i, 1 vB* VOLUME. 43" LIVRAISON. Msssyisyia jMrniiifflomfflffl^ REVUE ENCYCLOPEDIQU OU ANALYSE RAISONNEE DES PRODUCTIONS LES PLUS REMARQUABLES nAXS LA UTTliSATURE , LES '^.-.lENCES ET LES ARTS. I'' Sciences •physlqueset mathemaliques , el Arisir,d/vsiricts ; Sciences naiarelies et midicaicr, : MM. Ch. Diip;n , Foorieb, de I'lnsl. ; — Ferpy ; — Fbajccofch ; — Lr Foemasd , prof, de technologic, etc. — de 'Iole')^; — A. MicHELOi; — CoQDEHEi; — Flocbehs, Doct. Med.; — Ai'Ei.cs ; BAr.Ly; E'cciBOi-; FbifdiiANdeh ; Magemih. ; Obfila ; Paeiset; — Phi- QCEPAL, D. M.;~ Cbaptal, de I'lnst.; — DEfMAREsT; — W. Eiicnisson; — MoREAU OE' JoNisis J — De Fbecssac ; — De'^mohuhs, D. M. , etc. a" Sciences ■philosophiqites et morales , folitiques et ■historiques : MK. Lanjuikais; — M. A. JutuBN, de Paris; — Al. dklaBorde, de I'Inst. ; — Aknee; — Arnold, de Strasbourg; — Babey; — Barbib-Dh- bocagr, de rinstit. ; — J. -J. Baude ; — Brcnow ; — Cocsm; — Deo^- bakoo, de I'insl. ; — Deppihg ; — A. Dcfraveu; — (irADEi; — Jomabo, de I'Inst, ; — Meyeb, d' Amsterdam ; — P. Lami ; — J.-V. Leclerc;' — Laifoh DB Labebat; — DE Lasteyrie; — Alex. Lameih; — Wai^dbt, de rin;,t.; — PaRERT-TIiUl; — G. M. RAYMOND ; E. SaLVEBIE ; — SlUONDB DE ..isMONDi; — St/pfeX; — Thier'ry , etc. ?)" Liltcrature frannaise et etrangcrc, Bipliografhic, Archioiogieet /?c«ua;.j4rfe : MM. Aignan; Andrieux; Amaxiry- Duval ; LEMEnciER , de ritist. ; — A. Mahdl; — Benbichs; — Artacd ; — Avekel; — Barbier, Coniervateur des bibliothequcs du Eoi; — St. A". Bervilie i t- Micnst Eerb ; — Brocdikbes de ^oksdm; — CnAcssASD; — Cltibib.) ; — Cham- poLLtoN-FicFic , Gorresp. de I'lnstitiit ; — Cbauvet; — J. Droz. ; — Du- meksah; — Emeric-Davh), de I'lust. ; — FicaiiiL; — Corpp ; — Tb-Gol- pebv, de Colmar: — Eo. Gauitier; — Heiberg; — Krafft; — L.i>':l£s, de r/n.slil«t; — LloiiEKiK ; — Marugn; — A. Metral; — Nicolo-Podlo; — PoLGEKS, f'e I'Inst;-, — F. Salfi; — Schw^ighoeuser fils, de Stri-s- bou"g; — de Segur r — de Svassakt; — ' S. D.TriiEnav; — Tniissii; — • Veedibb ; — Vioi.KT Ledvc- — Wa' lez , di- Cind ; — WAi;DEN , srucien CoDsul des Etats-Upis d'Amerjqiie ; — F.. HiJaKAP, etc. PAPJS, AU BUREAU CENTRAL DE LA REVUE ENCYCLOPilDI QUE, lUie U'Ecfer-Saint-Micbel , N i3 , TT CHEl ARlHtS BEKTPAND j ViXlT. HAtTEFF-CmE , n" 53. LONDRES. — Trboxtki, et Wiir.rz. Drr.Ac et Ci". , et Bossangk, JUILLET 1832. COKDJTIOJSS I) hi I.A SOUSCRIPTIOI^. Depuislc raois de Janvier i8i(), il parait , p.ir aunce . do- cahicrs de ce Becueil ; chaque caliicr , public It- ^o du nioi- compose d'ciiviron doiizc J'euilles d'impression. On souscril a Paris, au Bureau centrat d'aionntmcnt el xex- •pidition indique sur le litre. Prix de la Souscription. j^ Pajij 42 fr. pour un ao ; 24 fr. pour 6 mois. Dans les deparlemeos. 48 , 28. Dans Telranger 54', Sj. La difference entre le nrii d'abonnement , a Paris, dans les d^partemens et dans Velrknger , devant 6tre propovtionnelle aux frais d'expedition par la poste , a servi de base a la Cxalion deU- nilivc portee ci-dessus. . , • » Le roontant de la Souscription, cnvoye par la poste , doit eire adresse d'avancc , franc dc port, ainsi que la corrcspondance , au DirecUur do la Revue Encyclopcdiquc , rue d'Enfer Saint-Micket, n° 18. C'est d la ineme adresse qu'on devra envoyer les ouv rages de tout genre et les gravurcs qu'on voudra faire anuonccr , ainsi que les articles dont on dcsirera I'insenioD. On pent aussi souscrire chez les Directeurs des postes et cher IcB principaux libraires , a Paris, dans les departemens et dans les pays efrangers. Trois cahicrs ou livraisons formerontun volume. Chaque volume »era fermine par une Table des matieres alphabetiquectanalytiquc, gncnl de Ircs-violens ouragaiis, il ck'barqua, vers la fin de Janvier 1821 , ^ I'cinbouchine du lleuvc de la (ianibie, ou Badiinan. C'est un ilot de sable forme paries allerrissemcns du fleuve , qui eprouve chaque anncc uiic crue considera- ble.Ce phenomene esl conslant pour toulesles rivieres qui versent Icurs eaux dans I'Ocean qui baigne la cole d'Afri- que ; et son existence dans le Zayr a servi de fondement a celte bizarre bypolhese , qui consiste a rcgarder le Zayr conime la suile du Niger, qui se replie vers le sud et i'oucst, apres s'elre dirige vers rorient. M. Bowdltch a fait voir recemment, d'une maniere presque demonstrative, que le Niger se jelte dans le Nil par la Ridere Bleue , malgre 1 cartes imaginaires du chevalier Badia et les arrets du Qua- ierly Hcvieiv. La petite colonic de Balhurst a ete recemment fondee, a I'exlremlte orienlale de I'ile Sainte-Marie. Quelques mai- sons dune construction siaiple , mals sollde, sont cons- truites sur un sol qui s'est eleve lentemenl au-dessus des eaux. M. Singleton fut iVappe , eu descendant sur la plage, de la grande variele des physionomies , chez ces hom- mes de la race noire. 11 remarquait le Yoloff d'une struc- ture elevee , d'une constitution musculaire et forte , mais les epaules Idgerement equarries, et Irop forlement pris dans sa taille ; sa peau, du plus beau noir d'ebene , se couvre au soleil de ce vernis huileux qui a ete donnd par la nature aux negrcs , suivant M. de Kumford, pour moderer une insupportable absorption des rayons solaires. II fut frappe, chez les negres Mandingiies, de leur apparence fr^le et de leurs cheveux aplalis ; chez les Croomans, de leur air actif et de la fierte de leur maintien. II observa , non sans un sentiment penlble , le degoAiant aspect des Pouts ou Foolahs , qui apparllcn.''.ent a une horde qui se fait gloire de sa nialproprete , et dont les cheveu.\ divises en tresses SUR LES NEGRES AFFRANCHIS. i5 pendantes sont toujours inondes d'une graisse fdllde (i^. Les Noirs qui peuplent Bathurst , laissent volontiers leurs cabanes sans couverture dans la saison de la seche- ressc. lis preferent rincommodite de la chaieur au danger du feu, qui se communique avec une effrayante rapidite aux liges dessechees des bambous qui leur servent de toi- ture. Trois jours apres son arrivce , notre voyageur se fit bafir une cabane sur la plage, el commenga de s'occupec de la mission dont il avail ele charge. II fil la connaissance d'un Negrc savant (^seririno), qui tenail ecole ouverte. II en- seignait a ses eleves a copier les caracteres arabes avec une plume de roseau , el une encre fabriquee avec le car- bone des cendres du gazon brAld. II s'adressa ensuite a un frangais, nomme Jean Billiaud , que le gouverneur lui in- diqua comme la seule personne qui pourrait lui fournir le moyen de corriger le vocabulaire yoloff. II en regut quel- ques renseignemens sur la conlree que ce people habile , ct qui parail ^Ire situde a une hauteur au-dessus du niveau de la mer, beaucoup plus considerable que celle du Sene- gal , d'apres la profondeur des puits qui va toujours crois- sanl a mesure qu'on avance vers I'interieur. Dans ces con- tr^es arides, c'est une affaire de la premiere importance , ot fori difficile en meme tems , de creuser un pults. 11 pe- ril ordinalremenl plusieurs ouvriers dans les travaux. Les Afrlcains ignorent completemenl Tusage de la poulie ou du treull, ce qui rend Ires-penible Taction de puiser I'eau. Ces observations font voir combien il serail important pour I'avancemenl intellectuel de ces peuples , de leur faire con- naitre nos arts elementalres , ce? procedes si simples el si longs k trouver. (i) Ces traits caraclerisliques des principalcs nations de la Cote Afri- caine , avaicnt deja ele signales par un voyageur Iraurais , M. MolliiiN , dans son intercssant ouvrage ^ur rACrique. i6 NOTICE L'lle Sainte-Marie est ie principal enlrep6t commer- cial du fleuve de la Gamble. Des ouvriers noirs (^orpail- letirs), qui passent leur terns a trior le sable des rivieres, pour en reliror quelques paillettes d'or natif, viennent daas rile les ^changer contre des grains de verre. Des na- vires remontent le fleuve , et font le commerce avec les villages situes sur les rives. Dans chacun de ces villages, on trouve une sorte d'hotellerie dont le matlre rempllt le role d'interprete et d'aubergiste. Les Noirs sont extreme- ment scrupuleux en affaires. Quelquefols, ils passent une journde entiere en meditation sur un marche , avant de le conclure. II est consolant toutefois de savoir que les Ne- gres traitent maintenant d'egal a ^gal avec les Europeens sur les borJs d'un fleuve ou se tenaient naguere les plus grands marches d'esclaves. M. Singleton profita de I'offre qui lui fut faite par le capitaine d'un navire commer^anl, de remonter la Gamble. A Tauhrowali , il vit avec interet uue femme de la race noire filant a la qucnouille ; elle plongeait ses doigts hu- mides dans une poudre d'os calcines. II visita un cime- tiere , ou chaque tombe presente une ouverlure creusee par les hycnes qui infestent ces contrees. En parcourant un village africain, il ful elonne de voir un Negre qui avait raonte, sans secours etranger , un etablissement complet de serrurerie. Ses marteaux et son enclume d'une tres-pe- tite dimension; ses souffle Is de peaudechcvre non ddpouillee de ses poils ; son foyer qui n'etait qu'une excavation pra- liquee dans le sol ; la cheminee de sa forge qui etail falte de gazon dessechd : tout ajmon^ail le commencement des arts dans des contrees que la vile cupidite des marchands d'esclaves a retenues dans la barbaric. On peut juger du chagrin de noire voyageur, lorsqu'il re nconlra plusieurs batimens qui allaient a la recherche des SUE LES NECRES AFFRANCIIIS. 17 esclaves , et qui suivaient la m^rne direclion que lui. A Dumasansa , il apprit que deux rois du pays se disputaient vivemcnt le titre de chef, et le droit de porter une espece de bonnet de mauvaise toile grise. On avait deja livre plu- sienrs batailles sanglantcs , et les marchands d'esclaves , at- tires comme des vautours par le bruit de guerre, s'elaient rassembles sur le rivage et altendaient les prisonniers. En remontant toujours la Gambie , le lil du fleuve se resserre de plus en plus. Les troncs serres des mangliers {Rhizophora mangle) garnissenl le bord de I'eau, et empe- chent Taction de la brise. II fallul avancer a force de raines. 11 serait possible que les troncs de ces arbres , exposes a une temperature fort elevee et fort humide, fussent la cause de I'insalubrite qui regne dans ces papges, et donl un quart des Europeens nouvellement debarques est victime lous les ans. Dans quelques endroits , pres de la bouche de ce ileuve , un mollnsque attache sa coquille bivalve aiix tiges de ces arbres aqualiques. IM. Singleton ne nut faire qu'un petit nombre dobservafions d liistoire nalureile el de physique (i) ; cependant il mcsura les dimensions de plu- sieurs tumulus, ouvrage des fourmis termites , dont les habi- tations souterraines s'elevent d'une dizaine de pleds au- dessus de la surface du sol. Ce fait est important; car il (1) 11 est a regrefter qu'il n'ait pas survi avec plus de perseverance la marche du tbermometre. La moyenne de six observations, faites a Ba- thurst , durant le raois de mars , qui, dans nos climats du moins esl tres- favorable pour la determination de la temperature de I'annee, ont donne une moyenne de 25° cent. La saison despluies commence a Bathurst en juillet, et finit en octobre ; a Sierra Leone , en juin, et continue jusnu'en novembre. 11 ressentit a Bathurst, le i5 mai 1821 , une secousse de trcm- blemenl de terre. Les oscillations du sol paraissaieut filre verticales. Je ne consigne ce fait que parce que ces piienomenes se sont manil'estes en Europe d'une mauiere effrayantc sur plusieurs points, a peu pres i la mfittie epoquc. Tome xv, 2 i8 ISOTICE exisle dans rAmdrique nitirldionale , et presque sous la mfiine latitude , dcs districts immenscs ou loulc civilisa- tion est renduc impossible par les ravages effrayans de ces insectes , qui delruisent en peu d'heures les Lois les plus durs. Toules les hordes africaines que M. Singleton visita , ou sur lesquelles il put recueillir des renseignemens, onl cha- cune des maeurs nationales, qui les distinguent Ires-nelle- ment les unes des autres. Les Yalofs sont divises en castes hereditaires. On rcmarque chez ce peuple la trihu impure des Gaeivells, qui exerce le metier infame de baladins ou dc chanleurs. Ces hommes sont I'objel du mepris gdneral : il leur est d^fendu de se desalterer avec du lait , et de vivre dans I'enceinle des villes ; on leur refuse les honneurs de la sepulture. AiCS corps de ces reprouves sont jel^s dans le fleuve ; et s'il n'y a pas d'eau courante dans le voisinage , on enferme le cadavre dans le tronc creuse d'un enorme rurica ; car I'odeur d'un Gaetvsll rend sterile la terre oil il repose. Quelqucfois, un bon Yalof ( c'est - a - dire qui ne irai>ail/e pas , un Yalof priMegie ) les invite , lors- qu'il donne une fete , a celcbrer, duranl le fcstin , les louan- ges de ses ancelres. Les chants du poetc font oublieralors Timpurele du Gaeivell. Ces hommes meprises sont cepen- dant les bardes , les scaldes de I'Afrique. Dans les combats , leur fonclion est d'inspirer le courage miiitaire : s'ils ne reusslssent pas a rallier les fuyards dans une deroute , c'est une preuve de I'impuissance de leurs chants , et on les en- voie a la mort. Tous ces traits de moeurs sont fort curieux ; ils ^tablissent une ressemblance remarquable enlre les usa- ges de ces Irlbus africaines , et les coulumes des peuples iudous, et des nations de la grande branche germanique, qui parait etre aussi d'origine asiatique. Ces rapports sur- uieuncnt a la premiere vue , mais ne sont p^s tres eton- SUR LES NEGRES AFFRANCHIS. 19 nans. L'histoire generale des homines sc reduit presque tout enlierc jciofediqiK , rue d'Enfer- S.iint-Michel, n» 18. Prix , 1 IV. 23 NOTICE NECROLOGIQUE atteindre , s'cnfonga , avec une confiance noble, mals im- prudenle , sous une longue avenue de laurlers , h Tissue de laquelle un tres-petit nombre d'hommes , animus d'un ins- tinct prophetique , voyaient deslors s'ouvrir, dans un ave- nir plus ou moins eloigne , un gouffre ensanglante ou serait precipitee la palrie. Gadet-Gassicourt, jeune encore , par- tagea I'illusion excusable de la plupart des Fran^ais , et de Leaucoup d'excellens ciloyens; mais , coinme s'il eAt pres- senti la funeste direction dont nous allions subir rinfluence, il ^nonga , dans un caliier de reformes , ce que tous les bons Frangais auraient voulu voir succeder au regime du direc- toire. (i) Le lombcau de Jacques Malay, le plus piquant des ecrits poliliques de Cadet-Gassicourt , public en 1797, avail pour but de determiner I'influence que les soci^tes magoniques onl exercee sur les evdnemens de notre revolution. L'au- teurfut conduit a tracer une Htstoire des societes secretes , mais II ne I'a point mise au jour, craignant de n'avoir pas saisi dans son entier ce vaste et important sujet. Des occupations litteraires etaient les d^lassemens de ses travaux politiques : et I'on vit paraitre successivement leSouperde Moliere, Van des premiers ouvrages dramatiques (i) A la meme epoque (frimaire an viii), parut une brochure asscz rcmarquable , et inspiree par les mfimes senlimcns que le Cahier de ri' formes , qui avail pour litre : Enirctien ■politique sur la situation ac' tucUe de la France, et sur les -plans du nouvcau gouverncmcnt. L'au- teur de cet ecrit , tout en menageant le caractere ombrageux ct despoti- que de Bonaparte , qui venait de saisir un pouvoir militaire presque absolu , esperait le vattacher encore , par un sentiment profond des ve- ritables iuterits dc sa puissance et de 3a gloire, 4 la cause de la liberie publique, a laquelle, en sa qualite de consul, il prometlait de restcr fidele, meme aprcs avoir dissous les conseils nalionaux par la I'orce des baionnclies. SUR CADET-GASSICOURT. 29 ou Ton ail mis en scene les hommes c^lebres dcs siecles de Louis XIV at de Louis XV ; un Voyage en Normandie , non moins agreabie, et plus instruclii que celui de Chapelle ct de Bachaumont ; un Essai sur la vie privee de Mirabeau , qu'on retrouve avec plaisir a la tele des ceuvres completes de cet eloquent publiciste ; Saint-Geran , critique inge- nieuse du neologisme, qui menacail alors d'envahir la langue et la philosophie. Cadet-Gassicourt a public, depuis, plusieurs dcrits poli- liques , dont les applications appartiennent aux circons- tances, et dont les principes sont de tous les terns. Nous citerons les quatre ages de la garde nationale , ou , tragant Thistoire de cette precieuse institution, renouvelee en 1789, apres une interruption de moins de i5o ans, « il indique les moyens de concilier , dans son organisation, la plus grande ulilite publique , et le plus grand respect pour la liberie des particuliers. » II fut jete dans une carrlere tres-differente , par la mort de son pere. Decide a prendre dans la pharmacie la place que cet honime respectable y avail occupee , il se llvra desormais, par devoir et par dtat , aux sciences qu'il n'avait jusqu'alors cullivees que par goitt. II donna plusieurs edi- tions perfectionnees de la pharmacie domeslique de son pere, el redigea uii formulaire magistral^ dont quatre editions suc- cessives atlestent I'ulilite. II fut un des redacteurs du Bul- letin de pharmacie , recueil p^riodique commence en 1800, et qui est continue avec succcs , depuis i8i5 , sous le litre de Journal de pharmacie. Des i8o3, il avail public un ou- vrage d'une plus haute importance, un Noiweau Bictlonnaire de cJiimie , qu'un ordre de lecture , indique en tete du pre- mier volume , transforme en un cours elemenlaire , et qui a generalement facilite aux jeunes cbimistes I'clude de la science. L'auleur sentait le besoin d'cn preparer une nou- 3o NOTTCF. NECROLOGIQUE velle (iJItion , depuls que dcs decouvcrles iminenses ont une fcis encore changd la face dc la clumie. Dans V fniroduction , qui sort de fronlispice a son D/V;- lionnai're , Cadet-Gassicourl se monlre , comme ecrlvaln , comme savant , comme pliilosophe , un digne disciple d<,'s grands mailres dont s'honore la France. On retrouve la meine elevation de vucs dans sa These sur Vetude siinultanee des sciences. II etablit que I'on ne possede vraiment une des sciences physiques , que Ton ne peut iravailler utilemenl k la perfeclionner, qu'autanl qu'on a rapproch^ de ses prin- cipes et de ses applications , la philosophie de toutes Ics au- tres sciences, ou « la serle des principes que I'on peut de- duire des fails Lien observes , des phenomenes qui se re- produisenl constamment et i;lenliquenient dans les memes circonslanccs (i). » M. Salverte , en rappelant les succes de Vinslruction slnniUanec dans I'ecole polylechnique et dans I'ccole norinale , ajoulc que Cadel-(iassirourt tenait de son experience personnelle , le droit dc croire a la possibiiile de cetle instruction siinultanee, et d'en faire apprecierles brillans resullals. Outre les productions que nous avons citees , on doit au meme auteur des Lettres sur Londres et les Anglais , remar- quables par une grande imparlialile ; et un Voyage en Autri- che , pendaal la campagne de iSog , ou Ton reconnait un ob- servaleur excrce , « dont les regards se fixent avec la memo netlcle sur les details qui interessent la slatistique , les (i) Des vues analogues sur les rapports intimcs et oecessalres qui unis- sent les dilTercnlcs Ijianchcs de nos connaissances, appelees a faire enlre elles de continuels eclianges, a s'ameliorer et a se completer les uncs par les autres, sont exposees et diiveloppdcs dans VEsquisse d'un cssai sur la philosophic dcs sciences, itnprimc a Paris, ca d^cetnbre i8i8, et dont la seconde edition , qui est sous presse dcpuis plusieurs inois , sera publii'-c, a la fin de cclte annec. SLR CADET-GASSICOLRT. 5i sciences et les arts,sur les moeurs et les usages, sur les grands evenemens historiques, et sur les anecdoles qui dori- uent quelquefois la clef dc i'liisloire. )« Notre savant voyageur, lout en faisant ses observations, aidait lui-meme a panser les blesses sur le cliamp de ba- taiile , el invcntait des lagiietles pour remplacer les lances a feu de Tartillerie. Ses iddes ayanl pris une nouvelle di- rection , il ecrivit sur les moyens de destruction et de resistance tjue les sciences physiques pourraient ujfrir dans une guerre natio- nale. 11 concourut a plusieurs aulres travaux imporlans, par la redaction de memoires nombreux et varies, qui sont epars dans les Annates de physique el de chimie , dans le Coi/rs complel d' agriculture ^ dans le Bulletin de la societc d'encoura- gemeni pour Vindustrie nationale , dans le Dici'ionnaire des sciences medicales, dans les Memoires de la sociele medicate ^emulation , dans la Reoiie Encyclopcdique, elc. Depuis quinze ans , il amassait et disposait, dans un ordre melbodique , les nialeriaux d'un Manuel pratique des arts chimiques. Impa- tient de rendre populaires les applications des sciences aux arts et a I'induslrie, il crut trouver un nioyen d'atleindre ce but dans la formation d'un Instilut nomade, donl le pro- jet avait ete inse're dans noire recueil (Tom. vi , pag. 246 a 280). Les membres de cette societe ambulanle devaient parcourir la France , a des epoques sagement combinees , pour observer parlout les progres el les besoins de Tindus- trie locale , les produits et les procedes perfectionnes que chaque departement, chaque canton peut emprunter ^i un autre , et pour appeler Tattenlion du gouvernement sur les rcsullats de leurs recherches et de leuis observations. Au milieu de ces occupations mullipliees , les devoirs dc citoyen n'etaient point negliges. £n 1802 , Cadet-Gassi- court avait eu le bonhenr de faire adopter par M. Dubois , prefel de police , le plan qu'il avait trace pour la creation 53 NOTICE NECROLOGIQUE et I'organisation d'un Conseil de salubriie ; ii en ful nomine secretaire-rapporteur ^ et il a rempli , pendant dix-neuf ans, ces fonclions avec le zcle et I'activite philantropiques qui formaient Tun des trails distinctifs de son caractere. Nous avons public, en aout 182 1 (Tom. xi , pag. 252 a 279) , une Notice de M. Salverte sur ce conseil de salubrite, dont la sage prevoyance et les utiles Iravaux influent si puissammcnt sur le bien-Stre des habitans de noire capitale. « Cadel-Gassicourt , continue son biographe , n'avait pu suivre , dans ses nombreuses ramifications , la police sa- nitaire d'une grande ville , sans eprouver le besoin de trans- former en principes raisonnds, et de le'guer a I'avenir Tex- p^rience du present Les connaissances acquises par de frequentes visiles dans les manufactures , les fabriques et les ateliers (les hopitaux et les prisons), lui suggdrerent I'idee d'une Statisiique physiologique et morale, oii seraient indiquees les maladies propres a chaque profession , et aussi les vices, les defauts , les qualiles, les verlus , qui semblent s'y rencontrer plus specialement. . . . Ce n'etait la qu'un chapitre du Tralte de salubriie publique et de police administrative f ou notre savant collegue se proposait de presenter, classes methodiquement , les principes , les details et les resuUats de la police de la sant^ publique. II s'est livre a ce travail avec une activity que la maladie meme n'a suspendue que quand I'exces de la souffrance lui a fait tomber la plume des mains. Nous I'avons vu , lors- qu'une amelioration momentanee dans son elat fit renailre nos esperances, se flatter que le lendemain il pourrait re- prendre ses travaux, et hater la publication de ce Traile, I'objet de toutes ses affeclions (i). Helas ! des le lendemain, (i) Le fils aine de M. Cadet-Gassicourt , qui lui succ^de dans la pliar- uiacic , et qui lui succedera tgaleraenl dans la noble mission de scrvir SUR CADET-GASSICOURT. 53 des souffrances plus cruelles et une faiblesse toujours crois- sante vinrent delruire notre espoir et ses projels ! . . . Le 2 1 novembre 1821, il a cessc de vivre. » Toujours guides par M. Salverle, si digne d'apprecier le mdrile et de ceiebrer la mdmoire de son ami , nous avons parcouru rapidement la%ie et les ouvrages de Cadet-Gas- sicourt. Nous n'avons pu faire connatlre qu'une parlie de ses titres a rcstime des bommes de blen. li avail ele , en 1785 , I'un des fondateurs du Lycee de Paris , qui , sous ce iiom et sous celui ^''Athenee , n'a cesse , depuis Sy ans , d'offrir un brillant asile aus amis des sciences , de la pbilo- sophie et de la literature. Dans sa premiere jeunesse, « il etait devenu membre de la Societe de Lienfaisance Judiciaiie , qui avail pour objet de souslraire les pauvres au fleau de la cbicane , en soutenant gratuitenient leurs reclamations , quand elles etaienl fondees , et en les eclairant sur le dan- ger de poursuivre des conlestalions injustes ». II avail ap- partenu , depuis , a presque toules les reunions d'ulilite pn- Llique, qui sc soni formees, dans ces derniers terns, pour multiplier les moyens de faire le bien. « La sociele , les sciences , les Icttres , Tonl perdu dans I'age oil les faculles intellectuelles ont acquis leur plus grande energie ;..... oil la bonle , eclairee par la ralson , opera plus de bien veritable ; ou les affections, el meme les qualiles aimables et les agremens de sociele , acquierent plus de prix , parce qu'ils ne naissent plus du charme ou da rentrainement de la jeunesse , mais de la volonle, da ju- gement et de la reflexion. » « L'amabilile, qui a sa source dans le cceur, le charme de les sciences et rhutnanite , se propose de metlre en ordre et de publier le Traite de ia salutritd fubtiqvc. C'est le plus digne monument qu'il puisse consacrer a I'honorable memoire de sod pt-re. Tome xv. 3 54 NOTICE NECROLOGIQUE la conversallon qui lienl a la bicnvcillaiice ct a la franchise," autant qu'a la gr^ce de I'esprit, les affeclions vraies, qui deviennent une parlie de I'exislence, la bontd profonde, qui ne permel dc vivre que pour servir ses seniblables , la no- blesse du caractere , la lucidlte du jugemenl , I'ctendue , le brillant et la facile activity de la pens^e ; on retragant ces dons heureux , j'ai trace le portrait de Gadet-Gassicourt. » 11 elait digne d' avoir des amis v^rilables, celui qui avail concouru avec tant de zele aux progres des arts, des lu- niieres , des bonnes institutions, et a la prosperite de sa patrie , el dont la vie domeslique etait encore une suite continuelle de bienfaits. II avail eu le rare bonheur dene pcrdre aucun des amis qui s'etaienl atlachds a lui , des son enfance, et d'en acquerir de nouveaux , qui ne lui furent pas moins fideles : j'aime a citer, dans le nombre , un de nos amis communs , cet intrepide cl genereuxMoNTEGRE, que la passion de I'humanitd avail conduit au-dela des mers, pour appliquer ses observations et prodiguer les fruits de son instruction et de son experience a celte na- tion Hailienne , si digne d'interet par ses malheurs , a peine entree dans la carriere de la civilisation , el qui commence a la parcourir avec sagesse el avec gloire. Monlegre a peri , victime de son devouement. La reconnaissance nationale des Ha'iliens, dont leur president , le general Boyer , s'est niontre le digne interprete , a consacre , par un monument, le nom de ce martyr de Thumanitd. l^L Salverte rappelie et reproduil, a la fin de sa No- tice, les discours prononces , le 23 novembre 1821 , aux funerailles de Gadet-Gassicourt, par son oncle, M. Gadet- Devaux, vleillard octogenaire , chez lequel une philantro- pic ardente , ingenieuse , eclairde, conserve la jcunesse de I'imagination et de Tame , el I'aclivitd de I'age mAr ; par M. Hyppoiite Gloquet, interprete de la socieie de raede- SUR CADET- GASSICOURT. 35 cine de Paris ; par M. Boullay, pharmacien , au noni de la Societe libre de pharmacie ; el celui que M. Salverte a prononct5 lui-meme. II ecrira ces mots sur la tombe de son ami : Tout aV humanhe , a la patrie, a ramilie. Puissent le caractere , les actions et les travaux dont nous venons de retracer une esquisse bien imparfaile , ex- citer une emulation genereuse parmi ces jeunes citoyens quisontaussi devores de I'amour des sciences et de I'amour de la patrie ! Puissent d'aussi nobles et utiles exemples trouver dans la generation qui s'eleve, de nombreux imi- tateurs ! Les enfans doivent elre la continuation perfec- tionnee de leurs peres , au lieu d'en etre seulement la repe- tition monotone. M. A. JULMEN , de Paris. \ VW 'V\\ vv\.\^* II. ANALYSES D'OUVRAGES. SCIENCES PHYSIQUES. Bulletin de la. societ]£ d'encouragement pour l'iNDUSTRIE NATIONALE, Tom. XIX. (l) La Societe (T encouragement, animee d'un zele infaligable pour le perfeclionnemenl de I'industrie , continue a porler le flambeau de la verile dans toules les branches de nos manufactures. C'esl a ses soins et a ses sacrifices que nous devons la prosperiie des arls induslriels en France. Elle no neglige rien pour provoquer dans nos fabriques unc supe- rlorlte sur celles de nos voisins, qui nous dispense de payer un tribut a I'elranger pour une infinite d'objets que nous llrions a grands frais de leurs manufactures. Une nouvelle machine , un precede nouveau , invenles soil en France , soit chez nos voisins , ne sont pas plulot parvenus a la con- naissance de quelqu'un de ses membres , que le conseil d'adminislratlon le fait examiner avec soin, et le plus sou- vent le fait execuler a ses frais, pour s'assurer de la verile des fails. Aussitot que rutllile en est reconnue, I'invention est Inseree dans son BuUeiin , et rendue publique par la voie de liniprcssion. Ce precleux recuell ne renferme rien qui n'ait regu la (i) Paris , 1821 ; un volume ln-4*' de 080 pages , avec 16 planches blen gravel^ ; public avec I'approbalion du miaistre de rinterieur. Chez M™= Huzard (nee Vallat-la-Chapelle), rue de I'tperon-Saiat-Andre-dcs- Arcs, n" 7. Prix, 9 fr. SCIENCES PHYSIQUES. S7 sanction de I'experience, et ne donne au lecteur la certitude de ['exactitude des precedes et de la bonle des machines dont il renferme la description. C'est, sans contredlt, I'ou- vrage le plus utile pour des nianufacluriers intclligens, ja^ loux de se tenir au courant de tout ce qui peut les interesser, et desireux de porter le perfeclionnement dans la fabrica- tion dont ils s'occupent. Depuis long-tems, ce recueil est justement estime , tant par la quantite de choses qu'il renferme , que par I'esprit dans lequcl il est redige , et le has prix auquel il est livr^. La Societe d'encouragement ne fait pas un objet de specu- lation de cet ouvrage ; elle ne cherche qu'a se couvrir de ses frais. Elle a bien senti que , pour arriver au perlection- nement des arts , il faut donner, a tous ceux qui les exer- cent , les moyens d'acquerir facilement I'inslruction , et avec le moins de frais possible. Pour atteindre ce but, au- cun sacrifice ne i'arr^tc ; elle ne compte jamais le nombre des planches, ni la perfection avec laquelle elle les fait exe- cuter pour rendre I'intelligence des machines plus sensible. Dans le Tome xix , dont nous parlons , on trouve seize planches, dont trois sost quadruples, deux triples, six doubles el cinq simples ; ce qui equivaut a 35 planches ordinaires. Le texte conllent aussi beaucoup de matiere, et autant que peut le permettre le caractere cicero et la grande jus- tification qui ont ete adoptes : toutes les pages sont scru- puleusement remplies , et les articles se succedent sans aucun blanc. Nous voudrjons pouvoir en dire autant d'un autre ou- vrage a peu pres du meme genre , qui a paru en meme terns que le Tome XIX du Bulletin de la Societe (T encouragement ; nous voulons parler du tome iv des brevets d'invenlion ex- pires, et dont le litre suit : 38 ' SCIENCES PHYSIQUES. Description des machines\et procedes specifies dans les Ire- i^ets d'invenlion , de perfectionneinent et d'imporlation , dont la duree est expiree ; publiee d'apres les ordres du nunislre de I'int^rleur, par M. Christian, directeurduConservajtoire des arts ct millers, (i) Get ouvrage, iinprime par ordre et aux frais du gouver- nement , en vertu des articles i5 et lO de la loi du 7 Jan- vier 1791 , n'a d'aulre but que de repandre les inventions nouveiies pour en enrichir nos manufactures , afin de per- fectionner Findustrie. Ce sont, nous n'en doutons pas , les intentions du gouvernement, qui n'a pas pu avoir celle de •faire , de la publication de cet ouvrage , un objet de specu- lation ; aussi , nous soinmes loin de vouloir accuser le mi- nistre de I'interieur , dout le zele pour le perfectionnement de I'industrie est gen^ralement connu, d'avoir, avec con- naissance de cause , prete rorelUe a des idees aussi retre- cies. Ge sont les agens qu'il emploie qui , faute d'avoir bien rcflechi , ont dcarte le ministre du but qu'il a dik necessal- rement avoir en vue dans la publication de cet ouvrage. La marche qu'on a prise conduit a un resultat tout-a-fait contraire a celui que se proposait le legislateur , dans les deux articles de la loi precitee ; c'est faute de I'avoir bien entendue que les agens charges de ce travail par le ministre, sont toinbes dans de graves inconveniens, qui ne tendent a rien moins qu'a relarder les progres do I'industrie. Nos ob- servations porteront sur trois points principaux: i° sur la mamere dont I'ouvrage est rcdige ; 2" sur la maniere dont il est imprime \ 3° sur le prix auquel il est vendu. i» L'article iS de la loi du 7 Janvier 1791? s'exprime en ces tcrmes : « A rexplralion de chaque patente , la d^co«- (1) Paris 1821, tome iv; un volume de 54.8 pages de texte , et 02 plan- ches au liait. Clicz maJame Huzard. Prix , 25 fr. SCIENCES PHYSIQUES. 59 verle ou invention devant appartenir a la sociele , la des- cription en sera rendue publlque , et Tusage en deviendra permis dans tout le royaume , afin que lout ciloyen puisse librement I'exercer et en jouir, a moins qu'un decret du corps legislatif n'ait proroge I'exercice de la palenle , ou n'en ait ordonne le secret, dans le cas prdvu par I'arlicle 1 1,» L'arlicle 16 est ainsi congu : « La description de la dd- couverte enoncee dans une patente , sera de nierne rendue publique , et I'usage des moyens et precedes relatifs 'W\'WWV* CHOIX DE rapports , OPINIONS ET niSCOURS Jjronon- ces d la tribune Jiationale, depuis I'^^C) Jusqu'd ce jour, recueillls dans un ordre chronologlque et hislo- rique, avec cette epigraphe : Vox populi , vox Dei (i). Second article. Voy. ci-dessus^ Tom. \lli^ pag. 2'jS. (2). Je crois avoir prouve , dans raon premier article , que no- ire revolution n'a point ^te le resultat des menees de tel in- dividu , ni de tel parti , mais qu'elle est due a la nouvelle di- rection que les idees avaient prise depuis cinquante ans ; que le spectacle de la liberie anglaise a concouru a donner cette direction, et que Temancipatlon des Etats-Unis est deve- nue comme un signal , aulour duquel se sont rallies , en France , lous ceux qui sentaient la necessite d'un change- ment dans la marche de Tadminlstration publique. Je crois avoir egalement prouve que la faiblesse et les ter- (1) Paris, 1819, 1820 et 1821. Eymery , rue Mazarine, n" 3o. — L'ou- ■vrage entier se composera de 20 volumes, qui comprendront jusqu'a I'annee i8i5 ; il en a dcja paru dix-sept. Prix, par volutne, 5 fr. , et 7 fr. avec 6 portraits. Les annees poslericures k 181 5, sont publiees separement. (2) Le long espace de terns que nous avons mis enlre noire premier article et celui-ci, ne doit ctre atlribue a aucune sorte de negligence ou d'indiffercnce : comme il s'agissait d'une entreprise considerable, nous avons cru devoir allendre qu'on eiit la certitude qu'cUe scrait continuee avec activite; aussi, le premier article n'a-t-il paru ( novembre 1820) qu'apres le onzieme volume. Aujourd'bui, que cette collection est fort avancee , nous fixons de nouveau sur elle I'atfention de nos lecteurs, et nous donnerons un dernier arlicle lorsqu'elle sera cntierement terminee. Le compte que nous aurons rendu de cet ouvrage, aura suivi les progres de Tentreprise elle-mSmc. (N, d. It.} ra SCIENCES MORALES giversations continuelles du monarque , dont les intentions litaient d'ailleurs pures et bienveillaules , avalent puissam- meut conlribiie a donner a I'Assemblec nalioriale le senti- ment de sa propre force , et a diminuer la majeste du trone. En examinant ensuite la marche et rinduence des prin- cipaux evenemens qui ont accompagn(5 la convocation et I'ouverture des Etats generaux, j'ai rappele que les trois Or- dres , auxquels le Roi ordonna, dans la seance royale du 23 juin , de delib^rer en particulier, s'etaient reunis le 27, ega- lement par son ordre. Mais ici je m'arrcte dans le recit des Evenemens, et c'est dans le livre nieme dont je vais rendre compte que Ic lecleur doit en chercher la suite et les resul- tals. Toulefois, pour qu'il puisseapprecierl'opportunild ou la necessite des cliangemens operes par I'Assemblee consti- tuanle , je vais mettre sous ses yeux un tableau propre a lui faire connailre la force de Timpulsion qu'elle avait regue, et la ligne de conduite qui lui etait tracec. L'Assemblee constiluante a eu et devait avoir le sort des reformateurs. Portee aux nues pendant long-lems ; consi- derde comme une reunion d'hommes pour la plupart tres- lemarquables ; honoree de ses concitoyens , elle offrait des souvenirs honorables d'illustration et de gloire aux deputes qui en avaient fail parlie, et qui avaient concouru a ses actcs. Ees evenemens ont fait renaitre des questions qu'elle avait jugees, des pretentious qu'elle avail delruites; et, des lors, on a cru utile a des inlerets particuliers de I'attaquer , je pourrais mSme dire , de la diffamer. Qu'importc apres tout ; les choses restenl, et la posterite jugera I'Asseaiblee cons- tiluante et ses delracleurs. On a vu que les evenemens qui avaient precede la reu- Tiron des trois Ordres, avaient ete de nature a humilier et a exaspererle TIers-etatou les communes, c'est-a-dire le corps m^mc de la nation. II ne faudra point pcrdre de vue celle ET POLITIQUES. 7^ circonslance ; car les assemblees , comme les indlvldus , sontsusceptiblesde se laisser entrainer, par la resistance, au-dela meme du but qu'elles s'dtalent propose d'atteindre. Au reste, ce seralt jugcrla marcbe de I'y^ssemblee consti- tuanfe d'une maniere peu eclairee , que de ne pas tenir comple de la disposition des esprits au dehors. Cetle as- semblde a cerlainement exerce une grande inHuence sur ropinion publique , mais ce n'elait qu'une reaction ; et I'o- pinion publique avail d'abord imprlme son mouvement a I'Assemblee constiluante elle-meme. Pour bien juger sa conduite , II est done indispensable d'etablir oxactement quelle elait la disposition des esprlls. Deux fails que je puiserai dans Thistoire des elections de Paris me suffiront , parce qu'ils expliqucnt , a eux seuls , comment rautorlte executive el royale a etc si prompte- menl paralysee , et presque aiieantie. Les deputes du Tiers furentnommdspar deselecteursde- signes dans des especes d'asseniblcesprimaires. Le Roiavalt nomme des presidens pour cliacune de ces assemblees. Dans plusieurs d'enire elles , on ne voulut pas recon- naitre ces presidens; quelqucs - uns furenl obliges de sortir de la reunion qu'ils avalent ete destines a presider ; dans le plus grand nombre , lis furenl conserves comme presidens adjolnts ; el ce ne fut que dans quelques- unes seulement qu'ils purenl remplir les fonctlons qui leur avalent ete deleguees. Les elections du premier degr^ ainsi lerminees a Paris , les electeurs nommes se reunirent a I'archeveche. Les trois Ordres se relirerent chacun dans une piece partlcullere pour y cholsir leurs deputes. M. le lieutenant civil fu^t nomme president du Tiers par acclamation universelle et rditeree ; puis , quand on s'occupa de la nomination du se- cretaire, M. le lieutenant civil fit entendre que le greffier -4 SCIENCES MORALES du Chailclel devait elre secretaire Je droit. Cellc prelcn- lion ayant dii faire croire a I'Assemblde que M. le lieu- tenant civil se croyait aussi le droit de la preslder , non pas en verlu de son election , mais en vertu de sa charge , et ce magistral ayant soulenu cclte opinion , I'As- seinblee , sans se laisser imposer , delibera qu'elle avail le droit de nommer ses propres officiers ; et alors , M. le lieu- tenant civil se relira , suivi de lous les officiers du Glia- teiet. (i) Recherchons maintenant quels etaient les voeux et les Lesoins de I'universalite de la France, manifestes par les cahiers remis aux deputes ; et, comme II n'estpas sans in- lerel de voir quelle avail pu elre la marche des idees de- puis les derniers Etals gcn^raux , tenus en iGi4 , je vais , ainsi que je I'avals annonce dans men premier article , ex- poser, en premier lieu, les resumes des cahiers prescntes au Roia cetteepoque parlestrois Ordres. On voit d'abord qu'il cxiste une difference Importante enlre les cahiers de ces deux assemblees. En i6i4-, les cahiers furent dresses par /es Eiats eux-mSmes ; c'est ce que Ton pourrait appeler un re- sume de doleances, redige par les trols Ordres separement, ce qui rendalt runanimite,pour ainsI dire Impossible, tandis que les cahiers de 1789 avaient ele remls aux deputes par les elecleurs , comme I'expresslon des besolns et des vceux de leurs commellans , et comme devant leur servlr de regie de condulte. Les Elals de i6i4. dlviserent leurs deinandes en deux par- lies, lis consldererent les propositions suivanles comme de- vant falre Tobjet d'une lol fondamentale (2). (1) Proces-verial des seances et deliherations de I'Assemhlee generale dcJi clecteurs de Paris, rtidige par MM. Baimy et Dbvbvrieb, T. I, p. 3. (2) Cornices de Home , Elals ijcncraux dc France et Partcmcnt d' An,~ i). — Les deputes seront inviolablcs (n) , et ne devront repondre qu'a I'Asseniblee elle-raeme de ce qu'ils auronl dit ou propose dans son sein. — Que lesdignites ecclesiastiques,milit aires eldemagislra- (1) Itesumc general des cnliiers, etc., Tome I, page 161 , § vi clu code criminel. J'invite le Iccteur a prendre connaissance de ce paragraplie , remarqiiable par les himieres el la veritable pbilantropie qui y r^gnent. (2) II s'agit du concordat de Fraofois I'^'', publie et re^u en France, malgre les oppositions du clerge, de I'universite ct du parlement; aboli, en ce qui concernait les elections , par Tordonuance rcndue a Orleans par Charles IX, en i56o , et retabli par la declaration donnee a Cburlres en i562. (5) Les cabiers du clerge conliennenl une grandc quantite de dispo- sitions en I'aveur des cuius ; j'ai di) lue borntr a en ritcr une seule. 8o SCIENCES MORALES tures, soient accord^es au vrai merile, sans distinction Ae naissance (T). — Supprimerle regime des eaux-et-for^ls (t). — S'occuperdereducationpublique,eladoplerun plan uni- forme. — Qu'aucun emprunt ne puisseelre fait que du con- sentement de la nation (n). — Etablirdes ctals provinciaux charges de la re'parlilion et du recouvrement de Timpol et de surveiller tout ce qui interesse les provinces (t). — Sup- primer la gabelle (n t). — Egalile d'impositions pour les trois Ordres (n). — Que la duree des impdts ne soil jamais indefinie. — Etablir un juge de paix par chaque paroisse ( n t). — Supprimer les maitrises el jurandes (n t). — Supprimer la multiplicity des degr^s de juridiction et les justices sei- gneuriales (t). — Supprimer les lettres de cachet (t). — In- terdire la violation du secret des lettres (n t). — Que lout ci- toyen,prive de sa liberie, soil remis entre les mains des juges, etinterrog^dans les 24 heures. — Fixer irrevocablementet rendrepubliques les loisconstilulionnelles de lamonarchie, les droits du Roi et ceux de la Nation (n). — Qu'aucune loi conslitulionnelle nepuisse etrc etablie etpromulguee qu'a- pres avoir ele consentie et accepl^e par les Etals-Gene- raux, et sanctionnee par le souverain. — Supprimer les loteries. — Que Tinamovibilile des juges soil rappelee et confirmee de nouveau par une loi. — Rechercher les moyens propres a delruirc la mcndicite, abolir les enrolemens for- ces (n t). — Etablir dans lout le royaume I'uniforniile des poids el mesures (2). — Que les communes soient reinle- greesdans le droit de choisir libi'ement leurs preposes niu- (1) Le cahier du clerge d'Autun , qui nomma M. de Talleyrand a I'As- setnblee coastiluanle , conlient le passage suivant, qui m'a paru presenter plusieurs rapprochemens asscz piquans : a Travailler a une charlc qui renfernnc ^nvariailcment les droits dc tous ; par la, raffermir a jamais I'aiitorite du Roi et celle dc la Nation. (7) Celle unil'oiniite, deinandec en B'rance en 1789 , avail ^te etablie > en Angk'lcrre, p.nr la jrandc Charle, en «2i") , art, 45. ET POLITIQUES. 3i nicipaux (is). — Pioclamer que la nation a le droit de s'as- sembler pour I'exercice et la conservation deses droits, etde se choisir des deputes qui, reunis en litats-Generaux, la re- presentent, et puissent deliberer sur les lois , les subsides , et tous les aulres objets concernant i'administration gene- rale duroyaume. — Abolir la traite des Negres (i). — Que la noblesse ne pulsse plus s'acquerlr a prix d'argent, et qu'il soil reconnu qu'aucune profession ne diiroge a la noblesse (n t). — Faire disparaitre la difference des supplices entre les citoyens, et abolir ceux qui revoltent rhumanite (iMT). — Reviser et reduire les pensions, el publier cbaque aunee le tableau de celles accordees par le Roi (n t). — Suppri- mer les prisons d'etat (n t). — Abolir les privileges qui genent le commerce et contrarient I'ordre et la liberte pu- blique (n). — Faire observer les lois qui exigent la residence, des eveques et autres pasteurs (w). — Meilre rentretien des routes a la charge des Irois Ordres. — Preparer I'ex- tinction totale de la vcnalite des charges. — Supprimer les insinuations, les vingtiemes, le droit de succession collate- rale, etc. Noblesse. Supprimer et remplacer les aides (t); jusques-la , la No- blesse en consentant a les payer, n'entend pas souffrir I'in- quisition des commis. — Supprimer les dispenses (t) el les (i) Ce voeu ne fut exprime que par gS caliiers ; raais comme ce nom- bre formait plus que la majorile , j'ai cru pouvoir rapporler cette de- mande, avcc d'autant plus de raisoii qu'elle me fournit I'occasion de rappeler qu'a cette epoque il existait deja eu France une Socictc des amis des Noirs, dans le n.eme tems ou la traile devint I'objet d'une discussion publique dans le parlement anglais. On se rappclle que M. Wilberforce cmbrassa cette cause avec chaleur, et qu'il la soutint avec autant de z61e que de talent jusqu'a ce qu'il I'eut fait triompher. Les votes des deux autres Ordres ne demandent que ramelioration des A'oiis; mais ils sunt unanime^. Tome xv. 6 82 SCIENCES MOB ALES nrr^ls de surseance. — Etablir des assemblies de district formeessur les memes principes que les Etatsprovinciaux. — Qu'au Roi seul apparlient le droit de faire la paix ou la guerre, ct la disposition ainsi que la discipline de I'armee. — Que la profession des armes est I'apanage de la noblesse. — Que le Roi est seul rev^tu du pouvoir legislatif , limits ne'anmoins par les lois conslitutionnelles et fondamenta- les du royaume; qu'il est pareillcment seul revetu du pou- voir cxeculif qu'il lienl des mains de la nation. — Etablir une caisse d'amorlissement. — Repartir egalement la ca- pitation. — Abroger tous edits et declarations pour ou con- tre les non catholiques ; que I'ddit de 1787 soit declare loi du royaume; qu'il soit prononce promplement sur leurs mariages mixles. — Supprimer les charges inutiles , m^me celles de la maison du Roi. — Abus de la multiplicile des charges mililaires. — La chasse reservee aux seigneurs dans leurs fiefs. — Rediger une charte^ I'egide des droits de lanation, et qui, apres avoir re^^u leconsentementdes Elats- generauxet le sceau de I'aulorite royale , sera solcnnellc- nient proclam^e dans tout le royaume ; les cours souverai- nes veilleront a I'exdcution de cette charle , et en seront responsables envers la nation. — Rdforme a etablir dans le clerge. — Que le clerge supporte les impositions , comme les deux autres Ordres. — Les colonies frangaises, reputees provinces de France , d^puteront aux Etals - generaux. — Supprimer les coadjuloreries. — Reformer le code de com- merce. — Ameliorer le sort des cures et vicaires. — Sdpa- rer la justice civile de la justice criminelle. — \endre les domaines duRoi,a I'exception desforets. — Que la noblesse et les officiers au service du Roi ont seuls le droit de porter I'^pee. — Retour periodique des Etats-generaux , fixe a lous les cinq ans, au molns , et determine par une lol , sans que dordnavant II soit besoin de lellres d,; coiivotalloii. — ET POLITIQUES. 85 Que la nation reunie en Elals-generaux ail le droit de se convoquer et de s'assembler clle-ni6me, lorsque lesbesoins de i'elat I'exigeronl (i), par excmple a chaque vacance du tr6ne. — Qu'il soil elabli, dans les provinces qui n'ont pas d'Elals parliculiers , des Etats provinciaux elus a terns. — Que les Etats provinciaux soient uniformes par tout Ic royaume. — Abolir les survivances. — Supprimer les rece- veurs generaux ct parliculiers des iinances (t). — Id. les lieux de franchise. — Id. les droits surtous les grains. — que la police de la liberte du commerce des grains soil confiee aux Etats provinciaux. — Le droit de consentir I'lm- pot et les emprunts apparlient exclusivement aux Etats- gcneraux. — Que les impots ne puissent pas etre exiges au-dela du terns fixe par les Eiats-gcneraux. — Que les jijgemens soient toujours motives et les juges nommes par le Pxoi (t) , sur la presentation du peuple. — Supprimer la venallte des places de judicature (x). — Que la justice soit gratuite, surtoutpour le pauvre. — Signaler lesabus des in- nombrables formalit^s de la justice. — Supprimer les lettres d'etat, de surseance, de sauf-condult, etc. (t). — Voter par Ordre. — Que tout ciloyen soit admissible aux charges de magistrature. — Le tirage des mil Ices reparli e'galement. — Que les promotions aux grades milltalres ne soient plus arbltraires. — Que les emplois mllitaires ne soient plus con- sideres comme charges de !a cour. — Que la responsabillle des mlnistres soit etablie par une loi (x). — Que le titre des monnaies ne puisse etre chang^ que du consentement des Etats-generaux. — Ameliorer le sort des Noirs. — Qu'ilne soit plus perniis de prendre des litres de noblesse qu'apres en avoir obtenu les lettres , et que celles accordees par le Roi soient enregistrees aux Etats provinciaux. — Que la f i) La noblesse , dans cette occasion , a ete plus loin que les deux ;i litres Ordres. 84 SCIENCES MORALES Noblesse continue k ^ire exempledes charges personnelles. — Supprimer les charges qui conf^rent la noblesse au pre- mier degre. — Que les moyens de devenir noble soient plus rares. — Necessite du concours des trois Ordres pour sanc- tionner une loi. — Elablir des barrieres dont le produit ser- vira a enlretenir les routes. — Abus des survivances ; ne plus en accordcr. — Permettre la libre culture du tabac. — Ne pas mulliplier les tribunaux. — Quil soil interdit aux Irlbunaux d'usurper le pouvoir l^gislatif. — Que le tribunal de cassation et les parleniens soient juges par les Etals- e^n^raux ; supprimer les tribunaux d' attribution et dexcep- tion(j). — Que les troupes elrangeres ne puissent etre em- ploydes qu'a la garde des frontieres , el ne portent jamais les armes contre les citoyens , meme en cas demeute ou de re-' oolte. — Etablir, par province^ I'unite de coulumes, de poids et mesures. » TIERS-ETAT. Rdviser les lois et les ordonnances d'administralion. — Accorder des recompenses honorables aux agriculteurs (i). — Auloriser la vente des biens eccleslastiques. — Que Varmee ne soit composee que de troupes natlonales. — Qu'il soit permis i tout le monde d'avoir des armes pour sa sArete (2) et dans sa maison ; que ce droit soit egalement accorde aux gens de la campagne. — Que les bagages des troupes ne puissent ^Ire transporles qu'a prix d'argent. — Former de nouveaux arrondissemens de baiiliages. — Que les banquerouliers puissent ^tre arretes partout. — Reduire cerlains benefices trop considerables. — Etablir Tegalit^ dans le parlage des I (i) Henri IV fit present d'un epi d'or a un agriculteur de I'Orleanais, pour le recompenser des soins qu'il donnait a la culture du fromcnt. IHistoirc de Vagriculturc francaise , par de la Bebgehie, page 17. ) (9) Les voles des deux autres Ordres, sur cet article, sont entiercineut oppos^it a celui du Tiers. ET POLITTQUES. 85 biens entre les enfans, sans Jlslinclion du droit d'ainessc. Abolir Ics cachots. — Rediger en charte les lois fondamen- tales. — Que la chasse soil permise a tout le monde. — Que les coinmandans desprovinces ne puissent plus desarnnerles citoyens dans leurs maisons. — Que la corvee soit repartie surlestrois Ordres. — Moderer lesdepenses dans la maison du Roi, et des Princes. — Que toutes les depenses, sans ex- ception , soient fixces et assignees paries Etats-generaux. — Deputes : seront tous devant le Roi dans la mcme posture (i) ; ne pourront accepter aucunes places ni graces pen- dant le terns de leur deputation ; sont inviolables (2). — Que la detle publique soit verifiee par les Etats-gendraux et acqulttee sur la masse des Imp6ls. — Vendre les doraai- nes de la couronne pour payer la dette publique. — Que la nation rentre dans les domaines engages, vendus ou in- feodes depuis i566. — Verifier les ^changes fails avec le do- inaine du Roi. — Qu'a Teducalion ordinaire il soit ajoule des elcmens de droit public el civil , afin que les hommes s'ac- coutument a connailre leurs droits et ne soient plus effrayes lorsqu'on prononce devant eux ces mots : droits des hom- mes {6). — Que les premiers livres de I'education publique soient les resolutions de la nation, arrdtees aux Etals-gene- raux. — Supprimer les Stapes Que les Etats-generaux soient reunis , a chaque renouvellement de regne , dans les deux mois. — Que toutes les lois soient consenties paries Etals- g^ndraux. — Qu'aucune cour,ni commission intermediaire, ne puisse representer les Elats-gen^raux. — Ordonner le (i) Le Tiers n'avait pas oublie ce qui s'etait passtS en i6j4. (2) Les cahiers du Tiers, relailvemcnt a I'clection des deputes, a leur nombre, a leur conduite , a leurs devoirs , a leurs pouvoirs , etc., con- ticnnent un grand nombre de dispositions que je n'ai point rapporttSes ; je me suis borne a citer les plus iniportantes. (o) Celle dernifere phrase ne se trouve que dans un seul cahier, et jo ne I'ai rappovtte qu'a cause de sa singularile. 86 SCIENCES MORALES rachal des droits fdodaiix. — Siipprimcr les drolls de francs- fiefs qui reduisenl I'homme au-dessousdc sa terre.— Dispen- ser lesvassauxde la preslalion de foi el hommage. — Que les parliculiors, et le Rol lui-nneme, soient tenus de repa- rer les d«ilils causes par le gibier. — Elabllr des greniers publics. — Supprlmer !e logcment des gens de guerre. — Consacrer cc principe : que la nation a seule le droit dc con- ccder les imp6ts , d'en determiner la quotite et d'en fixer la duree. — Que loul impol et droit soil intitule : De par le Roi , impot oudroil consenll par les Etals-gi^neraux jusqu'a telle epoque, — Que I'Impol soil percu egalemcnl; qu'il Ji'y ail qu'un seul role pour les Irois Ordres; et que tous les conlribuablcs soient poursuivis devant les memes Iribunaux- — Que I'impot sur les consommalions ne trappe point sur les denrees de premiere necessile. — Que la laille et la ca- pitation soient remplacees. — Queles jugessoienteleclifs. — Signaler I'abus des justices seigneuriales.— Eiablir la liber- ie individuelle, celle de parler el celle d'ecrire. — Supprimer les lofls et ventes. — SIgnalcrl'abuselledanger desloteries. — Qu'aucune charge de magistrature ne puissc donner la noblesse transmissible. — Abolir la main-morte servile. — Que la difference de religion ne puisse elre un obstacle a la liberie des manages. — Abroger i'ordonnance qui esclut le Tiers-etatdes emplois milltaires. — Que Icsofficiers lie puissent etre destitucs sans un jugement prealable , et que la punilion du coup de plat de sabre , et toute punilion ignominicuse, soient a jamais bannies. — Que la valeur et le polds des monoaies soient invariablemenl fixes. — Prendre eo consideration I'etal des Noirs, et chercher les moyens les plus prompts de les rendre a la llbertd. — Que les lellres de noblesse ne soient plus donnees que pour de longs el utiles services, constates par les Elats provlnclaux. — Reduire les officiers generaux; que les places de lieutenans-colonels tt ET POLITIQUES. 87 de majors soienl rendues aux ancicns officiers des regimens. — Signaler I'abus qui existe dans la distribution des croix de Saint-Louis. — Supprimer les ordres mendians ( N ) , el les rdunir aux ordres rentes. — Qu'il ne puisse etre elabli de pa- pier-monnaie, memo pour I'acquit de la dette nationale. — Modifier les lois pdnales. — Qu'il n'y ait plus a la cour, pour les dveques, de places d'aumoniers et de precepteurs. — Fixer les portions congrues, et les mettre a la charge des gros d^citnaleurs. — Que le pouvoir legislatif soit reserve k la na- tion,et le pouvoir execulif au Roi — Autoriser le pret d'argent a inleret , et qu'il soit permis d'en stipuler le taux dans les contrats publics et priv^s. — Separer les prisonniers pour detles, des criminels. — Demolir la bastille et les prisons d'etat. — Que les prisons civiles et criminelles ne soient plusreunies. — Supprimer tous les privile'ges exclusifs. — Abolir tous privileges el exemptions pecuuiaires et distinc- tifs, et que les impots qui auront ele consentis par les Etats generaux , soient supportes egalement par tous les ordres de citoyens. — Que les proprietes soienl inviolables (c. N.), m^me dans le cas d'utilite publique, a moins d'inderanitd. — Supprimer les droits feodaux. — Les Etats-gen^rauxde- vront s'occuper des moyens d'abolir, ou du moins de dl- minuerle scandale de la prostitution , et les deputes re- clameront , au nom de la nation et des moeurs oulragees , contre lout cc qui pourrait favoriser ce d^sordre. — Ren- dre aux prolestans 1' existence civile qu'ils avaient avant la revocation de I'edit de Nantes. — Supprimer toutes les quetes , excepte cellcs pour les pauvres. — Que la servitude soitabolie dans lesdomaines des seigneurs, commc ellc Test deja dans les domaines du Roi. — Supprimer toute torture prealable a I'execulion, et tout supplice qui ajoute a la perle de la vie des soufirances cruelles et prolon- g^es. — Si le CIcrge el la Noblesse ret'usaienl A^opincr en 88 SCIENCES MORALES commun et par tile (i), les deputes du Tiers qui representent vingt - quatre millions d'hommes , pouvant et devant se dire Assemblee nationale , malgre la scission des represen- tans de qualie cents mille individus , tant nobles qu'eccle- siasliques , offriront au Roi leur secours a I'effet de subve- nlr aux besoins de I'Ktat , apres la promulgation de la loi qui aura fixe la Constitution ; et les iinpots, aliisi consentis, seronlrepartisenire louslessujelsduRoiindistinctcment(2). -^Les enfans du Tiers pourront elre admis dans les e'coles mllitaires avecla Noblesse. — Elablir la tolerance religieuse et restiluer lesbiens des religionnairesfugitifs. — Ameliorer lesort des vicaires. Je ne sais si je m'abuse , mals il mc semble que si, pour tout lecteur altentif et judicieux, la comparaison des de- mandes de i6i4 et de 1789, prouve qu'a cctte derniere ^po- que r^tat de la nation s'etait ameliore a plusieurs cgards , I'examen du resume des cahiers de 8g explique clairement la marcbo de I'Assemblee constituante. Le dirai-je ? quoique frappc de la grandeur des ^vene- inens et des changemens que la revolution de 8g a operes, je n'avais pas assez etudie I'esprit qui a preside a la redac- tion des cahiers remis aux deputes a I'Assemblee consti- tuante; je n'avaispas assez cherche a rapprocherles effets des causes; mais, mainlenant, je comprendsque les de'pute's du Tiers, reduils a errer dans les rues de \ ersailles le 20 juin, jour ou la majorite du Clerge devait se reunir a eux, aient jur(^ dans la salledu jeu de paume de ne se dissoudre qu'apres (i) On a Tu que les cahiers des deux autrcs Ordres defendaient effec- tivement a leurs deputes de voter par tfite. Celte circonstance explique Euflisamroent la conduite differcnte des trois Ordres a I'ouverture des Etals-generaux de 1789. (a) II y a unanimite dans les cahiers pour la demande du vote par tete ; maig cette demande est diversement expritnec ; j'ai cite ici les propres ex;>rc88ions du cahicr de Dijon. ET POLITIQUES. 89 avoir donnd une Conslilution a la France ; je comprcnds que ridee d'elablir un gouvernement representatif en France ait subjugue tant de coeurs genereux , et que la nation tout entiere Tail adoptee avec des transports d'allegresso , que Ton ne peut nier sans trahir ses souvenirs, et sans se refu- ser a I'evidence ; je comprends que la majorite de I'Assem- blee , encore irritee du souvenir des obstacles que la No- blesse avait mis a se reunir aux deux aulres Ordres , ait re- fuse d'etablir deux Chambres avant les reformes nccessai- res ; je comprends que I'Asscmblee ait fait disparaitre les douanes interieures , sources de tant de vexations pour les individus et d'entraves pour le commerce ; qu'elle ait aboli la venalite et I'heredite des offices publics, les jurandes et les corporations, les privileges et toutes les exceptions au droit commun; qu'elle ait, entin, etabli une Constitution sur des bases avouees par la raison et par la justice ; et surtout, je comprends tres-bien que , dans une semblable enlreprise, traversee par tous les interets et les amours-propres blesses, elle sesoit plusieurs fols Irompee. Quelquefois,elle s'est lais- soe entrainer par des mouvemens que faisaient nailre les circonstances prcsenles ; dans d'autres occasions, elle a nieconnu les veritables bases du gouvernement representa- tif; ainsi, je lul rcproche, parliculierement , d'avoir trop af- faibli le pouvoir royal ; mais n'a-t-elle done rieu fait pour amener son ouvrage au point de perfection que I'expe- rience pouvait indiquer? n'a-l-elle pas fixe des moyens de revision tres-sages? Au reste, de tous les fails rcprorhes a I'Assemblee nalio- nale, celui sur lequel on insiste le plus , conire lequel on dirige le plus de trails , c'est la declaration des droits de I'homme. Un ecrivain moderne, historien de nos tems de troubles, qui , dans un ouvrage recent ecrit ah I'raio , a deverse le 90 SCIENCES MORALES blame Ic plus conllnu sur les travaux de TAsscmbl^e cons- tiluantc , croit ne pouvoir s'armer de trop de s^v^rite cen- tre celte meme declaration des droits. « Les questions thdologiques , dlt-il a celte occasion, qui so traltaient dans le sleclc precedent sur la grace suffisante qui ne suffil pas^ sonl- elles plus obscures que le dogme abstrait de celte souveral- ncle qui reside dans le peuple , sans qu'il pnlsse jamais Fexercer? Que de discussions oiseuses et ridicules, pour savoir si les hoinmes naissent , ou vivent, ou demeurcnt egaux en droits, (s) " Ce n'est pas a moi qu'Il appartient de relever I'inconve- nance de la comparalson ; je ine bornerai a la faire reinar- qucr. D'ailleurs , j'aurais trop a faire si je voulais criliquer tous les passages oii Tauteur a meconnu la majeste de Thls- toire et sa propre dignite d'ecrlvaln. Je dirai SQulement, en ecarlanl la forme et en m'attachant au fond, que les dis- cussions sur la declaration des droits de I'homme purent etre Intempestives, mals qu'au moins clles ne furent point ridicules. Je n'en vcuxpour preuve que le passage suivant: certalncment , Tauteur que je combats ne le recusera point, pulsqu'il est dun orateur qui, dans cette discussion , se de- clara pour la negative. Dansun discours fort de raison, pressant de dialectique, revetu des formes les plus heureuses, M. Malouet, apres avoir rappele et combattu plusleurs des raisons avancees enfaveur de la declaration des droits, contlnuait ainsi (,2) : « Opprimee depuls long-tems elvraiment malheureuse, la (1) M. Ch. Lacrctellc , Histoirc do France fcndant le i8« siiclc , Tome VII, pngc i54. (2) Clioix des opinions et rapports, etc., Tome 1 , page ai5. C'cst dans cc mcme discours que M. Malouet a dit que la liberie devail Clrc comme Vast re dujour qui tuit pour tout ie inondc. EE POLITIQUES. 91 parlie la plus considerable dc la nation est hors d'etat de s'unir aux combinaisons morales et poliliques qui doivent lious elever a la meilleure constitution. Hiitons-uous de lul reslituer tous ses droits, etfaisons Ten jouir plus silrement que par une disserlallon. Que de sages Inslilulions rappro- chent d'abord les classes heureuses et les classes malheu- reuses de la sociele ; attaquons dans sa source, et combat- tons avec energie ce luxe immodere, ioujours mnde el toujours indigent^ qui porte une si crueile attelnte a tous les droits nalurels; que I'esprit de famille qui les rappele tous, I'a- raour de la patrie qui les consacre, soient subslitues parmi nous a I'esprit de corps , a I'amour des prerogatives , a lou- tes les vaniles inconcillabies avec une liberie durable, avec I'elevation du vrai patriolisme. Operons tous ces biens , Messieurs, ou commengons du moins a les operer , avant de prononcer d'une maniere absolue aux hommes souf- frans , aux hommris depourvus de lumieres el de moyens , qu'ils sont egaux en droits aux plus puissans , aux plus for- tunes. » C'est ainsi que s'exprimait un des orateurs les plus op- poses au mouvement qui entrainail I'Assemblee; et si M. La- cretelle avail montre une semblable moderalion dans la manifestation de son opinion , son talent ne I'aurait proba- blement pas abandonne , comme cela lul est arrive dans presque tout le cours de son ouvrage. Je crols qu'il n'y a pas de temerilc a dire que VHlstoire de rAssemblee consiHiiante est encore a f aire. Celie de Rabaut Saint-Etienne , ecrlle avec le Ion d'exallation propre au moment ou elle fut composee , sort de la couleur bistori- que,et prendcelle desmemoires; celle de "Si. Lacretelle , diclee par une prevention avouee, ne peut pas inspirer de confiance et n'cn m^rite pas; celle dc mndame de Stael t£t Ires-supericure aux deux autres, et le principal defaut 9» SCIENCES MORALES que j'y trouve, c'est que I'auleur n'ait pas assez oublic? que M. Necker etait son pere ; il occupe evidemmcnt une (rop grande place dans le tableau qu'elle a mis sous les yeux du Iccteur. (i) Mais,siI'on veut parliculieremenl eludier lamarche et lestravauxde I'Assemblee consliluanle, et cerles, c'est un grand et magnifique sujet de meditations , aurun ouvrage n'est plus propre a ce genre d'dtudes que le recueil que j'an- ijonce ; je puis en dire autant pour toutes les assemblces qui ont suivi, au moins pour les volumesdeja publics. Or, comme ils forment plus des quatre cinquieraes de la collection , on peut regarder comme certain que I'editeur ne se montrera pas moins soigneux dans le peu qui lul reste a faire parattre pour completer son entreprise. (2) Je terminerai cet article par les reflexions suivantes qui en sont des corollaires, pour ainsi dire , inseparables. — Le.s hommesqui composaient I'Assemblee constiluante, etaient, en gene'ral , I'elite de la nation. L'immense majority voulait le bienel ellc la fait; si ellc s'est trompee iquelquesegards, bien loin d'en etre etonne , il y aurait plutot lieu d'etre sur- (i) Un des ouvrages les plus interessans et les plus authentiques que I'on puisse lire sur les premiers evenemens de la revolution est, sans contredit J le Praccs-vcrbal des seances et deliberations de I'afseinhUe generate des elecieurs de Paris , redige successivemenl par MM. Bau,lx et DuvEYEiER. C'est la qu'on pcut suivre la marche de ces evenemens , je ne dirai pas seulement jour par jour, mais heure par heure , minute par minute. Le Tome iii , page 65 , conticntle cahier donne , a leurs deputes , par les membres du Tiers-6tat de Paris ; on y trouve une decla- ration des droits et une constitution toutes faites. {2) Le Tome xvii, le dernier qui ait paru, coatient deux pieces qui ne peuvent manquer d'interesser vivement le lecteur. Ce sont deux Notices historiques sur le treize vcndeiniaire et (e retour d'ltalie , ccrites par le comte de Las Cases, sous la dictee de jVapoleon , dent les cocrcclioiis ont etc imprimccs en italique. ET POLITIQUES. 9^ prls qu'au milieu des circonslances de toute nature qui I'a- gitaient, des evenemens inouis qui se succedaienl avec une rapidite incroyable , des obstacles qui se renouvelaient in- cessaminent, elle ail pu, cependant, mctire a ternie tant de beaux travaux , qui font encore aujourd'hui la base de noire droit public et civil ; car , c'est a celte asseniblec, que cha- que jour Ton insulle avec mauvaise foi et avec injustice, que nous devons la liberie des culles , I'etablissement du jury , Tegalile des droits, I'abolilion des privileges pecuniaires , de la feodalite , des jurandes , etc., etc. Au resle, si les membres de I'Assemblee consliluanle se sont trompes, sonl-ils done les seuls? Ne se sont-ils done jamais trompes, les principaux conscillers de I'inforlune Louis XVI , MM. de Maurepas , de Calonne et de Lome- nie ? Ne s'est-il pas trompe , le parlement de Paris , qui , apres avoir refuse d'enregislrer les edits bursaux, el pro- voque , lui-meme , la reunion des Elals-generaux , voulut ensuite qu'ils fussent assembles selon la forme observee pour les Elals de i6i4, el retracla ensuile celte volonte (i).'* Qui osera afllrmer qu'ils ne se soienl pas trompes, ces no- tables qui , meconnaissant I'elat de I'esprit public , persis- terent obslinemenl dans la pretention du vote par Ordre ? Et si je passe des fails generaux aux fails parliculiers , peut-on dire qu'ils furent sans reproche , les ministres des autels, qui refuserent au malheureux Louis XVI la conso- lation d'approcher de la sainte table, aux pJiques de gi , parce qu'il avail signe la constitution civile du clcrge (2) ? (1) Voyez ce que j'ai rapporte a celte occasion , dans mon premier ar- ticle. [Revue Ency do fedique. Tome viii, page 282.) (2) Histoire du 18' siecln, par Ch. LxcBETEtLE, Tome u de I'Assemblee conslituanle, pages 2jo a 226. La lecture de la Icttre du Hoi, et de celle dc M. I'tveque de Clermont, m'a fait beaucoup d'imprcssion. Le Roj 94 SCIENCES MORALES Enfin , est-il Lien sfir de ne pas se tromper , I'e'crivaio qui traite avec tant d'aigreur une asscmblce de plus de douze cenls membres, dont le plus grand nombre cJait cerlalne- ment des gens tres-eclaires, dont un grand nombre elait vraiment rellgleux ? Apres avoir retrace , dans mon premier article ,1a mar- che et la tendance des evenemens qui ont precede et rendu inevitable noire revolution, j'ai annonce que je mettrais sous les yeux des lecleurs le resume des cabiers de 89; que je les rapprocherais desdemandes faites par les Elats dc i6i4, et que je rappellerais quelques-uns des principaux discours prononce's a la tribune nalionale, pendant la periode de lems comprise dans la collection dont je rends compte. Je viens de remplir Tune de ces deux promesses; mon troi- sleme et dernier article, consacre partlculierement h faire connaitre I'ordre suivi par les edileurs dans leur travail , me fourniral'occasion de remplir la seconde. Ainsi , le lecteur a eu sous les yeux le tableau des evene- mens anlcrieurs a 1789 ; il connait maintenant Tensemble des voeux le plus generalement exprimes, a celte epoquc , par toutes les classes de la sociele (i) ; il peut done ouvrir le livre que j'annonce , et juger h quel point les opinions dit, dans cette lettre, qu'it est formeiiement resotu, s'il venait a re- couvrer sa puissance , a relablir pleinement le culte catholique. Si j'avais ele possesscur de ces deux lettres, je me serais impose le devoir de ne jamais les publiefj et j'aurais cru , par cede conduite, honorer la rae- moire de I'inforlune Louis XVI , et donner une preuve dea egards que tout homme sense conserve pour les minislres de la religion , alors memo qu'il les volt dans I'erreur. (1) Les electeurs de Renncs, dansle cahier des instruclions pour (eurs deputes , avaient demande formeiiement, outre une constitution , I'abo- lilion de la noblesse el du regime fcodai. ET POLITIQUES g5 tfrnises, les changemens operes par I'Assemhl^e consli- tuanle , dtaient d'accord avec la tendance des evenemens et les bcsolns de la nation. P. A. )V\A /VWWVWV VWVWWXiVW iW* i^'EuROPE ET l'Amierique EN 182 1 ; par M. DE Pradt, ancien arclievecpxe de JMalines (1). Personne ne conleste plus aujourd'hul !e double talent de M. de Pradt, comme ecrivain et coinrae puhliciste ; il est done inullle d'en monlrer de nouvelles preuves dans I'ou- vrage que nous esaniinons. 11 suffil de dire qu'il ne le cede on rien aux aulresecrilssortis de la plume de I'auleur. Si, dans ces pages pleines de feu, on retrouve de tems en tems quelques traces de la rapidite avec laquelle elles onl dft ne- cessairement etre composees , combien ces Icgeres taches sont-elles rachelees par cette vivacile de coloris, par ces ex- pressions originales et presque toujours hcureuses , qu'il est bien plus facile de criliquer que diniitcr. Le seul reproclie fonde qu'on puisse adrcsser ici a M. de Pradt, c'est d' avoir abuse de cette admirable facility a reproduire les memes id^es sous des formes qui, bien que toujours varices et tou- jours neuves , ne sont cependant que des repetitions. Get ouvrage est annonce comme la continuation de celui qui a paru sous le meme titre , en 1821. 11 faut remarquer, loutefois, qu'il peut tres-bien presenter a lui seul un tableau complet des evenemens qui ont inOue sur i'elat de I'Europe , depuisle congres de Vienne. Le but de cet ecrit est d'offrir une revue de I'anne'e , si fertile en evenemens , qui vient d'expirer. Mais comme I'auteurne presente jamais les fails (1) Pai'is ^ 1822; 2 vol. in-iS". Chez Bechet , ainc , quai des Augustins , Ji" 5;, 96 SCIENCES MORALES qu'apres avoir ddveloppe les causes qui les ont amenes , il a dA , avant tout, consacrer les premiers chapitres de son ouvrage a retracer les diverses alliances contractces par les puissances curop^ennes , h faire scnllr Icurs resultals neces- salres, a Lien determiner la stalislique des pouvoirs euro- pecns, etc. Ccs chapilres forment done , pour ainsi dire, une inlroducllon a tout I'ouvrage et peuvent dispenser le lec- teur de recourir a un livre eirangcr. G'est de ce point que part ensuile M, de Pradt pour bien fixer I'etat politique et moral acluel de I'Europe ; pour faire ressorlir I'agenl gene- ral qui donne Timpulsion a tout, qui est la ckuUsation ; pour dissiper des notions fausses et passer enfm a I'analyse des evdnemens qui ont eu lieu dans chaque etat en parliculier , pendant I'annee 1821. L'auleur n'a paseu la pretention d'e- crire Thistoire de notre age ; c'est une tache qui ne peut etre bien remplie par un contemporain. II a voulu seulement ren- fermer dans un cadre resserr(^, et qui pouvaitl'Stre beaucoup plus encore, tout ce qu'aproduit deremarquable une annee entiere , debarrasser Tesprit d'une masse de fails sans im- portance, et le fixer sur la partie substantielle de I'histoire, qui est la connaissance veritable de I'esprit du terns , con- naissance hors de laquelle on ne peut que s'egarer. Telle est la disposition g^nerale de loull'ouvrage. On sent que les bornes qui nous sont prescrites ne peuvent nous permettre d'en analyser toutes les parties avec detail; apres avoir fait connaitre le plan general , nous aliens indiquer rapide- ment toutce qui peut se raltacher a I'e'fat moral du monde et surtout de I'Europe. Nouschercheronsa biencaracteriser avec I'auteur, en empruntant le plus souvent ses propresex- presslons, la tendance generale des esprits et la marche de la civilisation. Cetle partie de I'ouvrage est surtout traitee de main de maitrc : depuis six ans , j'y regarde de pres , dit M. de l*radt ; et Ton sail que ses regards sont per^ans. ET POLITIQUES. 97 Depuis le congres de Vienne , I'esprit de la politique des principaux cabinets de I'Europe , a toujours eu pour objet le malntien de la paix entre les differentes puissances ; la na- ture des choses le voulait ainsi ; d'ailleurs , les esprits sont a present tournes d'un autre c6te. Chaint suffi pour la couche des gardes dans ranlichambre <|ui leur etait deslinee , plusieurs bottes de paille avaient ele etendues sur le parquet, et plusieurs soldals y demeu- raient nonchalamment assis , ou meme couches, tandls que les plus grands personnages de Tetat Iraversaient leursalle pour se rendrc a celle du trone. Les plafonds etalent orn^s de magnlfiques peinluresa fresque, ouvrages des mellleurs maitres ; mais, comme pour disputer avec eux d'habiletd , les Francs avaient dcsslne au charbon , sur les murs, i'i- rnage d'Hermansul. Des rideaux d'eloffes precieuses, sus- pendus aux fenelres , etalent destines a moderer Tdclat du jour; mais I'un d'eux , ayant ele arrache , elait remplace par un manleau de soldat. » Dans la salle du trone , ou Clovis ^tail atlendu , on aurait cru voir una deputation du senat de F»ome , tant etait grand le nornbre des seigneurs gaulois revelus de la loge , qui se donnaient les litres de senateurs, de palrices et de comtes ; car cc dernier litre , depuis le regne de Cons - tanlin, elail allribue dans Tempire remain aux gouverneuis d('S cites et de leurs districts. Les patriclensdc I'empire as- scrvi venaient s'humiller devant Ip roi des Francs, eii meme lems qu'en son absence lis chcrchaient a se velever de eel abaissement par le ton de hauteur qu'Ils affeculeni avec leurs inferieurs, et par i'etiquclle rigoureuse d'apres laquclle ils mcsuraicnf cnlrc eux leurs civilllcs reciproques. • LITTERATURE. log » Clovis parut : il ctalt age de vingt six ans ; sa figure elait noble et fiere , sa taille haute , ses trails elaient ceux de sa nation ; car, dans les races barbares , le caractere des physionomies est national , bien plus qu'individuel ; mais il etait dislingu(^ du reste des Francs par les longs cheveux floltans qui tombaient sur ses epaules : c'etall la distinc- tion de la race royale. Clovis la portait en commun avec un grand nombre de chefs , tous descendus connme lui de I'antique Merovee. Les soldals pouvaienl choisir entre eux ie capitaine qu'ils voulaient suivre : celui qu'ils abandon- naient ne manquait guere d'etre' poignarde par son heureux concurrent. » Ces citations , que nous abregeons a regret , suffiront sans doute pour faire apprecier le talent de Tauleur, coinnie peinire de moeurs et de caracteres. Cependant , s'il n'avait que ce merite, il ne salisferait que la curiosile , sans exci- ter I'interet. II faut, dans tout ouvrage, une action, un but, un denouement ; ramour dc Florentius pour Julia Severa est le sujet du roman. Tous deux sont dignes d'inter^t par leurs brillantes et nobles qualites ; mais le pere de Severa tient encore secretement au culte paYen : I'eveque de Tours qui le sait, veut rompre toute liaison entre le senateur Sc- verus et Clovis , et empecher le mariage de Severa avec Florentius , deja trop puissant h ses yeux par son ascen- dant sur les Gaulois ; et le bonheur des amans , desire par le lecteur, est retarde long-tems par la politique de I'arche- v^que , par les intrigues hardies des niolnes, et par Tenle- venient de Severa , qu'on enferme dans un couvent. Florentius ne parvient qu'apres de longs efforts et de pe- nibles recherches , a relrouver et a delivrer Severa. Tous les prestiges sont employes par la haine pour arnier contre Florentius la credulile superstitieuse du peuple , et meme celle des barbares. Nouvel Asmodee, I'auteur nous fait no LITTER ATURE. pdnetrer dans les dorloirs secrets el dans les cachots inys- terleux dcs monasleres ; ce qui fait nattre de son pinceau une grandc variele de tableaux et de portraits , ou I'on voit reunis avec autant de plaisir que de surprise , la touche d(5- licate d'un romancler ct le burin fcrme d'un historie'n. Lecomle DE Segub. wvvwwvvwvwvw BIOGRAPHIE. Manuel du libkaire et de l'amateur de livres , contenant, lounnouveau Dlctionnaire hibliograjjlii- qiie ; 2" une table en forme de Catalogue i^aisonne ; par Jacques-Charles Brunet (i). Les gens du monde , et meme beaucoup de gens de let- tres , pensent qu'un livre de bibliographic est necessaire- ment un catalogue insIpide.LTne pareille idee serait inexacle . En effet, il est bien peu de livres de ce genre , qui , inde- pendamment de leur utilite reelle et incontestable, n'offrcnt un grand nombre de singularites ou d'anecdotes piquantcs et souvent instructives; seulementil faut, en les parcourant' savoir, comme madame de Slael le disaitd'un concert, pren- dre son plaisir en patience; car, la patience est la premiere condition, et je dirai presque le genie du blbliographe. Je ne croispas qu'on ait jamais public en fran^ais un Bibliogra- phiana; un pareil livre pourraitoffrir cependant une lecture tris-curieuse, et oblenir un grand succes d'estime parmi les amateurs du genre , pourvu toutefois qu'il ne fdt lir^ qu'a un petit nombre d'exemplaircs. Les Anglais qui, lorsqu'ils (i) Paris, iSao; 4 volumes in-S" de 600 pages , a deux colonnes. Glicz raulcur, rue Oit-le-Coeur, n" jo. Prix, 4o fr. BIBLlOGlUPlilE. in fonl lanl que d'clre originaux ne Ic sont pas mediocremcnJ, u'ont eu garde de negligcr une idee aussinalurelle. 31. DiI,>T. din, I'un de leurs bibliographes les plus dislingucs, a pu- blic, en 1807 , un volume inlllulc : Eibliomame , ouFUiedcs Uvres, CGHienanl un ahrege de I'hisioire, des symptomes , ct de la cure de cette falale maladie. Les malades se soat precipitcs avidenienl sur le livre; en moins d'un an la scconde edition a ele epuisee. Son pris n'elaii que de 27 schellings , lors de sa piiblication ; et voila que M. Longniann, iibrairc (le Londres , dernande aujourd'hui cent guincQs d'un exen - plaire de cc meme livrc , qu'il a ome , il est vrai, d'un grand nombre de gravures et de portraits. Provisoirement, le Ma- nuel du libraire et de ramakur, par M. Brunei, tiendra lieu aux Fran^ais Ae BiLUograplnana ., et je vais rassembler dans cet article les anecdotes et les parliculariles singulieres que j'al recueillies en parcourantses nombreuses colonnes.Les amateursbritanniqucs me fournironl encore une bonne par- lie de mes observations , d'autant mieux que celles qui les concernent ne sont pas egalement connues de tous nos bi- bliographes. Parlons d'abord du prix auquel certains llvres sc sont olcvds, gr^cc a i'ardente concurrence des riches amateurs, prix que le commun des lecteurs va trouver tant soil pen oxagere. Au premier rang , on cite le Bocace de Valdatfer ( 14.71 , in-fol. ) , dont un exemplaire a ete achetd 2260 li- vres sterling (54, 24.0 fr. ) , a la venle du due de Roxburghe, faite a Londres, en 1812. L'heureux adjudicataire du pre- cieux bouquin fut le marquis de Blaodford , qui avait pour concurrent lord Spencer. Ce dernier n'a rien perdu pour attendre ; car, ce meiae exemplaire ayant ete rcmis en vente en join 1819, il la obtenu cette fois pour le prix , encore assez bonncte, de 918 livres sterling, i5 schellings. Sans doute, il est permis de trouver le premier prix exorbi- k 110 BIOGRAPUIE. lant, car il a fait sensation, ineme en Anglelerre : il a ilonnd lieui lafondallon ia Roxf>urgJie-Clid/^ qui se reunit, lous les ans , le 17 juin , jour anniversaire de I'adjuclication du Bo- cace de Valdarfer , pour celcbrer , par une fete verilable- ment orlginale et piquante , cc grand evenement Libliogra- phique (i). Lord Spencer en est le president. On vient de voir ce qu'ii a fail pour justifier son elevation a ce poste Eminent. Au nombre de ses litres , il peut faire valoir une bibliolheque de 4-5, 000 volumes , parmi lesquels les soi- xanle editions de Caxton , le premier typograpbe de la Grande-Bretagne, qu'il est parvenu a reunir, sont eslimees 12,000 livres sterling. Apres le Bocace de Valdarfer^ on cite le Psalmorum Codex ( Mayence , Fust et Scboeffer , i^Sg , in-fol. ) C'est le pre- mier livre imprime avec date certaine. Les exemplaires en sont tellement rares , qu'a peine en connait-on sept ou huil. Aucun de ces exemplaires n'est conforme a I'aulre , soit pour le nombre dcs feuillets, soit enfin pour I'orthographc des mots. Cela provient de ce que , dans I'enfance de I'art , on terminait , a la main , plusieurs parties des livres imprimes , ou bien de ce qu'on n'avait pas encore adopte I'usage de corriger soigneusement des feuilles d'epreuves , avant le tirage definitif, ce qui donnait lieu k des correc- tions successives et partielles; ou bien enfin, de ce que des amateurs se sont amuses, pour perfectionner leur exem- plaire et rendre I'ouvrage de plus en plus rare , a com- poser un seul exemplaire dcs plus beaux feuillets de deux exemplaires. Celui de la Bibliotheque du roi , le seul qui soit en France , n'a que cent soixante neuf feuil- = lets , parce qu'il en manque six , dans la partie des (1) On pcut voir les details relalifs acet objet dans les Annates Encij- clofeduiwes dc i8i8. Tome IV, page i54. BIBLIOGRAPHIE. m5 hymnes; lanflls que celiii de la bihliotheqjje de Ylenne , le plus complet que Ton connaisse, contlent cent soixanJe- quinze fcuiilets. Cependant, i'exeniplaire de Paris qui n'est, a propreinent parler, qu'un fragment de ce livre , a it6 paye 12,000 francs, a la vente deM.de Mac-Carlhy,aumois de fevrier 1817. Apres lesprix exorbitans, on peulciterceuxd'uneexag^ra- tion relative : ainsi, un fragment in-S" de soixante-douzepa- ges, contenant la Batrachomyomaclne et les Hymnes d' Home re, edition laissee imparfaite par Turnebe , qui I'avait enlre- prise a Paris , a Timprimerie royale , vers le milieu dusei- zieme siecle , a ele achete sur le quai , par M. Renouard , pour 24. sous ; tandis que le -Tieme fragment a et^ vendu 4.5i francs par M. Brunei , a la vente du libraire Regnaud- Bretel , en i8ig. Une edition Ae.V Oraison de Libanius, adres- see a Theodose, pour arreter la demolition des temples paYens ( Pro templis gentilltium non exscindendis ), publiee ^ Geneve par Jacques Godefroy ( i633 , in-4.'' ) fut donnee pour 3o sous a la vente de Falconnet , en lyGS. Cette meme edition , a force d'etre cilee comme rare par lesbi- bliographes anglais , et proclamee par eux liber inter raris- simos rarissimus ( ce qui , du reste , comme M. Brunei le deniontre , est tout a fait hasarde ) , est parvenue a elre portee sur le catalogue de Longmann , pour 1816, au prix de 7 livrss si ring, 7 schellings, eta ete achetee a Paris, en 1817, chezM. Thierry, 52 francs. Les amateurs, et meme les llbraires anglais, ont trouve le secret de donner le plus haut prix aux livres les plus or- dinaires, en y multipliant, a I'infini, les estampes et les portraits. On appelle ct\ii illustrated copy. Un dictionnaire blographique est un livre fort susceptible dc recevoir ce penre d'ornement. Aussi Ton trouve , dans un des catalogues de MM. Longman et compagnie, I'annonce d'un exem- TOME XV. 8 m4 bibliographie. plaire extraordinaire da Diciiormaire deStrul, enrich! de pris Basle, 1784— 1789»7> volumes in-S". — a" Lyon , 1791—1792, 100 volumes in-12. — 3° Basle, avec I'adresse de Dciix-Ponts, ou celle de Hamijourg, '79»5 100 volumes in-12. — 4° Paris, 1792 — 1802, 55 volumes jn-8<>, edition donnee par Palissot— 5° I'edition stereotipe de Didot, in-S". (2) Deux editions , anterieurement i I'edition de Kelh, peuvent etre ronsiderees comme 4 peu pres completes; celle de Geneve, en 45 vol.' in-4°, et celle de Cramer, en 80 volumes in-S" (y compris la Coriespon- dance). (3) Joann,C. XXI, i\ 26. (4) Nous rapporteroiis encore que M. Miller, libraire de Londres , a p»ye 4 5oo livres sterling le manuscrit de VHistoirc du. rogne de Jac~ ones II, ouvrage postiiumc de Charles Fox. Cependant, ce livie n'a ob- tcnu qii'un mediocre succis. BIBLIOGRAPHIE. 117 ' descendre a des sujets plus k la portce du commun des lec- leurs. On remarque , avec beaucoup d'inlerSt , une Edition du Pimandre , d' Hermes Trlsmegiste , ou les noma des cor- recteurs de I'imprimerie d'H. Estienne sont places k c6le de celui du chef de I'etablissement. « II seralt a ddsirer , dil a ce sujet M. Brunei , que de nos jours un sage regle- ment contraignit les imprimeurs ci suivre cet example ; car, d'un cot^ , cela les raetlrait dans la necessite d'avoir drs correcteurs , chose que la plupart de ces Messieurs regar- dent maintenant comme un objet tout au moins superflu (c'est M. Brun6t qui parle) ; et, de I'autrc , les correcteurs, forces de se nomnier, apporteraient une plus grande atten- tion aux ouvrages qui leur seraient confi^s. Le savant Louis Lamberti voulut exiger bien davantage de Bodoni ; car , lorsqu'il fit iniprimer chez ce cdlebre typographe samagni- fique edition de I'lliade d'Homere , en grec , il demanda que les noms de tpus les ouvriers qui avaient concouru a produire ce chef-d'oeuvre , fussent inscrits dans la sous- cription du llvre ; et ce ne fut qu'avec peine qu'il se ddsisla de cetle singuliere pretention, i laquelle Bodoni ne voulut jamais acceder. » Ceci me rappelle un voeu que j'ai entendu former par un ecrivain distingue , dont le nom est en nieme tems hono- rablement connu dans les fastes de la typographle. 11 aurait voulu voir organiser , meme s'il le fallait par I'intervention du gouvernement , une Societe de proies. Cette socidtc s'oc- cuperail de lous les moyens d'ameliorer et de perfectionner la typographie , ce premier organe de la pensee , ce pre- mier instrument de la civilisation , cette digue insurmon- table contre la barbaric. Elle exciterait parmi les protes une utile emulation , ajouterait a la consideration de cette classe d'hommes, autrefois recrutde parmi les doctes , et dont Ic nom un peu superbe (Trpwroq , Ic premier, le princi-=. 1x8 BIBLIOGKAPHIE. pal) , semble leur permeltre d'aspirer a d'assez hautes des- tiiiees. Ona conserve, en effet , le souvenir de quelques protes qui furcnt des litterateurs tres- inslruits ; et I'un d'eux, nomm^ Bailly, a laissd en mourant une bibllolheque assez considerable , et assez bien choisie , pour qu'on dAt en imprimcr le catalogue (Paris, 1800; in-S"). L'un des travaux dont aurait a s'occuper la Soci^le des protes, serait sans doutc de fixer la langue de i'imprimerie, pour adopter les mots reguliers, et d'une etymologie raisonnable , con- venable et decente, et proscrire une foule d'expressions grotesques qui envahissent les ateliers et les magasins. Ainsi, en supposant que la Sociele admit les mols/je/7e, gros caiiuri^ philosophies clr.ero , saint- auguslin (caracleres) , noni de Jesus (panicr) , il est probable , entre aulres choses, qu'elle inler- dirait expressenient de designer certaines couleurs de pa- pier par les expressions jnerde-tToic , caca- dauphin , et autres semblables , qu'on trouve pourtant dans des catalogues en 4. volumes in-8". On pourrait faire une bibliographic speciale des llvres a titres ou a sujels bizarres ( i ) ; il en est plusieurs, et ce ne sont pas les moins plalsans, dont il ne nous est pas permis de iranscrire seulement les titres. En voici quel- ques-uns qui nous paraissent innocens : Reyuele des ma-' lis ombrageux , courbattus , bouccjuineux , Jarouchcs , trap iristes , pe.nsifs et dholes , etc. Thoulouse, Gaston Recoleyne, i533 ; In-8°. II est piquant, dans I'histoire de ce livre, de rcmarquer que des dames en sont les auteurs ; et Tindis- ciet bibliographe Duverdier (2) a souleve le voile de Ta- nonyme sous lequel elles s'ctaient cacbees. Le tilre suivant n'est que bizarre : Nihil , nemo , aliipud , queltjue chose , tout. It moyen, si peu que rien , o«, j/(par Ph. Glrard et Passerat); (1) M. Tcignot a public des Bibliographies speciulcs. ( 3I An mol Reqv/ile. BIBLIOGRAPUIE. mq Paris, i5g7 ; in-S". Nous cUerons le Grand Tomheau du monde , dans lequel , avec un merveilleux artifice , sunt descriptes les principales circonstances de tout ce qui doit arriver au juge— ment final. Lyon, 1606; in-8% a cause de sa dedicace , a ires-haute, tres-puissante et tres-nohle dame, la sacree Vierge Marie Ttiere de Dieu , royne des anges , emperiere du del , tliresorlere de graces, adi'ocate des pecheurs, etc. L'auteur souscrit son epitre : De Voire Majestele vil et abject vewiisseau, J. Serclier. Nous ne pouvons omeltre I'anecdote relative a V Imita- tion de J. C. , par I'abbe de Choisy (Paris , Dezallier, 1692 , iii-12), quoiqde assurement elle soit Lien connue des bi- bliographes. L'abbe de Choisy d^dia au roi (Louis XIV) sa nouvelle traduction de I'lmitalion de J. C. La vignette de I'Epilre dedicatoire represente la chapelle de Versail- les ; plus loin, on voit , an commencement du second livre, une gravure qui represente une dame a genoux devant un crucifix el ayant aupres d'elle de jeunes demoiselles £ur des gradins. Dans celte eslampe on lit la legende Audi,filia. Or, rintention du traducteur a ele , on ne pent en douter , de represenler , sur cette vignette , M""= de Maintenon , en- touree des demoiselles de Sainl-Cyr. D'apres cela, il de- venait assezplaisant de completer le verset: Audi,filia, tire du psaume 44 1 P'^f les paroles suivantes du psalmiste : Et vide , et inclina aurem luam et conciipiscct rex decorem tuum ; et c'est ce qu'on ne manqua pas de faire. Cette allu- sion maligne se rcpandant, l'abbe de Choisy se crut oblige de supprimer la gravure qui y donnait lieu. L'anecdote etait deja passablement scandaleuse ; cependant , elle ne le parut point assez k certains conteurs , qui ont dit el im- prime que l'abbe de Choisy avail dedie son imitation a M™^ de Maintenon , et qu'il y avail mis cette epigraphe : Concupiscel rex decorem tuum , version qui est completement inexacle. 130 BIBLIOGRAPHIE. On s'cst souvcnt r^crie sur la prolixile dcs commenta- tcurs qui ecrivaient dans le 16'' siccle. En i5i6 , un Gt^nois, nomme GiustinianI, piiblia une edition du Psaulier, avec des commentaires , et ii trouva le moyen , mA sans doute par son patriotlsme , de faire entrer une vie assez dlendue de Chrislophe Coiomb, natif de Genes , dans une note du psaume , Cceli enarranl gloriam Dei. La censurequi, tout recemment,biffait des pages de Mas- siilon, supprimalt , sous Louis Xl\ , le portrait de Pascal et celui dWrnaud , dans les Hommesillustres de Charles Per- rault. Le jansenisme etait la doctrine pernicieuse de I'cpo- que , contre laquelle etaient coalisees les lettres de cachet et Icsbulles du Vatican. Voiciunlivre dont probableinent la censure n'auralt point laisse annoncer le litre dans les jour- naux, s'll etait nouveau, et qui prouvequecertainprlncicipe, dont on atlribue la proclamation a I'Assemblee constituanle, avail ele soulenu et developpe long-tems avanl elle. 11 est intitule : Resolution claire ei facile sur la question tant de fois faite de la prise des amies par les infericurs , oil il est nwntre par de bonnes raisons quit est permis aux princes , seigneurs et peu- ples inferiews^ de s'armerpour s'opposer ei resister ii la cruaute et feloniedu prince superieur. Basle, 1775; petit in-12 de io4 pag. Je voulais dire quelque chose dun cliangcment fail par Walton a la preface de sa Polyglolte , dans laquelle il sup- prima , apres la llestauralion , deux feuillets ou il parlait honorablemenl de Cromwel. 11 etait question , dans les premiers, du serenissi/no D. Protectore ; il est question, dans les seconds , du serenissimus princeps D. Carolus. Ces varia- tions etaient autrefois fort recherchees des bibliomanes , comme choses rarcs et curleuses ; mais des evenemens re- cens les ayant exlremement mullipliees , elles sonl tom- bees aujourd'hui k un pris ordinaire. !Nous terminerons cet article en annon^anl, qu'a i'exem- BIBLIOGRAPHIE. 121 pie du Roxburghe-Chib , il vient de se former, a Paris , une Socicte hibliograpliiqne. Le nombre des mcmbres est , dil-on, £xe a virigt-cinq. D'apres les slaluls , I'on n'y admet au- cune personne faisant le commerce de la librairie. Le but de la Societe est de faire reimprimer des ouvrages rares ; mais la reimpression n'en dolt etre faile qu'a un nombre egal a celui des membres de la Societe, et cinq exemplaires en sus, pour le depot ordonne par Part. i4 de la lol dii 21 octobre 1814. , et I'art. 5 de I'ordonnance du 21 octobre de la meme annee. Lorsque, par suite de deces ou autre cause, des volumesde la collection passeront dans une venle pu- blique , la Societe se portera pour adjudicataire , a raison de 100 fr. pour chaque volume. Voici le nom des amateurs qui ont forme le premier noyau de celle nouvelle asso- ciation : MIM. de Chuleaiigiron , Diaand de Laiifon, Gmlhert de Pi'xerecouriy auleur dramalique ; TValkrmier, membre de I'InslItut , secretaire-general de la prefecture de la Seine ; Morel de Vinde , pair de France ; de Malartic , conseiller- d'elat ; de Clialrol ^ fils ; Berard , Sensie , Just de Noaifles , H!ppolyte de Laporte , de Montmerqiie , conseiller a la cour royale de Paris ; Coidon (de Lyon) ; Duryer (de Lille) ; Lan- gles , membre de I'lnslitut, adniiiiislrateur et profcsseur de Tecole speciale des langues orientales etablie pres la Biblio- theque du Roi ; Duroiire ; le due de Crussol , Hely d'Oyssel y conseiller d'Elat ; Germain Gamier^ ministre-d'Etat et pair de France , (decede) ; Leon d'Otirches , M""^ la marechale duchesse de Ragiise. Quant a I'ouvrage de M. Brunei , sa reputation est ela- Llie. Unpetit nombre d'inexactitudesy pourraient etre rele- vees : il est bien plus juste de remarquer toules celles qu'il a su eviler dans celte masse enorme d'Indications. Son livre est bien vcrilablement le Manuel du Ubraire intelligent el de Y amateur idmi. ^^ Mahul. ^ WWMiVW V\^\/\^ III. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. LIVRES ETRANGERS (i). AMliRIQUE. EfiPUBLIQUE D'lIAITI. I. — Lettre de M. Jean-Bapiisle Say , a M. Marielty, sur U commerce d'Ha'iti^ brochure imprlmee au Porl-au-Prince ; 1822. Ce petit ecrit (le notre savaat economiste, ne se trouve point a Paris ; il nous semblc avoir pour unique but de proteger Ics mai- sons do commerce elrangures etablies a Ila'ili, contre le droit que veulenl s'arrogcr Jes maisons hai'licnnes , de rccevoir exclusivemcnt les consignations ct les commissions de rEurope. Gcttc pretention a ete soutenue, par un representanl de Port-au-Prince, a la Cliambre des com- munes d'llaiti, iiomme M. Pierre Andre. M. Say s'eleve, avec I'elo- qnence ct la clarle qui caraclerisent lous scs ecrils , contre un monopoie qui neseraitpas moins funeste a la nouvelle republique, qu'aux n«5go- cians litrangcra qui y ont forme des etablissemens. « Voyez la confedera- tion americaine, leur dit-il, a-t elle ferme ses porles aux emigrans de rEuroi)e ? Bien au conlraire, elle Ics a accueillis; et ses villes de ]\e\v- Yorck , de Boston, de Baltimore, se placent deja au premier rang des villes commereantcs du monde. Louis XIV, au contraire , pousse par un fanatisme deplorable, cbassa les protestans par des persecutions, et il porta un coup funeste a la prosperite de son royaume, un coup qui ne contribua pas mediocrement ala misere, aux humiliations qui signalerent la fin de son regne. »Nous ne pouvons pas suivre I'auteur dans les consi- derations commerciales , par lesqucllcs il demontre que , pour favoriser I'agriculture del'ile, pour favoriser meme les progrfcs des Ilai'liens dans le commerce, il leur convicnt de proteger les negocians etrangers etablis (1) Nous indiquerons par un asterisque (*) place a cote du litre de chaque ouvrage , ceux des livres etrangers ou francais qui parailronl digncs d'unc at- teution parliculiere , ct dont nous rcndions quelquefois comjite dans la section lies An.'iljfscs. LIVRES ETR ANGERS. 120 •u milieu d'cux ; mais nous rapporterons la fin de cette leltre, ou I'auteur rend hommage au president Bojer. c La sainte cause de la libertc a tou- jours tail fcrmenter mon sein , et toujoiirs I'indcpendance et le bonheur d'HaJiti m'ont ele chers; raais aussi loDg-tems que durcra I'influence du ])residcDt aclucl, je ne puis etreserieusemcnt allarmc. Si je ne Icconnais }>as persoiincllement, jc le connais par ses actes : C'est un emule du grand M'asbiogton. Quand il pourrait comme lui elendrc son pouvoir , il ne cherche comme lui qu'a consolider la liberie de son pays. II sail que ce n'est point par des eotraves que Ton reud un peuple digne dc I'indepcn- daoce; et nous retrouverons toujours celui qui a reuui I'iie enliere d'llaiti sous la meme banniere, dans le senlicr du bien public et de la veritable gloire. A. O. EUROPE. GRANDE-BRETAGKE. 2. — History ofcuitivatcd vegctatles. — Histoire des planfescullivees; comprenant leurs proprittes nutritives, botaniques, medicinales el chi- miqucs ; leur bisloire nalurelle, et leurs rapports avec les arls, les sciences et le commerce ; par Henri Phillips , auteur de I'Histoire des fruits con- nus dans la Grande-Bretagne. Londres, 1822. Coiburn , deux volu- mes in-8". Ce dernier ouvrage de M. Phillips traite des plantes, de lour culture , dc leurs qualitcs , comrae le premier traitait des liuits, de leur crois- sance et de leurs proprieles. L'aaleur s'est donne la peine de rcchercher, dans les acciens ecrivains , les opinions de I'antiquite sur le monde vege- tal, les etranges idees qu'on entretenait sur reffet medicinal de certaines piantcs, les superstitions auxquelles elles sc liaient, et I'usage qu'on en laisait comme nourriluie, aux epoques les plus reculees. Ccs recherches , jomtes a un tableau des decouverles f'ailes recemment en botanique , et aux resultals d'un sysleme de perfectionnement , qui a cree une foule de varielesinconnues jusqu'alors , offre un ensemble de connaissances d'uo Ires-grand iateret. Peut-elre I'auteur ne s'est-il pas assezapjilique a don- ner a son iivre un grand earaclere d'utilile, en ajoulant aux fails qu'il rapportc, des avis necessaires pour guider le cullivateur. W. Phillips comple jusqu'a six millc sept cent cinquante- six plantes exotiques , in- troduites en Angleierre sous le regne de Georges III ; il donne I'histoire de chacune d'elles. En general , les details que renferme cet ouvrage sent fort curieui. J. — An lipitomc vf PharmuuuliccU CItcmiitrj . — Et'ilome de la 124 LIVRES ETRANGERS. chimie appliquee a la pharmacie ; dans lequel on indique les moyens d'eviler Ics diicomposilions qui resullent sou\cnl du mulnnge dc dcus substaaces incorapalibles , elc. ; par W. Rees PnicE. Londrcs, 1822 ; un volume in-12 de Sy pages. La nature ct le bul de cot ouvrage sc trouvent suffisamment CxpliqutJs par son litre. C'cst un manucl a I'usage des pliarniaciens et des droguistes. Les medecins nifinies y trouveront d'utiles avis sur la manitjre de melan- ger les drogues , et de juger avec assez de stlrele de Teiret qu'elles doi- venl produire sur le corps humain. L'auteur a donne, en quelqucs pages, le resultat de beaucoup d'instruclion , acquise par de nombreuses rc- cfacrcbes. 4. — An Inr/uiry into the origin and influence of gothio architec- ture.— Recherclies sur I'origineet I'inilucnce de rarchiteclure gothique; par W. GuNN , Recteur d'Irstcad. Norl'olk, 1821 ; un volume in-8°. L'archilcclure est une science beaucoup plus importanle qu'on ne le croit generalcmenl. hUe marque les progrcs de la civilisation ;elle atteste le pouvoir de I'liomme , ct tout-a-la-fois sa pcrfeclibilile. L'histoire des peuples se rattaclie a celle des monumens qu'iis ont lileves. L'arcbitec- ture fournil a I'liistorien un commentaire indispensable et precicux. Ccsl par elle que renait ia gloiro des sieclcs passes; ce sont ses cbefad'oeu- vres qui placent encore aujourd'liui les Grecs a la Icte des nations civi- lisees , qui raniment les ruines d'Athcnes , et en font encore une ecole pour les bcaux-;irts. L'ouvrage de M. Gunn est rcmpli d'crudition. II nie que I'arcliitecture golliique soil , comme on le suppose , d'origine orien- tale ; il la I'ait rcmonter au tems de Dioclelien ; nous croyons que cellc opinion doit Irouver beaucoup de contradicteurs. L. S, B. 5. — Lacon, or many things in few words, elc. Lacon , ou beaucoup de choses en peu de mots, adressees a ceux qui pensent ; par le Reverend C EccoTTON. Londres , 1820. Voici un extrait de la preTace de cc livrc ; nous le donnons pour faire connaitre le caraclere de cet ouvrage, et mcttrc le lecteur en etal de juger de son style. 0 Celui qui aspire au litre d'aufeur , dit- '1 , doit pjcmierement avoir a dire quclque chose qui puisse interesser le public : il faut ensuile qu'il trouvc un bonnete libraire qui veuille bien se charger de dire ces choses ; il I'aut encore qu'il solt sHr que les hommcs instruits le liront. Ces trois conditions sont difficiles a reunir : la litterature est aujourd'bui un jeu de cartes , les libraires en sont les rois ; les critii|ues , les valets ; le public est le reste du jeu ; et le pauvreauteur est la table sur laquellc on joue. • — " Cependant , on ne sc lasse point d'ecrirc ; les dcdains du public nc corrigent poiut d« la LIVBES ETRANGERS. 125 manie tie lui presenter sans cesse des ouvrages insignifians , clont I'ctrct est aussi lethargique que I'altouchement d'une toipille. Jarnais la presse ne fut aussi riclie en quantite , si pauvre en qualitu. On peul lui appli_ quer, en sens inverse, ce vers de Virgile : 7wn trunco, scd frondibus cf- ficit ttmiram. II en est de la litlerature comme dts iinances ; la pau- vrelii s'y assied sur un tas de papiers. » — " J'adresse mon ouvrage a teux qui penscnt ; on trouvera pcut-elre que c'est de ma part un exces dc presomptlon et d'orgueil , que de climsir un si petit nombre de jugcs : qu'on se deltompe. En m'adressant a ceux qui pensent , je m'adrisse en elTet a lout le monde , car il n'est pcrsonne qui ne croic penser. J'ai re- (lechi long-tems avant d'etrire cos pages ; c'est avec reflexion qu'il f'aut les lire. A Timilaiion de Demosthene , qui s'accoutumait a surmontcr le bruit des flojs , je me suis exerce i instruire Ics aulres , au milieu des cris des passions, avec la certitude de rcussir au moins- a me rendrc nieil- leur : labor ipse voiuptas. La pUipart des maximes suivanles sont fon— dees sur ces deux principes : les horomes se rcssemblent tous ; les pas- sions dont la force etrinUuence varient a I'infini constituent seules i'hi- dividualite du caractere. Kous avons tache, avant tout , de nous cxpri- meravec ciarle. Nous ne sommcs point de I'avis de BuEFon , que le style seul immortalise un autcur. Les Essais de Montaigne passeront a la j)0sterite malgre le style (i). Le siyie est le valet du genie; mais, de nieme que Ton reconnait un vrai Gentleman, quclque ma! velu qu'il soit, le ge ■ nie brillc m€me a travcrs les del'auts du style. •■> B r. 5. — Speech of Thomas Foncll Buxton, Esq. in the House ofcom- inons, etc. — Discour* prononce par Thomas Fowell Buxton, dans la Chambre des communes , sur le bill proposant d'adoucir la severile des chatimeus infliges par la loi aux conlrefacleurs, aux faussaires, aux vo- leurs , etc. Londres, 1821 ; soixanle-dix pages in-8". Quoiqu'on ait beaucoup parle et l)eaucoup eeiit sur la severile des lois de I'Angleterre , il n'a encore rien paru sur ce sujet d'aussi fort e* d'aussi bien con9u que le disrours de M. Buxton, prononce pendant la dernierc session du Parlenienl. II commence par nier la uecessite de la peine ca- pitale et rtfficacite de ce clialimcnt pour prevenir les crimes; il prouve, par des faits incontestables , que la progression des crimes a toujours etc - en raison de I'exces des punitions, et il explique cettc contradiction ap- parcnte par la disproportion qui existc entre les pelnes et les delits, Tuer son pere, voler un lapin dans une garenne, sont deux actes egalement (0 L'auleur n'ii pas compris Buffon. Montaigne passera a la poslerite a cause dti il/le , aussi bien (jiie par la naluie de scs ccrils. (N. J. R.) 126 LTVRFS ETPuVNGERS. punis dc niort. Rciicontrer iin Bohemicn sur la grande route , chemincr avec liii, ou Ic tiier, sont deux casdans Icsqticls la loi prononce la mume peine. On sent a quelle iinpunile cclle rif^ueur doit nt'cessairement con- duire. M. Buxton s'appuie de Tcxemple de la France , do la Toscanc, des Etals-Unis, et, particulicrcmcnt, dc la Pensylvanie (ou la peine capilalc est abolie depuis Ircnte-cinq ans , cxceptc pour le cas d'assassinat ) , pour prouvcr que les crimes diminuent a mesure que les punilions sont plus proporlionnees aux offenses. On s'elonnc , apr^s avoir lu Ic discours Elo- quent et persuasifde M. Buxton, que le bill , dont il monfrait si bien la justice et rulilitc , ait ete rejele. Mais , ce n'cst pns toujours la raison et la justice qui triomplient a la tribune, meme en Anglcterre. 6. — Sketches of manners , scenery, etc. in the French provinces. — Esquisses des mcEurs du pays, «lc. , des provinces de France, suivics d'un Essai sur la litterature franfaise ; par feu Jean Scott. Loodres, 1821. Col- burn ; un volume in-S". 11 ne faul pas confondre cet auteur avec le celt'brc Walter-Scott, i la fois poete et romancier. M. Jean Scott occupe un rang bien moins dis- tingue dans la litterature de son pays. II publia , il y a quelques annecs, un ouvrage sur la France, intitule : Visile d Paris. Une parlialite clio- quanle en faveur de I'Angleterre, des plaisanterics de mauvais goilt, et des prijuges enracines, valurenl ^ cet ecrit un succcs de circonstance. Les Esquisses des maexirs francaises devaient former le complement du premier ouvrage ; mais I'auteur n'a pas eu le terns de les achever. Un cdi« teur en a rassemble les fragmens, et les a donncs au public. Quelques anecdotes sont ecritcs avec facilite, et ne manqucnt pas d'un certain in- teret; mais, quoique M. Scott n'ait pas juge la nation franfaiseaussi se- vercment qu'il I'avait fait d'abord , ses preventions et son esprit national empecberont que son livre ne soit goOle par les Francais. 7. — Letters tvritlen during a tur in Normandy , Brittany, etc. — Letlres ecritcs pendant un voyage en Normandie , en Bretagne, et dans d'autres parties de la France , en j8i8 ; par madamc C. Stothahd ; ornees de gravures d'apres les dessins de C. Stothard, Londres, 1S21. Colburn ; un volume in-4°. Envoye en Normandie par la Socicle des antlquaircs, pour prendre les dessins des celebres lapisseries de Bayeux , M. Stolbard fut accompagne par sa femme. Les Icttres de cetle dernierc, qu'elle adressca sa mfere et a sa famille , renfcrment le recit detaille de cettc excursion. Ellcssont a la fois inslruclives et amusantes. 8. — Const anlinoyile and the Bosfh^rus , topographically and histc- rieally described. — Description topograpbique et bistoriquc dc Const.Tn- LIVRES GRANGERS. 