c i. REVUE ^ ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE KT APPLIQUÉE; RECUEIL MENSUEL DESTINÉ A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A l'INDUSTRIE ET A l'agriculture, leurs travaux de PALÉONTOLOGIE, D'aNATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE. rA&MESSIEUKS F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE, 'T Membre de la Léglon-d'Honneur, des Sociétés nationale et centrale d'Agriculture, Entoinologique de France, impériale des naturalistes de Moscou , et d'un grand nooxbre d'autres Sociétés scientifiques nationales et étrangères. BT AVEC LA COLLABOKATIOir SCIEITTIFIQUK BB Ad. FOCILLON, / -^U Licencié ès-sciences naturelles , Préparateur au Collège de France ^ Maître des conférences d'histoire naturellel à l'école d'Administration. 2* SÉRIE. — T. V\ — 1849. PARIS "^^^^ AU BUREAU DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE RUE DES BEAUX-ARTS, 4. En commençant cette nouvelle série, en réunissant le Magasin de zoologie et *la Revue zoologique , je dois faire connaître les causes du retard que j'ai été forcé d'apporter dans l'apparition de ces deux journaux. Je suis heureux d'annoncer le succès des démarches longues et pénibles faites, depuis plusieurs années, pour obtenir que le gou- vernement aidât la publication de ces recueils, dans les- quels les zoologistes français et étrangers ont fait con- naître, depuis près de vingt-ans, les résultats de leurs travaux. Tant que j'ai cru pouvoir soutenir seul ces journaux scientifiques, j'ai fait des efforts persévérants pour les con- server aux savants^ mais je n'y suis parvenu qu'en m'im- posant des privations et des sacrifices de tous genres. Arrivé au terme de mes ressources, ayant même compro- mis gravement mon avenir pour continuer ces utiles re- cueils , je me voyais enfin dans l'impossibilité d'aller plus loin, j'étais forcé de m'arrêter et d'enlever aux zoologistes le seul moyen rapide et tout-à-fait gratuit qu'ils ont chez nous de faire connaître les résultats de leurs recherches. Cette collection des travaux de tant de savants, ce dépôt si riche en faits nouveaux, les seuls qui fassent récllemont IV progresser la science , allait être fermé après dix-neuf ans d'une brillante carrière. Grâce à la justice et à la bienveillante sollicitude de M. de Falloux, ministre de l'instruction publique ; grâce à son zèle éclairé pour les vrais intérêts des sciences et des lettres françaises, notre publication , reconnue par les zoo- logistes les plus illustres comme un livre très-utile pour la zoologie , et comme le seul recueil de ce genre qui se pu- blie en France , pourra être continuée et satisfaire encore les besoins de la science. Je puis regarder la protection accordée aujourd'hui au Magasin et à la Revue zoologique comme une récompense honorable des effof.ts persévérants que j'ai faits , depuis dix- neuf ans, pour les conserver à mon pays, en donnant, dans l'intérêt seul de la science , et mon temps et le produit d'un travail incessant. On n'ignore pas que de pareils ou- vrages ne peuvent jamais donner de bénéfices , comme le feraient des Traités et des Manuels destinés à la vulgarisa- tion de quelques branches des connaissances humaines \ ils n'ont pour lecteurs que l'élite des savants, c'est-à-dire 4in public peu nombreux et généralement peu favorisé de la fortune, et il est impossible qu'ils arrivent jamais à couvrir complètement les frais de leur publication. Du reste, je puis le dire ici avec un sentiment d'orgueil national qui n'a rien d'exagéré, les auteurs des recueils que M. le ministre de l'instruction publique veut bien aider de son appui ne sont pas indignes de son intérêt, et l'on pourra s'en con- vaincre en lisant les notes adressées au ministre au sujet de notre demande de souscription, notes émanant des hommes justement placés aujourd'hui à la tête de la science. V Je dois ajouter que, sans les démarches actives de plu- sieurs honorables Députés et Représentants du peuple, qui ont, à diverses époques et avec une louable persévérance, signalé à l'attention du ministre les témoignages de tant de savants illustres , notre recueil était pour jamais fermé aux travaux des zoologistes qui ont porté si haut !hez nous l'honneur de cette utile et belle science. Qu'il me soit donc permis d'adresser, en mon propre nom et au nom de mes savants collaborateurs, l'expres- sion de notre profonde reconnaissance aux protecteurs émi- nents qui ont accompli une mission si noble et si désin- téressée. Honneur surtout au ministre éclairé, à l'homme d'état digne de ce nom , qui protège avec une égale solli- citude les sciences et les lettres, dont Téclat est une des il- lustrations de notre pays ! Il a su prouver cette fois encore qu'il est à la hauteur des fonctions qu'il doit à la confiance' publique , et montrer toute l'élévation de son esprit en se disant l'obligé de ceux qui lui ont présenté l'occasion de faire ainsi une chose juste et utile. Paris, ce 15 avril, 1849. GUÉRIN-MÉNEVILLE. PRINCIPALES PIÈGES DÉPOSÉES AU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET RELATIVES A LA DEMANDE DE SOUSCRIPTION AU MAGASIN DE ZOOLOGIE ET A LA REVUE ZOOLOGiaUE. Paris, le 12 novembre i84». M. le ministre , je viens appeler votre attention sur un re- cueil périodique, le Magasin de zoologie, dont je suis le fonda- dateur et le directeur, et j'ose espérer que vous voudrez bien ac- cueillir avec un bienveillant intérêt les détails que j'ai Thonneur de vous donner sur cette publication scientifique. Créé dans le but d'enregistrer les faits nouveaux acquis en zoo- logie , en paléontologie et en anatomie comparée , de donner une idée exacte de ces faits au moyen de planches gravées et coloriées, ït de contribuer ainsi aux progrès de ces branches diverses de la science , le Magasin de zoologie est le seul recueil de cette na- ture qui soit publié en France et qui fournisse aux zoologistes un moyen gratuit de faire connaître leurs travaux et leurs découvertes. Commencé en 1851, et comptant déjà quinze années d'existence, il forme une collection de quinze volumes ornés de plus de 1,100 planches, renfermant une quantité considérable de matériaux qui, dans tous les pays, sont mis journellement à contribution par les auteurs de traités généraux ou cités par les professeurs dans leurs cours, et mettent toutes les personnes qui s'occupent sérieusement de zoologie dans l'obligation de consulter ce recueil. Le Magasin de zoologie ne forme pas un Manuel ou un Traité élémentaire adressé aux étudiants et aux personnes qui désirent seulement acquérir une idée de l'histoire naturelle des animaux ; il a un but plus élevé et plus scientifique, celui de faire avancer la zoologie, en enrichissant cette science de faits nouveaux. Il n'a donc pour lecteurs que l'élite des savants, c'est-à-dire un public peu nombreux, en général peu favorisé de la fortune, dont une grande partie va le consulter dans des bibliothèques publi- ques ou formées par association, ce qui restreint beaucoup le vu nombre des souscriptions. D'un autre côté, les nombreuses plan- ches dont il se compose entraînant son directeur dans des dé- penses considérables , il en résulte que ses frais n'ont pu être balancés jusqu'à présent par les souscriptions, ce qui le constitue annuellement en perte. J'ai fait, jusqu'à présent, tout ce qu'il m'était possible puur continuer cette publication, espérant toujours que les pertes ces- seraient pour moi, ou que le gouvernement m'aiderait dans cette utile entreprise; mais mes espérances ayant été, jusqu'à présent, déçues, je me vois dans la pénible nécessité de l'interrompre à la fin de cette année. J'ose cependant espérer, M. le ministre, que vous voudrez bien prendre en considération les sacrifices que j'ai faits depuis quinze ans, et venir en aide à une publication dont l'importance et l'utilité sont attestées |par les détails que je viens de mettre sous vos yeux, ainsi que par les honorables témoignages qui ont bien voulu se joindre à ma demande. Le Magasin de zoologie me paraît être éminemment dans la catégorie des ouvrages en- trepris dans le seul intérêt de la science , étrangers par leur na- ture à toute idée de spéculation , et pour lesquels des fonds an- nuels sont votés à titre d'encouragement par les chambres. Dans cette attente, j'ai l'honneur d'être, etc. M. Guéri n-Ménevi lie , membre de la Société royale d'Agricul- tpre, et dont le nom, deux fois porté sur les listes de présenta- tion de l'Académie des Sciences, se rattache à de nombreux et utiles travaux de zoologie, a fondé, il y a quelques années, un recueil, \e Magasin de zoologie, qui jouit d'une juste estime en France et à l'étranger. M. Guérin-Méneville , qui a faite pour cet ouvrage, enrichi d'un grand nombre de planches coloriées , des dépenses considérables, se voit au moment d'être obligé d'en interrompre la publication. Ce serait un véritable malheur pour la science, qui ne possède aucun autre recueil de ce genre ; ce serait aussi un très-grand malheur pour le directeur, qui perdrait entièrement le fruit de ses recherches et de ses travaux. Comme membres de la section de zoologie de l'Académie des Sciences et témoins , de- puis vingt ans, des elforts de M. Guérin-Méneville, nous croyons devoir émettre le vœu que M. le ministre veuille bien prendre en coosiderition la demande de ce savant distingué, et prêter au 3/a- VIII gasin de zoologie un appui sans lequel la science serait privée du seul recueil de ce genre qui se publie en France. Signés , De Blainville. — Is. Geoffroy Saint- Hilaire, membres de T Académie des Sciences , section de zoologie. — Orfila , Doyen de la Faculté de Médecine. Comme Doyen de la section de zoologie de l'Institut, et bien convaincu de l'heureux emploi que M. le ministre pourrait faire de quelques portions des fonds dont il peut disposer pour l'en- couragement des sciences, je viens le solliciter de prendre intérêt à la demande de M. Guérin-Méneville. Ce naturaliste a employé avec persévérance et sans aucun fruit un beau talent et des con- naissances exactes à la culture d'une science qui, malheureuse- ment , n'a été pour lui qu'un champ stérile, quoiqu'il se soit ac- quis des droits réels à la reconnaissance des savants. Signé , Duméril , membre de l'Académie des Sciences, etc., etc. M. Guérin-Méneville est très- digne de l'intérêt de M. le minis- tre de Tinstruction publique par la persévérance et par l'exacti- tude de ses travaux. Le recueil qu'il publie est un livre très-utile pour la zoologie , c'est-à-dire pour une science qu'il importe es- sentiellement à la France d'encourager. Signé , Flourens, secrétaire perpétuel de l'A- cadémie des Sciences , membre de l'Académie française, etc. , etc. Je me joins à mes collègues de TAcadémie des Sciences et du Muséum pour appuyer la demande de M. Guérin-Méneville au- près du ministre. Tout ami des sciences anatomiques et zoologi- ques en France ne peut que désirer la continuation de deux pu- blications mensuelles qui, depuis leur fondation, ont été d'une utihté réelle et incontestable pour tous nos jeunes savants. Signé, Serres, membre de l'Académie des Sciences , 'etc., etc. C'est avec beaucoup de plaisir et d'empressement que je joins ma recommandation à celles ci-dessus en faveur de M. Guérin- Méneville, qui depuis longtemps a consacré son temps et sa for- IX tune à la publication d'un ouvrage très-intéressant sur l'histoire naturelle. Il mérite à tous égards d'être encouragé, et je crois qu'on ne peut faire un meilleur emploi des fonds à la disposition du ministre qu'en en détournant une faible portion pour un cer- tain nombre d'exemplaires qui seraient distribués aux bibliothè- ques des départements. Je prends donc la liberté de le recomman- der particulièrement à M. le comte de Salvandy. Signé ^ B. Delessert, membre de l'Académie des Sciences, etc. , etc. D'après les nombreuses et importantes apostilles mises à cette pétition, je devrais peut-être me dispenser d'y joindre la mienne, qui ne peut rien ajouter à celles qui précèdent; mais je connais M. Guérin-Méneville depuis que, très-jeune, il a commencé à se livrer à l'histoire naturelle ; son Magasin m'a été souvent utile pour les ouvrages que j'ai eu à publier sur cette science, et je l'ai cité comme l'ont fait tant de savants nationaux et étrangers. Je crois donc devoir déclarer que j'ai souvent entendu M. Cuvier louer la rare sagacité de M. Guérin-Méneville pour bien discerner les caractères des animaux de toutes les classes et son habileté à les dessiner avec exactitude. Ce serait, suivant mon humble opi- nion , un dommage réel pour toutes les parties de la zoologie en général , si M. Guérin-Méneville était obligé de renoncer à U pu- blication de son Magasin , et je pense que M. le ministre rendra un véritable service aux sciences, en souscrivant pour un nombre d'exemplaires suffisant pour que cette publication puisse être com- tinuée. Signé, B. Walckenaer, secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, etc. , etc. Le Magasin de zoologie que publie M. Guérin-Méneville est un recueil très-utile aux progrès de la zoologie et à ceux qui la cultivent. Je suis intimement convaincu que M. le ministre ren- drait un éminent service à cette belle science, en soutenant cette entreprise par des souscriptions en faveur des bibliothèques pu- bliques de Paris et des départements, des Facultés de Médecine et des Sciences , et même des collèges royaux. Elles mettraient M. Guérin-Méneville à même de continuer cette publication, dont la suspension serait on ne peut plus regrettable et forcerait les zoologistes français de publier à l'étranger une partie de leurs dé- couvertes, tandis que c'est l'étranger qui demande en ce moment à insérer ses propres découvertes dans le Magasin de zoologie , ainsi que je puis le certifier à M. le ministre de l'instruction pu- blique. Signé ^ G. Duvernoy, membre de T Académie des Sciences, etc., etc. Il est des hommes positivement instruits qui, malgré de longs et utiles travaux , malgré de nombreuses publications dont la science s'est enrichie , non-seulement n'atteignent pas la position à laquelle ils avaient de justes droits, mais ont été insensiblement entraînés à de grands sacrifices à leur détriment. M. Guérin- Méneville se trouve dans cette catégorie : ses ouvrages dans les diverses branches de la zoologie , sa ténacité à en poursuivre la continuation , lui méritent à un haut degré l'intérêt des savants et la protection de M. le ministre, que j'appelle de tous mes vœux. Ce serait pour la science un véritable malheur, que le Magasin de zoologie, si bien dirigé par M. Guérin-Méneville , et qui est un précieux répertoire des découvertes de l'époque, vînt à êtr^ suspendu. Signé , Léon Dufour , membre de l'Académie des Sciences, etc., etc. Voilà vingt-cinq ans que je connais et apprécie M. Guérin-Mé- neville, dont les travaux scientifiques sont aussi importants que nombreux. Je le regarde comme l'un des hommes qui ont le plus contribué, en France, aux progrès des sciences naturelles ; mais, trop assidu au travail, il fut toujours un pauvre solliciteur , n'entendant rien à se faire bien venir du pouvoir qui distri- bue les faveurs; aussi , tandis que son nom retentit à l'étranger, végète-t-il dans son propre pays , où j'ai même des raisons de croire que M. Guérin est victime , dans ses intérêts , de son dé- vouement et de son zèle. Depuis bien des années, je me suis fait un devoir.de saisir toutes les occasions de proclamer le mérite que j'avais reconnu à M. Guérin-Méneville. Je l'appelai à la rédaction du Dictionnaire classique que je dirigeais et à celle du grand ou- vrage de la Commission de Morée , et je joignis mon apostille à celle des savants du premier ordre qui en diverses occasions se rendirent garants de ce qu'il valait. J'ai pensé qu'il suffirait de faire connaître de tels faits à M. de Salvandy, dont je me plais à proclamer que j'ai moi-même éprouvé 1 esprit de justice, pour qu'il fût fait quelque chose en faveur de M. Guérin-Méneville. J'ai placé la présente note après celle des Blainville , des Geoffroy Saint- flilaire , des Puméril , des Duvernoy et autres célébrités du premier ordre , pour faire ressortir ce qu'il y a d'extraordinaire, sous un gouvernement éclairé, à ce qu'un savant dont les sommités sciea^ tifiquesont une si haute opinion, ne puisse devenir rien. En at- ^ndant que justice lui soit enfin rendue , je me joins à mes con- frères , qui ont signé avant moi , pour solliciter qu'on fasse pour le Magasin de zoologie ce qu'il me semble convenable et hpnp- rable de faire. Signé, B. Bory-de-Saint-Vincent, membre de l'Académie des Sciences , etc. Pendant plus de dix années, avant de me livrera l'étude des sciences archéologiques et philologiques, j'ai poursuivi avec ar- àeur celle des sciences naturelles. Je ne crains pas de le dire hau- tement, je n'ai jamais eu d'autre guide que mon ami M. Guérin- Méneville , auprès duquel j'étais parfaitement assuré de trouver toutes les lumières désirables et tous les bons conseils à l'aide des- quels on peut économiser son temps, tout en acquérant les con- naissances dont on veut se rendre maître. J'ai donc suivi avec assiduité, je dirai plus, avec une sincère reconnaissance, les tra- vaux toujours desmtéressés de M. Guérin-Mëneville, et je puis affirmera M le ministre de l'instruction publique que jamais sa- vant n'a rendu plus de services et n'a plUs honoré son pays par ses publications. Je puis affirmer aussi que ces publications n'ont été pour lui qu'une source de ruine, et que le gouvernement ne pourrait se refuser à lui venir en aide, aujourd'hui que son patri- moine est anéanti , qu'en se refusant à bien mériter de la science. Signé , de Saulcy , membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, etc., etc. La vérité ejt la crainte de voir cesser un ouvrage périodique, Je seul en France qui depuis longues années fournisse à tous les sa- ,yanis nationaux et de Tetranger les moyens de publier de la ma- XII nière la plus satisfaisante les résultats de leurs travaux , m'enga- gent à réclamer ici la protection de M. le ministre pour la conti- nuation de cet ouvrage. Invité par son fondateur, M. Guérin-Mé- neville , dés l'année 1852, à y insérer une de mes premières observations ornithologiques , cette circonstance me détermina à continuer avec assiduité des travaux qui , d'après les témoignages flatteurs de quelques savants, me permettent d'espérer qu'ils n'ont pas été sans quelque utilité pour la science. L'interruption de cet utile recueil, dans lequel nombre de mes collègues des provinces et de l'étranger ont pu , ainsi que moi , publier depuis longtemps le fruit de leurs recherches, deviendrait pour nous une privation des plus fâcheuses et un obstacle réel à la continuation de nos efforts simultanés pour l'avancement d'une science si généralement goûtée .et cultivée de nos jours. Signé j B. De Lafresnaye, président de la Société académique de Falaise, etc. , etc. Après les notes et les déclarations des premiers savants de notre époque , après ces témoignages de haute estime prodigués par nos illustrations scientifiques à la science et aux travaux de M. Gué- rin-Méne ville, nous croyons remplir un devoir, en priant instam- ment M. le ministre de donner à cette demande la plus sérieuse attention ; d'actîorder au savant naturaliste , à l'écrivain conscien- cieux et désintéressé sa bienveillante protection. Toutes les per- sonnes qui liront les attestations si honorables délivrées à M. Gué- rin-Méneville éprouveront , comme nous, un pénible étonnement de voir que dans notre France tant de travaux si utiles, et qui font tant d'honneur à notre pays, n'ont obtenu du gouvernement, depuis quinze années, ni récompenses ni secours. Nous espé- rons que signaler à M. le ministre cet oubli regrettable c'est le faire cesser et lui donner l'occasion de faire un acte de justice qu'il sera heureux d'accomplir. Signé ^ Crémieux, député d'Indre-et-Loire. Depuis plusieurs années je suis avec grand intérêt, autant que mon peu de connaissances me le permet , les si utiles et si constants travaux de M. Guérin-Méneville. J'ai été à même de le connaître pour la première fois dans nos temps de troubles , lorsque j'avais l'honneur de commander la 12" légion , et c'est en voyant le brave XIII garde national , Texcellent citoyen, sur nos tristes champs de ba- taille, que j'ai connu le jeune et laborieux savant. Il est, suivant moi , peu d'hommes plus intéressants , et j'ai souvent pensé que si sa modestie ne lui inspirait pas trop de discrétion le gouverne- ment serait déjà venu au secours de ses travaux ; et quand , dans ce moment, je pense à l'élévation et à la générosité des sentiments de M. le ministre de Tinstruction publique, j'éprouve un vrai bonheur, je ressens une vive espérance en mettant M. Guérin- Méneville et ses travaux sous cette protection si juste et si bien- veillante. Signé , Le président Agier, membre de la Chambre des Députés. J'éprouve un sentiment de honte à joindre mon témoignage à tous ceux qui précèdent , et auprès desquels le mien sera de si peu de poids. Je ne puis que manifester à M. le ministre de l'ins- truction publique la confiance que m'inspire à l'avance le jugement qu'il portera sur Futilité des travaux de M. Guérin-Méneville et l'espérance qu'il voudra bien lui accorder les encouragements qui sont à sa disposition. Il serait peu honorable pour notre époque, et l'on pourrait notamment reprocher à l'administration que des travaux aussi recommandables fussent une cause de ruine en même temps qu'un titre d'honneur pour leur auteur. Signé, H. Boulay de la Meurthe, membre de la Cham- bre des Députés, actuellement vice-président de la République. L'importance du recueil publié par M. Guérin-Méneville ne peut manquer d'attirer l'attention de M. le ministre. Pour ma part, je suis heureux de joindre mon suffrage à tous ceux qui précèdent , en faveur d'une publication si éminemment utile et recomman- dable. Signé , F. de Lasteyrie , député de la Seine. En outre, un grand nombre de collaborateurs du Magasin de zoologie et de la Hevue zoologique présents à Paris, lors de l'envoi de cette pétition , avaient adressé à M. le ministre une de» mande collective dont voici les conclusions : Le directeur fondateur du Magasin de zoologie\ ne pouvant plus fîoutemr ces pertes , va être obligé de cesser cette publication , dont la collection forme 15 volumes ornés de plus de d,400 plan- ches. Cependant ce recueil est de la plus grande utilité aux zoolo- gistes ; il est cité dans tous les pays, par les professeurs dans leurs cours, par les auteurs de traités généraux, etc. Il est con- sulté par tous ceux qui veulent publier des objets nouveaux , et il renferme une quantité si considérable de matériaux , qu'il forme un dépôt de faits importants , un Magasin , enfin , dans lequel aucun zoologiste travaillant sérieusement ne peut se dispenser de puiser, quand il n'y dépose pas ses découvertes. Par ces motifs , les soussignés ont l'honneur de prier M. le mi- nistre de Tinstruction publique de vouloir bien venir en aide au directeur du Magasin de zoologie^ afin que cette publication, aussi utile à la science qu'honorable pour notre pays, ne soit pas interrompue. Les deux Recueils scientifiques réunis aujourd'hui sont cités continuellement dans les ouvrages qui se publient dans tous les pays. A chaque page des Jrchives d'histoire naturelle de Ber- lin, de Londres, Vienne, Turin, Moscou, Pétersbourg, Philadel- phie, etc., les travaux insérés dans le Magasin et dans la Revue zoologique sont mis à contribution avec empressement, ce qui met en honneur, dans tout le monde savant, le nom des zoologistes français. Voici, entre beaucoup d'autres, un passage que l'on trouve dans le Rapport sur les progrès et Véiat actuel de V Ornithologie en 1845, publié par l'un des savants les plus éminents de l'An- gleterre, M. Strickland, président de la Société zoologiqùe de tondres : K Parmi les ouvrages modernes de cette classe ( mélanges, des- criptions, etc.), \q Magasin de zoologie ôe'yi. Guérin-Meneville, commencé en 1851, doit être d'abord mentionné. Cette publica- tion mérite, à cause de l'excellence de la matière qu'elle contient, et de son prix modéré^ les encouragements des zoologistes. Ce re- cueil est rendu plus comniôde aux naturalistes sérieux^ en ce qu'il est vendu en sections séparées. La partie ornithologique de ce jour- nal contient les meilleures observations de MM. Isidore Geof- froy - Saint-Bilaire , De Lafresnaye , d'Oriigny, Eydoux , Gervàis^ Lh'ehntntér^ À. Vêles ieft et autres. Beaucoup deform' s XV nouvelles et imjoortantes y sont dec.i iles et figurées avec une grande exactitude, et quoique les auteurs ne soient pas toujours de l'avis des ornithologistes anglais, ils font néanmoins grand cas des docu- ments de ces derniers. iKv. KT i^iAG. DE zoouxiiK. {Jauvicr 1849.) servations qui nous sont propres, sur les individus autre- fois décrits par Vieillot et M. Lesson. Nous pensons que les types de Daudin sont assez connus pour qu'il nous soit permis de garder le silence en ce qui les concerne. A. Types de Vieillot. Dans les diverses livraisons du Gênera of Birds, M. Gray n'a parlé que du Strix maculosa et du Strix crassirosiris de Vieillot : il n'a rien dit ni du Strix persica, ni dn Strix superciliosa, ni du Strix fusca de cet ornithologiste. Il n'a probablement pas su la place qu'ils devaient occuper. Nous allons copier les diverses descriptions de ces espèces, dans la deuxième édition du Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle^ et ensuite dans la partie ornithologique de V En- cyclopédie. Une fois cette œuvre terminée, nous ferons connaître notre opinion définitive à leur sujet, en priant nos confrères de vouloir bien examiner les pièces du pro- cès, pour adopter ou rejeter notre manière de voir. 1" strix persica, Wieill. « Le Strix persica^ dit Vieillot ( Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle , 2^ édit. , vol. VII, p. 26), est de la taille de notre Chevêche , dont ce n'est peut-être qu'une variété : phimage blanchâtre, tacheté de gris un peu blond; doigts velus; bec et ongles jaunâtres. » La diagnose de, Y Encyclo- pédie^ vol. III , p. 1289) est plus complète. La voici en entier: ^trix alhida, griseo maculata, rostro flavicante, digitis hirsutis. — Blanchâtre et tachetée de gris; bec jaunâtre, doigts velus. « L'individu qui a servi à cette description est au Mu- séum d'histoire naturelle. Son plumage est blanchâtre, tacheté de gris un peu blond. Peut-être n'est-ce qu'une variété accidentelle de notre Chevêche, dont elle a la taille. — La Perse, v Le type de cette description est évidemment la Chevêche originaire de Perse (du voyage d'Olivier), et qui est encore étiquetée comme étant une variété de la Chevêche corn- TRAVAUX INÉDITS. 19 muDe. En examinant cet individu, il est facile de s'aperce- voir que la description de Vieillot n'est pas tout-à-fait aussi correcte qu'elle devrait l'être. Si le plumage est blanchâtre, ce n'est, en effet, que sur les parties inférieures. Au-dessus, la teinte du fond est plutôt la couleur isabelle, que tous les zoologistes considèrent comme étant la teinte caractéris- tique des animaux du désert. .Les taches sont blanches, mais d'un blanc un peu gris. En dessous, le fond de colo- ration est interverti : le fond ici est blanc, les taches d'une nuance semblable à celles de la base de coloration du dessus. En comparant le Strix persica au Strix passerina de notre Europe, les différences sont extrêmes, par suite de la couleur presque noire de cette dernière espèce. Mais les individus d'Algérie, dont M. J.-J. Levaillant a fait une es- pèce sous le nom de Strix numida, viennent un peu re- lier les deux types. Il est probable qu'il ne s'agit ici que d'une variété locale ^ car, comme nous en avons vu un se- cond provenant du voyage en Perse de M. Au cher Eloy, comme nous en possédons un jeune, originaire de Nubie, d'où M. Lefebvre l'a rapporté et qui ressemble beaucoup au Strix persica, nous ne pouvons admettre que c'est une va- riété accidentelle de notre Chevêche. 2** Strix super ciliaris , Vieill. «Face d'un blanc roussâtre, larges sourcils blancs ; bec de cette couleur. Parties supérieures d'un brun marron , parsemé de petits points blancs sur la tète et de quelques mouchetures arrondies sur les ailes; parties inférieures blanches , avec des bandes transversales d'un brun marron , très- rares sur le ventre et nulles sur les parties postérieures; doigts velus; bec allongé, couleur de corne jaunâtre; taille un peu supé- rieure à celle de notre Chevêche. Cet oiseau est au IMuséum d'his- toire naturelle. Je ne connais pas son pays. » ( Nowoeau diction- naire d'histoire naturelle^ vol. VII, p. 55.) Sauf la diagnose latine (1), qui ne nous apprend rien de (1) Elle est ainsi conçue : S. facie rufescenle alba ; superdlUs latis, alhis; corpore supra spadiceo , siiblus albo, badio transvershn striato; vertice alisque suprà albo pur.clalis; ro,\iro flavesccnlc ; dUjitis hirsuii>i. 20 p.Ev. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Jànviev 1849.) nouveau, la description de V Encyclopédie (page 1293) est absolument conforme à celle du Dictionnaire. Comme les renseignements donnés par l'écrivain, relativement à la pro- venance, étaient û'une nullité désespérante, nous avons été obligés de répéter fréquemment nos recherches et nos comparaisons avec les individus que nous supposions avoir servi à Vieillot. Avec de la persévérance, nous sommes par- venus à nous convaincre que le Sirix superciliaris était la même espèce que le Strix Sonnerati , Tem (col. 21) ; Noc- tua Sonnerati, Less ; Athene Sonnerati, G. R. Gr. Notre in- dividu a donc servi à Vieillot et à MM. Temminck et Lesson. 5° Strix fusca, Vieill. « Se trouve à Saint-Domingue et à Por- to-Ricco , d'où ont été apportés les deux individus que je décris ci-^rès : leur plumage est brun sur toutes les parties supérieures, avec quelques taches blanches en forme de larmes sur les ailes; blanc sur les inférieures , et couvert de taches brunes plus ou moins grandes; la collerette est totalement grise chez l'un, blan- châtre près du bec chez l'autre ; les pennes de la queue brunes ; les doigts velus; le bec et les ongles couleur de corne. » ( Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, vol. VII, p. 22.) Dans VEncyclopédie (p. 1288), la diagnose latine se trouve sur ajoutée. Nous la donnons en note (1), comme nous l'avons fait pour l'espèce précédente. Sauf cette addi- tion, la description ne nous apprend qu'une chose ; mais elle est fort importante, décisive, c'est que cette Chouette, ou plutôt cette Chevêche, qui a été apportée de Porto-Ricco parle naturaliste Maugé, habite aussi Saint-Domingue. Muni de ce renseignement, nous n'avons pas tardé à nous con- vaincre que le Sfrix fusca (Vieillot) était la même espèce que le Strix Maugei, Tem (col. 46) 5 Noctua Mauyei, Less ; AtheneM augei , G. R. Gr. Les renseignements dans lesquels nous venons d'entrer nous semblent de nature à faire considérer les Slrix Mau- gel et Strix Sonnerati^ de M. Temmincl^, comme formant (1) strix supra fusca; svhlus alba, fusco moeulata; alis albo guttata; rectri- cihus lateralibus exteriorihus albo extus maculalis; rostro corneo, digitis hirsu/is. TRAVAUX INÉDITS. 21 deux doubles emplois. Les noms d'Athene Maugei et d'A- thene Sonnerati doivent donc être remplacés par ceux d'i4- thenefusca et à'Athene super ci liaris. B. Types de M. Lesson. M. Gray a fait pour les espèces de M. Lesson le contraire de ce qu'il avait fait pour celles de Vieillot : il les a toutes admises. Nous allons voir que, malheureusement, ce zoo- logiste a procédé avec un peu trop de légèreté. Pour cela, nous allons passer successivement en revue tous ces types, en .commençant par le Noctua frontata, 1<> Noctua frontata (p. 106). De la taille de la Chevêche à collier : brune sur la tête et le corps; le front blanc; des goutte- lettes en larmes blanches sur les couvertures des ailes ; l'extrémité des rémiges blanche. Tout le dessous du corps flammé de blanc et de brun ; la queue barrée de brun et de blanc ; les doigts très- velus jusqu'aux ongles. Patrie ignorée. Cette espèce ne diffère pas de celle dont M. Gould a donné une description , en premier lieu , sous le nom d^Athene fortis; en second lieu, sous celui d''Athene con- nivens, parce qu'il la rapporte au Falco connivens de Latham. Qu'on applique à VAthene connivens la descrip- tion de M. Lesson, on la trouvera parfaitement exacte, avec cette différence cependant que les extrémités des rémiges ne sont vraiment pas blanches, et que cette expression n'est applicable qu'aux taches blanches des rémiges secondaires. Mais comme M. Lesson n'a pas eu notre oiseau sous les yeux, et ne l'a si imparfaitement décrit que parce qu'il l'a vu de côté, son erreur est fort concevable. L'individu qui nous paraît être le type avait été rapporté de la Nouvelle-Hollande par un officier de la frégate La Té- thîjs, lors du voyage de M. le capitaine de Bongainville. C'est par suite d'un échange avec M. Florent Prévost que notre Musée en est actuellement possesseur. Si nous ne disons pas d'une manière positive que c'est le type, c'est Éâ REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE {Janvier 1849.) par suite du silence que garde M. Lesson sur ce sujet : il n'indique point en effet le Musée de Paris -, mais comme le travail dans lequel sa description est insérée a été fait , a été composé dans notre Musée, nous croyons ne pas trop nous aventurer par l'assertion émise ci-dessus. 2® Scops lophotes^ Less. (p. 107, n° 27). Voici la diagnose de M. Lesson : « Tout le dessus du corps brun foncé , ponctué de roux , mais par points très-ténus , très-rapprochés et très-nom- breux. Le dessous du corps roux, flammé de noir, formant une masse brune sur la poitrine; les huppes élargies à la base. Patrie inconnue. » Je rapporte à cette description, désespérante par sa concision et qui ne nous fait même pas connaître la taille du type décrit, un individu de la collection du Musée de Paris, originaire de Cayenne, et qui a été acquis à M. Per- rot, en 1826. Cet individu, par sa taille, est un peu supé- rieur au Strix atricapilla, Natt., Tem. Il est brun, très- foncé sur toutes les parties supérieures : cette teinte est vraiment noire sur la tête. Moins foncé ailleurs, chaque plume porte des petits points et des petites lignes ondulées de couleur blanche : quelques-uns sont cependant roux. Ces points et ces lignes n'occupent guère que la motié in- férieure des plumes : la partie la plus rapprochée de leur insertion en est privée. Sur le milieu du dessus du cou, ces points sont devenus plus grands, formant de petites ta- ches, les unes blanches, les autres fauves. En se groupant, elles établissent , depuis la huppe du côté gauche , jus- qu'à un pouce environ de celle du côté droit, une bande arrondie, de forme convexe par le bord qui regarde le dos, concave par le bord opposé. A gauche, cette ligne aboutit, au-dessous de la huppe, à une plaque de points fauves qui se continue en arrière et en dehors, et se ter- mine , sur les côtés en arrière du fouet de l'aile , en deve- nanl plus divisée. A droite, la même disposition se re- produit , mais la plaque est beaucoup moindre , et ne com- munique pas aussi immédiatement avec la ligne du cou. TRAVAUX INliDITS. 23 Toutes les couvertures des ailes sont colorées comme le dos ^ mais le dessus de la tête est exempt de taches et de petits points : on n'en aperçoit que sur le sourcil, et au- dessus du bec. Ils sont plutôt fauves roux que blancs. La huppe est composée de plumes assez étalées et assez lar- ges. Leur fond de coloration est le même que celui de la calotte crânienne : presque toutes présentent des points îauves roux , en arrière et en avant 5 chez quelques-unes il y a des bandes transversales de la même couleur. C'est sur la moitié interne des deux faces de la plume que ces nouvelles teintes sont principalement répandues. Les rémiges sont brun très-foncé en dessus ; mais sur leur moitié externe existent des taches fauves, de forme quadrangulaire, présentant quelques petits points blancs dans leur centre. A ces taches, correspondent sur la moitié interne, des bandes d'un gris brun clair, très-difficiles à apercevoir sur les premières pennes. A mesure que les rémiges deviennent plus internes, les taches fauves exter- nes sont remplacées par d'autres beaucoup moins imi- tées et de couleur blanchâtre plutôt que fauve. Ces taches ne sont pas isolées comme celles des primaires : elles sont liées entre elles par des petits points blanchâtres et fauve blanchâtre répandus le long du bord externe des pennes. A l'extrémité de toutes les rémiges, ces points blanchâtres et fauve blanchâtre se manifestent de nouveau et sur les deux bords de la plume. C'est une reproduction du mode de coloration de la région dorsale \ en dessous, la colora- tion de l'aile est plus terne, moins foncée. Les couvertures inférieures sont fauves, et un peu blanchâtres sifr le fouet de l'aile. La face intérieure est, en dessous des couvertures, sillonnée transversalement de bandes alternativement bru- nes, fauves et fauve blanchâtre. Tout-à-fait en dessous, en- fin, reparait le mode de coloration que nous avons déjà décrit, comme étant propre, en dessus , aux rémiges pri- maires. La principale différence consiste en ceci : c'est que les petites taches qui se trouvent occuper la face externe 24 REY. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1849. ) des pennes sont blanchâtres, au lieu d'être fauves. Dans cette espèce, la quatrième penne de l'aile est la plus lon- gue, la cinquième régale presque. Voici maintenant le mode de coloration des parties in- férieures : Les parties latérales de la région thoracique sont occu- pées par deux grandes places à fond noir. Le fond de co- loration des plumes qui la composent, c'est le noir \ mais* sur ce noir se trouvent jetées des taches et des points blan- châtres et fauves. Mais le fond noir est prédominant. Dans l'espace situé immédiatement au-dessous du bec, la teinte fauve devient plus facilement apercevable. Elle est plus distincte encore au milieu du thorax : c'est là que com- mence à se manifester le fauve roux des parties abdomi- nales. Sur l'abdomen, en effet, sur les côtés, comme au milieu, le fauve roux prédomine. Les plumes sont presque en en- tier de cette couleur : leur rachis est occupé par des traits brun foncé : sur certaines, ce trait est très-mince, sur d'au- tres plus étalé ; sur les premières, il s'élargit quelquefois dans un point du trajet. A droite et à gauche du rachis se voient, adoptant une disposition transversale , de petits points d'un brun plus clair, qui quelquefois se réunissant forment une vraie ligne en zig-zag. Dans'Pintervalle de séparation des tarses, la coloration est presque uniformé- ment fauve. Quant à la queue, qui est carrée, de longueur moyenne, et dont l'extrémité est presque atteinte par les ailes, ses cou- vertures supérieures sont dé la couleur du dos. II en est de même des rectrices médianes. Dans les latérales, les Ugnes sont mieux formées transversalement ; leur teinte est plus blanche. En dessous, la teinte noire est plus effacée, et il se produit pour toutes les pennes ce qui a lieu, en dessus, uniquement pour les latérales. Les couvertures inférieures sont fauve roux : les points de couleur différente peuvent être considérés comme totalement effacés. TRAVAUX INÉDITS. 25 La face et les poils qui couvrent le bec des deux côtés sont presque en entier noirs, fort peu nuancés de roux. Le bec, droit jusq^i'aux narines, se courbe ensuite et forme un crochet saillant. La pointe est couleur de corne*, la base parsemée de noir et de noirâtre. 11 en est de même de la mandibule inférieure, à cela près que la base est de même couleur que la pointe. Quant aux tarses, ils sont assez élevés, jaunâtres, et pa- raissent avoir été couverts d'un duvet fauve strié trans- versalement de brun. Les seuls doigts qui restent à Tune des pattes de notre individu sont colorés comme les tarses : l'ongle est , au médius , assez allongé et bien acéré ; brun dans presque toute son étendue, il est couleur de corne à sa base, et dans une faible partie de son étendue. Sur la face interne , à l'ongle du pouce, le brun occupe, au con- traire, un espace fort minime. Les dimensions de cet individu sont les suivantes ? Longueur depuis le bout du bec jusqu'à l'extrémité de la queue ( mesure prise par le dessus du corps), 0, m. 29. — Idem du. bec (le long de sa courbure), 0, m. 025. — Idem de la queue ( mesurée en dessus ), 0, m. 075. — Idem du tarse, 0, m. 035. — Idem du doigt médius, sans l'ongle, 0, m. 015. — Idem du doigt médius, avec l'ongle, 0, m. 033. — IdemdM pouce, sans l'ongle, 0, m. 01.— Idem, du pouce, avec l'ongle, 0, m. 021. Cette espèce a les plus grands rapports avec le Hibou nudipède de Vieillot, figuré dans la planche 22 du travail de cet ornithologiste éminent sur les oiseaux de l'Amérique septentrionale. La différence principale est fournie par le mode de coloration du disque et des côtés de la face : elle est grandement mélangée de blanc et de jaunâtre chez le Bubo nudipes ; elle est vraiment noire chez notre indi- vidu. En second lieu, suivant Vieillot, chez le Bubo nudi- pes, la queue est arrondie à son extrémité : or, elle est vrai- ment carrée chez le Scops lophotes. Telles sont les diffé- rences principales qui séparent ces deux types spécifiques, 26 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 18i9. ) et si nous ne nous prononçons pas d'une manière plus définitive sur leur réunion ou sur leur séparation, cela tient à ce que nous n'avons pas encore pu voir un seul individu qui reproduisît d'une manière complète les traits spécifiques signalés par Vieillot. 5° Scops de Java [Scops Javanîcus, Less., p. 107, n° 23). M. Lesson considère cette espèce comme pouvant être le Strix lempyi de Horsfield. M. Gray rapporte, au contraire, ce dernier type au Strix noctula, Reinw, Tem. Voici la description : « En entier d'un jaune roux soyeux , vermiculé de brun , plus foncé sur la tète, le dos et les épaules; bec robuste; tarses prononcés. Habite l'île de Java (Leschenault), et Sumatra (M. Diard). Par cette dernière diagnose, les deux individus types de l'espèce se trouvent bien indiqués. On ne peut douter que ce ne soient les deux individus encore existants au Musée de Paris. Or, ces individus ressemblent infiniment au Scops nodule (Strix noctula, Reinw). La seule différence bien appréciable à l'œil consiste en ceci, que le Scops Javani- eus est plus brun, plus noirâtre dans ses parties supérieu- res ; plus jaune, plus fauve, plus roussàtre, au contraire, dans ses parties inférieures. Ce n'est donc que d'une ma- nière très-dubitative que nous séparons maintenant les deux types. Nous les réunirions peut-être plus sûrement, si les Strix noctula que nous avons examinés venaient de Java, au lieu d'être originaires, comme ils le sont, du con- tinent indien. On concevra dès-lors notre hésitation : entre des individus de localités si différentes, doivent exister des dissemblances dont la valeur ou la nullité spécifique nous seront, sans nul doute, ultérieurement fournies par l'ob- servation. 4" Scops de Porto-Ricco ( Scops Portoricensis , Less. , p. 107). Cette espèce, basée sur un individu apporté de Porto-Ricco au Musée de Paris par le voyageur Mangé, a été, depuis 1830, époque des premières notions qui ont été fournies sur elle, décrite et figurée par M. Desmurs (livre V% pi. 26). Nous pouvons donc garder le silence à TRAVAUX IM'IDITS. 27 son égard, car elle peut être considérée comme étant pré- sentement une des mieux connues. 5" Duc sultan {Bubo sultanus, Less., p. tl5, n" 47). Pas plus pour cette espèce ci que pour certaines des pré- cédentes, M. Lesson n'indique ni le Musée qui renferme son type , ni le lieu de provenance d'où il est originaire. Voici sa description : De la taille du grand Duc d'Europe. Bec noir à la base , jaune de corne à l'extrémité, long, puissant, à mandibule supérieure très-recourbée ; de longs poils sur la cire, rai- des, noirs-, huppes élargies, brunes. Tout le dessus du corps brun, vermiculé de blanc sur la tête et sur le dos ^ les ailes pruineuses, à épaules brunes sans taches. Le dessous du corps d'un brun clair pruiné de blanc ; couvertures infé- rieures blanches. Tarses recouverts jusqu'aux ongles de poils courts serrés et blancs. Cette description s'applique de tout point à un individu de la collection du Musée de Paris, originaire du Sénégal, et acquis par échange, en 1825, à M. Florent Prévost. Or, cet individu est un .Strix lactea, Temm. : c'est ce Strix lactea que M. Lesson décrit (page 111) dans son Traité d'Or- nithologie^ sous le nom ài'Otus lacteus. Ainsi donc VAthene frontata^ G. R. Gr. {ISoctua fron- tata, Less.), et le Buho sultanus, Lesson, doivent être rayés du nombre des espèces, comme constituant de dou- bles emplois. Je soupçonne fort qu'il pourrait en être plus tard de même du Scops Javanicus. Je terminerai en di- sant que j'ignore pour le moment si M Lesson , depuis la publication de son Traité d'Ornithologie, a rectifié les dé- terminations dont il vient d'être question : s'il en est ainsi, les réflexions critiques qui précèdent ne sont applicables qu'aux travaux plus récents de M. G. R. Gray. Mais, quoi- qu'il en soit, il est évident que nous ne pouvions laisser des faits de cette nature se fixer dans la science. Nous avons trouvé un devoir à accomplir : nous croyons avoir bien fait en n'hésitant pas devant la tâche qu'il nous imposait. 28 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Jauviev 1849.) En finissant, qu'on nous permette quelques rectifications qui nous sont encore personnelles. La première est relative à quelques espèces d'origine Madécasse que nous avons déjà publiées, mais que nous devons dire l'avoir été avant nous. Notre Glaréole de Geoffroy {Glareola Geoffrotji), et notre Biensis typus, avaient déjà reçu de M. Jules Verreaux (The south African quarterly Journal^ 2" vol., p. 80), le nom de Glareola ocularis, et de Rallus Madagascarien- sis. Quant à notre Gallinago Bernieri, M. le prince de Canino Pavait décrite dans la Faune italienne, sous le nom de Gallinago macrodactyla (Article de la Bécassine de Brehm, Gallinago Brehmii), En second lieu, nous profiterons de la même occasion pour adresser nos remerciements à M. Hartlaub qui, l'an dernier (Revue zoologique^ 1847, p. 80), a bien voulu ma- nifester publiquement l'intérêt qu'il porte à nos études sur les types peu connus du Musée de Paris. Mais nous devons ajouter que si la science ornithologique retire quelques fruits de ce travail, l'honneur de l'initiative doit en reve- nir au professeur du Muséum, à la chaire duquel nous sommes attachés. C'est M. Geoffroy qui, lors de nos pre- mières déterminations, porta notre attention sur l'impor- tance de la conservation des types si nombreux que possède notre collection nationale . En persévérant dans cette voie, nous ne faisons donc que suivre les inspirations dont nous lui sommes redevables, inspirations dont la tendance si progressive sera, sans nul doute, appréciée à sa juste va- leur par la zoologie contemporaine (1). (1) La détermination des Rapaces nocturnes du Musée de Paris nous a fait con- naître quelques espèces que nous croyons nouvelles et dont nous allons donner une courte diagnose : Athene melanotus, Nob. Espèce fort semblable à YAthene torqmta^ G. R. Gr. Slrix torquala, Daud. ) : en différant principalement par le mode de coloration de la queue. Les bandes blanches des rectrices sont plus petites et plus grêles , surtout à la face supérieui-e; elles sont au nombre de trois, en dessous comme en dessus. L'habitat est également différent : YAthene melanotus vient du Brésil ; l'A- thene torquala est, au contraire , originaire de Cayenne. TRAVAUX INÉDITS. 29 Description d'une nouvelle espèce ô^Anodonte ; par MM. Jules Ray et Henri Drooet, à Troyes. Nous avons dit, dans un précédent article, que les tra- vaux des naturalistes modernes nous faisaient penser qu'il en serait prochainement pour le genre Anodonte comme il en a été pour certains autres dans diverses classes d'ani- maux. Autrefois tel genre ne comptait qu'une ou deux es- pèces, qui maintenant en possède un bon nombre, grâce aux études des savants modernes. C'est ainsi qu'en France même on reconnaissait à peine quelques espèces de chauve- souris avant le Mémoire que Daubenton publia en août 1759, Mémoire dans lequel cet illustre naturahste indiqua la route que les auteurs allemands ont suivie depuis. Ac- tuellement personne ne conteste l'admission des espèces si nombreuses de ces animaux curieux. Pour second exemple, nous pourrions encore citer les Campagnols, dont les dé- vastations nécessitaient la connaissance des mœurs parti- culières à chaque espèce , et qui étaient bien peu étudiés il y a quelques années seulement. Sans les recherches de M. de Sélys deLongchamp, aucun naturaliste ne songeait, pour ainsi dire , aux découvertes multipliées auxquelles ils devaient donner lieu. Scops rutiltts, Nob. Taille du Scops d'Europe : roux assez vif en dessus, avec des flammèches longitudinales noires et des taches transversales fauves. Bande longitudinale blanche sur les scapulaires. Aigrettes courtes , de même couleur que les parties supérieures. Parties inférieures d'un roux beaucoup plus clair que les supérieures , chaque plume offrant sur ses deux faces des petites bandes de couleur blanche. Habite Madagascar. Ce même travail de détermination m'a permis de connaître le Nyctalops sty- gius, de Wagler ( Otus stygius , G. R. Gr. ). C'est bien un Otus, comme l'a con- jecturé M. G. R. Gray, et il est probable que le seul motif un peu plausible de l'isolement générique de cette espèce consiste dans la coloration uniformément noire de ses parties supérieures. Wagler ne connaissait pas d'une manière précise le lieu de provenance de l'individu qu'il a décrit , car il le dit originaire du Brésil ou de l'Afrique méridionale. Notre exemplaire provient du voyage de M. Auguste Saint-Hilaire au Brésil. C'est le même individu que , dans son Traité d'Ornitholo- gie (page 110), M. Lesson décrit comme une variété brésilienne de notre Hibou commun . 30 REV. ET M.\G. DE ZOOLOGIE. {Jaiivicr 1849.) Aujourd'hui donc on peut dire avec quelque certitude, en voyant la savante publication entreprise depuis peu par M. l'abbé Dupuy sur les mollusques de France, que les Anodontes seront étudiées comme elles le méritent, et que ce naturaliste donnera à ce genre toute l'extension dont il est susceptible. On ne le verra plus restreint à trois espè- ces, et même à une seule, comme certains auteurs sem- blaient le faire. Il est d'ailleurs nécessaire de s'expliquer ici sur le mot espèce. Généralement on entend, par ce mot, un type d'or- ganisation , de forme et d'activité , rigoureusement déter- miné, qui se perpétue successivement par génération di- recte et d'une manière indéfinie avec la même constance de caractères. Cette définition, quoique assez précise , n'a pas laissé que de docner lieu à des manières très-différentes de l'envisager. Certains naturalistes, qui croient difficilement à la multiplicité des espèces, ne considèrent que comme variété, une réunion d'individus, dont la ressemblance s'é- loigne peu du type , mais qui se ressemblent entre eux et qui, en se reproduisant, donnent des individus semblables à eux. Dans ce cas ci , nous pensons que ce groupe ( si l'on ne veut pas l'appeler espèce ) doit être au moins qualifié variété constante et distingué de l'a variété accidentelle. Dans celle-ci, les enfants ressemblent à la souche primor- diale, et n'offrent pas les anomalies de leurs parents, tandis que dans les variétés constantes , de même que dans les es- pèces, les enfants ressemblent aux individus qui les ont produits directement. Quelques zoologistes ont été jusqu'à vouloir réunir les genres ïJnio et Anodonta en un seul , en se fondant sur l'i- dentité des animaux dans ces deux groupes, ne pensant pas que des caractères tirés de la coquille soient suffisants pour opérer une distinction générique. D'autres ont donné dans l'excès contraire : les auteurs américains, par exemple, ont tellement multiplié les espèces de ces deux genres, qu'ils se sont attiré le reproche opposé. De part ou d'autre, ÏIIAVAUN INKDlTfi. 31 il va eu exagération. Pour nous, nous pensons, de même que le naturaliste d'Auch, quMl est assez indifférent d'ap- peler espèce, ou variété constante, un groupe nettement séparé d'un groupe voisin , et qui se reproduit constam- ment sous la même forme et avec les mêmes caractères. Ces réflexions nous ont été suggérées par la lecture de l'ouvrage de M. Dupuy, et répondent d^avance aux objec- tions qui pourraient être faites par les partisans de l'an- cienne école. Peut-être aurions-nous dû prendre pour nom générique le mot Anodontites , imposé par Bruguière, plus de dix ans avant Draparnaud, dans les planches de l'I'^ncyclopédie ; mais le mot Anodonta étant généralement adopté jusqu'à présent, nous avons cru devoir le conserver. Nous allons décrire, dans le genre Anodonte , une es- pèce nouvelle découverte dans le département de l'Aube , comme celle que nous avons publiée au m'ois d'août der- nier. Il nous a été impossible de la rapporter à aucune de celles décrites jusqu'ici. Nous ne pouvons mieux faire, pour la nommer, que de la dédier au savant qui vient d'entre- prendre l'histoire naturelle des mollusques de France. Que M. l'abbé Dupuy veuille bien agréer cette légère marque de notre estime et de notre reconnaissance! Nous Pavons fait figurer (pi. 1 et pi. 2, fig. 1 et 2 ) sous deux aspects, suivant notre méthode : vue par le côté, et vue par la charnière. Déplus, nous avons cru devoir, afin d'en faire mieux saisir les caractères, donner la coupe mé- diane des valves réunies. De cette manière , on la recon- naîtra aisément^ et si par hasard elle se trouvait déjà dé- crite par un auteur étranger ( ce que nous ne pensons pas, d'après nos recherches et celles de nos correspondants ), l'erreur serait facile à relever. Cette espèce , comme V Anodonta Millelii (pi. 2, fiu. 3), a été établie non pas sur quelques individus, mais sur des centaines d'échantillons. Ce n'est donc pas une variété ac- cidentelle de forme, de taille ou de coloration , d'une espèce 32 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1849.) voisine , mais bien un type constant et nettement caractéri- sé. On la retrouve d'ailleurs dans des localités très-distantes l'une de l'autre. C'est aussi l'avis des conchyliologistes exercés auxquels nous l'avons soumise , et en particulier de M. Dupuy, qui, dans une de ses lettres, nous en parle de la manière suivante : (c Votre grande Anodonte (en compa- raison de l'Anatina , avec qui elle vit ) me paraît quelque chose de très-remarquable, si cette forme, cette taille, cette disposition sont constantes. » Anodonta Dupuyi. Testa magna, ovata oblonga, tumida, ventricosissima , rugosa, minus superius, miiltô inferius sulcata, valde crassa , ponderosissima , opaca ; posterius brevissima , ellip- tica ; anterius elongata , vix alata , in rostrum obtuse angulatum producta : Margine inferiore et superiore ssepiùs ferè parallelis , inferiore convexiusculo , ad marginem antero-superiorem inflexo ; Umbonihus tumidis, decorticatis, ligamento valdè prominente, crasso , nigrescente , gibboso , sub natibus longiùs producto ; Testa superius ad rostrum notabiliter déhiscente ; Epidermide bruneo- nigrescente , ad umbones suh rubricato ; Testa interiùs caerulaea- albida, lacteis maculis variegata; lamina cardinaU recta; sinu cardinali notandissimo ; margine interiore crasso , limbato ; im- pressionibus muscularibus profundis. Animal .-Album, crassum, obesum. Coquille grande, ovale-allongée, renflée et très-ventrue, grossièrement sillonnée, surtout à la partie inférieure , où les stries d'accroissement sont très-sensibles et lamelleuses 5 opaque , très-épaisse et d'un poids remarquable 5 très-courte et semi-elliptique postérieurement; très-allongée, obtusé- ment bi-anguleuse , et à peine ailée à la partie antérieure ; bords supérieur et inférieur le plus souvent presque paral- lèles ( quelques fois cependant le supérieur se relève, ce qui rend un peu plus sensible l'angle de l'extrémité antérieure du ligament); bord inférieur presque droit, sensiblement relevé antérieurement pour former l'un des angles du bec; sommets fortement excoriés et laissant apercevoir la partie nacrée du test ( cette dénudation s^étend quelquefois sur les stries du ventre de la coquille) , protubérants, légèremenî jxev ci: Xcuj. dc-^cC: 1649. ^i 1 /V Nù-olv-. Zilh. J. Fi^oivent. Anodonta BTjLjjtLui^. JiunLC et Mcu\ 3c- ^oi. / 2. Jnodonla Dupuyi . 3 Anodonfa Milletii . TRAVAUX INÉDITS. 33 ridés et d'un blanc qui tranche avec la couleur de l'épi- derme ^ ligament très-proéminent, gros, épais, bossu et si- nueux, de couleur noire, passant sous les nates et se pro- longeant assez loin derrière les crochets sous la forme d'une membrane papyracée ; une échancrure très-remarquable à la partie antérieure du ligament^ le bâillement de la partie antero-supérieure de la coquille est ordinairement très- prononcé et offre un ellipsoïde très-allongé-, épiderme d'un brun noirâtre , plus clair et souvent rouge-cuivré au-des- sous des nates , rarement rayonné de teinte neutre dans sa partie médiane et abdominale-, nacre d'un blanc pâle, par- semé de grandes taches lactées livides ; lame cardinale grosse, mais peu saillante, droite; sinus long et très-mar- qué; bord interne inférieur très- épais, marginé surtout postérieurement. En abaissant une ligne verticale des crochets sur la base , on trouve que la partie postérieure est comprise trois fois au moins dans la partie antérieure. La coupe médiane de la coquille présente, au bord infé- rieur, la forme un peu arrondie du ventre d'un poisson, tandis que dans la plupart des autres espèces la même coupe est très-anguleuse inférieurement et offre plutôt la forme d'un coin allongé. L'animal se distingue de ses congénères par son épais- seur, son obésité, sa blancheur, son pied grisâtre, et par l'absence des deux ampoules que l'on remarque de chaque côté du dos sur d'autres espèces , quand on le sort de l'eau bouillante pour en détacher la coquille. Dimensions de l'in- dividu figuré : Larg. 130 millim. , haut. 69: épaiss. 49. Le poids de la coquille est de 62 grammes. Dimensions d'un individu plus petit : Larg. 105 millim. ; haut. 60; épaiss. 44. Le poids de la coquille est de 45 grammes. Cette Anodonte habite les eaux tranquilles , bourbeuses et ombragées. Nous l'avons recueillie déjà dans trois loca- lités : à Notre-Dame-des-Prés , près Troyes , dans un canal 2* SÉRIE. T. I. Année 1849. 5 34 REv. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Janvier 1849.) alinienté par le ruisseau de Vienne; à Bar-sur-Aube, dans un vivier formé par un petit bras de IWube^ et à Villeme- reuil, dans un étang. De plus, nous l'avons reçue du dé- partement de la Marne, par les soins de M . Gerbe, qui Pavait trouvée dans les fossés qui environnent Vitry-le-Français. Nous avons observé deux variétés accidentelles et mons- trueuses , très-singulières : l'une très-comprimée et orbicu- laire, à poids ordinaire ; l'autre, au contraire, excessive- vement ventrue , globuleuse-allongée, et ne pesant pas moins de 82 grammes , quoique de taille ordinaire. Insectes de Taïti des Marquises et des îles voisines, par M. Léon Faiumaire. Lehia bemhidîoïdes. — Long, un peu plus de 5mill.; larg. 2 mill. — Suprà metallico viridis, nilida, prothorace medio lineato, cordiformi sed posticè late truncato, marginalo, transversim te- nu! 1er strigato, elytris obsoletissimè striatis, lateribus rotundatis posticè subsinuattis, obliqué truncatis. Plochionus Pradieri. — Long. 9 mill. ; larg. 5 mill 1/2. — Brunneo-rufescens, prothorace lateribus valdè rotundatis, posticè constricto, medio lineato, angulis posticis obliqué truncatis, elytris punctatissimis tenuiler striatis, pedibus abdominisque disco feré testaceis. Anchomenus anachoreta. — Long. 12, 14 mil!.; larg. 5, 5 mill. i /2. — Brunneo submetallicus, capite bi-impresso, antennis dimidiam corporis partem œquantibus, prothorace lateribus mar- ginatis^ posticè parùm angustato, elytris fortiter sUiatis, intersti- tiis convexis. A. monticola. — Long. 10, 12 mill. ; larg. 4, 4 mill. 1/iî. — Pallidè brunneus, elytris obscurioribus, striis parùm impressis, interstitiis planis, secunda stria bipunctata, tertia unipunctata, proihorace paulô angustato, antennis dimidiam pa»'tem œquanti- bus. A. eremita. — Long, li mill. ; larg. 4 mill. — Brunneo me- tallicus, antennis dimidio corpore parùm longioribus, prothorace elungato, marginato, posticè valdè angustato, elytris valdè striatis, striis posticè paulô obsoletis. TRAVAUX INËmTS. 35 Jtfonocrepidius rufangulus. — Long. 10, H mill. ; larg. 5 mill.--Bruiineus, aut rufo-brunneus, pubedeiisa sericea indutus, proihorace crasso, angulis posticis acutis, rufis; punctulato, medio tenuissimè lineato; elytris punctato-striatis , interstitiis subtilis- simè punclulatis ; sublus obscure castaneus, aiitennis pedibusque pallidioribus. M. suhcastaneus. —Long. 15, 14 mill. — Gastaneo ferrugi- gineus, varians, pube densa flavogrisea indutus, prothorace medîo vilta fusca, egepiùs toto iiifuscato, punctalo, angulis posticis acu- tis, elytris punctato-striatis, transversim rugulosis, antennis pe- dibusque ferrugineis. M. sericans. — Long. 45 mill.; larg. 4 milL — Elongatus, brunneo-cinerascens, nitidus, pube densa grisea, sericea, indutus; prothorace elongato, anticè vix angustatopunctato, minus pubes- cente, nitidiore, angulis poslerioribus acutis, bicarinatis; elytris prothorace triplo longioribus, striatis, leviter rugulosis, antennis pedibusque griseotestaceis. Agryynus pruinosus. — Long. 10, 15 mill. , larg. 5, 4 mill. — Omninô brunneo-castaneus, subnitidus, pube griseo-flava fascia- tus; capite fortiter punctato, anlice leviter excavalo; prothorace fortiter, non dense , punctato, scutello oblongo, apice rotundato, fortiter punctato; elytris seriebus punctorum impressis, interstitiis subelevatis. j? A. squalidus. — Long. 14 mill. ; larg. 4 mill. 1/2. — Bru** i** '^^«^ neus, subnitidus, pube flavo-grisea, brevissima, subfasciatus ; ca- pite antice leviter impresso, summo tenuiter impresso ; prothorace crassiore, cum capite fortiter punctato, angulis posticis leviter ru- fescentibus ; elytris seriebus punctorum substriatis, interstitiis se- riaiim punctaiis. Praecedente valdè simillimus. Oophorus înstahîlîs. '■ — long. 4 mill. 1/^; larg. 1 mill. — Testaceus pubescens ; capite ferè nigro, punctato, prothorace punc- tulato, angulis posiicis validis, acutis : brunneo, margine antico angulisque posticis testaceis ; elytris punctatis, striato-punctatis, medio macula brunnea, ad margines exteriores dilatata, ad sutu-r ram obsoleta, subtuspallidèbrunneus, punctatus, pedibus pallidè testaceis. Agrilus indignus. — Long. 7 mill. ; larg. pas tout à fait % mill. — Suprà viridi œneus, capite auticè ferè aurato, interoculos ç^çijy4|(^ tlJ^^^i^^i bilubeiriilato; prolhorace lateribus rotundalis» 36 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1849.) margine postico ad scutellum recto, utrinquè fortitcr sinuato, an- gulis acutis; transversim ruguloso ; elytris rugulosis, quasi squa- mosis, préEsertim ad basim : subtus obscure viridi-aeneqs, nitens. Cylidrus Fescoi. — Long. 6, 10 mill. — Suprà cyaneus, nili- dus, antenriis fuscis, basi testaceis : subtus thorace cyaneo, abdo- mine flavo, femoribus pallidè flavis, tibiis iiiterdum fuscis. Elytrurus Coquereli. — Long. 10 mill. ; larg. 4 mill. — Niger, nitidus, rostro thoraceque rugoso punctatis; elytris violaceis, se- riàtim punctatis, transversim rugulosis, utrinquè carinatis, apicè parum productis, obtusis. E. otiorhynchoïdes. — Long. 11 mil!. ; larg. 5 mill. — Niger, griseo-pubescens, rostro thoraceque rugoso punctatis ; elytris la- teribus rotundatis, dorso deplanatis, soriatim granulosis, utrinquè carinatis, apice parùm productis^ acutis. Tylodes clathratus. — Long. 8 mill.; larg. 5 mill. 1/2. — Elongatus, nigro-brunneus, prothorace rotundato, punctato-ru- goso, squamulis ferrugineis induto, elytris lateribus leviter rotun- datis, dimidiâ parte poslicà attenuatà, punctis excavatis, seriatim dispositis, interstitiis granulatis, ferrugineo squamosis. Acalles amplicollis. — Long. 5, 4 mill.; larg. 2, 2 mill. 1/2. Brunneus, obscurus, crassus, squamulis ferrugineo griseis indu- tus, prothorace longitudine bis latiore, lateribus dilatatis, rotunda- tis, fovtiter punctato, medio carina abbreviata • elytris latiludine vix longioribus, prothorace non latioribus, humeris obliqué trun- catis : postice fortiter declivibus, sextriatis , striis punctis magnis impressis, intertitiis tenuiter punctatis interdùm ferrugineo fas- ciatis. II. SOCIETES SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Séance du 2 Janvier 1849. — M. i^. Mazière Vit un Mé- moire ayant pour titre : Etudes sur les vertèbres cépha-' ligues et leurs appendices. Dans ce travail, l'auteur s'at- tache à déterminer le nombre et l'étendue. des anneaux crâniens, la composition et les analogies de l'appareil maxillaire, de l'hyoïde, et des pièces branchiostèges des poissons. Ce mémoire est présenté par son auteur comme SOCIÉTÉS SAVANTES. 37 étant, non la démonstration, mais l'énoncé d'un principe d^anatomie philosophique , reliant entre eux les faits épars dans divers ouvrages. Séance du 8 Janvier. — M. Duvemoij donne lecture d'un travail de M. Léon Dufour^ Sur la circulation dans les in- sectes. Le célèbre anatomiste de Saint-Sever combat, par le raisonnement et par des faits, la théorie de la circulation du sang dans des lacunes circulaires limitées par les deux membranes des trachées. — M. Milne Edwards dit qu'il n'interviendra pas dans cette discussion -, il déclare seulement qu'il fait voir chaque année à ses élèves des injections du vaisseau dorsal chez des Orthoptères , et la circulation du sang chez divers in- sectes à l'état vivant. — M. Duvernoy, ayant été classé, par M. LéonDufour, parmi les anatomistes qui ont des opinions différentes des siennes , ne se croit pas appelé à entrer en discussion dans ce débat. La Revue zoologique ne peut jouer que le rôle de spec- tateur impartialdans cet important débat. Elle n'a pas de jugement à porter dans ce moment, car les éléments de cette discussion ne sont pas encore assez élaborés ^ elle ne pourrait non plus résumer convenablement des notes insé- rées aux comptes-rendus , car en resserrant les idées et les raisonnements du savant anatomiste de Saint-Sever elle leur retirerait tout leur intérêt. Du reste, nous pouvons annoncer que ce beau sujet d'études va être élucidé dans notre recueil par la pubUca- lion des recherches que M. NicoUet a faites, depuis quel- que temps , sur la structure des organes de la circulation du fluide nourricier chez les insectes. Nous attendrons donc, pour présenter les conclusions que l'on pourra dé- duire des travaux de MM. Léon Dufour, Milne Edwards, Blanchard et NicoUet, que les études de ce dernier zoolo- giste soient terminées et publiées, et nous nous bornerons, en attendant, à renvoyer nos lecteurs aux notes si claires, 38 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Jauvier 1849.) si logiques et si savantes que M. Léon Dufour a insérées dans les comptes-rendus des séances de l'Académie des Sciences. Séance du 15 Janvier. — M. Is. Geoffroy Saint-Hilaire Ht une Note sur l'Alpaca et sur V Alpa-vigogne ou métii d'Âlpaca et de Vigogne. Fidèle à la mission qu'il s'est im-^ posée, et dont nous avons déjà eu lieu d'apprécier le but et la portée, le savant zoologiste démontre aujourd'hui par les faits ce qu'il a démontré, en 1847, par la théorie, à savoir l'importance extrême qu'il y aurait à enrichir notre pays de ces précieuses toisons. Aux exemples de facile acclima- tation en Ecosse , en Angleterre, en Hollande même , qu'il a fait connaître à l'Académie , il ajoute aujourd'hui les ré- sultats obtenus par le commerce anglais en quatre années, pendant lesquelles l'importation s'est élevée -, de 8,000 balles de laines d'Alpaca, à 24,500. Il met sous les yeux de l'Aca- démie huit échantillons de laine rapportés du Pérou par M. le docteur Weddell, de l'expédition de M. Castelnau. Parmi ces échantillons se trouve une laine encore inconnue en France, celle de P Alpa-vigogne. M. Geoffroy St-Hilaire termine cette communication en citant plusieurs passages de la relation de M. Weddell au sujet dé la production de i'Alpa-vigogne , et met en relief ce fait intéressant que, con* trairement à l'opinion admise, ce métis est fécond. — M. Boussingault , après la lecture de cette note , fait remarquer que dans la république de l'Equateur les Lamas ont considérablement diminué depuis l'introductioii de la race ovine. — M. Is. Geoffroy Saint-Hilairé fait un Rapport sur une lettre et une pièce tératologique adressées à V Académie par M. Cognot. L'objet de cet envoi est un chien mons- tinieiix né ^ dit la lettre , avec cinq autres individus bien conformés. Il offre nn genre de monstruosité rare chez les mammifères, mais commun chez les oiseaux, et rentre par- faitement dans la famille des monstres doubles polymélienà et dans le genre Pygomèle. SOCIÉTÉS SAVANTES. 89 — M. E. Blanchard répond , dans une Note, au Mémoire récent de M. L. Dufour sur la circulation dans les insectes. — M. F. Pouchet adresse une Note sur le développe- ment de Vorganisation des infusoires. Il a constaté que si quelques infusoires sortent de Pœuf avec leurs formes défi- nitives ( Kérones , Vorticelles ) , les autres sont sujets à de véritables métamorphoses {Kolpodes , Dileptes). Sur les œufs de Vorticelles parvenus à 0,04 de millimètre de dia- mètre, il a reconnu, dans le Vitellus, les mouvements gyratoires observés chez les Mollusques et chez d'autres animaux. Il a aussi vu et observé dans les embryons de ces œufs , à la veille d'éclore , la vésicule contractile en mou- vement, et chez les Vorticelles adultes il signale la présence d'un sac très-visible et intérieurement revêtu de cils vibra- tiles ; ce sac est déterminé par l'auteur comme un organe de respiration , et la vésicule contractile comme une sorte de cœur. — M. Remak , dans une lettre Sur la fonction de la couche superficielle du germe ^ annonce les résultats suivants de ses recherches embryologiques. Cette couche n'aurait ni la fonction que lui ont attribuée Pander, Baer et une foule d'embryologistes , de former les parois du corps, ni celle que lui supposait Reichert , d'envelopper momentanément Tembryon. Elle produirait les parties cornées, Tépiderme, les phimes ou les poils et les glandes cutanées , dans les deux premières classes de vertébrés -, de là le nom de couche cornée. C'est la couche médiane qui fournit les parois d'd corps, et la couche inférieure, ou couche glanduleuse], donne naissance à l'épithelium des voies digestives et res- piratoires et au tissu cellulaire des principales glandes. L'auteur appuie ces déterminations sur des observations de sept années, et c'est là un garant d'exactitude qui per- met de reconnaître une véritable importance à celte recti- fication de l'histoire physiologique du germe. Séance du 22 Janvier, — M. Is. Geoffroy Saint-Hilaire répond , dans une Note, aux observations faites par M. Bous- 40 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Jauvier 1849.) singauU dans la précédente séance. Il démontre , par le té- moignage de plusieurs voyageurs, MM. d^Orbigny^ Roehne, Meye7i, de Castelnau^ que si les Lamas ont diminué de nombre au Pérou, depuis l'importation du Mouton, cette diminution s'explique, non par une supériorité de la race ovine qui rendrait le Lama inutile en Europe , mais parce que le Mouton ne peut vivre que dans les meilleures loca- lités, tandis que le Lama vit partout. Il a donc dû céder la place à la race ovine dans les meilleurs pâturages ; mais il abonde encore sur les montagnes au milieu des bruyères et des petites herbes , qu'il affectionne , et loin d'en être dé- peuplées , les hauteurs de la Bolivie et du Pérou en ren- ferment des quantités considérables. C'est justement là ce qui donne une réelle importance à la naturalisation du Lama et de l'Alpaca Loin de faire concurrence à nos races ovines, ces nouveaux hôtes iront peupler nos montagnes et fournir à leurs misérables populations une excellente viande et une laine magnifique. En réalisant de pareils bienfaits, la science et le savant qui la représente ont droit aux respects et à la reconnaissance de tous. — M. Duvernoy lit la seconde partie du Mémoire de M. Léon Bufour sur la circulation dans les insectes. — MM. Dubreuil et Gervais annoncent la découverte dans la mollasse marine de Castries ( Hérault) d'un fragment de mâchoire inférieure avec deux dents, qu'ils ont reconnu appartenir à une espèce nouvelle du genre Dauphin. Ils la nomment Delphinus hrevidens. Dans le même terrain, ils ont aussi trouvé un fragment de plaque dentaire du Mylio- hate micropleurus de M. Agassiz. Séance du 29 Janvier, — M. Demeaux présente un mé- moire Sur les causes de la stérilité , qui deviendra plus tard l'objet d'un rapport. — M. P. J. Van Beneden adresse une iVb^e sur le dévelop- pement des Tétrarhynques. Il constate quatre phases dans ce développement. Dans la première , ces vers , qui habi- tent surtout les cœcums pyloriques, sont les Scolex poly- SOCIÉTÉS SAVANTES. 41 morphm et Scolex acalepharum de Sars , Tetrastoma playfairii de Forhes et Goodsir, Dithtjridium Lacertœ, etc. La seconde période déjà observée par M. Ch. Leblond^ nous montre un Tétrarhynque ïormé par gemmiparité dans l'in- térieur du Scolex, qui lui-même s'est entouré d'une gaine transsudée par sa peau ( Amphistoma rapaloïdes de Ch. Le* blond). Ils habitent alors les kystes péritonéaux des pois- sons. Dans la troisième phase , le Tétrarhynque hbre prend la forme tœnioïde, c'est un Bothryocephale ou Rhynco- bothrius. On le trouve dans l'intestm des Sélaciens. Dans la dernière phase , l'animal est un segment détaché du té- nioïde et chargé de disperser la semence; ce sont les Pro- glottis de M. Dvjardin. C'est, pour M. Van Beneden , l'a- nimal adulte. Cette Note intéressante prouve combien il serait néces- saire que des études sérieuses sur le développement des Helminthes vinssent réduire à ses justes proportions le nombre des espèces , et expliquer des anomalies anatomi- ques, tenant à ce que certains états transitoires ont été considérés comme définitifs. C'est un des chapitres de la grande histoire des métamorphoses dans le régne animal. M. Cardan adresse une Note sur un cas de conception double^ dans lequel, la mère, se croyant enceinte de huit mois , l'un des jumeaux paraissant à terme, Tautre semblait n'avoir que quatre mois environ, et se trouvait déjà dans un état avancé de décomposition. Société entomologique de France. Séance du li Octobre 1848. — M. L. Brisout de Bar- neville présente le Catalogue des Acrididés recueillis jus- qu'à présent dans un rayon de vingt à vingt-deux lieues autour de Paris. Voici quelles sont les espèces de cette fa- mille encore inédites, ou presque toutes nouvelles pour les environs de Paris : Acridium hisignatum^ Costa ( OEdipoda bisignata, A. Serv. ). 42 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Jauviev 1849.) — Jcridium lineatum , Costa. ( GrylluS lîneatus . Panzèt ) commun. — Acridium stigmaticum , Brisout ( Gryllus stig^ maticus Rambiir. ). — Carènes latérales dn prothorax presque droites, arquées , ou légèrement anguleuses. Presternum sans poihte, transversal, linéaire, très-étroit. Ailes aussi longues que les élytres ou \m peu plus courtes. Dernier segment abdominal ou plaque sous-anale du mâle conoïdale, courte. Pièces terminales supérieures de ral)domen de la femelle médiocrement comprimées, à bord supérieur externe pourvu d'une grosse dejit saillante ; toute la partie postérieure de ces appendices en arrière de la forte dent du bord externe est manifestement rétrécie en un long crochet terminal qui présente , en dessus , la forme d'un triangle rectan- gle courbe; pièces terminales inférieures très-comprimées dans leur partie postérieure, munies d'une forte dent au bord externe et inférieur. Acridium dorsatum, Costa { Gryllus dorsatus^ Zetterstedt ) . — Acridium ventrale, Brkont {Gryllus venir alis , Zetterstedt. Gr. rufipes, id.) — Acridium declivum, Brisout. — Tète déclive. Carènes latérales du prothorax droites, ou presque droir tes. Elytres, dans les deux sexes, plus courtes que l'abdomen. Aiiès du mâle plus courtes que les élytres, mais dépassant de beaucoup la moitié de leur longueur. Ailes de la femelle un peu plus courtes que les élytres. Plaque sous-anale du mâle coni- que , très-allongée. Pièces terminales supérieures de l'abdomen de la femelle médiocrement comprimées , à bords supérieurs entiers ^ sans dents ni échancrures , terminées par un crochet assez court» Pièces terminales inférieures un peu comprimées à leur partie pos' térieure. Telrix depressa^ Brisout. Prothorax déprimé, un peu plus long que l'abdomen , fortement caréné en arrière , présentant une dépression transversale vers le milieu du corps, entre les deux carènes latérales supérieures , lesquelles , en arrière de la dépression ^ sont aussi élevées ou un peu plus élevées que la carène médiane. Ailes plUs courtes que le prothorax et que l'abdomen, mais encore assez développées. — Habite Fontainebleau. ( Colkcf. Serville. ) — M. Beilier de la Chavignerie annonce qu^il a reçu quelques-unes des chenilles qui produisent de grands ra- vages aux environs de Phalsbourg, et il dit qu'elles se rap- portent à VOrgya pudihunda^ sociétRs SaVahtès. ÀÈ -^ M. Ed. Doubkday montre oti singulier Lépidoptère aptère, appartenant à la tribu des Tineites, et qui^ par son aspect général, rappelle un coléoptère du genre Hhypi^ phùTû. Cet insecte a été trouvé courant sur la neige gelée, par le docteur Hooker, sur les côtes de l'île Kerguelen i dans rOcéan antarctique. '=^ — M. H. Lucas montre des Hesperophanus yriseus et des Sienopterus mauritanicus qui viennent de sortir de bûches du Cytisus spinosus ayant déjà subi l'action du feu. Ces insectes ont dû rester à l'état de larve pendant près de six ans — Le même membre fait voir deux individus dans ud état parfait de conservation de VAnthocharis Levaiilantli et du Cigariies Màssinissa, et il dit qu'il se propose de les faire dessiner pour les Annales de la Société. Séance du 25 Octobre 1848. — M. E. Desmarest an- nonce qu'il a reçu de M. Reeb, pharmacien à Phalsbourg, au iiom du maire de cette ville, une boîte contenant des chenilles et des cocons du Lépidoptère qui dévastaient le* forêts des environs de Phalsbourg, et une note détaillée sur iés dégâts causés par ces insectes. Ces chenilles se rappor* lent au Bombyoc pudibunda. La Note de M. Reeh, qui sera insérée en entier dans le Bulletin de la Société, con* tieôt des détails intéressants sur le Êombyx pudibunda^ et confirme, presque en tous points, la Note lue par M. Heiche. "^ A l'occasion de cette communication, M. Guérin-Mé- névdie entretient la Société des ravages faits dans les plan- tations de pommiers par VHyponomeuta padeila, et il donne à cet égard des détails du plus haut intérêt. Il ter- mine sa communication en faisant remarquer que la loi sur l'échenillage n'est pas suffisante pour obliger les cultiva- teurs à se protéger eux-mêmes en détruisant, d'une ma- nière aussi complète que possible, les chenilles qui leur causent de si grands dégàls : il pense que la Société devrait pi^cndre l'initiative à ce sujet, et adresser au gouvernement un projet de règlement sur l'échenillage. 44 REV. bT MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1849.) La proposition de M. Guérin-Méneville est adoptée à l'u- nanimité, et la Société nomme une commission composée de MM. Amyot, Bellier de la Chavignerie, Guérin-Méne- ville, Lucas et Pierret, pour étudier cette question impor- tante et pour lui donner son avis, et sous le point de vue scientifique, et sous celui de la loi. — M. Bellier de la Chavignerie^ au nom d'une com- mission nommée dans une précédente séance, et composée de MM. Bellier de la Chavignerie^ Rouzet et des membres du bureau, lit un projet de rapport à adresser à M. le mi- nistre de l'agriculture, relativement au grand nombre de cocons du Bombijx chrijsorrhœa qui couvrent les arbres des environs de Paris , et demandant que l'on fasse ob- server très - rigoureusement la loi sur réchenillage, si l'on ne veut que de grands dégâts soient produits l'an- née prochaine. A la suite de ce rapport , et comme confirmation de ce qu'il contient, M. Guérin-Méneville dit qu'en rentrant à Paris il a observé , dans toute la région tempérée et cen- trale de la France, depuis Grenoble jusqu'à Paris, que les buissons qui bordent les routes et les propriétés sont cou- verts de bourses de soie blanche contenant un grand nom- bre déjeunes chenilles du Bombyx chrysorrhœa. Notre col- lègue se proposait de signaler ce fait à l'administration et à l'attention des agriculteurs, et il pense que si l'échenil- lage n'est pas pratiqué sévèrement dans toutes les localités qu'il a traversées, les chenilles causeront de grands désas- tres parmi les arbres fruitiers et forestiers Tannée prochaine. — M. Pilate annonce que les mêmes chenilles sont aussi fort abondantes dans le département du Nord, particuliè- rement aux environs de Lille. Après ces communications, le rapport présenté à la So- ciété est adopté, et il est décidé qu'il en sera adressé un exemplaire, 1° au ministre de l'agriculture et du commerce, et 2® au ministre de l'instruction publique. — M. Guérin-Méneville communique un Mémoire qu'il ANALYSES d'OUVRAGES NOUVEAUX. 45 a lu à rAcadémie des Sciences, qui a pour titre : Recher- ches sur la maladie des vers à soie, connue sous le nom de Muscardine, et sur un Moyen efficace de préserver les ma- gnaneries de ce fléau. — M. Amyot donne communication d'un extrait d^une Notice imprimée de M. Millet, et qui avait été apportée à la Société. Le travail de M. Milet contient la liste de cent quatre-vingt-seize espèces d'insectes qui se trouvent dans le département de Maine-et-Loire, et parmi elles on peut en remarquer plusieurs qui n'avaient été signalées jusqu'à présent que comme exclusivement propres aux départe- ments méridionaux, notamment la Cicada fraxini, Fabr., qui se trouve communément dans les vignes aux environs de Saumur. — M. Amyot donne lecture d'une lettre qui vient de lui être adressée par M. Westwood, sur le système monony- mique et sur la construction des noms hébreux, et il fait ensuite connaître la réponse qu'il a envoyée à l'ento- mologiste anglais. Ces deux lettres, qui établissent une discussion sur la méthode mononyraique, seront impri- mées en entier dans le Bulletin de la Société. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Catalogo de los Moluscos. — Catalogue des Mollusques terrestres et d'eau douce de l'Espagne , par le docteur Graells. — In-8\ Madrid, 1846. Le Catalogue que nous annonçons aujourd'hui ne nous est connu que depuis peu de temps , bien qu'il ait paru à Madrid dans le cours de l'année 1846, circonsta?ice que nous devons attribuer au peu de relations que nous avons avec l'Espagne , et non au peu d'importance du travail de M. Graells. Un Catalogue tel que celui dont il s'agit paraît , au pre- 46 REv. ET MAC. DE gooLOGiE. {Janvier 1849.) mier abord, ne présenter que peu d'intérêt; mais on re- connaîtra qu'il n'en est point ainsi , pour peu qu'on réflé- ehisse aux avantages que l'on retire de ce genre de publica- tions pour l'étude des Mollusques au point de vue de la distribution géographique. M. le docteur Graells a donc rendu un véritable service aux amis de la science, et nous l'en remercierons d'autant plus volontiers qu'il voudra certainement compléter son œuvre un peu plus tard , en nous faisant connaître la suite de ses observations Voici, par genres, le nombre d'espèces déjà connues dont l'auteur du Catalogue a constaté l'existence en Es^ pagne • espèces. Arion 3 espèces. Conovula 1 Limax 6 Lymnœus 13 Testacella 1 Physa 5 Vitrina 2 Planorbis 11 Succinea 4 Valvata 3 Hélix 66 Paludina 6 Achatina 3 Melanopsis 5 Pupa 22 Neritina 5 Vertigo 3 Ancylus 6 Balea 1 Anodonta 2 Clausilia 4 Unio 6 Cyclostoma 6 Cyclas 3 Truncatella 1 Pisidium 3 Carychium 1 En outre de ces espèces déjà connues, M. Graells en a décrit quelques-unes qui lui ont paru nouvelles, et dont nous allons reproduire la caractéristique. Heliœ Grateloupi. Testa globosâ, luteo-corneâ, tenui, imperfo- rnta, obliqué leviter striatA, anfractibus 4, ultimo caeteris duplo majore, zonis quinque ex maculis rufo-fuscis seriatîm disposilis ornato : labro tenui , columellâ et peristomate carneis. — Alt. 15 millim. ; lat. 17 millim. — Hab. Isla de Mallorca. JSeritina Felascoi. Testa parvâ , convexâ, iiitidà, tenuissimé loHgiîudin'litrr striatA . fiisco nigriconte aut violaceo-purpureà, ANALYSES D^OUVRAGES NOUVEAUX. 47 maculisque minimi$ albidis numerosissimis teclà : spira apice sae- pissimè erosâ, labio columellari crasso, albo, calloso, convexp, margine integro : fauceellipticà ; operculo piano, coineo lules- cente, transversè striato. — Air. 10 inillim. — Hab. regn. Valenti- nnm, in rivulis. — Espèce variable dans ses couleurs. Neritina Falentina. Testa parvà, nigro-vi rente, maculis mi- ninis, numerosissimis, coiifertis, clarioribus obtectà , patenlio- ribus in aiifractu secundo ; sub-turricuiaià , longitudinaliter te- nuissimè striatâ ; anfractibus ternis, convexiusculis , transversè valdè coarctatis, ultimo aliis duplo majore; callo columellari con- vexiusculo, labio integro, fauce ovatà ; operculo piano, transversè striato, corneo-lutescente. — Alt. 12-16. — Hab. in rivulis regni Valentini. — Espèce aussi variable dans sa coloration. Planorbîs Dufourii. Animal corpore fusco rufescente , tenta- culis pallidioribus, acuminatis , basi valdè latioribus. ^ — Testa pel- lucidà, vitreâ, fragilissimà , transversè et longitudinaliter tenuis- simè striatà, suprà late umbilicatâ, subtus planulatâ anfractibus subquaternis ; fauce effusà, peristomate in adultis continuo, sub- incrassato. — Diam. 13-18 millim. ; lat. 6-8 raillim. — Hab. provincias centrales. Nota. Cette description est suivie d'observations inté- ressantes sur l'anatomie etgurla reproduction ci&(î^,moj7 iusque. ;h . -ru.f Nous avons reçu des environs de Gibraltar une espèce qui nous parait être V Hélix Grateloupi de M. Graells; tou- tefois l'auteur emploie dans sa description les mots testa glohosâ^ tandis que notre coquille est glohoso depressà , ou plutôt orbiculatO'Convexâ , et se rapproche beaucoup de V Hélix Nicœemis (Fer. ), si ce n'est que cette dernière est obtectè perforàtâ. Nous remarquons aussi que l'auteur donne des cflraç- 1ères identiques à l'opercule des deux néritines qu'il a dé- criles. Or, si ce sont réellement des espèces distinctes, il devra trouver dans l'opercule des caractères dilférents : c'est un point sur lequel nous croyons devoir appeler son attention. Nous terminerons en faisant observer que , dans un pays aussi vaste et aussi accidenté que VEsppgne , de nouvelles 48 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1849.) recherches faites avec soin et avec persévérance , condui- raient certainement à la découverte d'un bien plus grand nombre de Mollusques. Nous ne saurions donc trop enga- ger M. le docteur Graells , ainsi que les amis qui l'ont si bien secondé , à reprendre le cours de leurs explorations , et à enrichir la science de nouveaux matériaux dont la va- leur serait justement appréciée de ce côté-ci des Pyrénées. S. Petit. IV. MELANGES ET NOUVELLES. M. Ehremherg a démontré à l'Académie des Sciences de Berlin, dans sa séance du 26 octobre 1848, que le célèbre prodige du sang dans le pain et dans les viandes, connu dès la plus haute antiquité, et qui s'est présenté récem- ment à Berlin, est occasionné par la présence d'un animal- cule du genre Monas, inconnu jusqu'à présent (Monas ? prodigiosa). M. Ehremherg emprunte à l'histoire ancienne et moderne une foule de citations où il est question de pains qui laissaient couler des gouttes de sang lorsqu'on les coupait, ou d'autres matières alimentaires que le vul- gaire croyait couvertes de sang, à cause des points rouges que formait l'animalcule en question ou sa dépouille. M. Ehremherg assigne à cette monade les caractères sui- vants : Monas prodigiosa [Mucor sanguineus, de Pietro de Col.; Zaogalactina imetrofa, de Sette ). — Corpusculis -^ ad ■— li- nèae longis, subrotundis, singulis hyalinis, acervatis sanguineis, proboscide corpore breviore. — In cibis humidis interdum co- piosse sanguineas maculas gelatinosas effîciunt. In pollice cubico uno 46,656,000,000,000 ad 884,756,000,000,000 vivunt. — Hab. in Syriâ et Europà. BOUZXEMi: ABTBJES. — FEVRIER 1849. I. TRAVAUX INEDITS. Remarques sur un cas de pathologie observé dans les os d'une Civette ( Viverra civetta , Linné), et sur la trans- formation du tissu tendineux en tissu fibro-osseux étudiée dans un Agouti fCavm aguti^ Erxleben)*, par M. Eugène Desmarest , préparateur d'anatomie comparée au Muséum d'histoire naturelle , secrétaire de la Société entomolo- gique de France , membre titulaire de la Société de Bio- logie, etc. (1). La science possède de nombreux matériaux sur les mala- dies des os et sur la transformation des tissus ; mais les ob- servations des médecins et des naturalistes ont été presque exclusivement faites sur l'homme. Aussi ai-je pensé qu'il ne serait peut-être pas sans quelque intérêt d'indiquer des faits analogues étudiés dans la série des animaux. On admet , en général , que les os ont des maladies qui leur sont propres. Ainsi , l'ossification est lésée chez les ra- chitiques et chez ceux attaqués par la teigne; à la suite des maladies vénériennes , des scrofules , etc. , il se forme sur les os des tumeurs gommeuses, des tophus, des nodosi- tés ; en outre , la goutte cause des déformations aux articu- lations ; et enfin , dans quelques cas pathologiques, le phos- phate de chaux peut produire des ankyloses plus ou moins complètes. Ces faits ont été principalement étudiés dans l'espèce hu- maine, et ils ont été relatés dans les archives de la science: aussi ne viendrai-je pas , à ce sujet , répéter ce qui a déjà été dit plusieurs fois. Je rappellerai seulement que M. Flou- rens et son ancien aide du Muséum , M. Auguste Duméril, ont fait quelques recherches sur la structure d'os patholo- (1) Mémoire lu à la Société de Biologie (séance du 17 février 1849 ) et à la Société philomatique (séance du 17 mars 1849). 2« SÉRIE. T. I. Année 1849. 4 50 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1849.) giques chez des animaux , et qu'ils ont vu des caries dans des os longs de quelques mammifères, mais uniquement à leur face d^arliculation. M. deBlainville, avec toute la bienveillance qu'il a tou- jours montrée à mon égard , m'a mis à même de signaler un fait curieux de maladie des os dans un mammifère car- nassier qui était déposé dans les galeries d'analomie com- parée du Muséum national d'histoire naturelle de Paris. C'est dans une Civette mâle ( Viverra civetta^ Linné) que j'ai vu ce cas pathologique. Sur plusieurs parties du sque- lette de cet animal , on peut remarquer que les os présen- tent des érosions très-marquées (1). La tête ( Voy. pi. 3 ) est principalement remarquable par la généralité de l'af- fection des os du crâne et de la face : presque tous les os sont détruits en grande partie par la maladie ^ ceux du nez sont même presque entièrement perforés -, l'arcade zygo- matique et les parties qui avoisinent le trou occipital offrent des traces apparentes de destruction des os , ainsi que l'ar- ticulation des deux branches de la mâchoire inférieure. L'intérieur du crâne , ainsi que j'ai pu m'en assurer par l'ouverture formée pour enlever le cerveau , ne semble pas anormal , et il paraît en être de même des fosses na- sales :1e sphénoïde est intact (2). La colonne vertébrale, à l'exception de l'atlas et de l'axis , qui sont usés par la maladie et troués en divers endroits , est à peu près dans l'état normal. Les membres ne sont pas très-attaqués par i' affection pathologique ; toutefois le tissu d'une des omo- plates et du bassin est érodé , et Ton peut voir des perfo- rations èur le premier de ces deux os; l'autre omoplate, (1) Ce squelette n'ayant pas été macéré, ainsi que je l'ai constaté d'une ma- nière positive, on ne doit nullement attribuer la décomposition des os à l'action prolongée de l'eau , ainsi qu'on aurait pu le penser. (2) Je joins h cette notice une figure lithographiée représentant la tôte patho- logique de la Civette, et je crois superflu d'en donner l'explication. { Voy. pi. 3.) Cette planche est due au crayon de l'un de nos plus habiles iconographes d'ostéo- logie, M. Delahaye, qui a bien voulu la dessiner pour moi. Je le prie de recevoir ici tous mes remerctments. Xêv. et J/aç' dt Zûûl. /S4p >^ J. Vii;e/Ta di^eûzr ^a/Â^ioyi^uc. Zidi. dtSufuuyyf TRAVAUX INÉDITS. 6l qui est déformée, est soudée avec Thumérus', enfin Ton voit des caries sur la plupart des os longs. Le sternum est également difforme ; mais cette dernière observation est peu importante, car elle se remarque très-souvent chez les mammifères. Le système dentaire est parfaitement intact-, les dents sont bien conservées et ne présentent aucune trace pathologique. Le cerveau , que j'ai observé à Texté- ricur seulement, et comparativement avec le cerveau d'une Civette normale , ne m'a pas présenté de différences appré- ciables. Je n'ai malheureusement pas étudié d'une manière com- plète la maladie qui a causé la mort de la Civette d'où provient ce squelette -, toutefois je trouve dans mes notes que ce mammifère est mort à la suite d'une paralysie et que sa tête était couverte de nombreux abcès , mais je ne veux en rien établir le rapport qu'il peut y avoir entre ces af- fections et l'état pathologique des os. La cause de la ma- ladie qui a produit l'altération que je viens de décrire est plus probablement due à l'humidité du lieu qu'habitait la Civette. En effet, j'ai souvent remarqué, dans les os d'un assez grand nombre de mammifères morts à la ménagerie du Muséum , des cas pathologiques de même nature , quoi- que moins généraux, et ayant surtout beaucoup moins de gravité que celui que je signale. Les animaux du groupe des Didelphes , principalement ont leurs os presque constam- ment attaqués (1). L'animal qui présente cette grave affection a vécu environ (1) Une autre cause de maladie des os, que l'on connaît depuis longtemps provient des mauvais traitements auxquels on soumet parfois les animaux , particu- lièrement dans nos grandes villes. En D?édecine vétérinaire on a indiqué des cas nombreux de pathologie dans des os de Chevaux , et consistant soit en des exos- toses quelquefois énormes , soit en des fractures , soit même en des perforations. On peut en voir des exemples dans le Cabinet d'Anatomie de l'Ecole nationale vé- térinaire d'Alfort , et la Galerie d'Anatomie comparée du Muséum d'histoire natu- relle renferme un squelette de Dauw {JEquus Burchelii) chez lequel les os du nez sont partiellement détruits, d'une manière qui semble régulière, par l'action de frottement du licon. 52 REV. ET MAC, DE zooLOCŒ. {Février 1849.) quatre ans à la ménagerie du Muséum ; il était très-adulte et avait été donné par M. le docteur Clôt Bey, qui l'avait apporté d'Egypte. Le Musée Dupuytren , ainsi qu'a bien voulu m'en préve- nir M. le docteur Rayer, présente des exemples assez nom- breux de caries dans des têtes humaines; mais aucune de ces caries , qui par quelques-uns de leurs caractères offrent de l'analogie avec l'affection que je viens de décrire, n'est complète comme elle. Je noterai toutefois les cas de caries qui m'ont paru les plus remarquables : 1° une tête édentée de vieillard probablement de femme (n° 272 de la collection), offrant une altération profonde à la réunion phéno-fronto pariétale droite , à l'extrémité postérieure du pariétal gau- che, sur le bord alvéolaire supérieur gauche, ainsi que sur la branche droite du maxillaire inférieur, et sur son bord inférieur droit autour de la canine; enfin, quelques points érodés à la table interne du crâne, de même qu'à la gouttière basilaire-, 2° une belle lête d'adulte (n°269) ayant une carie sur la base frontale droite, quelques éro- sions à gauche de la racine du nez , et en outre une pro- fonde carie à l'angle gauche du maxillaire inférieur-, 3° une tête ( n» 324 ) présentant des caries profondes à la tubéro- sité maxillaire supérieure droite , à l'os malaire du même côté et ayant la cavité orbitaire entièrement détruite ou for- tement érodée ; 4° un crâne ( n° 270 ) sur lequel on voit une carie occupant le sommet de la tête ( coronal et pariétaux ). Enfin je terminerai cette énumération en parlant, quoique ces exemples n'aient que peu de rapport avec l'affection pa- thologique de la Civette, de deux têtes d'enfants ( n" 277 et 381 ) dont la surface supérieure du crâne est très-forte- ment érodée par la teigne , et dans lesquelles les os présen- tent un peu une disposition semblable à de la dentelle. Plusieurs parties tendineuses et cartilagineuses du corps peuvent recevoir du phosphate de chaux dans leur tissu et s'ossifier dans la vieillesse de l'animal , comme , par exem- TRAVAUX INÉDITS. 53 pie, la crosse de l'aorte. De môme les tendons des doigts, chez les vieillards, et ceux des pattes des oiseaux, s'ossi- fient souvent , et de là naissent des os sésamoïdes. Enfin des tendons musculaires tendent à s'ossifier et se transforment au moins en un tissu fibro-osseux. Dans un squelette d'Agouti ( Cavia aguti Erxleben ) , que j'ai étudié , un certain nombre des tendons des mus- cles se sont presque entièrement ossifiés et paraissent s'être développés outre mesure. Les tendons des muscles de la colonne vertébrale sont surtout très-remarquables par leur nature fibro-osseuse et par leur grand développement. En effet, ces tendons forment comme deux membranes lon- gues de près de huit centimètres , et cependant on a dû en détruire une portion lorsqu'on a préparé le squelette de ce rongeur. La rotule présente un long bouquet de tendons ossifiés, et il en est de même de presque toutes les articu- lations, qui offrent des membranes fibro-osseuses assez grandes et qui donnent à l'animal un aspect tout particulier. Cet Agouti était un mâle très-adulte -, il a vécu longtemps à la ménagerie du Muséum-, le développement extraordi- naire de ses ongles montre qu'il ne pouvait pas se livrer à de grands mouvements et qu'il devait rester presque cons- tamment en repos. J'ai déjà observé des faits à peu près semblables à celui- ci, quoique toutefois beaucoup moins remarquables, dans d'autres mammifères , surtout chez des Pachydermes et des Ruminants 5 et l'on n'ignore pas que chez certains oiseaux, principalement dans des espèces de l'ordre des Gallinacées, la transformation du tissu tendineux en tissu fibro-osseux n'est pas rare , surtout dans la vieillesse. Dans les derniers animaux que je viens de citer, il semblerait même qu'une partie des muscles éprouve parfois cette même modifica- tion -, mais cette dernière assertion , qui est loin aujourd'hui de pouvoir être regardée comme certaine , a besoin d'être confirmée sur l'animal fraîchement mort , et je chercherai à m'en assurer positivement. 64 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1849.) Note sur des tubercules observés dans un Jabiru ( Mycteria americanaLinné) (1), par M. E. Desmarest. On a recueilli un très-grand nombre de remarques sur des tubercules observés dans plusieurs mammifères, mais beaucoup plus fréquemment chez les singes que dans d'au- tres animaux. Les oiseaux ont fourni aussi quelques exem- ples semblables qui, toutefois, sont considérablement plus rares : aussi ai-je cru devoir indiquer un cas pathologique de même nature que j'ai eu l'occasion d'étudier. Dans un Jabiru mâle {Mycteria americana) , provenant de la Guiane, d'où il avait été rapporté par M. de Castel- neau en juin 1847, et qui avait vécu à la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle jusqu'en avril 1848, j'ai cons- taté l'existence d'un assez grand nombre de tubercules. Des indurations se remarquent sur la trachée ; quelques tubercules se trouvent sur la grosse bronche au point où elle abandonne une partie de son cartilage pour pénétrer dans les poumons ; ces derniers organes surtout offrent de très-abondants tubercules; enfin sur le tissu cellulaire qui entoure les vaisseaux pulmonaires et aortiques, ainsi que sur la membrane qui avoisine le rein gauche,- on voit quelques indurations tuberculeuses. Ces altérations sont assez semblables à celles que Ton a étudiées souvent chez d'autres animaux : ce sont des tubercules creux avec des points d'indurations jaunes. Ainsi que je Fai dit, le poumon est le siège principal de l'affection pathologique, et c'est de là qu'elle a dû se propager aux autres parties. Je ne m'étendrai pas en ce moment sur ce sujet impor- tant, mais je ferai plus tard de nouvelles recherches sur la grave affection dont je signale un exemple dans la série ornithologique, et je chercherai à indiquer les travaux jusqu'ici publiés par les naturalistes et les médecins qui se sont occupés de l'anatomie pathologique des oiseaux. (1) Ce trayail a été communiqué à la Société de Biologie dans la séance du 3 mars 1849. TRAVAUX INÉDITS. 