M ^-ï k* ^ k%â;^âkJtb^. m^m^ r.mrmfa£.l^ 'mw, REVUE ENTOMOLOGIQUE PUBLIEE PAR GUSTAVE SILBERMANN, l'un des administrateurs du muséum d'histoire NATURELtEDE STRASBOURG , MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ DU MUSÉUM d'iIISTOIRE NATURELLE DE LA MEME VILLE , ET DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. I«m3£i«me ^nnis, Prospectus. Ce recueil, exclusivement consacré à l'Entomologie, vient d'arriver à sa dou:&ième livraison , qui termine le second volume , et j'éprouve le besoin de remercier pu- bliquement tous les entomologistes qui ont bien voulu encourager cette entreprise. La Bévue entomologique est une œuvre de désinté- ressement et d'amour pour la science : mon seul but en la créant a été de profiter de ma position pour offrir aux amateurs un moyen de correspondre et de s'éclairer > d'établir surtout des relations plus idlimes entre la France et l'Allemagne, deux pays que la différence des languea éloîgne encore tant l'un de l'autre , et que leur zèle pour les progrès de la science devrait de plus en plus unir. C'est en faisant connaître en même temps les travaux entomologiques de ces deux pays , que je m'efforce de contribuer à atteindre celte union , et si j'y parviens , je me trouverai suffisamment récompensé de mes travaux et de mes sacrifices; car on sait qu'une entreprise comme celle-ci exige de grandes dépenses, et le public auquel elle s'adresse est trop restreint pour qu'on puisse espé- rer de voir bientôt couverts les frais qu'elle entraîne. Toutefois, l'accueil flatteur qu'on a bien voulu faire à la Revue entomologique est pour moi un puissant encoura- gement de la continuer. Mon temps et iaes peines, je les lui consacrerai toujours avec plaisir, et du moment où le nombre des souscripteurs me le permettra , j'augmen- terai l'étendue des cahiers. En attendant, je continuerai sur le planque j'ai suivi jusqu'à présent. Je prie MM. les souscripteurs qui sont intentionnés de renouvelei;^ l«ur abonnement de me le faire~i;onmiître au plus tôt, les i3^ et i^* livraisons étant sotas presîe et devant paraître sous peu. Èiles^^seront^publiées ensemble , pour éviter de (^iser un grand mémoire qui doit com- mencer le 3* volume. Ceux de MM. les souscripteurs qui -ne m'ont pas encore fait parvenir le montant de leur âè^rtlneiirent sont priés de le faire sans retaed. * *^ TABLE DES MATIERES DU TOME PREMIER. PREMIERE PARTIE. MÉMOIRES, DISSERTATIONS, etc. Mémoire sur la chasse aiiic Coléoptères et la manière de les conserver, par G. Silbermann. Cha- pitre premier: De la chasse aux Coléoptères; chap. 2: Des collections de Coléoptères; chap. 3 : De la conservation des Insectes. — Mémoire sur les divisions du genre Colaspis, par M. de Laporte. — Mémoire sur un nouveau genre de Coléoptères, de la famille des Mélasomes, par M. Chevrolat ; suivi d'une note par M. Guérin. — Notice sur un nouveau genre de la famille des Diapérides, par M. Chevrolat. — Coléoptères et Hémiptères nouveaux, décrits par M de Laporte. — Lépidoptère nou- veau décrit par M. Duponchel. — Catalogue des Lépidoptères du dépar- tement du Var, par L. P. Cantener. — Lettre de M. B. W. Westermann, de Copenhague , au professeur Wiedemann , à Kiel, sur les mœurs et habitudes de quelques insectes des Indes orientales et du Cap ; traduite de l'allemand par G. S. — Observations sur l'accouplement d'insectes de différentes espèces; traduites de l'allemand par G. S. — Nouvelle classification des insectes, par M. Burmeister; traduite de l'allemand par G. S. — Note monographique sur le genre Oxjcheila, par M. F. L. de Laporte. — Première lettre sur l'entomologie, par Georges Cuvier , traduite de l'allemand par G. S. — Des sons que produisent certains insectes, par M. Burmeister; traduit de l'allemand par G. S. — Cons- pectus generum Cicadarium, ijuem proponit Gennar. — Analyse du Précis d'un nouvel arrangement de la famille des Brachéljtres, par le comte de Mannerheim, par M. Germar. — Deuxième lettre sur l'entomologie, par Georges Cuvier; traduite de l'allemand par G. S. — Des lueurs que répandent certains insectes, par M. Burmeister ; traduit de l'allemand par G. S. — Comhophorarum species., enunieralœ ah Menu. Burmeister, philos, et medic. doc. Bcrolincnsi. — Observations sur les mœurs de plusieurs Coléoptères du Mexique. — Lettre sur les mœurs de quelques Lépidoptères du Brésil , par M. C. H. Beské ; traduite de l'allemand par G. S. — Description de la larve de la Pjrochioa Coccinea, par M. Ahrens; professeur; traduite de l'allemand par G. S. — Note monographique sur le genre Zuphium, par M. Ij. F. de Laporte. MELANGES. Noiice sur Latrcille. — La Société entomologîque de France. — Ouvrages nouveaux et observations diverses. — Nomination de MM. Audouin et Brullé. — Observations sur un nouveau mémoire de M. Th. Lacordaire , sur les Coléoptères de la G ujane française. — Ouvrages nouveaux de M. Hahn. — Ouvrages d'Hubner. — De la syno- nymie des insectes, par G. S. — Note relative à la collection de Lépi- doptères de M. Franck, acquise par le muséum d'histoire naturelle de Strasbourg. — Note sur un insecte qui détruit la navette , par M. Kefer- stein. — Enumération des Lépidoptères d'Angleterre, d'après le cata- logue de M. Stephens , par M. A. Keferstein. — Ouvrages d'entomologie qui ont paru récemment en Allemagne, par M. le professeur Gerniar. — Note sur le Magasin de zoologie de M. Guérin, par M. le professeur Germar. — Extrait d'une lettre de M. le comte Dejean. — Note sur un ouvrage de M. Keferstein, intitulé De l' Utilité (ju offrent les insectes, far G. S. — Note sur le Catalogue systématique des Lépidoptères de l'archi- duché d'Autriche, par M. V. Kollar, par M. Keferstein. — Annonce de la publication du U^ volume de l'Introduction à l'entomologie, par MM. Kirhy et Speiice, traduit en allemand par M. Oken. — Deuxième livraison du Catalogue des Coléoptères de M. le comte Dejean. — Pre- mier volume de l'ouvrage de M. Schœnherr, sur les Curculionites. — Note supplémentaire de M. Chevrolat sur le genre Sphindus. — Betour à Strasbourg de M. Canlener. — Annonce succincte d'un voyage ento- mologîque en Turquie. — D' Max. Perty , Delectus animalium articula- toriuin quœ in itinere per Brasiliam a«n£.r MDCCCXVII - MDCCCXX collegerunt ly J. B. de Spix et D"" C. E. Ph de Martius. — Essai d'une description exacte des espèces de la famille des Rameurs, par M T. E. Schummel. — Gênera et Species Curculionidum, par M. Schœnherr, 2^ partie du l*"" vol. — Gênera Dyticeorum, par M. Erichson. — Orthop- tera herolinensia, par M. Philippi. — Observaliones de speciebus nonnul- lis generis Mjcetophila, par M. le D"^ Stannius. — Annales de la Société entomologifjue de France, 3^ livraison de 1833. — Réimpression de Y Annulosa Javanica et des Horœ entoniologicœ*de M. M.ac Leay. — Monographie du genre Sisyphe, par M. Gory. — Magasin de zoologie, par M. Guérin, les trois dernières livraisons. — Entotnological Magazin. -~ Sphinx vcspiformis , Y>3r M. Newmann. — Formation d'une Société entomologique à Londres. — Rectification, par M. le D"^ Boisduval. — Annonce d'un voyage eolomologique en Turquie. DEUXIÈME PARTIE. DESCRIPTIONS D'ESPÈCES NOUVELLES. Réimpression de la description de trois insectes déjà publiés. — Monographie du genre Odontopus, par G. Silbermann. — Espèce nouvelle du genre OtUioihyn- chus, par le même. — Description du genre Sphindus, Meg. , par M. Che- vrolat. — Id. du Sphindus Gfllenhaliij parle niônie. — Id. du. Mono- chamus tridentatus, par le même. — Id. de VInca irrorata, par le même. — Id. de la Melolontha lactea, par M. Gory. — Id. de la Melolontha spinipennis, par le même. — Id. de V^reoda maculata, par M Gory. — Id. du genre Dadojchus et de l'espèce flavo-cinctus^ par M. Chevrolat. PLANCHES. 1. Leptony chus erodio ides, Chevrolat. — 2 Oopiestus ovalis, Chevrolat. — 3. Polia Canteneri, Duponchel. — Odontopus violaceus, Silbermann. — 5. Othiorhjnchns sub-striatus, Schœnherr. — 6. Sphindus Gjllenhalii, Dejean. — 7. Monochamus tridentatus, Chevrolat. — 8. Dessins faits par Georges Cuvier. — 9. Melolontha lactea, Gory. — 10. Melolontha spini- pennis, Gory. — 11. Dessins faits par Georges Cuvier. — 12. Coinbophora Beskii, Germar. — l3. .Areoda maculata, Gory. — li. Métamc^phoses de la PjTochroa coccinea. — l5. Dadojchus Jlavo-cinctus. TABLE DES MATIERES DU TOME DEUXIÈME. PREMIERE PARTIE. MÉMOIRES, DISSERTATIONS , etc. Mémoire sur la divison actuelle des Punaises terrestres {GiL0coRî.!i) , considérées surtout relativement à la structure des antennes , par M. Burméister; traduit de l'allemand par G. Silbcrmann. — Observations sur la tribu des Cicindélhtes, par F. L. de Lapone. — Observations sur plusieurs espèces du genre Cicada, Latr. , par M, Germar; traduites de l'allemand par G. S. — Description de deux nouvelles Mégacéphales, par MM. de Laporte et Cbevrolat — Observations critiques sur la synonymie des Carahitjues , par M. Auguste BruUé. — Quelques observations sur la même famille , par M. Cbevrolat. — Observations sur le Curculio granurius, Lin., par M. A. Keferstein; traduites de l'allemand par G. S. — Description de deux Lépidoptères nouveaux d'Espagne , par M. le docteur Boisduval. — Observations dé- tachées sur l'apparition des Lépidoptères, par M. A. Keferstein; traduites de l'allemand par G. S. — Supplément au mcnioire précédent. Extrait d'une lettre de M. le pasteur Hiss , à Gsteig , près de Saaner , relative à plusieurs questions sur la Faune des Alpes; traduit de l'allemand par G S. — Catalogue des Lépidoptères, y compris les Noctuelles, des en- virons de Hambourg, dans un rayon de quatre lieues, communiqué par M. Beské , de I826 à 1829. — Catalogue des Lépidoptères des îles Ca- naries, d'après M. Bory de Saint-Vincent. — Catalogue des Lépidoptè- res de la Hongrie , jusqu'aux Arpenteuses, communiqué par M. le doc- teur de Friwaldszky. — Catalogue des Lépidoptères trouvés et men- tionnés par M. Lemecliin , dans le gouvernement d'Orenbourg, avec l'époque de leur apparition. — Lepidoptera Livonîœ, auctore C. H. G. Sodoffky, extrait du Bulletin delà Société impériale des naturalistes de Moscou. — Mémoire sur le genre Am,ara, par Christophe Zimmermann; traduit de l'allemand par G. S. -:- Quelques mots sur le genre Masoreus de Ziegler, par Chr. Zimmermann; traduits de l'allemand par G. S. — Notice sur les Crjptophages des environs de Munich, par J. Westcr- hauser ; traduite de l'allemand par G. S. — Notice sur un nouveau genre dans les Noctuélides, par le docteur Boisduval. — Notice sur le Phtoce- rus, genre nouveau d'Orthoptères de la Russie, par Golthelf Fischer de Waldheim. — Manière de récoller certains insectes exotiques , par M. le docteur Waltl ; traduit de l'allemand par G. S. MELANGES. Annonce de la Faune entomologi/jue du Madagascar, Bourbon et Maurice, partie des Lépidoptères , par M. le docteur Bois- duval.— Entomological Magazine. — Essai d'une classification systé- matique de l'ordre des Hémiptères [Hémiptères Hctéroptères) , par M. de Laporte. — Histoire naturelle des Insectes nuisibles et des Insectes utiles dans l'horticulture, et moyens certains pour détruire les premiers, par M. P. F. Bouché- — Beitnegc iur Entomologie, besonders in Bezug auf 7 Schlesien, par MM. Schunimel elSunn'wi'i. — Faune iT Allemagne, par- tie des Insectes , par M. Jacques Sturni. — Coléoptères du Mexique, par A. Clievrolat. — Annonce de la réimpression d'ouvrages d'entomologie. — Dégâts occasionnés par la Geometr-a pinaria. — annales de la Société entoviologiijue de France — Observation sur la lettre de M. Weslermann à M. Wiedemann. - Remarque sur les Longicornes. — Annonce d'un voyage entomologique en Egypte, et en Arabie. — Annonce d'un ouvrage sur les petites espèces de Lépidoptères {Microlepidoptera) , par M. J. E. Fischer. — Lépidoptères offerts en vente. — Réunion des naturalistes à Stoutgard. — Nouvelle classification des Aranéides. — Ouvrages pu- bliés par M. Boisduval. — Ouvrages de M. Duponchel. — Ouvrage sur les Lépidoptères diurnes de l'ouest de la Fradce — Monographie^ des Psélaphiens, par M. .\ubé. — Troisième livraison au. Catalogue de M. De- jean. — ^^ Ouvrages d'entomologie récemment publiés à Paris. — Journal de zoologie et d'anatomie comparée. — Les entomologistes d'Europe et des autres contiiiens. — Continu"&tion de \a Faune de Panzer. — Ouvrage sur les larves des insectes. — Nouvel ouvrage de M. Kiug. — Ouvrage sur les Arachnides et les Punaises. — Correspondance. — Offre d'échange et de vente de Lépidoptères. — Nouvelles diverses. — Avis. DEUXIÈME PARTIE. DESCRIPTIONS D'ESPÈCES NOUVELLES. Description du Tho- rictus castaneus, par M. Germar. — Id. de \a Chirodica chcflcoptera, par le même. — Id. du Brachyscelis, par le même. — Id. de la Platjnoptera Ijcijormis, par M. Chevrolat. PLANCHES. 16. Antennes de Punaises terrestres. — 17. Thorictus castaneus, Ger- mar. — 18. Chirodica chalcoptera, Germar. — l9. Cicada opalina. — 20. C. moneta. —21. C. villosa. — 11. C. tympanum. — 23. C. devisa. — lli. C. décora. — 25. C. hirtipennis. — 26. C. plumosa. — 27. Argus Marchanda, Boisduval. — 1Q. Anthiophila Sancli-Florentis, Boisduval. — 29. Brachjscelis vellerea, Germar. — 3o. Platjnoptera lycifonnis, Che- vrolat.—3l. Phlocerus Menetr iesii, Fischev. CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. La Bévue entomologique paraît tous les mois , par cahiers d'au moins trois feuilles in-8° , avec planches. Six cahiers forment un volume. Prix de douze cahiers : 36 fr., franco, pour toute la France. On ne peut s'abonner pour moins de douze cahiers. Gomme il ne re'ste qu'un très-petit nombre d'exem- plaires des deux premiers volumes , les personnes qui désireraient se les procurer devront en faire la demande sans retard. Prix : 36 fr. , franco. On s'abonne à Strasbourg , chez M. G. Silbermann , place Saint-Thomas , n" 3 , où toutes les lettres relatives à la rédaction doivent être adressées franco ; Chez MM. Schmidt et Grucker, libraires, rue du Vieux- Marché-au-Seigle, n° 6, et chez les autres libraires. A Paris, chez M. Lequien, libraire , quai des Augus- lins , n° 4?; Et chez M. Roret, libraire, rue Hautefeuille , n" lo bis. Strasbourg, octobre i834. Strashourg, imprimerie de G. Silljermann. ENTOMOLOGIQUE. REVUE PUBLIÉE PAR GUSTAVE SILBERMAIVIV, l'un des administrateurs du musée d'histoire naturelle de STRASBOURG , MEMDRE DE LA SOCIÉtÉ d'hISTOIRE NATURELLE DE LA MEME VILLE, ET DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE- TOME II. AU BUREAU DE LA REVUE ENTOMOLOGIQUE, PLACE SAINT-THOMAS, N° 3. CREZ LEQUIEN FILS , libraire , quai des AUGl'STI^s, N" 47; ET RORET, LIBRAIRE , RUE HAUTEFEUILLE , N" 10. M DCCC XXX IV. IMPRIMERIE DE G. SILBERMANN , A STRASBOURG PLACE SAIKT-TnOMAS, K° 3. REVUE ENTOMOLOGIQUE MÉMOIRES > DISSERTATIONS, ETC. MÉMOIRE sur ta division naturelle dés PUNAISES TERRESTRES (Geocores) , considérées surtout re- lativement à la structure des antennes. Ce que l'on s'est principalement attaché à signaler sur les nombreux insectes qu'on a découverts dans ces der- niers temps , et qu'on a rapportés de toutes les parties du monde , ce sont leurs formes les plus curieuses et les plus saillantes, ce sont les nouveaux genres que l'on s'em- presse d'établir, sans s'inquiéter ordinairement des rap- ports naturels dans lesquels ils peuvent se trouver avec les genres déjà connus; c'est un point qu'on a laissé au lecteur le soin d'examiner tout seul. Cette manière de procéder a sans doute l'avantage de mettre au courant des nouvelles découvertes les entomologistes qui n'ont pas de riches collections à leur disposition, et les connais- sances isolées de chacun tournent à l'avantage commun delà science. Mais je ne vois pas oti cette foule de genres 0 REVUE ENTOMOLOGIQUE. et d'espèces doit nous conduire en définitive, et je ne saurais mo convaincre que l'édifice même de la science puisse retirer quelque profit de cette accumulation in- cessante de matériaux. Il vaudrait mieux faire servir im- médiatement tous ces élémens nouveaux à un nouveau travail systématique , et mettre ainsi la science entière au niveau des connaissances du jour. Un seul homme , Latreille , a travaillé sans cesse dans ce but , et la mort vient de l'enlever ! Tous les travaux que j'entreprends dans l'intérêt de la science sont faits sur ce plan. Je ne cherche pas à décrire isolément des espèces nouvelles , à établir isolément des genres nouveaux; mais je m'efTorce d'élaborer la science entière, de la féconder par des principes scientifiques; elle n'est point pour moi ce qu'elle est malheureusement pour tant d'autres , un simple amusement dans des mo- mens de loisir : elle est l'objet de mes soins, de mes tra- vaux les plus sérieux. On peut juger, d'après ce mé- moire, de la manière dont je traite et j'entends traiter à l'avenir la science. Mais , d'abord , je vais établir les prin- cipes qui sont des guides utiles dans les travaux entomo- logiques, et l'on verra par là combien d'auteurs se sont jusqu'ici éloignés de la bonne voie. Pour établir une nouvelle espèce, il faut, avant tout, la distinguer de toutes les espèces décrites, et, pour cela, il est nécessaire de les connaître toutes , soit en na- ture, soit d'après des descriptions. La même règle s'ap- plique à la formation d'un genre; elle exige autre chose qu'une différence vague ou superficielle : il faut trouver un caractère certain qui dislingue clairement le nouveau REVUE ENTOMOLOGIQUE. 7 genre de tous ceux qui existent déjà. J'en dirai nutant de la création des familles , des tribus , des ordres et des classes. Il semble , au premier abord , qu'il serait facile de trouver ces caractères exclusifs , si , comme Linné l'a fait pour les plantes , on prenait un seul organe pour base des divisions, et si l'on établissait les divers groupes d'a- près les modifications que cet organe présente. Mais les botanistes ont généralement reconnu les inconvéniens de cette méthode , et pour avoir une notion du règne végé- tal , on ne prendra certainement pas pour guide le sys- tème de Linné. Pourquoi les entomologistes s'attache raient ils encore à celte méthode? Pourquoi un insecte qui a deux ailes appartiendrait -il nécessairement aux Diptères? tout insecte qui n'a pas d'ailes aux Aptères? Ou plutôt n'avons-nous pas abandonné depuis long-temps cette voie dans la division des ordres; n'y a-t-il pas des Hyménoptères, des Diptères, des Lépidoptères a^lhres , et. pourquoi n'exislerait-il pas aussi des Orthoptères, des Névroptères et des Cvlcoptères aptères ? Cette méthode n'est doilc plus usitée dans les ordres , et ce n'est pas parce qu'elle a déplu; ce serait un motif que la science ne saurait admettre; mais parce qu'elle n'était plus applicable, parce qu'on a reconnu tout ce qu'avait d'erroné celte base exclusive , combien elle en- traînait à des réunions ou h des divisions peu naturelles. Mais on pourrait peut-être employer pour les familles ce qui a été rejeté comme inapplicable ou erroné pour les ordres? J'avoue mes prévenlions contre la justesse d'une pareille supposition, cl je ne crois pas qu'elle soit 8 REVUE ENTOMOLOGIQUE. admissible. Le classement des insectes d'après leurs tar- ses n'en est pas moins celui que l'on a suivi jusqu'à ce jour, quoique cette division soit dans le même cas que celle de Linné. Toutefois , un grand nombre de voix se sont déjà élevées contre cette classification , et le savant Mac Leay s'est principalement efforcé de démontrer qu'elle ne peut servir (i). • Je crois avoir suffisamment prouvé qu'un seul organe ne saurait suffire pour la formation des groupes naturels, et , par conséquent aussi , des genres , qu'ainsi une classi- fication qui ne serait basée que sur la structure des an- tennes serait tout aussi inapplicable que si elle ne repo- sait que sur celle des nervures des ailes , des pattes ou des parties de la bouche. Ceci posé , il ne reste plus au- tre chose à faire qu'à examiner tous les organes , et à établir les genres d'après les variétés que présentent certains organes , tandis que les autres n'en offrent au- cune. En partant de ce principe, il n'est plus possible de fixer a priori les bornes d'un genre connu , et de décider cil doit commencer un genre" nouveau; et on n'y par- viendra qu'en étudiant avec soin un groupe entier. Cette étude aura pour but de rechercher l'organe dont les modifications suivent , dans un rapport constant , celles de tout le corps, et c'est alors sur la structure de cet organe que devra être basée la distinction d'un genre. Chaque genre pourra donc présenter autant de caractè- res distinctifs que les insectes ont d'organes; toutefois, (t) Linnean Transact., vol. XV, p. 63. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 9 il sera inutile de les prendre tous en considération pour chaque groupe; tel organe servira à distinguer tel autre genre. Avec les systèmes artificiels s'écroule aussi tout l'échafaudage des principes adoptés pour distinguer les genres et les espèces , et ce n'est qu'en comparant atten- tivement les espèces entre elles , en recherchant les dif- férences constantes et essentielles que chacune présente, que l'on parviendra à déterminer les caractères qui peu- vent servira une classification. On ne devra pas dire, par exemple, que la différence de couleur n'est jamais un caractère spécifique; il est des genres oii elle l'est effectivement. Ou bien : la grandeur est le meilleur ca- ractère spécifique , car on sait que les grands insectes surtout présentent souvent des variétés notables dans leur taille. Il sera donc toujours difficile de comprendre des genres et des espèces isolés , si l'on ne mentionne pas en même temps toute la série des genres et des espè- ces voisins , si l'on n'établit en même temps quel est l'or- gane qui sert à distinguer le genre , si on ne le décrit. Et voilà précisément le point le plus difficile : la découverte et la description de l'organe qui forme le caractère pro- pre du genre. Et c'est ce que la plupart des auteurs né- gligent , croyant avoir assez fait lorsqu'ils ont décrit, avec autant de détails que possible , la forme générale de l'in- secte et de ses organes. Mais ceci n'avance guère la science, car deux genres voisins présenteront d'autant plus d'analogie qu'on détaillera davantage leurs carac- tères. Malgré ce défaut de bons principes généraux , on peut cependant établir quelques règles qu'il ne faut pas ou- 10 RKVUE r.NTOMOLOGIQUE. blier lorsqu'on veut établir des genres ou des groupes qui doivent prévaloir. 1° Les caraclcres qui ne sont tirés que d'un sexe ne peuvent pas servir à la formation d'un groupe, ni géné- ralement h aucune classification systématique. Ce principe si naturel-et si nécessaire qu'il n'a besoin d'aucune démonstration, est négligé dans tous les sys- tèmes modernes. Une fois admis , et comment pourrait- on se refuser h l'admettre? toute la ciassilication des Ca- rabiques et des Ilydrocantkares s'écroule, et doit être regardée comme tout- à -fait erronée. 2° Il faut que les caractères qui doivent désigner un groupe ne soient pas incertains, mais positifs et inva- riables. Les mots un peu plus ou un peu 'moins ne suffisent pas pour désigner une espèce; il faut dire : tel organe, telle forme est ainsi ou autrement. Des adjectifs comme grand et petit ne doivent être employés que lorsqu'une grandeur donnée, par exemple une autre partie du corps, sert de point de comparaison. Ce principe que les diver- ses manières de voir et d'observer de chacun justifient suffisamment , est négligé par beaucoup d'entomologis- tes modernes , et surtout ceuv de France. Ainsi , par exemple , un coup-d'œil rapide sur le Spécies général des Coléoptères de M. le comJe Dejean, nous montre que cet entomologiste s'est très-souvent servi de ces descrip- tions vicieuses. 3° Un seul et même organe doit fournir les caractères propres à distinguer deux groupes voisins. Cette assertion pourrait , d'après ce que j'ai dit précé- REVUE ENTOMOLOGIQUE. 1 1 dcmment , paraître inconséquente, je vais donc l'expli- quer. Il est inutile que tous les ordres d'une classe ou toutes les familles d'un ordre soient déterminés d'après les mêmes organes; je demande seulement que quand mi genre présente des caractères difFérens de ceux d'un autre genre, le même organe serve , dans les deux gen- res , de point de comparaison et de moyen de distinction. C'est ainsi que j'ai divisé les Punaises d'après leur bec , sans pour cela que le caractère propre de chaque groupe se trouve dans le bec. L'exemple suivant fera compren- dre celte proposition. Geocores, mihi. (Geocoris^ , Latr.) I. Gaîne du suçoir de trois articulatious, a. Quatre pieds postérieurs, plus écar- tés que les antérieurs i. Plolcrcs. b. Toutes les hanches rapprochées les unes des autres, * Bec séparé du corselet par un étranglement . • 3. Nudicolles. * * Bec recourjjé dans une carène sur la poitrine o. Membranaccœ. II. Gaîne du suçoir de beaucoup d'arti- culations. a. Ecusson n'atteignant pas la moitié de Tabdomen 4 • Pdtophorœ. b. Ecusson alteignant au moins la moitié de Talidomen 5. Aspidotœ. La première division , puis les deuxième et troisième , et enfin les quatrième et cinquième , reposent ici sur des caractères pris dans des organes bien différons, mais elles 12 nEVUE ENTOMOLOGIQUE. sont groupées de manière que les caractères de membres semblables découlent d'organes identiques. Ainsi les di- visions I et II sont établies sur la gaîne du suçoir; celles indiquées par a et b , le sont , les premières , d'après la position des hanches ; les secondes , d'après la structure de l'écusson; celles désignées par * et ** enfin , d'après Ja position du bec. On voit donc que les divisions d'égale valeur reposent toujours sur les différences d'un même organe, et une classification n'est bonne qu'autant qu'elle est fondée sur de pareilles bases. En observant les cas isolés, on pourrait encore trou- ver d'autres lois semblables; je m'abstiendrai néanmoins d'en citer davantage , parce que celles que j'ai mention- nées suffisent pour la plupart des cas. En examinant, d'après ces lois, les systèmes moder- nes , on en trouvera bien peu qui résistent à l'épreuve. Ainsi , par exemple , la division des Hémiptères en IlMé- roptèrcs et Homoptcres est vicieuse, car il y a des Ho- moptères parmi ces derniers , tel est le genre Holjme- nia (i) ; parmi les Cicadaires, il en est même beaucoup dont la structure se rattache à celle des Homoptères. La structure des antennes est encore plus variable que celle des ailes, surtout quant au nombre des articles; néanmoins, leur forme générale et celle des ailes offrent le plus souvent des caractères suffisans pour déterminer les familles. (t) Latreille, MIVI. Lepeletier Saint- Fargeau el Audinet-Serville écri- vent//o///^weHi«. Mais cette orthographe est conlraire aux usages de la langue grecque, car elle efface l'esprit rude dans les conlraclions ; exemple : Çt'XiTino? , de Çixéa et tnTioç. REVUE ENTOMOLOGIQUE. l3 Après les deux ailes et les antennes , le bec est un or- gane propre h fournir des caractères , surtout relative- ment au nombre et aux rapports des articulations de la gaîne : il ne faut pas oublier de remarquer aussi sa posi- tion et sa longueur, comparativement aux autres parties du corps. En dernier lieu , il faudrait considérer la quantité des articles des tarses, et la structure des segmens duironc, principalement du premier et du second segment thora- cique, et du premier et du second segment abdominal. Enfin, la forme et la grandeur des cuisses et des tibias. J'ai remarqué que ces organes ou ces parties d'orga- nes offrent de bons caractères pour la classification des Hémiptères , et spécialement des PMnatV*. D'après cela j'établis les divisions suivantes dans les Punaises terres- tres (Geocores, mihi; GEOComsiE , Latr.) : Antennes découvertes , de la moitié de la longueur ou de la longueur entière du corps , ayant des articles cylindriques distinctement séparés. Ailes supérieures de la plupart des genres à moitié cornées et à moitié membraneuses. Tarses à trois articles; chez quelques-uns les tarses antérieurs n'ont que deux articles. Parmi les organes mentionnés ici , les antennes sont évidemment les plus caractéristiques. Leur structure dis- tingue toute cette famille de celle des Punaises d'eau i Hydrocores) et des Cicadaires. Les articles des tarses font distinguer les Punaises terrestres des PsylLes , des Pucerons, Gatlinsectes {Coccodea, G allinsecta , Lalv.). La forme de l'écusson , que l'on regarde comme ca- î4 REVUE ENTOMOI.OGIQUE. ractérlstique , ne devient donc plus qu'accessoire et ne sert, dans la plupart des cas, qu'J» une description plus détaillée. J'ai déjà donné plus haut , en les citant comme exem- ples, les autres divisions des Punaises terrestres. J'a- dopte, comme Lalreille , cinq groupes dans cette famille, mais je les détermine autrement. Les Ploteres, comme chez Latreille; mais je réunis h mes NudicoUis ses Oculata ( i ) , parce que ces dernières n'ont pas seulement le bec à découvert et à trois articu- lations , maia aussi un cou , court , il est vrai , mais appa- rent. Les Membranacées sont suffisamment caractérisées et faciles h distinguer des précédentes; mais je n'ai pu continuer d'y comprendre les Longilabres de Lalreille , parce que ceux à grand écusson , les Penlatomides de M. Serville (2) , s'en distinguent d'une manière trop évi- dente. Il fallait donc diviser les Longilabres en deux groupes : les Peltophores 3 à petit écusson, et les Aspi- dotes, h grand écusson. De tous ces groupes , je n'exami- nerai ici en détail que les Aspidotes. D'après les systèmes adoplés jusqu'à présent , on place dans ce groupe les genres suivans : Scutellera , Lalr. {Tetyra^ Fabr.); Canopus , JE Lia, Cydnus, Edessa, Pentatoma , Latr. {Cimex, Fabr.); Halys, Heterosce- lis, Latr.; Pldœa, Lep.; Tesscratoma. Aucun auteur moderne n'a donné un tableau synop- (1) Les Familles naturelles du règne animal. (2) Encycl. méthod., vol. X. REVUE ENTOMOLOGIQTJE. l5 tique de ces genres, indiquant leurs caractères particu- liers , et il serait en effet difficile d'en dresser un , d'après les descriptions qu'ils eu ont faites (i). En étudiant ce groupe , je suis arrivé à des résultats bien différens, et je me suis vu forcé d'établir un plus grand nombre de genres , et de circonscrire autrement la plupart de ceux qui étaient créés. J'ai, en même temps, acquis la conviction que les antennes seules ne suffisent pas pour caractériser les genres , et que dans ce cas , plus que dans aucun autre , cet organe est sujet h de nom- breuses variations. Je vais m'attacher principalement à faire ressortir et à démontrer ces variations. En considérant toute la série des genres existans, on trouve , au premier aspect , trois différences principales dans les antennes : tantôt trois articles [Plilœa] , tantôt quatre articles ( Tesseratoma) , enfin ct7iq articles {Pen- taloma et les autres genres). Mais il y aurait erreur h supposer que tous les Aspi- dotes ayant trois articles aux antennes rentrent dans le genre Phlœa, car il y a même des espèces du genre Tc- tyra, Fabr. qui présentent trois articles. On peut en dire autant du genre Tesseratoma, Latr. j ce genre n'est pas le seul qui ait quatre articles aux antennes : les Ca~ nopus, beaucoup d'espèces des genres jElia et Edessa en ont quatre aussi. Enfin, le nombre des articles n'est (l) Nous en excepterons toutefois M. de Laporte, qui, dans son Essai d'une classificatiou systématique de V ordre des Hémipferes, a donné des tableaux synoptiques de chacune de ses familles. (Voir aux Mélanges de cette livraison l'annonce détaillée de ce travail.) {Note du traducteur.) iG REVUE ENTOMOLOCIQUE. pas limité à cinq ; le nombre le plus élevé est plutôt celui de sept ; on verra même que le nombre huit est réetle- meut, chez les Aspidotes , le type de tous les nombres des articles des antennes. En effet , qu'on considère attentivement les antennes de plusieurs espèces , par exemple de la Tetyra hnperia- lis , Fabr. (voir fig. i5), et l'on verra que l'antenne se compose proprement de sept articles apparens. Les arti- cles 1 , 3 , 5, 7 , ou les impairs, sont grands et parfai- tement développés ; les articles pairs, 2, 4> 6, sont, au contraire, petits, et, par conséquent, peu distincts. Celte structure se retrouve dans tous les vrais Aspidotes, mais de manière , qu'en règle générale , le second article de l'antenne, ou le premier article pair, est plus grand que les autres articles pairs , qu'il surpasse même de beaucoup , en longueur , le second article impair , qui est le" troisième de l'antenne (voir pour exemple la fig. 1 2 qui représente l'antenne de VAsopus gibbus , mihi). il en est à-peu-près de même du second article pair , qui est le quatrième de l'antenne, (voir fig. i5 , antenne de la Tetyra corallina, MacLeay.) Ce nombre «e/Jï, auquel se trouvaient réduits les arti- cles , et qui se présente si rarement , éveilla des conjec- tures en moi; je cherchai s'il n'existait pas encore quel- que article caché , et je trouvai enfin dans les Pldœa , à la base du premier article, un petit article basilaire. (Fig. 18.) Cette découverte me fit admettre qu'il y avait pro- prement huit articles partout , mais que le petit article basiliairc était le plus souvent rudimenlaire et disparais- REVUE ENTOMOLOGIQUE. I7 sait enllèrement. Mais ces huit articles ne sont pas d'é- gale valeur : quatre d'entre eux , le premier, le troisième, le cinquième et le septième , c'est-à-dire les impairs , se présentent principalement h l'état rudimentaire et n'ap- paraissent , dans la plupart des cas , que sous la forme de petits anneaux; les quatre autres articles pairs, au contraire, se développent et forment la principale partie de l'antenne. J'ai cherché à indiquer ces rapports dans la fig. 17 , qui représente une antenne imaginaire. En con- sidérant cette figure , et en la comparant avec la struc- ture des antennes des autres groupes des Punaises ter- restres , il paraît préférable de n'admettre que quatre articles principaux dans chaque genre; entre ces articles, ou plutôt à l'extrémité de chacun d'eux, se trouve un anneau bien distinct, qui se développe quelquefois en article , et qu'on peut croire interposé pour faciliter les mouvemens de chaque article. Les articles pris dans leur ensemble comprennent tou- tes les variétés de nombre et de grandeur que présentent les antennes des P unaises terrestres. L'état rudimentaire des articles impairs ou anneaux , plus rarement des arti- cles pairs , est ordinairement la source de ces variétés. Ainsi, quant au nombre des articles, celui de quatre s'offre le plus souvent par le rapetissement de tous les anneaux articulaires; mais ce rapetissement n'appartient pas exclusivement h certains genres; il coexiste quelque- fois avec le développement du second article impair, ainsi avec cinq articles ; c'est ce qui a lieu notamment dans le genre si improprement appelé Pentatoma, par Latreille. TOME II. 2 l8 BEVUE ENTOMOLOGIQTJE. Le genre Phlœa , Lepelet. , nous offre trois articles aux antennes; cela provient de ce qu'avec le rapetisse- ment des articles impairs disparaît aussi le dernier arti- cle pair. On observe aussi dans plusieurs espèces de l'Amérique méridionale du genre Tetyra (la fig. 16 représente l'antenne de l'une de ces espèces) que l'an- neau le plus rapproché de l'article qui disparaît subit le même sort, et ceci prouve évidemnfent que ces anneaux ne sont pas proprement des articles , mais, pour la plu- part , des épiphyses qui se sont séparées des articles sui- vans. Lorsque cette dernière circonstance n'a pas lieu , les antennes ont toujours quatre articles , ainsi qu'on le remarque dans les Pciiopliorcs , chez lesquels je n'ai ja- mais observé de plus petits articles intermédiaires. On les voit, au contraire, très-distinctement dans la plupart des Aspidotes ; dans les espèces qui ont quatre articles aux antennes, telles que les Tesscratoma, les Canopus, les Merocoris, mihi , et les Pscudaradus , mihi , ils sont moins évidens; je ne les ai même jamais vus d'une manière très-distincte. Pour prouver plus positivement encore la justesse de mon opinion , je devrais énumérer tous les genres et in- diquer ici les variétés que les antennes présentent , soit dans le nombre, soit dans la forme de leurs articles. On verrait alors, mieux encore , combien les antennes diffè- rent entre elles dans les Aspidotes, et combien serait erronée une classification fondée principalement sur cet organe. Mais pour faire comprendre ce qui suit, }e vais présenter, dans un tableau synoptique, les carac- tères des genres que j'ai établis. REVUE ENTOMOLOCIQUE. IQ T. Rostro tlimidio thoracis longitu- diue , vel breviore. A. Sterno rontico. a. Abdominis basi mulica. * Rostruinprothoracelongius. i . Pseudaradus , mihi. **Rosti'nmprolhoracebrevius o.. Mlia. b. Abdominis segmento secundo in spinammaximamabiente. . "5 . Merocoris , vaWn, B. Metasterno carinato. a. Carina antice siniplici, anten- nis dimidio corpore brevio- ribus l^. Tesseraloma ,Vidiir. b. Carina antice bifida , antennis dimidio corpore longioribus . . . S. Edessa,V3\iv. II. Rostro dimidiam thoracis longita- dinem superanle. ■ A. Sterno secando carinato, carina lamellata . . . .6. Acantliosoma , Cartis. B. Sterno mutico excavato. a. Scatello elytra haud obte- gente. a,. Antennis 4 — 5 articulatis. * Rostro crassiori , articnlo primo extra cana- lem gulae 'j.Asopus, mibi. * * Rostro graciliori , arti- culo primo in canali gnîée abscundito. t Clypeo angusto trian- gnlari, apicesaepius bifido. 20 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 5. Tibiis inermibus , pilosis 8. Cimex. (Peniaioma , Latr.) §^, Tibiis spinulosis doplici série (rostro saepias abbreviato) g. Cjdnus. f f Clypeo magno , ro- lundato 10. IJaljs. /3. Antennis 5-articuIatis .... 11. PA/œa, Lep. b. SciUello elytra omnino oble- gente. * Tarsis biarticulatis. f Antennis 4-articulalis 12. Canopiis. ■f-j- Antennis 5-articulatis. lù. Thireocoris , Schr. ** Tarsis triarticnlatis .... 14. Tetyra , Fah. (Sculellera , Latr.) De ces quatorze genres, les Pseudaradus , les Mero- corts , les Tesseratoma et les Canopus n'ont que quatre articles aux antennes ; dans ces quatre genres Ja forme de chaque article est si constante, si certaine, qu'on peut ordinairement les reconnaître déjà d'après les an- tennes seules. Nous trouvons encore quatre articles dans les JE lia, les Cimex et les Edcssa, et ce cas se présente le plus fréquemment dans le premier de ces genres. Dans les Phlœa et les Tetyra on remarque quelquefois trois articles aux antennes; les autres genres ont cinq articles, et ce nombre prédomine dans les Cimex et les Tetyra. Voici maintenant la forme des articles et les rapports de longueur que j'ai remarqués dans chaque genre en particulier. BEVUE ENTOMOLOGIQUE. 21 Pscudaradus , mihi, genre nouveau qui a pour type VEdessa brevicornis , Fabr. , que je décrirai plus en dé- tail dans les Nov. Act. Cœs. Leopold, natur. curiosorum (vol. XVI , p. 2) en m'occupant des insectes que M. le docteur Meyer a rapportés de son voyage autour du inonde. Elle a les arlicles des antennes courts, aplatis, présentant au centre de chaque partie latérale une carène tronquée (fig. 1) ; le 2" article est le plus long , et le 3^ le plus large. Je connais dix espèces de Pseudaradus. Merocoris (fig. 5). L'espèce type de ce genre est 1'^- dessa Merianœ, Fabr. , dont la structure des antennes est toute particulière. Les articles sont , h proprement parler, cylindriques; le 2^ seulement, qui est le plus long, se renfle à son extrémité et est recouvert , h cette partie, de soies rudes. Ils sont tous subitement tronqués aux ex- trémités , en forme de demi-sphère et ne se touchent que par une petite surface. Je n'ai pas remarqué d'anneaux libres. Je ne connais que deux espèces de ce genre. Dans les Tesseratoma (fig. 2) les articles sont plus courts , plus épais , arrondis et en forme de massue , jus- qu'au dernier. Celui-ci ressemble à un cône allongé, et toute sa surface , ainsi que l'extrémité du pénultième sont couvertes de poils courts et fins. Dans les Canopus (fig. 19), genre très-caractérisé dont je connais deux espèces , tous les arlicles ont une forme ovalaire, allongée; ils sont de grandeur assez égale : le dernier seulement est un peu plus long et eflilé. Le genre JEUa présente dans la forme générale des antennes de grandes variétés. Je place ici tous les Aspi- dotes qui ont le bec très-court (il ne s'étend que jusqu'au 22 REVUE ENTOMOLOGIQUE. milieu du présternum) , pas de carène à la poitrine et pas d'épine à la base de l'abdomen. Les antennes sont courtes, épaisses, assez semblables à celles des Tesseratoma , et elles atteignent à peine le milieu du corps; V/Elia ame- thystina {Edessa amethystina , Fabr.) et VyElia mac- tans [Edessa mactans , Fabr.) ont quatre articles assez égaux; les autres espèces, au contraire, ont cinq articles, dont le 2® est le plus petit (fig. 7). Un nombre peu con- sidérable d'espèces a le chaperon pointu et triangulaire. Je connais 25 espèces A'jElla. Les Edessa ont les antennes assez longues , filiformes ; les articles sont sveltes et cylindriques. Une seule espèce du Brésil à quatre articles (fig, 4) J toutes les autres en ont cinq; cependant, les articles sont ordinairement plus eflilés que dans VEdessa vacca (fig. 5) qui a les antennes les plus courtes. J'en connais 70 espèces, toutes du Brésil. Dans les Cimex [Pcntatoma , Latr.) le nombre des articles et leurs rapports sont bien difFérens. En général, les antennes sont filiformes; chez certaines espèces quel- quefois triangulaires, prismatiques, ordinairement assez longues et effilées. Plusieurs espèces d'Afrique et du Bré- sil ont çuaïre articles; dans les premières le second article est très-long , triangulaire et renflé au milieu (fig. 8, Ct- mex principisj mihi , de l'île des Princes) ; dans les se- condes, les antennes sont très-longues, les articles arron- dis; le second aussi long que le troisième et le quatrième (fig. 9, Cimex variolosus , IJalysvarioLosa, Fabr.). Dans les antennes h cinq articles , le second article est tantôt très-petit (fig. 10), notamment chez les espèces du Brésil, tantôt aussi grand que le troisième. Dans ce cas REVUE ENTOMOLOGIQUE. 23 le quatrièûie article est quelquefois très- renflé au milieu (fig. 1 1 qui représente l'antenne d'une nouvelle espèce du Mévjîque). Dans toutes les espèces d'Europe le se- cond article n'est pas beaucoup plus petit que- le troi- sième. Le musée royal de Berlin possède 200 espèces de Cimex de toutes les contrées. , La même variété dans la forme des articles des an- tennes se représente dans le genre Asopus , mihi. Les espèces de ce genre diffèrent beaucoup par leur forme extérieure , principalement la grandeur de l'écusson ; c'est pourquoi MM. Lepeletier et Serville (1) les ont en partie réunies aux Telyra. Cependant , l'écusson laisse toujours la base des élytres entièreanent h dé- couvert , tandis que dans les Tetyra il dépasse les étuis. Le caractère essentiel est le bec épais dont le pre- mier article est distant de l'arrière-bouche, et n'est pas engaîné comme dans les Cimex et les Tetyra. Les an- tennes sont ordinairement filiformes , le second article plus court que le troisième ; dans beaucoup d'espèces , surtout celles du Brésil , le quatrième article forme un disque en ellipse allongée (fig. 12). Quelquefois le second article est plus long que le troisième (fig. 12 , antennes d'une espèce inédite du Brésil, que je nomme Asopus gibbus). Ou remarque même aussi que le second et le troisième articles sont d'égale longueur (fig. 1 1 , antenne de V Asopus Dianœ, mihi, Telyra Dlanœ, Fabr.). Ce qui distingue les antennes des Acanthosoina , c'est que le premier article est souvent plus long ([iie le se- (1) Encycl. viàlhod. , vol. X , article Sculellere. 24 REVUE ENTOMOLOGIQDE. cond, et s'étend de beaucoup au-delà de l'extrémité du chaperon , cas qui s'observe très-rarement (fig. 6). C'est dans le genre Tetyra, Fabr. {Scuteilera , Latr. ) que les antennes présentent le plus de variétés. Le ta- bleau suivant en donne un aperçu : 1° Antennes à trois articles (fig. i6). Ce cas ne se présente que dans quelques espèces du Brésil qui n'étaient pas encore décrites lorsque j'ai fait ce travail. Le premier article est très - petit ; vient ensuite l'anneau qui est encore pliis petit , mais cependant très - apparent; les deux articles sui- vans sont d'égale longueur ; on remarque entre eux un petit anneau. 2° Il n'y a pas d'antennes à quatre articles. ' 3° Antennes à cinq articles. a. Second article de l'antenne beaucoup plus court que le troisième. f Articles arrondis. Sont dans le rapport de 4 à 5. ■— Rien que les espèces inédites du Mexique. Sont dans le rapport de 3 à 4* — Espèces nouvelles du Brésil , telles que T. Fabricii. Sont dans le rapport de i à 2. — Espèces nouvelles des Indes-Orientales et de la Nou- velle-Hollande, telles que T. Schœnlierri , Eschscholz; T. Bancksii , T. Druraci^ Fabr. Celte structure des antennes est entièrement identique avec celles du genre Thyreocoris » Sch. Sont dans le rapport de i à 4 > ou i à 6 (fig. 1 5) . REVUE ENTOMOLOGIQUE. 20 — Espèces des îles Philippiques , de la Nou- velle-Hollande , du Sénégal, telles que T. dis- par, Fabr. , T. nobills, Fabr. , T. imperiaUs, Fabr. ff Articles aplatis en une surface elliptique, allongée (fig. i4). — Espèces des Indes Orienr taies , telles que T. eques , Fabr. , T. Gcrmari, Eschsch. , etc. b. Second et 5* articles d'égale longueur. Dans cette division ne se trouvent que des espèces d'Amé- rique , par exemple , du Mexique et de l'Amé- rique septentrionale, telles que les T. arcuata, afflniSf irrorata, Fabr. c. Deuxième article plus long que le 3^ Sont dans le rapport de 4 à i , ou 8 à i j (fig. 1 5). — Espèces de la Nouvelle - Hollande, telle que T. corallina , Mac Leay. Sont dans le rapport de 3 à 2. — Ici se placent toutes les espèces connues d'Europe et beaucoup d'espèces inédites d'Afrique , de même que quel- ques espèces de l'Asie septentrionale. Je crois avoir maintenant rempli ma tâche , car les genres que je n'ai pas cités n'offrent rien d'intéressant. Je voulais démontrer que la forme des antennes et le nombre de leurs articles sont soumis à tant de modifica- tions, qu'il est impossible de les employer , dans les Pu- naises, comme caractères de genres, et que de grandes variétés existent notamment dans le nombre des articles. J'ai essayé, en même temps , de trouver une loi au mi- S6 RlîVUE ENTOMOLOGIQUE. lieu de toutes ces variétés, d'indiquer leur origine et de les expliquer. Puisse ce petit travail donnera comprendre qu'il existe encore d'autres observations dans l'entomologie que celles qui n'ont pour but que de déterminer des espèces, et puisse-t-il provoquer d'autres recherches comparati- ves de ce ^enre! Ce serait la plus belle récompense de mes faibles efforts. D"' II. BURMEISTER , Professeur d'histoire naturelle au gymnase de Colos'ue et de Joachim à Berlin. Explication des figures. — PI. 16. Fig. 1 . Antenne de Pseudaradus hrevicornis. 2. — Tesseratoma javana. 3. — Merocoris Merianœ. U- — Edessa notata, Kl. 5. — Edessa vacca. 6. — ^canthosoma hœmmorrhoidalis. ( Ciniex hœmor- rhoidalis, Fabr.) 7. — jElia glandulosa. 8. • — Cimex princiyis, m'ihï. 9. — Cimex variolosus. [IJafjys variolosa, Faljr.) 10. — Cimex coagulatus, Kl. 11. — C/me-c nouveau du Mexique. " 12. — ^ sopus gihhiis, m\\i\. 13. — Telyra imperialis. 1 4. — Telyra enues. 1 5. — Telyra corallina, Mac Lea y. 16. — Telyra Gomesii, Kl. 17. Antenne imaginaire des ylspidotes. a,c, e, g^^ les anneaux à découvert. ^ b , d f j h , \^i articles proprement dits. 13. Antenne de Phlœa. 19. — Canopus ohlcclus. 20. — Thyreocoris glohus,Sch.. {Tetyra glohus,YiihT.) REVUE ENTOMOLOGIQUE. 27 OBSERVATIONS sur ta tribu des CICINDÉLÈTES , par F. L. de Laporte. Le mémoire que je soumets ici aux enlomologisles n'est qu'un fragment d'un grand travail sur les insectes Coléoptères dont je m'occupe depuis long-temps, et dont le 1" volume sera très-incessamment mis en velite chez M. Méquignon-Marvis. Le présent mémoire se divise en six parties : î' Une courte monographie du genre Mégacépkale. 2° Une note sur le genre Odontackeila formé aux dépens des Cioindèles. 3° Une note sur le genre Procephalus formé sur des insectes voisins des Cténostomes , mais ailés et h élytres parallèles et non élevées en arrière. 4° Liste des espèces de CoUiures décrites dans les auteurs et observations sur leur synonimie. 5° Une note sur les espèces du genre Tricondyla et la description d'une nouvelle espèce qui doit se rappor- ter à ce genre. 6° Quelques observations sur la synonimie de plu- sieurs Cicindélètcs. ESSAI MONOGRAPHIQUE SUR LE GENRE MÉGACÉPIIALE. 1" Division, corps aptère (Aptema, Lopel. et Serv.). I. Mcgacephala senegalcnsis , Latr. Gcn. crust. et ins. , t. I, p. i'j5, 11° I. — DeJ. Spec. t. V, p. igg. Long. 13 lign. Larg. U '/^ lign. D'un vert foncé et bronzé. Elytres très-fortement ponc- 28 REVUE ENTOMOLOGIQUE. tuées presque rugueuses ; parties de la bouche , antennes , pattes , et dernier segment de l'abdomen jaunes. — ^ Sénégal. 2° Division, corps ailé CMégacéphales prop. dites Lepel. et Serv.). 2. Megacephala Euphradca , Oliv. Dej. Spec. t. I , p. 7. — Iconogr. I , pi. i , fig. 4- Long. 3 '4 lign. Larg. 3 lign. D'un vert cuivreux brillant; bouche, antennes, anus et pattes fluives avec une grande tache de mcmc couleur à l'extrémité de cliaque élytre formant par leur réunion ime espèce de cœur échancré. — Bords de l'Euphrate et du Nil. Far. Megacephala Armenica Ménestriés. D'un bleu obscur et cuivreux ; granulations un peu plus fines. — Perse. 3. Megacephala quadrisignata , Dej. Dej. Iconogr. , t. 1, p. 7 , tab. i , fig. 2. Long. 10 lign. Larg. L lign. D'un vert bronze. Elytres plus obscures ; bouclie , an- tennes, anus, pattes et deux taches sur chaque élytre jaunes , l'une de celles-ci située près de la base et bilobée en avant, l'autre placée à l'extrémité au côté externe et se prolongeant jusque sur la suture. — Sénégal. 4. Megacephala Carolina, Fab. Fab. I , 233 , 11° 8. — 01. 2 , 55 , 5 1 . pi. 2 , fig. 22. Long. 5 '4 lign. — 7 '/( lign. Larg. 1 '^ lign. — 2 % lign. D'un vert cuivreux brillant; antennes, bouche et pattes fauves , élytres d'un vert doré brillant avec ime grande REVUE ENTOMOLOGIQUE. 29 tache fauve cordiforme à leur extrcmilë. — Amérique sep- tentrionale . 5. Megacephala maculicoi:nis , milii. Long. 8 lign. Larg. 2 '/j lign. Cette espèce confondue jusqu'ici avec la Carolina s'en éloigne par ses antennes , dont rextréniilé des 3*^ et 4*^ ^^- ticles offre une tache ohscure ; la granulation des élytres est aussi un peu plus forte et plus rugueuse. • — Antilles , île de Cuba. 6. Megacephala geniculata, Chevrolat, Coléoptères du Mexique. Long. 7 lign. Larg. 2 '/g lign. Ressemble beaucoup à la Carolina , mais s'en éloigne par ses antennes qui sont tachetées comme dans la maculicornis ; elle diffère de celle-ci par ses pattes dont la couleur est d'un jaune pâle et qui, à l'extrémité des cuisses, offrent une petite tache brune peu visible j la tache en lunule de l'extrémité de l'élytre est aussi un peu moins échancrée intérieure- ment que dans cette espèce. — Mexique. 