127 tinoplc et du Bosphore ; par Joscp/i Von Hammeu; ouvragetradnit du bol- landais en anglais. Londresj 1822. Colburn ; deux volumes in-S". (L'ori- ginal est en allcmand.) Le premier volume de cet ouvrage est divise en six sections, et en sftixantc-douze sous-divisions; le second, en cinq sections, et soixante- treize sous-divisions. Tous deux traitenl de la situation du climat , de rtiistoirc naturelle, de la geographic , et des particularites topographiques de Constantinople, de ses faubourgs et de ses environs. L'auteur decrit puccessivement les rives europeennes et asiatiques du Bosphore , de Scu- tari et des lies voi.sines, et ensuite les differentes classes d'habitans de CCS contrees. La preface est une revue ialeiessante de tout ce qui a ete |>ublie sur le meme sujet. En enumerant differentes bibliotheques de Constantinople, M. de Hammer cite une ordonnance du Grar.d-Seisjneur, tiree des Annates de I'empire de Turquie, d'apres laquelle il scmblerait que piusieurs manuscrits grecs ont ete rclrouves et reunis dans la biblio- theque du serail , dont I'acces est severement inlerdit aux etiangers (1). A la description des mosquees , des egliscs, et des autres edifices publics, l'auteur a joint I'histoire de leiir fondation , les anecdotes quis'y ratta— chent, etc. Je remarque, a la louange des Turcs , que chaque maison do i'ous a une troupe de musiciens et de chanteurs, payes par le gouverne- luent , pour adoucir et calmer , par le chant et la musique, les acces de I'ureur ou de tristesse des insenses. II n'y a point d'exerapic de personnes renfermees dans ces maisons sous un faux pretexte de derangement d'es- prit, si ce n'est pourtant dans Ic cas d'apostasie; mais c'est alors une commutation de la peine capitale. Apres avoir montre Constantinople en masse a son lecteur, M. de Hammer le promene pendant six jours sur les places et dans les carrefours de la ville, pour lui en faire connailre les curiosites , ainsi que quelques traits des moeurs mabometanes. Le tableau de la situation morale et politique du Bosphore, forme un contraste biea prononcc avcc les avantages nalurels que possede ce beau pays. On s'e- lonne de voir une des plus belles portions de I'Europe demeurer si loug- tems a des pcuples barbares separes du reste des nations europeennes par leur religion, leurs institutions et leur insouciance. Uu critique an- glais, en rendant comptc de I'ouvrage de M. de Hammer, exposait der- nierement la possibillte et les avantages d'une croisade des souverains de I'Europe conlre les Turcs : selon son calcul , les depouilles dcvraient etre (1) On salt aiijourd'hui , par les reclicrclies ties Francais , que la bibliolheque J'l serail nc donne pas beaucoup d'espeiances aux amis des lettres anciennes. (\. d. R.) 128 LIVRES KTRANGERS. partagees cntre les vaioqucurs, dans I'ordre siiivant : la France s'cmpare- rait de I'Egypte; I'Anglelerre, dc la Tcrrc-Sainte; la Perse, de I'Asie mineure ; la Russia , de la Valachie, de la Moldavie , et des embouchures du Danube ; I'Aulriche , de la Bosnie, de laCroalic, de la Servie , et de la rive mdridionale du Danube ; les Grccs, aides par les puissances rtiu- nies, fondraient une monarchie indcpendanle, ou une republique, dont lesetatsdevraient s'elendre depuis les Pyrenees dela Macedoine jusqu'en 1 Moree,y cnmpris les iles de rArchipel. Les Turcs, seuls loses dans cet ar- rangement , auraient pu s'utablir dans la Grece europeenne, ou dans I'A- sie mineure , sous une souverainete maliometane, niais plus eclairee. Si J la Suede ou la Prusse se fussent plaintes d'etre exclues du partage , la Rus- ^ sie aurait pu se defaire , en faveur de la premiere, d'une partie de la ! Finlande, et ceder i la Prusse moitii5 de la Pologne ; elle eut rcQu ea ' compensation Andrinople et Constantinople. L'auteur de ce projet s'ar- rete avec complaisance sur le bien qui en resultcrait pourtous; il voit I'Egyple devcnir pour la France une colonic importante, oil ellc verserait le surplus de sa population; I'Angleterre exploilant les antiquiles reli- gieusesde la Palestine, et elahlissant, par le golfe Persique, un trallc ra- pide et siir avec scs possessions dans I'lnde ; la Perse rendue k sa pre- miere splendeur ; la Russie transportant sa capitale sur les rives du Pont- Euxin; rAutrichealtiree versl'embouchure du Danube ,etperdant peu k peu son influence sur I'empirc d'Allemagne. Nous ne le suivrons pas plus loin dans ses plans chimeriques, que nous avons voulu seulement sou- metlre «i nos lectcur s. 10. — The revenge of Taran. — La vengeance de Taran ; poeme, par Edouard Ball. Londres ^ 1S21 ; un volume in-8" de 60 pages. Connu deja par quelques productions dramatiques , BI. Ball s'est empare d'une legende citiie par le docteur Johnson dans son Voyage auoo lies de I'Ouest (1) ou il raconte qu'a une epoque cloignce, les Macdo- nalds de Gleugary ayant ele injuries ou offenses par les habilans de Cul- lodcn , resolurent d'en tirer une vengeance eclatante. lis arriverent a Culloden pendant que leurs cnnemis etaient rassembles pour prier : lis fermerent I'eglise , I'cntourerent, et y mirent le feu. Tant que dura I'in- cendie , les joueurs de cornemuse firent retenlir I'air dcs sons de leurs iustrumens qui elouQaient les cris de leurs int'ortunees viclimes. Cette affreuse catastrophe a fourni le sujet d'un poeme , ou Ton trouve de beaux vers, des tableaux effrayans , ct quelques Episodes rcmarquables, entre autres celui d'Inis-Thona. (1) lies Wcsleinos. LlVRES ETR ANGERS. 125 \(>. — Cordon , a tale ; a poetical Review of don Juan. — Gordon conte; Revue poetique du poeme dc don Juan, de lord Byron. Londres, ■1S22. Murray , in-S" de 79 pages. On sail quele poeme de don Juan a elu generalement desapprouve en Angielerre, tant a cause des principcs qui I'ont dlctii , que de la licence tics nioeurs qui y sont decrites. Le conte de Gordon est .i la fois une paro- die burlesque du style de don Juan , un horamage rendu au talent dc son nuteur, et unc censure de son imraoralite. II renl'erme beaucoup de vers heureux. Apres avoir paye a lord Byron un juste tribut d'eloges , le poele s'eleve contre I'amere ironie lepanduc dans tous scs ouvrages ; il lui re- proche de se jouer de dieu et des hommes. Ses louanges et ses critiques sont t'galement jusles-. 11. — Chinese Norele. — Romans cliinols, traduits sur les originaux ; suivis de proverbes et de maximcs morales , tires des classiques de la Chine ou d'autres ouvrages , et precedes d'Observations sur la langue et la liticrature chinoises ; par J. F. Davis, membre de la Societe royale. Londres, 1822. J. Murray; un volume in-S". L'auteur reproche aux Anglais , dans sa preface , de s'etre trop pcu li- vres jusqu'a present a letude de la langue chinoise, cultivee avec succes par quelques savans elrangers , et parliculierement par les Fran^ais. Les traductions des pieces de theatre et des remans chinois sont surtout pro- pres a faire bien connaili-e les coulumes , la maniere de penser et le ca- ractere de cette singuliere nation; aussi , sont-elles plus curieuses qu'in- teressantes.Les trois romans publics par M. Davis ont pour titre : i° I'Om- ircdansl'eau; 2" les StEurs jumellcs[t)\o° ies Trois cfiambres consacrees: ce dernier est lemeilleur. Quoique le plan soit tres-ridicule , il donnc quel- que idee des mceurs et des opinions des Chinois. Parmi les proverbes qui sont a la suite des romans , nous avons remarque ceux-ci. Par le savoir et I'instruclion, les fils des gens du peuple deviennent ministrcs de I'einpire ; sans instruction , les fils des rainislres rentrent dans la foule , et sont moins que des hommes ordinaires. — Autant il faut de vigueur dans retablissement des lois , autant il faut de misericorde dans leur execution^ 12. — The two Foscari. — Les deux Foscari, tragedie , par lord Br- Rort. Londres, i8ai. Blurray , in-S". (1) M. Abel Remusat, de I'lnstitut, a lu , au mois d'avril dernierj a la prf- miere seance de la Soriele Asiatiquc , la traduction Hii premier chapilic d'lm roman chinois, intitule : I.es DeiixCousiiies. rs_ d. R.i Tome xv. 9 i5o LIVRES ETR ANGERS. CcUe Iragedie , non plus que celle de Sardanapale, du mCnie auteur, ( Voyez T. XIII , p. ^94 ) n'etait pas dcstinec au theatre. Elle est fon- dec sur un evenement arrive a Venise versle milieu du quinzifemesiecle, pendant I'autorile du conscil sanguinaire appelu le Conseil des dix (i). Les pcrsonnages sunt au nombre de six , dont les principaux sont Fran- cois Foscari, doge de Veuise, et Jacopo, son fils, qui fut accuse , en 1445 , d'avoir recu des presens de quclques princes etrangers, au mdpris dcs lois de la republique. Aracne devant le conseil des dix, que son pfere etait force de presidcr, il fut interroge, mis a la torture, ct condamntS au bannissement. Aprfes cinq ans d'cxil, une seconde accusation le remit au pouvoir de ces juges delestes : c'est cette dernifere situation que le pofete a voulu peindre. Les autres personnages sont Lorcdano, patricien, et Barbarigo, toi'.s deux ennemis jures des Fosari ; Memmo, chef des quaranle, et Marina, fenime, du jeune Foscari. Le premier acte n'est que le developpement de la haine mutuelle de Loredano et Barbarigo, et dc la cruaute feroce du Conseil des dix, qui prolonge les tortures du jeune Foscari, pour lui arracher I'aveu d'un crime qu'il n'a point commis. II y a an passage trfes-beau ; c'est celui oii Jacopo, debout aunres d'une croi- gee qui laisse voir la mer , decrit les jeux de son enfance et son ardent nmour pour Venise, sa ville natale. Dans le second acte , Marina fait de vains efforts pour engager le doge a sauver son Cls. Le pere ne trouve rien k opposer a la redoutable puissance des dix. Loredano entre, et leur apprend que Icconseil acondarane Foscari i un second e\il. Le troisifeme acte s'ouvre par un beau monologue du jeune prisonnler; sa femme , ad- mise aupres de lui, vient lui annoncer que sa vie sera conservec, mais qu'il faut abandonner pour jamais sa patrie. Get arret lui semble presque aussi cruel que la mort ; il peint toutes les douieurs de I'exil en horame qui en adeja senti I'amertume ;mais Marina essaie de relcver son cou- raoe. Cette scene est de la plus grande beautc sous le rapport du sen- timent et de la poesie. A peine le vindicatif Loredano a-t-il reussi a faire bannir le fils, qu'il tourne sa vengeance contre le pure. Jacopo, dont I'a- mour pour son pays est plus I'urt que sa haine pour ses tyrans , ex- pire en presence de sa femme et du doge, au moment de quitter Ve- nise. Le cijjquifeme acte se passe dans une salle du palais du doge , au- quel une ddputation du senat vient proposer d'abdiquer sa digniti'. Le vieillard y consent , et il meurt empoisonne par Loredano : Marina seule turvit pour ses enfans. On voit que ce ne sont pas les circonstances tragi- qtics qui manquent a cette piece , ft cependant elle a peu d'interet. La (1) yojes I'Histoirc dc la rcj ubiique de Yenisei par M. Uakv, LI\T\ES ETRANGERS. i5i inarche de I'aclion est lente ct peniblcjlescaractd'res sont force's; la poesie ni^nie n'a pas le charme et rharmon!e de cellc dcs poemcs de lord Byron, cxceple cependant dans deux ou trois passages, lels que les souvenirs de Foscari, son monologue, et le dialogue entre lui cl Marina. L. Sw. Brlloc. l5. — The Edimhiirg Rcviciv. — Revue d'Edimbourg, ou Journal do critique litleraire, tj°72(revrier 1822). Edimbourg, Archibald, constable; Londres, Longman , Hurst , etc. Ce recueil, publie jusqu'a present par numero , au commencement de chaquc mois j ne paraitra plus que par trimestre , k I'imilaticn des autres ouvrages periodiques consacres aux lettrcs et aux sciences. Le cahier que nous annoncons contient une Noiceetendue sur I'histoire de la legislation anglaise, sur les diflerens tribunaux qu'elle reconnait, avec une anahse Eommaire de ses divcrses branches. La curiosite sera satisfaite par un au- tre article intitule : Supplement aux melanges d'htstoire , de iittcrature, etc. , tires d'un fortefeuiUc. On y vcrra comment les lilleratcurs anglais rendent compte a leurs compatriotcs des travaux litteraires des Franjais. On remarque avec regret, dans leurs jugemens , une forte dose de pre- vention nationals ; mais, lorsqu'il ne s'agit plus de Franijals, ni de la France, la saine critique, I'cquite et le bon gout paraissent diriger cons- tamment les redacleurs dc cet estimable recueil. i4.- — The new Edimturg Review, published quarterly. — Nouveile Bevue d'Edimbourg, publiee par trimestre. N° 4> a'""il i8s2. Edimbourg, Wanghct Innes ; Londres , W. B. Wiltaker, Avc-Maria , Lane in-S", Les ouvrages periodiques tels que celui-ci, sont un perfectionnemcnt des anciens journaux litteraires, dont le succes et la duree temoignent assez qu'ils n'ont pas ele sans influence sur leur sifecle, ou que les redac- leurs connaissaient bien I'esprit ct le gout de leurs conteraporains. Dans quelqucs-uns de ces recueils,qui occupcnt une grande place dans les blblio- lli^ques, ct que Ton consulte encore quelquel'ois , on s'elTorce d'embrasscr une partie plus ou moinselcndue dcs connaissances humaincs; un seul, et ce n'est pas le mcilleur,cut mfime la'pretention de devenir encyclopediqiie, Mais comme ces cnlreprises litteraires elaient extremement bornees, la plupart desriidacteurstravaillaienl seuls; etainsi chaque journal nepouvait trailer , avec succes , qu'un petit nombre de matieres. Aujourd'hui , la circulation de la pensee, profite. comme tous les aulres besoinssociaux et prives, de I'esprit d'association ; en tout, les choses analogues sont reu- nies, les talens assortis , les secours mutuels organises, et les progres ge- neraux des arts, ct ceux des travaux scientifiques et litteraires, tnarcbent ensemble avec la meme vitesse, parce qu'ils ont re^u des memcs forccg une meme impclsion et une mfime direction. 1^3 LrVRES ETRArs'GEKS. Lc numero do la lievuo d'hdimiourg que nous avons sous les yeux , coulicnt des articles do stalislique, d'hisloire nalurcllc , de rjitdcciiie, de politique et d'histoirc, d'archcologie , de jurisprudence, de iilie- rature, etc. ; et, comine ce volume, de 5oo pages d'un grand in-S", ne ■reuferme que seize articles , oo voit que cliaquc sujct est Irailci avec elendue, et que les ouvrages analyses sont effeclivement soumis a une revnc scrupuleuse. EUe est quelqucfois severe ; niais, en general , la dis- cussion est judicieuse, quoiqu'on y rcmarquc un peu trop d'esprit na- tional anglais. Les redacleurs sont Anglais; ils aimcnt Icur patrie ; tien de mieux. Mais, dans la rcpublique des leltrcs, il n'est peut-elre pas possible de porter un jugemcnt avec cquite , et mfime avec goilt , si Ton n'est cosinopolile. Quant aux matieres poliliques , on trouvc dans co nuraero deux articles dignes d'6tre lus avec altcnlion, I'un sur un on- vra^e du reverend sir Robert Burns , relaiil'aux lois anglaises sur les pau- vres et aux moyens employes en Anglelerre , et surtout eu Ecosse , pour prevenir et secourir I'indigence; I'aulre est relatif au pamphlet mi- nisteriel intitule : Etat de la nation au commencement de ifha, etc. , et ^ quelques autres ecrils que celui-ci a fait naitre. Un esprit vraiment patriotique eclaire ccs discussions. F. DANEMARCK. i5. '-PiUcgrimcn. — Le Pelerin , tragcdie de M. J. M. Thiele. Co- penhaguc , 1820 ; in-S". Nous croyons que celte tragedie est le premier ouvrage d'un jeunc auteur qui montre du talent ; clle apparlient au genre quo Ton est con- venu d'appeler romanlique , genre qui gemit sous le poids d'une con- damnation fletrissante , mais qu'annulera peut-etreunc posterile plus ou moins reculee. Jc n'afCrme rien , je nc i'ais qu'emettre une opinion. II me semble qu'une innovation quelconque , pourvu qu'elle ne soil pas contraire i la morale , ne devrait jamais e!re flelrie par une decision tran- chante ; car , quelle est la sagesse bumaine qui saurait prevoir jusqu'a quel dcgre de perfection I'csprit actif du sificle est capable de la por- ter? (1) Galilee decouvrit le mouvement de la terre : II fut puni comme blasphemateur; ChristopbeColomb devlna qu'il y avail des Antipodes: on lejugeafou.Et, cependant, quel est aujourd'hui I'homme qui ne scralt pas lionteux de se declarer pour le systeme oppose a celui deces deux grands (i) On nc concoit point de perfection rcelle la ou Ton sacrifie I"" I'on gout rl )cs honn"! vpglcs trarees par nos Rranda niailrcs. (N. d. R,) LIVRES ETRANGERS. i3f> hooimcs? L'inoculation a cu bicn de li peine a iriompUer de ses adver- ■aires, ct son trlomphe n'enest pas moins devcnu cerlaia ; il serait reslc permanent, ai la vaccine n'elait pas venue le lui disputcrjavec avantage. Celte derniire Irouve encore quelques conlradicteurs ; mais le terns lc,> reduira au silence. L'enseignement mutuel est comballu par dcs amies, quelqucfois honorablcs, soiivent cmpoisonnees ; il finira par terrasser ses aJversaires. La langue et le style ne restent pas eternellement les me- iiies. La diclion d'Amyot et de Montaigne , elegante autrefois, ne Test plus aujourd'hui. On en admire encore la naivete et |la vigucur j mais on ne la propose pas pour modele. Pourquoi done veut-ou absolument que I'art dramatique reste seul stationnairc? (i) Cette mine cst-elle done cnlierement epuisee ? Et comment pcuton assurer qu'en crcusant un peu plus profoodemcnt , on ne trouvera pas des Clons 'plus abondans et plus ricbes? On paric dcs regies d'Aristote : mais Aristote n'cst pas un boa . •siieul. (\. d. R.l i54 LlVllES ETRANGERS. d'oeuvre de Racine, de Corneille, de Voltaire et d'autrcs; mais nos arrie- re-petits-neveux auront un surcroil de richesses et de jouissances , dont luurs aieux n'ont eu aucune connaissaiice (i). C'est ainsi que rcsprit hu- tnaio ira toiijours de progriis en progrfis , sans qu'il nous soil possible d'cn determiner l.s bornes ; il serai t memc , ce me semble , trop pre- tomptueux de lui dire : hiio usque ucnies , et non precedes amplius. IliilBKaG- ALLEMAGNE. i6. — Die Buclier des ApoUonius vnn Pcrga, dc scclione dcterminatd voicdcrhcrgcstclU , von Robert S imson. — Traites d'ApoUonius de Perga, ds scctionc detcrminatil , restilues par Robert Sitnson , avec les addi- tions de ce dernier, publics par Diestebweg , avec dix planches lithogra- phiees. Bonn , 1822 ; in-8°. Le merilc des geometres grecSj estune chose jugee depuis long-leras; il est egalement reconnu que , parmi eux Appollonius de Pcrga (en Pamphilie J avail juslement acquis le litre dc grand giomelre ; les ecrils qu'il a laisses et qui sonl parvenus jusqu'anous, lui confirment cetle dis- tinclion. Malheurcusenicnt , la plupart de ses Iraites ont peri. L'on re- gretle surtout celui qui etail intitule : Tiefi JiuftiixHut •js'jjus ( de seciione dcterminatil ) (2). Pappus en parle dans sa collection mathematique ; il en explique incme I'objct avec assez de detail. L'importance de ce traite avail , depuis long-tcms , excite le z61e d'anciens mathemali- cicns, lels que Suellus , Gianini , etc. lis essajerent de refaire le livre d'ApoUonius, d'apriis Its indications de Pappus; mais leurs essais furent loin de satisfaire les connaisscurs en geometrie grccque. Robert Simsou, prol'csseur k Glascow, parut etfut plus heureux; il donna un travail telle- ment parfait , que l'on put i peine concevoir comment il etait possible d'alteindre son modele d'aussi prcs. Tous s'accordercnt a dire qu'il etait enlieremcnt entre dans la tnaniere d'ApoUonius et que, d'apriis les in- dicalions de Pappus , il n'etait pas permis de douter que le livre de Ro- bert Simson ne fill parfaitemont semblable a celui du malhematicien grec ; jugement peat-etre trop favorable a Robert Simson ; car quipour- (i) lis les connaissent , et Icur prcferent Jes routines des Grccs et du siecle de Louis XIV. (N. d.R.) (») On connait d'ApoUonius de Pcrga , disciple d'Euclide, des traites, des sec- tions coniques sur le contiict de? lignes droiles el les cercles , les plans, etc. Ptolemec annoncc qu'Apollonius ijvalt rcsolu le problerae des stations et des re- tjogradalions ; cc qui prcuve qn'il connaissail deja la dieoric des tipicyclcs. (N. d. R.) LIVRES ETR ANGERS. i35 rait affirmer, lors mCme qu'il aurait oblenu les mfimes resultals qu'A- pollonius , que ce I'lit par les inemes moyeus , ct que ses propositions so suiveat dans le mStne ordre ? — M. Diesterweg , qu'unc longue expe- rience a convaincu derutilito que les ouvrages des Grecs presentent a la jeunesse , et qui a aussi enseigoe les principcs des malLemati- citns de I'antiquite, vienl de faire jouir rAllemagne d'une traduction des travaux de Robert Simson. Ce n'est pas une version servile qu'il en a donnec ; souvent pour rendre les demonstrations plus lucides, il a change rordreetabli dans I'original; cnCn, il y a joint les resultats de se» propres recherches, qu'il a reunis dans un utile afpendix. 17. — Histoire du. Droit romain ■pendant to tnoycn age ; par M. Du Savigkv, Tomb 111. Heidelberg, 1822. Mobr et Winter. Ce volume commence au xii" siicle, el s'etend jusqu'a la fin de I'epo- que appelee moyen age, Ici , I'etude du droit romain prend un caractcre plusscienliflque , et I'histoire de cette periode en re9oit necessairement une couleur plus litteraire. M. de Savigny fraite des sources litteraires , en fant qu'elles ne se confoudent pas avec cellcs de I'histoire [generale des evenemens historiques qui ont restaure la science du droit ; des lieux oil la renaissance de cetle science s'est manifestee : c'est-a-dire, des villes de Lombardie en general, et de celle de Bologne en particulier. Le savant auteur passe ensuite aux universiles dont il examine la forme et la cons- titution. EuQn , il s'occupe des moyens par lesquels la science se com- inuniquait, et alors il examine I'etat de la librairic qui , a cette epoquei procurait des ressources moins accessibles que les lc9ons des maitres. — MM. Niebuhr, Schroedcr, Clossius et Bluhme ont eavoye a M. de Savi- gny des travaux et des docuraens precieux. Dans sa preface, il paie h cha- cun d'eux le tribut de sa reconnaissance. 18. — fVo Hermann den Varus Schlug , etc. — Sur le lieu oil Armi- nius defit Varus ; par C/n-etien Closterueyob. Dettmold, 1822; in-S" de 285 pages. Nous avons deja parle, dans la Revue, de I'opinion d'un M. Tappe, qui avait pris des tumuli pour les sepultures de Germains morts dan* cetle balaillc. Aides de Tacite , nous avons repousse cette assertion, aussi contraire a son texte qu'aux saines notions d'antiquile. A cetle oc- casion , nous avons prononce le nom de M. le general de Hammersteinf qui s'csl ingenieusement appuye de ses conjectures et d'une tradition , pour faire arriver Varus, par Ilerford , a la foret de Teutebourg. De U , M. de Hammersteiu le conduit au lieu appele maintcnant Winnfeld : c'est la que, selon lui , le general romain s'aper^ul que sa route etait Boupec, el qu'il tenia, m;iis en vain, de manceuvrer sur son flanc vert ,56 LIVRES ETRANGLTiS. Ic Paberg el Fclilrom, qu'il ne put atleindrc sans que Sv.-s legions fussent dispcrsees. Un troisieme licrivain , donl nous u'avons point parle , M. de Ilohcnhauscn, fait venir Varus d'AIiso, et Ic fait marcher, I'es- pacc de cinq lieues , dans la direction du bourg de Lage ; puis, il lui iait passer la nuit a I'cndroit connu aujourd'liui sous le noni (le Senne , ou il aurait etc attaque avec fureur par Ics Gcimains qui se precipllaienl du haut d'uoc chainc de collincs. Seloa M. de Ilohenliausen , cela n'empfi- cha pas Varus de se relirer en bon ordre el de furtidcr un camp; mais , des le lendemain , ce camp fut emporle par Tcnneiui : circonslance qui obligea Varus de se retircr vers Lage, qu'il ne put atleindrc , parce qu'il fut entottic et force de s'adosser aus rivieres d'Aa et de la Werra, alors debordees. Ce fut la, toujours scion M. dc rjohenbausen , qu'eut lieu la grande castaslrophc ; ce fut la que Varrus mil fin a sa vie. Aujour- d'hui, M. C^0f■ Varus elait dans son camp d'ete , au bord du Vcser , et probablement plus bas que Prcussiscb-Minden ; comme il se disposait a une expedition contre les Cattes , il coramenca sans doute par diriger son armee sur Aliso , pour y chercher des vivres et des armes. Ce fut alors , selon M. dc Clostcrmeyer, qu'il fut inopinement attaque dans les montagnes , eutre le Veser et les villcs d'Hcrl'ord et de Salzufeln. Le lendemain , I'armde lomainc parait avoir suivi le cours de la Werra ; mais, a Dellmold, elle relrouva des bois , des marais et des montagnes. II est probable que le troisi^me jour, Varus arriva dans la Senne , et que la peril toute son ar- mee ^ a I'cxception dc quelques soldats , dont les uns parvinrent a Aliso, les autres au bord du Rhin. L'aultur place le lieu de cette dernifere action, totiE les villages d'OsterhoIU^ de Schiangcn et dc Hauslcobtrls,. LIVRES ETRANGERS. 137 Cctte opinion n'est pas elle-mfime exempte d'objections , surtout ea ce que, dans cetfe hypothese , le teste de Tacite sur la foret de Teuto- Lourg s'appliquait , non a la grande chaine -westphalienne , mais k une montagne situee pr6s de Teutehof , laquelle doit avoir porte ancienne- ment !e nom de Teut , et sur laquelle on voit qu'etait la forteresse ger- maine de Teutobourg. Sans doute que I'auteur, qui promet un ouvrage plus ctendu, repondra a cette objection, ainsi qu'a toutes celles qu'on lui fait, et qu'it serait trop long de rapporter ici. Quoi qu'il en soit , revenement dont il s'af»it est si grand dans I'histoire , il est si imposant, que les plus minulieuses rechcrclies ne fatiguent point le lecteur. L'ima- gination est encore frappee de la voix d'Auguste : a Varus , Varus , rends-moi mes legions. » Et, sur ce champ de bataille , on croit encore apercevoir Germanicus cherchant a distinguer les ossemens des egion- naires de ceux des barbates. ig. — Joh. Valcnt. Fkanckii Examcn criticum Junii Juvenalis vilce. AltoncE et Lipsite , 1820, in-S". M. Franckn'a pas voulu ecrirc la vie de Juvenal ; maisil s'est propose d'cxaminer , en critique, quelques-uns des fails que Ton raconte de ce po6te. II est principalement question de son exil et de son sejour en Egyple ; I'auteur cherche i tstablir que tout ce que Ton en dit est de rinvention des grammairiens, ct que la vie de Juvenal, attribuee a Sue- tooe , est evidemment I'ouvrage de I'un d'eux , peut-etre de Valerius Probus , a qui Ton doit des scholics. Quoi qu'il en soit , cette vie de Ju- venal est la plus ancienne que nous possedions ; mais elle n'est pas ncan'- moios la source a laquelle ont puise les aulres biographes. Le critique cite encore deux vies de Juveua! qui sont imprimees : une , d'^lius Do-- natus qui se trouve , ainsi que I'autre , dans I'edition de Ruperti. 11 fait encore mention de cello qu'on lit dans I'edition de M. Acbaintre ; enfin, il rappelle un passage de J. Malalas d'Antiocbe, tire desa cbronographie. P!l. GoLBKBV. 20. — Die Mutter dcr Makkahacr. — La mere des Macbabees, trage- dic par Fr. L. Zaccharic Webneb. Vienne , 1820, in-8°. M. Werner elait compte, il y a vingt ans, au nombre des bons auteuis dramatiques de I'Allemague. Le drame par lequel il avail celebre I'au- teur de la Relorme religieuse, et auquel il avail donue le litre singulier de f'Veihe der Kraft , Luther, ou la Consecration de la force, est juste- inent cstinie ; son yittilci oQ"re aussi des beautes que M™^ de Slael a t-levees dans son ouvrage sur TAllemagne. lVarixla,rcine des Sarmates, drame entremele de musique eut moins de succcs ; mais le Vingt qua- i)c fcvricr , tragedie eu un scul acte , dans lequel sont accumulees des 1.S3 LIVRES ETRANGERS. Mx-ncs plus eCfroyables les unes que Ics autres , se joue frequemment , peut-Ctre parce que cetle piece est courte. La croix de ia Balliquc, au- tre IrageJie roinantique , ne fut pas misc par Ics critiques aa niveau do Martin Lulhcr ; cnGn , Ic pofeme draraatique : die Saline des Thalcs , les Fits dc ia Vatlcc , ou ics TcmpUcrs en Ch;/prc , parut etre I'ouvragc d'un esprit si poclique, que les AUcmands crurent pouvoir fonder sue M. Werner des esperanccsqui, tnalheurcusement, ne furent pas realisees. Ce pofete avait ecrit ses meilleurs ouvrages dans le nord de rAllemagne , oil I'on parle librement ,et ou I'onecrit de mfime, autaat que la censure le permet. Jene sals pur quelle reunion de circonslances, son esprit s'est tourne vers ia devotion, II a abjure le culte protestant , ou , comrae on I'appelle ruaintenant en Prusse, le culte evangelique ; il s'est fait prelre catholique, s'est rendu en Autriche , refuge des converlis , ety fait ac- tuellement des prones et des sermons. Cette conversion semble avoir porle malbeur 4 son genie poetique. Sa tragedie des Machaices en fournit une trisle preuve. L'histoire y est cnlierement deCguree ; ce- pcndant , ce seralt un petit defaut , si le bon sens et le bon goiil y etaient menages davantage; mais le plan, les caractferes et le style ea sont egalement vicieux. La tragedie comracnce par une noce ; I'aine des Machabees celebre son mariage avcc Gidli , Clle d'un grand- pretre qui a subi le martyrc. l^a fete a lieu dans une carapagne aupres d'Antioche, ou la mere des Ma- chabees s'est retiree avec ses enfans. Gidli chaatc,avec accompagnenient du lutb, le martyre de son pere , et pendant cette ode lyrique, I'esprlt du pere passe dcrriere elle, portant une palme avec laquelle il fait signe exigcr que les Machabees ado - LIVRES ETR ANGERS. iSg rent ses dieux ; les fils sont conduits au supplice , pendant que la mfere est forcee d'en eire le ttimoin, du haul do la colonnade du temple; les autres fils et la m^re subissent le menne sort. Tandis que la famille est suppliciee de la nianicre la plus horrible ( et le po^te n'en epargne pas les details aux spectateurs ), les Juifs , commandes par Judas Macha- bee, altaquent la ville. Deja avant leur victoiie, le roi est saisi de mou- vemens coovulsifs, quele poete attribue a la cotiquc ; et il tombe a terre, en recunnaissant le dieu supreme ; le fond de la seine s'ouvre , et Ton voit le lieu du supplice , avec tout I'appareil des tourmens , Ids qu'uo cbaudrou avec de I'huile bouillante, les restes des corps morts, etc. L'esprit de Salome , mere des Machabees, plane dans les airs , eten- dant son mantcaii-gur ses sept fils. Cedli , devenue veuve , tend la main au vainqueur , en lui disanf trisnai'vement : « Keuds-moi mere de Leros sacres ! » Judas qui comprend que c'est unc invitation au mariage, ter- mine la piece en acceptant la proposition , pendant que l'esprit de Salo- me annonce , dans un sonnet, la delivrance future du monde. ]Nous dirons en passant que, dans sa preface , M. Werner se montre fort cour- rouce centre ceux qui I'ont plaint d'avoir abjure le culte de sanation. D— G. 21. — De fonderum , nuinnnorum , mensurarum , ac de anni ordi- nandi rationibus apud Romanos et Crweos ; par F. Wuaii. Stultgard , 1820; 10-8°. On iraprime a Stutlgard une collection de classiques latins, avec deg commentaires auciens , dont la revision est confiee a plusieurs savans pbilologues, M. Wurm a congu I'heureuse idee de publier, dans le meme format, un Traite desmoids, des mesitres, da la vateur des monnaies , de Vannie des Grecs et de celle des Romains. Ce Traite est uniquement destine a facililer la lecture des anciens aux personnes peu versees dans ces matieres. A eet eflVt , I'auteur s'est aide de plusieurs dissertations exislantes, et notamment de celle qu'a donnee , il y a environ un siecie, le savant Eisenschmidt, de Strasbourg. II a mis aussi a profit les travaux les plus recens, tant de TAllemagne que de I'etranger, et Ton rencontre le nom de M. Lctronne presqu'a chacune'de ses pages, C'est sans doute la une garanlie offerle aux lecteurs francais, pour lesqucls eet ouvrage presente d'autant plus d'ulllile, qu'il peut s'adapter aussi-bien a la col- lection des classiques publiee a Paris, qu'a celle de Stuttgard. L'etude des mesures romaines precede celle des mcsurcs grecques, parce qu'elles scrvent comma d'echelon pour arriver a ces dernieres. On trouve, a la iin du volume, des tables de reductions dc toute espece de mesures an- ciennes en mcsurcs modernes ; c'est ainsi que le seslcice est reduit en i4o LIVRES liTRANGERS. francs ct ccnilnics, en (lorlns elcreutzcr, en ecus d'cinpire d en gio» , etc., etc. Ccs tables sont tres-bien I'ailcs. Rl. Wuim a lu modcslie de declarer que loute sa disscrlatlun n'est quunc introduction (prolusio) pour ses tables, Veut-on un exemple de la defiance ou il est de lui- m^nae? il suffira de ciler le passage suivant : Et cum in hoc genere alia sint satis certa, alia, (juoB mutta sunt , dubia, obscura, vix conjee- turis atlingcnda ac fcrc incxtricabilia , opcratn dcdirnus ut ccrtiora , d 7ni7ius certis discemcretnus , in nonuUis uhi hmsiiarcinus, judiciutn relicluri ipsis (cctoribus. On pent abandonner Ic jugcment d'une dis- cussion aux lecteuis, quand on I'a soi-mcme cclairee de loutcs les re- cherchcs de I'erudition. Ph. Golbehv. 22. — Ilcrmcx , odcr Krilischcs Jahrbuch der Lilcratur. — Hermes , ou Annales critiques de littcrature. Volume xiii'^, 5S4 pages in-8". Leip- sick, 1822. Erockbaus. Prix, 3 llialers, ou 12 I'rancs. Parmi le grand nombre de feuilles periodiques qui paraisscnl en Allc- inagne , le rccucil que nous annoncons icl se i'ail remarquer d'une ma- niere I'orl avantageuse. En s'ecartant entiercmenl de la route ordinaire de la plupart des ouvrages allcniands de cette nature , ou Ton trouva moins une analj'se detaillee des nouvellcs productions litleraires , qu'unc critique sevferc ct qui sc plait a encacLerles det'auls , I'Hcrnics en donne plutot un extrait raisonne, et reiiiplil ainsi mieux le but de ces recueils litleraires , en epargnant au Icctcur la peine de rccourir a I'ouvrage incme dont il veut se procurer une idee satisfaisanle. 11 parail que M. Brock- liaus a pris pour module la Bcvue d'Edimiourf) , tant par rapport a la I'orme qu'a I'esprit de .-.en I.cr7nis. Comme celle-la, il est public par tri- mestrecn un fort vol.ima , ct ne renlVrme qu'une douzaine d'articles ; comme die , il s'cfTorce de coutribuer a dissipcr les tenebres qui portent obstacle aux progres des lumicres, et a I'avanccment des counaissances utiles a la civilisation. Le premier volume de cettc annee, que nous avons sous les )eux , commence par une analyse trfes-etendue de I'ouvrage de M. J.-D. Meyeb , intitule : Esprit, originc ct progres des institutions judiciaircs des principaux pays de V Europe. Comme M. Kaudel , de rinstitut , a rendu compte de ce mcme ouvrage dans la lievuc Encijclo- 7;crfi7Mc (Voy. Tome II, p. 235 , Tome X, p. 621 ct Tom.xiv, p. 260), ii scrait, sansdoute, inleressant de faire ici un rapprocliemeut de ces deux analyses , d'autaut plus que le travail du critique allemand , qui a garde rauouyme, est, sous tons les rapports, bicn digne du savant extrait, insert dans la'/icui/e; mais la[prcmiire remplit cent grandes pages de VHcrmcs, et le cadre de notre rccucil, trcselroit proportionncllcmcnt a I'elenduc dr Son plan, ne pcrmellait pas d'abordcr un si vasle developpcmeDl d'erudi J LIVRES ETRANGERS. i4i ■tion.Nousilironstlonc seulernent que Ic criliqueallcmand est d'accordavec M.Naudi.'t, tn remlant justice mux tiiiensdi.slingiu'sd el'aulciir del'ouvrage Tclalif aux Inslilulions judiciaircs; qu'il liii adrcsse les plus grands eloges pour avoir dcrriche avec succes un tcrruin jusqu'ici trop neglige ; et qu'ii iii sail particuliercment gre d'avoirsi bien Tail connaitre I'institulion ad- mirable du jury anglais. Le critique allemand s'etend , sur cc dernier sujet , avec tant de profondeur et de veritable connaissance de la matiere, que son analyse prend la forme d'un commcntairc, ou plutot d'une dis- ■sertation supplementaire. Lc second article est une analyse de I'ouvrage du docteur Nees d'Esen- bcck, professeur de I'universite de Bonn , sur le sommeil et le songe ma- gneliques ( Entwicheluni)s_geschiclito dcs magnctischcn Schiafs und Trauins. Bonn , JS20 ; in-S" de 169 pages. Chez Marcus). Get article, interessant peul-cire pour ceux qui se plaiscnt a la manie du neologisme* n'est que trop souvent incoiiprehensible pour lc lecteur qui ne possede pas le talent: de devincr ; il Test surtout pour I'etranger qui , ayant puise sa connaissance dc la langue allemande dans Ics auteurs reputes classi- qucs, trouve ici beaucoup d'expressions et de lournures de phrases dont il chcrchcrait en vain rcxpiication dans les diclionnaires d'Adelung et de Campe, quelque volumincux qu'ils soient. C'est une veritable calamitu que cette manie qui s'est emparee d'un grand norabre d'auteurs alie- mands moderncs, de fabriqucr des termes a leur fantaisie, au lieu de mettre a leur profit I'jucienne rithesse de leur langue. Leur serait-clle inconnue, ou s'imaglnenl-ils qu'ils ne sauraicnt bien ecrire en s'expri- mant avec ularlef Pour pen que ces nouvellcs creations de mots conti- nuent encore pendant une vingt.iine d'annees , il faudra que Ics etrangers qui se sont occupes de la langue allemande, ea recommencent I'etude. Les autres articles de ce volume n'offrent pas le memo inconvenient. Le troisiime rend compte des travaux precieux de ?il. David Buchanan, qui, au lieu de laire de scs J'ucs relatives a I'cconomic politique un ou- vrage systematique, et d'y repetcr bien des choscs que d'autres ont dites avanl lui , se contenle de donner une nouvcUe edition de Touvrage clas- sique de son compatriote Adam Smith sur ia ricltesse des nations {An Inquiry into the nature and cause of the IFcalth of Nations), d'y ajoutcr un commcntairc, et de I'augmenler d'un volume de supplemens. Dans le quatriome article, on critique asscz severement I'essai que vient de faire un disciple de Kant, en publiant un cours de metaphysique d'apr^s les doctrines de son maitre ( Immanuel Kants Forlcsungen iiber die- Metaphysiek , 407 pages in-8°, Erfurt 189. i , chcz Kayscr), et dans le but de remplir une lacune que le philosophe de Koenigsberg y a iaissee. i42 LIVRES ETR ANGERS. En elTct, il ne se trouve point de traile parliculier de mclaptiysiquc dans toute la collection dcs oeuvrcs de Kant ; mais cet essai n'y suppleera peut- Olre pas. Le cinquieme article fait connaitre Tordre judiciaire des anciens Germains, d'aprfcs un ouvrage dti docteur Rogge, de Koeuigsberg. ( Uebcr das Gcriclitsescn der Ccrwiaji«« , Halle, 1820, in-8° dc 566 pages, cliez Gebauer.) Le sixiirae donne un resume Ires-inliiressant de la descri|)tion que M. A. Primisser a faile du cabinet d'antiquites nalionales de Vicnne, coonu sous le nom de Collection du chftteau imperial d'Ambras ( Die Kaiscrl. KOnigl. An%hraser Samnilung , Vienne , 1819, in-S" de 4'i pages, chcz Heubner. ). Le septieme reunit I'analyse de plusieurs bro- chures sur les operations de la bourse, relalivement aux fonds publics. Le huill^nie offre un tableau bibliographique des ouvragcs de ibeologie les plus imporlans, qui ont paru en Allemagne dans les quatre premiers lustres du siecle acluel. Ce coup d'oeil raplde remplit soixante pages, ct oDTre une lichesse immense qui , en la comparant aux productions Ibeo- logiqurs d'autres pays, paraitrait inconcevable, si I'on ne savait pas que les Ailcmands ont cultive de tout terns, avec autant de predilection que de succes, cette braiiche importante de leur litteralure. UEsquissc dc la fhilosofhie du droit, par le professeur G. W. T. Hegel, de I'univer- sile de Berlin ( Grundtinien dcr Phitosofhie dcs Reclits , Berlin, 1821, in-S" de 58i pages , chez INicolai) , forme le sujet du neuvieme article. Le dixieme est une apologie des oeuvrcs poslhumes de Henri de Kleist, publiecs par L. Ticck [Heinrich von Kieist's liintcriasscne Sohriften , Berlin, 1821, cbez Reimcr). Cet auteur dramatique n'avait pas eu le succfes que ses ouvrages paraissent meriler, et Vllermes cherche a re- fuler ses detracleurs. Enfin , le onzieme article termine ce volume par une analyse dcs oeuvrcs de Hamann , publiecs par F. Rolh { H amann's Schriflcn, Tom. I et II, ensemble de 1062 pages in-S" , Berlin, 1821 , chez Reimcr }. Gocihe , en parlant dans les Notices sur sa propre vie , de I'ancien auteur italicn J.-B. Vice, I'avait appele le doyen de la lillera- ture italienne, en ajoutant que Hamann serait consider^ un jour comme le doyen de la litterature allemande. Depuis ce lems, on avalt ardem- mcnt desire la publicalion des oeuvrcs completes de cet auteur, ne en 1730 et mort en 1788. M. Rolh parait avoir eu beaucoup de peine a en completer la collection. Elle est composeo de letlrcs et de morccanx de- taches, en prosCj sur divers sujets theologiques et phiiosophiques. Le style en est male et concis; on y remarque des pcnsces profondes ; mais I'enscmble fait connaitre peu avanlageusement Ic carpclirc de I'auleur, qui souvent y parait , molns comme un esprit original ct superieur, que comme un homme bizarre, tuperstilieux et meroe peu estimable* H— 9. LIVRES ETRANGERS. i45 ITALIE. 23, — Mcmorie chirurgichc , etc. — Memoires de chirurgie do Fran^ CISCO Petrcnti. Naples, 1820; in-S". On Irouve dans c^ recueil, des remarques sur les operations chi- rurgicales Jes plus importantes, executees surtout dans le grand hopital des Incurables de Naples, pendant le coursdeplusieurs annecs. L'ouvrage parait par livraisons ; il doit interesser tous ceux qui savcnt quel degre de perfection la chirurgie peut attendre de I'histoire des fails. 24. — Esame diplonialico-slorico , etc. — Examen diplonaatico-histo- rique de la letlre d'Aree , roi de la Laconie , adressee a Onias II , grand- prgtre des Ilebreux ; par le comte Trojano Mabolli. Naples, 1821; in-8<>. L'auteur a dlvise l'ouvrage en deux parlies. Dans la premiere, il exa- mine et compare le= differences qu'on trouve dans la meme lettrc, rap- porlees dans les Antiquitis judaTques par Flavins Josephe , dans le texte des Septante et dans la Vuigate. II y concilie quelques variantes des deux textes grecs bibliques , quoiqu'elles aient paru contradictoires a D. Cal- met. Mais, ce dont M. Marulli s'occupe principalement, c'est de prouver que Flavius Josephe nous a transniis laleltre d'Aree, telle que ce roil'avait adressee a Onias ; quel'ecrivain de I'bisloiredes Machabees ne la rapporle qu'en abrege ; el que cet Onias fut le second de ce nom. L'autre pir'ie de l'ouvrage est consacree a la consanguinite des Hebreux et des Lacede- moniens par des preuves historiques, geogrnphiques , etymologiques et mfeme myliiologiques; ce donl les descendans de ces deux peuples ne lui auronl sans doute aucune obligation. D'un autre cole, M. Jean-Bap'.isle Zannoni cherche a prouver que I'Onias en question est le troisieme, et BOD le second du nom ; que la leltre d'Aree quo rapportent les Septante n'est pas abregee, et que par consequent on ne peut guere justifier de mau- valse foi Flavius Josephe. 2 5. — Explicatio iitlerarutn in Romanorum monimentis occurren— tiutn, Florence , 1822 ; in-18 de 94 pages. C'est un extrait du Lcxiquc latin et anglais d' Ainsworth , fait avec heaucoup de precision. 11 conlient I'explicalion des abrevialions que Ton rencontre dans les anciens monumens romains. 26. — Eiogio tiorico , etc. — Eloge historlquc de Pietro Rubini, par j<7i^e/o PKZZANijConservateurde la Bibliolhequede Parmc. Parrae, 1822. P. Rubinio, savant medecin, morlen 1819, etaitprofesseurdecliniquea Porme, et menibre des pluscelebres academics, etsurloutde la Societeila- lienue des scieoces.L'auteurdecrilses etudes dans plusifursuniversites,9e» i44 LIVRES ETRANGERS. voyages en France etcn Angletcrrc, etc. , ses liaisons avec les niedeeirt* Jes plus celebres do son terns , ses occupations , ses ouvragps, sa maniere de penser. II avail professe quelque parlic de la doctrine de Brown, ct Be fut pas enticrement defavorable a la nouvclle doctrine niedicale ita- Jienne. On a dc lui piusicurs dissertations tres-interessantcs qui prouvenl asscz le nitrite des nombreux ccrits qu'il a laisses incdits. L'autcur dc J'eloge releve aussi avec beaucoup de soin les quaiites sociales et do- inestiques de Rnbini , qui Ic rendaient encore plus recommandablc. 27. — Elogio, etc. — Eloge de Mattco Babbin!,prononce aulyceephilar- nionique de Boiogne , par fic^ro BnicnENTi. Bologne, 1822. M. Brighenti propose aux Italicns le celubre musicien Babbini comme un modele de perfection de I'art de cbanter sur le tbeatre. Dilltirent de la plupart des chanteurs ilaliens qui desbonorent leur profession et leur pays, Babbini se fit d'abord distinguer par son education , par la dou- ceur de ses moeurs et de ses roanieres, et par les connaissances tbeoriques et pratiques qui sont les plus neccssaires au perfectionnement de son art. 11 sut reunir a I'expression du chant. Taction la plus noble et la plus con- Tenable aux personnagcs qu'il reprcsentait. Tout ce qui t'tait en lui I'ou- vragede I'etudeet de la meditation, semblait entierement naturel ct spon- tane. II offrait un cxcmple de ce que les Italicns pourraient encore faire dans la carricre mclodraniatique, s'lls voulaient suivre I'ecole de Babbini. L'auteur de I'eloge ne se lasse pas de recommander I'imitation de ce beau modele a tous eeux qui cultivenl la meme profession et qui aijnent la gloire de leur pays. 28. — Elogio del, etc. — 'Eloge du chevalier Bruno Amantea; pat m M. Pictro Macliari. Averse, 1820 ; in-S". I M. Magliari est un eleve du celebre chirurgien de Naples , Bruno Atnantea. II depeint toutes les quaiites qui distinguaient son maitre, et le propose comine un exemple a suivre dans lexercicc dc sa pro- fession. 29. — Dcscrizionc dellc mcdagtic greche , etc. — Description des me- dailies grccques du musec de M. [Carlo Fontaua de Trieste, pa Dome- •nico Sestijji. Florence, 1822; in-4°, avec six grandcs planches. M. Sestini est tr^s-connu par ses ecrils en matiere d'antiquitiJs. Le nouvel ouvrage que nous annonfons n'cst pas inferieur aux autres du m6me auteur, par I'inleret et la nouveaute des rccherches qu'il pre- senter par la justcsse des observations , et par la clarte du style. Sopra VAlpe apuana ed i marmi di Carrara, etc. — Aperfus d'Enta- Huet RepkltI, sur I'Alpe apuaae et les marbres de Carrare. Florence 1821 ; in-S". LURES ETRANGEKS. 145 ticl ouvr.igc est divide en qualre scclions, qui jioilrnl les litres dcqio- loqic, iorinqraplne^vuncralogic cliimiquc , et histo'ire. L'aulcur prsi'onte parl'ois des observations neuvcs el judicieuses ; tt son travail invite le voyageur h visiter cctle parlie dc I'lialie, remarquabic par les objcls iin- rortans qu'elle prcscnte a I'atlention de Tobscrvateur. 5i. — Guida di Pisloja, ele. — Guide dc Pisloja pour les .^matcu^s des beaux-arts, avec des jNoliees sur les aichil'eetes , les sculpleurs et les ]>eintrcsde cetle vlllc; pai Ic cbcvalier Fianci:scoToLOuui. Pi>loja, 1822; in -8". L'auteur , apres avoir donne un precis de riilsloire dc Pisloja , parcourt rl examine suceessivemenl les raoniimens les plus remarquablos que cette a:iriennc viHe presente aux ycux du vojageur. 11 en apprecie avec une sainc critique les perfections, sans en oublicr toutefois les defauts. On es- pjre que cc genre d'ouvrage abandonne jusqu'ici en Italic aux Ciceroni, ne (iera dtsormais tiaite que par les hommcs babiles de cbaque pays, tel que M. Tolomei ; alovs, les voyageurs pourronl consultcr avec confiaucc ces guides topograpbiques. 02. — Giornaie cncictopcdico , etc. — Journal Encyclopedique de Naples, l5« annee , n"' 4) '' et 6. Naples, 1S21. Ce journal emprunle ordinairement ses articles a d'aulrcs fcuilles pu- bliques.On \ rencontre cepcndant des niemoircs etdes extraits origlnaux, plus ou moins interessaus. Tels sont les memoires sur la composition et sur les effcls d'un strop antisyphUitiquc fort comiu, etc. , jiar le doc- teur Savarcsi; sitJ' ics nouvcllcs mithodes^ pedomclriques , j)ar Oronzio Cofi ; sur la forinalion du nilrc ct des aulres sds qui faccompaqncnt , parleclianoine Giovinc. On y trouvc aussl un discours de 51. L. A. Forleo, qui pent paraitre, sous quelques rapporst, neuf et curieux, et bii il trails de Vinflumcedc laphilosoph ic sur la perfection de Vcpapee. L'acteur y exa- mine si, dans I'elat aetuel des etudes pliilosoi)hiques,l'on peut [>rou'jlre un nouveau poemeepique parlait.Il prouve que, depuis Ilomery ,lcs sources du mcrveilleux se sont de plus en plus epuisees,a mesure que la civilisa- tion a fait des progres; que c'est pourcela que VEtiiide dc Vir"ile a moins d'interet que Ylliadc dllomere; que I'Arisostc ct le Tasse out lire parti dc la magie qu'ils ont substiluec a la mylhologle des anciens , el qu^ Tune et I'autre ne pourraient plus avoir de vogue et produirc le mume effet. 11 confirme encore son opinion par les falls indiquanl les cssais malbeureux tenles reccmmcnt dans cc genre. II rappelle la Prence ^e Cesarolti , le Barde dc ia forct Noire de M. Monti, VllaUudc de M. Riccl , etc. D'aulrcs y auraient encore ajoule la Jerusalem detruite dc M. Ariel , ct le Cadmus de M. Bagnoli. Mais cc qu'il ne fallait pas oublier, c'est qu^> Tome xv. io i46 LIVRES ETR ANGERS. I'opioion de M. Forleo avail 6td dejik produite et examia^e par Jeao-Bap- tiste Vico, dans ses Prinoipes d'une science nouveUe, eto. F. Salfi. ESPAGNE. 35. — Dictatnen de la sociedad medico-quirurgica de Cadiz , elc. — Avis de la Societe medico-cbirurgicale de Cadix , donne au gouverne- ment, sur I'execution de I'ordonnance royale concernant la salubrit6 publique , en date du 19 Janvier iSaa. Madrid , Orea , 1822. Bro- chure in- 12. L'auteur traite dans cette brochure de la Cfcvre jaune , et des epid^- mies que Ton a eprouvees a Cadix depuis I'an 1801 , et a diOerentes ^poques. 3^. Cartas , etc. — Lettrcs du comte De CiBAaEDS a M. le conseil- ler ex-ministre don Gaspard de Jovellanos , sur les obstacles que la na- ture , I'opinion , et la legislation opposent au bonheur public delEspa- gne. Troisieme edition. Madrid, Paz , 1822 ;un volume in-S". L'auteur de ces lettres les ecrivit dans la ville de Vittoria , en 1808, lorsqu'ii etait ministre de finances , sous le gouvernement de la Consti- tution proclamee a Bajonne; M. Jovellanos venait d'etre nomme ministre de I'intdrieur, par le roi Joseph. M. de Cabarrus montre dans ces Lettres une connaissance profonde de I'Espagne. 35. — Memoria , etc. — Memoire sur le besoin de lois somptuaires dans I'etat critique actuel de I'Espagne. Madrid, Quiroga, 182a ; bro- chure in-S". Les lois somptuaires relatives a la consommation des produits indige- nes , et i I'exclusioa des matiferes manufacturees hors du royaume, pour- ront fitre utiles : mais les lois somptuaires qui ont pour objet de res- treindre les depenses , ont toujours ele , sont encore aujourd'hui , et se- ront dorenavant comme non avenues. G'est ce qu'a demontre par des fails historiques , don Jean Sempere-Guarinos, dans son ouvrage intitule : Ilistoire du luxe, publiee en deux volumes in-i2,sous le r6gne de Charles IV. 36. — Memoria, etc. — Memoire presente par son Excellence le mi- nistre secretaire d'etat de i'interieur du royaume d'Espagne, i l'As»era- blee nationale des Cortis , concernant I'etat interieur de la peninsule. Madrid, 1*^22 ; Antoran , brochure in-8°. Ce lueoiuire donna lieu a de tris-fortes contestations cntre le minisiie cl quelquett mcmbies des Cortes , relativement aux moyeas de consuli- LIVRES ETR ANGERS. 14/ . der le systfeme constitutioonel, et d'eviterles troubles du royauine. Leg papierii publics en out beaucoup parle en France, et beaucoup plus en- core en Espagne , comma cela devait 6tre. 07. — Situacion de la hacienda fuMica , etc. — Etat actuel des fi- nances du royaume d'Espagne, par don Josseph Lopez Jcawa-Pinilla; Madrid, 1832. Banz. un volume in-ia. L'auteur presente le tableau du mauvais etat des finances , que le public connait assez par le retard eprouve dans les paiemens : mais il pro- pose en meme tems des moyens pour ameliorer cet etat; et quoique nous ignorions si ces moyens sont applicables dans Ics circonstances actuclles, nous n'en croyons pas moins utile que toutes les personnes qui ont des connaissances en finances, publient leurs avis. C'estle moyen de mettre les hommes d'etat i mfime d'en profiler , en discutant I'opportunite et la convenance de ces divers projets. 38. — Discurso economico , etc. — Discours economique et politique surles finances, dans lequelonse propose de prouver que, parlesmoyeng qui y sont indiques , la nation espagnole paiera toutes ses dettes sans au- cun impot , et avec un excedent de 32i millions 432 mille, 299 reaux de veillonet aSmaravedis. Madrid 1822. Collado. Brochure in-8°. Le gouvernement n'a pas adopte les moyens proposes dans ce discours. Peut-etre les agreera-t-il plus tard , si les circonstances le permettent; car ils reposent sur la vente des biens-fonds que I'Etat possede, et de ceux qu'il pent legitimement s'approprier , selon I'avis de l'auteur. 39. — Coleccicn, e\c. — Eecueil des decrels et ordonnances royales Tcndus pendant les annties 1820 et 1821 , imprime par ordre du gouver- nement. Madrid, 1822; un volume in-80. Cet ouvrage sera tr6s- utile i tous les bommes de loi, et meme a lous lescitoyens, puisque la plupart des regleraens qu'il renferme sont relatifs a des objets d'administration generate. 40. — Diario de las discitsiones , eic. — Journal des discussions et des actes de I'Assemblee nationale des Cortes extraordinaires de I'an 1821. Tome ler. Madrid 1822, a I'imprimerie nationale. In-Sofrangais, ou in^" espagnol. Les Cortfes de i'an 1820 arretferent la composition d'un jourual dans lequel on rapporlerailles discussions, les discours de chaque membredes Cortes ; enfin, tout ce qui serait capable d'dclairer et d'instruire le public sur un sujet aussi important. On a deja public deux volumes pour la ses- sion de 1820; deux aulres pour la session ordinaire de 1821. Voici main- tenant le tome I"^ de la session extraordinaire de la meme annee. Tout le monde concevra I'aciiement I'extrdme importance de cet ouvrage pour I'bifltoirc moderne de I'Espagne. i4S LITRES ETRANGERS. 41. — El Rcy constUucional Fernando seplimo , cic. — Lc roi ams-' titulionncl Fcrdiuand VII, venge des injures que I'aulcur rlu journal nomme La Terccrola a ccrites centre sa peisonne royale ct saciee. C'est un journal rcccmment cree sous ce tiire. On en a public jusqu'ici quatre nunnJros, sans dire dans quel ordre Ics aulres parai« Iront. L'on s'abonnei Madrid, cliez Ic libraire Villa. Le journal La Ter- cerola elail eciit si librcment contrc le roi, I'inl'ant don Carlos, les mi- nistres,et d'aulres grands pcrsonnagcs, qu'on avail lieu de s'elonncr qu'au- ciin ecrivain ne parlat dans un sens oppose. Lc journal que nous annon- cous plaira vraiseniblablement a lous les liommes bonnCles, niemeaceux qui sont peu favorablcs au pouvoirabsolu, parce que le respect dil au roi, aux princes dc la faniille royalc , aux ministres , et a tous les membros du gouverncmeut', est unc chose d'ordre, absolument necessairc au bon- hcurdela nation. J. A. Lloiuntk. PAYS-BAS. ^2. — C. W. dc Illioer geschetst hyzondcr ats jescliicdliundigc. — Charles-Guillaume doRbocr, caraclerise principalemenl sous le rapport de ses connaissances historiqucs, pai Philippe- GuiUaunic Van Heusde, discours lu a I'ouvcrlurc de la seance generalc de la Socielc des sciences d'Utrecbt. Uurecbt , 1821. Allbeer ; in-iS" de 76 pages. La memoire derfc/JAoer nc pouvailetre plus dignemcnt cclebree, spe- cialement sous lc point de vue indique dans lc litre , que par M. Van Ileusdo. Jusqu'a la seconde moiliu du i8e sieole , I'histoire avait, disait- on, deux ycux , la cbrouologie et la geographic; ce n'etait alors qu'une .science de dales et de ^lieux. Voltaire et Montesquieu firenl subir une revolution a celte science, ct lui donnfcrcnt pour compagne la philoso- phic. iJo^'crf son ct G iiibon chcz\cs Anglais; Schtozer, Gattcrer , I/ec- ren, en Allemagne , les irailfercnl. Dc Rlwcr, fiis lui-meme d'un savant distingu6 • commen^ait ses etudes, quand parurent I'Essai sur I' esprit ctles moeurs des nations^ el les Considerations sur la grandeur ct lade- cadence des Romains. II dirigca aussitot ses travaux dans ce sens. Appele a reiiseignement dc Thistoire, il ful lc premier en Ilollandc a suivre cc nouvcau mode avec ses disciples , et il n'avait que vingl ans quand il pu- blia a Groningue en 1771 , son Essai academique de studiis titcrariis Ccesaris ^ucjusli, D'aulres travaux analogues , tous consacres a des re- chercbes hisloriques, occupferent le reste de sa vie, et son biographe tSche dc les faire connailre et de les apprecier. 11 est intercssant dc suivre M. Va7i Jlcvsde dans Ic devcloppcincnt de LrVRES ETRANGERS. 149 son sujet. Apiis avoir depeint en cU Rhocr le savant, il aime aussi a nous pelndrc rhonnne, et il lef'ait sans deguisementet sans flattcric. 11 y avail de I'origlnalite , dc la bizarrerie dans le caractere de de Rhoer ; il ti'clait uicuic pati exempt dc del'auts ; mais niilne les dissimulait moins que lui, ct scs torts elaientexpies par une franchise et une loyautc pen communes. 43. — Htstoire dcs troubles dcs Pa>js-Bas,paT L.-J.-J. Van der Vymck.t. Eruxelles , 1822. Lacrosse ; 5 volumes in-S", d'environ 38o pages. L'auteur ne destinalt pas son ouvrage a rimpression. Ricn ne I'empfi- chait de dire la verile tout entiere; ami d'une sage liberie, il parle des troubles de son pays en homme profondiiment inslruit de sa constitution politique. II y a quelquc peu de causcrie dans ses memoires , mais c'est peut-etre ce qui en rend la lecture plus agreable. 44- — Lccons fraijcaises delittcrature et de morale. Gand, 1822. De Busclier; 4 volumes in-8°. L'editeur a fondu dans ce rpcueil oelul de MM. Noel et Delaplace , et le Mvscum littcrairc de M. Lebrun des CharmeUes.il y a joint un Supple- ment de pieces composecs par des eerivains qui appartiennent a la Bel- gique. M. Fayolle, dans !es Saisons du Parnasse, a publle une leltre cu- lieuse de Boileau au baror) de Walef, dont M.'"' Delaunay parle dans scs Memoires. Lesalirique s'etonne qu'un homme ne sur les bords de la Meusc sache tourner un vers francais. Son etonnement cesserait aujour d'hui; la France a deborde parlout ; et ce qu'on appelaitautrel'ois les belles inanieres et le beau langage, n'est plus renl'erme dans ua quarticr de Paris et dans les environs du Louvre. 4.5. — Les Sens , poeroe en cinq chants. Bruxelles, 1S22. Remy. In-8^' de 1 54 pages. L'auteur de ce poJimecst reste blen au-dessous de son sujet; son plan est d'une pauvrele qui n'cst point rachelee par une heureuse versili- calion. Dk R-g. LiYRES FRANCAIS. 4^'. — (;-')Dicliovnairc classique d'hixtoirc naturcUe, par'MM. Ai'doix. /*l^. DESMorLiNs, Drapikz , ED\T«nDs, FLOunENS , Gboffroy- SAi«k, sur la 4" ''Jilion. Pans, i8a2; Trcuttcl t'l VViiilz, rue ile Rouibori, u" 17: — Slrasboiirg, rue dcs Serruriers; — Loiidres, 5o , Solio-Square. Un vol. iii-i x. Prix, 5 fr. M. Erskine plaidc la cause du chiistianisiiic au tribunal de la raisoii, Wais no devait-jl pas commencer par discutcr la (jucslion de competence, el rccliercher si le jugcment qu'il sollicite nc sera pas annulo par une au- torite superieure? Cette aulor.ito serait peut-Gtre I'ondce a lui adresser la jneme reprimande quC le senat de Venise fit A un orateur indiscret : Qu'aije besoin de ton fancgyrique? sois jilus reserve. Newton, coin- incntanl I'Apocalypse, est un exemple memorable du mauvais emploi d'une intelligence supe^iqure: Pascal fit tout le contrairQ; I'.t hicn^U a Dicu P-'iil rnn«ncinnt son grnic, ll vengca de la I'oi I'aiiguste obscurite. (d'Alembert.) el les ecrits de Pascal sur des mafiercs rellgicuses dureront autant que la langue franraise. — Essayons de suppk^CT a ce que M. Erskine aurail du (aire; voyons s'il a bicn choisi le sujet de son livre, avant d'cxarainer tomnient il I'a traite. L'essence du rhristianismc est dans I'enscmble dc ses dogmes : sa inorale est accessible a la raison , ct Ic plus grand nombre dc ses preceptes se trouvaient dans ies ouvrages des pbilosopbes, avaqt d'etre ecrits dans I'Evangile. Une religion est I'ensemble des relations entre la divinite et I'honinie ; mais les relations ne peuvent etre etablies que par la connaissancedes deux termcs : or, tout ce que nous savons sur la divinite, c'est que son existence est hors die doule , et la. science de rhtomme n'est pas mfime cclle de nos connaissances qui a faitle plus de prp- grfes. Dans cet etat des choses, ou plutot d'ignorancc, nous sommesreduits. a inventcr des bypotheses, a bStir des syslemes; et quoiqu'on fjssc, une religion nalurclle ne peul e'.re qu'une opinion pbilosopbique. Nos lectcurs penseront pent &lre comme nous ; ils jugcront que M. Erskine iiuralt dO s'abslenir de publicr ses reflexions sur Ycvidcncc inlrinsiquc de la verito «lu chrislianisme. — Apres ce jugcment rigoureux, venons a I'examcndc Pouvrage. Nous remarquerons d'abord que le mot evidence n'a pas, dans la ^ langue de I'auteur, le mt}ine sens que dans la notre : le traducleur aurai.t da I'exprimer par Ic mot certitude, qui eilt etc plus convenable a tons ('■gards. M. Erskine I'iiit un coinmenlairc instructif, elcndu, seduisant, des pensecs que Rousseau a renlermees dans quelques plnases liloquentes de la profession dc foi du vicaire Savoyard. 11 traile a fond ce que le Gene- vois n'^a qn'effleure ; il suit les directions que son guide s'est contcnte de niontrer. Malheureusement, son gout n'est pas toujours assez severe ; U adople quelquefois des images peu convenqbles a son objet et. aux con- ckisicjis qu'il veul lirer dc ses raisonnemcus el dc ses explications. Nou»^ j LIVRES FRAKgAlS. 157 'en appcllerions volonliers ii lui-memc, it nous lui deniandcrions re que ^es lectcurs penscront de cetle plan6te ;i ia<|iielle il suppose'unc unie rt un libre arbitrc, qui s'cgarc loin de son or!)itc,Vt du conseil qu'il lui I'ait donner de relourner sur ses pas. Ces jeux de Tespiit aciment la conver- i^alion et lui donnenf plus de charmes ; mais , dans un ouvrage serieux , la juslcsse des pensees est le premier merile de I'ecrivaiti. L'eloquenrc sail trouver dans la verilc m6me assez dc moyens d'ebranlcr notre amc : ellc n'a pas bcsoin de recourir a la (iciion. F. 57. — Elrcnncs morales , suivies de la conversion d'vn dcinagoqxic; par Ch. Dblacroix, 1822. Paris, Artbus Berlrand , rue Ilaule-fcuille , n°. 23. Un volume in-8". Pr'x ; 5 fr. , et , par la poste , o fr. 5o c. On sait qu'il a iallu tout le talent dc La Erujere, de Pascal, dc La Ro- cliefoucauld , de"Vauvenargi;es , pour (aire lire de petites maxitnes de- tacbeesdont , souvent, on pourrait contesler la juslcssc. M. Delacroix a voulu aussi donner en elrcnnes au public, les IVuils de ses meditations et de ses veilles ; mais nous doulons que Ton puisse tirer beaucoup d'ins- truction du resultat dc ses iducs , qui n'olFient ricn de bien neuf. Nous lie pouvons louer que son style qui nous a paru jjur , ct approprie au sujet. 58. — ISoticc sur I'Ecole de frcmicr deqrc , foiidec et dirirree par M. Alcxandve'^o^wka , disciple de Pestalozzi , rue de TouraineSaml- Germain , n" 10. 1822 , de limprimerie de Baudouin frercs , rue de Vaugirard , n'^ 36. Cellc notice est le prc^pcctus de retablissement londe par M. Boni- I'ace. La mclbode de Pcstalozxi , que cet insliluleur adople , est exposee dans un ouvrage de M. A. Jullien , intitule : Esfrit de ia melhoda d'iducalion dc Pcstalozzi , etc. — Outre les eonnaissances indispensa- blcsct proprcsaux ecolcs pflmaires , les eleves de M. Boniface reroivent une instruction elementaire sur la geograpliie , I'hisloire natureile , le dessin lineaire , la technoiogie et le chant. La surveillance des eleves , lessoins donnes a la religion et i la morale , a la sante et meme aux plai- sirs des eleves , les mojens d'cncouragement et demulation , en un mot , tout ce qui peut contribuer au succes de I'education , se trouve reuni dans cctte nouvclle ecole , qui parait meriler a Iols eg^rds la conCancu des parens. 59- (■') — Manuel du PublicUte el del'hommc d'ctal, conlcnant Ic- chartes et lois londamenlales ; —les trailes, conventions et notes diplo- niatiques ; — les proclamations, actes publics , et aulres documens olli- f :cls, etc. Paris, 1822 ; chez I'editeur, rue de Seine. Saint Germain, n.47. '" ct 1' livraisons » in-8''. i58 LIVRES FRANgAIS. Ce recueil peut devenir iafioinieat pr^cleux. Dans \ia moment oil plusieurs etals de rancien et du nouveau monde scmblent vouloir se re- coQstituer , les hommes qui assistent en observateurs ^ ce grand spec- tacle , sent curieux de connaitre , pour les apprecier , cette foule d'actes diplomatiques , de charles , de constitutions ^manant des differens pou- Toirs eKistans dans les contrecs qui se rdgen&rent , ou dans celles qui les avoisiaent. L'epoque est done ^minemment propre 5 iomcnt , il s'clait fait conslruire un faiais : c'est le nom qu'il donnait h une petite maison de cinq rroisces de face , au milieu d'un enclos do quelqucs arpens, dont il avail plante lui-meme Icsarbres, qu'il fullivait et taillait de ses mains. « C'est la scule propriele qu'ait jamais possedec riit-rilier du cardinal de Eichclicu. On peut tracer en une seule ligne I'hisloire de son administration : lM.de Ricliclieu a vu , en dix ans , la population d'Odessa s'elever de cinq mille Smcs a Irenle-cinq millc, ct la population de son gouveincmcnt s'accroitre d'un million d'habilans. 11 avail developpe de grandes qualiles adrainislratives ; une grande epreuve montra que I'bumanite elait en lui la premiere de toutes les vertus. » — M. de Eichelieu se vit toul-a-coup menace de perdre le fruit de tant de travaux et de succes , et d'etre une des-prcmieres vic- times de la pcstc, qui commenca ses ravages au mois d'aoijt iSia, s Odessa, au moment ouje gouvcineur arrivait de la Crimee. II faut Ure , dans VHistoirc de la NouvcUc Buxsie , par M. de Castelnau , le detail dos mesures que prit M. de Eichelieu, pour preserver d'uneruine totale cette ville, qu'il avait en quelque sorto creep. Le fleau ne fut arrete decii'i'- ment que le 7 Janvier i8i3. Sur une population de 55, 000 ames , 2,6.^6 succomberent ; 676 furent sauvccs. « Le gouvcrneur visitait les hopilaux dcs pestiferes , assistait a toutes les deliberations des coramifsaires drs quartiers, se portait aux barrieres pour s'assurer de I'exccution de ses ordres , entrait dans les plus petits details, fournissait de son propre argent aux besoins des indigens , dislribuait des vetemens par miilit rs. Odessa n'etait plus qu'ime grande famille sonffraute , et M. de Richelieu en etait le ptre. » Nous n'avons fait que copier les proprcs expressions d'un temoin oculaire. Dans les tcms ordinaires , notre illustre compa- triote ne montrait pas moins de devouement, et prodiguait a sa famille adoptive des soins plus continus et non m.oins dignes d'eloges. II donnait leguliirement quatre audiences par jour anx personnes de la ville et de la campagne, exercait lesfonctions de juge de paix et d'arbitre , termi- ■nait les differends, entretenait I'union dans une population formee de vingt peuples divers. On voit qu'il sut triompber, en Russie, dd lous les obstacles que les circonstances et la nature df s lieux purent lui oppo- ser. En France, il eut a surmonter dcs difKculles d'un ordre plus eleve et plus proprcs encore a faire apprecicr ses lalens et sou courage politique. M. le cardinal 'de Bausset a consacre la plus grande partie de son disciuirs aux deux ministeres de M. de Richelieu : S. Em. loue surtoul les prin- cines de moderation que le president du Conseil professa', lorsque le limon de I'etat lui fut confie pour la scconde fois ; ct c'est a ce fujel qi c le^venerableoratcur ajoule : « Vous savcz, Messieurs, comment ungeiue 104 LTVRES FKANgAIS. dc contradiction, que la prtivoyance la plus iiiquiete n'aurait pu mfitne supposer , est vcnu arreter le d^vcloppement d'un systeme concu dans les intentions les plus pures , el suivi avec tant de pers6v(5rance ct de sHcces. » On a dit que cc passage dc cet eloquent eloge n'avait pas reuni les suffrages des partisans du systeme actuel d'administralion. Dans tous les cas , c'est pour la meraoire de M. de Richelieu un des plus Lono- rables hommages qu'un Iiommc de son caractcre put ambilionner. L'his- toire jugera M. de Richelieu : son nom appartient a de grandes epoques, et sa mort inopinec en deviendra une des circonstanees les plus impor- tantes. On reconnaitra , dans le venerable panegyriste de M. de Richelieu , celui de Fenelon et de Bossuel; on y retrouvera i la fois son talent , son esprit et son cfBur. F. 6g. — Histoire littdralre dti XIV' siccio et de la fremiere moitic du XP', traduite de I'anglais de Joseph Berington, par M. Bodlard. Paris, Debusseaux , quai Malaquais, n° i5; in-.^°, i(j4 pages. Prix, 3 fr. (i). Voici la cinquiferue et derniere partie de I'important ouvragc de I'anglais Berington , dont nous devons la complete traduction an savant et labo- rieux M. Boulard. Ells embrasse tout le XIV"' siecla et la premifere moitid du second , c'est-a-dire qu'elle s'arretc a I'epoque memorable de I'invention de Timprimerie, epoque ou la facile multiplication deslivres donne a I'histoire lilteraire de I'Europe un aspect tout nouvcau, et i I'esprit humain une Impulsian progressivemcnt croissante depuis, et qui lie semble pas se ralentir encore. L'llalie fait les bonneurs de I'inter- valle qu'embrasse le nouveau volume. Le Dante, Petrarque et Boc- cace naissent , ecrivent ou meurent dans ce piSriode, marque aussi par de grands ecrivalns politiques, par I'active influence de la cour de Rome, et les memorables conciles de Constance , de Bale et de Florence. Dans ce meme tems , les Espagnols ct les AUcmands avancent lenlemcnt dans la carrifere des connaissances humaines ; en Angleterre , Oxford ct Cam- bridge avaient deja ouvert leurs colleges, tandis que la France avait aussi donne aux lettres despoi'tes qu'on lit encore; Charles V fondalt une bi- bliothfeque qui est aujourd'hui, a beaucoup d'lSgards, la premiOre de toules (la bibliotbiique du Roi), Raymond Lulli cullivait .i la Ibis la physique et les lettres, la langue francaise se perfectionnait sensible- mcnt , ct Froissard redigeait pour son lems des Memoires qui en sont (t) On trouve, chcz le ludme librairc , les quatre premieres parties de cet ouvrage , que complete la cinquidme que noiis annoncons. Prix des cinq parlies rciinies , 1 1 francs. LIVRES FRANgAlS. i65 I'hisloire fiddle. Le savant anglais consacre A ee chronlqucur francais tin assez long article, dans lequel il nous semblc toulefois qu'il ne I'a pas apprecic a sa veritable valeur , et nous nous batons aussi de dire que ce n'est pas tout-a-fait sa fautc ; car bien des ecrivains et des biographes ont parle de Froissarl , et Froissart n'est pas connu. Sa Chronique de France, d'^ngle(erre,d']icosse,d'Esj)aigne, de Bretaigne, etc., quiembrasse les annees i326 a i4oo, a ele imprim^e pour la premiere fois par Antoine Gerard, A Paris, en caractferes gotbiqucs , reimprimee en i5i4, i5i8, i55o, 1 559, 1574, de format in-folio; traduite en anglais et publiee en i523 , et Douvellement encore en i8o5 in-4° , et 1806 in-S". Mais I'edi- tiou premiere a serv^i de type h toutes les reimpressions de France ; et le travail sur cet bislorien, entrepris par M. Dacier, qui a confere tous les manuscrits , prouve que cette edition imprimce ne contient pas le tiers du teste original et aulhentique de Froissart, quoiqu'elle renferme de longucs interpolations : cette entreprise si utile a Thisloire de France comme a celle des contrees voisines, et a laquelle rien ne saurait sup- plier, fut suspendue par la revolutioo , quoique le premier volume fUt presque termine ; les materiaux existent encore , mais elle n'a pas ete re- prise, malgre son incontestable importance. Le jugement peu favorable que le savant anglais porta sur noire chroniqueur , pourra done fitre mo- difie lorsquc son ouvrage sera plus connu, et rien n*en prouve mieux I'importance pour I'Angleterre meme , que I'empressement que les An- glais ont mis a s'en procurer de bonnes copies. Du reste, I'ensemble du travail de M. Berington n'en est pas moins un precis tr^s-utile de I'his- toire litteraire du moyen Sge pour toute I'Europe, et M. Boulard a rendu un nouveau service aux bonnes etudes, en le faisant passer dans notre langue. II nous promel encore, comme un curieux supplement, I'histoire litteraire des Grecs et celle des Arabes pendant le meme periode ; celles-ci sont moins generalement connucs, ct la reconnaissance des savans et des bonimes delellres doil encourager et soutenir Thonorable traducteur dans cetle nouvelle entreprise. C F. 70. (*) — Z/c Theatre des Grecs, par le P. Bbdmoy, seconde edition com- ytete, revue, corrigee et augmentee d'un choix de fragmens des poetes grecs tragiques et comiques, par M. Raoul Rochettb, raembre de I'lns- titut de France, Academic des Inscriptions et Belles- Lettres, etc. Paris, 1822; Madame veuve Cussac, i5 vol. in-S". ( II en a deja paru n. ) Le P. Brumoy rendit un service important a la litterature, lorsqu'il publia, au commencement du siecle dernier, unc traduction du Theatre grec. Malheurcusement, il eut plutot le merile d'avoir tente le premier rcntreprisc , que celul de Tathcver. En eifet, sa traduction est loin d'etre ififi LIYRliS FRANgAlS. complole ; tin grand noinbre de pieces, tant tragiqucs que comiques, nc s'y IrouvuiU que ])ar exlraits ; rensemblc n'cn est pas dispose dans un oi'dre convcnable ; et quoiqu'en general ce traducteur ait ete un homtne tl'un gout sain et pur, il ecrit queiquef'ois dans un style bien depourvu 6- mes qui u'onl point la colleclion de ce journal : elles y trouveront , en suivanl Tordre d'une classlGcalion simple , semblable a cello d'un dic- lionnaire, !e sommaire de lous les renseignemens qu'elles poiirront de- sirer : ainsi , le titrc d'un livre, le nom de son autcur, la date de sa pu- blication , rindication du numero , qui est consigne dans ie Magasi'n Encyclopediqiie , collection de 122 volumes, due au z^le infatigable du laboricux et savant Millin , et la page ou il a ete analyse dans le Maqa- sin Encyclopcdique ; en resume, celte table abregera des recherclies loujours difllciles rn tout ce qui se rapporle aux fravaux scientifiqucs et litleraires entrepris en France et mfime en Europe, depuis la renaissance des lelticsapres nos terns do trouble. L'auleur, qui est un de nos imprimeurs dislingues , a communiqiic lo plan de son travail a des peisonnes capablcs de le diriger et de I'cnrou- rager de leurs conseils; il a merite leurs eloges , et il est bien digne ilo celui du public. Memoires et rapports de Societes saoanies et d'utili'fe publiqiie. 82. — Seance fiiblique dc la Sociite d'agriculture, commerce , scien- ces et arts du dcpartcmcnt de ia Marne, tenue a Chalons, le 27 aout 1S21. Chalons, 1821; Boniez-Lambert. TJrnthure in-S" , de cinq feuille* d'impression. Dans I'excellent rapport sur les travaux de la Societe , en 1821 , pre- sente par M. Caqiiot, secretaire, on lit une notice sur trois sortes de fromens etrangers ( le chinois, le kalmouk et lo rouge ) , et sur les avan- tages que I'on peut esperer de leur culture en France. Les details dans lesqacls M. le secretaire est enlre , et le mode de comparaison qu'il eta- blit entre le produit du froment ordinaire et ceux dont il s'agit , donnent lieu a quelques remarques qui ne seront pas deplaceesici. Preniierement, il ne faut pas s'en tenir aux denominations des mesures russes : leur toise , qu'ils nouament sajene , et leur livre, ne sont ni notre toise, ni noire livre ; la sajene contient un peu plus de quarante-deux pieds carrcs , ou un peu plus des sept sixiemes de I'ancienne toise. La dcsatine ( mesure agraire) en contient a peu pr^s 10670, et par consequent, elle est pins grande que Thectare. Quant a la livre russe, on estime qu'elle est dc i3 onces , 2 gros , 48 grains , et que trois pouds font notre ancien quintal. Cest d'apres ces dnnnees certaines qu'il conviendrait de rectifier Ic calml relatif aux trois fromens tires de Siberie, oil ccs mesures sont seulcs i8o LIVRES FRANCAIS. connues. Cette correction r^velera deja un fait important , c'esl quo le froment rouge n'est pas plus productil'que notre froment d'hiver , dans les bonnes tcrres , ct il faut observer que celles do la Siberia sont excel- lentes. En eflet , en reduisant la surface cultivee a I'ancien arpent de Paris (900 toises) J on trouvcra que son produit en froment rouge sera dc 1490 , y conipris la scmencc , et dc i4i5 livrcs , semcnce deduitc. Le prestige commence done a se dissiper : acbevons de Ic dtlruirc. On vante la facilile de la culture dont ce froment se conlcnte ; mais on ne parle pas d'une operation dc la nature en Siberie, operation dont nous n'avons pas I'equivalent , miime par la puissance de nos arts : c'est I'ameublisse- ment de la terre i plus d'un metre de profondeur. La gelee se charge d'operer ce travail; elle I'opere Icnlement, graduellement : les racines des plantes sont bien plus menagees que dans nos climats , ou des tran- sitions irop brusques d'une temperature i une autre tres-differente, cause qiiclquefois de si grands ravages. Ainsi, a I'egard du froment rouge, la question parait deja tres-eclaircle : et quant aux deux autres varietes, les cultivatcurs prudens attendront le resultat d'experlences bien faites et renouvelees. Une autre remarque plus imporlante que cellc-ci est relative a la maniere d'appreclcr le produit d'une culture. Quelques agro- nomes ont adopte I'usage de comparer ce produit a la quantite de se- mcnce employee, metliode decevante, et qui pent conduire i des me- comptes ruineux. Tout bien considere, rien de moins important que ce rapport de la semencc au produit, meme lorsqu'il s'agit de reserver de la semence , car , soit que le produit ait ete abondant ou rare , la quantity de semences a conserver ne varie point , et depend uniqucment de I'e- tendue des terres qu'on veut ensemeneer. II n'y a veritablemcnt , en agriculture comme dans toutes les sortes de speculations et de travaux , qu'une seule maniere d'apprecier le resultat, c'est de calculer le produit iict ; ct I'art de bien employer scs capitaux et son travail, se reduit a trouver les mojens de rendre Ic produit net le plus grand possible, sans s'occuper de son rapport avec les fonds. Ces verites merilcraient peut- tti jne dissertation specialc , et paraissent bien dignes dc I'attention des a»ronomcs. Ajoutons pour les appuyer , que ricn n'est plus ordinaire en ; iberie que des champs qui rapportent de 100 a l5o pour un , quelque joit le grain que I'on y seme , et cette pretendue fertilito extraordinaire he reduit a la mesure commune, lorsqu'on rcmonle i la cause, et qu'on lui applique un calcul exact. F. /vv\\\^vv%VVvvv\\^^vvv\A^^ n Depuis un mois, Ibrahim Pacha, Ills de Mohammed Aly , est arrive ici; il continue la campagne avec son frfere IsmJiil : Tun et I'aulre me temoignent beaucoup d'egards ; notrc patrie leur sera reconnaissante des notions que j'espere donnersur cctte partie de I'Afrique. » « Fazoele, 18 fcvrier 1822. — Nous pnrtons aujourd'hui de la province de Fazoiiic pour rclourner a Sennar et en Egypte ; les circonstances de la guerre ne permettraient pas de prendre une route a I'Ouest ; et la grande qudntite d'antiquites qui sont a Wclbeit-Naga , Meroe , Baikal, Napala, m'obligent a revenir de ce cote; de la, j'espere, si le tems me le pcrmet , passer par I'ancienne Troglodytique, sur les rives de la mer Rouge, et venir a Berenice et Assouan. 11 y a vingt jours que les employes de M. Salt sont venus passer quelque tems a Sennar, et sont retournes sur leurs pas , sans montcr plus haul que 5 journees. Si j'ai autant attendu a Scnndr, dans un pays mal sain, ou cbaquc jour nous etions menaces de I'epidemie, qui a detruit un tiers de I'armee , c'cst parce que j'esperais voyager a une grande distance, sur le fleuve blanc ; les mines s'etant trouvees trop pauvres, il en est resulte un obstacle pour If voyage. En partant de Sennar avec Ismail Pacha , nous suivime* d'.;boiJ Ic JSil. Passant par les limiles du Sennar, nous entrances sur le i84 AFRIQUE. rojaunie dc Berlut , boni^ i Test par le Nil , ^ I'ouest par la grande pro- vince dc Bouroun, ct au sud par Dar-foke , la province d'en haul. Nous trouvames, dans I'interieur, des peoples paiens ; Ic prince avait h les comballrc; Icur pays elant montDgncux , les bols, les cheinins presque impralicables, at Irayes seulement par les aniinaux sauvages, Ismail n'a pu exnraener aulant d'hommcs captifs qu'il i'aurait desire. Ccs peuples paiens habitcnt plus de trois cents montagnes : il est asscz retnarquable que Ics-noms de quatre-vingt-dis-neuf dc ces montagnes comniencent pav fa ;.ainsi, Fazocle^ Famaka, Fabau, Fakoum. Apres un mois et plus dc voyage dcpuis Sennar, nous arrivSmes surle Nil i Fazoclc; les cbcfs musulmans de cette province trailerent avec le prince , et payerent un tribut. De la , nous partimes pour I'interieur , ayant toujours les paiens 6 combatlre, et nous arrivames dans la province de Gamamit, ou sont les sables auriferes, cxploiles par ccs peuples; ce sont des terrains d'allu- vion ; I'or y est en paillettes et pepites, dans des terres argilleuses et dans UD sable fcrrugioeux ; tout ici est emprcint d'oxide dc fer; je lavai et fis lavcr beaucoup de ces sables ; ils ne rendent que six a buit grains d'or par quintal de terrc. Nous partimes de cclte province , la derni^re dans le sud du Bcrtut ; nous cntriimcs dans le Dar-Fohc ct nous vinmes a Sinjuo , village en partie babitc par des musulmans. Nous etions alors par leicdegrede latitude, acinq jours des conCns dc I'Abyssinie. C'est la que le prince lixala limitede sescouqucles. Nousretourn^mes au Fazocle. Dans le royaunie de BertCt, nous passflmes plusieurs fois le Tou~ nidt, riviere large de 200 pas; elle vient de I'/Vbyssinie el se jette dans Ic Nil. Il n'exisle point de riviere du nom dc Mateg, qu'on a in- diquee dans plusieurs cartes, comme se jctant dans le fleuve Blanc : c'esi sans doutc le Toumdl qu'on aura voulu designer, li y a une autre riviere plus forte, nouimee Jahoussc, venant aussi de I'Abyssinie, el qui se jetle dans le Nil a deux jours et demi au sud de Fazoiile; celle-ci , dit-on , recele , loute I'annee , des crocodiles et des hippopotames. Sur la rive est du Nil, est uue autre riviere moins forte, nommee EsseU' (iohjo, qui vient desccndre dans leZ>C7irfer. Plusieurs autres viennent aussi grossir le Toumdl. — J'ai recueiili tout ce qu'il m'a ele possible d'obser- Ter sur les coutumes et la religion de ces peuples paiens. Bien des usages apparlienneut aux anciens Egyptiens. J'ai eciit tous les evenemens mi- litaires. Je suis le seul Kuropecn qui ait penetre jusqu'a Singuc. L'expe- dilion d'Ismail Pacha tire a sa fin, les basses eaux du lleuve ne lui per- mettant pas de rien enlreprendre sur le lleuve Blauc. Les relations que j'ai cues sur le rours de cc fleuve porteraient a croire qu'il communique »vtc le Niger; inaij elles sont trop incertaines pour cn_,rien conclure. — AFRIQUE. i85 Sur la parlic est du fleiive, est la grande province de Dinka, occupee pur des pai'ens ; et i I'ouest du fleuve , pai le Kourt-ScU, au nord par Gciet- Noia, et au sud , par des pai'ens encore. Ce llcuve s'ccarle beaucoup plus dans I'oucsl, a la hauteur du lo' et du 1 1" degre , qu'on ne I'indique sur Ics cartes. — Le Def'-Terddv, Bey a, dcpuis long-lems, conquis le Kourt- Sut, ou il sejourne jusqu'a la saison des pluics , pour marcher ensuite sur le Ddrfour » . ^ « Ismail Pacha a fait preuvc , surtout dans sa derniere expedition , de beaucoup d'habilctti, de Constance et d'intrepidite. Malgre les difficulles incroyables qu'il y avail de transporter de rarlillerie a dos de chamcaux, 4 travers des bois cpais , et une multitude de torrens, de montagnes et de chemins impraticablcs , il n'cn a pas moins continue son enlre- prise; beaucoup d'autres, a sa place, I'auraient abandonnee. En moins de deux ans , ila vaincu unc foule de peuplades et de tribus , tonquis beaucoup de provinces et plusieurs royaumes. Toute I'armee a couru les plus grands dangers; dans le voyage au sud du Fazocle , reiinemi pouvail nous perdre tons, a chaque instant , soit par les incendies, soit par les surprises de nuit : la Providence a veillii sur I'armee d'lsmail. Ibrahim , son frere , ayant perdu son niedecin , a Scanar , et lui-menie etant tres-malade , rctourna dans cctle ville , dont il etait cloigne de cinq journees au sud. Avec lui retournercnt un Milanais , qu'il avait pris pour ecrire ses campagnes, et les employes de M. Salt ; sa maladie a tout arrele. Ses troupes sont parvenues ixDinka, d'ou elles doivent parlir pour se joindre a celles d'lsmail Pacha. » o Skknar, le 27 fcvrier 1822. — Nous arrivons aujourd'hui dans cette ville. Sous trois jours au plus, nous en pariirons pour Halfaye et Wet- Beit-Naga. Pour vcnir de Fazoiile ici, le prince nous avait donne une cange a seize rameurs; c'csl pour celte raison que nous sommes vcnus si promplenicnt. » — Rcjlexions sur quelqucs points des lettres fricedcntes. — Les nou- velies que Ton vient de doiiner etaient atlenduds avec d'au'.ant plus d'im- patience, que les dernieres Icllres de M. Cailliaud avaient un an de dale , et qu'on savait qu'une maladie epideniique avait fait de grands ravages dans I'armee du pacha. S'il faut renoncer a I'espoir d'oblenir, par noire compatriote , des lumieres directes sur la source presumee du fleuve tianc, cepcndant nous en sorames un peu dedommages , puisqu'il est parvenu jusqu'au dixienie degre de laliiude , a plus de 5oo lieues de la deruiere calaracle du Nil, et qu'il parait avoir souvent marche a proximile de cc fleuve. Le lieu de Singue est a environ 160 lieues au- dessus du confluent des deux branches ^du Nil. Com-ne nous nc posse- i86 AFRIQUE. <)luns sur le N il blano aucune relation d'un Kiiropeen , de visu , on doil se Iclicifer de cc que ce voyageur estimable <;l intrepido ait eu le buiilieur de reiuontcr aussi liaut dans le sud , ct la constr.iice de braver le cliiaat , les hasards de la guerre, et les maladies qui viennent d'etre funestes a une si grande parlle des troupes cxpedltionnaires. De tous les pays dcsi- gnes dans ses Ictlrcs, el ce n'cst sans doule (]ue la moindrc partie, on en connaissait a peine un ou deux. La Fazocle {\) etalt place beaucoup trop pres de Sennar, donl il est stjpaie par deux royaumes. Le pays des Che- iouhs , peuplepaien, doit au contraire descendre deux degres plus bas. Le pays de Dinlui, celui de Dar-Foke, celui de Gainamit, les royaumes de Jiuuromi et de Ber lot , enrichiront cette partie des cartes geogra- phiques, qui, la plupart ( et c'ctaient les meilleures ) , etaient d'une nu- dite absolue ; tandis que d'antres, au contraire, etaient d'une ricbessc trop suspcote. Le retour pur eau , de Fazoele a Scnncir , en dix jours , sur une barque legere a seize rameurs j suppose une navigation d'au moius cent lieues. Ainsi, le Babr el Azraq doit avoir de grandes siuuosites au midi de Senoar. Nous counaitrous aussi I'existence et une partie du cours de trois grandes rivieres, le Toumdt , le Jabousse et le Gologo , qui se jettent dans le JNil a ces hautes latitudes. Cependant i! reste a eclaircir comment une riviere qui a son embouchure dans le Nil, i la hauteur de Fazoele, a ete traversee par le voyageur partant de Sennar pour se rendre a Fazoele. Enfin les mocurs, le sol et I'etat physique dc cette panie de I'Abyssinic, auront sans doute ete observes dans tous les details, pendant un voyage d'une aunee, et le sejoar force i Sennar. Nous devons desirer surtout de connailre les rapports qui ont ete obser- ves eutre les coutumes encore existantes du paganisme , et les anciens usages des Egyptiens. II pourrait en r^sulter de grandes lumieres sur de parcils laits remarques jusque dans I'Afrique occidcniale, et qui ont toujours ete fort diHiciles k expliquer. De retour aux ruines de Soba . d'Assour et de Barknl, notre voyageur va completer les dccouvertes qu'il a faitessur les antiquites, et fixera nos idees sur la veritable position du Nil, dans une partie importante de son cours, qui n'a jamais ete bien connue ; savoir , entre Dongolah et le Berber : c'est la que se trouve une grande cataracte qui s'ctend sur un espaoe de 45 lieues. — Nous I'erons remarquer la reserve judicieuse du voyageur Cailliaud sur les rapports («) Danspliisieius cartes d'Abyssinie , Icroyaumcdc Fazoele est appele Faj« que ses revenus s'elivent main- tenant a plus de 700,000 fr. Parmi Ics orateurs , on a remarque M. Blancliard, doyen de I'etablis- sement des missions de Bale. Les missions de celle Sociele , dans les Indes oricnlales ct surtout en Al'rique, parmi les JVoirs , autrefois livres a un esclavage odicux, sont dans I'elat le plus prospere. — La sociilc BiMique ijaltoise a tenu sa seance ic meme jour. — Sociclc Bi'blique , itrilanniquc ct clrangcre. — L'annlversaire de cctte Societc, fondee en 1796 , a cu lieu le \" mai , et ses mcmbrcs out eu encore une fois le plaisir de voir lord Teignmouth occiiper le fauleull de pre.-idcrit. Le due de Glocester, M. Vansiltartj minislrc dcs finances, lord H.irro>Tby, M. Wilbcrforce, et plusieurs paslcurs de I'cgiise angli- cane et dcs cgliscs dissidentes , oat parle dcvant I'assemblee. L'un dcs ii.olifs particuliers de I'interet qu'a excite cet anniversaire, a ele le dis- cours que M. Monod CIs, pasleur adjoint de I'Eglise lelbrmee de Paris, el l'un des secretaires de la Sociele biblique de cette ville, a prononce en anglais, sur les progrfis de la cause sacree en France, et sur les senti- mens fraternels qui doivent unir de plus en plus les cbretiens dans Ics deux pays. La lecture du rapport a fait connaitrc que les revenus de I'annee ont dupasse ceux de foutcs Ics annees preccdentcs , et se sont elives a la somme de 2,675,000 francs, et que la distribution dcs bi- bles, dans presque |toutes les parties du monde, :. ete faite dans la meme proportion. — Socictc ■pour la distribution dcs livres dc fricres ct dcs homilies de i'cgiise episcopate d'Angicterrc. — La reunion annuelle de cette sociele a cu lieu le 2 mai , sous la presidence de lord Callhorpe. • — h' Association destinic a secourir Ics missions Moravcs s'cst as- gcmblce egalcmcnt le 2 mai. 11 parait que relablissement de ces mis- sions dale d'un sitcle environ ,et qu'ellcs possedcnt actuellement 3i sia- 190 EUROPE. iions parmi los Ncgres , les Hottentols , les Indicns-Anieric.iins , les Tarlares et les Grocnlandais. Les depenscs annuflles s'eluvent a plus de 23o,ooo francs, ct les frercs Moravcs ne se trouvant pas dans la posiiibi- lile dc faire face a la nioitic dc ces depcnses , les clireiiens des autres de- nominations ont forme une societc ayant pour but do subrenir au deficit de leiir caissc. — Socicti Camlriennc. — Ilcunion anrvuellc du i mat. — L'objet de cette Societe est de propager ct de favoriscr I'influcnce de^ religion parmi les matelots gallois employes en grand nombre sur les butimens rnarchands qui font le commerce sur les cofes d'Anglelerre. — La Societc jtinitcnci&rc a fenu sa seance aunuelle , le 6 mai , sous la presidence dc M. Wilberforce. — Le but de cetle Societe est de pro- curer un asile aux fiiles qui se repentent de leur mauvaise conduite ; de leur foiirnir tous les secours de I'humanite ; de leur donner les liabitudes d^l'industrie , et surtout de leur inculquer les prt'ceptes de I'evangile. Cette belle institution a etc , comme beaucoup d'autres , fondiie par les menibres Ics plus marquans de la Soci'efc missionnnire. Elle signala son organisation par I'acquisition, dans I'un des faubourgs de Londres, d'une vaste maison pour la reception de ces filles penitentcs. Un comite, compose de dames, est charge de survciller toute radministration intii- rieure qui concerne I'adraission et la discipline de celles qui se presen- tcnt. — Une matrone , secondee par des sous rnalrones , est a la tele des travaux. — Les penitentes sont trailees avec une douceur et une lendresse vraiment maternclle , et les travaux sont distribues selon les habitudes Pt Ics talens de chacune; le produit en est Tcndu au benefice de I'iasli- tution, — Un comite d'horames dirige I'adminislration generale et Gnan- ciere. — Les services religieux et les instructions evangeliques sout con- fies i des ministres de dilTerentes sectes. — Un grand nombre de ces filles inforlunees ont ete ramenees a la vertu , et par suite placees dans des families pieuses en qualitd de servantes, ou mariees selon le voeu de leurs parens. — D'aprfes la lecture du rapport , quarante filles de I'ela- bligsement ont ele placees comme domestiques , dans le courant de cetle annec ; trente-neuf se sont reconciliecs avec leurs families : sur les cent quarante qui se sont presentees, quatre-vingt-dix ont ete admises dans la maison. Outre I'utilite locale de cette institution , pour la ville de Lon- dres , sa fondalion a ete un exeniple pour plusieurs aulres grandes villes oil de pareillcs Societes se sont organisees ; nous citerons celle qui a ete 'ormee a Urighton , sous la direction du roi. — La Socicte de.1 ccoles du dimanchc s'est assemblee le 27 mai. M. But- termont a preside Tasscmblec, composee en grande partJe de jcunes gens EUROPE. 191 qui remplissent graluitcmcnt Ics fonctions dc niailresdnns lesdcoles. — (ktte Sociele fut fondec en iSo5 , dans le but de me'.lre en rapport tomes Ics ecoles du dimanclic, par une correspondance active; par la pu- blication dcs livres et la conlcction des aulres objets qui leur sont cssen- tiels ; par des r ncouragrmcns donnes pour etahlir des ccolcs oil il n'en existait pas; par la distribution de secoursd'argent dans des circonslances particuliferes, et par I'ttablisfement d'un journal consacrc aux travaux des ecoles du dimanche. Le rapjiort a fait ronnaitre le nombre et la position des ecoles en correspondance arec la Societe. II en resulte que dans Londres on comple 062 ecoles composees de 55,098 eleves et diri- gees par 4)9o8 mailres et mailresses , doni les fonctions soni graluitcs , que dans la Grande-Bretagne et I'lrlande , il y a au molns 700,000 en- fans qui resolvent les bicnfaits de rinslruclion dans environ 6,oooecoles, de la part de plus de 5o,o©o mailres ct mattresses qui s'occupent gralui- teraent tons les dimanches des inlerets Icmporels et spiritucis de leurs oleves. Les revcnus et les depenses annuelies de cette Societe interessante n'excedent pas jusqu'a present la somrae de 45, 000 francs. — Bcaiix-aris. — Acadiinie royate dc fcinture. — L'exposilion n'est presque rnlitrcment composce que de tableaux de genre. Le Christ au tombeau , par J. Norlheote, est le seul tableau d'bistoire un peu rcmar- quable; la tete du Christ est assez belle, mais celles des personnages qui I'entourcnt sont communes ef d'un style bas et trivial ; le ton est lourd , la coulcur fausse et le dcssin tres-peu correct. En general, I'ecolc anglaivc semble plutot degencrer que s'elever. — - On remarque , parmi les petils tableaux , celui de M. A. W. Calcott , representant des contrebandiers occupes a debarquer leur eargaison a la faveur du brouillard , et surpris tout a coup par un cfaangement de tcms. Les effets de lumiere qui pe- netrcnt a travers le nuagc de vapeur, sont ncufs et piquans. La forme pittoresque des rocbers qu'on entrevolt comme dcs ombres, a travers Ic voile nebuleux qui les couvre, plait aux yeux ct a I'imaginalion. — La fartic dcp'ai.iir de W. Sharp est peinte avec esprit, roais on pourrait leprochcr a I'auteur I'exageration de la pantomime et des expressions j qui fait que son tableau rappcile trop la caricature. — Enfin, une Bacchan- 1e cndormie , de M. Stotbard , "annonce le colorisle ; les formes, sser belles, ne sont point assez arretees ; mais les lumieres et les ombres sont bien dislribuecs, et I'ensemble plait au premier coup d'ceil. — Puilicaticns prochaines. — M. Washington Tbving , auteur du Slietch iook , tradnit en francais, sous le tiire d'Esquisse des tnoeurs iimcrifaines (Voyez le compte que nous en avons rendu. Tome vii, page 55i}, est snr Ic point de publicr un reman. On assure que le libraire 193 EUROPE. nnglaiii qui a fait I'achal de son manuscrlt, le lui a pay6 tnillc guinees. — Un nouveau Journal iiltiraire va paraitrc toutcs Ics semaines, sous le litre (Ic Muscc, ou Tievuc de la litlcralure, dcs beaux-arts, des sciences, des aniiquites , dcs pieces de theatres , etc. Le plan de cc recueil est a pcu pros le meme que cclui de lous los aulrcs journatix du mfime genre, publies en Anglelerre. II analyse de memc tous les ouvragcs qui parais- scnt , et en fait la critique. La divcrsile d'opinions exprimees par les dif- ferens rtcueils piirioJiqOes contribuent a c'clairer le public sur le nieiite dcs prnductions lilleraircs dcs aulcurs anglais. — On assure que lord Byron vicnt d'cnvoycr a son libraire une nou- vctle (rnrjcdie, I'ondee sur une hisloire allcmande. — Les Metnoires de cc celebre potte ne tarderont pas k paraitre. Si Ton en croit Ics personnes qui disent avoir lu le manuscrit, cet ouvrago ne peut compromcllrc personne que son autcur. C'est plutot un recueil d'opinions , de scnlimens ct de sensations , que d'aventures, d'incidens et de fails. — Journatix. — Le nombrc total dcs journaux qui se publient a Lon- dres s'elevc a 16,254,634 ; et la sointne qu'ils paient au timbre a 270,908 livres sterling, 18 schcllings. On conipte 8,525,252 rccueils piriodi- ques publics en province , qui rapporlenl au timbre 142 , 087 livres ster- ling 8 sthcllings 10 penccs. Un Anglais a, dil-on, fait un calcul prouvant que si toutcs les feuilles dc journaux qui ont paru en Anglelerre en 1821, elaicnt posecs en ccrcle sur notre globe j un enfant pourrait fairc le tour du nionde en marchant toujours sur le papier; et que si la taxe prelevee pour le timbre lilait repandue en schellings sur sa route, il en pourrait ramasser un de trois pas en trois pas. Peu de gens seront fenles de veri- fier I'cxactitude de cctte CDmbinaison ; mais il est certain que I'aclivite de la prcsse , en Angleterre , surpasse tout ce qu'on en peut dire, et qu'elle augmente sans cesse. L. S. B. RUSSIE. Khahkof. — Industrie. — On a fait depuis peu dans cette ville un heureux essai de la culture du^ver a soie. TtuRiDE. — Conslr'uction d'uncnouvelle ville. — C'est dans le district de Melitapholsky , pres du fleuve Obotyezna , qui se perd dans la mer d'Asof , que Ton jetle les fondemens de cette ville dc commerce appe- Ice Nogaish. On excmpte de contributions, pendant dix-huit annees,tous ceux qui veulent s'y elablir. CaiutE. — Odkssa. Stalistiquc. — Cette ville oul'on n'apercevait pas unn cabane en 1792, amaintenant 4ojOoo habitans russes^ allemaods, franfais, EtmOPFi iy3 f^rfcs, juifs, amdricains, polonais. 11 y a un llit'iilre fran^ais et un theatre iuilii-n. Un Ivcee f'onde par le due dc Riclielicu ollVe a I'education de noaibix'usfs, ressources ; cnfin il y a des ecoles de droit, de navigation et dc commerce , etc. Iluit cgllscs, deux raille maisons, et de nombreux batimens publics coraposent la ville dont le port a deux verstes de lon- gueur. En lile , il vient a Odessa uu grand nombre de families de ia Rus- sie mc'ridionale et de la Pologne , parce que les bains de mer y sent tres-*' salutaiies ; In population des environs continue a s'accroitre. Kaffa. — Une Socicta Jj ihliquc s>'cst etablie dans cette ville; clle a dis- tribue aux Atnericains, aux Russes et aux Cosaques une immense quan- tile d'cxeraplaircs du nouveau testament. — ElaMUscmcnt d'instruction. — On a fonde dans cette ville un musee d'anliquiies , compose d'objeta trouves dans les environs. Quelques re- vcurs veulent a toute I'orce avoir derouvert le tombeau de Mitridate 4 quelques licuesde Kafl'a (i). Pallas, dans son voyage (Pelersbourg 1796), a deja parle des richesses de la Tauride en antiquites; mais la moisson qu'il a faite permet encore d'y glaner avec succes. — On a conslruit a Kaffa un theatre giec et une bibliollieque publique, et Ton y a plante un jardin botanique. Ph. G. Instruction fubiique. — Le gouvernement russe a le projet de ne plus adiiietlre de professeurs elrangers dans les universitus ou autres etablisse- mens d'instruction publique , mais de donner toutes les cbaires a des habilans du pays, quoique rinslrucllon n'y soil pas aussi avancee qu'ella dcvrait Tetre. SjiistPeterseoiirg. • — Le siininairo grec , fonde en 1775 , par Cathe- rine II , acquiert de jour en jour plus d'imporlance. On y eleve de jeunes officiers grecs et albanaisj au nombre" d'environ 200 ; il y a 25 professeurs. Mais, outre les sciences militaires, on y enseigne aussi le fran9ais, Titaiien et rallemand ; et quand les eleves ont aclieve leurs cours , ils peuvent choisir, soit une place d'oCBcier, soil une place d'interprete aux colleges de Saint-Pelersbourg et de Moscou , ou retourner dans leur patrie. II y a maintenant au seminaire beaucoup de jeunes gens de Cfaio , de Lesbos ct de Naxos. Pn. G. Adouciascment an sort des ■priscvniers. — L'Empercur a rendu un nouvel ukase doni I'objet est d'adoucir a I'avenir le sort de» criminels qui sunt aux fcrs. On ne raellra plus desormais les I'ers aux pieds qu'aux Lommes, mais jamais aux femmes; cellcs-ci n'auront que des menottes (1) roj^ez plus liaiit , T(iini> xiv, li.t.^c !'••.•'<. To?.lE XV. 194 EUROPE. leg^res, pendant qu'on les transportera. Lcs criminela mincurs , dc I'un et de raulrc sexe , seront exempts de porler des fers,aussi long-tenis qu'ils ne seront point sortis de la minorilc. Le poids total des fers, dont les honimes seront charges , n'ira pas au-dela de cinq livres. Les boucles ottachees aiix pieds seront garnies de cuir. Tous lcs malfaitears de I'cm- pire, quel que soit leur crime, seront dcsormais mis aux fers suivant le mode present par cet ukase. Le ministre des finances assigncra une cer- taine somme pour faire fabriquer des i'ers de cette sortc , pour les deux sexes, dans lcs forges de cette capitale. Le ministre de I'interieur est lenu , a la demande des chefs de gouvernemens , de leur en faire reraettre une certaine quantile, et de continuer ses envois dans les endroits ou Ton ne sait pas les fabriquer. — Une Societe , reunie sous la presidence de M. le prince Galilzin , ministre des cultes , s'occupe dans cette capitale des moyens d'ameliorer la situation des criminels. Dans toutes les villes considerables des gouvernemens, on balit en pierre des tours commodes et vastes pour servir de prisons. Dans quelques vllles , ces tours sont deja achevees; dans d'autres, on en a deja pose les fondemens. POLOGNE. Vabsotte. — LittcraUire dramatiqitc, — M. Kowalski a traduit les Comodies de Molicrc en polonais. Les pieces versifiees dans I'original le sont aussi dans la traduction. — Puhlicallon nouvcUc. — Arcltcotogic. — On public par cabiers un recueil intitule : Monumenta Rcguin Poto7iiiE Cracovicnsia. — Trois ca- hiers ont paru depuis le commencement de cette annee. Le prix de la collection entiere est de cent vingt florins polonais. La direction de cet ouvraee est conGee a I'eveque de Plolzk , Adam Prasmowski ; au comie Joseph Sierakowski , et au bibliothecaire Linde. Les dossins seront I'ou- vrage d'un dcssinateur polonais , Mirhel Slachoiyitz ; i!s seront graves 4 I'Jqua tiiita , par le celebre Dietrich. Les planches , au nombre de 24 > rcpresenteront divers monumens de Cracovie , et I'explicalion sera non- seulement donnee en polonais , mais encore en frangais et en latin. Tout innonce le sueces de cet ouvrage. « C'est a tort, disent les auteurs, et sur la foi d'inCdeles relations , que Ton a dedkignii la Pologne sous le rapport des arts. Sans doute, elle n'a pas les chefs-d'ocuvrcs des contrees meridionales , mais ses monumens meriteiit lcs regards de I'artiste et de I'amateur. » , Ph. G. SUEDE. Stocriioi.m. — Scrictes snvantcs. — Aradeviic roijalc. — Dans sa seance n-kiinelle du 20 decembre , cellc Socicle a dccerne son grand prix d'e- EUROPE. J 95 loquence a M. Agardli, professtiir de bolanique k Lund. Le suji't propos6 etait Vetogc dc Linnc. C'est M. Brinckmann , ancien ambassadeur a Ber- lin et a Londres, qui a obtenu le piix de poesie. — U Academic d'histoire et d'antiquiles a nomine M. !e docteur An- gelo Mai, membre correspondant. — La Sociite d' agriculture a tenu sa seance publique le 18 Janvier , a I'occasion de sa translation dans un nouveau local. Le Roi a prononc^ lui-meme le discours d'installation , auqucl !e prince royal a repondu, en sa qualite de president. On a lu ensuile le rapport des travaux de Tannee. LIpsAL. — Socicte royale des sciences. — M. Marklin a obtenu , Ic jour anniversaire de la naissance de Linne , un prix que la Societe avait pro- mis a I'auteur du mcillenr memoire sur le sujet suivant, de iiytnano'p- tcris SuecioB non acuteatis. — Dans le cours dc 1821 , la Societe rovale a L'lu pour membre residant M. le professeur Zetlerstrom; pour mcnibrcs correspondans les profcsseurs Schercr, de Saint-Petcrsbourg, et Gilbert , de Leipsick; enQn, pour membre bonorairc, M. de Flemming. Universiie. — Le i5 decembrc , M. le professeur Ho er a prononce un discours sur la question suivante : Aii Iwdierni Grceci iis virtutibus sunt priedili, ut lihertaie frui fossint , eamqus -proprio Marte, nequa faventibus , neqtic ohstantibus cceteris Eurof(e populis , valeant sHii vindicare'! M. Hoyer resout la question affirmativement. Puissent les Grccs la rtsoudre de meme ! — Notre universite compte maintenant 1200 cludians. Instruction iUmentaire. — Les ecoles primaires et les gymnases de toute la Suede oat re^u, a la fin de 1821, une organisation nouvellc. Le travail prepare par une commission nommee a cet efTet , a ensui'te etd soumis, par ordre du roi, ^ I'cxamen des consistoires et des gymnases. — La ville de Hockolmj et celle de Wisby , dans I'ile de Gothland, ont re^u cbacune un nouveau gymnase. Ph. Golbeuy, DANEMARGK. IsLAHDE. ■ — Temperature. — I'olcan. — L'hiver dernier , si doux pour tout le resle de TEurope, a etc tresrude dans cetle ile. Ce- pendant , la montagne d'CHilsCeld-Joke' , volcan qui n'avait pas eu d'e- ruption depuis 1612 , a lance de nouveaux feus a travers les glaces , avec des pierres du poids de 5o a 80 livres , qui etaient portees jusqu'a un mille d'AUeraagnc ( environ deux lieues de poste ). Malgre la violence do I'truption J la glace se maintint jusque pres des bords du cralerc. 3^6 EUROPE. ALLEMAGNE. Dessac. — Construction dtis foHes. — M. le docteiii Kiclclinian pro- pose do rcroplacer les grilles , en usage jus(]u'u prtsenl , par ries barres creuscs etablies dans Ic poele , soil uc Iravcrs , soil en long; ces cy- lindres dcLoiieheraienl dans I'appartement atravcrsles parois exterleures du poele; on adaplerail ii I'line de ieurs exirtmiles, vers le l»as, uii cnlon- noir en fer blanc dont I'orifice scrait tres- pres du sol; rouverliire oppo- see serait dirigee vers le haut de I'apparlement. Le leu etanl alliinie dans le poele, ces cylindrcs s'ecliauffcnt tics-promptemenl ; I'air qu'ils con- tiennent etant rarefie, sera chasse par I'air froid qui peneire par I'enlon- noir, ct cclui-ci sera ecliauffe a son tour en Iraversanl Ics eylindres. Par ce nioycn , I'apparlemenl acquiert en tres-peu de tcms una tempera- ture agreablc, quand nifime les eylindres no seralent que mediocrenient cJcbaufies. Plus les eylindres auront de longueur, plus I'cffet desiic stra promptcment obtenu. — Les Annates de i'induslrie, d'ou nous avons exlrait cetarticle , annonccnlque Bl. llkin a oblenuunc palenle a Londres en 1818, pour la memo invention. Foyez ci-dessus, p. iS8. Hamboubg. — Ferine exfCrimcntalc. ■ — Retire dans la tcrre de Flot- bcch , sur les bords de I'Elbr, le baron de Voght consacre au progres de I'agricnllurc les dernieres annecs d'une vie employee lout cnliere a faire le bien. Dcs agriculleurs et d'autres personnagcs disiingues visitent avcc empressement oette J'erme savante, oii la bcauledis sites est encore augmeulee par la riehcs.'e dc la culture. Dernicrement , M. de Voght a cu le plaisir de reccvoir Ic prince royal do Suede , qui s'est plu a rendri; hommage aux vertus du respectable vicillard , et a lui lemoijjncr 00m- bien il etait satisfait des noi-.Iireuscs experiences execuieus dans cetle belle propriete. Pbusse. — Beblih. — Academic ou ccole forestiire. — On y a ouvert les cours suivans : 1° de chasse, de culture forestifere et d'organisation , par M. Pfeil ; 2° d'histoire naturelle, du chasseur et du foreslier, par M. Lichtenslein ; 3° de physique et de chimie dans Ieurs rapports avcc la science du foreslier : prof'esseur, M. Turle; 4" de botanique des forfits: professeur,M.Hayne; 5° de la eonnaissance du sol: profcsseur, M. Weiss; 6" de jurisprudence foresliere et de chasse : professeur , RI. Lanzizoiles; r" de coinplabilile : professeur, M. Giinther; S^d'arilhmelique, dc geo- nielrie et de slereometrie : professeur , M. Passovv. G'est par dc tcllcs eludes que les empl'.yes des forets se trouvent au niveau du Ieurs fonc- tions ; et c'est la sans doule ce qui fonde la superioritc; du regime fores- tier de rAllemagnesur celui de plusieurs pays voisins. EUROPE. ]Q- Sil£sie. — BiiKSLAf. — EncouragcvinU aux sciences. — M. Bcrnsloiiit professeur de langucs orientales a I'universile de cetu- ville, a re^u tl.i loi des Pa)s-Bas, unc medailled'un grand pold* et artistement travailluf. Cellc mcdaille lui a ele envoyee .'i litre de recompense de sea travaux scienlifiqucs. D'lin cote, el!e porte I'enigie de S. M. , ct de I'autre, on lit ces mots : Georgia Henrico Bcrstelnio viro solertissiino , Hex. I'ncjbSK. — TSeblin. — Une Socicle four la fropagalion du christia- nismc parmi Ics Juifs s'cst formee dans cetle ville, sous la presidence du general Witzfeben , et avcc I'approbation expresse du roi. Grand dcchk do Kas-Khix. — Ovehdyk. — ■ La Socieli des amis dc Vhiimanilc a forme dans cette ville un e ablissement de bicnlaisaacc , qui a pour objet I'education et I'instruction des enfans abandonnes. Hanovbe, — Legislation. — La peine de la torture prescrltc, en cas de preuve insuffisantc , par le reglement de justice criminellc de I'empe- rcur Charles V, mais qui n'etait plus en usage depuis nombre d'annees, vient d'etre abolie legalcment par uue ordonnauce du roi j en date du 25 mars , ainsi que la question et I'appareil preparatoire. La peine de inort,[celle des travaux a perpetuile, et la note d'infamie ne pourront plus litre prononcees ; ellcs seront remplacees par vingt ^ns dt travaux I'orces , par dix ans de travaux publics , et la note d'infamie , par une de- tention proportionnec. Saltzboorg. — yintiquiUs. —En i8i5, on avalt. decouvert en picia cbamp un des plus beaux paves en mosaique qui jamais ait ete soumis a Fexamen des antiquaires. On acheta fort cber le terrain oil il se trouvail, et on le rccouvrit de baraques. Mais , malgre cette precaution , les mo- saiquessedeltrioraient 4 viie d'ceil : aussi, legouvernemenl bavarois avaii- il dt!ja tenle de les enlever et de les placer ailleurs. Aujourd'hui , grace aux soins de M. Sternbuchcl , directeur du cabinet des medailles , spe- cialement charge de cette operation par I'cmpcreur , les tentatives fai- tcs pour transporter les mosaiques ont eu un plein succes. L'empereur a as-iiste en personne a unc partie des travaux executes sous la direction de M. Stcinbijcliel (i). Hanovri',. — Cellb. — Nccrotogie. — Spiel, — Nous avons perdu re- f.erament M. Georges- Henri Spiel , ne a Nordhcim, en 1786. Dans le cours de sa vie, il a succcssivcment occupe plusicuvs places importanles^ {') De pareils liansports ont etc e^iccutes plusieurs fois en France : on con- r ait le succes que M. Artaud a obtenu a ce sujet a Lyon. Nous avon.» annoiuo r i dcssus (pngc i;t>} son bcl ouvragc sur Ics Mos.-riijiies du midi de la France ; (N. d. KO 198 KUROPE. mais cc qui atliiait siir lui rattention dcs Iinmims dc IcUres , cVlail Ic recucil periodique qu'il pubtiait dcpiiis 1S19 , sous Ic litre dc f^'alertdn- dischcs Archiv , ou Archives dc ta ■palric , pour scrvir a ia connaissancf du royaume de Ilaiiovre. M. Spiel etait dc plus coUaborateur de la grandc Encj'clopedic dcs .