5^ Description de quelques Mammifères et Oiseaux nouveaux de l'Amérique méridionale; par M. E. Deville, prépara- teur au Muséum d'histoire naturelle. La publication du voyage de M. de Castelnau dans l'A- mérique méridionale ayant été ajournée par suite des évé- nements politiques , je crois devoir profiter des avantages offerts aux naturalistes par la Revue zoologique, pour faire connaître successivement les objets nouveaux qui ont été observés pendant cette expédition , afin de conserver la prio- rité de ces découvertes à notre pays. M. de Castelnau, auquel j'avais été adjoint comme pré- parateur de zoologie , étant parti pour Bahia en qualité de consul , m'a chargé de le remplacer ici pour la détermi- nation et la publication des objets de zoologie que nous avons recueillis ensemble. Je vais commencer à m'acquitter de ce devoir, en donnant la description de quelques espèces d'oiseaux que je crois nouvelles. Midas fFeddellii. Partie antérieure du corps noire ; le front, l'arcade sourciller, le tour des lèvres blancs ; les poils latéraux de la mâchoire inférieure plus allongés et formant une moustache ; partie postérieure d'un roux vif, annelée de noir sur la partie in- férieure du dos ; mains, pieds et queue noirs. Cette jolie petite espèce a été rapportée par M. le docteur Weddell, de Bolivie (province d'Apolobamba). Jacamerops Isidori. Couleur générale en dessus , une tache triangulaire sous la gorge et la queue, d'un vert bronzé très- foncé à reflets métalliques violacés, plus marqués sur le dos ; tout le reste du corps d'un roux canelle. — Long. 18 cent. 6 millim. Habite la mission de Sarayacu , rivière Ucayali , Pampa del Sacramento. — Mêmes habitudes que les Jacamars. — Nous dédions cette espèce au savant professeur M. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire. Galhula chalcocephala. Bec droit et court; mandibule supé- rieure noire, l'inférieure jaune ; une calotte sur la tête d'un roux bronzé à reflet métalUque; tour des yeux jaunes et nus; dessus 56 i;ev. et mag. de zoologie. ( Février 1849 ) du corps et les deux plumes médianes de la queue d'un vert émeraude ; sous la mandibule inférieure une tache triangulaire rousse, derrière laquelle vient une petite tache transversale blan- che formant le milieu de la gorge ; le reste de cette dernière, le ventre, les flancs, une partie du dessous de l'aile et le dessous de la queue roux , plus foncé sur la gorge et le ventre que sur le reste du corps ; les grandes rémiges de l'aile noires en dessous , ainsi que le bout des grandes couvertures alaires. Queue longue, la deuxième et troisième penne latérale ayant à son bord externe une petite bande d'un vert émeraude très-foncé; bord externe et bout de la quatrième penne du même vert que les deux médianes. La femelle diffère du mâle par l'absence de blanc sous la gorge et un peu moins de roux bronzé sur la tête. — Long. tôt. 15 cent. 2 mill. — Long, du bec 4 cent. 2 mill. De la mission de Sarayacu , rivière Ucayali. Ils vivent gé- néralement par paires isolées , dans les grands bois humi- des, sur les branches basses. Vol très-léger. Galhula cyanescens. Bec moyen , droit , et entièrement noir. Couleur générale d'un vert cuivré, à reflets métalliques ; dessus de la tête d'un vert bleu ; une petite tache triangulaire grise sous la gorge, les plumes terminales formant un demi-cercle bleu ; ventre marron, ainsi que les pennes latérales de la queue , la première seule exceptée, étant , à son bord externe et à son extrémité , de la même couleur que les quatre pennes médianes , lesquelles sont de la couleur générale. — Long. tôt. 16 cent. 5 millim. Habite les bords de l'Amazone. Bucco lanceolata. Dessus du corps d'un brun roux , un peu plus vif sur la tête, les oreilles, et sur les teririces supérieures de la queue; une petite bande terminale, plus ou moins claire sur tout le dos et les couvertures des ailes ; dessous tacheté de blanc et de noir ; queue brune en dessus, grise en dessous ; deux taches noi- res, une à sa base, l'autre presqu'à son extrémité, laquelle est grise ; les deux rectrices du milieu seules sont brunes et sans taches ; la première rectrice n'est tachetée qu'intérieurement , son bord ex- terne est gris, les plumes du croupion sont d'un roux canelle. — Long. tôt. 10 cent. 5 millim. Habite les Pampa del Sacramento ( mission de Sarayacu). Onychorhynchus Castelnaui. Cette espèce pourrait être TRAVAUX INÉDITS. 67 prise de prime-abord pour le Todus refjius de Lin. ; mais , après examen fait , notre individu en diffère par les carac- tères suivants : Le bec est plus étioit, moins long et noir; son arête est plus vive ; sa couleur générale est plus foncée , et sa huppe est d'un rouge très-vif. Il diffère en outre par la couleur de sa gorge, qui est d'un blanc roussâtre ; la poitrine et les flancs , qui sont d'un roux plus foncé, fascié de brun , le brun occupant le centre et Textrémité de cha- que plume. — Long. tôt. 16 cent. La femelle diffère du mâle par sa coloration , qui est plus claire. Le jeune est flammèche de jaune et de brun-, son bec est court, très-aplati, la mandibule supérieure est noire, l'infé- rieure jaune; la huppe, qui commence déjà à être appa- rente, est d'un jaune doré, coupée à son extrémité par deux bandes transversales noires. Queue courte , d'un brun roux, très-faiblement zonée de petites bandes transversales d'un brun noir, devenant plus marquées vers son extrémité. Il vient de la mission de Sarayacu , Pampa del Sacramento , se tient généralement dans les bois humides, et ne se montre jamais au grand soleil. Les Indiens lui donnent le nom de Acutiri. Cassicus Oseryi. Bec fortement renflé à sa base, formant un bourrelet arrondi sur la partie frontale, s'étendant jusqu'à la nais- sance de l'œil ; lorums noirs , bord des paupières garni de petites plumes noires; en dessus d'un brun roux châtain , plus foncé sur le derrière de la tête, plus clair et passant au vert olive sur la partie frontale ; gorge et poitrine d'un jaune plus ou moins oli- vacé , changeant un peu au gris sous la gorge ; ventre mêlé de châtain et de jaune olivâtre. Aile à première rémige noire ; les deuxiè- me , troisième, quatrième , cinquième et sixième , ayant à leurs bords externes, et au tiers de leur longueur à peu près , une bande jaune allant en s'éclaircissant , et s'élargissant de la deuxième à la sixième ; les grandes couvertures des ailes ayant du côté du bord interne une bande rousse châtain , puis une autre d'un jaune oli- vâtre faiblement coloré jusqu'à la baguette du milieu , laquelle est 58 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { J^évuer 1849.) noire, ainsi que tout le bord interne. Pieds robustes ; le pouce et son ongle très-forts. Queue jaune, à l'exception des quatre pennes médianes, et le bord externe de la première penne latérale, qui sont d'un brun verdâlre foncé. — Long. tôt. 29 cent. 5 mill. — Long, de l'aile 19 c. 5 m. — Long, du bec S c. 2 m. — Larg. du renflement du bec 2 c. 5 m. — Long, de la queue 12 c. 5 m. Habite Pébas, sur le Haut- Amazone. — Nous dédions cette belle espèce à la mémoire de notre infortuné ami et compagnon, M. Eugène d'Osery, qui fut si malheureuse- ment ravi aux sciences et à ses nombreux amis. {La suite prochainement. ) Description d'une nouvelle espèce de Perroquet.^ par MM. Jules Verreaux et 0. Des Murs. Pionus fuscicapillus. P. viridis; capite, faciès gulâ colloque fuliginosè brunneis dorso infero smaragdineo ; scapulo alis corpore- que inferiore viridi brunneoque semi-partitùs ; flexurà alarum jun- quillaceà : mandibulà superiore nigrà, inferâ albà; pedibus nigris. Hab. Zanzibar. — Longueur totale 28 centim. Cette espèce , qui vient augmenter le nombre des Pionus d'Afrique, a les plus grands rapports avec le Pionus Meyeri, La tête, le cou et la gorge sont d'un brun enfumé; les scapulaires et les couvertures alaires supérieures d'un vert sale à reflets bruns ; le pli de l'aile et ses couvertures in- férieures, jaune jonquille; l'extrémité des rémiges et des rectrices est d'un brun-verdâtre , le bas du dos et le crou- pion sont d'un vert-émeraude ^ le dessous du corps est cha- marré vert malachite et brun-sale. — Mandibule supérieure noirâtre, l'inférieure blanche. Pattes noires. Ailes venant à l'extrémité de la queue. Les deux seuls individus de cette espèce qui nous ont passé sous les yeux faisaient partie de la collection du prince Masséna, auquel ils avaient été vendus par M. Ver- reaux père. Ils figurent aujourd'hui dans la riche collection de M. Thomas Wilson , de Philadelphie. TRAVAUX INÉDITS. 59 Notice sur le Podargus cinereus ^ Cuv. (Gould, Birds of Australia), par M. Jules Veîikeaux. Ces Podarges se rencontrent en grande abondance non- seulement sur le vaste continent de l'Australie , mais encore et surtout dans l'île de Tasmanie , connue généralement sous celui de Van-Diémen. On les trouve régulièrement aux alentours de Hobart- Town, et plus rarement dans ceux de Sydney, dans la Nouvelle-Galle du Sud. Pendant mon séjour dans les deux colonies, j'ai pu ras- sembler tous les matériaux nécessaires pour écrire l'histoire complète de ces oiseaux , combler la lacune laissée par mes devanciers, et rectifier quelques erreurs. J'ai étudié les Podarges pendant toutes les saisons et dans les diverses localités, de manière à ne garder aucun doute sur la différence qui, malgré ce qu'on en a dit, existe entre les deux sexes. La teinte du plumage est toujours plus grisâtre chez le mâle ; au contraire on remarque chez la femelle une colo- ration plus rousse et plus fauve : aussi , avec un peu d'ha- bitude , saisit-on cette différence au premier coup-d'œil. Enfin j'ai pu , grâce au grand nombre d'individus que j'ai tués, m'assurer des nombreuses variations produites sur les nuances du plumage de ces oiseaux par la mue et par les divers degrés de l'âge. Comme l'ont constaté les auteurs qui m'ont précédé , le Podarge est complètement nocturne. La nuit comme le jour les couples se trouvent toujours ensemble ou à peu de distance l'un de l'autre^ ils habitent de préférence les grands bois où les rayons solaires absor- bent rhumidité produite par des arbres aussi vieux que la terre et qui détruisent autour d'eux toute végétation infé- rieure. Ils se tiennent constamment, chose singulière, dans les 60 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1849.) lieux exposés à la chaleur du soleil et aux intempéries de la pluie et du vent. Perchés sur une grosse branche horizontale, non loin du corps de l'arbre et à peu de pieds du sol , ils restent immo- biles, les plumes ébouriffées et le cou rentré, ils ressem- blent ainsi plutôt à un mammifère qu'à un oiseau. Dans cette attitude , ils demeurent impassibles ^ si quelque bruit se fait entendre autour d'eux , ils ouvrent à demi les yeux, claquent du bec et ne tardent pas à se rendormir si on le leur permet : alors il devient facile de les saisir, même à la main. Les arbres qu'ils affectionnent pour se percher ainsi sont : les Euralyptes , les Engaphaera et surtout les Casuarina, dont l'écorce rugueuse offre plus de solidité à leurs pattes. Dès les premiers instants du crépuscule cette léthargie cesse, et les Podarges s'envolent par couple d'arbre en arbre, et semblent se poursuivre et se jouer. Dès que la nuit a commencé, ils se posent près des buis- sons touffus , y pénètrent en s'aidant de leur queue , et en parcourent toutes les branches afin d'y saisir au repos les insectes qui s'y réfugient pour passer la nuit. En ouvrant l'estomac de ces oiseaux, comme j'ai l'habitude de le faire pour les espèces que j'étudie , je n'y ai trouvé, pendant la belle saison , que des insectes mous , tels que des mantes, des sauterelles , des punaises, des mouches, etc. L'hiver, au contraire , quand ces oiseaux exploitent da- vantage les grands arbres, leur estomac contient des insectes durs qu'ils cherchent sur les écorces ou entre leurs rugo- sités. Ces ressources leur manquent-elles, ils se nourrissent de coquillages terrestres qu'ils vont chercher dans les ma- rais. C'est même de cette manière que j'ai pu me procurer quelques espèces d'Hélix que mes recherches n'avaient pu me fournir. Pendantla ponte, leurs goûts deviennent plus carnassiers : ils dévorent alors de petits oiseaux qu'ils preiment dans leurs TRAVAUX IXÉDITS. 61 nids. Lorsque les oiseaux sont trop gros, j'ai vu les Podar- ges, soit libres soit en captivité , porter leur proie sur une grosse branche , la saisir par la tête et la heurter de droite et de gauche contre cette branche, de façon à briser ses os ; ensuite ils l'avalaient tout entière , en commençant par la tête. Comme les oiseaux de proie , lorsque la digestion com- mence à s'opérer, ils rejettent un paquet de plumes en forme de boule. La chasse des Podarges ne dure guère que deux heures, à l'entrée de la nuit; ils recommencent à voler environ deux heures avant le jour. Dans la saison des amours, avant l'accouplement, le mâle , posé sur une branche morte , appelle sa femelle par des cris qui ressemblent beaucoup plus au roucoulement d'un pigeon qu'à la voix d'un oiseau de nuit : la femelle ne tarde point à venir le joindre avec la légèreté du vol d'un Engoulevent. Si un autre Podarge se met à la traverse de leur amour, le mâle hérisse ses plumes, fait claquer son bec, et pousse des cris qui semblent rappeler les mugissements d'un tau- reau. Le combat s'engage ensuite, et rarement un des deux rivaux se retire sans laisser bon nombre de plumes sur le champ de bataille et sans avoir reçu de graves blessures. Une fois libre , le vainqueur va et vient autour de la fe- melle , en roucoulant comme le ferait une colombe. Quand la femelle a cédé, il se couche près d'elle côte à côte, et il reste immobile jusqu'au moment de commencer la chasse. Les amours du Podarge ont lieu la nuit , vers le mois de juillet , et continuent quelquefois pendant août. La ponte commence en septembre : le mâle et la femelle montrent la même activité pour la construction d'un nid très-plat, formé de petites branchettes posées dans l'enfour- chure d'une branche horizontale , à cinq ou six pieds du sol. Us recouvrent ce nid de débris de graminées et de 6â REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1S49. ) quelques plumes. Ce nid est, du reste, si mal construit, qu'on peut voir le jour à travers toutes les substances qui le composent^ il a d'ordinaire huit à dix pouces de dia- mètre. La femelle dépose le plus souvent dans ce nid deux ou trois œufs et même quatre , s'il faut en croire quelques an- ciens chasseurs de la Tasmanie; les œufs ont environ deux pouces de longueur 5 ils sont d'un blanc pur et d'une forme allongée, presque aussi gros d'un bout que de l'autre; ils ressemblent, pour la matière crayeuse, plutôt aux œufs de Strix qu'aux œufs de Caprimulgus, près desquels les au- teurs rangent le genre Podarge. Je dois faire remarquer ici que ce genre tient le milieu entre les Strix et les Capri- mulgus. Le mâle et la femelle couvent alternativement :1a dernière remplit ordinairement cet office pendant le jour, et dès que la nuit arrive , elle cède la place au mâle, qui ne quitte le nid qu'à son retour. Elle recommence ce manège jusqu'à réclosion des petits; le mâle paraît alors exclusivement chargé de l'approvisionnement de toute la famille. Comme je l'ai dit plus haut, pendant cette période, les Podarges se montrent avides déjeunes oiseaux, surtout de toutes les petites espèces si nombreuses et qui nichent dans les buissons touffus , tels que les Meliphagidae , les Malurus , Petroica, etc. A leur naissance, les petits Podarges sont recouverts d'un diivet gris-blanc que remplacent bientôt des plumes d'une iëînte très-pâle d'abord, et que la seconde mue colore en- suite d'une manière plus prononcée. Lorsque le nid se trouve trop exposé au soleil , et que les petits sont trop gros pour que la mère puisse les abriter, le couple les transporte dans une de ces cavités si nom- breuses dans les arbres des deux pays. De cette façon, elle sauve une partie de sa nichée d'une mort presque certaine, le nid devenant insuffisant à mesure qu'ils grossissent. J'ai vérifié ce fait à diverses reprises , surtout sur des TRAVAUX INÉDITS. 63 nids abandonnés qui restaient dans les Casuarinas ; ces nids se trouvaient à l'extrémité des branches sans que le feuil- lage donnât l'ombre nécsssaire , et certes les petits auraient péri s'ils n'eussent été placés dans ces arbres par Tinstinet paternel. Vers la fin d'octobre, ou plutôt dans les premiers jours de novembre, les jeunes Podarges commencent à voler; comme le père et la mère , ils dorment tout le jour. Déjà, à cette époque , il est facile de reconnaître leur sexe d'après les couleurs du plumage. Dans ses allures , le Podarge ressemble plus au Strix qu'à tout autre genre ^ comme les Strix , il a la faculté de tourner la tête dans tous les sens : il fait claquer son bec, ses yeux se voilent , etc. Un estomac musculeux vient encore ajouter line com- plication qui sans doute le fera classer dans un ordre à part lorsqu'on connaîtra mieux son anàtomie. A l'état de domesticité, le Podarge devient très-familier et reconnaît son maître. Ceux que j'ai possédés mangeaient en plein jour-, après quelques semaines, ils semblaient pré- férer les oiseaux vivants à toute autre nourriture. Ils les poursuivaient avec une grande légèreté; parfois même ils disputaient leur proie aux autres animaux placés avec eux dans ma chambre, surtout avec les Beltongia, les Hypsi- prymnus, et même les Phalangista, dont la grosseur et la force dépassaient de beaucoup la leur. Enfin ils se mon- traient si familiers, qu'ils venaient parfois se reposer sur ma tête et cherchaient la chaleur jusque sur ma bouche lorsque je dormais. D'autres fois ils pénétraient dans mon lit et y tenaient en respect divers animaux qui avaient l'habitude d'y venir prendre place. Libre, le Podarge rappelle l'Engoulevent par la quantité de sa graisse épaisse, d'une blancheur parfaite, qui fond comme de l'huile-, aussi ces oiseaux demeurent-ils fort long-temps sans maigrir. J'ai vu deux de ces oiseaux rester sur la même branche 64 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Février 1849.) pendant plus de huit jours dans un des ravins du Mont- Wellington. Lorsque les froids de l'hiver se faisaient sentir, il m'est arrivé de les prendre à plusieurs reprises sans qu'ils cherchassent à s'envoler, à peine se reveillaient-ils. Il est donc certain qu'ils tombent dans un état léthargique pen- dant les grands froids. Les colons nomment lesPodarges Marpock, et prétendent que ce nom exprime leur cri \ mais je n'ai jamais pu re- connaître ces syllabes dans les cris du Podarge. Les individus que j'ai adressés au Muséum de Paris ser- viront, je l'espère, à prouver que les Podarges de la Tas- manie et de TAustralie ne forment qu'une seule et même espèce dans ces deux îles. Les sexes et les âges viendront à l'appui de ce fait. Dans un autre article , je ferai l'énumération des diffé- rentes espèces de Podarges indiquées par les auteurs, et principalement par mon digne ami et savant collègue, M. Gould, dont les travaux scientifiques ont ajouté tant de richesses aux connaissances que nous possédons sur cette partie du globe que j'ai moi-même visitée dans mon dernier voyage , dont la durée a été de cinq années, et duquel j'ai rapporté un nombre considérable d'observations que j'es- père pouvoir publier un jour, si le gouvernement , recon- naissant l'ulilité de ces travaux, m'en donne enfin les moyens. Description de quelques nouvelles espèces de Coquilles, par G. A. Récluz, pharmacien à Vaugirard. 1. l'eredo Petitii. — T. palmulis duabus rectis , palaeformibiis ; latere dilatato , profundè emarginato : dentibus obtusiusculis ; tubo brevi , cylindrico-conico , vix arcuato ; postice siipernè ac infernè emarginato, lateraliter angulis binis producto. Hab. trouvé par M. Webbe dans un morceau de palmier venant du haut de la rivière de Grand-Bassam {^ côte ouest d'Afrique ), et envoyé à M. Petit de la Saussaie, qui a bien voulu nous permettre de le décrire. TRAVAUX INÉDITS. ' 65 Animal subconique, tronqué antérieurement, renflé dans le centre et subcylindrique en arrière, jusqu'à la naissance des siphons. Manteau très-mince, ouvert seulement en avant et entre les deux valves pour la sortie d'un pied très- court, gros, tronqué et à sole (troncature) ovale-arron- die. Il est terminé postérieurement en deux siphons annu- lés dans leur contraction, soudés jusque près de leur sommet et formant un tube aplati latéralement, avec une rainure indiquant leur point de jonction. Ces siphons sont réunis au manteau par un anneau fîbulaire dont les côtés sont pro- longés et dilatés en deux auricules minces, semi- circulaires. Entre ces deux auricules et les siphons sont implantés, dans le centre de l'angle postérieur de leur jonction, deux palettes testacées exactement en forme de pelle, à queue antérieure linéaire , à lame dilatée , légèrement bordée en dedans et à bord postérieur échancré profondément de ma- nière à former deux dents un peu obtuses : la lame et la queue des palettes sont presque de la même longueur. Une paire de branchies sur chaque côté du corps, soudées sur le dos et à leur extrémité postérieure, épaisses, finement granuleuses, plus longues que le corps et s'étendant jus- qu'à l'origine des siphons : les supérieures ou externes plus étroites que les autres. Bouche très-petite, bordée de quatre palpes labiales triangulaires et finement striées. Un seul muscle adducteur gros, cylindrique, situé transversale- ment au-dessus de la bouche de l'animal. Nous n'avons pu en voir un second. Nous n'avons observé aucune trace de glandes purpuri- fères qui se montrent ordinairement sur le bord de chaque lobe du manteau du l'eredo navalis et autres espèces per- forantes. La raison en est, sans doute, de ce que ce mol- lusque est sabulicole, et qu'alors il n'a que faire d'une hu- meur destinée, chez les autres espèces, à perforer la pierre ou le bois. Coquille subglobuleuse, échancrée à la partie antéro- inférieure d'un peu plus du quart de son volume. Les valves 2« SÉRIE. T. 1. Année 1849. 5 66 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1849.) sont plus hautes que longues , courbées en arc, auriculées supérieurement à leur côté antérieur, et brusquement atté- nuées en pointe à l'inférieur ; convexes en dehors , con- caves en dedans et auriculées en avant et en arrière. Auri- çules antérieures anguleuses , profondément striées longitu- dinalement ( transversalement. Lk), avec des lignes élevées, croisées en travers par des stries plus marquées en avant qu'en arrière. Auricules postérieures ascendantes à la marge et subtronquées. Le centre des valves divisé en deux parties par un large sillon vertical orné de stries arquées : la partie antérieure sculptée d'avant en arrière par des lignes régu- lières saillantes et granuleuses -, la postérieure par d'autres lignes moins en relief, obliquant d'arrière en avant, cour- bées au sommet et à la base , où elles se continuent avec celles ^u sillon. Auricules postérieures ascendantes à la marge et tronquées. Appendice de l'intérieur des valves arqué, aplati , étroit et prolongé jusqu'aux deux tiers de leur face intérieure. Tuhe conico-cylindrique , un peu arqué , recouvert d'un épiderme brun, rugueux , très-ouvert et à bords minces en avant, soUde en arrière, échancré en dessus plus fortement qu'en dessous, à côtés prolongés en pointe obtuse et ren- forcés en dedans par un angle aigu correspondant aux échan- crures des palettes. — Longueur 26 millim. \ largeur : en avant 6 millim. 1/3; en arrière 2 millim. 1/2. Les Tarets sont des animaux ayant plus de rapports avec les Pholadaires qu'avec les Tubicolés , mais à valves très- courtes , fortement éch ancrées en avant, ayant une grande partie de leur corps logé dans un tube, et terminé posté- rieurement par un double siphon bordé et protégé de deux palettes sécrétées par le muscle fibulaire. D'après cela, nous ne concevons guère ce que dit Lamarck « que les valves des Tarets portent sur leur dos l'empreinte bien marquée de deux palettes primées, )> puisque ces palettes sont situées à l'extrémité postérieure du corps de l'animal et les valves à l'extrémité antérieure , servant à protéger la tête et le pied TRANAUX INÉDITS. 67 du mollusque, et que d'ailleurs le sillon médéan et bordé de stries bifariées des valves représente le même sillon que l'on remarque sur les valves de certaines Pholades ( Pholas crispata, tastria, etc.). Nous ne concevons pas davantage que les palmules soient branchiales , puisque les branchies sont renfermées dans le sac formé par le manteau, tandis que les palmules sont extérieures et implantées dans l'angle pos- térieur de l'anneau fibulaire , qu'elles bordent les siphons et s'appliquent en avant de leur orifice, face contre face, pour en protéger l'entrée. Luiraria Senegalensis. — L. testa ovato-oblonga , tenuissima , pellucida , subepidermide fuscescente candida , transversim plica- ta : plicis subscalariformibus ; supernè ac obliqué angulata ; latere portico longiore, attenuato, subtruncato, valdehiante; intus mar- garitacea. Hab. l'Afrique , dans un marigot situé près du comptoir de Grand-Bassam ( côte ouest d'Afrique ), à 200 mètres en- viron de la mer, mais sans communication directe avec elle. Ce marigot est tantôt doux , tantôt salé , selon qu'on est dans la belle saison ou dans la saison pluvieuse. Le fond de ce marigot est un sable vaseux ; les bords en sont sa- blonneux. M. Petit, qui a reçu cette Lutraire de M. Webbe, conducteur des travaux de la marine , en avait déjà obtenu un premier exemplaire provenant de la rivière de Caza- nance , Poste de Sediou ( côte d'Afrique ). Coquille ovale-oblongue très-mince , fragile , translu- cide , blanche , recouverte d'un épiderme brunâtre débor- dant les valves de toute part , sillonnée de plis transverses presque scalaires; le côté postérieur des valves graduelle- ment atténué, plus long que Tantérieur et portant un angle oblique courant des crochets à la marge postérieure qui est subtronquée. Crochets petits, à peine recourbés sur le côté antérieur. Charnière formée, sur la valve gauche, d'une dent cardinale pliée en toit et de deux dents latérales trian- gulaires et prolongées en un long angle aigu du côté ex- terne-, sur la valve gauche, d'une fossette pour loger la 68 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Février 1849.) dent correspondante et de deux dents latérales dissembla- bles : la postérieure triangulaire, l'antérieure légèrement élevée et arrondie vers la charnière. Toutes ces dents laté- rales sont séparées du bord supérieur de la coquille par un sillon profond. Ligament double : l'externe situé entre les crochets, linéaire et fibreux-, Pinterne fort , cartilagineux, fixé dans un cuilleron trigone de chaque valve. — Hauteur 10 millim. ; largeur 19 millim.; épaisseur 7 millim. 1/2. Animal enveloppé dans un manteau extrêmement mince, ouvert d'un bout à l'autre jusqu'à la naissance du tube; bordé de deux cordons musculaires séparés par un espace marqué de lignes brunes anastomosées entre elles : le cor- don musculaire inférieur garni de cirres tentaculaires courts. Manteau terminé postérieurement par un tube uni- que , très-gros, ayant en longueur la moitié de l'étendue de la coquille, dans l'état de contraction, recouvert d'un épi- derme brun , épais , ridé transversalement et percé de deux siphons ciliés à leur orifice extérieur. Les orifices internes débouchent dans une chambre formée par un rebord trans- versal membraneux et supérieur, et par l'épiderme qui se continue inférieurement. Ces deux siphons sont séparés l'un de l'autre par une cloison qui ne se prolonge pas en avant comme dans les Mactres et Lutraires , et sur laquelle, pas plus que sur la cloison supérieure, on ne remarque aucune trace de valvules, comme sur celles des deux genres cités. Corps oblong, étroit. Bouche très-petite, bordée de qua- tre palpes labiales courtes, épaisses, étroites , pyramidales, striées et crénelées à la marge inférieure. Une paire de branchies sur chaque côté du corps, demi-rondes, très- épaisses , à peine striées en long ( nullement plissées ), cré- nelées à la marge , très-inégales entre elles , les supérieures d'un tiers plus courtes en avant que les inférieures : toutes réunies postérieurement. Pied épais, lancéolé et longue- ment aminci en pointe en avant. L'animal de cette espèce se rapproche des Lutraires par TRAVAUX INÉDITS. 69 ses siphons réunis en un seul tube permanent au-dehors; il diffère de celui des Lutraires V par son manteau ouvert depuis le côté antérieur jusqu'à la naissance des siphons, au lieu qu'il n'est ouvert que dans les deux tiers de son contour chez les Lutraires , elleptique etsolenoïde; 2° par ses branchies semi-lunaires de moyenne grandeur, très- inégales entre elles , très-finement striées en travers, créne- lées à la marge , celles des Lutraires étant très-grandes , allongées, falciformes, égales, striées et plissées transver- salement et à bords onduleux; 3« par sa coquille mince, papyracée, transparente, et pourvue de dents latérales qui manquent aux six à sept espèces de Lutraires connues et voisines de celles qui constituent la première section des Lutraires de Lamarck. 11 se rapproche des Mactres par l'ouverture des lobes du manteau et le caractère de la charnière de la coquille ; mais il en diffère : l*" en ce que ses palpes labiales sont très- courtes, épaisses; elles sont très-longues et très-minces chez les Mactres ; T par ses branchies semi-lunaires, très- inégales, et n'ayant guère que la moitié de la longueur du corps, au lieu qu'elles sont pyramidales , presque égales, aussi larges que le corps et très-allongées dans les Mactres -, 3° par ses siphons réunis en un seul tube constamment ex- térieur et subcylmdrique ; ils sont bien réunis dans les Mactres , mais le tube qu'ils forment est aplati sur les cô- tés, très-court, et toujours contracté dans la coquille dans l'état de repos de l'animal. Ces différences dénotent que c'est avec raison que La- marck a constitué une section particulière pour les espèces de Lutraires minces et papyracées , telles que les Lutraria candida, tellinoides , papyracea, plicatella, crassiplica^ complanata, auxquelles il faudra joindre notre Lutraria senegalensis. Dreissena Sallei. — Testa ovato-oblonga, posticèsubtusqiieinaB qiiivalvi; iiatibusarcuatis; valviilis convexiusculis , subepidermide 70 REv. ai MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1849.) olivacea rugosa que albo cretacea; intùszonis nigrescentibus , inaj- qualibus concentricè picta. Hah. découverte par M. Auguste Salle, dans le Rio dulce^ entre la mer et le golfète ( République de Guatimala , centre Amérique ), dans les pierres qu'elle perfore, et où on l'y trouve par paquets de plusieurs individus. Hauteur 13-14 millim. ; longueur 19 à 23 millim. \ convex. 9 millim. Le genre Dreissena, institué depuis peu de temps, compte déjà six espèces, savoir : l*' la Dreiss. polymorpha , Van Beneden; û"^ Dreiss. cochleata, Nyst, d'Europe 5 Z^ Dreiss» africana ( et var. Dreiss, cœrulescens ), Van Beneden^ 4''le Dreiss, Sallei , Réel., du centre Amérique; et enfin deux autres espèces : l'une rapportée de Cuba par M. Pfef- fer, et une autre de la rivière du Mississipi, appartenant au cabinet de M. Cuming, de Londres. Il est à remarquer que deux sont d'Europe, trois d'Amérique et une seule d'Afrique, car nous ne pouvons admettre que le Dreiss. cœrulescens de M. Van Beneden soit une espèce. Le Dreiss. africana, dont M. Janelle , amateur distingué de Paris , possède deux beaux groupes , se présente tantôt avec deux rayons divergents formés par l'épiderme, tantôt avec un seul , et le plus souvent sans trace de rayons ; ordinaire- ment d'un blanc bleuâtre à l'intérieur ou d'un beau bleu- clair. Le Dreiss. polymorpha est équivalve ; mais les Dreiss. africana , Sallei , cochleata et les autres espèces sont iné- quivalves vers le côté postérieur de la région ventrale. Enfin le Dreiss, Sallei est la seule espèce connue qui soit perfo- rante. Quelques personnes classent dans le genre Dreissena le Tichogonia Krausii de M. Kuster de Nuremberg ; mais c'est à tort , car cette coquille appartient à notre genre Sep- tifer et doit par conséquent changer son nom en celui de Septifer Krausii , par le motif que le nom de Tichogonia ne peut et ne doit être qu'un synonyme du genre Dreis- sena, Nerita (Neritina) Wehlei. — Testa subglobosa seu ovato- conica, supern? convexo-obtusissima , lavigata, lutescente inter- TRAVAUX INÊblTS. 71 dum pallide fusca, lincolis nigris, riibrisve, longitudinalibus aiit transversis varié pic ta ; anfractibusl 1/2; labio incrassato , gibbo- so, margine in medio irregulariter denticillato ; labro acuto, tenui. Var. (t.. Testa litieolis nigris longitudinalibus , obliquis creberrimis, undulatis picta. Var. b. Testa lineolis nigris longitudinalibus, creberrimis angulato flexuosis. Var. c. Testa lineolis nigris longitudinalibus, creberrimis undatis ac bifurcatis. Var. d. Testa lineolis longitudinalibus creberrimis undu- latis supernè rubris , infernè nigris. Var. e. Testa lineolis nigris vel atro-purpureis distanti- bus, latiusculis, longitudinalibus, angulatis. Var, /. Testa supernè lineolis nigris creberrimis seriatim arcuatis vel angulato-flexuosis rarisque, infernè lineolis brevibus oblique rectis creberrimis zona transversa efformantibus. Var. g. Testa supernè lineolis oblique arcuatis rubris, in- fernè fascia atropurpurea antice subpunctata. Var. h . Testa supernè lineolis oblique arcuatis brevibus ru- brisque, infernè fascia partim punctis trans- versim seriatis, partim linea continua efformata. Var. i. Testa supernè lineolis creberrimis arcuatis rubris, Bubtus lineolis zonisve, transversis, distantibus nigris. Var. j. Testa supernè lineolis 2. 3 nigris transversis ad suturam et medio linea unica cincta. i\ Var. k. Testa mediô lineola nigra cincta. Var. /. Testa zonis nigris latis supernè et in medio, in- fernè lineola interrupta picta. Var. m. Testa lineolis nigris intricatis. Var. n. Testa nigra , albido punctata. Hab. découverte par M. Webbe, dans la rivière du Grand- Bassam ( côte ouest d'Afrique ) et envoyée à M. Petit de la Saussaie, (JUi a bien voulu nous en gratifier. — Hauteur 6^8 millim. ; largeur 7 millim.; convex. 5 millim. 72 KEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Février 1849.) Notice sur une pluie d'Insectes observée en Lithuanie le 24 janvier 1849, par M. le comte Tyzenhauz. C'est sous ce signalement que j'ai obtenu, le 30 jan- vier, un envoi de quelques centaines de larves noires, lon- gues de 7 à 9 millim. Le phénomène ayant eu lieu à peu de distance de ma demeure, je me hâtai d'en faire l'investi- gation sur les lieux , en voici le résultat : L'endroit où ces larves ont été aperçues est situé dans le gouvernement de Wilna , district de Vilijka , à trente-cinq lieues nord-est de la ville capitale de ce gouvernement. C'est un champ argileux , cultivé, entouré de trois côtés par une forêt de sapins , avec une ferme au centre nommée Poso- pou. Quelques jours avant la découverte , un dégel complet , par une température de 2 à 3 degrés au-dessus de zéro et un vent d'ouest assez fort qui a continué jusqu'au 9 janvier, avait fondu le peu de neige qui couvrait la terre; elle dis- parut bien plus tôt dans les bois, au pied des arbres, que dans les champs. Un froid de 5 degrés convertit bientôt en verglas l'humi- dité superficielle de la terre , qui jusqu'à présent est en- core gelée à trois pieds de profondeur. Le 9 au soir, le vent prit une direction nord-ouest, et souffla avec une violence croissante pendant deux jours consécutifs , en chassant la pluie et la neige alternative- ment. Le 11 au soir, il parvint à son maximum ; l'ouragan , pendant la nuit , déracinait et brisait les sapins de la forêt voisine , enlevant la neige et les branches cassées des ar- bres jusqu'aux nues , il ne se calma que vers les six heures du matin. Le 12 , à la pointe du jour, quelques valets de ferme qui allaient à leur travail , furent très-surpris d'apercevoir sur la neige des points noirs clairsemés sur toute l'étendue d'une très-vaste cour, entre les granges et les étables ; c'é- taient justement là les larves en question qui , contournées TRAVAUX INÉDITS. 73 en spirale, demeuraient immobiles et comme mortes : après le lever du soleil, elles commencèrent à se dérouler et à ramper lentement sur la neige. Ce fut alors que les cor- neilles , les pies, les moineaux et les volailles de la basse- cour, fondirent en nombre pour les dévorer. L'étendue du terrain occupé par ces animaux, y com- pris l'enceinte de la cour, et une longue traînée en dehors, dans la direction du vent , a été évaluée à environ 750,000 pieds carrés, et on a compté 2 à 3 larves par pied carré. Leur nombre diminuait de jour en jour, par la voracité des oiseaux arrivant de toutes parts pour s'en régaler-, huit jours plus tard , on en a encore trouvé de cachées dans quelques recoins entre les bâtiments. J'ajouterai, comme preuve de ce qu'elles ont été appor- tées par le vent, que, dans tous les endroits où la neige se trouvait plus accumulée , comme devant les palissades et les clôtures , les larves ont été remarquées en plus grand nombre qu'ailleurs. Celles que je conserve vivantes dans de la terre franche ne cherchent point à s'entre-dévorer ni à sortir du bocal de verre où je les ai déposées, et restent enfouies dans le terreau. Quand je les en retire, elles sont tout engourdies 5 mais sitôt que la chaleur de la main vient à les ranimer, elles se déroulent et se mettent à marcher avec assez d'agi- lité (1). Ces larves appartiennent indubitablement à un insecte coléoptère du genre Telephorus de SchcefTer. Elles ressem- blent, à quelque différence près, à celle qui est figurée sur la planche 168, fig. 3, du Magasin de zoologie, an. 1836; mais elles diffèrent un peu de la diagnose de M. Blanchard , Loco cit. , page 7, que je mets en regard avec la mienne : (1) Quand la température s'élève assez pour les ranimer, ces larves sont si car- nassières que, ne les ayant pas visitées pendant plusieurs jours, j'en trouvai à peine le tiers de vivantes, entourées de débris de leur voracité, et craignant leur destruction totale , je leur jetai une petite musaraigne fraîchement dépouillée , qui fut bientôt toute couverte de larves qui se mirent à la dévorer. 74 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1849.) DiAGNOSE de M. Blanchard. là mienne. tarva unciam longuitudinis Larva 7'" — 9'" longitudinis, habet, corpus oinnino nigrum, corpore terretiusculo , molli, villosum fereque glabrum. Ca- glabre , supra sericeo nigro , put ejus quoque nigrum par- subtus et rufescente fusco, an- vum est, fulgens, depressum- nulis 12 gradatim a medio ad cjue. Mandibulae robustae atque utrumque extremum tenuiori- parum curvatse , fusco-nigro co- bus, capite parvo depresso , an- lore. Antennis fulvis , primi un- terius splendente nigro. Man- decim annuli similes , solus ul- dibulae robustes dente unico timus brevior. Pedes fusci et instructse ; antennis pedibusque nonnihil longi. brevis brunneis. En outre les lignes longitudinales tant soit peu plus claires que le reste de l'insecte , qui se font faiblement apercevoir sur la partie dorsale et signalée par M. Blanchard, ne se retrouvent point dans notre espèce. Il se peut que ces légères différences soient purement lo- cales, ou bien que mes larves appartiennent à quelqu'autre espèce du même genre, également commune dans nos con- trées, dont les métamorphoses sont encore inédites (1). Les circonstances relatives au phénomène dont je fais mention coïncident avec les faits consignés dans les Ephé- mérides des curieux de la nature , et l'opinion de Dégéer, qui avait vu ces larves en 1745. Réaumur et Latreille par- tageaient également cette opinion, et leurs conjectures me semblent beaucoup plus vraisemblables que celles de quel- ques naturalistes modernes. Les faits les plus récents parvenus à ma connaissance sont, celui de 1806, observé dans le cercle d'Anspach, et celui du 30 janvier 1847, dans les montagnes d'Eifel, non (i) Lorsque, pour les conserver, on les met dans de l'alcool, la couleur rous- sâtre du dessous du cort)s change en noir; les anneaux se distendent, et la larve acquiert une longueur de 11 à 12 m. — Retirées du fluide, l'humidité venant à s'évaporer promptement , leur peau se ride et offre ces lignes pâles, longitudinales, signalées par M. Blanchard , que l'on distingue sur la figure de cette larve. ( Mag. zool.) C. R. TRAVAUX INÉDITS. 75 loin de Blankenheim, en Bavière. Selon le professeur Gold- fuss, les larves du Téléphore quittent leur retraite par un temps doux , et, enlevées par le vent, elles retombent avec la neige sur la terre. ( Isis , 1847, p. 176. ) Cette version est de beaucoup plus probable que celle de M. Blanchard, qui attribue l'apparition des larves à l'inon- dation occasionnée par les pluies, ou au manque d'air dans le cas que ce fût la neige qui vînt à couvrir la surface de la terre. On pourrait l'admettre, à la rigueur, pour un climat où la terre ne gèle que superficiellement , mais non pour les pays du nord, où , comme je l'ai dit plus haut , la gelée pénètre à trois pieds de profondeur et davantage. Dans ce cas , une chaleur momentanée de 3 ou 4 degrés pourrait- elle parvenir jusqu'aux larves enfouies profondément dans le sol? D'ailleurs la neige, qui communément dure , chez nous, jusqu'au printemps, ferait périr les larves en les pri- vant totalement d'air, ou bien leur apparition devrait se ré- péter tous les hivers. Il est connu de fait que dans les forêts infectées par des insectes Xylophages on rencontre très-souvent des massifs d'arbres totalement dépouillés de feuillage, qui périssent sur pied. Maintes fois j'ai examiné de pareils troncs de sa- pins; en en détachant l'écorce, j'ai toujours trouvé des my- riades de larves ou de nymphes de ces insectes destruc- teurs, et parmi elles un grand nombre de larves deTélé- phores qui apparemment s'y trouvaient pour donner la chasse aux petites espèces Xylophages. Il se peut donc qiie, durant cette invasion, surprises par des gelées précoces, engourdies par le froid , elles sont forcées de passer tout l'hiver abritées sous l'écorce ^ il se peut aussi que, quittant leur retraite souterraine au pied des arbres , elles remon- tent vers le ti-onc pour y chercher leur nourriture favorite. Dans le premier ou second cas , un coup de vent suffit pour les enlever et les porter au loin dans les champs. Je n'aspire nullement à l'honneur du dernier mot, car ce que je viens de dire , et tout ce qui a été publié sur ce sujet , 76 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1849.) n'est que pure hypothèse^ il faudrait posséder une suite d'observations exactes et bien avérées pour pouvoir y pré- tendre. Nota. Ma Notice était achevée lorsque je pris connais- sance de deux faits de la même nature , portant la même date du 12 janvier, l'un à cinq lieues de distance de celui que je viens de décrire, l'autre dans le gouvernement de Kowno , sur les confins de la Courlande , sur le grand lac de Dryswiaty, distant de quelques lieues de la forteresse de Dûnabourg. Le dernier fait est une bonne preuve que l'in- secte vient de loin et quMl a été bien nommé par Schœffer. Il faut en outre remarquer que les bords du lac sont boisés. CiciNDÊLETES dc la Guinéc Portugaise , découvertes par M. Bocandé, avec des notes de ce voyageur et la des- cription des espèces nouvelles , par M. Guérin-Méne ville. (Voy. Revue Zoologique, 1848, p. 345). Cicindela [Euryoda] concinna ( Dej. , spec. 5, 218 ). Variété ayant le dessus des élytres obscur, arrivant même au noir, avec les cuisses fauves dans quelques individus, et les taches blanches des élytres beaucoup plus petites que chez ceux qui viennent du Sénégal. Cette espèce varie pour la couleur générale ; les individus que l'on peut regarder comme les types, ceux qui viennent du Sénégal , sont d'un beau bleu , avec un reflet verdâtre à la base des élytres, se prolongeant, sur les côtés, mais en se fondant avec le bleu, jusque vers l'extrémité. Ils ont en général les pattes vertes avec les cuisses bleues , mais il y a des variétés à cuisses fauves, comme l'a signalé Dej ean, et comme j'en vois une dans la collection de M. Buquet. Les individus qui proviennent de la Guinée portugaise ont les élytres d'une couleur plus obscure , arrivant géné- ralement au noirâtre en dessus, avec les côtés verts en avant, passant au bleu en arrière. Ils ont en général les cuisses fauves , maison remarque le passage de cette cou- TRAVAUX INÉDITS. 77 leur au bleu vert , chez des individus à cuisses rougcàtres à reflets métalliques et plus ou moins colorés de bleuâtre. Chez ces individus la ponctuation des élytres semble un peu moins serrée, et ces élytres semblent être un peu moins élargies en arrière ; mais ces différences ne sont que des nuances légères des caractères de simples variétés, avec lesquels des entomologistes, ambitieux de fonder une es- pèce , pourront peut-être faire la C» Cursor, que nous leur proposons d'adopter. Il y a chez M. Buquet une variété à cuisses fauves , chez laquelle il y a deux petites taches blanches au milieu des élytres , dont l'une est placée au-dessous de la tache nor- male et contre le bord externe. Chez deux individus delà variété de Guinée , il n'y a plus de tache blanche au milieu de l'élytre, et celle de l'extrémité est considérablement di- minuée. M. Bocandé a trouvé abondamment cette espèce entre le cap Roxo et Diembering. (ïemberin des habitants ) ; il les rencontrait sur les bords d'un petit chemin qui conduit du village de ïemberin à Bouiou. Ce chemin , entretenu par les habitants, a, de chaque côté, un petit talus de terre sur lequel elles couraient sortant des bois traversés par la route. Cette Cicindèle ne vole pas. C. (Euryoda) versicolor (Dej., spec. 1,37) — Syn. C. Leprieurii^ Dej., 5, 219 (1). Un examen attentif d'un grand nombre d'individus de diverses variétés de la Cicin- dèle connue dans les collections sous le nom de C Le- prieurii , et surtout la comparaison du texte des deux des- criptions de Dejean , nous ont prouvé que ces descriptions ne se rapportent qu'à une seule et même espèce, dont deux espèces de sexes différents ont été décrites, à six ans de distance , sous deux noms. (l) Au moment de mettre sous presse, M. de Laferté, possesseur de la Col- lection de Carabiques de M. Dejean, nous assure que la C. versicolor diffère réellement de la C. Leprieurii. S'il en est ainsi , les descriptions de ces deux es- pèces devront être refaites , car elles conduiront tout lecteur qui n'aura pas les types sous les yeux aux conclusions que nous avons adoptées. 78 REV. ET MAC. ijE sjooLOGiE. {Février 1849.) La description donnée par Dejean de sa C. Leprieurii ne diffère de celle de sa C. versicolor qu'en un point, prove- nant, ou d'une omission ou de ce que l'individu décrit for- mait une variété. En effet , ces deux espèces, d'après leurs descriptions , ne différeraient que parce que la C. Leprieurii n'aurait pas au milieu des élytres le petit point blanc si- gnalé à cet endroit dans la C. versicolor. Pejean a décrit sa C. Leprieurii sur un individu mâle que lui a remis M. Buquet , qui n'en avait que deux exem- plaires. Nous avons vu le second dans la collection de M. Buquet, et nous lui avons trouvé le petit point blanc au milieu des élytres, dont Dejean ne parle pas^ aurait-il reçu de M. Buquet une variété dépourvue de ce point blanc? Quant à la description de la C. versicolor, elle a été faite sur une femelle , et va parfaitement à des individus du même sexe de la C. Leprieurii , qui forment une variété à cuisses presque fauves. Ainsi la C. versicolor de la collection Dejean est un in- dividu femelle , à labre entièrement noir , comme cela a lieu dans toutes les femelles de ce petit groupe. Sa C. Leprieurii est une C, versicolor mâle , à labre marqué au milieu d'une tache longitudinale blanche, formant une variété chez laquelle la petite tache blanche du miheu des élytres a disparu , et dont les cuisses tirent un peu sur le fauve. Pu reste, tous les autres caractères assignés à ces deux espèces sont identiques. Nous avons vu, dans la collection de M. Deyrolle, un in- dividu étiquetée Leprieurii^ chez lequel nous avons trouvé deux petites taches blanches au milieu des élytres : une au milieu, et l'autre au bord externe de l'élytre, sur la même ligne. M. Bocandé a trouvé ces insectes au commencement de la saison des pluies. Ces Cicindèles, qui ne volent pas, cou- rent entre les herbes et cherchent à se cacher sous les touffes quand on les poursuit. Quand les herbes sont hautes, vers TRAVAUX INÉDITS. 79 septembre et octobre, on les aperçoit le matin, lorsque le soleil n'a pas encore évaporé la rosée , suspendues au haut des graminées, où elles sont engourdies-, alors on les prend facilement, on les cueille, pour ainsi dire. C. Brunet. (Gory, Ann. Soc. EnL^ t. 2, p. 137, 1833}a Cette jolie espèce a été vaguement décrite par M. Gory , qui ne parle ni de ses affinités parmi les autres espèces, i^i de la forme de son labre , ni de la couleur 4e ses palpes, ni d'aucun de ses caractères réels. Selon nous elle ne doit pas être éloignée de la C. chalibea (Dej., Spec. 1, 38 ) qui forme seule la 4® division, quoique M. Dejean l'ait placée, dans son dernier Catalogue, Ma fin de sa 3^ division ( sous le nom inédit de C. janthina , en mettant en synonymie le nom publié par >I. Gory ). Du reste , cette 4® division nous paraît mal établie , car la seule espèce avec laquelle Dejean l'a fondée ne peut être consi- dérée comme ayant le corps même faiblement déprimé. Nous possédons quatre individus de cette C, chalyhea : nous avons des mâles et des femelles , et tous ont le corps et les élytres ainsi et plus cylindriques que les espèces de la troisième division , avec le labre fort avancé bleu et armé de sept dents , comme dans les C, concinna et Leprieurii , les vrais types de la troisième division. La C. Brunet ressemble entièrement à la C. chalybea pour Taspect général et la coloration uniforme d'un beau bleu foncé après sa mort. M. Bocandé nous a appris que pendant la vie elle est d'unbeau vert métallique très-brillant. Elle se distingue de la C. chalybea par une forme un peu plus svelte et allongée , par la ponctuation des élytres bien plus forte, par ses mandibules, ayant plus de jaune à leur base ; par ses palpes jaunes avec le dernier article seulement noir, et par ses trochanters plus ou moins fauves ou brunâtres, tandis que les pattes sont plus vertes que bleues. Chez les mâles , les mandibules sont deux fois au moins plus longues que celles des femelles , avec trois rudiments 80 r.EV. KT MAC. DE ZOOLOGIE. ( FévHer 1849. ) de dents au côté interne, et l'extrémité arquée et comme tronquée. Cette espèce se voit rarement à terre entre les herbes 5 elle a été toujours trouvée par M. Bocandé sur les nids de •Termites et courant sur les monticules qu'ils forment. Se- rait-elle spécialement destinée à se nourrir de Termites , à concourir à la limitation du nombre de ces insectes ? C. festiva (Dej , Spec. 5, 220). Cette espèce a réellement les élytres un peu aplaties en dessus ; son labre n'a que cinq dentelures ; il est moins avancé que celui des C. concinna et Leprieurii ; enfin il est certain qu'elle ne peut être rangée dans la même division. Du reste, Dejean est de notre avis, car il dit qu'il n'est pas bien certain qu'elle appar- tienne à la troisième division. Elle se trouve dans les sentiers , mais elle ne vit pas en famille. Lorsque les pluies ont fait élever les herbes , on voit ces Cicindèles circuler dans les lieux découverts , mais elles doivent sortir des endroits couverts d'herbes , où elles chassent. c. Saraliensis. Voisine, pour la forme allongée un peu cylindri- que et parallèle de son corps, de la C, festiva^ mais ayant le labre moins avancé , transversal , et terminé en avant par trois pe- tites dents. Dessus d'un noir un peu bronzé. Labre offrant une large bande transversale jaune dans les deux sexes. Antennes sim- plement filiformes, noires, avec des reflets bleus sur les quatre premiers articles. Côtés des mandibules jaunes jusque près de l'ex- trémité; palpes jaunes avec le dernier article vert. Tête et corselet finement chagrinés. Elytres assez fortement ponctuées, avec des espaces entièrement mates et noirs, formant des espèces de lignes longitudinales irrégulières, dont une, plus large au milieu de leur disque , présente trois petites taches anguleuses , allongées dans le sens longitudinal et jaunes partant du tiers antérieur et se termi- nant au tiers postérieur. Il y a de plus , en arrière et près du bord externe , deux autres taches de la même couleur, triangulaires ou de formes variées. L'extrémité [des élytres est terminée à la suture par une forte épine , et leur bord postérieur, depuis l'endroit où elles commencent à se rétrécir, est finement denticulé. TRAVAUX INÉDITS. 81 La femelle est un peu moins étroite , et les deui taches postérieures dn milieu de ses élytres sont réunies et forment une petite ligne sinueuse. Dans les deux sexes , le dessous et les pattes sont bleus avec des reflets verts et bronzés, — Long. 12 millim. ; larg. 4 millim. Trouvée seulement dans le pays de Saral , territoire deâ Cassangues , et particulièrement au village de Bissen , sur les bords du San-Domingo. C. Bocandei. Entièrement d'un noir à reflets faiblement bronzé» en dessus. Labre jaune bordé de noir, avec cinq dents en avant. Base externe des mandibides et palpes jaunes, ceux-ci ayant le dernier article noir. Antennes grandes , noires , avec les articles du milieu faiblement dilatés et aplatis , et offrant quelques reflets bleus sur les quatre premiers articles. Tête et corselet assez fortement chagrinés. Elytres couvertes de gros points enfoncés contigus, ronds , qui leur donnent , vues à la loupe, l'aspect d'un dé à coudre, avec une ligne de petites taches d'un vert métallique placée entre la suture et le milieu de la largeur des élytres; ces taches étant plus bronzées et presque effacées en arrière chez la femelle; le bord réfléchi des élytres , en dessous , est d'un brun rougeâtre. Dessous et cuisses d'un beau bleu à reflets verts, avec les pattes noires^ pas de poils blancs sous le corps. — Longueur l-é à 16 millim, 1/2; largeur 5 à 6 millim. 1/2. Elle est très-voisine de la C. anthracîna pour Taspect gé- néral. M. Bocandé l'a trouvée seulement au village de Farim vers la fm de juin. Elle marche parmi les herbes nouvelle- ment poussées , dans les champs où l'on cultive le riz. Cette espèce, la suivante et les C. lugubri$^ Deyroleî eiflavosignata , qui ont aussi les antennes légèrement di« latées au milieu, pourraient former un groupe naturel, dont on fera plus tard un genre sous le nom de Euryar- thron {Eurus , latus; artron^ articulas). C. anthracina. Entièrement d'un noir mat en dessus avec !e« antennes de cette couleur à base offrant des reflets bleus , ayant les cinquième, sixième et septième articles surtout assez fortement dilatés et aplatis , ce qui leur donne jusqu'à un <^ertain point un aspect un peu fusiforme. Labre avancé , fortement tf idénté au n»^ 2^ SÉRIE. T. I. Année 4849. « 82 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1849.) lieu, noir avec une large bande transversale jaune au milieu chez le mâle et n'ayant qu'une tache étroite et triangulaire chez la fe- melle. Mandibules noires à base jaune. Palpes jaunes avec le der- nier article noir. Tête et corselet finement granuleux. Elytres couvertes de petits points enfoncés et bleus vus à la loupe : à cer- tains jours elles offrent , vers le milieu et en arrière , deux ou trois faibles traces de lignes bleuâtres vaguement indiquées. Le dessous est noir, avec quelques reflets bleus , et il y a une large bande de poils blancs de chaque côté du corps. Les pattes sont d'un noir bleu avec les cuisses à reflets bronzés. — Longueur 17 à 21 mill. ; longueur 6 à 7 millini. Un mâle offre un cas de monstruosité. La patte intermé- diaire gauche ne se compose que du trochanter et d'un petit moignon de cuisse. Ce moignon n'est pas le résultat d'une cassure , il est arrondi et terminé , c'est bien un défaut de développement. Cette espèce est rare. On la trouve dans les chemins et indifféremment dans différentes parties du pays. Lorsqu'elle est épouvantée et- qu'elle s'envole , au lieu de se poser à terre un peu plus loin, elle va se placer sur les feuilles des arbres , souvent à une assez grande hauteur. On la prend alors avec le filet. Au moment de mettre sous presse , nous recevons une lettre de M. de La Ferté-Sénectère, qui vient d'étudier les Cicindèles de M. Bocandé et qui pense que cette espèce pourrait bien être une variété de la C, lugubris. C. lugubris {De]. 1, 390). Cette curieuse espèce a été étudiée récemment par M. de Brème {Ann. Soc. Eut. de France , 2^ série , t. 2 , p. 288 , pL 7 , f. 1, 2. — 1844 ) , qui a décrit le mâle avec un grand soin-, seulement il n'a pas parlé de la légère dilatation des articles intermédiaires de ses antennes, caractère qui la range dans un groupe particulier avec les deux précédentes. On la trouve assez communément dans les chemins et dans les champs dont les herbes ne sont pas très-élevées. G. Deyrolei. Elle est très-voisine de la C. lugubris (Dej., çp. 1, 39) pour la coloration et Taspect général, TRAVAUX INÉDITS. 83 mais elle s'en distingue par une tète et un corselet plus pe- tits, relativement aux élytrcs, et parce que ces dernières sont sensiblement plus élargies et plus aplaties. Les rugo- sités de sa tète et de son corselet sont plus fortes et la lèvre supérieure, dans les deux sexes, est entièrement jaune, et terminée par cinq dents , dont l'intermédiaire est plus sail- lante chez la femelle. Cette Cicindèle est, en dessus, d'un noir mat. Les ély très, ter- minées à la suture par une épine , offrent quelques traces de ponc- tuation vers la base seulement. Elles ont, au milieu de la base , une petite tache jaune; une large bordure de la même couleur règne près du bord externe , depuis les angles huméraux jusqu'à la su- ture près de l'extrémité postérieure. Cette bande a en dedans deux courtes dents jaunes arquées, et il y a sur le milieu trois minces lignes jaunes interrompues sUr divers points. Le dessous est bleu à reflets verts et bronzés , avec des poils blancs couchés Les pattes sont bleues, avec les cuisses couleur de cuivre rouge, à reflets verts dorés. Les antennes sont entièrement noires , avec les quatre premiers articles lisses et cylindriques et les autres tomenteux, aplatis et un peu dilatés , plus larges que les précédents, quand on les observe par le côté et allant en diminuant de largeur jusqu'à l'extrémité. — Longueur 15 à 17 millim. ; largeur 5 1/2 à 6 mill. On la trouve par tout le pays , mais plus particulièrement chez les Bagnous et les Cassangues, entre les Rio-San-Do- mingo et Casamance, de 18° 10' à 1&° 40' de longitude ouest méridien de Paris. C. Flavosîgnata {'Ui'^QriQ y Etudes Ent., 2, 139). Cette belle espèce offre encore une certaine dilatation aux articles du milieu de ses antennes, mais à un degré moindre que chez les précédentes {Anthracina eiBocandei)-^ elle semble établir le passage avec les espèces qui ont les antennes tout-à-fait filiformes. Nous avons sous les yeux une variété chez laquelle le jaune occupe plus de place que le noir, sur les élytres. Les lunules de la base sont très-élargies , se touchent pres- que à la suture, et forment une large bande qui occupe le tiers antérieur et ne laisse qu'un point noir derrière Vécus- 84 RKf, ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1849.) son. Les lunules postérieures occupent également toute l'ex- trémité , et le jaune remonte le long de la suture jusqu'à la bande médiane. Elle a les mêmes habitudes que la C. anthracina. C. SexpunctataiYah. Dej., sp. 1, 47 ). M. Bocandé ne Ta trouvée abondamment qu'auprès de Chour ou Kiour, village de Papels , à 15 kilomètres S. E. de Cacheo , autour du marais d'où sort le Rio-Basserel , qui se jette dans le Rio- San-Domingo > à peu de distance de son embouchure. ' C. cincta{ Ol.Fabr. Dej, sp. 1, 40 ). Elle varie unpeupour la couleur du dessus. Il y a des individus d'un noir mat comme la femelle décrite par Dejean ; d'autres d'une couleur bronzée violette terne, et d'autres d'un vert très-obscur avec des reflets dorés sur le corselet. Dans tous , les quatre petites taches jaunes de chaque élytre sont à peu près de même forme et de même grandeur. M. Bocandé assure que cette espèce est commune dans les pays qu'il a parcourus. On la trouve dans les chemins et les herbes > mais elle ne vit pas en familles. ( La suite prochainement . ) II. SOCIÉTÉS SAVANTES. AcadémieJdes Sciences de Paris. Séance du 12 Février 1849. — ' M. Stanislas Julien lit une Note dans laquelle il montre que , dès le 3* siècle de notre ère , les Chinois employaient les moyens anesthéti- ques dans les opérations chirurgicales. L'agent auquel ils avaient recours était le Hachich, si répandu parmi les Orien- taiix. M. Stanislas Julien avoue que lui-même n'avait pas d'abord une assez grande confiance dans la médecine chi- noise pour aller lu; demander des remèdes inconnus à la notre; mais aujourd'hui il croit devoir se mettre à l'œuvre, SOCIÉTÉS SAVAMTES. 85 et les études préparatoires longues et fastidieuses qu'il lui faudra faire ne l'effraient pas, car il est soutenu par l'espoir de doter, dès aujourd'hui, son pays de découvertes réser- vées à l'avenir. Nous sommes complètement de l'avis du savant professeur, et personne ne peut contester, d'après ce qui précède, que l'étude des liyres chinois aurait pu nous mettre, il y a bien longtemps, en possession de moyens merveilleux d'anéantir la douleur et d'épargnerbien des souf- frances aux victimes des maladies. Il y a donc sans doute encore dans cette science chinoise bien des trésors à décou- vrir, et nuls efforts ne méritent plus les encouragements d'un gouvernement éclairé que ceux du savant dont les la- beurs nous ouvrent cette voie. — M. Lamarre-Picquot annonce que les objets d'histoire naturelle qu'il a recueillis pendant sa dernière expédition dans l'Amérique septentrionale, et qu'une commission nom- mée par l'Académie est chargée d'examiner, sont arrivés en France et déposés au ministère de Tagriculture. Séance du 19 Février. — M. Serres lit un Mémoire sur les lois de l* Embryogénie, où il rappelle les longues dis- cussions des physiologistes sur les préexistences organi- ques, et les heureux résultats qu'il a obtenus, en dirigeant ses études d'après les indications de la loi centripète du dé- veloppement. Il annonce que, pour donner toute la clarté désirable à ses descriptions, il vient d'y joindre trente-neuf planches dont il fait hommage à l'Académie. — M. Cl, Bernard communique des Recherches sur les usages du suc pancréatique, « La proposition qui découle, dit l'auteur, des expériences contenues dans mon Mémoire, c'est que le suc pancréatique est destiné, à l'exclusion de tous les autres liquides intestinaux, à modifier d'une ma- nière spéciale, ou, autrement dit, à digérer les substances grasses contenues dans les aliments, et à permettre, de cette façon, leur absorption ultérieure par les vaisseaux chylifères. » 11 décrit le suc pancréatique, qu'à l'aide 4'une ingénieuse opération il peut extraire en quantité considé- 86 REV. ET iHAG. DE îOOLOGiE. ( Février 1849. ) rable du capal pancréatique d'un chien-, il explique son ac- tion chimique sur les substances grasses neutres, et dé- montre , par des observations d'anatomie comparée , faites surtout sur le lapin , que le chyle n'a sa couleur laiteuse qu'après avoir été modifié par le suc pancréatique, qui lui incorpore les matières grasses auxquelles il doit cette cou- leur. Il annonce qu'il y a dans le suc pancréatique un agent organique spécial de cette réaction , agent dont il indique les propriétés distinctives. La pathologie confirme ces cu- rieux résultats , et nous apprend que les maladies du pan- créas suspendent l'absorption de la graisse. Cette propriété spéciale n'empêche pas le suc pancréatique de réagir, comme l'ont màxqvïQ WA. Bouchardat tX Sandras , sur l'amidon, màîs beaucoup d'autres liquides de l'économie modifient cette substance de la même manière, tandis que la réaction sur les substances grasses est, comme nous l'avons dit, tout-à-fait propre au suc pancréatique. Ce Mémoire contient une des belles découvertes de la phy- siologie moderne , et vient noblement associer le nom de son auteur aux noms qu'ont illustrés dans ces dernières années tant de savantes et ingénieuses recherches sur l'his- toire de la digestion. — MM. Paul Hervier et Saint-Sager font connaître les résultats de leurs Recherches sur r acide carbonique ex- halé par le poumon à Vétat de santé et de maladie. Ces résultats, trop longs et trop variés pour pouvoir trouver place ici , montrent que les influences qui modifient l'exha- laison carbonique sont excessivement nombreuses , et tien- nent à la fois aux circonstances climatériques , à l'exercice de nos fonctions, au genre d'alimentation, à l'âge et enfin à la nature de nos divers états pathologiques. — M. Coze^ doyen de la Faculté de Strasbourg, rend compte ^'Expériences entreprises dans Vintention d'ap- précier le mode d'action du Chloroforme sur l'économie animale. Il conclut que le Chloroforme suspend et quel- quefois détruit la vie des divers organes avec lesquels il est SOCIÉTÉS SAVANTES. 87 mis en contact. Cette action varie, dans ses détails, suivant les conditions anatomiques et physiologiques des parties. M- SfrauS'Durckeim adresse une lettre où, rappelant la forme articulée de la fibre musculaire qu'il a fait connaître en 1823, il compare cette fibre à un électro-aimant, ce qui lui permet de mieux expliquer la permanence de Ja contrac- tion, qu'il ne pouvait comprendre par la comparaison avec la pile de Volta. Séance du 26 février, — U. Dumas lit un rapport sut- un Mémoire de M. CL Bernard, intitulé : Recherches sur les usages dû suc pancréatique ^ dont nous avons rendu compte. Ce rapport déclare le travail dont il s'agit très- digné d'être inséré dans le recueil des savants étran- gers> . —^.de Ftoherville présente une Note sur les Ostr à-nè- gres, race de l'Afrique, au sud de l'Equateur. Pendant un séjour de quatorze mois aux Mascaraignes, l'auteur a moulé avec un grand talent soixante têtes ou masques de ces indigènes. Certes ce sont là les documents anthropo- logiques les plus satisfaisants, et c'est seulement lorsqu'un grand nombre de matériaux: de cette espèce auront été réu- nis qu'il sera possible de constituer sur des bases sérieuses une science de l'anthropologie. Ce ne sont plus aujourd'hui des portraits plus ou moins fidèles, ce ne sont plus des descriptions plus ou moins empreintes de l'esprit de leur auteur, qui peuvent satisfaire la science, ce sont des pièces que chacun consulte et interprète, des pièces qui permet- tent au savant de discuter avec le voyageur sans rencontl^er cette objection invincible : Vous ne les avez pas vus! On ne peut donc apprécier trop haut des pièces telles que les a montrées M. de Froberville ; nous souhaiterions même que , pour compléter de semblables collections, on s'efforçât d'y joindre des épreuves daguerréotypées d'après nature, afin de surprendre l'expression habituelle du visage , la tenue générale du ccirps, ses proportions exactes et l'ensemble de ses formes, en mfêrflc temps que des aquarelles donneraient 8^ &6Y. AT BtAfi. DB ZOOLOGIE. {Février 1849.) une idée aussi exacte que possible de la couleur et de ses différentes variations. Quoi qu'il en soit, comme il n'est pas toujours possible de réunir tous ces moyens d'observation, nous considé- rons , dans l'état actuel de nos connaissances, la collection présentée à l'Académie comme digne du plus haut intérêt, surtout avec les documents philologiques et géographiques que l'auteur y a joints. Dans la Note qu'il a lue à ce sujet, M. de Froberville, après avoir montré que tous les sujets qu'il a moulés offrent les caractères de la race nègre, les rattache à la grande famille des Nègres sub-équinoxiaux, et y reconnaît quatre types ou rameaux distincts : le premier, analogue autypecongo-guinéen, limitrophe, à l'ouest, des Ostro-nègres *, le second, rapproché du type cafro-béchuane, limitrophe au sud; le troisième, qui offre de curieuses res- semblances avec les Nègres océaniens , et particulièrement les Tasmàniens; le quatrième enfin, regardé par l'auteur comme mélangé de sang caucasique, et attribué par lui aux rapports de commerce et de colonisation que les Phéniciens, dès la plus haute antiquité, ont entretenus avec ces peuples. 11 justifie cette opinion par la dissémination de ce type mé- tis au milieu de toutes les populations nègres, et par cer- taines circonstances de mœurs, de traditions, de croyances et de langage. — M. Robinot-Desvoîdy lit l'extrait de deux Mémoires sur les résultats de recherches paléontologiques faites par lui dans les environs de Saint-Sauveur en Puysaie : l'un a rap- port aux Sauriens du Kimmeridge Claij ; l'autre est une description des Crustacés du terrain néocomien des envi- rons de Saint-Sauveur. — M, A, de Quatrefages adresse une Note sur la pro- pagation des Huîtres par les fécondations artificielles. Des observations que l'auteur dit avoir faites il y a quel- ques années l'ont porté à embrasser l'opinion que les sexes sont séparés chez les Huîtres; des recherches plus ré- centes?^ dues à M. Blanchard , ont confirmé ces premiers SOCIÉTÉS SAVANTES. 89 résultats , et il croit qu^on devra regarder ces Mollusques comme ayant des sexes séparés. Comme l'expérience a appris à Tauteur que chez les Mollusques qui présentent cette condition les fécondations artificielles réussissent très-aisément , il propose de les ap- pliquer à rélève des Huîtres, comme il l'a fait, après des études savantes, profondes et persévérantes, avec tant de succès et de nouveauté , pour les poissons. Si les présomptions de l'auteur se confirment; s'il est établi un jour, d'une manière scientifique et positive, que les Huîtres ont des sexes séparés, on extraira des œufs des femelles, on les fécondera dans des vases renfermant une assez grande quantité d'eau , puis on les portera à de gran- des profondeurs à l'aide de pompes, ou mieux d'immenses seringues, car une pompe est destinée à aspirer le liquide, à le faire monter, tandis qu'ici il faudrait, au contraire, injecter le liquide rempli d'œufs artificiellement fécondés, le pousser au fond de la mer. Cet ensemencement d'Huî- tres permettrait de peupler à volonté de ce délicieux Mol- lusque tous les points de nos côtes, et rendrait cette excel- lente nourriture plus populaire. De plus, suivant l'au- teur, l'élève des Huîtres dans des étangs et des réservoirs artificiels deviendrait facile par l'emploi des fécondations artificielles. Société nationale et centrale d'Agriculture. Dans sa séance du 14 mars 1849, la Société centrale d'Agriculture a entendu la lecture d'une Note de M. le doc- teur Herpin , ayant pour titre : Note sur la destruction des larves de Charençons et d^Alucites dans l'intérieur des grains des céréales. Il a placé, dans les granges infectées, du foin nouveau, des bouquets de pouillot ( Ment ha pulegium ), et même un mélange à odeur très-forte , composé d'huile empyreuma- tique très-ammoniacale, d'eau-de-vie fortement camphrée, d'essence de térébenthine et de lavande ; mais toutes ces 90 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Février 1849.) pratiques, recommandées comme infaillibles par beaucoup d'agriculteurs, n'ont produit aucun effet, et les blés ont été fortement attaqués. M. Herpin , convaincu de l'inefficacité de ces procédés, a fait exécuter une machine dont il avait émis l'idée en 1842; c'est une sorte de tarare dont les aubes, animées d'une très-grande vitesse , frappent le blé avec une force telle , que les grains attaqués ou creusés par les insectes sont cassés et divisés instantanément. 11 a constaté qu'avec une vitesse des aubes de 2,000 mètres ( 600 tours ) par minute, les grains sains restent in- tacts et ne sont point endommagés. Mais ceux dans Tinté- rieur desquels se trouvent des larves ou des chrysalides sont divisés en deux ; les larves , broyées ou pulvérisées , sont emportées par le ventilateur. Lorsque le grain n'a pas été cassé, on trouve dans son intérieur la larve meurtrie ou blessée , et incapable de subir ses dernières métamor- phoses. Quant aux Charençons et aux Alucites à l'état par- fait, qiii sont mélangés au blé, ils sont, au premier tour, tués ou blessés , de telle manière qu'ils ne tardent pas à mourir et ne pourraient en aucun cas se reproduire. L'opération se fait très-facilement et très-rapidement , et le prix de revient est minime. M. Herpin va se livrer à d'autres expériences avec cet instrument qu'il nomme ta- rare ( brise-insecte ) . Si le succès qu'il annonce se confirme, il aura rendu un grand service aux agriculteurs, car jus- qu'ici on ne connaît aucun moyen, vraiment praticable dans la grande culture, de préserver les céréales des attaques du Charençon et des Alucites. Société entomologique de frange. Séance du 8 Novembre 1848. — M. L. Buquet commu- nique une lettre de M. de Romand^ qui parle d'un indi- vidu mâle d'une espèce de Chrysantheda, présentant entre les yeux un appendice jaunâtre qui dépasse le bas de la bouche, et qu'il ne croit pas être un Cryptogame. M . Guérin- SOCIÉTÉS SAVANTES. 9l Méneville pense que cet appendice est bien réellement un Cryptogame, et, sur son observation, la Société deman- dera en communication l'insecte de M. de Romand. — M. Guérin-Méneville lit un Mémoire sur deux insec- tes parasites de la Cochenille, qui font un grand tort à cette culture en Amérique. Il donne la description d'une de ces parasites, le Baccha cochenillivora ( Voir le Ré~ sumé de V Académie des Sciences) . — M. Bellier de la Chavignerie annonce que les nids dont il a parlé dans une précédente séance, et que, d'après M. H. Lucas, il avait cru devoir rapporter au Pelopœus spi- rifex^ se rapportent à Tabeille maçonne {Chalicodoma muraria). — M. /T. Lucas donne quelques détails sur les tnœurs des Lapbries, genre de diptères de la famille des Tanys- tomes, et principalement sur la Laphricù maroccana, qui vient de sortir chez lui de bûches qu'il avait rapportées d*Algérie en avril 1842. — M. Doué communique une Note de M. le général Jean Levaîllant, relativement au Papllio Feisthamelii^ qui doit bien réellement former une espèce particulière tout-à-fait distincte du Papilio podalirius, avec lequel quelques en- tomologistes Font réuni dans ces derniers temps : la Note de M. Levaillant, outre la distinction parfaite du Papilio Feisthamelii, contient des détails de mœurs sur ce lépi- doptère. — M. L, Brisout de Barneville parle d'une nouvelle espèce d'Acridium qui a été trouvée dans les Pyrénées, par notre collègue M. Al. Laboulbène, et qui sera décrite sous le nom d'^. brevipenne. — M. Bellier de la Chavignerie lit une Note sur le Mémoire de M. Paris, intitulée : De plusieurs espèces dé Lépidoptères devant être considérées comme variétés de région,, et dans laquelle l'auteur fait des rectifications scientifiques importantes. Séance du 22 Novembre 1848. — M. Macquart lit un Mé- 92 REv. ET MAC. DE zQOLOGiE. {Février 1819.) moire intitulé : Observations nouvelles sur les diptères d'Europe de la tribu des Tachinaires Dans ce travail, qui fait suite à plusieurs autres imprimés dans les Annales de la Société, le savant auteur, après avoir analysé le travail de M. Zetterstedt sur les Tachinaires de la Scandinavie, donne la description de toutes les espèces européennes des genres Phorocera, Frontina, Metopia, Degeeria et Ma- sicera. — M. Laboulbène donne lecture d'une Note de M. Z. Dufour^ pour servir à l'histoire des métamorphoses du genre Phasia, et particulièrement celles de la P. crassi- permis j insecte qui vit parasite du Pentatoma grisea. — M. Amyot communique une analyse d'un travail de M. le docteur Godrou, sur l'espèce et les races dans la pé- riode géologique actuelle. Séance du 13 Décembre 1848. — M. le secrétaire com- munique une lettre de M. Tourret^ ministre de l'agricul- ture et du commerce, qui remercie la Société de la commu- nication qu'elle lui a adressée relativement aux ravages produits en 1848 par un grand nombre de chenilles, et an- nonce qu'une circulaire , qui sera communiquée à la So- ciété, va être envoyée prochainement à tous les préfets des départements pour les engager à faire exécuter rigoureuse- ment la loi sur Péchenillage. — M. H, Lucas donne des détails sur une espèce du genre Latrodectus , et il dit : « Dans la séance du 9 juin 1847 , j'avais déjà présenté à la Société un Latrodectus martius ^ femelle, qui avait été trouvé aux environs de Paris par notre collègue M. L. Bri- sout de Barneville , et de plus , j'avais accompagné cette communication de quelques remarques géographiques sur les lieuî fort variés habités par cette curieuse Aranéide. Le Latrodectus martius vivant que je présente aujourd'hui à la société est un mâle , et je ferai remarquer que c'est la seconde fois que cette Aranéide est rencontrée en France. Cet individu mâle a été découvert par mon ami M. Einilien SOClftTftS SAVANTF.S. 93 Renou, mcmbro de la commission scientifique de l'Algérie, qui a pris cette espèce dans les bois de Meslay, à 4 kilo- mètres au nord-est de Vendôme. » — On communique une Note de M. Bruand relative à une larve de coléoptères appartenant au genre Elater ( proba- blement VElater segetis)^ qui fait de grands ravages à l'a- griculture en détruisant le seigle , principalement dans les environs de Besançon. — M. Reiche dit qu'il s'est procuré la collection de co- léoptères de M. Levaillant et que, parmi les nombreuses es- pèces qui la composent, il a remarqué la Laphijra Audouini Barthélémy ( Cicindela Ritchii Vigors ) , le Dromius fenes- tratus, le Scarites striatus , deux Ditomus nouveaux , un Dermestes inédit , le plus gros du genre , une Eurychora inédite, genre nouveau pour l'Algérie, etc. En examinant les Laphyra Audouini^ qui étaient en assez grand nombre, M. Reiche fut très-surpris, sur plus de vingt individus mâles, de n'en trouver qu'un seul possé- dant le caractère remarquable signalé par M. Barthélémy dans nos Annales (1835)-, les quatre derniers articles des antennes raccourcis^ triangulaires , aplatis, U7i peu pro- longés en scie en dedans-^ tous les autres mâles, faciles à distinguer par la dilatation des tarses antérieurs, avaient tous les articles des antennes parfaitement cylindriques et en tout semblables aux Cicindèles. Ces individus, néan- moins , lui paraissant plus larges, plus aplatis, à faciès de femelles , il leur enleva l'abdomen et s'assura, par la pré- sence de l'organe sexuel, que c'étaient de vrais mâles. Cette observation tendrait à prouver que la Laphyra Au" douini Barthélémy , ou plutôt Ritchii Vigors , doit rester dans le genre Cicindela^ et que la forme anormale des der- niers articles des antennes n'est qu'une modification chma- térique, très-remarquable, il est vrai, mais sans impor- tance générique ni spécifique. Séance du TI Décembre 1848. — M. Rohineau-Desvoidy dit qu'il n'avait placé que provisoirement la tribu des Pha- 94 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1849.) siennes parmi les Myodaires à larves botanophages , car tout l'ensemble de l'organisation de Tinsecte parfait tend à le classer dans la famille des Myodaires entomobies. L'ob- servation récente de M. L. Dufour, dans laquelle ce zoolo- giste montre que les Phasies , à l'état de larves , vivent d^ns le corps des Hémiptères , tranche aujourd'hui la question d'une manière complète. — M. Rohineau-Desvoidy annonce que dès le moisd'ayril 1827 il avait observé le Teichomyzamuraria de M. Mac- quart, et que lui, M. Robineau-Desvoidy , en avait fait le type de son genre Scatella publié en 1830. Par un oubli ou une négligence du compositeur de rimprimerie na- tionale , celte espèce ne fut pas éditée. m'avait nommée Scatella urinaria ^ à cause des habitu- des des larves qui vivent dans l'urine de l'homme. C'est donc à tort que M. Macquart les fait vivre dans le ciment qu'elles tendraient sans cesse à dégrader. Sous un autre point de vue, cet insecte mérite notre attention. Il est au- jourd'hui excessivement commun dans tous les lieux d'ai- sance et dans tous les dépôts d'urine de Paris. M. Robi- neau-Desvoidy l'a rencontré pour la première fois en 1827 à Paris , où il n'avait encore été signalé par aucun entomolo- giste antérieur. Sa découverte lui fit même faire quelques observations sur l'apparition successive des espèces entomo- logiques. M. Macquart publia qu'il n'est point rare dans le nord de la France. Depuis vingt ans, M. Robineau-Des- voidy a eu occasion de signaler la progression de cette es- pèce vers les départements du centre : îl l'a retrouvée à Melun, à Orléans, et tout récemment àAuxerre. Ce serait donc une espèce qui aurait été apportée par la voie du com- merce. Quelle pourrait être sa patrie primitive? A ce sujet, M. Lahoulhène dit que M. Léon Dufour con- naît parfaitement cette Myodaire , qu'il en possède des échantillons, qu'elle vit à Bordeaux, en moins grande abon- dance qu'à Paris, il est vrai, mais qu'on ne Ta pas trou- vée à Saipt—Sever. ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX. 95 — La société procède pour la dix-huitième fois, depuis sa fondation , au renouvellement annuel des membres de son bureau et de sa commission de publication. Ont été noni- més pour l'année 1849 : î^embresdu bureau : président, M. Guenée-^ vice-prési- dent, M. Chevrolat\ secrétaire, ^.E, Desmarest-^ secré- taire adjoint, M. Pierret\ trésorier, M. L, Buguet-^ivéso- rier adjoint, M. L. Fairmaire, et archiviste, M. Doué. Membres de la commission dç publication, outre les membres du bureau : MM. 4^yoty Bellier de la Cha- vignerie^ Berce^ Javet et Laboulbène. E. PES?f- m. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAIJX. Note sur une espèce nouvelle de Musaraigne , trouvée à Madagascar, par M. C. Coquerel , chirurgiep de la marine nationale. — In-8", fîg. (jExtr. des Ann. des Soc. mat., t. IX). Comme c'est dans le Magasin de zoologie qu'a été pu- bliée la Monographie la plus complète du genre Musaraigne, due à M. Duyernoy, nous croyons que cette circonstance est une raison de plus pour que nous insérions le signale- ment de la nouvelle espèce que l'on doit aux mvestiga- tions de M. Coquerel, afin que nos lecteurs soient toujours tenus au courant des progrès de la science relativement à ce groupe curieux de mammifères. Après avoir rappelé les travaux de ses devanciers sur le genre Musaraigne, M. Coquerel parle des espèces qui ont de Tanalogie avec la sienne , et il établit que c'est avec les Sorex etruscus savi et gracilis BlainviUe qu'elle a le plus d'analogie. Voici les caractères essentiels de son espèce : Sorex madagascariensis. La forme générale de cette es- pèce est remarquablement svelte et élancée, La couleur est 96 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE, {Février 1849 ) d'un gris brunâtre, un peu plus foncé sur les régions supé- rieures. Le pelage est épais, serré, soyeux, luisant. La tête est petite, triangulaire, allongée; la conque auditive nue , très-développée \ les deux valves intérieures très-ap- parentes. Le museau est couvert de poils fins et très-serrés, et garni de longues barbes blanches 5 les plus longues sont noires à leur origine. Les pattes sont de la couleur du corps, très-fixes et garnies de poils jusqu'à la naissance des ongles, qui sont brunâtres. La queue est mince et grêle, s'amincissant graduellement vers l'extrémité ^ elle est cou- verte de poils rares et courts , et de quelques longs poils fins épars , comme dans toutes les espèces voisines. — Longueur de l'extrémité du museau au bout de la queue, 69 mill. -, de la queue 28 mill. — Formule dentoire 7 + fl = 30. M. Coquerel a trouvé ce petit mammifère sous un tronc d'arbre dans la forêt de Nossi-Bé, côte N. 0. de Mada- gascar, en septembre 1846. Comme on le voit, M. Coquerel ne s'est pas contenté, comme le font malheureusement trop souvent certains zoo- logistes pressés, de donner sèchement la description de son animal. Il a traité ce travail en véritable homme de science, en fournissant à ses lecteurs les moyens de le juger, d'ap- précier si son espèce est véritablement nouvelle , et en la plaçant dans ses affinités naturelles avec les espèces déjà connues. De plus, M. Coquerel a joint à son Mémoire d'ex- cellentes figures représentant son espèce et les diverses parties qui la caractérisent, et même le système dentaire de celles qui s'en rapprochent le plus. G. M. Fr.igments sur les organes génito-urinaires des Reptiles et leurs produits , par M. G. L. Duvernoy. — in-4% fig. co- lor. ( Extr. du T. XI des Mémoires de PAcad. des Scien- ces, savants étrangers, 1848. ) Ce beau travail anatomique est peu susceptible d'analyse, ANALYSES d'oUVRAGF.S NOUVEAUX. 97 car il renferme un grand nombre d'observations neuves et du plus haut intérêt , exposées brièvement et qui perdraient beaucoup si l'on cherchait à les condenser. Nous devons donc nous borner à signaler cet ouvrage à nos lecteurs , en indiquant les titres de ses divers parties. Le premier fragment est intitulé : Des pierres vesicales des tortues molles, et plus particulièrement de l'espèce désignée par M. Lesueur sous le nom de Triomjx spini- férus. Le deuxième fragment a pour titre : Sur Vexistence des urolythes fossiles et sur futilité que la science des fossilet organiques pourra tirer de leur distinction d'avec les co- prolythes pour la détermination des restes fossiles de Sau- riens et d'Ophidiens. Le troisième fragment traite de l'appareil de la généra- tion chez les mâles plus particulièrement , et chez les fe- melles des Salamandres et des Tritons, Ce fragment, le plus considérable et le plus important du Mémoire , est subdivisé en plusieurs chapitres et accom- pagné d'excellentes figures. Enfin , dans un appendice, M. Duvernoy ajoute quelques faits et des considérations nouvelles. Cet appendice est lui- même divisé en trois parties. Nous croyons qu'il suffit de signaler ce Mémoire aux anatomistes et aux géologues, et que le nom de son au- teur nous dispense de tout éloge. G. M. Faune du Pérou, du docteur Tschudi, partie omithologi- que; par M. J. Cabanis, conservateur du Muséum de Berlin. La partie ornithologique a paru par livraisons de six planches coloriées in-4", avec le texte. Nous en connaissons trente-six planches qui en formeront peut-être la totalité, vu que les dernières représentent des Palmipèdes; mais le texte correspondant n'a pas encore entièrement paru, et 2«^ SÉRIE. T. I. Année 1849. 7 98 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Février 1849. ) s'arrête dans la sixième livraison, à la famille Tanagridée, et au genre TacMjphone, Avant la publication de cette Faune, le docteur Tschudi avait déjà publié, dans les Wiegm. Archiv.^ 1844, sous le titre de Conspectus avium, toutes les espèces nouvelles de cette Faune. Ces descriptions étaient en latin et fort dé- taillées 5 nous sommes donc étonné de ne trouver dans cette Faune, ouvrage plus important à coup sûr que le premier, et illustré de planches coloriées, que de simples diagnoses latines souvent très-courtes et insuffisantes, ce qui mettrait en quelque sorte dans l'obligation d'avoir re- cours à ces Archives de Wiegmann, pour les détails des- criptifs latins, vu qu'ils sont ici en allemand. Outre les figures d'espèces nouvelles et leurs descrip- tions, M. Cabanis a joint au texte un synopsis nominatif de toutes les espèces péruviennes connues, classées méthodi- quement d'après les classifications modernes, avec leurs sy- nonymies. Comme l'auteur y a formé plusieurs genres nou- veaux, et y a rectifié quelques erreurs spécifiques commises lors de la publication des planches, et dont quelques-unes sont par conséquent mal nommées, nous allons faire con- naître ce que ce travail nous a présenté de remarquable sous divers rapports, les corrections qu'il renferme, ainsi que nos propres observations à son sujet. Cette Faune ornithologique devient pour ainsi dire in- dispensable aux naturalistes qui désirent se mettre au courant de Pornithologie du nord et du nord-ouest de l'A- mérique du sud , car elle peut être regardée comme le complément aux espèces boliviennes décrites dans nos ou- vrages de collaboration avec M. d'Orbigny (le Synops. avium Amer, y et le Voyage en Amérique ), où elles sont figurées, et aux espèces colombiennes et péruviennes dé- crites dans la 'Revue zooL, et figurées dans le Mag, de zoologie. A l'aide de ces divers ouvrages, on peut se met- tre au courant de presque toutes les espèces connues, non- seulement du Pérou et de la Bolivie, mais de la Colombie, ou ancienne Terre-Ferme, j 99 lo Dans la ^nmlWe'^ Falconidœ etjla sous-famille Polybo^ rinœ, Tauteur, dans la synonymie de son Polyborus mé- galopterus {Aquila megaloptera moyen, Reise 3, p. 183, pi. 17), reconnaît que cet oiseau n'est autre que la jeune femelle du Phalcobœnus montanus d'Orbr et Lafr., Syn. av. Mag. de Guérin, 1837, p. 2, et Voy. d'Orb., ois., p. 51, pi. 2, f. 12^ mais le nom de Megalopterus étant le plus anciennement donné, il le conserve avec raison pour l'es- pèce, et celui de Phal. montanus doit être abandonné né- cessairement, 2** Il donne pour synonyme au Polyborus chimango, Vieillot, Enc. met., 3, p. 1180, VAquila pezoporus , Meyen Beitr., Zur. zooL, pi. 6, p. 186, qui d'après cela doit également disparaître comme espèce. 3® Sous le nom générique d' Hypomorphnus (Cabanis, Tsch, consp. av. Wiegm. Arch. 1844), il range le Falco urubitinga Lin. Gmel. , auquel il donne pour synonyme VAquila picta de Spix, Av. Bras., pi. 1 5 il y place également le Falco rutilans , Buse roussâtre de Temminck , et le Falco unicinctus du même auteur, col. 313. Si d'une part nous approuvons fort M. Cabanis d'avoir retiré des Au- tours ou Eperviers, où quelques auteurs l'avaient placé, ce Falco unicinctus , qui n'est réellement qu'une espèce de Buse à longues jambes, de l'autre, nous voyons avec éton- nement que ce savant ait formé un nouveau nom géné- rique pour un groupe qui en avait déjà reçu un ou deux depuis long temps, entre autres celui d* Urubitinga., Lesson, dès 1837, et en 1839, Revue zool.^ p. 132, nom que nous avons adopté nous-mêmes en 1842, dans le Dictionnaire d'Orbigny, vol. 2, p. 786, article Buteoninces{\). 4» L'auteur met dans le genre Buteo l'aigle Aguya (1) La caractéristique du genre Hypomorphnus Cab. , répondant à celui à' Uru- bitinga, Lesson, est: « Rostrum fere Buteonis sed longius, rectius magisque dentatum ; nares puncto osseo , minus conspicuo quam in polyboris , instructae. Loro depluraato. AI» médiocres breviores quara in buteonibus. Cauda mediocris. Pedes buteonis, tarsis autem longioribus, digitis unguibusque brevioribus» » 100 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1849.) {Faleo aguya^ Tem., col. 302). Nous ne savons sur quoi il se fonde pour le changement générique de ce grand rapace, qui d'ailleurs est un habile chasseur de perdrix, d'après les voyageurs du Beagle, ce qui ne va guère aux Buses (1). 5*" Nous ne sommes pas moins étonnés quetout-à-Pheure, en voyant l'auteur former encore le nouveau nom ^énéTi- que Climacocercus^ pour un groupe ô^Eperviers h queue étagée, à bec élevé, que M. Lesson avait déjà nommé Bra- chypterus en 1837, et Revue zooL, 1839 , en indiquant comme synonymes de son genre celui de Brachyptems, Lesson, 1837, et Micrastur^ G. R. Gray, 1841, antérieurs au sien. 6" Dans le genre Nisus^ Epervier proprement dit, l'au- teur indique comme jeune du Nisus pileatus, Pr. max. Tem., col. 205, le Falco poliogaster^ Natterer Tem. col., 264. En comparant ces deux figures et leurs deux descrip- tions, on est étonné de ce rapprochement, vu que le N. pileatus est un Epervier à pattes grêles^ remarquable par la longueur de ses tarses et de ses doigts et par sa forme élancée, et que l'autre espèce semble, au contraire, se rapprocher de la forme de l'Autour, par ses tarses plus courts et plus ro- bustes. Ne possédant pas ce F. poliogaster (Autour à ven- tre gris de Temmink), nous ne pouvons élever ces doutes (1) A l'articie Buteo tricolor d'Orb. Lafres., Synop.y p. 6 (Voy. p. 106, pi. 3, cité par l'auteur), il met avec cloute pour synonyme? Aquila Braecata, Meyen Reise 3, p. 189, pi. 18. Ce doute disparaît dès que l'on compare la planche de Meyen avec la figure et la description de notre B. tricolor mâle; c'est évidemment le même oiseau , et le nom de Buteo Braecatus doit être adopté comme plus an- cien. L'auteur cite encore comme synonyme notre Buteo unicolor, syn, p. 7. C'est peut-être avec raison ; et cet oiseau , dont M. d'Orbigny n'avait rapporté qu'un exemplaire, pouvait effectivement n'être que le B. tricolor dans une de ces livrées sombres auxquelles sont souvent sujets les divers rapaces diurnes. Du reste, la femelle a encore été décrite par King, Zool. jour., n° 11, septembre à décembre (1827), p. 424, sous le nom à'Haliœtus erythronotus ; mais M. Caba- nis, joignant aux synonymes VAqmla coUblanca Azara, n* 10 (Aigle à queue blanche, Sonnini ), dont Vieillot fait un Spizaëte à queue blanche {Spizus leucu- rus) , V., Nûuv. Dict. , 32, p. 58. Ce serait le nom de B. lemurus Vieillot qu lui appartiendrait comme le plus ancien. ANALYSES d'OUVUAGBS NOUVEAUX. iOl que d'après sa figure et sa description, comparées au N. pileatus, dont nous possédons plusieurs exemplaires. T Les Rapaces diurnes figurés dans l'ouvrage comme espèces nouvelles sont : 1° Polyborus tœniurus^ Tschudi, pi. i, que l'auteur place dans son Synopsis comme le jeune de son Hypomorphnus unicinctus, Falco unicinctus^ Tem. 2o Circaëtus solitarius, Tschudi, pi. 2. « C. Ardesiacus ; hypochondriis femoribusque nigricanlibus ; cauda fascia alba in mcdio et altéra angusta in apice. » S'^ Cir eus poly opteras, Tschudy, pi. 3. ff C. Supra nigro fuscus , capitis plumis tectricibusque alarum superioribus pogoniis rufo-maculatis ; remigibus cinereis; regione parotica e ferrugineo et nigro variegata; pectore fusco, fasciis nu- méros! s transversis albis; abdomine aibo, fasciis rufis; crisse ab- domine concolore, » Nota. D'après cette description et la figure qui y est jointe, nous sommes bien tentés de croire que l'oiseau décrit n'est autre qu'un individu femelle ou en livrée de jeune âge de notre Circus cinereus. [Syn. av., p. 7. — Voy. Die. 4, 454 — F. histrioni- cus, Quoy et Gaym. , Uranie, pi. 15 et 16.) Et dans les Rapaces nocturnes, Noetua melanota, Tschudi, pi. 4. « N. Capite dorsoque saturate fuscis; alis dilutioribus, fas«io- lis transversis albicantibus ; superciliis et coUari albis, pectore ex ferrugineo-fusco, rufomaculato ; abdomine fasciis transversis va- nis fuscis et albis ; hypochondriis crissoque flaveseentibus ; cauda saturate fusca , fasciis angustis et apice albis. » 8° Dans les Caprîmulgidées, le Caprimulgus ocellatus , Tschudy. pi. 5, f. 2, est reconnu et indiqué par l'auteur comme étant le Capr. Brasiliensis, L. Gm. ; mais il décrit comme nouveau le Capr. decussatus, Tschudi, pi. 5, f. 1. « C. Capite cinereo, plumis nigris intermixto, dorso lineis trans- versis ex fusco et nigro vario, alis fascia alba notatis; parapteris raedio nigerrimis, pogoniis rufescente-nolatis ; rectricibus latera- libus fascia et apice albis; semitorque albo ; abdomine ex albo ru- fescente; transversira nigro striato; crisso rufescenie. » 102 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1849.) VHydropsalis climacocercus, pi. 6, f. 1. « C. Supra lincolis transversis alternis helvolis et nigris varius; alis nigris albo fasciatis ; rectricibus intermediis duabus et exter- nis eadem longitudine, cœteris gradatim bievioribus, intermediis dorso concoloribus, sed fasciis transversis incompletis nigris, ex- ternis pogonio interne albo, externo nigro et fusco notato ; gula alba, semitorque helveolo pectore dorso dilutiore ; abdomine albo. » Dans le Capr. pruinosus^ Tschudi il reconnaît le Chor- diles semitorquatus , L. Gm. Pr. niax. Beitr., 3,330. 9° Dans les Ampelidœ, après avoir indiqué comme du genre Ampelis proprement dit, les Ampelis maynana (Gm), viridis (d'Orb. et Laf.), elegans (Tschudi Wieg., Arch.y 1843, 1, p. 385), l'auteur cite comme synonyme de ce dernier V Ampelis aureopectus, Laf., Mag, de Gué- rin, 1843, liv. 7% mais non la description que nous en avions faite auparavant dans la Revue zooL, p. 68, en mars de la même année, ce qui laisse les ornithologistes et nous-mêmes dans l'incertitude sur le plus ancien des deux noms. Il décrit, comme espèce nouvelle, V Ampelis cincta, Tschudy W.ieg., Arch., p. 385, 2; puis il forme le genre Ampelion^ Cabanis Mss. 1845, pour un groupe ^^ Ampelis ou Procnias auquel il donne la caractéristique suivante : « Characteres générales familiae generis Ampelidis simile sed ros- tre breviore, altiore, magis curvato, basi latiore, versus apicem compresso ; cauda longiore, ptilosi minus niiido. » 1^ Procnias cucullata Swainson, Tem. col. 363. 2° Proc- nias melanocephala, Swains., Zool. illust.^ pi. 25. 3^ Am- pelis ruhro-cristata, Laf., Stjn, av. am.^ p. 39. Nous avons toujours reconnu, comme M. Cabanis, que ces espèces s'éloignaient des vrais Cotingas, et formaient une transition entre eux et les Averanos, ou Casmarhynchos de Temminck, et en décrivant notre Amp. rubrocristata Syn.^ p. 39, en 1837, nous le groupions avec les deux es- pèces ci-dessus. Mais si leurs caractères sont assez dis- tincts aux yeux de M. Cabanis pour en former un genre, ANALYSES D^OCVRAGES NOUVEAUX. 103 nous sommes «tonnés alors qu'il ait réuni au genre Am- pelis proprement dit nos Ampelis viridis, Syn., p. 40, et Aureo-pectus ^ Maq. de Guérin, 1843, Elegans, Tschudi, p. 135, car ils offrent plus de rapports selon nous avec ses Ampelions qu^avec les Ampelis, d'après la brièveté de leurs ailes très-obtuses, leur queue légèrement arrondie et leur coloration olive et jaune, et nullement luisante comme chez les vrais Ampelis. Ces observations, nous les faisions en décrivant notre Amp. viridis^ Syn., p. 40, et nous ajou- tions que « d'après ces caractères différents des vrais Am- pelis nous le regardions comme espèce anomale. » Aujourd'hui qu'à celte espèce sont venues succesivement s'en joindre trois autres de Colombie, présentant entière- ment les mêmes caractères de forme et de coloration de plumage, ainsi que de bec et pattes rouge orange, nous n'hésitons pas à regarder ces espèces comme formant un petit groupe colombien et péruvien, offrant au moins autant de motifs de séparation des vrais Cotingas que les Ampe- lions de M. Cabanis, avec lesquels ils offrent toutefois, se- lon nous, plus de rapports qu'avec les Ampelis, dans la coupe de leurs ailes, la forme de leurs pattes, à pouce peu allongé, et dans leur coloration, nullement luisante. Nous proposons donc de réunir ces diverses espèces, dont nous connaissons quatre, en un genre sous le nom de Pyrrho- rhynchus^ à cause de cette coloration rouge du bec par- ticulière aux quatre espèces à nous connues, et dont trois ont les pattes de la même couleur, ce qui, joint aux nuan- ces verte, jaune et noir de leur plumage, offre une parti- cularité vraiment remarquable dans la sous-famille Am- pelinée» L'espèce d"* Ampelis, indiquée comme nouvelle, est V Ampelis cincta, Tsch., p. 136, sans diagnose latine; il est probable que dans son Conspectus avium, Wieg., Arch.^ où il le décrit, il en donne une description latine détaillée, p. 385, 2. Il décrit de la manière suivante une espèce nouvelle de son genre Ampelion : 104 REV. ET MAC. DE zooLCKiiE. (Février 1849.) ^mp. rufaxilla, Tsch., pi. 7, f. 2. « Amp. fronte superci- liisque viridi-cinereis, pileo plumis elongatis, rubris, nonnuUis nigris intermixtis, fade gulaque ex albicante ferrugineis, coUo pectoreque griseo viridibus; dorso parapterisque saluratioribus striis longitudinalibus nigricantibus ; alis olivaceis; tectricibus alarum superioribus rufls ; abdomine sulphureo striis longitudina- libus nigerrimis. » A la suite de son genre Ampelion, l'auteur place dans les Ampelidœ le genre Phytotome, que Ton plaçait autrefois dans les Fringillidées, et que nous avons mis, M. d'Orbigny et moi, dans les Tanagridées, Syn. avium, et Voy. en Am. près des Habias^ dont ils ont les mœurs. Il indique le Pfuj- totoma rara de Molina comme espèce péruvienne. M. A. d'Orbigny, qui dans son voyage dans l'intérieur de l'Amé- rique du sud, a retrouvé au Paraguay le Dentato d'Azara, Phytotoma rutila, Vieillot; et au Chili, le Phytotoma rara de Molina, n'a plus retrouvé ce dernier au Pérou, en Boli- vie, mais une espèce tout-à-fait distincte et nouvelle, le Phtjtotoma angustirosfris, nob., Syn. av., p. 37, n° 2, Phytotome de Bolivia, d'Orb. Voy. p. 292, pi. 29, 2. Si l'espèce retrouvée au Pérou par M. Cabanis est bien réel- lement le Rara de fMolina du Chili, et que ce ne soit pas notre Angustirostris qu'il ait pris pour tel, ce pays pos- séderait alors ces deux espèces sur trois connues. Quant au classement des Phytotomes dans les Ampelidœ, par M. Cabanis, nous dirons ici que si nous les avons mis, M, d'Orbigny et moi, dans les Tanagridœ, au lieu de les laisser dans les Fringillidœ, où les auteurs les avaient pla- cés jusqu'alors, c'^st parce que nous avions reconnu que, présentant dans leur bec l'échancrure terminale des Den- tirostres et des Habias en particulier, ils offraient encore de grands rapports avec ces derniers dans les crêtes in- ternes saillantes de leur mandibule supérieure, non den- ticulées à la vérité chez les Habias ; dans leurs pieds ro- bustes, la forme de leurs ailes et de leur queue, et encore plus dans leurs mœurs, car non-seulement, comme eux, ils ANALYSES D^OUVRAGES NOUVEAUX. 105 vivent dans les buissons, les halliers, s'y nourrissent de fruits, de baies, de bourgeons, mais encore ils font cons- tamment société avec eux. D'après les observations de mœurs faites sur les lieux par M. d'Orbigny, plus encore que d'après leurs formes extérieures, car leur bec court, non comprimé et non caréné en dessus, les rapprocherait des Ampélidées, nous pensâmes que la place la plus natu- relle à leur assigner était dans les Tanagridées buisson- niers, près des Hahias {Saltator de Vieillot). Après le genre Phytotome, l'auteur place le genre Pti- logonys, de Swainson, Hypothymis, Licht, Temminck, et en décrit deux espèces nouvelles. 