7. Megacephala chilensis, mihi. Long. 7 lign. Larg. 2 % lign. Cette espèce ressemble aussi beaucoup à la Carolina , mais elle en est cependant bien distincte ; sa couleur est généralement beaucoup plus éclatante , surtout sur la tête , et le corselet qui sont d'un rouge cuivreux ; la tête est pro- portionnellement moins large, les élytres plus longues, beaucoup plus faiblement ponctuées , entièrement lisses dans plus de leur moitié postérieure 5 la tache jaune de l'extré- mité est j[)eaucoup plus allongée et terminée supérieurement 3o REVUE ENTOMOLOGIQUE. presque en pointe , toat l'espace qu'elle occupe est finement ponctué; dessous du corps d'un vert métallique clair, extrémité des mandibules noirâtres , parties de la bouclie , antennes et pattes d'un jaune clair. — Chili. 8. Megacephala tiiexicana , Gvay . Anim. Kingdom , ins. t. I, p. 265, pi. 29 fig. I. Long. 6 lign. Larg. 2 '/j lign. D'un vert brillant; ëlytres en grande partie d'un bronzé obscur; la tache jaune en forme de lunule, à l'extrémité de chaque élytre , plus étroite à la base que dans les autres espèces; antennes, pattes et mandibules jaunes , l'extrémité de ces dernières noire. — Mexique. 9. Megacephala sobrina , Dej. Species, t. 'V, p. 202, n» II. Long. 6 lign. Larg. 2 % lign. D'un vert cuivreux brillant; bouche , antennes, pattes et lunules apicales des élytres jaunes; ces dernières fine- ment ponctuées. — Brésil et Colombie. 10. Megacephala dislinguenda , Dej. Species, t. V, p. 202, 12. Long. 5 % lign. Larg. 2 lign. D'un vert cuivreux brillant; parties de la bouche, an- tennes, pattes, rebord inférieur des élytres et une tache en forme de lunule d'un jaune clair; élytres fortement ponctuées. — Tucnman. 11. Megacephala virginica, Fab. i, 255, 7. Long. 7 % lign. Larg. 2 % lign. D'un vert noirâtre , avec la bouche , les antenr^s et les nEVUE ENTOMOLOGIQUE. 3l pattes ferrugineuses; élylres fortement pouctnées avec une large bordure d'un vert brillant et quelque points enfoncés tle même couleur vers l'extrémité. — Amérique septen- trionale. 12. Mcgacephala femoralis , Perty, Forage de Spix et Martius, Delectus anim. (insectes) p. i,pl. i > %• 2. Long. 8 y, lign. — 9 lign. Larg. 2 % lign. — 2 % lign. Entièrement d'un vert brillant , un peu bleuâtre ; base des antennes noire , le reste jaunâtre; élytres «ans taches jaunes , cuisses noires avec les jambes et les tarses fauves. — Brésil. Nota. Cette espèce diffère principalement de la Mega- cephala Firginica par ses élytres plus allongées, plus pa- rallèles, un peu moins granuleuses, entièrement d'un vert uniforme. i5. Megacephala Lacordairei, Gory, Ann. Soc. ent. t. II, p. 171. Long. 7 '/j lign. Larg. 2 % l'gi. D'un bleu obscur; lèvre, mandibules, palpes, antennes à l'exception des i^ , 5", 4^ et 5*= articles, qui sont plus obscurs, extrémité de l'abdomen et pattes ferrugineux; élytres ponctuées, surtout à la base. — Cayenne. 14. Megacephala brasiliensis , Kirby, Centurie of ins. j p. 576 , n° I . — Dej. , Spec. , t. I , p. n . Long. 7 '/i lign. — 1 % lign. Larg. 2 '/, lign. — 2 % liga. D'un vert noirâtre avec la bouche, les pattes et une ligne oblique à l'extrémité des élytres d'un jaune ferrugineux, antennes de même couleur avec une petite tache noire vers l'extrémité des 2% 5^ et 4*^ articles. Elytres fortement 32 REVUE ENTOMOLOGIQUE. ponctuées , presque rugueuses avec une bordure d'un vert brillant. — Bjrésil. i5. Megacephala Latreillei, mlhi. Megacephala Lalriellei. Dnpont , Collection. Long. 7 lign. Larg. 1 '/^ lign. Cette espèce diffère de la Megacephala brasiliensis par sa taille plus petite , ses élytres moins granuleuses , la tache Jaune postérieure moins longue ; couleur générale d'un vert clair métallique et éclatant j dernier segment de l'ab- domen , labre , pattes et antennes d'un jaune testacé j -ï^ , 3'' et 4° articles de ces dernières avec une tache un peu brunâtre. — Brésil intérieur. i6. Megacephala qfflnis , Dej.- Spec. , t. I , p. ii. Long. 6 Vj lign. — 7 lign. Larg. 2 lign. — 2 '^ lign. D'un vert noirâtre j antennes fauves avec une tache noirâtre h l'extrémité des 2", 3^ et 4^ articles; bouche et pattes fauves, genoux d'un brun noirâtre; élytres avec un reflet vert sur les côtés et une tache commune et cordi- forme d'un jaune testacé à leur extrémité. — Cayenne. x'] . Megacephala Lebasii,Tie\. Species, t. V, Suppl. p. 2o3, n° i3. Long. 8 lign. Larg. 2 '/j'iign. D'un vertbleuâtre, obscur ; parties de la bouche, antennes, pattes , tache apicale des élytres jaunes, Elytres presque ru- gueuses , d'un bleu obscur un peu verdâtre. Ressemble beaucoup à la Megacephala affinis , mais plus grande et de couleur dilîérente. — Colombie. .^ i8. Megacephala acutipennis , Dej. Species , I , p. i3 , 6. Cicindcla virginica , Oliv. 2 , 35 , 5o, p. 3 , f. 26. REVDE ENTOMOLOGIQUK. 35 Long. r> % — 6 '4 lign. Larg, 2 — 2 '/^ lign. D'un vert bronzé obscur. Antennes fauves , avec une pe- tite tacbe noire sur les 2"^ 3"^ et 4® articles. Bouche , pattes et une tacbe ol)lique à rextrémité de cliaque élylre d'un jaune pâle. Elytrés terminées par une petite pointe aiguë, placée vers le milieu. — Antilles. iç). Megacephala sepulchralis , Fab. i, p. 255, u" g. , Megacephala variolosa , Tie], Spéc. t. I,.p. i^. Long. 5 7, lign. — 6 lign. Làrg. 1 % lign. — 2 lign; Entièrement d'un noir obscur , légèrement bronzé en-des- sous , élytres assez fortement ponctuées , raboteuses , comme variolées et légèrement sinuées à l'extrémité. — Cayenne. 20. Megacephala œquinoctialis , Fab. i, 234, 6o. Long. 8 '/j lign. Larg. 3 '/j lign. Entièrement d'un jaune roussâtre avec le dessous du corps, les antennes et les pattes plus pâles; élytres très-légère- raent granulées avec une large bande obscure à la base et une autre un peu au-delà du milieu n'atteignant pas le bord extérieur et formant par leur réunion une tache ré- ni forme. — Brésil. 21. Megacephala laminoia , Perly, Foyage de Spix et Martius , ins. , t. I , p. 2 , pi. i , fig. 5. Megacephala noclurna, Dej. Spe'cies , t. V, Supplé- ment , 2o3 ,14. Long. 4 % lign. Larg. 1 V4 lign. D'mi brun roussâtre; bords latéraux des élytres et une grande tache à l'extrémité d'un jaune testacé très-pâle, parties de la bouche , antennes , anus et pattes de cette dernière couleur. — Brésil , Para. TOME II. 3 54 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 22. Megacephala Mdrlii, Perty, Voyage de Spix et Manias , Delectus anim. (insectes) p. i , pi. i , fig, i. Long. 8 '/s lign. Larg. 2 '/s ''S"- D'an vert brillant et blenâtre, sartoat sar les élylresj corselet convexe et cylindrique , élytres offrant à l'exlré- mité une tache marginale oblongae; anus, antennes et pattes jaunes. — Brésil. Nota. Cette espèce nous semble voisine de la Sobrina Dèj. , dont cependant nous la croyons distincte. Odontocheila f nouveau genre. Nous établissons sous ce nom un genre composé des Cicindèles de la première des divisions de M. le comte Dejean qui correspondent aux Theratcs de Fischer. Ces insectes nous semblent difTérer assez des Cicindèles véritables pour constituer une coupe générique par- ticulière. Leur corps est allongé , cylindrique ; la lèvre supé- rieure est très- prolongée en avant, elle recouvre les mandibules; yeux très-saillans; corselet allongé ; pattes très-grêles, tarses avec un sillon en-dessus. — Insectes de l'Amérique du sud. Il faut rapporter à ce genre toute la première divi- sion des Cicindèles de M. Dejean [Spécies) ainsi que les Varians et Lacordairei de M. Guérin (Annales de la Société entomol. 3 t. II). Nous en décrivons ici une nouvelle espèce bien remarquable par l'éclat de ses couleurs. REVUE ENTOMOLOGIQTJE. o5 Odontacheila Desmareslii , mihi. Long. 6 lign. Larg. 2 lign. D'un cuivreux très-éclatant à reflets ronges; antennes noires , à quatre premiers articles bleus ; tête d'un brun rouge avec deux taches vertes entre les yeux ; lèvre blanchâtre avec une tache bleue sur la base ; corselet d'un cuivreux ronge très-brillant et à reflets dorés; clytres cou- vertes de points très-serrés , leur bordure latérale d'un beau bleu avec deux points blancs sur le bord externe , l'un vers le milieu et l'autre près de l'extrémité; dessous de la tête , du thovax et de l'abdomen d'un beau bleu écla- tant, cuisses de même couleur, jambes et tarses verts. — Cordova , Amérique méridionale. Nous dédions Cette espèce au savant zoologiste M. Des- marest, qui la possède dans sa collection. Procephalus , nouveau genre. Ce genre e«t Irès-voisin de celui de Ctenostoma , dont il n'est même qu'un démembrement; il en diffère par la lèvre supérieure, qui est plus courte, plus transver- sale, recouvrant moins les mandibules; celles-ci sont fortes et offrent deux très-fortes dentelures à leur base; palpes un peu. plus ovalaires h l'extrémité; élytres presque parallèles , non élevées, postérieurement et re- couvrant des ailes. — Espèces propres à l'Amérique du sud. I . Procephalus Jacquieri. ClenostomaJacquieri, Dej. Spécies, Suppl., t. V, p. 271. Long. 5 Ya lign. Larg. 1 % lign^ 3. 36 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Nous renvoyons; pour la description de celle espèce, à l'ouvrage précité (i). 3. Procephalus melallicus , mihi. Nouv. genre metallicus , Dupont, Collect. Long. 9 lign. Larg. 2 lign. D'un cuivreux verdâtre. Elytres parsemées de très-gros points enfoncés. Parties de la bouche , antennes et pattes bru- nâtres ; celles-ci offrant , ainsi que la tête et les ély très , quel- ques poils assez longs et raides. — Cayenne. 5, Procephalus succinctus , mihi. • Nouv. genre succinctus, Dupont , Collect. Long. 5 % lign. Larg. 1 'U lign. Ressemble an P. Jacquieri, mais plus obscur. Elylres (1) Nous la reproduisons' ici pour ceux des entomologistes qui n'au- raient pas le Spécies de M. le comte Dejean: „ Elle se rapproche un peu de la Forinicaiiumj mais elle est beaucoup plus grande. La tête est proportionnellement moins large et plus allon- gée ; le sillon postérieur et les deux lignes longitudinales enfoncées entre les yeux sont plus fortement marquées, et le milieu est un peu rugueux. Le milieu du corselet est moins globuleux et plus allongé. Les élytres sont plus allongées , plus cylindriques', moins convexes , et nul- lement renflées postérieurement; dans la femelle, le seul sexe que je possède, l'extrémité est assez fortement écbancrée; elles sont ponctuées à peu-près de la même manière , mais elles ont en outre quelques rides transversales élevées, ondulées, peu marquées, peu rapprochées les unes des autres, et entièrement effacées vers l'extrémité; elles ont cha- cune un peu au-delà du milieu une bande transversale jaune, ondulée, qui ne va pas tout-à-fait jusqu'à la suture, et qui forme un angle bien marqué à-peu-près dans son milieu. On n'aperçoit pas de jaune à la base des cuisses. / „ Elle se trouve à Cayenne, et elle m'a été donnée par M. Jacquier. « Elle doit être placée avant la Formicarium. " {^Nole de Védit.) REVUE ENTOMOLOGIQUE. '^'J beaucoup moins rugueuses , avec une taché jaune transver- sale un peu arquée , située avant le milieu. Pattes noirâtres. — Cayenne. Liste des espèces de Colliures décrites dans les auteurs. i.Colliuris aptera, Fab. {Collyris) Syst. Eleut. , t. I, p. 226 , n° 2. Cicindela aptera, Lund. Act. liist. nat. soc, I ,tab. 5. Colliuris major, Latr. Iconogr. Col. d'Europe, I, CG, pi. 2, fig. 4 et 5. 2. Colliuris longicollis , Fabr. I , p. 226, n° i. Colliuris longicollis fLalr. Gen. Crust. et Ins., t. I,p. 174, pi. 6, fig. 8. Colliuris emarginata , Dej. Spécies , 1. 1, p. i65, vPi. — — Mac Leay, Annul. javan. (édit. Le- qnien) , p. io4y n° 2. Cicindela longicollis , Olivier, Entomologie , II, 33 , p. 7 ; n° 2 , t. 2, fig. 17. • 3. Colliuris Audouini , mihi. Colliuris longicollis , Dej. Spécies , I, p. i63, n° i. 4. Colliuris crassicornis , Dej. Spécies , 1. 1 , p. i66 , n'^ 5. 5. Colliuris Horsjieldi , Mac Leay, Annul. jamn. (édit. an- glaise) , I , p. Il , S; id. (édit. Lequien) , p. io5 , u« 5. 6# Colliuris modesta, Dej. Spécies , t. V, Suppl. p. 275. — — Icon. , I , p. 58 , t, 6 , fig. 8. 7 . Colliuris Robynsii , Van der Lynden , Insectes de Java , I ^ p. 24 , no6. 8. Colliuris lugubris , Van der Lynden , Insectes de Java , I , p. 22, n° 4' 58 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 9. Colliuris elegans , Vau der Lynden, Insectes de Java , I , p. 23,1109. 10. Colliuris Diardi, Latr. Icon. Col. d'Europ. , I, 67. 1 1. Colliuris Àrnoldi , Mac Leay , ylnnul. javan. (édit. an- glaise), 1 , 10, ^yid. (édit. Lequien) , p. io5 •, 4- 12. Colliuris Bonellii, Gnériu, Foyage de M. ^e//a«ger (par- tie entomologique) , p. 481 , pi. II, fig. i. i5. Colliuris tuberculata , Mac Leay, Annul.jai>an (édit. Le- quien) , io5 , 5. (Cette espèce est bien distincte, malgré l'opinion de. Van der Lynden.) Note sur le genre Tricondvla. Le genre Tricondyla a été établi pqr Latreille; les au- teurs y rapportent trois espèces , et nous en décrirons ici une quatrième , qui nous semble nouvelle. 1 . Tricondyla aptera , Oliv. 2 , 55 , p. .7 , n° i , pi. i , fig. i . — Guérin, Icon. règn. aniin. ins. , pi. III, fig. 5. 2. Tricondyla cyanipes , Escljpcholtz. Zool. Âdas ,fasc. 1, p. 6, pi. I, fig. 4* — Dej. , Icon. , I, p. $7 , t. 6, fig. 7. 3. Tricondyla cyanea , DeJ. Spe'cies , t.I,p. i6i,n°i. 4. Tricondyla Chevrolatii , mihi. Long. 10 lign. Larg. 2 lign. Allongé , noir ; labre ofiFrant quatre dents arrondies en avant et formant de cbaque côté un angle placé plus en ar- rière. Tète lisse; i^'' article des antennes un peu brunâtre , les autres noirs; Textrémité des trois premiers presque rouge, les autres un peu pubescens. Corselet offrant une légère ligne longitudinale placée au milieu et présentant de cbaque côté de très-légères rides transversales. Elytres rugueuses a la IlEVUE liNTOMOLOGIQUE. 09 base , moins fortement au milieu et lisses en arrière ; leurs bords latéraux sont un peu verdâtres ; parties de la bouche et dessous du thorax à reflets d'un vert cuivreux j dessous de l'abdomen couleur de cuivre bronzé, avec une impression en forme de point de chaque côté des segmens de l'abdomen.. Cuisses d'un brun rouge obscur. Jambes et tarses noires j dessous de ces dernierâ et extrémité des jambes un peu velus et jaunâtres. —Java ; de la belle collection de M. Chevrolat. Observations sur la synonymie. 1 . La Cicmdcla Latreillei , Dcj, Spécies , l. V , p. 261 , est la Cicindda Lyonii , Vigors, Zool. Journ., t. I, p. 41 4- Ce dernier nom étant antérieur, doi(, être adopté. L'on pourra ainsi conserver le nom de Latreillei à la Cicindèle de la Nou- velle-Zéelande que M. Guérin a décrite sous ce nom. ( Voyage de Duperrej, Zoologie , n» 57 , Atlas , Ins. pi. I , fi*. 5.) 2. Il est aujourd'hui certain que la véritable Cicindela hy~ brida àe Linné est l'espèce décrite par M. Dejean, sous le nom de Maritima; le nom iS Hyhrida doit donc lui être resti- tué j quant à la Cicindèle qui se trouve communément en France, et que, dans toutes les collections, l'on a sons ce nom, elle a reçu de M. Stephens le nom à\'tprica. La Cicindela intégra de Sturm n'en semble être qu'une variété. 5. Le Therates javanica àe M. Gory (Magas. d'Entoni. , pi. XXXIX) est le même que le Therales cœrulea, Lalr. (^Icon. Col. d'Europe , I , 64, pi I , fig- 3.) Nota. L'on doit ajouter a la liste des CicindUes françaises la Sardea, Dej. (Spe'cies , t. V ) , que j'ai reçue de Toulon ; elle est cependant rare aux environs de cette ville. Gel in- secte n'est peut-être du leste qu'une variété de la C/Jlexuosa. 4o REVUE ENTOMOLOGIQUE. MELANGES. Faune entomologique de Madagascar, Bourbon et Maurice, parlie des Lépidoptères , par M. le D' Bois- duval , membre de plusieurs sociétés savantes nationales et étrangères, avec des notes sur les mœurs, par M. Sgan- zin , capitaine d'artillerie , commandant le fort de Sainte- Marie. (Un volume très-grand in-8° de 122 pages, avec 16 planches, contenant 100 figures; prix : 32 fr. ; à Pa- ris, chez Roret, libraire, rue Hautefeuille, n° 10 bis.) Tous les ouvrages de M. le D"" Boisduval sont accueil- lis par les entomologistes avec un égal empressement. La publication que nous annonçons ici n'aura certes pas moins de succès ; principalement consacrée à un pays si peu connu encore, les amateurs de Lépidoptères y pui- seront de précieux renseignemens. Nous le leur recom- mandons très-vivement, et nous sommes certains qu'a- près l'avoir étudié, ils nous sauront gré de cette recom- mandation. G. S. Entomological magazine. Parmi les ouvrages les plus remarquables qui ont paru sur l'entomologie dans les pays étrangers , l'on doit citer REVUE ENTOMOLOGIQUE. /^l the Entomolo^icaL Magazine dont nous possédons déjà six livraisons. Nous allons en donner l'analyse. Le premier numéro," qui a paru en septembre i832, contient : 1° Extrait de l'ouvrage de M. Strauss - Durckheim : Considérations générales sur l'anatomie. comparée des animaux articulés , par M. Edward Doubleday. 2° Monograpliia Chalcidum, par M. Francis Walker. Ce travail est fort remarquable et jette un grand jour sur les Hyménoptères chalcidites, dont il donne une histoire complète; l'auteur a profité avec intelligence et érudi- tion des ouvrages de MM. Dalman , Boyer de Fons-Go- lomb , Westwood , etc. Un certain nombre de genres nouveaux sont établis par M. Walker , leurs caractères nous ont semblé bien décrits et la nécessité de leur éta- blissement incontestable. Nous applaudissons d'autant plus volontiers à la monographie de M. Walker que nous voyons rarement les entomologistes anglais s'occuper des objets étrangers 5 leur pays , tandis que cet auteur nous a donné un travail général, et qui depuis bien long temps était sollicité par les amis de la science. Les entomolo- gistes qui se %ox\i occupé?, ai H y m,énoptèr es peuvent seuls apprécier l'importance de ce mémoire, ainsi que les diffi- cultés que l'auteur a eu à surmonter. 3° Note sur les ouvrages d'entomologie publiés en Angleterre. Ces ouvrages sont : i" Britisk Entomology , par M. John Curtis ; 2° Illustrations ofBritish Entomo- logy, par M. Stephens; o" Entomological^Cabinet , par M. Satnouelle. 4° Observations sur.lcs Aphis, par Rusticus. 42 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 5* Sur deux espèces à'Elaplirus , découvertes der- nièrement en Ecosse, par M. Curtis. Ces espèces sont : VElaplirus splendidus , Esch. "(Dej. Icon. II, iSg , pi. 86 , i) , et l'Elaplu lapponicus , de Gyllenhal. L'on n'avait pas encore jusqu'ici trouvé ces deux ijisectes en Angleterre. 6° Catalogue de quelques insectes trouvés à Castle , Eden , Dean , et aux environs , dans le comté de Durham , par M. G. Wailes. 7" Sphinx vespiformts , par M. Edward Newman. C'est un extrait du mémoire que cet auteur a publié sous le même titre. Il y expose des idées nouvelles sur une méthode qui lui est particulière et suivant laquelle la na- ture se serait constamment assujettie au nombre sept. L'on trouverait ainsi constamment sept subdivisions dans chacune des divisions du règne animal , depuis les classes jusqu'aux espèces. L'on sait que le savant entomologiste, M. Mac Leay, avait établi une théorie à-peu-près sem- blable, mais en fixant ce nombre privilégié à cinq. Nous ne pensons pas que ces systèmes seront reçus avec beaucoup de faveur par les naturalistes du continent , mais nous croyons que l'on admirera l'esprit et le pro- fond savoir dont M. Newman a donné tant de preuves dans le mémoire que nous analysons. 8° Revue des ouvrages entomologiques français, i ° Ico- nographie et histoire naturelle des Coléoptères d' Europe, par MM. Dejean et Boisduval; 2° Histoire naturelle des Lépidoptères 3 j^ar Goàarl , continuée par M. Duponchel; 0° Magasin de zoologie, par M. Guériu. Il est rendu complète justice au mérite de ces ouvrages. REVUE ENTOÎIOLOGIQUE. 4^ 9" Promenade entomologique, par MM. Newmau et Doubleday. lo" Alphabet des insectes à l'usage des étudians, par James Rennie , professeur de zoologie. Cet article contient la critique un peu sévère de l'ou- vrage dont nous venons de donner le litre. 1 1° Monograpliia yEgeriarum Angliœ, par Edw. New- man. M. Newman établit un nouveau genre et donne les caractères de ceux qu'a proposé Hubner en 1816 dans l'ouvrage intitulé : Ferzeichniss bekannter Schmeiter- Itngen. Cet ouvrage étant peu connu nous allons don- ner ici le caractère de tous ces genres. JEgeria , Fabr. Palpi brèves ; antlia brevis , quasi imper- fecta; antennae ihorace breviores, maris pectinatae ; abdo- meu crassnm , band barbatam. Pyropleron , Newm. Palpi elongati^ articule nilimo nudo, substns emargiuato ; antennae tborace paulo longiores , ma- ris ciliata? ; abdomen barbatum , maris barba compressa , fe- minae dilatata. Bembecia , Hubn. Palpi elongali, articulis omnibus squa- malis j antennae tborace vix longiores , maris ciliatae ; abdo- men medio crassins , vix barbatum. Synanthedon, Hubn. Palpi elongali, articulo ultimo laevis- sime squaraato ; antennae thoracis longitudo , maris subpec- tinalis ; abdomen maris gracile , feminae crassùm et brevius , valde barbatum, barba dilatata. Trochilium , Scop. Palpi elongali; antennae tborace lon- giores; abdomen ulriusque sexûs gracile , valdè barbatum ; barba 'triloba dilatata, Conopia, Hubn. Palpi elongali ; antennae tborace loûgio- res, maris ciliatae ; abdomen maris medio compressum, gra- 44 REVUE ENTOMOLOGIQUE. cilissimaiu , feminae gracile, alriusque sexùs vàldè barbatum . barba triloba dilata ta, Paranthrene, Huba. Palpi elongati , sabtus qnasi angulati ; antennae tborace paulo breviores , maris bipectinatse ; abdo- men crassum , vis barbatum. yEgeria apiformis , bembeciformis. ■ Pyropteroii chrysidiforme. Bembecia ichneumoniformis . Synanthedon œstriforme.^ Trochilium tipuUforme , muscceformc , allandfornie , sphc- giforme. Conopia myopœforinis , formicœformis , culiciformis. Paranthrene vespiforniis (de Linné qui est l'asiliformis de Fabr.). 12° Variétés. i3° Colloquia entomologicat conversation sur les sen- sations des insectes. Nous rendrons compte dans un prochain numéro des autres livraisons de cette importante collection. L'on s'abonne à Londres chez Frederik Weslley (Stationner's- Hall-Court'). F. de Laporte. Essai d^une classification systématique de C ordre des IlÉMiPTkRES (Hémiptères II étéroptères ) , par M. F. L. de Laporte; in-S" de 88 pages avec 5 planches, repré- sentant Sa espèces , et un grand nombre de détails. Prix : 5 fr. A Paris , chez Lequien , libraire , quai des Augus- tins, n" 47- Gel ouvrage a paru par parties détachées dans plusieurs REVUE ENTOMOLOGIQUE. /\3 livraisons du Magasin de zoologie de M. Guérin. M. de Laporte en a fait tirer un certain nombre à part qu'il a réuni en un volume. Il divise les Hémiptères hétèroptères en deux tribus , auxquelles H donne les noms d'H.EMAXHELGES et d'AN- THOTHELGEs; la première Comprend les espèces vivaut dc rapine et essentiellement carnassières , tandis que les se- conds se nourrissent ordinairement de liquides végétaux ou du moins ne poursuivent pas une proie vivante.' La première tribu se divise en insectes terrestres et en insectes aquatiques; les premiers forment les familles des Réduvites et des Phymatites, et les derniers cons- tituent les trois familles suivantes GalguliteSj, Bélosto- mites , N otonectites. Les Hémiptères Anthothelges sont divisés en neuf familles : Hydroniétrites , Astemmites s Lygéites, Ani- soscclites , Coréites , Tingidites, Cimicites , Penta- tomites , ScuteUcrites. Nous allons parcourir ces quatorze familles en indi- quant les genres qui y rentrent. I-. RÉDUVITES: Ectrichodia, Hammacerus, uouv. gen. , Ploiaria, Myodocha, Macrophtalmus , noav. gcn. , Leptopus , Ciinhus ,Proslemma , nouv. gen. , Peirates , Pachynomus , Platymeris , nouv. gen. , Opinus , noav, gen. , Petaloclieirus , Lophocephala , noav. geu. , Co- norhinus, nouv. gen. , Leptomeris , noav. gen. , Redu- vius , Apiomerus , Harpactor , nouv. gen. , Nabis. 2, Phymatites : Phymata, Discomerus , nouv. gen., Macrocephalus. 5. Galgulites : Galgulus , Mononyx , nouv. gen. 46 REVUE ENTOIOLOGIQUE. 4. BÉLOSTOBiiTES : Ranatm , Diplonychus , nouv. gen. , Belostoma ) Nepa, Naucoris, 5. NoTONECTiTES -.'Plea, Notoiiecta , Sigara, Corixa. 6. Hydrométrites : Hydrometra, Felia, Gerris, Halobates. n. AnisoscÉlites : Jnisoscelis , Holhymenia , Stenoceplia- lus , Leptoscelis , Nemalopns , Leplocorisa , Stenopoda , nouv. gen., Micrelylra , nouv. gen. , Acanthocepha- lus, nonv. gen., Pachyli^, Àlydus , Pachymeria , nouv. gen., Meropachus , nouv. gen. 8. LygÉites : Myodocha, Jphanus, nouv. gen. , Lygœus , Nœogeus, nouv. gen. , Salda , Eurycephala , nouv. gen., Microtoma, nouv. gen. 9. ÂSTEMMITES : Odofitopus , nouv. gen. , Euryophthal- mus , nouv. gen., Aslemma, Capsus , Helerotoma , Miris , Meganota , nouv. gen., Stenodema, nouv. gen. 10. CoRÉiTES : Sparlocera nouv. gen. , Neides , Âcanlhoce- nis, nouv. gen. , Syromastes , Phyllomorphus , nouv. gen. , Atractus , nouv. gen. , Chariesterus , nouv. gen. , • Chondrocera , nouv-. gen. , Gonacerus , Coreiis. 11. TiNGiDiTES : Piesma , Zosnanus,novL\. gen. , Tingis', Eurycera , nouv. gen. , Dictyonota , Holoplitus. 12. CiMiciTES : Megymenum , Aradiis, Pieslosoma, nouv. ^en. , Brachyrhynchus , nouv. gen., Cimex , Âcah- ■thia, Pedeùcus , nouv. gen. i5. PENTATOi^liTES : Phlœa , Dryptocepliola , nopv. gen. , Discocephala, nou\: gen., Phyllocephala ,\\ovi\ . gen. , Jspoii'gopus, nouv. gen. , Rhaphigctster , nouv. gen., Oncomeris , nouY . gen. , Acanthosoma, Edessa, Tessa- rafoma, Agapophyta , Cydnus , Dinidor , Penlaloma ^ Atdocera, nouv. gen, , Halys , Megarhynchus , nouv. gen. , Mlia. 14. ScuTELLÉRiTES : Stiretrus , nouv. gen., Odontoscdis , REVUE ENTOMOLOGIQUE. 47 nouv. gen. , Coptosoma , nonv . gen. , Pocîops , nonv. geti. , Diseocera , uouv. gen., Scutiphora, Calidea , uouv. geu. , Odontotarsus , uouv. gen. , Euiygaster, nonv. gen., (^raphosoma , nouv. gen., Scutellera. Dans un petit ouvrage intitulé : Histoire naturelle des Insectes nuisibles et des tnsectes utiles dans Clior- ticulture, et moyens certains pour détruire les pre- miers / par M. P. F. Bouché (Berlin i833, in-8°), l'auteur nomme et décrit les nouveaux insectes suivans : Thrips hœmorrholdalis , Coccus bromeliœ , C. cestri, Aspidiotus nerli , A. rosce, A. echinocacti , A. laurij ylntliomjia brassicœ , A. lactuarum. En 1778, M. J. S. Kerner publia à Slutlgard un petit traité sur un insecte qu'il nomma Coccus broincUœ. L'espèce dé- crite par M. Bouché en diffère : il faudra donc lui donner un aulre nom. Quoique la description et la figure du Coccus brômeliœ de Kerner soient bien in- compleltes, on doit, croire que cet insecte appartient au genre Aspidiotus de Bouché.' Voici les caractères que ce dernier en donne : «Ce genre diffère des Pu- cerons, par là que l'insecte repose sous un bouclier particulier , composé de plusieurs pièces. Le mâle a aussi deux ailes derrière lesquelles sont deux balanciers. Leurs mœurs sont semblables à celles des Pucerons. » Un caractère essentiel que l'auteur paraît avoir oublié est que le mâle des Aspidiotus n'a qu'une soie à l'ex- trémité de l'abdomen , tandis que les Coccus en onl deux. Francfort, 5 décembre i835. De Heyden, sénateur. 48 REVUE ENTOMOLOCIQtlE. La troisième livraison des Bcitrœge zur Entomoiogie, besonders m Bezug auf Scklesien , par MM. Schummel et Stannius, vient de paraître à la librairie d'Edouard Pelz, à Breslau (128 pages in-8°, avec 3 planches). Elle con- tient une monographie du genre Tipuia, par M. Schum- mel. M, Macquart n'a décrit que 20 espèces de ce genre. M. Meigen en a publié 5*2. M. Schummel en fait con- naître 57 , toutes de Silésie. Comme dans ses précédentes publications , l'auteur s'attache principalement à décrire les deux sexes de chaque espèce, et sur 23 espèces nou- velles, il a observé le mâle et la femelle de i3 d'entre elles. REVUE ENTOMOLOGIQUE. MEMOIRES, DISSERTATIONS, ETC. OBSERVATIONS sur plusieurs espèces du genre CI CAD A, Latr. ' Le genre CiccCda, Latr. [Tctttgonia, Fabr. ) ren- ferme un si grand nombre d'espèces , et celles-ci présen- tent tant de modifications dans les différentes parties du corps, qu'on sent vivement la nécessité d'y établir des divisions. Il serait facile de prendre dans ce genre quel- ques espèces isolées, de trouver en elles un caractère distinctif, et d'en former des genres nouveaux. Mais en examinant de près ce prétendu caractère distinctif et en comparant entre elles un grand nombre d'espèces , on voit bientôt qu'il y a beaucoup de transitions , et aucune distinction tranchée. Ce qu'on sait des mœurs de ces insectes et de leurs états primitifs ne pwmet pas d'admettre qu'il existe entre eux des différences notables , et, d'après toutes mes observations, je dois m'élever contre tout démembrement de ce genre. A l'ap- pui de mon opinion , j'examinerai chaque partie du corps des espèces de ma collection, et je rendrai attentif aux transitions qu'on remarque dans leurs formes. TOME II. 4 i 5o REVUE ENTOMOLOGIQUE. En considérant la têtCt en premier lieu, nous voyons que dans toutes les Cigales, elle forme, à sa partie supé- rieure, un triangle, aux angles postérieurs duquel sont les yeux; trois ocelles disposées également en triangle se trouvent au milieu; le front est toujours convexe, sa partie supérieure se prolonge sur le sommet du triangle de la tête; les joues sont applaties; le bec se prolonge jusqu'à la base des pattes postérieures; les soies des antennes sont articulées. Voilà des caractères com- muns à toutes les Cigales. Et cependant, la tête offre beaucoup de variétés selon les espèces; nous citerons, comme exemple des deux extrêmes, la structure de la tête de la Cic. villosa, Fabr. et de laCî>. ftsciata , Fabr. Dans la première, la tête, vue d'en haut, présente un triangle à angles presque aigus : les yeux sont peu sail- lans : dans la seconde , au contraire , le triangle est à an- gles presque obtus , les yeux sont très-saillans et comme placés :ur une tige^ Dans la première, la tête est beau- coup plus étroite que le corselet; dans la seconde , beau- coup plus large. La Cic. signifera, Germ. (i) se rap- proche le plus , par la forme de sa tête , de la^Cic. vil- losa, tandis que par tous ses organes elle est voisine de la Cic. musiva, Germ. (2) , qui, par la structure de la tête ; ressemble néanmoins à la' Cic. fasciata. Dans les Cic. fasciculata (3) et^Cic. formosa (4) , la tête forme (1) Thon, ^rch., vol. II, fasc. II, n" 80. (0) Ibid. n"8l. (3)761^. n" 101. {L) n>id. n" 106 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 5l un triangle h côtés presque égaux , mais elle est déjà presque aussi large que le corselet et les yeux sont plus saillans. C'est ce qu'on remarque davantage encore dans Cia. maculata, Fabr. Cependant , les yeux très-saillans ne se rencontrent pas toujours avec une tête à angles obtus, ainsi que le prouve la Cic. stridula, Fabr. et d'autres espèces dont la tête Irès-large et tronquée n'offre que des yeux très-peu saillans. Le thorax {stetliidium, III.) et principalement le cou [colLare] offrent peut-être encore plus de variétés que la tête; mais ici encore ces modifications se lient les unes aux autres par des transitions insensibles. La structure de la Cic. ijj/ipanwm est remarquable; les côtés du triangle sont plus larges , forment des angles aigus et entourent la tête. Le cou des Cic nobilis, Germ. (i) , Cic. lim- bataj, Fabr. et d'autres est presque conformé de la même manière , mais la largeur du côté diminue peu-à-peu , et, dans \ù^Cic. fasciata, Fabr., l'élargissement n'est plus sensible que par les angles du milieu. Les espèces à ailes inférieures jaunes ont, à la vérité, encore un côté plus ou moins dilaté; mais les angles sont plus ou moins arrondis et disparaissent entièrement chez quelques es- pèces. Dans les Cic. fraxini, Fabr. eiinannifera, Fabr. la dilatation du côlé est encore visible, mais faiblement, et elle disparaît presque entièrement dans les'iCic. sep- tendecim, sanguinolenta et autres. Dans la Cic. villosa, le cou se rétrécit beaucoup antérieurement , mais en ob- servant sa structure dans ies" Cic fasciculata ,formosa. (1) Thon. Arch. l. c. n" 9. 02 REVUE XNTOMOLOGIQUE. ^ picta , on voit qu'il devient insensiblement d'une largeur égale. L'arrière-dos {metanotum, Burm.) de quelques es- pèces , proportionnellement si grand et si échancré, par exemple dans les Cic. plebeja, Linn; tnannifern, Fabr. , ^ opalina , Germ. (i) , et qui coïncide avec une modifica- tion dans la structure des tarses, ce que j'ai déjà signalé dans \x\on Magasin cC Entomologie (2) engagea Latreille à en faire le genre Tihlcen (3) qui, cependant , ne com- prend que très-peu d'espèces, et ne paraît pas devoir être admis , car beaucoup de Cigales ont l'arrière - dos échancré quoique souvent d'une manière moins pro- noncée. Les ailes des Cigales forment toît lorsqu'elles reposent et sont, généralement, beaucoup plus longues que l'ab- domen. Les ailes antérieures ont une petite cellule primi" tive; une cellule allongée au bord antérieur; six petites cellules formant une bande inclinée sur le disque de l'aile, et huit cellules placées devant le bord postérieur et formant une bande transversale parallèle. Le bord postérieur lui-même n'est borné par aucune nervure. Les ailes inférieures offrent trois cellules allongées, partant de leur base et s'étendant le long du bord antérieur; (1) Thon., l. c. n° 52. (2) T. IV, p. 95. (3) Induit en erreur par une fausse indication de la patrie, la sjno- nymie que j'ai indiquée dans mon Magasin et dans les u4rchivfs de Tlion est inexacte. Ce que je prenais pour la Cic. tihicen est la 'CVc. ple- heja, Fabr. d'Afrique, et ma Cj'c. cantatrix se rapporte à la Cic. manni- fera, Fabr. La vraie Cic. tihicen, Fabr. est de l'Amérique du nord et n'a pas l'arrière-dos fourchu. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 53 neuf cellules se trouvent devant le bord postérieur. Au bord interne est un appendice tout particulier, de forme ovalaire , que la Cigale retire sous l'aile lorsqu'elle est en repos , et qui , par les variétés de ses couleurs sert à distinguer les espèces. Les modifications qu'on remarque dans les ailes se rap- portent, soit à leur texture, soit à leur couleur, soit h la disposition des nervures. La plupart des espèces ont les ailes demi-membraneuses, transparentes, très-relui- santes et incolores, si l'on eu excepte toutefois les veines. De nombreux plis transversaux se montrent souvent dans les cellules, et ces plis transversaux sont fréquemment in- terrompus par un pli longitudinal, ce qui donne aux in- tervalles qui se trouvent entre les veines un aspect écail- leux. La cellule primitive des ailes supérieures est sou- vent recouverte d'une substance coriacée. La couleur qu'on y remarque part ordinairement des veines et en suit la longueur , mais elle existe indépendamment des organes, comme un corps particulier et n'est pas formée par des écailles, des poils ou des soies. Dès qu'il y a une couleur , l'éclat et la transparence diminuent , la membrane des ailes s'épaissit et devient même quelque- fois coriacée. Dans les espèces dont les ailes sont vive- ment colorées, telles que les Cic. stridula^macuiata, etc. , on remarque qu'il existe des poils isolés , mais ils ne con- tribuent en rien à la formation de la couleur. Les nervures diffèrent peu entre elles, seulement l'es- pace qui est entre le bord postérieur et les veines qui forment la dernière rangée de cellules devient ou plus large ou plus étroit. II est très-large dans les espèces à 54 REVUE ENTOMOLOGIQUE. ailes inférieures jaunes; 1res -étroit dans hs^Cie. san- guinotenta}^plitlœmata,7naculata, etc. Le premières offrent encore une particularité remarquable : la rangée de cellules qui est au milieu des ailes supérieures est tra- versée par une veine qui se perd dans l'extrémité de la longue cellule primitive. Dans ces espèces , la substance de cette partie de l'aile qui s'étend depuis la base jusqu'à la veine transversale dont nous venons de parler , est plus compacte et coriacée. On remarque , toutefois , cette dernière circonstance dans d'autres espèces encore , que celles à ailes inférieures jaunes, telles sont les^'îc, no- bilis i llmbata , etc. Dans le^ 6Vc. fasciata, sangui- nolenta / plulœmata , etc., cette même veine trans- versale se retrouve encore, mais elle est moins élevée et ne se distingue pas des cellules par sa couleur, comme dans les autres espèces. Dans la Cic. inaculata, elle n'est indiquée que par un pli transversal. Les espèces à ailes su- périeures transparentes , telles que les Cic. tympanmn, tibicen^' fraxinl , plebeja, etc., sont dépourvues de cette veine, mais on observe sur la veine centrale des cellules du milieu un petit nœud qui indique son point de départ; on remarque, par contre, dans la xTtc. atrata, Fabr. un pli transversal très -apparent qui répond à cette veine transversale. Les organes du chant des mâles, dans lesquels nous comprenons les tymbales et les opercules (i)diffèrent pres- que dans chaque espèce. Les tymbales sont très-grandes (l) Comparez sur ces organes le mémoire de M. Burmeister, sur les sons f/ue produisent les insectes. Revue Ektomologique, t. I , p. 171. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 55 dans la Cic. tympanum; elles sont , au contraire, très- petites dans \à Cic.'plebeja. Les opercules sont d'un volume considérable dans hÇCic.saccata/ obtecta; moins grands dans la Ctc. tibicen; petits, dans les Cic. pltbeja, san gulnolenta , etc. La structure de Vabdomen est assez uniforme dans toutes les espèces; seulement il apparaît dans quelques- unes comm& creux et , pour ainsi dire , gonflé , par exem- ple , dans les Cic. dlmidiata , Enc. (i j; vacua , Enc. (2) , ^ scurra, Germ. (3) , etc. Dans d'autres, par exemple la Cic. philœmata, il est allongé ; cependant, il en existe beaucoup qui servent de transition entre ces formes. Les pattes offrent encore quelques modifications. Dans toutes les espèces les cuisses antérieures sont renflées et armées intérieurement de deux à quatre dents. Les tibias sont ronds et, dans la plupart des espèces, assez forte- ment frangés. On remarque encore aux tibias postérieurs des épines isolées, assez distantes l'une de l'autre , et, à l'extrémité , une couronne d'épines. La- Ctc. hœmatodes a cependant les tibias postérieurs seulement échancrés : il n'y a pas d'épines. C'est dans les tarses qu'on remarque le plus de variété. Ainsi les espèces dont l'écusson est fourchu n'ont que deux articles aux tarses, tandis que toutes lès autres es- pèces en ont trois. Cependant, ce n'est pas le seul cas absolument , car , dans beaucoup d'espèces, comme dans (,i)Stoli, fig. 119. l^2)Stoll, Cg. 58. (3) Thon , n" lU. 56 REVUE ENTOMOLOGlQtE. C , . '^. les Ctc. fasciata , tympanutn, l'article basilaire est très- petit et n'est visible qu'en dessous. J'ai classé les espèces de ma collection principalement d'après la couleur des ailes, sans vouloir, cependant, recommander celte classification comme la . meilleure. J'en donne ici le catalogue avec des descriptions d'espèces nouvelles, et j'y ajoute quelques rectifications au travail que j'ai publié sur ce genre dans les Archives entomolo- giques de Thon. (Jéna , i85o, t. Il, 2* cahier.) Voici le tableau synoptique de mes divisions : I. Etuis Iranspàrens, hyalins. A. Ecusson émarginé; espèces 1 à 3. B. Ecusson non-émarginé. " a. Tête courte et large, yeux proéminens; espèces 4 à 58. b. Tête triangulaire , yeux simples; espèces 09 h 47. II. Etuis colorés, coriaces, opaques; espèces 48 à 53. III. Etuis coriaces à la base, une veine transverse, la coupant par moitié; espèces 53 à 60. o CiCADARUM SPECIES MUSjEI NOSTRI ENUMERAT^. I. Elylris hyalinis, nitidis A, Scutello dilalato, apice profunde emarginato, larsis biarticulalis. 1. C, mannifera. Livida , capite collarique viridibus , ihorace nigro-variegato , abdomine hirto fusco, elytro- rum venis basi viridibus, apice fusco-marginatis. — Fabr. , Sysi. Bliyng, 36, i5. Tetttgonia mannifera. Stoll , fig. 126. Germ., Mag, d'Ent., IV, 96." 67c. canlalrix. REVUE ENTÔ3I0L0GIQUE. 5^ Thon., Ardu, II, 2, n° 5i. Cic. cantatrix, ibiiL, n" 56. — Habitat in Brasilia. La fig. 49 22 , 21.- Tettisonia liœinatodes, Panz. , Faun, Germ, 5o, 21. Thon , Ardu II , 2 , n° 47* de plebeja .' ibid. , n" 48. -^ Ctc. helvola , Germ. , Mag. IV , 99, 12. Stoll , fig. 1 1 , i3i, 139. Rœs., Ins. Il, Locust., tab. 25, fig. 3. — Ha- bitat in Europa meridionaii. ' > 6. C. hœmatodes. Nigra , abdominis incisuris san- guineis, alis aqueis , venis nigris, cosla venaque interna l>asi sanguineis. — Linn., Sjst.Nat. 2, 707, i4- Schœff., Icon. , lab. 121, fig. 1, 2. Stoll, fig. i33. Thon, Arclx. II, 2, n''4i« Scop., Ann. V, Eist. nat. 109, io?>. Cic. montana, Fabr. , Syst. Rhyng. 42, 5o. Tet- tigonia hœmatodes , Panz. Faun. Germ. 59, 5. Tettig. tibialis. — Habitat in Germania , Podolia. • A peine de la moitié de la taille de la précédente. Les nervures des étuis sont noires , ce n'est que vers leur base qu'ils deviennent bruns ou rougeâtres; la veine si- tuée au bord antérieur, ainsi que la suture de l'angle basilaire intérieur est rouge de sang. Les pattes ont des taches rouges; l'abdomen est d'un rouge uniforme, du moins vers l'extrémité. Les opercules du mâle sont pe- tits, ovalaires, noirs à bord blanc. s;^ 7. C. picta. Thorace nigro, testaceo- variegato , ely- tris medio albo - venosis , costa atra : basi extus alba. REVUE ENTOMOLOGIQUE. Sg — Réaumur,il/^m. V, i52, t. 16, %. 8.9. OHv.,£:nc. V, 759, 62. fa'c. tomentosa, Coqueb. , lUustr. icono^n. 1, 3i, lab. 8, fig. Q.^Teitigonia picla , Fabr. . Syst, Bhjng. 42, 43. Eut. syst. IV, 24, 27. Thon, Arcli. II, 2 , n" 66. — Habitat in Lusitania , Gallia. 0 8. C. hyalina. Nigra, collaris slriga média lineolisque duabus ferrugineis , elytris hyalinis , punclo stigmalico fusco, — Fabr. , Syst. Bliyng. 42, 48. Tcttigonla hya- lina. Eut. syst. , SuppL. 5 16, 32. Thon , Arcfi., II , 1 , n> 68. — Habitat in Rossia méridional!. 0 9-. C. melanopygia. Nigra , luteo-variegata , abdomine pallido, apicenigro, elytris fusco venosis , cosla paliida. — Habitat in Australasia (Hope). Magnitudinet7. hœmatodis. Gaput brève, transversum, antice semicirculariter impressum, nigrum , oculis ma- culaque occipitali hiteis. Collare capitis latitudine, an- gulis posticis prominuHs, marginalis, nigrum, vitta média, margine postico et maculis lateralibus luteis. Mesothorax niger , vittis duabus, dorsalibus apicem, versus clavatis et striga ulrinque lalerali kiteis. Scuteikim luteum. Ab- domen luteum, segmento primo et ullimo nigris , luteo- marginatis , reliquis linea transversa abbreviata nigra no- tatis. Elytra hyalina, nitida , venis fusco-nigris , costa paliida. Alœ concolores, vena externa paliida. Pedes lu- tei, femoribus medio nigris, anticis tridentatis. Oper- cula maris brevia, rotundata, paliida. _ 0 10. C. varlans. Griseo-lurida , opaca , thorace nigro lineato , abdominis segmento ultimo bilineato, elytris hyalinis, nilidis , costa flava, apice fusca. — Habitat in Aijstralasia (Hope). Go REVUE ENTOMOLOGIQUE. Magnîtudine fére C. orni. Caput brève, transversum, anlicesemicirculariler rotundatum , supra planum, Irans- versim impressum, griseo-luridum , vix nilidum, ocellls DÎgro cinctis. Gollarecapitesubanguslius, angulis poslicis prominulis, marginatis, griseo-luridum, vilta média ni- gro-marginata rugisque ordinariis nigro cinclis. Meso- thorax griseo-luridus, viltis quatuor abbreviatis, inter- mediis brevioribus , nigris. Scutellum brève, immacula- tum. Abdomen griseo-luridum , incisuris nigrescentibus , segmento ultimo supra vitlis duabus nigris , subtus palli- dius, villa média obsolela fusca. Elytra pellucida , nîtida, immaculala , venis basi pallidis, apice fuscis , costa fla- vescenle, apice fusca. Alœ concolores. Pedes pallidi , fe- moribus medio obsoieli infuscalis , anticis Iridenlatis , tibiis poslicis ciliatis, remote spinosis. Opercula maris brevia , rolundata. Variai colore nigro corporis magis extenso, abdomine supra villa média nigra, Interdum fere loto nigro. ( 11. C. tristis. Nigra, griseo-subpubescens , capite ihoraceque flavo-variègalis , abdomine subtus griseo- tomcnloso , villa média denudala, elylris fusco-venosis. — Habitat ad promont. Bonœ Spei. [Mus. reg. Berol.) Magniludine C.pictœ. Caput transversum, obtusum , transversim impressum, uîgrum, lobis ocularibus macu- laque frontali , înlerdum obsoleta luleis. Collare brève, transversum, capitis laliludine , angulis poslicis promi- nulis, marginatis, nigrum, griseo-subpubescens, lineo- lis transversis margineque poslico luleis. Mesothorax ni- ger, griseo-pubescens , margine lalerali lineolisque tri- bus disci luleis : iulermedia interdum obsoleta. Abdomen REVUE ENTOMOLOGIQUE. 6l suprâ nigrum, griseo-subpuboscens, subtus griseo-tomen- tosum : villa média denudala pilida. Elylra pelliicida, niti'da , immaculala , cosla venisque fuscis. Ake conco- lores. Pedes fusco-lestacei, aut nigri, geniculis pallidis , femoribus anlicis bidentalis. Opercula maris brevia, ro- tundala. 0 \^. C. viridis. Viridis , supra subpubescens , luteo- nigrocfue variegata, abdomine nigro , incisuris pallidis, elylris hyalinis, fusco-veuosis^ cosla aolic^ teslacea. — Fabr. , Syst. Blijng. 09, '28 ,"Tettigonia v^idis. Stoll, fig. 100. Oliv. , Enc. ^ , 755, d-jyCic. marglnata , Thon , Arçh. II , 2 , n° 85. — Habilat in Brasilia, (^ i5. C. bimaculata. Subtus lestacea , supra nigra , ihorace luteo - viridique variegato , abdomine macula ulrinque alba, alis hyalinis, testaceo-venosis. — Oliv. , Enc."^ , 706, 46. Stoll, fig. i32. Thon, Ardu II, 2, \\° 84. — Habilat in Java. 0 i4' C. moneta. Rufescens , opaca , supra nigro-varia , abdominis macula ulrinque argenteo-loraenlosa , elylris albo-hyalinis , pallido-venosis. — Habilat in Brasilia. Parva. Caput Iransversum , oblusum , transversim impressum , rufescens , maculis duabus apicalibus striga- que Iransversa alris. Oculi magni, prosilientes, glauci. Coilare brève, Iransversum, capile subanguslius , basî tenuiter marginatura , rufescens, annule ulrinque nigro. Mesolhorax rufescens , vittis quatuor abbrevialis nigris : intermediis brevioribus. Abdomen supra 'sanguineum , argenteo-pilosulum , segraentis basi nigris , macula ulrin- que segmenli secundi argenleoholosericea , subtus ru- fescens, unicolor. Elytra aibo -rhyalina , nitida, venis C2 REVUE ENTOMOLOGIQUE. coslaque pallidis, apice fuscis, areola basali nigro-mar- ginata. Alae albo-hyalinte^ nilidîe, pallido-venosse. Pedes rufescentes, femoribus intus fusco -indutis , anticis tri- denlatis. Opercula maris brevia, pallida. 0 i5. C. encaustica, Nigro Iuleoque variegata , griseo- subpubescens , opaca , abdomine annulato, elytris albo- hyalinis, basi pallldo-venosis, alis margine inflexo apice fusco. — Habitat in Australasia (Hope). Parva. Ca^ut uti in prœcedente , nigrum , linea occi- pitali pallidd. OcuH prosilientes pallidi. Collare brève, capite anguslius , basi tenuiter marginatum , anguiis poslicis horizontaliter prodjictis, pilosulum, antiuteuni , signaluris nigris, aut nigrum, signaturis luleis. Msso- thorax niger, pilosulus , vittis quatuor, apice cocuntibus luteis. Abdomen supra nigrum , segmenlis apice rufis , subtus luteum, vitta média obsoleto fusco-nigra. Elytra albo-hyalina , nitida, costa flavescente, venis testaceis , apice luscis. Alae albo-hyalinaî , fusco-venosae , macula apicali marginis interni inflexi fusca. Pedes pallidi, nigro-' variegali , femoribus anticis tridentatis. Opercula maris brevia , pallida. O \Ç). C. musiva, Carnea, thorace nigro luteoque varie- gato, elytris albo-hyalinis, nigro-venosis, costa aiba. ~ Thon, Ardu, II, 2, n° 81. —Habitat in Nubia. 0- 1 7. C. viridicoUis. Pallida , capite thoraceque viridi- bus , elytris hyalinis , basi viridi-venosis, costa antice viridi. — 'ï\\ot\. ,Arch., H, 2, n° 91. — Habitat in Brasilia. <5 18. C serricosta. Viridis , nigro-maculata, abdomine annulato, elytris viridi-venosis, puncto stigm^ilico fusco, costa serrata. — Habitat in Brasilia. REVUE ENTOMOLOGIQTJE. f)3 Magnitudine C. hyalinœ. Caput transversum , antice obtuse rolundatum , viridi nigroque varium , oculis pro- silientibus pallidis. Collare apice capite subauguslius , lateribus tenuiter, basilalius marginalum , angulis pos- ticis productis , viride , vitta média nîgra. Mesolhorax viridis, vittis nigris. Sciitellum viride. Abdomen supra flavo-virescens , segmenlis basi nigris , subtus uti tolum corpus paliidum. Elytra hyaiina , nitida , puncto stigma- lico fusco , venis basi viridibus , apice fuscis. Costa viri- dis ,• spinulis nigris serrata. Aise hyalinae , venis basi viridibus, apice fuscis, margine inflèxo interuo basi fus- cescente. Pedes pallidi, feraoribus anticis bidentatis. u 19. C. transversa. Supra pallido-nigroque varia, ab- domine nigro , subtus testacea, elylris hyalinis , basi viridi-venosis , costa antice viridi, lineola transversa ni- gra terminata. — Thon, Arch. Il, 2, n° 85. — Habitat in Nubia, ad promonlorium Bonae Spei. 0 20. C. stigmatica. Viridi nigroque varia, abdomine fusco, elytris hyalinis, macula raarginali nigra , altera- que adjacente opalina , costa antice viridi, alis margine inflexo basi fusco. — Thon, Arch., Il, 1, n^gg.^C. slsni- fera. — Habitat in Brasilia. Corpus subtus lateribus albo-tomentosum. Macula albo-tomentosa utrinque ad latera abdominis , interdum derasa. Macula quadrata nigra elytra margini antjeriori adhaeret et anastomoses duas venaruna obtegit. 21. C, apicalis. Nigro rubroque varia , alis albo-hya- linis, ferrugineo venosis , anticis macula apicali fusca. — Thon , Arcli,, H , 2 , n" 96. — Habitat in Bengalia. j^ 22. C. coiicinna. Nigra, abdominis incisuris sangui- 04 REVUE ENTOMOLOGIQUE. nels , elylris hyalinis , basi testaceo-venosis , anastomosj- bus duabus externis fusco-indutis; alis margine inflexo fusco-marginatis. — Germ., 31 ag. d'Ent., IV, 98, 10. Thon, Arch., II , 2 , n" 42. Oliv., Enc, V, yôg , 63 ? C. atra. — Habitat in Dalmalia, Podolia. — C. querida , Pallas, Itcr, II, App., ^'5. Stoll , fig. b. c. Sibiria , vix differt. ç In musœis sœpius cum C. hœmatode, cul affînis, con- fusa videtur. r ^ 25. C. fraxini. Sublus grisea , supra nigra, collaris scutellique limbo postico luteis, elytris hyalinis, nigro- nervosis, areola basali nigra. — Rœs. , Ins. Il, Loc, tab. 20, fig. 4> t'ib. 26, fig. 4- Réaum., Ins. V, i5i , tab. 16 , fîg. 1 - G. Géoffr. , Ins. I, 1 , 429 , 1. Scop. , Entom. carn. 117, ol\^ ^Cic, plcbeja. Fabr. , Syst. Rhyng. 4o, 'b'] ,'Tettiooniafraxini. Thon, Arch. II, 2., n" 46. — Habitat in Europa méridional!. 0) 24. C. septendecim. Nigra , abdomine subtus pedi- busque fulvis , alis albido-hyahnis , ferrugineo-venosis , Costa fulva , anaslomosibus duabus externis fusco- indu- tis. — Stoll, fig. 14. Linn., Syst.Nat. 2, 708, 20. Oliv., E71C. V, 749» i3. Fabr., Syst. Bliyng. 