>clcnces et dcs oris dc Griiber. — Dessau. — Seidel. — Charles Seidel , prol'esseur ii I'ecole dcs jeuncs Giles en celle ville, est mort a I'age de GH ans. II a autrefois compose des remans el des nouvellcs qui ont eu un grand succ6s en AUeiuagne , et qui ont et6 souvent rcimprimees. Parmi les plus esli- mes , OQ cite : 1 " La comtcsse Serapiiine de Hchenacher ; 3° La com- tessc Sidonie dc Monlaiauer ; 3° Cioldclien, ou ia Jeune Bohcmienne. PlI. GoLBIiEY. SUISSE. CA^TON DE Vald. — Nouveau systemic milriiiuc. — Dans la seance du 37 mai dernier, le grand conseil du canlon de Vaud a rendu une loi qui etablit un nouveau sjslenic metrlque, destine a remplacer Ics differentcs mesurcs en usage dans le canton. L'unite des mesures de longueur est prise , cnmme en France , dans la nature ; c'esl le trois cent millionienic du quart du i.ieridien , ou Irois decimetres, auxqucls on donne le noiu de jned. Les mesures de superOcie sont la toise canee ( 100 pieds car- res ) , le fussai'ier ( 5o toises carrees ) , la fose ( 10 fossariers ). Pour les solides, on comptera par toises cubes ( 1000 pieds cubes ), moulcs (izS pieds cubes) ;"les mesures de capacile seront, pour les matiures stcbes, le quartcron ( moilie du pied cube ), le sac ( 6 pieds cubes ) , le muid ( 5o pieds cubes) ; pour les liquides, Xcpot (vinglicme partie du pied cube), le iiroc ( moitie du pied cube); le seller, de 3 brocs ; le char, de 16 seticrs. Enfin , la livre est le poids d'un volume d'eau egal a un cin- quantc-quatricme de pied cube. II est i regretler que le sjsleme adopic par le canton dc Vaud conserve encore Irop de formes dcs anciennes mesures , et qu'on n'ait pas iraite en tout le sysleme franfais. Dans tous les tems, on s'est decide a faire dcs calculs plus compliques afin d'oble iiir un peu plus facilement i'adoption du nouveau systeme , et un long avenir a etc sacrifie a unc commodile du momeul. GeniiVk. — La Societv dcs missions ovanguUque.t chcz les peuptcs injl- deles, etablie a Geneve , il y a pros d'une annce, a tenu, le 1 1 avril der- nier, sa premiere seance publique. La tolalilc dcs recellcs, jusqu'au 3i decembre, s'est elevee a 6,455 I'r. , 10 cent. Partie de cctte somine aeie employee a I'impression d'un ouvrage intitule : Ejcppsc de I'ctat aclud dcs missions evangdlqucs , qui parait prupre a faire connailre au pu- blic Icur but, I'cspril qui lc» diiigCj les resultats qu'cllcs out obtenus , FXTROPE. 199 el les succes ullerieuis qu'elles font csperer. Le restant des receltes a ete verse a la caisse de I'inslitut des missions de Bale , de cet ctablissement national qui hooore la Suisse , et qui est le centre des operations des s\\x- tres Societes helvetiques. ITALIE. Floeence. — Physique. — Navigation airicnne. — Dans une Icttra adressee a M. Pictro Ferroni , matUematicien , M, Scaramucci rend compte de ses longues meditations et de ses divers essais sur I'art de di- riger les aerostats. Ilavait cherche d'abord et pris pourmodele les olseaux et les poissons ; mais il n'oblint aucun resultat. Alors, il tourna ses re- cherchcs vers les machines artificielles , tels que les vaisseaux et les ma- chines aerostatiques , et son succds ne fut pas plus heureux. Apres avoir employe environ sept anuees a faire ct a repeter des calculs, il annoncc avoir resolu le probl^me ; et , a I'occasion du prix de 5oo,ooo francs pro- pose par la Sociele royale de Londres pour la direction horizontale des ballons , M. Scaramucci s'est determine a faire connaitre ses travaux au ministre d'Angleterre pres de la cour de Toscane. Sa machine, qu'il ap- pcUe aerodrome ou aereo-naviglio ( navire aerien) , pent, d'apres ce qu'il dit, accelerer, retarder ouarreterson ascension, a la volonl6 des aeronau- les; marcher horizontalcment dans tousles sens, quelle que soil la direction du vent ; decrlre diHercntes courbes ; demeurer immobile sur tcrre et a tous les degr^s de son elevation; enCn, descendre aussi facilement qu'elle s'estelevee , etc. , etc. L'invenleur enumere blen tous les avantages dc sa machine, inais il n'en fait connaitre ni les inconveniens , ni les dan- gers. Sa construction couterait environ 100,000 francs; et cinq ou six aeronautes, avec ieurs provisions, etc., pourraient voyager sans cessc pendant plus d'un mois sans jamais descendre i terre. Un aerostat de ce genre pourrait contenir jusqu'a vingt personnes , mais pas plus. — Art dramatique, — Projet d'une troupe comique permancnlc. — Depuis quelque terns, on sent generalement en Italic la necessite d'avoir des troupes comiques permanentes , pour rendre a I'art du comedian I'importance qu'il a perdue dans ee pays. Le comedien n'y est a peu prfes qu'un charlatan, ou qu'un artiste forme par le hasard et par le caprice. Des pers(>nnes distinguees par leur fortune et par Ieurs lumieres , se pro- posent d'elablir a Florence unc Societe deslinee a maintenir une troupe (-hoisie de comediens , sous la direction d'une commission qui jugera les pieces, et s'occupera des progres de I'.irt comique. Necrologic. — Racagnl. — L'ltnlie vient de perdre un de ses pliy- ticitns les plus distingues , le P. Giuseppe Racagni. He en 17/ti , a la Ta- 300 EUROPE. razza , dans la province dc Vogliera , il suiv de bonne heure sa vocation pour I'etat eccle.slastiquc , et entra en i^CSjdans Ic college dcs liarna- bitcs de Monza. Ses dludes tlieologiques ne rempficli^rcnt pas de sc li" Tier a cclle des sciences exactcs , qu'il apprit du P. Canterzani , liabilc mathemalicien. Racagni (it tant de progri's dans les sciences physiques cf malheinatiques que, jeune encore , il lut dcslinc a les enseigner dans leiS ecoles do -Saint- Alexandre, a Milan. Le celebreabbe Frizi, profcsscur dc inatheniatiques superieures , le proposacomnie capable dc rempllr sa chaire pendant ses voyages. Enfin , on le nomma professcur ordinaire de physique dans les ecoles de Brera. llacagni a prol'esse pendant oo ans avec beaucoup de zele et de succes ; il se distingiiait par sa facilile ct par sa pr«5cision , et surlout par I'anaour qu'il montrait et qti'il inspirait pour les sciences ; aussi a-t-il forme plusieurs eleves dislingiies. G'cst par ses soius que le cabinet de physique de Biera se trouvc riehe d'inslru- inens et de machines. En 1790, il Ct un voyage a Vienne , en Hongrie, a Boaic et a Kaples , pour connaitre les plus savans p'nysicicns de ce pays ; il oblint I'estiine des personnages les plus illustres de son tcms , tels que le cardinal d'Hcrzan , le comte Esterhasy , le chevalier Ilamlllon, et surlout le comte de Firmian. On le nomma , en 1801 , nn des /jo raenibrcs de la Societe italienne, et en 1812 , tnembre de I'lnslitut. On a de lui la tiieorie des fluidcs , imprimee en 1779 , ou ii traile des fluidcs en general , ct en parliculler de I'oau , de Fair, de relectricitc, etc. En 1807, ii pubiia a Milan , un memoire sur les transbtions, ou il examine les dilFtiienles fonnulcs proposees par Prony , Fossomhroni et Bczout. On trouve un autre memoire inserc dans les Acles dc la Socivtiilalicnna (Tom. xviii , p. 1^9 ) : I'auteur y parle de quelqucs (■onducleurs eleclri- ques , frappes par la loudrc ; et, sans contesler I'clTicacile dcs paraton- nerres, il donne la laison pour laquelle ils ne remplissent pas loujours leur but. L'Inslitut publicra dans ses Acles, un autre memoire de Racagni suf les proprictes dcs 7iombrcs, oil il a enlrepris de generaliser la thcoria dc Kramp. Les sciences exactes lui ^doivent encore bien d'autres services , et suriout les experiences qu'il fit avec le P. Pino , son collogue , sur Ic 4ieUer hydraulique , dont il cherrha ua des premiers a expliqucr les sin- guliersphenomeues. Religieux, tolerant, modesle, Racagni a etecslime par tous les savans au milieu des agitations poliliquesde sontems. II est mort e5 mars dernier, age de 8j ans. Toujours utile pendant sa vie, il a vouiu I 6lre aussi apres sa mort : il a legue un prix annuel de 2,000 francs pour celui des tlcvcs dc sciences physiques qui s'y dislinguera Ic plus, F. Salfi. EUROPI-:. 20 1_ G R ECU. kxnlns}. — Ltifl/lisscmcnt d'itislrucCion cl d' u'llili pufiUqucs.— La ville d'Al'iencs va devcnir la capilale de toulc la Grecs."Des ecoles, des academies , des musees , dcs bihi'olliiiqufs y seionl etablis , ct les bicnfails des liimiercs et dc la liberie se propagcroiit en fort peu de Icms dans la patrie dcs Grecs,apres qu'ils en auront expiilse, par Icur dovouc- nient beroique, Icsineples et barbnresOUomans. Abandonnes a leurs pro- pres forces, Icsmaibeureuxdesccndiins des vain queurs de Maralbonontre- sohi dediilivrer icur patrie oil depcrir pour die. Espi-ronsque les elainem « el les intrigues no pourront rien contre I'ardcnt j)aliiolismc dcs Hellenes, C'est I'indignalion la plus legitime qui inspira cede belle strophe au Si- rnjuide de la France. O honte '. 6 de I'Euiope infamie eternelle .' . tin pciiple (le brigands, sous un chef infidele, De ses plus sainis remparts dctruit la siiretcj lit le mcnsoHgc impiir tiatiquillement rcposo Oil le grand Thcodose Fit regucr si loug-loais I'augusie verite ! C. NlCOLO PoULO. — Antiquiles. — Extrail d'une leltre de M. Fauvel , vice-consul da franco a AtUenes, correspondant dc V A"ndc»de rotjale des inscrip- tions et ielles-leltres dc I'Institut de France, etc., adressee , le 20 Jan- vier 1822 , a M. Barbie du Bocage , vienibrc de la mcme y^cadimie. — o J"ai refit , a bord de la fri'gate icu Fteur-delis, dei'ant I'ile de Zea , ma nomination dc chevalier de la legion d'houneur. Je n'ai pu profitcr dans le tenis de roffre que rae I'aisait M, de Viella , commandant de cette fre g.\te , de me reporter a Athenes , pour tucher d'y sauver men musec ; on avait su la ville incendiee; j'ignorais si ma maison avail echappe. Je rc- tournai a Zea, et M. Ilalgan, de la Mandri oil il etait mouille, m'en- vo_^a prendre, avec condition deraefaire reaicltre a Zea, si je ne jugeais pas a propos d'aller a Athenes. M. Halgan montait la supcrbc fregate ia Gucrriere, de 60 pieces de canon; ce fut sur cette fregate que voire ancicn ami fit son entree au Piree, le i5 oclobre. Les 6tals-raajors dts deux baiimens et I'amiral m'accompagnerent a la ville, ou nous fumes regus avec les marques de la joie la moins equivoque. J'elais muni d'une letlre da grand Visir, et d'une rccommandalion tres-forte au gouverneur etaukadi ; ce qui, joint ala pompe de noire entree, fit le meilleurelfel. Les Turcs me firenl present de boeufs , de moulons , de ble , etc., etc. J'avais , i| est vrai , perdu nie» provisions, et en partic mcs meubles; {nais raa maison n'avait p.is ele dCv-isttc commc les auircs : mcs anli- iio2 F.UROPE. (juiles (cc que Ton appclle moii muscc) n'ont presque point soulTerf. L:\ Aillecst au quart biilli-c , ainsi que loiitcs Ics egliscs , la noire mi-me : le sejour CO est alfrcux. Tout etait desert quand nous y arrivames. On ne renconlrait que des icstes de la },'arnison qu'avait laissec le pacha Omcr Vriom ; ce sent des Albanais de la plus Iiaute taille. Bientot apriis men arrivee, les Turcs , faute de garnison suOlsantc , s'enfermerent dans la I'ortcresse ; ct dans la nuit du 17 novcmbrc , les Grecs rcnlrerent sans bruit dans la ville. Depuis ce lems , rAcropolis est bloquee. Encore L'lions-nous Iranquilics au milieu des ruines i'unriDntes avant le retour des Grecs, qui s'elaient relitss , comme anciennement , a Salaniine ct a Egine. Aujourd'liui , je mo trouvc tres-mal au milieu des combatlans. Les Grecs ccpendant me rcspectent ; roais je ne puis esperer d'cux le moindre sccours. Je ne puis fournir de trailes ; point de commerce, au- cunc justice, aucun ordre; le blocus pourra durer long-tems, et les Turcs sonl bicn approvisionnes. «Je mc console, mon ami, avec des aniiquites, des medsilles et quelques livrcs; j'oublic que les balles sifllent au-dessus de ma tfite. Laissons la guerre. Voici une inscription que j'ai eopiee sur une colonne sepulcrale, qui avail ete tievee au-dessus de deux sarcopbages, sur le fe- vers de la coUine du Pnyx, 11 est assez singulier d'y trouver reunis ts noms dc deux des plus f.imeux peinlrcs de I'antiquile, Zeuxis et Prolo- gene, quoique je ne pense pas qu'il y soit en elTet question de ces deujf artistes : ce sonl plutot Ics noms de deux babitans de I'Attiquc. ZEYSI2 AIBYQS MIA IIS I OS nPOTOrENHS AIOKAEOrs nAMBQTAAES « A cetlc inscription, j'en joins une autre fres-longue que j'ai eopiee a Zea (1). Eile n'esl peut-elie pas connue : il y manque peu de elioscs scu- lement en haut. Ce sera dc quoi faire travailler nos collegues les lielle- nistes. — J'ai commence le calalogue de mes medailles ; mais il Caut du terns et de la tranquillite pour le continucr. Je vous dirai , a cc sujet, que je viens d'acbetcr une medaille d'or de Tbebcs, sur luquelle se voit Ic premier des travaux d'tlcrcule : ce lieros enfant eloull'c des serpens. Je conn.-tis la grande eu argent*. ^i) Elle nc nulls a ji.>s ele coniniunirjucc. ;N'. d. R.) EUROPE. 200 ESPAGNE. Vieii.i.e-Castiile. BcBGOS. — Un hospice de hienfaisance a ele ela- bli le premier mai dernier, dans cette ville. Trente-six pauvres desdeux sexes, incapables d'aucun travail , y ont ete admis ; el il est defendu dc mendicr, aux pauvres qui sont en elat de gagner leur nourriture et leur habillement. Le gouvernement se propose d'en faire autant dans les au- Ires cliefslicux des provinces. Lorsque ce projet sera mis bi execution, les fabriques, les manufactures , les arts ct I'agriculture pourront disposer, pour leur amelioration , d'un grand nombre de bras jusqu'a present inu- tiles. J- A. L. Madrid. — Traitedes Noirs. — Les Cortes ont rendu un decret , d'a- pres lequel tous les navires I'aisanl la traite , seront confisquus , et Icurs proprletaircs, armateurs, capitaines et olliciers, condamnes aux travaux Ibrces pour dix ans. Les ctranj^ers qui entreront dans les ports cspagnols, ayant des esclaves a bord , seront sujets aux memes peines , et leurs es- claves seront rendus a la liberie. PAYS-BAS. BausELLKs. — Acadeinie royalc des sciences el hellcs-iettres. — Con- cours de 1822 (Voyez Tome xiii, page 71). — Ctasse d'liistoire. — Sur sept questions proposees en 1821 , deux seulement ont ele tesulues : i" « Quel clait Vetat de (a icgislalio7i et des tribunaxix ou coiirs dc jtisiice dans les Pays-Bas autricliiens , avant i'invasinn des amides franraises dans ce pays ; et quels sont les change- mens que ia revolution francnise et la reunion dc ces provinces a la, France, pendant pros dc 25 ans , ont opcrcs dans la (egistation ct Vad- minislralion de la justice crimincUe'i 0 L'Academie a decerne une mc- daille d'or k M. Pvckb, avocat et bourguemcslre de Courtrai, qui dejii avail obtenu, au concours de 1821, une medaille d'encouragement pour un niemoire sur le merae objet. 2° 0 Faire eonnailre les rapports d'E- rasme, avec les liahitans des PaysLas. » Un seul memoire a ete adresse a I'Academic, qui, trouvant que I'auteur n'avait pas donne a ses male- riaux I'ordre convenable, n'a pas cru pouvoir lui decerncr le prix ; mais ayant pris en consideration les nombreuses recUercbes et le long travail que cet ouvrage a exiges, elle a resolu d'accorder la medaille d'argent i I'auteur, qui est M. le baron de Reiffbjiberc , professeur .i I'Atbenee royal de Bruxelles, conservaleur de la Bibliolheque publiquc , el I'un des collaborateurs de la Revue Enciirlopcdique. — Classe des sciences. — L'Acadi'mie avail propose sept questions, 'JrA 1".{;]\01'F,. {Icux si'iilctncnt oiil (ile refohics : i".S'ur i'^llininailon cnlru c'cvx r'juo- iiuns a dcvx inconnucs. — I.orsijue tjuclqvcs-imvs ties raciita lUl'cqua Hon jinale sont incimntensvra'btcs , on nc j>ciil avoir que dcs vakurs aiyrochccs : ia svisliintion dc ciutcunc d'dlea dans ics deux fropo- ;e .!, ordonnes sitivant I'aulre inconnne, ailirc Ics col'fficicns d'ung innnicre qu'on nc j>eut appri-cicr ; en sorle que cliaque suhsliltUion dena- ture ou jjciit de uilurcr ics vaieurs de la sccmidc iixconvuc , cl donncrdes vateurs tres- eloign ecs des reritaMcs. On propose, pour rerncdicr a cet inconvunicnt , tie dt'termincr, fans resoudre effectiveincnf les equations : \" ics titnites cicir£nics dcsvalcurs dc chncune dcs inconnucs ; a" une limitc fius •petite que la diffrrencc cntre deux Vftleurs de chncune dc ces deux inconnucs ; ce qui ventre dans la nxHIiode de Lagrange four la recherche dcs racincs incommcnsura- i)ks des ejuations a une inconnuc^ 3" on donntra des applications nu- incriques aux solutions rccUcs seutemcnt; inetjales , egalcs et incotn- incnsurahlcs. Le memoire unique, prescnlc sur ccltc queslion, rcmplit (I'une manicre salislaisantc Ics condilions ur la roxietnolrice de M. Ferrand,un rapport duquel il resulte que cetfc luaciiins ne merite pas rapproballon de I'Acadeniie. — M. Arago annonce une nouveile comete decouvertc a Marlia ( Lucques) , par M. Pons , et ob- sevvee a Marseille par M. Gambart. Ellc n'a pu encore clre apercuc a Faiis, malgre toutes les rechcrrhes qu'on a faites. — M. Moreau deJoQ- nes lit une note sur Vorigine dc ta maladic fcslilcnlicllc, dont tes rava- ges furcnt cjiTouvcs en i8i6 par I'cx-ped'Uion de dccouvcrlcs , chargec de rcconnallrc io cours du Zaire. — Du 24- — MM. Wilbraad cS Kitgcn de Giessen adrcssent un tableau de la nature organique, en une giandc planche enluminee, accompagnio d'un texte cxpiinalircn allemand. ( M. de Humboldt, coinuiissaire, puur un compte verbal. ) — M. Iluzard prescnte un avis sur Ics ckcvaux -pris de chaleur. — MM. Brongniart , Cuvier et Prony , foat un rapport sur le m^moire de M. Prcvost , rclalit' aux falaiscs de J^ormandic. II en resulte que ce travail est tres-remarquable, et contribucaux progresde la geologie, nor-seulement par les veriles nouvelles qu'H fait connaitre , mais paries erreurs qu'il detruil.L'Academie decide que lememoirede M. Prcvost sen* insere dans la Collection des savans elrangers. — M.GeolTroy Saint-Hilairo lit des observations pour etablir que Xasmonolrcmcs sont ovipares, cl quits mpagQio ; — Treuttel et Wurlz. souscrire dans les pays etrangers. Madrid, Dennec ; — Pcrc«. M Han , Gieglcr , — Vismara. Moscou, GaM\.\et; — Eis. Naples , Borel ; — Marolfa et Wanspendali. Ntuchulcl, (Suisse) , Grtsler N ouvcUe-Orlians , Jourdan. Palcrme (Sicile). Pedor.no et Mu- raloi'i. Pclersbcnirg , Saint - Florent ; — Graeff ; — Wejlier. Tubingen , Cotl^ Turin , Bocca cksberg Za- Varsovie , 0 vadsky. Vienna (Autrichc) , Ceroid; — Scbaumbourg ; Bossange. COLONIES. Guadehwpe (Pointe-al'Ifre ), Piolet aine. He-de-Francc ( Porl-I^oi,!" ), E. Burdet. ON SOUSCRIT AUSSI A PARIS , Ad BcBBio DB nfioAciioi* , rue d'Enfer- Saint- Michel , n" 18 , oii doivenl fitre envoyes , francs dc port, Jes livres , dessios ot gra vures, dont on desire I'annoncc, et les I.eftres, Mcmoiies, Notices 00 Extraiti destine;* a 6tre inseres dans ce Recueil ,• Cbbz TfiKCTTEt ET WiJBTZ , Tuc de Bourbon , n*" 17 ; Bfy et Gravier, qiiai des Augu^tins, n" 55 ; MfNGiE aine, boulevard Poissonnitire, n" 18: CoLiiR tE Pf,A5Cv, boulevard iMontinailre , n" 23 ; Eymbry , rue Mazarine, n''5o; BoBKT, rue Pavec-Saint-Andre, n" f>; PAcnsLiBR, qij.^i dos Ai'gustins, n" 55 ; Bacdovin freres , rue de Vaugirard, n" 36- Cdasskeiad kt Hi^.cart , rue Keuve-des relits-Champs, d*" 5 ; P-^iA'jsiv, Pkhcibr, CobBkabd, auP-lais-Boyal;: Madame Cklcis , rue du Cherche-Midi , n* 4 i JSTadanac Camillf-Defb^kb , rue de la Ilarpe, n" io3 , en face du college Sjint-Louis. A LA Tentr , Cabiitet Littbbaibb , tenu par M. Gautier, ancien militaire, Galerie dc Bois , n" 197, au Falais-Royal. Aux ceccle et Salon litleraires, Palais-Royal , n® 88; Nota. Les ouvragcs annoncds dans la Bcvuo se trouvont aussi cbez Ah. THcs Bbbtbasd, rue nautcfcuilie , n" a3 ; EvMERy , rue Mazarine, n" 3o ; RoBET, rue Pav6c-Saint-Andrd-des-Arcs, u" 9. PW4^ IMI RIIVlKKli; U'ABEL tAv%OE, KUE Dt LAHAHI'i:. 1 5* VOLt'ME. MVrJAT.SON'. LumiMffiiffiimaiMafflfflfflifflM REVUE ENCYCLOPEDIQU oil ANALYSE RAISONNEE DES PRODUCTIONS LES PLUS REMARQUABLES DA-\S LA LITTERATURE, LES SCIENCES ET LES ARTS. 1° Sciene-e's phystq^esel mnih^naliques , H AYtslndvst>r!cU ; SrUnpcs natureUes et medicates : MM. Cli. Ddmn, Fourier, del'Inst. ; — Ferby; — Fkahcoeub ; — Lb Nohmahd , prof, de leclmologic, eic— tic Moh.on; — A. MicHEtOT; — CoQDgBEL; — Flokhens, Docf. Med.; — Adelos ; Biiiv; EiwjDiHOL; FBiKDLARDKa ; Magendib: Orfila; Pariset; — Phi- QOKPAt, D. M.; — CHAPTALjde I'Inst.;— Dbsmabest; — W. Hdtcbinsos; — MOBKAD DB JoKNis; — Dk Fbbossac ; — Desmodiihs, D. M., etc. a" Sciences phifosop'hiqucs ei morales , foUtiifucs ct Mstoriqucs : MM. Lanjoikais; — M. A. Jcilieh, dePans; — At. oELABoaoB, de i'lnst.; — A;«neb; — Abnoid, de Strasbourg; — Babey; — Bahbik-Do- BOCAGB, de rinstit. j — J. -J. Baddb; — Bucbopi ; — Codsin; — Deck- BAHDO, de rinsf. ; — Deppisg; — A. Dcfbayer; J— GrAOBi ; — Jomabo, dc I'lnst, ; — Meter, d'Amsterdam ; — P. Lami ; — J.-V. Leclebc; — Laffonos Ladbbat; — cr Lasteyrie; — Alex. LametiT; — Nacdet, de rinsf.; — Pabekt-Real; — G. M. Raymowd; — E. Salvebib; — SijR)ndb DB SiSMOHDI ; — SlAPFBH ; — ThiEBBY , CtC. ■■ 0° Litterature fraTieaise ct ctrangere, Ribliografhie , AfoltHAorfieet Beaux-Arts : MM. Aigbar; Andrieux; AmachyDoval ; Lembbcier, de rinst. ; — A. Mahdl; ' — Hehbichs: — Abtaco ; — Avenel; ^-Babbibb , GoDseivateut des bibliotheques du Boi; — St. A. Brbviiib; — Micnu. Bkeb; — BBCeriiBBS DK Sobsvm; — Cracssabd; — Gerbisd ; -^ CnAM- pollios-Fio^ac , Corresp. de rinslitut ; — Chadvet; — J. Droz; — Du- HEB8AR ; — Em«bic-David, de I'Tosf. ; — Facbiel; — GoEpp ; — Pn.Goi- BBBY, de Colmar; — Ed. Gaottieb ; — Heibebc; — Kbafft; — Lakcies, dc riostitut; — Llobehtb; — Mabbon; — A. Metbal; — Nk.olo-Pooto-, ■ — PooGsKs, de rinst. ; — F, Salfi; — Schweicbceuser CN, dc Stras- bourg;— DE SicuB; — DE Stassabt; — S. D. Thibrry; — TniEsnS; — ■ Veboier ; — Violet Leduc ; — Wailez , Je GaDd ; — Warbeh , aticico Consul des Etats-Unis d'Ameriquc ;-— E. Hkbeau, etc. PARIS , AC BUREATJ central de la PEVUE ENCYCLOPEDIQUE, Rue i'Enfer-Sainl-Micbel , N-' i8 , EI CHEZ ArTHCS BERTRAND , RVE Hautefecille , n° »S. LOjSDRES. — TBEDTTKt KT WunT7, DcLAD Ct C'^ , Ct Bo.-JSANaE. AOUT 1822. ^— ——^™»^~"-—'—— ——^— —' — ■—■"■>"■■—■ —H l«ll"—-" ■■■!■ II ■lll.»»l. ■ CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. Depuis le mois de janvicr 1819, il pnratt , por antiee , clouf« cahicrs de ce Recueil; cbaque cahicr , publi6 le 3o du niuis , »a compose d'enviion douze feuilles d'imptession. Oa souscrit a Paris, au Bureau central d'aiiunneinent et i't^- pc(^t(t9nindique Bur le litre. Prix de la Souscriftion. A Paris 4' ''■'• pour un uo ; 24 fr. pour 6 moit. Daoa les departemuns. 4^ 1 28. Daus I'elranger 54 1 ^i. La difierence entre le prix d'abonoement , a Paris, dnns lc» dipartemcns et dans Cetranger , devant 6tre proportionnelle aux frais d'expeditioD par la poiite , a servi de babe a la fixation defi- nitive portee ci-dessus. Le montant de la Souscription, envoy^ par la poste , doit filre adresse d'avancc , franc de fort, aiDsi que la correspondaDce , au Oirectcurde la Revue Encyctvpidique , rue d'Enfer Saint-Miehel, a" 18. C'est a la tnfime adresse qu'oD devra cnvoyer Ics ouvmgei de tout genre et leg gravureb qu'oa voudra faire anuoncci , ainsi que les articles dont on desirera I'iusertion, On peut aussi sousrrire chcz les Direcleurs des postes et che« Ics principaux libraires , ^ Paris^ dans les de^arlemens et daiisle* pays eiraogers. Trois cahiersou livraisons formerontun volume. Cbaque volunio »era tcrmine par une Table des matiferesalphabetiqueetanalytiquc, qui ecluircira et facililera les recherches. "VVXiVW vV »^VV W\ V AVIS ESSENTIEL Pour les Suuscripteurs de la Revue Encyclopedique qui resident dans les depariemcns el dans les pays etrangers. MM. les Souscripleurs acluels de la Revue Encyclope^ dique ixMas dans les de'partemens el dans les pays e'lrangers, qui voudront conlinuer leur abonnement, sent prit's d'envoyer directetncnl au bureau central {rue d'Enfer-Saint-Michel , n*' 18 ) le montant de Icur abonnement et leur adresse , afia que la direction puisse prendre les mesures ne'cessaires pour proportionuer le tirage des exemplaires de cerecueil au noni- bre des demandes qu'elle aura regues, et afin que le service des envois n'e'prouve aucun retard. MM. les I.ibraires jouiront de la remise d'usage , et d'un Ireiiieme exeinplaire en sus de cliaque douzaine. Cn trome au pubeau central les collections des annies 1810, 2820 el iS^i , au pax de .^0 fr. chaque. REVUE ENCYCLOPEDIQUE , ou ANALYSES ET ANNONCES RAISONNfiES Des productions les plus remarquables dans la Litterature , les Sciences et les Aria. I. MEMOIRES, NOTICES, LETTRES ET MELANGES. NOTICE sur un premier essal fait en Espagne pour acclimater et reduire d Vetat de domesticlte les Vi- gognes , les AlpACOS et les Lamas , et sur la laine de ces animaux. Au commencement de ce slecle , et a la sollicitation du gouvernement frangais d'alors , le rol Charles IV ordonna aux vlce-rols de Lima et de Buenos-Ayres, de rassembler plusieurs individus males et femelles de vigognes. , de la- ^mas et i'alpacos , et de les envoyer en Europe. On ne se proposaitpas seulement de satisfaire ^ la demande du gou- vernement fran^ais-, on voulait aussi tenter d'acclimater ces animaux en Espagne. Le troupeau , rassembl^ par les ordres du vice-roi de Buenos-Ayres, fut transport^ sur des charriols ; il perit Tome xv. i5 2 22 NOTICE tout entier dans le trajet , depuis les Andes du Tucuman jusqu'au lieu ou il devait elre einbarqud. Le vice-roi dc Lima rdussit inieux , parce qu'il s'y prit diffdremment. Pour trouver etpour transporter les animaux qu'on lui de- mandait, il choisit un capilaine des mlliccs du pays, homme intelligent , ct qui s'acquilla de celle commission avec succes. II employa des palres pris parmi ceux qui conduisenl dans les Andes, les troupeauxde lamas et d'al- pacos ; il jugea que sa petite colonic ne pourrait se passer de ceshommes habitues a la gouverner. II transporta son troupeau par mer , depuis Callao jusqu'ti la Conception ; ct de la voyageant ^ pelites journdes, et de palurage en pSturage , tous ces animaux arriverent iBudnos-Ayres , terme d'une route de cinq cents lieues. Les ^venemens de la guerre , et la prise de Buenos- Ayres par les Anglais, retarderent le depart pour i'Eu- rope ; mais lorsque la palx fut retablie entre la France et I'Anglelerre , D. Francois de Saavedra, ministre de la junte centrale de Seville , qui gouvernait le royaumc pen- dant I'occupation fran(jaise, ordonna que le troupeau f*it embarqu^ pour Cadix , et me chargea de le recevoir, con- jointement avec D. Simon de Tojas-Clemente, professeur d'hisloire naturelle au jardin d'acclimalation de Seville. La fregate qui porlait la colonic fut atlaquee, ct il fallut combaltre. Les animaux en souffrlrent beaucoup; car, durant le combat, une partle de Icurs provisions fut jetee a la mer. On les nourrissait de pommes-de-lerrc, d'epis de mais , de foin et de son. Tant que Ton cut des pommes-de-terre ,i tout se maintint en bon etat ; mais, des que cet aliment] vInt \ manquer , les maladies survinrent , et les perles se multlplierent. De trente-six animaux qu'on avait embar- ques, onzeseulement furent debarqu^s a Cadix, dont deuxj ^taient tres-malades , et moururenl quelques jours apres. SUR LA LALNE DE VIGOGNE. 3 23 On re^utdonc seulement reuf individus an jardin de San- TiUcar, savoir ; une femelle de lama , pleine par croisement avec un alpaco; deux vigognes feinelles , dont une pleine , aussi par croisement avec I'alpaco ; Irois femelles melives , provenues d'un alpaco et d'une vigogne ( on leur donna le nom d'alpa-vigogne) ; enfin, trois alpacos m^les. II n'arriva done au jardin de San-Lucar aucun male de lama , nl de vigogne , ni aucnne femelle d'alpaco , et Ton n'eut pas le moyen de continuer les experiences dej^ com- mencees k Buenos-Ayres, sur le croisement des trois especes, dansl'etal de domestlcild. L'essai dont nous venons de rappeler les circonstances, fait connailre : i* qu'il est possible d'amener les vigognes a Telat d'aniraaux domesliques, but special de i'entreprise ; 2" que , pour apprivoiser ces anlmaux dans leur pays natal, il faudrait en prendre de Ires-jeunes dans les chasses que Ton fait pour la capture des grands , et les faire aliaiter par des femelles d'alpacos; 3" quelle est la maniere de les conduire de Lima et du Chili jusqu'a Buenos-Ayres ; ( on pourrait aussi les amener sur le golfe du Mexique (i) dans un port d'oii ils seraient embarques pour TEspagne ) ; 4° quels sont les alimens les plus propres a les entretenir en bonne santd surmer, et que les paturages leur four- nissent une nourriture suffisante dans leurs voyages par terre ; S" que la race des vigognes peul etre croisee, dans Tetat de domesticite, avec celle des alpacos, et celle-ci avec les lamas ; 6" que la laine des vigognes croisces avec les alpacos, ou alpa-vigognes , est tres-abondante et d'un« qualite superieure. Ces croisemens pourront ctre varies a (i) Ceconsell ne serait peut glre pas sans danger. On aurait k craiiidre' que les vigognes ne soufiPrissent de la chaleur du climat, dans ces porl^ Irop rapproches de I'dquateur. (N. d. R1 324 NOTICE volonttf , si , comme le capitaine conducteur I'affirme , les mdlis provenus de ces croisemens sont fdconds : chose assez probable , puisque ces races ne sont que des varietes d'une espece appartenanle au genre diameau, selon plusieursna- turalistes. OBSERVATIONS. Les vigognes sont repandues sur toute la chatne des An- des, les plus hautes montagnes de rAmerique. On les trouve principalement dans le voisinage des neiges ^ter- nelles qui couvrcnt le sommet de quelques-unes de ces inontagnes. Ces animaus sont encore dans I'etat sauvage. On leur fait la chasse pour leur loison , ct il faut en tuer environ 80,000 pour recueillir les cinq cenls quintaux de laine que Ton fait passer annuellement en Europe. Une aussi grande destruction ne produit point de diminution sensible : les chasses sont aussi produclives aujourd'hui qu'elles Teiaient dans les premiers terns. Les vigognes sont faciles a prendre. On lend, dans plusieurs passages etroits vers lesquels on les chasse, des filets de trois a quatre pieds de hauteur , garnis de mor- ceaux d'^loffe de couleur eclatante. Ces animaux se lais- sent tuer plul6t que d'essayer de franchir cette faible barriere , tant leur timidile est excessive. La laine de vigogne est de la meme quality, dans quelque parlle des Andes qu'on I'ait recueillie ; mais elle acquiert plus de blancheur a mesure que Ton s'approche du pole austral (i). Quant a la laine d'alpaco , elle varie beaucoup (1) Cette observation coincide avec celle qu'on a deja faite, relative- eient k la chevre-cachemire et au chameau a deux bosses de la Bucharie. II parait certain que les temperatures froides favorisent la reproduction (lu duvet , en augmentent la blancheur , et contribuent k la sanle de cea animaux. [Note de M. Jadbkbi. ) SUR LA LAINE DE MGOGNE. 235 dans les diverses conlrees de I'Amerique meridlonale; cclle qu'on envoie de Budnos-Ayres n'est vendue que quatre reaux (on franc), sur le march^ de Cadix; au lieu que celle qu'on tire de Lima coAte vingt fois autant. Des trois alpacos m«iles re^us au Jardin de San-Lucar , un seul etait de I'esp^ce a laine fine. II venait de la pro- vince de Jonca-Velica , ou cetle cspece est tres-repandue , suivant le capilaine conducleur. On peut appliquer aux al- pacos de TAmerique meridionale, I'observation faile sur la loison des moutons en Europe : on sait qu'elle passe par tous les degres de finesse et de valeur, depuis la laine la plus grossiere jusqu'a celle des merinos iranshumans ; mais qu'elle ne varie point dans les cantons ou , de tems imme- morial, les troupeaux ont ete conservi^s sans melange et sans croisement de races. La laine des alpa-vigognes provenus de cet cssai, est aussi fine que celle des vigognes, et I'emporte sur elle par sa longueur ; car celle des vigognes est si courte qu'on ne la file que difficilement , qu'on ne I'emploie ordinairement qu'Ji la trame , et que , pour la chaine, on a recours a la laine de merinos. Une autre observation tres-importante , c'est que la loison des alpa-vigognes est au moins six fois plus abondante que celle des vigognes. Cette nouvellesorte de laine peut suppleer au poil de castor pour la fabrication des chapeaux; j'en ai fait moi-ra^me I'experience. Un cha- peau que Ton me fit ei San-Lucar avec cette laine, s'est trouved'uneexceliente quality. On n'a pu faire aucune observation sur le metis de lama , parce que la seule femelle de cette race que Ton eAt a San- Lucar, mourut avec tous les symplomes de la rage , avant demettrebas. Le foetus, dont on fitTexlraction , ^taitmort aussi. Un des alpacos peril quelques jours apres de la menie maladi? avec les mSmes symplomes. Ces fails ne doivent a 26 NOTICE pas ^ire negliges parceux qui voudront conlinuer cesessais, ou en faire d'autres sur ces anltnaux (i). Si I'on considere que Buenos-Ayres est a 34° 35' de latitude sud , ct San-Lucar de Barrameda , aZj" i8' de latitude nord, et au niveau de la mer, on conciuera sans peine que , plus ies vigognes s'approcheronl du pole , plus dies retrouverontce qui caracterise leur pays natal , etque par consequent toute I'Europe peut jouir des avantages de cette acclimalation , au moins jusqu'au (\o'^^ degre de lati- tude (2) ; car on sail qu'a hauteur et latitude ^gales, la tem- pdrature est plus elevee dans I'h^inisphere austral que dans celui qui lui est oppose. La chair des alpacos etdes vigognes sert k la nourriture des Peruviens : on dit qii'elle est saine et d'une saveur asireable- (1) II est probable que ces maladies furent causecs par la cbaleur. Le Jicu n'etalt pas bien choisi pour ces essais : on eut pu trouver des posi, tions beaucoup plus coiivenables dans Ies moQlagnes dc Leon ou de Gre- nade. Ues animaux descendus des hauteurs des Andes, ne pouvaient ctre placds plus desavantageuseaient que dans un port de mer. Si on voulait Ies acclimatcr en France , on ne tomberait certainemcnt pas dans cette grave crreur; Ies nouveaux debarques seraient envoyes , au moins durant I'et^ , dans Ies montagnes dont Ies departcmens meridionaux ne man- quent point, Aux approches de I'hivcr , on pourrait Ies amener dans lea plaines; peut-utrc faudrait-il Ies faire transhnmcr (ou voyager des plaines aux montagnes), comme lei merinos d'Espagne et Ies troupeaux de mou- tons des Hautes-Alpes. — Vers le sommet des Andes, lieu natal des vigognes , la temperature est constamment assez basse, et varie pcu. En Europe , la variation de temperature (ou la distance entre Ies tempera- tures extremes) va croissant a mesure qu'on s'eleve en latitude. Vers le milieu de la France, elle est a peu pres de 3o" R ; pres du cetcle polaire, elle passe 70° R. Ces observations ne doivent pas etre negligees , lors- qu'i! s'agil d'accoutuiner au climat de I'Europe, des animaux qui parais- sent craindre egalement Ic froid ct la cbaleur. (N. d. R.) (1) f'oy. la note ci-dessus. SUR LA LAINE DE VIGOGNE. 227 D'apr^s I'epreuve dont je vieiis de rendre comple , et qui meriferait d'etre repet^e plus en grand, je suis con- vaincu que I'acqulsition dc la vigogne , ccmme animal do- meslique, seralt une des conqueles les plus inl^ressantes que I'industrie eAt failes sur les animaux. Je me suis born6 ^ un expose simple et veridique de ce que j'ai vu, sans rep^ter rien de ce que D. Ulloa , Buffon et d'aulres nalu- ralistes ont ecrit sur ce sujet. Francisco de Theran (i). /wv^/vwvwvwv^ Notice sur une nouvelle Edition des Lettres de M. DE VoLTAJRE A l'Acadi^mie fran^aise, revue et augmentee ( par lui-meme ) , avec une Esquisse de la tragedie ri'lRENE (2). L' OPUSCULE dont il s'agit ici , est celui que I'on connait sous le titre de Lettre de M. de Voltaire a V Academie frangaise , lue dans celie Academie , a la solennite de la Saint-Louis , le iS auguste. {^ Geneve^ 1776; in-S° de 38/>. ) La nouvelle edition n'apas eu d'execution ; c'est un projet laiss^ par-YoItaire, et que le plus heureux hasard vicnl de iaire tomber dans mes mains. (1) L'auteur du Memoire qu'on vient de lire, fut intendant de la pro- vince de San-Lucar de Barrameda , sous le regne de Charles IV. II fit , dans ce pays , tout le bien qu'on peut attendre d'un administrateur eclaire; il y fonda un grand nombre d'etablissemens utiles , auxquels il consacrait la totalite de son traitement. Durant I'occupalion francaise , il crut devoir continuer i servir son pays , et toujours avec le meme de- siatcressement , jusqu'en i8i3 , epoque a laquelle il vint en France. Son 4ge mur et sa fortune furent employes pour sa patrie; il ach^ve sa car- riite loin de cette patrie , dans les souffrances et dans la pauvrete ! J. A. Llorevce. (1) In-S" de 4' pages , dont trois manuscriies et de la main dc Vol- taire. 2 28 LETTRE DE VOLTAIRE. Voltaire avail plus de qualre-vingt-deux ans en 1776; il cut le courage de denoncer h I'Acad^mie le projet de la traduction frangaise du theatre de Shakespeare, publiee par Le Tourneur. Sa lettre , en deux parties , fit une vive sen- sation. D'Alembert, qui en fit lecture a I'Academie , y trouvalt des details trop licencieux ; et il invita I'illuslre auteur a les adoucir. Le but de Voltaire ayant ei6 de de- goiilerles Frangais des monstruosites qu'offre trop souvent le theatre du dramatiste anglais, loin de se rendre aux d^sirs de d'Alembert , il projeta une seconde lettre plus interessante que la premiere : mais il parait s'etre contente d'ajouter de samainunnouveau morceau de Shakespeare a ceux qu'il avait cilds; d'ins^rcr dans le corps de la lettre quelques nouveaux details qui fortlfient ses argumens , et de corriger plusicurs passages. Tel est I'etat dans lequel il Jaissaun exemplaire de sa lettre. Elte dtait divisee en deux parties ; le goiit exquis que Voltaire conserva jusqu'a la fin de sa longue carriere, lul fit sentir qu'il valait mieux par- lager son travail en deux letlres. G'est ce qui a probable- ment occasionne le nouveau litre qu'il donna a son opus- cule. Les corrections et augmentations sont de sa main , a I'exceplion du fragment traduit de la tragedie du grand Shakespeare, inliluiee 7/-o>Vus; il est ecrit en grande partie de la main de Wagniere , secretaire de Voltaire. Uesf/uisse de la tragedie d'irene ne s'est point Irouvee a la suite de la etire. Les amateurs verront sans doute avec interet ces correc- tions et additions que ne presente aucune des nouvelles editions de Voltaire; je vaisles donner, en les appliquant i) Tedilion in-S" de Beaumarchais , T. ^Q- P. 3i 2, ligne 6, apres ces mots : c'est un save tier qui propose a un senaieur de le tcssemeler: ajoutez en nolo le texte de fa feuilleA. LETTRE DE VOLTAIRE. 229 P. 327 , hla fin de la premiere partie , apres ces mots : nl comme un singe ; ajoutez le texle de lafeuille B. P. 328 , seconde parlle , lisez seconde leilre. P. Sag, dans I'avanl-derniere ligne, au lieu des mots : du bon go6t , Yistzdu goiil. P. 33i, ligne 25 , reussirent ; lisez ont reussi. P. 332 , ligne 1" , comment en Angleterre , lisez com- ment il sepeuifaire quen Angleterre. Ibid, ligne 4 ? peuvent encore supporter : lisez svpporient. P. 333, ligne 4, noire musique instrumentale : effacez le dernier mot. P. 334., mettez la note dans le texle, avant le dernier alinea; et ajoiilez k cette note, devenue partie inlegrante du texle : je crains , Messieurs , de lasser et le texte de la feuille C. Texte de la feuille A. « Depuis la publication de ces lettres k I'Academie, une dame anglaise ne pouvant souffrir que tant de turpitudes fussent revelees en France , a ecrit, comme on le verra, un livre enlier pour juslifier ces infamies (i).Elle accuse le pre- mier des Frangais qui cultiva la langue anglaise dans Paris , de ne pas savoir cette langue. EUe n'ose , <» la verite , pre- tendre qu'il ait mal traduit aucune de ces inconcevables sollises deferees a I'Academie frangaise ; elle lui reproche de n' avoir pas donne au mot de course le meme sens qu'elle lui donne , el d'avoir mis au propre le mot caroe qu'elle met au figure. Je suis persuade , Madame , que cet academicien a penetre le vrai sens, c'est-a-dire, le sens barbare d'un (i) Voyez I'apologie de Shakespeare , en reponsc i la critique die M. de Voltaire, traduite de I'anglais de M""' de Montagu, par Le Tourneur. Londres et Paris , 1776 , in-H". Voltaire a refute cet outrage d'une ma- Difere assez detaillee dans sa Lettre a I'Academie franpaise , en tfite da la tragedie d'/rf ne , 1778, in-S". (B.) 35o LETTRE DE VOLTAIRE, cotn^dien du seizi^me siecle , homnic sans dducalion , sans leUres , qui encherit encore sur la barbaric de son tems , et qui certainement n'ccrivait pas comme Adisson et Pope. Mais , qu'importe ? Que gagnerez-vous , en disant que du terns d'Elisabeth , course ne signifiait pas course ? Cela prouvera-t-il que des farces monslrueuses( comme on les a si bien nommees ) doivent etre jouees a Paris el a Ver- sailles , au lieu de nos chefs-d'oeuvres immortels , comme Ta ose pretendre M. Le Tourneur. » Texte de lafeuille B. « Mais de vous regarder comme mes juges. » « On a mis dans un journal , qu'il y avail des bouffonneries dans celfc lettre. Certcs , il ne s'y trouve d'autres bouiTonnerles que celles de co Shakespeare, que I'academicien est oblige de rapporter. Nous ne sommes pas assez grossiers en France pour bouffonner aveo les premieres pcr- sonpes de I'Etatqui composent I'Academio > . Texte de lafeuille C. « Je crains, Messieurs, de lasser votre patience. Je finis par ce trait. II y a une tragedie de ce grand Shakes- peare , intitulee Troi'lus , ou la guerre de Troie. Troilus , fils de Priam, commence la piece par avouer ^ Pindare qu'il ne pent aller ^ la guerre , parce qu'il est amoureux commeunfou de Cresside. Que tousceux qui ne sont point amoureux , dit-il , se battent tant qu'ils voudront ; pour moi , je suis plus faible qu'une larme de femme , plus doux qu'unmouton, plus enfant et plus sot que I'ignorance elle- ineme , moins vaillant qu'une pucelle pendant la nuit , et plus simple qu'un enfant qui ne sail rien faire Ses yeux , ses cheveux , ses joues , sa d-marche, sa voix , sa main.... ah sa main ! encomparaison de sa main , toules les i mains blanches sont de I'encre ; quand on la louche, le duvet ' LETTRE DE VOLTAIRE. aSi d'un eigne parait rude , et les autres luaias semblent des mains de laboureurs. » , » Telle est Tcxposilionde la guerre deTroye. Oane lalsse pasdese batlre. Tersile voit Paris qui defie Menelas. Voila, dit-il, le cocu et le cocufianl qui vont etre en besogne ; allons, taureau , allons , dogue , allons , mon petit moineau , petit Paris! ma Toi, le taureau a le dessus. O quelles cornes ! quelles cornes! » « Tersile est interrompu dans ses exclamations par un bdtard de Priam , qui lui dit : tourne-toi , esclave. TERSITE. Qui es-tu ? LE BATARD DE PRIAM. Un bjitard de Priam. TERSITE. Je suls un b^tard aussi : j'alme les bjilards ; on m'a engen- drd batard , on m'a eleve bStard. Je suis batard en esprit , en valeur , en toute chose illegitime. Un ours ne va point mordre un autre ours ; et pourquoi un batard en mordrait- il un autre ? Prends garde a toi ; la querelle pourrait ^tre dangereuse pour nous deux; quand un fils de P. . . . ren~ contre un autre fils de P. . . . , et combat pour une P. . . . , tous deux hasardcnt beaucoup. Adieu , batard. LE BATARD. Que le diable t'emporte , poltron 1 . Monsieur, Queiques journaux ont fait connattre au public le preci* d'un Memoire sur le Zodiaque de Dendera, lu par M. Biot k TAcademie royale des sciences, le i5 et le 22 de ce mois , et communique le ig a I'Academie des inscriptions et belles- lettres, Ce savant geomelre s'elant applique a d^couvrir quelle etait la projection de ce zodiaque , au nioyen de la reconnaissance de queiques eloiles principales , en a conclu que le monument se rapportait a I'annee 7 16 avant J.-C. Ainsi, volla une nouvelle opinion sur I'epoque pr^sum^e, . a laquelle appartient un tableau astronomique qui, depuisj vingt ans , a ete successivement I'occasion et le sujet d'une"! foule de systemes , ettous conlradictoires, parce que ceuj qui ont voulu I'expliquer, et ont preteudu en tirer des con-^ sequences rigoureuses, etaient plus ou moins bien prepares ZODIAQUE DE DENDERA. a35 par le genre et la direction de leurs Etudes, a tenter cette difficile entreprise, II ne suffit pas, en effet, de posscder h fond la sarante th^orie de I'astronomie inoderne, il faut encore une con- naissance exacte de celte science telle que les Egypliens eux- memes I'avalentcongue, avec toutes seserreurs et dans toute sa simplicitc. S'il ne se penetre point de cette idee, que I'as- Ironomle egyptienne etait essentiellement melee avec la re- ligion, ct merne avec cette fausse science , qui pretend lire dans I'etat present du ciel I'etat futur du monde et des indivi- dus, lecourageux explorateur du monument de Dendera se trouve sur un terrain dangereux ; il s'expose a prendre un objet de culle pour un signe astronomique , et a considerer une representation purement symbolique , comme Timage d'lm objet reel. Un second ^cueil , et celui contre lequel sont aussi ve- nues dchoucr la plupart des explications des zodiaques egyp- liens, est la difficulte de discerner, sur ces tableaux antiques, les images qui representent verltablement, soitau propre , soit au figure, les corps ou les signes celestes, d'avec les images qui apparliennent seulement au systemc d^ecri- ture egyptienne , et qui ne paraissent sur les zodiaques que comme de simples signes i'idees, avec lesquelles leurs formes n'ont souvent aucune espece de rapport. Cette distinction exige une tres-longue habitude des mo- numens egyptiens ; et Ton peut dire que jusques ici peu d'ar.- cheologues en ont senti I'extreme importance. La plupart ont confondu , sous le nom dhieroglyphes , et les hierogly- pbes proprement dits , c'est-a-dire , les elemens figures de I'^crlture egyptienne, et les images des dieux , des hommes, et des animaux sacres , qu'accompagnent loujours des ins- criptions purement hieroglyphiques, Aussi , a-t-on vu, par exemple , que de tres-longs ouvrages , dans lesquels on pre- 2 54 ZODIAQUE DE DENDERA. mxA&iiexpVquer les hieroglyphes , ne faisaient pas m^me men- tion d'un seul signe de celtc espece. S'il elait done arrivd que Ics consld^ratious que nous ve- nons d'exposer, n'eussent point occup«5 , dans le M(^moire de M. Blot , toule la place qu'elles devaient naturellement y lenir, il ne seralt pas elorinant que ses bases n'eussent point toute la certitude necessaire. Sans entrer dans I'examen de ses precedes et de ses r^- sultats g^ometriques, parce que j'ai toujours cru qu'on ne devait parler que de ce que Ton connait bien , je ne m'oc- cuperai ici que de ces memes bases toules malerieiles, celJes que M. Biot a tirees du monument meme. Les elemens de son travail consistent dans la determi- nation de quatre eloiles principales, dont trois primaires , Fomalhaut, Antares , Arcturus, et enfin la seconde etoile dePegase, dite Sheaf. Si le lecteur a sous les yeux le dessin lithographic du Zo- dlaque , public par MM. Saulnier et Lelorraln , et qu'Il place directement devant lui le signe des Poissons, II verra , a droife de ce signe, une figure d'homme , debout , un scep- tre a la main , et ayant sur sa tete une etoile : c'est celle que M. Biot nomme Skcat. Directement au-dessous des pleds de la m^me figure , on volt une autre etoile melee aussi a de pelits signeshle- roglyphiques : c^estFomalhaut, d'apres le mi^me savant. Enlre le Scorpion el un des bassins de la Balance , est^ une figure monstrueuse, a tete humaine, a pleds d'hippo- potame et a longue queue, avangant sesbras, et tenant dans une de ses mains un objet que M. Biot a cru reconnailre pour une supplement, n" xvii. ZODIAQUE DE DEADERA. jSt^ unes des nombrcuses etoiles sculplees sur le zodiaque de Dendera , les noms d'etoiles connues pour en deduire Te- poque du monument. II nous semble que les observalions que nous venons de presenter jettent beaucoup d'incertllude sur cette partie Ires-importante du Memoire de ce geomelre cdlebre, qui a d'ailleurs, par tous ses travaux et ses nom- breux services, tant de litres a la reconnaissance publique. Les etudes egypliennes acquierent tous les jours quelquc certitude de plus, Le terns est venu de renoncer a ce sys- t^mede speculations purcment conjecturales, qui,trop long- tems , a domine dans ces eludes. Les inonumens authenti- ques affluent de loutes parts , et leur rapprochement des textesnombreux que nous ont bissesles anciens, sera desor- mais le seul guide fidele dans toutes les recherches qui au- ront pour objet I'histoire et les arts d'une nation placee si haut, par I'antiquile memc , dans les annales de la civili- sation. J. F. Champollion, jeune. *^\'vv^\\^vv\\\^'\A^/v\'vv\^*'\^\\AVv^A'V^\\\'v\l(VW^Y\fvv\vv^'KV\vvvvv\'\^^^^^vv^'V\^vv^'^\^v\^v\'\ II. ANALYSES D'OUVRAGES. SCIENCES PHYSIQUES. ESSAI SUR LES MOYENS d'AMELIORER l'aGRICULTURE EN France , particulierement dans les provinces les moins riches, et notamment en Sologne , par M. le baron de Morogues , membre du conseil de revision du dcpartement du Loiret et de plusieurs Societes sa- vantes (i). M . de Morogues nous fait remarquer une lacune dans nos traitds agronomlques, et il I'a remplie autant qu'il le pouvait. On lie peut sedlssimuler , qu'en fait d'agricullure, les ap- plications ne suivcnt pas d'assez pr^s les progres des con- naissances, au lieu que les autres arts meltent immedia- tement a profit toutes les decouvertes qui les concernent. En nidditant sur les obstacles qui ralentissent la marche du premier des arts , on en reconnailra quelques-uns qui d^ri- ventde la nature des choses , et qui sont hors de notre pou- voir ; d'autres , qui sont le resultat de nos institutions , et que la tendance actuelle seconde puissamment ; enfin, quelques- uns que Ton peut surmoBter a I'aide d'une meilleure distri- bution des connaissances jgricoles : c'est de ceux-ci que M. de Morogues s'est principalemenl occupe. II n'a pu se dis- penser d'aborder quelques questions legislatives, d'exposer quelques vues sur I'instruction publique ; mais il traite ces (i) Deux vol. in-8°. Paris, 1822. Tourneux , quai des Augustins ; Hu- lard-Courcier, rue du Jardinct. Orleans, cbcz M™' veuve Huet-Perdoux, jtue Royale , n" g4. SCIENCES PHYSIQUES. 24 1 matieres delicales avec la reserve exigee parlestems, et con- seillee paries interels de la verile. D'apres le litre de son ouvrage , il a ^crit pour les hommes d'elat et pour les cui- tlvaleurs , gens egalement peu commodes a conseiller.il rappelle aux premiers les verites qu'ils negligent sans les repousser, el quelques unes de celles qu'ils ne devraient jamais perdre de vue ; il epargne aux autres des recherches infructueuses; il met a leur portde one Instruction complete, au niveau de leurs besoins et du degre de connaissances preliminairesauquelilsont pus'elever. line s'adresse point ^ceuxqui, ne sachant absolument ricn, ne peuvent mdme avoir le desir d'apprendre , nl aux esprits faux et pre- venus qui affectent de ne croire qu'ii la pratique , et ne veu-r lent donner ce nora qu'aux manipulations materielles. lis ne concevront , oune conviendront jamais que I'experience suppose I'esprit d'observatlon , el que par consequent elle est incompatible avec la routine. C'est precisement chez les cultivateurs les plus ignorans que la routine est plus tenace et plus aveugle. Dira-t-on qu'ils sont plus dociles k la voix de V experience , et moins soumis au oharlatanisme des novaleurs? Que Ton compare leur situation a celle de leurs voisins plus instruils , et qui n'ont pas repouss^ toutes les nouveautds : ceux-ci travaillent moins , et font cependant de meilleures recolles ; les autres , avec plus de fatigues et meme de capitaux, voient souvent leurs esperances deques , leurs efforts inutiles , et ne peuvent echapper a la mis^re. La pauvrete est une des causes qui entreliennent I'igno- rance ; on ne doit done pas gtre surpris de trouver peu d'ins- truclion parmi les cultivateurs des pays pauvres. Mais cette observation n'est pas aussi generale qu'on serait porte a le croire ; la France meme peut offrir plusieurs exceptions re- marquables, surtout dans les pays de niontagnes. Hors de ■A2 SCIENCES PHYSIQUES. France, ou peulvolr que i'aisance , la salubrile' des habi- lalions , la santti, la vigueur du corps, I'inslruction et les bonucs moeurs sont dtablies dans Ics sables du Hanovre , encore plus slerlles que ceux de la Sologne : ne desesperons pas encore, puisqiie dcs agronomes tels que M. de Mo- rogues, se chargeiU des ameliorations les plus difficiles; nous ne nianquerons pas de moyens d'oblenir celles qui n'exigent pas autant de travaux ; et, de jour en jour, la France sera plus belle et plus ornee ; puisse- t -elle elre aussi plus heureuse! L'ouvrage que M. de Morogues consacre specialemenl a la Sologne , est un modele de ce que Ton pent faire en fa- veur de I'agrlculture , dans un canton dont le sol , la tempe- rature , les habitans et leurs usages seraient bien connus. Dans les sciences et dans les arts, oules m^thodesgencrales suffisent, on peul se dispenser d'en chercher d'autres :mais , en agriculture , les metbodes particulieres el locales sont peut-e tre les seules applicables. Lorsqu'il s'agit de descendre des faitsgeneraux aux applications de detail , les cultivaleurs, mediocrement instruits, doivent elre fort embarrasses. S'ils se trompentsur la nature du terrain ; s'ils n'ont aucun moyen d'evaluer le degrti d'humldite du sol et de I'atmosphere; si ia serie des decompositions et des combinaisons nouvelles operees par les engrais qu'ils emploient ne Icur est pas con - liue , les meilleurs trail es ne sont pas pour eux des guides assen silrs ; etilssont reduits a interroger desbommes pluseclaires quileur indiqueutce qu'ils doivent choisirdansces ouvrages. M. de Morogues ne s'est pas borne a rend re ce service aux cultivaleurs Sologuols ; il ajoute scs observations etson ex- perience a celles des agronomes ses devanciers ; il enriqhit la science , dont il parait n'offrir qu'unc application parti- culiere. Uemarquons, a ce sujct , I'beureux eflet d'un ensemble do connaissances bien assortics. ISolrc aulcur a SCIENCES PHYSIQUES. i>45 rullivf ioutcs les branches de I liisloire nalurelle , sans ou- Llier la geologic ; on voilquc , pour micux diriger les travaux de rhomine sur la terre qu'il cultive , 11 s'est attache a con- riailie raction contlnuelle de la nature sur cette ineme terre. 11 fautl'avouer, Ires-peu d'agronomes , et metue de natu- ralistes , ont pris le soin do completer ainsl leurs moyens d'observalion.Presquetous sesont bornesauxconnaissances relatives k I'objet special de leurs etudes. C'esl ainsi , par cxemple , que La Quinlinle ne pouvalt decrlrc une forme, ni mesurer un carreau de jardin ; que I'immortel Buftou nc se mit pas toujours au niveau de ce que Ion savalt sur chacune des parties de 1 histoire naturelle qu'il a traitees. Dans une courte introduction , M. de Morogues decril I'etat acluel de la Sologne ; et certes , le portrait des habi- lans n'est pas Halte. « Par suite du pr^juge qui leur faitven- dre leurs fourrages, et les determine a laisser detruire leurs ble5 par des oies ou des dindes , ils lalssent encombrer les fosses quiserventa egoutter leurs terres et assainir le pays; les eaux reslent stagnanles , les recoltes manqueni , les champs devenus improductifs, sont abandonnes, les epi- demics et les epizootics se multiplient , la faim el la miserii s'accroissent sous toutes les formes ; les hommes el les bes • liaux perissent, le pays se depeuple et se deleriore, les inaisons ancicnnes y sont abattucs , sans que de nouvelles maisons les remplacent ; les terres incultes s'y recouvrent de bruyeres cl de marais ; bienlot , si radminislralion ne met un terme a ce mal , en eclairant les habilans a I'aide de bonnes ecoles , nos pays pauvres se convcrllront en vas- les deserts , daus leurs parties trop eloign^es des grandes villes , pour que i'inslruclion puisse s'y propager sans la protection sp^ciale du ejouvernemenl. » M. de Mo- rogues est un des grands proprietaircs de la Sologne: il connail bien ce pays , el ne peul se tromper sur la catrse 344 SCIEiNCES PHYSIQUES. des inauxL qu'ii signale , el auxquelsilne voit d'autrc remedc que rinslruclioii generalement r^pandue. Que I'on juge , par la , de quelle nature sont les services que les ennemis de rinstruction peuvent rendre a leur pays. » Toules les sciences sont sosurs, dil encore M. de Mo- rogues; elles sepretent un mutuelsccours; elquandlegdnie de rhomme s'elend dans un sens , il dolt bientot s'dlendre dans tous les autres. C'est sur ce principe que se fonde la necessite de I'education , comine base premiere des ame- liorations de tout genre ; et c'est ce qui m'a determine , dans tout le cours de cet ecrit , a placer I'instruction du paysan en tete de tous les perfecllonnemens dont les campagnes sont suscepllbles. J'ai voulu que le colon fAt instruit, afin que , devenu meilleur et plus habile, ii rendit son pays plus produclif et plus utile a toute la France. » Le premier volume est divise en sept livres , dont voici les tilres : Considerations generales. — Ameliorations morales. —Regime sanitaire. — Constructions rurales. — Ameliora- tions generales. — Culture generale. — Fourrages. Le second volume est compose i" de cinq livres qui traitent des ob/ets suivans ;Grande culture.— Petite culture. — Propagation des Ijois. — Produitdes bois. — .Commerce ; 2" d'une table alpha- betique , deslinee « a tenir lieu de dictionnaire au lecteur , et a lui faciliter rinlelligence de I'ouvrage. « L'auteur fait con- naitre les sources ou il a puis^ ce qu'il n'a pas tire de son propre fonds ; il temoigne sa reconnaissance a MM. I'abbe Duparc, Mallet, le marquis de Lasteyrie et le comte de Tris- tan, qui lui ont fourni des notes precieuses et d'excellens avis. II rappelle aussi le souvenir de deux ecrits publics , il y a plus de trenle ans , sur les ameliorations de la Sologne ; on doit le premier a M. d'Aulroche , clle second, quiparut un an plus tard, a M. de Soberville . Ces deux auLeurs elalent, ainsi que M. de Morogues, proprielaires en Sologne , el SCIENCES PHYSK^UES. 245 connaissalent parfailement le pays sur lequel ils ont ecrJt. Nous nous bornerons a un petit nombre de remarques , en suivant les divisions etablies par notre auleur. Dans le premier livrc, il expose avec exactitude la nature minera- logique du sol; il la compare a celle des landes de la Guyenne, dela Bretagne, de laTouraine, etc., et aux plai- nes crayeuses de la Champagne; et il pense que presque tout ce qui est contenu dans son ouvrage peut etre applique a ces contrees : ne faudralt-il pas en excepter les plaines de la Champagne , non-seulement a cause de leur nature calcaire, mais aussi parce que les eaux y sonl distribuees comme dans les terrains de cetle nature , avec une grande irregularite ? La creation d'un sol fertile dans une vaste ^ten- due, maintenant privee d'eau et de vegetation, est une des plus grandes difficultes dont I'art puisse triompher ; et le succes de cette belle entreprise n'est plus douteux : mais , il semble qu'un traite special consacre i la Champagne pouilleuse avancerait le tems ou ces terres se couvriraient de prairies , de molssons et de forSls . En peignant I'etat physique des habilans de la Sologne , la misere et les infirmites auxqucUes ils sont si exposes , le peu de forces dont ils peuvent s'aider dans leurs penibles travaux , notre auteur regarde tous ces maux comme une consequence necessaire des habitudes et de la mani^re de vivre de ces pauvres cultivateurs. II semble que I'on devrait admettre encore une autre cause, c'est que les Solognots font partie d'une population qui fut connue de tout terns comme peu propre a la fatigue (i). Cette opinion , repandue chez (i) Nous devons consigner ici un fait peu coonu. Dans les premiferes acitees de ce siecle , M. de Belmont, qui avait acquis d'immenses pro- prietes en Sologne , y attira du Dauphine , sa patrie , et particuli^rement des valldes de I'Oisan , pres Grenoble , plusieurs families de cultivateurJ !j4g sciences physiques. Ics dirangcrs aussi Lien qu'en France , n'a pas ecliappe a Tautcur de la Jerusalem delhree: en parlanl des soldats ve- nus de la Touraine et des provinces arrosees par la Loire , il observe que cesguerriers n'etaient pas geiitc robusta c fa- iicosa; et il en c'onnc une assez mauvaise raison. Selon iui , c'csl a la fcrlililc du sol el a la douceur du climat qu'il faut allribuer la /?Jo//e constitution des habilans. Mais, sansallcr bien loin, ne trouvons-nous pas dans la fertile Liniagne une race d'hojnmcs infatigables , sous un climat qui vaut bien celuide la Touraine? Au sud de la France , le uieme fail se montrc encore dans le bassin de la (iaronne : des for- mes de terrain plus males que celles des rives de la Loire , y sont parfaitement en harmonic avec I'air de sanle et de force de la population ; et vers le nord ,1a riche Norman- die , les plaioes fecondes de la lielgique, la magnifique vallec du Rhin avec son cadre de monlagnes, allestent suf- fisamment que les conlrees les plus favorisees par la nature peuvcnt fort bien ne pas elre habitues par des Sybarites. Pour assigner les veritables causes des differences que Ton remarque enlre les populations d'un grand etal , il faudrait qiiclquefois remonler audela des terns hisioriques. M. d'Aulroche a prouve qu'en molns de trois siecles la Solognc a penlu plus des deux tiers de scs habitans el de SOS produits ; il atlribue cettc decadence ci des imp6ts d'autanl plus accablans qu'ils elaient plus inegalement re- partis. M. de Froberville ajoute, a cette cause, la for- mation de grandes proprietes aux ddpens de plusieurs pe- lites , el I'abscnce des grands proprielaires. Nous enlen - qui , atlaclies a ce sol par un interi^l personnel , avaicnl sii le iciidre I'er tile , ct en avaien! de}a tire des recoUcs aboudanles et varices. La mort do M. de Belinoril , en i8i5, a paralyse des essais qui proaiedaient a lous d'hcureux resultals. (N.d. It.) SCIENCES PHYSIQUES. ^47 dons provoquer aujourd'hui dans loule la France rdlablis- sement de ce qui consomma la ruine de la Sologne. Et qu'on ne disc pas que les deux ecrits cites par noire auleur iurent dictcs par I'esprit revoiullonnaire ; ils sont Tun ct I'aulre anterieurs a 1789. Les amis sinceres des vertus et des biens qui les accom- pagnent , auront le courage de medlter le premier chapilrc du second livre. lis se senliront quelquefois repousses par Ja douleur el le degoAl; mais lis re perdront pas I'espoir de trouver quelque remede a tant de misere et de degradation morale. \ oila pourlant ce que certalnes gens voudraient , non-seuleinent conserver, mais retablir aux liewx ou d'heu- reux changemens ont ete amends par I'lnstruction. M. de Mo- rogucs consacre un chapitre a prouver la necesslte de ce pre- mier moyen de perfeclionnemenl moral; et dans un autre, 11 recommande I'enseigneinent mutuel , dont il retrace , en peu de mots, I'histoire et les services. Depuis que ce cha- pilre fut ecrit, les choses ont bien change! La persecution chassera Tenseignement muluel , rinslructlon premiere sera forcee a relrograder , et peu a peu, I'agriculture , les arts, et surtout les moeurs , relourneront a leur premier etat. Le cinquleme livre conlient plusieurs observations sur les Clangs. Notre auteur ne partage pas I'opinion de plu- sieurs agronomes , qui condanment, sans exception, cede manlere d'occuper le sol ; 11 laisse , autant qu'il est possible, la plus grande latitude a I'industrie, et mgine aux caprices des proprietaires. Le reproche le plus grave qu'il fait aux (itangs , c'esl qu'ils content beaucoup et rapportent peu. Lorsque les proprietaires seront bien convaincus de celte verilti , le nonibre des dlangs diminuera sans doute, el Ton n'aura plus a redouler leurs dangereuses exhalaisons. A la suite de deux thapilres consacres a la vigne et aux ar- ■A8 SCIENCES PHYSIQUES, bres fruiliers , on trouve rindlcallon de plusleufs essais sur la culture d'arbres el arbusles qui , jusqu'^ present, n'ont guere servl qu'a rornement des jardins et des pares. On pense bien que I'enumeration de ces essais n'est pas com- plete ; mals 11 suffisait de nietlre sur la voie les cultivateurs instruits, zdles , et assez riches pour supporter des frais d'ex- pdrlences. Ne pourrait -on pas assocler aux recherches sur les plantes exotiques quelques essais sur les proprieles des pro- ductions indigenes? Sommes-nous assures que nous ayonstir^ tout le parti possible de ce que la nature a mis a noire dispo- sition ? Nepourrions-nous pas, par exemple , a rimilalion des pcuples du Nord , cxtraire du bouleau un sue fermcn- tescible , el , par consequent sucr^ ? fabriquer avec Tecorr e de eel arbre , comnie les peuples du Nord nous en donnent aussi Texemple, des vases legers, solides, et abon marche ? Parmi les cultures que M. de Morogues propose , il en est quelques-unes dont rutlliie parait fort douteuse , et qui ne seront peut-elre jamais autre chose que des objets de fan- taisie , des amusemens agronomiques. Nous placerions vo- lontiers dans cette calhegorie la naturalisation du chene balolte, arbre peu eleve, d'une vegetation tres-lente, et dont on croit avoir beaucoup vantele fruit, lorsqu'on a dit qu'il vaul la chStaigne. Quand meme cet eloge ne serail pas exagere, on serait encore en droit d'affirmer que le chSne balolte ne vaul pas le chataignier. Toutefois , continuons a lever sur toules les conlrees des tributs au profit de noire sol; lorsque nous aurons epuis^ les deux continens les lies ne seront peut-elre pas encore explorees partout ; la curiosile de nos neveux n'est pas menacee de manquer d'alimens. Arr^lons-nous un moment sur les plantations d'arbres r(isincux, moyen d'amelioration si efGcace pour les terrains sablonneux, Notre auleur assigne ie premier rang aux nom- SCIENCES PHYSIQUES. 1.49 breiiscs especes de pin; mais il n'a pas nomine le pin cemf/ro, le plus beau de tous, et le seul peut-elre qui s'acco- mode bien dcs terrains marecageux, dont la ferliliie se pro- longe pendant plusleurs siecles, et dont les amandes valent au moins celles du pin pignon. M , de Morogues regarde les sapins comme les coniferes propres aux terrains calcaires, et les pins, comme plus convenables aux sols d'alluvion de nature quarzeuse. Ccpendant , les Vosges et la for^t Noire , oil Ton voit de si beaux sapins, ne sont point cal- caires; il faut en dire autant des montagnesde I'Auvergne, etc. Nous regreltons de ne trouver dans ce chapiire qu'une simple mention du melese, arbre si agreable par sa forme et son feuillage, et si pr^cieux par son bois. A la tete des agronomes qui en ont recommande la culture, plagons le venerable nom de Malesherbes ; rappelons-nous les ex- periences de Duhamel , et les observations nombreuses qui ont fait donner au melese le titre d'immortale lignum. Mais , n'oublions pas non plus que sa vegetation est tres-lente, quoique M. de Monville assure le contraire dans un M^- moire que les Annales maritimes ont public. ( Cahier d'a- vril 1822.) Aucun fait de botanique n'est mieux constate que la lenteur de la croissance du melese, comparee a celle des autres coniferes , except^ le pin cembro et Vif. Cet arbre poss^de assez de qualites precieuses pour atlirer I'altention des cultivateurs ; on ne doit pas craiudre qu'il soit aban- donne. Mais ceux qui voudront consacrer a cette culture une partie de leurs lerres aurouttravaille pour la poslerite; la vie d'un seul homme ne suffit pas pour clever un melese jusqu'a la hauteur qui le rend si utile dans les constructions. Ala fin de son ouvrage, M. de Morogues s'adresse aux ministres.... « C'estsur vos soins eclaires et genereux, leur dit-il , que je fonde Fespoir de tout le bien qui resle afaire dans cette contree, ainsi que dans les autres parties de la o5o SCIENCES PHYSIQUES. France , qui , coinme elle , rcclarncnt voire sollicilude Que voire allenlion , principalement excil^e par nos pro- vinces opulenles , s'arrete aussi , et meme avcc complai- sance, sur les parlies les rnoins ferliles du royaume. Dans Ics unes , la nature a fait , pour ainsi dire , tous les frais , et vous laisse pcu de gloire a oblenir ; dans les autres , la sa- gesse de vosrnesures, et Taclivile de vos soins , vous don- jieront lemdrile d'une multitude de creations qui , dans uu pelit nombre d'annees, substitueront I'aisance a la pauvrete, Temulation au decouragement, et les lemoignages d'une satisfaction unanime aux plaintes les plus ameres. Ainsi, vos noms inseparablement unis aux bienfaits dont on vous sera redevable , se perpelueront d'jige en age , graves par la reconnaissance » Puissent ces vceux d'un citoyen etre enlendus de ceux qui reglent nos destinees , et ne pas demeurer sleriles ! Ferry. 5 1 qui; malgre la grandeur el la mulliplicile de sesfaulcs, n'en roiiserve pasmnins la jusle renomir.ee d'un des plus grands hommes deguerre donl TEurope ait contr mple les exploits. M. Koch avoue lui-memc pu'il n'a pas eu la permission de puiser dans les archives du gouvernefnenl : niais , vivant au milieu des generaux qui ojpt fait la campagne dont iJ devait rendre compte , il a regu d'eux lous les maleriaux, tous les renseignemens qu'il pouvait desirer d'oblenir. II a compare ces materiaux anx relations , aux ouvrages publics sur les memes fails d'armes , en France , en Anglelerre el en Allemagne. D'apres la nature meme des circonstances oii rauleur s'est trouve place ; uni par des liens d'amitie, de respect et de reconnaissance , avec un grand nombre des principaux acteurs du grand drame dont il decrit la marche, et dont il peint les caracteres, on sent que I'auteur n'a pu dcccmment franchir des bornes assez rcstreinles, dans la critique des fautes, et la revelation des erreurs commises. Cependant, si Thislorien se permet rarement le langage amer de la censure et le style tranchant d'une critique ini- perieuse , on volt qu'il cherche par un expose des faits , simple, clair et candide, a donner au lecteur tous les ele mens des sentences qu'il craint lui-meme de proaoncer. Quelquefois , neanmoins , il hasarde son opinion sur ce qui lui parait blalmable dans les operations qu'il decrit. La mesure merae , ainsi que la modeslie qu'il apporte , en presentant ses vues et ses observations, leur donnent en- core plus de poids. L'ouvrage de M, Koch se distingue des productions qui ont paru, anterieurement , sur le meme sujet, par Icspril vraiment frangais qui conduit toiijours la plume de I'auteur. Labassesse des insulles faitcs au malbcur , n'entre jamais dans son cceur. M^mc en dccrivanl la chute du trone im- 352 SCIENCES PHYSIQUES. pdrial, il conserve de nobles egards pour un pouvoir auquel on doit encore , apres sa destruction , cette sorte de respect commande par la deccnce, et I'attribut inseparable d'une grandeur long - terns itnposante. M. Koch a compris qu'un pouvoir qui , durant quinze ans , a rdgi trente millions de Fran^ais, subjugue la moili*^ de I'Europe, et dict^ des lois a I'autre moilie , pAt etre exag^re , despotique , haissable , mais non pas vii et meprisable. M. Koch n'a point borne ses memoires aux seules des- criptions des faits militaires que comprend la campagne de i8i4-- II embrasse aussi I'expose des evenemens pollliques et des operations diplomatiques qui preparercnt, et, bient6t apres , accoitiplirent le grand evenement par lequel se ter- mina cette campagne a jamais memorable. La campagne de Dresde venait de detruire une seconde fols la force militaire de la France : i peine de rares debris d'une arm^e , naguere formidable, ont-ils regagne les rives du Rhin , qu'il faut songer a la defense du territoire fran- ^ais. Sans doule, il restait encore un grand nombre de ces vd- tdrans quiavaient triomphe des Autrichiens , des Prussiens et des Russes , a Austerlilz , k J^na , a Friedland , a la Moskowa, Mais Napoleon , toujours plein de I'id^e qu'il ressaisirait les renes de son vaste empire , et rentrerait triomphant dans ses premieres conquetes, avait laiss^ dans les places avancees, tous ces corps qui conservaient les tra- ditions de la guerre et les habitudes de la victoire. II ^tait trop tard pour rappeler ces garnlsons a la defense de la mere patrie. Ainsi, lorsque des corps d'arniee se trouvaientcnfer- m^s dansles citds de Dresde, de Hambourg, et dans un grand nombre d'autres places ctrangeres, la France privee de ses v^tdrans, etait reduite a se defendre avec des recrues qu'il fallait appeier dans les rangs, ^quiper, armer , inslruire , s'il SCIENCES PHYSIQLTES. 253 ^tait possible, avant que !es masses de I'ennemi, aguerries par (le longs efforts, encouragees par de grands succes , n'inondassent de leurs bataillons nos fronlleres ddgarnies , En Espagne , deux armees florissantes commandees par deux gendraux celebres , suffisent encore pour mainlenir la conquSte d'une parlie de la Peninsule et tenir en echec les forces comblnees des Anglais, des Espagnols et des Porlu- gais. Mais ccs deux armees ne pourront retrograder, et couvrir le territoire frangais , sans etre poursuivies par des ennemis auxquels cette relraite donnera des esperances nouvelles , et la confiance qui prepare la vicloire. Cependant , Napoleon se hate de revenir h Paris ; il y renlre le 9 novembre 181 3: il faut qu'ii demande h la na- tion , de nouveaux et grands sacrifices. Deux fois, en treize mois, il a perdu le materiel et le per- sonnel de son armee principale : il lui faut des munitions, des armes , des chevaux et des hommes , pour resisler a I'Europe entiere souleve'e conlre lui , et s'ebranlant pour abattreson trone. Grace aux formes flexibles d'un gouvernement inslitud pour marcher avec autant de celerite que de soumission , d'apreslescommandemens arbitraires d'un seul mailre, rien n'est plus facile que de porter, sur I'avis d'un conseii d'etat, des decrets pour augmenter ou creer les impots les plus im- portans, sans I'assentiment pr^alable des Corps legislatifs. Trois senalus-consultes sont presentds au senat, et par consequent votes sans resistance. Ces actes, joints a ceux qui, depuis neuf mois, avaient et^ vot^s pour le meme objet, autorisaient la levee consecutive et presque simullanee de 545, 000 hommes ! . . . Mais quelque chose de plus difficile que de faire voter ces immenses levees , ce sera de les operer au milieu du ddcou- ragement de quelques deparlemens , et du mecontentement Tome xv. t-t 254 SCIENCES PHYSIQUES, de la plupart des aulres ; armer ces troupes el les former en corps, olfrlront d'aulres difficull^s. La marche rapide des ^venemcns ne laissera le terns de rien accompllr. Napoleon sent plus que jamais le besoln d'agir sur les esprils, maispar quels moyens? II a brls^, d'une main toule puissanle , les rcssorts de ['opinion publique. Depuis long- tems la tribune est muelle, la presse esclave , loute idee liberale etouffee , tout sentiment patrlolique comprime on corrompu , pour y subslituer I'admiration du grand homme , et le d^vouement h I'int^ret prive de sa dynastie !!! II n'y a rien la qui puisse tirer un peuple de I'abattement du mal- henr, et le rendre a I'heroisme qui lul avait fait naguere defendre , avee tant de gloire et de succ^s , son inde'pcn- dance et ses liberies. Napoleon commence par violer leslois, en cboisissant seul le president du Corps legislatif, parre qu'il sail qu'un president servile est, au sein d'une asserablde mdliculeuse, le levier du pouvoir arbitraire, et I'instrumenl qui seul peut donner le moyen legal en apparence de fausser Paction meme du pouvoir legislatif. Napoleon ordonne , par un decret , que Ic Scnat et le Corps legislatif nommeront descommissionsspdciales, afm de recevoir la communication des pieces diplomaliques re- latives aux offres des puissances clrangeres, pour conclure la paix. L'orateur qui porte ce decret au Corps legislatif, prononce un discours dans lequel il monlre les esp^rances de conciliation, puisecs dans la declaration meme des allies : il en cite les expressions les plus favorables. Mais ce discours ne peul parailre que dans le Moniteur, revise par la police imperiale. Le public y remarque avec douleur que les dispositions pacifiques de I'Empereur y sont affaiblles. Des suppressions, des alldrations donnent a celte piece imposante, une pbysionomie toule nouvelle.Alors, la in^fiancc entrc dans Tame des deputes ; eile influe sur Ic SCIENCES PHYSIQITES. 255 choix des commissaires. On repousse des lisles officieuses preparees par I'autoritd supreme; on ne veut point de can- didats qui tiennentau ministere etau gonvernement : il faut des hommes independans par leur position, rassurans par leur caractere : on choisit MM. Raynouard , Laine , Flau- gergues , Gallois et Maine de Biran. Le senat se montre beaucoup moins difficile : M. de Fon- tanes est nomine rapporteur de la commission choisie par ce corps obsequieux, Le rapport de M. de Fonlanes doit ^Ire mis au nombre des monumens de son eloquence et de son zele pour conserver la dynaslie napoleonienne, conju- rer le retour d'une dynastie dont on commengait alors a reparler, et conserver a Teinpereur la puissance illimitee dont il avail joui depuis les annees les plus prosperes de son regne de fait. La commission du corps legislalif crut devoir montrer une moins grande deference. C'est peu qu'elle ose dire : Les moyens de repousser Tenneml seront efficaces , si les Francais sont convaincus que lour sang ne sera verse que pour defendre la patrie, et des lois protectrices Ces mots consolateurs de paix et de patrie retentiralent en vain , si Ton ne garaniit les insti- tutions qui en prometlent les bienfaits. La commission du corps iegislatif ne craint pas d'ajouter : « I'l parail done in- dispensable a voire commission, qu'en meme tems que le gouvernemenl proposera les mesures les plus promplcs pour la sArete de I'Etat, S. M. soil suppliee de raaintenir I'entiere et confiante execution des lois qui garanlissent aux Frangais les droits de la liberie , de la surcte , de la pro- priete^ el h la nation le libre exercice de ses droits politiques. » Le corps legislalif vote Timpression du rapport de la commission, qui conlenait ces passages remarquables. Mais , comme la presse ^tait esclave , M. le due de Rovigo, 256 SCIEINCES PHYSIQUES, m'mistre de la police , eul soin de porter a I'empe- reur Tepreuve du Moniteur, envoyee le solr k I'examen de la police impdriale. Aussltdt, I'impression vol^e par les l^gislaleurs est supprimde d'autorild. Des le iendemain, les porles de la salle de leurs seances sonl ferm^es ; le corps Idqislatlf est ajourne. L'empereur, du haul de son tr6ne , qu il appele avec undedain superbe, quaire ais de hois, recou- veiis de pvurpre , el tenus par des clous d^or, invective les re- presentans de la France, alors seulcmcnt qu'ils se mon- Irenl les defenseurs des inter^ts publics, Des cet instant, les amis de la patrie "' de ses liberies abjurenl toule alliance avec les iddes pollliques et les vues ambitieuses de Napoleon. Sans doute , ils defendront la la France , par point d'honneur , et par le sentiment que r^lrangeren est I'ennemijure; mais , desormals, ils ont, dans leur pensee, separe la gloire, le bonheur et les droits du peuple franQais, des pretentions despotiques d'un capi- laine qui voudrait nc la mcner qu'avec le glaive du con- qu^ranl et les verges du dictateur. Tel elall Teiat moral de la nation frangaise au com- mencement de i8i4- Remarquons , avant d'aller plus loin, comment Napo- yon s'aliene les coeurs d'un corps legislatif jusque-la re- oomme par son obeissance, et comment il revolle la na- tion lout enliere ; c'est en violant, k deux reprises, les droits sacres de la liberie de la presse. Cette liberie , dont le pouvoir se monlre si pen I'ami , peut done emp^cher sa chute a I'instant du danger, comme elie peut empecher ses ecarts el redoubler sa gloire a I'instanl des prosperit^s. On avail vu, lors des desastres de Russie, lors de la re- traite de Dresde et des malheurs de Leipsick, des bulletins de la grande arm^e Imposer, pour un terns, h la cr^dulitd tiublique , sans que la presse , esclave , p(it reveler aus ci- SCIENCES PHYSIQUES. 267 • oyens la v^ril6 sur les plas grands ini^r^ts de la palrle. Une d^tiance invincible s'etait empar^e des 5mes. Napo- J^on, lorsqu'il annongait des succes verilables, nepouvait parvenir a les faire croire sur sa simple assertion. Lors- qu'il avoualt des revers , les imaginations frappees allaient au-dela d • oules les bornes ; elles supposaient que , pour qu'il eAt avou^ tel degre de son inforlune , il fallait qu'H cAt dprouvd des desastres dix fois plus grands encore. Ainsi, pour avoir abuse des moyens que lui fournissait I'esclavage de la presse. Napoleon avail perdu bien plus encore que I'amitie des hommes, il avail perdu leur es - time ; il dlait assis sur un tr6ne , el I'on ne croyail plus k ses paroles : c'dlait etre deja tombe moralemenl. Apres avoir fait la part du despotisme , et du tort moral qu'en eprouva Napole'on, exposons maintenant ce qu'il a fait pour soutenir une lutle que son genie militaire prolon- gea parunefoule d'actions memorables. Montrons d'abord avec quelles forces les allies se pro- posenl d'envahir le terriloire frangais. L'AUemagne s'est levee en masse pour abattre le colosse de noire empire. Autrichiens, Prussiens, Bavarois, Saxons, Wurlembergeois , tous ont reuni leurs drapeaux; les Sue- dois , les Polonais et les Russes marchenl avec eux. La Hoi- lande est revoltce, et se joint h la coalition. Les troupes d'ancienne formation, aguerriespar des campagneslongues et difGciles, exaltdes par d'eclatans triomphes , onl aequis au plus haut degre la conGance qui produit les grands re- sultals militaires. Les nouvelles troupes , levees au nom de la liberie, recrutees avec les professeurs et les eleves de toutes les universites , avec tous les affilies de I'union de la vertu (Tugend- Bound ) , excllees par les promesses des souveralns d'accoider aux peuples des constitutions qui consacrent les liberies ardeniment desirees; ces nouvelles 258 SCIENCES PHYSIQUES. troupes , par leur enthousiasme , sont digoes de marcher a cdtd des veterans. Tel est i'esprit des arraees germa- niques. Indiquons I'dtat num^rique des forces alllees. Le prince Schwarlzemberg, qui va bienlot violer la neu- trality du territoire suisse , s'en approche avec 180,000 hommes , qui seront renforcds par deux grands corps de troupes, A la droite de cette masse s'appule i'arm^e de Siiesie , forte de i3o,ooo homraes. L'armee du Nord, qui compte 4^0,000 hommes, horde le Bas-Rhin. Voila done 820,000 hommes s'apprelant k franchir , do concert , les frontieres de I'est et du nord de la France, de- puis la Suisse jusqu'i la mer du Nord. 180,000 hommes stationnes et developp^s en seconde ligne , achevant de se reunir ou de se former , serviront de reserve. 100,000 hommes sont encore occupes sur les derrieres a contenir les troupes fran^aises , si malheureusement confi- ndes dans les places fortes du nord de I'AUemagne. 80,000 Autrichiens, p6ur contenir notre arm^e d'ltalie. i5o,ooo Anglais, Espagnols et Porlugais, aglssant conlre les armies des marechaux dues d'AIbufera et de Dal- matic. Enfin , tout compte fait, la coalition peut deployer con- lre la France 85o,ooo combaltans ! Que pouvons-nous opposer a ces forces immenses ? La France possede encore 3oo,ooo hommes sous les amies; mais les trois quarts se trouvent en Ilalie , en Espagne , et dans les places de la Germanic. II ne reste done pas sur noire territoire plus de 80,000 soldats a/a/// fait une cawpagne. On est au mols de novembre, et d^s le SCIENCES PHYSIQUES. 45^ premier Janvier, les armees enneniies francliiront les frori- ti^res de la France. El pourtant Napoleon ne d^sespere point de surmonler ces grandes difficultes, d'affronler tons les hasards , et de reconquerir sa fortune et sa gloire! Confiant jusqu'a la t^- merite, il ne rappelle pas m^me, pour d^fendre le territoire de la France derriere les remparts naturels des Alpes et des Pyrenees , nos troupes d'Espagne et d'ltalie ; c'ettt ele renoncer a nos conquetes; et Napoleon, menace de per- dre son propre territoire , ne veut pas abandonner la moin- dre acquisition. Cependant, aS.ooo soldats aguerris devalent revenir de Dresde aux termes precis d'une capitulation solennelle ; elle est violee, et ces troupes sont perdues pour la France. Enfin, pour dernier malheur , une epidemic attaque nos soldats et nos conscrits dans les depots oii ils sont appeles: 60,000 hommes y perissent. Tels sont les desastres h r^parer et les difficultes a vaincre. L'empereur ne laisse a I'arraee que les 1'" bataillons, et dirige surles depots, les cadres du 2* et du 3=bataillonde chaque regiment, Afin d'^viterla confusion, 160,000 cons- crits seulement sont d'abord envoyes pour remplir ces ca- dres, ^tre armes, habilles, mis en marche, et remplac^s a mesure par des conscrits d'autres levies. On manquait d'armes : on s'estime heureux , en desar- Hiant 25,000 elrangers qui se trouvaient au service de la France, de compter 25, 000 fusils de plus, et 25,ooo en- nemis de moinsdans notre armee. La remonte de la cavalerie presente de grands obsta- cles; on est force de prendre des chevaux d'une taille fort au-dessous de celle qu'exlgerait chaque genre de service. 26o SCIENCES PHYSIQUES. On forme, k la hSte, des regimens de cavalerie, donl les chevaux et les cavaliers sont dgalement inexpcrimentds. On ^quipe , on remonte I'artillerie , on demande i la marine ses regimens d'arlillerie, de matelots el d'ouvriers niiiitaires. L'infanterie de ia garde esl portee a no bataillons. Tandls que I'empereur se livrait a ces preparatifs, le ge- neral Schwartzemberg s'alllant a I'oligarchie bernoise , qui regrettait I'anlique despotisme qu'elle exergait sur Ic Vaudois et I'Argovie , obtient d'elle la violation du terri- toire de la Suisse. Ainsi , les seigneurs de Berne ouvrenl a TAutriche les porles de la France , pour de Tor, et seduiis par I'appiit de la domination. En ce moment , nous n'avions pas sur la fronliere plus de 100,000 hommes sous les armes ; ils etaient comman- des par les marechaux dues de Bellune , de Raguse et de Tarenle , et par le general Maison. Le prince de la Moscowa devait couvrir la frontiere de la Suisse ; le due de Casliglione , la Savole et le Dauphine. Au i" Janvier i8r4, Geneve est rendue aux Autrichiens, et I'armee du prince de Schwartzemberg sc trouve presqne en entier sur la rive gauche du Rhin. Etle marche a la fois sur Langres el Dijon ; elle investil Besan^on. Huningue, Beforl elBrisach, sont pareillement investis par les Bavarois et les Wurtembergeois. Les Russes, sous les ordres de Willgenslein , passenl Ic Rhin au-dessus de Strasbourg. Le due de Bellune commence sa relraite de- vant ces forces incomparablement superieures aux siennes. En meme terns , Tarmee de Silesie avail contraint les corps trop peunombreuxdesducs de Raguse ctdeTarente, a prendre une posilion retrograde; les trois marechaux se roncenirent el se joignent sur la Moselle, pour arrt^terl'ar- nice de Silesie^ SCIENCES PHYSIQUES. 261 Les Bavarois et les Autrichiens continuent d'avancer. A Bar-sur-Aube , ils livrent combat au flue de Trevise , et perdent trois fois plus de monde que les FraiKjais. Nean- moins , le marechal dut se retirer sur Troyes pour ne pas ^tre bientot accable par des ennemis trop dispropor- tionnes en nombre. Au 26 Janvier, Dijon, Langres , Bar-sar-Aube , Join- ville , forment les points principaux de la ligne ennemie , sur laquelle sont arrivees les grandes reserves russe et prussienne coramandees par Barclay-de-Tolly. « La promple retraile de I'armee frangaise, dit Fauleur des Memoires , fut sans doute determinee par I'elat deplo- rable dans lequelelle se trouvail. (i) Les soldats, sans solde depuis six inois , sans distribiilion reguliere , mal v^tns , et maltrajtes paries habitans, claient decourages et instigiies k la desertion par des emissaires de I'etranger, secondes d'indignes citoyens. » Terminons ce premier article, en citant un fait bien re- marquable : il presente une grande leqon aux magistrals qui , dans le^ circonsiances difficiles, trahlssent leur devoir en refusant de venir, par de niodiques sacriGces, au secours des forces destinees a les defendre. "L'iinperieuse n^cessite, dit I'auteur des Memoires, con- Iraignitle ducdeBellune a frapper un emprunt de i5,ooo francs sur Nancy. L'autorite municipalene cedaqu'alafor- ce,etcettesomme ne futversee danslacaisse militairequ'a- pres que Ic comte Grouchy eut fait enlever le maire et ses adjoints. Si le refusde ces fonclionnaires fut motive moins par le manque de fonds que par un attachement trop scru- (i) « Les rbcvaux de la cavalerie et de rartillerie n'ayant pu 6lre ferros a glace , faule de fonds , 3oo avaient peri en se brisant les jambes dans h route de Saccarat it Nancy. 26j sciences physiques. puleux aux formalites qui pouvaient etre sacrifices kVar- gence , quels regrets ne durenl-ils pas ^prouver , lorsqu'un ordre dufeld-mardchal les chargea de pourvoir h I'Cquipe- ment des prisonniers espagnols , deslinds a former la gar- nison de Toul, pour les allies ! « Koch, T. i., p. 120. En resume , depuis le premier de Janvier jusqu'au vingt-clnq , les allies ennemis, par une marche savamment combinee, avaient force de front lous les obstacles, la seule armee dc Silesie avail envahi le vaste terriloire compris entre le Rhin et la Marne ; elle avait debouche dans les plaines dc la Champagne. Les lignes de nos places fortes, les grands fleuves, ct les chafnes des montagnes qui forment, a I'ouest, les boulevards de la France , sont franchis de toutes parts- L'ennemi se trouve en masse au coeur de I'empire il menace la capitate. Telle etalt la situation des affaires, lorsque Napoleon commenga les operations de defense qu'il s'ctait reserve de conduire en personne , et qui feront I'objet de noire se- cond article. Ch. Dupin , Membre de rinstitut. SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. /» IWX WVVV^ W\'VV\'VVWV\'W* Science du Publiciste , ou Traite des principes ele- mentaires du droit , considere dans ses principales dwisions , avec des notes et des citations tirees des auteurs les plus celeb res , par M. Fritot, avocat (i). Les peuples ^claires ont senti le besoln d'une consti- tution ^crile, representative, et franchement executee. Ceux qui ne I'ont point la demandent , Tappellent de tous leurs voeux, quelquefois par des tentalives partiellesimpru- dentes , Lientot suivies de roppressionetrang^re , et d'une reaction pire que le despotisme precedent. Ceux qui en ontune sur le papier, se tourmentent pour qu'on Tobserve; lis demandent qu'elle ne soit pas un simulacre admis pour avoir plus d'obeissance et plus d'argent, sans donner plus de liberte, c'est-a-dire plus de justice; qu'eUe ne soit pas changee ni suspendue par I'arbitraire, mdme legal ; qu'elle re^oive, selon son esprit, tous les developpemens ndcessaires a son activite ; qu'on ne puisse etablir en lois que ce qui est bien d'accord avec clle ; qu'on declare abrogees toutes les contre-Iois qui i'alterent ou la contrarient; enfin, qu'il y ait, pour la reviser, la completer, I'ameliorer , des formes speciales, conslitulionnelles, qui, la distinguant des lois secondaires , puissent la garantir contre I'ambition des ministres et la corruption des Chambres. II est done a propos de rechercher , d'eclaircir , de pre- senter en corps de doctrine les bases sur lesquelles une bonne constitution peut elre assise ; tous les ecrits relatifs (i) Tom. IV et V;in-8° ; 1811. Paris, chez Bossangc. Chaque Tome de plus de 5oo pages, Les Tomes VI ct VII paraissent. 364 SCIENCES MORALES a de si hauts intdrc^ts, qui sont les interSts de lous , ne peuvent qu'exciler vivement I'altention publiquc. C'est ce beau sujet que traite M. Fritot sous le nom de Science du publiciste. Son ouvrage est dedie au Roi et i M. Ic due de Cazes ; il sera volumlneux , puisque les cinq premiers tomes doivent etre suivis de quelques autres. L'auteur expose, dans sa premiere partie, les fondemens naturels du droit civil et du droit politique , ou interna- tional. Dans la seconde, qui commence au tome IV , il donne les principes du droit constltuiionnel , ou de I'or- ganisation des grands pouvoirs publics ; et dans sa troi- sleme partie, qui sera toute d'appiication, il dira les vices de nos precedentes constitutions, en resumant toute sa doctrine relative au gouverncment monarchique consti- tulionnel et representatif, qu'il appelle aussi democrati-mo - narchifjue , et qu'il declare le raeilleur des gouvernemens possibles. Les tomes IV et V, qui viennenl de paraitre , doivent seuls nous occuper dans cet article ; ils ne contiennent que la mollle dc la seconde parlie du traile entier. Dans celte seconde parlie , I'auleur explique, en Irois livres, la science de Torganisation des princlpales aulorltes. Le premier decrit \cs goui>ernemens dioers, leurs inconveniens et ieurs avantages; le second montre la nature et les caracteres de la constitution monarchique et representative ; le troi- sieme offre les dispositions de cette constitution, les moyens r^guliers de transiiion , c'est - a-dire les moyens reguliers d'en reviser, d'en changer certaines dispositions. M. F. est melhodique et symdtrique jusqu'au scrupule , et tres-soigneux de se montrer sous cet aspect. AInsi, cha- cune des trois parties de son ouvrage est en trois livres , chaque livre en deux chapitres , .ivec des sous-divisions en litres, paragraphes, sections, etc.; le premier chapilre ET POLITIQIJES. a6i> rontient toujours les verites servant de base aux prtncipes ; et le deuxieme chaplire les maximes et propositions subsidiai- res qui ddcoulenl di ces verites. Le livre premier de cette seconde partie, occupe seul lout le tome IV , et les trois quarts du tome V , dont I'au- tre quart fait le commencement du second livre. Ces deux tomes vont ^tre le sujet de noire analyse. Le premier livre traile desgouvernemens en general. M. F. etabiit d'abord la necessile d'ati gouvernement ; il dit que c'est a Tautoritd quelconque, ou a la reunion des autorilds charg^es de vou- loir et d'agir pour la societe enliere , de faire les Inis et d'en procurer i'execution. 11 ne place pas Texercice de la souverainete dans le peuple , iiiais dans les autorites qui le represenlent. Jje gouvernement Lien deiini et lesouverain , il proclame que c'est une seule et meme chose ; pour lui , le meilleur gouvernement n'est que le gouvernement le moins imparfail qu'il soit possible de realiser et raisonnable d'es- perer : celui qui, avcc la plus grande simplicile possible dans son organisation, reunit, pour I'execulion , la force et la celerite, qui donne la garanlie la plus grande que les lois seront fidelement observecs , qu'elles seront egales en- vers tous , et qu'elles maintiendront , pour tous , la sAretc , ia liberie, la propriete , I'accomplissement des devoirs , enfin , qu'elles assureront au dehors la sArete, I'honneur et I'independance de la nation. Pour arriver a une solution plus precise encore , il dta-* blit la necessile et la nature, la distinction ou separation des trois pouvoirs , legislatif, executif et judiciaire; il Iraite desgouvernemens simples ou ahsohis, qui reunissent, dans la meme personne ou ie meme corps, ces trois pouvoirs; et des gouvernemens mixtes, ou moderes, qui les sdparent plus ou raoins fortement. II denomme et distingue les di- vers gouvernemens simples et les divers gouvernemens 266 SCIENCES MORALES composers ; il donne d'inttfressans details sur les inconv^- niens, les dangers el les avanlages de tous les gouverne- mens simples, et de chacun en particulier. II vise surtout k retrancher de I'organlsalion sociale , comma purement Inutile et dangereux, lout principe de noblesse ou de privi- lege; il pretend qu'aujourd'hui notre gouvernement est arista- ddmocrati-monarchique; mais qu'il approcherait d'autant plus de la perfection, qu'il serait purement democrati-monarchi- que, neanmoins avec deux Chambres. Envisageant sous d'autres rapports, les gouvernemens simples et les gouvernemens mistes, il examine quels re- sultats on obllent en les modlfiant par la federation, par la representation, par I'electlon et I'heredlte. II fait voir que deux ou plusleurs corps politiques distincts , mais concou- rant coUeclivement a I'exercice des grands pouvoirs , ne formeraient pas encore un vral gouvernement mixte ou modere. II cherche quelle forme de gouvernement serait la meilleure, soit pour faire les lois , soit pour les executer administrativement , soit pour les appliquer par des juge- mens. II montre avec grand soin , avec assez de franchise, combien sont pernicleuses aux peuples et aux rois les Insli- julions , les abus , les intrigues , qui tendent a changer en simulacre , en despolisme deguise, les gouvernemens representatlfs , et combien il importe de repartir exacle- - ment, et de bonne foi, les attributions naturelles et essen- tielles des trois grands pouvoirs dans les gouvernemens mlx- tes. Laconclusion detoutesces investigations, toujours faltes avec le secours du raisonnement, de I'histoire, des avis des publlcistes , enfin, d'une erudition tres-vari^e , tres-dten- due , est que le gouvernement constitutlonnel et rcpresen- tatif ddmocratl-monarchique , sans noblesse et sans privi- lege , serait , pour tous les lieux et pour tous les tems , le moins imparfait ou le meilleur des gouvernemens. ET POLITIQUES. 267 II explique dans le livre deuxicme I'organisalion de ce gouvernement. II le compose : 1° d'uii prince herdditaire , ayant seul la sanction , la promulgation des lois , et par- tageant avec deux Chambresle droit d'en faire la proposi- tion ; 2" de deux Chambres purement legislatives; 3° des autorites judiciaires qui ne dependraient que des lois , et connailraient respeclivement et colleclivement de tous les crimes, sans exception. Comme il voit, dans la nation^ deux classes , et deux classes qu'il croit absolument disliugu^es ou faciles a distinguer , et qu'il serait bon de separer dans I'exercice du droit d'elire les repr^senlans; comme , enfin^ il juge necessaire d'admettrc deux Chambres legislatives, il compose Tune des proprietaires, el I'autre des industriels , de ceux qui s'occupent de I'agriculture , des fabriques , du commerce , des arts , des lettres et des sciences. Pour ap- precier ce systeme, il faudrait en connaiire les developpe- mens; nous attendrons, pour nous en expliquer, que la seconde parlie de I'ouvrage soit ici analysee. Ce qu'on peut dire des k present , c'est que I'auleur connait sa matiere , c'est qu'il ecrit avec bonne foi , avec moderation , avec assez de courage , avec un grand res- pect pour la raison, la religion, la morale , un grand zele pour la justice, pour la patrie , pour le roi et son augusle famille. 11 prend indifferemment ses autorites au ««^/-e , comme on dit , a droi'ie , et m(;me a gauche , et de quelque part qu'elles lui viennent. On trouvera peut-elre qu'il est quelquefois trop riche de faits et de citations qui n'ont rien de saillant , rien d'assez concluant , rien d'assez remar- quable. Son style est clair, gent^ralement correct , quelquefois vif etanime , presque toujours trop verbeux. II est fidele h son plan , quoique sa marche soit un peu embarrassee. Ses tables synopliques sont commodes ; elles le seraient da- o68 SCIENCES MORALES vantage, si elles prt^sentaient (outes les sous-divisions, et »i elles renvoyalcnl aux pages des volumes. L'ouvrage aura grand besoin d'une table des matieres , dans le genre de celle qued'Alembert a donn^e ipourV Esprit des Lois. L'auteur ditmodestemenlquelque pari, que son erudition est faille, c'esl-a-dire qu'clle n'est pas toujours profonde. Jllle serail tres-suffisante s'il vouiait se borner a ce qui est vraimcnt utile , et aux histoires qu'il connait le micux , k celles qui sont assez eclaircies pour qu'il soit possible de s'en aider avec une entiere confiance. Pourquoi citer la dis- tinction absurde et cruelle des Castes Indoues , lorsqu'il s'agit de prouver qu'il est bon d'elablir deux Chambres le- gislatives, en rejetant la noblesse et les privileges? Pour- quoi , surtout , parler de Brama comrne d'un etre humain , comme du legislaieur venerable qui, le premier, polica les Indes . Dansnotre analyse de i'Oupnek'hat(i),extrait des textes traduils du latin sur une version persane des Vedas, dans tout ce qui a ^le public en Europe d'apres les livres sams- krils depuis cinquante ans, il est assez demontre que Brama n'apparlient qu'a la metaphysique et ci la mylhologie de I'Inde, ou a i'hisloire du genre humain defiguree. II doit done , enfm , disparattre , comme Bacchus, de nos livres de politique et d'hisloire civile , ainsi que de nos tables de chronologie. A ce sujel , on ne peut s'emp6- cher de ciler le volume in-folio des Pastes universels, qu'on vient de publier celte annee meme a Paris , et qui com- mence noire chronologie humaine par Brama etpar Baccfius. Un peu de critique nous preserverait de ces traits d'une fausse doctrine. La veritable erudition n'est pas encore assez generalement consultee ou culliv^e parmi nous. Lanjuinais , de llnstitul. (i) Dans le Magasio Encyclopediquc ET POLITIQUES. 269 Ess A I historique et critique sur la legislation des grains jusqu a cejoiir, par Chaillou DES Barkes, ancien prefet ( 1 ). II n'est pas , je crois , de question plus rebattue , et sur laquelle on ait plus ecrit , que ce qui concerne la circula- tion et la venle des grains ; et , cependant , ce sujet semble toujours nouveau , parce qu'il tient a des interets toujours renaissans, et auxquels est attache le repos de la society. — Qui n'a pas lu les ouvrages des econoinistes sur cette ma- tiere ? lis firent la reputation du vertueux Turgot et de son spirltuel adversaire , I'aLbe Galliani. — Morellet , Dupont de Nemours, I'abbe Baudeau , Hesbert , firent, de cette etude importante, I'objet de leurs m^ditations.Elle n'a cesse, depuis, d'occuper les publicistes et les administrateurs. Der- nierement encore , 11 a ete publie deux excellens memoires a ce sujet : I'un , par M. Ouin ; I'autre , par M. le general Dejean , qui ont consacrc une partie de leur vie a I'admi- nistration des subsistances. Qu'est-il resulte de tous ces travaux , de toutes ces lumieres ? A I'exceplion de quelques principes fondamentaux , on n'est gu^re plus avance qu'au- paravant , et chaque mauvaise recolte , en France , met a decouvert I'ignorance et I'imperitie. — Nous avons cependant des routes meilleures pour les relations com- merclales , une masse de recoltes plus considerable pour entretenir les marches', des autorites locales moins mai- tresses de gfiner la circulation , un commerce exterieur plus facile et plus etendu avec les Etats-Unis et la Russie qui sont les greniers de reserve de i'Europe ; enfin , un cadastre et des tableaux qui permettent de calculer ce que (1) Paris tSao. Un volume in-8«. Firmin Didot. Tome. xv. 18 2 70 SCIENCES MORALES chaque canton produil de subsislance, et ce qu'il en faut pour le nombre de ses habiians. — Eh bien ! de tous ces moyens et de beaucoup d'autres encore , invenles pour parer a la disette , il n'y en a qu'un efficace , incontestable , et ce ne sont point les hommes d'etat , ce ne sont point les gens d'esprit qui I'onl directement procurd ; mais c'esl le people lui-nieme en plantant partout des pommes-de-terre. — Le progres qu'a fait celte culture , depuis la disette de 1816, peut a peine se concevolr. Tous les departemens de I'est de la France pourraient aujourd'hui , a la rigueur, se passer de c^rdales, ou du moins braver rintemperie des saisons. — Quoi qu'il en soil , comme il n'est pas possible de re- noncer au ble , la legislation sur cette matiere sera tou- jours I'objet des eludes les plus utiles. L'ouvrage que nous annongons , public en 1820 , oblint alors une medaille d'or de la Socl^le d'agriculture du departenient de la Marne, qui avait propose cette question comme sujet de prix. Nous n'avons pas rendu comple inim^diatement de cet ecrit , dans la persuasion que quelques circonstances attireraient bicntot Tattenlion publique sur ce sujet. En effet, il est de- venu I'objet de discussions importanles dans la derniere session des chambres. D'ailleurs, l'ouvrage de M. Chaillou n'est pas un meraoire sur un point quelconque de la legis- lation , et une brochure du moment , mais bien un resume clair et complet de tout ce qui a ele fait a cet egard ; et, par coDsdquent , c'esl un Iravail utile dans tous les tems , quelques mesures qu'on adopte. II est certain , d'apres les recherches faites par I'auleur , que, jusqu'au 16^ siecle , noire legislation ne contenail aucun reglement sur les grains : chaque bailli ou senechal , dans sa circonscriplion , prcsidait aux mesures adoptees a cet egard , permellait ou defcndail, suivant son caprice, la sortie des grains. De la, celte foule d'abus que Saint-Louis essaya de moderer, ET POLITIQUES. 271 mais qui ne cesserent que lorsque I'aulorll^ royale ent assez de force pour intervenir dans la police g^nerale du royau- me. — Le reglement du 4 fevrier iSG-j , dicte par le chan- celier de I'Hopital , est le premier acte important a cet egard.-— Una ordonnance de Henri IV suivitbienl6t apres. On y voit, comme dans tons les acles du regne de ce bon prince , sa sollicitude pour le bien-elre du peuple. En voici le preambule ; Depuis deux ou trois ans que, par la grace et bonte divine, nous avuns donne le repos a nos pauvres siijels, et qu'ils regoivent quelque rclache de tant de pertes el ruines quits ont souffertes auparavant , ay ant par leur travail et de bonne diligence remis sus et en valeur des ttrres qui , pendant ces derniers troubles , etaient demeurees desertes et sans culture : Dieu, benissant leur labour, a donne ge- neralement , en chacune des provinces de not re royaume , dcs fruits et grains en grande quantile ; desquels considerant I'abondance, et qu'il etait impossible que ce qui etaii recueilli en icelui y fill con- somme, pour en eviter la perte et donner moyen a nos sujets de s'en preoaloir en leurs necessltes , nous aurions eu agreable ci-devant de reldcher les defenses , de tout temsfaites par nos predecesseurs , de transporter lesdits grains hors notredit royaume , etpourVeffet susdit , et le besoin que nous avions aussi de retirer la commodite dudit transport , nos affaires etanl encore fort necessiteuses et in- commodees , nous l aurions permis et accorde en aucune des pro- vinces de notre royaume , moyennant quelque subside et impot : duquel nous pouvani it present passer , que nous sommes moins charges de depense , et d'autanl plus desireux de False et conten- tement de nosdits sujets et quails puissenl plus utilement se servir et aider dudit transport , dont nous avons agreable que le seul profit leur demeure, et que les Etats et pays voisins en soient aussi soula- ges et secourus en leur necessite ; pour ces causes y etc. , etc. Un homme d'esprit a dit que le recit d'une bonne action rafraichissait le sang : celui d'une bonne ordonnance, chose 372 SCIENCES MORALES encore plus rare peul-^tre , ne fait pas moins de bien. — Depuis Henri IV, jusque vers le milieu du regne de Louis XIV, le principe de la libre circulation se main- lint, at les autres mesures tendirent meme a le perfec- tionner. On les modifia , suivant les localiles; mais cctor- dre de choses cessa a la mort de Colbert : alors com- mengace systenie funeste de reglemens et de persecutions, qui changea souvent des crainles de diselles, en disellcs ^eelles. Le mcme systeme produisit les visiles domiciliaires, esordres d'apporler les denrees au marchd , les defenses, . I'aschoud , imprimeur libraire a Genfeve ; et k Paris , rue dc Seme , n" 48. Pri« i 21 fr. ET POLITIQUES. 276 par diverses circonslances. Ce retard nc peul rien enlever de son prix a une production aussi pleine , aussi substan- tielle. Les grandes etudes morales qu'elle renferme , et dans quelques-unes desquelles je vals suivre le savant voya- geur, conservent loutc leur importance et toute ieur ve- ritd. La ville d'Edimbourg, qui , la premiere , alllralespas el I'altention du professeur genevois, se divise , comme plusieurs capitales d'Europe, en vieille etneuve, ensavante et industrielle. La vieille ville re^oit son principal lustre de sa celebre universite , de ce foyer lumineux des lettres , des sciences, de la philosophic, d'ou sont sortis tant de noms illustres, Les etudes n'y sont point suivies comme dans les universit^s anglaises , ou les etudians , loges dans les col- leges et soumis a une discipline particull^re , forment un corps et portent un costume qui les distingue du reste des habitans ; i Edimbourg , les eleves logent dans la ville , et relevent , pour la police, des magistrats municipaux. On peut distinguer deux classes d'etudians; I'une , et c'esl la plus nombreuse , suit les etudes pour prendre des degres de theologie, de droit ou de medecine; Taulre, attiree de fort loin par la celebrite des professeui-s , y vient dans le but d'achever une Education liberate, en profitant des hau- tes lemons qui s'y donnent. II n'est pas rare de voir assister a cesie^ons, des hommes faits et mSme des vieillards. On peut s'en faire une assez juste idee en les comparant h notrc ancienne ccole normalc, et en se figurant dans les chaires au lieu de nos Garat, de nos Volney , de nos Lagrange etc., les Gregory, les Hope, les Conventry, les Stewart el les Playfair. M. Necker de Saussurc , en passant dans la nouvelle ville, siluee sur la colline opposee, fut frappe des accrois- semens joufnaliers qu'elle recoil, cl des nouveaux quar^' 276 SCIENCES MORALES tiers qui s'^l^vent de toutes parts , a la place des champs el des prairies. L'aclivite qui, depuis trentc ans, s'esl re- pandue dans toute I'Ecosse , doit contribuer beaucoup h cette rapide augmentation de sa capitale. « Le thedtre , ditM. Necker, est si petit au-dedans et au-dehors , qu'ii est tout-a-fail disproporlionn^ avee la grandeur de la ville; mais comme le spectacle est fort peu sulvl , on n'a pas jug^ qu'il fAt necessaire de conslruire une autre salle. La so- ciete , a Edimbourg,, offre tant de ressources, qu'on n'y sent point le besoin d'un spectacle. » En effet , observe-t- il un peu plus loin, « une des qualites qui distinguent les Ecossais des Anglais, c'cst la sociabilite . Ce desir de se reu- nir et dc communiqucr avec ses semblables , de partager leurs impressions et de leur faire partager les notres , qui fait un des plus grands charmes de la vie , est Ires'- fai- ble chez les Anglais, et forme un des traits les plus sail- lans du caracterc ecossais. » L'auteur ajoute : « La richesse est bien moins necessaire en Ecosse qu'en Anglelerre, pour occuper dans le monde une place greable ; le luxe n'y est pas h beaucoup pres aussi frappant ni aussi g<5ndral. II existe, dans ce pays, un grand esprit de simplicity, et , de plus, une sorte d'egalite dans la bonne compagnie , qui est rcspeclee par ceux qui pourraient aisements'y soustraire. Une cordlalite franche, une polilesse naturelle , qui precedent plutot de I'envie de plaire et de rendre les autres heureux , que de I'etude de ce qu'on appcle I'usage du monde , remplacent, chez les Ecossais, la hauteur et la reserve de leurs voisins. C'est surtoul a I'egard des Strangers que le caractere ecossais se nionlre avec le plus d'avanlages. L'hospilalite dans toutes ses nuances les plus fines , et sous toutes les formes , est la verlu nationale de TEcosse. Les habilans de ce pays lie partagent pas reloignemcnt pour les etrangcrs, et les pre- ET POLITIQUES. 