1. PHI. leucotis^ Tsch., pi. 7, f. 1. Ptil. cinnamomeus ; pileo cerviceque nigris; dorso, uropygio tectricibusque alarum superio- ribus cinnamomeis, parapteris diluiioribus, alis nigerrimis ; fascia late alba a rostri angulo ad auriculas porrigente; gula, pectore, abdomine crissoque nigerrimis ; hypochondriis rufis. » 2. Ptil griseiventeff ïchudi, p. 140, sans figure, avec cette diagnose : M P. supra ex olivaceo rufescens, fronte cinereo, pileo olivaceo nonnuUis maculis rufescentibus, alis dorso concoloribus, remigi- bus primariis pogonio externo olivaceo-marginatis , crisse rufo, rectricibus alarum intermediis dorso concoloribus, duabus exter- nis parte pogonii interni postica albis, cœteris nigris apice albis; subtus griseis. » Cette seconde espèce nouvelle du genre Hypothyme offre de grands rapports avec le Ptilogonys Townsendii (Audu- bon), que nous avons décrit sous le nom de Myadestes obscurus, dans la Rev. zool.^ 1839, p. 98. Dans le genre Manakin (Pipra), après avoir indiqué les Pipra filicauda (Spix) et Chloris (Natterer), il décîrit une espèce nouvelle, le Pipra chloromeros (Tschudi), avec cette diagnose : « P. nigra , pileo, nucha facieque coccineis, tibiis citreis. n Cette diagnose est trop succincte pour nous faire r,j- connaître en quoi cette espèce diffère du Pipra rubro- 106 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1849.) capilla, Brisson, Tem., col. 54, f. 3. jP. enjthrocephala^ Licht., douhl. du Mus. de Berlin, n° 300. Il décrit encore le Pipra] cœruleo-capilla^ Tschudi, avec cette diagnose : « t*. uigra pileo uropygioque cœruleis. » Dans la sous-famille Psarinœ^ après le genre P saris (Bécarde), et le Psaris semifasciatus de Jard. et Selby, l'auteur forme le genre Mionectes (Cabanis), lui donnant la caractéristique suivante : « Rostrum capite brevius, latius quam altum maxilla culmine vix distincte, dertro parum deflexo, ante apicem emarginata. Nares latérales, subrotundse, patulae, cartilagine instructse. Vibrissae brè- ves, tenues, fere nuUae. Aise médiocres, remigibus primariis angus- tatis, versus apicem emarginatis accuminatis ut in tyrannis, earum secunda sœpe linearis, apice filiformis ut in Psaribus et nonnullis Ampelidlbus. Cauda mediocris, aequalis ; pedes médiocres fere ut in Psaribus sunt hujus generis species parvae, coloribus modestis in- du tae. » Il donne pour type à ce nouveau genre le Todus leticoce- phalus des auteurs, y rangeant encore quelques autres Muscicapidées, tels que Mionectes rufiventris, Muscicapa ntftventris, Licht., Mus. de Berlin <, Mionectes oleagineus, Muscicapa oleaginea, Licht., doubl. du Mus. de Berlin.^ p. 55, n° 565, puis il décrit comme nouvelle espèce le Mionectes poliocephalus^l&zliXïàX^ p. 148, et le figure pi. 10, f. 1. Sa diagnose est : « M. supra prasinus, pileo facieque caeruleo cinereis, alis nigro- fuscis viride limbatis ; subtus sulpbureus , gutture cinereo, albo striato, pectore dorso dilutiore. » Cette espèce, assez remarquable par les stries blanches et blanc-jaunâtre qui recouvrent le gris du devant du cou et de la poitrine, est la même que nous décrivîmes dans notre Synopsis avium Americœ, 3, p. 51, sous le nom de Muscicapa striaticollis, et plus tard dans le Voij, en Amer. de Dorbigny, p. 323, pi. 35, f. 2, sous le nom de Gobe- mouche-paroïde a cou strié (Mtiscicapara striaticollis). ANALYSES d'où VH AGES NOUVEAUX. 107 Quoique le Todus leucocejyhalus^ ( Platyrinque à tête blanche de Vieillot), dont M. Cabanis fait le type de son genre Mionectes, présente avec nos Huscicapara striati- collis et oleaginea, qu'il lui réunit, un point de rapproche- ment dans leurs premières pennes de l'aile, rétrécies et lan- céolées, nous ne trouvons pas ce rapprochement très-na- turel, d'abord : 1° parce que ces premières pennes ne sont pas rétrécies de la même manière ; 2° parce que le Todus leucocephalus , que nous avions placé dans le genre Alec- turus de Vieillot, dans notre Synopsis^ et notre Alecturus flaviventris, Stjnops., p. 55, et Voy. en Am.,p. 335, pi. 36, f. 1, ont des mœurs arundinicoles, habitant l'intérieur des roseaux, tandis que nos Muscicàpara en ont de forestières ou buissonnières, se suspendant aux branches comme les Mésanges, et que, par suite, les premières ont, comme les Fauvettes de roseaux, les ongles postérieur et médian trés-alongés et acérés, ce qui ne se retrouve pas chez les dernières. Je pense donc que nos Alecturus leucocephalus et flavi- ventris {Synops, av. Am.)^ que nous réunissions dans notre Synopsis aux Alecturus de Vieillot (au petit coq et au Guira yetapd)^ à cause de leur conformité de mœurs arun- dinicoles , de premières rémiges acuminées et d'ongles allongés et acérés, mais que plus tard M d'Orbigny en a séparés pour en former le genre Arundinicola, dans son Voy. en Amérique, s'ils doivent en être réellement sépa- rés, devraient conserver ce nom générique à'Arundinicola (d'Orb.) comme plus ancien et très-significatif, et former la tête de la sous-famille Fluvicolinœ dans les Muscica- pidœ, à la suite des Alecturus, tandis que le nom généri- que de Mionectes (Cabanis), pourrait être appliqué à quel- ques-uns de nos Muscicàpara, tels que notre Muscicap. striât icollis, d'Orb. Voy. le Muscicapa oleaginea^ Licht., doubl. du Mus. de Berlin, \e Mionectes rujiventris, Cabanis^ p. 148, Licht., Mus. de Berlin, à cause du rétrécissement de leurs premières rémiges, caractère que nous ne recoo- 108 uEv. KT MAC. DE ZOOLOGIE. ( Févriev 1849.) naissons toutefois que dans le Rufiventris et VOleaginea. Le caractère des premières pennes acuminées du Todus lencocephalus le lie évidemment aux Alecturus de Vieil- lot, dont il a les mœurs , et avec lesquels il faudrait le laisser, à moins qu'on n'adopte sa séparation générique sous le nom d'Arundinicola. Quant au genre Mionectes (Cabanis), nous ne l'adopterions que comme démembre- ment de nos Muscicapara^ pour le Muscicapa oleaginea de Lichtenstein (doubl. du Mus, de Berlin), et les trois ou quatre espèces qui en sont voisines. De Lafresna\e. {La suite à un prochain numéro). Die Sudafricanischen Molusken, etc. — Les Mollusques de l'Afrique australe, ou monographie des Mollusques du Cap et de Port-Natal, de leur distribution géographi- que -, avec descriptions et figures des espèces nouvelles ; par le professeur docteur Ferdinand Krauss, conserva- teur du Cabinet d'histoire naturelle de Stuttgard, mem- bre de plusieurs sociétés savantes. — In-4**, 1 848. L'auteur de cet important travail, déjà connu par une Monographie des Crustacés de l'Afrique australe , en a re- cueilli les matériaux en explorant laborieusement pendant plusieurs années les pays compris entre le Cap et Port-Na- tal. En énumérant les espèces déjà connues , il donne leur synonymie, et la complète par des observations person- nelles sur leur habitat^ leurs variétés , ou leurs différences d'âge. Les espèces nouvelles, au nombre de 118, sont décrites avec la plus grande exactitude, et ont leur diagnose en latin. Elles sont fidèlement représentées dans les six plan- ches exécutées avec soin qui accompagnent cet ouvrage. Voici la nomenclature de ces espèces nouvelles, qui fera apprécier tout l'intérêt que cette publication doit offrir aux naturalistes : ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 109 Petricola ventricosa. Tellina nataleusis. Id. Ludwigii. Id. littoralis. Donax exarata. Cyclas capensis. Id ferruginea. Cyrena africana. Cardium natalense. Arca acuminata. Id. Rrausii Philippi. Id. natalense. Unio Caffer. Iridina Wahlbergi Modiola capensis. Id. auriciilata. Id. cylindrica. Mytilus meridionalis. Id. variabilis. Perna dentifera. Terebratula natalensis. Hyalaeea truncata. Boris natalensis. Chiton literatus. Id. Wahlbergi, Jd. tigrinus. Id. oniscus. Id. Cyanopunctatns. Id. pustulatus. Patella Schroeteri. Id. tabularis. Id. obtecta. Id. Argenvillei. Id. echinulata. Id. natalensis. Id. variabilis. Id. Dunkeri. Id. pruinosa. Mouretia costata. Siphonaria oculus. Id. variabilis. Id. aspera. Id. natalensis. Pleurobranchus granulatus. Fissurella incarnata. Id. caffra. Id. natalensis. Id. cruciata. Id australis. Âncyliis catfer. Bulla natalensis. Vaginulus natalensis. v. Rapp. Limax capensis. Succinea striata. Id. exarata. Vitrina natalensis. Helix pinguis. Id. aenea. Id. Ilitenhagensis. Id. Loveni. Id. microscopica. Id. vernicosa. Id. rivularis. Id. aprica. Bulimus natalensis. Id. turriformis. Id. linearis. Pupa Rurrii. Id. Pfeifferi. Id. Wahlbergi. Id. Fontana. Planorbis Pfeifferi. Id. costulatns. Id. natalensis. Physa natalensis. Id. diaphana. Id. tropica. Id. Wahlbergi. Physopsis (genre nouv. Rrauss. ) africana. Limnaeus natalensis. Paludina ovata. Id. Rnysnaeusis. Id. fasciata. Rissoa nigra. Id. fenestrata. Id. Pinnae. Chemnitzia lactea. Nerita Umlaasiana. Stomatella cancellata. Scalaria lactea. Delphinula granulosa, Dunker. Solarium cancellatum. Trochus tabularis. Id. multicolor. Id. Benzi. Id. Ludwigi. Turbo natalensis. Planaxis acuta. . Phasianella Rochii Philippi. ilO REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Février 1849. ) Id. elongata, Buccimim natalense. Turritella capeiisis. Id. Rraussianum. Dunk. Id,. knysnaensis. Marginella capeiisis Dunker. Cerithium crassilabrum. Id. Dunkeri. Pleurotoma fulgurans. Conus caffer. Fasciolaria badia. Id. Loveni. Murex Wahlbergi. Octopus argus. Id. Dunkeri. Chthamalus dentatus. Purpura dubia. Coiiia rosea. Id. Walbergi. MONOGRAPHFA BELLE PLEUROTOME, etC. MONOGRAPHIE deS plCU- rotomes fossiles du Piémont. Par Luigi Bellardi, atta- ché au Muséum de minéralogie. Turin , in-4'', fig. lith., 1847. (Extrait des Mém. de l'Acad. Roy. des Sciences de Turin, T. IX.) C'est un magnifique Mémoire de 122 pages in-4'', accom- pagné de quatre belles planches du même format, dessinées et lithographiées avec beaucoup de soin par M. L. Gan- dolfi. L'auteur commence par une préface dans laquelle il trace l'histoire de ce groupe. Il donne ensuite un cadre synop- tique des genres et de leurs sections , dans lequel il admet trois coupes génériques , savoir : Genre Pleurotome , divisé en trois sections {Pseudotomatœ, Megatomatœ, Macroto- matœ)'., G. Borsonia, et G. Raphitoma, divisé en deux sec- tions {Homotomatœ et Heterotomatœ) . Le genre Pleurotoma proprement dit se compose de 67 espèces, toutes décrites avec détail au moyen d'une diagnose latine et d'une description plus étendue en itahen, toutes représentées dans l'atlas. La description des espèces déjà publiées est suivie d'une synonymie présentée- chronologi- quement d'après des principes que nous avons mis le pre- mier en pratique dans notre Speciesdes Coléoptères-^ c'est- à-dire que chaque citation d'auteur porte la date de la pu- blication de son ouvrage, ce qui permet aux lecteurs d'ap- précier de suite la validité du nom adopté par le mono- graphe. Un grand nombre des espèces décrites par M. Bel- MÉLANGES ET NOUVELLES. 111 Iirdi Bont nouvelles et viennent augmenter considérable- ment le nombre des Pleurotomes connus jusqu'ici : Le genre Borsonia , créé par M. Bellardi en 1837, dans les Bulletins de la Société géologique de France ( vol. X, p. 30), ne contient dans les fossiles du Piémont qu'une seule espèce, la Borsonia prima Bellardi. Enfin le genre Raphitoma de M. Bellardi , se compose de 34 espèces. A la fin de l'ouvrage , M. Bellardi a donné un tableau général de toutes les espèces fossiles du Piémont , indiquant la nature du terrain auquel elles appartiennent, leurs ana- logues vivants et les localités dans lesquelles on les a ren- contrées. G. M. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Nous trouvons, dans les procès-verbaux des séances de la Société d'Histoire Naturelle de Tîle Maurice ( séance du 5 octobre 1843 , p. 49 ) , le passage suivant : «On donne lecture d'une lettre de M. Thomy Hugon, de Calcutta, annonçant au secrétaire une certaine quan- tité d'œufs de vers à soie provenant du territoire d'Assam, et que M. T. Hugon conseille de répandre et de propager a Maurice. <( Ce que vous aurez à faire , dit M. Hugon , après vous être muni de feuilles de Palma Christi ( Ricinus commv- nis. L. ) est d'exposer les œufs au grand air pour les faire éclore. Le ver, en naissant , paraît presque noir, et est de la grosseur d'une épingle. Il faut leur donner des feuilles ten- dres pour commencer, et en dernier de plus fortes à mesure quUls grossissent. Vous n'avez aucune précaution à prendre quant à la température , mais vous devez le tenir hors d'at- teinte des fourmis, qui en sont très-friandes. Quand les vers auront atteint un pouce et demi de long, vous les nourrirez avec des paquets de feuilles que vous suspen- 112 HEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {FévHer 1849.) drez , en ayant soin de tenir au-dessous une natte ou une loile tendue, pour les recevoir lorsqu'ils tombent. Quand ils auront atteint toute leur grosseur et qu'ils voudront filer, ce que l'on reconnaît en les voyant agités et refusant la nourriture , vous n'aurez qu'à les placer dans des paniers oii vous aurez jeté des feuilles de manguier surtout, et des petites branches ; au bout d'un temps qui varie de 15 à 20 jours, les papillons sortent des cocons; on les met dans des paniers couverts, et ils s'accouplent. )> (( M. Perrotel, employé par le gouvernement dans le but d'introduire l'industrie séricicole dans les colonies fran- çaises , a une fort bonne opinion de la soie que ces vers pro- duisent. >» «1 Je crois qu'il suffirait de préparer à Maurice des cocons pour les marchés européens , soit pour y être filés , soit pour y être convertis en filoselle. » Il est évident pour nous que le ver à soie dont M. Hugon a envoyé des œufs à l'île Maurice est le Bombyx Cynthia des auteurs, dont la chenille se nourrit de ce vulgaire Palma Christi qui pousse si vigoureusement dans nos départe- ments méridionaux et en Algérie. 11 y a déjà longtemps que nous demandons que cette espèce soit introduite chez nous, car c'est celle qui donne la matière première de ces fameux foulards indiens que personne ne peut imiter. ( Voir notre article Bombyx de VAncycL moderne, t. VI, et dans les Ann» de la Soc. séricicole , 1845. G. M. DOUZIEME ANNEE. — MARS 1849. I. TRAVAUX INEDITS. Note sur les mœurs du Mœnura Siiperba , par M. Jules Veureaux. Cet oiseau est si connu des naturalistes et du public , grâce à la forme de sa queue , qui rappelle en quelque sorte celle d'une lyre, qu'il ne reste rien à dire pour la descrip- tion de son plumage. Cependant, comme bon nombre d'au- teurs l'ont classé tantôt dans une famille, tantôt dans une autre, je crois devoir émettre à ce sujet mon opinion, qui est fondée sur des études de mœurs que j'ai été à même de faire pendant un long séjour dans le pays qu'il habite. Je crois pouvoir affirmer que le Ménure doit être placé dans la famille des Fourmiliers, près des Mégalonyx et et des Orthonyx. Ses mœurs sont du reste la meilleure preuve que je puisse fournir à l'appui de cette opinion, jusqu'à ce qu'il nous soit possible de connaître le mode de nidification , seul point sur lequel rien de positif n'est encore établi. Quoique assez abondants sur le continent de F Australie , les Ménuresne-se rencontrent pas dans toutes les localités ; on ne les voit jamais dans les environs de Sydney, ils ne fréquentent que certains districts, et encore ne s'y trou- vent-ils qu'en petit nombre : ce sont généralement de grands bois entrecoupés de buissons épais qui croissent dans des ravins pour ainsi dire inaccessibles , et quelquefois à peu de distance de la mer. Plus abondants vers le nord que partout ailleurs, on ne les voit jamais dans le sud. Très-méfiants , les Ménures quittent les grands bois où ils nichent , dès que les premiers rayons de l'aurore com- mencent à paraître , et vont en des lieux moins touffus chercher leur nourriture; le mâle est généralement suivi 2** SÉRIE. T. I. Année 1849. 8 114 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( MUTS 1849.) de plusieurs femelles, et, en cela, ils ont quel qu'affinité avec les Gallinacés -, ils courent plus qu'ils ne volent , et il est difficile de les suivre , même avec les meilleurs chiens ; ce n^est que lorsqu'ils sont poursuivis de trop près qu'ils s'envolent pour se réfugier d'abord sur les branches les plus basses des arbres, et c'est en sautant de l'une sur l'autre qu'ils atteignent le sommet et se réfugient dans l'endroit le plus touffu , oii ils se tiennent cachés jusqu'à ce qu'ils ne voient plus de danger à se montrer. Du reste , la forme concave de leurs ailes indique bien qu'ils ne sont pas bons voiliers. Lorsqu'ils sont inquiétés, toute la troupe se disperse, et dès que le calme renaît , le mâle descend de sa retraite d'un vol léger comparativement à celui que l'on peut remarquer dans d'autres occasions, se met à tourner sur lui-même, en grattant le sol, appelle , par des cris répétés , toutes les femelles dispersées-, celles-ci ne tardent pas à accourir pour recevoir ses caresses. Le mâle dresse d'abord sa queue comme les paons ^ cette queuC;, qu'il penche en avant , recouvre quelquefois l'oiseau en entier, puis il la balance de droite à gauche , et dans cet instant il fait entendre le bruit particulier que l'on re- marque quand les dindons font la roue. Il se dresse ensuite sur ses pattes et se met à chanter, en imitant à s'y mé- prendre le chant d'un grand nombre d'espèces d'oiseaux, principalement celui des Cacatoès, des Calyptorhynques , et même de tous ceux qu'il peut entendre , sans en excepter les Pigeons. Cette faculté d'imitation que le Ménure possède au plus haut point m'a souvent trompé lorsque je me trouvais dans des localités qu'il habitait : il suffisait qu'un oiseau se trouvât à portée d'être entendu pour qu'il imitât immé- diatement son chant; et, ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que les oiseaux qui étaient dans les environs, trompés (le même que moi par ce ramage, venaient se percher sou- vent en grand nombre àl'entour de notre chanteur, qui était TRAVAUX INÉDITS. 115 alors plus facile à approcher. Pendant ce temps, les femelles cherchent les larves dans les détritus qui jonchent le sol, en grattant la terre , sans jamais s'écarter du mâle , dont elles semblent rechercher la protection. Quand ils ne sont pas inquiétés, les Ménures marchent le dos voûté, les ailes et la queue pendantes^ ils retournent avec leurs longs doigts, armés d'ongles puissants, les feuilles sèches qui jonchent le sol, en les rejetant de côté ; lorsque le terrain est meuble et facile à fouiller, ils forment , en grattant et tournant en même temps sur eux-mêmes, des trous de cinq à six pouces de profondeur -, d'autres fois ils amassent le terreau et en forment de petites buttes sur les- quelles ils aiment à se reposer ou à trépigner pendant des heures entières. D'après ce que j'ai observé en disséquant un grand nom- bre d'ectomacs, ils se nourrissent plus volontiers de larves que d'insectes à l'état parfait ; ils recherchent surtout avec avidité une espèce de hanneton très-commune , et qui reste assez longtemps en larve avant de se métamorphoser. Leur estomac est d'ailleurs très-musculeux. Il est à remarquer qu'à l'époque de la ponte on ne ren- contre les Ménures que par paires. Je n'ai jamais pu découvrir le nid; à diverses reprises j'ai vu pendant le mois d'octobre, correspondant, dans cet hémisphère, au mois d'avril de nos climats, dans une loca- lité nommée ï\ock-Point , des couples isolés porter dans leur bec des débris de végétaux qui semblaient destinés à l'édi- fication de leur nid, sans qu'il m'ait été possible de découvrir l'endroit où ils allaient les déposer. Les renseignements que j'ai pu recueillir, tant auprès des colons qu'auprès des naturels^ sont tellement disparates, que je n'ai pu à cet égard me former une opinion. Quoi qu'il en soit, j'ai pu les observer occupés à ramasser leurs matériaux : le maie alors a perdu sa voix , il chemine lentement avec sa femelle, et il est surtout en ce moment très-difficile à approcher, regardant attentivement de tous côtés , car chez lui Tor- 116 r.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { McifS 1849.) gane de la vue paraît plu.s développé que Torganc de l'ouïe. Ainsi que je l'ai observé dans les forêts de Moreton-Bay, le mâle et les femelles viennent chaque soir percher sur le même arbre ^ ils choisissent ordinairement les arbres les plus touffus, comme les pommiers sauvages, à moins que quelque chose ne vienne les inquiéter : ceci n'a lieu que lorsque la saison des amours est passée^ car, ainsi que je l'ai dit, pendant cette période on ne rencontre le mâle et la fe- melle que par paires. Il serait possible que les oiseaux que j'ai pris pour des femelles ne fussent que des jeunes, ceux-ci portant la livrée des femelles pendant la première année , et qui sans doute aux approches de l'époque de l'accouple- ment sont renvoyés par les adultes. Bien que les Ménures soient plus communs dans le dis- trict de Moreton-Bay, on en rencontre également dans les ravins humides et sauvages de WooUonyong et d'Illawara. Je n'en ai jamais vu en Tasmanie. J'espère un jour pouvoir donner les caractères anatomi- ques du Ménure , afin de déterminer d'une façon plus po- sitive les genres près desquels il devra prendre rang. Description et figure d'une nouvelle espèce d'Oiseau du genre Micropogon de Temminck, par M. Fr. De La- FRESNAÏE. Micropogon Bourcierii. Lafresn., Rev. zooL, 1845, p. 179. Micr. supra olivaceo-viridis , capite toto, genis, collo antico pectoreque sanguineo-rubris , capetis lateribus tœnià sirictâ caeru- leo-alba limbatis, loris mentoque nigris, subtus pallide olivascens hypochondriis abdomineque viride fusco flammulalis, pectoris ru- bidine sensim ad ventrum in aurantium vergente; rostro basi viride, apice flavo, pedibus viridi fuscis. — Longit. tota. 15 cent. 1/2. — Habit, ad Bogotam in Colombiâ. Cet oiseau est, en dessus , d'un vert olive ; il a le dessus de la tête, ses côtés, le cou en avant, et la poitrine d'un /{m' c/ Maj/.nt/ i-niJ. TUA VAUX INÉDITS. il7 rouge sanguin. Le rouge des côtés de la tête est séparé de la nuance olive des côtés du cou, de chaque côté, par une bande étroite d'un blanc bleuâtre \ le lorum et le menton sont noirs; le rouge de la poitrine descend en pointe sur le ventre, et s'y nuance insensiblement en jaune doré, tandis que sur les côtés il est bordé de jaune soyeux un peu sou- fré ; les flancs et l'abdomen sont d'un jaune blanchâtre, flammèches de vert foncé; le bec est couleur de plomb, jaunâtre à la pointe et sur ses bords; les pieds paraissent de couleur plombée. Nous dédions cette charmante espèce à M. Jules Bour- cier. à la générosité duquel nous la devons , comme un hommage au zèle et à l'assiduité avec lesquels il s'occupe si consciencieusement d'une bonne Monographie des Tro- chilidées. Description d'un nouveau genre de Coquille bivalve nommé Septifère, par C. A. Récluz, pharmacien à Vaugi- rard (Seine). Voyez : Revue zoologique par la Société Cuvierienne, 1848, p. 275. — (Suite.) Il y avait déjà longtemps que notre premier travail sur le classement des Moules marines cloisonnées était sur le métier et que nous attendions, pour le publier, que de nou- veaux matériaux vinssent l'enrichir et le compléter, lors- que les événements survenus en France dans l'année 1848, ayant ralenti, non sans raison, le zèle des conchyliologues, nous déterminèrent à donner ce Mémoire tout imparfait qu'il était alors, pour venir en aide à la publication de la Revue zoologique. Depuis, l'acquisition de quelques espèces et la communication d'autres fort intéressantes, que nous de- vons à l'amitié de MM. Cuming et Petit de la Saussaie, nous ont mis dans l'obligation de compléter notre premier aperçu, et de faire des recherches sur ce qui pouvait avoir été publié à ce sujet. Une communication de M Guérih- Méneville, directeur de la Revue zoologique^ nous a appris 118 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {MaVS 1849.) que M. Wiegmann avait inséré dans les Archives d'histoire naturelle de Berlin (Archiv. fur naturgeschichte), pour Tannée 1837 , une Monographie du genre Tichogonia , Uossmaessler , (Congeria (1), Partsch; Dreissena, Van Beneden) , dans laquelle le savant directeur des Archives avait compris les espèces que depuis lors nous avons dis- tinguées sous le titre générique de Septifère. Dans ce tra- vail, M. Wiegmann prévient qu'il a été conduit à former cette réunion, dans l'ignorance où il était des caractères zoologiques, à cause de la conformité des cloisons sous- apiciales de toutes les espèces qu'il a rassemblées dans sa Monographie. A la vérité, l'auteur divise celles-ci en deux grandes sections : la première comprend toutes les espèces qui ont les valves rayonnées de côtes à Vextérieur^ le limbe crénelé intérieurement^ et qui vivent dans la mer^ ou nos Septifères ; la seconde a été établie pour les es- pèces striées concentriquement et irrégulièrement en de- hors^ à marge entière et vivant dans l'eau douce ^ ou les Congeria^ Dreissena , Tichogonia^ etc. , etc. Ces caractè- res sont les seules différences capitales que l'auteur signale entre toutes les espèces comprises dans son grand genre. Il suit de là que M. Wiegmann a suivi Popinion émise anté- rieurement par M. Van Beneden dans une note de la page 209 de son Mémmre anatomique sur le genre Dreis- sena {Annales des sciences naturelles de Paris ^ avril 1835), avec cette différence, néanmoins, que M. Van Beneden avait mis une restriction à la sienne, dont M. Wiegmann n'a pas cru devoir tenir compte. En effet, dans cette note, le zoo- logiste de Bruxelles s'exprime ainsi : « 11 se trouve dans le genre Mytilus des espèces qui présentent de même cette cloison, comme le Mytilus bilocularis de Linné ♦, mais il est probable que cette espèce devra entrer dans ce genre avec plusieurs autres, quand on connaîtra les animaux. » Et, de fait, le peu que nous connaissons maintenant de (1) Voyez la discussion sur la priorité de ce nom de genre , à la fui de c(?t ar- ticle. TUA VAUX INÉDITS. 119 Torganisation des Septifères vient justifler la réserve de M. Van Bcneden, et détruire la réunion de celles-ci avec les Comj cries ou Tichogonies. Enfin, depuis l'apparition de la Monographie de M. Wiegmann, M. Kûster, de Nu- remberg, suivant l'exemple du directeur des Archives de Berlin^ a fait figurer, dans sa nouvelle édition du Con- chy lin-Cabinet de Martini et Chemnitz, deux Montes cloi- sonnées qu'ail nomme Tichogonia Kraussii et T. Wieg- manni. Bien que nous eussions reconnu les quelques affinités conchyliologiques qu'il y a entre les Dressènes et les Septi- fères, nous n'avions pas accepté les inductions qu'en tire M. Van Beneden, par le motif qu^on trouve dans la forme de l'impression musculaire postérieure des Septifères un caractère zoologique qui, faute d'autres, nous a paru con- duire à une toute autre détermination , et avec d'autant plus de certitude que cette impression diffère beaucoup de celle des Dreissènes, et a la plus grande ressemblance avec l'impression musculaire composée des Mytilus. Cette ana- logie, qui semble d'abord de peu d'importance, acquiert beaucoup de valeur par les conséquences qu^on pept en déduire et qui se trouvent, en effet, justifiées par les ob- servations que nous avons été à même de faire par l'étude des restes du mollusque conservés dans la coquille. Tous les conchyliologues savent que l'impression muscu- laire postérieure du Mytilus est oblongue, réniforme, ou mieux, que sa configuration est à peu près semblable au profil de l'arme que l'on nomme pistolet ; c'est également la forme de la même impression chez les Septifères. Chez les Dreissènes ou Congéries, cette impression n'est pas apparente, mais on remarque, au-dessus de la place que le muscle qui la forme occupe à l'état vivant, une autre im- pression bien marquée, souvent divisée en deux parties : la postérieure quadrangulaire , formée par le siphon infé- rieur ou tubuleux, et l'antérieure oblongue, anguleuse et marquée de dentelures, traduisant sur l'intérieur de la co- 120 jjEv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Mcirs 1849.) quille les appendices festonnés des bords du manteau, in- termédiaires entre le siphon inférieur et le supérieur, ou sessile. Chez quelques espèces, ces deux impressions sont confluentes. Celle du Mytilus, qui paraît simple , est néan- moins composée de plusieurs autres devenues confluentes par la contiguïté des muscles qui la forment. Elle se com- pose 1° d'une impression très-grande, arrondie., produite par l'adhérence du gros muscle adducteur de ce côté, et 2» d'une autre allongée, antérieure, contiguë avec la pre- mière et compliquée elle-même de trois autres, confon- dues en une seule, produites, comme l'on sait par les tra- vaux anatomiques de Poli, par l'insertion des muscles qui forment l'appareil extenseur du pied du mollusque. Cet appareil consiste dans trois paires de muscles dont les branches s'attachent sur la coquille, les unes à coté des au- tres, de la manière suivante : l'' une paire antérieure, cylindrique, qui, en s'élevant de chaque côté des valves, confond ses branches avec la racine du pied, ou vice versa, et en deviennent les véritables muscles rétracteurs; 2° une deuxième paire, contiguë à la première et intermédiaire entre* celle-ci et la suivante , a ses branches de forme py- ramidale, aplaties sur les côtés, convergeant à leur sommet, au côté postérieur de la racine du pied, auquel chacune envoie un filet d'adhérence musculaire pour se lier avec lui : cette paire constitue les muscles sécréteurs du byssus, et n'est qu'une forte ramification du muscle rétracteur du pied , plus dilatée à son insertion sur les valves qu'à son point de départ de l'animal -, 3° une troisième paire de muscles de forme cyhndrique, une fois et quart plus éten- due en longueur que les précédentes, fixée entre le byssi- fère et l'adducteur postérieur, élève ses branches jusqu'à la hauteur postérieure des muscles byssifères, auxquels elles adhèrent par leurs côtés, passent ensuite sous le pont formé par la convergence des muscles déjà décrits (byssifères et rétracteurs), pour de là aller, après s'être bifurques, s'attacher à la partie latérale, dorsale et in- TRAVAUX INÉDITS. 121 terne des crochets, sous le tiers antérieur des cuillerons ligamentaires. C'est de cette paire de muscles que nous nom- merons rétracteurs postérieurs, dont Lamarck dit que Leach a déterminé Fusage, en avançant « que son action sert à modérer l'ouverture des valves contre l'effet de l'élasticité du ligament cardinal, sans que les muscles d'at- tache soient obligés de se contracter^ » mais qui, à la vé- rité, ne modèrent rien du tout puisque, lorsqu'on coupe adroitement le muscle adducteur postérieur, ils n'exer- cent aucune action sur le jeu des valves. Les observations suivantes nous ont convaincu que la même complication des muscles existe aussi bien dans les Scptifcres que dans les Moules. En effet, en étudiant plusieurs individus du Septifer Kraussii [Tichoyonia Kraussii, Kûster), nous avons remarqué sur Tun d'eux ces mêmes muscles du pied de l'animal, desséchés et parfaitement conservés. Ils se présentaient sous la forme d'un tronc terminé par une bifurcation de deux fdets antérieurs, assez longs, qui sont les deux muscles que nous avons nommés plus haut ré- tracteurs postérieurs : l'une des branches était encore at- tachée sous le centre du cuilleron ligamentaire, tout près de la base de la cloison sous-apiciale de la valve gauche; l'autre était libre, parce qu'elle avait été détachée de l'au- tre valve en ouvrant brusquement la coquille. Le tronc était attaché à la place ordinaire, c'est-à-dire en avant du point d'insertion du gros muscle adducteur postérieur, et offrait encore à la vue un fragment du muscle byssifère privé de son byssus. Cet appareil , que nous avons observé sur un individu du cabinet de M. Cuming , nous l'avons également rencontré sur un autre exemplaire du cabinet de M. Petit de la Saussaie, mais plus complet, en ce qu'il portait encore le muscle intérieur terminé par son byssus court d'un aspect soyeux (au lieu de ressembler aux fds criniformes des Mytilus), sortant encore par l'excavation du bord ventral de la coquille. L'existence de cet appareil prouve incontestablement que les Septifères ont la plus 122 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Mafs 1849.) grande affinité avec les Mytilus. Un autre fait non moins intéressant est le suivant : MM. Van Beneden et Cantraine, qui se sont spécialement attachés à nous faire connaître tous les détails anatomiques du Dreissena, ont trouvé que le mus- cle adducteur antérieur, dans ce genre, a son point d'inser- tion sur les cloisons sous-apiciales ; eh bien ! il en est de même chez les Septifères Nous l'avons remarqué et mon- tré à M. Petit sur un individu du Septifer Kraussii de notre cabinet, encore attaché sur le centre de la valve gauche. Il était court (1 millim. 1/2), terminé par une sorte de mem- brane élargie à son extrémité libre, qui représentait Tem- pâtement servant à fixer ce muscle sur la cloison de Tau- tre valve, où existait aussi une parcelle de cette même mem- brane. Quoique ce muscle adhérât fortement à la cloison, il n'y laissait cependant aucune trace d'impression circons- crite par une ligne de démarcation, et par conséquent sen- sible à la vue, pas plus qu'il n^y en a à la place de l'insertion antérieure du muscle rétracteur postérieur du pied. Ce que nous avons remarqué sur la cloison de chaque valve^ ce sont seulement "des stries fines qui se continuaient de haut en bas, et bien loin en dehors du point où s'attache le muscle. Ainsi, de ce qui précède, il résulte que les Septifères sont des coquilles qui tiennent aux Moules par l'appareil du pied de leur animal, et aux Congéries ou Dreissènes par l'insertion du muscle adducteur antérieur sur la cloison, comme par l'absence des impressions que les ligaments antérieurs laissent sur les coquilles des Mytilus. Mais pour établir les ressemblances et les dissemblances qui existent entre ces genres, il convient d'entrer dans de plus amples détails. Les Septifères ont de commun avec les Congéries ou Ti- chogonies : 1° la forme générale de la coquille -, 2° la cloi- son sous-apiciale sur laquelle s'attache le muscle adducteur antérieur: 3° la forme et la position des cuillerons pour l'insertion du cartilage servant de ligament aux valves; 4^* l'absence de la marque qui indique le point où les mus- TRAVAUX INÉDITS. 15^3 clcs rétractciir postt^rieur et adducteur antérieur s'attachent à la coquille. — Us en diffèrent : 1" en ce que leur coquille est équivalve, tandis qu'elle est inéquivalve généralement chez les Dreissènes , à l'exception du Dr. polymorpha ; 2" par la forme dilï'érente de l'impression musculaire pos- térieure ; 3** par le nombre et la disposition des mus- cles qui produisent cette môme impression, sans compter probablement les autres parties de l'organisation de l'a- nimal ; 4° par leurs valves toujours sillonnées longitudina- lement de côtes rayonnantes, ce qu'aucune Dreissène ne présente, mais bien des stries irrégulières et concentri- ques ; 6*> par leur épiderme velu ou glabre et alors uni, au lieu qu'il est relevé de lamelles transverses chez les Dreis- sènes ^ enfin, par la marge de leurs cuillerons bordée d'une pâte blanche d'un aspect mat et comme spongieuse, tandis que ce bord est vitreux et brillant chez les Dreis- sènes. Les Septifères se rapprochent beaucoup des Moules par plusieurs de leurs caractères : 1° par la forme générale de la coquille, surtout de celles qui sont rayonnées de côtes \ 2" par la ressemblance de leurs cuillerons ligamentaires ; 3° par la conformité de l'impression musculaire postérieure -, 4« par le nombre, la situation et l'identité des fonctions des muscles qui s'attachent sur cette dernière impression, et qui, comme chez les Moules, se composent de quatre sortes de muscles, savoir : l'adducteur postérieur, le rétracteur antérieur, le rétracteur postérieur et le byssifère. Les Sep- tifères diffèrent des Mytilus : V par la présence d'une cloi- son sous-apiciale qui manque toujours aux véritables Mou- les (1), et sur laquelle se montrent souvent des tubercu- (1) M. Deshayes ( nouvelle édition àeVHistoire nat. des anim. sans vertèbres de Lamarck, t. VII, p. 50), dans ses observations sur le Mytilns polymorphus , n° 38, dit, au sujet du Mytilus Mlocularis de Linné, que ce quia ôté à ses yeux de l'importance à ce caractère « c'est que cette cloison transverse s'établit par de- grés, commençant, dans quelques espèces, par être à peine sensible, s'augmentant dans d'autres et se montrant dans son plus grand développement dans le Uyt. bi- 124 KEV. ET MAG. I)E ZOOLOGIE. { MciVS 1849.) les ou dents, soit vers Pangle des crochets ou sur les côtés; 2" en ce qu'ils n'ont de visible que l'impression muscu- laire postérieure , celle des muscles adducteur et rétrac- teur antérieur ne laissant à leur point d'attache aucune marque qui en indique la place -, 3^ par le muscle adduc- teur antérieur qui se fixe sur le centre du cuilleron, alors que chez les Moules ce même muscle, beaucoup plus ro- buste que dans les Septifères, vient se fixer sur le côté ventral et antérieur de la partie interne des crochets \ 4° par l'insertion antérieure du muscle rétracteur postérieur qui a lieu sous le milieu des cuillerons ligamentaires, et non sous le tiers antérieur de ceux-ci ; 5" par les crénelures qui avoisinent l'extrémité postérieure des cuillerons, for- mant ici des chevrons disposés en série de quatre , cinq ou plus , ce que nous n'avons pas encore remarqué sur aucune espèce du genre Mytilus ; 6» enfin, par la région ventrale de la coquille , qui est toujours plus fortement déprimée, souvent très-aplatie et même concave, et ses côtés plus anguleux ou carénés. Reste maintenant à déterminer si les différences que nous venons d^énumérer doivent l'emporter sur la somme des ressemblances. 11 nous paraît que dans l'état actuel des choses l'animal des Septifères étant inconnu dans la locularis. » Ce que l'on voit sur quelques espèces de Moules, après en avoir scruté une longue série de divers âges , autres que celles qui font partie de notre genre Septifère, c'est l'épaississement de la partie interne des crochets et un bourrelet marginal plus ou moins saillant chez les exemplaires les plus âgés de certaines es- pèces ; bourrelet qui n'est autre chose qu'un simple dépôt calleux qu'on ne voit pas dans tout autre âge de l'espèce. Ce dépôt ne devient jamais une cloison pour si ressortant qu'il puisse être, parce qu'il fait peu de saillie, quoique le crochet soit un peu creux en dessous, qu'il est arrondi et non tranchant , et qu'il ne sert ja- mais de support au muscle adducteur. En effet , chez ces vieilles Moules on recon- naît toujours le point d'insertion des muscles sur chaque valve, en ce que l'impres- sion du muscle adducteur antérieur et du muscle rétracteur postérieur est toujours bien marquée, et de plus un peu calleuse au pourtour. Dès-lors qu'est-ce qu'un pareil bourrelet, comme argument en faveur de la fusion des deux genres que nous proposons de diviser en deux autres, si ce bourrelet ne remplit, dans aucun cas, les fonctions auxquelles sont appelées les cloisons des Septifères? TRAVAUX IN^IDITS. 125 plupart de ses parties essentielles, telles que la forme des palpes labiaux , la forme et la disposition des branchies, etc. , il convient de maintenir les Septifères comme genre dis- tinct des Moules, afin d^attirer l'attention des zoologistes sur ce sujet. Si dans la suite il venait à être démontré qu'il y eût une similitude complète dans l'organisation animale, alors les Septifères devraient descendre au rang de sous- genre des Mylilus par rapport aux caractères conchyliolo- logiques qu'ils présentent à l'observation. Enfin, nous croyons avoir fait connaître suffisamment, dans l'appareil musculaire du pied, sans compter les caractères difiéren- tiels des coquilles, que les Septifères s'éloignent trop des Congéries ou Tichogonies, pour qu'il soit possible de les réunir sous un même titre générique, ces dernières devant former un genre et une famille indépendants des Moules, voisins peut-être des Saxicaves, tandis que les Septifères ne peuvent en aucun cas être séparés de la famille des Mytilacés. Nous ne reviendrons pas sur les caractères propres aux Septifères, cela nous entraînerait à des redites inutiles , mais nous dirons que les couleurs verte, bleue et pourpre sont celles qui dominent chez les espèces, et nous ajoute- rons que ces coquilles appartiennent, jusqu^à présent, à rOcéan-Indien et à l'Océan-Pacifique. Le genre Septifère compte maintenant six espèces, dont voici la description : 1. Septifer lilocularis. Testa ovato-trigona, dorso œtato-si- nuata, glabra, depressa, costis longitudinalibus conféras, subgra- iiosis ; seplis planulatis , margine integerrimis , supernè bi aui trituberculatis ; apicibus acutis ; externe obscure viridi , interne purpurescente aui cœrulea. Myiilus bilocularis , Linné, Syst. nat., 10, p. 705, n° 2i2.—Mus. Lud. Ulr., p. 540, n« 133. * — -S?/5^. nat., 12, p. 11565 n" 250. — Gmelin, p. 3352, n° S; bene ; Schroêter, Einl. in Conch.^ t. 3, p. 431 ex fîde Wiegmann; Encijcl. méth. vers, t. 218, f. 5 hona -, Wood., Ind. Test., 126 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mavs 1849.) t. 12, f- 17-, Lamark, An. S. Vest., t. 6, p. 121, n° 7, var. a; Deshayes in Lamk., cd. 2, t. 7, p. 39-, Dillwyn, Descript. cataL, t. 1, p. 307, n'* 18^ Hanley, Catal. of récent shells., p. 244. Mytilus nicobaricus, Chemnitz conch. 8, p. i55, t. 82, f. 736, à 760. Tichogonia bilocularis, Wiegmann, Monogr. in Arch. fur naturgesch. ^ 1837, p. 48, n*' 1 ; Kusler in Chemnitz, éd. 2, t. 8, p. 3, t. 2, f. 6 à 10. Septifer bilocularis, Récluz , Reviie zool. Soc. Cuv., 1848, p. 278. Var. 6. Testa extus^viridi, intus caerulea. Ulyt. nicoba- ricus.) var, Chemnitz conch. 8, p. 157, t. 82, f. 637, n» 2 pessima, n» 3 bona, sed margine dorsali septi emargi- nata. Lamk., 1. c. var. b. Junior. Testa dorso rotundata, extus viridescente, macu- lis purpurascentibus variegata. Hab. l'Ile-de-France (M. le capitaine de vaisseau Jehenne); Sumatra (Jay) ^ Sincapour (Petit); les Philippines, sous les pierres découvertes à basse marée (Cuming) ; les îles Salo- mon, près Saint-Georges (M"i« Dupont) ; les îles Nicobàr (Chemnitz) ; la Chine (Humphreys). — Long. 46 à 57 millim. ; haut. 24 à 29 milUm. ; épais. 19 à 24 millim. (Selon M. Dillwyn, cette espèce atteindrait 2 pouces anglais de long sur 1 pouce de large). Après avoir vérifié avec soin les types de la collection de Lamarck, nous avons reconnu que les var. c et d, citées dans son ouvrage, ne sont autre chose que des individus décolorés et roulés sur la grève du Septifer Kraussii. M. Hanley ï. c. dit que les jeunes du Èyt. bilocularis sont légèrement velus -, le fait est que nous les avons rencontrés toujours glabres, comme les adultes. Nous ne pouvons ad- mettre, au moins d'après les figures, que le T. Wiegmannii de M. Kûster, 1. c. 8, p. 3, t. 2, f. Il' à 14, soit une espèce différente du Septifer bilocularis., parce que leur forme, la coloration et les caractères de la cloison qui porte èga- Tr.AVAUX INÉDITS. i'^1^ ment des granulations, n'en diffèrent point, seulement leurs valves paraissent convexes (vues de profil), tandis qu'elles forment un plan incliné du bord ventral au bord dorsal, dans l'espèce de Linné. Cette différence tendrait à la faire rentrer dans cette dernière comme variété , surtout après s'être convaincu que les espèces de Septifères sont très-va- riables dans la forme des coquilles. Linné avait déjà re- marqué que la couleur verte était un caractère de cette coquille. 2. Septifer Kraussii. Testa oblongo-trigona, valdè convexa, piïosa; costis longitudinal ibus subcrenatis; septis convexiusculis, margine dorsali plus minusve emarginatis, supernè granuliferis; exlùs fusco-virente , intiis purpurascente aut cœrulea. Mytilus bilocularis, Lamk., I. c, var. c et d, atritœ, Tichogonia Kraussii, Kûster, 1. c, t. 6, f. 1 à 6, optimœ^ piliferœ. Var. b. Testa sœpiùs externe glabra vel pilis raris notata. Var. g. Testa angustiore facie interna intense ac nitide cœrulea, septisque concoloribus (Mus. Cuming). Habit. Madagascar (Jehenne) ^ l'île Diego s-Garcias , à l'est des Séchelles (Liénard, de l'Ile-de-France) ^ Manille, sous les pierres découvertes lors des basses marées (Cu- ming).— Long. 36 millim.-, haut, (largeur des Linnéens) 20 millim. ; épais. 19 millim. Var. g. Long. 34 millim. ; haut. 17 millim. 5 épais. 20 millim. Le Mytilus exustus, Born, Mus. Cœs, Vindob., p. 125, t. 7, f. 5, par sa forme et sa cloison légèrement incisée du côté dorsal de sa marge, ne nous parait être qu'une variété de coloration de cette espèce. Elle est d'un jaune- orange avec des lignes transverses pourpres et noires, as- sez irrégulièrement placées Cette coloration, nous la re- trouvons sur une des variétés du Septifer fuscus ; mais colle-ci a la marge de sa cloison profondément sinueuse dans le centre et incisée sur le côté dorsal, et quelquefois aussi sur le côté ventral, et a de plus l'impression musculaire postérieure, le plus souvent, calleuse et ridée en dessus, 128 REV. ET MAG. DR ZOOLOGIE. ( Ma?\'i 1849. ) 5. Septifer fuscus. Testa oblongo-ncuta vel oblongo-trigona, valdè convexa , dense striato-granosa ; septis margine in medio piofunde sinuatis et lateraliter plus minusve emarginatis; impres- sione musculari postica sœpissimè calloso-rugosa ; epidermide luteo- fusca; facie interna albido-lutea purpureo maculala vel radiata; apicibus subacutis. - Septifer Fuscus, Récluz {Bévue zool., 1848, pag. 279). — Var. a. Testa oblongo-trigona, dorso-subsinuata, crassa, ponde- rosa , subepidermide luteo-fusca albida , lineis transversis distan- tibus purpureis fasciata ; apicibus oblusis, incurvis ; regione dor- saliconcava; septis margine argute denticulatis. Var. b. Testa oblongo-açuta, parum arcuata, dorso nec sinuata, tenuiscula; subepidermide luteo-fuscescente, albido-violacea, in- terne lutescente seu purpura in medio tincta ; regione ventrali plana. Var. c. Testa oblongo-acuta , parum arcuata, dorso nec si- nuata, tenuiuscula, extus luteo-fusca, intus albida, lineis purpu- reis radiata ; impressione musculari postica laevissima, nec callosa. { Mus. Petit. ) Hab, Madagascar (Jehenne). — Var. a. Long. 50 millim. ; haut. 26 millim.^ épais, 27 millim. Var. b. Long. 36 millim.; haut. 15 millim.; épais. 17 à 18 millim. Celle-ci est moins rare que les autres variétés. La forme et la coloration de la var. b appartiennent aux individus que l'on rencontre le moins rarement chez les marchands : nous en connaissons cinq exemplaires qui tous ont l'impression musculaire postérieure très-calleuse, relevée en bosse et fortement ridée sur toute la surface, à l'exception d'un seul chez lequel cette même impres- sion ne diffère pas de celle des autres Septifères. C'est du reste le seul caractère qui lui manque. La var. a est re- marquable par sa forme générale et sa coloration. Parfois cette espèce a sa surface dépolie et corrodée ^ c'est le cas de l'individu qui nous avait servi autrefois de type , ce qui peut être dû à ce que les Septifères de la côte de Ma- dagascar s'encroûtent d'un limon dur qui doit finir par ronger la première couche du test. TRAVAUX INIÎDITS. 129 4. Septifer eoccUus. Testa oblongo-trigona, angulo laleris anlicè rolundato, obsolète ; dense striata : striis emiiienlibus , confertis, mature furcatis ; epidermide flavicante ; lamina valvarum subapi- ciali sinuato-excisa ( Wiegm. ). Tichogonia excisa^ Wiegmann, Monogr. in Arch, hisf, nat. Berlin, n^ 2, p. 49. Reçue de l'Océan Indien par les soins de M. Lamare-Picot. — Long. 11 lig. Plus grande larg. 10 lig. Sur un exemplaire court et plus gros, les dia- mètres'sont : Long. 15 lig.; épaiss. 10 lig. 1|2^ larg. 8 lig 112. « Le bord saillant de l'espèce précédente (S. hilocularis) dans laquelle la partie ventrale se détache d'une manière si aiguë vers les plans latéraux, manque presque entière- ment dans celle-ci \ du moins son angle est si arrondi et si obtus, qu'il devient à peine sensible. Le bord antérieur crénelé se prolonge immédiatement au-delà de la plaque (cloison) sous les crochets de chaque valve, dans une petite rainure qui porte cinq à sept petites dents rangées sur une ligne. La couleur tire toujours du jaune de cire sur le brun. Le caractère le plus saillant est l'échancrure profonde du bord libre de la cloison (Wiegmann). » Nous avons été quelque temps indécis sur la valeur du nom de notre Septifer fuscus, après avoir lu une première fois la description de la Tichogonia excisa de M. Wieg- mann, à cause du caractère de la cloison, sinuato-excisa, et de celui tiré des côtés de la coquille dont les angles sont en effet plus arrondis que sur aucune autre ; toutefois nous avons fini par la considérer comme une espèce dis- tincte de celle-ci. Les raisons qui nous ont conduit à ce ré- sultat sont : 1° que M. Wiegmann, qui a connu au moins deux exemplaires de son espèce, puisqu'il cite deux di- mensions différentes de deux individus, ne mentionne nulle part les caractères de la callosité des impressions si remar- quable et si fréquente sur notre Septifer fuscus; 2° qu'il ne parle pas non plus des granulations si prononcées sur les côtes de notre espèce et qui î^ont, pour elle, un bon 2« SÉRIE. T. I. Année 4849. 9 130 REV- ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( MciVS 1849. j caractère^ 3*^ que le caractère tiré de la cloison, mmato- excisa, et sur lequel Fauteur appuie fortement dans ses ob- servations (le caractère le plus constant est l'échancrure pro- fonde du bord libre de la cloison), est sur notre espèce plus remarquable en ce que, outre cette échancrure du centre , on y trouve en plus, sur tous les individus indistinctement, une incision latérale de chaque côté, plus profonde sur le bord dorsal, avec les angles de la cloison arrondis ou tron- qués ; caractère constant et dont la description de M. Wieg- mann ne parle pas plus que de la convexité de cette même cloison. Ce que le Tichogonia excisa de cet auteur a de commun avec notre Septifère c'est : 1** que les valves man- quent de cette carène plus ou moins fortement anguleuse chez d'autres -, 2** que ses côtes se bifurquent dès leur ori- gine {mature furcatis)^ qu'elles sont aussi en effet plus étroites, plus saillantes, et paraissent également plus rap- prochées que sur aucune des autres espèces. Quant aux petites et nombreuses dents qui se montrent « sous les crochets dans une petite rainure, rangées en une seule li- gne, » tout ce que nous voyons sur la nôtre, c'est que la marge de la coquille qui borde le côté ventral de la cloi- son ou des valves est finement crénelée tout le long jusqu'à la naissance des crochets, et que là il n'existe aucune trace de sillon sous-apicial. Il y a donc, entre les deux es- pèces, des différences suffisantes pour les séparer l'une de l'autre. 5. Septifer virgatus. Testa oblongo-trigona ; costis latiuscu- lis, laevigatis infernè sub evacuescentibus ; septis convexiusculis, in- tegerrimis ; dente in utraque valvulse externe, solitario alteriio- que, sinum alterius expiante ; epidermide nitida, glabra, interdum in regione ventrali anticeque pilosa, fusco-vel purpureo-nigricante, intus violacea. Tichogonia virgata, Wiegmann, 1. c, p. 49, n» 3, — 3îyiilus hifurcatus, Conrad, in Mém. sur les coquilles ma- rines nouvelles de la CaUfornie supérieure, rapportées par Nuttall, Journal of the Academy natural history science of TRAVAUX IMÎDITS. 131 PUladcliihj, vol. 7 (1837), part. 2, p. 241, pi. 18, f. 14, pagina externa solum visa. Hab, Les îles Sandwich (Ouau., etc.), sous les rochers découverts à basse marée, d'où cette espèce a été rapportée par M. Nuttall, naturaliste voyageur. — Long. 27 millim.^ haut. 13 millim.*, épaiss. 13 millim. De toutes les espèces qui nous sont connues, celle-ci paraît avoir les côtes rayonnantes un peu plus larges pro- portionnellement à son volume-, elles sont plates et unies ou sans aucune trace de granulations. Son épiderme, d'un brun très-foncé ou tirant sur le noir, est lustré et glabre; néanmoins, notre exemplaire présente quelques poils assez longs sur la région ventrale supérieure. La cloison des val- ves est en dos d'âne, et , sur l'individu de notre cabinet, le plan relevé à sa marge libre va en inclinant vers le sommet de la coquille. Cette cloison est courte et obliquement tron- quée sur l'individu du cabinet de M. Cuming, mais c'est le seul exemplaire qui nous l'ait présenté ainsi, et cela doit être dû à ce qu'il est jeune. Le caractère le plus important de cette espèce est la dent qui se trouve sur la marge de la coquille vers le haut de la cloison, dont la situation alterne sur chaque valve avec une rainure qui se prolonge jusqu'à la pointe des crochets, et dans laquelle la dent de la valve opposée vient se nicher quand on la rapproche l'une de l'autre De ces dents, celle de la valve gauche, chez notre exemplaire, est plus longue que sur la valve droite, et cela doit être ainsi, parce que celle de cette dernière est voisine du ligament qui rétrécit le sillon dans lequel elle va se loger. C'est peut-être à cause de cette différence que M. Wiegmann n'en a remarqué qu'une seule. Nous pouvons assurer qu'il y en a bien deux d'inégale étendue sur chaque coquille. Quoique M. Nuttall ait découvert probablement un des premiers cette espèce, et que la description de ses carac- tères aient été connue des savants qui composent PAcadé- mie de Philadelphie, puisque M. Conrad en a donné lecture en janvier et février 1837, nous n'avons pas jugé que Tan- 132 r.RV. ET MAC. DR zôoLociR. (Mars 18Î9. ) tériorité du nom qu'il lui a imposé fût acquise à cette es- pèce, parce que M. Conrad n'a fait imprimer ses coquilles marines que dans la deuxième partie du Journal de cette Académie, ce qui suppose que la publication n'a eu lieu qu'au mois de mars au plus tôt. M. Wiegmann, au contraire, a fait connaître la sienne dans le premier numéro des Ar- chives, qui probablement a dû paraître en janvier ou fé- vrier 1837; c'est donc le nom donné par M. Wiegmann qui doit être adopté, parce que « nulle espèce n'est sensée connue qu'après avoir été publiée )> d'après les lois de la nomenclature. 6. Septifer Cumingii. Testa ovatd-trigona, valde convexa, par- va, teniii, tenuissime striato-granosa ; septis convexiusculis, mar- gine dorsali vix emarginatis ; extus viridi, purpurescente radiata, intus albida, roseo radiata. Var. a. Testa lutescente cœruleo-radiata et intus zonata. Hab. les côtes de l'île Annaa (près le détroit de Panama), dans rOcéan-Pacifique, où cette espèce a été découverte par M. Cuming, sous les pierres découvertes à basse marée. — Long. 13millim.; haut. Smillim.-, épaiss. 7 millim. — Jolie petite espèce, assez délicate, finement striée et granuleuse , ayant un peu l'aspect d'une Modiole. La nomenclature conchyliologique reçoit parfois de ru- des atteintes de ceux-là même qui sont appelés les premiers, par la nature constante de leurs occupations et le rang qu'ils occupent dans la science, à en défendre les préroga- tives: le nom du genre dont il est ici question peut corro- borer ce que nous disons à ce sujet, par le grand nombre d'autres qu'on a voulu lui substituer successivement. Il paraît que M. de Munster avait le premier reconnu à des coquilles fossiles d'Allemagne des caractères propres à les faire servir à l'institution d'un nouveau genre , qu'il forma, en effet, dans son cabinet seulement, sous le titre d'Enocephalus M. le docteur Deshayes, en ayant eu con- naissance, le signala, en 1833, dans le Bulletin de la So- TRAVAUX lAÉDlTS. 133 c'iété géologique de France, sans le faire connaître autre- ment que de nom. Ces mômes fossiles ayant été étudiés un peu plus tard par M. Partsh, ce savant en fit le sujet d'un Mémoire dans lequel il les décrivit sous le titre générique de CoNGERiA, inséré dans les Annales du Muséum de Vienne (Autriche), page 93, pour l'année 1835. C'est ainsi que la priorité du nom donné par M. Partsh lui fut acquise bien avant que M. de Miinster songeât enfin à la publication au- thentique du sien (1). Malgré ce titre à la bienveillance des naturalistes, ce nom est resté jusqu'à ce jour dans une sorte d'oubli, et cela par le motif, sans doute, que nous ferons connaître plus loin, et dont nous tâcherons de détruire la cause. Depuis cette publication, M. Mégerle de Mulhfeld, ignorant l'antériorité de ce nom de genre, ou présumant peut-être qu'il ne s'appliquait pas à l'espèce vivante dé- crite par Pallas sons le nom de Mytilus polymorphus^ pro- posa pour elle le nom de Dythalmia Danubii, sans pu- blier les caractères de ce nouveau genre, ce qui fait qu'on ne le trouve décrit nulle part, et qu'il est resté un simple nom de collection. Il en a été de même du Mgti- lina de M. Can traîne, que l'auteur ne fit que communi- quer à un savant de ses amis. Depuis, en 1837, M. Van Beneden, ayant eu occasion d'examiner anatomiquement l'animal vivant de cette singuUère Moule fluviatile cloi- sonnée, et lui trouvant des caractères suffisants pour l'é- lever au rang de genre, le publia, sous le nom de Dreis- sena, dans plusieurs journaux scientifiques. Dans la même année, et peut-être en même temps, cette espèce recevait de M. Rossmaessler le nom de Tichogonia ; un peu plus tard, ceux de Mytilina et de Mytilomya, par M. Cantraine, et enfin M. Brown proposait encore de l'appeler Coëlogonia, tant les caractères de ces coquilles avaient paru, à ces au- teurs, différents de ceux qui régissent le genre Mytilus. Il résulte donc de cet exposé que les espèces qui le com- posent ont reçu quatre noms génériques en quatre années! (1) Je dois cci renseignements à l'obligeance de M. le Docteur Deshayes. 134< KEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { MCITS 1849.) Ce qui nous paraît véritablement remarquable dans l'histoire de ce nom de genre, c'est que, quoique institué par un savant estimable, qui a rendu des services à la science, et qui l'a fait connaître par la description de plu- sieurs espèces, ce point de la nomenclature n'ait été encore discuté par aucun savant d'Allemagne, ni d'ailleurs, ni revendiqué par son propre auteur, alors qu'il avait tout droit pour le faire. Il est vrai que le gisement des espèces primitivement décrites, dans des terrains où elles se trou- vaient mêlées à beaucoup d'autres coquilles d'origine ma- rine, a pu faire hésiter les savants dans la solution de cette question -, cependant cette simple considération n'aurait pas dû les arrêter par plusieurs motifs : Le premier, c'est qu'il suffit de comparer les espèces fos- siles avec le Mytilus polymorphus^ pour être convaincu à l'instant que ce sont des coquilles appartenant à un même type générique. Nous avons examiné le Congeria globosa de Partsh, appartenant au riche cabinet de M. le docteur Deshayes, et nous lui avons trouvé une si grande res- semblance avec Tespèce décrite par Pallas, tant par sa forme générale et la disposition de ses stries concentri- ques que par ses autres caractères, que nous l'avions d'a- bord prise pour son analogue fossile. Toutefois, après une étude plus attentive, nous avons vu qu'il s'en distingue spécifiquement en ce qu'il est un peu plus raccourci et di- laté, que ses valves sont très-épaisses et pesantes, leur im- pression palléale plus ramassée , et surtout ( et c'est là un des caractères essentiels) parce qu'elle porte , sous le côté dorsal de la cloison caractéristique, cette lame anguleuse prise par un auteur pour une dent chez une espèce vi- vante (Dreiss. cochleata) , propre à plusieurs de ces der- nières, mais qui manque à la cloison du Myt, polymor- phus. D'après cette comparaison, il sera facile de convain- cre tous ceux qui voudront bien la répéter que les Con- géries, Dreissènes, Tichogonies, etc., etc., sont un seul et même gejire de coquilles fluviatiles. TKAVAUX IKÉDITS. 135 Le second, c'est que nous concevons très-biea , par le simple raisonnement, que les Congéries fossiles se trou- vent mêlées avec d'autres coquilles marines, sans cepen- dant en tirer la conséquence qu'elles soient essentiellement marines. £n effet, serait-il invraisemblable, par exemple, que les Congéries de cette formation, après avoir vécu dans un cours d'eau supérieur au bassin dans lequel on les trouve aujourd'hui, eussent été entraînées par des crues, après la mort de leur habitant, jusque dans la mer, où elles auraient subi la fossilisation en compagnie de co- quilles marines? Ne voit-on pas, après de grands orages, les torrents auxquels ils donnent lieu transporter des mon- tagnes et des plaines dans les fleuves, et de ceux-ci dans la nier des coquilles terrestres et même fluviatiles, d'où les vagues en rejettent sur la grève, comme il peut arriver que d'autres, après avoir été submergées, se trouvent dans des conditions favorables à la fossilisation et la subissent? Pour en citer un exemple, nous dirons qu'on a trouvé, dans le terrain calcaire parisien, un bulime fossile au milieu de coquilles marines ^ que les ampuUaires , qui sont des co- quilles essentiellement d'eau douce, et qui ont été obser- vées par Ollivier, vivant avec des coquilles marines, dans le lac Mareotis, se trouvent toujours dans le terrain pa- risien avec des coquilles marines, et qu'on n'en a pas en-, core rencontré dans les terrains purement ^ lacustres , et que d'autres espèces fluviatiles et terrestres se sont ren- contrées de la même manière à Dax et ailleurs. Le troisième, c'est que personne n'ignore, 1» qu'il y a des mers dont l'eau est si peu salée, telles que la Balti- que et la mer du Nord, par exemple, qu'on y voit des coquilles marines du genre Vénus , Cardium , Telline , Moule , etc. , vivre en compagnie de coquilles essentielle- ment fluviatiles, telles que Unio, Anodontes, Cyclades , Paludines, Limnées, Néritines, etc., au rapport de M. Fré- minville, de M. Nillson et autres; 2° que, d'après Rang, Férussac, Desjardins, M. Liénard, de TIle-de-France , on 136 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mttrs 1849.) trouve dans les mares et lagunes d'eau saumâtre de l'île Bourbon des Huîtres, Avicules , Aplysies , avec des Néri- tines et des Navicelles; 3" qu^une Néritine, de la section des Nériptères , a été pêchée nageant en pleine mer, par MM. Quoy et Gaymard, dans leur deuxième voyage de V As- trolabe; 4" que M. Saussol-Castagné, naturaliste à Agde (Flérault), a découvert en quantité, au cap d'Agde {Pro- montorium Sigii (Strabon) Sitii (Ptolemée) (1), dans un (1) Puisque l'occasion se présente, nous en profiterons pour relever deux er- reurs de géographie, la première au sujet du Cap Sigium , et la seconde relative à la situation du fort ou île Brescou {Blascon Strabon). Le Golfe gaulois de Strabon ( Golfe du Lion des anciens géographes français , que les modernes appellent aujourd'hui par corruption 6!oi!/"e de Lyon), se divise en deux golfes secondaires : le premier s'étend depuis le Cap Carri ou des Car- rières ']\isqvi'si\i Cap Sigium, et porte, dans les anciens auteurs, le nom de Golfe de Marseille ; le second commence au Cap Sigium et se termine au Cap de Creus : c'est le Golfe de Narbonne. Le célèbre géographe Geoffroy, l'un des traducteurs de Strabon et l'annotateur de ses œuvres, paraît croire que le Cap Sigium, qu'il appelle Cap Setium, à l'exemple de Ptoléraée, est ce point de la côte de France correspondant au littoral de Sèle { vulgô Cette ) . Ceci est une erreur d'autant plus grande que Strabon avait donné, à ce sujet , une indication précise et propre à faire cesser toute incertitude, en disant : « Ce golfe, qui porte aussi le nom de Golfe de Marseille , est double, car l'arc qui le forme est divisé en deux golfes par le Cap Sigium et Vîle [Blascon (Brescou), qui en est voisine. » Or, l'île Blascon, qu'an nomme aujourd'hui par corruption Brescou , est un rocher situé vis-à-vis le cap d'Agde, sur lequel est établi un fort creusé dans le roc, appelé Fort-Brescou. Ri- chelieu avait fait commencer une jetée ou digue en pierre de lave ( du terroir vol- colcanique d'Agde), qui devait joindre le Cap d'Agde avec l'île Brescou, mais qui est restée inachevée par suite de la mort de ce grand ministre de Louis XI!L Tous les navigateurs savent qu'il n'existe aucune trace de cap à Sète , et que le seul promontoire un peu considérable du centre du Golfe du Lion est celui d'Agde. En effet , si un observateur se place à la pointe du Cap d'Agde , à la redoute qui en- visage le fort Brescou , il lui sera facile de se convaincre que c'est là seulement qu'existe le point de séparation des deux golfes. Ce point de la côte peut être représenté comme la jonction d'une des deux extrémités des deux arcs dont les côtés latéraux des deux courbes s'étendent , savoir : l'extrémité gauche vers Mar- seille, en faisant un arc sans aucune saillie en passant par Sète, Frontignan, les Martigues, etc. ; et l'extrémité droite un autre arc , avec la côte de Yias, Séri- gnan, Narbonne, etc. : c'est, du reste, ce que l'on peut vérifier sur la carte de France. Il suit donc de là que le Cap Setium de Ptolemée, ou Cap Sigium de Stra- bon , est le mémo promontoire que le Cap d'Agde, et que c'est à tort qu'on voulu considérer ce point de la côte comme correspondant à la montagne sur TRAVAUX INÉDITS. 137 petit étang salé, communiquant avec la mer par un canal souterrain, le Melanopsis huccinoidea^ qui vit partout ail- leurs dans l'eau douce; 5** que M. d'Orbigny a vu au Brésil, dans des trous de rocher remplis d'eau salée par les vagues de la mer, et dont le sel cristallisait pendant le jour des Néritines maleagris et Brasiliana (Ner. Virginea auctor. non Linné) vivant dans ce milieu sans en être incommodées ^ 6" que MM. Villa frères, de Milan, citent VAmphidesma lactea Lk. {Lavigno lactea nobis), parfaitement acclimatée dans un fleuve de Sardaigne, à plus d'une lieue de son em- bouchure-, 7° que M. F. P. Récluz, employé au ministère de l'instruction publique, à Paris, conchyliologue fort ins- truit, a recueilli le Lavigno calcinella^ nobis {Lutraria compressa^ Lk.) dans l'Hérault, à plus d'un quart d'heure de la jonction de ses eaux avec la Méditerranée, etc., etc. Si donc ces exemples prouvent de nos jours que des coquil- les fluviatiles peuvent vivre dans l'eau de mer avec des co- quilles marines, et ces dernières dans l'eau douce avec des coquilles fluviatiles, n'est-on pas autorisé à penser que les mêmes circonstances ont pu se présenter autrefois, et que dès-lors cette considération de gisement, pour les Congé- ries fossiles, ne peut être un obstacle à la réunion de ces coquilles avec les Dreissènes vivantes, et par suite à la prio- rité d'un nom générique quand il rentre dans les lois de la nomenclature ? laquelle Sète a été bâti , montagne qui ne fait aucune saillie en mer. Sète est d'ailleurs éloigné de cinq lieues de pays (cinq heures de marche ) du fort Brescou, tandis que le Cap d'Agde en est à trois quarts de lieue et en face de cette île. Maltebrun , dans son Traité de géographie physique , dit que l'île sur laquelle le fort Brescou est établi se trouve située à l'embouchure du port d'Agde , et tous les autres géographes adoptent cette opinion : on ne voit à l'embouchure de l'Hé- rault qu'une petite redoute à la pointe de la terre ferme. Le fait est que le fort Brescou est situé à plus d'une lieue k gauche du confluent de l'Hérault avec la mer, à l'est de ce fleuve , et en face du Cap d'Agde, comme nous l'avons dit plus haut. 138 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Murs 1849.) CiciNDÉLETEs clc la Guinée portugaise, découvertes par M. Bocandc, avec des notes de ce voyageur et la des- cription des espèces nouvelles, par M. GuÉRiN-MÉNEvn.LE (Voy. 1849, n» 2, p. 76). ( Deuxième article. ) C. vittata (Fab. Dej., sp. 1, 41 ). Les individus que nous avons sous les yeux diffèrent un peu du seul mâle qui a servi à Dejean pour sa description , ce qui nous engage à en parler ici. Nous sommes d'autant plus portés à revenir sur cette espèce, pour montrer que Dejean n'a connu qu'une variété, que nos individus ont été considérés comme for- mant une espèce nouvelle adressée par M. Buquet à ses cor- respondants sous le nom, inédit il est vrai , de C. pellonia. Suivant Fabricius {Syst. El.^ 1, 240) sa Cic. vittata a sur les élytres une large bande blanchâtre avant la marge , émettant trois denticules en dedans , plus quelques points blancs sur le disque et trois vers la suture. Il parle d'un caractère que Dejean n'a pas signalé, et que nous trouvons chez nos individus , c'est la couleur roussâtre du milieu des antennes. Dans la description de Dejean , nous trouvons que les Elytres de sa C vittata ont chacune une ligne longitudi- nale blanche , qui part de l'angle de la base et suit le bord e,\iév\mTJusqu*à l'angle postérieur, où elle se termine en point arrondi. Il ajoute que cette ligne a intérieurement deux petits crochets , le premier au tiers , et le second , plus grand , un peu au-delà du milieu des élytres. On voit en outre, poursuit- il, cinq points blancs ; le premier, très- petit, à la base; le second, allongé, près de la suture, au- dessous de l'écusson \ le troisième ^rés du premier crochet, avec lequel il paraît se réunir ; le quatrième, allongé, plus bas, près de la suture et sur la ligne du second; le cin- quième un peu plus grand , allongé , plus bas, aussi près de la suture et se réunissant par une ligne très-mince au se- cond crochet de la ligne latérale. Les élytres sont termi- TRAVAUX INÉDITS. 139 nées, dit-il enfin, par une tache blanche presque en forme de V, qui parait former la continuation de la ligne la- térale. Comme on le voit, cette description paraît différer assez de celle de Fabricius, qui va mieux à nos exemplaires \ mais en analysant leurs taches et bandes on voit que la variété vue par Dejean peut être ramenée au type de Fabricius , et que nos exemplaires se rapportent mieux à ce type. En effet, ils présentent manifestement la bande latérale des élytres décrite par Fabricius , et émettant trois denticules ; car la troisième denticule est formée par l'extrémité de la bande latérale, qui , dans la variété vue par Dejean, se termine en point arrondi à l'angle postérieur de l'élytre , tandis que dans les nôtres, et dans celui de Fabricius, cette extrémité, quoique dilatée en dedans, se réunit avec ce que Dejean appelle w?ie tache presque en forme de V qui paraît former la continuation de la ligne latérale. Quant aux cinq points blancs dont parle Dejean, on les retrouve dans nos exem- plaires , à l'exception du troisième , qui est complètement réuni à la première denticule de la bande latérale. Quant à cette partie de la description de Fabricius , elle se rapporte à nos exemplaires autant que le vague et l'à-peu-près admis à cette époque le permettaient. Ainsi les quelques points du disque sont le petit point de la base et celui que Dejean appelle le troisième, lequel est réuni à la première denti- cule ; quant aux trois points vers la suture , ils sont bien manifestes. En définitive, il résulte de cet examen que la C. vittata de Fabricius a été décrite par Dejean d'après une variété; que le vrai type fabricicn est composé d'individus avec les- quels M. Buquet a fait sa C, pellonia , heureusement non décrite, ce qui ne chargera pas la synonymie. On voit com- bien il est fAcheux que les auteurs décrivent des insectes d'après un seul individu, qui peut ôtre une exception dans l'espèce, une variété ou une monstruosité. C'est pour éviter autant que possible cet inconvénient , que nous cherchons 140 lŒv. ET MAG DE ZOOLOGIE. {Mars 1849.) toujours à nous procurer un certain nombre d'individus des insectes que nous voulons étudier, afin de connaître leurs tendances à varier et de discerner ceux qu'on doit considé- rer comme les types de l'espèce. L'organisation des antennes de cette espèce l'éloigné des autres Cicindèles , et présente un fait curieux. Ces antennes sont courtes, et, chez les mâles seulement , leurs 9®, 10* et 11« articles sont plus courts que les précédents, épais, un peu dilatés en dedans, ce qui forme une petite massue presque dentée, et donne à cette antenne de la ressemblance avec celle de la Laphijra d'Algérie. La forme allongée et à côtés parallèles de cette espèce remarquable la distingue aussi des autres, et il est certain qu'on en fera le type d'un genre que nous proposerons d'appeler Ropaloteres ( terminé en massue). Cette belle Cicindèle a été trouvée par M. Bocandé dans les chemins, aussitôt les premières pluies, et dans les plaines quand les herbes n'étaient pas encore grandes , parmi des graminées dont les nègres se servent pour couvrir leurs mai- sons. — Long. 14 à 17 millim. ; larg. 4 1/2 à 6. mill. C. Feisthamelii. Elle est très-voisine de la C. interstincta { Sch, syn. ins 1, p. 241 — interrupta Oliv. ); mais sa couleur, en dessus , est plus noirâtre. Sa lèvre supérieure est grande et avan- cée, avec cinq dents en avant; elle est noire, et porte au milieu une large bande transversale jaune dans les femelles et les màles. Les élytres sont lisses , à peine faiblement ponctuées vers leur base ; elles ont chacune trois bandes jaunes obliques et sinueuses, et trois points de la même couleur vers la base. La première bande oblique part de l'angle humerai , descend en arrière en se courbant en arc en dedans , et va se terminer au milieu de la largeur de l'élytre et à son tiers antérieur. La seconde commence près du milieu du bord externe , se dirige d'abord obliquement vers l'intérieur, puis descend , en se courbant plus bas , vers la suture près de laquelle elle se termine , plus bas que le tiers postérieur, en un point assez fort qui peut être isolé dans quelques variétés que l'on découvrira peut-être. La troisième bande forme la lunule terminale, qui com- mence au bord externe, à la hauteur où se termine la précédente TRAVAUX INÉDITS. l4l à la suture, et qui va presque touchcB l'angle suturai eu formant presque un quart de cercle. Les trois points de la base des élytres sont de forme et de grandeur inégales : le premier, situé au milieu de la base , est le plus petit et de forme allongée ; le second , plus rond et plus gros , est placé près de la suture , entre le troisième et la base ; enfin le troisième , le plus grand de tous , est également placé près de la suture , au tiers antérieur, vis-à-vis l'extrémité de la première bande oblique , avec laquelle il pourrait se réunir dans quel(iues variétés encore à découvrir. Ce point est allongé, en forme de coin, aigu en arrière. Le dessous est bleu , à reflets verts et cuivreux , avec quelques poils blancs sur les côtés du thorax et de l'abdomen. Les pattes sont de la même couleur. — Long. 15 mill. ; larg. S millim. Nous avons sous les yeux une variété très-remarquable en ce que la deuxième bande oblique, au lieu d'être sinueuse comme dans l'individu que nous regardons comme le type, est entièrement droite et de môme épaisseur dans toute sa longueur. La troisième, ou lunule postérieuse, tend à se diviser en deux taches, ce qui constitue une variété. Nous avons conservé à cette curieuse espèce le nom inédit que lui a imposé M. Buquet dans sa belle collection. M. Bo- candé l'a trouvée au bord des marécages, dans de petits espaces garnis d'herbes qui se trouvent auprès des terrains boueux des marigots. CesCicindèles vivent en familles nom- breuses. C. interstincta (Sch. Dej ., sp. 1 , 42). Elle vit dans les bois, dans les parties éclaircies où le soleil peut passer à travers les feuilles et donner sur quelque place sabloneuse. Elles se trouvent là en familles nombreuses. Dès qu'elles sont trou- blées , elles s'envolent avec une grande facilité et vont se placer sur les feuilles des arbres voisins , où on les prend alors avec le filet ou avec la main comme des mouches. C. Caternaultii. Très-voisine et entièrement de la même cou- leur générale que la C. interstincta , mais ayant les élytres un peu plus atténuées en arrière, paraissant un peu tronquées au bout, près de la suture , et n'ofl'rant là ni les fines denticulations ni l'épine suturale qui caractérisent l'ancienne espèce Labre jaune , avancé 142 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mavs 1849.) au milieu et terminé par trois dents, avec le bord noir. Elytres ayant chacuae huit points jaunes ainsi disposés : un à l'angle hu- merai; un second, plus petit, entre le premier et Técusson, un peu en arrière ; deux autres au quart antérieur de l'élytre , l'un au bord externe , l'autre près de la suture ; deux autres plus gros , au milieu de la longueur, disposés de même , mais dont l'externe est plus gros; un septième assez gros, au quart postérieur et au bord externe, à l'endroit où l'élytre commence à s'atténuer; et le hui- tième, beaucoup plus petit, probablement effacé dans quelques variétés, près de la suture et plus haut que celui dont il vient d'être question. — Longueur 0,017 ; largeur 0,005. Le faciès de cette espèce et sa grande analogie avec la C. interstincla nous portent à penser qu'elle a les mêmes mœurs. Nous lui avons conservé le nom que M. le général Feisthamel lui a imposé , comme un juste hommage de la reconnaissance des entomologistes pour M. Caternault , qui a enrichi la science d'un grand nombre d'insectes nouveaux recueillis par lui, avec le zèle le plus louable, pendant son séjour dans nos colonies. Cette espèce a été trouvée dans notre comptoir du Grand-Bassam, (Côte-d'Or). C. nysa. D'un noir bronzé foncé , avec la tête et le corselet de couleur tirant sur le vert cuivré. Labre grand, avancé, terminé par cinq dents , noir avec une large bande jaune à sa base dans les deux sexes. Elytres lisses, très-finement ponctuées vers la base, et por- tant chacune six taches jaunes ainsi disposées : une petite ronde sur l'angle humerai ; une autre petite et un peu allongée au milieu et près de la base; une autre plus grande , anguleuse et un peu trans- versale au tiers antérieur; une d'égale grandeur, triangulaire au milieu , une autre encore plus triangulaire, en forme de V renversé, au tiers postérieur, quelquefois réunie à la précédente , et la der- nière ovalaire, un peu transversale pointue du côté externe, placée près de l'extrémité. Ces quatre gi-andes taches situées en ligne droite et sur le milieu de la largeur de chaque élytre. Dessous et pattes d'un beau bleu luisant à reflets verts. Dernier seg- ment abdominal fauve dans les deux sexes. — Long. 15 millim.; larg. 5 millim. Nous avons conservé à cette espèce le nom que lui a im- TliAVAUX INÉDITS. l43 posé M. Buquct dans sa riche collection. On la trouve avec la C. Feisthamelii et confondue avec elle. C.Luxerii (Dej., spec. 6, 221 ). Cette jolie espèce varie un peu pour la taille et pour la grosseur des points jaunes de ses élytres. Dejean n'a connu que la femelle. Chez les mâles , il n'y a aucune différence dans la lèvre supérieure, dont le bord antérieur est armé également de cinq dentelures^ seu- lement la dent médiane n'est pas plus avancée que les au- tres, tandis que dans la femelle cette dent est un peu plus saillante. Dejean parle bien des petites crénelures de l'ex- trémité des élytres, mais il ne dit rien de la forte épine qui termine la suture dans les deux sexes. M. Bocandé a trouvé cette Cicindèle dans les chemins et sur des terrains secs. Elle vit isolément ça et là, vole et va se poser plus loin, comme nos espèces européennes. C. polysita. Elle ressemble, pour la forme et la taille, à la C. aulica (Dej., sp. 5, 250); mais elle s'en distingue par sa couleur bronzée et par sa lèvre supérieure qui est transversale, coupée droit en avant, sans dent au milieu chez le mâle, et n'en offrant qu'une faible trace chez la femelle. La tête et le corselet sont d'une couleur bronzée verte à reflets plus verts , dorés et cui- vrés. Les élytres sont d'un bronzé un peu plus foncé; elles Ont chacune une large bordure jaune , partant de l'angle humerai et se terminant au tiers postérieur, offrant deux sortes de dents au côté interne , outre le petit crochet qu'elle forme à l'épaule : l'une de ces dents , très-obtuse et peu avancée , en avant , l'autre beaucoup plus saillante , se dirigeant vers la suture , un peu avant le milieu de la longueur de l'élytre , arrivant au-delà du miUcu de sa largeur vers la suture. Il y a de plus un gros point de la même couleur au tiers postérieur, assez près de la suture et vis-à-vis la terminaison de la bande latérale , et une grande lunule postérieure fortement et anguleusement échancrée au milieu en dedans , ayant son extré- mité supérieui'e nettement séparée du bout inférieur de la bordure latérale et coupée à angle aigu. Le dessous et les pattes sont d'un vert bronzé et doré à reflets cuivrés et garnis de longs poils blancs. — Long. 10 à 11 millim. 1/2; larg. 4 à4millim. 1/2. Cette jolie espèce, à laquelle nous avons conservé le non^ 144 REv. KT MAC. DE ZOOLOGIE. { Mavs 1849.) que lui a imposé M. Baquet dans sa coUeclion, a été trou- vée sur les sables desséchés au bord dos marigots, assez avant dans les terres, daus les endroits où Peau ne monte jamais. Elle est commune et vit en familles. C, Escheri (Dej., sp. 1, 232). Nous avons sous les yeux plusieurs variétés de cette jolie espèce , que Dejean n'a dé- crite que d'après un seul individu mâle. Dans un de nos exemplaires, la petite strie jaune qui part de la dent du mi- lieu et descend obliquement vers la suture est légèrement arquée et terminée par un renflement punctiforme. On voit, au-dessus, un commencement de strie presque effacée, dans une direction oblique et dirigée vers la première dent interne de la bordure, qui forme évidemment le commencement d'une autre strie descendante semblable à la seconde. Chez d'autres individus , ces deux stries ont tout-à-fait disparu, et Ton ne retrouve, dans quelques-uns, qu'un très-petit point jaune en arrière et près de la suture , point qui représente le renflement terminal de la seconde strie oblique. Elle a les mêmes habitudes que la précédente ( C. poly- sita ) , mais au lieu d'habiter les sables secs près des eaux douces, on la trouve toujours au bord de la mer. Elle choisit les parties sabloneuses où il y a un peu de végéta- tion, et laisse à la C nitidula les endroits tout-à-fait nus que la marée couvre et découvre alternativement. C. minutula. Cette petite espèce est encore de forme un peu cylindrique , et elle doit être placée à côté de la petite C, crïbrata (Brullé. Voy. de d'Orb., ins., p. 9). Elle est d'un noir bronzé en dessus , avec les côtés de la tête et du corselet passant au vert doré. Le labre est transversal, un peu sinueux en avant, avec une faible dent au milieu , d'un jaune pâle à côtés noirâtres. Les côtés externes des mandibules et les palpes sont jaunes , avec l'extrémité noire. La tête et le corselet sont finement chagrinés, et les sillons trans- verses de ce dernier effacés. Les élytres sont lisses , plus noires et mates , avec une lunule jaune à l'extrémité dans les deux sexes , et de plus, dans le mâle, une petite ligne longitudinale mince, fortement bisimieuse en S, placée un peu au-delà du milieu. Le TRAVAUX INÉDITS. 145 dessons est d'u» noir bleuâtre, avec quelques poils blancs. Les pattes sont d'un noir bleu avec les cuisses un peu verdâtres et les trocbanters ferrugineux. — Long. 6 millim; larg. 2 millim. M. Bocandé n'a rapporté que trois individus de cette pe- tite espèce. Il les a trouvés au bord de la fontaine de Kakand, près du joli village des Papels, situé à un kilomètre 1/2 ouest de Cacheo. Cette Cicindèle ne vole pas. C. neglecta (Dej., sp. 1, 114 ). M. Bocandé a trouvé abondamment cette espèce dans les chemins, dans les en- droits où les eaux ont laissé de Phumidité , au bord des fon- taines , mais toujours loin de la boue. C. nitidula (Dej., sp. 1, 120). Bords de la mer, plages sabloneuses couvertes et découvertes alternativement. C . Senegalensis {Dq],, s^. 1, 117 ). M. Bocandé n'a trouvé que trois individus de cette espèce , qui est commune au Sé- négal. Il les a pris ensemble dans le pays des Papels, entre le Rio-San-Domingo et le RiodeMansua, sur des sillons, dans un champ labouré. C, JEgyptiaca (Klug, Symb. phys, Dec. 3, Cic. 7, tab. 21. f. 7. — Dej. sp. 1, 96). M. Bocandé a trouvé cette es- pèce dans les îles du Cap-Vert. Elle ne vit que dans les en- droits boueux de l'intérieur des terres, et pas au bord de la mer. Cette espèce, et les suivantes, ont un faciès particulier qui les fait rapprocher en un petit groupe; mais, ce qu'il y a de plus intéressant, c'est que ce faciès correspond, du moins pour les espèces dont on a observé les habitudes, à des mœurs analogues. En effet, M. Bocandé a remarqué que toutes les petites espèces qui ressemblent à celle-ci affectionnent les lieux humides et courent sur la boue, dans les endroits où la pluie a laissé de petites mares. Parmi les espèces de ce groupe, qu'on pourrait appeler des (icindèles des boues {C. lutariœ)^ il y en a un certain nombre qui offrent un caractère très - remarquable , et dont on ne manquera pas de faire un genre particulier, c'est que les femelles ont toujours sur le milieu des élytres, 2« SÉRIE. T. I. Année 1849. 10 146 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. (Mars 1849.) et un peu en avant, un petit espace lisse et luisant, comme poli au brunissoir, et qui se détache sur le fond mat de rélytre comme un petit miroir. Nous avons observé ce ca- ractère, qui n'a pas été vu par Dejean, chez les C. jEgyp- tiaca^ perplexa, trilunaris, speculifera^ Chev. {Rev.zool., 1845, p. 96), et il est probable qu'on le trouvera chez d'autres espèces analogues (1). Outre ce caractère, toutes ces espèces, et même celles de forme analogue et ayant les mêmes habitudes, ont les trochanters d'un rouge vif. Cependant, cette particularité ne leur est pas exclusivement propre , car nous l'avons trouvée chez d'autres espèces appartenant à des groupes très-différents, telles que les Cfimhriata^ interstincta, dor- salis, conforta, etc. Dans tous les cas, cette coloration des trochanters peut servir à en appuyer d'autres caractères spé- cifiques, et doit être prise en considération dans la des- cription des espèces. La Cicindela Mgtjptiaca paraît assez cosmopolite sur l'ancien continent, car nous avons des exemplaires d'Espa- gne, de Sicile, d'Algérie , d'Egypte, des îles du Cap-Vert et du Sénégal, ce qui rend son nom spécifique très-impropre. C» melancholica ¥ahr. (Dej. spec. 5, 243). Nous avons sous les yeux les types de la description de Dejean, ce qui nous permet d'obtenir la certitude que quatre individus de Guinée s'y rapportent complètement. Cette espèce est très- voisine de la C. vicina^ si elle n'en est pas une simple variété. Les femelles sont également dépourvues de Tes- pace lisse et luisant sur les élytres qui caractérise si bien la C. jEgyptiaca. Nous remarquons, dans les neuf indivi- dus que nous avons sous les yeux, des variétés à pattes fauves, et tous les passages entre ceux-là et ceux qui ont les pattes d'un bronzé noirâtre. (1) Si quelque savant désirait avoir la gloire de fonder, sans peine, un genre avec ce groupe, nous l'engageons à lui donner le nom de Catoptria (de katoptron, miroir). Il y aurait déjà quatre espèces dans ce genre, savoir : V Catoptria Mgyp- tiaca , perpkxa , speculifera et trilunaris. TRAVAUX INÉDITS. 14^ Celle espèce se trouve exclusivement dans Tintérieur du pays, dans les lieux humides et vaseux. Quelquefois la €. vicîna se rencontre avec elle; mais jamais celle-ci ne se trouve avec la vicina, au bord des marigots. C. vicina (Dej. sp. 5, 244). Cette espèce est bien dis- tinguée de la C. jEgyptiaca^ à laquelle elle ressemble le plus, par les fortes rugosités de son corselet, qui est aussi un peu plus étroit-, mais, ce qui l'en distingue le mieux, c'est que les femelles n^ont pas ce petit espace lisse et poli près de la base des élytres qui caractérise si bien VJigyp- iiaca et quelques autres espèces. Nous avons une variété à cuisses fauves. Nous avons pu comparer sept individus mâles et femelles de cette espèce avec les exemplaires qui ont servi à Dejean pour sa description, grâce à l'obligeance de M. de la Ferté- Séneclère, qui a bien voulu nous envoyer ces types en communication, et nous avons trouvé entre eux la plus grande identité. Cette Cicindèle se trouve dans les parties humides et va- seuses des marigots et des salines qui ont été inondées par les pluies ou les débordements des rivières. C. Buquetii. D'un vert bronzé à reflets métalliques vers les bords. Corselet cylindrique sans sillons apparents ni médial, ni transversaux. Les élytres très-étroites, très-cy- lindriques, ornées de taches délicates d'un blanc vif; la lu- nule humérale manque entièrement, il n'existe antérieure^ ment que le point auquel aboutit ordinairement l'extrémité supérieure de cette lunule ; la bande médiale et les autres taches comme dans VjEgyptiaca. Corselet cuivreux en des- sous, abdomen bleuâtre, pattes verdâtres. Labre jaunâtre très-avancé, arrondi et légèrement denticulé antérieure- ment, conformé à peu de chose près comme celui du genre Euryoda Lacordaire. Cette forme du labre , et la forme très-cylindrique des élytres, font de cet insecte une espèce tout-à-fait exception- nelle et intermédiaire entre les Cicindèles et les Euryoda. 148 P.EV. ET MAC. DE ZOOLOGJF. {Mttn 1849.) Obligés néanmoins de lui donner une place parmi les (licin- dèles, nous en faisons le type d'un groupe que nous plaçons immédiatement après celui des espèces étroites et parallè- les dont VjEgyptiaca est le type. Elle a les mêmes habitudes que la C. melancholica. C. Flavidens. D'un vert très-obscur, n'ayant d^autres taches sur les élytres qu'un point au sommet de l'épaule, un autre point antérieurement, une bande médiale qui n'atteint pas le bord latéral et une lunule apicale sans cro- chet. Abdomen bleuâtre, pattes vertes, mandibules presque entièrement blanches. Cette espèce est très-voisine de la Perplexa Dej., et de la Dregei., espèce inédite du Catalogue Dejean, mais nous la comparerons à VJEgyptiaca^ espèce plus répandue, et qui se rencontre dans les mêmes lieux 5 elle en diffère par le corselet, dont les sillons sont beaucoup moins profonds; par la forme plus large et plus courte des élytres , par celle du labre, qui est plus allongé, et par celle des man- dibules, qui sont beaucoup plus courtes et moins aiguës. Mômes habitudes que la précédente. C. octoguttata, Fab? (Dej. spec. 1, 99). Trouvée avec la précédente. Elle semble constituer une légère variété de coloration, car elle n'est pas, comme le dit Dejean, seulement d'un bronzé obscur, comme un individu mâle que je vois chez M. Buquet, mais sa couleur est plus noirâtre. Sa forme semble aussi différer un peu de celle de l'individu de la collection de M. Buquet, car elle paraît moins allongée, un peu plus large aux élytres. Du reste, il n'y a aucune différence dans les formes du labre, de la tête, du corselet et dans les taches des élytres. Dans mes individus, le mâle a les trochanters d'un vert bronzé , comme dans le même sexe de l'individu de M. Buquet -, la femelle a les trochan- ters fauves. C. lutaria. Cette nouvelle espèce est très-voisine de la C, octoguttata, mais elle s'en distingue par une taille plus TRAVAUX INÉDITS. 149 petite, par son corselet plus étroit relativement aux élytres, parce que ce corselet est un peu rétréci en avant, tandis qu'il est un peu élargi dans cet endroit chez la C. oclo- guttata, parce que ce même corselet offre en arrière deux petites fossettes assez marquées, ce qui ne se voit pas dans l'autre espèce. Elle s'en distingue encore par son labre beaucoup moins avancé au milieu, chez la femelle, et par son abdomen, dont l'extrémité est fauve. Cette espèce est longue de huit millim. et large aux épaules de deux millim. et demi, d'un bronzé obscur presque noir. Son labre est transversal, jaune, armé d'une petite dent saillante au milieu. Dans la femelle, la tête est ridée entre les yeux, rugueuse en arrière. Le corselet est plus long que large, un peu rétréci en avant, finement chagriné, avec deux petites fossettes postérieures assez marquées et réunies par un faible enfoncement transversal. Les élytres sont ponctuées; comme dans les espèces voisines, elles n'ont qu'une très-faible trace de tache à l'angle humerai, et elles offrent en dessus un très-petit point jaune au mi- lieu et au tiers antérieur; deux très-petits points trans- verses, au milieu de leur longueur, l'un au milieu, l'autre au bord externe de l'élytre, tous deux à la même hauteur et susceptibles de se réunir en une petite bande transver- sale formant un petit crochet dirigé en bas, et qui semble ébaucher une ligne longitudinale dont l'extrémité seule est marquée par une petite tache assez rapprochée de la su- ture, et un autre petit point au quart postérieur, plus près du bord que de la suture II y a de plus une très-mince bordure blanche au bord postérieur, se terminant assez loin de la suture, qui porte une petite épine. Ce bord pos- térieur est très-finement denticulé. Les pattes sont d'un vert bronzé avec les trochanters d'un rouge vif. Le dessous est d'un beau bleu luisant, garni de quelques poils blancs sur les côtés. L'extrémité de l'avant-dernier et tout le der- nier segment de l'abdomen sont fauves. M. Bocandé a pris cette petite espèce dans les sentiers 150 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { MttTS 1849.) humides des bois, courant sur la vase, sur les boues des bords des fontaines, etc. II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Séance du 12 Mars 1849. — M. Z. Dufour présente des Observations critiques sur l'organe digestif du G. Galéode. L'auteur déclare d'abord que son travail , antérieur aux pu- blications de M. Milne Edwards et E. Blanchard^ n'a été retardé que par des circonstances indépendantes de la science. Or, il est arrivé qu'en disséquant précisément la même espèce, M. L. Dufour a vu toute autre chose que M. Blanchard'^ et de l'exposé que fait l'auteur des résul- tats de ses études , il faudrait conclure que le jeune ana- tomiste a décrit et figuré, sous le nom de canal digestif, un appareil qui n'est autre chose que l'appareil circulatoire ^ et le véritable canal digestif vu et décrit par M. L. Dufour serait parfaitement analogue à celui du scorpion et de l'a- raignée, ce qui justifierait la place qui a été assignée au Galéode dans la classification. C'est, selon M. L. Dufour^ par suite de cette erreur que M. Blanchard n'aurait pu décrire le foie de cet animal , tandis que lui-même, opérant pareillement sur des animaux conservés dans l'alcool, a parfaitement vu et disséqué le foie et les conduits biliaires. Dans une Note, M. L. Dz^/ot^r semble promettre d'autres rectifications à ce sujet, et entre autres , il annonce n'avoir trouvé qu'une paire de stigmates là où M. Blanchard en signale trois. — M. Marie Bouault lit une Note sur de nouvelles espèces fossiles découvertes en Bretagne. Ces espèces , trouvées sur divers points du sol breton, appartiennent à la famille SOCIÉTÉS savamës. 15l des Trilobites et à la classe des Mollusques. Le fait le plus important de cette Note, rédigée surtout au point de vue géologique , est la description d'une nouvelle espèce de Trilobite appartenant au genre Lichas, espèce gigantesque qui n'a pas moins de 40 centim. de long, et que l'auteur décrit sous le nom de Lichas Heberti. — M. Haxo , secrétaire perpétuel de la Société d'émula- tion des Vosges , écrit , à propos de la communication ré- cente de M. de Quatrefages sur la jécondation artificielle des œufs de poissons , que depuis longtemps deux habitants des Vosges, sans connaître aucuns travaux à ce sujet, pra- tiquent avec succès cette fécondation. L'observation de la nature à conduit MM. Gehin et Remy, pêcheurs à Labresse, cUTondissement de Remiremont, à repeupler en Truites, par ce procédé, les ruisseaux et rivières des Vosges. M. Haxo y joint les diverses pièces qui prouvent l'exactitude de ces faits, et rappelle que ses deux compatriotes ont , dès 1844 , obtenu de la Société, pour ces résultats , une prime en nu- méraire et une médaille de bronze. — M. P, Gervais adresse une Note sur la présence à l'état fossile, dans l'Algérie, de deux espèces de mammifères proboscidiens des genres Eléphant et Mastodonte, La pre- mière pièce est une molaire d'Eléphant fossile que M. Ger- vais , d'après le dessin qu'il en a reçu , regarde comme ap- partenant à une espèce très-voisine de VElephas primo genius ou meridionalis de notre Europe. Les autres pièces sont des débris de Mastodontes , une molaire et une côte fort grandes , trouvées sur les bords du Smendou, près de Constantine. D'après le dessin qu'il en possède , M. Ger- vais rapporte la molaire à une espèce semblable au Mas- todon brevirostris ou au M, arverneusis. La première de ces pièces appartient à M. le docteur Corne j les deux au- tres font partie de la collection de M. le capitaine Collin, à Metz. Séance du 19 Mars 1849. — M. Carbonnel adresse des re- marques sur la Note présentée par M. de Quatrefages le 152 l!EV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. { MaVS 1849.) 26 février dernier, au sujet de la propagation des Huîtres par les fécondations artificielles. Voici quelques passages de la lettre de M. Carbonnel , extraits des comptes-rendus de l'Académie des Sciences : « La Note de M. de Quatrefages, dit l'auteur, ne con- tient rien qui ne se trouve dans celle que l'on a présentée en mon nom à PAcadémie le iO août 1845 , sauf cependant l'opinion sur la séparation des sexes chez les Huîtres ; et , pour cette opinion même , j'ai encore l'antériorité, puisque je Pai émise, il y a bientôt trois mois et demi, au sein d'une nombreuse commission dont j'étais membre, com- mission nommée par les ministres de l'agriculture et de la marine pour examiner la question des hayics d'Huîtres ar- tificiels que j'ai inventés Si je n'en ai point fait l'objet d'une communication à l'Académie , c'est qu'il ne m'était pas venu à l'idée qu'on pût sérieusement émettre au sein de l'illustre et savante Société une simple opinion sans qu'elle fût appuyée de faits ou de raisons tellement logiques, que le doute ne fût, pour ainsi dire, pas possible « M. de Quatrefages veut bien me faire l'honneur de re- connaître mon antériorité dans le cas où le procédé de pro- pagation artificielle des Huîtres, pour lequel je suis depuis longtemps en instance auprès du ministère de la marine , aurait du rapport avec le sien. Que M. de Quatrefages se rassure à cet égard : je suis très-éloigné de vouloir lui disputer son idée de semer les Huîtres avec une pompe , et celle de les féconder dans des plats ou des assiettes conte- nant plus ou moins d'eau salée. Mes moyens sont complète- ment l'opposé des siens. « Je ne terminerai pas cette lettre sans rappeler à l'Aca- démie que depuis plus de quinze années j'étudie, sur le littoral de la mer, l'embryologie des espèces marines, et que j'y fais delà science plutôt pratique que théorique. (( Sous peu , j'aurai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie une série de Mémoires sur cette matière, lesquels, je l'espère, ne reposeront pas sur de simples ^ .O^f^! SOCIÉTÉS SAVANTES. 153 suppositions , mais sur un grand nombre de faits soigneu- sement observés. Il me semble que c'est le procédé le plus sûr pour faire avancer la science. » — M. Bourgery commence la lecture d'un Mémoire sur le système nerveux splanchnique considéré dans son en semble. \ — M. E. Blanchard répond à la Note de M. Z. Dufour relative à l'appareil digestif du Galéode. Sans vouloir, dit-il , suivre ce savant dans ses considérations physiolo- giques, comme il s'agit d'un fait , il vient mettre le fait lui- même sous les yeux de TAcadémie, en présentant une préparation du canal digestif du Galeodes barbara isolé dans toute sa longueur, depuis l'œsophage jusqu'à l'anus. Il dépose en même temps un dessin de l'estomac , de l'ap- pareil vasculaire et principalement du système artériel , de VEpeira diadema que personne n'avait suivi , dit-il , avant lui. Il s'attache à prouver que dans l'anatomie du Galéode ses observations ont été exactes quant au canal digestif, et même quant au foie , comme le montre sa préparation , et qu'il a parfaitement vu le système artériel et le cœur qui , dit-il , se trouve dans l'abdomen , comme cela se voit aussi dans l'Epeire. ^ Séance du 26 Avril. — M. Magendie signale de vive voix . à l'Académie une découverte physiologique fort singulièrov et du plus haut intérêt, que vient de faire M. le Docteur Cl. Bernard. Elle se résume dans le fait suivant : Si , péné- trant par l'orifice inférieur du quatrième ventricule , dans; cette cavité du cerveau du lapin , on pique une certaine partie du plancher de ce ventricule , on voit au bout d'une heure et demie à deux heures l'urine de l'animal se charger d'une grande quantité de sucre , et devenir analogue à celle des diabétiques. En expérimentant sur seize lapins, M. Ber- nard a constaté que le point où doit être faite cette piqûre est peu étendu et situé un peu au-dessus de l'origine des nerfs de la huitième paire. Il faudrait connaître la suite, des expériences que pour- 154 IIEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. { MaVS 1849.) suit en ce moment l'auteur, pour apprécier la nature et les rapports du fait surprenant que nous venons d'énoncer; mais dès à présent il en résulte une démonstration bien évidente de l'action du système nerveux sur les phéno- mènes chimiques de notre organisme ; il en resuite que tout ne se passe pas dans notre économie comme dans les laboratoires , et que , pour rendre aux sciences biologiques tous les services qu'elles en attendent , la chimie doit pren- dre la physiologie pour guide, et non prétendre la de- vancer. Ces idées, évidentes pour bien des savants, trouvent dans le fait signalé par M. Magendie^ même en le prenant isolément , la plus éclatante justification qu'il leur ait encore été donné de recevoir. Société entomologique de France. Séance du 10 Janvier 1849. — M. Z. Fairmaire présente quelques observations à la Société : P à l'appui d'une opi- nion émise par M. Al. Laboulbène, et par lui, relative à la voracité de certains coléoptères du groupe des Elaters : il ajoute qu'une autre espèce de Steruane, le Buprestis sa- lieri^ est carnassier à l'état parfait; 2» il dit que le Bupres- tis tœniatis et le Dryaps fémorata ont été pris aux envi- rons de Bordeaux par M. Dert ; et 3" il montre des Calo- soma sycophanta dont les élytres sont bien formées, mais ne recouvrent pas entièrement l'abdomen et n'arrivent guère qu'à la moitié de cet organe : ces insectes proviennent de Bordeaux. — M. Rohineau-Desvoidy rappelle à la Société un Mé- moire de M. L. Dufour contenant la description de la larve et des mœurs d'une muscide, dont la larve vit du sang de petites hirondelles. Cet insecte, que l'entomologiste de Saint-Sever avait nommé Lucilia dispar^ se rapporte au Phormia regina Meigen , qui avait également reçu le nom de P. cœrulea. Le même membre parle du Thyreo pkora cynophila^ qu'il n'a jamais rencontré que sur les cadavres du cheval. SOCIÉTÉS SAVANTES. 