îw:;n:. (,!:;. i.Miw 'filiiiiiii il =iii' ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE. RECUEIL MENSUEL HFPT1NÉ A FACILITER AUI SAVANTS DR TOUS LES PATS LES MOTERS nv PrOLIER LEURS OBSERVATIONS DH ZOOLOGIE PURH ET APPLIQUER A l'industrie et a l'agriculture, leurs thavadï or PALÉONTOLOGIE, d'aNATOMIE ET DE PnVSIOLOGIE COMPARÉES , ET A LES TKNIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PHOGRÉS DB LA SFIBSCE; M. F. E. (jUÉRIN-MÉNEVILLE, Membre de la Légion d'honneur, de l'ordre l>.éjilten de la Rose, officier de l'ordre tiolUndais de la Couronne de ctiénp, de la Socicté impériale et centrale d'Agti- tullure, des Acadcuiies royales des Sciences de Madrid, d« Lisbonne et de Turin, de l'Académie royale d'Agriculture de Turin, de i« .Nnciété impériale des naturalistes de Moscou, d'un grand no-\ibre d'autres Sociétés nationales et élrangi'rfs, Secrétaire du Conseil ds la Société impériale loologi'jud d'Acclimatation, etc., etc. 1863. — N« 1. PARIS, AU BUREAU Dr LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, ET OE LA REVUE DE SÉRICICULTURE COMPARÉE , aUE DES BEAUI-ART8, i. AX^ASonian ins SEP 2 1910 REVUE RT MAfiASlN DE ZOOLOG PURE ET APPLIQUÉE. RECUEIL MENSUEL DESTINK A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LFS MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DK ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUEE A l'industrie ET A l'aGRICULTURE , LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, d'aNATOMIE ET DE PUVSIOLOGIK COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE; M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE, Membre de la Légion d'honneur, de l'ordre brésilien de la Rose, oRicier de l'ordr hollandais de la Couronne de chêne, de la Socict"^ impériale et centrale d'Agri- culture, des Académies royales des Sciences de [Madrid, de Lisbonne cl de Turin, de l'Académie royale d'Agriculture de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, d'un grand □ Ombre d'autres Sociétés nationales et étrangères, Secrétaire du Conseilde la Société impériale zoologique d'Acclimatation, etc., etc. r SÉRIE. — T. XV. — 18G3. PARIS, AU nUUKAU DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, ET DE LA REVUE DE SÉRICICULTURE COMPARÉE, RIU IiKS UKAUX-AHTS, 4. tMO^^ •J^«^Js; <^i5. £''4 4 VINGT-SIXIÈnZE AIVTNSi:. - JANVIER 18'à8. I. TRAVAUX IIVÉDITS. Notice sur l'œuf de VAlca impennis, par M. O. DES Murs. Depuis une dizaine d'années toutes les préoccupations des ornithologistes, en Europe, sont tournées vers la crainte de l'exlinction, présumable dans un avenir rap- proché, de notre belle espèce à'Alca impennis, véritable et unique représentant dans le pôle boréal des Manchots du pôle austral. A défaut de la certitude de son existence de plus en plus problématique à l'heure qu'il est, on re- cherche avec ardeur, en en relevant le catalogue, la trace de ses dépouilles dans les différents musées et cabinets des deux mondes. Il n'est pas jusqu'à la constatation de la conservation de son œuf vers laquelle ne se dirigent les investigations. On ne peut qu'applaudir à tant de soins et de soucis, car c'est la seule manière de ne pas faire pour nos ar- rière-neveux, au sujet de i'Alca impennis, ce qu'a fait pour nous la négligence de nos pères du xvi^au xvii* siècle au sujet du Dronte, dont le hasard seul n'a laissé parvenir jusqu'à nous qu'une tète incomplète et une patte. Aussi formons des vœux pour le succès des recherches, en ce sens, de MM. Preger et W. Passer en Allemagne, et de M. L. Olph-Gaillard en France. C'est pour nous joindre à eux, et les aider à compléter 4- REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Janvier 1863.) leurs preuves, que nous publions le dessin de deux des trois spécimens que nous avons possédés. Il ne faut pas se le dissimuler, l'œuf de Vimpennis a été jusqu'ici très-imparfaitement représenté, la figure en étant presque aussi rare que les exemplaires en nature, ïlîicnemann seul l'a bien figuré; et encore deux de ses représentations, sur trois, ont-elles été faites sur le même œuf qui faisait partie de ma collection sur laquelle, pour son bel ouvrage, il a travaillé pendant près de deux mois. îl doit en exister, au muséum d'histoire naturelle de Paris, au moins un exemplaire que nous avons toujours relevé dans les inventaires oologiques que nous avons faits successivement dans cet établissement, depuis 1826 jus- qu'à 1831. Cet exemplaire provenait de la collection de l'abbé Manesse. Les spécimens que nous livrons au public font au- jourd'hui partie de la riche collection que nous avons cé- dée, en 18V9, au muséum de Philadelphie, et ont été des- sinés par nous, alors que nous commencions notre travail sur l'oologie, ainsi que la plupart de ceux que nous possé- dions alors. Aucun œuf de l'Âlca mpennis ne nous étant, depuis, tombé ni sous la main ni même sous les yeux, et aucun de ceux figurés par Thienemann ne rentrant dans les conditions des nôtres, nous cherchons, de cette ma- nière, à mettre les heureux détenteurs de cet œuf à môme d'en faire la comparaison. On sera peut-être curieux, en présence de la valeur commerciale actuelle de cet œuf, de connaître ce que m'ont coûté ceux que nous joignons à cet article. Nous nous sommes procuré l'un chez Launoy, marchand natu- raliste à Paris, le 3 juin 1830, moyennant le prix de 5 francs! l'autre chez Bévalet père, également mar- chand naturaliste à Paris, le 10 mai 1833, moyennant 3 francs! C'est qu'alors nous nous trouvions seuls à Paris à nous occuper, avec Dumont de Sainte Croix et TRAVAUX INEDITS. 5 Audoin, de collectionner des œufs qui étaient loin d'être un objet de commerce aussi important qu'ils le sont deve- nus depuis, surtout en ce qui concerne l'œuf qui nous occupe. Aussi ferions-nous bien des sacrifices pour avoir un seul de ces trois œufs exilés en Amérique, ne fût-ce que celui d'entre eux qui avait subi quelque restauration. Les œufs d'Alcidés, ainsi que nous l'avons dit ailleurs, que nous avons pris pour types de la forme que nous avons nommée oio'iconique, nous offrent, malgré la pré- dominance bien marquée de cet élément chez eux, quelque difficulté à harmoniser, quant à leurs caractères physiologiques; et nous avouons qu'ici ou l'oologie se trouve légèrement en défaut, ou bien, ce que nous n'ose- rions affirmer, ceux de leurs œufs connus seraient-ils mal à propos attribués à d'autres espèces d'entre eux que celles dont ils proviennent réellement? Ainsi, pour nous expliquer plus clairement, il y aurait harmonie complète, si l'on pouvait reporter la forme de l'œuf des Àlca aile, Psit- tacula, cirrhata,arctica ai torda exclusivement à ce genre, et réserver la forme ovoiconique à toutes les espèces du genre Uria, telle que la comportent les Uria lomwia, troile et ringvia; au lieu que nous voyons, au contraire, dans les Àlca, Vimpcnnis seul offrir cette dernière forme d'une manière bien caractérisée, et, dans les Uria, les Uria grille et Mandlii oflFrir, à l'inverse, la forme de presque tous les vrais Alca. La nuance qui les sépare est, à la vé- rité, peu sensible, mais enfin elle existe, et est suffisante pour faire hésiter à les ranger sous une seule et même diagnose caractéristique. Malacologie du lac des Quatre-Cantons et de ses en- virons, par M. J. R. Bourguignat. (Voir 1862, p. 430 et 465 du tome XIV, '2.' série.) Vertigo eumicra. Testa rimala, pygmœa, ventricosa, fere sicut Doliiim, cornco- fulva, sub toute vix oblique striatula ;— apice rotuudato-obtusissimo ; 6 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1863.) — anfractibus C convexis, lente ac regularitcr crcscentibus, sutura profunda separatis; — uUiino 1^4 longitudinis aequanle, ad aperlu- rain recto vel vix ascendente ; — apertura cdentula paululum obli- qua, rotutidata ; — peristomate acuto, simplici, uon reflexiusculo, uec incrassato ; — marginibus valde approximatis. Coquille très-petite, excessivement ventrue, delà forme d'un baril; test d'un fauve corné, laissant apercevoir, sous une forte loupe, de petites striations obliques à peine sen- sibles. Sommet arrondi, très-obtus. Six tours convexes, s'accroissant avec la plus grande régularité , et séparés par une suture profonde. Dernier tour arrondi, égalant un quart de la longueur totale et offrant, vers l'ouverture, une direction rectiligne ou à peine ascendante. Ouverture un peu oblique, sans denticulations, arrondie, et à peine cchancrée par l'avant-dernier tour. — Péristome aigu, simple, non réfléchi, ni épaissi. Bords marginaux très- rapprochés. Pas de callosité. Hauteur. ... 3 millimètres. Épaisseur. . . 2 — Sous les feuilles, dans les ruines du château d'Habs- burg, non loin de Meggen, à moitié chemin de Lucerne à Kussnacht. Cette intéressante espèce appartient au groupe des Ver- tigos edentula (1), alpicola (2), etc. Carycuium tridentatum. Saraphia tridentata, Risso, Hist. nat. Nice, t. IV, p. 84. 1826. (^arychium tridentatum, Bourgiiignat, in Amén. malac, t. II, p. 44, pi. XV, fig. 12-13. 1857. Cette intéressante espèce, que l'on croyait spéciale aux contrées du littoral de la Méditerranée (3), habite sous les (1) Vertige edentula, Sluder, Verzeichn., p. 89. 1820 (Pupa eden- tula de Draparnaud, Hist. Moll. France, p. '52, pi. m, f. '28-291. 1805). (2i Pupa alpicola, Charpentier, Cat. Moll. Suisse, p. 16,1.11, fig. 5. 1837. (3; Nous avons reçu donii^rcnieut ce Carythiuni dos environ» de Met/, dcparteojent de la Moselle. TRAVAUX INÉDITS. 7 fouilles, dans les bois du Schwibbogen, entre Emalten et Sonnenberg. Espèce rare, ou plutôt difficile à trouver à cause de sa petitesse. Nous avons encore récolté ce Carychium à Giessbach, dans rOberland, près des cascades. Carychium minimum. Carychium minimum, Millier, Verm. Hist., II, p. 123. 1774. Nous avons rencontré, sous les pierres et les feuilles, une variété à lest plus ventru et à péristome bien bordé. Cetle variété, connue sous l'appellation (l'Aiiricclla inflnta de Hartmann, habite les bois du Pilatc ati-dessus d'Uer- giswil, et, ceux du Rigi, au-dessus de Weggis et de Ger- sau. — Rare. Planorbis contortus. Hélix contorta, Linnœus, Syst. nat. (éd. X), p. 770. 1758. Planorbis contortus, Mûllcr, Verni. Hist., II, p. 1G2. 1774. Le lac des Quatre-Cantons, à Kussnacht. — Petit lac de Roth-See, près de Lucerne. — Assez rare. Planorbis albus. Planorbis albus, MuUer, Verm. Hist., 11, p. 1G4. 1774. Espèce peu commune (1). Dans les petits ruisseaux de Fluelen. Planorbis Crosseanus. Tesia complaiiata, supra paululum concava, iiifra valide pcrvio- coiicava, sordide fulvo-coruea, ac traiisverse spiralitcrque striatiila; 1,1) Cette coquille est le rianorbis villosus, Poirel, prodome, p. 9'>. (Avril) 1801. — Planorbis bispidus, Vallol, lAcer. dllist. uat., p. 5. (Août; 1801, — et Draparnaud, Hist. Moll , p. 43, pi. i, f. i^- 48. 1805. 8 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Janvier 1863.) tessellata ; anfractibus 5 convexis, regulariter crescentibus, su- tura profunda separatis ; ultimo rotundato, ad aperturam vix px- panso ; apertura parum obliqua, rotundata ; peristomate fere cooti- nuo ; margiaibus callo junctis. Coquille aplatie, un peu concave en dessus et largement ombiliquée en dessous en forme d'entonnoir ; test d'un fauve corné plus ou moins prononcé, et orné de stries transversales et spirales, ce qui lui donne une apparence treillissée; cinq tours convexes à croissance lente et régu- lière, séparés par une suture profonde; dernier tour ar- rondi et non dilaté vers l'ouverture. Celle-ci est peu oblique, arrondie, à péristome droit presque continu, dont les deux extrémités se trouvent réunies par une cal- losité assez épaisse. Diamètre. ... 6 millimètres. Épaisseur. ... 2 — Cette nouvelle espèce appartient au groupe des Planor- bis albus, stelmachsetius (1), janinensis (2), levis (3), Brondeli (4), etc. Ce Planorbe ne peut être rapproché que du Planorbis albus, avec lequel il a toujours été confondu. Cetie nouvelle coquille se distingue de Valbiis par son test plus robuste, par son ouverture moins oblique, presque ronde et non oblongue, par ses tours de spire d croissance régulière et proportionnelle, et non à croissance rapide comme chez l'albus ; enfin, par son dernier tour arrondi, non com- primé, non dilaté vers l'ouverture , ce qui est l'inverse chez l'albus. Cette espèce, que nous dédions à notre ami Crosse, est une coquille commune à la France et à la Suisse. (1) Bourgidfjnal, Malac. Bretagne, p. 139, pi. n, fig, 10-13. 1860, (2) Mousson, Coq. Schœfli, p. 53. 1859. {3)Alder, Cat. supplem. Newcastl. in Traiis. Newcastl., t. II, p. 337. 1837. (4) Raymond, Desc. coq. nord do l'Afrique, in Journ. Conch,, t. IV, p. 82, pi. m, fig. 3. 1853. TRAVAUX INEDITS. 9 En Suisse, nous l'avons recueillie dans un petit marais près de la route de Littau et dans le lac de Roth-See , près de Lucerne. — En France, nous la connaissons des environs de ïroyes (Aube), et des alluvions du Gapau, près d'Hyères (Var). Planorbis complanatus. Hélix complanata, Linnœus, Syst. nat. (éd. X), I, p. 769. 1758. Planorbis complanatus (1), Studer, Faunul. Helv. in Coxe, Trav. Switz, III, p. 435. 1789. Ce Planorbe, vulgairement connu sous l'appellation de Planorbis marginatus [Draparnaud, 1805), se trouve dans le lac à Kussnacht, à Gstad, près d'Alpnacht , ainsi que dans le ruisseau de Winckel, et dans divers petits cours d'eau près de Fluelen. Planorbis dubius. Planorbis dubius, Hartmann,\^nvm. in N.-Alp., I, p. 254, n" 119 B. — Et erd und sussw. Gasterop. Schweiz., p. 111, pi. xxxii. 1844. Cette curieuse espèce, dont nous donnons la représen- tation dans les planches qui accompagnent ce mémoire, a presque toujours été confondue, tantôt avec le complana- tus, tantôt avec le carinatus. Cette coquille, en effet, est intermédiaire entre ces deux Planorbcs. Ainsi, vu en des- sus, le dubius ressemble assez bien, par la dilatation de ses tours et l'enroulement rapide de sa spire, au carina- tus ; tandis que, vu en dessous, il imite au contraire le complanatus par ses tours s'accroissant lentement et graduellement. Le Planorbis dubius a été rencontré par nous dans un petit marais près de la route de Lucerne à Littau ; dans les petits ruisseaux de Fluelen, enfin dans le lac de Roth- (1) Non Planorbis complanatus de Poiret et de Draparnaud, qui est une espèce diiïérentc. 10 RKV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1863.) See. Les échantillons de Roth-See sont petits et peu développes. Cette espèce, peu connue, est très-abondante en France, où la plupart du temps elle a été prise pour le véritable carinatus, qui est beaucoup plus rare. — Nous possédons le dubius des environs de ïroyes (Aube), de l'Erve (Mayenne), de Séné , près de Vannes (Morbihan) , de Lourdes (Hautes- Pyrénées), etc. Le Planorbis dubius est également très-commun dans le canal qui longe la route postale de Velletri à ïerracine, à moitié chemin des Marais Pontins. Planorbis carinatus. Planorbis carinatus, Muller, Verm. Hist., Il, p. 157. 1774. Sur les bords du lac parmi les détritus à Kussnacht. — Ruisseau de Winckel, oîi cette espèce est abondante et parfaitement caractérisée. Planorbis rotundatus. Planorbis rotundatus, Poiret, Coq. terr. et fluv., etc., p. 93. 1801. Celte espèce, plus connue sous la dénomination de Pla- norbis leucostoma [MUlct, Moll. Maine-et-Loire , p. 16. 1813), a été recueillie dans les détritus sur les bords du lac entre Gstad et l'embouchure du ruisseau de Sarnem. Planorbis imbricatus. Planorbis imbricatus. Millier^ Verm. Hist., il, p. 165. 1774. Sur les roseaux, les morceaux de bois pourris dans le petit lac de Roth-See, sur la rive la plus rapprochée de Lucerne. Planorbis cristatus. Nautilus crista, Lùmœus, Syst. nat. (éd. X), I, p. 709. 1758. TRAVAUX iriÉDlTS. 11 Planorbis cristatus, Draparnaud, Hist. MolL, p. 44-, pi. ii, f. 1-3. 1805. Dans le lac de Roth-See. — Espèce rare. Planorbis fontanus. Hélix fontana, Lightfoot, in Philos. Trans., vol. LXXVl (l" partie), p. 165, pi. ii, f. 1. 1786. Planorbis fontanus (I), Fleininç/ , in Ediiib. Encycl. , vol. VII (1^« partie), p. 69. 1814. Petit lac de Roth-See, près de Lucerne. — Sur les plantes aquatiques. Planorbis nitidus. Planorbis nitidus (2), Millier, Verm. Hist., II, p. 163. 1774. Espèce très-abondante dans les eaux sta{»nantes du luisseau de Winckel, dans la partie du cours d'eau qui se trouve entre la route d'Hergiswil et le lac. — Lac de Roth-See. Physa Hypnorum. Ikilla Hypnorum, Linnœus, Syst. nat. (éd. X), 1, p. 727. 1758. Physa Hypnorum, Drajiarnaud, Tabl. Moll., p. 52. 1801. Ruisseau de Winckel entre la route et le lac. — Petits cours d'eau à Fluelen. LlMN^A ELOPHILA. Limnaea clophila, Bour guignât, in Spicil. Malac, p. 97, pi. XII, f. 7-8. (Fév.) 18G2. Sur les bords du lac à Kussnacht et à Bergischwyl. LiMNiEA AURICULARIA. Hélix auricularia, Linnœus, Syst. nat. (éd. X), 1, p. 774 1758. (1) Cette espace c^t celle qui se trouve dési;,'néc dans L)r;i[iani;iiid (Hist. Moll. France, p. 17, |il. ii, f. 20-22. 180.j) sous le nom d(^ Planorbis complanatus. (2) Non Planorbis uitidus, Gray. 12 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1863.) Limneus aiiricularius, Draparnaud, Tabl. Moll. France, p. 48. 1801. Limnœa aiiricularia, Bupuy, Hist. Moll. France (5^ fasc), p. 481, pi, XXII, flg. 8. 1851. Nous n'avons pas rencontré le type de Vauricularia dans nos excursions aux alentours du lac des Quatre-Can- tons, mais seulement ces deux variétés : Vak. B. canalis. — Limnsea canalis, Villa, in Dupuy, Hist. Moll. France (5^ fasc), p. 482, pi. xxii, fig. 12. 1851. Dans le lac des Quatre-Cantons à Kussnacht et à Rain, — Dans le petit lac de Rolh-See. Var. C. acutior [Albin grass), Desc. Moll. Isère, p. 62, pi. V, fig. 2. 1840. Cette magnifique variété habite le lac de Rotli-See ; elle est au moins un tiers plus grande que celle de France. LlMN^A LIMOSA. Hélix limosa, Linnœus, Syst. nat. (éd. X), 1, p. 774. 1758. Limnsea Umosa, 31 oquin- Tandon, Hist. Moll. France, t. 11, p. 465, pi. xxxiv, fig. 11-12. 1855. Le type dans la rivière de Stantzstad, dans l'Aa, près de Buochs. — La Muotta entre Brunnen et Wylen. Les variétés suivantes : Var. B. vïilgaris. — Limnseus vulgaris, C. Pfeiffer, Deutsch. Moll., I, p. 89, pi. iv, f. 22. 1821. Dans le torrent de l'Emme, près du pont du chemin de fer. Var. c. fontinalis. — Limneus fontinalis, Stiider, Kurz. Verzeichn., p. 93. 1820. — Limneus ovatus, var. fonti- nalis. Charpentier, Moll. Suisse, p. 20, pi. ii, fig. 15. 1837. Dans divers petits cours d'eau près de Fluelcn. TRAVAUX INÉDITS. 13 LlMN^A PEREGRA. Buccinum peregrum, Millier, Verm. Hist., Il, p. 130. 1774. Limneus pereger, Draparnaud , Tabl. Mo!l. France, p. 48. 1801. Limnaea peregra, Dupuy, Hist. Moll. France (5" fasc), p. 472, pi. XXIII, f. 6. 1851. Nous avons récolté les variétés suivantes : 1° Var. B. marginata. — Limnaea marginata, Michaud, Complém. Drap., p. 88, pi. xvi, fig. 15-16. 1831. Échantillons très-petits dans les détritus sur 'es bords du lac entre Burgeck et Kussnacht. 2° Var. C. cornea. — Limneus corneus, de Zieghr. Dans le ruisseau de Winckel entre la route et le lac. 3° Var. D. rivularis — Limneus rivularis de Parreys, — Limneus rivalis de Studer. Dans le ruisseau de Winckel. LlMN^A PALUSTRIS. Buccinum palustre, Millier , Verra. Hist., îî, p. 131 1774. Limnœa palustris, Fleming, Brit. Anim., p. 274. 1828. Le type à Kussnacht dans le lac. Les deux variétés suivantes : 1° Var. R. Vosgesiaca. — Lymnaea Vosgesiaca, Puton, Moll. Vosges, p. 58. 1847. Dans le petit lac de Roth-See, 2" Var. G. disjuncta. — Lymnsea disjuncta, Puton, Moll. Vosges, p. 60. 1847. Dans le lac do Roth-See, du côté de Rathausen. LlMN^A TRUNCATULA, Buccinum truncalulum, Millier, Verm, Hist., If, p. 130. 1774. Limnaeus truncatulus, Jeffreys, Syst. test, in Trans. Linii , XVI (20 partie), p. 377. 1830. 14 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1863.) Limnsea truncatula, Moquin-Tandon, Hist. Moll. France, t. lî, p. i75, pi. xxxiv, f. 21-2/I-. 1855. Espèce très-abondante dans les ruisseaux, les fossés, sur les rochers humectés d'eau, à Lucerne, le long du che- min de fer, et des murs de soutien qui Jongent le par- cours. — Ruisseau de Winckel, — le Bechlierenbach, près d'Alpnach, — le Drestlib, près de Bekenried, au- dessus de la route de Buochs, — rochers humides au- dessus de Sissigen, — petits ruisseaux sur le chemin du Rigi entre Weggis et Kalt-bad. — Sur les pierres hu- mectées, le long de la route d'immensee, à Art, etc. Ancylus Jani. Ancylus capuloides, Jan., in Porto, Malac. Comasca, p. 87, pi. I, f. 7. 1838. — Jani, Bourguignat, Catal. g. Ane. in Journ. Conch., t. IV, p. 185. 1853. Sur les bords du lac, parmi les détritus, entre Fluelen et le canal de la Reuss, Ancylus riparius. Ancylus riparius, Desmarcst, in Bull. Philom., p. 19, p!. i, f. 2. 1814. Sur les pierres, à ïreib, dans le lac près de l'embarca- dèî e. — Sur les rochers dans le lac au-dessous de Kehr- silten, à la base du Bûrgenstock. Ancylus simplex. Lepas simplex, Buc'hoz, Aldrov. Loiharing., p. 23C, n° 1130. 1771. Ancylus simplex, ^our^-tt/^/na/^Cat. anc. in Journ. Conch., t. IV, p. 187. 1853. —Et in Spicil. Malac, p. 151 et 198. 1862. Nous n'avons recueilli qu'une des nombreuses variétés de cette espèce. Cette variété, connue sous la désignation de rupicola (ancylus fiuviatilis rupicola, Iioubéef\)rovn. de TRAVAUX INÉDITS 15 Bag.-de-Luchon au lac d'Oo, p. 36. 1832), habile sur les pierres, dans le petit lac de Roth-See. Ancylus lacustris. Patellalacustris, L'mnœus, Syst. nat. (éd. X),l,p. 783. 1758. Ancylus lacustris. MiXller, Syst. nat. Hist. II, p. 199. 1774. Sur les roseaux, les bois pourris et les pierres dans le petit lac de Roh-See. Espèce assez commune. POMATIAS SEPTEMSPIRALE. Hélix septemspiralis, Razoumowski , Hist. nat. Jorat, vol. I, p. 278. 1789. Pomalias variegatus, Studer, Faunul. Helv. in Coxe, Irav. Swilz, vol. 3, p. 432 (sans description). 1789. Pomatias septemspirale, Drou'ét, Enum. Moll. terr. fluv. viv. France, p. 25. 1855. Cette coquille (1) habite dans les anfractuosités des ro- chers, sous les feuilles, les pierres, etc. — Ruines du châ- teau de Habsburg près de Meggen. — Hergiswil, le long de la route qui conduit à Stanzstad. — Biirgen, sur le Bijrgcnstock, à gauche du village en allant sur Kehrsitten. — Gstad, sous les pierres dans le jardin do l'hôtel. — Bo- keniied, dans les fissures du mur du cimetière. — (ler- sau, dans les rochers. Bythinia tentaculata. Hélix tentaculata, Lmnœus, Syst. nat. (éd. X), 1, p. 774. 1758. Bylhinia tentaculata, Slein, Schneck. Berl., p. 92. 1850. Bythinie très-abondante dans le lac des Quatre-Can- tons, à Kussnacht, à Bergischwyl, à Gstad, à Stanlzstad, à Fluelen. Luccrne, dans la Reuss, en suivant le chemin de fer. — Ruisseau de Winckel. — La Muotta, près de Wylen. (t) Cette espèce est le Cyclostoma luaculatum de Draparnaud (1805). — Pomatias maculatum de la plupart des auteurs modernes. 16 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1863.) Lac de Roth-See, sur les roseaux et les bois pourris. On rencontre çà et là dans le lac de Roth-See et dans celui des Quatre-Cantons les deux variétés suivantes : 1° Var. B. ventricosa. — A coquille conique globu- leuse dont l'avant-dernier tour est excessivement renflé. 2" Var. G. producta. — A coquille moins ventrue, al- longée, conique. Bythinia Leaghi. Turbo Leachii, Sheppard, Desc. Brit. Shells in Trans, Linn., XIV, p. 152. 1823. Bythinia Leachii, Moquin-Tandon, Hist. Moll. France, t. II, p. 527, pi. XXXIX, f. 20-22. 1855. Sur les roseaux et les bois pourris dans le lac de Roth- See, et dans un petit marécage entre Lucerne et Littau. Valvata contorta. Valvata contorta, Menke, in Zeitschr. furMalak., p. 115. 1845. Espèce abondante dans les détritus du lac à Kussnacht, Stantzstad et Fluelen. Valvata piscinalis. Ncrita piscinalis, Mi'dler, Verm. Hist., II, p. 172. 1774. Valvata piscinalis, Férussac (père), Essai syst. Conch., p. 75. 1807. Nous n'avons recueilli qu'un seul échantillon mort sur les bords de la Reuss, un peu au-dessus de l'Emme. Valvata cristata. Valvata cristata, 31uller, Verm. Hist., II, p. 198. 1774. Sur le bord du lac entre Kussnacht et Burgeck, parmi les détritus. Sph^rium corneum. Tellina cornea, Linnœus, Syst. nat. (éd. X), 1, p. 678. 1758. Sphaerium corneum, Scopcli, inirod. ad Hist. nal., p. 398. 1777. TRAVAUX INÉDITS. 17 Nous n'avons point rencontré le véritable type, ninis seulement, parmi les détritus rejetés sur les rives du lac à partir de Bergischwyl à Kussnacht, des échantillons glo- buleux, excessivement renflés. Ces échantillons appar- tiennent à cette variété nuclea, que Studer de Berne à élevée au rang d'espèce sous le nom de Cyclas nuclea, [Studer, Verzeich., p. 93. 1820.) Sphïrium lacustre. ïcllina lacustris, Miiller, Verm. Hist., II, p. 204. 1774. Sphaerium lacustre, Bourguignat , in Amén. Malac, t. I, p. 6. 1853. Cette espèce, anciennement connue sous le nom de Cy- clas calycuiata (1), habite le petit ruisseau de Winckel ; — la rivière d'Alpnach, près de son embouchure dans le lac. Nous avons encore recueilli cette coquille parmi les dé- tritus rejetés sur les bords du lac, à Gstad, et à Kuss- nacht. PiSIDIUM AMNICUM. Tellina amnica, Miiller, Verm. Hist., II, p. 205. 1774. Pisidium amnicum, Jcnyns, Monogr. Cycl. and Pisid. in Trans. Camb. phil.Soc, t. IV(2" partie), p. 309. pi. XIX, f. 2. 1833. Le type dans le !ac à Fluelen, et à Saint-Antoni, près de Buocks. La variété In/Ialn, à sommets très- renflés. [Pisidium in- flatum, Mcyerh, '\n Porro, Malac. Comasca, p. 121, pi. ii, f. 13. 1838.) — Dans les détritus rejetés sur les bords du lac, entre Kussnacht et les ruines de Habsburg. Pisidium Casertanum. ('ardium Casertanum, Poli, Test. ulr. Siciliae, t. l, p. G5, tabl. XVI, f. 1. 1791. {l) Draparnaud, Hist. Moll. France , p. 130, pi. x, f. 14-1,'.. i8o:». 1" SliRlB. T. XV. AiiiiL-e 18()3. 2 18 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Janvier 1863.) Pisidium Gasertanum, Bourguignat, Cat. Moll. terr. fluv. d'Orient, p. 80. 1853. Dans le lac des Quatre-Cantons, sur les bords du lac, entre le canal de la Reuss et Fluelen. Pisidium pusillum, TiAVnvà pusiila, Gmclin, Syst. nat., î, p. 3231. 1789. Pisidium pusiiium, Jcnyns, Monofjr. Cycl. and Pisid. in Traas. Camb. phil.Soc, vol. IV (2" partie), p. 302, tab. XX, f. 4-6. 1833. Bords du lac à Stanlzstad. Pisidium nitidum. Pisidium nitidum, Jcnyns, Monogr. of Cycl. and Pisid. in Trans. Camb. phil. Soc, t. IV (2« partie), p. 304, pi. XX, f. 7 8. 1833. Dans le lac, en allant à Kussnacht. — Lac de Roth-Seo, parmi les détritus. — Paraît rare. Unio batavus. Mya Batava, Maton et Rackelt, Cat. Brit. Test, in Trans. Linn., Vllï, p. 37. 1807. Unio Batava, Lnmarck, An. s. vert., t. VI (l'* partie), p. 78. 1819. UnioBatavus, Nibson, Moll. Suec, p. 112. 1822. Dans le lac des Quatre-Gantons, à Stanlzstad, près du pont, ainsi qu'à Kussnacht, Burgeck, Meggen et Bergiscli- wyl, où cette 'espèce est assez abondanîe. Se trouve également dans le lac à l'embouchure d'une petite rivière à un kilomètre de Tivoli, dans la direction de la tour de Seeburg. Cnio Sanderi. Unio Sanderi, Villa, mss. — Sandrii, Rossmassler, Iconogr., XII, iig. 748 et 749. 184i-. TRAVAUX INÉDITS. 19 Sur les bords du lac entre Bergischwyl et Rain. — Assez commune. Unio proechus. Testa eloDgatissima, solidiusciila, parum inflata, regulariter cle- ganterque striis incrementi ornata ; — supra infiaque recta ; — aa- ticeangulatim rotundata; — postice in rostro rotundato elongato pro- ducta; — extus luteo-nigresceote; — intus albido-margaritacea, vel ssepe aurantiaca ; — umbouibus prominentibus, ad partem aiiterio- rem valde approximatis ; — natibus recurvatis, acutis ; — ligameiito parvulo ; — dentibus cardinalibus valde coarctato-compiessis, altis, lamelliformibus; — dentibus lateralibus coiiipresso-elongatissimis, valide productis. Coquille très-allongée, peu ventrue, assez épaisse, élé- gamment ornée de stries d'accroissement. Bords cardinal et palléal parallèles, presque rectilignos. Partie antérieure arrondie subanguleuse. Partie postérieure se prolongeant en un long rostre arrondi à son extrémité. Épiderme d'un jaune noirâtre (1). Intérieur d'un blanc irisé, ou souvent d'une teinte orangée. — Sommets proéminents, excessi- vement rapprochés du bord antérieur. Natès recourbés, aigus. Aréa peu marqué. Ligament de faible taille. Dents cardinales hautes, lamelliformes, très-comprimées dans le sens de l'épaisseur, un peu denticulées. Dents latérales élevées, très-allongées. Longueur. ... 70 millimètres. Épaisseur. ... 20 — Largeur 26 — Cette coquille, remarquable par sa forme allongée, par ses sommets excessivement rapprochés de la partie anfé- rieure, est voisine de l'Unio plalyrhynchus de Kossmass- ler (2); mais elle en diffère essentiellement par son rostre postérieur droit et non recourbé infcrieurement en forme de bec — Espèce abondante dans le lac des (Jiiatre-Ca li- ions entre Rain et Meggen. (1) Les échantillous jeunes sont géaéralenieat d'une teinte jaune peu foncée. \2) Iconofir. Il, (i-. VM). IRSf), - et V et VI, Jip. 338. 1837. 20 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Janvier 1863.) Unio actephilus. Testa angulatim elongatissinia, solidiiisciila, nilida, elegaiilercou- ceiitrice slriato-sulcata ; — antice rotundata, supra lunulifera ac angulosa; — postice clongata in roslro attouuato producta ; — supra fi're recta ; — iufra paululum arcuata ; — extus plus niiuusve luteola ; — intus niargaritacea ; — umbouibus proiiiineutibus ; — iiatibus rceurvatis; — ligaraento crasso, producto ; — dcutibus cardinalibus altis, valde compressis ; — deutibus lateralibus elongatis, productis lauielliformibus. Coquille très-allongée, anguleuse dans presque tous ses contours; testassez solide, brillant, élégammentsilionné i)ar des stries concentriques régulières ; partie antérieure ar- rondie, anguleuse à son bord supérieur, et présentant en dessus une dépression ligamenteuse qui imite une lunule; partie posîérieure allongée, se terminant en un ros're atténué; bord cardinal presque recfiiigne ; bord paliéal un peu arqué; épiderme d'un jaune plus ou moins foncé; intérieur parfaitement nacré; sommets proéminents à natès recourbés ; ligament épais, élevé, assez court, dents cardinales élevées, très-comprimées, anguleuses et comme frangées; dents latérales lamelliformes, hautes e( allongées. Longueur. ... 68 millimètres. Épaisseur. ... 19 — Largeur 28 — Espèce abondante dans le lac des Quatre-Cantons, le long du rivage, à partir de Meggen jusqu'à Rain. Aaodonta arenaria. Mya arenaria, Schrotier, Flussconcli, p. 165, pi. ii, fig. 1. 1779. x\nodonta arenaria, Bouryiiignat, Malac. Bretagne, p. 78. 1860. Celte espèce (1) habite un petit marais entre Luccrne et Littau, au-dessous d'Ober-Wyl. (tU;ette Anodont'' est l'Aiiod. cdlensis de G, rfeiller, 1821. Myti- lus z.lleubis deGuicliu. MHS.) TRAVAUX INÉL»ITS. 21 Anodonta OBLONGA. Anodonta oblonga, Millet, in Mém. Soc. agr. Angers, I, p. 242, pi. 11, f. 1.1831. Dans le lac vis-à-vis Kussnacht. Anodonta anatina. Mytilus anatinus, Linnœiis, Syst. nat. (éd. X), I, p. 706. 1758. Anodonta anatina (1), Lamarck, An. s. vert., tome VI (Impart.), p. 85. 1819. Cette espèce se rencontre parfaitement typique sur la rive du lac des Qualre-Cantons, à partir de Meggen jus- qu'à Kussnacht. — Stantzstad, dans le lac, près du pont. Anodonta Rayi. Anodonta Rayi, Dupuy, Cat. ext. mar. Gall. Test., n° 25. 1849. — Et Hist. Moll. France (6« fasc)., p. 614, tab. XX, f. 22. 1852. Se trouve parfaitement caractérisée à Kussnacht, et, entre Rain et Burgeck, dans les Qiiatre-Cantons. Anodonta psammita. Testa parvula, coarctato-elongata, solidiuscula, paululuui veutri- cosa, sordide striis incremeati sulcata praesertira ad partcm pobtc- riorem ; — antice rotuudata ac parum hiautc ; — postice elongata in rostro rotuudalo descendciite, producta ; — cxlus, antice nigres- cente, postice sordide bruiincolutcola ; — inlus ca.Tulescente, raar- garitacea ; — raargiue supcriore arcuato ; — niargino inferiore recto vel subarcuato ; — umbouibus subprominulis, ad partcm anteriorem approximatis ; — natibus subacutis, paululuin sulcatis; — area non producta; ligamento proniinente, crassiusculo. Coquille de taille médiocre, allongée, assez solide, un peu renflée, resserrée dans le sens de la larjjeur, et sil- lonnée par des stries d'accroissement grossières, surtout vers sa partie postérieure. Partie antérieure arrondie et (1) Non Anodonta anatina, Draparuaud, qui est une espèce du groupe des piscinalis. 22 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1863.) un peu bâillante. Partie postérieure allongée, se prolon- geant en un rostre arrondi un peu descendant. Épiderme noirâtre antérieurement, passant postérieurement à une nuance d'un brun jaune. Intérieur irisé, d'une teinte bleuâtre. Bord supérieur arqué. Bord inférieur rectiligne ou faiblement arqué. Sommets peu proéminents, très- rapprochés de la partie antérieure et toujours érosés. Natès assez aigus, ornés de quelques sillons transversaux. Aréa peu prononcé. Ligament saillant, assez épais. Longueur. ... 60 millimètres. Épaisseur. . . 20 — Largeur 32 — Cette Anodonte habite dans le lac des Quatre-Cantons, non loin de Bergischwyl ; elle est peu abondante. Anodonta idrina. Anodonta idrina, Spinelli, Catal. Moll. terr. e fluv. prov. Bresciana (éd. I), p. 19, fig. 6. 1851 ; — (éd. Il), p. 48, fig. G. 1856. Le lac des Quatre-Cantons, entre Bergischwyl et Bur- geck, — à Bain. — Espèce assez abondante. Anodonta Helvetica. Testa oblongo-eloQgata, compressa, parum solidiuscula, sordide falriis iucrementi sulcata ; — aoticc rotundata, postice ia rostro elon- gato ascendcnle, late truncato, prodiicta; — supra fere rocta, e liga- lueuto ad rostri cxtremitatem hiante ; — infra arcuata; — pxtusaiilice fusco-nigrcscento, postice sordide luteola ; — intus uitida, caeru- lesceute-niargaritacca , — umbouibus proraiaulis, ad partem auterio- rem approximatis ; — natibus parvulis, acutis, trausverse rugo- sis ; — area compressa, non elata ; — ligamento promiuulo, levi- gato. Coquille oblongue-allongéo, comprimée, à test peu épais et sillonné par de grossières stries d'accroissement. Partie antérieure arrondie. Partie postérieure se prolon- geant en forme de rostre largement tronqué et ascendant. Pai lie supérieure presque droite et offrant un entre-bail- TRAVAUX INÉDITS. 23 lement très-sensible (1) à partir du ligament jusqu'à l'ex- trémité du rostre. Partie inférieure arquée. Épiderme d'un brun noirâtre antérieurement, passant à la partie postérieure en une teinte d'un jaune sale. Intérieur bril- lant, irisé de nuances bleuâtres. Sommets à peine proé- minents, très-rapprochés du bord antérieur et toujours érosés, Natès petits, aigus, sillonnés de rugosités transver- sales. Aréa comprimé, peu dilaté, non élevé, muni d'un ligament lisse, peu proéminent et souvent aux trois quarts recouvert par l'épiderme. Longueur. ... 100 à 105 millimètres. Épaisseur. ... 25 à 32 — ■ Largeur 45 à 5i — Celte Anodonte est très-abondanie sur les rives méri dionales du lac de Roth-See, près de Lucerne. L'Ànodonta Ilelvetica appartient au groupe de VAno- donta rostrata de Kokeil. Cette nouvelle espèce diffère de la rostrata par sa taille moindre, un peu plus globuleuse proportionnellement ; par sa partie inférieure plus arquée ; par son aréa moins élevé, moins comprimé; par sa partie supérieure, à par- tir du ligament à l'extrémité postérieure, beaucoup plus bâillante ; enfin, surtout par son rostre postérieur allongé et offrant utie direction ascendante. Ce qui est le contraire ciez la rostrata. Anodonta rostrata. Anodonta rostrata , Kokeil, in Rossmassler, Iconogr., IV, fig. 284. 1836, et IX, fig. 737. 1842. Le type dans le lac vis-à-vis Kussnacht. — Rare. Habite encore le petit lac de Roth-See, oîi elle se trouve représentée par les deux formes connues sous les appella- tions d' Anodonta confervigera, de Scfdiiter, et de depressa, de Schmidt; formes qui doivent être considérées comme des variétés de la rostrata. (t) Dans la planche où cette espèce est représcutée, reiitrc-bàillc- meut n'est pas assez prononcé ; il devrait être le double plus large. 24 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1863.) EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE XVIII (1), Fig, 1. ZoMTES HiGiAcus, liourguignal. Coq. vue en des- sus, grossie deux fois. 2. — — Coq. vue en dessus, de grand. nat. 3. — — Coq. vue de face, de grand. nat. 4. — — Coq. vue en dessous, de grand. nat. 5. — — Coq. vue en dessous, grossie deux fois. 6. ZoNiTEs PiLATicus, Dourguignut. Coq. vue en des- sus, de grand, naturelle. "7- — — Coq. vue en dessus, grossie deux fois. 8. — — Coq. vue en face, de grand. nat. 0. — — Coq. vue en dessous, grossie deux fois. 10 — — Coq. vue en dessous, de gran- deur nalurcHe. 11. Vertigo EUMiCRA, Bouïguvjnat . Coquille vue de de face, grossie quatre fois. 12. — — Trait indiquant la grandeur de la coquille. 13. Planorbis Crosseanus, Boui guignât. Coq. vue en dessus, grossie deux fois. 14. — — Coq. vue en dessus, de grand. nat. il) Toutes CCS plaiulics ont paru daris le tome XIV (".;• béritM de la Revue et magasin de zoologie, 18G2, p. 430 et 405. TRAVAUX INÉDITS. 2iS 15. Planorbis Crosseanus, Jiourguignat. Coq. vue en dessous, grossie deux fois. 16. — — Coq. vue de face, de gran- deur naturelle. 17. Planorbis albus, Muller. Coq. vue en dessous, de grandeur naturelle. 18. — — Coq. vue en dessus, grossie deux fois. 19. — — Coq. vue de face, grossie deux fois. 20. — — Coq. vue en dessous, grossie deux fois. 21. Planorbis dubius, Hartmann. Coq. vue de face, de grand, nat. 22. — — Coq. vue en dessus, de grand. nat. 23. — — Coq. vue en dessous, de grand nat. 24. Planorbis CARiNATUs, Muller. Coq. vue de face, de grandeur naturelle. 25. — — Coq. vue en dessous, de grand, nat. 26. — — Coq. vue en dessus , de grand, nat. PLANCHE XIX. Fig. 1. Unio PROEcnus, Bourguignnt, de grandeur natu- relle. 2. — — Valves ouvertes pour montrer la charnière. 3. — — Coq. vue par les sommets. 4. (]lausilia Helvetica, Bourguignal. (]oq. au trait, de grand, nat. 5. — — Coq. de grand, nat. vue par le dos. 26 REV. El MAG. DK ZOOLOGIE. {Janvier 18C3.) 6. Glausilia Helvetica, Bourguignat. Dernier tour considérablement grossi, vu de face. 7. Unio actephilus, Bourguignat. Coq. de grandeur naturelle, vue par le dos. 8. — — Coq. de grandeur naturelle. PLANCHE XX. Fig. 1. Anodoma Helvetica, Bourguignat. Coq. de gran- deur naturelle. 2. — -r- Coq. vue par le dos, de gran- deur naturelle. 3. Unio actephilus, Bourguignat. Valves ouvertes pour montrer la charnière. planche XXI. Fig. 1. Anodonta psammita, Bourguignat. Coq. de grand. nat. 2. — — Coq. de grand, nat., vue de face. 3. — — Valves ouvertes pour montrer l'intérieur. 4. — — Coq. de grand, nat., vue par le dos. 5. Anodonta rostrata, Kokeil. Coq. de grandeur naturelle. SOCIÉTÉS SAVANTES. 27 II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des sciences de Paris. Séance du ^janvier 1863. — 31. Hollard présente un mé- moire d'analomie comparée, ayant pour titre. De la signification anatomique de l'appareil operculaire des Poissons et de quelques autres parties de leur système osseux. « L'une des questions de signification anatomique les plus controversées est celle que soulève le petit système des pièces solides qui forme l'aiie operculaire des poissons osseux. On sait qu'Etienne Geofrroy-Saint-Hilaire avait fini par le considérer comme représentant la chaîne des osselets de l'ouïe, tandis que d'autres y ont vu un membre céphalique, d'autres encore des formations osseuses ap- partenant à la peau ; on sait enfin que G. Cuvier, écartant ici toute analogie de ces pièces avec quelqu'une de celles qui appartiennent au crâne ou à la face, les envisageait comme des os exclusivement propres aux poissons et créés pour compléter leur appareil respiratoire. « Aucune des solutions données n'ayant été et ne pou- vant être acceptée et complètement démontrée, le débat reste ouvert, et j'ai cru pouvoir aborder cette question de signification en profitant et des controverses antérieures et de mes études sur la tète osseuse des poissons et des indications précieuses que nous fournit l'embryogénie des animaux vertébrés. « J'ai constaté d'abord par l'observation comparative directe que les trois os qui composent le couvercle de la chambre branchiale, et que l'on désigne sous les noms d'opercule, sous-opercule et interopercule, ne se ratta- chent pas à un même système de pièces, et que le dernier appartient à l'arc temporo-mandibulaire, tandis que les deux premiers dépassent les limites ordinaires de la tête osseuse. L'inteiopercule, toujouis attaché à la niAchoire 28 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Jaumer 1863.) inférieure et partant de celle-ci pour s'élever dans la direction des pièces tympaniques, représente, ce me sem- ble, non-seulement le marteau comme le voulait Geoffroy, mais encore l'enclume, car il occupe la place et reproduit quelquefois jusqu'aux formes du cartilage de Meckel, for- mation qui chez l'embryon se montre d'abord au côté interne de la mâchoire, s'élève de là vers la fente ou cavité tympanique et se couronne par les deux premiers osselets de l'ouïe. « Quant à l'opercule et au sous-opercule , formés dans un pli cutané qui vient peu à peu couvrir la chambre branchiale du jeune poisson, et qui comprend plus bas les rayons branchiostéges , ils sortent des limites ordi- naires du squelette, et se rattachent au grand système des pièces solides supplémentaires développées chez les pois- sons tant sur la ligne médiane que sur les côtés du corps dans les expansions de l'enveloppe qui fournissent les nageoires dorsales, caudales, anales et même les nageoires paires ; la partie de celles-ci que l'on a coutume de donner comme les analogues des mains et des pieds ont pour soutiens des rayons que leur nombre, leur composition et leur mode de développement ne permettent pas d'assi- miler à ses doigts. » M. Dareste adresse une Note sur la cause des déplace- ments apparents de l'allantoïde dans l'œuf de poule. M. Setchenow adresse un mémoire sur les modérateurs des mouvements réflexes dans le cerveau de la grenouille. M. Giannuzzi adresse une Note sur les nerfs moteurs de la vessie. MM. Philippeaux et Vulpian adressent des Recherches sur la réunion bout à bout des fibres nerveuses sensitives avec les fibres nerveuses tnotrices. « De ces expériences ils tirent les conclusions sui- vantes : « 1° Les fibres nerveuses sensitives peuvent s'unir inti- mement bout à bout aux fibres nerveuses motrices et leur SOCIÉTÉS SAVANTES, 29 transmettre l'influence rtVénératrice du centre nerveux. « 2° Lorsque la réunion bout à bout des fibres ner- veuses sensitives aux parties périphériques des fibres mo- trices est complète , l'excitation des fibres sensitives se transmet aux fibres motrices, et, par l'intermédiaire de celles-ci, détermine la contraction musculaire. « Il est probable que, de même, l'excitation des fibres motrices périphériques réunies intimement bout à bout aux fibres sensitives centrales se transmettrait à celles-ci et produirait de la douleur. « 3° Ces expériences portent à penser que, dans l'état normal, l'excitation produite sur un point quelconque du trajet d'un nerf sensitif se propage au même instant dans les deux sens, centripète et centrifuge, et qu'il en est pro- bablement de même des excitations d'un point quelconque d'un nerf moteur. » Séance du 12 janvier. — M. Renault lit une Note sur lu durée de l'incuhntion de la rage chez les chiens. Après un exposé très-intéressant de ses nombreuses expériences, le savant vétérinaire conclut ainsi : « Or quelle est la signification pratique de pareils faits? C'est bien évidemment la séquestration de chiens mordus, fùt-elle toujours ordonnée, toujours observée, ce qui n'est pas ; durât-elle, quand elle est ordonnée et observée, le maximum de temps qu'on est convenu de lui fixer, c'est- à-dire 40 jours, ce qui est l'exception ; les animaux remis en liberté après ce laps de temps peuvent encore devenir enragés sous l'influence et par suite de la morsure violente qui avait motivé leur mise en quarantaine, et, partant, restent un grand danger possible pour la société. Quelle est, dès lors, la conséquence que doit en tirer l'adminis- tration chargée de veiller à la sécurité publique? C'est évidemment que, si l'on veut s'en tenir au système de la séquestration, il faudrait que la durée de cette (juarantaine fût d'au moins 120 jours. Mais, attendu qu'il est pou pro- bable que celte mesure soit jamais aussi exactement et sévèremeni observée qu'il serait nécessaire qu'elle le fût; 30 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Janvier 1863.) attendu que rien ne prouve que, après ce délai de 120 jours, la maladie ne pourra pas encore se manifester, comme des praticiens recommandables assurent en avoir observé des cas, si rares qu'ils aient été ; il semble que la mesure la plus certaine, la seule qui puisse satisfaire la prudence et mettre les familles et le public à l'abri de tout danger, ce serait de faire sacrifier immédiatement tout chien qui aurait été mordu ou seulement attaqué par un autre chien enragé. Pour ma part, je n'ai jamais hésité à conseiller ce sacrifice à tous les propiiétaires de chiens mordus ou seulement soupçonnés de l'avoir été, qui m'ont consulté en semblable occurrence. » Il serait bien à désirer que les remèdes ou antidotes indiqués par diverses personnes, et notamment l'emploi des cétoines dont j'ai parlé souvent dans cette revue, fus- sent expérimentés avec les mêmes soins. Séance dit id janvier. — M. Husson présente un mémoire sur la quantité d'air indispensable à la respiration pendant le sommeil. M. Ballcy signale les inconvénients des mariages con- sanguins. Séance du 26 janvier. — M. Bourgeois présente un mé- moire sur les résultats attribués aux alliances con- sanguines. M. Stechcnow adresse la suite de son travail sur les modérateurs de l'action réflexe dans le cerveau de la gre- nouille. SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION Des insectes herbivores de l'île de la Réunion, et parti- culièrement de ceux qui envahissent la canne à sucre, par M. le docteur Berg (1). Parmi les insectes qui attaquent la canne à sucre en (1) L'importance de ce travail nous enpragc à l'emprunter aux Bulletins de la Société intpcrialc zoologviuc d'arrlimatulion (,lomelX, p. 939). Nos lecteurs nous sauront gré de leur donner cet intéressant mémoire d'entomologie appliquée. G. M. SOCIÉTÉS SAVANTES. 31 particulier, le Boter ou Proceras sacchariphagus, et le Pou à poche blanche, ne sont pas les seuls coupables. On peut en signaler un grand nombre d'autres : chenilles de Lépidoptères, vers de Coléoptères, Pucerons, divers Coc- cus, qui, sous le verre grossissant d'une forte loupe, ou sur l'objectif du microscope, sont venus nous prouver que la plupart de nos végétaux, notre canne à sucre en parti- culier, servent de pâture à je ne sais combien de peu- plades microscopiques, qui paissent tranquillement sur les feuillvs et dans les tiges, au grand préjudice de notre agri- culture. Ces parasites se sont jetés sur nos cannes frap- pées de maladie. Ici, comme partout où on les rencontre, leur présence coïncide avec une altération profonde des tissus, un trouble dans les fonctions physiologiques. Ils complètent la désorganisation du végétal en le blessant et l'épuisant. La canne à sucre est atteinte d'une maladie épiphy- tique. Quelle en est la cause ? Un parasite végétal, un cryp- togame acrogène. En observant attentivement au micro- scope, el même à l'œil nu, les feuilles des jeunes plants, ainsi que les tiges, on découvre, surtout à la face interne de la gaîne des feuilles, comme une toile d'araignée, une espèce de mousse blanche, au-dessous et dans les envi- rons de laquelle l'épiderme présente de petites taches d'abord jaunâtres, puis brunes, enfin d'un rouge vif, signe certain d'une altération de l'épiderme. Cette toile d'araignée, c'est le cryptogame. A mesure que ses filaments se développent, les taches rouges deviennent plus pro- noncées et s'étendent en bandes : la maladie a fait des progrès. Pour employer une expression de de Candolle à propos de l'Jcrtcm vereA;;« Les sucs nourriciers s'écoulent « de la plante comme le sang d'un vaisseau blessé. » Le champignon microscopique qui s'est fixé sur la canne à sucre y puise les sucs nécessaires à sa nutrition. La plante, encore jeune, ne peut résister à l'action de ses su- çoirs ; elle est désorganisée, altérée, frappée à mort, 32 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1863.) Avant-coureurs de son agonie, les insectes l'envahissent, La canne forte, bien constituée, !a canne neuve, celle qui pousse vite, peut braver la maladie (canne pinangue). D'où vient ce parasite végétal vivant aux dépens de la canne à sucre? Comment s'est-il formé? Ici nous hasar- derons une opinion : Le guano développe incontestablement une véritable pléthore. Celle turgescence végétative frappe peut-être à son foyer la viîalité de la canne. Les sucs de la plante, si surtout on abuse de l'engrais péruvien (ce qui n'arrive malheureusement que trop souvent), éprouvent une altération qui est le point de départ, la source de l'in- vasion cryptogamique. Dans une Etude sur le muguet, nous avons déjà émis cette opinion qu'une végéiation pa- rasite peut se dévelop[»er sous l'influence du dépérisse- ment comme sous celle d'une nourriture trop substan- tielle. En revenant donc, à propos de la maladie de la canne, sur un sujet qui nous est quelque peu familier, nous dirons que, dans notre opinion, le guano, détermi- nant un surcroît d'activité dans les diverses fonctions du végétal, peut provoquer l'apparition de ces champignons microscopiques qui, à leur tour, en se développant sur l'épiderme des feuilles et en répandant leurs émanations dans les canaux séveux des îiges, font dépérir la canne à sucre. Ce n'est pas tout. A celte cause morbide, si elle est exacte, vient s'adjoindre une autre cause aussi puissante, sur laquelle notre confrère le docteur Jacob de Corde- mois a appelé notre attention, cause qui se rattache au mode vicieux de culture, qui consiste à reproduire tou- jours la même, et qui suffirait, du reste, à elle seule pour provoquer la dégénérescence des plants. Ce mal trouve- rait son remède dans la pratique des assolements, seul moyen curatif qu'aient prescrit dans leurs instructions, et les savants qui s'en sont occupés, et les sociétés d'agricul- ture, entre autres la Société centrale de France, aux époques où le Botrglis mfeslans envahissait la pomme de SOCIÉTÉS SAVANTES. 33 terre, les patates, les tomates; où la vigne était frappée par l'oïdium ; où les blés et les betteraves subissaient, de leur côté, une invasion cryptogamique. a La variété dans les cultures est partout une pratique « utile : en augmentant et assurant les récoltes, elle per- ce met les bons assolements, qui élèvent la puissance du « sol. » (Payen.) Aussi bien, ce serait sortir de notre sujet et pénétrer sur un terrain généralement étranger au naturaliste que d'in- sister sur une question d'agronomie. Ce que nous tenons à établir, c'est que le Borer, le Pou à poche blanche et autres insectes ne sont pas les causes du dépérissement des cannes, c'est que leur présence, au contraire, en est une conséquence presque inévitable. Le docteur de Cor- demois a fait ressortir cette vérité dans le travail qu'il a publié dans le Moniteur de la Réunion, où il compare le parasitisme du végétal et celui de l'animal. Il a aussi indi- qué comme causes du dépérissement de notre précieux ro- seau, et le défaut d'assolements, et la plantation perma- nente, continue, des mêmes souches de cannes. Nous ajoutons : l'abus du guano. Et c'est à cette triple origine que nous attribuons la maladie cryptogamique. Quant aux remèdes, écoutons la voix des hommes pratiques qui nous disent de ne pas épuiser nos champs, d'alterner nos cul- tures ; ajoutons foi à tant de bon sens et de logique. Cette maladie des cannes à sucre de la colonie est analogue à celles qui ont envahi, à des époques différentes, les vé- gétaux d'autres contrées, non-seulement en Europe, mais en Amérique, dans les îles de l'archipel des Antilles, où le maïs, par exemple, a été frappé par un champignon du genre Sclerotium. Cette maladie disparaîtra le jour où nous placerons nos végétaux dans des conditions nor- males : quand on paralyse l'action de la nature, il faut bien tacher d'y suppléer. Et maintenant que nous venons de dire ce que nous pensons de la maladie de la canne, et que nous avons re- 2* SÉRIE. T. XV. Auuée 1863. 3 34 REV. ET MAG, DE ZOOLOGIE. [Janvier 1863.) levé les insectes de celte injuste accusation d'en être les provocateurs, lorsqu'ils n'en sont qu'une conséquence fatale, nous allons entrer en matière pour la description du Pou àpochehlanche, le plus redoutable de nos parasites. Pou à poche blanche (nom vulgaire du pays), — C'est un insecte de l'ordre des Hémiptères, de la tribu des Homo- ptères. Le mâle et la femelle diffèrent, le premier seul a des ailes. La femelle a le corps aplati en dessous, globu- leux en dessus ; peau très-mince, à réticulation intersti- tielle chez l'insecte parfait, avec des mailles transversales et des cellules en creux. Antennes très-petites, non redres- sées ; à la base des antennes et en dehors, les yeux ronds et apparaissant, au microscope, comme des points noirs. Le corps est couvert d'une poussière blanchâtre et en- touré de poils ou filaments légers qui, à mesure que l'in- secte vieillit, durcissent pour lui fournir une coque. Les anneaux du corps sont tomenleux, couverts d'une pous- sière blanche. Chaque anneau est bordé d'une rangée de filaments, espèce de duvet. Trois paires de pattes très- petites, à trois articulations. Les œufs sont ronds, très- adhérents, jaunâtres, et en grand nombre, au moins de 4.00 à 500. Leur éclosion est rapide, après une longue gestation. A mesure que les œufs sortent, ils se fixent sous le ventre de la femelle, serrés en chapelet et entourés d'une poche qui n'est autre chose que l'abdomen de la femelle qui s'est enflé progressivement. Les larves sortent de cette coque par une ouverture postérieure ; elles sont molles, aplaties, très-minces, d'abord pâles, puis rou- geâtres. Les femelles s'empressent de chercher une place sur les feuilles ou les tiges et s'y fixent; elles doivent mou- rir là où elles se sont arrêtées. Le mâle est beaucoup plus petit que la femelle ; il a l'aspect d'un pou quand il est tout jeune , mais il est al- longé plus tard. Ses ailes tachetées de noir et de blanc se croisent en dessus. Ses antennes sont filiformes; son bec est caché sous le thorax; ses anneaux do l'abdomen sont SOCIÉTÉS SAVANTES. 35 assez bien marqués. C^est un insecte très-vil', il est diffi- cile de s'en emparer. Il voltif^e autour des femelles. On l'appelle, dans le pays, le papillon du Pou. Les mâles, à leuréclosion, sont agglomérés en grand nombre. Ils pa- raissent d'abord comme des points gris, puis, en se déve- loppant, comme des points blancs et noirs, la couleur noire au centre. Au bout de quelques jours, ils commencent à se mouvoir. Ces mouvements sont d'abord imperceptibles; vingt-quatre heures après, ils peuvent s'envoler. Ils vivent moins longtemps que les femelles, remplissent leur man- dat et meurent. Revenons à la femelle. Attachée à l'épiderme des feuilles, la trompe implantée dans le parenchyme, elle élève ses petits par une gestation prolongée. Son abdomen volumineux n'est que l'enve- loppe protectrice d'une progéniture qui lui dévore les flancs. Elle s'épuise et se dessèche, et quand la ponte a eu lieu, à mesure que le ventre se vide, elle se courbe sur elle-même, son extrémité postérieure s'avançant vers l'an- térieure. Mais tandis que le mâle inoffensif n'a pu pro- bablement que sucer le nectar des fleurs, la femelle, en mourant, a laissé les traces funestes de son passage; elle a produit des taches, le marasme et l'épuisement. Atta- quée par ces parasites affamés dont la multiplication est immense, la jeune canne, déjà atteinte par l'invasion cryplogamique, meurt asphyxiée, c'est-à-dire privée des produits de la respiration foliacée. Le Borer. — Le Borer est une larve de forme cylin- drique et allongée, de dimensions variables avec l'âge. A son plus grand développement, il a l'air d'un ver de grand Coléoptère, Sa couleur pâle et blanche ternit plus tard. Cette larve a treize anneaux ou segments. Les trois pre- n)iers sont armés de pattes écailleuses, le quatrième et le cinquième en sont dépourvus ; aux sixième, septième, hui- tième et neuvième anneaux sont des pattes mamelonnées. Lesanneaux postérieurs n'ont pointde pattes , sauf le der- 36 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1863.) nier, où sont deux pattes membraneuses. Chacun des segments présente, à la partie supérieure, deux taches noires symétriques et à égale distance. Sur les parties la- térales sont deux autres points noirs, l'un au-dessus de l'autre, de plus petite dimension que ceux du dos. Le des- sin et la coloration de la larve éprouvent quelques modifi- cations avec l'âge . Les taches noires sont plus prononcées à une certaine époque ; celles du dos présentent alorsla dispo- sition suivante : les postérieures ressemblent àdeux lignes transversales, deuxpetits traits; les antérieures sont rondes. Trois raies longitudinales et parallèles, de couleur rose pâle, se dessinent sur le vaisseau dorsal et de chaque côté. La tète est noire; elle est formée de deux calottes écailleuses. La bouche se compose de deux fortes mandi- bules cornées et tranchantes; deux mâchoires latérales, une lèvre inférieure mince et tranchante. Ces dispositions font du Borer un véritable broyeur. Aussi est-il un instru- ment redoutable de destruction, l'ennemi immédiat de la canne à sucre dans les îles de France et de Bourbon. Cette larve est pubescente à ses extrémités. En outre, de chacun des points noirs que nous avons signalés sort un poil droit, roide et court. La valve terminale est de forme triangulaire et de structure écailleuse. A la base des pattes sont les organes respiratoires représentés par des stigmates noirâtres. Pâle comme toutes les chenilles qui vivent dans l'intérieur des tiges, vivant de matières suc- culentes, le Borer se développe rapidement. La larve su- bit des mues avant de se transformer en chrysalide ; nous avons compté deux changements de peau. Elle ne change définitivement que deux ou trois semaines après la con- fection de sa coque. Elle est d'une voracité inouïe à l'époque oîi elle est de taille moyenne et lorsque les bandes longitudinales, régu- lièrement formées par les points noirs, sont très-pronon- cées. A ce moment, le moindre attouchement de la part de l'observateur la fait sortir de sa loge, où elle ne tarde SOCIÉTÉS SAVANTES. 37 pas à rentrer pour continuer son œuvre de destruction. A peine sortie de l'œuf, la jeune chenille se met à ronger la tige. Des taches, des escarres, des échancrures du tissu végétal révèlent sa présence. Le mouvement de la tête, qui pivote sur les premiers anneaux, fait que l'échancrure est toujours taillée sur le même patron dans ses diverses courbures. Le Borer ne vit pas en société : chaque Che- nille a son terrier, lequel ne s'étend pas au delà de trois mérithalles, quatre au plus Ce terrier communiquera plus tard avec un autre où le Borer se transformera en chry- salide. Partout où existent des détritus du tissu végétal- dont les débris obstruent un des orifices de la galerie, le Borer est dans la période de voracité. Partout où le tissu est comme ossifié, d'apparence charbonneuse, ayant perdu sa consistance et sa saveur, le Borer est dans la période de transformation. La galerie en vermiculation que s'est creusée la larve est tantôt dans l'axe de la tige, tantôt, au contraire, perpendiculaire à cet axe, en formant des contours demi-sphériqucs. La chenille épuise toutes les cellules saccharifères jusqu'au moment où, avertie par un instinct admirable que la mue approche, elle se mettra à la diète pour se préparer à celte crise. Alors elle quitte la galerie qu'elle occupait et (jue l'on reconnaissait au trou protégé par les débris du tissu végétal, trou qu'elle se mé- nageait pour ne pas se priver de l'air extérieur. Elle se dépouille de sa peau pour passer à l'état de nymphe. Dans cet état intermédiaire, où nous la suivons actuelle- ment, elle est de forme cylindro-conique et de couleur cuivrée. Ce n'est pas dans le sillon qu'elle a habité que la larve file la coque qui doit l'envelopper, c'est dans une autre galerie. Entre les deux existe un canal de commu- nication. Nous avons commencé par l'étude do la chenille, la description du Lépidoptère viendra ensuite. Les méta- morphoses sont à l'étude, et c'est une étude qui demande du temps, car il faut suivre l'insecte depuis l'œuf jusqu'au 38 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Janvier 1863.) papillon, et, par un examen attentif et de chaque jour, arriver à connaître ses différentes transformations : sa naissance, son existence de iarve avec ses changements de forme, sa résurrection. Aussi bien l'élude delà chenille doit offrir plus d'un intérêt. Le papillon, en effet, n'a vécu que pour pondre et mourir, tandis que la chenille, que nous nommons le Borer, est un agent de destruction d'autant plus terrible qu'elle habite l'intérieur du roseau et pénètre jusqu'au cœur, après avoir miné l'écorce. Elle ronge, détruit et décompose les tissus. Les Sauterelles de la Libye ne doivent pas faucher les herbes plus promp- iement que les Borers détuiisent et épuisent une canne à sucre. Le Eorer se rencontre généralement dans les cannes à sucre qui ont souffert, dont le développement rachitique est manifeste, dont les nœuds sont fort peu écartés. On n'en trouve pas dans les cannes qui ont les nœuds distants de 10 à 12 centimètres. Le Lépidoptère femelle choisit la partie inférieure des jeunes plants, enveloppée par les feuilles engainantes, pour déposer ses œufs, précaution fatale à l'agriculture, car c'est à la partie inférieure de la tige que la sécrétion sucrée se trouve plus abondante. 11 pond habituellement dans les régions basses de l'île et dans les endroits secs, où la pluie ne peut détruire ses œufs, qui ne sont presque pas agglutinés. La femelle se perce un trou de forme exac- tement arrondie. La perte de substance qu'elle entraîne n'atteint que la cuticule, l'épiderme et les premières ran- gées de faisceaux ligneux. La larve qui éclôt se creuse d'abord une cellule dans le plan horizontal de la lige ; plus tard, elle se fera un terrier du canal médullaire en s'a- vançant de bas en haut. C'est le caractère du Borer des environs de Saint-Denis. Dans d'autres localités relative- ment pluvieuses, à Sainte-Suzanne par exemple, on a trouvé des Borers dans les parties souterraines de la tige : dans ce cas, la larve mine de haut en bas. SOCIÉTÉS SAVAKTES. 39 La chute des feuilles flétries, la décoloration rapide de l'écorce sont en raison du nombre de larves nées sur le même plant. Quoi qu'il en soit, il faut que la canne à sucre soit mor- tifiée pour que ses tissus conviennent à la nourriture de cette larve, il faut qu'il y ait dans le sujet une prédisposi- tion qui appelle et attire le parasite. C'est ce qui arrive pour la canne à sucre, vouée, par les artifices de la culture, à une superfétation maladive, et qui a dégénéré sur un sol épuisé. Le Pou à poche blanche, ce redoutable parasite que nous avons décrit précédemment, ne paraît que sous l'influence de certaines conditions déterminées. Vous le rencontrez ici, parce que le sol est épuisé et que la plante jouit d'une existence imparfaite. Engraissez ce sol, il dis[)araîtra. Là, au contraire, où le sol est riche, mettez du guano, la canne, atteinte de pléthore, sera malade; le champignon s'y im- plantera, le parasitisme végétal appellera le parasitisme animal. Nous pourrions multiplier les citations à l'appui de notre manière de voir : « L'abondance des récoltes que font naître les engrais « azotés éjmise le sol. » (Elie de Beac.mont.) « Il arrive souvont qu'une matière très-azotée lue la « récolte ou la contrarie : c'est que celte matière se « décompose trop brusquement et, donnant à la plante « un excès de nourriiure, en compromet ainsi la santé... « Il en résulte qu'il faut parer à Vcpuisemenl des terres « par une succession de cultures convenablement choisies, « ou, en d'autres fermes, par des rotations ou des assole- « ments rationnels. » (M.vlagctti.) SociETA Italiana. — Société Italienne des sciences na- turelles de Milan. Cette savante Société, fondée fl'abord sous le litre de 40 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Janvier 1863.) Société géologique par les frères Villa, de Milan, si con- nus par leurs nombreux travaux et leur dévouement aux progrès de l'histoire naturelle de leur beau pays, s'est bientôt développée, avec l'aide de savants non moins zé- lés, et elle est devenue la Societa Italiana di scienze natu- rali, composée aujourd'hui des savants les plus illustres de l'Italie entière. En 1862, son bureau se composait ainsi : président, M. E. Cornalia; vice-président, M. Antonio Villa; secré- taires,MM. Omboni eiVahhé S loppani; économe, M. Gaddi; et caissier, M. le marquis Pietro Barbo. Aujourd'hui cette illustre Société est dans un état de prospérité scientifique qui fait le plus grand honneur à ses fondateurs, au pays et aux hommes dévoués qui parti- cipent à ses travaux. Je trouve, dans les procès-verbaux des séances, l'indi- cation de travaux d'un haut intérêt que je regrette de ne pas mieux connaître et que je vais porter, tels qu'ils me sont parvenus, à la connaissance des lecteurs de la Revue zoologique. Dans la séance du 24 novembre 1861, M. Anionio Villa a lu une Notice sur les coquilles terrestres et fluviales ré- coltées en Palestine par le professeur Rolh, et décrites par le professeur Mousson. M. le président Em. Cornalia a présenté des observa- tions sur l'élevage des Vers à soie de l'allante et du mû- rier, et montré quelques flottes de soie filée des cocons de l'allante, laquelle pourra certainement servir à faire des chemises et des étoffes à bon marché quand on pourra obtenir ces éducations en grand. Dans la séance du 29 décembre 1861, M. Polonio a en- voyé une note siir les animaux jjarasites des Ecrevisses, et il conclut que cette maladie est due à la présence d'un grand nombre de très-petits animaux du groupe des vaginicolcs. M. Alexandre Belotti a adressé une communication sur SOCIÉTÉS SAVANTES. 41 Vélevage des Vers à soie de l'ailante. 11 n'a pas obtenu de résultats favorables à cause des phénomènes atmosphéri- ques très-contraires qui ont tourmenté les arbres et les vers. M. Carlo Tinelli de Laveno annonce que ses expériences sur le même sujet ont bien marché. Dans la séance du 26 janvier 180*2, M. Meneghini, pro- fesseur à Pise, a lu un Mémoire sur deux nouvelles es- pèces de carnivores fossiles découvertes dans le lignite du mont Bamboli. M. le professeur Cornalin a parlé de la maladie des Vers à soie qui, suivant d'anciens ouvrages, aurait fortement sévi en Espagne quand les Baléares en étaient exemptes comme elles le sont, dit-on, encore actuellement. Ses ob- servations sur des graines provenant de ces îles lui ont montré que la maladie y est entrée. Le même savant annonce qu'il a entrepris un essai de pisciculture avec 10,000 œufs de Salmo lacustris des lacs de Suisse et d'Allemagne, pour essayer d'en peupler quel- que petit lac de Bi iance. Le 23 février, M. Polonio a lu un mémoire sur les para- sites de l'Écrevisse commune. M. F, et M. Stainton désappointerait bien du monde s'il arrê- tait cette intéressante publication, ce souvenir entomolo- gique adressé à ses amis. Le petit volume actuel est, comme ses aînés, rempli d'observations utiles et de faits nouveaux, et la planche qui en fait l'ornement, finement gravée et très-délicate- ment coloriée, représente des espèces très-rares pour l'An- gleterre et appartenant à divers ordres. Voici, du reste, la table du contenu du livre : Neuroplera. — Synopsis of the British Ephemeridap.. Hagen, p. L Lepidoptcra. — Some remarks on the species of the ge- nus nepticula. Von Heinemann, of Brunswick, p. 36. Notes on some of the Eupithecia, Rev. Crème, p. 116. MÉLANGES ET NOUVELLES. 45 New Britisli species and captures of rarities in 1862. Editor, p. 147. Hymenoptera. — Notes on Hymenoptera — by Frédéric Smith, p. 51. Coleoptera. — New Brilish Species, etc. Rye, p. 65. Trichoptera. — Notes on British Trichoplera, etc., by M'Lachlan,]).129, 155. Hemiptem. — Addition's to the fauna of Great Bri- tain, etc., John Scott, p. 139. Nous félicitons et remercions M. Stainton en notre nom et pour tous les entomologistes. G. M. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Entomologie utile a Madagascar. — M. le.docteur Vin- son, qui habite l'île de la Réunion, vient de donner des détails très-intéressants sur Madagascar à notre ami com- mun M. A. Chevrolat, qui a bien voulu nous donner l'extrait suivant de la lettre que M. Vinson lui a adressée de Tananarive le 26 septembre 1862. « Cher monsieur, je me trouve à Madagascar depuis trois mois en qualité de membre de l'ambassade française destinée à assister au couronnement de Radama II. Je suis à Tananarive, province d'Ismérina, depuis deux mois, après avoir employé un mois à m'y rendre. Pendant quinze jours j'ai voyagé dans des bois et des forêts et sur des lacs où j'ai recueilli tout ce que l'histoire naturelle pouvait me présenter d'intéressant. J'ai quelques Coléop- tères que je crois nouveaux, car peu de naturalistes ont traversé la forêt intérieure d'Analamasastra; malheureu- sement, c'était pendant l'hiver de ce pays, au moment où une grande partie de ces insectes se tiennent en terre ou dans l'épaisseur du bois encore à l'état de larves. S'il est un pays où l'entomologie ait une valeur positive, c'est bien dans la province où je respire depuis deux mois. On voit figurer, sur les marchés de Tananarive, desséchées et i6 REv. KT MAG. DE ZOOLOGIE. {Jativiet' 1863.) réunies par millions dans de grandes vannes, trois espèces de Sauterelles, comme aliments usuels et fort recherchés: la consommation en est très-grande. « îl existe une petite chenille, fort curieuse, bien re- plète, à côies courtes de 2 lignes, blanche, avec des ran- gées d'épillets de poils courts e: soyeux. Elle forme un pa- pillon blanc; mais, avant de prendre cet état, elle tisse, contre une petite branche, un cocon ovale, de couleur noisette et assez résistant; à la surface du cocon il y a une petite rainure pour l'implantation contre ia branche. On ouvre cette petite coque au milieu de laquelle la che- nille blanche, renflée et grasse, se montre dans son état informe comme une amande dans son enveloppe. On re- cueille un grand nombre de ces larves blanches, et ayant l'apparence du lait caillé et roulé; on les fait frire à Ihuile, avec un peu de fromage râpé et quelques jaunes d'œufs, et on les roule dans une poêle. C'est un mets délicieux, ayant l'aspect d'un plat de cervelle de veau au gratin; seulement c'est bien plus délicat, c'est un mets de nobles et de princes. « îl existe un ver ou plutôt une chenille assez fortO; qui vit sur l'ambrevade, et donne une soie de basse qua- lité, mais très-forte et très-déviable , qu'on nomme Inndy, ou soie du pays, soie malgache (Ij. Le cocon en est lourd, gros comme la moitié d'un œuf de poule. — Il demande seulement de grandes précautions dans sa ma- nipulation; la soie est très-adhérente et hérissée, dans sa texture, des poils roides et noirs qui ornaient la chenille. Ces expansions peuvent s'implanter dans les mains ou en volant dans l'air, s'arrêter dans les yeux, y causer de cruelles ophthalmics; pour obvier à ces dangers autant que pour détacher la soie et pouvoir la filer, on fait bouil- lir les cocons: la soie devient lâche, se détache et peut (1) Voir ce que nous avous dit ^ et Michaud, Gai. Moll. Douai, t. I, p. 165, pi. xYi, f. 17-18 (fig. exécra- bles), 1838. — — Desmoulins, in Ac\. Soc. L'uU\. Bord., t. X, p. 35, n° 639. 1839. — — Rossmassler, Iconogr., IX et X, p. 25, f. 639. 1839. — Farenesii, Jay, Catal. Shells, p. 52. 1839. Stomodonta Farinesi, Mermet, Moll. Bass.-Pyr., p. 49, n" 6. 1843. Pupa Farinesi, Kiister, Monogr. Pupa in Martini und Chemnitz, Gonch. cab. (2^ éd.), p. 51, pi. VI, f. 21-22. — — L. Pfeijfer, Monogr. Hel. viv. , t. II , p. 308. 1848. — — Ditpuij, Hist. Moll. France, p. 393, pi. xix, f. 8(4«fasc.), décemb. 1850. — — Moquin-Tandon, Hist. Moll. France, t. II, p. 359, t. XXVI, f. 5-11. 1855. — — Companyo, Hist. nat. Pyr. -Orient., t. III, p. 482. 1863. TRAVAUX INÉDITS. 59 Cette coquille, qui est très-voisine du Pupa avenacea, Moquin-Tandou (Moll. Toulouse, p. 8. 1843. — Pupa ave- na, Drapaniaud, Tabl. Moll., p. 59. 1801), se distingue de cette espèce par son ouverture sans denticulations. — L'ouverture de l'avenacea, en effet, est toujours ornée de 7 dents, savoir : 1 dent à l'insertion du labre supérieur, une autre un peu immeigée sur la convexité aperturale, deux autres collumellaires de taille inégale, enKn 3 plis palataux n arrivant pas au péristome. Le Pupa Farinesi habite dans toute la chaîne des Pyré- nées; il se trouve surtout parfaitement caractérisé aux en- virons du Tourmalet et dans les vallées de Gèdre et de Saint-Sauveur. Aux environs de San-Julia, cette espèce est peu com- mune ; elle rampe sur les rochers qui bordent le chemin. Les échantillons recueillis dans cette localité appartien- nent aux 3 variétés suivantes : Var. B — dentiens. — [Moquin-Tandon, Hist. Moll. France, t. II, p. 359. 1859.)— Coquille avec une callosité dcntiforme blanche à l'angle supérieur de l'ouverture. Var. C — obesa. — Coquille semblable au type, seu- lement beaucoup plus trapue, plus obèse, moins allongée. Var. D — subcarinata. Coquille un peu plus allongée que le type, et offrant à la base du dernier tour une ca- rène cervicale obsolète, ce qui rend l'ouverture plus oblongue. Pupa jumillensis. Pupa Jumillensis (pars), Guirao, mss. Pupa Bourgeaui, Sliuttleworth, mss. — Jumillensis, Pfeiffer, Monogr. Hcl. viv., t. lil, p. 540. 1853. Testa minute pcrforata, ovato-turrita, uitidula, plus niiiiubve ol)li- que slriutula, piirpurascenli-castai)CO-bruiiiiea ; spira dongala, scu- bim atteuuata ; apicc oblusiusculo ; aufractibus 8 couvexis, rcgulari- t;'r cresceutibus, sutura profunda separaLis ; ultime 1/3 loui^iludiiiis 60 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Février 18G3.) sequaute, ad aperturam paiilulum ascendeiite, ac circa perforatio- nem compresso ; apertura \ï\ obliqua, truucato-oblonga, triden- tata ; plica uua prope auguluni labri externi ; duabus plicis in colu- raella ; peristomate simplicc , vix expau^iusculo ; margitie dextro superne valde curvato, edeatulo ; margine columellari late pa- tente. Coquille turriculée, allongée, de forme ovalaire, bril- lante, plus ou moins sillonnée de stries, oblique et munie d'une perforation étroite; test d'un brun marron tirant un peu sur la couleur pourpre. Spire allongée, à sommet un peu obtus. 8 tours convexes, à croissance régulière et sépa- rés par une suture profonde. Dernier tour, à base un peu comprimée vers la perforation ombilicale, égalant le tiers de la longueur, offrant, vers l'ouverture, une direction un peu ascendante. Ouverture à peine oblique, oblongue, un peu échancrée et ornée de 3 denticulations : une première vers l'angle droit supérieur, les deux autres sur la colu- melle. Péristome simple, à peine évasé. Bord droit sans dents, fortement recourbé à sa partie supérieure. Bord columellaire largement développé et évasé. Longueur. . . . 7-8 millimètres. Diamètre .... 3-3 1/2 — Var. B — biplicata. — Fupa Jumillensis (altéra pars) de Guirao. Cette variété est très-bien décrite dans Koss- massler (Iconogr., 17 et 18, p. 110, pi. lxxxiv, f. 943. 1859). Coquille de taille un peu moindre, offrant seule- ment une seule denticulation sur la columelle au lieu de deux comme dans le type. Cette espèce se trouve dans un grand nombre de loca- lités espagnoles. La variété B seule habite sur les rochers de San-Julia de Loria. ('ette variété est spéciale aux val- lées du nord de l'Espagne. Dans les vallées d'Ussat et de Vic-Dessos (Ariége). Le Pupa Jumillensis est très-voisin du Farinesi, dont il TRAVAUX INÉDITS. 61 diffère notamment par les denticulations de sa columelle, denticulations qui n'existent point chez le Farinesi. PupA Massotiana. Testa rimata, ovato-turrita, oblique striatula. corneo-castauea; spira elongata, apice obtusiusculo, levigato, iiilido ; — anfraclibus 8 convexis, regulariter crescentibus, sutura valde impressa separatis ; ultirao ad suturam subplanulato, globoso, ad rimam perforationis pauiulum subcarinalo ac ad aperturam vix ascendente ; — apertura parum obliqua subrotundato-oblonga , quadriplicatula ; plica uua parvula juxta iosertionem labri exterai ; una profunda in peuultimi convexitate ; una reinota, in coluinella stricta ; tandem (in specimi- nibus adultis), altéra lamelliformi palatali in pcristomate; peristo- mate vix expansiusculo; margine columillari recto, expansé; niar- gine externo valde curvalo; marginibusconniventibus, valde approxi- matis. Coquille ovale-turriculée, pourvue d'une fente ombili- cale profonde, d'une teinte cornée-marron, ornée, à l'étal frais, d'un velouté blanc-bleuâtre excessivement fugitif, à l'instar de celui qui recouvre certains fruits. Stries obli- ques. Spire allongée, à sommet lisse, brillant et assez ob- tus. 8 tours convexes à croissance régulière. Suture pro- fonde, ce qui rend les tours très-bombés et comme un peu plans vers la suture. Dernier tour légèrement caréné vers la fente ombilicale et offrant vers l'ouveriure une faible direction ascendante. Ouverture peu oblique, oblongue-subarrondie, munie de 4 petites denticulations, savoir : une première vers l'insertion du labre externe ; une seconde, très-immergée, sur le milieu de la convexité de l'avant-dernier tour, une troisième à la partie supé- rieure du labre columellaire ; enfin une quatrième lamel- liforme au milieu du labre externe sur le périslome. Cette denticulation n'existe que chez les échantillons très-adul- tes, — Péristome à peine évasé. Bord columellaire recti- ligne, réfléchi et dilaté le long de la fente on)bilicale, bord externe très-arqué. Bords marginaux convergents et très- rapprochés. 62 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1863.) Hauteur 6 1/2 millimètres. Diamètre. . . . 2 1;4 — Sur les rochers humides du sentier de San-Julia de Loria. Animal d'un beau noir, à mouvements vifs. Extrémité du pied grisâtre, un peu transparent. Le Pupa Massotiana se distingue du Jumillensis par son ouverture munie de 4 denticulations. Chez le Jumillensis type, l'ouverture n'offre que trois plis, un à l'insertion du labre extérieur et les deux autres sur le bord columellaire. Chez le Jumillensis, varielas biplicata, l'ouverture ne pré sente qu'un pli à l'insertion du labre et un second au sommet du labre columellaire; tandis que, chez cette nou- velle espèce Massotiana, l'ouverture ofïre bien une den- ticulation à l'insertion du labre extérieur, mais présente, en outre, un pli sur la convexité de l'avant-dernier tour, un autre à la partie supérieure du labre columellaire comme chez la variété biplicata du Jumillensis, enfin un dernier pli palatal sur le péristome du bord externe. Cette espèce est dédiée à M. Paul Massot de Perpi- gnan. Pupa Penchinatiana. Testa rimato-perforata, ovato-turrita, oblique striatula, comeo-cas- tauea ; apice oblusiusculo, nitido , corneo, Icvigato ; anfrattibus 8 couvexis, regulariter erescentibus, sutura impressa separatis ; ul- time infra paululum compressiusculo, ad aperturam leviter asceu- dente ; apertura fere recta, semiovato-rotundata quinqucplicata ; una plica miuulissima juxta insertionem labri extcriii ; una profunda in penultimi convexitate; una profunda in labro columellari ; ac dua- bus lamelliformibus iutusin labro evtcrno; peristomate simplice, vix expansiuscuio; margine columellari stricto, expansé; margine ex- teruo curvato; marginibus valde approximatis. Coquille ovale-turriculée, munie d'une fente ombilicale et d'une petite perforation. Test d'une teinte marron-cor- née. Stries obliques. Spire allongée , à sommet corné lisse, brillant, un peu obius. Huit tours convexes, s'ac- TRAVAUX INÉDITS. 63 croissant régulièrement et séparés par une suture pro- fonde. Dernier tour un peu comprimé à sa base et légère- ment ascendant vers l'ouverture. Celle-ci, presque recti- iigne, arrondie, semi-ovale, est ornée de cinq denticula- tions ainsi placées : une dent lamelliforme très-petite à l'insertion du labre extérieur, une autre très-immergée sur le milieu de la convexité de l'avant-dernier tour, une troisième à la partie du labre columellaire, enfin deux plis palataux n'arrivant pas au péristome sur la partie in- terne du bord droit. Péristome simple, à peine évasé. Bord externe arqué. Bords marginaux très-rapprochés. Longueur 6 millimètres. Diamètre 2 — Cette espèce, que nous dédions à M. Charles Penchinat de Port-Vendres, habite, sur les rochers, les pierres hu- mides du sentier de San-Julia de Loria. Le Pupa Penchinatiana ne peut être rapproché que des Pupa Massotiana et Avenacea (1). On distinguera le Penchinatiana du Massotiana à sa fente ombilicale plus ouverte, à ses 2 plis palataux n'arri- vant pas au péristome, tandis que le Massotiana ne pos- sède qu'un seul pli palatal situé sur le péristome et se prolongeant à peine à l'intérieur. On séparera le Penchinatiana de l'avenacea à ses deux plis palataux, au lieu de trois ; à son pli columellaire uni- que, au lieu de deux ; à ses denticulations beaucoup moins fortes, etc. {La suite au prochain numéro.) N. B. Les planches relatives à ce Mémoire paraîtront dans le numéro suivant. (1) Moîmn,Moll.Toul., p. 8. 1843. Bulimusaveuaeeus, Bruguière, Eucycl. VI 2" partie), p. .S55. 1792.— Pui)a avcna, Draparuaud, Tabl. Moll., p. 59. 1801. 64- REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Février 1863.) Note sur le genre Manticora, par le comte F. de Castelnau. Le genre Manticora a toujours inspiré aux entomolo- gistes un intérêt particulier, soit à cause de sa forme bi- zarre et de sa rareté dans les collections, soit parce qu'il commence, dans les méthodes modernes, la classification des coléoptères. Il est donc assez singulier que les espèces qui le composent soient encore si peu connues et si mal déterminées. La principale raison est que toutes sont très- semblables les unes aux autres, et que toutes, à l'excep- tion d'une seule, ne se trouvant que dans les grandes col- lections et en très-petit nombre d'individus, il est fort difficile de pouvoir les étudier avec des éléments suffi- sants. Il a été donné à fort peu d'entomologistes de voir en nature les insectes singuliers qui nous occupent, et ce fut avec un véritable saisissement que lors de mon voyage en Cafrerie, après avoir traversé la chaîne de montagnes qui sépare le Long Kloof du Karoo, j'aperçus tout à coup un Manticora immobile au grand soleil. Je fis aussitôt ar- rêter mon waggon, traîné par sept paires de bœufs, et je m'approchai de l'objet de ma convoitise; mais, plus ra- pide que l'éclair, il disparut tout à coup sans que je pusse me rendre compte de la manière dont il avait opéré sa retraite. Vivement contrarié, je me vis obligé de continuer ma marche; mais le lendemain et déjà près de l'Olifant river (rivière des Éléphants), je venais d'arrêter ma petiie cara- vane pour faire préparer le dîner, lorsqu'on me prome- nant autour des camps je vis toui à coup, sur un espace découvert laissé par les plantes basses et épineuses qui forment la végétation de ce sol sablonneux, un Manticore encore immobile, et ayant le corps penché en arrière, et tenant ses formidables mandibules hautes et ouvertes. Rendu prudent par ma mésaventure de la veille, je TRAVAUX INÉDITS. 65 n'approchai de mon insecte qu'en me dirigeant de manière à ce que mon ombre ne put pas l'avertir de ma présence; cependant il parut tout à coup s'apercevoir de quelque chose et prit sa marche rapide; mais j'étais assez près pour pouvoir le joindre, et en me jetant sur le sable je parvins à le saisir. Je ne saurais dire le plaisir que j'é- prouvai à examiner ma proie. Depuis lors, j'ai vu un assez grand nombre de ces in- sectes, tous dans les mêmes circonstances; mais leur marche est tellement rapide, que je ne pus m'en procurer que quatorze, et cela avec l'aide de tous mes gens. Je ne tardai pas à voir qu'ils se retiraient dans des trous circulaires faits peut-être par des animaux de la famille des Taupes (condylures) ; une fois, j'en aperçus deux accouplés qui disparurent dans une de ces ouvertures, et, au même instant, un troisième venu d'une autre direction s'y réfu- gia également. Persuadé que j'allais découvrir une colonie de ces beaux insectes, je me décidai à passer la journée dans ce désert, et, après avoir fait dételer les bœufs et ar- mer les tentes, je mis tout mon monde à travailler à l'ou- verture de cette mine d'un nouveau genre. Nous creu- sâmes à une profondeur de 2 mètres 1/2; mais la nuit nous surprit sans que nous eussions obtenu aucun ré- sultat, et les nombreuses galeries que nous découvrions sans cesse me firent abandonner un travail manifestement inutile. Une autre fois, je vis un Manticore courir vers moi avec la rapidité ordinaire des mouvements de ces animaux; mais, en m'apercevant, il s'arrêta tout à coup, et dirigea sa marche de manière à former un angle droit avec la di- rection qu'il suivait précédemment; tout à cou|), ayant rencontré un monticule de sable, il s'adossa contre, et se mit sur la défensive ; j'allais presque le saisir lorsque j'aper- çus, à deux ou trois mètres de moi, un Cabra capel, le plus dangereux reptile de l'Afrique australe qui, évidemment, lui donnait chasse, et, me trouvant sans arme, je me reti- 2* 8BBIB. T. XV. Année 18C3. 5 66 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Février 1863.) rai rapidement, et laissai le brave Manlicore se débattre contre son terrible adversaire. En cherchant des Manticores, je trouvais souvent des Graphiptères qui ont la même manière de vivre. Longtemps on ne connut qu'une espèce du genre Manticora, et je me souviens encore de l'étonnement qu'éprouvèrent les ento- mologistes, lorsque Waterhouse et Hope en firent con- naître une seconde (Latipennis). Quelque temps après, M. Kluj; en publia une monogra- phie dans laquelle les espèces sont portées au nombre de cinq, à savoir : 1" Manticora tuberculata, de Geer. 2' — granulata, Klug. 3® — scabra, Klug. 4' — latipennis, Waterhouse. 5* — herculeona, Klug. Ainsi, à part la Tuberculata ou Maxillosade Fabricius, et la Latipennis de Waterhouse, M. Klug en faisait con- naître trois nouvelles, mais la Granulata ne paraît être qu'une femelle de l'espèce ordinaire; en effet, il existe dans cet insecte deux variétés, l'une à tibias noirs que l'on considère, en général, comme le type, et l'autre à ti- bias d'un brun rouge qui est répandue dans les collec- tions, je crois, à tort, comme étant la Tilnalis de Bohe- man ; or, ces derniers individus étant beaucoup plus com- muns que ceux entièrement noirs, ont été regardés par Klug comme le type de l'espèce, et sa Granulata semble être un individu femelle de la variété à tibias noirs. Le Scabra est une espèce de Mozambique parfaitement distincte; mais son Herculeana est tellement voisine de la précédente, que M. Thomson les a réunies; nous expose- rons plus loin les légères différences qui les distinguent peut-être. M. Boliemann, dans ses insectes de la Cafreiie, n'indique que trois espèces : la commune, la Latipennis et la Ti- TRAVAUX INÉDITS. 67 bialis; cette dernière, qui à cause de la variété à tibias rouges de la Tuberculata , a été confondue avec cette es- pèce dans plusieurs collections, et se trouve indiquée dans la monographie de M. Thomson comme un simple syno- nyme de cette espèce, me semble en être distincte ; en effet, la coloration des pattes n'est qu'un des caractères indi- qués par M. Bohemann, et il dit aussi que les élytres sont plus allongées. J'ai dans ma collection un individu qui correspond entièrement à cette description. M. Thomson, dans sa monographie des Cicindélides publiée en 1859, reconnaît quatre espèces : 1° La Tuberculata, à laquelle il réunit la Tibialis et la Gravulata; 2» La Scabrn, à laquelle il réunit VHerculeana; 3° La Lalipcnnis; 4° La Sichelii. Cette dernière est une nouvelle espèce à disque des ély- tres beaucoup plus lisse que dans la Tuberculata; il faut avouer que, si elle en est distincte, elle en est au moins bien voisine. La distribution des espèces en deux catégories, ainsi que le propose M. Thomson, n'est pas admissible au moins avec les caractères qu'il leur assigne, et qui consistent à être plus ou moins grandes, et à avoir la mandibule droite des mâles plus ou moins développée, car l'on trouve dans chaque espèce tous les développements possibles de cette dernière partie. Une des grandes difficultés que présente l'étude du genre vient aussi de la différence si considérable de forme que présentent les deux sexes. La Latipennis, que M. Thomson croyait être celle de Waterhouse, m'en semble distincte; depuis, dans le second volume de ses Archives Entomologiqttes, il dit qu'ayant vu celte espèce au musée britanni(|ue il a reconnu que c'était la 5ca6m de Klug, etil propose, pour la sienne. 68 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Février 1863.) le nom de Mygaloides. Il a dû y avoir ici quelque con- fusion, car la figure de Hope s'applique parfaitement à une femelle de ma collection, et, dès lors, j'ai dû maintenir cette espèce dont j'ai vu les deux sexes, et, en même temps, conserver celle de M. Thomson. M. Péters, dans son ouvrage sur les insectes qu'il a re- cueillis à Mozambique, ne décrit que deux des espèces que Klug avait déjà fait connaître. Après avoir examiné de nombreux individus, j'admets dix espèces de Manticores qui toutes font partie de ma collection. 1. MaNTICORA TUBERCULATA. Caraùus tuberculatus, de Geer, Ins., XII, p. 623, n°20, pi. XLVI, fig. 14. Cicindela gigantea, Thunberg, Nov. 1ns. sp., I, p. 25, pi. I, fig. 38. Manticora maxillosa, Fab., Sp, Ins., I, p. 320, n^ 1. — — Oliv. Eut., III, n° 37, p. 4, n» 1, pi. I. Manticora tubcrculata , Guér., Icon. regn. anim. ins , pi. XVII. Manticora tuberculata, Klug, Linnœa Ent., t. IV, p. 418, pi. I, fig. 1-2. Manticora tuberculata, Thomson, Monogr.,\), 9, pi. ii, fig. 5-6. Nota. Toutes les planches de Klug ont été copiées par M. Chenu, dans son Encyclopédie d'histoire naturelle. Les individus de cette espèce, que l'on trouve le plus fréquemment, ont les tibias d'un brun rouge. Cette espèce habite la région connue sous le nom de Karoo dans l'Afrique australe, et qui s'étend sur toute la partie nord de la colonie, et sur la région occupée par les fermiers hollandais; elle se compose, en général, de vastes plaines sablonneuses plus ou moins ondulées, et couvertes d'une végétation basse et épineuse; on y voit THAVAUX INEDITS. 69 souvent des bosquets de mimosas plus ou moins abon- dants. 2. MaNTICORA TIBIALIS. Manticora tibialis, Bohem., Ins. Cafr., t. 1, p. 1. M. Boheniann dit, Manticorœ maœillosœ affînis et longi- tudine fere œqualis, sed nonnihil angustior, elytris medio minus ampliatis, colore antennarum pedtimque a conspecie- bus mox dislincta. Mon individu, qui vient de la Cafrerie, correspond par- faitement à cette description; ainsi entendue, cette espèce paraît bien distincte par la forme plus parallèle et plus al- longée de ses élytres. 3. Manticora Dregei, nov., sp. La collection de M. le comte de Mniezech contenait deux individus désignés sous ce nom, mais sans indication d'auteur. Il a bien voulu m'en céder un, et j'ai, depuis, acquis un autre individu qui appartient évidemment à la même espèce. Cet insecte ressemble beaucoup à la Tubcrculata, mais s'en distingue aisément par la forme des élytres, dont les angles huméraux, au lieu d'être avancés et arrondis, sont tronqués obliquement en allant en s'abaissant vers le bord externe; leur échancrure antérieure est moins profonde. Les lobes du thorax sont plus pointus en arrière. Je ne connais pas l'habitat précis de cet insecte, mais je crois, qu'il venait des régions situées au nord de Natal. Cafrerie. 4. Manticora sichelii. Manticora sichelii, ïhoms., Monogr., p. 9, pi. ii, fig. 7-8. Cette espèce se reconnaît en ce que le disque des élytres est beaucoup moins granulé, et quelquefois presque lisse. Cet insecte a été trouvé sur les bords de la rivière d'O- range. J'ai, dans ma collection, un mâle et une femelle, 70 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Février 1863.) et plusieurs autres se trouvent dans les collections de MM. de Mniezech et Thomson ; ceux du premier sont in- diqués comme de Mozambique, mais, je pense, à tort. Toutes les espèces que nous venons d'indiquer sont très- voisines les unes des autres; nous allons actuellement passer à un type différent. 3. Manticoba scabra. Manticora scabra, Klug, Linn. Eut., t. IV, p. 420, pi. I, fig. 3-4. Manticora scabra, Thomson, Mon., p. 8, pi. ii, fig. 1-2. Peters, iVa/ur. reise mozamb., p. 146, pi. VIII, fig. 2-3. Espèce bien distincte à élylres larges et très-granulées; dans les mâles elles sont presque cordiformes. De Mozambique. 6. Manticora hercdleaisa. Manticora herculeann , Klug, Linnœa Ent., t. IV, p. 423, no 5, pi. Il, fig. 7. Manticora herculeana, Peters, Natur. reise tnossamb., p. 145, pi. VIII, fig. 1. Nous avons déjà dit que M. Thomson regarde, peut être avec raison, cette espèce comme un grand dévelop- pement de la précédente; cependant elle diffère de la Sca- bra par ses élytres moins fortement granulées, surtout sur le disque, et par leur rebord latéral moins senti. Même patrie que le précédent. 7. Manticora Ludovici, Nov. sp. Je dédie cette nouvelle espèce à mon fils Ludovic de Casteinau, qui la découvrit dans le grand Karoo, dans la république du Free-state (formée par les fermiers hollan- dais), lors de son voyage du Cap à Natal ; c'est une des plus distinctes du genre. L'individu est un mâle. Long., 0,32; larg., 0,165. TRAVAUX INÉDITS. 71 Tête grande, presque carrée, ayant deux impressions obliques entre les yeux ; mandibules égales, grandes et prolongées; corselet assez semblable à celui de la Tu- Oerculata, mais à angles antérieurs plus arrondis; élytres courtes, larges, rétrécies en avant, s'élargissant beaucoup en arrière, très-convexes; les bords latéraux fortement dentelés, et leur surface couverte de granulations assez fortes et assez serrées, devenant de moins en moins appa- rentes en s'approchant de la suture; pattes sensiblement plus longues que dans les autres espèce; cuisses assez grêles, ainsi que les tarses. Couleur générale d'un brun noir; la base des premiers articles des antennes rougeâtre. Mon individu est un mâle ; il se reconnaît au premier coup d'oeil par son a|)- parence courte et renflée. 8. Manticora latipenms. Manticora latipennis, Water., Mag. nat. hist., new sé- ries, p. 158, n" 1, pi. Lxii. Manticora latipenttis, Hop, Col. man., II, p. 158, frontispice. Manticora latipennis, Boheman, t. I, p. 1, n" 1. Cet insecte, que M. Thomson rapporte à la Scabra, en est bien distinct, et la figure de Hope montre parfaite- ment les élytres telles qu'elles sont, c'est-à-dire lisses vers la suture, dans leur moitié supérieure. J'ai, dans ma col- lection, un individu femelle venant de Knrichane, qui ressemble à ne pas pouvoir s'y méprendre à cette figure, seulement le bord des élytres n'est nullement sinueux dans cette dernière, tandis qu'il l'est très-faiblement dans mon individu. Un mâle dans la collection du comte de Mniezech et une femelle dans la mienne. 9. Manticora livingstoni. J'avais rapporté également à celte espèce, comme en 72 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Février 1863.) étant le f^, un certain nombre d'individus de ce sexe que les chasseurs que j'ai envoyés au grand lac N'gami m'ont rapportés, et qu'ils ont trouvés dans le grand désert de Kalihari, qui sépare le pays des Damares de la région du lac. Voici la description de cet insecte, qui est l'un des plus grands du genre. Long., 0,44 ; larg., 0,'21. Tête grande, forte, carrée; mandibules très-grandes et Irès-prolongées, mais assez grêles; tridentées intérieure- ment; à peu près égales en longueur; corselet large, court, à lobes postérieurs arrondis et lisses ; élytres assez courtes, larges, assez cordiformes, à bords latéraux, fortement rebordés, et à grosses dentelures; leur surface est presque plane, très-faiblement granuleuses, presque lisse et très- luisante; pattes assez fortes et velues. Depuis que j'ai vu dans la collection de M. deMniezech le c? de la Latipcnnis, je me suis assuré que mon insecte en diffère par les caractères suivants : Les impressions de la tête sont moins fortes et celle de forme arquée qui existe dans la Latipcnnis, entre et au-dessus des yeux, manque presque entièrement; la tête et le corselet sont beaucoup moins ponctués dans toutes leurs parties ; les lobes de ces derniers sont lisses et présentent seulement, à leur bord externe, une impression assez forte et quel- ques points peu marqués ; les élytres sont plus larges à leur base et à angles liuméraux plus développés ; leur surface est plus plane et beaucoup moins couverte d'aspérités, si ce n'est à leur partie postérieure, ce qui leur donne un aspect plus brillant. Le dessous du corps et les pattes sont plus luisants. Considérant cet insecte comme appartenant à une espèce réellement nouvelle, je propose de le nommer Manticora Livingsloniif en l'honneur du célèbre voyageur qui, le pre- mier, a exploré les parties centralesdel'Afrique qu'il habite. sociétés savantes. 