26, i5,Tetti~ gonia septendecim. Thon , Arch. II , 2 , n" 4^' — Ha- bitat in America boreali. ^-' 25. C. tibicen. Nigra, thorace variegato, subtus gri- sea, elytris hyalinis , basi viridi - apice fusco - venosis , Costa viridi, anastomosibus duabus externis fusco-indu- tis. — Linn., Syst. Nat.2, 707, 19. Mus. Lud. Ulr. 160. Degeer, Ins. 3, 212, i4. tah. 32, fig. 23. Oliv., Enc. V, 758 , 11. Stoll , fig. i3. Thon, Arch. II , 2, n° 44- Cic. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 65 varlegata. Fabr. , Sjst. Rhyng. 35, 12. Tcttig. tibicen. Ent. syst. l^, 18, 8. — Habitat in America boreali (1). OC. varicgata, Fabr., parum differre videtur. Color vi- ridis interdum ad luteum vertit. (^26. C, auletes. Olivacea, aibo pruinosa collari. Nigro- lineato, mesothorace nigro, pallido-lineato, elylris hyali- nis , fusco-venosis , costa olivacea , anastomosibus dua- bus externis fusco - indulis. — Rœs. , Ins, II, Loc. tab. 25, fig. 5. — Habitat in Pensylvania (Hentz). r. Prœcedenti simiilima, sed multo major, magnitiidine ^C. manniferce, et magis olivacea. Caput brève, transver- sum, obtuse trigopum , anticc transversim impressum , occipite trisulcatoj nigrum, olivaceo-variegatum. GoUare antice rotundatum , capite anguslius, angulis posticis productis , oblique truncatis , dorso cruciatim impres- sum sulcoque utrinque obliquo exaratum. Areola disci trigona transversim lineata marginem posticum subtiliter transversim rugulosum antrorsum terminât. Color oliva- ceus, albo-pruinosus, plagis duabus disci nigris. Meso- tborax magnus , convexus, niger, albido-pruinosus, basi medio lineolis duabus apice connexis impressis , flaves- cescenlibus utrinque signatus, ante scutellum prolunde lunato-impressus. Metathorax luridus , scutello elevato , apice obtuse emarginatus. Abdomen crassum, albo-prui- (1) Stoll a sans doute représenté la vraie C/c. tibicen, tab. III, fig. l3 et B ; mais c'estprobablement par erreur qu'il lui donne l'île de Java pour patrie. Lk'Cic. opercularis, Oliv., Enc, Y, 1 1*9 , 12 , et Archives de Thon , II, 2, n° i5 , qui n'a été érigée en espèce que d'après la figure et la description de Stoll, devrait, par conséquent, être considérée comme la synonymie de fS Cic. tibicen. TOME II. 5 66 REVUE ENTOMOLOGIQUE. nosura , supra aut luridum , segmentis margine nigris nul totum nigrum , infra luridum. Elytra hyalina, nilida , venis fuscis , basi lundis , areola hasali fusco -olivacea , Costa olivacea. Anastomoses duae costœ proximœ fusco- indutse. Alœ hyaiinse fusco-venosœ, marginis inflexi an- gulus internus fuscus. Pedes olivacei, femoribus anlicis tridentatls. Opercula maris magna , abdominis dimidium obtegenlia, oblonga , laleribus subsinuala apice obtuse rotundata , olivacea. ^ 27. C. argentata. hnr'iAa, griseo-pubescens , abdomi- nis lateribus subtus argenteo-tomentosis, elylris hyalinis, basi olivaceo-apice fusco-venosis, anastomosibus duabus externis fusco-indulis. — Habitat in Australasia (Hope). Magnitudine C fraxini. Caput magnum, obtuse trigo- num, planiusculum , antice semicirculariter impressum fusco -olivaceum , griseo - subpubescens. Collaré brève, pone caput productum, rotundatum, area disci impressa marginem lateralem non altingens , lurida , margine pos- ticis latius separato , in margine lateraîi continuato , olivaceo , angnlis poslicis rotundalis , non productis. Mesothorax et scutellum uli in prsecedente cœlalœ , fusco-olivaceœ. Abdomen supra obscurum, pubescens , segmentis margine pallidioribus et, praesertim ad latera , argenteo-ciliata , subtus pallescens, margine argenleo tomento obtectum. Elytra hyalina, nitida, basi glauco- apice fusco-venosa, costa areolaque basali fusco-olivaceis, anastomosibus duabus externis fusco -indutis. Pedes lu- ridi , tarsis obscurioribus, femoribus anticis tridentatis. Marem non vidi. > e. C. niarrtiorata , Fabr., Syst. Bliyng., 38, 24, Tet- tigonia inannorata. Thon, Arch., II, 2 , n" ly^ Cic, marmorata. — Habitat in Amboina. Semble aussi être une espèce distincte. ^ f. C. varicij Oliv., Enc, V, 766, 44» Stoll , fig. 147. Stoll, d'après lequel Olivier donne la description de cette espèce, lui assigne pour patrie le cap de Bonne- Espérance; et, comme je l'ai dit plus haut, Linné l'a sans doute considérée comme variété de sa 'Cic. ciliaris ; mais je crois qu'elle forme une espèce distincte. D'après la figure de Stoll, tout le bord postérieur est brun, à l'exception d'une tache située intérieurement. Mais je ne garantirais pas l'exactitude de la patrie qu'on donne à cet insecte. 55. C. décora. Pallido nigroque varia, elytris, fusco- griseis , maculis albis poslicis croceis , arcu postico lato nigro, margine inflexo toto croceo. — Stoll , fig, o-j. — Habitat ad promontorium Bonœ Spei {Mus. reg. BeroL) 0 Slatura et magnitude C, stridulœ. Caput et thorax lu- rida, signaturisfuscis. Abdomen obscurum. Elytra fusco- brunnea, opaca: maculis tribus ad cellulam basaleni , 80 REVUE ENTOMOLOGIQUE. altéra solitaria ad costam ante médium , duabus approxi- matis ultra .médium ad costam, et altéra major, venis divisa ad médium disci albis. Insuper macula obsoleta albida ad angulum analem observatur. Venaî apicales striis radiantibus fuscis plumatœ, interstitiis apicfe puncto albo, nigro cinclo piclis. Marge posticus tenuior pellu- cens, griseus. A\x crocese, arcu postico ad marginem anteriorem dilatato nigro, margine postico lenuiori pel- lucido, griseo, margine , inflexo toto croceo. 0 56. C. divisa. Lutea , thoracis linea média duplici nigra , elytris griseis, fusco-plumatis, maculis costalibus angulatis , aliis ad marginem posticum ovalis albis, alis croceis, poslice fuscis, anastomosibus nigro-cinctis, mar- gine postico angustius hyalinis, margine inflexo toto cro- ceo.— Habitat ad promont. Bonve Spei. {M us. reg. Berol.) Magnitudo et statura prœcedentium. Caput et thorax villosa lurida aut viridia , signaturis nigris, lineaque mé- dia percurrcnte duplici nigra. Elytra grisea, fusco-varia, pilosula , venis omnibus striis radiantibus fuscis pluma- lis , anastomosibus nigro-iudutis, macula una alterave costae adjacente , maculisque ad marginem analem ovatis albis. Margo posticus tenuior angustus , pellucens , albo fuscoque variegatus. Alœ croceœ, arcu postico angusto, anastomosibus venisque ab illis decurrentibus fusco-ni- gris. Margo posticus tenuior angustus , griseus , pone marginem inflexum immaculatum aîbus. Abdomen obs- curum, basi nigro-lineatum. 57. C. hirtipennis. Villosa , viridi nigroque varia, tho- racis linea média indivisa , elytris albo nigroque varie- gatis, alis sulphureis , postice fusco raarginatis, margine REVUE ENTOMOLOGIQTJE. 8l înflexo apice fusco. — Habitat ad promontorlum BoiicTb Spei. [Mus. reg. Berol.) Praeccflenlibus paullo rainor. Collare viride, collaris linea média longitudinal! simplici nigra , punclo termi- nal! pallido. Mesotliorax pallidus, signaturis disci linea- que utrinque marginali nigris. Abdomen nigrum , pu- bescens. Elytra grisea, basi viridi- venosa , maculis va- riis albis, nigro indutis varicgata j-anastomosibus nigro indutis , margine postico albo nigroque varia , macula major! anali alba. Marge posticus tenuior angustus, pel- lucens, fusco-macuîalus. Alœ sulphureœ , poslice fusco- marginalœ , anastomosibus fusco - marginalls , margine tenuior! peUucido, griseo, pone marginem inflexum albo. Margo inflexus sulphureus , apice fuscus. 0 58. C. pliimosa. Villosa , pallido nigroque varia, iho- râcis linea média postice divisa , elytris griseis , venis fusco-plumatis , maculis ccslalibiis albidis , alis basi sul- phureis , apice fuscis, margine inflexo apice fusco. — Habitat ad promontorium Bonse Spei. {Mus. res;. Berol.) Magniludine C. stridulœ. Caput luridum , nigro varie- gatum , longius pilosum. Collare pallidum, lineis impres- sis nigris , lincaque média , postice fissaïiigra. Mesothorax pallidus vittis abbrevialis , apice per paria conjunctis ni- gris. Abdomen supra nigrum , apice argenteo-pulvina- tum , sublus pallidum. Elytra grisea, maculis duabus iribusve oblongis costalibus aliisque ovalis ad marginem posticum obsoletis albidis. Venœ omnes striis radianti- bus fuscis plumatse. Alœ sulphureae , arcu magno postico ad marginem anteriorem dilatato fusco-nigro. Venœ te- nuîter nigroindulœ. Margo infloxus sulpbureus, nigro- TOME H. 6 82 REVUE ENTOMOLOGIQUE. marginatus. Margo tenuior fumigatus, pone angulum analem albus. C Sq. C. semiclara. Villosa , viridi nigroque varia , ely- tris basi coriacels , viridi-griseis , albo-maculatis , apice hyalinis, fusco-maculatis , alis hyalinis , basi flavis. — Habitat ad promontorium Bonœ Spei. Praccedentibus paullo major. Caput viridi , nigro- linealum , minas quam in prœcedenlibus obtusum. Col- lare viride , lineis impressis nigris. Mesolhorax viridis , villis abbrevialis, apice per paria conjunclis nigris. Scij^- lellum pallidum. Abdomen lutescens , segmentis basi nigris, apice argenteo-pulvinalura. Elytra basi viridi- gi isea , albo-maculata , a vena transversa ad apicem hya- lina , anastomosibus fusco -indulis; séria Iransversa du- plici punctorum ad apices venarum maculisque sparsis cellularunifuscis. Alsehyalinœ basi late sulphureae. Margo -.inflexus sulphureiis. 60. C. nobllis. Gollaris margine laterali dilatato , an- gulis antrorsum versis, Iruncatis, viridi nigroque varia, elytris basi coriaceis , griseo nigroque variegatis , apice "hyalinis , fusco macuiatis , alis atris , apice hyalinis , mar- gine inflexo albo.* — Thon , Arch., II , 2 , n° 9. — Habi- tat in Java (Westermann). 0 c. stridula duplo fere minor. Collaris forma uti in Çs C. tympanum. Prof. Germar. Explication des planches jointes à ce mémoire. Cicada opalina. — Clc. moneta. — Clc. villosa. — Cic. tjympanum. Cic. deçisa, — Cic. décora. — Cic. hirtipennis. — Cic. plumosa. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 85 DESCRIPTION de deux nouvelles MÉGACÉPHALES. M. de Laporte nous donne, oomme supplément à son travail sur les Mégacéphales (voir notre dernière livrai- son, page 27), la description suivante d'une espèce nou- velle qui lui a été communiquée tout récemment : 25. Megacephala Adonis , Cheniac. Long. 6 lign. Larg. 2 % lign. Corps allongé, d'un beau vert; parties de la bouche et antennes d'un jaune testacé ; ces dernières avec un point très- obscur sur les 2^, 5^ et 4^ articles; extrémités des mandibules noires. Elytres aiguës à l'extrémité , offrant un reflet d'un beau bleu vers la suture ; elles sont entièrement couvertes de points assez petits et très-serrés, qui s'affaiblissent en arrière; elles offrent une tache obHque de la couleur des antennes et entièrement d'égale largeur; arrondie, mais non dilatée, à sou extrémité supérieure. Dessous du corps d'un vert Irès- éclatant avec le milieu obscur et l'extrémité de l'abdomen jaune. Pattes d'un jaune testacé clair. Cet insecte doit être placé après la M. acutipennis d'Olivier. Il a été trouvé à Saint-Jago-de Cuba par M. de Cheniac, chirurgien de la marine royale. Enfin, nous joignons h celte description celle d'une espèce que M. Chevrolat nous transmet à l'instant : 24. Megacephala Laportii , Chevrolat. Viridi-nitida. Palpis , lahio , mandibulis , dendhus excep- lis , aniennis , pediùus cuin Irochanlenbus , lunula apicali in eljlris , anoquef lavis. Limho interiore 2 — 4 arliculis. antennarum ante apiceni , dentihus viandibularuni cor- poreque subtus nigris. Eljtris profunde punctads , anlc lunula m cœruleatis , pone suturani angulose spinosis. Long. \L iiiill. Lat. 5 mill. 84 REVUE ENTOMOLOGIQL'E. D'un vert clair très-brillaat. De la grandeur de la Meg. • Lehasii , mais un peu plus courte et élargie. Mandibules for- tes, jaunes, à dents n'oire's. Lèvre courte , à dentelures on- dées, marge avec quatre points très-enfoncés. Chaperon peu échancré , surmonté d'une ligne courbe , sur laquelle se voient quatre eufoncemens. Tète lisse , ayant sur le front deux impressions obliques également distantes des yeux qu'elles le sont entre elles : le rebord de ces derniers élevé et noirâtre , et marqué de deux points enfoncés de cbaque côté, au-dessus de l'œil. Yeux très-pâles. Antennes pâles, n'ayant que le bord intérieur des i'' , 5*^ et 4^ articles près du sommet noirs. Corselet lisse , plus long que large , élevé entre les deux sillons transversaux; celui de la tète est sinueux et s'avance légèrement vers le milieu eu s'arrondissant ; celui de la base est très-profond et remonte sur le bord; ligue lon- gitudinale ayant un point à son sommet , dans renfoncement ; •il est canelé et cylindrique sur la tète , et s'avance en pointe sur la place de l'écusson. Elytres arrondies sur le côté ; à leur base , de la largeur de h tête , y compris les yeux ; profondé- ment ponctuées vers Tépaule , avant la marge ; près de la taclie apicale et des bords , la ponctuation est plus espacée et moins enfoncée ; elles sont angulairement épineuses près de la su- ture , et son extrémité est écbancrée en forme de V; marge ponctuée et faiblement rebordée ; son dessous est jaunâtre ; elles sont également d'un vert tendre très-brillant; extré- mité de la suture et dessus de la lunule bleuâtres ; celle-ci est d'un jaune très-pâle , occupe tout le sommet et est coupée obliquement en dessus, sans être arquée comme dans les deux espèces' ci-dessus. Le dessous du corps est d'un noir brun; les côtés de la poitrine et des doux premiers segmens abdominaux verts; l'extrémité des suivans jaunes, avec les côtés des 2*=, 5*=, 4*^ et presque la totalité des derniers de cette couleur. Appendices et-paltes d'un jaune pâle. Je liens cette belle espèce de mon ami M. de Laporle , qui l'a reçue de Cuba , et à qui je me fais un plaisir de la dédier. Elle doit se placer avant VAiilipennis de Dejean. REVCE ENTOMOLOGIQUE. 85 MELANGES. Faune d'Allemag?ie. — Partie des Insectes 3 par M. Jacques Sturm. Après sept ans d'interruption , M. Sturm vient enfin de publier un nouveau volume de sa Faune d'Alletnagne. Ce bel ouvrage, commencé en i8o5, forme maintenant huit volumes, accompagnés de 202 planches coloriées et gravées avec celle neltelé qui dislingue tous les ou- vrages de M. Slurm. Joignant à ses profondes connais- sances entomologiques le talent de graveur, il est mieux à même que personne de donner au public un travail dont toutes les parties sont traitées avec un soin égal. Les sept premiers volumes contiennent les descriptions spécifiques des familles suivantes: les Lamellicornes, une partie des Clavicomes et des Hêtéromères, les Carabiques. Enfin, le huitième volume, qui vient de paraître, est consacré à la première partie des Ilydro- cantliares , et renferme les genres suivans : Dytiscus , Acilitis, Hydaticus , Cybister , Colymbetes , Lacopki- lus, Noterus 3 Hygrobia et Ilaliplus. Cet ouvrage a été commencé d'après le système de Fabricius , mais à mesure que la science faisait des pro- 86 BEVUE ENTOMOLOGIQUE. grès , M. Slurm s'y conformait , et son dernier volume surtout est conçu d'après les découvertes les plus ré- centes. Dans la préface de ce dernier volume, M. Sturm , qui publie cet ouvrage à ses propres frais , déclare qu'il ne donnera suite à cette entreprisé qu'autant que l'accueil qui sera fait h ce volume lui fera espérer de pouvoir se couvrir de ses frais. Cet avertissement ne sera pas perdu pour le monde savant , qui s'empressera de soutenir une aussi belle entreprise. Après l'ouvrage de Panzer, ce livre est le plus complet qui existe sur les Coléoptères d'Eu- rope. Il a même sur ce dernier ouvrage l'immense avan- tage d'une très-grande exactitude dans les planches, d'un texte plus étendu et plus en harmonie avec nos connaissances nouvelles. Les huit premiers volumes de la F aune d' Allemagne , partie des Insectes , coûtent 38 fl. ^4 k^"- (87 fr. yS c. ). Le prix du 8^ volume seul est de 4 A- 48 kr. (10 fr. 35 c). On s'adresse, pour se les procurer, à l'auteur même , M. Jacques Sturm, Tucherstrasse, n° 11 58, à Nuremberg. Coléoptères du Mexique, par A. Chevrolat. Nous avons déjà annoncé la publication de la première livraison des Coléoptères du Mexique , par M. A. Che- vrolat. Cette première livraison contient, outre une Intro- duction, la description de 24 espèces de différentes fa- milles. L'extrait suivant de Ylntroduction fera connaître le plan que M. Chevrojat a adopté pour son travail : BEVUE ENTOMOLOGIQUE. 87 «Trois genres de publications, dit-il, me paraissent devoir être préférés h tous les autres : «Ne traiter que des insectes d'une seule contrée; «Publier sur une seule famille tout ce que les diverses parties du globe nous ont fait connaître; « Ou , enfin , s'occuper de monographies. «J'adopterai la première forme pour faire paraître une sorte de Faune entomologique du Mexique, sous le titre de Coléoptères du Mexique, «D'après mes avis, et sous ma direction , trois de nos compatriotes (i) voyagent en ce pays, ce qui me place dans une position très-favorable pour l'accomplissement de cette entreprise. «Ma collection m'offre en ce moment looo espèces environ , provenant des deux premiers envois de nos voyageurs , et de ce que j'avais primitivement reçu de M. Alexandre Lesueur, qui, pendant un séjour de cinq années dans l'intérieur du Mexique, a formé l'une des plus belles collections que j'aie encore vues (2). M. Du- pont, qui l'a acquise , veut bien me permettre de décrire à-peu-près 5oo espèces que je ne possède pas encore. Je profite de cette occasion pour faire un appel aux ento- mologistes qui auraient quelques communications à me faire , pour le complément de mon travail. (0 „ Ces courageus naturalistes, M. Vasselet , M™*^ V^ Salle et son fils, partirent en février l83l , dans le but d'être utiles à la science, dont ils ont de bonnes notions. Us vont s'esposer à bien des fatigues et des privations, en parcourant les diverses provinces de cette republique, dont le climat est si varié. " (2) „ C'est aussi d'après les instructions que j'avais données à M. Le- sueur, avant son départ, qu'il est parvenu à la former. " 88 REVUE ENTOMOLOGIQUE. «Pour faciliter autant que possible le nouvel enregis- trement des espèces, à mesure de leur arrivée , j'adopte une méthode simple; je décrirai chaque espèce sur une feuille isolée; cette feuille portera le titre de l'ouvrage, le nom du genre et de l'espèce , un numéro d'ordre par genre , à mesure de leur description , la province où elle aura été trouvée, la place que l'espèce doit occuper, l'énumération des tarses , et , autant que possible , le nom de la plante ,' telle qu'elle est appelée par les naturels. » Aujourd'hui nous pouvons déjà annoncer la seconde livraison de cet ouvrage. Celle-ci est exclusivement con- sacrée aux Carabiqucs. Le prix de chaque livraison est de i fr. On souscrit à Strasbourg, au bureau de là Revue E/itoniologique ; h Paris , chez l'auteur, rue de la Ferme -des- Ma ihurins , n° 55; chez Cosnard , libraire, rue du Faubourg Mont- martre, n° 5i, et chez Lequien, libraire, quai des Augus- tins, n° 47» M. Lequien, libraire à Paris, poursuit avec activité la réimpression d'ouvrages d'entomologie rares ou d'un prix très-élevé d'auteurs étrangers. La Centurie dé Kirby est sur le point de paraître , et elle sera suivie presque immédiatement d'une traduction française de tous les opuscules d'EscbschoItz. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 89 MÉMOIRES, DISSERTATIONS, ETC. OBSERVATIONS critiques sur la synonymie des CARABIQUES. A mesure que l'histoire des productions de la nature devient l'occupation privilégiée de tant d'hommes ins- truits et que les savans de toutes les régions civilisées consignent dans leurs écrits le résultat de leurs recher- ches , l'étude des sciences naturelles , et , plus qu'aucune autre, celle de l'entomologie, rencontre chaque jour de nouveaux obstacles dans le nombre toujours croissant de ses dénominations. Celte nomenclature si étendue a fait dire, avec assez peu de raison, que les hommes de science, et les naturalistes en particulier , ne possédaient que des mots; que tout consistait pour eux à savoir quelles sont les espèces et les variétés dont se compose chaque famille des êtres créés. Cette critique, plus spécieuse qu'exacte, n'a pas besoin de trouver ici sa réfutation; les faits parlent assez d'eux-mêmes. Et n'est-il pas évi- dent que, sans le secours des noms, il serait impossible de coordonner les observations dont se compose réelle- ment la science ? Quel moyen , en effet , de s'entendre et TOME II. 7 go- REVUE ENTOMOLOGIQUE. de se communiquer une découverte , si l'on n'a pas dé- terminé d'abord que tel ou tel animal, que telle ou telle plante, s'appelleront de telle ou telle manière? Voilà la marche que prend en particulier la science de l'ento- mologie, pour me borner à ce qui fait le sujet de ce travail; et, tandis qu'un petit nombre d'observateurs, doués d'une patience et d'une sagacité rares, se livrent à l'examen de l'organisation des petits êtres que compte la classe des insectes , en les suivant dans les détails si variés de leurs habitudes; d'autres, dont les travaux, pour être moins féconds en résultats, n'en sont pas moins utiles , s'occupent avec persévérance à en énumérer les espèces si nombreuses et si diversifiées. De là pourra naître un jour la possibilité de les grouper avec certitude, et , plus encore, celle de se faire comprendre lorsqu'on exposera l'histoire de leurs mœurs, les particularités de leur anatomie, ou enfin lorsqu'on présentera les dom- mages qu'ils nous causent ou les avantages que nous pouvons en retirer. Mais , n'est-il pas à regretter que ces mêmes hommes qui se dévouent à décrire avec tant de patience les diffé- rentes former des animaux , et qui préparent ainsi le grand catalogue de la nature , ne mettent pas un peu plus d'ensemble et d'harmonie dans leurs travaux? N'est-il pas déjà assez fâcheux de voir s'accroître sans cesse la série des noms à connaître, sans qu'un auteur vienne , par un simple caprice, changer à son gré les dénomina- tions publices ( 1 ) avant lui pour en imposer de nouvelles , (l) Je ne parle pas ici des dénominations connues seulement dans les REVUE ENTOMOtOCIQUE. 9I qui, le plus souvent, ne valent pas mieux? Certes, ce re- proche aurait pu être adressé à plus d'un entomologiste célèbre, chez qui le besoin de voir son nom placé à la suite de tous ceux de la science n'était que trop facile à reconnaître. La simultanéité dans la publication , l'éloi- gnement des divers savans qui publient , les obstacles de toute espèce qui les empêchent souvent de recevoir et de consulter les ouvrages étrangers , les idiomes si différons des nations les plus voisines, sont d'autres causes, bien pardonnables d'ailleurs , des doubles emplois qui ont si souvent lieu dans les noms. Il est , du reste , un moyen bien simple de prévenir les fâcheux effets qui résultent de plusieurs dénominations employées pour désigner une même espèce , c'est de regarder comme seule valable celle qui a été publiée la première. Et cependant, il faut le dire , un amour-propre bien mal placé empêche cer- tains auteurs de se soumettre h cette loi aussi juste qu'a- vantageuse. Viennent-ils à savoir qu'une espèce qu'ils ont décrite l'avait été auparavant sous un nom différent, on pense qu'ils s'empresseront d'adopter ce nom; loin de là , et. s'ils publient de nouveau quelque énumération d'espèces , ils placent comme synonymes après les noms collections ; elles n'ont, on le sait , d'autre importance que celle qu'on y attache. Mais il est étrange que les mêmes hommes , qui veulent leur donner dans la science force de loi , soient les premiers à traiter comme nuls les noms publics; et, sous prétexte qu'ils ont nommé, soit dans une collection, soit dans un catalogue ^ une espèce qui paraît ailleurs sous un autre nom, ils ne tiennent aucun compte de ce qui se publie, ou ils ne le regardent que comme un double emploi de ce qu'ils consi- dèrent comme un titre à l'antériorité. g2 REVUE ENTOMOLOGIQTJE. qu'ils ont imposés ceux qui l'étaient auparavant. D'autres, s'ils trouvent un insecte qui ait été signalé déjà de plu- sieurs manières , croient sans doute simplifier la nomen- clature, en créant un nom nouveau, comme si le remède n'était pire que le mal , ou comme si leur opinion était la seule règle à suivre. Je m'abstiens d'apporter des preu- ves; il n'est personne, pour peu qu'il ait étudié, qui n'ait été à même de les rencontrer dans les ouvrages même les plus importans. Le travail dont je présente aujourd'hui le premier fragment, a surtout pour but de ramener les espèces connues à leur plus ancienne dénomination. Il sera quel- quefois nécessaire d'établir quelque discussion pour re- connaître les espèces décrites par les premiers auteurs. Selon ma manière de voir , il est fâcheux d'assigner arbi- trairement tel ou tel nom d'un auteur ancien aux espè- ces que nous avons sous les yeux, sans être sûr de leur identité; car , en suivant cette marche , nos propres tra- vaux seraient exposés , par la suite , 5 subir le même sort , lorsque les découvertes des temps à venir auront rendu nos ouvrages difficiles à comprendre, tels que sont au- jourd'hui ceux de Linné , et même de Fabricius. Le suc- cès qu'a obtenu et qu'obtient encore Je traité si remar- quable de M. Schœnherr , sur la Synonymie des Insectes, m'enhardit à croire que les observations que je suis à même de faire chaque jour présenteront peut-être quel- que utilité. La famille des Carabiques, bien qu'elle ait été travaillée avec beaucoup de soin depuis quelques an- nées , laisse pourtant quelque chose à désirer , sous le rapport de la synonymie , et l'on y a surtout oublié ou REVUE ENTOMOLOGIQUE. 93 méprisé ces deux principes qui me semblent sacrés et qui le seront pour tous ceux qui mettent de côté les vaines considérations d'un faux amour-propre : 1° Tout nom donné dans un ouvrage, à une espèce déjà décrite sous un autre nom, est nul par le fait, sur- tout quand cette espèce en a déjà reçu plusieurs; car, dans ce dernier cas, le plus ancien est le seul valable, lors même qu'il serait irréguiier. 2° Un nom donné dans un catalogue ou dans une col- lection est de nulle valeur pour la science , mais bien plus encore si l'espèce qu'il désigne était déjà publiée ou vient à l'être. Je n'ai pas la prétention de croire que les changemens qui se trouveront indiqués dans ces observations attire- ront l'attention de quelques entomologistes du jour , pour qui un nom , même un nom de collection , constitue toute la science ; mais du moins elles seront lues , j'es- père, par ceux qui sont curieux de suivre la véritable marche de l'entomologie , et qui l'enrichissent chaque jour de leurs propres travaux. Première partie. CICINDELÈTES. G. MANTICORA, Fab. M. TUBERCULATA. Carabus tuberculatus , de Géer , Mém. sur les Ins. , VII, p. 625, pi. 4^» fig- i4« — CicindeLa gigantea, 'Shuuh., Dissert. acad. — ManiicoramaxiUosa, Fab., EL, I, 167. 94 BEVUE ENTOMOLOGIQUE. Les deux noms de gîgantea et maxillosa ont paru à- peu-près à la même époque , c'est-à-dire dans la même année; mais celui de tuberculata étant beaucoup plus ancien, il doit, sans aucun doute, leur être préféré. G. MEGACEPHALA , Latr. Ce genre a été établi sur le Cicindela megaccphala , Oliv., Ent., II, 35, p. 8, pi. II (n-SS), fîg. 12. C'est donc à tort que la division dont elle fait partie dans l'En- cyclopédie méthodique a reçu le nom (VAptema; elle aurait dû garder celui de Megacephala proprement dit. M. ACUTiPENNis , Dej.,5/>ec.j I, i3. — Cicindela vir- ginica, 01iv.,II, 33, p. 3o, pi. III, fig. 26. On pourrait croire , /l'après la description d'Olivier , que son C. virginica n'est pas la même espèce que le M. acutipennis, Dej.; j'avais d'abord adopté cet avis; mais j'ai su depuis, par M. Chevrolat, qui possède une partie de la collection d'Olivier, que le virginica de ce savant a le bout des élylres épineux, bien qu'il n'en parle pas dans son ouvrage. Il ne reste donc plus de doute 5 cet égard. G. CICINDELA, Lin. P® division : Odontocueila , Lap. Cette division se compose, non -seulement des espèces de la 1" division de Dejean , mais de la 2® du même au- teur, et même de la suivante. Il faut toutefois en retirer les C. venlralis , Dej. et analis , Fab. Nous ferons connaître ses •caractères particuliers dans un ouvrage que nous allons publier, M. Audouin et moi, et qui est REVUE ENTOMOLOGIQUE. qS SOUS presse en ce moment. On verra qu'elle renferme également des espèces de l'ancien et du nouveau con- tinent, que l'ensemble des caractères ne permet pas de séparer, et qui se lient même tellement à celles du genre Cicindela proprement dit , par les C. ventralls » chaly- bea^ analîst etc., qu'il est difficile de les séparer gé- nériquement. C. CAYENNENSis , Fab., EL., I, 243. — Blpunctata, Dej. Spéc, I, 22. Cette espèce a l'extrémité de l'abdomen d'un jaune roux. C'est pour avoir négligé ce caractère que Dejean a transposé les noms de Fabricius. La figure d'Olivier, citée par ce dernier , ne peut se rapporter qu'au cayen- ncnsis, d'après la description même de l'auteur français. C. BiPUNCTATA, Fab., EL, I, 208. — Cayennensis, De]., 1,21. Cet insecte a le ventre entièrement noir. C'est donc à tort que Dejean l'a pris pour le cayennensis. Schœn- herr avait regardé ces deux espèces comme la même, dans son Synonymia Insectorum, I, p. 245. 11° division : Cicindela proprement dit. C. iNTERRUPTA , Fab., EL, I, 236. -^ Interstincta , Schœnh., Syn. Ins., 1 , 241. Dej,, Spéc, 1 , 42. Le nom à'interrupta doit être conservé à cette espèce, Fabricius l'ayant décrite pour la première fois dans son Specîes Insectoruni. Ce n'est que long-temps après , dans le Systema Eleutlieratorum , que cet entomologiste a donné le même nom h une autre espèce de ce genre. 96 REVUE ENTOMOLOGIQUE. C'est donc cette dernière qui doit recevoir une autre dénomination. C. 4-GUTTATA, Wied. , Germ. Mag.^ IV, il 6. — ^0- tundicoUiss Dej., Sp., I, 56. L'antériorité du nom donné par Wiedemann à cette espèce ne permet pas de ciioisir entre les deux dénomina- tions qu'elle porte. Dejean , dans son Spécies, a préféré la dernière , sans doute pour ne pas faire un double em- ploi avec le nom de I\-gultata, par lequel Schœnherr {Syn. Ins., I) avait désigné une autre espèce. Mais celle-ci n'étant que la femelle du l^-punctata , Fab., le nom qu'elle portait devient nul. C. MARoccANA, Fab. EL, I, 234. — Campestrts \ar. Dej. Sp., I, 59. Cette espèce se distingue aisément du campestrts par la granulation des élytres, qui est plus forte, et par la forme de ces mêmes élylres, qui est plus aplatie et mu- nie d'un rebord bien plus aigu. C. puRPUREA, Oliv. , I] , 33 , p. 14. pi. m > fig' 34; Say , Trans. amer, phiios. soc, I, 4» 9- — Var. C. mar- ginalis, Fab., EL, l, 240: Dej., Spéc, I, 55. L'ouvrage d'Olivier est antérieur de plus de dix ans à celui de Fabricius , donc le nom de purpurea doit être adopté de préférence h celui de marginalls. De plus, l'espèce de Fabricius et de Dejean est une variété de celle d'Olivier. C. viOLACEA, Fah., EL, I, 2ù2. — Sexguttata , var. Dej., Spéc, î , 54. On pourrait regarder avec Dejean le C. violacea, Fab. comme une variété, sans taches du sex-guttata du même REVUE ENTOMOLOGIQUE. 97 auteur; cependant il en diffère par la lèvre supérieure, qui est entourée de noir et qui ne présente de blanc qu'au milieu. Dans le sex-guttata , la lèvre est blanche, avec le bord antérieur noir. C.GA-LLiCA, Br. — Chloris, De]., Spéc, V, p. 227. Dans le i " numéro du Zoological miscellany de Gray , on trouve la description d'une Cicindète nommée chlo- ris {Synopsis of tlie new species of Nepaul insects) ', comme ce nom a paru quelques mois avant le tome cin- quième du Spécies de Dejean , il doit de préférence être conservé à l'espèce de l'Inde. C. Sahlbergi, Fischer , Entom. de la Russie, II, i5. A celle espèce doivent être rapportés comme variétés les C. lateralis (II , p. 1 2 ) et Pallasii (II , i5 ) du même auteur. On trouve des passages qui autorisent cette réu- nion. Dejean , dans le Supplément donné aux Cicindèles {Spécies 3 II, 4i5) > avait indiqué les rapports qui exis- tent entre les deux dernières. C. vuLGARis, Say, Trans. ofamer. philos, soc, I, 409. Cet insecte a été décrit par Dejean {Spéc, I, 72) sous le nom è'obliquata, sept ans après la publication du travail de Say; celte erreur a été reconnue depuis par l'auteur français {Spéc, II, 4^4) > ce qui ne l'a pas em- pêché de placer le nom donné par l'entomologiste améri- cain en synonyme de celui (Yobliquata, dans le nouveau catalogue des Coléoptères de sa collection. C. HiRTicoLLis, Say, Journ. ofacad. se ofPhiL, I, 20. L'observation qui précède doit s'appliquer également à cette espèce , que Dejean a décrite sous le nom de re- panda {Spéc, 1 , 74). 98 EEVUE ENTOMOLOGIQUE. C. DORSATi, .Br. — Dorsalis, Dej., Spéc^ II, 426; Klug, Symb. pliys., n° 5 , p. 2 1 , f. 5. Le nom de dorsalis ayant été appliqué par Say à une espèce de l'Amérique du nord, comme on le verra plus bas, il devient nécessaire de le changer ici. C. TRiFAsciATA, Fab. , Sjst. El., I, 242 i De]., Spéc, I, 85. Le nom de trlfasciata a été appliqué jusqu'ici à trois espèces différentes , et deux d'entre elles ont été prises pour la même. En décrivant sous ce nom une espèce d'Amérique, qui n'est peut-être pas celle de Dejean , Fabricius ajoute qu'elle se trouve aussi en Italie, mais qu'elle y est un peu plus petite. Il a sans doute voulu désigner par là l'espèce qui porte aujourd'hui le nom de trisignata (Dej., Sptc, I, 77). Il n'y a donc pas d'in- convénient à regarder le trifasciata , Dej. comme le même que celui de Fabricius. Mais on ne saurait en dire autant du synonyme d'Olivier, qui désigne assurément une espèce différente; elle présente, en effet, d'après cet auteur, une bande auprès de la suture, ce qui doit la rapprocher du C, flexuosa. C. viENNENSis , Schrank, Enum. Ins. atwfr.j 356. — Sinuata, Panz., Fab., Dej., etc. Le nom donné par Schrank étant le plus ancien, il doit être adopté de préférence. Bonelli , dans ses Observations cntomologiques , dit que le C. trifasciata de Fabricius doit se rapporter à cette espèce. Ce qui rend cette opi- nion peu probable , c'est que le viennensis ne se trouve pas en Italie. Au reste, il est plus d'une espèce à qui la description de Fabricius pourrait très-bien convenir. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 99 C. ANGULATA,Fab., El.,l, 243; De)., Spéc, I, 89. II est assez probable que Vangulata de Fabricius n'est pas la même espèce que celle de Dcjean , cette der- nière étant beaucoup plus grosse. Néanmoins, les diffé- rences que présentent les descriptions ne sont pas assez grandes pour autoriser la création d'un nom nouveau. C. MAURA, Lin., Oliv., Fab., Dej., etc. La figure de cette espèce, donnée par Dejean dans V Iconographie 3 se rapporte à la variété que Fabricius a décrite sous le nom C. arenaria, {Ent. Syst., 1 , 171). Le type de l'espèce est figuré dans la première Icono- graphie, pi. 5, fig. 6. G. FLEXuosA, Fab., Oliv., Dej., etc. Il faut considérer comme variétés de cette espèce les C. sardea el circumflexa, Dej. {Spéc, V, 202, 253). On trouve des passages qui prouvent que ces trois in- sectes appartiennent à la même espèce. G. ALBiNA, Wied., ZooL Mag., I, i^v^.—Aibida, Dej., Spéc, 1 , 125. Le nom assigné par Wiedemann h cette espèce doit avoir la préférence à cause de l'antériorité de sa publi- cation , bien que cette espèce ait été désignée sous celui û'albida dans le catalogue de Dejean, long-temps peut- être avant qu'elle lut décrite par l'auteur allemand. Un nom de catalogue ne pouvant avoir quelque valeur dans la science , on s'étonne avec raison de le voir préféré à un nom publié. C. BORSALis, Say , Journ. of the acad. se. ofPhiiad., I, 20. — C. signala, Dej., Spéc., I , 124. Nous avons vu plus haut qu'il était nécessaire de chan- 100 REVUE ENTOMOLOGIQUE. ger le nom de dorsaUs, assigné par Dejean à une espèce du Sénégal, parce que la même dénomination avait été employée auparavant par Say , pour désigner une espèce de l'Amérique du nord , que Dejean a décrite depuis sous le nom de signala. C. PALUDOSA, Dufour, j4nnal. des se. physiques » YI, 3i8. — C. scalaris , Dej., Spéc, I, iSj. C'est à tort que le nom de scalaris , imposé à cette espèce par Latreille , dans la collection du Muséum, a élé préféré par Dejean, dans son Spècies, à celui de paludosa. Celui-ci ayant été publié le premier, on n'est plus maître de choisir entre les deux (T). C. SEMi-ciNCTA, Br. — C. interrupta, Fab., EL, I, 245. Fabricius ayant placé dans le genre Cicindèle deux espèces sous le nom à^ interrupta , Schœnherr a pensé, avec raison, que l'une des deux devait être désignée d'une autre manière, et il l'a nommée interstincta [Syn. Ins., I, 241 ). Cependant, celle-ci avait été décrite long-temps avant l'autre, et par conséquent elle devait garder son nom de préférence. C'est ce qui m'autorise à en propo- ser un nouveau pour celle des deux espèces qui a été connue la dernière. Deuxième partie. TRONCATIPEINNES. G. COLLIURIS , de Géer, — Casnonia , Latr, , Dej. , etc. — Ophionea , Klug. Il n'y a aucune raison pour adopter le changement (1) fcette espèce se trouve également en Barbarie et était dans la col- lection d'Olivier , sous le nom A' Equestris de Bonnelli. Chevrolat. REVUE ENTOMOLOCIOUE. 101 opéré par Latreille, qui a transporté aux Coliyrls de Fa- bricius !e nom que de Géer avait employé pour désigner VAltelabus pensylvanicus de Linné. Les CclUuris de Latreille et Dejean doivent donc reprendre le nom de CoUyris , et l'on appliquera le premier aux Casnonia de Latreille ou aux Ophionea de Rlug. G. COLLYRIS, Fab. — Colliuris, Latr., Dej. C. Mac Leayi , Br. Nous dédions à M. Mac Leay l'espèce qu'il a décrite dans les Annulosa javànica , sous le nom de Diardl. C'est à tort qu'il a pris cet insecte pour celui que Latreille a indiqué dans Y Iconographie des Coléoptères d^ Europe, commencée avec M. Dejean , p. 67. Nous avons vu l'in- secte, et nous sommes sûrs de la détermination. Il dif- fère surtout du C. Mac Lcayl par la couleur jaune du bout des jambes et de la première moitié des tarses des pattes de derrière. Ces parties sont bleues dans l'insecte de l'entomologiste anglais. Le C. Diardi de Latreille n'est bleu qu'en dessous; tout le dessus du corps est d'un bronzé violet, avec le milieu des élytres vert. Celui de M. Mac Leay est entièrement bleu; il s'éloigne de tous les autres par ses élytres presque lisses et son corselet, qui n'est pas étranglé d'une manière subite, ce qui doit le rapprocher du C. Horsfieidi. Enfin , les dentelures de la lèvre sont disposées sur la même ligne; dans l'espèce 4e Latreille , celles des côtés sont placées en arrière , ce qui donne à l'une une forme transversale , à l'autre une forme ovalaire. Cette espèce porte à quatorze le nombre des CoUyris !02 REVUE ENTOMOLOGIQUE. décrits jusqu'à ce jour. J'en connais au moins trois qui sont encore inédits. G. LEPTOTRACHELUS, Latr. — Bhagocrepls , Esch. Ces deux noms désignent un seul et même genre. Il est difficile de dire lequel des deux a l'antériorité , parce que les ouvrages dans lesquels on les a publiés l'un et l'autre ont paru dans la même année. Ces ouvrages sont , d'une part, la deuxième division du Règne animal de Cuvier; de l'autre , la première livraison du Zoologischer Atlas d'Eschscholtz. De son côté, Say avait aussi établi ce genre sous le nom de Splieracra , mais il m'a été impossible de savoir dans quel ouvrage. Je soupçonne seulement que c'est dans son American Entomology. Le genre Leptotrachelus est composé aujourd'hui de cinq espèces: i° dorsalis, Fab. ; 2" brasiliensis , Dej. ; "h" tcstaccus , id.; l\° suturalis , Lap. ; b" JRiedelii , Esch. G. DRYPTA, Fab. D. DisTiNCTA, Rossi, Mant., I, p. 85, pi. 1 , fig. c. — D. cylindricoUis , Fab., El.j, I, p. 2^1. Le nom de Rossi est antérieur de plusieurs années à celui de Fabricius. G. POLISTICHUS, Bonelli. P. viTTATUs, Br. — Fasciolatus , Oliv. , Ent., IV, 55-, p. 95, pi. 3, fig. i55; Fab., EL, I; Dej., Spéc, I, p. 194, et Icon., I , pi. 7, fîg. 7. On a cru jusqu'ici que c'était Ih le véritable Carabus REVUE ENTOMOLOGIQUE. 1 o5 fasciolatm , et l'on s'est trompé. L'insecte décrit pour la première fois sous ce nom est le suivant : P. FAScioLATUs, Rossi , Faun. Eir., p. 223, pi. 2, iîg. 8. — Discoid64AS , Dej., Spéc, I, p. 196, et Icon., I,pl. 7.%-8. Ce dernier insecte ne se trouve pas en France. Voilà- sans doute la cause de l'erreur. Avant qu'on eût fait la distinction des deux espèces , on n'avait pas le moindre soupçon que celle de France ne fût pas l'insecte décrit par Olivier. Mais depuis , au lieu de nommer une seconde fois le Polistichus de l'auteur italien, il eût mieux valu donner un nom à celui qui réellement était nouveau. G. GALERITA, Fab. G. AMERiCANA, Lin. [Carabus] , Fab., Oliv., Dej. C'est à tort que Dejean refuse h celte espèce le syno- nyme de Linné. De Géer est le seul auteur qui ait appli- qué le nom de Linné à une autre espèce [G, genicuiata, Dej.) , qui a les genoux noirs et les élytres couvertes de lignes élevées , tandis que dans V americana les pattes sont entièrement pâles et les élytres présentent des stries et non des côtes. G. CYANiPENNis, Dej., Spéc.j V, 293. Dejean pense que cette espèce est le Carabus ameri- crt?iM5 de Linné; il est bien probable que cet auteur l'a- vait confondue avec la précédente , puisque c'est avec peine qu'on la distingue aujourd'hui. G. ERYTIIRODERA , Br. — RufiCoUis , Dcj., SptC, I, 191. Le nom de ruficoUis, donné h cette espèce par Dejean, 104 REVUE ENTOMOLOGIQUE. doit lui être retiré. En effet , Latreille avait publié de- puis long-temps une GaUrite sous ce nom , que Dejean a remplacé par celui à'affinis. Ainsi la synonymie de l'espèce de Latreille sera celle-ci : G. nuFicoLLis, Latr. Voy. de Humboldt, II, 120, •pi. 4o» f' lo, ] 1. — Affmis 3 Dej., Sptc, V, 296. G. AGRA, Fab. A. CAYENNENsis, Oliv., Ent., III, 55, 55, pi. 12, fig. i53. — JSnea j Fab., EL^ I, 254; Dej., Spéc, I, 198; Klug, Monogr., 12, pi. 1 , fig. 1. Le nom de cayennensis est le plus ancien , et cepen- dant, malgré l'autorité de Latreille [Gencr. Crust. et Ins.) et de Schœnherr {Syn. Ins.), on lui a préféré celui à'œnea. Comme les deux dénominations désignent exac- tement la même espèce , celle d'Olivier seule doit être adoptée. A. GEMMATA , Klo^ , Monogr. ^ 28, pi. 2, fig. 2. — Brentoides , De]., Spéc, I, 200. VAgra brcntoides , Dej. est tout-à-fait le même que le gemmata de Klug,' le premier de ces deux noms doit donc être abandonné. A. RUFESCENS, Klug , Eut. Monogr., p. 14. Celte es- pèce est la même que celle figurée dans V Iconographie de Latreille et Dejean (pi. 7, fig. 2), sous le nom de Brcntoides. G. CYMINDIS,Latr. C. BAsiLis, Gyll., Ins. Suce, II, 174. — Punctata, Dej. Spéc, I, 214. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 1 o5 On est étonné de voir le nom de punctata préféré par Dejean h celui de basalis , parce que , dit-il , l'espèce était connue depuis long-temps sous le premier de ces noms. Il est hors de doute que le nom de Gyllenhal est le seul qui doive être adopté. C. PiCTA, Pall., Voy. I, 724 {Carabus pictus). — Anomœus crue ia tus , Fiscli. , Ent. Russ., I, 128, pi. 12. — Cymindis picta. Dej. Sptç., I, 2o3. Le nom de crueiata étant de beaucoup le plus récent, doit être abandonné. C'est sans raison qu'il est placé le premier dans le Spécies de Dejean. C. LEPiDA, Br. — Picta, Dej. Spéc. V , SaS. Le C. crueiata, Fisch. ayant repris son véritable nom, il devient nécessaire de changer celui de picta , donné depuis par Dejean à une autre espèce. G. DEMETRIAS, Bon. D. ELONGATULTJS , Duft. {Lebia elongatula) , Fn. Austr., il, 267. — Dej. Spée. , I, 232 et Icon. , I, pi. 14, f. 14. Dejean rapporte h celte espèce le Carabus alricapillus, Oliv. Il est fort probable, qu'à l'exemple des auteurs qui l'ont précédé , cet entomologiste a confondu les deux espèces. G. DROMIUS , Bon. D. ANGUSTUs , Br. — Supra fuscus; thorace elongato, ferrugineo; corpore subtus , pedibus antennisque palli- dis; ano nigricanle. Long. 6 millim. Ce joli insecte avait été confondu avec le Dr. meri- TOME n. 8 106 REVUE ENTOMOI.Or.IQUE. dtonatis, l)ej. Il est un peu plus petit, plus étroit; les élytres présentent des stries peu profondes; entre la sixième et la septième on remarque plusieurs points en- foncés comme dans le meridionalis. Mais ce qui distin- gue surtout celte espèce, c'est la forme du corselet qui est plus longue que large , tandis que c'est le contraire dans le meridionalis et les autres espèces voisines , telles que Vagilis et le fenestratus , Fab. La tête est à peine ridée , et le corselet , rétréci à sa partie postérieure , présente quelques stries en travers.. France. D. PL\GIATUS, Duft. {Lcbia pla^iata) Fn. Austr., II, 249. — Corticaiis, Dufour {Lebia), Ann. se. phys., VI , 322; Dej., Spéc, I, 245, et Icon., l, pi. i3, fig. 2. Le Lebia pia^iata étant la même espèce que le L. cor- ticalis, le premier nom doit être préféré. D. OBSCURO-GUTTATUS , Duft. {Lcbia obscura-gultata) Fn. Austr. , II, 2^9. — Spiioius, Dej., Spéc, I , 2/|G et Icon., I , pi. i3, fig. 4» L'observation que nous venons de faire au suje.t de l'espèce précédente peut s'appliquer h celle-ci. L'anté- riorité nous force d'adopter la dénomination employée par Duftchmidt. D. NiGRicoRNis, Br. — Niger; elytrissubstrialis.maculis duabus pallidis, altéra ovata ad basin, altéra minore ro- lundata, ad apicem; pedibus infuscalis. Long. 4 1/2 mill. ïrès-voisin du D. l^-notatus , avec lequel on pourrait le confondre; cet insecte s'en dislinsiue aisément par les P' antennes et la bouche, qui sont entièrement noires , comme le reste du corps. Les taches des élytres sont disposées comme dans celle espèce, mais elleS sont plus BEVUE ENTOMOLOGIQUE. IO7 obscures. La forme est la même; les paltes sont d'un brun un peu pâle. France. D. FOVEOLA, Gyll. {Lebia), Ins. suec, II, i83. — Lebia punctateUa , \)viïi., Fn.Austr.^ Il, 248. — Dro- mlus puncmtcUus , Dej., Spéc, I, 24? et Icon,, I, pi. i5 , fig. 5. Le Lebia pveoia , Gyll. est le même que le L. punc- tateUa, Duft. ; le nom donné par Gyllenhal étant le plus ancien , on doit le préférer à l'autre. G. ASPASIA, Dej. A. CYANOPTEBA, Dej., Spèc. , I, 258 et V, 364. Donnez pour synonyme à cette espèce le Lebia Viard, Gory, Annal. Soc. Ent., II, 190. G. PHYSODERA, Esch. Ce genre, établi dans la première livraison du Zool. Atlas, p. 8, a tous les caraclères des Aspasia de Dejean. S*il en est ainsi , il devra être préféré à ces derniers, parce qu'il a été publié le premier (1829). Le genre Physodera serait composé de deux espèces : 1° Dejeanii, Esch.; 2° Cyanoplera, Dej. G. LEBIA, Lat. L. PUBiPENNis, Dufour, Ann. se. pkys., VI, 321. — FulvicolUs, J)e].,Spéc., I, 255,et/con., I,pl. i4,fig. 5. On a confondu jusqu'ici celte espèce fort commune dans les parties méridionales de l'Europe , et surtout de la France, avec le Carabus fulvicollis de Fabricius. Ce dernier se trouve en Barbarie et diffère du pubipennia 8. 108 BEVUE ENTOMOLOGIQUE. par la couleur de la poitrine, qui est bleue comme l'ab- domen, taudis que dans celui-ci elle est ferrugineuse. Je puis garantir cette observation, ayant vu les deux espèces , qui difTèrent encore par quelques caractères. L. ANNULAT4, Br. — Cjanea aut viridrs, profunde punctata; ihorace , pedibus , antennarum basi rufis; an- tennis nigris , ferrugineo annulatis; abdomine geniculis - que nigris. Long. 8 millim. Cette espèce a été regardée jusqu'ici comme une va- riété du Carabus cyanoceplialus , Lin. Elle s'en distingue par deux caractères : i° la ponctuation qui la couvre est large et profonde, 2° les antennes ont la base de tous leurs articles d'un roux obscur. Dans le Car. cyanoce- plialus s la ponctuation est très-faible et les articles des antennes sont entièrement noirs. L. cnLOROCEPiiALA, Sturm. [Carabus chlorocephalus) , Ent. Hefle, 11,117; Dej., 5/)ec., I , 257, ellcon., I, pi. 14, fig. 7. Rapportez à cette espèce le Car. cyanoceplialus de Géer, /ns., IV, 100, pi. 3, fig. 17. L. ELEVAT A, Fab , Syst. EL, I , 224. — Unifasciata, De). Spéc.t V, 089. La patrie de cet insecte est indiquée faussement par Fabricius, qui le croit originaire des environs de Paris. Cependant, il a fait la description de cette espèce sur les individus de la collection de Bosc , qui viennent de l'Ile- de-France. Il est h remarquer qu'il existe deux Carabus elevatus dans l'entomologie systématique. L'un, est devenu le type 'M du genre Scapliinotus et avait été placé parmi les Cychrus REVUE ENTOMOLOGIQUE. lOQ dans le Systema Eleutheratorum; l'autre, est resté dans les Carabes, h côté des turcicus, hœmorrhoidalls et autres , qui constituent aujourd'hui le genre Lebla. Dejean réunit avec raison , dans son Spécies , les Lain- prias de Bonelli aux Lebla de Latreille. On trouve des passages qui empêchent de maintenir la distinction entre les deux genres. Eschschollz a établi , dans le Zoolog. Atlas, 1" livr., p. 8, un genre particulier sous le nom de Lia, qui n'est autre chose que le genre Lebla, tel que Bonelli l'avait restreint long -temps auparavant, c'est- à-dire , qu'il se compose des espèces qui ont l'avant- dernier article des tarses fortement bilobé. G. APTINUS, Bon. A. FASTiGiATUs , Lin. [Cavabus] , Mus. Lud. lîeg., 97; Sjst. nat., II, 670. - Oliv., Ent., lïl , 35, 65, pi. 8, fig. 90. — Nigrlpcnnls, Fab. {Brachinus), Syst. EL, I, 218; Dej. {Aptlnus), Spéc, I, 291. Dejean a rapporté, avec raison {Spéc, I, 291), lefasti- glatus de Linné au nlgrlpennls de Fabricius; mais il a placé en synonymie le nom le plus ancien , ce que l'on ne saurait admettre. A. BELLicosus , Du^ouv , Ann. se. phys., VI, 020. — Jaculans, Dej., Spéc, I, 296, ellcon., I, pi. 16, fîg. 8. Il est presque inutile de faire remarquer avec combien peu de raison on a préféré le nom de jaculans, qui n'a- vait pas été publié lorsque M. Léon Dufouf fit connaître cet insecte sous celui de belllcosus. G. BRACUINUS.Fab. B. coMPLANATus, Fab.^ EL, 1, 217; Dej., Sp., I, 5i 1. no REVUE ENTOMOLOGIQUE. Il s'en faut de beaucoup que le Car. complanatus de Linné soit le même que celui de Fabricius. Cependant, ce dernier n'hésite pas ù les réunir. On voit par là qu'il n'a pas consulté Linné, et qu'il s'en est rapporté à la ressem- blance des noms. Or, le Car. complanatus. Lin. est celui que Fabricius a nommé depuis arenarius , et qui fait aujourd'hui partie du genre Nebria, Lat. Quant au Car. planus d'Olivier [Ent., III, 55, p. 63, pi. 6, fig. 63), c'est une espèce de Brachinus ^ différente du complanatus de Fabricius. B. HUMERALis, Ahrcus , Faiin. eur., I , g. — Caust'i- eus, Dcj., Spéc, I, 3i5, ellcon., I , pi. 17, fig. 2. Il y avait déjà long-temps que cette espèce était pu- bliée dans la Faune d'Ahrens , lorsque Dejean la fit con- naître sous un autre nom , qui , peut-être , était plus an- cien, mais qui n'était pas publié. B. CREPiTANS, Lin. {Carabus) , Faun. Suec, 272; De]., Spéc, I, 5j8, et Icon., I, pi. 19, fig. 4- Le Car. crcpitans d'Olivier ne peut être rapporté à cette espèce d'une manière certaine; d'après sa descrip- tion , cet auteur semble en avoir confondu plusieurs sous ce nom. On peut en dire autant du Car. crcpitans de Rossi. B. OBSCURicoRNis, Br. — Cyaneus aut viridis, abdomine nigro, capile, thorace pedibusque rufis , anlennis fuscis, basi rufis. Long. 9 millim. Cet insecte , confondu jusqu'ici avec le crcpitans , s'en distingue aisément par ses antennes, dont les deux pre- miers articles sont rougeâtres et dont tous les autres sont d'un brun plus ou moins foncé. Dans le crcpitans. IlEVUE ENTOMOLOGIQUE. 