155 de Tâne et du mulet , principalement dans les mois de jan- vier et février. On lit un Mémoire de M. L, Dw/oiir intitulé : Description et iconographie de quelques diptères de l'Espagne. Les espèces décrites dans ce travail , et figurées avec soin par un entomologiste de Madrid , M. Mieg , sont les Astomella curviventris, Nemestrina Perezii, Xestomyza chri/san- themi , Anthrax Miegii, bombyciformis eifasciata, Mydas lusitaniens et fulviventris , Ortalis maculipennis, Dioc- tria chalcoptera et mêlas, Miliograunax aurifrœnvs et Sarcophaga tertripunctata, — M. Salle donne lecture d'un Mémoire contenant la description et les figures de plusieurs espèces nouvelles de coléoptères de l'Amérique méridionale. L'auteur s'occupe d'un sujet beaucoup trop négligé, selon nous, des natu- ralistes voyageurs ^ il donne l'histoire des métamorphoses d'un coléoptère, précédemment décrit par Dejean, la Gor lerita Lecoatei. Séance du 29 Janvier 1849. — M. Bellier de la Chavi- gnerie montre un cas curieux d'albinisme qu'il a observé dans un Satyrus janira, trouvé dans la forêt de Bondi. Les ailes de ce lépidoptère , d'une grande fraîcheur, sont en- tièrement blanches sur leurs deux surfaces : la tête , les pattes et les antennes, enfin toutes les parties de l'insecte ,t participent de la même teinte. — M. L. Brisout de Barneville présente le Catalogue des Orthoptères recueillis aux environs d'Agen (Lot-et- Garonne) par M. Al. Laboulbène, et qui sont au nombre de vingt-quatre espèces. — M. U, Lucas donne des détails sur les mœurs de VApus cancriformis d'après des individus provenant de l'Al- gérie, et qui lui ont été communiqués par M. le général Jean Levaillant. — M. E. Rousseau adresse une Note sur une anomalie étudiée sur une Ecrevisse ( Voy. la Revue zoologique de décembre 1848). Séance du H Février 1849 — M. Guénée^ président, 156 liEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {MaVS 1849.) absent de Paris jusqu'à cette époque, donne lecture d'un discours d'installation dans lequelil s'étend principalement sur Vutilité de l'entomologie. — M. Robineau-Desvoidy donne des détails intéressants sur les chenilles de VOrgya pudihunda qui , dans les en- virons de Saint-Sauveur (Yonne), détruisent non-seule- ment les feuilles des arbres, mais exercent même leurs ravages sur les haies elles prairies. — Le même membre parle ensuite des chenilles de la Pyralis viridana qui, dans le même pays, font beaucoup de mal aux chênes : en effet , ces arbres ne peuvent souvent pas avoir de feuilles au printemps , et ses organes ne se développent alors qu'au mois d'août , à l'époque de la se- conde sève. Il paraîtrait même que parfois les chênes meu- rent par suite de leur manque de végétation causé par ces chenilles, et, dans des cas moins graves, qu'il ne se forme pas , dans certaines années , de couches hgneuses. — M. Guérin-Méneville ajoute que dans le midi de la France, où la culture de l'amandier est un objet important, on a observé qu'il survient une mortalité considérable de ces arbres lorsque leurs feuilles ont été dévorées pendant deux années de suite par les deux chenilles de la Pieris cratœgi et par celles de la Procris pruni. Quelques pro- priétaires plus avancés que le plus grand nombre des au- tres ont l'habitude de pratiquer l'échenillage sur leurs amandiers et s'en sont bien trouvés ; mais leurs efforts sont paralysés au bout de peu d'années, parce que les arbres de leurs voisins leur donnent bientôt des papillons qui vont pondre chez eux et propager le mal. — M. Jacquelin-Duval communique diverses observa- tions sur plusieurs Hémiptères de France : 1° sur le Steno- gaster lavaterœ, qu'il a trouvé en quantité prodigieuse sur le tronc des tilleuls, aux environs de Toulouse ; 2° sur VEmeso- dema domestica, qu'il a pris dans les maisons à Toulouse, et que MM. L. Fairmaire et Al. Laboulbène disent avoir trouvé, le premier à Bordeaux, et le dernier à Agen ; 3^* sur le Micropus Genei, Spix, qui vit rassemblé en grand nom- S0CIIJ.T1ÎS SAVANTES» 157 bro au pied des arbres, dans Therbe sèche, à loulousc, et dont il a trouve plusieurs individus avec la membrane complète; 4° sur le Ptjrrhocoris jEgyptiaca, pris à Perpi- gnan; et 5° les Stenocephalns 7)eglectus, Myclehjtra fos~ sularum et Nabis subapiera^ rencontrés à Toulouse, ce dernier surtout, remarquable par ses hémielytres, attei- gnant l'extrémité de l'abdomen. ^ M. Robineau-Desvoidy s'occupe des larves de di- verses Myodaires qui ont vécu aux dépens de Thomme ; il parle de ce qui a été fait par les auteurs; sujet que com- plète M. Guérin-Méneville, en parlant de Touvrage de M. Hope sur les larves qui vivent sur l'homme, et termine sa communication en donnant la description d'un Diptère, la Mydœa vomiturationis ^ Rob. Desv. sp. nova, dont les larves ont été rendues par une femme gravement malade, et à la suite de vomissements. — M. H. Lucas parle de la Limnoria terebrans^ qui jusqu'ici ne semblait appartenir qu'à l'Angleterre, et qui vient d'être prise dans la rade de Bône. — M. Léon Fairmaire dépose sur le bureau la suite de la Monographie des espèces européennes du genre Cryp^ tocephalus, par M. Sufrau, qu'il a traduite de l'allemand. — M. Al. Laboulbène communique le dessin et la des- cription d'une nouvelle espèce de Coléoptère trouvé à Dieppe par M. Ch. Robin, et qu'il nomme J^pus Robinii, Cet insecte, par ses mœurs, a beaucoup de rapport avec le Cillenum latérale^ et comme lui s'est immergé dans la mer. — On Ut un Mémoire de M. Royer de Fauscalambe sur V Ichneumonologie provençale ( suite ) , qui comprend la description des genres Pezomachus, Photodietus et Plec- tisceus. — M. V. Signoret lit une Note sur une nouvelle espèce d'Hémiptère du genre Odontaptera. Une seule espèce (0. spectabilis), décrite par Carreno, entrait dans ce genre, et M. V. Signoret dédie une espèce à l'infortuné entomo- logiste espagnol (0. Carrenoi). 158 HEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Mavs 1849.) — M. Rohineau-Desvoidy donne lecture d'un Mémoire sur plusieurs espèces de Myodaires entomobies. Dans ce travail, l'auteur s'occupe de vingt-deux espèces de mou- ches, dont les larves vivent toutes dans les chenilles. — M. Boudani adresse deux Notices, 1° sur une nouvelle espèce du genre Ceria; 2» sur les espèces italiennes du genre Eumerus. Séance du 2^ Février iM9. — M. AL Laboulbène an- nonce qu'en étudiant plusieurs Coléoptères qu'il avait pris aux environs d'Agen, sous des détritus laissés par la Ga- ronne après une inondation, il a reconnu parmi eux le Zu- phium Chevrolatii Brullé {Zuphium mauritanicum ^ H. Lu- cas). Cette jolie espèce avait été déjà observée deux fois aux environs de Bordeaux sous des pierres, dans des en- droits marécageux, en compagnie du Zuphium olens, — M. Pierret parle d'une nouvelle espèce de Sesia, voi- sine de la nomadœformis , découverte récemment par M. Blisson. — M. Al. Laboulbène donne des détails de mœurs sur X'Acridium brevipenne décrit par M. L. Brisout de Barne- ville dans une séance précédente. Cet insecte se trouve à une grande hauteur dans les prairies alpines des Pyré- nées -, il se trouve en troupes extrêmement nombreuses, qui sautent de tous côtés dès qu'on s'avance vers elles, dans le mois de septembre principalement. — M. Robineau-Desvoidy lit une nouvelle suite de son ouvrage sur les Myodaires des environs de Paris ; il s'oc- cupe, dans ce travail, de la section des Ceromydes, compre- nant les genres Neœra, Elfia , Vafrellia , Roudania^ Ce- formja, Cerauthia et Sijphona, — Le même membre fait connaître un Mémoire sur les Crustacés du terrain néocomien de Saint-Sauveur en Puis- saye (Yonne), et qui €st accompagné de nombreux des- sins. Ce travail, important sous le double point de vue géologique et zoologique, après des considérations géné- rales, contient la description des vingt-neuf espèces que M, Robineau - Desvoidy désigne sous les noms de : Ho- SOCIÉTÉS SAVANTES. 169 rnarus Edwardsii , BlainvUlii , Lamarchii, Latreillii ^ Guerini, Cottaldi^ Michelini, Cuvieri, Dorhignyi, Sower- hyi, Desmarestii, Lucasii, Herbslii, Roscii^ Linnei et Fa- bricii, Nephrops salviensis et Geqffroyi, Palœma Boemerii, Glyphœa neocomiensis, Galathœa Lupiœ, JE.glea sp. nova, Thalassina grandidactylus , Jxia cylindrica^ Gebia Munsteri et digitata, Xantho Agassizi, Parthenope neo- comiensis et Lambrus icanensis. — M. H. Lucas communique une note sur un nou- veau genre de Crustacé de Tordre des Décapodes Macroures, tribu des Pénées. Ce genre a reçu la dénomination de So- lenocera^ et Tespèce type, qui provient d'Algérie, celui de S. Philippii. — M. E. Desmarest lit une Note sur une disposition anormale des organes génitaux femelles observés dans VAstacus fluviatilis^ et nous avons donné un extrait de ce travail dans le numéro de décembre de la Revue. Séance du 14 Mars 1849. — M. Arnyot donne quelques détails sur les travaux de la commission chargée d'un rap- port sur Péchenillage, commission dont il est président. Il s^occupe spécialement des lois qui régissent cette ma- tière. M. Guérin-Méneville fait ensuite connaître le résul- tat de quelques-unes de ses recherches sur le même sujet, mais plus spécialement sous le point de vue pratique. — M. Guérin-Méneville lit une Note de M. Herpin, sur les moyens de détruire les Charançons et les Alucites (Voyez ce Recueil). — Le même membre lit une Note de M. Tyzenhaus, de Wilna, relative à un grand nombre de larves de Telepho- rus, probablement le T.fuscus, trouvées sur la neige. Cette note a été insérée en entier dans ce journal. — M. Al. Laboulbène annonce qu'il vient d'être à même de constater que la Clerysis ignita était parasite d'une espèce de Buprestis {B. noven-maculata). — MM. H. Lucas et AL Laboulbène parlent d'une es- pèce du genre Tyroglyphus qui a été trouvée dans le pus d'un abcès situé dans le conduit auditif d'un homme par Î60 REV. ET MAG. J)Ë '/OOI.OCIK. (^MufS 1849.) M. de Méricoiirt, cliirurgion de la niurine. Cet acarien est surtout remarquable par le développement et l'armure de ses mandibules. — M. Reiche lit un travail de M. Schaum, ayant pour titre : Observations critiques sur la famille des Lamellico- mer Melithophiles, et destinées à faire suite à un travail du même auteur, déjà imprimé dans les Annales de la Société. Séance du 28 Mars 1849. — M. Pierret montre un des- sin de M. Bmard qui représente une variété de VOrgya pudibunda. Les ailes de ce Lépidoptère, au lieu d'être d'un gris uniforme, ainsi que cela a lieu dans Tespèce typique , sont d'un noir fuligineux. — M, H, Lucas dit que \eBostrichus {Apate) nigriventris^ qu'il a décrit comme se trouvant en Algérie, vient d'être pris en assez grand nombre à Paris même, dans l'Entrepôt des vins, par M. Lafont, et qu'il est probable qu'il avait été confondu précédemment avec le Bostrichus {Apate) capucina. — M. L. Brisout de Barneville donne de nouveaux dé- tails sur le nombre des articles des tarses dans la famille des Blattidées, et spécialement dans les espèces rapportées d'Algérie par M. H. Lucas. Il dit que la caractéristique de la famille des Blattidées, quant au nombre des tarses, doit être modifiée ainsi : ordinairement cinq articles à tous les tarses, mais quelquefois ou assez souvent même quatre articles seulement à un ou à quelques-uns des tarses. — M. H. Lucas répond aux observations qui lui ont été adressées par M. L. Dufour à l'Académie des Sciences, re- lativement au Galeodes barbara. — Le même me7nbre montre une nouvelle espèce d'Aca- rides, appartenant au genre Sarcoptes, le S. auricularum^ qui a été découvert, par M. Salle, dans les oreilles d'un chien de la Louisiane. E. Desmarest. DOUZIEME ANNEE. — AVAIL 1849. I. TRAVAUX INÉDITS . Notice sur le Barbu orange du Pérou ( Capito Peruvianus ); sur le Barbu de la Guyane ( C. erythrocephalus ou Caya- nensis ) et sur une variété intermédiaire ou espèce nou- velle fC.amasomVî/sPj, par MM. E. Deville etO. Des Murs. On sait que chaque groupe d'oiseaux a son mode de trans- formation de plumage pour arriver du jeune ûge à l'âge adulte, transformation régulière et qui marque d'une ma- nière précise les diverses évolutions de leur période d'ac- croissement ou de développement. Ainsi, pour ne parler que des oiseaux de proie diurnes, l'aspect et la coloration générale de leur plumage est une règle sûre pour l'ornithologiste , à l'aide de laquelle se re- connaît le degré où en est arrivé leur croissance 5 en d'au- tre termes, pour reconnaître à quelle époque de son déve- loppement en est arrivé l'oiseau observé : s'il est jeune, adulte, ou vieux. La marche que suit la nature à cet égard est tellement normale, et les principes en sont tellement flxes, que Pétude de ces transformations ou mutations de ptilose est devenue un des points les plus importants et une des bases les plus exactes delà science de la spécification en ornithologie ; disons en passant que c'est un des aspects les plus remarquables du talent trop peu connu de notre ami Jules Verreaux. C'est à ce point qu'à la vue d'un oiseau dont l'espèce est nouvelle on peut dire s'il est jeune, sans que l'on puisse afllrmerou prédire quel doit être ou quel sera son plumage à l'état adulte, et réciproquement. De là des indications précises dont la science s'est déjà avantageusement servie pour ramener certaines espèces à 2'^ SÉniE. T. 1. Année i8',9. 11 162 RRV. ET MAO. DE ZOOLOGIE. { Avril 1849.) leur véritable groupe, et rectifier de grossières erreurs : c'est sur ces données, par exemple , que des Merles ( Tur- dus) ont été séparés des véritables Traquets (Saxicola) , dont le caractère de ptilose est de procéder au jeune âge par écaillure , tandis que dans d'autres genres ce caractère procède par flammèche j c'est de même que le Loriot-Prince- Régent ( Oriolus Regens ) a été séparé des vrais Loriots {Oriolus). Ces rectifications , qui ne se sont encore opérées que dans les groupes principaux dont les espèces sont plus nom- breuses ou plus communes, sont plus diificiles à faire dans ceux à espèces moins nombreuses et moins communes , parce que , pour bien saisir les exceptions , il faut connaître la règle , et que celle-ci , pour beaucoup de groupes , est encore à tracer, ou plutôt à découvrir. Nous croyons être assez heureux pour pouvoir indiquer cette règle, en ce qui concerne les Barbus ( Capitoninœ), ou du moins en ce qui concerne un des genres de cette fa- mille, le genre Capito^ jusqu'à présent le plus mal étudié et celui qui fourmille le plus de doubles emplois. Dans le nombre des richesses que possède notre collec- tion rapportée des bords du Haut-Amazone existe une suite intéressante d'individus de deux espèces de Capito^ C. Pe- ruvianas^ et d'une espèce intermédiaire entre celle-ci et le Capito erythrocephalus ou Cayanensis , dans laquelle on peut suivre de l'œil toute la série de transformation de plu- mage chez ces deux espèces. Ainsi, un jeune du premier âge du Cap, Peruvianus ( en tout point semblable à un déjà précédemment rapporté sans aucune dénomination par M. d'Orbigny, au Muséum de Paris ) offre bien , comme fonds , les principales masses des trois à quatre teintes qui forment l'ensemble du plu- mage de l'adulte : un jaune plus ou moins oUvàtre sur le front-, un jaune orange à la gorge-, un jaune serin sur le ventre avec les parties supérieures noires ; mais chacune de ces teintes est recouverte et comme tapirée de nombreuses TRAVAUX INÉDITS. 163 taches fin noirlr» plus intorise, se dessinant sous forme do larmes qui augmentent en grosseur du menton à Tabdomen; le noir des joues , au contraire, est finement strié de blanc, et celui du dos plus largement flammèche de jaune pale ou soufre. La seule dllférence notable qui existe et qui est toute caractéristique se trouve aux couvertures supérieures des ailes, qui sont toutes écaillées largement d'un jaune orange semblable à celui de la gorge. Il est remarquable que cette écaillure est l'apanage exclu- sif des jeunes Barbus et devra s'observer, à notre avis, ainsi que nous aurons occasion de le démontrer bientôt ,- dans toutes les espèces de cette famille dont on possédera une certaine suite. Lorsque le jeune C. Peruvianus quitte cette livrée pour revêtir celle de Tadulte, il n'a conservé d'autres traces de la première qu'une écaillure excessivement fine des plumes delà poitrine et du milieu du ventre, lesquelles sont cha- cune régulièrement bordées d'une grivelure noirâtre dessi- nant le contour arrondi de la plume et formant par consé- quent écaille. L'explication du passage du premier état de ces taches au second est facile à donner : les taches allongées en larmes, qui parsemment le dessous du corps, au jeune âge, occu- pent la portion rachidienne de la plume et ont la pointe tournée vers le point de départ ou de naissance de celle-ci. A mesure que l'orangé et le jaune devient plus intense et envahit la plume en se développant, le noir disparaît et redescend vers la base , et il arrive un moment où il se îrouve réduit à n'occuper que l'extrémité des barbules de cette base, ce qui donne l'aspect à la région que recou- vrent ces plumes de Tespèce de grivelé écailleux que nous venons de décrire. C'est ici le lieu de remarquer que le Capito aurifrons de Vigors {Procedings zool. Soc, 1822, p. 3 ) n'est autre que le jeune âge du C. Peruvianus dont la description précède; il suffit, pour s'en convaincre, de rapprocher cette descrip- 164 r.EV. KT MAC. DE ZOOLOGIE. {Av?ul i^AQ. ) tion de la diagnose suivante qu'en donne le zoologiste an- glais : « Cap-occipite^ genis^ collo superiori, nuchâ, dorsoque atris albido-flavo stnatis\ abdomine alhido-flavo ^ atro- fusco striato; jugulo tectricibus que alarum aurantiacis illius plumis subgraciliter, hujus latius in medio nigro striatls; fronte verticeque aureis hoc subfuscescenti ; remi- gibus, rectricibusque fuscis. » Or, de tous les Barbus, le C. Peruvianus est le seul qui se retrouve au Chili , puisque c'est de cette localité que pro- venait l'individu de Vigors , et encore à ses limites septen- trionales qui confinent au Pérou , considéré jusqu'à ce jour comme la véritable et unique patrie du Peruvianus. Nous ne doutons pas que les illustrations qui se publient en ce moment en Angleterre , de toutes les espèces décrites aux Proced. zool. Soc., ne mettent dans tout son jour cette vérité déjà soulevée par l'un de nous dans la partie ornitho- logique, de l'histoire du Chili publiée en ce moment par M. Claude Gay. Il en est de même , nous le croyons , du Micropogon fla^ vicolle de M. le prince Ch. Bonaparte ( Proced. zool. Soc, 1837, p. 120). Cette espèce est certainement identique avec le C, Peruvianus adulte auquel son auteur aurait dû son- ger à le comparer, et non au C. Aurifrons de Vigors, d'au- tant plus que c'est du Pérou que provient l'individu par lui décrit, et dont voici la diagnose. : « Micr-niger, luteo maculatus, pileo luteo^vireseenti ; gulâ aurantiacâ , abdomine flavo. Mas^ jugulo immacu^ lato, fœunina jugulo maculis nigris. w C'est, nous le répétons , le véritable C. Peruvianus pres- que adulte auquel il ne manque que l'orangé du front pour avoir sa livrée complète. Notre collection renferme cinq à six. individus qui reproduisent minutieusement cet état. Nous saisirons cette occasion , en passant , pour rappeler que l'un de nous a déjà ramené au même type Iconographie ornithologique ^ 4® livraison , une espèce nominale (figu- TRAVAUX INÉDITS. 1G5 réepl. 20) décrite en 1831 par M. Lesson sous le nom do Bucco punctatvs , et qui n'est autre que le même âge du C. Peruvianus décrit sous le nom de Micropo(/on flavi colle, sauf quelques flammes noires de plus sur les flancs. La synonymie du C. Peruvianus, si tant est qu'elle doive demeurer comme espèce, doit donc être ainsi fixée : Bucco Peruvianus (Cuvier) Levaillant, Barbus, pi. 27 et 26. Capifo Peruvianus , (G. R. Gray) , Gêner, of. B. Micropogon aureus (Temminck); Capito punctatus ( Lesson ) , Traité (Vomilh,, p. 65. Capito aurifrons ( Vigors) , Proced. zooL, Soc, 1832 , p. 3. Micropogon flavicolle (P. Bonap. ) Proc. zool. Soc, 1837, p. 120. CapHo jlaricollis . (G. R. Gray), Gen. of, B. Quoi qu'il en soit , nous allons reproduire, pour plus de clarté et comme terme de comparaison ou de contrôle , des doubles emplois que nous venons de signaler, la descrip- tion fort exacte donnée par Levaillant de l'individu consi- déré par lui, et depuis lui, comme espèce distincte sous le nom de Barbu orangé du Pérou , Capito Peruvianus. « Le Barbu orangé, dit-il (page 65 de son Histoire des Bar- bus ), a les plumes du bord du front, celles de la gorge et du devant du cou, d'un orangé rougeàtre, couleur qui se fond vers les parties inférieures et qui se trouve toul-à-fait changée en un jaune de jonquille sur la poitrine et tout le dessous du corps. Les plumes des flancs portent des taches noires en forme de larmes, et celles des jambes et du bas-ventre ont, ainsi que les couver- tures du dessous de la (|ueue, chacune un trait noir dans leur milieu. Le dessus de la tête et le derrière du cou sont d'un jaune varié de noir. Le manteau , le dos, les scapulaires et le croupion sont noir varié de jaune; une large bande noire, légèrement teinte d'orangé, part de derrière les yeux, et descend sur les côtes du cou en séparant le jaune du derrière, et l'orangé du devant de celle dernière partie. Les ailes et toutes leurs couvertures, ainsi (jue la (jueue et toutes ses couvertures supérieures, sont d'un noir 1G6 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Avvil 1849.) pur; cependant les plus grandes couvertures alaires ont chacune une tache jaune , et forment ainsi une bande transversale de cette couleur. Les dernières pennes alaires, celles près du dos, sont aussi variées de jaune ; et les moyennes ont un petit liseré jaune qu'on retrouve aussi sur les pennes latérales de la queue. » En résumé les caractères principaux de ptilose du C. Pe- ruvîanus ^ considéré comme espèce, arrivé ou arrivant à l'état adulte , sont les suivants : Front orangé : cet orangé plus ou moins vif et se perdant in- sensiblement jusque vers la nuque dans une teinte jaunâtre tour- nant à l'olivâtre ou jaune sale , et se fondant d'une manière plus ou moins uniforme dans le noir du derrière du cou et du sommet du dos. Bmde étroite sourcilière jaunâtre, parfois même orangée, descendant des deux côtés de la tête et se rejoignant à l'angle aigu ou V formé vers le milieu du dos par la réunion ou le rapproche- ment des scapulaires à la jonction des ailes à l'état de repos, et passant du jaune orangé au jaune serin. Large bande noire par- tant, non pas du derrière de l'œil, comme le dit Levaillant, mais de la commissure du bec , longeant les côtés du cou et s'arrêtant aux ailes; ladite bande encadrée en haut par la ligne sourcilière, en bas par l'orangé de la gorge. Plaque jaune orangée occupant le menton , la gorge et le devant du cou , sans aucune tache noire. Tout le reste du dessous du corps jaune jonquille, avec les flancs plus ou moins flammèches de larges taches noires. Chaque plume des grandes couvertures alaires portant à son bord externe une tache d'un jaune plus ou moins pâle, dessinant, par leur réu- nion, une bande alaire transversale. Rémiges bordées anté- rieurement de jaunâtres; rectrices noires à reflets verdâtres; bas du dos et croupion noir flammèche de jaune. Si nous insistons autant sur ces caractères de ptilose , c'est parce que nous en tirerons , pour les observations qui nous restent à faire , la même utilité que pour celles qui pré- cèdent , en tant que point de départ ou terme de compa- raison. C'est du Pérou , au dire de Levaillant, que lui venait son individu. Nous avons rapporté ceux de notre collection que nous rr.AVAUx INÉDITS. 167 venons de décrire des villages de Santa-Maria , d'Ega et des bords du Uio-Javari. Or, cette rivière est un des af- fluents de la rive droite du Haut-Amazone, affluent qui con- fine le plus aux limites septentrionales et orientales du Pérou. Jusqu'ici il y a à peu près concordance quant à l'iden- tité du lieu de provenance^ Mais que dire de l'individu figuré par Levaillant (pi. 26) et décrit par lui, p. 62, comme seconde variété du Barbu de la Guyane, dont quatre individus , tous de la Guyane, lui étaient passés par les mains? « que j'ai partagé , dit-il , avec MM. Raye de Brencklerwaert et Temminck d'Ams- terdam; il m^en reste donc deux, et j'en destine un pour notre cabinet public de Paris. » Il est évident pour nous qu'en adoptant le C. Peru- vianus pour espèce, cette variété s'y rcpporte uniquement, et non à l'espèce de la Guyane : nous ne supposons pas que rinspeclion des deux figures permette le moindre doute. On serait même tenté de reprocher à Levaillant de n'a- voir pas songé à ce rapport, ou du moins de n'en avoir rien dit, s'il n'avait répondu d'avance à ce reproche par les doutes motivés qu'il a émis sur la réalité de la spécification distincte des deux Barbus orangé et de la Guyane , doutes dont nous reproduirons bientôt les termes \ s'il n'avait en- core répondu d'avance à ce reproche par le classement qu'il a si judicieusement fait de son Barbu orangé du Pérou, en ne le décrivant et figurant qu'immédiatement après cette prétendue seconde variété du Barbu de la Guyane , double preuve que si ce rapprochement ne s'est point présenté sous sa plume il a du moins frappé son esprit, et surtout ses yeux si observateurs. Si cette interprétation que nous croyons exacte était ad- mise, il en résulterait que le C. Peruvianus ne serait plus exclusif au Pérou , mais appartiendrait également à la Guyane. On serait donc renfermé dans ce dilemme , ou admettre iiSê UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Avril 1849.) le C. Peruvianus comme commun à la Guyane et au Pérou, ce qui est contraire aux idées reçues , ou admettre que le Barbu de la Guyane, arrivé à l'extrême vieillesse (puisque tel est l'état affirmé par Levaillant à cette variété ) , revêtirait la livrée des individus du Pérou qu'on a pris l'habitude de considérer comme espèce distincte. Il n'y a point de milieu entre ces deux solutions , qui se touchent. Ce qui pourrait autoriser plus d'un doute à cet égard , c'est la manière dont Levaillant s'exprime en parlant de son Barbu orangé du Pérou et avant d'en arriver à la descrip- tion. « Voici encore, dit-il, une espèce des Barbus d'Amérique dont leé formes et les caractères ne laissent aucun doute sur son genre; il a même tellement les caractères du Barbu de la Guyane des ar- ticles précédents, qu'on est tenté de le considérer comme n'en étant qu'une variété; une variété constante et permanente s'en- tend, c'est-à-dire une variété de climat ou une race de l'espèce se perpétuant cqmme se perpétuent chez nous les races du Faisan de Bohême , du Faisan à coUier, du Faisan blanc, qui ne sont que des variétés de l'espèce du Faisan vulgaire. Cependant, comme il n'est pas facile de déterminer, dans Tétat de nature, ces filia- tions de races ; qu'on n'y en trouve même pas ; que le Barbu de cet article vient du Pérou ; qu'il a été tué dans les bois; qu'il dif- fère assez du Barbu de la Guyane pour former une espèce à part, mais que nous n'en connaissons qu'un seul individu , nous nous bornons ici à lui donner un nom particulier en attendant qu'on ait acquis sur les habitudes de l'un et de l'autre de ces oiseaux des renseignements assez positifs pour s'autoriser à prononcer s'ils sont ou ne sont pas de même espèce. » On le voit, dans les deux hypothèses, l'autorité du C. Pe- riwianys nous paraît bien ébranlée. Que serait-ce donc s'il existait une variété intermédiaire (en mettant de côté la planche 26 de Levaillant) entre le C. Peruvianus et le C. Cayanensis ou erythrocephalus, c'est-à-dire entre le Barbu orangé du Pérou et le Barbu de la Guyane? C'est ce que de nombreux individus que nous avons rap- TRAVAUX INÉDITS. 169 portés d'Ega et de Santa-Maria , sur d'autres affluents de la rive droite et gauche du Haut-Amazone, nous mettent à même de faire connaître aux ornithologistes, et c'est un des objets de notre notice. ») Auparavant nous allons faire passer sous les yeux de nos lecteurs la description du Barbu de la Guyane par Levail- lant, pages 58 et 60: «Le mâle de respècedii Barbu delà Guyane a, Mit-il, le front et la gorge couverte de plumes d'un rouge vif, mais qui se dé- grade toujours un peu plus sur la tête, jusqu'à ce qu'enfin il s'y change en jaune ; de sorte que le devant de la tête est rouge et que le sommet en est jaune. Tout le plumage du reste de la par- lie supérieure du corps, savoir, le derrière de la tête et du cou , le dos, les scapulaires et les couvertures des ailes, est noir, mais tranché par une bande blanc-jaunâtre qui , descendant de der- rière l'œil de chaque côté, passe sur le dos; des taches blanches se trouvent aussi sur les grandes couvertures des ailes et sur celles de leurs pennes, qui avoisinent le dos, et où ces taches forment comme des ondes. Les grandes pennes alaires sont brunes et à bordures olivâtres. Le dessus de la queue est d'un brun noir oli- vacé. le dessous du corps , depuis le rouge de la gorge jusque sous la queue, porte, sur un fond jaune pâle, des taches noires de forme circulaire, lesquelles taches sont en très-grand nombre sur la poitrine et les flancs, mais plus petites à mesure qu'elles de- viennent plus voisines des parties postérieures. « La femelle diffère assez peu du mâle pour qu'on la reconnaisse au premier abord, car elle lui ressemble absolument pour toute la partie supérieure du corps ; elle a aussi le rouge du front et de la gorge de la même étendue et du même éclat que lui, et comme lui elle porte des taches blanc-jaunâtre sur les ailes, le dos, etc. Les différences sont donc en ce qu'elle n'a de taches noires que sur les flancs, toute la poitrine et le dessus du corps de cette femelle étant d'un jaune pur sans mélange , mais lavé ou faible. >» Nous n'avons aucune observation à faire à ces deux des- criptions fort exactes , sinon que l'individu que Levaillant considère comme la femelle est pour nous le mâle adulte, et celui qu'il regarde comme mâle, un individu de ce mOnic sexe moins adulte. 170 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Avril 1849.) Maintenant voici la description d'individus de notre col- lection , qui ne sont pas tout-à-fait de Tespèce du C. Pe- ruvianus , et qui ne sont pas non plus absolument de celle du C. erythrocephalus ^ quoique s'en rapprochant beau- coup; Haut du front jaune vermillon peu tranché, se perdant en un jaunâlre orangé qui se termine en jaune sale ou olive noirâtre vers la nuque. Bande étroite sourcilière jaune orange, rougeàtre chez les uns, jaune jonquille chez d'autres, descendant des deux côtés de la tête et du cou et se rejoignant, comme chez le C. Peruvia- nus^ au point de réunion des ailes et des scapulaires à l'état de repos. Large bande noire partant delà commissure du bec, cou- vrant les yeux , les joues , longeant les côtés du cou et s'arrêtant à la naissance des ailes, ladite bande encadrée en haut par la ligne sourcilière ; en bas par le rouge de la égorge. Plaque rouge vif ponceau occupant le menton, la gorge et le devant du cou, sans aucune tache noire ; cette plaque se terminant par une nuance orangée ou aurore qui se perd dans le jaune jonquille de l'estomac et du ventre. Estomac et ventre jaune jonquille, flammèches, chez quelques-uns, d'orange rougeàtre ou aurore, les flancs striés de taches noires en forme de larmes. Chaque plume des grandes cou- vertures alaires portant à son bord externe une tache d'un jaune pâle, dessmant , par leur réunion , une bande alaire transversale. Rémiges bordées extérieurement de jaunâtre. Rectrices noires à reflets verdâtres. Bas du dos et croupion noir intense, flammèche de jaune. Il n'y a, comme on le voit, à changer que l'orangé du front et de la gorge en rouge ; du reste, identité parfaite des caractères de ptilose entre le C. Peruvianus et nos individus. Deux choses seulement sont à remarquer : c'est d'abord que le rouge vif et tranché du front du C ery- throcephalus , ou Barbu de la Guyane , n'existe dans aucun de ces individus, dont la série, comme âges, est pourtant bien complète , et que la couleur de cette partie se borne à une teinte de minium ou vermillon doré , ou de jaune rougeàtre \ c'est ensuite que le rouge de la gorge se nuance dans nos individus d'une teinte orangée , et TRAVAUX INÉDITS. 171 se fond d'une manière insensible dans le jaune jonquille dercstomac, tandis que chez les individus de Levaillant et des collections reçues de Cayenne cette plaque rouge est parfaitement tranchée et bien distincte du jaune de l'esto- rnac. Il n'en est pas moins vrai que, d'un autre côté, les rapports de couleurs sont si frappants entre eux et le C. ery- throcephalus , que nous hésitons a en faire une espèce dis- tincte. Nous proposerions en tout cas, si tel était Pavis des orni- thologistes , le nom de C. Amazoniens pour cette espèce plus que douteuse ; si toutefois ce n'est pas une espèce dis- tincte, elle est bien certainement comme variété intermé- diaire, ainsi que nous le disions, entre l'une et l'autre des deux espèces connues du Pérou et de la Guyane. Mais là ne se borne pas l'intérêt de cette série d'individus de notre collection. Levaillant a décrit, p. 61 , et figuré, pi. 25, une variété du Barbu de la Guyane dans les termes que voici : « Cette première variété, dit-il, diffère de l'espèce, d'abord en ce que les plumes rouges de la gorge se trouvent chez elle flam- bées de noir par un trait longitudinal que chacune d'elles porte dans son milieu ; puis en ce qu'elle a toutes les plumes noires du dos terminées par une sorte de frange jaunâtre qui produit dans cette partie une grande bigarrure : en outre les couvertures des ailes , dans cette variété, sont bordées de jaune, ce qui les détache toutes sur un fond noir ; les taches noires du dessous du corps sont aussi chez elle en bien plus grand nombre que dans l'es- pèce. « On verra enfin qu'elle a bien moins régulières les taches blanc- jaunâtre des ailes, et la bande blanche qui de chaque côté des- cend sur les scapulaires chez les individus de l'espèce dans leur état parfait. Nous connaissons au moins dix individus de la variété de cet article, ce qui prouverait qu'elle n'est point accidentelle ; mais comme nous croyons aussi qu'elle ne peut pas être une es- pèce particulière, nous estimons qu'elle doit être considérée sim- plement comme une variété d'âge. Nous ajouterons qu'ayant ob- servé, dans un très-grand nombre d'espèces d'oiseaux, que les 172 iiEv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Avril 1849.) jeunes sont toujours bigarrés, et qu'en général leurs plunries por- tent dans cet état beaucoup de bordures ou de rayures , nous avons quelques raisons de croire que cette même variété présente un mâle de l'espèce dans son premier âge , d'autant plus que tous les individus variés comme ceux que j'ai vus m'ont présenté aussi les autres caractères auxquels on reconnaît toujours les jeunes oiseaux , comme la mollesse des os du crâne , le duvet très-fourni de la racine des plumes , etc. » Or, cette variété existe dans notre collection , non dans les rapports de la description par Levaillant de son Barbu de la Guyane, auquel il la réfère, mais dans ceux de la des- cription que nous venons de faire de notre C. Amazoniens^ et n'en est que le premier âge , ayant, comme on va le voir, tous les caractères que nous avons assignés au premier âge du C. Peruvianus, Dessus de la tête jaune doré , base du front parfois rougeâtre ; noir des joues finement strié de blanc, celui du dos flammèche de jaune soufre; couvertures supérieures des ailes largement écail- lées, d'un jaune orangé : cette écaillure, si exactement semblable, pour la place, la forme et la teinte, à celle du jeune du C. Peru- vianus , qui , vu de dos, le premier âge de ces deux espèces peut facilement et indifféremment être attribué à l'une aussi bien qu'à l'autre. Menion et gorge rouge ponceau , se perdant en une teinte orangée dans le jaune de l'estomac , ce rouge tigré , de nombreu es taches noires se dessinant sous forme de larmes bien marquées, et augmentant de grosseur du menton à l'abdomen, qui est, ainsi que l'estomac, d'un jaune pâle et flammèche largement de taches noires semblables, devenant plus confuses et plus minces sur les flancs et vers l'anus. En rapprochant ces individus du jeune C. Pe- ruvianus, il n'y a de différence que la plaque gulaire orange chez l'un et rouge chez l'autre , le système de coloration étant en tout point le même. Si à présent nous en arrivons à comparer ce jeune indi- vidu avec la pi. 25 de Levaillant et avec la description qu'il en a faite, et que nous avons reproduite, il nous semble démontre que, en mettant de cùlé la possibilité du fusion en une seule et même espèce de noire variclc eî; de la TP.AVAUX IMÎniTS. 173 sienne , il était dans le vrai, en l'indiquant comme un jeune de son Barbu de Cayenne, C. erythrocephalus ^ de même que liuffon était aussi dans le vrai lorsqu'en décrivant les deux individus par lui figurés pi. 206, f. 1 et 2, sous les noms de Barbu de Cayenne et de Barbu de Saint- Domin-^ gue, il s'exprime ainsi en les réunissant sous Punique dé- nomination de Tamatia à tête et gorge rouges : u Cet oi- seau , que ilous avons indiqué dans la même planche sous deux dénominations différentes , ne nous paraît pas néan- moins former deux espèces, mais une simple variété. » Le numéro 2 est en effet celui que l'on nomme depuis C iVœ- vius. Nous avons donc peine à comprendre que M. Temminck, contrairement au jugement de Buffon et de Levaillant, ait cru devoir en faire, sous le nom de C. JSœvius, une espèce adoptée par la science jusqu'à ce jour, sans contrôle et sans examen aucun : nous ignorons quels sont les éléments qui ont servi de base à son opinion , mais nous n'hésitons pas à affirmer que cette opinion repose sur une erreur que nous venons de mettre dans tout son jour, et que d'un jeune cet habile ornithologiste a fait une espèce qui doit dorénavant disparaître du catalogue des Barbus. Il s'ensuit que la synonymie du Barbu de Cayenne s'é- tablirait ainsi quant à présent : Bucco Cayanensis ( Gmel. )> pl- col. 206, f. 1 et 2, Lev., pi. 23, 24, 25. B, erythrocephalus ( Bodd ). B, Nœvius ( Temminck ). Capito ( G. R. Cray ) Gen. of. B. C. erythrocephalus ( G. R. Cray ) , Gen. of, B, Cela posé, reste à décider si le doute soulevé par Levail- lant sur la spécification distincte du C, Peruvianus et du C» erythrocephalus, doute corroboré par la figure de sa pi. 26, n'emprunte pas aujourd'hui plus de force de la dé- couverte par nous faite de notre variété ou espèce intermé- diaire entre l'une et l'autre, sous le nom du C. Amazoni" iii REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. { Avul 1849.) cus^ et si ce doute ne doit pas faire place à une certitude. Dans celte hypothèse , et c'est celle vers laquelle nous inclinons, en réunissant avec soin les individus connus sous le nom de C. Peruvianus à ceux connus sous celui de C. erythrocephalus\ en y joignant notre espèce provisoire- ment nouvelle , C. Amazoniens, et envisageant chacune de ces variétés comme des modifications plutôt d'âge que de localité , du même type spécifique on arriverait aux proposi- tions suivantes : Le C. erythrocephalus ^ avec sa variété 1 de Levaillant ( C. Nœvius de Temm. ), et notre espèce intermédiaire, constitueraient l'adulte et les diff'érents âges du mâle de ce type. Le C, Peruvianus , avec sa variété 2 de Levaillant ( at- tribué par lui au C. erythrocephalus , et celle que nous avons décrite , qui n'est autre que le C. aurifrons de Vi- gors ) , constitueraient Vadulte et les différents âges de la femelle de ce type. Ne formant tous qu'un type spécifique unique auquel se- rait naturellement conservé le nom le plus ancien , celui de C. erythrocephalus. La question de distribution géographique ne saurait , ce nous semble , être un obstacle m un argument à cette pro- position. En effet, nous avons fait voir que la variété 2 de Lavail- lant, attribuée par lui au C, erythrocephalus, n'est autre que le C. Peruvianus, Or, les quatre individus de cette variété envoyés à l'illustre voyageur lui sont venus de la Guyane. En outre , les individus de notre espèce intermédiaire ont été recueiUis par nous à Santa-Maria et Ega, village sur la rive droite et gauche du Haut-Amazone , c'est-à-dire dans un endroit intermédiaire entre la Guyane, le Pérou et le Brésil. Enfin , les individus de l'espèce connue sous le nom de C. Peruvianus proviennent tous du Pérou et du Chili ; d'où il fau(tra conclure que l'une et l'autre espèce existent indis- TRAVAUX INÉDITS. 175 tinctcment et au Pérou et à la (iuyanc , et môme dans une région intermédiaire. Dès-lors aussi tomberait cette règle, ou pour mieux dire ce préjugé reçu en zoologie, que l'ornithologie de la Guyane est entièrement distincte de celle des côtes de l'Océan-Paci- fique, et par conséquent du Pérou. De nombreuses excep- tions ont déjà fait brèche à ce principe quelque peu erroné, et l'on peut prédire que des exceptions encore plus nom- breuses viendront avec le temps le réduire à néant, la dif- fusion spécifique des types zoologiques étant à notre sens beaucoup plus étendue qu'on ne paraît le croire. Quelque solution qui soit adoptée par les ornithologistes, et en admettant que l'on en reste dans les errements ac- tuels, nous n'en aurons pas moins péremptoirement dé- montré. : 1« que les Capito punctatus ( Lesson ) — aurifrons ( Vi- gors ) et — flavicollis (Pr. Bonap ) , ne doivent plus figurer que comme synonymes de C. Pemvianus. 2° que le Capito nœvius ( Temm. ) doit figurer comme synonyme de C. erythrocephalus ou Cayanensis, Nous sommes effectivement autorisés à conclure de ce qui précède, et c'est parla que nous terminerons, que les jeunes Barbus ont toujours et invariablement pour carac- tères les suivants : Toutes les parties supérieures et latérales de la tête et du cou plus ou moins finement striées de blanc ou de jaunâtre sur le fond de couleur affecté à l'adulte de l'espèce. Toutes les couvertures supérieures des ailes écaillées plus ou moins largement de jaune ou de blanchâtre sur le fond de couleur affecté à l'adulte de l'espèce. Toutes les parties inférieures du corps flamméchées de taches longitudinales noires , quel que soit du reste le fond de couleur affecté à l'adulte de l'espèce. C'est ce que nous avons fait remarquer chez le jeune du C. Peruvianus'y survie jeune du C, erythrocephalus , mal- à-propos transformé en espèce sous le nom de C, nœvius ; 176 r.EV. ET MAC. DR ZOOLOGIE. { Awil 1849.) sur le jeune de notre vafiété ou espèce intermédiaire C. Ama^ zonicus; c'est enfin ce que l'un de nous a déjà fait ressortir dans la partie zoologique* du voyage en Abyssinie exécuté parle courageux lieutenant de marine Th. Lefebvre, au sujet du Bucco undatus ( Ruppell ) , dont une femelle jeune y est figurée. Le nom même donné par le savant docteur repose sur l'erreur que nous signalons; c'est-à-dire que, contre toutes les règles de la science , c'est un caractère de jeune âge dont il s'est servi pour faire la base et l'étymo- logie de la dénomination qu'il lui a appliquée. Description et figure d'une nouvelle/ espèce d'Oiseau du genre Micropogon de Temminck , par M, Fr. De La- FRESXAYE. Micropogon Hartlaubii Lafresn. , Rev. zool. , 1845, p. 180. Micr. supra olivàceo-viridis , capite colloque aurantio panim tinctis, taenia strictâ frontali, superciliis genisque caeruleis, loris, fronte, mento tœniaque brevi post gênas nigris; subtus pallidevi- ridi-flavescens, vittâ latâpectorali ad latera colli post tœniam ni- gram ascendante pulchre aurantiâ , hypochondriis abdommeque pallidis, viride-fusco dammulatis; rostre pedibusque uli in praece- dente, staluraque eadem. — Habitat aeque adBogotam. Il est, en dessus, d'un vert olive teinté d'orangé sur la tète, le cou, et surtout derrière les oreilles; le front, le menton et une bande courte derrière les oreilles sont de couleur noire ; les plumes qui recouvrent les oreilles et les joues, deux bandes sourcilières, réunies antérieurement par une autre bande frontale régnant derrière le noir du front, sont de couleur azur ; il est, en dessous, d'un jaune pâle un peu verdâtre , avec une large ceinture pectorale se ré- trécissant vers les côtés du cou, et, remontant jusque der- rière la bande noire post-auriculaire, est d'un bel orangé luisant; les flancs et l'abdomen sont d'un blanc teinté de jaunâtre et flammèche de vert foncé. /trl>. r/ .J/iUf. >/<■ /.0<)/<>(^ir. /<^4,0 /y. o\ M J Cl H) p () O'0 1 1 //art/a//Aû:, z^//v^/?^^y<. thaVaux miîDiTS. 177 Nous dédions celle espèce au docleurHarllanb, déjà si eonnu par ses excellents articles ornithologiquesde \q. Revue zoologique. Ces deux charmants petits Barbus d'Amérique forment, avec le Barbu élégant ou des Maynas , beau Tamatia , Bufï, Enl., 330, et probablement le Barbu oran vert, Vaillant, un petit groupe de Barbuséries américains, habitants de la Zone-Torride, véritables représentants, par la vivacité et la variété de leurs couleurs , des vrais Barbus de l'Inde. Sur une femelle de Canard sauvage à plumage de mâle et sur un Métis de Canard pilet et de Canne sauvage, par M. F. De Lafresxaye. On a reconnu depuis longtemps que chez plusieurs es- pèces d'oiseaux , et particulièrement chez les GaUinacés à Pétat de domesticité, tels que faisans et poules, certaines femelles devenues vieilles, et par suite infécondes, prenaient insensiblement le plumage du mâle, et quelquefois à un tel point de ressemblance, qu'il devenait alors presqu'im- possible do les distinguer, surtout après deux ou trois mues successives à partir du commencement de ce changement* M. Is. Geof. Saint-Hilaire, dans les Suites à Buffon et dans son volume de Zoologie générale^ à l'article Femelles d'oiseaux à plumage de mâle, a traité ce sujet d'une ma- nière très-détaillée et très-lucide. Il a décrit et fait figurer trois ou quatre femelles de Faisans du Muséum qui, dans leur vieillesse et après être devenues infécondes, ont, à la suite de quelques mues, présenté un plumage plus ou moins semblable à celui de leurs mâles , et la ressemblance ne se bornait pas à la coloration, car elles en avaient pris aussi les formes , telles que l'allongement de leur queue , l'appa- rition d'une huppe et même- d'ergots sur leurs tarses. Ce savant dit que de pareils exemples se sont présentés chez la poule, qui quelquefois prend jusqu'au chant du mâle. C/est en général chez ces deux genres de Gallinacés que ces 2*^ SÉKiE. T. T. Aiun'C 48-49. 12 • 178 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Avvil 18^9.) exemples se sont le plus souvent présentés. « Cependant , dans l'ordre des Palmipèdes , ajoute ce savant , on en a vu des exemples chez le Canard.)) C'est aussi chez un oiseau de ce genre et chez une femelle de Canard sauvage, Anas Bos- chas, que je viens de faire la même observation. Je possé- dais cette femelle depuis près de dix ans; elle pondait chaque année un très-grand nombre d'œufs et amenait quelquefois des Cannetons, quand rien n'avait troublé son incubation. Comme toutes les femelles de son espèce, elle avait le fond du plumage roussâtre, couvert partout de taches ou de stries noirâtres. Je remarquai, il y a dix-huit mois environ , que le dessin de sa tête avait pris une légère nuance verte, approchant de celle du mâle. Elle s'accoupla comme à l'ordinaire; mais à mon grand étonnement elle ne pondit point , ou du moins je n'en eus pas connaissance. Vers la fin de l'automne dernier, le vert de la coëffe me parut devenir plus intense et se prolonger sur le cou comme chez le mâle. Je remarquai en même temps que la poitrine se colorait en brun ; enfm , au bout de deux ou trois mois , j'ai vu cette femelle prendre insensiblement un plumage complet de mâle de son espèce , c'est-à-dire qu'aujourd'hui elle a la tête et le cou d'un vert uniforme ; un collier blanc termine ce vert et le sépare de la couleur brune marron qui couvre la poitrine ; elle a le dessus du corps gris et le croupion bleu. C'est enfm une hvrée complète de mâle, mais avec des nuances moins vives et moins nettes : jusqu'ici rien de particulier qui n'ait déjà été observé; mais je crois remarquer un fait nouveau dans la continuation de l'accou- plement de cette femelle, depuis les deux mues pendant les- quelles s'est opéré ce changement complet de coloration. )> Les premiers observateurs de ce phénomène , Vicq-d'Azir et Mauduyt, qui ont disséqué des femelles présentant cette particularité de plumage, ont remarqué qu'elles avaient l'ovaire si oblitéré qu'on avait peine à le reconnaître. M. Is. Geof. Saint-Hilaire a remarqué en outre que les femelles de Faisan du Muséum , depuis l'époque de leur changement de TRAVAUX INÉDITS. 179 coloration , s'iMoignaiont entièrement des mâles et fuyaient leur approche. Notre femelle de Canard, au contraire, est restée accouplée depuis un an avec un métis sorti d'un Ca- nard pilet {Anas Acuta) et d'elle-même il y a deux ans. Voici la description de ce métis : Par ses formes, cet oiseau offre plus d'analogie avec le Pilet qu'avec le Canard sauvage 5 mais c'est le contraire dans sa coloration : ainsi il a le bec étroit, allongé et noir du Pilet, il en a la queue prolongée en pointe, quoique d'une manière un peu moins sensible , tandis qu'il a la tête et le cou verts comme chez le mâle du Boschas ; sa poitrine et sop ventre, au lieu d'être d'un beau blanc comme chez le Pilet, ou d'un marron foncé comme chez le Boschas, est d'une teinte rousse lavée , qui semble intermédiaire à ces deux nuances. Il est du reste très-ardent près de sa mère, devenue sa femelle , et avec laquelle il s'est accouplé mal- gré son plumage de mâle, et ne souffre pas que d'autres mâles en approchent. Je ne cesserai pas mes observations sur les mœurs de cette femelle, et si elle continue de souf- frir le mâle au lieu de l'éviter, comme font les femelles de faisan et de coq , ce serait probablement une indication que chez les Canards femelles à plumage de mâle, et deve- nues stériles par suite de la vieillesse , il y a néanmoins, continuation d'accouplement et non répugnance, comme chez les femelles de Gallinacés. Cours d'Histoire naturelle des corps organisés professé au collège de France par M. Duvernoy. (Voir les années 1846, 1847 et 1848, p. 334, de la Revue zoologique). Leçons sur l'Embranchement des Vertèbres. Dans les leçons de 1848, dont nous nous proposons de faire connaître les principaux traits relatifs aux classifi- cations de cet Embranchement supérieur, nous aurons quelques progrès, quelques améliorations à signaler, corn- 180 REV. ET MAG. DE ZOOI.OCIE. { Avr/l 1R^9. ) parativement aux aperçus auxquels le professeur s'était borné, dans son cours de 1846. L'article de la Revue de cette même année (p. 363 et suiv.)}qui concerne ce groupe, rappelle comment G. Cu- vier le caractérisait, dès 1797, dans son Tableau élémen- taire du règne animal, sous le nom d'Animaux à sang rouge. Dans les tableaux de classifications annexés au tome I des Leçons cPanatomie comparée^ qui a vu le jour en 1800, MM. Cuvier et Duraéril changèrent cette dénomination en celle d^ Animaux vertébrés, La distinction ou la connaissance de ce groupe supérieur, si différent de tout autre groupe du règne animal, est née pour ainsi dire avec la science. Aristote, ce génie encyclo- pédique, le père de la zoologie, qu'il a fondée sur la con- naissance de l'organisation, distingue clairement les Verté- brés, par la désignation d'animaux qui ont du sang. C'est qu'il regardait la couleur rouge, comme le caractère es- sentiel du liquide nourricier, ou du sang proprement dit. L'autre grande division du règne animal était, pour Aristote, celle des animaux privés de sang, devenus les animaux à sang blancl, dans la classification de Cuvier 5 puis les animaux sans vertèbres de Lamarck. Les limites inférieures de V Embranchement des verté- brés ont été discutées dans le même article que nous ve- nons de rappeler, au sujet du Branchiostôme et des principaux caractères de son organisation. Dans le compte-rendu, qui commence à la page 385 du même volume, on a pu voir que M. Duv. avait reconnu, de- puis longtemps, les caractères importants qui séparent les Amphibies des Reptiles propres, et qu'il en faisait deux Sous-classes. Les mêmes motifs l'ont porté plus tard à adopter la pro- position de les ériger en deux groupes supérieurs, ou en deux classes distinctes, avec les mêmes désignations-, ce qui élève à cinq les classes des vertébrés. Ce sont celles, TRAVAUX INKDITS. 181 1" des Polsaons, ; 2** des Amphibies; 3" des Reptiles; 4° des Oiseaux; et 5° des Mcumnifères. Ces cinq classes forment deux groupes bien séparés. Le premier se compose des Poissons et des Atriphibies. Leur fœtus manque d'amnios et d'allantoïde , d'après les observations de Dutrochet et de G. Cuvier, qui doivent être classées parmi les plus importantes découvertes qui aient été faites, dans ce siècle, sur le développement des vertébrés. Us respirent par des branchies, au moins durant la première ou la seconde époque de la vie; plusieurs conservent leurs branchies avec des poumons durant le reste de leur existence. Leur œuf éclot dans Teau , quand l'animal n*est pas vivipare. La respiration du fœtus, avant le développement des branchies, a lieu par la membrane vitelline ou par la peau. Le second groupe des vertébrés se compose des Reptiles, des Oiseaux et des Mammifères. Leur respiration n'est jamais branchiale, même à la pre- mière époque de la vie. Leur fœtus, quand l'incubation a lieu dans Pair, reçoit l'influence directe de l'oxigène, dans les premiers temps de son développement, par les vaisseaux sanguins vitellins, et plus tard au moyen d'une vessie très- vasculaire, l'allantoïde, ou si l'incubation est intérieure, souvent par un placenta, qui en est en quelque sorte un appendice. Ce même fœtus a pour enveloppe immédiate la mem- brane de l'amnios. Leur œuf est toujours pondu dans l'air et non dans l'eau, lorsqu'ils ne sont pas vivipares. Les deux classes des Poissons et des Amphibies, consi- dérées dans leur ensemble, peuvent être facilement carac- térisées par la double circulation des premiers, et leur rv^s- piration branchiale; tandis que chez \qs Amphibies, cette même circulation n'estajamais complète, c'est-à-dire que 182 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { AvtU 1849.) le sang retourne, en partie, du cœur dans le corps, sans traverser l'organe de respiration, qui est aérien à l'âge adulte, ou simultanément aérien et aquatique. Le professeur a discuté {Revue de 1846, p. 387) les li- mites de ces deux classes et l'organisation singulière de certains êtres que les uns réunissent aux Poissons et d'au- tres aux Amphibies. Ce sont les Protoptères et Lépidoptè- res. L'examen détaillé de leur organisation les ont fait considérer par M. Duv. comme des larves d'Amphibies (p. 402). Dans la Revue zoologique de 1847, nous avons rendu compte, avec détail, des observations anatomiques de M. Duvernoy et de ses opinions sur les Poissons qui peu- vent vivre plus ou moins longtemps hors de l'eau, et des diverses organisations qui leur donnent cette faculté. L'une des plus remarquables est sans doute celle du Saccobran- chus (1). Le Cuchia, décrit par Ilamilton Buchanan, et que M. Cu- vier a placé provisoirement dans son genre Sijnbranchus, aurait besoin d'être étudié dans l'ensemble de son orga- nisation, pour pouvoir décider à quelle classe il appartient? Le Monoptère, auquel M. Cuvier n'avait reconnu que trois branchies, a la quatrième branche artérielle, en comptant d'avant en arrière, qui porte directement le sang qu'elle charrie dans l'aorte, sans qu'il rencontre un réseau res- pirateur intermédiaire, étalé sur des lames branchiales. C'est précisément ce qui a lieu dans le fœtus avant le dé- veloppement des branchies, qui n'est effectué complète- ment qu'un peu tard, ainsi que M. Duv. Ta démontré chez les Poécilies. Toutes ces circonstances indiquent sans doute de grands rapports entre l'une ou l'autre classe des Amphibies et des Poissons, et quelques animaux chez lesquels les caractères différentiels et tranchés de ces deux classes s'afïaiblissent beaucoup. (1) Voir p. 151-154 de la Revue de 1847, et la pi. 1. TRAVAUX INÉDITS. 183 C'est qu'il y a des êtres qui servent de passage de l'une à l'autre, et qui, retenant cependant les caractères essentiels (le la classe à laquelle ils appartiennent, touchent plus que les autres êtres du même groupe à la classe la plus voisine. Cette observation peut être généralisée à tous les grou- pes du règne animal. Nous l'avons déjà faite au sujet du Branchiostome , pour la limite inférieure des Vertébrés, Nous pourrons la répéter à l'occasion de tous les groupes inférieurs jusqu'à celui du genre. On peut en conclure que toutes les espèces d'un même genre, tous les genres d'une même famille, toutes les fa- milles d^un même ordre, etc., n^ont pas, au même degré, les caractères du groupe auquel ils appartiennent. C'est une proposition importante, fondamentale, que M. Duv. ne cesse de rappeler et de développer dans tous ses cours, au sujet des classifications, auxquelles il ne faut pas demander plus de précision que la nature ne le permet. En exagérant, d'un autre côté, les conséquences de cette observation générale, on est arrivé à ne plus voir que des passages gradués d'un groupe à l'autre, qu'une échelle gé- nérale des êtres, et à nier les véritables limites qui cons^ tituent les cadres de la méthode naturelle. Après cet exposé de principes, M. Duv. a passé succes- sivement en revue les cinq classes des vertébrés. , 1° Celle des Poissons a subi, dans la méthode de clas- sification qu'il a proposée, un changement très-important. Elle se diviserait en trois sous-classes. I. La plus inférieure serait la sous-classe des Cyclostômes. Ils ont un cordon fibreux, au lieu de vertèbres distinctes. Le squelette est rudimentaire et cartilagineux. Les ovaires sont doubles, sans oviductes, etc., etc. IL La socs-cLASSE des Poissons ordinaires. Les glandes spermagènes sont toujours paires^ elles n'ont jamais d'épididyme. 184 uLv. KT MAG. DE ZOOLOGIE^, {Avrîl 1849.) 11 y a généralement deux ovaires, très-rarement un seul. Quand il existe un oviducte, et c'est le cas le plus général, il commence par la cavité centrale de Tovaire, et lui est continu. Quelques-uns manquent d'oviducte (les Saumons et les Anguilles). Alors les œufs tombent dans la cavité abdominale et sortent par les orifices péritonéaux. Pour l'immense majorité, la fécondation a lieu dans l'eau, immédiatement après la ponte des œufs. Les branchies sont contenues dans une seule cavité, au nombre de quatre, composées chacune d'une double série de lames respiratoires. C'est dans cette seule sous-classe que Ton trouve une vessie natatoire. Elle existe dans la plupart des familles, des genres et des espèces. III. La sous-CLASSE DES Sélaciens Montre dans plusieurs de ses systèmes organiques un degré supérieur d'organisation qui la sépare des deux pré- cédentes. Les mâles ont deux glandes spermagènes, avec un épi- didyme considérable. Ils ont des appendices extérieurs très- compliqués, attachés aux nageoires anales, de chaque côté de l'orifice vestibulaire. Ces appendices sont composés de plusieurs cartilages de forme différente, de muscles qui les font mouvoir, et d^un système sanguin très-particulier. Les femelles ont deux ovaires et deux oviductes séparés des premiers, ayant un orifice périlonéai évasé pour rece- voir les ovules, comme dans les quatre premières classes des vertébrés. La fécondation a lieu avant la ponte, dans Tovaire même, à la suite d'un accouplement. Les uns sont ovipares, et leurs œAifs ont une enveloppe coriace plus ou moins épaisse et résistante. Les autres sont vivipares, et parmi ceux-ci il y en a dont l'œuf fécondé contracte une union placentaire aux parois de Toviducte incubateur, au moyen de sa membrane vitelline TRAVAUX IJVliDlTS. 185 (les Requins, selon Tobservation de G. Cuvier ^ VEmissole lisse, d'après J. MûUer)^ tandis que l'œuf de VEmissole vulgaire est libre et manque d'adhérence au moyen d'un placenta vitellin, comme son espèce congénère et trèsn voisine. Le squelette reste cartilagineux. Les ChimèreSy les Haies et les Squales composent ex- clusivement cette sous-classe, qui est très-naturelle. Les bornes restreintes de cet extrait nous empêchent d'entrer dans les détails des ordres et des familles que doi- veyt comprendre ces trois sous-classes, et de donner plus de développement à leurs caractères respectifs. Ils seront compris facilement par les savants qui ont approfondi ce sujet (1). La CLASSE DES AMPHIBIES cst sans doute Irès-rapprochéc de celle des Poissons dans ses limites inférieures, par l'or- dre des Ichtyo- Batraciens, Duv., qui comprend les genres Lepidosiren et Protoptère, Ses trois autres Ordres sont ceux des Batraciens urodèles , Dumér. , des Batraciens anoures, Dumék., et des Ophodio-Batraciens, Duv., ou des Cécilies. Ces derniers animaux forment la limite supé- rieure des Amphibies, et touchent aux Reptiles par plu- sieurs points importants de leur organisation , ainsi que nous le dirons tout-à-l'heure. Les Cécilie» ayant des écail- les rudimentaires , et les Ichtyo-Batraciens des écailles très-développées, il n'est plus possible de faire entrer l'ab- sence des écailles dans les caractères distinctifs de cette classe. Les métamorphoses si remarquables auxquelles les Am- phibies sont sujets, en faisant succéder, chez les uns, à leur respiration branchiale ou aquatique, une respiration pul- monaire ou aérienne ^ ou en conservant, chez les autres, la respiration branchiale, nonobstant le développement et la mise en activité de deux vessies pulmonaires^ et les (1) Voir railiclc Propagalion de M. Duveinoy, Diclionnaire universel d'kialoiie ualurellc de M. Charles d'Orbigny. 186 IlEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {AvÙl 1849.) différences qu'entraînent pour la circulation ces différences dans les organes et les fonctions de la respiration, sont, au fond , de bons caractères qui séparent les Amphibies des Poissons, et davantage encore des Reptiles. Ceux des Amphibies qui conservent leurs branchies avec des poumons, peuvent être considérés comme prolongeant leur état de larve, à l'époque de propagation-, telle est du moins, à leur sujet, l'opinion du professeur, que nous avons déjà exprimée. Quant aux Ophidio-Batraciens, Duv., Ordre supérieur de cette Cle^sse, qui ne comprend qu'une seule famille, celle des Cécilies ; M. Duv. a ajouté un fait important d'orga- nisation à ceux qui indiquent les rapports de ces animaux avec les Reptiles. 11 a observé, dans le mâle du Syphonops annulatus, deux vestibules genito-excrémentiels distincts ^ ils sont séparés par un bourelet transversal. Le premier, ou le plus extérieur, a son issue à l'extrémité du corps -, il renferme trois organes excitateurs en forme de lame tranchante. Le second de ces deux vestibules est l'aboutissant , dans sa partie la plus profonde , du rec- tum, de la vessie urinaire et des canaux déférents -, mais ceux-ci, avant d'y arriver, forment une anse dont le coude atteint plus en arrière le premier vestibule. Cette ampleur du canal déférent a fait conclure à M. Duv. qu'elle avait lieu pour permettre, sans tiraillements de ce canal, le déploie- ment du premier vestibule, qui doit se dérouler au-dehors, dans le rapprochement des sexes , et s'introduire dans le vestibule de la femelle, pour effectuer une copulation com- plète (1). (1) M. Duv. avait déjà signalé (dans l'édition illustrée du Rèyne animal, pi. 36, des Reptiles ) l'existence d'une verge dans le syphonops annulaitus Wagl. ; mais il l'avait déterminée sur des viscères séparés du corps , comme un long filet dur' aboutissant au cloaque supérieur, et s'amincissant à mesure qu'on le suit en avant , ayant l'air de se terminer subitement , sans rapport visible avec le rein ou la glande spermatique de son côté. Ce filet pourrait bien avoir été le canal excréteur de l'une ou l'autre de ces glandes , que le mauvais état de la préparation n'a pas TRAVAUX INÉDITS. 187 Dans la femelle de la même espèce, le vestibule est uni- que, très-court, n'a que des plis longitudinaux pour per- mettre sa dilatation , et manque de ces lames que nous venons de signaler dans le mule. Déjà, en 1832, dans un Mémoire lu à l'Académie des Sciences et ayant pour titre : Fragments sur l'organisa- tion des Serpents (1), M. Duv. avait figuré les organes d'a- limentation des CécHies (pi. 15)^ on a pu voir leur grande analogie avec ceux de la famille des Anguis ou des Pro- tophidiens (pi. 10) ; soit pour les divisions du canal ali- mentaire \ soit pour la position relative des poumons, de la rate, et de la vésicule ou fiel ; soit même pour la forme générale du foie, sauf les scissures nombreuses qui le di- visent en lobes dans les Cécilies. Les deux poumons, très-inégaux dans l'une et Tautre famille, augmentent encore ces analogies. Mais la langue et l'hyoïde montrent déjà d'importantes différences dans lé système des organes auquel ils appar- tiennent. Ce dernier, composé de trois paires d'arceaux, disait déjà M. Cuvier en 1829 (T. II du Règne animal), pourrait faire croire que dans leur premier âge les Cécilies ont porté des branchies (2). C'est postérieurement à cette indication (en 1831) que M. J. Mûller a découvert des trous branchiaux sur un jeune individu de la collection de Leyde. Cette circonstance et les suivantes ont déterminé M. Duv. a suivre la classification qui place les Cécilies avec les Amphibies, Leur cœur n'a qu'une oreillette, d'une grande propor- permis de déterminer. M. D. a été très-heureux de pouvoir corriger cette erreur par une observation incontestable, faite sur un exemplaire entier, à l'état adulte. (1) Voir Annales des sciences naturelles de cette même année, vol. (2) On trouvera , dans la planche 15 du Mémoire cité de M. Duvernoy, et dans 'a fig. 7 de cette planche , le dessin de ces trois paires d'arceaux , exécuté sur la préparation que M. Cuvier avait en vue lors de sa présomption de l'existence des branchies. 188 REV. Èï iMAG. DE ZOOLOGIE. ( Awil 1849.) tion relativement au ventricule, dont la cavité est simple et sans cloison incomplète ou rudimentaire. La tête s'articule avec la première vertèbre par deux condyles. Les vertèbres se joignent entre elles par des facettes articulaires en cône creux. Les côtes sont courtes et fourchues à leur extrémité ver- tébrale. Ces caractères, tirés du squelette, indiqués déjà en partie dès 1801 par Schneider, confirmés en 1807 par M. Du- méril, avait fait dire, en 1810, à l'un de ses disciples, M. Oppel : (( Je crois avec M. Buméril que le genre Cé- cilie appartient plus aux Batraciens qu'aux Serpents (1).» Dans un second Mémoire sur la classification des Rep- tiles (2) , pour lequel, comme pour le précédent, M. de Blainville s'était chargé des recherches anatomiques (3), Oppel se détermine à faire du genre Cœcilia la première famille de l'Ordre des Batraciens, soiis la dénomination di Apoda. Plus tard, en 1816, M. de Blainville en composait son ordre des Pseudophidiens, qu'il plaçait à la fin de sa Classe des NudipelUfères, la quatrième du Type des Vertébrés. Cet ordre venait même après celui des Amphibiens^ qui comprenait les Protées et les Sirènes. A la vérité, plusieurs des caractères cités, à l'appui de cette classification , ont été reconnus, depuis celte époque, comme inexacts. Tels sont l'absence des écailles, dont les Cécilies sont (1) Mémoires sur les Reptiles à écailles , par M. Oppel ( Annales du Muséum d'histoire naturelle , t. XVI , p. 260. ) Oppel ajoute , dans la même page 7 : « Duméril , ce célèbre physiologiste , a parfaitement détaillé le caractère de ce genre remarquable, dans an Mémoire lu à l'Institut national, et démontré ce qu'il a de commun avec les Batraciens; moi et mon ami M. de Blainville, nous avons non-seulement trouvé ceux qui sont indiqués, mais encore quelques autres qui , à ce que je crois, m'autorisent à le classer parmi les BiUraclcns , etc. u (2) Morne tome, p. 109. (ô) Ibid. , note de la page oo4. TRAVAUX INÉDITS. 189 toutes pourvues, ainsi que nous Pavons déjà exprimé, et l'absenco do véritables côtes (1). Nous sommes entrés à dessein dans ces détails histori- ques, a dit le professeur, pour montrer la succession des idées et les progrès lents de la science, ainsi que les va- riantes des jugements dont elle se compose, avant d'être établie sur un nombre d'observations suffisantes. La mé- thode naturelle, qui se fonde sur l'ensemble des rapports d'organisation, pour la classification des corps organisés, n'est pas sans difficulté dans son exacte application, lors- qu'il s'agit de l'une de ces familles de transition qui mon- trent à la fois les caractères de deux classes. Il s'agit alors d'estimer la valeur relative de ces caractères pour distin- guer ceux qui doivent l'emporter dans la détermination de la classe à laquelle il convient de placer telle ou telle de ces familles ambiguës. Mais ou ne doit oublier, dans ce cas , aucun des rapports que l'on a discutés, et qui peu- vent seuls donner des notions complètes de ces êtres sin- guliers. M. Cuvier tenait beaucoup à donner l'énoncé exact des faits d'organisation pouvant conduire à la connaissance plus complète de ces rapports , et conséquemment à une amélioration dans la classification ; mais il ne se décidait que difficilement, à la fin de sa brillante carrière scienti- fique, à changer celle-ci. Il lui fallait pour cela les motifs les plus incontestables. En résumé, la classe des Amphibies a, dans ses limites supérieure et inférieure, deux familles ou deux ordres, les Ophidio-Batraciens et \es le htyo- Batraciens, qui fient, par eaucoup de rapports d'organisation , cette Classe à celles des Reptiles et des Poissons» (1) Bulletin de la Société philotnatique pour 181G. — Voir encore, pour com- pléter ces détails historiques , les coniples-rcndus de l'Académie des Sciences du 11 et du 2G novembre 1859 , p. 581 et GG3 du t. IX; et le t. YIII, p. 239 à 270 de VKrpéfologie générale , par MM. Duméril et Bibron. 190 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Avril 1849.) Sur la circulation du sang chez les insectes , par M. H. Nicolet. Les fonctions attribuées par tous les physiologistes au vaisseau dorsal des insectes me paraissaient un fait si bien acquis à la science , que j'aurais craint d'entreprendre un travail inutile en publiant les observations qui vont suivre , si la discussion qui vient de s'élever entre MM. Léon Dufour et Blanchard, sur la circulation du sang dans les animaux articulés, ne donnait à cette question une trop haute importance pour que les faits qui peuvent militer en faveur de l'opinion généralement reçue ne soient pas scrupuleusement recueillis. Parmi les différentes larves dont la transparence des téguments permet de bien étudier la circulation , celle du Cyphon lividus , fort commune dans les mares des envi- rons de Paris, est peut-être une des plus favorables. De forme aplatie comme les Lépismes, auxquelles elle res- semble sous plusieurs rapports , cette larve porte ses stig- mates à l'extrémité postérieure du corps, ce qui permet d'enduire celui-ci d'une coiiche d'huile dont l'effet immé- diat est de donner à ses téguments une transparence beau- coup plus grande. Le vaisseau dorsal de cette larve ne présente aucune des chambres signalées par M. Strauss dans celui du Melo- lontha vulgaris. La portion cardiaque, munie d'une seule paire d'expansions musculaires latérales, est fixée à la face interne des deux derniers arceaux supérieurs de l'abdomen, et ne s'étend pas au-delà. Cette partie du vaisseau dorsal a la forme d'une poire alongée : elle s'ouvre postérieurement au moyen de deux valvules concaves et superposées qui s'écartent à la dilata- tion pour donner passage au sang et s'appliquent exac- tement l'une sur l'autre au mouvement de contraction. La portion aortique qui, de l'extrémité postérieure du sixième arceau dorsal de l'abdomem , se prolonge jusque TRAVAUX INÉDITS. 191 dans la tête , flotte dans le fluide environnant depuis son origine jusqu'à la base du dernier segment thoracique, où elle se fixe de nouveau , ainsi qu'à celle des deux seg- ments qui suivent. Toute la partie comprise entre l'extré- mité du thorax et la portion cardiaque est aplatie et forme une espèce de ruban à bords bien parallèles 5 ces bords sont protégés par un fort bourrelet de tissu graisseux qui commence au point où le vaisseau quitte la voûte dor- sale et finit à celui où il la reprend, c'est-à-dire sur toute la partie mobile de ce vaisseau où le contact des organes environnants pourrait lui porter préjudice. Le transport du sang vers l'extrémité antérieure de cet organe s'exécute au moyen d'un mécanisme fort simple : à chaque injection sanguine produite par la dilatation de la portion cardiaque , la portion libre oscille dans une direc- tion latérale comme le balancier d'une horloge, et à chaque terme d'oscillation elle se tord sur elle-même en sens in- verse du terme opposé j il en résulte que le sang introduit , cédant à la pression que cette torsion exerce , se trouve na- turellement porté en avant. Les fonctions du vaisseau dorsal sont ici on ne peut plus manifestes-, ses limites latérales, parfaitement déterminées par les deux cordons adipeux qui le protègent , ne permet- tent pas de confondre les mouvements du fluide qu'il con- tient avec ceux du même fluide répandu dans les lacunes ; d'ailleurs les corpuscules du sang renfermé dans cet or- gane se dirigent tous vers la tête, tandis que ceux qui se meuvent dans les lacunes prennent tous une direction diamétralement opposée. Il est donc bien évident que ce vaisseau n'est pas un organe déchu de toute attribution physiologigue , ainsi que le prétend M. Léon Dufour, et que les mouvements qu'il manifeste ne sont pas le résultat d'une simple contractai té de tissu ^ d'un frétnissement fibrillaire, puisqu'ici la circulation intra-lacunaire résulte d'une force motrice produite par un mécanisme différent de celui observé dans la plupart des autres insectes. 19^ nEv. ET MAC. DE zooLociE. { AvrU 1849.) Mais si les attributions du vaisseau dorsal ne peuvent être mises en doute sans un principe arrêté d'opposition systé- matique , en est-il bien de môme de la circulation pseudo- vasculaire qui semble résulter des récentes observations de M. Blanchard? Je l'avoue, en présence de lacunes toujours pleines de sang, et dans lesquelles il se meut sans cesse, rinflltration de ce fluide entre les membranes trachéennes me paraît non-seulement superflue , mais encore inutile , et plutôt pernicieuse que favorable au phénomène de Toxigé- nation; car si le but de la nature, en répandant dans toute rétendue du système organique des insectes une innom- brable quantité de conduits aérifères , a été de mettre en prompt contact avec l'air une plus grande masse possible de fluide nourricier, l'exiguité de l'espace compris entre les membranes trachéennes, exiguïté qui ne peut être mis en parallèle avec l'étendue des lacunes, ne permet pas d'y ad- mettre l'entrée d'une suffisante quantité de sang pour sa- tisfaire à la rapide combustion d'oxigène que l'activité de la plupart de ces animaux doit nécessairement exiger. — Dans le système de M. Blanchard, la portion du fluide nour- ricier, mise en contact avec les vaisseaux aérifères, me paraît donc beaucoup trop minime relativement à celle con- tenue dans les lacunes pour que la masse entière de ce fluide reçoive dans un temps donné une quantité d'oxigène égale à celle qui doit résulter de la circulation libre ou ex- tra-vasculaire attribuée depuis longtemps à ces animaux. Dans ce dernier mode de circulation, la masse entière du sang est mise immédiatement en contact avec les conduits aérifères dans toute son étendue j toutes les molécules de ce liquide y reçoivent simultanément l'oxigène que l'air trans- porte continuellement jusque dans les parties les plus re- culées de l'organisme, au moyen des vaisseaux destinés à cet effet. La transmission s'exécute en ligne droite des mo- lécules les plus rapprochées des tubes trachéens à celles qui en sont les plus éloignées; tandis que dans le mode op- posé la réoxigénation da sang ne pouvant avoir lieu qu'après TRAVAUX INÉDITS. 193 le passage d'une faible portion de celui-ci dans l'espace circonscrit par la membrane externe des trachées, la quan- tité d'oxigène reçue dans un temps donné ne peut être que proportionnelle au volume du sang, qui la reçoit directement et se charge de la transmettre à la masse générale ; or, ce volume étant comparativement très-minime, cette quan- tité doit l'être également. A cette première considération s'en joignent deux autres tirées des lois qui règlent le mouvement des liquides : parmi les différents tubes qui composent le système respiratoire des insectes, on en remarque plusieurs qui, terminés en pointes très-aiguës, sont de véritables impasses , et d'autres dont l'exiguïté est telle, qu'elle autorise à douter qu'une circulation liquide puisse s'effectuer dans les méats sous- membraneux qui les circonscrivent , étant reconnu depuis longtemps qu'au-delà de certaines limites le mouvement vasculaire d'un liquide ne peut plus avoir lieu. Si l'intro- duction d'un liquide quelconque dans un tube aveugle se comprend , sa sortie est loin d'offrir les mêmes chances de l)robabilité -, la ligne trajective étant une, ou la force qui le repousse est égale à celle qui l'introduit, et alors il y a inertie ou stagnation complète, et par suile altération morbide du liquide , ou l'une des forces est supérieure à l'autre, et alors l'entrée ou la sortie devient impossible. Voilà donc deux espèces de tubes aérifères qui se trouvent étrangers à la circulation admise par M. Blanchard, et par conséquent inu- tiles. Une expérience facile à faire, quoique délicate, et qui sem- ble démontrer que les fonctions de la membrane externe des trachées sont différentes de celles qui paraissent résulter des injections de M. Blanchard, consiste à plonger dans de l'eau pure une portion de trachée pleine d'air et dépouillée de celte dernière membrane^ si l'immersion a lieu en tenant liermétiquement fermées les deux extrémités du tube, on voit l'air s'échapper par endosmose de toutes les stries for- mées à sa surface par les circonvolutions du (11 spiral, et 2" séniE. T. 1. AniuT 1849. 15 194 RRV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. ( Awll 1849. j constituer des séries transversales de très-petits globules. Si la même expérience est répétée sur une portion de trachée munie de sa membrane externe , en ayant soin d'en faire la section hors du hquide qui la baigne, la transpiration de l'air devient invisible, n'est-ce pas une preuve qu'il n'existe aucun liquide dans l'espace circonscrit par cette membrane? Mais si cet espace reste étranger à la circulation du sang, si aucun liquide n'y pénètre , quelles fonctions ce méat et la membrane qui le forment remplissent-ils dans l'économie animale des insectes? Ici je l'avoue, je n'ai que des suppo- sitions à offrir. Il résulte de l'expérience que je viens d'indiquer que l'air pénètre en nature dans l'espace inter-membranulaire externe des trachées \ autrement il ne formerait pas de glo- bules lorsqu'on opère sous l'eau la membrane étant enlevée, mais il y pénètre déjà purifié par son passage au travers du double tissu formé par le fil spiral et la membrane interne. C'est donc probablement dans cet espace, et avec le concours de la membrane externe , qu'il se décompose et cède l'oxi- gène que cette membrane a mission de transmettre au sang. Le mouvement alternatif de dilatation et de contraction que présente l'abdomen de plusieurs insectes indique suf- fisamment que l'air extérieur est introduit dans les trachées par aspiration et qu'une respiration existe pour repousser les principes constitutifs de l'air non nécessaires au régime nutritif^ d'un autre côté on remarque dans beaucoup d'in- sectes un nombre plus ou moins considérable de poches aérifères , dans lesquelles l'air séjourne un temps plus ou moins long^ si, par la respiration, l'air rejeté au-dehors était obligé de traverser celui non encore désoxigéné qui réside dans ces poches, il s'en suivrait nécessairement une alté- ration préjudiciable à l'entretien de l'organisme. Il est donc permis d'admettre que l'espace circonscrit par la membrane externe des trachées, en même temps qu'il sert de siège à la décomposition chimique de l'air, sert encore de conduit à TRAVAUX INI^.DITS. 195 récoulcmrnt dos j]:az non absorbés et leur livre un libre passage pour retourner aux stigmates chargées de les rendre à l'atmosphère. Je le répète, cette théorie n'est fondée que sur des suppositions, et des suppositions que la critique peut largement atteindre^ mais celle de M. Blanchard peut-elle y résister? Je ne le crois pas. Quant à la coloration des trachées par la voie d'injection, en accordant à la membrane externe de ces organes la propriété de transmettre l'oxigène, et en considérant la na- ture des matières employées par M^ Blanchard pour opérer cette injection, cette coloration devient un résultat d'affi- nité, un phénomène d'imbibition^ il suffit de plonger une portion de cette membrane dans le hquide employé par cet anatomiste, pour reconnaître que l'imbibition en est la l)rincipale cause. Est-ce à dire pour cela que le liquide in- jecté n'a pas pu pénétrer dans l'espace inter-membranu- laire? Nullement ^ mais il y est entré latéralement en tra- versant les tissus ou en passant par des déchirures occa- sionnées par l'action du courant. M. Blanchard . il est vrai, s'appuie d'une observation de M. Newport, qui constate la présence de corpuscules du sang dans cet espace-, mais, outre que M. Newport n'a pas publié que je sache cette observa- tion, qu'elle est restée verbalç, et par conséquent suscep- tible d'être différemment interprétée par son auteur, je dirai que moi aussi j'ai souvent trouvé des globules sanguins dans l'espace inter-membranulaire, mais chaque fois une observation attentive me faisait reconnaître une lésion par laquelle ces globules avaient pu pénétrer. Du reste, dans le système respiratoire des insectes il existe une foule de conduits aérifères infiniment trop petits pour que les cor-; puscules du sang, généralement fort gros chez ces ani- maux, puissent pénétrer dans les méats sous-membraneux qui les environnent. Maintenant jusqu'à quel point l'excep- tion peut-elle avoir lieu dans les conditions organiques d'un même animal, c'est ce que j'ignore complètement. 196 REV. ET MAC. 1)E ZOOLOGIE. {Avr/I 18^9.) II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie dés Sciences de Paris. Séance du 2 Avril 1849. — M. d' Hombres-Firmas an- nonce à rAcadémié la découverte toute récente d'une nou- velle caverne à ossements près d'Alais. Cette caverne , que l'auteur a visitée, est à environ 178 pieds au-dessus du niveau de la mer, sur une montagne du groupe oxfordièn nommée Mont de l'Ermitage de Saint -Julien -d'Ecosse. L'auteur y a reconnu . au premier abord , des os et des dents de carnassiers ours, hyène, etc., et des débris d'her- bivores. — M. A. de Quatrefages lit un Mémoire sur Vemhnjo- génie des Tarets. A l'aide de fécondations artificielles, l'auteur a vu se dérouler devant lui toutes les phases du développement, jusqu'à l'état de larve; dès-lors c'est dans les branchies des mères qu'il a pu observer la suite des changements que subit le jeune animal pour arriver à l'âge adulte. La transparence des œufs du Taret facilite de sem- blables observations , et a permis à l'auteur de constater d'abord que la composition de ces œufs est celle de tous les œufs complets. Le contact des spermatozoïdes concentre les granules vitellins autour de la vésicule de Purkinge, et la tache de Wagner disparaît elle-même ; et , comme l'au- teur l'avait vu déjà chez les Hermelles, un globule transpa- rent est à ce moment expulsé de l'œuf. Immédiatement après s'opère la segmentation du vitellus, et vers la onzième heure il s'est transformé en une larve dont le corps ne tarde piîs à se couvrir de cils vibralils; puis la coquille se forme aux dépens de l'enveloppe ovarique, et les cils locomoteurs sont remplacés par un organe spécial , cilié, exsertile et ré- tractile. Ces larves subissent encore d'autres modifications, et leur forme la plus avancée est globuleuse; une coquille presque sphériquc les protège; leur appareil cilié leur per- SOCIÉTtS SAVANTES. 197 met de nager, et elles rampent à l'aide d'un pied Irès-dé- veloppé. Il y a loin, comme on voit, de cette forme à celle du Taret adulte. Rapprochant ces faits de ceux qu'il a cons- tatés, avec Carus , dans les Anodontes et les Unies, M. de Quatrefa(ies conclut que les métamorphoses sont générales chez les bivalves, et jetant enfin un coup-d'œil sur le règne animal, il rappelle que les métamorphoses deviennent plus fréquentes à mesure qu'on descend vers les animaux infé- rieurs. Cette conclusion générale est pour ainsi dire une vérité admise, et, ce qu'il y a de vraiment intéressant et de réellement neuf dans le travail de M. de Quatre/âges , c'est la série même des faits, el l'observation sérieuse d'une espèce peu connue jusqu'ici sous le rapport anatomique et physiologique. Seulement, il faut le dire, cette espèce est redoutable pour nos sociétés, et en apprenant à connaître son organisme ou son développement, on demande quel- que moyen de combattre ce fléau de nos constructions ma- ritimes. M. de Quatre f âges ne paraît pas avoir envisagé ses travaux à ce point de vue; et cependant lui qui , il y a peu de temps , avait proposé de détruire par le sulfate de cuivre les spermatozoïdes de Taret, et de protéger, par ce moyen, nos bois de construction maritime, aurait eu les plus légi- times motifs de rechercher si le développement du Tare» présentait quelque circonstance qu'il fût possible de mettre à profit pour le même but, ou si la nature avait placé cet en- nemi de nos tlottes hors de nos atteintes, jusqu'au moment où commencent ses dégâts. En pareille matière, plus on four- nit d'observations utilisables, plus on rend de services, et M. de Quatrefages^ qui dans ces derniers temps a tourné ses travaux vers les applications pratiques, paraît ici avoir laissé intacte une question du plus haut intérêt, qui nous semble inséparable du sujet qu'il a traité. — M. Flourens met sous les yeux de l'Académie diverses préparations analomiqucs adressées par M. Retzim ol des- tinées à donner une idée de l'efiicacité du moyen qu'il em- ploie pour leur conservation. 198 T.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Avril 1849.) — M. Sellier adresse quelques remarques servant de complément à sa Note sar les signes auxquels on peut re- connaître d'avance les chevaux qui deviendront un jour poussifs. Séance du\Çt Avril. — M. Duvernoy lit un Rapport sur un Mémoire de M. le docteur Richard, directeur de l'Ecole des haras j ayant pour objet les courses considérées comme moyen de perfectionner le cheval de service et de guerre. Ce Mémoire, lu à l'Académie dans sa séance du 28 février 1848, a pour auteur un savant modeste dont la vie a été consacrée à Pétude pratique de l'élevage des bestiaux, et surtout du cheval. Représentant du peuple à la Consti- tuante , il a mérité la confiance de cette Assemblée pour toutes les questions d'agriculture, et s'est vu chargé de plu- sieurs rapports sur cette branche importante de l'adminis- tration publique ; mais , à l'époque où il lut le travail qui nous occupe, il venait porter devant l'Académie des idées mûries par une longue expérience, et que Fadministration des haras avait voulu étouffer en frappant leur auteur. Il en appelait alors au pouvoir scientifique , comme plus tard , par une proposition faite à l'Assemblée nationale, il en a appelé au pouvoir constituant, dont une commission, com- posée d'hommes spéciaux, après une étude sérieuse et une discussion soutenue de ces mêmes idées, a déposé un rap- port fait par M. Richard lui-même, et en tout conforme aux principes qu'une longue observation lui a fait recon- naître, et que contenait déjà le Mémoire de février 1848. Rapporteur de la commission nommée à cette époque par l'Académie, M. Duvernoy vient en son nom, et au nom de ses collègues, MM. Boussingault , Magendie et Rayer, pré- senter à l'Académie le résultat de leurs discussions sur ce travail. « Ce Mémoire , dit le rapporteur, traite de l'un des sujets les plus importants pour notre richesse agricole et pour la défense du pays. 11 peut se résumer dans les pro- positions suivantes : 1*" Les chevaux élevés artificiellement pour les épreuves des courses forment une race distincte , SOCIÉTÉS SAVANTES. 199 produite originairement en Angleterre pour une grande vi- tesse de peu d'instants, sur un terrain choisi et préparé. Ces chevaux sont d'une nature très-délicate et d'un tempéra- ment peu propre aux travaux pour lesquels les chevaux de service et de troupe sont élevés. 2° Leur mélange avec nos races n'a servi qu'à les dégrader au lieu de les perfection- ner. Les métis qu'ils ont produits sont difficiles à élever, d'une conformation irrégulière, et sans spécialité de ser- vice. 3* Il n'y a plus aujourd'hui, en France, de race dis- tincte de chevaux de selle. 4° Les seules races de chevaux qui aient prospéré ou qui n'aient pas été dégradées, en Fran- ce , sont celles dont l'agriculture a dirigé la production en les perfectionnant par elles-mêmes. 5^* Le cheval arabe, bien choisi , est la seule race étrangère que l'on doive em- ployer pour créer de nouveau nos anciennes races de che- vaux légers telles que nous les avions avant 1790, en les croisant surtout avec nos chevaux d'Auvergne, du Limou- sin et des Pyrénées, qui sont très-propres à cette alliance. 6® Le perfectionnement du cheval , comme celui de tous les animaux domestiques, est une question des lois de la na- ture -, elle ne peut être résolue que par l'étude de ces lois appliquées au perfectionnement des races, « Ces propositions sont en partie le résultat de l'observa- tion et de l'expérience; elles touchent, pour l'autre partie, à quelques-uns des prmcipes fondamentaux de la science de l'organisation et de la vie, c'est-à-dire de l'anatomie et de la physiologie. » Le savant rapporteur, reprenant ensuite chacune de ses propositions, la discute en mettant sous les yeux de l'Aca- démie les preuves sur lesquelles Pauteur s'est appuyé. La troisième de ces propositions n'est liuère contestable lors- qu'on a étudié les faits, et d'ailleurs le déplorable résultat qu'elle accuse n'est pas nouveau. Dès 1802, J. B. Huzard constatait, dans un de ses ouvrages, la disparution presque complète de notre belle race limousine, et attribuait cette dégradation en partie à l'introduction de chevaux étrangers, 2§5' Kiiv. ET MAG. DE zooLotiiE. { Avril 1849.) de race anglaise, de la plus grande médiocrité; la race des chevaux navarrins, si propres à la guerre, était , suivant le même ouvrage, dans un état presque complet de dégrada- tion. Les mêmes plaintes et les mêmes idées sont reproduites par D. Low, dans son ouvrage sur les Races cranimaux domestiques do la Grande-Bretagne. Le rapporteur, au sujet delà quatrième proposition, rappelle quels heureux résultats sont provenus, pour nos bêles à laine, de ce prin- cipe du perfectionnement des races par elles-mêmes, posé depuis longtemps par Daubenton, et il s'associe, au nom des principes scientifiques, à tous les raisonnements de Pau^ teur du Mémoire. Quant à la dernière proposition, elle semble évidente, mais jusqu'ici on paraît l'avoir constam- ment méconnue , et il serait temps d'assurer, en la prenant pour règle de conduite, des résultats si désirables et ache- tés au prix de tant de sacrifices. M. Duvernoy, comparant ensuite ce Mémoire avec le rap- port fait par M. A. Fould, au nom de la commission insti- tuée par M. le ministre de l'agriculture et du commerce le 25 avril 1848, trouve ces deux écrits en désaccord sur plusieurs points. Mais rappelant l'énergique persistance de M Richard vis-à-vis de l'administration, et la résolution qu'il avait prise de sacrifier à ses opinions sa position de directeur de l'Ecole des haras, rappelant ses connaissances spéciales et sa longue expérience , M. Duvernoy résume ainsi l'opinion de la commission : 1" Les inconvénients de l'accouplement du cheval de course anglais, pur f-ang, fait indistinctement avec toutes nos races françaises, sont incontestables ; 2"^ l'opinion émise par M. Richard., qu'il y aurait plus d'avantage aujourd'hui à chercher à améliorer nos races chevalines par elles-mê- mes , en appareillant des individus de choix , qu'à faire usage exclusivement du cheval de course anglais, mé- rite d'être prise en considération-, 3" le conseil donné par M. Richard, de n'employer parmi les races étrangères que le cheval d'Orient, pour restaurer nos races de chevaux du SOCIÉTÉS SAVANTES. 201 Midi, ainsi qu'une longue expérience en avait démontré le succès sous le régime des haras avant 1790, nous parait très-rationnel; 4^ enfin une enquête administrative et scien- tifique surTétat actuel de nos races chevalines pourrait seul fournir les renseignements suffisants, afin de décider jus- qu'à quel point l'introduction du sang de cheval de course anglais a été salutaire ou nuisihle à nos diverses races che- valines. Ce qui caractérise ce rapport et lui donne un grand poids, c'est l'impartialité qui semble l'avoir dicté, et la sa- gesse réservée des conclusions porte le cachet incontesta- ble du profond amour de la science et de la vérité qui a inspiré le rapporteur. Séance du 23 Avril. — M. L. Dufour communique un Mémoire sur l'appareil digestif du Scorpion et du Galéode. Le savant co.ircspondant déclare d'abord que la réponse de M. £". Blanchard, dans la séance du 19 mars, à sa Note du 12, au sujet de l'appareil digestif, a ébranlé sa convic- tion , et qu'il s'en remet à des recherches ultérieures. Il fait suivre cet aveu d'une intéressante description de l'organe digestif et du foie dans les Arachnides en général , mais particulièrement dans le Scorpio occitanus, pris comme type du genre. 11 donne une description minutieuse des ca- naux hépatiquv?s, et détermine nettement leur nature ana- tomique et physiologique : ce sont les vestiges des canaux biliaires des insectes, ce sont les liens qui rattachent ce point de l'organisme des Arachnides à celui des Insectes. M. L. Dufour termine en maintenant, malgré les assertions contraires de M. E. Blanchard, que l'organe central de la circulation est au-dessous de l'organe digestif, au moins dans les Arachnides, qui ont été l'objet de ses recherches, et ajoute à cette affirmation quelques remarques critiques de moindre importance. — M. toze envoie, comme suite d'une précédente com- munication, une ISote sur l'action physiologique du Chloro- forme. 11 a trouvé à cet agent anesthélique une propriété 2W' riEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Avril 1849.) fort curieuse : injecté dans une artère suivant le courant circulatoire, il produit un tétanos partiel de la partie qu'a- limente ce tronc artériel. Des expériences ingénieuses et variées ont convaincu l'auteur que le Chloroforme agit là, non sur le sang ou les nerfs, mais directement sur le tissu musculaire. La raideur produite ainsi dans ce tissu persiste après la mort et se détruit, comme la raideur cadavérique, par l'immersion dans Feau chaude, sans reparaître sous l'influence d'une nouvelle injection. Suivant M. Cose, les effets tétaniques que nous venons de signaler seraient ac- compagnés d'un dégagement de calorique. — M. L. A, Segond i^résenie des Recherches expérimen- tales sur les fonctions du larynx. Par des expériences nom- breuses et variées sur des chiens et des chats, ce physiolo- giste établit irrévocablement le principe suivant qu'il avait posé à priori, à savoir, que les replis inférieurs de la glotte forment l'instrument du registre de sons, nommé chez rhomme voix de poitrine, et les replis supérieurs sont les organes de la voix de fausset. — M. H. Nicolet communique un Mémoire sur la circu- lation du sang chez les insectes, qui sera inséré en entier dans notre recueil. — M. P. Gervais adresse une Note sur la répartition des Mammifères fossiles entre les différents âges tertiaires qui composent le sol de la France. Selon ce jeune paléon- tologiste, les espèces de Mammifères fossiles trouvées en France, au nombre de plus de deux cents, appartiendraient non pas seulement, comme l'avait pensé Cuvier, qui ne les connaissait pas toutes, à 3 époques, mais bien à 7 faunes distinctes et successives caractérisées par certaines espèces, et formant un ensemble déterminé. Nous ne pouvons, sans dépasser les limites qui nous sont prescrites, entrer dans les détails de cet intéressant travail ; mais nous assurons que c'est une œuvre sérieuse et digne de fixer l'attention de tous les savants qui s'occupent ou des êtres et des époques géo- logiques, ou de la géographie zoologique en général. SOCIÉTÉS SAVANTES. 203 -— M. le Docteur Lehert^ lansdes Recherches sur lafor^f malion de la fibre musculaire du cœur et du mouvement volontaire, suit heure par heure le développement du tissu musculaire dans les fœtus de vertébrés des différentes clas- ses, et donne sur leur histogénie des détails du plus grand intérêt, mais qui ne sauraient être résumés en quelques mots. — M. Pouchet écrit qu'il a trouvé, dans des déjections alvines de cholériques , une immense quantité d'infusoires microscopides appartenant à l'espèce Vibrio régula de Mûller et de Schrank. C'est l'espèce observée par Leen- wenhoek dans les déjections dyssentériques , et dans des déjections cholériques par d'autres observateurs , dont M. Pouchet a voulu confirmer les assertions. Séance du 30 Avril. — M. Ch. Matteucci adresse de nou- velles recherches sur VElectrophysiologie. Il commence par rappeler les résultats de ses travaux précédents sur les poissons électriques, l'analogie des phénomènes qu'ils pré- sentent avec la contraction musculaire, et l'action des cou- rants électriques à l'égard de ce fait physiologique. Dans ce premier extrait, l'auteur se livre à des développements qui tiennent peut-être plus encore à la physique qu'à la physiologie ; mais, par ses expériences, il établit un principe que nous ne pouvons émettre de rapporter. • « Quelle que soit, dit l'auteur, la nature de la force ner- veuse, elle se propage dans les nerfs, tantôt du cerveau aux extrémités, tantôt en sens contraire. » Le premier de ces courants a lieu lors de la contraction musculaire excitée par la volonté -, Tautre, quand à la suite de la stimulation des extrémités nerveuses se produit la sensation. — M. de Humhold écrit à M. Arago qu'il vient de pa- raître en Allemagne de nouvelles recherches sur Pélec- tricité animale, par M. E. du Bois Reimond (en allemand). Cet expérimentateur aurait réussi à faire dévier une aiguille asiatique par la volonté de l'homme , c'est-à-dire par le 204 REV. liT MAG. DE ZOOLOGIE. { AvÙl 1849.) courant électrique résultant de la contraction musculaire dans la tension de nos membres. Ce sont là de ces expé- riences qui demandent de nombreuses confirmations. Société des Arts et des Sciences de l'île Maurice. L'ancienne Société d'Histoire Naturelle de Vile Maurice^ fondée par le savant et zélé naturaliste Julien Desjardins et par quelques^ autres amis des sciences naturelles, a résolu, en 1846 , d'étendre son cadre et de donner ainsi un accès plus facile à toutes les intelligences et à toutes les spé- cialités ^ et, dans sa séance du 24 août 1846, elle a adopté un nouveau titre, un nouveau plan et un règlement en harmonie avec ces résolutions. Son honorable secrélairc, M. Bouton , s'est exprimé ainsi à ce sujet : « Tous ceux pour qui les sciences et les arls, en général, sont un sujet de recherches et de méditations, soit qu'ils les considèrent sous un point de vue purement théorique, soit qu'ils en fassent l'application que réclament chaque jour nos ateliers, nos champs, nos manufactures et les besoins ordinaires de la vie, tous ceux-là pourront trouver, dans le sein de la Société nouvelle , de la reconnaissance pour les écrits, les Mémoires ou les renseignements qu^ils voudront bien lui adresser, un appui s'il est nécessaire, des encouragements et même auprès de l'autorité des recommandations que Texpérience a démontré n^avoir point toujours été infruc- tueuses. » Nous avons reçu les douzième et treizième Rapports an- nuels sur les travaux de la Société d'Histoire Naturelle de rile Maurice, si bien rédigés par M. Bouton, et les procès- verbaux de la même Société , contenant le compte-rendu des séances depuis le 6 octobre 1842 jusqu'au 24 août 1846. Nous trouvons dans ces deux recueils une foule de matériaux zoologiques dont il serait trop long de donner ici une analyse. Il y a surtout beaucoup de dcscrijilions de Reptiles, de Poissons et de (.rustucés nouveaux ducs à ANALYSES r/oUVnACES XOUVRAUX. 