73 10. Manticora mygaloides. Manticora mygaloïdes, ïhom., Archives Entomologiques, f. H. Manticora latipennis, ïhom., olim ^/ono^r., p. 2, pi. ii, fig. 3-4. Cette espèce est voisine de la précédente, mais m'en semble bien distincte. Les élytres, bien que larges, le sont bien moins que dans les précédentes; elles sont plus étroites à la base, moins fortement rebordées et moins dentelées sur les côtés; elles sont moins brillantes, ce qui vient de ce qu'elles sont moins lisses en arrière; elles s'atténuent beaucoup plus et se prolongent davantage; le rebord in- férieur des élytres est beaucoup plus lisse. Les pattes sont moins velues. De Mozambique, suivant M. Thomson. Voici donc dix espèces de Manticores (dont huit sont assez bien établies, car VHcrculeana est douteuse) dans un genre où, jusque dans ces derniers temps, l'on s'accor- dait à n'en admettre qu'une seule; et si l'on réfléchit qu'elles semblent avoir un habitat très-restreint, et, qu'à mesure que l'on pénètre dans l'intérieur de l'Afrique aus- trale, elles semblent devenir beaucoup plus nombreuses, l'on pourra, sans exagération, supposer que ce groupe est destiné à augmenter, en espèces, à un point peut-être au delà de toutes prévisions. II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des sciences de Paris. Séance du 2 février 1863. — M. le général Morin lit un travail très-intéressant au point de vue de l'hygiène publique sur la ventilation des amphithéâtres. Dans cette note, qui occupe près de dix {)ages des 74 RKV. ET MAG. UE ZOOLOGIE. [Février 1863.) comptes rendus, le savant Académicien a fait connaître le résultat de ses observations sur les moyens les meilleurs de ventilation employés pour ses amphithéâtres du Conser- vatoire des arts et métiers. Suivant lui, et il me semble complètement dans le vrai, il faut faire affluer l'air le plus loin possible des auditeurs, et, comme on peut être obligé souvent le même jour, et d'un cours à un autre, de faire varier la température dans certaines limites, il est néces- saire d'adopter des dispositions qui permettent de rendre le mélange d'air chaud et d'air froid aussi complet et aussi facile à modifier que possible, avant qu'il arrive aux au- diteurs. Je signale ce beau mémoire dans cette Revue de zoo- logie parce qu'il peut rendre de grands services à ceux de ses lecteurs qui s'occupent de zoologie appliquée et de zootechnie. En elîet, il est évident que les observations de M. le général Morin, faites en vue de l'assainissement de lieux clos occupés par des hommes, peuvent guider ceux qui auront à construire des étables, des magnane- ries, etc. Dans ce cas on fera bien d'étudier la note que je ne puis que signaler ici. M. Bruch adresse de Bodenheim, près Francfort-sur-le- Mein, un résumé, écrit en français, de ses recherches sur Vostéoyénie, et plusieurs ouvrages ou opuscules qu'il a pu- bliés en allemand, et dont quelques-uns se rattachent à la même question. Son travail manuscrit, qui se compose en partie d'observations originales, et en partie de discus- sions des opinions soutenues par des devanciers et des faits apportés à l'appui, est beaucoup trop étendu pour pouvoir, même en éliminant la partie critique, trouver place dans le Compte rendu; nous nous bornerons, en con- séquence, à en reproduire le paragraphe suivant, qui en est comme une des principales conclusions. « Je regarde comme incontestable que le tissu osseux, dans toutes les classes de vertébrés, se forme par épigé- nèse, c'est-à-dire par couches successives qui sont osseuses SOCIÉTÉS SAVANTES. 75 dès leur apparition, soit à l'intérieur, soit à l'extérieur des cartilages. La prétendue ossification du cartilage ne produit jamais de l'os; ce n'est toujours qu'un cartilage imprégné de substances calcaires , dont les cellules ne changent point de forme et ne se transforment ja- mais en corpuscules osseux radiaires anastomotiques. » Ce mémoire, avec les pièces imprimées qui l'accompa- gnent, est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Serres, Flourens et Bernard. M. Bouvier y curé du Thil-Manneville (Seine-Inférieure), fait connaître un nouveau cas de jjerforation du plomb par des insectes. « Il y a une quinzaine de mois, dit-il, qu'on a placé à l'église du Thil-Mannevillc une gouttière en plomb de O'",003o d'épaisseur. Aujourd'hui cette gouttière est percée, dans la longueur de 1 mètre environ, d'une dou- zaine de trous de forme ovale ayant 5 à 6 millimètres de longueur sur 3 de largeur. Ces trous ont été percés de bas en haut; j'ai cherché à la surface l'insecte perforateur, mais inutilement; il est probable qu'on le trouverait en levant la gouttière. Si l'Académie désire faire quelques recherches à ce sujet, je la prie de m'en avertir, je serai à ses ordres; sinon, on mettra des ouvriers pour réparer la gouttière. » M. Coinde adresse de Bone une note sur les pucerons et gallinsectes de l'Algérie, sur l'analogie de la faune de Bone et celle du Kef (Tunisie), enfin sur des changements instantanés de couleur observés chez certains insectes de ce pays. Séance du 9 février. — J'ai adressé à M. le président les lettres suivantes : « Mes travaux de zoologie appliquée à l'agriculture m'ayant déjà valu l'honneur de figurer, à plusieurs re- prises, sur les listes de candidature dans la section d'éco- nomie rurale, je pense que ceux que j'ai faits depuis ne peuvent qu'avoir augmenté mes titres à cette haute faveur. 76 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1863.) En conséquence, j'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien renvoyer ma demande à la section d'économie ru- rale. « Veuillez agréer, etc. » Guérin-Méneyille. Monsieur le président, Lorsque, le 15 juillet 1858, j'apportais dans cette en- ceinte deux papillons fécondés et pondant, j'introduisais le Ver à soie de l'ailante en France, pour en propager ensuite l'élevage dans toute l'Europe et à l'étranger; mais j'étais loin de m'attendre à réussir aussi rapidement dans ma tentative de donner ainsi une nouvelle branche à l'a- gricullure et un nouveau produit à l'industrie. Depuis ce moment j'ai poursuivi mon œuvre avec per- sévérance, avec passion même, et chacun connaît les pro- grès rapides qu'elle a faits partout (1). Dans l'origine je n'espérais de cette espèce qu'une bourre de soie susceptible de remplacer avantageusement le coton, m'appuyant sur le travail du père d'incarville qui avait dit, « on ne dévide pas les cocons des Vers sau- vages, mais on les file comme nous faisons le fleuret. » Cependant j'avais démontré [Bull. Soc . d' acclim . ,28 sep- lembre 1854) que les cocons naturellement ouverts tels que ceux du Ver à soie du ricin, et, par conséquent, de l'ailante, etc., pouvaient être dévidés à la main. Continuant, sans relâche, des études sur cet important sujet, j'ai pu reconnaître que, depuis le père d'incarville, les Chinois avaient fait faire des progrès à cette industrie, et des échantillons de soieries d'ailante provenant de Chine que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie le 9 janvier 1800, m'ont permis d'établir que l'on obtient, avec les cocons de ce Ver de l'ailante, de la soie grégeou dévidée. (1) Voir mes rapports à S. M. l'Empereur, à S. Esc. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, etc., etc. SOCIÉTÉS SAVANTES. 77 L'année dernière, cette grave question du dévidage a fait encore un progrès, grâce aux travaux de M'"" de Corneilian et de M. Forgemol ; car ils ont résolu d'une manière encore plus complète le problème du dévidage des cocons naturellement ouverts, et il ne leur a manqué que des usines pour passer de la théorie à la pratique industrielle. Ce grand pas est franchi aujourd'hui par un filateur du Midi, inventeur de machines avec lesquelles on dévide et mouline en même temps la soie du mûrier. Cet ingénieux Hlaleur, que je nommerai dès qu'il m'y aura autorisé, ap- pliquant son procédé breveté aux cocons de l'ailante, dans une usine considérable montée et fonctionnant avec le plus grand succès depuis quelques années, a pu, en moins de huit jours, fabriquer les flottes de soie grége que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. Ce fait capital complète mon œuvre de la manière la plus heureuse et n'a pas besoin de commentaires. Je ter- minerai donc cette lettre en reproduisant ce que disait le père d'Incarville, il y a plus de 120 ans: « Tout ce qu'il convient d'ajouter à ce que nous en avons dit, c'est que ces Vers (de l'ailante) sont une source de richesse pour la Chine même, quoiqu'elle recueille, chaque année, une si prodigieuse quantité de soie du mû- rier, qu'au dire d'un écrivain moderne, on pourrait en faire des montagnes. » Séance du 16 février. — M. le docteur Guyon lit un tra- vail ayant pour titre, Sur le parasitisme de la Chique sur l'homme et les animaux. (( Le sujet de cette Notice est extrait d'un Mémoire iné- dit sur V Histoire naturelle et médicale de la Chique [Der- matophilus penetrans, Cuérin-Ménevillej. « La Chi(iue recherche, pour établir sa demeure para- sitaire , les téguments dont l'épiderme joint à une cer- taine épaisseur une certaine mollesse ou laxité. Ces con- ditions sont réunies dans le rebord de l'épiderme qui cir- 78 RF.v. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1863.) conscrit les ongles chez l'homme, les griffes et autres pro- ductions cornées des pieds chez les animaux, toutes par- ties qui sont en même temps pour l'insecte un moyen de protection contre les agents extérieurs. « La Chique s'introduit sous l'épiderme obliquement, peut-être en suivant le trajet d'un des pores dont ce tissu est perforé. On peut la suivre quelque temps dans sa marche. Elle apparaît alors sous la forme d'un point bru- nâtre et allongé (couleur et forme de l'insecte). Ce point disparaît de plus en plus, au fur et à mesure que l'insecte s'avance vers le derme, où il s'arrête pour y implanter sa trompe. A partir de ce moment, et par suite du dévelop- pement de son abdomen, conséquence de celui de ses œufs, l'épiderme se détache et se soulève d'autant pour en permettre l'interposition entre lui et le derme. Alors la tête et les pattes de Vinsecte, en contact immédiat avec le derme, sont entièrement cachées sous son abdomen plus ou moins dilaté , et dont la partie supérieure apparaît seule, à travers l'épiderme, sous la forme d'un point blanc de lait. Ce point s'élargit chaque jour davantage, jusqu'à acquérir le diamètre d'une forte lentille, et en passant in- sensiblement, de sa couleur blanc de lait primitive, à celle d'un gris de perle. Arrivé au terme de sa gestation, l'insecte est devenu à la lettre tout abdomen, et se présente à l'extraction qu'on en peut faire alors sous la forme et avec la couleur d'une forte perle déprimée. Au centre de la première face sont la tête et les pattes de l'insecte, alors comme perdues dans un sillon de l'abdomen ; au centre de la deuxième est le cloaque. « La maturité des œufs est indiquée par leur couleur gris de cendre perçue à travers la transparence de leur enveloppe. Parvenus à cet état, ils se font jour à l'exté- rieur l'un après l'autre et avec une plus grande rapidité^ en suivant, dans la couche d'épiderme qui les recouvrait, le trajet suivi par l'insecte pour y pénétrer. Plusieurs fois j'ai pu voir sortir ainsi les œufs de la (]hique sur des indi- SOCIÉTÉS SAVANTES. 79 vidus porteurs de Chiques ou négligées ou méconnues, et dont je faisais alors l'extraction. « Les œufs de la Chique sont de forme allongée, de couleur grisâtre et fort semblables, par conséquent, à ceux de la Puce. Ils ont été comparés, pour la couleur, à des lentes ou œufs de Pediculus par les savants du Voyage his- torique de l'Amérique méridionale. Le nom de cocos, sous lequel ils sont connus des nègres de nos colonies, tient à leur ressemblance, bien en petit sans doute, avec la noix de ce même nom, celle du cocos nucifera. ils éclosent dans la poussière, comme ceux de la Puce ; seulement ceux-ci y sont déposés par l'insecte lui-même, tandis que les autres y tombent des parties qui les recelaient. « La sortie des derniers clôt l'existence de l'insecte ; il périt alors en restant accolé tout entier, tête, pattes et ab- domen, à l'épiderme qui le recouvrait, et avec lequel il se détache à la longue de l'individu oîi il s'était fixé. c< Ce que nous venons de dire de la maturité des œufs et de leur sortie ou expulsion naturelle ne s'observe guère que chez les animaux ; car, chez l'homme, presque tou- jours on en fait l'extraction avec l'insecte à une époque plus ou moins rapprochée de l'introduction de celui-ci dans les parties. Le contraire ne s'observe parfois que chez des étrangers qui, portant des Chiques, ignorent la nature des accidents qu'ils en éprouvent, ou bien chez des lépreux où les insectes ont pour siège des parties privées de sensibilité. Disons à cette occasion qu'en examinant dos jambes éléphantiasiques. il nous est plusieurs fois ar- rivé d'y voir des ouvertures (;ui n'étaient autres que des sorties d'œufs de Chique. Des ouvertures identiques exis- tent sur les pieds des animaux qui ont eu des chiques, et on les retrouve après leur mort dans leurs dépouilles, ainsi que l'observation en a déjà été faite par le savant du Voyage précité. « Outre la sortie naturelle des œufs lorsqu'ils sont par- venus à leur maturité, il arrive assez souvent qu'ils sor- 80 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1863.) lent accidentellement. Comme nous l'avons déjà dit, c'est alors un avortement que diverses causes peuvent provo- quer, mais qui toutes agissent en déterminant la rupture ou de l'épaisseur entière de la poche (abdomen) renfer- mant les œufs, ou seulement de la membrane qui la ta- pisse, et avec laquelle les œufs sont immédiatement en contact. Du reste, une simple piqûre de cette dernière membrane, sans aucune violence extérieure, suffit pour amener le même résultat. C'est ce que nous avons maintes et maintes fois expérimenté avec une aiguille introduite dans le trajet, toujours béant, du passage de la Chique sous l'épiderme, et en pénétrant ainsi jusqu'à la mem- brane à travers le cloaque... » 31. Valenciennes lit un Rajjport sur un reptile dinosau- rien découvert à Poligny (Jura), par MM. Pidancet et Choppard. Le travail de MM. Pidancet et Choppard a été motivé par la découverte du pied gauche d'un reptile gigantes- que dans les marnes irisées ou le keuper de la formation du trias, par conséquent au-dessous de la formation ju- rassique. Comme on ne connaissait pas encore de restes de ces grands reptiles dans la formation indiquée, les auteurs ont pensé qu'ils avaient trouvé là un genre nouveau, qu'ils ont désigné sous le nom de Bimodosaurus. Cependant les rapporteurs ayant comparé le dessin envoyé de Poligny au grand fémur de Mégalosaure envoyé à Cuvier par le professeur Buckland, la ressemblance et la concordance leur ont paru si complètes, qu'ils en sont allés jusqu'à se demander siM. Pidancet avait sous les yeuxl'os découvert dans la grande oolithe de Stonesfield, car on retrouve dans cet os les mêmes proportions et les mêmes dimensions jusqu'à 1 centimètre près. Il résulte de ces comparaisons que le gigantesque Sau- rien de Poligny appartient au genre Megatosaurus : mais le rapporteur incline à croire qu'il appartient à une es- SOCIÉTÉS SAVANTKS. 81 pèce différente de celle de Stonesfield. Il termine en pro- posant de remercier les auteurs de leur très-intéressante communication et de les engager à continuer leurs re- cherches. M. Zenker, qui avait précédemment soumis au juge- ment de l'Académie une note « sur les altérations du sys- tème musculaire, » lui adresse aujourd'hui un mémoire très-étendu « sur l'affection Irichinaire chez V homme. » L'auteur y donne un historique très-complet des recher- ches relatives à cet entozoaire, tant des découvertes qui lui sont propres que de celles qu'on doit aux autres natu- ralistes. La plus récente, et qui offrira certainement un grand intérêt si elle est confirmée par des observations ultérieures, est celle qui a rapport au passage de l'Hel- minthe, du canal intestinal où il a pénétré avec des ali- ments fournis par un animal infecté, jusque dans les mus- cles du mouvement volontaire, où il se montre sous une forme qui avait d'abord empêché de le reconnaître. Quand la transformation a été démontrée et l'identité établie, il restait à savoir si l'animal allait chercher lui-même sa nou- velle demeure, ou s'il y était transporté à l'état de germe par le torrent circulatoire. On en était réduit sur ce point aux conjectures, et M. Zenker s'était prononcé pour la dernière; aujourd'hui il annonce en avoir obtenu la preuve « en trouvant les embryons dans le sang d'un La- pin infecté avec des trichines, » et il ajoute que le fait a été également observé par le docteur Fiedlcr, de Dresde, qui, à sa prière, a poursuivi les expériences. Ce mémoire, qui est transmis par M. Duchenne (de lîoulogne), a été renvoyé à l'examen d'une commission composée de MM. Rayer, Bernard, Fremy et Cloquet, déjà désignés pour la première communication de M. Zen- ker. Un même rapport pourrait embrasser les deux com- munications, dont les sujets ne laissent pas que d'avoir quelque liaison, puisque la malade chez laquelle le tri- chine a d'abord été étudié par M. Zenker avait été 2" série, t. iv. Année 1868. G 82 BEV. RT MA6. DE ZOOLOGIE. {Février 1863.) d'abord supposée atteinte d'une fièvre typhoïde, à rai- son des douleurs musculaires constantes dont elle se plai- gnait. M. Martin adresse de ïonneins la figure accompa- gnée d'une courte explication d'un cas rare d'hermaphro- disme. Le sujet qui présente cette monstruosité est un enfant né à terme et qui, jusqu'au moment où la note a été écrite, sept semaines après sa naissance, a été parfaite- ment bien portant. Madame de Corneillan, qui avait, dans les séances des 13 jativier et 17 février 1862, fait deux communications sur les résultats qu'elle avait obtenus pour le dévidage en soie grége du cocon du Ver à soie de l'ailante, adresse un écheveau à plusieurs brins de cette soie obtenu par le dé- vidage simultané de huit cocons. Cette nouvelle communication a été faite à l'occasion d'une note récente de M. Guérin-Méneville, note dans la- quelle l'auteur avait rappelé, quoique madame de Cor- neillan semble supposer le contraire, les résultats obtenus par cette dame, comme ceux obtenus par M. Forgemol. Il est heureux que M. le secrétaire ait bien voulu faire remarquer que je n'ai pas manqué de citer madame de Corneillan dans cette circonstance, et dans toutes celles où il s'agit de rendre justice aux travaux des autres. Cette dame devrait bien se rappeler que je n'ai jamais manqué à ce devoir. Lorsque les journaux ne reproduisent pas complètement mes communications, elle devrait recourir aux sources avant de se plaindre et d'accuser. Séance du 23 février. M: Valenciennes lit un mémore intitulé. D'une espèce nouvelle de Chélotiien fossile d'un genre nouveau, trouvé dans la craie du cap la Béve, par M. Lennier. « Les grandes marées de la Manche laissent à décou- vert le pied du cap la Hève. On peut alors marcher sur les assises de la grande formation du Havre. Le géologue SOCIÉTÉS SAVANTES. 83 actif et chercheur voit paraître sur les blocs, mis à nu pen- dant de courts instants, les débris de squelettes de grands Reptiles, de Poissons, confondus avec d'autres corps organisés, et ordinairement d'espèce et de genre incon- nus. Quand l'habitude de ces explorations fait naître l'es- poir de trouver quelques portions importantes de sque- lette, il faut s'occuper de tirer les os de la gangue durcie qui les retient et qui les cache. Ce n'est pas tout de les dégager, il faut les déterminer. C'est alors que commencent le devoir et le travail de la zoologie. J'ai déjà nommé à l'Académie jM. Lennier, conservateur du musée du Havre, pour sa découverte d'un Ichthyosaure, que j'ai pu déter- miner comme d'une espèce nouvelle : je l'ai dédié à notre grand et illustre zoologiste, en appelant ce Saurien ïchthjosaurus Cuvieri. (( En explorant de nouveau les falaises qui conduisent vers ces côtes que les marins nomment la Côte blanche, M. Lennier a trouvé un bloc sur lequel il a vu saillir l'ex- trémité d'os semblables à des côtes de tortue. « Il m'a adressé ces fragments, que j'ai fini par recon- naître appartenir au squelette d'une Tortue d'un genre nouveau, facile à déterminer par un caractère très-sail- lant, celui d'avoir neuf cales. Toutes celles que nous con- naissons aujourd'hui n'en ont que huit. Plusieurs autres particularités de l'organisation de ce nouveau Chélonien montrent qu'il tient des Tortues molles, ou des Trionyx fluviatiles de Geoffroy et des Chélonées ou Tortues ma- rines d'Alexandre Brongniart. Je l'appellerai Palœoche- lys novemcostatus. « Je vais commencer par appeler l'attention sur la po silion occupée par la bète dans la vase durcie comme le marbre le plus dur, lorsque la vague qui l'a jetée à la côte l'a fait périr. « L'animal, couché sur la berge par le côté gauche, s'est brisé par le milieu de la carapace, le long de la co- lonne vertébrale. La portion gauche a été empâtée dans 8i iiEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Février 1863.) le sol, et l'autre portion a glissé sur la carapace gauche. Le sternum a suivi le même mouvement, de façon que la large portion de ce plastron, formée par l'hyposter- num droit, s'est collée sur celui du côté gauche. Les quatre membres ont été emportés par ces efforts violents et convulsifs; il n'est resté que l'omoplate droite delà Tortue. « La tête a été en grande partie brisée; cependant quelques fragments d'os du crâne ou de la face ont pu être retrouvés entre les carapaces et le reste du sternum. Quelques-unes des plaques marginales qui cernent la ca- vité viscérale ont été retirées dans la gangue qui a tout enveloppé. « Tout ceci formait une grosse masse qui avait un volume supérieur à 1 mètre cube. On voyait saillir quelques bouts de côtes, la plus grande partie de l'omoplate; mais il a fallu l'adresse et la persévérance de M. Merlieux, qui a bien voulu suivre avec moi la recherche de ces os, pour découvrir l'ensemble que je mets sous les yeux de l'Aca- démie. Que l'on me permette d'insister sur la persévé- rance que nous avons mise à cette recherche : plus d'une fois nous avons été sur le point de tout abandonner; mais bientôt une crête osseuse s'offrait à nous et nous faisait espérer de trouver le résultat que nous avons obtenu. « Je vais décrire maintenant ces os; puis je reviendrai sur les considérations d'ensemble à mesure que la des- cription des dix-neuf os, dégagés de la gangue qui les enveloppait, nous les aura mieux fait apprécier. « La portion inférieure de la carapace a été emportée. Ce qui reste de cette région dorsale est haut de 0"',55 ; la largeur du disque plein peut être évaluée à 0'",45; mais il faut y ajouter la saillie des côtes, qui, en les comptant des deux côtés, donnerait une largeur de 0'",14; puis l'épaisseur des plaques du disque, qui augmente encore le diamètre total du corps de 0"',04 à 0'",05 La portion qui SOCIÉTÉS SAVANTES. 85 nous reste porte 0'",52. Par conséquent, nous devons croire que cet animal avait une carapace A peu près ronde, de 0"',70 au moins de largeur totale osseuse. La face extérieure de cette carapace est lisse, sans aucune rugosité. Elle ne porte aucune trace des treize plaques cornées qui donnent à l'industrie les écailles si recher- chées dans les Chélonées. Il faut bien insister sur ce fait, que ce que nous avons des plaques dorsales ou sternalcs est une ossature lisse et fibreuse. On ne voit aucune trace des écailles des Chélonées ordinaires. L'animal était donc couvert d'une peau qui débordait le disque osseux, comme cela existe dans les Trionyx vivants et fossiles que nous connaissons déjà. Mais ces Chéloniens ont les os de la carapace et le sternum relevés par de nombreuses rugosités. « Un autre Chélonien a la carapace couverte d'une peau molle et épaisse ; mais il ne porte que huit côtes. C'est le genre Sphargis[Testudo coriacea, Lin.) qui vit encore dans l'Atlantique, et entre quelquefois dans le grand golfe de Gascogne. « Nous observons sur notre Tortue deux autres carac- tères que portent quelques espèces de Trionyx. Le pre- mier, qui appartient à la carapace, est une forte carène dorsale aiguë, haute de 0™,03, et élevée tout le long de la colonne vertébrale. A la base du cou, était la petite nuchale, qui existe dans les gymnopodes et les centro- podes de Duméril. Ainsi la Tortue avait des affinités avec les Trionyx : 1° par la peau molle ; 2" par l'absence de plaques d'écaillés; 3° par la plaque nuchale. Cette plaque nuchale est large de 0'",09 et haute de 0°',04. Sa face ex- terne est plus lisse que la face interne, qui était adhérente à la peau de l'animal. « Si notre Tortue se raj^proche des Trionyx par la ca- rène dorsale et par la plaque accessoire, elle s'en éloigne par l'absence de rugosités sur ces os; elle en diffère en- core plus par le nombre des pièces marginales qui reçoi- 86 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1863.) vent l'extrémité des côtes. Il reste une suite de ces pièces réunies en un seul morceau long de 0°',36, plat en dessus et arrondi sur le côté inférieur et externe; il est plié en gouttière dans toute sa longueur, et un enfoncement irès- prononcé marque la place où se rend chaque côté. Ajoutons deux morceaux pleins, longs l'un de 0"\07, l'autre de 0'",09, qui se réunissaient au côté gauche et devaient continuer et fermer le cercle marginal qui en- toure la cavité viscérale des Chélonées. Ces plaques étaient encore presque en leur place normale sur le côté de la carapace. « Ce bord osseux et la forme du pariétal me font croire que notre Tortue fossile doit être considérée comme étant plus voisine des Chélonées et plus particulièrement des Sphargis que de tout autre genre. Elle devait être un de ces grands Reptiles de haute mer. « Ayant ainsi retrouvé cette affinité de notre Tortue, j'ai été conduit à déterminer plus aisément les quel- ques fragments de la tête qui ont été conservés dans l'intervalle resté vide entre les deux portions de la ca- rapace . « Le premier os de la tête, de forme singulière, est le pariétal droit. C'est l'os que l'on voit sur le haut de la tête restaurée. Il est convexe en dessus et donne en ar- rière une longue apophyse qui allait s'articuler avec l'oc- cipital, et descendait en s'arrondissant vers les côtés. En dedans j'ai fini par reconnaître l'apophyse lamellaire qui descend verticalement dans le crâne, et s'applique sur celle portée par le pariétal gauche. Ce pariétal étant mis en place, et appelant mon attention vers le crâne et sur les os qui avoisinent cette région, j'ai pu déterminer le maxillaire. Le bord supérieur orbitaire est intact. Il m'a donné la forme et une première idée de la grandeur de l'orbite. Le bord inférieur du maxillaire, qui aurait des- siné le profil du bec de la Tortue, a été mutilé. Il a servi cependant, à cause de l'intégrité du bord orbitaire, à SOCIÉTÉS SAVANTES. 87 mettre en sa place naturelle le fragment de jugal, et la plaque plus mince du frontal postérieur, mais dont les bords ne sont pas bien conservés; et enfin le fragment du frontal antérieur est venu se placer naturellement sur le haut de l'orbite. Nous avons encore trouvé un cin- quième os cassé que nous avons reconnu pour une petite portion de palatin. Il est trop mutilé pour qu'il soit né- cessaire d'en dire davantage. Ces os nous donnent de bonnes indications pour déterminer la grandeur pro- bable de la tête de cet animal. Si l'on compare ce qui reste du maxillaire de notre fossile à celui d'une Tortue franche dont la tête a 0"',22 de long, on pourra estimer la tête fossile d'un tiers plus grande, du moins quant à la face; et, si l'on prend le pariétal pour établir la com- paraison, on arrivera à ajouter seulement un quart, d'oîi l'on conclura que le museau du fossile était beaucoup plus allongé proportionnellement que le crâne, et que la tête entière était plus grande au moins d'un tiers que la tête des Tortues aujourd'hui vivantes dans le sein des océans de notre terre. Toutefois ces grandeurs présumées ne peu- vent nous éclairer suffisamment sur la taille entière de notre fossile, attendu que i" nous ne connaissons pas bien le rapport de la tête des Tortues à celui du corps, et 2° que nous n'avons aucune donnée pour juger de l'étendue de la peau qui bordait le corps de notre fossile. « Nous avons retiré du fond médian de la carapace la vertèbre transverse sur laquelle le cou se meut sur les vertèbres dorsales. Nous croyons que cette vertèbre peut être considérée comme la dernièrccervicale. Elle porte une côte grêle, arquée, comprimée, s'appuyant de la vertèbre à la carapace. On retrouve cette petite côte que j'appelle cervicale dans toutes nos Tortues vivantes, terrestres, flu- viatiles ou marines. « La saillie des têtes des côtes donne la place des ver- tèbres dorsales. Nous avons trouvé la moitié du corps 88 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Février 1863.) d'une vertèbre, que nous regardons comme la seconde. Son épiphyse est perdue. Nous n'avons plus rien à dire de cet os dont nous nous bornons à signaler la pré sence, mais il nous a permis de décrire l'os que l'on a tout à fait intact. C'est l'os le plus entier de tout ce sque- lette fossile; c'est l'omoplate. Elle est replacée dans la position normale et régulière qu'elle tenait dans l'a- nimal pendant sa vie; elle a 0'",29 de longueur. Amincie vers le bas elle s'élargit un peu, et a près de 0^^,04 de large. Sa tête est triangulaire; un léger méplat donne l'ar- ticulation de la clavicule, et au-dessus une autre recevait le caracoïdien. Ces deux pièces ont été enlevées par les vagues. Sous cette tête, qui n'a pas cette cavité glénoïde, commence un rétrécissement cylindrique allongé, sorte de col qui devient bientôt trièdre, parce qu'il s'élève sur cet os une carène qui s'efface lorsqu'elle atteint le troi- sième quart de l'omoplate. « Cet ensemble montre des caractères nouveaux qui m'ont paru devoir faire établir le nouveau genre de Tor- tue fossile que je présente ici. « J'établis ces premières caractéristiques de cette Palœo- chelys dans cet extrait qui précédera de peu de temps le mémoire accompagné de planches, dans lequel je don- nerai une description des espèces vivantes, puis des fos- siles qui conduiront à fixer les rapports de cette forme nouvelle de Chélonicn dans la série zoologique. « Nota. Je corrigeais à peine les première épreuves de ce mémoire, qu'il vient de m'être présenté par un jeune élève de l'École des mines, M. Gollfuss, du Havre, une dent fossile de Mégalosnure, trouvée dans les formations de la Hève par l'infatigable explorateur de la falaise, M. Lennier. c( Cette découverte est un fait très-important, si l'on se rappelle ce que j'ai dit à l'Académie dans la séance pré- cédente. « Les Mégalosaures ont été découverts en 1822 par SOCIÉTÉS SAVANTES. 89 M. Buckland clans la grande oolithe de Stonesfield. M. Pi- dancet nous les montre dans le keuper, ou les marnes irisées de la formation jurassique. La grande dent fos- sile que l'on vient de trouver dans les couches du cap la Hève nous montre la longue existence de ce monstrueux Reptile sur notre planète. » M. Elle de Beaumont exprime le vœu que le mémoire dont M. \ alenciennes vient de lire l'extrait soit imprime dans les Mémoires de l'Académie, accompagné des belles figures qu'il a présentées et qui ne pourront trouver place dans le Compte rendu de la présente séance. « M. Milne- Edwards et\\.rQWcï\\. l'Académie des résultais obtenus pendant un voyage à Bangkok, par M. Bocourt, zoologiste attaché au muséum d'histoire naturelle, et chargé d'une mission scientifique dans le royaume de Siam. Les collections formées par ce voyageur sont expo- sées dans une des salles du muséum et présentent beau- coup d'intérêt. Les nombreux dessins faits par M. Bocourt et les photographies qu'il a rapportées sont placés sous les yeux de l'Académie. » M. Boudin adresse une note ayant pour titre : « De l'influence de l'âge relatif des parents sur le sexe des en- fants. )) « Il résulte de cette étude, dit l'auteur dans la lettre d'envoi : 1° que le sexe masculin prédomine quand le père est plus âgé que la mère; 2° que le sexe féminin prédo- mine quand la mère est plus âgée que le père; 3° que les deux sexes tendent à s'équilibrer, cependant encore avec une légère prédominance du sexe féminin, quand le père et la mère sont du même âge. D'autres observateurs sont arrivés aux mêmes résultats que moi, en faisant des re- cherches sur d'autres points du globe. Parmi ces obser- vateurs, je me bornerai à citer M. Hafacker à Tubingue, M. Sadler en Angleterre, M. Goehlert à Vienne, M. Bou- langer à Calais. » M. Elie de Beaumont a donné lecture de la lettre sui- vante : 90 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1863.) c( M. le président, « Dans la lettre que j'ai eu l'honneur de vous adresser le 9 courant, en présentant à l'Académie des flottes de soie grége obtenues industriellement de cocons du Ver à soie de l'ailante, je vous ai dit que je ferais connaître l'inventeur des machines avec lesquelles cet important ré- sultat a été obtenu, dès qu'il m'en aurait donné l'autori- sation. Aujourd'hui j'ai reçu cette autorisation, et j'ai l'honneur de vous annoncer que cet inventeur est M. Au- benas fils, de Loriol (Drôme). a M. Aubenas a mis en pratique, dans une usine con- sidérable, un appareil de torsion à dévidage régulier et simultané pour la filature de la soie, au moyen duquel il obtient, entre autres, des cocons doubles, une soie de première qualité (1). « Ces cocons doubles, qui entrent dans la production indigène et étrangère pour une moyenne de 5 à 10 p. 100, n'avaient produit jusqu'ici que de la soie dont le prix varie de 20 à 25 fr. le kilogramme. Au moyen de son ap- pareil, M. Aubenas en tire un fil de la valeur de 45 à 55 fr. le kilogramme. « C'est au moyen de ces ingénieuses mécaniques que M. Aubenas est parvenu à dévider industriellement les (1) Les grèges d'ailaute obtenues ainsi par M. Aubenas fils sont d'une régularité remarquable, et elles ont été vues avec un vif intérêt par MM. les membres de l'Académie des sciences, de la Société d'encouragement, de la Société impériale d'acclimatation, de l'Aca- démie nationale agricole et manufacturière, etc., etc. Comparées à des grèges d'allante achetées à Pékin et envoyées au ministère du domaine de Saint-Pélersbourg, qui m'en a adressé un échantillon, ces soies françaises sont infiniment supérieures. Ce qu'il y a de très-intéressant dans l'échantillon que je dois au ministère du domaine de Russie, c'est qu'il constate, une fois de plus, ainsi que l'avaient déjà dit le missionnaire d'Incarville en 1740, et le missionnaire Fantoni en 1857, en envoyant les premiers cocons vivants du Bombyr cynthia, que cette espèce est bien réel- lement, en Chine, l'objet d'une grande culture et d'une sérieuse in- îy<* strie. Espérons qu'il en sera de même chez nous. (G. M.^ SOCIÉTÉS SAVANTES, 91 cocons de l'allante, ce qui va tripler au moins leur va- leur. « Agréez, etc. « Guérin-Méneville. » SOCIETE IMPERIALE ZOOLOGÏQUE D ACCLIMATATION. Dans la séance du 20 février 1863, j'ai lu le travail sui- vant : Note sur une nouvelle tentative d'introduction du Ver à soie du chêne que l'on élève en plein air dans le nord de la Chine, et qui a été nommé Bombyx Pernyi. J'ai déjà entretenu souvent mes honorables confrères des trois espèces de Vers à soie du chêne que l'on élève en plein air dans le nord de la Chine, au Bengale et au Japon, et j'ai fait connaître les difficultés de leur intro- duction et de leur acclimatation, difficultés immensément plus grandes que celles que l'on surmonte en introdui- sant des animaux de la plus grande taille. Dans plusieurs mémoires, dont le premier date de l'an- née de la fondation de notre Société, j'ai fait connaître le Ver de chêne du nord de la Chine, dont les premiers co- cons vivants ont été envoyés en France, dès 1850, par nos illustres confrères MM. de Montigny et 1 evêque Perny, et l'on trouve dans nos Bulletins, dans ma Revue de zoologie et dans beaucoup d'autres recueils, des docu- ments complets sur cet important sujet. La nouvelle tentative dont je viens entretenir la So- ciété est faite sur une beaucoup plus grande échelle. Je viens de recevoir de 20 à 23 kilogrammes de cocons pleins de leurs chrysalides. Aura-t-elle plus de succès? le temps seul peut nous le faire savoir. Hier, 19, j'ai retiré du ministère de l'agriculture, du commerce et des travaux publics une caisse longue de 90, large de 43 et profonde de 32 centimètres, contenant un grand nombre de cocons de Vers à soie de chêne [B. Per- 92 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Fécrier 1863.) nyi), de l'ailante {B. cynthia] et des œufs de l'espèce du mûrier. Cet envoi m'avait été annoncé par une lettre de S. Exe. le ministre de ra;;riculture, du commerce et des travaux publics, en date du 18 courant et ainsi conçue : « Monsieur, notre envoyé en Chine, M. Eugène Si- mon, vient de m'adresser 15 à 20 kilogrammes de cocons de Vers à soie du chêne de Chine, 4 ou 5 kilogrammes de l'allante et quelques feuilles de graines de Vers à soie du mûrier, race jaune de la province de Chan-ïong. « Afin de vous permettre de tenter l'éducation de ces Vers à soie, je mets la caisse qui les renferme à votre dis- position, et je vous prie de la faire prendre à la direction de l'agriculture, rue de Varenne, n" 78 bis (bureau des encouragements à l'agriculture et des secours). « Agréez, etc. « Rouher. » « A M. Guérin-Méneville, à Paris. » La confiance dont Son Excellence vient encore de m'ho- norer, en me chargeant de la délicate mission de tenter l'éducation de ces Versa soie, comme elle m'a donné celle de propager la culture de l'Allante et l'élevage du Bombyx cynihia, me fait un devoir de ne rien négliger pour essayer de faire réussir cette nouvelle tentative. En conséquence, j'ai l'honneur de mettre d'abord à la disposition de notre Société, avant toute autre distribution, ainsi que je l'ai fait quand j'ai introduit le Ver à soie de l'allante, des reproducteurs de ce précieux Ver à soie du chêne, soit en lai donnant des cocons pleins, soit en lui remettant des œufs, si ces cocons donnent des papillons et ceux-ci de la graine fécondée. J'espère que la Société voudra bien, comme elle l'a fait si généreusement pour le Ver à soie de l'ailante, me se- conder encore dans ma mission d'introduire et d'accli- mater cette espèce; car elle sait, par tout ce qui a été dit et écrit sur ce Ver du chêne, que l'acquisition de ce petit SOCIÉTÉS SAVANTES. 93 animal, qui vit et prospère en Chine dans des climats analogues au nôtre, aurait les conséquences les plus avantageuses pour l'agriculture et l'industrie delà France et de presque toute l'Europe tempérée. Quant aux 4 à 5 kilogrammes de cocons pleins du Ver à soie de l'ailante, ils sont aussi une acquisition précieuse pour renouveler le sang de la race. Je crois donc devoir en offrir une partie à la Société. Ces cocons ont encoie un autre prix à mes yeux, c'est qu'ils montrent que la race n'a pas dégénéré en Europe, qu'elle a même plu- tôt gagné, car ils sont, en général, de la même taille ou même plus petits que ceux qui ont été récoltés par nos zélés confrères, MM. le maréchal Vaillant, de Lamote- Baracé, deMilly, Blain, Roy, etc., et par mesdames de Castillon, de Barbotan, Donzel-Lecointe, etc. Quant aux graines de Ver à soie ordinaire provenant de la province de Chan-ïong, elles ont été gâtées par l'hu- midité développée dans la caisse par la trop grande accu- mulation des nombreux cocons qu'elle contenait. Cette fâcheuse circonstance me donne même des craintes très- sérieuses pour la santé et peut-être la vie des chysalides, car il est évident que le tout a fermenté en route, puisque j'ai trouvé les cocons dans un état d'humidité très-grande. De plus, il y a eu beaucoup d'éclosions de papillons qui ont péri étouffés, et j'ai trouvé un de ces papillons de Bomhxjx Pernyi encore vivant. Quelques cocons que je viens d'ouvrir renferment des chrysalides mortes ; mais la présence du papillon vivant, que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de mes honorables confrères, me fait espérer que d'autres auront pu échapper, comme celui-ci, à l'influence de la fermentation qui s'est déve- loppée dans la caisse. J'aurai l'honneur de tenir la Société au courant des observations que je vais continuer de faire sur ces co- cons; mais je ne puis dissimuler mes craintes sur l'avenir de ce riche et précieux envoi, qui aurait dû être fait dans 94 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Février 1863.) plusieurs caisses, en laissant beaucoup plus d'espace entre les cocons, pour éviter leur échauffement, l'humidité pro- duite par leur transpiration et, par suite, leur fermen- tation. III ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Les pétrifications d'Ésino ou description des fossiles appartenant au dépôt triasique supérieur des environs d'Ésino, en Lombardie, divisés en quatre monographies comprenant les Gastéropodes, les Acéphales, les Bra- chiopodes, les Crinoïdes et les Amorphozoaires; avec les figures des espèces lithographiées d'après nature ; par l'abbé Antoine Stoppani. Un volume grand in-4° de 156 pages, avec une carte géo- logique et 31 planches (même format) lithographiées, élégamment relié en toile anglaise. — Prix, 45 fr. La faune du trias supérieur est certainement on ne peut plus intéressante. Elle est chargée de combler bien des vides, de résoudre bien des questions relativement à la succession des faunes, au développement de la vie sur la surface du globe, à l'exclusivité ou à la promiscuité des espèces, soit dans les étages, soit dans les terrains, etc. Il y a bien peu d'années que la faune du trias supérieur était représentée presque exclusivement par les fossiles d'une seule localité. Les couches de S. Cassian se trou- vaient seules obligées de répondre sur-le-champ à toutes les questions géologiques et paléontologiques que l'on soulevait à propos de ces masses énormes qui passaient sous les noms presque sans démarcation de saliférien, keuper, etc. Le trias supérieur vis-à vis des terrains pa- léozoïques, jurassiques, etc., figurait comme une lacune : le S. Cassian, loin de la combler, paraissait comme une oasis, faisant ressortir davantage la'sombre nudité du désert. Les faunes de Raibl, d'Hallstalt, d'Aussée, etc., se faisant MÉLANGES ET NOUVELLES. 95 our, viennent d'éloigner peu à peu les bornes de la faune supérieure au calcaire coqnillier ; mais je crois que ce rôle doit être joué singulièrement par la Lombardie, par un pays jadis inconnu : les fossiles d'Ésino en donnent un gage. Dans cette petite localité, pendant que quarante-six espèces déjà connues plaçaient le dépôt à côté de ceux de S. Cas- sian , d'Hallstatt , etc., cent soixante-dix-neuf espèces nouvelles viennent, par leur nombre, par leurs dimensions, par l'élégance des traits, par la conservation des couleurs, porter à la faune du trias supérieur un accroissement et un éclat extraordinaires. Les fossiles d'Ésino ne sont plus une simple curiosité locale; ils touchent à l'intérêt général de la science. Écrire (franco) à M. l'abbé de Stoppani, custode à la bibliothèque ambroisienne, à Milan. IV. MELANGES ET \OUVELLES. ÉPIZOOTIE DES ÉCREVISSES EN LOMBARDlE. M. le docteur Tubi, qui est un savant mécanicien et un sériciculteur distingué à Milan, m'a appris qu'en 18G1 et en moins de huit jours de temps, toutes les Écrevisses des lacs et i ivières de la Lombardie sont mortes presque en même temps. Aujourd'hui il ne reste plus que quelques gorges des montagnes dans lesquelles on en trouve encore, et notam- ment dans un petit lac près du lac Majeur à côté du vil- lage de Villagana, et à Colico, sur le lac de Come. Depuis 18G1, on a fait un grand nombre d'essais pour repeupler les cours d'eaux et lacs dans lesquels les Écre- visses ont disparu, mais l'on n'a pas réussi. M. Tubi a fait mettre, dans diverses rivières ainsi dépeu- plées, 15 kilogrammes d'Écrevisses pleines, venant de Colico, et il attend les résultats de cette nouvelle tentative. 96 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Février 1863.) Malgré l'isolement de cours d'eau descendant des Alpes pour se réunir au Pô, la maladie a sévi dans ces petites rivières. Chez M. Tubi, à Agnadello, près de Lodi, les Écre- visses étaient SI communes, qu'on ne les payait plus tant il y en avait, aujourd'hui il n'y en a plus une seule. La récolte et la vente de ces crustacés étaient un objet important dans beaucoup de localités delà Lombardie; aujourd'hui ce commerce n'existe plus. M. Tubi m'a pro- mis des renseignements précis sur la quantité d'Écrevisses qui se vendaient avant l'Èpizootie. Dans une lettre du 5 mars, M. Tubi m'annonce que c( toutes les écrevisses transportées de la montagne à la plaine sont mortes. La maladie y est toujours. » G. M. Oiseaux qui manquent au muséum de l'Institution Smithsonienne de Washington. La direction de cette célèbre et utile institution vient de nous adresser la liste imprimée des oiseaux du Mexique, de l'Amérique centrale et des îles américaines qui man- quent à son musée. Comme cette liste est trop longue pour trouver place ici, nous nous bornons à l'annoncer, et nous la commu- niquerons à ceux de nos abonnés qui voudraient la con- sulter pour faire des échanges avec l'Institution Smithso- nienne. FABLE. DES MATIEllES. Pages. BouRGUiGNAT. Mollusques de la république d' Andorre. 49 Castelnac (comte de), Note sur le genre Manticora. 64 SOCIETES SAVANTES. 73 Analyses. 94 Mélanges et nouvelles. 95 IMî>. I>E M"" V° BOUCICARD-UUZARD, RUE DE l/tl'ERON, 5. - lS(i3. REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE. RECUEIL MENSUEL DESTINÉ A FACILITER AUt SAVANTS DE TOUS I.BS PAYS LES MOYENS DP PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DU ZOOLOGIE PURE ET APPLIQDÉE A l'industrie ET A l'aGRIOULTORB , LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, d'aNATOMIK ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COUSANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PBOCaÈS DB LA SCIENCE ,' M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE, MeniUie tle la Légion d^bonaeur, Je Tordre brcsilîen de la Roae, officîef de ioidi hoJlanduit de la CouroDoe de chêne, de la Société impériaU el centrale d^Âgrt- culture, des Académies royales des Sciences de ÎMadrid, de Lisbonne et de Turin, de rÂcadémîe royale d'Agricuilure do Turin, de la huciété impériale dos naturalistes de Moscou, d'un grand nombre d'autres Sociétés nationales et étrangères, Secrétaire Ju Conseil de ta Société impériale toologitjue d^Accliiuaialion , clc, etc. 1863. — N^ 3. PARIS, AU BUREAU DE LA REVUE Eï MAGASIN DE ZOOLOGIE, ET DE LA REVUE DE SÉRICICULTURE COMPARÉE, BUB DES BEAUI-AttTS, i. •AVN^onian instifn>' SEP 2 1910 VIKTGT-SIXIÈMi: ANNÉE. — MARS 18G3. I. TRAVAUX INÉDITS. Poussins des oiseaux d'Europe couverts de duvet à la sortie de l'œuf, par M. Marchand. AVANT-PROPOS. Nulle branche d'histoire naturelle n'a peut-être été plus aimée ni plus approfondie que l'ornithologie européenne. Le nombre des questions douteuses et des observations nouvelles devenant chaque jour plus restreint, les collec- tionneurs étaient, en quelque sorte, réduits à exploiter les limites de la Russie méridionale et à puiser leurs plus vives jouissances dans l'apparition de ces espèces des monts Ourals ou de la mer Caspienne, dont les voyageurs de nos jours ont fort enrichi, si ce n'est surchargé, le ca- talogue des Oiseaux d'Europe. L'élude de la nature est heureusement sans limites, et l'observateur a toujours devant lui quelque monde inconnu à pénétrer; plus il sait, plus il voit qu'il reste à découvrir, et mieux il comprend l'inimcnsilé de l'œuvre. Ce besoin d'étude conduisit à s'occuper des œufs des Oiseaux. L'oo- logie vint en honneur il y a peu d'années; négligée jus- (ju'alors elle était dédaignée comme n'offrant pas de carac- tères assez constants pour servir de bases aux observations, et cependant elle a, dès aujourd'hui, pris rang dans les sciences. Les travaux de M. des Murs ont consacré son 2' sbBiB. T. XV. Année 1803. 7 98 REV. ET MAC. DK ZOOLOGIE. [Mars 18G3.) importance et ont démontré comment on peut trouver en elle un puissant auxiliaire de toute classification sé- rieuse. Des œufs on a été tout naturellement conduit à s'occu- per des Poussins, et il y a de précieux enseignements à faire découler de leur étude. Ce terrain est encore trop neuf pour qu'il soit temps d'en tirer les conséquences qui viendront, sans aucun doule, éclaircir plus d'une erreur et soulever quelque pli du {jrand voile qui obscurcit en- core en tant de points l'œuvre du Créateur. Nous nous réservons d'aborder ces questions au jour où les Poussins seront plus complètement connus, et c'est pour arriver à ce but que nous entreprenons la publication de ces plan- ches ; heureux si nous pouvons concourir à la connaissance de ces intéressants, bizarres et parfois charmants états de l'oiseau à son début dans la vie. Au moins l'entreprise est-elle neuve, et, en facilitant l'étude des Poussins, nous désirons en répandre le goût parmi les ornithologistes. Grâce aux richesses de notie propre collection, les ma- tériaux ne nous feront pas défaut d'ici longtemps, et nous sommes, dès aujourd'hui, en mesure de fournir une lon- gue carrière. Nous n'en faisons pas moins appel à l'obli- geance de tous les naturalistes dont les communications nous permettront de conduire notre œuvre à bonne fin, ou d'en rectifier les erreurs s'il s'en glissait malgré tous nos soins. Nous indiquerons fidèlement les collections qui, en s'ouvrant généreusement à nous, nous auront permis de décrire et de figurer les espèces absentes de nos rayons. Notre tâche sera nécessairement limitée aux Poussins se présentant couverts de duvet à la sortie de l'œuf, car il serait sans grand intérêt de figurer ces pauvres petits êtres qui, chez les Sylvains, par exemple, naissent nus, se couvrent, dans le nid, de plumes en tuyaux, et piennent, sans transition, la livrée qu'ils porteront toute la j)remière année. Ces plumages trouveront ailleurs leur véritable place. TRAVAUX INÉDITS, 99 Nous devons observer que, dans les premiers jours après l'éclosion, les jeunes Poussins grossissent avec une rapidité prodigieuse, et qu'il ne nous a pas toujours été donné de savoir l'âge précis du sujet de notre collection. Nous choisirons toujours le plus jeune des exemplaires à notre disposition, et, autant que possible, nous donne- rons aux planches les dimensions de la nature. Un scrupule plus grave est celui provenant de la pose propre à chacun de ces animaux à démarches déjà très- personnelles; pour en garantir la vérité, il faudrait les avoir vus vivants, ce qui est malheureusement fort rare pour beaucoup d'espèces, et même pour des genres entiers. Il faut aussi tenir compte des difficultés de la prépara- tion, du rétrécissement des pattes dont le développement est relativement énorme, et de la décoloration du bec ou des parties dénudées souvent ornées de couleurs vives qui se dissipent très-promptement. Nous ne nous faisons point non plus d'illusions sur les écueils attachés à une semblable publication, en songeant au petit nombre de personnes auxquelles nous nous adressons; mais la persévérance ne nous fera pas défaut, et elle saura, nous l'espérons, vaincre tous les ob- stacles. Aujourd'hui nous nous occupons exclusivement des Poussins; plus tard il nous sera donné, s'il plaît à Dieu, de publier également une série d'œufs inédits ou du moins dont les figures sont peu répandues en France; puis une série de plumages modifiés par l'âge, le sexe ou des va- riétés accidentelles dignes d'intéresser le petit nombre d'amateurs, savants ou professeurs, auxquels nous nous adressons. Notre désir et noire but sont, en un mot, do combler les lacunes existant encore dans l'étude de l'or- nithologie européenne. 100 REV. KT mac;, de zooLor.iE. [Mars 18G3.) Mollusques nouveaux, litigieux ou pou conims, par M. J. 11. BOUKGUIGNAT. § 1. Hélix embia. Testa obtecfe pcrforata, subgloboso-depressa, solida, ci-elacea. striatula, albida ; spira convexa ; apice levifçatô, uitido; aufiacli- busj lj2convexiusculis, regulariter crescentibus, sutura paruni iin- prossa separatis; ultimo rotuudato, subtus paululum comprcssius- culo, ad apcrturam subito valde dcscendenle ; apertura obliqua, bidentata, irregularitcr lunato-oblonga ; peristomate incrassato, continue, crasso, reflexo ; inargine exteriore denticulato ; margine columcllari calioso, retlexo, perforât lonem semper omnino tegcute. ac doute crasse, tuberculoso, ornato ; margioibus valide callo junctis. Coquillesubglobuleuse-déprimée, solide, crétacée, blan- châtre, striée et munie d'une perforation toujours recou- verte parlelabrecolumellaire. Spire convexe, à sommetlisse elbrillanl. Cinqloursct demi un peu convexes, à croissance régulière et séparés par une suture peu sensible; dernier tour arrondi, bien qu'un peu comprimé en dessous, et offrant vers l'ouverture une direction descendante brus- que et des plus prononcées. Ouverture oblique, bidentée, peu échancrée, d'une forme oblongue irrégulière, à cause de la denticulation columellaire. Bord externe muni, vers son milieu, d'une dent allongée. Péristome épaissi, bordé, réfléchi; bord columellaire calleux, réfléchi, recouvrant la perforation et orné, à son extrémité, d'un fort tubercule denliculiforme épais et saillant; bords marginaux réunis par une callosité blanche. Hauteur 15 millimètres. Diamètre 23 — Cette espèce a été recueillie dans l'île Habibas, près de la côte algérienne» entre Cherchell et Oran. § 2. Hélix Durini. Testa iniperforala. couvexo-globulosa, nitida, elegauter striatula, albida ac i zeuih (uscis munita ; spira ceiioidea ; apice levigalo, ui- TRAVAUX INI^DITS. 101 lido, obtuso; anfractibus (> convcxinsciilis, regniariter crescentibus, sutura paruin inipr(>ssa separatis; ultiino rotuiidato, siibtus coii- vexo, ad aperturarn valide pcrdeflexo-descendcule ; apcrtura perobli- qua lunato-oblonga, intus albida, bidcntala ; peristoraate intus pau- lulum iacrassato, vis subpatulo; dente elougatissimo lamclliforini intus in margine externe; margine columellari calloso late rellexo, ac dentera acuto-tuberculosum prœbentci marginibus tenui callo juDctis. Coquille imperforée, globuleuse, brillante, élégamment striée, blanchâtre, surchargée de quatre bandes brunes plus ou moins larges; spire convexe-conoïde, à sommet lisse, brillant et obtus; six tours un peu convexes, s'ac- croissant régulièrement et séparés par une suture peu profonde. Dernier tour arrondi, convexe en dessous et offrant vers l'ouverture une déflexion descendante irrégu- lière et excessivement prononcée. Ouverture très-oblique, échancrée, de forme oblongue, inlérieurement blanchâtre et bidentée. Une dent lamelliforme très-allongée sur le côté intérieur du bord externe. Une autre dent à l'extré- mité du bord columellaire qui est calleux et largement épanoui sur la convexité du dernier tour. Périslome un peii bordé et un tant soit peu évasé. Bords marginaux réu- nis par une faible callosité blanchâtre. Hauteur 19 millimètres. Diamètre 27 -r- Cette espèce a été trouvée assez abondamment dans le chott de Tigri au sud de la province d'Oran, près de la frontière du Maroc. (liurin, Mares.) L'Hélix Burini se dislingue de la Tigriana (1), par pa (Ij Hclix Tigriana, — magnifique espèce bidentée découverte dans le sud de la province d'Oran par noire ami M, P. Mares. (Hélix Tigri, Ceivais, mss.— Mares. Observ. métcorol. et d'hist. nat., pro- vince d'Oran, in Se. Acad. se. Paris, 1837. — P. Fischer, in .lourn. Coneh., t. VI, p. 189, pi. vr, (ig. 3 (oct.). I8:>7. — Hclix Maresi, Crosse, in Jouru. Coneh., t. X, p. 15i. 18()"2. — Hélix Tigriana, Buurguignal, Pahont. alg., p. 53, pi. i, lig. i-5. 18(i2. — Voyez la planche première qui accompagne ce travail.) 102 REV. ET MACr. DE ZOOLOGIE. (Mars 18G3.) coquille plus conoïde, plus élancée, moins obèse et moins ventrue ; par son test plus délicat, plus finement strié ; par ses denticulations de l'ouverlure moins fortes et moins saillantes; par son ouverture toujours blanche à l'inté- rieur, et non d'un fauve marron comme celle de la Tigriana; par son dernier tour descendant d'abord len- tement puis brusquement, tandis que chez la Tigriana la marche descendante du dernier tour est {gra- duelle; etc. § 3. Hélix Dastuguei. Testa obtrctp perforata, depressa, solida, nitida, strialula, albida ac 4 zonisfuscis adornala ; spira parum convexa; apice levigato, ui- tido, obtuso ; anfractibus 5 1^2 couvcxiusculis, rcgularifcr ac sat rolo- riter crescoiilibiis, sutura parum iraprcssa scparatis; iiltimo rotun- dalo, subtus paululum comprrsso-complanala, ad aporturani subito valdc dcsccudciitc; — apertura obliqua, lunatooblouga, intus al- bida, bidcntata ; dente valido lamelliformi intus in margine extenio; niarginc columollari crasso, calloso, redexo, pcrforationem tcgcnte, ac dcntcm tubcrculosum prœbcnte ; peristomale paululum incras- &alo ac subpatulo ; — marginibus tcnui callo albido junctis. Coquille déprimée, solide, brillante, striée, blanchâtre, avec quatre bandes brunes, et offrant une perforation complètement recouverte par la réflexion du labre colu- mellaire. Spire aplatie, peu convexe, à sommet lisse, bril- lant, obtus. Cinq tours et demi un peu convexes, s'ac- croissant régulièrement, avec assez de vitesse, et séparés par une suture peu profonde. Dernier tour arrondi, un peu comprimé, aplati en dessous, présentant vers l'ouver- ture une marche descendante courte et subite. Ouverture oblique, assez échancrée, oblongue, intérieurement blan- châtre, bidentée. Péristome un peu épaissi et un tant soit peu évasé. Une dent lamelliforme sur le côté intérieur du bord externe. Une autre dent épaisse, tuberculiforme à l'extrémitédu bordcolumellaire épaissi, calleux et réfléchi sur la perforation qui est toujours recouverte chez les échantillons adultes. Bords mar[;inaux réunis par une faible callosité blanchâtre TRAVAUX INÉDITS. 103 Hauteur 15 millimètres. Diamètre 27 — Cette Hélice a été récoltée à Redjem-el-Mouilah, à o kilomètres au nord d'Aïn-Safra, oasis du sud de la pro- vince d'Oran (Dastugue). Celte espèce paraît rare. L'Hélix Dastuguei ne peut être rapprochée que des Hélix Tigriana et Burini. On distinguera la Dastuguei : 1° De la Tigriana, — par sa coquille moins globuleuse, moins ventrue, plus comprimée ; par son test plus mince, plus régulièrement strié; par son ouverture blanchâtre et non d'un fauve marron; par son dernier tour un peu aplati en dessous et non convexe; par la déflexion du dernier tour qui est subite et courte et non graduelle ni aussi longtemps descendante que celle de laTigriana ; par sa perforation ombilicale recouverte; par son ouverture moins oblique, etc. : 2° De la Burini, par son test plus strié, plus comprimé ; par sa spire aplatie, peu convexe et non conoïdale ; par son ouverture moins oblique; par ses denticulations plus fortes; par son dernier tour offrant une marche descen- dante courte et subito et non aussi prononcée et aussi étendue que celle de la Burini; etc., etc. § 4. Hélix Bonduelliana. Testa impcrforata, ventricosa, globosa, crctacca, solitla, paulu- luni Iranslucida, uitida, Icviter striatula, ac vis passim obscure mal- leata, canilido-cairulesceiite ac bruuueo-uuifasciat;i ; — spira rotuu- dato-convexa ; apice parviilo, levigato, obttiso ; aiifractibiis 5 1/2 coii- vexiusculis, regularitcr celeriterque cresceiitibiis, sutura feic liueari separatis; — ultimo veiitricosoroluiidato, lenle gradatiiiique ad apcrturam dcseeudentc; — apertura obliqua, luuato-ovata, intus caadida; — pcristomate sublabiato, patulo, prajsertiin ad parlem in- fcriorcm labri externi ; — margiiic columellari strictiore, calloso, candide, locum uuibilicalcm callo adpresso tegciitc; marginibus caMo vis cou.-picuo junctis. t04 R!-:v. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Mars 18G3.) Coquille imperforée, globuleuse, ventrue, obèse, cré- tacée, solide, brillante, un pou transparente, finement striée et çà ot là légèrement chagrinée par de petits mé- plats peu prononcés. Test d'un blanc de neige un peu bleuâtre et entouré, en dessus, d'une bande brune, quel- quefois marron, plus ou moins foncée. Spire convexe, arrondie, à sommet petit, lisse et obtus. Cinq tours et demi assez convexes, à croissance rapide et régulière. Suture presque linéaire. Dernier tour ventru, arrondi, descendant vers l'ouverture d'une manière lente et gra- duelle. Ouverture oblique, fortement échancrée, de forme ovale, intérieurement blanche. Péristome légère- ment épaissi, évasé surtout à la partie inférieure du labre externe. Bord columcllaire calleux, blanc, un peu com- primé sur lui même, largement réfléchi et s'épanouis- sant en un callus blanc sur l'endroit de la perforation on)bilicale. Bords marginaux réunis par une callosité à peine visible. Hauteur 19 millimètres. Diamètre 28 — La Bonduelliana habite la province d'Oran. Nous ne pouvons pas préciser malheureusement la localité où elle a été recueillie. § 5. IIeLIX ASTEIA. Testa impcrforata, dcpresso-ventricosa, globosa, crelacea, soliiia, paululum translucida, leviter striatula, ac vix passim obscure mal- kata, violacco-caudida ac passim rarissime bruniieo-maculata ; — spira couvexa; apice parvulo, levigato, corueo, obtuso; — aiifrac- tibus 5 1^2 couvL'xiusculis, celeriter crcsccnlibus, sutura lioeari scpa- ratis; — ultimo inaximo, dilatato, rotuudato, ad aperturam valide pordcflexo-doscendcnle; — apertura obliqua, lunato-oblonga, iiilus bruuuea; perislomate iucrassalo, pallidc brunneo , obluso, laie expanso; — margine exteruo ad iusertionem labri, recto, labiato, obluso, nou expauso; — margine columellari bruuueo, callojo, locum umbilicalcm callo bruaneo late adprcsso tegcnte; raargi- uibus callo brunueo j'inctis. TIIAVAUX LNÉDITS. 105 Co(|uiIIe impcrlorée, déprimée, ventrue, jjlobuleuse, crétacée, solide, un peu transparente, finement striée et çà et là légèrement chagrinée |)ar de petits méplats peu pro- noncés. Test d'un blanc violacé, moucheté, sur les pre- miers tours, de quelques petites taches brunes. Spire convexe, à sommet petit, lisse, corné et obtus. Cinq tours et demi faiblement convexes, à croissance d'abord lente, puis très-rapide. Suture linéaire, dernier tour dilaté, Ijroporlionnellement très-grand , descendant fortement vers l'ouverture ; celle-ci est oblique, oblongue, échancrée, et intérieurement d'une teinte brune très-foncée. Péri- stome épaissi, d'un brun pâle, obtus, fortement évasé. Bord droit supérieur plus épaissi, obtus et non évasé. Bord columellaire brunâtre, calleux, s'épanouissant en un callus d'un brun foncé sur l'endroit de la perforation ombilicale. Bords marginaux réunis par une callosité de même teinte que celle de l'intérieur de l'ouverture. Hauteur 17 millimètres. Diamètre 29 — Cette espèce habite les landes des environs de Madrid, en Espagne. L'IIdix asteia diffère de la Bondudliana, dont elle est très- voisine, par son test plus déprimé; r)ar la croissance moins régulière de ses tours de spire; par son dernier tour beaucoup plus grand et plus dilaté ; par son ouverture plus oblongue, intérieurement brunâtre et non blanche; par son péristome plus épaissi, plus obtus et plus évasé; enfin par son dernier tour, qui offre vers l'ouverture une déflexion descendante excessivement prononcée, et non lente et graduelle, comme chez la Bonduelliana. § G. Hélix Aucapitaimana. Testa pypinœa, pcrvio-umbilicata, dpprrsso-comprcssa, cornea, (rai)slucida, oblique slriatula prœsertim supra ; spira ferc coniplaiiala ; apice obtuso, levigalo, pallide coruco;— anfraclibus i 1/2 ad 5 supra 40C REV. ET MAC. DE zooLofiiE, [Mars 1863.) vix couvcxiusculis, ccicritcr crcscentibus, sutura impressa srparalis; — ultimo niaxiino, dilalato, in mcdio obscure vix subangulato, ad apcrturani lente regularitcrquc vix descendcntc ; — apertura paruni obliqua ac luuata, rotundata; — peristomate simplice recto; — mar- gine columellari expanso ac reflexiusculo; — marginibus callo sat valide junctis. Coquille excessivement petite, déprimée, comprimée, transparente, d'une teinte cornée uniforme et munie d'un large ombilic en forme d'entonnoir; stries obliques assez marquées surtout en dessus. Spire presque aplatie , à sommet lisse, obtus, et d'une teinte cornée plus pâle. Quatre tours et demi à cinq, à peine convexes en dessus, s'accroissant avec vitesse et séparés par une suture bien marquée. Dernier tour dilaté, très-grand proportionnel- lement, un peu aplati en dessus, convexe en dessous, ce qui lui donne une apparence subanguleuse vers sa partie médiane. Ce dernier tour descend lentement, réguliè- rement, d'une manière, pour ainsi dire, insensible vers l'ouverture. Celle-ci, faiblement oblique, peu échancrée, est arrondie. Péristome simple et rectiligne. Bord colu- mellaire évasé et réfléchi. Bords marginaux réunis par une callosité assez forte. Hauteur 1 millimètre. Diamètre 2 millimètres. Cette Hélice, que nous dédions à M. Henri Auca- pitaine, sous-lieutenant au 30'' de ligne, a été recueillie en Algérie par M. Joba fils, dans les alluvions de la Boudjariah et de la Seybouse. L'Hélix Aucapitainiana est le représentant, en Algérie, des formes européennes connues sous les noms d'Hélix pygmaca (Draparnaud) — et d'Hélix micropleuros (Pagct). § 7. Helix Nilotica. Testa obtccte imperforata, magna, globoso-conica, sordide striata, ad suturam ferecoslellata, pallide albidulo-fusca, aczonulisalbidulis cvaucsccnlibus obscure zonala; — spira elato-conica; — apicc Icvi- gato-obtuso ;— anfractibus 5 1/2 couvcxiusculis, ccleriler crcsccn- TRAVAUX INÉDITS. 107 tibus, sutura impressa separatis ; ullimo niaximo, rotundalo, ad apcr- turani paululum dcsccniJciilc; — apertura paululiim obliqua, lunato- rotuiidata; — p 'ristoiiiatc sirn|ilice, leviter iiicrassato , obtusalo; raarginc columcllari fore recto, cxpaoso ac late rcflcxo; marginibus tenui callo juuctis. Coquille imperforée , de {jrande taille , {jlobulcuse- conoïde, d'un blanc brunâtre sale, ceinte de zonules moins foncées aux 3/4 évanouies. Stries {;rossièrcs,la plu- part blanchâtres, fortes et saillantes surtout vers la suture; spire élevée conoïde, à sommet lisse et obtus. Cinq tours et demi peu convexes, s'accroissant avec vitesse et séparés par une suture assez profonde. Dernier tour très-grand, dilaté, arrondi, descendant faiblement vers l'ouverture. Celle-ci, légèrement oblique, est échancrée et de forme arrondie. Péristome simple, peu épaissi, obtus, non évasé; bord columellaire assez rectiligne, évasé et lar- gement réfléchi sur la fente ombilicale. Bords marginaux réunis par une faible callosité. Hauleur 42 millimètres. Diamètre 38 — Haut, de l'ouverture. . 26 — Cette espèce, qui est le représentant de l'Hclix po- matia (1) en Egypte, se trouve dans les endroits ombragés sur les rives du Nil, non loin de Damicttc. S 8. Hélix Genezabethana. Cette Hélice, une des plus curieuses qui aient été pu- l)liées dans ces derniers temps, a été découverte et re- cueillie par notre infortuné ann le docteur J. K. Uolh, de Munich, dans la vallée de Tibériade, en Syrie. Cette espèce, qui a été décrite par M. Albert Mousson de Zurich, n'a jamais été figurée et est restée pour ainsi dire encore inconnue. (1; Linnœus, Svst. iiat. (cd. X}, p. 771. 1758. 108 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Mars 1863.) Testa perTorafa, convcxo-lenticulari, carinata, depressa, subpcl lucida, striatula ac mimitissinie et elcganlissime undique grauulala, concolore, corueo-luteola ; — spira couvexa; apice parvulo, obtuso, sublevigato; — anfrac tibus 5 1/2 supra planulatis, carinatis, rcgu- liriter ac sat c'ieritcr cresceulibus, sutura lincari separatis; ultiino maximo, supra planulato, infra couvcxo, ad perforalionem subiu- flato, ac ad aperturam non desceudentc; — aperlura paululum vobliqua, luuata, angulato-rotundala, iutus albidula; perislomate simplice; margiuc supcro recto subobtuso; margiue ialero arcuato, intus paululum labiato, ac leviter expansé; margiue columellari late reflexoj marginibus callo tcnui, albido, junctis. Coquille perforée, carénée, déprimée, de forme con- vexe-lenticulaire. Test un peu transparent, terne, d'une teinte uniforme cornée-jaunâtre, imitant assez bien la nuance du vieux parchemin, muni de striations obliques et surchar{;é d'une infinité de petites granulations, serrées, symétriques, ressemblant à des fragments d'atta- che de poils très-caducs. — Spire convexe, à sommet petit, obtus et presque lisse. — Cinq tours et demi carénés, aplatis en dessus, s'accroissant régulièrement avec assez de vitesse, et séparés par une suture linéaire. Dernier lour très-grand, plan en dessus, convexe en dessous, surtout renflé vers la perforation, caréné à sa partie mé- diane et n'offrant vers l'ouverture aucune déflexion des- cendante. Ouverture faiblement obli(}ue , intérieurement blan- châtre, échancrée, arrondie, à l'exception du côté du bord externe où elle est anguleuse. Péristome simple, lîord externe supérieur droit, légèrement obtus. Bord externe inférieur arqué, faiblement bordé à l'intérieur et un pou réfléchi. Bord columcUaire fortement dilaté. Bords marginaux réunis par une légère callosité blan- châtre. Hauteur. ... 11 millimètres. Diamètre. ... 22 — TRAVAUX INÉDITS. 109 § 9. Clalsilia cedretorum. Testa subriniata, clavato-fusiformi, in medio venlrosa, brunnco- cornea ; — anfractibus 13 planulatis, sutura lineari sepiiralis; — supreiilis levigatis, miuulis, 5 lente cresceiitibiis, sœpissime decolla- lis; — alteris 7 oblique argutissimeqiie substriatulis, ac gradatim iiiflatis; — demura ultinio coarclato, soluto, elegaiilor co&tulato, bi- cristato; — cri^tis validis, compressis, creuulato-costatis, parallelis, ad marginera apcrturalem evanesceotibus ; — crista superiore lon- giore ; — apertura irreguîariter subangulalo-oblonga, infra bicanali- culata; — peristoraate coutinuo, soluto, intus labiato, late expanso ac reflexiusculo ; — laniella supera marginali stricta ; lamella infera validiore, alla, strictiore, profunda ac parum conspicna; plica pala- tali una, supcra, profunda, fere inconspicua; — luiiella magna vis conspicua. Coquille allongée en forme de massue, renflée à sa par- tie médiane, contractée à sa base et droite comme le manche d'une lance à sa partie apicale. Fente ombilicale peu prononcée. Test d'un brun corné. Treize tours pres- que plans, séparés par une suture linéaire. Les cinq pre- miers tours, lisses, s'accroissent lentement, régulièrement et sont entre eux d'une égale grosseur (1). Les sept autres qui suivent, ornés de fines striations légèrement obliques, visibles seulement à la loupe, s'accroissent un peu plus vile et prennent graduellement un renflement plus fort et plus considérable. Enfin le dernier tour (le treizième), contracté, comprimé, orné de stries plus prononcées et presque saillantes surtout à sa base, se détache de l'axe de la spiio. Ce dernier tour est muni, à sa partie inférieure, de deux arêtes cervicales. Ces arêtes, saillantes, créne- lées, côtelées, parallèles l'une à l'autre, se prolongent jus- qu'au bord péristomal. L'arête supérieure est la plus lon- gue et la plus fortement crénelée. Ouverture faiblement oblique, oblongue, irrégulière- ment anguleuse, présentant à sa base deux petits sinus ca- (1) La plupart du trmps, ces cinq premiers tours sont brisés, et n'cxiblent que chez quelques échantillons bien conservés. 110 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Mars 18G3.) naliformes qui sont les dépressions intérieures des deux arêtes cervicales. Cette ouverture est ornée de deux la- melles. La première lamelle supérieure est marginale, comprimée, très-saillante et un peu contournée. La la- melle inférieure, bien que plus considérable, plus élevée, est assez profondément située pour qu'elle soit peu apparente. Pli palatal unique, supérieur, et tellement enfoncé à l'intérieur qu'il est peu visible. — Lunelle grande, à peine visible. Le péristome, continu, complè- tement détaché, intérieurement épaissi, est largement di- laté et réfléchi. Longueur 25 millimètres. Diamètre 6 — Cette bizarre Clausilie, l'une des plus intéressantes de ce genre, habite en Syrie. Elle a été recueillie [)ar M. Léon Raymond sur une montagne qui domine la ri- vière du Nahr-el-Kelb, à 12 kilomètres de l'embouchure de cette rivière. Cette espèce est très-rare. § 10. Cl.visilia Ray3îondi. Testa fusiformi, vaille niedio ventrosa, ad basin coarclato-coin- pressa, cylmdrclliformi ;— coraeo-brunuea, valide lamellato-costata; — costis albidis; — spira clougata ; apice levigato, obtuso, mamil- lato ; — anfractibus 10-11 convexiusculis, sutura sat impressa se[)a- ralis ; duobus supreniis levigatis ; — ultimo augustato, planulato, maxime soluto, valde bicristato; cristis cervicalibiis comprcssis, productis, parallelis, ad apcrturam uoti couflucntibus; — crista su- periore, alla, lougiorc, stricta, undulata ac creuulala ; — apcrlura ampiissima rotuudata, iatusalbida; lamtlla supera margiiiali, par- vula ; infera vaiidiore, profuoda, maxime eompresso-produela ; — luoella iuconspicua; — peristomatc coutiuuo, uudiqiic lato cx- paiiso. Coquille fusiformc, c'est-à-diic renflée vers son milieu, amoindrie à ses extrémités. Test d'un brun corné foncé, orné de lamelles blanchâtres, saillantes, également dis- TRAVAUX INÉDITS. 111 lanles les unes des autres. Spire allon.<îée, à sommet lisse, obtus et renflé, comme mamelonné. I)i.\ à onze tours peu convexes, séparés par une suture assez profonde. Les deux premiers tours sont lisses, tandis que tous les autres sont munis de fortes côtes. Le dernier tour, contracté, ré- tréci, aplati, se détache d'une manière remarquable (1 à 1 millimètre 1/2) de l'axe de la spire. Ce dernier tour possède à sa base deux petites arêtes cervicales qui ne se rejoignent point vers l'ouverture, mais qui se tiennent à peu près à égale distance l'une de l'autre. L'arête cervi- cale supérieure, très-saillante, comprimée, un peu créne- lée, est plus longue et plus forte que l'autre. Ouverture très-grande, de forme arrondie, intérieure- ment blanche, offrante sa partie supérieure deux lamelles. La première est marginale et de faible taille; la seconde, au contraire, est plus forte, plus contournée, et plus en- foncée dans l'intérieur. Péristome continu, complètement libre et largement réfléchi de tous côtés. Longueur 15 millimètres. Diamètre 3-4 — Celte magnifique espèce habite, en Syrie, les montagnes (jui bordent la vallée du Nahr-el-Kelb, à une distance de 7 kilomètres de l'embouchure de cette rivière. Cette Clausilie, recueillie par M. Léon Raymond, ca- pitaine de gendarmerie, prévôt de l'expédition de Syrie en 18G0, est assez abondante sur les rochers dans cette localité. N. B. Les planches relatives à ce Mémoire paraîtront dans le numéro suivant. Descrii>tion de Cicindélètes et de Carabiques' nouveaux, par le baron de Chaidoik. Tricondylacreùrepunctata, long. 20-2i m. Nigra, clytris opacis subaeneis, thoracis parte intcrmedia antcrius cras- 112 REv. KT MAC. DE zooi.or.iE. [Marx 18G3.) siorc, olylris postice valde {jibbosis, sat amplialis, ubique crcbcrrime punctalis, anlice riififiilosis, femoribus palpo- rumque basi rufo-ferrugineis. Tr. cyoneo major, differt colore nigro, subseneo, spatio inler sulcos frontales paulo latiore, elytris crebrius at subtilius punctatis, rugis baseos obsoletioribus, antennis pedibusque longioribiis. — Siam, de Castelnau. d CoUyris suhtilis, long. 11 m. Viridi-cyanoa, gracilis, antennis pedibusque tenuissimis, modice elongatis, capile elongato, pone oculos vix prominulos subattenuato , thorace postice vix strangulato , poslerius vix inflato , anterius sensim attenuato, elongato-conico, villosulo , antice strangulato , obsolète transverse striato; elytris angustis, subtilissime punctulatis, apice sublaevibus, sub- dentatis, antennis basi cyaneis, medio longius luteis, apice piceis, palpis piceis, labialium stipitc diluto, pedibus cyaneo-obscuris, femoribus rufis, apice supra cyaneo- lineato. C. maculicornis m. summa affinitas, difFert an- tennis basi et apice obscuris, palpis fere totis piceis, femorum apice cyaneo-linealo, tibiis et tarsis cyaneis, capite pone oculos longiore, liis magis depressis, elytris apice sublœvibus et dentatis, nec rotundatis (tarsi postici desunt). Siam, de Castelnau. Carabus inviclus, long. 28 m. Niger nilidus, thorace violaceo, elytris viridibus, nigro-coslatis, violaceo-margi- natis. Copu/ modicum, obsolète rugulosum, clypeo hcvi, oculis prominulis; thorax capite fere duplo lalior, snb- Iransverso-quadratus, postice vix anguslior, laferibus anterius parum rotundatis, posterius redis, tenuiter mar- ginatis, vix reflexis, basi vix cinarginata, angulis poslicis perparum productis, latis, rotundatis, apice vix deflexis, supra levissime excavatis, dorso planiuscuio, subruguloso, linea média modice impressa ; clytra thorace paulo latiora, modice elongaio-ovata , basi callo distincto, humeris parum prominulis (magis attamen quam in iberxco), rotun- datis , apice subtruncalo-rolundato, anum non legente, TRAVAUX INÉDITS. 113 anterius modice angustata, dorso planiusculo , apicem versus non declivis, juxta suturam subexcavalo-depresso, hac, costis in singulo duabus parum elevatis, tubercu- lisque triplici série obtusiusculis , subnitidis, basin api- cemque attingentibus , margine anguste ruguloso, sat reflexo, inter costas tuberculorumque séries striae bina; subpunctatae , interjecto interstitio angustulo parumque elevato ; antennœ liaud nodosae , dimidio corpore lon- giores, palporum apex parum sccuriformis, pedes valde elongati, validiusculi, femoribus anlicis sat incrassatis, tarsi aniici maris articulis quatuor satis dilatatis, subtus spongiosis. Car. Lafertei m. affinis, minor, caput et thorax multo laîviora, iiujus lateribus multo minus subtiliusque marginatis, elytra planiora, apice haud excisa, obtusiora, omninoque aliter sculpta. Armenia alpina, Moritz Wagner. J'ai reçu ce rarissime Carabe de M. Hampe qui en pos- sédait deux individus seulement. Le mien est un màle, que j'ai comparé aux mules des Carabus iberus et Lafertei. On a énoncé l'opinion que le C. Lafertei, dont le refuî- gens m, n'est qu'une variété de couleur et plus large, ne différait pas spécifiquement de Vibcrus. Je dois cependant observer que le Lafertei est sensiblement plus allongé; sa tête et son corselet sont beaucoup plus rugueux , celui-ci est moins court, ses angles postérieurs sont bien plus relevés et ne se replient pas en dessous comme dans Vibcrus, ses élytres sont moins rétrécies à leur base, les épaules sont moins effacées, l'extrémité est tronquée plus obliquement et plus sinuée ; leur sculpture est aussi diffé- rente et se compose d'intervalles à peu près égaux en largeur, dont les uns sont alternativement interrompus, et les autres ne le sont pas, et l'on ne voit pas, comme dans Viberus, de gros points enfoncés; les stries se pro- longent plus vers la base qui n'est pas aussi lisse ; les an- tennes et les pattes sont sensiblement plus allongées (tou- jours en comparant les mâles). J'ai pris Viberus sur le 2« sÉniF. T. XV. Année 1803. 8 114 REV. ET MAC. DE zooLOGïE, {Mars 18G3.) sommet le plus élevé d'une montagne de la chaîne cen- Irale du Caucase près de Kwischet, à la limite des neiges éternelles, tandis que le Lafertei se trouve sous les tr&nes d'arbres à une élévation de 5 à 600 pieds, non loin d'Abbas-Touman dans les montagnes voisines de l'Asie Mineure et distantes de plus de 200 lieues. Carabus coriaceipentiis, long. 26 m. Niger, opîvcus, ely- rorum sculptura insignis, a C. Mannerheimii differt capite paulo longiore, thorace ampliore, longiore, basi paulo laliore, antice evidentius angustato, lateribusposticerectis parallelis, angulis posticis magis productis, apice rotun- datis, cxtus altius reflexis, elytris paulo latioribus, paral- lelis, subtitiliter granulato-coriaceis, triseriatim luber- culatis, tuberculis elongatis, nitidis, parum elevatis, inter singulam seriem séries binaî e granulis rotundatis, nitidis, subelevatis, caetera granulaiione grossioribus. Antennse ut in Mannerheimii nodosœ. China borealis. A. Deyralle dédit. Carabus brcviformia, long. 23 m., lat. elytr. 10 m. Niger parum nitidus. C. Kruberi proxinuis, ejusdem varietate latiuscula [Bungii] adhue latior, ditîert antennis articulis singulis longioribus, thorace multo subtilius punctulato, postice minime angustato, laliore, lateribus magis expla- nato-reflexis, angulis posticis multo magis productis, apice obtuse acutis, elytris convoxioribus, humeris magis qua- dratis, subrectis, rotundatis, lateribus magis rotundatis, margine lateraii praesertim anterius latius altiusque reflexo, minus dense granulato, striis numerosis simpli- cibus, subinterruptis, interstitiis omnibus fréquenter et valde irregulariter interruptis, apicem versus convexio- ribus, punctis nonnullis utrinque juxta strias impressis ; corporc subtus omnino impunctalo, Iscvi, pedibus lon- gioribus. Dsungaria, Karélin. Calosoma viridi-sulcatum, long. 27 m. Nigrum, subopa- cum, capite rugoso-punctato, in foveis viresccnte, venice Isevi subincrassato , oculis modice prominulis; thorace TRAVAUX INÉDITS. 115 capite duplo latiore, anterius angustato, apice parum emarginalo, angulis anticis capiti anncxis, acutis, parum proniinulis, lateribus œqualiler rotundatis, basi média recte truncata, angulis posticis subproductis, late rotun- datis, supra late profundiusque excavatis, lateribus antice angustius, poslice latius explanato-reflexis, dorso parum convexo, anterius obsolète, poslerius evidcnter minus dense punctulato; utrinque postice subfoveolato, linea média tcnuissima, impressionibus Iransversis vix ullis, intra marginem et in excavationibus virescente; c/y//m Ihorace paulo lalioribus, latitudine fere duplo longiori- bus, ovatis, basi truncatis, apice conjunctim acuminate rotundatis, humeris convexis rotundatis, lateribus medio subrectis, dorso valde convexis, sutura angusta, costisque in singulo quatuor latis deplanatis apice confluentibus ni- gris; interstitiis multo anguslioribus, depressis, biseria- tim striato-punclatis, vittaque intramarginali seriatim tu- berculata viridi-cyaneis, ipso margine epipleurisque ni- gris; àbdominis lateribus punctatis, Mexique intérieur, Dohrn. Lôricerâ fotundicollis, long, 8 m. A L. inlicorni difFert oCuiis minus prominulis, anlennis gracilioribus, articulo primo majore subclavato, thorace lateribus magis rcflexo, angulis posticis magis rotundatis, basi punctulata, utrin- que excavata, non vcro lineatim impressa, elytris longio- ribus, ovatis, humeris omnino rotundatis, haud quadra- tis, striis profundioribus, postice extusquc vix punctatis, pedibus longioribus et gracilioribus, colore obscure pi- cGo, vix metallescente, elytris interdum rufescentibus. Mexique (État d'Oaxaca, Capulalpam, en juin), A. Salle. Scaripliilss lucidus, long. 22 m. Ebeninus, nitidissi- mus; capite subtransverso-quadrato, lœvi, fronte subbi- foveolata, clypeo utrinque striatulo et foveolalo; ihorace cordato, apice profunde cmarginato, angulis proluctis summo apice subrotundatis, basi valde angustata, lateri- l)us rogulariter rotundatis, ad aiigulos posticos breviter 116 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mars 1863.) sinualis, his rectis suboblusis, basi subrecle Iruncata, ulrinque subobliquata, dorso planiusculo, lœvissimo, li- nea média tenui vix impressa, juxta apice in praecipue medio obsolète Iransverse lineato, utrinque ante basin linea longitudinali subrecta obsolète impressa, lateribus basique tenuiter marginatis; elytris latitudine thoracis, breviter ovatis, basi truncata, medio emarginata, humeris marginatis descendcntibus, extus snbobtuse dentatis, late- ribus modice rolundatis, apice rotundalo, haud acumi- nalo, supra laevissimis, striis nullis, sutura impressa, mar- gine laterali tenuiter reflexo, anterius subexplanato, in- tra marginem série e tuberculis ocellatis continua, pone médium intra seriem punctis majoribus tribus ocellatis piliferis, margine apiceque subopacis. Melbourne, S. Stevens. Passalidius afer, long. 31 m., lat. 9 m. Niger opacus, capite transverse quadrato, Isevi, fronte undulata et cari- nulata, clypeo quadricornuto, cornubus breviusculis ; ihoracc capile paulo latiore, latitudine dimidio breviore, anterius subdilatato, apice modice emarginato, angulis anticis Iruncatis, truncatur£E angulis rotundatis, lateribus rectis, fere parallelis, angulis posticis basique late rotun- datis, hac medio haud producta, recte truncata, dorso modice convexo, lœvi, medio tenuiter lineato, pone api- cem Iransverse haud impresso, juxta angulos subrugato, longius ante basin utrinque unipunctato, ibique linea transversa sinuata impresso, margine laterali minus latç acute reflexo, intra marginem série punctorum impressa ; scutello trigono, postice lacvi, utrinque unipunctato; elytris latitudine thoracis, quam lata fere duplo longiori- bus, basi truncata medio subemarginata, humeris rectis sat rotundatis, lateribus parallelis, apice obtuse rotun- dato, dorso medio modice convexo, ad latera abruptius, ad apicem fere verticaliter declivi (ut in Scaptcris inge- nuis), intra marginem angustc, apice longius granulato, striis tribus internis obsolelis, caeleris sulciformibus, ora- TRAVAUX INÉDITS. il7 nibus apice abbrevialis, intcrslitiis primis planissimis, lîEvibus, quinto, sexto, septimo et octavo acute carinatis, imprimis octavi basi, postice abbrevialis, haud confluen- libus, sulcis inter carinas latiusculis, lineatim granulatis; suhtm lœvis, nilidns, ano postice fortius rugato, tibiis in- termediis extus unicalcaratis, posticis extus medio dila- tatis. Port-Natal. Passalidius Andersonii, long. 40 m., lat. 12 m. Prœce- denti simillimus, multo major, imprimis latior, fronte ru- Ijulis inlricatis aculiusculis dense tecta, thorace antice magis dilalato, margine laterali fréquenter indentato, la- tius reflexo, apice utrinque fortius rugato, medio substria- to, lateribus rugiferis, foveis basalibus elongatis, diver- gentibus, elytris latioribus, minus elongatis, apice obtu- sïus rotundatis, striis internis magis punctatis, sulcis ex- ternis evidentius granulatis. Lac N'gami, Anderson. Le menton à lobes aigus, muni, au milieu de son échan- crure, d'une grande dent tronquée un peu bifide, les courtes mandibules à dents internes relevées en corne (la mandibule gauche obtuse et ne dépassant pas la base de la deuxième corne, de manière à n'y former qu'une écliancrure], la brièveté des articles des antennes à l'excep- tion du premier qui est long, mais tout à fait caché dans la rainure suboculaire; la saillie remarquable des joues en dessous des yeux et qui les dépasse sensiblement en for- mant une carène tranchante arrondie, la déclivité pres- que verticale de l'extrémité des élytres (à peu près comme chez les vrais Scaiiterus] et quelques autres carac- tères tirés de la conformation des pattes, ont nécessité pour ces deux espèces la création d'un genre nouveau, sur lequel je me propose de revenir par la suite. Le nom fait allusion à sa ressemblance avec les Passalus. Scapterus sulcatus, long. 13 m. Se. Guerinii summa aftinitas, differt stalura minore et angustiore, cornu fron- tali minore et acutiore, capite fortius rugato, thoracis disco lateribus magis punclato, foveis basalibus profun- 118 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (MufS 1863.) dioribus, elytris apice minus truncalis et magis rotunda- lis, sulcatis, sulcis latiusculis foveatis, interstitiis valde convexis, laevigatis. India orientalis borealis, D'' Bacon. Scapterus (spurius) Dohrnii, long, 15 1/2 m. Habitu Se. longicollem Pulzeys simulât, multo vero major, robuslior, caput grossius obtusiusque rugatum, thorax adhuc lon- gior, angulis anticis magisproductis, discoanteriorelaevi, fovea basali brevissima, elytrabreviora, humeris rolunda- tis, haud dentatis, disco convexiore, striis obsolète punc- tatis, interstitiis latioribus, subconvexis, laevigatis, tertio, quinto et seplimo tri aut quinque punctatis, ano medio latius haud punctato. Java, Dohrn. Scaptnus crcnatus, long. 15 m. Habitu et magnitudine omnino praecedenlem refert, differt capite non rugato at valde insequali, thorace breviore crassioreque, angulis anticis vix productis, obtusiusculis, lateribus ad angulos anlicos subincurvis; elytris subovatis, paulo latioribus, striis in fundo grosse crenatis, interstitiis convexioribus, haud série punctatis, secundo, quarto sextoque apice abbreviatis, cœteris ibidem connectisintricatis, abdomine laleribus grossius punctato. Cochinchina, Doué. Ces deux derniers ainsi que le Se. longicollis n'appar- tiennent que très-imparfaitement au genre Scapterus dans lequel je ne les maintiens que provisoirement; l'extrémité des élytres est tout autrement conformée. Lislropus discopharus, long. 7 1/2 m. Mâle. Kufo-pipeus, elytris leslaceis macula média suturali rotundata obscura, antennis, palpis pedibusque ferrqgineis; a L brevicorni prœter colorem differt magnitudine multo minore, slatura paulo angustiore, capite regulariier acuteque oclocarinalo, oculis minus prominulis, thorace anlice minus dilatalo, angulis anticis obsoletius ayriculatis, apice subtilissinie striato, foveis basalibus linearibus longioribus, elytris convexioribus, humerorum dente interno acutiore, regu- lariier ovatis, nec versus apicem altenualis. Bolivie (Valle Grande), Guérin-Méneville. TRAVAUX INÉDITS. 119 Àgndia (juijancnsis, long;. 17-23 m. Ni{][ro-picea, nilida, capite pal|)is, antennis pedibusquo rufo-piceis, elyfris subœneis; caput eIon{;ato-ovatum, pone oculos longius produclum, in mare niagis altenuatuni, oculis prominulis, laeve, subdcplanatum ; thorax latiludinc ca[)itis, eoquo haud longior, pone médium ampliaiis, lateribus mcdio subrotundatis, ante apicem sinuatis, ante basin niodice excisis; dorso subdeplanato, Iransverse subtililer strigoso, utrinque obtuse carinalo , carinis basi brevius, apice lon- gius abbrevialis, laevibns , linea interna juxla carinas dor- soque hinc inde punctatis, linea média fereobsolcta, basi Iransverse impressa, proslerno omninolaevi; e/t/ Nietneri, Motch. Cirrhospilusconivorus. Motch., in Litt. Marietta leopardina, N., in Litt. Chilocorus circumdatus, Schonh. Acarus translucens, N. (1) Le café cultivé et préparé d'une manière peu soignée par les indigènes est connu sous le nom de " native coffec " par opposition au café qui est produit sur les plantations dirigées par des Européens et que l'on appelle " plantation coffce. " — Trad. (2) Les espèces indiquées " Motch. in Lt«." et " N. iu Litt. " ont dû être décrites dans les Etudes cntom. de M. de Molchoulski, 18(iO ; celles indiquées " Feld. in Lilt." et"Schiueriu L?7<."dauble Wie- ner entom. Monalschrifl, 18G0. TRAVAUX INEDITS. 125 Lecanium nigrum, N. (BInck bug.) Sijncladhim Nictneri, Kabh., Dresd. i Hedwig, 1858. f Tricho.^porium Gardneri, Beik. , J. f ' ^ Jfort. Soc. Lond., 1849. \ 5. Àphis coffeœ, N. (coffee-louse). Parasites : Syrphus Nietneri, Scliiner, in Lilt. » splendens, Dolesch. Micromus australis. Hag. Yerz. Wien. z.-b. Gess. 1858. 6. Strachia geometrica, Motch., in Litt. LÉPIDOPTÈRES. 7. Aloa laciinea, Cram. pap. exot. 8. Orgxjia Ceylanica, N. 9. Etiproctisvirgujicula, V^^a\k., loc. cit. 10. Trichia exigua, Feld., in Lilt. 11. Narosa conspersa, Walker, loc. cil. 12. Limacodes graciosa, Westw., Ent. cab. 13. Drepana ? 14. Zeuzera cojfeœ, N. 15. Agrotis segetum, Wien. V. (Black grub), 16. Galleriomorpha îichenoidcs, Feld., in Lilt. 17. Bonrmia Ceylanicaria,Ve\d., in Litt. 18. » leucostigmaria, Feld., in Litt. 19. Eufithecia coffcaria, Feld., in Lilt. 20. Torlrix coffearia, Feld., in Lilt. 21. Gracilaria (?) coffeifoUella , Motch., loc. cit. DIPTÈRES. 22. Anthomyza (?) coffeœ, N., in Motch., loc. cit. ORTHOPTÈRES. 23. Phymatea punctnta, D. 126 REV, ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mat'S 18G3.) COLÉOPTÈRES. 24. Ânciflonycha spec. ? (White grub.) 25. Arhines (?) destructor, N. APTÈRES, 26. Acarus cojfeœ, N. MAMMIFÈRES. 27. Golunda Ellioti, Gray, in Kel. Prod. (coffec-rat). Descriptions et observations. 1. Pseudococcus Adonidum (Whitc or niealy biig). Mâle : lêle assez carrée, élargie en arrière et arrondie anx angles postérieurs; yeux saillants, noirs; petits ocelles latéraux; antennes de 9 articles, le 2" le plus long, le 3^ le plus court , les articles 4-9 subégaux ; bouche représentée ex- térieurement par deux protubérances noifes, ressemblant à des mandibules émoussées. Thorax large, carré-oblong, élargi aux épaules; 2 ailes grandes, à 2 nervures, hya- lines ; fortement iridescentes, couchées le long du dos, se recouvrant à moitié l'une l'autre pendant le repos. Scu- tellum large, transversal, arrondi au sommet. Abdomen subcylindrique, d'une apparence ridée, avec 2 longues soies anales qui sont légèrement bouclées et d'une con- sistance farineuse (mealy) et cassantes. L'insecte est d'un brunâtre sale clair et légèrement velu; il est beaucoup plus petit que les femelles; il n'a guère qu'une demi-ligne de long, et ressemble à certaines petites éphémères. Femelle : aptère, ovale, d'un violet brunâtre couvert d'une poussière blanche farineuse qui forme, sur le bord, une frange roide, fournissant une dentelure ou toufFe de chaque côté de chaque segment, et deux soies à l'extré- mité de l'abdomen. Le dos est marqué de trois plis lon- gitudinaux et de plis transversaux, dont le nombre corres- pond à celui des segments ; sur chacun des trois plis TRAVAUX INÉDITS, 127 longitudinaux la sécrétion farineuse forme une sorte de crête. Les antennes, les pattes cl la promuscide sont d'un brun clair et légèrement velues. Les premières sontséta- cées, presque aussi longues que les pattes, dirigées en avant et formées de 8 articles, dont le dernier est le plus long. La promuscide est située entre la paire de pattes antérieure, garnie de quelques poils, mais ne porte pas de soies suceuses à son extrémité. La larve et la nymphe de la femelle ressemblent à l'in- secte parfait, mais dans des proportions moindres. Dans la nymphe du mâle, les ailes et les soies anales sont rudi- mentaires ; dans la larve du mâle, elles manquent totale- ment. Ces mâles imparfaits ressemblent à des pucerons ou à de jeunes psoques, mais ils portent les antennes tournées en arrière le long des côtés du corps. Les larves et les nymphes sont actives, elles se meuvent. La propagation étant continue, on rencontre ces in- sectes toute l'année dans leurs différents états de déve- loppement ; il me semble cependant que les mâles sontplus abondants en juin et en janvier que dans aucune autre saison. Ils affectent les localités sèches et chaudes, et se trouvent aussi bien sur les branches que sur les racines des arbustes, jusqu'à environ un pied au-dessous du sol. Les œufssont déposés eLenveloppés dans unesubstance blanche cotonneuse ; ils sont ovales et de couleur jaune. Je ne suis pas sûr qu'il n'y ait pas deux espèces dans l'île, car je trouve certaines communautés sensiblement plus aplaties et couvertes d'un duvet farineux plus dense, ('ola pour- rait, toutefois, n'être que des variétés locales. Le Pseudoc. Adonidum semble être identique à l'espèce naturalisée dans les serres de l'Europe, qui est peut-être cosmopolite. Elle est très-voisine du Psendoc. Cacti, de Linné, qui est la Cochenille. Il existe dans l'île plusieurs insectes qui ressemblent au Pseudoc. Adonidum^ mais ils ont la di- mension d'une pièce de six pence ou môme d'un shilling. 128 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Mars 1863.) et appartiennent au genre Dorthesia; j'ai généralement trouvé l'espèce des montagnes sur la tige d'un Laurier, le Tetranthera Gardneri, Thw. On trouvera des observations générales sur ces In- sectes après les descriptions du Lecanium coffeœ et L. nigrum. Le Pscudoc. Adonidum est la proie de la larve du SCYMNUS ROTUNDATUS. Petit Coléoptère de la famille des Coccinellides, qui est noir et pubescentet a la grosseur d'une tête d'épingle. Sa larve ressemble beaucoup au Pscudoc. Adonidum et pour- rait aisément être prise pour lui. Elle est, toutefois, plus allongée, plus étroite, plus aplatie et d'une couleur jau- nâtre, mais couverte de poils blancs serrés et roides, de la même nature cotonneuse que ceux du Pseudococcus. Ce revêtement se renouvelle quelquefois, et il est surtout épais quand la métamorphose va avoir lieu. La larve su- bit sa transformation dans un mince cocon ovale à l'exté- rieur duquel l'enveloppe blanche de la larve reste adhé- rente. Cette larve est très-active et s'attache à la face in- férieure du Pseudococcus. J'en ai élevé plusieurs, en mars et avril 1859, dans des bouteilles vides. AVestwood (/n- Irod., vol. I, 398) mentionne le fait de la larve d'un Scymnus se nourrissant d'Aphides et (vol. II, 443) celui d'Insectes de ce genre vivant aux dépens d'Alenrodes. La larve du Scymnus est un parasite externe, et M. de Mot- choulski se trompe lorsqu'il dit que je l'ai découverte dans le Pseudococcus. Le Pseudococcus est aussi la proie des EnCYRTUS NlETNERI et Chartocerus musciformis Qui sont deux petits Hyménoptères dont le premier est TRAVAUX INI^DITS. 129 jaunâtre et commun, et le second noir et plus rare. Ils n'ont que t/'2"' de Ion{i;. Il y a aussi une très-petite mite translucide blanchâtre que l'on trouve mêlée au Pseudo- coccus et qui lui est sans doute nuisible à un certain de- gré. Je l'appellerai ACARUS TRANSLUCENS. 2" Lecanium coffeœ ( Brown or scaly bug). — Mâle; tête arrondie-ovalaire dans le sens transversal, rétrécie et carrée en avant ; yeux grands, noirs; deux petits ocelles latéraux ; antennes de neuf articles, dont le second est le plus court et le troisième le plus long ; articles décrois- sant depuis celui-là jusqu'à l'extrémité ; bouche comme dans le mâle du Pseudococcus Adonidum. Thorax grand, cordiforme, rétréci en avant ; deux ailes hyalines, à deux nervures, la subcostale d'un rose foncé ; au repos elles ne sont pas étendues le long du dos, mais à moitié éta- lées. Scutellum comme dans le Pseudococcus Adonidum. Abdomen subcylindrique triangulaire, d'un aspect ridé, avec deux pointes latérales, un appendice central et deux longs filaments fins et blancs à l'extrémité. L'insecte est encore plus délicat que le mâle du Pseudococcus, d'un brun-rosâtre clair, légèrement velu, très-joli. Femelle ; aptère, testudiniforme, jaunâtre, marbrée de gris ou de brun clair, subovale, plus ou moins hémisphé- rique selon l'âge ; dos rugueux avec une côte longitudi- nale élevée et deux transversales; yeux marginaux, noirs ; antennes de sept articles, le troisième le plus long ; pro- muscide ayant un long suçoir ou soie. Les vieux individus sont d'un brun clair avec un bord foncé ; ils sont lisses, hémisphériques, fixés à la branche. La larve de la femelle a deux filaments anaux qu'elle perd plus tard. Les larves et les nymphes des deux sexes sont actives, à l'exception de la nymphe du mâle qui se trouve en abondance à la 2* sf'RiK. T. XV. Anni-e 18().'