277 jugds k leur egard, qu'on a si souvent, et avec fondement, reproch^s aux Anglais, meme de la meilleure sociele... Un trait qui dislingue par dessus tout la societe ecossaise , c'est !a parfailesurete du commerce etla sincerite dans I'expres- sion des sentimens. Celte qualite, sans laquelle la societe peut ^tre amusante pour I'esprit, mais ne peut satisfaire entierement le coeur , tienl a la moralite qui fait le fond du caractere ecossais, et a une candeur , a tme loyaute qui existent dans toutes les classes. Aussi, le commerage, el la medisance qu'il entraine necessairement , sont-ils beau- coup moinscommuns en Ecosse que partoutailleurs. L'ins- truction , qui est generaleraent repandue , porte a s'occu- per, dans la conversation, plus volonfiers des idees ge- nerales que des individus. Les femmes , ayant toutes regu une education tres-soignee , connaissent , pour la plupart , les ouvrages les plus remarquables , non-seulement dans leur propre langue , mais dans les langues etrangeres. Elles aiment la poesie et les beaux-arts avec enlhousiasme , la musique en particulier, et surtout la musique ecossaise , dont I'impression plaintive est en rapport avec une le'gere teinte de melancolieque Ton trouve souvent chez les Ecos- saises, unie avec beaucoup d'enjouement Elles aiment la danse avec passion. Les danses ecossaises sont remar- quables par la vivacile du mouvement Rien n'est plus commun que de voir le pere et le fils , la mere et la fiile , figurer dans la m^me contredanse. Cela ne peut avoir lieu que dans un pays ou la danse est consideree comme un amusement sans pretention , plutot que corame un art qui exige de I'etude , et par lequel on recherche les applaudis- seraens; dans un pays , surtout , 6u une bienveillance mu- tuelle interdit I'arme du ridicule, etpermet a chacun de g'amuser selon son go. Je m'apcr^ois que je me suis l&issi enlrainer par le plaisir 2^8 SCIENCES MORALES dc faire connaitre intimeinent celle ville choisie , dont la physionomie est , pour ainsi dire , unique entre toules les villas europeennes , et qui , semblable a ces families d'e- lile que Ton renconlre quelquefois, admetloule I'elegance et lous les arts de la plus exquise politesse , sans se laisser penetrerpar la corruption. J'aurais cependant desire qu'il me fAt restd quelque espace pour tracer , d'apres rhabllc observateur qui me sert de guide , le tableau dcs raoeurs et des babiludes provinciales de cetle meme Ecosse, encore plus originale dans ses campagncs que dansses villes, et dont le peuple, comme on sait, se distingue par des traits emi- nemment caracleristiques , en Loivlanders , ou habitans de la plaine , et en Highlanders^ ou habitans des montagncs. Mais c'esl dans le Yoyage de IM. Necker qu'il faut lire ces interessans details , qui perdraient trop a etre analyses ou morceles. C'est avec lui qu'il faut parcourir Tile d'Aran, et recueillir d'importanles lumieres sur le cliraal , I'agricul- lure el les usages de ce petit coin de lerre jusqu a present si peu connu. 11 fautle suivre dans les Hebrides qu'il visile avec des soins dont aucun voyageur, avant lui, n'avait appro- che. 11 faut surlout se transporter sur ses pas dans les mon- tagncs (laeiiques de la haute Ecosse, I'ecouter lorsqu'il decrit les anciennes tribus palriarchales des Clars, si diffe- rentes de la honleuse servitude feodale; et lorsqu'il fait parler Thumanite et la prudence meme contre I'expulsion de ces iribus, forcecs aujourd'hui de ceder aux raoulons leur antique lerriloire , el d'aller chercher en Amerique une malheureuse existence. D^ji , la cause de ces milliers d'cnfans , indignemenl trahis par ceux qui se disaient leurs pcres , a ete vivement plaidee dans ce recueil. M. Necker, embrassant la question sous lous ses aspects, y raltache les plus hautes considerations de morale el de politique, el monlre, dans un avenir peu eloigne, le chaliment probable de cellc monslrueuse ingratilude. ET POLTTIQUES. 2-9 C'esl I'union de TEcosse avec lAnglelcrre , ce sont les idees de luxe et d'orgueil selgneurial puisees dans les habi- tudes anglaises, qui ont ameue ia ruplure de liens si ^troits et si ancionneinent respectes. L'Ecossc, en perdant son in- dependance el les moeuis de ses inonlagnes, est-elle du Q)oIns redevable a la meme cause politique des r.ipides progres qu'elle a fails dans tous les genres, pendant le sleclc passe ? M. Necker de Saussure pcnse que non. 11 croit que les Ecossais ne doivent point ces progres a un acle d'union qui a laisse subsister enlre ces deux pays toules les diffe- rences de lois, d'inslilutions, de religion in^me , et qui n'a eu d'autre effet , pour I'Ecosse , que de la privcr des bien- faits d'une existence independanle et d'une representation ualionale plus etendue. « D'aiileurs, dit-il, les prejuges que les Anglais nourrissaient conlre leursnouveaux compa- trioles, le inepris qu'ils affectaient poureux , devaient de- courager les Ecossais , plutdt que les exciter a imiter un peuple plus avance qu'eux dans les lettres, I'industrie et le commerce. Je pense done que nous devons chercher prin- cipalement chez les Ecossais, et dans leur etat anlerieur a la reunion , les causes qui , par leur developpeinent , ont pro- duit la prosperltcetlc lustre qui distinguent de nos jours celte nation. Nous trouvons ces causes dans la nature meme des institutions ecossaises , dans le mode d'inslruclion etabli depuis long-tems dans les universit^s ; mais surtout dans retablissemenl des ^coles paroissialcs , qui preceda de pcu d'annees I'epoque de I'union. Celte institution, qui n'exis- tait pas en Angleterre, et qui etait deslinee k porter dans la dernlere classe du peuple les lumieres de I'education, a eu, sur toute la nation ccossaise, une influence bienfaisante, el a , plus que tout le teste , contribue a rendre ce peuple un des plus eclair^s de I'Europe. » De savantes dissertations sur la musique nalionale des 'o8o SCIENCES MORALES Ecossais, sur la langue gadlique , sur rauthenlicild des poesies d'OssIan; des recits, pleins d'interet, de I'exp^dition du Pr^tendant; de curieuses descriptions des plus beaux as- pects de I'Ecosse; enfin , d'uliles considerations sur son agriculture, son histoire naturelle, scs ^coles , son com- merce , ses antiquites, compltitent Ic merite de ce livre , qu'on peut considerer comma la source abondante d'une solide et agreable Instruction. Aignah, de VInstitut. Dell' Istoria di Milano , etc. Histoire de Milan , par le chevalier Carlo de Rosmini , de Rovcrede (i). Get ouvrage , qui se recommande par plusleurs qualites , raceme par son execution typographique, comprend une longue introduction et dix-huit livres. L'histoire de Milan commence , a proprementparler , k I'epoque de I'election de Frederic Barberousse , roi des Romains , election qui eut lieu en 1 152 ; mais M. Rosmini a voulu remonter jus- qu'a Torigine de Milan , qui , comme celle de la plupart des villes antiques, se perd dans les tems fabuleux. En par- courant ce long Intervalle , dans son introduction , il nous faltsentir encore plusle merite de ces chefs-d'ceuvres histo- rlques, de ces deux premiers livres qui precedent les histoires de Thucydide et dc Machiavel. Ne pouvant ins- pirer le m^me interet , faute de documens ou de faits, I'au- teur precipile sa marche ; on dirait qu'il se hate de traver- ser ces deserts arides, ou il craindralt d'arrcter ses lecleurs. II nous rappelle cependant que Ton attrlbue la fondalion de la ville de Milan a Bellovese , du tems de Tarquin I'an- (i) Milan, 1820. Qualre Tolumes in-folio, avcc gravures. Prix , 60 fr. en papier eup^rfin. Imprierime de Maoini et Bivolta. ET POLITIQUES. 281 cien; qu'elle figura long-tems dans rhisloire avant que les Romains ne I'eussenl soumise a leur domination , et long- tems apres la destruction de leur empire ; qu'au qualrieme siecle de notre ^re, elle etait regardee comme la seconde metropole de i'llalie ; qu'elle fut la demeure favorite de plusieurs empereurs romains ; et que meme, apres avoir plie , avec tout le reste de I'ltalie , sous le joug des Bar- bares , elle ne perdit jamais le souvenir de sa premiere splendeur. Apres cette excursion preliminaire , Fauleur poursuit son hisloire, depuis iiSa jusqu'ai535. Cette periode d'environ quatre siecles (383ans), est sans doute la plus importante des annales de Milan , et comprend une des branches les plus interessanles de I'liisloire moderne de ritalie. Elle nous presente les efforts prodigieux que firent les Milanais, et tous les Lombards en general, pour reconqu^rir et defendre leur independance centre les rois d'Allemagne , et les moyens qu'employerent dans la suite les Visconti et les Sforce pour enlever la liberie a leurs conciloyens, et pour soutenir leur domination conlre les menaces des etrangers. Les Visconti de Milan, comme les Medicisde Florence, ne paraissant s'attacherqu'a defendre leurs partisans conlre leurs ennemis , reussirent a les subju- guer les uns et les autres. Les premiers eurent meme re- cours aux liberies ecclesiastiques pour affermir leur nouveau pouvoir. Milan, depuis Constantin qui I'avait consideree comme la seconde metropole de Tllalie , pretendait soulcnir son anclenne juridiction conlre celle de Rome. L'archeveque Olhon Visconti sutoccuperadroitementses nouveauxsujcls de cette sorle d'independance ecclesiaslique , afin de les dislrairedes idees de liberie civile. Mais, bienlot, les Mila- nais, detrompes, espererenl rcconquerir, par I'influence et 282 SCIENCES MORALES les victolies du couUe Frarn^'ois Sforce , les droits qu'ils avalent perdus. Ce ful alors qu'ils elcverenl , devanl le maitre-aulel de I'^glise metropolitaine , un grand tableau representant la liberie personnifieo, ce qui, loin de monlrer, comme le pcnse M. Rosinlni (i) , l^ Ignorance supersiitieuse de ce sihle , prouverall , au contraire , que les Itallens n'a- valent pas encore oublie que rien nc s'allle mieux avec TE- vangile que la llberte. Cependant , celle republlque ne reparut que pourvlvre a peine treize mols , et p^rir a jamais. Dans ce court inter- valle de llberte , on proposa des lois Ires-utlles et tres-equl- tables ; on-vit meme eclater de grandes verlus publlques. Msis lis n'etaienl plus ces beaux lenis de la ligue lombarde ! Les passions et les vices, Inherens au gouvernement des- pollque, I'exeinple des Vlsconli, les perfidies et les trahl- sons de la plupart des Mllanais, deja fagonnes a un long esclavage , I'emporlerent sur les efforts d'un petit nombre de vrals citoyens. Francois Sforce lul-meme , apres avoir triomph^ de ses ennemis, trouva, dansl'esprit des factions, plus de moyens d'asseoir son despotisme sur les rulnes de la llberte , qu'Il n'en auralt tire du succes de ses armes. Nous void parvenus a celte epoque plus funeste encore que toutes les precedentes , ou le duche de Milan , comme Ic royaume de Naples, tombe sous la domination de I'Es- pagne , devlent une des provinces les plus malheureuses de cette monarchic , et perd meme I'espoir de recouvrcr sa premiere Independance. L'bistorien s'arrete au moment oii Charles-Quint va prendre possession du duche de Milan , malgre les regrets inutilesdurol de France et des Venltiens. On aime ^ crolre que M. Rosmini, ne pouvant supporter (i) Tome II, page 4i5. ET POLITIQUES. 28.) ce nouvoau spectacle d'oppression , a biusqueinent inter- rompu la suite de son hisloire. II ne restc done au critique qu'a entrer maintenant dans quelques considerations sur le merlle de I'ouvrage. L'histoire de Milan se trouve tellement liee aveccelle de France, que, souvent, on ne peut guere connattre I'une sans I'autre. EUe embrasse une partie de l'histoire de Charles VIII , de Louis XII , de Francois I" , et celle d'illustres guerriers fran^ais , Gaston de Foix , Bayard , etc. On sail combien les pretentions de ces rois , fondecs sur des paren- tes'ou des conquetes , mulliplierent les malheurs de cette peninsule ; on salt aussi qu'elles changerent les rapports politiques de I'ltalie et ceux de presque toute I'Europe. L'au- teur, en decrivant ces evenemens , a su eclaircir en meme tems quelques circonstances particulieres de l'histoire de France , qu'on n'avait pas encore assez bien observees. Qu'on ne s'attende pas cependant h trouver dans cette histoire , comme un savant critique s'est amuse a I'annon- cer (1) , les traces d'une ancienne fraternite entre les Fran- ^ais et les Milanais. De telles idees ne font que denaturer l'histoire ; elles ne conviennent qu'i des adulateurs ou a des poetes. Si , de i445 i i56o , les princes nalurels de Milan se troiivent souvent confondus avec la famille des rois de France , si les deux nations ont ete souvent alliees , ce n'est pas parce que les Milanais sont , comme les Fran^ais , en- fans de la Gaule ; c'est I'interet du moment qui les tenait tant6t rdunis, et tant6t separes. Sans doute , I'une des marques les plus ^clatantes que les maisons regnantes, dans ces deux pays, se soient donnees de leuramitie et de leur alliance , ce fut lorsque Francois [ i) Voyez ie Jour7^al des Dciais , 5o oclobrc 1821 , et le Moniteur n* 028. 284 SCIENCES MORALES Sforce onvoya a Paris une armee de 4ooo clievaux et de looo hoiTimcs de pied , commandee par Jean-Marie , soa fils ainc , pour d^livrcr Louis XI , assiege dans celte capi- tale par ses barons. Le roi lui-meme declara devoir sa tranquillile k rarnille du due de Milan, et a la condulle de son fils. Mais de pareils bienfails et de pareilles marques de gratitude , assez rares dans cette histoire , n'ont point empechd les Fran^ais et les Lombards de se donner, par- fois, des temoignages de sentimensbien opposes. Le meme critique rapporte une particularite fort singu- liere qui, seule, suffirait pour dementir la pretendue fraler- nile entre les Milanais et les Fran^ais : c'est I'anniversairc qu'on celebrait encore du terns de Charles Borromee , d'une victoire remportee , le 21 fevrier i33f), par Azzo Yis- conti sur Leodrisio , son parent. Cette vicloire fut altri- buee , suivant I'usage du tems , a Saint-Ambroise qui , descendu du ciel habille en blanc , dispersa les ennemis a coups de fouct, comme Saint-Pierre et Saint-Paul avaient jadis menace, dit-on, I'arraee d'Altila. Mais ce qui est en- core plus remarquable, c'est que , dans la messe inslituee pour cet annlversaire , les ennemis etaient nommes galli , prixdones, latnmr.uU. Cerles , ce n'est pas la une marque de fraternile. On sait en ouire , et M. Rosmini ne cesse de le repeler , que Louis le More, qui avait, le premier, appele Charles VIII , s'occupa blentot, ainsi que les autres princes de I'l- lalie , de traverser ses projets, des que le roi s'y fut rendu ; que Louis XII ne fat pas mieux traite que Charles VIII ; ■ qu'il fallut faire de nouveaux efforts pour reconquerir le Milanais et se venger ; et que cela n'empecha pas les rran \'V\^/WV\X'W% HiSTOiRE DE Jean-sans-Teriie , roi cC Angle terre , par le docteur J. Beringtox ; Iraduite dc Tanglais par M. Theodore Pein , anclen receveur-general des fi- nances (i). Una des dpoques les plus mdmorables des tems modcr- nes, est celle ou Ja nalion anglaise, reconquerant ses droits, ^leva Tautel de la liberie sur les debris du despollsme. L'a- rlstocralie avait commence la revolution, le peupic I'a- cheva; et les barons de Jean- sans- Terre, defcnseurs , i leur insu , de la cause publique, avaient prepare, dans ccltc lulle du privilege , raffranchissement des communes. Apres cette premiere victoire , vint le triomphc de 1G88, Si le vrai piiilantrope doit modcrcr sa bainc pourl'abus du pouvoir, c'est quand il examine sa nature vicicusc , qui porle en clle nn piincipc de destruction ct dc morl. Jean- sans-Tene est une preuva nouvclle de celle verile. Ses cx- Iravagances allumerent I'lncendie a la lueur duquel les ciloyens de la Grande - Brelagne reconnurcnt Icurs li- tres : vainement Innocent III langa , conlrc les Insurges, les foudrcs du Vatican ; une nalion cnliere ne pouvalt filre rebelle ; ellc triompha. Tel est le sujet du grand tableau que le docteur J. Bering^ ton a trace d'une main babile. L'auleur a divise celle histoire en trols Ilvrcs. Dans Ic premier, il fait connailre I'origine des discordcs entre la (1) Paris, i8ai ; un vol. in-8°. Madame Dufricbc, librairc-editeur , FalaiK-Roya), galerie dc pierre, n." i56. ogb SCIENCES MORALES France et I'Anglelerre, et la situation politique tlu pays que Richard Cceiir-deLion gouveraalt moiiis en roi qu'en avenlurier. On voit les manoeuvres coupables de Jean pour inonter sur le lr6ne et en chasser son frere ; il lui succ^de cnfin , au prejudice du jeune Arthur, son neveu , due de Bretagne, qu'il poignarde et precipite lui-mcme dans la mer. Combien de funcstes presages signalaient le commence- ment de ce regne ! « Sur le continent, la defection des pro- vinces en faveur d'une puissance rivale; dans Tinterieur, une rii*-? noblesse factieuse et desaffectionnee ; sur la frontiere du ''■^iaord , un prince guerrier ( Guillaume le Lion ) , roi d'Ecosse, ^ la l^te d'une armee feroce ; et sur le tr6ne , un prince faible et capricieux, ni respecte, ni ainie, ni craint. » Cite par Pliilippe Auguste devant ses pairs, (i) il ne com- paratt point ; il est condamn^ et dechu de lous ses dtats d^- pcndans de la couronne de France. Avide autant que lache, ce roi, qui n'osait combattre , accable ses peuples d'impols. Dans le second llvre, I'auteur qui a deja largement es- quisse le portrait A'Innocent III ^ montre ce pontife altier mettant I'Angleterre en interdit, et excommuniant le mo- narque. Jean^ pour I'apaiser, soumit son royaume a la fiuzerainete du Saint-Siege , le i5 mai 121 1. Les impots se multipllent : ici se manifesle la premiere desobeissance des barons aux voionles royales. Consignds h Portsmouth , pour marcher centre la France , ils refusentde s'embarquer. (i) . On nc peul douter (dit Voitaieb j Essai sur les maeurs et I'espril des nations, Tom. II, edition de Palissot) , que rasscmblee des pairs, barons fraufals, qui condamna le roi d'Anglelerre , ne fOt celle-la meme qui eJail convoqiiee alors a Melun pour r^gler les lois feodales , stahiLi- mentum fevdarium . Eudcs, due de Bourgogne , y presidait sous le roi Philippe Auguste. » ET POLITIQUES. 291 Ma!gre les lois de I'Etat , le pape veut nommer un ar- chey^que de Cantorbery. Le iSjuillei i2i3, Jean lombe aax genoux des ev^ques qu'il avail exiUs ; les barons per- metlenl et encouragent rhumiliation de la royaute , prefe- rant lui vasselage exterieur et fictif, k la domination int^- rieure el reelle du roi de France. Arrives k celte epoque , deplorons les exces du fanatisme et de rambilion ; Phi - lippe-Augusle ternit I'eclat de son triomphe a Bouvines , en n'arr^tant pas (sa supremalie politique lui rendait cette gloire facile ) la crolsade contre les Alblgeols ; guerre de sang et d'ignorance ordonnee par un pape , et dirigee par des eveques. (i) Dans le troisieme livre, on volt se developper les tenta- iivcs des mecontens : la r^volte s'organise , elle devient gd- ndrale ; les lois deforei, dont la rigueur est Intolerable, et une foule d'autres vexations irrltent les ressentlniens ; enfin , Jean , abandonne de ses flatteurs , reste seul avec sept che- valiers , signe a Runing-Mead , en I2i5 , la charte deforet , et ce pacta fondamental appele la Grande Charte (2). Mais, dans cette grave circonstance , eclate la duplicite du prince ; h peine fut-il lie par un serment solennel , qu'il s'cfforqa de I'annuler; il s'adressa au pape , qui lui defendit d^ observer la charte. Jean obelt, et a sa voix, des etrangers ravagcnt I'An- glelerre : mals la noblesse se leve, les vlUes et les campa- gues s'ebranlenl ; depuis la Ta>ede jusqu'a Portsmouth , de- (i) Ces raeiirtres, comrois au aom d'une rcligioD de pais, durereut vingt an;. (a) Si c'est de la Grande Charte que les Anglais doivent dater Torigine de leur liberte , ils doivent daler son etablisscment du statut d'E- douard !"■, dc Taiiagio non concedcndo , statut dans lequel ce prince , surnomrne le Justinien d' Anffteterre, dKchra qu'aucune imposition no serait levee sans le consentemeiit des pairs et de I'asscmblee des codi- niunes. (Delolmk , Conslit. de C AncjUlerre, tome I , chap, a.) agi SCIENCES MORALES fuh Yarmouth jusqu'ati Land's-EuJ , lout prcnd les armes: Ics bnrons , indigncs , appcllenl ie prince Louis dc France ; il tnibrnssc lcurc|ucrcllc :Londres lui ouvrc sesporlcs avec cnlliousiasmc, (i) el Jean lermine dans un inonastcrc , Ic 12 uclii/j/e 12 iS , a I'a^e dc quarante-ncuf ans , sa trop lon- gue eslslcncc. Dans cclle rapide analyse , j'ai delaclic du sujct principal plusieurs episodes plelns d'inlerel : la prise de ConslanlL- nople par Ics Lallns ; les divers eveneniens qui ramcncrent sous la donilnallon du monarquc fran^ais la Normandie, dcmeinbrec pendant 2C)o ans ; ics reponses hardies de Phi- lippe Augusle aux despoliques injoncllons d'Innocent. Je n'ai point monlre Philippe , rival aclif autant quinlrdpide , cpianllescralnles, lesimprudencesdu tyran del'Anglelerre, ct se forlifianl de loule sa faiblesse. Si jamais les pretentions dc la cour de Rome ont eclaie avec violence , ce fut sous le regne de Jean-sam- Terre. On a conserve de cetle epoque deux monumcns vraimcnt cu- riaux; lis alleslcnl autant de demence d'une part que dc bas- sessc de Tautre : je crols devoir les indlquer. Qu'on sc re- prcsentc un rol d'Anglclerrc , a genoux , mellanl scs mains cnlre ccllcs d'un legal , ct pronon^ant ces paroles peu royalcs, le i5 Ma! i2i3: « Moi Jean , par la grace de Dieu, roi d'Anglcterre ct seigneur d'Hibernie, pour Texpialioa de mes peches , dc majeure volonte el de I'avis de mes ba- rons , je donne a Tcglise de Rome , au pape Innocent ct a ses succcsseurs , les royaumcs d'Anglelerre el d'Irlande , avec Jous leurs drolls ; je Ics liendrai comme vassal du pape ; je serai fidclc a Dieu , a I'eglise romaine , au pape (i) Transporle de colerc a cctle nouvclle , Innocent monle en chaire el s'ecrie : Glaive, giaivc, sors dufourrcau, ct aiguise-toi four lucr. (MiLLoi, liisloirc dc France, Tome I, page 375, ediUon de 1809.) ET POLITIQUES. 290 mon seigneur , et a ses successeurs Icgilimement elus. Je m' oblige de lui payer une redevancc de mille marcs d'ar- gent par an ; savoir sept cents pour Ic royaume d'Anglc- tcrre , el trois cents pour rHIIjcrnie. >> P/ii/i'p//e yhiguste , a la tele d'une armec , allendail le rc- tour du legal pour s'embarquer ; mais cclui-ci vint lui de- fendr- d'allaqucr TAnglelerrc , devenue fief de iegiise. Ja- mais Ronrje ancicnne, soulcnue de ses legions viclorieuses, fut-el!e plus entreprenanle? Voici I'aulre piece, egalement aulhenlique. C'est la let- tre q\i' Innocent adressa aux villes de la Toscane que Top- pression allcmandc avail soulevees. ( Alors la belle et mal- lieureuse Ilalle gemissail sous le poids d'une domination ^Irangere.) «Dieu , crealeur de I'univers , plaga dans le fir- mament deux principaux luminaires ; le plus grand regie Ics jours , le moindre regie la nuil : ainsi , dans le firmament de I'Eglise universelle, il a elabli deux dignilessup^rieures : la plus grandc dirige les ames qui sont les jours , Tautre les corps qui sont les nulls. Ces deux digniles sont le pouvoir pontifical el le pouvoir royal; el comme la lune , qui est en toules choses inferieure au soieil , en lire sa lumiere , dc meme le pouvoir royal lire sa splendeur el sa dignile de la source pontificalel ! ! '■ Une saine critique , I'esprit d'analyse , c'est- a -dire I'esprit de Tcpoque actuelle , des connaissances etendues , I'amour des hommcs et de la verile, caraclcrisent la pro- duclion qu'un zele eclairc aulanl que louable vicnt , en quelque sorle , d'approprier a noire llllcralure. Apres avoir paye un juste tribul d'clogcs , au savant J. Berington , je me permeltrai de lui adresser, non pas un rc- proche , mais une observation donl , mieux que personne, son eldganl el judicleux Iraducleur , M. Theodore Pein , ap- pr^ciera la force ou la faiblesse. 3V,4 SCIENCES MORALES ET POLITIQtTES. La narration m'a paru se terminer trop brusquement; Tauteur nous laisse dans unc sorte d'incertitude p^nible , h. cause de I'imporlance meme des int^rSts d^batlus. Que devient le prince Louis ? pourquoi ne le monlre-t-il pas chasse de I'empire britannlque , apres un an de regne , rem- plac^ par Henri iii , fits de Jean , et condamnd h payer au pape le disieme de deux annecs de ses rcvenus ? Pour- quoi ne voyons-nous pas les chapelains qui I'ont accompa- gnd dans son expedition , charges de detnander a Rome leur absolution, et de se presenter i la porte de la cathe- dralc de Paris, aux quatre grandes fetes, nu-pieds et en chemise , tenant en main des verges , dont de vigoureux et fervens chanoines devaient les fouelter ? Toutes ces partl- eularilesfont connaitre cc bon vieux tenis. Pourquoi n'ap- prend-on pas quels succes postdrieurs obtinrent les amis de la liberld , et quels maux presens accumul^rent les exces de Jean ? Ce n'est point assez que de signaler ses faules , il t'aat encore , pour I'lnstruction du monde , calculer, detaii- ler loutes les calamites qu'elles enfanterent. L'histoire de Jean-sans-Terre n'est point le seul litre da docleur J. Berington a la reconnaissance des hommes ins- truils: entre autres compositions, ce savant ecclesiastique anglais a public une Histoire litieraire du moyen age (i) , et une Vie d'Heloise et d'Abeilard. C'est en France , nous le disons avec une sorte d'orgueil, c'est au sein de nos ^coles, qu'il a puise sa vaste erudition ; esperons que sa plume la- borieuse cnrichira de nouveau le domaine des sciences his- toriques , et que M. Theodore Pein voudra bien loujours reslcr son interpreted Camille P AG AN EL. (i) Elle .1 ete traduite par Ic laborieux M. Boiilard. (Voyez ci-dessus , Tome XI, page 607, el Tome XIV , page 164.) N. d. R. LITTERATURE. AttilA , tragedie en cinq actes , par M. Hippolyta Bis (i). On ne porte avec quelque certitude un jugement sur les ouvrages desbeaux-arls , qu'en les etudiant d'apres les re- gies immuables du goAt, regues chez les nations qui ont jeld le plus d'eclat, dans les brillantes epoques de I'histoire de I'espril humain. Alors , la critique s'elevant au-dessus des passions, allume son flambeau a I'experience des siecles, et repand une soudaine lumiere sur les routes de I'lmmor- laiit^. Parmi ces regies , ii n'en est point de plus imporlante que I'unite d'action , que Ton peut regarder comme le fon- dement de I'architecture thealrale. Celte unite, dont les premiers poetes ont trouve le modele dans I'etonnanle harmonie des cieux, exige que Taction ne soil point em- barrassee dans sa marcbe , par des incidens etrangers, qui nuisent a I'lnteret par la fatigue qu'ils apportent a I'esprit. Les mattres de Tart considerent corame incidens de celte espece , tous ceux a qui I'action n'a pas donn^ nalssance. Si Taction n'est pas , de sa nature, assezfeconde en inci- dens, ilfaut lasoutenir, Telendreet Tornerparledeveloppe- mentdes passions propres a suppleer a sa sterilite. Le coeur humain n'a pas de limites connucs; toute passion s'alimente assez de son propre feu. Cost ainsi que le genie des anciens animait une action simple , sans la surcharger d'ev^nemens quleussent manque deliaisonavec elle ;ilsfaisaient ressortir 'i) Chez Bechet, ain^ , libraire-editeur, qual des Auguslins , n' 67. 296 LITTERATURE. la grandeur tragiqu« de la simpliclld de la fable. lis n'allu- maieiit qa'iin seal foyer, d'ou la naniine , en s'elenlant, porlail an loin I'cpouvanle dans ics ames. Les ar.tcs ct Ics scenes doivenl elrc subordonncs a I'unile d'acllon, comme la panic au lout ; il en rcsullc cct accord harmonieux , inlcrcssanl par rcxposilion , surprcnini par Ics rontraslcs, lerribie par la calaslrophe : ce qui rcdull la Iragedle a une grandc pensce de terrcur ou de pilie. II esl une autre regie qui, dansTexecution, dcmande plus de delicalesse. Lorsque le sujet est lire d'un terns Irop ^claire par I'histoire, iln'est pas pennis de changer le fond des evenemens, ni de dcnalnrer les caracteres connus, ni de peindre les mcEurs d'une autre epoque. Les plus grands poeles ont porte ce soln jusqu'au scrupule ; et , quand ils se sont ecartes de rhisloire, ils ont toujours cherche h s'en excuser par dc graves raisons ; lant ils etaient convaincus que I'esprit ne surpassait guere , dans Tinvention , les fails copies fidclement de la nature humalne. Si les borncs de I'arl les forcaient a meler la fiction a la verile , ils le faisaient avec une adressc et un soin qui confondaientsous les memes coulcurs le vral el le vraisemblable. Le theatre des anciens n'elail que riiisloire de la palrie ct des dieux , assujclie aux mouveinens de la scene ; ct jamais les poetos n'ont eu plus de grandeur , que lorsqu'ils n'ont etc que de sublimes hislo- riens de la terre ou de I'olympe. Yoyons comment I'auteur Hi'AltUa^ boulcvcrsanl toules les traditions , a compose la fable de sa Iragedie. Allila , suivi d'Ardaric , prince des Gepides, esl camp<5 dans les champs calaiauniques , en presence des Francs , comniandes par Merovee leur roi, et des Roinains , com- maiides par AEiIus , habile capilaine. Les deux camps sonl parlages par la Marne ; et la vicloire va decider du dcslin de la France. Deux illustres captives, Elphege , relne des LITTERATURE. 297 Fr.nncs , et Genevieve , vicrge , doiiee d'une pi(5f«i proph''- tIque,selrouvenl(lans Ic campcl'y\llila ; on y voll aussi Mar- comir, anime fie vengeance contrc Merovec, son frcre ; I'inimiiie a divise ces deux princes , el leur hainc est impla- cable. Denx ambassadeurs se presenlent devant la tcnie d' A tlila : celui des Francs, qu'il ne daigne ni rccevoir, ni enlcndrc ; et celui de Byzance , occupe du desscin dc Tassassincr, en vc- nanl marcbander la pais ; carle reposd'Allila se payall au poids dc Tor. Get ambassadeurest accompngne dc Marcus, son fils, qu'il inslrult dc son projcl homicide ; la verlu de cclui-ci en freniil ; il conjure son pcre de nc pas Iremper scs mains dans le sang dun roi. Ai;ila rcjcllc avcc dedain la pais ; Tarnbassadeur rcgoit I'ordre de parlir; mais Ic crime Ic rctienl . Genevieve , donl Toeil propliclique lit dans le fond des coeurs , decouvre i'allenlal qu'il medilc ; Md- rovec le dcnonce a son propre cnncmi ; ranibassadeur ot son fils sont jcles dans les fers. Lc genie d'Atlila Irouvc dans la tendresse palernelle la prcuvc d'un crime desavoue. 11 commande d'iinmoler lc fils sous Ics veux du pere , si ce- lui ci ne declare la verilc ; lc coupabie avoue tout : mais un roi qui detruil Ics empires, dedaigne de rcpandre le sang d'un vil assassin, pare du lilre d'ambassadcur. Cependant , un autre ordre d'evenemens sucrede. Mar- comir , malgre la haine qu'il porte a son frere, sollicile , par un sentiment de generosile , el obticnt la liberie de la reine .des Francs. Allila , frappe de sa beaule , la promet deux £ois, et deux fois la rctient , lant il est irritc des dedains de sa belle captive qu'il aimerait , si Allila -devait aimer. Les propbcties de Genevieve viennent inquiclcr son imc farou' ".he; elle prcditla defaile des Gepides qui suivenlseselcn- dards, et celle prediction s'accompiit. Duranl le combat , M^rovde qni s'^iait cngagd trop avant , est tombe au 295 LITTERATURE. pouvoir d'Altila , qui ticnt alnsl prisonniers le roi el la reine des Francs. Les deux dpoux se rencontrent ; ils craignent de se trahir , et cherchent h. se rendre mattres de leurs sen- timens ; mais , au langagc et h la fiertd de Merov^e , Atlila voit que la fortune lui a llvre son plus puissant ennemi. Genevieve continuant h rendre de nouveaux oracles, annonce qu' Atlila ne verra pas la Seine , qu'elle nomme le fleupe aux cent detours : une pieuse vierge dompte celle iine qui bouleverse le monde. Onse prepare au combat ; Attila , ne sachant ce qu'il fait, dans son trouble, a I'imprudence de confier a Marcomir la garde de son camp et des captifs , $^duit par I'affreuse pensee qu'un frere assouvira sa haine' dans le sang d'un fr6re. Sa sauvage eloquence dispose ses soldats au carnage ; tous courent acheter oa vendre ch^re- ment la vicloire. L'inimlti^ des deux freres restes dans le' camp dlranger delate dans toule sa violence •, alors, naissent les reproches , les menaces et les outrages. Merovde arrache' une dpee d'un trophee d'armes, et les deux freres sont prets in se percerle sein. Genevieve parait;apresleur avoir montre la patrie viclime deleursdiscordes fraternelles, elleinvoque du fond des tombeaux I'ombre de Clodion, leur illustre pere. Son divin langage les atlendrlt, les subjugue ; le fer tombe de la main des deux princes ; tous deux abjurent leur baine , et vont se placer , dans la melee , a la tete des Francs ; la fortune de la France change. Toujours poursuivi par les oracles de Genevieve, Attila fait elever avec les depouilles du monde un immense biicher, sur lequel il se placera, s'il est vaincu ; les flammes le consumeront tout cntier , pluldt que de laisser a ses ennemis une si belle proie. Cependant , Marcus reparait sur la scene ; son pere vient d'etre dgorgd dans la fuite , sans que I'on sache ni la cause , ni les details de eel dvdnement; il prend la resolution de •venger sa morl par celle d'Altila , avec la pensee de ne pas LITTERATURE. ^9^ survivre i cet attentat. D'un autre c6t^ , Elphege croyant son <^poax immole par I'ordre d'Attila , siipplie Marcus de lul donner le poignard qu'il tient dans ses mains , pour le lourner contra son propre sein. La victoire vient meltre fin a tant de resolutions formees coup sur coup. Au moment ou Merovee a rencontre Atlila dans le combat , Genevieve, transportee sur le champ debalaille, accourtau milieu d'eux; a sa voix , Attila fremit , et disparail : il est vaincu. Marco- mir efface la honte de sa vie par une mort honorable. Ainsi , la Gaule doit sa delivrance a la reconciliation des deux fre- res ; et celte reconciliation est I'ouvrage de Genevieve, qui pr^dlt d^s lors les destinees de cet empire naissant. Dans ce tableau fidele des evenemens de la piece , on voil que le sujet est la France dellvree d'Altila. Quoiquc cette action soil conforme a la vdrite de I'histoire , la plupartdes Evenemens ne sont pas arrives ainsi que le poete les arrange ; la defaile d'Attila ne fut point occasionnee par la reconci- liation de Merovee avec son frere , mals par I'habilete d'AE- tius , general romain , seconde par Theodoric, roi des Vi- sigoths , qui regnait a Toulouse. La captivite de Genevieve est toute d'lnvenlion ; I'histoire rapporte seulcment que par son ascendant, sa piete , son attachement pour sa ville na- tale , elle delourna des murs de Paris le plus farouche des conquerans. Sa prediction , qui porte qu' Attila ne verra point lejlemeauxcent detours, esttrop ouverlement dementie', puisqu'Attilas'approchade Paris, passaetrepassa la Seine , el qu'il pouvait meme la voir de son camp. Sans doute, il est permis au poete de composer sa fable de maniere a la rendre plus propre a emouvoir le coeur; mais, quand il renverse les traditions consacrees , la tragedie n'est plus qu'un men- snnge rejet^ par I'esprit , s'il est surtout d^nu^ de vraisem- blance. L'auleur n'a pas su se garanlir de I'ecueil d'associer i Soo LITTERATUBE. Taction principale unc conjiuvulon qui , loin tic naJirc tic ccllc aclion mi^ine , s'y rallnche a peine par quclqucsfai- Lles liens; ccl evenemcnt arrlva , scion Thislolre , dans un aulrelems, sous un aulre cmpcreur, et dans d'aulies cir- conslances ; la fable n'y csl point ingenieusement mclce avcc la verile : jamais conjuration n'a die si inal conQiie, si mal Iramee , si mal developpce que cclle de ccl ainbassa- dcur dc Byzance , telle qa'elle se trouvc dans la tragedie. Ignorance du coeur humnin , absence de noeud ou d'obsla- cle, defaul d'harinonie dans Ics scenes, loul contribuc k glaccr les speclalcurs, auxqucis on ne montre, dans un am- bassadeur, qu'un slupide assassin , ayanl pour complice son fils, qui lenlc de le devcnir a son lour. RIen nc rachele I'horrcur de cc double allcntat. Au lieu de surcharger Taction de eel episode maladroit , Ic poeic pouvait lirer de grands moycns dramaliqucs dc Tinimitie dcs deux frcres , en y rattachant un noeud facile a creer. Cetle passion, accompagnce de la vengeance, offralt a ses pinceaux une suile de scenes varices, capablcs de rcmuer profondetnent Tame. Comblen alors aurail eld louchante une reconciliation , d'oii dcpendait le sort dc la France foulce par les pas d'innombrables cnncmis ! Si , denude dc eel art qui fail nattrc les grandes emotions, die a pu sauver de la chute une Iragedic dont le lissu n'cst qu'invraisemblance ; menagee par un calcul savant , cellc reconciliation aurait excite des transports d'adiniration , qui nc se font jamais mieux entendre que lorsqu'il s'agit dusalul dc la patrie. C'cst sans doule a Timperfection de la fable qu'il faut allribuer le peu de terreur et de pitic qui se irouve dans un sujcl si fail pour en inspirer. N'elail-il pas naturel de com- mencer par pcindrc la grande desolation qu'dprouva la Gaule a Tapproche d'Attila ? Quoi de pluspropre a la ter- LITTERATLHE. 5o i reur et a la pilie que Ics alarmcs des fcmmes , des ciifans , tie la multitude tremblanlo , a la vue de ce conqu^rant mar- chant a la lueur de Tincendie , nageant dans le sang, cl pret k effacer la Gaule du rang des nations. Cette terrcur re- pandue des le commencement, pouvait elre temperce, d'un c6te par la confiance de Genevieve en la Providence, ac- crue de I'autre par la progression de Tinimilie des deux freres ; et Taction , restreinte a I'nnite , aurait ^le revctue d'une plus grande force iragique. Si nous passons h I'examen des caracteres , les regards s'attachent d'ahord sur ce conquerant qui s'^leve comme un geant au milieu des siecles de barbarie. J'ai recueilli les principaux trails de sa physionomie dans I'histoire de la con-, juration que la cour de Byzance trama contre lui (i), « Ce prince avait dans ses traits les marques de son origine ; son visage elait large , d'un teini olivatre , cl presnupsnrus l>arb(\ 11 affectait de la fierle dans sa demarche ; il roulait son re- gard avecferocite ; sa voiximitail le lonnerre. Jamais ancun barbare ne con^ut de plus vastes desseins , el n'elonna da- vantage par des actions extraordinaires. La fortune sernblait lui prater son bras pour ravager les empires ; il detruisait pluldt qu'il ne conquerait.... Nul n'etail plus reflechi dans son inimilie. Sa haine , toujours a la hauteur de son ambi- tion , ne faisait jamais que s'assoupir. Atlila s'enor^ueillis- sait de la simplicild de ses ancetres. Sans besoin , convert de la peaii d'une bete feroce , buvant dans une coupe du bois , il laissait le luxe a cette foule de femmes et de rois qui le suivaient. Avide de I'immortalile, c'elait avec ravis- sement qu'il enlendait chanter ses exploits dans les festins. Son coeur ^tail rempli d'orgueii , de ruse, de cupidile. 11 (i) Conjuration cnntre Altila ; par A. Me!i;il. Bossange, freres. (J'oya lit Revue F'nct/ciopirt'iijve , T. XU, p. 6iG. TUMK XV. .)n 5o3 LITTERATURE. Irafiquait de sa vengeance , ne faisant point la paix sans la vendre ; et apres i'avoir vendue , il la faisait encore payer. » Je sens toutc la difficulle de transporter sur la scene tra- g\que ce caraclere , dans toule sa grandeur saiivage. Allila, donl rSinc dtail profonde , tacilurne , dissimulee , ne par- lalt et n'agissaitpas, commc le poite le fait aglr el parler ; il ne pressait pas la main aux rois de sa suile , qu'il regar- dail coiiime des inslrumens de serviliidc , el qui Iremblaicnt en sa presence , obeissanl au moliidre de scs signes. Diffe- rent du vulgaire des rois, on craignait rneme de I'environ- ner des caresses de radulation. II ne s'abaissait point jusqu'i se jouer deses captives, en leiir promellanlla liberie pour laleur refuser ensuite ; il ne craignait ni I'amour, ni la haine qu'elles pouvaient faire nailre dans son coeur. II parait pen nalurel qu'un conquerant , d'une bumeur si alliere , fasse des discours semes de fleurs de rhelorique , sur les usages, la valeur, et la religion des peuples ou son bras porte la ler- reur. Tous ces trails repandenl une faliganle monotonie sur un caraclere , qui se monire ainsi plus paisible que farou- che, plus commun qu'exlraordlnaire, plus vain par scs pa- roles, que grand par ses actions. Allila n'avait pas autant d'esprit que le poete : sa parole frappail comme la fou- dre ; son regard et mcme son silence imprlmait I'epou- vante. Au milieu d'un camp rempli de sa puissance , on le voit conlinuellement souffrir I'audace , les dedains elles outrages de ses caplifs. On cherche vainemenl cet Altila si terrible ; on en trouve a peiiiel'ombre. Les vers suivans en presen- tcnt une image bien peu fidcle : Eh ! que pcut respecter un conquerant barbare , Qui d'un titrc cffroyahle impudcmmeni se paic; Qui , dC's qu'il voit brillcr une fimme a sa cour, Uugil ct stnl du tigre ct la rage cl ramour ; LITTERATURE- 5o3 Qui croit , dans son coupable et sauvnge dfilire, Jusqu'aux plaincs du ciel efendre son empire. Qui, le fer it la main, moissonne les mortcls, Insulte au Dieu vivant jusque sur ses aulels ; Aux reves des devins prfile une oreille avide ; Quclquefois magnanime, et plus souvent perfide, Punit I'assassinat de son glaive assassin ; S'apprele a vous frappcr quand il vous tend la main; Fardonae s'il meprise , immole s'il estime. Un prince qui ressemblerait a ce portrait, n'aurait rien de remarquable , ni dans le vice , ni d sur un c6teau rocallleux , prcs de Castro, dans I'tle de Milo, un amphl- ihealre en marbre , assez bien conserve , de 120 pleds de diamelre , et dont le terrain et les environs , jonches de frag- mens de slalues et de colonnes , ont servi h. fixer la position de I'ancienne ville de Mel.js. G'est a 5oo pas de cet amphi- theatre, qu'en 1820, un paysan grec , nomme (ieorges , ddcouvrlt, en creusant la terre, une niche carrec d'environ quaire pieds de large; il la dcblaya jusqu'a sept on huit pleds au-dessousdu sol, et trouvaunc statue separee en plusieurs inorceaux , et trois petils herraes appuyes conire le mur du fond de la niche. 11 emporta chez lui et cacha dans une Stable la parlie superieure de la statue , et la proposa h M.Brest , agent de France a Milo. Celui-ci ecrivit a M. de Riviere , ambassadeur de France a Constantinople , qui chargea M. le vicomie de Marcellus de faire , en son nom , I'acquisilion de la statue et des marbres antiques dcterres k Milo. Peu s'en fallut que ces monumens ne fusscnt perdus pour la France. Les primats de Tile voulurent rompre le marche entame avec le paysan grec , et envoyer la statue a Cons-» lantinople. Au moment ou M. de Marcellus arrivait, on la ARCHEOLOGIE. 3ii transporlait k bord d'un brick grec , couvert du pavilioo turc. II desceiiidit k Milo , rasscmbia les primats , leur mon- tra son firman ; et apres une resistance et des pourparlers qui durerenl deux jours , il sorlit vainqucur de celte lulte , el fit transporter a son bord le chef-d'oeuvre qu'il avail achete sur la reputation qu'on lui avail deja faile. Rien n'est plus parfait que cetle statue , dans laquelle on s'ac- corde a voir la deesse de la beaute. M. de Clarac pcnse que c'esl Venus victorieuse , et que, dans la main droile, qui manque, ainsi que I'avant-bras , ellc tenait une pomme , allusion non-seulemenl au prix que re^ul la deesse sur le mont Ida , mais encore a Tile de Melos , donl les nionnaies antiques offrent , pour type parlant, un fruit rond et dont le nom grec, qui signifie egalement yoo/nme, lui avail ^te donne , a cause de sa forme ronde. Un autre antlquaire , M. Quatremere de Quincy , a pense que celte statue faisait partie d'un grouppe , et qu'elle etait associce a Mars , ainsi qu'on la volt au niuse'e de Florence. Plusieurs pierres gravees el une medaille de Faustine , en moyen bronze , du cabinet du roi , la reprcsentent ainsi. M. de Clarac croit que I'atlitude de noire stalue n'annonce pas Venus employant , pour retenir Mars , le charme de la persuasion et des caresses. En effet , son air imposant et 6er est bien celui de Venus victorieuse ; I'atlitude des deux bras , donl les exlremites manquent malheureusement , peul faire presuraer qu'elle tenait une lance et un casque , ainsi qu'on la veil sur les medailles d'Auguste, de Julie, fiUe de Tilus, de Sabine et de plusieurs imperatrices romaines. On pourrait egalement reslitner les deux mains avec d'autres at- tribuls, tels quelapomn>e(selon I'opinion de M. de Clarac), ou bien avec une palme , la patere , la haste , el une petite victoire , ainsi qu'elle est representee sur beaucoup de me- dailles. Venus portc encore beaucoup d'autres aUributs de 5i2 ARCimOLOGIE. son empire , qui s'ctendait jusqac sur I'onde , el elle tient quelquefois un aviron , ou meme le trident de Neplune. Quclques personncs ont ponse que peul-etre la deessc tenalt un arc et une fleche. M. dc Clarac repousse ceile opinion, en alleguant que ce serait represenler Venus d'une maniere dont les auteurs et les monumens ne nous offrcnt aucun exemple. Je rejette , comme lui , celte idee : inais ce u'est pas qu'on ne trouve Venus ainsi represenlde sur les iuonuinens ; les medailles antiques, qui sont nos mcil- leures aulorites , puisque Ton y trouve les types avoues et reconnus par les peuples , nous donnent plusieurs repeti- tions de ce sujet. Venus , tenant de la main droile une fleche , et de la gauche un arc , se trouve representee sur une me- daille de Fausline mere (i), et sur plusieurs de I'impera- trice Fausline jeune , du cahinel du roi. On la volt de mSmc sur plusieurs pierresgravees antiques (2). Au surplus , (oules ces conjectures , ne pouvant ^tre ap- puyees d'aucuue preuve , n'ajouteront rien au merite du chef-d'oeuvre de sculpture dont nous jouissons. C'est sous le rapport de rexeculion , qu'une belle statue pent ^tre utile a ceux qui se livrent a Telude de I'arl ; et Ton ne sauralt avoir trop de moderation dans la maniere de restaurer les monumens antiques. Combien de statues mutilees ont subi le nouvel affront d'une restauration ridicule , qui a change Icurs aliribuls , allere leur physionomie , et trompe les ar- tistes et les personnes peu versees dans la connaissance de Kantiquile ! Lc memoire de M. de Clarac est rempli de rapproche- mens ingenieux et de connaissances positives tr^s-remar- quables. T. DuMERSAN. (1) Mionnet, medailles romaines , p. i4o. (a) La Chausse , Gemmc antiche ftjurate. — Schlieger, Dissert, d* ?ium. Altx. M., lab. 2, fig. t, p. 58. III. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. LIVRES ETRAINGERS (i). AMERIQUE. SS. — A Sketch of the origin and progress of the humane society of the city of New-York together with the act of incorporation and the iaws. New-York , i8i4 ; in-8°. 86. — Adrcss of the governors of the N exo-Y orh hospital to theputiio relative to the asyhim for the insane at Bioomingdale. New-York may iSai; in 8". By. — Charter and hyc-laws of the New-York dispensary instituted 1790. New-York, i8io; in-S". 88. — An account of the New-York hospital. New-York, 1820; in-S". 89. —An historical Sketch of the origin, progress and present state of the college of physicians and surgeons of the university of the state of New-York. i8i3 ; in-S". Ces diverscs brochures ofTrent des vues utiles sur Torganisation des ho- pitaux, et surdiversobjets relatifs a la science medicale qui , sur plusieurs rapports, ne pouvant se delerminer que d'aprcs des conjectures, a besoin do s'enlourer de toutes les recherchesqui peuvent conduire a ia certitude. 90. — An adress to the parents and guardians of the children hclonging to the schools under the care of the New-York free school Society, hy thetrustees of the institution. New-York , 1819; in-12. 91. — Bye-Laws of the free school Society of New-York revised and adopted hy thetrustees; 11th. month (dec. 1818.) New-York 1819; in-8". 92. — An account of the free school society of Neiv-Yorh. i8i4 ; in-8". g3. — Manual of the lancasterian system, of teaching reading, wiiling arithmetic and needle - work as practised iji the schools of the free school Society of New-York 1820; in-8". Aux Et.its-Unis , une impulsion generale porle les esprits a perf'ec- (i) Nous indiquerons par un asterisque (") place a cote du titre de chaque ouvrage , ceux des livres etrangers ou fraiicais qui paraitront dignes tJ'une at- tention particuli^re , ct dont nous rendrons quelquefois rompte dans la section Jes Analyses. 5i4 Lm\ES ETR ANGERS. lionner tout ce qui tient h la propngalion dcs lumieres fondecs sur Icsen- timenl religicux el les affcclions de I'tlmc. Quand s'cn occupcra-t-on en France ? On y repetc, conime ailleurs, le celebre adage : Quid leget sine tnoribus ? Qui nc getnirail d'indlgnalion et de pi lie , en voyant les tcnialivcs coupablcs dc certains hommes , dont les vicilles erreurs cod- ticnnent tous les inlerOls , ainsi que d'une grande parlie du clfrge , pour repousser I'cnscigncment mutuel qui , abrcgeant la voute de rinslruclion , est par-li meme un moycn efficace dc hater I'inslruclion religieuse! 94. — Bepresenlarao que a sua Allcza Realo Principe Rcgentc consti- tucionat , e defensor perpctuo dc Reino do Brasit , dirige o Povo do Rio de Janeiro , pelo senado da Camara desta Corle. Rio de Janeiro , Silva Porlo 1822. 10 p. in-4°. Ccltc cspece dc manifesle populaire adrcsseauPrince royal de Portugal, porle la dale du 20 mai dc cctle annec. C'cst unc piece liislorique qui se rallaclicaux cvencmens survonus recemment au Bresil, et dont les jour- paux quolidicns onl fail connaitre les circonslances. 95. — A discourse on the early history of Pennsylvania , elc. — Dis- cours sur I'hisloiic primitive dc la Ptnsylvanie, prononce devant la So- eiete philosophique amerlcuine, par Pierre S. du Ponceau. I'kiladclphie, 1821 ; 58 pages in-8». M. du Ponceau est un jincien arocat frangais, qui s'cst etabli aux Elats- Unis, oil il se distingue parses recberches scientifiqucs et par son aclive cooperation aux travaux des Socieles savanles. On Irouve de lui , dans Ic premier volume des Memoires de la Societe philosophique , scanle & Fliiladclphie , des rcnscigneniens precleux sur la langue des Indicns dc PAmerique septentrionale. Lc discours qui fait Ic sujet de cet article, a ele prononce par lui a la seance generalc et annuclle de la mfime So- ciele , le 6 juin 1821 , et n'a pour but que de celebrer, a ce qu'il parait , I'anniversairc de la fondalion de ccltc institution ulile. L'aiitcur y trahit son origine francaisc, par la cbaleur qui regne dans ce discours d'apparat, ft qui n'est pas commune dans I'eloquence des Americains, generaleracnt plus sage et raisonnable que vive et briliante. M. du Ponceau jelte un coup d'oeil rapide sur I'liisloire des premiers tems de la colonic Pensylva- niennc , devenue, depuis, un des Elals les plus considerables de la con- federation amcricaine. En donnant de juslcs elogcs a la compilation ju- dicicuse et complete du professeur allemand Ebeling sur la geographic cl I'hisloire des Elals-Unis, et en faisant remarqucr combien I'bistoire de iii Pcnsylvanic, par PAmericaia Proud , est dcfectueusc , roratcur emet lc voEu que eel Elat Irouve enfin un historicn digne du sujet. «Gardcz- vcub de croirc , dit-il , que les annales dc Ptnsylvanie n'ont pas assiz LIVRES ETRANGERS. Sk'. d'intferflt pour provoquer les talens d'lin liistoricn eloquent. II est vrai qu'clles ne presenlent point de ces evcncmens frappans que Ic vulgaire )cgarde corame sculs digncs d'eire Iransmis a la poslcrile. Point dc chefs inililaircs , rivflux d'ambilion , occupant la scene; point de seric do massacres et de devaslalions qui vicnne exciter de fortes emotions. Mais aussi, quelle contree de la tcrrc a jamais prescntii Ic spcclacic qu'a donne cette lieurcuse rcpublique , dans j'espace de pres d'un siicle , spcclacle qui retrace tout ce que la fable a invenle sur le bonlieur de Tage d'or! Hcureux pays , ou la douceur dcs Ii;ibilans donne a son his- toire I'interet du roman ! Et si jamais les Pcnsjlvaniens degeneraicnt , lis n'auraicnt pas besoin dc recourir, comme Its Grccs , a uue Arcadie fabuk-use, pour soulagcr Icur rue faligute de I'aspect dcs crimes et des foijes, el de couvrir Icur perversite par de prelenducs vcrlus dcs ancS- trcs. Je n'ai qu'a rappelcr eel age palri.irclial, oil des moeurs simples, sans Cire rusliqucs , ri'gniiicnl parmi nous, oil la franchise etait excmpte de rudesse, oii dcs maniercs polics , sans affectation et sans jalousie, exer- caient unc douce influence sur una societc affranchie de la conlrainle dc I'cliquclle ; oil I'amour n'elait pas conlrarie par I'avaricc et roigucil , ni i'amilie affaibiie par Tambition et I'inlrigue. Tel etait le tableau que pre- ecclait la Pensylvanie, nicmc au milieu des oragis de noire revolution , cl qu'clle a continue de presenter jiisqu'a ce qu'un flux subit de ritbcsses uit envalii le pays, ct traine a sa suite le luxe, plre que la guerre. Ce torrent a ele anete dans son cours : nous revenons peu a peu k ces habi- tudes dc moderation que jamais nous n'aurions du abandonncr. Cepen- dant, nous sommcs Irop avances sous le rapport de la population et des arts, pour pouvoir esperer que nos moeurs reprendronl Icur siinplicite primitive. Tout ce qui nous rcsle i faire, c'est d'ei) con.servcr le souvenir dans les pages de notre histoire , pour les Iransmettre comme un litre dTionneur a nos descendans , et comme un sujet d'admiration aux gene- rations futures. i> rius loin , I'oratcur dcsigne comme un sujet propre h inspirer I'histo- rien, le depart dc Penn avec les Amison qunkers pour I'Amerique , le debaiuj^iicmeot du legislaleur philanlrope , et son contrat avec les chefs des Sauvages. o Le voyez-vous , dit-il , le vaisseau qui , sous Tauspice des vents, entre dans I'embouchure du Dclawar? Scs ponls sont couverts de passagers juuisfant dc la douce temperature de nos climats et de la sere- nite de noire ciel d'automne. lis regardent avec etonneineut les sites nouveaui qui se developpent a leurs regards ; de part et d'aulre seten- dent d'lmmenses forets , depouillees a demi de leurs leiiilles rouges et jauncs , dont le sol est jonche. Aucun bruit ne se fait entendre , si ce 5 1 6 LIVRES ETR ANGERS . fj'esl celui du cerf qui fuit devant Tare du chasseur indicn , cts'enfoncr: dans Ic bois. De Icnis en tciiis, un cri etranger, repel(i par les eclios des for^ts , perce les airs, et lorine un conlraste frappant avec le silenci- habituel de la conlree. Observcz le costume simple de ces colons res- pectables, et Toyei-les elever des regards reconnaissans vers le ciel. C'est line troupe choisie d'amis, qui ont quitle les coles d'Angleterre pour fonder ici en pais leur rupublique philantropique ; leur vaisseau s'ap- pelle le Bicnvcmi , ct William Penn est parmi eux. ■> U nous semble que M. du Ponceau deviait ecrire lui-mSme I'histoire dont il indique si bicn les principales scenes a I'historien futur ; mais il assure, dans son discours , que cetle tSche serait remplic au mieux pat Madame Deborah Logan, une desccndante de ce James Logan qui fut I'ami et le correspondant de Penn. D— c. ASIE. g6. — A grammar of the Sanscrit language, etc. — Grammaire de la languc samscrlte, sur un nouveau plan, par GuUiaume Yate. Calcutta , 1820, un volume in-8°, 45o pages. Les exemplaires de ce livre doivent filre rares sur noire continent; on ne I'a point encore reimprime a Londres, oil se r^impriment les plus importans ouvragcs qui paraissent dans la capitale de I'lnde britannique. M. Yate n'ajoute rien sans doute a ce que nous apprennent sur I'orlbogra- pbe , sur la formation des mots et la syntaxe du samscril , les excellentes grammaires dc Carey , de Wilkins et de Colebrooke ; mais il donne , le premier, dans une langue de TEurope , un tralle de la versification en samscril ; il simplifie un pcu les melbodes grammaticales de ses prede- cesseurs , ct il distingue, dans ce livre, par de plus pelits caracteres , ce que lesetudians peuvcnl ajourner sans inconvenient dans leurs premieres lectures (1). ^- EUROPE. GRANDE-BRETAGNE. ^j 07. Sketches of the fhiiosophy of morals , etc. — Essais sur la phi- "| losophie morale, par M. T. C. Mobgan, membre de la Socielt royale de medecine de Londres, auteur des Essais sur la fhilosofhic dc la (1) On atlcnrf depuis long-lems une Grammaire Samscritc eii francais , que 11. de Chesy a promise , ct quo ses longuPS etudes de cello languc , qu'il pro- LITRES ETRANGERS. Si; vie, etc., etc. Londres, 1822, Htnri Colburn el compagnie, un vol. in-S". Le mot philosophie est un de ceux dont les modcrnes onl le plus use et abuse. Cc n'cst pas seulement a noire siecle et au precedent que ce reproche est adresse ; il faut remonter un peu plus haul, jusqu'aii terns de Descartes et de Gassendi. Avant I'invasioD de celle maladie mentale , qu'on a decoree d'un si beau nom, file avail fait quclqucs ap- paritions sur lattrre, comme pour reconnailre le terrain : Montaigne, Bacon, et quelqucs autres hommes celcbres en furcnt allcints; elle ne rcspecta pas merae le irone. Heureusement, entre Pylhagorc ct Descartes on ne vit qu'un tres-pelil nombre de philosopbcs , de loin en loin , et point de pbilosopbie. Mais enQn, I'epidemie se declara , la contagion fit des progres rapides, ct ses symptoincs , comme ceux de loutc mala- die nouvelle, ne furcnt bicn connus qu'apres une longue suite d'obscr- valions. Aujourd'hui , quoiqu'on ne sache pas guerir les malades , si ce n'est par des remedes un peu violcns , on connait au moins des preser- vatifs assures, tels que I'ignorance ct le despolisme, et Ton ne manqua pas de medecins experimentes. M. JMorgan n'est pas du nombre de ces hommes habiies ; il parjil m6nie avoir eprouve I'influence du climat de !a Grande-Brelagne, le plus mal sain de toute I'Europe, el le plus dipourvu de sccours conlre la philosopbie. L'expression ■philosophic de ia Ttto- raieesl tresjuste, et parfaitement conl'orme i Tetymologle du mot; elle separe la morale en deux parties, dont I'une apparlient aux sens inte- rieurs , exquis, indelinissablcs , que nous nommons pitie, sympathie , sentiment , et I'autre est du ressort de Tintelligenco et du raisonne- ment. G'est de celle -la que M. Mo'gan s'est occupe. 11 traite son sujet avec la liberie anglaise , disant les veriles telles qu'il les sail , et ap- pliquant le mot propre a chaque chose. Cependant, noui serions tentes do croire , qu'en ecrivant cet ouvragc , il s'occupait de nous encore plus que de ses compalriotes. C'est principalement de noire histoire qu'il tire les faits qu'il cite, dans nos institutions et dans nos moeurs qu'il choisit ses exemples , ct son livre est dedie a I'auteur des Elemens d'ideo logie (M. de Tracy). M. Morgan commence par considerer les relations entre la morale et I'organisation, et continuant la carriure parcourue avec lant do succ^s par Cabanis, il recueille les faits , les applique, et diiduit quelques fails ge- neraux , qui ne font pas encore des lois , mais qui en preparent la decou- vcTte. II passe cnsuite a des observations sur la liberie ou libre arbitre, et fesse au College RojjI de France , feront recevoir avec toute la confiance qu'il meritf. Nous batons de tous tiosvosux raccomplissement J'unccntreprise si utile ■pour le public leltrc , et si bonorabh' pour son auteur. (\. d. R.) Tome xv. 21 5i8 LIVRES ETRAi\GERS. la necessilii ; ce sujel diOicile le conduit a unu discussion sur la volonte, dans laquelle il HL' pouvalt ecbapper a la uielaphjsique. Mais, commo il ne perd jamais de vue les fails, il ne s't'gare point. II eOt peut-6lre el^ utile d'cxamincr si cclte question ne devrait pas eire abandonnce, ou s'il faut absolunicnt ia resoudre pour arriver a toutes les dccouvertcs a faire dans les sciences morales/ Au moins , on ne conteslera pas a notre auteur la realite dcs necessitcs fhysiqucs dont il I'ait unc hcureuse application dans le cliapltre suivant , oil il expose I'origine ct le developpement dcs idees morales. Mais , de nouvelles difHculies et de nouveaux perils I'at- tcndaient a ce chapiire : la definition de la justice, I'etat primitif de la race huniaine, et I'origine des societes , les notions de droit et de devoir, en un mot, les fondemens de I'edifice moral sont dcs objets que beaucoup de gens craignent de contemplera decouvert. lis ne croient pas assez fer- memenlila soliditu d'une construction faite sous leurs yeux;ils s'accom- modent de I'idee que Jedifice est tout d'une pi^cc , qu'il ne fut et ne pcut etre soumis a aucun de nos precedes de construction ; opinion tres- innocente, ct qu'on pcut laisser a ceux qu'elle tranquillise. Les chapltrcs suirans d^veloppent les grands objets de celui-ci : I'auleur s'applique 4 rechercber les causes physiques qui ont contribue plus ou moins auxdeve- loppemens moraux, I'influence des institutions , ct il traite avec beau- coup d'elendue ce qui comprend toute la morale politique , les droits et les devoirs. Dans son resume , que nous regretlons de ne pouvoir rappor- ter en enlier, on lit le passage suivant : o Si Ton est convaincu que I'homme ne peut rien par lui-mSme , et qu'il tire toutes scs forces de la societe ; que les grands crimes , s'ils se monlrent comme une maladie epidemique, doivent £tre imputes a quelques erreurs dans les institu- tions, ou ^ quelques vices qui influent sur la civilisation : I'atlention pu- blique se dirigera plus souventet plus utilement sur les institutions fon- damentalcs dont la stabilite ou les troubles publics denotent infaillible- mcnt la perfection ou les defauts. On ne repandra pas robscurilc dans la legislation. Ton ne mettra pas la morale publique en peril , afin d'e- tab ir quclque taxe inutile ou quelque privilege inique : on ne sur- chargera pas le code criminel d'une multitude de dispositions contra- dictoires, comme cellcs dont la manie de faire dcs lois grossit chaque jour Ic volume des codes actuels. » Nous aurions pu commencer par la preface, que le lecteur ne negligera point, soit apres la lecture du livrc, .ti'il ne connait pas les Essais do I'auteur sur ia -phitosophie de la vie , soit avant de passer au premier chapiire. Quant a notrc opinion sur les doctrines de M. Morgan , nous ne la dirons pas encore : premi^rement , Bur des malieres ausfi impoitantcs , on ne prouonee qu'aprfes un mtir LIVRES liTH ANGERS. Sig cxamen; en second lieu, nous ne sotnmes pas en Angleterre. Le livre que nous annon^ons radrite de passer en notre langue, ddt-on kii fairo subir quelques transformations exigees pour un sejoursurle continent. Fbbry. 98. — (') The art of employing time to the greatest advantage , the true source of happiness. — L'art d'employer le Ictns de la maniere la plus proGlable , vraie source du bonheur. Sccondc edition , Londres , iiSaa. Henri Colburn , un volume in-8° , 3i2 pages. Get ouvrage , public sans nom d'auteur , et comme production origi- nale d'un ecrivain anglais qui ne se fait point counaitre , est une traductioD iitteralc de X'Essai sur I'emploi dxL terns , de M. M. A. Jdllien, dont il a ele aussi publie une traduction allemande a Ralisbonne, par le docteur ScHULTEss , professeur a I'universite de Landshuth , en Baviere. Mais le traducteur alletnand s'est nomnie , et il a nomme I'auteur do I'Duvrage! original, ce qui est honorable pour I'un et pour I'autre. On doit publiep incessamment, a Londres, des traduclions de 1'Agenda genkral, ou Livret pratique d'emploi du terns, et du Biometre ou Memorial horaire, instru-i ment pour mesurer et apprecicr la vie , d'apres les divers einplois qu'on a fails des vingt-quatre bcures dechaqucjour. Cesdeuxlivrels fournissent les instrumens pratiques necessaires pour I'application de la melhode, dont VEssai sur i'emploi du terns expose et devcloppc la theorie et les avantages. Mais , cette fois , du moins , les deux traduclions porleront le nom de I'auteur, en rappeiant qu'il a aussi compose le premier ouvrage deja traduit, dont les deux livrels sont les accessoires et le compK-iiient. ■ — La nation anglaise, qui connait lout le prix des habitudes d'ordre et d'economie , non moins cssenliellcs pour la vie morale que pour la vie civile et domcsliquc , parait devoir tirer un plus grand parti qu'une au- tre nation de la melhodc d'emploi du tems que M. JuUien a proposee , en la destinant surtout aux jeuncs gens, pour lesqucls radministraliou et la bonne direction de la vie, bases neccssaires d'un sysleme d'education complet et perfection ne , sont d'une si haute importance. gg. — De la paix universelle , par David Bogde. D. D. 100. — La guerre en opposition aveo la doctrine et Vexetnpie de Jesus- Christ , par John Scon. 101. — Coupd'oeil raisonne sur la guerre y oil I'on prouve que la guerre n'est fondee que sur un prejuge devenu populaire, et oil Ton propose les moyens de remedier i ce flcau , par Aoe Worcester. < 102. — Coup d'ceil sur les horreurs de la guerre, exirait de I'ouvragc A' Eugene Labaume sur la campagnc de Russie en 1812 , avec des obser- vations , par Evan Roes. 520 * . LITRES ETR ANGERS. io3. — Essai sur la doctrine ct 4a "pratique des proniers chreliens fD cc qui concerne la guerre , par Thomas Clarkson. 104. — Extrait des aeuvres d'Erasme sur la question de la guerre. Ccs diverses brochures sont traduites de I'anglais, el publiecs par la Soci^tii de la paix de Londres. 1822, G ScLiulze, i3 Polandslreet , Oiford street. La Socicle de Londres propose une sainte alliance enlre Ics amis de la paix , non pour la defense de certaines formes do gouverncment , raais pour la cause sacree de la religion et dc I'humanite. Malheureusement , apres avoir lu Ics exccllens memoires qu'elle public, on dcmande cequ'il faut faire, quelle route il faut suivre pour arriver a la paix gen^ralc , el la reponse ne se presente pas. Le flt'au de la guerre exerce ses ravages sur laGrece ; il vient d'cxtcrminer la population de Scio : n'est-il done pas permls a des chreliens de se soustraire i la tyrannie des cnnemis du chrislianisme ? Lcs Grecs sont-ils coupables aux yeux de la religion et de la morale? Et si les Turcs veulcnt continuerla guerre contre les Chreliens, I'Evangile nous ordonne-til de les laisser i'airc ? Kori , certes ; il faut que lous les amis de la paix s'unissent ct correspondent entre eux dans tout I'univers. Dans I'ecril de M. Worcester , le troisieme de ceux quo nous annoncoos ici , on reniarquera plusieurs idees tres-jusles sur I'uti- lile des ri^unions des amis de la paix , ct peut-etre scrait-il possible de mettre, des a present, la main a I'oeuvre , selon les vucs de I'auteur. F. »o5. (*) — Plan for the government and literal instruction , etc. — Plans pour I'education et I'inslruction liberale des jeunes gens reunis ea grand nombre, d'apres I'experience. Londres, 1822, G. et W. B. Wil- taker, Ave-Maria-Lane ; un volume in-S". Kous nous proposions de joindre a I'annonce de eel ouvrage une no- lice asscz etendue pour que nos lecteurs pussenl le juger ; mais nous avons bicnlot recoonu qu'il exige une analyse plus approfondie. L'im- portance du sujct , le nombre ct la diversile des objets , et I'aspect sous lequcl ils sont consideres par I'auteur de cet wivrage , I'elal de I'Angle- terre compare a celui de la France, par rapport i I'educafion publique, voila bien assez de matieres pour un long memoire , et beaucoup trop pour un article de deux pages. Kous reviendrons done sur ce siijet, afio do Ic trailer avcc une 6lendue convenable. Nous presenterons avec con- fiaoce cet ouvrage aux vrais amis de la jeunesse , de I'inslruclion , de la verlu. Quant aux defenseurs des vieilles doctrines, ils n'iront pasau-dela des deux premieres pages; quand ils vcrront qu'il ne s'agit de rien moins que d'elablir dans les ecoles un gouvernement libre, oil I'autorite du ijiaUre strait reduiie a un simple vf'Oj 'Is nc raanqueront pas d'ex6culer i LITRES ETRANGERS. 32 1 en trois tenis ce mouvement d'horreur : s'efonner , s'indiguer , jeter ia livre. F. io6. — Letters frotn Spain, etc. — Lettres ecrites d'Espagne, par don Leucadio DoBL\Do. Londres, 1822 ; HcDrl Colburn et corapagoie. L'aulcur anglais de cet ouvrage n'aurait pas dO I'attribucr a un cspa- gnol, puisqu'il avoue dans sa preface que le nom de DiMado est con- trouve t et que , d'ailleurs, sa nianiere de voir el de juger est toiite an- g)aise. Le lecteur acquiert meme assez proraptcment la conviction quo I'autciir n'est pas catholique, el que, par consequent, il n'est point membre du clerge d'Espagne. Sansdoute> il faut laisscr an pcintrc le choix du canevas et du cadre de son tableau; on no s'offense memo point de quelques anachronismes volontalres , de quelqucs iiiCdelites dans le cosluine , lorsqu'on en devine le motif. Jouvcnct a pu se placer , avec toute sa famille , dans son tableau de la C^ne, ct meter Ics modes du tems d'Herode a celles du siecle de Louis XIV : on pcrmet au pcrsan Usbeck de penser et d'ecrire comme un Francais , pourvu qu'il pense et ecrive comme Mon'.esqiiieu; mais c'cst precisereent parce que ces fic- tions ont reussi qu'elles seront a I'avenir moins heureuses. Elles provo- quent dcs comparaisons redoutables , et disposcnt le spectateur ou le lecteur h juger plus severcmcnt. D'ailleurs, ces letlrcs pcuvent etre rc- gjrdees comme le resume de plusieurs ecrils sur I'Espagne , ct font asses bien conoaitrc I'etat de la peninsule avant I'invasion francaise, Ics princi- pales causes de ce grand evenement , et I'histoire de ces tems jusqu'au milieu de I'annec 1808, La peinture des moeurs espagnoles est loujours animee , et generalement assez corrccte. L'auteur n'epargne pas les de- tails, depuis les combats de taurcaux jusqu'aux jeux de societe , dcpuis les grandes processions jusqu'aux chapelles deVenfant Jesus; il decrit tout ce qui peut attirer I'altention d'un etranger , a I'exception des edi- fices et des tableaux. On n'aura pas a lui reprocher I'ennui lepandu quel, qucfois a flols dans les voyages piltoresques. Tout bien coiisidere , cct ouvrage n'est pas un des plus inslructifs que Ton ait public sur I'Espa- gne , mais c'csl un des plus agreables a lire. F. 107. — History of the -persecutions endured hy the proleslants. — Ilis- toire des persecutions eprouvees par les protestans du midi de la France, et specialement dans le departement du Gard , 'pendant les annees i8i 4 • . 810, i8i6et suivantcs; avec une defense deleur conduites depuis la revolu- tion jusqu'a I'epoque actuellc, accorapagnee d'une carle du departement du Gard , par lUorfc Wilks. Londres, 1823, Longman ct compagnie ; deux volumes grand in-K", de 288 el 525 pages. 525 LIVRES ETRANGERS; Get buvr.ige embrasse le tableau general des trisles evenemens que sort litre annonce. Nous ne saurions cntrer dans le deJail de tons Ics fails qui y sent rapportus ; mais nous pouvons dire, en general, qu'il n'en est aucun que I'autcur ncgarantisse, et, tr6s-souvent meme, il les appuie de pieces dent raulhenticilii ne peut Clre icvoquec en doule. Cc livre occu- pcra on rang distingue parmi ceux auxquels on doit recourir pour connai- tre , d'une nianiric precise, le reiit des scenes horribles qui se passerenf, on i8i5, dans le midi. Tl faut le riiunir aux iraportans ouvrages de MM. Charles Durand ct Lauze-du-Pcrret, ouvrages ou Ton trouvera , en se rcporlant a I'epoque ou ils furent ecrits, plus que du talent, c'est-a- dire , du palriolisme et du courage. Avant d'entrer dans le reeit des sce- iies de i8i5 el 1816 , M. Wilks presente quelques details sur I'histoirc moderne des prcteslans de France. II donne un recit touchant dela inort du dernier ministre protestant , qui fut conduit a I'ecliafaud en rtfpara- tion du crime d'avoir prfiche I'evangile aux rtiformes assembles dans le desert. Le jeuue pastcur Desubac fut pendu a Monlpellier en 1746. Sou nom reslera long-tcnis en veneration dans le midi de la France. Ce mot de fanatisnic et de fcrsocutioiis rclig icuscs semble n'apparlenir qu'aux siecles de barbarie et a des epoques tres-eloignees de nous ; mais le lU- natismc s'est acharne a poursuivre les protestans jiisqu'a la veille de la revolution fran^iiise. Le parlement de Grenoble condamna un pasteur a mort en 1767. Des assemblees religieuses qui se tenaient a Dieppe furent dissoutes par Ictlre de cachet, en 17S0; ct meme en 1788, M. le pastcur Mordant fut arrele pour avoir consacre un mari:!ge. Les prOtestans de France obtinrent enCn I'edit de 1787, grace aux noblcsefibrtsde Turgol> Malesherbes, Ruhliercs, Breteuil, et surtoutdu general Lafayette. Le livre de M. Wiks eclaircit une foule de circonstanccs jusqu'ici fort obscures , et souleve uue tres-grande partie du voile qui couvre ces evenemens si deplorables. Son style est serre ct surlout eloquent. En general, il fait peu de reflexions. II laisse parler Ics fails, et les fails en disent asscz. Ce qu'il y a de bien certain, c'esl que la population du departeracnt dii Card n'est nullement inlolerante, et que c'est sculeraent quelques hommes qu'cUe desavoue qui ont commis les exces de i8i5. Ces hommes , que les lois n'ont pu atteindre , etaient guides par une influence myslerieuse que I'histoire eclaircira , et les couragcux discours d'un des magistrals les plus eclaires de la cour de Kismcs, JVl. Madicr de Monljau, fourniront turce sujet de Ires-utiles renseignemens. Churtcs CoquebSi.. 108. — Masons History of the calhcdral of Sl.-/'atrich's , etc. His toire de la calliedrale de St.-Falrice a Dublin , par .M, MafOn , Dublin, »82I. LIVRES ETRANGERS. S^l Dans un pays ou Ic clerge e«t aussi puissant et aussi riclie qu'en Angle- U'rrc , il n'est pas etonnnnt que Ton fasse I'Listoire de toutcs les calhd- drales ; il n'y a plus de grande eglise dans les trois royaumes qui n'ait trouve son historicn ; et ces histoires ne sont pas de pelits volumes in-8" , niais de gros volumes , et quelquefois memedes in-fol° , ornes avec tout Ic luxe des ouvrages pitioresques. Scrupuleux ^ remplir leur t^che, les Il storicDS des cathedralcs ne font grace a leurs lecteurs ni d'un eveque, ni d'un doyen ; et ils enregistrent jusqu'aux badigeonnagcs qui ont ele ordonues par le chapitre. 11 y a des Anglais qui recueiilent soigneusement ces fatras , dont il existe des collections entiercs capablcs de former des Libliotlieques. Heureusement , on trouve, de terns a autre , dans ces histoires fastidieuses, quelque trait curieux, ou bien lavie inleressanted'un horame qui a eu quelque beneCce dans la cathiidrale ou dans I'eglise pa- roissiale qui fait le sujet de I'bisloire. La cathedrale de Dublin se trouva dans ce cas. Par une bizarrerie du sort, le fameux Swift en a ete doyen ; et parconsequent I'historien , M. Mason , a faitentrer la biographic et mSma Tapologiedu celebreSatzrigen dans son ouvragc. C'etait unplaisant doyen que I'auteur du Conte du Tonneau : assurement , Saint-Patrice en a eu do plus ediflans ; mais il est douteux que, depuis la fondation de la cathe- drale , il y ait eu un doyen plus spirituel. Sir Walter Scott , dans une notice mise a la tete d'une nouvelle «5di- lion des oeuvrcs de Swift , a discute avec une grande independance d'o- pinion les bonnes et les mauvaises qualiles de ce poele celebre. L'histo- rien de Saint-Patrice n'entend point qu'onattribue des defauts au doyen ; il veut qu'il ait ele parfait. II discute gravement, au milieu de Thistoiro de sa cathedrale , si Svvift a etc amoureux de Stella, et si c'est miss Wa- ring qui a donne conge a Swift , ou si celui-ci a plaiite 1^ sa maltresse. II discuipe son heros , d'une maniere assez singullere, du reproche d'a- voir »5crit (juelqucs pieces ordurieres dans le genre de Pantagruel. A entendre M. Mason, c'etait non pas un defaut de goQt , mais un moure- ment de patriolisme qui donnait naissance a ces compositions. Voici comment ilsoutientce paradoxe. Amide la proprete, etvoyantavec peine les mceurs gros&ieres de son tems , Swift les peigiiit d'une maniire de- goOtante , pour corriger ses contemporains. 11 ne pouvait se dissimuler que les ecrits de ce genre auraient pen de succfes aupres de la poslerite ; mais, en rendant le public meilleur, il attcignait son but ; et ii faut con- siderer les ouvrages en question comnies ces drogues nauseabondes qui rcndent la sante aux malades , et qu'on rejele avecdedain, quand on est gueri. Je crois que le doyen de Saint-Patrice cvlt ete fort etonne de cet ekige , et qu'il ne s'est point doute qu'on tournerait un jour en apo- 5A LIVRES ETRANGERS. logic ce qu'il ne considerait sans doute lui-mtme que commc des d6ba\t- ches d'esprit. D — c. log. — Memoirs of thelife of Artcmi , etc. — Memoires de lu vie d'Artemi dc Wagarschapat , pres du mont Ararat ; ticrits par lui- mfirne , et traduits en anglais d'apres le manuscrit original. Londres , >822 , Treutlel ct Wiirlz , Paris et Strasbourg. Un vol. in-8°. Est-ce vcrilablement unebiographie que nous annonrons ? Un pr6ten- du traducteiir aurait-il sacriGe sa reputation litterairea qu(?lques inliirels moins nobles , raais plus substantiels? II nous apprcnd , a la fin du livre , que I'auleur et le heros de cette histoire passa quelques annecs a Paris, occupe d'affaires de commerce pour le compte de ses compatrioles a Pe- tersbourg ; qu'il y fit connaissancc avec M. Saint-Martin , qui parle de lui dans ses Memoires sur VArmcnie, ct qui rapporte que M. Klaproth en tira de grands secours pour la traduction d'un ouvragc persan ; qu'il acquit une propricte en France, et qu'il marche acluellement sur Ics traces dc M. de Chateaubriand, achcvant Ic pelerinagede Jerusalem par la voie de Constantinople, avec rintenliondepublier son itineraireel ses aventures, a I'imitation de son illustre devancicr. Nous voilA sulEsam- mcnt instruils ; il ne ticnt qu'a nous de verifier ['existence d'Artcmi , ct de savoir ce qu'il faut penscr du litre de cct ouvragc. En effet , c'est du litre seulcment qu'il peut etre question ; car, le livre ne sera pas moins bicn accueilli, comme fiction , que commc histoire. Dans une composition de cette nature , il suffit que les tableaux soient vrais ct bien assortis ; et les Memoires d'.^rtemi rt-unissent ce double merite. La contree et les inoeurs dont ils nous oli'rcnt la peinturc, se recommandent par leur etrangeU, leur antique rcnommee , le melange des institutions et dcs formes de gouverncment sur lesquelles il s'elfeve aujourd'hui tant de de- bats. Quelques reslef! des moeurs palriarcbales ; la feodalite diipouillee de ce que I'espvit cbevaleresque lui avait associe , ct se montrant dans toulc ca difformite; les cffcts du dcspolisme , do I'ignorance, des bamts religicuses; au milieu de tant de vices ct de miseres, quelques vertus consolalriccs , et Ic pouvoir de la religion du cocur : tous ces objets se groupent ct se dctachent sur un fonds revGtu dcs oouleuvs dc la nature ; elicu de chaquc scene , les pcrsonnages et leurs costumes ; beaucoup de choses sent nouvelles pour lui ; ct cepcndant , rien ne lui fait eprouvcr I'impression qui semble caracleriser la nouvcaute. L'illusion se souticnt jusqu'a la fin : on ne ccsse point dc parfager Ics souiTranccs du pauvre Artemi et dc sa vertueuse mere, d'admirer leur courage et leur resigna- tion daosl'inlbrtune, dans la servitude, a quelques eprcuves que la Pro- vidence les ait soumis. Celivie peut fitrc rcgarde coinme unedescripiion I LIVRES ETRANGERS. 5^5 de TArmenie el de quelques provinces dc la Perse et de la Russie d'Eu- rope. Quoi qu'il D'ajoute rien a nos connaissances geograpbiques , on croit voir plus de choses dans les objcts qu'il decrit, parce que I'auteur asu les eclairer d'unc plus forte lumiere. Laissons a la curiosite du ler- teur tous les charmes qu'clle suppose aux objets voiles ; ne reveloos pas d'arance les simples et communes aventures de notre Armcnien ; d'aiN leurs J il serait peut-otre impossible dc renfermer dans quelques lignes le recit de fails qui seraient mal compris , si Ton n'y joignait quelques de- tails sur les lieux , les religions , les prejuges et les moeurs. F. 1 lo. — May day xviili the Muses. — Le premier jour de mai j con- «acre aux Muses; par 7?oicr Katcbeaovsky ,' force de renoncer a son travail par une maladle grave , abandonna la re- daction du Courrier i M. Ismailof, ecrivain de talent et dc goiit , mais un peu trop sentimental dans ses ecrits, et par consiSquent adniirateur de MM. Ohalihof, Ivantchino-Pissarcf, Volhof et Grammatin , auteurs dont les productions affadirent pendant quelque terns Ic Courrier. Eq i8i5, Katchenovsky rcprit la redaction de ce journal. II le continue au- jourd'hui, a la satisfaction de tous les amis de la bonne litterature. Man- souroff, Netcliaef lc]c\ine , Dmilrief, Glcbof , Masdorf, Garctovshtj , Salaref, Norof, Tilto, ont debute dans le Courrier, sous les auspices de Katchenovsky, par des productions qui annoncent un talent supiirieur ft qui donnentles plus belles espcrances. fFiascmshj^ et le professeur de rUniversite de Moscou Davidof, s'ysont distingues aussi , le prerriier par de3essaispoetiques,le second par des fragmens de philosophic et de mo- rale. L'epoque de la direction de M. Katchenovsky, laplus(lorissanteapr6s cellc de Karamstn, est encore remarquable par les analyses savantes des tiagediesde 5()ttninr«l.t'/"ct d'Ozcrof, qui ont merite a M. Merzliakof le LTVRES ETRANGERS/ 55 1 jusle litre du La Harpe russc; par unc Disserlation sur in faUe, de M. A. Ismailof, oii sonf exposees avcc imparlialite, dunsune melliode facile et un style pur, Ics regies de la fable et les bcaiites ct les defauts des principaux fabulistes; enfin, par des cxtrails de Vllittdc , par Gne- ditch, et des Gcorgiques de Vi'^gile, par VoIckoF. Le Courricr de I'fiu- rope merite done a jusle litre d'occupet la premiere place parrni les jour- naiix russes , et peut servir d'archives a I'bistoire de la lilterature russe. Sa reputation est assuree par une existence de vingt annees ; quant a son succes pour I'avenir , il peut etre garanti et par les connaissances du r<5- dacleur actuel , et par la coufiance qu'il a meritee de tous les amis des sciences, de I'bistoire et des anliquiles nationales. Ce journal parait tous Jes quinze jours, par livraisons de cinq feuilles in-S". Dans les buit pre- mieres IJvraisons de celle annec ( 1822 ) qui Ibrment les 121' et 122' vo- lumes de la collection enti^re , on doit remarquer les articles suivans : i" Au Bienfaiteur des sciences , piece de vers de Mcrzlia/,of, lue a I'U- niversite de Moscou , le 3o decembre 1821 , en I'honneur de feu M. Demidof, counii par les sacriCces qu'il a fails pour rencouragement des sciences et des lettres. 2° Sur le voyage de Kruscnstern , fait aulour dn monde en i8o3, i8o4, i8o5 el 1806. 3° Analyse de I'ouvrage de M. Ka- laidovitch , public aux frais du comte Romanzof , sous le tilre de Monu- tnens de la iitteraturc russe du 1 2' siectc. 4" Coup d'ceil politique sur I'annee 1821. 5° Second acle de VEcolc des Maris de Molicre, Iraduit en vers par D. Borhovsky. 6" Schiller , considirc commc historien. 7° Ma- leriaux pour i'hisloire deia iittirature russe. 8° Articles d'Archcotoqie. 9° Hymne au soteil, par Schcviref. '.0° Regies d'une ferine experimen- tale , proposee par la Societe d'agricullure et d'economie rurale de Mos- cou. 11" Bataillc de Trasimene , traduction de Tite - Live , liv. XXII , chap. Ill , par Koularef. 12° Revue historique de la legislation russe par Vassilief. 13" ?>at Vutiliti de {'erudition ; extrait des Annates Encii- clopediques. i4° Dissertation sur la pocsie didactique , par S. Rai'tch. 15° Epitre d un jeune amateur de la Iitteraturc , par Pissarcf. 16° Le triomphe des vainqueurs , traduction en vers de Scbiller. i7» Analyse d'une traduction en vers de quelques morceaux de la Phcdrc de Racine. i8» Sur le concert dc madamc Zimanovsky. ig" La Harpe de David imitation de lord Byron. 20° Le ricit de Tiramene, traduit en vers par Pissaref. 21" Sur Vorigine et les progres de I'arpcntage en Russie , par Fassilief. 22° Traits du caractere du comte Plato f. -ih" Ouverlure du port dc Kertch, en Tauride. 24° Notice sur les Kirguiscs. 26° Recherches sur une ■medaille d'or antique , Irouvce prcs de Tchernigof. 26" Des tiouveiies poiitiqucs , des txtraits de ditcours prono tiers' aux Chamtrei 552 LIVRES ETRANGERS. f'ratiQaiscs dans laderniere Sessioii, liriSst'n grande parliedu Journal det Debats. 26° Enfin, des charades fort ingeoieuses. Lc Courrier s'interesse dc la maniere la plus vive au sort des Grccs, et s'iiidignc de rindiBerence t(imoignee aux desceodans des Milliade, des Leonidas et des Pericles par Its puissaaces de I'Europe. S. P. DANEMARCR. 116. — Recherclics sur I'origine des ordrcs dc chevatcric du royaume dc Danemarck , par le docteur Frederic Mumer. Gopenhaguc, 1822, un volume in-S" de i32 pages, avec deux carles litographiques , et deux di- plomcs Inedits. Lc venerable auteur dc ces Recherches est avantageusement connu dans toutc I'Europe par de bons ouvrages d'erudilion , entre autres par son traile sur la religion des Cartbaginois, dont on attend la deuxieme edition augmcDtee. Nous regrcttons de ne pas trouver , a la fin dc ces Reclicrchcs , la note dc tons les ouvrages de M. Munler , et des editions \tr6s-curieuse3 dont nous lui sommes redevables. II convient que le terns n'est plus ou des di.-cussions sur les ordrcs de cbevalerie pouvaient avoir quclquc importance politique. Mais tout ce qui tientaux moeurs, aux an- ciens usages , aux anciens privileges, interesse les observalcurs philoso- pbes, et les personnes qui aiment les distinctions exterieures separees des fonctions d'utilile publique. II s'agit de savoir ou de conjeclurcr quelle a ele I'origine de I'ordrc de I'ulephant et cellc de I'ordre de Dan- ntbrog. Nous n'avons , sur ces deux points , ni titre , ni monument , ni relation Listorique cxempte de contradiction ; mais il resulle des rensei- guemens et des traditions recueillis par M. Munter, que, probable- mcnt , ces deux ordres ont commence vers le treizieme siecle, par une ou deux confrairies ou congregations religieuses , formees , I'une pour combattre les pirates, I'autre pour garder le iirog , ou le grand etendard de I'armee danoisp , jadis porte dans un cbar sur un autcl nmbulant; c'est aiusi que la cbevalerie francaise commenga par des confrairies dc la Vierge, institu(Jcs pour procurer la paix publique au milieu des guerres publiques ou privees, du rnoins pendant les jours de la Trevc de Dieu , et pour proteger ceux qui etaicnt en danger d'etre pillcs par les seigneurs oulcurs gens. Mais I'auteur nous assure qu'en Suede il n'y avait point de brigands qui infeslassent les giands cbemins , et que jamais gentilbommc danois n'a attaque ou pille les voyageurs. Ce n'etait pas ainsi en Allemagne , en France et aiiieurs. Quoiqu'il en soil, les plus anciens ordrcs chevalercs- t|ues ont eii partout leur berceau dans de simples confrairies, congre- c.ilions ou hospices eccl^siasliijucs. Le pape et lc roi les autorisaieut LITRES ETRANGERS. 535 yav des dipldmcs ; I'ud ou I'aulre leur donnait des marques dislinctires. Les mcmbres de ces corporalions devaient , en cerlain costume piesciit, cl propre k leur quiilitt- de confreres, sc conl'cs?er, commuiiier solennellc- ment, marcher en procession^ et meme serendre utiles a I'e tat par quclqucs services publics, la plupart enlieremcnt graluits. Mais, lout change avec le terns 1 Quelquefois, le tervice public ne consista qu'a faire des processions J et il y cut des rentes et des pensions assignees am con- t'reries , et personnellement aux confreres. Des rentes el des pensions annexeesaux marques distinctives, cclles-ci ne furent que des graces ea recompense de services reels ou pretendiis, ou des apanages dc certains courtisans , ou meme des deguisemens d'espions de police. Lcs services publics durent cesser avcc la baibarie du moycn age qui les fit nailrc. On a laisse aux penilens de toulcs les couleurs les confessions, les tommu- nions , et les inulilcs processions des confreries. Ainsi, nous n'avons plus que des chevaliers sinecurislfs ; mais ils sont presque tous pensionnes et tous decores, tous assujetis dc fait a un serment feodal envcrs le prince, la meme oil jla feodalile e>t abolie. Voila sommairenienl I'hisloire cxacto des ihevalerits europeennes, et I'explicalion d'une torle dc discredit oil dies sont fombees. L'Amerique auglaise les rejola ; I'Assemblee cons- tituante les avait toutes supprimees en France; Psapoleou crut en avoir besoin pour faciliter des conquCtes et le regime du ion plaisir ; nofre restauration les a confirmees , mullipliecs, redotees. On voit par- tout de nombreux persoonagcs qui appartiennent a tant et tant de con- freries , qu'ils ont assez de peine a remplir le rigoureux devoir d'en por- ter sans cessc, sur eux les insignes grands ou pctlts. Pour soulager leur conscience ii cet egard, diminuer la gene et les frais de leur costume quotidian, il a fallu inventer les rubans barioles de couleur qu'on ne discerne guere , et lcs pelites cremailleres de metal ^ oii viennent se ranger les croix echelonnees. Pendant ce terns la, noserudits , les con- iemporains du passe, s'agitent serieusemcnt pour decouvrir les premieres traces de ces brillantes bugalelies, dans lcs sombres monumcus de nos 4ges d'ignorance ct d'opprcssion ; 6 vauile! Lasjdisais. 11-. — Tassos Befrletse. — La delivrance du TassCj drame dc M. B. S. Inr.KMAKN.Copenhague, 1819. M. Ingemann est un jeune poete danois qui donne beaucoup d'espe- rances. Ot\ reiuarque avec regret qu'il toiube dans le defaut qui eotraine presque tous les jeunes auteurs, tant pocles que piosatcurs, celui de faire imprimer leurs oeuvres avant de les avoir laisse niiirir par le teras, et par lcs corrections que la reflexion amene. M. Ingemann a encore un autie defaut qui plait singuliereaient il la jeuncsse de noire epoquc, cclui de Tome xv. 'j.i 534 LIVRES ETRANGERS. donner a son langage un air myston delire I t Alicz, negres d'Allemagnc, puigez la palrie de votre presence iuncstc. Faites-vous casser vos niembres encrves, en faveor d'un pcupic qui ttail micux traile que ne le sent ks dcscendaas d'ltrael 538 LIVBES ETRANGEllS. en Europe. C'est par vous que la manic dcs lumieres a elc propagec nin Allemagne. • Nous y voila, raulour est enncmi des lu m i II considere specialement la position de ia Suisse au centre de ce systeme prohibitif, dont ille a re^u les conlre- coups, sans user de reciprocite. Mais eile soulFre dc cette situation, dit-il, ct commence a s'cn lassi-r. 11 prouve que c'est avec la France et I'Angle- terre que la Suisse est en perte: qu'elle ne peut retablir la balance eu sa favcur que par le moyen de prohibitions ou de droits d'enlrt'e presque tquivalens. II recherche cnsuitc a quelits toi^ditionsces mcsures doivent ctre souniises, pour qu'elles ne soieutpas encore plus nuisibles aux Suisse* qu'aleurs voisins, etil desigueles marchandises qui peuvent6tre frappees d'un droit d'entree, au protildelacaissefederale. II termineainsison opus- cule , qui vaut bicn un meuioire plus volumineux ;« Ges mcsures sont assez , trop peut-fitre pour un debut dans un syslemc qu'on ne peut voir adopter en Suisse qu'avec repugnance , et dans le seul espoir que son ad- mission a litre dc represailles , pourra engager ses voisins a retablir avec elle des relations d'echunges reciproqueset bienveillaiites, daaslesquelies its auraient a gagner plus quelle-uifime. » F. i3i. — LibclLus gcbcnsis. Poemala selccla latina media; ct inflmof eetatis, — Petit livre genevuis. Poesies latines choisies, du bis et du moyen age. Geuevc, 1822. De Timprimcrie de G. Fick. Un vol. in-i» de »oi p. ( lirii seulenienl a 57 exeinplaires.) Ce petit chuix de poesies latines sc rccommande par le bon gout et le- cjaiicc dc quclques morceaux : il sc compose , eu general, dc pieces pcu LIVEES ETRANGERS. 345 connucs , el qui se Irouvent dans dts ouvragcs devenus rares, ou pru Ins acliielleraent. L'edllcur, sir Egcrton Brydrjcs, Ics a recueillis pendant son sejour & Genive, qu'il bahitc mainlenunt avec ta famille, et oil il a fail imprimer divers ouvragcs d'economie politique et de iilleralure. (Fb2/f2ci-desBusT. VIII, p. 356,— 558, elT. XllI, p. 407 — 408 ). H a enrichi cette reimpression de notices biographiqucs sur les auleurs de ces pelits poemes , sur les ouvr.iges d'ou iis sonl extrails, ct sur les per- fonnes auxquelles ils elaient dedies. On distingue, parmi les auteurs dc ces diverges pieces, Irols genevois, Anloine Lafaye , Theodore Tron- chin et Andre. Pictet, et deux eirangers, elablis pendant qucique terns a Geneve, Dominique Bavdius, de Lille en Flandres, etJean Jacomot, de Bar-le-Duc ; le dernier f'ut recteur de i'Academie de Geneve. Kous ne iaurions terminer cet article, sans faire remarquer que I'epilbete de Ge6e»iii« est fautive , puisque jamais Geneve n'a porte le nom dc Geta, d'oii on la ferait deriver ; et que Tudileur cut du employer Tadjectif Cc- hennensis , comme le derive naturel de Gehenna , nom sous lequel cctle villea ele connue pendant plusieurs siecles, des leregne de Charlemagne; ainsi que nous I'atleslent Aimoin la Maine , dans son Histoire de la vie de cet empereur, Vahbe Rhcginon, dans sesClironiques , et presque tous les auteurs et les acles publics , depuis le builiime siecle jusqu'a I'an i536. Ileutete sans doutc plus exact de se servirderadjectii'Cr6nci;enii*, puisque le nom le plus ancien de Geneve, celui sous lequel cette ville est designee dans les Commentaires de Cesar , celui qu'elle rcprit en i556, et qu'elle a toujours conserve des-lors, Geneva, elait effectivemenl le nom qu'elle portait a 1 epoque ou la piupart des poesies contenucs dans ce recueil ont etc ecritcs. E. ITALTE. ijz. — DclV immcdiala influenza deltc selve , etc. — De I'influence immediate des forels sur le cours des eaux, et de la necessite de la rela- blirdans les montagnes et le long des riviferes, etc. , par fll. CiSTELLiiKi. T. II. Turin , 1819. In-4.°. Le but de cet ouvrage est de montrer la grande influence que les forels exercent sur les rivieres , soit niediatement par I'alleralion de I'atmos- phere, soit immcdiatemenl, en diminuant leur velocite et leur croissancc et en conservant leurs bords. L'auteur atlribue A la cou])e des bois, les nouveaux ct frequens desordres que les rivieres ont produils parloul, et •pecialement dans le Piemonl. II indiquc 1( s moyens les plus propres a prevenir et a reparer ces deiordres. M. Caslfllaui est tres-inslruit dans la 546 LIVRES ETRANGERS. science bydraulique, et son ouvragc csl trus-inlercssaDt par la juBtesse sous le rigne d'Urbain VIII, on publia le Lynccograjihe, ou essai de sa conslituticn. Cesi fut encore persecute, ainsi que Galilee, parce qu'il ne croyait point a la solidile des cieux , comme I'autre au mouvement du soleil. II mourut age de 45 ans, en i63o, et son academic ne lui survecut pas de beaucoup. Alarmcs par tout ce qui ar- riva a Galilee , les Lincei se dispcrserent ; leurs travaux furent suspen- dus, et leurs ecrits, qui se conservaient dans la bibliothcque d'Albani , furent pillesvers la fin du dernier si6cle. On dit qu'une nouvelle acade- mic des Linoci s'est etablie a Rome, depuis 1794- l4o. — Elogio , etc. — Eloge de F. de Marchi , de Bologne , archi- tecte militaire ; par M. Francesco Tognetti, etc. Bologne, 1819. Depuis quelque terns , on a beaucoup ecrit et parle , en Italic , sur le grand ouvrage dc ce celfebre architecte et sur les torts graves que lui ont fait quelques etrangers. Tiraboscbi , Denina et bien d'auties avaient beaucoup travaille a revendiquer la propriete, ou plulot la priorite de ses decouvertes. MM. Marini et Venturi ont fait mieux encore ; ils ont pur- ge ses ecrits des fautcs dont I'ignorance et la negligence des editeurs les ", "er a traduit , il y a quatre ans , un roman grec en francais, du style d'Amiot. II est vrai que ce roman ne pouvait peut-eire pas ^Ire traduit autrement ; il fal- lait un naiflangage pour faire passer ce qui, dans le roman , ne Test pas du tout. ■ (N. d. R.) Tome xy. 2 3 55o LIVRES itTRANGERS. avaicnt remplis ; et c'est sans doute I'dloge le plus Int^ressant qu'otv pouvait contacrer & la (nemoire de F. de Marcbi. i4i. — Eneide et Ceorgrca , etc. — L'Eniide et les Georgiqiies de- Virgile , traduites par Mioheie Leori. Pise , 1821 ; Sebasllano I^islri, tome II , in-S". Quolque , en general , cetle sorte de production lilleraife ne soil pns- de beaucoup d'importance, les trad nclions de M. Leoni se font hmtefnis plus ou moins distingucr par ieur fidellle, par leur versification et pai le merite de la langue quiose rivaliser avec celle dutexle. Sa traductioo des Georgiques etait deja connue ; mais la traduction de VEnetde est celle que M. Leoni semble avoir cberi le plus. L'ltalie en avail plusieurs de ce dernier poeme > niais aucune n'avait fait encore oublier celle du Caro ; ce qui suppose que ses bonnes qualitessurpassent de beaucoup ses imper- fections. M. Leoni a voulu s'ex poser aussi a la ni£mc entreprise. Nous tie pouvons apprecier ici tout le merite de son travail ; ce que nous pou- vons cependant dire specialement , c'est que sa Iraductioo est la plus pre- cise de toutes cellcs qui I'ont precedee. U s'eludie a imiter les formes , la cadence et le rbjthme de Toriginal, sans que sa versification ^prouve trop de violence de son imitation. II n'a voulu dire ni plug ni moins que ce que dit son modele. Cette double fidelile devient encore plus remar- quable lorsque , en coraparaat la traduction de M. Leoni avec celles du- Bondi et du Caro', qui jusqu'ici ont ele regardees en Ilalie comme les meilleures , on trouve que celle du Bondi a 5, 000 vers au moins et cell«' du Caro, 5, 000 au moins de plus que celle de Leoni : ce qui prouve asses, que le nouveau traducteur s'est donne beaucoup plus de [leine pour soi- gner son travail et pour interesser ses lecleurs. lia. — Oricie , etc. — Oricle , ou Lettres de deux amans , publieeS' par M. Dcfendcnte Sacchi. Pavie, 1821 ; in-8<>. L'ltalie aussi pauvre en roroans ecrits en prose, que la France est riche en ce genre , commence, depuis quelque terns, a s'y essayer, L'ou- vrage que nous annon^ons appartient a cette classe. On y retrace, dans une correspondancc epistolaire et suivie, I'origine, les progreset les vicis- eitudes des amours d'Everarde el d'Oriele. On y rencontre des aventureg ct des reconnaissances plus ou moins singulieres. L'amour n'est pas le sful sujel de ces lettres ; souvent , a I'occasion de quelque voyage , on y (inite des villes , des monumens , des personnages, des arts et mfimc des inrturs l'ltalie , de la Suisse , ile la France et des Etats-Unis d'Amerique. C'est dans ce dernier pays qu'Everardc rapporic les conseils que Jeffer- son lui donnait dans fa jeunesse , devant les tombeaux de Franklin et dc Wasliington; c'esl Ifc qu'il connut pourla premiere foiset appr^cia les LIVRES ETRANGEKS. 35i oiivragcs cl leS principes de M. de Tracy, c'est Ik qu'il en rernf ce prdiiage que chacun des jeuncs Italicns nc devniit jamais oublier ; ■ Que la vertxl de tes concUoyens puisse lui donner un jour une fatrje I .. II est bica doux dc troiiver Cfac7. diverses nations eclairees , cet esprit d'eslirac et d'imitation reiiproqiies pour tout cc qii'elles ont produit de meilleur. En g;h- be Ecynaud , bien digne par son erudition dc ce ilalteur liommage> Cclte dissertation conlient plus de choses qu'elie n'en promel ; on ap- plaudira doncaun docles rechercbes de M. Lanci. Nous avons remarquo que la censure romaine n'a pas renouvele le trait d'un de nos censeurs tVancais, qui declarait qu'il ne trouvait rien de conlraire a la religion ca tbi lique , dans un des monumens de I'islaraisme. EUe s'est conlenlej d'ecrire au bas dc I'ouvrage : Iupriu athb. E. G. i44- — -Anlologia. — Journal des sciences , lettres et arts, n" XVIII, Florence , 1822 ; G. -P. Vieusseux , in-S". Ce journal contient phisieurs articles interessans. On y distingue i» un morceau de la traduction que M. Leoni a faite» du po^me de Th. Campbell , The Pleasures of Hope ; a." un memoire sar I'usage de la my- Miologie dans les poemes modernes , a I'occasion du CadmMS , cspece de pofeme mythologique , recemment public , donf on a fini par dire beaucoup de mal apres en avoir dit beaucoup de bien ; 3" un nouvel eloge d'Ennio-QuiririQ Visconii, par I'abb^ G. B. Zannoni , oil l'a;itcur releve avec intelligence le merile de plusieurs details des ouvrages An ce celebre anliquaire, et refute diverses remarqucs, ouinjustes. ou exa- gerees, faites par M. K6bler;4''un extrait fort instructif d'un ouvrage du eottitc Napione, intitule : Mtnumenti deW architectura anlica. Cet ar- ticle est de M. Cicognara ; il sc distingue par la critique, le go\it cl le bon esprit dc I'auteur. 5° Une discussion de M. Lampredi, adressee i nn de nos collaborateurs , sur I'enlhousiafme que les Ilalicns ont toujour* eu pour le Dante , etc. Ce journal merite de fixer de plus en plus lallendoii des lecteurs, par les analyses utiles qu'on y a subsliluecs a des discujuioiu purcmenl giainmaticale*. p. Saifi.- 552 LIVRES ETRANGERS. ESPAGNE. 145. — Memoria sobre el origen, etc. — Mcmoire sur I'originc et Tan- cicnnete de la laine dc Merinos ; sur la cause dc sa superiorile , et sur les moyens d'aineliorer les laines ordinaircs jusqu'au dcgic necessaire pour les appliquer aux memes usages que I'aulre, sans alteier la boone qualite des draps ; par don Franfow Heuraisz de Vaegas. Madrid, 1822. Hurtado, in-S". La race des brebis et des moutons que Ton connait sous le nom de Merinos, est d'origine anglaise. EUe fut importee en Castille, a la fin du quatorzifeme siecle, sous le roi Jean I. On les appela Marinas ( Marino), ■ parce qu'ils avaient fait leur voyage par mer. Le nom de Merinos, par corruption du premier, prevalut ensuite. La France a adople, depuis quclques annees, I'acclimalation des moutons Merinos, dont elle a deji tir^ de grands avantages pour les fabrications en laine. L'utilite genirale doit donner un degre d'iuteret de plus k I'bistoire des animaux qui pro- duisent la premifere matiere des precieux draps de Sedan, Elboeuf et Louviers. On la trouvera dans I'ouvrage que nous annoncons. 14c. • — Fundamcnlos dc la juris frudcncia natural. — Principes de la jurisprudence basee sur le droit naturel ; ouvrage allemand ile M. Pes- tcl, traduit pour la nation espagnole en langue castillanne, par un ano- nyme. Madrid , 1822 . Bailo ; deux vol. in-8». Get ouvrage , connu en France, pourra 6tre utile en Espagnc , ou I'e- tude du droit naturel commence a etre consideree comme necessaire. On se livrait deja a cette ^tude avant la revolution franc.iise ; mais lorsque celleci eclata , le gouvernement espagnol supprima les cours publics de droit nature!. Malgre cette suspension ,ily a cu en Espagneasscz d'hom- mes instruits sur les droits des nations, pour faireune revolution qui a fait succeder au gouvernement arbitraire , Tetablissement d'une monarcLie ronstitutionnclle. 147. — Dei fodcr Judicial, etc. — Traite sur le pouvoir judiciaire et sur I'urgence dc la publication d'lin code de procedure, d'accord avec I'esprit de la constitution de la monarchic espagnole. Madrid, 1822. llavez, un vol. ia-8°. L'auteur de ce traile avait deja public un autre ouvrage politique, inti- tule: La Nation et le Gouvernement. Le terns est vcnu ou les Espagnol-; commenccnt a ecrire sur la politique, ses verilables principes , et conse- qucrament sur I'indepcndance civile et legale du pouvoir judiciaire; !n- dependance qui nc doit pas 6tre interprelee comme ahsolue, puisque le pouvoir judiciaire est un dc ceux qui com|)usent I'ensemble d'uo gou- verueraenl national ; mais cumnie une excmftion de I'arbitraire d'lm mi- LIVRES ETRANGERS. 555 nislr<", et sculement assujelie :uix lois pour jvigcr juslement. Tant que k's juges out ete dependans de la volonic d'un minlstre, les ecrivains es- pagnols ne pouvaient pas parler du pouvoir jtidiciaire , en suivant les tc- litablcs principcs de la jurisprudence nl du droit public. Ainsi , en P.spa- gnc, il y avail un grand nombrede livres concernant le pouvoir judiciaire; mais tous sont devenus inuliles depuis la nouvclle forme de gouver- nement. i48. — Manifiesto senciUo, etc. — Memoire a la portee de tout le monde^ sur la distribution et le recouvrcment des contributions directes, sans que personne puisse en souffrir ni irouver de motifs pours'en plain- dre. Madrid, 1822. Hurtado, in-S". Le contenu de ce memoire merite d'etre pris en consideration par les Cortes. 149. — El Citador historico, etc. — Le Citateur historique de la ligue entre les nobles etles pretres, centre les peuples et les rois. Deux volu- mes in-8°. Madrid, 1822. Bailo. Get ouvragc doit son origine i I'Histoire de i'esprit revotutionnaira dcs nottes en France, et a uc autre ecrit intitule : La ligue enlrele clerga el la noMesse. Si nous voulons comparer ce qui s'est passe en Espagne depuis le r^gne de Recarede, converli a la religion calliolique, I'an 585, jusqu'a notre tems, avec ce qui arriva en France depuis Clovis premier, nous verrons que I'histoire d'Espagne est presque un fao simile de I'his- toire de France. i5o. — Viago Utcrario a la iglesias de Espanna. — Voyage littiiraire aux eglises d'Espagne , par don Jac<;Mc« db Viliamoeva, pretro, membre de I'Academiederhisloire, T. IX. Madrid, 1822; de Timprimerle na- tionale. Get ouvrage est tr^s-utile pour faire connaitre I'hiitoire civile et eccie- siastique de I'Espagne, au rooyen age, ainsi que celle des tenis moder- DCS. L'auteur a visile un grand nombre d'archives des eglises cathedra- les , collegialcs et monasteres des provinces de Valence , de Catalogne et gutres; il a trouve des monumens inedits et importans, dont il a enricLi 1 bistoiro espagnole , ainsi que beaucoup de notices jusqu'alors ignorets ou melees de fables. On nc pourra done pas ecrire exactement I'hisloire decepays, sans avoir prealablcment consultc le J'oijage iUUrairc de t tUanueva.'Ea negligeant cette precaution, I'ecrivain pourra tonibtr dans des erreiirs de fait , s'il se fio surtout a d'autres auleurs des .siccles precedcns, qui avaient ecrit I'histoire en consequence des traditions j us- que ia accrediiees , sans aucun fondement. ^^^■ — Rctralos de hombr-es cckhrcs.— ?ov\.xii[i, d'hommcs celclirc.; , 554 LIVRES KIRANGERS. gruT^g ail simple trait, aTcc I'indic.ition dcs vcrlus , dcs »c(iuns hcroi- quis, et lies talens einini'ns de cliaee paric cclebie Carmona, el autres graveurs espagnols d'un merile rt- coiiuu. L'ouvrage que nouH annon9ous conticndra Ies portraits de ccs inemcsbotTiracs illustres et de plusieurs autres, avec une notice succini le «ur leur vie. iSa. — Coicccion de trozos escogidos de los mcjores haiilistas castcUa- noj , etc. — CollectioQ de I'laguiens des mciileurs tJcrivains caslillans, en vers ct en prose; deux vol. in-12. Madrid, 1822. Cruz. Le tomo premier de cet ouvrage coatieut des i'ragrucns de Cervantes , deSoIisetde Mariana; et le tome deuxifeme des corn positions en vers df Leaucoup de pcetes espagnols. — Un autre ouvrage dememe nature, mats ]iluseteodu, a cte compose ei> France par de savans espagnols, MM. Mch- divil et SUvcla, en 1819 , et imprirae a Bordeaux, en langue espagaole> sous le titre de Bihliolheca, stlecla de literatura esfaiitnota ; quatre vol. in-S". Les Franfais qui aimeront a lire des livrcs espagnols , et en inline to ns ^ s'iustFuire siir la litteratu,re de cette nation, doivent donncr la preference a h Dibliotheqiwclwisie de MM. Mendivil et Silvela. Ces compilateurs ont monire une critique k la fois eclairee et severe dans le ilioix des fragnicns de tout genre , co prose et en vers , reunis dans Icur oiivragvs. J. A. LLOBEnrs. PAYS-BAS. i5!^. -~S(iheHiundiij HandbocH , etc. — Manuel chimique pour les es- f.i^iurs ft k'sorfevres, par S. SiaiTiSGH. Groningue , 1821. Oomkcns , iii-M" de 45o pages. C'est UD tr lilu complet de I'art ou plutot de la science de IVssayeur. I/.iuleur reiinit la llieorie a la pratique ; il a ele attache a la monnaie de Faris, pendant la reunion de la Uollande a la France, et il s'est fjimi'ia- ri:"*! avec Us detouvtrles el Ies precedes des rhimistes les plus distingues Ui' t.Ob joiirs. 11 naile, <;!) qualie stctioni divitecs en th^H ilns , i" dei LlVllES FRANgAlS. 355 melaux en general ; a» de I'or; 3° de I'argent ; 4° de tables comparatives du poids , du tilre, de la valeur et de I'iilliago des melaux precieux. M. Siratingli a deja fait preuve de connaissanccs clii'iiiques, dans un interessant Memoire sur ics ccnnbinainons du phosp/wre , qu'il a publie en 1809. Ils'est encore occupe de I'eclairage par le gaz hjdrogfeue , de I'iode, etc. i54. — P. C. HoOFTS ncdcrlandscho Historicn , elc. — Histoire des Pajs-Bas , par P. G. H , avcc des notes et des cclaiicissemeus , par M. Sirgenbcoh, A. Siinonsvl J. P. van CappcUe, Tome iv. Amsterdam, i8ai. Van der lley, iSaa, in-S" de Sgyp. ( Foi/ezT. xiv, p. ofig. ) Gelle intcressanle cntri-prise se poursuit aveo un succus qui 6tait assure. Una nouvelle edition du Tacite hollandais ne pouvait fitre confice Ji (ie mciUcures mains. L'histoire deHooft,qui s'elend de- l)iiis rabdicalion de Ch^iiles-Qjint jusqu'a la fin de radminislration de Leicester, est en soixanle-douze livres. Ce quattieme volume la conduit jusqu'au quinziemeinclusivement, ou I an iS/g. i55. — Nedcilandsche Hislorie, etc. — • Histoire de la patrie , com- prenant ce qui s'est passe dans les Provinces-Unies des Pays-Bas,[depuis I'etablisscment du slathnudiirat beriiditaire dans les lignes masculine ct feminine , jusHju'a rali'iancliisscnient du pays et son incorporation a la Repuijlique I'lancaisc , par M. Stuabt, bisluiiograpbe,T. I. Amster- dam , Maaskamp , 1821 , in-S" de b\(f pages. G'est une giaiide tache qu enlreprend M. Stuart, si honorableiuent connu pjr sun liinLoire romaine ; mais aura-t-il ie courage de la rcmplir d'une roaniere dignc de lui ? Ne se trainera-t-il pas un peu trop dans I'orniere do fFagcnaur, qu'il s'est cbarge de conlinuer ? Se maintien- dra-t-:I assez libre de loules ccs Inllucnces prejudieiables a la cause de la verite? Lc volume qu'il public ne semble pas fait pour duus rassurcr coii- trc ces craintes. L'auleur etait digue d'allier I'hisloire ^ la pbilosopbie , et pourquoi se monlrti-l-il si prevenu conlre celte alliance ? Ce volume d'ail- leurs, consucre h une epoque absolumeut sterile, est d'une diffusion extreme ; il ne cooticnt que les cvenemens de 1761 a i/Jg. On paiail gc- Deralement dejirer que M. Stuart prenne une maribe plus firuie , qu'il soit plus lui. Nous sonimes devenus diOiuiitiS eu fait d'bisloire, el Tou it. le droit d'etre exigtaul avee M. Stuart. M. LIVRES FRANCAIS. 