205 M. Liénard, l^in des naturalistes les plus distingués de ce pays. Dès que les procès-verbaux des travaux de la nouvelle Société nous seront parvenus , nous les annoncerons à nos lecteurs. G. M. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Iconographie ornithologique , par M. 0. Des Murs. * L'iconographie ornithologique de M. Des Murs en est au- jourd'hui à sa 11® livraison. Cette publication, grand-in 4", avec planches coloriées, est un des puissants aides qui con- courent aujourd'hui à éclairer et dissiper les erreurs inévi- tables dans les publications simultanées et seulement tex- tuelles de tant de nouvelles espèces. M. Des Murs a eu le bon esprit, dans le choix des espèces qu'il figure, de s'attacher particulièrement à celles déjà décrites mais non figurées, et sur lesquelles il existait soit des erreurs, soit des doutes de synonymies, comme aussi à celles dont la coloration sombre et peu saillante rend si difficile leur distinction d'avec les espèces voisines, telles que les Fauvettes, les Picucules, etc. M. Oudard est chargé de la partie iconographique de ce travail : ce peintre , attaché au Muséum , et bien connu par ses travaux antérieurs , semble s'être surpassé dans l'exécu^ tion des planches. Ses lithographies, en effet, non-seule- ment réunissent l'exactitude parfaite des formes à la vérité et à la vigueur de la coloration , mais il a mis dans les pauses de ses oiseaux et dans les accessoires de ses petits ta- bleaux un grand naturel, et ce qu'il fallait de pittoresque pour faire valoir chaque espèce et donner une indication générale de ses mœurs et de ses localités d'habitat. Son tra- vail enfin n'est pas du nombre de ceux qui, d'abord soignés et consciencieux, annoncent insensiblement de la négli- 206 RRV. ET MAC. DR ZOOLOGIE. ( Awil 1849. ) gence et du relâehement. Ici, nous voyons le contraire, et les dernières planches semblent remporter sur les pre- mières. Nous ne pouvons donc trop recommander aux ornitho- logistes et aux amateurs de portraits d'oiseaux vrais et élégants V Iconographie ornithologique de M. Des Murs. C'est aujourd'hui le seul ouvrage français de ce genre , fai- sant suite aux planches enluminées de Buffon et à celles co- loriées de Temminck, et nous nous adressons particuhère- ment aux vrais amis des sciences naturelles , car il est à craindre que sa publication , devenue trop onéreuse pour son éditeur, M. Des Murs, par suite des crises politiques , ne l'oblige à y renoncer après sa douzième livraison , si les amis de la science ne lui viennent en aide par leurs sous- criptions. M. Des Murs ayant accueilli, avec un empressement bien flatteur pour nous, quelques-unes de nos observations et descriptions de nouvelles espèces, nous continuerons de réunir nos efforts aux siens pour que cette entreprise scien- tifique vraiment française puisse offrir tous les genres d'in- térêt dont elle est susceptible. Aujourd'hui que, par suite de la protection spéciale de M. le ministre de l'instruction publique pour l'avancement des sciences, la Revue zoologique de M. Guérin-Méneville va reprendre un nouvel essor et un plus grand développe- ment qu'elle n'avait encore eue précédemment, il serait bien pénible de voir s'arrêter, faute d'encouragement de la part des amis des sciences naturelles , une iconographie qui souvent n'est que la représentation fidèle des espèces décrites dans cette revue et qui, sans ce secours et dans certains cas , seraient peut - être difficilement reconnues comme tant d'autres dont les descriptions sont sans figure. Le prix de 8 f . la livraison, grand in-4° , avec 6 planches coloriées, est plus modique que celui de la plupart des ou- vrages étrangers du même genre moins soignés que lui. De |- MTla«t/9e ^«rCoale-. 1849fI5. f"""VV^iAr^>S •.,;•■•- • Kcvi et ./iLxa.de. '^co^Oiùi lôigfl 7- rt vil. ef'- •_ F Larifrliaticf Je/ T. il h. Le Cloaxjiu c/iL Syphonops annidaUu. l.majc. 2.f(xjn DOUZIEME AUBTEX. — MAI 1849. I. TRAVAUX INEDITS. Cours d'Histoire naturelle des corps organisés, faits au Collège de France par M. Duveknoy (Voir les années 1846, 1847 et 1848 de la Revue zoologique, et la page 179 de cette année). En continuant de rendre compte de ces leçons, nous au- rons toujours pour but principal de faire connaître les mo- difications que le professeur à introduites dans la méthode naturelle de classification de tout le règne animal. Il nous reste, pour terminer cette tâche, à exposer les groupes principaux des trois classes supérieures des vertébrés. La communication d'aujourd'hui concerne les Reptiles, et se rapporte à huit leçons, des mois de janvier et de février 1847. Nous avons vu, dans Tarticle précédent, les caractères généraux relatifs à la génération et son développement, qui séparent cette classe, ainsi que celle des Oiseaux et des Mammifères, de celle des Amphibies et des Poissons. Les Reptiles ont une respiration aérienne dans l'œuf par Tallantoïde, et hors de l'œuf par deux poumons ou par un seul. Le cœur a une cavité unique, plus ou moins compli- quée par une ou plusieurs cloisons incomplètes, recevant le sang par deux orifices séparés, de deux vestibules dis- tincts, Pun pour celui qui a respiré dans l'organe pulmo- naire, l'autre pour le sang des veines du corps. Il y a tou- jours deux aortes et une artère pulmonaire ayant chacune une embouchure séparée dans le ventricule. Il en résulte qu'une fraction seulement du sang, revenu de toutes les parties du corps au cœur, passe dans Porgane de la respinUion. S"" SÉRIE. T. I. Année 1849. 14 210 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mat 1849.) Le sang est froid, les téguments sont couverts de bou- cliers osseux, d'écaillés ou de petits tubercules, ou seule- ment de granulations. La fécondation a toujours lieu avant la ponte, au moyen d'un accouplement intime et de l'introduction d'une ou de deux verges dans le vestibule génito-excrémentitiel de la femelle. M. Duv. divise la Classe des Reptiles en cinq Sous-Clas- ses, dont trois comprennent toutes les espèces de la créa- tion actuelle , et dont les deux autres ne réunissent que des Reptiles fossiles. Dans cette méthode de classification, nous espérons dé- montrer que le professeur est parvenu à distribuer les ani- maux de cette classe en autant de groupes naturels , gra- duellement moins généraux , qu'il a trouvé de caractères organiques de valeur correspondante. F^ sous-CLASSE. — Saurophidiens. Cette sous-classe comprend les Ophidiens et les Sau- riens du règne animal de G. Cuvier, moins les Crocodi- liens. Voici ses caractères : Le vestibule génito-excrémentitiel s'ouvre sous la base jde la queue par une fente transversale. Cette sorte d'ou- verture est toujours liée avec l'existence de deux verges , fiituées sous les téguments de la queue en arrière de cette fente, et formées d'un fourreau qui s'invagine dans lui- même pour sortir par chacune des commissures de cette même fente. L'extrémité ou le gland de ces verges est sim- ple ou divisé en plusieurs lobes, lisse ou hérissé d'épines. Un sillon pour la direction de la semence correspond à l'orifice du canal déférent du même côté. Les femelles n'ont rien d'analogue, c'est-à-dire qu'elles manquent de clitoris. La ponte a lieu plus ou moins Jongtemps après la copu- lation. Le développement du fœtus commence et s'avance à des TRAVAUX INÉDITS. 211 degrés tro.s-difTdrcnts, suivant les espèces, dans roviduetc incubateur, où il peut se terminer. Cette ovoviviparité n'est ici le plus souvent qu'un ca- ractère d'espèce ^ plus rarement de genre, ou tout au plus de famille. L'enveloppe des œufs est un peu calcaire et seulement coriace. Cette sous-cLASSE se compose de quatre Ordres. Ordre I**". — Les Orthophidiens. — {Les Serpents propre- ment dits du Règne animal). Tous ont une rangée d'écaillés sous le ventre et une sim- ple ou double rangée sous la queue, qui sont sensiblement plus grandes que celles du reste du corps. Les os tympani- ques sont mobiles et portés en arrière et en dehors. Les deux branches de la mâchoire inférieure ne sont pas soudées entre elles; elles ne sont attachées en avant que par un liga- ment qui permet et Umite leur écartement. Les os maxil- laires et les arcades palatines sont mobiles. Celles-ci sont armées d'une rangée de dents pointues recourbées en ar- rière. Il y en a de mênie forme, mais de dimensions et ^e nombre variables aux os sus-maxillaires et mandibulaires, et même aux petrygoïdiens internes (1). Les côtes sont longues et enclavent l'abdomen. Il n'y a ni sternum ni vestiges d'aucun os des extrémités anté- rieures ; mais deux ongles crochus de chaque côté de l'anus sont, chez les Tortrix et les Pithons, des traces extérieures de rudiments des extrémités postérieures. L'hyoïde est complètement séparé de la trachée et ne (1) M. Cuvier, a dit M. Duvernoy, comprenait avec raison les Tortrix parmi les Serpents proprement dits; mais il s'était trompé en leur attribuant une langue épaisse et courte. J'ai eu l'occasion de le lui montrer dès 1830. Dans mon Mé- moire sur les caractères qui dislimjnenl les Serpents venimeux, et qui est de cette même année , je décris encore les rapports qui existent entre le genre Tortrix et le genre Pithon, dans la composition des os de la tête ( Annales d'hist, nat. , . 26, p. 126). 212 REV, ET MAC. DE ZOOLOGTR. (Mai 1849.) lient qu'à la langue 5 celle-ci est cylindrique, fourchue à son extrémité, et contenue dans un fourreau situé hors de la cavité buccale sous son plancher , et dont l'issue est à la partie la plus avancée de celui-ci. La vésicule du fiel est séparée du foie et plus rapprochée du pylore que Pextrémité postérieure de ce viscère (1). Ce premier Ordre des Reptiles se divise en trois Sous- Ordres, Le premier est celui des Orthophidiens venimeux à crochets antérieurs. Ils forment deux Tribus, Dans la première, les crochets antérieurs ou la grosse dent canaliculée, qui arme chaque sus-maxillaire, est isolée, et le sus-maxillaire court et large. Cette Tribu comprend deux Familles : celle des Vipères, qui se compose des genres Vipère, Trigonocéphale et Cro- taie, et celle des Najas (2) . Dans la seconde Tribu, les crochets venimeux sont sui- vis de quelques dents ordinaires. Les deux Familles des Hydres ou des serpents d'eau , et des Bongares, ou des serpents de roche, appartiennent à cette Tribu, Le second Sous-Ordre est celui des Orthophidiexs veni- meux à crochets postérieurs, précédés de dents ordinaires. Ce crochet est creusé d'un sillon le long de sa convexité, qui est en avant. 11 répond, par sa base, à une petite glande dont la structure se distingue de la salivaire sus-maxil- laire (3). (1) Voir les Fragments sur l'organisation des Serpents , publiés en 1832 par M. Duvernoy (0. C. , t. 30). (2) M. Duvernoy a montré, dès 1830, dans un Mémoire cité plus haut, les dif- férences qui distinguent ces deux familles dans l'appareil venimeux et de déglu- tion. (3) Voir deux Mémoires de M. Duvernoy ayant pour titres , le premier : Des caractères tirés de l'anatomie pour distinguer les Serpents venimeux, etc. ; l'au- tre : Fragments d'anatomie sur l'organisation des Serpents { Anal, des sciences na- turelles, t. 2G et 30). niAVAUX IMJDITS. 213 Il comprend cnirc autres le Dispholides Lalandiî, Duv., que M. Sclilcgcl a conservé dans le genre Dendrophis, avec le nom spécifique de Colubrina, malgré des différences as- sez importantes d'organisation qu'il signale. Le Coluber plumbeus du prince de Neuwied et de M. Schlegel ; VOphis jaspideus , Duv. {Xenodon à tête rayée, Sciilegel); la Coronella rufescens, à laquelle M. Schlegel rapporte les Ophis albo-cinctus et heterurus du Musée de Strasbourg (1). Les genres Dipsas, Laur., Cerberus, Cuv., appartiennent encore à cette catégorie. Ce second Sous-Ordre, à la vérité, est établi d'après un caractère contesté. M. Schlegel, qui avait indiqué le premier l'existence de la glande venimeuse et des dents canelées correspondantes, a décrit plus tard cette glande comme un lobe plus développé de la glande salivaire. Il réduit à un simple caractère spécifique la présence de ce lobe développé et du crochet qui lui correspond. Des recherches ultérieures faites sur des animaux frais, et des expériences sur le liquide que secrète cette glande, pourront seules décider cette question importante, pour laquelle M. Duv. provoque de nouveau les investigations des voyageurs instruits. Le troisième Sous-Ordre comprend les Orthophidiens non venimeux. Tous ont quatre rangées de dents pointues et crochues au palais, deux rangées sus-maxillaires et deux palatines sans dent canelée qui servirait de crochet venimeux. On peut les réunir dans quatre Familles : celles des Tortrix, ou Rouleaux; des Boas., des Couleuvres et des Acrocordes, ou Serpents aquatiques non venimeux (2). (1) Ils ont été figurés dans les Fragments cités plus haut , pi. 1 et 2. (2) Voir la figure de VAcroi-orde fascié , dans l'édilion illustrée du Règne ani- mal de G. Cuvier, pi. 36 Us , et l'explication de cotte figure, publiées par M. Du- veruoy. 214 UEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1849.) Il® Ordre. — Les Protophidiensr Cet ordre comprend les genres Acontias, Amphisbène et Typhlops, dont le corps est couvert d'écaillés de même grandeur et de même forme, disposées circulairement, ne se recouvrant pas, ou un peu imbriquées ^ qui manquent de sternum ; dont les branches de la mâchoire inférieure sont soudées en avant, et les os palatins , les inter-maxil- laires et sus-maxillaires sont immobiles; qui n'ont d'ail- leurs que des dents inter-maxillaires et mandibulaires, et qui manquent de tympan et de canal auditif externe comme les précédentes. Leur langue est épaisse, triangulaire, écailleuse et pa- pilleuse ; placée dans la cavité buccale, et non dans un four- reau séparé de cette cavité. IIP Ordre. — Les Protosauriens. Ils ont un sternum et un bassin, et au moins des vesti- ges extérieurs des extrémités antérieures, ou des extrémi- tés postérieures, un méat auditif externe et un tympan. Les mâchoires sont comme dans l'ordre précédent. Il y a des dents inter-maxillaires, sus-maxillaires, palatines et mandibulaires -, la langue est papilleuse et légèrement four- chue. Cet Ordre paraît devoir se diviser en trois familles. Les Seps, les Orvets et les Bipèdes, composeraient la première. La seconde serait formée des genres Chalcide et Cairote, et la troisième des Ophisaures et des Scheltopusiks. Les Ordres II et III se distinguent encore de l'Ordre I®', ainsi que tous les autres Reptiles, par la position de la vésicule du fiel, qui est attachée au foie et non séparée de ce viscère, comme dans les Orthophidiens. IV* Ordre, — Orthosauriens qui ont tous quatre pattes développées. Us se sous-divisent en deux Sous-Ordres, TUA VAUX INÉDITS. 215 l'f Sous-Ordre. Les Hétérodermîens , qui n'ont pas de véritables écailles, et dont la peau est tuberculeuse ou pa- pilleuse, ou simplement couverte de granulations. Ce Sous- Ordre se compose de deux familles très-naturelles : les Caméléoniens et les Geckotiens, dont les caractères sont trop connus pour les rappeler ici. Le second Sous-Ordre est celui des Pholidosauriens ou Orthosauriens, à derme couvert d'écaillés. Il se compose de quatre familles. Ce sont celles des Scincoîdiens , des Iguaniens, des Lacertiens et des Varaniens. Cette dernière famille telle que MM. Duméril et Bibron Pont circonscrite, les Lacertiens et les Iguaniens de même. Les Scincoîdiens sont ceux du Règne animal, moins les Seps et les Bipèdes, les Chalcides et les Cairotes, qui sont des Protosauriens. II« Sous-Classe des Reptiles Lorisauriens. Des plaques cornées ou osseuses forment une grande partie des téguments. Ils ont quatre extrémités à doigts distincts. Par sa génération et son développement, cette Sous- Classe a beaucoup de rapports avec la suivante. Il n'y a de même qu'une verge retirée, dans Tétat de repos, dans un compartiment du vestibule, dont l'orifice intérieur est rond ou oblong et non transversal. Deux canaux péritonéaux s'ouvrent dans le vestibule ou s'avancent un peu sur les côtés de la verge. . La coque des œufs est dure et calcaire. Cette Sous-Classe ne se compose que d'un seul Ordre dans la création actuelle, celui des Crocodiliens, qui se divise en trois familles. La première, celle des Crocodiles, a les arrière-narines très-reculées et les vertèbres con- cavo-convexes , c'est-à-dire que leur corps est concave en avant et convexe en arrière. Elle se compose des genres Crocodile, Caïman et GaviaL 2J6 lŒv. Eï MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1849.) Les deux autres ne réunissent que des espèces fossiles : l'une, celle des Téléo-sauriens, a les arrière-narines peu reculées, et les vertèbres bi-concaves ou planes-, elle se compose des genres Téléo-saurus, G. et Sténéo-saurus, G. L'autre, celle des Strepto-sauriens , a le corps , les ver- tèbres du cou et des premières dorsales convexo-concaves. Elle réunit les genres Strepto-spondylus, H. de Meyer, et Cetiau-scmrus, Owen. Une partie des caractères attribués à cette sous-classe n'a pu être constatée que dans les espèces vivantes. Aussi n'y réunissons-nous qu'avec doute TOrdre des DiiXOSAURiENs , établi par M. R. Owen, et formé des genres fossiles Mégalosaurus et Hijleosaurus, qui avaient dans leurs téguments les boucliers osseux caractéristiques de celte sous-classe et de l'Ordre des Crocodiliens. Mais nous pensons, a dit M, Duv., qu'il faut séparer de l'ordre des Dlnosauriens le genre Iguanodon , qui nous pa- raît devoir être placé dans la sous-classe des Saurophidiens. III* Socs-Classe. — Chêloniens. Les vertèbres dorsales, les côtes et le sternum sont sou- dés à la peau, qui est presque toujours couverte de pla- ques de nature cornée. Les mâchoires sont garnies de la même substance et manquent de dents. Cette partie périsphérique du squelette forme en dessus un bouclier plus ou moins convexe, et en dessous un plas- tron généralement un peu concave. Les mâles n'ont qu'une verge retirée dans le vestibule, dont l'orifice est rond et reculé sous la queue. La verge a deux canaux péritoniaux (1). Elle se compose encore d'un corps caverneux et d'un sillon dorsal. Les femelles ont un clitoris semblablement organisé (2), et situé de môme que la verge, mais plus petit. (1) Que M. Duvernoy a fait connaître le premier, dès 1805, dans la rédaction des Leçons d'anatomic comparée. (2) Ainsi que MM. Martin Saint-Ange et Isidore Geoffroy l'ont démontré en détail en 1828. TRAVAUX INÉDITS. 217 Tous les animaux de cette Sous- Classe sont ovipares. La ponte a lieu dans l'air et non dans Tcau; même pour les Chéloniens aquatiques, peu de temps après la co- pulation, qui est longue. Celte sous-classe se divise en quatre Ordres, qui répon- dent aux quatre familles établies dans l'Eppétologle gé- nérale, par MM. Duméril et Bibron. Ce sont : I. Les Tortues terrestres H. Les Paludines. IIL Les Potamides. IV. Les Thalassites, ou les Tortues marines. CiOlles-ci ont des œufs à enveloppe coriace^ tandis qu'ils ont une enveloppe calcaire résistante dans les trois pre- miers ordres. Outre ces trois Sous-Classes, il y en a deux que Ton peut considérer comme hors de rang, et dont on ne con- naît que des espèces fossiles, et conséquemment les restes osseux. L'une est celle de ces singuliers Ptérosauriens dont les extrémités antérieures étaient organisées, sinon pour un vol élevé et soutenu, du moins pour servir de parachute. Le second doigt de ces extrémités avait en effet une lon- gueur excessive, et devait donner attache à une membrane analogue à celle de l'aile des chauve-souris. Cette Sous- Classe ne se compose que du seul genre Pté- rodactyle établi par G. Cuvier. L'autre Sous-Classe comprend de grands Reptiles essen- tiellement aquatiques et marins, les Ela.nosauriens. \ Ils ont quatre extrémités en forme de rames , unique- ment propres à la natation. Les vertèbres sont biconcaves. Les dents sont implantées dans un canal commun, sans creux à leur base. Cette Sous-Classe ne se compose que d'un seul Ordre, celui des Jchthyosauriens; et celui-ci d'une seule famille qui comprend les trois genres Ichthijosaurus, Plesiosaurus et Pliosaurus. 218 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mai 1849.) Au reste, a dit M. Duv. en terminant Texposé de cette classification, on ne peut se dissimuler ce qu'elle a d'in- certain, en nous laissant désormais dans l'ignorance de la circulation et de la respiration de ces animaux et de leur mode de propagcltion. Une circulation pulmonaire in- complète s'allierait difficilement avec la puissance du vol que paraissaient avoir les Ptérodactyles. Cette classification a dû être la moins incomplète que possible. Nous terminerons cet extrait des leçons de M. Duv. sur les Reptiles par quelques traits de la partie historique de ces leçons. Le professeur avait eu pour but, dans cette revue critique et rétrospective, de montrer combien la science a fait de progrès depuis Linné, et par quels degrés elle s'est élevée successivement à l'état satisfaisant où nous pouvons l'étudier en ce moment. Linné, comme la plupart des auteurs plus récents, avait réuni dans une seule classe, sous le nom d'Amphibies, les Reptiles et les Amphibies tels qu'ils viennent d'être dis- tingués dans la méthode de M. Duv. Cette classe, dans le Systema naturœ, se divisait en deux ordres, celui des Amphibia pedata, composé des genres Testudo, Draco, Lacerta et Rana ; et l'ordre des Serpentes apodes. L'existence de quatre pieds et d'une queue avait sufû pour décider Linné à classer les Salamandres comme es- pèces, dans son genre Lacerta, tandis qu'il en séparait le Dragon volant, pour en constituer le genre Draco. Les Vipères sont de simples espèces du genre Coluber, parce qu'elles ont, comme les couleuvres, deux rangées de plaques sous la queue. Ces exemples suffiront pour montrer combien la science des véritables rapports des animaux était encore reculée, et combien, malgré son génie, le grand naturaliste était sous l'empire de son époque. On ne trouve pas à cet égard de véritables progrès dans le grand ouvrage de Lacépède, sur les Quadrupèdes ovi- TRAVAUX INÉDITS. 219 pares et \es Serpents, publié de 1788 à 1790. Ces animaux y sont distribues à la vérité en quatre classes. 1. Les Quadrupèdes ovipares qui ont une queue. Les Salamandres y sont encore comprises comme sous- genre du genre Lézard. 2. Les Quadrupèdes ovipares qui manquent de queue. 3. Les Bipèdes et les Bimanes. 4. Les Serpents. Mais ces classes, on le voit, n'étaient pas toutes établies d'après des caractères importants. Les grandes différences qui distinguent les Reptiles nus des Reptiles à écailles, soit sous le rapport de leur orga- nisation, soit sous celui de leur mode de génération et de leurs métamorphoses, étaient proclamées dans les enseigne- ments du Jardin des Plantes dès le commencement de ce siècle, et appréciées comme devant faire des uns et des autres deux sous-classes distinctes. Je lis dans le Traité élémentaire de M. Duméril le pa- ragraphe suivant à l'appui de mon assertion (1) : {( On a remarqué que les Reptiles pouvaient être par- tagés en deux grandes sous-classes, d'après l'organisation et la forme extérieure du corps. Les uns en effet subis- sent des métamorphoses ; leur corps est toujours nu, sans carapace ni écailles, et leurs pattes sont toujours sans ongles ; on les a nommés Batraciens. « Tous les autres ont le corps couvert ou d'un tissu solide, ou d'écaillés, ou d'une peau annelée et coriace. On les a-rangés dans trois ordres. » Oppel, l'auditeur assidu et le disciple de MM. Cuvier et Duméril, n'avait cependant pas adopté, en 1810, ces deux grandes divisions (2), dans une classification des Reptiles qu'il a publiée, en premier lieu, dans les Annales du Mu- séum, et pour laquelle M. de Blainville, également audi- (1) T. II, p. 181 , § 871 de la seconde édition. Paris, 1807. (2) Je n'aurais peut-être jamais fait paraître cet ouvrage si je n'y avais été en. courage par mes deux savants professeurs MM. Cuvier et Doméril {Annales dti Muséum d'histoire naturelle y t. XVI, p. 291 ). 220 IlEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {MM 1849.) teur à cette époque reculée de MM. Cuvicr et Duméril, s^c- tait chargé de lui fournir les données anatomiques (1). Ce n'est qu'en 1816 que ce dernier savant, dans son prodrome d'une nouvelle distribution du Règne animal (2), indique, comme la classe \W des vertébrés^ les Squammi^ fèresy ou les Reptiles ; Et comme la classe IV* les Nadipellifères^ ou les Am- phibiens. Cependant le tableau plus détaillé de la page 111 sup- pose qu'où pourrait n'en faire que deux sous-classes, l'une sous le nom de Reptiles Ornitlioïdes, et l'autre sous ce- lui de Reptiles Ichttoïdes. Aucun caractère n'est ajouté à ces dénominations; mais les ordres et leurs divisions dont ces classes ou ces sous- classes se composent seront exposés plus loin. Quatre années plus tard, Blasius Merrem, dans son Essai d^un système des Amphibies, divise ces animaux en deux classes, Tune qu'il appelle Pholidota, et l'autre Batra- chia. Il expose avec assez de détails les caractères anato- miques qui les distinguent (3). M. Gray, en 1825, A. il. Haworth et Fiizinger en 182G, adoptent la division des Reptiles en deux classes î ce der- nier avec les nouvelles dénominations de Monopnès et de Dipnès. Après cette esquisse historique concernant les progrès de la science relatifs à la séparation en deux classes de l'ancienne classe des Amphibies de Linné, ou des Reptiles (1) Voir notre article précédent, p. 179 de cette Revue, et la page 594, note 1, du vol. cité des Annales. (2) Bulletin de la Société pUlomathique. Juillet, 1816, p. 105 et suiv. (3) Cet ouvrage, écrit en allemand et en latin, est postérieur à la première édi- tion du Règne animal, dont l'auteur a pu profiter pour les caractères anatomiques et pour les groupes de familles et de genre. Nous ne faisons pas cette observation pour lui ôter de son mérite, qui est incontestable. Ce travail devait paraîlro dix- neuf années plus tôt sous une autre forme, et comme supplément de la traduction allemande des quadrupèdes ovipares par Lacépcdc. Ce n'est donc pas, comme ou l'a dit, une seconde édition d'un ouvrage qui aurait paru on 1800. TRAVAUX INltniTS. 221 (le Brîsson ; le professeur s'est appliqiu'î à faire connaître , dans cette revue rétrospective, les principales sous-divi- sions proposées successivement pour la classe unique des Reptiles, comprenant les Amphibies, ou pour celle de ces mêmes Reptiles j après en avoir séparé les Amphibies. Il a particulièrement insisté sur les classifications où l'on avait proposé dé réunir dans un même groupe général ou dans un même ordre les Sauriens et les Ophidiens. Laurenti (1) n'admettait que trois ordres dans son tableau de la classe des Reptiles : les Reptilia salienlia (les Batra- ciens anoures Dum.) -, les R. gradientia (les Batraciens uro- dèles et les Sauriens) \ les R. serpentia. (les Ophidiens). Il n'y a dans cette classification, qui ne comprend pas les Tortues, pour ainsi dire aucun perfectionnement. Dans la méthode d'Al. Brongniart, communiquée dès 1799 à la classe des sciences physiques et mathématiques de rinstilut, et insérée en 1803 parmi les Mémoires des savants étrangers publiés par cette classe , les Reptiles sont séparés en quatre groupes ou quatre ordres d'égale valeur : les Chéloniens, les Sauriens, les Ophidiens et les Batra- ciens. Cette méthode, qui était sans doute un progrès relative- ment à celle de Linné et de Lacépède, exprimait cepen- dant très-incomplètement les ressemblances ou les diffé- rences des Reptiles et les différents degrés des unes ou des autres. Elle séparait certains Ophidiens (les Anguis) des Sauriens , avec lesquels ils ont beaucoup plus d^alïinité qu'avec les autres Serpents. Elle ne séparait pas assez les Batraciens des trois autres Ordres. Michel Oppel divisait en trois ordres seulement toute la classe des Reptiles. ^ Les Testudinés (les Chéloniens de M. Al. Brongniart) ; les Ecailleux (comprenant les Sauriens et les Ophidiens d'Al. B.) , et les Reptiles nus, ou les Batraciens. (1) Dissertation inaugurale publiée en 1768, et ayant pour litre : J. M. Lau- renti, Spécimen medicum, exhibens synopsin ReptiUuniy etc. 222 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Mai 1849.> Les Sauriens et les Ophidiens ne formaient ainsi que des sections du second ordre. C'était sans doute une amélioration -, mais les premiers comprenaient encore les Crocodiliens, qui diffèrent beau- coup de tous les autres Sauriens, non-seulement par la nature de leurs téguments, mais encore par plusieurs au- tres caractères importants. Dans la nouvelle distribution systématique du Règne ani- mal de M. de Blainville, que nous avons déjà citée, on trouve la sous-classe des Ornithoïdes écailleux, ou la classe des Squammifères , divisée en trois Ordres. I. Les Chéloniens, ou Tortues. IL Les EmydO'sauriens, ou Crocodiles. IIL Les Bispéniens, qui comprend deux sous-ordres, ceux des Sauriens et des Ophidiens. Il y a sans doute dans cet aperçu, qui n'est pas appuyé de l'énoncé des caractères, un progrès sensible dans la connaissance des rapports que des recherches ultérieures sur l'organisation de ces animaux n'ont fait que démon- trer. Blasius Merrem, dont nous avons déjà parlé à l'occa- sion de la séparation des Amphibies en deux classes , et qui n'a publié son système que quatre années après les classifications précédentes, fait trois ordres de sa classe des Amphibia Pholidota. A. Les Testudinata (les Chéloniens). B. Les Loricata (ou Crocodiliens). C. Les Squamata (ou les Sauriens et les Ophidiens). Il divise de même en trois Ordres sa classe des Am- phibies Batraciens. A. Les Apoda (ou Cécilies). B. Les Salientia (les Batraciens anoures). C. Les Gradientia (les Batraciens urodèles), qu'il sous- divise en Mutabilia, sujets à métamorphoses, et Amphip- neusta, qui conservent des branchies avec des poumons. Tous les caractères organiques qui distinguent ces grou- SOCIÉTÉS SAVANTES. 223 pes sont exposés avec beaucoup de soin par cet auteur. M. Duv. a renvoyé, pour plus de détails sur cette partie de l'histoire de la science, à l'exposé qui se trouve dans V Erpétologie générale (t. I). Son but principal était de montrer, dans cet aperçu, le progrès lent et successif des idées dans la connaissance des véritables rapports des Reptiles qu'il espère avoir saisis dans la classification qu'il propose. II. SOCIETES SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Le mois de mai n'a pas été fécond en nouveautés zoolo- giques , et deux grandes séances se sont passées sans aucune communication scientifique qui nous concerne^ mais une nouvelle pénible pour tous les zoologistes , et bien dou- loureuse pour nous, a marqué celle du 7 mai. Une lettre de M. Quoy a informé l'Académie qu'un de ses correspon- dants, courageux voyageur et zoologiste infatigable, M. Xe55o?^ , premier pharmacien de la marine à Rochefort, venait de terminer, dans cette ville, sa laborieuse et trop courte existence. Séance du 21 mai 1849. — M. du Bois-Reimond adresse à M. de Uumholdt le détail des expériences à l'aide des- quelles il a constaté l'action du courant électrique développé par la contraction musculaire, sur l'aiguille aimantée asiatique, et M. de Humboldt a-iouie que lui-même, avec MM. /. Mûller et Helmkoltz , a répété ces expériences chez M. du Bois-Reimond^ et que les résultats qu'il a obtenus ne laissent pas Tombre d'un doute. — M. P. Gervais, qui, le 23 avril dernier, dans une Note analysée par nous , a fait connaître ses idées sur la répartition des Mammifères fossiles ^ entre les différents étages tertiaires , qui concourent à former le sol de la 224 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mai 1849.) France, poursuit aujourd'hui cet intéressant sujet par rétudc des Mammifères marins de ces mômes terrains, qu'il nomme Thalassothériens , par opposition au mot Géothériens ^ appliqué par loi aux espèces terrestres. Parmi les sept Faunes indiquées dans la précédente communi- cation , les trois plus anciennes n'offrent , en France du moins, aucun débris de Mammifère marin. La quatrième présente plusieurs espèces de dauphins , le Phoca Pedronii, le Squalodon Grataloupii, et une nouvelle espèce , type d'un nouveau genre, décrite par M. P, Gervais sous le nom de Trachytherium Raulinii , et qu'il pense avoir dû vivre dans la mer. La cinquième Faune offre des Lamantins ou Halitheriums^ de nouveaux Dauphins. Dans la sixième , Fauteur signale une autre espèce ô.''Halitherium , H. Serresii P. Gervais, des Phoques, des Cétacés des principaux groupes. Quant aux Thalassothériens de la sixième Faune, ce sont ceux de nos mers actuelles. Cette Note se termine par quelques considérations sur les rapports de ces diverses espèces avec celles qui vivent aujourd'hui , et sur les erreurs successives de détermination auxquelles ces débris fossiles ont donné lieu. — M. Eug. Chevandier adresse une Note sur les ravages produits en 1 848 par VOrgye pudibonde dans les forêts de hêtres du versant occidental des Vosges, entre Phalshourg et Cirey. Les chenilles ont paru à la fin de juillet , et ravagé peu à peu 3 à 4,000 hectares de forêts. Ces ravages ont surtout porté sur les hêtres de haute futaie, et ont môme épargné les bois oi\ ne dominait pas cette essence. Mais après les hêtres les chenilles s'attaquaient aux chênes, qu'elles avaient respectés d'abord-, les bouleaux, les trembles , les bois résineux sont restés seuls à l'abri de cette destruction. — M. Vanner fait connaître les résultats de ses i?e- chcî'ches ayant pour objet de déterminer le rapport nu- mérique qui existe entre la masse du sang et celle du corps entier^ chez Vhomme et chez les Mammifères, Ce rapport , SOCIIÎTÉS SAVANTES. 225 que les saignées faites dans les abattoirs ont permis à l'au- teur de déterminer, est 5 pour 0/0 de masse sanguine dans le poids d'un animal vivant. Quelques considérations sur la limite des émissions de sang dans les maladies, et sur l'al- tération de ce liquide dans le choléra terminent cette com- munication. Séance du 28 Mai, — M. C. Despretz^ dans une Note re- lative à l'électricité développée dans la contraction muscur- laire, fait connaître en détail les procédés quUl a suivis pour contrôler par des expériences les faits annoncés par M. du Bois-Reimond. Avant de connaître le procédé de l'expérimentateur allemand, M. Despretz avait tenté quel- ques essais 5 mais la difficulté de se mettre à l'abri des actions chimiques avait ôté aux résultats toute la certitude désirable. Ensuite il a répété exactement, ou en les variant, les expériences de M. Beimond, mais avec des résultats tantôt négatifs, tantôt positifs. Enfin, dans trois expériences qui paraissent au savant académicien dans de meilleures conditions que celle de M. Reimond, il n'a eu que des ré- sultats négatifs. 11 termine en déclarant que , sans nier la production de l'électricité dans la contraction musculaire, il pense que les instruments actuels ne mettent pas assez les expérimentateurs à l'abri de la réaction des liquides con- ducteurs en contact avec les métaux, pour donner aux expériences sur les courants animaux ou végétaux, toute la rigueur scientifique. — M. Becquerel^ dans une Note relative au même objet, signale les causes d'erreurs qu'il aperçoit dans Texpérience ÙQU.du Bois-Reimond ^ et annonce qu'en se mettant en garde contre ces causes d'erreurs il n'a pas observé les effets signalés parce physicien. — M. F. Diijardin adresse un Résumé d^un Mémoire sur les trachées des animaux articulés et sur la prétendue cir- culation péritrachéenne. Dans ce travail, M. Dujardin . établit les faits suivants : 1". (( Les trachées ne sont pas composées d'une double s*' SÉRIE. T. I. AniK'c 18{9. 45 226 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Mai iM9 ) membrane avec un fil spiral intermédiaire, déroiilablc isolément ^ ce fil est un épaississement de la membrane in- terne suivant des plis formés dès Torigine pour permettre à la trachée d'obéir aux dilatations de Pair contenu ; et d'autre part, la membrane externe, qu'on ne peut isoler, est une couche d'abord molle et homogène de sarcode qui a sécrété la membrane interne, et qui doit conséquemment lui être contiguë. 2°. « La surface interne n'est pas formée par une mem- brane muqueuse et ne présente pas de cellules -, elle est analogue à celle des ailes , et peut même présenter des poils ou des épines comme les téguments et les membranes ex- ternes. 3«. « Il n'existe point, dans l'épaisseur de la paroi, une cavité continue dans laquelle, suivant M. Blanchard, aurait lieu une circulation sanguine. 4". (( La surface interne des trachées présente ordinai- rement des rainures ou gouttières transverses corres- pondant aux intervalles de la fibre spirale, qui fait sailUe à rintérieur. C'est dans ces rainures seulement qu'est logée la couleur bleue que M. Blanchard croit avoir injectée dans l'épaisseur de la paroi. » A l'appui de cette dernière proposition , M. F. Dujardin promet de montrer des pièces injectées par M. Blanchard lui-même, et qui lèvent, dit-il, tous les doutes. 11 ajoute une liste des insectes oii il a vu des poils dans l'intérieur des trachées. — M. Ducros communique quelques-uns des résultats de ses expériences électro-physiologiques. L'un deux est ainsi énoncé : « La contraction et la tension musculaires favorisent le courant magnéto-électrique dans la produc- tion du sommeil léthargique, avec perte de sensibilité géné- rale. » M. Ducros croit pouvoir rapprocher ce fait de ceux annoncés par M du Bois-Reimond. SOCIÉTÉS SAVANTES. 227 Société entgmologique de France. Séance du 11 Avril 1849. —M. Ch. Coquerel lit quel- ques notes intitulées : Observations enlomologiques re- cueillies aux Antilles^ ces notes contiennent : 1° La description d'un Cis nouveau trouvé sous ses diffé- rents états dans un bolet à la Martinique. Cis Melliei, Coquerel. — Nigropiceus, pubescens, ohlon- gus. — Prothorax œqualis, in mare antice protensus et bi- dentatns, angulis anticis porrectis et acutissimis, in fe- minci rotundatis, — Caput duobus cornibus in mare arma- tum, in feminâ inerme. — Ehjtra subtiliter punctata. — Pedes ferruginei. —Long. 0,0019 mas. 0,0013 femina. La larve dont M. Coquerel a rapporté plusieurs indivi- dus encore vivants se distingue de toutes les autres lar- ves de Cis par son dernier segment, qui porte à sa partie supérieure une espèce de cupule cornée, et qui est dépourvu de deux cornes dont il est armé chez toutes les espèces du même genre étudiées jusqu'ici. La nymphe n'offre rien d|^ remarquable. — 2° La description de deux Curculionites nouveaux de la Martinique , dont l'un , Jnchonus cribricollis , creuse des galeries à l'état de larve dans le bois mort, et dont l'autre, Cleogonus Fairmairei, a été trouvé sous des écor- ces. La description du premier est accompagnée de celle de sa larve et de sa nymphe. Anchonus cribricollis, Coquerel. — Apterus , piceus,-^ Caput levé, — Rostrum paulo incurvum, supra rugosum^^ infra punctulatum^ prothoracis longiorem œquans. — PrQ* thorax antice contractus, lateribus rotundatis, supra cri" bratus. — Elytra ovata, rugosa, novem lineis punctulatisy^ tuberculis pilosis. — Pedes punctulati , pilosi. • — Long. 5 millim. -, larg. 2 millim. Cleogomjs Fairmairei, Coquerel. — Elongatus, lateribus compressis, — Alatus nigro-œneus supra, castaneo-piceus infra, levigatus, nitidus. — Caput rostrumque subtiliter punctulaia . — Prothorax compressus, supra levigatissimus, 2^8 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Mtti 1849.) lateribus lineaque anteriore punctulatîs.^Ekjtra levigafa, ad basim prothorace latiora, usque ad apicem attenuata, punctis seriatim impressa. — Pedes paulo rugosi,femoribns anticîs longiorihus , tarsis pilosis, piceis. — Long. 4 millim. 1/2. — Z'^ La description de la larve et de la nymphe d'une espèce de la famille des Coccinelliens , Chilocoi^ns uva, Schoenh. Cette larve n'est pas carnassière comme ses con- génères, elle se nourrit des jeunes feuilles du tamarin. — 4» Quelques observations sur les métamorphoses du Sylvanus sexdentatus venant compléter ce qui a été déjà dit par MM. Westwood, Erichson et Blisson. — M. Ch. Coquerel donne en outre quelques détails sur le Sphenophorus decoratus, Schoenh, qui vit dans les noix de coco \ le Sphenophorus liratus, Schoenh, dont la larve se construit une coque dans les troncs du bananier, YOnto- philus Latreillii, qui a été trouvé blotti sous une pierre dans un ruisseau, à la Guadeloupe. Il montre une espèce nouvelle de Ptjgolampis {Pygolampis littoralis ^ Coque- rel), trouvé au bord de Teau, à la Martinique, qui est très- lumineux, tandis que le Pijgolampis vitiger, Schoenh, qui est très-commun dans le même pays, ne projette aucune clarté. Il rappelle à ce propos qu'une espèce du même genre {Pygolampis eguita, Fabr.), qu'il a prise à Rio-Janeiro, n'est pas lumineuse. — Le même membre^, à propos d'une nouvelle espèce de Potamophilus qu'il a recueillie à la Martinique, annonce à la Société qu'il s'occupe d'une Monographie de ce genre. On en connaissait déjà trois espèces : le P. acioninatus d'Europe^ deux espèces décrites en quelques lignes par M. Guérin-Méneville et non figurées, P. Goudotii, de Co- lombie, et P. cordillierœ. Il faut y ajouter, outre l'espèce nouvelle de la Martinique, deux autres communiquées à M. Ch. Coquerel par M. L. Buquet, l'une de Colombie, la plus grande du genre, et l'autre provenant d'Asie, qui est peut-être Vorientalis de M. dellaan, mais qui en tout cas n'a jamais été décrite. En tout six espèces. M. Ch. Coque- SOCIÉTÉS SAVANTES. 229 rel prie les enlomologisles qui en posséderaient d'autres de vouloir bien les lui communiquer. — M. Blisson écrit qu'il s'occupe depuis dix ans d'un ouvrage d'entomologie générale, d'une sorte de Gênera concernant les mœurs des Coléoptères d'Europe. Il joint à sa lettre des tableaux, en tête desquels sont indiquées les notes qu'il désire, et sur les côtes desquels se trouvent les noms des espèces sur lesquelles il n'a pas de renseigne- ments. Il compte sur l'aide de la Société et des entomolo- gistes en général. — M. L, Buquet communique une lettre de M. de Ro- mand^ dans laquelle sont donnés de nouveaux détails sur l'appendice extraordinaire que présente la tête d'une Chry- santheda mâle recueillie à Caraccas par M. Salle. M. de Romand croit que cet appendice n'est pas une excroissance fongueuse, un Cryptogame, comme on l'avait pensé, mais une pièce naturelle aux individus mâles , et il appelle de nouvelles observations sur ce sujet important. — M. Pierret communique, au nom de M. Blisson, des observations remarquables sur les mœurs de la Sesia cy- nipsiformis^ Ilubner, qui formerait des galles assez volu- mineuses sur les racines des chênes, et s'y rencontrerait en compagnie de divers autres insectes. — M. //. Lucas montre un Coléoptère du genre des Arrhenodes, dont les organes de la locomotion, les par- ties buccale et gastrique, sont envahis par un IJxopoda, genre de Tordre des Acariens. Cet Acarien, qui est nou- veau, et que l'auteur désigne sous le nom d'f/. denticulata, a été pris sur nn Arrhenodes exsertus, Dej., provenant de Colombie, et il a pour caractères : UxopODA DEXTicuLATA. — Corps ovalaire, avec sa patrie antérieure sensiblement peu étroite; d'un jaune foncé, tout le dessus présentant une granulation fine ^ assez ser- rée, parmi laquelle on aperçoit quelques poils d\ui jaune testacé placés cà et là; cette espèce est largement mar y i- née de testacé et assez- fortement denliculée sur les bords 230 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mui 1849.) latéraux et postérieur; les pattes sont jaunes^ hérissées de poils allongés de cette même couleur. — M. L. Fairmaire fait connaître une nouvelle es- pèce de Derohrachus provenant de Colombie, et faisant partie de la riche collection de M. L. Buquet. Cette es- pèce, que l'auteur désigne sous le nom de Derohrachus agylas, est assez grande, entièrement d'un brun marron noirâtre. — M. V. Signoret donne la description d'une nouvelle espèce d'Hémiptère, la Lystra punctata^ provenant de la Guinée portugaise, d'où elle a été rapportée par M. Bo- candé. Cette espèce se distingue de celles qui ont été pré- cédemment décrites par l'absence de la matière cotonneuse dont sont enduits les derniers segments de l'abdomen dans les véritables Lystra. — La Société, à la majorité des voix, nomme membre honoraire M. Maximilien Spinola. Séance du 25 Avril 1849. — M. Pierret annonce son départ très-prochain pour les Alpes de la Provence, où il compte faire un séjour de plus de deux mois : tout son temps sera consacré à des recherches entomologiques. — M. H. Lucas montre à la Société une larve d'un Co- léoptère de la famille des Carabiques, et peut-être même du genre Carahus, qui présente à la jonction de la tête, avec le prothorax, une plante parasite du genre Sphœria, la iS". entomorhiza,¥nQ'è.^ qui est très-développée. Ce fait est très-remarquable, et Fauteur cherche à indiquer ce qui a été dit sur le même sujet dans les ouvrages d'entomolo- gie. 11 cite particulièrement la chenille de VEepialus vi- rescens, Doubleday, de la Nouvelle-Zélande, qui souvent est attaqué parla Sphœria Robertsli, Eooker^ qui se déve- loppe sur le sommet de sa tête. — M. Mellié donne la description de deux larves de Coléoptères qui se rapportent à l'ancien genre Cis. L'une d'elle, celle du Rhopalodontus perforatus, Gyllenhall, vivait en famille nombreuse dans un bolet du genre Pokjporus, SOCIÉTÉS SAVANTES. 231 trouvé sur un vieux tilleul dans le jardin des Tuileries, et Taulre, la larve de Y Ennearthron cornutum, Gyllenhall, avait clé trouvée dans un bolet provenant d'un bouleau. — M. Z. Fairmaire annonce que V Hesperophanes rotun- dicollis a été capturé dans l'arsenal de Toulon par M. Ch. Coquerel. M. Doué dit qu'il possède dans sa collection un individu appartenant à cette même espèce, lequel a été pris en Corse par M. Pierret père, sur la terrasse d'une maison où il demeurait à Bastia. — M. £". Desmarest donne lecture d'aune notice sur un nouveau genre de Crustacés de la section des Décapodes Macroures , famille des Salicoques. Ce genre, auquel Pau- teur applique le nom de Leander, doit être placé dans la série carcinologique, entre les Hippolytes et les Palémons, avec lesquels il a beaucoup de rapports. Les principaux caractères des Leanders sont : la carapace garnie d"* un rostre formant une crête médiane, fortement dentée en dessus^ et^ au contraire, sans dents en dessous; les antennes internes présentant trois filets uniques, et les externes, s^attachant un peu au-dessotis des précédentes, ayant deux fois et demie la longueur du corps; les pattes en général assez minces , celles de la première paire terminées par une main didactyle assez grande \ les pattes de la seconde paire, les plus longues de toutes et se terminant également par une main didactyle bien formée , ayant un corps entier non articulé ; rien de re- marquable pour les dernières paires de pattes ; abdomen fortement arqué supérieurement et comme bossu, etc. L'espèce type et unique de ce genre est le Leander er- raticus, E. Desm., d'une couleur générale d'un jaune clair, diaphane et comme brillante; queue offrant une colo- ration brillante, tachetée de brun et de rouge. Longueur de la femelle, 25 millim. ; du mâle, 18 millim. ; largeur de la femelle, 6 millim.; du mâle, 4 millim. Cette jolie espèce a été trouvée en grand nombre dans rOcéan-Atlantique, en haute mer, à 100 ou 150 lieues des •232 UKV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( iVai 1849. ) côtes delà Guadeloupe, par M. Ch. Coquerel, chirurgien de la marine nationale» auquel la science est déjà redeva- ble d'intéressantes observations sur plusieurs animaux pro- pres à Madagascar et à la Martinique. E. Desmarest. III. ANALYSES D'OUVRAGES IVOUVEAUX. Fauke du Pérou , du Docteur Tschudi , partie ornitholo- gique, par M. Cabanis, conservateur du Muséum de Berlin. ( Suite, voy. Rev. et mag. 1849, p. 97. ) Dans la famille Muscicapidœ et la sous-famille lijrcm- ninœ, l'auteur décrit une nouvelle espèce de ïyran du genre Scaphorhynchus Pr. Max. Megastoma Swainsou, sous le nom de Scaphorhynchus chrtjsocephalus Tschudi , avec cette diagnose : « Sca. supra ex cinereo-virescens, pileo pluinis elongatis, citri- nis, apice virescentibus, fronle occipiteque ciiiereis, superciliis al- bis ; macula nigra aiite oculos, fascia alba a rosUù anguio ad au- riculas porrigente, facie nigricante; subtus flavus, gula candida, peclore rufçscente, tectricibus alarum inferioribus abdomini con- côloribus. » (Il est figuré pi. 8, fig. 1.) Cet oiseau se trouve aussi à Caraccas, dans le Venezuela, comme au Pérou Nous l'avons reçu de celte première localité, et nous en avons donné une description détaillée, latine et française, dans la Bévue zoologique ^ 1848, p. 6, ainsi que de quelques autres espèces de Caraccas. Dans le genre Ti/rannus, il décrit une nouvelle espèce sous le nom de Tyr. chinchoneii Tschudi ^ Mus. , Berol., avec cette diagnose : « T. supra virescens, fronle superciiiisque flavis, remigibus fus- cis, sublus flavus. » (Figure pi. 8, fig. 2.) C'est le même oiseau que nous avons décrit dans la Revue zooL, 1845, p. 341, sous le nom de Tyrannula ictero- ANALYSES D^OUVKAGES NOUVEAUX. 233 phrys , ne possédant pas à cette époque le numéro de la Faune du Pérou , où il est décrit et figuré, et qui n'a paru toutefois que la même année 5 mais il avait été publié, dès 1844, dans le Conspectus avium de Tschudi^ aussi, dans la Revue z-ooL, 1848, p. 7, nous avons indiqué cette sy- nonymie en renonçant à notre nom spécifique comme pos- térieur à celui de Tschudi. Sous le nom de Myarchus Cabanis, l'auteur comprend les Tyrannula de Swainson ( dénomination plus ancienne cependant ) , et après en avoir indiqué cinq espèces con- nues, il en décrit une nouvelle sous le nom de Mya. alro- purpureus Cab., Tschudi, Mus., Berol.; mais il n'en donne pas de diagnQse latine, et tout l'article est en allemand. 11 parait toutefois que c'est une espèce voisine du Muscipcta coronata, le Rubin Buff. enl. type du genre Pyroce- phalus de Gould ( beagle's voy. ) Dans le genre Elœnia, Sundeval, répondant au genre Paroïdes Lesson, 1837, après avoir indiqué le Muscicapa cayanensis L. Gmel., et notre Muscipeta obscura synops. av., p. 48, il décrit, comme espèce nouvelle VElœnia- modesta Tschudi, avec cette diagnose : « El. supra cinereo-fusca, pileo plumis elongatis, albis, apice fus- cis, alis fuscis dilutiore limbatis; subtus cinerea; ventre alboj hypochondrio «u'istâque dilule flavicantibus. » Puis VElœnia brevirostris Tschudi , avec cette autre diagnose : « El. supra ex cinereo-olivacea, pileo saluratiore , alis caudàque fuscis ; tecuicibus alarum superioribus albo inaculatis ; sublus fla- vescens, gutture albo. » Puis enfin VElœniaviridiflava Tschudi, avec celte dia- gnose : « E. supra virescens, capile griseo, alis nigricantibus viridiflavo marginatis, rectricibus fuscis, viridi raarginalis, gulà albicante, pec- tore ex cinereo flavescente. » Celte dernière espèce est figurée pi. 9, f. 2 , et VElœnia 234 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Mai 1849.) brevirostris nous paraît avoir des rapports avec notre Muscipeta brevirostris^ synops. p. 49; mais celle-ci avait été trouvée par M. d'Orbigny à Corrientes, république ar- gentine , et non au Pérou. Il donne ensuite la caractérisque de son genre Leptopogon Tschudi , Cabanis , de la manière suivante : (( Rostrum médiocre, basi solum latius quara altum, subrectum, parum depressum ; maxillâ culmine continuo , apice parum de- flexa, ante apicem emarginatâ; nares latérales, oblongaB, patulae. Vibrissae longae, tenues. Alae médiocres. Cauda mediocris, subasqua- lis; pedes brèves, digiti médiocres ut in caeteris tyranninarum ge- neribus. Hoc genus transilum a tyranninis ad platyrhynchas facere videtur. Typus Leptogon super ciliaris, Tschudi. » Il donne ensuite la diagnose de cette espèce : « L. super ciliaris Tschudi. Supra viridis, pileo saturate cinereo, superciliis griseis, alis fuscis viridi-marginatis ; subtus viridi al- bescens; gulà cinerascente , rectricibus fuscis margine viridibus. » ( Elle est figurée, en outre, pi. 10, fig. 2. ) Il passe ensuite à sa sous-famille Platyrhynchinœ , qu'il compose des genres Todus L., Tricciis Cab., Platyrhyn- chus orchilus Cab., Colopterus Cab., Euscarthmus prince Max., et Leptocercus Cab.; puis il décrit dans le genre Or- chilus Cab. l'Or, pileatus {Euscarthmus pileatus Tschudi (pi. 9, f. 1), avec cette diagnose : « Orch. supra viridis, pileo rufo-fusco; alis nigris viridi margi- natis ; subtùs flavescens, gutture cinereo. » Puis VOr. rufipes Tschudi , avec cette diagnose : Or. supra olivaceus, pileo cinereo, alis nigricantibus vires- cente marginatis, subtùs albicans guUure candido. » Dans le genre Euscarthmus ^\v\çk\'àïià^ il décrit V Eus- carthmus cinereus Strick , avec cette diagnose : « E. supra cinereus, pileo nigricante, alis saturate fuscis ; cauda nigerrima, subtùs dorso dilutiore (1). » (1). Voisin de notre Tachuris noirâtre; Sylvia nigricans; mais ce dernier, du Pa- raguay , a la huppe blanche. ANALYSES d'OUVI'.AGES NOUVEAUX. 235 Puis VEuscarthmus regutoides Cab., sans diagnose; mais il lui donne pour synonyme notre Cnlicivora regu- loïdes, Nob. synops., p. 57, petite espèce si remarquable par ses plumes allongées , étroites du vertex. Dans la sous-famille Fluvicolinœ ^ il adopte le genre Ptyonura de Gould, G. R. Cray, Gen. of. birds, 1840, synonyme de notre genre Muscisaxicola Synops., 1837^ et après avoir cité et adopté les noms spécifiques de nos Musci. rufivertex, Synops., 1,66, et Voy. en Am., pi. 40, et Musci-mentalis, id. 1, f. 66, et Voy, en Am.,, pi. 40, f. 1, il en décrit une nouvelle espèce sous le nom de Ptyonura albifrons Tschudi , avec cette diagnose : « Pt. supra ei olivaceo cinerea, pileo subfusco, fronte facieque aiite oculos candidis, alis brunneis apice dilutioribus; cauda ni- gricante, apice albicante subtus grisea. » Cette espèce offre beaucoup de rapports avec certains in- dividus de notre M. rufivertex , qui manquent de la tache rousse du vertex. li établit ensuite le genre Ochthites Cabanis, 1844, qu'il reconnaît synonyme de notre genre Muscigralla , Synops., 1837 , et y décrit, sous le nom de Och. brevicauda^ notre Muscigralla brevicauda,, Synops. 1, p. 61, et Voy. enAm., pi. 39, f. 1. Dans la famille Laniadœ et dans le genre Cyclarhis Swainson, il désigne le CycL Guyanensis des auteurs par le nom spécifique nouveau de CycL poliocephalaT^çhnài^ nous ne savons pourquoi. Dans le genre Thamnophilus , il décrit comme nouveau le Tham. luciuosus Tschudi , avec cette diagnose : « Tham. nigerrimus, tectricibus alarum superioribus rectrici- busque apice candidis, uropygii plumis albis. » Et le Th. olivaceus Tschudi , dont la diagnose est : « Th. supra olivaceus, pileo rufo-fusco , alis nigricantibus, fùsco limbatis ; subtùs flavescens, gulà albicante , pectore cinereo, camp- terio albicante, caudâ fuscà. » (Figuré pi. 11, fig. 1.) 236 JIEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Mcii 1849.) Une troisième espèce nouvelle, le Thamnophilus axil- laris Tscliudi, y est décrit en allemand, sans diagnose latine, etleJA. /wc^i^osw^nousparaîtlemême oiseau que celui que nous avons décrit dans la Revue sous le nom de Th. albofasciatus ^ et que M. Natterer nous a dit être le même que le Th. zonurus du Musée de Vienne^ et le Th. oliva- ceus, d'après sa diagnose et la figure qui y est jointe, pi. 11, f. 1, nous paraît le même oiseau que le Myiothera mentalis femelle Temminck, dont il a figuré le mâle dans ses pi. col. 179, f. 3. Dans sa famille Mtjiotherinœ et dans le genre Pithys de Vieillot, il décrit une nouvelle espèce, dont la diagnose est Pithys leucophrys Tschudi. «P. cinereus , fronte superciliisque candidis, alis schistaceis, gula nigra. » Nous sommes étonnés que l'auteur Tait placé dans le genre Pithys de Vieillot, ayant pour type le Plumet blanc ou le Manikup^ et dont cet oiseau n'a nullement les pieds syndactyles , au lieu de le placer avec les Dnjmophila de Swainson, près du D. longipes, dont il a tous les carac- tères. Dans le genre Corythopis Sundev., il décrit une es- pèce nouvelle sous le nom de Coryt. torquata Tschudi , dont la diagnose est : «Cor. supra ex olivaceo fiisca, pileo Isetiore; alis nigrican- tibus, tectrieibus superioribus minoribus cinereis; sublùs alba, gula candida, pectore torque nigro , hypochondriis tibiisque sub- fuscis. » Il place dans le même genre notre Conopophaga nigro- cincta Synops. av. am., p. 13, et Voy. enAm.^^. 187, pi. 6, f. 2, espèce très-voisine de son Torquata., et donne pour type à ce petit groupe le Myothera calcaralaVr. Max., beitr. 3 , p. 1101 , qui Test aussi par G. R. Gray , dans son Gênera of birds. Dans le genre Chamœza Vigor^, il décrit une nou- ANALYSES D^OUVRAGRS NOUVEAUX. 257 vclle espèce , le Cham. olivacea ïschudi , avec celte dia- gnose : « Cham. supra olivacea, pileo saturate fusco, alis nigricanlibus, cauda dorso concolore, apice helvola ; sublus helva , gula pecto- reque ferrugineis plumis nigro marginalis, crisso nifescente. » Dans le genre Cinelus^ il décrit une nouvelle espèce, le Cinclus leucocephalus Tschudi , dont il ne donne pas la diagnose, mais une figure, pi. 15, f. 1. Cette espèce intéressante a été rapportée du Pérou par M. Delâtre , et nous l'avons décrite , mais sur un individu jeune, dans la Revue ^ 1847, p. 68. Dans le genre Scytalopus de Gould , ou Platyurus Svvrain- son, il décrit les Scy t. femoralis Tschudi et Scyt» acuti^ rostris Tschudi , mais sans diagnose^ à même ce dernier genre, il en forme un nouveau sous le nom de Cyphor- hinus Cabanis , et lui donne la caractéristique suivante : « Habitus et characteres ut in mel'ulaxidibus , rostrum verô multo magis corapressum , niesorhinium culminatum gibbosum ; nares non fornicalsB (ut in caeteris hujus familige generibus) sed paiulse rotundse , membraiia circumdatx planta theca non squamata vel reticulata, sed caligata. » Puis il décrit l'espèce type , le Cyphorhimus thoracicus Tschudi, sans diagnose, et en donne la figure pi. 16 , f. 1. Dans le genre Troglodytes, il décrit les Troglod. audax Tschudi et Leucophrys Tschudi , mais sans diagnose latine et sans figure. Dans la famille Turdidœ et dans le genre Turdus , il décrit le T. serrarius Tschudi , avec cette diagnose : « T. supra saturate fuscus, pilei plumis scapis ferrugineis, alis dorso concoloribus, subtùs ex olivaceo, fuscus pectore ferrugineo- fusco, crisso saturatiore. » Puis le T Sivainsonii Cabanis, sans diagnose. Dans le genre Minius ( moqueur ) , il décrit le Mimus lou' gicaudatus Tschudi, sans diagnose, mais il le figure pi. lé, f. 2. Dans la famille Syhiadœ cl dans le genre Setophaga 238 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Mtti 1849.) Swains., il décrit une espèce nouvelle avec cette diagnose : € Set. Melanocephala Tschudi. Set. supra ex caeruleo-cineras- cens, pileo nigerrimo , fronte et regione ophthalmicà aurais, ma- cula nigra ante oculos, alis nigris, rectricibus inlermediis 4 nigris, lateralibus albis ; subtùs aurea ; crisso flavicante. » Puis il la figure pi. 12, f. 1. 11 en décrit une seconde espèce nouvelle sous le nom de Set. chrysogaster^ avec cette diagnose : « Set. supra colore linareae vîridis , pilei plumis basi aureis ; alis fuscis, viridi marginatis , subtùs lutea. » Dans le genre Mtjiodîoctes Audubon , il décrit les Myio, coro/ia^w5 Tschudi, et Mijio. tristriatus Tschudi, sans diagnose -, mais la première espèce est figurée pi. 14, f. 1, sous le nom de Myiodioctes tristriatus , et la description du Myio, tristriatus^ renvoie à tort à la pi. 12, f. 1, qui est celle du Setophaga melanocephala. Il y a erreur dans les deux indications. Dans le genre Hylophilus Tem., il décrit deux nouvelles espèces : la première, sous le nom de Hy. frontalis Tschudi , sans diagnose, mais elle est figurée pi. 13, f. i -, la seconde, sous le nom à^Hyl. o/w«cew5 Tschudi , égale- ment sans diagnose et aussi sans figure. Dans la famille Tanagridœ et dans le genre Procnias, Illig, 7'ersa Vieillot, après \e Pro. ter sine (Pro.ventralis)^ il indique le Procnias viridis Cabanis , Tanagra viridis Temm. col. 36, f. 3. Ce rapprochement nous paraît un peu hasardé, le petit r«?î^ara vert-jaunet, Ta. viridis de Tem- minck n'offrant rien dans son bec de l'ouverture énorme et de la forme de celui du Procné tersine. Dans la même famille des Tanagridœ .^ il forme le genre Procnopis Cabanis , avec la caractéristique. « Genus callospizae simile, sed habitu graciliore, rostro breviore, magis depresso , basi latiore, alis longioribus, cauda œquali vel sub-œquali, pedibus parvis, ptilosi molliore. » Puis il décrit le Procnopis atrocœrulea Tschudi, dont la diagnose est : ANALYSES d'oUVRAGKS NOUVEAUX. ^$0 « Proc. supra atra, oapite colloque viridi cairuleis, sincipile ma culji dilute suaminca nitente ; dorso iiigiTrimo, uropygio cîEruIeo, alis iiigris ex violaceo-ca'ruleo rnarginalis, tectricibus superiorihus caBFuleis resplendentibus, subtùs caerulea gutture cinereo lavato.» Il est figuré dans la pi. 13, f. 2. Il décrit encore le Procnopis argentea Ischudi^ avec cette diagnose : Proc. supra e caeruleo-cinerea ; splendore argentée, pileo niger- rimo ; alis nigris, e cœruleo cinereo limbatîs, subtùs nigra, gutture stramineo fusco , hypochondriis dorso concoloribus. » Et il le figure pi. 14, f. 2. Dans le genre Callospisa, G. R. Gray, répondant aux Aglaias de Swainson , il décrit, comme nouveaux : 1« Callospiza pulchra Tschudi , avec cette diagnose : « C. fronte aurantio , pileo , collo abdomineque luteis ptumis rostris basi et regione parotica nigerrimis, dorsi plumis nigerri- mis citreo marginatis, alis nigris ; gutture ex aurantio fusco; tergo uropygioque auralilibus, cauda nigerrima. » Il est figuré pi. 18, f. 2. Nota. Nous l'avions déjà nommé, en 1843, Bev., p. 290, Aglaia aurulenta ^ un an avant. 2*^ Callo. xanthocephala Tschudi, dont la diagnose est : «Cal. pileo aurantio , regione parotica citrea ; fronte, facie gu- laque nigris, auchenio nigro, dorso nigro e caeruleo-viridi macu- lato ; tergo, uropygio, Ihorace hypochondriisque viridi-glaucis, resplendentibus ; abdomine ex albido silaceo. » Il est figuré pi. 17, f. 2. S**. Call. calliparœa (Cab., Mus. de Berlin), sans dia- gnose ni figure. Dans le genre Tanagra proprement dit , les espèces nou- velles sont : « T. frugilegus Tschudi (figuré pi. 17, f. 1). T. supra oliva- cea , cnpite, collo , gutture et tectricibus cseruleis, rostri basi et regione ophthalmica nigris , alis atris cinereo-caeruleo marginatis j subtùs aurantio crisso laetiore, tibiis albis, » 240 REv. ET MAC. i)K ZOOLOGIE. {Mai 1849.) Nota. Cette espèce est la môme qui a été nommée Ta. Darwinii par Bonaparte, dans les Proceediny.^^ 18^7, p. 121; ce nom doit donc lui être conservé comme plus an- cien. Ta. analis Tchudi, avec cette diagnose : « Ta. supra viridi-cinerea, auchenio cœruleo lavato ; pilco arde- siaco, fronte, facie et regione parolica nigerrimis, ails atris viridi- cseruleo marginatis ; subtùs ex albido et helvola, gutture aurantio ; crisso ferrugineo. » Il est figuré pi. 18, f. 1. Dans le genre Ramphocelus , l'auteur cite notre Rampho. atro-sericeus Synops. av., p. 34, et d'Orb. Voy. p. 280, pi. 25,f. 1. Dans le genre Pyranga, il cite notre Pyr. hivitlata^ Lafr. Rev.z.ool., 1842, p. 70. Et dans le genre Tachyphonus^ notre T. flavinucha Synopsis av., p. 29, et d'Orb, Voy. p. 279, pi. 21, f. 1. Ici s'arrête ce que nous possédons du texte de. la Faune péruvienne. Nous avons bien le synopsis complet , mais il ne renferme que Tindication nominative des espèces et leur synonymie sans aucuns détails descriptifs. Aussitôt que nous aurons pu nous procurer la suite du texte, nous con- tinuerons d'en extraire, comme nous l'avons fait jusqu'ici, les diagnoses des espèces nouvelles. Nous allons simple- ment indiquer les observations que les figures et le cata- logue synoptique nous ont suggérées. Dans le synopsis, à V article Cissopis Vieillot, Bethylm Cuv., nous voyons indiqué Cissopis minor Tschudi, sans figure. Nous observerons que dans notre synopsis av, am., nous disions, p. 36, en 1837, qu'il ne fallait pas confondre cette espèce, rapportée de la Bolivie par M. d'Orbigny, avec une autre plus longue de cinq centimètres, 30 au lieu do 25, probablement de la Guyane, qui en différait en ce qu'elle n'avait que le bas du dos blanc; que ses grandes couvertures alairos élaiont bordées de cette couleur, tandis ANALYSES d'OUVRAGES NOUVEAUX. 241 que dans la petite espèce bolivienne ou péruvienne le dos presqu'en entier est blanc, et les couvertures alaires , noires , ne sont pas bordées mais terminées seulement par une tache blanche. Nous nous contentâmes alors de faire cette distinction sans donner un nom à l'espèce. Dans le genre Arremon , nous voyons cité comme espèce nouvelle Arremon frontalis Tschudi , Consp. av., n" 154, avec la figure sur la pi. 19 , f. 1 ; nous y reconnaissons sans le moindre doute l'espèce que nous avons nommée Arremon brunneiniicha^ Rev. zool.^ 1839, p. 97, et qui venait de Bogota. Le nom du docteur Tschudi ne datant que de 1844, et le nôtre de 1839, celui-ci doit naturellement être main- tenu. Dans la famille Fringillidœ et dans le genre Sicalis Boie, il indique comme nouvelle espèce le Sicalis chloris Cabanis, Mss., sans figure. Et dans le genre Phrygilus , le Phry . pleheimlschw^ï ^ qui est figuré pi. 19, f. 1. Cette espèce , voisine du Fringilla gayi Eyd. et Gervais, et de nos Emheriza atriceps, unicolor^ etc, paraît, d'après là figure, d'un gris cendré en dessus, gris-blanchâtre en dessous, et n'a que 12 cent, de longueur. Il cite encore le Phrygilus rusticus Cab., Tschudi, Fringilla rustica Licht., Mus. , Berol. Il n'y a pas de figure. Dans le genre Sporophila Cabanis , synonyme de Sper- mophila Swainson ^ plus ancien, il cite le Spo. luctuosus Cab., Tschudi, mais sans figure. Dans la famille Certhiadœ et dans le genre Cillurus Ca- banis, Tschudi, synonyme de Furnarius Less., Opetior- hynchus Kitletz, Uppucerthia à' Orh. et Lafr., Cinclodes G. B. Gray., ilindique le Cillurus pal liatus Tschudi, Consp. av.,n° 110, et le figure pi. 16, f. 2. D'après la figure , cet oiseau paraît avoir tout le dessus brunâtre, plus clair sur le cou et la coiffe, plus foncé sur le croupion, et passant au noir vers l'extrémité des ailes et sur la queue, dont le tiers apicial est blanc. On remarque, 2« SÉRIE. T. 1. Année 1849. 16 242 r.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Mai 1849. ) vers la moitié de Vaile et près de son bord externe , une bande courte de la même couleur^ le bec, légèrement arqué, et les pattes, sont noirs. Sa longueur totale est de 22 cent. Dans le genre Anabates, il cite les An, auritus Lichl. Mus., Berol., Tschudi, Consp. av. n'' 192. iïfow^aww5 Tschudi, figuré pi. 20, f. 1. Oc^ro/cemw5 Tschudi , id» pi. 20, f. 2. Et MelanorhynchusT&çhnài ^ figuré pi. 21, f. 1. Dans le genre Dendrocolaptes , il cite aussi comme nou- velles espèces les Dendr, Chunchotamhol&çhuài^ figuré pi. 22, f. 1. Et Validus Tschudi, id., pi. 21 , f. 2. Dans la famille TrQchUidœ et le sous-genre Lampornis, il cite les Trochilus chionog aster Tschudi , qui est le Tr. leu- cogaster de son Consp. av. et de la pi. 22, f. 2. Le Tr. insectivorus Tschudi, figuré pi. 23, f. 1. Et le Tr. o^ero Tschudi , même planche, f. 2. Dans la famille Bucconidœ et dans le genre Lypornix Wagl., il cite et figure comme nouveau le Lyp. ruficapilla Tschudi , pi. 24, f. 1 , qui paraît d'un brun roussâtre avec les ailes et la queue foncées, les côtés du cou, depuis l'œil , et quelques taches abdominales de couleur cendrée, et le dessus de la tête brun-roux. Sa longueur est de 14 centi- mètres. Dans le gQure Capiio Vieillot, il cite le Cap, senilis Pœp., Mus., Lips., ïe Cap, glauco-gularis Tschudi, figuré pi. 24, f. 2. Cette espèce, voisine de notre Micropogon hartlaubii, Rev, zooL, 1845, p. 180, paraît verte en dessus avec le dessus de la tête et du cou brun-roussâtre ; le front bleu, couleur qui enveloppe l'œil et occupe les côtés de la tête et du cou , ainsi que la gorge , et se termine en bas au-dessus de la poitrine par une bande rouge ; le bleu du front est bordé au-dessus des narines par du noir. Au- dessous de la bande rouge pectorale , tout l'espace occupé par la poitrine est vert, puis le ventre est jaune-clair, flam- ANALYSES d'OUVRAGES NOUVEAUX, 243 méché de vcrdàtre. Le bec est gris-jaunâtre. Longueur toi. 14 cent. 1/2. licite encore le Capito erythrocephalus Tschudi, mais sans figure. Dans la famille Picidœ et le genre Dryocopus Boie , le Picus hœmatogaster Tschudi, Consp. av., n" 248, et le figure pi. 25. Ce Beau pic, quî a 55 cent, de longueur, a le dessus de la tête^ du cou, le bas de la poitrine , le bas du dos et le croupion rouges, les côtés de la tête d'un ochracépàle, une étroite bande frontale, une plus large post-oculaire , la gorge , tout le devant du cou et le haut de la poitrine, une large bande au milieu du dos , les ailes et la queue noires. Le ventre et les plumes des jambes paraissent d'un brun sombre avec quelques stries transverses noires. Le bec paraît gris-noirâtre. Dans la famille Psitlacîdœ , il indique comme nouveaux, dans le genre Amazona Lesson , le Psittacus tumultuosus Tschudi, Consp. av., n*" 256, sans figure, et le Psittacus mercenarius Tschudi , qui est figuré pi. 27. 11 paraît vert-olive en dessus , vert-jaunâtre en dessous, avec une tache oblongue rouge vers le milieu de l'aile , les rémiges primaires noires, le bec de cette couleur, mais avec la base de la mandibule supérieure de couleur claire. Sa longueur est de 51 cent. 1/2. Dans le genre Conurus , il indique les Conurus frontalus Cab., Mss., Sitophaga Tschudi, consp. av., n" 260, sans figure ; mais il figure , planche 26 , les Conurus rupicola Tschudi nM, et Mitratus Tschudi n» 2. Le premier, qui est long de 27 cent., est vert dessus et dessous , avec une bande rouge sur le fouet de l'aile ^ tout le cou et la poitrine paraissent d'une teinte claire ochreuse , avec le dessous de la queue gris-noiràtrè. Le bec est gris, jaunâtre sur ses bords. Le second, le Mitratus Tschudi , qui a 55 cent, de longueur, est tout vert, avec le dessous vert-jaunâtre et le dessous de la queue glacé de jaune; un bandeau rouge couvre le devant de la tête de- puis le front jusqu'au vertex ; il enveloppe les yeux et les oreilles^ 214 REV. KT MAC. DE ZOOLOGIE. {Mai 18^«9.) et se termine en pointe de chaqne côié du cou; le bec, qui est très-robuste, et les pattes sont d'un jaune clair. Quelques plumes rouges apparaissent çà et là sur la gorge et le devant du cou. Dans la famille Columbidœ et dans le sous-genre Turlur^ il indique la Columba meloda Tschudi, et la figure pi. 29. Cette colombe, qui a 53 cent, de longueur, paraît d'une nuance un peu terreuse ou couleur de fumée en dessus, plus pâle sur les côtés et le devant du cou et sur la poitrine, avec le bas du dos et le croupion violet ardoisé ; elle est surtout remarquable p;4r un large espace nu de couleur bleue autour de l'oeil, au-dessous; sur la joue est une petite tache noire ; les ailes, qui sont couleur de fu- mée, sont bordées de blanc depuis leur pli extérieurement, et leurs rémiges le sont aussi de la même nuance. La queue estnoire- ardoisee , terminée de blanc , avec les deux rectrices moyennes de la couleur du dos. Le ventre paraît mélangé de cendré et de cou- leur de fumée claire , et le bas-ventre et les jambes sont blancs. Les pattes sont rouges, et le bec noir. Dans le sous-genre Cham,œpelia Swainson, il indique Cham. ^md/iv Tschudi, Wicgm., Brch., 1843, 1, p. 385, 3, et la figure, pi. 30, perchée sur un épi de maïs, comme in- dication probablement de sa nourriture. Cette espèce , que nous possédions depuis longtemps, et qui a 16 cent. 1/2 de longueur, est, en dessus, couleur de fumée, avec la tête , la gorge et le devant du cou cendrés ; la poitrine , d'une teinte vineuse, passant à fochracé clair sur le ventre et l'anus. On remarque, vers le haut de l'aile, une bande oblique rouge pur- purin , et plus bas quelques grosses taches bleu foncé. Les rémiges et les rectrices sont noires ; les deux rectrices médianes sont cou- leur de fumée. Les pattes sont roiigeâtres , et le bec, noir à son extrémité, est jaune à sa base. Dans le S. G. Starnœnas Bonap., il indique le Starnœnas frenata Tschudi , et le figure pi. 28. Il est, en dessus et sur les petites couvertures alaires, d'un vio- let ardoisé. Les côtés delà tête, autour des yeux, sont d'un ochracé pâle qui est bordé en bas par un trait noir partant de l'ouverture du bec, et derrière l'œil par m\ autre trait peu marqué. Tout le dessous est un mélange de gris-blenàiic et d'ocliracé ; mais la gorge ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 245 et le devant du cou sont blancs, les ailes et leurs couvertures, sauf les petites , sont d'un brun foncé. Les pattes , à tarses et doigts allongés, comme chez les Colombigallines , sont d'un rouge foncé. Sa longueur est de 50 cent. Il indique encore \e Starnœnas melancholica Tschudi, Consp. av., n» 270 , mais sans en donner de figure. Dans la famille Thinocoridœ et dans le genre Thinocorus^ il indique le Thinœoms ingœ Tschudi, Wiegm., Arch., 1843, 1, p. 387, 8, mais sans description. Dans le genre Odontophorus Vieillot, il indique VOdont, pachyrhynchus Tschudi, Consp. av., n° 274, sans figure, QiVOd. speciosus Tschudi, dont il donne la figure pi. 33. Cette espèce paraît d'un brun noirâtre en dessus, finement ver- miculé de noir. De chaque côié de la tête s'étend, depuis la na- rine jusqu'à la nuque, une large bande pointillée de blanc qui en- veloppe l'œil; elle semble se continuer sur le dessus du cou et le haut du dos par des lignes blanches interrompues. On remarque, sur les couvertures supérieures des ailes, quelques taches angu- leuses de la même couleur. Une large cravate noire couvre la gorge et s'étend jusqu'aux yeux, où elle borde la bande pointillée de blanc; tout le dessous, depuis la cravate, est brun-roux, couleur que prend la nuance plus obscure du dos sur les jambes et le bas de l'abdomen , qui sont striés irrégulièrement de noir ; les pattes et le bec , qui paraît très-élevé et très-fort , sont noirs. Nous avons été étonnés de ne pas trouver celle espèce figurée dans la Monographie des Odontophorinées de M. Gould. Dans le genre Crypturus , il indique comme nouveaux les Cryp. atrocapillus Tschudi, Consp. av., 281 , et le Crypt, Kleei Tschudi, Wiegm., Arch., 1843, 1, p. 387, 9, et le figure pi 32. Il paraît d'un brun couleur de fumée en dessus, vermiculé et strié de noir et gris cendré en dessous, plus clair sur la gorge et le cou , finement vermiculé de noirâtre sur l'abdomen et les jam- bse. Les pattes sont noires et le bec gris en dessus, jaunâtre en dessous. Sa longueur est de 53 cent. Dans le genre Pénélope et le sous-genrc Ortalidœ Mcrr. , 246 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mai 1849.) il indique le Pen. adspersa Tschudi, Wiegm., Arch., 1843, 1, p. 386, 7, et le Pénélope rufiventris Tschudi, Wiegm., Arch., 1833, 1, p. 386, 6. Il le figure pi. 31. Il paraît d'un brun noirâtre en dessus^ plus clair sur la tète et le cou ; tout le dessous , depuis le bas du cou , est brun roux. Les pattes sont d'un roux briqueté , il est légèrement huppé ; au-dessus et au-dessous des yeux sont des parties nues et rouges. Dans Tordre des Grallatores et dans le genre Mdic- nemus, il indique l^JEd. superciliaris Tschudi, Wiegm,, Arch., 1843, 1, p. 387, 11. Si cette espèce est , comme nous le présumons , la même que celle de Colombie décrite par M. Lherminier sous le nom d'jEdicnemus vocifer (Lherm.) dans le Magasin de zoologie, en 1837, et par M. Swainson, sous celui d'Md. americanus, dans sa classification part. 6, 1838, le nom de Superciliaris ne pourrait être adopté, vu qu'il serait plus nouveau de six ans que celui de M. Lhermi- nier. Dans le genre Charadrius, il indique le Char, resplen- UVF.LLES. j 269 mille qu'on aurait pu les compter, mais par millions. Les forêts situées dans les communes deGarbourg, Hildehouse, Trois-Maisons , Saint-Louis , avaient été entièrement dé- vastées. Dans les cantons de Saverne et de Sarrebourg, quelques forêts avaient été également atteintes, et on n^é- valuepas à moins de 1,500 hectares la superficie des bois ravagés. Partout où les chenilles du pucUbunda ont passé, elles ont complètement dépouillé les arbres de leurs feuilles, en sorte que certains versants des montagnes présentent aujourd'hui l'aspect qu'ont ordinairement les arbres à la fin de l'hiver. On gardera longtemps le souvenir, dans les campagnes , des désastres causés par les Chenilles de la Ré- publique , nom que les paysans lorrains ont donné aux chenilles du Bombyx pudibunda^ à cause des trois cou- leurs bien distinctes que présentent leurs différentes va- riétés. Il faut se hâter d'ajouter que ces chenilles, aujourd'hui, ont presque entièrement disparu. Beaucoup d'entre elles ont péri faute de nourriture et n'ont pas occasionné la peste , comme le craignaient les habitants : les autres se sont mé- tamorphosées, et ont perdu , en changeant de forme , tout pouvoir de nuire. Les chenilles dont la Société entomologique croit devoir signaler à M. le ministre de l'agriculture l'apparition, cette année, dans des proportions insolites, n'appartiennent pas à la même espèce que celles dont il vient d'être fait mention , et ont d'ailleurs des mœurs fort différentes. Elles donnent aussi naissance à un Lépidoptère de la famille des Bombyx, le Chrysorrhœa\ mais au lieu de dépouiller les arbres de leurs feuilles à la fin de l'automne, à une époque où cette parure de la nature doit bientôt disparaître em- portée par les premiers vents du nord qui souffleront avec un peu de force, les chenilles dnChrysorrhœa exerceront leurs ravages au primptemps, ravages bien plus redou- tables , car elles dévoreront les bourgeons dès leur nais- sance, et détruireront ainsi , si .'on n'y remédie, non-seule- 270 RRV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mai 1849.) ment les feuilles, mais les fleurs, et par suite les fruits. C'est principalement, en effet, sur les arbres fruitiers, tels que poiriers, pommiers, pruniers, cerisiers, etc., qu'on remarque en plus grand nombre dans les vergers ces paquets ou amas de matière soyeuse fixés aux sommités des branches dont les feuilles sont déjà tombées. Les haies d'aubépines et de prunelliers en sont couvertes dans cer- taines localités. Sur les promenades, les ormes sont princi- palement attaqués. Enfin, parmi les arbres forestiers, les chênes notamment présentent, dans quelques forêts , telles que celles de Chantilly et du Lys, un aspect qui, de loin, et parles premiers rayons du soleil, pourrait, jusqu'à un certain point, être comparé à un effet de neige. Ces paquets de soie, dont le volume égale la grosseur du poing, sont autant de nids de chenilles. Chaque nid ren- ferme plusieurs centaines de larves qui ne mangent déjà pluS;, et qui supporteront facilement les froids les plus rigou- reux, protégées, comme elles le sont, par l'abri que leur instinct merveilleux leur a fait se créer pour passer dans l'engourdissement la saison d'hiver. Les premiers rayons du soleil les font sortir au printemps de leur asile; elles le quittent alors peu à peu , à mesure que la température se radoucit ; puis elles finissent par se disperser et se répandre partout avec un appétit proportionné au long jeûne qu'elles ont supporté. La chenille du Bombyx chnjsorrhœa est commune tous les ans en France : elle est polyphage , et lorsqu'à cette circonstance viennent se joindre des conditions favorables dans l'état atmosphérique qui exerce une si grande influence sur la propagation des insectes, on comprend comment il se fait que cette espèce se multiplie , certaines années , beau- coup plus abondamment que d'habitude. Le fait signalé en 1848 aux environs de Phalsbourg n'est pas sans antécédents. On a déjà vu en France de véritables invasions de chenilles venir causer les plus grands ravages et apporter la disette dans les pays où elles passaient -, mais MÉLANGES EE NOUVELLES. 271 si , dans les temps d'ignorance , on ne connaissait à de tels maux d'autres remèdes que le^ prières publiques, les pro- cessions, voire môme les excommunications, les progrès de la science entomologique, et l'étude attentive des in- sectes , de leurs mœurs , de leurs instincts, nous ont appris déjà à nous débarrasser d'une partie de ces hôtes incom- modes. Le retour de tels fléaux, qui venaient si fréquem- ment au moyen-âge affliger l'agriculture , deviendra heu- reusement de plus en plus rare. Les mœurs aujourd'hui bien connues de la chenille du Bombyx chrysorrhœa rendent très-facile la destruction de cette espèce. On a si bien compris la nécessité de ne pas la laisser se propager outre mesure, que l'échenillage a été introduit dans nos codes, et que celui qui refuserait ou négligerait de se soumettre aux dispositions prescrites à ce sujet par la loi ou les règlements, se trouverait passible d^une amende, aux termes de l'article 471 du Code pénal L'échenillage atteint donc à coup sûr, quand il est bien fait, l'espèce de chenilles qui s'est propagée, cette année, plus abondamment que de coutume , dans un grand nombre de localités. Ainsi les agriculteurs ont surtout intérêt à écheniller, cet hiver, leurs arbres avec le plus grand soin. En brûlant, avant que les chenilles n'en soient sorties , les nids qui leur servent d'asile jusqu'au printemps , ils les dé- truiront toutes, et préserveront par là leurs arbres des dégâts dont ils sont menacés. La Société entomologique , dans sa vive sollicitude pour tout ce qui intéresse le sort de l'agriculture, a donc cru devoir avertir M. le ministre de l'agriculture du danger que courraient principalement les habitants de nos cam- pagnes, danger qu'il serait facile de prévenir en faisant opérer cette année réchenillage plus tôt et plus rigoureu- sement que d'habitude. Les membres de la commission , Signés : Bellier DE LA Chavignerie, rapportcur j Uouzet, com- missaire ^ Am\ot , E. Desmarest , L. Buqcet , Doug, membres du bureau. 272 nRV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Mu? 1849.) A la suite de ce rapport, et comme confirmation de ce qu'il contient, M. Guérin-Méneville dit qu'en rentrant à Paris, après avoir rempli pour cette année la mission qui lui a été confiée par M. le ministre de l'agriculture et du commerce, à l'effet d'étudier les maladies des oliviers, des orangers , des mûriers et des vers à soie , il a observé, dans toute la région tempérée et centrale de la France , depuis Grenoble jusqu'à Paris, que les buissons qui bordent les routes et les propriétés sont couverts de bourses de soie blanche contenant un grand nombre de jeunes chenilles du Bomhtjx chnjsorrhœa. M. Guérin-Méneville se proposait de signaler ce fait à l'administration et à l'attention des agri- culteurs, et il pense, comme la Société, que si l'éche- nillage n'est pas pratiqué sévèrement dans toutes les loca- lités qu'il a traversées, les chenilles causeront certainement de grands désastres parmi les arbres fruitiers et forestiers l'année prochaine. M. Pilate annonce que les mêmes chenilles sont aussi fort abondantes dans le département du Nord, particulièrement aux environs de Lille, où il a été le plus à même de les re- marquer. Après ces communications , le rapport présenté à la Société est adopté , et il est décidé qu'il en sera adressé un exemplaire, 1** à M. le ministre de l'agriculture et du commerce , et 2" à M. le ministre de l'instruction pu- blique. Nota, MM. les ministres de Tinstruction publique et de l'a- griculture et du commerce ont accusé réception de ce do- cument les 14 et 24 novembre 1848. Dans sa lettre, M. le ministre de l'agriculture annonce qu'il a adressé une cir- culaire aux préfets pour leur recommander l'exécution des mesures législatives prescrites pour la destruction des che- niles et autres insectes nuisiblesà l'agriculture. Jù't). ('/ Méi(;u/e Zooloi/ie, /(^4alalogue descriptif des insectes trouvés dans nue partie du monde inexplorée, on peut le dire, jusqu'à ce jour. 278 UEV, ET MAC. DE ZOOLOGIE. {JîiÙl 1849. L'Australie, les Philippines, la Tasmanie, la Nouvelle- Zélande ont vu leurs productions entomologiques devenir le sujet de nombreux travaux ^ seules , les îles de la Poly- nésie, parcourues cependant à plusieurs reprises par des expéditions scientifiques , sont restées presque vierges, et je viens aujourd'hui poser le premier jalon de leur histoire entomologique , en décrivant leurs Coléoptères. Il est évident que le nombre des espèces ici décrites doit être encore loin de la réalité, car je n'ai rien vu des îles Po- motou, Mitchell, Rotouma, ni du groupe placé entre Taïti et Tonga, presque rien des grandes îles d'Hamoa. Les îles Sandwich , qui renferment la plus grande terre de la Poly- nésie, ont fourni un très-faible contingent ^ mais le travail que j'offre aux entomologistes pourra servir de point de repère, car j'aurai soin de noter les espèces polynésiennes que je trouverai décrites dans les auteurs : en outre, je SUIS porté à croire que l'on restera longtemps avant d'y ajouter un certain nombre d'espèces nouvelles : il a fallu que M. Vesco consacrât plusieurs années à ses recherches pour pouvoir réunir un peu plus d'une centaine d'espèces, tant ces terres insulaires sont infécondes sous le rapport de la multiplication des insectes , non-seulement comme es- pèces, mais aussi comme individus. En général, les Coléoptères delà Polynésie offrent un faciès peu équatorial ; quoique vivant sous un ciel ardent, au milietl d'une végétation luxuriante et toujours active , leurs couleurs sont tristes , et leurs corps ne nous montrent pas ces grandes dimensions, ces accidents si variés de formes, ces nuances métalliques que nous admirons dans les Coléoptères de Guinée et des Indes-Orientales : un Bu- prestide d'assez grande taille , Chrysodema Tmjauti , vient presque seul représenter sa tribu, si nombreuse à la Nou- velle-Hollande et à la Nouvelle-Guinée -, les Chrysomélines sont réduites à deux ou trois chétives espèces. A Taïti , où la température est très-variée à cause des hautes montagnes , où de nombreux cours d'eau entre- TUA VAUX INÉDITS. 279 tiennent la Iraicheur, les espèces sont plus variées, les in- dividus plus multipliés; on y rencontre des Carabiques, des Brachélytres -, les îles Sandwich, situées au nord de réquateur, à la même distance que Taïti au sud, offrent à peu près les mêmes insectes en très-petite quantité. A Tonga-Tabou, terre plate, sablonneuse, où l'eau est rare à la surface du sol , les Carabiques et les Staphylins disparaissent; par compensation les Hétéromères appa- raissent plus nombreux, et quelques genres indiquent, comme les végétaux, l'approche de la Mélanésie et de l'Asie. Il en est de même pour les îles WaUis , dont les productions sont presque identiques avec celles de Tonga : dans cette partie occidentale , on commence à retrouver des couleurs métalliques , des types génériques inconnus à la partie orientale, comme lesAmarygmus^ Olisthœna, Mal- lodon , etc , mais il reste encore trop de points de contact entre ces deux zones pour qu'on puisse nettement les sé- parer. La division des races humaines qui peuplent les îlots de rOcéan-Pacifique concorde d'une manière heureuse avec la marche des productions végétales et entomologiques, en faisant toutefois une exception pour la Nouvelle-Zélande, dont les habitants se rattachent à la grande famille polyné- sienne, avec de notables différences, il est vrai, mais dont les productions, soit végétales, soit zoologiques, sont absolument distinctes et locales, et se rapprochent plutôt de celles de la Nouvelle-Hollande et de la Tasmanie. La Polynésie, qui jalonne l'immense étendue de mers comprise entre l'Amérique , les îles Carolines , la Mélanésie et la Nouvelle-Zélande , est une de ces localités indécises dont la Faune semble avoir donné asile aux espèces de con- tinents voisins , soit en les conservant dans leur identité spécifique , soit en les modifiant; sans parler de ces espèces cosmopolites, comme Bermestes , Corynetes, Margus , . Heterophaga, Calandra oryzœ et granaria^ que la navi- gation et le commerce ont portées dans toutes les parties dû globe; nous trouvons des espèces propres à rAmérique, à 280 i.fcv. ET MAC. i>E ZOOLOGIE. [Juin 1849.) Manille , ù TAustralie , à la Nouvelle-Zélande ^ inuis on est vsurpris du peu d'affinités qui existent avec la Faune de ce dernier pays. Voici un aperçu des espèces que la Polynésie a empruntées : Amérique boréale. — dylns erythrocephalus , Pty- ckodes vittatus var. Amérique Méridionale. — Lagocheirus araneiformis , Steirasioma stellio^ Brenlus bidentatus^ Tarsostenus uni- vittatus. Manille. — Chlœnius giittatus , Hesperophancs tuzo- nicus, Figuhis fissicollis. Nouvelle-Hollande. — Slaphylinus erytliroccphatus , Oopsis nutator, Amarygmus hydrophiloides^ Apate pu- silla^ Nacerdes hivittata. Nouvelle-Zélande. — Staphylinus crtjthrocephalus , Dendrophagus suturalis. Indes-Oricnlales. — ' Hesperophanes lusenicus , Apale religiosa , Eiirythyrea scutellaris , Plochmius Bonjitsii. Pour se rendre compte de l'importance relative de la Faune polynésienne ^ on se rappellera qu'Erichson , dans sa Faune de Van-Diénien , décrit 204 espèces , et M. Adam White , dans sa Faune de la Nouvelle-Zélande ^ 186 \ j'en énumère environ 140. Aux insecies recueillis par M. Vesco , jai pu joindre quelques espèces envoyées à M. Deyrolle par M. Pradier, officier de marine. M. Guérin-Méneville m'a aussi commu- niqué un petit nombre d'individus recueillis par M. Le Guillou àVavao, Hamoa et Nouka-Hiva. Enfin j'ai trouvé, dans la collection du Muséum , des Coléoptères récoltés aux îles Tonga et Wallis par MM. Arnoux et Latour , et qui m'ont été communiqués par M. Milne-Edwards , avec sa bienveillance habituelle. C.\RABIQCES. 1. PloclUonus Bonjllsliyl)^'].^ Sp. Il, p. 251. Cette espèce cosmopolite, «luc le commerce a naturalisée dans le midi THAVAUX INÉDITS. 281 fjc la France, se retrouve aussi à Tnïti. Uare^ lulbile le littoral, sous les pierres, au pied des arbres, entre les ra- cines du Gardénia florida ( Uubiacée) \ vole le soir, et pé- nètre dans les appartements éclairés : de juin eu septembre. — M. Vesco. 2. P. Pradieri. — Long. 9 millim-, larg. 3 mill. 1/2. Bruuneo-rufescens , prothorace lateribus rotundatis, poslice constriclo, elyu'is puncfatissimis, tenuiler striatis , pedibus abdo- iniiustpie disco ferc testaceis. D'un brun rougeàtre peu foncé ^ tête un peu rugueuse en avant des yeux, avec une ligne enfoncée obsolète entre eux-, corselet un peu moins large au milieu que les élylres à leur base, pins large que long ; côtés fortemeut arrondis, se rétrécissant assez fortement en arrière; au milieu, une ligne enfoncée avec quelques points; angles postérieurs obliquement tronqués; une dépression bien marquée ac- compagne les bords latéraux , qui sont relevés et fortement ponctués. Elytres à épaules très-arrondics; densément ponctuées, avec des stries à peine marquées, tronquées en arrière, mais non sinuées. Dessous du corps plus foncé; pattes et disque de l'abdomen plus pâles. — Taïti , avec le précédent. MM. Pradier et Vesco. Cette espèce, qu'il est impossible de confondre avec la précédente , doit être très-voisine du PL auslralisEnd\^.^Yn.^ Diem.,Arch., Wiegm., 1842, 124; mais ce dernier a le corselet plus étroit et les élytres ob- solètement ponctuées. 3. Lebia bemhidioïdes. — Long, un peu plus de 5 mill. ; larg. 2 mill. Supra metallico-viridis, nitida, prothorace medio linealo;ely- tris obsoletissime slriaiis : subtus metallico-nigra. En dessus d'un vert métallique brillant; tête unie; une très-petite impression sur l'épistome; corselet en cœur lar- gement tronqué; au milieu, une ligne enfoncée; à cluuiue angle postérieur, une petite impression jointe par une 282 KEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Julu 1849.) faible dépression; en avant et en arrière, des rides trans- versales assez visibles. Elytres plus larges à leur base que le corselet; épaules arrondies ; bords latéraux légèrement arrondis ; extrémité tronquée obliquement et subsinuée : on voit des vestiges de stries très-obsolètes et assez distantes l'une de l'autre. Dessous et pattes d'un noir métallique. — Taïti, M. Pradier. Cet insecte offre l'aspect du Lamprias rujiceps, M. Leay , pour lequel Eschscboltz ( Kotzëb. Reise um die Welt ) a fondé» le genre Loxocrepis ; mais le caractère remarquable tiré des tarses ( Tarsorum articulo penultimo uno latere producto ) ne se retrouve pas dans notre insecte. 4. Chlœnius guttatus Esch., Kotzeb., Reise um die Welt, p. 26, pi. 25, f. 8. —-Long. 12 mill.-, larg. 8 mill. Niger, antennis, palpis pedibusque flavis, genubus nigris; ca- pite nitide œneo, antice-biimpresso ; prothorace fortiter punctato, lateribus rotundatis; scutello triangulari; elytris prothorace vix duplo latioribus, punctato-striatis, interstitiis punctatis, posfice interdùm flavosignatis. Tête finement ponctuée , presque lisse entre les yeux , plus fortement ponctuée en arrière ; yeux très-saillants de chaque côté , à la base des antennes ; une impression lon- gitudinale; couleur cuivreuse assez brillante ; palpes tes- tacés; antennes aussi longues que la moitié du corps, bru- nâtres , plus claires à l'extrémité , les trois premiers articles jaunes. Corselet légèrement arrondi en avant et sur les côtés , aussi large que long, à peine plus large que les yeux ; angles postérieurs un peu arrondis : bord postérieur légèrement sinué ; couvert d'une ponctuation forte, un peu confluente, ce qui lui donne un aspect rugueux; au milieu, une ligne enfoncée n'atteignant pas les bords; à chaque angle pos- térieur une impression bien marquée : couleur d'un noirâtre un peu métallique; sur les côtes, une teinte très-étroite de bleu ou de vert métallique Ecusson triangulaire , pointu , lisse et brillant. TRAVAUX INÉDITS. 283 Klytrcs ayant en largeur deux fois celle de la base du cor- selet, trois fois aussi longues que le corselet^ épaules ar- rondies-, sur chaque élytre, huit stries bien marquées, ponctuées, sans compter une strie scutellaire très-courte; les intervalles sont planes et densément ponctués; couleur d'un brun noir, sans reflet métallique: quelquefois entre les cinquième et sixième stries, en arrière, une très-petite tache jaune. Chez la femelle, tes élytres sont un peu plus larges. Dessous d'un noir brillant à reflet bleuâtre. Pattes jaunes, genoux et partie interne des tibias brunâtres; tarses mé- langés de jaune et de brunâtre ; ceux des mâles sont très- poilus. — Rare ; habite sous les pierres, dans les vallons élevés et humides , au bord des torrents; pris quelquefois le soir, volant près des lieux habités de la plage. De février en mai. — Taïti., M. Vesco. Ces individus pris à Taïti se rapportent parfaitement à la description d'Eschscholtz ; seulement l'individu pris à Manille, qu'il a décrit et figuré, offrait quatre petites taches jaunes en arrière. 5. Anchomemus anachoreta. — Long. 12, 14 mill.; larg. 6 à 5 mill. 1/2. Brunneus , aut rufo brunneus , metallicus , antennis dimidiam corporis parfem aeqiiatibus; prothorace marginato, posiice an- gustato, elytris fortiter strialis , striis impunctatis. D'un brun souvent rougeâtre , métallique ; tête ayant de chaque côté, à la base des antennes, une impression assez large ; antennes aussi longues que la 1/2 du corps. Corselet fortement relevé sur les côtes, surtout aux anglespostérieurs, qui sont coupés obliquement; au miheu, une ligne en- foncée, surface finement ridée en travers. Ecusson en triangle arrondi sur les bords , mais pointu, lisse. Elytres ayant en largeur deux fois celle du corselet, à épaules ar- rondies, presques droites sur les bords, sinuées avant l'extrémité, qui est arrondie; à stries imponctuées, en- foncées; intervalles subconvexes; un point au commen- 284 i;ev. et mag. dk zooLOGiii. {Juin \S4d. } cernent de la 3" strie, en parlant de la suture^ un aiilrc avant l'extrémité de la 2^ strie : ces points sont à peine vi- sibles, et disparaissent souvent. Dessous du corps, pattes, antennes et bouche rougeâtres. Habite exclusivement les vallons très-humides, à 900 mètres environ de hauteur, sous les pierres, au bord des torrents j assez commun dans une seule vallée. D'avril en juillet. — Taïti, M. Vesco. 6 A. ereiJiiia. — Long. 11 mill. ^ larg. 4 mill. Brunneus, metallicus, prothorace capitequc rufescenlibus an- tennis dimidio corpore paulo longioribus, prothorace margitialo, poslice sensim angustiore, ely tris forti ter striatis sUiis iin[»unc- talis. D'un brun métallique ; tête et corselet rougeâtres; tête marquée, entre les antennes, d^une ligne enfoncée trans- verse, aboutissant de chaque côté à une impression longilu- dinale irrégulière : entre les yeux, un point enfoncé al- longé; antennes un peu plus longues que la mî)itié du corps. Corselet relevé sur les côtés, notablement rétréci en arrière; angles postérieurs tronqués obliquement, presque arrondis-, de chaque côté, en arrière , une forte impression , diminuant en avant ; au milieu , une ligne enfoncée -, drs rides transversales à peine visibles. Elytres à épaules ar- rondies , presque droites sur les bords , faiblement sinuécs avant l'extrémité, qui est presque tronquée-, à stries im- poncluées bien enfoncées-, intervalles convexes, s'apla- nissant dansle tiers postérieur; la 2^ strie quelquefois bi- ponctuée. Dessous du corps rougcàtre, brillant; pattes, bouche , antennes plus claires. Très-commun au bord des ruisseaux, dans les vallons très-élevés; n'a jamais été rencontré, non plus que le pré- cédent et le suivant, dans les parties basses de File; paraît vivre en sociéié avec le suivant. M. Vesco. 7. .4. monticola. — Long. 10, 12 mill; larg. 4 à 4 mill. 1/2. • Brumieus, capite prodioraceque ruli^, subuilidus [uoilioiace tp.aVacx iNî^:nits. 285 j)anim an^usfalô, mnrgiiiato , elyfroriim slriis pnrnm improssis, poslire minus, seounda stria bipuiK^tafa, tertia impunctata. Un peu déprimé-, élytres d'un brun presque mat. Cor- selet et tête rougeûlres , plus brillants. Tôte ayant une faible impression sur la base des antennes, qui atteignent la moitié du corps. Corselet rétréci en arrière, légèrement rebordé sur les côtés; angles postérieurs tronqués obli- quement-, ligne médiane peu enfoncée; des rides trans- verscs fines; en arrière, de chaque côté, une fossette ne se prolongeant guère en avant. Elytres plus larges que deux fois le corselet, à épaules arrondies, mais marquées; bords droits, très-faiblement sinués avant Pextrémité , qui est tronquée; à stries peu enfoncées, intervalles planes , surtout en arrière, où les stries paraissent moins marquées; cons- tamment sur la T strie un point avant l'extrémité et un autre avant le milieu; un point au commencement de la3«. Dessous, pattes et antennes d'un testacé rougeûtre. Mêmes localités. M. Vesco. Ces trois espèces ont une grande affinité entre elles : la première est la plus grande; la seconde lui ressemble beaucoup, pour la forme et la couleur, mais le corselet est un peu plus rétréci ; les antennes sont un peu plus longues et les intervalles des stries sont plus relevées en avant, mais s'aplanissent en arrière ; la troi.sième espèce n'a pas l'éclat métallique des premières ; les élytres semblent un peu déprimées; le corselet est faiblement rétréci, faiblement refoulé; les intervalles des stries sont planes; les 2^ et 3* stries ont toujours trois points enfoncés; les élytres .sont aussi proportionnellement plus longues que dans la deuxiè- me^[)èce. 8. Aiichomenus corrusciis , Erichs., Meyen's Reise um die Erde, Act. Acad. Cœs. — Leop. XVI, 1834, suppl., p. 223 — Long. 4 lignes. Supra obscure viridi-œncus, jiiiidus, ihorare rordilo, posticc puuclato ; l'iytris ovalis, foriiter siriatis, slriis basi punctatis; an* lonunrum bacécs. — Taili , M. P radier. — Ressemble à la B. obliqua^ dont elle ditïèrn par la taille plus petite , le corselet plus carré et la ponc- tuation plus fine, les élytres plus courtes et différemment colorées. 14. Placusa scapularis. — Long. 2 milL i/2. Depressiuscula, testacea, antennis apice sensim incrassatis, pi- ceis , basi testaceis, elytris punctulatis, prolhorace latioiibus, bruniieis, humeris testaceis, abd.omine apice bruiineo. Légèrement déprimée-, d'un testacé un peu soyeux. An- tennes très-épaisses à l'extrémité, brunes^ les deux pre- miers arlicles testacés , très-finement ponctués. Corselet transversal -, angles antérieurs et postérieurs largement ar- rondis, plus foncé sur le disque. Elytres plus larges que le corselet, un peu plus fortement ponctuées; angles externes terminaux arrondis; brunes, avec une tache bumérale tes- tacée. Abdomen plus luisant que le reste du corps , ayant les deux avant-derniers segments bruns, le dernier testacé. — Taïti, sous les écorces d'arbres; toute l'année. M. Vesco. 15. Slaphylinusery'Jirocephalus, Cette espèce, commune à la Nouvelle-Hollande <3t à la Nouvelle-Zélande, se re- trouve à Taïti, dans les grandes coquilles en putréfaction, dans les cadavres de porcs et sous les bouses de bœ«fs ; de décembre en juin. M. Vesco. 