?. 'i 130 HEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE, [MoVS 1863.) face inférieure des feuilles, oii l'on découvre facilement ht longue coque, étroite et ovale sous laquelle elle se trouve. Cette coque est transparente et composée de neuf plaques, dont trois sont centrales et trois sont disposées de chaque côté. J'ai quelquefois trouvé la face inférieure des feuilles entièrement couverte de nymphes de mâles toutes mortes. Cet insecte affecte les localités élevées (au-dessus de 3,000 pieds), froides, humides, peu aérées ; on l'y ren- contre dans tous les états de développement et pendant toute l'année, car la propagation est continue chez cette espèce comme chez le Pseudococcus Adonidum. De même aussi que chez ce dernier insecte les mâles semblent être plus abondants en juin et en janvier que dans aucune autre saison. Les œufs qui sont ovales et de cou- leur rosâtre ne sont pas positivement pondus par la fe- melle; mais, lorsqu'ils arrivent à maturité, celle-ci meurt^ et tout son intérieur forme une masse d'œufs protégée par la coque. Cette espèce est très-voisine de l'Insecte de la Laque (Coccus lacca, K.) de l'Inde, Le Lecanium coffeœ est infesté de plusieurs parasites^ parmi lesquels les suivants sont les plus communs : Scutcllista cyanea, Cephaleta purpureiventris, Encyrtus Nietneri, » brunneiventris, » paradisicus, » fusciventris, Cirrhospilus coccivorus, Marielta leopardina. Tous ces insectes sont des Hyménoptères extrêmement petits, présentant sous le microscope les formes les plus élégantes et, pour la plupart, les plus brillantes couleurs métalliques ; la Marietta, par exemple, est toute tachetée ou ocellée de noir et de blanc, comme un Léopard. On peut les obtenir facilement en plaçant dans une bouteille une branche garnie de Lecanium et coupée de longueur convenable; on y trouvera, après quelque temps, les pe- TRAVAUX INÉDITS. 131 tiles guêpes sorties du Lecanium et volant çà et là dans l'intérieur. Le parasite dépose ses œufs au milieu des Le- canium ; une fois écloses, les jeunes larves trouvent faci- lement leur chemin vers la face inférieure molle du corps de leurs victimes, où elles s'attachent comme des sang- sues ; protégées et nourries par le corps de leur hôte, elles restent dans cette position jusqu'à ce qu'elles aient atteint l'état parfait. Naturellement un Lecanium ainsi attaqué ne produit pas d'oeufs, et, au lieu do jeunes larves, il finit par en sortir ces petites guêpes. Dans les coques des vieux Lecanium on remarque souvent un ou deux trous ; c'est par là que les parasites ont effectué leur sor- tie. J'ai vu jusqu'à six larves (appartenant à différentes espèces d'Hyménoptères) attachées à un seul Lecanium. On peut voir facilement ces larves en retournant quelques Lecanium adultes avec la pointe d'un canif; ce sont des petits vers blancs ou jaunâtres, dépourvus d'yeux et de pattes ; quelques-uns d'entre eux peuvent sauter à une distance considérable en repliant leur corps en deux, et en l'étendant ensuite de toute sa longueur par un mouve- ment spasmodique. Je reviendrai plus loin sur ce sujet. En examinant des Lecanium adultes on trouve souvent leurs coques pleines, au lieu d'oeufs, d'une substance l)lanche et floconneuse dans laquelle se remue activement l'Acarus que j'ai mentionné plus haut : Acarus translucens. — J'ai pensé, mais sans en être certain, qu'il pouvait bien être, dans ces cas-là, le des- tructeur des œufs, et que la substance floconneuse était formée par les coques des œufs vides et en voie de dé- composition. Les planteurs ont un autre allié dans la larve d'une espèce de Coccinelle qui vit aux dépens du Lecanium : Chilochorus rircumdatua (Ch. nigro-marginafus, N., in 132 Riîv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mars 1863.) Molclî., Et ent.). — Celte larve est d'un gris cendré, ornée de taches noires et de ranj^ées d'épines noires. L'insecte parfait ressemble assez au Lecanium coffew adulte; il est semi-globuleux, d'un brun clair avec un bord noir sur le pourtour des élytres, ïl y en a une variété qui est com- plètement brun foncé. La peau de la larve se fend, mais n'est pas rejetée quand l'insecte passe à l'état de nymphe. Lorsque l'insecte parfait sort de sa double coque, il est blanc ; il se retourne sur lui-même la tête du côté de la par- tie postérieure de la peau, et reste, pendant vingt-quatre heures, dans cette position, sur ses enveloppes précé- dentes, avant de se mouvoir. Pendant ce temps il prend sa coloration propre. Il est commun dans toutes les sai- sons, mais surtout de mars en septembre; on le remarque dans toutes les phases de ses métamorphoses, la larve se fixant ordinairement à la face inférieure de la feuille quand l'époque de la transformation approche. 3° Lecanium nigrum (Black biig). — Le mâle de cette espèce m'est inconnu. La femelle a la {t»rme d'un bouclier; elle est beaucoup plus large et plus plate que celle du £. coffeœ ; sa couleur varie, selon l'âge, du gris-jaunâtre au brun foncé et presque au noir ; elle est subovale ; la face dorsale est légèrement rugueuse vers le bord et marquée d'une côte longitudinale et de deux côtes concentriques ovales sur le disque. La coque, vue au microscope, se montre composée de petits compartiments semblables au pavé d'une rue. Fente anale comme dans la femelle du L. cof- feœ. La vieille femelle a la forme d'un bouclier ; elle est noire, avec une légère côte longitudinale. La larve a deux longues soies anales noires et un tube protrac- tile. Cette espèce se rencontre seule ou mêlée avec le L. coffeœ; mais elle est très-distincte de celui-ci et se re- connaît à première vue. Elle est beaucoup moins abon- dante et, par conséquent, sans importance pour lo plan- SOCIÉTÉS SAVANTEtî. 133 leur. Je n'ai pas réussi à obtenir des parasites de cette espèce. Pour suivre le cours naturel de nies observations, je dois mentionner maintenant un champi{;non : ^, ! Syncladium Nietneri, [ Trichosporium Gardneri. [La suite prochainement.) il. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des sciences de Paris. Séance du 2 mars 18G3. — M. Husson présente une deuxième note sur la quantité d'air indispensable à la respi- ration durant le sommeil : M. Cuzent adresse la note suivante sur un cas û' empoi- sonnement. « Appelé, en qualité d'expert , à démontrer la pré- sence du cuivre dans des Huîtres vertes saisies sur le marché de Ilochefort , et à déterminer la quanliié qu'elles contenaient de ce toxique, j'ai été à môme de faire quelques observations intéressantes. En attendant que mon travail soit achevé, je viens indiquer deux pro- cédés qui permettent de reconnaître à l'instant la pré- sence du cuivre dans ces mollusques. « 1° Le premier consiste à employer l'ammomagMe pure. Si l'Huître contient du cuivre, sa teinte, au lieu d'être d'un vert bleuâtre plus ou moins foncé, est d'un vert clair [vert d'herbe), et le molluscpie parfois laisse suinter des lobes de son manteau une matière visqueuse qui ressemble à un précipité de vert-de-gris. Versée sur la chair de l'Huître, l'ammoniaque, par son contact, produit la couleur bleu 134 REV. El MAC. DE ZOOLOGIE. [McirS 1803.) foncé qui caraclérise le sel de cuivre ammoniacal, et 1 ou peut alors suivre la trace du poison jusque dans les vais- seaux les plus déliés du foie de l'animal. « 2° Le second procédé a pour but d isoler le cuivre à l'état métallique. Il consiste à piquer une ai{juille à coudre dans les parties vertes de l'Huître, à verser ensuite sur le mollusque une quantité de vinaigre suffisante pour l'im- merger, et à laisser le tout en contact pendant quelques secondes. « Il ne faut pas une minute pour que la partie de l'ai- guille enfouie se recouvre d'un enduit rouge de cuivre métallique. On devra, préalablement, s'assurer de la pu- reté du vinaigre. Ces procédés sont tellement sensibles, que j'ai pu isoler le cuivre de plusieurs de ces mollusques qui n'en contenaient que de faibles quantités. Il suffit, dans ce cas, lorsqu'on opère avec les aiguilles, de pro- longer plus ou moins le temps de leur contact avec la l)artic verte soumise à l'expérience. c( Les Huîtres saisies provenaient de l'Angleterre; elles ont été draguées sur un banc delà rivière de Falmouth et voisin d'une mine de cuivre. Ces mollusques ont occa- sionné plusieurs symptômes d'empoisonnement. )) Séance du 9 mars. — M. Flourcns fait hommage, à l'A- cadémie, d'un volume qu'il vient de publier sous ce titre, Be la Phrénologie et des Etudes vraies sîir le cerveau. L'illustre physiologiste donne ensuite lecture de la noie suivante sur l'infection purulente. ((. M. Maisonneuve, avec ce talent précieux de la clarté qui le caractérise, a mis dans tout son jour la théorie de V infection purulente. J'ai présenté, dans une des dernières séances, un fait qui rentre dans cette théorie et qui la confirme. Quelques gouttes de pus pris sur la dure-mère d'un chien et porté sur la dure-mère d'un autre chien ont i)rodnit une tnéningilc violente et causé la mort. « J'ai fait porter quelques gouttes de ce même pus, SOCIÉTÉS SAVANTES. i35 pris sur la dure-mère d'un chien, sur la plèvre d'un autre chien parfaitement sain. Au bout de trente-six heures, l'a- nimal est mort. On a trouvé une double pleurésie puru- lente. Toute la plèvre, et la plèvre des deux côtés, était remplie de pus. On n'a trouvé de pus dans aucun autre viscère. « On a porté du pus sur les muscles abdominaux d'un chien parfaitement sain. L'animal est mort au bout de quatre jours ; une énorme infiltration de pus s'était glissée entre les divers muscles de l'abdomen. « Jusqu'ici le pus avait été porté d'un animal sur un autre. Sur le même animal j'ai fait porter du pus d'un viscère sur un aulre viscère. Du pus pris sur la dure-mère a été porté sur la plèvre. Le cinquième jour, l'animal est mort. La cavité pleurale gauche était remplie de pus. « Ainsi, du pus porté d'un animal sur un autre animal, ou, sur le même animal, d'un viscère sur un autre viscère, transmet à cet autre animal ou à cet autre viscère une affection purulente des plus violentes, et qui finit par causer la mort. « J'ai multiplié ces expériences. Elles ne peuvent laisser de doute. La théorie de V infection purulente est donc dé- montrée. C'est, d'ailleurs, une théorie admise. Les faits que l'on vient de voir n'en sont que de nouvelles preu- ves, mais singulièrement remarquables, d'abord par la circonscription du mal dans le lieu où on le porte : porté sur les méninges il se borne aux méninges, porté sur la plèvre il se borne à la plèvre, etc. ; et, en second lieu, par la rapidité de sa terminaison, presque toujours funeste. Mais que d'études encore demandent de pareils faits! Je commence à peine. « Je terminerai cette .\otc par des considérations d'un ordre très-différent. K Je ne connais pas, en pathologie, de problème plus difficile que celui de la distinction des affections des vis- cèi es d'avec les affections de leurs enveloppes. 136 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {MuFS 1863.) « Indépendamment de ce mouvement fjénéral qui leur est commun avec tout l'organisme, chacun de nos viscères a un mouvement propre : le cœur a son mouvement de contraction et de dilatation; les poumons ont leur mou- vement d'expansion et de resserrement; les intestins ont mille mouvements qui leur appartiennent; le cerveau a son mouvement d'élévation et d'abaissement, qui se voit sur la fontanelle des enfants, etc. « Or, pour ce mouvement propre, chaque viscère a besoin d'être isolé des autres et parfaitement libre. Aussi chaque viscère a-t-il reçu une enveloppe particulière : le cœur a son péricarde, les poumons ont leur plèvre, les intestins ont leur péritoine, le cerveau a ses méninges. « Ici la physiologie doit venir en aide à la pathologie. Par mes dernières expériences, j'ai mis le physiologiste en mesure de produire à volonté des abcès quand il veut étudier les abcès, de produire des méningites quand i! veut étudier la méningite', il en est de môme pour la pleu- résie, pour la péritonite, etc. A force d'étudier ces affec- tions, on finira par en déterminer les symptômes. Chaque tissu a son symptôme, son signe, son caractère, et c'est à la physiologie do le donner clair et précis. « Il y a dans l'homme deux hommes, l'homme sain et l'homme malade. Ce n'est pas connaître nos organes que de n'en connaître que l'état sain. Morgagni est une mine inépuisable pour le physiologiste. Morgagni est la contrc- ■partie de Haller. Haller n'a vu que l'état sain ; Morgagni n'a vu que l'étal malade; ils se complètent l'un par l'au- tre; à eux deux ils ont tout vu. « Pour reconnaître les « maladies très-cachées, ad abdilissimos morbos internos- «. ccndos, disait Morgagni, on ne peut se passer de la phy- (( siologie. » Combien de fois, quand il s'agit de fonctions I lès-obscures, le physiologiste n'a-l-il pas occasion, à son tour, d'invoquer la pailiologie ! » M. Pastmr lit un travail intitulé, youvcl exemple de fermentation délerminéc par des aninidlriiles infusoires pou- SOCIÉTÉS SAVANTES. 137 vant vivre sans gaz oxygène libre, et en dehors de tout con- tact avec l'air de l'atmosphère. Séance du 16 mars. — M. E. Faivre lit un mémoire in- titulé, Recherches expérimentales sur la distinction de la sensibilité et de Vexcitabilité dans les différentes -parties du système nerveux d'un insecte, h Dytiscus marginalis. (( En poursuivant des reclierchcs entreprises depuis huit années sur les fonctions du système nerveux d'un in- secte, le Dytiscus marginalis, nous avons été conduit à examiner, au point de vue expérimental, la question restée indécise de la sensibilité et de l'excitabilité dans le système nerveux des Invertébrés. Voici quelques-uns des résultats de nos recherches : « Nous agissons légèrement sur la face supérieure du ganglion prothoracique, et nous constatons qu'elle n'est pas sensible, mais excitable. « Si, au lieu de piquer superficiellement cette face su- périeure, on la lèse plus profondément en introduisant une aiguille sous le périnèvre, dans le sens antéro-posté- rieur et parallèlement à la face du ganglion, on détermine une paralysie persistante du mouvement avec conservation de la sensibilité. « En agissant sur la face inférieure du ganglion, on constate d'abord qu'elle est sensible, et cette sensibilité se traduit par des mouvements généraux. On reconnaît également que, par une lésion de cette face, il est pos- sible de déterminer une paralysie de la sensibilité avec conservation du mouvement. Pour obtenir ce résultat, deux conditions sont indispensables : praticjuer l'opéra- tion dans la région voisine de l'origine du nerf sur lequel on veut agir; opérer très-superficiellement par pression réitérée, et non par pénétration dans la substance ner- veuse. La pénétration, même très-peu profonde, déter- mine presque immédiatement une double paralysie de la sensibilité et du mouvement. La difficulté il'évilcr cette double paralysie est très-grande et démonlre (jue la ré- 138 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Mors 1863.) {;ion de la face inférieure affectée à la sensibilité est res- treinte, superficielle et intimement unie aux éléments mo- teurs de la substance nerveuse sous-jacente. c( Les paralysies isolées de la sensibilité sont moins per- sistantes que les paralysies du mouvement. « Les expériences pratiquées sur le ganglion prothora- cique nous ont démontré que la paralysie complète du mouvement et de la sensibilité des deux pattes n'entraîne pas l'abolition des propriétés conductrices du centre ner- veux ; en effet, si, après avoir produit cette double para- lysie, on pince les antennes de l'insecte, il agitera ses pattes postérieures, et, si l'on pince les pattes postérieures, il agitera ses antennes. « En nous plaçant dans les conditions précédemment déterminées, nous avons également réussi à produire, sur le ganglion mésothoracique, des paralysies partielles du mouvement et de la sensibilité. « Les remarquables expériences de M. Flourens ont fait connaître la distribution de la sensibilité et de l'exci- tabilité dans les diverses parties du système nerveux des animaux vertébrés. Guidé par la méthode instituée et les résultats obtenus par M. Flourens, nous avons essayé de déterminer, de démêler les mêmes propriétés dans les différentes régions de la chaîne ganglionnaire de l'in- secte. « Nous agissons sur le ganglion sus-œsophagien ou cerveau, et nous constatons que sa sensibilité est presque nulle, quelle que soit la face que l'on irrite; c'est un trait frappant de ressemblance avec le cerveau proprement dit chez les animaux supérieurs. « Nous agissons sur les renflements nerveux, ou con- nectifs pédonculaires, situés à la face inférieure et latérale du cerveau; l'insecte njanifesle des signes d'une vive douleur. « Si nous opérons à la face inférieure du ganglion sous- œsophagien, nous produisons dans les membres et dans SOCIÉTÉS SAVANTES. 139 les pièces de la tête une agitation convulsive permanente, violente, qui dénote une excessive sensibilité ; aucun autre ganglion ne donne lieu à des troubles généraux aussi marqués. La face supérieure du centre nerveux sous-œsophagien est beaucoup moins sensible, mais elle est excitable. « Les ganglions méso et métathoraciques sont sensibles à la face inférieure, excitables à la face supérieure. « Les deux centres nerveux qui se rattachent au nerf stomato-gastrique, savoir le frontal et le ganglion gastri- que, ne présentent pas de sensibilité manifeste, quelle que soit la face irritée. « Les connectifs sont sensibles, mais ils le sont peu; en effet, l'excitation doit être vive pour produire des mouve- ments d'ensemble. « Sur un insecte nous coupons le cordon du connectif droit, en laissant le gauche intact, et nous irritons tour à tour les deux bouts du connectif coupé; le pincement de l'extrémité supérieure ou céphalique détermine aussitôt de violents mouvements généraux; l'impression transmise au centre nerveux céphalique a donc été réfléchie et trans- mise par le connectif intact aux membres placés en arrière de la section; le pincement de l'extrémité périphérique détermine des mouvements dans les pattes du côté cor- respondant. « Les connectifs sont donc à la fois sensibles et exci- tables; ils conduisent les impressions de la périphérie au centre, et du centre à la périphérie. « En répétant, sur les nerfs des pattes thoraciqucs, des expériences analogues, nous avons également constaté qu'ils sont à la fois sensibles et excitables; sensibles par leur extrémité centrale, excitables par leur extrémité pé- riphérique: ils sont mixtes dès leur origine, et sans ra- cines distinctes à l'extérieur du ganglion. t( Des expériences que nous venons de raf)portcr, nous lirons les conséquences suivantes : 140 UKV. i:t mag. de zoologie. [Mars 1863.) « lo La sensibilité et l'excitabilité sont distinctes dans les centres nerveux des Dytisques, comme elles sont dis- tinctes dans la moelle épinière des animaux supérieurs; on peut les isoler en produisant soit une paralysie du mouvement, soit une paralysie de la sensibilité. « 2° Pour produire l'abolition de la sensibilité, il faut agir superficiellement à la face inférieure du ganglion : cette face est sensible. Pour produire l'abolition du mou- vement, on peut agir profondément à la face supérieure : cette face est seulement excitable. (( 3" On peut déterminer une double paralysie sans abolir la propriété conductrice du ganglion. « 4° Le ganglion sus-œsophagien est très-peu sensible; la sensibilité est bien marquée à sa face inférieure, au ni- veau de l'origine des connectifs pédonculaires. Elle est excessivement vive à la face inférieure du centre nerveux sous-œsophagien. {( 5° Les ganglions du système nerveux stomato-gastrique sont insensibles, mais excitables. « G» Les connectifs sont à la fois sensibles et excitables. « 7° Les nerfs des pattes, mixtes dès leur origine gan- glionnaire, et sans racines apparentes, distinctes, jouis- sent des mêmes propriétés. « Pendant longtemps la signification du système ner- veux des animaux invertébrés a été l'objet de vives con- troverses. Nos expériences peuvent contribuer à jeter quelque jour sur ce sujet encore obscur; elles indiquent, au point de vue des propriétés, de profondes analogies entre la chaîne ganglionnaire des Invertébrés et la moelle des animaux supérieurs ; elles vérifient et confirment les inductions basées sur l'anatomie et l'histologie. t( La distinction établie par Ch. Bell entre la sensibilité et l'excitabilité apparaît comme un des traits les plus gé- néraux, les plus constants du plan physiologique d'après lequel le système nerveux semble constitué. SOCIÉTÉS SAVANTES. 141 « Ces incontestables analogies montrent combien il est logique d'étudier d'abord les êtres les plus simples, si l'on veut mieux comprendre l'organisation des êtres plus par- faits. » M. Bonnafond adresse un travail sur les alliances con- sanguines. M. Saurel adresse une note sur la quantité d'air néces- saire à la respiration durant le sommeil. M. de Quatrefages, en présentant un travail de M. Du- housset sui" les races humaines de la Perse, s'eacprime ainsi : « M. le commandant Duhousset, envoyé en Perse pour contribuer à l'instruction militaire des armées du schah, a employé ses loisirs d'une manière dont doivent lui sa- voir gré tous les amis de la science. A la fois sculpteur et dessinateur, il a appliqué ses talents à l'étude de quelques animaux domestiques, du chameau et du cheval surtout.il s'est, en outre, occupé, d'une manière toute spéciale, des races humaines. Je n'entretiendrai l'Académie que de ces . — — Coq. au trait de grandeur na- turelle. 10. — — Var. 6ip//cafa. — Coq. au trait, de grand, nat. il- — — Var.— Coq. grossie vue de face. 12. — — Var. — Ouverture considéra- blement grossie, vue de face. 13. Pupa Massotiana, Bourguigmt.— Ouverture consi- dérablement grossie, vue de face. 14. — — Coq. au trait, de grand, nat. 13. Pupa PENcniNATiANA, Boiirguignat. — Coq. au trait, de grand, nat. 16. — — Ouverture considérablement grossie, vue de face. 17. Pupa Andorrensis, Bourguignat. — Coq. au trait, de grand, nat. 18. — — Coq. considérablement grossie, vue de face. 160 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (lAvril 1863.) Fig. 19. PuPA Andorrensis. Derniers tours, id., vus de profil . 20. PuPA Vergniesiana, Charpentier. — Coq. considéra- blement grossie, vue de face. 21. — — Derniers tours id. , vus de profil. 22. — — Coq. au trait, de grand, nat. 23. PuPA GONiosTOMA, Kustcr. — Var. Juliensis, Bour- guignat. — Coq. au Irait, de grand, nat. 24. — — Dernier tour considérablement grossi, vu de profil. 25. — — Ouverture id., vue de face. II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des sciences de Paris. Séance du 6 avril 1863. — M. E. Blanchard, en son nom et au nom de M. Milne-Edwards, lit le rapport suivant sur un mémoire de M. Aug. Vinson relatif à un Ver à soie propre à Madagascar. « On sait que, dans la plupart des pays chauds, on ren- contre de grandes espèces de Bombyx qui produisent de la soie propre à tisser des étoffes. Dans quelques contrées, les habitants tirent parti de cette matière textile, et sou- vent déjà on a mis sous les yeux du public des tissus do l'Inde fabriqués avec des soies fournies par des Bombyx de grande taille appartenant à la division zoologique des Attacu.< de Linné. Depuis une quinzaine d'années sur- tout, plusieurs naturalistes ont songé à introduire en Eu- rope quelques-unes de ces espèces séricigènes, dans l'es- pérance de faire naître de nouvelles ressources pour nos populations. La soie de ces Bombyx est plus ou moins belle, mais aucune ne possède l'éclat de celle de notre es SOCIÉTÉS SAVANTES. 161 pèce du mûrier. Après les explorations nombreuses qui ont été faites sur toutes les terres, on doit croire aujour- d'hui que les nations européennes ont eu le bonheur de s'approprier du premier coup la plus belle matière tex- tile qui soit au monde. « S'il convient de rechercher activement des soios d'autres espèces qui d'ailleurs se recommandent en géné- ral par leur extrême solidité, c'est donc dans le but d'ob- tenir des produits dont le prix de revient serait notable- ment inférieur à celui de la soie ordinaire. « Jusqu'à présent les Bombyx qui ont semblé offrir le plus d'avantages pour des exploitations industrielles sont du genre des Attacus. Ce ne sont pas les seuls cependant qui forment de volumineux cocons. M. le docteur Aug. Vinson, médecin de l'île de la Réunion, qui s'est livré à des études scientifiques pendant un séjour à Madagascar, oii il a résidé comme attaché à la mission chargée de nouer des relations entre le gouvernement de ce pays et celui de la France, a soumis au jugement de l'Académie un Mémoire concernant un Bombyx qui, à Madagascar même, est l'objet d'une industrie fort importante. « Le ver à soie de l'ambrevade [Borocera cojani), comme l'appelle M. Vinson, d'après le nom de la plante qui nour- rit l'insecte, appartient à la même grande famille natu- relle que les autres espèces séricigènes, mais elle fait par- lie d'un genre distinct, établi il y a une trentaine d'an- nées sous le nom de Borocera pour un lépidoptère re- cueilli dans les parties basses voisines de la côte de Ma- dagascar. Celui qui a été observé par M. Vinson est abondamment répandu dans l'intérieur du pays, en par- ticulier dans la province d'Èmirne, et c'est aux environs de Tananarive, la capitale de l'île, qu'ont été pris des renseignements très-dignes d'arrêter l'attention. L'espèce n'étant pas encore connue des naturalistes, l'auteur a dû la décrire sous ses différentes formes et signaler ses con- 2* SERIE. T. XV. Ailuce 1863. 11 ÎG2 REV, ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Avril 1863.) ditions d'existence; il s'est acquitté de ce travail d'une façon qui ne laisse absolument rien h désirer. c( Les Hovas, nous apprend M. Vinson, recueillent sur les arbustes les Vers à soie de l'ambrevade et les ouvrent afin d'en retirer les chrysalides; les unes alors sont con- servées pour en obtenir les papillons, tandis que les au- tres sont consommées comme aliment. Au pays des ]\Ial- gaches, ces chrysalides constituent un mets des plus es- timés. « Les indigènes, qui font de deux à quatre éducations par année, surveillent l'nccouplement des papillons, la ponte et l'éclosion des jeunes chenilles, qu'aussitôt la naissance ils transportent en plein champ sur des pieds d'ambrevate [Cijtisus cajanus. Lin.) plantés pour les rece- voir. Les oiseaux insectivores étant peu nombreux dans la contrée, les éducations se font ordinairement en plein air; néannsoins certains sériciculteurs préfèrent opérer à couvert afin de parer aux chances d'accident. Depuis une époque sans doute fort reculée, la sériciculture es! ainsi pratiquée à Madagascar sur une vaste échelle; les pro- duits de cette industrie servent à fabriquer des étoffes d'une grande solidité. « Les cocons du Ver à soie de l'ambrevade exigent une première préparation indispensable. Ainsi que tous les cocons des chenilles poilues ou épineuses qui abandon- nent leurs poils au moment de se transformer, ceux ci ont leur tissu rempli de fines aiguilles qui ne permettent pas qu'on les manie sans danger. Pour remédier à un aussi grave inconvénient, les Hovas les soumettent à une ébul- lition dans l'eau, qui amène la chute des piquants et rend la soie plus lâche, plus facile à carder. L'art de dévider ces cocons est inconnu à Madagascar; les indigènes ob- tiennent simplement une bourre que l'on file ensuite à la main. La couleur naturelle de la soie étant d'une agréable nuance gris clair, on l'emploie souvent sans lui donner aucune teinture. SOCIÉTl^S SAVANTIiS. 103 « Les faits recueillis par M. V^inson ont par eux-mêmes un intérêt réel; mais, en les sijjnalant, ce voya^jeur a eu suiiout pour but d'appeler l'attention sur un insecte qui lui semble pouvoir être introduit avec avantage dans nos possessions. L'île de la Réunion, par exemple, où cioît spontanément l'ambrevade, ou Cyfisus cajanus, paraît à l'auteur fournir les meilleures conditions pour une accli- matation. Elle serait, en effet, fort à désirer dans notre co- lonie, les éducations du Ver à soie ordinaire n'y ayant eu jusqu'à présent qu'un très-médiocre succès, à cause des pluies torrentielles qui, à certains moments, imprè(înent les feuilles d'une quantité d'eau, en général très-préjurli- ciable aux Bombyx du mûrier, dont les éducations, comme on le sait, exigent beaucoup de soin. « M. Vinson croit qu'on introduirait facilement le Ver de l'ambrevade dans le midi de l'Europe, en Algérie, en Corse, peut-être dans quelques-uns de nos départements méridionaux. Certes, nous aimerions voir tenter l'expé- périence, surtout si l'insecte est susceptible de vivre sur les cytises propres à ces contrées; mais nous devons re- marquer qu'il s'agit des pays où l'antique Ver à soie prospère à merveille, et une telle concurrence semble fort redoutable. « S'il en était bien réellement ainsi, y aurait-il un mo- tif pour attacher moins d'importance aux observations si précises et si complètes de M. Vinson? Nous ne le pen- sons pas. Aujourd'hui, où l'on attend de nos relations avec Madagascar de nouveaux avantages pour le com- merce de la France, l'intérêt le plus grand, nous deman- dons-nous, ne sera-t-il pas de prendre la malièrc pre- mière, c'est-à-dire les cocons, au lieu même de produc- tion? Obtenus à un pri\ minime, ces cocons seraient pro- bablement bientôt exploités par notre industrie. Par le dévidage, auquel on parviendrait certainement à les sou- mettre, on obtiendrait, suivant toute apparence, une nou- velle matière textile précieuse. 164 REV. ET MAC. DR ZOOLOGIE. {Avrtl 18C3.) « La commission pense que les observations de M. le docteur Vinson méritent des éloges, et propose à l'Aca- démie de remercier ce savant de son intéressante com- munication. « Les conclusions de ce rapport sont adoptées. » S'il est d'usage, à l'Académie des sciences, de ne faire de rapports que sur des ouvrages inédits, le travail de M. A. Voisin (publié dans le Bulletin de la Société d'accli- matation et d'histoire naturelle de l'île de la Réunion, t. I, p. 16 à 24, pi. I, janvier 1863) a été l'objet d'une faveur exceptionnelle qu'il méritait bien certainement, suivant nous, à cause de l'importance de son sujet. C'est en con- sidération de cette importance même que nous croyons devoir ajouter quelques documents complémentaires à ce rapport. Dans notre dernier numéro (p. 142 et 143), en annon- çant la présentation du travail de M. Vinson à l'Acadé- mie, nous avons dit qu'il était extrait d'un mémoire plus étendu, publié par MM. Coquerel et Vinson, et nous avons promis de rendre compte de cet écrit. Le rapport qui précède remplit à peu près cet objet, quant au Ver à soie du Cytisus cajanus, et il ne reste que peu de chose à dire sur les autres espèces, déjà publiées en 1855 dans le Bulletin de la Société impériale soologique d'acclimata- tion (t. II, p. 25 à 32, janvier 1855). Le travail publié dans le Bulletin de la Société d'accli- matation de l'île de la Réunion a pour titre. Note sur les Vers à soie de Madagascar qui pourraient être acclimatés à l'île de la Réunion, par MM. les docteurs Ch. Coquerel et Aug. ViNsoN. M. Coquerel a débuté par un extrait de son travail de 1855, du Bulletin de la Société d'acclimatation de Paris, en décrivant de nouveau ses deux Bombyx Ra- dama et Diego, dont les chenilles construisent, en com- mun, de gigantesques cocons atteignant jusqu'à un mètre de long sur une largeur proportionnelle. Ensuite M. A. Vinson a décrit sa Borocera cajani, qui est très-probable- SOCIÉTÉS SAVANTES. 166 ment la même espèce que la Borocera madagascariensis de M. Boisduval, ce qui aurait pu et dû être déierminé à Paris, en comparant les sujets rapportés par M. Vinson aux types de la description de M. Boisduval. A la suite de cette description du Papillon, de sa chenille, du cocon et de la chrysalide, M. Vinson parle du végétal qui sert à nourrir ce Ver à soie, de la manière de l'élever en plein air sur cet arbuste, des procédés malgaches do prépara- tion de la bourre de ces cocons, de son filage, de la tein- ture de ces fils, etc. Cet intéressant travail est accompagne d'une planche lithographiée représentant le mâle et la femelle de la Bo- rocera cajani, sa chenille sur un rameau d'ambrevade et son cocon. Dans une noie provisoire sur un nouveau Ver à soie ob- f>ervé par M. le capitaine de vaisseau Flcitriot de Lamjle pendant une station à Madagascar, publiée dans le numéro de septembre 1862 de cette revue, nous avons donné, d'après cet officier distingué, les documents qu'il a pu re- cueillir sur ces Vers à soie. Malheureusement il est pro- bable que, dans les renseignements qui lui ont été fournis à ce sujet, on a mélangé ce qui se rapporte à plusieurs espèces différentes, et surtout à l'espèce appelée Landy, qui vit sur des plantes basses et fait son cocon dans la terre. Ces confusions sont fréquentes dans les observa- tions des personnes qui ne s'occupent pas sérieusement d'histoire naturelle, et surtout do la part des aborigènes à (jui l'on demande des renseignements. Elles peuvent même avoir lieu dans les pays les plus civilisés (1). (^1) La Patrie du 28 avril 1803 nous en donne un cxcmpii\ car on lit dans son feuilleton scientifique, après une plainte sur labscnco de renseignements relatifs à l'anibrcvade que « le Ver à soie qui se « nourrit des feuilles de cet arbrisseau n'est probablement autre « que le Bombyx lladama, dont l'exposition des colonies possède « également plusieurs cocons gigantesques. » Pour peu qu'on ait visité les musées d'histoire naturelle ou par- iG6 REV. Eï MAG. DE ZOOLOGIE. (Avri! iSQS.j Ce qu'il y a de singulier dans ies obseï valions de M. Fleuriot de Langle, c'est la différence qui existe entre les figures des papillons qui sont sortis, en mer, des co- cons qu'il essayait d'apportei' vivants en Europe, et les lioioccra que M. A. Vinson a obtenues de cocons prove- nant aussi de l'ambrevade. On ne peut admettre que M. Fleuriot de Lanjjle fils, qui a deasiné d'autres papil- lons vulgaires de Madagascar avec une grande exacti- tude, n'ait {)as été aussi exact pour cette espèce. Y auraii- il eu, parmi les cocons conservés à bord par le comman- dant de Langle, quelques individus appartenant à une autre espèce de Bombyx? l'ambrevade en nourrirait-il plusieurs espèces? En terminant ces additions, je dois dire qu'un autre ob- servateur nous a appris, et depuis fort longtemps, que l'ambrevade était employé à Madagascar pour la pro- (luciion de la soie. Cet observateur est le célèbre Aubert du Petit-Thouars,quia dii, ainsi que je le trouve dans mes notes : « A Madagascar, les habitants ne s'en servent (des « haricots de l'anibi évade) (ju'à défaut d'autres aliments; « mais il rend, à l'intérieur, un service particulier : il ({ consiste à nourrir une espèce de chenille qui vit en so- « ciété, dont les cocons donnent une belle soie. Ce serait « peut-être une acquisition précieuse pour nos colonies.» {Dict.s'c. nnt., t. YI, p. 165.) M. Moreau (Aimand) présente pour le concours de couru les Bullelins de la Société d'acclimatatiou, l'on doit savoir qu'il n'y a aucun rapport entre ce Bombyx /îodowf/, qui construit, en commun, des cocons de plus d'un mètre de long, et la Boroccra rajani dont les chenilles font scparcmenl de petits concous du vo- lume de ceux du Ver à soie du mûrier. Quant à Vambrcvade, il est facile d'avoir des renseignements précis à ce sujet en lisant l'article Cajun du Dictionnaire des sciences naturelles, t. VI, p. KiS ; en parcourant mou Mémoire, cité plus haul, l'tcvxie soo/o{/(i7mc, septembre !8(i'.', p. 3iO; en lisant l'ar- ticle Ci/jani/s du Traite des plantes médiciu'i les de Vile Maurice, |)ar Louis Douton, p. 4C (1847), etc., etc. SOCIÉTÉS SAVANTES. 167 physiolofiiie un mémoire manuscrit ayant pour titre, « Eocpéricnces pour servir à l'hisloire physiologique de la vessie natatoire des iwissons. )^ M. Hollard adresse un mémoire intitulé, De la distri- bution des pièces qui composent Caxe snspensetcr de la mâ- choire inférieure chez /e>" poissons osseux et de leur signifi- cafion anatomique. « Les analomistes qui ont ciierché à ramener le sque- lette facial des animaux vertébrés à un même type de composition, cl à retrouver dans celui des poissons celui des mammifères, n'ont pas encore réussi à se mettre d'ac- cord sur cette importante question d'anaiomie comparée. Les difficultés qu'ils ont rencontrées et leurs hésitations portent tout particulièrement sur le {groupe de pièces os- seuses qui s'interpose entre le crâne et la mâchoire infé- lieure des poissons osseux. « Ces pièces, ordinairement au nombre de cinq, ont- elies toutes leurs analogjues chez les mammifères, et quels sont leurs équivalents anatomiques?Oubien separtajjent- elles en pièces communes à tous les vertébrés et en pièces propres aux poissons? Pour résoudre ces questions et pour sortir des indécisions et des divergences qui existent oncoie à cet égard, il faut assister en quelque sorte à la naissance et au développement des os dont il s'agit, au lieu de se préoccuper de leur nombre et de vouloir les retrouver tous et toujours. « En procédant ainsi, c'est-à dire en étudiant l'état primitif du squelette facial, et plus spécialement de la portion l'ournie par le premier arc viscéral, derrière le cartilage de Meckol j'ai trouvé, h la place qu'occuperont plus lard los cinq os en question, deux cartilages dont la forme et les relations réciproques correspondent tout à fait à celles de ce groupe. L'un de ces cartilages, l'anlù- rieur. s'articule avt>c le cartilage de Meckel, couMne plus tard la [>ièce osseuse que Cuvier nommait i\ tort le jugal s'articule avec la mâchoire inférieur.'^. Ce même cartilage 168t REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Avril 1863.) répond à cet os, et de plus à celui que Cuvier nommait tympanique ; il représente donc deux pièces ou un premier groupe secondaire du système suspenseur. L'autre carti- lage, placé derrière le précédent et un peu au-dessus de lui, s'éloigne davantage de l'extrémité du cartilage de Meckel et représente les trois autres pièces, c'est-à-dire celles que Cuvier a nommées le temporal, le symplec- tique et le préopercule. Cette distribution et cette classi- fication des éléments de l'arc temporo-mandibulairenous conduit à reconnaître les homologies sinon de chaque pièce, du moins celles de chaque groupe, substituant ainsi l'idée du groupe ou de la région squélétique à celle des os particuliers et à la prétention de les retrouver toujours en même nombre. En partant dea données précédentes aussi bien que de la situation et des relations des deux groupes qui procèdent de nos deux cartilages primitifs, j'espère avoir réussi à démontrer que l'antérieur cor- respond aux portions écailleuse et zygomatique du tem- poral, le postérieur à la portion tympanique. Le vrai suspenseur de la mâchoire est en avant, tandis que le système postérieur se met au service de l'appareil res- piratoire, comme suspenseur de l'arc hyoïdien et point d'attache de l'opercule. Séance du 13 avril. — L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de la commission chargée de décerner le grand prix des sciences physiques (produc- tion des animaux hybrides au moyen de la fécondation ar- tificielle). M. de Quntrefages présente, au nom de M. Dufour, un travail intitulé, Culture du mûrier et élevage du Ver à soie dans leurs rapports avec la pébrine. — Nouvelles études et expériences séricicoles faites pendant les dernières campa- gnes de 1860, 18G1 et 1862, faisant suite aux Observr, lions pratiques sur la maladie actuelle des Vers à soie, faites en Orient en 1857, 1858 et 1859. « L'auteur analyse succinctement ses observations pra- SOCIÉTÉS SAVANTES. 169 tiques de 1857, 1858 et 1859; il démontre la supériorité des habitudes séricicoles de l'Orient sur les errements de rOccidont, tout en signalant une lacune dans l'élevage oriental, savoir : le manque de soins de la part des édu- cateurs pour prémunir les Vers à soie contre les intempé- ries. Ce défaut a été la seule cause des mécomptes de l'Orient pendant les campagnes de 1857 et 1858. Il éta- blit aussi que le système oriental de culture et de rece- page annuel du mûrier sauvage, qui cadre avec l'élevage aux rameaux, est on ne peut plus supérieur à la méthode occidentale. Ainsi traité, l'arbre produit 25 pour 100 de feuilles en plus, et la feuille du sauvageon recepé annuel- lement contient 25 pour 100 de substances assimilables et 5 pour 100 de matière soyeuse de plus que celle du mûrier greffé, même lorsqu'il est recepé comme le précé- dent. Ces différences ont été accusées par deux petites éducations du même nombre de Vers et de même race alimentés les uns avec les feuilles du mûrier greffé et re- cepé annuellement, et les autres avec des feuilles de mû- rier sauvage aussi recepé annuellement. Les premiers ont consommé et rendu en excréments 30 pour 100 de plus que les seconds. « La manière de distribuer la feuille attachée au ra- meau aux Vers établis sur le plancher des magnaneries procure aux éducateurs de l'Orient une économie de 70 pour 100 de main-d'œuvre. En outre, l'élevage aux ra- meaux, sur le plancher même des magnaneries, n'exige pas plus d'espace que l'élevage occidental. « S'appuyant sur l'expérience ci-dessus relatée, et tout en constatant que la maladie actuelle est une épidémie héréditaire se compliquant accidenlellemeut de maladies intercurrentes variables, l'auteur pose en fait que ce fléau n'a apparu en Orient, pour ainsi dire, qu'à l'état de symptôme et seulement dans quelques localités à planta- tions de mûrier greffé, notamment à Demerdèche, en Anatolie, et à Andrinople, en Roumélie. Il conclut, à rai- 170 REV. ET MAfr. DE ZOOLOGIE. [Avril 18C3.) son même do ces deux exceptions, que l'immunité dont jouissent les autres parties de la Turquie ne doit être at- tribuée qu'à la cuituro du mûrier sauvage et à son rece- p-a'g^e annuel. Il explique ce résultat par la remarque que, en empêchant le développement des fruits, cette pratique donne à la feuille un principe nutritif qui tourne tout en- tier à l'avantage des Vers à soie. Par suite, il conclut que l'origine de la maladie ne peut être imputée qu'cà la qua- lité de la feuille servie aux Vers à soie ainsi qu'au mode erroné d'élevage en Occident, et qu'en définitive l'épidé- mie ne peut disparaître qu'cà la condition d'adopter les habitudes séricicoles de l'Orient et ses races robustes. « L'auteur revient à la question qui domine toutes les autres, celle des expériences pratiques. Voici le résultat de l'une d'elles qui a été faite chez M. Apostole, proprié- taire-cultivateur à Demerdcche. 300 Vers, race de Lefké, nourris avec des feuilles de m'^rier greffé recepc annuel- lement, et 300 Vers, même race, nourris avec des feuilles de mûrier sauvage recepé annuellement, élevés simulta- nément et à cùié l'un de l'autre, ont donné, au profit des Vers nourris avec les mûriers sauvageons : « 1" 27 pour 100 do plus en Vers ayant filé: « 2" 23 pour 100 d'économie de feuilles pour la nour- riture ; « 3" 23 pour 100 d'assimilation de plus, ce qui est prouvé par la différence de poids entre les deux résidus excrémeutitiels, pour le même nombre de Vers de part et d'autre ; « 4° 5 pour 100 de rendement en plus de poids pour les cocons ; « 5" 23 pour 100 de rendement en plus en soie : « Outre ces différences au détriment des éducations alimentées avec des feuilles de mûrier greffé, même re- cepé annuellement, l'expérimentateur constate encore à l'avantage des habitudes séricicoles de laTurquiecnoppo- sition aux errements do l'Kurope : SOCIF^TÉS SAVANTES. 171 « 6** 25 pour 100 fréconomic de feuilles résultant de fa distribution des feuilics atlachccs aux rameaux; « 7° 85 fraucs d'économie do niain- Deux échantillons de ces fossiles, ainsi que de nom- breux dessins qui accompagnaient le mémoire dont on vient de lire l'extrait, sont mis sous les yeux de l'Aca- démie. M. Boucher de Perihes fait présenter, par M. dcQuatre- fages, une note sur une mâchoire humaine découverte à Abbeville dans un terrain non remanié. C'est dans la sablière de Moulin-Quignon, près d'Abbe- ville, que l'importante découverte d'une première dent a été faite le 23 mars 1863, et c'est seulement le 28 que M. Boucher de Perthes a pu voir en place, dans une couche, à 5 mètres au-dessous du sol, une moitié de mâ- choire humaine à l'état fossile. Jusque-là on avait trouvé dans cette couche plusieurs haches en silex. M. Boucher de Perthes donne beaucoup de détails très- précis sur la position de ces débris humains, sur la com- position et l'épaisseur des couches qui les recouvraient. Ayant nwntré cette mâchoire à des médecins et à des anatomistes, il a été reconnu qu'elle offrait certains ca- SOCIÉTÉS SAVANTES. 191 raclères un peu différents de ceux de pièces semblables appartenant à l'époque actuelle, et ils ont conclu que cet homme devait appartenir à une autre race que la nôtre. M. Boucher de Perthes a joint à cette intéressante note le dessin de la mâchoire fossile et la coupe du banc de Moulin-Quignon, faits sous ses yeux par M. 0. Dimpre, et d'après les mesures prises par lui-même. Comme la première dent molaire , ajoute-t-il en terminant, est une molaire de gauche et que je n'ai que la partie droite de la mâchoire, je suis maintenant à la recherche de l'autre moitié et je continue les fouilles à Moulin-Quignon. A la suite de cette présentation. M, de Quatrefages fait connaître le résultat des éludes qu'il a faites pour s'assurer que cette pièce est bien réellement fossile; il entre à ce sujet dans de nombreux détails, qui occupent plus de six pages des Comptes rendus. Séance du 27 avril. — M. de Quatrefages lit une deuxième note sur la mâchoire d'Abbeville. Ayant appris que des doutes graves s'étaient élevés sur l'authenticité de cette découverte, il vient préciser quel- ques faits qu'il s'était borné à indiquer dans sa commu- nication précédente. Cette partie de son travail, qui oc- cupe plus de sept pages des Comptes rendusy est peu sus- ceptible d'analyse. M. Milne-Edivards présente, de la part de M. L. Vail- lant, un mémoire d'anaiomie comparée, ayant pour titre, Remarques sur la Sirène lacertine. L'occasion qui nous a été offerte par Martin-Magron do disséquer à l'éiat frais, et même d'observer pendant un certain temps à l'état de vie, une Sirène lacertine (Si- rcn lacertina, Linné), nous a permis de constater certains faits anatomiques qui jusqu'ici avaient éclia[)pé aux re- cherches des différents observateurs qui se sont occupés de cet animal. Au reste, si les travaux publiés sur la Si- rène sont relativement assez multipliés, le nombre des in- dividus observés n'est pas, à ce qu'il semble, considérable, 192 REV. RT MAG. DE ZOOLOGIE. {Mai 1863.) puisqu'un même échantillon paraît avoir servi aux obser- vations d'Eliis, de Hunter, de Camper et de M. Owen ; un second aux observations de G. Cuvier. Le système musculaire a été peu étudié jusqu'ici. Sans entrer dans des détails que ne comporte pas l'étendue d'une simple note, et qui d'ailleurs se prêteraient mal à une description non accompagnée do figures, nous nous bornerons à dire qu'il présente, comme la forme de l'ani- mal pouvait le faire pressentir, un type intermédiaire à celui des poissons et des Batraciens, et qu'il se distingue de celui des êtres plus élevés de sa classe par la complication des muscles destinés à mouvoir l'appareil branchial et par la présence des muscles destinés à mouvoir la lèvre et la mâchoire supérieure. L'étude de la myologie de cet ani- mai jette un certain jour sur les appareils actifs de mou- vement chez les têtards des Batraciens élevés, et confirme en plusieurs points l'excellent travail de Dugès sur ce sujet. Le système nerveux n'avait non plus jamais été exa- miné. L'encéphale nous a montré la plus grande ressem- blance avec celui que MM. Configliachi et Rusconi ont décrit dans le Protée. Toutefois, l'interprétation des par- ties donnée par ces auteurs demande, suivant nous, à être modifiée. En avant sont les hémisphères crébraux ; derrière eux existe une masse centrale, qui nous paraît représenter les lobes optiques soudés en un seul corps, ce qui les avait fait prendre chez le Protée pour le cervelet; enfin celui-ci est représenté, à la partie tout à fait posté- rieure, par une mince bande nerveuse. L'état dans lequel ce Batracien s'est trouvé entre nos mains nous a permis de faire des injections qui nous ont montré assez complètement le système vasculaire. Nous avons pu sur les globules sanguins observés à l'état frais examine- la structure do ces organites. Il nous a été possible, grâce à leur volume considérable, de recon- naître que le noyau est homogène, s'il n'a été soumis à SOCIÉTÉS SAVANTES. 193 l'action d'aucun réactif, contrairement à ce que M. Owen avait pensé. En second lieu, les changements de forme observés sur le globule, qui, au contact de l'eau, d'ovoïde devient sphérique par la diminution de son grand dia- mètre, nous semblent prouver, comme l'a déjà fait remar- quer M. Milne-Edwards, qu'il existe autour du globule une véritable membrane. Le cours du sang s'effectue par- tout au moyen de canaux nettement limités, sauf pour la veine cave postérieure, qui, dans sa portion sus-hépa- tique, se transforme en un sinus creusé dans la substance du foie. La circulation, au point do vue physiologique, peut se résumer ainsi : 1° Il n'existe de sang entièrement hématose que dans la veine pulmonaire et l'oreillette droite. 2° Le sang ne passe qu'en partie dans les branchies, de nombreuses anastomoses le conduisant directement dans l'aorte, 3° Une portion du sang revient directement au cœur ; il provient des parties antérieures du corps, de la partie moyenne du canal rachidien, un peu de la partie posté- rieure du corps, enfin des ovaires. 4° Une portion du sang de la veine caudale, celui des veines rachidiennes abdominales postérieures, et peut- être celui de l'oviducte, s'hématosent dans le système porte rénal. 5'^ Une portion du sang de la veine caudale, celui des parois abdominales et de la vessie, le sang de l'intestin, de l'estomac, de la rate, de la vésicule du fiel, le sang des parties moyennes et dorsales du corps, s'hématosent dans le système porte hépatique ; La respiration de la Sirène s'effectue à la fois par des houppes branchiales et des poumons. La surface interne de ces derniers est assez aréolaire ; ils présentent aussi cette particularité tout à fait spéciale, qu'en avant la por- tion qui représente la trachée est creusée dans la paroi supérieure du péricarde. 2* sûaiB. T. xr. Année 1863. 13 194 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Mai 1863.) Parmi les organes de sécrétion, les reins présentent une disposition spéciale. Ils se soudent en arrière en une seule masse, comme on l'observe chez certains poissons. Telles sont les notions nouvelles que notre examen nous permet d'ajouter à la connaissance anatomique d'un animal qui, par la classe à laquelle il appartient, par ses rapports avec l'état transitoire d'êtres plus élevés et avec les poissons, mérite de fixer à plus d'un titre l'attention des naturalistes. Séance du k mai 1863. — M- de Quatrefages continue la lecture de ses notes sur In mâchoire d'Abbeville. M. de Vibraye, à la suite de celte communication, pré- sente de vive voix quelques remarques sur les caractères qui permettent de distinguer les silex travaillés des an- ciens des contrefaçons modernes. M'"^ de Corneillan annonce , dans les termes suivants, être arrivée à un résultat intéressant pour l'industrie sé- ricicole : Je suis parvenue à dévider les cocons du Bombyx mori, percés et ouverts par l'éclosion du papillon, et qu'un préjugé généralement accepté prétendait coupés par l'in- secte, et considérait comme déchets, rebuts et indévi- dables. La soie continue que j'en retire, ainsi que le constatent les échantillons que j'ai l'honneur de présenter, est aussi belle que la plus belle obtenue des cocons où la chrysalide a été préalablement étouffée, et cela se com- prend, les cocons affectés au grainage étant toujours choisis parmi les plus sains et les plus beaux. Sans susci- ter aucuns frais nouveaux aux éducateurs, je restitue donc à nos fabriques des masses considérables de matières pre- mières perdues jusqu'à ce jour.... Séance du 11 mai 1863. — M. Serres lit une note sur les deux articulations ginglymoïdales nouvelles existant chez le Glyptodon, la première entre la deuxième et la troisième vertèbre dorsale, la seconde entre la première et la deuxième pièce du sternum; par M. Serres. La multiplicité des os qui composent la colonne ver- SOCllf.TÉS SAVANTES. 195 tébrale de l'homme et des mammifères rend nécessaire- ment très-nombreuses les articulations de cette partie du tronc; ces articulations, desiinées à en faciliter les mou- vements, peuvent se considérer sous deux rapports : I. Il en est de générales qui sont les mêmes pour toutes les vertèbres, et qui unissent le corps des ver- tèbres, leurs lames et leurs apophyses articulaires et épi- neuses. II. Il en est de particulières qui s'écartent entière- ment de la disposition des précédentes, et qui toutes sont relatives au mouvement de la tête sur le tronc : ce sont 1° L'articulation de l'occipital avec l'atlas; 2° Celle de l'atlas avec l'axis ; 3° Celles de ces deux vertèbres entre elles. En dehors de ces articulations spéciales, la colonne vertébrale des mammifères n'est mobile sur aucun autre point de son étendue. Une exception irès-remarquable à cette règle géné- rale se rencontre chez le Glyptodon, et c'est sur cette par- ticularité si insolite chez les mammifères que nous avons voulu fixer l'attention des anatomistes. Chez cet animal fossile, de la famille des édentés, ani- mal déjà si singulier par la vaste carapace qui le re- couvre presque entièrement, il existe une articulation gin- giymoïdale entre la deuxième et la troisième vertèbre dorsale, aiticulation qui permet un mouvement de flexion de la région cervicale et de la tête sur cette partie de la colonne vertébrale. M. Flourens présente, au nom de M. Owen, deux mé- moires publiés par le savant zoologiste et ayant pour litre , l'un , « Monographie de l'Aye-Aye de Madagas- car; » l'autre, «Étude ostéologique pour servira l'histoire naturelle des singes anthropoïdes. » M. Flourens présente encore, également au nom de l'au- teur, une Note de M. Gervais « sur les notions relatives aux Céphalopodes consignées dans l'Histoire des animaux 196 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Mai 1863.) d'Aristote, avec un Appendice sur le grand Calmar de la Méditerranée et un tableau d'une classification géné- rale des animaux. » M. Husson adresse un nouveau mémoire «sur la quantité d'air indispensable à la respiration durant le sommeil. » Ce travail, qui résume et complète deux précédentes communications de l'auteur, séances du 19 janvier et du 2 mars 1863, est renvoyé à l'examen des commissaires alors désignés, MM. Payen et Longet, M. le secrétaire ferpétuel présente, au nom de l'auteur, M. Joly, professeur à la faculté des sciences de Tou- louse, un c( Éloge historique de M. Isidore Geoffroy-Saint- Hilaire. » M. Flom"M& lit, en second lieu, l'extrait suivant d'une lettre de M. Joly, concernant un œuf de poule monstrueux. . . . Cet œuf pesait 115 grammes : sa grande cir- conférence mesurait 0'",210; la petite, 0",195. Il était revêtu d'une coque calcaire, à pôles très-obtus. A l'un des pôles, celui qui correspond au gros bout de l'œuf, était fixée ou plutôt articulée une sorte d'opercule co- nique, creux à l'intérieur et percé, à son sommet, d'une ouverture par laquelle s'échappait un cordon albumi- neux, continuation évidente de l'une des chalazes. Outre un jaune et un blanc plus volumineux qu'à l'état normal, le gros œuf en renfermait un autre à coque épaisse, mais à peine légèrement encroûtée de substance calcaire. On n'y voyait pas d'albumine, et le jaune était formé par une masse granuleuse, de couleur orangée, mêlée destries sanguines. Ce petit œuf pesait 13 grammes, ce qui réduit à 102 grammes le poids du gros œuf, y compris la coque de celui-ci, qui pesait 7 grammes. M, Coinde présente une Note « sur quelques Coléop- tères communs à la faune du Kef et à celle des environs de Bone. » Séance du 18 mai. — M. Milne-Edwards lit une longue note sur (es résultats fournis par une enquête relative à l'authenticité de la découverte d'une mâchoire humaine SOCIÉTÉS SAVANTES. 197 et de haches en silex, dans le terrain diluvien de Moulin • Quignon. Le savant mammalogiste, après avoir fait l'histoire de cette question, sur laquelle M. Boucher de Perthes a com- mencé à appeler l'attention dès 1837, revient sur les di- verses phases qu'elle a subies jusqu'à présent, en analy sant les opinions diverses des nombreux savants qui l'ont étudiée. 11 présente les opinions qui ont été émises par les naturalistes français et anglais qui sont venus étudier le fait et en discuter les conséquences, et il fait connaître les expériences auxquelles ils se sont livrés à cet effet. Il décrit ensuite les précautions minutieuses qu'il a prises, avec ses confrères, pour mettre cette sorte d'enquête à l'abri de toute fraude, et il décrit la manière dont les dernières recherches ont été faites, le soin qu'on a pris de monter la gaide près des ouvriers pendant tout le temps des fouilles, etc. Pendant tous ces travaux, faits en présence de vingt hommes de science, on a mis à découvert cinq haches, dont l'authenticité était, par conséquent, indiscutable. Le désir d'arriver à la connaissance de la vérité était l'unique sentiment dont étaient animés tous les paléonto- logistes qui, de Londres et de Paris, s'étaient rendus à Abbeville pour étudier les questions dont je viens d'en- tretenir l'Académie, et, dès que l'obscurité dont le sujet était d'abord entouré disparut ainsi, tous les membres de cette réunion d'amis adoptèrent la même opinion. Écar- tant toute idée de fraude, ils ont reconnu, de la manière la plus franche, qu'il ne leur paraissait plus y avoir au- cune raison pour révoquer en doute l'authenticité de la découverte faite par M. Boucher de Perthes d'une mâchoire humaine dans la partie inférieure du grand dépôt de gra- vier, d'argile ei de cailloux de la carrière de Moulin-Quignon. Après avoir donné les éloges qu'ils méritent aux géolo- gues anglais qui faisaient partie des vingt savants présents à ces recherches, M. Milne- Edwards ajoute : 198 REV. KT MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1863.) La nouvelle découverte de M. Boucher de Perthes pourra donc, sans contestation ultérieure, prendre place à côté de celles de Schmerling, de Tournai, de M. Lartet, de M. de Vibraye, et des autres paléontologistes qui ont constaté précédemment des faiis du même ordre. M. de Quatrefages vient ajouter aussi ses éloges à ceux que M. Milne-Edwards a donnés aux savants anglais, et il ajoute : Or cette étude, minutieusement faite à tous les points de vue, conduisait toujours à admettre la contemporanéité de la hache servant de point de comparaison, des autres haches de môme provenance, et de la mâchoire humaine. — Je ne pouvais donc douter de l'authenticité de cette dernière. Au reste, dit-il en terminant, le désaccord même qui nous a séparés pendant quelques jours aura été très-utile à la science. « Le procès de la mâchoire [the triât of the jaw], m'écrit M. Carpenter (1), prendra place parmi les causes célèbres de la science. » Or ce procès a été in- struit de telle sorte, qu'il me paraît impossible de ne pas accepter le verdict porté à l'unanimité par un jury na- guère si profondément divisé. L'authenticité de la décou- verte faite par M. Boucher de Perthes est donc désormais hors de doute. Malheureusement, les quelques paroles suivantes de M. Elie de Beaumont sont venues faire tomber de son piédestal cette cause célèbre de la science. J'espère, a dit l'illustre géologue, que mes honorables et savants confières, M. Milne-Edwards et M. de Quatre- fages, voudront bien ne pas trouver que je manque de courtoisie en exprimant l'opinion (|ue le terrain de Irans- (1) M. Carpentier, qui du reste n'a manifesté nulle part officielle- ment les doutes qu'il a pu concevoir, adopte toutes les conclusions de la réunion, et m'exprime son opinion à ce sujet dans une lettre à laquelle j'ai été e&lrèmemeut sensible. SOCIÉTÉS SAVANTES. 199 port exploité dans la carrière de Moulin Quignon n'ap- partient pas au diluv'mm proprement dit. Dans mon opinion ce terrain détritique, d'apparence clysmienne, doit être rapporté aux dépôts auxquels j'ai appliqué la dénomination de dépôts meubles sur les pentes. La spécification de ce terrain n'est pas une invention née delà discussion actuelle; j'ai figuré et désijjné ainsi le terrain dont il sagit, de concert avec M. Dufrénoy, sur la carte géologique détaillée du nord de la France à l'échelle <^6 -o-;o-5-?. qui a été exposée en 1855 au palais de l'indus- trie. Déjà plusieurs années auparavant, M. du Souicli, ingénieur en chef des mines, l'avait figuré sur sa carte géologique du département du Pas-de-Calais, et notre sa- vant confrère, M. Antoine Passy, l'a également figuré sur sa carte géologique du département de la Seine-infé- rieure, présentée l'année dernière à l'Académie. La carte géologique détaillée n'indique dans la vallée de la Somme, prèsd'Abbeville (je ne parle pas ici d'Amiens), que trois terrains : la craie blanche supérieure, Valluvion tourbeuse et les dépôts meubles sur des pentes. La carte géologique générale de la France, à l'échelle fis g-5^,-ô7ni » en figurait seulement deux, la craje blanchec-el Valluvion a^, parce que les dépôts meubles sur des pentes n'y étaient pas distingués de l'alluvion, et avaient dû même souvent être négligés. Les dépôts meubles sur des pentes sont contemporains de l'alluvion tourbeuse (1), et de même que la tourbe ils il) Je reproduis ici, pour mieux préciser les idées, Je commence- ment de la légeude de la carte géologique détaillée, imprimée en 1855 ; Terrains superliciels. .. A. dépôts meubles sur des pentes. — a', alluvious. — L. dunes et cordon littoral. — T. tourbes. Terrain erratique ou diiuvium. . u' dépôt erratique supérieur. _, , .■ . , . ,. ( I^' limon jaune de Picardie. Terrain tertiaire supérieur (plio- 1 „, , .. , ,. ç^mj, ' ^ > ['" dépôt erralique inférieur. I P' sable de Diest. Terrain tertiaire moyen. 200 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Mai 1863.) peuvent contenir des produits de l'industrie humaine et des ossements humains. Mais ces mêmes dépôts (sortes de post-diluviurn), étant formés de débris détachés et en- traînés par les agents atmosphériques (les orages, les ge- lées, les neiges, etc.), peuvent contenir, en même temps que ces débris, tout ce que contiennent les petits dépôts diluviens répandus partout à la surface et dans les anfrac- tuosités des roches en place, notamment des dents et des ossements d'éléphant, d'hippopotame, etc., qui sont au nombre des matières que le transport et l'action des agents extérieurs détruisent le plus difficilement (1). Les hommes et les éléphants, dont les ossements se- raient confondus dans un pareil dépôt, n'auraient pas été nécessairement contemporains, et l'état de conservation différent de leur matière gélatineuse suffirait, suivant moi, pour avertir qu'ils remontent à des époques très- (1) Dans nos départements de l'est (Mosetle, Meurthe, Meuse, Haute-Marne, etc.), on désigne par le nom spécial de groise les dépôts de débris incohérents qui forment des talus plus ou moins inclinés sur les pentes et au pied des escarpements des calcaires ju- rassiques. Feu M. Duhamel parle souvent de la groise dans le pré- cieux journal encore inédit de ses tournées géologiques faites avant l'année 1850, dans le département de la Haute-ftiarne; et dans une notice fort intéressante que j'ai lue il y a plusieurs années, un au- teur, dont le nom m'échappe en ce moment, a signalé la présence d'osscmenls d'éléphant dans ces talus de matières meubles : il est évident que des produits de l'industrie et même des ossements hu- mains doivent se trouver aussi dans ces dépôts qui sont accrus et souvent remaniés à chaque dégel, à chaque orage. La groise est, de même que les dépôts meubles sur des pentes auxquels on peut la rattachrr, un terrain d'un caractère mixte, au point de vue paléon- tologique comme au point de vue de sa formation par des éboulis accumulés. Rien n'est plus complexe et souvent plus difficile à débrouiller et à expliquer que la couche de matériaux incohérents qui existe pres- que partout au-dessous de la couche de terre végétale que retourne le soc de la charrue. Confondre impitoyablement tous ces amas de matières détritiques sous le nom de diluvium, c'est simplement éluder les difficultés auxquelles ils donnent naissance. SOCIÉTÉS SAVANTES. 201 différentes. Quant aux haches en silex véritablement an- tiques, il serait naturel, ce semble, de les rapporter à Vâge de pierre des habitations lacustres de la Suisse : or. les habitations lacustres étant coordonnées au niveau ac- tuel des lacs, on peut affirmer qu'elles sont post-dilu- viennes; car dans les lacs de la Suisse, dans ceux même, s'il en existe, dont le lit n'a pas été façonné par le phéno- mène erratique ou diluvien, le niveau actuel des eaux ne date que des derniers effets de ce puissant phénomène, qui ont laissé le seuil de chaque lac tel que nous le voyons aujourd'hui. Je ne crois pas que l'espèce humaine ait été contem- poraine de VElephas primigeniiis. Je continue à partager à cet égard l'opinion de M. Cuvier. L'opinion de Ciivier est une création du génie; elle n'est pas détruite. Après cette déclaration de l'homme le plus compétent de notre époque sur ces questions, M. Milne-Edwards et M. de Quatrefages ont cru devoir faire une réponse, dési- rant que l'Académie et le public ne demeurent pas sous la profonde impression produite par les paroles de M. Élie de Beaumont. M. Milne-Edwards a dit qu'il ne se considérait pas comme ayant autorité pour discuter la question stratigra- phique relative à l'âge du dépôt en question. M. de Quatrefages a dit qu'il ne partageait pas l'avis d'un de ses confrères qui lui faisait remarquer que la dé- claration de l'illustre secrétaire perpétuel semble enlever toute valeur scientifique à la mâchoire dont on s'est tant occupé ; que, si cette mâchoire appartient à l'époque ac- tuelle, elle n'offre guère plus d'intérêt que tout ossement retiré d'un ancien cimetière. M. Eugène Robert a fait présenter, par M. Dumas, un travail sur la non-conicmporanéité de T homme primitif et des grandes espèces perdues de Pac/uj dermes-. « L'absence complète d'objets en ivoire travaillé et même d'ivoire non travaillé dans les gisements celtiques 202 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Mai 1863.) ne témoignerait-elle pas que les habitants primitifs des Gaules n'ont jamais été contemporains des grandes espèces perdues de pachydermes? « Les partisans de la contemporanéité de l'homme primitif et des grandes espèces perdues de pachydermes dans nos contrées s'appuient sur la coexistence des silex taillés et des débris de ces animaux dans les mêmes cou- ches inférieures des atterrissements fluviatiles, qu'ils con- sidèrent, il est vrai, comme un dépôt diluvien. Au pre- mier abord, rien ne paraît plus spécieux; mais, si l'on cherche à vouloir contrôler ces observations par d'autres observations faites dans des circonstances toutes diffé- rentes et loin des lieux où se présentent ordinairement ces associations de produits de l'industrie humaine et de débris de grands mammifères, c'est-à-dire dans l'intérieur des plaines et sur le sommet des plateaux, de très-grands doutes s'élèvent. Je ne me servirai également que d'un exemple pour soutenir ma thèse. « On connaît aujourd'hui assez bien la nature des objets travaillés qui se trouvent dans les sépultures cel- tiques les plus anciennes, ainsi que l'origine des débris d'animaux qui accompagnent ordinairement les osse- ments humains. Il n'y a pas un seul de ces débris, que je sache, qu'on ne puisse rapporter aux espèces d'ani- maux actuellement vivantes ou d'animaux considérés comme fossiles, mais qui leur sont très-voisins, tels que \ Ursus arctoideus dont j'ai trouvé des canines et des pha- langes unguéales dans les tourbières d'Albert (Somme), avec des objets gallo-romains, notamment de longues épingles [acus crinalis) en bronze. N'a-t-on pas lieu alors de s'étonner de ne jamais rencontrer dans tous ces gise- ments des objets en ivoire comme nous en voyons si sou- vent qui sont empruntés au bois de cerf? Comment se fait-il aussi que, dans la Sibérie oîi les défenses d'élé- phant (c'est toujours la même espèce, Elephas primige- nius] sont d'une abondance extrême, on n'ait jamais re- SOCIÉTÉS SAVANTES. 203 cueilli une seule pièce portant les traces d'un travail quelconque exécuté par les peuples primitifs de cette con- trée? Vous vouloz que les hommes qui habitèrent les ca- vernes, nos troglodytes, y aient dépecé, pour leur nour- riture, des animaux de ce genre dont on retrouve les brèches osseuses associées à des produits de l'industrie humaine, et cependant vous ne pouvez pas découvrir dans l'aire de ces cavernes, au milieu de ces ossuaires de l'ancien monde, le plus petit fragment d'ivoire portant ou non les traces d'un travail humain ! De ce que des objets de nature si diverse et d'origine si opposée se trouvent ensemble réunis sous le même toit, ils ne s'ensuit pas qu'ils soient nécessairement contemporains. « Il ne serait donc pas raisonnable de supposer, pour expliquer cette absence complète d'abjets en ivoire tra- vaillé, que les Celtes eussent méprisé une substance aussi belle que l'est l'ivoire, une substance qui a été employée à profusion par les anciens pour en revêtir les murs des temples et jusqu'à des statues colossales ; une substance qui, de tout temps, a été recherchée et façonnée sous toutes les formes, par tous les peuples des contrées que fréquentent les éléphants; si, dis-je, les Celtes l'avaient eue à leur disposition, s'ils avaient connu les animaux qui la produisent, il n'y avait rien de trop précieux, dans ce temps-là, pour mettre à côté des dépouilles mortelles, puisqu'on retrouve sous les dolmens, au pied des menhirs, le peu d'objets en or qui fussent en la possession du défunt, ainsi que les haches en jade venues originairement de l'Inde ou de la Chine, lesquelles étaient peut-être encore d'un prix plus élevé. « L'explication naturelle de tout cela est, je crois, fa- cile à donner. Lorsque les Celtes se rendaient sur les bords de la Somme ou de toute autre rivière pour se tailler des haches avec les [)ierrcsque les eaux charriaient, ils durent parfois rencontrer, au milieu des cailloux rou- lés, des défenses d'éléphant arrachées au véritable dilu- 204 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Mai 1863.) vium ; mais comme cet ivoire était déjà profondément altéré par le poids des siècles qui avaient passé dessus, ils ne cherchèrent pas à en tirer parti. C'est pour la même raison qu'ils délaissèrent aussi ces grands ossements de pachydermes qui gisent dans les mêmes atterrissements, après les avoir sans doute essayés avec leurs instruments de pierre tranchants, ainsi que le témoigneraient des em- preintes de coups de hache qu'on s'est plu à voir sur d'au- cuns de ces ossements. « Par conséquent, tant qu'on n'aura pas rencontré de Vivoire travaillé ou non travaillé dans les stations ou gise- ments celtiques, ainsi que dans les hypogées les plus an- ciens de cette époque, nous estimons qu'il y aurait une grande présomption à dire que l'homme primitif, sous nos latitudes, a été contemporain des grandes espèces perdues de pachydermes; en d'autres termes, qu'il est antédiluvien dans le sens géologique de ce mot. Rien, jusqu'à présent, ne démontre, suivant nous, qu'il faille reculer ou changer la place que les illustres Cuvier et Brongniart lui ont assignée dans l'échelle de la créa- lion. » lïl ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Atlas ichthyologique des Indes orientales néerlan- daises publié sous les auspices du gouvernement colonial néerlandais, par M. de Bleeker, docteur es sciences et en médecine, lieutenant-colonel médecin inspecteur, com- mandeur et chevalier de plusieurs ordres, président ho- noraire de la Société royale des sciences aux Indes néer- landaises, etc. Grand in-folio.— -Amsterdam, 1862. (Prix de chaque livraison de 12 planches coloriées, 10 florins (21 fr.), texte compris.) Nous avons annoncé ce magnifique ouvrage, lorsque M. de Bleeker nous a montré les premières planches chro- ANALYSES d' OUVRAGES NOUVEAUX. 205 mo-lithographiées qu'il préparait, et nous avons pu dire à nos lecteurs qu'il allait constituer le plus beau monu- ment ichthyologique de notre époque. Aujourd'hui les premières livraisons que nous avons sous les yeux viennent justifier notre dire et dépassent même nos prévisions par leur beauté et par la science et l'érudition zoologiques déployées par l'auteur. Chaque famille est traitée de manière à former une mo- nographie et de telle sorte que, dans le cas, assurément peu probable, où l'auteur ne pourrait continuer son œuvre, chacune constituerait toujours un ouvrage ter- miné et complet Les caractères de chaque famille sont d'abord expri- més par une diagnose latine, puis développés en fran- çais. On y trouve l'histoire complète de la formation du groupe, l'indication de tous les auteurs qui ont traité de ces poissons, avec la discussion critique de leurs travaux pré- sentée avec une précieuse impartialité et susceptible de faire apprécier le degré de confiance que l'on doit avoir dans leurs opinions, les descriptions qu'ils ont don- nées, etc. Vient ensuite un tableau hynoptique des genres com- posant la famille, soit qu'ils appartiennent à l'Archipel indien ou qu'ils y soient étrangers, ce qui est d'une grande importance pour former de bons genres. Dans cette partie M. Bleeker indique les espèces archipélagi- qucs qui étaient connues jusqu'à lui, et il termine par l'in- dication de celles qui sont dues à ses recherches; il donne encore un tableau complet de toutes les espèces for- mant définitivement aujourd'hui chaque groupe géné- rique; il classe ces espèces géographiquement, indiquant pour chaque île les espèces qui y ont été rencontrées, et il entre en matière par la description complète de chaque genre en le traitant de la même manière que les familles. Enfin, après ces tableaux si utiles pour l'étude de chaque groupe et pour faciliter leur connaissance et 206 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (iUflt 1863.) leur comparaison entre eux , il reprend chacune des espèces appartenant à l'Archipel indien, et donne une description latine développée, suivie de remarques en français. M. Bleeker donnera, de la même manière, les carac- tères de tous genres qui ne sont pas propres à l'Archipel indien, afin que son ouvrage forme un cadre complet d'ichthyologie. Les planches sont réellement magnifiques, et représen- tent non -seulement les espèces nouvelles, mais toutes celles qui étaient déjà publiées ailleurs. Ces figures, comme nous l'avons déjà dit, sont toutes peintes sous les yeux de l'auteur, d'après des sujets vivants ou récemment péchés, et qui conservaient encore les couleurs de la vie. C'est une circonstance unique qui donne à l'atlas de M. Bleeker un caractère exceptionnel, unique en zoolo- gie, et qui ne pouvait être obtenu que par un concours de circonstances qui se rencontre rarement. Dans un prochain article, nous passerons en revue les familles déjà publiées, en indiquant le nombre de genres et d'espèces dont elles se composent, le nombre des es- pèces propres aux Indes néerlandaises, de celles qui ap- partiennent à d'autres pays, etc. On ne saurait trop féliciter M. Bleeker d'avoir réuni d'aussi immenses et beaux matériaux, et il est certain qu'il a déployé, pour y parvenir sous le climat brûlant et meur- trier de Java, une activité et un dévouement à la science au-dessus de tous les éloges. On peut dire aussi que son ouvrage sera unique dans son genre, et qu'il suffirait à lui seul pour lui faire une grande réputation dans la science, s'il ne l'avait pas déjà rendu illustre par beaucoup d'autres travaux bien appréciés du monde savant. G. M. Descrizione Description de quatre nouvelles espèces de la famille des TrochUidœ, provenant de la Nouvelle- ^A^ ANALYSES d'OUVRAGES NOUVEAUX. 207 Grenade et d'une nouvelle Sylvia du Brésil, par M. Henry Benvenuti. Petit in-4o de 16 pages. — Florence, inipr. royale, 1863. Après avoir étudié avec soin une collection d'oiseaux exotiques qu'il avait reçue du D' Tommaso Salvadori, en consultant tous les ouvrages qui pouvaient l'aider à recon- naître ses espèces, après avoir consulté ses amis et ses correspondants, M. Benvenuti, considérant quatre des oiseaux-mouches do cette collection comme nouveaux, en a publié les descriptions détaillées en latin et en italien. V^oici les diagnoses de ces quatre espèces. "~" Polytmus Ceciliœ. — Corpore superiore metallice viridi olivaceo, inferiore griseo, in parte média juguli et gulœ maculis cœruleis ad viridem vergentibus, prima et se- cunda reclricum intense cinnamomeis, tertia et quarta ejusdem coloris sed marginibus et apicibus metallice vi- ridibus, tarsi pedesque brunnei. — Stat. Pol. Arsinœ. Mellisuga Judith. — ïoto corpore splendide viridi au- reo; prima, secunda et tertia rectricum colore aibo pallido ochraceo ; ad apicem viridi metallice olivaceo; rostro longo, recto, nigro ; tarsi et pedes brunnei. — Stat. Mel. Clemenciaî. MeUimga Salvadorii. — Vertice atque occipite splen- dide viridi aureo, uropygio ejusdem coloris; gula et ju- guloalbis maculis rotundis viridi aureis ; pectore etabdo- mine cinnamoraeo lateribus viridi commixto ; cauda longa, violacca valde furcata; prima et secunda rectricum macula magna alba ad apicem. Rostrum ot pedes nigra. — Stat. Mel. Anna). Mellisutin Ridolfii. — Corpore superiore viridi auroo, macula rotunda violacca splondidissima in parte nu'ilia juguli et gulœ, viridi aureo circumdata inferne cinnamo- meum et viridi commixto; cauda furcata nigro violacea. Rostrum pedesque nigra. — Stat. Mel. Clariss». Sylvia Picciolii. — Vertice et occipilo ochraceo brun- 208 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mai 1863.) neo ; gula paliide ochracea ; corpore superiore griseo oli- vaceo ; abdomine medio albo ; rostrum et pedes plumbea. — Stat, Syl. atricapiliae. — Hab. in Brasilia. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Sur l'Autruche. — On trouve, dans les bulletins de la Société impériale d'acclimatation, un travail très-intéres- sant sur l'Autruche, dans lequel l'auteur, M. Berg, s'élève contre l'assertion d'Adanson, admise plus lard par Cuvier et Milne-Edwards, savoir que les Autruches savent lan- cer, avec une grande vigueur, des pierres en arrière, pour se soustraire à la poursuite de leurs ennemis. Il a pour- suivi à cheval des Autruches pendant son séjour à Podor, et il les a toujours vues fuir rapidement sans songer à se défendre ; mais ce qui l'a frappé surtout, et ce dont il a eu des preuves nombre de fois, c'est la peur qu'éprouve instinctivement le cheval à l'approche de l'Autruche. Toutes les fois qu'il a poursuivi une Autruche et qu'il est parvenu à la forcer, son cheval a fait un bond de côté et n'a pas voulu l'approcher. Errata. — Dans le numéro 4, pages 157 et 159, au lieu de pi. I et II, lisez pi. XIII et XIV. TABLE DES MATIERES. Marchand. Catalogue des Oiseaux observés dans le département d'Eure-et-Loir. 177 BouRGUiGNAT. Mollusques de San-Julia de Loria. 179 Chaudoib (de). Cicindélèles et Carabiques nouveaux. 187 Sociétés savantes. 189 Analyses. 204 Mélanges et nouvelles. 208 IHP. DE M"* V* BOUCUAKU-UUZARD, BUB DE l'ePERON, 5. — 1803. REVUE ET MAGA31.N DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE, RECUEIL MENSUEL DESTINÉ À FACILITEE AUX SAVANTS DB TOUS LES PATS I,ES MOYENS 1)K rCBLIER LEURS OBSERVATIONS DB ZOOLOGIE PURE ET APPLlQOÉlL A l'industrie et a l'agriculture, leurs TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, DANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TRNIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES P&OGBÈS DB LA SCIENCE ; M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE, AlcmUie lie U Légion d'bonneur, de l'ordre brésilien de la Kose, ofTicler de l'ordi hoIUnduis de la Couronne de chêne, de la Sociétc impériale eleenlmle d'Agri- cullure, do» Acadcaiies royales des Sciences do Madrid, de Lisbonne et de Turin , de rÂcadénrie royale d'Agriculture de Turin , de 'a Sociélé impériale des naluralistcs de Moscou, d'un grand nombre d'autres Sociétés nationnl>>9 et étrangères, SecréUiire du Conseil de la Société impériale zooloijique d'AccliniatatiuD , etc., etc. 1863. — N° 6. PARIS, AU BUREAU DE LA REVUE i:T MAGASIN DE ZOOLOGIE, ET DE LA REVUE DE SÉRICICULTURE COiVIPARÉE , RUE DES BEAUX-ARTS, 4. VINGT-SIXIÈME ANNÉE. — JUIN 1863. I. TRAVAUX INÉDITS. Note sur les espèces du genre Pyrrhulauda et leur œul, par 0. DES MuBS. On sait, depuis longtemps, qu'en fait d'oologie nous nous plaçons sur le terrain de l'utilité qu'en peut retirer la classification ornithologique. Cette notice, comme les précédentes, et de même que celles qui pourront suivre, n'aura donc pas d'autre but. Nous rappellerons ici les observations que nous avons déjà faites à ce sujet des espèces dont nous composons le groupe des Pyrrliulaudinœ (1). Les diverses espèces composant le genre Pyrrhulauda ont, depuis Temminck et M. Smith , le créateur du genre, constamment été placées, jusqu'en ces derniers temps, parmi les Fringilles, malgré les observations fort justes faites à ce sujet, il y a trente ans, par de la Fres- naye, observations auxquelles nous nous sommes em- pressé de nous ranger, bien avant le Conspectus, ajoutant alors que nous ne doutions pas que la science ne finît |);ii les adopter. M. Temminck, disait de la Fresnaye, trompé, à ce qu'il paraît, par la grande ressemblance du bec de deux (1) Enrycl. d'hist. nat ois., t. III, p. 200 '1' sÉBiB. T. XT. Auuée 18G3. 14 210 KEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Juni 1863.) Alouettes voisines de notre Alouette calandrelle, ave( celui des Fringilles, les a décrites et figurées dans une de ses planches coloriées faisant suite aux planches enlumi- nées de Buffon, l'une sous le nom de Gros-bec croisé [Fringilla cruciger], pi. cclxix, n°1, et l'autre sous le nom de Gros-bec à oreillon blanc {Fringilla otoleucus)^ même planche, n°' 2 et 3. M. ïemminck n'avait sûrement pas examiné les pieds, car il eût reconnu qu'ils sont ab- solument semblables à ceux des Alouettes calandrelle et mirafre, c'est-à-dire à doigts et ongles antérieurs assez courts pour des Alouettes, mais dont l'ongle postérieur, presque droit, quoique plus court que chez les autres es- pèces, en a tout à fait le caractère. Et de la Fresnaye citait, à l'appui de son observation, la description de l'une de ces deux espèces (le Gros-bec à oreillon blanc), donnée de la manière la plus précise, par Lichtenstein {Catalogue des doubles du musée de Berlin, p. 28), sous le nom d'Àlauda melanoccphala. Alouette à tête noire. M. Temminck, en décrivant ces deux espèces comme du genre Fringille, observe, toutefois, qu'elles of- frent une particularité qui ne se retrouve pas chez les autres Fringilles, c'est que les grandes couvertures des ailes sont presque aussi longues que leurs pennes. Or on sait que ce caractère est tout à fait particulier aux Alouettes; et si ce savant ornithologiste, si habile observateur, eût seulement jeté un coup d'œil sur les pieds de ces oiseaux, il n'eût pas hésité, sans nul doute, à les ranger dans les Alouettes, près de la Calandrelle, de la Mirafre et de l'A- louette bateleuse (1). Il était permis de s'étonner, après une semblable ob- servation, que la plupart des ornithologistes eussent per- sévéré dans cette erreur, et qu'en 1850, dans son Con- spectus, le prince Ch. Bonaparte se fût prêté à la propager, tout en observant cependant que ce genre Pyrrhulnnda , (1) niag. de zooL, 18;«. TRAVAUX INÉDITS. 211 pai ses tarses scutellés, semblait plutôt appartenir aux Alaudidés [ob tarsos scutellatos, potius ad Alaudidas perti- net), dit-il, surtout lorsque l'on savait, ainsi que l'a fait connaître le colonel Sykes (1), que l'une des espèces de ce genre, le Pyrrhulauda crucigera de l'Inde, a l'étrange ha- bitude de se tenir à terre sur les routes élevées, et de ne s'envoler que lorsqu'on est près de marcher sur lui; qu'il ne se perche jamais; que, d'après M. Smith, les espèces qu'il a découvertes en Afrique vont par bandes nom- breuses, s'abattant et courant avec rapidité dans les plaines immenses, tantôt éloijjnées, tantôt rapprochées des bords des rivières, et que leurs mœurs les éloignent, tout autant que leurs caractères, du genre Fringilla; détails qui, on le voit, venaient encore à l'appui du sentiment de de la Fresnaye, partagé et suivi par M. G. R. Gray. Aussi, quelques années après, le prince Ch. Bonaparte, mieux éclairé, est-il revenu à ce sentiment, en mettant ce genre dans ses Alaudidce^ et en tête de cette tribu. Il n'était pas douteux pour nous, en l'état de la ques- tion à cette époque, qu'à part la constatation des habi- tudes, qui résulte d'un fait, un critérium décisif était encore à trouver pour lever toute trace de doutes s'il pou- vait en subsister: la connaissance de l'œuf de ces espèces, ou au moins de l'une d'elles. C'est ce critérium dont nous venons donner connais- sance, un peu tardivement, aux ornithologistes. Dans un envoi d'une intéressante collection d'œufs des Indes orientales, que nous avons reçue en juillet 1860, nous avons trouvé l'œuf du Pyrrhulaudu grisea ((îray qui vient pleinement justifier les prévisions de de la Fres- naye et confirmer les observations du colonel Sykes et du D"" Smith : les caractères oologiques donnant raison au rapprochement et à l'identification même de ce genre (Ij Proceed. zooL Soc, 1832. 212 REV. ET MAO. DE ZOOLOGIE. (Juîfl 1863.) avec les Alaudidés, et par conséquent à sa séparation des Fringillidés. La forme en est ovée, allongée et à petit bout obtus, un des caractères particuliers à la presque généralité des œufs des Alaudidés ; La coquille très-mince et unie, fort peu luisante, d'un blanc légèrement aqueux à l'intérieur et dans sa trans- parence ; La couleur, d'un ton ocracé, Isabelle ou fauve- clair, parsemé de nombreux petits points plus foncés et d'autres d'une nuance grisâtre, formant généralement une zone ou couronne près du gros bout. On voit que la connaissance de cet œuf aurait, depuis longtemps, fait cesser toute incertitude au sujet de la place méthodique de l'Oiseau. On y reconnaît, en effet, de suite, tous les caractères oologiques des Alouettes, et, par-des- sus tout, des Alouettes des sables et des déserts : le mode de nidification est, du reste, confirmatif de ces carac- tères. Enfin, ce qui est remarquable, c'est que l'œuf, dont se rapproche l'œuf de ce Pyrrhulauda, est celui de la Ca- landrelle, dont l'oiseau est lui-même si rapproché. Ces rapports donnent une valeur des plus intéressantes à la place qu'a assignée en dernier lieu le savant ornithologiste à ses Pyrrhulaudinœ, puisqu'il les fait suivre immédiate- ment de ses Calandrellœ. DESCRiPTio?r d'un nouveau genre de Poissons de la Médi- terranée, par M. Napoléon Doumet (pi. 15). En jetant les yeux sur la liste nombreuse des auteurs qui ont traité de l'ichthyologie méditerranéenne, en exa- minant attentivement les travaux de la plupart d'entre eux, et en récapitulant la multitude d'espèces décrites dans leurs ouvrages, le naturaliste qui prend pour champ de ses études les côtes déjà si explorées de France et d'Italie TRAVAUX INÉDITS. 213 serait tenté de croire que tout a été dit sur cette belle partie de l'histoire naturelle de la Méditerranée. Rondelet, Gouan et Brunuich ne décrivirent-ils pas, dans le style naïf de leur époque, tous les poissons qu'ils eurent occasion de voir sur les côtes de Languedoc et de Provence ? Risso, qui consacra la plus grande partie de sa vie à interroger les profondeurs de la mer de Nice, enri- chit la faune ichthyologique française de nombreuses espèces nouvelles : Giorna, Buniva et autres, ainsi que Lacépède, et après lui Cuvier et Valenciennes, lui ont dû la connaissance de beaucoup de poissons intéressants. En Sicile, Rafinesque a fait connaître, dans deux fascicules successifs, un grand nombre de genres ignorés aupara- vant. Cocco, Costa et autres, en Italie, se sont livrés à de fructueuses recherches. Delaroche, aux îles Baléares, a encore enrichi la science de plusieurs types. Bonaparte, dans son système ichthyologique, et surtout dans la Pré- face de Vlchlhyologie de la faune italienne, a lelevé toutes les espèces connues dans la Méditerranée, effaçant de son Catalogue tous les doubles noms qui s'appliquaient à une même espèce, et en a reconnu 404 habitant sur les côtes d'Italie. Cette riche mine, depuis si longtemps exploitée, semble pourtant receler encore bien des êtres qui ont échappé aux recherches et que le hasard seul révèle de temps à autre à l'œil scrutateur du naturaliste. C'est une de ces formes inconnues que nous ajouterons aujourd'hui, non- seulement au Catalogue local que nous avons publié il y a quelques années, mais aussi, croyons-nous, à la liste gé- nérale des genres et des espèces décrits jusqu'à ce jour. Le poisson qui fait le sujet de cette note fut pris à l'ha- meçon en mai 1861, le long des brisants situés au sud- ouest du port de Cette. Inconnu du pêcheur qui l'avait capturé, bien que cet homme, déjà d'un certain âge, eiil passé sa vie dans le métier, il nous fut apporté comme *Î14 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Juin 1803.) [)ièce rare et digne de figurer dans les galeries fondées à (]ette par mon père. Absent en ce moment, nous n'avons pu l'étudier à l'état frais, et ce n'est qu'après qu'il fut sorti des mains du préparateur, que nous avons pu l'exa- miner. En conséquence, privé de l'étude anatomique qui eût peut-être offert de curieuses particularités, nous de- vons nous bornera en examiner les caractères externes. La forme générale de ce poisson, son apparence hété- roclite nous avaient tout d'abord frappé; et lorsque nous considérâmes plus attentivement la position occupée par les deux appendices charnus qu'il porie sous la gorge, appendices assez semblables en apparence aux barbillons que l'on rencontre près de la mâchoire infé- rieure des mulles ou surmulets, nous fûmes convaincu que nous avions entre les mains un genre nouveau ou, tout au moins, peu connu. L'établissement d'un genre, voire même d'une espèce, en zoologie, nous a toujours paru avoir bi^'n plus d'importance que ne semblent y en attacher quel- ques auteurs modernes, qui, à l'inverse des anciens natu- ralistes, lesquels donnaient le plus souvent aux genres l'étendue des familles actuelles, semblent, au contraire, vouloir faire de chaque espèce un genre, encombrant ainsi la science d'un nombre si considérable de noms gé- nériijues, que l'on pourrait presque craindre de retomber bientôt dans uise confusion égale à celle qui régnait avant l'établissementdespremières coupes. C'est pourquoi, avant de nous décider à l'élever à ce rang, nous avons tenu à bien nous assurer qu'il n'avait été déjà l'objet d'aucune description. Ce n'est donc qn'nprès avoir compulsé les œuvres des auteurs qui ont écrit sur l'ichthyologie géné- rale, et sur l'ichthyologie méditerranéenne particulière- ment , que nous présentons notre poisson comme d'espèce et de genre nonvenu?<. Par la |)osition de ses nageoires voniralos on catopes situées presque au-dessous, mais cependant un peu en ar- TRAVAUX INKDITS. 215 Hère des nageoires pectorales ou pleuropes, il appartient .1 la grande division des Thoraciqiies. Ses pectorales sont très-longues relativement aux autres nageoires et entière- ment composées de rayons articulés réunis ensemble par la membrane. Les catopes ou ventrales, également com- posées de rayons articulés, sont très-rapprochées à leur base. Bien que la membrane des nageoires dorsales ait en partie disparu par la dessiccation , et que les rayons de la partie antérieure soient brisés pour la plupart, il est facile de distinguer deux nageoires dorsales foit peu séparées, il est vrai, sinon même se touchant. La première, entière- ment formée de rayons épineux très-faibles, allant en s'allongeant jusqu'au quatrième ou cinquième, et décrois- sant ensuite jusqu'à la fin ; la seconde, formée de rayons articulés, très-faibles également, et que l'on prendrait volontiers pour des rayons épineux semblables à ceux de la première. L'anlérieure commence au-dessus des pleu- ropes ; la seconde se termine à quelque distance du com- mencement de la caudale ; elle a environ une fois et deux (iersia longueur de la première. La nageoire anale ou hypoptère est unique et com- mence immédiatement après l'anus, lequel est situé un tant soit peu en arrière du juste milieu de la longueur totale. Comme la seconde épiptère, elle n'est composée (|ue de rayons articulés, ayant presque l'apparence de rayons épineux très-faibles; elle se termine un peu plus en arrière que l'épiptère. La nageoire caudale, assez développée, est nettement bifurquée, et ses deux lobes sont assez prolongés. La forme générale de ce poisson est allongée ; le corps, d'une épaisseur moyenne, paraît avoir été recouvert d'é- cailles si peu adhérentes qu'il n'en restait plus, nous a-t-il été dit, lorsqu'il fut apporté par le pêcheur ; mais leur existence est tellement accusée par les marques qu'elles ont laissées sur la peau, que l'on ne peut douter qu'il en fût entièrement recouvert. Nous avons, du reste, été con- 216 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Juitl 1863.) firme dans cette opinion par la découverte d'un de ces organes près d'un des opercules. La tète tronquée en avant paraît longue en comparai- son de sa hauteur. Le dessus en est arrondi et recouvert, jusques sur le museau, d'écaillés plus rondes que celles du reste du corps. L'œil est placé en avant du milieu de la longueur et au-dessus du milieu de la hauteur de la tête. Les opercules sont Irès-minces, ovales, offrant à la partie postérieure plusieurs pointes obtuses et n'ayant pas même la consistance osseuse. Ils portent la trace d'écaillés peu apparentes qui ont dû les recouvrir en entier. Les diverses pièces de l'opercule sont peu distinctes et sont toutes d'une consistance cornée et sans dentelures. La bouche est petite ; la mâchoire inférieure, ouverte, est un peu plus avancée que la supérieure. Une seule rangée de dents pectinées, régulières, très-petites et serrées règne sur tout le bord des deux mâchoires. Le palais est muni d'une forte plaque clypéiforme de dents en cardes, et de chaque côté de cette plaque il est facile de voir un petit groupe de dents qui paraissent un peu plus longues et légèrement crochues. La langue n'ayant pas été conservée, nous ne savons si elle est armée. Nous avons laissé pour la fin le caractère le plus ori- ginal de cet être dont nous croyons pouvoir faire le type d'un genre nouveau. Ce caractère consiste dans la pré- sence de deux appendices charnus, sortes de barbillons placés, non pas au point de jonction des mâchoires, ni même immédiatement au-dessous de la mâchoire infé- rieure, comme cela se voit dans certaines espèces, mais entièrement sous la gorge, à égale distance de l'extrémité inférieure du museau et de l'ouverture des branchies. Ce dernier trait nous paraît constituer un fait entièrement nouveau et conséquemment digne de fixer l'attention des ichthyologistes. Nous ne discuterons pas l'utilité de ces deux af)- pendices dans l'économie vitale du poisson; ce n'est TRAVAUX INÉDITS. 