1 56. — Considerations sur les aniina%ix en ganeral , par M. Jsidor BocBDOH. Paris, 1822; imprimeric de Baudouin, ruede Vaugiraid, n" oO^ brochure do deux fvuillci d'impression. (>e s« vend pas.) 356 LIVHES FKANgAIS. Gette brochure est extraite du premier volume du Dictionnaire clas- iique d'histoire naturelte. [yoycz ci-dessus , page 1/(9.) 167 {') . — Faune dcs medecins , ou llisloire dcs animaux et de leurs produits, consideres sous le rapport de la bi-omatologic et de I'liygifenc en general, dela tberapeutique, de la pharmacologie, et dela toxicologie; par Jlippotj tc Cloqukt, premiere ct dcuxicmc iivraisons. — L'ouvrage doit former Ircnte Iivraisons, de 96 pagesdc texte, el deux planches. Prix de chacune : 2 fr., figures noires , ct 3 fr. , figures coloriiics. On ajoute4o centimes en sus pour les recevoir franc de port p;ir la poste. II parait une livraison le premier de chaque mois. Aprtis la publication , chaque livrai- son est augmentee de 5o centimes. Paris , 1822. Crochard, cloitrc Saiiit- Benoit, n" 16, in-8". i58. (*) — Manuel des plantcs nicdicinalcs, par le docleur Gautier. Pa- ris , 1822. Audot, rue des Ma^ons-Sorbonne, n" 11, un vol. in-12, de »i4o pages. Prix : 10 fr. , par la poste 12 fr. 5o cent. iSg. — Reclierclies chimiques et mcdicales sur un nourcl antidote conire le sublime corrosif et les autres preparations veneneuses de iner- cure , pat Joachim Taddei, traduit de I'italien parG. Odieb. Paris. Bar- rels I'aine , rue dc Seine , n" 10. Brochure de 96 pages. Prix , 2 fr. 5o c. Le sublime corrosif est un des poisons les plus violens qui existent. HI. Orfila rendit un service Eminent a la science et a I'bumanite , en de- couvrant un conlrc-poison, un antidote sur eta,«sezcommun pourse trou- vcr k la portee de tout le monde. L'albuminc, qui se rencontre en abon- dance dans les blancs d'oeufs , jouit en effet de la propriele de decum- poser le sublime corrosif et de le ramcner a I'etat de mcrcure doux , elal auquel il n'esl plus un poison pour I'eslomac. M. Taddei a decouvert que le gluten prepare sous forme d'cmutsion, au inoycn d'unc solution aqueuse dc savon vert, conslitue aussi un antidote centre le sublime , et encore plus puissant que la dissolution albumincuse. Sans contesler ce resuhaf, i)i m£me Ics avantages qu'on peut retirer de Vcmuision glutineuse, nous pensons qu'il sera loujours plus facile el plus expcdilif de se procurer des blancs d'oeufs et de les etendre dans de I'eau , que du gluten et du savon verl. D'ailleurs , il ne serait pas impossible de rccourir a I'un el a I'autre inoyeu, en commenfant par celui qui serait le plus tot prepare. Gkobget. 160. — Essai anaiytique stir in Jiaiure, ics causes cl le traiicvicnt ^es jitvris ihcrmo-adyna'tniqucs et thermoala.viqucs , ou ficvrojaiinc d'Aincrique, ( vomilo prielo ) , par le docleur Josc/rli- Ferdinand nh Madrid, Iraduit de I'espagnol avec quelqucs notes, par le docleur Lakdo, ancien prol'esseur de iiiedcciiic, etc. Paris, i8aa. — Fauliu, Dclaun:i_v, Don:l^■^ iJupri' ; iu-b". Prix, 5 IV. , et jar la posic , j IV. jo ttnl. LIVRES FRANCAIS. 55 ^ Parmi les ouvrages sur la fifevre jaune d'Amerique, qui ont paru jusqu'a present, celui du docteur de Madrid est celui qui, par des observations justes et des raisonnemens solides, jelte une plus grande lumiere sur cetle maladie si mena^anle pour tout le midi de I'Europe. L'auteur pense que la fievre jaune est une maladie asthenique , quo les signcs inQainmaloires qu'elle presente, sont illusoires et trompeurs , que les saignees , les pur- gatifs et les emetiques sont nuisiblcs , et que les seuls remedes conve- nablcs sont les excilans et les toniques , employes le plus tot possible. En assignant la veritable cause de cetle fievre, M. de Madrid exclut tout-a- fait la contagion et I'infection , causes qui ont partagc jusqu'a present I'd- pinion des medecins , et qui ont fait peut-elre bien du nial a I'humanite. Sa melhode curative est simple, uniforme, et basee sur des principes theoriques el sur un grand nombre d'observatlons. M. Lando, qui a tra- duit exactement cet ouvragc, y a ajoute plusieurs notes qui, en rectiiiant ou conGrmant quelques circonstances , en augmentent encore plus le merite. Le Cercte medical de Paris s'occupe de faire un rapport sur cet ouvrage. Kous rendrons compte de cc rap-port lorsqu'il aura paru.F. S. i6i. — Specimen anatotnico-pattiologicum inaugurate de Labii Lepo- rini congeniti naturA et origine, auctore Constant Hici^ti. Brochure de 72 pages ; in-S". L'auteur s'est propose , dans cet Essai sur le hec-dc-lievre , de demon- trcr que la cause de cette infirmite reside primilivement dans une sepa- ration, coulre nature, des os qui forment la voutedu palais. Ontrouve dans la dissertation de M. Nicali des considerations interessantes sur le deve- loppement normal des parties qui composent les narines et la machoire superieure , et sur les diffurcntes espcces de bec-de-lievre ; mais elle ne renferme aucune vue pratique. Georgei. 162. (•) — Cours de physiologic, ouvrage posthume de Griuaud. Pa- ris, 1823. Mequignon-Marvis, rue de I'Ecole de Medenine , n" 3. Deux vol. ia-S". Prix, i3 fr. , et par la poste , 16 fr. 160. — Notice SUV le produit donl les pompcs et autres machines hy- dfauliques sont susceptibles, d'apres les forces motrices qui y sont appli- quees, etc., par Babbikb, pompier, piombier, entrepreneur de couver- turcs. Paris, 1821. Leoormant, rue de Seine, n" 8. In-S" de 35 pages. Prix , I fr. L'auteur de eette brochure se plaint des juges qui lui ont refuse le prix au concoursouvert in 1817 par la Sociele d'agriculture , sur les macbioes hydrauhques. Afin d'abreger la procedure, il porteidireclement son ap- pcl au tribunal du public el plaide lui-iiieme sa cause : malbeureusement, il nc la delend pas assez bien. Les priucipes elcmentaires de mecanique 558 LIVRES FB.AiXgMS. d )nt il s'c^tBrnl6, soiit loin de sulTiro ^Bftsle calcul de» macliines hj- drauliqui's ; avani d'ccrire sur co sujet , il Fiiudrait s'assurer que Ton n'est j)as trop au-dfssoiisdis ci: . laissances acquises surce meme point. M. Bar- bier ne tient nucuii com pic de la masse dcs equipages mobiles , de la con- traclioii dii fluidc, de sa vifcsse, en passant a travers les soupapcs, des perlcs occasionniies p;ir les allcrnalives de niouvemenl et de repos , etc. II y a tout lieu de penser que, malgre sa btocLure, M. Barbier, comme liydraulicien, pompier et entrepreneur de couvertures de batimens, rue- rite la ronfiance publique. Ses ateliers sont rue Saint - Guillaume , fau- bourg Salnl-Germain , n" 21. F. i64' — Builetin de la Socicli d'encouragcment pour I'industtie natio- nale , 2i''annee(n''ai3) mars , 1822. P.iris , 182 a ; de I'imprimerie de madame Iluzard , rue de I'Eperon Saint-Andre-des-Arls, n" 7. Ce bulletin contienl un rapport sur les fabriques de coutellerie , mar- queterie, tablelterie , bijouterie, etc, etablies par M. Pradier , r»e Bourg-rAbbt5, n" 22. Le rapporteur (M. Balllet) decrit les moyens imagi- nes par cet artiste pour porter la fabrication des rasoirs et autres tranchans, aii plusbaut point de perfection et d'economie, par lechoix de I'acier, la division du travail , I'uniformite des pieces et de tons les procedes , etc. d'un autre cote, pour tous les ouvragcs de luxe, par le choix dela matiere Ct I'elegance des formes. II est sorti de ce nieme atelier des canifs a 5 fr. la douzaineet a 1300 fr. la piece. M. Pradier emploic, avec le plus grand eucces, I'acicr fondu el le danias do Ciouet. L'exccllcnce et le bas prix de «es tranchans meritent les plus grands eloges. M. Baillet fait un autre rap- port sur les instrumens de sondage de MM.Beurrier, fondeurs -fonlai- niers it Abbeville, departement de la Somme , et sur les fontaines foiees ( pults artesiens ). L'art d'amener , par le moyen de la sonde , les eaux souterraioes jusqu'au niveau du sol, et meme plus baut , consisle moins. dans les operations mecaniques et les instrumens qu'elles emploient, que dans k's observations parlesqucUes on parvient a connaitre a quels lieux il faut] appliquer la sonde. J I s'agit de former un siphon renverse, dont la branclie la plus courte est Fouvrage du sondeur , et la longue brancbe , Ic reservoir des eaux souterraines. Ainsi, les connaissances geologiques , mi- neraiogiques el topograpbiques doivent diriger le travail du soiidenr-fon- tainier. M. Baillet rapporle qu'en 1816, M. Traulie , correspondanl de I'Instilui, lui dcmanda s'il pcnsait qu'on putoblcuira Abbeville , avec la •onde, des fontaines jaillissanles, comme a Aire et a Sdint-Omer:d'apres unc rcponse encourageante, M. Traulie lit faire un liou de sonde dans son jardln, et I'eau qui en sort continuellcment s'el^ve de 7 a 8 decimetres audcssus dcs eaux dc la riviere voislne. Cut de cclle epoquc que d.;lc I IVBES FRAISgiUS. 55<) Ilniroduclion tics toiita'iics fories dims le deparlement de la Somme. II nimble quf cellc inelhudc convlendiuil, a Jous egards, A la Champagne, vl qu'elle rendiaita la cuilurp, des tcrrcs que la di.selte d'eau condanine depuis si long-tims k la slerliile. Une planclie gravee et line Icgende ins- tniclive doiiniMit line Jesciiption compliile de h sonde de MM. de Beur- rier. — M. llaclietle presenic I'extiail d'line Dole de M. de Prony sur )e nioyeii de mesiircr IVUel dynamiqiie des machines de rotation. Nous regrettons que cet ixtrait metle Ic lecteur dans la necessile de recourir & plusieurs ouvrages, et do fairc un travail qu'on aurait pu lui epargner. — M. Herirart de Thury public 5es Recherches sur le raoirii ou dessein des aciers damasses. II commence par exposer la melhode de Ciouet , par laquelle on obticnt des i'ormes a volonle et dod pas un simple onoir^ plus ou moins agreable , tcl qu'on Ic volt sur les lames de iabrique orien- tale. II passe ensuite aux deconvertes de M. Breant sur I'acier t'ondu, et eur les ocoyens d'obtenir, arec ces aciers, un damassc qui egale ou sur- passe meme celui des plus belles latues orientalcs; il passe eu revue les dilK- rentes sortes de fontg, et les effels que leur contexture produit sur les sur- faces polies; il etend ces diverses observations aux natures de fer et d'acier, ct fait voir qu'cn observant leur conslilution inlime, leur crislaliisation ou leur texturefibreuse,etlacombinaisonplusoa moins uniforme du car bone avec le metal , on y trouve tout ce qu'il faut pour obtenir de beaux des- eins a la surface des lames; mais que, pour y tracer des figures detcrmi iiees , c'est aux precedes de Ciouet qu'il faut avoir recours. — • M. Meri- jnee fait, au nom d'une commission, un rapport sur une question tres- importante :« Les precedes de M. Breant, pour imittr les aciers daraas- sesde I'lnde, doivcni-ils etre publics par la vb'ie ordinaire du bulletin, en soite qu'elie soit egalement profitable aux etrangers ct aux notres, ou bien , ne devrait-on pas prendre quelques precautions dans I'interet de notre induslrie, pour assurer a nos manufactures Tavantage d'etre les pre xnieres a connaitre des precedes dont la decouverte a ele entreprise pour elles? • La Commission propose un terme moyen entre la publicite et le secret: II s'agirait dedecrire, le plus clairement qu'il serait possible, les precedes de M. Breant , de Its couimuniqueraux chefs des principales fa- biiques d'acier, sous la cuodition qu'ils les metlrunt incessamment eo pratique, ct en giaud , ct qu'ils rendiont compte des resultats. Les fa- bricans qui acccpteront, seront adresses a M. Breant, thez lequel ils pour- roat achever leur instruction relative a ce nouvel art. La .Soeiele , en ac- ceptant la ptoposlion de ses cominissaires , decide qu'eile ne rendra le procede public par la voie de sun bulletin qu'en ih24. F. ». faisance , on ne pcul inieux hi iuslilier quVn la comparant a la prudcnvi; LIVRES FRA^gAlS. 56i de rAr;ibe du desert, qui depuullle le voyageur toinbe eiiire ses mains, de peur qu'il ne soit voic par les brigands qui iiifcslent les routes. L'l'- cril de M. le comte Boissy d'Anglas sera lu par tous ctux qui aimenl leur pays, les bonnes mceurs, I'bumanitu. Le noble pair tiendia parole : il icra dans la Cbambre baute la proposition de supprimer les maisons de jeu : si ellc est prise en consideration, tout semble annonccr que le gou- vernement i'ajournera. Dans tous les cas , et quel que soit le succ^s de ses cITorts, M. Boissy d'Anglas s'est acquis de nouveaux droits & I'estime des gens de bien, Un style noble et simple exprime dignement les pen- sees de I'auteur et les veriles qu'il cbercbe a repandrc. F. 167. (*) — De la peine dc mort enmaticrcpotitiquc ; par M. GurzoT, avec f ette epitaphe : O sepulcre , ou est ta victoircl 6 mort , ou est Ion aiguit- LFVRES FRAISgAIS. 360 fcs premiers. Ayan! reside pendant long-fcins dans les villcs que I'oo con- sid^re comnie les plus imporlanlcs, ils ont ete a mcme de decrire en de- tail tout ce qu'ilsont observe, et de presenter quelques fails qui ne frap- pent qu'aprfes un lung sejour. lis en donnrni dcs preuvcs plus ou moins Temarquables dans lout I'ouvrage, et surtout dans le volume oii ils ofl'rent un tableau de la societe de Rio-Janeiro ( vol. II ). lis font connaitrc, k roccabioD d'ua n6gre porleur, qui jouait d'un violon d'ecaille de tortue, invente par lul-meme, I'imprission extraordinaire que la musique pro- duisait but les audileiirs ( vol. IV ). Nous (lourrions riter aussi ce qu'ils observent sur la pei lie de la balcine , et sur d'autres objets plus ou moins curicux. Aides par les dlllercns voyages qui ont paru jusqii'a present, surtout par roxcellente Coroi)raj>/iia Bresilica , publiee , il y a quelques annces , a Rio-Janiiro , et par Its notices de M. MalleBrnn et du prince de Neuniei! , les deux collaboraleurs ont ete h memu de donner, en decrivant clioqiic cai'ilaiuerie, iin apercubistoriqueet des details sur la di- ■vision dcs districts et sur leur geographic gencrale , le nombrc dcs bour- gades ou villes, el I'liistoire des peuples indigenes encore existans. Le huitieme et dernier volume , qui n'a pas encore paru , servlra d'appcn- dice it I'ouvrage. On j trouveia une traduction de la premifere lettre licrite du Bresil au rol du Portugal , pour lui faire part de ia decouverte de ce pays; le precis des avetitures d'un malbeurcux europeen, expose pendant neuf mois a etre devoiB par des antliropopbages; et une notice sur Cam- pos-Peraes, cxtraile de I'ouvrage du prince de Keuwied , avec des notes explicatives. L'oiivrage est orne de quaranlebuit planclies , d'apres les dessins qu'en a fails M. Taunay, l;i plupart sur les lieux. On y a retrace les ceremonies dcs sauvages, d'apres les gravures de Lcry , et Its tableaux les plus rcmarquablps des mines et des Ibrelsdu pays , d'apris cclles du prince de Neuwied el de Maw. F. Salh. 178. (•) — Biojrn-phie nouvcile des contcinporain.'s , ou Dictionnaire his- torique et raijonne de tous les hommes qui , dcpuis la revolution fran- 93isc, ont acquis de la celebrite par Icurs actions, leurs ecrits , leurs erreurs ou leurs crimes , soil en France, soil dans les pays etrangers ; par MM. A. J'. Arkaclt, ancien membre de I'lnstilut ; A. Javj h. JoEv, de I'Academie francaise ; /. ^oiivms, et autres hommes de lettres , magistrals et rnililaires ; ornee de ooo portraits au burin . d'jpres les plus celebres ar;isles. Tome IV, V, VI et VII. Paris, iS?2; a l.i .ibrairie bislorique, rue Saint-Honore , n-" lao , hotel d'Aligre ; in-8" do 4G4 pag. Prix, 6 fr. Ic vol. 179' — Hixtoirc du fameu-x; frcdicalexir fri're Gcrundc dc Campazax, iit Zolis, ecritc par le P. Jean lux, sous le nom du Liccncie don Fran>- 3ro LIVRES FRANgAIS. fois LoBON DB Saiazab, pretrc bineficicr de Preslerd'Aquila et de Villa- garcia de Campos, cure de la paroissc dc Saint-Pierre, professeur de theo- logic en runivcr-silc de Valladolid ; dedice au public ; Iraduile de I'Espa- gnol, par F. Cardinj. Paris, 1822. Aiine Andre, quai dcs Auguslins, n° Sg. Deux vol. in-S", ensemble 1122 pages. Prix, ij ir., et, par la poste, 17 Ir. L'cloquenccde la chairc elail encore, en Espagne, il y a nioins d'un •iecic, ce qu'ellc avail ele cliez nous au terns dcs Menot , dcs Maillard , et dc cc Barlct qui , inalgrc scs indecentes faceties , ou plutot a cause clu jes laciilies memcs, s'elait acquis une telle reputation, qu'on disail serieu- •cmcnl : Ncscit prcedlcarc nui ncscit iiarlclUarc ; nc salt frCchcr qui no tait ■barUtiscr. Dans Ic dix-liuilienic siccle , i Madrid meme, un moino cspagnol, precliant sur la circoncision , disait : « Sachez que la vapeur condensue du nuage qui servit de carro3sc triomphant i Jesus-Christ, Cut formee dc la congelation de la sucnr diaphoreliquc, sortie dc Sa Majesld dans le jardin dcs Oliviers. »Un autre , dans un sermon en I'honncur de Saint-JeaD-dela-Croix, dont il fait un escamoieur, s'exprimait ainsi : 0 Le sujet de mon sermon sera la lumierc de la raison de mon tr&sgrand St.- P6re , obscurcie par Ic diable sub modio; de maniore que quand celui ci est atlcntlf au jcu comme curicux, et qu'il cmploie toute sa perspicacile, it ne pent salsir les plus beaux tours d'adrcsse, el que lorsqu'il est arlc- quin , et qu'il cherche a iliiilcr la legerete dcs danseurs dc corde , il ne fait que servir de risce, cc qui est reffct de I'audace du demon. Mes deux points scront done le diable curleux et le diable ar/c^ui/i. » Ailleurs, un predicateur imaglnait de faiic unc comedic , d'un sermon sur le Sainl- Saorement , et distrlbualt ainsi les roles : un a Jesus-Cbrist ; un a Marie ; un troisieme au palron de I'eglise ou il precliait ; et il gardait pour lui le role del . uITon. Le P.Jean Isia, jesuite, homme d'un esprit vif et d'une vasle erudi- tion , enlreprit de bannir de la cliaire evangelique ccs farces grotesques et ccs indeceotes grossiereles, que debitaient i I'cnvi dcs predicatcurs do convent, pour meritcr la vogue scandaleusc dont un people ignorant re- compcnsait d'ordinaire l(*plus ridicule. II pensa que la raillerie scrail plus cQjcace que les meilk'urs ralsonncmcns, el composa I'lu'stolre du frere Gerunde. Cc livrc , public a Madrid en 1758, fut bienlot I'objet de la colere dcs moincs , qui parvinrent a le faire mettre a I'indcx ; neanmoins il fut rcimprime plusicurs lols , nolanimcnt en i8o4 et en 1820. Cet ou- Trage fut goiltii en Espagne, et Ton a meme ose le comparer a I'ouvrago mmortel de Cervantcf . II y a sans doule une grandc exageralion dans ce rapprochement, toutefois nous ne voulons point juger ici i'hisloire de Ge- runde. Pour hicn apprecier on livrc ecril dans une langue etrangOre, et LIVRES FRANgAlS. 571 Riirtout un livrc deplaiiutiterie, ilest indispensable de le lire dans rididmo nicuie de I'auteur; mais s'il iallait dire I'effct qu'a produit sur nous la traduction, nous serions forces d'avouer que nous I'avons trouvee d'une excessive longueur, que I'on y consacre beaucoup trop de pages a copier I'insipide galimatias des moines, que le sel de quelques plaisaotcries pi- quanles nous a scmble beaucoup trop delaye dans deux gros volumes do piaisantcries fades; et que trop souvent des grossi6retes , que repousse le genie de notre litteralure, vienncnt detniire I'effet de fines critique* et de saillies iogenleuses ; mais, nous le rupetons , ce o'est pas le livrc du pfere Isia que nous jugeons : le meirite de ces sortes d'ouvrages e^t presque tout entier dans le stjle, et celui du jesuite espagnol peut avoir toute la grace, tout le piquant qui manquent au traducteur, Icqucl sem> ble etranger, aon-sculement aux finesses , mais encore aus regies les plus vulgaires de la langue fran^aise. A. 180- — Petition pour des viUageois que I'on empcche de danser ; par Puul-Louis CoDBiEB , vitrneron , aucien canonnier a cheval , sorti I'an passe des prisons de Sainte-Pclagie. Paris , 1822. Chez lesmarcbands de nouveautes; in-S". Prix, i fr. aS cent. Dans cetle brochure piquante, d'lin auteur connu par d'autres ecrits a la fois pleins de force et brillans d'esprit, on altaque I'arbitraire qui se glisse partout , et un rigorisme excessif qui ne tendrait qu'A compro- mettre la religion. On y voit la tolerance et I'indulgente charite des ec- clesiastiques dignes de leur ministere , opposees au zele mal entendu de quelques jeunes cures, consents de I'eglise mililante , qui pretendent interdirc, comme coupables, les amusemens les plus innocens. 181. — Esprit de i'Enct/clopedie , ou Recueil des articles les plus curieux et les plus interessans de I'Encyclopedie , en ce qui concerne I'histoire , la morale , la litterature et la philosopbie ; reunis et mis en ordre par M. Hemneqoik, Tun des coUaborateurs de la Biograptiieuni- versetle. Nouveile edition , augmentiie d'un grand nombre d'articks que ne se trouvent point dans les editions precedentes. Qualrieme et cin- qiiieme llvraisons , composaut les Tomes vi , vii, via et ix. L'ouvrage aura i5 volumes ln-8". Prix, 5 fr. le volume, et 5 fr. 5o cent, saline. Paris, 1822. Verdiere, quai des Augustins, n" aS. ^ Ce beau et utile recueil avauce rapidcment. Le titre , Esprit dc VEn- cyclopedic est legerement inexact ; ce n'est pas I'esprit des articles qu'il donne , mais leur texle meme, sans aucun cbangemeat, dc tous les ar- ticles des sciences morales , melapbjsiques ou politiques. On trouve , dans cette edition , une foule demorceaux fort dislingues, et qui, par uue negligence inconcevable , avaient ete omts daos toules les autres ; icU Sri LIVRES FRANgAIS. »ont ccux qu'on y lit sous les mots : J^tiyjitiens, Enfcr, A-preuve, Esotava,. Ccographie, Tlarmonie, Idee, Imafle, Intolerant, Janissairo, etc., ctr. i8a. — Dictionaaire des icUcs-leltrcs , nontenant les cli'incns de l.i lilleraturc iheoriqiie cl pratique, cic. ( Foyez ci-dvssus Tom. XII, pa". 6^5). Tom. II. Paris, 1823. Verdiere, quai dt» Auguslins , n" aS. In-S" , prix 5 fr. Ce volume comprcnd Ip<; mols Cliaire (' eloquence de la ), Clialeur , Chanson, Ciarle, Comedie , Comiquc , Commcnlaiii- , Ccimparaisoii, Coule, Conlinuilu , Conlraste , Convcnance, Correction, Critique, Dc- rlamalion, DtliLeralil' ( genre ) , Dachclicr-cs-iois 'en vacanccs, qoi se trouve au titre c'c la premiere edition. M. Parent-Real pense qu'on ne saurait interdire aux hommes appeles i narler en public, le droit d'exprimer leurs pen- .vf'es par ccrit , ni Icur iuiposer I'obligalion d'improviser leurs discours. ]')n cela. nous sommps paifnilement de son avis. Peu de personnes sont donees des fdculles necessaires pour manif'ister convenablemcnt leur vo- limte et leur manit^re de voir devant un nombreux concours d'auditeurs. L'liabilude surtout est indispensable : a la verile, ellc ne pourra donner dc l'i;ioq4icnee aceluique la nature en a depourvu ; maisellelui perniet- Vadumoins de communiquerses idees avec clarte et precision. Interdire le droit de prononcer des discours ecrits a la tribune legislative ou a la harre d'un tribunal , serait en eloigner le depute qui a ele lionore de la confiance de scseoncitoyens , quoiqu'il n'ait jamais cxerce une profession qui lui ait donne I'babitude dc parler en public, et le plaideur voulanS user du droit d'expoxir lui-mpme sa cause a ses juges. Quant a la parlie de I'duvriige ronsacri'c a Tcxairen dis hnlitvlions oraloivcx de M. Dclu' LIVRES FBANCAIS. 375 malic ,le lecteiir y (row vera <1es clioses Port plquantcs et dcs vues parfai- Icmcnt jiistos. M. Parenl-Renl ri'Cule victorieusemen't les arguraens par Icsqucls M. Dclamalle voudrail prouver que Servan n'etait qu'im tres- mediocre orateur. Lcs sulTrjges de Voltaire, d'Alombert, Helvetius , Grimm, Laharpe, Chen'er , clc. , n'ont pas ele donnus a Servan, sans qu'il les eut m^rilcs ; ct il est probable que de tels hommes se connals- saicnl en eloquence et en pbilosopbie. Nous dirons , en nous resumant , que la Pclile Revxie de M. Parent-Real est fort interessante a lire, sur- tout pour Its jeuncs gens qui se destinent au barreau ; et, quant a nous , on peut le croire , nous nous proposons de nous ressouvenir, en terns et lieu , des exeellens preceptcs que nous avons remarques dans cet ouvragc. A. T., avocat. 184. — Isaureel Olivier, par A. I?igs*?» ; pofeme couronnea I'academie des Jeux floraux, le o raai 1822. Paris, Ponlbieu, Palais-Royal, et Pellet, rue du Temple, n° 6. In-8" , d'une leuille d'impression. Prix , 60 c. Olivier, jeune heros fran^ais, a eu le bonheur de se rendre favorable le ccEur de la belle Isaure, die de son seigneur suzerain ; L'orgueil <1u soiivcrain cede h I'amour du pere ; Olivier et Isaure sent unis. Mais a peine ont-ils quitte I'autel J L'oriflamiiie a brille ; sous sa banniere antique, Des champs de la Provence aux champs de I'Armorique , Le casque sur le front , ct la croix sur le scia, Des enfans de Clovis le bcUiqueiix essaim S'elance, et, plein dii Dieu qui noblement I'pnllamme, Sur Solyine , en espoir, arborc I'orillamiiie. Le mCme jour voit Isaure parer son front de la couronne nuptiale, puis le cachcr sous lcs voiles d'un veuvage , pcut-clre cternel. Uneannee s'cst ecoulee, depuis le depart d'Olivicr; lcs nouvelles rogues des bords du Jourdain sont tres-peu rassurantes. Bicntot , la jeune epouse apprend lcs desastrcs dcs Frangais Et qu'aux furcurs rie Mars )a pcstc. reunie , Chinge en vastes tombcaux lcs plaines de Sjrie. Vn Cdeic rapport L'instiuiL que des luuiiaitis son epoux scpare , Par d'horribles tourraens succoiube devore^ EUe HP resout J tout braver pour se reunir k lui. 374 LIVRES FRANgAIS. Qu'impoi'te , si du inoins clle lucuit dans ces b'^s. Elle part, accompagnee d'un pulerin. Elle ari-ive ; a ses yeiii s'offre iiuo plaine immense , Ou la nature expire , oii le desert commence. Trelhblante ; elle s'approche, et ies airs gcmissaus , Ont jusqu'a son oreille apporlo ces acccns : « Voici le terns hcurcux oil la nature cntiere Verse de ses prcsens la friiicheur printaniere; Dejii brille le mois des fleurs et des amours. Tout renaJt. . . seul j'cxpire an matin de mes jours. Enseveli sans gloirc aux rives etrangerts , Je ue dormjrai pas tur li sol de mes peres: . . » \ Olivier se soul^vc peniblement ; ses yeux sc sont fixes siir un itre, qu'il prend d'abord pour ud angc dcscendu du cicl pour le consoler ; bienlot. il a recoDou sa Cdele compagne. Mais lui, couvertd'uoe 16pre hideuse , Isaure , sans ton cceur tu le meconnaitrais. Olivier la conjure dc fuir, de I'abandonner ; elle s'attache 4 ses pas ,^ elle le console , elle le flaltc d'une guerison qu'elle-meme n'ose esperer* Ah .' si du inoins , die pouvail Ic raoieaer aux rives de la France 1 Quels maux ne gucrit pas le ciel de la pa (vie ! Mais, vains projels ; le nnal d'Olivicr augmentc ; il n'a pu r^sister ai* | choc que son Sme vient d'eprouver : il mcurt. Sur son corps palpitant , Isaure inanimee Tombe ; on vicnt , on s'empresse ; o secours superflus i Isaure et son cpoux ne se quitteront plus. Cette analyse du pofemc de M. Bignan , analyse qui sc compose pres^ que toute dc citations , donnera sans doutc aux amis de la bonne po6sie ' le desir de lire I'ouvrage cntier. Nous pouvons Ies assurer qu'ils n'y auront point regret : la grace ct le senliment rendent cct opuscule bien digne du prix qu'il a remporle. Puisse I'Acadcmie des Jeux floraux en avoir souvent de pareils a couronner ! E. He read. i85. — Romances historiques , Iraduites de I'espagnol , par Abel Hor.P. Paris , 182a ; Pelicier, place du Palais-Royal, n° 343 ; in-ia de 3oa pages , prix, 3 fr. , et par la poste, 3 fr. 2 5 LIVRES FRANgAIS. 5/5 Cetfe traduction est un choix fait par M. y4tiet Hugo dans Touvrago jqu'il a precedemment public en espagnol , ct que nous avons annoncii. ffoy. Tome XIV, p. 6i5.).Le traducteur a fait precederson travaild'un discours sur la pocsie historiquc cfiantee; il y passe en revue les plus an- ciens monumens de ce genre, chez les peuplcs de rauiiquite et cliez lc» peuples des tems uiodernes, et il s'occupe ensuile, plus specialement, de la romance espagnole. Selon lui , la romance , n'est pas en Espagne, commc clle Test en France , un des genres secondaires de la litlerature : elle y occupe un rang distingue , et long-tems elle a compose a elle seulo la litlerature des peuples de la peninsule. <■ Les Espagnois , ajoute-t— il, ont consacre, dans leurs romances bistoriques , le souvenir dc tous les evenemens marquans de leur bistoire , depuis la fondation de la monar- chic par les Guths , jusqn'a la prise de Grenade , par Ferdinand, » — M. Hugo divise les romances espagnoles bistoriques en trois classes : les ro- mances bistoriques propremcnt diles , les romances cbevalcresques , les romances mauresques. Le recueil que nous annon(;ons est consacre aux romances bistoriques, dent les principal's concernent :Rodrigue, der- nier roi des Gollts , Bernard de Carpio , ics Infants de Lara , ie roi don Pidre , Alvaro dc Luna , Sibaslicn , roi do Portxigai. Le nombre con- siderable des romances composees sur le Cid, n'a pas permis dc les com- prendre dans ce recueil. Le traducleur a recueilli a part ces romances celebres , et il se propose de les publier ineessamment. En general, celles qu'il nous olTre ici sont rcproduites dans noire langue avec la plus grande fidelite. Quclqucs-unes exi»talcnt dcja en fiangais , les aulrcs ont ele traduites par M. Hugo , ct font boiineur a son talent. 11 eut ele ce- pcodant a desirer que ce jcune litterateur ne bornat pas sa publication au cboix de romances dont il est editeur. Nous peusons qu'un recueil complet de ces poesies nationales , disseminees dans tant de bibllolb^- ques , eutete re^u favorablement du public. Nous cngageons M. Hugo a entreprendrc cette publication , pour laquelle iJ pourrait alors adopter I'ordre clironologique, puisque les romances, qui en seraient I'objet, for- raeraieni une suite de poemes sur I'bistoire espagnole. Quant aux romances cboisies , leur publication ulant puremcnt litte- raitc, M. Hugo aurait dii pcut-etrc, sous cc rapport , les ranger suivant les epoqucs de leur composition pliilot que d'apres les epocjues des eve- nemens bistoriques qu'clics ont pou; objet.'Au rcstc, le classement, pat ordre de composit'.on, presentait bieo des difficultes, et eiit pu donner lieu a de graves erreurs; car les auteurs de ces romanres si patrioliques, ces auteurs que I'Espagne] eut comples parmi ses hommes de genie, »ont totalement inconnus. A. N, F. Maqdari. 5-6 LIVRES FRANC ATS. i8G. — Observations crilhjnrs nir le roinnn do GUhlas dc SantUlanc, far J. A. I.i.OBEKTK, auteur d<: V If istoire critique de I'Inquisition. Paris, 1822. Dclaiiiiay, Corrcard et IJosa, lib., au P.ilais-Rojal , et I'auteur , rue du Foiir-Saint-IIoiioie, n» l\~, iin vol. in-H". Frit , 5 fr. AvanI df rendre romple de I'oiivrage dc M. Llorcnfe, qu'il nou^ ?oit perniis dc rappclor que la quoslion qui en fnit I'olijet, a dej.i ele Irailec par M. Ic comte Francois de NciiCcIiateiMi , dans un ecrit lu ft I'Academle IVan^aisc en i8i8, et place a la tCle d'une nouvelle edition de Gilblas (i). Cct ecrit est inlitulu : Examcn da la question de savoirsi Lesaqe est I'au- teur de Gilblas, ou s'il I'a jiris de V esfarjnol , et il a principalcment pour but de comballrc, 1° ropiniou t-mise par Voltaire , d'apres la Marlinierc, opinion tendante a considcrcr le roman dont 11 s'agit comme elant pris entivreincnt d'un ouvrage cspagnol de Vincent Espin-el, sous ce litre : La vidad de la Escudero don Marco d'Ohrego ( la vie de I'Ecuyer don Marc d'Obrego ). z"* Les pretentions eievees, en ijSj, par un Jesuite espagnol, au sujet de la propriete de I'original dc Gilblas , pretentions qui , suivant M. de Neufclialeau , sur les assertions inexactcs dcs compatriotcs dc Le— sage, nc scraient point d'aillcurs appuyees par la production du ma- nuscrit espagnol de Gilblas , piece cssentiellc el scule propre a determi- ner la conviction. Tel est, en France, I'etat de cctte importante question litterairc, au moment ou un ccrivain e-pagnol , M. Llorente, vicnt la considerer sous vin jour tout-a-fait diil'Tcnl. — Get ecrivain raconte d'a- bord , ainsi, ditil, qu'il la concoit , la manic re dont Toriginal de Gilblas loniba au pouvoir de Lesage. D'ajires cctle supposition , un auteur dra- matique espagnol, don Antonio Solis es Ribadeneira, aurait compose, en i655, ou a pcu pr6s vers cette epoque, un livre intitule : Hintoria de las avenluras 4lct Bacliiller de Salainanca , don Keruhin de ia Ronda; niais, n'ay;int pu faire imprimer eel ouvrage, a cause des satires qu'il con- teoait contre les ministfcres dcs dues de Lermc, d'Ucede el d'Olivarfes, il se scrail decide a le vendre a Rl. le marquis deLyonnc , alors ambassa- deur de Louis XIV en Kspygne, ct grand amateur de litterature espa- gnole. Les htiritiers du marquis , avec qui Lesage parait avoir eu des re- lations , lui auraicnt communique le raanuscrit ; et , line fois en possession de ce trescr, Lesage en a-irait d'abord tire tout ce qui compose son ro_ man de Gilbh-.s, et cnsuiie il serait parvenu ft retrouver encore dans le reste de I'ouvrage ainsi dimembre, tant la mine elait fecondcj la malifcrc (1) r.etle cilitiou fail parlic Ji.' l.i l>elle t'.olleolion dcs lutillcm'S ouvrjgcs dc la l.Ti:SUc franr,niso , que put.Iicnl :Mi'.I. Di'.lot iieru el tils. LIYRES FRANgAIS. 377 it'un noiivcau roman : Lcs a/ventures du Baelutier deSalamanque, qu'il aurait public , en iivotiaat cctic f'ois que ce dernier ouvrage elait em- prunle de I'fspagaol. Ce n't'st point ici le lieu de discuter la validile de» preuvfs que M. Llorcnlc apportc a j'appui de son opinion conlradicloire' de ctlle de M. Frangois de KeuiVliaUMU ; nous craindiions que noire qua- lile dc Fran^ais et noire admiration [lOur Lesage , ne pusscnt inOucncer nos conclusions. Nous pcnsons d'aillcurs, avec JVl. Llorenle, que la ques- tion ne peut elre decidee d'unc inanicrf impartiale que (lar des littera- teurs etrangers a I'Espagne el a la Franci.'. Car, d'une part, ies litterateurs franrais pourraient dire a M. Llorenle :aVous suppose* que Gilblas esS empiunte a uq manuscril cspagnol; mais vous ne repre.-.ente2 pas le ma- nuscril original, vous ne fournissez meme aucune preuve raisonnable de son existence : done, votrc suppokition est gratuile. » D'un autre cole, lea litterateurs espagnols ne scra'ent-ils pas I'ondcs a dire a M. de Ncufcba- teau : • Vous convenez , et Lesage convienl lui-memc, qiy; le 13achelicr de Salamanque est emprunle de Fespagnol ; inais I'original doit se trouver quelque part ; lepresenlez-le done , ou nous croirons, jusqu'a preuve dii conlraire, que Lesage ou ses amis, voulant aneantir loule preuve de plagiat a I'egard du Gilblas, n'ont pu y parvenir qu'en delruisant I'origi- nal dos aventures du Baclielitr, auxquelles se trouvaienl liecs cellcs de Gilblas. oDans un memoire en reponse aux observations de M. Llorenle, et lu i I'Academie I'rancaise, le lo Janvier 182a, M. de Ncufcbateau a Bouteau sa premiere opinion. C'est maintenant au public a juger ; les- pieces du proces sont enlre ses mains (i). A. N. F. M. 18-. — Louise et Cicile; par M™' S***. Paris j 1822, cliez tous Ies- marcbandb de nouveautds. Deux vol. in-i2 de 53o pages cliacun. Piix , 6 francs. Cet ouvrage, dont nous avons dcja annonce Ja publication (T.XIV page 607 ), ne doit pas etre conl'ondu dans la foule des romans ordinaires. II merjte d'etre distingue a cause du but utile et moral que I'auteur s'est propose, et par la manierc dont ilasu TattuindrcDeux jcunes | ersonnes elevees ensem,ble et amies iulimcs des I'eofance , ont cejHiidunl deus. caracteres toul-a-fait opposes. Louise j sensible, noble, gentieu.sc, nc fion^oit le bouheur que dans le tumulte des passions ; l'cxisleiK,e 11 'est ;i) Un .-lutrc critique , M. Audiflrcl , clans sa Biogtajihie de I tsnge , .-e j.it nonce aussi pour ronsine francaise du Gilblas , apres avoir euiuine allciilivc ment toiUes Ies pieres de ce proces litltraire eiitre I'Espagne et la France. (^f. fi.l!) 5^8 LITRES FRANQATS. pour elle qu'une suite d'cmolions lapides dc tristesse ou de joie ; elle n« voit, dans le calmc, que le neant ct la mort. Son aniif, au conlraire, re- doute tout ce qui peut agiler sa vie et en troublcr le rcpos ; elle a travaiile a rendrc sa deslinee immuabic ; tout a prisautour d'ellc la forme du de- voir : la tendresse qu'illc porle a son epoux , a ses cnfans, semble in6me Bssujelicaux lois qu'elle s'est imposccs. Elle est bonne, devouce; mais ses vertus ont I'cmpreinle de la i'roidcur. Cecile n'ignore pas cepcndant les emotions qu'elle repousse ; seulemenl elle en connait le danger , et veut s'en preserver et meme en garantir cc qu'elle aimc. Cc caractere^ bien con^u et point d'apres nature, me rappclle cclui d'une femme d'un itierile distingue , qui avait pris pour caclicl un compas trafaiit un cercle, avcc celle devise ; toujours dans ses iiiniles. C'etailj disaitclle, le secret de sa tranquillile. Mais rcvenons a Ciicilc. Un affrcux malhcur, suite de la contraintc qui devait, selon elle, assurer la joic dc son avenir, vient boulevcrser toute son existence. Louise subit aussi la peine de son carac- lere irritable, tendre , passionne et jaloux. Les deux amies sont malheu- reuses; I'une par exces de prudence, I'autre par une confiance illimitee dansle destin , et par une foi profonde dans celui qu'elle alme. Cos deux Bcnlimcns trompes a la Ibis, revfilent a rinlbrtunee Louise une impoi- tante verile : c'est que le bonheur est da. is un juste milieu. Elle s'appli- que 4 le trouver, et y parvient cnfin. Je n'ai pas la pretention d'avoir donne, dans cetle imparfaitc et rapide analyse, une idee de ce roraan, auquel nous renvoyons nos lecteurs. lis y trouveront unies au cliarme du style, une sensibilite vraie et profonde , une raison forte, une ame ele- vee. Peut etre la mysticile allcruande est-elle un peu trop exageree dans le portrait d'Ida ; pcut-Clre le melancolique Oscar esl-il plutol un rCve de I'imaginalion , qu'un etre reel, doue de la vie et de la pensee; peut-fitre cnfin , qiielqucs expresjions un peu ambitieuses nuisenl-clles a I'ensemble du style... mais, jc m'arrele. En Cnissant Louise et Cccitc , il ne m'est rcste dc celte lecture qu'une impression douce et agreable; pourquoi voudrais-je I'affaiblir par une critique dont il m'a fallu cherclier long-teras le sujet, ct que je n'ai faite que pour obeir a ma conscience litteraire. Louise Sw. Belloc. 188. — Les Rivaux , dernier roman dc M"« Pichler , aulcur d'Aga- thoclis, etc.; traduit de Tallcmand par M""" Betsy R* , Iraducleur de» Voies du sort , d'Aug, Lafontaine. Paris, 1822. Eymery, rue Ma/arine , n" 3o. Trois vol. in-12; prix, 7 fr. 5o cent. ; et par la poste , 8 fr. 5o c. Dans les romans, les rivalitcs d'amour offrent prcsquc toujours, d'une part, un araant preferc et dignc de I'filre; de I'autre, un rival rebule et mcritant soa sort. Mais c'est une idie, sinon ncuve , du raoins inge- LIVRES FRANgAIS. 579 nieiise, que de rendre deux rivaux egalcmeut inltiressans, malgr^ la diffe- rence dc leurs positions. Tel est le but que s'est propose M"" Pichier, et qu'elle a parfaitement rempli. Alphonse Elmval a su so faire aimer do Lucie Florshcim , Clle d'un riclie negocianl. En nieme tems, il a eu lo lualheur d'inspirer a une princcsse puissaote et vindicative , unc passion qu'jl ne peut se resoudre d partagcr, bien qu'on lui offrc le sort le plus briliant. Cette princesse met tout en ceuvrc pour desunir les deux amans ; et, sccondee par un certain chevalier Dumcsnard, qui rappe'.le le vicomte de Vahnont des Liaisons dangcreuses, clle parvient en cffet a peiiuader n Lucie que son Elmval est inCdele , ct a ce dernier que Lucie aime Edouard de Kuenbach. Edouard , trompe lui-meme par les apparences , confoit I'cspoir dc toucber Lucie et dc la desabuscr sur le comple d'Elm- Tal, qu'il rcgnrdc commc un vil seducteur. Mais Its deux rivaux se ren- conlrent , s'expliquent, et tout s'eclaircil. Edouard, Irop delicat pour vouloir conscrver des pretentions, des qu'il a rcconnu que son rival est dignc de la preference, se conlcntc d'epouserla soeur de Lucie; et celle soeur , comme on le pense bien, est une copic fidele des verlus, de la beaute et des graces de son ainee. La conclusion du roman fait peul-etre trop songer a ce qu'on appelle, en tcrmes vulgaires, unc parlie carree; niais leconlraste des situations, et une peinture des caracl^res bien tra- cee, dedommagent de cc que Ic denouement peut avoir de trop precipite, et d'une sorte de recherche et d'enflure dont le style n'est pas toujours exempt. A. M«— t. 189. — Le Triomphe des fcmmes ; ouvrage dans lequcl on prouve que le sexc feminin est plus noble et plus parfalt que le sexe masculin; par M. Charles ... On y a joint une Nolice d'un clioix d'ouvragcs en fa- reur des dairies. Paris, 1822. Delaunay, au Palais-Royal ; Bossange , pere , rue de Richelieu , n" 60 ; un volume in-i8. Prix : 1 fr. 26 cent. , et franc de port, i fr. 4o cent. Nous annon9ons cct ouvrage a cause de la singularite de son titre ; c'est par cela scul qu'il merite de trouver place ici. 190. — Mcmoire sur ics aniiquitcs de la viilc dc Sirasijourq , ou sur I'ancienne Artjentoratum; par M. .ScHWEiCHCEcsEn , fils. Strasbourg, 1822. ln-8». Ce morccau fait partie du qualrieme Memoire sur les antiquities depar- tementales du Bas-Rbin , adresse par I'autcur a I'Acaderaie royale des Inscriptions et Belles-Lcltrc-i; il y a fait les cbangemens necessaires pour le presenter separemcnt a scs compatriotcs. Ce soin doit leurelre agrea- ble, puisqu'il leur donnc lc[moyen de no pas rester etrangers aux mo- nunaens de Icurpropre hisioire, et de pouvoir les reontrer , avec un or- 5Bo LIVRES FRANQAlS. gucii bien legitime, i r^lranger qui visile ranliqiie Argtntoraliim. li-i est I'ancien nom de la ville de Strasbourg. Plusiciirs aulcurs avaicnt di-ji parlu dc ses antiquitcs, et, parnii I'ux , deux on* acqui:> une jnsle c-i-lc- brile, ScLoepflin et Oberlin. M. Schweigliceuser vesunm et discute leurs recberches , et y ajoutc les decouvcrlcs que d'aulres reclicrtlies [ilns ino- dernes out procuriies ; toutcfois , tiles n'ont pas produit d'lndicalians qui remontcnt a Tcpoquc ccltique de rhisloire de la Gaule : et en ell'cl , Ar- gCDtoralum n'esi pas nieme nominee d;iiis Ics bnllelins latins de sa con- quete, et le gcomelre Plolemee est Ic plusanclen auieur qui en panic, et au deuxienie siecle del'tre chrelienue. Depuis , son nom reparail dans quelques auleurs poslericurs, el enfin , dans Ics cliartes du mojcn age. L'auleur de la Notice s'allache surloiil a laire voir que la ville actuclle de Strasbourg occupc a peu pres I'ancien emplacement d' yirr)C7iloralum. Dans presque tous les quartiers de la ville , on a Irouve , par des travaus entrepris a diverses epoqucs, des traces, quelquefois considerables, d'an- ciennes construclioDS detoutgenre, edifices publics etparliculicrs , et, comme dans les ancicnnes villcs de la Gaule, des usiensiles varies , des vases, des lampes , des medailles, el enfin , des tombeaux. Ceux-ciont donne lieu a une observation singuliere, si clle elail constalee; c'cst relle de deux vases de verre cnfermes dans le touibeau d'un liomain r.omm6 Liciiiius, et encore remplis I'un el I'aulre , en i568, d'unc eau claire ct potable , sur laqutUe surnageail une substance buileuse. M. Scbweig* hoeuser n'ajoute aucunc gravure ui copie d'inscriptions ancicnnes. II est vrai que Scboepflin el Oberlin les onl luit connailre par leurs ouvrages ; mais peut-etre qu'avec quelques pages de plus, eelle notice aurail puser- vir de guide aux elrangcrs qui voudraicnt connailre les iiionumens de tous les ages qui, a Slra=boJrg, peuvent exciter leur curiosite , ou I'avo- riser cerlaines rechcrclies. Quoiqu'ilen soil, le Memoire que nous an- nongons nous a paru redige avec bcaucoup de mdlbode , el surlout avec une critique sagemenl conjecturanlc ; I'on n'a pas toujours une pa- relUe perfection a loucr dans les notices publiees sur nos antiquites na- tiouales. C. F. igi. — Notice sur (cs rcclierclies relatives aux antiquites du dcparte- vn7it du Bas-Rhin; parM. ScnvviiicuuEUSEB, fils. Strasbourg, 1822. In-S". Un travail general sur les antiquites de la France a ele ordonne par le f;.)u\eroemcnl.Biendeslenlalivesavaient (Hefaitesavaiil et depuis la revo- l.ilion pour former cclle colleclion si utile Ji la Ibis aux arts et a I'bisloire, tiiais elles I'avaienl ete s.ins succes. Les mc?urcs prises et les nioycns em- ployes pour le nouveau travail, lui assurent un plus heureux succ6s : d'a- jMcs une circiilaire de S. Exc. Ic minislre de rinlericur, en date du 8 LIVIIES FHANCAIS. 58^ avril iS\i) , tons Ics priif'ets ont d(i charger une ou plusieurs commis- sions, ties reclierchcs el dcs travaux relatifs a cliaque deparlcriieiit. Ellc« soni ridigiics par uoc longuc instruction jointe a la leltrcMu minislre, ct redigee par I'Academie rovale des iDscriplions et belles-lettres. Les ine- moires composes dans les departemens , ct accompagnes des dcssins de» inonumeos el de fac simile des inscriptions, sont adresses au minislre, qui les transmet a I'Academie; unc ronimiasion f>pecia\c, chargee dc leur examin , fail apprecier le degrij d'imj'orljnce de chaque monument et les lumieres dc ceux qui I'ont explore , 1 1 demande souvent de nouvelles recherchcset dc plus amples eclaitclssemcns auxquels donnent lieu les rapports et les observations de I'Academie. Ou sent tout cc que ce travail presente d'imporlance el de certitudes , couibien aussi il exige de zele tt de perseverance de la part du corps savant qui le dirige, ainsi que de la part des coUaboratcurs qui, surleslieux, se livrenl a loules les explora- tions necessaires. A cct ('gard , ccs dernicrs ne sont pas en arriere . de I'Academie, et S. Exc. le minislre de I'lultJrieur a)'ant juge a propos d'accorder, chaque annee,trois medailles d'or de cinq cents Cranes chacune, j)our les trois mcilieurs memoires envoyes des departemens, I'AcadtSmie n'a ete qu'embarrnssee dans la designation de ces Irois memoires , parce qu'un plus grand nombre lui en paraissait digne. M. Schweighceuser fils, tut du nombre de ccux qui, I'annee derniere , re9urent une medaille, et les lermes honorables du rapport de I'Academie sur les memoires qu'il a Iburnis , disent assez combien il en elail digne. Dans la police qu'il vient de publier, il rend compte des moyens qu'Jl a pris pour rein- plir les vucs du gouvcrnemenl et celles de I'Academie , afin de rcussir a lormcr la descripiion complete dcs antiquites du diipartemcnt du Bas- Rhin : ce travail difficile , parce que cette contrec renferme des menu- mens de tous les lems , celliques , romains, du Bas-Empire et du moyen 4ge , a ele neanmoins execute avec succ6s, et designe par I'Academie comme un modele a imiter. 11 a produit aussi un autre resuUat, non molns interessant, en accoulumant quelques savans a entendre parierdcs monu- inens celtiques. 11 est vrai que la (ausse science les a decrediles; mais ua bon esprit, qui ne leur dounera juste que la place qu'ils doivcnt occuper dans I'ordre general des fails, et a leur expression mooumenJnle queceile qu'ils peuvent avoir sans le secours, toujours dangereux, dcs etymo ogies, doit parvenir a les classcr conyenablement dans i'bistoire generalc des Gaulois, et M. Schweighoeuser a rendu ce service. S.i soigneuse descrip- tion des monumens de ce sjenre , et surtout la reserve avec laquelle il g'explique sur leur nature et sur leur destination , habitueront les plu-j grands anlagonistes duccUicisme it ne plus les dedaigner, puisqu'iU sont Tome xv. 20 5&2 LrVRES FRANCAIS. iti fait* ponitlfsetdcs fails historiqucs. M.Schweighorutcra tnihlesm^mev oins dans ce qui regarde les autrcs genres de monumciis:!! a suriout eu celui dc nommer les personnes par ksquellcs 11 a ete sixondi: d;ins scs recher- chcs, qui erabrasscnt un grand dcpartcmcnt lout cnlicr ; les succes qu'il a obtcnus sont dils egulenicnt i la protcclion constanic dc I'autorilii lo- cale, et i'on ne doil point scparcr Ic nom dcs savans ar('lK'oloe;wcs de ecus dc M. le prefet, de MM. les roaircs , ct dc quclques autrcs amis dcs sciences et des leltres qui Tonl encourage, et quclquelbis mcmetres-uli- lement scconde. C. F. iqa. (') — Diclionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes coih- pOS^E , traduits ou publitSs en francais et en latin , avcc les noms des aU' icurs, Iraducteurs eledilcurs; accompagne denotes bistoriques et criti- ques; par M. BiRBiEB, cbevalierdc Tordre royal de la Legion-d'Honncur, adminislratcur dcs bibliolbeques parliculicres du Roi, et bibliothecaire du Conscil d'elat. Seconde edition, revue, corrigee , et considerablement augraentee. Paris, 1822 ; Barrois , I'aiue, rue de Seine , n" 10; quatra volumes in-8°, imprimus sur carre fin d'Auvergne, a deux colonncs. Prix : 40 francs. — 11 en a elti tire quclques exemplaires sur papiei velio satinc, au prix de 80 francs. Pour satisfaire aux nombrcuses demandes ,1c libraire s'est decide 4 pu- blier par livraison cet important ouvrage, qui repand un si grand jour »ur I'histoire de la litleralure fran9aise. Chaque volume sera mis en ventc, a mesure que I'impritssion en sera terminee. On chcrchera a concilier les desirs des amateurs avec les soins et la correction qu'exige un ouvrage de cctte nature, et Ton fcra en soite que rinlervalle enire la publication de chaque volume iic soit pas de plus de six mois. Conditions de la sous- eriplion : En rctirant le premier volume , qui a paru Ic i4 aoi^t 1833 , on paic un volume en bus, et Ton delivre un bon pour recevoir gratis le volume de tables, ou Tome IV de I'ouvragc. Les non-souscripteurs paie- roDt I'ouvrage 5 francs de plus que le prix fixe pour les souscriplcurs. La souscription scrafermee lors de la publication du second volume. 193( '). — Annates da Musce, Salon de 1822 ; parC. P. LiUDore, con- aervaleur des tableaux du Musee royal. Troisiemc livraison , contcnaot, avec les explications, douze gravures au trait, d'apres les tableaux de MM. Gassies, ScbeUer, Guillemot , Rougct, de Boisfrcmont , Dubuffu, Gros, Barbier Walbonne, Ansiaux et Laurent. Paris, 1823; au bureau des An- naUs du Musee, quai dn Conti, n° i5, pres la Monnaie. Sis livraisons for- fneot UD voli.me, dont le prix est dc i8fr. LI V RES FRAN^AISr 585, Menioiies et rapports de Sccletes siwantes et dutilite puhUrjne. 19I. — Academic royale des Sciences , Betles-Lettres et irts de Bor- fieaux. — Seance fiMiquc du 7 aoiu 1821. Bordeaux; imprimerie do Brossier ; in-S" de 164 pages. Cc Recueil conlient beaucoup pli^s ilc clioses que scs dimensions ne semblent I'annoncer. On y remarque nne Notice sur un memoire que M. de ia Pylaye a lu a I'Academle, sur le climat et les productions natu- relles dc I'ile de Terre-Neuve. Celte contree, quoique visilee tous lep ans par les navigateurs de toutes les nations qui se livrent a la pficlie de la moruc, n'a cepcndant pas el^ observee avec aulant de soin que des pays plus eloignes et moins frequentes. L'auteur du memoire y a trouv6 des plantes des deux regions polaires opposees, et du Grocnland. II a fait present au Musee de Bordeaux d'une collection d'environ zooplantes de celte conlree , parmi lesquellcs on remarque le nimtphar a fleurs odo- rantcs , que Ton croyait propre a la Siberie ; le diapensia, que I'on ne voit que sur les Alpcs laponnes ; et Vem-petrum rouge , que I'on n'avait encore cueilli qu'au detroit de Magellan. — On lira aussi avec inleret uti Memoire de M. le comte de Tournon , sur les travaux cntrepris a Rome par Tadminislralion frangaise , de 1810 a 1814. — Deux rapporls , I'un sur des cordages fabriques d'apres les procedes de I'egale tension de tous les GIs; et I'aulre , sur les mouvemens de la population de Bordeaux, de 1802 a 1820. Ce dernier prescntc un grand nombre d'obserrations in- teressantcs : i" le nombre des mariages croissant en raison de la prospd- rile publique; decroissant depuis 1816 ; 2° malgre les epidemics et les catamites publiques , le nombre des naissances surpasse ceiui des deces ; 3° les heureux cffcts de la vaccine sont deja tres-remarquables. On ressent aussi les avantagcs deTassainissemcnt de quelques quartiersde Bordeaux, qui ont attire I'altention des adminislralcurs, et qui ont elu I'objet de travaux dont I'utilite est aujourd'hui bien rcconnue. On voit que ['Aca- demic de Bordeaux ne resle pas oisive , et qu'elle sail fait ua bon emploi du terns. 195. — Socicte des Letlres , Sciences et Arts de Mclz , annocs 182 1 et 1822. — Seance gcneraie du i^ avrit 1822. Metz, Lamort, imprimcur de la Society. La ville de IMelz a-t-clle merile quelquefois d'etre regardee comme une roardtre des sciences ? Ce point d'histoire n'est pas sans interfit pour les Mcssins jaloux de I'inttSrfet de leur cite mait les philosopbes oe e'en oc- 584 LIVRE5 FRk^q.MS. cuperont pug. La philosophie observe la marche de resjjilt huinnin , t.-Ui- die Tordre des decouvertes , lea circonstanccs ct les mojens qui Icj am«- nerent, la nature et I'etendue des obstacles surmonlcs. Kile ne voit, dun* les falls geographiques et dans les biographies; rien aulrc chose que I'eii- veloppc des fails qu'clle cherchc ; et, di's quelle a 1tou\e ccux-ci,elle imite Ic procedci des miDCurs , qui se deburrassent des iiiulicres lerrcurcs melees aux mclaux qu'ils exploilcni. Mais , s'ii est viai que Ki ville dc Metz n'ait pas toujours asscz fail pour les sciences, il faut cuuvenir qu'clle repare aujourd'hui ses tore's, et qu'ellc veut regagner le terns perdu . Tout fait esperer que son z^le ne se refroidira point , et que les causes qui le fuTorisent excrceront long-tems leur hcureusc influence. Des ecoles sa- vantes, de grands etablissemens sont fixes a Aletz; on y trouve les hom- mes , les talens et les instruracns neccssaires pour la certitude des ob- servations et la precision des mesures; on n'y manque d'aucun moyen da bien faire et de bicn voir. Tout est done pret pour la culture des sciences etpourcelle des arts, qui en derive immediatemeot. Quant aux lettres, oa sail qu'elles se passcnt d'inslrumens ct de laboratoire , et que tout leur bagage est dans la tete de rhomrac qui les cultive; qu'elles vont quelque.- ibis chercher leurs inspirations en province , quoiquc les capitales et le tourbillon du monde soicnt, en general, plus ieconds en productions lit- tdraircs. Mais veoons aux travaux de la Sociele de Melz. — Le couipto rendu par le secretaire a la seance generale du i4 avril, nous fait voir que les sciences ont ete cullivees avcc succes , et qu'elles ont eclaire la pratique des arts. Un Meinoirc sur Ic forage des bouches a feu , des faitSj nouveaux sur Tantimoine et ses preparations pharniacentiques, des expe.* ricnccs sur les appareils viniGcateurs , etc. ; des recherches sur des ques- tioas de gd^melrie et d'analyse maihematique, des observations ct des m^moircs sur diHerentcs parties des sciences mi^dicalcs,etc., formeraient deja une recolte assez abondante. La litlcraturc souticnt digncment uno. concurrence d'utilite qui est toule a noire avantagc ; les productions lil- teraires ne sont pas moins nombreuses ni nioins varices que celles des sciences. Des recherches d'antiquite , des maleriaux pour I'histoire, des dissertations gratnmatic.iles, des considerations sur les methodes d'ensei- gnement, des poesies , eofin , une notice biographique sur le geniiral Le- grand , dont Metz litait devenue la patrie adoptive. — Dans le discours du president, a I'ouvcrture de cctle seance, nous avons trouve, avec re- gret, parmi des reflexions tres-importantes et tresjustes, une nietaphy- sique, ou sterile ou dangercuse sur le -princi-pedela conlinuiU. Quant aux matheniatiques, Nev\'ton n'avait pas choisi sans dessein le titre de son tiaiti5 d'analyse , /Irithm.clica wniversalit \ el, quant a la nature , ou. Lh'ilES FEL\NgAIS. "i'.j \rouvons-nous , oii pourons-nous adraettre la continuity f Nous ne IVla- hVissom qutjtar jiuolaposition, et celle operation m6fne annonce que la eontinuiti n'est p;is es-tenticlle ii la nature. , n'est pas une de ses lois. F. Ouvra^es periudiques. \ai. — Journal eoinptementaire tlu Dictionnaire des sciences tncdi- caies. T. XIU, n" 49 (juillct, 1822). Paris, Panckoucke, rue des Poite- vins, n" i4- In-W". Cliaque numero de cct excellent recueii repop.d ^ I'attente des sou»- cripteurs, et ajoute quelque these a nos connaisjances. Celui que uonS venons de rccevciir olFre une lecture atlrayante, mi^me a ceux qui n'y cherclieront pas Tin si ruction. Les curieux ouvriront le cahier a la pagu a8, et liront une nolice sur I'histoiru medicale de I'enripoisonnement, par M. le docteur Ownaaa. II s admireront la perseverance de I'auteur, qui a pu suivre, depuis les terns les plus rccules jusqu'a nos jours , les traces du plus atroce de tousles crimes. A la page 76, on trouve I'analysc d'uo ouvrage anglais sur la sopliislicatiun des alimenset des boissons, et sur la toxicotogie cutiriaire, itar M. Accum , proiVsseur de chimie appliquee. On ne proposera point de traduire ce traite, quelque soit son mdrite : nos chimistes se contcnleront d'y prendre des matcriaux pour un ouvrage mieux approprie a nos besoins ; mais il est tenis qti'ils s'en occupent. Jfotrc cuisine, beaucoup plus savanre et plus compliquee que celle des Anglais, nous exposeaussi i quelques dangers, outre ccluidcs indigestion?. Mais comment nos epicuriens et nos cbituistes demeurent-ils si fori eii arriere f lis devaient donner I'exOmple et ils le resolvent! Les aulres ar- ticles sont relalifs a la medecine , excepte Ic premier qui est una discus- sion sur les hypotheses geoJDgiques de M. J. F. Kriiijer. Celuici nous a paru plusctendu que Ic sujet ne I'exigeait. L'ouvrage de M.J. F. Kriiger o'est pas sans merite, mais il vieut trop t6t,et lelems convenable pourTex.!- miner a fond n'est pas encore arrive. La geologic n'est que trop riche en hypotheses ; c'est de I'aits qu'elle manque , et qu'il taut la pourvoir. 197. — Joumat descours paldics de jurisprudcnc}, liisloiruel belies- iellres, par une societe d'avocats et d'boinuies de letlre.-, 4' livraisou {i*' juin, iSas. ) Paris, au bureau du journal, rue Saint-Jacques, n" 5:. Oette quatricme livrais-on conlient la suite des lemons du AIM. Odunou, Lacrelede jeune, Gu'zot et Pierrot. Ccs lecous rtcueillie.^ el redigees avec «oin procureront aux eleves et aux prolVistur* eloignes de Paris , i'avaii- li^edcne rien perditt d« ce qu'eiiieignent Iti* *avan» proie9««ui-9 du Pari*. ?::n LTTRES FBA.xgArs. Peul-filrc inimp, cc mode de publication cst-il preferable aux trai<£s dx-.f h» professeurs eux-memes redigeniient d'apres Ics idees qu'ils dcveloppeiit' dans leiirs cours. Ccs Irait6s scraicnl melhodlqiies, concis, picins d'Sdecs,' el icnfermant pen de mots; ils imi)onue dv la uecc-silc 1° de rctiriT an mot ct lemjjte , par c/m- pelie , etc. ; sa disserlation sur la course des chars , decrite pur Sophocle , oil M. Gail cxplique te celfebrc tragique, et combat, sans le nommer , Ia theorie d'un savant acudemicicn (Academic desBelks-Letlrcs, T. XLIX, pag, 32a et suiv. ) ; la doctrine de M. Gail sur VOtympie , celte cite fa- mcusc, a qui il na rien manque que d'oxislcr; sur lEpi-Thrace , tiree de la locution Ti fni Bpiimt, etc. , que Ton tradui.sait par ta Thrace, t:indis qu'ils'agit, non de la Thrace tontlnentaie , mais seulement du littoral de la Thrace , region peuplee de colonies grecqui-s. — Nous nt" pouvons enlrer dans de longs details sur cet ouvrage, dont on pent *e prorurcr diverses parties separeuienl (ij. Nous en donncrons une juslu idee , en assuraot que M. Gail s'y montre toujours philologue judicieux , grammairien exact, introduisant purlout un severe scepticisme, respcc- tunt les Doms , mais jugeant les doctrines ; toujours anime du louable desir d'aller au-dela des borncs de la tradition , et bien souvent arrivanl i son but. — Depuis plus de quarante ans , c'esta-dlre , depuls sa sortie den »!coles, M. Gail s'cst rendu tonslamraent utile. Avant lui, I'enseigne- ment du greeetalt vicieux : il en a congu la reforme , et I'a courageuse- ment execulee, en publiant 1° une Giamniairc grecque ; a" des Essait «ur les desinences ; 3° des Essais sur les prepositions grecques conside- rees geographiquement, et avec ce< trois ouvrages , dans lesquels des d^couvcrtes reelles raclietent des imperl'ections , on peut faire des gram- (1) 1° Tableaux cliioiiologiijues , avant et depuis I'ere vulgaire. Deui vol Prix , 8 fr. »" Essais sur les prepositions grecques , considerees geograpluquement . Prix, 5 fr. 5o cent., avec 6 cartes. ( ^cy'. Bevue Encyclopedicjue. Tom. XtH pa;;. 43, le compte qui en a ete rendu.) Au Philologue se rapporte un Atlas pour seivir a I'cluiie de I'histoae an cienne et a. I' intelligence des autcurs anciens , par J. B. Gail , avec 54 cartel Prix , 36 fr. , et 3o fr. seulement pour les souscripteurs du Philologue. M. Gail s'occupe avec succes , dans son I'hilologuc, do deux parties negli- gees avant lui , la tactique des anciens et la geographic consideree par epoqun Des cartes gcographiques el des phins des b;itaillcs les plus memor,iI>les etnien ■ flonc necessaires ; et cet atlas les contient. Eii I'annoncant, nous devoos, coa- .foimement a un avis de I'cditeur, avertir nos lecteurs que cet atlas est celui-l mi'ine qui orne sa belle traduc\ion du Xei-.ophou , et que I'atlas du Philolayai- »• differt <{\x<: par !« liue dc celui du XenopHon, 585 UVRF.S FRAKg^TS. m»iref grcequc-i , sans fetre grammaiiico. De plus , les aulcurs grfOJ Tn^uquaicnt : M. Gail a rcniudiu U ieur disetlc. De? graniinalies ct idiotisuies giecs deshonoralcnf les ccolcs dc France : il Ics a purges de oes lionleux barbarismes, solecismes ct aulres fautes grossieres que pro- It'gcail la routine, el il les a remplaces i" par des fenllles grecquesavec notes; 2' par des editions (i), avcc bbservations critiques, vaiiautcs (2) et Mclioties ; 3° par des traducliotis elegantes (5) ct fidcles , qui lui a^- >uient, parmi Ics traducteurs des auteurs grccs, ie m^me rang qu'oc- cupe M. Gu^rouU paimi les inlerpretes desauteurs latins. — Au milieu de, DOS discordes civiles, tant de Iravaux restaicnt preiique sans fruit; I'eoscigncmcnt du grcc etait presque nul ; tous les (ils de la tradition ^laienl rompus. M. Gail, alors , instilua ce Cours gratuit de langua grecque qui, durant vingt-denx ans , a entrctenu le feu sacre , el auqucl »e sont formis tant d'elevcs el de professeurs. M. Gail a fait dc bons ii- V reset de bonnes aelions (4). M. Gail pent compter, qu'apres sa mort, rUniversile reconnaissantc Ic proclamera I'un des premiers bienfaiteurg dtt rinslrucllon publitjue et de I'llniverslte de France. R. S. Lioies en hmgiies etrangkres, publies en France. IC)4. — i'. Justiniutii InslHuliones cumnovisshne repartis Gaii insti- talioni bus coUtUiBwrifj inibus ac jyrobationibus disUnctcB, et plurimis tex- tibus eoc- rccentiori jure decerptis auctte. Ad usum prwlcctionumV iit\i\\i , ( a la librairie de la rue Christine, n° 3 ) 1823 , 55o pages )n-i2. rVous avons dejii anuonce {l^'oy. Tom. XIV, pag. 6i3) un autre ouvrage de la meme librairie. Juris civiiis Ecloga , contenant les CommeDtaires (1) Parmi ces editions , on remartjue ce ThucydiJc (6 vol. in-4°- Prix, 82 fr.) que nul savant , nul libraire en France n'liurait osb publier, et que M. Gail a fait imprimer ii ses frais ; c'est-i»-dire que M. Gail a ose , lui seul, une entreprise qui fierablait ne pouvoir £tre faite que par le gouvcrnement. (») Dans rimmense recueil de ses Variantes , M. Gail annonce ici des l.Tcunes, et la cause de ces lacunes ; lii , des lecons donnees , avec signc dc doute , rt a»ec I'aveu que diverscs abreviations I'oat fort embarrasso ; aveu qui , cerles , coininande la confiance. (1) On connait ses tr.iductions de Tlieocritc, Bion , Moschus , Anacreon-J Xenophon , Thucydide et Phedre. (4) J'onvre la Biograpliie Michaud , et j'y vois que , sous le regime de U terreur, M. Gail , nomme au College dc France , a la place de Vauvilliers , u> voulu accepter la chajie q.i'ii tifrc du depiif. I'M cxcmplB tcia bou h cilcr Jai'i »0U> Ics tt.iiJ. LtVF.ES FRANgAIS. 5C§ de Gaius siir Ics Inslitutcs , les Reifulce d'Ulpien , cinq livies de» Sen- tcntice dt* Paul , el quelqiii's aiitres lexles des ancicns jurisconsultes. Le nouveau volume qui vicnt df parailre est inseparalile du precedent, puis- qu'il renferiiic le Icxle des Institutes donl les anciens commentairessont i6unis dans le premier. C'esl done avec loute raison que la collection quo formcnt ces deux volumes reunis , porle le litre d'Evioja Juri oi- vilis; elle est la reunion des testes Its plus utiles soil aux elfeves des licoles dc Droit, soil aux proicssrurs, cummciloules les pcrsonncsadon- nees par gout ou pur. elat a i'elude ou ix I'appllcalion des lois. Pour ren- ilre cetle tolltctioii plus utile encore, le libialre editeur en a modere le prix, en le Gxant a cinq Irancs pour les deux volumes. Celui qui vient de parailre conlient a In fois les index de Gaius, d'Ulpien , de Paul , et des Institutes. Eufin, le texle des Insiilulcs , publie sUr I'edilion de Berlin ( i8i2 ), y est coulere avec celui des aulres livies de ces anciens juris- consultes. On voit par la que les edileurs n'ont rien neglige pour rendre Icur collection complelemcnt utile etd'un usage commode. Leurs soms oblicndront sans doute le suffrage de tous les hommes eclaires et de ceux qui regardcnt un bon ouvrage elemenlaire corame un veritable service rendu aux bonnes eludes. C. F. 300. — BMiotfieca poctica itaUana. — Bibliollieque poetiquesitalienne, choisie et publiee par M. DcTxtBA, coalenani un choix d'operas de Metas- lasio ,ct de tragedies de VUlorio Aljicri. Paris, 1821 , 6 volumes in-12, M. Buttura avait dcja publie les deux celebres pastorales , VAminta du Tassc , et le Pastor fido du Guarini ; il nous donne aujourd'hui les pieces de Metastase et d'Allicri, qu'il rcgarde conime les plus dignes d'at- tcntion ; les pieces de Mel;istase sont la Didoii, VArlaxerces , le Joa$ , y Olymfiudc , le Dcmoplwon, VHc iwltahlteo , la Ctemence de Titus , et le Thiinistocle. L'editeur y a joint des caiiliiles , des Canzonctti ct quel- ques fragmens remarqnabks. Des tiagcdies d'AlCeri,ila prefere le Plii- lippe , I'Antigone , la Firginie , Wlcjaiiiemnon , VOrestc , le Saill- , la Mera et la Mcrope. On trouve aussi i la fin , la Mirope du marquis JVlat"- fei, et quelques-unes des critiques qu'Allieri lui-memc avait faites de 8CS tragedies. Ces deux recueils, de trois volumes cbacun , sont precedes de deux petiles prefaces. Dans I'une, on donne quelque idee de la vie ct des ceuvres de Metastase. Quelle distance entre le sysfeme dramatique de ce poete et celui d'Alfieri ! Que I'oti compare les melodrames du pre- mier a vecles tragedies del'autre! L'edileur, dans la seconde preface, cher- rlie a retracer le caracteredu Sophocle italten. L'edilion se continue tou- jours aver Icnirree soin ; elle liooorc .i la fois et SI. Bultura qui I'a eic' * 'Jlee , ct kj Francais qui I'oiii bicn .iLcutillie. F. Salfi. IV. NOLJVELLES SCIENTIFIQUES LT Lii tekairp:s. AMhlRIQrE. Etats-Ukis. — Etal dc Vertnont, — Zooiogie. — Observation sur Vin»- iinct du cochon domestiqtie. — Un voj'agcur traversanl les parlies deser- tes de eel Elat , vil un troupeau de coclions ranges en triangle , donJ deux coies prcscnlaiint Ifs (etes des aniinaux Ics plus gros el l<'s mieus annc's de defenses. Le tioisiemeroteet lecentreelaienl occupes par Ics jeu- nes individus. Au sumnict de ee triangle formidable etait le chef du trou- peau , Ic plus gros el le plus courageux. Lc voyageur ne tarda pas a d(5- couvrir le motif de cede disposition guerriere ; c'elait un loup enorme qui cbcrcbait a entamcr ce troupeau , mais qui trouvait partout les ter- ribles crocs prets a le decbirer. Au bout de quclque Icms , la troupe se dispersa , et le narralcur aper^ut a quelque distance le loup elendu par tcrre. Un coup de defense lui avail fa t iliirs le cole une blessure d'envi- ton un pied de longueur. L'observalear ndmire I'inslinct de ccs auimaux qui semblent cmprunter quelque chose i I'ancienne tactique des Ro- tnains; mats il confoad les dates : ce sont plutot les Romaing qui ont imite ccs animaux. L'ordre de bataille dont il s'agit ici etait nommd tCte de forc. Les cochons d'Araeriquc n'oot rien ajoute fi I'industrie des races europeennes , et ce que notre vojiigeur a vu dans I'Etat de Ver- mont, a ele observ6 dc tout terns dans les forets d'ltalic. F. — f^accine employee pour (a gucrison dc la coquciuche. — Le doc- leur Archer, medecin americain , annonce comme certain, que I'on peut guerir de la coqueluebc, en vaccinanl le malade dans la seconde ou troisiime scmaine apres le commencement de la maladie. 11 est a desire? qu'on fasse de nouveaux essais dc ce remede , dont I'emploi est sans aucun danger. L. S. 6. ASIE. Ihdes obikstales. — Bombay. — Bolanique. — Description de I'arbrc de Ktbyrior ( da}i.s I' He dc ce nom, situie d douze miltes nord-cst de Ea- routch) , luc a la SociiU litleraire de Boinhay , par J. CopptAcn. — La lunc eliiit furt brillantc, et nous pouvioiis dislinguci les objelii asses ASIE, 59' i foVir ii6us former une juste idee de cot arbrc. L'obscurite qui regnait sous le t'euillageajoutail •■ la grandeur et ^ lasoIcDnite de la scene. Ses colonncs gnrnics de leijilk'S , ses voutes verdoyanle:> , ses imnienscs fcstons , le vaste espace que ce gcianl de la foret couvre de son ombre, ses troncs enorincs, tuutscinbie attesler son anliquitii , et j'eprouvai une emotion seinbliible a celle qu'oa resscnt en entrant dans la basilique d'un edifice d'ordrc gotiiiqac, tandis que la i'raicheur qui einanait de son feuiliag"; me donnait une nouvelic vie. Autanl que j"en pus juger, cet arbre couvre de ses branches trois ou quatre acres de lerre, ou environ cinq a six arpens : tiles s'elcvent k une si grande hauteur qu'on Ics aper^oil dans un rajon de plusieurs millcs. A une ecrtaiiic dislance , on prendrait Tarbre entier pour une coiline vcrte qui forme rexlremite de I'ile. A I'est, la riviere baigne ses racincs ; au sud ct a Touesl, soiit des bancs de sable, que la mer recouvre dans les grauues marces. La paitie seplcntrionale de Tile forme une pointe qui s'eteud a environ trois niilles. Le sol, leger et sa- blonneux, cstassez fertile. Lorsque la riviere sort de son lit, vers la fin de la saison pluvieuse ; loute I'ile est inondee, ce qui force les insulaires qui I'habitent, a chercher un refuge avec les singes leurs voisius, sur les plus haulcs parties de I'arbrc , ou lis restent perches pendant plusieurs jours, jusqu'au moment oil les eaux se relirent, la rapidite des courans etant si grande qu'aucun bateau ne peut y manoiuvrer. II exisle , parmi les In- diens, une singuliere tradition sur cet arbre. lis raconlent qu'un homme nomme Kebyr,renoinrae pour sa saintete, s'eiant un jour nctoye les dents a la manierc indienne , avec un morceau de hois , le jeta ensuite dans la riviere oil i! prit racine , et devinl , avec le tems, cet arbrc prodigieux. Apres sa mort , ce saint eut les honneuis de I'apolheose , et nous vinies sa statue dans un temple aupres d'un dcs plus anciens Ironcs qu'on sup- pose etre le morceau de bols qui lui servit de cure-Jent. Tous les habi- tans de I'lle se rendcnt conllnjelleiaent a ce temple, qui attire aussi une grande affluence d'etrangers. La celebralion des ceremonies religieuses qui s'y pratiquent , est confioc aux mcndians nonimes birajys , sous la surveillance d'un chef qui reside dans I'ile. A I'cxception de quelques voyagcurs que la curlosile attire dans ce lieu , on n'y voit que des pele- rins vagabonds , qui y vienncnl do loutes les parlies de I'lndc. INotre in- tention elait de passer la nuil sous la protection du saint, mais n'ayant pas nos bamacs , nous fumes obliges de regagner le bateau qui nous avail conduits. > Pebsk. — SnivANAU ( fres du Inc d'Ourmia ). — M hu'ralogic. — l.ttmgs petrlfUs.yi. Morier, dans ses vovag^'S en Per^c et eu Georgie,aeu bccasion d ob ei leTcc singulivr plicnum.ue, sur lequei il j'e.i;i)riiiie uinsi : ^■i ASIE. • Cclte curiosile naturelle coiisiistc t-ii pliivicurs ^langii ou maniis, doni !cl cnux tont daDsunbtatdestagnaliun complMe. Peu a pcucllcsiie cung{:lcntj par uii procedt; Icnl ct rogulier, se pctrlfienl, et pruduisent la belli- pierre Iransparentc, nominee cominuneincnt niariire de Tabriz, qu'on remarque dans ia pluparl dfs ciinelit'ies de la Perse, cl qui forme uo des princi- paux ornemcns dc tous ies edifices puhlirs de ce pays. Ces (Clangs qui sont tres-pves Ies uns des autres, occupent une cireonlerence d'un demi-millc, ou environ. On reconuail leur position aux tas de pierrcs qui s'accunmlent Autour des excavations. Je n'ai rien vu, en Perse, qui soil plus digne d'atli- rer I'atteation d'un naturalisle , et j'ai vivement regrette de n'elre poinl asscz savant pour cxpliquir ce phenomene. Jc vais cependant tacher d'en donner uue idee , cumrae etant peut-etre le seui europeen qui ail ptine- tre jusque-la. ?>n approchant du lieu oil se trouvent ces Clangs , le terrain resonoe sous Ies pas, et rend un sou crcujt. Le sol est aride et calcine, et one forte odour minerale s'eleve de la surface des eaux. On peut facile- ment suivre Ies piogies dela petrification, depuisson cotnraencemenl jus- qu'a sa fin. Dans son etat naturel , I'eau est claire , ensuite elle devieot epaisse et stagnante, puis , tout-a-fait noire ; et arrivee au dernier dcgrc de congelation , elle a I'aspect de la gelee blanche. Un etang petriCe res- •emble , a s'y Ironiper , a un elang ji.m it do glace : si Ton y jette une pierre, avant que I'operalion nc so " lo l-a-fait tcrrrrinee , elle brise la premiere enveloppe , ct I'ean noire qui est au-dessoin rcparait aussilot. 6i Toperation est iinie , une pierre lancee a In surface nc laisse aucuoe marque , et Ton peut y marcher , sans mouiller sa chaussure. Dans Ies endroits oil Ton a creuse , on voit << decouvcrt la marche de la concretion , qui se montre senibl;ible a des feuilles de gros papier placees Ies unes au- dessus des autres couime par couches. Getle eau.a une tendance si mar- quee a se transformer en pierre , que Ies gouttes qui sortent de terre eft bouillonnant et en fonnant des globules d'air , se petriGent, et gardent ia meme forme, comnie si elles avaicut ete frappees et convertles en mar- bre , par une baguette inaglque. Get Ic substance singuliere , est fragile^ Iransparcnte « et quelquefois richenient veinee de vert , de rouge, el de couleur cuivrec. Elle peut eire enlevee par blocs d'un seul inorceau, et ae polit trfes-bien. Los princes de la famille acluellemenl regnanle, batissent peu dedilices, et n'ont pas fait cnbver beaucoup de celle pierre ; mais on voil encore aulour des e tangs , Ies enormes inorceaux que Nadir Shah fit iailler, et qn'il destiiiait i> des cnibellisscnicns publics. La formation reniarquable dc ce marbre ou concretion pierreuse , le fait regarderdrfns I'Oricnt coaime un objct de luxe, exclusifemcnt reserve ftu roi ou 4 »e« iiU, L'txcavaiion nest perniisa qu'aux personnel luunies d'un (irman sje- ASIE, 595 «ial ; ct I'orgueil I'emportc si fort sur I'avarice, que TiJie d'affermer cett« propri^te au plus haiit encberisseur, semble n'ctre jamais cntri^e dans le* caiculs de ses possesseurs actticls. BucHARiE. — r oyage commerciui. — L'expediiionrusse, dirigee par M.le conseiller d'etat Keri, el donl nous avons fait connaitie la marche jusqu'au •j4 novembre 1820 ( T. X , page jo'i ), est arrivee en Bucharie le ao d^cembre meme annee. Le desert dcs Rirguises qu'cUe a traverse, finit A CDviron 55 milles de la capitate de la Bucharie ; et i Kagaran , le pre- mier village Bucharien, les voyageurs furent siirpris de diirotivrir un pays fertile et agreable. Depuis ce lieu jusqu'a Sucbara-i-Schuriff, residence d'Emir Haidar, maiatenant chef des Groyaas. on ne voit que champs de ble, maisons de plaisance, vergers plantes d'arbres fruitiers de loute es- p^ce , entoures d'avenues ou de mucs , et arroses par un grand nombre de canaux. Une des personncs qui faisaient partie de I'ambassade, donne sur ce pays les details suivans : La Bucharie proprement dite, s'etend de- puis le 37« degre de latitude nord jusqu'au 4o«, ct depuis le 6i« jusqu'au. 67' de longitude est, meridien de Paris. Les babitans se divisent en deux classes prineipales, les Usbecks bu regnans , el les Tadschiks, ou servans, qui sont les ancicns Sogdiani , babitans aborigenes du pays. La popula- tion des Tadschiks estd'environ un demi-million ; celle des Lsbecks est de plus d'un million et demi, et la population eulitre de deux miilionii et demi. Le gouverncment est dcspolique ; les revenus de I'etat s'elevenf k deux millions de francs ; I'armee consiste en 26,000 hommes de cava? lerie •, les Bucharions vivcnt en bonno intelligence avee le sultan ture, et detestent les Persans Scbiites; leur commerce avec la Bussie leur rapporta environ un million de livres sterling ( aS, 260,000 fr. ) Peiise. — [ScHiaiz. — Nicrologie. — Claudius J .RichfauXeur dcs Memoires Surt'ancienneBabytonc, est mortderni^rement a Scbiraz, age de trente- cinq ans. II se livrait avec ardeur i I'etude des sciences , des arts et des belles-lettres. II n'avait quedix-sept ansJorsqu'il fut nommercpresentant dela Gompagniedes Indes orientates, a Bagdad. II s'occupait surtoul de repandre les Sainles ecriturcs dans la Perse, et dans tout rOrlont. On lui doit uoe traduction de la Bible. L. Sw. Bii,: oc. AFRIQUE. Zoologie. — La vipcre bouffie (puff-adder) est tres-commune ea Afrique. Son venin est mortel , etagit si rapidemcnl, que le seul moyeu de sauvtr la pcrsunnc mordue, est de couj)er au vif les cli.iirs qui enlou- rcnl la plaie. « Quoique j'aie souvcnt rencoulre ce serpent, dit M. Bur-, 594 AFRIQtJF.. chelljCependant, jen'aieu heurousemcnt aucune occasion irobscrvcrles cf'- fets dc sa piqiire ; mais , d'aprfis la tcrreur universelle qu'il cxcile parmi Ics nalurcls du pays, jc le crois un dcs plus veiiiineux rcplilcs de I'Afrique mcridionale. line parlicularile qui le rend encore plus dangcreux , ct qui n'est point asscz connuc, c'est que , au lieu de s'elancer en avant comme Ics autrcs serpens , la vip^re boufiie , lorsqu'cllu est irrilie , se rejellc en arricrc; dc sorle que ceux qui ignorcnt ce I'.iit sc plarciit sou- vcnt, pour I'eviter, dans la direction qu'cllc prend. Lcs Al'ricains , en lui faisant toujours face, parvicnncnt a la tuer sans Irop dc I'isques. » M. Burchcll en prit une qui avail sept pouces de circonferencc , dans la partie la plus epaisse de son corps, ct trois pieds sept pouces de long. II y en a qui ont quatre pieds et dcmi, et jiisqu'4 cinq. La pcau est d'uD brun roux , avcc des laches noircs et jaunalres. Egypte. — Le Caibe. — NouvcUc mcllwdc four fahriqucr le saipctre. — M. Baffi , chimiste habile, ne a Pergola, a rcgu du vicc-roi d'Egypte un present de 100,000 ecus, et Ic litre de bey, pour avoir decouvcrt unc Kianitre de fabriquer le salpctrc, sans I'aide du feu, et par la seule cbaleur du soleil. Avant cetle decouvcrtc , chaque centaine de livrcs de salp&lrc covllait au vice-roi dix ecus; cette depcnsc se trouve rtiduite a nil ecu par le nouveau procedc. La fabrique elcvee par M. B.iCD sur la grandc place de Memphis , a fourni, I'annee dcrnicre, a rarmce egyp- ticnne 3,58o,ooo livres de salpfetre (cent livres d'Egyple valent cent livres anglaiscs. ) L. S. B. — Construetions nouveltes. — Slalistique. — Tons ceux qui voyagent en Egyple s'accordent a altribuer au vice-roi toutes les qualiles d'un homme d'etat. Les chriiticns qui vivent sous scs lois lui ont bcaucoup d'obligations ; et les hommcs instruils dc toulcs les nations et de toules les religions peuvent maiolcnant parcourir I'Egypte avcc une securile jusqu'alors inconnue dans les elats ottomans. — On continue a travailler auK fortifications du Cairc. Actucllcment, Alexandria est entouree d'unc seconde enceinte dc murs, et d'un fosse large ct profond. Cetle place est defendue par dcs bastions et des forts, surtous les points acccssibles, tant par tcrre que par mer. Le rochcr d'Aboiikir, et la cote qui conduit aux citernes de Marabulh, d'ou les batinicns mouilles dans Ic port d'A- Jexandrie tirent leur provision d'eau, sont aujourd'liui fortifies a I'curo- pdenne. L'armee du vicc-roi n'cst guerc que dc qiiarantc-cinq millc hom- ines, infanterie, cavalerie et artillerie comprises. Sa marine militaire est cornposee de vingl-deux balimens , ct la navigation du Nil est protegde par un grand nombre de chaloupes canonnieres, donl chacune porto quaranle hommes d'cquipage. Les rcvenus de Mchemet-Ali , commfs EUROPE. 595 *ice-roi , montcat ^ vingtcinq millions de piastres d'Espagne. Ik pro- vienDeDt des douanes, dc I'impot foncier (i), des successions devolues au fi(c, des peages, des bateaux pecheurs, des domaines del'etat, des con- tiibutions provenant des provinces conquises, et des retributions des ca- ravanes. Le vice-roi paie a litre dc vassclage 2,400, 000 liviesau sultan ; il eoToie 2,400.000 livrcs au tresor de la Mecque ; 800,000 mcsures de grains, de riz , etc. , a Conslantinopic; I'ournit de vivrcs la caravane du Caire ; tient une cour hrillanle, et eiivoic souvent des prestns au Sultan, ala sultanefavorite, ainsi qu'aux minislrc's desa Hautcsse et aux personncs en credit au Serail. La population actutUe de I'Egypte n'excede pas Iroia millions d'babitans: on y compte deux mi lie quatrecent quatre-vingt-seizp, ^ant villcs que bourgs, dont neuf cent cinquantc-sept dans la HauM- f!gypte, ct mille cinq cent trente-neut' dans le Delta. EUROPE. ILES BRITANISIQUES. LivERPoot. — Zootogie. — Deux elans d'unc espfece nouvelle sont arri- ves jci , et vont etre envoyes a Londres. Ces animaux sont remarquables par Icur grande tallle , leur force , leur vilesse. On pent les monter, Ics atteler a un char , et , soit qu'ils portent un cavalier , soil qu'ils trainent un poids assez considerable (on ne le designe pas), ils font aisement six lieues et demie par heure. S'ils pouvaienl elre amenes a I'etat de domes- ticite , ce serait a coup s6r une acquisition tres-precicuse. Leur bois est encore plus ample que celui de I'elan du nord de I'Europe el de I'Asie. Leur especc parail confinee vers le baut Missouri , d'oCi ces individus on! ^te amenes. On annonce que celte contree pcut filre exploilee Ires-ulilp- ment, et pour les sciences naturelles, et pour notre luxe, ou pour notre Industrie. F. LoiiDBEs. — Paratonnerre fortatif. — Sir II. Davy pcnse que dans leu pays oil la foudre lombe Irequemmcnt, on devrait fabriqutr dis especes de Cannes, qui contiendraient une baguette de fcr ou d'acin iiuc Ton ti- (1) Aujourd'hui , I'impot foncier est reparli , en Egjpte , d'apres les principes de la plus ciacto justice. Meliemet Ali avail reconnu , avec le teins , la neicisile d'un cadastre si Ton voulait pioceder regulieremeut a sa repartition. Ues iiise- nieurs francais se sont rendus en Egypte sur son invitation; ils onl mesurr 1« superfitie des teires pioduclives, estime leur valeunapproxinialive et detennju..' Jc gpnre de culture qui convienl a chaque espece de tol. SgS EUROPE. rerait a volonlA par cliaque bout ; I'unc dcs pxtremilt's poiirmii feire eo- foncee en terre , tandis que I'autre s'eleverail dc liuil a iieul' pieds au-dc.-« SU8 de la surface , ce qui siiflirait pour la pursoune qui aurail a craindre quclque danger, pourvu qu'ellc s'i'ioignal de quclqucs pas dc ce con- ducleur clectrique. EcossB. — Edimbourg. — Navigation dcs canava par ies imleaux (i vafcur. — Le 22 juin dernier, on a fait, «ur le grand canal dc /'Union, I'essal d'une grande barque a vapeur , de vingl-huit pieds de long , dout le mecanisme a ele construit d'apres le principe mcmc d'un module ia- vente par M.Wighs, et soumis a la Societe des sciences au moisde Janvier dernier. Un comile norame par la Sociele, ct un grand nombrc dc spec- tateurs, assistaient a cctte experience. II y avail viiigt-six personnes a bord , ct quatre liommcs faisaicnt marcher la macjiine. La barque tirait environ quinze pouces d'eau, et sa vitcsse elait dc qunire ou cinq millcs par hcure. Le mouvenient imprime a I'cau u'ayant lieu qu'au milieu du canal , elait delruit avant d'atleindre les herds du canal , et nc pouvait les deteriorer, comme on I'avait craint jusqu'alors. LoNDBEs. — Societe royale dcs sciences. — Le 26 avril, on a lu un lr:ali sur le mecanisme de I'lipine du dcs , par M. Carle ; des observations sur I'^clipse du mois d'aoOt 1821 , par M. Dawis; le 2 mai, dcs consideia- tions sur les nerfs qui mettcnt en jeu les muscles de la poitrine , par Charles Bell ; Ic 9 mai, dcs experiences et des observations sur la forma- tion artiQcicUe de la picrrc ponce, par J. Knox ; le 19 mai, un mcmoire sur les changemens que I'oeuf subit pendant I'incubalion, par sir E. Home ; le 23 mai , un autre sur les lois mathemaliqucs du magnetisme electrique, par P. Barlow. — Societe astronomitfue. — A la seance du i/[ juin , M. Gomperlz a lu ]a suite d'un Mcmoire sur les rtwyens dc corrigcr (es errcurs dcs inslru- mens aslronomiqucs , far le catcul. — M. Bcvan a demonlre la possibilile | de determiner la difference de longitude cntrc deux endroits peu eloignes I'un de I'autre , en observant Ics eclairs. Le procede qui consisfe a brOler de la poudre a des intervallcs fixes , rcraplit le tneme but, et nous sembic preferable. — M. Liltrow, de Vicnne , a envoye un memoire tcndant a rectifier certaines anomalies dans la distance dcs principalcs eloiles fixes au pole nord. II parait que les inslrumens qui ont ite I'ails dernieremeol a Reichcnbach, pour les observatoires dc Konigsbcrg, de Vienne el de Gottingen, donnenl les distances polaires de ccs eloiles plus conside- rables de 4 ^ 5 secondes que les inslrumens plus grands de Greenvtich , de Dublin, de Palcrme, etc. Ce fait imporlanl sera eclairci par la publi- cation du memoire de IM. Litlrow. — M. Babbage a soumis •nsuitc i la F.UROPF. 097 Sociele une nouvelle iavCDlion mecanique, au moy-sn dt- laquelle oa peut former, sans comtneltre une seule erreur , non-seulement les logarllhmcs ordinaires, mais encore Jes autres tables malhemo'iques et astronomiqiies, et eo graver les chilTres el les caracteres. Sa iMachioe est d'une conslruc- lion ties-simple, et pcut elre mue par un enfant. I'lusieurs experiences I'aitesen presence de savans distinguesont prouvc qu'ellectait infaillible. — M. Hardi a explique le mecanismc d'une rnonlre servant a delerminerles plus pelites porlions du tems. Elle donnela trois cenlieme parlie d'un se- conde. — M. Fallen (ncveuducelebre Breguet)a rnonlre une nouvelle espe- cedc cbronometre qui, au moyen d'un mecanismc attache a raiguille de» secondes , marque sur le cadran les fraclions d'une seconde , el donne ainsi aux observateurs le moycn de p-ccisor Tepoque d'un phenomeno quelconque. — Institution ro'jalc. — Parmi les coiirs fails par les savans professeurs membres de I'lnstitution , on remarque cclui dc ■ptiysioioijie comparee , yar le docteur Boger. Dans ses premieres legons , il a traile de la respira- tion dans les insecles, les animaux aquatiques, les amphibies, les pois- sons a coquillages, rhomme, etc. Passant ensuile a I'cxamen des foac- lionsanimales, illesaanalysees avecbeaucoup de talenl. La physiologic de la vue a ete le sujet de la onzicme Ic^on du docteur Roger. II a dccrit I'anatomie de I'oeil, ses faculles, etc. Enfin, il a fait un resume de son cours , qui a presenle d'autant plus d'inlerel , que ses theories et ses systemes paraissent s'accorder parfaitement avec la raison, et qu'il de- montre , jusqu'a I'cvidence, la verite de ses conclusions. On croit gene- ralement qu'il publiera sod Cours de fhysiologic coni-parcc; ce sera une acquisition precieuse pour la science. L. S. B. — Socictcs religicuscs. ( f'oycz ci-dessus , page 188.) — Societv four la conversion des Juifs. — Les efforts pour la conversion des Juifs au chris- tianisme doivenl leur origine a la sociele-missionnaire de Londres. Eu i8o3 , un juif , convcrti a Berlin , M. Frcy, se rendit a Londres pour elre employe comme missionnaire en Afrique. Les directeurs penserent qu'il pourrait etre essentiellemcnt utile aupresde ses frferes; et apres des dtu- des preparatoires chez le docteur Bogue , il commenca ses Iravaux a Londres meme. L'etablissement d'une ecole pour les cnfans des Juifs pauvrcs , des sermons publics , I'impression et la distribution d'une grande quantile de traites et de discours en hebreu et en anglais , tels fu- /ent les fruits de ce zele evangelique. — En Anglelerre ct sur le conti- nent, il se manifesta un mouvement considerable. Apres plosieurs an- nees, la sociele-missionnaire de Londres, trouvant que les travaux de ccs missionnaircs exigcaient plus de depenses et plus de tcms qu'clle ne pou TUME. XV. 26 vait en dcroidor , Miiis rn':gli{(er les missions chci les pnlriii, M. Firy se reunit ^ jjlusieuis pcisoiiue!), qui I'orm^rcnt alors une soci6t<5 dislinctc. Eniin, ccllcci Iransporta ses operalion» el les detles qu'elle avail con- tracl^es, ii despersonnea qui dtfsiraicnt que tous ces plans fussent en baf- monie avrc lo syst^me dc {'Ef^lije episcopale d'Anglcterre. La reunion annuellc de eelte Societe a cu lieu le 3 mai , dans la salle Egyplienne , a la luairie , sous la presidence du mairc de Londrcs. — D'apres la lectufe du rapport, le revenu de I'annee s'cst eleve a plus de 275,000 francs, et les depcnses ont a peu pres balance cetle sooime. Les cnfans de I'ecofe ont ele inlroduits au nombre de Hz ( 3cS gar9ons et 44 fil'es ), et ont chant6 un cantique dc louange au Fils de David. — Les details communiques a la Sociele par ses agens el ses correspondans en Pologne , en Alleniagne, en Riis.sie, siir les Lords de la Medilerrancc el en Palestine, sonl Irfe- remarquabfes et pleins d'interfit : la quanlile des livres sacres distribues, tant en hebreu qu'en allcmand , est Ires-considerable. — La Sociclc Hibernicnne, dont la reunion annuelle a eu lieu le 4 mai, dans 1.1 salle des i'rancs-macons, a ele fondee, en 1806, par plusieurs laenibres dc l;i Sociele-missionnaire de Londres, dans le but de repandre en Irlandc Tinstiuclion reiigieuse par la predicalion de I'Evangile, la i'ormation des ecoles et la distribution des sainlcs Ecritures et des trail^s religieux. Les I'ondaleurs appelerent a Icur secours leurs amis du loutes les secies, el !a Sociele ne tarda pas a filrc trfis-bien soutenue. Quelques annees apr^s, il fut decide de liniiter les travaux de la .*»ociele a Tetablis- sement des ecoles et i la distribution des livres sacres ; et une autre So- ciete fut organisee dans le but special d'envoyei des prt5dicateurs et des missionnaircs. — Le due de Glocesler arempli les fonctions de pre- tideul a I'occasion de cet anniversidre Le nombre des ecoles etablies par la Sociele s'eleve a S^.l, dans lesqiiellcs on coraple 53.255 eleves , dont plusieurs sont adulles. Plus dc 80,000 Bibles et nouveaux Tcslamens ont ele distribucs en Irlande par cclle Societe , dont les etablissemens sont reparlis dans viogt-trois comles , sur trente-deux dont I'lrlande est composee. Quoiqu'il paraisse que la Societe a eprouvc beaucoup d'oppo- sitioD de la part de plusieurs prfitres romains, il lui est arrive ccpcndant de rencontrcr la tolerance chrelieune chez les catholiques. Plusieurs tSco- Ics ont ele elablies dans leurs ch^ipellcs , avcc I'autorisalion du clerge , et 35 d'entre eiles sont protegees ou meme surveillees par des prelres ca- tboli^jues. Les enfans apprenncnt avcc beaucoup de facllite , et reflet de rinslruclion sur Icur elat moral est tres-visible dans les endroils ou I'-idu- cation a ele introduite. — Le revenu de la Sociele, pendanl le courant de I'annee, s'tileve a la toiiinie de » 60,000 Iraue.-^; il y a un deficit consi- EUROPE. 399 derable, qui cependant n'empfichera pas, 6 ce qu'il parait, le comil6 de continuer ses travaux , dans la conCance ou il est de la generosite de ses amis. — Le 6 mai , a eu lieu la reunion dc la Societc du Port de Londres , ayant pour but de donner una instruction religieuse aux nombreux ma- lelols quiarrivcnt ct sejournent long-tems dans laTamise.Cet'e Societe , instituee il y a quatre anniies, a eu ie plus grand succes. Un grand vais-. seau , achate k ses IVais , a cte converti en une chapelle propre a contenir sept a huit cents individus ; les services religleux ont lieu plusieurs f'ois par seniaiue; et par des signaux convcous, donnes de vaisseau a vaisseau , les matelotsse reunissent , et desmioistrcs de differentes sectes evangeliques leur adrcssent la parole de l)ieu. 11 y a aussi des assemblees parmi les pluj picux et les plus instruils.Cettebeureuseideea ete lellementgoutee, qu'ac- tuellement tous les grands ports de mer ont suivi I'exemple de Londres; Bristol, Liverpool, Hull , etc. , etc. , ont leurs chapellcs flottanles , qu'on appelle Arches , comme celle de Woe. — II est impossible de se faire una idee de rempressement avec lequel les matelots se rendent a ces cba- pclles, et des ch;ingeinens moraux que ces excrcices religieux ont deja produils. Get excmple aete suivi aussi par les Etats-Unis. — L'assemblee s'est tenue dans I'botel de ville de Londres, sous la presidence du lord aniiral Gam bier. Le Tresorier a annonce que les matelots eux-memes avaient fait des collectes mensuclles pour la Societe , s'elevant pour I'an- nee , a pres de 4)000 IVancs. — La reunion nunuelle de la Societe ayant pour but d'envoyer , tous les dimanches, des ministres aux environs de Londres , pour prficher dans les villages prives de I'inslruction ct de la predication de I'Evangile , a eu lieu le 6 mai. Gette Societe , fondee depuis vingt annees , a produit le plus grand bien parmi les habitans dc la campagne. — La stance de (a Socicle i)vUique , mililaire et maritime z eu lieu le 7 mai, sous la presidence de I'amiral lord Gambler. Une foule consi- derable d'offieiers de marine et de Tarmee de terre. qui assistaient k cette seance , ont prononce des discours dans lesquels ont trouve place des anecdotes t res inleressantes relatives aux cffets prod uits par la lecture de la Bible sur les soldsts et les matelots. L'objetde la Societe est do distribuer dans ces deux classes les livres sacres. — Les revenus de I'annee se sont elcvesa5i,ooo francs. {E^XiahsAei Archives duChristianismc, seplieme livraison ). — Societe •pour Vencouraqement de la titterninre ct des arts. — Cette Socicle a cclebre r.'^nnivcrsaire de sa fondation, le 10 mai . sous la prd- sidfiu'cdu duo d'Yotck. Plusieurs poetes anglais ctetrougi-rsst sont reunis 4oo EUROPE. pour le banquet. On a recite des vers ct lu un poferae de M. Fitzgerald ■ur les bien-faits rupandus par cette belle institution , dont le but prin- cipal est de vcnic au hecours des lilteralcurs exiles ou malheureux , de soutenir leur famille apres Icur ort , d'encourager les jcunes talens, de fairc prosperer les letlrcs et ecus qui les cullivenl, — Le Roi a souscrit en faveur de cette Sociele pour une somme de 200 guinecs. La queie g'cst elevee tr6s-haut ; i'imprimeur du Roi , M. Strahut , a doiine lui seul 1,000 1. placecs a 3 pour centd'inler6t. M. de Chateaubriand I'aisait partie de cette reunion. — PuMication proehaine. — M. Sieber, savant antiquaire , doit pu- blicr, en deux volumes in-S" , son Voyage dans Vile de Crete. On assure que ses rechcrchcs historiques ont eu d'iinportans resultats : une grandc carle de I'ile , telle qu'elle etait autrefois, indique plusieurs villas tout a- £iit inconnucs jusqu'a prcscnl : Diatonium, Maliutn, Lyclus, Minoa, Lyctia , Tripodus , Curetis , Anapolis, clc. L'auteur donne les preuves les plus convaincantes de leur existence ; il rcleve aussi quelques errcurs de Sirabon ct de Plolemee. L'ouvrage renferme quatorze belles gravu- res. Les principales sont : le beau couvent d'Arkadi, au pied du mont Ida ; une vue du mont Ida ; des plantes rarest originaires de I'ilc; des cos- tumes; enfin , le labyrintbe soutcrrain de Gortyna, avec tous ses passa- ges , ses comparlimcns et ses sallcs, mcsures exactement par M. Sieber. — Beaux-arts. — Galerie Brilannique. — Ouire I'exposition qui a eu lieu a I'Academie royale de Peinture , il y en a une autre dans la galerie Britannique, oil les peinlres anglais peuvenl metlre en vcnte les ouvra. ges dont ils vculcnt se defaire. Cette institution permet aux artistes de ' recevoir promptement le prix de Icurs travaux. La veutedc quatre-vingt- trois de ces tableaux s'est «51cvee a 2,5oo livres sterling. On public une lisle des tableaux vcndus, avec les noms des aciieteurs. L. S. B. — jicadimia royale de Musiquc. — II vient de s'elablir a Londres une Academic royale do Musique, oil scront admis un certain nombrc d'eleves. Elle sera dirigee par un comite de personnes cboisies, a la lete desquels est le docteur Grolcb. Le Roi en est le protecteur. Nous fe- rons connailre plus tard les resultats qu'aura eus cette nouvelle insti- tution. RUSSIE. Saint-Petbbsboorg. — Musee Asialique, — Le president de I'Academie imperiale des Science de cette ville, ayant fait rechercher et rassembler tout ce qui se raltacbe aux sciences ct a la litlerature de I'Orient , il a forin6 ) daus une salle dc I'Aca lemie , un Mus^e asiatique , qui a EUROPE. 4oL ili enrlchi d'une nouvelle collection de tnaouscrits orientaus donnt's par J'erapereur, el dc divers preseos offcrts par quelquea personnages do distinction. Tous ces objets ont ete ranges par ordre, dans trois salles qui contiennent : i" Lcs monumens U antiquites orientates , qui se com- posent d'une collection considerable de medailles mahomelanes, divisees en 28 classes ( uo catalogue complct de ces meiailles est maintenant sous presse,ainsi qu'uae description bistoriquect detaillee dechacune d'elles); un choix d'aulrcs medailles orientalcs, cliinoises, japonaises, licbralques, sassanidcs ct indiennes : des antiquites, tclles que des pierres, dcs bri- ques et des vases couverts d'ioscriptions en caracteres arabcs ct bebrai- ques. 2° Une tres-belle collection de manuscrits arabes, persanset turcs, classes selon les differens sujets dont ils traitent : graramaire , mathema- tiques, bistoire, philosophic, physique et theologle. 3° Une rlche col- lection demanuscritschinois, niantclioux et japonais, arranges egalement par ordre de langages et de maliferes, et ausquels sont joints dcs dessins et des esquisses chinoises. 4° Une collection de iDanuscrits tr6s-rares, en languc mongole , kalraouke j tbibetaine, ainsi que plusieurs ouvrages mongols imprimes, dont on publiera le catalogue. 5° Enfin, une biblio- thique oricntale, ou un choix de manuscrits orientaux , relalifs a la lilte- rature et a la legislation de I'Orient, oil les savans pourront puiser do nouvclles connaissances sur les mceurs anciennes et moderncs de ces con- trees. ( P^oyc: T. X, p. 21 5. ) L. S. B. — M. Nicolas Smirnof a fait paraitre la Vie du comte Plato f, iietmann dcs Cosaques. KHARKor. — L'Universite, fondce en i8o4, est maintenant floris- sante. Elle est frequentee par deux cent soixante-quatreelevcs, et compte trente-buit proPesseurs et maitres. Les etudes y sont divisees en cinq fa- cultes : 1° pbilosophie et bistoire; 2° philosophic morale ; 5° jurispru- dence ; 4° medccine ; 5° raalhematiques et physique. Le revenu de I'efa- blissement est de 196,000 roubles, dont 70,000 sont payes par la noblesse et la bourgeoisie ; une bibliotbfeque de vingt mille volumes, un cabinet d'histoire naturelle et dc physique , un jardin de botanique et un obscr- vatoire sont a la disposition des eleves. Tous les batimcns de I'Univer- Bite , y conipris le logem«nt des professeurs, sont reunis sur un seul point bors de la ville. Kharkof possede en outre un gymnase et des ecoles primaires bien dotees, ainsi que des pensionnals et des ecoles dc jcune* ..lies. TcHKRKiGOF. — Outrc Y Atlienccum , on ecole latine, cette ville ren- ferme un seminaire de jcunes pietres, qui entretient a lui seul une im- primene, une ecole pour la jeunesse noble, une ecok d'arts el metiers » 4o3 EUROPE. cnfin , unc icole grccquc trfes-ff^quenlde, p.irce que le coramerce y elant principulement fait par les Grt'cs , leur laiigiic y est dcveaue doniinante. Ph. G. POLOGNE. Vabsovib. ■ — Puhlioation nouveUe. — M. Nathan Rosenfeld , nego- ciant juif de cette ville , et hommc tres-instruit, a publie derni^rement une liistoirc dc Polognc ecrite en hebrcii. Le nonvcl historien a puise aux nieilleures sources, et ne laisse rico a desircr, quanta rauthenticile et ^ I'urdre des fails. SUftDE. Upsal. — Puiilicaiions nouvcUcs. — Le tome huitierae des Memoircs de la Sociele royalea paru dernierement sous le til rede Nova Ada rcgi(Z socictatis scicntiarum'lJfsaiicnsis. Voici les litres des differcntes disser- tations qu'il rciiferine, et qui interessent les savans do tons le? pays. i» Pclrificata tcHuris succance , par le doclcur W;ihlcnberg ; 2° Sdccla eoa inanuscrifiis foUhumis Samuclis lilingcnstjcrna; 3° Dc reducti'one guanlilatum imaginariarum , par le chevalier de Nordmark : 4" ^<'" leoplera capensia anlcnnis fusifortnibus , de M. Thunbcrg ; S" Ovis jjolyceratcB varielates , par le meme ; 6° Alurni tres novae species , par le meme ; 7° Golhlandlm plantee rariores, par MM. Rosen el Wahlcnberg ; 8° Monographia cMythrae , par le doctcur Forsberg ; 9° De gyrinis commentatio , par le meme; 10° De luxu auia> Magni Smeh regis Sueo. et Norveg. ex occasionc memhranoe veteris anni i54o, par M. Schroder, prcfct du cabinet des medailles; 11° Vita Magni von Cclse reg. Suec, historiographi. Stockholm. — Archiologie scandinave. — La Sociitc roi/a^e instituee pour favoriser Timpression de manuscrils relalifs a I'hisioire scandinave , vient dc faire paraitre le neuvieme volume dc ses Mcmoires ; il contient d'inieressantes notices sur d'anciens manuscrils, appartenant, soil aux bi- bliolhequcs publiqucs, soil a celles des parlirulicrs. — Beaux-arts. — Notre cclebre sculpleur Bysirom est revenu de Kome, avec I'intention de passer quclques terns dans sa palric. On sfr porle en foule i son atelier, pour y voir une statue do Hero, a laquelle il travaille en ce moment. Ph. Q: DANEMARCK. CopENHAGOE. — Histoire naturelte. — M. F. Faber . qui a sejourne Irois ans en Islaode , et parcouru dans tous les sens cetle ilc montueuse. EUROPE. 4o5 y « forni6 une ample collection d'oiscaux et de leurs neufs, qu'on voit ac- lucllement dans ie Miisee royal. II a public dcrnierement , en latin, une Notice preliminaire de sts decouvertes, sousle tilre de Prodrome de i'or- nillioiorjic Usiandaisc. SoBOE. — Instruction pubiique. — Le ctilebre haronde Hotbcrg , mort en 1754 , sans avoir lite marie , avait erapioye une fortune tres-conside- rable , et gagnee uniquement par scs travaux lillcraires , a la fondation et a la dotation d'une universite , situec en Selande , dans la ville de So- roe , voisine de ses terres. En i'aisant cetle donation , il s'etait vu oblige, malgre lui , de se conformer i I'csprit devot et orgueilleux qui riignait alors a la cour du roi Chretien VI. L'univcrsite futdeslinee Ji IVducatioa scienlifique des jeunes gentils-hommcs , i rexclusioo de la bourgeoisie. Get etablisscment toinba bientot tellement en decadence , qu'on y a va. tres-sonvent douzc ou quatorze piofi-sseurs occupes de Tinstruction de deux ou Irois tileves. I'lus tard , il n'y a qu'une dixaine d'annecs , un in- cendle consunia tous les batimens de cetle universite , ainsi que la bi bliotbeque et toutes les autres collections scientiQques. Le roi actuel , desirant voir rcnaiire cetle university de scs cendrcs, avail ordonne a la Direction generale de Tinstruction publiijue, de lui presenter un plan de nouveilc organisation pour cet institut, avec injoiiction de rediger ce plan d'une maniere plus conforme a I'esprit actuel du siecle. Ce plan , ap- prouve par S. M. Ie 26 avril de cette annee , vient d etrc publie. La nou- velle organisation elablit deux dcgres d'iustruction , savoir , un lycee, oil aucun enfant n'est admis avant I'age de 10 ans , ni apres 18 ans accom- plis; et I'universile, destineea perfec;ionner dans les dififerentes sciences, les jeunes gens qui ont recu leur premifere instruction d.'ins le lycee. On doit y enseigner les langues danoise, latine, grecque , allemandc , fran- 9aise et anglaise, la religion , la morale , I'liistoire , la geographic , les math6rnatiques et rhistoire naturelle. Ilyauraaussi des professeurs dc dessin , de musique et de gymnastique. Les professeurs attaches a I'uni- versite enscigneront en outre la pbilologie latine et grecque , la philoso- phic tant theorique que pratique , la physique , I'astronoraie et les hau- tes-mathematiques, ainsi que la litterature des difierentes langues vivan- li.'S. Les cnfans appartenant a la bourgeoisie et a la noblesse, sont egale- ment admis dans ces deux etablissemens. Le nombre des eleves du lycee est fixe a 64 , parmi lesquels il y en aura qui seront entretenus aux frais de I'etat. Le lycee doit entrer en activile le premier oclobre de cette an- nee ( 1812 ) , et l'univcrsite , aussitot que les examens publics auroat re- connu un certain nombre d'el^ves assei avauu6s pour pouvoir suivre avoc fruit rinstruction universitaire Mkiubbg. 4o4 EUROPE. ALLEMAGNE. AvTBicBk. — Geodesic. — Du 20 au 24 mai, on a fait a robservatoire de cettc ville, des experiences intercssantes sur I'emploi des fusees volantes conime signaux pour les observations geodesiques. Quoique ie tems n'ait pas elc Ires-favorable , on a cu la certitude que ces fusees peuvent s'ele- ver jusqu'a la hanteur piodigieuse de 2,000 brasses d'Autriche ( pres de 3,000 metres ) , et qu'on les apcrgoit a I'oeil nu , a la distance de 20inilles d'Alieniagne ( prCs de quinze myriamelres ) ; on obtiendra done ainsi a volonle des observations simultanees , et par consequent , les differences en /ongitude , etc. F. HoNGBiE. — Extrait d' ahsinthe. —On fabrique dans ce pays, sous le Jiom. ic vermouth ou extrait d'absinihe, une liqueur stomachique dont oti fjtit un grand usage dans tous les pays du nord et en AUemagne. Lc procide de preparation de cette liqueur litait reste secret jusqu'ici. M. do Fahnenberg en a transmis les details a la Societe d'encouragement de Pa- ris, pour qu'il les fasse connaitrc en France. On commence par choisir des raisins bien miars , et apres en avoir extrait le mout, on le passe a travers un Cltre , et on ie verse cnsuile dans un baril , qu'on place dans line chambre moderement cbauflee. La liqueur, ainsi clarifiee, est ver- see dans une cuve dont le fond , perce de quelques trous, est couvert d'absintbe. File est regue dans un vase ou on la laissc fermenter pendant quelque tems , en ayant soin d'enlever les ecumes a mesure qu'elles se forment , et d'augmenter graduellement la cbaleur du po6le; on la passe ensuitea travers plusieurs sacs de toile en forme de (litres, disposes I'un i cote de I'autre dans un chassis de bois. Lorsque la liqueur coule clairc, on la regoit dans une cuve bien propre, d'ou elle est transvasee dans de pelits barils contenant une infusion d'absintbe et de quelques herbes aro- maliques , auxquelles on ajoule de la noix muscade , de la cannelle , dc I'anis , et autres ingrediens en petiAe quantite ; la liqueur subit alors une seconde fermentation ; aprfes quoi on la met en bouleille. En employ ant en France les vins liquoreux du midi , tels que le muscat de Frontignan , on celui de Lunel, on obtiendrait une excellcnte liqueur. ( Extrait du Builctin dc la Societe d' encouraijcment. ) Bavi&be. — ScQLEisHEiM. — Instilut agronotniquc. — La Bavifcre pos- Sfcde maintenant un Institut agronomique qui , en vcrtu d'une ordoo- nance royale du 27 avril dernier, a ete etabli dans le domaine de Schtei- sheim, appattenant a I'Elat : cet Inslitul est place sous la surveillance immediate duminisire des Finances. E. IlAfaButac. — Sociitcidc tnissions. — Breuie j Berlin, Drcsde, Franc- EUROPE. 4o5 fori, Halle, Leipsick, Lubeck, Stuttgard, Elberfed et plusieurs autrcs vllles d'AlIemagne, poss^dent , depuis des epoques plus ou moins recu- lees, des socieles de mission. Depuis cinq ou six mois, nous avons aussi reussi a en fonder une dans notre villc. Elle n'a pas encore acquis de grands developpcmens; naais nous espcrons pour elle la protection du ciel. JJous avons deja un excellent eleve , anime d'une foi pure, ct pleia de zele pour la vocation qu'il veut suivre : ilse rendra a I'lnstitut de Bale, I'ete procbain. C'cst de notrc ville que partircnt autrefois les Ansgarlus, les Rembert, les lInno,ce3 pieux missionnaires , qui porterent la lu- miire de I'evangile dans le Danemarck et la Suede, alors couverts des tenebres du paganisme. ^ Extrait des Archives duchristianisme, 7° li- vraison. ) ViKNNE. — Institution jnihlique. — Le professeur Schotlky , natif de Silesie, charge , depuis six ans , par le ministere de I'instruction publique de Prusse , de faire des recherches pbilologiques et historiques, pour lesquelles nos bibliotheques , nos archives el nos collections de manus- crits lui onl ete ouverles , a ete nomme direcleur du gymnase de Posen. A vant de partir , il a eu I'honneur d'offrir a Tempcreur un bel exetnplaire de sa Description du chateau imperial de Laxembourg , enrichi de gra- vures. — Beaux-arts. — Le due Albert de Saxe-Teschen,par un codicile en entier de sa main , a constitue, en Cdei-commis inalienable, sa riche col- lection d'objets d'arls, pour etre possedee sans partage, par un des princes de la famille imperiale. Elle renferme plus de 3oo,ooo gravures, depuis les premiers essais danscet art jusqu'aux ouvrages les plus beaux et qui sont reputes classiques ; 82,000 portraits , et plus de 4o,ooo dessins ori- ginaux. Cette collection est une des plus belles et des plus considerables de I'Europe. AcGSBouBG. — Calligraphie. — M. Georges- Frederic Spang a ex- pose dans sa maison , ou Ton pent la voir tous les jours mojennant la somme de douze ktreutzers, une galerie composee de cinq cent cin- quante morceaux differens , tous travailles a la plume et a I'encre , par leu I'abbe Werner. Les amis des arts s'cmpressent de visiter cette inte- ressante collection, fruit de i'imaginalion et du travail d'un seulhomme : elle renferme des modeles d'ecriture de toute espece; des pensees choi- sies, tirees des meilleurs ecrivains fran9ais , allemands, ilaliens, anglais, latins, grecs et hebreux ; des representations d'objets d'arts, des portrait* de souverains , de philosophes , et d'hommes cel6bre3. E. 4o6 EUROPE. SUISSE. Cahtok d'Aboovib. — Ahau. — Instruction publiqur. — Le grjind Conscil de noire canton adecreli, I'aunce dcinitre, I'elablisseratnl d'unc Kcvte normafe pour les inattrcs d'ecolc, deslinee non-seulement a I'or- mer ceiix qui desircnt enibrasser celte vocation, mais encore a fournir des niovens de perfec'ionnement aux personnos qui remplissent deja des fonctiuns dans la carriore de rintitruclion publique. [1 a etc alloue unc soninic de 6,000 livrcs de Suisse (environ 8,iS90 1'rancs ) , avcc laquelle on pourvoiraaux appointemens des prolcsseurs et i> I'achat des moyens d'en- seignement, et sur laquelle on lournira des secours aux el6ves qui ne pourraient subvenir a leur entrelien , ni par eux-ra(!mes, ni avec I'aide de leurs communes. Les eleves , dont le nombre ne pourra s'elover au- dela de 3o , devront posseder les connaissaoces preliminaires ut de la Sociitc des amis des Beaux-Arts , qui vientde se former ^ Geneve, a rimilalion de celles qui existent, depuis plusicurs annees , h Zurich, aiosi que dans quelqucs grandes villes de France. Au mojen do ccs lila- blissemens , ce qui serail onereux , impossible meme i un pavticulier , devient facile par la reunion de plusieurs. C'est a ce noble <:oncours de volontes et de sacriDccs que la ville de Geneve est redevablede la plupart de »es institutions ; on pi ut dire qu'elle lui doit ton existence, nierae comme republique. La premiere assemblee generale de la Soriete des Beaux- Arts a eu lieu le 17 mai dernier ; elle s'est definilivement consti- tuec par la nominalion , au scrutin , d'un comile de dix personnes , et a arrfile provisoirement les slatuts qui devronl la regir. La Societe estcom- posce d'un nombre illimile de nn'uibres, sous le litre d'actionnaires, dont chacun peut prendre un nombre indefini d'actions. Celles-ci sont dc aS francs , payables annuellcment. Les fonds de la Societe seront cmploytSs it peu presdans la proportion suivante : 1° Les Irois quarts de la recette annuelle, deduction faite des menus frais, en acquisitions de tableaux , dessins et sculptures, ouvragcs originaux d'arlistcs suisses vivans; 2° I'aulre quart a faire graver des planches. Les objels acquis seront en DOmbrc snf&sant, pour etre rcpartis , par la voie du sort, cntre les ac- lionnaires , a raison d'un lot par dix actions. Toule action , non lavorisee par le sort , donncra droit k une epreuve de chacune des planches ache- tees par la Societe duns ic cours de I'annee. Les objets d'arts , acquis par la Societe , seront exposes avant le tirageau sort. Quoique la Societe soit encore k sa naissance, le nombre des actions souscrites s'eleve deja a pres de i5o. Quelqucs elrangers, parmi lesquels on remarque le comte de Clarac, conservatcur des statues du musce royal du Louvre, le comte Alexis de Noailles et le marquis de Verac, pair de Frame el gouver- neur de Versailles , se sont fait inscrire au nombre des aclionnalres. JVI. Franfois Duval, rielie parliculier , proprielaire d'une tres-belle collec- tion de tableaux , a ele elu pret-idcnt du eomite , dans lequel iigure, comme membre , M. Toepflcr , habile peinire paysagiste , qui a en\oye plusieurs morceaux k Texposilion acltieile de Paris. F,. Gravure. — M. Abraltam Bouvier, eleve de I'ecole de gravure ms- tiluee par la Societe pour i'avancement des arts , sous la direction de M. N. Schencker , etdont nous avons deja cu occasion de parler avantageu- scment ( A-'oi/ci ci-dessus, Tom. VIII, pag. 5goJ , vicnt de donncruiie nouvelle preuve de» progres qu'il a fails, sous cet habile maitre , en 4o8 EUROPE. cxiiculant, > O venerable pere de la nation grecque, vos vccui et ceux de vos cornpatriotes seront accomplis! C Nicolo-Poulo. EUROPE. 