1 1 1 les antennes sont rougeâtres , avec les 3* et 4* articles marqués d'une tache noire. U immacuticorms , Dej. se sépare de ces deux espèces par ses antennes sans lâches et par son abdomen roussâtre. — France méridionale. B. sTREPiTANs, Duft., Faun. austr., II, 235. — Gla- bratiis. De]., Spéc, I, 32o, et Icon., I, pi. ly, fîg. 8. Il ne peut y avoir de doute sur l'identité de ces deux insectes; le nom de glabratus doit être abandonné, puisque l'espèce était publiée avant le Spécles de Dejean. G. GRAPHIPTERUS, Latr. Gr. SERRATOR , Forskall {Carabus) , Descr. anlm., p. yy. — Variegatus, Fab., Ent, syst., I, i43. — Var. Gr. variegatus , Dej., Spéc, I, ?53. Fabricius donne le Ciclndela iittorca de Forskall pour le synonyme de son Carabus variegatus. Il se trompe en cela. Klug a très-bien reconnu cette Cicindèle, dans ses Symbolœ plijsîcœ, n° 2; c'est la même espèce que le Cic. Goudotii, Dej. [Spéc, V, 236). Lalreille , de son côté , donne pour synonyme au Graphipterus multl- auttatus. 01., le Carabus serrator de Forskall. Je ne puis être de son avis, pour deux raisons : la première, c'est que le muUiguttatus de Lalreille n'est point le même que celui d'Olivier; la seconde, c'est que la description de Forskall contient ces mots : « Coleoptrls nlgris j ma- culis incequalibus , albis.y» Or, il n'y a que le Car. va- rlegatus, Fab. qui présente quelque inégalité remarqua- ble dans la grosseur des taches des élytres. Le Gr. variegatus , Dej. est une variété de celui de Fabricius. En effet , il présente six points blancs sur cha- 112 REVUE ENTOMOLOGIQUE. que élytre , tandis qu'il n'y en a que cinq dans l'espèce de Fabricius. Gr. rotundatus, Klug., Symb. phys., n" 2 , pi. 22 , ilg. 8. — MuUi^uttatus, Dej., Spéc, I, 534; Latr., Gêner. Crust. et Ins.,l, 186, pi. 6, fig. 11? Guér. , Jcon. Ins. 3 pi. 4» fig' 2. Il faut supprimer tous les synonymes donnés à celte espèce par Latreille , dans son Gênera. La figure qui la représente est méconnaissable. Gr. multiguttatus, Oliv., Ent., III, 35, p. 5i, pi. 6, fîg. 66; Klug., Symb. phys., n° 1 , pi. 22, fig. 7. Le principal caractère qui distingue cette espèce de la précédente consiste dans la disposition des taches, dont les inférieures forment deux rangées transversales pres- que droites; dans le rotundatus , au contraire , ces deux rangées sont courbées , l'une en dehors , l'autre en de- dans. Gr. luctuosus, Dej., Spèc, I , 335. Il faut retrancher les synonymes que Dejean rapporte à cette espèce. Gr. arcuatus , Gory, Ann. Soc. Ent., Il, p. 206. — Trllineatus , Latr. et Dej., Icon., I , pi. 6, fig. 3. Cette espèce a élé confondue par Latreille et Dejean avec le Gr. trillneatus ; elle en est cependant bien dis- tincte. Gr. quadrilineatus, Br. — Obsoletus, Fab., El., I , 424; Dej., Vc V, 463. Le nom d' obsotetus ,- donné par Fabricius , doit être changé, parce qu'Olivier avait décrit auparavant sous ce nom une espèce du Sénégal que Dejean a fait connaître REVUE ENTOMOLOGIQUE. 1\Ô depuis sous le nom de senegalensis. Selon sa cou- tume , ce dernier entomologiste a préféré changer le nom le plus ancien et garder le plus récent. Gr. obsoletus, Oliv. , Ent., III, 35, 5G , pi. 5, fîg. 60. — Senegalensis , Dej., Spcd V, 4^2. Cette espèce doit reprendre le nom sous lequel elle a été décrite pour la première lois. G. ANTHIA , Weber. A. DECEMGUTTATA , Lin., Mus. Lud. Beg., n° 96, et Syst. nat., II, 669; OViv., Eut. ^ 111,35, pi. 9, fig. i5. c. Le type de l'espèce est la variété que M. Lequien a nommée guttata (Monogr. des Anthia, dans le Mag. de ZooL, i.W). Var. a. ViUosa, Dej., Spéc, I, 35. Var. /3. Aibo-guttata, ibid. Var. y. LœvicoUis , ibid. Var. ^. Elongala. — Carabus elongatus , De Géer, Ins., VII, 626, pi. 47» fig- !• — l\-guttatus , Fab., Ent. syst., I, 142; Oliv.? Ent., III, 35, pi. 2, fig. i5, a. Cette variété doit être placée la dernière , parce qu'elle se rapproche beaucoup du lœvicoUis pour la couleur et les points du corselet. Elle dififère des trois autres par les côtes des élytres , qui sont anguleuses et entre les- quelles on remarque deux rangées de points enfoncés. En outre, ces stries sont droites , tandis que l'avant-der- nière est sinuée dans les autres. Je ne pense pas avec M. Lequien , que ce soit pour cor- riger le double emploi de Fabricius , qu'Olivier a changé le nom de l^-guttatus ; c'est bien plutôt pour adopter celui de de Géer, qui est le plus ancien. Il4 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Obs. VAnlhia umbraculata , Fab., SysL Eleuth., n'appartient pas au genre Graphlptère , comme le pense M. Lequien; il doit former un genre nouveau h. cause de ses antennes comprimées. AuG. Brullé. Quelques observations sur la même famille. Brachinus Pachygaster, Perty , même ouvrage. — Brasillensis. M. Gory l'a publié depuis dans sa Centurie des Carabiqucs, 2^ vol. des Annales de la se. eut. de Fr., p. 201. Gatascopus 4-maculatus, Mac-Leay, Annul. Jav. — l^-signatus, de Laporte , Annales de la Société cnt. de Fr., t. I, p. ^3. GaLOSOMA LATERALE, Dcj., Sp. — granulatum, Perty, Voyage de Spix et Martius. Ce nom viendra en synonymie du premier. Cbl^nius analis, 01., Ent., t. III, p. 73, n" qS. M. Dejean n'a pas reconnu cet insecte , qui est le même que son Ck. cœcus. Le premier auteur en donne une variété qui me semble être une espèce, distincte. Le Garabus cœRULESCENs d'Olivier appartient au genre Harpale, et est le dislinguendus de Duft. Ce dernier nom sera mis en synonymie. Il serait bien possible que le Lcptochrachelus basalis , décrit par Perty , fût la même espèce que le brasiliensls , d'autant plus que sur trois exemplaires du brasillensis que je possède, aucun ne se ressemble. Ils ont conslam- REVUE BNTOMOLOGIQUE. Il5 ment la même régularité de forme et de strie. J'en pos- sède un qui a la tête d'un brun noirâtre , avec la suture à peine fauve; l'autre, au contraire, a la tête et le cor- selet d'un jaune un peu rougeâtre , et la suture s'élargit vers l'extrémité et est plus foncée. Chevrolat. Nota. Les deux descriptions de Mé gacépliales , pu- bliées dans le dernier cahier de la Revue , se rapportent à la même espèce. OBSERVATIONS «ar le CURCULIO GRANARIUS, Linné et Fabricius. Je m'occupe depuis long-temps de l'éducation du Cur- cidio granarius 3 L. et F. ; j'ai fait à ce sujet de nom- breuses observations qui trouveront place en partie dans cette note. Cet insecte se nourrit de froment , de seigle et d'orge, mais il ne mange pas d'avoine. L'insecte parfait, tout comme la larve , attaque les blés. J'ai principalement nourri avec du froment les individus que j'ai élevés; mes observations ne porteront donc que sur ce genre de nour- riture. Il paraît que la femelle dépose ses œufs à l'une des extrémités du grain; dès que le vermisseau éclot , il y pénètre de manière qu'il est impossible de voir exté- rieurement s'il y a une larve ou non. Ordinairement cha- que grain ne donne âsyle qu'à une seule larve; cepen- dant, j'en ai remarqué assez souvent deux. La larve res- semble h celle du CurcuHo ( Ralaninus) nucuin , Linn. et Fabr. ; elle est blanche , elle a la tête d'un brun rouge , Il6 REVUE ENTOMOLOGIQUE. elle est dépourvue de pieds , sa forme est toujours un peu recourbée et ressemble presque à une boule , ou plutôt à une masse de chair d'une épaisseur assez égale ; la tête et l'extrémité de l'abdomen sont seules un peu saillantes. La nymphe est libre dans le grain; elle est entièrement blanche; on y remarque toutes les parties de l'insecte parfait; elle remue très-fortement l'abdomen. L'insecte parfait apparaît ordinairement au bout de huit jours; pour éclore , il perce un trou à l'une des extrémités , quelquefois au milieu du grain. Sa couleur est d'abord d'un brun rouge , mais elle devient bientôt noire. 11 s'en- fouit à l'approche de l'hiver; il aime surtout h descendre sous la terre (i). On les voit alors s'envoler par masses des greniers d'abondance pour s'enfouir sous terre , ou (l) C'est un instinct assez général dans les insectes, et ce qui le prouve évidemment, c'est qu'on en trouve beaucoup en hiver. La seule difficulté est de découvrir leur retraite; mais des circonstances viennent favoriser cette chasse , lorsqu'on sait en profiter, principalement les inondations. Alors les insectes qui sont enfoncés sous terre cherchant à échapper à l'eau qui envahit leur quartier d'hiver, s'accrochent aux herbes et aux branches d'arbre sur les bords de l'eau. Ou bien encore ils se réfugient sous l'écorce des arbres qui bordent les endroits inondés, et ils choisissent de préférence les platanes dont l'écorce leur offre un asyle très-facile. En soulevant ces écorces avec précaution, on trouve des masses d'insectes , principalement des Carahiques , des Bra- ché/jires , àes Elatérides , des Curculioiiites et àes Chrjsomélines. Cet hiver surtout j'ai fait de cette manière des récoltes abondantes, et j'ai pu me procuver de nombreuxindividus d'espèce qu'on ne trouve qu'iso- lément en été , tels que des Demetrias , des Dromius , des Acupalpus , des Erirhinus , etc., etc. J'ai déjà parlé de celte chasse dans le mé- moire que j'ai publié au commencement du premier volume de la Revue entomologique , et je ne saurai assez la recommander aux ento- mologistes. G. S. REVUE ENTOMOIOGIQUE. 1 1 7 même se cacher dans d'autres endroits. On ne peut dé- terminer exactement l'époque de celte migration; elle dépend de l'arrivée du froid, et, pendant des hivers doux , j'ai encore vu l'insecte parfait à Noël. A l'approche du printemps, il quitte son quartier d'hiver et cherche sa nourriture; on le voit alors s'élever en masse vers les greniers d'abondance. J'ai fait sur cet insecte les expériences suivantes : I. Le 22 novembre i85i , je remplis deux flacons de froment. Dans le premier, que j'indiquai par la lettre A, je plaçai vingt-quatre Curculio granarius, et je le gardai dans une chambre chaude. Dans le second flacon , B , je plaçai également vingt-quatre de ces insectes, et je le rais devant la fenêtre d'une chambre non chauffée. Le 22 avril i852, après un hiver qu'on se rappelle avoir été très-doux, j'ouvris les deux flacons. Dans le flacon A, je trouvai trente-six insectes, dont un grand nombre toutefois était mort. Dans le flacon B , il n'y avait que les vingt-quatre individus que j'y avais placés et tous étaient morts; le froment était resté intact. Lorsque, le 26 mai , j'ouvris de nouveau le flacon A , j'y trouvai , en tout, quarante-trois individus , dont vingt trois étaient morts. Dans l'un des grains était une nymphe. IL Dans l'automne de i83i , je mis de ces insectes dans trois flacons , A , B , G , avec une certaine quantité de froment , et je plaçai ces flacons dans une pièce atte- nant à une chambre chauffée. En ouvrant ces flacons , le 26 mai i832 , je trouvai les résultats suivans : Flacon A : Tous les insectes morts. Flacon B ; Un seul insecte vivant, entièrement noir; I l8 REVUE ENTOMOLOGIQUE. tous les autres morts; j'examinai tous les grains, il y avait deux larves. Flacon C , dans lequel j'avais renfermé onze insectes : Vingt-huit individus, mais tous morts; dans les grains une seule larve. Je replaçai le froment des flacons A , B et G dans d'au- tres flacons , et en les rouvrant , le lo novembre 1802 , je trouvai des insectes dans ces trois nouveaux flacons , mais en petit nombre. III. Le 26 mai i832, je mis cinq insectes dans le flacon A, et quinze dans le flacon B. Le 19 novembre i832 , je trouvai dans le flacon A cent dix-sept insectes vivans et quatre individus morts; dans le flacon B , que j'examinai le 29 octobre, étaient cent douze insectes vi- vans et cinq morts. Dans aucun des deux flacons je ne pus découvrir de larves, mais bon nombre d'insectes fraîchement éclos, surtout dansle flacon A. IV. Le 9 octobre 1862, je plaçai douze insectes dans le flacon A, que je conservai dans une chambre chauffée; je mis cent douze insectes dans le flacon B, qui resta dans une pièce attenant à celle qu'on chauffait; enfin , je plaçai un nombre indéterminé d'insectes dans le fla- con C , que j'enterrai dans mon jardin , à environ un pied sous terre. Tous ces flacons étaient remplis de grains de froment. Je les rouvris après un hiver très- doux, le 28 mars i853 , et je trouvai les résultais suivans ; Flacon A : Tous les insectes morts , à l'exception d'un seul , qui se métamorphosait. Flacon B : Cent vingt-sept insectes morts et cinq vivans. Flacon C: Soixante- qua- torze insectes morts et vinsl-un vivans. REVUE KNTOMOLOGIQUK. II9 Je replaçai les grains de froment des flacons B et G dans d'autres flacons distincts , et en les rouvrant , le 22 novembre i833 , je trouvai dans le flacon B un grand nombre d'insectes morts et six vivans , tandis que dans le flacon G les grains de froment étaient restés dans leur état primitif, et je n'y remarquai aucune trace d'insectes ou de larves. V. Le 9 novembre 1802 , je plaçai douze insectes dans un flacon rempli de grains de froment et le mis dans une chambre chauffée. Le 22 novembre i853, j'y trouvai vingt-deux insectes et quinze insectes morts. Geux qui vivaient étaient, en grande partie, nouvellement éclos. VL Le 28 mai i835 , je plaçai vingt- sept insectes dans un flacon avec du froment. Le 22 novembre tous les in- sectes étaient morts; les grains étaient à peine attaqués, et je ne remarquai aucune trace de larves ou de nymphes. De toutes ces observations je suis disposé à tirer les conclusions suivantes : i" La durée de la vie de l'insecte parfait peut tout au plus être portée à un an. 2° Les insectes avancés en âge sont inaptes à la repro- duction. 3° Cet insecte ne se reproduit pas dans le froid , mais seulement à une température douce. 4° La propagation de l'insecte dépend de plusieurs cir- constances qui ne sont pas encore suflîsamment connues. 5° Les silos ne paraissent pas être un moyen propre à détruire l'insecte, mais ils en préservent les grains lors- qu'ils ne sont pas encore infestés. 6° L'œuf ou la larve de l'insecte peut aussi hiverner 120 REVUE ENTOMOLOGIQUE. dans le grain, quoiqu'on petite quantité, de manière qu'on ne doit pas considérer comme entièrement dé- pourvus d'insectes les grains qu'on achète en Hiver. Je remarquerai, en terminant, que dans les grands approvisionnemens de grains , où l'on a employé tous les moyens connus pour détruire ces insectes, il a été cons- taté que le seul efficace est l'enlèvement mécanique des insectes, qui consiste à visiter souvent les grains, à les retourner et à tuer les insectes, principalement à les faire passer au tarare qui sépare tous les grains légers, ainsi que ceux qui sont attaqués, des grains encore in- tacts. Erfurt, février i854. A. Keferstein. DESCRIPTION de deux LÉPIDOPTÈRES nouveaux d'Espagne. Depuis quelques années que le goût de l'histoire natu- relle , et surtout de l'entomologie , est généralement ré- pandu , il est peu de contrées en Europe dont tous les coins n'aient été explorés plusieurs fois par des natura- listes habiles. L'Espagne seule est, pour ainsi dire, res- tée à l'écart , et si on en excepte les insectes recueillis à la hâte, et en voyageant dans quelques provinces, par MM. Dejean , L. Dufour, Goudot, Bedeau et quelques autres, on peut dire, sans crainte d'être démenti, que l'entomologie de ce pays nous est moins connue que celle de la Sibérie et de la Laponie. Deux causes principales y ont contribué : la première, c'est que dans l'Espagne, REVUE ENTOMOLOGIQUE. 121 qui est en arrière d'un siècle sur les autres nations de l'Europe , il n'y a pas un seul entomologiste; la seconde, c'est que , Lien que les naturalistes aient tous les regards tournés vers cette péninsule qu'échauffe un soleil afri- cain , ils n'osent trop se hasarder dans une terre aussi inhospitalière. Celle dernière considération n'a cepen- dant pas arrêté le zèle de M. Cantener, qui , l'année der- nière , pendant les nriois d'avril et mai , a visité le revers des Pyrénées espagnoles et les environs de Barcelonne." Quoique cet habile entomologiste n'ait pas dépassé la Catalogne, et qu'il n'ait séjourné que peu de temps et dans la plus mauvaise saison , il a rapporté un bon nom- bre de Coléoptères nouveaux et plusieurs Lépidoptères très-intéressans , entre autres les deux suivans que nous croyons inédits. Argus Marchandii , Boisd. — PI. 27 , fig. i et 2. Alis maris supra cœruleis margine nigro ; subtus cinereis basiobscurioribus viresceiiti-pulverulentis , lunula média nigra. Femina? Cet Argus a tout-à-fait le port et la taille de Melanops. Ses quatre ailes sont d'un bleu satiné , à reflet blanc , avec les nervures d'un bleu argentin et le limbe noir. Le dessous est d'un gris cendré , avec la base des ailes in- férieures saupoudrée de gris verdâtre ou bleuâtre. Les supé- rieures ont, sur le milieu, une petite lunule noire allongée , cerclée de blanchâtre. Le reste de leur surface est sans tache , excepté un point blauchâtre arrondi, très-légèrement pupille, que Ton observe près de l'angle interne , et qui , dans quel- ques individus est surmonté d'une empreinte un peu plus TOME II. 9 122 REVUE ENTOMOLOGIQUE. petite et moins distincte, Los ailes inférieures n'ont d'autres taches qu'une petite lunule centrale , semblable à celle des premières ailes, mais moins marquée. La frange est d'un gris blanchâtre , ainsi que le dessous du corps. Le corselet et le dessus de l'abdomen sont garnis de poils bleuâtres. La femelle m'est inconnue ; mais il est à présumer qu'elle doit avoir beaucoup de rapports avec celle de Melanops. Il a été découvert le lo mai i835 , dans les bois de pins du mont Serrât , aux environs de Barcelonne , par M. Cantener. Nous l'avons dédié à M. Marchand, de Chartres. Il serait possible, comme je n'ai vu que trois individus mâles , que cette espèce ne fût qu'une modification locale de notre Melanops ; il s'en distingue par les caractères suivans : le reflet des ailes est moins violâtre et plus argentin ; le des- sous des quatre ailes est un peu plus sombre ; celui des in- férieures n'offre qu'une petite lunule discoïdale , et celui des supérieures est dépourvu de cette rangée courbe de gros points noirs ocellés, si remarquables dans Melanops et dans Cjllarus. Anthophua Sancti-Florentis, Boisd. — PI. 28, fig. i et 2. ^lis omnibus griseo-olivascentibus , fascia média communi fusca ; anticis basi subinfuscalis punctisque duobus , minutîs , nigris , in macula reniformi conjlatis ; alis subtus fulvis fascia communi et^anescenti. Elle est à-peu-près de la taille à'JEnea; ses quatre ailes sont un peu olivâtres , traversées, un peu au-delà du milieu, par une bande commune , brune , commençant à la côte des supérieures et finissant vers le milieu du bord abdominal des inférieures. Les premières ailes ont, en outre, près delà base, REVUE ENTOMOLOGIQUE. 125 une petite raie Iransverse, brunâtre, fondue en partie avec la couleur obscure de cette portion de l'aile j la tache réni- forme est ovale , un peu plus pâle que le fond et marquée à chaque extrémité d'un petit point noirâtre ; la tache orbicu- laire n'existe pas d'une manière bien sensible ; cependant on distingue, à la place qu'elle doit occuper, un petit point olivâ- tre ; le côté externe de la bande transverse forme une ligue un peu plus pâle que le fond , et entre elle et l'extrémité ou voit une petite ligne sinueuse, peu marquée, qui remplace la raie fulgurale des Nocluêlides. Les ailes inférieures sont aussi un peu obscurcies vers leur base , et entre la bande commune et la frange près de l'angle externe on voit une espèce de bor- dure noirâtre. La frange des quatre ailes est un peu plus pâle que le fond. Le corselet et le dessus du corps participent de la couleur des ailes. Le dessous des quatre ailes est d'un fauve rougeâtre , avec les franges grises j celui des premières ailes offre une bande transverse brune, peu marquée , correspondant à la bande du dessus et précédée intérieurement d'une petite lunule dé sa couleur. Cette jolie ^nthophila , qae nous avons dédiée à M. de Saint-Florent , entomologiste plein de zèle et possesseur d'une riche collection de Lépidoptères , a été découverte par M. Cantener , le 1 1 mai i853 , aux environs de Barcelonne. Cette espèce se place naturellement à côté A'jEnea. Nota. C'est par erreur que la planche porte Erastna; lisez Anthophila. Docteur Boisduval. 124 REVUE ENTOBOLOGIQÎJE. MELANGES. Dégâts occasionnés par la Geometra pinaria. La note suivante, que nous devons à l'obligeance de M. Becquet, inspecteur des forêts à Strasbourg, est ex- traite d'un rapport que ce fonctionnaire a adressé à l'ad- ministration des forêts à Paris. Ce rapport contenait la description de l'insecte dévas- tateur et des ravages effectués par lui jusqu'au commen- cement de l'année i834, et insistait sur la nécessité de prendre des mesures actives et énergiques contre ce fléau qui menace la forêt de liaguenau (i) , pour prévenir des désastres plus graves encore. a Vers la fin de iSôa, une maladie parut se déclarer dans un canton de la forêt de Haguenau. Une partie de pins silvestres présentait un aspect singulier et nouveau. Sur une quarantaine d'hectares environ, tous les arbres paraissaient avoir séché sur pied , c'est-à-dire , oue toutes les aiguilles étaient jaunes et avaient perdu leur fraî- cheur. (l) Haguenau est une petite ville située à six lieux de Strasbourg. Au nord de la ville est une forêt de pins qui a une étendue de 7000 hectares. REVUE ENTÔMOLOGIQUE. 125 «Les agens forestiers s'inquiétèrent de cet état et firent diverses recherches pour en découvrir la cause; mais inutilement. Probablement à l'époque où cette première vérification fut faite, l'insecte dont on va donner la des- cription , était dans une de ses métamorphoses. «Enfin le mal ne disparaissant pas en i833, et les parties attaquées ayant pris une grande extension, on re- connut alors que la cause réelle de ce désastre était une petite chenille arpenteuse qui grimpait avec activité après des arbres ayant quelquefois plus de 4o pieds sans bran- ches. L'abattage de quelques pins fit observer cette che- nille sur les aiguilles qu'elle dévorait eu commençant par l'extrémité et en remontant jusqu'au pétiole. «L'examen de cette chenille en a fait établir la des- cription suivante : «Cet insecte, de i5 lignes environ de longueur, est en- tièrement uni et de couleur verte, avec une raie blanche sur le dos , et quatre filets jaunes sur les côtés. Sa tête est également verte, avec toutes les autres couleurs indi- quées. Elle a presque sous cette tète six pieds et quatre autres tout-à-fait placés à son extrémité. Cette organisa- tion avec les couleurs décrites l'a fait reconnaître pour la chenille Geometra plnarla, décrite au dictionnaire de Baudrillart sous le nom de Phalœna Geometra pinaria. «Suivant cet auteur, et suivant l'expérience acquise sur les lieux , cette chenille commence h naître à la fin de mai , d'œufs, déposés sur les aiguilles des pins, par des papillons éclos à la fin d'avril ,• elle se transporte ensuite d'arbre en arbre, se nourrissant à leurs dépens jusqu'à la fin d'octobre , époque vers laquelle, se plaçant sous les 126 REVUE ENTOMOLOGIQUE. feuilles et les mousses à une profondeur de 2 h 3 lignes, elle se convertit en chrysalide. Cette chrysalide est d'un vert noir très-foncé. «La contenance des parties de pins silvestres attaquées par la chenille arpenteuse du pin peut être portée sans exagération à environ i5oo hectares, qui sont menacés gravement dans leur existence. Les 100 hectares atta- qués en i852 sont tout-à-fait détruits et sans espérance de végétation. » Nous ajouterons que M. Becquet a pris toutes les mesures possibles pour arrêter ces dévastations. Toute- fois , nous faisons un appel aux entomologistes qui s'occupent de cette partie des insectes , et les prions de nous faire connaître, le plus promptement possible, les moyens qu'ils croiraient utiles pour la destruction de ce Lépidoptère. Ce sera rendre un service signalé à une contrée entière qui souffre de ce fléau; ce sera obliger particuhèrement le fonctionnaire qui nous a communi- qué ces détails et dont on ne saurait trop louer l'activité et la persévérance dont il fait preuve dans celte triste circonstance. G. S. Annales de la Société entomologlque de France. Le quatrième cahier de l'année i855 , complettant le deuxième volume de cet important recueil, vient d'être publié. Nous ne croyons pouvoir mieux recommander celte livraison qu'en en donnant la table des matières. REVUE ENTOMOLOGIQUE. I27 En voici l'aperçu : Notice sur les mœurs de la chenille de la Nonagvla patudicola, par M. Guinée. Description de trois nouvelles espèces du g. Cimbex , par M. le comte Le Pelletier de Saint-Fargeau. Remarques sur les carac- tères donnés par M. Klug au g. Syzygonia, par M. le comte Le Pelletier de Saint-Fargeau. Calandra securi- fera, par M. Gaede. Observation sur les deux genres Brachinus eï Aptinm , par M. Solier. Description d'une nouvelle espèce de Gyrinus, par M. Solier. Mémoire sur quelques chasses entomologiques à Fontainebleau, par M. Chevrolat. Nouvelle espèce du ^enre E no pi iiim , par M. Ledoux. Mémoire sur plusieurs y/rrtc/i^itt/cs nouvelles appartenant au genre Atte , par M. Lucas. Observation sur une nouvelle espèce à'Anoblius qui n'offre qu'un seul ocelle , par M. Léon Dufour. Note sur des apparitions d'Orthoptères dans les environs de Marseille , par M. Solier. Observations de M. Audinet-Serville sur une lettre de M. Westermann h M. Wiedemann. Nova spccies Europœa sectionis Trichidum, a J. G. Helfer. Note sur la larve du Leptis vermileo , par M. de Romand. Descrip- tion d'une nouvelle espèce de Carabe , par M. Robert- Spence. Note sur la famille des Pse/a/j/ite^is, par M. Aube. Description du genre Leucippe, par M. Milne Edwards. Rapport fait à l'Académie des Sciences sur trois notices relatives à l'existence de l'œstre de l'homme, par M. Isi- dore Geoffroy Saint-Hilaire. Nouvelle classification de la famille des Long ico mes , par M. Audinet-Serville (suilo). Bulletin entomologique, 4" trimestre, i833. 128 REVUE ENTOMOLOCIQUE. M. Audiaet-Serville a fait insérer dans le dernier ca- hier des Annales de la Société entomologique de France quelques observations qu'il a soumises à la société sur la lettre deM. Westermann à M. Wiedemann, publiée dans la troisième livraison de la Bévue entomologique (t. I , p. io3). En rapportant ce que M. Westermann dit des Cicindèles des Indes orientales qui vivent sur les plantes et qui se distinguent par leur corps moins large que celles qui se tiennent sur le sable, M. Audinet-Serville croit pouvoir appliquer la même remarque à notre Cic. ger- inanica. «Elle a certainement le corps plus étroit, dit-il, que les Campestris, Hybrida et Sjlvatica; ses habitudes ne sont pas les mêmes non plus; elle se tient autour des plantes basses , dans les lieux humides et un peu ombragés , et je ne pense pas qu'aucun de vous, messieurs, l'ait jamais trouvée au grand soleil, dans les localités très-chaudes et sablonneuses, comme les autres espèces que je viens de nommer. » Les observations que j'ai été à même de faire sur cette même espèce ne corroborent pas cette opinion , du moins pour ce qui concerne les environs de Strasbourg. J'ai de tous temps pris la Cic, germanica dans des lieux secs et très-exposés au soleil. Ainsi , par exemple , je citerai une colline située à quatre lieues de notre ville, près du village de Dorlisheim, qui a un versant aride, entière- ment dépourvu d'arbres et même de buissons, et vers la fin de mai et dans le mois de juin la Cic. germanica s'y trouve en quantité , tandis que là où commencent les arbres cet insecte disparaît entièrement. Il est aussi à REVUE EISTOMOLOGIQTJE. I29 remarquer que cette colline ne donne naissance à aucune source et est éloignée de tout endroit humide. Je pourrais encore citer d'autres localités de ce genre , où la C. germanicase tient en abondance. J'ai aussi re- connu que cette espèce ne se montrait jamais dans les grandes plaines et qu'elle recherchait exclusivement les contrées où il y a des collines. Enfin, je ne l'ai trouvée que sur les terrains calcaires; j'ignore toutefois si cette règle peut être regardée comme générale , mais il est de fait qu'elle s'applique encore à beaucoup d'autres es- pèces de nos environs. G. S. Dans la séance du 6 novembre dernier de la Société entomologique de France^ M. Audinet-Serville a an- noncé, de la part de M. Solier, que, d'après les expé- riences de ce dernier, il est évident que tous les Longi- coryies ont cinq articles à tous les tarses. M. Lefebvre a appuyé cette assertion par les observations qu'il vient de faire à ce sujet avec M. Audinet-Serville. Il a commu- niqué une lettre de M. Percheron qui confirme ce fait; cet entomologiste en avait eu connaissance depuis long- temps; il en fît part à M. Latreille, il y a quelques an- nées , quand ce professeur le chargea d'un travail sur les insectes de cette famille. Il en résulte que ces insectes paraîtraient devoir être placés immédiatement après les Lucanides. Ce fait est une nouvelle preuve de l'inconvénient de la classification qui a pour base le nombre des tarses , classification que, dès 1790, le grand Cuvier avait taxée d'absurde. G. S. l30 REVUE ENTOMOLOGIQUE. La société des Voyages d'histoire naturelle d' Esslingen vient de publier un prospectus dans lequel elle engage les amis des sciences naturelles à prendre part à un voyage que MM. Guillaume Schimper et Wiest vont en- treprendre en Egypte et en Arabie , où ils exploiteront principalement les bords de la mer Rouge et la chaîne des monts Sinaï. Une partie des fonds pour cette entreprise ayant été fournie par les gouvernemens de Bade et de Wurtemberg , qui protègent spécialement ces deux na- turalistes, leur voyage offrira aux souscripteurs toutes les garanties désirables. Un de leurs buts sera de recueillir des insectes t qui seront répartis entre les actionnaires par la société d'Esslingen. Si , toutefois , le nombre des actionnaires n'était pas assez grand pour couvrir une partie des frais du voyage en Arabie, les sommes déjà versées seraient remboursées, et les deux voyageurs par- courraient tel pays qui leur conviendra , avec les res- sources qu'ils ont à leur disposition , de sorte que la société des voyages se trouverait libre de tout engagement envers les actionnaires. Le prix de chaque action est de 5o florins (64 fr. 5o c). On peut souscrire jusqu'à la fin de juillet i854. S'adresser, par lettres affranchies , h MM. Hochstetter , prof., et Steudel, doct. , directeurs de la société des voyages à Esslingen (Wurtemberg). G. S. M. J. E. Fischer de Rœslerstamm, h Nixdorf, en Bo- hême , vient d'annoncer la publication d'un ouvrage sur les petites espèces de Lépidoptères {Microlepidoptera). REVUE ENTOMOLOGIQUE. l3l Cet ouvrage formera un supplément aux travaux de Treitschké et d'Hubner. L'édition entière ne sera tirée qu'à cent cinquante exemplaires. L'auteur garantit que la publication de l'ouvrage ne sera pas interrompue. Il paraîtra par an environ quatre cahiers in-4°; chaque cahier sera accompagné de cinq planches coloriées. Ces planches contiendront ; i° les espèces entièrement nou- velles; 2° des espèces dont il existe à la vérité des figu- res , mais qui sont méconnaissables; 3° les espèces qui varient beaucoup et dont les variétés ont été considérées comme des espèces distinctes; 4° l'^t^t pr'™'tif encore peu connu des petites espèces de Lépidoptères , ainsi que leur nourriture; 5° les principales parties des che- nilles et des chrysalides , et les organes remarquables de certains Lépidoptères vus à la loupe. Vingt livraisons formeront une centurie, qui sera accompagnée d'un titre et d'une table des matières. Le prix de chaque cahier est fixé à 2 fl. 42 kr. (6 fr. 10 c). On peut s'adresser à l'auteur lui-même , ou à la librairie J. G. Heinrichs, à Leipsig. Lépidoptères offerts en vente. M. le docteur Jos. Waltt, professeur d'histoire natu- relle à Passau (Bavière) , et auteur d'une Relation d'un Voyage entomologique en Andalousie, qui est en ce moment sous presse, offre aux amateurs une série de Coléoptères et de Lépidoptères. Il n'échange pas et se borne à vendre. En lui faisant une demande, elle doit être affranchie, et la moitié au moins du prix des insectes l32 REVUE ENTOMOLOGIQTJE. doit être jointe à la demande. II nous adresse un cata- logue de Lépidoptères de Hongrie, avec prière de le pu- blier; nous cédons à ses vœux, espérant faire plaisir aux amateurs. Catalogue des Lépidoptères qu'on peut se procurer chez M. professeur TVallt, à Passau {Bavière"). (Tous les individus sont de la plus grande fraîcheur.) Melitœa. Malurna Artemis Trivia Phœbe Parthenie. . . . Luciua ^rgjnnis. Euphrosine. . . Hécate Ino Daphne Cleodosa .... Pandora P'anessa. V-album Xanthonielas . . Limenitis. Aceris ....... Lucilla Sjbilla Camilla Populi yipatura. Métis cT - Ô- Hipparchia. Proserpina Hermione Brisais. . Semele . Arethusa. Fauna . . Tithonus Clymene Roxelana cf - ? Eudora . . , Dejanira. . Hiera ... — v.Leucomelas — var. Procida Melampus, Pjrrha . Eumenis Mêlas . . Medea. . Lygea . . Tjndarus Leander. Alcon . . Jolas. . . Euphemus tr. Daphnis Dorjlas Icarius 1 Admelus .... Polysperchon. . Hylas Battus Thersaiaon . . . lljponoë .... Hypothoë. . . . 1 Acacias Wralbum. . . . Pruni Zerjnthia. Polyxena .... Pontia. Beledice Colias. Edusa Myrmidone. . . 1 Chrjsotheme. . Hecaerge. Celtis 1 Hesperia. Lavaterae .... Sidœ 2 Alv'eus Orbifer ..... Steropes 75 Garthami .... 30 Chimœra. Pumila 1 Appendiculata . 5o Atychia. Pruni 3o Ampelophaga. . 1 • Zygœna. Brizae 1 Scabiosse 75 Punctum .... 1 Cjnaree 1 Angelicse .... Lo Coronillae. ... 60 Lœta 2 Sjntomis. Phegea 30 Thyris. Fenestrina ... 1*0 Sesia. Aplformis. ... 3o Asiliformîs ... 1 20 Spheciformis . . 2 Prosopiformis . 2 Ichneumonifor- mis 1 20 Cynipiformis . . 60 Andrenaeformis. 1 20 Stomoriformis . 2 Culiciformis . . 75 Tipuliformis . . 5o Tenthredinifor- mis 6o Philantiformis . 1 20 Macroglossa. Fuciformis ... 5o Bombyliformis. 75 IlEVUE ENTOMOLOGIQUE. fr, c. Deilœphilà; Elpenor 6o Porcellus . . . . l Lineata 2 Galii 1 20 Atropos 1 20 Convolvuli ... 60 Ligustri 60 Tilise 5o Ocellata 5o Populi 5o Quercus .... 4 Saturnia. Pyri 1 50 Spini 1 20 Carpini 5o Aglia. Taucf 6o — ? 1 20 Harpyia. Vinula ■ 4o Bifida 1 Furcula 75 Ulmi , 1 Fagi 2 5o Notodonta. Tritophus. ... 2 Ziczac 30 Torva 1 50 Camelina .... 3o Dictseoides ... 1 Argentina. . . . 1 5o Palpina 30 Plumigera. ... 6o Chaonia 5o Querna 1 Trépida 6o i33 Cossus. Ligniperda . . . 5o Panlherinus. . . 1 50 Arundinis. . . . 6 yEsculi . 2 Hepialus Sylvinus. . . . . 75 Hectus .... . 50 Lithosia. Quadra .... . 30 Griseola. . . . . 1 Com plana. . . 30 Unita . io Gilveola. . . . 75 Luteola .... 30 Aurcola. . . . 30 Bubricollis . . 30 Rosea 60 Proscida. . . . 40 Irrorea .... 30 Eborina. . . . 30 Jacobaea. . . . 30 AnciUa .... 40 Psjche. Pulla 30 Plamella . . . 30 Politella . . . 60 Clathrella n. sp 60 Muscella . . . 60 Plumifera. . . 60 Villosella. . . 1 Graminella. . 5o Zip ai is. Morio 60 Rubea 3 50 Monacha . . . 30 Valbum . . . 1 5o i54 Orgjia. Pudibunda . Fasceljna . . Gonosligma Ântiqua . . . Pjgœra. Anastomosis Reclusa . . . Anaclioreta . Curtula . . . Bucephala. . Bucephaloides Gastropachû Betulifolia . Populifolia . Quercifolia . Alnifolia . ■ Pruni .... Medicaginis. Taraxaci. . . Dunieli . . . Crataegi ... .Populi. . . . Processionea Catax .... Everia .... Lanestris . . Castrensis. . Eyprepia. Candida. . . Grammica . Sugnalis var. Ruffula . . . Plantaginis . Dominula. . Hera Purpurea . . Antica. . . . REVUE ENTOMOLOGIQUE. Villica. . . . Gaja Hebe .... Casta Maculosa . . Parasita . . . Fuliginosa. . Mendica . , Menthastri , Lubricipeda Acronicta. Leporina . . Aceris. . . . Megacephala Ligustri . . . Tridens . . . Psi Auricoma. . Rumicis. . . Euphorbix . Bryophila Clandifera . Perla .... Spoliatricula Ereptricula . Receptricula Fraudatricula Raptricula . Deceptricula Cymatoph Ambusta . . Retusa. ... Subtusa . . . Oo. . . . , . Xaiilhoceros RuScoUis. . Dilula. . . . Octogesiiua . fr. c. 60 15 60 2 5o 1 50 5 30 5o 30 30 50 30 30 75 30 30 60 30 Or 50 Congener . . . . 1 5o Scoriacea .... 1 20 Episema. Cœruleocephala 3o l-cinctuni. ... 5 Tri macula. . . . 2 5o T^etsa 3 5o Graminis .... 75 u4grotis. Rectangula . . . 5 Aquilina .... 60 Tritici 6o Fumosa io Obelisca 90 Ruris 5o Saucia 3 5o Aqua 3 5o Suffusa 30 Exclamationis . 3o Valligera .... 1 Craffa 2 25 Forcipula . . . . 1 5o Signifera .... 75 Cinerea 1 5o Tenebrosa. ... 5o Lutulenta. . . ^ 1 5o Fiiubriata. . . . 1 5o Fugax 2 Pyropbila. ... 1 Latens 2 5o Noctua . Ravida 1 Augur 1 Sigma '. 75 Baja 60 Polygona .... 75 Depiincla . . . . 3 5o Gotilica . . C-nigrum . Triaogulum Tristigma . Flamatra . Plectra . . Triphœna. Cornes. . . . Subsequa . • Pronuba. . , Fimbria. . . Janthina . . Linogrisea . Consequa . . Amphibyra. Tragoponis . Livida .... Cinnamomea PjTaruidea . Mania Maura. . Typica . . Hadena Sapoiiaria . . Capsincola . Cucubali . . Popularis . . Leucophaea . Dentina . . . Satura .... Genistae . . . Conligua . . iEruginea . . Convergens . Distans . . . Protea. . . . Phlogoph Adulatris . . REVUE ENTOMOLOCIQUE. ;. fr. c. 30 75 ^0 30 60 1 1 5o 2 5o 30 2 /JO 1 20 60 Lo 5o 75 1 30 30 30 50 1 20 75 75 30 Scila ... Meticulosa Lucipara . Fovea . . . Meselina Conspersa. . Compta . . . Albimacula . Culta Oleagina . . Oxjacanthac. Aprilina. . . Polia Chi Serena. . . . Dysodea. . . Filigramma. Poljmita . . Nigrocincta. Advena . . . Nebulosa . . Proserpina . Tensa .... Trachea. Atriplicis Praecos . Apamea. IVictitans Djdima. Ophiogranima Furuncula Strigilis . . Testacea. . Infesta. . Cespitis . . Mamestra Olevacea Suasa . . 30 50 2 5o 1 5o 75 5 1 .20 1 5o 30 60 5o .75 75 75 2 5o 3 5o 1 5o 50 7 1 5o Lo 1 5o 75 30 1 20 75 30 1 5o 75 i55 fr. c. Nigrîcans .... 5 Cbenopodii. . . 3o Albicolon. . . . 1 5o Brassicae 80 Persicarije. ... io Thyatira. Thalictri 2 5o Libatrix 30 Mjthimna. . Acetosellse ... 1 Furca 1 Lythargyria. . . Lo Albipuncta ... 75 Conigera .... 75 Imbecilla .... 1 Xanthographa . 60 Neglecta 1 5o Orthosia Caecimacula. . . 75 Instabilis .... 30 Munda 75 Ypsilon 3o Lota 1 20 Macjlenta. ... 1 Gracilis 60 Opima 2 5o Stabilis 30 Miniosa 1*0 Cruda 30 Laevis 60 Nitida 60 Humilis 1 PistacJna .... 6o Litura 1,0 Charadriiia. Glareosa . . . . 2 5o Cubicularis ... 3o Lenta 2 25 i56 fr. c Superstes .... 6o Alsines 3o Respcrsa . . . . 1 5o Trilinea 75 Virens 1 Sii7ij7a. Venosa 2 5o Nervosa 4 Musculosa . . . 2 5o Leucania. Pallens 3o Impura ..... 1 Obsolela .... 60 Comnia 75 L-album 30 A^onagria. Flusa 2 50 Neurica 1 5o Paludicola ... 75 Sparganii .... 1 Tjphœ 1 Gortjna, Flavago 75 Luteago 1 5o Xanthia. Pulmonaris. . . 2 5o Echii 1 Ochroleuca ... 1 Rufina liO Ferruginea ... 3o Evidens 2 5o Vitellina . . . . U Citrago 1 Croceago .... 3o Aurago 1 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Sulphurago Ccrago. . . Silago . . . Gilvago . . Cosmia. Abluta. . . . Trapezina. . Affinis. . . . Pjralina. . . Cerasi Rubricosa. . Rubiginea. . Vaccinii. . . Erjtliroceplial Dolosa. . Glabra. . Silène . . Satellitia Xylena Vetusta . Exoleta . Rhizolitha . Petrificata. . Conspicillaris Putris .... Scolopaciaa. Polydox. . . Lithoxylea . Petrorhiza . Cassinia . . . Nubeculosa. Pinastri . . . llyperici . . Perspicilaris Radiosa. . . 30 1 1 75 75 30 75 1 20 50 75 30 1 75 30 io 30 30 1 5o 75 1 5o 75 io 2 5o 60 2 25 1 5o 1 5o fr. c. Antirrliinl ... 1 Linariœ dO Opalina 1 20 Delphinii .... 1 Cuculina. Abrotani .... 60 Absynthii .... 1 Artemisia;. ... 1 Tanaceti i Umbratica ... 30 Lactucae. . . . . 1 5o Chamomilla; . . 1 Chrysanthemi. . 1 Lucifuga .... 1 5o Thapsiphaga . . 2 5o Verbasci 30 Scrophulariae . . 5 0 Plusia. Ametliystina . . 3 5o Triplasia 3o Asclepiadis ... 2 25 Urticee 30 Consonna . . . . 2 5o Modesta- 2 50 ïllustris 75 Moneta 1 5o Deaurata. ... 11 Concha 2 Festucœ 1 Chrysitis .... 3o Circumflexa. . . 1 5o Jota 1 20 Interrogationis. 1 5o Anarta. Heliaca 3o BEVUE ENTOMOLOGIQUE. 1^7 MEMOIRES, DISSERTATIONS, ETC. OBSERVATIONS DÉTACHÉES sur l'apparition des LÉPIDOPTÈRES, par M. Keferstein, d'Erfuri; traduites de C allemand par G. Silbermann. Plus l'esprit humain fait de progrès dans l'étude des sciences naturelles, plus aussi il s'étonne, dans ses re- cherches , de la variété infinie , de la grande harmonie et, en même temps, des merveilleuses modifications qu'il rencontre partout. Toutes les créations, que la nature a répandues avec tant d'abondance dans la plupart des contrées et des régions de la terre , rentrent dans le do- maine de ses investigations scientifiques , et quel homme , fût- il même un second Linné , pourrait se flatter d'em- brasser, d'examiner, d'approfondir toutes ces merveilles? Ne prenons qu'une minime partie de l'une des classes du règne animal , par exemple les Lépidoptères. Latreille connaissait i8o4 espèces de Papilionides (i). Dans ce (1) Eiicjclo/jédie méthodique, article Entomologie^ par MM. Latreille et Godart.t IX. Paris, 1819. In•4■^ TOME II. lO l38 REVUE ENTOMOLOGIQUE. nombre sont environ 237 espèces d'Europe, les autres sont exotiques. Rappelons nous que, hors de l'Europe, les autres pays ne sont connus qu'en partie, et encore incomplètement, pour ce qui concerne l'Entomologie. On peut dès-lors supposer qu'au moins un tiers des Pa- pillons diurnes existans était inconnu à Lalreille (1) , et qu'ainsi la lotalilé des Papilionides s'élève certainement à 24o5 espèces. De ce nombre, il y en a , d'après l'étî t actuel de la science, 260 qui vivent en Europe, c'est à- dire la neuvième partie. Nous connaissons , en espèces d'Europe, iio Sphin- gidcs, iC)6 Bombjcitesj, byi NoctuéUtes^ I^i'b Géomé- tritcs., 166 Pyralites, 270 Tordeuses, 420 Tinéites Qt 20 Alucites. En admettant, par analogie avec les Papilionides, que l'Europe renferme la neuvième partie de tous les Lépi- doptères, nous aurons les totaux suivans : 24o5 Papilionides; 990 Sphingites; 1764 Bombycites; 01 09 Noctuélites; 3807 Géométrites; 1494 PyalJdes; 2430 Tordeuses; 3780 Tinéites; 180 Alucites; ouunlolalgénéraIde2i;989 espèces de Lépidoptères. (1) Outre la Faune des Lépidoptères de l'Europe, nous ne connais- sons guère c^ue celles des Indes Orientales, de Java et d'Aniboïne , de BEVUE ENTOMOLOGIQUEi iSq Chaque espèce doit êlre considérée dans ses trois états, c'est-à-dire , comme chenille , comme chrysalide et comme insecte parfait, de manière que l'insecte peut être regardé, dans chacim de ces états, comme un être distinct. Enfin, la chenille elle-même se présente d'une manière dilFérenle, suivant les changemens de peau qu'elle subit. Dans l'insecte parfait, les sexes ont sou- vent des formes très- diverses, et puis quelle série de va- riétés , non seulement dans les Lépidoptères , mais même dans les chenilles ! La vie d'un homme ne semble-t-el!e pas déjà trop courte pour observer une part si restreinte des créations de la nature , et cependant la Lépidoptérologie n'est encore qu'une faible partie de l'Entomologie! Mais ce luxe, cette diversité offrent à l'observateur ua charme inexprimable , et je crois pouvoir dire avec rai- son , qu'aucune branche des sciences naturelles n'est aussi attrayante que l'étude de l'Entomologie. Chacun de ses ordres a son genre d'attrait particu- lier. Les Coléoptères se distinguent par la diversité de leurs formes; \es Hémiptères , par les modes particuliers de leurs métamorphoses; les Lépidoptères, par l'éclat des couleurs de leurs ailes; les Névroptères, par la courte durée de la vie d'un grand nombre d'entre eux; les Hj-^ inénoptèrcs , par leurs travaux industrieux; les Diptères, par les nombreuses incommodités qu'ils occasionnent quelques côtes d'Afrique, du Brésil , de la Gujane et de l'Amérique du I\ordi de plusieurs îles des Indes Occidentales et de quelques parties •le l'Asie mineure. On ne connaît encore qu'un très-petit diarict de la Nouvelle Hollande. lO. l4o REVUE ENTOMOLOGIOUE. aux hommes et aux animaux; les Apicres , enfin, par leur aspect généralement repolissant. Les Lépidoptères sont néanmoins rie tous les insectes ceux qui présentent le plus d'intérêt, par l'admirable beauté et la délicatesse des nuances de leurs couleurs, même h ceux qui ne sont pas initiés dans l'élude de TEn- lomologie. Ils sont comme des apparitions aériennes , et les trachées de leurs organes de la resj)iration forment proprement le squelette de leur corps. Ils présentent le contraste de l'être terrestre avec l'être aérien; car , tan- dis que comme chenille ils sont enchaînés 5 la terre et à ses produits , et principalement aux végétaux , pour trou- ver leur nourriture, le Papillon développé, se confiant h la force de ses ailes , s'élève librement vers le ciel et dé- daigne , ainsi qu'on l'a observé sur plusieurs Bombycites , toute nourriture terrestre, pour s'adonner exclusivement h l'amour; ou bien il hume le plus doux et le plus sub- til nectar des fleurs. Mais souvent aussi , dans les Alpes par exemple, cet essor vers les régions élevées est cause de sa perle et prouve, même chez les Lépidoptères, que toute transgression des lois de la nature est punie. En voltigeant de fleur en fleur , les Papillons des Alpes arrivent jusqu'au pied des glaciers. Alors , assaillis , en- traînés par un coup de vent subit, ils ne trouvent plus d'asile sur l'immense plaine de glace; s'abandonnant au gré du vent qui les pousse sans cesse plus haut, ils espè- rent relrouver leurs prés fleuris: vain espoir, les forces leur manquent h la fin , et ils tombent engourdis sur la masse de neige. Là , préservés par le climat contre la destruction , ils restent quelquefois intacts pendaht des REVUli l-ISTOMOI.OGIQUE. l^l années entière» , jusqu'h ce qu'ils soient couv(;rls d'uno couche de neige ou qu'ils périssant. Et comme les tour- billons sont fréquens dans les hautes régions des Alpes , ils entraînent souvent des nuées d'insectes qu'ils dépo- sent sur les glaciers , et l'on est étonné de trouver sur cette glace éternelle des Papillons bien conservés , qui semblent y reposer en vie. Mais, si le Papillon paraît plutôt comme une création aérienne que terrestre, il est d'autant plus enchaîné au sol dans ses états primitifs , et notamment comme che- nille. Il s'attache surtout au r^gne végétal , qui sert pres- que exclusivement de nourriture aux chenilles. Excepté Tinca coloncUa , cerelLa , pellionclla et quelques autres Teignes , et la Phalène problématique de l'Amérique du stid , dont la larve se tient, dit-on, dans la peau hu- maine , je ne connais pas de chenille qui se nourrisse d'autre chose que de substance végétale. Pjralis pingui- naliSfL. fait une exception remarquable: sa larve se nourrit de beurre , de lard et d'autres substances ana- logues; on assure même qu'elle a été trouvée dans les intestins de l'homme. Il existe, à la vérité, quelques chenilles, par exemple celle de Noct. Trapezina, qu'on peut considérer comme carnivores; car , même lorsque la ftiim ne les presse pas, elles s'entredévorent; ceci n'a lieu , toutefois , qu'à l'état de captivité , et les végétaux ne sont pas moins leur nourriture principale. Une impulsion naturelle, que nous appelons instinct, porte les Papillons à ne pas s'écarter de beaucoup de l'cndroil où ils sont nés et où leur chenille trouva sa l42 REVUE ENTOMOI.OGIQUE. nourriture, quoique leurs ailes leur en offrent les moyens. Ceci pourrait être une des principales causes d'un fait remarquable dont je parlerai plus bas; c'est qu'on ne trouve souvent les Papillons que dans des places Irès- circonscrites , tandis que les plantes dont se nourrissent leurs chenilles sont répandues au loin. Le besoin de l'accouplement est le seul qui puisse l'emporter sur cet instinct naturel. On a observé que des Papillons mâles sont arrivés auprès d'une femelle en état de captivité, et cependant ils devaient être venus d'une distance de plu- sieurs lieues, car c'est à cette distance seulement qu'on trouvait la plante dont ils se nourrissent. La direction que prennent les Papillons de nuit , vers les lumières, paraît tenir h la même cause, car j'ai ob- servé que ceux qu'on prenait ainsi étaient presque exclu- sivement des mâles. C'est certainement encore au besoin de l'accouple- ment qu'il faut attribuer ces migrations de Lépidoptères qu'on remarque quelquefois, et dont l'une des plus re- marquables est celle qui a été observée en 1826, dans le canton de Vaud. Elle se composait du Pap. cardia , si généralement i^épandu , et formait une colonne de dix à quinze pieds d'épaisseur , et dont le passage a duré plus de deux heures (1). En général, les Lépidoptères mâles sont plus petits que les femelles; leurs couleurs sont souvent plus vives, et ils apparaissent ordinairement plus tôt et en plus grand nombre que les femelles; celles-ci sont plus paresseuses (1) Voy. Zcitung fur die élégante TVelt du 26 octobre \?j11 . REVUE ENTOMOLOGIQUE. l43 et ne quittent pas volontiers le lieu de leur naissance. Partout où il y a des plantes , ou trouve des Papillons; même les Lichens , qui sont presque desséchés pendant l'été, servent de nourriture à certaines chenilles , et no- tamment les Lithosies; elles n'épargnent même pas les bolets [Tinea bolctella). A une hauteur de 12,000 pieds, sur le Monte Rosa, M. de Wellenberg rencontra des Papillons en parfait état , et à une hauteur pareille, où au mois d'août 1820, à midi, le baromètre marquait 16, 55, et le thermomè- tre + 1,2 , M. Zumstein vit voltiger un beau Papillon de couleur rouge; quelques Lichens épars sur des rochers étaient la seule végétation perc3ptible (1). MM. Hawes et Fellowes , qui montèrent en 1827 sur le Mont-Blanc, remarquèrent sur sa cîme , élevée de 1 5,665 pieds au-dessus du niveau de la mer, et couverte d'une neige éternelle, un Papillon qui volait avec rapi- dité au-dessus de leur tête , et en descendant ils en virent encore un second (2). .MM. Schiede et Deppe, qui montèrent sur le volcan Orizaba, observèrent, h une hauteur de \l\\i i5,ooo pieds au-dessus de la région des prairies, et sous un bloc de por- phyre , plusieurs Phalènes Aonl quelques-unes étaient mortes et d'autres en vie. Il paraissait toutefois qu'elles avaient été entraînées dans ces régions de neige par un (1 ) Voy. Monte Rosa, eine topographische und natur-historische Skisze, nebst einem ^nhang der vom Hrii. Zumstein gemachten lieise zur Erstei- gung seiner Gipfel, par Louis deWelden. Vienne, 182/1. In 8". (2j Voj. Freimûthiger, 25^ année , u" 2/i9, p. 69i. )44 RliVUE ENTOMOLOCIQUE. tourbillon ascendant; mais une espèce de Coléoplère qui s'y trouvait vivant, semblait indigène à ces régions. Le capitaine Parry a vu , dans les régions polaires qu'il a visitées, un petit Papillon doré et une Tels^ne (i). Scoresby a pris, sur la côte septentrionale du Grœn- land , au 70* degré de latitude nord, dans les vallées abritées où la végétation était très-abondante, par une chaleur de 70° Fahrenheit, plusieurs Papillons diurnes, parmi lesquels Famcson n'a pu reconnaître, à cause du mauvais état où ils se trouvaient, que Pap. Dia et Pa- lœmon (probablement Prt/teno) , qui se trouvent aussi dans l'Allemagne septentrionale (2). Dans le Kamtschatka , M. Sleller ne trouva que trois espèces de Papillons (5). Nous ne savons malheureusement pas jusqu'où l'on trouve des Lépidoptères vers le pôle méridional. S'il est donc constaté que le règne végétal est la pre- mière condition de l'existence des Lépidoptères, puis- qu'il sert presque exclusivement de nourriture aux che- nilles, il est certain aussi que presque chaque plante est habitée par une espèce particulière. L'immense majorité des chenilles se tient sur les feuil- les. H en est toutefois qui ne se nourrissent que de fleurs [Turtr. dlpsacana) ; d'autres, de semences {Noct. del- (1 ) Voy Froriep , Notizen der Natur und Heilkunde, t. VI , p- 2. (2) Voy. AVilliani Scoresbj (le jeune), Tagehuch einer Jteise aitj den IVallfischfang, etc., itn Sommer lii2>; traduit par Frédeiic Kries. 