16. Philonthus nauticus. -— Long. 8 mill. Nig*>r, fere opacus, capife quadrato et prolhorace postice angiis- îato, profunde et dense punctaiis, linea média lœvi, scufello et ely* tris cinereo-pubescentibus. D'un noir presque opaque. Tête presque carrée , avec les angles postérieurs arrondis, fortement et densément ponc- tuée, avec une ligne médiane lisse. Epislômc lisse. An- tennes atteignant les épaules, d'un brun foncé opaque; base du deuxième article et dernier article ferrugineux, troisième article un peu plus long que le second ; qua- trième et cinquième obconiques. un peu pluslontîs que les THAVAUV IXKDITS. 5S9 anfrcs, qui sont presque globuleux , le dernier échancré à l'extrémité. Corselet un peu plus étroit en avant que la tête, se rétrécissant notablement en arrière, fortement et dcnsément ponctué ; au milieu , une ligne élevée lisse et luisante; couvert, ainsi que la tôte, d'un duvet noirâtre, avec quelques grands poils épars. Ecusson assez grand, en triangle allongé, couvert, comme les ély très, d'une pu- bescence cendrée. Elytres plus larges que le corselet, une fois et demie aussi longues, un peu élargies à Textrémité, qui est presque arrondie^ finement ponctuées, comme récusson. Abdomen très-finement ponctué, assez brillant, mais couvert d'une pubescence cendrée. Dessous de Pab- domen et pattes rougeâtrcs. Ce Phllonthus appartient à la 8" division. — Au bord de la mer, sous les débris des végétaux ou de madrépores en putréfaction j toute Tannée. — Taïti. , M. Vesco. 17. P. corallicola. — Long. 4 mill. 1/2. Niger, opacus, capite thoraceque subnilidis, capite sparsim punc- lalo, prothorace lateribus punctatis, capite paulo angustiore, ely- li is abdoiuiueque leuuiler puijctulalis, griseo-pubescenlibus. Allongé, d'un brun noir opaque, assez brillant sur la tète et le corselet. Tête assez fortement ponctuée sur les côu'.«^. ^presque lisse au milieu, presque carrée , avec les angles postérieurs arrondis. Antennes plus longues que la l(Me et le corselet , d'un brun rougeâtre , le premier article aussi long que les trois suivants, qui sont subégaux : le der- nier tronque obliquement. Corselet un peu plus étroit que la têle, insensiblement rétréci en arrière^ angles antérieurs marqués, mais arrondis. Les deux séries dorsales de points sont formées par une vingtaine de points, et séparées par une large bande lisse; les côtés sont très-ponctués-, il y a en avant un espace lisse entre les séries dorsales et les points laléraux, couvert, comme la tête, de4)oils soyeux jaunes, assez longs, mais très-clairsemés. Ecusson i^n triangle allongé, (inement ponctué comme les élyln-s; celles-ci un pou plus longn<'s que le corselet , et couvertes, a*" SKRiE. T. 1. Aniue is,y. 19 290 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Juin 1849.) ainsi que l'écusson, d'une pubescence cendrée, serrée^ suture élevée, rougeâtrc. — Avec le précédent. M. Vesco. — Ce Philonthus appartient à la 7® divivion. 18. P. varians Payk. Cette espèce, répandue en Europe, au Cap de Bonne-Espérance , dans les Antilles, se retrouve aussi à Taïti avec les précédents.' M. Vesco. 19. Sunius hrunniceps. — Long. 3 mill. 1/3. i^epressiusculus, elongatus, parallelus, testaceus, capite abdomi- neque brunneis, elytris punctulatls, prothorace longioribus, illo- quadrato. Allongé , parallèle , un peu déprimé ; d'un testacé lé- gèrement rougeâtre. Tête quadrangulaire, coupée droit en avant ^angles postérieurs arrondis; brune, mélangée de rougeâtre. Antennes testacées , le premier article plus long que les deux suivants , le troisième un peu plus long que le deuxième. Corselet quadrangulaire, avec les angles émoussés , arrondi en arrière. Elytres un peu plus larges et plus longues que le corselet, finement ponctuées, coupées droit en arrière. Abdomen brunâtre, à pubescence grise peu serrée , comme sur les élytres \ bord postérieur des segments testacés. Pattes d'un testacé pâle. — Taïti , M. Pradier. — Cette espèce a un faciès de Lithocharis ; mais le dernier article des palpes maxillaires, extraordi- hairement petit, la classe parmi les Sunius. 20. Lisptnus impressilhorax. — Long. 2 mill. 1/3. Piceus , subnitidus , prothorace , elytris , antennis pedibusque testaceis, prothorace posUce leviter constricto, utrinque impresso, disco 4 punctato, elytris ad humeros impressis. D'uu brun foncé. Corselet et élytres d'un testacé rou- geâtre. Tête vaguement ponctuée, rougeâtre au bord an- térieur^ une faible impression à la base des antennes; celles-ci un peu renflées dans leur moitié supérieure, qui est brunâtre, testacées à la base. Corselet transversal, un peu plus large que la tête, arrondi sur les côtés, légèrement rétréci en arrière, très- finement ponctué, parsemé de points SOCIÉTÉS SAVANTRS. 291 pins gros; do cliaquo cùté, nno impression longiludinaio Ifi long (lu bord lalrral. Sur le disque, qualro poiiils en- foncés, disposés en carré, les deux postérieurs beaucoup plus visibles ^ au milieu, une ligne enfoncée peu visible. Elytres pas plus larges, plus longues que le corselet, ayant une fossette sur Tépaule, une strie de chaque côté de la suture-, ponctuation imperceptible, parsemée de points plus gros. Abdomen d'un brun noir; bord postérieur des segments rougeàtre. Pattes testacées. 21. homalus apicipenni^. — Long. 2 à 2mill. 1/3. Nitidus testaceo-rufus, ihorace mutico, elytris apice brunneis. D'un lestacé rougeàtre, clair, brillant. Mâle : tête grosse, bien plus large que le corselet, transversale; sillon ocu- laire court, mais bien marqué ; yeux petits, non saillants. Antennes testacées, poilues. Corselet un peu plus large en avant que la base des élytres , fortement rétréci en arrière, plane, lisse; sur le bord antérieur de chaque côté, un point enfoncé. Elytres un peu plus longues que le corselet, planes, presque déprimées au miUeu, bordées de brun en arrière. Pattes testacées. — Femelle : diflère du mâle par le corps plus étroit, la tête à peine plus large que le corselet, et les élytres , qui sont presque entièrement brunes. — Taïti , sous les écorces d'arbres, aveclc précédent. M. Veaco. * {La suite prochainement. ) ÏT. SOCIETES SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Séance du 4 Jiim 1849. — M. Duvernoy communique une seconde Note mr les espèces d'Hippopotames, Cette Note sert de complément à celle que le môme académicien a lue dans la séance du 5 octobre 1846, sur V Hippopotame d'Abyasmie. il y confirme la plupart des dilVérences signa- 50^ np.v. ET MAC. bE zt)OLor.H-. [hrin 18l9. ) lécs par lui, à celte époque, entre la tête iV Hippopotame d'Abyssinte et celle d'Hïjipopolame du Cap, en même temps que les rapports de la première tète avec celle de VHippopotame du Sénégal. On sait que dans son premier travail M. Duvernoy, reconnaissant Tidentité spécifique des Hippopotames de l'Abyssinie et du Sénégal , considérait ceux du Cap et du sud de l'Afrique comme devant consti- tuer une espèce distincte. Ces conclusions ayant donné lieu à des remarques contradictoires deJa part de M. Geoffroij Saint-Eilaire, et n'ayant pas été acceptées par tous les na- turalistes, et entr'autres par MM. de Blai/nville et André Wagner,, l'auteur s'est vu contraint de revenir sur ce sujet si controversé, et de soumettre à un examen sérieux et ses propres observations , et les objections qui y ont été faites. Après avoir établi nettement ce qu'il a fait de plus que M. Desmoulins, qui n'avait pas connu l'Hippopotame d'A- byssinie, M. Duvernoij élève la question au niveau des principes scientifiques, et propose une discussion sur la valeur des caractères donnés dans sa première Note, d'a- près les règles suivies pour la détermination des espèces fossiles, dont on ne peut aussi examiner que les ossements. Il expose alors de nouveau , et avec toute la précision pos- sible, les différences qui distinguent les trois têtes qu'il a eu occasion d'examiner, et les rapporte à deux types sépa- rés. Ces différences reposent sur les proportions et la forme des dents, l'ouverture des narines, la voûte palatine, etc. ; enfin, d'après l'étude des squelettes déposés au Muséum, sur le nombre des vertèbres dorsales et des côtes. En résumé , M. Duvernoy reconnaît actuellement 9 es- pèces d'Hippopotames, dont 3 qui vivent en Afrique^ et 6 à l'état fossile. — M. P. Gcrvais, dans une Note sur une nouvelle es- pèce de Singe fossile, annonce la découverte qu'il vient de faire, dans le terrain tertiaire supérieur de Montpellier même, d'une espèce fossile de Singe appartenant aux Semno- pithèques, aux Guenons ou aux Macaques. Le petit nombre SOCIÉIIÎS SAVANTfcS. 293 des débris Irouvcs jusqirici ne permet pas encore de Iran- clier la qucsiion. Cette espèce est d'ailleurs difi'érente de celle trouvée par M. LarLel dans le département du Gers, la seule connue jusqu'ici en France. L'auteur ajoute «juel- ques détails sur le terrain où il a fait cette découverte, et sur les débris d'autres Mamiriifères qui le caractérisent. — M. Elie (le licmunont fait observer que, grâce à celle communication , on connaît maintenant des Singes fossiles dans les trois principaux étages tertiaires de l'Europe occi- dentale, et que si Thomme eût été leur contemporain, Tab- sence d'ossements humains ne s'expliquerait nullement; de sorte que la découverte des Singes fossiles lui parait confirmer indirectement la tardive apparition de l'homme sur la terre. — M. Duvernoy rappelle que des ossements de Singe ont été trouvés par M. Wagner dans un terrain tertiaire très-moderne de la Grèce. — M. Ducros communique à l'Académie une première série d'expériences qui lui paraissent propres à démontrer (( que le mouvement musculaire, chez l'homme, est de na- ture électrique, et que, contrairement à l'opinion de plu- sieurs physiciens, il ne faut pas voir là un phénomène pu- rement électro-chimique. » Séance du 11 Juin. — M. Leymerie , dans un Mémoire sur un nouveau type pyrénéen parallèle à la craie propre- ment dite., fait connaître les fossiles qui rendent surtout intéressant ce nou\eau terrain, spécialement étudié à Mon- léon et à Gensac, sur la limite du département des llautcs- Pyrénécs et de celui de la Haute-Garonne. Sur quarante- deux espèces de fossiles reconnues dans ce terrain, vingt- cinq sont nouvelles, et se trouvent décrites et figurée^ dans le Mémoire. . ; Séance du 18 Juin. — M. E. Blanchard communique une Réponse aux objections louchant la circulation dans les Insecles. Il y réfute en même ttîuqis toutes les objec- tions failcs pur M. Li^on pufour et par M. Duiardin,No\i^ 294 l'.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juin 1849.) ne pouvons analyser cette réfutation toute de détails, et dont l'examen est d'ailleurs renvoyé à MM. Duméril et Milne- Edwards, — M. Ranlin adresse des Rectifications relatives à quel- ques communications de M. P. Gervais sur la Faune pa- léontoloyigue. Elles portent principalement sur la classifi- cation des terrains. — M. Bodichon transmet un Mémoire sur le peuplement de l'Algérie. Examinant cette question : Quelles populations doit-on appeler en Algérie? sa conclusion est qu'on doit y appeler les individus appartenant à la race méridionale , les Français méridionaux , les Maltais, les Espagnols des îles et du continent. Séance du 25 Juin. — M. Soubeiran présente des Re- cherches sur la composition du miel, où il établit l'exis- tence de trois sucres distincts dans ce produit organique. Il termine en promettant, pour une époque prochaine, une étude complète du miel des ruches, que la saison trop avan- cée ne lui a pas permis d'accomplir cette année. — M. Pouchet donne une Anatomie de la vésicule calci- fère des Mollusques. Cet organe, négligé jusqu'ici, est dé- crit d'après laNérite saignante [N. peloronta Linn.). «La vésicule calcifère, dit-il, s'aperçoit aussitôt que l'on en- lève le mollusque de l'intérieur de sa coquille. Elle est située à la droite de l'observateur; en ouvrant la cavité branchiale , on reconnaît que l'une de ses faces est accolée au rectum, et que l'autre est libre dans cette même cavité. Cette vésicule est piriforme, dirigée d'avant en arrière, et d'une couleur blanche. Elle représente une espèce de sac dont le fond se trouve vers la région postérieure de rani- mai, et dont l'extrémité amincie, qui forme le conduit ex- créteur, se dirige en avant , se contourne derrière le rectum, et vient se terminer au même niveau que lui. » Cette vési- cule, dont l'auteur décrit avec soin la structure et le contenu, lui a présenté des grains calcaires souvent agglutinés par un mucilage. Elle lui paraît devoir jouer un rôle important SOCIÉTÉS SAVANTES. 295 dans la production de la coquille, et il l'a étudiée sur en- viron douze espèces de Nérites. Il a la conviction que toutes la possèdent -, quelquefois seulement certains individus l'offraient peu apparente , comme vide et peu distendue. Il se demande si la sécrétion serait temporaire, comme dans certains crustacés. Sans doute que par des observations ultérieures il cherchera à déterminer ce point important, et sans la connaissance duquel reste bien obscur le rôle de l'organe décrit pour la première fois, dans les Nérites, par M. Pouchet. A ce Mémoire est jointe une Anatomie microscopique de l'appareil buccal des Nérites, du même auteur, et qui, avec le précédent, a été renvoyé à Texamen de MM. Du- méril, Milne- Edwards et Valenciennes . — M. le docteur Dîcchenne, de Boulogne, présente des Recherches faites à Vaide du galvanisme sur les propriétés vitales du s^jstème musculaire dans l'état de santé et de maladie. Dans la première partie de ce Mémoire, l'auteur a essayé d'établir :!**(( que les phénomènes de contracti- lité musculaire observés dans les différentes paralysies, au moyen de la galvanisation , sont bien dus à un trouble ap- porté dans rétat de Tirritabilité -, 2° que ce trouble dépend d'une lésion organique, et non d'un changement de con- ductibilité musculaire, ainsi qu'on pourrait le supposer dans la paralysie saturnine. » Dans la seconde partie, il démontre : 1° «que, dans certaines conditions pathologiques, l'irritabilité disparait ou complètement ou presque complètement^ 2° que cette lésion dynamique coïncide tantôt avec la paralysie des mouvements volontaires, comme dans la paralysie satur- nine, tantôt seulement avec l'affaiblissement musculaire, comme dans la paralysie progressive; 3^ que souvent l'ir- ritabilité a disparu dans le tissu musculaire alors que les troncs nerveux conservent encore la faculté de provoquer le mouvement^ en conséquence, qu'il est nécessaire de dis- tinguer l'irritabilité de cette propriété spéciale des nerfs 296 I i:v. Kl MA(i. DE zooux;!!:. {Juin 18i9. ) (jiic M. rioiirens a le premier signalée, en 182-2, et (luil noinnic aujourd'hui motricité; 4° que la perte ou la dimi- nution de lirritabilitc n'est pas toujours le résultat d'une lésion anatomique appréciable des centres nerveux-, 5'^ que, sous l'influence de certains traitements, on voit souvent re- paraître tous les mouvements volontaires, bien que l'irri- tabilité ait disparu \ 6" enfin, comme conséquence de cette proposition, que l'irritabilité n'est pas nécessaire à la //wlilité. » — M. E. Coze, dans une Note sur l'action pJu/siolo- ffique de l'acide cyanhydrique^ établit : !•> que l'acide cyan- hydrique n^exerce pas une action directe spéciale sur les centres nerveux ni sur le système-, 2° qu'elle se porte plu- tôt sur Tappareil circulatoire-, 3" la mort arrive par suspen- sion ou affaiblissement des mouvements du cœur et par aslriction des gros troncs artériels^ 4*» les convulsions sont la suile du défaut du sang dans la moelle épinière après rocclusion des derniers vaisseaux. ^*^ M. Matteucci adresse une Note sur les expériences de M. di( Bois Reimond , de la(}ue11e il résulte que les mêmes expériences n'ont rien oifert de concluant au savant physicien, et que, pour lui, M. du Bois Beimond n'a rien démontré de ce qu'il a annoncé. — M. le docteur Guy on fait l'histoire d'une nouvelle in- vasion de sauterelles en Algérie. En 1814, l'Algérie fut désolée, en avril , par le Criquet voyageur, et en juillet par le Calliptanie italique. L'auteur raconte l'arrivée de ces in- sectes, leur ponte, le développement de leurs larves et leur dispersion en rentrant dans l'intérieur de l'Afrique. Depuis le commencement de mars, le Calliptame ravage de nou- veau le sud de l'Algérie, et menace d'envahir le nord sans qu'on puisse arrêter ses bandes dévastatrices. — M. P. Gervais annonce que c'est à tort qu'il a dit avoir le premier trouve en France des ossements de Singes fossiles dans la formation d'eau douce du système sub- apcniiin. II s'est aperçu depuis que iM. de Christol avait fait SOClhVrÉS SAVANTES. 297 la même découverte dans les sables marins de Montpellier ( Hidlelins de la Soc. f/éolof/. de France, t. IV, p. 169), et il s'empresvsc de rectifier cette erreur involontaire. — M. Ducros adresse de nouvelles observations sur les expériences de M. du Bois Reimond. SoClÉTli E.NTOMOLOGIQUE DE FllANCE. Séance du 9 Mai 1849. — M. Bellier de la Chaviynerie dit qu'il est éclos chez lui une Orgya pudibunda provenant de chenilles recueillies à Phalsbourg, et il ajoute que ce J.é|»idoptèrc ne diffère en rien de ceux que Ton prend si connnuuément aux environs de Paris (1). — M. Jacquelm-Duval donne des détails sur Tliabitat de quelques Coléoptères^ il y dit: l'' que \^M.eloe œnea, que Ton croyait exclusivement propre à l'Espagne, à la Si- cile et à l'Algérie, vient d'être prise aux environs de Perpi- gnan; 2° qu'une variété de la Donacia appendicidata a été rencontrée auprès dAuch; et 3° que le Dolichus flavicor- nis^ type et variété, a été trouvé aux environs de Toulouse, au pied d'un arbre, tandis que l'on regardait jusquMci cette espèce comme exclusivement particulière aux Alpes fran- çaises, et ne dépassant jamais le Rhône. — M. L. Brisant de Barneville communique une Note sur les métamorphoses des Orthoptères , dans laquelle il fait connaître plusieurs faits nouveaux. — M. F. Signorel montre un Ilémiptère du genre Mie- Us, provenant de la Guinée portugaise, où il a été pris par M. Bocandé , et qui semble très-voisin d'espèces européen- nes. Cette espèce a reçu le nom de Mictis nigricornis. (1) A ce sujet qu'il nous soit permis de faire remarquer que la Société ento- mologique de France, dans ses séances des 27 septembre, 25 octobre 18-48, etc., a reçu de nombreuses communications de plusieurs de ses membres, relativement aux dégâts produits dans les forêts de Phalsbourg par les clienillcs de VOnjim pn- dihumla, et que, dés-lors, d'importantes observations étaient acquises h la science avant celles qui ont été présentées par M. Eug. Chcvandier, à l'inslilut , dans sa séance du 21 mai 1849. 298 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. { JlUn 1849.) — M. P. de Saint-Martin adresse une Notice dans la- quelle il fait connaître la nymphe d'un insecte qu'il a sou- vent observée dans des tubercules de pommes de terre ma- lades , et qui présentaient des taches noires profondes. Malheureusenient l'auteur n'ayant pu jusqu'ici observer les métamorphoses de cet insecte, on ne sait à quelle espèce le rapporter ; cependant /.d'après les dessins de la nymphe, mais avec grand doute , un membre de la Société dit qu'il appartient peut-être au genre Cryptophagus. — M. le secrétaire donne lecture d'un Mémoire de M. Bruand de Besançon , intitulé : Essai sur une classifica- tion des Tinéides^ d'après la méthode linnéenne. Dans ce tra- vail, qui est un véritable gênera, car une seule espèce type est indiquée, l'auteur divise la légion des Tinéides en dix- huit -tribus partagées elles-mêmes en soixante -quatorze genres. D'après cela, on voit que M. Bruand restreint de beaucoup les innombrables genres créés, surtout dans ces derniers temps, par les auteurs allemands, français et an- glais, dans la division des Tinéides , et nous ne pouvons qu'encourager les entomologistes dans cette voie, qui peut seule sauver la science en la débarrassant de ces noms inu- tiles dont elle est aujourd'hui encombrée. Enfin M. Bruand, en adoptant les sages principes de la méthode linnéenne, s'élève contre le système nouvellement introduit en ento- mologie sous le nom de méthode mononymiquè ^ qui d'a- près lui tend à rendre la science d'une difficulté presque insurmontable. M. Amyot, qui a appliqué le système mononymiquè à l'ordre des Hémiptères, répond quelques mots aux objec- tions de M. Bruand, et dit qu'il donnera une Note à ce sujet. — M. ^. Lucas donne lecture d'un Mémoire, accompa- gné d'une belle planche dessinée par M. Nicolet, et ayant pour titre : Observations sur quelques espèces nouvelles de Crustacés qui habitent les possessions françaises du nord de l'Afrique. SOCIÉTÉS SAVANTES. 299 L'auteur passe en revue les caractères donnés au genre Ancens, de Uisso, en fait connaître de nouveaux, puis dé- crit une espèce dont nous allons dornier la phrase caracté- ristique -, cette espèce, qui a été prise par M. Deshayes, dans des trous pratiqués par des Tarets, dans des bûches de bois qui avaient longtemps séjournées dans la mer (rade de Bône), n'avait été qu'imparfaitement décrite précédem- ment par M. H. Lucas, et confondue avec une autre dont elle est bien distincte. Anceus vorax, Lucas, Hisé. nat. des anim. art. de VAlgé-^ rie^ tom. I, p. 85, n" 150; Anceus rapax; Ejusd., Op. cit., tom. I, p. 73, n° 150. —Long. 7 mill. l/2j larg. 2 mill. 1/2. A. mandihulis flavo-testaceis , magnis, vali- dis^ anticè fortiter acuminatis, infrà dilatalis intùsque den- ticulatis ; antennis primi paris hrevibus^ secundis elongatis, testaceo-rufescentibus subtilissimèque ciliatis ; capitejerè tant longo quàm lato, testaceo subviolaceo in medio longi- tudinaliter profundè depresso anticèque dente trianguli- formi armato '^ segmentis thoracis brevissimis, latis, tertio in 7nedio sat fortiter depresso quintoque elongato, angusto^ septimo articulo posticè acuminato; pedibus exilibus , flavo subtestaceis subtilissimèque ciliatis, M. H. Lucas s'occupe ensuite du genre Pmwîsa de Leach, et il décrit deux espèces trouvées également par M. Des- hayes , et dans les mêmes lieux et circonstances que la précédente. Voici les diagnoses de ces espèces : P. MAUiuTAxiCA , Lucas , Hist. nat. des anim^ art. de l'Ai- gérie, tom. I, p. 87, n° 150 bis. — Long. 5 mill. 1/2; larg. 2 mill. P. angusta, fusco-viridis, subtiliter viridi- maculata; capite ferè tam longo quàm lato, anticè rotun- dato, antennis eœilibus, elongatis , secundarum ultimo arliculo extra utrinque uniciliato ; tribus primis segmen- iis fhoracis brevissimis, angustis, attamen tertio longiore, subsequentibus elongalissimis, lalis, membranaceis, maxi- me fusco-viridibus ; abdomine angusto, ciliato ; pedibus elongatis, exilibus. 300 iiEv. lif mai;, de zooloi.ie. {Juin 1849. ) l*. OBESv , Luc. , Hist. nat. des anim. art. de V Algérie, lom. 1, p. 88, n" 150 ter. —Long. 5 milL; larg. 3 mili. 1/2. P. flavo-testacea ; capite muUo lafAore quàm Ion- giore , in medio longitudinaliter suhconvexo anUcèquc subacuminato ; antennis sat elongatis, secundis multo lon- gioribus quàm primis ; duobus segmenits thoracis brevLs- s/mis, lads, subsequeniibus confusiSj latissimh, membra- naceis , iranslucentibiis marginibusque sinuatis ; abdo- mine brevi , sec^mdo , tertio, quartoque latis , siibsequen- tibus angustinscitlisj uliimo elongato , migusto, posticà satfortiter acnminato ; pedibus elongat/'s, exiUbus, cilicUis, attamen primo secimdoque paribus brevibus (1), Séance du 23 Mai 1849. — M. E. Desmarest lit plusieurs Notes de M. Auguste Rouget, de Dijon, ayant pour titres t 1" Notice sur une monstruosité observée dans une an- tenne du Scraptiafusca. L'auteur décrit ainsi cette mons- truosité : « Cette antenne n'offre rien de particulier jusqu'au cinquième article, si ce n'est que cet article est un peu élargi à son sommet^ les sixième et septième sont très- (1) Nous avons, dans un résumé précédent des séances de la Société entoino- logique (28 février 1849), indiqué un nouveau genre de Crustacés provenant do la baie d'Alger, et également décrit par M. H. Lucas : par erreur nous n'avons pas donné la phrase diagnostique de ce nouveau genre, ainsi que celle de l'espèce type ; nous croyons être utile à nos lecteurs , en les faisant connaître ici. Genus SoLENOCERA , Lucas. Peiiœus, Philippi. Testa compressant in Penms> in medio longitudinaliler cristata, rosiro augnslo suhcnrvalo terminala; oculi brè- ves, reniformes; llafjelli antcnnarmn sufcriormn equales, omnes quatuor canalem ferè clausum fivgentcs, horum pedunculo primo brcvi, profundè excavato, secundo clomjato ad basim suprà scmi-exoavato ; pedes elongali, exiles, tertio, qiiinto , quartoque paribus elongatis, secundo primoque paribus parvis liis tertioque didac- tylis, subsequentibus monodactylis ; abdomen compressum , suprà fortiter carina- tum. SOLENOCEUA Philippii , Lucas. Penœus siphonoceros Philippi, Arch. fur natnr- gesch. 1840. — Long, 65 mill. ; larg. 9 mill. S. carnea, antennis, pedibus, seg- mentorum marginibusque rubescentibus ; testa in medio suprà sensiter ulrinqve uni- suleata ac fortiter granulata; appendiculo foliaceo aniennarum exlcnorum, elon- gato; pedunculo antennaruminteriorum prassissinio ; ocnlis magnis, viijrï!? ; pcdil.'us cxilibus, elongatîs, subtiliter ciliatis; lamellis latcrulibus piniucc caudali longilU' dinalitcr unisukatis forlitcrque ciliolis. SOCiriTI^S SAVANTRS. 301 Inrgos, transversaux, et d'une forme tout-à-fait diflcrente (le l'état normal; le dernier de ces articles sert de support à trois embranchements : le premier présente une légère courbure dont la concavité se trouve du côté droit 5 il est inséré sur la partie gauche du septième article, et est com- posé de quatre articles à peu près normaux , le premier de ces articles paraît distrait et séparé du septième article en regardant l'antenne en dessus, tandis qu'en la regardant en dessous il paraît faire corps avec ce septième article et être complètement soudé avec lui; le deuxième embran- chement présente une courbure en sens inverse du premier, il est inséré à peu près au milieu du septième article, et est également composé de quatre articles aussi à peu près nor- maux;, enfin le troisième embranchement, doat la cour- bure est dans le même sens que celle du deuxième embran- chement, est inséré sur la partie droite du septième article et composé de trois articles seulement, dont le deuxième est très-court et comme avorté. » M. Rouget^ après quel- ques considérations générales sur des monstruosités obser- vées chez les insectes, termine son travail en faisant ob- server que l'anomalie qu'il décrit doit se rapporter au genre Mélomèle , famille des Polymcliens , de M. Isidore Geof- froy Saiiit-Hilaire-, 2*» Notice sur uiio production parasite observée sur le Brachinus crepitans, M. Rouget décrit et figure îivec soin les productions parasites qu'il a étudiées sur diverses par- ties du corps du Brachiniis crepitans. et qui semblent de» voir être rapportées à des Cryptogames, quoique l'auteur n'ait pas cru devoir Taffirmer. Trois autres Coléoptères, les Ophonus hrevicollis , Emus olens et Pœderus riparius , ont présenté ces mômes parasites, et, ce qui doit être noté, des BracJiimts sclopefa et explodens^ vivant en compagnie des Brachius crepitans, n'en ont jamais offert ; 3° Note sur le Cryptocephalus informis, dans laquelle M. Rruand fait connaître les deux sexes de ce Coléoplère, dont le mâle seul avait été décrit par M. SullVian. 302 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {JuiTl 1849.) — M. Bayer de Fonscolombe adresse une Note dans la- quelle il indique les raisons qui lui font penser que le Papilio Feîsthamelii n'est qu'une variété climatérique du P. podalirius , et non une espèce nouvelle, comme le pense M. Levaillant. — M. H. Lucas montre deux Diptères appartenant aux Exorista ( E. glauca, Meigen ), genre de la tribu des ïa- chinaires, provenant de chrysalides de VOrgyia pudibunda, et qui sont remarquables en ce que la partie antérieure de la tête, au-dessus des antennes et entre les yeux, présente sept ou huit filaments soyeux, allongés et dentés en scie sur les côtés, et qui ne sont pas des productions cryptoga- miques. — M. A. Laboulbène dit que les Ditomus calydonms et Athoîis atomarms viennent d'être pris aux environs d'A- gen. — Le même membre dit qu'il' possède plusieurs Zeu- gophora intermédiaires entre les Z. subspinosa et collaris, et qui toutefois ne sont que celles des variétés de la pre- mière, et qui a été prise auprès d'Orival par M. A. Levoi- turier. — M. Jacquelin-Duval annonce qu'il a pris, en chas- sant près de Bondy, avec M. Rouzet , deux Bryaxis hœ- matica femelles au milieu de Myrmica rubra. Ce fait est curieux , car on n'avait pas encore signalé de Bryaxis vi- vant dans les fourmilières. — M. Ch. Robin donne des détails anatomiques et zoo- logiques sur le genre Spio d'Othon Fabricius, qui appar- tient à la classe des Annélides, et dont on n'avait pas jus- qu'ici une caractéristique bien complète. L'auteur décrit une espèce nouvelle de ce genre {Spio Gidei), qui se trouve assez communément dans les rochers calcaires des envi- rons de Dieppe. De beaux dessins accompagnent le travail important de M. Ch. Robin. — M. E. Desmarest parle de la Megacephala euphra- tica qui, il y a déjà longtemps, avait été signalée comme ANALYSKS d'oUVRACRS NOUVEAUX. 303 propre ù l'Espaj^Mio, fait qui a été assez récemment con- firmé par M. Graells. E. Desmarest. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Essai monographique sur un nouveau genre de Mammifère fossile trouvé dans la Haute-Loire, et nommé Entélo- D0x\ , suivi d'un aperçu sur les gîtes fossilifères du dépar- lement; par M. Aymard. Cet Essai, extrait des Annales de la Société d' Agricul- ture^ sciences, arts et commerce duPuy, année 1848, nous fait connaître un genre de Pachyderme fort intéressant par la disposition de son système dentaire, et par la place qu'elle lui assigne pour compléter la série des Pachydermes paridigités. L'auteur, dans une description soignée et cons- ciencieuse de pièces très-intéressantes qu'il possède sur le système dentaire, même dans le jeune âge, et de vertèbres dorsales ainsi que d'un fémur qu'il a également décou- verts, montre que c^est auprès des Anthracotheriums de Cuvier quMl faut placer ce nouveau type générique. 11 donne et la formule dentaire et les caractères du nouveau groupe, dont l'espèce type reçoit de lui le nom &'Entelodon magnus, et a été trouvée dans les calcaires miocènes de Ronzon, près du Puy. La seconde partie de cet important travail est un aperçu fort curieux des richesses fossiles du département de la Haute-Loire. L'auteur nous y promet des travaux ultérieurs qui feront connaître de nouvelles espèces de Mammifères fossiles, et que les paléontologistes, s'il faut en juger par le travail dont nous rendons compte, accueilleront avec un véritable intérêt. Ad. ¥, VM rj:v. kt Mxù. hU mototAP.. {Juin 1849.) Die suDAiRiANiscHEN. Les Crustacés do l'Afrique australe^ révision de tous les Malacostracés connus-, remarques sur leurs mœurs et leur distribution géographique, avec la description et la figure de plusieurs espèces nouvelles, par le docteur Ferdinand Krauss, conservateur du Musée royal à Stuttgard. Stultgard, 1843. Sous ce titre, M. Krauss a publié un travail consciencieux qui nous donne des détails intéressants sur les mœurs des Crustacés de l'Afrique australe ; c'est surtout à la côte de Natal qu'il avait dirigé ses explorations, qui y étaient bien plus fructueuses qu'aux environs du Cap, à cause du climat plus chaud. Au Cap, les rochers et les bancs sont pauvres en Crustacés, en Mollusques et en autres invertébrés ma- rins, de même qu'en Coralines et en Algues: mais seule- ment, à 4 degrés au nord, quoique la formation des roches soit la même, elles sont couvertes de Madrépores, de Mol- lusques, et d'un nombre infini de Crustacés. M. Krauss expose ensuite quelques considérations géo- graphiques : il connaît 120 Crustacés appartenant à l'Afri- que australe, sur lesquels 89 ont été rapportés par lui. Parmi ceux qu'on peut désigner avec sûreté, on trouve, pour Natal, 54 Brachyures, 1 1 Macroures, 1 Stomapode et .3 Tétradécapodes ^ pour les baies de la Tabie et d'Algoa, 9 Brachyures, 4 Macroures et 15 Tétradécapodes. Sur ces 120 espèces, 59 ont été trouvées en d'autres pays, savoir : 20 dans TOcéan-Indien, 18 dans la mer Rouge, 13 au Ja- pon, 8 dans l'Australie, 5 à l'Ile-de-France, 5 en Europe, 5 en Amérique, 1 à Tristan d'Aculina. 11 décrit 20 espèces nouvelles. Les quatre planches qui accompagnent cet opuscule sont lithogrnphiées avec beaucoup de soin. Léon FAUiMAiRK. AXALYsrs n'orvnAf.F.s nouvkaux. 305 0.\ TfiE NATURAL iiisTOKY. — HistoirG naturelle , analomie et développement du Méloé, particulièrement du M. ci- catricosus, Lcach.-, par George Newpout. (Extrait des Transactions de la Société Linnéenne de Londres, vol. XX, 2^ partie, 1847, p. 245.) Le développement du Méloé a été longtemps une énigme cntomologique ; malgré les nombreux travaux publiés sur cette question , on n'était encore parvenu à connaître que le premier âge de la larve ; le reste de son existence cons- tituait un problème insoluble : M. Newport a étudié cette question pendant quinze années, et cependant, quoiqu'il ait obtenu les œufs, leur éclosion, la larve adulte, la nym- phe et l'insecte parfait, il n'a pu suivre, aussi complète- ment qu'il l'aurait désiré, les transitions par lesquelles passe la larve jusqu'à son état complet. Néanmoins les détails qu'il nous donne sont si nombreux et si intéressants, que la question nous paraît résolue. Les Méloés, à l'état parfait^ sont phytophages', et affec- tionnent les renoncules^ le M. cicatiicosus mange aussi le Taraxacum. Au moment de l'accouplement, les mâles sont très-ardents et se battent souvent; les œufs sont déposés, pni fie jours après l'imprégnation, dans la terre, comme l'ont dit de Geer et Goedart \ ils éclosent au bout de quatre à cinq semaines, et il en sort une larve toute petite, agile, qui a été le sujet de bien des discussions. Pour s'assurer des habitudes de cette larve, M. Newport en enferma trois à quatre cents dans une fiole , avec des Charançons et un Aîalachius vivant : les larves dédaignèrent les premiers , mais envahirent de suite le Malachius ; il devint évident qu'elles étaient parasites. Mais dans quel but? Est-ce pour dévorer leur hôte, est-ce pour être transportées dans une localité appropriée à leur développement? Les observations de M. Newport tendent à établir cette dernière opinion. En effet, les Méloés déposent leurs œufs dans les endroits ex- posés au soleil , que les Uyménoplères choisissent pour a** SÉRIE. T. 1, Aiiiiéo 1849. 20 306 r.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juin 1849.) creuser leur demeure ; de plus, on trouve les larves soit sur l'Hyménoptère lui-même, soit sur les Diptères parasites eux-mêmes de cet Hyménoptère ; de plus, il a vu ces pe- tites larves, grimpées au sommet des plantes, sur des fleurs, attendre le moment où un Hyménoptère s'y pose pour s'at- tacher à lui. Cette curieuse remarque a été faite aussi par M. Mulsant , mais je ne crois pas qu'il Tait publiée. M. New- port a trouvé la larve adulte dans un nid à'Anthophora retusa. Malheureusement il n'a pu s'assurer si les larves se nourrissent aux dépens de ses provisions -, mais il est con- vaincu que la dernière supposition est la véritable. Lorsque la larve avance en âge, sa forme s'altère et se rapproche de celle de l'insecte parfait; quand approche le moment de se transformer en nymphe, elle s'engourdit, devient apode, et forme une petite boule d'un jaune orange qu'on rencontre au milieu des nids d''Ânthophora. La nymphe éclot ordinai- rement au bout de dix ou quinze jours. Comme on le voit, il reste encore quelques lacunes à remplir, provenant de ce que l'auteur n'a pu suivre le dé- veloppement graduel des mêmes larves et de la même es- pèce. Son travail n'en est pas moins fort intéressant et le plus complet que nous ayons encore sur ce sujet. 11 est accompagné de dessins très-bien faits. Strepsiptera , Trans. , Linn. , Soc, vol XX, 2» partie, p. 330. Par son travail sur les Méloés, M. Newport se trouve amené à parler des Strepsiptères, qui sont aussi parasites des Hyménoptères. Dans cette famille de pygmées, les mâles sont ailés; les femelles, au contraire, sont aptères, apodes, aveugles, et ne quittent jamais l'insecte auquel elles se sont attachées, ne laissant saillir en dehors que la partie ce- phalo-thoracique. Cela résulte des observations du docteur Siebold , confirmées par M. Newport. La larve est hexapode, ANALYSES d'OUVRAGRS NOUVEAUX. 307 mnilie de poics caudales, armée de longues pattes grêles (|ui ue peuvent guère lui servir à marcher sur un autre terrain que l'abdomen des guêpes. C'est leSlytops aterri- nus que M. Newport a observé ; il accompagne ses descrip- tions de dessins très -soignés qui montrent ce singulier insecte sous tous ses états. Métamorphoses du Cryptophagus cellaris, 1. C, p. 351. Dans ses recherches au milieu des nids d'Hyménoptères , M. Newport rencontre la larve d'un Gryptophage qu'il ob- serve dans toutes ses évolutions ; elle se trouvait dans une cellule renfermant une nymphe cTAnthophora, Cette larve se nourrissait des excréments Vejetés par le jeune Hymé- noptère, ce qui est curieux, parce que M. Westwood re- garde les insectes de ce groupe comme n'attaquant aucune matière animale , soit morte , soit vivante. M. Newport rapporte cette espèce au Cryptophagus cellaris ; je crois qu'il se trompe, et que c'est une espèce toute différente. M. Ch. Aube a trouvé un Cryptophage , qui n'est pas le cellaris^ dans un nid de guêpe, au Pecq^ il se pourrait que ce fût la même espèce, observée par M. Newport en Angleterre. A. MoNOGUAPmE, etc. MoNOGUAPmES des Mollusques univalves d'eau douce des Etats-Unis , par M. Stehman Haldeman. T livr. — in-8°, fig. coloriées. Nous avons déjà parlé plusieurs fois de cet excellent ou- vrage dans la Revue zoologique , et nous avons donné à son auteur les éloges qu'il mérite pour la manière dont il a traité ce travail. Nous nous bornerons donc à annoncer cette 7^ livraison , que nous avons reçue depuis assez long- temps. On y trouve une Monographie du genre Pianorbis^ çiyec 308 HEV. ET HIAG. DE looioc.iv. {Jîiin 18i9.j quatre planches, et une Monographie du genre Ancylus ^ avec une planche. Les figures sont toujours excellentes, et les descriptions ne laissent rien à désirer. Il est probable qu'il a paru d'autres livraisons depuis que celle-ci nous est parvenue. Nous avertirons nos lecteurs de leur publication dès que nous les connaîtrons. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Proposition Sur l'étude des moyens propres à détruire les insectes nuisibles à Vaqriculture^ présentée à l'Assemblée nationale le 31 mars 1849, par M. Richard ( du Cantal ), représentant du peuple (envoyée au Comité de l'agri- culture). J'ai eu l'honneur de présenter à l'Assemble nationale, le 8 décembre passé, une proposition sur l'étude de la produc- tion animale delà France. Les comités de Fagriculture et de la guerre réunis se sont déjà occupés d'une partie de ce sujet important; ils ont étudié la question des haras et des remontes depuis si longtemps débattue, et cependant encore si ignorée. Un rapport a été déposé à l'Assemblée, et le Comité d'agriculture va s'occuper de la multiplication de nos races bovines , dont le perfectionnement ne nous paraît pas mieux compris que celui de la production du cheval de guerre. C'est encore un sujet sérieux à bien étudier, tant sous le point de vue des subsistances que sous celui de l'exploitation du sol et de sa fertilisation. Ce sont là des questions d^économie agricole et de richesse nationale que les gouvernements, les Assemblées délibérantes, et même les savants ont trop néghgées. Cependant elles se ratta- chent directement au bien-être des populations, nul ne peut le contester. Aujourd'hui, je désire attirer l'attention de l'Assemblée MÉLANGES ET NOUVELLES. 300 sur un sujet moins «;rave, il est vrai, que celui de la pro- duction animale, mais il fait perdre annuellement de 250 à 300 millions au moins à Tagriculture; il vaut donc bien la i)einc d'être signalé et étudié avec soin. Les faits pra- tiques qui constatent ce que j'avance ici passent inaperçus , parce qu^ds sont souvent isolés, ou laissés dans l'oubli après les avoir déplorés. Mais il appartient à un gouvernement sage de les recueillir avec soin, de les faire étudier à fond, et de chercher les moyens assurés de les prévenir ou d'en atténuer les ravages^ je veux parler des insectes nuisibles à l'agriculture. Les insectes nuisibles à Tagriculture comptent de nom- breuses espèces. Les entomologistes prétendent qu'ils se développent en raison des subsistances dont ils peuvent dis- poser, ce qui les rend plus dangereux dans les pays de grande culture. Comme je l'ai déjà dit, on peut évaluer à plusieurs centaines de millions les pertes que chaque année les insectes font éprouver à l'agriculture. Douze espèces dilTérentes attaquent les céréales, et, suivant M. Guérin- Méneville, ils prélèvent le dixième , le cinquième , et quel- quefois le quart de la récolte. Or, comme le produit des céréales est de 2 milliards 55 millions, ce serait un dommage qui varierait de 200 à 500 miUions pour cette seule culture {Encyclopédie moderne v° Insectes). Nos plantations d'oliviers, auxquelles Taltération du climat a déjà porté une atteinte profonde , sont ravagées par six espèces dinsectes qui dévorent le parenchyme de l'olive et en diminuent le produit dans des proportions énormes. M. Gucrin-Méneville , chargé officiellement d'étudier le Dacus oleœ , affirme que , sur six récoltes , à peine il y en a-t-il une de bonne. H estime que le rendement annuel, évalué à 24 millions, est souvent réduit de moitié : année commune , il porte la perte au quart du revenu , c'est-à- dire à 6 millions ( Encyclopédie déjà citée ). L'industrie viticolc soulfrc aussi cruellement de la pyrale, chenille qui semble se muHiplicr en raison des eflbris tentes 310 KEV. KT MAG. DE ZOOLOGIE. {JUIU 1849.) pour la détruire. Les vignobles de lu Bourgogne , ceux du centre de la France , ceux du sud-ouest, en sont constam- ment infestés. On ne connaît pas au juste à combien s'é- lèvent les dégâts que cause cet insecte ; on sait seulement que dans la Saône-et-Loire et dans le Rhône la perte an- nuelle est d'environ 7 millions. Dans les autres départe- ments , les dommages ne doivent pas être moins considé- rables (Rapport fait, en 1843, à la Société d'agri- culture de Lyon I sur la destruction de la pyrale, par M. Sauzey). Nos prairies naturelles et artificielles , nos plantes four- ragères de tout ordre , nos fruits , nos légumes , nos cultures de colza et de betteraves , si riches lorsqu'on les fait en petit, sont ravagés par de nombreux insectes, surtout depuis qu'on les exploite par masses. Nos grandes forêts elles-mê- mes ne se trouvent pas à l'abri du fléau. Sur tous les points du territoire , les Scolytes s'attaquent aux plantations d'or- mes et de chênes ^ les Hylargus aux bois résineux \ les Cossus aux arbres qui ombragent nos routes et nos promenades. Les dégâts que causent ces terribles ennemis n'ont pu être encore appréciés (1). En nous arrêtant aux observations certaines et aux éva- luations les plus minimes , on peut fixer ainsi qu'il suit les pertes que les insectes font éprouver chaque année à l'agri- culture : Céréales, Le 10® de la récolte dont le chiffre total est de 2 milliards 55 millions, soit 200,000,000 fr. Oliviers, Le quart de la récolte dont le rendement est de 24 millions , soit 6,000,000 Vignes. Pour les deux départements du Rhône et de Saône-et-Loire 7,000,000 (1) Sous le titre de protection accordée aux récoltes , M. Jacques de Valserre a fait un excellent travail que nous avons consulté avec fruit sur les insectes nuisibles à l'agriculture, dans son Manuel de droit rural et d'économie agricole , V édition, pages 682 et suivantes. MÉLANGES ET NOUVELLES. 311 Pour les autres départements in- festés mémoire Colza et betteraves — Plantations et forêts — Total des pertes annuelles causées par les insectes 213,000,000 fr. Ces chiffres nous dispensent de commentaires ; ils disent combien il est urgent d'aviser au moyen de détruire sûre- ment les insectes nuisibles. Ces moyens sont encore fort incertains. A une époque qui n'est pas très-éloignée de nous , on avait recours aux réquisitoires, aux exorcismes et aux excommunications. Un historien du Dauphiné, Chorier, raconte que vers le com- mencement du xvi* siècle les chenilles s'étaient tellement multipliées dans cette province que le procureur-général crut devoir faire un réquisitoire pour leur enjoindre de dé- guerpir et de vider les lieux. Peu après, en 1643, un membre de la municipalité de Grenoble exposait au conseil que les limaces et les chenilles commettaient de grands ra- vages ^ il demandait, en conséquence, «qu'on priât M. l'ofli- cial de vouloir excommunier les distes bestes et procéder contre elles par voie de censure, pour obvier aux dommages quelles fesaient journellement et qu'elles feraient à l'ave- nir. » Le conseil prit un arrêté conforme à^ cette demande. (V. Thémis , 1. 1 , p. 197.) Ces moyens peu efficaces furent employés jusque vers le commencement du xvni^ siècle. C'est à cette époque seule- ment qu'on voit pour la première fois le législateur inter- venir dans la question des insectes nuisibles, et encore ne s'occupait-il que d'une espèce. Le 4 février 1732, un arrêt du conseil ordonnait de couper les bourses des chenilles et de les brûler sur place , sous peine de 50 livres d'amende. Ces prescriptions , renou- 3(2 r.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juin 1859. ) vclécs cil 1777 et en 1786 , cessèrent d'être obligatoires à la révolution. L'Assemblée Constituante, dans la loi du 1 G août 1790, et dans celle du 28 septembre 1791 , se contenta de recom- mander aux administrations départementales la destruction des animaux nuisibles à l'agriculture. Ces dispositions un peu vagues , n'étant ni impératives ni revêtues de sanction pénale , demeurèrent impuissantes. C'est pour remédier à leur insuffisance (pic, sons le Di- rectoire , on exhuma les anciens arrêts sur l'échemilage , et on les fit passer dans la loi du 26 ventôse an IV. Cette loi, qui s'occupe uniquement des chenilles , est la seule qui existe sur les insectes nuisibles à l'agriculture. L'économie en est fort simple. Chaque année, vers le 20 janvier, les maires sont tenus de rendre publiques les dispo- sitions de la loi de ventôse; ils doivent prendre un arrêté portant que l'échenillage commencera le 20 février dans toute la commune. Tous propriétaires, locataires ou fer- miers sont tenus de faire écheniller les lieux dont ils dis- posent, à peine de 1 à 5 fr. d'amende. Sous les mêmes peines , les bourses et les toiles doivent être brûlées, afin d'anéantir les pontes. Le préfet fait écheniller les arbres appartenant à l'Etat. L'exécution de ces mesures est confiée à la vigilance des maires et des adjoints, que la loi rend res- ponsables de toute négligence. Telle est l'économie du décret du 26 ventôse an IV. Ses dispositions sont fort incomplètes j d'une part, elles ne s'appliquent qu^à la destruction des chenilles, et laissent l'autorité sans force en présence des mille insectes dange- reux qui ravagent nos cultures , nos plantations et nos forêts ; de l'autre , elles supposent que l'échenillage ne peut avoir lieu qu'au printemps, tandis qu'on l'exécute avec succès en été et en automne. Ici la science n'a point été consultée sur l'époque et le mode de leur propagation. Les imperfections peuvent être nltribuées à Tétat peu avancé de l'entomologie au moment où le législateur s'occupa de 31ÉLANGES EE NOUVELLES. 313 celle imporlante matière-, mais aujourd'liui colle e\cuse n'est plus valable. Les entomologistes éclaireront Tautorilé sur ce point quand elle le voudra, et il serait bien temps. l.a science a mtrché aujourd'hui -, les naturalistes nous ont appris le secret des mœurs et des transformations des in- sectes qui s'attaquent aux céréales, aux plantations, aux cultures de colza, de betteraves, à la vigne , au jardinage. Ces découvertes ont mis à nu l'imperfection, rinsuffisance du décret de ventôse. Les plaintes nombreuses qu'il souleva déterminèrent le gouvernement déchu à le remplacer par des dispositions générales embrassant dans leur ensemble tous les insectes nuisibles à l'agriculture^ mais cela ne suffit pas. Cependant, le 5 janvier i839, M. MartTn fdu Nord), ministre des travaux publics et de l'agriculture, soumit à la Chambre des Pairs un^projet plus en harmonie avec les besoins de la situation. Ce projet abrogeait la loi de ven- tôse; il chargeait les préfets de prescrire les mesures néces- saires pour faire cesser les ravages causés par les insectes. L'exécution des arrêtés préfectoraux était confiée aux maires, qui, en cas de négligence des particuliers , devaient y pourvoir d'office et aux frais des récalcitrants. Le projet s'appliquait à toutes les espèces nuisibles, il était donc plus avancé que le décret de ventôse; toutefois, comme il omettait de prescrire des études sur l'histoire na- turelle des insectes, il renfermait une lacune qui devait le paralyser dans son application. Que faut-il, en effet, pour pouvoir sûrement commander la destruction des insectes qui s'attaquent à nos récoltes? H faut connaître leurs mœurs, les différentes métamorphoses qu'ils subissent, le moment précis où il soit facile de les atteindre. Ce sont là des faits qui rentrent dans le domaine de la science et ne peuvent nous être révélés que par elle. Le législateur doit donc avant tout ordonner qu'il soit fait des études sur l'histoire naturelle des insectes nuisibles pour procéder à leur des- truction avec sûreté. 314 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( JUIU 1849. ) Ce point de vue , le seul rationnel , semblait avoir frappé l'attention du gouvernement déchu , imitant en cela l'an- cienne monarchie, qui, avant 89, avait chargé deux sa- vants , Duhamel du Monceaux et Tillet , d'ëtudier Falucite des grains. En 1836, le ministre des travaux publics con- fiait à M. Audouin le soin d'observer les mœurs de la pyrale et de rechercher les moyens de la détruire. Plus récem- ment, M. Guérin-Méneville recevait deux missions, l'une, en 1845, pour constater les ravages que l'Aiguillonier faisait sur les céréales dans le département de la Charente- Inférieure ^ l'autre, en 1847, pour suivre les progrès d'un insecte qui s'attaquait aux olives et en rendait les produits presques nuls.JVIaisce sont làdes travaux isolés , entrepris sous l'empire des circonstances , exécutés au hasard et sans système préconçu et régulièrement suivi. Il appartient à la République de faire plus , de faire mieux que la monarchie. Un gouvernement qui semble avoir pour mission de protéger spécialement l'agriculture doit faire entreprendre un ensemble de travaux sur l'histoire des in- sectes nuisibles , et demander à la science des procédés certains pour les anéantir. Quelques-uns de ces procédés , déjà décrits par les entomologistes, pourraient être immé- diatement appliqués. Ainsi , pour le Dacus oleœ , qui s'attaque aux olives , il serait facile de le détruire en ordonnant la cueillette hâtive; pour les céréales infestées par l'Aiguillonier, on ferait fau- cher et enlever la chaume immédiatement après la moisson ; pour les vers blancs , on pourrait fixer l'époque des labours et déterminer les précautions à prendre pendant cette opé- ration. En un mot, en s'appuyant sur la science, on par- viendrait sûrement à libérer l'agriculture de l'énorme tribut que chaque année les insectes lui imposent. Les études que nous demandons sur les espèces nui- sibles aux cultures ne sont point un fait nouveau dans l'his- toire administrative des empires. Déjà plusieurs peuples sont entrés dans cette voie. En Prusse, il existe des chaires MÉLANGES ET NOUVELLES. 315 d'entomologie dans les écoles forestières. Le gouvernement a chargé un professeur, M. Hatzeburg , de décrire les mœurs des espèces qui attaquent les forêts et les plantations. Aux Etats-Unis d'Amérique , le congrès lui-même s'est ému de la question et a pris l'initiative. Il a ordonné, par un décret, que l'histoire de tous les insectes nuisibles à l'agriculture fût faite : c^estun célèbre entomologiste, M. Harris, que le congrès a désigné pour diriger les travaux. Tout récemment, le gouvernement sarde a voulu arrêter les ravages que le Dacus oleœ faisait sur les oliviers. Les savants chargés par lui d'étudier les mœurs de cet insecte ont conseillé de rendre obligatoire la cueillette hâtive. Un projet de loi avait été proposé dans ce sens ; les événements politiques en ont em- pêché la discussion. Nous avons insisté sur un système général d'études à entreprendre , parce que la science seule doit nous révéler les procédés de destruction des insectes nuisibles, comme tant d'autres sources de richesses ignorées en agriculture. Ce point constitue toute notre proposition. Les autres dis- positions qu^elJe renferme ne sont à vrai dire que des moyens d'exécution. Les études devraient être faites avec méthode ; elles s'ap- pliqueraient successivement aux différents insectes qui at- taquent la même culture. Lorsque ces recherches seraient complètes , on rédigerait une instruction comprenant : l'his- toire naturelle de chaque espèce, ses mœurs, les moyens de la détruire. Chaque instruction devrait être insérée au Moniteur^ et recevoir toute la publicité désirable. Une fois les procédés de destruction connus, il serait facile de les appliquer. Les préfets, dans des arrêtés, pren- draient toutes les mesures nécessaires pour faire cesser les ravages du fléau. A cet égard , il y aurait une distinction à établir : lorsque les insectes se présenteraient par petites masses, isolées les unes des autres, les mesures ordonnées par le préfet s'exécuteraient avec ensemble , mais sans qu'il y eût solidarité entre les propriétaires ou fermiers du terri- 316 UKV. ET MAC. DE ZOOLOGli:. {Jui/l 1849.) loire infesté. Au contraire, lorsque les insecles se présen- teraient par grandes masses s'étendant sur un ou plusieurs cantons, le préfet pourrait établir un lien de solidarité entre tous les propriétaires ou fermiers , qui devraient alors combiner leurs efforts pour combattre le fléau. Dans ce but, le préfet déterminerait l'étendue de la zone infestée. Il dé- clarerait associés entre eux les propriétaires ou fermiers compris dans le périmètre, et les ferait contribuer aux travaux ds destruction , chacun au prorata de sa cote fon- cière. L'association pourrait être représentée par un syn- dicat composé d'autant de membres qu'il y aurait de com- munes dans la zone infestée. Chaque commune nommerait son syndic 5 en cas de refus ou de négligence, la nomination serait faite d'office par le préfet. Les syndics seraient chargés de l'administration écono- mique de l'association ; ils dresseraient des rôles de dé- penses,* elle préfet les rendrait obligatoires. Les contes- tations auxquelles ces rôles pourraient donner lieu seraient portées devant le conseil de préfecture, sauf recours au conseil d'Etat. Lorsque le maire ferait exécuter les travaux d'office, l'exécutoire des dépenses serait délivré par le juge de paix aux ouvriers sur leurs seules quittances visées par le maire. Les mesures prescrites par les arrêtés préfectoraux rece- vraient leur exécution sous l'autorité du maire. Celui-ci pourrait, dans les cas extraordinaires, mettre en réquisition les travailleurs, qui devraient déférer à ses ordres sous les peines portées pour les contraventions de simple police. Le maire demeurerait responsable de l'exécution des arrêtés. Il prendrait d'office, et aux frais de qui de droit, les me- sures que les particuliers néghgeraient d'accomplir. La res- ponsabilité du maire encourue donnerait lieu à une action qui serait portée devant le conseil de préfecture, sauf re- cours au conseil d'Etat. Les contraventions aux arrêtés du préfet et aux mesures ordonnées en conséquence par le maire seraient passibles MELANGES FT iXOUVKLLES. 317 (l'une amcndo , sans préjudice des dommages-intérêts qui pourraient être les résultats de la négligence. L'amende serait double en cas de récidive. Il y aurait récidive, lorsque , dans l'année de la dernière condamnation , on aurait commis une contravention nouvelle. Afin de mieux assurer l'exécution des procédés scienti- fiques de destruction , chaque préfet nommerait une Com- mission entomplogique composée de 3 à 5 membres. Les fonctions des commissaires seraient gratuites et d'une durée illimitée. Knfin, les frais d'études relatives à l'histoire naturelle des insectes devraient être pris sur le fonds d'encoura- gement à l'agriculture. Aucune autre dépense, en effet, ne saurait être plus utile puisqu'elle tendrait à augmenter la production du sol de plusieurs centaines de millions chaque année. Ces motifs nous paraissent assez graves pour justifier le projet de loi suivant : Projet de loi. Art. 1". Le ministre de.l'agriculture et du commerce fera étudier l'histoire naturelle des insectes nuisibles à l'agri- culture, ainsi que les moyens les plus propres à les dé- truire. Art. 2. Le résultat des études relatives à chaque culture sera rédige en forme d'instruction, et recevra la plus grande publicité. Art. 3. Les préfets prescriront, dans ces arrêtés, les mesures nécessaires pour faire cesser les ravages des in- .sectcs. Art. 4. Lorsque le fléau sévira sur tout un canton, ou sur plusieurs cantons contigus , le préfet pourra prendre des mesures extraordinaires. Il déterminera l'étendue de la zone infestée et déclarera associés entre eux tous les pro- priétaires et fermiers compris dans son périmètre. Ar. 5. L'association sera reprcsonlre par un syndicat 318 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {JuiU 1849.) composé d'autant de membres qu'il y aura de communes dans la zone infestée. Si une commune refusait de désigner son syndic, le préfet le nommerait d'office. Art. 6. Les syndics arrêteront les rôles des dépenses. Chaque associé y contribuera au prorata de sa cote fon- cière. Les rôles seront rendus exécutoires par le préfet. Les contestations auxquelles ils pourraient donner lieu , ainsi que les cas de responsabilité des maires , seront portées devant le conseil de préfecture, sauf recours au conseil d'Etat. Art. 7. Les maires feront exécuter les arrêtés des pré- fets-, ils prendront d'oifice, et aux frais de qui de droit, les mesures que les particuliers refuseraient d'accomplir. Ils seront responsables de toute négligence. Art. 8. Lorsque le maire fera exécuter les mesures d'of- fice, l'exécutoire des dépenses sera délivré par le juge de paix aux ouvriers, sur leurs seules quittances visées parle maire. Art. 9. Toute contravention aux arrêtés préfectoraux et aux mesures ordonnées en conséquence par les maires sera passible d'une amende de 10 à 15 fr. En cas d'une nouvelle infraction dans l'année qui suivra la première condamnation , l'amende sera double. Art. 10. Chaque préfet nommera une Commission enio- mologique de trois à cinq membres. Art. 11. Les frais d'études ordonnées par la présente loi seront pris sur le fonds d'encouragement à Tagricul- ture. Art. 12. La loi du 26 ventôse an iV sur Téchenillage est abrogée. MKLAXr.F.S ET NOUVELLES. 319 Note relative aux Cicindèles versicolor et Leprieurii , par M. (le la Ferte-Sénectère. M. Guérin-Méneville, dans un travail sur les Cicindèles delà Guinée portugaise découvertes par M. Bocandé, in- séré dans la Revue zoologique de février 1849, établit que la Cicindela {Euryoda^ Lacord.) versicolor, Dej., Sp. 1, 37, et la Cicindela Leprieurii^ Dej., Sp. 5, 219, ne sont que les deux sexes d'une seule et même espèce. N'ayant pas sous les yeux les types de la collection De- j ean , et ne jugeant ces espèces que d'après leur description, M. Guérin devait arriver naturellement à cette conclusion; mais, sur une observation que je lui ai faite pendant l'im- pression de son travail, il s'est empressé d'ajouter en note que je ne partageais pas son opinion sur l'identité de ces deux espèces, et il a exprimé le désir que je fisse connaître les différences qui les séparent. C'est pour répondre à cet appel que je le prie d'insérer ici la note suivante ; En prenant pour terme de comparaison la C. Leprietirii, qui est maintenant généralement répandue , voici le résultat auquel on arrive : la tête, les antennes et les parties de la bouclie de la C. versicolor n'offrent aucune différence sen- sible, ni dans les formes ni dans la coloration^ seulement le labre est un peu plus court, et les trois dents du milieu sont moins aiguës. Le corselet, au contraire, offre des dif- férences notables. Celui de la versicolor est plus fortement rétréci postérieurement 5 il est beaucoup moins ridé et pres- que lisse en dessus ^ enfin les sillons transversaux antérieur et postérieur, qui sont à peine sensibles dans la C. Leprieu- rii^ sont profondément creusés dans la C. versicolor^ et réunis au milieu par une ligne médiane très-prononcée Comparaison faite des élytres, celles de la C. versicolor sont plus cylindriques, plus convexes, et régulièrement ar- rondies postérieurement, tandis que dans l'autre espèce le contour postérieur est évidemment anguleux. r4ifin , sous 320 HF.v. ET MAG DK zôoLOGif!. {Juin 1849.) le rapport de la coloration, la C, versicolor s'éloigne en- core de la C. Leprieurii et se rapproche de la C. concinna, autre espèce du Sénégal, qui fait aussi partie des Euryoda de M. Lacordaire; elle manque totalement, en dessus, des reflets dorés et cuivreux qu^on aperçoit sur les élytres de la C. Leprieurii. La couleur du dessous est la même de part et d'autre. Les cuisses, dans le type de la versicolor .^ sont entièrement ferrugineuses, tandis qu'elles sont d'un vert métallique très-brillant dans la C. Leprieurii que je pos- sède-, mais M. Guérin affirme avoir vu, dans les récoltes de M. Bocandé , des C Leprieurii à cuisses presque fauves , ce qui porte à croire qu'il en est de ces espèces comme de la C. concinna y dont la couleur des cuisses varie du fauve terne au vert métallique le plus brillant. M. Guérin observe en outre que M. Dejean, dans la des- cription de la C. Leprieurii y ne fait aucune mention de la petite tache blanche qui orne ordinairement les élytres de cette espèce. Il est très-vrai que cette petite tache n'existe pas sur l'exemplaire typique de la collection Dejean, qui à cause de cela ne doit être considéré que comme une va- riété; mais ce n'est pas cette absence de tache qui a décidé l'auteur du Species à séparer cette Cicindèle de la versico- lor^ d'autant moins que la tache qu'il signale sur les ély- tres de cette dernière est elle-même très-oblitérée et pres- que microscopique. Nous profitons de cette occasion pour annoncer l'inten- tion où nous sommes de continuer, pour le reste des Cara- biques de la Guinée portugaise , le travail que M. Guérin a fait pour les Gicindelètes. Le numéro prochain de la Jieviie zoologique contiendra la nomenclature des espèces depuis le genre C asnoni a iusqn'SiU genre Aptinus exclusivement, avec la description de 11 espèces nouvelles. DOUZIEME AKTlffEE. — JUII.X.ET 1849. I. TRAVAUX INEDITS. Notes sur la classification méthoflique duGuacharo ( Stea- tornis ), du Rupicole ( Rupicola ), de l'Ani ( Crotho- phaga ) , du Courlàti (Aramus) , et du Caurale {Helias ) , et détails anatomiques de ces deux derniers genres ; par M. le docteur Lhermimer, de la Guadeloupe. La lettre que nous publions ici, de M. le docteur Lher- minier, a peut-être un peu perdu de son à-propos, car elle date de plus de deux ans; mais, outre que notre hono- rable collègue, en nous l'adressant, nous en avait demandé T'insertion dans la Bévue zoologiqne ^ Tintérèt qui en ressort pour le côté critique de la science a une telle portée, et l'observateur dont elle émane une telle autorité , que nous croyons que les ornilhologistes nous sauront gré d'une communication dont le retard est de notre fait seul, cette lettre s^étant égarée dans nos papiers , au milieu des ésér.cincnts politiques et de fréquents déplacements. Elle constate d'ailleurs certaines dates de priorité d'opinion dont il est de toute justice de donner acte à un savant consciencieux et modeste , qui a eu le malheur de voir détruire et disperser ses collections et ses notes dans le dernier tremblement de terre de la Guadeloupe, titre qui sulïîrait pour lui faire ouvrir les colonnes de cette Revue. Peut-être enfin la similitude des observations d'anatomie ornithologique commencées et continuées si persévé- ramment par le docteur Lherminier, avec les siennes, sera- t-elle une invitation pour presser notre honorable collègue M. Delaberge dans la publication de ses travaux à ce sujet. 0. I). '-l" SÉRIE. T. 1 .Vnmr 1849. 2L 322 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1849. ) Pointe-à-Pître ( Guadeloupe ) , 25 août 1846. A M. O. Des Murs , au sujet de ses descriptions de Vœuf du Guacharo , du Bupicole , de VAni , du Caurale et du Courlan. Monsieur et très-honorable collègue , J'ai reçu dans le temps les ouvertures que vous avez bien voulu me faire à l'occasion de votre collection zoo- logique et des études approfondies auxquelles vous vous livriez sur l'œuf des oiseaux considéré au point de vue zoologique. Le tremblement de terre du 8 février, survenu peu de temps après la réception de votre lettre, avec ses désastreuses conséquences pour ma fortune et mes collec- tions, m'a empêché de vous répondre alors. Je le fais au- jourd'hui avec empressement, pour régler mon arriéré et apporter ma pierre à l'édifice que vous élevez à vue d'œil, et dont je suis avec le plus vif intérêt le développement dans la Bévue et dans le Magasin de zoologie de notre ho- norable ami Guérin-Méneville. J'étais loin de m'attendre , quand vous publiiez vos pre- mières observations sur les formes de l'œuf des oiseaux, sur les variétés et les causes de sa coloration, sur les diflerents états de sa surface, etc., etc., que vous en vien- driez sitôt aux applications les plus intéressantes et les mieux motivées à la classification. Vous êtes devenu une puissance avec laquelle il faudra dorénavant compter, et je ne veux pas être le dernier à vous rendre hommage. Vos dernières communications, à propos de l'œuf du Guacharo , du Rupicole, de l'Ani, du Caurale et du Courlan, ont particulièrement excité mon attention, et avec d'autant plus de raison , que vous arrivez, à peu de chose près, aux mêmes déductions que celles que j'ai obtenues depuis longtemps de Tétude des appareils locomoteur et di- gestif. ^w. BeretMaf.deZoo/j8ipfFIS''.-'j Phô liup-Lemeraer. 1, Courlan. 2. Caurale. TRAVAUX INÉDITS. 323 Depuis la publication, dans les Actes de la Société Un - néennede Paria, en 1827, etc., de mon premier Mémoire intitulé : Recherches sur rappareil sternal des oiseaux, suivi d'un nouvel Essai de classification de ces vertél)rés , je n'ai point cessé d'étudier comparativement le sternum et ses annexes, ainsi que le canal intestmal des oiseaux. Des voyageurs envoyés ad hoc ^ et des commandes faites dans tous les points du globe, m'avaient procuré la col- lection la plus riche et la plus complète qui existât en ce genre. Les sternums conservés à sec, et les intestins en bocaux, dans la liqueur, s'entassaient jour par jour dans mes armoires, et je n'attendais plus que la possession du Ménure , du Carianca et de l'Aptéryx , pour publier tous ces documents et mettre la dernière main à ce grand travail ornilbologique , quand le 8 février est venu me frapper et me ramener brutalement à la triste préoccupation des besoins matériels les plus immédiats. A la vue de mes collections anéanties à jamais, de mes notes perdues pour la plupart, je suis tombé dans un tel désespoir, que j'ai juré de renoncer à l'histoire naturelle. Vain serment! Le temps, qui amortit toutes les blessures, les penchants comprimés qui se réveillent, vos communications jour- nalières si intéressantes, si inattendues sur l'objet habituel de mes études, ne me permettent plus ni le sommeil ni le silence : je rentre donc aujourd'hui dans la carrière scien- tifique, et c'est avec vous que je noue mes premiers rap- ports. 1°. Du Guacharo. — Je vous adresse un fragment de nid, un œuf brisé, et les semences des fruits dont se nourrit cet oiseau-, ils ont été recueillis dans la caverne de Caripe par le docteur Daniel Bauperthuy. Le rapprochement que vous établissez d'après Illiger, Gray, et d'après la conformité des œufs, entre ces oiseaux . et les Accipitres nocturnes , est* loin de me choquer. Dès 1834, je signalais, dans mon Mémoire à l'Institut, les aiïi- nilés du Guacharo avec les Eflrayes et les Sti-igidés en gé- 324 r.KV. KT MAC. l)R zooLor.iK. {Jinllct 1849.) néral, dans le passage ainsi conçu : « Plusrobiislo que les Engoulevents, les Podarges et les Ibijaux , le (kiacliaro se rapproche, sous plus d'un rapport, des Chouettes, dont il a le port et les habitudes nocturnes , mais dont il s'éloigne complètement par son régime, s'il est bien constant qu'il use exclusivemeent d^aliments végétaux. » Je me rappelle à ce sujet qu'eu 1826 j'avais avec éton- nement rencontré des rapports analogues dans le squelette de deux genres bien plus éloignés, les Touracos et les Chouettes. 2°. Du Rupicole, ou Coq-de-Roche. — Pour ce qui est de cet oiseau, dans un Mémoire lu le 18 septembre 1837 à l'Institut, sur l'organisation profonde du Coq-de-Uoche, du Sasa , des Kamichis et du Turnix , je reconnaissais positivement que le premier de ces oiseaux n'appartenait d^aucune façon aux Gallinacés-, qu'il n'avait du Coq que le nom ; qu'il était bien et dûment rangé parmi les vrais Passereaux. Du reste , son gésier ne m'avait offert que des fruits pulpeux monospermes , ou des semences libres assez semblables à celles du café. 3«. De VAni, — L'œuf de l'Ani vous a fourni le sujet d'une excellente dissertation sur les conditions de la surface et de la densité de la coquille de l'œuf dans ses rapports avec la réflexion et l'absorption du calorique; mais cet oiseau, qui n'est pour moi qu'un genre de la famille des Cuculidés, à deux échancrures au bord postérieur du sternum, est-il le seul qui, nichant en commun et en plein air, présente ce revêtement crétacé de la coquille parmi les oiseaux ter- restres, et ne vous fait-il pas vivement désirer la pos- session de l'œuf du Fournicr, qui se trouve dans des con- ditions toutes différentes et opposées d'incubation , puisqu'il pond, il est vrai, en commun, je crois, mais dans un nid couvert et parfaitement défendu contre les circonstances extérieures?. . TUAVAUX IMiDiTS. 325 Du Courlan et du Centrale. J'arrive à la pcirlic la plus importante de celte comiiiii- nicaliou. Vm vous bornant aux. seules aflinilés déduites de l'œuf, vous ôtes arrivé à classer le Caurale entre les Hérons et les Ràlcs^ le Courlan entre les Grues elles Hérons. Les résultats que j'ai obtenus de mon système dilTèrent un peu des vôtres. En 1826, je ne connaissais point ces oiseaux anatomiquement, et en annonçant à priori leur place respective, je suis tombé juste, au moins pour le Courlan. En 1832, j'ai eu occasion de les étudier sur six individus, reçus particulièrement de Porto-Rico , des parties basses du Venezuela et du Para. 4" Du Cour/an. — Voici ce que je relève dans quelques notes échappées de mon naufrage : Le Courlan est une véritable Grue, comme le prouvent les détails anatomiques suivants : sternum étroit, très- allongé, entièrement plein-, crête haute et bien développée. Os coracoïde, égalant en longueur la moitié du sternum, d'ailleurs large à sa base et fort-, clavicule forte et courbée en V^ scapulums longs, recourbés, et terminés en pointe; six côtes. Longueur du canal intestinal comparé à celle du torse : moyenne :: 3:1. — Celle de la Grue, suivant Cuvier :: 2, 9„ : 1. Langue longue, mince, pénicillée ou frangée à son ex- trémité, non extensible ; œsophage très-dilatable, mais sans jabot-, estomac représentant une cornue à deux tubulures renflées, formées successivement : T* par le ventricule succenturié, caractérisé par un anneau de follicules gros, piriformes, serrés, et comme imbriqués^ 2" par une panse large, à parois muqueuses très-épaisses, à tissu propre, mince; .3" enfin par un gésier charnu et doublé d'une fi- breuse résistante. Ces trois cavités étaient remplies de mol- 326 r.Ev. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1849.) lusques gastéropodes nus, comme des limaces, de coquiflcs, de fragments de bois carié, et d'une pâte fixe et tenace. Intestin long, égal, surmonté de deux longs cœcunis en massue , à six centimètres de l'anus. Foie bilobé , à lobes égaux. Trachée-artère : elle est formée d'anneaux serrés et osseux jusqu'à la bifurcation des bronches, où ils s'écartent, s'aplatissent, et deviennent cartilagineux. Dans les mâles adultes, la trachée forme au-devant de la cla- vicule une anse ou circonvolution sigmoïde avant de pé- nétrer dans la poitrine. La longueur et Tétroitesse du sternum, ses dimensions supérieures à celles de Pos coracoïde, la triple dilatation de Festomac , et enfin l'anse de la trachée, sont tous des carac- tères qui appartiennent aux Grues. Le Courlan s'appelle, à Porto-Hicco, Carao^ en espa- gnol^ Poule-jolie, en français. 11 vit par paires, n'est pas très-sauvage, perche, gratte, comme la Perdrix , et est bon à manger. Son cri s'entend de fort loin , et répète son nom espagnol; il se plaît dans les bois clairs, les savannes, le bord des eaux , et varie beaucoup de taille. L'un de ceux qui me furent adressés avait été tué posé sur un arbre au détour d'une rivière. Ce n'est donc point entre les Grues et les Hérons que je placerais le Courlan, mais bien avec les Grues et à leur tête, faisant immédiatement suite aux Gallinules, et parti- culièrement aux Râles, avec lesquels le prince de Neurvied, liliger, Spix , Lichtenstein et M. Al. d'Orbigny lui trouvent tant de rapports. Dans l'espèce, il me suffit de remonter jusqu'aux Pigeons. A partir de ce groupe Columba, mes coupes correspondantes à des genres linnéens se succèdent dans l'ordre suivant : Pterocles , Sasa ou Dy sodés ou Opisthocomus ; Gallus et ses nombreux sous-genres ; Tinamus , Turnix , Gallinula ou Fulica et ses divisions; Crus, Ardea, etc., etc. Eh bien ! anatomiquement , les Gallinules et les Grues se suivent si naturellement, qu'il est impossible de trouver TRAVAUX INÉDITS, ' 327 entre eux la moindre solution de continuité. Jugez- en, du reste, par les pièces que je mets sous vos yeux... 6°. Du Caurale. — Nous avons vu qu'il ne pouvait exis- ter aucun doute sur la complète identité du Courlan avec les Grues, et partant, sur sa place dans la série. Si la posi- tion du Caurale est moins bien déterminée, c'est unique- ment, comme vous l'observez fort bien, parce qu'il cons- titue un genre de transition. Ses trois os de l'épaule sont exactement conformés comme dans les Grues; son sternum ressemble plus à celui des Grues, malgré quelques différences, qu'à celui des Hérons. La longueur comparative de l'intestin et du torse est : dans les Gallinules : : 4, 5 : 1. — Caurales ; : 2, 6 : J. — Hérons : : 3. 2 : 1. Dans le Caurale, la langue est longue, mince, mais non pénicillée ; Toesophage est plus dilaté à ses deux extrémités qu'à sa partie moyenne ; le ventricule succenturié est formé de quatre groupes de cryptes muqueux serrés ; le gésier, musculeux, renfermait des débris de Crustacés, de Coquilles fluviatiles univalves, du gravier; deux coecums courts et étroits naissants à 12 centimètres 1/2 au-dessus de Tanus. Ainsi donc la simplicité du canal digestif rapproche le Caurale des Hérons ; la conformation de son appareil ster- nal le lie aux Grues, et la forme , ainsi que la coloration de l'œuf, le confondent avec les Râles. Tiraillé de la sorte dans tous les sens, le Caurale n'est cependant ni un Râle, ni une Grue, ni un Héron , mais une sorte de compromis constituant un genre distinct qui, ne pouvant s'interposer absolument entre les Râles et les Grues, doit nécessairement se loger entre les Grues et les Hérons. Telle est aussi la place qui lui est assignée par llliger, Cuvier, Latreille, et qu'en dernière analyse je lui laisse aussi. Je ne puis terminer sans payer un juste tribut à l'aimable 328 UliV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {JuUlct IS'iO. ) caractère de ce charmant oiseau. Je l'ai possédé plusieurs fois vivant, et j'ai toujours admiré sou tendre attachement pour tous les membres de ma famille, son ardente sollici- tude quand il veillait auprès d'un enfant endormi -, son cou- rage, quand il se jetait tête baissée sur des chats et des chiens dix fois plus gros que lui; sa grâce dans ses manè- ges de coquetterie; son adresse à poursuivre et saisir sa proie. C'est, avec l'Agami , le plus curieux oiseau par le dé- veloppement de son instinct sociable*, et, à tous ces titres, il mériterait assurément bien mieux d'être admis dans l'in- telligente compagnie des Grues que dans la triste et sau- vage tribu des Hérons. Les Français l'appellent Gobe-Mouche, Paon des roses, Paon des palétuviers, les Espagnols et les Portugais, Pavon. Tels sont, monsieur et très-honorable collègue, les faits que j'avais à ajouter comme complément à vos déductions zoologiques. Plus que personne j'apprécie le mérite du nou- veau caractère que vous introduisez dans l'ornithologie mé- thodique, et je sens tellement la valeur des données que vous savez en tirer, que je ferai désormais tous mes efforts pour contribuer à l'accroissement de votre curieuse collec- tion, dans ma position insulaire, en commençant par le Sasa , qui m'intéresse au dernier point , et dont le premier, je crois, j'ai fait connaître la très-singulière organisation. Je vais demander ses œufs pour vous à Cayenne et à Cu- mana. Agréez, etc. Monographie du genre Dendrocolaptes , par M. F. de Lafresxave. Lorsque nous annonçâmes, dans la Revue de 1847, p. 209, que nous nous occupions de faire une monographie du genre Dendrocolaptes ( Picuculc), nous espérions pou- voir la publier peu de temps après ; mais diverses circons- TUAVAUX INÉDITS. 323 lances nous en ont cinpèchc , entraulres lu nouvelle de Parrivée au Muséum d'une collection d'oiseaux de l'Amé- rique du sud renfermant un certain nombre d'espèces ap- partenant à ce genre, dont quelques-unes crues nouvelles, et dont la non-indication eût laissé des lacunes dans noire ouvrage. Aujourd'hui que des événements plus calmes per- mettent à la science de reprendre ses travaux, nous ac- courons à Paris pour y prendre de nouveaux renseigne- ments et y rccnciilir de nouveaux matériaux pour notre travail. Nous suivrons toujours le même plan que nous nous étions tracé à cette époque, c^est-à-dire que nous diviserons cette sous-famille Dendrocolaptinœ en deux grandes sec- tions basées sur la forme dilîérente du bec, et que nous désignons par les noms de D. compressirostres et de D. dcpressirostres. Les modifications du bec ne nous paraissant pas toujours d'une très -grande importance, comme base de principales sections, nous ne les avons em- ployées que parce que nous avons reconnu qu'à cette mo- dification s'en joignait également ici une autre dans la forme des pattes et même des ailes ; ainsi , les espèces à bec comprimé sont munies de pattes beaucoup plus vigou- reuses que celles à bec déprimé, d'où nous avons conclu que les premières avaient probablement besoin, pour cher- cher leur nourriture, de se tenir plus souvent ou plus for- tement cramponnées sur les troncs d'arbres que les se- conds, qui d'après leur bec plus large et déprimé, leurs pattes plus faibles, la rencontrent peut-être sur les branches et sur le feuillage. Dans la première section , et sous le nom générique de Dendrocolaptes proprement dit, nous rangeons d'abord les grandes espèces à bec de moyenne longueur, mais élevé et très-comprimé, tels que le Dendrocolaptes decumanus llliger, ou albicollis NmWoi ^ le D. major Vieillot, omtu- biglnosus Lafresnaye, Mag. de zool. ; le D. PerroUi, Nobis, le D. linealocephaliis Gray, cm liromeroplrhinchus I.essoii. Désirant nous rapprocher des groupes déjà forniéi^, et 330 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. { JuUlet 1849. suivre autant que possible la marche adoptée, soit dans le Gênera of blrds de M. G. R. Gray, soit dans la Classifica^ tion of birds de Swainson , qui a formé de bons groupes dans cette sous-famille, nous adoptons, comme le premier, le nom générique de Pieolaptes Lesson, pour les espèces en général de taille moins forte que les premières, ayant le bec plus allongé, plus grêle, plus arqué, par conséquent beaucoup moins robuste ; les ailes un peu plus longues, les pattes plus faibles ttels senties Dend, angustirostris (Vieillot), hivittatus {\A(M.)^ wagleri (Spix), tenuiros- tris (Licht. ), etc. Nous conservons, ainsi que l'a fait M. Gray, le nom de Xijphorhijnchus ( Swainson ), ou bec en faucille, pour les espèces qui semblent réunir les caractères de la coupe pré- cédente, mais poussés à leur maximum, surtout dans la forme du bec, arqué, pour ainsi dire, en demi-cercle, et comprimé comme une lame de couteau. Cette forme est ad- mirablement adaptée à l'usage qu'en font ces espèces pour extraire du fond de leur trou , creusé en tube arqué, cer- tains coléoptères qui , dans l'Amérique méridionale, s'em- parent des pétioles courbes d'une espèce de palmier, et qui, restant appliqués au tronc après la chute des feuilles de cet arbre, deviennent la demeure de ces insectes. Il ne croît que sur les montagnes. Là où croît cet arbre se trouve le Dend, procurvus, ou bec en faucille, comme sur la mon- tagne des Orgues, par exemple, là oii il ne croît pas, Pes- pèce manque également : tels sont les Dend. falcularius Vieillot, procurvus Tem. , procurvoïdes Nob., arcuatus, pucheranii Nob. Sous le nom de Nasica ( Nasican ) Lesson , nous rangeons les espèces à bec allongé, mais droit, et ne se courbant guère qu'à l'extrémité : tels sont le Dend. longirostris Vieil- lot, ou nasican Vaillant, le nasica alhicollis Lesson, le flavigaster Swainson, le triangularis Nob., etc., etc. Nous laisserons le nom de Dendroplex Swainson, ou bec de sitelle , aux espèces à bec parfaitement droit , re- TRAVAUX INÉDITS. 331 trousse en dessous, parfairomcnt conique étant vu de pro- fil. Il paraît que cliez elles la langue est très-longue, vcr- miforme, extensible en dehors, du double de la longueur du bec ; tels sont le Talapicot de Buffon, notre Piciros- iris, etc. Le nom de Sittasomus Swainson restera appliqué aux espèces à bec de fauvette, telles que le Dend. sylviellus Temminck , le sylvioidûs Nob. , etc. Celui de Glîjphorhynchus aux espèces à bec en coin , tels que le Dend. cuneatus Licht. Dans la seconde section , les Depressirostres , nous adop- tons le nom générique de Dendrocops Swainson, pour les espèces à bec droit mais élargi , ayant ses côtés droits et non rentrants, et sa base plus large que haute : tels sont le Cayenncnsis , ]e platyrosfris, etc., et celui de Dendro- cincla, du même auteur, pour des espèces à couleur pres- que toujours uniforme, à peine tachetées. Nous nous étendrons davantage sur les caractères pro- pres à ces différents groupes, à jnesure que nous en trai- terons , comme dans le prochain numéro , où nous com- mencerons à décrire les espèces. Note sur une nouvelle espèce de Couroucou ( Trogon va- moniana, et sur le Trogon meridionalis , par MM. E. Deville et 0. Des Murs. Quelques ornithologistes, parmi lesquels M. Gould, ont déjà fait observer qu'il existait de fréquentes différences de taille dans les individus de l'espèce du Trogon viridis, Curucui violaceus ( auctor ) ; ce dernier a même ajouté qu'il avait remarqué que l'espèce était plus grande sur le continent et plus petite dans les îles ; d'oii il concluait qu'il ne voyait aucune raison d'en faire deux espèces distinctes. Le Trogon, dont nous donnons ici la description, doit être considéré comme une de ces exceptions de taille du r. viridis dont parle l'ornithologiste anglais. 332 HEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {JuUlcI. 1819.) Toutefois cette exception se présentant ici avec quelques modifications bien légères, il est vrai, de plumage, niais aussi avec une modification beaucoup plusiiiq)orlante dans la forme du bec, et enfin avec un certificat d'origine qui vient détruire le raisonnement de M. Gould, notre indi- vidu provenant du continent, et non des îles, puisque c'est à Sarayacu même que nous l'avons rencontré et observé , nous avons cru devoir en faire une espèce à pari , que nous dédions à la mémoire du frère Ramon Busquet , mort en traversant une cataracte. Sa coloration, nous l'avons déjà dit ^ est exactement la même, sauf quelques détails de la queue et du bec, que celle du 2\ viridis. Ainsi, c'est le même bleu pourpré ou violacé pour la tête, le cou et la poitrine ^ le même noir pour la gorge et les joues; le même vert brillant, à reflets métalliques, pour le dos et le croupion ^ le même reflet pourpré pour les cou- vertures caudales supérieures, et enfin le même noir uni- forme pour les ailes et leurs couvertures supérieures; et la même teinte vert noirâtre pour les six rectrices médianes. Mais les trois rectrices externes, qui sont , chez le T. viri^ dis, noires dans la première moitié de leur longueur, à partir de la base, et uniformément blanches dans le reste, ont, chez le T. ramoniana^ cette portion blanche, à l'ex- ception des deux derniers centimètres, régulièrement bar- rés de noir. Ensuite le T. ramoniana n'a de longueur que 24 centimètres au lieu de 30 qu'a le T, viridis; c'est-à-dire que la différence de l'un à l'autre est de six centimètres ou d'un cinquième au total. Enfin l'arête delà mandibule supérieure du bec, qui chez le T. viridis est large, lisse et arrondie, comme dans la plupart des conirostres, est, chez le T. ramoniana, sail- lante et on ne peut pas plus prononcée, puisqu'elle forme une espèce de carène laissant comme un petit sillon à cha- cun des côtés de sa base. — Long. tôt. 24 cent. — Id, du bec 2 cent. 2 mill. — Id. des ailes 11 cent. 5 mill. TRAVAUX IXftDlTS. 333 — îiJ. (lo la qiioufi 13 cent. — Tarses t cent. 2 mill. Habite la mission de Sarayacu, Pampa del Sacramento. Trogon meridionalis. — Mdle. — Notre individu diffère de ceux décrits et figurés par Spix et M. Gould en ce que les six rectrices intermédiaires, au lieu d^^tre du même vert doré que le dos et les couvertures caudales, sont d'une cou- leur orangée à reflets métalliques brunâtres, tranchant, avec la couleur du dos, comme du brun pur à du vert éme- raude. Lu femelle, qui n'a pas encore été décrite, a la tôte d'un brun foncé, le dessus du corps et la poitrine brun cendre ; les ailes brun noirâlre, avec leurs couvertures su- périeures grivelces et vermicelées de brun et de noir ; les six rectrices médianes d'une belle couleur canelle, les deux latérales extérieurement seulement et noires sur la page in- terne; chacune avec une bande apicale noire; les trois ex- ternes noires dans la première partie de leur longueur, et blanches rayées de noir dans le surplus \ la pointe blanche, le ventre jaune orangé clair. — Long. tôt. 23 cent. 5 mill. Habite Santa-Maria, Haut-Amazone. C'est le jeune et non la femelle, que M. Gould a figuré. Nous croyons avoir observé que dans les espèces américaines surtout, les jeunes ont une teinte uniformément grise, tandis que ce sont les femelles qui sont généralement brunes. ( La suite prochainement. ) M^MoiuE sur la Locomotion des Céphalopodes. Remarques comparatives sur celle du Calmar ( Loligo vulgaris , Lam. ) , de la Seiche officinale ( Sepia ofjicinalis. Lin. ) , et du Poulpe commun {Octopus vulgaris, Lam.); par MM. les docteurs Ch. Robin, professeur agrégé d'histoire naturelle, et Second, bibliothécaire à la Faculté de Mé- decine de Paris. D'heureuses circonstances, pendant un séjour sur la 994 i^'Ev. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Juillet 1849.) plage de Dieppe, nous ayant permis d'observer un grand nombre d'individus appartenant à trois principales espèces de Cépbalopodes , nous avons été conduits à des remarques nouvelles sur l'appareil et la fonction de locomotion de ces Mollusques. Bien que cette partie de leur étude ait donné lieu à d'importants travaux , nous allons néanmoins signa- ler des faits qui ont été ou méconnus ou incomplètement appréciés par les observateurs qui nous ont précédés. Nous devons la constatation de ces faits d^une part à Tapplication partielle de la méthode comparative -, d'autre part à la réaction si caractéristique que le point de vue physiologique tend à exercer sur les recherches purement statiques. A l'égard de la méthode comparative, les opinions qui n'ont été d'abord soutenues que par les meilleurs es- prits sont aujourd'hui tellement vulgarisées qu'il serait oiseux en ce moment de chercher à démontrer que la com- paraison constitue le procédé essentiel d'exploration en biologie. Mais nous ne pensons pas que l'influence re- marquable que la physiologie doit exercer sur les perfection- nements ultérieurs de l'anatomie soit également sentie. Les idées actuelles sur le degré de développement des études anatomiques montrent, en effet, que notre génération s'exagère singulièrement la perfection de cette partie de la biologie, même en la considérant comme bornée au type qui a été le sujet principal des investigations. Sans examiner ici les impulsions progressives que l'anatomie doit à la chirurgie, à la zoologie, etc. , nous croyons utile, à l'oc- casion des faits qui vont faire Tobjet de ce Mémoire, d'at- tirer l'attention sur les influences essentielles de la physio- logie, abstraction faite des ressources précieuses qu'elle oftre déjà depuis longtemps dans la coordination çtla description des organes et des appareils. Les principes élémentaires déduits de la saine philoso- phie biologique enseignent qu'il faut commencer par l'é- tude de l'organe avant celle de la fonction. Mais on com- prend facilement qu'à défaut de toute notion dynamique la THAVAUX INËDITS. 335 première étude ne peut recevoir quHin certain degré de dé- veloppement, et qu'elle doit se borner à des considérations de composition élémentaire de texture , de forme, de dispo- sitions et de rapports. Du moment où, à Fégard d'un en- semble d'organes, on voudra soumettre ces premières no- tions à un ordre rationnel et en harmonie avec leur véri- table destination, il faudra les soumettre au point de vue physiologique. L'anatomie reçoit donc là une première in- fluence très-essentielle, mais incomplètement sentie de nos jours, à cause des exigences du point de vue chirurgical, mais qui ne tardera pas à recevoir une systématisation défi- nitive, grâce à la direction positive de quelques penseurs actuels. La réaction physiologique, plus caractéristique, que nous voulons particulièrement signaler ici est distincte de cette première influence, car elle n'est plus seulement destinée à des réformes générales, mais bien au perfectionnement in- time des organes eux-mêmes considérés isolément. La physiologie^ n'étant véritablement avancée que dans un petit nombre de questions, a été dans l'impossibilité de régler sur tous les points les recherches statiques -, aussi , à regard de l'étude des organes, observe-t-on , dans nos principaux ouvrages, un luxe de description qui porte sou- vent sur les choses précisément secondaires, tandis que les points essentiels n'y ont reçu qu'un médiocre examen ou , dans certains cas, ont été entièrement omis. Cet état de choses est. sans contredit, de nature à retarder la marche de la physiologie-, mais il est très- remarquable de voir qu'à rinstant où une conception physiologique rationnelle se fait jour, immédiatement elle provoque dans la partie statique correspondante un perfectionnement que celle-ci n'aurait jamais atteint sans cette réaction éminemment progressive que nous cherchons à caractériser, et dont nous pouvons compléter la notion, en citant quelques exemples. Avant les recherches de notre collègue Cl. Bernard, sur les fonc- tioîis du pancréas, on se faisait une idée très-faus^e du 33G r.r.v. et mag. de zoologie. {Juillet 18^9.) mode d'abouchement des canaux excréteurs du pancréas et de la vésicule biliaire. L'éclaircissement de ce point d'ana- tomie, auquel les études comparatives ont prêté un si effi- cace concours, a été provoqué par la physiologie du pan- créas. Les recherches de ce même auteur sur la circulation de la veine-cave Pont également conduit à des faits de tex- ture du plus haut intérêt. L'un de nous, à Tégard de l'ana- tomie du larynx chez l'homme et les mammifères , a été particulièrement dirigé par la conception de deux organes vocaux, chez les animaux qui possèdent deux registres de sons. Enfin, pour ne pas multiplier ces citations, nous en- trerons immédiatement dans les développements qui doi- vent faire l'objet principal de ce Mémoire, et qui vont fournir un dernier exemple très-propre à faire ressortir cette in- fluence physiologique qu'il est indispensable de voir aujour- d'hui généralement sentie par les biologistes, afm que la statique des êtres organisés puisse enfin accomplir d'utiles progrès. Les observateurs qui ont vu des Calmars se mouvoir n'ont pas tous reconnu par quel mécanisme ces animaux exécutent, dans tous les sens, des mouvements de totalité. Quand on étudie la locomotion du Loligo vulgaris Lam., par exemple, on ne tarde pas à s'apercevoir que son mou- vement général résulte surtout de la projection d'une cer- taine quantité d'eau dont l'animal remplit préalablement sa bourse et qu'il chasse, par une contraction vigoureuse, de celle-ci, à travers l'étroit orifice de son entonnoir. iVeau , comprimée de toutes parts au moment de la contraction de la bourse, fait en quelque sorte explosion par l'entonnoir, tandis (]ue , par suite de sa pression sur tous les autres points, elle détermine un mouvement de l'animal dans une direction opposée à celle de sa projection. Si maintenant on remarque que le Loligo, comme la Seiche et le Poulpe, par suite de la structure de l'entonnoir et des muscles qui le meuvent, peut en diriger Touvcrture dans tous les sens, on concevra comment l'animal, à l'aide de cet appa- TRAVAUX iXfiniTS. 337 roil , pont imprimer à son corps toutes les directions. Dans la généralité des cas , le l^oligo se meut naturelle- ment à reculons, parce que le sommet de l'entonnoir cor- respond à l'axe de l'animal , et son ouverture supérieure regarde les tentacules, l.a terminaison en pointe de sa bourse, qu'il tient à fleur d'eau, favorise son mouvement en arrière; mais du moment où l'animal dirige l'ouverture de l'entonnoir vers l'extrémité inférieure, il progresse en tenant les appendices tentaculaires serrés en pointe , les uns contre les antres, au-devant de la tête. Nous avons pu vérifier un grand nombre de fois cette fonction de l'enton- noir, en renversant les Calmars sur le dos, dans les flaques d'eau où nous les observions pendant la basse marée, et en les irritant à l'extrémité inférieure de la bourse. M. de Blainville , dans son Mémoire sur le genre Calmar {Journ. de physique, an. 1823, t. XCVI, p. il6), parait avoir mé- connu cette dernière manière de fonctionner de l'entonnoir: «Pour se mouvoir, dit-il, en parlant des Calmars, ils emploient les nageoires dont leur sac est pourvu , ou bien les contractions du sac lui-même, en chassant l'eau qu'il contient-, mais, dans ce dernier cas, ils reculent avec une grande célérité. » Ils reculent, en efl'et, ainsi que nous ve- nons de l'expliquer, c'est-à-dire quand Fouvrteure de l'en- tuimuir reste dirigée vers les tentacules 5 mais, du moment où cette ouverture est portée dans un autre sens, la con- traction de la bourse a pour effet de diriger l'animal en sens inverse de la projection du liquide. Lorsque , par exemple, elle est portée à gauche, l'animal tourne brusque- ment de gauche à droite sur lui-même, et vice versa; ainsi , par de simples inflexions de son entonnoir, il se porte à volonté en tout sens. Pour le mouvement d'ascen- .sion de la profondeur de l'eau vers la surface, il l'exécute toujours à reculons, en dirigeant sa tête et le courant qui sort de l'entonnoir en bas, ce qui projette le derrière du corps en haut. Pour se diriger de la surface vers la profon- deur, il dirige la tête en bas, et en courbant l'entonnoir il 2'' SLiui'. T. 1. Aniii'O 18-i9. 22 338 UKv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1849.) dirige le courant d'eau on arrière, et pousse ainsi son corps en avant et en bas. Quant aux nageoires dont la bourse est pourvue, elles ne peuvent déterminer dans la progression qu'une vitesse très-inférieure à celle qui résulte du méca- nisme principal que nous venons d'exposer, et elles n'ont guère d'autre usage que de maintenir le corps dans une si- tuation horizontale. L'activité remarquable du Loligo, en rapport, chez lui, avec une plus grande sensibilité générale et particulière, nous a conduit à faire une étude comparative de l'appareil locomoteur sur les trois espèces que nous avons eu l'occa- sion fréquente d'observer, le Loligo vulgaris , la Seiche officinale et le Poulpe commun. Une étude générale nous conduirait inévitablement à re- produire ce que l'on trouve dans les bons traités de mala- cologie ; aussi nous bornerons nos remarques aux parties importantes de l'appareil qui n'ont pas reçu un examen suf- fisant. En classant les trois espèces que nous voulons étudier, relativement au degré de sensibilité et d'activité muscu- laire , le Loligo occupe le premier rang , tandis que le Poulpe est au dernier. Cet ordre que l'observation permet d'établir peut se tirer, à priori,. de la seule considération de la forme de ces animaux. En effet, la bourse étroite, allongée et terminée en pointe du Calmar est évidemment mieux conformée, pour se mouvoir dans un liquide, que celle de la Seiche, qui est aplatie d'avant en arrière et ar- rondie à son extrémité inférieure. Quant au Poulpe, sa bourse figure un sac arrondi ; chez ce dernier, les tenta- cules ont un développement si considérable , par rapport au reste de l'animal, qu'ils rendent la locomotion très-lente, tandis que ces tentacules eux-mêmes servent à l'animal pour exécuter une espèce de reptation. L'examen particu- lier des organes va , du reste, démontrer pleinement l'ordre que nous venons d'établir. La bourse du Loligo, plus musculeuse que chez la Seiche TRAVAUX INÉDITS. 339 et lo Poulpo , porto deux nageoires qui n'occupent qu'une partie de la louf^ueur du sac, niaivS qui soûl très-larges. Chez la Seiciie, la bourse est bordée de chaque côté d'une nageoire beaucoup plus étroite. Enfin, chez le Poulpe, il y a absence complète de nageoires. Nous devons remarquer, relativement à ces appendices de la bourse, qu'ils sont indépendants de celle-ci, et qu'on les enlève, avec l'enveloppe extérieure, en dépouillant l'a- nimal. Les rapports de la bourse avec le reste de l'animal doit donner lieu à des observations caractéristiques au point de vue de la locomotion. Comme l'activité des mouvements de totalité dépend de l'eau introduite dans la bourse et chassée par l'entonnoir, il devient important d'étudier si la bourse donne plus ou moins librement accès à Peau. Chez le Poulpe , le bord de la bourse, à la région dorsale, est fixé au cou et à la tête par des faisceaux musculaires et par la peau ; il faut observer, en outre , que les organes digestifs, respiratoires et générateurs, remplissent tellement la bourse, que celle-ci , en se dilatant , ne doit admettre qu'une pe- tite quantité d'eau dans sa cavité 5 néanmoins elle est suffi- sante pour le mécanisme de la natation. Chez la Seiche et le Loligo , le bord du sac est libre , et l'animal semble sortir du sac , particulièrement chez le Lo- ligo, dont la bourse a de très-grandes dimensions par rap- port aux organes contenus, tandis que chez la Seiche ces organes remplissent mieux la bourse. Ces différences mon- trent que le Loligo, en dilatant sa bourse, peut y intro- duire une pliis grande quantité d'eau que la Seiche, et surtout le Poulpe. Il nous reste à signaler, à l'égard du sac , un dernier ordre de faits relatifs aux moyens par lesquels l'animal fixe sa bourse autour du cou lorsque, par une contraction vigou- reuse, il en chasse Tcau qui ne doit sortir que par l'enton- noir. Nous avons vu que chez le Poulpe le bord du sac est na- 340 nEv, ET M.\c. DE zooLOCiiE. {Juillet 1849.) turellement réuni à la tête et au cou , à la région dorsale, par (les faisceaux musculaires. Bien que chez la Seiche et le Loligo le bord du sac soit libre dans ce point, cela ne constitue pas une disposition défavorable , car l'animal étant fixé à la bourse par la partie dorsale, il est évident que, dans les contractions du sac, Teau ne pourra pas jaillir dans cette région; tandis que nous avons reconnu que le dégagement complet du bord du sac est une condition fa- vorable à sa dilatation. Du côté de la face inférieure de ra- nimai , le bord du sac est libre chez le Poulpe comme chez la Seiche et le Loligo, et les rapports de la bourse et de l'entonnoir sont tels , qu'au moment de la contraction qui tend à chasser Teau hors du sac la face externe et inférieure de la base de l'entonnoir s'applique contre la face interne correspondante de la bourse, et l'eau, ne pouvant s'engager entre ces deux parties , passe par l'entonnoir, qui s'ouvre largement au-devant d'elle. Quant aux connexions latérales de la bourse et de l'entonnoir, il y a pour ces trois Mollus- ques des différences très-remarquables. Aux côtés de la base de l'entonnoir, on voit deux prolon- gements musculaires qui vont se fixer à la face interne de la partie dorsale de la bourse. Chez le Loligo, l'extrémité supérieure de ces deux prolongements et la partie latérale correspondante de l'entonnoir portent de chaque côté une plaque cartilagineuse oblongue, courbée en S, plus large en bas qu'en haut, et creusée, dans le milieu, d'une rainure qui, au moment de la contraction, reçoit une saillie corres- pondante qu'on trouve sur la face interne de la bourse; et il se forme ainsi à chaque mouvement d'expulsion une vé- ritable articulation temporaire entre le sac et l'entonnoir. Chez la Seiche, on observe encore ces deux faces articu- laires; mais elles sont bornées, du côte de l'entonnoir, à un très-petit disque creux , et du côté de la bourse à une petite éminence. Chez le Poulpe, il n'y a pas trace d'articu- lation-, seulement, sur les parties latérales de la buse de l'entonnoir, on aperçoit une calotte qui ferme cette pnrlie TRAVAUX INÉDITS. 