4i5 ESPAGNE. Madrid. — Introduction des chameanx. — De9 negocians espagnol* ©ntachete une certaine quantile de chamcaux, de I'cspecc appclec licrry, qu'on ne trouve que dans I'inlerieur de rAl'rique , pour los transpoiier et les acclimater en Espagne. Ces animaux sont Ics meilleurs coursiers que Ton connaisse ; I'un d'eux estarrivi!, en sept jours, du Senegal a Mo- gador , ef se trouve avoir franchi , dans ce court inlervalle , un espace do quatorze dcgres de latitude ( trois cent cinquanle licucs dc France ). — Journaux, — Les Corles ont decreic retablisscmcnl d'nn Journal charge dc rendre romple de lours dcliberalions, ct qui poric Ic litre de Gazelle ojjiciclte des Cortes. E. — Puiilicalion prochainc. — Voijages. — On souscrit chcz Cruz, li- braire , a un ouvrage espagnol qui pourra inlercsfcr la curiosiliS franjaise, et dont voici le litre : Foyagc d'un Espagnoi dans ta parlie incridio7iato de la France, L'auteur, qui garde I'anonyme, promet I'histoire des par- ties de la France qu'il a parcourues, et des details suv I'utat acluel des sciences et des arts, du commerce et de I'industrie, compare avcc celuide I'Espagne. L'ouvrage sera public par cabiers , coillant cliacun i fr. — Le Journal espagnol, El Censor ( le Censeur), dont nous avons parle si avanlageuscmeul dans !a lievue Encyclopcdique (T. vin , p. 191), a cesse de paraitre. Les redacteurs, qui sont au nombre des bomincs lc« plus instruits de I'Espagne, apparticnnent a la classc des (ibcraux , dis- tingues par le titre dc »i!0s. L. S. B. FRANCE. PARIS. Sur'ieies sacaules et ctablissemens duiUile publicjue. iKSTiTUT. — yicademie des sciences. — Mots dc juiilet 182a. — Siane* du I". — MM. Bosc et du Petit - Tbouars font un rapport sur un bou> quel de lilas pousse rez-terre, fans tige et sans fcuille, dans le jardin do M. Villaret, i Alais, ct qui a ele envoye a rAcademie cotnnQC un phe- nomene dc vegetation , que ics commissairts s'accordcnt a rcgarder comme tres-rare. M. du Pctil-Thouars ajoulc a ce rapport divcrses obser- vations qui lui sont propres. — M. Gay-Lussac communique des rcmat- ques sur le precede de mademoiselle Ccrvais , pour la viniCcalion. — M. Geoffrey Sainl-IIilaiic annonce I'arrivee des collections faites par M. Leschenault a la lote de Goroniandcl et a Ceylan, et fait connailre quelques-uns des ohjels princlpaux qu'tilcs rcnferment. — Le mfimc xuembre commuuique de nouvcHes observations sur les poules, dontil a ierm^ I'oviductus. — M. Desmoulins lit sur l'anal07nie des (amproyet UD Memoirc r^'dige en commun avec M. Magendie. — Du 8. — L'Academie precede a releclion, pour la place vacante , 'Jans la tection de mintiralogie , par ia mort de M. Haiij. Sur cinquant^ ramopr.. 4i5 ,voians , M. CoKDiiiB, qui rtl clu, rt'Uiilt quarault'-qualrc s'jn'r.^gos , ct ' M. Beudaiil six. Les autre* candidals inscrlls elaicat MM. c!c Hoimard , Conslanl Pievosl, Lucas, CIs. iM . Dupiii lait uii rapport ttrbal sur I'ou- vrage de M. Paixhcns , relalif a iiri 7imiveau systcmc de guerre marilime. — Du. 1 5. - Jl. Malhit'u prL'scnUim Mtimoire du general Brisbarrc, sur la longitude deRio-Janciro, df SiJncy el (ie Paranialla. (MM. Arago et Ma- lliieu, conimisjaiics. ) — M. Biol comnicnre la lecture d'un RJeraoiro sur lo Zodiaqiie circulairc de Dcndera,donl ii pnisente un dessin lilhographie. {f'ot/. ci-dessus , pag. aSa.) — M. Fouriei lit un Menwire slatistique sur tit populatio7i de la vide de Paris, — Du 22. — M. Finik, ancicn eleve de I'eoole polylcchnicjuc, adresse un Traite de ciilculjtifferentici, qu'il pric rAcadcmie de faireexamiuer. ( MM. Legendre et Maurice, commissaircs. ) — M. Magendic expose I'analyse de la decouverte suivaule : si Ton coupe les racinis poslericures tics ncrl's spinaiix , ou n'iotcrccpte que le sentiment dans cc;. nerfs ; et gi Ton coupe leurs racincs interieures, on n'y inlcrcopte que le mouvement. — M. GeoUVoy Saint-Hilaire depose line A'oJirc sur une JiowDf^^c cspeceda ixcnf dc i'lnde, d'une Ires - grande dimension , et caracterisee particu- lierement par des rayons epineux repandus sur la moitie antcricure de I'echine. A cc sujet, M. Geoffroy Saint-Hilaire presente des oonsidera- tions , pour elablir que ces rayons sont analogues , pour le nombre et les connexions, aux rayons de la nageoire dorsale des poissons , et que tou» les boeufspresenlent, d'une nianifire restrciiiteclrudimcntaire,cctlemeine organlsaticn. — L'Academic precede, par le scrutin , a la presentation d'un candidat pour la chaire de medccineau college de France, et pour telle de mineralogie au Museum d'histoire naturelle. Pour la premifire , M. Magendie obticntau dcuxiime tour vingt-sept voix; ilavait poutcon- cjrrens MM, Laennec, Chaussier , Capuron et Pellelan , CIs; pour la se- condc, M. Brongniart obtient au premier tour quaranle-six voix ; scs con- currens claient MM. Beudant et de Bonnard. — MM. Portal , Berlhollet, Pinel , Dumeril et Cuvier font , par I'organe du dernier, un rapport sur Ic Memoire de M. Flourcns, intitule: Rcclierclics sur {a scnsiiiiitc ct i'irrilaiiililc. L'Academie approuve les conclusions du rappo'l, q li tont favorablcs au travail de I'auleur. — M. Biot termine la lecture de son Memoire sur le Zodiaque circulaire de Dcndira. « — I>u 2g. — MM. Jollois et Devilliers adrcssent unc reclamation lou- chant la priorite de I'opinion relative au sysleme de projection du Zodia- que de Dendera, qu'ils ont consignee dans leurs Reckerclies sur les baj- teliefs astronomiques observes en Egypic, publiecs dcpuis pluiieuis aanees, ct dont ils adresscnt un excmplaire a I'Academie. Mention au 4i6 EUROPE. proc6s-verbaI. — M. Magendie prtisente , de la part apres lui , Boiieau nous cot Jaisse des portraits qui sont graves dans la memoire de loijis les gens de goilt. Autour dc ces quatre personnage* »oi)t groupcs , d'abord un ami de lu mxison , Suzcval , boniiue sage, inodcre, content de sa i'ortune, ct .Ircs-iodulgenl pour Its autrcs ; une jcune pcrsonne nommee Julie , nitJcc dc cct atni , ct fille d'un general qui joue un role assex important d.ins la piece, sans toulei'ois parailre Mjr la seine ; puis , un intendant I'ripon nomme Cliarenron , qui encou- rage Ics deportcmens de Jules, en lui pretaal , a gros inlerfils, I'argeot de Perianthe niume. Des In nremicie scene, ces personnagcs sont connus, ct peul-utre aiicimc comedie n'ofTre-t-ellc une exposition plus ciairc , phis simple ct plus nalurelle , exposition d'ailleurs qui rcssorf cnlierc- ment du sujel meuie dc la piece. Au lever du ridcau , Periantbc est oc» cupe a peser son argent , et i regler les comptes dc son intendant ; VoU rade lit le Moniteur, ct s'indigne de ne pas voir son noni parmi ceux de* candidats que I'opinion piiblique portc a la deputation ; Jules cherche un motif pour terminer la musique d'une romance dont il a fait les pa- roles , et Flavicn , qui a Cni sa le^on , s'amuse a consltuirc un ch&teau ' i de cartes. II t^tnit assez facile djuibm ces quaire caracttires , mais il ds ri;lait pas aulant de les metlre s i i. i.vrc. Lu plus sage elait de faire pen- | cher un pea la balance pour I'un d'eux , sans trop parjitre sacrifier Ie» sutres. Je crois que I'aulcur a reussi fort beureuscmcDl a le faire ; voyon» si je serai aussi heureux a le prouver et a demon trcr que Jules est le per- i sonniige le mieux parlage dans la piece , el celui sur lequel portc uno f grandc partie derinteiel que Ton y trouvc. Periantbc a concu le projel i de lui faire epouser une riche birilierc ; il est a|)puye dans cette resolu- t; tion par Vohade. Le vitillard volt , dans cct byrnen , la fin d'un proci» i onereux , et rambitieux, de puissans prolecleurs. Tous deux sont done : fort irrittis , en decouvrant I'eloignemcnt de Jules pour ce mariage ; main j Volrade s'apaise , quand il apprcnd que son neveu aime et croit 6lre ai- me de la ni6ce de Suzeval , cet ami commun de la famillc , que son mi- rite et la voix publique appellent au minlstere. Suzcval arrived I'ambi- lieux , qui s'appretait deja a lui olFrir scs felicitations , est fort desapointe en apprenant qu'il a refuse un fardcau qui lui parnit liop pesant. Jules, a son tour , renlrcticnt avec feu, mais en m6me terns avec crainte, de se» projets de reforme, de son amour , de ses esperaincs , el il en revolt la pronicsse d'une demarcbe aupres du pere dc Julie. Ce noble ami fail . plus el , surprcnant Pcrinntbt: avec uu iiolaiic qu'il a fio'l veiiir d.ms V'm- EUROPE. 43,^ ♦cnlioii dc p"nir Jules, en ejioiisant iui-m^nie la fomnie qu'il lui destinait, it I'engagc a cli^nger d'avis el a I'aire , en i'aveur de ses petits-fils un tes- tament, que le vieillard n'a pas la force dc dicier, et qu'il ne laissc pas achever. Jusqu'ici , Ics affaires dc Jules vonl asscz bien ; il a oblenu I'a- veu de Julie , la protcclion dc Volrade , ccllc de Suzeval et , gr.lce a ce dernier, Periinlhe n'esl plus un obstacle a son bonheur. II nc lui man- que plus que le consentement du general , pere de Julie. Malheureuse- inent, ce general est le competiteur de Volrade. Celui-ci a ecrit, dans sa jeunesse , un pamphlet ou Ics deposiiuires actuels du pouvoir sent atta- ques sans nul egard ; 11 revolt I'avis qu'un fripon de libraire se dispose a faire de ce manuscrit un sujet de sc:indale et une aflaire de parti, s'il rie lui est rachele .i pris d'argent. Volrade a employe tout le sicn a s'as- surer des crOalurcs ; TeriaulLe , qui lui a comple la dot de sa fille , re- fuse de TaidtT en celle circonstance critique. Ccpendant, le terns presse. Toul-a-coup , Jules olTrc son intermidiaire , quoiqu'il n'ait point a se louer dc son oncle. II court cUcz le libraire, projetant d'employer au rachat du manuscrit I'argent que , le matin meuie , I'indigne CLarencon lui a prete au p * Is de I'or , en lui f.iisant signer un billet , qu'il a dale , par anticipation , de I'epoque de la majorile du jeunc liomnie. tl etait trop lard , el ce manuscrit est dcja entre lc> mains du general ; Jules vole, se prescnte cbcz le perc dc Julie , reclame le fatal ecrit , et sur le rcfus du general, olTrc , de la part de Volrade , un cartel qui est acceple. Ce der- nier , en apprenant I'engagement pris en son nbni , craint que ce ne soit un piege pour I'eloigner du champ des elections , et refuse , jusqu'apres leur resuliat , de se Irouvcr au rendcz-vous. Julesi descspere , se croyant deshonore ainsi que son oncle , n'hesitc point a tenir lul-mcrae ia parole qu'il a donnee si legeremenl pour un autre ; il court provoquer le pera dc sa mailresse. C'e.st a lui que le sort reserve I'alTreux privilege de lirer le premier. Mais ici , sa determination I'abandonue ; en voyant , calme et tranquitic , djvant lui , cet houime qui a lant dc fois affronle la moit pour son pays , il u'a pas le courage d'atcomplir ce qu'il regarde , avec raison couime un assassinat , il se jetle au pied du general , qui le releve avec bonte , el s'eloigne sans proferer une parole. Jules rcvient rassurer , avec son araahic , Volrade et Perianlhe , I'indigr.e Charen9on, qui tremblail pour sou argent, el dont la friponnerie, revelee par le pe- tit Fl;ivi<'n , recoil sa recompense. J .les n'a plus nen a esperer : tout-i- ce ip Suzeval , cet ami qui semble une seconde providence pour toutc la farnllle , apporle a Volrade le manuscrit que lui a rem is son frere et, pour U's jcnes amaus , le conseolcment a une union furtunec. Le ge- hCT.il a (iltf uom.ae Jepule , el Volrade n'a j.lus dcsojraais qu'4 lourner 4ji EUROPE. »('s vucs vers son dipartcnieut, ou il projette de »e rendrc la nuit m6me, Quoiijue I'aclion paraisse d'aboid avoir uii double but, on reconnait bientot que I'ambition de Volrade, pcu niotivee, nc sert qu'ieloigncrpour un ins- tant le bonheur de i'iiitercssanl Jules , que I'auleur a eu raison de repre- genter avec Ics del'auts de la jcunesse , mais aussi avec les sentimcns il'lionncur et dc gentrosite qui font son partage , surlout A I'epoque ac- tuelle. La peinturedc ce caractere indique, dans M. Mcrvillc , bcaucoup d'csprit , ft surlout de bon esprit. Tous les autres personnages conser- vent d'ailleurs , jusqu'a la fin , la physionomie qu'on leur a donnde , et concourenta Taclion , chacun selon les moyens qu'ilelait possible de tirer de scs moeurs et de sa position. II n'est pas jusqu'au peiit Flavien qui par la curiosite et rindiscietion naturelles a I'enfance , fail connaitre aux differens personnages des incidens que Ton avail intdret a leur cacher , el dont la revelation retarde ou avance , sclcn qu'il est bcsoin , la mar- clie de Taction. Celte comedie, conduite avec beaucoup d'art ,ecrite avec plus de correction que la FamiUe Clinet , el dans laquellc surtout se fail remarquer un grand fonds d'observation , assure diis a present a son auleur, une place tres-dislinguee parmi nos comiqucs du second ordre , et promet enfin a Thalie un licriticr du scepire que les raailrcs de la scerre serablent avoir abandonnc i de plus jeunes mains. Second TUcdtre francais. — Lc Pour et le Conlre, ou le Proccs duMa riage , romedie en cinq actes et Ai vers , par M. Sewri.'? ( 17 aout ). — Lc sujct que I'auleur de cette comudie a choisi , susceptible , ainsi que le precedent, de trop grands developpemens , convicndrait peiit-etre mieux aun roinan qu'a un ouvragc dramaliquc ; il est permis, du moius, de le penscr , apres le.^ cflbrts plus ou moins inlructueux qu'ont dejji fails plusicursautcurs pour le transporter sur la scene. M. Sewriu ne mc parait pas avoir cte plus heureux que ses predecesseurs , malgre la bicn- veillance avec laqutlle sa piece a ele accutillie. Le caractere dc son prin- cipal pcrsonnagc, M. dc Surviercs, n'est pas tracii d'une main silre, bien que I'auleur ait consacre a son developpement deux actcs entieremcnl vides d'aclion et depourvus d'inlerel. II me semble qu'il cdt ete mieux etabli , siBl. Sevvrin eilt place, au premier actc, le portrait qu'il met,au second^ dans la bouclie du valet dc Surviiircs. Du rcste, le role dc ce valel . ainsi que cclui de la soubrclte , sont inu'.ilcs a la marche de I'ouvragc , quoiquc I'on ait chcrcbe a leurdonner beaucoup plus d'imporlance qu'iU ne devaient eu avoir dans une comedie moderne ; car jc suppose que Pac- tion se passe de nos jours , et que les costumes d'un autre siecle, adopic* par les aclrurs , n'avaient pas ele indiques par Tauteur. Les pcrsonnagc* ijui coucourcnl a lairc naiUe chcz Survicres de I'tiloigncment pour lenia EUROPE. 42J riage sont , d'abord un faux ami, plus jetine que lui, qui est fon rival, ct dont It's conscils, dans Icsquels perce un molif d'inler<^t bii'n prononce, devraient produire sur le Irop confiant Siirvieres, un toutaulre cffet que celui qu'ils operenl.lci, le pcrsonnage disparait entlereraent , el )'oii n'opcicoil que I'aulcur, quia bcsoin d'elablir son opposition. Cclle facilito (le Survieres a entrer dans Ics vues dc son rival, choque d'autant plus, que la sctne se passe au premier acte , avant que la f.iiblesse el rindecl- sion de son caractere soient encore bicn connues. Lcs autres pcrsonnages qui achevcnt d'inspirer a Survieres du degout pour le mnriage , sont dcNx vieux epoux , scs voislns, qu'i! ne connait pas, etqui lombenl toul- acoupchcz lui, en sequerellant el en se mena9ant reciproqucment d'une t-eparation eclatanle, apr^s trenleans demariage, separation molivee sur Tine enti^rc incompalibilite d'humeur. Les spectateuis ont dil croire d'a- bord que la scene se passait dans la sallc coinraunc d'un hotel garni ; car comment supposcr que Ton puisse ainsi , sans aucun molif, entrer dans rappartcrr.ent d'un homme qne Ton ne connait pas? Mais, une chose plus difficile encore i admettre, c'est que la caricature de ccs deux vieilles tfiles foUes , caricature indigne de la haute comedie , solt capable d'agir anssi puissamment sur I'esprit de Survieres. II faut done qu'il n'ait jamais vu le monde ! II lui aurait ofTert des cxemples plus concluans d'unions malheureuses et mal assorties. Un moment apres , un negociant qui a eprouve des revers et qui a etc force de ceder son appartement a Sur- vieres , enlre chez ce dernier ; le tableau qu'il lui fait de son interieur , oil une femme douce , vertueuse , et des cnfans charmans le consolent de la pcrlc de sa fortune et de la defection de ses amis , ramene Survieres a d'autrcs senlimens. Mais une enf revue avec son futur beau-frere , hommo processif, vient le replonger dans ses premieres indecisions. II se resout pourtant a epouser , sans avoir de meilleures raisons -pour que contre \c mariage, mais il fallait bien en finir par la. Ce qui a plu davanlage , c'est la scene avcc le negociant; elle est bien conduite et tres-altachanle ; mais ellea le defautden'amener encore qu'un pcrsonnage episodiquecommeles precedens. Le caractere du beau-frere processifest peut-etre ce qu'il v ade mieux dans la piece , a part les plaisanteries usees contre les procureurs. llcstmieux soutenu que clui du personnage principal. Quant a la belle-' mere et a la fulure de Survieres, riles sont absolument nullcs ; cede der-' Di6re aemble n'elre la que pour la raison qu'elle est indispensable au de- notement. Et cepcndant, lauteur aurait pu en I'aire un des personnages les plus interegsans de I'ouvrage ; a elle surtout appartcnait I'iionneur de faire revenir Survieres des preventions que lui Inspiraient les conseils in- teresses d'un faux ami et la folle boulade d'un couple ridicule. Si cette 42G EUROPK. piece , qui n'a presque ricn de ce qiie Ton exigo ihiiis une comeciit! o<^ cinq actes, a rcussi , clle Ic doil a quelques irilciilions comiqiica , it un style facile et sans preteniion , el surloiit a ri-'xtt-s.-iic indulgence du public. Opcra-comique. — Nadiv ci Sclhn , on Lcs i/cv.v aidstcx , opt'-ra on trois actes, paroles de M. JtsTl^ , inusi(|ue de I^omacaesi ( 27 juillel ). — Jecrois avoir rcconnu a plusiuurs sittialioiis comiqucs ilt: eel ouvrarje, que M. Juslin est capable dc »e IVaycr uuc roulc , sans avoir bcsoln ^^,.Sy'b)\'Hisloire du droit rainain, par M. Berriat St. -Prix, professeur de la Faculte de droit de Paris, suivie de VHistoire de Cvjas. Ce dernier ouvrage vient d'etre traduit en allemand sous le litre suivant : Jacob Cujas und seine Zeitijc- nossen von Ernst SpA^•GE^BERG j Docior icider Bechte , etc. — Cujas et 450 EUROPE. JKscontemporaiiis , par M. Ernest SpAivgknberg, docteur en droit , et con. seillcr a la Cour de justice de Zeile , en llanovrc. Leipsick , 1822 ; Jean Krederic Harlkuoch ; in-8°. — L'histoire de Gujas forme )a premiere par- lie de ce volume, oil elle occupe 228 pages. La seconde parlie , qui coni- prcnd les pages 229 a 007, est une dissertation sur les ecrits de Cujas et sur leurs diversc8<5dilIons.]Nous nous emprcssons d'annoncer la prochaine publication de cet ouvrage d'un savant allemand ; c'est a la fois un hom- mage a la memoire du plus celebre de nos jurisconsultes, ct aux travaux de I'un de nos plus habilos professeurs. Nkcbologie. — Les funemilics de M. de Varv-Spaendonch ( Gerard) uieinbre de rAcademie des beaux arts, ni a Tilbourg, en Hollande, le 25 mars, et mort S Paris, le 11 maidecette annee, ont eu lieu le i5raai 1822. M. Quatremere de Quincy, secretaire de I'Academie, a prononce sur sa lombe un discours, ou Ton a remarque le passage sulvant : o Le digne et Dans ces terns de discordc, ou les diversites d'opinionsdevenaient des inimities, oil les eleroens de la soci(ite mis en desordre, ne se rencon- traient que pour se fuir, ne se melaicnt que pour s'entre detruire, on vit M. Van-Spaendonck constant sur la ligne de justice et de raison qu'il s'e- tait tracee,se fairc de nouveaux amis, sans pcrdre les anciens, tendrc une main genereuse au malhcur, de quel cote qu'il vint , et rester fidelo a ramllie, meme des ennemis les plus deslares entre eux. « Comment , avec un aussi rare caractt'-re , qu'il ne faut pas confondre avec celui de regoisle indifferent et adulateur, comment M. Van-Spaen- donck n'aurail-il pas recueilli de toule part, apres que la paix nous fut rendue, le fruit de ses heurcuses qualltes ? Rien effeclivement, depuis, n'a manque a son bonlieur. 11 n'a point, comme cela ariive trop solvent , survccu a sori lalenl; que dis-je, son talent lui survil encore dans \\n frere qui, digue d'etre sun rival et son sviccesseiir , pcrpiiluera , par dc nou- EUROPE. 43 1 veauK ouvrages , un nom que Ton complera dans le petit nombre de ceux qui auront illuslrtS I'art , plus encore qu'ils n'en auront ete illuslr<)5 IMriUMERIE D'ABELLANOE. Ch. Dwpin. aSo Lanjuinais. 26^ De la Borde. 269 Aignan. 2-4 Saifi. 280 Pagancl, 289 Mitral. 295 Dumersan. 309 AVIS POUR LES AMATEURS DE LA LITTER ATU RE ANGLAISE. Un Anglais, homme de letlres , etabli a Paris, devenu Tun des coilaborateurs de la Refue Encyclopedigue , desi- ranl» d'aprfesle plan et le but de ce Recueil, faciliter les com- munications scientifiques et litteraires entre I'Angleterre et I9 France , offre de faire parvenir a Paris lous les livres an- glais qui lui seront demandes, aux prix auxquels ils sevenderit a Londres , augmente de lo pour loo pour frais de port, et de les fournir du i4 au 20 de chaque mois , pourvu que le» demandes aient ete failes avant le 20 du mois pre'ce'dent, Les personnes qui voudront se procurer des livres anglais par cette voie , devront jolndre a leur demande , adresse'e au Bu- reau central de la Revue Encyclopedique , rue d' Enfer-Saint^ Michel, n° fS, lemonlantdes ouvrages , et les faire re'cia- mer a la meuie adresse , dans le terme indique ; dans le cas oil les ouvrages demande's ne seraient point arrive's, I'argent depos^ serait rendu , a moins qu'on ne voulul atteudre I'eu- Toi du mois suivant. On peut se procurer , au Bureau Central de la Revue Ency- clopedique, la nouvelle edition des Pateiahches , ouvrage tra- duit del'anglais, de miss O'Keeff, dont nous avons rendu compte ( Voy . T. IV, p. 194) ; prlx , 5 fr. ; ainsi que le Traite DE BRASSEa LE PORTEB , ouvrage anglais (Voy. T. XIV, pag. 338 ) , prix , 12 fr. ; et le Coup d'ceil sur Saint- Petbesbo uro ( Voy. T. IX , p. 586 ) , prix , 3 fr. 5o c- J=^ Lihraires chez lesqueh on peut Aix-la-ChapeUe ,liiTuel\e, CIs. ^msterdam,G.Ttu{oaT ; Dclachaux. j4rau ( Suisse ) , Sauerieader. Berlin , Schlesinger. Ben\c^ Clias , au cabinet lilturairc. Breslau, Th. Korn. Bruxeltes, Lecharlier. Bniycs , Bogaert ; — Dumorfier. Florence, Piatti. Friiourg ( Suisse ) , Alolse Eggcn- doifcrr. Francfort-sw-Mein j SchaeScr. Genetic , J.-J. Pascboud. Lausanne , Fiscbcr. Leipsick , Grieshammer, Lje^e.'Jalheau pfere. Lji6»nne, Paul Martin. Londres , Dulaii et Compagnic ; — Treuttei et Wiirlz ; ^ • Bossange. souscrire dans les pays etrungers. Madrid, Dcnn6e ; — ' Per^#, Milan , Gleglcr ; — Vismara. Moscou, Gautier; — Bis. Naples , Borel ; — Marotta ct Wanspendab. Neuchdicl, (Suisse) , Grester. NouvcUc-Orlians , Jourdan. Palermo (Sicile), Pcdonne et Mu- ratori. Petcrsboiirff , Saint - Florent; — Gratff ; — VVejUer. Tubingen, Gotla. Turin, Bocca. Farsovie , Glucksberg — Za- vadsky. Vienne ( Autricbc ) , Ceroid ; — Schaumbourg. COLONIES. C«ff«iSAaT; ^— S. D. ThiBBBV ; Tllll-.SSK: — ViBDiEB ; — Violet LEDrc-; — Wallez , de Oand ; -^ Warden , ancicn Consul des Etals-Unis d'Aniciique ; — E. HilnuAn, etc. PARIS, AU BUREAU CENTRAL DE-LA REVUE ENCYCLOPEDIQUE, Rue .'!.. LOHDRES. T BELITEL ET WiiaTZ, Di'LAL ^t C"'. , Ct BoSSATiGE. SEPTEMBRE 1822. ^MlffllOTOTlOTOTra 1=5 €: i,^-> COWDlTIOnS DE LA SOUSGRlPTIOIf. Depui» le moi* de jantier 1819, il paratt , paraon^, douzo fabicrs de ce I^ecucll; chnque cahlcr , publii le 3o du luois , le compose d'environ douzc feuillcs d'impression. On npiiscrit a Paris , au Bureau central d'aixmntmmt $i d'eao- jxdUion indlquh »ur le litre. . , PriM de la Sputcription. /^ Paris • • • ^1 it, pour un ao ; 34 fr. pour 6 mois. Dans les departcmens. 48, , ^^' Dans relrangcr.. .....' 54 , ' Sa. La difference enire le pri:? d'abonnemenl , a Paris, dans les df-partcmcns et dans I'elranger , dcvant fitre proportionnelle aux frais d'cxpedition par la pcfsle , a »ervi do base a itf iisatioD defi- nitive portee ci-dcssus. Le monfant de la Soufcription, envoy^ par la poste , doit fitre adrcss^ d'avance , franc de ■port, ainsi que la correspondauce , au Dirccteur de la Revue Encilcfopcdique , rue d' EnfcrSaint-M ichci, n" 18. C'est ^ la ni^me adresse qu'on devra envoyer les ouvragcs' de lout genre ef les gra'vures qu'on voudra i'aire anuonccr , ainsi «jue les arlieles donl on desirera I'insertion. ' On pcut autsi souscrire thez les Directeurs des posies et ebez les principaus libraires , & Paris, dans les departemens et dans les pays etrangers. 'Trois cahiersou livraisons formerontun vdlupae. Cbaque Tolume tera f ermine par une Table des matiferes alphabiitiqueetanalytiquc, qui eclaiicira et facilitera les rectiercbes. IWWV\ WX'WX'VW w% AVIS ESSENTIEI4 Pour les Souscripieurs de la Revue Ef.^yclopedique mi ■resident dans les departemens el dans les pays etrdfigers< . MM. les' Souscripieurs acluels de la Revue Encyclope~ digue e'tabiis dans les de'partemens et dans les pays etraugers, qui voudronl continuer leur abonneraent, sonf prie's d'envoyer directemcnt au bureau central ( r^e d'Enfer-Saint-Michel , rfi x8 ) le moulant de icur abonnemenl et leur adresse , afia que la direction puisse prendre les mesures ne'cessaires pout proporlionner le tirage des exempiaires de cerecueii aii iiont- l)re des demandes qu'ellc aura revues, et afln que le service des envois n'eprouve aucun retard. . MM. les Libraires jouiront de la realise d'usage, el d'ua Ireizieme exemplaire en sus de chaque douzaine. Qn trouve au bcbiac czntrai let eoUeelions des annits 181 j, i8so ft iSai , au pvix de 40 fri chaque. [ EXPLICATION DE L\ PLANCIiE. vwvwwvvwvw Les douze signes du Zodiaque ont leurs noms ecrlls en icllres capilales ; les constellations extrazodiacales , que Ton croit reconnatlre avec cerlilude , sont designees pardes let- Ires romaines; enfin , les positions qui r^sullcnt de la projec- tion do M. Biot, calculee pour I'an 716 avant J. C, sonl indiqudes , lant par de petites dloiles , que par les noms des constellations correspondantes , ecrits en italicjue. Les parties ponctu^es apparlJennent a la z6ne exlrSme ,' remplie par 36 a 87 figures ou groupes , el lerminee en de- dans par une suite d'inscriptions en hi^roglyphes , qui se rapportent a ces groupes divers. On n'a repr^sente dans la z6ne , pour dviter la confusion , qu'un petit nombre de figures , celles dont il est fait mention dans cet ecrit ; il en est de meme des etoiles de la projection. C'est dans un autre Memoire que sera donnde I'explicalion des lettres a i mm. Des trois pelits cercles traces a I'inlerieur , ie 1" et le Z^ indiquent les limites sensibles dc la bande zodiacale , el le cercle ponclue, une ligne qui passerail par le milieu du plus grand nombre de figures possible. ERRATA. Page 443 » ligne i3 , y ; lisez : y. P. 44^1 lig- la > de uue ; lisez : dc un. P. 447 5 I'S" ^ » encore ; lisez : jusqu'ici. P. 449 > apres la note ; lisez : Foi/ez let planchc cijoinie, P. 45i, avant la signature ; lisez ; Paris, 00 juillet J822. 435 Z O I) lAO r'E (•IKCflLMJR.'E DIB IDE TV 1) K KA 1 1 a REVUE ENCYCLOP^DIQUE , ou ANALYSES ET ANNONCES RAISONNfiES Des productions les plus remarquables dans la Litieraiure , les Sciences et les Arts. I. MEMOIRES, NOTICES, LETTRES ET MELANGES. AECHEOLOGIE. ExAMEN cVime opinion nouvelle siir le Zodiaqiie cir- culaire de Dendera (i). S'lL est vrai que toute opinion d'un homme eclair^ a un col^ probable par ou sa raison est seduite et son esprit salisfalt , cetle remarque s'applique surtout au sujet dont il s'agit ici , et a la manlere dont un savant acaddmicien vient de I'envisager. G'est d'abord une idee fort natu- 'i) Lu par M. Jomard, a I'Academie des inscriptions et belles-lettres, le 2 aoiit 1822, et a I'Academie des sciences , le 5 du meme mois , a I'occasion d'un Meraoire lu a I'Academie des sciences, le i5 et le 2a juil- let 1822, par M. Biot, et communique a I'Academie des inscriptions , le 19 du mfime mois. Tome xv. 28 454 EXAMEN DUNE OPINION relle de cbcrcher dans la description g^omdtrique du ciel le type du tableau egyptien , ou I'ceil le moins exerce aper- ^oit en cffet , a la premiere vue, les douze signcs du zodia- que, dans I'ordre et avec I'aspect accoutum^s. La forme circulaire avertit en outre qu'on a eu I'intention, et que Ton a essaye , d'apres une convenlion quelconque , de repr^- senter Tiniage de la voAte celeste. De plus , les rapports de situation entre les figures conduisent , de proche en pro- che , a considcrer les distances angulaircs dcs points du ciel auxquels elles correspondent ; et leur position , par rapport au centre du tableau, invite , en quelque sorle , a rechercher si Ton a eu egard aux distances polaires de ces m^mes figures, Enfin , comme le monument meme ou le tableau est trace, est sans doute fort anlericur a Tere cbre - tienne , il est nalurel , ou plutot necessaire , de chercber le deplacement qu'a eprouve la spbere celeste pendant une si longue suite d'ann^cs ; c'est d'ailleurs un moycn d'appre- cier , soil I'cpoque du monument , soit celle de la repre- sentation astronomique. Toules ces considerations, qui ont frappe I'auleur de Topinion qu'on va examiner, s'e- taicot prescntdes aux voyageurs fran^ais aussitot apres la ddcouverle du Zodiaque egyptien , et notamment a M. Fou- rier, dont les idces, a cet egard , sont la base de la plupart des recherches vrainient solides dont ce Zodiaque a pu Stre I'objet. Depuis , MM. Jollols ct DevIUiers ont adoptd un systeme de projection qui a le plus grand rapport avec celuique M. Biot adeveloppe; et lis ont reconnuqu'Ilyavalt un accord salisfaisant, pour I'cpoque a laqnciie apparticnt r^dlfice, enire Telal du ciel et le tableau ; peut-elre meme ont-ils dtendu la comparaison au-dela des llmiles proba- bles assignees par la nature dcs choses (i). Aujourd'hui, on (i) Ces Messieurs ont fail rcmarquer, avant M. Biot> la posilion du SUR LE ZODIAQUE DE DENDERA. 435 recule ces limites encore plus loin, Au lieu de s'arreler aa point tie contact entre I'erreur et la verite, on poursuit rapidement un premier apercu , et I'on enlre dans le vasle champ de I'incerlitude , ou Ton sait que le faux et le vrai se moissonnent dans une proporlion qui n'est pas egale. Par ces reflexions generales , je suis deja entre en matiere ; posons le theme adopte par noire savant confrere. La projection de la sphere celeste a ele faite sur un plan parallele a I'equaleur. Chacun des arcs de grand cercle pas- sant par le pole boreal, et sur lesquels se trouvent Ics etoi- les des diverses constellations^ a ete developpe sur ce plan. Celles de I'ecliplique sont venues se placer sur une courbe excenlrique au cercle qui sert de limite a la projection , et ainsi le diametre de cetle courbe doit ^tre egal a cent qua- tre-vingts degres; cette m^me grandeur dolt egaler le rayon du cercle qui termine le tableau, et dont chaque point, par consequent , represente le pole austral, II s'agit de rechercher dans le ciel quel est le point que les auleurs du tableau ont pris pour centre , et qui elait de leur tems le pole boreal. L'aaleur de VOpinion noueelle a porte son attention sur les etoiles , figurees, au nombre de sept , au dedans ou aupres de la courbe extreme du Zodia- que , et il les a regardees comme elant la projection ma- tbemalique d'autant d'astres differens ,exdcul^e d'apresune melhode exacle, equivalente aux regies de la trigonoraetrie. De ces etoiles , il en a choisi quatre , qu'il a jugees appa - remment plusfavorables a son dessein, et il les a reconnues pour eire Fomalhaut , SJieat, Arcturus et Antares. Ensuite, il a considdre les six triangles formes entre ces etoiles ( prises poisson austral , celle du carre dc Pegase , et plusieurs autres constella- tions; tnais ce savant academician a le inerite d'avoir ouvert une nou- velle route pour la recherche de i'epoque du monument , par la connaij- sancc du dcplacement des poles. 436 EXAMEIN DUNE OPINION. deux a deux) el le p6Ie inconnu , el il lul a €l6 facile de calculcrla position du sommet pour chacun de ccs trian- gles; il resulte du calcul, que loules !es positions s'accor- dent entre elies d'une maniere surprenante , ct que le plus grand ecart est compris entre deux degre's et deux degres el demi environ. Celte situation du pole differe beau- coup, bien entendu, de la position actuelle , et elle sup- pose I'epoque moyenne de sept cent seize ans avant Jdsus- Christ (i). L'incertitude totale surcette epoque estd'apeu pres i65 ans, en plus ou en moins. Apres ce premier rdsul- tat, I'auleur n'a plus qu'a construire une projection du ciel pour ce mSme tems , d'apres la methode supposde ; celte projection , il I'applique sur un dessin fidele du Zodiaque circulaire , et que trouve-t-il ? Sur le corps du Lion vien- uent se placer les etoiles du Lion ; sur la Vierge , celles de la Vierge ; sur le quadrupede qui est au pole , celles de la petite Ourse , et ainsi de plusieurs aulres ; d'ou il conclut qu'il a bien trouve le systeme de projection , et qu'il a bien fixe aussi I'epoque celeste du monument. Je ne poursuis pas ici I'expos^ du Memoire, qui renferme beaucoup de vues tres-ingenieuses , mais toutes rattachees a I'explica- tion precedente; il faut d'abord apprecier celle-ci, en com- inen^ant par les donnees qui lui servent de base. Avant d'aller plus loin, devons-nous accorder la premiere Lypothese , savoir : que les Egyptlens ont eu I'intention , au milieu de ces trenle ou quarante figures qui composent Tinterieur du tableau jusqu'a la zone terminale , de figurer la position trigononietrique de sept etoiles speciales , ou si Ton veut , de quatre seulement? Je consenlirai sans peine (0 M. Blot pari d'une ecliptlquc fixe, telle qu'elle resulte de I'etat , du ciel pour lySo, pris pour point de depart : le mouvement propro des eloilc3 est trop faiblc et trop iiiccrlaln pour 6tre cousiderc ici. SUR LE ZODIAQUE DE DENDERA. 45/ h celle concession, si on me fait voir que la supposition est tres-vraisemblable, ou seulement qu'elle ne choque pas les regies de la vraisemblance ; mals ici , on ne peut passer ou- tre. Pourquol les auteurs de la projection ont-ils choisi une etolle de troisleme grandeur, etn'ont-ils pas prefere Alde- baran ou Regulus? Ces deux astres ont exerce les anciens as- tronomes; ils onttoujoursfrappe les yeux les plus vulgaires; est-Il probable qu'on les eAt oublies dans une projection matheniatique ? Et VAigle, et Ophiucus , et VEpi , et la ^ueue du Lion , comment les Egyptiens pouvaient-ils les omettre, et cependant fixer leur choix sur Sheat , laissant meme de cote les trois autres etoiles du carre de Pe- gase , Andromede , Algenib et Markab ? Cette difliculld seule serait de nature a jeler des doutes sur tout le sys- teme. Poursuivons. Orion est tres-reconnaissable dans le tableau ; sa posi- tion, sataille , son altitude animee , ses altributs, ne lais- sent point de doute; comment aucune etoile ne representee t-elle , ni sa brillante ccinture , ni son pied si connu sous le nom de rlgeU \JHydie et le Corbeau, sous le Lion , ne sont pas moins faciles k distinguer, et les Egypliens auraient dedaigtjc d'y placer un asterisme, commc si Alphard^ etolle d« premiere grandeur, n'etait pas visible a cette dpoque ? Nous ne voyons pas non plus d'etoile pour le Cygne , pour Cassiopee , ni mgmepour/a petite ou /a grande Ourse : tout cela, je le demande, est-il aise a expliquer ? Enfin, comment expllquera-t-on qu'aucuue des constellations du Zodiaque n'ait ete fixee par la projection d'une seule etoile , pas meme le Scorpion , bien que M. Biot ait donne une position pour Autares, laquelle, 11 faut le dire, ne repose sur nul fon- dement. Alnsi, aucune Etoile figuree, aucun asterisme, aucun signe quelconque de position ne marquait la place precise des signes du Zodiaque , el ne servait a dessiner 458 EXAMEN D'UNE OPINION Teclipllque ; et cela , dans un syst^me de projection rigou' reuse ! Ou je me trompe , ou ces premieres objections suf- firaient pour dbranler I'hypothese ; voyons si ellenesup' porteralt pas mieux un autre genre d'examen. Ces ^lolles, que I'auteur a , pour ainsi dire , enlevdes et detachees d'un amas de personnages , d'emblemes et d'hi^- roglyphes, appartiennenl a des groupes ou legendes for- mes par trois ou quatre signes de rEcrlture sacree ; elles en font partie inlegrante ; il n'est pas possible de les en separer sans decomposer la phrase, Rien n'annonce , rien n'averllt qu'elles remplissent un autre emploi que cclui de caracteres ; et le sculpleur n'a rien fait pour les dislinguer des autres signes. Quoi de plus arbitraire que de les isokr et d'en faire des aslres ! Supposonsque ces etoiles aient elc placees chacune en son lieu , par construction : ne serail-il pas extraordinaire que les Egyptiens eussent dessin^ et alli- gn^ juste dans la meme direction , au-dcssus ou a cole de ces etoiles, deux ou trois autres caracteres d'ecrilure (i)? El que dire des cent quaranle-qualre autres eloilesaltachees a tren- te-six figures ou groupes de la circonfcrence , el distrlbuccs sur une ligne circulaire parfaitement concentrique au cercle exterieur ? (2) Ce n'est pas tout; admeltons un moment que les Egyp- tiens n'alent voulu employer et fixer sur Icur tableau que (jualre (Etoiles, celles qui sont designees ; au moins devons- nous les trouvcr dans un Ilea qui ne prete a aucune incerli- (1) Je supprimc ici phisieurs rcmarques, atlendu que M. Champol- t'lon , le jcune , vient de mo dcvancer a cet egard , en publianl des re- flexions qui sont ties-jusles {lievue Encyclopcdipue, Tome XV, p. 202), ct dent plusiuurs s'accordcnt avec les idecs emises dans la Description de I'Egypte. (Voy. la Dcsc. de Pliitce, par feu Lancret ; celle d'Edfou et des hypogees de la ville de Thekcs, par I'auteur de eel Examen. ) (3) Uii tri's-grand nombressout disposees symelriqueuient.FoveJ plu* has , page ^/i8. t. SUR LE ZODIAQUE DE DENDliRA, 459 tude. y^rc/Mrw5,tou jours dans cetle supposition, se trouverait Lien place devant la iSte du personnage h tele de boeuf , qui sdpare la Vierge dc la Balance (car les voyageurs fran- ^ais ont loujours reconnu le Bouvier dans celte figure) ; et si reloile en question ne faisait pas parlie de la legende du Bouvier, on admetlrait sans difficulte qu'elle designe Arc- turus. Mais ou. trouve-t-on Antares? dans une figure qui n'est pas mSme une etoile, mais un petit cone tronque , renverse , en forme de coupe , comme il y en a tant dans les tableaux egyptiens , el semblable au Modius de S^ra- pis. Le Zodiaque est tres-fruste en beaucoup de parties ; mais, par malheur pour I'opinion que je combats, il ne Test nullenient en cet endroit ; il n'est pas possible de trouver une forme plus arrctde, plus aisee h reconnaitre ; chacun peut s'en convaincre en visilant le Musee royal. Ainsi, quand le point d'Arcturus dlait figur^ par une Etoile, lesculpteur, abandonnant son systeme de representation aslronomique , aurait adople pour Antares seul la forme d'un vase. Quelle figure est mieux dessinde dans le Zodia- que circulaire que le Scorpion , avec sa tete , son corps, et les replis de sa queue , plus analogue enfin a i'aspect du ciel ? Eh bien ! tout cela n'est pas le Scorpion celeste. On va le chercher a vingt-deux degres de sa place, tout a fait en dehors et au- dessous de la courbe termi- nale du Zodiaque (i). Ainsi , le caeur du Scorpion est a pr^s d'un signe du milieu de Tanimal. Vainement on trou- vera que la projection rigoureuse dessinde pour I'an 716, ^tant superposee sur le tableau, toules !cs etoiles du Scor- pion couvrent celte petite figure qui porte le vase;ilfaut bien que ce precede fasse tomber quelque part les etoiles de la projection ; et , dans un tableau couvert de personnages , ()} T'oyez page 44^ » a la note. 44o EXAMEN D'UNE OPTION. il n'est pas dtonnant que quelques-unes coincident avec I.i petite figure dont il s'agit , Lien qu'elie soil placee si loin et fort au-dessous du Scorpion. Fomalhaut ne rdslste pas mieux a cette ^preuve. Dans le tableau, comme dans ie ciel, le Yerseau epanche ses eauxsur la bouche du Poisson austral : nous n'avons jamais eu de doule sur cette constellation ; c'est done a la tete de ce poisson qu'il faut vraisemblablement chercher Fomal- haut. Mais notre auteur le chcrche plus loin, et il le d^- couvre , avec un bonheur merveilleux , entre huit hiero- glyphes , a vingt-cinq degres de distance du milieu du Pois- son. Ajoulons que ces huit signes sont tout-a-fait hors des conditions admisslbles dans la question; ils appartiennent a la zone extreme , parfaitement circonscrite par les legen- des de trente-six a trenle-sept figures ou groupes symetri- ques, Strangers , en quelque sorle , k la scene zodiacale. Du moins , Sheat , peut-etre , sera plac^ k I'un des an- gles de ce qu'on appelle le carre de Pegase ( le rectangle al- longe qui separe les Poissons);mais I'etoiie en est eloign^e de toute la hauteur de ce rectangle ; elle est en face du mi- lieu, et non dans le prolongement d'un des cotes, aussi loin des angles qu'il est possible.Enfin,quand on pourrait rendre compte de toutes ces difficultes , qui dira pourquoi cette pretcndue ^toile represente Sheat plut6t que Markab, Al- genib plalot qu'Andromede .^ Je sais qu'on croit reconnaitre encore le carre de Pegase dans une petite ligne coudee , avec un rectangle imperceptible , placee au-dessus de I'd- toile ; mais il n'y a rien la de semblable «i un carrd ; il faut dire que ce sont des signes de Tecrilure hieroglyphique , servant, avec I'etoiie , de legende a la figure qui sdpare les Poissons du Verseau; maisne pas aller au-dela, jusqu'a ce qu'on puisse les lire avec certitude. Apres I'examen des qualre ^toiles qui ont scrvi de base SUR LE ZODIAQLT DE DENDERA. 44 1 a la recherche de M. Biot , je pourrals m'arr^ler , et regar- der sur ce point la discussion comme finie; nnais il me resle encore a presenter plusieurs objections, qui ne sont pas moins graves que tout ce qui precede. Des le debut , j'al dit que les sept ctoilcs etaient sculp- l^es dans I'int^rieur de la courbe zodiacale , que I'auleur en avail cboisi qualre fondamentales ct avait laisse de cole les trois autres. Cependant, il faut blen ( ou I'expllcalion seralt inconsistante) que la projection faile comme je I'ai dit, et appliquee sur le tableau, fasse coinclder ici quel - ques etoiles reelles. Or, c'est ce qui arrive pour celle qui surmonte la figure placee au-dessus du Capricorne. Selon M.Biot, c'est la le Dauphin; mais est-il probable que les Egypliens auraient represenle le Dauphin , n'ayanl que sept etoiles a exprimer dans le tableau tout enlier ? Alta'ir^ qui n'est pas loin de la, n'avait-il pas bien des droits a la preference? D'ailleurs , celte elolle est encore la finale d'une legende , et il en est de meme des deux autres ; I'une se trouve occuper le milieu du carre de la grande Ourse ; I'autre n'a pas d'applicallon. J'arrlve a la plus importanle de toutes les constella- tions, le grand Chie.n. II serait blen difticile que les Egyp- liens eussent oublle Sirius, dont le retour annongait le rc- nouvellement de I'annee rurale , et dont le lever heliaque, observ(^ assidumenl , dlait la base de la periode solhlque. El , en effet , les auteurs du tableau n'ont eu garde d'y manquer. L'astre est tres-apparent entre les cornes de la vache consacree i Isis. II est grand, distinct, isole ; on le volt place au-dessous du cancer, sur le rayon tangent a cet animal. Tous les accessoires que je passe ici sous silence , pour ne pas abuser de I'allentlon qui m'est accordee, con- firment plclnement que c'est la Solhis ou Teloile d'Isis, la plus brillante du del entler , et celle qu'il importait le plus Ati EXAMEN D'UNE OPINION aux Egypllens de placer avec precision , clans un sysl^me de projection exacte. Or, la metliode de superposition fait tomber Siriiis h. quatorze dcgrcs a Test de I'etoile que nous voyons gravee entre les comes de la vache ; et quant i la distance poiaire, la difference est de vingt-sept degrds. Cerles, on ne trouvera pas ici que la coincidence confirme le systemc adopld (i). L'dloile Canopus jouait un role important dans I'an- clenne mylhologie astrononilque (2); notre tableau n'arien qui s'y rapporle ; si on ne doit pas y trouverle navire dcs Argonaulcs, on aurait droit d'y chercher, ou le vase canopl- que, ou quelque embleme de Serapis; rien de semblable ne s'y observe, et la projection de I'etoile tombe en un point tel qu'on n'en peutrien conclure. Ainsi , le Scorpion imaginaire tombe a un signe entler dii veritable ; Sirius , a la moitie d'un signe de Sirius ; Fomal- haut ^ a 25 degrds du Poisson austral ; Sheai, loin du carre de Pegase ; aucune etoile ne tombe sur la Balance ; enfin , le Can^£;r n'est pas dans le Cancer: il est tout entieren debors de saplace,comme le Scorpion hors de la sienne.Cetle gran- de Cbimere qui est anpres du centre , qui , avec les pieds du Hon, a une tete d'hippopotame, les bras et le sein d'une femme , et qu'on a prise quelquefois pour la grande Oiirse ( quoiqu'elle paraisse plutot repondre au Dragon du pole , et par sa taille , et par sa figure , et par sa position (3); (1) M. Blot explique ccs deux positions de Sirius; mais e ne crois pas necessaire k mou objet d'entrer dans celtc discussion. (2) J'ai vu soiivent a Thebes et a Dcndera mSme, la belle cloile de Ca- nopus passer au meridien; ellc se dislingue trisneltennent a dix degree, environ , audcssus de Vhorizon. (5) Lc Dragon clait ainsi place, par rapport au pole , vers '.e 8'ou le 10" sifecle avant I'ere vulgaire : au reste , on n'a jamais doule de I'intention qu'avaient cue les Egyptians dcligurer le pole boreal par le centre du ta- bleau circulairc. SUR LE ZODIAQUE DE DENDERA. 445 celte Chimdre , dis-je , n'a aucune correspondance dans le sysleme de notre confrere ; mais tout le monde avouera que cette figure esttrop colossale pour ne pas rcpondre a quel- que grande constellation, corame seralt, par exemple , le dragon , gardien du pole , qui occupe dans le ciel un espace presque egal a i8o degres. Je conviens que la projection rigoureuse que M. Biol s'est donne la peine de calculer, etde construire a Techelle de la copie du monument, fait coincider asscz Lien un cer- tain nombre de constellations avec les figures du tableau; telles qu'Orion, la petite Ourse , le A^erseau , le Capri- corne , le Taureau, les Pleiades, etc, Ces rapports, je l'avoue,sontseduissans. Mais a et(p de \diBalancex\Q tombent pas, a beaucouppres, dans les plateaux, nig sur le fleau; la difference en declinaison est de plus de 20°; les etoiles de la queue de la grande Ourse , tombent sur un espace vide ; il en est de meme de la Baleine , de la Lyre, de VAigle., du Cygne. Ijepi de la Vierge tombe sous ses pieds , et sa cheve- lure sur I'epi ; Persee , sur la corne du Belief ; Aldebaran , sous le ventre du Taureau ; Higel, fort loin du pied d'Orion ; la Cheyre, a cote d'un vase et non d'une tete de chevre ; Ophiucus et le Dauphin , sur un dieu a tete d'epervler , assis ou debout, sans nul rapport avec leurs noms ; Androm^de , sur les Poissons et sur Toeil d'Osiris; enfin , Cassiopee, sur un Singe cynocephale. (i) Tout se reduil a une consideration bien simple : ce qui, dans le tableau, est conformc a la realile, vientdecequel'ar- tiste n'a pas procede arbitrairement; el les defauts de coinci- dence , de ce quil a travaiile sans precision. II avail certai- nement la nature ou un modele sous les yeux ; mais la copie qu'il a faite n'est qu'une imitation negligee. Son but n'elail (1) Vojez la planclie ci-jointe. 444 EXAMEN DUNE OPINION. pas de fairc une image rigoureusemeni fidele , encore molns de composer au hasard ou de caprice. En un mol , il a inis Icsjigures en place , et ne s'cst pas embarrass^ des poin/s ni des lignes. Ainsi s'expliquenl les rapports et les differences entre le del et le Zodiaque circulaire . Comme mon intention n'est point de dissimuler ce qui est a Tavantage du systeme, je me h^te d'ajouter que i'au- teur a cru remarquer sur le limbe , des indications proprcs a conBrraer ses idees. C'est ainsi , par exeraple , qu'il a fait la remarque ingenieuse de sept eloiles placees dans le rayon des Pleiades , et celle des etoiles placdes au-dessus d'un pore, figurant , selon lui, les Hyades, parce que ua^s? pent bien deriver de uq- II remarque aussi, dansle prolongement du Sagittaire, loujours a ia circonference, deux dtoiles qui sont , dit-il, les trois briilanles de cetle constellation : plus loin, les Irols brillantes de I'Aigle; un Cygne, place sous les eloiles du Cygne; et sous Cassiop^e, une figure assise. Mais cesapergus ne soutiennent pas un examen serieux; car une grande eloile se trouve juste a la place qui apparlienl a Acharnar , quoique tres-pres du limbe, ce qui contreditles autres attributions, et surtout celle qui a trait h la voilure el a la poupe d'Argo. II serait aise de pousser plus loin cet examen critique ; mais il est plus court d'admeltre les coin- cidences de la projection , et d'ajouter qu'il serait bien dif- ficile que des eloiles ne tombassent pas sur quelqu'une des nombreuses figures du plateau circulaire , qui est si charge, et qui a si peu de vides ; et on pent dire mSme qu'il est etonnant qu'il n'y ait pas un plus grand nombre de confor- mitds. Enfin, puisqu'Il est certain que les Egypliens onl place dans leur tableau les figures qui correspondent au Corbeau celeste, a I'Hydre, au Cygne, au Polsson austral, independamment des douze constellations zodiacales , on a droll de demander pourquoi des eloiles n'y ont pas ete SUR LE ZODIAQUE DE DENDERA. 445 allacheespar les auleurs du tableau, et pourquoi aussi celles de la projection oe s'appliquent pas sur ces figures aux- quelles il faut joindre le grand Chien. Je sais que notre savant confrere a introduit dans la ques- tion le calcul des probabllitds ; 11 s'est demande s'il etait possible d'altribuer a une cause fortuite , i'accord si frap- pant qu'il a trouve entre les divers r^sultals fournis par le triangle forme entre le pole , Arcturus el Anlares ; par le triangle entre le pole, Sheat et Fomalhaut , et paries quatre aulres triangles. Et apres avoir trouvd I'expression mathematique de la probabilile finale, qui n'excede pas le rapport de une a plusieurs centaines de millions (i), il con- clut qu'il y a impossibilite que le hasard ait produit une pareille rencontre. A cela , la reponse n'est pas tres-em- barrassante : si des quatre etoiles nous supprimons Antares, dont j'ai demontre la non existence , la probabilile dimi- nuera enormemcnt ; si des trois qui restent , on ole Fomal- haut , a cause de sa distance excessive au Poisson austral , on trouvera encore une diminution estremement conside- rable. Mais qwe deviendra la probabilile unique resultant de la position de Sheat et d'Arcturus, si on fait observer de nouveau que Sheat est fort loin de ce qui est nomme le carre de Pegase. Resterait done la ligne d'Arcturus au p61e , d'oui'on ne peut absolument rien tirer. Au reste , le pre- tendu Arcturus est-il autre chose que la finale du texte d'une petite legende relative au Bouvier ? (2) (1) Je passe ici legerement sur les nombres , quoiquc celte partle du Memoire de M. Biot soit tres-etendue, et developpee avec un soin parti- culier, avec tout le savoir d'un habile geomiitre. (2) On suppose un autre Cancer, parce que cette figure est evidem- ment deplacee ; par le tneme motif, on devrait supposer un autre Be- lier ; car celui du tableau est aussi loin de sa place que le Cancer de U sicone. 446 EX AMEN D'UNE OPINION M. Biot craignant avec raisoii d'accorder aux auleurs dil Zodiaque unc science trop etendue , met une sorte de res- triclion a Tldee qu'on pourrait se faire d'une projection rigoureusc , dont les cl^inens auraient ele prepares et la construction op^ree avec beaucoup de soin. lis n'ont eu d'autre merlte , dit-il , que de developper un globe celeste sur un plan, suivant urie cerlalne rnelhode. Sans doule , aujourd'hui , rien ne serait plus facile , meme au plus no- vice eleve de nos ecoles , que de faire celte operation md- canique, et le motif est bien simple ; c'est que les globes sonl tout fails. Mais notre confrere ne nous a pas dit par quel art les Egyptlcns avaient conotruit ce globe celeste : il ne nous a pas expliqud davantage si le globe avaitau molns la dimension que suppose le developpement ; c.-a.-d. unecir- conferencc de i"' , 52 (ou 4 pieds 8 po.). A celte ^chelle, un degre occupalt une etendue de plus de 4 millimet.(o"', 004.2), et un dessignes du Zodiaque (grandeur moyenne), o"", 126. II y avail probablement une ligne ecliplique, unequaleur, traces sur ce globe ; et I'une de ces llgnes ou toutes deux elaient divlsees a parlir de leur intersection commune; les quatre poles elaient marquds ; enfin , les principales eloi- les s'y trouvaient placees a peu pres comme aujourd'bui , au-dcdans dcs figures d'hornmes ou d'animaux que nous con- naissons, ou d'autres figures dquivalenles. Du moins il est difficile de se faire une autre idee de ce globe antique, mo- dele du Zodiaque circulaire , ouvrage plus difficile el plus savant qu'on ne serait porte a le croire au premier coup d'oell. II fallall , certes , d'assez bonnes observations celes- tes pour connaitre la position relative dcs aslres , de ma- niere a les rapporler sur un globe , ou une arreur de i5 mi- nutes ^talt fort sensible. Avail-on observe les distances po- ialrcs des eloiles et Icurs distances angulalres , autrement leurs decllnaisons el leurs differences en ascension drolle :' ) SUR LE ZODIAQUE DE DEISDERA. 4^*7 Rien ne serait plus curieux que de savoir encore si Ton pouvait alors mesurer le tems , avec une certaine precision, et par quels inslrumens on avail oblenu ces elemens divers, toutefois indispensables pour conslruire , soil un globe ce- leste, soil un planisphere. Je suis loin de vouloir aborder une question sur laquellc on a encore peu de donnees ; el plus loin encore de nier que les Egyptiens fussent en ^lat de conslruire un globe. Mais il est utile de savoir ce que, dans I'hypotbese de notre confrere , on accorde aux auteurs du Zodiaque circulaire ; sans doute s'il n'y a pas jnsiste , c'etail pour ne pas s'arrelcr en chemin. Toutefois , il ne croit pas qu'on doive avoir dgard aux ascensions droiles dans la position des etoiles sur Ic monument , atlendu que la mesure du tems elait ^trangere aux Egyptiens ; et il pense qu'on doit conslderer seulement les distances polaires ou les declinaisons. On pourrait r^pondre que les auteurs qui onl le mieux connu I'Egypte ancienne affirment qu'elle faisait usage de clepsydres, oii le liquide , sans doute, etait soutenu a un niveau constant. JVIals nous nous bornons a observer, quant aux distances polaires , qu'il s'en faut de beaucoup qu'elles soient exactcs dansla prelendue projec- tion. Qu'on prenne , pour ne citer que deux exemples , le Cancer el le Cygne, dont il n'esl pas possible de mecon- nailre les images. L'un est beaucoup trop pres du pole , et I'autre beaucoup trop loin. II est vrai , le Cancer, dans Vopinion nouoelle , n'esl pas ce crabe si bien caracterise et tourne en sens inverse de lout le Zodiaque; mais qui vou- drait accepter une bypolhese aussi graluite ? Quant au Cy- gne , c'est plul6t I'Aigle qu'il faudrait trouver a la place qu'il occupe , si le construcleur de la projection avail fait usage de la declinaison observ^e. Enfin , Sirius differe de sa vraie position en declinaison , de 27 degres. Apres tout, comment chercher dans ce tableau des Egyp- 448 EX AMEN DDNE OPINION. liens le dovoloppemenl criticr dc la sphere, commc M. Riot I'a imagine? Comment icur serait-il venu a I'esprit dc repre- senter la region celeste la plus auslrale , dont ils n'avaient point de notion ? D'aillcurs , par quel proc^d^ plus defec- lueux pouvaient-ils y parvenir que par celui qui exprimait un point unique au moyen d'une grande circonference (i). Dira-t-on que loutes les trenle-six figures de la zone ter- minate sont autantde constellations; mais ce nombre meme n'existe pas dans le del dans la parlie australe au deli d'Orion, et cependanl loutes sont accompagnees de une, deux , trois, six, ueuf , douze ou quinze eloiles symdtri- quement disposees; nouvelle preuve qu'elles n'indiquen* pas des astres mis a Icur place. D'ailleurs, toule cette zone terminate est parfailement dislincte du tableau pro- prement dit, comme il serait aisd de le faire voir , et il est fort douteux qu'elle renferme aucune constellation k sa place. C'est une idee ingenieuse que d'avoir cherch^ dans le rapport du rayon du cercle au diametre de la courbe zo- diacale , une confirmation du mode de projection attribu6 aux Egyptiens ; mais ce rapport n'est point tel que M. Biot a crule reconnaitre. Si I'on fait passer la courbe extreme du Zodlaque par les pieds du Lion et ceux du Verseau , cette ligne , ainsi dessinee , est a fort peu pres circulaire , et c'est elle qui, dans une distribution aussi irrcguliere , aussi irnparfaite , embrasse le plus cxaclement possible (i) Je n'entonds pas blamer enti^rcment cesysteme de projection, qui est bon jusqu'a un certain point pour un hemisphtire et, si Ton vcut, pour 5o ou 4o degres au-dela ; deja sur recliptique , chaque signe prcnd une etenduc de plus de 4/ degres. Cette projection nc pouvait guere b'approcher du pole austial de plus de 26 degres, (;'est-a-dire, coraprcn- dre plus que le citl visible pour I'liorizon dc Dcudcra. SUR LE ZODIAQUE DE DENDERA. 449 toules les figures zodiacales (i) ; mais il s'en faut que son diametre, ni celui d'aucun cercle concentrique , passant par le milieu de plus de trois figures , soil ^gal au rayon de ce qu'on appelle le planisphere , ce qui est la condition de la projection. Tracee autrement , meme d'une fa^on arbi- traire , cette courbe ne sera pas un cercle , et n'aura jamais son rayon egal k la moilie de celui du cercle extdrieur. A la verite, la nature du monument ne permet pas d'cxigcr qu'une pareille condition soit rigoureusement remplie , et c'est bien graluitement qu'on voudrait se I'imposer ; car , par de bonnes raisons sans doute , les Egyptiens ont re- leve et rapproche considerablement du centre le Belier , les Gemeaux et le Cancer , ce qui semble faire sorlir beau- coup le Taureau de la courbe terminale , et qui interrompt lout-i-fait la continuity de la ligne circulaii . II rcsultcra finalement de cet examen, qu'Il n'est pas possible de com- parer les deux dimensions dont il s'agit, et que , par con- sequent , leur rapport , quel qu'il soit , ne peut jeter aucune lumlere sur le sysleme de la projection. Ma m^molre me rappelle encore une observation tres- curieuse de notre confrere. J'ai dit qu'il a place Sirius fort loin de I'etoiie situee entre les cornes de I'animal consacrd k Isis; mais j'aurals dA ajouter que son lieu est sur I'axe mSme d'une grande tige de lolus, couronne de I'dpervier sacre , et qu'il appelle, je ne sals trop pourquoi, un flam- (1) Gctte ligne sc dessiDe fort bien , eo prenant pour diametre la ligne qui passe par le dessous du second pied anterieur du Lion , et le dessous du pled poslerieur du Vcrseau. Sur cette ligne s'appuient le Capricorne «t le Dceud des Poissons, et clle laisse en dessous, d'une pclite quantili , Ifc Taureau, le Sagittaire et le Capricorne, d'autant qu'clle laisse en des- •U8 la Vierge et la Balance. Les Gemeaux et le Cancer se rapprochent du centre par une raison quelconque; et le Belier, marchant en sens inverse des autres , sort de toute dir«ctioa. Tome xv. ag 4';o EXMIEN D'UNE OPINION beau , tandis que tout Ic monde salt que c'est Ih le sceptre d'Osiris, souvenl couronn^ par un ceil, symbole de celte divinlld. Or , 11 se trouvc que cette lige est precisemcnl dans I'axe du tableau , sur une ligne parallele ^i I'axe du temple ; done , dil-il , Ics Egypliens onl pu se scrvir du monuitienl pour observer le lever dc Sirius, ct peut-etre out lis observe ainsi Ic de'placeineut quV-prouve cette eloile par I'effet des perturbations celestes? Cette remarquc est ingenieuse , et meriteralt d etrc vcrifiee ; mais , pour ne pas prolonger ces rellexlons, je me bornerai a dire qu'il eAt ^le impossible de faire usage de cet alignement en porlant la vue le long dun des cotes extericurs du temple. Lcs condllions de I'architecture cgyptienne s'y opposent abso- lument. Qui ne sait que lcs fagades lal^ralcs des temples sont construlies sous une forte inciinaison ? Quoi qu'il en solt, je pense qu'il y a une raison plus simple pour que le symbole dOsiris , emblcmc frappant , ait ele place sur I'axe mSme du tableau, c'est-a-dire, le plus en evidence. Peut-dlre proposerons-nous bientot nos Idees a ce sujet, en essayant , dans nos recherches , de nous en tenir a ce qui peut se concllier avec la vraisemblance ct avec les notions les plus certaines qu'onait pu acquerir jusqu'a ce jour sur la science el les arts des Egyptiens; car, nous le dirons en finissant , il s'agit ici d'un des problemes qui exigent le plus de donnecs et le plus de conditions diverses pouretre attaqu^s avec succes , et ce n'est pas trop de plusieurs an- nees d'etude et de meditation pouretre en droit d'<^noncer, non pas des rcsultats evidcns commc la geomelrie, mais une conjecture plausible , et dont les elemens ni les bases ne puisseut du inoins elre contestes par personne. Nous dirons aussi, avec quelque satisfaction , que toutes ces discussions tournent deji au profit de la verite. Na- guerc encore, on contestait aux voyagcurs de I'expcdition SUR LE ZODIAQUE DE DENDERA. 45 1 franQaise ce r^sullat de leurs recherches : savoir, que le Z^diaque de Dendera est bien anterieur aux Grecs. Au- jourd'hui , qu'on a vu Toriginal , personne ne voudrait plus soutenir qu'il est Touvrage des Grecs ni des Remains. On s'accorde , au conlraire , gendralement a rcconnaitre dans le Zodlaque egypticn le type de celiii que ces deux peuples nous onllalsse(i). L'onconvient qu'ilsenontemprunle I'or- dre, les noms et les figures ; n'esl-ce pas la cc que M. Fou- rier et les voyageurs frantjais ont avanc^ des 1802 , a leur retour en Europe; I'on convient egalement que le Zodiaque circulaire , en parliculier , esprime , avcc une ccrlaine ap- proximation ( mais sans resaclitude mathemalique ) la po- sition relative des constellations principales (2). Ainsi , en rcsum^ , Ton n'a qu'a s'applaudir de la tournure qu'a prise !a question depuis deux ou trois mois , et je ne pourrais, en soumeltant mes doutes a notre savant confrere , que le fe- iiciter sur la sagacity avec laquelle, faisant abstraction de Toplnion conlraire, il a reconnu a son tour Tantiquitd du Zo- diaque egyptien, si, par un choix peu rigoureux dans les ba- ses de son travail , il n'avait contribue , peut-eire , a jeter une sorte de discredit sur I'etude de ces monumens conside- r^s comme produit de la science astronomique. JoMARD , de Vlnst'itut. (1) Nous croyons qu'il serait difficile aujourd'hui de dufendre, avec quelque avantage, I'opinioa que 1ft docte Visconli proposait , il y a ao aos, et qucM. Larcliera consignee dans sa nouvellc edition d'Uerodote. (i) Ce point sera examine ullerieuremcnt; on pent ajouter que I'etcn- due proportionnclle des constellations a et6 obscrvec par Ic sculpleur, avec Ic mSme dcgre d'approzimation. 452 EXPOSITION DES TABLEAUX EN 1822. vwv\^ wvwvvv\vwv\\wv vv% Notice ^wr Texposition des tableaux ew 1822. TTROisiiiMB ARTICLE. ( Vtyyes cidcssus , Tome XIV, pages 348 a a54, et 4^6 a 496(1). Dans mon precedent article , consacre aux productions a ce que I'on pourrait appeler un bcl ensemble bislorique ; c'esl-a-dire de beaux nuds , de belles draperies , une scene qui a du charme et de I'int^ret, en- fin , tout ce qui apparllenl aux productions du haut style ; mais , apres ces eloges , je ferai la part de la critique , et je dirai d'abord que 1' Amour qui tient la lyre de Sapho est trop maniere ; et ensuite, que les deux lignes princlpales se croisent d^sagreabloment. Que M. Guillemot jelte les yeux sur le tableau de David representant Paris et Helene, avec lequel le sicn a beaucoup d'analogie, et il verra com- ment ce grand maifre a su dviter les d^fauls que je vicns de signaler. Je pourrais cilcr encore plusieurs productions emprun- tees a la mylhologie grecque , el qui me paraissent dignes de fixer rallenllon d€S connalsseurs , telles que Jpollon et Cyparisse de M. Dubuffe , ouvrage dans lequel il regne un beau senllment de la forme ; Boree enleoant Orythye , par M. Lakcrenon , tableau estimable , qui aurait obtenu plus de succes, car cet artiste sort d'une bonne ecole ( celle de M. Girodet ), si les deux figures avaient die mieux agencies, mieux composdes ; Mercure endormant Argus , par M. Steu- BEM, dont toutes les productions sont remarquables sous le rapport de la couleur ; mais il me resle encore a parler d'un grand nombre d'ouvrages de divers genres, et, des lors , je suls oblige de faire un choix. Je vais maintenant examiner les tableaux dont les sujets sont pulsus dans rhistoire de France , et je suis d'abord EXPOSITION DES TABLEAUX EN 1 8:22. 46 1 frapp^ de la difference qui exisle , pour I'aspect et le ca- ractere, entre ces ouvrages et ceux dont je viens de par- ler. Dans les sujets grecs, ce sont des dieux ou des heros qui sonl en scene ; et , des lors , ie peintre peut et doit meme employer tout ce que la beautd ideale lui fournit de plus pur et de plus elevd , car ce genre de bcaule est le seul qui convicnne aux dlcux et aux heros ; mais , dans les sujets tires de I'histoire inoilerne et contemporaine, plus de fic- tions, tout devient reel et hislorique. II faut que le peintre reprodulse les heros, non pas tels que son imaginalion pourrait Ics lui reprcsenter, mais tels que I'histoire les depejnl , ou tels qu'Ils sont reellement lorsqu'il s'agit des conlemporains. Heureux quand les costumes du terns et le carjclere du personnage , lui permellent de develop- per une cerlaine grandeur dans la disposition de la scene , et un interel eleve dans le sujet de son tableau. A ce double tilre , Saint-Louis devait et a ele effcclive- ment celebre par plusieurs artistes. Les episodes de ses croisades fourniraient un grand nombrc de beaux sujets. MM. Lethiere, GAUinEaoT, Gassies et Scheffer ont reproduit deux des plus touchans ; ils ont montre ce grand et bon roi visitant ses soldals malades , ou ensevelissant les morts. Dans cette lutte , les deux artistes que j'ai nomrae's les derniers , et qui sont les plus jeunes , ont depasse leurs doyens. Sans doute, il y a plusieurs chosesd'une trcs-belle couleur dans le tableau de M. Lethiere; mais la scene est dispos^e d'une maniere bizarre , et Ton ne saitmeme pas dans quel lieu elle se passe. M. Scheffer , doud d'un senti- ment profond, n'a mis que peu de figures dans son tableau; mais il a disposd la scene d'une maniere louchante. Ce vieux suldat qui se souleve et passe son bras autour de celui de son Roi, qu'il presse conlre son sein , de ce Roi, dit Join- ville , qui se montrait aussi sensible au malheur et k la souf- 4Ga EXPOSITION DES TABLEAUX EN 1822. france des aulres, que s'il eAl (5te clcv^ dans la mauvaise for- tune , m'a rappeld uiie anecdote rapportdc par I'hislorieu que je viens de nommer. Guillaunic de Gliarlrcs elant alld consoler, a ses derniers instans, un vieux scrvilcur du l\oi qui mourail de la pesle : « J'allcnds mon saint maitre, dil le morlbond ; non jc ne mourrai pas que je n'aie cu le bonheur de le voir. » Effcc- tivement le Roi cnlra pcu d'insians aprcs, lui parla avcc autant de piete qMc de tendrcsse ; et a peine ful-il sorlj , que le morlbond expira. La confiance de ce vieux servi- leur, et le devouement du roi , me paraissent avoir inspire M. Scheffcr, a qui je nredis une belle carricrc, s'il continue a chercher , non ce qui est facile , mais au conlraire ce qui exige de Felude et du talent. G'csl mainlcnant le lieu de parler de iVI. Fragonard , ct j'avoue que j'eprouve queique embarras. Cet artiste jouil, aux ycux de quelques personncs qui ne sont pas sans influence, d'une tres-grandc reputation ; aux yeux de quel- ques aulres , et des artistes surlout , il est loin d'oblenir le meme succes. Cela dit asscz , ce me semble , qu'il ne suit pas la route frayce, ct, des lors, au lieu d'examiner cha- cune de ces productions en parliculier , j'aime mieux carac- idriser son genre de talent ; ce sera , je pense , la meillcure maniere de le fairc connailre. M. Fragonard ne s'altache pas a sulvre la nature , il nc consulle que son imagination, el il Iransporte sur la toilc des effels qui ont toujours queique chose de fantaslique ; c'est verilablement un monde ideal. Dans I'agencement de ses compositions, il est thedtral, exager^ ; mais a Iravers ce desordre , il trouve dans sa pensee et sur sa palette , des choses heureuses comme disposition el comme effet. Au rcstc, rien de timide dans sa maniere; au contraire , son execution est d'une hardiesse remarquable ; aussi ses ta- EXPOSITION DES TABLEAUX EN 1825. 463 bleaux produisenl-ils de I'impression sur le public ; niais pour ceux qui recLeichent ce qui est simple de disposilion , eleve de caraclere et de dessin , juste et bien senli d'ex- pression , les tableaux de M. Fragonard lalsscnl necessai- rement a desirer. Ces reflexions s'appliquent c'galenient aux Irois princi- pales productions que cet artiste a exposees cctlc annee ; savoir : Maiic-Tfierese presentant son fils aux Hongroi's', les Bourgeois de Calais amcnes deoant Edouard ; V Entree de la Pu- cclle dam Orleans. Quant au sujet tire de la tragcdie d'He- radius , Devine si tu peux et choisis si tu looses , il scmble qu'ii n'ail pas ose trailer un sujet qui porlait un nom grec , dans sa maniere habiluelle ; les figures des deux jeunes gens sont cxagcrees sous Ic rapport de la pose et de I'expre'ssion, mais au moins ellcs sont bien eludiees el bien peinles ; ct celle de Phocas , fort belle d'cxpression et de pose , ne merlle que des eloges. Quand M. Fragonard voudra essayer de frappcr plutot juste que fort, et quil se donnera la peine d'^tudier ses figures , je suis persuade qu'il se placera au premier rang de I'ecole , parcc qu il possede une qualile qui donne un grand prix a toutes les productions de I'esprit : de la verve. M. RouGET est , sous le rapport dc I'liabilele de la main, un des elcves les plus dislingues de M. David. II y a peu d'arlistes , dans I'ccole , qui aient une execution aussi iorle; mais il manque de c,ohX , el ce defaut influe ncccssairement sur le choix el rageccementdc ses compositions. Saini-Iouis pris pour arbitre par Hcnii 111 ei ses larons, Qu'y a-t-il dans une scene de cette nature qui puisse donner lieu a ces mou- vemens heureux qui iransportent le spectateur et lui font oublier qu'il est devant un tableau ? Rien , sans doute ; et sans le secours du livret , il serail fort embarrass^ de sa- i voir ce que le peintre a voulu represenler. Je ne saurais 464 EXPOSITION DES TABLEAUX EN 1822. Irop recommander ce pr^ceple de notre celebreAristarque: • Lc sujct D'est jamais assez tot expllqu6. > Les deux aulres tableaux de ce meme pelntre , ^galement empruntes a I'hisloire moderne, offrenl apeu presle mSme inconvenient. Tous deux sont puisds dans les evdnemens du regne dc Frangois I". Dans le premier, ce prince par- donne aux revoiles de la Rochelle ; et dans I'aulre , il re- fuse de soulenir la re'volte des Ganlois. Lc caractere de physionomie de Frangois I" est tellcment connu , qu'il est impossible , sans doule , de ne pas reconnattre le prince que cet artiste a mis en scene ; mais I'obscurile du sujet n'en est pas enlierement detruite. Tous les fails rapporlds par I'hisloire ne sont pas susceplibles d'etre traduits par la pein- ture ; il faut , pour qu'elle puisse s'en emparer avec succes, que le nom des personnages ne soil pas necessaire pour I'inlelligence de Taction, dont les circonslances doivent ctre de nature a s'expliquer au simple aspect; ce n'est que de cette maniere qu'un tableau pent produire loute I'impres- sion dont la peinture est susceptible. Je repete , au reste , que dans ces diverses productions , M. Rouget a developpe un beau talent d'execution. Je vais terminer I'examen des principaux tableaux ex^- cut^s dans les dimensions historiques , par ceux dont les su- jets sont tires de rHistoire-Sainte ou dans celle des mar- tyrs, sources auxquelles les dcoles d'ltalle , ainsi que celle d'Espagne, ont presque exclusivement pulse les motifs de leurs chefs-d'oeuvre. M. Abel de Pujol nous a montre Joseph expUquant ^ dans sa prison , les songes des deux fjjficiers de Pharaon , enferm^s avec lui. Dans un pareil sujet, tout est arbltraire a I'egard des costumes; car on ne connait pas du tout ceux des He- breux , et je ne crols pas que les recherches dont I'Egypte EXPOSITION DP:S TABEAUX en 1 8 22. 4.G5 a el^ I'oLjet, depuis vingt-cinq ans , Jienl pu faire recon- nailre , d'une maniere positive, quels ctaient les velemeus usuels des Egyptiens, au leins de Joseph. On ne peut done pas dire que ie peinlre a meconnu la verile ; mals on peut examiner si ce qu'il a invenle est d'un Iton effet. Joseph m'a paru Lien ajuste ; il y a de la finesse et quelque chose qui tient de Tinspiration dans la tele de ce personnage , le rneil- leur du tableau , a mon avis ; mais les deux aulres ressem- blent trop a des statues e'gypliennes. Un des plus beaux sujets du ISiouveau Testament , c'est Jesus-Christ r.liassanl les marchands du Temple; celte scene offre a la peinlure les oppositions et les mouvemens les plus heureux. M. Thomas I'a traile avec beaucoup de succes. La figure du Christ est d'un beau caractere, et son indigessioa a I'elevation qui convient a sa mission divine. Les mar- chands , tout occup^s de recueilllr et d'cmporter ce qui leur appartient, semblent frappes de I'autorite de celui qui les poursuit. II y a de la vie et du mouvement dans ce tableau ; ^'execution est large , et c'est une production qui assigne un rang fort honorable a son auteur. Adam et Ei>e delhres , par deux Anges , de V Injliience fiinesle (j-te Satan cherchait a exercer surcux, pendant leur soimneil ; tel est le tableau expose par M. Couder, et dont il a puise le sujet dans Milton. Get ouvrage a ele loue dune maniere indiscrete ; un critique a prelendu que c'elait le meilleur de I'exposition : le ; mais il faut qu'il se garde de tomber dans un exces vers lequel il me parait avoir de la propension : c'est de repro- duire le modele avec une exactitude trop scrupuleuse. Le propre de Tart est d'ennoblir les objets qu'il represente ; il faut done voir la nature en beau , sans cependant cesser d'etre vrai, c'est-a-dire, qu'il ne faut pas se faire un sysleme dans la maniere de Timiter. Je crois aussi que M. Drolling doit chercher a mellrc plus d'elevaiion ^ plus dinleret pit- toresque dans le caractere de ses compositions. Toutes ces reflexions me sont inspirees par le tableau que i ce peintre a expose cetle annde : le B/esse de Jericho secouru par leSainaritaln , ou Ton retrouve les quallles et les defauls I que je viens de signaler ; mais les qualiles I'emportent de . beaucoup , et cetle production a el^ justement remarquee | des verilables connaisseurs. Le Marty re de Saint- H/'ppolyle , par M. Heim , renferme desbeaules de premier ordre , et cependant il n'a pas ob- lenu, aupres du public, tout le succes qu'il meritait , parce que ce tableau manque d'aspect, c'est-a-dire que I'effetge'- ncral n'est pas bien entendu. Le sol est trop clair: pour que les figures eussent toute leur valeur, il aurait fallu, ou que le sol fAl d'une couleur plus sombre, ou que les figures fussent plus montees de ton. Au resle , il y a de I'^lude et de la science dans ce tableau; peut-eire , m^me , un peu EXPOSITION DES TABLEAUX EN 1822. 46- trop de details anatomiques; mais enfin , dans son ensem- ble, cet ouvrage doit eire consldere comma un des meilleurs de I'exposilion. Apres les productions que je viens dc decrire , il en est plusieurs autres auxquelles je voudrais dgalement consacrer du lems et de I'espace , mais je suis resserre par le cadre •que j'ai dA me tracer , et je me bornerai a les menlionner. Dans le tableau de M. Destouches, repr^sentant J^5us- Clirist aujardin des Oliviers , il y a de I'elude dans beaucoup de parties , et un beau sentiment d'expression dans la t^te du fils de Dieu. M. Gaillot a prouve, par la manlere dont il a execute Ib Vision de Sainte-Monique , que I'opinion que j'avais congue de son talent, a Texposilion de 1810, etalt fondee. Le corps de la sainte est blen pose et bien pcint , et les effcts de la lumiere surnaturelle qui cclaire sa vision sont on ne peut mieux enlendus. II est facile de reconnailre que le Songe d'' Alhalie , de M. SchiMIDT, est I'ouvrage d'un jeune homme ; la composition manque de sagesse , la figure principale ne pose pas ; mais plusieurs parlies de cetlc figure sont modelces avec fermete , et I'ensemble de ce tableau ne manque pas d'aspcct: ce qui prouve une intelligence pltto- resque, que le tems et Feiude ne pourront que forlifier et developper. Je parle en dernier lieu du tableau de M. Gassies , h Mariyre de Saint-Appien , quoique par le talent qui y est de- veloppe , il dlit passer avant plusieurs de ceux que j'ai deja nommes, parce que le sujet me fait horreur. Je ne vois pas assez que c'est un martyre ; je vois un malheureux dont le corps est tout meuriri , et que Ton vient de precipiler dans les flots, les pieds lies. Le bourreau le frappe encore d'une verge qu'il llent a la main, en menic tems qu'il le pousse violemment du pied pour qu'il soil plus promplement en- glouli. Cet aspect me repousse, etje rae suis fail violence 4GB EXPOSITION DES TABLEAUX EN 182-. pour coiisulercr ce tableau. II faul prendre ganle que Ics sujels fie celle nature ne ressemblent a des executions or- dinaires ; c'est la I'dcueil ; Telude des maiUes doit servlr h !e faire eviler. Par exemple , dans le tableau dont je parle , je Ironve que Ics angcs qui apporlent la palme , n'occupent pas asscz d'espace , n'allirent pas assez rallcnilon ; Ic spec- talour ne voil pas asscz que le supplice va obleiiir une re- compense immortelle ; c'est cependant une maniere puis- sanle de consoler les regards ; inais M. Gassies est encore jeune ; et si la composition laisse k desirer, il faut dire , d'un autre cot^ , que I'exdcutlon offre de I'energie et de I'habiletd. P. A. 'V'VWW\'VV\'W\VV\'VV\V\'\ V\>'VW VVX'VW .VWVX VVVVV^/W^-WX/VVX VVX WWV* WWVX VV\ bVV'W^ vv^ w\ vv% II. ANALYSES D'OUVRAGES. SCIENCES PHYSIQUES. Phytographie Mi:DlCALE, ornee de Jigures colotlees cle grandeur naturelle , oil Ion expose ZhistoiRE des POISONS TIR^S DU REGNE VEGETAL, et les VlOyens de reniedier d leurs effets deleleres , avec des observa- tions sur les proprietes et les usages des plantes he- ro'iques ; pai' Joseph PvOQUES , docteur-medeciu (i). Fonlenelle a dit « que Fun des effcts du prog! es des scien- « ces, enmeine tems qii'cllesapprennenlbeaucoupdechoscs « dont on n'avall aucune Idee, esl de monlrer qu'on en << ignore beaucoup d'aulres qu'on croyait parfailcment sa- « voir. » Chez les acciens , par exemple , ii n'y avail pas de poison pour lequel on n'edl une explication ioitie prele, elun antidote tout aitssi sur que Tcxplicalion. Eh blen ! I'on n'a plus rien de cela aujourd'hui. On esplique unpen moins, on observe un peu plus ; on ne disserte plus , on constate ; et a des pratiques absurdes , on subslitue des melhodes ra- lionnelles de trailement. L'ignorance des medecins, commecellc des piillosophes,' a ete, pendant bien des siecles , une decouverle i iaire. Avec leurs diatheses, leurs humeurs , leurs tewperamens , etc. , lesmddecins ne s'entendaienl guere mieux que les phlloso- phes avec leurs esprils , leurs entelechies, leurs formes sufis- (i) Prix de chaquc livrKison : papier fin Grand-Raisin, in-4°, S francs; papiiT IVom de Jesus , velia sa'iiie , ptlit in-f", 3o fr. Paris, 1821 ct 1822; auicur, rue de Lourois , n" 5 j NicoUe , libraire , rue de Seine , n" 12. 470 SCIENCES PHYSIQUES. tantielles^ etc. Do parlet d'aulre, on dlsputait d'aulant plus qu'on s'entendait inoins ; et Ton s'enlendalt d'aulant moins que I'on dispulait davanlage. L'hisloire de la medecine ne parait qu'une suite de dis- putes interminablcs. L'ecole de Gnide dispute coritre Te - cole de Cos; les empiriques centre les dogmaliques , ct Galien contre eux tous. Plus tard, les m^declns chimisles contre les humoilstes , les humorlstes contre les vitalis- tes , etc. , etc. Les mots barbares, les syslemes absurdes , les superstitions erronees se succcdent avec une rapidite incroyable. La medecine est comme transformee en une arene de gladiateurs, et ces gladialeurs ne se batlentque pour des mots. De graves personnages ont pretendu que la science des poisons tilait fort avancee chez les anciens , et on le croirait eneffet, a ne lire que les anciens. Mais, depuis que i'on s'est avise de consultersur les choses natuielies , la nature elle-meme , pliilot qu'eux , leur science parait bien suspecte. Une preuve, c'est qu'ils ont pris souvent pour poison ce qui n'en est point. Le sang de taureau, par exeniple, n'a jamais lue personne, que dans leurs livres,et, quoiqu'en dise Plu- tarque , onpeut etre silr que Themislocle n'en mourut pas.' Une autre preuve, c'est la fol qu'ils avaient dans les phil- tres et dans la magie : on connait, assurement, bien peu les poisons, quand on compte encore sur de tels remedes. On insisle; el I'en replique que, au rapport de Suetone , la fameuse Locuste tenait , a Rome , ecolc publique d'em- polsonnemens; etque, selon Pline I'ancien, Cleopsilre im- molait des esclaves a ses experiences. Tout cela prouve beaucoup d'immoralile sans doule ; mais rien de cela ne prouve de la science. II est constant , aa contraire , que Ton n'a jamais vu dc ces irniptiuns cV ewpoisonneurs , doiit patient lanl d'historicu;-. " SCIENCES PHYSIQUES. 471 que dans des siecles d'ignorance ct de barbaric ; a Rome ,, durant la decadence de I'empire ; ct , chez nous, durant CCS teins deplorablcs ou I'on croyait aussi aux esprils, aux philtres el a la magie. L'amelioration des moeurs accompa- gne toujoLirs le progrcs des sciences , et tout ce qui eclalrc les homines les bonifie. L'art de connaitre les poisons et de les comballre n'a guere fait de progres solides que de nos jours. Cet art n'esfc qu'une application delerminee de deux sciences, la chimic et la physiologic ; el ces deux sciences sont fort modernes. Appliquees a I'etude des poisons, elles ont deji permis de- reconnailre une infinite d'erreurs cchappees aux anciens , de les refuter, et quelquefois d'y subsliiiier la verite; ce qui est loujours,^ en definilif , le mellleur moyen de refuter des crreurs. Mais il est une parlie de la science des poisons, ou l'art deles reconnailre etde les discerner est d'autant plusprd- cieux , que le poison s'y trouve souvenl place a cote de I'a- liment : cetle parlie est la toxirologievegetale. Cerlaines plantes veneneuses ressemblent lellement, en effet , a quelques plantes potageres, que Ton court, a tout moment, le risque d'une meprise. On sent done toule I'importance d'un livre qui apprendrait a les reconnailre , afin de les eviter; et quand on n'aurait pu les eviter, a les com- battre. Or, un pareil livre manquait encore , et les savanles moiiographies de Vicat , sur les plantes veneneuses de la Suisse; de Bulliard, sur celles de France, eic, elaicntloiti de le remplacer. L'ouvrage de M. Roques remplira celte lacune de la science. Les vegelaux sont ranges, dans cet ouvrage, selon le» families nalurelles ; arrangement qui a son cole utile , car il y a souvcnt analogic de formes ct de proprietes; et ua 4,7 3 SCIENCES PHYSIQUES. c6{6 defeclueux , car les formes ne decelenl pas loujours les proprietds. De bonnes descriptions et de bonnes figu- res, qui sont toujours , en derniere analyse, la meilleure des descripllons , pouvaient seules remedier a ce defaut. Sous ces deux rapporls, I'ouvrage de M. Roques est un vrai modele. II Test encore par I'habilete avec laquelle I'auteur a su profiler des progres recens de la chimie et de la physiologic. Douze livraisons de cet important ouvrage ont deja paru. Les champignons , les aroides , les colchicacees , les lilia- cees , les narcisses, les iridees , les aristoloches , les daph- noides , les laurinoes , les chenopodees, les primulacees , lies solanees, les labie'es, etc., etc., composent ces livraisons. Chacune de ces families offre uu plus ou moins grand nombre de vegetaux vcncneux; M. Roques decrit chacun de ces vegetaux , et en expose (our a tour la composition coimique , les effets deieleres, et les moyens de remedier h ces cffets. Malheureusement, il nous est impossible de Ic suivre ici dans cette serie de details aussi curieux qu'ullles. Mais d'autres recueils scientlfiques, plus appropries au sujet qu'il traitc, ont deja fait connaitre les plus impor- tans de ces details; et le peu que nous avons dit montre assez, d'ailleurs , qu'un ouvrage tel que le sien est beau- coup moins fait pour etre rapldement analyst que compl^- lemcnt cludle. A cote de I'ineonvenient d'employer des plantes dange- reuses , se troiive , en niedecine , un autre inconvenient, celui d'en employer d'inefficaces. II est inoul de combien de remedes parasites les anciens avaient surcharge la ma- liere medicale , el combien, mcme aujourd'hui , il y en reste encore. Selon nous, la critique liimincuse a laquelle M. Ro- ques a soumis cetle parlie , est I'un des plus grands services que sou ouvrage promelte a la science. SCIENCES PHYSIQUES. 475 Mais , independamment de tous ces services , il en est un plus general, et qu'il convient surlout de faire remarquer aux leclcurs de notre Rei>ue; c'esl que I'ouvrage dc M. l\o- ques , comme tous ceux qui ont pour objct Tetude des phd- nomenes nalnrels , en donnanl aux hoiniiies dcs idees plus justes dcs choses qui les enlourent, doit conlribuer aussi aux progres de celte pliilosophie , que Locke a si hien de- finie la veritable connaissmice dcs choses. Flourens. IWWVkfWXrW'' «v\a Traite de mecanique industrielle , ou Expose de la science de la mecanicjue , deduite de I'experience et de I observation , principalement a Tusage des manu- facturiers et des artistes; par M. CHRISTIAN , directeur du Conservatoire des arts et metiers , a Paris (l). LoRSQu'oTS examine avec attention une operation me- canique , on y remarque Irois parties cssenlielles : 1° celle qui est exclusivement employee a reccvoir I'injpulsion du moteur , quel qu'il soil ; 2" celie qui est specialemcnt des- linee a transmellre ces difforentes directions , et a modi- fier, de toules sorles de manieres , le mouvement dont la (1) Paris , 1822 ; trols volumes in-i" et alias de soixanle planches dou- bles. Prix, 75 fr. Get ouvrat;e paraiira en Irois livraisons , coreiposees ehacunc d'un volume et d'un cahier de planches en forme d'atlas. — La premier volume est en venle ; prix. 07 fr. Socent. , dont 12 fr. 5ocent. a valoir sur le Tome troisicme. WOme sommc sera payee en rctirant le deuxieme volume, auqucl seta joint un ion pour Ic troisieme , qui sera delivre gratis. Le second volume paruifra dans le courant de novembre prochain , et le troisieme dans le mols dc juin 1825. Bachelier, libraire, successeur de Madame Veuve Coiircier.quai dci. Auguslins , n" 55. 4^4 SCIENCES PHYSIQUES, premiere est aniinee ; 3" cnfin, celle qui est unlqueiucnt approprlee an genre d'aclion que la force inolrice «loit exercer sur la nuliere soumlse au travail mecanique. Quoique llees enlre elles de mani^re a former un assem- blage de pieces dependanles les unes dcs autres, on pcut changer une ou deux parlies, souvent sans changer le s) s- teme. On peut, par exemple, adopter, pourmoteur, une machine a vapeur , en remplaccment d'une roue hydrauli- que ou d'un manege, et I'on ne changerait pas pour cela le systeme de la machine. Nous pourrions fairc le meme rai- sonnement pour les deux autres parlies. D'apres ces observations , I'auteur divisc i'etude dr ia mecanique en trois parties distinctes. II s'occupe , i° dcs motcurs et de leurs modes d'applicalion; 2" des moyens de transmettre a diverses distances , et de transformer ou mo- difier de diverses manieres le mouvement primitif des mo- teurs j 3" enfin , des machines ou parlies de macliines tjul execulent immediatemcnt le travail. Ge sonl-la les grandcs divisions qu'il a adoplecs. Ce plan, dit-il, parait fonde sur la .nature m^me des choses ; car supposons qu'un homme ait le dessein d'en- Ireprendre une grande operation mecanique , s'il est de- cide sur le genre de moteur qu'il emploiera , il voudra savoir quel peut en etre le meilleur cmploi et quelle force il en tirera ; sil n'est pas decide , il voudra counailre quel est le moteur qui convient le mieux a son operation , et quel en sera le service ; il voudra savoir comment il por- tera Ic mouvement de ce moteur partout ou il en aura he- soin. Ici , il lui faut des roues qui tournent avec diverses vitesses ; la , cicnce est pour Ic coeur. Je Ic dcfinis un esprit de liberie, » de recherche et dc lumierc , qui veut tout voir et ne ricn « supposer ; qui se produit avcc mcthodc , qui opere avcc » disccrnemcnl, qui apprecie chaquc chose par les prineipcs j> proprcs a chaque chose , indepcndamment de lopinion » et dc la coulume ; qui ne s'arrcle point aux cffcls , qui » rcinonle aux causes, qui, dans chaque malierc, appro- » fondit tous les rapports pour decouvrir les resullats, com- » bine et lie loutcs les parlies pour former un lout ; enfin , » qui marque le but , I'elenduc et les limitcs dcs diffe'rcntes « connaissanccs humaines, et qui scul peut les porter au M plus haut dcgrc d'uliiile, de dignil^ et de perfection. » Suivant M. Portalis, I'esprit philosophique differc de la philosophic proprement dite. Cellc-ci est limilee a un or- dre d'objcis determines : I'esprit philosophique est applica- ble a tout. Ce n'cst point une science ; c'esl une sorle d'es- pril universe! , non pour les connaissanccs acquises , mais pour la manierc de les acquerir. Recherchant ensuilc comment respritphilosophique s'esl forme parmi nous, I'auleur n'adoptc pas la pensee de Mil- lot et de Gibbon, qui voient , dans les connaissanccs appor- tdes a notre Occident par les Grecs dchappes de Constan- tinople , un obstacle plul6t qu'un secours aux progres de I'esprit philosophique. II dale, au conlraire , de celle epo- que , la renaissance de la raison humaine. II signale , en passant , les obstacles qu'cUe eut a combatlre. « La politi- » que semblait avoir fait une alliance avec Tccole pour » dlouffer la raison Chaque opinion dcvcnait Tobjet « d'une ordonnance , el chaque controverse etait trailee » comme une affaire d'etat. » M. Portalis considire I'influencc successive de Bacon, de Descartes, de Newton , de Bayle , de Condillac , sur !e ET POLITIQUES. 495 progres de I'esprit humain. De la, il passe k I'examen des causes gdn^rales qui ont favon'sc le developpcment de I'es- prit philosophlque. Le pcrfeclionnement de la navigalion , parrinvention delaboussole; raccroissementducommerce, qui en fut la suile ; la dccouverle de rAmcrlque ; rimprl- liieric ; la reformalion , lui paraissent tcnir le premier rang parmi ccs causes , doni la multllude est innombrable. Dans le chapllrc suivant , lauleur passe en revue les grands chan- gemens opdrcs par I'esprit philosophlque dans I'art derai- sonner et de s'Instruire. « Le bon esprit est un present du » ciel ; mals les bonnes mclhodes sonl le resullat d'un long M travail. » Ces nnelhodes sont un present de I'esprit phi- losophlque. Par lui, nous avons appris I'art d'observer ; nous avons reconnu Tabus des abstraclions ; nous avons re- nionle a I'origine de nos connaissances, c'esl-a-dire , aux fails primitlfs , et, par la , nous en avons discerne les veri- tables principcs. Le chapilre cinq est consacre a Texamen des progres que doivent a Tesprit philosophlque les sciences naturelles et ex- perimcntales. Le sixieme tralle des rapports de I'esprit phi- losophiquc avcc les sciences exaclcs , et de ses effels dans la melaphysique. L'auteur , par la , se trouve conduit k analyser et i combattre le systemc de Kant et sa theorie des idees a priori , dans laquelle il ne voit qu'unc rcpclilion des doctrines de Plalon sur les proiulypes, de Descartes sur les idees innees^ el de Malcbranche sur la vLiun en Dieu. II cri- tique cgalement la logique du philosophc alicmand , en ce qu'elie nous conduit a proceder par la synthesc, voie incer- taine el dangercuse , cxposee a tous les ecarls de rimaglna- tlon , au lieu de proceder par I'anaiysc , qui ne raarche ja- mais qu'appuyee sur I experience. Jusquici , IM. Portalis n"a monlr^ que les bienfalts de Tespril philosophlque ; dans les cinq chapilres suivans , il 4y4 SCIENCES MORALES cssaie d'on monlrer les abus. Le premier qu'il signale est le muteriaUswe , qu'il rcgarde comine i'effet d'une fausse ap- plication k la science melaphysique, de nos decouverles ct de nos progres dans les sciences nalurelles. Apr^s avoir comballu le malerialisme , I'auteur combat Valhelsme^ qui lui paratt en olrc la consequence. De la , il passe au dogme de V immortalite de /'Jme, qui sort, dit-il, du dogme de Vexis- icnce de Dieu ; et , sur sa route , II combat encore quelqucs systemes moderncs, qu'il croit de nature a ebranler ou k delruire ces haules vcrilcs. Consldcres en eux-memes , ces chapitres sont fort bien fails : mais n'y a-l-il pas une sortc d'inconsequence. Apres avoir defini I'csprit philosophique : « Le coup d'oeil d'une raison exercee ; un esprit de iumiere " qui vcut tout voir et ne rien supposcr ; qui se produit arec » melhode, qui opere avec discernement, etc., etc. », est-il permis de mettre sur son comple des errcurs que M. Por- talis lul-meme altrihue a rcgaremcnt d'une raison trop peu exercee , qui , au lieu de tout voir, se permet trop souvent de supposer ; qui ne se produit point avec assez de melhode, el n'operc point avec assez de discernement ? N'est-il pas clalr, h prendre pour tcrme de comparaison les propres ex- pressions de I'auteur, qu'il n'y a point ici abus , mais ab- sence , ou du moins imperfection de I'esprit philosophique i* N'est-ce pas avec i'esprit philosophique lui - mdme , que M. Porlalis combat les crreurs qu'il a signalees? Les sept chapitres suivans sont employes a examiner I'in- fluence de i'csprit philosophique sur les beaux-arts. Nous ne dissimulerons pas que cettc influence ne nous a pas sembld bien clairement dlablie. Les idees de i'auteur, a cet egard , peuvent toutes se ramener a cetle observation un peu vul- gaire : que i'esprit philosophique eciaire la iheorle des arts, et favorlse la salne critique. Peut-etre n'etalt-ce pas la peine d'employerun si grand nombre de pages a demontrer une ET POLITIQUES. 495 verild aussi simple ; cependant , celle partie de I'olivrage ne sera pas lue sans int^rct. Si ies noinbreux aper(;us de de- tails qu'elle renferine ne se dislinguenl pas par la nouveaul** vi rorlginalile, on y trouvera generalemenl de la sagesse , dc la melhode , et la substance dune instruction assez clcnduc. L'applicalion de I'espril philosophique h I'hisloire est le sujct du vingt-unieme chapilre , qui ouvre le deuxieme vo- lume. Comme dans Ies precedens , on y rencontre beaucoup d'idces justes ct peu d'idees neuves. G'est une analyse bicn iaite de ce qui a ete pense de mieux sur celle matiere. Dans le chapilre suivant, consacre a la morale , M. Por- lalis parait avoir mis plus de son propre fonds. II recher- che d'abord pourquoi Ies philosophes modernes , a la diffe- rence des anciens, n'ont commence que tard a s'occuper de la morale. « La raison , dil-il , en est que la religion des anciens n'avait que des rites, et qu'elle ne se mclait en au- cune maniere de I'enscignement public ; chez eux , la mo- rale elait confiee aux Icgislateurs el aux philosophes. Aussi , quel developpement n'avail-elle pas rc. 5o6 SCIENCES MORALES Enfin, la sensibility pouv.int va'-icr indefinlmenl p.ir Jc3 causes primi'ives oi; sccondaircs pieccdemiiiciil indiquces, il en resulle, i"que Ic incitiedelit nominal n'cst reollenicnt pas le meme tlelit, soil qu'on I'observc dans I'intlividu qui en estblesse , solt qu'on en apprecle les cffe'.s par ralarmc ou le danger qu'il fail nailrc ; 2" que des pclnes cgales pour le mfime delit sont pcrpctuellement inegales. C'csl pourquoi I'auleur veut qu'on laisse a I'option et a la discrelion du juge, le choix el rintcn^Ite du chStiment. La iheoric de ces deux codes elanl elablie, il scmblait qu'on n'avaitplus qu i en faire rapplicalion dans le projet d'un code unique , en divisant , sous des litres gencraux et parliculiers, les malieres deja discntees ; mais la Viie gene- rale d'un cor[)s complct de legislation. , q'li remplit une grande parlle du trolsi^ine volume , donne de nouvelles classifi- cations de delils, et une nouvelle distribution du Code civil. On commence par des discussions sur la nature des lois et les rapports qu'clles onl entre elles; discussions qui, comnu* les traites sur la promulgation et la transplantation des lols, sembleraienl mieux placces dans I'lnlroductlon. On linit par citer neuf codes qui restent a faire, tels que le code constilullonn°!, inlernational, maritime, milllaire , cccle- siaslique, remun'iratoire, t^conoraique , financier, et le code de procedure, sans developpcr le sujctde chacun d'eux, et sans en faire sentir la dislincllon el limporlancc. Cctte vue gendralc , oulre qu'elle laisse tres-incomplel le corps de legislation qu'elle devrait embrasser compleic- menl, ne nous parait point assez d'accord avec les princi- pcs des deux codes qui precedent, et ces principes memc ne se lient point assez evidemment a ceux qu'on a donnes pour base de la legislation. En les exposanl , I'auleur n'a fait aucun usage de son catalogue de peincs et de plaisirs , ni du larif dc leur valeur. Aucun des ddlils qu'il specific ET POLITIQUES. boy n'est ddmonlre tel par la regie qii'Il a d'aborl prescrile. Aucune des dispositions qu'il propose , en matierc civile , n'est deduilc par la formule qu'il a imaginde. Cert2S, on convienl sans dlfficultc qu'il faul jugcr dcs lois par leurs effels , et qu'cllcs doivent avoir Tulilile com- mune pour objel; mais Tulilile commune resulle-t-elle de la comparaison numeralive des peines et des plaisirs que cliaque Indivldu peut ressenlir? Eh! quel houime sera le juslc appreciateur des affections de ses semLIables , si nous ne pouvons en juger qu'en nous supposant a Icur place, qu'en rapporlant a nousmcmes les oLjels qui Ics af- fectent? N'est-il pas a craindre que les elemcas de celle arilhmetique nouvelle , et que I'echelle de sensibililc qu'on chcrche a determiner, cspriment seulemcnt les affections de I'auleur et les degr^s de sa propre sensiLilile ? Son sys - teme ne rentre-t-il pas alors dans la classe de ceux qu'il proscrit comme arbltraires ? Que nous resteralt-il des ou- vrages de M. Benlham, quelque bons qu'ils puissent ^tre , s'il etait vrai, comme il le dit , qucn legislation , tout raisonne- ment qui ne pent pas se traduire par res mots simples , PEliSE ET PLAISIR , est un raisonnement faux et sopliistique ^ dont on ne peut rien lirer. Toutes les lois sonl-elles du meme ordre et doivenl- elles avoir le meme effet ? Gelles qui reglent les differenles conditions civlles, qui qualifient les actes et leur appliquent des peines et des recompenses , ne sont-elles pas subor- donnees i celles qui etablissent la condition sociale, prin- clpe de lous les droits et de toutes les obligations? La bonle de ces dernieres dependra, si on le veul, de leur tendance a preserver de la peine , a procurer du plaisir, a augmen- ter la somme totale du bien elre des individus. Tel doit ^tre leur effet ; mais il ne se manifeste et ne devient sen- sible qu'a I'aide des aulrcs lois , dont , par consequent 7 5o8 SCIENCES MORALES I'effet immddial n'est pas d'augnienter le bien ulrc , mala de seconder, de gnrautii rcxecution dcslois donl il ddpciid. Leiir bonte resulie, non de la somme des plaisirs on des pelnes qu'on imagine qu'e'les pcuvent causer , mais de leur convcnance et de Icur conformlte avec le stalut cons- lilulionnel , qui doit ctre i'origine et la regie de toule le- gislalion. On peut cire surpris qu'iin publicisle anglais, un philo- sophe aussi distingue que M. Benlham, ait pens6 qu'il etait possible , sans le secours dune conslilulion , de fon- der un systeme de lois sur dos principes posilifs et stables, de lul donner un but fixe, d'en faire concordcr toules les dispositions. Cependant , M. Bentham place le code cons- tilutionnel aprcs le code civil et le code penal. II ne le cite, pour ainsi dire, que comme un hors d'ceuvre , et n'en parle que pour confondre le pouvoir legislalif avec le pou- volrjudiciaire. Ges deux pouvoirs ne se Irouvent-ils done pas sdpares dans la plupart des circonstances? Sa palrie ne lul offrait-elle pas Texemple du regime represenlalif et des avantages qui en resullent .'' Lorsqu'il exigeait que le prin- cipe d'ulilile fiit conslamment le motif et Tobjet de la le- gislation , comment n'a-t-il pas apergu qu'on ne pouvait y parvenir qu'en faisant concourir a la formation de la loi, les divers interels qui animent ou divisent la communaute ; et qu'enfin,la discussion publlque , qui s'etablit avec les formes parlementaires , rendait superflue une grande par- tie des precautions minutieuses dont il surcharge la pro- mulgation des lois .'' Cetle indifference sur la nature du pouvoir legislatif, etce mcpris des codes conslilulionnels, paraissent etre la consequence du principc que M. Ben- lham a suivi dans sa iheorie du code civil, prIncipe qui ne semble pas admissible. II suppose que les obligations constiluenl la condiiiun , ct ET POLITIQUES. Soj| qu'elles sonf Torigine des droits ; dc sorle qu'll ne s'esl at- lach^ qui distribuer des obligations, de maniere h bicsser la liberie le moins possible , sans songer h fonder les droits et la condition politique conformement a sa theorle des p( ines ct des plaisirs. Cependant , la condition de pere , d'epoux, de mailre , elait etablie, reoonnue, el les drolls en ont ete probablemenl exerces long-tems avant qu'on efil observe ies obligations attacliees a ces diffcrens dials ou aux elals correlalifs. Les devoirs du fils et du servileur ne constituent point I'autorJIe paterncllc ou domeslique. JiUe prdexislait; iis en derivent dans I'ordre de la nature et dans I'ordre de la civilisation. Or , ainsi que nousl'avons deja fail enlrevoir, loules les conditions civiles se lient et doiverjt elre analogues a la condition sociale. Chez les an- cicns, les litres dc pere et d'epoux dependaient de la qua- lUii de citoyen. Les publicistcs modernes pensent aussi gdneraiemenl que, partout ou Ihomnie esl privc des droits que comportent son organisation et scs nobles deslinees , on ne peut lui imposer d'obligations legitimes , et que par- tout ou sa condition politique n'esl pas stipulee formellc- ment et d'une maniere inviolable, il ne peut y avo^r de fixile dans les conditions civiles. 11 semble done que le code conslitutionnel aurail d6 preceder les autres codes dans I'ordre des Iravaux enlrepris par M. Cenlham, et que, dans les deux theories qu'il a donnees du code civil, il aurail dd coinmencer, et non pas fmir, par trailer de I'elat des pcrsonnes. Le code prusslen est le seul ou Ton ail suivi celte nie- thode. A I'exempie des jurisconsuites latins, les redactcurs de noire code civil onl commence par ce qui concerne les pers*nnes. En effel, ies lois civiies propremenl dites ne s'occupent des choses qu'occasionnellemcnt. Elles ont pour objet de regler ies rapports des homnies entre eus, ou les 5io SCIENCES MORALES oLIigalions qui r^sultcnt de leurs condilioos rcspeciives « tellemcnl qiif;, dans la pluparl des discussions juridiqucs, il suffit d ctaljlir la qualile dcs parlies pour rc-soudre la dif- iicuUe. On peut (■galcment conlester le principe qui sert ici de base aa code pc^nal. Si tous les delils ne doivcnt etre apprecies que par leurs effels , i'aclioD est d^pouillec de sa quality morale ; i'agcnl est privet de ses moyens d'ex- cnsc et d'allenualioD; il n'y a plus ni mdrile ni dcm^rite ; el celle r^gle esl tellement fautivc , que I'auleur , apr^s Ta- voir (-laLlie d'une maniere ahsolue, est oblig"^ de I'aban- donner et de cbercher , soit dans les motifs, soit dans I'in- tcnlion du delinquant, les causes d'aggravation , dCext^nua- lion el Aft justification. II est vrai qu'il ne remonte a ces coosiderations qu'a I'aide de Valamie et du danger; consequences du d^lit , qu'avant M. Benlham aucun criminaliste n'avait apergues ni appreci^es; il a de meme , en maliere civile , deicouvert Vattenle et les dispositions k'gislalives qui doivenl influer 8ur elle. Mais, comment i'opinion , et les craintes que la multitude est susceptible de concevoir a I'occasion d'uri delit , pourraient-elles rfjaillir sur son autcur et lui elre impulees .'' Kn maliere crimincllc , I'alarme et le danger r^sultenld'ailleursde rimpunitedudclinquaat,plutdtqae de son caraclcre et de sa position ; comme, en matiere civile, la peine de Vattenle Irornpee, qui nest peut-«ilre que le dcfaut de security , depend moins de la forme des lois qac de la nature du pouvoir legislalif. Au reslc, quclque opinion qu'on se forme du systemc general de M. licntliam , et de la jnstesse de ses resultats , il n'esl personnc qui ne reconnaisse, dans le detail de cet ou- vrage, un vrai talent, un mdrite r^el d'invention , une force ile logique et de pens^e peu commune. II n'a pascherchc, comme Bacon , a eclairer a la fois loutes IcS parlies de ET P0L1TIQL"ES. 5ii I'edifice , en suspendant la lampe au soinmet de la voAle ; iiiais 11 porle saccessivement la lumiere sur tous Ics objets soumis a ses analyses el a ses investigations. II est a re- gretter sans doute qu'il n'ait pas esecale toules les parties f!:i vasle plan qn'll avait congu ; neanmoins , celles qu'on a puhliees formcnt des trailes du plus liaut iuteret, par rimporlance des sujets que I'auleur discute , et par la foule dnbscrvalinns judlcieuses , de distinctions fines, daper^us neufs et ingenieux, de vues profondes et originales qu'on y rencontre frequemnient. Les tresors de cette doctrine peuvent elre compares aus inetaux precieus. Ce n'cst point au mineur qui les arrache me qu'i celui 8 LITTERATURE. toiilcfois, la jusllce ordonnc de recoiinailre que plusicurs passages ne manquenl pas d'une sorle d'energie, et que I'aclion est pa.ssabletnenl conduile. L'aulcur suil Metaslasc pinsque pas a pas ; il ne change presque rien a la disposi- tion des scenes. La difference la plus notable qu'il y ait enlre sa tragedie et I'opdra italien , c'est que, plus fidele a I'hlsloire que Melaslase, ii represente le fils de Regulus comme un enf;int a peine sorli du berceau (i). Tels soni Ics ccrlvains qui ont traite Ic sujcl de Regulus , avanl M. Lucien Arnault. Ce jeune auleur nous apprend , dans sa preface , qu'il n'a lu ni Pradon , ni Dorat , mais que Melaslase lui a die d'un Ires-grand secours , et qu'il lui a einprunle, sans scrupule, tout ce qui s'est Irouve a sa convenance. Detels empruntssont permisauxpoelcs, pour- vu qu'ils les approprienl au genie de leur langue. Personne n'avait songe ^ faire un crime a Dorat d'avoir imile Melas- lase; personne nereprochera a M. Lucien Arnault d'avoir puisc a la meme source. On remarquera toutcfois un effet necessaire de cet ordre de choses. Les deux imitaleurs ayant pris le meme modele pour type de leur composition, ils ont dA se ressembler plus d'une fois ; et s'il est vrai que I'un et I'aulre aient suivi religieusement leur original , on peut regarder les deux tragedies comme deux traductions differentes du meme auteur. On ne s'elonnera point alors si des analogies frappantes se remarquent entre chacun des deux ouvrages; si ce sont frdquemment les memes sce- nes , des senlimens pareils , des devcloppemens presque identiques. C'etalt une nccessite de la situation ou s'est place M. Lucien Arnault, en imitant une piece deja imiteepar un ( 1 ) Fertur jnvdicm eonjugis osculum I'arvofquc natos ut capitis minor A se retnovisse, etc. (Hor. Ode 5, lib. iii.) UTTERATURE. 