1823. lu -8°. (^3)yoy. SleUcr , Beschreibung ifon Kamtschatka, par J. B. S. Franc-, fort et Leip.ig, I7 7i. Inô". P. l97. REVUE ENTOMOLOGIQUE. l^^ phinii)', il en est d'autres qu'on trouve dans les galles fui les excrétions résineuses [Tinea resinella) , dans les fruits ou leurs graines {Tinea granella) ; d'autres encore, ne vivent que dans le bois {Cossus et Scsia) , dans les racines {Hepiolus humull) , dans la moelle ( i\oct. iyplieœ) , ou enfin, sous l'épidcrme des feuilles {Tin. SchœffereUa). La plupart des chenilles qui vivent de feuilles se tien- nent sur leur face supérieure; cependant il en est qui recherchent exclusivement leur lace inférieure {Pap. rl\fmni). Les unes ne se tiennent que sur la cînie des arbres [Bomb. Milliauseri, bicolora , Pap. Antiopa ; cette dernière ne descend plus bas que peu de temps avant sa métamorphose). D'aulrcs, demeurent seulement sur les buissons {Bomb. argentina , detrita, j\oct. dif~ finis) ou les jeunes arbres {Spli. quercus). En général, on trouve le, plus grand nombre de che- nilles et de Lépidoptères dans les bois qui ne sont pas exposés aux inondations , et principalement à l'entrée de ces bois et dans les prairies qu'ils peuvent contenir. Certaines chenilles ont des plantes spéciales qui leur servent exclusivement de nourriture {Bomb. argcntina et bicolora); d'autres, se nourrissent, au contraire, de végétaux très-divers {Bomb. dispar); on les trouve sur des plantes et des arbres {Pap. tnaturna , c-album, , Bomb. fascelina) , même quelquefois sur des plantes tout-à-fait hétérogènes; ainsi Bomb. monaclia vit sur le pin et le chêne. Il est aussi des familles entières de Lépidoptères dont les chenilles vivent sur certaines familles de végétaux . l46 REVUE ENTOMOLOGIQUE. et qui, à l'état d'insecto parfait, ne peuvent exister que là où se trouve la plante qui sert de nourriture à leur chenille. C'est ainsi que le genre Zygœna , Boisd. ne se lient que sur les légumineuses herbacées , telles que Co- ronilia varia, hippocreplsj, etc. Jamais on ne trouvera les chenilles de ce genre sur les buissons et les légumi- neuses arborescentes. Les chenilles du genre Satyrus , Latr. n'habitent , sui- vant les observations qu'on a pu faire, que des plantes , et principalement les graminées. Il en est de même de la plupart des chenilles des Papilionides; celles des Bogi- bycites, au contraire, vivent ordinairement sur les ar- bres. II y a, en général , moins d'espèces de chenilles sur les conifères , quoique le nombre des individus soit, le plus souvent, assez considérable, tandis que les arbres à feuil- lage donnent asyle h beaucopp.plus d'espèces. Il est re- marquable que le chêne, qui nourrit très-peu de Papi- lionides, soit l'arbre où se trouvent le plus de Bomby- ciles et de Noctuelles. On peut donc établir, en principe général, que le carac- tère de la Flore d'une contrée indique celui de la Faune des Lépidoptères; ainsi, dans les montagnes, les Papil- lons se trouvent dans la même proportion que les plantes; les espèces y sont moins nombreuses , mais les individus en plus grande quantité. De là vient aussi que, comme la Flore des régions polaires correspond en grande partie 5 celle des Alpes, on trouve dans les deux contrées à- peu-près les mêmes espèces de Lépidoptères. Toutefois, l'apparition des Papillons ne dépend pas REVUE ENTOMOLOGlQlJE. \ k"] seulement delà Flore d'un pays; beaucoup d'autres cir- constances , inconnues pour la plupart , mais qui tiennent probablement au climat et à la localité, doivent entrer en ligne de compte. Ainsi, par exemple, il est remar- quable que le Sph. nerll , qui se trouve en Italie et dans quelques parties de l'Allemagne, ne se présente pas en Portugal, où cependant la nourriture de sa chenille, le Nerluin oleander , croît en abondance. D'après l'assurance de M. Marklins, le Sph. euphor- biœ ne se trouve pas en Suède, quoique Linné l'ait sans doute annoncé par erreur, et cependant les Euphorbla csulce et cyparisslas , qui servent de nourriture à la che- nille de ce Sphinx , y sont très-communes. Je n'ai trouvé qu'en certains endroits, et notamment dans les montagnes, Pap. ApoUo , Sibylia et Geom. chœrophyllata , et cependant la chenille du premier vit sur Sedum telephium ei album; celle du second, sur Lonicera cœridea , xylosteum, caprifollum et pericUme- nuni; celle du troisième enfin, sur ChœrophyUum syl- vestre, toutes plantes qui croissent partout. Tkyris fenestrina n existe que dans l'Allemagne méridionale et lo sud de l'E^urope (M. Ahrens m'a cependant assuré l'avoir prise une fois h Eckartsbergen, près de Naumbourg) , tandis que la chenille se nourrit de Sambucus nigra et à'Actium lappa t qui se trouvent bien avant vers le nord. J'en dirai autant d'Âtychia infausta, qu'on prend dans le midi de la France et sur une partie de la rive gauche du Rhin , et sa chenille vit cependant sur le Pru- nus spinosuj qui est répandu partout. l48 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Durant un voyage de cinq jours , enlre Anlium et Ardea , Bonsletten ne rencontra que deux espèces de Pa- pillons, quoiqu'il y ait dans ce pays beaucoup de Lois et de superbes prairies; du reste celle contrée lui parut , en général, peu fertile en insectes (i). M. le professeur Lichtenstein m'a assuré que le rap de Bonne-Espérance est très- pauvre en Lépidoptères, et M. Thienemann m'a écrit que l'île d'Islande n'offrait presque pas de Papillons diurnes, tandis qu'il m'a fait parvenir plusieurs Noctuelles et Arponteuses de ce pav-. La Floride , la Géorgie et la Caroline , qui sont situées à-peu-près sous la même latitude que l'Egypte et la Sy- rie, fournissent beaucoup de grands Lépidoptères, tels que Bomb. Ceeropia et plusieurs autres espèces analo- gues, et sont surtout riches en espèces du genre Papl- lio de Latreille; et cependant l'Egypte et la Syrie n'of- frent que d'assez petites espèces, comme on le voit dans les Sjmbolœ phjslcœ d'Ehrenberg, et aucun Paptlio remarquable, mais par contre beaucoup de Pierls et de Satyrus. Il est à noter que l'Angleterre est très-pauvre en Pa- pilionides , tandis que les Noctuelles y sont en abon- dance. Ceci s'explique cependant parce que les Papil- lons diurnes ont besoin , pour vivre et voltiger dans l'air, d'un soleil plus chaud, plus vivifiant que celui d'Angle- terre, sans cesse attiédi et intercepté par les brouillards. Les nuits tempérées de ce climat conviennent, au con- traire, beaucoup aux Papillons de nuit. (1) Minerva: Taschenhuch fur lô27 , p. 3l6. IlEVUF. ENTOMOLOGIQUF. l49 An Chili, où les fleurs sont si abondamment pour- vues de miel , le docteur Pœppig trouva à peine six es- pèces de Papillons, tandis que la province dcHuanuco, dans le Pérou, qui est du reste assez pauvre en insectes des ordres plus élevés, contient quantité de Lépidop- tères qui se distinguent autant par leur taille que par l'éclat de leurs couleurs , au point que celte contrée sur- passe encore le Brésil et la Guyane par ses richesses lépidoptérologiques. Du reste, il explique la 'pauvreté du Chili en Papillons , par la sécheresse de l'atmosphère durant six mois de l'année, par l'absence de torrens et de forêts épaisses, et par la violence des vents du sud qui y régnent les deux tiers de l'année (i). La Sibérie, et surtout la partie méridionale de celte contrée, nous oiFre l'exemple le plus frappant de l'in- fluence qu'exerce le climat; l'hiver y est, comme on sait , très-froid; par contre , la chaleur est tellement in- tense en été, qu'elle peut alors être, en quelque'sorte , assimilée à un pays tropique. Lepechin trouva , dans le gouvernement d'Orcnbourg, Bomb. villica, caja , plan- tn^inls et aid'ica. Outre les Papillons diurnes de l'Alle- magne septentrionale, tels que Pap. DapUdicc, yiglaja. Iris, Podalii'ins, Machaon, Mncmoslne , Populi , ApoUo , il y prit encore Pap. rumina ei aceris de l'Eu- rope méridionale, et de plus Pap. Panope, Leucothoe, Venitia^ Mineus, Clio, Proteus cl Sph. Crcu*a , qui appartiennent exclusivement aux climats tropiques. (il Y«y Frorien , Nntizpn fiir Nattir und Ifeilkunde, t. XXIII , p. 231 et t. XXXI p. ?.2'6. l5o REVUE ENTOMOLOGIQUE. Le climat exerce aussi une grande influence sur la couleur et la taille des Lépidoptères. Ainsi, il est certain que Pnp. CLeopatra , qui habite le sud de l'Europe et dont les ailes portent une lâche d'un rouge vif, n'est autre chose qu'une variété du mâle de Rhamni, variété qui est due à l'influence du climat. Ce même Papillon se montre à l'île de Ténériffe, avec des ailes supérieures entièrement rouges. Les mêmes circonstances se pré- sentent pour Pap. Egeria et Meone. De même Prorsa et Levana ne sont-ils pas la même espèce , avec cette seule différence que le dernier n'apparaît qu'en automne, tandis que le premier éclot au printemps de chrysalides qui ont passé l'hiver , et que le soleil ardent du prin- temps lui donne des couleurs plus vives? C'est encore l'influence du climat qui fait que tous les Papillons d'Allemagne , qui se retrouvent en Portugal , se distinguent dans ce dernier pays par une taille plus grande et des couleurs plus tranchées, quoique , du reste, ils ne diffèrent pas notablement de ceux d'Alle- magne (i). Bonelii a aussi observé que les espèces qui se présen- tent simultanément en Itahe et en Sardaigne , sont de près d'un tiers plus petites dans cette île, mais que leurs couleurs sont plus vives; les bandes et les taches de couleur plus foncée , mais aussi moins grandes et qu'elles disparaissent même quelquefois entièrement. Quant à la taille, il est remarquable que Pap. Ma- chaon, que je n'ai jamais pris que dans des pays de (l) Ochsenlieimer, SchTiietterlin^e von Euro/ui, t. 1 , p. REVUE ENTOMOLOGIQUE. l5l collines (i) , se relrouve aussi sur les Alpes, mais qu'il est conslamment d'un tiers plus petit. La même obser- vation s'applique aux Pap. ApoUo et Pales. Il paraît que l'ensemble du pays a une grande in- fluence sur la taille des Lépidoptères , et on peut éta- blir, en règle générale, que les conlinens et les grandes îles fournissent seuls des Papillons de taille colos- sale, que ces espèces disparaissent su-r les petites îles, quoique les influences climatologiques soient les mêmes, et qu'en somme le nombre des espèces de Papillons est très restreint dans les îles de peu d'étendue. Ainsi, l'on assure que les îles d'Otaïli et de l'Ascension ne possèdent que deux espèces de Papillons (2). L'île de Walan ou Stronij , dans l'océan Austral , ne fournit que trois espèces qui lui sont communes avec les îles de la Société (3). Selon M. Lesson , les insectes sont , en général , très- rares dans les îles de la mer du Sud. Deux ou trois es- pèces de Papillons indiens sont seules communes dans les îles Malouines (4)- M. le professeur Germar a remarqué que les côtes de Dalmatie sont peu riches en insectes , et que ceux qu'on y trouve correspondent exactement avec les espèces des côtes voisines du continent. (1) Cette espèce est aussi très-commune aux environs de Strasbourg, où le pajs est entièrement plat. Elle n'appartient donc pas exclusivement aux pays de collines. {Note du traducteur. ) (2) Isis par Oten , année 1833 , p. 57 et 70. (3) Neue geographische Ephemeride, 1823, t. XYII , p. 3oi (i) /.fii année l83l , p. 777. iSa REVUE ENTOMOLOGIQUE. On prétend que Tîle de Timar , dans l'océan des Indes orientales, fait une exception remarquable. On y trouve non-seulement un très-grand nombre d'espèces, mais encore des Lépidoptères distingués par leur taille. Par contre , le grand continent méridional, la Nou- velle-Hollande, dont la partie septentrionale est h-peu- près sous la même latitude que l'île de Timar, ne four- nit, à mon su, aucun Lépidoptère colossal. • Si , dans l'ancien monde , les quadrupèdes l'emportent pour la taille sur ceux du nouveau monde, on peut en dire autant des Lépidoptères. Bomh. Atlas se trouve dans les deux Indes; M. Laporte l'a même rencontré dans les îles Philippines. Les Papillons diurnes, les Sphinx elles Bombyx sont, sur les deux continens, à-peu-près d'égale grandeur. Les Noctuelles seules semblent, au- tant que je connais la Faune lépidoptérologique de l'A- mérique , faire exeption à cette règle , car les deux espè- ces colossales, Stryx el Agrippina, appartiennent ex- clusivement à cette partie du monde. Cependant , je suis persuadé qu'il existe aussi dans l'ancien monde des Noc- tuelles de la même grandeur. L'influence du climat ne produit pas seulement des variations dans la taille et les couleurs; elle se fait en- core sentir dans d'autres circonstances. Ainsi , d'après Latreille , Pap. Maturna ne se montre que dans les bois situés vers le nord; je l'ai pris près d'Erfurt, près de Leipsig et sur le Hartz. Latreille assure aussi que Pap. Dictynna est commun aux environs de Paris : je ne l'ai pris que dans les montagnes, jamais dans la plaine. Pap. IJclle ne se trouve , selon Latreille , que sur les prairies REVUE ENTOMOLOGIQUE. l55 situées dans la montagne , et cependant il apparaît aussi dans les environs de Leipsig, pays de plaine. Pap. W-album, qui ne se présente qu'isolément dans l'Allemagne septentrionale, est très-commun aux envi- rons de Paris. KoschalEky a trouvé Cossus œscull, d'ordinaire si rare, aux environs d'OlImiitz, aussi abondamment que les Lépidoptères dévastateurs, tel que Bomb. dispar. Le même entomologiste trouva , dans cette localité , Pap. virgaureœ et Spli. Elpenor, mais ils y étaient rares; Sph. Ligustri, par contre, ne s'y présenta pas (i). Bomb. querv.ifoiia , partout si commun, est excessi- vement rare dans la forêt de Thuringe. Bomb. pini, qui commet souvent des dégâts terribles dans l'Allemagne septentrionale, est si rar« en Suisse et près d'Augsbourg, que Freyer pense qu'Ochsenheimer s'est trompé en appelant cet insecte un fléau, et qu'il l'avait sans doute confondu avec Bomb. Monacha (2). J'ai pris souvent, dans la pjaine très-unie deDessau, Pap. Pliœdra , qu'on range dans la Faune des Alpes. J'ai toujours pris Pap. Ligea sur la cîme des monta* gnes de la Thuringe, jamais dans les vallées, et cepen- dant c'est dans les vallées qu'il se présente en Suisse. M. Hiss assure, en effet , qu'il se trouve dans toutes les forêts des environs de Berne, mais seulement jusqu'à (1) Hesperus, par André. Novembre 1821 , t; XXX , p. l56. (2) Frejer, Beitrœge zur Geschichte éuropceischer Schmetter linge. Aug^bourg, 1830. la-12. T. III , p. l48. TOME II. 11 l54 REVUK EXTOMOI.OGIQVE. une lieue et demie ou deux lieues d'élévation sur les montagnes. C'est ainsi que, dans le nord de l'Allemagne, et no- tamment aux environs de Halle et de Leipsig , il n'y a jamais qu'une génération du Pap. cardamines , tandis qu'aux environs de Francfort-sur-Mein il y en a deux. J'ai même observé, durant l'été brûlant- de 1811 , deux générations de Pap. Liicina, qui cependant n'appiaraît ordinairement qu'une seule fois. Il est , du reste , singulier , que , dans un espace donné, que je serais disposé à appeler la zone des Lépidoptères , certaines espèces se présentent partout et en abondance {Pap. cardid, urticœ, etc.); d'autres se présentent partout aussi, mais elles sont toujours rares {Pap. Ar- giolus); d'autres n'apparaissent que dans certaines loca- lités, mais alors en abondance (telles sont la plupart des espèces de Zy gènes , les Papillons des montagnes et des Alpes, par exemple Pap. H elle, Ereius, JBomb. de- trita, etc.); ou bien elles ne se rencontrent que çh et là. et encore rarement {Bomb. argentina, btcolora); ou bien elles n'apparaissent que comme produit des con- trées montagneuses, tels que Pap. Apollo , Mnemo- syne, Diclynna, Ligea , Zyg. scabiosœ, Gconi. macu- lât a , chœrophyllata) ; ou bien enfin, elles ne vivent que sur les hautes montagnes , les Alpes proprement dites, tels que Prt/>. Cyntkia , Phœbc, Pales, Tliore, Arnathusia , Fhœdra , Cordula, Acllo , Eudora, Pkarte , Melampti's , Cassiope, Pyrrha, OEme, Ceto, Alecto , Euryale, Pronoe, Goante, Manto, Tynda- rust Satyrion, Damon , Pheretes, Orbittilus, Apollo, REVUE ÊNTOMOLOGIQl'E. l55 DelîuSj Mnemosjne'j Callidîce, DapUdice, Palaeno , riiicomone , Zyg. exulans , Lithos. aurita, ramosa, Noct.occUina, divergens, puerpera {\). Certains Lépidoptères et leurs chenilles, qui d'ordi- naires sont isolés ou rares , se montrent quelquefois en quantité imnaense, mais disparaissent avec autant de promptitude. C'est ainsi qu'on a pris, il y a quelques années, près de Hambourg, dans l'espace d'un été, qua- tre cents individus de Noct. artemtsiœ, et depuis elle n'a plus reparu. Il y a des années qu'aux environs de Halle Zyg. Phe- gea était si commune , qu'à chaque pas on en écrasait quelques-unes; durant plusieurs années, après cette époque , il fut impossible d'en trouver un seul individu. H existe différentes causes auxquelles on peut attribuer ces apparitions et disparitions subites de certains Papil- (l) D'après une communication de M. Hiss, VAlpina de Salis et SteinmUller(^t. Il , lSo7, in-8°) donne la Lépidoptérologie suivante des Alpes : Apollo, Phcehus, Brjoniie Esp-, Çallidice, Beli-i , Europome, Phicomone, Ligea, Gorge, H., Cœcilia, H., Scœa, H., Goante, H., Manto, H. , Alecto, H. , Pyrrha , 'S.. , Atrotus , Esp. suppl. Cleo, Esp. , Cassioides, Esp., Melampus, Esp.,Pollux, Esp., Urticœ, Daphne, ^., Pa- les, H. , Myssia, H., Selene, H., Dorion, H. , Meleager, H., IVelo, H. Psodea, H. , ïsis, H. , Pharte, H. , Atjys, H. , Spli. Pinastri, Zyg. Statices, Peucedani , Minos , transalpina , exulans. homb. franconica, plantagi- nis, humuli , Jlina, lupulina, carna , irrorea, aurita, roscida, complana, Eborina, JVott. alni , Phjtacumœ , Esp., divergens. Geom. canaliculata, Schrankiana , alpinaria, aurectaria, cinctaria, horridaria , hipunctata , obfuscaria, furvaria , dubitata, dilucidaria, elinguaria, illunaria, ahie- taria , cervinata , populata , defoliaria , viœniaria , coraciata, russata , ruptata. Pjr. rupestralis , ruplcolanis , nigralis. Tortr. gehtianeana , ir- rorana. Tinei muscella, mjcelta. Alucita calndacijla. 11. l56 REVUE ENTOMOLÔcIQUE. Ions, leur rareté et leur abondance; je vais essayer d'en indiquer quelques-unes. J'ai déjà établi que , dans la règle , les mâles éclosent avant les femelles. Si, au moment de l'apparition des premiers , le temps devient défavorable et retarde l'éclo- sion des femelles , les mâles meurent en grande partie avant que les femelles ne se montrent , et alors celles-ci ne peuvent déposer des œufs fécondés. Plusieurs chenilles , telles , par exemple , que celles de Bomb. fagi et argentina, sont sujettes à des maladies qui les détruisent rapidement , et, en même temps, plus exposées que d'autres à devenir la proie de leurs en- nemis. La proportion qui existe entre les sexes est quelquefois si inégale, que, tandis que les mâles de Pap. Iris et Bomb. /?M55u/a sont très- fréquens , les femelles sont excessivement rares, et qu'on peut difficilement en trou- ver une. Certaines espèces, et surtout celles qui, dans leur état primitif, vivent en société, produisent une plus grande quantité d'œufs {Bomb. dispar) que d'autres, qui les déposent isolément [Bomb. quercus). D'autres, ont, en proportion de leur corps, des œufs très-grands , et n'en ont par conséquent pas autant. Ainsi Bomb. Tau et Pavonia ininor sont de taille assez égale, et les œufs du premier ont un volume beaucoup plus considérable que ceux du second. Les chenilles omnivores peuvent se propager, quand même la plante sur laquelle elles vivent habituellement vient à périr, tandis que celles qui se bornent à un seul REVUE ENTOMOLOGIQUE. iSy genre de nourriture doivent beaucoup souffrir dans ce cas. II faut à beaucoup de chenilles un , deux et même trois ans pour se mélamorphoser , telle que celle de Bomb. matro7iula. Il est rare, dans ce cas, que beau- coup de mâles et de femelles apparaissent à la fois et se préparent ainsi une postérité nombreuse. Plusieurs Lépidoptères , tels que Sph. convolvuU , Atropos , nerii, Bomb. gonostigma, apparaissent à la fin de l'automne, ou passent l^hiver à l'état de chrysa- lides, et l'on a observé que les premiers ne s'accou- plaient pas, et qu'ainsi ils ne propageaient pas leur espèce; ce ne sont donc que les derniers qui remplissent ce de- voir de la nature, et partout la reproduction de ces es- pèces est très-restreinte. Un grand nombre de Papillons produisent plusieurs générations dans la même année; il en est même qui ne cessent à aucune époque , tandis que d'autres n'arrivent qu'une fois , dans un an, à l'état parfait, de manière que pour peu que la saison soit favorable, les premiers peuvent très-bien se montrer en grande quantité. En général , les Lépidoptères ne passent l'hiver que tiansleur état primitif, c'est-à-dire , comme œufs, che- nilles ou chrysalides, ce n'est qu'exceptionnellement qu'ils hivernent h l'état parfait , encore leur faut- il alors une saison fa vo'rable; dans ce derniercas, des Papillons, ordinairement rares , apparaissent quelquefois en assez grande quantité. Il est certains Lépidoptères qui ont, surtout dans leurs états primitifs, une constitution déhcate, et qui ont be- l58 REVUE ENT03I0L0GIQUE. soin, pour ne pas périr, d'un certain degré d'humidité et de chaleur; d'autres au contraire, supportent très- facilement toutes les alternatives de chaud et de froid , de sécheresse et d'humidité , et apparaissent , par consé- quent, presque toujours en égale quantité; tels soni Sph. euphorbiœ, Noct. pisL Cependant, la nature a pris un soin admirable pour qu'aucune espèce no puisse disparaître entièrement , quelque défavorable que puisse cire l'influence du climat. Ainsi l'espace le plus long, diirant lequel un Papillon reste en état de chrysalide, est, généralement , de six à huit mois. J'ai cependant eu des chrysalides de Spli. eu- phorbtœ, qui ne sont écloses qu'après trois ans, et des chrysalides de Bdmb. lanestris , qui ne se sont dévelop- pées qu'au bout de quatre h cinq ans! Freyer cite, à cette occasion , un exemple remarqua- ble de Noct. scrophulariœ 3 dont les chenilles ne sont sorties de l'œuf qu'au bout d'une année, parce que la plante qui leur sert de nourriture avait généralement séché cette année. D'un autre côté , on doit mettre au nombre des causes qui agissent puissamment sur l'apparition ou la dispari- lion de Lépidoptères le défrichement des forêts, la cul» ture des terrains en jachère, Tirrigalion fréquente des prairies, surtout dans les montagnes, la destruction des oiseaux , les soins qu'on donne aux forêts el aux champs. Ainsi Bomb, salicis s'est beaucoup multiplié depuis les nombreuses plantations de peupliers d'Italie; Sph. Atropos , depuis la culture étendue des pommes de terre. REVUE ENTOMOLOGIQCE. lOQ Certains arbres servent plutôt d'asyle aux chenilles que d'autres. L'acacia, le maronier sauvage, le hêtre, l'éra- ble et le sapin ne nourrissent que peu de chenilles , tan- dis que le chêne et le peuplier servent de nourriture^ un grand nombre. Du reste, il est hors de doute que les JPapilIons sont modifiés par les circonstances qui influent sur leur appa- rition , et qu'ils leur doivent certaines particularités. Ceux dont les chenilles vivent dans le bois ou la moelle des arbres et des fleurs , se distinguent par des couleurs plus ternes, des écailles plus fortes, et tournent facile- ment au gras. Les Papillons diurnes qui sont le plus ex" posési à l'influence du soleil et de la clarté, brillent des couleurs les plus vives et les plus variées , tandis que les Papillons de nuit ont des couleurs plus sombres. A ma connaissance, l'éclat chatoyant, q4ji dislingue entre au- tres Pap. Iris, ne se retrouve que chez les Papillons diur- nes. En général , on remarque que les Papillons de nuit sont plus également répandus que les Papillons diurnes , parce que le soleil et la lumière agissent moins sur eux. La Faune de Hambourg contient, d'après les notes écrites qui m'ont été communiquées par M. Beské, deux cinquièmes des Noctuelles d'Europe , et seulement un cinquième de ses Papillons diurnes. Je possède des Bombyx et des Noctuelles de la Nu- bie , de l'Egypte, du Brésil , de la Géorgie d'Amérique , qui ne difi'èrent aucunement des espèces d'Europe, tan- dis que les Papillons diurnes du Brésil n'ont rien de com- mun avec les nôtres. La différence qui existe entre les Lépidoptères de di- l6o REVUE EÎJTOMOLOGIQUE. vers pays, de diverses zones, peut donc être le mieux observée dans les Papillons diurnes. Je ne connais que Noct. ocellina qui soit particulière aux Alpes, tandis qu'on y trouve plus de vingt espèces distinctes, de Papillons diurnes. Les Lépidoptères des zones torrides sont , en général , forts et de grande taille; ceux des régions polaires et alpines sont, par contre, très-petil-s et délicats. Zjg. exulans, des Alpes, fait seule exception, car elle a l'abdo- lûen comme recouvert d'un vêtement. La même délicatesse se remarque dans les espèces qui apparaissent chez nous à la fin de l'automne ou au com- mencement du printemps (par exemple Geoni. hrumataj nigrioaria , etc.). Pour les chenilles , c'est le contraire; car, du moins sur les Alpes , on ne rencontre que très-peu de chenilles non velues. Tandis que les zones torrides produisent le plus de Pa- pillons de forme grotesque, nous voyons, dans les ré- gions tempérées , prédominer les formes attrayantes et agréables , et vers les pôles apparaissent les formes svel- tes et délicates. Sous la ligne, les couleurs des Lépidop- tères sont très vives; dans les climats tempérés, elles sont douces , et ternes vers les régions polaires. Comme produits exclusifs, des contrées les plus chau- des , nous trouvons lés genres de Lalreille : Morpha, Hd'œonius, Acrca, Cllliosia, Erycine, ainsi qu'une partie du genre PapiUo , le genre Sjntoinis des Sphin- gides et le genre Saturnin des Bombyciles. Le genre Danais n'a que deux espèces européennes , Clirysippus EEVTE ENTOMOLOGIQUE. lOl et Jlcippus. Par contre, les espèces dePieris, Ar^yn- nis , Saiyrus , Polyommatus et Hespcria sont nom- breuses en Europe. Il est remarquable que les espèces à'Argynnis se trouvent dans toutes les zones , sur les Alpes et près des pôles. Le genre Polyommatus est tout aussi répandu et se rencontre partout , et cependant les régions polaires no fournissent, outre Polyom. aqu'do , Boisd., aucune espèce particulière, tandis qu'il y en a plusieurs sur les Alpes. Dans les climats tempérés, se trouvent les espèces de Zygœna, Boisd., ainsi que les Lcuco-mélanicns du genre Satyrus, tel que Pap. Galatliea, etc. Dans la zone tem- pérée, la famille des Noctuelles est proportionnellement la plus nombreuse; dans les régions polaires ce senties Papilionides. Nous manquons encore de données certai- nes pour établir les rapports qui existent entre ces deux familles dans la zone torride. On peut admettre, en général, que, sous les mêmes degrés de latitude et sous les mêmes lignes isolhériques , se trouvent des Lépidoptères semblables ou du moins très-analogues; cependant, ceux de l'ancien continent se distinguentde ceux de l'Amérique et de ceux de la Nouvelle- Hollande. La partie septentrionale de l'Améri- que fournit seule quelques espèces qui se retrouvent en Europe. Ainsi Pap. Cardia se présente dans toute l'Eu- rope, dans le nord et le sud de l'Afrique et dans l'Amé- rique septentrionale, mais jamais dans l'Amérique du sud. Pap. Palœno est un exemple de l'influence qu'exerce l'analogie des climats sur la production des espèces; 162 REVUE ENTOMOLOGIQUE. celle-ci se trouve en Suède, en Poméranie et sur les Alpes , où l'on rencontre aussi beaucoup d'espèces de la Laponie; ici la Flore du pays sert de guide, comme je l'ai déjà indiqué. Scoresby ne découvrit dans les quarante espèces de plantes, recueillies au Groenland , qu'un très- petit nombre d'espèces nouvelles; la plupart étaient iden- tiques avecles espèces connues des Alpes; de même les Lépidoptères de ce .pays ne différaient guère de ceux d'Allemagne. De là vient que, dans la zone lorride , où la végétation est aussi luxurieuse que variée , se trouvent les espèces les plus grandes et les plus belles parmi les Lépidoptères, et que cette région contient, à elle seule, un tiers, sinon la moitié de toutes les espèces connues. Je ne déciderai pas s'il faut adopter, avec Germar, sept zones lépidoptérologiques ; deux zones glaciales , deux zones tempérées, deux zones chaudes et une zone tropi- que (1); ou, avec Fabricius (2), huit climats; les cli- mats indien , égyptien , austral , méditerranéen , boréal , oriental, occidental et le climat des Alpes; ou , enfin , douze climats , avec Latreille. Nous possédons trop peu de renseignemens précis sur les Faunes exotiques , pour pouvoir établir avec certitude des principes généraux. Comme l'apparition des Papillons dépend toujours principalement de la Flore d'un pays, on peut, ainsi que le propose.Latreille , s'en servir pour fixer la géogra- phie des Lépidoptères.. Ainsi, d'après les observations de cet entomologiste» les espèces méridionales commencent (1) /iw, par Oken, année 182.!, 7'' caliier, p. 733 fq. (2) Philos. Entom. IX, 20. - REVUE ENTOMOLOGIQUE. lOD là OÙ le vin réussit par la seule influence d'une tempéra- ture moyenne; elles deviennent dominantes dans les ré- gions où l'on cultive l'olivier; des espèces plus méridio- nales encore habitent les pays où croissent l'oranger, le palmier-nain , etc. D'après ma manière de voir , le nord proprement dit , la Laponie, le Grœnland , l'Islande, le Kamtschatka {Pap. Dclius et Nomlon, Fisch.) et l'Amérique septen- trionale. (Pap. Taygeta, Hub.) , ont une Faune parti- culière que distinguent principalement les genres de La- treille Pieris , Argynnis et Satyrus. Je dois h la complaisance de M. Thienemann plusieurs Noctuelles et Arpenleuses d'Islande , qui toutes sont nou- velles , mais qui ressemblent beaucoup à celles qui se trouvent chez nou% au commencement du printemps. Cette région est assez analogue à celle du pôle nord; cependant, presque immédiatement au-dessous des limi- tes de ce pôle , sur les côles de la Laponie , les monta- gnes disparaissent, et avec la Suède commence la véri- table Faune européenne, qui s'étend jusqu'aux Alpes de la Suisse»et de l'Italie. Elle fournit à-peu-près les mêmes espèces , avec la seule différence que , plus on se rap- proche du midi , plus les espèces deviennent nombreuses. La Faune de la mer Méditerranée se rattache à celle d'Europe; elle comprend le midi de la France, l'Espagne, l'Italie, la Turquie, l'Egypte, l'Asie mineure, le nord de l'Afrique et la Russie méridionale, Cette région s'é- tend très-loin , et l'on peut encore y rapporter les îles Canaries , notamment Ténériffe , et même Sainte-Hélène. Je possède des Lépidoptères du Brésil et de la Géorgie l64 REVUE ENTOMOLOGIQTJE. d'Amérique qui font aussi partie de la Faune de la Mé- diterranée. Les genres Pteris, Ars^jnnis , Satyrus, Polyomma- tus et Hesperia, Latr. , ainsi que Zygœ7ia, Boisd., se trouvent principalement dans la Faune d'Europe et de la mer Méditerranée. On n'y rencontre aucun Lépidop- tère colossal. Bomb. Pyrl est, je crois, la plus grande espèce. Pap. Machaon se trouve dans les deux Faunes. Mais la Faune de l'Asie et de l'Afrique méridionales fournit des Papillons bien différens : je comprends dans celte Faune la Chine, les Indes orientales avec les îles environnantes. Ici se présentent les genres Papilio, Mor- phoj Heliconius, Acrea, Cetliosia, Latr., Syntomis, Boisd. et Saturnia. On y trouve beaucoup de Lépidop- tères de taille colossale, tels que Papilio , Morpho et Saturnia. Pap. Painmon forme h-peu-près la limite de cette Faune; cependant il s'y présente encore bon nom- bre d'espèces de la Faune méditerranéenne. Ainsi Pap. raphani habite la Russie méridionale et Madagascar; Pap. daplidicc , toute l'Europe et le cap de Bonne- Espérance; Pap. Chrysippus, l'Egypte ^ Naples , les Indes orientales, Java et Timar; Pap. Boeticus , l'Eu- rope méridionale, la Barbarie, l'Ile-de-France, Sainte- Hélène et Timar; Pap. Lysimon, l'Espagne, le Portu- gal, la Barbarie, l'Egypte, le Bengale et l'Ile-de-France. La Sibérie méridionale et le plateau élevé de l'Asie centrale paraissent former une Faune particulière; on y rencontre des espèces de la Faune de la mer Méditerranée et de l'Afrique. Pap. Xuthus en est le principal type. De ces diverses Faunes de l'ancien continent se dis- REVUE ENTOMOLOGIQÎJE. l65 tingue essentiellement celle d'Amérique ; les espèces y ont généralement un caractère tout particulier et diffè- rent de celles de l'ancien monde. Nous diviseront cette Faune en plusieurs régions; celle qui s'étend depuis le Nord de l'Amérique jusqu'au Mexique et qui est, surtout dans sa partie méridionale, riche en espèces des genres PapiLlo et Saturnia. Ce- pendant , il s'y présente encore des espèces appartenant à la Faune d'Europe et de la mer Méditerranée; tels sont Pap. Antlopa, Athalanta, ArgioluSi Plilœas, Trian- gulwn et Noct. Pyrainidea. Elle se caractérise princi- palement par Pap. Asterias. Après celte région, vient celle du Brésil, de la Guyane, de Buénos-Ayres, des Antilles, en un mot la partie sep- tentrionale de l'Amérique du sud , y compris le Mexique et la partie méridionale de l'Amérique centrale. Pap, Thoas domine ici. Celte Faune est très-riche et variée, et elle n'a rien de commun , du moins quant aux Papil- lons diurnes, avec les Faunes d'Europe et de la mer Médilerranée; mais on y retrouve plusieurs espèces de l'Amérique du nord. EUe renferme principalement les gent^es Erycine , Castnia et les Hespéries à queues. Par contre, \q ^Qwve Syntomis , Boisd. y manque totalement, et il paraît être exclusivement borné à l'ancien conti- nent. On n'a pas encore déterminé si celle Faune a des espèces communes avec celles de l'Asie méridionale , ni quelles sont ces espèces. La Faune du Pérou et du Chili paraît encore différer des deux Faunes de l'Amérique; je la connais cepen- dant trop peu pour hasarder un jugement. Laporte iGG REVUE ENTOMOLOGIQUE. trouva au Pérou Potyommattis Mursyas, L., Hesperîa Eurides , Latr. et S pli. lineata [\). Je connais tout aussi peu la Faune de l'extrémité méridionale de l'Amérique. 'Enfin, la Nouvelle-Hollande a une Faune toute parti- culière; toutefois, beaucoup de ces Papillons ressem- blent à ceux d'Europe et des côtes de la mer Méditerranée. Quant aux îles de la mer du Sud, elles sont si dé- pourvues de Lépidoptères qu'elles ne peuvent former une Faune spéciale; leurs espèces rentrent dans celles de la Nouvelle-Hollande, ou de l'Asie méridionale. Qu'il me soit permis , en terminant, de rapporter en- core quelques observations, spéciales qui m'ont été com- muniquées par M. Beské. On trouve Pap. Alcippus en Guinée, au Cap et à Java et Pap. Chrysippus, espèce si rapprochée de «la précé- dente, n'habite pas ce pays, quoiqu'elle se montre à l'ile de TénérifTe et en Nubie. M. Beské pense néan- moins que ces deux espèces n'en forment qu'une seule. M. Beské n'a reçu que de TénérifTe Pap. Cliciranthi, Aub. qui dans toute ses métamorphoses est très-différent de Pap. Brassicœ, et il n'existe cependant , dans cette île , aucune autre espèce de Papillon b ailes blanches. Pap. Athalanta est rare à TénérifTe; tandis que l'es- pèce voisine, Pap. Callrroe, y est Irès-cômmune. On y trouve aussi les espèces suivantes qui ne dilTèrent pas de celles d'Europe: Pap. Palacno, Boeticus, acis, Cardtti , Hyate, Daplidice , Phlœas, Hispana, H. (l) Bulletin des sciences naturelles , n" 9 , septembre 1830^ p. 474. nF.VUK ENTOMOI.OGIOUK. lUJ Chrysippus; Spl\. Ceierio , lineata, cvpliorbiac , stel- latarum; Noctua, Chalsytis , Ni, Ain, circum/lexa, monogramma, peltigera; Geom. Torlrices, etc. Les espèces peu nombreuses qui sont particulières h Cette He ressemblent beaucoup à celles d'Europe , et aucune ne dépasse en grandeur Bomb. dispar. P. Boeti'cus et cardul se trouvent aussi h Sainte-Hélène. A la Havanne on rencontre les espèces ordinaires du Brésil et de Surinam, ainsi que des espèces de l'Amérique septentrionale et quelques espèces indigènes. On assure que Pap. càrdul s'y trouve également; du reste il n'y a pas d'espèces (le très-grande taille. L'île de Saint-Thomas se distingue par une foule de petites espèces , surtout des Hespéries. Pap. FaniUœ se rencontre dans tous les pays chauds , excepté à TénériJDTe. Pap. Claudia se trouve dans l'A- mérique du Nord et à la Havanne; Pap. Gilippus au Brésil et dans l'Amérique du Nord; Bomb. Cearopia dans l'Amérique du Nord et la HiJvanne» Pap. Etea et ses voisins Pap. Torquatus, Polyda- mus , Pausanias , Protesilaus, Cinna , Cresphontes ne semblent appartenir qu'à la Faune du Brésil; tandis que Pap. Patainedes , Alcidamas , Philenor et Asterias n'existent qu'à la Havanne, et non au Brésil. Pap. Albula et Elatkca, se trouvent partout dans la zone torride, excepté aux Indes orientales. Pap. Hersiiia, Eubule, Trite, Philea, Cypris , Sph. T hersa, Vitis, Paphus , Ello', Bustica, Has- drubal , Strigitis , Ficus habitent le Brésil et l'Amé- rique du Nord. l68 REVUE ENTOMOLOGIQUE. SUPPLÉMENT. I. Extrait d'une lettre de M. le pasteur II'iss , à Gstelg, près de Saancr , relative à plusieurs questions sur la Faune des Alpes. Je vais répondre maintenant aux différentes questions que vous m'avez posées. Est-il vrai que la Faune des Alpes calcaires est plus riche que celle des Alpes dont le terrain est d'une autre nature? Il m'est bien difficile de résoudre cette question , car, dans mes précédentes excursions , je n'ai visité que des Alpes calcaires; et la valli^e alpine que j'habite mainte- nant n'est aussi entourée que de montagnes de cette na- ture. Cependant, je n'ai remarqué sur le petit nombre d'Alpes d'autres terrains que j'ai franchis à égale hau- teur ^ aucune différence dans les produits entomologi- ques. Tout , ou du moins presque tout dépend de la sai- son, de l'élévation , du temps et d'autres circonstances. Un entomologiste étranger qui descendrait d'une mon- tagne calcaire très-riche et en gravirait une d'une na- ture différente, trouverait, si cette dernière était beau- coup pliis élevée, bien moins d'objets que sur la pré- cédente; ensuite si celle-ci n'est pas exposée au soleil, si elle est plus ombragée, il n'y trouvera presque rien, tandis que sur l'autre il s'était vu environné d'une créa- tion abondante et nouvelle , mais s'il montait huit ou IlEVUE ENTOMOLOGIQUE. 169 quinze jours plus tard sur cette montagne plus élevée, plus ombragée, d'une température plus rude (car Ici il faut surtout avoir égard à un temps favorable à la végétation) , il ne trouverait plus que peu de différence, peut-être aucune. Si , au contraire, et c'est un cas assez général, l'Alpe à ter- rain non calcaire, se composant, par exemple, de gra- nit, d'ardoise ou de grès, est moins élevée , la saison sera alors déjà passée ; les espèces , si toutefois elles sont encore alpines, ce qui n'est pas présumable, parce que ces montagnes ne sont pas assez élevées; les espèces, dis-je, auront péri, l'accouplement aura eu lieu, et le chasseur ne trouvera plus que çà et là quelques indivi- dus gâtés, à peine reconnaissables ; que s'il franchit, à la même époque , une Alpe calcaire, beaucoup plus éle- vée , et par un temps favorable, il fera une abondante récolte , tout sera vivant autour de lui. J'ajouterai quelques faits tirés de ma propre expérience. Je puis voir des fenêtres de ma maison curiale , vers l'est , l'endroit le plus rapproché qu'habitent les Alecto. Cet endroit est cependant déjà à une élévation de deux fortes lieues et demie (18,000 pieds). Au-dessus de cet endroit , la montagne devient irès-escarpée et inacces- sible, et s'élève encore à une lieue et demie ou deux lieues. Durant l'été de i85i , je voulus prendre des y^/ecfo; mais , pendant le véritable moment de leur apparition , le temps était très-défavorable; dès qu'il fut remis, je me rendis à l'endroit que je viens de mentionner, mais il était trop tard pour l'année, car je ne trouvai plus que quelques individus épars et détériorés. Huit ou dix jours plus lard , je fis une autre excursion vers le sud , à envi- TOME II. 12 170 REVUE ENTOMOLOGIQUE. ron 1000 pieds plus haut que l'endroit précédent, et en- viron à quatre lieues de mon habilatiou. Cette montagne n'était pas exposée au soleil; la végétation y était très- sauvage, et j'eus le plaisir d'y trouver de superbes Alecto. Huit jours plus tard, je fis une troisième excursion pour prendre des ALecio , et je me dirigeai cette fois-ci vers Je sud-ouest; je gravis une montagne plus élevée que les précédentes, sur laquelle la température était très-rude , et j'y trouvai de très-beaux Alecio. Ceci ne prouve-t-il pas évidemment que , dans les montagnes, tout dépend de leur élévation , de leur tem- pérature plus ou moins rude; mais que la nature du lor- rain n'est d'aucune importance. On trouve souvent des différences essentielles à vingt ou trente pas de distance sur des montagnes ayant même terrain , même hauteur , même situation, même végétation; un plateau exposé au soleil, offre quelquefois les plus grandes richesses, tandis qu'immédiatement à côté une place ombragée et exposée au vent , ne présente aucun être vivant. L'exposition des Alpes vers l'est ou l'ouest a-t-elle quelque influence sur leur Faune? Je réponds encore que, dans certains endroits isolés, il n'y a , en général , pas de différence dans les produc- tions. J'ignore, du reste, s'il en existe une par rapport à des pays entiers, par exemple, l'Autriche, la Suisse, le Tyrol, parce que je ne connais pas ces contrées. Ce- pendant, il est probable que là il y a des différences selon la hauteur et la température des montagnes. Pour ce qui concerne le pays que j'habite, je vais encore vous coni- REVUE ENTOMOLOGIQUE, I7I muniquer quelques notes extraites de Qion journal de chasses. La vallée que j'habite (Gsteig, près de Saaner) est entièrement entourée de montagnes, et ce n'est que vers le nord que le chemin de Saaner et du canton de Vaud descend dans un enfoncement dans une direction nord-ouest. Vers Berne , le chemin remonte un peu à l'est, puis tourne insensiblement vers Zbeystimmen , d'où il va dans la plaine jusqu'à ïhun , Berne , etc. Saa- ner est situé à 3io8 pieds de Paris au-dessus du niveau de la Méditerranée; Zbeystimmen h 2840 pieds. Gsteig, près de Saaner , village ayant 706 habitans , a, vers l'est, de beaux pâturages qui servent aux bestiaux, jusqu'à ce que la neige ait disparu sur ceux des Alpes proprement dites. Lorsque la saison n'est pas très-défavorable, on conduit, vers le 25 mai, les bestiaux sur ces premiers pâturages; le 22 juin environ, ils montent sur les parties les moins élevées des Alpes , et ce n'est guère que depuis la mi-juillet jusqu'à la mi-août qu'ils peuvent séjourner sur les Alpes les plus élevées. C'est donc à l'est , après avoir passé par les premiers pâturages (appelés dans le pays Forfassen), qu'on arrive aux Alpes proprement dites , mais ce sont les moins élevées , celles qui jouissent de la température la plus douce; elles sont bornées au nord -est, l'est, le sud -est et le sud, par des crêtes à perte de vue, qui, vers leur partie la plus élevée, si l'on pouvait y pénétrer de ce côté , nécessiteraient encore au moins deux heures de marche. Ces crêtes empêchent le soleil, même pendant les journées les plus longues, de pénétrer, avant neuf ou dix heures du matin, dans les prairies situées à leur pied. Toute cette contrée ne reçoit 12. lya REVUE ENTOMOLOGIQUE. donc le soleil que très-tard, mais , depuis midi jusqu'au soir, il y darde continuellement ses rayons. A l'ouest seu- lement on a vue sur la vallée que j'habite et les monta- nes situées à l'est, mais qui sont bien moins élevées. A l'est, j'ai remarqué que la Faune des Alpes offrait des es- pèces de contrées moins élevées qu'à l'ouest où le soleil domine les monts et les vallées dès le grand maliti. Ainsi , je n'y ai jamais rencontré Delius et Artiathusla que je prends toujours à l'ouest. Phicomone est aussi plus fré- quent à l'ouest qu'à l'est où il ne paraît que rarement; tandis qu'à l'est, déjà au bas des premiers pâturages, c'est-à-dire presque dans la vallée même se présente Sa- tyrion, OEme, etc. , qu'on ne trouve à l'ouest qu'à une élévation presque double. C'est ain'si qu'à l'est je n'ai pris qu'une seule Amathusla et encore était-ce dans la vallée; et dans l'été de 1801, à l'ouest, à une élévation de moitié plus considérable, j'ai pris, sur une place en- tourée d'arbres , quantité d'individus de cette espèce et presque tous étaient de grande taille. Je serais disposé à en conclure que, dans des endroits considérés isolément, l'exposition vers l'est où l'ouest n'a pas d'influence et que d'autres causes contribuent à l'apparition des Lé- pidoptères; cependant, nous manquons encore de don- nées , pour affirmer quelque chose à ce sujet. Je ré- pète qu'à l'ouest je prends vers neuf heures du matin de très-belles espèces, tandis qu'à l'est le soleil n'a pas en- core pu arriver. Mais, si la vallée était plus large, si le soleil pouvait également pénétrer partout, je ne crois pas que la situation vers l'est ou l'ouest , le nord ou le sud aurait quelque influence. REVUE ENTOMOLOGIQUE. I73 Quelles sont les espèces de Lépidoplères propres aux Alpes , et h quelle hauteur les prend-on ? Je ferai ici une division que je ne me rappelle pas avoir vue nulle part. 1° Lépidoptères qui se tiennent au-dessous de la ré- gion des arbres, et qui ne la dépassent pas. J'entends par région des arbres , celle où croissent encore l'érable, le bouleau, le sorbier [Pinus larix) et le sapin ordi- naire {Pinus abies). 2° Lépidoptères qui dépassent la région des arbres , et même les endroits où le sapin ordinaire peut encore croître. Je rapporte à la première division , Pap. Tliore , Amathusia, Merope, Pliarle, Melampus , Cassiope, Pyrrha, OEme, Stygne, Euryale, Satjrion, Delius, Mnemosjne, Lithos, aurita ; Geoni. alpinata. Et à la seconde division, Pap. Paies , Aello , Alecto , Pronoo , Gorge, Manto, Tindarus, Pheretes, or- bitulus , Callidice, Phicoinone , Palœno ; Zyg. cxtt- lans; Lith, ramosa. Hep. Ganna; Bomb. planta- ginis; Noct. oceUina , graminis ; Geom. alplnata;- je doute encore de Cyntkia. Telles sont les espèces que j'appelle alpines proprement dites. Il est difficile d'établir une donnée certaine sur l'élé- vation à laquelle apparaît l'une ou l'autre de ces espèces; elle varie suivant les localités. A quelle élévation commence la véritable Faune des Alpes ? Je réponds encore que tout dépend des localités. 174 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Ainsi, par exemple, à Hasli la Faune des Alpes commence à environ 3ooo pieds au-dessus de la Méditerranée, tandis que dans nos environs il faut gravir au moins une élévation de 4ooo pieds et la Faune s'étend encore beau- coup plus haut jusqu'à la région delà neige éternelle où se plaisent Cailidice et Phicomone ; AelLo semble aussi aimer le voisinage de la neige et de la glace. Mais je demanderai que peut-on opposer à la Faune des Alpes? Des Papillons des vallées i^ mais lesquels? Urticœse trouve encore sur les glaciers les plus élevés. phicomone et la là où les arbres ne viennent plus, ainsi que Pjrrha, OEme, Phartc, Melampus, Ligea t Ga- latliea , Adippe, Médusa , Tliore, Amathusia, Euphro- syne et Ino. J'ai pris Bomb. quercus et Caja sur les Alpes les plus hautes; Sph. lineata sur des montagnes très-élevées; Cardui, Alhalanta dans la vallée que j'habite, et à une très- grande élévation ainsi qu'^^ma- thusia et cela en grand nombre. Les espèces des vallées sont , à peu d'exception près , toujours plus petites. Machaon et Podalirius y ont une taille beaucoup moindre; lo est toujours aussi moins grand dans les montagnes. J'ignore s'il est parmi les Bombyx et les Noctuelles des espèces particulières aux Alpes. Bomb. plantaginis , Noct. graminis et ocellina se trouvent sur les Alpes les plus élevées où le sapin ne vient plus que rabougri. Je ne sais si ces espèces sont aussi dans les vallées, je ne les y ai du moins jamais prises. Je pense qu'il y a des Noctuelles particulières aux Alpes mais elle ne sont pas encore connues et différentes circonstances contribuent REVUE ENTOMOLOGIQUE. 1^5 à rendre leur découverte difficile. Qui voudrait, par exemple, rester le soir jusqu'à neuf ou dix heures, et même plus tard, sur ces Alpes élevées , froides et toutes humides de rosée ? Si je reste encore quelque temps ici je consacrerai néanmoins plusieurs nuits à cette chasse. Combien n'est-il pas difficile de trouver les chenilles? On ne connaît même pas encore toutes les chenilles des Papillons diurnes des Alpes (i). Je possède une PLusia qui me paraît nouvelle. J'ai aussi pris parmi des Amatliusia une Noctuelle qui m'est encore inconnue et qui se rapproche de Xanthia ou de Heliotliis. Vous me demandez enfin , mon cher ami , si Pap. Pales et Arsilache sont la même espèce ou deux espèces distinctes ? Plusieurs entomologistes d'Allemagne en font trois espèces : Pales, Arsilache et Isis; mais les carac- tères distinctifs manquent encore , et je crois que ces trois espèces n'en font qu'une. J'ai pris des centaines de Pales , à diffi^rente élévation , à l'est et à l'ouest , au sud et au nord , et les prétendues espèces Arsilache et Isis se trouvaient parmi eux, h la même époque et en accou- plement ; mais jamais je n'ai trouvé deux individus lout-à- fait semblables. Sur les montagnes élevées , les femelles ont une belle couleur changeante, jamais les mâles. Les femelles sont tantôt très-petites, tantôt très-grandes; il en est de même des mâles. Leurs caractères ne varient (l) Je cherche depuis long-tenaps la chenille du Pap. Delius. Je présume qu'elle vit sur Saxifraga azoides , mais jusqu'à présent mes recherches ont été vaines. 