3il de In bourse, mais qui , cerUiincîment , n'a pas un rôle auss^ eiïicace que celui de rarliculation que nous venons de dé- crire chez la Seiche et le Loligo. Il nous reste actuellement à examiner la partie la plus importante de cet appareil de locomotion , c'est l'entonnoir lui-même. Sa forme générale représente un cône plus ou moins al- longé : le Poulpe a un entonnoir plus long que la Seiche et le Loligo , et dans ses deux tiers supérieurs il est presque cylindrique. Il est moins allongé chez la Jieichc et encore moins dans le Loligo. Des différences très-sensibles s'ob- servent dans la conformation de l'orifice supérieur. Chez le Poulpe, le diamètre de cet orifice est égal à la moitié en- viron du diamètre de la base, et sa forme est assez régu- lièrement circulaire. Chez la Seiche, la disproportion entre ces deux diamètres est plus marquée; elle est à peu près déterminée par le rapport de 1 à 3; de plus, on remarque, au moment de la contraction, une division de l'orifice en deux lèvres, une supérieure, une inférieure. Chez \q Loligo, cette dernière conformation est très-sensible, et l'ouverture de l'orifice supérieur est tout au plus le quart de l'ouver- ture inférieure. Pour ces deux derniers, la Seiche et le Loligo, nous avons à signaler une particularité anatomique qui ne se rencontre pas chez le Poulpe, c'est que la lùvre supérieure est doublée par une lèvre interne, très-marquée chez le Lo- Ugo et moins développée chez la Seiche. Le Poulpe en est cnlièrement dépourvu. Cette lèvre interne a un rôle très- essentiel dans la production de certains mouvements. Lors- que l'animal exécute son mouvement naturel en arrière, l'orifice de l'entonnoir est dirigé vers la tète, et la lèvre infé- rieure, fortement tendue, pous.se l'eau vers la lèvre supé - Heure, qui au moment de la projcclion prend un aspect lannelé. Mais lorsijuc laninial veut se porter en avant, et (ju'il recourbe son entonnoir vers l'extrémité inférieure de la bourse, on comi)rcnd (juc , bien que la lèvre inférieure 3li REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1849.) s'efface, il faudrait que la lèvre supérieure fût plus longue pour diriger exactement la colonne de liquide en sens in- verse de la direction des tentacules. Mais, au moyen du perfectionnement dont nous venons de parler, le liquide, par suite de la contraction de la lèvre interne, est exacte- ment réfléchi vers l'extrémité inférieure. Ce dernier caractère achève de démontrer la réalité de l'ordre que nous avons adopté pour les trois Céphalopodes relativement à leur degré d'activité. M. de Blainville, dans le Mémoire que nous avons cité , a judicieusement observé que la sensibihté générale et l'acti- vité musculaire étaient plus marqués chez les Calmars que pour les Seiches et les Poulpes. Nous pensons que nos re- cherches sont très-démonstratives à cet égard. SiCuviera fait sur le même sujet des remarques entièrement opposées à celles de M. de Blainville et aux nôtres, c'est qu'il a été certainement privé d'observations directes sur la locomotion des Calmars (Mémoire sur les Céphalopodes, p. 3), et qu'il a tiré des inductions physiologiques de l'unique con- sidération ses organes qui , lorsque leur étude n'est qu'ébau- chée, sont très-propres à égarer dans l'étude des fonctions, et dont la connaissance intime dépend, ainsi que nous avons essayé de le caractériser dans ce Mémoire, d'une indispensable réaction physiologique. Description de VArgas talaje, par M. Gcérin-Méneville. Corps de forme sub-carrée un peu allongée, aplati, jaunâtre , avec la partie antérieure avancée en une es- pèce de triangle , avec les bords relevés en une espèce de bourrelet granuleux et une sculpture régulière d'élévation sur le dos formée aussi des mêmes tubercules. Pattes sim- ples, de la couleur du corps. — L. de 5 à 7 mill. Celte espèce se rapproche beaucoup de l'Argas de Perse [A. Persicus^ Fischer, Mém. de l'Acad, des Se. de Moscou, TnAVAUX INÉDITS. 343 1823), mais elle s'en distingue par sa forme et par la sculpture du dessus de son corps. On ne peut la confondre avec r^. Savignyly d'Egypte, ni avec notre A. maurilia- nus {Iconoyr. du Règn. anim. de Cuvier, Arach., pi. 6, f. S), surtout si on consulte les figures dont nous devons les dessins à M. Nicolet. Nous passerons donc de suite aux notes (jue M. Salle a consignées dans son Journal sur cette Arachnide. « Etant à Casa Vieja de Gastoya, route de Guatemala à Zacapa (Amer, centr.), à 15 lieues de Guatemala, le 6 mai 1847, j'ai été éveillé plusieurs fois, au milieu du plus pro- fond sommeil, par des démangeaisons atroces aux mains et à la figure, et mon compagnon, M. Jules, se plaignait encore plus que moi. A trois heures, irrité par ces dou- loureuses piqûres, j'allumai une bougie, et je reconnus que j'avais les mains couvertes de sang et de taches semblables à de larges morsures de puces, que je pensai appartenir à une espèce particulière et monstrueuse. Mon compagnon me disait que nous avions été piqués par des guêpes lo- gées dans les murs de la case. Ayant été réveiller V arriéra (muletier) qui nous conduisait, et lui ayant dit ce que nous éprouvions, il nous apprit que nous étions victimes d'un animal nommé Talaje^ que l'on regarde comme une grosse punaise. Je revins alors allumer de nouveau ma bougie pour chercher cet insecte, et bientôt je trouvai cet Argas, qui me parut dégoûtant. Quelques-uns étaient remplis de sang, et d'autres avaient la peau rugueuse. Je me rappelai alors en avoir pris sur ma figure pendant la nuit et les avoir roulés entre mes doigts, les prenant pour quelques-unes des Tiques dont ma mule était couverte, au point que plusieurs personnes m'avaient dit qu'elle en mourrait. « Je pris un certain nombre de ces Argas, que je mis dans un tube pour les faire étudier à Paris. « Ces Talajes se tiennent dans les crevasses des murs des vieilles cases. Ces murs sont faits en bambous crépis en bauge. Ils piquent à la manière des punaises, et retour- 344 i.Kv. 1':t aiag. dl zoologh:. {Juillet ltS49.) lient dans leurs trous avant le jour, car ils sont nocturnes. (( J^ai eu les mains et les oreilles enflées^ ces morsures m'ont fait horriblement soulîrir. Ayant percé quelques-unes des pustules occasionnées par ces piqûres et remplies de sang, il en est sorti une goutte de sang. Je me suis lavé et j'ai mis dans l'eau quelques gouttes d'alkali volatil; mais, au lieu de calmer la douleur, cela y produit une enflure plus jjrande et une plus forte inflammation. « M. Jules ne fit rien, et souffrit autant que moi ; seule- ment l'enflure dura moins et fut moins forte. Quant aux cicatrices, elles se guérirent en même temps. (( Dans la nuit du 6 au 7, j'ai fort mal dormi, éveillé îîouvent par les vives douleurs que me causaient les mor- sures des Talaj es, malgré la précaution que j'avais eue de tremper mes mams dans Peau fraîche. J'ai eu la fièvre ; mes mains étaient brûlantes, et j'y ressentais une déman- geaison insupportable. « Le 8, mes mains allaient mieux; j'ai pris dci bains d'eau froide toutes les fois que je l'ai pu , et ce n'est que quinze jours après que j'ai été entièrement guéri. )) S'il faut en croire les récits des voyageurs cités par M. Fischer de Waldheim, dans les Mémoires de l'Aca- démie de Moscou^ les accidents causés par la piqûre de l'Argas de Perse seraient beaucoup plus graves, puisque la mort s'ensuit souvent. Cependant ces récits pourraient bien être un peu exagérés. EXPLICATION DE LA PLANCHE 9. Figure l. Argas Talaje grossi cinq fois. — 1 a. Sa grandeur naturelle. — 2. ArgasTalajemâle vuen dessous. — 3. Argas Talaje femelle vue en dessous. — 4. La tête vue en dessus. — 5. La même en dessous, montrant la Icvre bifide. — 6. La tête vue de face. — 7. Une mandibule ou pince. — 8. Le suçoir eu des- sous.— t). Le même en dessus. — 10. Un palpe. /,',',> r/ M n/. /SIf}). r/.o. Ai'(2;as '/}//fj/r. t!. \ />;•/<•/ />w.i A ' Â'fintvii/ i//t/' TftAVAUX INÉDITS. 345 Suite du (lataloguc des Cnrabiqucs recueillis par M. Bocandc dans la (iuinée portugaise, avec la description sommaire des espèces nouvelles; par M. de la Feutiî-Sknkctère. Casnonia Lineola ( Dej. , 5, 281 ). Les individus recueil- Us par M Bocandé sont un peu plus petits que l'exemplaire unique de la collection Dejean, mais les taches des élytres sont identiquement les mêmes. Casîiouia (Casnoidea Laporte) Senegalensis (Dej., Sp. 5, 283), identique avec l'individu du Sénégal de la collection Dejean. Stcnidia Corrusca. Charmante espèce à tête noire, cor- selet rouge, et élytres d'un vert brillant. La tête et le cor- selet peu abondamment ponctués. La tête , bien que noire , supportée par un cou rouge , de même teinte que le cor- selet, dans lequel il s'emboîte. Celui-ci cylindrique, faible- ment arrondi sur les côtés, avec une hgne médiate dis- tincte. Les élytres de même forme que celles de VOdacaïUha tnelanura^ mais échancrées obliquement à l'extrémité, d'un vert métallique clair, très-brillant, couvertes de stries fortement ponctuées \ le troisième intervalle paraissant en outre impressionné de trois à quatre gros points peu dis- tincts. Dessous du corps noir. Pattes entièrement rouges, avec l'extrémité des cuisses noire. Les antennes obscures , avec les trois premiers articles et le commencement du quatrième rouges. — Long, de 7 à 9 mill.^ larg. de 2 à 2 mill. 1/2. Stenidia Blanda. Voisine de la précédente, et ornée des mêmes couleurs. Elle en diffère par une taille sensiblement plus petite , par la ponctuation plus profonde de la tête et du corselet, par la forme plus étroite du corselet et par la poncluation des stries des élytres, qui est beaucoup plus fine, plus serrée et moins profonde , avec les intervalles des stries plus plais, moins lisses et moins brillants. La couleur des pattes et des antennes estUa môme. — Long. 6 mill.^ larg. 5 mill. 346 iiEv. ET MAG, DE ZOOLOGIE. (^Juillet 1849.) Stenidia Cyanea. Encore plus pntite que laS^. Blanda, Tête et corselet noirs , fortement ponctués. Elytres d'un bleu foncé, assez brillantes, plus courtes, plus convexes ;, moins parallèles que dans les deux espèces précédentes. Les stries des élytres fortement ponctuées, avec des rangées de points plus gros sur tous les intervalles impairs. Dessous du corps bleuâtre 5 pattes d'un testacé pâle , avec l'extré- mité des cuisses noire. La forme moins allongée et plus convexe des élytres m'avait d'abord porté à classer cette espèce parmi les Cas- nonia; mais son cou est trop gros, et son corselet n'est pas assez rétréci antérieurement, pour qu'on puisse l'ad- mettre dans ce genre. La forme du cou et du corselet est exactement celle des Stenidia qu'on vient de décrire. — Long. 6 mill; larg 2. milL Bien que nous n'ayons pas vu le type du genre Ste- nidia établi sur une espèce du Sénégal par M. BruUé , dans Y Histoire naturelle des Insectes, tom. IV, p. 152, nous n'hésitons pas à y rapporter les trois espèces précédentes, qui nous ont paru présenter tous les caractères de ce genre. Odacantha Senegalensis ( Laporte , Hist. nat. des Co- leopt., 1, 30). Espèce voisine de VO. Melanura , mais plus grande; la tête et le corselet noirs, faiblement ponctués. Les élytres fauves, terminées par une bande noire, et re- marquables par leurs stries profondément ponctuées et par une série de points plus gros sur les troisième, cinquième et septième intervalles. Odacantha Fasciata. Espèce nouvelle , plus petite que la Melanura. Tête et corselet bleuâtres , fortement ponctués. Le corselet subcylindrique , plus arrondi sur les côtés que celui de la Melanura, Les élytres d'un fauve clair, avec une bande transversale bleuâtre au-delà du milieu , couvertes de stries fortement ponctuées, sans ponctuation plus grosse sur les intervalles. Le dessous du corps fauve, les pattes entièrement d'un testacé très-pâle. Les antennes TRAVAUX INÉDITS. 347 obscures, avec la base jaunâtre. — Long. 5 mill. 1/2-, larg. 1, 3 mil). Trigonodactyla Punctatostriata. Moitié plus petite que la T. Terminata^ elle s'en distingue, en outre, par plu- sieurs caractères. La tête et les antennes , au lieu d'être noires, sont testacées^ la tête est beaucoup moins lisse et ne présente pas, à sa partie postérieure, les gros points enfoncés qu'on remarque dans la Terminata. Le corselet, plus pâle, a la même forme, à cela près que les angles postérieurs ne présentent pas la moindre saillie latérale. Les élytres ne différent nullement , quant à la forme ^ elles sont, dans notre exemplaire, beaucoup moins colorées, avec la tache de l'extrémité obscure et moins étendue. La ponctuation est très-différente : elle est si fine dans la Ter- minata^ qu'elle est presque insaisissable sous une forte loupe. Dans Tespèce nouvelle , on aperçoit distinctement tous les points ronds profondément creusés dans les stries. Le dessous du corps et les pattes sont entièrement testacés , de même teinte que les élytres. — Long. 6 mill.; larg. 2,6 mill. Drypta Cyanea Buquet, inédit. Cette espèce, la plus grande du genre , est entièrement d'un bleu foncé , légère- ment verdâtre sur la tête et le corselet, et tournant au violet vers Pextrémité des élytres. La ponctuation de la tête et du corselet est assez profonde et confluente , ce qui fait paraître ces deux parties chagrinées. Le corselet cylindrique n'est pas arrondi latéralement, mais parallèle jusque vers les 3/4 de la longueur, où les côtés commencent à se ré- trécir en s^arrondissant légèrement. Les élytres sont moins étroites et moins parallèles que dans la RuficoUis-^ elles vont en s^ élargissant de la base à l'extrémité ; elles sont en- tièrement couvertes d'une ponctuation serrée et confluente qui les fait paraître plus ternes encore que celles de la Ru- ficollis; et, outre cela , les stries, peu profondes, laissent apercevoir une ponctuation plus grosse que celle des côtés intermédiaires. Le dessous du corps et les pattes sont en- 548 KEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (JuU/cl 1840.) tièrement bleus comme le reste de l'insecte. — Long, de 12 a 13 mill.^ larg. extrême /. /S^(; . /v. ( ol<'<)j>|(M'(\S <|<» \i\ r()lvfi(\si( /.J:„r,n.n,:^.M. îhaVaux inédits. 353 dans los valU'os, à ini-rôfo , sur uno ospècc de Piper dont les sauvages font une boisson. 23. Eunjthyrea scutellaris , similis Sch.^ Syn. 1ns. Cette espèce est donnée par Olivier comme venant de TAmérique méridionale; et par Schœnherr, des Indes- Orientales : celte dernière localité est la seule véritable. Il est très-difficile, au premier abord, de séparer cette espèce de VEurytlujrea austriaca ; cependant l'écusson est moins large, plus cordiforme, et n'offre pas de chaque côté un gros point enfoncé. Sur le corselet, de chaque côté en arrière, on voit une très-faible dépression transversale. Les intervalles des stries sur les élyires sont moins con- vexes et plus ponctués; les trois premiers segments de l'abdomen ne présentent pas non plus une impression de chaque côté; enfin, de profil, les élytres ne sont pas aussi déclives en arrière, elles sont presque droites. — Trouvé jnir M. Pradier à Huahiné, archipel de la Société, en juillet, sur une feuille (X^Erythri/ia arborea. 24. Agrilus indignus. — Long. 7 mill.; larg. pas tout-ù- fait 2 mill. Snpra viridiaeneus, capite anUce nitido, inter oculos excavafo et quasi bituberculato; prothorace lateribus rotundatis, maigine pos- tico ad scutelium recto, utriiniue fortiter sinuato, angulis acutis, tiMiisvcrsim rugulo?o; elytris rugulosis, et quasi squamosis prae- serlim ad basim; subujs obscure viridiœneus, nilens. Dessus d'un vert bronzé peu brillant, surtout sur les élytres. Tête tronquée antérieurement, face ridée trans- versalement, d'un bronzé doré , plus brillante que le reste du corps ; sommet de la tète fendu entre les yeux , formant de chaque côté , à l'angle interne de Toeil, une petite proémi- nence conique. Corselet à peine plus large que la tête, arrondi sur les bords , très-peu rétréci en arrière ; angles postérieurs très-prononcés; bord postérieur droit à Té- cusson, mais fortement sinué de chaque côté, ce qui rend les angles postérieurs aussi saillants; toute sa surface est ridée transversalement , plus fortement au milieu; en 2" SÉRIE. T. 1. AlUR'C 4 8'i9. 25 354 REV. ET. MAC. DE ZOOLOGIE. {JuUlel 18^9.) arrière, on voit une impression transverse,- formant une faible fossette devant l'écusson^ cette impression se ter- mine obliquement de chaque côté vers le milieu du bord externe. Elytres couvertes de rides transverses, formant, dans la partie antérieure, des espèces d'écaillés dont le dessin se perd en arrière^ un peu comprimées latéralement avant le milieu \ extrémité presque tronquée et crénelée. Pattes et dessous du corps d'un bronzé métallique obscur. — Très-commun , mais dans une seule localité , sur les feuilles de VHybiscus tiliacea , dans le jardin Pritchard , à Papaété. — Avril et mai, M. Vesco. 25. A.fissifrons. — Long. 7 mill.i/2. Metallico-viridis , nitidus, fronte profunde etlate snlcato, inter anlennas albo unigultato, prothorace transversim ruguloso, lateri- bus impresso, utrinque alboguttato, elytris rugulo.sis, apice spi- nosis, postice alboguttatis; sublus nitidior, thorace griseo-pubes- cente, metathorace postice utrinque alboguttato, îibdomine utrinque albol)iguttato. D'un beau vert métallique. Tête finement rugueuse, lar- gement fendue ; une tache soyeuse blanche entre les an- tennes. Corselet ridé transversalement, rebordé et impres- sionné de chaque côté; au milieu, une faible impression longitudinale plus large en arrière. Ecusson triangulaire , atténué à rextrémité, finement rugueux. Elytres ruguleuses, terminées chacune par une pointe aiguë. Dessous du corps plus brillants, à reflets bleuâtres et un peu cuivreux. Pattes métalliques, cuivreuses 5 une petite tache de chaque côté du corselet, une autre aux 3/4 postérieurs des elytres; une triangulaire sur le bord postérieur du métathorax; une petite de chaque côté du troisième segment, et une sur la partie (lu premier segment laissée à découvert pur les elytres, d'un blanc soyeux; le dessous du prothorax eidu méso- thorax est d'un cuivreux obscur avec une pubescence grise , soyeuse. Tonga-Tabou. Tr.AVAUX INEDITS. 355 Elatiîrides. ' 26. Dicrepidius Tastui, Le Giiill., Descript. de 20 col., Rev. zooL, 1844, 221, 6. D'un brun jaunâtre; tête et corselet finement ponctués, garnis de quelques petits poils jaunes. Corselet très-rétréci en avant ^ angles postérieurs fortement épineux \ au milieu , une impression bien marquée \ bords antérieur et postérieur jaunâtres. Ecusson allongé. Elytres d'un jaune d'ocre fine- ment ponctuées, striées-, la base d'un jaune plus vif. — Long. 12 mill.-, larg. 3 mill. 1/2. Hamoa. Je n'ai pas vu cette espèce. 27. Monocrepidius rufangulus. Long. 10 à 11 mill.; larg. 3 mill. Brunneus, aut rufo-brunneus, pube densa sericea iiidufus ; pro- thorace crasso, angulis posticis acutis, rufis, puiictulato, medio tenuissime lineato; elytris puiictato-striatis inlerstitiis subtilissime punctuiatis; sub tus obscure castaneus, antennis pedibusque palli- dioribus. Brun, parfois un peu rougeâtre, couvert d'une pubes- cence soyeuse grise et serrée. Tête densément et presque rugueusement ponctuée. Corselet ayant une ponctuation fine, parsemée de points plus gros; un peu plus long que large, épais, bombé, notablement rétréci en avant; angles postérieurs largement rougeàtres , saillants , aigus, portant chacun une carène courte et tranchante; au milieu du cor- selet, une hgne enfoncée à peine visible en avant. Elytres à stries nettement tracées, ponctuées, ayant presque deux fois la longueur du corselet et de la tête réunis. Dessous d'un ferrugineux un peu rougeâtre. Pattes d'un testacé pâle. Antennes plus foncées. Cette espèce et la suivante sont communes toute Tannée sous les écorces et sur les bourgeons de VHyhiscus tiliacea; volent quelquefois le soir près des casés éclairées ; se ren- contrent aussi dans les parties hautes de l'île. Taïti , M. Vesco. 356 RFV. ET MAC DE ZOOI.OCIF. {JuiUct 1849.) 28. M. Chazali^ LeGuillou , Desc. de 20 col., Rev. zooL, f844, p. 220. — Long. 14, 15 mill.,larg. 4 mill. Castaneo-ferriigineus , pube densa grisea vestitus, prolhoracc mediovittafusca, saepius toto infuscato, pimctato, angulisposlicis acutis, elytris punctato striatis, transversim rugulosis, antennis pedibusque ferrugineis. D'un testacé ferrugineux , passant au rougeâtre, et de- venant quelquefois d'un brun rougeâtre , couvert de poils soyeux couchés qui lui donnent un aspect cendré. Tôle ponctuée, un peu plus foncée sur le sommet. Antennes des mâles dépassant d'un article ou deux les angles pos- térieurs du corselet ; celles des femelles un peu plus courtes. Corselet assez fortement ponctué, plus long que large, très-peu rétréci en avant, légèrement échancré en arrière devant l'écusson ^ angles postérieurs très-saillants , à peine divergents, ayant deux petites carènes^ couleur variable comme le reste du corps-, au milieu, une bande brune, nébuleuse sur les bords , qui envahit parfois tout le cor- selet, à l'exception des bords antérieur et postérieur. Ecusson allongé, triangulaire à son extrémité , très-finement ponctué, avec des poils gris, courts. Elytres ayant presque deux fois et demie la longueur du corselet et de la tête réunis, avec des stries ponctuées, ces points assez distants Tun de l'autre; intervalles ridés transversalement -, suture un peu relevée. Dessous d'un jaune ferrugineux , ou rou- geâtre, ou brunâtre, couvert de poils courts, soyeux, cendrés-, pattes variant de même, et aussi pubescentes. Taïti , M. Vesco, M. Pradier. J'avais signalé cette espèce sous le nom de Mon. siibcas- vaneus ( vide supra , p. 35 ) ; en voyant Vinsecte décrit par M. Le Guillou , j'ai reconnu mon erreur, que tout le monde comprendra en comparantla description à l'insecte. M. Le Guillou l'avait trouvé àNouka-Hiva. 29. M. sericans. — Long. 15 mill.; larg. 4 mill. Lrnnneo-cincrascens, nitidiis, piibe densa giise.i, sericanfe, in- dutiis; protliorace elongalo, anlicc vix angiisfa!o, punctato, mimis Tr.AVAUX IMiDiTS. 357 pubescente , uiiidiore, at)^Milis poslerionbus aculis, bi«-arinalu<; elylris prothoraœ Iriplo longioribiis, slrialis, Icvifcr rugulosis, anteniiis pe(libu>quc griseo-testaceis. Eiilièremcnt d'un brun cendré, luisant, couvert d'une pubescencc gris-jaunâtre , soyeuse, serrée, plus rare sur le corselet , qui est plus luisant que les élytres. Tôle ponctuée ; antennes n'atteignant pas les angles postérieurs du cor- selet, ayant, à partir du troisième article, une carène qui se prolonge en dessus jusqu'à l'extrémité. Corselet un peu plus long (jue large , très-peu rétréci en avant ^ angles postérieurs Irès-aigus, un peu divergents, ayant en dessus deu.N. petites carènes formant entre elles une petite gouttière ; bord pos- térieur écbancré devant Técusson, offrant une impression transversale au milieu de laquelle , vis-à-vis l'écusson, on voit un sillon très-court^ longitudinal^ ponctuation fine, couleur plus foncée que le reste du corps, plus brillante , une teinte rougeàlre aux angles postérieurs. Elytres al- longées, s'atténuant peu à peu, mais sensiblement jusqu'à l'extrémité , qui est tronquée , ayant trois fois la longueur du corselet; stries ponctuées, intervalles finement ru- gueux comme une râpe. Dessous du corps de même couleur, plus luisant, pubescence plus courte. Pattes d'un testacé pâle ; antennes plus foncées. Rare : sur VHybiscus tiliacea. Taïli, M. Vesco. Je place provisoirement ces deux dernières espèces dans le genre Monocrepidius, dont ils diffèrent par les caractères suivants : Antennes ne dépassant pas le corselet^ premier article gros, le deuxième petit, le troisième au moins deux fois aussi long que le deuxième , le quatrième égal au pre- mier, un peu plus long que le troisième^ quatrième article des tarses cordiforme, ne formant pas une véritable lame ; premier article aussi long que les trois suivants; fémurs se cachant dans une fossette; épistome arrondi; labre formant im lobe ariondi. 30 Oophorus insUibitis. — Long. 4 mill. 1/2^ lurg. 1 mill. 358 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. { Juillet 1M9.) Testaceus, pubescens, capite ferè nigro, punctato, prothorace punctulato, angulis poslicis validis , acutis : brunneo , margine antico angulisque poslicis testaceis ; elytris piinctatis, striato punc- tatis, medio macula brunnea, ad margines exteriores dilatata, ad suturam obsoleta ; subtus pallide brunneus , punctatus, pedibus pallide testaceis. D'un testacé un peu pâle , couvert d'une pubescence d'un d'un jaune grisâtre extrêmement courte. Tête sensiblement convexe , finement ponctuée-, le bord antérieur étroitement testacé. Antennes n'atteignant pas la base des angles pos- térieurs du corselet, peu dentelées en scie; premier article, plus gros que les autres, deuxième et troisième égaux, le quatrième aussi long que le premier, et môme que, les deuxième et troisième réunis -, les autres sont d'égale lon- gueur; couleur d'un brunâtre clair, avec la base testacée. Corselet à peine plus long que large, sensiblement rétréci d'arrière en avant ; bord postérieur largement échancré en demi-lune, ce qui rend les angles larges à la base -, ceux-ci sont aigus, mais non allongés, avec une carène assez longue en dessus -, surface finement ponctuée , brunâtre , le bord antérieur et les angles testacés. Elytres ayant un peu plus de deux fois la longueur du corselet et de la tête réunis , s'atténuant à peine en arrière ; extrémité arrondie , à stries ponctuées; les intervalles très-ponctués , et presque ru- gueux; testacées, ayant au milieu une fascie brunâtre, allongée , dilatée sur les bords latéraux, mais presque ob- solète vers la suture. Dessous d'un testacé brunâtre, plus foncé sur l'abdomen, très-ponctué. Pattes d'un testacé pâle. — Je n'ai vu que deux individus mâles, et une femelle qui est en même temps une variété de coloration : elle a 5 millim. de longueur et 1 millim. 1/4 de largeur; elle est plus grande, le corps est plus large et plus épais; la couleur est plus pâle; le corselet, la tête et le dessous du corps sont d'un testacé un peu foncé; sur les élytres on retrouve à peine la trace des taches brunâtres latérales ; un des mâles offre déjà cette dégénérescence, mais moins prononcée. TlîAVAUX IMiDITîS. 359 Rares ; vivent sur les Heurs du Mctrosideros diffusa , ( Myrtacéc ) , sur les lieux presque arides de coteaux élevés, à 400 mètres environ. De septembre en décembre. Taïti, M. Vesco. 31. Adelocera pruinosa. — Long. 10, 13 mill.; larg. 3, 4 mill. Omnino castaneo-brunnea, subnitida, pube griseo-flava fascia- ta; capite fortiter punctato, antice leviter excavato; prothorace fortiter, non dense punctato; scutello oblongo, apice rotundato, fortiter punctato ; elylris seriebus punctorum impressis, interstitiis subelevatis. D^un brun châtain , avec des poils d'un gris jaunâtre , courts et soyeux, qui forment des fascies irrégulières, peu tranchées. Tête fortement ponctuée , ayant entre les yeux une impression à peu près triangulaire qui échancre légè- rement le devant de la tête et relève un peu le bord de chaque côté près des yeux. Corselet très-peu plus long que large , s'atténuant un peu en avant ; angles postérieurs aigus, mais non saillants, presque droits , ayant en dessus une petite carène^ surface couverte de points ronds en- foncés , assez gros , mais pas très-rapprochés. Ecusson plus long que large , arrondi à l'extrémité , avec de gros points enfoncés. Elytres ayant deux fois la longueur du corselet, s'atténuant peu à peu après le milieu dans quelques indi- vidus, légèrement tronquées obliquement à Textrémité , qui chez les autres est peu pointue \ portant des lignes de points enfoncés, gros , peu serrés , les intervalles à peine relevés , très-légèrement rugueux et hispides. Dessous , pattes et antennes de même couleur, ayant aussi une pubescence d'un jaune grisâtre peu serrée et très-courte. Assez commun sous les écorces et dans le bois carié de VEnjthrina indica (Légumineuse). D'avril en juin-, pris rarement le soir dans les cases éclairées. Taïti, M. Vesco. 31. A. squalida. — Long. 14 mill.; larg. 4 mill. 1/2. s«* «.Uo Brunnea , subnitida, pube flavogrisea , brevissima, subfascia- ta ; capite antice leviter impresso, suinmo tenuiter sulcato , pro- oJLuO 360 UEV. JiT MAG. DE ZOOLUGlli. {JuiUct 1849.) lliorare crassiore, cum capiie forliler punctalo, aiigiilis poslicis leviter mfescentibus ; elytrisseriebus punciorum substrialis, iiilers- litiis senaiim punctatLs. D'un brun très-légèrement châtain, un peu brillant, le corselet ayant même un reflet presque métallique ; dessus (lu corps avec des fascies très-vagues formées par une pu- bescence d'un gris jaunâtre, très-courte. Tête fortement ponctuée, en avant légèrement impressionnée, un sillon peu marqué , mais distinct sur le sommet de la tête. Cor- selet assez fortement bombé , un peu plus long que large , légèrement rétréci en avant; angles postérieurs aigus, mais presque droits, ayant chacun une petite carène, avec une teinte rougeâtre; couvert de gros points ronds enfoncés, peu serrés^ pubescence presque nulle. Ecusson allongé, arrondi à l'extrémité, fortement ponctué. Elytres ayant un ])cu plus de deux fois la longueur du corselet, avec des stries formées par des lignes à peine enfoncées, de gros points ronds assez rapprochés-, intervalles un peu relevés avec des lignes de points petits et moins réguliers. Dessous du corps, pattes et antennes de même couleur, avec une pubes- cence très-courte. Trouvé une seule fois dans le fruit pourri de Ylnocarpus eduUs (Sapotacée). Taïti, M. Vesco. — Ressemble beaucoup au précédent \ il est difficile de préciser les caractères dif- férentiels, et cependant c'est une espèce bien distincte. D'abord , pour la tête : celui-ci offre sur le sommet un sillon que le précédent n'a pas; l'impression n'est pas aussi bien arrêtée. Le corselet est plus large, plus robuste, plus bombé; les angles postérieurs sont rougeâtres; sur les ély très les gros points enfoncés sont plus rapprochés , plus gros, et les intervalles offrent des lignes de points qu'on ne distingue pas chez le précédent. En outre, ces deux espèces ne se sont pas rencontrées dans les mêmes conditions: malheureusement je n'ai vu qu'un seul individu ; pour 'espèce précédente, j'en ai vu une dizaine. tiiavaux inédits. 361 Térédiles. 3:î. Cylidrus Vescoi. — Long, de 6 à 10 mill. Supra cyaneus, nilidus , ariteiinis fuscis basi testaceis ; subtus tborace cyaneo , abdomine flavo, femoribus pallidc flavis, tibiis inierdùin infuscatis. Entièrement d'un beau bleu métallique luisant , sauf l'ab- domen, qui est d'un jaune orangé^ quelquefois une teinte verdâtrc sur la tcte et le corselet. Tête aussi longue, mais plus grosse que le corselet, rugueusement ponctuée. An- tennes ayant leurs six derniers articles dilatés et serriformes^ brunes , avec les deux premiers articles d'un testacé obscur, ainsi que les palpes. Corselet se rétrécissant peu à peu en arrière ; ridé trans- versalement, en avant, une légère impression transverse, accompagnée de chaque côté d'une impression oblique : de longs poils noirâtres sur les côtés de la tête et du cor- selet. Ecusson d'un brun mat, couvert d'un duvet court, grisâtre. Elytres un peu plus longues que la tête et le cor- selet réunis, presque tronquées à l'extrémité, un peu di- latées en arrière chez les femelles , d'égale largeur chez les mâles ; surface ponctuée peu profondément et peu den- sément; près de l'écusson et sur l'épaule, l'élytre forme une petite proéminence allongée, mais peu saillante, ar- rondie , plus visible chez la femelle. Pattes d'un jaune clair j quelquefois les tibias et les tarses sont enfumés. Pris une seule année en abondance sur de jeunes hY^w- chcs (Vlhjbiscus tiliacea^ employées à la construction récente de cases. Cette espèce paraît vivre dans les trous creusés par un apiaire du genre Xylocopa. ïaïti, M. Vesco. Très-voisin du C. cyaneus Fab.^ en diffère par Tépistôme non tridenté au milieu ; toute la tête ponctuée , l'abdomen seul jaune et une protubérance à la base des élytres. 34. Tarsostcnus univUlatus liossi. Cette espèce, origi- naire du midi de l'Europe, se retrouve au Brésil, à Sainte- 362 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1849.) Catherine et au Cap de Bonne-Espérance-, elle a été prise à Taïti par M. Pradier. 35. Conjneses rufipes Fab. Très-commun sur la plage, dans les matières animales en décomposition ^ vit avec le suivant, qui est moins commun. Taïti, M. Vesco. 36. C. ruficollis Fab. Ces deux espèces sont répandues dans toutes les parties du monde. Clavigornes. Z7 . Carpophilusflavidus, — Long. 3 mill. Pallide flavus, oblongus, depressus, parce pubescens, thorace transverso, angulis posticis rectis, elytris thorace duplo longiori- bus. Oblong, déprimé, d'un jaune pâle un peu luisant, avec une pubescence dorée , très-courte et très-rare. Tête , cor- selet et élytres finement et densément ponctués-, sur la tête , en avant, de chaque côté, une petite fossette. Corselet transversal , côtés légèrement arrondis -, angles postérieurs droits; écusson plus finement ponctué que les élytres; celles-ci deux fois aussi longues que le corselet. Abdomen à peine visiblement ponctué. Taïti, M. Pradier. Voisin du C. ochraeeus Erichs., Zeitschr. Germ., 1843, p. 260 j s'en distingue par la couleur pâle et les angles pos-» térieurs du corselet pointus. 38. C, mutabilis. — Long. 2, 3 mill. Parum depressus, punctatus, elytris prothorace dimidio longio- ribus, colore variabili; brunneus, prothoracis lateribus et macula elytroruHi arcuata rufis ; interdum testaceus prothoracis disco et macula elytrorum brunnea. Allongé, peu déprimé, densément ponctué, avec une pubescence soyeuse ^ corselet plus finement ponctué que les élytres, avec les angles arrondis , et quelquefois au milieu une ligne peu sensible ^ élytres ayant une fois et demie la longueur du corselet , tronquées à l'extrémité : couleur très-variée. Dans les jeunes individus , elle est d'un testacé TRAVAUX INÉDITS. 363 assez clair, avec le disqueclu corselet et une tache sur chaque élylre, brunâtres-, puis , comme transition, la couleur de- vient rougeâtre , avec le disque du corselet , une tache au milieu de Télytre et l'extrémité bruns -, la couleur normale est d'un brun noirâtre , avec le tour de la tête, celui du corselet , une tache arquée sur chaque élytre , l'abdomen et les pattes d'un rouge de sang obscur. Dans une variété , il n'y a plus de rouge que la partie postérieure de la tête et une bande transversale étroite à la base des élytres. Taïti. — Très-commun, ainsi que les deux espèces suivantes, dans tous les fruits pourris, mais particulièrement dans les oranges et les citrons : toute l'année. M. Vesco. Cette espèce est voisine du C. obsoietus Erïch., Zeits., Germ., 1843, p. 259; elle en diffère parles élytres plus longues et le corps moins déprimé 5 les couleurs sont aussi disposées différemment. Eschscholtz décrit , dans son Entomographien ( édition Lequien, p. 48 ) , une Nitidulaire qui doit se trouver dans la Polynésie , et qu'il faut probablement ranger parmi les Car- pophiles : 39. Nitidula littoralis. Suprà olivacea, pubescens, ihoracis marginibus, ore, antennis, pedibus abdominisque limbo testaceis , clypeo distincto , elytris dimidiatis. Radack, et îles coraUigènes de l'Océan-Pacifique. 40. Epurœa ocularis. — Long. 1 mill. 1/2. Flava depressa, subtilissime punctulata, elytris subtiliter puncta- tis, truncatis; interdùm, proihoracis marginibus, antico et goslico, nigro maculatis, scuiello nigro , elytris puncto et apice nigris. Jaune, déprimée; yeux noirs, saillants ; corselet au moins deux fois aussi large que long, largement échancré en avant , légèrement rétréci en arrière ; bords latéraux arron- dis et finement rebordés, bord postérieur presque droit ; surface très-finement mais assez densément ponctuée, par- semée, comme les élytres, de poils dorés. Ecusson large, 36i UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE, {Juillet 1849.) triangulaire, finement pointillé. Elytres légèrement arquées sur le bord, ayant une fois et demie la longueur du corse- let et de la têle réunis^ tronquées à rcxtrémilé, laissant à découvert l'extrémité de Tabdomen, rebordées et finement ponctuées. Dans un des individus qne j'ai sous les yeux, il y a une tache noire aux bords antérieur et postérieur du corselet-, l'écusson est noir \ un point au milieu de chaque éiytre noir, avec le bord postérieur. Taïti , M. Yesco. . 41. Omosîta nigrovaria, — Long. 3 mill. Uufo testacea, parum marginata, capile prothoraceque punctalis- siinis, iilius disco brunneo, elytris postice sensiin angusiioribiis, puiictatostriatis, inlerstiliis elevalis, utrinque ad inargincm iiigro trimacuialis, maculaque suturait prope scutellum nigra. D'un testacé roux , avec une pubescence dorée. Yeux noirs, saillants. Tête densément ponctuée, ayant de chaque côté en avant une fossette bien marquée. Corselet arrondi sur les côtés, rétré«.i en avant: angles postérieurs bien mar- qués; disque densément ponctué, presque rugueux, d'un brun noirâtre. Ecusson ponctué d'un brun noir. Elytres se rétrécissant peu à peu en arrière, presque à partir de la base, à stries ponctuées ^ les intervalles relevés, formant presque des carènes-, de chaque côté, touchant au bord ex- terne , trois taches d'un brun noir, une humérale, une mé- diane, une terminale ; de plus, près l'écusson , une lâche suturale-, ces taches se joignent par des bandes étroites al- lant de l'une à l'autre. Dessous du corps et des pattes d'un testacé plus clair. — Avec les précédents. 42. Dermestes ca?mivorus , Eab., Syst. El. I, 31*2. — />. versicolor, Casteln. , Hist. nat., Ins. H, 33. Cette espèce, répandue dans TAmérique, se retrouve à la Nouvelle-Hollande, à la Nouvelle-Zélande, à Taïti. 43. D, vulpinus, Fab. , Sp. Ins. I, 65-. — D. lupitius, Esch.,in îit.Dej., Cat. -, Erich., Wicgm., Arch. 18î3, I, 206. 44. D. cadaverinus , Fab. , Sctiœnhr. Syn. II , S'o, 3. — Europe , Amérique, Indes, Arabie SOr.lh^TI^S SAVAXTKS. 3fi5 Ces trois ospècos sont peu communes à Taïti: elles vi- vent s(nis les peaux de bœuf sèches et clans les matières ani- males en putréfaction. M. Vesco. ( La suite prochainement. ) II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Séance du 2 Juillet 1849 — M. Arago communique une ISote su?' les expériences de M. du Bois-Reymond , extraite d'une lettre de M. de Humholdt. Le savant prussien y dé- clare que rien, pas même les résultats négatifs obtenus par deux habiles physiciens, n'a pu ébranler ses convictions à l'égard de l'influence volontaire de l'action des muscles sur le mouvement et la direction de l'aiguille aimantée asia- tique. Il ajoute qu'il a de nouveau assisté aux expériences avec M. Mitscherlich; que ce savant en a été témoin une seconde fois seul , et que leur conviction est complète. — M. Wœhler, dans une lettre à. M. Dumas , entretient le savant académicien de la présence de Vallantoïne dans l'urine. Partant de cette idée généralement admise, que la liqueur allantoïque de la vache n'est autre chose que l'u- rine du fœtus, et de ce que celle liqueur contient un corps propre, l'allantoïne ; il a cherché dans l'urine de l'animal déjà né si on ne pourrait pas retrouver ce même corps. H s'est assure que l'urine des veaux contient, en effet, de l'allantoïne qu'on ne trouve pas dans celle des vaches. — M. Ducros communique des expériences sur les cou^ ranis électro-physiologiques chez l'homme et les animaux. L'auteur dit avoir constaté, par des expériences multipliées, que la douleur, les pincements, les piqûres, en un mot tout ce qui active l'excitation vitrle, réagissent, à distance du point où on les exerce, sur l'aiguille du galvanomètre. Séance du 9 Juillet. — M. Ducros présente la suite des 366 HEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {JuUlet 1849.) expériences dont il a entretenu l'Académie dans la dernière séance. Il annonce, dans cette communication, que de nou- velles épreuves l'ont convaincu que l'impression des mé- dicaments est transmise à l'axe cérébro-spinal , sous l'in- fluence de courants électro-magnétiques, rendus apprécia- bles par la déviation instantanée de Paiguille du galvano- mètre. L'examen de ces curieux travaux est renvoyé à MM. Serres, Becquerel, Despretz et Rayer. — M. Retzius envoie un Mémoire sur la structure du foie, et, dans une lettre adressée à M. Flourens, l'auteur signale comme ce qu'il y a de plus important dans son tra- vail la présence d'une sorte d'enveloppe formée par un réseau des conduits biliaires autour des rameaux de la veine- porte, des artères hépatiques et des troncs biliaires, en de- dans des prolongements lobulaires de la capsule de Glisson. Ces réseaux d'enveloppe sont indiqués par Kiernan ; mais la description qu'il en donne n'est pas exacte, et les anato- mistes, en général , n'en ont pas compris la disposition vé- ritable. Grâce à la bienveillante libéralité de l'habile anatomiste suédois envers la collection du Collège de France, nous avons eu depuis quelque temps entre les mains les admira- bles préparations qui démontrent avec une lucidité toute nouvelle la structure du foie. Ces préparations, rendues conservables parle procédé que M. Retzius a communiqué à l'Académie, il y a peu de temps, en lui faisant un envoi de pièces semblables, sont déposées en assez grand nombre dans la galerie du Collège de France. M. Buvernoy est ar- rivé, en les examinant, aux mêmes résultats à peu près que leur savant auteur, et dans l'article Sécrétion, du Diction- naire universel de M. Ch. d'Orhigny , en traitant de la structure intime du foie à ce nouveau point de vue, il a donné une description détaillée d'une des plus belles parmi ces précieuses préparations. — M. Dujardin adresse le résumé d?un Mémoire sur les Pycnogonides. Ce résume ne concerne que l'anatomie SOCIÉTÉS SAVANTES. 367 et la pliysiologic dos Pycnogoiiidcs ( Ammothea, Nym- phon, Pallène, Phoxichile), et les nouveaux faits qu'il ajoute à ceux déjà vus par M. Milne-Edwards, ont rapport à la reproduction et à la déglutition. L'auteur détermine la position des ovaires dans le quatrième article des pattes ; les œufs sortent par un orifice situé près de l'extrémité su- périeure du deuxième article ; les testicules , placés égale- ment dans le quatrième , ont leur orifice d'excrétion dans une pointe tronquée située à l'extrémité antérieure du même article à chaque patte ; les deux sexes, en général, mon- trent des petites pattes accessoires 5 enfin , si une femelle n'a qu'aux pattes postérieures un orifice d'expulsion , l'ab- domen , plus large, permet de penser que les œufs peuvent aussi y être formés. Quant aux organes de déglutition, l'auteur s'attache à mieux décrire l'appareil de succion, où il trouve des traits de ressemblance avec les Helminthes nématoïdes-, il y indique un appareil dentaire, et fait com- prendre le mécanisme de l'appareil buccal suceur dans tout son ensemble. Le même savant envoie des observations sur le prétendu système nerveux des Ténias, Ces observations ont pour objet d'annoncer qu'après des recherches sur le Ténia per- foliata de M. Dujardin, et sur l'espèce même figurée par M. Blanchard, faites en commun avec MM. A. Guillot et Pontaillé, professeurs à l'Ecole de Médecine de Rennes, l'avis des trois observateurs a été que rien de ce qu'ils ont vu ne confirme l'existence du système nerveux décrit et figuré par M. Blanchard, Ils en nient donc complètement l'existence, et pour prouver que ce n'est pas de leur part inhabileté à voir des organes existants, ils annoncent avoir vu les testicules de l'Helminthe que M. Blanchard a figuré en déclarant , disent-ils, qu'il n'avait pas encore d'organes génitaux. Nous n'avons pas nous-mêmes étudié la question sur la nature; mais, parmi bien des réflexions que nous suggère cette note, il en est une que nous ne pouvons nous empêcher de soumettre au public. Quand on contrôle les 368 np.v. FIT MAC. DR ZOOLOGIE. { Juillet 1849. ) observations d'un anatomisto, ce n'est pas assez de prendre les mêmes espèces, il faut suivre encore les mêmes procé- dés, ou ne négliger les siens que pour de plus parfaits ; or, M. Blanchard dissèque, et c'est par ce moyen seulement qu'il a pu voir el montrer le système nerveux des Ténias dans son ensemble-, M. Diijardin^ au contraire , d'après ses propres aveux, observe par transparence, ou procède par des tranches longitudinales ou transverses faites au moyen d'un rasoir. Nous n'accordons pas à ces deux derniers pro- cédés la même confiance qu'au premier. M. Dvjardin termine en maintenant toutes ses assertions relatives aux trachées des insectes et à leur circulation. — M. P. Gervais adresse une Réponse à une note cri- tique de M, V. Raulin relative à la Faune paléontolo- yique. Séance du 16 Juillet. - — M. Flourens lit une nouvelle note touchant l'action de diverses substances injectées dans les artères. Rappelant une précédente communica- tion, le savant physiologiste rend compte de nouvelles ex- périences qui complètent celles dont il a déjà entretenu l'Académie. Somme toute, les substances qu'il a expérimen- tées peuvent se grouper ainsi : quant à leur action sur les nerfs, les unes abolissent la sensibilité; poudres de ré- glisse, lycopode, chêne ^ ciguë, valériarie., poivre, bella- done, ctc,^ huile de naphte, etc. Les autres abolissent la motricité; élhers suif urique, acétique, oxalique; alcool, acide sulfurique, camphre, chloroforme; essences de té- rébentliine , bergamote, girofle, menthe, romarin, fe- nouil, etc. Quant à leur action sur les muscles, celles du premier de ces groupes, avec les éthers, V alcool, Y acide sulfurique, V aynmoniaqne , le camphre, etc., produisent la paralysie musculaire avec relâchement-, les autres subs- tances du second groupe produisent la paralysie muscu- laire avec raideur tétanique, avec tension. Voici d'ailleurs comment on peut les classer sous ces deux points de vue en mémo temps. SOCIÉTÉS SAVANTES. 3f»9 1^ Siibslancos abolissant la sensibilité, et produisant la paralysie avec relâchement des muscles (poudres de ré- {/ lisse, l{/copode, eic.-^ huile de n aphte, etc.)- 2» Substance abolissant la motricité, et produisant la paralysie avec reldche7nent des muscles {éthers, alcool, acide sulfurique , etc.)- 3° Substance abolissant la motricité, et produisant la paralysie avec raideur des muscles ( chloroforme, essences, créosote, etc. ). Livrant ces résultats curieux à la science, M. Flourens déclare ne pouvoir, quanta présent, en donner aucune expli- cation. Mais un fait lui parait surtout remarquable, c^est que les substances des deux premières classes, produisant la paralysie musculaire avec relâchement, agissent en même temps, les unes sur les racines postérieures ow filets seîisoriaux , les autres sur les antérieures ou filets moteurs des nerfs. Il y a là, en effet, une indépendance d'action assez extraordinaire. — M. Dvcos communique Xn suite de ses recherches sur les courants électro-phijsiologigues. L'auteur prétend avoir constaté par ses expériences : 1° que dans les actes de calcul arithmétique rintelligencc et les facultés intuitives réagis- sent sur l'aiguille asiatique du galvanomètre, et produisent des déviations plus ou moins prononcées, l'un des conduc- teurs de rinstrumcnt étant placé sur le front, l'autre sur la tempe-, l"" que les déviations de l'aiguille sont d'autant plus prononcées que les calculs sont plus difficiles et exigent plus d'attention ; a" que cet elTet n'a pas lieu chez les en- fants de dix à quinze ans. M. Ducros nous a, dans ces der- niers temps, habitués à l'annonce des résultats les plus étonnants-, mais nous avouons que ceux-ci nous font désirer avec la plus grande impatience le rapport de la commission à Inquclle Texamen de ces travaux est soumis. Rien ne nous parait plus singulier que les faits énoncés dans cette nou- velle communicalion. — M. E. lilavchard adresse une nouvelle Note sur le 2'" SÉr.iE. T. i. Année 1849. 24 370 p.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet IS'iO. ) syatème nerveux des Ténias^ en réponse à celle de M. Dît- jardin du 9 juillet 1849. Pour maintenir l'exactitude de ses recherches, il rappelle qu^elles ont été vérifiées par une commission académique et par un grand nombre de natu- ralistes, parmi lesquels M. Dujardin lui-même ne se mon- tra pas le moins convaincu -, il offre d'ailleurs de renouveler ces démonstrations pour ceux qui y prendraient intérêt. Rappelant ensuite les procédés anatomiques employés par M. Dujardin, il explique par là cette différence dans les résultats; nous avions prévu cette cauvse d'erreur et Pa- vions signalée d'abord. M. E. Blanchard termine en dé- clarant que, s'étant fait une loi de ne jamais annoncer un seul fait sans être à même de le faire vérifier par tous les yeux, il croira inutile de répondre souvent à ces natu- ralistes qui, sans montrer aucun fait nouveau, sans avoir fait des recherches plus parfaites, nient des faits constatés qu'ils n'ont pas su voir. Séance du 23 Juillet. — MM. Milne-Edwards et Jules Haime communiquent un Mémoire sur les pokjpiers ap- partenant à la famille des Oculinides, au groupe inter- médiaire des Pseudastréides et à la famille des Fongides. Ce travail a essentiellement trait à la classification des es- pèces qui se rapprochent, par leur structure, des genres Oculine et Fongie de Lamarck. Ces zoophytes , avec les Turbinolides et les Astréides, forment dans Tordre des Zoanthaires le sous-ordre des Zoantharia aporosa. Les au- teurs donnent les caractères de cette grande division , avec ceux des familles énoncées dans le titre du Mémoire, Celle des Oculines renferme , suivant eux , treize genres divisés en deux sections; le groupe des Pseudastréides compte quatre genres ; enfin la famille des Fongides comprend vingt- trois genres distribués en trois tribus; le nouveau groupe des Pseudofongides , dont Fhistoire termine ce Mémoire, a été établi pour le seul genre Merulina d'Ehrenberg. — M. A. de Quatre/âges lit un travail sur l'embryogénie des Unio, Il y poursuit la constatation des métamorphoses SOCIÉTÉS SAVANTES. 371 à divers clogrés qu'il avait prévu devoir exister dans la classe des Mollusques. Après des détails d'observation trop longs pour pouvoir être rapportés ici, Tauteur établit que le dé- veloppement est à peu près le même chez tous les Acéphales d'eau douce ^ mais il s'éloigne beaucoup de celui des Tarcts, qui, ayant une larve profondément différente de l'adulte, parcourent nécessairement des métamorphoses beaucoup plus complètes. En terminant, il revient sur la production des Mollusques utiles, et surtout des Huîtres, par féconda- tion artificielle, et propose une légère modification dans les procédés qu'il avait précédemment indiqués. ~ M. TV. Joly, professeur à la Faculté des Sciences de Tou- louse, présente une Note sur une larve d'Œstride qui vit sous la peau du cheval. Après avoir rappelé les principales espèces d'Cftlstrides qui attaquent le cheval, l'auteur s'attache surtout à celles qui vivent sous sa peau. Redi, Huzard père, Bracy-Clark y Boulin, Loiset en ont parlé, mais sans pré- ciser convenablement l'espèce à laquelle appartiennent ces larves cuticoles. M. Joly a donc cru devoir faire figurer ces larves et en donner un signalement rigoureux. D'après la description qu'il en donne, elles ressemblent généralement à VHypoderma bovis, sauf les différences suivantes : Leur taille est de 35 à 40 millimètres, au lieu de 9 à 10. Elles ne présentent pas les six lignes longitudinales qui chez l'Hy- poderme du bœuf forment, du premier au dernier segment, des séries mamelonnées, u On n'y voit pas les cinq ou six éminences qui entourent la bouche dans l'autre espèce^ mais en revanche on trouve à la partie postérieure et infé- rieure du second segment une espèce de coussinet transver- sal (pseudopode), saillant au-dessus du reste delà peau, et garni de tubercules très-petits, lequel n'existe point chez le ver des tumeurs du bœuf. » C'est donc une nouvelle es- pèce du même genre , que M. Joly propose de nommer Hy- poderma equi. L'auteur donne ensuite quelques détails sur le séjour de ces larves sous la peau du cheval, séjour qui n'occasionne d'autres inconvénients que des démangeai- 372 r.Kv. F.r MAC. dp. zoologif. {Juillet 1849.) sons, disparaissant facilenioiil par des lotions d'eau froide pure ou vinaigrée. M. Joly, dans nne lettre jointe à cette note, prie TAca- démie de vouloir bien comprendre son noin parmi ceux des candidats qui seront présentés pour Tune des places de correspondant vacantes dans la section de zoologie. — M. G. Barruel communique une Note sur l'action de l'oœide de carbone sur les Charençons. Ce travail intéres- sant constate l'action délétère de l'oxide de carbone sur les Charançons du blé, des pois, etc. , soit à l'état parfait, soit à l'état de larve. Seulement cet heureux agent nécessite une immersion prolongée pour détruire toute possibilité de retour à la vie , et l'auteur s'occupe en ce moment de fixer le minimum du temps nécessaire pour l'extinction complète de l'animal. Il expérimente aussi en ce moment sur des œufs de Charençons, et rendra compte plus tard du résultat. Celte découverte, nous le croyons avec l'auteur, n'est pas sans importance pour Pagriculture et pour le com- merce des grains. Les expériences que l'auteur continue en ce moment permettront d'en apprécier toute la valeur. — M. Armange , capitaine au long cours , adresse de Nantes un Mémoire contenant les résultats des observations qu'il a pu faire dans ses voyages sur diverses espèces ma- rines, les Janthines^ l'animal de la Spirule et la Magile. — MM. Coze et Michels annoncent à l'Académie qu'ils ont réussi , par un procédé fort simple, à démontrer la structure tubuleuse des nerfs, « Nous étalons, disent-ils, sur une lame de verre un bout de nerfs d'homme, de lapin ou de grenouille, long d'un millimètre environ, de façon que, vus au grossissement de trois cent cinquante à quatre cents fois, les tubes nerveux paraissent nettement séparés^ on mouille l'objet avec une goutte d'eau pendant qu'on l'étalé, puis on verse quelques gouttes de chloroforme , d'éther ou d'essence de térében- thine, sur la préparation, et le tout est recouvert d'une petite plaque de verre mince, san.'^ pression , er on le sou- socipyrÉs savamks. 373 mol à Icxamcii du microscope. Alors on voit, quelquefois inslantancmcnt, tantôt après un temps plus ou njoins long, an plus vingt minutes, les tubes primitifs se {^'onfler j la malière contenue dans leur intérieur devient fluide, et des courants plus ou moins rapides se développent dans toute la longueur des tubes, à Text-rémité desquels on voit s'é- chapper aussitôt, de la manière lapins nette, un liquide chargé de gouttelettes graisseuses. » Telle est , en somme, cette découverte, que les anatomistes se plairont à confir- mer e^. verront avec un vif intérêt. Séance du 30 Juillet. — M. Ducros préseule nue nou- v(Mle Note sur les expériences au moyen destiuellcs il se propose de constater Taction que lui semble exercer, même à distance, la contraction musculaire sur un courant élec-- trique. Soc U' TÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. Séance du 13 Juin 1849. — M. E. Lucas annonce qu'il vient de terminer son ouvrage sur l'histoire naturelle des animaux articulés de l'Algérie, et il donne, à ce sujet, des détails importants. — Le même membre fait passer sous les yeux de la So- ciété une Aranéide nouvelle pour la Faune parisienne. Cette espèce appartient à la tribu des Voltigeuses ( Volita- riœ) de M. Walckenaër; elle est voisine du Salticus vcna- tor, et vient se ranger tout à côté de cette espèce. Ce Sal- tique a été découvert dans les premiers jours de juin sur les treillages qui bordent les allées du Jardin des Plantes, et a reçu la dénomination de Salticus formicœformis , pour appeler son abdomen toujours en mouvement, de même que cela se remarque chez certains Hyménoptères du genre Formica. Voici la dingnose de cette espèce nouvelle : Sal- ticus eormicefokmis, Lucas. — Long. 4miil.; larg. 1 jnill. Cephalothoracc antcriics viridi-coieo jwsticc nigro-ruj'es- ceiite in medioque tramversim albo-vitlalo; imlpis brcvi- 374 iiEv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1849.) bus, rufescentibus, primis ariiculis atlamen flavescente- testaceis ; mandibulis brevibus,fusco-rufescentibus ; maxil' lis labroque fulvis; sterno glabro , nigro-nitido ; pedibus exilibus, brevibus , fusco-rufescentibus testaceoque annu- latis; abdomine elongato, suprà in medio coarctato, anticè nigro, posticè viridi-œneo transversimque albo-vittato, infrà rufescente; fusulis brevibus, fuscis {maxum tantiim novi). — M. H. Lucas montre deux individus de VÂspidimor- pha quadriremis ; il dit que ces Coléoptères , qui sont vi- vants , et dont cependant la patrie est le Sénégal , lui ont été communiqués par M. Emile Blanchard. C'est à bord d'un bâtiment venant du Sénégal à Dunkerque que ces in- sectes, remarquables par leurs belles couleurs métalliques, ont été rencontrés. Comme la description donnée par Scbœnherr a été faite sur des individus desséchés, et que les couleurs métalliques de cette Aspidimorphe se changent en brun noirâtre après la mort, M. II. Lucas indique la co- loration de ce joli Coléoptère à son état de vie. — M. Aube annonce que dans une chasse entomologique qu'il vient de faire dans la forêt de Saint-Cermain-en-Laye il a trouvé 1° VHedobia pubescens et 2^ V Aphanisticus elongalus^ qui n'avaient pas été signalés sous le climat de Paris. En outre , il a pris dans une fourmilière une nou- velle espèce de Ptilium. — M. X. Fairmaire dit qu'il a capturé également , à Saint- Germain, le Staphilinus latebricola, qu'on n'avait pas en- core indiqué comme propre à la France. — Le même membre ajoute qu'on vient de lui envoyer des environs de Marseille un Coléoptère de la famille des Carabiques, et qui doit servir de type à un genre nouveau. Cet insecte est surtout intéressant en ce qu'il a été décou- vert en France^ il a quelques rapports avec les Lebia, mais cependant en diffère notablement, et en outre rappelle, mais en petit, le genre Helluo. Séance du 29 Juin 1849. — M. Berce fait plusieurs corn- SOCIÉTÉS SAVANTES. 375 municalions sur divers Lépidoptères : 1". 11 annonce que le Sphinx du pin vient d'être retrouvé par lui au bois de Boulogne, et que, dès à présent, on peut affirmer que cet insecte appartient bien à la Faune parisienne ; 2" il montre un individu du Polyommatus phlœa présentant un cas d'albinisme complet ^ et 3° il fait passer sous les yeux de la Société une Hesperia sylvanus offrant une production cryptogamique, probablement un champignon, sur un de ses yeux. — M. Reiche présente deux cas d'anomalie pathologique chez des Coléoptères : r une Cetonia de Madagascar, ayant des productions cryptogamiques sur la tête , et 2° un Gym- netis à corselet avorté. — Le même membre dit que VOnitis que M. H. Lucas a décrit sous le nom d'O. Chevrolatii n'est autre chose que le sexe mâle de VOnitis menalcas^ dont on ne connaissait encore que des femelles. — M. Bagriot montre plusieurs chenilles du Bombyx pini, propres au climat de Bordeaux, et qu'il est parvenu à élever à Paris. — M. Aug, Rouget écrit que la Phalène décrite par Geoffroy sous le nom de la décolorée se trouve en ce mo- ment très - communément dans les environs de Paris. M. Bellier de la Chavlgnerie pense que l'insecte dont il est ici question est une Lithosia. — 11 est donné lecture d'un Mémoire de M. H. Lucas in- titulé : Observations sur les Lépidoptères des genres Pa- pilio, Anthocharis^ Cigaritis et Cerocala, qui habitent les possessions françaises du nord de l'Afrique. Dans ce tra- vail, l'auteur complette ce qu'il a dit dans son Histoire naturelle des animaux articulés de V Algérie, relative- ment aux genres de Lépidoptères dont les noms sont indi- qués plus haut ; il s'occupe plus spécialement du Papilio Feisthamelii , Aq V Anthocharis Levaillantii ^ du Cigaritis Massinissa , dont il expose les caractères génériques, qui étaient restés inédits 5 de la Cerocala scapulosa , etc. 376 r.KV. liT MAG. DE ZOOLOGIE. {Jiiillct 1849.) — M. y. SUjnoret lit une Note ayant pour litre : Des- cription de deux espèces nouvelles du genre Petascclis, du groupe des Mictides, ordre des Hémiptères. Dans cette notice , l'auteur donne la monographie des Petascelis^ qui ne comprennent que quatre espèces, nommées P. dilata- tus ^ remipes, bilobus et trilobiis, parmi lesquelles les deux nouvelles ont pour caractères, d'après M. F. Signoret : P. dilatatus. Brun , assez allongé; se rapproche, moins le prothora-x , dont les angles postérieurs sont arrondis , du Mlctis V al gus Lmnde. — Delà Guinée porlugcuse, etc. P. bilobus. Brun, plus grand que le P. dilatatus, et inoins grand que le P. i^emipes. Est très-voisin du P. tri- lobus, dont il est peut-être mcMue le mâle. — De la Gui- née portugaise. E. Desmauest. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Materials towards a history. — Matérl\ux pour l'histoire des Longicornes des Etats-Unis, par S. S. Haldemax, Philadelphie, 1847. (Extrait des Transactions de la So- ciété américaine de philosophie, vol. X, in-4'>.) Ce travail intéressant renferme un Catalogue raisonné des Longicornes observés aux Etats-Unis : il est précédé d'un aperçu géographique que nous devons transcrire. Les Longicornes de l'Amérique du nord semblent avoir une bien plus grande simihtude avec ceux de l'Europe qu'avec ceux de l'Amérique du sud^ les mêmes genres se rencontrent en grande partie dans les deux régions où se trouvent confinés certains groupes septentrionaux comme les Oberea, Rhagium, Pachyta, Strangalia et Leptura : les genres Elaphidion, Desmocerus, Tetraopes, Dorcaschema, et autres, sont exckisivement propres à l'Amérique du nord, mais les Dorcadion y sont inconnus. Parmi les genres com- AXALVSKS n'oUVRAGliS iNOUVEAUX. 377 iniins aux deux Amériques, on peut mcnlionncr Mallodon, Callichroma, Eburia, Auiuisus, Oncidercs, Ilippopsis, Am- phionycba et Disfenia. Les espèces des Etats-Unis montent à 270 ^ celles de France, à 180; celles d'Angleterre, à 64. Les espèces com- munes à l'Amérique du nord et à l'Europe sont : Crioce- phalm rust/cuSy Hylotrupes bajulus^ Phijmatodes varia' bilis, Clylus yazella, Pachyta 8 maculata. Callidium san- (juincum ei Monoïiammus sutor, avec doute. Par des com- paraisons plus sévères, on augmentera très-certainement ce cliidre. Voici comment se répartissent les 284 espèces que ren- ferment le travail de M. Ilaldeman : Mallodon^ 4, donl 1 nouvelle. Orthosoma, 2. Derobrachus, 1. Priomis , 0. Purpuricenus, 2, dont 1 inédite. Callichroma, 2. Stent- conis, 1. Eburia, 1. Orasphorus, 2, dont 1 nouvelle. Ela- phidion, 12, dont 7 nouvelles. Anoplium, genre nouveau avec 2 espèces nouvelles. Tragidion^ 1. Criocephalus, 2. Asemum, 4, dont 3 ijouvelles. Hylotrupes^ 1. Ehopalus^ 1. Callidium, 12, dont 2 nouvelles. Phymatodes^ 1. Tijlo- notus, genre nouveau voisin des Mallocera, avec le faciès des EUipliidiun, 1 espèce nouvelle. Smodicum, genre iné- dit, 1. Physoc7iemum^ nouveau genre voisin des Anaglyp- tus de Mulsant, 1. Stenosphenus, genre inédit, fiiciès des Callidium, antennes et élytres des Elaphidion, 1. Eriphus, 5, dont 1 nouvelle. Clytus, 32, dont 8 espèces nouvelles. JHozode, nouveau genre, 1. Obrium, 2. Nothrus, nouveau genre, faciès des Ancylocera, 1 espèce nouvelle : an Plec- trocerum, Dj.? Plectromerus, 2. Heterachlhe (Ibidion Dj.), 2 espèces nouvelles. Siizocera, 1 espèce nouvelle. Ibidion, 1 . Ancylocera^ 2, 1 espèce nouvelle. Stenopterus, 2. Nect/- dalis, 2, 1 nouvelle. Molorclius, 2, 1 nouvelle. Monodesma Say, 1. Acanthoderus ^ ^, 1 nouvelle. jEgomorphus, genre inédit, 1 espèce nouvelle. Aatynomus, 1. Amniscus, 20, dont 10 nouvelles. Ilyperplaiys, nouveau genre voisin des Leiopus, 3, 2 nouvelles, /.e/p^jt^*-, 2^. ,J pquyçll,!;. /;a?o- 378 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {JuUlet 1849.) centrus^ 3^ 1 nouvelle. Pogonochenis, % 1 nouvelle. Des- miphora^ 1 nouvelle. Monohammus^ 10, dont 4 nouvelles. Plectrodera^ 1. Oncideres^ 1. Ptychodes , 1. Tetraopes, 3, 1 nouvelle. Hebestola, 1 nouvelle. Hetœmis, genre inédit, 1 espèce nouvelle. Lypsymena, 1. Dorcaschema, 2. 7/zp- popsis^ 1. Anœtiea, 3. Compsidea, 3. Saperda^ 6, 1 nou- velle. Polyopsia^ 1 nouvelle. Atimia, genre nouveau, 1 es- pèce nouvelle. Ataxia, nouveau genre, ressemble aux Strecalymma Ww., 1 nouvelle. Stenostola, 1. Oberea, 9, 6 nouvelles: Phytœcia, 2 nouvelles. Amphionycha ^ 1. Distema, 1. Desmocerus, 1. Bhagium, 1. Rhmnmisium, 1. Toxotus, 9, 7 nouvelles. Pachyta, 11, 8 nouvelles. Stran- galia, 8, 6 nouvelles. Stenura^ 18, 9 nouvelles. Leptura^ 25^ 6 nouvelles. Trigonarthris, genre inédit, 2. Anoplo- dera^ 1. Grammoptera, 3. Tout en regrettant que Fauteur de ce Mémoire intéres- sant n'ait pu consulter tous les ouvrages publiés sur les Longicornes, ce qui diminuerait probablement le nombre des espèces nouvelles, nous ne pouvons qu'applaudir à nos confrères transatlantiques : leur nombre est encore res- treint, et pourtant on leur doit déjà plusieurs ouvrages im- portants, trop peu connus en France. Léon Fairmaire. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Exposition des produits de l'Agriculture et de l'Industrie. Si nous entretenons les naturalistes d'une exposition qui d'habitude n'a aucun droit à leur attention , c^est que l'ex- position de Tannée 1849 offre un intérêt \éritable pour la science , et lui assure tout un avenir nouveau en l'appelant à côté de ses sœurs, la Chimie, la Physique, la Mécanique, sur le champ de l'industrie humaine. Toute science doit enfanter un art, et Thumanité, après un temps plus ou moins long d'efforts consacrés à en poser les bases véri- MËLANGES ET NOUVELLES. 379 tables, a le droit d'exiger d'elle que, descendant du ciel sur la terre, de la théorie philosophique à la pratique humani- taire, elle ajoute de nouvelles puissances à celles que l'homme a déjà su conquérir par d'autres études. Or, tout le monde le sent aujourd'hui, si l'industrie a trouvé dans les sciences physiques, chimiques et mécani- ques des auxiliaires tels, qu'en peu d'années des voies toutes nouvelles lui ont été ouvertes, l'agriculture a besoin d'ac- complir aussi son œuvre au souffle vivifiant de la science, et le temps est venu où l'histoire naturelle, la science de cet art fécond , doit mettre à son service les principes et les méthodes dont un siècle et demi de recherches a su l'enri- chir. C'est là, nous le croyons aujourd'hui , la mission do l'histoire naturelle. Nous ne voulons pas pour cela que, dé- sertant les hautes régions où elle s'est maintenue jusqu'ici, elle abandonne ce caractère philosophique et idéal que lui a imprimé le génie moderne^ nous ne prétendons pas dé- clarer vaines et futiles ces nobles aspirations qui l'ont fait remonter jusqu'à la pensée divine, pour en déchiffrer les caractères mystérieux tracés dans la profondeur des orga- nismes ; mais nous pensons que le divin créateur lui-même a permis aussi à Thomme ces hautes études pour l'amener, par une meilleure intelligence des choses, à mieux appro- prier la nature à ses besoins. En un mot, nous ne voulons pas que la science se détourne de la voie où elle marche, mais qu'elle en suive toutes les branches, sans négliger la pratique comme indigne d'elle, ni la théorie pure comme une vaine pâture de l'imagination. Jusqu'à ce jour, et nous savons qu'il devait en être ainsi, la science a été presque exclusivement spéculative ; aujourd'hui toutes les intelli- gences l'appellent vers la pratique. Dans les circonstances difficiles où nous nous trouvons, personne ne se dissimule quil faut donner l'essor à l'agriculture, et doubler par elle les ressources d'une société si compacte, que l'abondance de la population , véritable richesse, si la science lui fournit les moyens de l'utiUser, est un épouvantable fléau, si elle 380 r.EV. iareil MKLANCFÎS ER NOUVRLLKfi. 3^1 à celui qu'a fourni rinduslrio «lans la première moitié de ce siècle. Désormais, à côté des chefs-d'œuvre de l'ouvrier des villes, une foule curieuse ira contempler les richesses sorties des mains de Tagriculteur; chacun pourra comparer les produits de diverses contrées, les cultivateurs eux-mêmes pourront venir là s'instruire et s'entendre sur cet art diffi- cile à pratiquer, et oii les réformes se propagent si pénible- ment parce que les idées s'y communiquent avec lenteur. Quant à l'exposition de celle année, elle n'est pas, sans contredit , ce que seront les suivantes. Nous y avons trouvé des produits dignes du plus vif intérêt; mais nous sommes convaincus que l'agriculture, prévenue désormais et ani- mée d'une nouvelle émulation, nous apportera dans cinq ans un riche et abondant tribut, dont celui de cette année n'est en quelque sorte qu'une ébauche. Quoi qu'il en soit, nous essaierons de donner une idée de ceux de ces pro- duits qui nous intéressent directement. Laissant donc de côté les végétaux, tant indigènes qu'exotiques, car nous avons vu , à côté des céréales de nos pays, la canne à sucre, le bananier et tant d'autres habitants de nos colonies, nous entrerons dans cette longue écurie à double rang que le public examine du haut d'une galerie de pourtour. L'aspect en est frappant : là. dans des cases séparées par des cloi- sons en bois, de magnifiques échantillons de quelques races ou croisements de choix exposent nonchalamment leurs formes caractéristiques. Au-dessus de chaque loge, le nom de l'établissement ou de l'éleveur, et celui de l'animal avec sa provenance et son âge. Ici ce sont des vaches, des tau- reaux ou des bœufs de différents âges et de différentes races, les Durham avec leur corps allongé, leurs courtes cornes, leurs os effficés sous une chair abondante, leurs membres gras et fins -, les Hereford, avec leurs cornes élégantes et lyrées, dont un bouton de cuivre couvre la pointe trop ai- guë, avec leur tête délicate et leur robe presque uniformé- ment brune; les Devonshire, avec leurs contours plus rus- tiques dans une tiiille d'ailleur.s petite; puis le:; S^vitzla^d, 382 r.EV. KT MAC. DE ZOOLOGIE. (^Juillet 1849.) dont la haute taille et les formes amples et fortement ac- centuées font un contraste dont un pareil rapproche- ment pouvait seul donner une idécj puis nos races nor- mandes, qui semblent rivaliser avec celles de Suisse ; et à côté notre petite race bretonne , si rustique et si bonne laitière. Là ce sont des moutons anglais ou français vêtus de leur précieuse toison -, puis quelques chevaux, et même une famille complète de fort beaux ânes à la robe noire, aux formes élevées et pures. Enfin, à rentrée, au-dehors, dans de petites cabanes, une riche collection de porcs, % mâles, femelles et petits. Pour compléter ce curieux tableau, les garçons de fermes, qui ont suivi leurs élèves, travaillent aux litières, avec leurs costumes nationaux , leurs vestes courtes, leurs grands chapeaux bretons, ou leurs bonnets normands. Les bestiaux dont se compose cette exposition provien- nent, les uns de particuliers, les autres d'établissements nationaux. La race bovine y obtient une prédominance marquée par le nombre des animaux^ mais, ce qui nous a surtout intéressés, ce sont de nombreux individus croisés de français et d'anglais, qui nous ont paru donner d'excel- lents résultats, et particulièrement les Durham. Les bes- tiaux les plus beaux comme développement et qualités lai- tières sont croisés de race suisse et de race française; mais les croisements de Durham modifient, heureusement pour la boucherie, le train de derrière de nos races de France. Pour la race ovine, nos produits français nous ont sem- blé rivaliser assez heureusement avec ceux de l'Angleterre. Nos toisons mérinos ont une finesse et une légèreté qui soutient bien la comparaison même avec les Dishley. Nous ne pouvons en dire autant delà race porcine; là, la supé- riorité des produits anglais est complète. Cette supériorité porte sur le volume des individus plutôt que sur la qualité de la viande \ mais on n'a aucune idée en France, quand on n'a vu que nos races, de cochons tels que ceux de Berks- hire, de Hampshire, etc., donlGiignon et la vacherie na- MKLANGRS ET NOUVELLES. 383 lionalo du Pin ont envoyé des écliantillons. Nous avons cependant vu avec plaisir la race améliorée par croisements, qui est de beaucoup supérieure à nos plus belles races françaises, même la tourangelle. Quant aux chevaux , ils sont peu nombreux , et tous ani- maux de trait. La vacherie nationale du Pin en compte deux très-dignes d'intérêt, en ce qu'ils prouvent quelles qualités précieuses, comme énergie, comme rapidité, on peut obtenir par le croisement des chevaux de pur sang, anglais ou arabe, avec des juments de trait communes, et au moyen d'un élevage de ferme, sans aucuns frais extraori dinaires. Tel est , en résumé, Pétat général de notre première ex- position d^agricuUure ^ nous espérons, dans cinq ans, pou- voir ramener nos lecteurs sur le même sujet, et nous sommes sûrs d'y trouver matière à une ample moisson d'observations intéressantes. Ad. FOCILLON. Testacea quœdam Africœ occidentalis . Errata et addenda (1). N'^ H. Bulimus cailleanus. An varietas achadnae aequatoriae, Reeve? vid. conchol. iconica, Gen. Achatina, pi. 1, f. 2. N° 17. Neritina sangara. a Cl. Recluz snb iiomine Nerit. Adansonianœ oliin descripta, Bévue zool. , 1841, p. 515. N" 20. Galathea versicolor. Testa subtrigona , crassa , ante- riùs rotnndata, posterins in speciminibns adnllis trnnr.ita, um- bonibns gibbosniis, epidermidemultiradiafo, snbrngoso, luteo-vi, rente vel fuscescente; cardine tridentato, altero bidentalo, denlibns basi conniventibus. Ligamentum lumidum, nigricans, prominens. Altit. 41 ad 54. Latit. 55 ad 76. Diam. 50. a Margari alba, violaceo maculata. (1) Vid. la Revue zool.f décembre, 1848, p. 351, *^8i TIKV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillol 1849) p Rosf'o-riîbens, unicolor. y Roseo-rubens violaceo plus miriiis ve inaculata. A Galathed radiatd Larnarckii , forma minus cuneatîl, um- bonibus lalioribus et teretibus, epidermide subrugoso, miiltira- diato, margaritae demùm colore pervariabili prœcipuè dUferf. Habitat numerossima flnmiua iittoris Congoani impriinis fluvium Bengo juxta civilatem Loanda san Paolo. M. Guérin-Méneville , chargé d'une mission scientifique agricole par M. le ministre de l'agriculture et du commerce, étant actuellemeni dans le midi de la France, et désirant d^ailleurs analyser lui-même^ avec les détails qu'elles mé- ritent, deux magnifiques livraisons d'une publication en- tomologique nouvelle faite à Turin par MM. FI. Baudi et E. Truqui, nous prierons nos souscripteurs de vouloir bien attendre son retour pour l'accomplissement de cette lâche; mais nous leur donnerons du moins le titre et le prix de ces deux fascicules : Studi Eatomologici publicali per cura di Flamini Baudi e di l':uGENio ïuuQui. — Fascicolo I, 8 fr. 20 c. — Fascic II, 16 fr. 40 c. — ïorino, stamperia sociale degli artisti tipo- grafi ; via délia B. V. degU Angioli, casa Pomba. — 1848. Nous croyons devoir signaler aux naturalistes l'exhibition qui a lieu en ce moment à Paris, Champs-Elysées, à côté du Jardin-d'Hiver, d'un P»orqual recueilli sur les bords de remhouchurc de la Seine , et monté avec un rare talent par M. Lennier, naturaliste du Havre. Celte pièce, qui a plus de quarante pieds de long, est très-propre à donner une idée de ces Cétacés, que les naturalistes ont si peu l'occasion dé voir autrement qu'en peinture. DOUZIEME ASTXEE. — AOUT 2849. I. TRAVAUX INEDITS. Mélanges oumthologiques , pau F. de Lafresnaye. Sur qiielqnes synonymies nouvelles à appliquer à des espèces d'oiseaux de proie anciennement connues. Tous les ornithologistes savent combien est difficile la détermination des oiseaux de proie , vu le grand nombre des différentes livrées ou changements de plumage aux- quels ils sont sujets suivant leur ùge, leur sexe et leurs variétés d'albinisme et de mélanisme. On ne doit donc pas s'étonner des erreurs nombreuses dans lesquelles sont tombés beaucoup d'auteurs conscien- cieux , en décrivant comme espèces nouvelles des individus appartenant à des espèces déjà connues , mais qui sem- blaient s'en éloigner par une coloration entièrement dif- férente. Nous allons en fournir la preuve à propos de deux es- pèces de Buses décrites et figurées depuis longtemps dans le bel ouvrage des planches coloriées de Temminck. En 1837, dans notre travail de collaboration avec M. d'Orbigny , nous décrivîmes, d-àns \e Synopsis aviwji , Âmér. mérid., p. 6, sous le nom de Buteo tricolor^ une espèce de Buse que plus lard M. d'Orbigny décrivît et figura de nouveau sous le même nom, dans son Voyage en Amérique , in-4°, avec planches coloriées. Ce zélé voyageur, qui a souvent observé celte espèce sur une grande étendue de FAmérique méridionale, décrit, p. 106 et suivantes, et figure, pi. ;% f. 1, comme le mâle adulte, un individu qui a tout le dessus du corps, de la tête et du cou, d'un gris cendré bleuâtre, passant à Tar- 2* SÉRIE. T. 1. Année i849. 25 380 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { AoÛt 1849.) doisé sur les ailes, et tout le dessous dHin blanc parfait, avec quelques stries transverses sur les flancs, d'un gris noirâtre-, la queue blanche, terminée près de son extré- mité , qui est de cette couleur, par une large bande noire ^ les pattes jaunes, le bec bleuâtre , terminé de noir. La lon- gueur totale est de 50 à 62 cent. Il décrit et figure la femelle même planche, f. 2, comme différant du mâle en ce qu'elle a le bas du cou en dessus et le dos d'un beau roux-vif, les côtés du ventre variés de roux foncé et rayes , ainsi que le ventre et la queue , de lignes peu marquées brunes ou noirâtres ; il décrit la fe- melle , passant du plumage jeune à celui de l'adulte , comme très-variée, ayant la tête et la poitrine brunes, avec les plumes bordées de roussâtre ; la gorge noirâtre , le dessous roux , mélangé de brun ; quelques plumes blanches rayées transversalement de brun noir ( ce sont celles de la troi- sième livrée précédant Tâge adulte)-, les cuisses rousses, avec des raies transverses plus foncées 5 le dos déjà roux, ainsi que les petites tectrices de l'aile-, la queue d'un blanc gris , marquée en travers de petites lignes brunes , et les plumes de la tête ayant toutes une flamme noirâtre dans leur milieu. 11 décrit les jeunes des deux sexes, avant de prendre les couleurs de Fadulte, comme ayant la gorge variée de mèches noires et blanches, le dessus d'un roux vif, et le dessous varié de roux et de brun. 11 décrit les jeunes, dans les premières années, comme ayant la tête brune , mélangée de jaune, avec une tache brune partant de la commissure des mandibules et des- cendant sur les côtés du cou , et une autre au miheu de la gorge; la poitrine et le ventre jaune-roux, avec des mèches brunes; les couvertures inférieures de la queue jaunes, avec des taches transverses rousses ; le dos brun , varié de roux ; le croupion roux; la queue grise , avec des indices de lignes Iransverses brunes rapprochées. Nous possédons trois individus de cette espèce, dont TRAVAUX INÉDITS. 387 deux analogues aux descriptions et figure.^ ci-dessus du mâle et de la femelle adultes , et le troisième analogue à la description du jeune, sauf que la nôtre a une tache blanche de chaque côté du front, et les pattes plombées. La femelle jeune et adulte de cette espèce , ainsi que les jeunes de l'année, nous paraissent avoir été plus souvent décrits et figurés que le mâle adulte. Cependant, il est impossible de ne pas reconnaître celui-ci dans l'oiseau décrit par le docteur F. J. F. Meyen ( Beitrage zur zoo- logie gesammelt, etc., p. 65, et figuré dans le même ouvrage, pi. 8). Il ne diffère de la figure du mâle adulte de la planche du Voyage de d'Orbigny que parce qu'il a quelques lignes grises, espacées sur le blanc de la queue et sur celui du ventre et des cuisses. Il en est de même de VHa- liœtus erythronotus de King ( Zool.journ,, 1827, n'° 11 ), qui est le même oiseau femelle. Temminck, dans ses planches coloriées, a décrit et figuré une femelle non encore adulte et un jeune de l'année sous le nom de Buse aux longues ailes , falco pterocles Tem. (col. 56 et 139); et dans le même ar- ticle, il décrit comme l'adulte en plumage parfait une livrée qui n'est encore que celle d'une femelle non adulte. Cet auteur n'avait donc pas connaissance , à cette époque , du vrai mâle adulte, qui est cendré et blanc. Nous croyons plutôt le reconnaître dans la Buse polyosome ( falco po- lyosoma) Quoy et Gaim. ( Zool. de l'Uranie, pi. 14, p. 92. — Lesson, Traité^ p. 82 ). Il serait encore possible que le Buteo unicolor de notre Synopsis av.^ Amer., décrit éga- lement dans le Voyage de d'Orbigtiy , n'en fût qu'une va- riété de coloration. Au milieu de cette multitude de noms différents donnés par divers auteurs au même oiseau en différentes livrées, auquel doit-on donner la préférence ? C'est sans nul doute au plus ancien-, et d'après ce raisonnement ce pourrait être à celui de Temminck eu de King; mais le docteur Hartlaub, dans son Index systern. des ois. du Paraguay^ .'^88 r.EV. ET MAO. DE ZOOLOGIE. { Aoûf 1849.) décrits par Azara, donne pour synonyme à VAquila coH- blanca d' Azara , qui est le Spizaëtus leucuriis de Vieillot {Encyc, p. 1257), le Buteo tricolor de d'Orbigny. La description d'Azara n'est faite toutefois que sur un indi- \idu non encore adulte, et qui devait être une femelle, yu le roux de ses tectrices, dans l'état à peu près où elle est figurée dans Temminck ( col. 56 ) , sous le nom de Falco pterocles. Il résulterait donc de cette dernière synonymie que ce devrait être le nom donné par Azara, et latinisé par Vieillot en 1816, qui devrait être rendu à cette espèce, comme étant le plus anciennement donné. Seulement Vieillot, qui avait cru reconnaître, dans la description d'Azara, des caractères suffisants pour les placer dans les divers genres adoptés de son temps, système qui lui a fait commettre nombre de fautes de classification , avait pensé à tort que cet oiseau était un Spizaëte, tandis qu'il n'est qu'une Buse , mais une de ces Buses reptilivores à longues jambes et longues ailes, telles que les Falco uruhitmga , busarellus, Buson ^ rutilans (Tem. ), unicinctus id., et auxquels M. Cabanis a donné le nom générique d'Hypo-- morphnus, dans la Faune du Pérou de Tschudi. Nous pensons donc que la dénomination et la synonymie de la Buse tricolor d'Orbigny devrait être rétablie de la manière suivante : Hypomorphnus ( Buteo ) levcurus ( Buse à queue blanche ) nobi Aquila coliblanca (Aigle à queue blanche , Azara) apunt. n° 10. Spizaëte à queue blanche^ Spizaëtus leucurus, Vieillot, Encyc. ^ p. 1257, et N. Dict., vol. 32, p. 58. (la jeune femelle avant l'état adulte ). Haliœtu s erythî'onotus King, Zool. journ.., 1827, n° 11 (la femelle). Buse à ailes longues , Falco pterocles, Tcni,, col. 56 Çla TRAVAUX INKDITS. 389 jeune femelle avant l'état adulte ), et col. 139 ( le jeune de Tannée ). Aquila braccata Meyen, Reise, 3, 189, pi. 18 (le mâle presque adulte). Za jBwse joo/?/05o?/ie, Falco polyosoma ? Quoy etGaym., Voy. de VlJranie^ p. 92, pi. 14 — Lesson, Traité^ p. 82 ( peut-être le mâle adulte ). La Buse tricolor ( Buteo tricolor nob. ) Synops. avium. Amer., p. 6; et d'Orbigny, Voy., p. 106, pi. 3, f. 1 ( le mâle parfaitement adulte ) , f. 2 ( la femelle dans le même état). Buteo unicolornoh., Synops., p. 7, et d'Orbigny. Voy. y p. 109 ( une livrée particulière du jeune âge ) ; Tschudi et Cabanis ont indiqué cette dernière synonymie dans leur Faune du Pérou. Cette espèce de Buse , qui a reçu tant de noms différents, d'après les divers états de plumage sous lesquels elle a été décrite par différents auteurs, a été rencontrée du reste, par M. d'Orbigny, sur une très-vaste étendue de contrées dans l'Amérique méridionale, dans toute la Patagonie , le Chili, et sur le sommet des Andes. Elle se trouverait également aux Malouines , d'après Quoy et Gaymard , si toutefois elle est la même que la Buse polyosome de ces auteurs. M. d'Orbigny a observé qu'elle se tient de préférence dans les localités arides , dépouillées de grands arbres, et où on ne rencontre que des buissons sur lesquels elle se perche souvent pour épier de là les reptiles ophidiens et batraciens, dont elle se nourrit habituellement, ainsi que de petits mammifères et d'oiseaux. Quoique habitante des con- trées rocheuses et arides , tandis que les Buses roussâtre et buseray le sont des parties marécageuses, où elles se nour- rissent en général de reptiles aquatiques, nous n'en croyons pas moins qu'elles doivent être groupées ensemble, d'après les rapports de leurs organesexlérieurs ; elles sont d'ailleurs toutes replilivores , les unes seulement vivent de reptiles aquatiques et les autres de reptiles (errestres. 390 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {AoÛt 1849.) La seconde espèce de Buse décrite et figurée par Tem- minck, et sur laquelle il y a eu, je n'en doute pas, erreur de nomenclature de la part de cet auteur, est sa Buse Blanchet ( Falco albidus ), Tem., col. 19, indiquée comme adulte ou presqu'adulte par cet auteur, d'après un «eul in- dividu qui était au Musée de Paris , et venant de Pondi- chéry. « Du nombre des espèces nouvelles répandues dans l'Inde est l'oiseau figuré pi. 19 , auquel nous donnons le nom de Buse ( dit cet auteur ) ; il peut être rangé parmi les ra- paces voisins de la Buse Bâcha de M. Levaillant, et pas fort éloigné des Autours à tarses longs d'Amérique , ni de l'Aigle brachydaetyle d'Europe. » Nous possédons depuis longtemps cet oiseau, et son plumage, parsemé de taches pâles et brunes, nous a toujours fait présumer que , bien loin d'être un oiseau adulte ou presqu'adulte, ce devait être au contraire un jeune, et peut-être d'une espèce déjà connue. En le com- parant avec la Buse Bâcha, et surtout avec celle de l'Inde, distinguée du Bâcha d'Afrique par Vigors , sous le nom de Hœmatornis undulatus , nous avons trouvé de tels rapports de forme et de proportions entre ces deux oiseaux à longs tarses écussonnés ( caractère assez rare chez les oiseaux de proie ) , que nous n'avons pas hésité a regarder la Buse Blanchet de Temminck comme le jeune du Bâcha ou Hœ- matornis undulatus Vigors, de l'Inde; et lorsque M. Nat- terer vint nous visiter, en se rendant en Angleterre , il fut entièrement de notre avis. Nous pensons donc que le nom de Buse Blanchet ( Falco albidus, Guy., Tem., col. 19; Lesson , Tr^ïe , 78, doit être rayé de la nomenclature et remplacé par celui de Hœmatornis undulatus Vigors (jeune âge ). M. G. R. Gray, dans son Gênera oj birds^ part. 13, article Aquilinœ, reconnaît aussi cette identité, et place dans cette sous-famille Aquilinœ , et dans le genre CArcaëte de Vieillot, la Buse Bâcha et les deux autres espèces vol- TUA VAUX INÉDITS. 391 sines de l'Inde et de Manille , dont Vigors faisait son genre Hœmatornis ; il y place également V Aigle couronné d'A- zara , Harpyia coronata , Vieillot , Enctjc, p. 1252 , dont nous avions fait le genre Harpyhaliœtus {Rev. zooL, 1842, p. 173), d'après ses rapports d'une part avec le genre Harpye , par sa huppe occipitale tombante et de coloration plombée , et de l'autre avec les Pygargues par la force et la forme de son bec , de ses ailes et de ses pattes. Il est vrai que ses tarses et ses doigts, recouverts d'écaillés hexagones, le rapprochent des Circaètes^ ce que l'on peut affirmer tou- tefois, c'est que c'est un oiseau de transition, et que par là même il devient fort difficile à classer dans les genres déjà existants, ce qui nous avait décidé à en faire le type d'un genre particulier sous le nom de Harpyhaliœtus. Description de l'animal du Tugonia Tugon , Nobis ( le Tu- gon, Adanson , Sénégal, Coq. vol. I, p. 263, pi. 19, g. I, f. 2), et comparaison de ce mollusque avec celui des Anatines et des Myes^ par G. A. Hécluz, pharmacien à Vaugirard ( Seine ). Lorsque, par suite d'une revue des genres à cuillerons ligamentaires intérieurs, nos investigations se portèrent sur la coquille du Tugon d' Adanson , nous lui trouvâmes, prin- cipalement dans la position des cuillerons et des impres- sions musculaires dorsales, de même que dans l'excavation palléale, tant de différences avec les coquilles d' Anatines et de Myes, Périplomes, Cochlodesmes, etc. , que nous fûmes entraîné à en faire le type d'un nouveau genre, auquel nous donnâmes le nom de Tugonia. (Voyez Revue zooL, par la Société Cuviérienne, année 1846, p. 168. ) Il nous res- tait encore, pour compléter l'étude de ce genre, d'en con- naître les caractères zoologiques ; les relations étendues de M. Petit de la Saussaie, dont l'amitié nous est depuis long- temps précieuse, lui ont fait obtenir, à lu suite de deinondei? 392 UEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. { AoïU 1849.) réitérées, deux exemplaires de l'animal du Tugon, qu'il a bien voulu nous remettre, nous permettant ainsi de terminer notre travail : qu'il reçoive ici l'expression de notre vive gra- titude. C'est aux recherchos infatigables de M. Webbe , chef des travaux de la marine à Cazamance ( ouest du Sé- négal), que la science doit la découverte de l'animal du Tugon et d'autres mollusques précieux de cette localité, décrits dans la Revue et le Magasin. Avant de passer à sa description , il ne sera pas superflu de rappeler brièvement en quoi les caractères conchyliolo- giques des Tugonies diffèrent de ceux des genres avec les- quels quelques auteurs ont proposé de les confondre; en- suite nous exposerons les caractères que l'animal du Tugon nous a présentés, ceux que nous avons recueillis de l'étude de la Mye tronquée et de l'animal de VAnatlna hispidula, Cuvier. décrit par M. Mittre; enfin, nous résumerons les différences zoologiques qui nous paraissent résulter de toutes ces deecriptions. Les conclusions viendront, nous l'espé- rons, sanctionner la séparation que nous avions faite déjà par le seul secours de la coquille. Nota. Nous avons souligné les caractères qui ne concor- dent point avec ceux du Tugon. Tous les Tugons qui nous sont connus ont les cuillerons subsimilaires dans la forme et dissimilaires dans leur posi- tion, tous les deux concaves-, celui de la valve gauche est relevé à une telle hauteur que, pour atteindre la ligne hori- zontale extérieure , il ne lui manque que deux millimètres d'élévation à son côté le plus saillant en dehors de la valve; il est ovale, et soudé postérieurement avec une dent cour- bée légèrement en crochet, divergente en arrière; celui de la valve gauche est également ovale et abaissé vers la partie supérieure du disque interne, de façon qu'il manque à son extrémité quatre millimètres pour l'atteindre comme pour prendre une position horizontale : aucune dent n'accom- pagne celui-ci, d'où résulte que, lorsqu'on rapproche les deux valves, les cuillerons, qui tous les deux obliquent en TKAVAUX IKÉDITS. 393 scjis opposés, s'appliquent aussi obliquement Tuu vers l'au- tre. Les crochets (1) se recourbent Ibrlement en arrière. Les impressions musculaires sont dissimilaires et dorsales, et toutes deux placées sur la ligne formée par l'impression circulaire des bords du manteau , ce qui les rend peu appa- rentes; l'antérieure se montre, sous la forme oblongue et horizontale, à l'extrémité dorsale de la coquille; la posté- rieure, arrondie, est située à un millimètre et demi du cuil- leron, et presque au-dessous de la pointe des crochets. V excavation palléale forme un arc sous-tendu et vertical, par rapport aux crochets. Les Tugons ont leur coquille très-inéquilatéralc, de con- sistance moyenne, ovale, renflée, ou plus ou moins globu- leuse, tronquée et largement ouverte au côté postérieur; leurs stries d'accroissement sont concentriques, générale - ment peu marquées. Leurs valves sont rayonnées de lignes onduleuses dans toutes les espèces vivantes et fossiles, des crochets vers le limbe des valves : les unes en sont toutes couvertes, les autres en manquent sur un des côtés. Les Anatines ont les cuillerons ovale-ohlongs, similaires, dans la forme et la position sur le bord cardinal, perpen- diculaires à la charnière, sans trace de dents subapiciales, concaves, souvent appendiculée d'un osselet de forme va- riable j selon les espèces, attenant au cartilage ligamentaire qui lie les deux cuillerons , et qui sont fortifiés par une lame principale disposée en arc-boutant : cette situation des cuillerons permet à ceux-ci, lors du rapprochement des valves, de pouvoir s'appliquer perpendiculairement face à face. Les crochets soni fendus longitudinalement et courbés vers le côté postérieur. Les impressions sont super- ficielles, peu apparentes, et souvent tellement, qu'on n'en voit aucune trace : les musculaires similaires, ovales-ar- rondies; intermédiaires entre le bord dorsal et la ligne mé- (1) Ce terme est pris ici collectiveraent pour VUtnbo de Linné (la bosse siipé- rieiire du disque des vjilves) et pour la pointe souvent en crochet des coquilles d'Acéphale, et coirespoudaut à leur Nuckue. SOI- REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt 1849.) diane des valves ^ les palléales forment une excavation très-profonde et horizontale (longitudinale, syst. Blainv.) Les coquilles d'Anatines.9o??^ minces, translucides^ oblon- gués ou allongées, suhéquilatérales, striées concentrique- ment , parfois rudes au toucher. Les Myes ont les cuillerons dissimilaires dans la forme et dans leur situation sur la charnière : celui de la valve gauche triangulaire, arrondi ou ohrond, plane en dessus, saillant horizontalement en avant, soudé avec une lame postérieure sur laquelle se montre, en relief, une dent li- néaire : celui de la valve gauche, enferme de fossette ar- rondie, à bords un peu saillants, est enfoncé sous les cro- chets, de sorte qu'en rapprochant les valves, celui de la valve gauche recouvre comme un couvercle le cuilleron de la valve droite, strata super strata, à peu près comme sur les Anomies. Les crochets sont dirigés antérieurement. Les impressions musculaires très- marquées, comme la palléale, et situées entre la ligne médiane des valves et le bord su- périeur, sont dissimilaires : l'antérieure oblongue, verticale et plus ou moins arquée, selon les espèces, et la postérieure arrondie. V excavation palléale très-profonde, bien impri- mée et horizontale. Les Myes sont des coquilles ovales ou oblongues, équila- térales , plus solides que minces , portant seulement des stries concentriques plus ou moins imprimées. Aucune n'a de lignes rayonnantes saillantes ; leur côté postérieur est plus ou moins bâillant, selon les espèces. Il suit, de Texposition des caractères conchyliologiques de ces trois genres, que les Tugonies, par \mx faciès et la forme des cuillerons, auraient quelque affinité avec les Ana- tines, et que, par la position de la charnière, elles en au- raient davantage avec les Myes \ mais la situation des cuil- lerons est telle dans les Tugonies , qu'elle ne peut être rigoureusement assimilée à celle de ces dernières; qu'en outre les impressions musculaires occupent une position dorsale et non submédiane, et il n'existe aucune similitude TRAVAUX INÉDITS. 395 dans la forme et la profondeur de Texcavation palléale. Ces différences nous ont suffi pour démontrer la nécessité de sé- parer les Tugons des deux autres genres. Se maintiendront-elles dans les caractères des Mollusques des trois genres dont nous venons de comparer les co- quilles ? C'est à quoi nous allons répondre par l'exposition suivante des caractères zoologiques : 1°. Description de l'animal du Tugon. Vanimal du Tugon d'Adanson représente un ovoïde d'un fauve très-pâle , ayant le côté postérieur rétréci et terminé par un tube très-court, tronqué, à peine saillant au-delà des valves. Son manteau, bilobé, est très-mince, membraneux, à surface unie, bordé, à sa circonférence, par deux muscles rubannés, épaissis, larges de deux millimètres au plus, fine- ment denticulés à la marge extérieure, et soudés dans tout leur contour. C'est un fait bien remarquable, que Tabsence de toute ouverture dans la région abdominale du manteau de ce mol- lusque, nullement signalée jusqu^à présent chez d'autres de la même classe , et qui s'est présentée sur les deux in- dividus qui nous ont été remis. Toute recherche à cet égard n'a pu nous en faire découvrir aucune, ni en tirant , avec précaution , en sens contraire les deux muscles marginaux rubannés, ni en pressant adroitement leur suture avec la tête d'une épingle. Il en a été de même lorsque nous avons voulu séparer peu à peu les deux muscles l'un de l'autre, et à chaque petit retrait nous apercevions toujours sur le tra- jet une véritable déchirure Seulement, en examinant la suture des deux muscles du plus grand individu par trans- parence, nous avons très-bien distingué, à cinq ou six mil- limètres à peu près du côté antérieur, une suture de deux millimètres d'étendue qui , par sa plus grande transparence et sa teinte rembrunie, nous a paru être le point (jui se dessoudait quand l'animal voulait faire agir son pied au- 396 IlEV. ET JMAG. DE ZOOLOGIE. {Aoîlt 1819. dehors de sa coquille. Ce qui nous confirme dans cette idée, c'est que, sur toute la région ventrale de la suture des bords du manteau , se montraient deux membranes très-minces, plissées, striées, pellucides, qui se réfléchissaient sur les bords des valves, et qui, sur nos deux individus, présen- taient une solution de continuité ou lacune à la partie an- téro-inférieure des bords du manteau correspondant exac- tement au point suturai dont nous venons de parler. Cette circonstance nous fait présumer que c'est là que les bords de ce manteau devaient s'ouvrir, dans l'état de vie, pour donner issue au pied. Le tube qui termine postérieurement le manteau est fort court ^ sa saillie, au-dehors de la coquille, ne consiste que dans celle des papilles qui le terminent ^ il adhère aux bords de la portion béante et tronquée de la coquille par une membrane à peine apparente très-mince et sans saillie, qui se détache des bords des valves avec la plus grande fa- cilité, par la simple pression du doigt. Ce tube n'est indi- qué au-dehors de la coquille, comme nous l'avons dit, que par un coussinet presque arrondi formé par un rebord sail- lant, circulaire, portant de nombreuses papilles d'un brun noir, d'un demi-millimètre de long, composées de plusieurs faisceaux de poils courts , épais , rudes , pressés les uns contre les autres. Ce coussinet, pressé de bas en haut, et vicè-versà, se déploie en un anneau velu, montrant dans son centre une gaine de forme naviculaire, aiguë en haut et en bas. Cette gaine saillante, mais recouverte, dans l'état de contraction du tube, par l'anneau de poils, est formée par de petites papilles oblongues, étroites, charnues, appli- quées circulairement, face à face, les unes contre les au- tres. Chez le jeune, la couronne extérieure des papilles montrait dans son centre une surface plane, du diamètre d'une lentille, sur le milieu de laquelle se trouvait la gaine naviculaire ; chez le plus grand, cette surface était envahie par la gaine, beaucoup plus grande. Au fond et au centre de cette gaine se voit un trou très-petit, bordé d'une membrane TRAVAUX JNI^DITS. 307 circulaire Irès-mincc , dans le plus jeune de nos individus, et oblitérée chez l'adulte. Ce trou ou canal est simple et unique dans son cours intérieur, mais il se dilate à l'extré- mité inférieure, où il se bifurque en deux orifices, l'un anal ou supérieur, l'autre branchial ou inférieur, au moyen d'une cloison musculeuse transversale et assez saillante en avant. Toutes nos recherches, soit à l'œil nu, soit avec le secours d^n fort grossissement, n'ont pu aboutir à nous faire dé- couvrir deux siphons ou canaux dans son trajet de l'exté- rieur'à l'intérieur, car la membrane qui le bifurque dans ce dernier côté ne s'enfonce point. Le muscle rétracteur ou fibulaire (d'attache au manteau) est semi-rond et rayonné de fibres en éventails. H est un développement des deux cordons marginaux du manteau. Le corps forme un ovoïde moitié moins volumineux que ranimai revêtu de son manteau. 