629 ouire ^nivain frangais. II ne pouvait differer de Doral que par le siyle ; el c'est un merite que Ton ne saurait lui con- tester. Nous avons observe' plushaut que le vice radical du sujet de Regulus , c'est qu'il n'offre qu'une situation. II n'y en a qu'une dans Metaslase ; il n'y en a qu'une dans Dorat : on enchercherait vainement deux dans I'ouvrage de M. Lucien Arnault. Regulus, de ret our a Rome, detourne le sdnat de I'echange propose par les Carthaginois ; il veut qu'on Ic ram^ne a Carthage; le se'nat y consent : voilatoute la piece. On comprend qu'il n'y a dans ce sujet que la rnatiere d'une scene ; la dt^liberation du senat une fois achevde , il faut que Regulus parte : il n'y a plus d'esperance, et Taction esttinie. Si Ton veut neanmoins offrir encore un dernier acte au spec- taleur, cet acte nesera qu'uu hors-d'oeuvre inutile al'aclion ; et le genie meme , dans I'impuissance de faire disparaJ(re ce defaut capital, ne pourra que s'efforcer de le pallier. Metastase a fait usage, pour remplir re but, de deux inoycns , donl le premier ne manque pas d'artifice. II a sus- pendu habilementla scene du senat , au moment de la de- cision ; et faisant relirer le conseil, sans qu'il se soil expli- quc , il a laisse dans I'cspril du spectateur une ombre d'es- perance. Get expedient etail choisi avec adresse. Rien de plus naturel que la jusle delicatesse des senateurs, qui ne veulent point se prononcer devant Regulus meme , et qui desirent prendre le terns nccessaire a une deliberation mdre et reflechic. II est ^iregrelter queM. Lucien Arnaultn'ait pas juge a proposd'imitercet artifice. 11 est plus facheux encore qu'il ait emprunte a Metaslase le second moyen dont ce pocte a cru devoir user pour prolonger encore Taction, Ce nouvel expedient, quiconsiste a faire nailrehorsdela scene une emeute populaire , est Irop vulgaire el trop us^, C'est une de ces inventions frequentes dans nos tragedies, que Tome xv. 34 55o LITTERATURE. leur facility mditie dcvait falre repousser. Le genie se mani- feste par des conceptions plus neuvcs ; le talent cherche dcs moyens plus inh^rens a Taclion. M. Luclen Arnault , dans son premier acle , s'cst monlre fidele a son original. Comme cet acte etait en dehors du sujet , le rendre interessant etait un vrai tour de force. Metastase suppose que Rdgulus, captif , est tombe dans I'oubli , et que sa fille invoque a la fois les dieux et les honnmes pour ob- lenir le retour de rillustre exile. Un sentiment de rivalite, que I'auleur prele au consul Manlius , sert de fondement a cette supposition qui , d'ailleurs , doit parattre peu vrai- semblable a une epoque oii Rome ri'avait point encore deg^nere de sa verlu premiere. Mais il fallait trouver une exposition, Elle est courle , precise dans Metastase , oblig^ de suivre la rapidite du musicien ; elle est un peu longue et trop charg^e de repetitions dans M. Lucien Arnault , qui (itail force de donner a son premier acte une etendue rai- sonnable. On y remarque toulefois ccs beaux vers qui ap- partiennent a I'auteur , el qu'on ne trouve ni dans Metas- tase , ui dans Dorat. Allilie parle de Regulus, son pere : Dans ces murs que sauva son intrepidite , Combicn il etait grand par sa simplicite 1 Un jour qu'au norn de Rome il assibgeail Carthage, Des brigands furious pilleut son ht-ritage : Pour Dourrir scs enfaus, sous le toit palernel, Lc heros laboureur demandc son rappel. Un decret le rclinl sur la rive etrangere ; Mais alors la palrie, adoptant sa mis^re , Fit cultiver ses champs; et , lui tcndant lamain , Au vengeui de nos dieux Kome donna du paii). Ce morceau est, h quelques changemens pres , la traduc- tion du trait bistoriquc suivant : « Pendant qu'Allilius Re- gulus ballail les Carlbnginols en Afrique , il ecrivit au sd- UTTIiRATlIllE. 55i viat que son mercenaire s'elait enfui , et que son champ res- tait sans culture : en consequence, le senatordonnaquc pen- dant I'absence de Regulus, il fi*t culliv(5 aux depens de Te- tat. La perte d'un esclave ne payait pas trop cher Thon- ncur d'avoir le peuple roniala pour fcrrnler. » (i) Le premier acte rempll tant bien que mal , nous arrl- vons au second qui rcnferme toute la piece , commc nous Tavons fait observer plus haut. C'elait de la composilion de ce grand tableau que dcpendait le succes de I'ouvrage. Celui de Metastase offre.des traits de la plus haute eloquence , et Dorat a sulvi assez fidelenient son autcur ; mais on peut avouer, sans craindre d'elre accuse de flatleric , que M. L. Arnault a su considerablemcnt I'embellir, et que loin de perdre , la scene a beaucoup gagnd. P\ien dc plus ^ncrgique que le discours qu il prete a Rdgulus ; rien de plus inleres- sant que I'effet ge'neral de celle situation, plus bislorique sans doute que dramatique, niais neanmoius aussi noble qu'atlachante. On ne trouve presque rien de plus, dans la tr.'igedle de M.L.Arnault; mais une telle scene suffisait pour jusiifier le succes de vogue que I'ouvrage obtient encore. Nous cilcrons le passage suivant du discours de Re'- gulus : Comparcz les appuis de Rome ct dc Carthage : Tandis que vos giicrriers , labourcurs et soldata, S'elancent tour a tour du travail aux combats, Vojez-vous TAfricain , inliabile aux bataillca, D'une horde etrangfere entourant scs murniilcs, Payer au poids de Tor, par un Irafic honfenx , Et sa propre defense , el cellc de scs dieux ? Cc peuple sans vcrlus , ces soldats sans patric , Soot-ils fails pour dieter dcs lois ^I'llalic? Non', non , vous possedez de plus fercnes soutions : Carthage a des soldats j Rome a dcs citojens! (i) Senec. , Cons,, ad Helv. ch. la. 652 LITTERATURE. Le resle du discours n'est pas molns beau, quoique peul- etre I'auleur eAt dA ^pargncr k son hdros quelques sentences trop affecl(^es, et quelques traits qui tiennent un peu de la declamation. Imitatcur d'Horace, M. L. Arnault, dans la portion de sa harangue relative a I'echange des prison- niers , d^veloppe en beaux vers cetle idee trop vraie, que I'esclavage avilit le caract^re de I'homme , et querarement qui fut long-tems esclave recouvre sa premiere criergie. Mais peut-etre n'a-t-il pas assez insistd sur cet autre argument indique par Horace , et qui paraissait beaucoup plus con- cluant encore ; savoir, que les captifs romains dtaient des laches qui avaient livre leurs armes , et qui meritaienl le sort auquel ils etaient reduits. Si le courage malheureux est digne de compassion et meme de respect, on ne doit nl Tun ni I'autre au soldat qui se livre volontairemenl h I'en- nemi , et qui prefere une vie deshonoree a un noble Irdpas. Telle est la force de cette veritd , qu'elle eAt dA peut-etre servir de fondement h cette portion de la harangue de Re- gulns. Metastase ne Ta point negligee. M. L. Arnault s'est conlenle de dire : Ne laissons point d'cspoir au guerrier sans courage , Qui pourrai *a la mort preferer I'esclavage. Tout esclave a tralii I'honneur du peuple roi; Renoncez-le pour fils, et commencez parmoi ' On verra , direzvous , nos soldats aecourir Des cachots africains dans Ics rangs de I'armee: Mais pensez-vous qu'au joug Icur tele accoutumee, Reprenne tout a coup cetle male fierte , Vertu que la valour tient de la liberie ? Ah! Senateurs, craignez que Rome no Teprouve ; L'honneur qu'on a perdu jamais ne se rctrouve; Quiconque a pu (Icchir sous un joug etranger, Parmi nos defenseurs nc doit plus sc ranger. Tout ccci parail vague : ce ne sonl que des gen^raliles ; LITTERATURE. 533 et la derniere maxime n'est que d'une justesse condition- nelle. Nous avons vu de noire tems des nations enli^res fl^chir sous le joug etranger, sans qa'il soit permis a per- sonne de revoquer en doule leur bravoure, leur esprit d'in- dependance et leur aptitude h tenter des combats nouveaux. Je chcrche en vain dans ces vers une accusation dlrecte contre ces Ijiches soldats qui ont livre sans resistance leurs drapeaux et leurs armes (i). II fallait me montrer que c'e- laient des trailres dont Rome ne pouvait plus rien altendre. Dorat, en rendant les memesidees , parait ^tre plus direct et plus logique : L'bonneur, ce feu sacre que j'atteste aujourd'hui, Cette Sme-des vertus qui s'dteigQent sans lui, Dc nos auiiques mceurs la force heieditaire. La discipline enfia , ce freio si necessaire , Tout n'est-il pas delruit , si de ISchcs soldats Qui se diseot Romains et craignant le trdpas , Osent encor nourrir I'esperance cheric De revoir leuis lowers, leurs fcmmcs, leur patrle ? Quel secours en attendre ? lis ont fui , ces Bomains I lis ont tendu leurs bras aux fers des Afrlcains ! "^^ Insupportable affront ! souvenir que j'abborre ! lis ont connu la bonte, et respirent encore ! Qu'ils meurent dans Ics fers! ils ont fui sous mes yeux ! Je les ai commandeS) je dois mourir comme eux 1 Ce style n'a point la fermetd de celui de M. L.Arnault ; mais le sentiment est juste , et va bien plus directement au but. Je terminerai par quelques mots sur une scene du troi- pierae acte qui renferme de grandes beautes , mais qui ne (i) Arma, Militihus sine caedc > dixit « Devepta vidi. (Hoa. Od. V, Lib. II I.) 554 LITTERATUBE. vlent malheureusement que lorsque I'aclion est finie. CM- taitune id^e heureuse de placer le fils de Rdgulus dans une telle situation qu'il ne pilt se d^fendre de favoriser le depart de son p^re. II y a de T^loquence et de la force dans les exhortations du perc a son fils ; mais, comme dans tout le restede la piece, I'auteur n'est pas exempt de bouffissurc et de declamation. On a Leaucoup applaudi les vers suivans : Lcs heros dont I'lraagc ici nous cnvironne , Quand Ic salut public ordonnait Icur trepas, Au-devant d'un tel sort prticipilaient Icurs pas. Vois Dticius : sa mort va sauvcr Rome ; il tombc , Et la victoirc cd deuil s'elancc dc sa tombe. Ce mouvementse retrou\-e dans Dorat. £h ! lorsque Curtlus , par la gloire enflamm e , Dans un gouDfre cutr'ouvert se jeta tout arme; Quand Scevolc, bravant im pouvoir inutile , Dans un goufire hriilant tint son bras immobile ; Quand le vieux Decius, pour finiren heros, Osa se devouer aux m^nes infernaux , Quel Rotnain condamna Icur audace intrepide ? La conclusion des deux tragedies est une exhortation de- R^gulus aux Romains. Nous lerminerons par cctle double citation, en commengantpar celle de M. L, Arnault. Amis, de cc grand jour que I'oeuvrc se consomme : Point dc pais , point de trevc cntrc Carlbage et Rome ; Que le glaive extermine un pcuple sans pilie, Feifidc dans sa hainc ct dans son amitiu 1 Guerre aux Carlliaginois ! que leiir chute profonde Vcngc les plcurs de Rome , ct lcs malheurs du moadc 1 Jls onljurc ma niorl; mais four Quidcr vos coups L'oirvbrc de Regulus marcltcra dcvantvous. Plantez vos etcndards sur Carthage ecroulcc : Que scs debris fumans soient mon scul mausolee ; Que d'iacultes tiilloas recouvrent ses remparts 1 LITTER A.TURE. 335 Vil rebut desbumalns, proscril de toutes parts, Sans palrie ct sans dicux , que I'Africain sauvage Cherchc en vain sous ses pas la place ou fut Carthage ! Void raaintenant le passage de Dorat. Eh bien ! si vous m'aimez, embrassez la vengeance: C'cst la votre. Armez-vous, armez mille vaisseaux ; Gherchcz au sein des mers des triompbes nouveaux. Teints d'un sang odieux , rapportez sur ces rives Vos drapeaux enleves , et vos aigles captives. Ne quittez point le fcr, que vos rivaux punis N'expircut etendus sur de sanglans debris Pour vous guider cncor, mes tncincs en courrouai, S'Hevant dans vos ra7igs , marcheront dcvant vous ;. Et men non» devenant le signal du carnage , Du foad de men tombeau je detruirai Carthage. On conviendra que ces deux morceaux offrent des res- semblances frappantes ; deux vers sont presque les m^mes, dans I'un et dans I'aulre. N'oublions pas toutefois que M. L. ArnauU assure n'avoir jamais lu la piece de Dorat, et allribuons cette conformite au hasard le plus singulier. II est terns de nous resuraer sur le Regulus de M. L. Ar- nault. Cctle tragddie est plulot une traduction libre qu'un ouvrage original ; et cette traduction elle-meme est plui6t un morceau d'hisloire qu'une trag^die. Le merite particu- lier de I'auteur est dans son style, qui hii apparlient, et qui est remarquable par une energie souvcnt alliee a I'elegance. Consideree comme un premier ouvrage , celle composition doit faire concevoir d'heureuses esperances; et M. L. Ar- nault parait appele k obtenir les plus legitimes succes , lors- qu'il choisira des sujets plus propres a la scene , lorsque des conseils eclaires I'auront decide a degager son style un pen lendu, des sentences dont il abonde ; enfin lorsquil saura se preserver de cette tendance vers la declamation , qui est repoussee a la fois par une raison saine , et par le sentiment du vrai en lilleralurc. Leon TniESiE. «v*vv\\/vvv^^'Vv^^rv\\vvvvvvv^^/\A\\^\\vvv^AM\\^AAMAA^\^cs ont bcaueoup d'analogie avec les miennes. Le succcs q»« LIYRES ETRANGEP.S. 5.'9 la society pcul esperer, a-t-il dit entrc aulres clioses, ne depend d'aucua gouvernement, etc. Si la languc anglaise m'eiit iHe plus familiiTC, j'aiirajs pris la liberie d'ajouter : Oui , milords et messieurs, le noble ora- teur a raison; le succ^s dcs efforts dela noble societe ne depend que de la perseverance, dc la bonne reputation dcs hommes qui s'en melcroni , et de riofluence qu'ils oblicndront par leurs qualitcs personnclles , dc I'a- propos bien saisi ct de la nature dcs moycns employes contre le mal que Ton veut cxtirper. Mais soycz persuades que des raanx aussi ancient que Ic monde , n'ont rcf u , dans ccs derniers terns, aucun soulagement en Afrique. Au contraiie, I'imprudcnce des operateurs n'a servi qu'a au;;- mcnler la violence ucs doulcurs. Malgre tous les dons que la nature a prodigues a I'Afriquc, quoiqu'une parlie dc son immense elenduc :iit goiile autrefois toutes le-s douceurs de la civilisation , ses inforlunes habi- lans, reduils presque parlout aux productions spontanees du sol, s.ins agriculture, sans commerce, prives de tous les arts de la paix , ne con- naissent que la guerre pour se procurer ce dont ils eprouvent le besoin. Les captifs que donne la victoire devienncnt un objet d'ecliange, et lorsque cette ressource estepuisee, on tombe dc nouveau sur ses voisins. Et ce n'cst pas sculenient vers les cotes occidcnlales que Ton dirige les captifs faits dans I'interieur : il en arrive en Perse, par I'Abyssinie et la Mer rouge, et sur les cotes de la Rle'diterraneCj depuis les ctats de Ma. roc jusqu'en Egypte , pour I'usage de ces pays aussi bien que pour la Turquie. Les principaux entrepots de ces expeditions sont Gbat, Aguadti, Bournou, Baghcrmy, Wadeay, Borghau, Sounur, Four, Kachena, etc. C'cst la principale branche du commerce de ces contrees, et presque la lotalile de ce qu'ils fouruissent a I'cxportatlon , en retour des marclian- dises d'Europe, qu'on leur expedie des cotes de la Barbaric. Et qu'on n'iraagine pas qu'en interdisant le commerce d'esclavcs sur les coles oc- cldentales, et en le iaisant reflucr vers le nord et vers Test, la condilioti des esclaves deviendra meilleure ; les vainqueurs persisteront dans la cruelle babllude de detruirc la marchandisc surabondantc, plutot que d'cn baisscr le prix. Vous voyez, messieurs, ce qu'on peut obtenir de bien eel : en cmpechant la traitedes negres,on n'empeche pas les guerres entrc les peupladesde I'interieur; et si le debuuchii dcs prisonniers est ferme du cote de I'ouest, ce sera au profit du nord. Comme les esclaves y sont fort rccherches, la cause des guerres ne cesscra ni par des congres de Vienne, ni par dc saiutcs-alliances: le nombredes r Iiasseurs d'hommes demeurera presque le meme. Tout ce qu'on a pu faire jusqu'a present 5 est reduit a convertir en contrcbandc un commerce autorise : il est vra: que la contrebande est plus restreinte que le commerce libre, mais el!a 540 IJVRES I'TRANGERS. ne I'est pas assez pour tiloigner les vcudc-irs ct les acheleurs. Lcs giierres et It'B mcurlrcs continuent en Afiique, ct lcs marches d'Ameiiquc soiit toujours fournis. II n'en rtSsullera pas mi-tnc un reflux de captifs vers les marches de I'interieur , parce que le proprietaire des troupcaux d'hommes aiinera micux tuer I'excedenl, et que I'acheleur Lien assure d'un debit avaotageux, nc craindra point de payer plus chcr. Tel est I'ef- fct de la coDtrebandc, que le contrebandicr a compte d'avance sur plu- sieurs chances defavorablcs. Le negricr s'atlend ;i elre quelquefois dans le cas de jctcr quelques hommes a la mer, ou de les enfermer dans des tonncaux , afin d'echapper aux nouvelles lois do I'tiumanitc. Ainsi, les traiies et les stations de surveillance ne sont pas un moyen d'exlirper I'esclavage , et de venir au secours des malheureux nfegres ; ce n'est qu'un moyen de substiluer la mort a la deportation. Si I'on veut travaiiler reel- lemont et utilement a rabolition de I'esclavage ca Afrique, il faut faire en sorte que les peuplades de I'interieur arrivent a ce dcgre de civilisa- tion qui fait apprecier lcs bienfaits de I'agriculture, des arts et du com- laerce, ct alors I'esclavage tombera de luimeme. Mais il me semble qu'avant tout il faudrail s'entendre avec les etats Africains qui bordent la Mediterranee, ct les faire entrer dans les vues et les projcts de I'Europe : car a quoi servirait-il de fernver quelques debouches, si tous les auires restaient ouverls? On a vu plus d'une fois une branchc de commerce changer de (Erection : serait-il extraordinaire que le commerce d'csclaves passiit de I'oucst au nord de rAfrique, et que les marchandises d'Europe qui entrelenaient ce commerce fussent dirigees vers les nouveaux entre- pots ? Le nord de I'Afrique est plus avance en civilisation , plus lie avec I'Europe, avec laquelle il entrclicnt des relations diplomatiques. A me- sure qu'il perdra la ressource des eonlributions que lui payaient quel- ques navigations etrangeres , il pesera davanlagc sur le centre de I'Afri- que, vers lequel il gravite naturcUemcnt. Scs caravanes penctrent jus- qu'au centre du continent africain : voila le vehicule le plus propre a repandre les semcnces que le tems fera gcrmer et developper; voila com- ment on pent introduire la civilisation , ct faire cesser le commerce de chair humaine. Avant de s'occuper de I'interieur de I'Afrique , il faudrait penser aux etats du Nord , et ne pas perdre de vue que la traitc par ierre est une des prineipalcs branches du coramcrce de Maroc, d'Alger , de Tunis, de Tripoly etd'Egyple , ct que des milliers de ncgres y sont mis en vcntc annuellement sur les marches publics ; ct mume a certaine dpoque de I'annee, lcs esclaves ni-grcs sont des elTcts de commerce qui ticnnent lieu de numeraire, ct passent de main en main, comme vos billets de banquc. Lcs habilans des coles dc la Mediterranee compieii- LIYRES ETRANGERS. 54i di'ont sans peine coinbien il Icur serait ulilc que rinliiieur dc TAIVique rOi asscz civilise pourcntrelenir avcc I'Europe des relations conimcrciales, dont Its ports de la Mediterranee profiteraient les premiers. Je me bor- nerai a ajouter que pour reussir i former avec le nord de rAfrique les liaisons dont j'ai parle, le plus sur est d'allcr francliement au but, el doviler les maniferes ct le ton da commandemcnt de MM. L. et A. J'en uppclle avec confiance a 1 opinion de lous les voyageurs qui ont visitd et bicn vu CCS contrees. Ces voyageurs ont eu besoin de prudence , pour se metire sur la voie des observations utiles ; et eeux qui sulvront leurs liaces devront en user aussi pour attirer d'abord les cceurs des Africains uii pen civilises, etadoucir, avcc le tems, le coeur des chasseurs d'hom- mcs. lis n'y parviendront point en se moquant des usages du pays , en monlrant dc I'avcrsion pour les maniercs et poar le langage des babitans. 11 ne s'agit pas de recueillir des maleriaux pour des ouvrages frivolcs et des roraans, mais de bien observer les circonstances, de menageries prejuges, quelqiie deraisonnables qu'ils soicnt; d'amencr les innovations par degres, afin de leurfaire perdreles apparcnces d'innovations. (M. Ben- thani) : c'est en se transforraanl en habitant du pays (ei la metamorphose doit etre complete), que I'on s'acquitlcra de la premiere partie de ce grand travail. a J'ai tache de renfcrmcr mcs pensecs dans pen dc paroles; peut-etre ai- je ete trop court pour me faire bicn comprendre. Si cette honorable so- cit'te veut suivre une autre marchc, je serai Ir^s-flalte de devenir un de ses mcrabres, et je mettrai a sa disposition tout ce que je puis; elle me Irouvcra pret, ainsi que plusieurs de mes compalriotes, a la seconder en tout ce qu'elle entreprendra d'utile. Mais ma conscience merevrocficraic dc iaisser faratlre mon nom en fiMic, sans elre jusliflc par une uti lite lien frouvce : voild cc t/uc m'ont cnscigne mes parens. » Ttlles sontles vues deM. Ilassuna ; rideetrfes-juste et tres-utile d'atfa- querlatraite par le nord del'Afrique,ne s'oppose pas d'ailleurs a ce que I'on pent faire sur les coles de I'Ouest. Le pbiloiophe aliicain a lrt;s-biea jirouve que les Europecns n'ont jamais aussi bien compris les inlerets dc I'Afrique, que lorsqu'ils out fonde la colonic de Sierra-Leone; que cat *lablissement est le meilleur modeic que Ton puisse imiter dans ces contrees, quo/qu'il ne sulfise pas pour operer un bien durable et qui punetre jusqu'aux pays oil les Europeens n'etabliront pas leur domi- nation. S'il est possible de fonder et dc faire prosperer en Afriquc des etablis- semens qui n'admettent point I'csclavage, si la civilisation reelle peut y txouver un asscz grand nombre de points d'appui, la Iraite des ni-grcs 542 LIVRES ETRANGERS. nc Mibsisloj.'i pas long-tetns. Quant mix el'lt'tt dc I'acliun Jes gouvcrne- nit-ns , il est telleinciU iinpos.^ible de le» prevoir, que I'on no pcul mume jiarvL'iiira les coiiiiailre a mesurp qu'ils sonl ])iocluits. Les legislations et lf» iaslitulions sociaies sonl pleines dc contradictions que nos dcscendans in; conipicndront pas niieux que uous. La poslcrile sera reduilc, ainsi que nous , a admirer qu'un gouvcinement puisse enlrcr dans une alliance conire la tiaitc des noirs, et permetlrc la tiaite dcs blancs dans ses elats. (Vovez les foircs d'Irbit en Sibeiie.) La proscription legale dc la traile est un point de droit des plus obscurs , et qu'il est peut-elrc impossible d'eclaircir au moycn des doctrines legislatives idles que nous les avons. Blaii les decisions de la morale ne sont pas doutcuses il n'est aucun bomnie de bJen qui ne senle plus d'aversion pour un capitaine negrier , que pour un voleur sur les grands chcmins. 2o5. — A Short Acco^int of the reCugc , etc. — Kolice abregec sur un refuge pour les individus sortisdes prisons, ou depourvusde travail , dans l.iquelle I'on fait connaitre la nature et le but de cette institution , sos staluls et ri'glcmens , cl la lisle des souscriptcurs. Londrcs , 1S22 , de I'iinprinicriede W. Phillips, George Yard, Lombard Street. I11-12. Vo'ci une sociele, dont le double but est de faire Ic bien et d'cmpechcr le mai. L'imprevojance dcs Icgislateurs avail laisse dans I'ad- ininislralion de la justice une lacune dangcreuse ; a I'cxpiration de Icur peine , les condamnes rentraient dans la sociele; raais , depourvus dc rcoveiis d'cxistencc, ils etaient presque toujours reduils i la necessity d'iilrei charge a Telat , ctsouventde rcdevenircrimincls. Les individus, sans fortune et sans travail, ne sont pas dans une meillcure position que Ifs condamnes , au sortir dcs prisons. Offrir aux uns et aux autres , avec une equitable distinction , le moyen de vivre honnulement , et venir au stcoursdequelques inforlunes, dont les malheursne peuvent Ctre repares que par no travail raanuel, voila ce que les fondateurs et adminislra- 1( urs de cclle institution ont fait depuis seize ans pour leur patrie , sui- vaul I'ttendue des ressourccs fournies paries souscriptcurs. On pense blea que lu liste de ccs bienfalteurs de rhumanite contient les noms les plus honorables. Quant aux slatuls et reglemens de la Sociele , ils sont, a tres-peu de chose pres , les memes qnc ceux dcs societes dont nous avons deja parle, et qui, etant moins anciennes que cdle-ci , ont dii jjrcndre son organisation pour modele. Suivant Ic rapport public cette ar.nce , le refuge avail adniis , depuis sa fondation en i8o6 ,45i hommes I'l ioi4 femmcs : il y reslait , au commencement de Janvier 182a, Go liommes etSS femnies. L'instrucllon rcligicuse et morale y est donnoo a\ec sueces. L'occupalion la plus orjinairc dcs hommes est celle de cor LIVRES ETRANGERS. 545 tlonniers ; la relime des livresy reussit aussi , el quclques autres f;ibrica- tions comincncent a prosperer. Ccux des homines qui nc peuvent cxer- cer aucun metier j ne mauquent pas pour cela d'occupation : on Ics em- ploic a I'endrc et a dcbiter du bois. Lcs I'emmes soul blancbisbcuscs , coumrieres , lingeres, etc. 206. — The fourth report of the Socictij , etc. — Quatiieme rapport de la Soclete pour la suppression de la mendicite, donl le but est de re- primer ce vice et d'arreter la contagion morale donl il est la cause ; d'ai- dcr Taction des lois contre les imposteurs qui speculent sur la piete pu- blique ; et de porter un secours prompt et eEQcace i ceux que des mal- lieurs soudaios et impr6vus jeltent dans la detresse. Londres, i82i , dc I'imprimerie de F. Warr, Red-Lion-passage. Void encore une Societe donl I'existcnce politique est digne de notre attention. Formee en 1818 , elle a public, cctte annee, son qualrieme rapport annuel. Ses slaluts sont tres-simples , quoique scs operations soient nombreuscs et compliquees. Pour atteindre son but, cllc a be- 8oin dc force et d'autorile; eile est pourvue de constables. Ses rela- tions avec les autorites civiles ct judiciaires sont Ires-multipliees; die a des raessagers reconnus. Elle exerce une surveillance active, poursuit I.'s contraventions aux lois; en un mot, loin d'cxciter la deCince des magis- trals, elle les aide dans leurs fonctions les plus pcnibles et les plus ne- cessaires. — En 1818, la Societe, nouvdiement ibrmee et peu connue, nc distrlbua que 3,284 secours ; I'annec suivantc , le nombre s'eleva jus- qu'a 4,682, puis il diminua tdlement que, pendant I'annee 1821, les demandes de secours se reduisircnt a 2,339. Ainsi, la Sociele fut en etat d'accorder d'aulant plus aux mallieureux dignes d'cslimc ( elle en ren- contre souveni ), et la capitals se trouva debarrassee d'un asser grand nombre d'individus dangercux ou incommodes. On remarqua au.ssi , dans le cours de celte meme annee , que le plus grand nombre des malheu- reux secourus, nemeritaienl aucun rcprocbe, etque, parmi les autres, il y CQ avail trfes-peu qui eusscnt attire sur eux la feverild des lois. Dans lcs trois premieres annees , Ic tiers des secours fut accorde a des Irian- dais ; en 1821 , rirlande n'tst plus coniplee que pour un quart, et le nombre des infortunes de celte ilc secourus par la Societe, est diminui^ de plus dc raoitic;. On Iroave a peu pres la merae diminution dans les paroisses de la capitale. — Les professions quiont eu besoin de secours plus multiplies sont dans cet ordre : marins , manneuvres , domestiques , soldals , colporteurs et petils merciers, coulurieres et ouvrieres en lin''e, blanchisseuses , cordoDDiers. — Des clercs de piocureur ctdes comedien* se fout aussi remarquer dans celte lisle. — L'administration do la So- 544 LIVRES ETR ANGERS. ciele joint a ses rapports annuels un appendix conlunaat des notices cu- rieuses sur les individus qui ontcte I'obiet de ses soins. On pourrait en 'oriner le tableau hideux de la mendicile dc profession ; et ce qui est be.-iucoup plus important , tous Ics laits que Ton y trouve demontrent que la niendicitu n'est point le resultat inevitable de rinegalite des fortunes t el qu'elle peut disparaitre au moyen de bonnes institutions. On pourrai aussi lircr de ces notes quelques trails caractcristiques , des peintures de mceurs , des materiaux pour des romans et des contcs populaires , etc. 907 ('). — Letters to count Toreno, etc. — Leitres au comte de Toreno, siir le projetde Code penal prepare par le comite de legislation des Cor- tes dc I'Espagne, ecriles par Jercinie Bentham , d'apres I'invilation du c-omte de Toreno. Londres, 1822. Effingham Wilson, royal exchange. .ln-S». 208 ('). — RccoUfictions of a classical Tour, etc. — Souveoirsd'ua voyage classique dans la Grtice, la Turquie et I'llalie, en 1818 et i8ig , par P. E. LAiiHENT. Seconde edilion. Londres, 1822, W. B. Wiltaker, Ave Maria-Lane. Deux vol. in-8". 209 (*). An inr/uiry concerning the frimitivc inhahitants , etc. — Hecherches sur les premiers babitans de I'lrlande , avec la carte d'lr- lande, par Ptolemee , corrigee a I'aide de Thistoire des Bardes; par T/io- mas Wood M. D. Londres, 1821. W.-B. Wittaker , Ave Maria-Lane; Cork, Edwards el Savage ; Dublin , John Gumming. In-8'' 210 ('). — Life and ojnjiions , etc. — Vie et opinions de Sir Richard Maitravers, gentilhomme angl;iis du 17" sifccle. Londres, 1822; G. et W.B. Wiltaker, Ave Blaria-Lane. Deux vol. in-8">. 211. — The charter and Bie-Laws of the London institution, etc. • — (jhaiteet staluts de I'lnstilution de Londres, pour les piogres dela lit- lerature et la propagation des connaissances usuelles. Londres, 1819. De I'imprimerie de R. et A Taylor, Shoe-Lane. La sociele dont il s'agit regut sa charte au raois de Janvier 1807. Ces k'ltrcs patcntes la constituent cor^.v ^o/?7t7ue , reglent son organisation iiitericure, ses droits, etc., et tout est stipule dans les formes solennelles des actes de plus haute importance. Le tableau de I'organisalion de la sociele presente une longue nomenclature d'emplqjs : president, vice- presidens , administrateurs , secretaire, visiteurs , audileurs, tresorier , cunseil , soUiciteur, bibliothecaires. Le premier article de ses statuts porlequeson but est de repandre les sciences, la litleraturc et les arts.... Quelle est done cetteinslilulion qui parait cliargee de fonctions si graves, siulileSj el qui occupe dans I'orgauisalion soiiale une place aussi rem:ii'- LITRES ETRANGERS. :.45 nuable ? Cost une sociele de lecture telle qu'il ser.iit a desirer que chaque ville un peu cnnsiderable put en former une , et telle que Geneve en pos- sede actuellemenf. Mais celle de Geneve n'est pas consolidee et garan- lie cotnme celle de Londres : le gouvernemenl, qui la protege actuelle- ment, peut lui retirer son appui, fermer ses assemblees. Aillcurs, la po- lice Ics tolererait peut-etre, sous la condition expresse que tout y serait soumis a sa surveillance. Ainsi , leselats de I'Europe consideres par rap- port aux communications de la pensee et des connaissances, peuvent clre ranges dans cet ordre : VAnglctcrrc, Geneve, ic resle do I'Europe. Lcs statuts de I'instilution de Londres paraissent avoir servi dc modele au reglcment de la societe de Geneve. Au reste, il suffit que le but soit !e meme, pour que la maniirc de ralleindre puissc se presenter sous Ic mcme aspect. Ferhy. 212 (■*). — ThcBritish empire in 1822 ; 'being a jjopular Grammar of hrilish geography in the four quarters of the xvorid. — L'empire brilan- nique en 1822, ou Grammaire populaire dc Geographie britannique dans lcs quatre parties du monde , avec sept cartes ct cent vues , par Ic Rev. J. GoLDsurnr, aulcur de la Grammaire degcograph-ieuniverselle, et de la Biographic dcs classes, etc. Douzieme edition. Londres, 1822. Sir Richard Phillips etcompagnie ; Bride-court, bridge-street. Unvol. in-i6; 3o8 pages ; prix , 5 s. 6 d. relie (7 francs). Ce petit ouvragc, qui presente, dans un tableau abrege, la situation de I'Angleterre, consideree sous les principaux rapports qu'embrassc la civilisation, pourrait servir de modele a un travail execulc d'apres le mfime plan cl applique a la France. Les jeunes eleves francais devraicnt acqudrir, avant tout, une connaissance assez approfondic de tout ce qui concerne et interesse !eur patrie. 210. — An original method for conjugating all the french veris. M^thode particuliiire pour conjuguer tous les verbes francais, avec une table de tous lcs verbes des trois deru'cres coiijugaisons dans leurs rinq tems primitifs, et une autre table dc tous les verbes irreguliers des quatre . conjugaisons ; lesqnclles correspondent I'une avec I'aulre dans des ren- vois places dans la premiere, par C. J. Dipo'vt. Londres, 1820. Bos- sange et compognie, Great Marlborough street. Paris, le meme, rue de Richelieu , n» 60. lin vol. in-S" de i85 pages; prix, a Londres /i s. 6 d . ; a Paris ; 5 francs. Cet ouviage parait devoir fixer i'attention dcs Anglais qui etudient la langue francaise. Le plan de I'auteur est simple et neuf; les instructions qu'il donncsont enoncees avec clarte ; ses cxcmplcs sont presenles sous la forme dc tableaux : celui de tous les verbes dcs trois derniercs ronju- ToME XV. 35 r.46 LIVRES ETRANGERS. gaisons , dans Icurs cinq tcms priniilifs (precedes d'uii module regulli>r pour ceux dcla premiere, cl dcs trois souls irreguliers que rtnrermeccKc conjugaison), et Ic tableau des verbcs irreguliers, suffiscnl au leclenr pour lui pcrraettre de con juguer toute esp6ce de verbe avec la plus grande celerite, et sans se tromper. II aura, en outre, I'avantage de voir d'un coup d'ceil toutes les irregularites de chaquc verbe, s'il est irrc'gulier. ai4. — The Monthly Magazine. — Le magasin mensuel ; cahier d'aoiit 1822. In-8" de 96 pages; prix , 2 schellings. Londres; sir Richard rhillips. Le Monthly Magazine est sans doule un des meilleurs ouvragcs perio- diques qui sortcnt chaque mois des presses anglaiscs, si fecondes en ce genre de productions. II a pour but la verile dans la Iheorie, ruliiile dans la pratique, et la liberie dans I'une et dans I'autre. Ses doubles co- lonnes traitent et rendcnt compte de tout : litterature, sciences morales et poliliques, arts liberaux, arls industricis, commerce, voyages, eve- nemens poliliques ct particuliers, travaux des societes seicntifiques et litteraires, debals ct actes du parlement, mariages et deces des person- nages distingues du Royaume-Uni. Chaque cahier offre toujours une planche ou quelque vignette. La planche du cahier d'aotlt represente le pent suspendu sur la riviere de Tward. Cc pont, commence en aoiit 1819, et ouvert au public en juillet 1820, est suspendu au moyen de chaines de fer, A la havleur de 27 pieds anglais au-dessus de la surface dc I'eau en ete , et de 10 lors des plus grandes crues. II a 18 pieds de largeur sur 36i de longueur. Toutes les depenses reunies ne s'elevcnt qu'S 5,000 liv. sterl., Ic quart de ce qu'aurait coiltc un pont de pierre de la meme dimension. Get ouvrage est dil aux talens du capitaine Brown. 2i5. — The Monthly Censor , or General review of domestic and fo- reign litterature. — Le Censeur mensuel, ou Revue generale dela litlera- lure anglaise et elrang^re. Londres; aout, 1822. Whitlaker, Ave Maria Lane. Un cahier in-S" dc 120 pages. Le plan dc ce journal , indique par son titre, parait efre de rendre comple tous les mois des publications imporlantes qui ont eu lieu , non- seulemenl dans le pays oil il est execute, mais encore dans I'etran- ger. La premiere partie de ce plan est parlaitement remplie; quant A la seconde , on pourrait desirer un plus grand nombre d'annonces des bons ouvrages publics en Prance, en Allemagne, en Italic. Du restc, les ar- ticles que rcnferme ce recueil, donnent une idee assez exacte des ou- vrages et sonl rediges avcc talent. Les ouvragcs annonccs .ivcc une crili- que raisonnec, sont partages en quatrc classes : ceux qui traiteni des sciences theoiogiques lornienl la premiere ; la seconde comprend les ^ LIVRES ETB AGGERS. 547 sciences foiiliqiies:, la Iroisiemc, Ics sciences physiques; la quatriemc cnGn , ies fuhiicaticms fhUotogiques. Le caliier d'aout, que nous an- noncons , contient quarante-qualre analyses, ,'(;Ens. telle sage (riliijue qui est si iitiressaiie dans uu ouvraRe de eette iialura. En outre, il est allaclie it b grando bibliotliequc loy.tlc dcCop«"nhaguc, et Ics archives du royaume lui soni ouverles. La brochure quo nous annon- fons doit eli'c consideicc comme un essai qu'il a public pour connailre I'opinion du public au sujet de son cntreprisc ; ct nous croyons que eette opinion lui sera favorable. Le roi Eric est le premier de ce noni , et cclui k qui Ics paysans de son lenis onl (!onne le surnom dc Piojpenning , a cause d'un inipot odiciix qu'il litablit sur les chairues. C'est encore Ic nieme roi qui fut assassine parson frere Abel s el dont la sanglantc calas trophe a fourni a M. OchltnscMaeger le sujel d'une Irajjedie que nous avons annontee dans un des dcruiurs cahiers de la Revue. ( Tome XIV , pageSyS.) IIeihebc. aig. ■ — M-iwriiKi Sc7)schrclhen an den iierr7i professor Fr. Creulzer, njieicr etnigc sardisclie Idolc. — Lellre de F. Mlmter a M. le prof'csseur Creulzer , sur quclques idoles de Sardaigne. Gopcnhaguc , 1822 , in-4''. Celle lellre doltetre consideree comrae une addition a la sceonde edi- tion du Traite sur larcligion dc Carthage, par le savant eveque Munter. 11 a voulu que ses recherches s'elendissent aux cultes et a la croyance des provinces conquisesparcelterepiiblique, et ii aele forlementsecondepar M. Kaiser, professeur a Christiana, qui, ayanl visile recemment ia Sardai- gne , lui rapporia , non-seulcmcnt des dcssins impoilnns pour I'elude dc I'anliquite carthaginoise, mais encore sept idoles nioulees, en platre, d'a- juesles originaux que Ton conserve dans la collection dc Cagliari.M.Mun- ter rcgarde la pteniicrc de ces sepi diviniles comnie unc Aslarbe. On rc- inarque les atlributs de chacune d'elles dans les gravures qui accompa- gncnl I'ouvrage. Celle-ci se distingue par une tetc de chien, surmonlee de cornes ; la sceonde a paru devoir presider 6 la guerre ou a la ehasse ; la troisieme est une figure de cabire ; !a qualrieme represenlc unc divi- iiilc douieslique; la cinquienie est un fanne, qui, a la dilference des I'aunes grecs et remains , csl coiD'e d'un casque. Quant a la sixienie idolo et i la scplienie, rnanquanl absoliimenl dc donuees pour en determiner lecaraelere, le savant evcque se borne a Ics decrire ; I'une est armee d'un bouclier , I'aulre tlent a la main un gfiteau de .sacrifices, el sa tele est celle d'un singe. — L'auteur ptnse que les premiers habitans dc I'ilc eiaient venus d'fitruric ; que, dans la suite, des Africains, des Phcniciens €t des Iberes viurent s'y joindre ; enlin , qu'apn'.-s la couqueledc I'ile j'ar les CarlLagiuois , ceus-ci y elablirent des colonies, el que les races limitivcs sc rctircreni dans Its nionlagnes. Pcu a pcu la langue des v.iinqueurs devint dominante , ol Ii; commeicc y niela quclques mo!s grccs. M. Munler dcnioatre que lu religion de CuilLagc devint aussi LIVRES ETRANGERS. 55 1 cclle de la Sardaignc ; il parle d'lin Sardiis et d'un Jolaiis qu'on y rtivd- rail ; cnfin , il cxplique qutiques inscriptions, oil se rencontrent des inols pen connus, ou tout-a-l'ait ignores jusqu'ii present. Cetouvrage, diins son pcu dclendue , est I'un des plus iraportans pour I'etude de lu mvthologie ; et puisque son illuslre auteur a juge a propos de lul donncr la forme raodcsle d'unc Jetlie , il ne pouvait mieux I'adresser qu'a riiomme donl la vaste erudition et I'esprit etendu pronieltent lant d'uti- les et de nouvcaux resultats a la science de la mythologie. Ph. GOLBEBr. ALLEMAGNE. 220. — CetTKBlde der organischen Natur. — Tableau de la nature orga- nisee; par MM. Wilbrakd et Ritgen. Giessen, 1822. Muller. Un volume in-S". Prix : 2 fr. ; avcc un tableau colorie en 4 fcuilles, 28 fr. A mcsure que I'histoire nalurelle s'cnrichil dc nouvelies decouvertes par les voyages entrepris dans des regions lotntaines, il devient plus ne- cessaire de rapporter ces decouvertes a la masse des connaissances deja acquiscs , el de les grouper autour du faisceau que presentent les diverses productions de la nalure sur le globe. Cest ce qu'ont fait les deux sa- vans professeurs de I'Univcrsile de Giessen , auteurs de I'ouvrage que nous annoncons. Eecueillant toules les donnees que nous avons obtcnues par les voyagcurs, sur la distribution du rigne vegetal et du rigne animal dans les cinq parlies du nionde, ils ont dresse un grand tableau figuralif, en quatre feuilles , prenanl pour point de depart la zone torride, ou la vegetation brille dans toute sa ricbesse. lis font voir comment , en s'eloi- gnant de ce centre de la nature organisee, les animaux et les vegelaux se raodiCent et dimini;ent en nombrc et en eclat ^ et finisscnt par disparai- tre totalement, a la llujilc des neiges elernelles ; limite qui , dans les cli- mals cbauds, nc commence qu'a une grande elevation, mais qui s'abaisse successivenient en s'approcbant des deux poles, etdescend enfin jusqu'au niveau de la mcr. Ce plan est neuf et interessaut , et presente en meme terns un coup d'oeilpittoresque. On voit la vivacitedes couleurs, qui mar- quent la verdure et la floraison dans la zone torride , se graduer jusqu'aux leintes grises et blanchMres des montagncs glacees qui sont groupees dans le fond du tableau. Les auteurs ont non-seulement fait voir par quels degres de latitude chaque faraille animale ou vegetale etend sa pa- trie, mais aussi i quelle elevation elle vit habiuiellemcnt. Outre les cs- pi'ces (]ui habileni les terres , ils ont represenle toutcs ccllcs qui vivcnt dani ks mcrs. Uc petit volume . joint au tableau , lui scrl d'cxplication, 552 LIVRES ETRANGERS. et peul dcvcnir aussi, a lui seul, un guide pour I'oludc dc I'liisloire nalu- relle , consideree dans ses rapports avec la goographie. D — c. aai. — Fridcrici Tiedcmann Icones cerebri simiarum et quorumdavi, mmnmaliuni rarium. — Figures representanl la cervelle des singes et cciles dc quelques autres mammiferes , par Fridcric Tiedemakh, profes- seuT d'anatomie et de physiologie a I'lJDivcrsite de Heidelberg. Heidel- berg , 1821. In 8° de 55 pages dc texle. L'anatomie comparee du cerveau des animaux est uoe science qui ap- particnt plus particulierement aux savaus de rAllemagne : on sail ce qu'clle doit Ji M. Tiedemann. L'ouvrage que nous annoncons sulTirait i sa reputation, si deja elle n'^tait solidcmcnt etablie par son Traite de Vanatomie et de la formation du cerveau dans Ic foetus huinain. On ne possedalt jusi]u'ici que tr6s-peu de Cgures destinees a representer le cer- veau des animaux , encore elaientelles d'un meritc bien mediocre ; mais on mauquait absolumeut d'une collection progressive qui marquat les va- riations du cerveau pour Ics diflcrentes espfeces de niamniiferes ; enfin , on ne connaissait pas ces variations dans la plupart des especes Strange- res a nos conlrtJes, ou du moins on n'en avail qu'une idee bien impar- faite. La fanoille des singes elle meme, qui presente pour cette etude des materiaux si importans , n'avait point encore donne lieu a un travail approfondi. M. Tiedcmann est venu mctlre ses savantes recherches 4 la place des notions superficicllcs dont nous parlous ; et , pour les mieux asscoir, ii a obtenu du grand due de Baden qu'on lui transmit tousles animaux morts dans la menagerie dc S. A. R. Les especes dont les cervelles sont representees sont : simia nemestrina, rhesus , sabxa etca- pucina; phoca vitulina, felis leo , felis catus, lemur mongos, nasua rufa, lotor vulgaris, bradjpus didactilus, savia aguti , hystrix crislala, castor fiber , mus alpinus , myranecophaga didactyla , didelpbis murina , et da- sypus novemcinctus. Apres I'explication des figures, I'auteur a place des lableaux des dimensions et des corollaircs. Ses observations, dans ce genre , se trouvent d'une coincidence etonnanle avec celles du savant Treviranus, ainsi que I'annonce, dans le Journal de Goetlingue, cet ^lu- dit lui-meme, qui en rapporte quelques exemples. II y a, dans le livrc de Jl. Tiedcmann, des rapprochemens tri-s-inleressans entre la cervelle de I'horamc et celle des singes , et quelq ucsautres nou moins curieux. 322. Hiitorisclte U'crhevon Arnold Hermann Lud. IlKKKEN,etc. — CEuvies hislorlques de A. H. L. Hekhkjv , chevalier de I'ordre Guelbre, et professcur d'histoire a Goeltinj; , 1821. In-S". Tout ce que rilluslre aulciir a ecrit en allemand , sera donne au piiblii: en six livraisons, tliacune dc trois volumes. CcUe que iious annon(;ons LIVRES ETRANGERS. 553 esl la premiere ; elle contient des trailes et des dissertations eparses dans plusieurg recueils, et qui se trouvenl ici reunies pour la premiere Ibis , et d'abord una Lcltrc d un ami, qui renferme beaucoup de notions sur la \ie de I'auleur. II nc faut pas croire neanmoius qu'il ait voulu donner ici sa propre biograpbie. Lcs renseignemens qu'il nous Iburnit sur son en- fance , sur ses etudes et sur sa carriere dans le monde savant , presentent Ic plus grand interet.Le morceau est seme d'observations fines et piquau- les. Onlitapres, i*" un Trails des effelspoUtiqiwsdcia Reformation sur VEurope ; 2° un Diseours latin de fauteur , traduit en allemand par lui- nieme , prononce le 2 novembre 1817, d Voccasion du juhile; S" des Vcveloppcmens sur i'originc et 4cs proijrcs de {'influence angtaisc; 4°un Traili sur ia naissance , la formation et {'influence des theories yoLiti- resde ; sur le casque attribue a Ona- las, et trouve dans les ruincs d'Olympic. La cinquicm- division se com- pose d'observations critiques et de legons pour scrvir a rexpllcalion de di- vers monumens ; on y trouve un exaraen de ce que Strabon (lib. xiv) aen- tendu paro-xiMx V'f»tt; ledocleur Jacobs se declare pour la leqion ay.t-xa. Vfnit proposee par Tirwbitz, et rejettc toule autre explication. On rccbercbe ensuite ce qu'cntend Pline par Olympium au chapiire 8 du livre xxxv. Des observations sur plusieurs passages dc Fausanias , terminent celte cinqnieme division. La sixietne conlient des descriptions de vases , une dissertation sur le Trident, sur Neptune el Amymone. EnCu, la seplifeme iraite des collections royalcs d'antiquites de Prusse ; elle est du profes- seur Levczow. 2a5. — PlutarchiAlclbiadcs, tcxlum, c Cod. faris. liccognovil, per- "pctud annotationc instmxil, dissertaiionemde fonli-bus hujusvitca prae- misU Christ Bahr. — Vie d'Alcibiadc, parPlularque; edition revue sur les manuscrils de Paris, avcc des notes etune dissertation sur les sources ou Plularquc a puise ce qui concernc Alcibiade ; par Bjcqh, professcur a I'universite dc Iloldelbcrg ; 1822 ; iii-8''. Plusieurs traites philologiqucs ont avantageusement fait connaitre M. Bxhr au monde savant , et deja nous avons rendu coiupte de son in- genieusc dissertation sur Mincrvc Primigcneia, etsur Apollon Patricius (voyezToracXI , page i44)' Mais c'cst a I'dtude de Plutarque que ce jeune autcur a plus specialement consacr^ scs voillcs : il a donnu dans les Metctetnaia dc M. Creutzer , des observations sur I'Arlaxcrce, el des lors on a pu s'apercevoir qu'il avail coropris tout ce qui teste a fairc pour Ln KES ETRANGERS. 55o Ic icile et pour riDtelligence du vieux biographe. Aujourd'hui , il nou» lait port de ses Iravaux sur Alcibiade, et hienlot il achevera son Pyrrhus. Rl. Bahr a pris pour base Tcdition do Schoeffer, qui est ia plus repandue on Allemagoe; il a scrupuleusemcnt collationne les manuscrils de la bi- biiolheque royale de Paris , qu'il decrit avec soin dans sa preface. Celte pieface est suivie d'un examcn des sources dans lesquelles Plutarquc a puise les fails qui composent la vie d'Alcibiade. Ici , M. Boehr confond ro|dv Alex. L. Prevost , agent ■'I consul general dc la confederation Suisse a Londrcs. Geneve , 1822, in-8» , Paschoud ; Paris, meme maison de commerce, rue de Seine, n" 4, brochure d'une fcuillc d'impression. Prix 5o centimes. (i) lyVlof^e i!c DiJrro! avail ilr-ii ;inni d.ins l,i Coi rrspcndanre de Giinini , a laqi;elle M. Mcislcr a pris pari. :)58 LrVRES ETR ANGERS. Nous ^pvouvous en ce moniciU I'cmbarr.is {I'lin jiige novice Pt imp.Tr- lial qui viciit d'entcndri' Ics eloqucns pliiidoyers de dtux parlies advL-rscs. Si nous avions Ic fcms de disculer ct de peser Ics raisons do part ct d'au- (re, nous fcrions, sans doute, unchoixentre M. de Chuleauvieux , qui conseille a la Suisse d'uscr dc represailles, et M, Provost, qui I'engngc i laisser fairc. Au reste , la dicte helvelique a peut-6tre dciji resolu la question; et nous ne doulons pas que ce corps deposilaire des inlcri'ts de la palrie , n'ait pris la resolution la plus honorable et la plus utile. Nous oous bornerons done, quant a present, a quclques remarques sur Ics as- serlions de M. Prevost. Apris avoir prouve que TADglelerrc aurait fait une mauvaise speculation , si elle avail repousse le the dc la Chine, parce que les Chinois n'acbfetent point de marchandises anglaiscs, M. le consul ajouie : o La France est pour nous ce qu'est , dans mou exemple , la Chine pour rAngleterre. » L'analogie ne parait pas tout a fait juste ; et si on Tadmettait , il en resullerail d'etrangcs consequences. Un peu plus loin , M. Prevost exprime la crainte que les represailles de la Suisse ne portent le gouvernement francais a des dispositions liostiles, parce que le tarif franfais est une mesure generale dont la Suisse n'a pas plus le droit de se plaindreque d'autres etats qui gardent le silence. Mais, est-il interdit a ces etats de reclamer, a moins qu'ils n'elevent la voix dans Ic memo tenis , et sur le menie ton ? « Notre neutralite , ajoute I'auteur , cette ancre de salut , a laquellc nous sommes fermement attaches , ne nouf- prescrit-elle pas de nous premunir contra tout sentiment d'irritation i Ne nous dit-elle pas que notre premier devoir est de prevenir tout on qui, de pris ou de loin, directemcnt ou indirectement, pourrait lui nuire, et de fuir soigneusement toute espece de solidarite ? »... II nous faut un homme qui nc soit personne , disait le cardinal Mazarin ; la neu- tralite , telle que M. Prevost voudrait qu'on I'observat , ne diflere point de celle d'un etat qui ne serait rien. Vicnnent ensulte d'excellons avis sur la conduite que le gouvernement doit tenir, sur I'education, les moeurs, I'industrie, etc. j toutcs choscs d'un tres-grand prix , mais que Ton pent soigner avec le meme zele et le mCme succes , soit en usant de represailles , suivant Topinion de M. de Chuleauvieux, soit en dc- meurant immobile et impassible, commc M. Prevost le conseille. — A propos des prohibitions commercialcs , nous lisons dans cette brochure une observation quiparaits'appliquer mieuxa la politique en general qu'a I'administration des douanes : « Quand une fois on s'cst ccartu du bon chemin , le chemin de la liberie , il est tres-diOiciie d'v rentrci . » F. i LITRES ETRANGERS. 509 ITALIE. 2:19. — Difsertazionc sufjli cffeli , etc. — Dissertations sur Ics efrcts '■'" de la castration dans le corps huniain , par M. D. MoJo^. Milan, 1822; • wS'. Ce memoire avail ele public en fran9ais par I'auteur; bientot il fut tra- diiit en Italien. Le iiombre de fautes qui deparait cetie traduction a en- gage rauteuT a revoir, corriger et augmenter I'cdition que nous aooon- q'ons. Aucun physiologisfe n'a encore traite ce sujet avec autant de pre- cision ct de lamieres que M. Mojon. 200. — Storiadi Milano , etc. — Hisfoire de Milan, depuis le terns le plus connu jusqu'a iSi8, par M. Onoralo Olcese, anrien professeur, etc. Milan, 1822. Deux vol. in-i2. L'dutcur a su renfermcr en peu d'espace tout ce que Thisloire de Milan offre de plus interessant. Son style est .i la fois clair ct concis.- la forme (ilementaire qu'il a adoptee ajoute un merite de plus a son ouvrage, et la rccommande plus geaeralement. SOI. — It Tibcrio di Tacito dagli Annali , etc. — Le Tibere de Ta- cite, lire de ses Annales, par M. Vinccnzo dk Mattei ; avec un guide historique pour la lacune du livre V". Naples, 1821. M. Mattei s'est efforce de conserver la coulcur de Tacite en la tradui- sant. Le Journal Encjclopediquc de Naples assure que sa traduction est tri's-belle : I'auteur a voulu la rendre encore plus interessante par plu- sicurs eclaircissemens qu'il y a joints. II se donne la peine d'appliquer a divers passages du teste les opinions ou les idees deVico. Mais, cc qui pouirait sembler quelquefois singulier, c'cstqu'en commenlant Tacite et en rappelant la funoste epoque de Tibere, il s'clfurce de rel'uterlcs prin- cipcs de Rousseau. 202. — Bioijrafla, universale, etc. — Biographic universcUe, ancienne el moderne ; par une socielii de savans fran^ais ; traduile pour la premiere fois en ilalicn , et augracntee et corrigee dans beaucoup d'articles. Vc- nise, 1822. Un vol. de 480 pages. Malgre le mcritc de ret ouvrage, il est reconnu qu'il fourmille de fautes el d'omissions inevitables dans un parcil travail. Un diclionnaire se com- pose ordinairemcnt d'apres les dictionnaires qui I'ont precede, et qui lui transmctlcnt une parlie de leurs erreurs el de leurs imperfections, iiia!gre les proincsses el quelquefois le zele des nouveaux editeurs. Les Iraducteurs de cclui-ci se plaignent, par excmple, que plusieurs arlicles conccmanl des savans ilaliens sonl tr6s-pcu salisfaisans, compares sur- lout a d'aulrts articles sur des savans fran^ais qui n'onl pas, i propor- r.Go LHBES KTRANCF.RS. lion, Mil merile supi^rieur. lis vculent ii'parci' to tort, et nous os|u'-i(iiis qu'iis n'imili'ront pas la partialitu qu'ils out condamnec. On a rcprocbc mix traducleurs la peine qu'ils ont prise de changer Ics noms elrangcrs de I'histoire del'Asie, en les italianisant ; ct nous reprouvons de in6rne cot abus de denaturer les noms propres , abus qui nou? expose a dcs erreurs, et nous oblige 4 multiplier les dictionnaires. On doit cependant leur sa- voir gre de plusieurs corrections que I'oc trouve dans ce premier volume, surtout dans les articles Abano, Achimclccco, Acronio, Attuario, Acrio, Africano, Ainsworth, Agillo, et • 11 renferme aussi plusieurs articles cnli6remcnt nouveaux. 253. — Dizionario hiografico , cronologico , etc. — Dictionnaire bio- grapbique, chronologique , etc. , divise en diverses classes d'hommes il- luslres de lous les terns el de toutes les nations ; par le professeur Levati. Milan , 1821 ; in-8". Ce dictionnaire est divise en cinq parties ; la premiere comprcnd les legislaleurs, les princes et les capitaines; la seconde, les prot'esseurs de sciences; la troisierae, les litterateurs; la quatrieme, les artistes; et la cinqui^me, les femmes illuslres. L'auteur a cru devoir commencer par la derniere, peut-etre paregard pour le sexc. On ne comprend pas bicn comment un dictionnaire pcut etre chronologique. En tout cas, ce serait une qualile qui ajouterait a cet ouvrage le merile de la nouvcautu. 234.. — CaroU Bovchcroni, de Josef ho Vernazza albensi. Turin, 1822; in-8°. L'opuscule que nous annon^ons ici est fort recommandable par la pu- rele du style, et par la justice que M. Bucheron rend aux qualites morales ct litteraires du professeur Vernazza, son coUigue dans I'universite de Turin, J. Vernazza, que ITtalie vient de perdre^ k I'age de 77 ans, ne a Albi avait fait ses eludes a Turin. II a cultive surlout la lillerature , I'his- toire ct les antiquiles. II ecrivait avec beaucoup de precision et assez d'cle^ance dans sa propre langue. On a de lui plusieurs notices sur divers artistes el savans de son pays ; il a fait des rechcrches critiques sur divers monumens anciens, et a laisse des inscriptions consacrees a la memoirs de personnages qui les ont meritees. L'hisloire de I'imprimerie dans sa ' ^ille natale a occupe aussi ses recherches, et il fait connaitre la rarete de quelques-unes des editions les plus remarquables. Vernazza eut son opi- nion politique , et il la soutint avec un caraclere qui ne composa pas avec les circonstanccs. 11 fut done persecute pendant quelque lems : mais on rendit bientol hommage a sa probite. On lai conGa d'abord la biblio- tbfeque publiquc; ensuile il fut nomme professeur d'histoire dans I'uni- versile de Turin. Severe dans ses moeurs , independanl par ses babiUiks, 1 LIVRES ETR ANGERS. . 56 1 il professa toujours Ics principcs qu'il avait adoptus; ct quelle que fdt la divergence ties opinions, il se fit generalement distinguer par sa vasle erudition ct par la surete de sa critique. Les hommes de letlres les plus connus, tcls que Tiraboschi , profilferent souvent de ses conseils et de ses lumi<'TCS. II fut I'anii des Balbo, des Saluces, de I'abbe Caluso et du comte Napione. II est regretle de tous les veritablcs savans , parmi les- quels on distingue I'auleur de cette notice (i). 255. — Elogio, etc. — Eloge du comte Giabattisia Giovio, suivi de quelques Ictlrcs sur une assertion inexacte de lady Morgan, dans son ouvrage inlitule Vltalie, relativement a la ville de Come; par le pro- fesseur Caienazzi. Como, 1822. In-8°. L'eloge du comte Glovio oPfre assez d'inleiel , ct les lettres ecrites contre I'ouvrage de lady Morgan , prouvcnf qu'il ne sufCt pas de tra- verser un pays pour en connaitre avec precision toute I'histoire. 236. — Notizie com.'pendiosc, etc. — Notice sur la vie et les etudes de SIroComi, etc.; par L. B.,etc. Milan, 1822. In-S". Siro Corai, ne a Pavie en 1741 > et mort en 1821, fut litterateur, his- toricn , arcbeologue ct diplomatc. II rendit plusieurs services, en quaiite d'arcliiviste , a sa patric et a son universile. On a de lui les ouvra-'cs sul- vans : Il Filclfo rivcndicato; Ic Riccrclie suW Accademia degli Aftidati ; Ic McmariesuUa sloriadella tifografia favese, del secotoXF; et la Me- moria sloricu-critica sopraSeverino Boezio. Souvent il refula des opinions d'Apostolo Zcno, do Mazzucchelli , de Muratori, de Tiraboschi, etc. et aucun d'eux n'osa jamais I'attaquer. 237. — Artisti alemanni, etc. — Les Artistes allcmands. Venise 1822. In-80. M. Neu-Mayr est I'auteur de cet ouvrage , dent il a deja publie quatre cahiers. Le dernier est entieremcnt consacre a la biographic d'Albert Dij- rcr, le Raphael de rAllemagne. M. Neu-Mayr donne d'abord une notice sur sa vie; il le considfere ensuite comme artiste en divers genres et comme auleur de divers ouvrages litleraires; il examine enfin plusieurs de ses tableaux qui se trouvent en Italic, et que Tauteur a vus lui-memc. 208. — Principi iogici , etc. — Principes de logique, et memoirc sur la metaphysique de Kant; parM. Destutt-Tracy. Pavie, i822.In-i2. 11) Une belle nicdaille , en I'honneur de Jos. Vernazza , a cte frappee a la monnaie des medaillcs de Paris, en 1817. C'est un moDumcnt rieurea I'ancienne. Apres tant d'assertions ouingenjeuses ou bizarres , et qui toules merileraient d'etre plus ou moins discutees, l'auteur rappelle, dans la dernlere lettre du premier volume, ce que nous devons k Pe- trarque ct a Cola di Rienzo, pour avoir encourage en Italie les etudes re- lalivesal'architecture.Le tableau qu'il presenle dece tribuu du peuple, qui concut le haut desseia de rendre a I'ltalie son unite et son ancienne li- berie , est un des morceaux les plus interessans de cet ouvrage. II coni- niente ensuite le voyage fait par Montaigne en Italie, et d'autres ouvrages du meme genre, publics par des elrangers et par its Italiensles plus es- tiir.es ; il propose la restauralion de quelques temples anciens de Rome; !i se luontre tres-peu favorable a I'ordre dorique ; souvent aussi il atlaque le Dante dont le style lui semble Irop rude, et pour le dire plus ouver- tcment, plus propre i la ficrte d'un republicain qu'a la mollesse d'ua esclave ; ce qui coincide avec I'opinion qu'il a emisc aillcurs sur Al- - LIVRES KTRANGERS. vli't ouvragc est rchitiTaux circonslanccs particuliircs ou sc troiivc en ce laomcnt la nation espagciolc. J. A. Llohenxr. TAYS-BAS. ■2.\6. — Notions frUiminnircs siir Ics proprielcs generales dcs corps , pour servir d'introduclion a I'etudc dcs sciences physiques. Bruxelles , j8?.2. P. Dcmat , imprimciir de I'acadtimie royale ct dc I'universite dc Jjouvain. Paris, cliez Fena, jeune, rue des Grands-Augustins. In-S". L'auteur de cct ouvrage pruvicnt scs lecteurs qu'il est peu excrce dans I'art d'ecrire , ct ii reclame leur indulgence : cpmmc il s'enonce tou jours avec clarte et correction , les lecteurs ne trouveront rien qui ait besoin d'etre excuse. D'aillcurs , il s'agit bien plus d'idecs que de style, et de choses que dc mots. Cependant, nous debuterons par une discussioa sur d, culiivateur de la Brie. Paris, 1822. Delaunay, Palais Royal, galerie de bois. Un vol. orne d'une gravure. Prix, 3 fr.; et par la posle, 5 fr. 60 c. 260 (*). — Inslrxiciioii four Ics hergers et pour les proprietaires de Iroupcavx ; avec d'autres ouvrages sur Ics moutons et sur les laincs; par Dalbentox ; publiee par ordre du gouvernemeot, accedes notes; par J. B. Hl'zabd. C inquicmc edition. Vans , 1821. M"^ Huzardj rue de I'E- pcron , n" 7. Un vol. in-8* de plus de 000 pages. Prix , 7 fr. , et 9 fr. par la poste. 264. ^ Queiqucs jmirs a Athcncs ; ouvrage traduit de I'anglais , de Miss Wilier. Paris, 1822. Un volume in-8°. Eymery, rue Mazarine, n" 3o. Prix, 4 fr- » et par la posle , 4 '"''• So cent. Ce n'est pas sans quelque surprise que I'on avail vu une jeune an"laise au lieu de se livrtT aux phiibirs de son age , faire des eludes profondes sur les mreurs et Ics usages des Etals-U'nis d'Amerique, et cornmuni- quer au public, sous les auspices du general Lafayette, le resullat de scs observations et de ses proprcs idees. Miss Wrigt vient de publier un nouvcl ouvrage , el celte fois il est consacre a la peinture iea deux plus celebres teclcs de la philosophie aiicienne, tt dcdie a I'un des plus graves juriscoiisulles anglais, a rilliislrc Benlliam. Aous alloas dooner queiqucs 57^ I.iVRES FRAIVCATS. dctnils sur cctte produclioi; ii-inarqu;iblc , el (|ui scsait cii droit d'ctonnor ineinc Ics persotincs les pluti vcrsdcs dans les nnnaics pliilosopliiqucs de la Grccc , si son auteur ne nous avail pas deja (ait conuailre combien on dcvait attendrc de tant dc justesse d'esprit cl de maturite de jugement. L'ouvragc dc Miss Wrigt prcsunte un parallele inleressant dcs deux secies les plus ctSIebres , peut-Ctre, de rantiquite, par !e singulicr con- trasle dc leurs doctrines, et les nombreuses discussions qui les ont fait naitre. L'auteur a chcrche a justifier Epicure de I'lmputalion si souvent renouvelee, d'avoir corrompu la morale , en proposant a scs disciples le plaisir comnie souverain bicn. Nous pensons, avec Miss Wrigl, que ja- rnais aucune secte, aucune soniete ne pent avoir cu pour but principal de perverlir les hommes, et qu'Epicure faisait consisler le plaisir dans • la pratique liabituellc et facile d'une vcrtu douce ct indulgentc. Le phi- losopbe developpe lui-meme , dans plusicurs enlretiens avec ses elcves , les principes de son ainiable philosopbic ; il laisse aux Stoi'ciens leur farouche vcrtu , qui commande tant d'efforls a rhommc dispose a gravir les rocs escarpcs ou elie reside. La vertu d'Epicurc habile un sejour plus accessible ; elle attire les hommes par I'amour que leur inspirent ses graces immortelles. Ce passage semble imile de celui ou Montaigne nous pcint la vertu dans un riant sejour, auqucl on parvient par des routes ga- zonncuscs ct doufleurantes , d'une penle facile et fntie comme est la •voutc celeste. Malheureusement , l'auteur n'a point venge Epicure du re- proche d'atheisme que lul fail I'antiquile meme. II est i rcgrctter, pour I'honneur de cc philosophe , que nous ne possedions pas ses ouvrages : peut-etre Lucrece, alhee ct materialiste , a-t-il exagere les opinions d'E- picure, et I'audace du disciple a nui a la gloire du maitrc, comme , dans ]a suite, d'autres sophistes ont denature sa doctrine du plaisir, et ont place le bonheur dans une hontcuse volupte. Le cadre decct ouvragc est simple et ingtSnieux. Un deserteur de I'ecole d'Epicurc a declame centre lui dans le Portique ; Theon , jeune dleve de Zenon , plein d'horreur pour ce honteux tableau, sort du Portique, plonge dans une reverie pro- fonde. Epicure , qu'il rencontre, sans le connaitre, le conduit thez lui , I't commence a dissipcr les prejuges , qui disparaissent enfin aprfe? plu- sieurs enlretiens succcssifs. On aimc a voir l'auteur fairc chcrir la douce et indulgcnte morale d'Epicurc , sans cesser d'adniirer la philosophic couragcuse ct austere de Zenon. Le chapitre 7, un des plus inleressans dc I'ouvrage, nous montre ces iilustrcs adversaires en prisencc. Epicure suit son jeune elevc au Portique, et confond le caloinnialeur. Theon rcslc I'ami d'Epicurc , et devicnt a la fin I'amant d'Hedeia , (ille adoptive du philosophe; mais Zenon sera toujours son mailrc. Les caracleres sout LIVRES FRANgAIS. 5-5 flgreablcracnl varies ; la gravile douce de LeoDlium fait un contraste pi- quant avcc I'etourdcric spiriluclle ct le ton un peu trancbant d'Hedeia. L'auteur aurait dvi , pcul-6trc , moins negligcr Boidion , qui ne fait qu'e- routcr Leontium jouant de la fliite, et paie assez mal la complaisance du pauvie Sofion. Lcs chapitres 7, 10 et 12 sent au nombre des plus rc- marquables. Le style de la Iraduclion , qui est geneialement agruable k lire , est dcpare par I'eniploi frequent de cci taines expressions , dont plu- sieurs, pour etre i la mode, n'en sont pas moins des faules. Telles soot : inflticncer, fixer quelqu'un , terrificr, inot emprunte peut-ctre au texle anglais , et qui n'est qu'un barbarisme dans notre langue ; enCn stoi rhisloire une lornic plus dramatiquc. Malgre ces impeirectioiis que Ton ne peut eviler que par une etude scrieuse dcs hisloriens de I'antiquite, ouncsauraitquc louer cetouvrage, remarquablcpar une souplesse et une tacilite de style que Ton rencontre rarement , par une description exaclo de mceurs, etpar des reflexions qui decelentun grand talent. Toutporto I'empreinle de la verit6 dans cclte histoire, et c'est la relation la plus complt;te que I'on possede sur la revolution la plus etonnanle des terns presens. A. Metral. 275. — Tableaux mncmoniqucs de Vhistoire dc France, etc. , par M"'" de Paris, 1822. Colas, rue Dauphiue , n" 02. Un volume in- 12 contenant 67 planches et cinq tableaux ; grand papier. Prix iS fr. On a reproche aux dilTerens syslemes de mnemonique la multiplicitu des signes destines a aider la memoire , le peu de rapport qu'ils presen- taicnt avec les objels qu'ils devaient rappeler , leur bizarrerie enfin, eC uieme le ridicule qui pouvait quelquefois s*y attaclier. L'autcur des Ta- 'bleaux mnemoniques de I'hisloire de France a su evitcr ces ecueils, Les signes employes dans ces tableaux sent peu nombreux, simples, inge- nieux et analogues aux objets reprcsenlos. lis ont sufii pour renl'crnier dans un medallion I'indication et la date des principaux e\enemens dit rcgue de cliacun des rois de France. Un Abrigo hislorique scrt d'expli- cation aux medallions; ct tel est le rapport exact des signes et des fails, qu'une fois inslruit de la melliode de Tauteufj I'elcve, eu lisant VAbregc , peut recomposer le medaillon, et eu voyant le medaillon, re- citer les traits les plus iniportans consignes dans VAbrigc. La melLodo est assez claire pour que, dans une courle le9ou, un enfant puissela com- prendre ; et 1' exercice de deux ou irois seances en convertira pour lui li connaissancc en babiludc. Une pensee Leureusc a preside au cboix dcs; traits ligures dans les medaillons. Destines a frapper a la fois les yeux et I'esprit, I'auteur a voulii qu'ils caraclerisasscnt , autant que possible, chaque rigne et chaque prince. Ainsi , dans le medaillon consacrc a Henri IV, le signe de la guerre civile et non celui de la victoire indiquo les bataillcs celebres d'Arques et d'lvry ; et aucun emblcme ne rappellw le juste suppliee de Biron : peuton mieux exprimcr, que Henri IV ng ceignit jamais qa'k regret sa tele de lauiiers teinls du sang franQais , ct qu'il s'affligca d'avoir a punir le l'ran(;ais uume le plus coupable?.Les Ta- iilcaux mnemoniques dc I'liistoirc d' Anglctcrrc , traces d'apres la mtniQ inclLode , sent en cc moment sous prcssc. L'aulcui sc propose dc publici: 5y4 LIVRES FRANQAIS. sucocssivcment les Tahlcaux tnncmoniqucs de Vhistoire d'Aitematfiie,. de Vhistoire dc Russia, et do Vhistoire d'Espagne. Eusibc Saltebtb. 276 . — (*) Victoires et conquitcs dcs Frrtncaif, depuisles Gaulois jusqu'cn 1792 , par une Societe de militaircs et de gens de letlrcs. Paris, 182a. Ud volume in-8» de 4oo pages. Prix , G fr. 5o cent. Cette collection sert d'introduction aux Victoires des Francais dcpuis 1792 ; elle en I'ait partie immediate ; elle sera composee seuleraent de six volumes. Deja les cditeurs ont rappcle les premieres conquetes des Gaulois dans la Gr^ce , leur resistance aux Romains , les preraifercs armes des Francs , les exploits de Charlemagne , etc. Le tome quatriemc est ac- compagne des plans de la bataille de Poitiers, d'Azincourt , du siege d'Orleans ct d'une carte itiauraire de la marcbc de Jeanne d'Arc sur Eheims. 2-7. — Rccucit dc pieces authcntiques sur le Captifde Sainte-HcUne, de memoires et documens ecrits ou dictiis par I'empereur Napoleon , sui- vis de lettres ct de memoires de MM. Bertrand, Lascases , Gourgaud, Mootholon , etc. Tomes VIII et IX. Paris, 1822. Correard , au Palaie- Rojal. Prix , 6 fr. , et 7 i'r. 5o cent, par la poste. Nous avons annonce les cinq premieres livraisons dc ce rccueil interes- sant. Les tomes 6 et 7 ont ele saisis. Le 8"' qui vient de paraitre, con- tient les bullclins ofiicicis de la grande armiie , dictes par Napoleon lui- mfime , pendant les campagnes d'Austerlitz , d'lena , de Prusse , de Po- logne et d'Autriche. Ces bulletins, recueillis par M. Alexandre Goujon , forment un precis substantiel ct anime de I'hisloire militaire de notre epoque, (igalement inluressant pourcelui qui n'y chcrcbe que les faits, et pour celiiiqui veut y etudier les secrets de I'art strategique. Le tomeneu- vieme contient la suite des bulletins dcs campagncsdc Kussie, deSaxe, dc France el des Pyrenees, avec toutes les pieces oOQciclles propres i iclair- cir les fails. Les dixi^me ct onzieme volumes se composeront des me- moires du doctcur O' Meara , intitules : Napoleon en exH. Le tomedou- zieme et dernier coraprendra la vie de Napoleon, et des notices biogra phiques sur ses compagnons d'infortune. 278. — Notice sur Ciaire-Joseph-Hippotyfc Leris CLAiaow de la Tude, par M. AwDHiEux, placee au commencement des memoires de mademoi- selle Clairon, faisant partie de la Collection des memoires sur I'arl dra- matique , et tirec separement a un petit nombre d'exemplaires. ( Ne se vend pas. ) In-8°. Mademoiselle Clairon a laisse aux amateurs de I'arl dramatiqiie dcs souvenirs qui ne s'etcindconl jamais. Son jeu palbelique, sa longue car- ricrc llieutralc , ses liaisons avec plusieurs pcrsonnagcs celcbrcs, iui ont LIVRES FRANgAIS. 585 arquis une r(5pufation qui ne parait pas exageree , quelle qu'cn soil d'ail- leurs I'etendue. Tout le monde sail que raadcmoisclle Clairon a pris le soin de publier des mcnioircs , dans lesquels die a clierche a ioilicr les acleurs a venir aiix secrets dc son art. Ces sortcs de compositions ofFrcnt toiijours de I'inleret, lorsqu'elles sonl dues surtout a de grands arlislps. On aitne a entendre parler quelqu'un des choses qui lui ont valu sa cele- brite. Mais je doule que dorenavant I'ouvrage de mademoiselle Clairon soit prelere a I'interessante notice que M. Andrieux vient de faire pa- raitre sur cefte grande tragedienne. Ccst ici, bien plus que dans les mi- inoires , que les jeunes acteurs devront puiser de sages preceple s, d'ex- cellcnles lecons. II est facile de reconnailre, en lisant cette notice, la touche d'un homme dou<5 d'un gout delicat et pur, qui a observe, com- pare, analyse les deux parties dislinctes de I'art du comedien , I'action ct la diction. M. Andrieux partage, avec beaucoup de raison, les comediens en trois classes; celle qui chante, celle qui crie, et celle qui parle. Nous renvoyons a I'ouvrage meme les lecleurs qui voudraieni connaitre le de- vcloppcment ingenieux de celle proposition. La notice de M. Andrieux contient encore plusieurs details anecdoliques que mademoiselle Clairon avail laisse echapper. lis sont racoutes avec co charme ct cette touchants bonhomie qui rt^pandent un si grand Inleret sur foutes les productions de I'auteur des Etourdis ctdu Meunier dc Sans-Souci. CcXte nolice seta desormais inseparable des memoircs de mademoiselle Clairon , et elle donne InGniment de prix a la nouvelle edition publiee par M. Baudouin. A. T. 179. — Notice sur la vie etles travauxdeCh. L. Cadet dc Cassicourt. etc., par J. J. Vibev. Paris, 1822; impiiraeriede Fain, place de I'Odeon, brochure d'une feuille. Voici un ecril dont nous aurious tire des raaturiaus precieux si nous I'eussions connu lorsque nous redigeamss un article necrologique sur Ca- det de Gassieourt. M. Virey , qui cultive I'amilie commc les sciences, comme les letlres, comme loutes les belles I'acultes de Tame, futun des premiers a consacrer sa plume a la memoire d'un ami. Sa brochure sera lue avec interct , meme par ceux qui ont conserve le souvenir soit de iiotre article , soit des autres ecrits biographiques public's au sujet de la perte d'un homme que les letlres , les sciences et les arls rcgretteront encore long-tems. 280. — Petition a la Ctiamhrc des Deputes , au sujet des inconveniens qui resultent dela maniereinexacte dont la plupart des journatixrendent comptedes seances de cette chambre ; proposition de publier, dans'un rtcueil special , ct Ic Icndcmain de rhaquc suancc , Ic tcitc complct des 586 LIVRES FRANCAIS. debats, ... par A. C. N. Maquart , slcnograplic employe au minist6re (le la marine , auteur des eloges du due d'Eiighien ct dc S. A. R. le duo de Berry » couronoKS par I'academic dc Dijon. M. Maquart a joint a sa petition un cssai de la redaction qu'il propose; c'est le rccit d'unc partie de la seance du 2 fevrier, oil furent discutes les articles 12 ct i5 du titre II de la loi sur la presse. 11 expose ce qui a et6 fait ou cssaye jusqu'ik present pour alte indre le but qu'il s'est propo^g ct aprt^'s avoir discute les droits des journaux existans , et surlout ceux du Monitcur, les inlcrcls des deputes et ceux du public ,il passe aux details relatils a sa proposition. Les moyens stenographiques de M. Maquart nous sont inconnus ; mais , quels qu'ils soient , ils ne peuvent faire le tableau complet de toutes les seances , pas plus qu'il n'est au pouvoir dc la pelnture de representer tous les phenom&nes des tempeles. Si des cx« clamations, et a plus forte raison, des phrases parlent en meme terns de differentes parlies de la salle , le stenographe ne pent les rendrc toutes ; il placera ces exclamations ou cus phrases dans un ordre tout-a-fait ar- bitraire. De plus, il est bien rare qu'un discours improvise puissc fitro ecrit tel qu'il a ete prononce ; ainsi, la redaction vient y mettre son em- preinle, en depit du redacteur qui se croit impartial parce qu'il a I'in- lenlion de I'etre. Au reste , I'execulion du projet de M. Maquart est sans inconvenient , on le sait d'avance ; elle peut devenir utile , c'est a I'ex^ perience i le prouver : ainsi , tout le monde est d'accord pour souhaitei; que ses propositions soient agreees. ^ F. 381. Ilisloire tittcrairc des Grecs fcndanl to mnycn etre meme, dans un retour de verve satiriquc , le malin auteur se sera-t-il amuse aux depens dc quel- ques-uns de ses louangeurs ; du moins , il n'aura pas manque de reviser le jugement de I'Academie, dont il a du eire mediocrement satisfait. Certes , il n'est pas meme besoin de ce tact fin et spirituel , de ce coup d'oeil penetrant dont la nature avait done Lesage , pour apercevoir une inferiority marquee dans I'un dcs deux discouis que I'Academie a pla- ces sur la meme ligne. Won que I'ouvrage de M. Malitourne soit dc- pourvu de talent ; on y trouve des pensees spirituelles, des aper^us justcs, des reflexions sur Turcarct qui annoncent de I'etudc et du gout ; mais on y remarque plus souvent encore une critique vulgaire , des idees com- munes, et un style ou la pretention des mots est souvent trahie pai I'im- puissance de la pensee. Si , depuis que I'Academie donae des prix , clle ne nous avait accoutumes a quelquc singula'ritedans ses jugemeus , nous pourrions nous etonner de celui-ci. Kous savons qu'on a reproche au dis- cours de M. Patin un defaut assez grave; I'auteur a place en tete ure dissertation sur ic roman; ce morceau ou Thistolre , aussi-bieu que la critique du genre , semblcnt trop abregees, fi on Ic considere isolc- mcnt , est trop long poor la place qu'il occupe dans I'eloge de Lesage. Ce reproche est raerlle sans doute ; mais comme ce vice de composition est heureuscmcnt rachele par tout le rcste du discourse comme Tauteiir nous fait bien connaitre I'ccrivain qu'il s'est tliarge ile peindre! comme cctle peinturc est vivante 1 comme cclle pliysionoraie est expressive I On 590 LIVRES FRANCAIS. dirail d'uu ami d'enfancc nvcc Icquel I'auleur aurait passe sa vie! IVicn no lui est cache ; il sail ses d6iauts conimeses qualitcs ; en mCme Icms qu'il nous fail admirer celks-ci ., il souleve avec la discretion de Tainilic le voile qui pourrait nous derobcr Ics autrcs. Pour loucr Lesage , M. Palin scmble lui avoir cmprunic quelque chose dc son talent; ce sont ses idees piquantcs , ses observations spiriluelles, ses tours ingenieux , son style plein dc naturcl et de vie. Les homes de cet article, en nous otant le plaisir dcs citations, nous sauvcnt du inoins Tenibarras du choix ; il faut lire le discours entier , et surtout la portion consacrec i Gilblas , que le public a tant applaudie a la seance de I'Academie. Pcut-etre scra-t-on lache de ne pas trouver dans cet eloge plus de jiarticularites relatives a la personnc de Lesage. M. Malilourne remarque avec disccrnenient que les circonslances du tems oil il vivait durent etre favorables au developpe- ment de son genie, ct M. Patin a montre avec bcaucoup de finesse lessecours que Lesage a tires de sa position dans le monde ; niais tous deux laissent quelque chose a desirer sur ces details de la vie commune , oil nous ai- mons tant a surprcndre les hommes qui ont iaisse une grande celebrite.| La perfection avec laquelle M. Patin a peiot I'ecrivain, nous fait regrettet qu'il n'ait qu'ebauche rhoramc(i). — Le nom de M. Palin, qui professail: avec distinction a I'ecole normale, dont il a etc lui-meme un eleve dis- tingue , nous rappelle que depuis quelqucs annees I'enceinle academique etait accoutumee a entendre proclamer de snoms connus dans celteecole; cette remarque, que nous nous plaisions a faire, en songeant que les courounes de ses mailres et de ses elfcves seraient pour elle un nou- veau litre a I'estime publique , r'est plus pour nous qu'un souvenir pe- nible depuis que nous savons qu'elle n'existe plus. La destruction de ce bel etablissemcnt sera , nous le croyons, une veritable pcrte pour I'ins- truction publique. Les services importans qu'elle a rendus, en ranimant nagu^re parmi nous le culte des muses grecques ,en conservant la tradi* tion des etudes solides , en formant un grand nombre d'excellens profes- seurs , aujourd'hui le plus ferme espoir de nos institutions publiqucs, cxciteront long-tems la reconnaissance de tous ceux qui^ cherissent les ( i) II nous semble que )'auteur confond ici la biogrnphie avec Veloge : la premiere admel les details qu'il regrettc dc ne pas trouver dans les pieces cou- ronnees ; le second , au contraire , est plus relatif aux ouvrages , ct son but doit gtre do marquer cxactenient la place de I'ecrivain dans la liste de ceux qui ont contriliuc au jivogres general dcs connaissanccs, dc I'art dc ponscr coinme de I'art d'ecvire. tC. V.) LIVRES FRANgAIS. 691 letlrca, et qui regardcnt une inslruction approfondic comme I'un des fondemens de la gloire nationale et dc la felicite des pcuples. M. A. 283. — La renaissance des Icllres ct des arts sous Francois I", pocme; par M. -Y. Boniface Saintine. Paris , 1822. De Timprimerie dc Firrnin Didot , rue Jacob , n" 24- In-4" de 1 1 pages. Prix , 1 fr. aS c. 286. — Ode sur le itieme sujct ; par M. Ed. Mennechet. Paris, 1823.' Meme adresse que ci-dessus. In-4° de 12 pag. Prix, i fr. 26 c. ( Cos deux po6mes ont partagd le prix de poesie decerne par I'Acade- mie fVan^aise, dans sa seance du 25aotH 1822. ) Cost une erreur, selon moi, que de revoquer en doutel'uliliie des con- cours acadeniiques ; ils excilent Temulalion , et quand I'emulalinn est excitee, il en resulte , d'oidinaire, de grandes et de bonnes choses. Et qu'on ne croie pas Irouvcrailleurs cette emulation qu'olTrent lesconcours publics ; celle qui nait des efforts isoles que mulliplie le talent pour per- ceret sc faire connailre, est bien moins puissante, parce qu'elle nc laisse entrevoir que des resullats lents et souvcnt incertains. Auj'ourd'liui sur- lout , que la lilterature est, en quelque sortc , forcec de se plicr aux be- soins de la multitude , aujourd'hui, que Ic poete estcontraint d'adoptcr une coutcur pour traverser la foule des obstacles qui s'opposent a ce qu'il communique avcc ses compalriotes, quel est celui qui peut csperer de leur faire adopter son nom et sa gloire , s'il ne s'est declare aupara- vant I'echo d'un parti ? Un concours academique leve toutes ces diflicul- tes. Le concurrent qui est assez hcureux pour remporter la palme celui meme qui n'obtient qu'une simple mention, se trouve tout-a-coup en un seul jour , plus avance que ceux qui ont en leur favour de longues veilles, mais qui ont dedaigne la memo voie. Son ouvrage est lu, son nom est proclame devant une assemblce nombreuse ct choisie, j'ai pres- que dil devant I'elite des juges de la nation , ct il n'a plus qu'a soutenir une reputation qu'il doit souvent k la reunion fortuite de circonslances plus ou moins heureuses. Ces reflexions sont, en partie , applicahles aux deux auteurs dont j'annonce ici I'ouvragc couronnu. II est permis de doutcr, d'apres ce que nous connaissons de MM. Saintineet Mennecliel que ces deux jeuncs auteurs se fussent silot fait connaitre s'ils n'avaient pas dispute et remporte la palme d'un concours public. Si quclques per- sonnes ont cru pouvoir juger severeroent Ics deux productions qui leur ontvalu, en 1820, la couronne academique, j'apprehende leur censurt; pour celles dont je m'occupe en ce moment. L'instilution du jury ct Venseignement muluel etaient deux sujets ingrals, et qui n'offraient presque point d'inspiration a la muse poetique ; MM. Sainlinc et Men- nechet se sont tires avcc bonheur, avec talent mCme , des borncs trop 5()-> LIVRES FRANgATS. reslrcinlcs ou Ics avail renfcrme^ le choi\ Tail par rAcadcniie. M;iis ta renaissance dcs tcttrcs sous Francais 1" litail un sujet heureux , ou Ic poetc pouvait se montrer , ct les deux lauruats ne mc semblent pas s'y Sire Aleves au-dcssus d'eux-meines, c'est-i-dire de leurs prectidens essais. « La restouralion deslctlrcs , dit avec braucoup de raison M. Baynouard dans son Rapport a l'j4cadcjnie,\!iTesti\iTat'ioa des lcttres,sous un roi qui les cncouragca par ses cxemples el par ses bienfaitSj et dont rafTabiiitu ac- ciieillit et honoia tons les lalcns la restauration des arts, dont ce prince hita les progris ,soit par ses largcfises, soil en faisant execulcr des monumcns qui sulKsent encore a la renommee dc plusiciirs artistes celebres; toutes les circonstances heureuses , tous les grands souvenirs qui s'attaclient 4 cctte belle epoque de notrc histoire, fournissaient aux pofctes des details divers et brillans pour traitor ce sujet vraiment national, d Et cependanl, MM. Saintine ct Mennecbet n'ont trouve sur leur palette que des cou- leurs pales ct communes pour peindre ce grand tableau. L'ode de cc dernier surlout est d'une faiblcsse extreme; a peine y parle-t-il , dans la strophe onziferaCj des auteurs qui ont marque le passage de la decadence a la renaissance dcs lettres. Le genre qu'il a choisi ne convenait mcme point a son sujet ; et je nc puis assez m'etonner, non-seulemcnt qu'il ait partage le prix, mais qu'il ait balance un scul instant les suffrages aca- dcmiques avec la piece de M. Saintine , qui lui est de beaucoup supe- rieure pour le plan et pour I'ex^cution. L'idee qu'a cue celui-ci de faire adrcsser une epllre i Lrasme par Budce, pour I'engager a venir se fixer en France , <'st ingenleusc. Plusieurs vers beureux pourraient etre cites , el donneraient une idee avantageuse du talent de I'autrur; mais je le r6- pcte, parcc que tel est mon sentiment, M. Saintine ne s'y montre pas assez poete , ct ce n'cst pas enCn ce que I'Academie elait en droit d'at- tendre du sujet qu'elle avnit cboisi cetlcannee. E. Hereac. 28^. — Ledi'voucmenides mcdccins franrais ct dessiEurs dcSainte-Ca- mille , dans la fcsle dc Barccione , po6me par Mademoiselle Deifhine Gay, qui a obtenu une mention particuliere de I'Academie fran^aise , dnns la seance du n!{ ao^l 1822. Paris , 1822; Ambroise Tardieu , rae du Rattoir, n° 12. Brochure in-S" d'une feiiille d'impression. Prix, 1 fr. 288. — Poimc sur Ic incme sujet, par M. E douard Allstz, qui a rem- port^ le prix extraordinaire dc poesie fonde par le Roi. Paris , 1S22 ; de I'imprimerie de Firmin Didot. In-S" de li pages. Prix, i fr. zS c. 289. — Pocme sur ic meme sujet , par Victor CBirvET, qui a obtenu Ic premier acccssit. Paris , 1822 ; de I'imprimerie de Dondcy-Dupre , rue Saiul-Louis, n" l\Ci , au Marais. In-8° de i5 pages. Prix ,1 fr. ^ 2'0. — I'd'tt^e sxir (c vu'jtte siy'rl , rar R!. Gacimier, r.iil a oI Itr.u ia LIVRES FRANC/^TS. f)95 pveniitre mention honorable. Paris, 'k^sa ; dc I'imprimerie d'Evcrat , rue (Ju Gadran , u"> 16. In-S" de l4 pages. Prix, 1 fr. 291. — Pocmc sur le mcme snjct , par M. A. Bicnan ; quia obtcnu unc mention honorable. Paris, 1852; Hubert, au Palais-Rojal , galcrie de bois , n" 222. In-8° d'une feuille d'impression, Pris, i fr. II y a deux choses a considerer d.ins un poeiiie ; V invention clVcxcni- iion. Nous allons examiner sous ces deux rapporls les pieces ci-dessus mcntionnees. Apresune invocation , oil elie dit qu'elle laisso aux chan- tres de liegulus ot dcs Machaices a xelebrer rheroi'sme de Mazet et de ses compagnons de gloire, M"" Gay, s'occupant exclusivement des soeurs de Sainle-Camiilc , nous les montre quiltant leur hospice, au recit des desastres de Barcelone , pour allcr porter au sejour de la mort et de ia desolation , les secours de rhumanite et les consolations de la re- ligion. En revoyant les rives du Cher, qu'elles doivent traverser, I'une d'elles sent son coeur se briser au souvenir de son enfance et d'un pcra cheri qui , force de la quitter pour se rendrc sous les drapeaux de I'hon- neur , n'a plus reparu. Elle s'arrache avec peine dc ces lieux, dont I'as- pect lui est a la Ibis sidoux et sipenible , pour ne point apporlerde retard dans la noble mission dont elle est chiirgtie. Arrivee a Barcelone , elle s'allache surtout :i soulagerles douleurs de ceux auxqucis leur flge avance laisse moins d'espoir. Un vieillards'offre a elle surun lit de misere , aban- donne deja de tout le monde , parce qu'on le croit devenu la proie de I.1 mort. La jeune soeur s'aper^oit qu'il respire encore ; un inten't qu'elle nc peul definlr double aupres de lui son courageetson zele ; elle lui prodi- gue ses soins , commc si sa propre existence litait attachee a celle du ma- lade : Le Seigneur I'a bcnie , et ce vieillard mburant C'est un pere adore que sa faveur lui rend. Celle action ajoute beaucoup d'interet au recit des malheurs de Barce- lone. Elle a fourni a I'autcurdes Iraits heureux etdes vers oil la grace est unie au sentiment. Mais si, d'un cole, quelques parlies de ce tableau sont touchccs avec perlection , plusieurs aulres sont Iraitees avec unc faiblesse qui nc nous parait pas motivcr le jugement qu'en a porte le liap- port , en disantquesi Tautturde cctte piece ne s'elait pas fait conn.iilrc , on aurait pn crolre a qu'elle etait d'un talent exerce dans lous les secrets du style et de la poesie. n Ce n'est peut-i^tre la qu'une galanlerie dont M"= Gay , au resle , est bicn digne sous tons les rapports. — Le pocme dc M. Aiietz n'est qu'un simple recit , que I'auteur a mis dans la bouchc d'un jeunc Barcc'onais , dont la mere a etc sauvee par les soin.sde Toviii XV. 3« 5y4 LITRES FRANCAIS. rinfortune Mazet. Sans examiner jusqu'a quel point a pu innucr sur I'cs- prit dcs juges I'opinion oil I'auteur les avail , dit-on , conrirmcs qu'il elait lui-meme le lieros du recit , en Icur adrcssantsa pifccc de Barcelonc, avuc toutes les precautions de rigueur k cctte malbeureusc epoqiie , nous croyons pouvoir assurer que ses vers sont les plus riches enpocsie de tous ceux que le concours a mis sous nos yeux, et qu'ils meritaient , sous Leau- coup de rapports, de fixer le choix de rAcadcmie. La plupart des per- sonncs qui ont entendu la lecture publique de son poeme, se sont reunics pour confirmer ce jugement ; et si , dans le silence du cabinet , les de- fauts et les inegalites qu'il reuferiue ont.frappe quelques esprils sev^res, du moins conviendront-ils qu'il y reste encore asscz de beautes pour faire bienaugurer du talent d'un jeune potte qui s'annonce sous d'aussi heu- reux auspices. — Lu plan que M. Chauvet a choisi pour son poeme nous parait le meilleur detous ceux adoples par les concurrens ; dispose avec beaucoup d'ordre et de clarte, il oDPrc un Interetd'autant plus puissant , qu'il en ressort une verite morale et celte douce consolation, que les peuples separes par la politique et par la guerre, sont rapproches par les sciences et par I'humanite. II suppose qu'une jeune veuve vit retiree a Barcelone avec son fils auqucl, semblable a Ilamilcar , elle a fait jurcr de vender sur les Frangais la mort de son pere moissoane dans la der- niere guerre. lis sont tous deux atteints de la contagion ; mais bientot, par la science et les soins genereux d'un medecin elranger , la jeune veuve reparait aux portes de la vie , s'appuyant sur ce fils , ses scales amours et sa scule esperance. Elle veut connaitre son liberateur ; une des soeurs la conduit dans le temple ou retcntissent les actions de grftcc au Seigneur pour la cessation du fleau, et oil elle doit retrouver le gene- reux etranger. Helas ! elle ne voitqu'uncercueil, et ceceicueil renferme , avec Mazet, la viclime du courage et de rhumauite. — Dieu clement ! s'ecrie la jeune veuve : Dieu clement , qu'il repose au sein de Ion amour ! Oui , perisse , 6 ijion fils , le voeu de la vengeance ! Suis-moi ; sur ce cercueil viens jurer a la Franc* , Paix , amour eternal. Mais , si M. Chauvet a cte heureux dans I'invention de son poeme , I'a-t-il ele egalemeut dans I'cxecution ? G'est ce que nous pourrions assu" rer , si toute k piece etait ecrile comme le passage cite dans le Bapport del'Academie, ctcommen9antainsi : aOii sont, fils dcBarca, etc. ?» Mal- heureusement, on peut lui adresserpour le reste del'ouvrage , les mc'rne* reprochcs qu'a M. Allclz , et ses d^fauts ne sont pas rachetcs par autant LTVRES FRANQAIS. 5(,5 de poesie que cliez soo concuirenl. — M. Gaulmicr a rnis le recil des inlorlunes de Barcelona dans la bouche d'un vicillard, qui Ics raconte a un Francais. Sa piece, sans offrir autanl de verve que celle de M. Allefz , ni le meme inleret que les deux autres , meiilail cerlaineraenl une men- lion lics-honorable. Jcne balancerais mi'nicpasa lui donncria preference sur ccllc qui lui a valu Ic prix , I'annec derniere. Parini It-s passages que nous pourrions citcr, et qui doiincraienl une idee Ires-avantageuse du la- lenl de I'auteur , nous transcrirons ie snivanl, parce qu'il ne se trouve point dans le Rapport. Sa Jiicre — pour toujours pcut-on fuir line mere ? Pour toujours jl le sail; une pensec amcre Deja de ses vicux ans lui predit le nialkcur : Sans glaccrson courage elle atlriste son coeur. All! demeure; crois-en oette voix douloureuse : Tu seras assez grand si tu n.i-re est licureuse. Le m6me sentiment, que M. Alletz a rendu aussi avec braucoup de bonheur, se reproduit dans ces deux vers du poeme de M. liignan L'epoux fuit snn epouse , el Ic frere son frpre.... Quclques fils seulenicnt niouraiont pres de If ur mere. Ce sentiment exprimepar les trois jeunes poelcslait autant Teloge de leur esprit que de leur cceur. Nous ne doutons point que M/Bignan nc scWt plact a un rang plus eleve parmi ses rivaux, s'il avait rattache a son poerne une action ou un episode qui eiit jete de la variele dans son recit. C'est ce qui manque egalemenl ^ celui de M. Alletz, qui aurait alors meri .'■ runiversaljlc dcs sulTrages. — JX'ayant point recu la piece de M. Pichal qui a obtcnu le second accessit , et que son autcur u'a pas fait, dil-on, ini primer, nous ne pouvons en parler scicinmcnt ; maisnous nous ItTOiis un plaisir de rcproduire ici ce passage cite dans le Rapport : L'un de ccs malheurcux, sur sa uouclie de niort , M£lait au mat cruel les lourmens du remord. O Delmancc : 6 Francais ! que ma furcur impie Massaera sons pilic , c'est ta mort que j'expie ! l)isait-il ; el ccs niols , et ce nom repete , De la sffiur qui le sert troublent la cliarile , Font trembler dans ses mains la coupe sniulaire.... Mais hicnlol, dc son Dieu baisani Ic signc austere, Kile poursuitsa lache , et d'un zclc obstinc Yeille picuscmeni pres dc I'infoiiune ; :u)G LTVRES FRANC AIS. Lui jiarle J'espciance cl d'avenir prospi're, Liii ilcrobc ses plcurs Deliiiaucc ctait son pure. E. IlbllEAll. aga. — OEuvres dc J.-B. Gaw., dc I'lastitut de France, ronservaleur des raanuscrits grecs de la bibliolheque royale,ctc., etc. Paris, 1821. Ch. Gail neveu, au colk'ge royal j place Cambrai ; Aug. Delalain, I'reuttelet Wiirlz, Duiarl. , etc. Vingt-cinq vol. in-4°> avec un atlas et une riche collection d'eslampcs. Prix, 098 fr. papier ordinaire , et ySo fr. papier velin. (Lcs pcrsonnes qui se procureront la collection complete avant le 1" octobrc iSi5, ne paieront que ySo francs. Le delai sera prolonge de quatre mois, en I'aveur des ctrangers. II n'existe que quarante exeni- plaires complels de la collection papier velin.) Nous recevons a I'inslant un avis rclatif a cette belle collection, et nous nous emprcssons de I'annoncer en detail a nos compatriotcs el aux ctrangers. Ellc se compose des ouvrages suivans : I. Xenoptwn , avec texte grec , versions latine et francaise. — Atlas de 54 cartes, 35 specimen de manuscrits et 48 eslampes; 10 vol. in-4*; 180 fr., broche. Idem papier velin et saline, figures avant la lettre et «aux fortes, 35o francs. Deux nouveaux volumes de Xenophon ; 5o francs papier ordinaire, et 100 francs papier velin. II. Thucydide, grcc-lalin , avec 2 vol. d'observalions hisloriques et critiques; 10 vol. in-4°, maintenant broclies en six; 82 francs. Wem, papier velin , iCo francs. Idem, in-S" grcc-lalin-fran9ais, 8 vol., 5o fr. III. Ilcrodole, texte grec, avec observalions hisloriques et critiques, Ct 10 belles eslampes; 2 vol. in-4'', 5o fr. / 600 LIVRES FRANCAIS. dont il fait iieanmoins un grand elogc ; centre Crdvicr, rjui ctait pourkinil, un homme droit el mi hoii liistorieii. Ensuile, il I'tablit des paralliiles tn- Irc Saint-Bernard ctBossuet, cntre Fi'nclon ct Abclard, cntre Ueloisc cl M""^ Giijon. II accuse de jalousie les deux premiers; il se permct ensuite des reflexions bien galanles , et transcrit unc chanson plus galanle en- core. Sa note ou sa dissertation sur Paris , au douzleme sifecle et au dix- neuvieme, prcsenle quclques traits piquans , des observations judicieu- ses etdes Iiors-d'ceuvre, desidecsbasardees, par excmple,sui I'education, pour laquelle il voudrail , commc d'autres amis cxclusil's du terns qu' n'cst plus , retablir une corporation ecclesiastique. 11 ne dit pas si co scrait par loiou parordomiauce ministeriellc, si ce corps scralt compose do seculiersou de reguliers , de cloitresou de mendians,ou endn de tels quels, eomaie les jesuites , auxqucls il se montre assez favorable. Ail- leurs, 11 parle d'Arnaud de Bresse, cnthousiaste, qui prficha centre le& propcietes du clerge et centre la puissance tcmporclle des papes , et qui fut sur le ])oint de relablir la republique de Bome. Mais, par ce qu'en dil M. Turlot , on veil bien qu'il ne connait pas I'apologie de cet Ar- naud, publiee par le docte Guadagnini. L. 295. — Le soldat lahourcur ; par T. M. Dumersan. Paris, 18^2. Barba^, au Falais-Rojal , n" 5i. Trois vol. in-8". Prix : G fr. 11 serait a souhaitcr que Ics romans que Ton imprime ehaque jour eus- sent un but aussi louable et produisissent un aussi beureux elTct que le Soldat laboureur. Cet excellent ouvrage dcvrait etre uiis dans les mains dc tons les militaires qui savent lire, et qui , rcntrts dans leurs foyers, doi- vent etre ramenes a des idees de paix et de bonheur , si I'on ne veut pas que Fes habitudes qu'ils ont contraelees deviennent funestes a I'efat. C'est dans la pi^ce qui porte le meme litre que son reman , et dont M. Dumersan ctait un des auteurs, qu'il a pris le sujet de son ouvrage; mais il a puy faire entrer un grand nombre dc personnages que la sc6ne ne pouvait admettre. En prolongeant et en developpant Taction, il est parvenu a composer un clwrmant tableau , qui, par le caractfere du des- sin , la vivacile du coloris , ct la verite de I'expicssion, egale les produc- tions du pelnf re cclcbre auquel il est dedie ( H. Vernel ). C'est I'eloge Ic plus complet et le plus juste que nous puissions en faire. E. G. 396. — Les Qualre rijcs, comedic en cinq aclcs et en vers ; par M. Mkr- viLLE. Paris, 1822. Collin de Pbncy , rue Montmartre , n° 121. Bro- chure in-8" de iSa pag. , avec unc jolle vignette. Prix , 4 fr. La lecture de cctte comedie nous a conGrnies dans tout ce que nous avons avance enreudant coraptc de sa premiere representation [Foycz ei dcssus , page 421) , ''t , d.iuti le silence du cabinet , nous n'avons pas ca LIVRES FRANgAIS. Goi a relracler I'oplnion que nous avions emise relativement au style, d'api(;s rimpresslon que noiis avions re9ue de la scene, hes Ouatrc ugcs sont bcaucoup mieux ecrits que La familte Clinct, ct les critiques , fausse- nient bienveillans, qui semblaient craindre que I'auleur ne put elever son slyle a la dignile qu'exige la comedie de caraclcre , doivent elre au- jourd'hui pleinement rassures. 11 est I'acLeux , dans I'lnteret du tableau moral que presentent les Quatro ogcs , que la censure dramatique ait < ru devoir contraindre I'auteur, outre quelques traits particls , a retran- ther deux roles cntiers , ceux de deux electeurs , I'un noble et I'au- tre roturier , dont rambilicux Volrade brigue egalement les suffrages , qui lui echappent k la ibis. Sans pretendre absoudre ni condamncr, par notrc silence, les passages mis a I'index par la censure, el que nous ne ci- toMs pas, nous demanderons comment cjle a pu faire supprimcr ccs deux vers : liulin tout est conclu. Cc sont des aclversaircs Si grands , si i;enereux, que ces vieux militaires ! A quelle classe de la nation I'eloge de I'honneur eprouve sur les champs de bataille peut-il paraitre une offense ou uue injustice f E. H. 297 (*). Description de VEgypte, ou Recueil des observations et des rccherchcs qui ont itc faitcs en Egyptc pendant i'expcdition de I'armce franraise. Seconde idilion, dediee au roi , publiee par G. L. F. Panc- koucke. Tome VI. Antiquiles. — Memoires. Paris, 1822. In-8" de 498 p. Prix , 7 fr. (Le Tome V ne tardera pas a paraitre ; I'ordre adopte pour I'ensemble de I'ouvrage I'a retarde jusqu'ici. ) 298 ('). — Antiquiles de la Nubie, ou Monumens inedits des bords duNil, situes cntre la premiere et la seconde cataractes; par Gad, archi- tecte. Quatrieme et cinqujeme livraisons. Paris, 1822. L'auteur, rue lUcher, n° 7. In-folio. Prix : 18 fr. chaque livraison. ( Voycs ci-dcssuSj Tom, XIII , pag. 078 , Vanalgsc de cet ouvrage. ) -99 (*)• — Antiquitcs grccques , ou Tableau des mgeurs , usages et institutions des Grecs, dans lequcl on examine tout ce qui a rapport a lour religion , gouvernement , lois , magistratures , spectacles, exerclces, poids , mesures , monnaies , etc. , etc. ; ouvrage principalement destin6 a laciliter rinlelligeuce des auteurs classiques grecs ; traduit de I'anglais de Robinson. Paris, 1822. Verdiere , quai des Augustins, n" 5. Deux vol. grand in-8°. 3oo. — Choioc de medailles antiques d'Olbiopolis ou Olbia , hhint parlie du cabinet de M. de BlaramiiCTQ a Odessa. Paris, Firmin Didot; iu-8° G'l pages et 22 planches. 6o2 LIVRES FRANCAIS. Voici le qualritme ouviage annoncL' celle annt^c dans !:i Revue, sur les monumens de I'anliquc Tauridc , et loujours en applaudissant au zeic ct auxlumiiircs des savansrufses qui s'apppliqucnt a Ics rccufillirel alespu- blicr. M. Ic conseillcr d'clat dc RJaiaiiibcrg , habitant a Odessa , s'cst adonne a recueillir spucialement Ics inedailles de la villc d'Olbia qui est k sa proximitu , fondee , dit-on, au VI1'= sieclc , avant noire ire , par des Milesiens , appelee d'abord Milctopolis , ensuite vitle des Borislheni- tcs , mats loujours Olbiopolis sur ses medailles, dans scs inscriptions , el par Pline lui-meme; et scs ruines existent enoore sur la rive droile dii Boug , I'ancien Hypaois , ct Ic plan de ces ruines est la premiere plan- che de I'ouvrage que nous annonfons. Des medailles d'OlbiopoIis, floris- sante deja du terns d'llerodole , et jusques a la fin du troisicine siecle de r^re chrctienne , etaicnt conuacs des numismalistcs ( Mionncl, Descrip- tion I, i549 ; mais M. de Blaramberg, s'elant Gxc i Odessa, son sejour de plusicurs annees dans celle ville a la proximite des ruines d'Olbiopo- Iis , lui a fouini I'occasion de rasseiublcr une collection plus nombreusc de ses medailles, et de rcconnaiire que la plus giaude parlie de ces pieces etait inedite , et que la pluparl des autres avaient etc decriles avcc qucl- ques inexactitudes. II en resultait de la confusion dans la classification des medailles de ccltc ville, ct pouv la laire cesser, M. de Blaramberj^ s'est determine a publier Ic resullat de ses soins el de ses reclierches. Aiusi, son ouvrage presente une monographic numismatiquc a peu pre* complete , et Ton sentira facileraent tout ce quo les ouvrages scmblablesi otTrent d'interet et de secours pour I'elude generate des medailles appli- quee 4 riiistoire , surlout lorsqu'il s'agit de conlrees qui , telies que celles qui touchenl au Ponl-Euxin , n'ont pas encore ete cxplorees dans touteleuretcndue. Les notions que fournissenlles medailles sont desplus ccrtaines , ct consequemmeni ties-dignes en tout d'etre rccuelllies , sur- tout lorsque , pour les reproduire par la gravure , riea n'a ete neglige afin que la plus grande fidelite fiit alliee a une grande elegance. Tels sont les soins qu'on a pris pour Ics lucdailles d'Olbia : clles sont distri- butes en medaillons et medailles qui paraissent avoir servi de tesseres ; en medailles aulouomesen or, en eleclrum, en argent et en bronze ; era medailles impeiiales ( romaines ), et en medailles de rois barbares. Tou- cs les legendcs sont en grcc , contiennent le nom de la ville , ceux de quelques magistrats , les tetes de plusieurs diviniles ; ct pour I'epoque roraaine , celles de Septimc-Severc , Caracalla , Geta , Julia-Domna, Alexandre Severe et Julia Mammxa , cnfin , celle d'uu roi inconnu , barbue , coilTee d'une espece d'ailc d'oiseau , ct le nom d'un autre roi barbare , Scilurus , roi des Tauro-Scytlies. Le nombre dc ces medailles, diverscs d'epoqucs ct de type , s'eleve a 30j. Cc rccucil ne laisse done LIVRES FRANCAIS. 6o5 lien a desirer,cl c'cst un veritable present fait par son auteura la science uumismatiqne : M. Haoul-Rochelte , membre de I'lnstilut , a qui I'on doit le bcl ouvrage str les Antiquitcs du Bosphore , analyse dans noire caliier de jiiin dernier, a soigne I'execution de celui-ci , et y a ajoute plusieurs notes : elles doivent le rendre encore plus utile , et les soins qu'il lui a donnes , ne pouvaicnt qu'assurer sa plus parfaite execu- tion. C. F. 001. — Annates du Music. — Salon de 1822, par C. P. Landon , Conservateur des lablcauxVluMusee royal, 4" ft 5*^livraisons, contcnant, aven les explications, 22 gnivures au trait d'apres les tibleaux de MM. Picot , Kichard, Haudebourt-Lescot , Hersent , Paulin-Guerin , Eevoil , Fragonard , Steuben, Prud'hon, Lancrenon , FioUeDubuffe , Sainl- Evre, Laurent, pere ; Bcrtbon , De la Croix , et M™" Hersent nee Mauduit. II y aura 12 livraisons formant 2 volumes in-S". Prix de chaque volume, iS francs. — On souscrit a Paris, au bureau des Annales du Musee|, quai de Gonti , n" i5. 5o3. — Essai sur ie Paysatje ou du Pouvoir des silcs sur rimaginatioii ; par N. G. Lebrun ; brocbure in-8", de 85 pages. Paris, 1822; imprimerie de Firmin Didot. Prix , 1 fi. 5o cent. L'auteur de ce pelit ouvrage commence par rechercher quel est le ca- ractere des impressions que produit sur nous la vue de chacune des par- tics de la nature, tcllcs que le cici , les eaux,les montagnes, les rochers, etc. ; il examine ensuite de quclles modifications elles sont suscepti- bles, ce qui le conduit a prouver qu'elles peuvent presenter en peinture une variete inCnie d'aspects , et cons^quemment d'effets pittoresques ; il lermiac en exposant , dans une serie de sujets composes , auxquels il donne les noms de graves, gais, melancoliques, voluptueux , etc. ; com- ment, par la reunion et I'agencement de ces aspects et de ces effets pit- toresques , on peut donner a un paysage , et consequemment au tableau qui le reproduit, un caractere de tristesse , de joie ou de melancolie. Get ouvrage est done un traitc didactiquc , ct je m'empresse de dire qu'il est compose avec gout et melbode ; mais apres I'avoirlu avee atten- tion , j'ai regretle que l'auteur , peintre lui-meme , et qui , dans ses ou- vrages , parait avoir pris ses inspirations dans les beaux sites de I'ltalie, si varies , si grands , si pittoresques , ne se soit pas propose, pour degui- ser I'aridite des preceptes , de reproduire par des descriptions animees, telles qu'il est capable de les faire , les plus beaux lieux de I'antique et ininiorlelle Ausonic. II y aurait certainemcnt trouve lout ce qui lui elait neccssaire pout elablii les divisions qu'il a adoplecs , et il aurait satisfait fiu4 LIVRES FRANCAIS. a ce precepic qu'un ucrivaja ne doit jamais perdre dc vue , s'il \cul fixcf 1 attention du Iccicur : Oiiiiir tiilit jHiiiclum qui iiiisruit ulilo (hilci. P. A. oo3. — Molicrc iisanl scs comedies a sa gonvemanle , la vicillc La- ForCt ; gravure par M. Mignebet. Paris, 1822; I'auleui', rue du DragoD, n" 20. Prix 3o I'r. avaiil la Icltre , et i5 fr. avcc la letlre. M. Migneret, dontle l)urin semble consacre a relracer Ics evcncmens les plus memorables de la vie de notre plus grand auteur comique, vient. de publicr cette nouvelle gravure pour servir de pendant a son Moliere mourant, qui a pris place dans le cabinet des amateurs. La nouvelle pro- duction de M. Migneret se fait remarquer par une energie , si nous osons nous exprimer ainsi , que I'ou reliouve rarem.ent dans les gravures mo- dernes. Ses teles opt beaucoup d'espression , celle de Moliere surlout est telle qu'on aime a sc figurer les traits de celui qui fut surnoaiine par se.s contemporains , le conlcmptaleur. Nous ne saurions trop recommander cetle gravure qui a ete laitc d'aprcs un cbarmaot tableau d'Hoiaee Vcr^ net, et qui doit obtcnir un succes qu'elle merile atousegards. A. T. 3o4 (*) • — Essai sur Vhisloirc do la musique en Italic , depuis les terns les plus anciens jusqud nos jours ; par M. le comte Grci/oirc Ok- LOFF. Paris , 1822 ; Gbasseriau , au depot bibliogiaphique , rue Keuve- des-Petits-Gliaiaps , n" 5. Deux volumes in-8°. Prix , 9 fr. , et par la posle , 1 1 fr. 5o5. ■ — Le Retour da Baroelone , chant frangais ; paroles d'AmiEB, musique de Wilheu. Paris, 1822 : cliez tousles marchands de musique.. In-folio de 12 pages. Memoires el rapports de Socieles savanles et d^utilite puhlique. 3o6 ('). — Memoires dc VlnsUlut royal de France , yicadcmie des ins_ criptions et tcllcs-lcUrcs ; tomes V et VI. Paris, 1821 el 1822; imprl- meric royale ; 2 vol. in-4°. Ces deux nouveaux volumes de cette importante collecllon, viennent d'etre distribues a I'lnstitut, et comprcnnent rhistoire et les memoires de TAcadtmie des inscriptions et belles-lettres, depuis 1812 jusqu'a 1817, inclusivemcnt. La division de I'ouvrage conslamment pratiquee depuis la cre;ition de cette compaguie savante, en forme deux parties principales : Vhistoirc et les memoires. L'hisloire se subdivise ensuile en plusicurs sections, que nous croyons utiles d'indiquct ici ; i" llisloirc LIVRES FRANgAlS. 6o5 du corps, conlenanl Ic sommaire dcs travaux litleraircs qu'il a fails en tomtnun , I'indicatioa des grandes collections liistoriqucs contiuuces sons sa direction, les sujets dcs prix mis au concours durant rinlcrralic que colte hisloire embrassc, les cliangemens survcnus dans le personnel de racademic, enfin les actes dc rautorile publique relalifs a son organisa- tion ou a ses interets; 2° I'Histoirc dcs ouvraijcs de I'acadcmie , qui est 11 n prticis analytique des memoires non imprimes en entier dans la col- lection, ct suivi de la lisle des inscriptions et medailles composees ou adoptees par racademie ; 3° enfin , Y Hisloire des acadimicicns morla dans le m6me intervalle, laquellc se compose des notices sur leur vie el sur leurs ouvrages, redigties par le secretaire perpetuel. Chacune de ces diverses parties se trouve a sa place dans les deux nouvcaux volumes, ct I'Listoire occupe la moitie du cinquieme. On y lit les ordonnances royalcs de 1816, relatives a la nouvclle organisation de I'academie , et la liste des membres, associes libres et correspondans qui composaicnt la corn- pagnie a la fin de I'annee 1817. L'bistoirc des ouvrages ofl're unc grande variete de recberchcs et de i'aits curicux, utiles a I'histoire ancienne et moderne, et a la geograpbie comparee ; tels sont les trois memoires de M. Gail sur I'Epi-Thrace , sur la signification du mot hieron et autrcs analogues dans les ecrits des ancieas, et sur I'Olympie; tels sont encore les neuf memoires de M. Monges sur plusieurs inscriptions romaines, sur quelques antiquites romaines trouvees pres d'Aurillac (Cantal), sur les signaux des anciens, sur les graiues dc quelques vegetaux qui ont ele prises pour etalons dc poids par les ancieas , sur la navigation des ]\or- mands, sur une tuniqne egyplienne deposee a la bibliotlieque dc I'lns- titut, enfin sur la jisycbostasieou la pesee des aincs dans les religions des anciens , et sur I'elendue de Tbebcs d'Egypte. Dom Brial et M. Ber- nard! ont fourni deux memoires plus specialcmcut relalifs i I'histoire du moyen Sge ; celui du premier contient des rcchcrches sur la legitimile d'unc fiUe de Louis-le-Gros , dont la mere est inconnue; et celui du se- cond, dcs eclaircissemens sur un arret du parlement de Paris, qui or- donna la suppression de quel(|ues vers d'un pocme du Tasse. L'hisloire des membres se compose de huit notices, par M. Dacier, secretaire per* peluel, sur MM. Dupuis, Araeilhon , Liivesque, Toulongeon , Cham- pagne , du Theil , Heync et Larcher ; notices dans lesquelles la science et I'esprit de I'illustre sccijtaire perpetuel, se montreot avec un eclat ct une variete de formes, que la diversite des matieres qu'elles cmbrassent ne fait que multiplier. Tel est en cffct le caractere particulicr des tra- vaux do celte eompagnie , qui a dans ses attributions tout rcnsemblo des sciences bistoriques, et Ton peut dire qu'aucune dc ses parties nc 6oS LITRES FRANgAIS. rcste sans culture ni sans fruits. Lcs nouvranx memoiies publics, cl qui orncnt la sccondc moitii; du tomcV', el le tome VI" tout enlipr , en f'ournisscnt ia preuvc : M. de Sacy y a dispose la suile de scs rccberclics sur la nature et lcs revolutions du droit do propricte en Egypte, ct nn niemoire sur la corrcspondance inedilc de Tamcrlan avcc Charles VI ; et M. de Pastoret , la troisi^me partie de ses rechcrclies et observations sur le commerce et le luxe dcs Remains , et sur leurs lois commercialcs et somptuaires. Les origines dcs plus anciennes villes de I'Espague, et I'examen de la veracite dc Denys d'llalicarnasse , dans son rdcit concer- nant I'elablisscment dcs colonies Pelasgiques en Ifalie , ont ele pour M. Petit-Radcl le sujet de rechcrches approfondies ; Denys d'Halicar- nasse Cxc I'cpoque de la colonic d'Enotrus, a la dix-scplieme generation avant la prise de Troyc ; et M. Raoul-Rocbelle, dans scs cctaircisscmens sur cette tipoque (page 199 dcs memoires du tome V), ne I'ayant pas adoptee comme bien certaine, M. Pelit-Radel a entrepris la defense de Denys d'Halicarnasse sur cette 6poque, et en a fait le sujet d'un nouveau memoire. Deux autres du meme volume appartiennent encore a M. Raoul-Rochette, I'un sur I'improvisation poetique chez les Romains, et I'autre sur une belle inscription grecque trouvee 6 Calamo en Beotie. M. Quatremere dc Quincy, toujours adonnc a expliquer les arts de I'an- liquite, a fourni d'ingenicux eclaircissemcns sur le passage dans lequel Pline I'anclen rend compte du combat de dcssin qui cut lieu enlrc Apelles ct Protogunc. M. Valckenaer a jcte de nouvelles lumi^res sur quelques points obscurs de la geographic comparee, dans ses trois me- moires sur I'etendue et les limites du lerritoire des Gabaliet, et sur la position d'Anderitum, leur capitate; sur la situation de Raudii-Campi, ou Marius defit les Cimbres, ct la route suivie par ces peuples pour sc rendre en Italic; cnfin, sur lcs changemens qui se sont operes dans le cours de la Loire, cnlre Tours et Angers, et la position du lieunomme jl/tt- rws , dans les actes de la Vie de saint Florcnt. M. Gosselin , completant ses importantes rechcrches sur les mesures geographiques des anciens , a expose, dans des recherches trfes-elendues, le principe , les bases, et revaluation des diffurens syslemcs metriques limiaircs de I'antiquite. M. Letronc, dans trois memoires inseres au tome VI'', s'occupe succcssive- ment a recbcrcber quelle ctait la population de TAltique, pendant I'iu- tcrvalle de terns compris entre le commencement de la guerre du Pelo- pontisc cl la balaille de Cheronee; qucllcs furenl lcs fonclions des ma- gistrals grecs appeles Mnemons, Hieromnemons, Promnemons , et quelle fut la composition de lassemblee Ampliyctionique, et a examiner si les anciens ixcculerent une mcsure de la Icrre posleriruiemciit LIVRES FRANgAlS. 