176 REVUE ENTOMOLOGIQUE. pas moins, le noir est quelquefois bien tranché, d'autre- fois il est pâle; tantôt continu et tantôt interrompu. J'en ai comparé entre eux jusqu'à i3o individus , et , au premier abord il semblait qu'il y avait trois espèces; mais on trouve des transitions continuelles qui ne per- mettent pas de les séparer , et toutes ne sont que la véri- table Pales. Mon digne ami , M. Hiss , me pardonnera sans doute d'avoir publié ces intéressants extraits de sa lettre. II. Catalogue des Lépidoptères , y compris les Noctuelles , dei environs de Hambourg, dans un rayon de quatre lieues , communiqué par M. Beské, de 1826 à 18S9 (1). Papilio. Edusa,H. Herse. (PolyspercbonO). Artemis. Cardui. (Titbonus , O.) Argiolus. Délia. Athalanta. Galatbea.* Alexis. Corjthalia. lo. Janira. Argus. (Phœbe , 0.) loides. * Polymeda. .flEgon. Alhalia. Antiopa. Megœra. Amyntas. Selene. Polychloros. Tullia. Battus.** Euphrosyne. Xanlhomelas. (Davus,0.) Cyllarus. Dictynna. Urticœ. Nephele. Hipponoë, 0. Latonia. C-albuni. (Pamphilus ; ,0.) Helle. IViobe. Prorsa.* Ipliis. Circe. Adippe.* Levana. * Arcania. Chryseis. Aglaja. Sibylla.** Arion. * Phlaeas. Paphia. Iris. ** Alcon. Rubi. Cratœgl. Alcjone. ** Acis. Pruni. Sinapis. Semele. Tiresias. Quercus. (0 Les espèc es suivies d'ua astérique sont rares REVUE ENTOMOLOGIQUE. 177 Betulœ. Convolvuli. Irrorea. Neustria. Podalirius. * Atropos. Roscida. Cribrum (l fois). Machaon. * Ligustri. Eborina. Russula. Brassicae. Pinastri. Jacoboea Hebe.» Rapse. Tilia;. Nuda. Purpurea. Napi. Ocellata. PuUa, O. Bominula. IVapeae , Esp. * Populi. Plumella,0. ViUica. * Daplidice. Lonicerse. Nitidella , O. Caja. Cardamines. Bombyx. Calvella,0. Fuliginosa. Palœno. Carpini, Nudella, O. Menthastri. Rhamni. Tau.» Viciella.O. Lubricipeda. Malvse. Vinula. Graminella. TJrticae. Fritillum. Bicuspis. Monacha. Spinula. Alveolus. Bifida. Dispar. Falcula. Tages. Fuccula. Salicis. Hamula, Gomma. Fagi.* Chrjsorrhœa. Sicula. Sjlvanus. Ziczac. Auriflua. Lacertula. Linea. Dromedarius. Juglandis. Unguicula. (1 f.) Lineola. Camelina. Medicaginis. Milhauseri. {id.) Venula. Dictœa. Gonostigma. Argenlina. (j'd.) Sleropes. Dictseoides. Antiqua. Fascelina. Sphinx. Palpina. Anachoreta. Noctua. Slatices. Cossus. Anastomosis, Leporina. Pruni. ^sculi. ** Reclusa. Alni (1 fois). Ericae. * Humuli. Curtula. Psi. Trifolii. Trépida. Bucephala. Tridens. Filipendulae. Griseola. Quercifolia. Cuspis. Crabroniformis. Velleda(3fois). Alnifolia. Auricoœa. Tipuliformis, Lupulina. Pini. Rumicis. Fusciformis. Hecta. Pruni. * Euphorbiae. Bombiliformis. Mcdiella. Potatoria. ■ Aceris. Asiliformis. Quadra. Trifolii. Megacephala. Stellatarum. Luteola. Quercus. Aprilina. Nerii (une fois). Plumbcola. Spartii. Corjli. * Elpenor. Auréola. Rubi. Perla- Porcellus. RubricoUis. Populi. Relusa.. Galii. Muscerda. Lanestris. Ferruginago. Euphorbiae. Rosea. Castrensis. Or. 178 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Flavicornis. CucubaM. Tricuspis. Impura. Cœruleocephala. Meticulosa. Pisi. Obsolela; IVun-Atrum. Lucipara. Oleracea. Typh^. • Pratincola. Gemina. Suasa. Cypriaca. * Aquilina. Genistœ. Aliéna. Flavago. Funiosa. Achates. Chenopodii. Rufina. Suffusa. Remissa. Graminis. Ferruginea. Segetum. Contigua. * Leucographa. Flammea. Corticea. Protea. Bella. • Trapezina. Exclamationis. Ligustri. Umbrosa. Pyralina. Valligera. Comta. Brassicee. Vaccinii. Tritici. Culta. * Persicariœ. Satellitia. Signifera. Oleagina. '* Bâtis. Citrago. Cursoria.** Oxjacanthae. Derasa.* Croceago. * Augur. Runica. Libatris. Cerago. Preecox. Chi. Tufca. ♦ Palieago. * Cinerea. * Ridens. Lithargyria. Exoleta. ♦ Tenebrosa. Djsodea. Albipuncta. Pulris. Baja. Advena. Conigera. Radicea. Sigma. . Hepatica. Instabilis. Molocbina. Nigricans. Plebeja. Brunnea. Cassinia. ** Pyrophila. Occulta. Ypsilon. Vetusta. Triangulum, O. Herbida. Lota. • Conformis. Festiva. Atriplicis. Stabilis. Lapidea. Plecta. Piniperda. Miniosa. ♦* Rurea. Subsequa. Cbrysographa. Gracilis. Rizolitha. Pronuba. Fibrosa. * Ambigua. Petrificata. Tragopogonis. Leucostignia. Lychnidis. Combusla. Pyramidea. Nictitans. Nitida. Pinastri. Venosa. Ophiogramma. ' » Vaccinii. Abrotani. Tjpica. Bicoloria, Bsk. Litura. Artemisiae. Leucophaea. Sirigilis. I-intaclum. * Lithosylea. C.-nigruni. * Testacèa.* Cubicularis. Umbratica. Finibria. *' Anceps , H. * Sepii. Lucifuga. Saponariae. * Cespitis. • Ambigua. Asteris. Popularis. Prœduncula. Blanda. Verbasci Denlina. Basilinea. Virens.* Scropbulari». CapsincoU. Sordida, Bsk. Pallens. Concha (l foii). REVUE ENTOMOLOGIQUE. 1 Triplasia. • MyrliUi. Alchymista. ** Sponsa. Festucae. Heliaca. ' Sulphurea. * Promissa. Gamma. Dipsacea. Paula. ♦ Glyphica. Iota. Unca. Fraxini.* Mi. Chrjsitis. Fuscula. Nupta. Lydia (3 fois). III. Catalogue des Lépidoptères des îles Canaries, d'après M. Bory de Saint-Vincent. Papilio. Machaon, L. Chrysippus , L. Cr. Sibylla, Fab., Druri, II, tab. l6, fig. 12. Calypso, id. tab. 17 , fig. 3 à i. Daplidice, L. ^dusa , Fabr. Scylla. Fabr. Cr., I, p. 17, tab. 12. Cymnis, Cr., II, p. 5, tab. 99. E. F. Nov. Sp. Chloris, Fabr., Drury , tom. III, tab. 30, fig. 3^. Rhamni, L. Nov. Sp. Huntera, Fab. , Dr., I, tab. l5, fig. 1. Cr., I.p. 17, tab. 12. Cramer l'a reçu de New-York et moi de l'îie Bourbon. Cardui , L. , Cr. , 1 , p. ^0 , tab. 26. Urticae , L. Nov. Sp. ^gea, Cr. Pap. I , p. 12/^, tab. 78. D. E. Athalanta, L. C'est la même que Cr. I , p. 132 , tab. 84. E. F. a re- çue de la Chine. Vanillae, Fabr. Cr., III , p. 34, tab. 212. A. B. m"* Mérian prétend en avoir trouvé la chenille à Surinam, sur la vanille. J'ai pris le Papillon à Ténériffcà l'Ile-de-France, à l'île Bourbon, où il n'y a pas de va- nille. Sphinx. Atropos, L. Cr. I, p. 123, tab. 78'. H. Celerio,L. Galii, L. Zjgœna. Filipendulae, Fab. Nov. Sp. Bomhjx. Quercus, L. Pulchella , Fab. Cr. II, p. 20, tab. 109. E. F. Nov. Sp. i8o REVUE ENTOMOLOGIQUE. IV. Catalogue des Lépidoptères de la Hongrie jus qu aux Arpen- ieuses , communiqué par M. le docteur de Frivoaldsky (1). Papilio. Poljchloros. Megaera. Orbitulus. Maturna. Uni cas. Egeria. Eros. Artemis. Trianguluni. Galathea. Optilete. Cinxia. C-album. Leucomelas. Gordius. Didyma. Prorsa. Procida. Chryseis. Trivia. Levana. Clolho. Eurybia. Phœbe. Limenitis. Epiphron. Ballus. Dictynna. Toutes les espèc. Melampus. Roboris. Athalia. Iris. Cassiope. Bœticus. Parthenie. Ilia. Psodea. Papilio. Lucina. Clytie. Médusa. Podalirius. Selene. Proserpina. Eumenis. Macbaon. Euphro";yne. Hermione. Mêla». Polyxena. Dia. Briseis. Medea. Apollo. Hécate. Semele. Ligea. Mnemosyne. Ino. Arethusa. Pronoë. Cratïgi. Dapline. Allionia. Tyndarus. Brassicœ. Lathonia. Statilinus. Pamphilus. Napea;. Niobe. Pbœdra. Iphis. Sinapis. Adippe. Tithonus. OEdipus. Bellidice. Aglaja. Clyoïene. Arcanius. Daplidice. Cleodoia. Roxelana. Leander. Gardaniines. Paphia. Janira. Lycœna. Edusa. Valesina. Eudora. Toutes les espè • Myrmidone. Pandora. Hyperantbus. ces, excepté les Chrysolheme. Cardui. Dejanira. suivantes : Phicomone, Atalanta. Hiera. Erebus. Hyale. lo. Mœra. Lysimon. Hélice. W-album. Adrasta. Pheretes. Blianini. (l) Ils est toutefois à observer que ce catalogue m'a été communi- qué il y a déjà plusieurs années, et que depuis on a certainement découvert de nouvelles espèces. REVUE ENTOMOLOGIQUE. Celtis. Sjntomis. Vinula. Auréola. Hesperia. Phegea. Bicuspis. Rubricollls. Toutes les espè- Thyris. BiSda. Muscerda. ces , excepté les ; Fenestrina. Furcula. Rosea. suivantes : Sesia. Notodonta. Irrorea. Tessellum. La plupart des Tritophus. Koscida. Proto. espèces. Ziczac. Eborina. Sertoriuï. Macroglossa. Camelina. Jacobaea. Eucrate. Fuciformis. Diclœa. Ancilla. Pumilio. Stellatarum. Argentina. • Punctata. Sylvius. OEnolherae. Palpina. Psyché. Chimœra. SpJiinx. Plumigera. Plumella. Pumila. Nerii. Bicolora. Nitidella. Appendiculata. Celerio. Chonia. Bombycella. u4tjchia. Elpenor. Querna. Calvella. Pruni. Porcellus. Trépida. Politella. Vitis. Lineata. Cossus. Hirsutella. Globulariae. Galii. Ligniperda. Musiella. Slatices. Euphorbiae. Cœstrum. Plumifera. Zygœna. Dahlii. Pantherinus. Apiformis. Minos. Convolvuli. Arundinis. Viclella. Pluto. Ligustri. iEsculi. Villosella. Brizœ. Atropos. Hepiolus. Gramiriella. Scabiosae. Tiliœ. Humuli. Liparis. Achilleae. . Ocellata. Camus. Toaies les espè- Punctutn. Populi. Sylvinus. ces, excepté: Cynara;. Quercus. Lupulinus. Detrita. Meliloti. Saturnia. Hectus. Orgya. Trifolii. Pyri. Phycis. Toutes les espè- Lonicerae. Spini. Boleti ces, excepté les Filipendulae. Carpini. Anthracina. suivantes : Transalpina. Csecigena. Lithosia. Abietis. Medicaginis. Aglia. Quadra. Antiquoides. Peucedani. Tau. Griseola. Selenitica. Ephialtes. Harpjia. Complaaa. Pygœra. Trigonella. Ulmi. Caniola. Toutes les espè- Onobrychis. Fagi. Gilveola ces, excepté: Lœta. Milhauseri. Luteola. Timon. l82 REVUE ENTOMOLOr.IQTIE. Gastropacha. Euphorbiœ. Suffusa. Saponari;.'.. Toutes les cspè • Euphrasiœ. Segelum. Popularis. ces, excepté les ! Aceris. Corticea. Leucopboea. suivantes: Megacephila. Exclamationls. Dentina. Populifolia Orion. Valligera. Carpophaga. Ilicifolia. Ccryli. Crassa. Capsincola. Loti. Geographica. Forcipula. Cucubali. Franconica. Glandifera. Signifera. Pleridis. Piljocampa. Perla. Tenebrosa. Amelhyslina Eyprepia. Spoliatricula. Lutulenta. Meticulosa. Pulchra. Receptricula. Fimbriola. Lucipara. Graminica. Fraudatricula. Fugax. Satura. Russula. Raptricula. Renigcra. Fovea. Plantaginis. Deceptricula. Pjrophila. Gemina Doniinula. Ambusta. Latens. GenislEe. Hera. Retusa. Flammatra. ^ruginea. Purpurea. Subtusa. Lucipeta. Convergeas. Aulica. Oo. Ravida. Distans. Matronula. Xanthoceros. Augur. Prolea. Villica. RuficoUis. Brunnea. Ligustri, Caja. Diluta Depuncta. Adulalrii Hebe. Fluctuosa. Triangulum. Conspersa. Casta. Octogesima. Tristignia. Albimacula. Maculosa. Flavicornis. Poljgona. Culta. Parasita. Saliceti. C-nigrum. Oleagina. Fuliginosa Scoriacea. Plecta. Orbiculosa. Mendica. Cœruleocephala. Subsequa. Osyacanlhae. Menihastri. Clncla. Cornes. Bimaculosa. Urticae. Triniacula. Linogrisea. Aprilina. Lubricipeda. Tersa. Pronuba. Cl.i. Noctua. Gothica. Fimbria. Serena. Leporiaa. Vitta. Tragopogiiiis. Dysodea. Alni. Tritici. Tetra. Filigramma. Psi. Aquilina. Livida. Coesia. Tridens. Fumosa. Cinnaniomea. Poljmita. Menianthidis. Obelisca. Pjramidea. INigrocincta. Âuriconia. Ruris. Maura. Advena. Rumicis. Saucia. Tvpica. NeLulosa. REVUE ENTOMOLOCIOIIi:. 180 Prospicua. Texta. Atriplicis. Praecos. Niclitans. Leucostigma. Didynia. Ophiogramma. SufTuruiicula. Làtruncula. Strigilis. Testacea. Basilinea. Infesta. Cespitis. Oleracea. Sua sa. Abjecta. Chenopodii. Albicolon. Brassicae. Persicaria;. Bâtis. Thalictri. Libatrix. Acetosellae. Turca. Lithargiria. Albipuncta. Xantogtapha. Neglecta. Cœciraacula. Instabilis. Munda. Ypsilon. Lota. Macilenta. Gracilis. Slabilis. Miniosa. Cruda. Laevis. IVitida. Humilis. Lituia. Glarosa. Cubicularis. Lenta. Supersles. Ambigua. Blanda. Alsines. Respersa. Virens. Trilinea. Iners. Nefvosa. Musculosa. Pallens. Impura. OLsoleta. Gomma. L-album. Micacea. Flavago. Luteago. Echii. Ochroleuca. Rufina. Ferruginea. Evidens. Vitellina. Citrago. Croceago. Aurago. Sulphurago. Cerago Gilvago. Palleago. Abluta. Trapezina. Diffinis. Affinis. Pyralina. Rubricosa. Rubiginea. Vaccinii. Implicita. Erylhrocephala. Glabra. Silène. Satellitia. Serotina. Dolosa. Vetusta. Esoleta. Rhizolitha. Conspicillaris. Putris. Rurea. Hepatica. Poljodon. Lateritia. Lithoîjlea. Petrorhiza. Pulla. Cassinia. Nubeculosa. Pinaslri Hjperici. Perspicillaris. Radiosa. Antirrhini. Linarise, . Opalina. Delphinii Absynlhii. Artemisiae. Tanaceti. Sautonici. Umbratica. Chamomillae. Chrjsanthemi. Lactucae. Lucifuga. Verbasci. Scrophulariae. Triplasiae. Urticae. Asclepiadis. Gonsona. Modesta. lllustris. Deaurata. Moneta. Festucae. Chrysitis. Circumilesa. Gamma. Interrogationis. Heliaca. Cardui. Ononis. Dipsacea. Scutosa. Pelligera. Arniigera. Marginata. Purpurites. Solaris. Luctuosa. Sulphurea. i84 REVUE ENTOMOLOCIQUE. Unca. Infida. Elocata. Hymensea. Argentula. Lusoria. Nupta. Parthenias. Fuscula. Ludicra. Dilecta. Notha. Candidula. Craccse. Sponsa. Puella. Parva. Lunaris. . Promissa. Glypliica. Paula. Pastinum. Electa. Triquetra. £nea. Limosa. Njmphea. Mi. Purpurina. Jucunda. Conversa. Spinula. Communimacula 1. Leucomelas. Agamos. Sicula. Flavida. Alclijmista. Paranymplia. Hamula. Amœna. Frasini. INymphagoga. Falcula. Inamœna. V. Catalogue des Lépidoptères trouvés dans le gouvernement d'Orenbourg, et mentionnés par M. Lemechin, avec l'épo- que de leur apparition. Pap. Daplidice, voi sin de Paphia. — Aglaja. — OEnone. — Rumina. — Parope. — Leucothoe. le 9 juillet. Le26 juillet, près de la ville de Murom. — Podalirius. — Venilia. — Machaon. -^ Aonis. ' — Mineus. | Sph. Creusa. Le 27 avril , près de Sibirsk (sur la Volga). Le 12 mai, près du village de Bai- dulina , pays des Tscliumaschen. Pap. Aceris, le l8 mai, près du village d'Usolm. — Mnemosyne, le 21 mai, très- fréquent , près d'Askuly , sur la Volga. — Populi, le 22 mai , près de Sa- mara. — Apollo. — Clio. — Proteus. Phalsena Cajî Le 21 juin, près du village d'Achmat. Villica. Plantagii Aulica. Le 23 mai , sur des orties, près du village d'As- Tulga. VI. Lepidoptera Livoniœ, auctore C.H. G.Sodoffsry, extrait du Bul- letin de la Société impériale des naturalistes de Moscou. 1 829. Melitœa. Didynna. Selene. Ino. Maturna. Athalia. Euphrosyne. Latonia. Artemis. Argynnis. Dia. Niobe. Cinxia. Aphirape. Pales. Adippe. REVUE ENTOMOLOGIQUE. i85 Aglaja. Agestis. Sjlvanus. Blcolora. Laodice. Optilete. Linea. Cossus. Paphia. Argus. Lineola. Ligniperda. f^anessa. Oeg»n. Aifchia. Hepiolus. Cardui. Hylas. Statices. Humuli. Alhalanta. Hipponoë. Sesia. Velleda. [o. Chrjseis. Apiformis. Hectus. Antiope. Virgaureae. Sphecif. Phycis. Polychloros. Phlœas. Hylacif. Mediella. Xantomelas. Rubi. Culicif. Lithosia. Urticae. Quercus. Tipulif. Griseola. C. album. Ilicis. Macroglossa. Complana. Prorsa. Pruni. Fuciformis. Luteola. Limenitis. Betulœ. Stellatarum. Muscerda. Populi. Papilio. Deilephila. Rosea. Apatura. Machaon. Elpenor. Irrorea. Iris. Pontia. Porcellus. Eborina. Ilia. Cratœgi. Galii. Jacobœa. Hipparchia. Brassicse. Sphinx. Psyché. Semele. Rapae. Pinastri. Nitidella. Norna. Napî. Convolvuli. Graminella. Janira. Daplidice. Ligustri. Bombyx. Eudora. Cardamines. Smerinthus. Monacha. Hjperanthus. Sinapis. Ocellata. Salicis. Dejanira. Collas. Populi. Cbrjsorrhœa. Mœra. Hjale. Bombyx. Auriflua. Ligea. Palœno. Carpini. Pudibunda. Davus. Rhamni. Tau. Fascelina. Pamphilus. Zjgœna. Versicolora. Coryli. Iphis. Meliloti. Vinula. Gonostigma. Hero. Lonicerse. Erminea. Antiqua. Ljcœna. Filipendulœ. Furcula. Anastomosis. Arion. Hesperia, Fagi. Reclusa. Acis. Frilillum, Ziczac. Anachoreta. Argiolus. Alveolus. Dromedarius. Bucephala. Argus. Paniscus. Camelina. Populifolia. Icarius. Sylvius. Dictaea. Quercifolia. Alexis. Gomma. Palpiiia. Fini. TOME II. i3 i86 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Potatoria. Eïclamationis. Piniperda. Triplasiae. Quercus. Valligera. Didyma. Urticae. Dumeti. Crassa. Furuncula. Festucse. Populi. Cursoria. Lairuncula. • Chrysilis. Crataegi. Tenebrosa. Strigilis. Iota. Neustria. Pyrophila. Basilinea. Gamma. Cribrum. Augur. Cespiiis. Interrogalioni Pulchra. Brunnea. Pisi. Dipsacea. Grammica. Dahlii. Oleracea. Sulphurea. Russula. Gotbica. Suasa. Unca. Plantaginis. C-nigrum. Cbenopodii. Argentula. Dominula. Triangulum. Albicolon. Fuscula. Purpurea, Pronubj. Brassicœ. Candidula. Matronula. Tragopogonis. Persicariœ. Fraxini. ViUica. Typica. Libalrix. Nupia. Caja. Saponariae. Populeli. Sponsa. Fuliginosa. Capsincola. Morpbeus. Pacla. Mendica. Cucubali. Cubicularis. Parlbenias. Menihastri. Popularis. Virens. Glypbica. UrticEE. Dentina. Pallens. Mi. Lubricipeda. Satura. Obsolela. Qeometra. Woctua. Thalassina. Cerago. Falcula. Leporina. Gemiaa. Trapezina. Flexularia. Aceris. Genistœ. Rubricosa. Lacertula. Megacephala. Contigua. Satellitia. Natatoria. Or. liucipara. Vetusta. Lituraria. Alni. Comla. Solidaginis. Signaria. Liguslri. Albimacula. Conformis. Alterna ria. Psi. Oxyacanlbae. Rizolitha. Emarginaria. Tridens. Chi. Petrificata. Dolabraria. Menyanlbidis. Advena. Rurea. Cratœgata. Auricoma. Tincta. Polyodon. Prunaria. Rumicis. Nebulosa. Lalerilia. Syringaria. Retusa. Occulta. Pinasri. Illustra ria. Bipuncta. Herbida. Delphinii. Dentaria. Flavicornis. Atriplicis. Abrotani. Alniaria. Saliceti. Porpbyrea. Absynthii. Sambucaria. Ceruleocephala. Graminis. Arteniisiaî. Fasciaria. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 187 Vernaria. Papilionaria. Viridala. /Eruginaria. Puta tarie. Bupleuraria. jEstivaria. Purpuraria. Vespertaria. Petrarij. Elinguaria. Pennaria. Obscurata. Punctulita. Carbonaria. Cinctaria. Crepuscularia. Roboraria. Consortaria. Repandaria. Betuiaria. Hirtaria. Pilosaria. Heparariat Piaetaria. Auroraria. Piniaria. Atoniaria. Immorata. AVavaria. Pulveraria. Progenimaria. Defoliaria. Juniperata. Pusaria. Eiantlicmaria- Strigillaiia. Punclaria. Orbicularia. Trilinearia. Ochrearia. Rubricarià. Albulala. Svlvafa. Elutata. Luteata. Brumata. Diîiitata. LobuIaU. Candidata. Sjlvestrata. Hexapterata. Rivulata. Viretata. Centaureata. Riguata. Undulata. Bilineata. Lignata. Vilalbata. Dubitala. Cerviiiaria. Mensuraria. Sororiata. Rectangulata. Absynthiata. Sobrinata. Succentuiiata. Dispara ta. Minutata. Venosata. Opta ta. Quadrifasciala. Ferrugaria. Ligustraria- Ocellata. Caliata. Populata Ghenopodiata. Achatinata. Pyr ipata. Pjraliafa. Russata. Prunata. Ruptala. Montanata. Alchemillata. Hastata. Fluctuata. Rubiginata. Sinuata. Albicillata. Marginata. Melanaria. Grossulariata. Ulmaria. Tenierata. Chaeropliyllata. Niveata. Dealbata. Vibicaria. Aversata. Reniutaria. Imniutaria. Decoraria. Ornataria. Incanataria. Scutularia. Micropteia. D'après llubner Pyralis. Tentaculalis. Proboscidalis. Acliatalis. Rostralis. Piiiguinalis. Leucophœal. Fuscal. Umbral. Nubital. Erucal. Elutal. Sambucal. Cineral. Hyalinal. Vertical. Urtical. Forfîcal. Sericeal. Instital. Literal. Lemnal. Straliotal. Potaraogal. Nynipbaeal. Farinai. •Kitidal. Sanguinal. Purpural. Puniceal. Sordidal. Centonal. Palliolal. Cingulal. Anguiaal. Gutlal. Tortiix. Degenerana. Salicana. Cortic. Varieg. Cuper. [88 eevce entomologique. Comit. Ochre. Cratasg. Rhomb. Coryl. Ruster. Colon. Semicost. Walbomi. Penzi. Tribun. Bicost. Nœv. Vired. Crypt. Geer. Muscul. Clor. Crist. Panzer. Triquetr. Prasin. Elut. Knorr. Metallic. Prat. Dilut Atri. Cespit. Forscai. Janthin. Tign. Conch. Compar. Spadic. Senul. Charpenter. Livon. n. sp.j Lot. Stip. Rig.CSodoffskj.) Consimel. Avellan. Rup. Falc. Sarept. Characler. Sparmann. Cren. Strig. Ann. Gran. Angust. Lechi. Segn. Melagripcn. Zachana. Hartmann. Harp. Rhengit. Siculana. Badi. Mucron. Min. Harpana. Ros. Asper. Spastifoli' Monetul. Angust. Ardeli. Retulie. Aspidisc. Holiui. Prun. Rustic. Ornat. Tinea. Hesperid. Pygmœ. Pomon, Conchella. Ciat. Godart. Ocell. Aquilella. Gil. Cydoni. Tibial. Culmella. Api. Anatipen. Profund. Meliionella. Verbasc. Cygnipen Ferrug. Selas. . Sign. Oditipen. Rosit. Inquinat. Puell. Ornatipen. Pi net. Pascu. Asiat. Struthiopen. LunQl. Duiiiet. Blati. Upunien. Montan. Prat. Pediiseq. ^lucila. Sorbi. Fulgid. Terr. Pcntadaclyla. Ribi. Alpin. Obscur. Leucodactyla. Text. Hortu. Cognago. Microdact. Acer. Stramin. Conscript. Trichodact. Crataeg. Cespit. Mendie. Acanthodact Oxyacanlh. Exsolet. Leucat. Rhododact. Pjrastr. Ahen. Riga. n. sp. Ochrodact. Characler. Perl. Chenop. Plilodact. Pectin. OricKalc. n. sp. Asin. Pterodacl. REVUE KNTOMOLOfllOUE. 189 MEMOIRES, DISSERTATIONS, ETC. MÉMOIRE sur le genre AMARA , par Christophe ZiMMERMANN, trad. de L'allemand par G. Silbérmann. Les insectes connus parmi les entohiologistes moder- nes sous le nom ài!Amara, appartiennent à la grande division des Carabiques, établie et décrite par M. Dejean, dans son Spécies général des Coléoptères. Les Ainares sont très-bien placées parmi les Féronies, car elles sont très-voisines des genres Pœcilus et Zabrus , et cepen- dant elles doivent être distinguées de ces deux genres et former une famille particulière. Sans m'étendre sur le système que l'entomologiste français a suivi , et même sans ra'arrêter à la place qu'il a assignée aux Amares, je vais essayer , dans ce mémoire , de déterminer plus exac- tement la caractéristique de ces insectes et de faire res- sortir quelques particularités qui ne seront pas sans intérêt pour les entomologistes , et qui leur serviront à reconnaître les espèces. Malgré les ouvrages de Latreille et de Dejean , on n'a pas encore su circonscrire exacte- ment les Amares , et on a confondu avec elles des ihsec- TOMF. II. j4 190 REVUE KNTOMOLOGIQfE. tes qui, s'ils ont en général quelque analogie extérieure avec les Amares, n'en doivent pas moins être distraits. Mais avec l'incertitude qui règne encore dans les systèmes actuels , de pareilles erreurs ne pouvaient pas toujours être évitées. D'après les tableaux synoptiques des Carabides que j'ai formés sur de grandes collections, je suis en état d'établir les caractères suivans, à l'aide desquels per- sonne ne pourra méconnaître ceux qui appartiennent aux Amares. Les Ainaroïdcs sont : Carabidjs (1) occipite non coarctato ; labro antice leviter emarginato ; mandibulis brevibus, validis ; lingula membranacea ; palpis filifonnibus , œqualibus , articulo ultiino oblongo-ovali ; eljtrts corpus posterius oninino tegentibus , postice elongato-acuminatis , supra distincte striatis ; abdominis utriusque sexus segmentis sex ; tibiis anticis intus distincte emarginatis , apice bicalcaratis ; tarsorum anticoruin articuLis tribus pri- mis maris dilatatis, triangularibus aut cordiformibus ; unguiculis intus non denticulatis. Caractères généraux. Les Amaroïdes ont la tête courte, arrondie postérieu- rement, non rétrécie en forme de cou; la lèvre est pres- que carrée , le bord antérieur n'est jamais découpé droit, (1) Carabides, au pluriel Carahidœ, nom patronymique de Carahus. J'adopte de même, avec les entomologistes anglais, les dénominations de Cicindelidœ, Djticidœ, etc., par analogie avec Romulidce, Iliadœ, Mœonidœ (de Romulus, Ilium,Mceania ) , et tous ces noms sont du genre masculin. REVUE ENTOMOLOGIQUE. \Ç)\ mais toujours plus ou moins "évasé; mandibules fortes; au milieu de i'échancrure du menton, une dent appa- rente, simple ou bifide; languette coriacée avec des paraglosses membraneux ; palpes filiformes , dont le dernier article forme un ovale allongé; élytres striées, sans points, acuminées postérieurement ou légèrement arrondies , non tronquées; abdomen composé de six seg- mens. Les pattes sont plus souvent courtes que longues; toutes les jambes armées de deux épines à leur extré- mité; les jambes antérieures fortement échancrées entre ces deux épines; crochets des tarses lisses , sans épines ; les trois premiers articles des tarses sont dilatés dans le mâle, triangulaires ou cordiformes; en dessous ils sont revêtus d'un duvet. Observation. Il sera facile de distinguer, d'après ces caractères généraux, les Amaroïdes de toutes les autres Carabides. Mais comme la dilatation des articles anté- rieurs des tarses est un caractère essentiel dans les Cara- bides , et qu'elle n'est particulière qu'aux mâles, on pourrait , dans certains cas du moins , être embarrassé pour déterminer une femelle. Il faut alors avoir recours à d'autres caractères , qui sont également indiqués dans- ce qui précède, mais dont les rapports mutuels ne peu- vent être développés que dans un tableau général des Carabides. Description générale. Le corps des Amaroïdes est , dans ses parties, identi- que avec celui de la plupart des autres petits Carabides, 14. ÏQS REVUE KNTOMOLOGinUE. mais il eh diffère plus ou moins par la forme. En géné- ral , il est allongé , ou convexe , ou déprimé ; dans quel- ques groupes , il se rapproche des gros et lourds Zabrus, dans d'autres des svelles Pœcilus. Sa taille est, en gé- néral , moyenne. Il ne dépasse pas six lignes de longueur, mais aussi il n'a guère moins de deux lignes. La couleur est presque toujours d'un métallique foncé , tantôt vert, bleu , noir , tantôt brun , rouge de brique ou jaune. La tête est plus ou moins saillante; tantôt grande, tantôt petite; souvent assez arrondie, souvent triangu- laire, plus ou moins convexe. Sa position est presque horizontale, cependant elle peut s'abaisser. Le crâne est très-dur, corné (i) , chauve, plus ou moins lisse et poli. Le chaperon est plus large que long, rétréci antérieure- ment , postérieurement toujours distinctement séparé du front par une ligne transversale, tronqué devant, mais le plus souvent échancré ; aux deux angles antérieurs est un point couvert de poils. Des deux côtés du front est un petit enfoncement de forme allongée et souvent très-profond. L'arrière-tête et le col (2) sont postérieu- rement arrondis en forme de globule, jamais rétrécis en forme de cou , le plus souvent fortement emboîtés sous le corselet. Le larynx présente au milieu une courte rai- (1) Vojez sur la substance cornée ou coriacée du corps des insectes le mémoire remarquable de M. Odier , inséré dans les Mém. de la Soc. d'hist. nal. de Paris, 1823, t. I^ p. 29, sous le titre de Mém. sur la composition chimique des parties cornées des insectes. (2) Le col (^collare) est, dans les Carabides, un appendice séparé de l'arrière- tète par une ligne transversale ordinairement enfoncée , et au- quel sont attachés les muscles de la tète. REVUE ENTOMOLOGIQUE. igS nure. A côté des yeux sont toujours deux points couverts de poils. Les yeux eux-mêmes sont plus souvent petits que grands , de forme circulaire , plus ou moins con- vexes. La lèvre est carrée , jamais découpée droit devant , toujours un peu échancrée et m.unie de deux angles an- térieurs légèrement arrondis; au bord antérieur sont six points soyeux. Les mandibules sont courtes et ne dépas- sent que très-peu la lèvre , mais elles sont fortes , ordi- nairement peu tranchantes , recourbées à l'extrétnité , munies d'une petite dent à leur base. Les mâchoires se terminent par une dent aiguë, recourbée intérieurement. Les palpes sont filiformes, de longueur moyenne, le dernier article ovalaire , allongé, à-peu-près aussi long que l'article précédent , plus ou moins tronqués devant, mais toujours légèrement. Le menton est large , rétréci antérieurement et fortement échancré; au milieu del'é- chancrure est toujours une dent très-apparente , tantôt simple, tantôt bifide à l'extrémité; h la base de cette dent on remarque deux points soyeux. La languette est de longueur moyenne, extérieurement coriacée, tron- quée devant et très-légèrement échancrée, munie de deux soies; les paraglosses ne dépassent pas la languette, ils sont étroits et membraneux. Les antennes sont filiformes et n'atteignent pas la moitié de la longueur du corps; l'article basilaire est plus épais que les autres, cylindri- que , marqué en haut d'un point soyeux; le deuxième article est très-court et presque obconique; h sa base il y a aussi un point soyeux; le troisième est le plus long de tous, presque obconique; les autres sont, pris isolé- ment, plus courts que le troisième, et, selon les divers 194 REVUE ENTOMOLOGIQUE. groupes de la famille, plus allongés ou plus courts, mais toujours légèrement déprimés et pubescens; les trois ar- ticles basilaires sont , exceptés quelques points soyeux , chauves et lisses. Le corselet est grand, plus large que long, du reste de forme très-variée. On peut cependant distinguer deux formes normales : le corselet se rétrécit antérieurement ou postérieurement; le dessus a toujours une rainure médiane et longitudinale très-apparente; les bords ex- térieurs sont finement crénelés , ont deux points soyeux , le premier un peu avant le milieu , le second dans l'angle postérieur. Il y a toujours un écusson; il est triangulaire, quel- quefois un peu arrondi à l'extrémité. Les élylres sont tantôt ovalaires et convexes , tantôt allongées à bords parallèles, plus ou moins cylindrique- ment . convexes ; quelquefois assez aplaties dans ces deux formes; devant, elles sont toujours tronquées; le bord antérieur est relevé, le bord latéral apparent, les angles des épaules sont assez saillans; avant leur extré- mité les élytres sont plus ou moins échancrées , mais toujours d'une manière apparente; l'extrémité elle-même est plus .ou moins allongée, par conséquent plus aiguë ou plus obtuse; le dessus des élylres a neuf stries longi- tudinales , et une dixième strie plus courte , oblique , à la base; cette strie , lorsqu'elle n'est pas très-apparente, existe du moins à l'état rudimentaire, rarement (chez quelques individus isolés) elle disparaît entièrement (i); (1} Quoique la présence de celle strie ou sa posiliori- paraisse, au REVUE ENTOMOLOGIQUE. igS la troisième et la quatrième stries longitudinales se réu- nissent postérieurement , de même que la cinquième et la sixième. Les points dorsaux tels qu'on en remarque par exemple dans les Pœc'dus, manquent complète- ment aux Amaroïdes; si donc l'on en voit sur un Gara- bide, on peut être certain qu'il n'appartient pas à cette famille. La plupart des espèces ont des ailes propre au vol , quelques-unes cependant en sont dépourvues. Les parties de la poitrine ni difFèrent dans leur forme que par ce qu'elles sont plus allongées ou plus rétrécies; du reste, elles sont conformées comme dans toute la grande division des Carabides dont les jambes antérieures sont échancrées et dont les mâles ont les tarses anté- rieurs dilatés et revêtus de duvet. Les deux sexes ont l'abdomen composé de six anneaux; les trois antérieures premier abord, insignifiante, elle se rattache cependant très-étroite- nient à l'ensemble des iasectes auxquels la nature a donné la faculté de voler. Car, par la même raison que chaque organe, chaque particularité, même la plus minime, dont la nature a doué un animal, est utile et même nécessaire à tout son être, à son instinct, cette petite strie doit avoir son but ; sa présence , sa structure donnent à l'observateur philo sophe la clef pour trouver des corrélations qui peuvent d'abord pa- raître singulières. Dans la première partie de mA Monographie des Cara- bides (Halle, chez An*on), page 1, note, je me suis déjà expliqué sur le but général des stries longitudinales et de leur cause. Mais je remarquerai encore ici, relativement à cette petite strie, qu'il n'est pas indifférent qu'elle soit complète ou raccourcie ^ qu'elle soit placée immédiatement à côté de la suture , ou entre la première et la seconde strie longitudinale, quoiqu'on trouve quelquefois , comme dans les stries longitudinales, des modifications individuelles. Elle est complète quand' elle se réunit postérieurement à la suture; raccourcie quand elle ne l'atteint pas. 196 REVUE ENTOMOLOGIQUE. sont réunis , et , par conséquent, immobiles; les trois postérieurs, au contraire, se meuvent chacun séparément. Les pattes sont plutôt courtes que longues ; cependant, selon les divers groupes , elles sont tantôt plus longues et tantôt plus courtes. Les jambes postérieures sont tou- jours plus longues que celles du milieu , et celles-ci plus longues que celles de devant. Les deux dernières paires de jambes sont également plus ou moins pourvues d'é- pines et de soies, et elles varient tellement dans leur structure qu'elles fournissent des caractères distinctifs et certains pour établir des sous-genres (1); l'extrémité des jambes est armée de deux dents. La longueur des tarses est dans le même rapport que celle des jambes ; les tarses antérieurs sont courts , les tarses postérieurs plus allon- gés; de même les articles des tarsent diminuent en lon- gueur à mesure qu'ils s'éloignent de l'article basilaire; il sont, en même temps, plus courts et plus larges aux tarses antérieurs; plus longs et plus étroits aux tarses du milieu et de derrière, et en dessous ils sont revêtus , des deux côtés de courtes épines et de soies. Le cinquième article des tarses est, h son extrémité, légèrement di- laté , en forme de lobe et c'est là qu'est inséré le cro- chet qui est lisse. (1) La différente structure de cet organe est d'autant plus impor- tante qu'elle influe sur la manière dont se fait l'accouplement. On peut toujours établir des divisions sur dés caractères aussi essentiels , aussi généraux, qu'on y ajoute d'autres caractères et qu'on, en fasse des genres ou non. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 197 Caractères sexuels. On trouve des caxaclères sexuels extérieurs, dans les Àmaroïdes , dans la différente structure des yeux , des antennes, des élylres, des tarses antérieurs , des jambes du milieu et de derrière, du présternum, du segment anal; souvent aussi dans le plus ou moins d'éclat des élytres. Je donnerai de plus amples détails à ce sujet en traitant des groupes en particulier. Histoire naturelle. Il est très-difficile d'étudier l'histoire naturelle de ces insectes , car ce n'est qu'avec peine" qu'on parvient à élever les larves quand on en trouve, et l'insecte parfait lui-même ne vit pas long-temps en état de captivité. Je n'ai donc encore pu recueillir , à cet égard , que le petit nombre de détails suivans. L'apparition des Amaroïdes coïncide , en général , avec l'arrivée de la saison chaude ; en automne ces insectes disparaissent et prennent leur quartier d'hiver. Dans les pays méridionaux ils apparaissent plutôt que dans le nord; c'est donc dans les pays très-froids qu'on les voit le plus tard; cependant Zetterstett {Fauna Lappon. I , p. 24) assure les avoir vus courir gaîment sur la neige , même avant les chaleurs de l'été. L'accouplement a lieu , en général , dans les premiers mois du printemps et les individus nouvellement éclos apparaissent peu après la Saint-Jean , huit ou douze se- maines après l'accouplement. J'ai trouvé souvent, h la fin igS REVUE ENTOMOLOGIQUE. de juin et au commencement de juillet, déjeunes Amara spreta , trivialis , familiaris , dont le corps était encore très-mou et l'abdomen rouge de rouille; elles devaient donc avoir quille à peine l'enveloppe de nymphe. Ges' espèces existent durant l'été; on en trouve avant la Saint- Jean , de vieux individus qui ont hiverné; après cette époque presque toujours de jeunes, qui , du moins pour la plupart, passeront l'hiver. Mais ce serait se tromper de croire que toutes les es- pèces de cette famille ont besoin d'un temps égal pour leurs métamorphoses; car, quoique la plupart d'entre elles se rencontrent pendant tout l'été , il en est d'autres qui ne sont communes qu'au printemps; plusieurs , qui n'apparaissent en quantité qu'en automne. Il paraît donc que beaucoup d'espèces , et même la plupart , ne se pro- pagent qu'une fois l'an , parce qu'il leur faut plus de temps pour accomplir leurs développemens depuis l'état d'œuf jusqu'à celui d'insectes parfait , tandis que d'autres produisent deux générations successives dans l'année. Cependant, la durée de la viede ces insectes , depuis l'œuf jusqu'à leur mort naturelle ne dépasse- pas , ou du moins que de Irès-peu, une année ; chez quelques espèces elle est assurément plus courte. Celles qui n'apparaissent qu'à la fin de l'été, s'accouplent ordinairement encore en automne; d'autres , seulement au printemps suivant , et ont passé les quatre ou cinq mois .de l'été précédent à l'état de larves ou de nymphes; mais les espèces qui apparaissent principalement au printemps, et ne s'ac- couplent qu'à celte époque , ont vécu l'été précédent à l'état de larves , et hivernent comme nymphes ou déjà REVUE ENTOMOLOGIQUE. IQQ comme insectes parfaits; enfin, les espèces qui ont deux générations dans l'année , se métamorphosent d'abord en juin et en juillet , et puis encore en septembre et en oc- tobre; avant ces époques on les trouve à l'état parfait, ainsi , pour la première fois, aux mois d'avril et de mai , et, pour la seconde ibis, au mois d'août. Il faut remarquer du reste que le climat , le temps et la nourriture ont de l'influence sur le développement précoce ou tardif, peut-être même sur une première et une seconde génération de ces insectes. Je vais encore rapporter ici un cas tout particulier. En i83o, dans la moitié du mois d'avril, je trouvai dans un endroit déterminé près de Berlin , dans le sable , sous des feuilles mortes, plusieurs Ainara modesta , Dej. très- bien développées l'année précédente; elles devaient donc déjà avoir vécu comme insectes parfaits, ou avoir subi leur dernière métamorphose sous terre , duran-t l'hiver. Vers la fin du mois de mai je trouvai au même endroit , parmi plusieurs vieux insectes, des larves de cette espèce, et de jeunes insectes vers la fin de juin, mais ceux-ci n'avaient pas encore leur véritable couleur , et étaient, en général, encore très-mous: c'étaient donc positivement des descendans de ceux que j'avais pris au mois d'avril. Un voyage m'a empêché d'observer plus long-temps cette jeune nichée; j'ignore donc si ces jeunes s'accou- plent de nouveau pendant l'été et s'il en résulte encore des larves, ou s'ils ne sont capables de se reproduire qu'au printemps suivant; mais en raisonnant par ana- logie, on peut dire qu'il est probable que les insectes s'accouplent quelque semaines après avoir acquis leur par- 200 REVUE ENTOMOLOGIQUE. fait développement, ainsi au mois d'août; car j'ai vu h cette époque des insectes jeunes, à la vérité, mais entièrement développés, et qui, par conséquent, sem- blaient aptes à la reproduction. Il est du reste hors de doute que des individus développés dès les mois de juin et de juillet ne s'accouplent plus dans le courant de l'an- née de leur naissance, mais hivernent, si toutefois ils n'ont pas trouvé l'occasion de s'accoupler de bonne heure; ce qui prouve que l'accouplement ne se fait pas toujours h temps, c'est qu'aux mois de juillet et d'août j'ai trouvé à des endroits distans l'un de l'autre de 60 lieues, parmi des insectes de cette espèce, parfaitement déve- loppés, d'autres qui venaient d'éclore , qui ne pouvaient êlre que le résultat d'un accouplement plus tardif. Ce n'est que plusieurs jours après l'accouplement que les œufs parviennent à leur maturité : alors , ils font gon • fler l'abdomen de la femelle. Celte dernière les dépose sous des pierres , ou quelques pouces sous terre. Les larves apparaissent bientôt , changent de peau une fois, et atteignent ordinairement, avant leur métamor- phose, une longueur double de celle de l'insecte parfait; mais toutes ces larves se ressemblent tellement qu'il est très-difficile de distinguer les espèces. Elles ont la même forme générale que les Zabroïdes et les PœciUis. Le développement de la plupart des espèces , depuis l'état d'œuf jusqu'à celui de nymphe , ne dure guère que six à huit semaines; elles ne restent que la moitié de ce temps à l'état de nymphe,, mais les insectes parfaits peuvent vivre plus long -temps, surtout si l'accouplement est relardé. Ils meurent bientôt après l'accouplement. RKVUE RNTOMOLOGIQUE. 201 Ordinairement les Amaroïdes se tiennent de jour sous terre, sous la mousse, sous l'herbe ou des pierres; à l'en- trée de la nuit ils quittenfleurs retraites, recherchent leur nourriture et procèdent à l'accouplement. On les voit, à la vérité, aussi courir lorsqu'il fait du soleil; il paraît néanmoins qu'il faut plutôt l'attribuer au hasard qu'aux habitudes de l'insecte. Une forte pluie les chasse aussi de leurs retraites ,, et alors on les voit quelquefois avec d'autres Carabides s'agiter dans des flaques d'eau. Cer- taines espèces préfèrent les contrées sèches , sablon- neuses; d'autres, des terrains argileux, humides; de là vient qu'on trouve plusieurs espèces répandues au loin , et cependant toujours dans des localités appropriées à leur genre de vie; d'autres espèces, enfin , se tiennent in- distinctement dans des endroits secs ou humides. Les substances végétales forment la principale nourri- ture des Amaroïdes; les Amara tricuspidata, trlviaUs, communis 3 et familiaris semblent préférer surtout les blés. Mais ils se nourrissent aussi de moelle des gra minées, de racines succulantes , de larves et de nymphes d'autres insectes lorsqu'ils sont assez forts pour s'en emparer. Ils mangent beaucoup; on le voit par leur abdomen gonflé lorsqu'ils ont pris leur nourriture. Les espèces qui ont des ailes , s'en servent quoique ra- rement. On les voit quelquefois voler lorsque le temps est beau et surtout pendant le crépuscule (i). Cepen- (l) Je n'ai par conséquent rien à objecter à ce que dit Walsch (/e Naturaliste, XI, p. 95), que pendant une nuit une quantité de Ca- rabtis vulgaris , Lin. (si ce n'est pas cette espèce, c'est du moins posi- 202 REVUE ENTOMOLOGIQUE. dant, on pent, en leur faisant peur, les faire voler faci- lement, par exemple lorsqu'on les place dans un verre, qu'on bouche et qu'on expose à 'une forte chaleur. En général, ils sont de leur nature plutôt agiles que paresseux , et il courent avec assez de rapidité. Quelques espèces sont néanmoins lentes dans leurs raouvemens , principalement celles du sous-genre Percosia. Patrie. Les Amaroïdes ne se trouvent que dans l'hémisphère septentrional de la terre , et seulement dans les zones tempérées et froides. Je ne connais du moins aucune es- pèce qui vienne de contrées méridionales. Les natura- listes voyageurs confirment celle opinion, et Eschschollz, qui dans ses voyages autour du monde a eu occasion d'observer ce fait, me l'a assuré positivement dans des lettres. Nous trouvons, à la vérité, dans le catalogue de la collection de Sturm (I, p. 90) une Amara ceplia- lotes du Brésil; elle n'appartient pas aux Amaroïdes, mais au genre Baiysomus, De). {Spéc. géti. des Col. IV). Les trois espèces d'Amares de Java naenlionnées par Mac Leay [Annulosa J avan. I, p. 21) semblent égale- lement être des Barysomes. \J Amara marginella de Perty, du Brésil, (Voy. DeLectus Animal , articulato- tivement l'une de nos Aniares communes) sont venus voler dans sa chambre. On a des exemples que pendant des nuits chaudes des milliers à'Harpalus ruficornis et griseus se sont élevés dans les airs (compar. llliger, Magaz. fur Insektenk.) ; le même fait a été remarqué récem- ment près de Berlin et dans d'autres parties du nord de l'Allemagne, REVUE ENTOMOLOGIQL'IC. 203 rum. Monach. i83o, p. ii) est un véritable Oodes. C'est à peine si l'on trouve quelque Amaroïdes clans la partie septentrionale de la zone torride, et dansée cas, le climat se rapproche de celui de la zone tempérée , par exemple sur les plaines élevées des montagnes du Mexi- que, sous une latitude de 18 et 19 degrés. Du reste, la patrie des Amaroïdes est très-étendue, car ils se trouvent dans toute l'Europe, le nord de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique. Il est remarquable que cer- taines espèces sont très-répandues; on pourrait croire que la nature a produit des individus-souches en même temps, sur différens points; car, par exemple l'y^mam trivialîs ne se trouve pas seulement chez nous, mais aussi à Maroc et en Asie , ainsi sur une étendue de 1000 milles géographiques. De même les Amara spreta et patricla, Dej. n'existent pas seulement dans diverses contrées d'Europe , mais aussi dans l'Amérique du Nord(i). (1) On ne peut, à la vérité pas prouver matliéraatiquement l'iden- tité d'espèce d'iadividus isolés de telle ou telle contrée ou de pays trcs-éloignés les uns des autres; cependant je considère comme d'une luême espèce ceux sur lesquels on ne peut trouver des caractères cer- tains de différence spécifique. En admettant ceci comme exact, on peut aussi regarder comme réel la reproduction multiple d'une même espèce; car il n'est pas probable que des êtres qui ne peuvent être trans- portés d'un pays dans l'autre que par des vaisseaux ou des envois de marchandises, ne descendent que d'une seule paire et puissent s'être répandus aussi loin. Ce n'est pas contredire la création que d'admettre que, dans des circonstances indiquées, elle a produit le même être sur différens points de la terre. 204 REVUE ENTOAlOLOGinUE. Aperçu systématique des genres. Les espèces de la famille des Amaroïdes que je connais jusqu'à présent forment huit divisions principales (sous- genres) d'après les caractères suivans : I. Dent bifide à l'échancrure du menton. 1 . Corselet pins ou moins rétréci , élargi postérieurement ou aussi large que devant. À. Jambes postérieures du mâle lisses intérieurement , ou seulement un peu pnbescentes. a. Les trois articles dilatés des tarses du mâle larges jCordiformes. . . . i.Percosia. b. Les trois articles dilatés des tarses du mâle allongés , cordiformes .... 2. Celia. B. Jambes postérieures du mâle très-pu- bescentes intérieurement 5. Amara. 2. Corselet plus rétréci postérieurement, plus ou moins cordiforme , élargi avant le miljea. A. Jambes postérieures du mâle très-pn- bescentes intérieurement 4- I^I'^^dytus. B. Jambes postérieures des deux sexes lisses intérieurement. a. Jambes du milieu du mâle biden- tées intérieurement 5. Leirus. b. Jambes du milieu des deux sexes non-dentéés 6. Leiocnemis. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 2o5 II. Dent simple à réchancrure du menton. 1 . Corselet fortement rétréci postérieure- ment 7- Amathitis. 2. Corselet élargi postérieurement .... 8. Acrodon. Observation, La double structure du corselet et de la dent de l'échancrure du menton est toujours si apparente dans les Amaroïdes , qu'on ne peut pas se tromper en déterminant les genres; et même lorsque les extrêmes des deux structures se rapprochent plus ou moins, comme par exemple le corselet du Bradytus consularis et celui des véritables Amara, on n'en reconnaîtra pas moins le type fondamental. I. PERCOSIA, Zim. Menti dénie intermedio bifldo ; thorace subquadran- f;ulo aut postice d'datato ; tibiis posticis utriusque sexûs intus glabris; tarsorum anttcorum articulis tribus pri- mis maris dilatatis transverso-cordiformibus. Ici se placent Amara sicula, pastica, patricîa, Dej. V Amara zabroides, Dej. n'est qu'une variété de taille de patricia, à laquelle il faut aussi rapporter Carabus mancipium, plebejus, equestris, Duftschm., et V Amara nobilis, Sturm. II. CELIA, Zim. Menti dente intermedio bifido ; thorace subqtiadran- gido aut postice dilatato ; tibiis posticis inaris intus glabris aut pilis tenue ciliatis ; tarsorum anticorum articulis tribus primis maris dilatatis oblongo-cordi- formibus aut triangularibus. TOME II. i5 206 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Je divise les Celia [Celia, de ksX'km, courir) en neuf groupes , savoir : I. Présternnm du mâle ponctné au milieu , ou ayant une pe- tite impression (souvent ponctaée ). 1. Jaml)es postérieures du mâle un peu pubescentes inté- rieurement. A. Y eus. ■ç\sAs( premier groupe'), B. Yeux proéminens {deuxième groupe). • 2. Jambes postérieures non pubescentes intérieurement , dans les deux sexes. A. Antennes noires (troisième groupe) . B. Antennes couleur de brique ou de poix. a. Articles des antennes allongés. «. Corselet sans angles antérieurs saillans {qua- trième groupé). /3. Corselet à ongles antérieurs saillans. * Espèces ailées {cinquième groupe). * * Espèces aptères (sixième groupe). b. Articles des antennes courts {septième groupe). II. Présternum sans points ni impression dans les deux sexes. 1. Corselet carré {huitième groupé). 2. Corselet rétréci antérieurement {neuvième groupe) . Premier groupe. Corps épais , renflé, semblable à ce- celui des Percosies; têle épaisse, ayant des impressions peu profondes entre les antennes; yeux aplatis; antennes à articles assez courts , n'atteignant pas les angles des épaules , de couleur rouge ou brune; palpes et pattes de la même couleur; le présternum du mâle ponctué au milieu; élytres peu allongées postérieurement, striées, les stries ponctuées; la petite strie à la base des élytres assez longue , oblique , ordinairement réunie h sa base REVUE ENTOMOLOGIQUE. 207 avec la première strie longitudinale , et à son extrémité avec la seconde strie; les jambes du milieu et de derrière des mâles très-peu arquées , ces dernières légèrement pubescenles intérieurement, mais cependant d'une ma- nière apparente; les jambes du milieu et de derrière de la femelle assez droites; comme dans le mâle, couvertes d'épines et de soies , mais non jubescentes. Toutes les espèces connues sont aptes au vol. Ici se place comme type Amara ingenua, Dej. {Am, lata, subœnea, Sturm.) Deuxième groupe. Le corps est moins ramassé que dans les espèces du groupe précédent, un peu plus aplati; tête petite , saillante , ayant des impressions longitudi- nales très-profondes entre les antennes; antennes rouges ou brunes, dépassant dans quelques espèces les épaules; présternum du mâle ponctué au milieu, ou bien il a une petite impression presque toujours ponctuée ; élytres assez allongées postérieurement et striées légèrement; les stries sont finement ponctuées ; la petite strie de la base des élytres est assez longue , elle se rattache devant h la seconde, derrière à la première strie longitudinale; les^mâles ont presque tous , de chaque côté du segment anal, deux points soyeux, très-rapprochés l'un de l'autre; les femelles les ont aussi, mais ils sont plus distans; les jambes du milieu du mâle sont très-peu arquées , celles de la femelle sont droites; le mâle a les jambes posté- rieures recouvertes intérieurement de poils très-fins , la femelle les a lisses. Les espèces de celte division sont ailées. Je ne citerai comme appartenant h ce groupe que les i5. 208 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Amara complanata (i), fusca, modestaj, Dej., et je vais en décrire quatre nouvelles très-remarquables , qui font partie de la collection de M. Fr. Schuppel , à Berlin. 1. Celia fuscicornis, Zim. Thorace antice angustato, angulis posttcis acutis recte extrorsum vergentibus den- tiformibus j dente angulari minore. Quoique cette espèce ait laformeetlatailledery4ma?'« fusca j Sturm , Dej., au point qu'on peut facilement la confondre avec elle, elle en diffère néanmoins essentiel- lement. Le haut du corps est d'une couleur métallique claire; l'abdomen couleur de poix ou d'un brun rouge comme les palpes, les antennes et les pattes. La tête est petite , lisse , n'a que des impressions peu profondes en- tre les antennes et des yeux proéminens , mais moins convexes que ceux de la fusca. Le corselet est peu con- vexe et légèrement arrondi vers la partie antérieure; le bord antérieur est faiblement sinué , cependant plus que dans la fusca; le bord postérieur est assez subitement tronqué; les angles antérieurs sont arrondis, non sail- lans; les angles postérieurs rectangles, aigus, un peu recourbés extérieurement , de manière qu'ils paraissent presque former une dent ; la rainure qui forme le bo^rd extérieur est ou séparée de l'écusson , ou très-faible , mais elle se réunit sans interruption au milieu du bord antérieur, ainsi qu'on le remarque aux deux espèces sui- vantes, mais non pas aussi évidemment dans la fusca; les deux impressions de chaque côté sont très-profondes (0 C'est à tort que Dejean compare cette espèce avec la consularis, qui appartient au sous-genre Bradytus. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 209 et ponctuées. Les élytres sont un peu plus larges que le corselet, peu convexes, ponclalo-striées , les intervalles entre les stries sont planes. L'abdomen est assez lisse , ce n'est que sur le côté qu'il y a quelques points disper- sés peu perceptibles. Cette espèce vient de Dalmatie. 