217 pas sur un seul exeniplaiie et dépourvu de renseigne- ments sur ses mœurs et son anatomie interne que l'on peut avancer une opinion à ce sujet. Bornons-nous donc à établir, en réponse à ceux qui pourraient n'attacher que peu d'importance à ces appendices et ne pas les considé- rer comme suffisants pour déterminer la création d'un {^enre, que, dans l'économie animale, tout organe ayant sa raison d'être doit être pris en considération, à plus forte raison quand il est aussi insolite que ceux qui nous occupent en ce moment. D'ailleurs, si ce poisson n'offrait, comparé à d'autres, que des différences d'une valeur spécifique, à quel genre pourrions-nous le rapporter? C'est ce que nous allons examiner en commençant par chercher sa place dans les familles. Nous avons dit qu'il appartenait, par la position de ses catopes , à l'ordre des Thoraciques de Cuvier et Valenciennes, dénomination changée en celle de Médiope par Duméril dans sa Méthode analytique d'Ichthyologie. P^n examinant les caractères assignés par les premiers à leurs familles, lesquels ont été adoptés à peu de chose près par le second, nous voyons que notre poisson se rapproche des Percuïdes par la présence de dents pala- tines, mais qu'il s'en éloigne par les dents pectinées de sa mâchoire, par l'absence de rayons épineux à la nageoire anale, par le plus grand développenjcnt de celle-ci, par la consistance des opercules et par sa queue fortement bifurquée. Les Anthias offriraient peut-être plus d'analogie en raison de leurs longues nageoires pectorales et de la bifurcation de leur queue qui est quelquefois démesurément prolongée ; à côté de ces caractères rapprochants, ils s'en éloignent par des rayons épineux très-forts à l'hypoptère, par leur épiptère unique, et par des dentelures assez accen- tuées aux pièces des opercules; leur dentition n'est, du reste, nullement semblable à celle de notre poisson, qui 218 REv. ET MA»;. DE ZOOLOGIE. {Juin 1863.) diffère aussi des Pomacentrides, lesquels ont des dents irrcgulières et la na{;eoire dorsale unique. Les Sciénoides offrent quelque analogie par la position de leurs nageoires dorsales doubles, réunies ou presque réunies. D'autre part, leur nageoire anale est toujours moins développée et armée, comme dans les Percoïdes, de rayons épineux au commencement; mais la plus grande différence réside dans l'absence de dents au palais; ce n'est donc pas un Sciénoïdc. Ces premières familles écartées, il ne nous reste plus de rapprochement possible qu'avec celle des Coryphèties, et c'est là en effet entre celte famille et le groupe des Caranx dont il se rapproche par la dentition et les nageoires, et dont il s'éloigne entièrement par l'apparence géné- rale et par sa ligne latérale non relevée, que nous trou- verions plutôt la place de ce nouveau poisson, bien qu'il diffère encore des Coryphénoïdes par ses deux dorsales distinctes et par l'armature de ses mâchoires ; mais, comme cette famille renferme des genres souvent peu assimilables par leurs caractères et que l'ensemble du poisson que nous décrivons semblerait le l^ire rentrer de prime abord dans ce groupe, nous croyons que c'est principalement sur lui qu'il convient de concentrer les recherches. Si maintenant nous nous servons, pour arriver à déter- mini^r la famille, de la méthode analytique de Duméril, nous arriverons aux résultats suivants : Médiope (Thoracique) à corps épais, comprimé, notable par la singularité de [ilusieurs organes, comme l'épiptèro ou nageoire du dos très-élevée : famille des Lophionotes(\] (Coryphénoïdes de Cuv. et Val.). Ici se présentait pourtant une légère divergence avec (\) Cette (Icnomiiialioii nous p;iiaît devoir (^trc nfuloe en raison de la coiildsion qu'elle [louirail. or.casioiiuer par son analof^ic avec le nom jj;euériqucy.op/i(HS, (jui appailieul à un genre irès-éloigné de pite familh. TRAVAUX INÉDITS. 219 le tableau analytique qui porte : épiplère très-élevée, et ce dernier caractère nous eût fait, au premier abord, rejeter notre poisson de cette famille si, dans le tableau particulier place en tête de la famille, nous n'eussions lu au lieu de cela : épiptère très-développce. Si, au lieu de suivre ce rameau, nous prenions une autre bifurcation du tableau analytique, nous arriverions à ceci : corps épais, comprimé, notable par la têie, simple, mais à opercules dentelés ou épineux ; épiptère double, [)alais garni de dents nombreuses : famille des Percoïdes. Ainsi que nous l'avons démontré plus haut, noire poisson s'en éloigne par plusieurs caractères essentiels. Il n'y a donc décidément que la famille des Lophionotcs de Duméril, Coryphénoïdcs de Cuvier et V^alenciennes, dont les caractères plus élastiques permettent l'introduction du nouveau poisson. Cuvier et Valenciennes ont divisé cette famille, qui fait partie de leurs Scomhéroides sans faussics pinnules, en trois groupes : les Coryphènes, les Lampuges, les Centrolophes. Notre poisson n'appartient encore ni aux premiers dotit l'épiptère unique commence très- avant sur une tête tran- chante et élevée, et dont l'œil est placé très-bas; ni aux seconds qui diflerent fort peu des premiers, quoique ayant la tête moins relevée et l'œil moins bas ; ni aux troisièmes qui offrent, à la vérité, un intervalle plus grand entre rocci[)ut et la dorsale, mais qui ont encore celte dernière unique et le palais dénué de dents. Ainsi, comme nous venons de le voir, ce singulier poisson, par l'ensemble de ses caractères principaux, trouverait déjà difficilement sa place dans les familles jusqu'ici adoptées, si la présence de barbillons placés sous la gorge ne venait encore achever de nous dérouter. Étant donc bien constaté qu'il n'appartient à aucun des genres institués jusqu'ici, nous proposons d'en faire, sous le nom de Trachelodrrhus, dénomination qui rappellera la position de ses barbillons caractéristiques, le type 220 RKV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Juitl 1863.) d'un genre nouveau auquel nous reconnaissons les ca- ractères suivants : G. Trachelocirrlms. Corpus elongatum, compressum, squamosum. Linea lateralis paululum distincta. Caput antice truncatum, supra squamosum. Opercula tenuicula, obtusis debilissimisque acuminibus postice munita. Oculi modici, rotundi. Os parvum. Dentés peclinati , regula- riter in unum sertum conferti. Inferior maxilla paululum provecta. Palatum dentibus armatum. Pinnae dorsales duœ; prima spinosa; secunda radiis articulatis formata. Analis radiis articulatis item formata. Cauda furcata. Pectorales radiis spinosiscarcntes, prolongatae. Ventrales parvae, spinis carentes, pinnis pectoralibus paululum rétro positae. Infra fauces appendicula dua. Corps allongé, comprimé, couvert d'écaillés moyennes et peu adhérentes à la peau. Ligne latérale peu accentuée, située près du dos dont elle suit les contours. Tête tron- quée antérieurement, écailleuse en dessus, ainsi que sur les côtés, mais moins distinctement sur les opercules. Ceux-ci minces et de consistance cornée, présentant en arrière des pointes obtuses et sans épaisseur formées par le bord de l'opercule ; pièces osseuses peu distinctes. Yeux moyens, arrondis. Bouche petite, armée d'une seule rangée de dents en peigne, petites, serrées et régulières. Mâchoire inférieure un peu avancée. Palais garni de dents. Épiplère double. Des rayons épineux à la première, qui se termine là où commence la postérieure, laquelle so compose entièrement de rayons articulés. Hypoptère longue, formée entièrement de rayons articulés, com- mençant à l'anus et se terminant, ainsi que la seconde épiptère, bien avant la naissance de la caudale. Queue fourchue. Pectorales ou pleuropes développées , sans rayons épineux. Catopes ou ventrales petites, dépourvues de rayons épineux, placées un peu en arrière des pleu- ropes. Sous la gorge, au milieu de la longueur de la tête, deux appendices charnus ou barbillons. TRAVAUX INÉf)ITS. 221 Après avoir constaté que ce poisson ne se trouve décrit comme genro dans aucun des ouvraj^es modernes les plus accrédités, ii nous restait à vérifier s'il n'avait pas été déjà signalé comme espèce par les auteurs anciens qui n'avaient encore qu'une faible idée de la classification ou dans divers ouvrages plus ou moins importants traitant spécialement des poissons de la Méditerranée. Un moment nous avons cru avoir retrouvé l'espèce figurée par Rondelet (lib. ix, p. 272, cap. 8; et édit. fran- çaise, liv. IX, p. 216, chap. vu), sous la dénomination de Liparis. Mais, par la comparaison, nous sommes arrivé à voir que ce dernier n'offrait point de double épiptère, que son hypoptère était moins longue et placée plus en arrière et que les opercules ne présentaient pas les pointes que l'on voit à notre poisson. Rondelet dit que son Lipa- ris, qu'il n'apossédé, paraît-il, qu'uneseulefois,s'esttrouvé réduit en huile lorsqu'il a voulu le préparer; en aurait-il fait la description et la figure de mémoire ? En tous cas, il était trop scrupuleux observateur pour oublier ou passer sous silence les ae"\ barbillons jugulaires. Risso,semble-t-il, n'a pas connu non plus notre poisson, et, s'il a réellement retrouvé le Liparis de Rondelet dans son Centrolophus Liparis, ce n'est décidément pas notre Trachelocirrhus. Cuvier et Valenciennes doutent, du reste, que le Liparis de Risso soit bien celui de Rondelet et ajoutent même qu'ils croient qu'on aurait peine à savoir ce qu'est le dernier. Le Lampugo de Rondelet offrirait, d'après la figure qu'il en donne, quelque ressemblance avec notre poisson; mais en l'examinant bien et en suivant la description on voit que l'auteur a eu sous les yeux un véritable Coryphlne. Au premier abord on pourrait croire à la similitude de noire espèce avec le poisson figuré par Rafinesque (Carat- teri di aie. nuov. generi, etc., délia Sicilia) sous le nom de Lcpterus Feticla; mais ici encore l'illusion se trouve détruite quand on lit les premiers mots de la description 922 liKV. ET MAG. DE ZOOLOGIK. [J HUI 1863.] correspondante , capo troncalo, senza squame (tête tron- quée, sans écailles), ce qui ne se rapporte nullement à notre espèce. Le genre Gonenion, du même auteur, diffère aussi du nôtre par un corps très-comprimé, tranchant, par des opercules sans épines ni dentelures, par le nombre de rayons des nageoires et la position relative de ces der- nières. Enfin son genre Lefimphis semble rentrer com- plètement dans les vrais Corxjiihènes ou tout au moins dans les Lnmpugcs. Du reste, aucune des figures ou descriptions que nous venons de citer ne fait mention de barbillons jugulaires. Ainsi aucun des auteurs qui ont écrit sur l'ichthyologie delà Méditerranée, depuis Rondelet jusqu'à Bonaparte dont nous avons passé en revue le savant travail énumératif, ne paraît avoir connu le poisson que nous figurons aujourd'hui et pour lequel nous proposons la diagnose et le nom suivants : Trachelocirrhus Méditer raneus. — ïr. corpore elongato, squamis non valde adliaereiitibus tecto,dorsolateribusque fusco-rubescenlibus, abdomine juguloque argenteis; capile argonteo, maculis nigrantibus nebulosis notato ; oculis modicis, iride fulvo-nigro. Pinna dorsali prima modica in medio magis elcvata ; secunda antice elevata; abdo- minali antice extensa ; pectoralibus satis prolongatis, ad summum parum directis; ventralibus parvis. Aculeis duobus obtusissimis posteriore parte operculorum, duo- busque aliis infra, utrisque tenuiculis. Cauda furcata. Girrhis jugularibus brevibus (pi. 15). Corps allongé, couvert d'écaillés peu adhérentes, d'une forme différente devant les nageoires pectorales. Dos et flancs brun rougeâtre; le ventre et la gorge argentés, ai.. si que la tète qui est, en outre, ornée de taches nébu- leuses noirâtres sur les opercules. Œil moyen à iris brun noirâtre. Épiptère antérieure moyenne, plus élevée dans le milieu, décroissant ensuite jusqu'à la seconde épiptère, laquelle est relevée antérieurement et va en décroissant TRAVAUX iisrniTs. -223 jusqu'au bout. Hypoptère de même forme que la seconde épiptère. Pectorales longues, se dirigeant un peu vers le haut. Catopes courtes, assez rapprochées. Deux poinfes très-obtuses formées par la partie postérieure des oper- cules et deux autres placées plus bas sur le bord de l'ou- verture branchiale. Queue moyenne, fourchue , brune. Barbillons jugulaires courts et argentés. Les trous des narines sont uniques et placés à la hauteur du dessus de l'œil. Ligne latérale peu prononcée et suivant la forme du dos dont elle est assez rapprochée. Nombre des rayons des nageoires : Dorsales; V', 10; 2% 25 à 26. —Anale, 22 — Caudale, 16. — Pectorales, 18 à 20. — Ventrales, 5. Longueur totale, 0",20 cent. ; hauteur, O^jOiS mill. La longueur de la tête se trouve environ quatre fois dans celle du corps entier. Description de Cicindélètes et de Carabiquos nouveaux, par le baron de Chaudoir (1). Agrn amabilis, long. 12 1)2 m. Nigro-picoa, olytris sub- virescenlibus, antennis palpis pedibuscjue obscure lufis, geniculis infuscatis. Caput ovaium, vertice foveolato et bipunctnlo ; thorax ovatus, capite parum longior, apice sat breviler attenuatus, basi vix slrangulatus, lateribus perparum rotundatis, utrinque carinatus, carina basi api- ceque obsoleta, lœvi, dorso irregulariter sat crebre gros- sequc punctatus, linea média tenuissima haud depressa, prosternum rogulariter et densius punctatum; elyfra cor- poris parte anteriore quarta parte longiora, thorace duplo latiora, humeris obliquatis rotundaiis, pone médium am- pliora , apice recto truncato , exlus bideniato , dento (i' Cette terminaison du travail de .M. de Chaudoir devait ((aiaîlre daus le iiuratTo 4 ; eu conséquence, sa publicatiou date du ujois d'à vrii. G. M. 22^1. RKV. KT MAC. DR ZOOLOGIE. {Jllin 1863.) externe acutiore sed subretracto, striis acute impressis subtiliter punctulatis, secunda punctis pone médium mi- noribus duobus , quarta tribus majoribus impressis , interstitiis planis, lœvibns, apice subconvexis, sternum abdomenque glabra et lœvigata in fœmina. Mas mihi ignotus. Ag. functalo-strialœ simillima, differt statura minore, colore, thorace breviore, crassiore, antice bre- vius attenuato, supra crebrius punctato, elytris acutius striatis, striis subtilius punctulatis, apice extus acutius bidentato, stria quarta punctis tribus tantum impressa. In Guyana gallica, ad fl. Maroni, de Bonvouloir. Agra slrangulata, long. 27 m. Nigra ebenina, pernitida; capile lato, laevissimo, deplanato, pone oculos rectan- gulari, basi profunde constricto, oculis majusculis promi- nulis, thorace capitis latitudine, eodemque cum mandi- bulis vix longiore, medio ampliato, apicem versus atte- nuato, sumnio apice haud reflexo, lateribus anterius haud sinuatis, medio rotundatis, ante basin subsinuatis, dorso piano, laevi, utrinque carinato, carina obtusa, biseriatim pluripunctata, lineis juxta carinam impressis interiore grosse punctata, exteriore lœvi, basi transversim profunde impressa, linea média lœvi parum depressa, punctis hinc inde perpaucis supra et in episternis sparsis; elytris capite cum thorace tertia parte longioribus, hoc duplo latioribus, humeris subrectis rotundatis, pone médium subampliatis , ante médium bisinuatis , apice subo- blique exciso-truncatis, dente externe acutiore, suturaii non rotundato , supra convexis , apicem versus non declivibus, minus profunde striatis, striis minus regu- lariter crebre punctatis, secunda quartaque pluripunc- tigeris; tarsis latiusculis, subtus griseo-pubescentibus, fœminae pectus abdomenque glabra; antennarum articuii quatuor ultimi desunt. Guyana gallica, ad fl, Maroni, A. DeyroUe. Agrœ lampropterœ affinis, differt colore ebenino, capite lato, postice quadrato, thorace crassiore, antice brevius attenuato, elytris amplioribus, striis grossius TRAYAUX INÉDITS. 2'25 et irregulariter punctatis, dente suturali minus producto. Onypterygia Sallei, long. 14 1/2 m. Laete viridi-aenea, antennis, palpis, ore, tibiis et tarsis nigris, antennarum basi submetallica, elj tris amplis laevigatis haud coriaceis, splendentibus cnpreis , obsoletissime punctato-striatis , singuio apice obtuse acuminato. Ab On. Hœpfneri differt thoracis margine postice magis reflexo, elytris amplio- ribus, convexioribus, laevigatis et splendentibus, cum in On. Hœpfneri opaca subtilissimeque coriacea sunt, Cor- dova, Salle. Je l'ai longtemps confondue avec la Hœpfneri, mais celle-ci a les élytres ternes et finement chagrinées dans les deux sexes, ce qui la fait reconnaître au premier coup d'oeil. Onypterygia iris, long. 11 m. Nigra, nitida, elytris splendentibus, vittispurpureis, cupreis viridibusque alter- nantibus, thorace latius marginato, elytris amplis, apice singulatim rotundatis, obsoletissime subpunctato-striatis, punctis tribus majoribus in interstitio tertio, carinula brevissima in medio apicis. Cordova, État de Vera-Cruz, Salle. ÉcHiNiDES NOUVEAUX OU peu connus, par M. G. Cotteau. Genre Microdiadema, Cotteau, 1863. En 1857, nous avons décrit et figuré, dans les Echinidex de la Sarthe (1), sous le nom de Magnosia Ricfieriana, un très-petit Oursin provenant du Lias moyen de Précigné- l'Hermitage (Sarihe). Tout en plaçant cette espèce, presque microscopique, dans le genre Magnosia, nous faisions remarquer qu'elle s'en éloignait par quelques-uns de ses caractères, et notamment par ses pores ambula- (1) kch. de la Sarihe,]). fi, pi. I, Og. 18-22. 2* sKRiB, T. IV. Année 1863. 15 •226 RHV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juitl 1863.) craires ne se multipliant pas près de la bouche, et nous n'étions pas éloigné d'y voir le type d'un nouveau genre. — M. Eugène Deslongchamps nous a communiqué der- nièrement un second exemplaire de cette espèce recueilli dans le lias moyen de May (Calvados). Comme cet échan- tillon est plus gros et mieux conservé, nous avons pu étu- dier plus facilement et avec plus de détails ses caractères, et nous avons cru devoir en faire un genre nouveau au- quel nous donnons le nom de Microdiadema ; en voici la diagnose : Test de taille très-petite, renflé, hémisphérique en des- sus, presque plane et rentrant en dessous. Zones porifères droites, composées de porcs simples, ne se multipliant pas près du péristome. Tubercules ambulacraires et interam- bulacraires identiques, perforés, non crénelés, entourés d'un étroit scrobicule, espacés, formant, sur chacune des aires, plusieurs rangées régulières. Granules intermé- diaires abondants, homogènes, relativement assez gros. Péristome rentrant, sub-circulaire. Appareil apicial étroit, saillant, granuleux. Radioles inconnus. Ce petit genre rappelle, par sa physionomie générale, les Magnosia, parmi lesquels nous l'avions placé dans l'origine; il s'en distingue très-nettement par ses tuber- cules ambulacraires et interambulacraires finement perfo- rés et crénelés, par ses pores ambulacraires toujours simples vers l'ambitus et près de la bouche. La structure de ses tubercules le range dans le groupe des Diadémaiidées à tubercules crénelés et perforés, mais il ne saurait être réuni à aucun des genres qui composent cette section, et forme, dans le voisinage des Pseudodia- dema, un type particulier que caractérisent, d'une manière positive, sa taille très-petite, ses tubercules presque uni- formes sur toute la surface du test, ses pores simples près de la bouche, son péristome assez grand et s'ouvrant dans une dépression très-sensible de la face inférieure. TRAVAUX INÉDITS. 227 La seule espèce que nous connaissions appartient au lias moyen. 43. MiCRODiADEUA Rîcheriana, Coït., iSQ3{Arbacia, Cott., 1856). Haut. 6 mill.; diam. 8 mill. Espèce de très-petite taille, sub-pentagonale, haute, renflée, sub-héinisphérique en dessus, plane en dessous Zones porifèrcs droites, composées de pores simples, pe- tits, rapprochés les uns des autres, très-obliquement ran- gés. A la face inférieure les paires de pores dévient un peu de la ligne droite, mais ne se multiplient pas. Aires ambulacraires à peine renflées, larges, garnies de petits tubercules finement perforés, marqués de très-légères cré- nelures, espacés, scrobiculés, formant quatre séries, les deux rangées intermédiaires un peu moins développées que les autres. Granules serrés, homogènes, surmontés d'un petit mamelon, disposés en cercle autour des tuber- cules. Les quatre rangées de tubercules sont placées de manière à constituer, en outre, des séries obliques assez régulières. Tubercules interambulacraires identiques par leur taille et leur structure, à ceux qui remplissent les am- bulacres, formant, sur chacune des aires, six rangées dont lieux, un peu plus apparentes que les autres, occupent le milieu des plaques et s'élèvent seules jusqu'au sommet. Les granules intermédiaires, remarquables par leur ho- mogénéité, n'oflFrent, dans leur forme et leur disposition, aucune différence avec les granules ambulaciaires. Les inlerambulacres, relativement très-peu développes, ont une largeur à peine double de celle des ambulacres. La suture des plaques coronales est distincte, lisse et léjjèrc- ment déprimée. Les tubercules ambulacraires et interam- bulacraires sont un peu plus gros au-dessus de l'ambitus qu'à la face inférieure. Pèrislome assez grand, suh-déca- gonal, fortement rentrant, marqué d'entailles pou appa- 228 REV, ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Jum 1863.) rentes. Périprocte irrégulièrement ovale. Appareil apicial étroit, saillant, granuleux, la plaque madréporifornie sen- siblement plus grande que les autres. Rapports et différences, — Cette jolie espèce ne saurait être confondue avec aucune autre; elle sera toujours par- faitement reconnaissable à sa petite taille, à sa forme éle- vée et sub-pentagonale, à ses tubercules nombreux, fine- ment perforés et crénelés, scrobiculés, entourés d'un cercle régulier de granules homogènes et mamelonnés, à son péristome rentrant comme celui des Magnosia. Loc. — Précigné (Sartlie); May (Calvados). Très-rare. Lias moyen. Coll. du petit séminaire de Précigné, coll. Deslongchamps. — Dans nos Echinides de la Sarthe nous avons dédié cette espèce à M. l'abbé Richer, qui avait re- cueilli l'exemplaire de la collection du petit séminaire de Précigné. Expl. desfig. — PI. XI, fig. 1, Microdiad. Richeriana, de la coll. de M. Deslongchamps, vu de côté; fig. 2, face su- périeure; fig. 3, face inférieure; fig. i, le même grossi; fig. 5, tubercule grossi, montrant la disposition des gra- nules; fig. 6, le même vu de profil. 44. DiPLOCiDARis Dumortieri, Cotteau, 1863. Hauteur, 43 millimètres. Cidaris..., Dumortier, Coupd'œil sur l'Ool. inf. du Var, Bull. Soc. géol. de France; 2» série, t. XIX, p. 846, 1862. Espèce de grande taille, circulaire, également bombée en dessus et en dessous. Zones porifères déprimées, presque droites à la face supérieure, sub-flexueuses à l'ambitus et dans la région infra-marginale, composées de pores ovales, séparés par un petit renflement granu- liforme, et unis par un sillon rudimentaire, partout visi- blement et régulièrement dédoublés,si ce n'est aux appro- ches du péristome, ou ils deviennent presque simples. TRAVAUX INÉDITS. '229 Aires ambulacraires très-étroites, garnies de deux rangées de granules égaux, homogènes, mamelonnés, disposés sur le bord des zones porifères ; les deux rangées sont très- rapprochées ; l'espace qui les sépare est presque nul, ei présente çà et là de petites verrues microscopiques iné- gales, éparses, peu nombreuses. Tubercules interambula- craires crénelés et perforés, très-gros et espacés à la face supérieure, moins développés et plus serrés au fur à me- sure qu'ils se rapprochent du péristome. Scrobicules étroits, arrondis, à peine déprimés, un peu renflés sur les bords. Granules intermédiaires saillants, fortement ma- melonnés, homogènes, épars, espacés, accompagnés de petites verrues inégales, assez abondantes. Les granules qui entourent les scrobicules sont à peine un peu plus gros que les autres. — Radioles inconnus. Rapports et différences. — Cette belle espèce rappelle, par l'ensemble de ses caractères,' le Dipl. pustulifera de l'étage corallien ; elle en diffère par ses zones porifères plus déprimées, ses aires ambulacraires plus étroites, plus flexueuses, garnies de deux rangées de granules beaucoup plus rapprochés, ses tubercules inlerambulacraires plus profondément crénelés, ses granules miliaires mêlés à de petites verrues inégales et éparses. Ce sont deux types voisins et cependant bien distincts. Nous sommes heureux de dédier cette espèce à M. Dumortier, qui le premier l'a fait connaître dans le Bulletin de la Société géologique, en la plaçant toutefois dans le genre Cidaris. C'est la pre- mière fois que la présence du genre Diplocidaris, qu'on croyait jusrju'ici propre à l'étage corallien, est signalée dans la grande oolithe. Loc. — Valauris, lîandol (Var). Assez rare. Étage batho- nien. Coll. Jaubcrt, Dumortier. Expl. desfig. — PI. XI, fig. 7, Diplocidaris Dumorlieri, de la coll. de M. Jaubert, vu de côté; tig. 8, fragment d'ambulacre grossi. 230 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juill 1863.) 45. AsTEROCiDARis ftiinor, Colteau, 1863. Haut., 9 millim.; diam., 15 millim. Espèce de petite taille, circulaire, renflée et sub-conique en dessus, presque plane en dessous. Zones porifères droites, composées de pores simples, arrondis, se multi- pliant près du péristome, séparés par un petit renflement {]ranuliforme. Aires ambulacraires étroites versle sommet, plus larges vers l'ambitus, garnies, à la base, de deux ran- gées de tubercules assez gros, parfois crénelés, très-serrés, au nombre de quatre à cinq et remplacés, au-dessus de l'ambitus, par deux rangées régulières de granules sail- lants, fortement mamelonnés, imperforés, plus espacés <]ue les tubercules et qui s'élèvent jusqu'au sommet. D'au- tres granules plus petits, peu abondants, inégaux, épars, accompagnent les granules principaux et souvent alter- nent avec eux. Aires interambulacraires garnies de deux rangées de tubercules saillants, très-gros, crénelés, per- forés, au nombre de quatre à cinq par série. Un peu au- dessus de l'ambitus, ces tubercules diminuent brusque- ment de volume, s'espacent, deviennent imperforés, et se réduisent à un mamelon granuliforme non scrobiculé. Granules intermédiaires peu abondants, saillants, for- mant des cercles réguliers autour de plus gros tubercules. Zone miliaire large, complètement nue à la face supé- rieure. Péristome très grand, décagonal, marqué de fortes entailles, s'ouvrant à fleur du test. Anus sub-circulaire. Appareil apicial large, légèrement saillant, sub-peiitago- nal, à peine granuleux ; la base des plaques génitales est un peu renflée, et forme, autour du périprocte, un bour- relet garni de quelques granules atténués. — Radioles in- connus. Rapports et différences. Lorsque nous avons établi, dans un de nos précédents articles, le genre Asteroridaris, nous SOCIÉTÉS SAVANTES. i53t ne connaissions qu'une seule espèce de la grande oolithe de Sélongey (Côte-d'Or), Asterocidaris Nodoti (n° 8). Celle que nous venons de décrire provient également de la grande oolithe, et rentre parfaitement dans la diagnose que nous avons donnée de ce genre curieux; elle se dis lingue de VAst. Nodoli par sa taille beaucoup plus petite, ses ambulacres pourvus, à la base, de tubercules relative- ment plus gros, ses inlerambulacres présentant, à la face supérieure, de petits tubercules imperforés plus distincts, et autour du sommet une zone lisse moins nettement cir- conscrite, son appareil apicial ordinairement plus sail- lant. Loc. — Valauris (Var). Assez commun. Étage balho- nien. Coll. Jaubert, ma collection. Expl. des jig. — PI. XI, fig. 9, Asterocidaris minor, de la coll. de M. Jaubert, vu de côté, fig. 10, face sup.; fig. Il, portion de l'ambulacre grossie; fig. 12, aire in- terambul. grossie; fig. 13, appareil apicial grossi. [La suite au prochain numéro.] II SOCIÉTÉS SAVANTES Académie des sciences. Séance du 25 mai 1863. — M. Cuipallt communique une observation à l'appui de ce qui a été avancé des in- convénients des mariages consanguins ; il s'agit d'un homme bien constitué qui, ayant épousé successivement deux desescousines, elles-mêmes d'une bonne constitution, n'a eu de ces mariages que trois enfants maladifs, dont \c 232 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juitl 1863.) seul qui ait survécu, une fille bègue, a mis au inonde un enfant hydrocéphale. M.Flourens présente, au nom de l'auteur, M. Seemann, un mémoire imprimé sur l'histoire naturelle du genre Borrassus, traduit en français par M. de Borre. M. Pruner-Bev adresse une note intitulée :£'a'flmen de la mâchoire de Moulin- Quignon aupointdevue anthropologique. « Vu la discordance entre les géologues en ce qui con- cerne le terrain où la mâchoire a été trouvée, voyons si la science anthropologique nous fournit les moyens de la classer. « Examinée sommairement, cette pièce nous indique par ses proportions et par l'absorption de quelques alvéoles dentaires qu'elle appartenait à un individu de petite taille et d'un certain âge; et j'ajouterai que cet individu était très-probablement brachycéphale. Voici la série des faits qui militent en faveur de cette opinion. M. Morlot(voy. Etudes géologico-archéologiques, etc., 1860) constata dans la section du cône de la Tinière, près Ville- neuve, trois âges successifs représentés par étages. La couche la plus profonde représentant l'âge de pierre offrit un crâne brachycéphale ainsi que l'âge de bronze dans les environs. Enfin j'ai constaté la présence de ce type à l'âge de fer et parmi les vivants dans les mêmes localités, et j'ai tracé ailleurs le portrait détaillé de ce type par lequel commence, jusqu'à plus ample informé, l'histoire de l'homme de nos contrées, sans que sa souche se soit éteinte. « En second lieu, les recherches et les découvertes paléontologiques faites en France, bien que le nombre des données, en ce qui regarde l'homme, soit fort res- treint , n'infirment pourtant en rien ce que je viens d'alléguer. Ainsi le menton osseux humain, trouvé par M. de Vibraye, annonce par ses contours arrondis qu'il n'appartient pointa la race celtique, et par ses dimcn- SOCIÉTÉS SAVANTES. 233 sions que le crâne dont il faisait partie devait être petit et par conséquent brachycéphaie. Il en est de même de la pièce dont je dois la connaissance à l'obligeance de M. Lartet. Le célèbre paléontologue trouva ce demi- rameau externe de la mâchoire inférieure humaine dans h grotte d'Aurignac, associé aux animaux antédi- luviens, etc. Cet os nous frappe encore par sa petites?e même pour ce qui concerne les trois dents molaires qui s'y trouvent implantées. « Un dernier fait me paraît pouvoir servir de pierre de touche dans cette question aussi épineuse qu'impor- tante. Je possède une petite série de mâchoires inférieures appartenant à la souche brachycéphaie de la Suisse. Ces ossements, se rapportant à l'âge de fer, furent retirés d'un immense tumulus de gravier qui contenait de nom- breux kistvaens dans lesquels on trouva des squelettes et leurs débris pour la plupart celtiques, et à leur côté quelques-uns au crâne brachycéphaie et de petite taille. Eh bien, une de ces dernières mâchoires, à part le pro- longement de son apophyse coronoïde, correspond pour tous les autres détails à la mâchoire d'Abbeville. Ceci est applicable non-seulement à la forme, mais même aux dimensions. Maintenant, si nous considérons le peu de stabilité des caractères que présente généralement cet os chez les individus do la même race, et si nous v ajoutons l'immense intervalle do temps qui les sépare, je pense rester dans les limites d'une haute probabilité si j'ose énoncer ceci : <{ 1° La mâchoire de Moulin-Quignon appartenait à un individu brachycéphaie, de petite taille, de l'âge de pierre. « S» On peut suivre la présence de cette même race humaine à travers divers âges successifs; et enfin « 3" Elle a laissé des descendants reconnaissaMcs paimi les vivants du haut nord de l'Europe, en suivant la lisière occidentale de notre continent, jusqu'en Sicile. » 234 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Juin 1863.) Observations de M. de Quatrefages à propos du mémoire de M. Pruner-Bey et de la note de M. Elie de Beaumont. « Depuis plusieurs années M. Pruiier-Bey s'était occupé de réunir les matériaux propres à éclairer la question des caractères que présentait la race la plus ancienne de l'Europe. Il s'est donc trouvé tout prêt à profiter mieux que personne de la découverte de M. Boucher de Perthes Toutefois son travail avait été entrepris d'abord seu lement à l'aide des photographies que j'avais fait exécuter: mais, en voyant l'importance des résultats auxquels était déjà arrivé mon savant confrère de la Société d'anthro- pologie, je me suis empressé de mettre la mâchoire de Moulin Quignon elle-même à sa disposition. M. Pruner- Bey a bien voulu me communiquer, en revanche, celle qui lui servait de terme de coniparaison. Nous avons procédé ensemble à un examen détaillé et rigoureux qui n'a servi qu'à faire ressortir davantage l'exactitude des appré- ciations de M. Pruner-Bey et la similitude vraiment sur- prenante de ces deux échantillons appartenant l'un à l'âge de pierre, l'autre à l'âge de fer. « L'Académie comprendra certainement, d'après ce qui précède, que la mâchoire de Moulin-Quignon, envisagée au point de l'ethnologie et des origines des populations européennes, présente le plus haut intérêt. Cet intérêt, je le répète, est entièrement indépendant de la question géologique. Voilà pourquoi j'ai cherché dès l'origine de ces débals, et encore dans la dernière séance, à dis- tinguer nettement la question de V authenticité de la mâ- choire de toutes celles que je prévoyais devoir soulever des discussions. « Aussi mon regret a-t-il été très-vif lorsque j'ai vu que le Compte rendu ne faisait pas mention de l'opinion ex- primée à ce sujet dans la dernière séance f)ar notre illustre secrétaire pt>r{)ctwel. M. Élie de Beaumont avait bien voulu ré|)ondreà mes observations qu'il acceptait comme SOCIÉTÉS SAVANTES . 235 entièrement autlientiques et comme contemporaines la mâchoire et les haches de Moulin-Quignon. Or c'est là tout ce que j'avais voulu démontrer dans mes communi- cations précédentes; car c'est là ce qu'on avait presque universellement nié à Paris comme à Londres. On com- prend combien m'était précieux dès lors l'assentiment de M. Élie do Beaumont, et combien j'ai dû être peiné de ne pas en trouver les traces au Compte rendu. J'espère que notre illustre confrère ne verra dans l'expression de ce sentiment qu'une preuve de plus du haut prix que j'at- tache à son opinion. « Qu'il me soit permis de faire encore une observation au sujet de la note de M. Élie de Beaumont. « Cette note soulève deux questions, toutes deux nou- valles, toutes deux entièrement distinctes de la question d'au- thenticité de la mâchoire et des haches de Moulin-Quignon. En outre, ces questions sont for! différentes l'une de l'autre à certains points de vue. « D'une part, M. Élie de Beaumont déclare partager l'opinion de Cuvier, et ne pas croire à la contcmporanéité de l'homme et de VElephas primigcnius ; d'autre pari, il exprime l'opinion que le terrain de transport exploité à Moulin-Quignon n'appartient pas au diluvium pro- j)rement dit. « La première de ces questions, celle de la contcm- poranéité de l'homme et do certaines espèces animales perdues, peut être résolue, ce me semble, en se tenant en dehors de toutes les controverses géologiques. Je me crois donc autorisé à avoir sur ce point une opinion per- sonnelle, et je dois déclarer qu'après avoir longtemps partagé les croyances de Cuvier je suis arrivé à la croyance contraire. c< La seconde question, celle qui touche à l'âge et à l'origine des terrains de Moulin-Quignon, de Menchecourl, de Saint Acheul, etc., est exclusivement du ressort de la géologie. 236 REV. ET MAC. UE ZOOLOGIE. {Juill 1863.) « Encore une fois, je n'aurais aucune autorité pour traiter ce dernier problème, et j'entends rester entiè- rement étranger aux discussions qu'il pourra soulever. Mais par cela même je devais tenir à le distinguer très- nettement des deux autres, afin de prévenir, autant qu'il dépend de moi, une confusion qui s'est évidemment pro- duite dans un grand nombre d'esprits. » M. Élie de Beaumont répond ainsi qu'il suit à M. de' Quatrefages : « Dans la Note qui a été insérée au dernier Compte rendu, j'ai abrégé le plus possible ce que j'avais dit à l'Académie; mais l'idée à laquelle mon savant et hono- rable confrère a la bonté de faire allusion s'y trouve cependant implicitement exprimée. « En effet, la note contient cette phrase : « Les dépôts « meubles sur des pentes sont contemporains de l'allu- « vion tourbeuse, et de même que la tourbe ils peuvent « contenir des produits de l'industrie humaine et des « ossements humains. » Or les tourbières renferment des squelettes humains et même des cadavres entiers, ainsi que des objets travaillés en bois, en corne de cerf, en cheveux, en pierre, en bronze, en fer. Dans les tourbières de la Somme on a trouvé des fers de captifs, un petit bateau, etc. Dans le département du Nord, une voie romaine est recouverte par la tourbe. « Je conçois donc qu'on puisse trouver réunies ou même séparées, dans le terrain de Moulin-Quignon, toutes les parties d'un squelette humain, ainsi que des objets travaillés de main d'homme, même en très-grand nombre, et l'opinion que j'ai énoncée ne me fournit, par elle- même, aucun motif pour suspecter l'exactitude des faits, constatés avec des soins minutieux dont l'appréciation a été soumise à l'Académie. Le cercle de la discussion relative au gisement de Moulin-Quignon est peut-être bien loin d'être épuisé; mais, quant à l'exhumation d'un certain nombre de haches en silex et d'une mâchoire SOCIÉTÉS SAVANTES. 237 humaine remontant probablement à l'âge de pierre, je ne puis que m'en rapporter aux savants honorables qui ont mis un si louable empressement à en contrôler l'au- thenticité. » Séance du V^ juin. — M, Serres lit une deuxième note sur le Développement de l'articulation vertébro-sternale du glyptodon et les mouvements de flexion et d'extension de la tête chez cet animal fossile. M. Hébert adresse de nouvelles observations relatives à ÏEccistence de l'homme pendant la période quaternaire. M. Garrigou adresse une Note sur le diluvium de la val- lée de la Somme. En recevant des mains de M. de Quatrefages la note de M. Garrigou, M. Élie de Beaumont rappelle que, dans les dernières séances, ainsi qu'il l'a positivement remar- qué, il n'a pas parlé d'animaux, ni de Saint-Acheul, fau- bourg d'Amiens, mais seulement de la carrière de Moulin- Quignon. « Hoc opus, hic labor est. » Séance du 8 juin. — M. Desnoyers lit une note sur des indices matériels de la coexistence de l'homme avec VE- lephas meridionalis dans un terrain des environs de Char- tres, plus ancien que les terrains de transport quaternaires des vallées de la Somme et de la Seine. M. GuérinMéneville adresse à M. le président la lettre suivante : « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie quelques-uns des premiers cocons du Ver à soie du chêne [li. Yama-mnï, Guér.-Mén.), espèce provenant du Japon otdont les œufs ont été introduits en Europe par M. le docteur Pompe van Meer de Woort. « Quelques grammes de ces œufs, remis par M. Pompe au ministre des colonies, en Hollande, ont été envoyés à LL. EExc. les ministres des affaires étrangères et de l'agri- culture, qui les ont offerts à la Société impériale d'accli- matation. D'autres m'ont été donnés par M. le docteur â38 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Juin 1863.] Bleeker, ce qui m'a permis d'en offrir à quelques agri- culteurs qui, ne faisant pas partie de la Société d'acclima- tation, n'avaient pas eu part à la distribution que cette grande compagnie m'avait chargé de faire. « Ces œufs, éclos un peu prématurément, ont donné des chenilles qui ont pu être élevées avec succès sur divers points de la France. Celles que j'élève dans mon labora- toire de sériciculture comparée de la ferme impériale de Vincennes sont dans le meilleur état et feront leurs cocons dans douze à quinze jours. Celles dont j'ai commencé l'élevage à Toulon, et qui ont été soignées ensuite par M. Auzende, directeur du jardin public de la ville, ont déjà donné plus de cinquante cocons pareils à ceux-ci. Je les ai apportés au laboratoire de sériciculture com- parée, où l'on vient observer avec un vif intérêt ces dé- buts d'introduction et d'acclimatation d'une nouvelle espèce de producteur de soie qui s'alimente avec les feuilles des chênes de nos forêts. a Outre cette espèce, j'ai, dans le même établissement, un second Ver à soie du chêne [B. Pernyi, Guér.-Mén.) provenant du nord de la Chine. L'introduction de celte précieuse espèce, tentée vainement depuis bientôt dix ans, sera due à S. Exe. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, qui a reçu des cocons vivants envoyés de Pékin par M. Eug. Simon, et qui m'a fait l'honneur de me charger de la délicate mission d'in- troduire cette espèce dans notre agriculture. <( J'ai déjà fait connaître aux sociétés impériales d'agri- culture et d'acclimatation les difficiles débuts de cette ten- tative. Aujourd'hui je puis annoncer qu'elle est en pleine voie de succès, car ces Vers à soie, nés le 19 mai dernier, sont déjà arrivés à leur seconde mue sans montrer le moindre symptôme de maladie. Pendant leur premier âge, ces vers étaient d'un noir profond ; aujourd'hui ils sont d'un beau vert, avec des tubercules orangés et bleu d'outremer. « J'ai l'honneur de déposer sur le bureau des échantil- SOCIÉTÉS SAVANTES. 239 Ions de cocons et de soies produits par ces deux Vers à soie du chêne. « P. 5. Je n'ai pas voulu apporter ces Vers dans la crainte de compromettre cette tentative, mais votre illustre confrère M. le maréchal A\iillant, à qui j'ai eu l'honneur d'en confier quelques-uns, pourra donnera l'Académie des renseignements plus détaillés sur cette précieuse acquisi- tion pour notre agriculture. )^ M. Gras adresse un travail sur le Dituvium de Saint- Àcheul et le terrain de Moulin-Quignon. M. Belamrj 'donne l'extrait d'une lettre contenant des Observations sur les habitudes d'une poule d'eau apprivoisée. « 11 y a un an, on apporta chez un de mes voisins une petite poule d'eau tout récemment éclose; dès le lende- main elle venait prendre sa nourriture à la main, et de jour en jour elle devint plus vive et plus familière. La pro- priété dans laquelle on {'élevait étant bornée par un cours d'eau, elle allait s'y baigner plusieurs fois par jour, et au bout de quelques mois elle avait acquis la grosseur et la beauté de plumage d'un adulte : le rouge de la plaque au- dessus du bec et le cercle du tibia étaient d'un rouge très- vif, ce qui me fit croire que l'individu était un mâle. Bien que près de l'eau, cet oiseau est le plus souvent à terre dans le jardin, sans jamais s'y cacher, et il accourt à la voix de son maître chaque fois qu'il l'appelle « Au printemps de cette année notre oiseau est entré en amour et s'est échappé plusieurs fois à travers la prai- rie pour répondre à l'appel des femelles de son espèce; toujours cependant il est revenu i\ la maison. Bientôt il s'est occupé à construire un nid avec des roseaux qu'il al- lait chercher sur les bords du bras d'eau ; il n'a pas pondu, ce qui nous a confirmé dans la croyance où nous étions que l'individu était mâle. On s'est alors procuré deux œufs de poule d'eau sauvage, et l'oiseau les a couvés sur le nid qu'il avait façonné; ses petits sont éclos, et depuis il les soigne, les nourrit avec les insectes qu'il va chercher; il 240 REV. ET MAC. UE ZOOLOGIE. [Juin 1863.) les mène en gloussant à sa manière et les rappelle quand ils se sont écartés. Chaque soir il les fait coucher au nid avec lui, absolument comme fait une poule de ses pous- sins. » Séance du 15 juin. — M. le secrétaire perpétuel si- gnale un opuscule de M. Garrigou, portant pour titre : L'homme fossile, historique général de la question et discus- sion de la découverte d'Abbeville. M. E. Robert adresse une note sur la non-contempora- néité de l'homme et des grandes espèces éteintes de mammi- fères. Séance du 22 juin. — M. E. Robert adresse des obser- vations sur Y Origine récente des traces d'instruments tran- chants observés à la surface de quelques ossements fossiles. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Observations sur les ennemis du Caféier, à Ceylan, par M. J. Nietner {suite). Dès que les insectes dont je viens de parler sont bien établis sur un caféier, ce dernier commence à se couvrir d'un fin tissu noir qui n'est autre chose que le champi- gnon en question. Il arrive avec ces insectes et s'en va en même temps qu'eux ; jamais on ne le trouve seul. Il a d'abord l'apparence d'une couche fine et étendue de peinture noire; mais, augmentant rapidement de consis- tance, en deux ou trois mois il couvre et noircit entière- ment les feuilles et les autres parties de l'arbre, et finit par ressembler presque à de la mousse. Sa période de croissance semble être d'environ douze mois, après quoi il est remplacé par une nouvelle poussée ou quitte l'arbre avec les insectes. Il abandonne l'arbre en se détachant ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 241 par {ïrandes plaques. Comme l'on voit qu'un caféier, ou tel autre arbre attaqué par le Pseudococcus ou les Leca- nium, sécrète une substance sucrée et glutineuse, la miellée (qui est ou une sécrétion des insectes, ou la sève extrava- sée qui coule de l'arbre blessé, mais plus probablement une combinaison de ces deux liquides), comme cette substance disparaît quand les insectes quittent l'arbre, et que, d'un autre côté, le champignon suit exactement la même marche, je ne doute pas que sa végétation ne dépende de la miellée. On ne sait encore s'il y a une ou deux espèces de cham[)ignons de ce genre sur le ca- féier. Le docteur Gardner en avait envoyé un échantillon au révérend Berkeley, l'éminent cryptogamiste anglais, qui le décrivit sous le nom de Triposporium Gardneri. J'en ai envoyé, il y a deux ans, des échantillons, soit à M. Berkeley, soit au docteur Rabenhorst, de Dresde ; ce dernier les a nommés Syncladiiim Nietneri, en m'infor- mant qu'ils différaient totalement des Triposporium par leurs spores simples, tandis que celles de cet autre genre sont composées. M. Berkeley me dit, de son côté, qu'il ne pourrait pas dire, d'une manière certaine, si les échan- tillons que je lui avais envoyés étaient dans un état diffé- rent de ceux qu'il avait examinés auparavant ou s'ils ap- partenaient à un autre genre que son Triposporium. En considérant les changements extraordinaires que les vé- gétaux d'une organisation aussi simple que ceux dont il s'agit subissent dans le cours de leur développement, je serais disposé à croire que le Syncladium et le Tripospo- rium sont une seule et même plante; je no suis cepen- dant pas à même de trancher, d'une manière décisive, cette question qui a d'ailleurs peu d'importance. Un fait intéressant, c'est que le docteur Rabenhorst a reçu, en même temps que le mien, un champignon identique à celui-là et venant de Nice, localité où il couvre les feuilles des oliviers de la même manière dont à Ceylan il rouvre celles du caféier. Il serait curieux de savoir si en Europe 2' SBBiB. T. xr. Année 1863. 16 2i2 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Juvi 1863.) son développement dépend de la présence de la miellée comme cela semble être le cas à Ceylan. J'ajouterai maintenant quelques observations sur les Lecanium et Pseudococcus du café. La plupart des plan- teurs avec lesquels j'ai causé de ce sujet, n'étant pas en- tomologistes, avaient des idées très-erronées et extraor- dinaires, sur le compte de ces insectes, et semblaient re- garder leur apparition comme quelque chose de tout à fait inexplicable et presque de mystérieux. Le fait est qu'il n'y a là dedans absolument rien d'insolite ou d'extraor- dinaire, si ce n'est la manière, en apparence capricieuse, dont ils viennent et s'en vont, tantôt se répandant sur toute une plantation, tantôt se limitant à un seul arbuste parmi des milliers d'autres; ici abandonnant une planta- tion au bout d'une année, là y restant toujours. Les in- sectes de cette famille, pour ne pas parler de l'ordre en- tier (Homoptères), ont, dans beaucoup de cas, une grande importance économique. J'ai déjà mentionné les insectes de la cochenille et de la laque comme étant parmi les plus connus sous ce rapport ; mais, tandis que ceux-ci sont utiles, il en est d'autres, par contre, qui sont excessive- ment nuisibles aux jardiniers et aux agriculteurs. Au pre- mier rang, parmi ceux-ci, l'on peut sans doute placer ceux qui attaquent le café ; la tache (blight) de la canne à sucre de Maurice appartient sans doute à cette famille (Aspidiotus). Au point de vue purement entomologique ces insectes sont intéressants à d'autres titres. Les mœurs des Coccidae ont été, par conséquent, depuis longtemps un objet d'étude pour les naturalistes. Westwood [Intro- duciioti, IS'i-O), dans sa liste bibliographique relative aux Coccidae, ne mentionne pas moins de trente à quarante auteurs qui ont écrit sur ce sujet. Par le fait, chaque en- tomologisie général depuis Linné a parlé d'eux. Leur étude était facilitée par la circonstance qu'il y en a plu- sieurs espèces indigènes en Europe Quoique le caféier soit, comme je l'ai déjà dit, connu à ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 243 Ceyian de[)uis environ deux cents ans, et quoiqu'il y soit cultivé d'une manière systématique depuis 1825, les in- sectes nuisibles ne semblent pas avoir attiré l'attention, par conséquent avoir apparu en grande quantité avant 1845. Environ à cette époque ils commencèrent à se ré- pandre avec une telle rapidité que, en 1847, l'alarme de- vint générale parmi les planteurs. On doit se rappeler que c'est à peu près à la même époque que la maladie des pommes de terre, de la vigne et de l'olivier commença à de- venir très-alarmante en Europe. Quant à ce qui concerne cette apparition, comparativement récente, des insectes nuisibles au caféier à Ceyian, l'on a supposé qu'ils n'é- taient pas indigènes, mais auraient été introduits avec des graines de café de quelque autre pays. Toutefois cette assertion ne repose pas sur des bases bien solides, et je considère ces insectes comme indigènes, par la raison qu'on les trouve sur beaucoup d'autres plantes que le café ; j'ai vu le Pseud. Adunidum sur l'oranger, le goyavier et d'autres arbres, ainsi que sur des légumes, tels que des betteraves, etc. Le Lecanium cojfeœ est encore moins difficile, et attaque presque toutes les plantes et tous les arbres qui croissent sur une plantation, (pioique plus par- ticulièrement ceux qui croissent dans les jardins, tels que goyaviers, hibiscus ixora,justicia, orangers; il attaque tout, même des mauvaises herbes. On a dit aussi que le L. co(fe(V était venu originairemout du goyavier sauvage [psidium pinfcrum) sur le café; mais cela me semble imi)robablc, parce que je n'ai jamais vu le goyavier à l'état sauvage attaqué par cet insecte, et j'ai été dans d'excellentes cir- constances pour l'observer. On ne peut nier, toutefois, qu'il n'ait une préférence marquée pour cet arbre lors- qu'il croît mêlé avec d'autres sur une plantation. J'ai déjà fait allusion aux mœurs capricieuses des insectes dont je viens de m'occuper. Jl n'est pas facile d'expliquer, d'une manière suffisante, pourquoi, au lieu de se répandre d'une manière uniforme sur une plantation, comme l'on pour- ^kh- REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juiu 1863.) lait s'attendre à ce qu'ils le fissent, ils attaquent un cer- tain espace seulement, et ensuite, après quelque temps, le quittent pour aller à un autre, puis à un troisième, et ainsi de suite. Ce qui est certain, c'est que, comme je l'ai déjà mentionné, le Pseud. Adonidum préfère les localités sèches, et le Lcc. cofj'eœ les localités humides; on peut observer la même chose, sur une plus petite échelle, dans chaque plantation; le Lee. coffeœ se trouvera en plus grande abondance dans les ravins encaissés, au milieu des grands troncs d'arbres en pourriture que sur les flancs aérés des collines. Le déplacement d'un endroit à un autre dé- pend probablement de ces prédilections des insectes. Il cherche naturellement les parties les plus tendres et les plus abritées de l'arbre, telles que les jeunes pousses, le dessous des feuilles et les agglomérations de baies. Les dé- gâts commis par les Pseudococcus semblent pires que ceux commis par les Lee. cof]eœ ; mais, n'étant pas en aussi grand nombre que ces derniers, ils ont une importance moins générale. Les Pseudoccus aiment tout particulière- ment à se réunir en nombre dans les groupes de baies qui finissent par tomber à la suite des lésions qu'elles ont souffertes; les caféiers perdent quelquefois toute leur ré- colte de cette manière. Le mal causé par le Lccanium cof- feœ semble avoir un effet plus général en affaiblissant l'arbre, mais toute la récolte ne tombe pas, et la chute n'a pas lieu aussi subitement Quand il y a des Pseudococcus dans une plantation, on peut difficilement estimer la ré- colte; quand il y a des Lee. coffeœ, on le peut. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Nous trouvons, dans le n" 2 de 1863, pag. 204 du Jo«r- nal de Conchyliologie, un curieux article de l'un des di- recteurs de ce Recueil, M. H. (Grosse, dont la reproduc- MÉLANGES ET NOUVELLES. 245 tioii sera accueillie avec inléiêt par nos lecteurs. 11 a pour titre : Sur ['origine de l'Ambre gris. « Tout le monde connaîtrambre gris, cette substance à l'odeur douce et suave, que l'on emploie si fréquemment comme parfum, soit en la laissant seule, soit en l'asso- ciant, sous divers noms, à d'autres corps odorants. Mais les conditions singulières dans lesquelles il se produit sont beaucoup moins connues, et nous pensons être agréable à nos lecteurs en traitant ce sujet qui, d'ailleurs, rentre dans le cadre de notre recueil plus qu'on ne pour- rait le croire au premier abord. (( Bien des hypothèses, plus absurdes les unes que les autres, ont été émises sur l'origine de l'ambre gris (1) par les anciens auteurs que devait beaucoup embarrasser, d'ailleurs, nous le reconnaissons, cette substance énigma- tique, spécifiquement plus légère que l'eau, et que l'on rencontrait par hasard flottant sur la mer ou rejetée sur le rivage, sans qu'on pût savoir d'oîi elle venait. C'est ainsi que, par exemple, Avicenne et Sérapion le consi- dèrent comme un baume qui croît sur les rochers et qui tombe ensuite dans la mer (probablement quand il est mùi? mais les auteurs ne s'expliquent pas là-dessus, et pour cause). Pour Cardan, ce n'est autre chose que la bave desséchée des veaux marins : un degré de plus dans l'absurde. Fernandez Lopez pense que ce sont les excré- ments de certains oiseaux qui ont mangé des herbes odo- riférantes. Quels oiseaux? Quelles herbes? Il ne le dit pas, bien entendu. Pomet suppose que l'ambre gris est un mélange de cire et de miel parfumé qui se cuit et s'é- bauche au soleil, et qui se perfectionne dans la mer par l'agitation des flots et par l'esprit salé!!! Après ce dernier (1) Nous empruutous les principales données de cet article à mi excellent et très-utile ouvr;if;;e de notre éniinent collaborateur, M. Moquiu-Tandon (de l'Institut;, intitulé Éléments de zoologie mé- dicale, p. 106. 246 REV. ET MAC. DE ZOOI.OGIE. {Juin 1863.) galimatias, il convient de tirer l'échelle, en passant sous silence d'autres auteurs non moins ingénieux, qui voient, tour à tour, dans le corps en question, de l'écume de mer condensée, une graisse de terre endurcie, un bitume, une résine, une gomme, du sperme de baleine ou de la fiente de crocodile" « Nous mentionnons seulement deux autres hypothèses qui, sans être plus fondées, ne laissent pas que de se rap- procher un peu davantage de la vérité. Virey considère l'ambre gris comme une sorte d'adipocire, résultant de la décomposition spontanée de plusieurs Pow/pes odorants de la haute mer; Pelletier et Caventou n'y voient que des calculs biliaires de quelque gros animal marin. « Serval Marel est le premier qui ait découvert la véri- table origine de l'ambre gris; il a reconnu qu'il était pro- duit par de grands animaux de l'ordre des Cétacés, et que c'était tout simplement le résultat de leur digestion, une sorte de calcul intestinal, un coprolithe. Son asser- tion a été confirmée par Swediaur,'Romé de Lisle et par le témoignage des baleiniers : de plus, on a remarqué que le nom japonais de la substance signifiait littérale- ment excrément de baleine. « Les observations ultérieures n'ont apporté qu'une seule restriction à la découverte de Serval Marel, c'est que l'ambre gris n'existe pas indistinctement chez tous les grands Cétacés, mais qu'il se produit uniquement chez les Cachalots. Il se forme, en boules de différentes gros- seui's, dans le tube digestif de ces animaux, et est rendu par eux en même temps que leurs excréments. C'est un produit normal selon les uns, purement accidentel sui- vant d'autres auteurs, et causé par un état maladif de l'a- nimal. Ce qui nous fait partager cette dernière opinion, c'est que, d'après le témoignage des marins qui font la pèchi' des Cachalots, on en recueille, dans leurs inlcslins, des quantités fort inégales variant de quelques kilo{;ram- mes jusqu'à 100, et que quelquefois même on n'en trouve MÉLANGES ET NOUVELLES. 247 point. On a remarqué aussi que l'ambre gris ne se trou- vait que dans le cœcutn, et jamais dans les autres parties du canal alimentaire de l'animal. On en recueille quel- quefois des masses isolées qui flottent sur la mer ou qui ont été rejetées par elle sur la plage : le Japon, les Mo- luques, rinde, Madagascar et le Brésil sont les pays sur le littoral desquels on les rencontre le plus communé- ment. « Voici maintenant en quoi notre sujet se rattache à la Malacologie. Les grands Cétacés se nourrissent habituel- lement de poissons et de mollusques, mais surtout de Cé- phalopodes, dont beaucoup d'espèces sont pélagiennes et se rencontrent en quantité innombrable dans la haute mer, où elles forment parfois de véritables bancs (1). Or un grand nombre de ces mollusques exhalent une odeur musquée plus ou moins forte, mais bien connue de tous les naturalistes qui ont eu occasion de les observer vi- vants, et qui n'est pas sans avoir de grands rapports avec celle de l'ambre gris. Nous citerons notamment VEledon mo^chaius, Leach, dont la forte odeur de musc, signalée par Aristote, persiste même longtemps après la mort de l'animal, et le Loligo Bouijeri, Fischer et Crosse, ce gi- gantesque Céphalopode dont un de nos bûtiments de guerre a manqué si malheureusement la capture, et qui, après avoir été blessé, exhala une odeur de musc assez forte pour arriver jusqu'au navire (2). Nous pourrions multiplier les exemples. Comme dernière preuve à l'appui do notre thèse, nous ferons remarquer qu'on a découvert (1; Parmi les Céphalopodes, il n'y a guère que les Poulpes qui aient des habitudes sédentaires, et passent l'année entière dans leur trou ou dans ses environs ; les autres, et principalement ceux qui sont organisés pour une natation rapide, ont des mœurs essentielle- ment nomades et sont d'humeur voyageuse; les espèces côtières elles-mêmes ne se montrent que pendant une partie de l'année et disparaissent ensuite. 2) Joiirn. de Conchyl., 1862, vol. X, p. 136. 248 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juitl 1863.) plusieurs fois, dans des morceaux d'ambre gris, des man- dibules cornées offrant tous les caractères des becs de Céphalopodes : le travail digestif n'avait pu en modifier assez la nature pour les rendre méconnaissables. M. Mo- quin-Tandon, que nous citons plus haut, nous a affirmé qu'il avait vu un morceau d'ambre renfermant des débris organiques de cette nature. « Il n'est donc plus permis d'avoir le moindre doute sur les circonstances dans lesquelles se produit l'ambre gris. On ne peut se le dissimuler, ce produit recherché paraît être le résultat de l'intempérance d'un Cachalot qui s'est donné une indigestion de Céphalopodes, ou qui, à la suite de longs excès du même genre, s'est vu atteint d'une maladie d'intestins, punition de ses péchés gastro- nomiques. « Nolrerévélationmalencontreusedégoùtera peut-être de l'ambre gris quelques-uns de nos lecteurs qui appréciaient auparavant ce parfum délicat; nous devons reconnaître, en effet, qu'il se prépare dans un singulier laboratoire, mais ce n'est point notre faute, et nous ne pouvons rien changer à la réalité des choses. D'ailleurs, ils sont parfai- tement libres d'employer, si bon leur semble, d'autres parfums d'une origine moins prosaïque. » H. Crosse. TABLE DES MATIERES. Piges desMdrs. Sur les espèces du g. Pyrr/iu/auda et leur œuf. 209 N. DouMET. Nouv. genre de Poissons de la Méditerranée. 212 Chaudoir (de). Ciciudélètes et Carabiques nouveaux. 223 SOCIETES SAVANTES. 2S1 Analyses. 240 Mélanges et nouvelles. 244 IMP. I>E M"» V' BOUCHARD-UUZARD, RUE DE L'ePERON, 5. - 1863. REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE. RECUEIL MENSUEL DESTINÉ A FACILITER AUX SAVAST8 DE TOUS TES PAYS LES MOYENS Dr PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A l'industrie et A l' AGRICULTURE , LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, d'aNATOMIB ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS TE LA SCIENCE; M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE, Alem'.rc de la Légion d'honneur, de l'ordre brésilien de la Rose, oflicier de l'erdiP holl.indiiis de la Couronne de cligne, de U Société inipéiiale et centrale d'Agri- ciiUiite, d<-'S Académies royales des Sciences île .Madrid, de Lisbonne et df Turin, de l'Académie royale d'Agriculture de Turin, <1« la Société impériale des naturalistes de Aloscou, d'un grand DOiiibro d'autres Sociétés nationales et étrangères, Secrétaire du Conseil de la Société iuipériaie t loologiquc d'Acclimatation , etc., etc. 1863. — N'^ 7. PARIS, AU BUIŒAU DE LA REVUE ET MAGAShX Dl' ZOOLOGIE, ET DE LA REVUE DE SÉRICICULTURE COMPARÉE. RL'E DES BKACX-ARTS, i. VINGT-SIXIÈME ANNÉE.— JUILLET 1863. I. TRAVAUX liXÉDITS. Note sur le travail de I\I. Marchand, de Chartres, inti- tulé, Poussins des oiseaux d'Europe, par M. O. des MlUS. Lorsqu'une science est créée et fondée sur des bases solides, son perfectionnement dépend dos divisions que réussissent à y établir ceux qui s'en occupent sérieuse- ment, et sans aucune préoccupation des dédains qui, d'en haut, pourront être déversés au début de leur œuvre pénible II n'y a pas de minutie's dans les sciences; ot si profond ou habile théoricien que l'on veuille se pré- tendre sur chacune de leurs branches, ce ne sera jamais qu'avec le secours de l'étude de leurs détails qu'une théorie, si elle est bonne, parviendra à imposer ses règles auxquelles ils servent de contrôle. Rappelons-nons toujours, en ceci, ces paroles si justes de Buffon : « Le « seul et le vrai moyen d'avancer la science est de tra- « vaillor à la description et à l'histoire des difFcrentcs a choses qui en font l'objet. » Ces réflexions nous sont inspirées par un premier tra- vail de M. Marchand, de Chartres, dont les prémisses ont paru dans la livraison du mois de mars dernier do cct!e R vue. ^]. Marchand n'étail connu jusqu'ici que |)ar les soins qu'il mettait à conserver pieusement et à au(;men- ter la riche collection d'oiseaux d'Europe si heureuse- 2' sÉRiB. T. \Y. Âiluéo 18G3. 17 250 uEv. ET J!AG. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1863.) ment réunie par son père, chez qui, en son temps, nous avons eu plus d'une fois l'occasion ei la bonne fortune de l'étudier et de l'admirer. Nous avions hâte de le voir se décider à mettre plus résolument un pied dans la science, en initiant le public aux nombreuses observations que ne pouvaient manquer de lui avoir suggérées l'entretien et le tête-à-tête de son précieux cabinet. Il vient aujourd'hui répondre à ce vœu en entrepre- nant un travail de patience et de longue haleine, celui de l'étude et de la publication des figures du Poussin de toutes les espèces d'oiseaux européens qu'il a pu, jusqu'à ce moment, et qu'il pourra par la suite se procurer; c'est-à-dire la description et la représentation de l'oiseau au sortir de l'œuf, en tant qu'il en sort couvert de plumes ou de duvet, et en état de se soutenir ou de marcher; ce qui est le cas de presque tous les oiseaux, à l'exception des Passereaux et des Pigeons. Nous applaudissons d'autant plus à celte entreprise, qui ne peut manquer d'avoir l'assentiment de tous les or- nithologistes, qu'elle vient combler un vide regrettable qui existait depuis trop longtemps. Le travail est ingrat sans doute, mais tant d'enseignements en doivent sortir, ainsi que le dit judicieusement lauteur, que nous ne saurions trop l'encourager, assuré qu'il est de trouver, dans le succès, la récompense d'un véritable service rendu. Déjà, dans ce genre et à ce point de vue, quelques planches isolées s'étaient fait jour, tant dans les P/ocee- dings de la Société zoologique de Londres que dans le recueil ïlbis, poursuivi avec tant d'éclat par M. Sclater. M. Vian, de Paris, lui-même, nous a dernièrement donné la figure du Poussin de la Barge Térek, Limom cimrca (Degland), qu'il a réussi à parfaitement identifier avec la Terekia guUifera do Nordmann (1). M. Marchand, à son (t; Outre ct's piiblicatioiis, il convient d'ajouter que des travaux TRAVAUX INÉDITS. 251 tour, non plus an hasard, mais d'une maniôre suivie et en corps d'onvrajje, se propose de nous faire passer sous les yeux toute l'intéressante série des nombreux exem- plaires de ces tout jeunes âges qu'il possède. Ainsi donc, désormais, on pourra dire que l'ornitholo- gie est, de tous les embranchements de la zoologie, le plus complet et, chose rare, qui ne laisse rien à désirer. Méthodes de toutes sortes; descriptions des différents âges de chaque espèce; descriptions de l'oiseau à sa sor- tie de l'œuf; descriptions des œufs; descriptions des nids; rien n'y manquera. Nous nous trompons : nous attendons encore, et non sans une vive impatience, un autre grand travail intermé- diaire entre ce qui concerne l'œuf en lui-même, tel que nous le considérons, et ce qui concerne le Poussin, tel que l'envisage M. Marchand, Nous voulons parler de l'étude qu'a conçue, d'après ce qu'il nous annonçait à nous-même , il y a deux ans, en repartant pour les Etats-Unis , lo si remarquable savant Agassiz , sur l'oiseau dans l'œuf, mais tout formé et à la veille de son éclosion. Ce serait alors le complément, le couronne- ment de l'édifice élevé à notre belle science ornitholo- gique. Personnellement même, nous pouvons ajouter que nous ne désespérons pas de voir l'œuvre de M. Marchand ve- nir en aide aux principes que nous avons posés sur l'oologie en en jetant les bases. Il ressortira, sans aucun doute, de l'étude du Poussin, que nous avons observé aussi depuis longtemps, la confirmation, pour les plus in- crédules, s'il en existe encore, de nos propositions s:ir riudis[)ensable nécessité de nos six formes typiques et analogues ont cté ausji entrepris par W. de Baracé, tucniljri' do la So- ciclé d'histoire iialurelio ilAngers. J"ai vu encore quelque cliosc d'a- nalogue au niusi'c de Pise ; car là on trouve exposés à l'étude, pour chaque espèce autant que posiible, l'œuf, le jeune et ladulle. G. M. 252 HEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1863.) primordiales de l'œuf pour chacune des espèces généri- ques qui en doivent éclore. Les deux premières planches que fait paraître M. Mar- chand, dessinées si correctement par lui-même, suffisent et de reste à rassurer les ornithologistes sur l'exacte et parfaite exécution de celles qui doivent suivre et se suc- céder, nous l'espérons, rapidement et sans de trop longs intervalles. Mollusques nouveaux, litigieux ou peu connus, par M. J. R. BouRGUiGNAT, (Suitc. — Voir page 100, mars 1863.) g 16. — Hélix Berytensis. Sous l'appellation d'Hélix Berytensis, les auteurs ont confondu diverses espèces, qu'il est utile, nous le croyons, de distinguer dorénavant. La synonymie de cette coquille est difficile à établir. Nous pensons cependant qu'il est convenable de l'indi- quer de la manière suivante : Hélix (Helicella) Berytensis, Férussac, prod.,p.43, n''260, 1821. Hélix Berytensis, L. Pfeiff'er, Symb, ad Hist. Hel. viv., 1, p. 39, 1841. — — (1) L. Pfeiffer, Monogr. Hel. viv., I, p. 138, 1847, t. III, p. 120, 1833, et t. IV, p. 120, 1859. — — Bourguignat, Cat. rais. Moll. terr. fluv Orient., p. 23, 1853. (1) A l'exclusion de la synoaymio suivante « Heliï granulata do Roth. » TRAVAUX INÉDITS. 263 Hélix Berytensis (pars), Mousson, Coq. terr. fluv,, Bcl- lardi, en Orient, p. 42, 1854, et Coq. terr. fluv. Rolh en Palestine, p. 9, i861. D'après Férussac, le créateur de l'espèce, voici les ca- ractères de la Berytensis: Testa umbilicata, globoso-dcprcssa, tenui, subtranspcllucida, uoa nitcnte, lutco-fiilvicante, striatula, ad suturam praesertim grosse sliiata, ac undiqup minutissiinc graiiulata; — spira touvexo-conoi- dali, obtusissinia ^ — apicc niinuto, nitcnte, striatulo, non grauu- loso; — aiifractibus fi planiusculis vol vix convcxiusculis, sat cele- ritcr croscenlibus, sutura paruni impressa separatis; — ultimo niagno, obsolctc snbangulato, ad aperturam descendcntc ; — apcrtura obliqua, lunato-rotuudata, intus Icviter albido subrosacca ; — péri stomate simplice, acuio, intus profuudc albido vel albo-rosaceo la- biato; — margi.ie de\tro recto ; marginc basali leviter expansé; — margine eoluniellari late rcflevo ; margiaibus leviler conniveutibns tenui callo diaphano junclis. Coquille globuleuse-déprimée, mince, un peu transpa- rente, d'un fiiuve jaunâtre terne, et pourvue d'un ombilic laissant apercevoir, malgré son pou de largeur, l'extrémité intérieure de la spire. ïest sillonné de stries, surtout vers la suture, oîi elles sont beaucoup plus foites, plus gros- sières, et orné de tous cotés d'une iuliuité de petites gra- nulations microi^copiques, serrées, et non symétriques. Ces petites granulations, qui quelquefois tendent à disparaître ou tout au moins à s'atténuer sous le t'rottcmont, sont les rudiments do petites lamelles pili formes épidermiqucs, très- caduques, et d'une extrême exiguïté. Spire convexe, un peu conique, très-obtuse, à sommet petit, brillant, strié et non granulé. Six tours presque plans ou faiblomont convexes, à croissance assez rapide et séparés par une suture peu profonde. Dernier tour grand, légèrement subanguleux vers sa partie médiane et offrant vers l'ou- verture une direction descendante assez brusque et passa- blement prononcée. 254 REV. El MAG. DE ZOOLOGIE. [JuîUet 18G3.) Ouverture oblique, écliancrée, arrondie, à péristome simple, droit et profondément bordé, à l'intérieur, d'un bourrelet blanchâtre ou d'un blanc rosacé. Bord dextre droit. Bord basai légèrement évasé. Bord columellaire ré- fléchi. Bords mar;;inaux converjjeant un peu l'un vers l'autre et réunis par une callosité transparente d'une ex- trême ténuité. Hauteur 10-12 millim. Diamètre 16-20 — L'Hélix Berytensis olïre quelques variétés de forme de peu d'importance. Ses principales variétés sont : Var. B conica. — Coquille à spire plus élancée, plus conique. — Celte variété se trouve représentée pi. xvii, f. 11 et 12, dans la seconde édition du « ConcJnjlien cabinet von Martini und Chcmniiz. » (Gatlung Hélix, par L. Pfeiffer-) Var. C leucozona. — Coquille dont le dernier tour subanguleux est orné d'une obscure zonule d'une teinte pâle qui finit par disparaître vers l'ouverture. Var. Dsubgranulata. — Coquille à granulations à peine sensibles même à la loupe. Etc Habite en Syrie, aux environs de Beyrouth, notamment sous les débris de roches Irès-humidos (de Saulcy, Ray- mond); — de Sayda (Both, Gaillardot) ; — le mont Car- me! (i'abbé Barges) ; — le mont Liban (Bellardi, d'après Mousson) ? De l'Hélix rachiodia. Sous cette nouvelle appellation nous comprenons l'Hé- lix granulala (S) de Both, que tous les conchyliologues ont à tort confondue avec l'Hélix Berytensis. (1) Non Hélix gramilata, Ouoy et Gayniard, Astiob.n, p. 95, [. VII, f. 6-9, ISi'i, qui cstuiiL- espcco de la NouvpUe -Guinée. — T\ec Hélix granulala. Aider, Mag. zool. and Bot.,u, p. 107, qui est une autre espèce. — Nec Hélix granulosa, Deshayes, in F6rui^sac, Hist. Moll., 1. p. (il, n» 80, pi. Lxix, f. 7-10, qui est une espèce de Madagascar. TRAVAUX INEDITS. 255 Cette Hélix granulata, que nous ne connaissons mal- heureusement que par la figure [1) et la description qu'en a données Rolh dans ses « Mollu^corum apecieif, » en 1839 (p. 16, pi. 1, f. 3 et 19), est évidemment une espèce à part et très-distincte de la vraie Berytcnsis. D'après Roth, cette espèce peut être ainsi caractérisée : Testa auguste umbilicata, globosa, Uiteo-viridala, irregulariter plicata, ac undiqiie elegantissiiiic granuIato-deiu:sata ; — spira couve\a; — anfractibiis ô (prioribus plauiu^culis, posterioribus convexiiisculis', sat celeriter creicciitibui, sutura iu prioribus ii- npari, in ultimo parum inipressa) scparatis; — altimo maguo, glo- boso, rotundato; — apertura lunalo-rotundafa; peristoiiiatc sim- plice, acuto; margine coluiuellari retlcxo. Comme on le voit par celte diagnose, cette espèce spé- ciale à l'Asie Mineure, où elle a été récoltée par Roth, à Cacamo, en Carie, se distingue nettement de la Bery- tcnsis par son ombilic très-étroit ; — par sa forme plus globuleuse et non déprimée ; — par sa coloration d'un jaune verdàtre; — par son dernier tour plus ventru, plus globuleux; surtout par son épidémie orné de granulations allon(jées, saillantes, espacées en rangées symétriques, et non petites, peu prononcées, visibles seulement à la loupe, très-rapprochées entre elles sans ordre bien défini, comme celles que l'on remarque sur le test de la Bery- tcnsis. En résumé, les espèces confondues sous le nom vul- gaire de Benjtensis doivent appartenir aux trois espèces suivantes : 1° Hélix Berytensis (Férussac). 2" Hclix rachiodia (Bourguignat. — Hclix granulata de Roth. — Espèce de Carie). 3° Hélix Fourousi, dont nous donnons la description au paragraphe suivant. (1) L'cchantilloH figure n'est pab tout l\ fait adulte. 256 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Juillet 1863.) § 17. — Hélix Fourousi. Testa angustissime umbilicata, globoso-depressa, sat solida, paulu- lum subtranslucida, non nitente, luteo-viridcscc.ite, irrrgulariter substriatula, ad suturara plicato-striolata, ac imdiquc elcgaiitissime graaulato-deciissata; — spira eonvoxo-ionica, obtu^issima ; apice minuto, striatulo, non graiiul:ito; — ay.fractibus 0 plaiiiusculis, sat ccirrilcr cresceulibus, sutura parura impressa sî>paralis ; — ul- timo niagno, roturulato, ad aperlurain deïcendeute ; — apcrlura obliqua, hinalo, ovato- roluudata, intusalbida; — pcristomale rcclo, aculo, iiitus albiJ.)-labialo; margiae columellari retlexo; raargiuibus tcnui diaphaiioque callo juactis. Coquille globuleuse-déprimée, peu fragile, bien qu'as- sez minœ et un peu transparente. Perforation ombilicale très-étroite, permoltant, malgré son exiguïté, d'aperce- voir le sommet intérieur de la spire. Test peu strié, si ce n'est vers la suture, où se trouvent des plis irréguliers et saillants. — Épiderme d'une couleur uniforme d'un jaune verdàtre sans éclat, et surchargé de tous côtés de granu- lations allongées, proéminentes, symétriquement espacées en lignes inverses de la direction des stries. Spire con- vexe-conoïde, très-obtuse, à sommet petit, strié, non gra- nulé. — Six tours presque plans, à croissance assez ra- pide et séparés par une suture presque linéaire entre les premiers tours, et peu profonde entre le dernier et l'a- vant-dernier tour. — Dernier tour proportionnellement grand, arrondi, offrant vers l'ouverture une déflexion descendante courte et assez brusque. Ouverture obliqne, échancrée, ovale-arrondie, intérieu- rement blanchâtre, à péristome simple, droit, épaissi à l'intérieur par un bourrelet blanchâtre assez prononcé. Bord columellaire réfléchi. Bords marginaux réunis par une callosité transparente d'une extrême délicatesse. Hauteur 12 millim. Diamètre H — Cette Hélice a été récoltée dans les environs de Bey- TRAVAUX INÉDITS. 257 routh par M. Fourous, un des gendarmes du corps de l'expédition de Syrie, en 1860. Cette espèce, confondue avec la Berytensis, soupçonnée par Mousson, de Zurich (in Coq. terr. fluv. Roth en Pa- lestine, p. 9, 18G1) (1), se distinjjue : 1° De la Benjtensis par son test plus solide, plus co- nique ; par son ombilic bien plus étroit ; par son ouver- ture plus oblique, surtout par son épidermc tout diffé- remment {jranulé. Les granulations de la Fourouxi , en effet, sont saillantes, allongées, placées en lignes syméti i- qurs trci-eqiacées, et se dirigeant en sens invente des stria- tions du test. — Chez la Berijlensis, au contraire, les gra- nulations sont excessivement petites, exiguës, placées les unes contre les autres i:ans ordre hkn déterminé et sans symétrie. 2° De la rachiodia (granidata de Iloth, 1839, non gra- nulcita de Quoy et Gaimard, 1832 ; Aider, 1837, e:c.; : par son test moins globuleux ; par son dernier tour plus grand, plus dilaté ; par son ouverture plus allongée dans le sens de la largeur ; par sa perforation ombilicale un peu moins étroite ; enfin par ses granulations épidermiques plus symétriquement disposées. § 18. — Hélix Arrouxi. Testa parvula, aptTte utnbilicala, dppressa, sat fra^ili, subpcUu- cida, leiuiiter stnatula, l'tilvo-castaiioa, ac undiquc fasciis albidis dispositis, siciit /iiaciilis iu p^lle si^rpeiitium, adoriiata ; spira paruin convcxa;apice promiiiciitc, uitido, sirialulo, nigrcsccute;— aiitraclibus 5 1/2 couvcxiusciilis, rogularitcr crcscciitibus, sutura impressa sc- paratis; ulliuio obscure subangnlalo, supra parum convcxo, sublus valde couvcxo, auticc non drsceiidcntc; — apcrtur'a obliqua, luuato- oblonp:a; pcrisloinalc siiiiplice, recto, acuto; ni;;rgiue columellari vix cxpausiuscuio. (1) « Les échantillons dos environs de Tibcrias. où cette espèce ne parait pas rare, appartiennent à la variité granulala. I.a surface est couverte d'une chafrriiuire bien mtte et prononcée, formée de petits grains allongés, distinctement séparés. » (Mousson.) 258 REV. ET MArr. DE ZOOLOGIE . {Juillet 1863.) Coquille de petite taille, déprirnéL% assez fragile, trans- parente, finement et régulièrement striolée, et pourvue d'une perforation ombilicale assez ouverte pour laisser voir l'enroulement intérieur de la spire. ïest d'un fauve niarron, maculé de taches blanchâtres irrégulières, imi- tant au dernier point les marbrures d'une peau de ser- pent. Spire peu convexe, à sommet proéminent, brillant, striolé et d'une teinte noirâtre plus ou moins prononcée. Cinq tours et demi, peu convexes, à croissance régulière, et séparés par une suture iiès-marquée. Dernier tour un peu subanguleux à sa partie médiane, peu convexe en dessus, bombé en dessous, rectiligne en avant, c'est-à- dire n'offrant pas, vers l'ouverture, de direction descen- dante. Ouverture oblique, oblongue, échancrée, à péristome simple, droit et aigu. Bord columellaire légèrement évasé. Hauteur 3 millim. Diamètre 6 — Cette Hélice, que nous dédions à M. Arroux, maréchal des logis, lors de l'expédition de Syrie, en 1860, a été re- cueillie sous les pierres, sous les feuilles mortes, dans les endroits un peu humides, proche de la rivière de Bey- routii, à 5 ou G kilomètres de son embouchure. § 19. — Hllîx Colliniana. Testa apertepcrvio-subdepressa,globiilosa, soliduia, siibpellucida, cortiea, obscure zonula pallidiorc ciugulata, tpniiitcr striata ac pau- lulum sub lente crispiilata ; — spira convcxo conoidali; — apice rai- nuto, Icvigato ; — aufraclibus 6 convexiusculis, reguiaritcr cres- cculibus, sutura inipressa sei^aratis; ultimo exacte rotundalo, ad aperturam dcscendeute ; — apertura obliqua, \'\\ luuata, rotundata; peristomate simplice. acnto, iutus maxime albido-labiato ; margine basali paululum expanso; margine collumellari reflexo; marginibus approximatis. tenui callo albido diaphanoque junclis. Coquille globuleuse, déprimée, soiiile bien que trans- tratalt: inédits. 5bÔ parente, d'une teinte cornée plus ou moins foncée et en- tourée d'une zonule peu marquée, d'une nuance plus pâle, légèrement blanchâtre, et pourvue d'un larjje ombilic en forme d'entonnoir, laissant voir l'enroulement intérieur de la spire. Test élégamment sillonné de stries fines qui, vues à la loupe, paraissent un peu irrégulières et comme crispées et faiblement martelées. Spire coiioïde, à sommet petit et lisse. Six tours peu convexes, à croissance régu- lière, un peu lente, et séparés les uns des autres par une suture Irès-prononcée. Dernier tour peu dilaté, parfaite- ment arrondi et offrant vers l'ouverture une direction descendante. Ouverture oblique, à peine écliancrée, bien ronde, à pérîstome simple et droit, intérieurement épaissi f)ar un fort bourrelet blanchâtre. Bord basai faiblement évasé. Bord columellaire réfléchi. Hords marginaux convergents, très-rapprochés et réunis par une callosité transparente, blanchâtre, d'une grande délicatesse. Hauteur 9 millim. Diamètre 15 — Cette espèce, que nous dédions à M. Jonas Collin, de Copenhague, habite en Suède, dans les Alpes Scandi- naves. L'Hélix Colliniana est voisine de l'Holix strigella (Dra- parnaud, Tabl. Moll. France, p. 84, 1801, et Hist. Mol!., p. 8V, pi. VII, r. 1-2 et 19, 1803), mais elle en diffère essen;iellement par son ombilic bien plus ouvert, bien plus dilaté et fait eu forme d'entonnoir; par son ouver- ture plus petite, à peine écliancrée; par ses bords mar- ginaux plus rapprochés; enfin suriout par ses tours de spire plus délicatement arrondis, et dont la croissance est plus lente, plus régulière que celle de la strigella, etc. § 20. — PuPA Ratmondi. Testa minuta, |>ciTorata,('ioiiga(o-iyliiiclric;u liilvo-corDca, cloyaii- 260 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1863.) tissime IamcIlico^.tata; costis obliquis albidisque in ciliis elongatis ; — spira obUisissima; apice pallidiorc, Icvigalo; — anfractibus 7 convexiusculis, lente crescentibus, sutura impressa separatis; prio- ribus ad cilia costarum subaiigulatis; alteris conveiiusculis; ultimo dcmum ad upcrtnram asceadonte; — a[iertura Icvitcr obliqua, lu- uato-oblonga, intus albiduia ac qnadrilameliata : lamella una, niaxi- ma, stricla, eiata, intrantc, in pariete apcrturali; — ac Iribus niiuu- lis, elongatis in cohimella; — peristomate undique expansiuscuIo< inlus Icviter albido-labiato; marginibus cailo albo crassoque junctis. Coquille de faible taille, perforée, cylindrique, d'une teinte fauve cornée et élégamment ornée de petites la- melles épidermiques, obliques, saillantes, blanchâtres, symétriques, se prolongeant vers la partie supérieure des tours en une pointe roide, aiguë, allongée et ascendante. Ces lamelles épidermiques, tiès-rapprocliées les unes des antres sur les tours supérieurs, s'espacent graduellement, de plus en plus au fureta mesure {{u'elles se rapprochent de l'ouverture. Spire excessivement obtuse, à sommet lisse et d'une nuance plus pâle. Sept tours assez convexes, à croissance lente, régulière, et séparés par une suture très- prononcée. Les premiers tours sont subanguleux, comme carénés, là oîi les lamelles épidermiques se prolongent en forme de dard aigu. — La carène disparaît sur le qua- trième tour. — Eniin le dernier tour, arrondi, un peu oblong, offre vers l'ouverture une direction ascendante très-marquée. Ouverture peu oblique, oblongue, échancrée, intérieu- rement blanchâtre et pourvue de quatre lamelles. La première lamelle, forte, comprimée, élevée, est située sur la convexité de l'avant-dernicr tour, dont elle suit le con- tour. Les trois auties sont petites, très-allongées et pla- cées à la partie supérieure de la columelle. Péristome légèretnent évasé de tous côtés, et pourvu, à l'intérieur, d'un faible épaississement blanchâtre. Bords marginaux réunis par une callosité épaisse et de même teinte que celle du péristome. TRAVAUX INÉDITS. 261 Hauteur 2 1^2 niillini. Diamètre 11/2 — Sous les feuilles mortes, sous les pierres, dans un bois de chênes verts situé sur une montagne dont la base plonfje dans la rivière de Beyrouth, à 6 kilomètres de son embouchure. Cette magnifique espèce, une des plus intéressantes du genre Pupa, a été recueillie par M. Léon Raymond, ca- pitaine de gendarmerie, prévôt de l'expédition de Syrie en 18G0. ÉcniMDES NOUVEAUX OU pcu connus, par M. G. Cotteau. 46. PoLYCYPHus Jauberli, Cotteau, 18G3. Haut., 10 mill.; diam., 15 mill. Espèce de petite taille, sub-circulaire, renflée et sub- conique en dessus, presque plane en dessous. Zones po- rifères légèrement déprimées, formées de pores rangés par triples paires obliques très-rapprocliées et séparées entre elles par de petits renflements granuliformes. Aires ambulacrairesgarniesdedeux rangées de petits tubercules imperforés, non crénelés, serrés, homogènes, placés sur le bord des zones porifères, augmentant un peu de volume à la face inférieure, au nombre de vingt-deux à vingt-trois par série. Entre ces deux rangées, mais seulement en dessous de l'ambitus se montrent quelques tubercules iso- lés. Dans toute la longueur de l'ambulacre l'espace inter- médiaire est assez large et occupé par des granules très- fins, épars, d'autant plus abondants qu'ils se rapprochent de l'ambitus. Les plaques porifères sont étroites, inégales, irrégulières, à suture apparente et se réunissent trois par trois pour former les plaques plus larges qui supportent 262 REV. ET MAC. DR ZOOLOGIE. (Juillet 1863. j les tubercules.'Aires intcrambulacraires pourvues de petits tubercules à peu près identiques à ceux qui remplissent les ambulacres, mais plus espacés et disposés sans ordre. C'est à peine si deux rangées plus régulières que les au- tres, sans être plus développées, s'élèvent jusqu'au sommet. Les plaques coronales sont assez larges; elles contiennent, suivant la place qu'elles occupent sur le test, un, deux, trois ou quatre tubercules. Granules intermédiaires fins, espacés, homogènes, formant le plus souvent des cercles assez réguliers autour des tubercules. Périslome grand, sub-décagonal, rentrant. Appareil apicial étroit à en juger par l'empreinte qu'il a laissée. lîapports tl différences. — Cette espèce se distingue très- nettement de ses congénères par sa forme sub-conique, ses tubercules serrés, homogènes, formant deux rangées parfaitement régulières sur le bord des zones porifèrcs, ses tubercules interambulacraires espacéset disposés sans ordre, les granules fins el abondants qui les accompa- gnent. LoG. — Valauris (V'ar). Très-rare. Étage bathonien. Coll. Jaubert (exempl. unique). ExpL des fig. — PI. XI, fig. 14, Polycijjihus Jauherti, de la coll. de M. Jaubert, vu de côté; fig. 15, face super. ; fig. 16, plaques ambulacraires grossies; fig. 17, plaques in - terambul. grossies. 47. PoLYCYPnus Variisensis, Cotteau, 1863. Haut., ik mill.; diam., 20 mill. Espèce de taille assez grande, sub-circulaire, haute, renflée, sub hémisphérique en dessus, prescpie plane en dessous. Zones porifères larges, à peine déprimées, for- mées de pores rangés par triples paires légèrement obli- ques et se multipliant près du périslome. De véritables granules inégaux, quelquefois mamelonnés, se montrent dans les zones porifères entre chaque série de triples TRAVAUX INÉDITS. 2Q3 paires; les pores sont, en outre, séparés par de petits ren^ flements granulifornies. Aires ambulacraires {jarnies de quatre à six rangées de petits tubercules im perforés, non crénelés, visiblement mamelonnés, augmentant un peu de volume à la face inférieure; les deux rangées externes, plus apparentes et plus régulières que les autres, sont pla- cée» sur le bord des zones porifères et s'élèvent seules jusqu'au sommet. Granules intermédiaires abondants, inégaux, épars. Aires interambulacraires pourvues de tu- bercules identiques à ceux quiremplissent les ambulacrcs, ff)!mant dix à douze rangées irrégulières. Sur chacune des aires deux rangées un peu plus développées occupent le milieu des plaques et persistent jusqu'au sommet. Ces tu- bercules sont accompagnés de granules abondants, iné- gaux,pareils à ceux des ambulacres, disposés quelquefois en cercle autour des tubercules. Plaques coronales lon- gues, étroites, renfermant vers l'ambitus une ou deux séries horizontales de tubercules. Péristome grand, sub- décagonal, rentrant, marqué de faibles entailles. Appa- reil apicial étroit, granuleux, sub-circulaire. Rapports et différences. — Cette espèce est voisine du Pohjcijphtis Normannus qu'on rencontre dans la grande oolithe de Luc et de Langoune ; elle nous a paru s'en dis- iinguer par sa taille plus forte, ses tubercules ambula- craires et interambulacraires plus inégaux et entourés de granules plus nombreux. Sa taille le rapproche peut-être davantage du Poli/r.ijphus texlilis, Agassiz, de l'étage cal- lovien de la Sarthe; mais cette dernière espèce présente beaucoup plus de régularité dans la disposition horizon- tale et verticale do ses tubercules, et son péristome m.oins enfoncé est marqué d'entailles beaucoup {)lus pronon- cées. Loc. — Le Puget (Var). Rare. Étage bathonien. Toll. Jaubert. Expl. des fîg. — PI. Xil, fig. 1, Polycyphus Varusenf^is, de la coll. de M. Jaubert, vu de cùié; tig. 2, plaques ain- 264 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juilkt 1863.) bulacraires grossies; fig. 3, plaques interambulacraires grossies. 48. AcuosALEmx pseudo-decorata, Colteau, 1863. Haut., 6 mill.; diam., 13 mill. Espèce de petite taille, sensiblement pentagonale, ren- flée en dessus, très-fortement concave en dessous. Zones porifères droites, formées de pores arrondis, séparés par un petit renflement granuliformc déviant un peu de la ligne droite près du périslome. Aires ambulacraires ren- flées, étroites, garnies de deux rangées de tubercules, au nombre de dix-huit à vinjjt par série. Ces tubercules, très- petits et cependant parfaitement distincts, sont crénelés, perforés et placés sur le bord des zones porifères; ils augmentent un peu de volume dans la région infra-mar- ginale. L'espace intermédiaire est rempli par des granules abondants, inégaux, épars. Aires interambulacraires larges, non déprimées au milieu, pourvues de deux ran- gées de tubercules crénelés et perforés, au nombre de dix à onze par série; très-gros et profondément scrobiculés au-dessus de l'ambitus, ces tubercules diminuent assez brusquement de volume aux a[)proches du sommet et de la bouche. Tubercules secondaires presque nuls, très- petits et cependant crénelés et perforés, apparents seule- ment à la face inférieure, où ils forment, de chaque côté des aires interambulacraires, sur le bord externe dos scro- bicules, deux rangées très-irrégulières qui se confondent facilement avec les granules qui les accompagnent. Zone miliaire nue sur le sommet, garnie à l'ambitus et à la face inférieure de granules serrés, inégaux, souvent mamelon- nés. Péristome grand, sub-décagonal, fortement enfoncé, marqué d'entailles profondes et relevées sur les bords. Périprocte allongé, sub-elliptique, très-excentrique en arrière. Appareil apicial largement déveloi)pé, irréguliè- rement pentagonal, saillant, couvert de petits granules espacés et scrobiculés; les quatre plaques génitales paires SOCIÉTÉS SAVANTES. 265 sont allongées, anguleuses ; la plaque impaire est réduite à une bande étroite qui borde l'extrémité postérieure du périprocle; les plaques ocellaires sont rclalivcment assez grandes et paraissent aboutir directement sur les plaques complémentaires à l'exception de la plaque antérieure qui est iniercalée entre deux plaques génitales; plaques complémentaires assez grandes, presque égales aux pla- ques génitales, au nombre de trois. Kadioles inconnus. {La suite au prochain numéro.) II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des sciexces. Séance du '2.9 juin. — M. Desnoyers lit une Réponse à des ohji étions faites au sujet de stries et d' incitions com^tatées sur des ossements de mammifères fossiles des environs de Chartres. M. le général Morin présente à l'Académie, de la part de M. le D'' V'inson, un ouvrage intitulé, Des Aranéidcs des îles de la liéunion, de Maurice et de Madagascar. L'ouvrage est orné de quatorze planches d'une très- belle exécution, dessinées et coloriées par M. le C' Vin- son. M. Blanchard présente, au nom de M. Alphonse Milne- Edicards, une noie intitulée : Sur la distribution géulo- (jiquc des Oiseaux fossiles et descri-plivn de qutlqaes espèces nouvelles. a On sait depuis longtemps que les couches miocènes du dépariement de l'Allier renferment beaucoup de dé- bris d'Oiseaux, Cuvier et Etienne Geoffroy en avaient possédé quelques-uns ; plus récemment, l'abbé Cioizet, liravard, iMM. Pomel, l'oirrier, Jourdan, doyen de la faculté des sciences de Lyon, en ont recueilli un grand nombre se rapportant évidemment à plusieurs espèces 2* SÉRIE. T. XY. Anaéc 1863. 18 2G6 REv. El MAG. OK ZOOLOGIE. (Juillet 1803. j différentes; mais jusqu'à présent aucun naturaliste ne les a comparés à nos types vivants et n'a clierclié la place qu'ils devaient occuper dans la série ornithologique. Cependant M. P. Gervais a fait connaître, de ces mêmes terrains, une espèce du genre Flamant, le Phœnicopterus Croizeti^ et un Aigle ou Pandion. a J'ai pu léunir do nombreux ossements d'Oiseaux des couches tertiaires moyennes de la Limagne et du Bour- bonnais, MM. Lartet et Poirrier ont généreusement mis à ma disposition les pièces qu'ils avaient recueillies eux- mêmes, et à l'aide de ces matériaux il m'a été possible de disiinguer douze espèces nettement caractérisées et com- pléiement nouvelles. La plupart des ordres s'y trouvent représentés ; en effet, on y remarque des Oiseaux de proie diurnes et nocturnes, des Écliassiers et des Palmi- pèdes. « Parmi ces fossiles, quelques-uns présentent un grand intérêt zoologique en ce qu'ils ne peuvent se rapporter à aucun genre actuel et qu'ils doivent foruicr un groupe à part à côté de la famille des Phœnicopterldœ représentée aujourd'hui par le genre Flamant, qui, par l'étrangeté de ses formes, semble déclassé dans la nature actuelle, et qui existait déjà à l'époque tertiaiie moyt-nnc, mais alors se rattachait aux auires Écliassiers par ce type particulier pour lequel je projjose de former le genre Palaelodus (de rrctKuio?, ancien, et samA;, habitant des marais). Les différentes espèces qui le composent paraissent avoir élé très abondantes à ré[)0(jue miocène; on en rencontre de nombreux débris, non-seulement dans les divers bassins ternaires moyens d'Auvergne, mais aussi aux environs de Mayence, à Weissenau. « Par la confoimalion des os des pattes, les Palaelodus s'éloignent beaucoup des Flamants et se rapprochent au contraire, jusqu'à un certain point, de certains Éclias- siers longirostres, et surtout des Bécasses. Mais, d'autre part, la disposition it ici d'un caractère vraiment ex- ceptionnel d'une ligne latérale triple. Si l'échantillon do M. Doùmet ne présente pas de traces des deux autres lignes, surtout de la moyenne, il faudra voir alors si on n'a pas affaire avec une nouvelle espèce du même genre. « Permettez moi de faire, à cette occasion, un peu de réclame, et d'appeler l'attention des naturalistes sur un journal italien, Archivio di zoologia di annlomia comparaUi e di fiùolorjia, dont quatre livraisons ont paru. Ceux qui s'occupent de l'ichlhyologie méditerranéenne y trouveront des matériaux précieux dans les nombreuses et belles mo- 274 REv. ET MAG. DE zooi-OGiR. {Juillet 1863.) nographies de M. Caneslrini, professeur à l'université de Modène. » IVéerologae. Le commandant Loche, l'un de nos plus savante colla- borateurs, Z'.)olo;T[istc véritable et véritablement dévoué à cette belle science, vient de mourir à Aijjer. Cette mort, presque subito, d'un homme que tout le monde aimait et estimait, a été un véritable événement. La nouvelle de ce malheur a frappé de douleur tous ceux qui, comme nous, avaient eu le bonheur de connaître Loche et de faire partie de ses nombreux amis, et elle aura un long relentissement parmi les hommes de science de tous les pays. La presse al.ocrienne a reproduit les paroles sympa- thiques prononcées par ^L Ser[)h, président de la Société d'agriculture, sur la tombe de Loche, et M. Bordet, rc- dacleur de VAkhhar, dans les numéros du 30 juin et du 3 juillet 1863 de ce journal, a retracé avec un grand ta- lent et une chaleur de conviction aussi honorable pour la mémoire de Loche que pour l'écrivain, les principaux traits de la belle vie de cet homme remarquable à tant de titres. Nous croyons que nos lecteurs nous sauront gré de reproduire ici quelques passages de ces notices : « Le commandant Loche (Victor), ne à Mandres (Seine- et-Oise), en 1806, était entré comme simple soldat au k'2'' de ligne, en 1820. Au bout de cinq ans et demi il gagnait ses épauleltes de sous-lieutenant, après une campagne glorieuse en 183i, lors de l'insurrection de Vendée, oîi ii bC signala par une bravoure éclatante. Ses anciens ch:^fs se souviennent encore avec admiration de l'audacieux courage de l'intrépide sergent de voltigeurs doni le nom était dans toutes les bouches. Un jour, entre autres, avec un faible détachement, il bat et met en déroute une bande de chouans, et à lui seul fait prisonniers, son chef, Oelau- nay, et deux des sien>, MÉLANGES ET NOUVELLES. 275 « Il fut nommé sous-lieutenant au 45* de ligne, et, pen- dant le reste de sa carrière, il partagea la fortune de cet héroïque régiment qui, dans toutes ses expéditions, en Afrique comme en Europe, se couvrit de lant de gloire que l'armée lui décerna en l'acclamant le surnom de Qua- trième zouaves. «Chevalier de la Légion d'honneur en 1851, le 14 mars 1839, le capitaine Loche recevait le grade de chef- de ba- taillon au G9«. Peu de lemps après, en juin 1839, il obte- tenaii sa retraite pour s'adonner entièrement à sa noble passion pour les sciences naturelles. « Honoré, comme l'a si heureusement rappelé M. le pré- sident de la Société impériale d'agriculture, de l'amitié de l'iliustre et savant maréchal Vaillant, qui aimait à s'inti- tuler son « dévoué camarade; » connu et estimé person- nellement du prince Napoléon, qui le protégeait, il n'eut avec ses chefs que les rapports les plus bienveillants où perçait l'estime parliculière que chacun faisait de sa science. « Pendant toute sa carrière militaire, le commandant Loche avait cherché à satisfaire la vivacité de ses goûts scientifiques. Infatigable voyageur, combinant les exi- gences du service avec son amour poiir l'hisloire natu- relle, consacrant ses veilles, ses économies, son patri- moine à ses études; correspondant avec les savants, échangeant avec eux ses animaux ou ses objets précieux, il se fit un nom dans la science. Ses collections, et sur- tout celle d'orniihologie, acquirent une prompte réputa- tion, et on ne sera pas étonné d'apprendre que celle qui se trouve à l'exposition permanente est estimée plus de 30,000 fia n es. « Brave comme son épée, il était d'une bonté à toute épreuve, d'une bienveillance dont tous ceux qui l'ont ap- proché ont ressenti les effets. Aussi savant que modeste, ce qui est rare, il était, avec cela, d'un désintéressemen 27G REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1863.) sans bornes. Nous n'en voulons pour preuve que la pro- digieuse quantité d'objets dont il a doié notre exposition permanente; le jardin zoologique, dont la j)lupart des animaux ont été par lui donnés à la ville, et dont il rem- plissait gratuitement les fonctions de directeur. « I! aimait l'Algérie, sa patrie d'adoption, qui avait exercé sur lui unirrésislib!eatirait,etdont il avait fait l'ob- jet de ses études de prédilection; et, s'il rencontra parfois l'ingratitude, il eut au moins des amis sincères qui surent toujours l'apprécier ; il trouva dans la science et l'amour de sa famille des consolations. « M. Loche eut le singulier bonheur de rencontrer dans la compagne de sa vie, de l'épouse la plus dévouée, en même temps la personne la plus capable de le com- prendre et de l'aider. Se mettant au courant des études de son mari, et douée d'une merveilleuse apiitude, ma- dame Loche arrivait en peu de temps à la science comme lui. Se peut-il une plusgrandejoie pour un savant que celle de sentir, dans la compa!;ne des bons et dcsmauvaisjours, en même temps l'intelligence qui suit tous les travaux, les comprend, les discute, les admire, les aide et les dirige au besoin ; la communauté perpétuelle de pensée à chaque minute de l'existence; on peut dire : n'est-ce pas vivre doublement? » Une éclatante justice a été rendue à la mémoire do Loche. Sa veuve, femme dévouée, qui était devenue sa- vante pour partager la vie et les travaux de son mari, a été chargée de continuer sa belle œuvre. Voici comment M. Bordet annonce cette nouvelle dans X Akhbnr : « Nous éprouvons la joie d'annoncer à nos lecteurs la nomination de madame Loche aux fonctions de directrice de l'exposition permanente d'Alger. L'anèté qui la nomme, dû à la spontanéité de M. Mercier-Lacombe, en devançant le vœu de l'opinion publique, fait le plus grand honneiir à la bienveillance de notre directeur général. Le sentiment qui l'a porté à récompenser en la personne de MÉLANGES ET NOUVELLES. 