 1 co. Moineaux du Japon, 60 francs. 1 co. Perruches de Stanley, 500 francs. A. DECOUX, Géry, Aixe-sur-Vienne (Hte-V.). Alouettes ordinaires et Alouettes Lulu à ven- “re ou échanger: Comte E. pr ROUGÉ: 63, rue de la Faisan- derie, Paris. Chatons de Siam, race pure, 50 francs pièce, visibles à Paris. Marquis De SCEY-MONTBÉLIARD, Rouvres- .sur-Aube (Haute-Marne). DEMANDES Femelles lady Ambherst, (Co. Vénérés, Fe:- melle Vénéré. S'adresser au Secrétariat. - Co: Nandou, Co. Emeu, Co. Lama et tous Mammifères exotiques. ‘ M} VERMOREL, à Vüllefranche-sux-Saône (Rhône). Mâle Perruche à tête rose (Paleornis rosa ou cyanocephala). M. ADAM, 17, avenue des Trois-Couleurs, Voijnme Saint-Pierre-Brabant (Belgique). Tarins rouges du. Brésil, Cardinal rouge de Virginie, Cardinal vert. ; M. Eug. CHAUDET, Bienne (Suisse). Une femelle Cardinal rouge de Virginie. . Couples Martins Roselins. Bruants, rares et exotiques. Oiseaux européens atteints d’aberration de plumage, totale ou partielle : albinisme, mé- lanisme, isabellisme. Faire offres à José Van. BAETEN, 21, rue Basse-Ville, Courtrai, Belgique. Demande Perruche roséicolis, Loris à collier ouge, femelles Perruches ondulées bleues irré- prochables. M. F. MÉREÏL, 143, route de Sern, Rennes. POUR LA NOURRITURE DES OISEAUX Ephémères, œuîs fourmis, jaunes d'œufs, cœur et viande de bœuf, viande de cheval, baies de sureau, vers de Îa- rine, etc., etc. Nourritures spéciales pour l'élevage des faisandeaux, perdreaux, dindon- neaux, etc., etc. à Pâtées complètes pour poussins et jeunes poulets Nourritures économiques pour volailles, chiens, lapins, veaux, porcs, etc. \ BISCUIT DUQUESNE pour CHIENS —— Demander Catalogue et renseignements à L \ M. À. DUQUESNE, eteveur, Montfort-sur-Risie (EURE) CHATEAUROUX. — IMP. LANGLOIS BUREAU DE LA SECTION D'ORNITHOLOGIE POUR 1922 Président : M. Jean Decacour, château de Clères (Seine-Inférieure). Fice-Président : M.Cx. VoitezLier, 42, boulevard Montparnasse, Paris, XV°. Secrétaires { MM. J. BerLIOZ, 6, rue Petrelle, Paris, IX"®: ( A. Decoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). ÿ « L'Oiseau » est une partie spéciale de la Revue d'Histoire naturelle appliquée publiée par la Société nationale d’Acclimatation de France. C’est l’organe de la Section d’Ornitho- logie de la Société. , ” L _ Il a pour but de favoriser l'étude des Oiseaux par leur observation tant à l’état sauvage qu’en captivité. Notre Société entend ainsi apporter une contribution nouvelle au bien-être général en faisant mieux connaître et en utilisant mieux une des ressources de la Nature. « L’Oiseau » paraît mensuellement sur au moins seize pages et contient des planches en noir ou en couleurs. Il traite toutes les questions d’Ornithologie, en réservant une large part aux Oiseaux de cage, de volière et de parc. Les membres de la Société et les abonnés ont droit chaque trimestre à une annonce gra- tuite de vingt mots ; les autres annonces sont payées à raison de o fr. 10 le mot. Toute correspondance concernant l’Ornithologie doit être adressée ‘à M. J. Drcacour, président de la section d'Ornithologie de la Société Nationale d’Acclimatation, château de Clères Gene TARIF D'ABONNEMENT à la Revue d'Histoire nalurelle appliquée : 4'e PARTIE 2° PARTIE Mammalogie, Aquiculture, st L'Oiseau ” UN AN: Entomologie, Botanique, dent ù à Colonisation. Ornithologie Pour les personnes ne-faisant pas partie de la RETaZ SOCLELE ER SRE PR Re LR EE 25 francs 25 francs Les membres de la Société peuvent s'abonner à chaque partie de la REVUE moyennant 15 francs, et aux deux parties moyennant le prix global réduit à 20 francs par an. Prière d’adresser le montant de l'abonnement à la Société d’Acclimatation, = 498, boulevard Saint-Germain, Paris (VIl:'). La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans « L'Oiseau ». La reproduction, sans indication de source ni de nom d’auteur, des articles publiés dans « L'Oiseau » est interdite. Ligue Française pour la Protection des Oiseaux FONDÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 198, boulevard Saint-Germain, PARIS (VIL°) BULLETIN MENSUEL. -— SÉANCES. —-COTISATION ANNUELLE : 10 FRANCS D TI D EI DIRE I REM La diminution constante du nombre les Oiseaux qui menace d’extinction prochaine beaucoup d'espèces, est un pressant danger, tant au point de yue économique qu’au point de vue scientifique et artistique. Nous LE ee le combattre en toute hâte et nous efforcer de conserver complète an Monde, pour les générations futures, sa magnifique parure ailée. Tous ceux qui aiment, admirent et étudient l’Oiseau, doivent contribuer à le défendre en devenant membre de la Loue Francaise pour la Protection'des Oiseaux. J.. DELACOUR, PRÉSIDENT, DE LA LIGUE. ANNONCES OFFRES Toute l’année : Ondulées vertes, jaunes, bleues. Egalement, création ‘le mon élevage, ondulées olives. A. BLANCHARD, 1, allée de Garonne, Tou- louse. 1 couple de Gros-Becs très beaux. DULIGNIER, Saint-Gérand-le-Puy (Allier). Cyanops asiatica, Xanthogenys aplonotus, Thamnobia cambaiensis, un sujet de l'espèce . Stachyris, Stoparola melanops, Verdin à front d’or, Cyornis tickelliæ, 1 paire Merle Dial des Indes, 3 couples Moineaux du Japon ainsi que quelques autres espèces rares. C. CORDIER, Werdgutg. 7, Zurich (Suisse). 1 Toucan à bec vert, à vendre ou échanger contre Oiseau* ou petits Mammifères. M. BAILLY-MAITRE, 14, mue du Bourget, Narbonne (Aude). Mandarins, 40 fr., co. Moineaux du Japon, 60 fr. ; Bouton d’or nain (Sycalis minor) ac- couplé à Serine, 40 fr. ; 1 œ Rossignol du Ja- pon, 35 fr. ; 1 co. Damiers 8 fr. ; 1 mâle Bul- Bul à joues blanches, bon chanteur, 100 fr. ; 1 couple Martins de Chine, 200 fr. ; 1 c' Dacnis bleu, 50 fr. ; Diamants de Bichenow, Astrilds cailles à masque noir nés chez moi ; 2 co. jeunes Perruches de Stanley ; © Ondulée jaune bonne mère ; 2 Spermophila ornata, ; 2 Serines ordi- chantant bien, 12 fr. pièce maires. - A. DECOUX, Géry, Aixe-sur-Vienne (Hte-V.). DEMANDES 1 femelle Paon blanc. 1 femelle Laphophore 1922. J. DELACOUR, Clères (Seine-Inférieure). Femelles lady Amherst, Co. Vénérés, Ke- melle Vénéré. k y S’adresser au Secrétariat. Co: Nandou, Co. Emeu, Co. Lama et tous” Mammifères exotiques. M} VERMOREI, à (Rhône). Mâle Perruche à tête rose (Paleornis rosa ou cyanocephala). 4 M, ADAM, 17, avenue des Trois-Couleurs, Woiume Saint-Pierre-Brabant (Belgique). Tarins rouges du Brésil, Cardinal rouge de Virginie, Cardinal vert. M. Eug. CHAUDET, Bienne (Suisse). Une femelle Cardinal rouge de Virginie. Couples Martins Roselins. Bruants rares et exotiques. Oiseaux européens plumage, totale ou partielle : lanisme, isabellisme. # Faire offres à José Van BAETEN, Basse-Ville, Courtrai, Belgique. Villefranche-sux- Saône albinisme, mé- 21, rue (4 POUR LA NOURRITURE DES OISEAUX Ephémères, œufs fourmis, jaunes d'œufs, cœur et viande de bœuf, viande de cheval, baies de sureau, vers de Îa- rine, etc., etc. Pâtées complètes pour 2 | ul { en Nourritures spéciales pour l'élevage des faisandeaux, perdreaux, dindon- neaux, etc., etc. > Û poussins et jeunes poulets \ Nourritures économiques pour volailles, chiens, lapins, veaux, porcs, etc. BISCUIT DUQUESNE pour CHIENS Demander Catalogue et renseignements à M. À. DUQUESNE, Eleveur, Montfort-sur-Risie (EURE) CHATEAUROUX. — IMP. LANGLOIS atteints d’aberration de FPE FRET TS APPLE SEPT Fo T, As 2 - { Dr BUREAU DE LA SECTION D’'ORNITHOLOGIE POUR 1922 Président : M. JEAN DELAcOUR, château de Clères (Seint/Inférieure) Vice-Président : M. CH. VoiTELLiER, 42, boulevard Montparnasse, Paris, XV°. Secrétaires MM. J. BEerLioZ, 6, rue Petrelle, Paris; EX | ( A. Decoux, Géry, par Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). ‘« L’Oiseau » est une partie spéciale de la Revue d'Histoire naturelle appliquée publiée par la Société nationale d’Acclimatation de France. C’est l’organe de la Section d’Ornitho- * logie de la Société. % Il a pour but de favoriser l’étude Le Oiseaux par leur observation tant à l’état sauvage _ qu’en captivité. Notre Société entend ainsi apporter une contribution nouvelle au bien-être général en faisant mieux connaître et en utilisant mieux une des ressources de la Nature. « L’Oiseau » paraît mensuellement sur au moins seize pages et contient des planches en noir ou en couleurs. Il traite toutes les questions d’Ornithologie, en réservant une large part aux Oiseaux de cage, de volière et de parc. Les membres de la Société et les abonnés ont droit chaque trimestre à une annonce gra- tuite de vingt mots ; les autres annonces sont payées à raison de o fr. 20 le mot. Toute correspondance concernant l'Ornithologie doit être adressée à M. J. Drracour, président de la Section d'Ornithologie de la Société Nationale d’Acclimatation, château de Clères (Seine-Inférieure). TARIF D'ABONNEMENT à la Revue d'Histoire naturelle appliquée : 4e PARTIE 2° PARTIE . Mammalogie, Aquiculture, ‘ L'Oiseau ” UN AN: Entomologie, Botanique, x / % Colonisation. Ornithologie Pour les personnes ne faisant pas partie de la SOCIÉTÉ: NUE ME Te ee ne 25 francs 25 francs Les membres de la Société peuvent s'abonner à chaque partie de Ja REVUE moyennant] 15 francs, et aux deux parties moyennant le prix global réduit à 20 francs par an. _ Prière d'adresser le montant de l’abonnement à la Société d’Acclimatation, 498, boulevard Saint-Germain, Paris (VIF). La Société ne prend’ s sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans « L’Oiseau ». La reproduction, sans indication de source ni de nom d’auteur, des articles publiés dans « L’Oiseau » est interdite. Ligue Française pour la Protection des Oiseaux FONDÉE PAR LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 198, houlevard Saint-Germain, PARIS (VII) BULLETIN MENSUEL. — SÉANCES. — COTISATION ANNUELLE : 10 FRANcCS La diminution constante du nombre des Oiseaux qui menace d'extinction prochaine beaucoup d'espèces, est un pressant danger, tant au point de vue économique qu'au point de vue scientifique et artistique. Nous devons le combattre en toute hâte et nous efforcer de conserver complète an Monde, pour les générations futures, sa magnifique parure ailée. Tous ceux qui aiment, admirent et étudient l’'Oiseau, doivent contribuer à le défendre en devenant membre de la Ligue Française pour la Protection des Oiseaux. J. DELACOUR, PRÉSIDENT DE LA LIGUE. ANNONCES OFFRES DEMANDES Toute l’année : Ondulées vertes, jaunes, Eperonniers chinquis, Roulrouls, par couples. bleues. Egalement, création ‘le mon élevage, 1 femelle Paon blanc. ondulées slives. ‘1 femelle Laphophore 1922. «* fre BLANCHARD, 1, allée de Garonne, Tou- J. DELACOUR, Clères (Seine-Inférieure). 1 couple de Gros-Becs très beaux. Femelles lady Amherst, Co. Vénérés, Fe- DULIGNIER, Saint-Gérand-le-Puy (Allier). melle Vénéré. 1 oO dial vert S’adresser au Secrétariat. 1 co. Rossignol du Japon. Co. Nandou, Co. Emeu, Co. Lama et tous 1 co. Damiers. Mammifères exotiques. (5 1 qd Bengali. M. VERMOREL, à Vill he-sun- 2 çg Cailles du Coromandel. (Rhône). , & Me 1 G Lophophaps. | Moïineaux mandarins. Mâle Perruche à tête rose (Paleornis rosa A. DECOUX, Géry, Aixe-sur-Vienne (Hte-V.). | 0". cyanocephala. g Cyanops asiatica, Xanthogenys aplonotus, M. ADAM, 17, avenue des Trois-Couleurs, Thamnobia cambaiensis, un sujet de l’espèce Woiume Saint-Pierre-Brabant (Belgique). Stachyris, Stoparola melanops, Verdin à front d'or, Cyornis tinenelliae, 1 paire Merle Dial Tab pes ee Brésil, Cardinal rouge de des Tndes, 3 couples Moineaux du Japon irginie, Cardinal vert. ainsi que quelques autres espèces rares. M. Eug. CHAUDET, Bienne (Suisse). - \ C. CORDIER, Werdgutg. 7, Zurich (Suisse). ‘44, À PATÉES DUQUESNE POUR LA NOURRITURE DES OISEAUX 2 Ephémères, œuîs fourmis, jaunes d'œufs, Î Nourritures spéciales pour l'élevage (ar) cœur et viande de bœui, pente as des faisandeaux, perdreaux, dindon- cheval, baies de sureau, vers de la- ei ete. etc. rine, etc., etc. Pâtées complètes pour poussins et jeunes poulets Nourritures économiques pour Volailles, chiens, lapins, veaux, porcs, etc. LE BISCUIT DUQUESNE pour CHIENS Demander Catalogue et renseignements à M. A. DUQUESNE, Eleveur, Montfort-sur-Risle (EURE) L CHATEAUROUX. — IMP. LANGLOIS PPT Ar) à on 1 APR 1 9 NOV 13 1943 nt nn rar: ps re Te A A ne Xe + DRE TETE re PRE de ge y