2. Celia properans , Zim. Thorace antice a?igustato, angiUis posticis acutts recte extrorsum vergentibus dentifoi'mibus 3 dente angularl majorl. C'est une espèce type à laquelle se rattachent Celia fuscicornis et cursitans (i). Elle a presque la taille de la fusca, trois lignes et demie, mais elle en diffère beaucoup par la forme. Devant , elle est plus étroite , derrière plus large, en-dessus plus aplatie. Le haut du corps est d'une couleur métallique foncée, l'abdomen noir , quelquefois couleur de poix; les bords latéraux du corselet et des élytres paraissent être un peu rougeâtres; palpes , antennes et pattes de couleur de poix claire, un peu rougeâtres. La tête est petite , plane , mais a des impressions profondes entre les antennes; les yeux assez proéminéns sont un peu moins convexes que dans la fusca. Le corselet est presque carré , cependant un peu plus large que long, les bords latéraux ne sont que lé- gèrement arrondis , le bord antérieur peu sinué, cepen- (1) Par espèce voisine, ou de forme analogue, ]e n'entends pas une variété, mais une espèce distincte, semblable à une auêre espèce par l'en- semble de sa structure. Ainsi Harpalis griseus e%i voisin àcHarp. rufi- coriiis, quoiqu'on reconnaisse, de prime -abord, le premier comme espèce particulière par la structure différente des angles postérieurs du corselet. 210 REVUE ENTOMOLOGIQUE. dont plifs que dans la fusca , le bord inférieur , au con- Iraire, coupé carrément; les angles antérieurs sont arron- dis, non saillans; les angles postérieurs rectangles, se pro- longent en une pointe un peu recourbée extérieurement, qui forme une petite dent très-apparente. Le dessus est très-peu convexe, comme dans les espèces voisines, dé- primé derrière, en travers , et de chaque côté sont deux impressions profondes , ponctuées ; la marge du bord ex- térieur est bien marquée , mais derrière elle disparaît devant l'écusson. A leur base, les élytres sont à peine plus larges que le corselet, cependant elles s'élargissent beaucoup vers l'extrémité; eu-dessus elles sont peu con- vexes, profondément striées, les stries ponctuées d'une manière apparente; les intervalles entre les stries sout planes et lisses. Sous une loupe très-forte on aperçoit , sur les côtés de la poitrine et du ventre , des points très- fins. Cette espèce vient d'Autriche. 3. Gelia CURSITANS, Zim. Thorace subquadrangulo f angulis postlcls acutis rccte extrorsum vergentibus dcn- tlformibus j dente angularl minuto. Voisine de la précédente, et de la même taille. En- dessus d'une coqieur métallique foncée , en-dessous noire avec plus ou moins d'éclat métallique. Les côtés posté- rieurs du corselet et des élytres sont rougeâtres; anten- nes, palpes et pattes couleur de poix; les articles basi- laires des antennes et des palpes, de même que les jambes, un peu plus clairs , d'un brun plus rougeâtre ou couleur de rouille. Le corselet est de tous côtés crénelé d'une REVUE ENTOMOLOGIQUE. 211 manière apparente; sa forme est un carré transversal, un peu échancré par devant, tronqué par derrière, à angles arrondis, pas saillans; angles postérieurs rectan- gles, aigus; la dent des angles postérieurs est très-pe- lite , mais cependant nettement formée ; en-dessus le corselet est peu convexe , derrière fortement déprimé transversalement ; des deux côtés il y a deux impressions profondes , ponctuées. Les élytres sont à la base sensi- blement plus larges que le corselet; leurs côtés sont assez parallèles; en-dessus elles sont un peu abaissées en avant, d'où résulte un dos aplati; les stries ponctuées sont très- apparentes, les intervalles lisses. Les côtés de la poitrine et du ventre sont finement ponctués. Elle habite l'Autriche. 4. Celia amdulans, Eschschollz. Tlioracis angulîs posticis obtusis. Semblable , pour la forme et la taille, à la modesta, mais plus svelte , et facile à distinguer de toutes les es- pèces de ce groupe par les angles postérieurs obtus du corselet. Le corps entier est de couleur métallique fon- cée; seulement les côtés extérieurs, les palpes, les an- tennes et les pattes sont d'un rouge brunâtre. Elle est originaire de Russie. Troisième groupe. Les espèces appartenant à cette di- vision forment , avec celles du groupe suivant , un em- branchement des Celles, qui les réunit aux Araares, de manière que Celia mexicana {Amara mexicanaj Dej.) se rapproche du type principal des Celles, tandis que C. interstitialis se rattache immédiatement aux vraies 212 REVUU ENTOMOLOGIQUE. Amares. Par l'extérieur ces insectes ressemblent plus aux Amares qu'aux Célies ; la différence des deux genres est cependant tranchée et certaine : les Amares ont des poils aux jambes postérieures des mâles , et les Célies en sont dépourvues. Mais il est intéressant de remarquer comme la structure entière du corps de ces insectes les rappro- che des Amares, à mesure qu'elles s'écartent du type des Célies. Ceci s'applique non-seulement h la cou- leur , mais aussi à la structure de chaque partie du corps, et principalement aux tarses dilatés des mâles qui sont distinctement échancrés antérieurement, comme chez la plupart des vraies Amares. Les caractères spéciaux de ce groupe sont les suivans : Tôle petite , yeux convexes et a^sez proéminens; anten- nes entièrement noires, h l'exception de l'article basilaire, qui est ordinairement rouge; dans le mâle, elles attei- gnent l'épaule; pattes également noires; présternum du mâle légèrement déprimé au milieu, mais néanmoins d'une manière distincte, ou du moins finement ponc- tué; jambes du milieu du mâle légèrement arquées; les jambes postérieures des deux sexes sont hérissées de soies verticales , mais tout-à-fait dépourvues de poils. L'anus du mâle a , de chaque côté , un seul point soyeux, celui de la femelle en a deux. Je connais quatre espèces qui se distinguent par deux structures principales; elles sont ailées. 1^* Structure principale {tlioracis foveolis distinctis) . Ici se placent VAinara interstitialis , Dej., qui ne se distingue presque des suivantes que par le bord latéral aplati du corselet, et le Carabus erraticus , Duftsch. hEVUE ENTOMOLOGIQUE. 2l5 {Amara crratica , Sturra, punctulata , Dej.), que je vais décrire plut amplement. La Celia erratica est de forme ovalaire allongée, longue de 5 à o 1/2 lignes; sa couleur est d'un bronzé rougeâtre, bleuâtre, verdâlre ou noirâtre; endossons d'un bronzé foncé avec reflet vert. La tête est petite et presque aussi large que longue; yeux proéminens; lèvre noire , ayant souvent un éclat métallique. Les autres par- ties de la bouche et les antennes sont aussi noires, seu- lement ces dernières ont ordinairement l'article basilaire d'un rouge foncé. Le corselet est beaucoup plus large que la tête, et deux fois plus large que long, arrondi et distinctement échancré devant; derrière il est de la lar- geur des élytres, un peu sinué aux côtés de la base; les bords latéraux ne sont pas déprimés comme dans l'espèce précédente; les angles antérieurs sont assez arrondis, cependant un peu saillans; les angles postérieurs sont rectangles, assez aigus; le dessus est un peu rugueux, avant la base il est transversalement plus ou moins abaissé; des deux côtés iJ y a deux impressions apparen- tes , Je plus souvent non ponctuées ; lorsqu'elles sont ponctuées , ce n'est que très-légèrement. Les élytres sont peu convexes , finement striées , les stries sont ponc- tuées; les intervalles entre les stries son tantôt planes, tantôt un peu élevés, souvent encore marqués d'impres- sions transversales, de manière qu'ils ont l'air chiffonnés. Les points oculaires du bord extérieur sont moins serrés vers le milieu , mais rarement la série en est interrompue. Les côtés de la poitrine sont plus ou moins ponctués , ceux du ventre sont légèrement rugueux ou lisses. Pattes 2l4 REVUE ENTOMOLOGIQUE. noires , cuisses ayant ordinairement un fort reflet métal- lique; épines des jambes, tarses et crochets rougeâtres. On trouve quelquefois cet insecte en Allemagne , en Suisse, en Suède, en Russie. Il est assez fréquent au Kamlschatka et probablement dans tout le nord de l'Asie. Dejean assure l'avoir aussi reçu du nord-ouest de l'Amé- rique. 2^ Structure principale [thoracis foveotis ferc nuUis) , à laquelle appartiennent Cella mœrens , Zim., longue de 4 1/2 î» 5 lignes et large do 2 h 2 1/2 lignes; entière- ment noire, lisse ; élytres h peine visiblement striées; et Celia lugens, Zim., beaucoup plus étroite que la pré- cédente, aussi toute noire, et ressemblant extérieure- ment h notre Amara triviatis. Toutes deux sont du Mexique. Quatrième groupe. Les espèces qui font partie de ce groupe ne se distinguent du groupe précédent que par la couleur de leurs antennes et par l'épaisseur plus con- sidérable de leur tête. Les yeux sont médiocrement proé- minens. Antennes à articles allongés , couleur de rouille; corselet sans angles antérieurs saillans ; élytres finement striées; la petite strie assez longue, située entre la pre- mière et la seconde stries longitudinales , réunie à la pre- mière postérieurement; la série des points oculaires du corps interrompue au milieu; présternum du mâle dis- tinctement déprimé au milieu ou finement ponctué , ou présentant une fossette ponctuée ; les jambes du milieu à peine arquées; les jambes postérieures non pubescenles intérieurement; l'anus du mâle n'a, de chaque côté, qu'un seul point soyeux. REVUE ENTOMOLOGIQTJE. 2l5 Les deux espèces connues de ce groupe sont Amara callfornica et inexicana , Dej. Cinquiùrne groupe. Tête assez petite: yeux peu proé- minens ; antennes h articles allongés , de couleur de rouille; elles dépassent à peine l'épaule. Le corselet est remarquable: sur les bords il est déprimé, par devant il se prolonge en angles très-saillans. Elylres finement striées , les stries souvent à peine visiblement ponctuées; la petite strie assez longue , située entre la première et la seconde stries longitudinales , derrière , ordinairement réunie à la première strie; les points marginaux très- petits, au milieu moins nombreux ou même interrompus. Sur chaque côté de l'anus on voit deux points soyeux, voisins l'un de l'autre chez le mâle , séparés par une pe- tite distance chez la femelle. Jambes très-effilées et droi- tes; seulement les jambes du milieu du mâle sont un peu arquées intérieurement; les jambes postérieures sont dé- pourvues de poils; les tarses antérieures triangulaires. Les six espèces connues sont ailées , ce sont les suivantes : 1° Gelia tescicola, Zim. Thorace majusculo , angu- lis anticts minus porrectis ; elytris modice convexis; pectore lœvi. Dans les steppes du pays des Kirguises. 2° Ceua rupicola, Zim. Thorace minusculo, angu- lis anticis minus porrectis; elytris modice convexis; pectore lœvi. Dans les montagnes de la Sibérie du sud. 5° Carabus Quenseli, Schœnh. {Amara Quenselii , Dej.) T lior ace minusculo 3 angulis anticis valde porrec- tis ; elytris modice convexis; pectore lœvi. En Laponie. 4° Gelia silvicola, Schmidt {Amara Quenselii, Var. Dej.; Am. metalli fera , Anô.) Thorace majusculo , an- 2l6 REVUE ENTOMOLOGIQUE. ^uUs valdc porrectts ; elytrls modice convexis; peclore lœvi. Dans les provinces près de la mer Baltique. 5° Celia monticola , Zim. [Amara mont., Dej.) Ely- tris supra deplanatls ; pectore lœvi. Dans les Alpes de la Savoie et du Piémont. 6° Celia remota , Esch. {Amara reinotestrlata , Dej.) Pectore parum sed distincte punctato. D'Unalaschka. Sixième groupe. Yeux assez plats; antennes à articles allongés, d'un brun rouge ou couleur de rouille; corse- let ayant les angles antérieurs très-saillans; aptère; la femelle a de chaque côté de l'anus deux points soyeux. Je ne connais que l'espèce suivante : Celia sAxicoLE,Ménétriés. Longue de 5 1/2 h 4 lignes; en-dessus d'un bronze foncé , en-dessous plus ou moins couleur de poix; palpes, antennes et pattes couleur de rouille. Tête de grandeur moyenne, lisse, ordinairement assez faiblement impressionnée entre les antennes; yeux plats; les antennes dépassent un peu les épaules. Le cor- selet est par devant profondément échancré, de manière que les deux angles antérieurs arrondis sont très-saillans; les côtés sont plus arrondis que dans la Celia injlma, et par conséquent plus que dans toutes les Célies connues ; cependant on voit distinctement qu'ils ne sont pas , à vrai dire, rétrécis postérieurement, de manière que les an- gles postérieurs qui ne sont pas très-aigus , sont presque rectangles; la base du corselet est légèrement écliancrée au milieu, le dessus un peu convexe, déprimé transver- salement devant et derrière; postérieurement il y a de chaque côté deux dépressions apparentes , dont celle qui est placée intérieurement est plus longue et plus profonde REVUE ENTOMOLOGIQUE. 2I7 que l'autre , mais toutes deux sont finement ponctuées î» leur base et à leur contour. L'écusson est triangulaire et lisse. Les élylres ne sont guère plus larges devant que la base du corselet, mais vers le milieu elles s'élargissent un peu ; avant leur extrémité elles sont fortement échan- crées; elles sont assez convexes; les stries longitudinales fines et ponctuées; la petite strie est située immédiate- ment auprès de l'écusson; les intervalles entre les stries sont planes; les points oculaires placés devant le bord extérieur des élytres, qui est d'un rouge ferrugineux, sont peu serrés. L'abdomen est lisse; les segmens anté- rieurs ont, sur le côté, à peine quelques points très-fins. Cette espèce habite le Caucase. Septième groupe. Plusieurs caractères saîllans distin- guent ce groupe. Les espèces sont les plus petites des Celles; tête petite, courte; yeux Irès-proéminens ; an- tennes d'un rouge ferrugineux, à articles courts , presque fififormes; corselet assez arrondi sur les côtés; élytres ponctato-striées; entre la première et la seconde stries longitudinales , il y a un rudiment à peine visible de la petite strie; devant le bord extérieur des élylres une sé- rie de points oculaires fortement interrompue au milieu ; absence d'ailes; présternum ponctué au milieu dans le mâle; le segment anal du mâle a un point, plus rare- ment deux points soyeux de chaque côté; ces points, lorsqu'il y en a deux, sont rapprochés l'un de l'autre; la femelle, au contraire, a constamment ces deux points et ils sont éloignés l'un de l'autre; les deux sexes ont les jambes du milieu et de derrière droites, non pubes- centes. 2l8 KEVUE ENTOMOLOGIQCE. L'espèce type est le Carabus infimus , Knoch. [Am. inflma, Dej.) Huitième groupe. Célies dont le présternura est im- ponctué dans les deux sexes , et dont le corselet est carré. Elles ont le corps svelte , la tête petite , les yeux proé- minens, les antennes à articles allongés, d'un jaune rou- geâtre , entièrement rouges , ou d'un brun rougeâtre; les élytres finement striées; h leur base, entre la première et la seconde stries longitudinales , une petite slrie appa- rente, se réunissant ordinairement par derrière avec la première strie; sur le neuvième intervalle des élytres sont des points oculaires , fins , peu nombreux au milieu ; ailes inférieures propres au vol; les mâles ont un point soyeux sur les côtés de l'anus, les femelles en ont deux; les deux sexes ont les jambes du milieu et de derrière droites , non pubescentes. A ce groupe appartiennent Amara aurata et bifrons, Dej. Neuvième groupe. Les caractères distinctifs de ce groupe sont : un corselet visiblement rétréci antérieure- ment, un présternura iraponctué dans les deux sexes. La tête est petite; dans le mâle les yeux sont assez proé- minens. Les antennes à articles allongés et les pattes sont jaunes, rouges ou d'un brun rougeâtre. Dans le mâle les élytres sont sveltes , rétrécies postérieurement; dans la femelle plus ovalaires. La petite slrie de la base des ély- tres est assez courte et située entre la première et la se- conde stries longitudinales ; elle est presque toujours libre à sa base. La série de points du bord des élytres est au milieu plus ou moins interrompue. L'anus du REVUE ENTOMOLOGIQUE. 219 mâle a, de chaque côlé , un point soyeux, celui de la femelle en a deux. Dans les deux sexes , les jambes sont non pubescentes et assez droites. Les espèces connues ont toutes la faculté de voler; ce sont : Carabus prole- tarlus , Knoch [Amara muscidis , Dej.), Amara clial- cca , Dej., et Amara grandicoUis , Dej., C.at. La Cella g randiçoi Us y ar'ie beaucoup et elle peut fré- quemment induire en erreur, même un bon entomologiste, quand il s'agit de la déterminer. Je me suis souvent ef- forcé, en vain, de trouver, dans une quantité d'individus différens l'un de l'autre, un caractère qui pût avoir une valeur spécifique pour les variétés les plus remarquables; il n'existe pas; partout on trouve des transitions et des points intermédiaires. Les quatre principales variétés sont : 1° Plus petite , ayant en-dessus moins de reflet bronzé; élytres profondément striées. [Amara grandicoL- lis , Dej., Cat.) 2" Plus petite, ayant en dessus un reflet métallique verdâtre; élytres moins profondément striées. {Ce- ila Seller i, Heer.) 5° Plus grande, de couleur de poix; élytres peu pro- fondément striées. {Amara oreophila, ImholT.) 4° Plus grande , plus ou moins bronzée en-dessus; ély- tres moins profondément striées. {Amara rufo- cincta, Mannerh. , Dej.) La longueur de cette espèce varie de 2 1/2 à 3 1/2 lignes, la largeur de 1 à 1 -3/4 lignes. En-dessus elle est de couleur de poix très-foncée , souvent à reflet métallique vert ; en- dessous noire ou brune; palpes, antennes et pattes rou- 2 20 REVUE ENTOMOLOGIQUE. ges; le segment anal est quelquefois de la même couleur; les bords extérieurs du corselet et des élytres ont un reflet rougeâtre. La tête est petite; les yeux assez proé- minens dans le mâle , beaucoup plus aplatis dans la fe- melle; le corselet est tantôt plus court, tantôt plus long, antérieurement plus ou moins rétréci, devant plus ou moins profondément échancré , les côtés plus ou moins arrondis, les angles antérieurs et postérieurs plus ou moins aigus , mais toutes ces différences sont peu sensi- bles; devant la base, qui est tronquée assez carrément, on voit de chaque côté deux petites impressions plus ou moins profondes , dans lesquelles et autour desquelles sont des fossettes. Les élytres sont devant aussi larges que le corselet; dans le mâle ordinairement un peu plus sveltes et plus étroites que dans la femelle; en-dessus un peu convexes, distinctement striées , les stries ponctuées. Les côtés de la poitrine et du ventre sont toujours ponc- tués; ces points sont plus serrés et plus profonds, lors- qu'ils le sont aussi sur le corselet. Cette espèce est assez répandue dans toute l'Europe. C'est à tort que Dejean {Spéc. Col., III ) a déclaré que cet insecte était une variété de Harpalus brunneus, Gyl. L'extérieur de ce dernier ressemble, h la vérité, beau- coup à la C, grandicoUis ; elle est presque de même taille et de même couleur, mais la dent simple qu'il a à l'échancrure du menton en fait un sous-genre à part que j'appelle Acrodon. III. AMyVRA, Bon.* Menti débite intcrmedio bipdo; thorace subqundran- REVUE ENTOMOLOGIQUE. 221 gulo mit postice dilatato ; tibiis posticls maris intus dense p'dosis. Les vraies Araares. Etymologie : ^«;ç« , reluire , êlre clair, et u privatif. Ainsi Amara veut dire un insecte de couleur foncée. Il est trës- remarquable que dans ce genre il existe des albinos. On sait que ce qui distingue les albinos en gé- néral , c'est une couleur extraordinaire du corps , et qui reste toujours la même. Dans les quadrupèdes et les oiseaux, les albinos ont les yeux rouges, la peau, les poils ou le plumage blanc; maïs dans les Amares , on les reconnaît par les antennes rouges, les pattes entière- ment , ou du moins en partie de la même couleur; par le corps noir , bordé de rouge. Ainsi , comme dans les qua- drupèdes et les oiseaux on les appelle albinos ^ on pour- rait les nommer ici négrinos. Il est naturel qu'on ait souvent considéré et décrit comme espèces particulières des individus albinos, dont j'ai trouvé des exemples dans presque toutes les espèces connues. Ainsi, Harpalus des- pectus, Sahib. {Ins. Fenn. p. 245, n° 49)» est un albi- nos (T Amara curta, Dej. ; Carabus o valus, Fabr. {Amara ovata, Sturm. , Fn.) , un albinos (!CAm,ara obsoleta, Dej.; Amara linearis, Sturm., Cat. , un albinos à^ Amara trivialis , Dej. Le catalogue de Dabi fourmille d'espèces de ce genre. Je divise les Amares en quatre groupes. I. Jambes antérieures munies d'une épine extérieure trifide {premier groupe). II. Jambes antérieures munies d'une dent extérieure simple. TOMF. II. j6 2 22 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 1, Jambes du milieu du mâle pubesccntes intérieu- rement [deuxième groupe). 2. Jambes du milieu non pubescentes dans les deux sexes. a. Présternum lisse dans les deux sexes [troisième groupe) . b. Présternum du mâle ponctué ou impressionné au milieu [quatrième groupe). Premier groupe. Corps assez allongé , cylindrique ou ovalaire, plus ou moins convexe. La couleur du dessus du corps , qui varie beaucoup dans le groupe suivant , ne change pas ou presque pas ici dans les individus de la même espèce. Les- élytres sont toujours distinctement ponctato-striées. L'épine extérieure trifide des jambes antérieures distingue les espèces de ce groupe. Les jambes du milieu sont assez droites dans les deux 'sexes. Les mâles ont sur chaque côté de l'anus un point soyeux; les femelles en ont deux. Je connais neuf espèces de ce groupe. Celles à cor- selet tronqué devant sont : Amara striato -punctata , Dej. ; rufipes, Dej. ; erythrociiema , Kollar (c'est à tort que Dejean considère cette dernière espèce comme une variété de la ruflpes , car elle a le corps plus renflé; elle est de couleur bleue ou bleue ijoirâtre , avec les pattes rouges ou brunes , et a aux jambes antérieures une dent très-épaisse , tricuspide , tandis que dans la rufipes cette dent est toujours effilée et aiguë); conci7ina , Zim. , plus svelte que la précédente , de couleur verte , avec les pattes rouges, épine trifide, aiguë aux jambes antérieures; elle habite l'Allemagne; lepida, Zim., d'un vert foncé, élytres très-élargies vers l'extrémité , pattes rouges. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 223 Celles à corselet sinué devant sont: Amara tricuspl- data , Sturm. , Catal., Dej. ; strerCua, Zina. , semblable h la précédente, mais moins conv'exe, en-dessus d'un bronzé clair, cuisses noires, jambes d'un rouge ferrugi- neux; se trouve çà et là en Allemagne; scitula, Zira. , que je vais décrire tout à l'heure plus amplement, et plebeja, Dej. , ayant les bords du corselet déprimés. Amara scitula [thorace antice emarginato ^ tateribus non deplanatis , pectore confertim punctato). Cette espèce est jusqu'à présent très rare encore dans les col- lections d'Europe. Elle ressemble, pour la forme et la taille , à V Amara trivialisj mais s'en distingue déjà fa- cilement par les caractères particuliers à ce groupe. Le ularis , Fab. Hadena cucuhali , Treitschké , Boisd., Lid. Dans une grande partie de l^Europe, dans le calice du Silène inflata. 1. D. CAPSINCOLA. Noctua capsincola , Hiibn. Hadena capsincola , Treitschké, Boisd., Ind. Dans toute l'Europe , dans les capsules des Lychnis dioica et syli>estns. 3. D. SILENES. Noctua silènes , Hubn. M amestra silènes , Boisd,, Ind. Rare. Habite dans les fleurs de plusieurs Silène, aux en- virons de Montpellier. 4' D. CARPOPHAGA. Noctua perplexa , Hubn. Hadena carpophaga, Treitschké, Boisd., Ind. Dans une grande partie de l'Europe , dans les fleurs des Silène inflata , uni/lora et de plusieurs autres espèces méri- dionales. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 249 5. D. CORSICA. Poliacorsica, Rambnr, y^nn. de la Soc. entom. Rare. Daus plusieurs Silène de Tile de Corse? 6. D.? TEPHROLEUCA. Polia tephroleuca , Boisd. , ^énn. de la Soc. enlom. Chenille inconnue, Chamouny. 7. D. C^SIA. Noctua cœsia , Hubn. Polia cœsia, Treitschké, Boisd. , Ind. Chenille inconnue, Suisse. 8. D. FILIGRAMA. Noctua polymila , Hubn. Polia Jîligrama , Treitschké, Boisd., Ind. Dans plusieurs parties de l'Europe , et surtout en Suisse , sur quelques espèces de Silène. 9. D. MAGNOLII. Polia magnolii , Boisd. , Ind. melh. En Italie , dans le midi de la France , et surtout en Si- cile , sur les Silène nicœensis ynoctiflora et beaucoup d'autres. lO. D. ALBIMACULA. Noctua concinna, Hubn, Miselia albimacula , Treitschké. Polia albimacula , .Boisd., Ind. Dans plusieurs parties de l'Europe , sur la tige et dans les fleurs' du Silène nutans. 1 I. D. CONSPERSA. Noctua conspersa , Hubn. Miselia conspersa , Treitschké. Polia conspersa , Boisd . , ItuL TOME H. 18 25o REVUE ENTOMOLOGIQTJE. Dans les fleurs des LycJuu's Jlos-cuculi et sjluesiris , dans les prairies humides d'une grande partie de TEurope. 12. D. C03ITA. Nociua comta , Hubn. Miselia comta , Treitschké, Polîa comta, Boisd., Ind. Dans plusieurs parties de l'Europe , dans les fleurs des Dianthus carjophyllus , sy If es tris et prolifer , etc. NOTICE sur le PHLOCERUS , genre nouveau d'Or- thoptères de la Russie, par M. Gotthelf Fischer de Waldheim (i). Le genre Phlocerus, que nous créons, appartient à l'ordre des Orthoptères proprement dits , et à la famille des Acridiens, où il trouve sa place entre les genres Podisma et Gomphocerus, d'après la méthode de M. Au- dinet-Serville. Le nom de cet insecte, Phlocerus, est pris du grec OAat» premo, contundo, et xs^tx.? cornu, h cause des antennes comprimées. Elles sont en forme de feuilles lancéolées , et le nom de Phyllocerus que je lui avais donné auparavant lui aurait beaucoup mieux con- venu; mais ce nom a été déjà employé par M. le comte Dejean pour un coléoptère de la famille des Taupins. Characteres generici Phloceri. Antennœ brèves, folii ad instar depressœ , lanceolatœ , (l) Quoique cette notice ait déjà été imprimée aux frais de l'auteur, nous l'avons cru assez intéressante pour la reproduire ici et en faire graver la planche. {Noie de l'éditeur.) REVUE ENTOMOLOGIOUE. 201 ardculis distinctis i8-20, primo maguo^ secundo brévi, obconicis , reliqais depressis , sensim dilatatis usque ad mé- dium, deiude iterum decrescentibus in apicem obtnsum, ante oculos in cavo singulari insertae. Palpi filiformes , arliculo breviter obconico, recte truncato. Caput antice trisiilcalum , sulco medio valde profando. Fron^ prominens appendicibus duabus elevalis sulcum me- dianum Ibrmans. Oculi magni siibsemilnnares. Ocelli uulli. Corpus solidum, oviductu rotundo, valde couvexo, sapra versas médium triangulariter exciso. Appendices anales duse fortes. Alae corporis longitudiuae , superiores redculalœ , nenns fortissimis. Pedes saltatorii , fortes , pul\^illo magno inter imguiculas tarsi. La tête du PA/ocère est grande; le iront, très-proémi- nent, se prolonge par des côtes élevées, et vers la ga- lette plus distantes. La partie inférieure de cette éléva- tion, ainsi que les parties de la bouche, sont blanchâ- tres , tandis que la partie supérieure de la tête comme de tout le corps , est d'un brun pâle. Les yeux sont grands, proéminens , presque sémi-lunaires. On n'aper- çoit point d'ocelles. Le thorax, d'un brun obscur et velouté en-dessus,, rétréci de côté , porte en-dessus trois carènes; celle du milieu est droite et plus distincte; les latérales sont moins prononcées, courbées en arc d'abord, et s'approchant de celle du milieu , elles vont aboutir à l'angle extérieur du thorax. 18. fi52 REVUE ENTOMOLOGIQT'E. L'abdomen est composé de neuf articulations , h l'ex- ception de l'anale, qui est plus grande, ayant deux appendices très-fortes et une écaille triangulaire au mi- lieu. L'écaillé d'en bas est également triangulaire , très- bombée , terminée en pointe dans les mâles , et ouverte par une excision dans les femelles. Les ailes supérieures ou les élytres sont fortement réticulées. Les veines principales sont très- fortes, au nombre de quatre. Celle du milieu est soutenue par une autre courbée qui paraît lui servir de ressort. Les pattes sont fortes , eu égard à la grandeur de l'a- nimal. Toutes les jambes sont canaliculées et épineuses en arrière. Les cuisses des pattes de derrière sont caré- nées en haut, ayant un canal latéral extérieur profond et lisse. Elles sont brunes en-dessus et plus pâles eu- des- sous. Les jambes sont rouges , fortement canaliculées en dessus et munies de deux séries d'épines. Lès tarses , composés de trois articles , sont forts; le premier article est grand, allongé, cylindrique, avec un petit étranglement au milieu; le second article est court; l'article onguéal de tous les pieds est très-alongé, avec une pelotte très-forte entre les ongles , large aux pattes antérieures et pétiolées aux postérieures. Phlocerus Menetriesii — PI. 3i. Brun obscur en-dessus; d'un blanc grisâtre en-dessous. Long. 1". Envergure 1 %". Ce Phlocère a été trouvé par M. Ménétriés , à la fin de juillet, au Schadaclij à l'est du Caucase, à une hauteur KEVUE EIVTOMOLOGIQUE. 253 de plus de neuf mille pieds, ainsi près des neiges. éter- nelles. J'ai nommé cette espèce en l'honneur de M. Ménétriés, notre Membre et attaché à l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg. M. Ménétriés est connu par ses voyages en Amérique et en Russie, et distingué par ses recherches entomologiques , publiées dans les Actes de l'Académie et dans ceux de la Société impériale des naturalistes de Moscou. MANIÈRE de récolter certains insectes exotiques, par M. le docteur Waltl; traduit de l'allemand par G. SiLBERMANN. On sait que les tourneurs emploient souvent des noix de coco qui ne sont pas encore parvenues à leur parfaite maturité ; on y trouve assez fréquemment une grande espèce de Bruchus dont la larve se nourrit de la moelle de ce fruit. En promettant une petite gratification aux ouvriers tourneurs , surtout dans les grandes villes où il y en a beaucoup, on peut être presque certain de se procu- rer en moins d'une année une douzaine de ces insectes. Le bois de Guajak, l'un des bois les plus durables, sert souvent à faire des boules de llgnum, - sanctwn , pour le Jeu de quilles (qui est chez nous un jeu natio- nal); nous en recevons par conséquent des blocs assez considérables. Il s'agit de s'entendre avec le droguiste qui fait venir ce bois en grand , ou avec le tourneur qui le travaille. Plusieurs droîruislcs en enlèvent eux-mêmes 204 EEVUE ENTOMOLOCIQUE. l'écorce; c'est alors à eux qu'il faut s'adresser de préfé- rence. Sous l'écorce de ce bois vit un très-beau Bupres- tide (i). M. Oberleilner, à Munich, en a trouvé ainsi la larve mêlée avec des insectes parfaits. Lorsque, l'année dernière, je reçus en commission un certain nombre d'insectes du Mexique, je remarquai que le bois mexicain sur lequel ils étaient piqués était percé par plusieurs espèces d'insectes ; je me mis à leur recherche, et je trouvai : \° quelques individus (YUlonia ferrugineum , F.; je suis dans le doute si cet insecte est entré dans le bois en Europe, ou déjà au Mexique; 2° un petit coléoplère noir, qui forme un genre particu- lier près des Rkizopliagiis ; le seul individu que j'en aie trouvé est dans la grande collection de M. le professeur Reich, à Berlin; o" un Anobiuni, et 4° "n Lyctus. Voici la description de ces deux derniers insectes: Lyctus carbonarius, Waitl. Angustatus 3 ater , thorace fossulatim punctato , in medio fovea lata; elytris obsolète costalis , insterstitiis punctatis; tibits ferruginets. Long.. 2 lin. — Habitat in Mexico. La tête est fortement ponctuée; antennes noires; cor- selet plus long que large, un peu convexe, un peu plus large antérieurement , ponctué comme un dé à coudre, au milieu un enfoncement assez large, mais cependant longitudinal; élytres légèrement striées; sur les intervalles (l) ^ctenodes nobilis , F. Voici la description de sa larve: Corpus atienuatum, angustum depressiusculum , molle , segmentis 9 actum. Cor- pus magnum, durum, transverse latiuscUlum , quadratum , concolor. Pedessex. ■ Cistl. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 255 entre les stries on remarque des points enfoncés qui ne sont pas lout-h-fait ronds; cuisses et pattes ferrugineuses. Anobium sericatum , Waltl. Obscure-ferrugineuni , teres; thorace eljtrisquc gla- bratis , pilis brevisslmis dense tectis. Long. 2 lin. Lat. i lin. — Habitat in Mexico. Tête lisse, veloutée; corselet lisse, ayant le disque très-élevé , mais se perdant toutefois vers les côtés; Lord postérieur aigu , en forme de demi-cercle au milieu , an- gles postérieurs se joignant bien au corps; le devant du corselet est beaucoup plus étroit ; abdomen gros ; élytres veloutées , avec quelques petits points à peine marqués. Il est hors de doute qu'il existe beaucoup de Coléop- tères dans les semences , les racines , les écorces , les ré- sines, les gommes qu'on emploie dans les pharmacies. J'en ai trouvé quelquefois des traces. Que les entomo légistes qui connaissent des droguistes , surtout dans les ports de mer , ne négligent pas ce moyen de se procurer des insectes (i). Il y a quelques années qu'allant de Malaga en Hol- lande , je trouvai , dans du sucre brut chargé sur le na- vire sur lequel je me trouvais, un assez grand nombre d'individus morts de VUloma cornutum, Dej. Leur mort avait, sans contredit, été très-douce. Le même insecte me fut apporté par un jeune entomologiste à Munich , qui l'avait extrait d'un grand insecte exotique endommagé. (1) J'ai reçu ainsi de Rouen plusieurs individus du S'ylvanus denti- collis ,*c^m étaient sortis du bois de Canipêche venant de l'Amérique du Sud. G. S. 256 BEVUE ENTOMOLOGIQUE. Me trouvant un jour à Anvers , j'appris que des peaux chargées sur un vaisseau venant de Buenos- Ayres étaient couvertes de millions d'insectes , qui avaient beaucoup incommodé l'équipage durant la traversée. En secouant ces peaux, il en tomba des quantités prodi- gieuses de Dermestes vulpinus et de sa larve. Si le capi- taine du vaisseau avait su qu'en frottant ces peaux de camphre elles eussent été préservées de ces insectes, il aurait prévenu le dommage considérable qu'ils y avaient occasioné. Plusieurs espèces de résine contiennent des insectes qui y sont pris lorsque ces substances sont encore liquides. Le copal est celle qui en fournit le plus souvent. J'en ai extrait plusieurs espèces, mais avec assez de peine; je les communiquai à M. le professeur Perty , à Berne. J'employai 5 cet effet la méthode suivante : Je cassai le copal près de l'insecte; je le polis ensuite jusqu'à l'insecte même , que je plongeai enfin dans de l'élher sulfureux, de manière qu'il resta intact et fut parfaitement nettoyé. On trouva dans les champignons que M. le docteur Pœpping envoya de l'Amérique du Sud à Leipsig, une foule de petits insectes très-rares, entre autres le Cryp- tophage suivant : Cryptophagus advena , Kunze. Bufus, angustatus, pedibus obscurioribus ; thoracis margtnc crenato , antice unidcntato ; elytris scabris pilosis. Long, vice 1 iin. — Habitat in America australi. Tête assez large, velue, les facettes des yeus très- grandes , noires; le corselet presque plus large que long, REVUE ENTOMOLOGIQUE. 267 velu, très-fînement ponctué; le milieu plus lisse; bord latéral du corselet applati ; ce dernier n'est pas arrondi sur les côtés, légèrement verruqué, se terminant devant en une dent, anguleux postérieurement; élylres un peu rugueuses , principalement à leur base , avec des rangées de légères impressions assez larges, très-finement velues. Dans une espèce de son qui servait d'emballage et qui venait du Cap , était une quantité de larves ; on les éleva et elles produisirent le Goléoptère suivant : Cucujus CAPENsis, Kunze. Totus rufusaut testaceus, angustatus , elylroruni late- ribtis deflexis , in unoquoque elytro 5 paribus striarum. Long. 1 Un. — Habitat in Promont. bon. Spei. Voisin de C. F crrugineus , St. Tête modérément large, faiblement ponctuée; corselet plus long que large, légèrement pubescent et pointillé; les élytres ont, outre le bord recourbé en-dessous , trois paires de stries , entre chaque paire les intervalles sont plus larges ; tout le dessus de l'insecte est parsemé de petites soies courtes , translucides , de couleur jaune pâle. Celte espèce se dis- tingue du ferrugincus. St., par la tête et le corselet, qui sont plus étroits, par la ponctuation, qui est beau- coup plus fine , et par la position des stries sur les élytres. Il y a quelquefois divers insectes dans les plantes et les semences exotiques des herbiers , principalement dans les grandes fleurs et dans les plantes visqueuses. M. le conseiller de Martius trouva , dans le fruit d'une espèce de Cycas , un Bruchus dont j'eus aussi des individus. Ou sait que dans l'ambre on remarque des insectes a58 REVUE EJiTOMOLOGIQUE. qui , sans doute, appartiennent à un monde antédiluvien. Il existe plusieurs traités h ce sujet. Dans les noix de galle , on trouve souvent l'espèce de Cjnips àii Levant qui les produit. Lorsqu'on ouvre avec précaution une certaine quantité de noix de galle non percées , par exemple une demi-livre , on trouve quelque- fois jusqu'à six Cynlps très-bien conservés et de couleur pâle. Cette espèce ne se rapporte ni au C. qucrcus bac- carum, Réaum., ni au C. quercus foL'n , Pan.; elle est peut-être nouvelle. J'en possède bon nombre de grands individus qui sont tous d'un jaune pâle. Lorsqu'on les ramollit, on peut observer la structure curieuse de son aiguillon , son insertion, etc. Cet organe est placé à l'ex- trémilé antérieure du dessus de l'abdomen, il est tourné autour de l'abdomen , et en-dessous il s'étend jusque presqu'à la poitrine; sa pointe est en forme d'alêne un peu recourbée en-dessous. Pour bien observer cet ai- guillon, il faut enlever toute l'enveloppe supérieure de l'abdomen; la seconde enveloppe se compose de deux plaques translucides et ressemble à une coquille bivalve. Dans les Avélanèdes vit aussi une espèce de Cynlps noirâtre, probablement le C. quercus petioil , Rœsel (t. III, 35, f. 5); j'en ai extrait grand nombre d'indivi- dus vivans. Il est plus que probôble que souvent aussi de petits insectes arrivent des pays tropiques dans des plantes destinées à nos serres chaudes : les horticulteurs instruits, par exemple M. Bouché h Berlin, pourraient donner des éclaircissemens à ce sujet. ( Faunus.) REVUE ENTOMOLOGIQUE. 269 MELANGES. Les naturalistes d'Allemagne , auxquels s'étaient ad- joint plusieurs savans français, anglais, italiens, etc., se sont réunis cette année h Stoutgard; leur nombre était de près de cinq cents. Les séances ont commencé le 18 septembre et ont duré jusqu'au 26. MM. Kielmeyer et Jœger, professeurs à Stoutgard, présidaient la réu- nion. Voici les noms des entomologistes qui y assistaient et la substance des principales communications qu'ils ont faites. 1° M. Ahrens, professeur à Augsbourg, collecteur de Coléoptères et de Lépidoptères, connu par plusieurs travaux intéressans , entre autres la part qu'il a prise à l'ouvrage de Hubner sur les Lépidoptères , et un travail sur des larves de Coléoptères , dont une première partie a paru dans celte Revue {t. I , p. 247). 2"^ M. Barlling, professeur à Gœttingue, qui s'occupe principalement de botanique , mais qui y joint des con- naissances profondes vn lépidoplérologie. 26o HEVUE ENTOMOLOGIQUE. 3° M. GistI , de Munich , éditeur du Faunus , dont il soumit à la réunion les trois premières livraisons. 4° M. le docteur Hammerschmidt , de Vienne, obser- vateur fidèle et zélé des métamorphoses des insectes de tous les ordres. Il communiqua des observations curieuses et des planches très-bien faites sur diverses métamor- phoses. Enfin, il excita particulièrement l'attention des assistans sur un fait d'anatomie d'où il résulte que les trachées de la tête des larves des Coléoptères communi- quent entre elles par de fortes anastomoses. Ce fait avait déjà été exposé par M. Strauss , pour les insectes par- faits , dans son anatomie du Hanneton. 5° M. Heer, qui s'occupe particulièrement de la belle collection de M. Escher-Zollikofer , à Zurich. On lui doit des notices sur la géographie des insectes, et il soumit à l'assemblée plusieurs observations sur la variation des couleurs des Coléoptères , selon l'élévation des terrains qu'ils habitent, et sur l'influence que la température et la lumière exercent sur ces couleurs. 6° M. le docteur Herrich-Schaeffer , médecin de la ville de Ratisbonne , entomologiste très-distingué et continua- teur de la Faune de Panzer. 7° M. le sénateur de Heyden , de Francfort , qui com- muniqua des détails sur les mœurs et les métamorphoses du Xenos vesparum : il en distingue trois espèces , dont l'une vit dans le Polistcs ^allica; la seconde , dans l'O- dynerus auctus, et la troisième, dans Il indi- qua en outre une méthode de piquer les plus petits insec- tes avec du fil d'argent. 8' M. le professeur Kun/e, de Loipsig , auteur d'un BEVUE ENTOMOLOGIQUE. 26 l travail sur les Dotiacies. Il revenait d'un voyage entonao- logique dans l'Europe méridionale , dont la science peut se promettre d'heureux résultats. 9° M. le conseiller intime de Roser , de Stoulgard, possesseur d'une belle collection d'insectes dans lesquels se trouvent des espèces nouvelles de Wurtemberg , dont il s'empressa d'offrir des individus aux assistans. 10° M. Strauss Durckheim, de Strasbourg , le célèbre auteur de i'anatoraie du Hanneton. Il soumit à la réu- nion des travaux entièrement semblables sur les Cicada plebeja, Fespa crabro , sur la Mygale Blondii , sur le Scorpio afer, Lalr., et un mémoire sur le système ner- veux, du Pradyporus dorsypus, Charp., duquel il ré- sulte que le système nerveux cérébro-spinale et un autre système analogue au grand sympathique de l'homme , communiquent eatre eux par plusieurs branches d'anas- tomoses. M. Strauss a en outre indiqué, dans la dernière séance, sa méthode de dessiner à la mine de plomb , par laquelle il imite les dessins à l'encre de la Chine , et les procédés qu'il emploie pour la dissection des petits animaux. Le cabinet d'histoire naturelle de Stoutgard renferme de beaux insectes du Cap , qui lui ont été envoyés par M. Ludwig. M. Drège, marchand naturaliste à Hambourg, était arrivé à Stoulgard avec une belle suite de Coléoptères, qu'il offrit en vente. Dans la section de géologie, M. le comte de Sternberg, de Prague, présenta le dessin d'un scorpion fossile trouvé dans de la houille. S. 262 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Nouvelle classification des Aranéides. M. le baron Walckenaër , qui depuis plus de trente ans s'occupe des Arachnides avecautant de zèle que de succès, a publié, dans l'un des derniers numéros des Annales de la Société e7itomo logique de France , un mémoire sur une nouvelle classification de ces insectes. Ce mémoire ayant été imprimé pendant un voyage que M. Walcke- naër faisait dans les Pyrénées , et de nombreuses'fautes d'impression s'y étant glissées, il a bien voulu nous en adresser un exemplaire corrigé de sa main. Ce travail, qui n'est que le prélude d'un ouvrage étendu sur les Aranéides, dans lequel M. Walckenaër décrira toutes les espèces et les observations auxquelles elles ont donné lieu , fait connaître les bases de cet ouvrage. L'auteur commence par quelques considérations géné- rales sur Jes classifications et les méthodes en histoire naturelle , appliquées à l'entomologie. Les vues qu'il y développe nous ont paru très-justes, et elles portent le cachet d'un profond observateur. M. Walckenaër expose ensuite les motifs de sa nouvelle classification, qui n'est, h proprement parler, qu'un perfectionnement du Tableau des Aranéides qu'il pu- blia en i8o5 , perfectionnement dont l'auteur a senti la nécessité par suite des nombreuses espèces nouvelles qu'il a décrites depuis , des observations importantes et multipliées qu'il a faites. Après cet esposé , l'auteur s'attache h relever quelques REVUE ENT0M0L0GIQT:E. sGo erreurs échappées aux auteurs qui se sont occupés des Arachnides; enfin, il donne le tableau synoptique de sa nouvelle classification , dans lequel , comme dans sou premier tableau , la position des mâchoires , relativement au reste du corps, et l'articulation des mandibules, établissent deux grandes divisions dans les Aranéides , savoir, les Théraphoses et les Araignées. Le nombre et la position des yeux lui suffisent ensuite pour recon- naître , dans ces deux grandes tribus d'Aranéides , des subdivisions tranchées et clairement caractérisées; ces subdivisions et la série de genres qui se trouvent compris sous chacune d'elles, concordent avec le mode d'exis- tence, les mœurs, les habitudes et l'industrie propres à chaque genre. M. Walckenaër fait suivre son tableau synoptique par de courtes indications propres à faire connaître les genres déjà décrits sous d'autres noms, ou ceux qu'il n'a pas cru devoir approuver. Cette sorte de concordance ou de synonymie facilite l'étude de ces insectes à ceux qui con- naissent ce qu'il a déjà pubUé sur ce qui les concerne, ou qui voudront consulter les travaux des autres natura- listes sur le même sujet. Il termine cet intéressant mé- moire par quelques remarques sur les affinités des grandes divisions ou groupes de genres , et qu'il a établis dans les Théraphoses et les Araignées, qui sont les fonde- mens de sa méthode. Ce travail est un travail de conscience s'il en fut jamais, et le nom de M. Walckenaër restera à jamais attaché à l'étude des Arachnides. G. S. 204 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Annales de la Société entomologique de Fraiicc. Les livraisons 9 et 10 de cet important recueil ont paru cette année; elles sont ornées d'un grand nombre de planches faites avec celle exactitude et ce soin qui distinguent les artistes de Paris. Les principaux mémoi- res de ces deux livraisons sont : La suite de la classifica- tion de la famille des Longicornes , par M. Audinet-Ser- ville; ce travail s'arrête h la fin de la tribu des Céram- byclns. Une nouvelle Distribution de la famille des Ser- ricornes » ouvrage posthume de Lalreille. Une monogra- phie du genre des Rhipicérites , par M. deLaporte. Des Observations sur la tribu des Hydropliiliens , par M. So- lier , et une foule d'autres travaux non moins intéressans. G. S. Ouvrages publiés par M. Boisduval. Nous croyons devoir donner ici un aperçu des divers ouvrages d'entomologie qu'a publiés M. ie docteur Bois- duval, ou dont il s'occupe en ce moment encore. \J Iconographie des Chenilles d'Europe en est à sa 32^ livraison; elle comprend les figures d'environ 280 à 5oo espèces. Les dessins d'un pareil nombre sont fafts et gravés pour la plupart. Il existe en outre un grand nombre d'autres planches qui n'attendent, pour être complètes, que le jeune âge de la chenille , ou la chry- salide. \! Icônes des Lépidoptères d'Europe, qui paraît en même temps que l'ouvrage précédent , est également REVUE ENTOMOLOGIQUE. a65 h sa 52^ livraison. Cette publication est arrivée à la tribu des Chélonialres, et l'on grave maintenant les premières planches des Noctuélides. Vingt h vingt-cinq livraisons suffiront pour compléter l'ouvrage. Ces deux ouvrages méritent de plus en plus la grande réputation qu'ils ont déjà acquise; le texte et les plan- ches des dernières livraisons ne le cèdent en rien aux premières. Hubner et Sepp sont les deux seuls auteurs qui se soient occupés do donner des chenilles d'Europe; le second n'en a même figuré qu'un petit nombre, et on en trouve en outre quelques-unes disséminées dans Esper, Ernst et Rœsel. Hubner, qui est le plus complet de tous, a copié quelquefois les figures de ses devanciers , et beau- coup de celles qu'il a données en original ayant été faites sur des peaux soufllées, rendent mal la forme et les couleurs de l'animal. Toutes celles de M. Boisduval ont été dessinées, sans exception, sur la nature vivante, et souvent sous trois ou quatre de leurs âges , et les variétés remarqua- bles ont été soigneusement représentées. Les trente-deux livraisons contiennent beaucoup d'espèces qui n'avaient jamais été figurées ni décrites par aucun auteur, telles que Fanessa ichnusa. Argus Adonis, Hesperialineola, Aracynthus , Spliynx Dahlii, vespertUloides , cpilo- bii, Zygœna Saportae j corslca , peucedanl, Dtcranura verbascl, Orgja trigotephras, Opliiusa Tirrhaea, tUu- naris, Nonagrla typhae , sparganii, paludicola, etc. Il suffit de comparer les figures de cette collection avec la nature pour se convaincre que l'art ne peut aller plus loin. Le peintre qui les exécute , M. Blanchard , est peu TOME II. 19 266 REVUE ENTOMOI.OfilQUE. connu jusqu'ici, mais il s'est placé, sans exagération, au premier rang , par la fidélité et le fini de son travail. M. Duménil , qui est chargé de la direction du coloris, est connu depuis trop long-temps pour qu'il soit néces- saire de faire son éloge. M. Boisduval est puissamment secondé par ses deux collaborateurs , MM. Graslin et Rambur. Le premier, qui habite la Touraine , est un très-habile observateur et un dessinateur d'un grand mérite; le second, après avoir exploré le midi de la France et la Corse, parcourt en ce moment l'Anda- lousie , dans l'unique but de faire de nouvelles décou- vertes en entomologie. Enfin , M. Théodore Lacordaire , si connu par ses grands voyages et ses beaux travaux entomologiques , concourt à cette importante publication; il s'est spécia- lement chargé de la direction de la gravure , sur laquelle il exerce une inspection très-sévère. U Icônes étant principalement destiné h faire connaître les espèces d'Europe nouvelles, ou mal figurées par les auteurs, en offre nécessairement un grand nombre do nouvelles. Les plus remarquables entre autres sont : Papilio XuUhus; Colins Pelidnc, Nastes; Ar^ynnis polaris, BoisduvaUi ; Melitœa Iclineaj Desfontainii ; Vanessa icknusa ; Chionobas Bootes, B aider , OE no , Also, Jutta; Erebia Lefebvrei; Sphinx cretica, vcs- pertilioidcs t epilobii, Dahliit Osyris 3 etc. , etc. Sous le rapport de l'exécution , cet ouvrage est véritablement sans rival. V Iconographie des Coléoptères d'Europe ^ que M. Boisduval publie conjointement avec M. le comte Dejean, REVUE ENTOMOLOGIQUE. 