277 madame Loche les services rendus par son mari sera ap- précié comme empreint d'une souveraine justice. En ren- dant en même temps un si bel lionima{]C aux mérites et ù la science de la fondali'ice de notre exposition perma- nente, M. Mercier-Lacombe s'honore de créer un précé- dent qui permettra à madame Loche de continuer l'œuvre entreprise par elle et le très-regretté commandant. Et, puisque nous avons l'occasion d'entietenir nos lecteurs de cet homme de bien, nous demanderons la permission de retracer à leurs yeux de nouveaux détails sur sa vie qui feront encore mieux apprécier la grandeur de sa perte par ceux qui n'ont pas eu l'honneur de le connaître person- nellement. » Celle annonce d'un si bel acte de justice est suivie d'une sorte de biographie de Loche; nous ne pouvons résister au besoin d'en citer (iuel(]ues passages : « Le prince Charles-Lucien Honaparte, cotte lumière de la science moderne, tenait Loche en si haute esiime, qu'il le citait comme un des hommes auxquels la science était le plus redevable. Aussi lui adressait-il tous les véritables sa- vants qui venaient étudier les productions de l'Algéiie : leg Eversmann, les Gould, les Slrauch, les Reichenbach, les Branifsky, les Winckauftet tant d'autres peuvent en por- ter témoi;;nage. « Lorsqu'il fut nommé chef de bataillon, il lui aurait fallu abandonner son œuvre inachevée, pour profiler des avan- tages attachés à sa nouvelle position ; le choix ne fut pas un instant douteux pour lui, et les intérêts de la science furent préférés à ceux de sa famille. Il prit sa retraite et, tout entier aux soins que réclamait l'exposition, dont il ne fut nommé le directeur appointé que le 13 mars 18G0, il parvint, avec des ressources qui semblaient illusoires, à en faire le splendide établissement que nous voyons, que les visiteurs de l'Algérie admirent et qui met si bien en lumière les immenses ressources de ce pays. « Nommé par le prince Napoléon, alors ministre de l'Ai- 278 UEV. F.T MAG. î)E ZOOLOGIE. {JùiUet 18G3.) {jérie, qui le connaissait personnellement et savait l'ap- précier, — bibliothécaire et conservateur des collections de l'école de médecine d'Alf;er, sa surprise fut grande, car il ignorait que le prince lui-même en avait pris l'ini- tiative, sans qu'aucune demande lui eut été adressée. ]\Iais jaloux de justifier une confiance à laquelle il était double- ment sensible, et malgré des tracasseries sans nombre et une malveillance qu'on ne prit pas la peine de lui cacher, il voulut doter l'établissement des collections qui lui étaient nécessaires. Quelques mois lui suffirent pour at- teindre son but. et il donna sa démission des fonctions qu'on lui avait rendues si pénibles, en prouvant qu'il ne les avait acceptées que par soumission à la volonté du prince, et non pas par intérêt per'^onncl. Il ne s'était pas plaintque plusdela moitié des appoinlementsquele prince y avait affectés lui eussent été retranchés, et cepenrlant il avait donné à l'école des collections d'une valeur vénale trois fois supérieure aux émoluments touchés par lui. Les procédés qui furent employés pour le forcer à donner sa démission lui furent si sensibles, que sa santé en fut alté- rée. Il eut, pour se consoler, l'affection de sa famille, ses amis, et l'amour de la science, qui ne lui firent jamais défaut. «Une opposition occulte lui fut faite, sous prétexte que la ville était entraînée à des dé[)enses bien supérieures à celles auxquelles elle voulait souscrire. Mais cependant, si elle l'eût voulu, elle eût pu les couvrir au moyen d'un droit d'entrée minime, ainsi que cela est établi [)artoul. Les colonnes de ce journal ont été jadis remplies de ces tristes débats sur lesquels nous ne voulons pas revenir. Il est certain que les reproches qu'on semblait vouloir faire peser sur lui minèrent sa santé. 11 était honteux qu'un doute même eut pu l'atlcindie, et rien ne lui était plus pé- nible qu'une question sur l'avenir du jardin zoologique. EtTrayés des ravages opérés dans sa santé par les inces- sants coups d'épingle qu'on lui prodiguait, ses amis et sa MÉLANGES ET NOUVELLES. 270 femme l'engaoèrent à s'éloigner quelque temps d'Alf^cr, espérant que le changement de milieu agirait efilcace- meiit sur lui, et, dans ce but, il alla à Bone. Là, comme partout, son zèle pour la science l'entraîna. Un établisse- ment scientifique était en voie de formation; l'académie d'Hippone, à peine név^. sollicitait le concours d'adeptes dévoués. Le commandant Loche, répondant à cet appel, non-seulement lui porta son tribut, mais s'imposa un rude travail pour en augmenter les collections, les classer et les déterminer, Dos courses répétées au lac Feizara déve- loppèrent le germe délétère qui minait sa santé, et le len- demain de sa rentrée à Alger il se mit au lit pour ne pins se relever, » Le tableau des persécutions dont notre pauvre ami a clé victime n'est que trop vrai : c'est une vieille histoire, car on sait, et nous plus que d'autres, que tous les hommes qui cherclient, avec abnégation ot sans arrière- pensée, à faire le bien, sont exposés fatalement à ces dé- plorables tribulations. Très-peu de temps encore avant sa mort, Loclie, dans une de ces lettres intimes montrant à la fois son dévouement à l'amitié et l'amère tristesse qui le coi.sumait, nous disait (le l'^'" juin 1863) : « J'espère que vos entreprises pour doter notre pays de nouveaux Vers à soie marchent au gré de vos désirs, et j'en recevrais avec grand plaisir l'assurance. Il y aurait beaucoup à faire en Algérie, où l'ailante et le ricin vé- gètent si vigoureusement. Il est bien fâcheux que vous ne puissiez pas démontrer ici les avantages qui résulteraient, pour le pays, de l'adoption, sur une grande échelle, de la culture de ces plantes, en vue de la production de la soie. « Quelque désir que nous éprouvions, ma femme et moi, de vous voir revenir en Algérie, nous n'osons pas nous flatter d'avoir bientôt l'avantage de vous y voir ; nous savons trop que, tant que certaines gens s'y trouveront en position deiitraver quiconipie entreprendra une œuvre utile, la réussite n'est pas possible. 280 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [JuUlct 1863.) « Si VOUS saviez toutes les entraves qu'on me suscite! il m'a fallu jusqu'ici une bien forte dose de courage et d'obstination pour persévérer; aussi je suis bien las, et, sans la certitude que, si j'abandonne l'œuvre que j'ai en- treprise, elle n'aura plus de chance de vie, j'aurais été pris de défaillance. Je n'aurais jamais pu supposer que le bien lut si difficile à accomplir. Celte lutte incessante contre une malveillance occulte est atroce. On me fait perdre le meilleur de mon temps en puérilités; c'est un parti pris de me pousser à bout ; on ne veut pas assumer la responsabilité de la destruction d'établissements utiles, on sent que le public trouverait cela odieux ; mais on cherche à me faire abandonner la partie en me harcelant et me dégoûtant, et il n'est sortes de lâchetés et de perfi- dies dont on n'use. Ah ! mon cher ami, qu'il y a de vilaines gens en co monde ! » Voilà encore un homme de bien tué par l'Envie, par ce déplorable sentiment du ngrvt (le regret de voir faire à un autre ce qu'on n'a pas su faire). Loche a lutté jusqu'au bout; il est mort sur le champ de bataille, et l'on [eut dire, en saluant sa tombe : Honneur au courage malheu- reux ! Quant à ceux qui l'ont vaincu, nous les plaignons s'ils ont une conscience. TABLE DES MATIEUES. Pai:e5. Des m ins. Poussins des Oiseaux d Europe. 2'>9 BouRGUiGNAT. Mollusques nouveaux, litigieux ou peu coiinns. 2.'>"i Ci)TTE\u. Ëchinidcs nouveaux ou peu couuus. 2GI Sociétés savantes. 26'> Analyses. 272 Ml langrsrt nouvelles. 272 Nécrologie de Loche. 274 IMP. DE M"* V° BOUCUARD-llUZARU, RUE DE l'ePERON, 5. - 1SG3. REVUE BT UAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE. BECUEIL MENSUEL DESTINÉ A TACILITER AUÏ SAVAST8 DB TOUS I,B3 PAT8 LES MOYENS DT PCDLIBR LEURS OBSERVATIONS DK ZOOLOGIE PURE BT APPLIQUÉE A l'industrie BT A l'aGKICULTURB , LEURS TRAVAUX DR PALÉONTOLOGIE, d'aNATOMIB BT DE PnVSlOLOGIB COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DECOUVERTES ET DES PBOGBÈS DE LA SCIENCE ; M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE, iHemhie de la Légion d'honneur, de l'ordre brésilien de la Rose, odicier de l'ordi* hollandais de la Couronne de cbéne, de la Société innpériale el centrale d'Agri- culture, des Académies royales des Scieuces de Madrid, de Lisboons et de Turin, de l'Académie royale d'Agriculture de Turin, de la ^Dciélé impériale des naturalistes de Moscou, d'un grand DOiirbre d'autres Sociétés nalionales et étran|{ères, Secrétaire du Conseil de la Société impériale zoologique d'Acclimatation , etc., etc. 1863. — N*^ 8. PARIS, AU BUREAU DE LA REVUE ET MAGASLN Dli ZOOLOGIE, ET DE LA REVUE DE SÉRICICULTURE COMPARÉE. RUE DES UEAUI-ARTS, i. SEP 2 1910 VINGT-SIXIÈME ANNÉE.— AOUT 1863. I. TRAVAUX INEDITS. Catalogue des Oiseaux observés dans le département d'Eure-et-Loir, par M. A. Marchand (suite). 10. Busard Saint-Martin [Circus cyaneus). Ne fait que passer ; les mâles adultes traversent nos plaines pendant l'hiver sans jamais s'y fixer ; les femelles et les jeunes mâles sont communs l'automne et l'hiver : on ne les voit plus hors ces deux saisons. 11. Busard Montagu [Circus cinerascens). Niche, chaque année, dans plusieurs localités, dans les ajoncs et les bruyères. J'ai reçu plusieurs fois des jeunes, ne pouvant pas encore voler, trouvés dans des champs de blé. Il passe en bandes souvent assez nombreuses, compo- sées particulièrement de jeunes, avant leur première mue. J'y ai souvent remarqué la variété noire, que j'ai tuée cinq fois, toujours en plumage bien complet. C'est du 15 août au 15 septembre que ces passages ont lieu. Le peu d'a- dultes que l'on voit dans ces bandes sont en mue. Le 1" septembre 1831, j'ai tué de deux coups de fusil un jeune 2° sÙRiB. T. XV. Année 18G3. l'j 282 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {AolU 1863.) mâie et la variété noire ; ils chassaient ensemble au- dessus d'une pièce d'ajoncs. 12. L'Épervier ordinaire [Astur nisus). ïrès-commun depuis le mois d'octobre jusqu'au mois de mars, époque à laquelle il disparaît. Quelques paires nichent dans le département. J'ai reçu de Nogent-le- Rotrou des œufs et des jeunes en partie couverts de duvet. 13. L'Épervier major {Astur major). Cette espèce, très-douteuse, aurait été observée près de Châteaudun, par M. de Tarragon (1). 14. Épervier-Autour [Âstur pnlumbarius). Observé une ou deux fois. 15. Faucon-Sacre {Falco sacer). Le 22 août 1840, une très-vieille femelle a été tuée d'un coup de bâton par un berger qui me l'apporta de suite. Ses intestins, particulièrement sous les côtes, étaient cou- verts d'une couche épaisse de longs vers filiformes qui étaient très-adhérents. 16. Faucon-Pèlerin [Falco peregrinus). Commun dans nos plaines où il fait une grande destruc- tion de perdrix. Ils se réunissent souvent deux pourchas- ser. Depuis que les colombiers, dans la Beauce, sont dé- peuplés, on voit moins de Faucons; les pigeons étaient alors leur principale nourriture. A quelques années de distance on m'a apporté vivants deux de ces oiseaux, pris en même temps que des corneilles noires avec lesquelles ils étaient aux prises, sans que l'un puisse se débarrasser de l'autre; ils étaient jeunes tous deux ; je les ai conser- vés vivants plusieurs années. Ils ont pris le plumage d'à dulle dès le commencement de la seconde année. Un mâle très-adulte, n'ayant presque plus de raies sous y\) Voyci Bevuc et magasin de zoologie, décembre 1854. TRAVAUX INÉDITS. 283 le ventre, a été pris viv;iiit après qu'on hii eut fait faire deux ou trois petits vols, quoique nullement blessé; il n'avait rien dans l'estomac; ses intestins étaient, comme ceux du Faucon-Sacre ci-dessus, comprimés par une masse de vers filiformes. 17. Faucon-Hobereau [Falco subbuleo). Il arrive dans nos plaines en même temps que les sau- terelles, qui sont le fond de sa nourriture. Quelques paires nichent dans nos bois, dans de vieux nids de pie. 18. Faucon-Émérillon {Falco œsalon). Ne fait que passer pendant l'hiver, toujours isolément. On le voit sous ses différents plumages. 19. Faucon-Kobez [Falco vespertinus). Deux de ces oiseaux seulement, à ma connaissance, ont paru dans notre pays, un vieux mâle et une femelle; cette dernière fait partie de ma collection. 20. Faucon-Crécerelle [Falco tmniinculus). Très-commun toute l'année. Il niche dans les trous do murailles ou dans de vieux nids de pie : plusieurs sont fixés autour de la cathédrale de Chartres, où ils nichent chaque année. J'ai tué, le même jour, trois jeunes sortis du nid depuis peu de temps ; chacun avait plusieurs de ses ongles blancs, les autres noirs. 21. Chouette-Hulotte {Strix aima). On en voit peu dans la lieauce ; j'ai connaissance d'une luée dans la forêt de Bailleau : elle est commune dans le Perche. 22. CHOUp:rTE-Ci!EVÊCHE [Stria psilodactyla). Très-commune toute l'année. 23. Chouette-Effraie [Strix jlammea). Niche dans les trous des édifices, souvent même dannl los n)i;;rnlions cl de !Mo!liis(|ii('s pu'-ropodos. Oiirl<|ii('s osprros sédrnlnircs so nourrissiMil t\o nnsincrs. do Mol- lusques nus (M bivozoairos. Aprrs leur ('closion . !('■> jcunos font leur proie dos polypiers, nolannnonl do ceux do la famille dos (lor|;onidoos, si coniniuns sur los rôles de l'Algérie, cl dont quelques-uns (I) fournissent peut-élre la matière néressniro à l'acrroissemcnt ou à la solidifiratiou de l'os inlerno particulier à certaines espères (?). In ixn plus {;rands, ils rechorrhonl avec avidité ceséloî;anls elia- polctsdo j)erles co(juellemcnl irisées qui sont les œufs des Eolis el des Doris. I,es Céphalopodes deviennent à leur tour la pâture dos Dauphins el autres cétacés à d.iiiscpii on l'ont une énorme consommation. Ces Mollusques sont abondants sur los côtes d'.\l;;ério, parlicidièronienl depuis le mois d'avril ius(pi'à la lin d aoùl, époque pendanl laquelle il>viennint déposer leurs (cufs. IV. I. (ioiH.' OCroPl'S. I.amank. 1 () viili/(iris : l.k. Méin. Soc. hi.>, olr. qui scnililciil faire coiislaïuoiciil chou privilc^iio do t rrlaiiiï. Zooplij li s. Irl> qm" 1rs Corgonia vcnosa, Valriicirnnrs; G. gravihica, Pallas ; Jucclla elnngnln, Yalcnc; V.orgnuplln .«ffrmrH^jriff, Valcnc, rcs nlioiidanlcs sur les rivages dp Toii^s, (licrclicll . Alpor, I^cilys, Fioiigio, clc. TFUVAUX llNl':i»lTS 291 M(i\itC(il()(iir tin'tlilri rt hll , Ji IV. — n('(|iii('iO, n"l. — VVriiik.'uiH", ('(II. l\toll. Mij-, joKin. (le Cntirlnil., l. \ . |i. :J7I. ii" 1. I rÔH-coninnm sur IoiiIch les «ùlcs de \',\ Mrditi'i r;\ru'H). (lollo osprcd vil .sfilil.iirc dans les arilTiuluoHilrH des ro- «licrH, où (>llo HO iioiirril d»; cnislacrs, pond, an mois m(''dil(Mran(''(Mm(^ Un ('llcH nuances violellcsdc sa inctnhraiie. Il im se rapporh- ipie liés peu ;i Vfh'lojnin luhcrculalun de (U^lle Cliiajc, (pu esl d une (oïdeur arMcn- line, j\ rcflcls rosn pAlc cl lincmeul |i(iiMhllé de muMc. Je n'ai p;is rclrouv*'' uoti [)lus, sur le dernier ('cli.inlillon (pn> j'ai (Ml onlrc l(!s mains, ces liihcrcnics r(irlilii(/invu.r, pyra- midaux cl assez rapf)r(»ch6» rcconvranl la fncv, inlcricnre (in sac, si{;nal(''s par M. C.inlraine (Maine, vu^ihln ., p. Iî>, n" :{). II. (f. Curivin : d'( )rlii(;ny, Moll . vii\ et fussllcs, \). \1'.\, n" l) {\ ). — (f. niiii idiniH, llisso, W , p. '.\, (1) rciil-i^lrc MCinit d [tliis jiihlc de rcnilrc h nllr (■hp(''i(' le ikiiii (il- Miiniiini.i s(iii»« li'i|iii'l clic csl hiiiivchI i id C, i ( i|iii lin it > li- ilniinc p.ir lli><»o ni IHVCi'.. . |,CH HdiMTCH (in^iiinlcH nous fiml (rip(i ilc(/iii( 292 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [AoÛt 1863.) n" 3 (?). — Délie Ghiaje, pi. 54, n" 2. — Rang, Mag.dezool.,l.Y, p. 61, pi. 90. 0. ruber, Caiitraine, p. 18, n°'2. Commun sur la côte d'Algérie, rade d'Alger, Dellys, côtes du Maroc (doct. Mercier), Palma (Baléares), Calvi (Corse). Également abondant sur la côte ouest d'Afrique, aux Canaries (d'Orb., MoU. Canaries, p. 16, n" 2j. 4. 0. venustits : Rang, Magasin de zooL, t. V, pi. 93. — D'Orbigny, Moll. viv. et fossiles, p. 175. C'est à tort qu'Alcide d'Orbigny considérait l'O. venus- tiis comme n'étant qu'un jeune individu d'une espèce en- core indéterminée. C'est une petite espèce parfaitement caractérisée par son corps bursiforme, ses bras égaux en longueur, sa tête courte, large et presque ronde, les yeux gros, irisés de noir et de bleu, très-saillants, ses taches parallèles, violettes sur un fond blanc et translucide, une ligne dorsale à reflets d'or chez les mâles , très petites cap- sules sur la partie supérieure des bras. Longueur moyenne de l'animal complet, 16 millimètres, largeur 6 millimètres ; longueur des bras , 8 millimètres. Nous n'avons observé qu'une seule fois cette intéres- sante espèce; au mois d'août 1862, un pêcheur nous en apporta une dizaine d'individus pris pendant la nuit à hauteur du cap Matifoux (rade d'Alger), en même temps que quarante ou cinquante Hyales. Sander Rang l'indique comme spéciale à la rade de Corée. (La suite au prochain numéro.) |)onr élucider ce point de synonymie que nous recommaadous, comme toutes les questions de ce nçenre, aux naturalistes de nos grands centres scieutitiques où les bibliottièques ne manquent pas. TRAVAUX INÉDITS. 293 DiAGNOSES de Coléoptères nouveaux du genre Machae- rites, Mill, par L. W. Schaufuss, naturaliste à Dresde. M. plicatulus. Long. 1/2 .■»"', lat. 3/4 '""". Patria : Ger- mania. — Rufo-testaceus, subconvexus, parum nitidus, punctulatus, subtiliter fulvo-pubescens ; capite elongato, ad basin angulato, inter aiitennas parum impresso, linea longitudinal! vix conspicua laevi , utrinque foveola mi- nuta subnotata, coulis nullis; antennarum arliculo 1° ad basin angustato, longissimo, 2" parum angustiore cum 9" latitudine longiore, 3-8» tenuibus , apicem versus decrescentibus, 10" globoso, 11° piriformi ; palporum maxillarium arliculo 1° incurvo, 2° minuto, 3° cultriformij 1° longitudine subœquali ; thorace latitudine longiore, la- teribus postice subangustato et antice constricto, ante basin linea transversa subarcuata impressa utrinque longi- tudinaliter foveolato; elytris postice thorace duplo latio- ribus, convexis, lateribus rolundatis, basi quadrifoveola- tis; abdominis segmente 1° segmentis cseteris vix lon- giore; femoribus anticis dentatis. Mâle inconnu. M. (Linderia) armatus. Long. 1/2 """, lat. 3/5 ""■". Patria : Hisp. occ, leg. auct. — d Rufo-testaceus, fulvo- pubescens, nitidus; capite elongato, ad oculos angulato et foveola profunde impresso, fortiter canaliculato ; an- tennarum articulo 1" longiore clavato, inlus bidentato, 2° subquadrato-rotnndato postice intus dilatato, 3-8° te- nuibus apicem versus decrescentibus, 9-10» latitudine crescentibus, 11° piriformi; palporum maxillarium arli- culo 1" longissimo, curvato, subciavato, 2° latitudine lon- giore, 3" longo, cultriformi extus subrecio; thorace trans- verso, sublaevi, lateribus antice rotundato-dilatato, ante basin linea transversa impressa, posteam plicatulis longi- ludinalibus numerosis, utrincjue foveolato; elytris pilosis, sparsim vix punctulatis, sutura utrinque linea impressa, basi bifoveolatis, humcris elevalis; segmentis abdomina- 294 REV, ET MAG. DE ZOOLOGIE. [AoÛt 1863.) libus 4 primis longitudinc inler se subaequalibus ; tibiis poslicis parum incurvis. M. (>p inconnu. Linderia). Clarae. — Long. 1,40'""", lat. 0,65™™. Patria Hisp. occ, leg. auct. — Gracilis, testaceus, fulvo-pubescens : capile elongato, inter an- tennas subtile impresso utrinque late foveolato, ad basin latiore et longitudinaliter carinulato, oculis nullis; anten- narum articulo 1" iongiore, 2° vix angustiore, subrotun- dalo, 3-8° tenuibus apicem versus decrescentibus, 9" vix, 10" parum latiore, 11° piriformi; palporum maxillarium gracilium articulo 1° 3° longitudine œquali, i" 2°quesub- tilissime tuberculatis, 1° subincurvo, clavato, 3° longis- simo, cultriformi, intus ante médium parum dilatato ; thorace vix transverso, subtile punctulato, lateribusantice rotundatis, ad scutellum longitudinaliter carinulato, basi in medio linea incurva distincte impressa; elytris valde convexis, postice dilatatis, humeris non prominulis, basi quadrifoveolatis, lineis impressis suturalibus postice con- vergentibus, subalutaceis, stellato-punctatis ; segmentis abdominalibus 4 primis subaequalibus. ÉcHiNiDES NOUVEAUX OU peu coHnus, par M. G. Cotteau. {Suile.) Rapports et différences. — Cette espèce olïre les plus grands rapports avec ï Àcrosalenia decorala du coral-rag de France et d'Angleterre; elle en diffère par sa zone mi- liaire interambulacraire moins finement granuleuse et plus lisse près du sommet, par son péristome plus grand et plus enfoncé, par son appareil apicial, mais régulière- ment pentagonal, et présentant au centre trois plaques sur-anales bien distinctes, presque égales, sur lesquelles aboutissent directement les plaques ocellaires latéro-an- térieures. Celte différence dans le nombre et l'arrange- TRAVAUX INÉDITS. 295 ment de plaques sur-anales paraît seule avoir une certaine importance, et, si plus tard il est démontré que ce caractère varie suivant l'à^je des individus, nous n'hésiterons pas à réunir notre espèce à VA. decorata, qui alors aurait com- mencé à se montrer dans les couches de la grande oolithe et persisterait jusque dans les assises kimmeridgiennes, laissant des représentants dans la plupart des étages inter- médiaires. Loc. — Châtel-Censoir (Yonne). Très- rare. (Le Puget) (Var). Assez commun. Étage bathonien. Coll. Jaubert, ma collection. ExpL des fig. — PI. XII, fig. 4, Àcros. pseudo-decorata, de la coll. do M. Jaubert, vu de côté ; fig. 5, face super.; fig. 6, appareil apicial et partie supérieure de l'aire inter- ambul. grossie. 49. Leiosoma Jauberti, Cotteau, 18G3. Haut , 8 mil!.; diam., 19 mil). Espèce de taille moyenne, sub-pentagonale, également déprimée en dessus et en dessous. Zones porifères larges, composées de pores dédoublés à la face supérieure et au- tour du péristome, simples seulement vers l'ambitus. Aires ambulacraires très-étroites près du sommet, s'élargissant au fur et à mesure qu'elles se rapprochent de la face infé- rieure, garnies de deux rangées de tubercules non créne- lés, imperforés, fortement mamelonnés, saillants vers l'ambitus, diminuant rapidement (Je volume près du som- met et du péristome, au nombre de huit à neuf [)ar série. Ces tubercules, assez serrés en dessous et vers l'ambitus, s'espacent à la face supérieure et deviennent presque al- ternes. Granules intermédiaires inégaux, peu abondants. Aires inierambulacraires pourvues do deux rangées de tu- bercules non crénelés et imperforés comme ceux des am- bulacrcs, mais un peu plus développés, diminuant moins rapidement de volume à la face supérieure, au nombre 296 REV. ET MAC. UE ZOOLOGIE. {AoÛl 1863.) de dix par série. Tubercules secondaires presque nuls, formant, dans la région infra-marginale, sur le bord des zones porifères, une rangée inégale, irrégulière, se con- fondant vers l'ambitus avec les granules qui les accompa- gnent. Zone miliaire assez large, presque nue aux appro- ches du sommet. Granules intermédiaires assez abondants, inégaux, quelquefois mamelonnés, disposés en cercles incomplets autour des plus gros tubercules. Péristome très-grand, s'ouvrant à fleur du test, marqué d'entailles profondes et relevées sur les bords ; les lèvres interam- bulacraires beaucoup moins larges que celles qui corres- pondent aux ambulacres. Appareil apicial assez grand, sub- pentagonal d'après son empreinte. Radioles inconnus. Rapports et différences. — Nous avons établi, en 1861, dans nos Echinides de la Sarthe le genre Leiosoma pour recevoir une espèce de l'étage sénonien, remar- quable par sa forme déprimée, ses pores ambulacraires fortement dédoublés, et qui, confondue jusque-là avec les Cijphosoma, s'en éloignait par ses tubercules dépourvus de crénelures et surmontés d'un mamelon relativement très-gros. L'espèce que nous venons de décrire présente tous les caractères du genre, et, bien qu'elle appartienne au terrain jurassique inférieur, nous n'avons pas hésité à la réunir à notre genre Lciosomn. Elle diffère de l'espèce crétacée {Leiosoma rugosum) par ses tubercules moins gros et moins saillants suriout sur les aires ambulacraires, par son appareil apicial plus petit et son péristome plus large. L'étage bathouien de Perrogney ( Haute - Marne ) a fourni à M. Babeau une troisième espèce de Leiosoma. Elle se sépare nettement du L. Jauberti par sa taille plus forte et relativement plus comprimée, ses iubeicules in- terambulacraires plus petits, plus serrés, plus nombreux et séparés par une zone miliaire plus large, son appareil apicial plus étendu. C'est une espèce parfaitement tran- chée, et dès à présent nous la dédions, sous le nom de Leio- TRAVAUX INÉDITS. 297 sotna Babeaui, à M. Babcan qui depuis longtemps s'occupe avec tant de succès de la recherche et de l'étude des fos- siles de la Haute-Marne. Le genre Leiosoma, premier représentant des Diadéma- tidées à tubercules non crénelés et imperforés, compte aujourd'hui trois espèces, toutes fort rares. Les deux premières caractérisent l'étage bathonien, et la troisièn)e est propre à l'étage sénonien. Loc. — Valauris (Var). Très-rare. Étage bathonien. Coll. Jaubert. Expl. des fig. — PI, XÎI, fig. 7, Leiosoma Jauberti, vu de côté ; fig. 8, face super.; fig. 9, partie super, de l'am- bulacre grossi; fig. 10, plaques interambulacraires gros- sies. -50. CiDARis RauUni, Cotteau, 1863. Long. H mill.; — larg. au sommet de la corolle 10 mill. Cidaris Raulini, Cotteau, Echin. des Pyrénées, p. 78, 1863. Test inconnu. Radiole court, sub-cylindrique, plus ou moins évasé, terminé au sommet par une corolle cupuliforme, couvert de grosses épines saillantes, comprimées, ordinairement plus prononcées sur un des côtés du radiole que sur l'autre, le plus souvent éparses, quelquefois disposées en séries assez régulières, notamment vers la base, où elles s'atténuent et se changent en granules d'autant plus fins qu'ils se rapprochent de la collerette. A la partie supé- rieure du radiole, autour de la corolle, les épines se tou- chent, se confondent et formenj. des plis lisses, saillants, qui se terminent par des dents aiguës très-prononcées, et dont quelques-unes, sur un des côtés du radiole, sont beau- coup plus élevées que les autres. L'intérieur de la corolle est légèrement déprimé, presque lisse, et présente seule- roeiif , sur les bords, quelques petits granules épars, micro- scopiques. L'espace intermédiaire entre les épines (jui con- 2* »Kuiii, r. XV. Anriéo 1863. 20 298 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {AoÛt 1863.) vrent la tige est tantôt lisse, tantôt finement chagriné, quel- quefois couvert de petites rugosités serrées, inégales, sub- épineuses. Collereile assez longue, distincte, striée. Bouton médiocrement développé; anneau saillant garni de stries plus apparentes que celles de la collerette et qui se pro- longent sur le bouton ; facette articulaire étroite, non crénelée. Les radioles de cette espèce varient beaucoup dans leur forme et la disposition de leurs épines, sans doute en raison de la place qu'ils occupaient sur le test. La cou- ronne qui termine la tige est également très-variable dans son dévelo[)pemeni ; chez certains exemplaires, elle pa- raît faire entièrement défaut; dans d'autres, elle n'est que rudimentaire, tandis que, chez quelques-uns, elle atteint moitié et même les deux tiers de la longueur totale du radiole. Rapports et différences. — Les radioles du C. Raulini rappellent, par leur forme, certaines variétés des radioles du C. pseudo-pistillum, Cott., de la craie sénonienne de Loir-et-Cher; ils s'en distinguent par leur taille plus courte, leur tige beaucoup plus évasée, garnie d'épines moins aiguës, moins nombreuses, plus inégales, et leur facette articulaire plus étroite. Leur corolle terminale les rapproche également des radioles du C. avenioriensis, des Moulins, de la molasse de la Suisse et des environs d'Avi- gnon; mais cette dernière espèce sera toujours reconnais- sable à sa tige plus large, plus épaisse, couverte de gra- nules plus homogènes et moins saillants, à sa corolle plus étroite, à son bouton beaucoup plus large. Loc. — Cazordite, au sud de Dax (Landes). Assez com- mune. Marnes à nummulites. Coll. llaulin. EocpL des flg. — PI. XII, fig. 11, radiole du Cid^ Rau- lini: fig. 12, corolle vue de face; fig. 13, coupe transver- sale de la corolle; fig. 14, 15 et 16, diverses variétés, de ia coll. de M. Kauliu. TRAVAUX INÉDITS. 299 51. Prenaster Desori, Colteau, 1863. Haut. 20 rnilL; diam. Iransv. 20 mill.; diam. anloro-posl. 31 mill. Prenasler Desori, Colteau, Echinides foss. des Pyrénées, p. 138, 1863. Espèce de taille moyenne, allongée, ovoïde, arrondie en avant, sub-acuminée et tronquée en arrière; face supé- rieure obliquement déclive dans la région antérieure, convexe sur les côtés, ayant sa plus grande hauteur en ar- rière du sommet; face postérieure plane, anguleuse au- dessus du périprocte, légèrement rentrante; face inférieure déprimée près de la bouche, un peu bombée en arrière. Sommet ambulacraire très-excentrique en avant. Sillon antérieur nul, Ambulacre impair différent des autres, à fleur du test, formé de pores simples, arrondis, très-petits, disposés par paires espacées. Ambulacres pairs à peine déprimés, allongés, étroits, sub-pétaloïdes; les antérieurs presque droits, très-écariés, les postérieurs allongés, sub- flexuenx, formant entre eux un angle aigu. Zones porifères plus larges que l'intervalle qui les sépare. Les zones la- té ro-antérieures sont plus étroites que les autres et s'atro- pihcnt aux approches du sommet, ou du moins sont com- posées de pores beaucoup plus petits, visibles seulement à la loupe. Tubercules épars, plus ou moins espacés, de taille très-inégale, développés surtout en avant, sur les bords de l'arnbulacre impair et à ia face inférieure, dans la région infra-marginale. Granules intermédiaires fins, espacés, plus ou moins serrés, formant des cercles régu- liers autour des plus gros tubercules. Péristome labié, ex- c-'ntri({ue en avant. Péri[)iocte très-grand, sub-ellipliquo, sul)-acuminé à ses deux extrémités, un peu incliné vers la {;auche, s'ouvrant au sommet de la face postérieure, dans une aréa plane et vaguement circonscrite. Appareil apiciâl étroit, presque carré; quatre pores génitaux très- 300 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [AoÛt 1863.) apparents; plaque madréporiforme longue et étroite. Fas- ciole latérale assez large, plus prononcée en avant qu'en arrière. Rapports et différences. — Le genre Prenaster, établi en 1853 par M. Dcsor, constitue un type parfaitement natu- re! et à peu près spécial aux terrains tertiaires inférieurs. L'espèce que nous venons de décrire, recueillie pour la première fois par M. Raulin, se distingue de ses congé- nères par sa forme allongée, son sillon antérieur tout à fait nul, sa face postérieure fortement tronquée et un peu rentrante, son périprocte très grand. Le Prenaster Alpi- nus, Desor, dont elle se rapproche le plus, sera toujours reconnaissable à sa forme plus ovoïde, à ses ambulacres plus courts et plus déprimés, à sa face postérieure verti- cale, non rentrante et tronquée moins carrément, à son périprocte plus petit. Dans nos Echinides des Pyrénées nous avons donné à cette curieuse espèce le nom de notre savant ami, M. De- sor, qui a introduit dans la méthode le genre Prenaster. Loc. — Hastingues (Landes). Rare. Terrain tertiaire éo- cène, groupe numniiiitique. Coll. Raulin. Expl. desfig. — PI. XII, fig. 17, Prenaster Desori, de la coll. de M. Raulin, vu de côté; fig. 18, le même vu sur la face supérieure. II. SOCIETES SAVANTES. Académie des sciences. Séance du 3 août 1863. — • M. Vaknciennes donne lec- ture d'un ménioiro ayant pour iltre, Du Crocodile à mâ- choire boursouflée (Crocodilus physognathus). SOCIÉTÉS SAVANTES. 301 « M. Raynal, professeur de physique au collège impé- rial de Poitiers, occupe les loisirs de sa chaire à l'étude de l'histoire naturelle; il a pris goût aux sciences natu- relles, par les leçons de zoologie qu'il a reçues à l'École normale, dont il est un des élèves distingués. L'étude de l'histoire naturelle paraît innée dans cette famille. Le frère de M. Raynal est officier de la marine impériale; il met à profit le temps passé dans les différentes stations où il est appelé dans les mers de l'Inde, de la Chine, et à la Nouvelle-Calédonie. « Il a formé dans ces voyages des collections impor- tantes pour l'élude des Mollusques, en ayant soin d'en- voyer en Europe, avec les collections de coquilles, les animaux qui y habitent ; il a ainsi fait connaître plusieurs Mollusques dont les collections du muséum sont enrichies, et qui ontéclairci plusieurs points encore obscurs de cette classe d'animaux. « Après avoir saisi l'occasion de cette courte digres- sion, pour rendre justice aux travaux de l'officier de ma- rine, je me hâte de revenir au professeur de physique. « M. Raynal, qui a pris à l'École normale, dans les leçons de notre confrère M. Delafosse, et dans celles de M. Hébert, des connaissances en géologie, a porté son attention sur les formations de la Vienne, et ayant facilement reconnu l'oolithe des environs de Poitiers, il a vu çà et là, dans la carrière dite le Grand Pont, sur la commune de Chasse- iieuille, à 6 kilomètres nord, des dents et quelques frag- ments d'os fossiles. Il s'est bientôt assuré que les dents coniques et sillonnées étaient celles d'un Crocodile, et alors il m'a adressé un bloc d'ooliihe et quelques frag- ments d'os, pour me prier de lui donner mon avis sur ces . fossiles. « Ayant étudié, ayant suivi leur trace avec activité, j'ai fini par découvrir plus que je ne croyais d'abord, et le résultat me paraît digne d'être mis sous les yeux de l'Aca- démie. Étant surtout aidé par l'habileté de M. Merlieux, 302 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [AoÛi 1863.) j'ai fini par obtenir celte grande plaque, présentée à l'Aca- démie, et qui était entièrement cachée dans la gangue. « Elle porte les deux maxillaires droit et gauche, avec onze à treize alvéoles dentaires, séparés l'un de l'autre par leurs cloisons maxillaires, mais le plancher du fond a été emporté par la fossilisation. « Nous trouvons l'apophyse antérieure du frontal PRINCIPAL, pour me servir de l'expression de Cuvier. Entre le maxillaire et cette apophyse du frontal, on trouve une empreinte (jui nous marque la place et l'étendue du frontal antérieur et du lacrymal ; os importants de l'ostéo- logie de la face du Crocodile. « Tout à fait sur le devant et entre les deux maxillaires sont les deux os du nez. Ces naseaux longs ot grêles ont bien le caractère de ces pièces osseuses des Crocodiles. « Nous n'avons rien autre des parties supérieures du crâne de ce Crocodile, qui avait cependant le museau allongé et grêle comme celui du Gavial du Gange, ou de l'autre espèce, ou du Crocodile de Bornéo (I). « L'étude de la mâchoire inférieure donne la forme du museau grêle et long de notre espèce, mais plus semblable à celle du Crocodilus Schlegelii, Bv, « Une longue symphyse creusée d'un sillon bien mar- qué nous fait connaître que celte mâchoire était armée de quinze dents coniques, sillonnées et quelquefois un [)eu arquées. Ces deux maxillaires inférieurs se prolon- gent au delà de la symphyse et ont cinq dents au delà. Ce Crocodile portait donc vingt dents de chaque côté, quarante en tout en bas, et il en avait plus en haut, selon la loi de dentition de tous les Crocodiles. Au delà de l'arcade dentaire, le maxillaire s'étend en une apophyse découpée et plate qui atteignait le quart de la branche, et dépas- sait en dedans et sous le surangulaire la moitié de la lon- (1) Crocodilus Schlegclii, Blaiuv., Ostcogr., p. ."), n» 3, et pi. II , fig SOCIÉTÉS SAVANTES. 303 (jueur de la branche. Les operculaires, ces os ainsi nom- més par Adrien Camper, s'étendent au delà de la sym- physe, en montrant un caractère de forme que ne présente aucun autre Crocodile. Ils sont chacun renflés en une grosse boule ovale-obIon{;ue, que j'ai voulu signaler à l'attention des zoologistes en appelant cette espèce Cro- coDiLus PHYSOGNATHUS. Nous pouvous poursuivre l'étude de cette mâchoire, composée, comme à l'ordinaire, de l'an- gulaire, du surangulaire, du complémentaire, et d'une petite portion de l'articulaire. Le grand creux que le com- plémentaire laisse au devant de lui sur la face interne de la branche existe comme dans les autres Crocodiles ; mais l'angulaire s'élargit et couvre la mâchoire à l'extérieur, en s'articulant avec le surangulaire, de sorte que le grand trou ovale des autres Crocodiles n'existe plus ici, ce qui est encore un caractère distinctif de toutes les autres es- pèces de Crocodiles. « J'ai encore trouvé plusieurs os épars : tel serait le f)ariétal, encore assez facile à reconnaître, puis plusieurs autres mutilés, que dans cette première présentation je n'ose encore reconnaître. « Ce Crocodile vient, comme je l'ai dit en commençant, de l'oolithe de Poitiers. Il y avait dans la gangue un frag- ment de coquille voisine des Pecten, et une autre portant une charnière à deux fossettes cardinales qui la i)lace- raient près des Spondyles, coquilles évidemment ma- rines. « Or tous les Crocodiles connus vivent dans les eaux douces et n'entrent pas dans les eaux marines. Cet habitat est donc un fait très-remarquable et toujours important à signaler, à cause des nombreuses espèces de (Crocodiles fossiles que l'on trouve avec des espèces marines dans la craie et dans le calcaire tertiaire avec les animaux marins. « Malgré la longueur du museau de ce reptile, vous ne m'avez pas entendu désigner l'animal de ce genre sous d'autre nom que sous celui de Crocodile. 304. REV. ET MAC. DR ZOOLOPrlE. (Ao«M863.1 « J'ai la conviction que l'on a donné beaucoup trop d'extension à la pensée de Cuvier. « Il ne considérait d'abord que deux formes génériques de Crocodile, les Crocodiles et les Caïmans; essayant de suivre les lois zoologiques de la distribution des espèces sur le globe : les Crocodiles de l'ancien monde et les Caïmans des eaux douces d'Amérique. Le beau travail de notre illustre maître fait découvrir de nouvelles espèces, et alors quelques Caïmans se montrent en Afrique, et des Crocodiles sont découverts en Amérique. « On retrouve enfin deux Crocodiles dans le Gange, et alors Cuvier établit trois subdivisions en sous-genres dans le genre unique des Crocodiles, que ceux qui ne se foni pas une idée assez netle de la méthode appellent décidé- ment des genres. « Si l'on regarde les planches de Cuvier, on ne tarde pas à se convaincre qu'en plaçant après le Crocodilus acutus leCrocodile de Schlegel, Bv.,etle Crocodilus tcptorhynchus, Murray [Proceed. sool. Soc, fig. 9), on arrive à la forme du Crocodile du Gange ou Gavial. Toutes ces espèces ont le CARACTÈRE DOMINATEUR que Cuvicr nous a appris à apprécier dans chaque genre naturel. « Les reptiles ont le cœur et le poumon, ou organes respi- ratoires, contenus dans une unique cavité viscérale; les os delà face fixés entre eux par des sutures immobiles comme celles du crâne; les os de la face étant mobiles sur le crâne chez tous les autres ovipares. Je développerai d'ailleurs cette pensée dans le mémoire in eœtemo qui paraîtra dans le recueil des Mémoires de l' Académie. » M. Seguin aîné présente un travail sur les mariages consanguins. a L'excellent article de M. Bourgeois sur les alliances consanguines , publié il y a quelque temps dans les Comptes rendus (séance du 26 janvier 1863), a contribué puissamment à tranquilliser les membres des familles, qui, se trouvant dans le même cas, n'étaient pas doués SOCIÉTÉS SAVANTES. 306 d'iuie force d'esprit suffisante pour résister aux impres- sions pénibles qui devaient être la conséquence des nom- breuses attaques dont ces mariages sont devenus le sujet depuis quelques années. « J'aime à croire que les auteurs des observations iso- lées qui ont sunji de toutes parts à ce sujet ont, avec les meilleures intentions du monde, cherché la plupart du temps, et même à leur insu, à étayer des idées préconçues chez eux, en portant leur choix de préférence sur des ob- servations isolées conformes à leur manière de voir, et cela sans soupçonner ni même se douter le moins du monde qu'ils pouvaient affecter péniblement des per- sonnes qu'ils n'avaient nullement l'intention de contrister. C'est pourquoi j'ai cru devoir corroborer l'observation de M. Bourgeois par celle de dix alliances de ma propre fa- mille avec cclic des Montgolfier, afin de combattre, par des résultats sur une aussi grande échelle, des observations sans suite et sans liaison entre elles, et que, cependant, leurs auteurs ont crues suffisantes pour servir de base à une prétendue loi qui devait en être la conséquence... » Suit le tableau de ces alliances avec leurs résultats : Sur 10 alliances dans la même famille entre cousins germains et un oncle et sa nièce , il y a eu 01 enfants, dont 40 sont vivants en 1803, lesquels ont vécu, de 1845 à 1803, un nond)re total de 1845 ans. M. le maréchal Vaillant présente une note de M. le Mulier concernant une espèce de Coccus indigène de l'Al- gérie dont la couleur, quand on l'écrase, rappelle celle de la (Cochenille, Coccua Opuntiœ, et dont il semble qu'on pourrait également faire usage en teinture. L'auteur, qui est attaché à la section topographique de l'état- major général à Alger, a eu l'occasion, dans l'exercice- de ses lonclions, d'observer cet insecte, qui est très-abon- danl dans le Sahel, surtout dans la partie nord. On le trouve principalement sur des plantes de la famille des ombellifères, où le duvet cotonneux, d'une blancheur 306 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [AoÛt 1863.) éclalanlc, dont son corps est recouvert, le fait aisément apercevoir. S'il se trouvait avoir quelque valeur comme sub- stance tinctoriale, il serait aisé de se le procurer en quan- tité, et il y aurait ainsi de l'occupation pour bien des pe- tites mains encore incapables d'un travail plus pénible. La note de M. le Mulier et un spécimen de ces Coccus qui l'accompagne sont renvoyés à l'examen d'une com- mission composée de MM. Chevreul et Blanchard. Il est possible que ce coccus ne soit autre chose que celui que j'ai découvert depuis longtemps dans le midi de la France et qui a l'ourni à M. Chevreul une couleur qu'il n'avait pas encore rencontrée dans la nature. M. Goubaux adresse d'Alfort un mémoire sur un monstre double parasitaire de In famille des Polygnathiens et du g'iire Épignathe. L'animal observé par M. Goubaux est une génisse âgée de quinze mois environ que possède l'hippodrome de Paris. Cette bète, très vigoureuse et bien portante, a le corps et les membres normalement conformés; mais la tête présente plusieurs particularités remarquables. Le front est muni de deux cornes qui ont la position et la grandeur ordinaires; de plus, deux autres cornes tout aussi longues, dirigées en avant et divergentes, naissent d'une saillie située à la hauteur des yeux. Au-dessous de cette saillie se présente un petit corps ayant la forme d'un mamelon, mais recouvert de poil comme toute la peau environnante. A droite et à gauche sont des paupières libres garnies de ciis à leurs bords, et un peu au-dessous se montrent les vestiges d'une troisième paupière. Le doigt introduit dans ces fentes ne fait reconnaître aucun représentant du globe de l'œil. Eiitin les narines sont au nombre de trois, dont les deux extrêmes sont bien con- formées pendant que la moyenne semble résulter de la fusion de deux cavités en une seule. Le mémoire de M. Goubaux est renvoyé à l'examen SOCIÉTÉS SAVANTES. 307 d'une coir.mission composée de MM. Serres et Milne- Edwards. Séance du 10 août. — M. M Une-Edwards lit un rapport très- favorable sur le voyage de M. Bocourt, à Siam. « Dans sa séance du 23 février dernier, l'Académie nous a chargés de lui rendre compte des résultats scientifiques obtenus par M. Bocourt pendant un voyage à Bangkok, capitale du royaume de Siam. (( En 1861, le consul général de France en Chine, M. de Montigny, dont le zèle pour la science est bien connu de l'Académie, profita de ses relations amicales avec les rois de Siam, pour obtenir de ces princes la pro- messe d'un don considérable d'animaux vivants pour notre muséum d'histoire naturelle, et, sur la demande des professeurs de cet établissement, le ministre de l'instruc- tion publique décida qu'un de nos employés serait chargé d'aller à Bangkok recevoir ce présent au nom de l'empe- reur, et de diriger le transport de ces animaux de Siam à Paris. L'administiation du muséum voulant profiter de cette occasion, ;.on-seulement pour enrichir sa ménage- rie, mais aussi pour se procurer une collection des diffé- rentes productions naturelles de (elle partie tie l'Inde, proposa au ministre de confier celte mission à une per- sonne déjà versée dans l'étude de la zoologie, et conformé- ment à ses vues on fit choix de M. Bocourt, qui depuis longîemps étiiit attaché aux laboratoires du jardin de-; Plantes, et qui était à la fois un dessinateur hal^ile, un excellent préparateur et un naturaliste familiarisé avec la plupart des branches de la zoologie Un des hommes de service de la ménagerie (le sieur Boyer) lui fut adjoint, et le 5 septembre 1861, muni d'inslructions données par plusieurs membres de l'Académie, ainsi que par l'admi- nistration du muséum, il se mit en roule, à la suite de l'ambassade siamoise qui, après avoir séjourné quelque temps à Paris, retournait dans l'Inde. Son voyage se fit très-rapidement par la voie de la mer Rouge, et, après 308 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {AoÛt 1863.) avoir touché à Geylan et à Singapoor, il arriva à Bangkok I3 10 décembre. Les deux rois de Siam, ainsi que leurs ministres, l'accueillirent avec faveur et lui renouvelèrent les promesses qu'ils avaient déjà faites à M. de Monli- gny, pour qui ils témoignèrent beaucoup d'estime et d'a- mitié. M. Bocourt fut puissamment aidé par les agents de la France dans cette partie de l'Inde, et plus particulière- ment par M. d'Istria, qui remplissait temporairement les fonctions de consul français à Bangkok; mais la personne qui lui rendit les services les plus considérables fut un des membres de nos missions étrangères, M. l'abbé Lar- naudie, et nous saisissons avec empressement l'occasion qui se présente ici pour en remercier publiquement ce digne et zélé ecclésiastique. c( Aussitôt son installation effectuée, M. Bocourt s'ap- pliqua activement à réunir des échantillons de la faune des environs de Bangkok, à préparer ces objets et à les cataloguer. Il étendit ses excursions zoologiques jusqu'à Muany-Pexabury et à Aguthia, oîi il eut l'occasion d'as- sister à la capture d'une troupe d'Éléphants, et d'obser- ver quelques particularités intéressantes des mœurs de ces animaux. D'après les instructions qui lui avaient été don- nées par notre confrère M. de Quatrefages, M. Bocourt utilisa aussi son talent de dessinateur au service de la collection anthropologique du muséum, et il profita aussi de la présence, à Bangkok, d'un artiste habile (M. Rossier), pour obtenir une série nombreuse de photographies re- présentant les monuments et les sites les plus remarquables de cette partie du royaume de Siam. Enfin, le 80 juillet 1862, après avoir reçu les animaux donnés au muséum d'histoire naturelle par les rois de Siam et par quelques autres personnes, M. BocourtVembarqua à bord du trans- port la Gironde, pour se rendre à Singapoor et de là à Suez, en touchant à Anjer et à Aden. Le 15 novembre dernier, il fut de retour à Paris. « Ainsi qu'on devait s'y attendre, la mortalité fut très- SOCIÉTÉS SAVANTES. 309 forte parmi les animaux à qui l'on faisait faire si rapide- ment un trajet d'environ 2,300 Moues, et si MM. Pascalis et Jaurès, qui commandaient les bâtiments de l'État sur lesquels M. Bocourt prit successivement passage, ne l'a- vaient aidé de tout leur pouvoir, il lui aurait été impos- sible de remplir sa mission ; mais dans cette occasion, comme dans beaucoup d'autres circonstances, les officiers de la marine impériale ont servi les intérêts de la science avec un grand dévouement, et notre voyageur a pu re- mettre entre les mains des administrateurs du muséum un nombre considérable d'animaux vivants très-précieux. Nous n'entretiendrons pas l'Académie des grandsmammi- fères et des re[)tiles qui ne présentaient rien de nouveau pour les zoologistes, tels que des Éléphants, un Tigre et des Crocodiles; mais nous signalerons, parmi lesaniiiiaux dont notre ménagerie publique a été enrichie de la sorte, quelques espèces qui n'étaient encore connues que très- imparfaitement, et qui maintenant pourront être mieux étudiées. Tel est le Cervus Duvaucelii, dont nous n'avions que la femelle et dont nous possédons maintenant un mâle adulte ; un Paradoxure d'espèce nouvelle et le Phti- sianus prelatus, qui n'avait pas encore été vu vivant en Europe. Parmi les mammifères destinés au muséum par les rois de Siam, il y avait aussi deux Cerfs fort voisins de l'Axis, qui, à première vue, nous ont paru cependant en différer et devoir appartenir à une espèce nouvelle pour la science; mais, par suite d'une circonstance particulière, cette question est restée indécise et ne pourra être résolue qu'ultérieurement. « En résumé, M. Bocourt mérite beaucoup d'éloges pour la manière dont il a rempli sa mission officielle; mais il a rendu à la zoologie des services encore plus considérables en formant, pour le muséum, des collec- tions nombreuses de pré[)araiions taxidermiques et d'autres objets précieux aux yeux des naturalistes. Il a rapporté près de quatre cents peaux d'oiseaux et de mam- 310 REV. ET MAC. DE Z0OI,OGIE. [AoÛt 1863.) mifères, environ mille reptiles et poissons conservés dans l'alcool, un nombre non moins considérable de coquilles et de coraux, plus de huit cents insectes et plusieurs pièces anatomiques, ainsi que divers échantillons de plantes et de roches. Beaucoup de ces objets appartiennent à des espèces qui n'étaient pas encore représentées dans les ga- leries du muséum, et quelques-uns d'entre eux paraissent même être complètement nouveaux pour la science. M. Bocourt se propose de publier prochainement la des- cription des parties les plus intéressantes de sa belle col- lection, et dans les manuscrits qu'il a soumis an jugement de l'Académie nous trouvons des notes relatives à une première série de ces espèces nouvelles. Ainsi il y fait connaître deux espèces de Singes qu'il désigne sous les noms de Macacus Anamita et de M. palUdus; deux Passe- reaux, dont l'un est voisin des Martins Pêcheurs, mais paraît être nouveau pour les ornithologistes, et sera a\)- pe]é Callialcyon istriana ; l'autre, le Kittacincla affinis, ne diffère que peu du K. macroura; six espèces nouvelles de reptiles de l'ordre des Ophidiens; une espèce nouvelle du genre Rana ; trois Silurioniens nouveaux, dont l'un appartient au Pangasius de M. Valencieiines, et un autre qui paraît devoir constituer le type d'une nouvelle divi- sion générique établie par M. Bleeker sous le nom d'He- terobargus. Dans les notes de M. Bocourt nous trouvons aussi la description de plusieurs coquilles nouvelles qui appartiennent aux genres Unio, Monocon(Jyle, Palmline, Cyclostome et Ampullaire; enfin il y fait connaître égale- ment deux espèces nouvelles de Madrépores. « Lorsque tous les objets recueillis par M. Bocourt au- ront été étudiés d'une manière appiofondie, celte liste d'espèces nouvelles sera certainement beaucoup augmen tée; et, parle peu que nous venons d'en dire, on voit que ce naturaliste actif et intelligent a su rendre son voyage do!.!b!em:>nt utile à la science ; d'une part, en lemplissant très-bien la mission ofhcielle dont il avait été chargé, et, SOCIÉTÉS SAVANTES. 311 d'autre part, en exécutant avec zèle les instructions qu'il avait reçues officieusement des zoologistes de l'Académie. Nous ne pouvons que féliciter M. Bocourt d'avoir obtenu en si peu de temps des résultats si considérables, et nous proposerons à l'Académie de le remercier de la commu- nication intéressante qu'il lui a faite. » M. Rufz de Lnvison lit un mémoire ayant pour titre, Sur le Ver à soie du chêne yama-maï du Japon; expériences faites au jardin zoologique d'acclimatation. Toutes les circonstances de cette éducation étant les mêmes que celles que nous avons publiées antérieure- ment, nous ne les répéterons pas ici. Seulement nous de- vons dire, dans l'intérêt de la vérité, que les graines que M. le directeur dit avoir été envoyées par M. Eugène Si- mon ont été données à la France par le gouvernement hollandais et apportées du Japon par M. Pompe van Meert der Wort, ainsi que nous l'avons dit à l'Académie dans notre dernier travail sur ce sujet, et comme l'établit M. le docteur Sacc {Revue de sériciculture comparée, n» 0, p. 177). Ce qui nous confond, c'est que l'on ait sacrifié douze de ces cocons pour faire des essais de filature, quand on sait que cette filature est une chose vulgaire au Ja[)on et en France. En effet, nous avons présenté des grèges pro- venant de balles entières exposées à Londres par la mai- son Remy Schmidt et con)p.; r)ous avons entretenu nos abonnés de la lievuc de sériciculture comparée, n° 3, p. 67, des expériences eu grand faites par plusieurs filateurs français avec des cocons d'yama-mat provenant du Japon, et nous avons ajouté que cette espèce était culti- vée sur une si grande échelle au Japon, que le commerce commençait à en apporter en France des quantités con- sidérables, des balles de 800 kilog. arrivées à Hambourg et à Marseille et achetées par nos filateurs du Midi. Je crois que, si M. R\ifz de Lavison avait cornu tontes ces circonstances, il aurait gardé pour Ja reproduction les 312 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [AotU 1863 .) douze cocons qu'il dit avoir sacrifiés pour une expérience qui n'apprend rien à personne, car l'on sait que ces grands lépidoptères ne contiennent, dans leurs ovaires, qu'environ deux cents œufs, dont ils ne pondent générale- ment pas beaucoup plus de la moitié. J'ai observé aussi que la fécondation de celte espèce s'est faite très-difficile- ment et que, bien souvent, des femelles ont pondu des œufs non fécondés, quoiqsi'elles soient restées longtemps enfermées avec les mâles. Toutes ces circonstances me font craindre que cette première tentative d'acclimatafion n'ait pas donné beaucoup d'œufs réellement fécondés pour les tentatives de l'année prochaine, et c'est pour cela que je me suis bien gardé, au laboratoire de sériciculture comparée de la ferme impériale de Vincennes, de sacri- fier inutilement de ces précieux cocons. M. Husson présente un mémoire sur les terrains de transport des environs de Tout. — Cavernes et ossements. L'auteur s'est occupé surtout de l'étude des principales grottes et plus spécialement de celle que l'on nomme le Trou de S te. -Reine, dans laquelle il a trouvé De nombreuses mâchoires d'Ursus spelœus, des dents et débris d'ossements d'Hyène [Ihjœna spelwa]". Des débris de Ruminants, d'Insectivores, etc. « J'arrive, dit l'auteur en terminant, aux ossements hu- mains et aux ustensiles en silex. « j" Je n'ai trouvé d'ossements dans aucune de ces ga- leries souterraines; il en existe bien en face, rive gauche de la Moselle, dans des fissures du coteau dit sous la Treiche; mais c'est un ossuaire rappelant un combat qui fut autrefois livré dans cette partie du territoire de Pierre- la-Treiche. « 2° Le trou du portique m'a offert cinq ou six sortes de cubes et une espèce de coin en si!ex; mais ils ont été trouvés dans la couche tout à fait récente, et puis ces formes sont celles qu'affectent nos nodules de silex du quatrième sous-groupe de la grande oolithe quand ils se SOCIÉTÉS SAVANTES. 313 brisent, ainsi qu'il sera facile d'en jup.er par les échan- tillons ci-joints. Ce quatrième sous-groupe est précisément situé à une dizaine de mètres au-dessus de l'entrée des glottes. )) M. Signal adresse un travail sur la présence des Bacté- ries dans le sang d'animaux atteints de diverses maladies. M. Davame adresse de nouvelles recherches sur les infu- soires du sang dans la maladie connue sous le nom de sang-di!-rate. M. Boucher de Perthes adresse à M. Elie de Beaumont de noui-eaux détails concernant la mâchoire humaine de Moulin-Quignon. M. Élie de Beaumont ajoute quelques remarques sur le gisement de Moulin-Quignon à l'occasion de la lettre de M. Boucher de Perthes. Séance du 17 aoi'it. — M. Jobert de Lamballe donne lec- ture de la continuation de ses belles recherches sur la réparation et la régénération des tissus. M. Coinde adresse un travail sur les Coccus algériens supposés propres à fouriiir une matière tinctoriale. « L'Académie me permettra de lui rappeler, à l'oc- casion de cette communication, mes cinq ou six commu- nications sur les Pucerons et les Gallinsectes d'Algérie, et d'ajouter que je les ai accompagnées d'exemplaires dessé- chés adressés directement à M. le professeur Blanchard! chargé d'examiner ces notes. Parmi les Gallinbectes que je signalais, et qui, pour la plupart, ont été recueillis dans la pépinière du gouvernement à Bone, il s'en trouvait plu- sieurs possédant au plus haut degré les propriétés tincto- riales de la Cochenille, une très-belle espèce, entre autres, que je trouvai sur une grosse courge, et dont une variété est également parasite du Nerium, oleander. Dans la note (jui en faisait mention, je m'attachais à faire ressortir la propriété colorante de celte espèce. » M. Dumas présente une note du D"" Giov. Polli, insérée dans le troisième volume des Actes de l' Institut lombard 2- sbRiE. T. XV. Auuée 18(33. 21 3U RKV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Aoill 1863.) des sciences, lettres et beaux-arts. Cette note a pour titre : De l'emploi des sulfites et Injposulfites pour pré- venir la i)i(dadie dominante des vers d soie. Les succès obienus en Italie à l'aide de ce moyen prophylactique détermineront probablement à l'essayer en France, et, comme il |)Ourrait l'être, cette année même, pour les édu- cations tardives, il a paru utile de lui donner quelque publicité, en reproduisant au Compte rendu cette note, qui a été lue à l'Institut lombard dans la séance du 22 janvier 1863. c( Une longue série d'expériences , dit le D' Polli, m'ayant fait reconnaître dans les hyposulfites la propriété de paralyser les feiuients morbifiques et d'être en même temps très-bien tolérés par l'organisme, je proposai à notre ilhislro collègue le Cav. Vittadini d'en essayer pour les Vers à soie. Il efi fit en effet, le printemps dernier, une expérience sur une petite échelle, il est vrai, mais con- duite, comme on devait s'y attendre de la part d'un aussi habile naturaliste, c'est-cà- dire de manière à donner des résultats très-nets. « Un petit lot de quatre cents Vers à soie, provenant d'une graine parfaitement saine , fut séparé en deux portions placées dans des conditions identiques, à cela près que l'une était alimentée avec de la feuille préparée au sulfite de soude, et l'autre avec la feuille naturelle. « Les deux cents Vers nourris avec la feuille naturelle dounèrent des papillons nîalades, et dont la graine aussi fut mauvaise. Les deux cents nourris avec la feuille sul- fitée (1) se conservèrent tous en bon état, ils montèrent à la branche et firent leur cocon d'une manière satisfai- sante, et les papillons donnèrent une graine reconnue saine. (1) La préparatiou consistait à immerger de qiiel(|iios centimètres, et pendant cinq à six heures, le gros bout d'une jeune branche de niùrier, garnie de ses feuilles, dans luie solution aqueuse d'une partie de sullile de soude dans dix parties d'eau. La solution pénétrait prorap- SOCIÉTÉS SAVANTES. 31 o « Ces résultats m'ayant été communiqués par le D' Vil- tadini, en septembre dernier, je proposai à un de mes amis, l'abbé F. Canetta, qui faisait une petite éducation automnale sur les bords du lac Majeur, de répéter l'essai : il y consentit, et me communiqua les résultats obtenus dans la note suivante, que je transcris textuellement : « Au mois de septembre 1862, M. Meynard deValréas « m'expédiait 2 onces de {]raine de Ver à soie, qui de- « vaient, m'assurait-il, éclore le 9 du même mois. La « froide température de ces jours-là retarda un peu « l'éciosion , mais elle fut complètement terminée du « 13 au 14. Jusqu'à la troisième mue, les Vers furent « très-beaux et sans aucun signe de la maladie; à la « quatrième, un peu de noir commença à se montrer, et « quelques Vers à diminuer au lieu de grossir. « Quand le D"" PoUi m'eut envoyé de Milan le sulfite de « soude qui devait servir à l'expérience, je fis aussitôt « prendre sur les claies quatre cents Vers ayant passé la « quatrième mue, en les choisissant aussi égaux que pos- « sible en grosseur et en apparence de santé. Je les « plaçai sur deux claies, deux cents sur chaque, et les « maintins dans des conditions identiques d'air et de « traitement, afin que les résultats fussent comparables. M Ayant dissous le sulfite de soude dans 10 [)arties d'eau. « je plongeai dans la solution quelques rameaux de « mûrier cliargés de feuilles en (piantité suffisante pour (( fournir un repas à deux cents Vers. Deux fois le jour, « matin et soir, je donnais aux Vers à soie de l'une des « claies la feuille des rameaux qui avaient éié dans la so- « lution indiquée durant vingt-quatre heures (et pas « davantage, car au delà la feuille se pâmait), et quatre « autres fois, c'est-à-dire deux fois de jour et deux fois a de nuit, je leur donnais de la feuille naturelle. tenicnl, par voie d'absorption, dans le parenchyme des feuilles, qiii étaient alors détachées et données aui Vers à soie. 316 RKV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. { AoÛt 1863.) c( Les Vers placés sur l'autre claie avaient aussi leurs « six repas servis aux mêmes heures, mais tous avec la « feuille naturelle. « Après quelques jours, mes deux cents Vers nourris « avec la feuille sulfitée étaient beaux et bien vifs, pen- ce dant que les autres, bien qu'assez beaux, étaient comme « endormis et presque immobiles. « Tous les Vers ont continué à manger pendant douze « jours après la quatrième mue, et alors quelques-uns « ont commencé à filer. En quatre jours les Vers traités « avec la feuille sulfitée m'ont donné 107 cocons, ceux de « l'autre division seulement 19 Les autres, c'est-à-dire « les quatre-vmgt-lreize de la première bri-gade et les « cent quatre-vingt-un delà seconde, ont été encore lais- « ses plusieurs jours sur les claies et n'ont donné aucun « cocon. Bien est que les autres Vers provenant, comme « ceux-ci, des 2 onces de graine m'en ont donné très- ce peu. Aucun même des cocons n'a été parfait; tous « étaient faibles et légers, et il n'en est pas sorti un seul « papillon, ce que j'attribue à la saison trop avancée et à « l'état des feuilles presque privées d'humidité et ainsi in- « capables de fournir une nourriture suffisante. ce J'observai également qu'après la mort des Vers le « corps de ceux qui avaient mangé de la feuille préparée « se desséchait sans se corrompre, pendant que, pour les « autres, la putréfaction des corps se déclarait par une (( puanteur très-sensible. » « Je n'ai rapporté, poursuit le docteur Polli, ces deux petits essais que pour appuyer la probabilité de l'utile ac- tion qui pourrait expliquer le traitement par le sulfite de soude comme moyen de prévenir ou de guérir la maladie des Vers à soie et pour montrer dans tous les cas l'inno- cuité de ce médicament et sa facile tolérance par l'orga- nisme. Il faudrait, je le sais, des expériences plus éten- dues et plus v.uiées pour établir la valeur réelle de cet SOCIÉTÉS SAVANTES. 317 agent thérapeutique que recommanderait d'ailleurs une application commode et économique. « En vue de ces futures expérimentations, je me per- mettrai d'indiquer ici quelques-unes des conditions aux- quelles il conviendra de se conformer pour obtenir de bons résultats : « 1° La dose la plus convenable pour la solution aqueuse est de 1 partie de sel pour 20 ou 30 d'eau; une solution plus concentrée fait faner trop promptement la feuille. « 2° L'imbibition des feuilles s'obtient en plongeant dans la solution le bout taillé en bec de flûte de jeunes branches bien chargées de feuilles et en les y laissant en- viron six heures. On peut aussi imbiber les feuilles déta- chées et pourvues de leur pédoncule ; on superpose les feuilles, et les pédoncules, placés côte à côte, sont intro- duits entre le bord et le couvercle d'un bassin en fer- blanc contenant la solution saline; une heure d'une pa- reille immersion sera suffisante (1). « 3° La feuille sulfitée sera donnée aux Vers deux fois le jour, à deux heures d'intervalle, au lieu d'une ration de feuilles natuielles, et on veillera à ce qu'elle soit com- plètement consommée. Une très-petile quantité de sulfite de soude doit suffire à produire sur les Vers l'effet voulu, d'après ce que nous savons de la dose trouvée efficace et* suffisante pour l'homme. Pour l'adulte du poids de 50 ki- logrammes, la dose ordinaire thérapeutique est de 10 à 15 grammes par jour; ainsi, pour chaque gramme pesant de Ver à soie, il ne faudrait pas plus de W de milli- (1) La pratique conduira sans doute à découvrir des moyens plus commodes et plus expéditifs de préparer les feuilles; mais nous de- vons, dès il présent, avertir qu'il ne faut pas songer à remplacer l'ab- sorption vitale des feuilles par leur aspersion avec la solution de sul- fite de soude, parce que celui-ci. exposé à Tair, se convertit peu à peu en sulfate, qui est amer, purgatif et nullement antiseptique ; d'ail- leurs, par suite de l'évaporaliou , la feuille se trouverait couverte d'une effloresccnce salme qui rebuterait les Vers à soie. 318 REV. ET MAG. IJ1<: ZOOLOGIE. {Août 1863.) gramme de sulfite dans les vingt-quatre heures (1). Si au sulfite de soude on substituait l'hyposulfite, la moitié de 'a dose suffirait. Celui-ci serait peut-être préférable pour 'e traitement prophylactique. « Pour faciliter les expériences, en donnant un moyen expéditif de constater la présence du sulfite, je conseil- lerai l'emploi d'un papier réactif préparé à peu près comme le papier ozonométrique, c'est-à dire de bandes de papier Joseph trempé dans une solution de 1 partie d'iodure potassique, 2 d'amidon et 300 d'eau ; le papier une fois séché est bleui par une immersion rapide dans le chlore. Ce réactif est d'une extrême sensibilité et permettra de constater dans une goutte d'eau, et même d'un liquide coloré, la présence de -~ de milligramme de sulfite et même de ~ si la teinte du papier est légère. Avec ce moyen on pourra suivre exactement le passage des sulfites tant dans les feuilles de mûrier que dans le corps des Vers à soie et dans leurs humeurs. Cela ser- vira à guider dans les recherches qui sembleraient utiles pour arriver à la détermination du mode d'action du mé- dicament ou pour en diriger l'emploi. « Nous accueillerons avec reconnaissance, iM. Vittadini et moi, toute observation qui tiendrait à rendre plus con- cluants les résultats des expériences que nous devons faire au printemps prochain, et que nous nous empresse- rons de communiquera l'Académie; l'efficacité des sul- fites pour arrêter ou prévenir la fermentation morbide étant un fait bien établi, les résultats obtenus de leur em- ploi ne pourront manquer de jeter du jour sui- la maladie des Vers à soie. Si nos essais ne réussissent pas, ce sera (1) La comparaison entre les Vers à soie et les inaïuiuifères a déjà été faite par MM. Reguault et Riset dans leurs « Recherches sur Ja respiration » (Annales de chimie et de physique, août 18.'53). La fonction respiralrice, en tant que consonimation d'o\ygèiie et forma- tion d'acide carbonique, fut trouvée, a poids égal, aussi active dans les Vers à soie que dans les raan],iuifères et les grands oiseaux. SOCIÉTÉS SAVANTES. 319 »ine preuve que Ifi maladie n'est pas de nature sepliqne, dissolutive ou fermentative, attendu que l'action des sul- fites peut être considérée comme une sorte de réactif no- sologique au moyen duquel on explore le caractère d'une classe donnée de maladies. Si le caractère soupçonné ne s'y trouve pas, on saura que c'est d'un autre côté qu'il faudra chercher. Si le résultat, au contraire, est favorable, le champ des recherchi^s sera circonscrit; on pourra pé- nétrer plus profondément dans la nature du mal et on sera en meilleure condition pour trouver le traitement convenable. « M. Rayer transmet une lettre de M. Thuri/, qui prie l'Académie de vouloir bien faire examiner par une com- mission les faits qu'il a consignés dans son mémoire mr la loi de la ■production des sexes. « J'ajouterai à l'appui de la demande de M. Thury, dit M. Rayer, que noire confrère M. Bonssinganlt m'a écrit qu'il allait répéter sur l'espèce bovine une expérience faite récemment en Suisse, et qui a confirmé les faits an- noncés par l'auteur. Mais pensant qu'une expérience sem- blable, faite sur une très-grande échelle, serait seule propre à juger la question, j'ai prié notre confrère M. le maréchal Vaillant, d'obtenir de l'empereur l'autorisation nécessaire pour que cotte expérience fût répétée dans les fermes agricoles dépendant du ministère d'État, et à sa demande, Sa Majesté s'est empressée de l'accorder. » M. Davainc adresse de nouvelles recherches mr lc.< infu- soircs du sang dans la maladie connue sous le uom de sang- de-rate. Séance du 24 août. — M. Chevreul lit un remarquable mémoire intitulé , Sur la méthode expérimenlule en (jé- néral, et en particulier sur un mode de distribution des espèces zoologiques dite par étage. M. Eugène Robert adresse à M. Élie de Beaumont un travail sur les gisements de grdnds animaux, et de pierre-'^ travaillées des environs de Nancy : 320 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [AoÛt 1863.) « En 1830, j'avais rencontré sur la partie la plus élevée de la côte de Toul qui regarde Nancy, et au bord de la grande route de Paris à Strasbourg, des débris d'un jeune Eléphant [Elephas primigenius] enveloppés de cailloux roulés fortement cimentés par une terre argilo-ferrugi- neuse. Le gisement de ces fossiles, que je n'avais pas eu le temps d'étudier, appartenait sans doute « aux petits « dépôts diluviens répandus partout à la surface et dans les (i anfractuosités des roches en place. » (Séance du 18 mai de l'Académie des sciences.) « Ayant voulu revoir, ces jours-ci, l'endroit où j'avais observé, en passant, des débris de pachyderme (1), je n'ai plus rien trouvé ; l'exploitation du calcaire oolithique avait complètement fait disparaître l'anfractuosité où cailloux et ossements s'étaient arrêtés pendant le transport diluvien ; mais elle avait mis à nu de nombreuses crevasses remplies de terre rougeâtre et de cailloux roulés, em- pruntés évidemment aux petits dépôts diluviens qui cou- ronnent la côte de Toul. Il m'a paru aussi que ce remplis- sage s'était fait lentement et à plusieurs reprises, suivant, au reste, les circonstances atmosphériques qui y ont donné lieu ; car les parois de ces crevasses, qui donnent quel- quefois accès à de petites cavernes, sont profondément érodées par les eaux et les agents atmosphériques. Il a donc fallu beaucoup de temps pour qu'elles prissent cet aspect caverneux. « Ce serait au fond de l'une de ces crevasses , à Maxeville, que j'ai explorée avec le plus grand soin, que l'on aurait trouvé, dans ces derniers temps, des ossements humains accompagnés de débris d'Aurochs et de Cerf gi- gantesque, avec des haches grossièrement taillées en trapp des Vosges. J'ai fait fouiller ce prétendu gisement (1) On n'apprendra peut-être pas sans intérêt que près de là il a Hé recueilli une très-petite molaire d'Éléphant (pour ainsi dire un germe), qui me semble avoir appartenu au nième animal dont le muséum doit posséder la petite defeiise que je lui ai otîerte en 1830 SOCIÉTÉS SAVANTES. 321 devant les personnes qui l'auraient découvert et qui veulent l'assimiler à celui d'Abbeville, en le considérant, bien entendu, comme diluvien. Il m'a été impossible d'y découvrir le plus petit fra{ïment d'os et de trapp, et j'ai été réduit, pour me dédommager, à voir les collections que les jeunes MM. GaifFe et Benoît m'ont assuré avoir faites eux-mêmes sur les lieux. « Sans vouloir contester l'authenticité des ossements humains (l'un d'eux est une mâchoire qui m'a paru fort ancienne, semblable, pour moi, à celles que j'ai recueillies dans les monuments celtiques) et de quelques fragments de trapp imitant à peu près des haches ou des pointes de flèches, dans lesquels il est toutefois bien difficile de re- connaître une intention humaine, il m'est resté, dis-je, les plus grands doutes à l'égard des pierres qui ont vérita- blement la forme de haches. On croirait ces dernières fidèlement copiées sur celles de Saint-Acheul; et, dans tous les cas, elles portent des empreintes de coups de marteau d'une fiaîcheur désespérante; il n'y a même pas dans les interstices de la pierre la moindre accumulation d'argile rougeâtre, ni la plus faible incrustation calcaire ou ferrugineuse, qui auraient dû, ce me semble, leur servir de patine. En un mot, je crains bien qu'il n'y ail eu beaucoup de supercherie dans la création de ces col- lections qui renferment cependant, je d<»is le dire, des choses très-intéressantes au point de vue de la paléon- tologie. « Qui ne voii maintenant, en admettant, à la rigueur, la réalité d'une association d'ossements et de pierres tra- vaillées dans une des crevasses de Maxeville, qu'il s'est passé là quelque chose d'analogue à ce que M. Élie de Roaumont a fait valoir pour expliquoj' la présence d'une mâchoire humaine dans les sablières de Moulin-Quignon, â savoir remaniement de cailloux roulés et de débris de grands Mammifères perdus, empruntés au diluvium situé au dessus, mélangés à des débris de l'homme ainsi qu'à 32î^ RKV. KT MAfr. DR ZOOLOGIE. [AoÛl 1863.) des produils de son industrie abandonnés primitivement à la surface du sol ; les uns et les autres ayant pénétré à différentes époques dans des crevasses dont l'ouverture affleure le sol et se trouve aujourd'hui comblée par de la terre végétale? Au lieu de former des dépôts meubles sur des pentes comme à Abbeville, tous ces matériaux, d'âges différents et de composition si diverse, auraient rempli ici, dans la vallée de la Meurthe, les nombreuses crevasses qui régnent dans le calcaire oolithique. « M. l'abbé Chevalier adresse au même savant un travail sur les terrains superficiels de la Touraine et sur les haches en silex, d'oi!i il conclut que « rien ne démontre la con- temporanéité de l'homme avec le diluvium et avec VElephas primigenius. w M. de Luca adresse un travail sur la transformation en sucre de la peau des serpents. M Dareste adresse de Nouvelles Recherches sur la pro- duction artificielle des monstruosités. M. Al. Donné adresse des Recherches sur l'altération spontanée des œufs. II! ANALYSES D'OUVRAGES ^Ol]VEAl;X. Memorias. — Mémoires sur l'histoire naturelle de l'île de Cuba, accompagnés de sommaires latins et d'extraits en français, par Felipe Pokv. professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'université royale de la Havane, membre fondateur de In Sociéié entomologi(jue de France, t. II. La Havane, 1850-1858. Le savant naturaliste de Cuba, poursuivant son œuvre patriotique avec calme et persévérance, continue dans ce volume les travaux qu'il a commencés dans le premier, dont nous avons donné une analyse dans cette revue. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 3*23 Les mémoires qui composent le l. Il font vivement dé- sirer ceux qui composent le t. 111 et les suivants, el, comme nous annonçons turdivement celui-ci, il est probable que ce t. m ne se fera pas longtemps attendre. Voici l'indication des mémoires qui composent ce vo- lume II. Pages. N"' 39. Index Molluscorum 3 40. Molluscorum species novœ, a J. Gund- lach 13 41. Molluscorum species novae 23 42. Observations sur les Mollusques 40 43. Appendice sur les Lépidostées et Cro- codiles 68 44. Appendice sur les Abeilles de terre. . . 72 45. Gordius aquaticus 73 46. La Avispa de la jia 78 47. Mollusca cubana 87 48. Peces ciegos 95 49. Poissons de Cuba 115 50. Conspectus piscium cubensium 357 51. Mollusca 404 52. Los colores 408 53. Appendice 415 Les premiers mémoires n"" 39 à 42 n'ont |)as d'ana- lyses et se composent de listes, de descriptions et de rectifications d'espèces. Le iv> 43 est, {|uant à la pre- mière partie, une traduction d'un article que l'auteur a inséré dans les Annales dxi Lijrée de Neiv-York, vers 1836, sur la respiration double du l.epidostée Manjuari. Ce Poisson, placé vivant dans une cuvette pleine d'eau, sou- lève la tête chaque cinq à huit minutes pour avaler de l'air atmosphérique, et la replonge aussitôt ; après quoi, on voit sortir des bulles d'air par les ouvertures des ouïes, (^e que l'on a pris [)Our une vessie natatoire est un vé- ritable poumon composé d'ai tères et de veines vascu- 324 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (ÀoÛl 1863. J laires, la première venant de l'aorte, les autres aboutis- sant aux veines caves. La seconde partie contient des détails anatomiques sur les Squales. Ils possèdent des canaux péritonéaux, tels que ceux des Crocodiles. Ces conduits ne servent pas plus à une seconde respiration que ceux des reptiles où ils ont été observés; ils percent l'anus et ont probablement pour objet de le lubrifier dans l'accouplement. L'évent de quelques Sélaciens est en rapport avec le crâne, et l'on peut croire qu'il forme accessoirement par- tie de l'appareil auditif. Le mémoire 44, sur les Abeilles de terre, est une tra- duction d'un article inséré dans la Revue zoologique, 1855, page 187, afin de corriger une erreur commise au sujet de la Trigona fulvipes. Les individus que M. Poey prend {)Our des mâles, dans le I" volume de ses Mémoires, sont des femelles non fécondées vivant en paix avec les ïri- gones mères, chargées exclusivement de la ponte... Le mâle ne diffère extérieurement des neutres que par un article de plus aux antennes, et par le défaut d'un peigne figuré à l'angle interne de la jambe, pi. xxii, fig. 3. Il prend donc une part active aux travaux de la Société. Voyez, pi. VI, les pattes du mâle; pi. xxii, celles du neutre; pi. xiv, fig. 16-17, l'appareil génital du mâle; fig. 5, celui de la femelle non fécondée; fig. 8-9, celui de !a femelle fécondée. — Comptez douze articles aux an- tennes pi. VI, fig. 5. Dans le mémoire 46, M. Poey s'occupe des Guêpes de Cuba, appartenant au genre PoliMes qui forme une dou- zaine d'espèces. Parmi ces espèces, la Polistes nmericayia de Fabricius est celle qui porte dans l'île de Cuba le nom vulgaire d'Avispa de la jia. M. Poey donne des détails circonstanciés sur celte es{)èce et sur l'appendice fungi- forme qui se développe sur son cadavre. Cette espèce est nommée, dans le pays. Guêpe de la jia, parce qu'on croit ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUI. 325 qu'elle donne naissance à l'arbre nommée jia dans le pays. Dans le mémoire 50, M. Poey offre six cent quarante et une espèces de Poissons de l'île de Cuba, distribuées en trois sons-classes, cinq ordres, cinq sous-ordres, cin- quante-huit l'aniilles et cent quatre-vingts genres. Il y a cent soixante-dix espèces décrites par divers auteurs avant l'impression des Mémoires de M. Poey, surtout par MM. Cuvier et Valenciennes, d'après Parra, et la collec- tion de sujets et dessins qu'il leur avait fournie en 1827. Deux cent trente-six sont décrites par lui dans les deux volumes déjà parus; cent dont la détermination est dou- teuse, faute d'objets auxquels il puisse les comparer; cent vingt dont il ne possède pas de descriptions assez complètes et qu'il nomme pour cela déficientes. Il ne compte pas ici quarante-neuf espèces rejetées dans son article intitulé Species repudiandœ. Ce beau volume, terminé par un index général, est ac- compagné de dix-neuf planches lithographiéeset au trait, représentant des Mollusques et des Poissons. Espérons que M. Poey continuera cette excellente collec- tion de ses travaux consciencieux, si utile à la connais- sance des animaux du beau pays qu'il habile. (G. M.) Clytides d'Asie et d'Océanie, par M. A. Chevrolat. — ln-8° de 98 pages. Extr. des Mém. de la Société royale des sciences de Liège, t. XVII, 1863. Après avoir donné, dans les Annales de la Société en- tomologifjue de France, en 1860, 1861 et 1862, la mono- graphie des Clytides du Mexique, de l'ancienne Colom- bie et du Brésil, le savant entomologiste a entrepris celle des espèces de ce groupe que l'on trouve en Asie et dans rOcéanie, et il l'a traitée avec le même succès. En présence du grand nombre d'espèces qui forment sa belle collection et qui lui ont été communiquées par 320 KEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Aoitt 1863.) les entomologistes de tous les pays, M. Chevrolat a dû créer quelques coupes génériques nouvelles pour y faire entrer des formes qui ne pouvaient se classer dans les genres déjà établis. Ces coupes, au nombre de onze, ont reçu de lui les noms de Callichromopsù (p. 3), Psilomerus[p. 5), (irammogrnphus (p. 33), Arcyphorus (p. 35), Chlorophorus (p. 38), Amaurœstes (p. 75), hchnodera (p. 80), Spheges- thes (p. 81), Epodm (p. 83), OUgoanoplus (p. 85) et Epipe- docera (p. 87). 154 espèces de Clytides sont mentionnées dans ce tra- vail; 87 étaient déjà connues, 67 sont inédites. A la fin de cet ouvrage, M. Chevrolat a donné la des- cription d'un nouveau genre de Lamiaires qu'il nomme Ancylistes et qui est formé d'une curieuse espèce des Indes orientales, et d'un singulier Longicorne qu'il appelle Sco- podus? bicaspis et qu'il tient de M. Wachauru de Mar- seille qui ignorait son habitat. L'ouvrage est terminé par une liste méthodique des espèces citées ou décrites. (G. M.) Iconographie des Ophidiens, par M. le professeur Jan, 2* livraison, grand in-4", fig. Décembre 1861. Dans celte livraison, sans iexte, on trouve: PI. I. Leptoboa Dussumieri, Schl., de l'île Maurice ; PI. II. Enygni.ii carinatus Bibroni et Trachyboa gii- laris ; PI. III. Enygrus Bibroni; PI. IV. Pelophilus madagascarienùs : PI. V et VI. Stmostoma. Ces planches, véritablement des chefs-d'œuvre de pré- cision, sont dues au pinceau de M. Sordelli, et ont été gravées à Paris par M. Lebrun, notre meilleur graveur d'histoire naturelle. (G. M.) MI^LANGKS ET NOUVELLES. 327 IV. MÉLANGES ET XOIIVELLES. J'avais rapporté avec moi du nord-est de l'Australie un f)erroquet dont les couleurs l'ondamentales sont le rouge et le bleu. Arrivé sain et sauf à Genève (survivant ainsi à une douzaine de ses com()agnons qui ont péri lorsque nous doublâmes la Terre de Feu) , l'oiseau fut mis dans une même cage avec un autre perroquet tout vert. Ce dernier, je crois, devait être originaire des Indes occi- dentales. Ils demeurèrent là ensemble dans une parfaite intimité du commencement d'octobre jusqu'à il y a deux mois, ou à peu près. A cette époque, je m'avisai de les lâcher en liberté sur une petite terrasse située non loin des bastions. Pendant deux ou trois jours ils revinrent régulièrement, presque à heure fixe, manger et boire dans leur cage, dont je laissai la porte ouverte, puis ils disparurent. Dans le courant de la semaine dernière, on prenait aux bastions (1) un jeune perroquet croisé bleu et vert. Un autre, du même âge apparemment, et dos mêmes couleurs, tombait, un jour après, aux tranchées, entre les mains d'une personne qui le vendit à un oiseleur. Enfin, un dernier, le plus jeune de tous, ayant les mêmes couleurs, est venu se faire prendre avant- hier sur la même terrasse d'où j'avais lâché les premiers. Il me semble que ce fait curieux de perroquets ni< hant avec succès aux bastions fait bien augurer du jardin d'ac- climatation projeté à Genève. Los perioquets nichent en Australie dans des trous d'arbres. Ed. Marcet. La Cochenille en Sicile. — Depuis que M. le baron il /îca e.-t rentré dans sa patrie, il ne cesse de travailler aux (1) Promenade publique ayaut des allées de grands arbres. 32S UËV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Aoilt 1863.) progrès de l'agriculture, et il a fondé à Paierme une So- ciété d'acclimatation qui commence à rendre de véri- tables services au pays. Parmi les introductions utiles que l'on doit à cette So- ciété, nous devons citer celle de la Cochenille. On lit, dans le procès- verbal de la séance du 25 septembre 1862, qu'elle a reçu des Cochenilles mères envoyées d'Alger et quelles ont parfaitement pris sur un pied de nopal. M. le baron Anca écrivait à la Société impériale d'acclimatation, le 21 novembre 1862, que la Société de Paierme avait voté les fonds nécessaires pour faire venir d'Aiger des plantes d'opuntia coccinellifera , afin d'en faire une plantation sé- rieuse dans le jardin d'acclimatation de Camastra. Il est évident que cette nouvelle industrie doit réussir en Sicile comme en Algérie, où elle aurait pu être bien plus répandue et depuis longtemps. Un de nos abonnés désire vendre un magnifique exem- plaire du grand ouvrage sur les Lépidoptères, ayant pour titre, Papillons exotiques des trois parties du monde, par Cramer, 5 vol. in-4°, y compris le supplément de Stoll, formant un ouvrage complet accompagné de 442 planches coloriées. — Prix, 300 fr. — Prix réduit, 230 fr. Écrire (franco) au bureau de la Hevue de zoologie, 4, rue des Beaux-Arts. j ABLE DES MATIEUES. Marchand. Catalogue des Oiseaux observés dans le déparlcmeiit d'Eure-et-Loir. 281 AccAPiTAiNE. Mollusques céphalopodes de l'Algérie. 284 ScHAUFus. Coléoptères nouveaux du genre Machaerites. 293 CoTTEAU. Échiuides nouveaux ou peu connus. 294 Sociétés savantes. 300 Analyses. 322 Mélanges et nouvelles. 327 IMP. HT. M»» V' BOtlCUARI>-HUZARl), RLE DE 1,'ePERON, 5. — ISO.i. REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE. RECUEIL BIEKSUEL OESTlNÉ A FACILITKH AUX SAVASTS DB TOUS I.KS PATS LES MOYENS UR PUBLIER LE0R3 OBSERVATIONS DK ZOOLOGIE PORB ET APPLIQUEE A l'industrie et a l'agriculture, leurs TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, d'aNATOMIB ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DECOUVERTES ET DES P&OGUÈS DE LA science; M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE, Memi-ic de la Légion J'Iionneur, de l'ordre brésilien de la Rose, ofHcier de î'oidi bolljndais de la Couronne de clicne, de U Sociéic impériale et centrale crAgri- . cuUure, des Académies royales des Sciences de IMadrid, de Lisbonne et de Turin, de rAcaJémie royale d'Agriculture de Turin, de la Société impériale des nalnrali^tes de Moscou, d'un grand Dombre d'autres Sociétés nalioiiolvs et étraDgùres, Sccréuiire Ju Consolide la Société impériale loologique d'Acclimatation , vie, etc. 1863. — N'^ ÎJ. PARIS, AU BUREAU DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. ET DE LA REVUE DE SÉRICICULTURE COMPARÉE, RUE DES UEAUX-ARTS, i. \ ^^'0,,! Mu«**^ VINGT-SIXIÈMi: ANNÉE.— SEFTHSSBRi: 1863. I. TRAVAUX IXEDITS. Liste des Mammifères et Reptiles observés en Portugal, par M. Barbosa du Docage, direcleur du muséum d'his- toire naturelle de Lisbonne. J'ai pensé qu'une liste des mammifères et reptiles que j'ai pu observer en Portugal serait bien accueillie des zoologistes contemporains. Je ne me dissimule pas l'im- perfection de ce travail , et, si j'ose le présenter avant d'avoir multiplié mes observations et recueilli un plus grand nombre de renseignements, c'est que je tiens à combler sans retard, au moins en partie, une lacune assez regrettable dans la faune de l'Europe. L Mamjiifères. 1 . Chéiroptères. — Les chéiroptères ne m'ont donné jus- qu'ici qu'un petit nombre d'espèces^ six en tout : Rhino- lophus unihastatuSjE. GeotTr.; Rhin, bihastatus, E. (îeofFr.; Plecotus auritus, E.Geoffr.; Vcspertiiio murinus. L.; Vesp, serotinus^ Schreb.; et Vcsp. Kuhli, Natter. Toutes ces es- pèces a|)partiennent également à l'Algérie. Pour tous les chéiroptères il n'y a en portugais qu'un nom vulgaire, celui ûcmorcego. 2. Insectivores. — J'indiquerai d'abord, comme faisant partie de notre faune, le Desman des Pyrénées {Mygale pyrcnaicfl, E.Geoffr.]. Un individu de cette espèce, un mAlc parfaitement adulte, a été pris, cette année, dans un petit 2» tiKuiK, T. XV. Année 1863. 22 330 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre 18G3.) confluent de la rivière Taméga , dans la province de Minho : il se trouve acUicllemcntau muséum do Lisbonne. J'ignore le nom vulgaire. La Musaraigne vulgaire [Crocidura avança, deSelys — en portugais Rato musgo), le Hérisson d'Europe {Erinaceus europœtis, L. — en port. Ounço-Cacheiro), et la Taupe (Talpa europœa,h. — en port. Toupeira) complètent la liste provisoire de nos insectivores. 3. Rongeurs. — Le Lapin (en portugais — Coetho) est com- mun partout. Notre Lièvre (en port. — Lcbre)esi identique à celui de la région méditerranéenne — L. meridionalis. Gêné; Z. medUerrancuSy Wagner. La diagnose et la fi- gure de cet animal, publiées par Wagner dans ses suppl. à Schreber, sont loin d'être exactes. Le Lepus timidusdu nord d'Europe ne se trouve pas en Portugal. Le genre Myoxus n'a ici qu'un seul représentant, le Myoxus nitcla, L. Le genre Rat est bien plus nombreux en espèces. Nous avons le Surmulot, le Rat d'Alexandrie , le Rat noir, le Mulot et la Souris. Je n'ai pu encore trouver le Mus mi- mdus. Le genre Arvicola ne m'a fourni que trois espèces : VA. nmphibius, de Selys, commun dans les environs de Coimbra ; VA. Savii, de Selys; et l'il. inccrtus , de Selys. Pour la détermination de cette dernière espèce je me suis servi des caractères ostéologiques indiqués par M. Gerbe [Revue zoologique, 1854.) On prétend que lePorc-épic [flystrix cristatn,L.) a été déjà rencontré dans notre province d'AIcmtcjo ; mais je n'ai pu encore m'assurer de l'exactitude d'une semblable assertion. Je n'ai de môme aucune preuve authentique do l'existence de l'Ecureuil chez nous. 4. Carnassiers. — Le Lynx {Fclispardina, Oken) est sans contredit le plus intéressant de nos carnassiers indigènes. Cet animal est devenu rare : on le rencontre dans les pro- TRAVAUX INÉDITS. 331 virices d'AIcmtejo et de Bcira, dans les montagnes boi- sées. Il est connu, suivant les localités, sous les noms de Gaio-Cravo et de Lubo-Cerval. Le Chat sauvage, identique à celui d'Europe, est bien plus commun que le Lynx. 11 est l'Iiùte obligé de presque toutes les forêts d'une certaine étendue dans les provinces d'Alemtejo, de Beira et d'Estremadura. Notre Loup, assez commun^ ne me semble différer en rien du Loup ordinaire d'Europe. Je n'ai jamais vu ici le Renard roux à ventre blanc, si commun en France et dans le nord de l'Europe; tous les individus que j'ai pu examiner appartiennent à l'espèce ou plutôt race d'Italie nommée par le prince Ch. Bonaparte — Canis inclano- gaster (en portugais — liaposa]. La Margousle [Ilcrpestes WUhlringtomi, Gray, — en portugais — Sacca-rabu) est un des mammifères qui don- nent un cachet particulier à la faune de la Péninsule ibé- rique. Elle est très-commune dans les provinces d'Alem- tejo et d'Estremadurc : elle habite de préférence les terrains plats, les champs cultivés, les vignobles, etc. La Genette (en portugais — Ginetto], en tout sem- blable à celle d'Europe, et la Belette (en port. — /^onmAa) se trouvent partout. La Loutre apparaît également partout dans le voisinage de toutes nos rivières. La Fouine est moins facile à rencontrer, mais je pense qu'elle doit être commune. Quant à la Marte et au Putois, je crois qu'ils doivent exister en Portugal, d'autant plus que des chasseurs m'ont parlé souvent de deux animaux dont les caractères s'ac- cordent bien avec ceux de ces Carnassiers. Cependant je dois avouer franchement que je n'ai jamais vu aucun in- dividu frais, ni reçu Icuis dépouilles authentiques. Avant de clore la liste de nos Carnassiers, il me reste en- core à citer le Blaireau (en portugais — Tescugo), com- mun surtout dans nos provinces du Midi. 332 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Sqitemhre 18G3.) 5. Bisuîqiies. — Nous avons quatre espèces : Le Sanglier (en portug. — Javali, Porco-montes] ; le Cerf (C. Elaphvs — en portug. — Veado ; le Chevreuil (en port. — Corso); le Bouquetin (en port. — Cahra-montez). A l'exception du Sanglier, qui se trouve dans toutes nos provinces, tous les autres ont un habitat assez restreint. Le Cerf vit unique- ment dans une partie de l'Alemtcjo ; le Chevreuil et le Bouquetin [Capra hispanica, Schimper) n'ont jamais été rencontrés que sur les plus hautes montagnes du Gérez, dans le nord du Portugal. 6. Mammifères marins. — Mesobservationssur nos Mam- mifères marins sont encore très-incomplètes. Le Phoque commun {Ph. vitxdina, L.) a été rencon- tré sur notre côte, et tué, cette année, près de Péniche : j'en ai vu la peau. Le Marsouin (Phocœna communis, Cuv.) et le Dauphin [Delpidnus delphis, L.), le premier surtout, se montrent habituellement dans nos principaux fleuves jusqu'à une distance plus ou moins grande do leur embouchure. L'Épaulard [Orea gladiator, Gr. — en port. Poar bari' dcira), sans être aussi commun, visite souvent nos ports. J'ai vu, cette année, dans la rade du Schubal deux cétacés dans lesquels j'ai cru reconnaître le Tursiops tursio. Enfin je sais que plusieurs fois des Baleinopteres se sont échoués sur notre côte ; mais, n'ayant pu les examiner, je ne peux rien affirmer de leur identité spécifique. IL Reptiles. Pour abréger je n'ajouterai aux noms des espèces que des indications indispensables. 1. Chéloniens. Emys sigriz, Dum et Bib, Hab. — dans le Midi [Càgado). Cistudo europœa, Dum. et Bib. — par- tout [Càgado]. Chelonia caouana, Dum. et Bib. — com- mune [Tariaruga). Sphargis coriacea, Dum. et Bib. — Un TRAVAUX. INÉDITS. 333 magnifique individu tué près de Péniche en 1828 exisle au muséum de Lisbonne. 2. Sauriens. Pialijdactylus murnlis , Dum. et Bib. — commun {Osga); Tropidosaura ahjira^ Filz. commun; Lacerta ocellala, Daud. — très-commun [Sardao]; Lac. muralis^ Dum. et Bib. — commun {Lagartiœa); Lac. viri- dis, Daud. — rare {Sardao); Psammodromus Edwardsii, Dum. et Bib. — commun; Amphishœna cinerca, Vandeli, — commune; Seps chalcides, Cli. Bp. — commun; Anguis fragilis,L. — très-commun. 3. Ophidiens. — Rliincchis scalaris, Bp. — commun à Cintra, Coïmbra, etc. Tropidonutus natrix, Dum. et Bib. — très-commun. Trop, vipcriniis , Dum. et Bib. — rare. Periops hippocrepis, Wagl. — commun. Cœlopcllis insi- fjnitus, Wagl. var. Newmayeri, Bp. — commun aux en- virons do Lisbonne. Vipera ammodytes, Dum. et liib. — commune dans les montafjnes et dans les l'orêts [Vibora). C'est l'unique espèce de Vipère que j'aie rencontrée en Portugal. 4. Batraciens. — liana viridis, Dum. et Bib. — très-com- mune. (Ilad.) R. temporaria, Dum. et Bib. — plus rare. [Rad.) Discoglossiis piclus, Oth. — connnun à Coïmbra. Alyses obstclrirans, Wagl.*— irès-commun. [Sâpo.) Ilyla viridis, Laur.— commune. [Raineta.) Rufo vulgaris,Lsim-. — très-commun. [Sâpo.) Salamandra maculosa, Laur, — commune. [Salumandra.] Pleurodcles Jfatlii, ]Micliak. — commun à Cintra. Triton marmoratus, Latreille, — com- mun. [Saramantiga.) Tritonpalmatus, Schneider, — com- mun à Coïmbra. Euproclus Rusconi, Dum. et Bib.? Tels sont les reptiles que j'ai pu déjà rencontrer en Por- tugal. J'cs[)ère (pic d'ultérieures recherches m'en feront découvrir un plus grand nombre d'espèces. 334 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Seplcmbre 18G3.) Catalogue des Oiseaux observés dans le département d'Eure-et-Loir, par M. A. Marchand. [Suite. — Voir p. 281.) 27. Pic vert [Picus viridis). Commun toute l'année. En décembre 1847, un facteur rural m'apporta un Pic vert vivant; il l'avait pris au moment où il pénétrait dans une fourmilière. Trois jours après, il en prit encore un de la môme manière, dans la même fourmilière. 28. Pic épeiche [Picus major). Commun dans l'arrondissement de Nogent-le-Rotrou. Plus rare dans le reste du département. 29. Pic mar [Picus médius). Je n'ai jamais reçu que deux de ces oiseaux tués autour de Chartres. 30. Pic ÉPEiciiETTE [Picus minor). Ne se montre que Irès-accidentcllement. 31. ToRCOL VERTiciLLE [Yuno! torquillo). De passage au printemps et à l'automne. Niche quçil- quefois. • 32. Coucou GRIS [Cuculus canorus). Arrive en avril et repart à la mi-septembre. 33. Beç croisé ORHiNAiRE [Loxia curvirostra). En 1803, il y eut dans le Perche un passage très-nom- breux de Becs croisés ; ils s'abattaient sur les tas de pommes qu'ils fendaient pour en avoir les pépins, dont ils pa- raissent très- friands. En 1835, il y eut un autre passage qui dura depuis le mois de juillet jusqu'en décembre ; il y en avait dans tout le département. Sur une quarantaine qui me sont passés par les mains, je n'en ai pas vu un seul en beau plumii(;c rouge. TRAVAUX INÉDITS. 335 On m'a assuré que, depuis celle 6po(iuc, quelques paires ilo ces oiseaux nicliaicnl dans le Perche. 