607 a I'elablissenient de recole d'Alcxandric. M. Caussin a fait un exa- men approrondi dc I'opiique de Ptolomee, ct a presente ses vues sur le pi-ojft dc I'aire imprimer eel ouvrage d'apres les deux manuscrits de la bibliothrque du roi. La partie dc ces memoires qui est relative au inoyen fige, a I'histoire de France el aux teras modcnies, se compose des me- moires de M. Abel Rcmusat , sur les relations politiques des princes chreliens, et parliculiereraent des rois de France, avec les empcreurs Mongols; de Dom Byjal, sur !es hisloriens qui ont parle dudifferend sur- venu, I'an ii4i, entrc le roi Louis-le-Jeune et le pape Innocent II ; dc M. Boissy-d'Anglas sur le proems de Guichard , eveque de Troves, en 1004 et annees suivanles; et de feu Mentelle, sur les accroissemens et les pertes successiremcnt eprouvees parlamaison d'Aulriche, depuis I'a- venement de Rodolplie de Habsbourf; a I'cmpire, jusques et y compris les trailes de Presbourg et d'Austerlilz. Feu M. Tochon-d'Anneci a fourni la partie des medailles, par ses deux memoires sur celles de Marinus, frappees a Philippopolis , ct sur celles de Tempereur Jotapinus, chef ephemere d'une soldalesque qui Televa au trone et Ten precipila presque dans le meroe jour. — On voit par celte indication du contcnu des deux nouveaux volumes de I'Academie des belles-lettres , qu'elle continue avec le meme succes et avec la mSme gloire, des travaux qui sont depuis lonij- Icms riionneur des lettres franraises, les plus solides fondemens de I'his- toire, et la preuve de I'importance de celte etude solide des vieux hom- mes et des vieilles choses , toujonrs agreable pour tons ceux qui sont ca- pables d'en reconnailrc toule I'utilite. C. F. 007. — Seance jtuhlique dc la Sociite royaie de mcdecinc , cinrurgie ct fliarmacic dc Tonioiisc , tenue leg mai iSaa. Toulouse , de I'impri- mcrie de Douladoure , rue Saint-Bomc, n''4'-I"''^° de 70 pag. Cettc seance etait consacree, suivanl Tusagc, a I'cx position des travaux de la Socielc , a I'eloge des societaires qu'elle a pcrdus dans le rours dc I'annHp precedente, et aux programmes des prix a decerner en iSzS. Un lei melange de lectures est tres-convcnalile pour les assemblees savantes . oil quolqutfois des auditeurs peu inslruils sont allires par uae curiosilc louable , et qui peul tourner au profit des sciences. Celle dont nous par- Ions a du satisfaire lous les gouts ; ellc a offert aux hommcsde Part un ^rand noinbre de fails impcrtanscf d'observalionsnouvelles; aux Lomme< du monde dc lous les pays , I'bistoire d'un medecin illustre qui jouil d'une reputation europecnnc» Corvizarl-; aux habitans de la Haute-Ga- ronne, celle d'un homni'! digne de la plus liaule cslime parmi leurs com- patrioles , le doctenr Rutniic. Un des travaux les plus utiles de la Sc- ciete de Toulouse, est Ic rapport riuiKicI qircUc public sur la constitution 6o8 LIVRES FRANgATS. nictlicalc observee durant le coiirs de r.innce. 11 est u desifer que ccs <;or- tes d'observalions soient encore plus mullipliecs, ct surluut qu'elles soient confices a de bons obscrvateurs , pour 6tre recueillies et compa- nies. La Societe de Toulonse donne a cet egard , a toutes les autrcs , uii utile exemple a imiter. F. Lwres en langues eiranghes, piiblies en France. 3o8. — Calendricr israelite, liobreu-frwncais , pour Tan du monde 5585; par le rabbin D. Drach. 7Vo£«ic'mc nnne'c. Paris, 1822. Seller . rue du Gimetiere-Saint-Andre-des-Arcs , n" 7. In-S' de 24 pages, plus le calendrier proprement dit. 009. — Lc chant de I'amitic, cplthalame , par le meme , avec la tra- duction en prose. Paris , 1822. Mcme adresse que ci-dessus.' In-8" d'une feuille d'impression. I M. Drach, jeune et savant rabbtin, continue de meriter , par des tra- vaux utiles et interessans, I'estime des amis de la litlerature orienlale, et la reconnaissance de ses co-religionnaires. II vient de publier a la (bis un upithalame en hcbreu, rempli d'images et d'expressions gracieuses, avec sa traduction frangaisc, au sujet de Tunion de deux families Israelites de la capilale, cstimees et considerables ; et , pour la seconde fois , un alma- nach Israelite en fran^ais , pour I'annee 5582 de la creation, ou fere juive. Ce genre de composition obticnt une grande vogue en Allcmagne dans toutes les classes de la societe. Parmi cesalmanachs, celui dc M. Hci- neman, de Berlin, merite d'etre rile icicomme module. Celui deM. Drach, sans pouvoir elre compare k celui-la , merite cependant des eloges et de I'encouragement. On y refrouve avccplaisir les decisions du sanlii^drin do 1807, precedees d'un utile avcrtissement ; des details curieux sur les consisloires, les synagogues , et les ecoles elemenlaires actuelles des Is- raelites de France; enfin , un aper^u sur I'bistoire juive et la langue he- brai'que, dont meme quelques omissions ne diminuent pas le merite et I'importance. Toutefois , on pourrait demander h M. Drach , pourquoi , en payant un juste tribut d'eslime aux efforts philautropiques des Israe- lites de Metz, il a omis les noms si distingucs de feu J.B. l?ing, etdc son Ills, Charles Bing-Ausparch, et celui du savant Menesehyns. On pour- rait lui demander encore pourquoi il a passe sous silence les reclama- tions generales qui s'elfevent pour faire donner aux consistoires israelilcs uoe meilleure organisation ; mais quelques imperfections dans ce travail dc M. Drach ne nuisent point a ses veritables droits aux suffrages rt a I'at- tention des liommes de bien et des hommes cclaires. Miclicl RrKr,. *^^A/\\^vv^A\^vv^^^^\\\\\^^v^'V\A'vv^\\\'Vv\'vvvv«A/vvvvv^/vv\\^^\v^'\A^\\'^A\^^ IV. nouvellEs scientifiques ET LITTERAIRES. amerique. Enionwlogie et Botaniquc. — Le putier ( cerasus padus ) , assez com^ hluii dans Ics forets du nord de I'anciea continent , y est quelquefois cnlicrement depouille de ses fcuillcs pal' des myriades de tros-petites chenilles. Ces animaux se metlent k filer, lor.-iqu'iis ont epuise toules leuis subsislanccs, et ils enveloppcnt le tronc , les branches, et jusqu'aux pliw pelils r.imeaux de I'arhre. Le lissu de cclte enveloppe est assez I'ort et brillant; il ressembie a du papier de soie , ou a de la ^aze d'llalie; Ce memc phenomena a ele observej cettc annee^ au nord de rAmerique. l! ^crait intercssant , peut-etre ineme utile , de completer Thistoire d c cc8 chenilles , d'examitler le tissu qu'elles filent , et de le comparer a la soie. , — Si le pulier est debarrasse a tcms de cette enveloppe , il peut encore j ifieme an-dcla du 60° degre de latitude i se couvrir de nouvelles feuilles, et quelquefois fleurir et porter des fruits. Etats-Ums. — Hebron et INobthojiptox; — On a observe dans ces dens villcs, siluiics I'une a dix , et I'autre i vingt lieues des cotcS, qu'a la sullo d'un violent ouragan venant dc la mer , les feuilles de tous \ci vegefau^ iBtaient salees. Ainsi, la force des vetils suffit pour transporter jusqu'jt vingt lieues les molecules salines des eaux de la mer. Ce fait est moins extraordinaire qu'un autre dont les cotes de rAhdalousIe offrirent le spectacle, a la fin du sicclc dernier. Desgraincs d'liolcus sorgho fureni je- tecs sur ces cotes J arrachees , sans doute, aux champs africains , et trans- portees par-dessus la Mediterranee. Exf edition gcographique et commerciaie, — Les habitans du Haut- Missouri ont furme unc compagnie pour achever la decouverte des Mon- tagnes rocheuses { Rocky Mountains), pays ncuf et tout a fait sauvagc. Cette compagnie est composee d'hommes choisis, robustes, bien armes. Le projet est de consacrer trois ans i cette expedition , cnlrcprise surlout pour etendre le commerce des fourrures , dont quelques essais en petit ont fait concevoir de grandes esperances. L'expedilion passera la Colom- bia, et s'avancera jusqu'i I'ocean. BRiisir,. — Colonic. — D'apres un rapport circonstancie , en date du oo mars dernier , ilparait, qu'auxdepenses duja liuj-considcrabes faitcs pnr 6 10 ' AMERIQUE. le Roi, Ic Piiiict! Rcycnl a bicn vnuln ajouter do nouveaux adi'S ilc Ijicn- laisancc , tant pour des individus dont Ics tcrrcs avaicnt clu tiouvrcs pen proprcs i la cullurc, que pour atncllorcr Tclat general de la colonic. Des changemcns favorablesavaient cu lieu dans son administration civile, sous la direction d'un officier distingud ct anime du desir de confribucr au bien-etre des colons. Les demarches et les travaux des comites du Bresil avaient trouve auprfes du gouvcrnement un accucil favorable et une assis- tance patcrnclle pour rexerution des mesures deja adoptees , et dc celles qu'on examine encore, dans le but de faire unc application jiidicieuse et efficacc des fonds oblenus en Europe, et surlout ponr la fondalion 1° d'un elablisscment destine a recevoirel aelcvcrdcnombreuxorpliclins; 2" d'un asilc pour lesinlirmcs. L'on esperait oblenir , a cet effet , un petit domaine , a une lieue et demie de la Nouvellc-Fribourg. Le rapport fait mention du bon ordre qui rcgnaitdans la colonic, et de I'ind istrie qui s'y manifcstait. II y avail encore de la misere ; mais en general , Ics colons reprenaicnt courage , et avaient devant eux une perspective favorable a lours entreprises. La population est d'envlron iSoo amcsr Etats-Unis. — Imfrimcrie ct lii/rairie. — Un journal americain, the mohile Hegister , dit que le nombre des personnes employees aux impri- meries dans les Etats-Unis est estime a io,ooo. Les ouvrages etrangers qui ont ete publics dans ce pays depuis trenle ans, excedent la valeur de vingt millions de dollars ( io5 millions de francs) , et le monlant des livres qui s'imprimcnt , chaque annee, est au moins d'un million et derai a deux million': de dollars ( 7,876,000 fr. a io,5oo, 000 francs ). HaVti. — PoRT-Aii-PniNCE. — N ouveau journal. — Le TMgraplie etant le seul journal public dans cetle capitalc , quelques Hai'tiens ont pcnse que I'etat actuel de la republique demandait unc feuille periodique plus elendue ; et ils ss sont reunis pour redigcr un nouveau journal sous le titre de Propatjalcur Ilailien, dont le premier cahier a du parattrc le ic"^ juin dernier. D'apres le prospectus, redige en francais avec un talent remarquablc, le Propagatcur est destine h fairo connaitre aux Hai'tiens ce que la politique, les sciences, la litlerature et les arts piescnteront dc plus interessant et de plus utile non-seulement a Tile d'Hai'ti , mais encore dans tous les pays civilises. Ce journal, qui contlent 16 ouzo pages in-8'', parait le 1°' et le i5 de chaque mois. Le prix de rabonnement est de 20 gourdes par an ; 12 pour six mois , et sept gourdes par trimeslrc. Pour Ics abonnemens et Tenvoi des pieces a inserer, etc. , il faut s'adresser a M. Uclillc Lapiee,au Port-au-Prince. — La 7?ci;Mf s'empressera derendrc compte des cahiers de ce nouveau recueil , a mcsure qu'ils lui parvieii- droul. AMERIQUE. Gil • — Necrologies^ Gastines. — Le tclcgraphe d'llaiti, du iC julu, aii- noDce lamort de C. du Gastines, ecrivaiu f'rancais, pliilanlropc ardent , dcfcnseur intrepide de la cause des Noirs , au milieu desquels 11 avait cherche un refuge contre les infortunes que ses ecrits lui attircrent dans sa patrie. Ses funerailles ont cte faites avec pompe, auxfrais et au nom de la oatioQ hailienne ; Tun des juges du tribunal de cassation a prononce son oraison funebre, F. ASIE. Kamtcbaika. — Saint-Pierre et Saint-Paci.. — Expidition sandvoic- hoise. — Le 16 septembre 1821 , nous vimes entrer dans noire port un navire sandvrickois. Le capitaine , par ordre expres de son souverain, re- gala notre gouverneur et son ctat major. Des priisens furent echanges de part et d'autre ; deux renues, male et femelle , et un jeune ours , furent envoyes au roi des iles Sandwick. Le capitaine recut pour lui-meme une des plus belles vaches du pays. A son depart, le 18 decembre, le vaisseau fit un salut par une decharge de toute son artillerie , tris • biea servie par I'equipage , enti^reraent compose de Sandwlckois. Ces hom- mes sont de bonne humeur , et nos Kamtchadales les ont pris en grande afifection. Leur hablllement n'est pas encore tres-regulier; I'un portait une vesle de matelot, I'autre un frac de drap, I'autre un habit de soie et point de bas ; peu d'entte eux avaient des souliers. Perse. — Tebriz ( Tadris ). — Publication nouvtlle. — Mirza Djiaffar, jeune persan, a fait imprimer ici, I'annee derniere , une jolie edition du Gulistan de Saady ; il avait grave lui meme les caracteres, qui sont petits et d'une forme elegante. F. EUROPE. ILES BRITAKNIQUES. EcossE. — Zoologie, — Un crapaud trouve vivant , dit-on, dans une pierre, a ele cnvoje par lord Duncan au college du musee d'Edim- bourg. Co fait, qui se reproduit souvent, parait mal observe. h.^GLv.iv.B.Vi^.— Agriculture. — La \aiihxi Aefhalaris arundina^ea, con- nuesous le nomvulgaire d'herhed ruians, et qu'on ne dedaigne. pas dans les jardins d'agrement, peut recevoir une destination plus iraportante; el!e donne un fourrage excellent, et tres-propre a la nourriture des vaches. On peut en fiiire Irois ou quatre coupes dans le cours de I'eie , et la premiere de CCS coupes dcvance cclle de toutes les autres graminees. Ge fourrage i cussit bieu dans les terres arides, quoiqu'il s'accommode micux d'un bon Si2 EUROPE. i'oDcls unpen frais. On I'a cultive avec succesau sudde I'Anijlctcrrc. Si 1(5 i'ermicrs veulciil lui eunsacrcr un quart d'acre do liur terrain, ils n'auronl pas lieu dc s'un rcpcntir. (Extrait d\iPlidosophicaltnarjazine,]m\kU 1822). Observation. Dcpuis long-lcras, les agronomes angb.is sont en possession de designer aux cultivaleurs des espicos dc fourrages , dont le dernier loue I'emporle toujours sur lous ceux qui Font prkicide. Le regne de I'iierle drubans est enfin venu, et durcra jusqu'a cc qu'on lui donne nn successcur. Si les agrononies ne se trompcnt pas , Ics cullivaleurs peuvent atteodre que la scrie des epreuves soil lentiinee , epoque assiz prochaine , selon toutrs les apparences; il seront alors en etal de fairc le lueilleur cboix, et ils s'y ticndronl. Mais si la mode avait envahi I'agilcu!- lure ; si ellc y dominail avec scs cngouemcns , son inconsiance , scs capii^ ces ; commc ccl art a bcsoin plus que tout autre d'eire dirigc paruu es- prit d'ordre et dc perseverance, les cullivateurs seraieiit encore plus i'ondes a ne pas se livrer a la vogue passag^re de cerlaines melhodcs et de certaines plantes. Cctle prudence n'a rien de commun avec I'etprit de routine; elle examine, et u'adople iju'a bon escient. Sa niarthc est peutetrc un peu lenle, mais sure, et jamais retrograde. 11 est probabfe que les cuUlvatcurs frangais ne s'eniprcsseront point dc cviui rir leurs cbamps des leuillcs paiiachces du -phaiaris doul ii s'agit ici. CiiEsTiiii. — Eivpiosion d'une chaudure. — La chaudiere d'utic machine a vapeur a Laule pression, employee dans une manufacture de labuc, a I'uit explosion le 11 juillet. D'apres la description que Ton donne de celte thaudiere, elk avait servi a une machine ordinaire, et sa forir.e D'etait pas propre a unc grande resistance. De plus,- la soupape de sflrete, qui ne dcvait eire chargec que d'un poids de 4o livres, portait, au moment de I'explosion, plusde cent livrcs. Cct accidenta fait beaucoupde dcgats, etil loulc la vie h bcaucoup de personnes, au nonibre dcsquelks se trouve le proDrielaire de la manufacture. Des bois enllammesont ele lances a cin- quaute verges dg distance sur des maisons qu'ils ont embrasces. llparait que les machines a banle pression ne peuvent pas eIre conGces aux 011- vriers ordiuaires, qui ne compienncnt pas I'usage des soupapcs de siiSrelc. Liverpool. — Chimie. — Un ami de Londrcs a prescnlo a noire insli- tution royale unc masse de fer et dc zinc pesant plus d'une livre, et dont rorigine est extraordinaire. On I'a trouvee dans un four ou Ton arait brOlc quelques millions de billets de banque, au milieu des ccndrrs produites par cclle combustion. On pense que ces deux mctaux enlraient dans la composition de I'cncre employ«5e a la conl'eclion des billets. Sj cello opi- nion est fondee, comme on ne pent gufcreen douler^ voil.i certainement nn sxemplcrcmarquabk delamuliiplicalion des valcurs par la main-d'ceuvre^ EUROPE. 60 Miniratogie. — Lc produit des mines de cuivre dc la Giande-l?rcla- gne et de I'lHande est a pcu pres dei 1,000,000 de kilogrammes, quidon- nent plus de 28,000,000 de francs. Le produit ordinaire et moyen de ces mines est de 8 et demi de cuivre pour 100 de mineral. LoMDBiis. — Joumaux. — On puljlie actuellcment iei 17 journaux quotidiens , 5 journaux qui ne paraissent que 5 fois la semainc , 45 I'cuilies Lfbdotnadaires , 2 feuiiles qui paraissent deux fois par mois , unc seule de Irois semaines , et 4 ecrita mensuels. En 1821 , I'impot du limbre sur ces joumaux a produit plus de 10 millions dc noire monnaic. F, — Publication frochainc. — Ilistoirc du. saore da roi George IV', contcnant uu detail complet et authentique des Ceremonies obscrvees a eette solcnnite, avec les precedes et les adjudications de la Cour des reclamations et du Conseil prive.les nomsdesdifferens Princes-du-Sang, grands ofliciers de I'etat , seigneurs ecclesiastiques et laiqucs , membres du tres-honorable Conseil prive de S. M. , clievaliers des diflerens or- dres , et en un mot de tous ceux qui etaient presens i cette ceremonie memorable, Le tout cnrichi de copies des documens rendus par les de- partemens, en rapport avec la cercnionie, et de superbes gravurcs reprti- »enlant les allribuls de la royaute , les magnifiques manleaux portes par le souverain , ks liabillcmcns splendides des Pairs , Conseillers prives , Ofliciers de la maison du roi, etc. ; avec des taillcs-douces , d'apres les dessins pris par les artistes les plus distiogues , de I'interieur de la Salle ft dc I'Abbayc de Westminster , aux niomens les plus inlercssans de la jiolenoile. Par le Chevalier George Nayieu , Ciarcnccujc roi d'ar. vies. — Get ouvrage sera publie en cinq parlies , au prix de cinq giijnees chacune , le lexte en cnlier comprenant environ 4°° pages- La premiere paraitra sous pcu , et los autres reguliereraent tous les trois mois. Les planches serontau nombre de plus dc soixante-dix , d'un fini parfait , et d'un aussi beau coloris que les dessins : la grandeur du papier sera de 22 pouces sur \y. — On souscrit a Paris , chez MM. Treuilel et Wlirtz , rue de Bourbon , n° 17. — A Strashcurg , chez les meraes , rue des Serruriers.-r-\ Landrcs, chez Treuttel et Wurtz, Treuttel jeuno et Richter , n" 5o , Soho-square. — Tous les exemplaires seront nume^ rotes et delivres d'apres I'ordre d'inscription , et Ton imprimera scule- inent quelques exemplaires en sus du nombre des souscriptcurs. RUSSIE, Sairx - PETiiBSBOL'BG. — La Socitile Bihliqua a fait' imprimer en Ian* giie mongole et en languc kalmouquc ,lcs quatrc evangcli^lcs el Ihislolru 6i4 EUROPE. des apotres. Elle va donner , dans les mSmes langucs , Ic nouvcau tesl.-i ment tout cntier. Ccs editions se distingucront par la beaiile dcs catac- ■lt;rcs. Publications Nouveu.es. — L'Histoirc des Mongols d'Oricnt ct Uc teur dynaslie , par Ssanany Ssdtscin Chungtaidschi , o die tiaduite en allemand , par M. Schmidt , qui y a joint unc introduction et des rcmar- ques. On croit que le gouvcrncment fera imprimer ce livre a scs frais. — On attend, pour une cpoque prorhainc, plusicursccritsduprofcsseur Fbaiin, cntre aiitrcs licccnsio nummorum inusci fctrofolilani, et un second volume de I'ouTiage intitule : Antiquitalis tnulianrmcdana mo- nuinenta. Nous Iranscrivons ici les litres des divers traites qu'il renfcr mera : i° TJras Muhatnracdis Cbani Kaslmowiansis Tbeca koranicaintcr- pretalione illustrata; a" dc lampade Cufica Bylariensi; 5° inscriptionis cufica; Pallii Imperat. german. inauguralis interpretanda; spicilogium ; 4° Kiblae templi calbedralis Cordubensis iascriplio ci 'icanovis post alios curis tractata ; 5° de speculis .xreis Bylariensi et Samarobicnsi ; item de Talismano Kasanensi; 6° Astrolabii IVorimbergensis inscriptio cufica no- vis post Tycbseniuin curis tractata; 7" suscriptionis cuficcc acu picta; in linteolo inserto codici cvangell. Luneburgensi nova inlerpretatio; 8° ana- Jecla crilica ad Cippi Panormitani a. c. 1 107 translalioncm Tyscbenia- uanug" Veleres niemoria; Cliasanorum ex ibn Foszlano, ibn Ilaukali ct sebems-edino Damascene; accedunt dc Bascbkiris qua; memorix prodila sunt ab ibn Foszlano et Sakuto. Ph. G. NORVEGE. GunisTiANiA. — UniversiU. — D'apr^s un programme imprime eo deux langucs (latine et norvcgiennc), les prolesseurs de I'universittS ont dii ouvrir, au mois de Janvier dernier , leurs cours annuels, ainsi qu'il suit. Theologie : M. Ilersleb devalt enseigner la dogmatiquc , et expli- quer en outre le quatrieme livre dcs Psaumcs de David et Ic premier Livre des Rots. M. Stenersen annon9ait Texplicalion dc I'cvangile scion saint Jean ; une introduction au nouvcau Testament , ct enCn une partic de I'histoire ccclesiaslique. M. Bccb n'avait pas encore fait connailrc lc9 mati^res qu'il se proposait de trailer. — Jurisprudence : M. Lange a du enseigner le droit crimincl, ainsi que la procedure taut civile que crimi nelle. 11 a encore annonce un cours du droit remain, ct un autre du droit naturel. M. Stcenbucb promcttait d'enscigner Ic Jus in re cilc Jus acf, rem, d'apics les lois dc sa patric. — HJcdccinc : M. Skieldcnip aniion^ r^ait des le90ns d'anatomic, de physiologic ct d'anthropologic. M. Soien- scn derail s'occuprr do h pnlhotofjir niniralc ) ct faiir Ions les jours un EUROPE. Ci5 cours dc medccine pratique dans It's liopilaux; M.TIiulslrup InnliT directcur de Tadminislration particuliore cliargee du soin de conserver Ics antiquites germaines et romaines des pays du Rliin ( Voycz Tome xiv , page 4'8 ) , vient de faire trans- porter a Bonn, un bas-relief fort curieux qui fut trouve, en i8n , dans la petite riviere de I'lnde , autrement appclee Dende ou Ingue , pr^s le village de Treinz-Lamersdorll' ( dans I'ancien departement de la Boer. ) La picrre a 4 pieds 4 pouces de longueur, 2 pieds 2 pouccs de hauteur, et i pied 8 pouces d'cpaisseur. Exposee pendant quelque terers dans la place du village , les figures dont elle est ornee, furcivt mutilees tant par la malice dss enfans , que par la pruderie d'une vieille religicuse qui avait engage un taillcur de pierrcs a faire disparaitre les marques dis- linctives du sexe , dans les figures males : tout le reste est assez bien con- serve. On y voit un temple entre les colonnes duquel s'avance a pas ra- pides, une fcmmeporlant dans sa main une petite image deDiane. A ses cotes marclicnl deux hommes nus. lis snnt armcs d'une petite epce , et I'un d'eux porte deux javclols. Dcrricrc ces figures , on aperroit un au tel sur Icqucl le feu est allumu,et au pied duquel I'holocausle est etendu. L'explication de ce sujet ne saurait eire douteuse : c'est Ipliigenic cii Tauride, accompagnce d'Orcsle et dePylade, et enlevant I'image de sa deesse. Quoique le travail de ce has relief ne soil rien moins que fini , on voit pourtant qa'il est d'un artiste habile , dont Ic style diffeie essentiellr- ment de celui de toules les autrcs scul'plurcs romaines qui , jusqu'ici,ont ele decouverles dans les pays du Rbin. Les proportions des corps nus tout paiTaitPS , la trie d'I;>liigenic est pleine d'cxpression , el sa drape- EUROPE. 6j9 rie nc manque pas de legurele. M. Dorrow s'est rendu siir leslicux ou cette pjcne fut Irouviie , et a decouvert , dans la meme riviere , cncora une douzainc d'aulres picrres sculplees que Ton a clicrclie depuis a roll- I'cr de I'eau. Sur le rivage , on a dclerre le chapilcau d'unc colonne qui portc le caraclere d'line haute antiquity. La pierre ne difTcre pas en qualile , de celle que Ton tire dcs carriircs aux environs d'Aix-la-Cha- pelle. Point de doute que le bas-relief, lTE-]\lAaRDERITE Taks DiEPPE. — ArcliaolojlC. — En 1820 , les marees de I'equLnoxe d'automne decouvrirent, a I'em- boucbure de la Saane (7 kilometres ouest dc Dieppe), plusieurs eercucils de gypse , renfcrmant des squelcttes bumains bien conserve's, des tuiles romaines, des fragmens de vases de terre , des debris d'armcs et d'armu- res. M. SollicofTre, inspecteur des douanes a la residence de Dieppe, fit, a cette cpoque, placer bors des alleinles de la mer les objcts decouverls, el olfiila I'academie dc Rouen tous lesdocumens quielaient a sa disposition. Jj'avis qu'il rccut dc quclqucS babitaus de la commune voisinc ( Sainlc C23 EUROPE. Marguerite ) fjuc Ton tiouvail ilaiis Icnrs cliamps, dts nii-dallli's ct dcs de- bris de coostniclioii , foitifia I'tipinion qu'il s'ulait luilc que quelquc ville avail dil cxislcr hur ccs Iiaulcurs, ct que lesejour des Ilomalns y ctail suf- iisamnient prouvti. Unc sccondc decoiivcrtc, tout reccmmtnt I'aile , dont 111) doit encore Ics dclail.s a M. SollicolTrc, ne laissc point do doutc que le iieupli'-roi n'ail sejournc surcc point dcs coles dc la JNonnandie , el asscz Iniig-lcms pour y tiiire des elablissenicns d'une certaj-uc imporlance. — Un habitant dc la commune de Sainte-Maiguerite, en labourant son champ , sltue suruoe colline qni regarde la mer, a I'ouestdu village , ct a un demi kilometre du lieu oii ont etc trouvcs des cercueils de gypse , a rencontre, presque a rcz-lerrc, un liloc qui arrfilait le soc de sa char- rue. On a deblayc la terre , eton a trouvc , a un pied de prolbndcur au I'llus , un vavc cru mosa'ique farfaitcmcni convpcse. M. SolHcolTre s'elant rendu sur Ics lieux, a i'ait decouvrir environ deux loises carrees du ter- rain qui renferme cc morceau. II a leve le dessin de ce qu'il a deCouvei t el I'a joint a une notice qu'il a fait parvciiir a I'lnstiiut de Fiance et a I'a- cademie desscicnces de Rouen. II resulledece desbin queccUcmosaique prescnte des cereles concenlriqucs de diUerenles couleurs, de maniere a I'ormer dcs rosaces dont le eercle iulericur a dix'pouccs ct le cerde cen- tral deux pouces dc diametre. Ces rosaces sont placees Tunc a cote dc I'autre , de maniere que leurs intervalles forment des losanges aus.4 diversenient colories , dont les coles sont courLTJs par Teiret des points de contact du segment du eercle cxICFieur de chaque rosace. La mati^re de cette niosa'ique n'est ni de marbre , ni de granit ; elle est de nature ar- f'iteuse , ee qui permet desupposer qu'elle aele fabriquee sur les lieux , le sol etant de cctle nature. Les pelits mnrceaux dont la reunion compose la mosaVque, sont de forme cuhlque , d'un pcrnce et demi a deux tiers de poure , tallies en trapeze a la partie exl(;rieure ; les divers degres dc dcssiccation ou de cuisson de la |iuledont ils sont Ibrines, paraissent elrc la cause de leur durete oude leur I'liubilile. Lcurs couleurs sont le rouge , le blane , le jaune , el le bleu avce scs diverses nuances jusqu'au violet; ces couleurs sonl ternes. Le ciment qui unit les diverses parties de celle mosa'ique , est compose de silex brise , de sable ct dc ebaux. Quelquts rcebcrehc!!, faites sur divers points plus eloignes de celui ou le dessin a ele leve, ont I'ait reconnaitre a W. SoUicoll're la continuation de celle inosa'ique, et su]iposcr qu'elle lorniait le pave d'une salletres-spaeieuse. i.e ciment qui la lie, est placci sur unecouche detuilcs romaines enllercs, cleuducsur uue eoucbe de marne, et celle derniere assise, sur une couche de cailloux de iner cimentes. M. SoliicoITre desirait pousser plus loin son investi"alloii ", mais le caliivatcur s'y est oppose. A 20 paSj ii peu pres , EUROPE. 629 du la parlic de la mosaiquc misc a nu , s'cst Irouvt'r iin ccrciu'il de gypsc , semblable a ceux dccouverts en 1820 : ce qui portc M. SollicoIFre a croirc que le pave mosaique appartenait a un temple , ou du moins que ce ba- limenl aura cle affccle au culte , quand le christianisme s'est repandu dans celte contree. B. G. Socieies savanles et ciablissemens d'uiiUle pull i que . AiN. — Bo'iiclics-du-Rliuiic. — SociM acadcmique d'Aix. — Ccux dcs journaux de Paris , d'oii la politique n'a pas encore cntierement banni \:\ litteralure , refusent dedargiieusement de s'occuper dcs ouvragcs publics duns la province, commcsi la capitale avail seulc le privilege dc produire de bens ecrivains. Cette exclusion est , il est vrai, quelquefois merifee ; niais elle devient injuste dis qu'on veut la rendrc generale : quelqucs cxemplcs I'ont prouve ; d'autres le prouvenl encore chaque jour. La Revue Encyctopcdique qui, pai I'ctendue de son plan , peut cmbrasser d'un coup d'oeilla litteralure de tous Ics pays , s'cst conslamment impose la tacbe de signaler !e talent partout oil ilse trouve, eten quelquc langue qu'il s'exprime. Dans notro Tome VII , p. 2i5, nousavions deja annonce comme une chose remarquable Irois succes obtenus, la meme annee , par M. Grange , dans les concours acadetniques de Marseille et de Lyon. Dcpuis , d'autres succes ont rouronne les efforts du jcune laureat. L' academic dcs sciences , i)ellcs-ietires et arts de Marseille , rendaut justice au talent et aux travaux d'un ecrivaia, qui s'annongait sous de si brillaas auspices, et dont les premiers pas dans la carrifere lilteraire elaient marques par des triomphes , s'emprcssa de I'admclire dans .son sein. L'yicadimie d'Aix vient aujourd'hui de suivre son exem- ple : cette Sociele avail propose pour sujct du concours de 1821 Vctoga de Vaiivcnargucs ; parmi les ouvragcs cnvoycs qui ont obtenu une dis- tinction honorable, se trouvait un discours de M, Gratjge. L'Acadenaiea egalcment admis i'auteur au nombre de ses associi correspondans. — Dans ce discours , oil Ton reconnait le cachet d'un veritable ta- lent , M. Grange s'est servi d'un cadre ingenieux , qui donnc a cet Lto()e un interet dramatique ; I'auteur a cru (jue Vauvenargues ne pou- vait ctre mieux loue que par ses propres ecrits : a I'aide d'une Gction touchanle, il suppose que les amis du celebre inoralislc , reunis au- tour de sa tombe , le jour anniversaire de sa mort , ecoulent la lecture d'un dernier ouvragede Vauvenargues , oii il est cense avoir ras- scmble les principaux preceptes de sa morale , et indiqucr lui-memc I'es- pril de sa philosophic. A celte Iccluce succcdc un eloquent tableau dc i;i olo EUrxOPE. lif lullilyire el dc scs vcrlus dtmicsliqurs. Vauvcnargiics est cnsiiiicmis < n parullcle avcc Ics Irois reli-brrs morali-tcs qui Ton I pietu(li5 , Rlonlai- ^iie , La RochuroucaiiUl d La limyurc. Cctle derni(;re parlie du discours dc Jl. Grange annoncc iin liomnic dc goOt ct un jugc eclairc. C'cstainai line , dans )e cours dc cc panc'gyriquc , I'aulcur se monlre habile ecrivain, Lon orateur ct crilique judicieux. (Arlicleconimuniquc.)^J. E. A. — La Sociel6 d'Aii propose, i* pour sujet d'un prix dc 5oo Ir., la ques- tion suivanlc : « Quels scraicnt 4es moyens de rapfelcr ct do fixer Ic ion ocsie jteut- cite avoir disormais en France sur Icsmmui's? a — 3° Une medaille d'or , \alant 5oo fr. , a ragriculleur • i/ui aura flanto ou grcffe avco sucoes io flus grand nomire d'amandiers , dcs espices ou variolcs counties pour lire ics moins scnsibies aux Qplces du printetns , qui , presque cliaque anncc, dclruiscnt ou diniinucnt nos rctotlcs d'amandes. » La Sociele MJourne indcfinimcnt le terme du concours , jusqu'a ce qu'elle ait rcf u sur cc sujet un memoire muni de pieces juslifica lives. — 4° Pour une medaille il'or, du prix de 5oo fr. , la queslion suivanle : o Pcut-onremcdier aux inconvcnicns rcsutlaiis dcs vapeurs ougaz corrosifs ct dcUtcrcs qui s'ex- iialcnt dcs /airiqucs de soudc,dans Vaclc dc la decomposition du soufre ct du muriate (hj drocliiorate ) de sonde ., ou set marin , par ies agcns ilont on sc scrt ? Lc peul-on, soit en operant dans dcs vaisscaux clos, soil autrcment , dc maryicrc que ccs emanations soient parfailcment coSrcccs ou ncuiralisees. , ct no puissent , en au^un terns , ni incommoder ics proprictaires et 'haiiitans voisins de ccs fabriqucs , ni leur causer, aucun dorfimagc^o — Lcs personnes qui voudront rcpondre a celte question, seront Icnues de dctailler lcs experiences sur lesquclles sera fondceleur reponse , et de decrire cxactement lesappareils et lcs male- riaiix qu'ils auront employes dans leurs reclierches. Lcs memoircs seront i:c(;us jusqu'au i5 avril 1820; et si, a celte epoqiie, aucun memoire n'est parvenu a la Sociele , 1q concours sera proroge jusqu'i I'annce sui- vanle. Lcs memoircs ct ccrtificats doivent etre adrcsses au secretaire perpetucl de la Sociele Academique d'Aix, B.-du-R. , avant I'epoque du i5 avril de chaque aunee. Besancon (Doubs). — L' Academic rogalc dcs sciences , bcllcs-tctlrcs ct arts , propose pour le concours de iiSaJ , Ies deux sujets suivans : 1 ^ comi}ien le principe de I'honneur a conlribue a, i'cclat et d la v^ritaiie gtoire de ia tnonarchie franraise ; 2° montrcr ee que la morale ivangi' iique a ajoutc d'ctcnduc et de slabiiili a la morale la plus tipurce dc EUROPE. 65 1 i'ancienne fhiloso'phic. — Lc prix sera une niedallle d'or ' Kapport sur lc concours de niedccine, par M. Dciteaumont , D. M.; 1}" Observations sur la peste, en Egypte, par M. I'abbe Scrvois ; 10? Ode sur lc dcvouement des medecins i'ran^ais a Barcelone , par M. Aimc Duponl; 11" Observations sur le calorique, par M. Dussaussoy ; 12" Rapport sur le concours de poesie, par M. F, Dcicroix. Cincj titc- daiiles d'or ont cte decernecs : MM. Caudron do Gonnclieu, et Defcm- iainc dc la Neuville-Saint-Remi , out parlage le prix d'agricullurc ; cclui d'arcLoologle a ele remporle par ftl. Arthur Dinaujc, de Valen- ciennes, pour un traite sur la bibliographic Gaiubresienne ; M. BiUoir, D. M., a o^lcnu la paluie dans Is concours de luedecine ; cnfin , le prix de poesie a ele dccerne a M. Abel Ilufjo , pour une ode sur la bataille de jDenaiu. Une mi'daiilc d' encouragement a ete aussi accordee a M. Ar 7L0UX , cullivateur et raaitrc de poste a Cambruij pour avoir employe avec succes , commc engrais, Ies lourteaux dc colza et de lin, dont I'u- sage est encore tres-peu rtpandu daos cet arrondisseinent. t— La Soclele delivrera de nouveau , en i823, des primes aux cullivaleurs qui auront I'ail laire le plus de progri-s .i une branche quelconquc de I'economie ru- rale. Elle olTre encore un prixde20ofr. a I'aulcur dumeiilcurracuioire sue '( topographic medicalc d'un canlou ou meiiie d'uue commune de I'ar- rondisscmcnt. Elle laisse ouverlp la serie dc questions qu'elle a publiec t-H iS20,sur rhistoire locale et Ies aniiquites du Cambresis, et elle de- lerncra un prix a I'autcur du meilleur ouvrage sur un point quelcoiicjue de noire arcLeologie.* Outre Velotje do i andorburck, qui restc an coucums commc sujet fi^-2 EUROPE. cruii prix d'liloqucncc reserve, la Societi! , ndlierant avcc plaisir au va'u cxprime par le conseil municipal de Canibrai, declare qu'elic dcceriiera line medaille d'or de 200 francs a I'auleur du discours dans Icquel on dc- vcloppera avcc plus de sncces , cclle pensec de M. de Bonald : « On avail » asscz considcrii la reli<]ion commeuniesoin de i'liomme ; ies terns sont » 7'cnus de la considcrer conime une necessity de la sociole.o La Societe n'indique point de sujet special pour le prix de poesie; Ic prix sera ac- corde a I'ouvrage inedit, qui, sous tous Ics rapports, sera juge le plus digne do celte faveur. — Lcs menioires, discours et pieces de poe- sie, devront parvenir au secretaire perpeluel de ia Societe , avant le iJJ juin 1823. Chalons {Marnc). — Societe d' agriculture., commerce, sciences el arts; seance fuMique du s6 aoxit 1822. — M. Pcin , president annuel, lit un discours dans lequel il indique rapidement Ies diverses causes qui ont in flue, dcpuis un demi-siecle , surlefcrfcclionncmentdc V agriculture. — M. Prill , vice-secretaire, rend coniple des travavix dq la societe de- puis sa derniere seance publique. ■ — M. Gibon lit un discours sur Ies fltangemcns introduiis dans noire iitterafure dcpuis le siccle de Louis XIV, ct sur ics principales causes qui Ics ont amenis. — ' M. Ca- quot, secretaire , fait le rapport du i""" concours. — M. Th. Peia lit une piece de vers intitulee la FaMe el I'Histuirc. — M. le president annuel proclamc Ies noms des concurrens auxqucls il est decerne des medaillei) pt mentions honorables, ainsi qu'il suit; — I" Concours : oQutls sont Ies moyens de rendrc, en terns de pais, Ies loisirs du soldat fran^ais plus utiles a lui-mume, a I'armee ct a I'etat, Mns porter atteinle ni a son caraclere national ni a I'csprit militaire ? » Le prix, consistant en une medaille d'or de 5oo francs, est partago entre M. Pagczy de Bourdcllao , capitaine d'etat-major , et M. L.-J, Begin, chirurgien a I'hopital militaire de Mclz. — L'accessit est decerne a M. Bcnit. — Une mention honorable est decernee aux concurrens ci- apr resiiltats fivoralilcs qu'on eii a conslanimcut obteuus , coiilirmcnl plcincmcut les experiences dc M. Gallo- rheau. (?f. d. K.) 656 EUROPE. faains ddns ccltc fartio dc I'Enrope ; a" Fixer, d'aprcs ics avleur.t ct tes monitnicns , tcs connaissanccs que ics Gautois avaicnl dcjd acquiscs dans ies sciences ct dajts ics arts. — L'Academie , n'ayaot point rc^ti de memorres sur ccs deux ques- tions , retire la premiere du concours, ct redonne la seconde commc su- jet d'un prix extraordinaire , de la valeur de 5oo fr. , pourl'annee i824. Elle continue, i" comma objet d'un prix de 5oo fr. a donneren iSaS, une Tlicoric physico-mathematiquc des fompes aspirantcs ct foulantes , faisant connallre to rapport cntre la force motricc employee el la quan- tiic d'cau rccttemcnt clevce , en ayant cgard d lous Ics obstacles que la force pcut avoir d vaincre. Cette tlieoric doit etre fondee sur des expe- riences positives, et Ics formulcs qui en seront dcduitcs doivcnt elre fa- cilesi employer dans la pratique. 2° Pour sujet du prix qu'ellc doit don- ner en 1824 , et qui consistera en unc nicdaille d'or de la valeur Ac 5oo fr. , Ies questions suivantes : l" Determiner , par des observations com- farativcs, Ies cas ou I'cmploi des sets d hase de quinine, est aussi avan- tageux que Ic quinquina ; 2" Designer le cas ou it mcrite la prifcrencc, Enfln, elle propose pour sujet du prix a adjuger en iSaS, cette question : Peut-on se flatter, sans I'ctude des lanyues anciennes , d'i'trc tnis au rang des ions ccrivains ? Et dans le cas oil, I'on souliendrait la nega- tive, I'ctude de la langue laline pcut-citc supplier d I'ctude de toute autre ? Les savans de tous Ies pays sont invites a travailler sur Ics sujels pro- poses. Les memoires devront etre ecrits en francais ou en latin, et adies- ses a M. d'Aubuisson de Voisins , sccretaire-perpetuel de rAcademic..; Les memoires ne seront reous que jusqu'au 1'' mai de chacunu des an, pees pour laqucllc le concours est ouvert. PARIS, Institut. — Academ,ie des sciences. — Aout 1S22. — •Seance du 5. — M. de Montizon depose vn paquet cachcte , contenant un proccde litho- grapbique sans mouillagc, dit d sec. — M. Doulcet presenle unc balance d'essai perfcclionnee. (MM. Cbarlcs , Vauquelin, Breguet et Arago , commissaires.) — M. Percy communique unelcltre de M. Guyot, chirur- gien en cbef des troupes de la Martinique, relative a la contagion de l;i ilevre jaune, el dans laquelle il sc prouonce negalivemciit sur cette ques- tion , d'apris les experiences qu'il annoncc avoir Ealles en grand nombrc. Ces pieces clant dcslinees, parl'aufeur, .i TAcademic loyale dcmedccine, t'Acadcmic \ci lui reuvoie. — L'Academie uommc M. I'ouzin Candida- j EUROPE. 65j pour la place de professeur a I'ccole dc pharmacie de Montpellicr. — M. Jomaid lit uii meraoire intitule : Examcn d'une opinion nouvcUc suric Zodiaquc circulairc dc Dcndera. (^'ot/c^ci-dcssus , pag. 433.) M. Larrey lit dcs observations sur une plaie penetrante de la poitrine, suivies de quelqucs reflexions sur I'operalion de rcmpyeme que cetle plaie a neces- silije. (MM. Pellelan , Percy et Chaussicr, commissalres. ) — Pu 12. — M. Latreille fait un rapport verbal sur I'ouvrage de M. Fis- cher, intitule : Enlomogra'pliic de liussie. II lit uno note sur dcs crusta- ciics fossUcs. — MM. Portal et Magendie I'ont , sur le memoire de M. Pi- nel ills , intitule : Reclicrchcs d'anatomie sur I'cndurHssemcnt du sijs- teme ncrveux, un rapport , dont voici Ics conclusions : « M. Pinel Cls a decrit, dans son meraoire, une alteration du syslfeme nerveux qui etait pen ou point connue; car il ne faut pas la confondre avec les divers genres d'endurcissemcns decrits dans les auteurs ; et il sera toujours fa- cile dc la dislinguer i I'elasticite et a la disposition fibreuse qui la ca- racterise. M. Pinel a cherche , dans cctte alteration, un inoyen de faire mieux connaitre la structure du cervcau ; cnGn, il a jete quel- qucs lumieres sur les causes physiques qui s'opposcnt au developpc- nientdes facultes intcllectuelles et amencnt I'idiotisme. Pour ces divers motifs, vos coinmissaircs ont I'honneur de vous proposer d'accorder vo- ire approbation A ce memoire, en engageant I'auteur a continuer dcs recherchcs qui offrent beaucoup d'intt'ret sous le rapport de la medecinc ct de la physiologic. » ( Approuve.) — M Desmoulins lit un meinoire silr ie systime ncrveux dcs foissons. ( MM. Cuvier, Dumeril et Magendie , commissaires. ) — M. Dupetil-Tbouars lit un memoire intitule : Demons- tration dcs fvobicmes qui scrvcnt de 'base d ma ma icrc d'cnvisager ia fructi/'ication co?nmc ujtc transmutation dc iafcuillc ct du l/aurgcon qui en depend. ^— M. Dcloyaute annoncc un instrument propre a aonner plus de certitude au poinlage du canon sur mer. (MM. Sane, de Rossel et Dupiuj commissaires. J — Du ig. — M. de Paravey lit , surle Zodiaque dc Dendcra, un me- moire, dans Icquel il cherche a refuter quelqucs- unes des opinions de M. Biot , relatives a ce monument. — MM. Fourier , Ampere et Ara^o , font , par I'organe de ce dernier , un rapport sur le memoire de M. Vtcu nel , lelatif (i /a re du ses anticns eli'ves ont acquis une honorable reputation dans les faslfs de la lilteralure et de I't-nseignemont. M, Cousin pi'rfeclionna scs eludes de philosopliic dans celte ecole illusire, oii il elail devenu le- pcliteur; Loyson , cideve si jeune aux leltrcs, avail ete aussi I'un des elevcs, cl cnsuile I'un dt's profcsscurs de I'ecole normale. Le venerable W. Gucroult, I(> tradiicteur de Pline et de Ciceroni la dirif;ca long-tems, el so fit cbcrir comme un pere de ses nombrCux eleves. S'ii est dc noire devoir de faire connaiire la naissance dcs nombrcux ciablisscmens pro- pres a I'avancemCnl des sciences, des leltrcs et des arts, nous dcvons aussi annoiiccria suppression de ccux qui, par leurs succes, promellaieiit deja tani de giaiids services a I'instruction publique. 11 estvraiqu'on an- nonce reliiblij^sement dc petilcsecolesnorraaiesdans les academies dcpar- Icnientalcs : uiais eo resuilerat-il cetle unite de vucs et de methodes si utile, si necessaire au gouvcrnement lui-meme? Nous ne le pensons pas. Ecoie tlcdroit. — Une ordonnance royale du 24 tnars iSig {f^o'j. T. II, page 18G) avail accru I'ecole de droit de Paris. Quatre nouvelles chaired {■laicnt ajoutees a celles qui composaient deja I'ensemble de I'enseignc- mcnt ; elles etaient affectees au droit administratif, au droit nalurcC, a I'liistuire phUosofliique du droit et a I'tconomie politique. Deux dc CCS cbaires Cureot seulrs occupees; car M. de Gerando ne put faire quo pendant six niois son cours dc droit administratif, et jamais on ne songea i nommcr un profcsscur d'econ'omic politique. Cej)cndanl , les eleves retiralcnt de grands avafilagcs du cours d'histoirc du droit, fort bien fait pnr M. I'oncelet ; et la cliaire de droit naturel aurail pu etre aussi pour cuxune source leconde d'instruclion. Une nouvellc ordonnance, rendue le 6 scplcmbre 1822 , supprime les quatre chaircs etablics en 1819. Tout en rcconnaissant, avcc celtc ordonnance, la necessitede donner plus d'ex- tension a I'etude du droit romain, nous ne pouvons que regretter la suf- pression des nouvelles chaircs, dontrexislence ne paraissuit pas incompa- tible avcc ccllequc I'oo vientdecrccr pour I'enselgnemenl des Pandcctcs. La France va etre sans doute le scul pays on un cours de droit naturel ne prtcedera pas I'etude du droit civil et du droit crimincl. Les univcrsites d'Allemagnc auraicnt pu servir de modele a cet cgard ; elles od'renl beau- coup plus de moycns d'inslruction que nos faculles tcUcs qu'ellcs sont etablics aujourd'hui. II n'cxiste done mainlcnant a Paris qu'un seul cours de droit naturel, c'est ceiui du college royal de France. A. T. Thkatres. — Opcra-Comiquc. — Lc Coja(;c d Syouiili- — M. Cailliaud est le premier Europ6en qui, depuis Horncmann, est parvenu a I'Oasis de SyouSli. Scs decouverlcs ont 6lc annonceesdansla Revue EncyclopcdiqiCc (T. VI, p. 596). Pcu de tenis apr6s,le pacha d'Egypte ordonna uneexpe^' dition, dont Je but elait dc soumettrc Ics habilans de celte conlree rccu- Ice. M. Drovetii s'y joignit, accompagnc de dcur dessinaleurs, et il rc- Cueillit des observations et dcs dcssins d'un grand inleret. Le porle-reuiUc de cesdessins a ete envoye a M. Jomard, parcel ami zele de I'anliquile; Ja gravure en est commencee, ct il paraitra Irfis-inccssammcnt , unc li- vraison composee des detail:^ du fameux temple de Jupiter Ammon. — Hicroejlyphes. — tJne decouverte des plus inattenducs, et des plus jmportantcs , vient d'etre faite ; c'est celle dc Vaiphahct des hiirogly- j>fus ■plwnctiqucs , par M Champollion le jeune. Sou travail a ete soumis, le 27 septembre, 6 I'Acadeinie des Inscriptions et belles-lettres ; ct, ait moyen dc son alphabet, cc savant a reconnu sur des temples egypticns derhioe, d'Ombos, d'Esne , de DCndera , etc., les noms d'Alcxandre- le-Graud, de Ptoicmee , de Cleopatre, de Beieiiice , etc. ; et ila lu aussi Ics litres, noms ct surnoms d'enipereurs remains , tds que Tibere , Kerva , Trajan, Domiticn , Adrien , Anlonin , Sabine, etc. , sur plu- tieurs temples de I'Egypte , sur deux obclisqucs de Itonic, enlln , sur le I'ameux Zodiaque dc Dcndera , qui est au Louvre , a I'aris. Nous donne- rons, dans le prochain cabier de la Revue, un Pi'ccis dcs travaux de M. Champollion le jeune , sur la langue et sur les tcritures dd'antiquo Egypte. On saura enfln comment procedait, a I'egard deces methodes dc civilisation , I'une des plus celebrcs nations de I'antiquile , et son bis- toire s'ouvrira aux reeherchcs des modernes. Ce precis fcra eonnaitrc autsi comment I'auteur , par dix annees de reeherchcs, est enfin par- venu a de si riches resultats. KicHOLOGiE. — Maisiiat. — Michel Maissiat, chel' d'escadron au corps des ingenieurs geographes militaircs , chevalier de Saint-Louis , dc Ja Legion-d'Honneur , et de Danncbrog ( Daneniarck ) , professeur dc topographic a I'ecole d'application du corps roy:il d'etat major, naquit a ]>ianlua(Ain) , le 19 septembre 1770. En 1792,11 cnlra dans Iccinquifcnie balaillon des volonlaircsdu dcnartcmtnt del'Ain, ct ne tarda pas a s'y dis- tingucr. II ctait lUja lieutenant, lorsque son balaillon f'utincorpore dans la qualricmc dtmi-brigade d'inlautcrie legeie, ct il fit avcc cc nouvcau FUROPE. 6ii corps Ics campagncs punibles dc ijgS cl 1794 a I'arnnSe du Rliin. Scs services I'urent apprecies , surtout par Ic talent qu'il montra dans plusieurs reconnaissances militaires. Eniin, on sentit que ce talent devait utre mis a sa place, et employe plus rructucusrreent : Maissiat fut adjoint a I'ad- judant general Tonnet , charge des reconnaissances militaires a I'armee de Rhin-et-Moselle , ct leva la carte des montagncs du Falalinat cntre Landau et Kaiserslautcrn. Plus tard, il fit, au-dela du Rbin, plusieurs re- connaissances qui entr^rent dans la confection de cette belle carle de la Souabe, pobliee en 1818, par le depot de la guerre. Dans un intervalle de pais , il aida le colonel Trauchot a redigcr la carle des quatre departe- inens de la rive gauche du Khin , travail qui fut juge digne de I'un des prix decennaux ; mais ces prix ne furent point dccerncs. Lorsque I'ecole d'applicatioD de I'itat major fut etablic , Maissiat fut design^ comme le meilleur professeur de topographic et de reconnaissances militaires que Ton pilt donncr aux eleves de ce corps. G'est dans cette fonction qu'il a termine sa carriere et ses services. Simple, modeste, s'oubliant lui- inSme, pcnsant toujours aux autres, et surtout a son devoir , il fut rc- commandablc dans, toute sa vie, soit comme militaire , soil comme simple citoycn. On lui doit quelqnes ouvrages Ires-peu connus, parce qu'il s'attacbait beaucoup plus a les bitn faire qu'a les faire proner. Cc sont : i" Une table portative de projections et de verlicales , pour re- duire des cotes inclines i I'horizon , et mesurer la hauteur ou I'abaisse- iTient d'un point par rapport a un autre; 2° un niemoirfe. sur quclqucs changemens faits i la boussole et au rapporteur, suivi de la description d'un nouvel instrument nomme ie notice sur une nouvelle echelle , pour relever, sur les plans et cartes topographiques , I'inclinaison des penlcs; 5» des etudes de carles, des eludes de topographic, pour le fi gure du terrain ; 6° plusieurs plans graves et colories de places fortes, positions militaires ,elc. FLN DU TOME QUINZIEME. 4« TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS LE OUARANTE-QUATRIEME GAHIEPx. SEPTEMBRE 1822. I. MEMOIRES , NOTICES ET MELANGES. 1. Examcn d'une opinion nouvclle sur le Zodiaque dc Den- dera. Jotnard, ^jj 2. Exposilion dcs tableaux en 1821. (Troisieme article.) P. A. 45a. [I. ANALYSES D'OUVRAGES. 0. Phytographic mudicalc , par M. Roqucs. Flourens. 4^9 4- Traite de mecaniquc industrielle, par M. Christian, Lc Normand. ^"j'y 5. QEuvrcs completes de i'empercur Julica, par M. Tourlet. LeClcro. 48 » 6. Dc I'usage et du I'abus de I'esprit ptiilosophique , par M. Por- talb. Derville. 49'. 7. Traite de legislation civile ct peaale , par Benthara. Huet, 499 8. Legum leges , par M. Dupin. Lanjuinais. 5i2 9. Rapport sur le sysleme dc peines et de correction dans les Etats-Unis. Ferry, 5i5 . 10. Rcgulus, tragedie par M. Lucicn Arnault. LconThicssi. 525 in. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Annonces de 109 ouvragcs, francais etetrangers. 556 IV. NOUVELLES SGIENTIFIQUES ET LITTERAIRES, AiiERiQUE. — Etats-Unis. — Bresii. — Haiti. 609 Asiu. — Kamtcbatka, — Perse. 611 EinorK. — lies Britanuiques. — Eussie. — Korvegc. — Danc- inarck. — Alleniagnc. — Suisse. — Italic. — Portugal. — Pays- Bas. — Erancc. — Paris. ihld, IMPRIMERIE DAPEL LANOE, ■ TABLE ANALYTIQUE ET ALPHABETIQUE DES MATIERES DU QUINZIEME VOLUME DE LA REVUE ENCYCLOPEDIQUE juiLLET, AouT, Septembre 1822 (*). On a reuni aux quatre mols indicatifs des quathe grabdes divisions dc ce Recueil : I. MEMOIRES, NOTICES ET MELANGES; II. ANALYSES ET EXTRAITS D'OUVRAGES CHOISIS; III. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE; IV. NOUVELLES SGIENTIFIQUES ET LITTER AIRES; le detail et le renvoi des articles qui s'y rapportent ; puis, on a caraclc- rise res articles, a I.t suile du nora dc leurs auteurs, par I'une des quatre abreviations ci-apres : M. (memoires et notices); A. (akalyses); B. (bulletin eibliograpuique) ; N. (.nocvklles utteraikes). La designa- tion C , apres les noms propres, indique les coUaborateurs de la Revue, Jorsqu'il s'agit des articles qu'ils ont fournis.' Au lieu de comprendre, sous la denomination generale scieiNces kt ahis (comme dans nos quatre labtcs des mativrcs dc I'annee iSig), I'indicalioa des diEferentes sciences dont Iraile ce volume, on a cru devoir, pourrcD- dre les recherchcs plus I'aciles, et pour micux c.iracleriserle but pbiloso- phique dela Revue Encijciopedique , ouvrir un compte particulier et spi-. cial , en (ettrcs cafilales , non seulement a chacune des branches des con- naissances humaines, agricclture, anatomie, etc. ; a chacun des elemens essenliels de la civilisation et des inoyens principau'. de communication cntre les hommes : academies et societes sava>tes; dictioknaibe ; ensei- gnement mltdel; instrlctiow pbeliqce ; jochnaux; theatres, etc. ; niais encore a chacun des pajs dont il est fait mention dans ce Recueil : de nianlfere qu'on puisse rapprocher et comparer tour a tour, soil I'ctat da sciences et des ctetnens de la civilisation dans chaquc pays , soit les na- tions elles-memes , sous les differens rapports sous lesquels on a cu occa- sion de les considercr. Abel de Pujol, peintrc : Joseph i Abelard et Heloise , par F. C. Tur- expliquant les songcs ; tableau de 101,599. la derniere exposition a Paris, 464- | Abolition de la torture, dcstravaux (') On souscrit, pour ce nouvcau Recceil sciy.NTiyiQUK et liiterairf don t il parait un cahicr de douze fcuilles d'inipicssion , tons les mois , nu Bureau CENTRAL d'abonnemf NT, rue d'Enfcr-Sain'-Mirhel , mimcro iS ; chez ARincs Bertrand, rue Haulefeuille , n" 38 , et cliez Evmerv , rue Mazarine , n" So. Prix de la souscriptiou ; a Paris, 42 fr. pour un an ; dans les deparlcmeiis, 48 ft. ■ 54 Ir. daus I'etrangor. TADLE ANALYTIQUE a pei'piitnile, de la note d'iiifa- itiie et dc l.i peine de morl , dans le royaume de Hanovre, ig;-. Ahsinilie (Exirait d' ) de Hongrie; procede dc sa preparation , 4o4. AnvssiNiE, 182. Acadcmia filar monica , sociele nouvcllement formee 4 Rome, 4u. AcADEtnE royale de peinture de Londres, 191. — — ^ de musique de Londres, 4oo. de Slockholm , 194. — . — dc Turin , 622. — des Gcorgophilcs de Florence, 4o8. — des lettres et des arts de Pistoja , 4o8. — royale des sciences et belles-let- Ires de Bruxelles , 200. des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux , 3S3. des sciences, belles-lettres et arts de Besancon, 63o. des sciences, etc. de Rouen, 60J. - — des sciences, inscriptions et belles-k'llTcs de Toulouse, G55. des sciences de Paris, 208, 4i45 636. — francaise, 4i6. — des inscriptions et belles-let- tres, 210, 4'7 5 Co4. — des beaux-arts de Paris, 638. Voyez aussi SociiiTiis. Acta [Nova) regicD snciclatis sclen- tianiin Upsaiiensis, 402. Ai5nosTATs, moyen de les diriger, iuvcnte par M. Scaramucci de Florence , 199. ArBiQDK, 182 , 093. ACBICDI.TURE, 1-9, 196, 4o4,6ll. yoye- aussi Economic rurale. ^ en France , Essai sur les moyens de ranieliorcr, par Morgues, A. 240. — (Pelit cours d'), par E. B. de I'Epinois, SyS. Aignan , C. — A. 274. Albert (Lcduc) de Saxe-Taschen constitue en fidei-commis inalie- nable sa rithe colltclion d'objets d'arl , 4o5. Aliencs dans I'elat de New - York, 3i3. Ali - Pacha (Vie d') de Janina, par N. Ozcrof , 327. Allkmaune, i34, 196, 33r( , 4"4 » 55i,6i6. Alletz (Ed.). Foi/ez Devouemcnt. Alpacos. J'oycz Tlieran. Alpe apuane (Sur 1' ) et les marbres dc Carrare , par E. Repelti , i44 • Amallbee, ou Musee dc la niylho- logie,parG. A. Boettingcr, 553. Amantea (Bruno). Voycz Magliari. Amkriqie, 95, 122, 181, 3i3, 390, 536, 609. Amours de Hero et Leandre, dc Gail, 596. Anacreon, du nifimc, 596. Analyses (II) d'ouvrages angliis : The Herald of Peace ( Ferry ) , 64. — Hisloire de Jean-sans- Terre, par J. Berrington (C. Pa- ffanet), 289. — Traite de legisla- tion civile et penalc, par Benlham (lluct), 499- — The Report of the Penitentiary system (Ferry), 5i5. •— d'ouvrages francais : Bulletin de la societe d'encouragement. Des- cription des machines et proce- des specilies dans les brevets d'invention, par Christian [Le Normand) , 36. — La Suisse, par Depping ( L. D. ) , 4". — Voyage en .Suisse par Siniond (A, Tail- (andicr), 55. — Choix de rap- ports, opinions et discours pro- nonces .T la tribune nalionale, {P. A.) , 71. — L'Europe el I'A- merique , par de Pradt [J. Gua- det) , 95. — Julia Scvrra, par .Si- monde de Sismondi {dc Segur), 102. — • Manuel dulibraire, par Brunet (^. i)/(i/iu<), 110. — Essai sur les moyens d'ameliorer I'agri- culture en France, par Morgues [Ferry), 240. — Memoircs pour servir a I'histoirc dc la campagnc de i8i4, par Kock {Ch. Dupin) , vtbo. — Science du publiciste , par Fritot {Lanjuinais) , 263. — Es- sai sur la legislation des grains, par Chaillou de Barres [Aiex. de La Bordc) 269. — Voyage en Ecossc ct aux iles Hebrides, pur DES MATIERES; Necker de Saussiire ( Aignan ) , 274- — Altila, tragedie par H. Bis {A. Mitral) , 295. - Sur la sfalue antique de Venus Victrix , par Clarac {Dumersan) , Sog. — Phy- lograpliie medicale, par J. Ro- ques (Fiourcns), ^6^. - — Traile de mecaniqiie industriellc , par (Ihrislian (Le Normand), ^yi. — De I'usage et dc Tabus de I'esprit philosophique durant le dix-hui- tjfeme si^cle, par Porlalis [Bcr- viUe), 491. — Hegulus, tragedie, par Lucien Arnault {Leon Thies- Sc) J 520. — d'ouvrages grecs : CSUivrcs com- pleies dc I'empereur Julien , trad, par Touilet (Le C/ei'c), 481. — d'ouvrages ilalicns : Hisloirc de Milan, parC. de Rosiiiiui(5ai/t), 380. — d'ouvrages en languc latine : Le- gum leges, sive Baconii true- talus de fontihus juris univcrsi ( Lanjuinais ), 5 1 2. Anatomib , 408. 552. ■ — de riiomme, par Beclard et Cloquet, pub. par Lasteyrie, i5i. Andrieux, Wolice sur C. J. II. L. Clairon , 584- Ahgleiehre. y. Grahdk-Bretagni!.. Annalesdu Musee. Foycz Salon. ' Anne de Bretagnc ( Kotice bistorl- que sur) , par Trebucbet, iGj. Antidote centre le sublime corro- sif , etc. , par J. Taddei , 556. Aktiquiies, 142 5 172 > l/S, 174) 17S, 176, 195, 197, 201, 217, 302, 4io, 4> 1 1 616. Foycz aussi Archeologie. — egyptiennes appartenant au ge- neral Menu dc Minutoii , G19. — de la Nubie , par Gan , Go». — Grecqucs , traduit de I'anglais de Kobinson , 601. — roinaines , decouvertes aux envi- rons dc Dieppe , 627. — ( Meinoire sur les ) de la ville de Strasbcuig, par Schweigoeuser , fils,379. — (Sur les reclierches relatives aux) du departemcnt du Bas-Rhin, par Sehweigoeuser , fils , 58o. — (Vcnlu publique d') a Paris, ai-. Apolloniub de Per-ga (Trailes d') de sect 1071,6 dclcrniinatd , rcstitucs par R. SimsOD, i34- Ahcheoi.ogie , 194» 309, 534, 55i, 4o2 , 453 , 618, 627 , G4o. Abchitectonogbaphie , 124. Abchitecture ancienne (Monunicns de 1'), par le comle Napione, 562. — gothique , son origine et son in- fluence , par W. Gunn , 124. Aree. Voye- Marulli. Arminius, sur le lieu oil il defit Varus, par G. Clostermayer, i35. Arnault (Lucien) , Regulus , trage- die , A. 523. Art {The) of employing lime, 319. Art dramatique, 181, 199, 584- MILITAIRE, 5, 25o. Artaud , Mosa'ique de Lyou et du mldi de la France, 176. Artemi de Wagarsohapat , Meiiioi- res de sa vie, 324. Arlisti alemanni , 56 1 . Asie, 182,516,590,611. Asselin , Nolice sur un manuscrlt de i5o4, rctrouvedans les envi- rons de Vire, 2o5. Association destinee a secourir les missions moraves, 189. AsTRO^OMlE , 367, 39G, G08. Asylum for llie insane at Bloo- mingdalc, 3i3. Alh^nes. Foycz Wright. Atiila, tragedie, par H. Bis, A. 295. Ausfeld {J. W. ) Freundes IForle an Gluchlichc , ttc, 355. B. Babbini (Matteo). ^'oi/ez Brighenti. Bacon, f'oyez Lcgum, leges. Baehr (C). Voyez PhUarohi Alci- hiades, Baffi. J'oyez Salpetre. Baillcul (J, Ch.), Examcn critique des Considerations de M™'. de Stael sur les principaux evene- meiis de la revolution l'ran9aise , 565. Bahc{Janus), Clcomcdis circularis diiclrince dc iublitnis libri duo , 56-. TABLE ANALYTIQUB Bait's (Edward) , Revenge of Ta- ran, a foetn., 128. Barbier , Notice sur une nouvt'lle cdilioD des Letties de Voltaire a racadcmie franraise, M. 227. — Diclionnaire dcs ouvrages ano- nyines ct pseudonymcs, 082. Barbier, INotice sur le produit dont les pompes et autres machines hj'drauliques sont susceplibles , Barbicri (G.) opere, 662. Barreau (Le) fraii9ais, i58. Bateaux a vapelr, ogG. Bandrillard , Trailc general des eaux et for(its , thasscs ct peclics, SjS. Bausset (Le due de) , Discours a I'occasion de la mort du due de Richelieu, ifii. Beacx-arts, 145 , 176, If) I , 327, 342 , 082 , 4oo , 4"^ ■> 4o6 , 4 " ) 452, 556, 561, 6o3- Y oyez aussi Gravure et Sculpture. Beclard. I'oycz Analoinie. Bklles-lettbes. Voycz Lllldralure. Belloc (M""*. Louise STvanton),C. — B. 129, 377, 39J, et les articles bignes L. S. B. Bennet (J. A.)i proicsseur a Leyde. Lasociete dcs sciences de Harlem lui ddcerne un prix , 2o4- Bentham (Jeremic) , Legislation ci- vile et penale , A. 499- — — Lettre au comte Torcno sur le projet de code penal , etc. , 544- fiernstein (Le professeur) de I'uni- versile de Breslau , recoil du roi des Pays-Basune medaillc a litre de recompense de ses travaux scientifiques, 197. Ben (Michel), C.— B. 608. Berrial Saint-Prix, Histoire de Cu- jas, Irad. en alleraand , 429. Bcrrlugton (Joseph) , Histoire lit- leraire du qualoriieme siecle , etc., iG4. — —Histoire de Jean-sahs-Terre , A. 289. Histoire lilteraire dcs Grecs pend.itri le moycn age , 586. Btrton (J. M.)- I oycz Turcs. Berville(Si. A.), C— A. 49'- BlBLlOGBAPniB, 110, 382. — dcs ouvragts de ihculogie qui onl paru en Allemagne dans Ics quatre premiers lustres du siecle actucl, 142. Bibliotheque poetique italieane , 389. Bignan (A), Isaure et Olivier, 373. Voifcz Devoueraent. Biofjrafia, universale, traduit du I'ran^ais, SSg. BiociiAPHiE ; 25, 137, 143, 144, 148, 159, 161, 324, 327, 342, 349, 355, 369, 4oi ) 544 J 559 , 56o, 561,584,585. — nouvelle des coutemporaios, par Arnault , etc. , 369, BiRMAN (Empire), j82. Bis (Hippolyte). Voycz Attila. Blarambcrg. Voycz Medailles. Bles (Sur la conservation des), 579. Bloomfield. Voycz May day. Bocttigcr(G. A.), ro^cz Amalthee.- Bogue (David), de la paix uoivcr- selle, 519. BonEME , 617, Boissy d'Anglas. Reclamations con- tre I'exislence des maisons de jcu de hasard , 36o. Bonifjce (Alexandre). Notice sur son ecole de premier degre , 157. BoTANiQiiE, 120. 356, 390, 609. Boulgariue ( Th. ) , Archives du Nord, 547. Bourdon (Isidor) , Considerations sur les aniraaux en general , 555. Bouvier (Abruham), graveur de Geneve ; ses nouveaux travaux , 407. Brard , Memoire sur un nouveau procede pour i'aire reconnaitre les pierres qui ne resistent pas a la gelee , 570. Bhksil, 181, 3i4i Cog. — (Le), ou Hisioire, mceurs, etc. dcs habitans de ce royaume , par H. Taunay et F. Denis, 368. Brishen'.i (Petro), Eloge de Mallco Babbini, i44. Brongniart (Alex.), f'oyez Cuvicr. Briimoy ( Le P. ) , Theatre des Grecs , public par Raoul Ro- chettf , i65. Brunet (J. C), Manuel du librairc, A. 110. Biuathctli (Gl, Hisioire dcs jirojcls DES MATIERES. fails pour In navigation inlcrieure du Milanais , 546. Buchanan (Uavid) , Sur la riihessc des nations, i/p. BcCHABIE , ?)€):>. Ducheroni ( Caroli ) , de Joscfho ^ernazza altcnsi , 56o. Bm.LRTlN BlBLlOCBAPniQl E (III.) A|- Jcraagne , i54, 535, 555. — Ame- rique meridionaic , 3i4.— Dane- inarck, i52,552, .549. — Fspagiie, 146, 352, 564. — itals-Unis, 3i3, 556, — France, 149, 355, 5G9. — Grandc-Bretagne, 120, 3 16, 55;. Haiti , 122. — Indcs oriciilaks , 3i6. — Ilalie, 143, 345, 55q. — Vays-Bas, 148, 354, 566.— Kus- sie,52j, 547. — Suisse, 343, 556. •^ de la socitite d'encounigement pour I'induslrie nationalc dt; France, A. 36, 358. Buttura, Bibiiolheca foctica ila- iiana, 389. Buxlon's [Th. Fowell) Sfecch in the House of Commons , i25. Bjron (Lord) , Revue poitique de son pocnie de don Juan, 129, — ■ — The two Foscari , a iraijcdij, 129. Publication proihaine d'une nouvelle tragedie et des nieinoircs de ce poele , 192. Bystroni , sculpteur suedois , Statue de Hero, 402. c. Cabarrus (Lecomte de) , Lettres a don Gaspard de Jovellanos, 146. Cadct-Gassicourt ( Notice nccrolo- giqup sur) , M. 25. I'oy. Virey. Cailliaud, Extiait de ses lellres a M. Jornard, 182. — Voy. Voyages scienlifiques. Caisse d'eparguc (Comjile rendu des opeiations de la ) , 564. Calendrier Israelite , hebreu-l'ran- cais, par D. Dracb , 5o8. — Foy. Le Beyer. Calligbapuik , 4o5. Campagne de 1814 ( Meinoires pour sprvir a I'liisfoire de la), par F. Koch, A. 25o. Captif ( Le ) de Sainte-Helcne, pieces aulhenliques y relatives, 584. Carail'a. F. Solitaire. Caro (J. F. A. ) , Instructions phi- loBOphiques , 5^5. Carte generate tie Word-Jutland, 6i5. Castellani , dell' immcdiaCa I'n- fluenza dcile selvc , 345. Caslialion. J'^oy. Mojon. Catalogue raisonne de tableaux aiiciens, 556. Galeiiazzi , Eloge du comte Gia- ballista (1 Io\ io ,661. Callicdrale de Saint- I'ltrice ( Ilis- toire de la), a Dublin, 022. Calilina , a trayedj' ^ by Georges Croly ,025. Cesi (La I'amille) , de Borne, 549- Chaillou des Burres, Essai sur la legislation des grains, A. 269. Chaineaux introdiiils de I'iiiltiricur de rAlrique en Espagne , 4i5. Champollion (J. F.) , jeunc, Leltrc au redacteurdela/?ei>«c Encycio- pidii/ue relative au Zodiaque de Dendera , M. 232. decouvre I'Alpbabet des hie- roglyphes phone tiques, 64o. Charier [The) and By- ^a^vs of the Loixdon inslilution , 544- Chasses, 578 , 579. Ghateauvieux ( F. LuUin de). Voy. Commerce. — Foy. Prevost. Chauvet (Victor). K.Devoucment. CuiMiE , 1 23 , 554 , 356 , 394 ,612. — appliquee a la pharmacie, par W. Ries Price, 120. — appliquee aux arts, 419. — pratique (Eleujens de ) appli- quee aux arts el aux iiianui'ac- tures , par J. Millar, i52. CiiiNE , i5g. Chirurgie. /'. Sciences medirales. — (Menioires de) de Francesco Pc- trunli , 143. Choix de Diseours francais , par Thery, 166. — des rapports, opinions el dis- couis [irononces u la tribune ua- lionale , A 71. TABLE ANALYTIQUE ChiLsliaii , Dcscriplioti des ma- <'liincs c-l proceHes specilles dans les brcvels d'iiivcnlion dont la duree est expiree, A. 58 • — Traite do mecanique itidus- trielle, A. l^';^7). Citadov ( El) historico, 553. Clairon. F. Anclrieux. Clarac, sur la stalue antique dc Venus Vicliix, A. Sog. CIcomede. /'. Bake. Cloquet (Hippoljle), Faune des medeoiiis, 556. <:loqait ( J. ). /'. Analomie. i ioslcnneyer ( Christian ) , TFo Hermann den Varus ncliiuc/ , i35. Coehoo domeslique ( Observations sur I'instinct du ) , Sgo. Collection dc Fragmens des mcil- leuis ecrivains caslillans , en vers et en prose, 554- College offhysioians of New-York, 5i.3 (.olomharium parfaitcment con- serve, relrouve aux environs de Rome , 4 'P- CoLONiB au Bce.sil, C09, — d'alienes a Gliecl, 2o5. Colonne trajane imilee en marbre, par Liborio Londini de Rome , 4ii. Colpani ( Jos.). F. Necrologie. Cumuiandu (Jean). K. Kecrologie. Commerce, 122, 577, 58o , 601). ■"■ (Du) desSuiasesavec la France, par F. Lullio de Chateauvieux , 344. — Lettre y relative de A. L. Prevost, 557. Commission d'antiquites et des beaux arts de JVaples , 4'-i- Comptcur tnvcnte par M. Rieussec, 214. Conjugaison de tons les verbcs Irangais d'apres ia methode dc C. J. Dupont , 545. CoHSEHVAToiBE des arts et melie-rs de Paris , 214. Constantinople (Description topo- grajihique ct bistorique de) et du Bosphore , par Joseph de Hammer , 1 26. CoKSTiTLTiOfts de la Turquie pu- blicatiuu prochaine ,319. Construction d'une nouvclle ville en Tauride , 192. Constructions nouvelles en Egyple, 594. Contes (Nouvelles), apologues el melanges, par J. C. F. L. 167. Copplaud. F. Kcbyrbor. Coq ( Le ) de village , opera co- mique de Favart, arrange par Dartois , musique de Kreube , 609. Coquerel ( C. ), C. — M, 1 1. B. 321 , 566. CoKTES (Decret des), d'apres le- quel tous les navircs faisant la traite des noirs , seront confis- qucs , 2o5. — F, Moreno Guerra. Coslanza rara , nouv;lle comedie de Notaj jouee a Turin , 4o9» Costumes de I'Empire turc, pat Lachaise , 177. Couder, peintre , Adam et Eve, tableau de la dernifere exposition a Paris , 4^5. Courier (P. L. ). F. Petition. Crapaud Irouve dans unc pierrc, 6m. Creutzer, sur les Symboles, lr< Mylhologie et les Croyances reli- gieut.es de I'untiquile, traduit en fran^ais , 428. — F. Munler. Croly. /'. Catilina. Cubit ( IFilliam ) , Descriftion of a tread tnilt. Soy. CuLTK. F. Tbeologie. Cultivateur ( Lc) francais , pat P. Le Rond, bfd. Cuvier (G. ) Recherches sur les ossemens i'ossiles , nouvelle edi- tion, 569. et Alex. Brongnlart, Descrip- tion gcologique dfs environs de Paris, 569. D. Danemarck , 107. , igS , 5j2 , 549 • 6i5. Dartois ( Acbille ). F. Coq. Daubenton , Instruction pour les bergcrs, elc, .'173. Davis ( J. F. ) , Romans cliioois , DES MATIERES, traduits sur les originaux en an- glais , 129. ^ Deeorables, I'EcoIe du jardin po- tager, i53. DeCOIVF.BTES SCIENTIFIQUES , 1 5;^ , 109 , 594 , 419? 640. Delacroix ( Ch. ) , Etrennes mo- rales , iS^. Delamalle. V. Parent-Beal. Delambre. T'. Necrologie. Dcdriip, Pracjenses historiam na- Uiraiem spcciantcs , ed. Z. S. ct C. B. Prcsl, 61;. Dellac , Essai sur la legislation chi- noisej iSg. Delorme, peintre , I'Amour en- levant Cephale , tableau de la derniere exposition a Paris, 457. Delrieu. f. Florestan. Denis (Ferd.) r. Bresil. Ueppen, Ion und fiir Griechen- land, 556. Depping , La Suisse , A. 47- — L'Academie royale dcs Inscrip- tions et Belies-Lettres , hii de- cerne une medaille d'or , 4 ' 7- Description dc I'Egypte , ^2" a 56° livraisons , 172 , 601. Dessin. F. Beaux-Arts. Destouches, pcintre , Jesui-Christ au jardin des Oliviers, tableau de la derniere exposition a Paris , 467. Veslult Tracy , Principi logici , 56t. Deux (Les) Foscari, tragedie, par Lord-Byron, 129. Defouement ( Le ) des mede- cins i'ranoais dans la pcste de Barcelone , poemes de M"e Del- phine Gay , de Ed. Alletz, Vic- tor Chauvet , Gaulmier et A. Bignan , Sga , SgS. Dialectes (Les) de la langue grec- que, parE. Wiedasch , 309. Diet amen dc ia socicdad medico- quirurgica dc Cadix , etc. i46. DiCTiosNAiRE biographlque, chro- nologique , etc. ilalien , par Le- vati , 56o. — des Belies-Lettres, 572. — chronologique et riiisonne des decouvertes , inventions, elc. 154. _ — danois ,616. — rlassique d'histolrc nafurelie , par Audoin, Bouidon, elc. 1/19. — des ouvrages ancmymes et pgeu- (lonymes , par Barbier , SSa. Diesfcrncq , Die Biichcr des Avnl- loniu.i von Peifja, etc. i54. DiPLOMATJE , 143 , i5- , 563. Discours cconotnique et politique sur les finances du royaume d'Es- pagne, 147. — prononce dans la chambre dcs Communes , par Tb. FowcU Buxton , 125. Disfcnsary {The New-Y'orh), 3i51 Divinites (Des) Egyptiennes , par A. Hirt . 540. Doblado ( Leucadio ) , Letters from Sfain ,521. Documenta fhilcsofhica. Toy. Caro. Dorrow , plusieurs decouvertes de cet archeologuc dans une petite rivitre pres d'Aix-la-Cbapcllc , 618. Dracb ( D. ). V. Calendrier. Le cbant de I'amitie , epilha- lame en hebreu, 608. Dboii EoMAiN ('Histoire du) pen- dant le moyen age , par M. de Savigny, i55. /''. Dupin, avocat. Drolling, |ieintre, le Blesse de Jericho , tableau de la derniere exposition a Paris, 46C. Dubufie , peinire , Apollon et Cyparisse , tableau de la derniere exposition a Paris , 460. Dufour (Antoinc), Les vies desfcm mes cciebres , manuscrit, 206. Dumarsais , Essai sur les Prejuges, 359. Dunursan ( T. M. ) , Le Soldat- Laboureur, 600. — — C. — A. 309. — Dupan (.Aroedee), C. — B. 5-?. Dupin, avocat, Precis bistoriquc du Droit romain , 3G3. — — Aphorismes de Bacon, A. 5l2. Lois foreslieres , etc. S-q. Dupin (Charles), C. — A. aSo N. 437. Dtifont ( C. J. ) , All originnl. method- for conjugating all the frcnch verbs , 545. TABLE ANALYTIQUE E. Etvs. Foi/. Gamier. ft fort-Is. Joy. BaudrilK-ird. — MiAEBALKS df Fiicn-Santa , par don Joseph Torres, 504- ficcolton (C. ) I ot). Lacon. EcoLE I'orcslitTd de Berlin, io6. — Mililaire (Notice sur 1') dc West- point, M. 5. — Wormalepourlesmaitresd'ecole, etahlie.'i Arau, 4o6. _ — INorniale de Paris , 6jS. — de Droit de Paris , 639. — de (iremierdcgrefondecaParis, par A. ISoniface, 167. — Speclale de commerce (Notice sur 1') etablic a Paris, 58o. — ( L') du Jardin potager, par De- combles , i53. Ecolcs d'enseignement mtilucl de I'cglise rel'ormee de Pari*, 212. __g,atuites de New-York, oij. icOOMIE DOMF.STIQIE, l53, 2»6, 4o4)4>95 421- — PoLrnQOE, i4i5 5-9. RURALE, 133, 216, 221,352, 573. Foi/. aussi Agriculture, JEcossE, 2V4. f^'oy. Fauna inseclorum Europee; ed. Germar, 617. Faune dcs medecins, par H. Clo- quet , 556. Fauvcl , vice-consul de France a Alhenes, sa letlre a M. Barbie du Bocage , 201. Fcr (Masse de) et de zinc trouvee dans un four ou Ton avait brule des billets de banque , 61a. Ferme experiraeolale du baron de Voght , aux environs de Ilam- bourg, 196. Ferry, C. — A. 64, 240, 5i5. — B. 3i6, 544._ FiEVRE essenlielle inflammafoire (Essai sur la nature et le siege de la), par P. Reis , 5yj. — Jacne , 146 , 356. Figures reprcsenlant la cerrelle des singes, etc., par F. Tiedemann , 552. Finances, lij, i5g. Tlemming , \oy. Nominations aca- demiques. Floreslan , ou le Conseil des dix , opera par Dclrieuet Garcia, 218. Flourens , C. — A. 469. Fontana (Carlo). \ny. Sestini. FoBETs, 196, 545 , 578 , 579. — (De I'influcnce des), sur le cours des eaux , par Caslellani, 345. Fomiulaire pour la preparation de plusieurs medicamens nouveaux, par Magcndie, trad, en Ifalien , 546. Fragonard , tableaux de cet artiste a la derniere exposition aParis,462. Frahn, plusieurs publications pro- cbaines de cet auteur, 614. Feahce, 06,71, 126, 149, 205, 240, 321 , 555 , 4i'') 4i4' 569, 627. Fianchii [Joh. VaUnt.) Examen crilicum Junii Juvenalis vitm , 157. FRANC-MA90KKERIE (Idees de la), 336. Freesohool society of New-York , 5i5. Fritol , Science du Publiciste , A. >63, Fusees volanles, employees comme signaux pour Icsobservalionsgeo- desiqucs, 4o4. / G. Gail (J. B. ), Le Philologue , 386. (CSluvres dc), 5g6. Gaillot , peiotre. La Vision de s;\inte - Monique , tableau de la derniere exposition a Paris, 46r. Galerie brilannique, 4oo. Gall (F. J.), sur les fonctions du cerveau ; publication prochaine, 219. Garcia, f'oy. Florestan. Gardanne. ^01/. Menopause. Gamier, Regime des eaux ou des rivieres navigables, etc. , 57"^. Garros (P. A.), iogenieur a Paris. La sociele des sciences dp Harlem lui decerne une medaille d'or, 204. Gassies, Deux tableaux de cet ar- tiste a la derniere exposition a Paris, 461 , 467- Gau. Fay. Aniiquites. Gaulmier. f oy. Dcvouement. Gnulherot, peintre, Saint-Louis, tableau de la derniere Exposition a Paris ,46'. Gauticr, Manuel des plantes raedi- cinales, 356. Gay ( Mademoiselle Delphine ). I'oy. Devouement. Genealogle mytliologique (Systfeme de la), par Liscovius , 555. Geodesik , 4o4" Geocbaphie , 274 , 338 , 339 , 368 , 400, 544 » 545 , 569 , 609 , 6i5. Geologik, i44 5 274 1 569. Georgel , C. — B. 357, ^7^- — N. 205. Germ.'ir. T^oy. Fauna. Gerundc de Campazas, Foy. l&la. Gilbert, \oy. Nominations acade- miqucs. Gilblas. \oy. Llorente. Gindroz, Voi/. Reclamation. Gioja {Melchiorrc) , Elementi di Fitosofia, 347. 'liovio. Voy. C^itcnazzi. Girardin. \oy. Ornilliolo^ie. Golbery (Ph.), C. - B. 107, 139, lo TABLK ANALYTIQUF. 538, 3'i'J, 55o, riS/f. — N. ic)''>, i9<), fiif). — \o;i. INifbnlir. Oolilstnilli (J.), The llriltsh rm- ■pirc , in 11129., p. 545. Gii*»iM*inn , 359, 545. .!— fie la langue sain.scrilc, par G. Yalcs , 3iG. (Jr.ANnE-IiBKTAGM! , 6.i , 1 2 S , 1 88 . ^.iS<) , 016 , 595, 537, 545 , 582 , 611. (jrangc , liloge de Vauvcnnrgiies , 629. Cratama {S.), Opuscala acailc- inica , 568. Cravclle (Tr.iili; dc la ), par W. Prout. trad, do I'angiais , 572. GnAVBRE, 407, G04. GnixK, 201 , 536, 558 , 539, .')44 > 5,73, 582, 586, 601. — Etal de la nation , 4' 2. (Jtecs, DivL'is t'crils y relatifs, 356. Grilles (?\ouve!Ies) (Je I'oyer, 18S. uis les premiers troubles , etc., parC. D. Ratieiicl, 682. ■ — de France. V. Tableaux mne- rnoniques. — ( Precis dc I') de la Revolution f'rjin^aise , par Rabaul-Saint- Elienne, 565. — universelle. V. Masson. • — Ecclksjastiqm: , 353. LlTTEHAIBE, o/)*- des Grccs pendant Ic moyen age, traduil de I'anglais de J. lierringlon , 586. du qualorzieme siecle et de Ja premiere moflie du qiiiuzienie, par Rerrington, Iraduit de I'an- gl;iis , 164. — N4HJHKLLE , 149 , 172 , 170 , 174 ; '75 , 355 , 556, 402 , 55 1 , 5C9 , 61G, 617. Jlisimia de la rcvolucion francesa, 565. IIoXfiEIE , 4o4- Iloofis {!'. C. ) Nedertandschc Ilisiorien ,555. Hospice de bienfaisance etabii i Burges , 2o3. 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Regulus , Iragedie , par Lucicu Arnault , A. 523. Reillonberg ( Le baron de). L'A- cadeuiie des sciences de Bruxcl- Ics , lui decerne une niedaille d'arger.t , 2o3. Rcis ( Paul ). V . Fievre essentiellc iijil'JUHualoiie. DES MATIEnr.S. 19 Kklicion. /'. TliiVilot'ie. Itcjtclli [Emanuel ) , Snjira VAi]ifl ii'pnana cd i tuurmi di Carrara, ;'''''• . Repertoire dcs arts, de la litteratu- re , etc. , d'Anfilclerre, 527. Report 071 llic fKnitcniiary system, A. 5t5. Reproduction (Sur la ) de rhomnic, par Tinchant, i 5i. Retour ( Le ) de Barcelonc , chant I'ranfais, 604. Betratos de homhres eelclircs , 353. Rkvoldiio.x i'rancaise , 365 , 565. - du royaunie d'ltalie, en i8i4, par le Comte Guicciardi , traduit de I'italien , 161. RlIETORlQlE , 166. Rboer (C. W. dc), caraclerisc sous le rapport de ses connais- sances bistoriques , par Van Ileusdc, 148. Ricciacum. V. Teissier. Rich (G. J. ). V. Nccrologie. 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Salverte (Eusebe) , Notice sur la vie ct les ouvrages de Cadet- Gassicourt , M. i5. ■ C. — B. 5S5. Saviany, Histoirc du Droit romain, pendant le moyen age, i55. Say ( J. B. ) , Lcltre a iM. Martelly, sur le commerce de Haiti, 122. Scaramucci. J'- Acrosfale. SchelFer , peintre , Saini-Loiiis , tableau de la deruicre exposilion a Paris , ^Gi. Scliercr. f^oy. Nominations acade- mlques. Schlesinger, Collection des operas de Mozart, 177. Schmidt, peintre , Le songe d'A- tlialic , tableau de la dcrniere ex- position h Paris, /\6^, Schmidt , publication prochnine d'une Hisloire des Mogols, 614. Sclwlz {J. M. A.), Bcisc , 559. Scliotlky, Description du chateau Imperial de Luxembourg, 4o5. Schweglioeuser, fils, sur les Anli- quilesdela ville de Strasbourg, 079. — sur les antiq'iiles du departe- mcnt du Bas-Khin , oHo. Science du Publiciste, par Fritot, A. 265. SciExcEs Medicales , i45, 146, i5i , 2o5 , 219 , 5i3 J 546, 55(j , 357 , 585 , 090 , 469 , 559 , 57 1 , 57a, 573. Scolt (John), La guerre en opposi- tion , avcc la doctrine de Jcsus- (;llri^l, 5i(). Skctclicx nf manners, scenery, clc, in itic French provinces, \ 26. Scri'LTCitK , 4o2 , 4it. i ctyez tiussi Beaux- Arts. Sc'gur ( Le comte de ) , C. — A. 102. Seidcl(Ch.). I'oy. Necrologie. Seminaire grec de Petersbourg, 193. Sens (Les), poeme, 149. Scpulcre antique grecromain , de- couvcrl a Naples, 4io. Scrnioncs dc Trcnlo , 5G5. Seslini (Domenico ), Description dcs medailles giecques du musee de M. Carlo Foutanade Trieste, .44- Sewrin , Le Pour ct le Centre, co- medie, 424. Siebcr, Voyage dans riledeCrete, 4oo. SiEiiBA-I.EONE ,11. Siniond ( L. ), Voyage en Suisse, A. 55. Siro Comi (Notice sur la vie et les etudes de), 56i. Sismondi (Simonde dc), Julia Se- vera, A. 102. — — Histoire des Fran9ais, trad, on allemand, 6i8. Smirndl' ( Nicolas), Vie du comto Plalof, Helmann des cosaques, 4oi. SocuiTiS royale des sciences de Lon- dres , 596. — astronomiqiie, de Londres, 096. — pour I'encouragement dc la litle- rature et dcs arts, 54 ) '75, 192 , 274 , 338. — slatistique du royaume de Bo- beme, par Ed. Ponfikl, 617. — de tous les vignobles connus , par M. A. Julieu, i5'.. Torres. P'oy. Eaux mineralcs. Torture. Vo}i. Abolition, Toulotte , Tlisloire pbilosophique des empereurs , 364. Tourlel. J'o^. Julien. TrAITE des NOIRS , 558. Voy. Cortes. Travaux a perpeluite. Voy. Aboli- tion. Trebucbet, Nolicc bistorique sur Anne de Brelagne, 161. Trcmblementdcterre, a Lisbonne, 626. Trlompbc(Le) des femmes, par Charles. . . , 379. Tures (Reflexions sur les), par F. de la Motte-Fouque, 536. — (Les) dans la balance politique de rturope, par J. M. Bertouj 366, Turlot. Voy^ Abelard. TuEQiiiE, 126, 177, 336, 544, u. Umvehsites : d'Upsal, 195, — De Kbarkof, 4oi. — De Soroe, 4o3. ■ — De Crisliania, 61 4. — De Co- penbague ,616. — de Paris , 638. Usage (Der),etderabusderesprit pbilosophique duraut le XV III" siecle, parE. J. M. Porlalis, A. 49'- V. Vacoi.\e employee pour la gucribOit de la coqueluebe, 5yo. DES MATIERES. Vaisspaii cnscvcli dans le sable, a Capt'llc , dans le Brahant , 4i4- Van iler Vymekt(L. J. J.), Ilisioi- redes trouble? drs Pays- Has, 1/19. t'liu Jlcuidc , C. If . de Ulioer (]c- scliclst (ds gcseliiedskwidiije, i/|S. Van-Spandonck. / oy. Necrologie. Van-Walre. Toy. Tbierrj. \«'ne, capitainc du genie francais. L'acadcniic des sciences de Lrnxelles lui deccrue une me- d.'iille d'or. 204. Vengc:in(e ( La) de Taran, po6me pai- Ey. ERRATA DE LA TABLE DES MATIERES DU W" VOLUME. ' PageiS, aprfes I'article Micnei., ona oubliecclui-ci : Micheiot (A),C., thar"i; de la redaction gencralc des NouvcUcs sricntifiques cl lilUraircx ; les articles signes A. M — t. — p. 18, au lieu de Pitbat, qui est le noni du libraire, on aurali dO mentionner , a la lettre L, le norn de Ltr.^ti. , auleur dc I'ouvrage cite; — p. 22, 1. 47i premiere culonne , vcrnia pour ptcvcnir le fer, liscz : pour preserver, etc. ERRATA DU XV' VOLUME. Pane 47, note, 5 vol. in-S", Usez : 4 vol. in-i8; prix , 8 fr. — p< Sf! , 1. 20, supjirimez les mots : dit-on ; — p. Oi, 1. ar un oflicicr aulviclucn ; 3 vol. iu-8", et un atlas in-1'ollo compose' dc cartes el plans cnliiniiui's. Vienue, 1820. .Sa I'r. Not A. Ccue tiaductiou francaise est fille avec le conscntemeut et sous les yeux do rillustre auleur , ( le prince Ciiarics ). LES COURS DU NORD, ou Mcnioiies originaux sur les sonveralns de Ja Suede et du Danemarck , dcpuis 17GG ; traduils ida ct iiiesurcs dcb diverses nations commercautcs , avec Icurrudiic- iion wi valeiirs (VuucHiscs , tcnniu^ par ime uonicnclaluic , en douze Jangiii-a, dc toulcs lis niajcliamhses el mnliurcs conniics dans le coni- nitroi: ; pal' une Socictd d« We{;ociaus , et dedie a la Uanquc dc France , aforls vol. in-4, 42 f'r. EcJKOMB ( LE PaRFAItJ DE LA VILLE ET DE LA CAMPAGNE , COntCnailt Jcs piinciptb , Ics lois ct les legltniens de police ii iatils aux biens iii- raux , aux hois, aux foi£ls, aux baux a feinie , aux ciuptels , aux iini- la^el■s, aiix epizoolles el maladies dcs animaux domcslifjucs; ouvrage utile aux inlendans de niaison , aux re'gisseurs , aux hommes d'aO'aires, aux fcrniieis , aux cultivateuis, et aux personnes auachees a roidre juuiciaire , 2 vol. iu-8. lo IV. EcoKOjiiE ntiRALE ET CIVILE , OU Moyenti Ics plus economiques d'adnii- nislici' et lairc valoir scs bif-ns de campagne et de ville ; de conduiic scs allaircs litigieuses; de le^ler sa maisou , sa dcpense, ses ncbats et veutes , par Delalauze. 6 vol. iu-8 , fig. ay (v. EssAi sifR l'Histoire de LA Nature J ouvrage dedi(5 nu Roi , par MM. Gavoty et Toulouzan. 5 forts vol. in-8. 20 I'r. HlsTOiRE DES douze CisARS, traduitc du lalin de Suetone , sausaucun retrauchcmcnt ; par M. Levesque. 2 vol. iu-8. la fr. HisToiRE DE France , par Anqueiil, i5 vol. iu-12. 45 fr. Manuel des Experts , ou Traite des connaissances ne'ccssaires aux experts en malieres civilcs , contenant dcs principes pour redigei- toutes sortes de rapports , avec des modfeles des principales fornudes , troisienie edilion , in-8. 6 Ir. MakhEl des Areitres , ou traite complet de I'arbitrage , taut en nia- tii'-re de commerce qu'en matiere civile, conlcnaut les principes, Ics lois nouvellfs, el mules ksformules qui conccrnent I'arbitrage, 1 ^o!. in-8. 7 Ir. Memoires sur la natujve et le traitement de plusieurs maladies ; par A. I'orlal , avec le precis des experiences sur les animaux vivaus , et dun cours de pbysiologic patliologique, 1 vol. in 8. 1.5 fr. Les tomes 3 et 4 se vendeul cliacun 5 fr. Souvenirs (mes) de vingt ans de sejour a Berlin , ou Frr'de'ric le Grand, sa famille , sa coiir, son gouvernement , son acade'uiie , ses eeoles et ses amis lille'rateurs ct pliilosophcs; par Dieudonne-'riiiebault, Iroisieme edition, 4 vol. iu-8, avec le portrait du grand Frede'ric et celui de Tauteur. 20 fr. StATISTIQUE ctNERALE ET PARTICULi£rE DE LA FRANCE ET DE SES CO- LONIES, avec une description topographiqiic , physique, agricole, 'politique , induslrielle et commerciale de cct.ctat,7 forts vol. iu-8, de plus de 3,770 jiages, avec un atlas grand in-4 , contenant 19 tableaux ct o carles, lant de la France ctdc sa navigation interleure , que des co- lonies et elablisscnitnsfian^ais dans lesquatre parties du nioude. 62 f. Syst£mE .<:exuel des v£g£taux , suiv.int les classes , Ics ordrcs , les geurcs et les especefi, avec les caruclercs ct les diUerenccs j par diaries Liuiie j I (5) premt^ie dditiou ftaugaisc , calquee siir cellcs de Murray ci de Per- sooii ; par Jolyclerc; deuxi^inu edition »evue , a vol. ia-8. 13 fr, THAixt DE l' Education ces Mouto.\s, ouvragn accompagne de liuit giaiijs tableaux , indiquaiit lea nioyens d'accroitre et d'amelioier uii troupeau nrutis ordinaire , daus Icquel on u'a iotroduit quo des btjliers purs, etc. ; par M. Chamhon. a vol. ii>-8. 12 ft-. TiiAiT:fe DE l'engraissement des animaus dohestiqiies , ou Ton de'- crit Ics qualltes physiques qui disposent les hoeuis , les tnoutous, les co- ciions et les volailles, etc. , a engraisser ; les vices de conformalioii oil les maladies qui lea empecheut , etc.; par MM. P. Chabert, Fromage , Lasterie. in-8. 1 f. ."jo c. Une collection de Voyages , daks les quatre pARtiEs du monde , comprenant 70 vol. in-8, aveo des atlas, des cartes, et uue grande qiianlite de figures; prix : 5oo fr. ISota. Le detail de ses Voyages se trouve dans la Catalogue com- plet. En voici quelques-uns r.i-aprfes dr'tailles. Relation d'un Voyage forc^;, en Espagne et en France , dans les aii- ne'es 1810 k i8i4 ; par le general-major lord Blaynej , prisonnier de guerre; trad, de I'anglais , avec les notes du traducteur. 3 v. in-8. 10 f. Description historique de l'ile Sainte- HiLLifE, extraiie de I'ou- viage anglais puMie a Londrcs ; par H. F. Biooke , secretaire du gou- vernement de l'ile ; traduite par J. Cohen , avec des notes geographi- qucs, par M. Malte-Brun , uue carte gravce d'apres le dessin de M. La- pie , et une vue de la rade et de la vilie ; in-8. 2 f. 5o c. Voyage Aux Indes Orientales^ pendant les anne'es 1803, i8o5, i8o4, l8o5 et 1806 , conleuant la dc;.cription du Cap de Bonne-Espeiance , des lies de France, Bourhon , Java, Baulia. et de la ])etite ville de Ba- tavia ; des Observations sur le commerce et les produrtions de leur pays , sur les moeurs et les usages de leurs babitans; la Relation de la campagne du conlre-amiral Liuois ; des reuiarqucs sur I'aUaque et la defense de Colombo; enfiu, un Vocabiilaire des laugues IVancaise et malaise. 2 vol. in-S, avec un atlas ; par C E. Tombe , aucicn capitaiue- adjoint du ge'uie j revii el augmente de plusieuis notes el memoires , par M. Soniiini. 18 fr. Avec les figures et les cartes coloriees. 21 ft". On a tire' quelques exempl. sur grand je'sus-velin , atlas colorie. 56 f. Relation de l'Amijassade anglaise, cnvoye'e, en 179^, dans le loyaume d'Ava, ou I'empire des Birmans , par le major Michel Syincs, charge de ccttc ambassade, sulvie d'un voyage fait, en 1790, a Colombo dans l'ile de Ceylan, et a la baie de Ua Lago^, sur la cote orisnlale de l'Af'ri([uc. De la description de l'ile de Caruicobar etles ruiueadeMavi- lipourain ; trad, do I'angl., aveciles notes, par .1. Castcia. 3 vol. in-8. avec un grand atlas in-4 , coutcnant 5o belles planches. 2 i fr. Voyage en Gu£ce et en Turquie, fait avec I'autorisatiou de la cour ollomaue; 2 vol. in-8 , ct uu atlas grand in-4. iB fr. Voyage dans l'Asie mineure et en 6r£ce, par Icdocteur Richard Chandler; iraduit dc I'anglais , avec des notes, par MM. Servois et R.irbicr tKdjocage, avQC 2 cartas et un plan d'Atljiu?*. 3 v. iu-8. 18 f. (C) VoTKCfii ES CnTKE, ^Xt Jolia Darow ; suiyi dc ti rc&rioYi 3 vol. ia-B,avcc alias in-4 de 44 planchts. 38 fr (7 ) JOURNAUX. BIBLIOTHEQUE PnYSICO-EGO]>^OMIQUE, par unc SociJiu Se sa- vans , d'artistcs, d'agi'onomcs , proprielaircsfonciers ; el Jiri-ec par M. ThiebauU-rli'-Bernaud, raembreou i^ssocit; de plusieurs societt's savantes, nalionnlcs et cti'an£;ercs , aiiteur de divers ouvrages sur ragriculture et I'economie rurnlc, etc. A dater du premier Janvier 1H17 , on pnblie , cliaqnc tnois, v.n cahicrin-iade ^2 pages ; a ia da de I'anncc, Ics 12 cahicrs formcroot 3 vol. in-i a avcc dcs planches, et , tons les six mois , on donncra una table alphabctifpie des articles oontenus dans chaque volmne. Le prix de rabonnoraent est dc la fr. pour les la cahiers , que Ton re- cevra, francs deport, par la postc.La letlre d'avis et I'argent que Ton enverra par ies riirecleurs dcs posies , on en un mandat, doivent etre affranchis , et adresses a M. ARTHUS BERTRAND , Libraire , rue Hautefcuille , n" 23 , a Paris. Nota. Oil tinuve a I'aJressc ci-dessus, les aaneesantcrieurcs. L'ancicnnc collection de oet oiivrage forme 24 volumes ou iG anne'es, k paitir do 178a a K-jCfj.Vii^, franche deport, 84 ir, Chaque volume se vend 3 fr. 5o c. hen t.reize aiiiiees el demie , ipartii vol. ny 8 (pi eiuiiie piiiiic). 4ofi-- ART DU. VERIFIER LES DATES, ou histoLie Je tons les peuples , ii. 8 Ir. JVIcmc format, papler>^liu , it l5o id. iG Ir. L'lu-4, papier fort , a 100 id. if) fr. Idem, figures avant !a Ictlre, a 16 id. 20 fr. Idem , raisin ve'lin , figiircs avec la lettre , a I07 id- 28 fr. Ii/e/ii , noni Jesus velin, figures avant la lettre, a 100 id. 5i fr. Idem , avec les epreuves a I'eau-forlc , a 25 id. 10 fr. Idem , sur peari de velin , a 2 id. 200 fr. Idem , avec les drssius originaux , rxcmplaiie unique. looo fr. Le quatrieme volume contlent uuc Table des matieres , ainsi que la Liste des souscripteurs. (EUVRES COMPLETES DE BUFFON ET PARTIES SUPPLEMEN- TAIRES, ou Cours complct d'Hisioiro nalursll'! , gcnt'rale el parti- culiere, contenant toulesles (fiuvresdc Leolerc de BulTon. Ccltc editina , la plus complete de ccUes qui aient paru , renferme 127 volumes in-8 , y corapris 5 volumes dc Table des malicres, avec i3oo figures environ , bon lirage. 635 fr. TRAITEDCSARBRESET ARBUSTF.Sffup I'on cultive en France, en pleino terre; par Duhamel; nouvelle edition, augmentc'c dc plus de moiiiti pour le nombn- des cspeces, et tlans laqucllc on a refoudu Ic Traile des Arbres fruiliers du meme auteur, redige |)ar ^L J. L. A . Loiselcur-Dcslongchamps , contcuanl la description ties arbres, I'ex- jlose des caracleres , du genre, des cspeces , des varie'tes, cic. , avec des figures imprimecs en coulcuroiicn noir, d'aprt's les dessins peinls sur la nature, i>ar MM. Rcdoule el Ilcssa. (><-l ouvrage, anssi utile tja'agreablc , a etc imprime sur trois pa- j>icrs diffcrcns, et il forme ipiatrc-vinj^t-trois lirraisons en lout. (10) Lc prcrrfier sur beau carre, avcc Ics planchis en tioir , a g fr. pnr " Ijvraison, nAn f,-. Le seconJ,^6ur carrcv(51in, aveo les planches imprime'cs en '^■ou- leur, aaSfr. 3,075 fr. Et enfin le troisierae, sur nom de Jesus vc'lin, figures imprimoes en couleur, a ^o fr. 3, Sao fr. JYota. 11 resle peu d'exeniplaires complets tie ce superbe ouvrage. TABLEAUX HISTORIQUES tic la revoliiiion fianr.iisc* 3 rol. iu-fol., iniprimcssur beau papier vtilin , ct orncs de 220 gravurcs 2," e'dit. (let ouvrai;e , qui a cniilo vingl-ciiiq aunees de travail el des sacri- fices immeuses en tous genres, vicnt d'etre entierement lermitie. II -.outicnt deux centvingt gravures , et autant de discours histniiques , oil la plume et le burin r^unis, pit'sentcnt les tableaux de lou8 les gvands evcnemeus de la revolution francaise. Le ])rcmier volume conliont les Etats-Ge'neraux, rAsscmble'e Conslituante, rAsscmblee Legislative. Lc dc\ixieme se compose de la Convention ct du Gouvernement Directorial : il est tcrmineparun discours succinct sur les eveneniens qui ont cu lieu drpuis cctte dernierc e'poque, jusqu'a la lentrec de Sa Majesle Louis XVIIL L'oiivrage complctj en deux vol. in-fol., cai tonnes, est du prix. de 4oo fr. Nota. On peutpicndie I'onviage enquatve , on en liuit llvraisons. PANOECTES DE JUSTINIEN miscs dans tin nouvcl ordre. , avec les lois du code tt Ics Douvclles qui conCrment , cxpliquf.ut on abrcgcnt le droit des Pandectes, par Pollilcr, tradiiiles par Kreard-dc-Neuville, revues ct corrigecs, pour le texlc, par Morcau de Moutalin, avocal. Les tomes 1 a 12 , IQ J 20 j 21 sont en vciUe. Prix de cbaquc vol. pour les souscrlpteurs 7 fr. 5o , et pour les aulics, c) Ir. I'ouvrage auia 24 v. TRAITE GENERAL DES EAUX ET FORETS , CHASSES ET PE- CIIES ; par Uaudrillarl. L'ouvrage foimcra 5 vol. in-4 a deux colonnes , en pelit romain , accompagne d'un atlas de plus dc 5oo fig Le jirix de la souscriplion , par dcmi vol., est de 8 fr. pour le recueil , ct de 1 o fr. pour le Hic- tionnaire des forels , y conipris les tableaux , Ibrniules et figures. Les 4 ])rcmiereslivraisonsfoiniantlc premier tt lc dcuxiemc vol. du recueil Sunt en venlc. Le prix a etc augmente le premier Janvier 1822 pour les nou-souscripteurs, MEMORIAL FORESTIER de I'an ix 1801 . a I'an xiv 1806 et 1807, 5 volumes, qui se vcudenl scpare'mcnt cliacun 7 fr. Les 6 vol. 42 f. ANNALES FORESTIERES. La premiere anncc des Annalcs Fores- tieres, 1808, 1 vol. in-8. 7 fr. Lfsanne'es 1809 a l8l3 sont dc 10 fr. cbaquc. 5o fr. L'annec l8l4 , de 8 (r. Les anuecs l8i5 cl 181G, 1 vol. 10 fr. Cliaque aniiee se vend fcpnreni'iil. ( »1 ) QSuPTes dk Madame la baronne da MontolLur. Conditions de la Souscripfion. La collection des (EUYRES DE M"" DU MONTOLIEU foimem lienle-cinq a quarante volumes in- 12 , f^raude juslificalion , de 5oo pag. environ , oiuce du portrait de I'aiUeur , et d'une figure au inoins , en taille douce , placee en tetc de chaque volume. Celte edillon sera iniprimde avec soin , sur beau papier , et distiibue'e par livraisons de deux , de trols , on de quaUe volumes. La premiere est compose'e du Robinson Suisse , ou Journal d'un pere defamille naufrageavec ses enfans; trad, de ralleraand de M.Weiss, troi- sleme edition , revue avec soin , 5 vol. iu-12 au lieu de 4 , orne's de 12 figures en taille'douce et de la carle de I'lle dt'serte. 9 fr. La seconde , de Saint-Clair des lies , ou les Exile's a I'lle de Barra , traduit del'anglals, 3 vol. in-12 au lieu de 4 , ornes de 3 fig. 9 fr. La troisleme, des Tableaux de Famille , ou Journal de Charles Engelmann : trad. d'Auguste Lafoutaine, uu fort vol. In-i2au lieu de 3, %. 3fr, Kt de la Frincesse de TFalfenbutel, un vol. in-12 au liru de 1, fig. 3 f. La qualrieme de CaioUne de Tji clit field , ou Mc'moircs d'une Fa- mille prussiennc. Quatricme ddit. originate, revue cl corrigee par I'auteur , orne'e de 3 jol. fig. et de la musiquc des romances. 3 vol. iD-12, au lieu de 3. Ofr. Et de Corisande de Beauvillieris , 1 vol. in-12 au Hcu dc 2 , fig. .3 *"r. La cinqiiieme , de Un an et unjour, 2 vol. in 12 au lieu dc3, Gg. 6fr. Et de Ludoi'ico, ou le Fils d'un Homme de genie, i ■vol. in-13, au lieu de 2 , fig. 3 f. La sixieme, de la Famille Elliot , ou Tanclcunc inclination, 2 vol.^ in-12, fig. 6fr. La septieme sera compose'e de la troisleme edition de Ondine , conte de M. le liaron de Lamotte-Fouque , augmcnte du I'risonnier, ou Vingt etunans, traduit dc madanie la baronne de Lamotte-Fouque, 1 ^ol. in-12 au lieu de 2 , fig. 3 fr. Lahuitieme, des Noufeaux Tableaux de Famille , 4 vol. iu-12 au lieu de 5 , fig. 12 fr. La neuvieme , i'jdgathocles , 3 vol. in-12 au lieu de 4 , fig. 9 fi'. La dixleme , des Chateaux Suis^es , augmente de deux nouveaux Chateaux , 3 vol. In-12 au lieu de 4, fig. 9 ''• Le prix de chaque volume est 6xe 'n trois francs pour Paris, et Irois francs soixante-quinze centimes , fianc de jioi t , pour les dcpartemens. Chaque volume contiendra de 4oo a 45o pages des ouvragcs prccedeni- meut imprimes. Oui-rages de madcima de Montolieu nmivellemcnt public's. Le Prisonnieu, ou Vingt ctun ans, traduit de midaaic ]^ baronne de LamoKc-Foucjut! , I vol.in-)2, 1822, fig. 2 f . 5o c. ( »2 ) Onuinb , contc traduit ,lon ; le jeune Qunker, Elise , ou les Sou- venirs d'une jeime Morave, et la Vfille de Noel, ou la conveision, 1 vol. iu-12 , lig. '6 fr. (Ruvres dc C.-L. MoUevaul , niembre de VInstitut Royal de Fiance, ViUGiLE : rEneidc. Traduction en prose, avec le teste en regard, qiiatrieine edition, 4 vol. in -18, grand-raisin, orne du portrait de \ Irgilr. 10 fr. Le mi^inc , sur carre'. ' 8 fr. ( i3) CatuILE : Poesies. Traduction en vers francais , avecle texle en regavil , troisieme cJiilon , I vol. in-i8, grand raisin, fig. itlai. 5 (r. Tibulle: Elegies. Traduclion ea vers francais, avcc le teste en regard , sixieine edition , l vol. in-l8 , grand raisin , fig. 1822. 3 tr. PrOPERCE : Elegies. Traduction en vers francais, avec Ic texle en re- gard, secondc edition , 1 vol. in-i8, grand raisin, fig. 1823. 3 fr. ©VIDE : Ele'gies amoureuses. Traduction en vers franqais, avec Ic texte en regard , 1 vol. in-18 , grand raisin, fig. iSaa. 5 fr MoLLEVAUT : Ele'gies. Secoade edition, 1 vol. in-18, grand raisin, fig. 1822. . 5fi- Le meme : les Fleurs, poeme en quatre chants, 1 vol. in-18, pap. fin , erne de 5 figures coloriees et de 4 vignettes. o "'• Le meme , fig. non coloriees. '* "'• Le meme : Fables. 1 vol. in-18 , papier velin , jolies fig. 3 fr. Tacite : Vie d'Agricola. 1 vol. in-18, 1822. s f. 5o c. Outrages de M. de Lantier, chevalier de Saint-Louis. Voyages d'Antenor en Grece et en Asie, avec des notions snr I'Egypte; mauuscrit trouve a Ilerculanuin jjolie edition eu 3vol.n-8 , avec de hell es figures, 1821. 18 if. ISota. II a e'te tire quelques exemplaires velin, lig.avant la Icttrc ct les eaux-forles. -^o ''• L'exemplaire avec les dessins, 200 ir. Le MiiME , 5 vol. in-18 , quator/.ieme edition , 5 figures , 1820^ 6 fr. Les Voyageurs en Suisse. 5 vol. in-8'* avec portrait. Deuxieme edi- tion, i^f- Voyage en Espagne , du chevalier Saint-Gervais , officier francais, et les divers eveuemcns de son voyage j 2 forts vol. iu-S" , figures; deuxieme edition , 1830. 12 1. CoNTES en vers et en prose. 3 vol. in-8" , fig. 1 1 f. Nota. Le tome 5'^se vend separemcnt. -5 '• CORRESPONDANCE DE ScZETTE-CeSARINE d'ArLY. 2 vol. in-8. 1 0 f . La meme, 3 vol. in-s2. 7 ^* ^^ '^' Ouprages de M. Delacroix , Juge. Les Meditations et Souvenirs du spectateur francais , in-8, 1819. 6lr. Supplement a I'Ouvrage ci-dessus , in-8. 1 fr. Tableau iiistorique et politique de ia France sons les trois pre- mieres dynasties, jusqu'au regne de Louis XIV; dedie i S. M. Louis XVlll , 3 torts vol. iu-8. 18 fr. Reflexions morales sur les dclils publics ct prive's, pour scrvir dc suite a I'ouvrage qui a obteuu le prix d'utllile a 1' Academic frau^aise , en 1787 ,in-8. 5 Ir. Nota. Cet ouvrage a etc' adoptc pour les bibliotlieques des Lycees. MoYENS ^ des) do re'ge'ueicr la France, et d'accelc'i'cr une paix durable avec ses ennemis , iu-8 3 fr. ( 'M SpECTATEUii (lE) rnAK(]Ais , avaul la revolution , i vol. io-S. «; Tr. — Sous leGouvcincmcnt rep- Wicain , i vol. in-8. 5 fr. Spectateur (le) sous Ic Gouvciuciucnt royal et le'gilime de Louis XVIII, 1 vol. in-8. 5li-. Instituteur (l') erancais, suivi dcs Masinics d'un Solitaire , 1 vol. iu-8. * 5 fr. Etrenkes Morales, suivies de la Conversiou d'un Demagogue, i vol. in-8. a Ir. Ouvrages de 31. Biret, ancien Jurisconsulte , Juge da Paix d La Roclielle. Trait£ des NuLLiTis dc tout genre de droit et de formes admisrs en noalieres clviles , par les nouveaux Codes et la jurisprudence dcs Cours, avecl'csprit de raucien droit; 3 vol. iu-8''. 1821. 12 fr. KeCUEIL GENiiRAL ET EAISONN^; DE LA JURISPRUDENCE DES JUSTICES DE PAIX DE France, coutenant soniniairemeut tout ce qui se rapporte a CfS inalieres dans les cinq Codes , dans Ics lois, decrets, ordonuances el arrets rcndus dej)uis 1790; le tout compare a I'ancien droit, tantau civil qu'cn police simple, police judiciaire, douanes, octrois, etc. 2 vol. in-8. 10 fr. Procedure complete et MiTuoriQUE deb Justices de Paix de France, coutenant les forimilcs de tous jugemens, acles et proce.s- verbauxquelconques qui sont dans les nombreuses attributious de ces Justices , tant au civil qu'cn police et ilans les malieres criminelles , le tout varii par les incidens et les exceptions pievus, avec des decisions sur le droit ; in-8 , dcuxiemc e'dition , 1822. 6 fr. EssAi , ou Commcntaire sur la Legislation de simple Police , dcclie i M. le procurcur-gt'neral de la Cour de Poitiers, i vol. in-8. 3 Ir. Le Christianisme en harmonie avec les plus dignes affections de l'hqmme , dedie a monseigueur I'eveque de la Roclielle, 2 vol. in- 12. 6 fr. Traite sur L'EDDCATloir , ou Emile corrise' , de'die au Roi , juge par l.n Comnii.'sion royale de I'instruction publique, digne d'etre counu et etudie dc tous les ]>ere3 de famllle. 2 vol. in- 12. 6 fr. Eloge HisTORiQUE DE Louis XVI , ciuquicme edit. , brocliu) 6 in-l2. i f. EssAi 5UR LA critique et les cr..iTiQUES , brochure in-12. 1 fr. Ouvrages de M. GoJJhux , profesReur-imirite du CollJge Louis- le- Grand, Tableau Chronom£trique iLijiENTAiRE de l'Histoire de France j indiquant les demembiemens des provinces de la mouarcliie et leur leunion a la couronue, et par des signcs, la vie des Rois, la durcc do leurs regues, les evencniens me'morablcs , sie'gcs, bataillcs , traitcs , alliances ; I'origine dc la fcodallte , celle de la noblesse , dcs parlemens, desimjiols, les convocations dcs EialE-gc'ncraux , les ch.iugcmcns sur- vcnus dans Total moral ct politique dcs Francais, ct les boiiinies ce'- lebres 1 vol. in-8 de ab feuilles , avcc les tableaux ct la carte de France coloriec. 1821. 5 •"• •''"c. ( i5) Le nieme oiiviaije et Its meines Tablcaui leiiiiis, sur gvanJ-aijile, h[en coloiies. Cf. 5oc. Uti Precis (le I'ouvrage ci-dessus , avec les i5 tableaux et la cai le de Fiance coloviec. ^ 3 fi. Epoques paiNCiPALES DE 1,'HlSTOlRE, pour servir de precis explicatlf au tableau chi-ononie'trique , eu indiquant rorigine , les piogits , la dure'e et la chute dcs empires; in-8, avec le tableau colorie, sur papier dc HoIIande. Troisieme ediuon. G fr. Cartes CnROKOLOGiQUEs et GiNiALOoiQUES , pour servii- h I Vtude de I'liisloiie ancieune et moderne, et a celle deslaugues, des sciences et desalts, par M. Destours. Liste des Cartes , avec les prix. 1° Carte de I'Empire romaiu, depuis Augusts jusqu'a Cliarleinagne , une feulUe. "* "'• 2" Carte de France , en deux feuilles. La premiere, depuis I'origine de la monarchie jusqu'a la fin du onzienie slecle. La seconde, depuis le douziSme sifecle jusqu'a uoa jours. Prls des deux, feuilles ensemble, " "• 5" Carte des ccrivains do la langue latine , depuis I'origiue de la langue jusqu'a la fin du sisieme siecle. _ ■* "'• 4" Carte dcs priucipaux ccrivaius de la langue francaise, en vers et en prose , depuis le douzieiue siecle jusqu'a ce jour. 4 Ir. La Notice explicative se vend se'parement , 2 ir. Les meuies Cartes, coUees sur toile , se vendent 1 fr. de plus par teuille. ROMANS NOUVEAUX. Genevieve, on le Hameau, par madame Simons-Candeille, nuteur de la Belle Fermiere. 1 vol. in-12 , fig. 1822. ^ ^tr. Jeanne-d'Arc , par madame Gottis , 4 vol. in-12 , erne's de 4 jolies fig. et du portiait de rheioi'ue. 1822. 12 ii-. Catherine v^, impehatrice de totjtes les Piossies, seconde ferarae de Pierre-le-Grand, roman historique; 5 vol. in-ia,orne's des portraits du Czar Pierre-le-Grand et dc Catherine, par madame A. Gottis. 'a fr- HisToiRE UE Catherine II, imperatrice de Puissie; par J. Caste'ra ; suivie dc I'c'lat acluel du commerce , des riclie.sses, des forces , des productions de la Russie. 4 gros vol. in-12, avec l3 portraits et a belles cartes dc la Russie ct de la Pologue avec scs diUe'rens partages. 12 fr Mathilde AtJ Mout-Cap.mel, ou continuation de Matlillde de madame Cottiu , par M. Vcrncs dc Luze. 2 vol. in-12 , 5 fig. 1822. 6 fr. Le meme , 5 vol. in-18, 5 fig. 1822. 5 fi . FtLLE (la) AcANDOKNiiii , OU I'Heurcuse dcsobcissance. 3 vol. iu-12, fig. 1822. 7f. 5oc. CoNTEs, NouvELiss ET HisTORiETTES , par madamc la comiesse de Genlis, madame la comiesse dc licaufort d'Hautpoui, uiadauic DufresDoy , M. L. ] ^ vol, iii-i J, orr.cs dc sept graTUKS. G fr. ( '6) roRESTr.R , nu la Manic dc riiulopcndaiioc , suivi il'Augeiiiia , ou I'Aniic inc'jiiiiue, noiivtlKs ili^ miss litlgtvvorlli. li vol. in-i:i, iij;. () d. MissioKNAiRi; (LE ) sr.LDjv l'Evangili; , jku- M. k cnime de i m-,). in- 12, ii};. a l'. fjiK-. Lb ProPHETE voltE KT LE Paradls £1 LA I'^Rij Iraduit tie I'aDf^lai s ^le John-Moore; in-ia, fif;. a fr. 5o i'. I,ES V'oisiMs uECAMPAGNE, OU Ic Sccrct , tfaduit dc miss Burnty , par mad. d''!'"srueuard ; 4 vol. in-J2, aver. fig. lo li . Lecons Morales, ou Hecueil deContesa I'lisage de lajeunesse : trad. libreracnl de I'aoglais de mad. Hannah More ; i vol. in-ia. 3 Ir. ]\oDVEAbx CoNTES MORAOx, de uiisirlss Opie j traduits de l'ang';.i.s par M. Aubende Vilry; 5 vol. in-ia , iig. 12 ir. NoDVELLE (la) Emma.ou les Caractcres iioglais du sieclejparl'auieur d'Orgueil cl Prejuge, etc. etc.; trad, de I'ang-lais. 4 vol. in-ia , pap. vel. 10 f. Marie, ou Ics HoUandaises. Troisicme edit., revue et augmentec par I'auleui ( M. le comte Louis de Saint-Ltu ) 3 vol. in-12. G f. Ancelo, comte d'Albihi , ou Ics Dangers du Vice ; trad, de ranglais de Rosa Mathilda , par Mad. de Bon. 3 vol. in-12. 6' t'. Antar , ronian bcdoin , traduit de I'arabe, par Hamilton, a Const in- linoplc , 3 vol. in-12 , jolie figure. y fr. 5oc. Edwauu Mowbrai, par Mad. C.j. d'Ar...., auleur de plusieuis Lons iGinans, 2 vol. in-i3. 3 fr. jb c. LuDwiG d'Imsach, ou les Trois Educations ; trad. d'Auguste Laf n- taine ; 3 vol. in-12 , fig. 7 fr. 5o c. Alfred- le-Grand, ou le tr6nereconr[uis ; parM.de Lacosie , 2 \nl. in-! 2, avec de jol les figures. 5 fr. LeTemplter, le Juip et l'Arabe, formanl les tomes i et 2 des CnRONiQUEs Allemaxdes , avec figures. La FiLLE DU Baicneur r.'AusBoURG , ou Fe'odalite, Amour el Hoii- ncur, form.int lo tome 3 du memo ouvrage , avec fig. ; par laulcur d'Alfrcd-lc-Graud, 3vol. in-12, fig.;lcs3vol. 7 fr. v'ioc Oppressiow et Revolte, ou la Guerre des Kobles et des Paysaus , 3 vol. in-12 , par le meme , fig. 7 fr. 5o c. Les Fr3!:res Hongrois , roniau traduit del'auglais, de Miss Anna 3!aiiii Poller, par le lu^me , 5 vol. in-12. C> '. Anastase et Nefhtali , ou les Amis. 4 vol. iii-12. 9 t. Marqui.se (la) de Valcocr, ()u le Triomphe de I'Araour maternLl, par niadaaie *"*. 3 vol. in-12. 7 f. 5o c. Medee, roman pour servir a Thisloire du sitcle hc'roique qui a pre- cede le siege de 'I'roie , fait par les Grecs , sous les ordres du grand Agamemnon, avec des noles ; par M. 1\ee dc Larochelle. 4 fo'^? vol. iu-i2 , avec figures. 12 f. Les Sodpers de Mombs, recueil de chansons ineditcs, pour itSi". Quairieniu unnee de la collectinn. 1 vol. in-18, fig. ctmusicj, a 1. — Lc incnic ouvr.ngc, pour liiicS, it husuivaiilcs , a 2 Ir. PARIS, DE L'lMPRlMliRIE U'A. EGRON. (> AVIS rOUR LES AMATEURS DE LA LITTifeRATURE ANGLAISE, Un Anglais , liomme de letlres , ^tabli a Paris , devenu I'u'n des collaborateurs de la Rei>ue Encyclopedtque , desi- rant , d'apres le plan etie but de cc Recueil, faciliter les com- munications scientifiquej et litteraires entre J'Angleterre et la France , offre defaire parvenir & Paris tous les livres an- glais qui lui seront demande's, aux prix auxquets ils serendent . a Londres , augnienle de lo poiir loo pour frais de port, et de les fournir du i4 au ao de cliaque niois , pourvu que les dexnandes aienl ele faites avant le 20 du mois prece'dent. Les personnes qui voudronl se procurer des livres anglais par cede vole, devro'nt joindre a leur demande , adresse'e au Bu- reau central de la Revue Encyclopediyue , rue d' Eu/er-Saint— Michel, n" 18, le monlant des ouvrages , el les faire rifcla- mer a la m^me adresse , dans le lerme ihdique ; dans le cas oil les ouvrages demande's ne seraient point arrivj*, I'argent depose serait rendu , a qioios qu'on no voulut attendre I'ea- voi du mois tuivant. ■ On peut se procurer , au Bureau Central de la Revue Eacf' elopedique , la nouvelle edition des PateiaecHEs , ouvrage tra- duit del'anglai*, de jniss O'KecfF, dont taous avons rendu compte ( Voy. T. JV, p. 194) ; prix, 5 fr. ; ainsl que IbTraite BE BEASSEii LK PORTER , ouvrage anglais ( Voj-. T. XIV, pag. S38 ) , prix , 12 fr. ; et le Coup d'(Eil sur SAi»T-PETERSBonR \ ^ Babdouik I'teres , rue de Vaugirard , n*' ofi ; CiiAssiiBUE KT Hkcart , ruc Ncuvc-dcs Pchls-Ciiamps , n .> ; Dei.aikav, Pelicier, r.oHnKABB, ail I'alais-Bojal; • Madame Cku.is; rue di. GhcroJ.i-IMuli , n^ 4 ; _ ' Madame CAMiixK-DurRENK, rue de la Ilarpe. n^ »oo , en lace du'colli-ge Saint-Louis. A LA Tkktr , CAnnET LiTTEBAiRK , tcnu par M. Gautieh, anclcn militaire, Galeric de Boii , n" ip7, au Palais-Royal, Anx Cercle et Salon lilleraires, I'alais-Royal, n" 88; Nota. Les Ouvrages annonces dans la Boimc se trouvenf awssi rbrz An- THUS Behtbawd, rue Ilauteleuillc, n° 25, et Bouet, ruc Pavee-Saint-Andie- des-Arca, o" 9. Mtmm!!TO!!!I!ffiro!llifflflfliWilK| lMl'iUlMl,lUii L),AJ;LL LAiNOi.' IVLli Ui. LA UAUIJ::.