'iCf] en est à sa 59'' livraison , et va jusqu'aux Opkonus inclu- sivement. La mélhode suivie par les auteurs est celle du Spécies , et toutes les espèces découvertes en Europe depuis la publication de ce dernier ouvrage sont figurées dans celui dont je parle. Les caractères de tous les genres sans exception y sont donnés , ainsi qu'une figure de chaque genre exotique. Six livraisons , qui paraîtront d'ici à six mois , compléteront toute la famille des Ca- rabiqiies. L'exécution de cet ouvrage est bonne, sans cependant égaler celle des deux ouvrages précédens, vu la difficulté extrême et presque insurmontable de rendre les Ions métalliques des Coléoptères, ou leurs différences spécifiques quand ils sont noirs. U Iconographie des Lépidoptères et des chenilles de l'Amérique septentrionale, par M. Boisduval et M. Johu Leconte, de New-York, interrompue en i83o à sa hui- tième livraison, reparaît en ce moment; deux livraisons nouvelles ont été publiées il y a quelques mois; quinze autres sont à la gravure ou au coloris , et l'éditeur attend qu'elles soient prêtes , afin que la publication ne soil désormais plus interrompue. La Faune de Madagascar, Maurice et Bourbon, comprenant les Lépidoptères de ces trois pays , est un ouvrage très-remarquable par la nouveauté des vues contenues dans l'introduction , la belle exécution des seize planches qui l'accompagnent, et la nouveauté des rares espèces qui y sont décrites, au nombre d'environ cent. Le beau ^enre Acrœa surtout y figure pour envi- ron dix espèces nouvelles. A part l'introduction, c'est, du reste , un ouvrage entièrement descriptif. Deux 19- 268 REVUE ENTOMOLOGIQUE. livraisons supplémentaires , contenant les espèces récem- ment rapportées de Madagascar par M. Goudot, paraî- tront sous peu. Les planches sont déjà gravées. Sous peu également va paraître la seconde partie de V Entomologie de l' Astrolabe , par M. Boisduval , conte- nant les Coléoptères , Orthoptères ^ Hémiptères , etc. , de rOcéanie , au nombre d'environ 800 espèces. Les Coléoptères seront tirés h part, et formeront un volume déjà annoncé sous le nom de Faune de l'Océanie. Dans cet ouvrage se trouvent non-seulement les espèces rap- portées par l'expédition de l'Astrolabe et de la coquille , mais encore celles existant dans toutes les collections de Paris, et celles déjà mentionnées par les auteurs. M. Boisduval travaille en ce moment à un grand ou- vrage qui sera le ré sumé des travaux de toute sa vie, et qui doit faire partie des Suites à J8uffo7i, que publie le li- braire Roret. C'est un Spécies complet de tous les Lépidop- tères connus jus qu'à ce jour. Afin de rendre cet ouvrage aussi général que possible, il a décrit non-seulement toutes les espèces existant à Paris , mais il a encore fait un appel aux.principaux muséum et entomologistes de l'Europe. Plusieurs y ont déjà répondu , en lui envoyant en com- munication toutes les espèces de leurs collections sur les- quelles ils avaient le plus léger doute sous |e rapport de la nouveauté. Je citerai entre autres MM. Roger et Au- guste, de Bordeaux; de Luxer, de Nancy; Robyns , de Bruxelles; Klug , de Berlin; Westermann , de Copen- hague; Escher, de Zurich; Drège, de Hambourg, le muséum de Strasbourg, etc. D'autres collections sont en route , et arriveront incessamment. Ce Spécies for- REVUE ENTOMOLOGIQUE. 269 mera de cinq à six forts volumes , et contiendra de 7 à 8000 espèces, dont plus d'un tiers n'a jamais été dé- crit. Le premier volume, déjà très-avancé, paraîtra dans cinq à six mois, et comprendra les généralités et les Diurnes, ou Rhopahcèrcs , jusqu'aux Ajmp/m/tV/es exclusivement. Enfin , M. Boisduval et M. Lacordaire travaillent de- puis quelques mois 5 un ouvrage dont le premier vo- lume paraîtra en mars ou avril prochain, sous le titre do Faune entomologique parisienne, ou Spécies général des insectes des environs de Paris, et formera trois gros volumes in-i8 à deux colonnes, dans le genre de la Flore des environs de Paris, par Mérat. Ce travail, qui n'offrira rien de bien nouveau , est spécialement des- tiné aux jeunes entomologistes de la capitale , et pourra être utile à ceux de toute la France. C. O. Ouvrages de M. Duponchel. \J Histoire naturellô des Lépidoptères de France, commencée par feu Godart, et continuée par M. Du- ponchel , depuis et compris la tribu des Noctuélites , est arrivée à la 1 54^ livraison , qui comprend le commence- ment de la tribu des Platyomides {Tortrices de Linné, Pyrales de Fabricius). M. Duponchel avait fait paraître précédemment celle des Phalénitcs et des Pyralitcs , de sorte qu'il ne lui reste plus qu'à publier les Tinéites et les Ptéropliorites pour avoir terminé entièrement ce bel ouvrage, qui a toujours été en s'améliorant depuis qu'il en est chargé. 270 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Outre cet ouvrage , M. Duponchel en publie deux autres, dont Tun y fait suite, et l'autre en est le com- plément. Le premier, sous le titre de Supplément , com- prendra toutes les espèces d'Europe présumées étran- gères à la France, ou qui, s'y trouvant, ont été omises dans la première partie. II en a paru seize livraisons. Le second est une Iconographie des Chenilles, accompa- gnée d'un texte explicatif qui se composera de 60 livrai- sons , dont la onzième vient de paraître. Les figures de ces trois ouvrages , à l'exception de quelques-unes des premiers volumes , nous ont paru exé- cutées avec le plus grand soin , et rendre fidèlement la nature. Quant au texte, le nom seul des deux auteurs suffit pour en faire l'éloge: clarté dans les descriptions, précision dans les caractères génériques , méthode rigou- reuse dans la classification et détails intéressans sur les mœurs , tels sont les caractères qui le distinguent , sur- tout depuis que la rédaction en est confiée à M. Dupon- chel. Nous faisons donc des vœux pour la terminaison d'une entreprise que nous considérons comme un des beaux monumens élevés en France à l'entomologie , de- puis vingt ans environ que celte science y est cultivée avec tant d'ardeur. H. Ouvrage sur les Lépidoptères diurnes de l'ouest de la France. Nous avons distribué avec notre lo® cahier le pros- pectus de VHistoire naturelle des Lépidoptères rhopa- locères , ou Papillons diurnes des déparlemcns des REVUE ENTOMOLOGIQUE. 27 1 Haut et Bas-Rhin^ de la Moselle, de la Meurthe et des Vosges, publiée par M. L. P. Cantener, avocat, ex- professeur à l'école de Sorrèze , et membre de la Société entomologiqne de France. Depuis cette époque quatre livraisons ont paru de cette intéressante publication. Pour mettre son ouvrage à la portée des coramençans , M. Cantener l'a fait précéder d'une courte introduction sur les Lépidoptères en général; puis il donne une ins- truction sur leur chasse, leur préparation et leur con- servation ; une planche explicative acconapagne cette instruction. Enfin , il arrive à la description des genres et des espèces. Il a adopté la méthode de M. le docteur Boisduval. A la suite des caractères de toutes les nou- velles coupes introduites ou adoptées par ce savant dans sou Icônes , ainsi que celles qui n'y ont pu trouver place , tels que les genres A?itliocaris, Lcucopkasia, lîliodo- cera, Thecla, etc., M. Cantener indique toutes les espèces européennes appartenant h chaque genre, leur patrie et leur époque d'apparition. Enfin , il se propose de donner en supplément les genres qui ne se trouvent pas dans nos contrées, tels que Charaxes , Cliiono- ias, etc. , supplément qui complétera tout ce qui est connu de nos jours en Ukopalocéres. M. Cantener est clair et précis dans ses descriptions; il s'attache h bien faire connaître l'insecte parfait , la chenille et la chrysalide , et joint à ses descriptions des observations de mœurs qu'on regrette trop souvent dans ce 2;enre d'ouvraircs. M. Cantener ne donne de chaque espèce que le nom adopte par M. lo docteur Boisduval dans son Index 272 REVUE ENTOMOLOGIQUE. methodlcus , « afin, dit-il, de faciliter autant que pos- sible aux commençans l'étude d'une science qui ne laisse pas d'offrir quelques difficultés par la nombreuse syno- nymie de ses genres et de ses espèces. » Il nous semble que M. Cantener aurait pu, sans craindre de rebuter les commençans, donner les synonymes, si importans de nos jours, de manière à bien les distinguer du nom qu'il adopte; son ouvrage aurait été plus complet, sans que pour cela son volume eût été augmenté de beaucoup. En somme, cette publication est recommandable sous plus d'un rapport, et elle sera surtout utile à ceux qui veulent s'initier dans l'étude si attrayante des Lépidop- tères. L'extrême modicité de son prix le met, du reste, à la portée de toutes les fortunes (i). G. S. Monographie des Psélaphiens, par M. Aube {2). La Monographie des Psélaphiens , par M. Aube , membre de la Société entomologique de France, dont nous avons déjà parlé , vient de paraître. Elle est entiè- rement écrite en latin, et accompagnée de 17 plan- ches au trait, figurant 62 espèces. Ce travail remar- quable est sans contredit l'ouvrage le plus complet et le mieux fait qui ait paru sur ces insectes curieux. Les (1) On souscrit à Colmar chez l'auteur, rue des Juifs, n° 39. Prix: 30 c. la livraison de texte sans planches; avec planches noires, 75 c. ; avec 'planches coloriées par Duménil , 2 fr. (2) Ce travail fait partie du Magasin de Zoologie publié à Paris par M. Guérin, et pour lequel on s'abonne chez M. Lequien, libraire. REVUE ENTOMOLOGIQUE. SjS descriptions sont de la plus grande exactitude, et la synonimie est complète. Nous reproduisons ici le tableau synoptique des genres adoptés par l'auteur : PSELAPHII. I. Sectio. Antennts undecim-articulatis. 1 Divisio. Tarsis didactilis. u4. Daclylis inœqualibus. i Metopias. B. Daclylis aeqaalibus. Palporum tribus articulis primis obcouicis. Thorace fere spberico 2 Tyrus. Pd!//joruni secundo articule spberico, maxi- mo. Antennis moniliformibus .... 5 Chennium. Palporum tribus articulis ultirais extus apopbysa setacea arinatis 4 Ctenistes. 2 Diuisio. Tarsis monodactylis. ■Corpus leviter elougatum , elylra et abdo- men depressiuscula. Ultimo palporum articulo maxime eloQgala clavato . . . 5 Pselaphus. Corpus curtum parum convexum. Ultimo palporum articnlo conico leviter extus dilatato. Thorax cordatns tribus foveo- lis impressus 6 Bryaxis, Corpus curtum convexum ultimo palpo- rum articulo intus maxime dilatato se- curiformi. Thorax fere angulatus niti- dus absque impressionibns 7 Tychus. Corpus valde convexum ultimo palporum 274 REVUE ENTOMOLOCIQUE. arliculo inlus maxime ililatalo securi- formi. Thorax cordalus , lineola arcaata postice ad basia impressus 8 Byïhinus. Corpus elongatum cylindraceum. tlltimo palpornm articulo conico inlus leviler dilatalo. Thorax ovatus sulco trans- verso postice impressus. Antennariim ultimo arliculo maxime 9 Trimium, Corpus elongatum , cylindraceum. j4n- iennce in fossula laterali inserlœ. Tho- rax tribus sulcis longiludinalibus im- pressus 10 Batrisus. Corpus elongatum, depressum. Ukimo palporum arliculo conico. Thorax saepe crucialim impressus n Euplectus. II. Sectio. Antenhls sex-arllculatis. 12 Clavigek. III. Sectio. Antcnnis uni-articuUuis. i3 Articerus. 11 serait vivement h désirer que M. Aube trouvât des imilateurs qui , comme lui, voulussent se livrer î» des Ira- vaux aussi consciencieux, aussi utiles à la science. G. S. Troisième livraison du onlalo^ue de M. Dcjcan. Une troisième livraison de la nouvelle édition du Ca- talogue de Coléoptères de M. le comte Dejean a enfin paru. Elle comprend les Jlclcromcns et une parlic des REVUE ENTOMOLOGIQUE. 276 Curculionites. Dans les Hétéromères , M. le comte De- jean a adopté à peu près les divisions de Lalreille : il y a établi 021 genres, comprenant 2401 espèces. Pour les Curculionites , il a suivi , à quelques modi-. fications près , le système que M. Schœnherr a adopté dans sa belle monographie. Pour le moment nous nous bornerons à une seule ob- servation. Notre respect pour les noms anciennement adoptés nous a toujours fait regretter que le genre Can- tharis de Linné , dont la Gantharide fait le type , ait été nommé Ljtta par Fabricius , qui a appliqué le nom de Cantharis h un genre de la famille des Mctlacodermes , que Geoffroy avait appelé Tclephorus , et qui n'a rien de commun avec la Ganthdride. Maintenant M- le comte Dejean subdivise le genre Lytta de Fabricius en trois genres , ceux de Lytta , Py- rota et Epicauta, ce dernier est le plus nombreux en espèces. Voici une occasion de rétablir l'ancien nom de Linné , sans bouleverser ce qui est assez généralement reçu. Nous proposons donc de rendre au genre des Mala- codermes le nom de Telepkorus de Geoffroy, et de nom- mer ainsi les trois genres de Lytta : le premier Cantha- ris s Linn.,dans lequel se trouve la Gantharide; le second Pyrota, Dej., et le troisième Ljfia , Fabr. {Epicauta, Dej.) Gelle manière nous paraît la plus rationnelle pour concilier l'ancienne terminologie avec les coupes nou- velles. G. S. S76 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Ouvrages d'entomologie récemment publiés à Paris. La 2^ partie du 2^ tome de l'ouvrage de M. Schœnherr sur les Curcidionites a paru à Paris, il y a peu de Jours. Elle commence avec le genre Lepyrus, et s'arrête au genre Chlaebius. (Chez Roret, libraire, rue Hautefeuille, n" 10 bis.) Histoire naturelle des Insectes , traitant de leur orga- nisation et de leurs mœurs en général, par M. V. Audoin, professeur d'entomologie au Jardin- des-Plantes à Paris", et comprenant leur classification et la description des espèces, par M. A. Brulié, aide-naturaliste au Jardin-des- Plantes. Cet ouvrage commence par le tome IV, renfer- mant les Coléoptères. In-S" de 240 pages, avec 4 plan- ches de Lépidoptères et l^ planches de Carabiques, (A Paris , chez Pillot , éditeur, rue de Seine Saint-Germain, 11° 49* P'''x : 6 fr.) Introduction à l'histoire des Insectes , par M. Théo- dore Lacordaire. Cet ouvrage fait partie de la suite à Buffon publiée par M. Roret. (Un vol. in-8°. Chez Roret, libraire-éditeur. Prix : 6 fr. le texte, et G fr. les planches coloriées; 3 fr. les planches en noir.) Etudes entomologiques , ou Descriptions d'insectes nouveaux et observations sur leur synonymie , par M. de Laporte. Un vol. in-8, avec 12 planches. (Chez Méqui- gnon-Marvis , libraire. Prix : 5 fr.) La cinquième livraison de l'ouvrage sur les Cétoines, par MM. Gory et Percheron, a paru il y a peu de jours. Les planches représentent les genres Ampliistoros , Ma- croma, Goliathus et Schizorhinna. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 277 Journal de Zoologie et d'Anatomie comparée. Sous le titre de Faunus, M. Jean Gistl publie h Mu- nich un recueil consacré à la zoologie et à l'anatomie comparée. L'entomologie , que M. Gistl cultive avec zèle, y occupe une place distinguée, et déjà nous avons cité plusieurs travaux remarquables extraits de ce re- cueil. Les cahiers , composés de quatre feuilles chacun , et d'un supplément, sous le litre ài'Acis, paraissent à des époques indéterminées. Trois cahiers forment un volume. Chaque volume est accompagné du portrait d'un naturaliste distingué, et quelquefois de planches à l'appui^du texte. Trois cahiers ont paru , et le quatrième est souspresse. Le prix de chaque volume est de sfl. 42 kr. (5 fr. 90 c.) On s'abonne chez M. George Jacquet, li- braire, au Bazar n"* 7 et 8, à Munich. G. S. Les entomologistes d'Europe et des autres continens. Sous ce litre , M. Gistl vient de publier , la liste des entomologistes connus et leur adresse; il joint à chaque nom les principaux titres qui le recommandent à la science. Le nombre' des entomologistes qui y sont énumérés est de cinq cents. Ce petit ouvrage est un excellent vade mecum pour les voyageurs. (Brochure in-16 de 80 pages. A Munich, chez Georges Jaquet , libraire (1). G. S. (1) Nous nous occupons de traduire ce petit recueil et d'y faire des additions et des rectifications assez nombreuses. Nous invitons à ce su- S78 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Continuation de la Faune de Panzer. La Faune de Panzer, continuée par M. le docteur G. A. W. Herrich-SchœfTer , en est à sa 126^ livraison. Cet ouvrage est fait avec un soin et une conscience re- marquables. On sait qu'il donne les figures et les descrip- tions de tous les insectes d'Allemagne. Les dernières li- vraisons sont principalement consacrées aux Hémiptères, aux Hyménoptères et aux Arachnides ; celles qui vont paraître traitent des Acarus. Les prix de cet ouvrage sont les suivans : livraisons 1 à 109 à 1 fl. 12 kr. ( 2 fr. 70 c.) chacune; la 110' livrai- son, qui est double, coule 2 fl. 24 kr. (5 fr. 4o c); enfin les livraisons 111 à 126, qui forment la continuation, coûtent, comme les premières, i fl. 12 kr. chacune. G. S. Voici enfin un ouvrage général sur les larves des in- sectes : si jamais travail a été utile à la science , c'est bien celui dont nous annonçons ici le premier volume; il a pour litre : Histoire naturelle des insectes, princi- palement à leur état de larves et de nymphes, par M. P. Fr. Bouché, membre de la Société des Amis de la nature. jel tous les entomologistes à nous faire parvenir leur adresse exacte, leurs qualités, le titre des ouvrages qu'ils auront publiés et une note sur leur collection. Comme nous nous proposons de publier ce travail dans très-peu de temps, nous prions les personnes qui voudraient nous faire des communications de n'y mettre aucun relard. G. S. nEVUK ENTOMOLOGIQUE. 279 h Berlin (un vol. in-S", avec lo planches ; h Berlin , chez Nicolaï, libraire; à Strasbourg, chez Schmidt etGrucker, libraires. Prix : 6 fr. 5o c). M. Bouché déclare dans sa préface que, si celte première livraison obtient du succès, il en fera suivre plusieurs autres : ses matériaux sont tout prêts. Et qui ne voudrait encourager une entreprise de ce genre ? M. Bouché a adopté pour les insectes parfaits la classi- fication générale des insectes de M. Burmeister (voir notre Revue ^ t. I , p. 120) , et pour les larves, celle de Kirby. Il place le genre Coccus de Linné entre les Ame- tabula et les Metabola , qu'il divise en Aspidiotus et en Coccus proprement dits. 11 donne la description complète de cinq espèces nouvelles du premier de ces genres , et celle de trois espèces nouvelles de Coccus. Puis il passe aux Diptères, dont il divise les larves en deux familles : Njmpliœ velatœ et Njmphœ inclusœ. M. Bouché décrit les larves de 96 espèces de Diptères , dont un grand nombre de nouvelles. Viennent ensuite les Lépidoptères , dont les larves sont le mieux connues , aussi ne donne-t-il que quelques des- criptions supplémentaires : il s'attache principalement à décrire les chrysalides, dont les extrémités (cremastri) fournissent, selon lui, de bons caractères dislinctifs. II en décrit 54. Les larves des Hyménoptères . sont divisées en deux groupes , les muUipodes et les apodes. M. Bouché en décrit 76. Les Coléoptères ont tous des larves voilées {Nymphœ velatœ). Trente-six espèces sont décrites dans ce volume. S80 REVUE ENTOMOLOGIQUE. qui se termine par un supplément contenant la descrip- tion de 9 larves de différens ordres. M. Bouché a déjà publié l'année dernière un ouvrage sur les insectes utiles et les insectes nuisibles à l'horticul- ture. Berlin, i833, un volume in-S". Prix: 4 ^^' 20 c. ( Annoncé dans la jReiJttej t. I , p. 47-) G. S. Nouvel ouvrage de M. Kltig. Le célèbre Klug vient de publier le premier volume de ses annales d'entomologie {Jalirbilcher der Entomolo- gie). Les principaux mémoires qu'il contient sont des supplémens aux Carabiques de M. le comte Dejean , aux Megalopus et aux Tenihredo de l'auteur. Un vol. in-S", avec 2 belles planches. Berlin. Ouvrage sur les arachnides et les Punaises. Le travail de M. le docteur Hahn, de Nuremberg, sur les Arachnides et les Punaises (déjà annoncé dans la Revue t t. I , p. 100) en est pour chacun de ces ouvra- ges à la 3* livraison du deuxième volume. Les planches sont toujours faites avec le même soin , ainsi que le texte et la synonymie. Chaque livraison se compose de 24 à 4o pages de texte et de 6 planches coloriées , représen- tant environ 18 espèces avec détail. Le prix en est de 5 Ir. 5o c. La 5* livraison des Coléoptères du Mexique 3 par M. Chevrolat , est sous presse. Prix de chaque livraison : 1 fr. On peut souscrire et faire relirer les deux premiè- REVUE ENTOMOLOGIQUE. 28 I res livraisons au bureau de la Revue entomolo^lque. (Affrauchir.) La première livraison de l'ouvrage sur les petites espè- ces de Lépidoptères {Microlepidoptera) , par M. J. E. Fischer de Rœslerstamm (annoncé dans la Bévue, t. II, p. 100) a paru (prix : 5 fr. yS c.)' Les planches, au nombre de cinq , sont très-belles. C orresponda7ice. Chartres, le 21 juin I83i. Monsieur et cher confrère , Je viens de lire , dans la 9* livraison , t. II , de la Revue 'etitomologique, un article relatif aux observations de M. Audinet-Serville , sur la Cicindela germamca, insé- rées p. 490» 4* trin^estre des Annales de notre société, dans lequel vous dites que vous avez toujours pris cette Ciciudèle aux environs de Strasbourg , dans les lieux secs et très-exposés aux soleil , et que vous ignorez si elle affectionne d'autres localités. Permettez-moi de venir corroborer votre opinion par mes propres observations , et vous éclairer cependant sur la véracité de celles de M. Audinet-Serville, ce qui , j'espère , servira h démon- trer combien varie {'habitat des insectes , et combien il faut se défier de l'assurance de certains auteurs qui le donnent dans leurs ouvrages comme un moyen certain de reconnaître' les espèces , lorsque ce ne peut être qu'un renseignement. TOMi. 11. 20 282 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Fabricius (Systema EntomoLogiœ , p. 225) prétend qu'elle habite les lieux sablonneux. Olivier {Encyclopé- die, t. V, p. 732) dit qu'on la trouve dans les endroits sablonneux et humides. Latreille {Histoire naturelle des Crustacées et Insectes, t. VII, p. 210) n'en donne pas Vhabitatt mais, dans Vlconographie des Coléoptères , p. 62 , il nous apprend qu'elle se trouve courant dans les champs entre les herbes , et qu'il ne l'a jamais vue voler. M. Dejean, dans son Spécies, t. I, p. 109, assure, la même chose; et dans son Iconographie , t. I , p. 5o , il prétend qu'on la trouve au commencement de Cétô, dans les champs d'orge, d'avoine, etc. Cette dernière assertion , à l'exception de l'époque , est , selon moi , la plus exacte ; car on prend la Cicindèle germanique dans les plaines sèches et arides des environs de Chartres , dans les champs d'avoine , lorsqu'ayant été coupée , la faux en a disposé les tiges par ondains. C'est sous ces ondains, qui- conservent encore au sol quelque fraîcheur, qu'on la trouve par milliers, et que j'ai pris cet insecte et toutes ses variétés , vertes , cuivrées , bleues , noirâtres , avec ou sans taches. Plusieurs fois cependant je l'ai trouvé courant dans les prairies basses et humides des environs d'Arras et d'Hesdin. Quoique je ne l'aie pas vu voler, un de mes amis, excellent observateur, qui s'occupe particulièrement des Lépidoptères , m'a assuré l'avoir pris au vol. Vous voyez, monsieur, que Inobservation de M. Audi- net-Serville ne détruit pas la vôtre , et que vous avez l'qn et l'autre raison , puisqu'on trouve la C. gefmanica dans les prairies humides et sur les collines sèches et arides. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 283 J'ignore si on la prend aussi sur les sables, comme Vhj- brida, n'en ayant pas dans les environs du pays que j'habile. De Villiers , Capitaine, membre de la Société eiitomologitfue de France, directeur du cabinet d'histoire naturelle de la ville de Chartres. Offre d'échanges et de vente de Lépidoptères. M. Joseph Becker, naturaliste h Wiesbaden , nous écrit pour nous prier d'annoncer qu'il désirerait entrer en relations avec les amateurs de Lépidoptères. Voici un extrait de sa leltre: «Coliectaut dans ces environs de- puis environ sept ans , et n'ayant pas d'autre occupation, je puis m'ddonner exclusivement h l'élude de l'entomo- logie. Je pgssède une énorme quantité de doubles, que j'offre aux amateurs , soit en échange , soit en vente.... Ayant déjà une correspondance très-étendue , je puis me procurer à lrès-ba%prix tous les Lépidoptères d'Al- lemagne , de Hongrie ^t du Nord , et les fournir aux ama- teurs qui m'en feront la demande. Je possède aussi beaucoup de doubles en exotiques et en microlépidop- tères , et j'en ferai parvenir le catalogue aux personnes qui le désireront. Mes Lépidoptères sont tous en par- fait état, et je m'engage û reprendre ceux qui ne con- viendraient pas. » Nous ajouterons que les prix du catalogue que M. Becker nous a transmis nous paraissent en effet très modérés. G. S. 284 REVUE ENTOMOLOGIQUE. Nouvelles diverses. La colleclion de Dahl est passée entre les mains de M. Reeger, à Vienne. — Celle de Gysselen , qui se compose de 1 1,000 es- pèces , appartient maintenant à M. le comte de Jenison- Wahvorth , à Ratisbonne, dont les efforts pour l'his- toire naturelle en général sont dignes des plus grands éloges. 11 ne faut pas confondre M. de Jenison avec son neveu du même nom, qui habitait Heidelberg, et se trouve maintenant dans l'Amérique du Nord. — M. Perly, entomologiste si connu, qui habitait jusqu'à présent Munich, où il donnait des leçons parti- culières , a été nommé l'automne dernier professeur de zoologie et d'anatomie comparée h l'université de Berne. — M. Megerle , l\ Vienne , veut vendre sa collection de Coléoptères. On y trouve plus de 3ooo espèces d'Espagne et de Portugal. Elle est placée dans 4i tiroirs garnis de liège et. couverts de verres. {Fatums.) — M. Chevrolat vient de faire^un voyage à Londres , Hambourg, Kiel, Copenhague, •Amsterdam , Leyde , dans lequel il avait pris avec lui sa colleclion de Curcu- lionites, afin de les étudier comparativement avec ceux des collections des musées et des amateurs de ces grandes villes. A Londres et à Kiel surtout, où sont les collec- tions originales de Linné , de Bancks et de Fabricius , M. Chevrolat a recueilli une infinité de notes intéres- santes qui ne seront pas perdues pour la science. — Nous venons de recevoir un catalogue de Coléoptè- res en doubles, de M. le comte Jenison-Wahvorlh , à REVUK liNTOMOLOlilQlIi. 285 Ralisbonne. Il les offre en vente ou en échange. SI M. Jenison possède en effet tous ces doubles, il doit avoir une des colleclions les plus nombreuses qui existent. — Un nouvel envoi de 4ooo Coléoptères du Mexique vient d'être fait par M""^ V' Salle , son fds et M. Vasselet, qui explorent ce pays pour une société d'actionnaires. Les personnes qui désireraient des espèces de ce pays peuvent s'adresser au bureau de la Revue entomologiqtie, où s'en trouve une certaine quantité. — La Geometra pinaria , qui a fait, depuis deux ans , tant de ravages dans la forêt d'Haguenau , y a complète- ment disparu. Mais un Coléoplère se montre maintenant dans cette forêt, et il y a lieu de croire que c'est un Scolyte. — D'après une observation faite h la Société eutomo- logique de France , par M. Lefebvre , les Megacepkala Adonis et Laportil, décrites simultanément par MM. Ghe- vrolat et de Laporte, dans la SMivraison de la Revue entomologique, sont la même espèce. — M. le professeur Gêné , de Turin , voulant faire une monographie complète, avec figures, des Forficulcs d'Europe , sur lesquelles il a déjà donné un fort bon mé- moire , dans les Annales de C académie royale de Turin, prie les entomologistes de lui communiquer les espèces de ce genre qu'ils peuvent posséder. Il s'empressera de prêter aux entomologistes qui s'occupent de monogra- phies les insectes du muséum de Turin relatifs à l'ordre qu'ils doivent traiter. [Ann. de la Soc. cnt. de Fr.) — M. Ghevrolat, en étudiant les tarses des Goléoplères désignés généralement sous le nom de Tétramcres , a 286 REVUE E?JTOMOLOGIQUE. reconnu que des Chrysomèles exotiques et des Erotyles avaient, ainsi qn'il l'a déjà fait connaître pour des Cur- cuHoniles [Brenthes], cinq articles aux tarses; le 4* est, en eflfet , très-petit, visible seulement en- dessus de l'é- chancrure du 3" article , et de même grosseur que le S*". M. Solier ayant signalé un fait semblable pour la iamille des Longicornes, il est probable que l'ordre des Coléop- tères n'est composé que de Pcntamères. Une discussion a eu lieu à ce sujet h la Soclttc entomo- lo[^iqu6 de France. M. de Laporte s'est rangé de l'avis de M. Ghevrolat, et se propose de présenter bientôt un mémoire tendant à prouver celte assertion. M. Audouin a combattu celte opinion, et a rappelé celle de certains auteurs , qui ont prétendu que tous les insectes avaient le même nombre d'articles à leurs antennes, etc. — Le bureau de la Société entomologique de France se compose celte année de MM. Audouin, président; Duponchel , vice-président; A. Lefebvre , secrétaire; Radiot, secrétaire-adjoint; Audinet-Serville, archiviste; Aube, trésorier. — Une académie des sciences naturelles vient d'être établie à Madrid. Celle de Barcelonne , qui avait élé dis- persée en 1824 , vient d'être rétablie. — La Société entomologique qui vient d'être formée à Londres compte déjà ce»t vingt membres. Parmi les membres honoraires étrangers , dont le nombre ne doit pas être plus de dix, on remarque MM. Audouin, de Haan, Gravenhorst , Hammerschmidt , Klug, A. Le- febvre, Passerini, Schœnherr, Wiedemann. La 1" livrai- son de ses publications est sous presse. REVUE ENTOMOLOGIQUE. 287 — Il paraît à Paris un nouveau journal scientifique, intitulé VEcho du monde savant, et dont les deux pre- miers numéros contiennent diverses notices entomolo- giques. AVIS. En terminant cette première année de la Revue ento- viologique, j'éprouve le besoin de remercier publique- ment tous les entomologistes qui ont bien voulu encou- rager cette entreprise. La Revue entomologique est une œuvre de désinté- ressement et d'amour pour la science : mon seul but en la créant a été de profiter de ma position pour offrir aux amateurs un moyen de correspondre et de s'éclairer, d'établir surtout des relations plus intimes entre la France et l'Allemagne, deux pays que la différence des langues éloigne encore tant l'un de l'autre , et que leur zèle pour les progrès de la science devrait de plus en plus unir. C'est en faisant connaître en même temps les travaux entomologiques de ces deux pays , que je m'efforce de contribuer à atteindre cette union, et si j'y parviens, je me trouverai suffisamment récompensé de mes travaux et de mes sacrifices; car on sait qu'une entreprise comme celle-ci exige de grandes dépenses, et le public auquel elle s'adresse est trop restreint pour qu'on puisse espé- rer de voir bientôt couverts les frais qu'elle entraîne. Toutefois, l'accueil flatteur qu'on a bien voulu faire à la Revue entomologique est pour moi un puissant encoura- gement de la continuer. Mon temps et mes peines , je les 200 RKVUE ENTOMOLOGIQUE. lui consacrerai toujours avec plaisir, et du moment où le nombre des souscripteurs me le permettra , j'augmen- terai l'étendue des cahiers. En attendant , je continuerai sur le plan que j'ai suivi jusqu'à présent. Je prie MM. les souscripteurs qui sont intentionnés de renouveler leur abonnement de me le faire connaître au plus tôt, les i3^ et 1 4* livraisons étant sous presse et devant paraître sous peu. Elles seront publiées ensemble , pour éviter de diviser un grand mémoire qui doit com- mencer le 5" volume. Ceux de MM. les souscripteurs qui ne m'ont pas encore fait parvenir le montant de leur abonnement sont priés de le faire sans retard. J'ai appris qu'en pays étranger , et en Allemagne sur- tout, on portait le prix annuel de la Revue à une somme excessive. Pour éviter cet inconvénient, je prie les per- sonnes qui voudraient s'abonner de me faire parvenir directement leur demande , ou à la librairie Schmidt et Grucker, h Strasbourg; elles recevront ainsi franco , pour 36 fr. par an (environ 17 florins), les douze numéros, livrés dans les principales villes d'Allemagne. G. SlLBERMANJV. FIN DU TOME DEUXIEME. HEVUE ENTOMOLOGIQUE. 289 TABLE DES MATIERES DU TOME DEUXIÈME. PREMIÈRE PARTIE. MÉMOIRES, DISSERTATIONS, ETC. Pages Mémoire sur la divison actuelle des Punaises terrestres ( Geocores), considérées surtout relalivement à la structure des antennes , par * M. Burmeister; traduit de l'allemand par G. Silbermann . . . 5 Observations sur la tribu des Cicindélttes, par F. L. de Laporte. . 27 Observations sur plusieurs espèces du genre Cicada, Latr. , par M. Germar; traduites de l'allemand par G. S 49 Description de deux nouvelles Mégacéphales, par MM. de Laporte et Chevrolat 83 Observations critiques sur la synonymie des Carabifjues, par M. Aug. BruUé 89 Quelques observations sur la même famille, par M. Chevrdlat . . Il4 Observations sur le Curculio granarius, Lin., par M. A. Keferstein; traduites de l'allemand par G. S Il5 Description de deux Lépidoptères nouveaux d'Espagne, par M. le docteur Boisduval 120 Observations détachées sur l'apparition des Lépidoptères, par M. A. Keferstein; traduites de l'allemand par G. S. ....... l37 Supplément au mémoire précédent. — Extrait d'une lettre de M. le pasteur Hiss, à Gstejg, près de Saaner, relative à plusieurs ques- tions sur la Faune des Alpes; traduit de l'allemand par G. S. 168 TOME II. 21 agô REVUE ENTOMOLOGIQUE. Pages Catalogue des Lépidoptères , y compris les Noctuelles, des environs de Hambourg, dans un rayon de quatre lieues, communiqué par M. Beské, de 1826 à 1829 176 Catalogue des Lépidoptères des îles Canaries, d'après M. Bory de Saint- Vincent 179 Catalogue des Lépidoptères de la Hongrie, jusqu'aux Arpenteuses, communiqué par M. le docteur de Friwaldszky 180 Catalogue des Lépidoptères trouvés et mentionnés par M. Leme- cKin, dans le gouvernement d'Orenbourg, avec l'époque de leur apparition 184- Lepidoptera Livoniœ, auctore C. H. G. Sodoffky , extrait du Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou 1 8d Mémoire sur le genre Amara, par Christophe Zimmermannj tra- duit de l'allemand par G. S 189 Quelques mots sur le genre Masoreus de Ziegler , par Chr. Zimmer- mannj traduits de l'allemand par G. S 233 Notice sur les Crjptophages des environs de Munich, par J. Wes- terhauser; traduite de l'allemand par G. S 236 Notice sur un nouveau genre dans les Koctuélides, par le docteur Bioisduval 2i5 Notice sur le Phlocerus, genre nouveau d'Orthoptères de la Russie, par Gotthelf Fischer de Waldheim 25o Manière de récolter certains insectes exotiques , par M. le docteur Waltl; traduit de l'allemand par G. S 253 MÉLANGES. Annonce de la Faune entomologique du Madagascar, Bourbon et Maurice, partie des Lépidoptères , par M. le docteur Boisduval . LO Entomological Magazine 4o Essai d'une classification systématique de l'ordre des Hémiptères {Hémiptères Hétéroptiires), i>aT M. de Lapone àL Histoire naturelle des Insectes nuisibles et des Insectes utiles dans l'horticulture, et moyens certains pour détruire les premiers, par M. P. F. Bouché à7 Beitrœge zur Entomologie, besonders in Bezug auf Schlesien, par MM. Schummel et Stannius ^8 Faune d'Allemagne, partie des Insectes , par M. Jacques Sturm. . 85 REVUE ENTOMOI.OGIQUE. 29 1 Pages Coléoptères du MexUjue, par A. Chevrolat 86 Annonce de la réimpression d'ouvrages d'entomologie 88 Dégâts occasionnés par la Geo7«e<7a /»/nar/a. 12^ Annales de la Société entornologique de France 126 et 26d Observation sur la lettre de M. Westermann à M. Wiedemann. . 128 Remarque snr \cs Longicornes 129 Annonce d'un voyage entomo!ogi()ue en Egypte et en Arabie. . . l3o Annonce d'un ouvrage sur les petites espèces de Lépidoptères (Microlcfjidoptera) , par M. J. E. Fischer l30 Lépidoptères olFerts en vente l3l Réunion des naturalistes à Stoutgard " 259 Nouvelle classification des Aranéides 262 Ouvrages publiés par M. Boisduval 264 Ouvrages de M. Duponchel 269 Ouvrage sur les Lépidoptères diurnes de l'ouest de la France . . 270 Monographie des Psélaphiens, par M. Aube . . .• 272 Troisième livraison du Catalogue de M. Dejean 274 Ouvrages d'entomologie récemment publiés à Paris 276 Journal de zoologie et d'anatomie comparée 277 Les entomologistes d'Europe et des autres continens 277 Continuation de la Faune de Panzer 278 Ouvrage sur les larves des insectes 278 Nouvel ouvrage de M. Klug 280 Ouvrage sur les Arachnides et les Punaises 280 Correspondance 281 Offre d'échange et de vente de Lépidoptères 283 Nouvelles diverses 284 Avis • 287 DEUXIEME PARTIE. DESCRIPTIONS D'ESPECES NOUVELLES. Description du Thorictus castaneus, par M. Germar. — de la Chirodica chalcoptera, par le même. — du Brachyscelis, par le même. — de la Platynoptera lycijormis, par M. Chevrolat. REVUE ENTOMOI.OGIQUE. PLANCHES. 16. Antennes de Punaises terrestres. 17. Thorictus castaneus, Germar. 18. Chirodica chalcoptera ^ Cermar. 19. Cicada opalina. 20. — moneta. 21. — villosa. 22. — tjmpanum. 23. — devisa. 24. _ décora. 25. — hirtipenuis. 26. — pluinosa. 27. j4rgus Marchanda, Boisduval. 28. Anthiophila Sancti-Florentis , Boisduval. 29. Brachyscelis vellerea, Germar. 30. Platynoptera lyciforviis, Chevrolat. 31. Phlocerus Menetriesii. FIN DE LA TABLE. AVIS AU RELIEUR. Les descriptions d'espèces nouvelles devront être extraites des livraisons et placées à la fin de chaque volume, précédées du titre joint à ce cahier. Elles formeront ■ainsi la seconde partie de chaque volume. Les planches du n° 1 devront être jointes à leurs descriptions , qui sont répétées dans le cahier n" 2. Cette répéti- tion dans les descriptions du premier numéro a été faite dans le but de mettre de l'uniformité dans le plan de cet ouvrage. i6 AlltPUlleS (l<> IVll.llSP.S LrrrArex riionrliis r,j.vft7/ie(is , (i.-r,n \ r h 1 ro (1 1 (• a c/)ir/i ■on//'/; A A/ Sl^-i . '9 Cjcada Opnimo . ù\rm'' /■„//,„„ ,m,. h„.H:Hs..,u(p 1> ( icada Monda .ot -^ r„. Cicada ]'j//osa. Fabr. Fol/iMi inif) -/'rancoij- sculp ( icaua T\ iiipanini) , l'oùr C^- =3 C 1 0 a cl a DlVlfa Germ '' J'rancoU j-cuif nL ^ Cicada Dccora , JVrnni.s , Oerm »irH«. • /-< - 2 G C^lTH^ I^^ ( icaaa Plumola. Oerm'' Lepitère!/i.r,/ ,-f />!, /^,^^. ^ # 1.2. faia:*trrA Saïu^li-Kloi'cMilis />Vv,/v/. />>„,„■„,/ />m.r,/ ,■/ /J,/ 2<>. QK,^ ]Vraclivsrcli>s in'llerca , d.-n PLATTAfOPTERA. Lycifonuis, C/ievrolai Jmprunepeu- /"If/liau . rhloo erii-i J/c/uf/irxi ENTOMOLOGIQUE. TOME II. ©ettxi«m« iP«ïti«, DESCRIPTIONS D'ESPÈCES NOUVELLES. REVUE ENTOMOLOCIQUE. — COLÉOPTÎiRES. — N" i5. Gen. THORICÏUS . Germar. Thorictus , genus Coteopterorum Pentamerormn, fami- lise Clavicornium et Iribui Pelloideum associanAam. Antennœ brèves ^ capitulo subsoUdo, Caput inflexwn, thoracl immersum, patpis minutis, filiformibus. Pedes omnes bas'i approximatl , mesotlioracebrœvis- siino, tibiis apice spinulosis, tarsis fiUfonnibus. Elytra abdomen supra tegentia , apice rotundata. Corpus totum oblongo- trigonwn , supra convexum , antice rotundatum. Le genre Thorictus a , en général , quelques rapports avec les Crjptophages ; et notamment avec ceux que Rirby érige en genre distinct sous le nom à' Alomaria ; mais il a cepen- dant des caractères qui lui sont tellement particuliers qu ou serait, tenté d'eu faire une tribu à part. La tète est roude et recourbée en avant ; elle s'emboite dans une échaucrure du corselet qui en recouvre néanmoins la parUe supérieu re 5 en dessous la lèteest entièrement libre. Au bord antérieur on remarque decbaque côté deux petites entailles où sont insérées les antennes. L'extrémité du chape- ron est légèrement émarginée. En dessous on ne voit des par- lies de la bouche que les palpes dont les derniers articles sont cylindriques ; sur les côtés est un sillon d'où partent les an- tennes. Je n'ai pu découvrir d'yeux ni en dessus ni en des- sous, et il paraît qu'ils manquent tout à lait. Les antennes sont très - courtes , moins longues que la tète ; les deux pre- miers articles sont épais , les suivans cylindriques , très-rap- procbés les uns des autres et difficiles à distinguer; ils se ren- flent insensiblement et sont terminés par un nœud ovalaire qui forme anneau, mais d'une manière presque invisible. Le corselet est plus large que long ; sa largeur est double de celle de la tète; antérieurement il est faiblement émarginé en dessus, fortement en dessous; postérieurement, il est iron- BEVUE ENTOMOLOGIQUE. — COLÉOPTkRES. — N" 1 5. que et profondément impressionné , de manière que le centre paraît très-convexe en travers ; les angles postérieures sont presque rectangles ; les côtés se rétrécissent un peu en avant, par une ligne courbe. Les élytres sont moins longues que le corselet ; de même largeur à leur base où elles sont transversalement impression- nées ; mais elle se rétrécissent vers leur extrémité qui est ar- rondie ; leur bord est assez apparent, et elles n'enclavent qu'en dessus les côtés de l'abdomen. Le dos est très-convexe. On ne voit pas d'écusson ; mais il est peut-être caclié dans la ligne enfoncée transversalement , qui est commune au cor- selet et aux élytres. Les pattes sont de longueur médiocre; les postérieures sont les plus longues ; les cuisses sont un peu renflées ; les tibias sont un peu recourbés légèrement applatis ; au bord extérieur ils ont des épines très-minces et très - courtes ; l'extrémité en est renflée et armée de courtes dents. Les articles des tarses sont cylindriques et deviennent insensiblement plus minces j les articles antérieurs sont moins longs que les autres. Les pattes sont , à leur origine très-rapprocbées ; les postérieures tout près des antérieures, ce qui s'observe très-rarement dans les Coléoptères. Entre ces dernières, se montre le sternum qui n'apparaît que comme un petit nœud. Thorictus castaneus, Germ. — PI. 17. La couleur de cet insecte qui vient de Nubie, est d'un brun rougeâtre, brillant; le dessus est légèrement parsemé de poils courts , jaunes. La suture est plus foncée. On remarque aussi sur les élytres quelques lignes longitudinales plus foncées, et comme effacées qui semblent être formées par des points. Germar. Explication de la planche a. Thorictus castaneus , grossi , vu en dessus. h. Sa grandeur naturelle. c. Tibia postérieur et tarse. d. Tête et antennes vues en dessous. IlliVUE ENTOMOLOGIQUE. — COLÉOPTIïRES. — Ji" l6. Gen. CElROmCA, Germar. Chirodica, geiius Coleopterormn Tetramerorum, fa- miliœ Cydicorum et tribui Galerucitarmn aduu- merandum. Anlennae frontales, filiformes, articulis subœquali- bus , ultimis lenticularlbus. Paipi graciles, filiformes. Pedes robusti 3 femoribus omnibus clavatis , tarso- rum articido prim.o inagno incrassatq. Corpus paralleliplpedum. , planiusculum. Ce genre se rapproche le plas des Galleruca , Latr. et notamment des espèces [^-maculata et adusta; mais il en differt i° par le corselet qni est aussi large que les ëlytres , de manière que Tinsecte a l'aspect d'un parallélipipède ; 2° par le dessus du corps qui est beaucoup plus applati , et 5° par les tarses qui sont plus effilés et plus longs. Ija tête est un peu recourbée en avaiit, arrondie devant j la lèvre est distante par une impression transversale; les yeux sont globiformes et proéminens. Les antennes sont insérées sur le front , de la moitié de la longueur du corps, d'une épaisseur presqu'égale , l'article basilaire est seule- ment un peu plus long et un peu plus épais que les autres j tous les articles sont cylindriques , les quatre derniers sont un peu plus courts. Les mandibules paraissent noires , non- dentées. Les palpes maxillaires dépassent un peu la tête et sont composées de trois articles cylindriques qui sont un peu effilés vers l'extrémité. Le corselet est aussi long que large , très-faiblcmeut éclian- cré devant^ à peine visiblement arrondi à sa base; les côtés sont presque droits et ils se rétrécissent seulement un peu RKVUE ENTOMOLOGIQUK. - COLÊOPTÎîRES. ~ Ti" 1 G. vers roxtrcmité et vers la base ; le bord latéral étroit mais apparent; le dessus est im peu convexe. L'écussou est petit , triangulaire. lies élytres sont de la largeur du corselet; leur forme est allongée et applatie , les bords sont droits , sur les côtés ils se recourbent perpendiculairement, enclavent une partie de l'abdomen, et on y voit un sillon longitudinal; l'extré- mité des élytres est tronquée et arrondie. li'abdomen est un peu convexe, et, dans les individus que j'ai devant moi , le segment annal est plus grand que les autres, émarginé à Texti émité et pourvu d'une ligne enfoncée longitudinale. Les pattes sont courtes et robustes, très-rapprocbées à leur base , les postérieures sont néanmoins un peu éloi- gnées de celles du milieu ; les cuisses sont épaisses , ova- laires , un peu applaties; les tibias droits, arrondis, im peu renflés à l'extrémité , n'ont pas d'épines. Le premier ar- ticle des tarses est long et épais; l'avant-dernier article est large , fendu et terminé par deux lobes. Chirodica chalcoptera , Germ. — Pi. 18. Cette espèce est du Cap de Bonne-Espérance; elle est rouge, le dessus est légèrement pointillé , on n'y remarque pas de poils. Les yeux sont noirs; les élytres d'un vert bleuâtre à reflet métallique , leur bord et leur extrémité sont rouges de tuile. Gerbiar. Explication de la planche. a. Chirodica chalcoptera grossi à la loupe. b. Grandeur naturelle. c. Patte postérieure grossie. d. Un tarse. REVUE ENTOMOLOGIQUE. — COLÉOPlliRES. — N° I7. Gen. BRACHYSCELIS, Gcrmar. Brachyscelis genus Coleopterorum Tetramerorum» familiœ Eupodum el tribui Sagî'idum aut Crtoceri- dum adjudicandum propriis characleribus gaudet. Antennse frontales, breviuscidœ, basl filiformes, apice moniliformes. Palpi maxiltares , capitula niagno, globoso. Oculi globosi , prominuli. Pedes breviusculi , femoribus posticis maximis, ova- libus, tibiis brevibus, tarsorum unguc inflato , globoso. Corpus oblongo-ovatum 3 convexum, capite thorace- que elytris angustioribus. Ce genre se dislingue facilement des Alûca , par les an- tennes plus courtes et de forme toute différente j des Mega- lopus , parla tète plus étroite, les palpes et les tarses posté- rieurs ; des Petaurissa , par les antennes et les palpes. La tête est abaissée devant, à peine plus large que le corselet, le cbaperon est court, tronqué carrément devant, la lèvre en est distinctement séparée ; les yeux globuleux , un peu proémineus , sont situés de cbaque côté du cbaperon. Les palpes maxillaires ont trois articles, les deux premiers très- courts , le dernier épais, globuleux. Les antennes sont insé- rées sur le front , dans les fossettes, entre les yeux; recour- bées en arrière , elles dépassent de peu les élytres; le i" ar- ticle est épaissi ; les 1^, 5"^ et ^^ cylindriques , cependant nn peu plus épais à l'extrémité; les suivans sont beaucoup plus larges , les premiers triangulaires , les derniers en forme de grain , le dernier article est légèrement effilé. Le corselet est plus large que long , un peu convexe , lé- REVUE ENTOMOLOGIQUE. — COLÉOPTÎiRES. — îi° I7. gèrement échancré ea avant , sinué derrière ; les angles un peu saillans et tronqués obliquement ; le bord latéral est lé- gèrement emarginé , droit , non arrondi , un peu rétréci en avant. L'écusson est assez grand , en forme de triangle allongé. Les élytres sont à leur base presque du double plus larges que le corselet , un peu plus longues que larges ; les épaules sont saillantes j le bord latéral est abaissé j les extrémités un peu arrondies. Le dos est convexe. L'abdomen est légèrement convexe ; le segment anal est plus grand que les autres. Les pattes sont d'une longueur moyenne j les deux anté- rieures très-rapprochées, à cuisses cylindriques ou du moins très-peu renflées au milieu ; jambes cylindriques , un peu épaissies h l'extrémité ; les tarses sont larges ; l'avaut-dernier article est bilobé. Les pattes postérieures sont un peu éloi- gnées de celles du milieu 5 les cuisses sont très -grosses, ovalaires , nu peu applaties , courtes ; jambes très-courtes ; le dernier article des tarses est globuleux. Brachyscelis vellerea , Germ. — Pi. 29. Du Brésil. Entièrement brun , excepté les yeux, les 5^, 6% 7«, 8^ et 9« articles des antennes et la poitrine , qui sont noirs. Sur le corselet on remarque une ligne enfoncée longiludina- lement. Sur les élytres il y a des rangées de gros points en- foncés. En dessus tout le corps est parsemé de poils de cou- leur dorée , fins , assez longs , bérissés un peu obliquement ; quand on considère Tinsecte dans un certain sens , il paraît tout couvert de ces poils. En dessous les poils sont moins nombreux et plus courts. Germar. Explication de la planche. a. Brachyscelis vellerea, grossi, b. Sa grandeur naturelle, c. Patte postérieure grossie, d. Antenne grossie. REVUE ENTOMOLOGIQUE. — COLÉOPTliRES. — IS" l8. Gen. PLATYNOPTERA, Chevrotât. Palpes ayant leur tleniiei* article de forme iriaiignlaire , celai des maxillaires prolongé en angle très-aigu extérieu- rement j cet article est un peu aplati, tronqué en avant, coupé en biseau et creusé étroitement dans la longueur de la troncature , renflé à la base j celui des labiaux également tronqué, plus épais et arrondi en-dessus. Mandibules petites , arquées , paraissant simples. Tête arrondie , enfoncée dans le corselet, ayant un rebord saillant en avant de la base des antennes. Antennes insérées au devant des yeux , de onze articles j les huit premiers couverts de poils très-épais ,2-7 compri- més , anguleux extérieurement (antenne placée le long du corps) , les trois derniers aussi longs chacun que les sept premiers, aplatis, plus élargis en dehors, dernier un peu plus court. Yeux latéraux , assez grands , arrondis , échancrés en dessus. Corselet presque cylindrique , aplati sur les côtés , élargi au milieu , tronqué aux extrémités et renflé sur la tête. Ecusson ponctiforme, moyen. Elytres dilatées. Pattes rapprochées à la base , cuisses assez épaisses dans toute leur longueur , creusées en dessous. Genoux non échancrés. Jambes courbées et grêles à leur naissance , droites , leur sommet est presque arrondi. Tarses de quatre articles (i) , les trois premiers ayant en- dessous un feuillet épais et crochu , 2*= et 5*= bilobés et im- (1) II ne faut pas prendre pour un article de tarse celui indiqué sur la planche après le troisième ; ce n'est que la membrane du quatrième article. REVUE ENTOMOLOGIQUE. — COLÉOPTÈRES. — N" l8. briqués , dernier an peu plus long , muni de deux crochets recourbés en-dessous et opposés à leur départ. Trochanters très-petits , ceux des pattes postérieures ovalaires , assez gros. Corps étroit , beaucoup plus court que les élytres , com- posé de cinq segmens égaux et d'un sixième minime, semi- arrondi. Nous ne connaissons rien sur la manière de vivre de ce genre d'insecte j la forme de ses pattes le rapproche du genre Priocère de M. Kirby , mais ses antennes ont assez de ressemblance avec celles des Enoplies. PlATYN OPTERA LYCIFORMIS , ChciTolat. — PI. 5o. Pilosus niger , ore , clypeo , puncto frontali , limbo et opice thoracis , cum fascia irregulari in medio elytrorum flavis. Long. \L mill. Lat. amplissima 7 mill. — Brasilia. Les parties de la bouche , le chaperon et l'occiput jaunes; les deux derniers articles des palpes labiaux seulement noirs , ainsi que l'extrémité des mandibules. Corselet plus long que large , ayant un sillon à sa base , et un autre latéral assez éloigné du bord. Le côté ainsi que sa partie antérieure jaunes 5 celte dernière s'avance en pointe jusque vers le mi- lieu. Elytres de la largeur du corselet à la base, très-dila- tées , arrondies à l'extrémité et sur la suture , ponctuées , sillonnées , et ayant quatre côtes droites , d'égale longueur , n'atteignant pas entièrement le sommet ; l'extrémité de la marginale se recourbe sur le troisième. Les tarses et les an- tennes jusqu'au 8^ article sont tellement couverts de poils épais que c'est avec beaucoup de difficulté que Ton peut dis- tinguer leurs articles. Chevrolat. 'mm m