34. Bouvreuil vulgaire [Pynhula europœa). Commun loute l'année. Il y en a des passages pendant l'hiver en Iroupes peu nombreuses. J'ai dans ma collection trois races bien distinctes ne différant que par la taille. Nous ne voyons ici que la race moyenne. 35. Gros-dec ordinaire {Coccolliraustes vulgaris). Niche ordinairement dans les parcs non loin des habi- tations. Quelques-uns voyagent en hiver. J'ai une variété blonde. 36. Verdier ordinaire [Chlorospiza chloris). Niche dans le pays; se mêle pendant l'hiver aux bandes de Bruants, Pinsons et autres. Je possède une variété tapirée de blanc. 37. Moineau domestique [Passer domesticus). C'est le plus répandu de tous nos oiseaux. Les moineaux se réunissent, vers la mi-août, en bandes très-nombreuses. Ils dévastent les champs de blé commençant à mûrir, sur- tout dans le voisinage des habitations. Je doute que les services qu'ils puissent rendre com- pensent les pertes qu'ils occasionnent. Us nichent dans des trous de murailles et souvent sur des arbres ; on voit alors plusieurs nids se touchant pour ainsi dire. On trouve des variétés blanches, tapirécs do blanc, noires et blondes, de différentes teintes. Ceux qui fré- quentent les forges et les verreries sont presque noirs. 38. Moineau friquet [Passer montanus). Reste toute l'année. Us se réunissent l'hiver en très- grandes bandes; ils volent toujouis très-i approchés les uns des autres, 33G REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Septemh)e 18G3.J 39. PiNSOX ORDINAIRE {Fringilla cœlebs). Commun toute l'année. II a, au printemps, un chant que les habitants de la campagne considèrent comme un signe certain de pluie. J'ai une variété à tête blanche et une autre blanchâtre. Note sur la Géographie entomologique, par M. J. L. Coinde. 1° Rapports nombreux des faunes de Mostaganem (pro- vince d'Oran) et de Sousse (Sahel Tunisien). 2° De la Megacephala cuphraiica à Sfaœ (Sahara Tuni- sien) et aux environs d'Oran. Cette nouvelle note sur la géographie entomologique m'a été suscitée par deux cents insectes que je reçois do Mostaganem, et qui viennent me permettre de constater de nouveaux rapports entre la faune de notre colonie et celle de la régence de Tunis. Quelque brèves et impar- faites que soient mes notes à ce sujet, je suis persuadé que, réunies, elles pourront être delà plus grande utilité. La géographie zoologique, en général, est encore au berceau, et celle des insectes n'est pas même près de naître. Que de nombreuses contradictions, en effet, n'of- frirait pas cette science? La géographie botanique était des plus faciles, les plantes affectant, presque toujours, des localités spéciales. A l'exception des animaux voya- geurs, on peut aussi assigner des limites fixes aux habitais des Vertébrés, mais essayez-le pour les insectes. Les uns, comme les hémiptères, se retrouvent sur tout le globe, aussi bien au nord qu'au midi et à l'ouest qu'à l'est, sans qu'aucune loi visible ait déterminé les frontières de leurs royaumes; d'autres, qui semblent n'occuper qu'un très-petit espace, se retrouvent à quelques centaines de lieues de la localité où on a cru les découvrir pour la première fois. Ils n'ont, je crois, d'autres lois, dans leur dispersion, que celle des milieux, qui peuvent être égale- TRAVAUX INÉDITS. 337 ment semblables en Franco et en Afrique, sur la mon- ta{;ne et dans la plaine, dans les pays froids et dans ceux de l'équateur. En effet, les expositions diverses peuvent former, dans deux localités très-différentes, des tempéra- tures semblables; le terrain peut y être analogue, la na- ture des plantes identique; enfin ils peuvent y trouver la satisfaction de leurs besoins. Je crois aussi qu'on ne doit pas s'inquiéter de savoir comment, dans le principe, telle ou telle espèce a pu se retrouver également dans les plaines de l'Europe et dans les déserts africains; ils s'y trouvent, c'est un fait, et c'est le principal. Cependant, comme on ne peut pas attribuer toujours la présence de ces insectes à des migrations, on est bien obligé de croire à la création primitive des mêmes espèces dans ces lieux si différents. Nous savons, tous, que beaucoup d'insectes européens se retrouvent dans les États barbaresques, et les entomolo- gistes pratiques, qui habitent l'Algérie et qui l'exploitent consciencieusement, savent aussi que bon nombre d'es- pèces nouvelles, créées par les entomologistes parisiens, ne sont souvent basées que sur de bien faibles caractères, et qu'elles ne peuvent sérieusement être considérées que comme variétés des espèces françaises, dont on les a sé- parées, à tort, sur des caractères fort peu importants, et résultant, le plus souvent, des influences climatériques; car, si j'affirme qu'un grand nombre d'espèces se re- trouvent dans des localités bien éloignées les unes des autres, je ne dis pas, pour cela, que les climats, si diffé- rents de ces localités, ne feront pas, de ces mêmes espèces, dans le principe, des variétés bien tranchées. Je crois fermement, enfin, que, si l'on formait un catalogue ento- mologique de tous les insectes connus, en y indiquant leurs différents habitats sur le globe, on en trouverait bien peu, et peut-être aucun, (]ui soit particulier à une loca- lité spéciale. On criera à l'exagération; mais que l'on exa- mine froidement la question, que tous les entomologistes de l'univers, voyageurs et savants de cabinet, se mettent à 338 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Seplcnibrc 18C3.) l'œuvre, qu'on fouille dans les collections, dans les au- teurs, dans la nature surtout, et l'on verra bientôt que cette affirmation n'est pas dénuée de fond et de vérité. Mais je voulais, dans cet article, parler surtout des ana- logies nombreuses que semblent présenter ensemble les deux faunes de Mostaganem et de Sousse, l'antique Ha- drumète, port de mer du Sahel Tunisien. Les classes des Arachnides, des Hémiptères, des Orthoptères, des Myria- podes et des Crustacés Isopodes, représentés dans l'envoi que l'on me fait do Mostaganem m'offrent presque entiè- rement des individus semblables à ceux que j'ai trouvés à Sousse en 1860. Dans celle des Coléoptères, nous voyons des Scariles Pyracmon communs partout sur les plages méditerranéennes; des Pimelia cribripcnnis et barhara, que nous n'avions trouvées qu'aux environs de Boue ; des Timarcha nobilis et autres espèces, avec leurs variétés, qui sont très-communes à Sousse; des Âleloe majalls et autres espèces, toutes deux assez communes dans l'Algérie et la Tunisie; de grosses espèces d'Asî(/a noires, et à abdomen linée (Algérie et Tunisie) ; des Graphipterus luctuosus et deux autres petites espèces; des Pimelia Soiieri, et une pe- tite espèce que je crois nouvelle, et qui est assez semblable à celle trouvée par M. Letourneux dans le Chelia ; deux Silphes que nous avons aussi rencontrés spécialement à Sousse ; plusieurs variétés splendides de lîuprestes, (jui so trouvent à Sousse et à Orléansville ; une des faunes les plus riches en Algérie; plusieurs Geotrupes, que j'ai ren- contrés également à Sousse, entre autres, une très-petite espèce; trois ou quatre espèces d'Erodius, si communs à Bone, à la Calle et à Sousse; plusieurs Ilister, identiques à ceux que me fournissaient les cadavres ou les excréments desséchés aux environs de Sousse; des Attciichus que l'on rencontre partout dans les États barbaresques; des Ci- cindcles (Sousse, Tunis, Sfax, etc.); VUymenoplia Chevro- latii, que j'avais déjà rencontrée, avec surprise, à Sousse, et qui est si commune, pendant une quinzaine, aux bois SOCIÉTÉS SAVANTES. 339 do la Papo (environs fie Lyon); les Licinus brevicoUis (Bonc, Tunis, Sousso, Kef, etc.) ; plusieurs espèces do Jilaps, d'Aliis, de ScauruA, etc., etc., et autres genres do Mélasomes, également communs à Tunis et à Sousse; des Pachychila, communes sur les plages arénacécs; les Cara- bus morbiUosus, Numtda et Lucasii, qui habitent égale- ment les différentes parties de l'Algérie et de la Tunisie; des Ilarpalus, des Feronics et autres petits Carabiqucs (Tunisie et Algérie, Sousse); enfin des Onthophagus, des Lampyris et nombre de Chrysomélines et de Sécuripalpes, que j'avais déjà rencontrés aux environs de Sousse, où M. le vice-consul Espina m'avait offert une large et géné- reuse hospitalité. Un des Carabiques qui possède la plus riche livrée, et sur lequel un entomologiste publiait, dernièrement, une note dans les annales entomologiques, la Telracha ou Me- gacephala euphratica, enfin, fut retrouvée, en premier lieu, à Sfax, par M. Espina, qui en adressait un certain nombre au muséum, puis par moi en 18C0, ce qui venait confirmer la présence non accidentelle de ce charmant in- secte aux environs de cette ville, sise à mi-chemin de Tu- nis à Tripoli. Primitivement trouvée en Asie, la Tetracha Eiqihralica fut, plus tard, rencontrée à Oran et en Txi- nisie. Elle habiterait aussi, dit-on, la IWipolitaine et XE- gijpte, et serait (avec l'unique espèce du genre Belostoma {Belostoma cosmopolitanum, mihi), sur lequel j'ai adressé une communication à l'Académie) une des plus fortes preuves de ce que je viens d'avancer. II. SOCIETES SAVANTES. Académie des sciences. Séance du 7 scplembre 18G3. — « M. Milnc-Edwards pré- sente la première partie du Vlll'- volume de ses Leçons sur 340 HEV. ET MAO. DE ZOOLOGIE. [Scptoubrc 18G3.) la Physiologie et rAnatomic comparée de l'homme et des animaux. Dans ce fascicule, l'auteur termine l'histoire des fonctions de nutrition. « M. Emile Blanchard présente, de la part de l'un des correspondants étrangers de l'Académie, M. A. V. Nord- mann, professeur à l'université de Helsingfors, un mé- moire imprimé, relatif à des Moules comestibles [Mytilus cdulis] gi{jantesques, recueillies sur les côtes de l'île d'Ed- gecombe, près Sitcha (Amérique russe). Il signale, à cette occasion, quelques-unes des circonstances dans lesquelles des animaux sans vertèbres et même certains Vertébrés, comme les Poissons, peuvent acquérir des dimensions dépassant infiniment les limites ordinaires. « Rappelant, d'autre part, que la Syrie est une région du monde où l'on rencontre des Insectes orthoptères de grande taille, M. Emile Blanchard met sous les yeux de l'Académie une espèce de la famille des Locustides et du genre Saga, recueillie aux environs d'Alop, dont les pro- portions dépassent beaucoup celles de ses congénères connus actuellement. Ce remarquable Insecte a été offert, ces jours derniers, au muséum d'histoire naturelle par M. Belair, rédacteur du Cosmos. » M. Guyon présente une note sur le Lemming de Norvège : « Le genre Lemming (1) constitue, comme on sait, un groupe de petits mammifères fous répartis dans les ré- gions boréales, et tous aussi remarquables sous différents rapports, notamment sous celui de leurs émigrations. Ces émigrations sont non périodiques, comme celles de la Sauterelle voyageuse {Acridium pcregrinum), et s'accom- pagnent, comme elles, de ravages plus ou moins considé- rables sur les points de leur parcours. Seulement les ravages du Lemming se font pendant les ténèbres de la nuit, tandis que ceux de l'insecte voyageur se font au grand jour. (1) Les Norvôgieus, tanl dcà villes que des campagues, prououccut Icmcn (icmcrtc). SOCIÉTÉS SAVANTES. . 341 « Lo Lemminfj de Norvège, le seul dont je doive m'oc- cupcr ici, habite le sommet des montagnes, où il se nourrit principalement de lichens et de mousses. Conmie tous ses congénères, il dort le jour et ne s'éveille qu'à l'approche de la nuit. Il est alors d'une activité qui déborde, pour ainsi dire, tout son être : il se meut, en quelque sorte, dans tous les sens à la lois, en déchirant, rongeant et murmurant. (.< Il y avait déjà quelques années que le Lemming nor- végien n'avait émigré, lorsqu'il émigra de nouveau au printemps de cette année, mais moins nombreux que de coutume (1). On le vit alors, et à sa manière ordinaire, se répandre dans le pays, en suivant le bord des rivières et des lacs, et en traversant les populations situées sur son parcours. A mon passage à Lillehamar, dans la première quinzaine de juillet, on en voyait encore de nombreux individus courir dans les jardins, lo long des maisons, et traverser les rues, toutes jonchées de leurs morts. La ville que je viens de nommer, Lillehamar, est sise au nord du lac Miœsen, sur le contre-fort d'une des montagnes les plus pittoresques de la Norvège, au point de vue de l'ad- mirable cascade qui la sillonne. « Le Lemming, malgré sa délicate existence, est plein de force et de courage. Il fuit d'abord, si on le poursuit; mais bientôt il s'arrête et fait vive défense, à l'aide de ses griffes et des dents qui mordent profondément. Cette dé- fense s'accompagne de cris très-aigus, et qui ne sont pas sans inspirer quelque crainte, lorscju'on veut saisir lo petit mammifère (2). On assure, et je n'en serais nulle- ment étonné, qu'il peut mourir sous le coup des agaceries dont il serait l'objet. Les individus se battent souvent (1) 11 ùmi^'rait eu inO-ine temps, aussi eu petit nombre, dans la Suède du nord et en I'"inlandc. (.2) D'un autre côté, les hal)i(anls croient sa morsure venimeuse, de sorte qu'il est l'orl diriiciic de pouvoir s.' le [irociirer par leur in- termédiaire. 342 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Septembre 18G3.) entre eux, et j'ai tout lieu de croire que, dans certaines circonstances, ils so dévorent l'un l'autre. Toujours est-il que, parmi les cinq individus dont il sera question plus loin, il m'est arrivé d'en trouver un qui était mort avec la partie supérieure du cou et des épaules absolument dé- nudée par un arrachement de la peau qui la recouvrait. « L'émi{jration du Lemminj; a beaucoup préoccupé les naturalistes. Quelle en est la cause? Pour les uns, un hiver rigoureux dont l'animal aurait le pressentiment; pour les autres, le manque ou la rareté des subsistances sur les points où il vit ; pour d'autres encore, leur {jrande multi- plication certaines années. Examinons, l'une après l'autre, ces trois causes assignées à l'émigration du Lemming : « 1° Un hiver rigoureux dont l'animal aurait le pressen- timent. S'il en était ainsi, l'émigration se ferait toujours à une époque plus ou moins rapprochée de l'hiver. Or l'émigration de cette année s'est faite au printemps. « 2" Le manque ou la rareté des subsistances sur les points où il vit. Le Lemming, comme nous l'avons déjà dit, se nourrit de lichens et de mousses. Or les lichens et les mousses des montagnes où il vit ne sont pas moins abon- dants cette année que les précédentes. « 3" La grande multiplication de Vanimal certaines années. Cette cause nous paraît la plus plausible, et nous nous y arrêterons en attendant qu'on en trouve une autre qui le soit davantage. « On a dit que le Lemming, dans ses émigrations, sui- vait une direction invariable, toujours en ligne droite ; qu'aucun obstacle ne l'arrêtait dans sa marche, ni fleuve ni montagne; que les fleuves étaient traversés à la nage, les montagnes gravies ou contournées, etc. Sans doute que, sur ces différents points, un peu de merveilleux a été n)êlé à l'histoire de l'intéressant [)eiit mammifère (1). (1) Voir ce qu'eu dit M. do Qualrefages, dans sou excellent arliclc sur le genre Campagnol {Diclionnairc universel dliistoire natu- relle, dirigé par Cliarles d'Orbigny, t. JII). SOCIÉTÉS SAVANTES. 343 « Selon toulcs les probabilités, la direction qu'il suit dans ses émigiralions lui est donnée par la déclivité ou pente du terrain ; il descendrait donc toujours, dans sa marche, comme l'eau de ses montafjnes. « Selon toutes les probabilités encore, à un moment donné, dans les années d'émigration, et comme répon- dant à un appel général, les Lemmings descendraient de leurs montagnes respectives, se réuniraient à leur base et continueraient ainsi leur marche à travers le pays. Cette marche, comme on sait, se fait en colonnes plus ou moins serrées, selon le nombre des émigrants, colonnes qui s'af- faiblissent chaque jour davantage par la mort tiagique qui les moissonne si rapidement dans leur parcours. Et en efFet, outre que, dans les lieux habités, beaucoup pé- rissent sous les pas de l'homme et sous la dent de nos animaux domestiques (le Chien, le Chat, le Porc), les ani- maux sauvages, qui suivent leurs colonnes, leur font une guerre acharnée. Ceux-ci sont tous les oiseaux de proie, et, parmi les Mammifères, l'Isatis et le Renard. On assure même que le Renne, malgré sa nature herbivore, no l'épargnerait pas. D'où résulte que le Lemming quitte ses montagnes pour ne plus les revoir ; qu'il les quitte pour maicher à une mort certaine, et que la continuation do l'espèce n'est assurée que par les individus restés au foyer. « Quels seraient donc ces derniers? On pourrait sup- poser que ce sont ou les plus vieux et les infirmes, ou les plus jeunes, encore trop petits ou trop faibles pour prendre part à l'émigration, ou bien aussi les plus prudents, les plus sages : qui sait?... « Les ravages faits, cette année, par le Lemming ont clé minimes; il est vrai qu'il était moins nombreux que de coutume, ainsi que nous l'avons déjà dit précédem- ment. Toujours est-il que c'est un animal vorace et qui consomme beaucoup. J'ajoute qu'il boit souvent, et en 344 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. [Septembre 18G3,) assez {jrandn quantité à la fois, à en juger d'après les quelques individus dont il me reste à parler (1). « Jamais le Lemming n'avait été vu vivant en France. Je devais donc, tout naturellement, chercher à me le pro- curer ainsi. J'en avais réuni cinq individus ; mais, sur ce nombre, trois sont morts avant de quitter la Norvège. Les deux autres, embarqués sur la mer du Nord, se sont par- faitement accommodés de la vie maritime, et, lorsque nous touchions au port (le Havre), après une assez longue traversée (quinze jours), ils croquaient le biscuit aussi bien et avec le même appétit que le matelot. Ils ne man- geaient pas moins volontiers noix, noisettes, amandes, raisins et autres friandises, auxquelles j'associais, do temps à autre, des produits de leurs montagnes, dont j'avais fait provision, tels que le fruit du rubus arciicus et celui de plusieurs vaccinium (2). Les choses se conti- nuaient ainsi à Paris, depuis notre commune arrivée, lorsque, il y a peu de jours, l'un de mes deux voyageurs fut trouvé mort dans sa cage (3); l'autre, sans doute, aura prochainement le même sort, et c'est dans celle prévision que j'ai voulu ne pas différer plus longtemps à mettre sous les yeux de l'Académie mon dernier voyageur, pen- sant qu'elle verrait avec quelque intérêt un représentant en vie du Lemming de Norvège. » Cet intéressant petit mammifère a été figuré dans divers ouvrages; nous en avons donné une représentation exacte dans notre Iconographie du Régne animal de Cuvicr (Mam- mifères), pi. xxvii, fig. 1. (t) Je leur donnais à boire en plaçant au haut de leur cage une éponge imbibée d'eau ; ils venaient y puiser à tout moment, et de manière à m'obliger de renouveler souvent l'imbibilion de Tépouge. it) Vaccinium myrtillus, iiliginosum,vitis idœa. (3) Avec l'œil alTaissc et la cornée opaque. C'était la suite d'une inflammation due sans doute à une lumière ou trop vive, ou trop prolongée, à laquelle les animaux auront été exposés dans leur transport. S0C1ÉT1?S SAVANTF.S. S'i-S M. J. F. Branilt lit un travail intitulé, Quelques mots 'sur une osléograpliie des Sirènes, accompagnés d\ine ostéo- logie des Pachydermes et des Cétacés. Note accompagnant la présentation de dessins préparés pour son ouvraj^c. « J'ai l'honneur d'entretenir l'Académie d'un travail que j'ai fini sur le grand Lamantin du Nord {Rligtina ho- rcalh sen Stellcri), découvert et décrit par Steller, mais détruit par les hommes il y a déjà plus d'un siècle. Ce travail fournit la description très-détailiée du squelette presque entier de l'animal gigantesque comparé avec les antres genres de la famille des Sirènes, nommément les Manatis, les Dugongs et les Ilalilliéries. Ces derniers sont classés parmi les animaux antédiluviens, et peuvent, à raison de la présence de vestiges des pieds de derrière, être considérés comme les formes les plus parfaites de la famille; les Rhytines, au contraire, à cause du défaut des dents chez les adultes, comme les plus imparfaits. Si cette supposition était exacte , les Dugongs formeraient une -forme intermédiaire entre les Halithérics d'une part et les Rhytines d'autre part, tandis que les Manatis, malgré les différentes affinités qu'ils offrent avec les Dugongs, les Halithéries et avec les Rhytines, seraient des formes col- latérales se distinguant par la queue et les dents, et sous ce rapport se rapprochant des Pachydermes, nommément des Tapirs et Dinothériums. De cette manière, les Sirènes se rattacheraient aux Pachydermes de deux différents côtés, |)ar les ilalithériums et par les Manatis. « Au reste, mon travail expose également l'ostéologie comparée des Pachydermes et des Cétacés, et je tâche de démontrer que les Sirènes ne sont pas des Cétacés, n>ais plutôt des Pachydermes purement aquatiques, qui, au reste, selon les principes de nos classifications, peuvent aussi très-bien former un ordre i\ part. » Le même savant ajoute quelques observations sur Z'EIns- motherium : « L'autre objet, dont je prends la liberté d'entretenir 2' si;rib. t. XV. Anncc 18G3. 23 346 UEV. ET MAG, DE ZOOLOGIE. (Septembre 1863.) aujourd'hui l'Académie, c'est VElnsmothcrium, anima! fossile dont on ne connaît d'une manière bien certaine jusqu'à présent que la^noitié d'une mandibule conservée dans le muséum de l'université de Moscou, mais qui manque de deux dents, et une mâchelière déposée dans le muséum de l'Académie impériale des sciences de Sainl- Pélorsbourg. L'Elasmothcrium , d'après la fi(;ure de la mandibule, appartient sans doute à la famille des Rhino- céros, mais il se distingue, par la conformation de ses mâchelières très-singulières et énormes, non-seulement de tous les Rhinocéros, mais également de tous les autres Mammifères vivants et fossiles. Dans cet état de choses, la moindre observation nouvelle qui peut ajouter à nos con- naissances sur cet animal qui semble si remarquable doit vivement intéresser les naturalistes. Des deux dents qui manquent à la mandibule du muséum de Moscou, l'une est l'avant-dernière mâchelière. Une visite que j'ai faite au muséum iXa l'université de Charkow m'a permis de découvrir celte dent qui semble même appartenir à la même mandibule. Cette dent remarquable paraît avoir été trouvée dans le pays des Cosaques du Don. J'ai l'hon- neur de la mettre sous les yeux de l'Académie, qui la jugera peut-être digne de son attention, s'il est vrai, comme je le crois, que jusqu'ici on n'a jamais vu en France une dent de \ Elasmothcrium. Au reste, il faut remarquer que dans les galeries du jardin dos Plantes se trouve la partie cérébrale d'un crâne fossile décrit par Duvcrnoy (sur les Rhinocéros fossiles de la collection crânioscopique de Gall, Archives du muscutn, 1853, p. 125) sous le nom de Stéréocéros, qui offre parfaitement le type général des parties correspondantes d'un crâne de Rhi- nocéros. C'est pourquoi M. le professeur Kaup, à Darm- stadt [Bronn Jalirb. fur Minerai., 1840; s. 453), a émis l'opinion que le Stéréocéros de Duvernoy pourrait bien n'être autre que VElannotherimn. Cette assertion du natu- raliste de Darmstadl Eie paraît, en effet, assez probable, SOCIÉTI^ÎS SAVANTES. 347 (rautaiit plus que, d'après ce qun j'ai observé moi -môme, la mandibule, dont les {;alcries du jardin odrcnt le modèle en plaire, semble en rapport avec le crâne de ce Stéréocéros. » M. C. Dareste présente un travail sur un monstre simple dans la réyion moyenne, double supérieurement et inféricu- rement : « Dans la classification lératolo{iiquc d'Isidore Gcoffroy- Saint-ÎIilaire, les monstres doubles sont répai tis en trois tribus ainsi caractérisées : « 1° monstres complètement « doubles; 2" monstres doubles inférieurcment et simples « supérieurement; 3' monstres doubles supérieurement et c( simples inférieurcment. » Ces trois tribus semblaient épuiser le nombre des combinaisons monstrueuses pos- sibles. « J'ai eu récemment occasion d'étudier un poulet mon- strueux qui m'a présenté une combinaison ^louvelle, car il clait simple dans la région moyenne et double supérieu- rement et intérieurement. « Si étrange qu'une pareille organisation puisse nous paraître au premier abord, elle s'explique cependant de la façon la plus satisfaisante par la réunion, sur le même sujet, de deux monstruosités que l'on aurait pu croire in- compatibles, l'opodidymie et l'iléadelphie. Le sujet était trop altéré pour qu'il m'ait été possible d'étudier les par- ties molles ; mais l'observation du squelette ne m'a laissé aucun doute sur cette détermination. (( L'opodidymie était indiquée par l'existence de deux becs attachés à un crâne unique. L'intervalle qui séparait ces deux becs présentait une orbite contenant un oeil unique, mais appartenant évidemment par moitié aux deux sujets conîposariis. «L'iléadelphie était caractérisée par la disposition de la colonne vertébrale cpii, simple dans la région dorsale et la région lombaire, se bil'ur(piait dans la région sacrée. Chacune de ces colonnes vertébrales portail un bassin et 3/i8 REV. ET MAO. DE ZOOLOGIE [Septembre 18G3.) lin train de derrière parfaitement complets. J'ai pu con- stater l'existence de deux anus, l'ait qui indique évidem- ment une bifurcation de la partie terminale de l'intestin. « Il y avait, de plus, une anencé()halie complète, pré- sentant tous les caractères ostéologiques, les seuls que j'aie pu observer, qui ont été indiqués dans les monstruo- sités anencéphaliques observées dans l'espèce humaine. Ce fait est d'autant plus intéressant que l'anencéphalie n'avait jamais été observée dans la classe des oiseaux. » « M. de Paravey présente à l'Académie quelques consi- dérations sur l'existence d'un oiseau voisin de l'Autruche, mais beaucoup plus grand et analogue à VEpiornis, qui serait signalée dans V Encyclopédie japonaise. Il demande à l'Académie de prendre des mesures pour obtenir la tra- duction de cet ouvrage, au moins pour les parties qui concernent les sciences naturelles. » Séance du ik septembre. — M. Guipon présente un mé- moire sur les effets de la consanguinité, de la syphilis et de l'alcoolisme combinés et observés dans une même famille. Les faits exposés par l'auteur dans ce mémoire, et très- soigneusement observés par lui, l'ont conduit à des con- clusions qu'il résume dans les termes suivants : « i° La consanguinité exerce une influence déprimante sur la force vitale, et notamment sur un de ses principaux et plus importants attributs, la puissance de reproduction ou de continuation de l'espèce. (( 2" Si la stérilité ne s'observe pas chez les consanguins, elle se constate, du moins, sur leur progéniture. « 3° La consanguinité porte atteinte aux fonctions de relation et aux organes des sens eux-mêmes, comme l'ouïe, la parole, ainsi que plusieurs observateurs l'ont démontré, et la vue, ainsi que les faits que j'ai reproduits plus haut le prouvent péremptoirement après d'autres faits du même genre. « 4" Aidée de causes plus ou moins analogues dans leurs effets, telles que la syphilis et l'alcoolisme, elle peut pro- ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX. 349 «luire des (roubles profonds do rinnervalioii , de la vila- lilé, comme la paralysie et la {gangrène spontanée. « 5° L'intelligence elle-même peut participer à cette dé- îîéncrescence, et rimbccillilé ou un certain degré d'idiotie en résulter. « G" Une seule fonction, une seule faculté semble en être accrue, c'est le sens génital, précisément celui dont le but final, la procréation, est le [)lus compromis. » M. Dumas présente, de la part de M. C. Darcsle, un opuscule imprimé, ayant pour titre, liecherc/ics sur les conditions de la vie et de la mort chez les monstres ectromé- licns, célosomiens et exencéphaliens produits nrliprieUcmcnt dans l'espèce delà Poule. (Brocli. in-S". Lille, 18G3.) m. ANALYSES D'OUVUAGES NOUVEAUX. Observations sur les ennemis du Caféier, à Ceylan, par M. J. NiETNER. [Suite. — Voir p. 2V0.J Relativement à la nature du mal que ces insectes font éprouver à un arbre, on peut dire que celui qui est ainsi attaqué souffre par perte de sang (sève) et par une inanition et une suffocation partielles. Kn d'autres termes, par le moyen de leur suçoir, ils enlèvent à l'arbre sa sévc, c'est- à-dire son sang et sa nourriture après qu'elle est entrée dans l'organisme, tandis que lo champignon, qui ne manque jamais de les accompagner, empoche sa res[)ira- tion en fermant, au moyen de ses petites racines et autre- ment, un grand nombre des stomates par lesquels l'ar- bre respire et transpire. Il est, en outre, probable qu'un arbre couvert de champignons étant en quchpie sorte placé à l'ombre, la décomposition nécessaire de l'acide carbonicpie de 1 atmosphère ne peut plus s effectuer, et 3j0 rev. i£t m.vij. de zoologie. [Scplcmhre 18G3.) que lus pclilos racines du champignon agissent d'une ma- nière semblable au suçoir des insectes. On ne doit donc pas s'étonner si un arbre s'épuise lorsqu'il est entièrement couvert de ces parasites animaux et végétaux. Les insectes dont il s'agit existent dans les plantations en nombres incalculables; il n'y en a j)as, à ce que je crois, qui en soient com|)létement exemptes. Un arbre qui en est in- festé ne produira guère de récolte. On voit des planta- lions qui en sont noires (black with but), c'est-à-dire noires de champignons. Je ne pense pas m'avancer trop en disant que, si ces insectes n'existaient pas à Ceylan, l'île produirait quelque chose comme 50,000 cwts do café de plus que maintenant? La valeur de celle quantité élant, sur place, d'environ 125,000 fr., cette somme peut représenter la perte totale supportée annuellement par les ])lanteurs. Mais ce n'est pas tout, une plantation sur la- ontifringilla). Il arrive en grandes bandes aux premiers grands froids et dispai aît quand la température devient plus douce. Son apparition dans noire pays est loin d'être régulière ; il se passe souvent plusieurs hivers sans qu'on en voie un seul. J'ai une variété blonde. 41. Chardonneret élégant [Carduclis elegans). De passage l'hiver, en petites troupes. Niche commu- nément dans le pays. 42. Chardonneret-tarin {Carduelis spinus). De passage au printemps. Il suit les vallées. Sa nourri- ture est alors particulièrement de graines d'aune. 43. Linotte ordinaire [Cannabina lino(a). Commune toute l'année. On en voit pendant l'hiver de grandes bandes. Elles sèjourneut dans les localités cju'elles t)nt ado[)tées jusqu'au moment où les graines qui les y ont attirées viennent à manquer. Je possède une variété à tète blanche, et une autre ta- pirée de blanc. 'i' BKiiii'.. T. XV. .innée 18ô3. 24 3G2 RRV. ET MAC. DE zooLoniE. {Octobre 18G3.) 4V. SizERiN BORÉAL [Linaria ùorealis). De passage très-accidentel à la fin de l'hivor. Je ne l'iù rencontré que deux fois. 45^ SizERJN-CABARET {Linaria rufescem). Paraît et disparaît en même temps que les Tarins. Il voyage en compagnie de ces derniers. 46. Bruant jaune {Emheriza citrinella). Très-commun en toutes saisons. Il se rapproche des habitations pendant l'hiver. Il se joint fréquemment, dans «.elle saison, aux bandes de Pinsons et autres fringilles. Je possède des variétés blondes, et une autre entière- ment d'un beau jaune serin. 47. Bruant-zizi [Emheriza cirlus). Niche assez souvent dans ce pays-ci. Il établit son nid à environ un mètre de terre. J'en ai trouvé un dans un espalier contre un mur, à une élévation de 2 mètres. On en voit quelquefois de petites troupes qui voyagent à la tin de l'hiver. 48. Bruant fou [Emberiza cia). Un beau mâle a été tué près Chartres , le 9 novembre 1841. C'est le seul que j'y aie jamais vu. 49. Bruant-ortolan [Emberiza hortulana). Il n'apparaît qu'à de longs intervalles, ordinairement au mois de mai. 50. Bruant de roseaux {Emberiza schœniclus). Assez commun lors de ses passages en automne et au printemps; on en voit même souvent en hiver. 51. Bruant-prover [Emberiza miliaria). Arrive au printemps et repart à l'approche de l'hiver. TRAVAUX INÉDITS. 363 Il niche à terre dans les prairies, souvent à de grandes distances des bois. 52. Mésange charbon.mère [Parus major). De passage pendant l'hiver, en compagnie des mésanges bleues, des Mésanges noires et des Roitelets. Elle lait son nid dans les trous de murailles, et plus fréquemment dans les saules creux. 53. Mésange noire [Parus ater). Rare. Seulement de passage pendant l'hiver. Elle fré- quente de préférence les pins et les sapins, 54. Mésange bleue (Parus cœruleus). Commune toute l'année. Il en passe de petites bandes pendant l'hiver. 55. Mésange huppée (Parus cristatus). Très-rare. J'ai connaissance de la ca[)ture de trois in- dividus. 56. Mésangenonnette (Parus paluslris). Fréquente particulièrement les cours d'eau dont les bords sont plantés de vieux saules , dans lesquels elle dépose ses œufs. 57. Mésange a longue queue [Parus caudatus). On la rencontre pendant l'hiver en petites bandes de dix ou douze dans les taillis. Quelques paires se repro- duisent dans nos bois. 58. Roitelet huppé {Regulus cristatus). Passe l'hiver en compagnie des différentes espèces de Mésanges. Il s'arrête surtout dans les endioils plantés d'arbres résineux. J'en ai vu un cette année (18G3), à la fin du mois de juin ; je n'ai cependant jamais vu de nid. C'est celui qui paraît le picmicr. 30i- REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Octobre 18G3.) 50. lloiTEtET A MOUSTACHES [liegulus igniccipillus). Passe avec le précédent. Il ne niche pas non plus. L'un est aussi commun que l'autre. GO. Corbeau- CORNEILLE [Corvus corone). Quelques couples font leur nid dans nos petits bois. Le même bois contient rarement deux nids. Pendant l'hiver, des bandes innombrables de ces oiseaux, auxquels se Joignent des Freux, couvrent nos campagnes. Depuis quatre ans ces bandes sont infiniment plus nombreuses. Serait-ce à cette prodigieuse quantité de Corneilles que nous devons attribuer la disparition presque complète des Hannetons? En effet, de tout temps nous avions, tous les trois ans, ce que l'on appelait l'année des Hannetons. Cela tenait à la culture triennale, la métamorphose de ces insectes étant trois ans à se parfaire. L'extension de la culture des prai- ries artificielles n'en diminua point le nombre; mais, de- puis quatre ans que les bandes de Corneilles ont sensi- blement augmenté, nous n'avons plus ou presque plus de ces insectes. Mon observation n'a été faite que dans les environs de Chartres, du côté sud-est. Il paraît que les Hannetons se sont montrés en aussi grande quantité dans d'autres localités, mais aussi les Corneilles y ont été bien moins nombreuses. 01. Corbeau mantelé [Corvus cornix). Reste tout l'hiver en Beauce ; rare dans le Perche. Il fréquente de préférence le bord des routes, en compa- gnies peu nombreuses. J'ai souvent remarqué des individus qui sont bien plus ft)ncés que les autres, c'est-à-dire que les parties grises sont presque entièrement noires. J'en ai tué plusieurs qui font partie de ma collection : ce sont certainement des métis de cette espèce et de la précédente. TRAVAUX INÉDITS. 3C5 62. Corbeau-freux [Corvus fntgilerjus). Il reste l'hiver avec nous. Les habitants de nos cam- pagnes le considèrent comme faisant de grands dégâts dans les champs nouvellement ensemencés. Il a, en effet, l'habitude de fouiller la terre avec son bec; mais il prend ainsi beaucoup d'insectes. Ce que j'ai dit du Corbeau-cor- neille doit s'appliquer surtout à cet oiseau, les grandes bandes étant composées de l'une et de l'autre espèce. Il niche quelquefois dans nos petits bois. On voit sou- vent plusieurs nids sur le même arbre; j'en ai compté jusqu'à vingt sur cinq arbres qui se touchaient. Il ne mange point de voiries. {La suite au prochain tiuméro.) Mollusques Céphalolodes observés sur le littoral de l'Algérie, par M. Henri Aucapitaine. (Voy. p. 28f.) II. Genre ELEDONE, Leach. 1. E. moschatus : Leach, 1817, Journal de physique, t. LXXXVI , p. 293. — 0. moschatus, Lk., t. VII, p. 658, n°4. — Kisso, Elc- dona rnoschata, t. iV, p 2. — Payreau- doau, MolL Corse, p. 172, n» 3V9. — Ozœna rnoschata, liafinesque in Pricis, p. 29, n°72 (d'après Cantraine). — Phi- lippi, p. 241. — Rang, Mag. zooL, t. V, p. 64. — Cantraine, p. 19, n° 1. — Re- quien, p. 87, n" 617. Cette magnifique espèce est très-répandue et comestible sur tous les points de la Méditerranée. Elle répand une forte ocjour de musc, surtout lorsqu'on 366 HKV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Oclobrc 1863.) la saisit à la naissance des bras : ce parfum nous paraît susceptible d'être utilement employé dans l'industrie, car nous avons vu des femmes de la tribu des M'talassa (cercle deïenès) se frotterles cheveux avec la liqueur noire qu'elles savaient fort bien recueillir de ce mollusque ; était-ce, dans leur idée, pour les noircir ou les parfumer, c'est ce que je ne saurais dire, mais elles y tenaient beaucoup et envoyaient fréquemment les enfants fouiller les anfractuosités des ro- chers où se tient l'Éledone. III. Genre PHILONEXIS, d'Orbigny. i. Ph. vclifer : d'Orb., J/o/L vio. c< /"oss., p. 203, pi. 5, fig. 7. — S. Rang. (0. velatus), p. 60, pi. 89. Belle espèce, richement colorée en rose et violet, dont l'ample membrane justifie parfaitement le nom. Habite la haute mer; se trouve néanmoins assez communément sur les côtes, particulièrement pendant la saison chaude. Cherchel, Dellys, Bougie, Bone, etc.; Tetouan , Ceuta, Mcllîla(Marok), D' Mercier. IV. Genre ARGONAUTA, Linné. 1. A. Argo : Lin., Syst. nat., XII, p. 1161, n° 271 (d'après d'Orbigiiy). — Poli , 3Ioll. Sic. y t. III, p. 1, pi. ko, 43. — Payreaudeau, p. 72, n" 348. — Philippi, p. 240. — Rang,pl.86,87,88.— Caniraine, p.20, n" 1. — Requien, n''615, p. 87. — Wein- kauff, Moll. d'Algérie, p. 371. Habile la haute mer. Pas rare dans la rade d'Alger et sur tout le littoral pendant les nuits chaudes. Nombreux échantillons des présides de Mellîla et Ceuta. Assez com- mun sur les côtes de Corse et de Sardaigne. Nous en avons recueilli à Malte, Chypre, dans les rades de Beyrouth et de Sour, de Saïda (D' Gaillardot). C'est précisément à Alger que Sander Rang, alors coni- TRAVAUX IINÉUITS. 3G7 maiidanl du port, fit ses très-curieuses recherches sur le non-parasitisme du prétendu Poulpe de l'Argonaute dont Rafinesque aurait fait le genre Ocijtlioe (1). V. Genre SEPIOLA, Rondelet. I. S. vulgaris : Paul Gervais et Van Beneden, Note sur le G. Sepioie, Acad. Bruxelles, t. IV, n" 7 (1838), d'après d'Orbigny. — D'Or- bigny, S. atlantica (1839), Ceph. acetab. , p. 235, n" 4, pi. 4, (ig. 1-12. —D'Orbi- gny, MolL viv. et fuss., p. 247, pi. 10, fig. 1-12. Nous n'avons jamais eu cette petite espèce, qui pourrait bien n'être qu'une variété de la suivante?... dont elle ne diffère que par la position des cupules et l'inégalité des bras. La S. vulgaris est spéciale à l'Atlantique, où elle est commune sur les côtes d'Espagne, et très-rare dans la .Médi- terranée. (1) La singulière hypothèse du parasitisme du Poulpe de l'Argo- naute était due au mode tout particulier d'accroissemeut extérieur de la coquille, dont les parties calcaires sont sécrétées par les bras palmés remplissant les fonctions ordinaires du manteau , et surtout à ce que les jeunes naissent dépourvus de coquille apparente. Des esprits sérieux admirent longtemps cette théorie: Bosc, Ra(ines(iue, Leach, Blainville, Lamartk lui-même ; mais depuis, Poli, Délie Chiaje, Owen , d'Orbigny, M. Valenciennes et presque tous les naturalistes, ont rejeté cette théorie, reconnaissant, d'après les belles expériences de madame J. Power et de Rang, que la coquille fracturée de l'Ar- gonaute était iramédioteinent réparée par ranimai , et que six jours suffisaient pour qu'une membrane papyraeée et solide remplaçât la partie brisée. La coquille commence à se former chez les jeunes peu après leur édosion de l'œuf. Mais, lorsque arrive la mort, l'animal, n'ayant plu» cette force contractile qui le fait adhérer h sa coquille, ne tarde pas h en être séparé; aussi Irouvc-t-on quelquefois de ces coquilles ballottées par les vagues et dépourvues de leurs habitants : c'était un des arguments qui faisaientsupposeraux partisans du para- sitisme qu'un céphalopode (l'Ocythoe de Ralinesque) s'emparait de ces demeures vides et s'y logeait, comme certains Pagures de nos côtes s'introâuisent dans les lUiccins, les Pourpres. 368 iiKV. ET i\iAG. DE ZOOLOGIE. [Oclobtc 1863.) M. le D"^ Mercier, auquel nous en devons communica- tion, l'indique dans ses notes comme trouvée par lui à Mahon (Baléares), à Arzew (province d'Oran) et à Ceula (Maroc). 2. S. Rondeleii : Gesner. Loligosepigla, Lk., Anim.s.vert., t. VU, p. 66i, no4.— Délie Chiaje, IV, p. 50, 59, pi. 58, fig. 30. — Payreaudeau , p. 173. n" 353. — Rang , p. 70, pi. 95. — Cantraine, p. 15, n" 1. — Requien , p. 87, n"621. Très-répandue dans toute la partie occidentale de la Méditerranée. Rades de Bone, de Bougie, d'Alger, îles Zalïarines, Mellîla, etc. Les Sépioles apparaissent sur les côtes au mois de mai , elles viennent par troupes nombreuses pondre leurs œufs sur le rivage. C'est un excellent aliment, fort recherché, surtout par les Italiens. VJ. Genre SEPIA , Linné. 1. S. officinalis : Lin., Syst. nat., t. XXII, p. 1095, n«2. — Payreaudeau, p. 173, n°35'i-. — Risso, IV, p. ?... n" 10. — Délie Chiaje, IV, p. 51-60, pi. 58, fig. 1-2. — Phiiippi, p. 2il, 1. — Caniraine, p. 14, n" 1. — Requien, p. 87, n» 622.— D'Orbigny, 3'Ioll. viv. et foss., p. 372, pi. 12. — WeinkaufF, p. 371, n" 1. Le plus répandu de tous les Céphalopodes. IMarche en troupes nombreuses qui, au printemps et pendant tout l'été, fréquententlescôtes d'Algérie; au mois d'octobre, les Sépias gagnent les eaux profondes, d'où elles ne sortiront qu'au mois de mai pour chercher des stations favorables dans des eaux d'une température et d'une densité convenables, afin d'y déposer sur les algues des myriades d'œufs. TRAVAUX INÉDITS. 3G9 C'est partout un comestible estimé et souvent recherclu' ; la chair de la Seiche est savoureuse et assez délicate; il serait aussi utile que facile de multiplier ces Céphalopodes dans les parcs huîtriers établis sur nos côtes. Une grande quantité des œufs de ce mollusque sont la proie des crus- tacés, et les jeunes à peine éclos, recherchés par les pê- cheurs, qui s'en servent comme appât (1). Une bonne répartition des œufs sur les tuiles ou les fascines des huî- trières, quelques mesures de préservation pour les jeunes, suffiraient à donner en peu de temps des produits consi- dérables. Grâce à la promptitude d'éclosion et de crois- sance de ces mollusques, on aurait des résultats presque immédiats, résultats d'autant plus certains, que la S. offi- cinalis est le plus répandu de tous les Céphalopodes, et celui qui supporte le mieux les eaux des régions froides. Ce serait un utile supplément pour varier l'alimentation des masses, en même temps qu'une ressource de plus pour nos populations littorales déjà adonnées à la pisciculture marine. A ce titre nous ne saurions trop le recommander aux savants pisciculteurs de la Société d'acclimatation. Les ennemis les plus dangereux de cette espèce sont les poissons de la famille des Squales et des Roussettes, qui en font une énorme consommation : il est vrai que la fé- condité de ce céphalopode est également considérable ; j'ai compté plus de niille embryons sur une seule rosace d'œufs, et les groupes offrent une moyenne de GOO. On ne peut guère supposer que plus de 30 p. 100 arrivent à l'âge adulte , tant est active la chasse que leur font et les crus- tacés et les poissons. 2.? S. Orhignyana: Férussac. D'Orbigny, Métli. des CéphaL, p. 66; Moll. viv. et foss.,Y>. 274, pi. 13, (ig. 3-4. (1) C'est par milliers que j'ai vu apporter sur le marche (i'Al;;cr des jeunes Seiches , qui deux mois plus tard auraieut eu uuc valeur moyenne de 5 à 1.'» cenlinirs la pièce. 370 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Ociohre 1863.) Ce n'est qu'avec les plus grands doutes que je rapporte à cette espèce, surtout d'après la planche, une petite Sepia remarquable par le rostre fortement accusé de son osselet; la bourse est nuancée de rose, le dessus du corps couvert de points violacés. Dellys. Septembre 1855. Vu un seul échantillon. 3. 5. hierredda : Rang. Rang, Mag. de zooL, V, p. 75, pi. 100. — D'Orbigny, Mail. Canaries, p. 21, \\° 5. — D'Orbig., 3JolL viv. et foss., p. 278, n" 12. C'est à l'obligeance de M. le D' Mercier que je dois communication de cette belle espèce, spéciale à la rade de Corée, et qui paraît fort rare dans la Méditerranée. Les trois échantillons pris par M. Mercier, pendant le mois d'août 1836, à IMellîla, étaient surtout remarquables par la convexité de l'osselet et la grosseur des yeux , saillants d'au moins 5 millimètres. Nous croyons que c'est la première fois que la présence même accidentelle de ce mollusque est signalée dans la Méditerranée. 4. S. elegans : d'Orbigny. D'Orbigny, Moll. viv. et foss., p. 285, pi. 12, fig. 6-8. — Rang, p. 74, pi. 99. Cette espèce, remarquable par son élégante coloration, la légère coloration de son osselec bordé de violet, est très-commune dans toute la Méditerranée. On la trouve aux Baléares, en Corse, en Sardaigne, à Malte, etc. Abondante sur tout le littoral du Maroc, Alger et Tunis. [La suite prochainement.) SOCIÉTÉS SAVANTES. 371 II. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉiUlE DES SCIENCES. Séance du 21 septembre 1863. — M. .Serres lit un grand travail d'anatomie comparée ayant pour titre : Recherches sur quelques points de l'organisation du Lepidosiren an- neclens; description du cerveau (première note). « Dans la classification méthodique du règne animal, les animaux qui se trouvent aux limites, soit des embran- chements, soit des classes, sont ceux qui offrent le plus d'intérêt aux anatomislcs et aux zoologistes. Leur organi- sation présentant des caractères mixtes et empiétant sur les deux classes ou les deux embranchements, il en ré- sulte une anomalie dans leur structure qui rend difficile leur véritable classement. « Le singulier genre d'animaux décrit, en 1837, par MM. Fitzinger et Natterer sous le nom de Lepidosiren est dans ce cas. L'organisation de ces animaux n'est ni fran- chement erpétique ni franchement ichthyologique ; elle participe à la fois de celle de ces deux classes. Ce mélange du type ichthyologique et du type erpétologique est même si complet, que, des deux zoologistes qui, les premiers, ont bien étudié la structure des Ze/n't/os/re/i, l'un, M. Owen, les range parmi les poissons; l'autre, M. Bischoff, les classe parmi les reptiles ; et les caractères sur lesquels chacun d'eux se fonde, pour leur assigner cette position contradictoire, montrent, en effet, que ces animaux ne sont ni reptiles ni poissons, si on leur applique rigoureu- reusement les signes caractéristiques de ces deux classes. « Quoique, dans sa monographie sur l'organisation du Lepidosiren paradoxa, publiée en 18'i-5, M. llyrlt se pro- nonce définitivement pour leur nature ichthyologicjuc, toutefois la valeur des caractères sur lesquels il se fonde ne nous paraît pas assez décisive pour entraîner la convic- tion des zoologistes. 372 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [OclohrC 1863.) « Dans l'ordre zoogénique, les Lépidosirens seraienl- ils des reptiles amphibiens arrêtés dans leur développe- ment, et cet arrêt, portant plus particulièrement sur les membres réduits à l'état rudimentaire, les maintiendrait-il forcément dans leurs habitudes ichihyologiques? Nous examinerons plus tard ces diverses questions, présente- ment nous allons consacrer cette première note à la des- cription de l'encéphale du Lepidosiren annectens. (( Dans son travail sur le Lepidosiren paradoxa, la conser- vation du squelette et des autres organes n'a pas permis à M. BischofF de disséquer le cerveau ; M. Hyrlt, qui a fait une description si précise des nerfs de la tête, n'a pu en donner qu'une notion incomplète à cause du mauvais état de conservation de cet organe chez le sujet soumis à son examen. Chez le Lepidosiren annectens, M. II. Owen a donné de son ensemble une description abrégée, exacte et con- forme aux déterminalions que nous avons établies des éléments de l'encéphale chez les reptiles et les poissons. Ayant reçu dernièrement de M. Albert Geoffroy- Saint- Hilaire deux fœtus à terme de Lepidosiren annectens, j'ai pensé qu'il serait d'autant plus utile de déterminer la composition et la structure de leur encéphale d'après les règles qui m'ont dirigé dans l'étude de cet organe, que ce genre d'animaux, servant en quelque sorte de trait d'union entre la classe des reptiles et celle des poissons, mérite, au plus haut degré, tout l'intérêt qu'excitent les types de transition parmi les êtres organisés. » Après cette introduction, le savant anatomiste donne une description longue et détaillée qui ne saurait être analysée, et il ajoute la note suivante, due à M. Albert GeofFroy-Saint-Hilaire : (( Je m'empresse de satisfaire au désir que vous m'avez exprimé de connaître la façon dont j'ai fait éclore les co- cons des Lepidosiren annectens que j'ai eus entre les mains. a Le 7 mai de cette année, je reçus de la rivière de SOCIÉTÉS SAVANTES, 373 Gambie, par rinterniédiaire d'un correspondant anglais, quatre cocons de ces curieux batraciens-poissons. « Ils étaient placés dans des mottes de terre très-argi- leuse et entièrement sèche ; la partie plate du cocon, celle qui porte l'ouverture qui donne accès à l'air, se trouvait en dessus et était tellement desséchée, qu'elle rendait un son sec lorsqu'elle était pressée. « Je crus ne recevoir que des animaux morts ; cepen- dant je les plaçai dans l'eau, et , deux jours après, mes quatre Lépidosirens sortirent de leur enveloppe et se mirent à serpenter dans l'eau. Mais je les perdis, car je les avais placés dans une eau trop profonde, je leur avais fourni trop peu de terre, et surtout je les avais trop brus- quement inondés. « Ayant échoué, je voulus recommencer mon essai, et j'eus la bonne fortune de recevoir, le l'i- juillet dernier, deux nouveaux cocons. (( Je pensai que les Lépidosirens déposaient leurs oeufs lors d'une crue du fleuve dans des vases submergées qui se découvraient et se desséchaient quand l'eau se retirait, et que ce n'était qu'à la crue suivante que les jeunes animaux pouvaient gagner le fleuve. « J'essayai de reproduire l'inondation qui devait per- mettre à mes animaux de sortir de leurs enveloppes; pour cela, j'entourai les blocs de terre qui les contenaient do boue argileuse, et je les plaçai dans une sorte d'aquarium en verre. J'y versai chaque jour un peu d'eau, de façon à rendre humide toute la masse de terre sèche. Je remar- quai bientôt que la partie supérieure des cocons devenait plus souple, qu'elle se détendait. a Enfin, quand l'eau fut presque au niveau du dessus des cocons, les Lépidosirens déchirèrent leurs enveloppes. L'un d'eux se plongea dans la vase du bac, ne laissant passer que l'extrémité de sa tête dans l'eau qui recouvrait la terre; l'autre resta plus de quinze jours dans son cocon déchiré, nous donnant IVéquennnenl l'occasion d'observer 374 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Octobre 1863.) son cri, si toutefois le bruit produit par l'animal n'est un bruit purement mécanique, résultat du brusque retrait du Lépidosiren dans son trou. « La position que les animaux occupent le plus souvent est en V, la queue et la tête sortant de la terre. Le Lépi- dosiren, de temps à autre, se projette verticalement hors de son trou pour venir respirer à la surface ; aussitôt qu'il a chassé l'air contenu dans son appareil respiratoire, il prend une nouvelle provision d'air et se replace dans l'antre qu'il s'est creusé dans la glaise, comme le ferait un Ver. Il semblerait, d'après cela, que ses branchies ne lui permissent pas de respirer suffisamment. « Après avoir longtemps cherché à leur faire manger des Vers de terre, des larves d'insectes, sans avoir réussi, je me suis décidé à leur offrir de jeunes poissons qu'ils ont mangés avec avidité. « Mes Lépidosirens ont grandi déjà de 0™,06 ; ils ont maintenant 0"',32 à 0'",35 de longueur. » MM. Pouchet, Joly et Ch. Musset adressent un travail intitulé ExjJériences stir Vhétérogénie exécutées dans finie' rieur des glaciers de la Mnladetta (Pyrénées d'Espagne). Dans ce travail, les trois savants physiologistes nous ap- prennent qu'ils ont apporté sur les hauts sommets des Py- rénées des ballons remplis au tiers d'une infusion de foin filtrée et bouillie pendant une heure. Ces ballons étaient complètement vides d'air et fermés à la lampe au moment même de l'ébullition. Ouverts à plus de 300 mètres au-dessus du niveau de la mer, ces ballons se sont remplis d'air pur de ces grandes hauteurs et ils ont été immédiatement rebouchés à la lampe. L'examen microscopique de ces vases, fait quatre à cinq jours après à Luchon, par M. Pouchet, et à Toulouse par MM. Joly et Musset, a montré, dans ces deux localités éloignées, et en quantités plus ou moins grandes, tous les êtres, animaux et végétaux, qui se développent dans les infusions. SOCIÉTÉS SAVANTES. 375 « Celle identité dans les résultais démontre de la ma- nière, selon nous la plus péremptoire, que l'air des hautes montagnes, à peu près complètement dépourvu de germes, d'après nos antagonistes eux-mêmes, n'empêche pas les décoctions de matières organiques de devenir très-fé- condes. Mais ce n'est pas lui, très-certainement, qui leur apporte les éléments de leur l'écondité. Pour les orga- nismes les plus intimes, comme pour les êtres les plus compliqués et les plus parfaits, il est l'indispensable pabu- lum vitœ. Mais, dans le cas particulier qui nous occupe, nous croyons pouvoir affirmer qu'il n'a pas charrié avec lui un nombre de germes suflisants (si toutefois germes il y avait) pour expliquer la prodigieuse fécondité de nos ballons. Nous disons à dessein si gennes il y avait ; car les observations aéroscopiques, faites en même temps sur les hauteurs où nous expérimentions, nousont prouvé jusqu'à l'évidence qne 150 décimètres cubes d'air recueillis sur ces sommités élevées, dans un moment où l'atmosphère était calme, ne renfermaient pas un seul œuf, pas un seul spore, pas un seul débris organique. Nous ne voulons pas dire, toutefois, que la masse atmosphérique n'en contient jamais, surtout quand elle est agitée ; mais nous répétons, avec une conviction profonde basée sur de très-nom- breuses expériences, (jue c'est à l'infusion elle-même, et non aux prétendus germes flottant çà et là dans l'air, qu'il faut attribuer l'apparition de la vie dans nos bal- lons. (( Du reste, quelle que soit l'interprétation que l'on adopte à cet égard, il est pour nous un fait avéré, certain : c'est que nos ex|)ériences, exécutées dans des conditions qui, d'a{)rès la théorie semi-panspermisle, auraient dû nous donner des résultats tout négatifs, nous ont fourni, au contraire, une immense quantité d'Infusoires et do Mucédinées. (( Donc l'air de la Maladetta, et en général l'air des hautes montagnes, n'est pas « iuiproprc à provoquer une 37G UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 1863.) « altération quelconque dan.s une liqueur éminemment « putrescible. » « Donc, et jusqu'à preuve rigoureusement contraire, ce sera là notre conclusion définitive : (( La panspermie limitée n'existe pas, et l'hétérogénie, ou production d'un nouvel être, dénué de parents, mais formé aux dépens de la matière organique ambiante, est pour nous une réalité. » Nous sommes heureux de voir constater, par des expé- riences positives et bien faites, une vérité à laquelle nous sommes arrivés depuis longtemps, en étudiant les curieux phénomènes des maladies des Vers à soie et des vignes, mûriers, etc. Nous n'avons pu développer alors ces idées, faute de temps pour augmenter le nombre d'expériences et d'observations nécessaires ; mais nous en avons publié le germe dans quelques-uns de nos travaux sur les épidé' mies qui désolent l'agriculture et dans cette Revue. M. Jiertolus adresse la note suivante sur le développe- ment du bothriocéphale de l'homme. « Jusqu'ici, sauf un dessin posthume et inédit du doc- teur Schubart, les naturalistes n'avaient aucun renseigne- ment sur les premières phases du développement du bo- thriocéphale de l'homme (1). J'ai été assez heureux pour obtenir deux fois des embryons de cet intéressant para- site : la première fois au mois de juin 18G2, la seconde dans le courantdejuilletde cette année; j'ai suivi avec soin les phénomènes dont l'œuf est le siège pendant la longue période nécessaire à son évolution complète ; c'est un court résumé de ces observations que je présente dans les lignes suivantes. (( L'œuf du bothriocéphale de l'homme exige pour son développement complet un séjour de six à huit mois dans de l'eau courante ou fréquemment renouvelée. (i) En picsentaut ce travail, M. Miluc- Edwards rappelle que, dans une des dernières séances, il a déposé sur le bureau de l'Académie uu inénioire sur le mêuie sujet, par M. Knoili, de Saint-Pétersbourg. SOCIÉTÉS SAVANTES. 377 « Au moment de la rupture de l'ovisac, cet œuf est composé d'une coque ovoïde d'un brun foncé, résistante, exactement remplie d'une masse granuleuse amorphe. (c Au bout d'un mois au plus, ce vitellus se divise en cellules de 15/000«=' de millimètre de diamètre : bientôt après, apparaît au centre une tache transparente, ou tache embryonnaire, qui se développe lentement aux dépens du vitellus, tandis que celui-ci se rétracte sur lui-même, lais- sant entre la coque et lui un espace de plus en plus grand. « Au bout de six mois, la tache embryonnaire a envahi toute la masse vitelline ; c'est alors qu'apparaissent les crochets de l'embryon, chez lequel se manifestent déjà quelques mouvements de contraction. (( Enfin, au bout de sept à huit mois, il se détache de la petite extrémité de la coque une calotte, ou opercule, qui livre passage à l'embryon. « Celui-ci se compose de deux corps sphériques emboî- tés l'un dans l'autre. Le corps externe a la forme d'une sphère creuse de 45 à 50/000'=^ de millimètre de diamètre; la paroi de ce corps est épaisse d'environ 10/000*' de mil- limètre, formée de grandes cellules prismatiques accolées les unes aux autres, et revêtue extérieurement d'une forêt de grands fouets vibratiles d'une finesse extrême, longs de 10 h 15/000*" de millimètre et très-flexibles. « Sous l'impulsion de cet appareil vibratile, toute la masse embryonnaire nage rapidement au moment de l'é- closion, en tournant sur elle-même ; mais, au bout de quelques heures, le mouvement se ralentit, cesse bientôt, et le revêtement ciliaire semble disparaître. « A l'intérieur de cette sphère creuse se trouve un autre corps également sphéroïde, se mouvant librement dans son enveloppe, et armé, vers l'un de ses pôles, de trois paires de crochets tout à fait analogues aux six crochets caractéristiques des embryons de Tœnia. « Ce corps externe, formé de cellules nucléées très-pâles 2' SRRiB. T. XV. Année 18(13. 25 378 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Oclobre 18G3.) (de 5/000*' de millimètre sur 3), mesure en diamètre de 35 à 40/000*'* de millimètre. « Les crochets, sensiblement semblables dans les trois paires, atteignent une longueur totale de 13/000*' de mil- limètre ; la lame, peu recourbée, mesure à peu près le tiers de la longueur totale; le manche, rectiligne, très- grêle, est longdeO/lOOO"; l'apophyse antérieure (ZaAn/br- tsatz) fait une saillie considérable (28 10/000" de milli- mètre). « L'analogie que présente cet embryon, d'un côlc avec les embryons des Trématodes digénèses, de l'autre avec ceux des Cysto-taeniens, me fait regarder comme hors de doute que le sort de ce jeune parasite est d'aller s'enkyster dans le parenchyme de quelque animal aquatique pour y poursuivre son développement. « Sans vouloir rien affirmer de plus, n'ayant pas encore tenté d'expérience à ce sujet, je crois devoir attirer l'at- tention des helminthologuessur un Ver dont les vrais rap- ports zoologiques ont été méconnus jusqu'ici, et qui pour- rait n'être autre chose que le Scolex Bolhriocéphale de l'homme. « Je veux parler de la Ligula nodosa de Rudolphi, qui vit enkystée dans le tissu conjonctif de différentes espèces dugenre5aZwo; je me suis assuré que cet animal n'est autre chose qu'un Scolex, dontla partie dite céphalique, profon- dément envaginée dans une portion caudale très-étroite et très-longue, présente, avec l'appareil de fixation de notre Bothriocéphale, une analogie complète de forme et de dimension. (( J'ai l'intention d'entreprendre, aussitôt que je le pourrai, une série d'expériences dans le but d'élucider cette intéressante question. » M. Ehrmannhit hommage à l'Académie d'un volume formé de la réunion de plusieurs mémoires qu'il a succes- sivement publiés sous les titres suivants: Histoire des po- lypes du larynx ; Description de deux fœtus monstres, l'un SOCIÉTÉS SAVANTES. 379 acéi^hale et i autre monojwde; Observations d'anatomie pa- thologique, accompagnées de l'histoire des maladies qui s'y rapportent, et dont les pièces sont conservées au mu- sée de la faculté de médecine de Strasbourg. Séance du 28 septembre 1863. — M. Serres continue la lecture de ses Recherches sur quelques points de l'organisation du Lepidosiren annectens (description du cerveau). M. Lemaire commence la lecture d'un mémoire ayant pour titre : Nouvelles recherches sur les ferments et les fer- mentations. Cette lecture sera continuée dans une pro- chaine séance. Les résultats de quelques-unes des expériences décrites dans ce mémoire sont mis sous les yeux de l'Académie. M. de Luca adresse des Recherches sur les rapports qui existent entre le poids des divers os du squelette de l'homme. « Si l'on examine un être quel qu'il soit, appartenant au règne organisé et placé dans les conditions normales de l'existence, on trouve que toutes ses parties sont inti- mement proportionnées entre elles, aussi bien sous le rap- port du poids que sous celui de la longueur et de la su- perficie. Lorsque les animaux et les plantes, dans des con- ditions déterminées, ont atteint leur plus grand dévelop- pement, ils ne dépassent jamais un certain poids, de même qu'ils n'acquièrentpoint une taille indéfinie ; toutes leurs parties sont alors dans un rapport constant. « J'ai essayé de déterminer les rapports qui existent, quant au poids, entre les différents os du squelette chez l'homme. Je me suis servi, pour cela, d'un grand nombre de matériaux dont une partie m'a été remise en 18G1 par M. Duranti, professeur d'anatomie à l'université de Pise. Ces observations ne sont pas complètes; elles sont néan- moins assez nombreuses pour servir de base à quelques remarques importantes sur le poids des os dans le sque- lette humain. Les chiffres que je donne dans le tableau annexé à cette note ont été pris sur le squelette d'un homme de trente à quarante ans. De ces chiffres, et d'une 380 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Oclobve 1863.) foule d'autres observations trop nombreuses pour être re- latées ici, on peut tirer les conclusions suivantes relatives au poids des os : « 1° Les os de la moitié droite du corps humain sont plus lourds que les os correspondants du côté gauche. Cette loi se trouve exacte même pour les os de la tête. « 2'^ Le poids des os situés au-dessus de l'ombilic égale le poids des os situés au-dessous. On sait que, dans la sta- tion verticale de l'homme, l'ombilic représente un point central également distant des deux extrémités, si l'on suppose les deux bras relevés verticalement au-dessus de la tête. » 3° Le poids moyen des os de ta main est la cinquième partie du poids total des os du bras entier, de même que la longueur de la main est le cinquième de la longueur du bras. « h-° Le poids total des os de la main peut être divisé en cinq parties égales, dont une est représentée par le carpe, deux par le métacarpe, et deux par les doigts. La première phalange représente en poids les deux tiers du doigt entier, et l'autre tiers est représenté par la phalan- gine et la phalangette. c( 5" Les os de la main pèsent, en moyenne, moitié moins que ceux du pied. « 6° Dans le pied, le poids des os du tarse est double de celui des os du métatarse, et le poids des orteils peut se diviser en trois parties : deux pour les phalanges, et une pour les phalangines et les phalangettes. « 7° Ces rapports de poids paraissent exister aussi chez les animaux inférieurs, et les recherches que j'ai l'inten- tion de poursuivre sur ce sujet ne seront peut-être pas sans quelque utilité pour la détermination de ces animaux, pour connaître leur âge et pour reconstruire les squelettes de ceux dont on ne posséderait qu'un petit nombre d'os- sements. » Séance du ?» octobre. — M. Milne-Edwards présente un ou- SOCIÉTÉS SAVANTES. 381 vrage posthume de M. Robineau-Desvoidy sur l'histoire naturelle des diptères des environs de Paris, publié par les soins de M. Monceaux. Nous reviendrons sur cette importante et remarquable publication. M. le secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces im- primées de la correspondance, un opuscule de M. Ch. Bellotti sur un moyen d'obtenir de la graine saine de Ver à soie. « L'auteur ayant fait à Varèse, au printemps de 1862, une éducation précoce de Vers à soie, en eut, du 10 au ik juin, des papillons alertes et bien portants qui lui don- nèrent quelques onces de graine. Cette graine, examinée au microscope, n'avait d'oeufs malades que dans la pro- portion de 6 à 8 pour 100. « L'éducation avait été faiie à la manière ordinaire; seu- lement les Vers avaient dû être nourris avec des feuilles très-jeunes, l'époque peu avancée de la saison n'en four- nissant point d'autres. M. Bellotti pensa que cette cir- constance pouvait bien avoir contribué, pour la principale part, au résultat obtenu : on avait bien supposé déjà qu'un état maladif des feuilles pouvait être pour beau- coup dans la maladie des Vers et la mauvaise qualité de la graine, mais cette remarcjue était restée à peu près sté- rile. La nouvelle observation y ajoutait quelque chose d'important et donnait lieu de penser que l'état malsain de la feuille ne commençait qu'à un certain état de son développement. Sur ce point, l'expérience seule pouvait décider, et M. Bellotti s'est empressé d'y soumettre sa conjecture. Il a pris les précautions nécessaires pour écar- ter toute chance d'erreur et toute cause d'illusions. Des éducations ont été faites dans des circonstances toutes semblables, sauf en ce qui concerne l'âge des feuilles don- nées aux Vers, et suivies soigneusement de manière à ce que les résultats fussent rigoureusement comparables; ces expériences, dont la note fora connaître tous les détails. 382 iiEv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Octobre 1863.) sont venues confirmer pleinement la justesse des vues qui les avaient fait entreprendre. « L'opuscule de M. Bellotti est renvoyé, à titre de pièce à consulter, à la commission des Vers à soie. » Voilà encore une observation qui vient s'ajouter à toutes celles que j'ai faites, dès le début de la maladie, soit à Sainte-Tulle, soit ailleurs, et qui confirme l'opinion que j'ai émise le premier, que c'est une alimentation viciée qui a amené l'épidémie de la gattine. Depuis que j'ai avancé cette conclusion de mes nombreuses études sur ce sujet, j'ai été exposé aux dénégations les plus vives; ma théorie, déduite de nombreux faits observés par moi et par beaucoup d'autres ensuite, a été attaquée ou, ce qui est plus nuisible au développement d'une vérité, passée sous silence par des autorités scientifiques qui avaient émis trop vite des idées théoriques contraires et qui n'ont pas eu la générosité de revenir sur leurs pas. Séance du 12 octobre. — M. Lemaire continue la lecture de son travail intitulé, Nouvelles recherches sur les ferments et la fermentation. Dans ce travail, M. Lemaire combat plusieurs assertions de M. Pasteur. Nous attendrons le rapport de la commis- sion à laquelle il a été envoyé, commission qui jugera avec impartialité entre un de ses confrères et M. Lemaire. M. Salvatore Trinchese a fait présenter par M. Blanchard un travail sur la structure du système nerveux des Mol- lusques gastéropodes, d'où il résulte : « 1° Que le système nerveux des Mollusques se compose des mêmes éléments que ceux des animaux vertébrés; « 2" Que les différents noyaux médullaires du collier œsophagien ont une structure différente; <( 3° Que, chez les types où la centralisation des noyaux médullaires est le plus marquée, la fusion de ceux-ci ne s'accomplit dans le ganglion du pied que vers sa moitié, et que, à ses régions supérieure et inférieure, les noyaux son', séparés; SOCIÉTÉS SAVANTES. 383 « 40 Que l'élément nerveux pénètre dans l'intérieur des fibres musculaires de ces animaux (fibres lisses) et s'y ter- mine en pointe. » Séance du 19 octobre. — M. le secrétaire perpétuel met sous les yeux de l'Académie l'image photographique d'un métis de Bouc et de Brebis, et donne, d'après une note de M. Balsamo, secrétaire de la Société d'agriculture de Terra d'Otranto (Italie méridionale), quelques détails sur la conformation et les habitudes de l'animal. M. Balsamo désigne sous le nom de Tragosoïs [rpÀyaç, bouc; olç, brebis) cette sorte de métis qui est déjà mentionnée dans les auteurs anciens, mais dont l'apparition est toujours assez rare. Nous croyons devoir joindre à cette indication la note même de M. Balsamo, qui a paru dans le Cosmos. « La question du croisement se rattache aux besoins les plus vitaux de l'économie domestique et de l'industrie. Depuis quelques années, j'ai tenté le croisement des diffé- rentes espèces sérigènes; par exemple, du Bombyx de l'allante avec le Bombyx du mûrier. Je n'ai pu réussir à obtenir des résultats sérieux, parceque, leur élevage n'étant pas simultané, j'ai été obligé de me servir, dans chaque espèce, d'individus fatigués déjà par de précédents accou- plements. J'ai été plus heureux dans l'union du Bouc avec la Brebis. Un Bouc habitué et dressé à saillir les Brebis fnt amené dans un troupeau de Brebis à l'époque du rut. De son union avec l'une d'elles j'ai obtenu, en juin der- nier, un métis mâle qui participe des formes du Bouc et de celles de la Brebis. En effet, comme le Bouc, il a la tête ornée de cornes droites, les yeux sont protubérants et jaunes, comme dans la Brebis; son bêlement tient de la voix du Bouc. Le corps est volumineux, le poil est crépu comme dans la Brebis, la queue est coui le comme celle du Bouc. A défaut d'autres caractères pour révéler son ori- gine, il suffirait de l'entendre bêler. 384 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Oclobie 18G3.) « J'ai fait prendre une pholograpliie de cet animal que j'ai appelé Tragosots (des mots grecs rpÂycç, bouc, et ok, brebis). Je me propose de l'envoyer au jardin des Plantes ou au jardin d'acclimatation pour être jugé par les hommes compétents. Qui ne voit, dès maintenant, le parti que peuvent tirer l'industrie et l'agriculture d'un tel fait, in- dépendamment de la lumière qu'il jette sur la question des croisements et des métis, déjà si approfondie par l'illustre M. Flourens? Les races caprines du ïhibet, croi- sées avec les races ovines mérinos ou angora, pourront fournir des toisons ayant de nouvelles qualités textiles. » M. HoUard adresse des Recherches sur la signification homologique de quelques pièces faciales du squelette des pois- sons : « Modifiant les premières conclusions de ce travail, par suite de nouvelles études sur l'embryogénie des Poissons, j'en résume aujourd'hui les résultats dans les termes sui- vants : « 1° Le groupe des cinq pièces faciales comprises dans ce qu'on a nommé l'aile temporo-maxillaire, l'aile tympa- nique, le suspenseur de la mandibule comprend deux groupes distincts, qui représentent deux pièces ou éléments primordiaux du squelette cartilagineux visibles pendant toute la durée de la vie embryonnaire. c( 2° Le groupe qui procède du cartilage antérieur se compose du tympanique et du jugal deCuvier, et constitue le vrai suspenseur de la mâchoire inférieure, avec laquelle il est articulé par sa pièce inférieure. Le groupe postérieur, composé des trois os que Cuvier a désignés sous les noms de temporal, de symplectique et de préopercule, est un sus- penseur hyoïdien. « 3° Le suspenseur mandibulaire constitue, malgré sa division, un tout, qui est l'homologue de la caisse tympa- nique, et par conséquent de l'os carré des Oiseaux, « 4" Le suspenseur hyoïdien est également, malgré sa SOCIÉTÉS SAVANTES. 385 com[)osilion, le représentant d'un seul élément squélé- tique, qui correspond à l'apophyse ou os styloïde des Mammifères. Son développement extraordinaire et sa di- vision se proportionnent au rôle complexe de ce suspen- seur, qui non-seulement porte, chez les Poissons osseux, une corne hyoïdienne composée et très-grande, mais en- core rattache à lui l'aile operculaire, fait partie des parois de la chambre branchiale et doit se prêter à des mouve- ments d'expansion et de contraction. « 5° Le vrai temporal des Poissons n'est pas compris, comme le pensait Cuvier, dans le groupe du suspenseur hyoïdien; la loi des connexions nous désigne ici comme écaille temporale la pièce que Cuvier nommait le mastoï- dien. » Séance du '2,6 octobre. — M. Darestc lit des Recherches sur l'origine et le mode de formation des monatres doubles à double poitrine. Après avoir rappelé brièvement les faits, déjà constatés par d'autres, qui lui ont servi de point de départ, M. Da- reste fait connaître ceux qu'il a observés, et conclut qu'il résulte de ces faits que la formation des monstres doubles à double poitrine n'est possible que chez les animaux dont les embryons se retournent sur le vitellus, ou, en d'autres termes, possèdent une allantoïdc. Ils ne [jour- ront donc se produire, du moins par un semblable méca- nisme, chez les Batraciens ni chez les Poissons. Il a eu d'ailleurs récemment occasion de faire observer que les Batraciens et les Poissons, dont l'embryon n'a pas d'am- nios, sont, par cela même, à l'abri de la production d'un certain nombre de monstruosités simples. Ainsi donc, le perfectionnement de l'organisation est une condition qui détermine, chez les Vertébrés supérieurs, le développe- ment de divers états lératologiques dont les Vertébrés in- férieurs son exem[)ts. M. Mcret soumet au jugement de l'Académie un tra- vail en trois parties sur l'instinct et Vintelliijence : la j)re- 386 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Oclobie 18G3.) mière, parvenue le 10 août, n'avait pas élé mentionnée au Compte rendu, parce qu'on la pouvait croire adressée per- sonnellement à M. Flourens; elle avait pour titre : « Li- mites de l'intelligence des animaux; » la seconde est re- lative aux « limites qui séparent l'instinct de l'intelligence des animaux ; » la troisième aux « limites qui séparent l'intelligence de l'homme de celle des animaux. » Ce travail est envoyé à l'examen d'une commission com- posée de MM. Serres, Flourens et Milne-Edwards. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Observations sur les ennemis du Caféier, à Ceylan, par M. J. NiETNER. [Suite. — Voir p. 3V9.) On m'a parlé d'une maladie à laquelle les Coccides, dont je viens de parler, seraient sujets, et qui consisterait en une couche blanche qui se formerait sur eux et les détruirait. C'est simplement de la moisissure qu'il s'agit. Je ne pense pas qu'elle attaque jamais des individus vi- vants, mais par des temps très-humides et dans des loca- lités très-encaissées , elle peut recouvrir les vieilles femelles fixées aux plantes ; la partie active de la com- munauté change probablement alors de place. Le cham- pignon noir recouvre aussi les vieilles femelles et leurs coques sèches. Westwood [Introd., vol. II, pp. 445, 446) dit que dans les mâles des Coccides les ocelles manquent, que la bouche est tout à fait imparfaite et que la nymphe du mâle est inactive et couverte d'une pellicule. D'après les descriptions données ci-dessus, on verra que mes obser- vations contredisent ces assertions ; la nymphe du Lee. cofl'eœ d concorde avec la description de Westwood. ANALYSES u'OUVRAGES NOUVEAUX. 387 mais celle du Pseud. Adonidum est active. Les ocelles et la bouche sont les uns et les autres très-distincts dans les deux espèces. Je n'ai pas réussi à saisir le moment où le Lee. coffeœ (^ sort de sa coque, quoique j'eusse beau- coup désiré m'assurer si cela avait lieu de la manière singulière qu'indique Weslwood. J'en resterai là maintenant en ce qui concerne les Coccides qui vivent sur le caféier, es])érant que je ne me suis pas étendu très-longuement sur ce sujet. 5. Aphis coffeœ, puceron du caféier [coffce louse). Les deux sexes sont nus, d'un noir de poix brillant avec le rostre, les antennes et les pattes blanchâtres, et l'abdomen verdâtre ; le rostre arrive au delà de la base de la seconde paire de pattes ; les antennes ont 7 articles, le 1", le 2^ et le G" sont courts, les autres longs; les 2 ar- ticles basilaires sont noirs, les autres blanchâtres avec le sommet noir ; les cuisses et les tarses sont presque noirs, les tibias presque blancs ; les pattes postérieures ont les tibias légèrement courbés à la base. Mâle ayant 4 ailes avec une tache noiro sur les supérieures, femelle aptère, abdomen bicorniculé dans les deux sexes et muni d'un tube anal. Taille moyenne, jeunes individus d'une couleur plus claire que les vieux. L'insecte que je viens de décrire se trouve en commu- nautés plus ou moins nombreuses sur les jeunes pousses et à la face inférieure des feuilles du caféier. Sa présence en grand nombre produit la miellée et le syncladium , comme cela a lieu avec les Coccides. Les pouvoirs repro- ducteurs de cette famille d'insectes (A|)liides) sont bien connus et sans autre exemple dans la nature. On a vu une seule fécondation servir pour 9 générations fécondes de femelles produites en trois mois ; dans un autre cas, elle a servi pour 11 générations en sept mois; dans un autre encore, où ces insectes se sont propagés sans fécon- dation pendant quatre ans! Les œufs éiant couvés dans le corps de la mère, celle-ci est vivif»arc. Tne telle (écondilé REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Octobre I8G3.) ne paraît toutefois ne pas exister dans V Aphis cofj'eœ; en tout cas SCS communautés sont généralement peu nom- breuses, et les dégâts qu'elles occasionnent sont sans con- séquence. Mais une espèce qui vit sur l'oranger et le citronnier est beaucoup plus féconde ; les pucerons , comme les Coccidae , émettent, par leurs tubercules anaux , un fluide sucré dont les Fourmis sont très- friandes. V Aphis coffeœ est sujet aux attaques de divers parasites tels que les suivants : SYRPHUS NIETNERI, » SPLENDENS. Ce sont deux grandes mouches qui appartiennent à la famille dont les membres, à cause de leur ressemblance avec les Abeilles et les Guêpes, pourraient être appelés «mouches abeilles. wEUesseressemblentassez l'une l'autre, sont de couleurs ternes, noires , avec l'abdomen varié de bandes d'un jaune blanchâtre ; la première est pubescente, la seconde glabre, elles ont toutes deux 3/8 de pouce (an- glais) de long et, 6/8 de largeur, avec les ailes étendues. Leurs larves, qui dévorent les Aphides, sont de vilains vers mous, sans yeux et sans pattes, amincis à une de leurs extrémités, ayant 1/4'"'" de long quand elles sont adultes. Celle du S. Nielneri est brune avec une tache dorsale de couleur plus claire ; les segments offrent des protubérances scalaiiformes qui forment une arête le long du dos. Celle [du S. splendens est verte avec une tache dorsale blanchâtre. Elles font un carnage effrayant parmi les pucerons; étant si voraces que, en 24 heures, elles doublent de volume. La nymphe est piriforme et reste dans la peau de la larve 8 jours, au bout desquels l'insecte parfait sort de ses enveloppes. Un autre ennemi des pucerons est le MICROMUS AUSTRALIS. C'est un joli insecte voisin de la famille des Fourmilions- ANALYSES DOUVRAGES NOUVEAUX. 389 Comme leurs larves se nourrissent aux dépens des puce- rons, ils ont été appelés lions des pucerons ( Àphis lions) ; mais, en raison de leur forme, on pourrait les ap- peler, avec bien plus de raison, « crocodiles des puce- rons. )) Cette larve a environ 5/16 de pouce de lonfj ; elle est étroite, déprimée, s'amincit à ses deux extrémités et est faiblement couverte de poils blancs. Elle est de couleur brunâtre ; les côtés, la ligne dorsale et la face inférieure du corps sont blancs. Elle est très-active et vorace, et a une paire d'énormes mandibules en forme de faucille et des antennes et des palpes longs et grêles; ceux-ci ont trois articles distincts; le dernier article étant très-long, la longueur totale des palpes égale celle des mandibules. Entre la tête et la poitrine il y a un cou distinct. La larve s'enferme dans un cocon léger dans lequel la nymphe reste pendant quinze jours, après quoi apparaît l'insecte parfait. Ce dernier est très-délicat, brunâtre, avec des yeux verts. Les œufs de ces insectes sont déposés sur les feuilles, chaque œuf étant muni d'un pédoncule long et mince, ce qui leur donne l'apparence d'épingles ou de certains champignons. îl y a un grand nombre de petits Hyménoptères para- sites de \'Ai)his coffeœ, mais je ne suis pas à même de donner leurs noms. 6. Strachia geometrica. C'est encore un Hémiptère, mais assez différent du Lecanium coffeœ et du Pseud. Ado- nidum avec lesquels il a peu de rapports. Il est ovale- oblong, dodu, a 5/16 «de long sur 3/16 » de large; il est jaunâtre marbré de gris et d'orangé à la face supérieure. Il est voisin de ce qu'on appelle le « Green or fœtid bug. » M. Alexandre lirown a reçu cet insecte de Hadulla et a eu l'obligeance de me l'envoyer. Il se nourrit du suc des jeunes baies, dont 3 0/0, ou même davantage, auraient été avariées par cette cause. C'est le seul cas, venu à ma con- naissance, des dégâts commis i)ai cet insecte. Toutefois 390 KËV. ET MAC. DK ZOOLOGIE. {Octohre 1863.) des formes voisines de celle-ci, qui se trouvent soit àCey- lan, soit en Europe, causent parfois des dommages consi- dérables aux légumes en détruisant les boutons. Il n'y a pas à craindre que cet insecte devienne jamais un fléau sérieux pour les plantations de café. J'arrive maintenant aux ennemis du caféier, qui appar- tiennent, pour leur nourriture, à l'ordre des Lépidop- tères, dont les larves dépendent entièrement du règne végétal, font plus ou moins de tort aux horticulteurs et aux agriculteurs de tous les pays. Heureusement, quoique j'aie eu à mentionner quinze espèces différentes qui vivent sur le caféier, et que l'on pût facilement doubler ce nombre, il n'y en a que deux ou trois qui commettent des dégâts un peu sérieux. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Apparition du Syrrhaptes heterocUtus en France. Dans notre précédent numéro, nous avons annoncé la prochaine publication d'un travail de M. le docteur de Montessus sur cet oiseau. La lithographie des planches qui représenteront le mâle, la femelle et quelques détails de ce remarquable oiseau est la seule cause du retard de la publication de cet intéressant mémoire. En visitant tout récemment le musée d'histoire natu- relle de Nice, dû à l'initiative et à la générosité du savant naturaliste M. Verany, qui en a fait don à la ville, nous avons remarqué avec un vif intérêt une paire de ces oi- seaux rares, provenant du voyage de Dcmidolï en Crimée , et offrant parfaitement les caractères de ceux que M. de Montessus a décrits dans le mémoire que nous allons publier. Aujourd'hui voilà un autre ornithologiste qui vient en- core d'observer cette rare espèce en France, ainsi qu'on MÉLANGES ET NOUVELLES. 391 le verra dans la lettre suivante, que nous recevons de M. A. Marchand, de Chartres (1). Monsieur, Le 25 septembre dernier, j'ai trouvé, chez M. Lemoine, pâtissier à Chartres, un Syrrhaple hétéroclite. Il a été tué en plaine à 7 ou 8 kilomètres de la ville. C'est une fe- melle ; son ovaire était bien apparent. Elle avait, dans l'estomac, des grains de blé et de courts morceaux d'herbe verte ; elle était très-grasse. Le 6 courant, j'ai reçu des dunes de Saint-Quentin (Somme) un oiseau pareil à celui ci-dessus ; il a été tué par M. de Turtigny. C'est encore une femelle; son ovaire était bien garni. Elle avait la panse remplie de me- nues graines dures, pas de verdure ; elle était aussi très- grasse. D'après les renseignements que j'ai reçus de Picardie, l'apparition de ces oiseaux serait due au naufrage, sur la côte, d'un navire qui les apportait vivants. Telle est l'explication qui m'a été donnée ; il y en avait une quarantaine les premiers jours ; plusieurs ont été tués, et l'on suppose ceux qui restaient, passés dans les environs de Bergues. Deux ou trois ont été montés; le plus grand nombre a été mangé. Temminck et le docteur Chenu disent que les femelles n'ont point de filet à l'extrémité de la première rémige ; en effet, les miennes n'en ont pas : l'une en a aux deux pennes du milieu do la queue qu'ils dépassent de O'^jOT. L'autre n'en a qu'un qui n'atteint pas encore l'extré- mité de la queue ; le plumage de mes deux oiseaux n'est pas entièrement complet, quelques plumes ne sont pas encore tout à fait poussées. (1) On nous aunoncc à Tinstaut que MM. Uerthelier, de la Ro- chelle, et Graliolct, vont nous adresser des noies sur la eapture de cet oiseau près de la Rochelle et dans la baie de Somme. Nous pu- blierons ces documents d(''s qu'ils nous seront parvenus. G. M. 392 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Oclohre 18G3.) Le mâle est figuré. PI. col. Temminck, 95. Gai. des oiseaux Vieillot, 222. ïhe animal Kingdom, t. VIII, p. 65. D'après Schlegel, le prince Ch. Bonaparte le classe parmi les espèces européennes. J'ai conservé les deux sternums qui m'ont paru très-cu- rieux. En février 1861, on m'apporta une Oie des terres ma- gellaniques, pi. col. 1006. Elle avait été tuée dans les fos- sés entourant la ferme dans Seine-et-Oise près d'Ablis. Le plumage était très-frais et bien complet. Rien n'an- nonçait la domesticité. Dans notre précédent numéro nous avons annoncé que M. ScHAUFUSS avait reçu des objets intéressants de zoo- logie. Plusieurs de nos abonnés nous ont adressé des de- mandes que nous avons transmises à ce naturaliste. Pour éviter des pertes de temps, nous invitons MM. les sou- scripteurs à s'adresser directement, par lettres affranchies, à M. L. W. Schaufuss, A. B. Herzogin Garten, n° 3, à Dresde (Saxe). TABLE DES MATIERES . l'aies. Marchand. Catalogue des Oiseaux observés dans le déparlonient d'Eure-et-Loir. ;{G1 AucAPiïAiNE. Mollusques céphalopodes de l'Algérie. 365 SOCIETES SAVANTES. 371 Analyses. 386 Mélanges et nouvelles. 390 PARIS. — IMP. DE M"" V nOUCUABIl-UtlZARD, HUE DE L'rPERON, 5 REVUE ET MAGASIS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE. RECUEIL MENSUEL BESTISÉ A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS I.E8 PATS LKS MOYENS DE PrBLIER LEUnS OBSCaVATlONS nK ZOOLOGIE PCBB ET APPLIQUEE A l'iNDUSTEIE ET A l'agMCULTCRH , LEURS TRAVAUX DK PALÉONTOLOGIE, DANATOMIB ET DE PnVSIOLOGIB COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DECOUVERTES ET DES PROfittÈS DE LA science; M. F. E. GOÉRIN-MÉNEVILLE , Memljre de la [jigion d'hooaeur, de l'ordre brésilien de la Rose, orticier d<> l'aidi hollandais de la Conronre de cbéne,de la Société impériale et central» d'Agri- culture, de» Académies royale» des Sciences de Madrid, de Liabonn» et de Turin, de l'Acadcmie royale d'Agriculture de Turin, de la Stioièlé imjiériale de» natur;ili.<>tcs de Moscou, d'un grand nonibre d'autre» Société» nalionnle» et étrangère», , Scci étaire du Conseil de la Société impériale ?oologiqu« d'Acclimatation , etc., etc. 1863. — N° 11/ PARIS, AU nUKEAU DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, ET DE LA REVUE DE SÉRICICULTURE COMPARÉE, RUE DES UKAUX-ARTS, i. ■'''■"Mi Mil'- ■' VINGT-SIXIÈraC ANNÉE.— NO VXMBni: 1863. I. TRAVAUX INÉDITS. Passage de Syrrhaptes heteroclitus en Europe, parledocteurF. B. deMontessus, de Ghàlon-sur-Saône. Le naturaliste qui scrute les richesses de son pays ne peut se défendre d'un sentiment de surprise, lorsque, sous sa main, se présente un être habitant les contrées loin- taines d'un autre monde et qui fait exceptionnellement une apparition sur son continent. C'est dans de telles conditions que nous nous propo- sons de faire connaître un oiseau asiatique qui vient d'être observé tout récemment, tant en France qu'en Angleterre. Nous savons parfaitement que la gent volatile, douée d'une organisation locomotrice puissante, peut exécuter ses pérégrinations aériennes à des distances incalculables. Nous ne nous étonnons plus, maintenant, de voir le cygne de Bewich quitter l'Islande et le fond de la Sibérie pour visiter notre climat. En janvier 1862, un magnifique mâle adulte, actuellement en ma possession, est venu se faire tuer dans l'arrondissement de Chalon-sur-Saône. Anté- rieurement, un individu, dans la livrée grise du premier âge, avait été capturé sur le Doubs ou dans son voisinage. L'Oie à cou roux, le jeune Canard Formose, que je liens dans mes vitrines, ont été arrêtés dans un passage, la pre- mière en Bresse, près de la ville de Louhans; le second, non loin de notre cité. Celui-ci a pour patrie la zonecen- trale de l'Asie; celle-là, le nord-est de cette contrée. Aujourd'hui c'est une autre espèce qui, chassée des mêmes régions par quelque commotion atmosphérique, ?»STue, appartenant à la 'famille des Ptéroclidôs [Gangns) du prince Ch. Bonaparte. Mais si, au premier aspect, l'hétc- roclite, par sa taille, par l'ensemble de ses formes et de son coloris, par l'étendue des deux rémiges externes, par le prolongement en brins filiformes, comme chez lesAtta- gens des rectrices moyennes, si, disons-nous, l'hétéroclite ressemble tout d'abord à ces derniers, surtout au Pterocles arenarium, auquel il emi)runte même l'écharpe abdomi- nale et la ceinture pectorale noires, bientôt on est obligé de l'en séparer, en considération de caractères anatomi- ques importants et qui les différencient essentiellement. Ainsi les tarses sont moins longs, privés de pouces et ré- duits à trois doigts courts, emplumés jusqu'aux ongles, réticulés en dessous et soudés par une membrane à la fa- çon des palmipèdes. J/a/e. Notre sujet mâle (figuré pi. 2'^ de ce Recueil), mesure 27 centimètres du bec à l'extrémité de la queue ; les brins filiformes excèdent celle-ci de 9 centimètres. Le fond du plumage est jaunâtre, à teintes variées et taché de noir. En voici les détails : Front, vertex et joues d'un cendré roux clair; région sous-mandibulaire d'un blanc obscur; nuque cendrée, eu- cadrée latéralement et inférieurement dans une bande d'un roux orangé vif, intense princi[)nlement sur les cô- tés; toute la gorge d'une teinte semblable, d'autant plus prononcée qu'on s'éloigne de la partie supérieure et mé diane, et séparée, par un espace gris-cendré, delà portion latérale de la bande orangée. Toutes les [)arties supc- rieuresd'une teinte café-au-lait, parsemée de larges taches noires transversales, quelques-unes pourprées sur Us scapulaiieset les grandes couvertures : elles se terminent un peu avant l'extrémité de chaque plume. Moyennes couvcrluri's de la même teinte calé-au-lait. Les plus in- 396 REv, ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1863.) ternes portent, avant leur terminaison, trois rangées de lunules d'un noir profond, trois au premier rang, quatre au spcond et cinq au dernier. L'extrémité des plus exté- rieures est d'un roux pourpré. Grandes couvertures de même coloration, mais un peu plus claires que celles des moyennes; baguettes noires. Première rémige se termi- nant en un brin filiforme très-ténu, brun-noir, excédant en entier le bout de la queue, long de 3 centimètres, large de 3 millimètres à son origine au niveau de l'extrémité de la deuxième. Barbes externes de la même, d'un noir pur; les internes, ainsi que toute la surface de ses congénères, d'un gris-cendré, plus foncé en dedans qu'en dehors et à l'extrémité, avec un liséré blanc mat sur le bord interne. Baguettes noires. Les ailes se croisent, vu leur longueur, qui atteint 25 centimètres de l'articulation radio-car- pienne à leur extrémité. Devant du cou et partie antérieure de la poitrine d'une teinte café-au-lait lavée de gris. La région moyenne de la poitrine est traversée par une ceinture bicolore, se re- liant aux régions supérieures, au niveau du scapulum, et constituée par deux ou trois rangées irrégulières de petits croissants noirs, traversant chaque plume peu avant son extrémité ; celle-ci est bordée d'un liséré blanc-fauve, qui sépare les rangées de croissants l'une de l'autre. Seconde moitié de la poitrine de même nuance que les moyennes couvertures, mais un peu plus pâle. Abdomen ceint d'une écharpe noire entrecoupée par des espaces café-au-lait, le noir n'occupant que l'extrémité des plumes. Régions hypogastrique, anale, sous-caudale, d'unb!ancfauve;jambesun peu pluscolorées, ayantnuance café-au-lait claire; tarses, doigts, en totalité couverts de plumes duveteuses de même couleur ; queue étagée; rec- trices d'un brun cendré au centre : cette teinte est répan- due de manière à simuler, par les sinuosités de ses limites, des bandes transversales. Extrémité des barbes encore café-au-lait, excepté celle des barbes externes de la pre- TRAVAUX INÉDITS. 397 mière qui est d'un blanc-fauve. Toutes sont acuminées et terminées par une lunule de celte dernière nuance. Grandes couvertures de la queue également couleur café- au-lait, entrecoupée de taches brunes. Les deux moyennes se prolongent en filets minces, n'ayant que 4 millimètres à leur point d'émergence de la queue et filiformes à leur extrémité. Jambes et tarses très-courts (pi. 24, 2, tarse droit ; 3, face plantaire ; 4, faceantérieure ;5, tarse gauche): ces derniers n'ont que 2 centimètres 8 millimètres de hauteur; le doigt médian, 15 millimètres : il excède l'externe de 8, et l'interne, de 9. La membrane qui les unit se termine à l'extrémité de la dernière phalange des doigts opposés et de la seconde du médian. Vue à sa face plantaire (pi. 24, 3), elle offre une épaisseur remarquable, qui disparaît par la dessiccation, et une surface arrondie, squammeuse. Elle constitue, en arrière, au niveau de l'o- rigine du métatarse, un repli saillant, de 2 millimètres d'épaisseur, simulant un talon. Le calcanéum présente une particularité anatomique tout exceptionnelle : c'est une proéminence de 5 millimètres au-dessus de l'articula- tion tibio-iarsienne. Bec brun do corne, plus foncé aux extrémités qu'au centre (chez le sujet frais), grêle, comprimé, pointu, long de 13 millimètres, couvert de plumes à sa base. Mandi- bule supérieure un peu courbée et marquée, de chaque côté, d'une légère dépression sur son arête. Narines creu- sées près de la naissance du front, et cachées par les plumes qui en émanent. Iris brun. Femelle (pi. 25). La description qui va suivre est éta- blie d'après un sujet dont la provenance sera indiquée plus tard. Elle est conforme à celle que m'a transmise M. Darracq, pharmacien à Bayonne, lequel vient d'avoir aussi sa part du l)utin fait sur les Syrrhaptes de Tarlarie. J en dois la pointure, comme celle du màlc, <^ l'obligeance do mon ami, M. Berger, de notre ville. 393 REV. ET MAC. DE zooLOfriE. [Novembre 1863.) Toutes les parties supérieures de même couleur que chez le mâle, mais avec teinte un peu plus obscure. ïète striée de raies longitudinales noires. Nuque mouchetée de points noirs aussi, bordée, sur les parties latérales seulement, par une bande d'un roux doré très-pâle. Toute la gorge de cette dernière teinte, et, entre la bande et !a gorge, espace cendré parsemé de stries noires Ircs-témics. Région sous- mandibulaire grisâtre. Couvertures supérieures de la queue, dos. maculés d'une myriade de taches transver- sales en croissant, étroites, généralement noires. Parties latérales et inférieures du cou, scapulaires, moyennes cou- vertures et côiés de la poitrine ornés de points noirs cor- diformes. Au-dessous de la gorge, demi-collier noir, formé d'une double bande transversale, très-étroite. Exliémité des moyennes couvertures bordée de roux pourpré, (irandes couvertures, rémiges, comme chez le mâle ; moins d'intensité dans la coloration seulement. La premièro rémige est beaucoup moins acuminée, moins longue ; elle n'excède (jue de 2 centimètres la seconde, tandis que, dans l'autre sexe, elle l'excède do 4 centimètres 2 milli- mètres. Région antéro-inférieure du cou, poitrine dans sa moitié antérieure, d'un gris à teinte vineuse. Seconde moitié de cette dernière d'un blanc terni par la même teinte. Large écharpe de l'abdomen d'un roux pourpré dans sa première portion et noire dans sa partie posté- rieure ei sur les flancs. Régions anale et sous-caudale, toute la queue et tarses, à peu près comme dans l'autre sexe. Filets n'ayant que 5 centimètres 4 millimètres. Le Syrrhapte hétéroclite femelle diffère du mâle dans la môme proportion que Pterocles arenarium femelle, avec laquelle la première offre plus d'un point d'analogie, dif- fère du mâle de son espèce. Cette assertion contredit celle des auteurs qui assimilent la femelle au mâle, en lui refu- sant toutefois les brins filiformes des ailes et de la queue. Rllo s'en distingue surfout par les stries noires de la tête TRAVAUX INÉDITS. 399 et de la nuque, les lunules de même couleur semées sur les parties latérales du cou et de la poitrine, l'écharpe abdominale mélan{]ée de roux pourpre, l'absence du cein- turon pectoral et la présence d'un demi-collier à la base du cou. L'exemplaire que possède le musée de Paris est un mâle semi-adulte, ressemblant, par la coloration, à notre sujet de même sexe, avec cette différence que les nuances sont plus sombres. Il s'en distingue surtout par une interrup- tion dans la continuité du ceinturon, qui manque dans son tiers moyen ; il s'en distingue surtout par l'absence des brins filil'ormes des premières rémiges et des rectrices moyennes. Les unes et les autres sont allongées à la vé- rité : les dernières, par exemple, excèdent de 2 à 3 centi- mètres l'extrémité de la queue ; mais elles sont tron- quées et se terminent en s'arrondissant. Les testicules de notre individu étaient volumineux, comme au temps des amours. Sa chair rosée était plus colorée que celle de la Perdrix rouge, moins que celle de la Perdrix grise. D'un goût très-délicat, elle rappelait la saveur de la Géliiiotte. Les conditions anatomiques de la face plantaire don- nent au pied de ce gallinacé une grande analogie de struc- ture avec celui des Chéloniens : d'où la qualification de Chélapode lui serait appliquée à juste titre. L'exiguïté de ses jambes est telle, qu'il marcherait très-mal et lentement, si l'on croyait le récit des naturalistes écrivains. L'ob- servation vient cependant démontrer le contraire : cet oiseau est vif et alerte. L'étendue de ses aiies l'a doué d'un vol rapide, élevé, mais, à la vérité, peu soutenu et souvent interrompu par le besoin du repos. Il paraît qu'il se rencontre assez fréquemment en Asie. Il est néanmoins fort [)cu connu ; ce qui tient à ce qu'il habite des pays rarement visités par les savants et. au défaut de relations suflisantes avec les indigènes non civilisés. Sou naturel est assez farouche» dit-on : il se tient presque constam- 400 iiEv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1863.) ment caché dans les lieux retirés et abrupts, li fuit l'approche de l'homme. Sa nourriture consiste en menues {jraines que les vents ont déposées sur les sables. Notre Iroupe de passage fréquentait de prédilection les champs do colza, et l'estomac de notre sujet contenait quantité de grains appartenant à cette crucifère. Je crois que les petites semences trouvées par M. Darracq dans le ventri- cule, chez son individu, étaient de même nature. La femelle couve avec soin quatre œufs blancs-roux, tachés de brun. Son nid est composé sans art, à l'extérieur de sable, à l'intérieur de quelques baies de graminées. Les Kirguis donnent à cet oiseau le nom de Buidruch, qui si- gnifie jolie femme (Eversmann), et les Russes, celui de Sadscha. Nous connaissons déjà la patrie du Syrrhaptes hetero- clihcs. Ajoutons qu'il fréquente les steppes nus de la Bucharie, les déserts de la Tartarie. Ces contrées sont su- jettes à des hivers rigoureux, quoique courts, se terminant du quinzième au dernier jour de février. Le printemps a pour durée le mois de mars seulement, pendant lequel des pluies quelquefois torrentielles , accompagnées de vents du nord impétueux, jettent le désordre dans la nature. A l'époque des sécheresses et des glaces, des tourbillons se développent avec tant de violence, qu'ils enlèvent des co- lonnes de poussière de 10 mètres de hauteur. Des nuages de sables fins du désert emportés par les vents donnent souvent à l'atmosphère une teinte grisâtre; ailleurs, ils engloutissent et récoltes et habitations. On conçoit maintenant que quelque révolution cli- matérique ait pu sévir encore avec une violence inusitée, en sorte que des troupes d'hétéroclites aient été projetées au delà de la mer Caspienne, an delà de la mer Noire, jusque sous l'horizon de l'Europe, oii les courants de l'air en furie sont venus se briser. M. Darracq m'a fait la gra- cieuseté de me communiquer ses propres réflexions sur ce passage extraordinaire. Suivant lui, les hétéroclites pour- TRAVAUX INÉDITS. 401 raient fort bien avoir opéré leur migration dans le cours de l'automne dernier, et leur retour se serait efTectué beau- coup plus tard que choz les autres espèces. S'il en était ainsi, il faudrait admettre qu'ils eussent suivi une route inaccoutumée. Nous ignorons, du reste, s'il entre dans la nature de ce gallinacé de quitter son continent pendant l'hiver, et nous ne savons rien sur ses ses migrations. Seule- ment nous faisons observer que Pallas dit qu'il arrivait par troupes dans les lieux où il le découvrit au commencement d'avril, époque où l'on voyait apparaître une foule d'oi- seaux d'espèces variées. Le retour des hétéroclites se ferait donc deux mois avant le temps où ils se sont mon- trés dans nos contrées : d'où la première manière d'ex- pliquer leur apparition semblerait avoir plus de valeur. Toutefois convenons que l'instinct d'émigration de la race ailée est tel, qu'il peut déjouer toutes nos théories, mettre à la torture l'esprit scrutateur le mieux exercé et lui causer plus d'une déception. L'individu qui a motivé cette notice a été capturé le 2 juin dernier, à 5 kilomètres est de Chàlon. Une troupe, dont il était le huitième, s'abattit précipitamment dans un champ de luzerne dépouillé de sa récolte, à 40 mètres enviion d'un cultivateur, qui ne parut pas leur inspirer d'inquiétude. Ils se prirent à marcher avec viva- cité, ayant le port de la Colombe-Tourterelle, et no se décidèreni à quitter la place qu'à l'approche de notre campagnard etdesonchien. Ilss'abatlirentdenouveaudans un champ de colza moissonné, à 200 mètres de distance environ, pour repartir encore, à l'abord du maître et de l'animal, et s'arrêter, non loin de là, sur un sol analogue. La progression de ces oiseaux s'exécutait avec rapidité, mais à pas raccourcis et proportionnés à l'exiguïté de leurs membres. Ils marchaient presque aussi vite que la Perdrix, lors même qu'ils n'étaient plus suivis, plus ob- servés par notre amateur. Les uns s'avançaient la queue basse ou horizontale; d'autres portant celle-ci relevée, 4.02 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Novembre 1863.) presque verticale. Avant le départ et au moment du départ, ils poussaient ordinairement un cri aigu. Ils s'éle- vaient comme un trait, presque perpendiculairement, à 10 mètres environ, puis, tout à coup, leur vol précipité, qui semblait devoir les emporter hors de la vue, s'arrêtait, et ils gagnaient terre dans une direction voisine encore de la peipendiculnire. Dans l'état de repos, pendant la marche, pendant le vol même, ils étaient agglomérés, réunis en un groupe compacte. Le lieu qu'ils fréquen- taient était aux alentours d'nn village; en sorte que notre homme n'eut qu'un pas à faire pour tenir entre ses mains l'arme meurtrière. Et déjà la bande ailét; avait parcouru un espace considérable. La détonation l'éloigna médio- crement. Elle a été observée non loin de la même loca- lité jusqu'au 18 juin. Nous insistons sur ces faits, qui ser- viront à dépeindre le caractère de cet oiseau, que les auteurs représentent comme ennemi de la société de l'homme. Qu'est devenue cette troupe désertant le sol qui l'a vue naître, le sol où l'instinct reproducteur eût dû la rappeler beaucoup plus tôt? Sans doute enfin elle a regagné ces sites agrestes où chacun sentait le besoin d'aller accomplir l'œuvre de la nature. L'hétéroclite mâle , qui a fait la base de notre des- cription, n'est pas le seul qui ait laissé sa dépouille sur notre continent. Cinq oiseaux de la même espèce ont été tués, le 21 juin, au milieu d'un groupe de seize individus, dans la plaine de Courteille, près d'Alençon. Deux d'entre eux, mâle et femelle, ont été conservés. Je suis redevable à M. Saillant, de cette ville, de l'avantage de posséder l'un et l'autre. C'est cette femelle que nous avons sous les yeux et que nous avons prise pour type. Quant au mâle , sem- blable au premier, il offre néanmoins un degré de plus dans le ton de son coloris. M. Darracq est en possession d'une femelle capturée, le 3 juin, à Biscarolle (Landes), dans un semis de pins. Elle était en compagnie de deux autres volatiles de son TRAVAUX INÉDITS. 403 espèce. Le sexe en a été constaté par l'inspection anato- mique. Une vingtaine de jours avant que celle-ci ne tombât, un autre individu éiait surpris au passage à Solferino, lieu situé dans les mêmes parages. Il fut servi sur la table et n'a laissé, pour constater son identité, que ses pieds. Non loin des bords du Doubs, près de Pierre, limites de notre département, cinq hétéroclites auraient aussi été observés. La description qui en a été donnée à M. Ros- signol, ornithologiste et habitant de la localité, ne me laisse aucun doute à cet égard. La France n'a pas eu seule le privilège de recevoir la visite de ces indigènes de l'Asie; l'Angleterre aussi leur a fourni, à la même époque, un refuge pendant la durée des secousses atmosphériques de leur patrie. En effet, M. Jules Verreaux a été informé que sept sujets sont tombés en la possession de nos voisins d'outre-mcr. Ce passage de Syrrhaptes a donc été abondant et répandu sur une large surface. Ils eussent enrichi de nombreuses collections, s'ils l'eussent effectué en saison de chasse. D'après renseignements fournis à M. Darracq , le pro- fesseur Blazius avait admis cet oiseau comme espèce euro- péenne, se basant sur la capture de plusieurs individus tués en Russie et en Allemagne. De son côté, VIbis, dans son numéro du 9 juillet 1859, nous apprenait qu'un hétéroclite avait été abattu dans la paroisse de Walpole-Saint-Peters, canton de Norfolk. Il existe au musée de Livorpool. Le même journal a publié, on 1860,1a prise d'un oiseau semblable, en société d'un être de sa race, dans les dunes, près d'Amsterdam. Le musée de la Société zoologi(|ue de cette ville l'a conservé. Le recueil anglais cite enfin une troisième capture opérée dans le Jutland, contrée du Groenland, en 1861. Ce sujet se voit dans le musée de Copenhague. Ces faits isolés se rapportant à des époques différente s 404 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1863.) démontraient les tendances de l'hétéroclite de Pallas à fréquenter l'Europe. Aujourd'hui ce n'est plus une appa- rition, c'est un passage diffus (1). Espérons donc que nous le reverrons maintes fois encore et qu'il ne perdra pas de vue lui-même le chemin de celte partie du monde qu'il a bien su trouver depuis peu d'années. Si le prince Ch. Bonaparte l'a indiqué avec doute dans le calalo^^ue des oiseaux européens, si M. de Sélys-Longchamp [Revue de zoologie, 1857) l'en a distrait, à titre d'erreur, le doute e^t levé, l'erreur n'est plus admissible, l'incertitude n'existe plus. Le Syrrhaptes hetcroclitus mérite bien rang dans notre faune ornithologique au même degré, sinon davan- tage, que Bernicla ruficolUs, Anser htjperborea, Eunetta falcata, formosa, etc. Mollusques Céphalopodes observés sur le littoral de [^l'Algérie, par M. Henri Aucapitaine. (Voy. p. 36o.) Vïï. Genre SPIRULA, Lk. 1. 5. Peronii : Lk., Anim. s. vert., t. VU, p. 601, n°i. — D'Orbigny, Moll. viv. et foss., p. 314, n° 1, pi. 16. — Veinkauff, p. 376, n» 2. Cette petite et si intéressante espèce est essentiellement (1) Daus le Petit Journal du 1" décembre 1863, se trouve un ar- ticle extrait du Phare de la Loire, à qui oa écrivait de Saint-Jean- de-Mont, le 25 novembre : « Ces jours passes, une bande de voyageurs est venue des déserts de la Russie d'Asie s'abattre sur nos dunes. •t Ces voyageurs sout des Tétras tridaclyles, que Pallas a décou- verts au commencement de ce siècle, rt que les savants ont baptisés du nom harmonieux de Sirrapter. » Après une description de ces oiseaux , l'article finit ainsi : « Le vol est rapide, la marche est lente et fatigante. L'animal roule à la façon des Canards. « Sa demeure de prédilection est dans les plaines rocailleuses aussi se tenait-il dans les dunes, aux endroits les plus pierreux. a La bande étiiit nombreuse. Deux individus ont été tués samedi on les a conservés. » G. M. TRAVAUX INÉDITS, 406 vagabonde; elle vient accidentellement (?) et en nombre dans la Méditerranée. Assez commune à Alger, Mers-el-Kébir, etc., aux Ba- léares. Lamarck avait circonscrit l'habitat de cette espèce aux mers australes et à l'océan des Moluques. Depuis elle a été signalée par d'Orbigny comme abondante aux Cana- ries, à Santa-Cruz de Ténériffe [Mollusques des Canaries, 1839, p. 24-25) et par Dunker {Index Mollusq. itiner. ad Guineam, 1853, p. 1), comme ayant été recueillie dans le voisinage de l'île Saint-Vincent. Enfin M. Henri Drouet en a recueilli quelques rares exemplaires dans la baie de Rosto-de-Caô, à San-Miguel [Moll. marins des Açores, p. 23, 1858). D'Orbigny affirme que cette coquille serait même jetée quelquefois sur les côtes d'Europe par les vents et les marées [Moll. viv. et foss., p. 316). G est ainsi, dit M. Drouet, que de jour en jour l'aréa des espèces tend à s'agrandir et à prendre une nouvelle extension. Nous ajouterons, avec M. Charles Darwin, que cette extension de certaines espèces ne se produit qu'au détriment de certaines autres; car, tandis que le principe conservateur de l'hérédité préside à la transmission régu- lière des caractères, la sélection naturelle, loi de mouve- ment et surtout de progrès, localise les espèces, néglige certaines formes, qui ne tardent pas à disparaître pour en admettre de nouvelles, mieux constituées et plus vivaces. VIIl. Genre LOLIGO, Lk. i. L. vulgaris : Lk., Anim. s. vert., t. VII, p, 607. — Payreaudeau, p. 173, n" 152. ■— Délie Chiaje [L. communis), IV, p. 47-57, pi. 59, fig. 2. — Philippi.p. 241, nol. — L.Berlhelotide\ei &{))', d'aprè.sd'Or- bigny. — Rang , p. 75, pi. 97. — Can- traine, p. 17, n° 3. — Requien, p. 87, n°G18. — Weinkauff, p. 391, ii° 1. Très commune dans toute la Méditerranée, Cette espèce vierit chaque année, au moment de la ponte, habiter pour 406 REV. ET maCt. de zoologie. [Novembre 1863.) deux ou trois mois les golfes et baies du littoral; elle dé- pose sur les fucus ses œufs, au nombre do plusieurs cen- taines et disposés en grappes rayonnantes. Les Loligo suivent les migrations des poissons qui mar- chent par bancs, et surtout des sardines; eu.\-mêmes sont réunis par groupes de cinquante, cent et même cent cin- quante individus. Le L. vulgaris est comestible. M. Cantraine rappelle, d'après délie Chiaje, que l'on trouve quelquefois , dans le sac de ce céphalopode , une filaire nommée par le naturaliste italien fihria Loliginis. Nous avons tout lieu de croire que ces prétendues filaires pourraient bien n'être autre chose que les pompes sémi- nales ou spermatophores du Loligo, organes qui, à pre- mière vue, ressemblent à des poils, et que délie Chiaje a confondu avec un parasite. On sait que ce zoologiste avait déjà commis une erreur analogue, en considérant l'Hectocotyie de VArgonauta argo comme un entozoairc qu'il détermina sous le nom de Trichocephalus acetabularis, erreur presque justifiable d'ailleurs, en raison des filaments spermatiques, d'une très-grande longueur parfois, qui ter- minent ces organes. 2. L. parva : Rondelet (1). Lamarck {L. subulata), Anini. s. vert., t. VII, p. GG4, n° 3. — Payreaudeau [L. subulata)^ p. 172, n° 350. — Can- traine [L. sub.), p. 17, n" 2. — Délie Chiaje, IV, p. 48 et 58, pi. 39, fig. 1. — D'Orbigny, Mail. viv. et /o.?5., p. 339, n' 3. — Kequien, p. 87, n" 019. Cette espèce, regardée par quelques natiiralisles comme une variété ou un jeune de l'espèce pié édeiite, s'en dis- tingue cependant nelleuicnl [)ar le prolongement aigu de la partie inlérieurc du corps, par ses na,;eoires à angle (1") Roudfiet, Ij^i, De iJtsribus, lib.XVII, cap. v, (i. Ma jj'après d'Orhiguy. TRAVAUX INÉDITS. 407 très-arrondi et ne couvrant pas entièrement les bords lalo- raux du sac. Le L. parva, bien connu des pêcheurs sous le nom de casseron, et des Italiens sous celui de calamaretlo, paraît beaucoup plus commun dans la partie septentrionale de la Méditerranée, où ilest justement recherché pour la déli- catesse de sa chair, que du littoral africain. La multiplica- tion de ce céphalopode dans nos parcs à Huîtres serait encore une excellente acquisition. Mellila (Maroc), d'après le D'' Mercier ; Arzew, Cherchel , Alger, Dellys, Bougie, etc.; Tunis, Sfax; baie de Saint- George, près Beyrouth, etc.; Corse, Sardaigne, etc. IX. Genre LOLIGOPSIS, Férussac. 1. L. Veraniji : Férussac. Féruss., Mag. de zooL, t. V, pi. 65. — D'Orbigny, 1839 [Chirolmthis (1) Ve- runyi), Ceph. acelab., pi. 2 et k-, fig. 17- 23. — D'Orbigny, MoU. viv. et foss., p. 377, n" 1. Très-rare. Bougie, octobre 1858. Vu deux individus seulement et en assez mauvais état, reconnaissables cepen- dant à la forme ovale de l'osselet lancéolé à ses deux ex- trémités. Cette inléressanie espèce est spéciale à la partie nord de la Méditerranée, où elle a été signalée par M. Verany, (1 ) Bien que nous ne voulions ni ne devions discuter la valeur des genres et des synonymies, nous ne pouvons nous empêcher de faire remarquer le peu devaleurdu isenTeCliiroteutliis, crée pard'Orbigny, bîpu que ce regrettable naturaliste affirme que cest nue des coupes les plus Iranchces cl les mieux caract&risées parmi les Ccphalv- podesl... Les seuls caractères qui peuvent, suivant notre très-humble avis, distinguer ce groupe des Lolijopsis sont la présence d'une forte cufmie postérieure opposée aux cupules antérieures ordinaires et la pointe inf.M leure de l'osselet. Ces bien petites dilTérences justifietit- elles cette coupe géiurlquc?.. . Nous ne le supposons pas, ou alors il faudrait diviser, subdiviser bien d'autres genres de Céphalopodes. 408 HEv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Novembre 1863.) professeur de zoologie à Nice et auteur de nombreux mé- moires sur les Céphalopodes, notamment d'un ouvrage spécial et de grande valeur sur les Mollusques, livre que nous n'avons pu nous procurer en Algérie. X. Genre OMMASTREPHES , d'Orbigny. 1. 0. sagitlatus : Lk., Anim. s. vert., t. VII, p. 665 (g. Loligo). — Payreaudeau [Lolig. sa- gitlala), p. 173, n" 353. — Risso, t. IV, p. G, n° 8. — Philippi, p. 241, n° 2. — Délie Chiaje [Loligo todarus), t. IV, p. 161, pi. 60. — Cantraine [L. sagit- tata), p. 15, n«*l. — Requien (id.), p. 87, n°G20. — Verany [Loi. Coindetii), Mém. Acad. se. Turin, t. I, pi. 4, d'après d'Orbigny. — D'Orbigny, Mail. viv. et foss., p. 418, pi. 29, fig. 12-16. Espèce pélagienneet nocturne vivant en troupes nom- breuses. Habitant de préférence les hautes mers, et ne se rapprochant des côtes que pendant les chaudes nuits d'été et au moment de la ponte des œufs (1). Très-commune dans la Méditerranée. C'est le Céphalo- pode le plus répandu dans toutes les mers. 2. 0. todarus : Rafincsque. Lk. {Loi. sagiltata, variété A), t. Vii, p. 663. — Payreaudeau {Loi. sagit), (Ij On doit à M.Paul Gervaisunp trcs-intcressantc obsf>rvatioii sur retir espèce. Le savant doyen de la faculté des sciencrs de Monlpellier a retrouvé, dans le réservoir placé entre le spermiducte et les vési- cules séminales, les spermatophores consistant en deux liouppes de corps sétiforines implantées dans le sac , au-dessous de la dilatation lagéniforrae qui termine les oviductes. Les spermatophores de l'Om- maslrcphes sayittatvs sont beaucoup plus courts que ceux des Poulpes, et leur forme est en même temps différente de celle de ces mêmes organes dans les Seiches et autres (cphalopodes (M. l'aul Ger- vais, Des notions relatives aux Céphalopodes qui sont consignées dans Aristote, p. 353^. TRAVAUX INÉDITS. 409 p. 173, n» 353. — Délie Chiaje, IV, p. 49, 58, pi. 59, fig. 3 (?). — D'Oibi- gny, Céph. acétab., pi. 1, pi. 2, fig. 4-10. — Cantraine [Loi. sagit.), p. 15, n' 1 , et p. 16. — Requlen (irf.), p. 87, noeSO. — D'Orbig., MoU. viv. et foss., p. 423, pi. 29, fig. 3-11, pi. 30, fig. 5-6. Cette belle espèce, aux nuances pourprées, est toujours facile à reconnaître par ses bras couverts de cupules sur toute leur longueur. Elle est assez rare sur les côtes, vit, comme la précé- dente, en troupes nombreuses, habitant de préférence la haute mer. ïenès, Alger, Bougie, les côtes du Maroc (D' Mercier). Moins rare, croyons-nous, sur le littoral septentrional de la Méditerranée. L' Ommastrephes todarus a été confondu par beaucoup de naturalistes avec \'0. sagittatus. Lamarck en avait fait la variété A. de l'espèce, et M. Cantraine une variété d'âge. Ce dernier zoologiste insiste sur le peu de valeur caracté- ristique offert par la configuration des dentelures du cercle corné des cupules, qui varie, dit-il, d'un individu à l'autre. Jusqu'à présent nous avons trouvé ce caractère très-con- stant et chaque suçoir armé de vingt dents. D'ailleurs la présence, de même permanente sur tous les individus, de cupules sur toute la longueur des bras lentaculaires, les- quels sont moins larges, mais plus également forts que dans l'espèce précédente, nous paraît des caractères sul- fisammenl tranchés pour que VO. todarus demeure inscrit dans les catalogues. V. Dix-neuf espèces, réparties dans dix genres, ont été observées par nous dans les divers séjours que nos devoirs militaires nous ont amené à faire dans les ports de l'Algérie et du Levant. Presque toutes ces es()èccs sont communes 'l' fKRiE. T. \v. Auiit'c i^(i:;. 'il ilO REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Novembre 1863.) au littoral marocain. La présence de la Sepia hierreda. Rang, dans la Méditerranée, est probablement un fait accidentel dû au courant atlantique. La Sepia Orbigmjana, Férussac, est une espèce que nous ne pouvons citer qu'avec doute; il reste donc en toute certitude dix-sept espèces vi- vant dans les eaux méditerranéennes qui baignent l'Afrique septentrionale, et que nous répartissons de la manière suivante : ESPECES SPECIALES àlaMéditerrauée. OCtOpUK. Electone Il Moschalus, Leach. Pbiloncxis. . . .2 VeUfer, d'Orh Argonauta 13 Rondeleli, Gesn.(l) Sepiola Sepia Spirula Loligo j Loligopsis \i Veranyi, Férus.., A, t ^ ..«_ 1^ Todarus, Rafiu... Ouaiuastrcphes.j ' ESPECES COMMUNES à l'Océan et à la Méditerranée. 1 Vulgaris, Lk. 2 Tubcrculalus, Blaiuv. 3 Cuvierii, d'Orb. 4 Venustus, Rang. 5 Argo, Lin. 6 Vulgaris, P. Gervais et V. Beoeden. 7 Officinaiis, Liu. 8 Elegans, d'Orb. 9 Peronii, Lk. 10 Vulgaris, Lk. 11 Parva, Rondelet. 12 Sagitiala, d'Orb. Il résulte de la récapitulation précédente que cinq es- pèces sont localisées dans la Méditerranée, tandis que douze autres sont communes tant à celte mer qu'à l'Océan. Quelques-unes de ces dernières (Ommastrephes loligoides, Spirules, etc.) embrassent des isothermes ou des aréas con- sidérables. (1) C'est il tort que, d'après M. d'Orbigny père, nous avions inscrit la S. Uondcleii parmi les mollusques de la Charentc-Inforieure voyez catalogue, licviic zoologique , t. XV, p. 21); c'est la 5. vulgaris. Malheureusement ce savant, vénérable d'ailleurs à tant de litres, a enregistré ainsi beaucoi^p d'espèces accidentelles dans le beau musée Fk'urian, créé en partie par ses soins à la Rochelle. SOCIÉTÉS SAVANTES. il 1 La partie nord de la Méditerranée, qui ne subit pas l'influence du courant atlantique, paraît beaucoup plus riche en types localisés, si toutefois l'on doit admettre comme types sérieusement spécifiques les nombreuses es- pèces que nous trouvons inscrites dans les catalogues (1). Nous sommes bien loin, d'ailleurs, de prétendre avoir enregistré tous les Céphalopodes africains : nul doute que certaines espèces, entraînées par les courants sous-marins qui circulent autour de la Sicile, de la Sardaigne et de la Corse, ne viennent souvent sur les côtes barbaresques. Notre 5eule prétention est d'avoir eu le mérite, si mérite il y a, de ne parler que d'espèces vues ou sur lesquelles nous avions des renseignements authentiques. II. SOCIETES SAVANTES. Académie des sciences. Séance du 2 novembre 1863. — M. L. Pasteur lit une note en réponse à des observations critiques présentées à l'Aca- démie par MM. Pouchet, Joly et Musset. M. Berigny adresse une note sur des cas de palmidacty- lisme se reproduisant dans une même famille pendant plusieurs générations. Séance du 9 novembre. — M. Pouchet adresse des observa- (1 ) Tels sont les Octopus granosus, Blainville ; 0. pilosus, Risso ; 0. fragcdus, Rufiiiesqiie ; 0. didynamus, Rafin.; 0. tetradynamus, Raliu.; 0./ie Le professeur continue : « L'erreur de la génération « spontanée s'est propagée 'jusqu'à nous » Puis, atta- quant Burdach, il lui reproche d'avoir admis la génération spontanée même pour les Poissons. « De la part d'un sa « vant aussi considérable que M. Burdach, dit avec rai- (( son M. Flourens, une pareille idée étonne : Qiiandoqiie u bonus dormital Homer us Aujourd'hui la génération « spontanée est encore supposée Certains esprits sont « sympathiques à toutes les erreurs. » [Ontologie natu- relle^ pages 83-85. Paris, Garnier, 1861, 2"= édition.) D'où l'on voit que M. Flourens n'avait pas attendu les expériences de M. Pasteur pour se former une opinion sur cette question philosophique par essence. Elle était, en effet, de nature à provoquer les méditations sérieuses d'un esprit supérieur qui, dans ses travaux, a toujours su faire aller de pair la plus saine philosophie avec la science la plus élevée. M. Pasteur remarque, à roccasion de la récrimination 416 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Novembre 18G3.) de MM. Joly et Musset, que l'erreur qu'il a commise était presque inévitable ; en ne parlant, en effet, de Mucédi- nées et d'Infusoires que pour quatre des huit ballons ou- verts par eux, MM. Pouchet, Joly et Musset semblaient indiquer que les quatre autres n'en contenaient point. Ce- pendant, pour plus de sûreté, M. Pasteur a voulu se ren- seigner près de M. Pouchet lui-même ; mais ce savant lui ayant fait savoir qu'il ne pourrait donner une réponse dé- finitive qu'après s'être entendu avec ses collaborateurs, on n'a pas cru devoir différer davantage une communi- cation attendue par plusieurs membres de l'Académie. M. Pasteur donne ensuite de vive voix quelques rensei- gnements sur les résultats d'une expérience qu'il a faite tout récemment dans une des salles mêmes de l'Institut à !a demande de M. Fremy, résultats qui confirment encore les conclusions qu'il avait tirées de ses expériences précé- dentes. A la suite de ces remarques, MM. de Quatrefages, H. Sainte-Claire Deville, Regnault et Milnc-Edwards prennent successivement la parole pour faire remarquer qu'aucune des précautions recommandées par M. Pasteur et prises par lui dans ses expériences n'est à négliger, si l'on veut se préserver des diverses sources d'erreurs auxquelles on est exposé et obtenir des résultats à l'abri de toute objection. Séance du 23 novembre 1863. — M. Valcncûnnes lit le travail suivant sur un sternum de Tortue fossile des col- lines gypseuses de Sannois et d'Argenteuil : « Depuis les travaux de Cuvier sur la faune fossile des environs de Paris, nous voyons le non)bre des espèces de vertébrés s'augmenter constamment. L'activité de M. Hé- bert, professeur de géologie à la faculté des sciences, a beaucoup contribué à accroître le nombre de ces diffé- rents êtres. <( Il a fait don à l'école normale des fiagments d'une fîrande Tortue dont il a enlevé la gangue qui détermi- nait la position de ce fossile du gypse; mais il a laissé le SOCI^.TÉS SAVANTES. 4l7 sulfate gypseux sur un autre échantillon déposé dans le cabinet de géologie de la faculté des sciences. Nous sa- vons donc positivement que l'animal que je présente ici vivait à l'époque de la formation de notre pierre à plâtre. Il a trouvé les restes de cette grande Tortue fossile dans les collines gypseuses de Sannois. En les déposant dans le cabinet de l'école, il a eu soin d'empâter dans de la cire fondue versée sur le bloc de pierre les nombreux frag- ments des os de l'animal perdu, et de conserver ainsi l'empreinte des parties détruites. La place et, par consé- quent, les rappoi ts entre les divers débris du reptile fos- sile sont donc ceux que je montre. « On a pu alors rapprocher et ressouder les morceaux de l'animal et reconnaître que l'on avait devant les yeux les débris d'une très-grande Tortue dont le plastron avait au moins 0™,70 de long sur 0™,40 de large. « Aidé par la patience et l'adresse de M. Merlieux. ha- bile artiste bien connu de l'Académie, j'ai déterminé le côté antérieur et l'arrière de l'animal. J'ai vu pendant long- temps des débris de cette Tortue sans me décider à les présenter, jusqu'à ce que j'eusse découvert les traces de suture qui m'ont permis de dénommer les pièces dont se compose tout sternum de Chélonien. « On sait que l'on doit à M. Etienne Geoffroy la décou- verte de la formation du sternum des Tortues comme de celui des Oiseaux; mais il (viut dire que M. Geoffroy a dé- montré le fait de la composition constante du sternum des Tortues, sans y ajouter rien à ce que lui fournissait l'ob- servation directe, tandis qu'entraîné par ses idées théori- ques sur l'unité de composition il ne s'est pas astreint à la même exactitude dans ce qu'il a présenté comme la conformation du sternum des Oiseaux. « Les Oiseaux ont le sternum composé de cinq pièces seulement; les Tortues en ont constamment neuf. a Ce nombre, une fois déterminé, m'a guidé pour affir- mer ce qu'était le sternum que l'on parvenait à recon- 418 UKV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1863.) struire avec les nombreux fragments osseux que je mets sous vos yeux. (( Il a été écrasé et il ne reste de la carapace que le bord inférieur du passage pour l'humérus. « La grande écliancrure que nous voyons ici est donc l'échancrure humérale droite de l'animal. « Nous retrouvons ensuite les parties du sternum, sa- voir : l'épisternal, l'espace recouvert parles fragments de l'hyosternal et de l'hyposternal, enfin le xiphisternal. « Nous pouvons suivre assez les sutures de ces os pour avoir la certitude que la partie gauche du côté droit du sternum a glissé sur le dedans du côté droit. « Nous trouvons quelques traces de sutures de l'ento- sternal du sternum, ce qui permet d'admettre que celte Tortue pouvait être une Émyde d'eau douce, ce qui est conforme aux savantes remarques de Cuvier et d'A- lexandre Brongniart sur la nature des animaux dont on trouve les restes dans ces horizons géolo{]iques. Cepen- dant je préfère, dans le doute, nommer le reptile de notre gypse d'une dénomination plus générale, et appeler l'es- pèce du nom du géologue qui a trouvé ce fossile, la dési- gnant par le nom spécifique de Te^tudo Heberti, Val. )> M. Ballcy adresse dt* Rome une nouvelle note concer- nant les effets attribués aux alliances consanguines sur la fréquence de la surdi-mutilé chez les enfants qui provien- nent de ces alliances. Séance du 30 novembre. —M. Jobcrt de Lamhnlle donne lecture de sa suite de son beau travail sur les théories du cal. M. le secrétaire perpétuel communique des pièces rela- tives à un legs fait à l'Académie par M""^ Letellier dans le but d'encourager et de faciliter la continuation des tra- vaux de Savigny sur les invertébrés de l'Egypte et de la Syrie. M. Poiichet adresse son adhésion à la protestation con- tenue dans une note récente de MiM. Joly et Musset^ rela- tivement à la question de rhétérogcnio. ANALYSES d' OUVRAGES NOUVEAUX. 419 M. A. F. Noguès fait présenter par M. Milne -Edwards, une note sur une nouvelle ei'pèce de Gyrodus {Gyrodus Go- bi ni). Cette nouvelle espèce est établie d'après un fragment de mâchoire fossile, trouvé par M. Gobin dans un cal- caire schisteux jurassique des environs de Seyssel (Ain). M. Noguès donne une description détaillée et complète de ce fragment de mâchoire. Il compare les caractères du poisson antédiluvien auquel elle appartenait à ceux des autres gyrodus fossiles connus jusqu'à présent, et il montre queson Gyrodus Gubinidliïère de toutes les espèces par le nombre, la forme et la position de ses dents. m. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Neue CYPBiNiDEN.... Nouvcaux cyprinidos de la Perse, par le comte Eug. Keyserling. — Extr. des Zeitschrift fiir gesammte naturwissenschaften, Bd. XVII, Berlin, 1861. Dans ce mémoire, lo savant zoologiste prussien donne de bonnes descriptions et dos figures exactes de onze espèces inédites, et d'un nouveau genre qu'il nomme Bungia. Voici les diagnoses de ces espèces et du nouveau genre : Barbus tnicrolepis, Keys. — Corpore elongato , tereti, oculo Vs capitis, parte minore inferiore infra axin posita, rosiro super et apice operculi infra axin corporis: prae- operculo anle occiput; radio osseo in pinna dorsali valido serrato, corporis altitudinem non aequante,pinnis ventra- libus praeposito. ^ XXXV p. 1,18. V. 1,9. D. 4,8. A. 3,5. C. g . Lin.lat. 108. -g- XXVJ 420 KEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Novembre 18G3.) Scaphiodon chebisiensis. — Corporc gracili, dorso tereti: rostre obtuso et oculi margine inferiore cum axi coinci- dente ; operculi apice infra axin; capitc ^/,g corporis, trunci altitudinem aequante; radio osseo in pinna dorsali semiserrato tenui, pinnis ventralibus anteposito, cirrhi duo in oris angulis. 8 P. 1,12. V. 1,9. D. 4,8. A. 3,5. C. ^ . Lin. lat. 73. XIV 73. XIII S. rostratus. — Corpore gracili, dorso tereti, oculo ^/ai capitis super axin , rostro acuto cum axi coïncidente; operculi apice infra axin ; capile */,9 corporis trunci alti- tudinem superante; radio osseo in pinna dorsali semi- serrato tenui, pinnis ventralibus anteposito; cirrhi duo in oris angulis. A xii-xiii p. 1,16. V. 1^8. D. 4,8. A. 3,5. C. g .Lin. lat. 68. 7 X 5. gracilis. — Corpore gracili, dorso tereti, rostro non obtuso et oculi margine inferiore cum axi coincidente ; operculi apice infra axin; capite ^/s corporis, trunci altitudinem non attingente. Radio osseo in pinna dorsali gracili , semiserrato tenui , pinnis ventralibus paulo anteposito; oculo magno Vs capitis; cirrhi duo in oris angulis. A X p. 1,19. V. 1,9. D. 4,8. A. 3,5. C. g. Lin. lat. 55. T IX S heratensis. — Corpore gracili, subcompresso; dorso tereti; oculo parvo, '/e capitis, rostroque obtuso super axin ; operculi apice infra axin ; capite '/g corporis, trunci altitudinem pêne attingente. Prœnperculo anle occiput; radio osseo in pinna dorsali, serralo tenui, pinnis ven- ANALYSES d' OUVRAGES NOUVEAUX. 421 tralibus paulo anteposito. Cirrhi duo in maxillae supe- rioris latere. I. X P. 1,17. V. 1,8. D. 4,8. A. 3,5. C. g. Lin. lat. 57. T X S. Asmussii. — Corpore alto subcompresso, dorso sub- elevatotereti;oculo magno, Ve capitis, super axin corporis rostro obtuso et operculi apice cum axi coincidente : capite 7e corporis, trunci altitudinem non attingente ; praeoperculo ante occiput; radio osseo in pinna dorsali serrato tenu!, pinnis ventralibus anteposito. In orisangulis cirrhi duo et duo in latere maxillae superioris. A XI p. 1,17. V. 1,8. D. 4,8. A. 3,5. C. g. Lin. lat. 57. T X Alburnm maculatus. — Corpore subelevato, com- presso; ca[)ite acuto, Vs corporis; oculo ^|^^ capitis, parte illius tertia sub axi corporis; pinnae dorsalis basi ^|^^ ca- pitis ; pinna analis ^/^ capitis, sub pinnae dorsalis fine incipienie ; squamis magnis. Corpore maculis nigris adsperso. * Vin p. 1,14-15. V.1,7. D.3,8. A. 3,11. C. g. Lin. lat. 52-54. T IV liungia nov. gen. — Dentés contusorii 5-5 laeves. Os anticum : labia teretia mollia; cirrhi duo; pinna dorsalis et analis brevis, illa ante pinnas ventrales incipiens. Prœ- operculum ante occiput; radius osseus nullus. Tractus intesiinalis 1 long. corp. B. nigrescens. — Corpore elongato, subcompresso, dorso tereti subelevato ; oculo '/s capitis , super axin corporis, rostro et operculi apice cum axi coincidente, capite 7i corporis, trunci altitudinem aequante. Pinna 422 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre IS63 .) dorsalis brevis , pinna analis brevior. Cirihi duo in angulis oris. Apertura ani duo diametri oculi antc pinnam analem. ± VI P. 1,16. V. 1,7. D. 4,7. A. 2,6. C. g. Lin. lat. 41. — IV Squalius latiis. — Corporc elevato, compresso ; capite triangulati, acutiusculo, Vs corporis; fronte plana; ore oblique et oculo cum axi coincidente; diamètre oculi ^j^^ capitis, diamelro oris spatio interoculari non aequante ; basi pinnae analis dorsali pêne aequante. ± Vil P. 1,15. V. 1,8. D. 3,7. A. 3,9. C. ^. Lin. lat. 41-46. T IV Cet intéressant travail est suivi d'un tableau synoptique des espèces du genre Scciphiodon. (G. M.) IV. MELANGES ET NOUVELLES. Dans notre n" 8, p. SU , en rendant compte d'une com- munication do M. le directeur du jardin d'acclimatation, faite à l'Académie des sciences sur le Ver à soie du chêne, nous avons exprimé un vif regret en lisant dans cette note [Comptes rendus de r Académie des sciences, t, LVII, p. 315): « Douze cocons ont été soumis au dévidage et ont pro- c( duit 2 grammes de soie grége qui sont mis sous les yeux « de l'Académie. » Comme il n'était pas dit que ces cocons ne contenaient pas des chrysalides vivantes, nous avons dû croire qu'ils étaient propres à la reproduction et qu'on les avait étouf- fés pour cette expérience inutile, en |)résence de ce que tout le monde sait à ce sujet. Dernièrement nous avons appris de M. l'agent comptable du jardin du bois de Bou- logne que ces cocons avaient été pris parmi ceux qui MÉLANGES ET NOUVELLES. '423- 5ont morts sans pouvoir donner leurs papillons, et nous nous empressons de le faire savoir à nos lecteurs. Sur l'habitat de l'Hélix Carœ de Cantraine. Le naturaliste belge Cantraine a signalé, en 18i0, dans sa Malacologie méditerranéenne et littorale (p. 108, n" 13 , une belle espèce du genre Hélix, trouvée par lui en 1829, sur les hauteurs de Capoterra, à environ 4 lieues de Cagliari. Cette espèce, dédiée à M. G. Cara, préparateur du musée de Cagliari [H. Carœ, Cant., pi. y, fig..7, 1. 6), semblait jusqu'ici circonscrite à la partie nord de la Sar- daigne, car elle n'avait point été signalée par Payreau- deau, Requien, Blauner, dans leurs recherches malacolo- giques en Corse. Elle vient d'être découverte en nombre par notre savant et zélé collaborateur, M. le sous-lieute- nant Aucapitaine, aux environs de Porto-Vecchio, où elle se trouve parfois dans les vieux murs et dans le voisinage des marais salants. M. Aucapitaine nous fait remarquer la 'singulière répartition des H. Raspaillii, Payr., et //. Carœ, Cant. La première est spéciale à la Corse, mais se trouve parfois, néanmoins, dans la partie septentrionale de la Sardaigne, tandis que la répartition inverse a lieu pour la seconde espèce propre à la Sardaigne et se trouvant quel- quefois dans la partie méridionale de la Corse. Ces faits nous ont semblé de nature h intéresser ceux de nos lec- teurs qui s'occupent de géographie malacologique. G. M. Appauition du Syrrhaptes heteroclitus en France, Ainsi que nous l'avons annoncé dans le numéro précé- dent, note de la page 391, NL Berthemieux, conservateur du nuiséc de la Rochelle, nous a adressé la lellre sui- vante, le 13 novembre 1803 : « Monsieur, un fait très-extraordinaire s'est passé en ,424 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1863.) octobre dernier, dans notre département; trois Syrrhap- tes hétéroclites ont été tués par des chasseurs, dans l'île d'Oléron, sur les côtes de la Charente-Inférieure. « Quelle cause a pu pousser jusque dans nos contrées ces Oiseaux asiatiques, qui semblent n'habiter que la Tar- tarie ou bien des pays voisins de la Caspienne? « La sécheresse qui a duré toute l'année, les vents qui, sans être complètement E., ont été presque toujours N. E., n'y seraient-ils pas pour quelque chose? « Les journaux d'Allemagne ne signalent-ils pas ce pas- sage? car ces oiseaux ont dû traverser l'Europe entière pour venir jusqu'ici, et ils n'ont pas dû faire un aussi long trajet sans y laisser quelques traces de leur voyage. « Devant un fait de cette nature , je me borne à ces questions, et je serai fort heureux, Monsieur, de con- naître votre avis. « J'ai fait part de cette prise à MM. Charles Desmou- lins et Pucheran ; tous deux, comme moi, ne voient qu'un passage, mais bien extraordinaire. « M. Pucheran me dit que, vers juillet dernier, un Syrrhapte a été tué en Picardie, dans la baie de la Somme. Je vous fais communication également de notre capture qui ne pourrait recevoir trop de publicité dans l'intérêt de la science. « Nos trois Syrrhaples ont été précieusement empaillés et conservés dans les musées de la Rochelle. » 1 ABLE DES i^IATIEllES. Pages. De Moimtessds. Passage âe Syrrhapies helcroclitus en Europe. 393 AccAPiTAiNE. Mollusques céphalopodes de l'Algérie. 404 SOCIETES SAVANTES. 411 Analyses. 419 Mélangos et nouvelles. 422 PARIS. — lUP. DE M"" V BOUCUARD-HlJZARn, RUB DB L'ePERON, 5. REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE. RECUEIL MENSUEL DESTINÉ A rACILITEn AUX SAVANTS DR TOCS LES PATS LES MOYENS DR PUBLIER LEURS OBSKHVATIONS DE ZOOLOGin PURK ET APPLIQUÉE A l'industrie et A l'aUBICULTCHB , LEURS TRAVAUX DR PALÉONTOLOGIE, d'aNATO»IE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, KT A LES TENIA AD COOBAKT DES NOUVELLES DÉCOCVBBTES ET DES PKOGBÈS DB LA SCIENCE; M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE , .Menil'ie de la Légion d'Iionaenr, de l'ordre brésilien de la Rose, odicier de l'ordi holljndiiii do la (iouroone de cbéne, de la Société impérialt et centrale d'Agri- culture, des Académies royains dvs Sciences de ÏMadrid, de Lisbonne et de Turin, de l'Académie royale d'Agriculture de Turin, de la ^Société impériale des naturalistes de MoKOn, d'un grand nombre d'autres Sociétés nalioBalcs et étrangères. Secrétaire du Consolide la Société impériale toologi(jue d'Acclirnatalioa , etc., etc. 1863. — N« 12. PARIS, AU BUUIÎAU DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, ET DE LA REVUE DE SERICICULTURE COMPARÉE , BUE DES BRAUX-ARTS, 4. ''"•'Idl W" VINGT-SIXIEMS ANNÉE.— DÉCEMBRE 1863; ï. TRAVAUX IIVÉDITS. CoMPLÉMENi- à la description du Trachelocirrhus mediter- raneus [Navnrchus sulcatus), par Napoléon Doumet. Depuis que nous avons publié la description et la figure du poisson auquel nous avons donné le nom de Trache- locirrhus mediterraneus, les abonnés à ce recueil ont pu lire une lettre de M. le professeur de Filippi, de Turin, qui, ayant possédé avant nous cette rare et curieuse espèce, et ayant reconnu également qu'elle s'éloigne de tout ce qui avait été décrit jusque-là, avait cru devoir en i'aire un nouveau genre auquel il assignait, dans les Mé- moires de l'Académie royale de Turin, en 1837, le nom de Nuvarchus, désignant l'espèce type sous celui de JV. sulcatus. Nous regrettons sincèrement de n'avoir pas eu connaissance du mémoire de M. de Filippi avant la publication de notre travail, et nous le prions d'ac- cepter nos remercîments pour l'obligeance qu'il a mise à nous le communi(iuer depuis, nous mettant ainsi à même de compléter notre précédente description par les ob- servations qu'il avait faites antérieurement. Nous commencerons par transcrire ici les diagnoses données par AJM. de Filippi et Vérany, nous réservant ensuite de revenir sur les points où nous demeurons en désaccord avec le savant professeur de Turin. Navarchiis, n. gen. — Habitus Seriolœ. Caput undique squamosum : i^oris nonnullis in regione nasali. Dénies in,' termaxiUarcs et mandibulares gracili, série unica peclina- tim disposili. Palatini et linguales minimi, conferli. Pinnd 2* ttuiu, T. XV. Aunéo 1863. 28 42G iiEV. ET BUG. DE ZOOLOGIE. [Déccmhre i8(j3.) dorsalis radiis spînosis numerosis: pectorales elongatœ : cau- dalis a basi perfecte divisa, lobis œquaHbus. N. sulcatus. — N. orgenteo-piumbeus . Pinna dorsalis profunde sinuata ; sulco longiludinali supra et alio minori subtus lineam Interalem. D. 11/20. A. 3/20. — Squam. ser. 66 9/9. L'auteur, donnant ensuite plus de développement à sa description, y ajoute certains détails que nous traduirons ainsi : « Voici une autre espèce parmi les plus rares tribus de la Méditerranée ; rare au point de n'en posséder qu'un unique individu p. rvenu depuis peu dans nos mains et déposé dans la coileciion ichthyologiquc du musée royal de Turin. Il ressort d'un premier examen que, de même qu'elle ne pouvait être rapportée à aucun des genres connus, il n'était pas plus aisé d'établir la famille naturelle qui devait lui donner asile. C'est seulement après avoir pris en considération l'ensemble de ses caractères que nous nous déterminons à la placer dans la grande et peu homogène famille des Scombéroïdes, à une place in- termédiaire entre les Sérioles et les Centrolophes, et, comme type d'un nouveau genre se distinguant facilement par la tête toute couverte d'écaillés, par les dents pointues et petites qui rendent rudes le palais et la langue, par de grandes pectorales, par la dorsale unique, mais d'une manière spéciale par la division complète de la nageoire caudale. D'autres caractères à considérer comme généri- ques sont les suivants : dents sur un seul rang, disposées en peigne, fines, cylindriques, allongées, se terminant en pointe, plutôt obtuses, et formant un arc régulier sur les os intermaxillaires et sur la mandibule: des pores (impro- prement appelés mucipares) disposés en séries, transverse sur l'arcade nasale, et longitudinale sur les narines et sur l'orbite. Limbes du préopercule et de l'opercule mous, quasi-membraneux; membrane branchiostégc soutenue par cinq rayons : appendices branchiaux internes allon- TRAVAUX INÉDITS. 427 gés, subprisraaliques, avec des groupes de papilles acu- minées sur le côté interne. Ventrales petites insérées au- dessous de la base des pectorales. Écailles cycloïdes, tom- bant facilement. Quelques écailles plus grandes, formant le bord d'un profond sillon axillaire tourné vers le haut à la partie supérieure de la base des pectorales. « Comme caractère de l'espèce, il serait bon de noter : le profil convexe de la tète; l'œil assez grand; la nageoire dorsale assez profondément entaillée pour paraître divisée en deux parties, dont l'antérieure a tous les rayons épi- neux : la ligne latérale droite de la région scapulaire à l'extrémité de la queue, au beau milieu des flancs : au- dessus et au-dessous d'elle, deux sillons arqués également éloignés, celui-là plus complet et parallèle à la courbe du dos ; celui-ci court et peu distinct, parallèle au profil du ventre. Outre celui-ci, dans la région inférieure, entre les petites ventrales et le commencement de l'anale, ap- paraissent deux autres sillons parallèles, rectilignes et rapprochés. La couleur devait être un plombé obscur sur le dos, clair sous le ventre, la seule région où quelques écailles se soient conservées : sur tout le reste du corps, les écailles sont tombées, et on n'aperçoit que leurs peUtes bourses cutanées. La figure représente, avec assez de vé- rité, cette condition du type original. Quant au nombre des rayons des nageoires et des séries d'écaillés sur lo corps, voyez la formule placée en tète du présent ar- ticle. » Cette description offrait trop de rapports avec celle que nous avions donnée du sujet qui était sous nos yeux, pour que nous n'admissions pas, avec le professeurFilippi, que l'une et l'autre eussent été faites sur deux poissons appartenant au même genre, tout au moins; car, sauf les pores de la région nasale, qui auront, sans doute, disparu par l'effet de la dessiccation, et les dents lin- guales (que nous n'avions pu constater puisque la langue n'existait plus lorsque nous eûmes examiné notre éclian lt'28 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1863.) tillon), nous ne trouvons dans la diagnose du genre Navarchus que des caractères applicables à notre Tra- chclocirrhus ; et l'analogie entre les deux devient d'autant plus frappante que si, de son côté, M. de Filippi a re- trouvé un reste des cirrhes jugulaires que nous avons si- gnalés et qui sont l'origine du nom proposé par nous, nous avions cru, de notre côté, reconnaître la séparation des deux lobes de la queue mentionnée dans la diagnose précédente. Il restait cependant encore un point important sur lequel nous étions en désaccord avec MM. de Filippi et Vérany, c'était la présence, dans leur Navarchus^ de trois sillons longitudinaux dont nous ne pouvions retrouve qu'un seul dans le poisson décrit par nous. Tel avait été le résultat de la comparaison du type de notre Trachclocirrhus avec la description du Navarchus de MM. Filippi et Vérany, et nous nous disposions à le faire connaître en rapportant notre espèce à la leur, malgré la différence que nous venons de signaler, lorsque nous fûmes informé, par le directeur de cette Revue, qu'un nouvel exemplaire de Navarchus sulcatus, capturé depuis peu, existait dans le musée de Nice, où M. Vérany le lui avait fait remarquer. Nous nous empressâmes de demander quelques détails sur cette capture au fondateur et direc- teur du musée de Nice, qui a bien voulu pousser l'obli- geance jusqu'à nous confier le nouvel exemplaire de cette rare espèce, ce dont nous ne saurions manquer de lui être reconnaissant. Aujourd'hui le doute ne nous est plus permis sur l'iden- tité du Navarchus sulcatus et du Trachelocirrhus mediter- rancus : le dernier nom doit donc être rayé définitivement, ou tout au moins ne doit plus figurer que comme syno- nyme. Mais, ceci posé en principe, nous allons profiter de l'occasion que nous donne la possession momentanée du sujet du musée de Nice pour éclaircir, autant que nous le pourrons, les points restés encore obscurs. TRAVAUX INÉDITS. 429 Commençons par le plus important : Des trois sillons signalés par M. de Filippi, deux seule- ment sont parfaitement accusés sur ce nouvel exemplaire; pour le troisième, s'il existe réellement, il n'est qu'à l'état rudimentaire. Celui qui suit le milieu des flancs de la tcte à la queue, très-marqué à la vérité , ne nous paraît être que lareproduction extérieure du sillon médian des grands muscles latéraux supérieurs, ce qui expliquerait aisément comment il a disparu sur l'échantillon empaillé qui a servi à notre première description. Quant à l'autre, celui qui suit la courbe du dos, il apparaît, au contraire, en relief et ne nous laisse plus d'hésitation à le considérer comme la vraie ligne latérale. Les deux lobes de la queue sont, en effet, complètement indépendants, comme l'indiquent MM. de Filippi et Vé- rany, et ce qu'il y a de plus singulier, c'est qu'ils paraissent disposés à leur base de façon à passer l'un derrière l'autre. En nous signalant le Navarchus possédé par le musée de Nice, M. Guérin-Méneville nous fît part de l'absence des cirrhes jugulaires dans cet échantillon. Ce fait nous parut si singulier, que nous avions cru jusqu'ici que ces appen- dices avaient été arrachés lors de la capture du poisson, ou bien que, situés comme ils le sont dans la partie du cou qui peut être recouverte par les opercules et les rayons branchiostéges, ils pouvaient avoir échappé à l'examen. Il n'en est rien au contraire, et dansée nouveau spécimen les cirrhes nous paraissent décidément manquer, car nous ne pouvons pas considérer comme les rudiments do ces organes, si bien caractérisés dans notre exemplaire, deux sortes de lambeaux charnus très-courts et informes qu'un minutieux examen nous a fait découvrir, et qui, du reste, ne sont pas placés au même endroit. Ainsi, parmi les trois exemplaires connus de cette espèce, le premier laisse entrevoir les traces de ces appendices, le second les possède bien caractérisés, et le troisième en est dépourvu. 430 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Décembre 18G3.) A^oilà une singularité frappante et difficile à expliquer, si ce n'est pas la différence des sexes, dont l'un serait peut- être muni de ces deux appendices manquant à l'autre. Mais sur cepointnous ne nous permettrions pas de résou- dre la question, qui reste donc encore en suspens jusqu'à plus amples renseignements. Le nouveau spécimen que nous avons sous les yeux nous confirme encore cette grande caducité des écailles déjà signalée pour les deux autres. C'est à peine si un ou deux de ces organes restés attachés à la partie inférieure du corps })rès de la nageoire anale nous ont permis de constater leur petitesse et leur forme arrondie. Un plus grand nombre existe cependant derrière une des na- geoires pectorales, à la protection de laquelle ils doivent sans doute leur conservation. Les écailles sont ici, plus grandes, très imbriquées, se recouvrant en grande partie les unes les autres, ce qui les fait paraître allongées dans le sens delà hauteur du corps. Elles sont finement striées longitudinalement, surtout vers le bord. Tout le reste du corps est totalement dépourvu de ces organes qui n'ont laissé de traces, comme le disent les auteurs du genre Navarchm, que leurs petits alvéoles cutanés. La nageoire dorsale nous paraît si profondément en- taillée dans ce troisième exemplaire, conformément à ce que nous avions remarqué dans le nôtre, que nous sommes toujours tenté de la regarder comme divisée en deux. Ses rayons, autant qu'il nous est possible d'en juger malgré le racornissement produit par l'alcool, nous don- nent les nombres suivants 9/22. Quant à l'anale, nous ne pouvons y compter que vingt rayons. Les dents nous offrent les mêmes caractères que celles du sujet que nous avons décrit précédemment; mais dans celui-ci, la langue ayant été conservée, il nous a été facile de constater qu'elle est amplement armée, et que sa forme est celle d'une spatule arrondie, large et légè- rement creusée. TRAVAUX INÉDITS. 431 De cette nouvelle étude et des renseignements recueillis antérieurement, il résulte pour nous que les diagnoses du Navarchus sulcadis données par MM. de Fiiippi et Vé- rany d'une part, dans les Mémoires de V Académie de Turin, et de l'autre, par nous, dans la Revue de zoologie, doivent être modifiées sur certains points et rétablies delà manière suivante : G. Navarchus de Fiiippi et Yérany, Mém. de l'Aca- démie roijale de Turin, 1857. Habilus Scriolœ. — Corpus elongatum, compressum, squamosum. — Caput undique squamosmn, foris nonnullis in regione nasali; opercido tenuiculo, ohtusis debilissimis- que acuminibus postice munito. Os pnrvum; mandibula paiilulum provecta. Dentés intermaxillares et mandibulares gracili , série unica peclinatim dispositi, conferti; palatini et linguales minimi, conferti. — Pinna dorsalis radiisnii- mcrosis, antice spinosis, postice articulatis; analis radiis numerosis articulatis ; pectorales elongatœ ; ventrales parvœ, spinis carentes, pectoralibiis paululum rétro; caudalis a basi perfecte divisa, lobis œqualibus. — Infra fauces appen- dicula duo, nonnunquam carentes, fortasse secundum scxum. Syn. ; Trachelocirr/ius, N. Doùmet, Rev. zool. , 18G3. N. sulcatus. — N. nrgenteo-plumbeus , opcrculis nigro obscure maculatis. — Squamis paululum adhœrentibus. — Oculis modicis, iride fulto-nigro. — Pinna dorsali pro- funde sinuata. — Liriea la ttrali paululum diatincta, dorsi curvationem scquente. — Sulco longitudinali in medio laleris et alio minori vix indicato subtus , — Acuininibus duobus obtusissimis posteriore parte opcrculorum, duobusque aliis infra, utrisque tenuiculis cirrhisjugularibus brevius- culis. D. 9/22. — A. 20 ou 22. — C. 16. P. 18 à 20, v. 5. Squam. ser., 66 — 4ylo. Secundum Fiiippi et Verany : D. 11/20. — A. 3/20, Squam. ser., 66-9/9. 432 REV. KT M.VG. DE ZOOLOGIE. [Décembre 18G3.) Synon. : Trachelocirrhus medikrranms , N, Doûmet, Rev. zooL, 18G3, p. 212, pi. xv. ? Le Liparis, Rondelet, lib. ÎX, p. 272, cap. viii,et édit. française, liv. IX, p. 210, chap. vu. L'absence de cirrhes jugulaires dans certains individus nous porte à croire que Rondelet a peut-être eu ce poisson en vue quap.d il a décrit son Lipaî'is; c'est pourquoi nous indiquons ce synonyme en le faisant toutefois précéder d'un point de doute. MoîfOORAPHiK du nouveau genre français Moitessieria, par J. il. ROURGUIGNAT. La première espèce du genre Moitessieria a été signa- lée en 1843 sous l'appellation erronée de Paludina vi- Irea (1) par Moquin-Tandon, puis décrite, sous le nom de Simoniana, en 1848, par M. de Saint-Simon (2). Depuis cette époque, les auteurs qui ont eu à parler de cette espèce ont éniis les opinions les plus diverses : les uns l'ont regardée comme fluviatile, les autres comme terrestre ; tous en ont fait une operculée, et, suivant leurs appréciations, l'ont fait passer sous les appellations génériques do Paludina (3), Bylhinia (4), (1) Paludina vitrca, Moqiiiu-Taudon, Moi/. Tou/ousc, p. 17 (sans description ni caractères), — 18i3 ; — non Paludina vilrca, Mcnke). (2) Paludina Simoniana, Charpentier, niss,, in Saint-Simon, l\lis- ccll. 7Haiac.(l" décade), p. 38, 18î8. (3)Pahidiua Simoniana, — Charpentier (teste Saint-Simon), 1848. — Saint-Simon, in y.iscell malac.,l. I, p. 38, 18i8. — Kiister, in Chem- nitz iind Martini, Syst. conch. cab., Palud., p. 58, n" 7'i,pl. ii, f. y-lU, 18J3. (4) 13ithinia Siniooiana, — Dupuy , Caiai. exlram, test. Galtiœ, W VJ, 18iy. TRAVAUX INÉDITS. 433 Hydrobia (1), Acicula (2), Pupula (3) et d'Acmc (4). Cette Simoniana, ou du moins ce que les conchyliolo- gucs ont eu l'inteiUion de désigner sous celte appella- tion, paraît spéciale aux cours d'eau du midi delà France, où elle a été recueillie d'abord dans les alluvions de la Garonne, près de Toulouse (Partiot, Saint-Simon), et près d'Agen (Gassies, teste Moquin.) ; — ensuite dans le canal du Midi et de l'Hérault (Dupuy); — dans l'Ariége à Vénerque (Noulet) et à Foin (Drouël); — dans la Mosson, près de Montpellier (Moilessier) et à Port-Juvénal (Du- breuil); — enfin dans la source 'saline doFouradade, près de Tantavel (Pyrénées-Orientales), on elle a été récoltée vivante en grande quantité par notre ami P, Massot, de Perpignan. Cette espèce Simoniana est, pour nous, ni une Paludi- na, une Bythinia, une Hydrobia, ni une Acicula, une Pupula ou un Acme, mais un type non-seulement d'un genre nouveau, mais encore celui d'une famille nouvelle. Voici, d'après les échantillons que nous avons pu nous procurer (5), les caractères de ce nouveau genre Moites- sieria. (1) Hydrobia Simoniana, — Dupuy, HisL moll. France, p. 57i, pi. xxxvm, iig. 2 i5° fasc), 1851. — Diouiit, Ennm. motl. France conlinent., p.3U, n' 281, 1855. — Michaud, Note retat. à l'Hrjdrob., Simon, in Journ. Conch., vol. X, p. 377. (Octobre) 1862. (2) Acicula Simoniana, — L.Pfeiffer, NeueCyclostom.,io Zeilschr. fur Malali., p. G3, 1850; — et Monogr . pneumonop. viv., p. 6, 1852; —et supplem., p. 4, 1858. —Gray, Catal. Pulmonal. (pars I), Phancropncumona, p. 305, 1852 ; — H. et A. Adams, Ccncra ofrcc. Moll., t. II, p. 313, 1850. (3) Pupula Simoniana , Charpentier , mss. , in Schccl. (teste L. Pleiiïpr, 1850 et 1852). (4) Acme Simoniana,— Moquiu-Tandon, Hist. motl. France, t. ïl, p. 511, pi. xxxvMi, f. 17-1'j, 1855;— Dubreuil, Catal. moll. Hé- rault, p. 13, 1803. (5) Nos observations ont été faites sur des individus desséchés, ra- mollis avec soin, qui avaient été recueillis dans la Mosson et dans la source de Fouradade. 434 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Décembre 1863.) Animal herbivore, sortant seulement la nuit, se cachant pendant le jour dans les anfractuosités des ro- chers; — excessivement timide, se retirant brusquement au moindre attouchement jusqu'au quatrième tour; se tenant presque toujours à la surface de l'eau, et ne s'enfonçant jamais au dcLà de 2 à 3 pouces; — habitant indifférem- ment l'eau douce et l'eau salée (1), à l'instar de certaines auriculacées, qui vivent au niveau du balancement des marées ou à l'embouchure des fleuves dans les endroits où l'eau est complètement douce. Cor[)s allongé, possédant un pied distinct, muni d'un dis- que pédieux très-épais, qui remplace l'opercule. — Man- teau, dont le collier est terminé par un repli membra- neux, qui, à l'instar du manteau de certaines Physes, se renverse en dehors, sur cette partie du bord ex- terne, sillonnée de stries longitudinales et non malléée comme le reste de la coquille. — Deux tentacules. — Foie très-volumineux d'un rouge orangé très-vif. Coquille inoperculée, diaphane, cristalline, d'une ex- trême fragilité, excessivement petite, cylindrique, allon- gée, de la forme d'un Acme, mais en différant complète- ment par un test d'une structure particulière et entière- ment dissemblable. Le test d'une Moitessieria est, en efïet, toujours plus ou moins malléé, c'est-à-dire couvert de renfoncements ana- logues à ceux qu'on remarque sur les dés à coudre. Ces malléations, examinées à des grossissements de 4 à 500, paraissent, suivant leurs positions, octogones, tétragones ou arrondies. Au centre de chacune de ces malléations oc- togones, comme chez la Rolandiana, par exemple, se trouve un léger mamelon à point central, imitant l'émi- nence alvéolaire d'un petit poil des plus caducs (2). (1) Comme la Hloitessicria Hlassoli, par exemple, qui vit daus la source saline de Fouradade. (2) Daus les planches qui accompaguent ce travail, les figures, bien TRAVAUX INÉDITS. 435 Le dernier four, comme particularité spéciale, offre également, vers le périslome, une espèce de rebord ex- /^/Y/e de structure différente que le reste du test. Ce re- bord extérieur, qui est toujours touvci t par le repli du manteau, lorsque l'animal est en marche, ne peut être comparé, en aucune manière, aux divers renflenicnts^en*- s^omawa; des genres Bythinia, Hydrobia et Acme. Ce rebord moitcssieriev, aigu en avant, dcvientde plus en plus épais en s'éloignant du bord péristomal (voy. pi. xx, fig. 4 et pi. XXI, fig. 5 et 8), ce qui est l'inverse des rebords ex- térieurs connus des Acme et de ceux des autres genres. L'animal de ce nouveau genre est, selon toutes les pro- babilités, un pulmobranche et non un branchifère, et doit constituer le type d'une famille nouvelle (fam. des Moitessieridœ), qui devra prendre place, à notre avis, auprès de celle des Limnœida?. Voici la description des différentes Moitessieria que nous avons pu nous procurer, grâce aux obligeantes com- munications de MM. Moitessier, de Montpellier, et P. Massot, de Perpignan. MOITESSIERIA ROLANDIANA. Testa minutissima, vix subriœata, subcouoideo-lanceolata, cylin- dracca, fragilliiiia, nitida, albido-hyalina (duin vivit incoia, sed plc- ruraque lacteo-opaca propttr diuturnam sedoin in aquis post iiicola; obitum\ sub vaiidissima lente déganter reguiariterqne malleata, ad basim tenuissiino striatiilo-linibriata ; — spiru elongala, Icviler at- lenuata ; apice obtubo, levigato; — aufractibus 8 convexis, rcgulari- ler scnsiiuque crescentibus, sutura impressa separatis; — ullimo viv majore, basi rotundato 1/i lougitudiuis fere œquante, ad periphe- riam non maileato, sed c\tns paululum incrassato, longitudinaliter- qne striatulo ac antice inferius satarcuato ; — aprrlura suboblonga, supcrne leviter subangulata, — peristomate eontinuo, recto, in spc- ciminibus aduitis paululum incrassato ; niarginecoluincllari dilalalo, reflexo, riniani perrorutionis fere oninino claudente ; marginibus sat approximatis, callo teuui hyaliuoque, sœpe crasso, junctis. qu'excessivement grossies, ne le sont pas encore assez pour montrer rérainence centrale des naalléations. 436 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Décembre 1863.) Coquille d'une extrême petitesse, subconoïde-lancéolée, cylindrique, d'une grande fragilité, brillante, transpa- rente, d'un blanc cristallin lorsque l'animal est vivant, d'un blanc de lait terne et non transparent lorsque l'ani- mal est mort et que la coquille a séjourné pendant quel- que temps dans l'eau ou parmi les alluvions. Perforation ombilicale réduite à une simple petite fente à peine sen- sible, visible seulement à la loupe. Test paraissant lisse à l'œil nu, mais élégamment orné, lorsqu'on l'examine au foyer d'une puissante lentille, d'une multitude de petits renfoncements placés en rangées symétriques, imitant au dernier point les malléations d'un dé à coudre ; ces mal- léations, vues à un grossissement de 500, paraissent, sur le milieu de l'avant-dernier tour, de forme octogone, puis, au fur et à mesure que l'on examine les malléa- tions qui se rapprochent de la base du tour, elles ap- paraissent hexagones, tétragones, puis arrondies ; enfin elles finissent par disparaître. Alors elles sont rempla- cées par des striations saillantes, frangées, armées de petits denticules, d'une exticme délicatesse, en quantité innombrable, imitant les spinules des stries de certaines espèces marines, comme celles des Pholas^ par exemple. Spire allongée, légèrement atténuée. Sommet obtus, lisse. Huit tours convexes, à croissance régulière, assez peu rapide, séparés par une suture profonde. Dernier tour à peine plus grand que l'avant-dernier, arrondi à sa base, égalant presque 1/4 delà hauteur, arqué en avant surtout à sa partie inférieure, offrant, vers le bord péri- stomal, un léger renflement externe, non martelé comme le reste de la coquille, mais sillonné de striations longitu- dinales, simulant des stries d'accroissement, et sur le- quel vient s'appliquer le manteau de l'animal. Ce rebord ea^i^r/ewr du péristome se termine en pointe à l'insertion du bord externe sur l'avant-dernier tour. Ouverture presque droite, oblongue, plus haute que large, légèrement subanguleuse à sa partie supérieure ; pé- TRAVAUX INÉDITS. 437 ristome continu, droit, un tant soit peu épaissi à l'inté- rieur, chez les échantillons très-adultes. Bord columel- laire dilaté, réfléchi et recouvrant presque complètement la petite fente ombilicale. Bords marginaux assez rappro- chés, réunis par une callosité cristalline, épaisse seule- ment chez les individus âgés. Hauteur 2 millimètres. Diamètre 1/2 — Cette espèce, que nous dédions à M. Boiand du Bo- quan, de Carcassonne, est abondante dans les alluvions de la Mosson, près de Montpellier. MOITESSIERIA GeRYAISIANA. Testa minntissima, vit subrlmata, acuminato-Janceolata, frai^'il- linia, iiitida, albido-hyalina, sub validissima lente eleganter regula- ritcrque malleata, ab basim vis substriatula; — spira acuminata, elongata; apice minuto, levigalo ; — aufractibus 8 valde cotivexis, sensim ac sat ccleriter crcscentibus, sutura maxime impressa separatis ; — ultimo majore, basi rotundato, 1/3 lougitudiuis fere a;quaute, ad peripheriam non uialieato, sed exlus valide incrassato, longitudinaliterque striatulo ac antice arcuato; — apertura sub- oblonga; peristomate contiouo, recto, quandoquevii incrassato; mar- giiic coliiraollan dilatato, reflexo, rimam perforationis fere omniuo claudente, marginibus cailo junctis. Coquille excessivement petite, acuminée , lancéolée, conoïdale, d'une extrême Fragilité, brillante, transpa- rente, cristalline lorsque l'animal est vivant, d'un blanc lactescent lorsque le test est resté quelque temps parmi les alluvions. Perforation ombilicale réduite, par le ren- versement du bord columellaire, aune toute petite fente à peine sensible, visible seulement à la loupe. Test lisse à l'œil nu, mais paraissant orné, lorsqu'on l'examine au foyer d'une puissante lentille, d'une quantité de petits renfoncements placés en rangées symétriques, analogues à ceux de l'espèce précédente, seulement un peu plus larges et un tant soit peu plus espacés. Vers la base do 438 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Décembre 1863.) l'avanl-dernier tour, ces renfoncements ou malléations disparaissent presque, et sont remplacés par de petites striations fines, délicates, peu accentuées, et non sail- lantes, frangées et denticulées comme ceux de l'espèce précédente. Spire allongée, acuminée, à sommet lisse et petit. Huit tours excessivement convexes, à croissance ré- gulière, assez rapide et séparés par une suture très-pro- fonde. Dernier tour plus grand, arrondi, égalant pres- que le tiers de la hauteur, arqué en avant avec assez de régularité, offrant vers le bord péristomal un renflement externe, épais, saillant, non martelé comme le reste de la coquilIC;, mais sillonné de striations longitudinales, imi- tant des stries d'accroissement. Cet épaississement exté- rieur péristomal se termine en pointe à l'insertion du bord externe sur l'avant-dernier tour. Ouverture presque oblongue, à péristome continu, rectiligne, quelquefois un tant soit peu épaissi à Yinlérieur. Bord columellaire di- laté, réfléchi sur la petite fente ombilicale qu'il recouvre presque entièrement. Bords marginaux réunis sur une callosité transparente. Hauteur 2-2 1/4 millimètres. Diamètre 2/3 — Cette espèce, que nous dédions à M. Paul Gervais, pro- fesseur à la faculté de Montpellier, a été recueillie dans les alluvions de la Mosson, en compagnie de la Moitessie- ria Rolandiana ; seulement la Gervaisiana est infiniment plus rare. Celte Moitessieria Gervaisiana diffère delà Rolandiana, dont elle est voisine, par sa spire acuminée-conoïdale et non cylindrique-attenuée ; par ses tours à croissance plus rapide; par son dernier tour égalant presque le tiers de la hauteur, tandis que chez la Rolandiana il égale à peine le quart de la hauteur; par ses tours plus convexes, plus arrondis; par sa suture plus profonde; par ses malléations plus larges, plus espacées ; par les striations de la base peu TRAVAUX INÉDITS. 439 saillantes, très-délicates, et non frangées, denticulées, comme celles de la Rolandiana ; enfin par son épaississe- ment péristomal extérieur, beaucoup plus épais, plus ac- centué, etc., etc. MoiTESSIERIA MaSSOTI. Testa niinutissima, non velvixferesubriniata, cylindraceo-lanceola- ta.fragillima, diaphana, nitida, albido-hyalina, sub validissima lente elegantcr longitudinaliter transverseque tenuissime striatula ac passim irregularitcr submalleata ; — spira cylindiaceo-attenuata; apicc ob- tusissimo,levigato;— aufractibusT couvc\iusculis, ad suturanilinea- remplauulatis, regulariterscnsimquc scparatis; ultinio oblongo.basi rotuudalo, 1/i lougitudinis superantc, c\tus ad peripheriani late vix incrassato, longitudinaliter striatulo ac passim vix punctulato-sub- nialleato, et autice arcuato ; — apertura subrotundata, superne sub- angulata; — peristomate continue, recto ; — margine columellari dilatato, rctlcxo, perrorationem onjnino fere obtegentej marginibus callojuDctis. Coquille d'une extrême petitesse, subconoïde, lancéo- lée, cylindrique, d'une grande fragilité, brillante, trans- parente , d'une teinte blanche cristalline et pourvue d'une fente ombilicale si petite, si recouverte par la ré- flexion du bord columellaire, qu'elle est presque insen- sible, môme à la loupe. Test paraissant lisse à l'air nu, mais en réalité, lorsqu'on l'examine au foyer d'une puis- sante lentille, entièrement déçusse, c'est-à-dire sillonné de striations longitudinales et transversales, qui se coupent presque à angle droit, et surchargé, en outre, d'une infinité de petits méplats, irréguliers, inégalement espacés, plus ou moins prononcés. Spire cylindrique atténuée, à sommet lisse et très obtus. Sept tours faiblement convexes, olîrant vers la suture, qui est linéaire, une partie plane (non martelée ni décussée, seulement longitudinalement striée), qui res- semble à une bande aplatie s'enroulant le long de la suture jusqu'au sommet de la spire où elle disparaît. Croissance des tours régulière, bien que sensiblement rapide. Dernier tour oblong, arrondi à la base, dépassant le quart de la hau. 440 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Décembre 1863.) teur, projeté en avant et présentant vers le bord péristomal un faible épaississement extérieur, très-large, très-dévc- loppé, sillonné de striations longitudinales et marqué de lé- gères petites malléations. Ce rebord extérieur, qui est pro- portionnellement très-large, se termine brusquement en pointe à l'insertion du bord externe sur l'avant-dernier tour. Ouverture presque ronde, un peu subanguleuse à sa partie supérieure. Péristome droit, continu. Bord colu- mellaire dilaté, réfléchi sur la petite fente ombilicale cjn'il recouvre presque en totalité. Bords marginaux réunis par une callosité transparente. Hauteur 2 3/4 millimètres. Diamètre 1/2-2/3 — Cette Moitessierie, que nous dédions à M. Paul Massot, de Perpignan, habite en grande abondance la fontaine d'eau saline de Fouradade, près de Tantavel (Pyrénées- Orientales). Cette espèce est tellement distincte des deux précé- dentes, qu'il est superflu, selon nous, d'en noter les dif- férences. MOITESSIERIA SlMONIANA. Le type de cette espèce, que nous n'avons pu nous pro- curer, a été découvert dans les alluvions de la Garonne, non loin de Toulouse. Parmi les malacologistes qui ont eu à parler de cette coquille, cinq en ont donné une diagnose. Malheureuse- ment ces descriptions diffèrent tellement, que nous n'a- vons pu parvenir à la connaissance de cette Simoniana. En présence d'une semblable disparité sur les caractères différentiels de cette espèce, nous croyons plus conve- nable de donner in extenso les descriptions respectives des auteurs, laissant à chacun la responsabilité des dia- gnoses. 1° Description de M. Saint-Simon (in Miscell. malac. (1'" déc), p. 39, 1848). TRAVAUX mi^DITS. 4 VI Paludina Simoniana, Charpentier, mss., et in Schcd. « Coquille longue d'un millimètre et demi à 2 millimètres, large, à sa base, d'un demi à deux fiers de millimètre, grèle, allongée, un pou conique, fine, lisse, mince, fragile, peu transparente, d'un blanc laiteux, non carénée. Ouverture ovale, un peu rctrécie vers l'avanl-der- nier tour. Columelle allongée, linéaire, un peu courbe ; péristome continu, très-mince et fort tranchant; 0-7 tours, assez larges classez bombés ; les deux premiers formant un mamelon peu apparent ; le dernier à peine plus grand que les précédents, cachant à peu près tout l'ombilic et n'y laissant qu'une fente peu marquée, très- finement et à peine granulé; bord très-avancé à la partie infé- rieure. i( Habite les alluvions récentes de la Garonne, au-dessus de Tou- louse. » 2° Description de M. l'abbé Dupuy (//^s^ moll. France, p. 574, pi. XXXVIII, f. 11 (5« fasc), 1851). HtDROBIA SlMONIANA. « Testa minutissima, gracilliraa, elongata, cjlindrica vix conoidea, liEvissima, subimperforata ; — apice obtuso et mamillato ; apertura ovata, vix obliqua, supernc angustata; peristomate continuo, sim- plici, recto ac acuto, vix ad marginem columellarem in ultimo an- fractu dejecto ; aufractibus 7-8 convexiusculis, sutura pcrspicua se- pa'alis, sensim accrescenlibus ; ultimo majore quartam vel terliara testula; partem efformante. « Tenuissima, hyalina , scd plerumque lactco-opaca propter diuturnam iu aquis post iucola; obitum sedem. — Operculum ? » « Coquille très-petite, très-gréle et fort allongée, cylindrique, légè- rement conoïde, très-lisse, laissant à peine apercevoir une trace de perforation, obtuse et mamelonnée au sommet. Ouverture ovale, presque sans obliquité, mais avec un angle obtus assez marqué à la jonction supérieure du bord columellaire au bord extérieur : on voit aussi le plus souvent un angle quelquefois assez marqué à la jonction inférieure dn bord colun)ellaire avec le bord extérieur; péri- stome continu, simple, droit et tranchant; bord columellaire h peine légèrement déjeté sur le dernier tour. — 7 à 8 tours de spire con- vexes, séparés par une suture bien marquée, augmentant fort gra- duellement; le dernier plus grand que les autres, formant à lui seul le quart et au plus le tiers delà hauteur totale de la coquille. « Très mince, hyaline lorsqu'elle est fraîche, mais ia plupart du '2° sèhil:. t. XV. Année 18(i;J. 29 442 UKV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Décembre 18G3.) temps elle est d'un blanc lacté et opaque, produit par xin séjour proloiigé daus l'eau. — Hauteur 2-2 1/2, diamètre 1/2 millimètre au plus. » 3° Description de L. PfeifFer [Neue Cijclost., in Zeitschr. fur malak., p. 63, 1850, et Monog. pneumonop. viv,, p. 6, 1852). AciCULA SiMONIANA. «Testa miiiima, subperforata.cyliudraceo-turrila, laevigata,nitida, comeo-albida ; spira elongala, obtusiuscula ; anfractus 7 convexi; iiltimus vil 1/4 longitudinis œquaus ; apertura verticalis, truucato- ovalis ; peristoma subincrassatum ; margiuibus callo juuclis; dextre répande, columeilari breviter reflexo. — Opercuium ? — Long, vis 2, diam. l22millim. » 4° Description de Kiisler (in Chemnitz und Martini, Syst. conch. cab. — Galt. Paludina, etc., p. 58, pi. xi, f. 9-10, 1853). « Pai.udina SiMosiANA. — Tcsla minutissiiua, rimata, cylindracca, nitidù, vilrea, obsoletissime striata, lineis spiralibus deusissimis ciucla ; spira elata, obtusa ; anfractibus 8 convexis; apertura ovata ; peristomatepatulo, subacuto, aiargiue columeilari, reflexiusculo.» — (Suit une traduction allcmaude de cette diaguose.j 5» Description de Moqoin-Tandon (in Hist. nat. Moll. France, tome H, p. 511, pi. xxxviii, f. l'i-lO, 1855). « AcMiî SiMONiANA, — CoquiUc conoïde-cylindracée, grêle, atténiîée rers le baut, sans rides longitudinales, presque lisse, très-mince, très-fragile, luisante, tout à fait transparente, vitrée, d'un corné très- pâle, à peine sensible, unicolore; spire composée de G à 8 tours très- convexes ; le dernier formant le quart de la coquille, à bord extérieur un peu avancé inférieurement. Suture très- profonde; sommet obtus, comme mamelonné. Ombilic presque entièrement recouvert, à peine fendu. Ouverture ovale, obtusément anguleuse supéricure- meat ; pcrislome continu, presque droit, rélléchi au bord columel- laire, très-peu épaissi, coucolore. — Haut. 1 1/2 à 2, diaoï. 1/2 à 2}3 miliim. » Telles sont les descriptions connues de la Simoniana. Parmi ces descriptions, une seule, bien qu'incomplète, nous semble plus exacte que les autres et plus appropriée TRAVAUX INÉDITS. 443 aux caractères de la vraie Simoniana. Cette description est celle de Kûster. Si nous croyons que cette diagnose est préférable, bien qu'incomplète, à celle des antres conchyliologucs, c'est pnrce que Kuster a établi ses caractères sur des écliantil- lons types des nlluvions de la Garonne, envoyés par M. Saint- Simon à notre ami feu J. de Charpentier. Or, d'après la description, surtout d'après la figure (pi, II, f. 9-10), la Simoniana n'est pas lisse, mais « obr.o- letissime striata, ac lineis spiraJibus dcnsissimi:^ rincta ; )) et le graveur a fait sentir, à la place de ces stries, une sé- rie de petites malléations analogues à celles que l'on re- marque sur le test des MoitessieriaRolandiana et Gervai- siana; seulement ces malléations paraissent beaucoup moins nombreuses, plus espacées et en lignes spirales plus symétriques. D'après celte gravure de Kuster , la vraie Simoniana doit être martelée à l'instar de la Gervaisiana, tout en possédant des tours de spire analogues à ceux de la lio- landiana. Si nous regardons cette descriplion de Kuster comme préférable à celle des autres auteurs, même à celle, par trop vague, de M. de Saint-Simon, nous ne voulons pas dire, pour cela, que cette diagnose soit parfaite et hors ligne. Seulement nous voulons faire entendre que, si les autres descriptions montrent de si grandes différences entre elles, cela doit tenir uniquement à ce que les au- teurs, en croyant décrire !a Simoniana, ont eu affaire à des espèces différentes. De là la disparité des caracières de leurs diagnoscs. 11 en est de la Simoniana, nous le croyons, comme il en a été de l'Ancylus fluvialilis, de l'Hélix pygmœa, du Carychium minimum, de l'ancienne Achatina acicula, ou bien du fameux cyclas fonlinalis de Draparnaud, dont les noms servaient de passe-ports scientifiques à toutes ces petites espèces si distinctes, reconnues maintenant. 444 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Décemhre 1863.) que les conchyliologues d'autrefois confondaient aussitôt qu'ils leur trouvaient un faux air de ressemblance, une apparence trompeuse de confraternité. 11 en a donc été de même, jusqu'à présent, pour la Si- moniana. Le type de cette espèce se trouve dans les alluvions de la Garonne, près de Toulouse, où il a été recueilli par MM. Partiot et Saint-Simon. Quant à ces autres soi-di- sant Simoniana, trouvés dans l'Ariége, à V^enerque (Mo- quin) et à Foin (Drouët), ou dans le canal du Midi et de l'Hérault (Dupuy), ou enfin à Port-Juvénal, près de Mont- pellier (Dubreuil), etc., etc., il est indubitable que les échantillons de ces provenances diverses doivent être des espèces distinctes, auxquelles on devra, lorsqu'on pourra les étudier avec soin, attribuer de nouvelles appellations scientifiques. Quant aux individus recueillis dans la Mosson et dans la fontaine de Fouradade, individus que nous avons été à même d'examiner, ce sont les espèces dont nous venons de donner les descriptions sous les nouvelles dénomina- tions de Moitessieria Rolandiana, Gervaisiana et Mas- eoti. PLANCHE XX. 1. Moitessieria Rolandiana. — Coquille considéra- blement grossie, vue de face. — 2. Trait indiquant la petite taille de la coquille. — 3. Avant-dernier tour ex- cessivement grossi pour faire comprendre les malléations et les striations frangées de la base du tour. — 4. Coupe du bord externe pour faire comprendre le renflement extérieur du dernier tour. — 5. Tours médians considé- rablement grossis, d'après un échantillon recouvert d'un encrassement noirâtre épiderraique (les parties érosées laissent voir en creux les malléations, tandis que sur les parties encrassées elles se dessinent en renflement). — G. Dernier tour, considérablement grossi, vu de profil, SOCIÉTÉS SAVANTES. 445 pour faire voir le renflement péristomal extérieur, et pour montrer le sinus et la projection en avant du bord ex- terne.— 7. Dernier tour, considérablement grossi, vu également de profil d'après un autre échantillon, et chez lequel les contours du bord externe sont un peu diffé- rents. PLANCHE XXI. 1. MoiTESsiERiA Massoti. — Coquillc considérablement grossie, vue de face. — 2. Trait indiquant la taille de la coquille. — 3. Avant-dernier tour excessivement grossi, pour faire comprendre le mode de striation. — k. Dernier tour, considérablement grossi, vu de profil, pour mon- trer le renflement péristomal extérieur du bord externe. — 5. Coupe du bord externe pour faire comprendre la forme du renflement extérieur du dernier tour. 6. MorrEssiERiA Gervaisiana. — Coquille considéra- blementgrossie, vue de face. — 7. Trait servante indiquer la taille de la coquille. — 8. Coupe du bord externe pour montrer l'énorme renflement extérieur du bord péristo- mal.— 9. Dernier tour considérablement grossi, vu de profil, pour montrer la sinuosité supérieure et la projec- tion en avant du bord externe. II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des sciences. Séance du 7 décembre 1863. — L'Académie reçoit le pre- mier volume des Mémoires de la Société des naturalistes de Brunn (Moravie). M. Baudelot présente des Recherches expérimentales sur les fonctions de l'encéphale des Poissons. 44G lîEv. ET MAC. DE zoolosie. [Dcccmbro 1863.) M. Béchamp adresse une lettre sur les générations dites spontanées. M. Guénn-Méneville adresse ia note suivante : Sur la cause météorologique de la maladie des végétaux et des Vers à soie. Le savant M. Babinet, dans un article sur les Pronostics météorologiques, publié en décembre 1863 dans le Constitu- tionnel, et reproduit dans le Petit Journal du 6 décembre 1863, vient de donner l'explication scientifique du phéno- mène météorologique auquel j'attribue la maladie générale des végétaux et, par suite, de certains animaux plus inti- mement liés à ceux-ci par leur genre de nourriture, tels (|ue les Vers à soie. J'ai toujours soutenu et publié que cette maladie avait pour cause principale, unique peut-être, un phénomène ayant [>our effet d'avoir modifié ou plus ou moins sup- primé le sommeil hivernal des végétaux. Cette condition exceptionnelle leur a fait dépenser inutilement, chaque année, des forces vitales qu'ils doivent accumuler et ré- server l'hiver, dans notre zone, pour accomplir convena- blement toutes les phases de leur existence. La douceur extraordinaire de nos hivers excitant les végétaux à contre époque, a produit sur eux ce qu'une mauvaise conserva- tion des œufs de Vers à soie amène, c'est-à-dire un com- mencement d'incubation quand ils devraient rester inac- tifs et engourdis, comme les marmotîes sous la neige. En magnanerie, on dit des œufs qui ont éprouvé ce commen- cement d'incubation en hiver, qu'ils ont été émus, et l'on sait que les Vers là soie qui en proviendront seront atta- qués par des maladies plus ou moins intenses qui feront manquer l'éducation, en tout ou en partie. Il en est de même des végétaux, depuis que les températures propres aux saisons sont déplacées, et l'on pourrait dire également qu'ils sont émus en pleine saison d'hiver, ce qui amène aussi pour eux des maladies. Jusqu'à présent l'observation seule des faits m'avait SOCIÉTÉS SAVANTES. 447 conduit à la théorie que je soutiens et qui explique si simplement et si bien les phénomènes observés dans les déplorables épidémies des vé.gétaux et des Vers à soie. Aujourd'hui M. Babinet confirme scientifiquement ma théorie quand il dit: « Diverses circonstances, comme le « déplacement des eaux chaudes de l'Atlantique, l'alTai- « blissement graduel du courant aérien venant du sud- « ouest et qui domine, dans l'Europe occidentale, enfin (c le déplacement même du lit de ce grand fleuve atmos- (( phérique qui, dans ces dernières années, était remonté « vers le nord et avait interrompu la loi du décroissement « graduel de la température en allant du midi au nord ; « toutes ces circonstances, mises en ligne de compte, peu- ce vent fournir des indications générales, etc., etc. )> Si j'avais eu cet appui, il y a onze ans (1), quand j'ai présenté un grand travail sur la maladie des vignes pour le concours ouvert à ce sujet par la Société d'encourage- ment, ce mémoire, résultat de nombreuses observations faites sur tous les points de la France, en Italie et en Espa- gne, aurait eu un autre sort. En effet, la hardiesse de ma théorie, tout à fait en dehors des idées du monde savant (1) Dès le 6 septembre 1852, j'exposais ces idées et les faits à l'appui, dans une lecture faite à l'Académie des sciences. Elles ont été développées, à la suite de nouvelles observations, dans le Journal d'agriculture pratique du 29 février 1853, puis appuyées de nom- breuses fit-'ures dans un travail complet déposé à la Société d'encou- ragement, à la lin de 185i, pour le concours de la maladie de la vigne. Comme ce travail était assez étendu et que sa publicat'ou avec les Ggures aurait nécessité une dépense assez sérieuse, il est demeur*^ inédit. Il a été en partie soumis à l'appréciation des agriculteurs par des extraits publiés dans divers recueils. S'il n'avait pas été eu oppo- sition avec les idées professées alors, on aurait bien trouvé les fonds nécessaires à sa publication. Plus tard, le 11 juiu 1859, j'ai adressé les conclusions de mes re- cherches à l'Académie de médecine, qui avait annoncé l'intention de s'occuper de l'épiphylie régnante, mais il n'a pas été donné suite à ce projet. 448 KLV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1863.) d'alors, la nouveauté inattendue de mes idées et de mes déjuctions, tout cela a pu engager à repousser mon tra- vail, qui n'a été combattu que par le silence, arme dan- gereuse employée toujours avec succès, quand on voit qu'on n'aurait pas raison devant l'opinion publique dans une discussion au grand jour et surtout écrite. A cette époque, j'ai eu le tort grave d'être éclairé beau- coup trop tôt par les faits et le travail ; j'ai eu le malheur de devancer de plus de dix ans l'époque de maturité de cette grave question, et mon mémoire n'a pas été discuté. Cependant, comme il contenait, à l'appui de mes idées, de nombreuses figures, il m'a valu l'honneur d'une mé- daille de 500 francs appliquée à ces dessins, ce qui a dé- tourné de la haute question que je traitais et dont ces dessins n'étaient qu'un simple accessoire présentant les faits sur lesquels je m'appuyais. M. Nourrignt prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la commission à l'examen de laquelle a été ren- voyé un mémoire qu'il avait, il y a quelques mois, pré- senté à l'Académie par l'intermédiaire de M. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics. (( Ce mémoire, dit l'auteur, a pour but de faire ressor- tir les avantages que la sériciculture doit retirer, au dou- ble point de vue hygiénique et économique, de la culture du mûrier sauvage à grandes feuilles que j'ai importé du Japon. Ma communication, ajoute M. Nourrigat, était accompagnée d'un carton renfermant les spécimens des diverses races de Vers à soie améliorées, races qui, à l'aide de mon mûrier et de procédés d'éducation que je me propose de publier prochainement, ont déjà traversé de nombreuses générations sans montrer le moindre symp- tôme de maladies, bien qu'élevés dans un milieu depuis longtemps infesté par l'épizootie. » Séance du 14 décembre. — M. Pasleur lit une Note rela- tive à des réclamations de priorité soulevées par M. Bé- SOCIÉTÉS SAVANTES. 449 champ au sujet de ses travaux sur les fermentations et les {jénérations dites spontanées. INI. Cailiut présente un travail sur les ejfels des alliances consanguines. M. Nourrigat adresse une note intitulée : Avantages de la culture du mûrier sauvage sur celle du mûrier greffé. M. Basset adresse une réclamation de priorité concer- nant quelques faits relatifs à la théorie des prétendues gé- nérations spontanées. Séance du 21 décembre. — M. P. Gervais présente un travail stir un nouveau genre (^/'Ichlhyodorulithe -propre au grès miocène de Léognan [Gironde). « Les Ichthyodorulithes connus ont été trouvés dans des terrains antérieurs à la période tertiaire, plus parti- culièrement dans des terrains paléozoïques. Je dois à M. le professeur Raulin la communication d'une pièce analogue aux Ichtliyodorulithes par sa conformation, qui a été recueillie dans le grès miocène de Léognan (Gi- ronde). Ce curieux fossile est comprimé et son bord pos- térieur présente un sillon médian bordé par deux rangées de dentelures en scie, qui rappellent assez bien celles de l'aiguillon dorsal des Chimères. Il existe toutefois celte différence qu'elles sont beaucoup plus rapprochées l'une de l'autre. « Cet aiguillon a appartenu à un animal hien plusgrand que les Chimères actuelles et d'un genre certainement différent du leur, ainsi que de tous ceux qui ont été établis jusqu'à ce jour parmi les fossiles. J'en [)ublierai ul- térieurement la figure et une description comparative sous le nom de Dipristis chimœroides. » MM. Garrigou, Martel et Trulat adressent une Note sur deux fragments de mâchoires humaines trouvés dans la caverne de Bruniquel (Tarn-et-tiaronne). M. Basset adresse un travail intitulé : Études sur les cel- lules primordiales et leurs transformations. 450 REV. ET WAG. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1863.) M. de Saint-Cric Cazaux adresse un travail sur la ques- tion des alliances consanguines. M. Flourens lit des extraits d'une lettre qui lui a été adressée par M. Béchamp à l'occasion du compte rendu de la séance du 7 décembre dernier. Il fait ensuite quelques remarques à l'occasion de la réclamation de M. Bé- champ. Séance publique du'28 décembre 1863. — Prix décernés pour 1863. Après la réclamation des prix, M. Flourens a lu un re- marquable éloge historique do Duméril ; M. Bertrand^ une notice sur la vie et les travaux de Kepler. ni AlVALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Annual Report Rapport annuel des directeurs de l'Institution Smithsonienne sur les travaux de 18GI (l vol. in-8 ; Washington, 1862). Cette grande ei philanthropique institution continue d'a- voir la plus grande et la plus légitime influence sur le dé- veloppement des connaissances humaines dans l'Amé- ri(]ue, en favorisant les travaux des hommes dévoués qui ont consacré leur existence à l'étude des sciences pures et appliquées (si stériles au point de vue de la fortune), qui font la gloire des nations civilisées. Dans ce volume, en outre du compte rendu ordinaire Fait par le savant secrétaire, M. Joseph Henry, on a pu- blié, comme d'habitude, plusieurs ménu)ires inqjortauts, ori;;inaux ou traduits. I! n'entre pas dans notre plan de parler des travaux étrangers à la zoologie, et nous ne de- vons signaler ici, en conséquence, (juc la traduc'.iou du ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 451 mémoire sur Genffroy-Saint-IIilaire, par Flourens, et un travail de I\iM. Elliot Coues et Webster Preutis sur les Oiseaux du district de Columbia (23 p. in-8). Journal of Journal de l'Académie des sciences natu- relles de Philadelphie, nouv. série. — Gr. in-4, fig. Nous aimerions à annoncer à nos lecteurs les excel- lents travaux qui se trouvent dans ce magnifique recueil, et nous voudrions pouvoir leur indiquer régulièrement les sujets de ces travaux; mais, après avoir attendu très-long- temps les livraisons qui devraient compléter les années 1861 et 1862, dont nous n'avons reçu que des cahiers isolés et ne se suivant pas, nous prenons le parti de don- ner, en attendant, les titres des mémoires que nous trou- vons dans les [)arties 2 et 3 de 1862, ayant déjà annoncé le contenu de la partie 1 dans cette Revue, p. 43. Part. 2 (octobcr 18G2). Monograph of Ihe fossil Polijzoa ofthe secoiidarv and tcrtiary formations of North-Àmerica, by Gabu and Houn. Ce travail, qui occupe 68 pages accompagnées de o belles planches représentant 71 espèces, mérite toute l'attention des zoologistes qui s'occupent de l'étude des zoophytes, de cet immense groupe des Bryozoaires cellu- liiiés et centrifuginés de d'Orbiguy. MiM. Gabbct Korn ont étudié les représentants fossiles do ces singuliers animaux avec beaucou[) de soin, et ils en ont donné des descrip- tions étendues et des figures exactes et élégantes. Descriptions of new Birds from Western-Africa, \n mu- séum ofthe Academyof natural i^cicnces of Phikidelp/iia, by J. Cassin. L'auteur, qni a publié, depuis plusieurs années, des dingnoses de ces espèces dans les procès-verbaux de l'A- cadémie, en donne là des descriptions complètes et de 452 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Décembre 1863.) belles figures coloriées. Ces oiseaux sont : 1° Trichopho- rus chloronotus, p. 181, pi. xxu , f. 1; 2° Tr. calurus, p. 182, pi. XXII, f. 3 ; 3" Xcnocichia notata, p. 182, pi. xxii, f. 2; 4° Alete castanea^ p. 183, pi. xxui, f. 1 ; 5° Hyphantornis cinctus, p. 184, pi. xxiii, f. 2 et 6; Syo- bius Rachellœ, p. 185, pi. xxiii, f. 3. New Unionidœ of Ihe United-States and Ar tic- America, by Isaac Lea. Depuis ses publications précédentes, M. Lea a découvert beaucoup d'espèces nouvelles de ce groupe de mollusques si riche dans l'Amérique du Nord. Comme précédem- ment, il en donne de bonnes diagnoses latines suivies de détails descriptifs propres à bien faire distinguer les caractères des nombreuses espèces qu'il introduit dans l'immense catalogue de ces habitants des eaux douces des États-Unis. Ce mémoire, qui occupe 29 pages, est accom- pagné de 10 planches magnifiquement lithographiées, re- présentant 28 espèces vues sous divers aspects. Comme l'auteur a eu soin de faire suivre la série des numéros donnés à ses espèces, on voit, par le numéro de celle qui termine ce mémoire, qu'il est déjà à la 28i.'' espèce. Part. 3, march 1863. — Newmeladinœofthe United-States, by Isaac Lea. L'infatigable et savant zoologiste donne, dans ce cahier, d'excellentes descriptions de 229 espèces de ce genre, toutes très-bien figurées dans 6 planches. Le texte occupe 139 pages, et l'on peut dire que ce cahier équivaut bien à un fort volume ordinaire in-8. G. M. Researches... Recherches sur le venin du serpent h sonnettes, avec des études sur son anatomie et sa physio- logie; par M. Weir-Mitciikel, docteur en médecine, clc. 1 vol. in-4", Washington, 1861. C'est un travail complet sur cette grave question do ANALYSES d' OUVRAGES NOUVEAUX. 453 l'empoisonnement par la morsure du serpent à sonnettes et de ses congénères, travail digne de l'attention des savants et des médecins, et qui a paru tel au conseil de l'Institu- tion Smithsonienne, qui en a ordonné la publication. Il serait difficile d'analyser convenablement un si grand ouvrage ; aussi nous bornerons-nous à recommander sa lecture en indiquant seulement les sujets des huit chapitres dont il est coni[)osé. Dans le premier l'auteur présente ses observations sur les habitudes des crotales en captivité. Le second traite de l'anatomie des appareils à venin. Le troisième fait connaître le mécanisme physiologique de ces organes. Le quatrième traite des caractères physiques et chimi- ques du venin ; Le cinquième, de la toxicologie de ce venin ; Le sixième, de son action toxicologique sur le système sanguin des animaux; Le septième, de son action sur les tissus et les fluides; Et le huitième, de son action sur l'homme, des antidotes et du traitement. L'ouvrage est accompagné de deux appendix A, B et d'une table alphabétique très-complète et très-détaillée D. Le premier appendix (A) est dû à M. Ed. Copo et con- siste dans une savante cnumération des genres et espèces de crotalières avec leur synonymie et l'indication des au- teurs qui en ont parlé. Il divise ce groupe en deux types qui sont les Candisona de Lauienti et les Crotalus de Lin- naius. Le premier se compose des C. durissa, terrifica, Lœf- fingiiy adamanlea, atrox, lucifer, le Contei, confluenta^ ti- gris^ lugubris, horrida, molossus, lepida et ciraslcs. Le second est formé des Crotalus miliarius, Edwardsi ^t tergeminus. L'appendixB, est consacré à la bibliographie. Le nombre considérable de travaux cités et étudiés par l'auteur 454 nRV. ET MACr. DE ZOOLOGIE. [Décembre 1863.) montre qu'il possède parfaitement son sujet et qu'il n'i- gnore pas ce qui a été fait avant lui. En définitive, toutes les parties delà question sont trai- tées avec clarté et méthode, et l'on peut dire que ce bel ouvraj^e est un vrai modèle de son penre. Observations sur les ennemis du Caféier, à Ceylan, par M. J. NiETNKR. [Suite. — Voir p. 38G.) 7. Aloa lactlnca. Chenille d'environ 2 pouces anglais de long, noire, couverte de longs poils bruns, serrés, ressem- blant à la chenille de l'Arctia caja. On la trouve pendant la saison sèche; elle tisse sous le sol un cocon de terre et do poil dans lequel la chrysalide reste pendant deux mois, après quoi le papillon éclôten juillet ou août. Ce dernier a 1 pouce angl. de long et 2 Ijk de largeur avec les ailes éta- lées ; il est d'un blanc pur, bordé de rouge avec quelques taches noires sur les ailes; la partie supérieure de l'abdomen est jaune, variée de noir. On la trouve aussi dans les îles de l'Archipel indien. A Ceylan elle est loin d'être commune. 8. Orgya aylanica. Chenille de 1 pouce angl. 1;2 de long, brune, parties inférieures et tête rougeâtres, cou- verte de poils jaunâtres; deux longues touffes grêles de poils foncés , semblables à des cornes , de chaque côté de la tête, et une autre derrière comme une queue ; quatre touffes blanches, courtes et roides sur la partie antérieure du dos et deux semblables de chaque côté. Elle n'est pas rare d'octobre à décembre; elle se file un cocon mince dans lequel la chrysalide reste pendant quinze jours. La femelle du papillon est un vilain insecte, lourd et vermiforme, à ailes rudimentaires, blan- châtres, en forme d'écaiiles ; elle est d'un jaunâtre sale, couverte de poils noirs, fins, assez serrés vers l'extrémité de l'abdomen et sur les côtés. Elle a 5/8 de pouce angl. do Ion". Le mâle est, au contraire, un petit être vif, ayant ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 453 3]h de pouce angl. dans le sens transversal, brun, varié d'un peu de noir et de blanc, assez commun au commen- cement de la saison chaude. 9. Euproctis virgiincula. Chenille velue, noire, variée de taches rouges, ayant 3/4 de pouce angl. de long ; entre fé- vrier et mars elle file un léger cocon dans lequel la chrysa- lide reste pendant quinze jours. Le papillon a 1 3/4 do lar- geur de l'extrémité d'une aile à l'autre; il est d'un blanc pur, avec les yeux noirs; le dessous de l'abdomen est marqué de lignes noires, avec une grosse touffe jaune à l'extrémité. Pendant la saison sèche il est assez commun dans les Panenas qui allernentavec tes plantations, 10. Trichin e.xigua. Chen'iWc apparaissant de septembre en décembre, longue de 1/2 à 3/4 de pouce angl., brune en dessus, grise en dessous, variée de lignes et de points rouges et jaunes, velue, chaque segment ayant deux courtes touffes, derrière la tète deux protubérances char- nues auriformes. Elle file un léger cocon d'où sort le pa- pillon après une quinzaine de jours. Celui-ci al pouceangl. de largeur; les ailes supérieures sont d'un gris jaunâtre avec quelques taches jaunes, les inférieures sont jau- nâtres. Il n'est pas commun. La chenille se trouve aussi sur l'oranger et autres arbres. 11 .Narosa conspersci. Chenille jaune, de 5/8 de pouce angl. de long et 3/8 de pouce angl. de large, ovale; onisci- i'orme, marquée de rides transversales, deux côtes longitu- dinales, bords aplatis, pattes rétractiles. Entre août et no- vembre elle s'enferme (souvent dans l'espace d'une seule nuit) dans un petit cocon ovale, fort, cartilagineux, blanc, avec une tache circulaire brune à l'une de ses extrémités, que l'on voit fréquemment fixé aux feuilles du caféier. L'insecte parfait, assez commun pendant la saison sèche, est un joli papillon qui vole souvent le soir dans les chambres. Il a 1/4 de largeur avec les ailes étendues ; les ailes supérieures sont tigrées de jaune et de brun, les 456 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Décembre 1863.) inférieures sont jaunes. La chenille se tient contre la face inférieure des feuilles, et l'on ne la voit pas souvent. Elle prend sa nourriture pendant la nuit. 12. Limacodes graciosa. Chenille apparaissant de juin en août, longue de 1 pouce angl. et large de 3 lignes, plus large en avant qu'en arrière ; région dorsale d'une couleur blanchâtre opaline, flancs verdàtres; mar- quée, en dessus, de trois larges bandes vertes longi- tudinales bordées de vert plus foncé ; quatre rangées de glandes épineuses dont quatre en avant et deux en ar- rière sont terminées de brun; quatre points noirs laté- raux près de l'anus ; tête brune, rétractile. Pieds ven- traux et anaux avortés. Elle s'enferme sous un fin tissu, dans un fort cocon ovale, ou semi-ovalaire, dont la face inférieure est formée parles matériaux auxquels il est fixé. Elle reste, du milieu d'août au milieu d'octobre, sous forme de chrysalide courte, dodue, ovale, qui a sa peau légèrement sortie du cocon quand le papillon éclôt. Ce dernier est remarquablement joli ; il a 1 pouce angl. ifè de largeur de l'extrémité d'une aile à l'autre ; il est d'un beau vert en dessus ; le milieu du thorax, les épaules et un large bord en arrière sont d'un brun chocolat ; les ailes infé- rieures sont d'un brun- gris clair, le reste du corps d'un brun foncé. Westwood ( Cab. of Orient. Ent.) se trompe dans ce qu'il dit du mâle ; ce dernier est comme la fe- melle, mais plus petit, n'ayant que 1 pouce angl. de largeur et des antennes bipectinées de la base au milieu, tandis qu'elles sont simples dans la femelle. Les deux sexes ont sur la face inférieure du thorax deux taches vertes que West- wood ne mentionne pas. M. Evatt, qui a eu l'obligeance de m'envoyer d'Ambanpittia les chenilles de cet insecte, m'écrit qu'elles détruisent beaucoup de feuilles de caféiers dans cette partie du pays, qu'elles disparaissent quelque- fois, mais reviennent invariablement et préfèrent les beaux caféiers jeunes qui se trouvent dans des endroits abrités. J'ai aussi appris qu'elles se trouvaient i\ Ambegamoa. ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 457 13. Drqiana.iQWQ mentionne ce rare insecte que parce que sa curieuse chenille se trouve quelquefois sur le caféier. Elle a environ 2 pouces aufjl. de longet a le diamètre d'une plume d'oie de moyenne grosseur; elle est nue, a l'occi- put conique, une corne sur la partie antérieure du dos ; les pieds anaux manquent; le corps est subitement semi- tronqué en arrière, mais se prolonge en une queue d'une longueur considérable. Elle est d'un violet brunâtre, varié en avant, sur les côtés, de taches de couleur plus pâle et d'anneaux gris à la queue. Je n'ai pas de description exacte du papillon, parce que tous mes échantillons ont été perdus dans le naufrage de VAlma. Il a, si je me le rap- pelle bien, environ 1 pouce angl. 1;2 de largeur, et est d'un gris bleuâtre foncé en dessus et brunâtre en dessous, \k-.Zeuzera coffeœ. Cet insecte a plus d'importance pour leplanteur que les précédents, parce qu'il détruit ungrand nombre de caféiers jeunes et vieux, la chenille mangeant le cœur de l'arbuste. Dansée but elle entre généralement dans l'arbre à 6 ou 12 pouces angl. du sol et progresse en montant. Elle n'est heureusement pas abondante ; elle est longue de 2 pouces angl. et de la grosseur d'une plume d'oie; elle est presque nue, de couleur jaunâtre, avec le dos rouge, la tête, les plaques fhoraciques et anales noi- râtres; quand elle a atteint toute sa croissance, les cou- leurs sont plus claires et sales. Un feuillage maladif, lan- guissant, et un amas, au pied d'un caféier, de globules de sciure de bois agglomérée, indiquent bientôt que la che- nille est occupée à son œuvre de destruction dans l'inté- rieur. La chrysalide reste trois mois avant d'éclore ; sa peau fait à moitié saillie hors de l'ouverture, lorsque le papillon éclôt, ce qui a lieu environ vers le mois de fé- vrier. Le papillon est large d'environ 1 pouce angl. 3/4 avec les ailes qui sont blanches, tachées de bleu d'acier, les supérieures marquées d'une grande tache et de nom- breuses séries de petites disposées en rangées entre les nervures; les ailes inférieures sont moins tache- 2' SÉRIE. T. XV. Aimée 18(33. 3i) 458 REV. ET MAG, DE ZOOLOGIE. {Décembre 18G3.) lées. Le thorax a qualre taches près de son bord. L'ab- domen est varié de bleu. Les pattes sont bleues, la seconde paire et les cuisses blanches, la troisième paire, les cuisses et les tibias blancs. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Mammifère du Mexique. — M. de Saussuke nous écrit ce qui suit : Dans la notice sur les Mammifères du Mexique que vous avez bien voulu insérer en 18G0, il s'est glissé une erreur que j'aurais relevée depuis longtemps, sans un oubli qui en a retardé la rectification. Au tome XII, 1860, page 2V3 et suivantes, j'avais cru pouvoir rapporter au Cervus mexicanus la figure du Ma- dame de Hernandez (p. 324 de l'ouvrage de cet auteur). J'ai reconnu, depuis, que cette figure représente incontes- tablement un individu de V Antilocapra americana à cor- nes complètement développées. Aux pages 249 et 251, le Temamaznmc figuré pi. cccxxv de l'ouvrage de Hernandez pourrait être aussi bien un Aplocenis^ ou même une An tilocapra à cornes mal dévelop- pées qu'un Cerf daguet. Il est possible que, par le nom de Capreus, Hernandez ait voulu désigner un chamois, type qui se rapprocht^, en effet, beaucoup de Y Âniilocapra ame- ricana. Néanmoins son Temamazame pourrait bien être un Chevreuil [Capreus) ou plutôt un Cerf daguet, quoique sur la figure les pieds de l'animal rappellent plutôt des pieds de Chèvre. Si celte figiu-o doit bien représenter un Cerf, il y a plus de chance pour que ce soit le Cervus mexicanus jeune que pour aucune autre espèce, atlendu que ce Ccif est l'espèce la plus répandue et la plus vulgaire. MÉLANGES ET NOUVELLES. 459 Encore le Syrrhaptes hcteroclitus. ' Comme l'apparition de cet oiseau dans le midi de l'Eu- rope est un fait très-intéressant, nous croyons faire plai- sir à nos lecteurs en leur donnant les renseignements qui nous parviennent à ce sujet. En voici donc deux nouveaux qui nous arrivent au moment de mettre sous presse. Un savant naturaliste du Tyrol méridional, M. L. Al- THAMMER, dans une lettie du 3 janvier 18GV, nous disait : « J'ai vu avec le plus grand intérêt les différentes obser- vations sur le Srjrrfwptes heteroclilus qui ont paru dans la Revue. » Le docteur Bernard Altum, à Munster, a publié des observations sur l'apparition de cette espèce en Alle- magne, et j'ai reçu une lettre de M. Baldamus qui me donne quelques détails sur cet oiseau. Dans le Tyrol et en Italie, nous n'avons fait aucune ob- servation à ce sujet. Un autre savant de Paris, M. P. Gratiolet, professeur <à la faculté des sciences, nous a adresse la lettre suivante, le 9 janvier 186i : « Monsieur et savant ami, « L'apparition du Syrrhaptes heteroditus dans certaines parties de la France a été remarquée à bon droit par un grand nombre d'Iiabiles zoologistes. Vous avez cité, à celte occasion, mon nom dans un de vos derniers numéros. Je vous dois, à cet égard, quelques explications. Vers le 15 juillet dernier, mou ami M. AngeBiaize, ancien direc- teur du Mont-de-Piété de Paris, actuellement domicilié à Cailleux (Somme), reçut d'un douanier un oiseau complè- tement inconnu dans le pays. Cet oiseau s'étant abattu, mourant de lassitude, sur le bord de la mer, auprès d'un poste dit caserne de Ilautcbuc, ^l. Blaize voulut bien pen- ser à moi et me l'envoya immédiatement. Je fus fort étonné de reconnaître en lui tous les caractères du Syr- rhaptes heteroditus. Je signalai aussitôt cette apparition 460 HEV, ET MACr. DE zooLOPriE. (Décembre 1863.) extraordinaire à M. le professeur Mil ne-Edwards et à mon ami M. Pucheran ; quelques jours après, je faisais part de cette nouvelle à la Société philomathique. « La parfaite inté{;rité du plumage de cet animal attes- tait la liberté complète dont il avait joui jusqu'à sa mort. Toute hypothèse relative à une captivité antérieure était, par ce seul fait, écartée. Mais comment expliquer un voyage si long et si exceptionnel? On ne pourrait guère invoquer, pour cette explication, que les causes météoro- logiques; c'est là ce qu'ont fait ressortir avec beaucoup de raison vos savants correspondants. «J'ai fait monter la peau de l'individu que je possède, et je me propose de déposer cette pièce dans les collections de la faculté des sciences, aussitôt qu'elles auront reçu des améliorations depuis longtemps projetées. Je n'ai pas l'intention d'insister ici sur les caractères de cetie curieuse espèce. Je me bornerai à faire ressortir l'analo- gie singulière du sternum avec celui des pigeons, analogie qui rayonne, pour ainsi dire, dans toute la physionomie (le ce curieux gallinacé ; c'est avec une haute raison que l*allas l'avait surnommé paradoxal. Mais le mémoire de M. de INIontessus me dispense de m'étendre davantage sur ce point. Peut-être les détails de l'aile, dans la figure que cet habile ornithologiste a donnée du mâle, auraient-ils besoin de quelques modifications. Mais je ne fais cette re- marque que par un zèle excessif, peut-être, pour l'exacti- tude iconographique. Au surplus, si elle vous paraissait digne d'être expliquée, je pourrais le faire dans un de vos prochains numéros. » NUÉES DE SAUTERELLES sur un chcmin de fer. — On lit dans un journal deSmyrne : « Nous continuons à recevoir des nouvelles alarmantes au sujet des ravages commis par les sauterelles. Les nuées se sont abattues dans plusieurs endroits sur le chemin de MÉLANGES ET NOUVELLES. 461 fer ottoman, et ont obligé les conducteurs des trains à ne s'avancer qu'avec précaution. Les sauterelles que les wajîgons écrasaient sur les rails rendaient ceux-ci excessi- vement gras et glissants, en sorte que les roues avaient de la peine à mordre. En cet état de choses il fallut, à diffé- rentes reprises, jeter du sable sur les rails. IMusieurs trains venant d'Ephèse ont éprouvé des retards considé- rables, à la suite de cette prise de possession de la ligne par les sauterelles. » Eerata. C'est par erreur qu'on a indiqué les deux planches de mollusques aux pages 157 et 159 par les numéros 1 et 2 ; c'est numéro 13 et 14 qu'il faut lire. Au commencement du travail de M. Aucapitaine sur les Mollusques céphalopodes observés sur le littoral de rÀlgcrie, il faut ajouter en note, à' la suite des mo\s jusqu'à la -calle (ligne 15) : « Un courant venant de l'Atlantique traverse continuel- « lemeni les détroits de dibraltar. Il existe (dans la Médi- « terranée) à peine un mouvement de marée : le flux ne « remonte (pie d'un pied à ISa[)les, 2 à Messine et 5 « à Venise et dans la baie de Tunis. « Transdc. britan. [for 184:1) 18V4, [). 130, d'après Wood- ward, manuel des coquilles vivantes et fossiles, Eondres, 1346, p. 364. Le chiffre de 5 pieds anglais pour la baie de Tunis nous semble pouvoir être réduit à 4 au plus. 462 TABLE DES MATIERES. TABLES ALPHABETIQUES POUR L'ANNÉE 1863. î. TABLE DES MATIERES. Acad. des sciences. 27. 7^. 133.1 160. 189. 230. 265. 300. 339.1 371. iiô. \ Alca impenuis (œuf ). Des Murs. 3. Ambre j;ris. Crosse. 244. Analyses. 94. 143. 175. 20î. 2i0. 272. 322. 356. 380. 450. Bombyx Peruyi. Gucriu-Méneville, 91. Eombyx Yama-maï. Guériu-SIéne- ville. 237. — Uufz. 311. Bothriocéphale de l'homme. Rorto- lus. 376. Caféier (ennemis du). Nietuer. 122, 240. 3i9. 38(5. 454. Carabiques uouv. Chaudoir. 111. 187. ri'i. Céphalopodes de l'Algérie. Auca- pitaine. 284. 3()5. Chéjonini fossile. Valenciennes. 82. Chique. Guyon. 77. Cicindélètes et carabiques nouv. Chaudoir. 111. 187.223. Coccus de l'Algérie. Mulicr. 305. — Coinde. 313. Cochenille eu Sicile. Anca. 327. Coléoptères nouv. d'Espagne, etc. Schauffuss. 120. 293. Crocodile nouv. Valenciennes. 300 Dévidage des cocons de l'ailante Aubenas. 70. 90. Écbinidesnouv. CoUeau. 225. 251 , 294. Écrevisses malades. Tubi. 95. Ennemis du caféier. Nietner-Hum- bert. 122. 240. 349. 380. 454. Entomol. utile à Madagascar, fin- sou. 45. Fossiles nouv. Jaubcrt. 189. Géog. entomol. Coinde. 336. Hélérogénie. Pouchet, etc. 374. Hist. nat. de Cuba. Poey. 322. Ichthyol. des Indes. Bleeker. 204. Introduction du Bomb. Yama-maï en Europe. — Pompe de Meer- dervcort. 47. Ins. des cannes à sucre. Berg. 30. Insecte perforant le plomb. Bou- vier. 75. Lenmiing. Guyon. 340. Lepidosiren (auat.). Serres. 371. Mâchoire humaine foss. Boucher de Pcrlhes, etc. 190. 19 i. 196.— Pruner-Bey. 2.H2. Malacologie du lac des Quatre-Can- tons. Bourguiguat. 5. Mamm. et reptiles du Portugal. Barbosa du Bocage. 329. Manticora. Castelnau. 04. Métis de bouc et de brebis. Bal- samo. 383. Moit<>ssieria. Bourguiguat. 432. Mollusques de San-Julia de Loria. Bourguignat. 49. 150. — Nou- veaux, etc. Bourg. 100. 179. 252. Monstruosités. Darestc 347. 385. TABLE DES NOMS D AUTEURS. 463 Non-contomporanéité de Ihomnie et des Pachydermes. Eug. Ro- bert. 201. 319. Nouvelles zool. De Taragon. 356. Oiseaux du départ. d'Eure-et-Loir. Marchand. 178. 281. 334. 361, Oiseaux foss. Aiph. Milue-Edwards. 265. Œuf de l'Alca impennis. Des Murs. 3. — DesThiiiocoridcs. Des Murs. 145. — Des Hyrrhulauda. 209. Perroquets reproduits à Genève. Marcel. 327. Poids dos os, etc. De Luca. 379. Poisson iiouv. Doùmet. 212. 425. — De Philippi.272. 425. Poissons. Osttoiogie. Hollard, 167. 384. Poule d'eau apprivoisée. Bellamy. 239. Poussins des Oiseaux d'Europe. Marchand. 97. — Obs. sur ce travail. Des Murs. 249. Sexes. Loi de production. Thury. 319. Sirène (anat.). Vaillant. 191. Sirènes. Brandt. 345. Syrrhaptes heteroclitus. De iVon- tessus. 358. 390. 393. Gratiolet. 459. Syst. nerv. du Dytiscus. Faivre. 1.37. Sulfites contre la gattine. Polli, Dumas. 313, Trochilidés nouv. Benvenuti. 206. Trachelocirrhus. Doùmet. 212.425. Ver à soie del'Anibrevate. Viusou. 142. Blanchard. IGU. Vers à soie.— Bonne graine. Bel- loti. 381. Vers à soie malades. GuérinMé- neviile. 270. Vers à soie en Turquie. Dufour. 168. Voyage à Siam. Bocourt. 307. II. TABLE DES NOMS D'AUTEURS. Anca. Cochenille en Sicile. .327. Aubenas. Dévidage des cocons de l'allante. 90. Aucapitaine.Cephalop.de l'Algérie. 284. 365. Balsamo. Métis de bouc et de bre- bis. 383. Barbosa du Bocage. Mamm. et Rcpt. de l'ortugal. 329. Belaniy. l'oulc d'eau apprivoisée. 239. Belloli. Graine de Versa soie, 381. Benvenuti. Trochilidés nouv. 206. Berg. 1ns. des cannes à sucre. 30. Bertolns. Bothriocéphale de l'homme. 376. Blanchard . Vers à soie de l'Ambre- vale. 160. Bleeker, Ichthyol. des Iodes. 204. Bocourt. Voy. à Siam. S07. Boucher de Perthcs, etc. Mâch. foss. 190. 194. 1%. Bouvier, lus. perforant le plomb. 75. Bourguignat. Malacol. du lac des Ouatre-Cautons. 5. — Moll. de San-Julia de Loria. 49. 150. — Moll. nouv., etc. 100. 179. 252. Moitessieria. 432, Brandt. Sirènes. 345. Castelnau. Manticora. 6i. Chaudoir. Cicind. et Carab, nouv. 111. 187. 223. Coinde. Coccus de l'Algérie. 313 — Géogr. entom. 336. Cotteau. Echiuides nouv. 225.26. 294. Crosse. Ambre gris. 244. 464 TABLE DES NOMS D AUTEURS. Darestc. Monstruosités. 347. 385. Des Murs. Œufdcl'Alca impcnnis. 3. — Des Thinocoridés. 145. — Des Pyrrhulauda. 209. - Obs. sur les Poussins. 2-59. Doùmet. Poisson nouv. 212. 425. Dufour. Vers à soie eu Turquie. 168. Dumas. Sulfites contre la gatline. 313. Faivre. Syst. nerv. du Dytiscus. 137. Graliolct. Syrrhaptes. 459. Guérin-Méaeviile. Candidature. 75. — Dévidage des cocons de l'ai- lante. 76. 90.— Bombyx Pernyi. 91. — Ver à soie de l'Ambre- vate. 164. — Observ. sur M. Du- four. 173. — Bombyx Yama- maï. 237. — Vers à soie malades. 270. — Nécrologie de Loche. 274. Gnyou. Chique. 77. — Leraming. 340. Hollard. Ostéologic des Poissons. 167. 384. Humbert. Ennemis du caféier. 122. 240, 349. 386. 454. Jaubert. Foss. uouv. 189. Loche. Nécrologie. Guérin-Méne- ville. 274. Luca (De). Poids des os deThomme. 379. Marcet. Perroquets reproduits à Genève. 327. Marchand. Ois. d'Eure-et-Loir. 178.281.334. 361.— Syrrhaptes. 390. Milne-Edwards (Alph.). Oiseaux foss. 265. Montessus. Syrrhaptes. 358. 390, Mulier. Coccus de l'Algérie. 30."). Nietner. Ennemis du caféier. 122. 240. 349. 386. 45 i. Philippi (De). Poisson nouv. 272. Pooy. Hist. nat. de Cuba. 322. Polli. Sulfites contre la gatline. 313. Pompe de Moerdervoort. Bomb. Yama-niaï. 47 . Pouchet, etc. Hétérogénie. 374. Pruner-Bcy. Mâchoire foss. 232. Robert (Eug. 1. Non-contempora- néité, etc. 201. 319. Rufz. Bomb. Yama-maï. 311. Schauffuss. Coléopt. nouv. d'Es- pague, etc. 120. 293. Serres. Anat. du Lepidosiren. 371. Taragon (De). Nouvelles zool. 356. Thury. Loi des sexes. 319. Tubi. Ëcrcvisses malades. 95. Vaillant. Anat. de la Sirène. 19). Valenciennes. Chélouien fossile. 82. — Crocodile nouv. 300. — Vérany. Trachelooirrhus. 425. Vinson. Eutoniol. utile à Mada- gascar. 45. — Ver à soie de l'Ambrevate. 142. TABLE DES MATIERES. DouMF.T. Trachclocirrlms medilerraneus. BouRGuiGNAT. Monographie du genre Moilessieria. SOCIETES SAVANTES. Analyses. Mélanges et nouvelles. Errata. FI>. 435 432 445 450 458 461 PABIS, — IMP, UB M""" ▼• BOUCHARD-HUZARl», RlîB I>E l'ePERON, &, y*- Jtcvùi-ù. e.tMa^. de. 'Âpolcaic. / /^ff5j n. j. O.Dts Murs dtZ. fmp.B/i^uti^Ja, Al Htimltrt lilii. ca impcniiis ^'.f X Jùvut it Ifay. de Zoologie. ( /S63 ) IL Z. O.jDcS MlU-S dd. //iimù.Tt lUJi . Aie a impennis Revue el Maà. Je Zoologie. fI86d ). M. S. ■"^ ■^■iln^-:.i,^^..y, Mb. Marchand del. el Lifh. Imp.J.Lan^lois fils, à Chartres Recurvirostra Avocella. Bévue c! Ma^. de Zoologie fl8GS). RI î*:Nv r^^^.:^îllkJu. .r^^->^ ^s?5r- Marchand del el Lith. Imp.J.L'an^lois fils, î Chavires. Phalaropus HyperLoreus. 1 B.S. ê %. 7 0:: l 10 Aniûul (ùl ti iith. "^% 12 /rio. âtc^iut JUrij . 7 _ J. J/i'/ijc e/nd/a . 4 ^ S. J/c/hv ïïqnana ^^/2. //c/lJC /V////// . Acrue cC Afat/. de Zoo/o^u- 1 5 -s^ 12 u F/. Ci. 5 ^m 10 ^ ^# ~X / u ^>: '■■n-a/ id cf luA. Jm/^.J!icul di/ ci /UA . » Jrn^ .^Uftu^ , Jiiris . /-4. //(//A- /n'/iiù/c/ifa/nx . .5^/. //'//.r ast'eia . VW Tlcvuc et Â/aff. de Zooloyi^ . i 2 \ ■ t 10 ^rrwuZ dcl U lUA. w "\4 Jmp. ^ic^mtiJkrij . 6^-/û. ('. A'a/////r/!(û . RevueelMag.de Zooloôie.(lô53). PI, 9. ^^^Î^T" 'larcnand, del.et LilK. Imp J.L'anôlois fils, i Chartres. Telrao La^opus Revue etMàJ.de Zoologie. (1Ô63). PL 10. AltJarchand.ael.etLilK. Imp.J.L'an5lois fils, à Cliarlres Alca Torda. Âevuc et Àfaji. dt Zoo/oqU,. /S^J 14 PL . XI. Niimiirl /Ml. / _ /. /Ji^j/pcrWarfS /Ji////c/tfcn , (Wfaru . Jîùviit et 3/a^. de Zûolayic. /S63. PL . XII v^ Nfifuff ,Tiir. /, _ (>. Acrosaà///(i /.>. i ^^^4 S ^ tu {evue el Ma^.de Zoologie, (1863 P1.15. Alb. Marchand, del.dLith. Imp.J.L'an^lois fils, à Chartres. H^malopus Oslralegus Revue et Maè. de Zoologie, (1Ô63, PI. 17. ««!M*lfe»--'i»^-**-'- Alb. Marchand, del.elLilli. Imp.J.L'ànilois fils, àCharires. Anas Pénélope /r Heviu, U McL^. de- Zool-oaù^. 7S63. 1 «fît '" 12 14 £.Ltvcustur dit ci lith. 15 Imp. Mtcifiui . fhrus . ^-/3. //. /nicro^learos. /4-fj. //. c^ac/iia . Jicviu.- et Mci^. dt- ZlOcùtoù- . '/S 63. 1 2 E-Z-Lvassiur del d à/A /'y . JiîCJfutt , FarU . i S. //cIlv /A'/-i//c/!Sis . (^ -j). //c/lv /''oiupruu . /o _ 73. /^npa /^ai/7no7/({i . 2# HiWui- et j]£aç. de Zoûlvau . À JJ.Jjtpcvsseiir UlÂ. /mf).£ic<^>itt, Faj-U. / — / ■ A/oi/cssicna /fû/a// ^ o REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOfilE. CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. Chaque année se compose d'environ soixante feuilles d'impres- sion ; quand des figures sont nécessaires , une planche coloriée remplace une feuille et demie de te\te, et une planche en noir remplace une feuille. Pi'ix de S'a6M>i»s&enteBit ausaueS. Pour Paris, 20 francs. — Départements, 2i francs. Étranger, affranchissement variable. ISevMe zo®ïogiq[aae , première série, n années (1838 h 1848). — Prix réduit (au lieu de 198 fr.). 132 fr. De 1849 à 1862 (14 années) à 20 fr. l'année. Une forte remise sera faite aux personnes qui prendront la col- lection entière. Magasisa «le ffioologîe. 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Les adjudicalaires payeront, en sus du prix des adjudications, cinq centimes par franc, applicables aux frais. Les livres vendus devront être collationnés sur place dans i?s vingt-quatre heures. Passé ce délai, ou une fois sortis de la salle de vente, ils ne seront repris pour aucune cause. Les articles au-dessous de 12 fr. ne seront admis à rapport que dans le cas où ils seraient incomplets par l'enlèvement de feuillet ou portion de feuillet emportant du texte. Ils ne seront pas repris pour taches, mouillures, déchirures, piqûres et autres défectuosités. Il y aura exposition chaque jour de vente, d'une heure à trois heures. IRIS. IMPRIMERIE DE M^l BOUCBAKD-RLZARD, RUE DE L^fPfiROn, 5, — 1863. CATALOGUE DE LIVRES ET SURTOUT DE BROCHURES RARES TIREES A PART A TRÈS-PETIT NOMBRE TRAITANT DE TOUTES LES PARTIES DE L'HISTOIRE NATURELLE. ITIélanges sur la zoolosie, etc. 1. Bull, de l'Acad. iinp. des se. de Pétersbourg. In-4, fig-, n"' 5,6, 7,9, 10,11. 1 bis. Les bords de la mei-, ouvrage orné de vues et de figures, Labille. 1 vol. in-l2. îi. Notice sur les leçons d'anatomie comparée, Duvernoy. In-4 (tirage à part). 3. Quelques considérations d'ovologie, etc., Jones. 55 pag. in-4. Tlièse. 4. Propositions d'anatomie , de physiologie , embryolo- gie, etc., Dareste. 50 pages in-8. Tlièse. 3. Etudes sur l'ovologie, Grimaud de Caux. 163 pages in-8 (tirage à part). Rare. G. Sur le mécanisme des sensations, des idées et des sen- timents, Girou de Buzareingues, 100 pages in-8- 7. Manuel de zootomie, Wagner. 160 p. in-8. 1''* part. a. Résumé sur le fluide nourricier, Duvernoy. 64 pages in-8 (tirage à part). 0. De la nécessité de créer, pour les monstres, une no- menclature rationnelle,!. Geolfroy-Saint-Ililaire. IG pag. in-8 (tirage à part). 10. Rapport sur uu Traité de tératologie de I. Geoffroy- Saint-Hilaire, — Serres. 11 pages in-8 (tirage à part). _ 4 — 11. Reptiles et poissons d'Egypte, Isid. Geoffroy-Saint- Hilaire. 1 vol. in-8 (tirage à part). Très-rare. 12. Zoological contributions, Haldeniaiîn. 3 livr. in-8. 15. Zoogénie, distribution des êtres organisés sur le globe, Gérard. 10 pages in-8 (tirage à part). 14. Notice sur les travaux scientifiques de Duvernoy. 35 pages in-8. 13. Des noms vulgaires en zoologie, Haldemann. 20 pages in-8 (tirage à part). 16. Congresso scientifico italiano, etc. Zool. et anat. In-8, 12 p. 17. Essai d'une histoire naturelle de Norvège, Haniuier. 1 vol. in-8 (minéralogie). 18. Instr. pour les voyageurs sur la manière de recueillir les objets d'hist. nat. , par l'administration du Musée d'hisl. nat., 4" édit., 71 pages in-8. 19. Kingdom animal, paléontologie. 1 vol. gr. in-8, 544 p., planches nombreuses. 20. Etudes zoologiques, I. Geoff.- Saint-Hilaire. 122 pages in-8 et 20 planches coloriées (tirage à part). 5 exempl. 21. Fauna marina del Veneto estuario, Nardo. 4^ pages in-4 (tirage à part), 2 exemplaires. 22. Rapport sur les travaux de l'Académie royale des sciences de Turin, Sismonda. 3 fasc. , in-4 (tirage à part). 25. Tremblement de terre de la Guadeloupe en 1843, Sainte-Claire-Deville. 56 pages in-4 (tirage à part). 24. Congrès de statistique en 1856. 542 pages in-4. 25. Sur la Faune de Belgique, Sélys-Longchamp. 33 pages in-8 (tirage à part). 26. Vertébrés de l'Inde, A. Delessert. 20 pages in-8 et 10 planches coloriées (tirage à part). 27. Cours d'histoire naturelle des corps organisés, Duver- noy. 1" fasc, 24 p. in-8 (tir. à part). 2U. Cours d'histoire naturelle des corps organisés (anthro- pologie), Duvernoy. 4^ fasc, 24 p. in-8 (tir. à part), 2 ex. 29. Notice nécrologique sur Laurillard. 4 pages in-8 (ti- rage à part), 3 exemplaires. 50. Notice sur la Société d'histoire naturelle de Boston, Gould. 8 pages in-8 (tirage à part). 3i. Le muséum d'histoire naturelle, Cap. 12 pages grand in-8 (tirage à part). 52. Discours sur la paléontologie de Belgique, deKonink. 16 pages in-8 (tirage à part). 33. Note sur les matières albuminoîdes, Melsens. 24 pages in-8, 1 planche (tirage à part). 54. Biogr. scientitica del prof. S. A. Renier, Nardo. 36 pag. in-8 (tirage à part). 55. Rendiconto dell' Accad. scienze di Bologna, Près, Ales- sandrini. 1849-52, 3 fascicules, in-8. 56. Zoologischer anhang, etc., vertébrés, Brandt. 48 pages in-8 (tirage à part). 57. Note sur la destruction par l'homme de quelques espè- ces animales qui lui sont utiles, de Jonquières-Antonelle. Brochure in-8. 58. Beknopte handleiding, etc., vertébrés, Vander Hœven. 198 pages in-8. 59. Anat. et physiol. comparativa animali invertebrati, délie Chiaje. 428 pages in-8. 40. Instruccâos praticas sobre o modo de Colligir preparar renietter productos zoologicos, etc., Barbosa du Bocage, 96 pages in-8 (1862.). 41. Bulletin zoologique. 1835, 362 pages in-8 d'analyses (lOO exemplaires). 42. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Aca- démie des sciences. 2^ semestre de 18i9, puis 1850 à 1862, 13 années 1/2, ou 27 volumes complets. 43. Iconographie du règne animal de Georges Cuvier, par Guérin-IMéneville. Texteexplicatif en deux parties (1 exem- plaire in-4, idem, 2 exemplaires in-8). Iconographie du règne animal de Georges Cimer, planches coloriées, in-4, collections incomplètes de planches. 44. Mammifères. 45. Oiseaux, _ 6 — 4G. Reptiles. 47. Poissons. 48. Mollusques. 49. Annélides. 50. Crustacés. 51. Arachnides. 52. Insectes. «55. Zoophytes. , Iconographie du règne animal de Georges Cui^ier, planches coloriées et noires, in-S, collections incomplètes de pi. 6â. Mammifères. »>5. Oiseaux. 50. Reptiles. 57. Poissons. 58. Mollusques. 59. Annélides (11 planches, 20 exemplaires complets). 60. Crustacés. ai. Arachnides. 62. Insectes. 65. Zoophytes (14 exempl. complets et une livr. de délets). Iconographie, etc., etc. Texte m-8. 64. Mammifères (9 excMiplaires). 65. Oiseaux (4 exemplaires). 66. Reptiles (8 exemplaires). 67. Poissons (6 exemplaires). 68. Mollusques (2 exemplaires) 69. Annélides (9 exemplaires). 70. Crustacés (7 exemplaires) 71. Arachnides (5 exemplaires). 72. Insectes (2 exemplaires). 75. Zoophytes (1 exemplaire). 74. Iconographie du règne animal. In-4. PI. noires. Livrai- sons 31, 33 à 45 (14 livraisons). Magasin de zoologie, années de 1832 à 1838, exemplaires incomplets, textes et planches. 75. Mammifères, 2 cartons. — 7 — 76. Oiseaux, 3 cartons pour des notes. 77. Reptiles et poissons, 1 carton. 78. Mollusques, 2 cartons. 79. Annélides, crustacés, arachnides, zoophytes, 1 carton. 80. Insectes, texte et planches. — 4 cartons. 81. Magasin, 1831, texte, coquilles. Complet. 82. Magasin, 1831, entomologie, défets de planches. 85. Magasin, 1831, conchyliologie, défets. 84. Texte du Magasin, insectes, 1832 à 1838 des pi. 1 à 240. Complet. Quatre exempl., chacun sous le n" 84. 85. Voyage de la Fai^orile, zoologie incomplète, plusieurs exemplaires de la même hvraison dont on peut faire des mémoires séparés. 86. Etudes zoologiques, par Geoffroy-Saint-Hilaire, second fascicule, 8 exemplaires. 87. Magasin de zool., mollusques, texte et pi., défets. 88. Magasin de zool., crustacés, texte et planches, défets. 89. Journal de l'Acad. nationale agricole, etc. Années 1854 à 1861 . Les années 1854 à 1858 incomplètes. 90. Magasin de zool., insectes, planches et texte, défets. 90 bis. Magasin de zooi., un paquet de textes complets à plusieurs exemplaires. 01. Traité élémentaire d'histoire naturelle, par Martin Saint-Ange et Guérin. In-8. Livr. 1 à 4O color. Incomplets. 91 bis, 92, 95 et 94. Idem. 95. Défets du même on vrage, planch. noires. 9o bis. — — pi. noires et col. 96. Défets du Species des animaux articulés, 6 livrais, in-8 de 4 pi. col. 97. — — 3 livraisons coloriées. 98. — — 8 livraisons noires. 99. — — 7 livraisons noires. 100. Considérations tendant à établir l'adage Omne vivum eodein alimento nutritur in ovo, etc., Joly, 48 pages in-4. (Thèse.) 101. 1-es Richesses naturelles de Madagascar, par Siiiioniii. 10 poges in-4. — 8 — 102. Cours complet d'histoire naturelle : insectes, chez Verdière. 1825, 10 vol. in-18 avec planches. 103. j 104. I Trois autres exemplaires du même ouvrage. 103. ) 106. Principes de physiologie, etc., 4 petits vol. in-12 (1862). 107. Histoire naturelle des vers, Bosc. 3 vol. in-18, pi. 108. Considérations générales sur les mammifères, par Isidore GeofFroy-Saint-Hilaire. 1826, 1 vol. in-18. 109. Manuel d'ornithologie ou description des genres et des principales espèces d'oiseaux. 1828,2 vol. in-18. 110. Manuel de Mammalogie, par Lesson, 1 vol. in-18. 110 bis. Suites à Buffon. Oiseaux, t. 52% in-18. 111. Distilleries agricoles, Champonnois. 84 p. in-8. 112. Etudes pratiques sur l'art de dessécher les terres, par le marquis de Bryas. In- 18. 115. Economie et administration rurale, par Mauny de de Mornay. In-18. 114. Dialogues populaires sur le droit rural, par Jacques de Valserres. In-18. 115. Statistique des subsistances et des comices agricoles, par Amédée Bertin. In-18. 116. Un paquet de 40 brochures sur l'agriculture, etc. In-8 (tirages à part, etc.). 117. 7 volumes, 1844, 1845, 1847, 1850 et 1857, sur les congrès et expositions. In-8. 118. 5 ouvrages sur l'horticulture et l'arboriculture. In-12. 119. Des principales races bovines de France, d'Angleterre et de Suisse, de Dampierre. 1 vol. in-12. 120. Etude du cheval de service et de guerre, par Richard, du Cantal. In-12. 121. Notice pomologique, Liron d'Airoles. 6 livraisons in-8. 122. Un paquet de 30 brochures agricoles. In-8. 123. Un paquet idem. 124. Un paquet idem. 125. Un paquet idem. i.",.' ^WWJIPW 126. Un paquet idem. 127. Un paquet de 30 brochures scientifiques et agricoles. 128. Un paquet idem. 129. Un paquet idem. 130. Un paquet idem. 151. Un paquet idem. 152. Un paquet idem. 152 bis. Un paquet idem. 152 ter. Un paquet idem. 152 qualer. Un paquet idem. 155. Annales de la colonisation algérienne. 1852,1853, 1854 et 1855. 48 cahiers. In-8. 154. Historique du voyage de V Astrolabe (manque le 3* volume). 9 vol. in-8. 155. Nouvelle classification zoologique, mémoire extrait de la Rei'ue et Magasin de zoologie, par Eugène Guitton. 1854, in-8 (22 exemplaires). 156. Mémoires de la Société royale de l'agriculture et des arts de Lille. 1828 à 1856, 37 vol. in-8. 157. 8 brochures sur le drainage, in-8. 158. Monogr. de la canne à sucre de Chine, A. Sicard. 1 vol. in-8. 159. Voy. agronom. en Angleterre. Jourdier. 1 vol. in-8. 140. Fauna entom. iranscaucasica, coleoptera, par Falder- mann. 1 vol. in-4, 306 pages (2 exempl.). 141. Hydrothérapie générale. — Du véritable mode d'ac- tion des eaux de mer en particulier, des eaux thermo- minérales et de l'eau simple en général, par A. H. A.Dau- vergne. In-8, 4 exemplaires. 142. La réforme et les guerres de religion en Dauphiné, par J. D. Long. In-8. 145. Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou (numéros à vendre séparément). A. No 4 de 1852. Mannerheim, coléopt. de la Sibérie orientale, etc. B. N» 3 de 1854. Lépidopt. de Sicile et de Russie, Zeller et Eversmann, etc. — 10 — C, D, E. Nos 2 et 4 de 1858, et 2 de 1859. Curculio- nina Caucasi, etc., Kolenati (3 numéros). F, G. N"» 1 et 2 de 1859, Orthopt. et cicadaires, co- léopt. , par Gebler (2 numéros). 144. Menioria sobre las causas meteorologico-fisicas, de Murcia y Almeria. Su autor don Manuel Rico y Sinobas. In-8 de 302 pages et pi. 145. Zoologlska Studier, études zoloogiques, par Halh- bom. 4 livraisons et planches, in-8. 146. Essai sur les coléoptères de la Polynésie, par Léon Ferniaire. In-8, pi. (tirage à pan), 2 exempl. 147. Reclierclies sur la structure du rognon, par Isaac, de New-York. 1 vol. in-8, figures. 148. Un paquet de 22 brochures in-4 sur l'agriculture, l'horticulture et le drainage. 149. La religion naturelle, parRozet. In-12. 130. Secours à donner aux personnes empoisonnées et as- phyxiées, par M. P. Orfda. In-12. ISl, Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle. Gr. in-4, planches 1 à 720 (2 paquets). Itj2. Planches entomologiques de Coquebert, pi. 1 à 30, 4 exemplaires. Complètes sans texte. io5. Du même, idem, 1 paquet de défets. 134. Voyages dans l'Amérique méridionale, par d'Orbi- gny, grand in-4. Itinéraires, tomes I et IL 133. A. Du même Voyage : historique et atlas de 75 pi. noires et coloriées. B. Du même Voyage. Géographie et atlas de 9 cartes et pi. C. Du même Voyage. Géologie et atlas de 10 pi. 156. Zoologie et paléontologie françaises, par Paul Ger- vais. In-4 de 544 P^S- 137. Voyage en Islande et au Groenland de la corvette la Recherche. Zool et Médecine, par Eug. Robert, 1 vol. in-8. 138. Id. Histoire du voyage, Eug. Robert, 1 vol. in-8. 159. Relation de la guerre d'Afrique en 1830 et 1831, Rozet, 2voL in-8 (1832). ^Mm^im^m — 11 — 160. Mém. sur les événements de la Grèce en 1822, etc., Jourdain, 2 vol. in-8 (1828.) 161. Mém. de John Tanner ou 30 ans dans les déserls de l'Amérique du Nord, Ern. de Blosseville, 2 vol. in-S. 162. Voyage aux Indes orientales, etc., par Bellanger. His- torique. 2 vol. in-8 et atlas, vues, costumes, etc., in-4 de 43 pi. en partie color. Complet. 165. Voyage en Abyssinie, par Th. Lefebvre. Historique. 2 vol. in-8, figures (en 4 parties). 164. Annual Report... Rapport sur les trav. de l'Institution Smithsonienne en 1860, 1 vol. in-8. 166. là. pour 1861, id. 166. Catalogue des oiseaux d'Europe de Parzudaki, par Ch, Bonaparte, 25 pages in-4. 167. Principes généraux sur l'an»élioration des chevaux et autres animaux domestiques, Richard (du Cantal), 133 p. in-8, 2 exempl. 168. Catalogo de las avcs de la Albufera, por don Ignacio Vidal. In-4, 31 p. (tir. à part). 109. Studj suir anatomia délia GirafFa, rapport© del dott. Paolo Panceri, in-4 ('^ii' à part). 170. Monographie des mammifères de Lombardie, Cor- nalia. In -4, 16 pag. et 4 pi- (tir. à pa'.t). 171. internoagli Studj, géol. etpaleont., sulla Lombardia del sacerdote professore Antonio Stoppani, par Vilia. In-8. 172. Calalogus conchyliorum quaî reliquit don Alphonse d'Aguirra et Gadea Cornes de Yoldi. 2 lasc, in-8. 244 p. 175. Gli inocerami 0 Catilli délia Brianza, Villa. In-fol. 174. Prospetto sistematico-statistico dei Molluschi terrestri efluviat. viventi nel territorio di Lugano dell'ab Giuseppe. stabile. In-8, 67 p. 17î>. Recherches sur la (orme dans le règne animal et sur les caractères que l'on pi ut en tirer, Duchassaing. In-8, 47 pag 176. 32 brochures agricoles et scientifiques, ln-8. 177. Cosmos, tomes 4 à 11,8 vol. in-8. 178. L'Agriculteur praticien, 4 années compl., in-8. — 12 — 179. Moniteur des comices, 4 années, in-8. 180. Annales de l'agriculture française, 1857, 58, 59, 60, 61 et 62, 12 vol. in-8. 18i. Journ. de la Soc. imp. et centr. d'horticulture, 1848 à 1863, 16 années complètes. 182. Manuel du cultivateur provençal, Laure, 2 vol. in-8 185. Ann. Soc. sériclcole, volume de 1851, grand in-8, 8 exempl (muscardine, Guérin-Méneville). 184. 40 brochures agricoles in-4 et in-8. 185. Notes sur l'élevage du bétail en Autriche, publiées par ordre du gouvernement autrichien, gr. in-4, 1856. 18G. Concours d'animaux de boucherie, 1844 à 1849, 1 volume grand in-8, planches nombreuses, publié par ordre du ministre. 187. Id. 1851 à 1855, 5 vol., id., id. 188. Concours d'anim. reproducteurs, instr. et machines, 1850, 1 vol. in-8, id., id. 189. Concours régionaux d'anim. reproducteurs, instr. et machines, 1851, id.. id. 190. Id., 1852, id.) 191. Id., 1853, id.f .R 1 u , lOQ Irl 18*^4 VI / i^^S'ïifiquGS vol., nombreuses pi. 195. Id., 1855, id.) 194. Annuaire de l'Institut des provinces, 1861 et 1862, 2 vol. in-8. 195. Annuaire du ministère de l'agric, comm. et trav. publ., 1858, gr. in-8. 196. Catal. du concours génér. d'agriculture de 1860, gr. in-8 (2 exempl.). 197. Rpvue génér. illustrée des 3 expos, de Paris, Besançon et Montpellier, gr. in-8, fig. (1860). 198. Catalogues et documents sur l'expos. de Londres de 1855, 13 pièces. 199. Eaux de Paris, par Robinet, gr. in-8, 1862. 200. Notice sur les travaux zool. de Blainville, 27 p. in-4 201. Planches gravées de BufFon (Manii-Oiseaux), reliées en un fort vol. in-8. yBS»raa,:rv -:■"'"¥' — 13 — 202. Descr. des cabinets de la fac. de méd. de Paris, ThiU laye, 1 vol. in-8 relié. 205. Voyage en Abyssinie, par Ferret et Galinier (historique coinpl.), 2 vol. in-8, 2 exenipl. 204. Voy. de la Favorite (zool.), 7 liv. in-8, 4l4 p. ei 68 pi. color. 203. Un paquet de 27 brochures diverses. 206. Rapp. à l'Acad. des sciences sur le voyage Je la Co- quille, Huniboldt, etc.; Arago, rapp. 45 p. in-4. 207. Annales de la Soc. d'agr. du Puy, 1 vol. in-8. 208. Atti délia sesta riunione degli scienziati italiani tenuia in Milano nel settembre del 1844, 1 vol. in-4, 1014 p. contenant de nombreux travaux zoologiqucs du prince C. Bonaparte. 209. Année rurale, etc., pour 1787 et 1788, 1 vol. in-l8, 472 p. (Curiosité agricole.) 210. Catalogue des anim., machines, etc., de l'expos.' de I8ô0, 1vol. in.8,648p. 211. Mém. de la Soc. imp. et centr. de méd. vétérinaire, 1854, 1 vol. in-8, 672 p. 212. Instruction sur les bêtes à laine (mérinos), par Tessier, 355 p. in-8. 215. Agriculture du département du Puy-de-Dôme, Bau- det-Lafarge, 1 vol. in-8, 290 p. (2 exempl.). 214. Guide de l'Apiculteur, Debeauvoys , 1 vol. in-12, 318 c., 1 pi. 215. Études sur l'Hist. nat., Delvaille, 1 vol. in-12, 252 p. 216. Bulletin Soc. d'acclimatation, année 1855, 1 vol. in-8. 217. Notice sur les miroirs des Chinois et leur fabiicatiou, Stan. Julien, in-4 (tir. à part). 218. Bull, du comice agric. de Toulon, dernier semestre de 1861, in-8. 219. Plantes des îles Gallapagos, Hooker; ambrosia ciliata. Solly ; gamoplexis, assa fœtida, Falconer (extr. des Trans. Lin. Soc. Lond., vol. 20). 124 p. et 4 pi. in-4. 220. Plantes du Brésil, etc., Aug. de Saint-Hilaire (extr. des mém. du mus. 1825). 21 p. in-4 2 pi. — 14 — 221. Éloge de A. Thoùin. Cuvier. 12 p. in-4.. 222. Rapportsurle jardin d'acclim.,Rufz. 12p. in-8. 1863. 225. Hôtel d'Artois, à Paris, comte d'Héricourt 8 p. in-4, 1 pi. 224. Rapp. sur le inus. d'hist. nat. , Gen. Allard, etc. 32 p. in-4. — Impr. itnp. 223. De Tapplication de l'électro-chimie à l'extraction des métaux séjournant dans l'organisme, Vergnès et Poey. Broch. in-8 (tir. à partj, 3 ex. 226. Catalogue des plantes des environs de Marseille, Cas- tagne. 263 p. et 7 pi. in-8. 227. Rapp. à l'Empereur sur l'Algérie, maréchal Vaillant. 86 p. in-8. 1864. 228. Traité des maladies du sang des bêtes bovines, Dela- i'ond. 1 vol. in-8, 316 p. 229. Bull. Soc. protect. des anim. Années dépareillées. 230. Paquet de 30 broch. in-8 agricoles et scientifiques. 251. Idem de I4 broch. et vol. in-12, idem. 252. Annales des sciences naturelles, t. T à XXX. In-8, fig. (1824 à 1833, complets), relié. IVIaniniilères. 1. Voyage de l'astrolabe, mammif. — Quoy-Gaimard, 152, page 8, et 28 pi. in-fol. (complet). 1 bis. Voyage de Duperrey. Mammifères , par Lesson. 740 p. in-4 et 9 pi. in-folio (complet). 2. Nouveaux mammifères, Ruppel. 40 pages, 14 plan- ches in-folio (complet). 3. Jardin zoologique du bois de Boulogne. Mérinos-Mau- champ. In-4, 2 pi. (tir. à part). 4. Zoologie du Sulphur. Mammifères, par Hinds. 20 p» in-4, 17 pi. color. (tir. à part). 5. Circulation chez le fœtus de l'homme. Martin Saint- Ange, 16 p. in-4, 1 pi. in-folio. G. Mammalium capensium. Smuts, 112 pages in-4, 3 pi. 7. Observations sur le chamois et le mouton. Gêné, 13 p. in-4 (rare) (t. h part). — 15 — 8. Considérations sur les hypognathes (veaux). Geoftroy Saint-Hilaire, 33 pages in-4, 1 planche (t. à p.). 9. Notice sur des animaux nouveaux du musée de Ge- nève, par Pictet. 82 pages in-4, 12 pi. color. (tir, à part). 10. Sur les dents des musaraignes, par Duvernoy, 100 p. in-4 et 4 pi. color. (tir. à part). 1 1 . Mammifères de l'ordre des rongeurs, par Ruppel, 27 p. in-4, 5 pi. color. (tir. à part). 12. Fragment d'anatomie comparée, par Duvernoy, 10 p. in-4, 1 pi. (tir. à part). 13. Description de plusieurs nouveaux mammifères. Rup- pel, 16 p. in-4, 2 pi. (tir. à part). 14. Monographie de mammifères, par Schinz, 4 p. in-4, 6 pi. color. (tir. à part). 13. Encyclopédie méthodique. PIa)iches camplètes, 126 pi. 16. Anatomie comparée du système dentaire, par Rousseau, 1 vol. gr. in-8 de 348 p., 31 pi. 17. Distinctions cervical and dorsal vertèbres. Turner (2 exemplaires) (tir. à part). 18. Supplem. note of great Chimpanzée. Owen,3 pages in-8 (tir. à part), 18 bis. Note sur une espèce nouvelle de musaraigne de Madagascar. Coquerel, 6 p. in-8, 1 pi. (tir. à part). 19. Divers mémoires sur les mammifères (extraits des An- nales des sciences naturelles), plus de 200 p. in-8, 11 pi. 20. Mémoire sur les vices de conformation du rein, etc., par Martin-Saint-Ange, 43 p. in-8, 2 pi. (tir. à part). 21. Sur l'existence d'un cloaque, etc., Martin Saint-Ange. 10 p. in-8, 1 pi. (tir. à part). 22. Beitrage, etc., sur l'auchenia l^ma. Brandt, 4 p. in-8 (tir. à part). 25. Tableau des mammifères du département de la Vienne. Mauduyt, 11p. in-8 (tir. à part). 24. Om slagtet sorex, etc. Sundevall, 119, p. in-8, 3 pi. (tir, à part) (rare), 23. Ofversigt erinaceus. Sundevall. 24 ]>. in-8 (tir. à part) (rare). — 16 — 26. Observations sur les lemmings. Martins, 16 p. in-8 (tir. à part). 27. Note sur la classification des races humaines. D'Ho- malius d'Halley, 24 p. in-8. 28. Essai sur les campagnols, etc., par Sélys-Longchamp, 15 p. in-8, 4 pi. col. (2 exemplaires). 29. Anomalie du système dentaire des mammifères. 61ain- ville, 32 p. in-8, 2 pi. (tir à part). 50. Catalogue des mammifères du British Muséum. Gray, 216 p. in-12. 51. Animal Kingdom mam. 5 vol. in-8 et pi. nombreuses. 52. On the extinct spec. of American Ox. — Leidy, 20 p. in-4, 5 pi. (tir à part.). 55. Encéphale du microcèbe. J. Geoffroy-Saint-Hilaire , 8 p. iri-8 (tir. à part). 54. Glandes des gazelles. Brandt, 12 p. in-8, 2 pi. in-4 (tir. à part). 55. Sur l'icticion (cynalicus, Gray). — Van de r Hœven, 10 p. in-4, 1 pi. (tir. à part). 56. La bouche humaine, etc., Dorigny. 1 vol. in-12, 1862. 57. Des châtaignes des solipèdes, Rousseau. 23 pages in-4, 2 planches (tir. à part), 6 exempl. 58. Zoologie du voyage de \ Herald, mammifères fossiles, Richardson. 139 pages in-4, 24 pi. (en 2 parties). 59. Mammalia insectivora, etc., Brandt. 17 pages in-8 (tirage à part). 40. Idem, du même. 5 p. in-8 (tirage à part, 41. Cricetus songarus, Brandt. 8 p. in-8 (tir. à part). 42. Rhinocéros tichorinus, Brandt. 6 p. in-8 (tir. à part). 45. De Rhinoceratis, etc., Brandt. 4 p. in-8 (tir. à part). 44. Myogale moscovitica, Brandt. 4 p. in-8 (tir. à part). 43. Mammalogie, etc., Brandt. 6 p. in-8 (tir. à part). 40. Sur les mustela zibelina et autres, Brandt. 3 pages in-8 (tirage à part). 47. Sur le genre Cheiromys, Brandt. 12 p. in-8 (tir. à part). 48. Myogale moscovitica, Dœpping. 8 p. in-8 (tir. à part). — 17 — 49. Sur quelques chinois, etc., Quetelet, 8 pages, fig» (tirage à part). 50. Caverne ossifeii di Como, Cornalia. 28 pages in-8, 1 planche (2 exemplaires). 5i, Nonnalverhaltniss der cheniischen and morpholo- glschen proportionen, Zeising. 114 p. in-8, figures. o2. On the classification of niammalia, Girard. 21 pages in-8 (tirage à part). 53. Quadrupèdes of Massachusetts, Emnions, 86 pages in-8 (tirage à part). 54. Note sur l'équateur zoologique, Pucheran, 4 pages in- 8 (tirage à part). 53. Nouvelle espèce de zorille, Loche. 3 pages in-8, 1 pi. (tirage à part). 56. Nouvelles espèces de pangolins, Focillon. 32 pages, 2 planches (tirage à part). 57. Remarques sur des cas de pathologie dans les animaux, Dcsmarets. 8 pages in-8 (tirage à part). 38. Esquisse zoologique sur la côte de Guinée, Temminck, 256 pages in-8. 59. Théorie du squelette humain, Gervais. 176 pages in-8. CO. L'Ami des chevaux, par un membre du Jockey's-Club. 246 pages in-12, planches. 61. La France chevaline, Gayot. 2 vol. in-S. C2. Nouveau genre de taupe du Japon, Temminck. 6 pages in 8, 1 planche (tirage à part), 3 exemplaires. 65. Deux felis nouveaux, A. dOrbigny. 4 pages in-8, 2 planches coloriées (tirage à part), 6 exemplaires. 64. Notice sur les rongeurs épineux, L Geoffroy-Saint- Hilaire. 57 pages in-8, 10 planches color. (tir. à part). 63. Sur le piotèle, L Geoffroy -Saint-Hilaiie. 9 pages in-8, 1 planche (tirage à part), 3 exemplaires. 60. Notice sur les ichneumies et galidies. l. Geoffi oy-Saint- Hilaire, 40 p. in 8, 9 pi. (tir. à part), 3 ex. 67. Sur les tanrccs, L (îeoffroy-Saint-IIilaire. 37 pages in-8, 4 planches coloriées (tirage à part), 3 ex. 68. Sur l'anlhiopologie de l'Afrique française, Bory de — 18 — * Saint-Vincent. 20 p. in-8, 3 pi. color. (tir. à pari), 4 ex. 69. Notice sur le myoxiis dryas, Tyzenhauz. 13 pages in-8, 1 planche coloriée (tirage à part), 2 exenipiaires. 70. Divers mémoires, par Geoffroy Saint-Hilaire. 24 pi. (tir. à part). 71. Reconstruction du cheval, etc., Cornay, 1 vol. in-12 (2 exempl.). 72. Note histor. sur l'Aye-Aye, Liénard, in-8, 3 p., i pi. (tir. à part), 2 exempl. 75. Les YemYem, Aucapitaine, 1 p. in-8 (tir. à part). 74. Homme fossile, par Pictet, 23 p. in-8 (tir. à part). 73. Sur l'introduction des Alpacas et Llamas, par Roehn, 27 p. in-8, figures. 76. Importance des Llamas et Alpacas, Amphoux de Belle- val, 31 p. in-8 (tir. à part). 77. Des Chèvres d'Angora, 20 p. in-8 (Société d'acclim. de Nancy). 78. Sur l'acclim. des anim. en Espagne, Graells, 8 p. in-8 (tirage à part). 79. Sur les avantages de la naturalisation de l'Alpaca, De- ville, 16 pages in 8 (tir. à part). 80. Rapp. sur l'Hémione, Richard (du Cantal), 10 p. in-8 et 3 pi. (tir. à part), 4 exempl. 81. Un paquet de planches dépareillées. 82. l-e Nabus de Pline identique avec le Cameleopardalis, Rrandt, 7 p. in-8, 1859 (tir. à part). 85. Squelette de Mastodon, Brandt, 32 p. in-8, 1 pi. in-fol, 1860 (tir. à part). 8t>. Expédition zool. et paléonlolog., Brandt, 30 p. in-8, 1860 (tir. à part). 80. Sur rOdontotyrannus, Brandt, 17 p. in-8, lS6î {id.}. 87. SurlaRhytma, Brandt, 28 p. in-8, 1861 (id ). 88 Sur le genre Hyrax, Brandt, 4 p. in-8, 1862 {ùL). Oiseaux. l. Encyclopédie méthodique, planches des oiseaux com- plètes. 240 planches. — 19 — 2. Conspectus syst. orniihologiac, Bonaparte. Tableau. 5. Ostédlogle des oiseaux, Braiidt, 1 voK in-4, de 154 pages et 18 planches. 4. Catalogo nietodico de las Aves, etc., Graells. 14 pages m-4 (tirage à part). <î. Description du picus numidicus, Malherbe. 3 p. in-8 (tirage à part], 2 exemplaires. 7. Description de 15 trochilidécs, Bourcier et de Lattre, 12 pages, 2 planches (tirage à parti. 8. Avium natantium, etc., G. Phaeton, Brandt. 2 pages in-8 (tirage à part). 9. Report progress of ornitholo[;y. Strickland. 52 pages in-8 (tirage à part). 10. Ova avium plurimarum. Des Murs. 24 p. in-8 (2 ex.). 11. Synopsis avium americ.d'Orbigny, etc. 122 pages in-8, 2 parties (tirage à part], 12 exemplatres. 12. Essai sur l'ordre des passereaux, Lafresnaye. 25 pages in-8 (très-rare) G exemplaires. 15. Ornitljologia Comense. IMonti. 48 pages in-12 (rai'e). 14. Descr. de 4 Trochihdi, Benvenuti, 16 p. in-4 (tirage à part). 15. Description de quelques grimpeurs, etc. , par ^^alherbe, 20 pages in-8 (tirage à ]iart). I(î. Apparition d'oiseaux étranj^ers aux îles de la Réunion et IMaurice, Vinson, 6 pages in-8 (rare). 17. Trichoglossine, g. Eos, Bonaparte. 6 p. in-8 (tir. à part). Itî. Garrulinaî new. spec, Bonaparte. 8 p. in-8 (tir. à part). 19. De Dieren Van Nederland, etc., par Schlegel, 60 pages in-8, Harlem, 1860. 20. IMoyen de faire produire la caille et la perdrix en domes- ticité, Allary, 12 pages in-8 (tirage ;'i part). 21. Notes sur les Autruclies nées à jMarseillo . Suquet, 20 pages in-8, 1 pi color. (1861), 2 ex. nipl. 22. Nouvelle espèce de Jascur (Bombycilla), Coinde, 6 pages in-8, Grenoble, 1857. 2î>. Trochilinamm enumeralio, Reichenbach , 12 pages in-4, Leipsick, )8j5. — 20 — 24, Osservazioni délia iVingilla incerta , Nardo. 7 pages in-8 (tirage à part), 1 exemplaire. 23. Aquila leucorypha, Brandt, 2 pages in-8 (tir. à part). 2(3. Sur le rollier d'Angtjle, Pucheran. 7 pages in-8 (tirage à part), 7 exemplaires. 27. Deux espèces d'oiseaux-mouclies, Bourcier et Mulsant. 3 p. in-8 (tirage à part), 2 exemplaires. 28. Naturg. des dodo , Brandt. 45 pages in-8 , figures (tirage à part). 29. Notice sur les engoulevents, Lafresnaye. 32 pages in-8, 2 planches (tirage à part), 2 exemplaires. 50, Tangara Vassorii, Boissonneau. 1 page in-8, 1 plan- che coloriée (tirage à part), 5 exempl. 31. Trois nouveaux genres d'oiseaux de Madagascar, I. GeoffVoy-Saint-Hilaire, 16 pages in-8, 4 planches coloriées (tirage à part), 4 ex. 52. Un paquet de planches dépareillées. 53. Sur le genre Jora, Hartlaub, 4 pages in-8, 1 pi, coloriée (tirage à part). 54. Sur les Dendrocolaptinse, Lafresnaye, 4 pages in-8 (ti- rage à part), 5o. Sur quelques nouvelles espèces d'oiseaux, Lafresnaye, 8 pages in-8, 2 exempl. Reptiles. 1. Expédition de Morée, Reptiles et poissons, compuHs. 2^1 pages in-i, 11 planches coloriées. 2. 6 planches in-folio de Ruppel, neu Wilberthièrc , et 115 planches de divers ouvrages. 3. Prod. syst. Herpetolog,, par Bonaparte (tableau). 4. Thèse de Hollard, reptiles fossiles, elc. l6 p, in-4. 3. Prod. des reptiles ophidiens, Duméril. 140 pages in-4, 2 planches (tirage à part). 6. Fragments sur les organes génito-urinaires des rep- tiles, Duvernoy, 100 pages in-4, 2 pi. color. (tir. à pari). 7. Notice sur quelques sauriens fossiles, Fischer de Wal- ^s^^^i'W'-i'mm — 2t — dheim. 20 pages in-4 et 4 planches (tirage à part), 3 exem- plaires. 8. Description du rhynchosaiirus articeps, Owen. 20 pages in-4 et 2 planches (tirage à part). 9. Rapport sur les canaux péritonéaux de la tortue et du crocodile, Duméril. 6 pages in-4 (tirage à part). 10. OEtfentliche, etc. Reptiles fossiles, Ruppel, 32 pages in-4 et ^p planches (tirage à part). 11. Encyclopédie méthodique. Reptiles complets. 66 pi. 12. Mémoire on mosasaurus, etc., Gibhes. 13 pages in-4 et 3 planches (tirage à part). 13. Contrib. to south. American Herpetology, Hallowel. 4 pages in-4, 2 planches coloriées (tirage à part). 14. Anat. of syst. nerv. of Rana pipiens, Wiman. 51 pages in-4, 2 planches. lo. Monographie des chéloniens de la molasse suisse, Pictet. 71 pages in-4, 22 planches. 16. Diverses notices de Cocteau sur les reptiles. 7 planches coloriées et texte complet (tirage à part). 17. Notice sur le zootoca Guérin, Cocteau. 23 pages in-8, 1 pi. coloriée (tirage à part), 2 exemplaires. 18. Notice sur le gerrhossaurus, Cocteau. 22 pages in-8, 3 planches coloriées (tirage à part), 2 ex. 19. Notice sur l'uropeltis, Cocteau. 7 pages in~8, 1 planche coloriée (tirage à part), 2 ex. 20. Notice sur l'ablepharis, Cocteau. 6 pages in-8, 1 plan- che coloriée (tirage à part), 1 ex. 2 1 . Recherches anatomiques sur les canaux péritonéaux, etc. , GeofFroy-St.-Hilaire et Martin. 54 p. in-8, 2 pi. (tir. à part). 22. Organes transitoires des inétam. des batraciens, Martin Saint-Ange, 77 pages, 10 planches. 23. Lettre sur le rhopalodon, Fischer. 10 pages in-8, 1 pi. (t. à p.), 7 exemplaiies. 24. Catal. des lézards du Brit. Mus.,Gray, 289 p. in-12. 2ff. Exposé de l'herpétologie générale, Duméril. 8 pages in-8 (tirage à pari). — 2f — 26. Iconogi. du règne animal (Rept.), 24 p. in-8, 30 pi. color. , 2 exenipl. 27. Iconographie des Ophidiens, par Jan, in-fol. avec pi., I'^ et 2« livr. 28 Erpétologie de l'Algérie, par Strauch, 86 p. in-4, Péters- bourg, 1862. 29 Enquête sur le Serpent fer de lance, Rufz, 1 vol. in-8. 50. Prodromo degU Ofidi;, Jan (Caldniarid8e),8 p. in-S, fig. (tir. à part). 51. Jd. (Coronelliclaî\ 120 p. in-8 (tir. à part). 52. Eleitco syst, degli Ofidi, Jan, 143 p. in-8 (tir. à part). 55. SuUa fam. dêi Tiflopidi, Jan, 22 p. in-8 (tir. à part). 54. Remains of a fossil extinct Reptile, Foulke, 16 p. in-8 (tir. à part). 55. Paquet de planches in-8. Poisisons. i. Catalogo metodico dei Pesci Europei di C. L. Bona- parte, lOO p. in-4 (rare). 2. Encycl. mélh. poissons, 102 pi. (compl ). 5. Cottus. Révision du genre, par Girard. In-4, 28 p. 4. Observations sur les poissons du Nil, par Joannys, in-8, 14 pi. col. (tir. à part), rare (5 exemp.). 5. Hist. nat. des poissons, par Cuvier, t. I à IX avec lO livr. in-8, pi. color. et un atlas in-fol. de 8 pi. noires. 6. Contrib. nat. hist. fishes Nort-Ainer., par Girard, 8 p. in-4, 3 pi. 7. Monog. des Balistides par IToUard, 43 p. et 3 pi. in-8 (tir. à part). 8. Struct. int. de l'org. électr. del gymnoto, par Pacini, 36 p. in-8 (tir. à part). 9. Squelette de l'acipenser ruthenus, etc., par JNardo, '-, pages in-8 (tir. à part). ÏO. Sur la liiola, etc., par INardo, 4 pages in-8 (tir. à part). lî. Iconogr. du règne animal (poissons). 44 p. in-8, 70 pi. coloriées, 2 exempl. 12. Nuova esp. di ophisurus, etc., par Belloti, in-8, 3 p. .|»^ ni'.U».,- L,', .' ..y....i.i ' ■'■'■■■ I '^ll ,. U.|l|l|l!il — 23 — 13. Rectifications de cyprinodons d'Europe. Belloti, in-8. 14. Nouveau poisson d'eau douce du Piémont, de Filippi, in-8, 2 p. (tir. à part\ l.i. Truite d'Al^jérie. A. Duniéiil. 4 p. et 1 pi in-8 (t. à part). î6. Poissons fossiles, par Belloti (lir. à part\ in-8. î 7. Oif^anes des sens des pois. C. DuinérU, in-4 (tir. à part). I 8. 14 brochures de Bleeker (très-rart-s), in-8, et 19. Poissons de l'Archipel indien, in-4 de 30 p. (tir. à part) 20. - d'Amboine, \n-i de 14 pages (tir. à part). 'il. ~ de Sumatra, in-4 de 88 pages (1859). 5. L'.Argonauta, par Villa. In-fol., 1 p., fig. 04. Index molluscorum terr., etc., Ins. Cubœ, par Poey. 4 p. in-8 (tir. à part), 2 exempl. 05. Le epoche geologiche, par Villa. 2 p. in-fol., tig 06. Iconograpbie du règne animal de Cuvier (mollusques). 38 pi. color. et texte. 67. Un paquet de planches (environ 150). J>8. Lists of the sliellsof north-Amer., Lee, Stempson, etc., 52 pages in-8, 1860. 159. Lists of risidium. Temple Prime, 10 p. in-8 (tir. à part). 00. Moll. Méditerranéens, Yérany, 132 p. in-4,compl. et 12 pi. col. (incompl.). — 11 — 61, Sulle concbiglie terrestre e fluviatili nell' Oriente e in Paleslina, Villn, 8 p. in-8 (lir. à part). 62. Della annessione (ici Mollusclii, etc., Villa. 13 p. in-8 (tir. à part). Crustacés. i. Cruslaccs de la Méditerranée. Roux, in-4, fig. coloi.. 9 livraisons eoniplètcs. 2. Mémoire sur l'Eurypode. Guérin, 15 pages in-4, 1 pi. (2 exemplaires), tirage à part. 5. Mémoire sur le Themisto. Guérin, 8 pages in-4, 1 pi. (tir. à part), 4 exemplaires. 4. Crustacés, arachnides et insectes aptères du Buffon t)u- mesnil, par Lucas, 593 pages in-8, 37 planches. t>. Description du genre hipoconcha. Guérin Méneville, 11 pages in-8, 1 pi. (tir. à part), 2 ex. 6. Description d'une espèce nouvelle de Porcellioji. Gué- rin-Méneville, 8 p. in-8, 1 pi. (lir. à part), 5 ex. 7. Note monographique sur le genre Lymnadie. Guérin, 8 pages in-8, 1 pi. (tir. à part), 2 ex. 8. Monographie des Phyllosomes. Guérin, 30 pages in-8, 8 planches (lir. à part), 2 exemplaires. 9. Description de genres nouveaux d'hypérines. Guérin. 17 pages in-8, 4 planches (tir. à part), 3 exemplaires. 10. Observations sur le genre Mithrax. Milne-Edwards, 16 pages in-8, 5 planches (tir. à part), 2 exemplaires, 11. Crustacés arachnides, annélides, de l'iconographie du règne animal, 82 pages in-8, 52 planches noires. Araclinidcs. 1. Observ, sur quelques arachnides. Léon Dufour, 20 p, in-8, 1 pi. (tir. à part). 2, Hydrachnides des branchies des mollusques. Haldemann, fi pages in-8, 1 planche (2 exemplaires). 5. Monogr. des Théliphones. Lucas, 16 pages in-8, 3 i>l. col. (tir. à part), 4 exemplaires. — 28 — 4. Argas Talaje. Guérin-Méneville, 2 pages in-8, 1 planche (tir. à part), 9 exemplaires. Insectes. 1. Planches de Coquebert, complètes. 30 planches in-i. 2. Catalog. sys. coleopt. transcaucas., Faldermann. 306 pag. in-4. r>. Insecta saundersiana (Diptères), in-8, part. 1 et 3. 4. Coléopt. açoréens, par Drouet. In-4, 22 p. (tir. à part). 5. Insectes nuisibles à l'olivier, Guérin - Mêneville. 8 pages in-8, 0. Insectes nuisibles au figuier, Passerini. 12 pag. in-8, 1 planche (tirage à part). 7. Notice sur les pyrales, etc., Guérin-Méneville. 8 p. in-4, 1 pi., 2 ex. 8. Lépidoptère nouveau du voyage de la Favorite.) Feis- thaniel. 31 pages in-8 (2 exemplaires). 9. Brancon lanceolator, Fabr. , 2 p., 1 pi. (tir. à part). 10. Insecte nouveau et nuisible, curculionides, Faldermann. 4 pages in-8 (2 ex.). 11. Adress. ent. Society, Spence. 20 pages in-8. 12. Synopsis of phasmidae, Gray. 48 pages in-8. Rare, 13. Encyclop. méth., insectes. Disc, prélim. et diction, des lettres A à M, ou inclus. 8 vol. in-4. 14. ZeJtschrift fiir die entomologie, Germar. 1 vol. in-8, 434 pages avec pi. (4^ volume). 15. Classification systématique des hémiptères, Laporte, 88 pages in-8, 5 planches (4 exemplaires'. 16. Monographie des trachydérides, Dupont. 140 pages in-8, 71 pi. color. (tir. à part), 4 ex. 17. Matériaux pour une classification des mélasomes, Gué- /in. 40 pages in-8, 18 pi. (tir. à part), 2 ex. 18. Catalogue des Carabiques de Guinée, Laferlé-Sénectère, 87 pages in-8 (tirage à part), 4 exempl, 19. Quatre Lépidopt. nouv. , Douinet, 8 p., 1 pi. col. in-8, (tir. à part), 4 exempl. — 29 — 20. Coléopt. du Mexique, Clievrolat, 16 p. in-8 et 2 pi. 2 numéros isolés. 21. Insectes destructeurs de la betterave, Guérin-Méuc- ville. 3 pages in-8 (tira^je à part), 22. Mort des vers à soie, Guérin-Méneville. 5 pages in-8 (tirage à part). 25. Arrangement des insectes dans un cabinet, Haldemann. 6 pages in-8, une carte (tirage à part). 24. INote sur des IMalacodermes, etc., Guérin-Méneville, 16 pages iu-8 (tirage à part). 2o. Ins. du seigle, Guérin-Méneville. 12 pages iii-8 (tirage à part), 2 ex. 20. Sur riiylesinus piniperda, Guérin-Méneville, 16 pages in-8 (tirage à part). 27. Nouv. Carabus du Piémont, Sella, 4 p. in-8 et pi. col. (tirage à part). 28. Prodrome monographique des myzines, Guérin-Mé- neville. 16 pages in-8 (tirage à part), 2 ex. 29. Métamorphose des cebrio , Cerizy. 12 pages in-8, une planche (tirage à part). 30. Coléoptères du Napo et de l'Amazone, Guérin-Méne- ville. 40 pages iu-8 (tirage à part). 51. Enum. des passales du Mexique, Truqui. 20 p. in-8 (tirage à part). 52. Planches de Seba ; insectes. 100 planches in-folio (2 exemplaires). 55. Société séricicole, vol. 15. Vers à soie à Sainte-Tulle. 34. Cicindélètes de Guinée, Guérin-Méneville, 18 pages in- S, 5 planches (tirage à part), 4 exemplaires. 3«j. Dromocliorus, nouveau genre de cicindélètes. Guérin- Méneville. 4 p. in-8, une pi. (tir. à part), 2 ex. 56. Description de carabiques (anihia, procerus)^ Mols- choulski. 11 p., 3 pi. (lir. à part), 2 ex. 57. INouveau genre de carah'iques (camaragnal hus) , Bocandi'-. 4 p. in-8, 2 pi. (tir. à part), 2 ex. 5iî. Revue des Eucnémides, Guérin-Méneville, 38 pages in-8, 2 planches (tirago à part), 1 exen)plairo. Rare. — 30 — 59. Julodis Onopordii de Fiance, Guérin-Méneville. 2 pag. in-8, une pi. color. (tir. à part), 2 ex. 40. Calognathus, nouveau genre de mélasonies, Guérin- Méneville. 4 p. in-8, une pi. color. (tir. à part), 2 ex. Al. Oinocera, genre de cassides, Chevrolat. 2 pages in-8, une planche, 4 exemplaires. 42. Observations sur les érotyles, Hope. 12 pages in-8 (ti- rage à part), 19 exemplaires. 45. Fulgore nouveau, Guérin-Méneville. 4 pages, 2 plan- ches (tirage à part), 2 exemplaires. 44. Mémoire sur les raphidies. Percheron. 16 pages in-8, une planche coloriée (tirage à part), 6 exempl. 45. Cordulia splendens, Sélys-Longchamp. 4 pages in-8, une planche coloriée (tirage à part), 5 exempl. 46. Bracon lanceolator. De Romand, 2 pages, 1 planche coloriée (tir. à part), 9 exemplaires. 47. Observ. hymenopt. rossicis. Fischer de Waldheim, ■4 pages in-8, 1 pi. color. (tir. à part), 10 exempl. 48. Acariens, myriap. et insectes des pommes de terre. Guérin-Méneville, 16 p. in-8, 2 pi. (tir. à part), 2 ex. 49. 100 planches de lépidoptères pour notes. 30. Paquet de plus de.200 pi. d'Insectes. Id. Si. Nouv. genre de Tettigonides, etc., Signoret, 8 p. in-8, 1 pi. color. (tir. à part). S2. Production de la soie, etc. Guérin-Méneville, 32 pages in-8, 2 exemplaires. 55. Species et Icon. gêner, des anim. articulés, Guérin- Méneville, 36 monographies, fig. noires. Zooftliytes. 1. Zoophytes du voyage de la Coquille, Lesson. l5o pages in-4, 10 planches en noir (incomplet), 2. fdem. 11 y a 16 pi. seulement (pour des notes), 5. Structure et classification des zoophytes, Dana. 132 pag. in-4, fig. dans le texte. 4. Essais sur l'histoire naturelle des corallines, EUis. 125 pages in-4, 39 planches coloriées. "ir — 31 — i». Sur les Pennatulina, Bleeker, 6 p. in-8 (tir. à part). 0. Nomenclator, etc., polyparuni, Agassiz. 34 pag. 'm-4. 7. Sur l'Embryogénie, etc., des Ascidies, Vau-Beneden, 11 pages in-8 (tirage à part). 8. Recherches sur l'anatomie , etc. , des bryozoaires, par Van Beneden. 1 12 p. \n-4, 10 pi. (tirage à part). 0. Storia del génère gordius, Balsauio-Crivelli. 24 pages in-4, une planche (tirage à part). 10. Remarques, etc., sur les acalèphe.s, Brandt. 8 pages in-4 (tirage à part). 11. Organisation des actinies, Hoilard. 26 pag. in-4 (thèse). 12. Sur les nunmiihtes, par Scortegagua. 6 p. in-4 rare). 15. Echiuides fossiles, Cotteau, 45 pages in-8 et 4 pi, 14. Rischiaremente, etc., sur la famille des zoophy- taires, etc., ]\ardo (2 exemplaires). Ii5. Cenni sopra nuovi elmenti dell rana esculenta, B. Gas- taldi. 14- pages in-4, 2 planches ;tirage à part). 16. Mémoire sur les trématodes, de Filippi. Parties 1 et 2, 56 pages in-4, 4 planches (tirage à part). 17. Histoire naturelle du tubifex des ruisseaux, d'Udekem. 38 pages in-4, 4 planches coloriées (tirage à part). m. Monographie des méduses, manuscrit de Lesson. 62 pages in-4, 15 dessins originaux. 19. Annales de.s sciences naturelles. Divers mémoires, plus de 200 pages et planches (tirage à part). 20. Note sur le développement des tétrarhynques, Van- Beneden, 11 pages in-8, une planche (tirage à part). 21. Reproduction des animaux inférieurs. Van Beneden. 19 pages in-8, une planche (tirage à part). 22. Aurfuhrliche, etc , zoophytes acalèphes, Brandt. 4 pag. in-8 (tirage à part). 25. Planaires terrestres de Ccylan, Humbert, 19 pages in-4, 1 pi. color. (tirage à part). 24. Sur quelques éleuthéries et synhydies, Van-Beneden. Epreuve in-8, 10 pages. 23. Nouv. esp. d'Echinides, Michelin, 4 pages in-8, 2 pi, (tirage à part). •- 32 — 26. Nouv. esp. d'Echinodermes i'os. , 3 p. in-8 (tir. à part). 27. Sul movimento cigliare, etc., Cornalia, 8 pages in-8 (tirage à part). 28. Recherches sur l'organisation des linguatules, Van-Be- neden. 4 pages in-8 (tirage à part). 29. Recherches sur les polypes bryozoaires du Nord, Van- Beneden. 16 p. in-8, 1 pi. (tir. à part). 50. Mémoire sur la famille des hermelliens, Quatrefages, 58 pages in-8 (tirage à part). 31. Monographie anatouiique du genre actinia, HoUard. 33 pages in-8, une planche (tir. à part). 52, Oursins perforants, CaiUiaud, 19 pages (tirage à part), 6 exenipl. 55. Observations anatomiques sur le rognone di mare, Nardo. 10 pages in-8 (tirage à part), 2 ex. 54. Historital sketch of Gordiaceae , Cb. Girard. 6 pages in-8. Philadelphie. (Tirage à part.) 55. Description d'une nouvelle espèce d'enchytreus, d'Ude- kem. 12 pages in-8, une planche coloriée (tirage à part). 56. Essai classif. of nemertes and planaria, Ch. Girard, 16 pages in-8 (tirage à part). 57. Eihinides nouv., Cotteau, l5 p. in-8, 2 pi. (tir. à part). 38. De nova polyporum fam. hyalochsetidum , Brandt, 3 pages in-8 (tirage à part) . 59. Nouv. esp. d'Echinides, Michelin, 8 pages in-8, 2 pi. (tirage à part). 40. Due specie di Vermi, Scortegagna. 12 pages in-8, une planche (17 exemplaires). 4i. Paquet de 12 à 15 pi. pour notes. 42. Eclnnides fossiles des Pyrénées, Leymerie- Cotteau. In-8, 38 p. (tir. à part). 45. On new gênera and species of polyzoa, Thomson. In-8, 18 p. et 4 pi. (tir, à part). 44. Échinides fossiles de l'Yonne, Cotteau. 1 vol. in-8, 316 p. et 46 pi. 43. Iconographie du règne animal (zooph.). 25 planches coloriées et leur texte. ■■-1 — 33 — Géologie et Géograpliie. 1 . Expédition scientifique de Morée géologie, Bobelaye. 1 vol. in-4 de 368 pages, atlas de 12 pi., 3 livraisons. 2. Reise, voyage on Abyssinic, Rappel. 2 vol. in-8 (43i- 448 pages). Allas in-folio, 10 planches. 5. V^oyages en Scandinavie, géologie, E. Robert. 4 vol. in-8, atlas grand in-folio, 21 planches coloriées. 4. Expédition de Morée, ruines, Bobelaye. 187 pages in-4 (tir. à part). • o. Expédition de Morée, géographie, Bory de St. -Vincent. 95 pages in- 4 (tir. à part). 0. Voyage de la Coquille , Duperrey. Hydrographie, 164 pages in-4. 7. Voyage de la Coquille^ Duperrey. Hydrographie et phy- sique, 133 pages in-4 carte. 8. Créologie des Hautes Alpes, Rozet. 3 p. in-4 (tir. à part). 9. Expérience de Gorini sur les soulèvements, 21 pages in-4, Milan, 1852. 9 bis. Progresso délia geologia, Cornalia. 51 pages in-4. 10. Nouv. grottes ossifèi es de Sicile, Anca, 12 p. in-8, 2 pi. (tirage à part). 11. Article diluvium, Bobelaye. 11 pages in-12 (tirage à part), 9 exenipl. 12. Constitution géol. de la Guadeloupe, Duchassiing. 8 p. in-8 (tirage à part). 15. Discussionsdes méthodes paléontologiques, Pictet, II p. in-8 (tirage à part). 14. Sur l'Etage Barrémien deCoquand, Pictet, l4 p. in-8 (tirage à part). !i>. Studi geologici, etc., délia Lonibardia, Ant. Villa, 12 p. in-8 (^tirage à part). 16. Géologie des Alpes. Fournet 159 p. in-8 (tir. à part). 17. Sur les Silicates vitreux, Fournet, 16 p. in-8 (à part). 18. Moyens d'empêcher les torrents, etc., Rozet, 45 p. in-8 1 pî. 3 — 34 — 19. Traité élémentaire d'hist. nat., min. et géol., Baudri- mont, 1 vol. in-8, 280 p., 1^ pi. (2 exempl.). 20. Voy. en Abyssinie, Géolog., etc., Galinier et Ferret, 200 p. in-8, atlas de 8 cartes, etc. (à part), 3 exempl. 21. Atlas hjdrogr. du voy. de l'Astrolabe, 25 p, gr. in-fol. et 4b cartes et plans. 22. Nouv. grottes à ossements en Sicile, Anca, 3 p. in-4 (tir. à part). 25. La Géologie, Poëme, Giraudeau, 7 p. in-8. .Botanique. 1. Expédition de Morée, botanique, Bory de St. -Vincent. 367 pages in-4, 38 planches in-folio. 2. Allas botanique du voyage de Y Astrolabe, 10 livrai- sons (78 planches in-folio). 5. Icônes plantar. nov. et descr. Al. Bunge. 8 feuilles in-8, 15 planches in-folio. 4. Voyage de la Coquille, bot, crypt., Durville , etc. 301 pages in-4. o. Voyages de la Coquille^ bot. phaner. Ad. Brongniart. Pages 1 à 104, in-4 (incomplet). 6. Voyages aux Indes orientales, Bélanger. 178 pages in-8, 31 planches in-4. 7. Voyage du Herald, botan. Seemann , k parties, 160 pages in-4 et 38 planches. 15. Botanique dans les bulletins de Moscou. 25 à 30 pages in-8, 1 planche. 9. Atlas des plantes marines de la Charente-Inférieure, publié par l'Académie de la Rochelle, 9 pi. in-4 et ex- plication. 10. Plantes de la Russie, en russe, 137 p. in-4. 11. Utilité des feuilles de l'Oxalis, etc. , docteur Montaiu, 9 p. in-8, 1 pi. (tir. à part). 12 Culture et taille du melon, du Puits-Maconex, 11 p, m-8 (tir. à part). 15. Voy. botan. en Algérie, Cosson, 107 p. in-8 (tir. à pari). — 35 — 14. Sur l'enseignemenl de la Botanique à Paris, comte Jau- bert, 31 p. in-8. ' lo. Degré d'élévation, etc., des esp. végétales, Cliatin, 32 p. in-8 (tir, à part). 16. Plantes du départem. de l'Yonne, Ravin, 286 p. in-8 (tir. à part). 17. Diverses notices botaniques, extr. des bulletins de l'A- cad. de Bruxelles, env. 100 p. in-8 avec pi. 18. Cat. des plantes cryptogames de la Loire-Infér , Pradal , 254 p. in-18. 19. Cat. provisoire de la Flore de la Charente-Infér, , 159 p. in- 4. TIRAGES A PART DE LA Revue et Magasin de Zooloç^ie, 18o0 à 4862, ET DIVERS AUTRES OUVRAGES ' DOUBLES , CtC. ) QUE l'on peut se PROCURER AD BUREAU DE CE JOURNAL, 4, RUE DES BEAUX-ARTS, A PARIS (1). Recueil!^ en eonrj^ de pulilicatlon. Revue et magasin de zoologie. — Chaque aimée se com- pose d'environ 60 feuilles d'impression ; quand des figures sont nécessaires, une planche coloriée remplace une leuille et demie de texle, et une planche en noir remplace une feuille. Prix de V abonnement annuel : Pour Paris, 20 francs. — Départements, 21 francs- Etranger, affranchissement variable. De 1849 à 1863 (15 années), à 20 fr. l'année. Une forte remise sera faite aux personnes qui prendront la collection entière. Revue de sériciculture comparée (1863) contenant , entre autres, le rapport fait au ministre de l'agriculture, etc.. {\) Avis très-essentiel. — ?.a France, pour tout ce qui est des tirages à part et n'excédera pas la valeur de .'> francs, on devra, eu adressant la demande franco, ajouter le montant en timbres-poste, et l'on recevra les brochures également franco. Pour les demandes excédant 5 fr., on devra en envoyer le montant en un bon sur la poste ou eu une traite sur un banquier, et les objets seront immédiatement expédiés par les chemins de fer, le port restant à la charge du destinataire. Quant aux demandes venant do l'étranger, elles devront cire fai(: et soldées par les correspondants des demandeurs. — 38 — par M. Guérin-Méneviîle , sur les travaux effectués, en 1862, pour le développement de la culture de l'allante et de l'éducation de son ver à soie. 1 vol. par an divisé en 12 livraisons. — Abonnement annuel 10 fr. CoUectionsi complètes. Magasin de zoologie. Première série (1831 à 1838). 8 vol., 635 planches et leur texte. 259 fr. Deuxième série (1839 à 1845). 7 vol., 450 pi., à 36 fr. le volume. 252 fr. Revue zoologique. Première série, 11 années (1838 à 1848). Prix réduit (au lieu de 198 fr.). 132 fr. Tirages à part. Mammifères, etc. N"' 8 et 9 de 1857. Considérations philosophiques sur un essai de systématisation subjective, Poey. 9 ex, à 50 c. 7 de 1850. Notice sur le myoxus dryas, Tyzenhauz, 1 pi. color., 12 ex. Chaque ex., à 1 fr. 1 de janvier 1851. Cours de zoologie (mammifères- oiseaux),!. GeofFroy-Saint-Hilaire. 1851, 3 ex., à 1 fr. 3 de 1852. Circonvolutions du cerveau, Gratiolet. 4 pi., 2 ex., à 3 fr. 2 de 1853. Etudes sur les primates du genre gorille, Aucapitaine, 1 pi., 4 ex., à 1 fr. 50. 6 de 1855. Cétacés, Bureau. 7 ex., à 50 c 2 de 1855. Le cerf des Philippines, Pucheran. 7 exem- plaires, à 50 c. 6 de 1855. Réponse de Guitton à Bureau sur la nou- velle classification des cétacés. 5 ex., à 50 c. 5 de 1853. Principes de physiologie, analyse de Des Murs. 5 ex., à 50 c. 7 de 1855. Equateur zoologique, Pucheran. 21 exem- plaires, à 50 c. — 39 — 2 de 1854. Notes pour la faune de Seine-et-Marne, par le comte de Sinety. 2 ex. (vertébrés), chacun à 2 fr. -4 de 1857. Accouplements entre consanguins dans les animaux domestiques, Huzard. 5 ex., à 50 c. 1 de 1861. Jardin zoologique de Marseille , Sacc. 6 ex., à 50 c. I de ]83!2. Observations zoologiques, voyages à Nancy, Paris, Lyon et Marseille, Sacc. 4 ex., à 2 fr. 1861. Mém. d'hist. naturelle de la Llave, Salle. 20 ex., à 75 c. 8 de 1852. Dactylomys et Lasiuromys, Deville. 2 pi., 3 ex., à 2 fr, 3, 4 et 5 de 1856. Dentition des cétacés, Rousseau. 3 ex., à 2 fr. 4 de 1856. Notices mammalogiques, Pucheran. 5 ex,. à 1 fr. 50 c. 10 de 1856. Nouvelle espèce de zorille. Loche. Planche, 5 ex., à 1 fr. 5 de 1857. Notices mammalogiques Pucheran. 6 ex., à 1 fr. 50 c 9 de 1857, Nouvelle espèce de genette de l'Algérie, Loche. 1 pi, color., 2 ex., à 1 fr. II de 1857. Cerf des Philippines Pucheran. Ipl. color., 5 ex., à 1 fr. 2 de 1858. Nouvelle espèce de chat, Loche. 1 i)l. color., 1 ex., à 1 fr. Idem, 9 ex. sans planche, à 50 c. . 7 de 1858. Marmotte des Alpes, Sacc. 6 ex., à 50 c. 1 de 1859. Non- existence de l'intermaxillaire chez l'homme, Rousseau. 1 pi. double, 5 ex., à 1 fr. It de 1859. Notes de mammaloglc, Coquerel. 2 pi. double, 5 ex., à 1 fr. I de 1860. IMammifères du Mexique , Saussure , 5 feuilles 1/4 et 4 pi., 4 ex., à 4 fr. II de 1860. Deux nouvelles espèces du genre dauphin, Loche. .1 pi. noire, 5 ex., à 75 c. — 40 — 7 de 1862. Nouvelle espèce d'arvicola, Fatio. 1 pi. color., 6 ex., à 75 c- Oiseaux. N«>» 5 de 1852. Oiseaux-mouches, hoazin, caurale et sa va- cou, Deville. 1 pi., 4 ex., à 1 fr. Le même, 10 ex. sans planches, à 50 c. 12 de 1852. Aigle de Sainte-Victoire, Jaubert. 1 pi. 3 ex, à Ifr. 50c. 2 de 1853. Nouvelle espèce du genre Euchlomis , Cornalia. 1 pi. color., 8 ex., à 1 fr. 1 de 1853. Lanius Pitangua et Sulphuralus de Linné, Des Murs, 5 ex., à 50 c. A de 1853. Catharte Citadin, Lesson. 4 ex., à 50 c. 5 de 1853. liOpbornisVerreauxii, MM. Terreaux. 1 pi. color., 9 ex., à 75 c, 6 de 1853. Ramphocelus, Lafresnaye. 1 ex., à 1 fr. 8 de 1853. Mélanges ornithlogiques , Lafresnaye. 4 exemplaires, à 1 fr 1 1 de 1853. Idem, 9 ex., à 1 fr. 2 de 1854. Oiseaux de la famille des Psittacidés, Mas- scna et A. Souancé 8 ex., à 50 c. 3 de 1851. Note sur les Tangeras, par Ciiarles-Lucien Bonaparte. 4 ex., à 2 fi. 8 de 1854. Table des oiseaux de proie, par S. A. le prince C. L. Bonaparte. 6 ex., à 1 fr. 50 c. 4 de 1852. Mélanges zoologiques sur quelques vertébrés nouveaux, par M. Z. Gerbe, 1852 à 1854, 7 feuilles et 10 planches, 4 exemplaires à 5 fr. 1 de l85l. Nouveau genre d'alouette de l'Afrique sep- tentrionale, par Des Murs et Lucas. 1 pi. color,, 7 ex., à 1 fr. 1 de 1855. (ornithologie passionnelle, analysée par Des Murs. 8 ex., à 50 c. 2 de 1855. Quelques espèces d'oiseaux nouveaux du Chili et de la Colombie, Lafresnaye, 8 ex , à 50 c. m^Êms^MZ: — 41 — 4 de 1855. Ornithologie passionnelle analysée, Des Murs. 6 ex., à 50 c. 10 de 1855. Sur l'identité des calamolierpe palustris et pratensis, Gerbe. 10 ex., à 50 c. 2 de 185G. Catalogue des Perroquets, Souancé. 2 exemplaires , à 2 fr. 2 de 1855. Lettre critique du prince Ch. Luc. Bona- parte. 6 ex., 1 fr. 1854, 1855, 1856. Lettres sur l'ornithologie du midi de la France, Jaubert. 6 ex., 2 fr. 3 de 1857. Oiseaux d'Europe, Ch. Bonaparte. 16 exemplaires, à 1 fr. 4 de 1857. Diverses espèces d'eniberiziens, Ch. Bona- parte. 1 ex., 2 fr. 6 de 1857. Forme des œufs d'ois., Hardy, 6 ex., à 50 c. 9 de 1858. Deux nouvelles espèces d'oi.seaux du Sahara algérien. Loche. 1 pi. color, 7 ex., à 1 f i . o de 1859. Quelques oiseaux du Mexique, par deSaus- sure. 1 pi. color., 2 ex., à 1 fr. 4 de 1859. Canard siffleur, Roget. 1 pi. color., 4 exem- plaires, à 1 fr. 10 de 1859. North American Oology, Brewer. G exem- plaires, à 50 c. 1857 à 1859. Notes ornithologiques, Moquin-Tandon. 6 feuilles 3/4 de texte, 4 ex., à 3 fr. 3 de 1860. Considérations sur les œufs des oiseaux de Moquin-Tandon, Des Murs, 5 ex., à 50 c. 4 de 1860. Oologie orniihol., Des Murs, 10 ex., a 50 c. 4 de 1860. Deux nouvelles espèces d'alouettes du Sahara algérien, Loche. 1 pi. color., 3 ex., à 1 fr 5 de 1860. Oiseau nouveau par Verreaux. 1 pi. color., 5 ex. , à 1 fr. 7 de 1860. Traité d'oologieornilhologiquc de Des Murs, analysé par Cornay. 7 ex., à 50 c. 8 de 1860. Considérations sur les œufs des oiseaux de .M. Moquin-Tandon, par Des Murs. 5 ex., à 50 c. — 42 — 8 de 1860. Essai sur les poules de Nankin, Sacc. 2 pi. color. , 12 ex, à 2 fr. 9 de 1860. Faune ornithologique de l'île Saint-Paul, Coinde, 4 ex., à 50 c. 9 de 1860. Oiseaux nouv. de la Nouv.-Calédonie, Ver- reaux et Des Murs. 1 pi. color., 3 ex., à 1 fr. 50 c. Idem, 1 ex., sans planche, à 1 fr. 12 de 1860. Monde des oiseaux, analyse par Des Murs. 4 ex., à 50 c. 2 de 1861. Lettre de Hardy à Des Murs, 6 ex., à 50 c. 2 de 1862. Etude sur le tachard de Levaillant, Des Murs. 5 ex., à 50 c. 4 de 1862. Oiseaux nouveaux de la Nouvelle-Calédo- nie, Verreaux et Des Murs. 1 pi. color., 4 ex., à 1 fr. 5 de 1862. Etude sur l'identification, etc., Verreaux et Des Murs. 5 ex. , à 50 c. 7 de 1862. Nouvelle espèce de Sinoicus, Verreaux et Des Murs. 1 pi. color., 3 ex., à 1 fr. Reptiles et Poissons. N'o' 5 de 1851. Nouv. genre de la famille des reptiles igua- niens acrodontes, Duméril. 1 pi. color., 5 ex., à 1 fr. 10 de 1851. Note sur une nouvelle espèce de reptile de la famille des Geckotiens, Duméril. 1 pi. color., 3 ex., à 1 fr. 5 de 1852. Monographie sur la famille des Torpediniens, Duméril. 1 pi. noire, 1 tableau, 3 feuilles, 4 ex. , à 2 fr. 9 de 1852. Note sur un nouveau genre de reptiles sau- riens, Duméril. 1 pi., 7 ex., à 1 fr. 1 de 1853. Monographie de la tribu des Scylliens ou roussettes, Duméril. 1 pi., 1 tableau, 4 ex., à 2 fr. 4 de 1853. Nouv. esp. de poissons, Filippi. 4 ex., à 50 c. 9 de 1854. Description d'un genre nouveau de sauriens, Duméril. 1 pi. noire, 5 ex., à 1 fr. 50 e. 6 de 1855. Note sur un travail de Bibron relatif aux poissons, Duméril. 2 ex., à 50 c. ^mm — 43 — 8 de 1856. Reptiles du Gabon, etc., Duméril. 2 pi. noires, 4 ex., à 2 fr. 9 de 1858. Truite d'Algérie, Duméril. 1 pi. noire, '2 ex., à 75 c. 12 de 1859. Prodrome d'une iconographie descriptive des ophidiens, Jean. 3 pi. noires, 5 ex., à 2 fr. 2 de 1859. Poisson d'eau douce du Piémont, Filippi. 4 ex., à 50 c. 1860. Catalogue de poissons observés à Cette, Doumet. 5 ex., à 1 fr. 50 c. 3 de 1862. Observations sur la Rana agilis de Thomas, Fatio. 2 pi. color., 6 ex., à 1 fr. 50 c. 5 de 1854. Recherches sur quelques animaux aquati- ques du bassin du Rhône, analysées par Des Murs. 5 ex., à 50 c. Mollusques . 6 de 1851. Mollusques de la Champagne, Jules Rey et Drouet, 2 ex., à 1 fr. 1852 à 1854. Anodontes, Drouet. 7 feuilles, 2 pi., 1 ex., à 3 fr. 1852 à 1854. Anodontes, Drouet. 6 feuilles, 2 pi., 3 ex., à 2 fr. 12 de 1852. Nouveau genre de bivalve fossile, Pecchioli. 5 ex., à 50 c. 5 de 1853. Monographie de l'ancylus Janii, Bourgui- gnat. 5 ex., à 50 c. 8 de 1853. Aménités malacologiques , Bourguignat. 3 ex,, à 50 c. 12 de 1854. Lettres conchyliol., Drouet. 10 ex., à 50 c. Août 1856. Tome P^ Aménités malacologiques, Bour- guignat. 16 feuilles, 21 planches, 2 ex., à 30 fr. 1 à 2 de 1854. Aménités malacologiques, Bourguignat. 2 feuil. et demie et 1 pi. noire, 1 ex., à 1 fr. 50 c. 2 de 1855. Bulimes de la Nouvelle-Calédonie, Crosse. 3 ex., 1 pi. col., à 1 fr. 4 ex-, sans planche, à 50 c. _ 44 — 3 de i 855. 2" lettre conchyl. Drouet. 10 ex., à 50 c. 5 de 1855 Sur le genre Bulimus, Moquin-Tandon. 3 ex, à 50 c. de 1855. 3* lettre conchyl., Drouet, 8 ex., à 50 c. 10 de 1855. k^ lettre, idem. 5 ex., à 50 c. 1 de 1856. Pourpre des anciens, Griinaud de Caux. 4 ex., à 50 c. 1 de 1856. Aménités malacolojjiques , Hourj;ui{;nat. PI. 10 et 11, 2 ex., à 1 fr. 50 c. 2 de 1856. Idem. PI. 12 et 13, 3 ex., à 1 fr. 50 c 3 de 1856. Drouet. 5« lettre, h ex , à 50 c. 12 de 1856. Idem, 6* lettre, 5 ex., à 50 c. 2 de 1857. Procédé eniployé pour les pholades dans leur perforation, Cailliaud, 7 ex., à 50 c. 3 et 4 de 1858. Genre cône, Crosse 1 pi. ,6 ex., à 1 fr. 10 de 1858. Quelques coquilles nouvelles, Moricand. 3 pi. color.,2 ex., à 2 fr. 50 c. Idem. 3 ex., pi noires, à 1 fr. 50 c. 4 de 1858. Genre Dibaphus, Crosse. 1 pi. col., 4 exem- plaires, à 75 c. Idem. 2 ex., pi. noires, à 50 c. 5 de 1859. -j* lettre conchyl., Drouet, 6 ex., à 50 c. 7 à 1859. Quelques coquilles nouvelles, Stabile. 1 pi., noire, 5 ex., à 1 fr. 3 de 1860. Mode particulier de parasitisme, Hupé. 1 pi. noire, 5 ex., à 1 fr. 6 de 1860. Nouvelles espèces de mélanies, Brot. 2 pi. color., 2 ex., à 2 fr. Idem, k ex., pi. noires, à 1 fr. 8 de l86l. Quelques nouveaux mollusques, Miche- lotti. l pi. noire, 5 ex., à 75 c. Idem. 9 ex. sans pi., à 50 c. 4 de 1862. Mollusques terrestres ei d'eau douce, de la haute Kabylie, Aucapitaine. 5 ex., à 50 c. 11 de 1862. Mollusques terrestres de Ceylan, Humbert. 3 ex., pi. noires, à 1 fr. Idem. 2 ex. sans planches, à 50 c. IPIIMM / Journal de conchyliologie, Crosse, etc. 1861, 1862 et 1863. Chaque année, à 10 fr. Crustacés , Arachnides et Insectes. ô de 1853. Quelques crustacés nouveaux de la côte oc- cidentale du Mexique, Saussure. 2 pi., 3 ex., à 2 Ir. 5 de 1851. Plusieurs espèces de myodaires, Robineau- Desvoidy. 4 ex., à 50 c. 3 de 1851. Sur les éclosions de dix espèces d'entomo- biés, etc., 3 articles parus en mars, mai et août 1851, Robineau-Desvoidy, 5 ex., à 1 Ir. 50 c. 8 de 1851. Description d'agromyzes et dephytomyzes, Robineau-Desvoidy, 6 ex., à 50 c. 9 de 1851. Hémiptères nouveaux du Gabon, Signoret. 2 pi. noires, 5 ex., à 1 fr. 11 de 1851. Lachnsea vicina, Lucas. 1 pi., 4 ex., à 1 fr. Idem. 3 ex., sans pi., à 50c., 1849, 1850, 1852. Carabiques de Guinée, de la Ferté- Sénectère. 6 feuilles 1/2, 10 ex., à 2 fr. 3 de 1852. Nouvelles espèces de Lépidoptères, Lucas. 5 feuilles, 1 pi. color. , 3 ex., à 3 fr. 12 de 1852. Nouvel insecte hyménoptère fossile, de Saussure. 1 pi. noire, 2 ex., à 50 c. 9 de 1852. Coléopt. nouv. , Chevrolat. 4 ex., à 50 c. 12 de 1852. Description de trois coléoptères, Chevrolat, 11 ex., ; 50 c. 1 de 1852. Description de quatre coléoptères nouveaux, Reiche, 1 pi. noire, 1 ex., à 50 c. Idem. 15 ex. sans pi., à 25 c. 1 de 1853. Notices d'entomologie algérienne, Lucas, 19 ex., à 75 c. 4 de 1853. Nouvelle espèce du genre Saturnia, Salle. 1 pi. color, 5 ex., à 1 fr. 4 de 1853. Revue critique du groupe des tettigonidcs et de la tiibu des cercopides, Signoret, 4 ex., à 50 ( . 6 de 1853. Notice sur un insecte de la section des ho- — 46 -■ moptères et de la tribu des tettigonides, Signovet. 1 pi. color., 2 ex., à 1 fr. 7 de 1853. Nouvelle espèce de buprestide, Chevrolat 8 ex., à 50 c. 7 et 8 de 1854. Coléoptères de Syrie, Chevrolat. 2 pi. color,, 4 ex., à 2 fr. 11 de 1853. Essai sur les animaux articulés de l'île de Crète, Lucas. 3 pi., 2 ex., à 3 fr. 2 de 1855. Note sur les cicindela Ritchii et Peletieri, Truqui , 7 ex., à 50 c. 2 de 1555. Nouv. esp. demantide, Lucas. 5 ex.,à50 c. 4 de 1855. Coléop. longic, Chevrolat. 3 ex., à 50 c. 7 de 1855. Deux nouveaux genres de coléoptères, Lucas. 1 feuille, 1 pi. noire, 5 ex., à 1 fr. Idem. Sans pi., 2 ex., à 50 c. 8 de 1855. Parasites anormaux d'un figuier de Bour- bon, Coquerel. 1 feuille, 1 pi. noire, 4 ex., à 1 fr. 7 exemplaires sans planches, à 50 c. 10 de 1855. Nouvelle espèce du genre Carabus, Sella. 1 pi. color., 5 ex., à 75 c. 11 de 1855. 12 espèces de longicornes , Chevrolat. 5 ex., à 50 c. 2 et 3 de 1856. Nouvelle espèce des genres Lucanus et Onitis, Reiche. 5 ex., à 50 c. 3 de 1856. Dix coléoptères, Thomson. 2 pi. color., 5 ex., à 2 fr. 10 de 1856. Dix-sept coléoptères nouv., Thomson. 2 pi., color., 4 ex., à 2 fr. 3 et 4 de 1856. Mémoires sur les gale-insectes, Robi- neau-Desvoidy, 6 ex., à 1 fr. 7 de 1856. Description de longicornes nouveaux du vieux Calabar, Chevrolat. 2 pi. color., 6 ex., à 2 fr. 9 de 1856. Description de quatre longicornes euro- péens, Chevrolat. 8 ex. , à 50 c. 11 de 1856. Description de quatre lucanides nouveaux. Thomson. 8 ex., à 50 c. 12 de 1856. Description de deux nouvelles espèces de — 47 — coléoptères de Venezuela, Rojas. 10 ex., à 50 c. 3 de 1857. Trois longicornes nouveaux, Chevrolat. 1 pi. color., 4 ex., à 1 fr. Idem. PI. noire, 7 ex., à 50 c. 6 de 1857. Espèces mexicaines du genre Passalus, Trù- qui. 7 ex., à 50 c. 6 de 1857. Nouveaux vespides du Mexique et de l'Amé- rique septentrionale, de Saussure. 6 ex., à 50 c. 8 de 1857. Nouvelle espèce d'orthoptère du Mexique, Niéto. 1 pi. color., 7 ex., à 1 fr. k de 1858. Note sur la famille des vespides, de Saus- sure. 6 ex., à ÔO c. 10 de 1858. Manière de vivre d'une nouvelle espèce de carpocapsa, Lucas. 1 pi. color., 8 ex., à 1 fr. 1855 à 1858. Première centurie de longicornes du vieux Calabar, Chevrolat. 4 ex;, à 1 fr. 50 c 2, 5 et 6 de 1859. Ortboptera nova americana, Saus- sure. Il ex., à 50 c. 6 de 1859. Quatre nouvelles espèces de lépidoptères, Doumet. 1 pi. color., 6 ex., à 1 fr. 7 de 1859. Dipterorum nov. gêner., Bigot. I pi. color., 6 ex., à 1 fr. 8 de 1859. Larve d'œstride, Coquerel. 1 pi. noire, 5 ex., à 1 fr. 8 de 1859. Coléoptères du Chili, Fairmaire et Germain. 6 ex., à 50 c. 12 de 1859. Mylabris Moquinia, Ferrer. 1 pi. noire, 4 ex., à 50 c. 6 de 1860. Busileras ou fourmis du Mexique, Lucas. 7 ex., à 50 c. 3 de 1861. Orthoptera nova americana. de Saussure. 7 ex., à 1 fr. 4 de 1861. Lépidoptères nouveaux, Doumet. 1 pi. col., 5 ex., à 1 fr. k de 1862. Orthoptera nova americana , Saussure. 5 ex., à 1 fr. — 48 — 11 de 1859. Nouv. esp. de lamellicoine du genre chry- sina, Salle. 10 ex., à 50 c. 12 de 1859. Etude sur les graphiptères, Guérin-Méne- ville. 1 pi. noire, 10 ex., à 75 c. 9 de 1862. Nouveaux bombyx exot. , Guérin-Méne- ville. 1 pi. color. , 10 ex., à 1 fr. 50 c. Zoophytcs. 4 de 1850. Nouvelle espèce de caryophyllie, Michelin. 1 pi. noire, 1 ex., à 1 fr. 1 de 1851. Nouvelles espèces d'échinides , Michelin. 2 pi., 3 ex., à 75 c, 1 de 1853. Nouvelles espèces d'échinodermes fossiles, Michelin. 7 ex., à 50 c. 8 de \^bk. Note sur quelques échinides fossiles, Mi- chelin, 6 ex., à 50 c. 5 de 1855. Genre Moera, Michelin. 2 ex., à 50 c 4 de 1856. Oursins perforants de Bretagne, Cailliaud. 4 ex., à 50 c. 9 de 1857. Oursins perforants de Bretagne, Cailliaud. 6 ex., à 50 c. 6 de 1858. Echi. nouv., Cotteau, 2 pi., 5 ex., à 1 fr. 8 de 1858. Espèces du genre Mellita, Michelin. 2 pi., 3 ex., à 1 fr. 2 de 1859. Synopsis des échinides fossiles , Desor. «ex., à 50 c. 4. de 1859. Echinides nouveaux, Cotteau. 2 pi. noires, 2 ex., à 1 fr. 9 de 1859. Espèces nouvelles d'échinides, Michelin. 2 pi. noires, 3 ex., à 1 fr. 5 de 1860. Echin. nouv., Cotteau. 2 pi., 6 ex., à 1 fr. 2 de 1861. Idem, Cotteau. 2 pi., 5 ex., à 1 fr. 5 de 1862. Idem, Cotteau. 2 pi., 4 ex , A 1 fr. 7 de 1861. Quelques espèces d'échinides, Michelin, 1 pi. double, 12 ex, à 1 fr. — 49 — Ouvrages^ divers. Généralités. Voyage autour du monde de la Fai'orite. Zoologie par Lau- rent, Eydoux, Geivais ci Guérin-Mëneville. 1 vol. };r. in-8 de 414 pag. et 68 pi. (en 7 liv. de 7 fr. 50 c. chaque). Prix réduit. 30 fr. Voyage en Abyssinie de Ferret et Galinier. 3 vol. iu-S. Atlas in-fol. de 20 liv. composées de cartes et 50 pi. d'hist. nat. dont 33 de zoologie. Paris, 1847-1848. Prix, 250 fr., réduit à 100 fr. Esplorazione délie regioni equatoriali lungo il napo et ania- zoni, per Gaetano Osculati. 1 vol. grand in-8, 344 p. Atlas de 16 planches et caries. Prix réduit à 100 fr. Idem, vertébrés, par Cornalia. 15 p. in-8, 1 pi. in-4, 4 fr. Voyage dans l'Inde, A. Delesseit. Gr. in-8 vélin, 107 p., 8 vues et 27 pi. de zool. Magnifique exempl. Prix, 40 fr., réduit à 30 fr. Histoire des progrès des sciences naturelles, etc., par Cuvier. 4 vol. in-8. 16 fr. Traité d'anat. comparative, Straus-Durckheini. 2 vol. in-8. Prix, 13 fr., réduit à 10 fr. Observations sur le fluide organo-électrique et sur les mou- vements électro-métriques des baguettes et des pendules, par de Morogues, 1 vo'. in-8, 262 p., 2 pi. in-4, l85i (ouvrage très-curieux). 5 fr. Memorias sobra la historia natural de la isla de Cuba, etc., Poey. Gr. in-8, 463 p., 34 pi, tolor., 5 livr. à 12 fr. 50 c. Prix, 62 fr. 50, réduit à 50 fr. Faune belge; mammifères oiseaux, reptiles et poissons, par de Selys-Longchamp. 1 vol. in-8, 310 p. et 11 pi. 10 fr. List of verlebrated animais living in tlie gardens of ihe zoological Society of London. In-8, 1862. 2 fr. Mamiiiif. et reptiles du Portugal, Barbosa du Bocage. 6 p. in-8 (t. à p.). 50 c. 4 — 50 — Annual report of Smitlisonian Institution for 1859. 1 vol. in-8 (lecture sur les moll. de Californie, etc.). 5 fr. Iconographie du règne animal de Cuvier. 450 planches gra- vées et 2 forts volumes de texte. Prix réduit, figures noires. 150 fr. Figures coloriées. (Il ne reste que 3 exempl.) 500 fr Les vertébrés (226 pi. et texte), fig. noires, sont livrés en prime aux abonnés de la Re^ue zool. et de YLiiion poui' le prix réduit de ' 50 fr. Les insectes isolément. 111 pi et 1 vol. de texte, figures noires. 50 fr. Texte des insectes. 1 fort volume coïitenant la description de 800 espèces nouvelles. 10 fi-. Mammifères . Anthropologie de l'Afrique française, par Bory de Saint- Vincent. Brochure in-8 de 19 p. et 3 pi. color. 3 fr. lUustrazione délia Mumia peruviana, etc., Cornalia, 12 p. et 1 pi. in-fol., t. à p. (anthropologie.) A ïv. Atlas statistique de la production des chevaux en France, par E. Gayot, insp. gén. des haras, publié par ordre du gouvernement. Grand in-plano, 30 feuill. et 58 pi. (ma- gnifique ouvrage). Prix réduit à 75 fr. Voyage dans l'Amer, mérid., par d'Orbigny. Mammifères. ln-4, 32 p., 19 pi. (complets). 19 fr. Hist. nat. des mammifères, Gervais (primates, chéiroptères, insectivores et rongeurs). 1 fort vol. gr. in-8 de 420 p., Hombr. fig. dans le texte, et 14 pi. color. Prix, 21 fr., réduit à 18 fr. Obs.surlesmigrationsdeslemmings, Martins. 16 p. in-8. 2fr. Appel aux météorologistes, par A. Poey, à 2 fr. Oiseaux. Traité général d'Oologie, etc. , Des Murs. 1 vol. in-8 de 640p. Prix 15 fr., réduit à 12 fr. Sur l'œuf de VAlca impennis, Des Murs. 4 p. in-8, 2 pi. color. (Doubles pi.) 1 fr. 50 c. ÏN or th -American Oology, etc., by Th. M. Brever., part. 1, — 51 — Raptores and fissirostres. 1 vol. et 5 pi. in-4 (contenant 74 figures). Washington, 1857. 8 fr. Instructions in référence to coUecting nests and eggs of North-Auierican Birds, by Alfr. Newton, avec une circu- laire de J. Henry, secret, de la Smithsonian Institution. In-8, 22 p. 2 fr. Suggestions for forniing collections of Birds'Eggs, by Alf. Newton. In-8 , 15 p., fig. 1 h. A catalogue of a portion of the duplicate Eggs collected by late John VoUey, etc. In-8, 27 p. 1 fr. Défense du mémoire sur les causes de la coloration des œufs des oiseaux et des parties organiques animales et végé- tales, par Cornay. In-8, 33 p. 1 fi". Descr. of New Birds from Western Africa, par J. Cassin. 10 p. in-4, 4 pi. color. 6 fr. Gallinaceous Birds, Willam Jardine. J vol. in-12,232p., 29 pi. col. 20 fr. Notes ornithologiques sur les collections rapportées par Delattre, etc., par Cli. Bonaparte. In-4, t. à part. 3 fr. Sur l'ordre des pigeons, par le même. In-4 [idem). 3 fr. Sur le catalogue des oiseaux du musée britan. In-4 (tir. à part), 2 exempl. à 3 fr. Notes sur les oiseaux des îles 3ïarquises. In-4 [idem). 3 fr. Tableaux paralléliques des Gallinacés. Iu-4 (/fl'e/7i). 3 fr. Idem., des Echassiers. In-4 (t. à p.). 3 fr. Idem (second exempl.). 3 fr. Idem, des ois. Praecoces ou Autophages (Gallin. Echass. palmip. et rudipennes). In-i (tir. à p.). 3 fr. Reptiles et Poissons. Voyages dans l'Amérique méridionale, A. d'Orbigny. Rep- tiles, 12 p., 9 pi. col., in-4 (complet). 9 fr. Reseaiclies upon the venom of the Rattlesnake (serpent à sonnette), by Weir Mitchell. 1 vol. in-4 de 145 p. avec 12 figures dans le texte. 10 f''- Voyage dans l'Amer, mérid. A d'Orbigny. Poissons. 11p., 16 pi. col. in-4. (Coiiiplet.) 10 fr. Neue Cypriniden aus Persien, par E. Keyserling. Gr. in-8 de 29 p. avec 9 pi. noires (tir. à part), 8 fr. Recli. sur l'organis. des gavials, E. Geoffroy-St.-Hilaire. 68 p. in- 4, 2 pi. 3 fr. Sur l'aile operculaire des poissons. Idem, 5 p. in-4. 1 fr. Ablepharis (nouv. reptile), Cocteau. 8 p. in-8. 50 c. Zootoca Guérin, Cocteau. 26 p. in-8, 1 pi. color. 2 fr. Mollusques. Descriptions of new spec. fossils of Mississipi and Alabama (coquilles fossiles), par Conrad. Gr. in-4, 34 p. et 3 pi. 8 fr. New Unionidse of tlie United States, par Isaac Lea. 43 p. et 12 pi. in-4 (1859). 12 fr. Idem, 53 p. et 18 pi. in-4 (1862). J8 fr. Idem, 29 p. et 10 pi. (1862). 10 fr. Descr. of Exotic Unionidae, Isaac Lea. 38 p. tt 13 pi. in-4 (1860). 1-3 fr. New Unionidae of the United States and Northern Mexico, by J. Lea. 47 p. et 16 pi. in-4 (1860). 16 fr. Descr. new spec. Amer, fossiles (coquilles), by Grabb. 31 p. — 54 — ville. Gr. in-8 de 66 p. et 8 pi. gr. et col., 1847, papier vélin ; prix réduit 10 fr. Etudes sur la Muscardine, maladie des vers à soie, faites à la magnanerie expérimentale de Ste. -Tulle (Basses-Alpes), par MM. Guérin-Méneville et Eug. Robert. 1 vol, in-8 de 187 p., Marseille, 1848. Prix 3 fr., réduit à 2 fr. Guide de l'éleveur de Vers à soie, résumé du cours de séri- ciculture pratique fait à la magnanerie expérimentale de Sainte-Tulle, par MM. F. E. Guérin-Méneville et Eug. Robert. Prix 75 c. Éducation des Vers à soie de l'ailante et du ricin, et culture des végétaux qui les nourrissent. In- 12, 1860. Prix fen- voyé franco en France). 1 f r. 50 c J861. Rapport à S. M. l'Empereur sur les travaux entre- pris par ses ordres pour introduire le Ver à soie de l'ai- lante en France et en Algérie. Grand in-8, impr. inipér. Prix (envoyéfranco en France). 3 fr. 50 c. 1862. Rapport à S. Exe. le Ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics sur les progrès de la culture de l'allante et de l'éducation du Ver à sole {Bom- byx cynlhia). Grand iii-8 , impr. injpér. Prix ( envoyé franco en France). 3 fr. 50 c. Description d'un nouveau Ver à soie du cliène [Bombyx yama-maï) provenant du Japon. In-8, avec 3 pi. color., Paris, 1861. Prix (envoyé /ra«co en France). 2 fr. 50 c. Histoire de la soie, etc., Lesson. 108 p. in-8, rare, à 5 fr. Notice sur les pyrales, etc., Guérin-Méneville. 8 p. in-4, 1 pi. 1 fr. Entomographien, Eschscholtz, traduit par Lequien. 1 vol. in-8, UOp., 2 pi. 12 fr. Centurie d'ins., Kirby. Idem^ 92 p., 4 pi. color. 12 fr. Bull. Moscou. Idemj 386 p., 13 pi. color. 25 fr. Etude sur les graphiptères, Guérin-Méneville. 16 p. in-8, 1 pi. (tir, à part). 1 fr. Zoophytes. Voy. dans l'Amer, mérid., A. d'Orbigny, Zoophytes. 28 p. ia-4, 13 pi. color. (Complet.) 13 fr. — 55 — Les Vers cestoides ou acotyles, etc., Van-Beneden. 208 p. in-4, 26 pi. (tir. à part). 25 fr. Monogr. of fossil Polyzoa, etc., North-America, W, Gabb et Horn, 65 p. et 3 pi. in-4. 4 fr. Etudes zool. sur le genre Actinia, Hollard. 2 ex., à 1 l'r. Botanique et Géologie. Voyage dans l'Amériq. mérid., A. d'Orbigny. Botanique, Cryptogamie par Montagne. 119 p. in-4, 10 pi. col. 10 fr. Id. Botanique. Palmiers, par Martius. 140 p. in 4, 32 pi. color. (compl.). Magnifiques figures. 32 fr. Monogr. des bétulacées. Regel. 1 vol. in-4, 128 p., 14 pi. (extr. du nouv. mém. de Moscou. 1862). 10 fr. Nouvelle flore usuelle et médicale ou hist. et descr. de tous les végétaux utiles, etc., par Fréd. Gérard. Grand in-8, pi. color., livr. 1 à 100 (terminée à la mort de l'auteur), à 50 c. la livr. 50 fr. Monogr. maranteai'um, etc., Kornicke. 67 p. in-4, 8 pi. (méni. Moscou). 5 fr. Florula ajanensis, Regel et Tiling. 14 p. in-8 {idem). 3 fr. Botan. du Caucase et de Perse, Boissier, F. Buhse. 246 p. in-4, 10 pi, in-fol. (mém. Moscou). 15 fr. Traité des arbres résineux, etc., de Chambrey. Gr. in-8, 439 p., 7 pi. in-4. 10 fr. Traité élénjentaire de botanique, Thiébaut de Berneaud. 1 vol. in-8, 384 p et 36 pi. color., reliure neuve. 15 fr. Ampélograpljie universelle ou traité des cépages les plus es- timés, par le comte Odart. 1 vol. in-8, 565 p., 3*édit., 1854. Prix, 7 fr. 50 c, réduit à 5 fr. Géolog. de la Russie centrale, par Auerbach et Trautschold. 58 p. in-4, 3 pi. (mém. Moscou). 4 fr. Géologie appliquée aux arts et à l'agriculture, par d'Orbi- gny et Gente. 1 vol. in-8 avec un tableau in-plano. Prix, 10 fr., réduit à 7 fr. Owrages de M. de Motschulshy. — In-4. Descr. coléopt. du Caucase. 14 p., 1 pi. 2 fr. — 56 — Ins. de la Sibérie (coléopt.). 290 p., 10 pi. 20 fr. Coléoptères de Sibérie et du fleuve Amour. 178 p., 6 pi. col., 1 carte. Idem, — In -8. Noie sur la glycia virgata et le genre Blechrus. Insectes du Caucase, etc. 24 p., 2 pi. color. Antwort, etc. Notes critiques. Coléopt. (2 fasc). Benaerkungen, etc. Idem. Monogr, du genre georissus. 20 p. , 2 pi. Coléopt. du Caucase, A. l4 p , i pi. Idem, B. 26 p., 2 pi. Idem, C. 36 p., 1 pi. Ptiliens de Russie. 38 p,, 2 pi. Obs. sur le musée enton). de Moscou. 60 p. Lettre sur l'entomologie. 8 p. Deux araignées venimeuses. 6 p., 1 pi Chourtka, nouv. ois. galliiiacé, 6 p Cat. des coléopt. de Russie. 232 p , 1 carte. Idem^ des liydrocanthares. 16 p. Cat. des ins. du fleuve Amour. 21 p. Enumér. de nouv. esp. coléopt. 124 p., 1 pi. Idem, 50 p. Coléoptères nouv. de Californie. 1 18 p., 2 pi. Ktu des en tom o logiq ues . à 1 fr. 50 c. id. id. id. id. id. id. id. id. De 1852, 3 livr. De 1855, 2 livr. De 1856, 2 livr. De 1857, 3 livr. De 1858, 4 Uvr. De 1859, 4 livr. De 1860, 1 livr. De 1861, 1 livr. De 1862, 1 livr. 10 fr. 50 c. 2fr. 1 fr. 50 c. 2 fr. I fr. 50 c. 2fr. 1 fr. 50 c. 2fr. 2fr. 50 c. 1 fr. 50 c. 5 fr. 50 c. 50 c. 3fr. 1 fr. 3 fr. 4 f. 50 c. 3 fr. 3 fr. 4 fr. 50 c. 6 fr. 6 Ir. 1 fr. 50 c. 1 fr. 50 c. 1 fr. 50 c. P.irii. — Impr lii" M"'<'x\" Boiich.irfl-Hiii.irit, me de l'Eperoir 6. 9 ii i^^