11 adhère à sa coquille par deux muscles d'attache très-petits : l'antérieur, assez large, déprimé sur les côtés , se fixe à l'extrémité antérieure et dorsale des valves ^ l'autre, postérieur, cylindrique, fili- forme, a son point d'insertion presque sous les sommets et à côté du cuilleron. Cette insertion est par conséquent su- périeure et dorsale. La bouche, très-petite , ponctiforme , ^est entourée de quatre palpes labiales allongées, étroites, obtuses à la pointe, striées à la marge antérieure , et toujours, c'est du moins ainsi que nous les avons vues, roulées en spirale extérieure. Sur le corps sont attachées deux paires de feuillets bran- chiaux semi-lunaires ; chaque paire, prenant naissance au sommet du dos, descend de chaque côté du corps, qu'il masque entièrement. Les feuillets sont inégaux entr'eux, les internes plus prolongés vers le pied que les externes, unis à leur surface, finement crénelés à leur marge, et libres dans toute la région inférieure; ils sont réunis postérieu- rement entr'eux et avec la paire opposée. Du centre inférieur du corps surgit un pied très-étroit, allongé , mince comme un ruban, translucide, et droite- 398 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { AoÛt 1849.) ment tronqué à sa base inférieure. Dans nôtre jeune indi- vidu , ce pied ne différait sous aucun rapport de celui de la Tellina lactea. Poli ( Lucina lactea, Lk. — Lucina an- tiquata, Nobis). Il était allongé, très-étroit, subcylindri- que, et terminé en massue peu renflée : sa surface, ridée transversalement, fait supposer quHl pouvait s'étendre en- core davantage dans l'état de vie. Tels sont les caractères que nous avons trouvés sur les deux animaux du Tugon d'Adanson ; nous en avons donné une description minutieuse, en ayant soin de noter les dif- férences qu'ils présentaient l'un et Tautre, toutes les fois qu'il nous a été possible d'en remarquer une, même lé- gère. 2° Description de l'animal de la Mya truncata. Animal ovale, convexe, d'un blanc-fauve, tronqué posté- rieurement, quoique prolongé en un long tube. Son corps est enveloppé dans un manteau très-mince, fermé dans tout son contour, excepté à la partie antéro-inférieure de sa région abdominale, oit il est percé d'un petit trou ovale, aigu en avant et en arrière, pour le passage du pied. Ce trou est bordé, à IHntérieur, d'un bourrelet circulaire, qui n'est que le dédoublement d'un muscle bordant le man- teau inféri eu rement. Ce muscle est épais, large de quatre à cinq millimètres, uni et aplati en dedans comme en de- hors, et caréné à sa suture. A cette suture adhère une double membrane rubannée, très-mince, qui se réfléchit sur le bord des valves, et en constitue Pépiderme. Par ce moyen , l'animal se préserve de l'introduction du sable entre le manteau et la coquille. Cet épiderme contourne les bords des valves et vient se confondre avec la tunique corticale du tube de l'animal. Le manteau se prolonge en arrière en un tube de qua- rante millimètres environ de longueur, dans sa contrac- tion , mais qui peut s'étendre, dans l'état de vie, de soixante à soixante-dix millimètres. Ce tube est cylindrique, com- TRAVAUX INÉDITS. 399 primé sur les côtés tout le long de son trajet, subéchancré à son orifice externe , revêtu (Tune écorce épidermique épaisse y coriace, très-ridée, blanche et lisse en dedans, brune, fibreuse et rugueuse en deliors, tapissant par sa base l'ouverture postérieure de la coquille, et la fermant en en- tier par sa fusion avec les bords épidermiques des lobes du manteau. Ce tube, constamment permanent en dehors de la coquille, débarrassé de son fourreau brun, est d'un blanc-fauve à l'extérieur et d'un violet livide à son orifice externe. // est formé par deux siphons réunis côte à côte, ayant l'orifice externe arrondi , assez grand et crénelé sur le bord par des papilles inégales d'une couleur brunâtre sale. Leur orifice interne, de forme triangulaire, est séparé par une cloison mince et transversale : celui du siphon su- périeur entouré d'une gaine dont les bords latéraux for- ment une rampe qui s'étend derrière l'anus en Tentourant. L'anus, en forme de valvule pédiculée, se montre au-des- sus de cet orifice. Un fort anneau musculeux, dilaté latéra- lement en deux forts muscles fibulaires ovales, épais, rayonnes de fibres en éventail, servent, au moyen des mus- cles rubannés qui entourent le manteau à sa base, et dont ils sont un simple développement, à le contracter par la velouté de l'animal , mais sans le faire rentrer dans la co- quille. La bouche est petite, arrondie, entourée de quatre palpes labiales triangulaires, un peu allongées, souvent roulées en spirale dans la contraction, striées en travers et créne- lées à la marge antérieure. Les feuillets branchiaux, disposés par paires, une sur chaque côté du dos, sont minces, inégaux entr'eux : le su- périeur, subtriangulaire et i:;i peu postérieur, est strié et plissé en longueur, c'est-à-dire dans la direction de la ligne perpendiculaire aux crochets ; l'inférieur, plus grand , et recouvrant tout le corps, a une forme oblongue : il est plissé et strié lâchement, dans le sens du supérieur, et ses bords sont entiers y comme sur l'autre. Tous deux sont libres, 400 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { AOÛt 1849.) excepte en arrière, où les quatre feuillets adhèrent en- semble. Le pied est très-pelit et conique. — ( Cette description date de novembre 1832, selon notre cahier d'observations zoologiques. ) 3". Description de l'animal de l'Anatina uispidcla, Cuvier. a V animal des Anatines est ovoïde, épais, enveloppé dans un manteau extrêmement mince et diaphane à sa par- tie moyenne, à travers lequel on aperçoit distinctement l'appareil branchial et la masse viscérale. Les bords de ce manteau sont épais, bilobés, d'une nature musculeuse, à phrefi verticales très-apparentes et fixées au test par de faibles adhérences; aussi l'impression palléale est-elle peu marquée sur les deux valves de la coquille, dont la transpa- rence et le peu d'épaisseur rendent encore cette impression moins évidente. « Ils sont bilobés, dans toute l'étendue de leur circonfé- rence, d'une petite frange épaisse, rugueuse, libre et flot- tante dans l'intérieur des valves, et dépassant, dans plu- sieurs pointes, les bords libres de la coquille. Cette frange, que l'on prendrait au premier abord pour une production épidermique, nous paraît être une matière organisée que l'on peut considérer comme une dépendance de l'enveloppe pal- léale, sécrétant, comme tous les autres points de la surface du manteau , la substance calcaire de la coquille. Ce qui nous conduit à cette hypothèse, c'est que cette frange est hérissée de petites éminerices rudes, anguleuses , papilli- formes, que nous retrouvons également disposées, sur les individus bien conservés, à la surface de la coquille, en plus grand nombre, toutefois, vers les bords des valves que sur tout autre point de cette surface. Quoi qu'il en soit, le manteau est complètement fermé , ses bords sont rétrécis dans toute leur circonférence, ex- cepté sur la partie antéro-inférievrc, oit ils présentent mie TRAVAUX ixfiniTS. 401 petite fente ovalaire pour le passage du pied. L'ouverture, (jui est postérieure et qui contient le tube siphonifère, est fermée par la tunique interne d'une gaine fibreuse qui en- veloppe les siphons et qui se continue avec la membrane qui constitue l'enveloppe palléale, de telle sorte que les lobes du manteau ne présentent, en réalité, qu'une seule ouver- ture, celle qui donne passage au pied). » Ci) Jointures et bords extérieurs des étuis écailleux. 410 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt 1849.) (fig. 3 A) grands, allongés, finissant en pointe et sinueux sur les bords-, entièrement jaunes. — Pattes noires, variées de jaune. — Mâle. — Patrie, Java. Le Muséum en pos- sède un exemplaire avec l'étiquette de Montevideo , mais je pense qu'il y a erreur. 5. Cicada Vicina, Mihi, fig. 4. Beaucoup plus petite que la précédente, de la taille de la Tibicen , ressemble beaucoup à VAcuia, dont elle ne diffère que par Fabsence des taches sur le prothorax et par la trans- parence totale des ailes dans la portion externe. Opercules proportionnellement moins allongés, mais de même forme. — Mâle. — Patrie, Java. 6. Cic. Immaculata, Olivier, Encyc. ,752, 29. Germ., Archiv. de Thon, 2^ part. , 50. Stoll , pi. vni, fig. 39 et 15. Cette espèce, que je n'ai pas vu en nature, paraît encore se rapprocher de ce groupe, et semble très-voisine de l'O- pereularis et de Vlntermedia, Mihi; mais elle en diffère par les ailes, qui sont tout-à-fait transparentes , et par les opercules, qui sont bien de la même couleur, mais moins grands \ les épines des cuisses antérieures paraissent aussi plus grandes, d'après ce que disent Stoll et Olivier. — Patrie, Java. Essai sur les Coléoptères de la Polynésie^ par M. Léon Fairmaire. ( Suite. ) HiSTËRIDES. 45. Platysoma Urvillei — Hololepta Urvillei, Le Guil- lou, jRev. zool., Cuvier. Juin, 1844, p. 223, 12. — Long. 6 mill. ; larg. 3 mill. Nigrum nitidum ; prothorace utrinque striato, ad scutellum puncto minuto instructo ; elytris duabus striis externis inlegris , tertia brevi ; penultimo abdominis segmento postice fortiter punc- tato et quasi impresso ; ultimo segmento fortiter punctato. D'un noir assez luisant ; sur l'épistome, un sillon arqué, TRAVAUX INÉDITS. 411 très-enfoncé; entre les yeux une ligne peu arquée et très- peu enfoncée. Corselet fortement échancré en avant; de chaque côté une strie ; un petit point enfoncé vis-à-vis l'é- cusson. Elytres pas plus longues que larges, ayant deux stries externes entières et un rudiment d'une troisième en arrière. Avant-dernier segment de l'abdomen lisse en avant, mais fortement ponctué dans sa moitié postérieure , qui offre une dépression transversale. Dernier segment très-for- tement ponctué. Très-commun sous les écorces et dans le bois pourri de plusieurs arbres, Hyhiscus^ Inocarpus, Coccos. — Toute Tannée. — Taïti , M. Vesco. — M. Le Guillou Tavait trouvé à Vavao. Se retrouve aux îles Tonga et Wallis. 46. Paromalus pumilio, Er. Jahrb. I, 169- — Long. 2 mill. 1/2-, larg. 1 mill. 1/2. Ovalis parùm convexus, elytris striis dorsalibus integris, margi- nali cum humerali continua. Cette espèce se trouve dans le midi de TEurope, l'E- gypte , PAmérique boréale ; elle a été prise à Taïti , sous des écorces d'arbres, par M. Vesco, Rare. — Ces individus ne diffèrent de ceux d'Europe que par la strie suturàle , qui ne se joint pas bien avec la deuxième strie. Palpicornes. 47. Hydrohius semicylindncus , Dej., Cat. — Hydro- philusid.y Esch., Entom. , p. 41, éd. Lequien. — Long. 4 lignes 1/2. Ater , semicyîiudricus , antennis pedibwsque rufopiceis, elytris dense punctatostriatis, sterno collari inermi, pectorali antice pro- cessu magno sépara to. Oahou, îles Sandwich , dans les plantations A^Arum es- culentum. — Je n^ai pas vu cet insecte. 48. Philhydrus melanocephalus , F. — Se rencontre dans toute l'Europe, la Sibérie, les Indes-Orientales et la 412 U£V. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( AoÙt 1849.) Nouvelle-Hollande. A Taïti, il est rare, et habite les fossés d'eau stagnante dans la plaine. M. Vesco. 49. Cyclonotum suhquadratum. — Long. 3 mill. 1/2-, larg. 2 mill. Kigropiceum, nitidutn pedibus rufescentibus , ore antennisque rufo-testaceis ; subquadratum, angulis late rotundatis, convexum , sublitissime punctulatum, elytris 10 punctato-liiieatis, iiiterstiliis planis. En forme de carré long, les angles largement arrondis, surtout en avant ^ d'un brun noir assez brillant, avec les bords de la tête et du corselet étroitement rougeâtres. Tête très finement pointillée, sans fossette au côté interne des yeux; épistome droit en devant, arrondi sur les côtés; bouche et antennes d'un testacé rougeàtre. Corselet trans- versal, rétréci d'arrière en avant, largement échancré en avant; les angles antérieurs grands, presque arrondis; bord postérieur presque droit; surface imperceptiblement ponctuée. Ecusson en triangle équilatéral, lisse. Elytres droites sur les côtés, s'arrondissant presque carrément en arrière, rebordées étroitement vers les épaules, mais lar- gement en arrière ; très-finement et uniformément ponc- tuées, ayant chacune dix lignes ponctuées , la suturale ne touchant pas à l'écusson, les lignes latérales plus fortement ponctuées et plus enfoncées , très-rapprochées du bord en arrière , éloignées en avant, et un peu coudées au milieu. Dessous brunâtre ; pattes rougeâtres. — Assez commun sous les écorces et dans les débris de bois pourri de Vlno- carpus edulis et du Spondias dulcis. • — Taïti , M. Vesco. Cettte espèce viendrait se ranger dans la division ccc, E de la Monographie de M. Mulsant, à côté du C. flavicorne-^ elle s'en distingue par sa forme plus convexe, le prothorax profondément échancré en avant , et l'écusson pointu. Lamellicornes. 50. Aphodius Uvidus, 01. ins. I, 3, 93, pi. 26, fig. 222. — • A. anachoreta^ Fab. — Cette espèce, qui se rencontre à la TRAVAUX INEDITS. 413 fois en Europe, dans les Indes-Orientales et dans les An- tilles, a été prise à Taïti par M. Vesco ; elle y est très-com- mune dans les bouses de bœuf. 51. A. costulatus. — Long, presque 3 mill. Nigropiceus opacus , capite et prothorace tenuiter sed densius punctatis, elytris coslatis, costis crenulatis, interstitiis tenuiter ru- gulosis. D'un brun noir opaque. Tête et corselet finement mais très-densément ponctuées ; bord de la tête légèrement écban- cré, un peu rougeàtre, mais ponctué. Corselet transversal , largement arrondi aux angles et au bord postérieurs 5 angles antérieurs saillants, arrondis. Ecusson petit , oblong, fine- ment rugueux. Elytres ayant chacune sur la partie dorsale six carènes finement crénelées ; au fond du sillon qui les sépare, une ligne de granulations -, le reste de l'espace est parsemé de fines rugosités ; suture élevée, rougeàtre. Des- sous fortement ponctué ; pattes, bouche rougeâtres-, mas- sue des antennes testacée. Rare : habite les fruits pourris ûeVInocarpus edulis. — Taïti, M. Vesco. — Cette espèce ressemble à VA, scrofa, dont elle se distingue par sa cou- leur uniforme, la ponctuation du corselet et de la tête, qui est bien moins forte, et par les carènes des élytres, qui ne sont pas hispides. 52. Oxyomus dilutus, — Long. 2 mill. 1/4. Rufus, capite marginato, antice leviter emarginato, prothorace transverso, capite et elytris vixlaliore, punctato, elytris crenato- striatis, humeris prominulis. Entièrement rougeàtre, allongé, presque parallèle, un peu déprime en dessus. Tête finement rebordée, ce rebord coupé brusquement devant les yeux, légèrement sinuée et dépri- mée au bord antérieur, imperceptiblement ponctuée. Cor- selet transversal, un peu plus large que la tête et que les élytres, à bords presque droits, étroitement marginés sur les côtés ^ finement et densément ponctué. Ecusson allongé, lisse. Elytres ayant une fois et tiers la longueur du corselet et de la tête réunis-, épaules pointues; à stries fortement 414 UEV. ET MAG- DE ZOOLOGIE. {AoÛt 1849.) ponctuées , les points assez distants. Tibias courts, en trian- gle allongé, ayant quelques dents au bord externe et une assez forle épine à l'angle externe , outre celle de l'angle interne, aussi longue que les trois premiers articles des tarses \ premier article aussi long que les deux suivants. — Taïti, M. Pradier. 53. Or y des melanops, Burm. Handb., V, 192. —Long. 18 à 20 lignes. Supra ater, nitidus, punctatus, sublus brunneus, femoribus ru- bicundis; elytris fortiter punctatis, coxis posticis undique subti- lissime aciculatis. Vavao. — Je n'ai pas vu cet insecte. 54. Figulus foveicollis , Burm. Handb., V, p. 437. — Platycerus foveicollis , Boisd. , Voy. Astrol., Il, 239. — Long. 12 à 16 mill. Nigerrimu^, niiidus, capite transverso, lateribus angulatis, ver- tice punctato bituberculato, medio depresso, prothorace Igevi, sub- quadrato, antice dente minuto instructo, foveola média oblonga , punctata, elytris fortiter crenato striatis, interstitiis laevibus con- vexis. Très-commun dans les troncs pourris de VAleurites tri- loba, Euphorbiacée arborescente. Cette espèce, trouvée très- abondamment en septembre et en octobre à l'île Borabora , n'a pas encore été rencontrée à Taïti, distant de quarante- cinq lieues. M. Vesco. — Se trouve aussi à Tonga-Tabou et aux iles Wallis. MM. Arnoux et Latour. Cet insecte est figuré dans le Voyage au Pôle Sud et dans V Océan-Pacifique, dont les planches seules ont été publiées, sous le nom de Figulus insularis, pi. 9, fig. 14. Sur la même planche, fig. 13, on a figuré, sous le nom de Lucanus zelàndicus^ le Dorcus squamidorsis de While , New-Zea- land, Erebus and Terror, qui lui-môme doit être, à ce que je crois, regardé comme synonyme du Lucanus retricula- tus Westwood. 55. F.fissicollis. — Long. 8 mill. ; larg. 3 mill. 1/2. Elongatus, parallelus, niger, parùm nitidus, capite lateribus ro- TUAVAUX INÉDITS. 415 tiindatis, aiilico Icvitcr emargiiMlo, rugosopunriato, summo li£vi, inaiidibuUs brevibus, edeiitatis, prolhoracequadralo, angulis rolun- datis, medio foveola longitudinali , valde impressa, punctata, antice abreviata, lateribus punctato-rugosis, elytris parallelis, prothorace plus duplo longioribus, fortiter punctato-strialis. Allongé, parallèle , d'un noir peu brillant. Tête large , arrondie sur les côtés; lame latérale coupée droit derrière les yeux ; au milieu, déprimée, ponctuée, rugueuse, mais à peine sur les bords ; sommet très-lisse, séparé du reste par une impression transverse \ mandibules courtes, édentées. Corselet presque carré, avec les angles arrondis ; convexe , assez brillant, relevé et un peu saillant au milieu du bord antérieur ; au milieu, une fossette longitudinale, profonde, ne touchant pas le bord antérieur, ponctuée -, entre cette fossette et le bord externe, une bande déprimée, rugueuse : de gros points souvent confluents. Cette bande est séparée en deux par un espace oblique, qui n'est pas déprimé ; les côtés sont très-fmement ponctués. Ecusson très-petit. Ely- tres allongées, parallèles, arrondies à Textrémité, ayant deux fois et demie la longueur du corselet, à stries forte- ment enfoncées, ponctuées ; intervalles convexes , lisses ^ les stries n'atteignent pas le bord postérieur, qui est forte- ment ponctué. Dessous du corps fortement ponctué, mais peu densèment , rougeâtre comme les pattes. Tibias anté- rieurs à six dents; postérieurs à quatre dents. — Cette jolie espèce, qui est la plus petite du genre, a été rapportée de Tonga-Tabou par M. Arnoux. Elle se retrouve aussi à Ma- nille. M. Reiche m'a montré un individu provenant de cette localité et étiqueté , dans la collection Dejean , sous le nom de F. angustatus, Esch. M. Reiche m'a aussi montré un individu sur le corselet dinjucl on remarque, de chaque côté de la fossette longitudinale, une impression assez forte, mais qui me semble purement accidentelle. — Le F. cas- taneus, Westw. , Rurm. Handb., V, 438, de Java, en est très-voisin ; il en diffère par sa couleur brune, les lames la- térales des yeux relevées , un tubercule sur le sommet 4\G r.Kv- ET MAC. du: zoologik. {Août 1849.) de la tête, et les bords latéraux du corselet ponctués. 56. C. Alcimus, n. g. Mandibules un peu plus courtes que la îête, ne se touchant pas à la base, avec une dent in- terne, triangulaire ; dernier article des palpes maxillaires en ovoïde allongé ; plus long que les précédents. Menton transversal, formant une plaque un peu sinuée antérieure- ment , ciliée , avec les angles antérieurs tronqués, parsemée de très-gros points enfoncés. Antennes ne dépassant pas le milieu du thorax , à trois feuillets, le dernier aussi gros que les deux autres, arrondi extérieurement. Tibias postérieurs tridentés. — Femelle. A. dilatatus. — Long. 13 mill. ; larg 6 mill. Large , peu convexe, entièrement d'un brun marron assez luisant. Tête large, légèrement sinuée en avant, parsemée de gros points peu serrés, plus fins et plus serrés en avant des yeux et au-dessus du labre ; celui-ci réduit à une bande transversale; mandibules finement ponctuées; yeux com- plètement coupés par une carène assez large et formant une saillie tronquée. Corselet plus large que la tête, d'une fois aussi large que long ; bords latéraux arqués d'arrière en avant , un peu dentelés ; angles postérieurs coupés oblique- ment, un peu crénelés-, angles antérieurs marqués, mais non aigus ; le rebord qui accompagne le bord antérieur est dentelé en dedans; le bord postérieur, rebordé , est bisinué; bords ponctués peu densément-, au milieu , vestige d'une ligne enfoncée à peine visible. Ecusson en demi-cercle, lisse. Elytres moins larges à la base que le corselet, s'élar- gissant un peu en arrière ; extrémité arrondie; épaules pointues , saillantes en avant , ayant chacune six stries, la dernière moins marquée, accompagnée d'une septième en- core moins sensible. Ces stries sont formées par de gros points confluents, ou au moins très-serrés ; elles s'atténuent sur les côtés et en arrière; elles s'arrêtent avant l'extré- mité; intervalles planes, densément et presque rugueuse- mont ponctués, ainsi que les côtés et l'extrémité. Dessous du corps plus brillant que le dessus ; métasternum avec TRAVAUX INÉDITS. 417 quelques gros points ronds à peine marqués, ainsi que le premier segment abdominal-, une impression assez grande, mais peu enfoncée au milieu du métasternum. Fémurs as- sez forts, surtout les antérieurs-, tibias antérieurs à sept dents peu saillantes ; tarses minces, le premier article aussi long que les deux suivants; tibias intermédiaires ayant une forte dent au milieu, une plus petite entre celle-ci et la base, et une forte dent bifide à l'extrémité; tibias postérieurs ayant trois dents, plus une bifide à l'extrémité ; en outre, tous les tibias sont garnis de poils peu serrés. J'établis ce genre sur un seul individu rapporté des îles Wallis par MM. Arnoux et Latour, coll. du Muséum. Il dif- fère des JEgus par les trois épines des tibias postérieurs et par les mandibules très-courtes. Le faciès est aussi tout différent ; mais le menton et les palpes forcent de les rap- procher. , 57. Passalus naviculator^ Percheron, Monogr. Pass., 2« suppl. , 1, 2, pi. 134, f. 1. — Burm. Handb., Y, 467, 9. — Long. 1 pouce. Nitidissimus, glaber, pronoti limbo sublus hirto, clypeo asym- metrice dentato» dente sinistre longiori truncato, antennarum fla- bello hexaphyllo. Dans plusieurs îles de TOcéan-Pacifique; je n'ai pas vu cet Insecte. Mélasomes. 58. Opatrinus convexus. — Long. 6 mill. 1/2; larg. 2 mill. 1/2. Elongatus convexus, capile prolhoraceque rugoso-punctatis , opacis ; elytris subniiidis sulcatis, iulerslitiis costalis, punctalis- simis. Allongé, convexe, entièrement noir, opaque sur la tête et le corselet , assez brillant sur les élytres. Tête et corselet rugueusement ponctués; tête presque orbiculaire, les bords un peu relevés l\ la base des antennes-, une ligne arquée entre ces dernières; iinlenr.os mouiliformes, grossissant 2« sÉiUE. T. I Année 18 iU. . 27 418 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { AoÛt 1849.) vers rcxtrémité, le deuxième article moitié plus petit que le troisième 5 les septième, huitième, neuvième et dixième ovalaires très-courts. Palpes maxillaires courts , ayant le dernier article très-large, sécuriforme. Corselet plus large que la tête, une fois et demie aussi large que long, échan- cré en avant -, angles antérieurs pointus, mais peu saillants; bords latéraux légèrement arqués et un peu rétrécis en ar- rière-, étroitement rebordé, ainsi que le bord postérieur, qui est sinué de chaque côté 5 angles postérieurs presque droits, non arrondis. Ecusson demi-circulaire, finement ponctué. Elytres pas plus larges que le milieu du corselet, mais un peu plus larges à la base que son bord postérieur; épaules anguleuses ; surface très-convexe, surtout au mi- lieu, deux fois aussi longues que le corselet ; extrémité at- ténuée et arrondie ; ayant chacune neuf larges sillons , séparés par des intervalles élevés, surtout le deuxième et le quatrième, couverts d'une ponctuation assez forte et as- sez serrée. Dessous du corps un peu rougeâtre 5 prosternum fortement ponctué; métasternum à ponctuation grosse, mais peu serrée, ainsi que les premiers segments abdomi- naux; chez les derniers, elle est plus fine et plus serrée. Pattes de même couleur ; extrémités des fémurs et tibias très ponctuées. — Iles Wallis et Tonga. — Muséum. Je ne rapporte cette espèce au genre Opatrinus qu'avec doute. 59. Leichenum verrucosum. — Long. 6 mill. -, larg. 3 mill. Brunneum, subaureopubescens, capite emarginato, prothorace lateribus rotundatis, ingequali, elytris striatis, inaequalibus, ante apicem sinuatis ; antennis ferrugineis. Brun, recouvert de poils soyeux d'un brun doré, peu serrés sur les élytres, mais beaucoup plus sur la tête et le corselet. Tête échàncrée assez fortetnent ; le sommet un peu élevé, une ligne transversale entre les yeux peu mar- quée. Palpes et antennes ferrugineux, ces dernières un peu renflées vers l'extrémité, le troisième article trois fois aussi TRAVAUX INÉDITS. 419 long que le deuxième, les huitième, neuvième et dixième transversaux, le dernier assez gros et presque rond. Cor- selet largement échancré en avant-, angles antérieurs sail- lants, mais arrondis; bords latéraux assez fortement ar- qués, faiblement rétrécis en arrière; bord postérieur un peu échancré vis-à-vis Fécusson, et sinué de chaque côté; angles postérieurs droits, non arrondis; surface offrant une ligne longitudinale médiane peu sensible , et de chaque côté quelques dépressions peu enfoncées ; les plus visibles forment une petite fossette de chaque côté de la ligne mé- diane aux deux tiers postérieurs. Ecusson court, large, rougeâtre. Elytres courtes, n'ayant pas plus d'une fois et demie la longueur du corselet et de la tète réunis, sinuées avant leur extrémité, qui est en pointe arrondie; ayant des stries peu régulières, interrompues par de petites éléva- tions où les poils soyeux sont plus serrés; ces élévations sont beaucoup plus marquées dans la moitié postérieure et externe. Dessous du corps d'un brun noirâtre terne, ponc- tué ; des poiîs dorés sur l'abdomen. Pattes simples, courtes, grêles, un peu granuleuses, offrant quelques poils soyeux, très-courts. Aptère. — Tonga-Tabou , MM. Arnoux et La- tour. — Muséum. 60. L. impictum. — Long. 7 mill. ; larg. 3 mill. 1/2.; f:^ ,, p Fuscum opacum, omnino punctis elevatis rugosum, pilis au- reis subhispidis, parum deiisis instructum, capite antice emargi- naio, prothorace lateribus rotundatis, elytris longitudinaliter sub- impressis. En dessus d'un brun obscur, mat , couvert de fines as- pérités et de poils dorés, courts, subhispides, peu serrés. Tête fortement échancrée et un peu sinuée sur les côtés, avec les aspérités plus fortes sur le sommet et une faible impression transversale entre les antennes; celles-ci et la bouche rougeàtres. Corselet transversal , un peu plus large en arrière qu'en avant , assez fortement arrondi sur les cô- tés, qui sont relevés ; angles antérieurs saillants, presque arrondis ; bord postérieur sinué à Técusson et de chaque -^20 r.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (^ AoÛt 1849.) côlé de récusson , angles postérieurs arrondis. Ecusson large, très-court, un peu luisant. Elytres une fois et demie aussi longues que le corselet et la tête réunis ^ très-légère- ment arrondies sur les bords, qui sont à peine sinués avnnt l'extrémité ; ayant chacune huit ou neuf lignes longitudi- nales très-peu marquées. Dessous du corps de même cou- leur ; abdomen un peu luisant, rugueux ; le quatrième seg- ment beaucoup plus étroit que les autres. Pattes brunes , tarses rougeâtres. • — Tonga-Tabou , MM. Arnovx et La- tour. — Muséum. 61. L. pingue. — Long. 7 mill. , larg. 4 milK Fuscum opacum, brève, rugosulum, pilîs aureis^ squamiformi- bus subhispidum , capite fortiter emarginato, prothorace lateribuâ antice rotuiidalis, postice paulo constricto, elytris latis, substria- tis. De même couleur; couvert d'aspérités Irès-fmes et de poils dorés, courts, peu serrés, presque squammeux. Tête fortement échancrée en avant et très-faiblement de chaque côté; une impression demi-circulaire entre les antennes. Corselet arrondi en avants, très-légèrement rétréci en ar- rière, bien plus large que long; angles antérieurs non proé- minents; surface très-fmement rugueuse. Elytres un peu plus larges que le corselet , légèrement arquées- sur les côtés, non sinuées avant l'extrémité , ayant chacune huit stries peu profondes avec des points enfoncés ; intervalles subconvexes fmemect rugueux, avec des poils très-courts hérissés. Dessous du corps brillant, finement rugueux; pattes d'un brun rougeûtre. — Tonga-Tabou, collection de M. Doilé. — Cette espèce ressemble un peu à la précédente ; elle s'en distingue facilement par la forme plus courte, les aspérités très-fines et les angles du corselet non proémi- nents. Taxicornes. 62. Bolitophagus amicomm. — Long. 67 mill. KIongatus, iiiger, opacus, subtus rufescens, mtidus, ore, anten- TRAVAUX IMÎDITS. 421 ilis pedibusquG rufis : capite rugoso; prothorace rugoso, lateribus crenulato; elytris punctato-striatis , interslitiis carinaiis, inter- rupiis. Dessus du corps noir opaque sur la tête et le corselet; tète hexagonale avec les angles arrondis, rugueuse, plus faiblement en avant. Corselet presque deux fois aussi large que long, arrondi aux bords latéraux , qui sont légèrement crénelés^ en avant, arrondi sur la tête, puis sinué de cha- que côté^ angles antérieurs proéminents, arrondis; bord postérieur bisinué; surface fortement rugueuse. Ecusson granuleux. Elytres d'un noir un peu brillant, ayant en longueur une fois et demie leur largeur, presque droites sur les bords, arrondies à l'extrémité, ayant chacune neuf ca- rènes, les dorsales très-interrompues^ intervalles marqués de petits points élevés, en ligne. Dessous du corps d'un brun rougeâtre assez brillant, avec de gros points enfoncés peu serrés. Pattes, antennes et bouche rougeâtres. — Tonga- Tabou, MM. Arnoux et Lalour. — Muséum. Cette espèce est figurée dans le Voijage au Pôle Smd, pi. 11, f. 2, sous le nom que je lui ai conservé. ^ 63. B. cosiatus. — Long. 8 mill. ^ ^t >- f"^ Elongatus, supra niger, subnitidus, capite suborbiculari, punc- tulato , prothorace medio fere laevi , lateribus punctatis , antice bifoveolato, medio sulcato, elyiris valde carinaiis, carinis longi- tudine inxqualibus. En dessus, d'un noir assez brillant. Tête aussi large que longue, presque arrondie, très-fînement ponctuée, avec un sillon transversal en avant des yeux. Prothorax à bords la- téraux non crénelés, étroitement rebordés, un peu rétréci en arrière 5 angles postérieurs et antérieurs saillants, poin- tus: en avant, au bord antérieur, deux fortes dépressions rugueusement ponctuées, séparées par un sillon profond qui n'atteint pas le bord postérieur, bordées extérieurement par une carène courte- milieu du corselet finement ponc- tué ; bords latéraux et postérieurs fortement ponctués. Ely- tres parallèles, arrondies à rcxtréuiité, deux fois aussi 422 ( REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {AoÛt 1849.) longues que larges, ayant chacune sept carènes tranchantes, alternativement inégales , trois atteignant l'extrémité des élytres, et quatre ne dépassant pas les deux tiers de la lon- gueur; intervalles marqués de gros points peu enfoncés. Dessous du corps et pattes lisses, brillants. — lies Wallis, MM. Arnoux et Latour. — Muséum. Ces deux espèces se rapprochent un peu du B. antarcticus White, Erebus and Terror, Zool. New.-Zeal. , p. 12, pi. 1, f. 16; elles s'en distinguent par le corselet non tuberculeux ni fortement denté. La dernière espèce ne ressemble guère aux types du genre; cependant je n'en trouve pas d'autre auquel je puisse la rapporter. ( La suite prochainement. ) n. SOCIETES SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Séance du 6 Août 1849. — M. Regnault fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de l'ouvrage qu'il vient de pu- blier, en commun avec M. Reiset, sous le titre de : Re- cherches chimiques sur la respiration des animaux des diverses classes. — M. Martin de Lignac présente une ISoie sur l'industrie des vaches laitières et sur de nouvelles conserves de lait. Partant de ce fait, aujourd'hui démontré, que le meilleur emploi des fourrages consiste à les faire servir à Talimen- tation des vaches laitières; et considérant que le lait, suivant les pays , a une valeur vénale très-variable , l'auteur a pensé qu'il fallait trouver moyen de donner au lait des contrées les moins privilégiées par leurs débouchés com- merciaux, une valeur égale à celle des autres pays, et il a cherché à réaliser cette vue philanthropique , en imaginant un procédé de conservation du lait pour les besoins de la marine et les voyages de long cours. Voici le procédé SOCIÉTÉS 'savantes. 423 auquel il est arrivé : « J'évapore le lait, dit-il, préala- blement sucré en raison de 75 grammes par litre , sur une large bassine chauffée au bain-marie, à une température qui n'excède jamais 100 degrés, et en ayant soin d'agiter incessamment avec une spatule. L^épaisseur de la couche de lait ne doit pas dépasser 1 centimètre. Lorsque le lait est arrivé ù la consistance du miel, ou à peu près 5 qu'il est réduit en raison de 200 grammes en poids pour un litre de lait normal, on l'enferme dans des boîtes en ferblanc, que l'on soumet, remplies, à l'ébuUition, dans un bain- marie , pendant dix minutes , et que Ton clôt enfin à la soudure d'étain. Pour obtenir le lait normal revivifié, on ajoute une quantité d'eau égale à quatre fois le poids de la conserve, et l'on porte à l'ébuUition. » Nous donnons cet extrait à titre de renseignement d'économie rurale. — M. Duval présente une Note sur les anomalies des défenses d'éléphant. L'auteur, après avoir fait sentir Tim- portance que peut avoir, pour l'histoire des dents et de leur développement, l'étude des anomalies des défenses d'éléphant ; après avoir rappelé une communication récente de M. Flourens à ce sujet, décrit sommairement la struc- ture de ces défenses. L'ivoire en occupe le centre ; une sorte d'écorce d'un tissu très-blanc, très-dense et moins transparent que l'ivoire, en recouvre toute la surface; l'auteur propose de la nommer Périodonte, Enfin, une ligne grisâtre très-fine, observée par G. Cuvier sur les molaires de l'éléphant , sépare les deux substances. Sans s'expliquer sur la nature de cette ligne, M. Duval la nomme Butyodonte , et dit avoir démontré il y a longtemps que cette couche , c'est le mot qu'il emploie , est le siège de la carie dentaire. Sans contredit, les remarques faites par l'auteur ont quelque importance 5 mais il est à regretter que M. Duval n'ait pas indiqué la signification physiologique des parties qu'il décrit, et laisse au lecteur le soin de re- trouver dans ses indications les parties constituantes géné- ralement reconnues dans les dents. 11 faut dire cependant 424 r.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Aoûl 1849.) que l'objet principal de la Note était la présentation et la description des dix pièces offrant des anomalies remar- quables. Six de ces défenses ont été déformées ou altérées par des causes pathologiques 5 quatre doivent leur anomalie à des fractures produites par des balles, ou autrement. — M. Ducros adresse une nouvelle Note concernant l'influence que peuvent exercer sur un courant électrique certains actes physiologiques. 11 y parle surtout du pouvoir de certaines substances, dont les unes, suivant lui, favo- riseraient cette action , tandis que d'autres tendraient à la diminuer. Séance du 13 Août. — M. Valenciennes lit les instruc- tions, pour la partie zoologique, que l'Académie l'avait chargé de rédiger pour un voyage de M. le docteur Petit, au ChiU. — M. Vallot adresse de Dijon , à l'occasion de la pu- blication des derniers volumes de V Histoire des Poissons, par M. Valenciennes, quelques remarques relatives à l'ichthyologie. M. Valenciennes eèi invité à en prendre con- naissance. — M. Ducros adresse une nouvelle Note sur les résultats de ses expériences électro-physiologiques. — M. d'Hombres-Firmas, correspondant de l'Académie, adresse une Note sur des observations d' Achromatopsie ^ ou incapacité de distinguer les couleurs. Après quelques remarques sur les modifications que subissent les couleurs, même pour des individus sains, à la lumière artificielle, l'auteur rapporte , avec des détails intéressants, trois ob- servations d'achromatopsie , complète dans un seul cas, partielle dans les deux autres. Le savant correspondant déclare qu'il ne lui appartient pas de rechercher les causes de cette affection , qu'il re- garde comme innée et héréditaire , mais il semble cependant y voir un défaut de l'œil lui-même. Sans prétendre dé- cider la question, nous avouerons cependant que nous serions plutôt tentés d'en rapporter la cause au centre SOCIÉTÉS SAVANTES, 425 nerveux, qui jugerait mal des impressions justes, et nous en voyons la preuve dans ce fait que, chez les personnes dont parle cette Note , rœil paraissait parfaitement sain, et la vue, sous d'autres rapports , était très-bonne. C'est donc là , pour nous , non l'incapacité , dans l'œil , de recevoir l'im- pression des rayons colorés, mais l'incapacité, dans le centre nerveux , déjuger de leur valeur tonique-, de même que certains hommes , sans offrir dans l'oreille aucune ano- malie , ne peuvent juger de la valeur des sons musicaux, et chantent des notes fausses, qu'ils trouvent parfaitement justes. Quant aux faits de modification dans les couleurs, pour des individus sains , à la lumière artificielle, nous ne les trouvons nullement comparables aux faits d'achroma- topsie Les couleurs ont pour cause la faculté que possèdent les corps de décomposer de telle ou telle manière la lumière blanche du soleil , en absorbant tels rayons colorés , en ré- fléchissant tels autres. Mais il est clair que, si à la lumière solaire on substitue une lumière artificielle, dont le spectre, différent du spectre solaire, accuse d'autres nuances dans ses couleurs primitives-, exposés à ces rayons autrement nuancés, les objets devront réfléchir d'autres nuances, et, ni les yeux , ni le jugement ne sont en défaut , en voyant ces mêmes objets autrement colorés qu'à la lumière du jour. — M. Michel, chef des travaux anatomiques de la Fa- culté de Médecine de Strasbourg , adresse une Note sur un nouveau mode dHnjeclion des glandes à l'aide du mer^ cure. L'auteur, voulant réhabiliter le mercure tombé en discrédit auprès de certains anatomistes, a cherché à rendre les injections par ce métal plus heureuses et plus sûres, en vidant préalablement la glande de son produit, pour frayer au mercure un chemin plus facile. Pour arriver à ce but, il injecte, par le canal vecteur de la glande, un liquide approprié qu'il expulse ensuite par de légères pres- sions, et il répète cette opération jusqu'à ce que le liquide expulsé soit parfaitement clair. Puis» à l'aide d'un petit appareil fort simple qu'il décrit, M. ilf/c^e/ introduit le 426 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { AoÛt 1849.) mercure sous une pression constante de 65 à 75 centi- mètres, en arrêtant Pinjection au moment précis où la glande est remplie. On ne peut que savoir très-bon gré à M. Michel des ef- forts heureux qu'il a faits pour rendre à l'anatomie un moyen d'investigation que son imperfection avait fait né- gliger de plusieurs anatomistes ; car, en matière de re- cherches , plus on a de procédés et mieux on arrive. Mais le plus grand défaut des injections mercuriellcs n'est peut- être pas la difficulté et l'insuccès fréquent. Nous leur re- procherions plutôt le poids de la masse injectée qui distend et déforme les parties qu'elle doit mettre en évidence, de façon à en donner une idée tout-à-fait fausse; le poids des préparations ainsi faites, qui les rend fragiles et diffici- lement maniables 5 enfin leur imparfaite conservation au bout d'un certain temps. Quant àTopinion énoncée par Tauteur, que le mercure est encore le seul moyen que nous possédions pour démontrer la structure des glandes d'une manière nette et évidente , nous ne pouvons l'admettre, après avoir vu ces belles préparations , si claires et si bien con- servées , dont nous avons déjà eu Toccasion de parler, et que l'habile Suédois, le docteur Retzius, a adressées à l'A- cadémie ou déposées dans la galerie du Collège de France. Le mercure n'y entre pour rien, et pourtant, sans parler des autres glandes, la structure du foie , par exemple, y est démontrée, ainsi que l'Académie elle-même a pu en juger avec une perfection dont nous croyons difficilement sus- ceptibles les plus belles injections mercuriellcs. Séance du 20 Août, — M. Marchai^ de Calvi, présente une Note sur V augmentation de la fibrine du sang par la chaleur. Le savant professeur a coagulé du sang dans deux coupelles en porcelaine, l'une entourée d'eau à 55 ou 60 degrés, et l'autre entourée d'un mélange réfrigérant. Dans sept expériences il a trouvé un excès de fibrine dans le sang coagulé à chaud. Pour se mettre à l'abri de l'évapora- tion de l'eau, M. Marchai, d'après les avis de son collègue, SOCIÉTÉS SAVANTES. 427 M. Poggiale, a fait ses deux dernières expériences en vase clos, sans que Ift résultat ait été différent. En coagulant à 70 degrés, la fibrine a diminué ; à 75 degrés, elle a tout- à-fait disparu. L'auteur tire de ces faits des conclusions relatives à Tinflammation , qui rentrent dans le domaine de la pathologie. — M. Ducouret adresse une Noie sur la race des Ghi lânes, race d'hommes habitant l'intérieur de l'Afrique ( Soudan méridional ), et qui est célèbre parmi les peuples voisins comme présentant une particularité d'organisation très-étrange. M. Ducouret n'a pu pénétrer dans le pays habité par les Ghilânes-, mais il a vu, en 1842, à la Mec- que, un individu présentant la conformation dont il s^agit. Ces termes mystérieux, qui sont ceux mêmes des comptes- rendus de l'Académie, nous témoignent de l'impossibilité où s'est vu le savant secrétaire d'écrire, dans un recueil aussi sérieux, le fait en toutes lettres. Il est difficile , en effet, avec toute la gravité que nous désirons apporter dans le langage de la science , il est difficile de dire ce que M. Ducouret prétend avoir vu à la Mecque en 1842. Ce prolongement postérieur de la colonne vertébrale, dont le crayon des caricaturistes a fait l'emblème d'une secte de penseurs, M. Ducouret l'a vu, dit-il, sur un homme à la Mec- que, en 1842-, oui, ç>QiiQ particularité d^ organisation très- étrange, cette conformation que les comptes-rendus n^o- sent nommer, c'est une queue; une queue à la suite du dos d'un homme, une queue très-apparente; non pas une sim- ple proéminence du coccix , mais une véritable queue telle qu'aucun homme ne s'est jamais cru destiné à en voir ni à en porter. Que dire d'une pareille assertion? La traiter avec tous les assaisonnements d'épigrammes et de quolibets qu'il est facile de lui adresser -, demander à M. Ducouret si cet ornement fourriériste était armé de cet œil redou- table que tout le monde connaît? Non; nous aimons mieux , puisque M. Ducouret retourne en Afrique, et que, sur la demande de monsieur le ministre de l'instruction 428 I\EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Août 1849.) publique, l'Académie a, dans cette même séance, donné ses instructions à cet aventureux observateur, nous aimons mieux ajouter un mot aux courtes indications de M. Va- lenciennes, et recommander à M. Ducouret de rechercher avant tout les hommes à queue, et de rapporter dans notre Europe, où de pareils faits sont difficilement acceptés, des preuves qui confondent victorieusement cet orgueilleux scepticisme. Du reste, M. Rayer a été chargé de prendre connaissance de cette Note, et de faire savoir à l'Académie si les renseignements recueillis par M. Ducouret ont le de- gré de précision nécessaire pour que la question dont il s'est occupé puisse devenir l'objet d'un rapport. — M. Ducros présente une nouvelle Note concernant ses expériences électro-physiologiques, et prie l'Académie de vouloir bien adjoindre un nouveau membre à ceux qui font déjà partie de la commission chargée de faire un rapport sur ces expériences. M. Regnault est désigné à cet effet. — M. Wisse adresse une Notice sur le Lama, où nous trouvons des indications très-intéressantes sur l'habitation de ce ruminant , sur le climat qui lui est convenable, et sur l'utilité qu'on peut en retirer. M. Wisse assigne pour pa- trie, au Lama , le Pérou et la Bolivie, où il habite la Cor- dillère des Andes , jusqu'aux glaciers et aux neiges. La tem- pérature qu'il affectionne varie entres et 18 degrés^ la chaleur le tue assez rapidement. Sa laine, couleur café, ou quelquefois noire ou même blanche, n'a guère que 1 dé- cimètre de long ^ les plus beaux Lamas en fournissent 1 kil., 6. La peau se tanne facilement, et est d'un bon usage. La viande est bonne et assez fine -, elle vaut à peu près celle du mouton. Le poids des plus grands Lamas est de 94kilog.;en moyenne, c'est 86 kilog. Cet animal mange par jour 6 kilog. , 5 de luzerne verte, ou en général 6 à 7 kilog. de graminées vertes des espèces qu'il aime le plus. La plus grande charge qu'il porte est de 35 kilog. ; sa charge ordinaire est de 29 kilog. , et il peut faire avec clic 25 kilo- mètres par jour. SOCIÉTI^:S SAVANTES. 429 La femelle peut engendrer à Tàge de deux ans, et porte dix. mois, un seul petit ordinairement-, il commence à brou- ter au bout de quinze jours, et sa mère rentre en chaleur très-rapidement, quelquefois cinq jours après la mise bas. A neuf ou dix ans, le Lama est hors de service, et dépérit rapidement; on le tue à cette époque. Le prix du Lama, à l'Equateur, est de dix à douze francs. L'auteur termine par quelques détails sur les troupeaux de moutons qu'on élève exclusivement, à l'Equateur ; il pense que le mouton d'Europe y a dégénéré, et d'ailleurs, vers une hauteur de 3 à 4,000 mètres, le froid le tue très- facilement. Quant au Lama, on le regarde comme un objet de curiosité, et on néghge tout-à-fait sa multiplication. — M. Raulin réplique à M. Gervais , relativement à la Faune paléontologique. Cette réponse, comme les précé- dentes communications, porte sur des détails de gisement de fossiles. Séance du 27 Août, — M. Despretz communique une Note sur la déviation de Vaiyuillè aimantée par Vaclion des corps chauds ou froids. Nous ne mentionnons cette Note, toute du domaine de la physique, que pour dire que, par d^ingénieuses expériences, M. Despretz a prouvé que les déviations indiquées par M. du Bois-Reymond , et même par M. Ducros, n'ont pour causes que des actions calori- fiques, et ne tiennent en rien à un phénomène électro-phy- siologique. — M. Ducros adresse une nouvelle Note concernant ses expériences électro-physiologiques. m. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. LucuBRAziojji suLLA , ctc. Rccherches sur la Flore et la Faune de l'Etna et sur l'origine des cavernes dans les laves de ce volcan, par Robert Sava. Milan, 1844. La Sicile, quoique explorée depuis longtemps, est une 430 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt 1849.) des contrées de l'Europe dont les productions sont peu con- nues. M. Sava, dans cette brochure, s'est attaché princi- palement à l'Etna , et donne une sorte d,e Catalogue très- sommaire des végétaux et des animaux qu'il y a rencontrés. La Flore en paraît très-nombreuse : aussi; les insectes sont- ils très-multipliés. L'auteur cite comme particuliers à l'Etna, parmi les Hémiptères , les Capsus œneus Costa , Fulgora hemiptera, Solenostredium lynceum et Pachtjscelis cauda- tus ; mais l'avant-dernier se retrouve en Afrique et à Pa- lerme, et le dernier se retrouve en Espagne. Parmi les Lépidoptères, on trouve Pedisca laviana, JEcophora Cali- sardella, Cosin. ei Eriopus jEtnea, Costa. Les Hyménop- tères sont très-nombreux , les Névroptères moins. Les Co- léoptères sont aussi très-multipliés : on cite parmi eux Arrhe- nodes coronatus, Sphenoptera antiqua , Buprestis acumi-^ nata^ Apatura decastigma et Cœlodera excavata : ce dernier est sans doute le Pachypus cœsus d'Erichson. Les oiseaux, attirés par la végétation et la douceur du climat, y sont excessivement nombreux ^ on en voit arriver d'E- gypte et de Grèce : du reste , la Faune ornithologique de la Sicile a été parfaitement traitée par M. Luigi Benoît. Les Reptiles fournissent plusieurs espèces très-remar- quables. La malacologie a été traitée par Poli et Philippi ; mais celte partie , ainsi que l'ichthyologie, laissent encore beaucoup de lacunes à combler. L'auteur discute ensuite les théories émises sur la for- mation des cavernes dans les laves : il a pu étudier la ques- tion les pièces à la main, pour ainsi dire , et il est amené à expliquer ces vastes profondeurs par un phénomène de physique. Les torrents de laves entraînent avec eux des gaz ou fluides aériformes emprisonnés dans leur épaisseur : si ces gaz sont trop dilatés par la chaleur ou trop comprimés, ils éclatent^ mais aussi il peut arriver qu'une quantité considérable de ces fluides élastiques s'amasse au fond des laves ^ peu à peu la surface de ces torrents minéraux se refroidit au contact de l'atmosphère, et quand elle se soli MÉLANGES ET NOUVELLES, 431 difie il se trouve en dessous une grande cavité. Le cratère de Stromboli ne présente pas de semblables cavernes, parce que ses laves sont trop liquides. Recherches sur l'organisation et le développement des Lin- guatulcs ( Peutastoma, Rud.), accompagnées de la des- cription d'une espèce nouvelle provenant de la cavité abdominale du Mandrill ; par M. P.-J. Van Beneden ( Aca- démie royale de Belgique. — Extrait du tome XV, n° 3, des Bulletins). Ce travail important sur un genre fort rare, en même temps qu'il enrichit la science d'une nouvelle espèce, la Linguatula Diesingii; d'un nouveau fait, l'existence pour la première fois constatée d'un helminthe de ce genre sur un animal africain, le Mandrill, Cijnocephalus marmon, tranche un certain nombre de difficultés relatives à l'orga- nisation des Linguatules et à leur place dans la méthode naturelle. Ainsi l'habile anatomiste nous donne d'intéres- sants détails sur les sexes et l'appareil générateur, et l'on comprend, dans les vers intestinaux, quel intérêt s'attache à la question de la propagation. D'autre part il démontre, par l'existence d'une paire de pattes articulées chez le jeune au sortir de l'œuf, par l'anatomie du système nerveux , et même par la structure du tissu musculaire, que les Lingua- tules doivent prendre place à côté des Lernéens dans l'em- branchement des articulés. Un travail aussi précis dans ses résultats intéresse à la fois et les anatomistes et les zoologistes classificateurs , et c'est à ce double titre que nous le signalons aux savants. Ad. FOCILLON. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. îF;:.. Note sur le Myoxus Dry as ( Schreber ). Nous devons à M. C. Tyzenhauz, deWilna, la dccou- 43^ REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { AoÛt 1849.) verte , enLithuanie , de cette intéressante espèce , habitant ordinaire des rives du Volga. Il l'a rencontré au nombre de six individus, tous couchés dans un même nid, au sein d'une des forêts qu'il possède aux alentours de sa propriété de Postawy. Au premier abord , trompé par une mauvaise figure de Schreber, et privé des moyens de comparaison , M. Tyzen- hauz avait cru trouver une nouvelle espèce de Myoxus à laquelle il avait imposé le nom de M. Poliaurus, Plus tard , mieux renseigné , il est arrivé à reconnaître son erreur. Au point de vue géographique , cette découverte nous a paru d'un vif intérêt, et, avec l'agrément de l'auteur, nous nous sommes empressé de la porter à la connaissance du public. Nous ne nous appesantirons pas davantage sur ce sujet, connaissant les intentions de M. Tyzenhauz, de publier, dans la Revue zoologiqiie , quelques lignes complémentaires de celles-ci. Edm. Fairmaire. Nous donnerons Texplication de la planche 11 à la fin du travail sur les insectes de la Polynésie. ERRATA. 1849. Numéro 4. Pages i85, ligne 19, Ophodio-Batraciens ; Ztsejs ; Ophidio-Ba- traciens. 489, ligne 29, eaucoup; lisez .-beaucoup, Id. Numéro 5. 211, ligne 6, et; lisez : ou. 2d4, hirne -Jd, précédeiiles ; ^■se^ .* précédonts. 216, ligne 28, poriloniaiix; ZîSCjZ .- péiitoiieaiix. 2i8, lignée, classificalioii j i(>e2 .• respiration. DOUZIÈME AWNÉE. — SEFTHraBniE 1849. I. TRAVAUX INEDITS. Mélanges ornithologiques, par M. F. de Lafresnaye. Y a-t-il réellement plusieurs espèces du genre Ocydro- mus deWagler, Gallirallus (Lafresnaye), comme l'a in- diqué G. U. Gray, dans son Gênera of birds, ou n'a-rt-on point regardé comme telles de simples livrées d'âge ou de sexe appartenant à une seule espèce de Rallus australis de Sparrm. et Latham , Rallus troglodytes de Forster et Gmelin? Nous publiâmes, en 1841, dans la Revue zoologique, p. 243, et dans le Magasin de zoologie. Ois. , pi. 24, sous le nom de Gallirallus brachypterus , Gallirâle brachyptère, une espèce de très-gros Râle dont nous ignorions alors la patrie, et remarquable, entr' autres anomalies, par des ailes si courtes et si molles, que nous doutions qu'elles fussent aptes au vol^ par des tarses courts, mais très-robustes; par des doigts également très-robustes , entièrement confor- més pour la marche et nullement pour la natation; par une queue assez longue, mais grêle et longiconique; par un plumage lâche, soyeux et très-mollet; et enfin par un tubercule épineux au pli de l'aile. Cet oiseau nous paraissant, d'après ces différents carac- tères, former une sorte de transition des Uâles aux Galli- nacés, nous crûmes devoir en former un genre nouveau sous le nom de Gallirallus, exprimant ce rapport. L'indi- vidu d'après lequel nous l'établîmes, et qui appartenait au Cabinet d'hisloire naturelle de Caen, était partout d'un noir profond et soyeux, présentant, à certain jour seule- ment, quelques mèches d'un brun de suie peu apparentes 2"= sÉHiE. T. 1. Année 1849. 28 434 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1849.) sur le cou , la poitrine, les flancs et les ailes, et passant au gris ardoisé sur les côtés de la tête, la gorge, le haut du cou et le milieu de l'abdomen , ce dont il est facile de s'as- surer en consultant la planche du Magasin citée ci-dessus. Sa longueur totale était de 40 cent. ^ celle de l'aile pliée, de 19; de la queue, 15; du tarse, 6 ; et du bec 5, depuis le front. Ne connaissant aucune figure du Rallua australis, puis- que la seule existante alors faisait partie des dessins inédits deForster, et que la description de Gmelin n'allait nulle - ment , quant à la coloration, à celle de notre oiseau, nous étions loin de soupçonner qu'il pût y avoir identité entre ces deux oiseaux. En 1846, nous vîmes au Musée de Paris deux dépouilles de grands Râles rapportées de la Nouvelle-Zélande par l'ex- pédition du llhin : quoique leur coloration fût distincte de celle de notre Gallirûle hrachijplère, elles nous présen- taient, dans leurs formes et dans leurs proportions, tant d'analogie avec lui, que nous ne doutâmes pas qu'ils ne fussent au moins congénères et probablement compatriotes, et nous l'indiquâmes alors dans la Bévue de 1846, p. 384. Ces deux individus du Muséum, différant du nôtre par un plumage mélangé de noir et de roux, par mèches et par bandes, nous supposions qu'ils pouvaient être des jeunes ou des femelles d'une espèce dont le nôtre eût été le mâle adulte. En 1847, M. Bernard Dubus, dans la troisième livraison de ses Esquisses ornithologiques , publia et figura, sous le nom de Gallirallus fuscus (Galliràle brun, ibid., pi. 11), un oiseau de la Nouvelle-Zélande appartenant au Musée de Bruxelles. L'auteur avait hésité quelque temps, dit-il, aie publier comme inédit, tant il se rapprochait de la description et de la figure de l'espèce publiée par nous sous le nom de Gallirallus brachypterus; mais croyant lui trouver des dif- férences spécifiques , tant dans la conformation que dans l'ensemble de ses proportions et la forme de son bec , il se TRAVAUX INÉDITS. 435 décida à le présenter comme espèce distincte, sous le nom de Galliralhtsfusciis. Il le décrivait comme étant presque entièrement d'un brun très-foncé, avec les plumes bordées de roux ; celles de l'aile et de la queue fasciées transver- salement de cette dernière couleur -, la gorge et le haut du devant du cou cendrés , couleur qui s'étendait un peu sur les côtés de la tête et au-dessus de l'œil , en forme de sour- cil très-peu apparent; le bec et les pieds d'un brun rougeâtre, la pointe du bec d'un gris plombé ; la longueur totale étant de 50 cent. ; celle du bec, depuis la commissure, de 5 ; du tarse, 6; de Taile ployée, 17; et de la queue, 13; le plu- mage étant fort épais et soyeux , les plumes du front rigides et courtes, à baguettes raides, pointues, et dépassant nota- blement l'extrémité des barbules ; les ailes armées d'un tu- bercule spiniforme. Les différences reconnues par M. Dubus ne nous parais- sent pas suffisantes pour voir dans sa description et la figure qui l'accompagne une espèce distincte de la nôtre figurée dans le Magasin : 1" parce que M. Dubus, n'ayant pu en juger que par la planche du Magasin, a pris pour une forme particulière d'ailes ce qui n'est que la copie exacte de l'oi- seau empaillé, avec les ailes à moitié étendues, pour en faire voir la brièveté -, et quant à la forme du bec, elle nous a paru entièrement semblable , ainsi que celle des pattes. Le plumage seul offre quelque différence dans les bordures rousses des plumes sur un fond brun très-foncé , celui de notre oiseau étant presque partout d'un noir mat uniforme. Mais qui ne sait que la seule diversité de coloration, si va- riable suivant l'âge et les sexes, ne suffit pas pour consti- tuer une différence spécifique quand il y a d'ailleurs confor- mité dans les proportions. Nous sommes d'autant plus porté à croire que notre Gallirallus hrachyplerus , le fuscus de M. Dubus, et les deux individus que nous avions vus au Muséum , ne for- ment qu'une espèce, que dernièrement, ayant eu à notre disposition deux peaux de ce singulier oiseau, mais qui, 43G REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1849.) au lieu d'être noires comme l'individu que nous avions dé- crit autrefois, offraient au contraire un mélange par bandes et par mèches, l'un de noir et de brun-roux , l'autre de noir et de roux assez clair, et se rapprochant par conséquent en cela des individus du Musée et du fnscus de M. Dubus, nous nous décidâmes à aller les comparer à Caen avec le type de notre ancienne description déposé au Musée de cette ville. Nous reconnûmes alors , après une minutieuse comparaison , que malgré ces différences de coloration il y avait conformité entière dans les proportions et les formes de toutes les parties chez ces trois individus; que tous trois , malgré leur différente coloration , présentaient la teinte grise des joues et de la gorge, les petites baguettes épineuses du front , et le tubercule spiniforme de l'aile , et nous en conclûmes que non-seulement ces trois individus ne formaient qu'une espèce, mais que très-probablement le fuscus de M. Dubus et les deux peaux du Muséum leur étaient également identiques. Or, comme les deux peaux que nous avions à notre disposition, et dont nous avons fait l'acquisition , étaient étiquetées Ocijdromus ans- traits, il en résulte que ces cinq individus, malgré leur différente coloration, appartiennent évidemment au /?«/- lus australis, et que notre genre GalUrallus ne diffère point du genre Ocydromus de Wagler, quoique M. Dubus ait avancé l'opinion contraire. A l'appui de la nôtre, nous citerons encore la description et la figure de VOcydromus australis Sparrm. , ou Troglo- dytes Forster, Gmelin, publiées en 1845 dans la zoologie du \ oy âge de VErebus and Terrer, par G. K. Cray, p. 13, pi. 14. Ce dernier auteur, citant Forster, qui le premier l'a décrit et figuré, y dit, d'après lui, « que cet oiseau habite l'île australe delà Nouvelle-Zélande; qu'il y est très-nom- breux à la Baie obscure, où il est répandu sur toutes les rives maritimes, et même sur les plus petits îlots, et, ce qui est fort surprenant, que ses ailes sont si courtes qu'il n'es- saie jamais de voler et ne peut non plus nager, à cause de TRAVAUX INÉDITS. 437 SCS pif.ds , totalement dépourvus de palmures , ce qui rend foit difficile à concevoir comment il a pu parvenir dans toutes ces îles. Il se retire, le jour, dans des cavités, sous des racines d'arbres, et quand la chaleur a cessé, il re- tourne sur le rivage pour y chercher différentes espèces de vers et petits animaux marins, dont il se nourrit. Il court avec rapidité, grattant la terre à la manière des Gallinacés, pour y chercher sa nourriture, et pousse des cris fréquents la nuit et par le temps pluvieux^ sa chair est savoureuse, surtout quand on en a enlevé la peau. » ( Forster. ) M. Gray y dit encore que récemment M. P. Earl a remar- qué que ces oiseaux, qui portent le nom de Weka, se trouvent également dans les deux îles de la Nouvelle-Zélande^ qu'on les rencontre ordinairement dans les plaines, dans les hau- tes herbes ou les halliers de buissons peu élevés, d'où ils peuvent s'élancer facilement sur les petits oiseaux perchés près du sol. M. Earl rapporta vivant, chez lui, un de ces oiseaux qu'il avait pris dans l'île du Sud : un petit oiseau vivant fut le plus grand régal qu'il put lui offrir. Ces oi- seaux ^ se nourrissent aussi de baies. Le crépuscule ou le clair de lune sont les moments les plus favorables pour les découvrir. Leur nichée est ordinairement de trois à cinq petits, qui suivent leurs parents jusqu'à ce qu'ils aient pres- que atteint leur grosseur. Avant cette époque, ils sont d'une couleur approchant de celle du sable. Les colons les dési- gnent par le nom de Poules de bois. Ces deux descriptions de mœurs du Rallus australis, faites à des époques si éloignées Tune de Tautre, offrent d'autant plus d'intérêt qu'elles coïncident parfaitement en- semble sur presque tous les points. La première prouve que nous fûmes bien inspiré lorsque, trouvant dans cet oiseau des rapports de forme avec les Gallinacés, nous en formâmes un genre de transition sous le nom de Gallirallus , puisque Forster avait remarqué les mêmes rapports dans ses mœurs, et la seconde présente un fait des plus bizarres en ornitho- logie, c'est-à-dire une espèce de gros Râle devenu, pour 438 i\Ev. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1849.) ainsi dire, carnassier, et se nourrissant en partie de petits oiseaux. Dans le même Voyage, M. G. H. Gray décrit et figure (p. 14, pi. 15 ), sous le nom à'Ocydromus Dieffenbachii , un autre grand Râle de l'île Chatam , qu'il avait déjà nommé Rallus Dieffenbachii, dans Dieffenb . trav. New.- Zel. app., p. 197. Il le décrit ainsi : «Dos d'un brun olive, traversé de bandes irrégulières fauves et noires ^ poitrine et bas du cou par derrière d'un roux jaunâtre traversés de bandes noires *, rémiges primaires et secondaires , et sous- caudales, d'unroux foncé, fascié de noir; bas de la poi- trine, abdomen, ses côtés et la partie jugulaire noirs, fas- ciés de blanc ; sommet et partie postérieure de la tête , joues et bande sous-oculaire d'un blanc olive; les deux dernières parties teintes de roux; une bande sur-oculaire, depuis les narines jusque vers le milieu de l'œil, blanche; la conti- nuation de cette bande derrière l'œil et la gorge grise, mais celle-ci blanche au-dessous du bec; queue d'un brun som- bre, avec des marques longitudinales d'un roux vif près de sa base. — Long. tôt. 12 pouces 1/2 anglais; du bec, de- puis l'ouverture, 1 pouce 1/2; de l'aile, 5 pouces; du tarse, 1 pouce 1/2. « Cet individu fut recueilli par le docteur Dieffenbach , à Pile Chatam , où on le connaît sous le nom de Moeriki. Le même auteur, G. R. Gray, dans son Gênera of birds, part. 31, article Rallinœ, genre Ocydromus, après avoir indiqué VOcydromus australis (Sparrm. ), Rallus troglo- dytes (Forster), type du genre, y réunit, comme congé- nères, ? Ocydromus Dieffenbachii ( G. R. Gray ), mais pré- cédé d'un point d'interrogation, avec doute par conséquent que ce Râle appartienne réellement au genre ; puis, comme troisième espèce, Ocydromus brachypterus Lafresnaye, Rev. zool., 18M, p. 243, type du genre Gallirallus (La- fresnaye ). L'auteur qui cite notre genre Gallirallus comme syno- nyme à! Ocydromus, n'indiquant point le Gallirallus fus- TRAVAUX 1XÉF)ITS. 439 eus de Dubus ni comme espèce distincte ni comme syno- nyme d'une autre, il est très-probable qu'il n'a fait cette omission que parce qu'il n'avait pas encore connaissance de la livraison des E»quisses ornithologiques, où celte es- pèce est décrite et figurée. De ces quatre espèces prétendues, dont trois indiquées par G. R. Gray, comme appartenant au genre Ocydromus de Wagler, et la quatrième l'étant par M. Dubus comme du genre Gallirallus Lafresnaye , il serait très-possible qu'une seule espèce, l'espèce type, VOcydromus australis Sparrm., y appartînt réellement; car l'auteur, en y plaçant avec doute VOcydromus Dieffenbachii , avait probablement des motifs fondés qui le faisaient hésiter; et quant à notre Gal- lirallus brachypterus et au Gallirallus fuscus (Dubus), en les comparant avec une peau de VOcydromus australis que nous possédons , nous avons acquis la certitude qu'ils ne formaient réellement qu'une espèce sous des livrées d'âge ou de sexe différentes. Nous serions toutefois très-flatté que quelque ornitholo- giste, étant à même de faire ces comparaisons dans des Musées publics ou particuliers, voulut bien , dans l'intérêt de la science , consigner dans la Revue zoologique ses ob- servations à ce sujet. Notice et Considérations oologiques sur le genre ornitho- logique Poule-Sultane, Fulica Porphyrio (L. ), par M. 0. Des Md^. Ce n'est point d'aujourd'hui que Ton a remarqué avec quelle facilité, en histoire naturelle surtout, les erreurs s'accréditent et se propagent, chaque auteur répétant à l'envi et sans contrôle ce qu'ont dit ses devanciers. Il n'est pas inutile, ce nous semble, l'histoire naturelle proprement dite vivant essentiellement de faits, de relever ces erreurs lorsque l'on a acquis et que l'on peut administrer la preuve 440 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Septembre 18i9.) de leur existence, et par conséquent Tinaiiité des préten- dues observalions qui leur auraient servi de base : rien ne saurait être indifférent en cette matière. Nous croyons doue rendre service à la science, en venant signaler une erreur constamment reproduite depuis Buffon, qui, s'il n'en est pas en réalité l'auteur, s'en est du moins fait gratuitement l'éditeur responsable. De longtemps, sans nul doute, on n'aura de détails exacts et précis sur la ponte de chaque genre d'oiseaux , non plus que sur la forme et la couleur de leurs œufs. Si la science, à la suite de chaque description ornithologique, réclame ce complément, il n'y a pourtant pas de nécessité obligatoire pour un auteur, lorsqu'il ne possède par lui- même aucun fait d'observation de cette sorte, d'entrer dans ces détails, s'il en est réduit à s'aider de son imagination ou à copier servilement ses prédécesseurs, comme l'ont fait tous les ornithologistes qui, depuis Buffon, ont écrit sur la Poule-Sultane. Buffon , ou plutôt Mauduyt , son collaborateur en cette partie, dans son savant article sur le Porphyrion ou Poule- Sultane, après avoir parlé d'un couple d'oiseaux de cette espèce, qui avait été rapporté de Sicile par le marquis de Nesle, à Paris, en 1777, et avoir décrit une partie des habitudes de ces oiseaux qu'il avait eu occasion d'observer une fois chez ce dernier, ajoute : a Le couple nourri dans les volières de M. le marquis de Nesle a niché au dernier printemps (1778) : on a vu le mâle et la femelle travailler de concert à construire un nid ; ils le posèrent à quelque hauteur de terrlj sur une avance de mur, avec des bûchettes et de la paille en quantité. La ponte fut de six œufs blancs, d'une coque rude, exacte- ment ronds et de la grosseur d'une demi-bille de billard. La femelle n'étant pas assidue, on les donna à couver à une poule, mais ce fut sans succès... » On ne peut assurément rien dire de plus positif et dt plus empreint de l'accent ou dee apparences de la vérité, Tr.AVAUX lIVliDlTSv ^41 et en présence du nom de Buffon et de Mauduyt, prenant sous leur responsabilité des détails qu'ils tenaient d'une source respectable, comme devait Têtre à leurs yeux le marquis de Nesle, il était difficile de concevoir quelque doute sur Tauthenticité de ces observations, à moins de les renouveler soi-même. Aussi, peu d'années après, Valmont de Bomare repro- duit à peu près textuellement ce même passage dans son Dictionnaire d'Histoire naturelle, v° Porphyrion, sauf une légère omission et une variante dans les termes : « La ponte , dit-il , fut de six œufs blancs, très-ronds, et moitié moins gros qu'une bille de billard. » Depuis cette époque, M. Temminck, dans son Manuel d'ornithologie d'Europe, édition 1820, a dit, sans indiquer la source de ses renseignements, que la Poule-Sultane pon- dait trois ou quatre œufs blancs déforme presque ronde. Il est évident que ce passage n'est que la reproduction lé- gèrement modifiée de la donnée de Bufîon. Vieillot, dans sa Galerie des Oiseaux, 1825, a rapporté le même fait dans les mêmes termes que Buffon, mais, sui- vant ses habitudes , sans indiquer s'il parle d'après ses propres observations, ou s'il ne fait que reproduire ce qui a été dit avant lui : « Un couple de Porphyrion d'Europe, dit-il, a niché en domesticité; le mâle et la femelle , etc.. » Le reste comme dans Buffon. Nous observerons ici que Vieillot est d'autant plus blâmable de cette dissimulation, que dans sa Galerie \\ saisit avidement les moindres occa- sions de contredire ou rectifier Buffon , et son continuateur Sonnini. Plus récemment, M. le docteur Gerbe, auteur de fort bons articles ornithologiques insérés dans le Dictionnaire pittoresque d'Histoire naturelle , publié par l'honorable M. Guérin-Méneville , trompé par l'apparente bonne foi de Vieillot, a reproduit son passage en lui en attribuant tout l'honneur. Enfin M. Charles Bonaparte, prince de Canino, qui le 442 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1849.) dernier a parlé le plus au long -et ex professa du Porphy- rion, dans son remarquable article consacré à cet oi- seau (1), a eu l'imprudence de se fier à ce qui avait été avancé, sur le fait de sa propagation, par ses devanciers. Voici ce qu'il en dit ; « La Poule-Sultane construit de bû- chettes et de feuilles un nid passablement grand , dans le- quel elle dépose un certain nombre d'œufs déforme presque ronde et de couleur blanche, ressemblant plus à ceux des Poules et à ceux des Oies qu'à ceux des autres oiseaux de l'ordre auquel elle appartient. » Certes , s'il fallait une preuve que M. le prince deCanino, n'attachant probablement pas à ces renseignements toute l'importance qu'ils méritent , a à se reprocher, lui si près des lieux où habite le Porphyrion , de n'avoir pas observé la ponte et les œufs de cet oiseau , on la trouverait dans l'absence de toute fixjation de chiffre relatif au nombre de ces œufs par ponte : un certain nombre dœufs, dit cet au- teur. Et cependant, partant des caractères que, d'après cette description, l'œuf du Porphyrion paraît offrir, si différents de ceux de ses congénères, M. le prince de Canino prend le soin de faire remarquer cette bizarrerie de rapports zoolo- giques plus rapprochés de ceux des Gallinacés et des Ana- tidés que de ceux des Rallidés et des Fulicidés ; puis ar- rivant aux autres caractères physiologiques propres au Porphyrion, il reproduit, en s'y rangeant et en les déve- loppant, les réflexions et les observations de M. Temminck, basées surtout sur la conformation de la narine, qui chez cet oiseau est arrondie, privée de membrane, et percée à jour, à la différence de celle des Râles et des Poules-d'eau, qui l'ont recouverte d'une membrane. Que conclure, à part cette erreur, de la dissertation si (1) Fauna Italkay 1832-1841. «Costruito di bacchettine e di foglia un nido notabilmente grande vi depongono dentro buon numéro d'uova di forma quasi ro- tonda e di color bianco , più a somiglianza dalle Grallœ et degli Anseri che degli altri uccelli ail' ordine dei quali appartengano. » TRAVAUX INÉDITS. 443 approfondie et si savante de M. le prince de Canine , sinon l'importance, en fait de classification de genres, des carac- tères oologiques, et la nécessité d'observations exactes et précises lorsqu'on veut utiliser ces caractères? 11 a donc été censé reconnu et reçu comme fait réel, depuis Bufîon jusqu'à ce jour, que la Poule-Sultane pon- dait des œufs blancs, d'une coque rude, exactement ronds, et de la grosseur d'une demi-bille de billard. Eh bien! il n'y a rien de plus entièrement faux 5 et la science oologique est en trop belle voie de progrès et ac- quiert trop d'importance pour autoriser plus longtemps par son silence la propagation d'une erreur aussi dangereuse , et pour la laisser s'établir dans le domaine des faits. Car, nous l'avons dit plus d'une fois, la nature, dans toutes ses productions, a des règles fixes et invariables dont elle s'é- carte bien quelquefois , mais dont ses écarts même ne ser- vent qu'à mieux constater la fixité des principes d'après lesquels elle se dirige. Or, la Poule-Sultane, par son faciès, par son type, par son organisation et par ses habitudes , a par trop de rap- ports avec les vraies Poules-d'eau et les Râles , pour que l'on pût supposer qu'elle s'en éloignât entièrement sous le rapport de la propagation , à plus forte raison pour que l'on osât l'avancer comme une vérité commandant la croyan- ce la plus absolue. Il était tout naturel, au contraire, si l'on avait à inventer ( et encore, pour le faire impunément en histoire naturelle, faut-il posséder quelques principes généraux de la science ) d'assimiler la propagation de cet oiseau à celle de ses vrais congénères, plutôt que de l'en éloigner, et de la rapprocher forcément de celle des Pro- cellanidés et des Sphéniscidés; car ce sont les deux familles auxquelles se rapporterait le plus , sous le rapport oologi- que bien entendu , le Porphyrion, si le fait cité par BufFon, et qui a provoqué la judicieuse attention de M. le prince de Canino, était réel^ et l'on conviendra que ce serait effec- tivement une anomalie par trop forte, nous dirions presque 444 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1849.) monstrueuse , pour qu'il ne fût point permis de le con- trôler. Et en effet , l'œuf de la Poule-Sultane , rapporté pour la première fois, en 1839, par M. Fabvier, des environs de Tanger, est de forme ellipsoïde, d'une coquille unie et lé- gèrement luisante, recouverte d'un fond ocracé jaunâtre, maculé de taches arrondies couleur de rouille, dont les bords se perdent souvent en se fondant dans la teinte géné- rale du fond, entremêlées de petits points ou mouchetures de même couleur et d'autres taches isolées d'un gris vio- lacé ou blanchâtre : les deux axes de cet œuf varient de 36 à 37 et de 51 à 52 millimètres. On voit qu'il y a loin de la dimension de cet œuf, qui est tout-à-fait en rapport avec la taille de l'oiseau, à celle qui lui a été attribuée par Buflbn, celle d'une demi-bille de billard , et qui l'aurait réduit à la grosseur d'un œuf de Poule-d'eau ordinaire. Tels sont les deux seuls œufs de cet oiseau que nous ayons encore vus, et dont l'un se trouve dans notre Collec- tion et l'autre dans celle du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Tels sont aussi les caractères généraux de l'œuf de tous les Rallidés ; et Ton comprendra que la concordance de ces caractères avec ceux tirés de la conformation et des mœurs de l'oiseau viennent si heureusement confirmer les prin- cipes que nous professons, et sur lesquels nous espérons voir se constituer la science oologique , qu'il ne nous était pas possible d'ajourner la rectification d'un fait erroné aussi contradictoire avec ces principes. Nous ne désespérons pas , avec le temps, de voir l'oo- logie s'enrichir d'un plus grand nombre des œufs de cet oiseau , si commun en Sicile et sur la côte septentrionale d'Afrique \ et nous étions fondé à nous étonner, en annon- çant dans le temps la France siciiienne de M. Malherbe, de voir ces renseignements, qu^il était à même de .^e pro- curer sur les lieux, manquer à son ouvrage, et surtout à son article du Porphyrion. tuavaux inédits. 445 Essai sur les Coléoptères de la Polynésie^ par M. Léon Fairmaire. ( Suite. ) SUITE DES TaXICORNES. 64. Diphyrhynchus , nov. gen. Antennae H articulatae, ad apicem senslm clavatae, arr. 5 loii- gitudine primuin œqnante, secundo duplo longiore; caput medio valde sinuatum , utrinque productum ; paipi maxillares arliculo uUimo oblique truncato; tarsi antici et medii ^^ et 3° aiiiculis diiatatis. Ce genre, voisin des Oplocephala et des Platydema, s'en distingue par Téchancrure de la tête chez les mâles, la dila- tation des tarses et la longueur des premiers articles des antennes. La tête, échancrée circulairement, se prolonge de chaque côté en une pointe mousse, courte, un peu rele- vée, rebordée ; le dernier article des palpes maxillaires est en ovoïde tronqué obliquement ; les antennes sont insérées sous le rebord de la tête contre les yeux; le premier article et le troisième sont égaux, le premier caché sous la tête, le deuxième est bien plus court que le troisième , les cinq derniers articles s'élargissent peu à peu jusqu'au dernier. Le corps est un peu déprimé, assez large ; le corselet , plus large que long, se rétrécit en avant, et est largement échan- cré antérieurement; il est étroitement rebordé sur les côtés. Ecusson triangulaire, large, court. Elytres n'ayant pas tout- à-fait deux fois la longueur du corselet et de la tête réu- nis, arrondies en arrière; à stries fines formées par de petits points serrés. En dessous, prosternum finement ponctué, saillant en arrière, dans une échancrure du méso- sternum; métasterum fortement ponctué, s'avançant entre les jambes intermédiaires en un lobe arrondi. Segments abdominaux striés et ponctués. Pattes fortes, comprimées ; tibias en triangle allongé , deuxième et troisième articles des tarses antérieurs et intermédiaires dilatés et poilus. D. chalceus. —Long. 6 mill.; larg. 3 mill. 446 p.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre iM9. ) Entièrement bronzé, très-finement ponctué^ bold réflé- chi des élytres rougeâtre, ainsi que les pattes, les antennes et la bouche. La femelle est un peu plus grosse ; la tête est seulement échancrée , les tarses ne sont pas dilatés ; les stries des élytres sont un peu plus marquées — Iles Wal- hs et Tonga-Tabou, MM. Arnoux et Latour. — Muséum. Cet insecte est figuré dans le Voyage au Pôle Sud , Ins. , pi. 1 1, f. 19 et 20, mâle et femelle, sous le nom de Oploce- phala chalcea. 65. Heterophaga mauritanica Fab. — Très-commun dans les troncs pourris de plusieurs arbres, surtout de YE- rythrina indica. Wt aussi dans le biscuit gâté. — Taïli, M. Vesco. — Se trouve aux îles Sandwich, Eschscholtz. 66. H. pandanicola Esch. Entom. Uloma id. Boisd. , Astrol. II, 258. — Long. 4 miU. Nigro-brunnea, iiitida, capite punctato, ad antennarum basim leviter impresso, prothorace punctulato, utrinque marginaîo, au- tice vix angustato ; scutelio triangulari, punctato; elytris punctato lineatis, interstiiiis planis, subtilissime punctulatis, subtus piceus, pedibus, antennis et ore testaceo-rufis. Rare : habite sous les écorces d'arbres et dans le bois pourri. — Taïti, M. Vesco. — Avait été trouvé à Radack, par Eschscholz. 67. Uloma insularis Guérin, Desc. de quelques Col., Revue zooL, 1841, p. 190. — Long. 10 mill, ; larg. 4 mill. D'un noir un peu brunâtre, très-luisant; tête aplatie, ponctuée ; avec le chaperon échancré au milieu , offrant en avant et de chaque côté , dans les mâles, une assez forte corne oblique dirigée en arrière et latéralement. Corselet de forme carrée, plus large que long, assez sinué au bord antérieur, très-finement ponctué, offrant, dans les mâles, une forte corne relevée et obtuse de chaque côté en avant, laquelle produit une dent très-saillante dirigée en avant et en bas, pour s'opposer à celle de la tête; chacune de ces cornes précédée, en dessous du corselet, d^une large et profonde fossette. Elytres off'rant des côtes saillantes pro- TRAVAUX INÉDITS. 447 duites par des sillons dont le fond est très-fortement ponc- tué. Antennes petites, et dessous du corps d'un brun foncé. — Vavao. — Je n'ai pas vu cet insecte. 68. U. cavicollis. — Long. 9 à 10 mill. Nigro brunnea, iiitida, elytris striato-punctatis, interslitiis pla- nis, prothorace maris anlice excavato, utrinque dentato, capite impresso, anlice incrassato ; antennis, ore pedibusque rufescenti- bus, tibiis anticis arcuatis, multidentatis. Allongé, d'un brun foncé luisant-, tête déprimée au mi- lieu et obliquement vers la base des antennes, au-dessus de laquelle le bord de la tête est échancré ^ bord antérieur épaissi, droit; antennes très-larges et courtes. Corselet un peu rétréci en avant, fortement excavé et muni de chaque côté d'une dent courte , obtuse ; dedans de cette excavation lisse, presque triangulaire. Elytres très-faiblement élargies en arrière, à stries ponctuées, les points peu serrés; in- tervalles planes, lisses. Sternum fortement ponctué ; abdo- men strié longitudinalement; le dernier segment lisse, Ta- vant-dernier strié sur les côtés. Pattes rougeàtres; tibias antérieurs courts , comprimés , armés de quatre ou cinq dents; tibias intermédiaires crénelés, les postérieurs plus longs, droits, ayant seulement deux épines courtes à l'ex- trémité. — Mâle. — lies Wallis, Coll. de M. Doué. •Il serait possible que l'espèce suivante fût la femelle de celle-ci -, cependant on ne voit pas sur le corselet la moindre trace de dépression. 69. U, encausta. — Long. 10 mill. Nigro-brunnea , inlerdum rufopicea , capite antice et postice transversim impresso, prothorace laevi, elytris striato punctatis, intersliiiis planis, subtilissirae punctulatis, subtus rufescens, ab- domine strigoso, pedibus rufis. Allongé, parallèle, en dessus d'un brun noir luisant, passant quelquefois au brun rougcâtre; tête ayant deux im- pressions transversales. Tune en avant des yeux , arquée , l'autre en arrière. Corselet finement rebordé sur les côtés, lisse, mais offrant à la loupe une ponctuation excessivement -? '1 448 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1849.) fine et peu serrée. Ecusson en triangle arrondi. Elytres ayant presque deux fois et demie la longueur du corselet et de la tête réunis, à stries ponctuées, peu enfoncées, les points écartés; intervalles planes, fins. Dessous du corps et bouche rougeâtres^ pattes plus claires. Abdomen ridé longitudinalement. — Femelle. — Iles Wallis, MM. Ar- noux et Latour. — Muséum. Figurée dans le Voyage au Pôle Sud, pi. 11, fig. 4 et 5, sous le nom de U. iîisularis, déjà employé pour une espèce du même genre. — Ressem- ble à (7. a2. <"/ Mt/// y<5'-^ite et coUo aeneo-virescentibus, pileo nitore nonnuUo chalybeo; corpore ipso supra et infra nigro, ni- lore metallico violaceo resplendente ; cauda nigra, supra aeneo ni- tenle; alae superficie externa (tectricibus majoribus et remigibus tertiariis tecla ) aaneo-virescente, tectricibus minoribus scapulari- busque dorso concoloribus , remigibus primariis et secundariis atris, prima unicolore, reliquis dimidio majore basai i laete rufis ; subalaribus dorso concoloribus; pedibus nigris; rostro corneo- fusco, basin versus nigro; iride rubra. — Long. tôt. 14" 2'" (pied français ) — Kostri a fr. 1 " 3 '" 5;4. — Rostri a rictU 1 " 7 "\ — Alae 5" 9"'. — Caudae a basi 6" 8"'. — farsi 1" 2'". — Digiti medii cum ungue 1" 2"'. Habitat : île Saint-Thonié, gtrffé de Guinée. — Mus. Ham- burg. 2. Dicrurus modestus, Nob. D. Niger, nitore chalybeo, remigibus primariis et secundariis atris, subalaribus dorso concoloribus, subcaudalibus albido varie- gatis; rostro et pedibus nigris; iride rubra; cauda furcata. — Long. tôt. 10" 4'". — Rostri a fr. 11'". — Rostri a rictu 12 "i 1/2. — Caudae 4 " 5 "'. — Alae 5 " 1 '". Habitat : iU des Princes , golfe de Guinée ; Mapallon indi- gen, — Mus. Hamburg. (Ce n'est pas le D. canipennis de Swain- son ) 3. Coturnix histrionica, Nob, C. Supra pallide fusco-cinerascens, irregulariter aU)ido et nigri- 496 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE, {Octobre 1849.) cante transversim nota ta, plumis colli postici et lateralis, dorsi e interscapulii tectricibusque aise macula longitudinal! albida nigro marginatamedionotatis; remigibus pallide fuscis, subtus cinereo- albicantibus, scapis extus fuscis, intus albis ; pileo nuchaque sa- turatius brunneis, subunicoloribus, fascia supraciliari stricta, valde elongaia, alteraque pilei medii breviore ex flavicante albidis, vitta brevi inter nares et oculum aliaque longiore a rictu infra oculum excurrente fusco-nigricantibus , spatio intermedio albo; regione parotica rufo-brunnea ; gula colloque antico albis ; fascia lata ni- graa mento per mediam gulam decurrens ibique maculara triangu- larem utrinque ad regionem paroticam usque adcendentem for- mans ancorae figuram in fundo albo guise exhibet, abdomine imo, crisso, subcaudalibus, hypochondriis pectoris lateribus taeniaque irregulari per colli latera decurrente laete rufis, singulis plumis in colli et pectoris lateribus macula longitudinali albida nigro mar- ginata — in hypochondriis et abdomine imo nata longitudmali nigra signatis ; area magna nigra pectus et epigastrium médium occupât; rostro nigro, pedibus ut videtur flavidis; subalaribus albis ; iride fusca. — Mâle. — Long. tôt. 7 " 2 '". — Alae 5 " 8"\ — - Rostri a fr. 5 '". — Tarsi 12 '" 1/2. Habitat : île Saint-Thomé, golfe de Guinée. — Mus. Hamburg. Il se peut bien que cette charmante espèce de caille soit le même oiseau que le Coturnix Delegorguei, décrit page 615 du second volume de Delegorgue, Voyage dans l'A- frique australe ; mais comme cette description est très-in- complète, nous prions le savant, dont les ouvrages sont encore inédits, de vouloir bien constater ou réfuter l'iden- tité de ces deux oiseaux et de faire connaître son nom, s'il prétend qu'on respecte son autorité. 4. Athene leucopsis, Nob. c A. gula, supercilis latis plumisque faciei albis, his apicem ver- sus nigris ; corpore supra fulvescente-rufo, pilei plumis medio ni- gris, aliis albis nigro brunneoque notalis ; colli latera, interscapu- Uum et dorsum multas plumas simili modo pictas exhibent; ter- go, uropygio, cauda remigibusque teriiariis ob>olete rufis, gracil- lime et minus dislincle nigro transversim notatis, harum nonnuilis macula apicali alba nigro lerminata ornatis ; scapularibus obscure fuscis, ala spuria nigra, teciricibus majoribus apice albis, remigi- TRAVAUX INÉDITS. 497 bus primariis et secundariis pogonio interno nigris, externo rufo, nigro et albido variegatis; corpore subtus albido, pcctore bruu- nescente, rngro irregulariter marmorato, abdomiiie pallide rufes- cente notalo maculisque nonnuUis longitudinalibus nigris orna to; tarsis rufis; rostro flavicante, apice corneo-caerulescente ; pedibus flavidis; iride flava. — Long. tôt. 8" 2"'. — Alae 5" 1/2. — Caudae a basi 2" 8'". — Tarsi 15'". Habitat: île Saint-Thomé y golfe de Guinée. •— Mus. Ham- burg. 5. Turtur simplex , Nob. T. Gula alba , fronte et sincipîte dilute canis ; pileo, coUo toto et interscapulio nitore columbino lilacino-purpurascente, sub certa luce smaragdino micantibus ; corpore supra olivaceo-brunnescente, nitore metallico vix uUo; remigibus primariis (prima excepta) pagonio externo valde emarginatis ; albo limbatis; subalaribus fus- cis; pectore et hypochondriis ex flavescente brunneis versus ab- domen mediam album magis isabellinis ; subcaudalibus albis ; rec- iricibus mediis dorso concoloribus, reliquis large cinereo lermi- natis ; rostro nigro, pedibus rubescentibus. — Long. tôt. 11 " 7 '". — Alae 5" 9 "\ — Rostri a rictu 10 '". — Rostri a fr. 7"'. — Tarsi 10"'. Habitat : île Saint-Thomé , golfe de Guinée. — Mus. Ham^ burg. Le Musée de Hambourg a re^u par le même envoi quel- ques autres espèces d'oiseaux d'une grande rareté , entr'au- tres : Muscipeta atrochalybea , Thompson, de Saint-Tho- mé f le superbe et gigantesque Ploceus grandis, Gray, et le Lamprotormis ignita , Nordman, la plus magnifique espèce du genre, de l'île des Princes. P. S. M. de Lafresnaye assure, à la page 240 de votre Revue et Magasin , etc. , que le Tanagra frugilegus de Tschudi est identique avec la T. Darwinii de Bonaparte. C'est une erreur : le Tanagra Darwinii est bien certaine- ment la femelle de T. striata, tandis que la T.jrugilegus de Tschudi est une bonne espèce tout-à-fait différente^ cette dernière a les parties inférieures du corps d'un orangé vif; ces mêmes parties sont jaune de citron chez la T, 2« SÉRIE. T. i. Année 1849. 52 498 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Octobre 1849.) Darwinii, etc. ;, etc. Le Musée de Bremen possède les deux espèces, dont la T. frugilegus provient des collections de M. Tschudi. M. A. Salé nous envoie la note suivante de Santo-Do- mingo, en nous priant de la publier le plus tôt possible : Ornismia Catharinœ Salé. — Longueur totale, 62 mill. ; — du pli de Faile à son extrémité, 36 mill.; — de la queue, 14 mill. ; — du bec, 11 mill. Mâle, — Dessus du corps vert sombre plus noir vers la queue, plumes soyeuses et ressemblant à du poil , écail- leuses et d'un plus beau vert sur la tête. Bec noir. La gorge garnie de plumes écailleuses verdâtres et entourées de gris. Le cou en dessous gris. Ailes noirâtres. Le dessous du corps et les flancs verts , la région anale blanche. Queue courte, noire, à pennes étroites et se rétrécissant à leur extrémité, couvertures inférieures vertes brillantes. Pattes noires. Femelles et jeunes. -^ En dessus d'un vert plus clair et plus métallique s'étendant jusque sur la queue, qui est noire à l'extrémité 5 les trois pennes extérieures sont blanches au bout. Dessous du corps gris. Je dédie cette espèce à ma mère. Oh trouve ce petit oi- seau dans les plaines ou sur la lisière des boife, à une demi- journée de marche de Santo-Domingo ; je l'ai trouvé aussi sur des montagnes non boisées. 11 fait son nid à dix-huit pouces, deux pieds, et même trois de terre, sur des buis- sons épineux ou sur des feuilles de cactus, et toujours abrité par des branches ou des feuilles 5 il est ordinairement tissé avec la soie du nid de certaines chenilles, et revêtu de lichen extérieurement; la toile d'araignée entre aussi dans sa construction. 11 pond deux œufs blancs assez gros par rapport à la taille de l'oiseau. Il niche à la fin de juil- let et pendant le mois d'août. Les mâles , plus nombreux que les femelles, se font une guerre acharnée pour se dis- puter une fleur ou une femelle. Le chant est fort et per- tnAVAUX lîNttDITS. 499i çarit ; je suppose qu'il n'éinigre pas 5 son vol est très-ra- pide, mais court. Description de quelques genres nouveaux de MoUmquetf bryozoaires , par M. Aldde d'Orcignv. Ayant terminé, à la fin de 1847 , un travail général sur les Bryozoaires fossiles, et n'ayant pu, par suite des cir- constances politiques, imprimer jusqu'à présent le pro- drome de paléontologie stratigraphique dont il fait partie, nous nous trouvons forcés, afin de conserver nos coupes gé- nériques, de donner ici les caractères succints des nouveaux genres que nous avons dû établir, en attendant Firapression de l'ensemble. Famille des Escharid^ , d'Orb. G. Trochopora, d'Orb., 1847. Cellules rondes ou carrées formant des lignes concentriques et rayonnantes, sur un cône tronqué inférieurement, plein, dont la base est munie de sillons divergents et dichotomes : on connaît une es- pèce fossile de l'état falunien. Les espèces vivantes sont des régions chaudes de la Chine. — Type: T. Conica, d'Orb.; Lunulites conica , Michelin., pi. 77, f. 9. G. Sulcopora, d'Orb., 1848, Ce sont des Ptilodictya, formées également de deux cauches adossées , dont les cel- lules sont placées par ligne entre des sillons. On connaît^ de ce genre perdu , 2 espèces fossiles : Tune de Tétage silu- rien, l'autre de Tétage murchisonien. — Type : S.fenes- trata, d'Orb.; Stictopora fenestrata^ Hall., Paleont. de New-York, l,pl. 4, f. 4. Famt^le des Cklleporo)^. G. Pijripora, d'Orb-, 1847. Cellules ovales fixes, isolées, ou par groupes , formant des branches dans leur ensemble., à la Furface des corps où elles sont parasites. Nous con- 500 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octohve 18^9.) naissons , de ce genre perdu , 6 espèces fossiles : les pre- mières et le maximum, à Tétage sénonien^ les dernières à rétagefalunien. — Type : P. pyryformis, d'Orb-, Criserpia pyriformis, Michelin , pi. 79, f. 6. G. Cellulipora^ d'Orb., 1847. Cellules déprimées, dis- tinctes par couches concentriques, les unes sur les autres, mais formant toujours des compartiments plus ou moins réguliers, séparés par des dépressions profondes, comme des routes entre les groupes de cellules. On connaît, de ce genre perdu, une seule espèce de l'étage cénomanien. — Type : le C. Ornata , d'Orb., fossile du Havre. Famille des RETEPORiDiE, d'Orb. G. Omniretepora^ d'Orb., 1847. C'est un Retepora dont les cellules nombreuses , éparses , couvrent les deux côtés d'un ensemble réticulé , à oscules arrondis. On connaît, de ce genre perdu, 2 espèces fossiles , de l'étage murchisonien. — Type : 0. anastomosa, d'Orb., failles de l'Ohio. G. Uniretepora, d'Orb., 1847. Cellules placées sur une seule ligne , à la partie supérieure de branches anastomo- sées , de manière à former des mailles régulières. On con- naît, de ce genre perdu, une seule espèce de l'étage falu- nien. — Type : le U. Grannlosa, d'Orb. ^ Retepora granii- losa , Michelin , pi. 76, f . 2. G. Subretepora , d'Orb., 1848. Cellules grandes, sur une seule ligne , occupant toute la largeur de branches grêles, irrégulièrement anastomosées, ou dichotomes. On connaît, de ce genre perdu , une seule espèce , de l'étage silurien. — Type: le S. reticulata, d'Orb.; Intricaria reticulata. Hall., Paleont of New-York, l,pl.26, f. 8. G. Reteporidea , d'Orb., 1847. Cellules nombreuses pla- cées par lignes transverses de chaque côté de branches longitudinales, dichotomes, réunies entr'elles par mailles peu régulières. Les 6 espèces de ce genre perdu sont de l'étage sénonien. — Type : R. Lichenoides, d'Orb.; Rete- pora lichenoides^ Goldf., pi. 9, f. 13. TRAVAUX INÉDITS. 501 G. Reticulipora , d'Orb., 1847. Ce sont des i?e^e^ora, dont les mailles sont formées de hautes lames verticales , pourvues de cellules, par lignes transverses de chaque côté. On connaît, de ce genre perdu, 5 espèces fossiles : la première de l'étage bathonien ; la dernière et le maximun à l'étage sénonien. — Type : R. dianthus, d'Orb.j Aspen- desia dianthus^ Blainville, Michelin, pi. 55, f. 4. G. Reteporina, d'Orb., 1847. Ce sont des Fenestrella, dont les cellules, placées sur deux lignes parallèles, rapprochées, régulières, longitudinales, non séparées par une côte, sont à la partie supérieure de branches largement anasto- mosées de manière à ne laisser entr'elles que des oscules oblongs réguliers , placés par lignes divergentes. On connaît, de ce genre perdu ^ une seule espèce de l'étage devonien , le R. prisca, d'Orb.; Retepora prisca , Goldf. pi. 36, f. 19. G. Fenestrellina , d'Orb., 1847. Ce sont des Fenestrella, pourvues de pores intermédiaires très-espaces sur la côte qui sépare les deux rangées de cellules. Les 4 espèces de ce genre perdu sont de l'étage carboniférien. —Type : F. crassa d'Orb., Fenestrella crassa, M'Coy, Irlande, pi. 29, f. 1. G. Penniretepora, d'Orb., 1847. Deux rangées de cellules d'un seul côté d'un ensemble penniforme . composé d'une tige et de rameaux libres latéraux, non anastomosés. On connaît , de ce genre perdu , 3 espèces fossiles : les pre- mières de l'étage muchisonien ; le maximun, à l'étage car- boniférien ; les dernières de l'étage permien. — Type : le P. pluma, d'Orb.; Retepora pluma, Philipps Yorkshire, pi. l,f. 13, 15. G. Sulcoretepora , d'Orb., 1847. Cellules placées par lignes dans des sillons longitudinaux, et d'un seul côté de branches simples déprimées , striées en long du côté opposé aux cellules. Les deux espèces connues de ce genre perdu sont spéciales à l'étage carboniférien. — Type : le S. paral- lela, d'Orb., Flustra parallela, Phillips Yorkshire. pi. 1, f. 47, 48. . G. Bireicpora , d'Orb., 1847. Cellules saillantes, sur deux 602 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Oetobre 1849.) lignes alternes d'un seul côté de branches dichotomes ou simples très-grêles. Une seule espèce connue, dans l'étage sénonien, le B. disticha, d'Orb.^ /?etepora disticha ^ Q{Aà- fuss, pi. 9, f. 15. f. a, 6. G. Enallopora, d'Orb. 1848. Cellules alternes saillantes , placées sur les côtés débranches grêles, et fortement com- primées. L'espèce connue est fossile, de l'étage silurien , rjE". perantiqua, d'Orb.; Gorgonia perantiqua^ Hall. Pa- leont of New-York^ 1, pi. 26, f. 5. G. Archimedipora, d'Orb. 1847. Cellules longues, pla- cées aux angles saillants d'une spirale qui occupe une tige allongée. La seule espèce connue et fossile de l'étage devo- nien, 1'^. archimedes, d'Orb.; Retepora archimedes ^ Le- sueur, Am.journ.^\%^^. 19, f. 2. Famille des CnisiDiE. €. Bidiastopora , d'Orb., 1847. Ce sont des Diastopores libres à deux couches de cellules adossées. Ce genre est aux CHsidœ, ce qu'est le genre Eschara aux Clepondœ. Naus connaissons de ce genre perdu 9 espèces fossiles : la première de l'étage bajocien ; le maximum à l'étage ba- thonien -, les dernières à l'étage sénonien. — Type : le B. cervicomis^ d'Orb. -, Diastopora cervicornis, Michelin, pi. 56, f. 12. G. Domopora, d'Orb., 1847. Ce sont des Defrancia, qui parle grand nombre de couches qui se succèdent forment un d^me , ou même une massue. Nous connaissons, de ce genre perdu, 4 espèces fossiles : la première de l'é- tage cénomanien; les dernières et le maximum à l'étage sénonien. — Type : P. diadema^ d'Orb. ; Ceriopora dia- dema^Kx^Ww^^., pi. 11, f. 12. G. Radiopora, d'Orb. , 1847. Ce sont des Drfrancia , coufluentes, réunies en groupes polymorphes encroutanL, et formant souvent des masses assez grosses, par un nom- bre considérable de couches superposées. On connaît, de ce genre perdu, 10 espèces fossiles : les premières de l'é- TRAVAUX INÉDITS. "503 lîige albieB -, le maximum à l'étage cénomanien ; les der- nières à rétage falunieai. — Type : R. formosa , d'Orb. ^ Ceriopora formosa , Michelin, pi. 52, f. 6. Famille des Myriozoumid^ , d^Orb. G. Zonopora, d'Orb., 4847. Ensemble rameux; bran- ches dichotomes, rondes, pourvues de cellules rondes, sini- plenient percées, disposées par lignes spirales, au milieu d'une multitude d'autres petits pores. Nous connaissons , de ce genre perdu, six espèces fossiles : la première de l'é- tage albien ; le maximum à l'étage sénonien ^ la dernière à l'étage parisien. — Type : Z. spiralis, d^Orb. ^ Ceriopora spiralis^ Goldf., pi. Il, f. 2. G. Osculipora , d'Orb. , 1 847. Cellules tubuleuses , réu- nies par groupes, ou par faisceaux saillants, disposés laté- ralement et d'un seul côté, sur des branches rameuses d'un polypier pierreux. Nous plaçons, dans ce genre perdu, 2 espèces de l'étage cénomanien, et 2 de l'étage sénonien. — Type : O. truncata, d'Orb; Retepora truneata^ Goldf., pi. 9, f. 14. G. Echinopora, d'Orb. , 1847. Ce sont des Osculipora dont non-seulem€nit les rameaux lat,éreaux sont pourvus de cellules en faisceaux, mais dont encore la surface est garnie de plus petits pores intermédiaires. Ce genre perdu a offert une seule espèce dans l'étage albien. — Type : E. Raulini, d'Orh. ; Ceriopora Raulini, Michehn, pi. 1, f. 7. G. Acanthopora, d'Orb., 1847. C'est une Chrysaora, où la partie lisse intermédiaire aux pores forme des saillies épineuses, sur un ensemble rameux ou amorphe. Ce genre perdu a montré 3 espèces ; une dans chacun des étages bathonien, né9co,mien et cénomanien. —Type : A, spi- nosa, d'Ori). ; Chrysaora spinosa, Michelin, pi. 55, f. 8. G. Monticulipora ^ d'Orb., 1847. C'est un Acanthopora dont les cellules couvrent tout l'ensemble rameux, ou en- entourent même les saillies coniques dont il est couvert. Nous connaissons , de ce gcnr€ perdu , 15 espèces : les 504 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Octobve 1849. ) premières de l'étage silurien ^ le maximum à l'étage batho- nien ^ les dernières de l'étage subapennin. — Type : M. frustulosa , d'Orb. j Ceriopora pustulosa, Michelin, pi. 57, f. 6. G. Meandropora, d'Orb., 1847. (Fasc/cw/am, Mil ne- Edwards, 1836, non Lam., 1811 ). C'est un Fasciculipor a, dont les faisceaux, au lieu d'être rameux, forment des la- mes verticales en méandres isolés, au milieu d'une masse globuleuse. Les deux seules espèces de ce genre perdu sont de l'étage falunien. — Type : M. aurantium^ d'Orb. \ Fas- cicularia aurantium^ Edwards, Lyell., Elemens., p. 354, f. 133. G. Leptopora, d'Orb., 1847. Cellules comme celles des Polytrema^ mais fixées et parasites à la surface des corps, où elles forment des rameaux dichotomes réguliers dépri- més. Nous connaissons une seule espèce de ce genre perdu, dans l'étage cénomanien, le L. elegans, d'Orb. Fossile du Mans. G. Rhyzopora, d'Orb., 1847. Cellules verticales, placées d'un seul côté , sur des branches rameuses anastomosées comme celles des retepores. — Type : JR. reticulata, d'Orb.; Millepora reticulata, Linné, Esper., pi. 2. Essai sur les Coléoptères de la Polynésie , par M. Léon Fairmaire. ( Suite. ) SUITE^ DES CuRCULIpNITES. 88. Sphœrorhinus rotundipennis, — Long. 7 mill. Nigropiceus griseo-squamosus ; rostro inter oculos angulatim sulcato, carinato, prothorace oblongo, granulato, elytris rotunda- tis, punctato-sulcatis. D'un brun noir , couvert d'écaillés d'un gris pâle assez serrées-, rostre caréné à la base, renflé à l'extrémité: un sillon anguleux transversal entre les yeux ; front couvert d'écaillés jaunâtres. Corselet allongé, plus rétréci en a\ant TRAVAUX INÉDITS. 605 qu'en arrière, couvert de rugosités aplaties entre lesquelles sortent quelques poils courts, hérissés. Elytres convexes , presque globuleuses, brusquement rétrécies à Textrémité, ayant de larges sillons dans lesquels se trouvent de gros points assez distants l'un de l'autre ^ intervalles convexes, portant quelques poils courts, raides et rares. Dessous du corps et pattes d^un brun rouge foncé, avec des écailles de même couleur que le dessus. — Vàvao , coll. du Muséum. " 89. S. villosulus , Guérin, Desc. de quelques Col.^ Rev. ZooL, 1841, p. 127. — Voy. au Pôle Sud, pi. 15, f. 19. — Long. 6 1/2 à 8 mill. -, larg. 2 à 2 1/2 mill. Allongé, d'un noir terne. Tête et corselet finement ru- gueux ; antennes brunes. Côtés du corselet garnis d'écaillés brunes assez serrées. Elytres de la longueur du corselet à leur base très-peu élargies et arrondies au milieu ; rétré- cies, un peu prolongées et arrondies en arrière, très-fine- ment rugueuses , avec des stries de fort points enfoncés. Elles offrent quelques écailles grises sur les côtés, et sont couvertes de poils gris plus serrés et plus longs en arrière^ le dessous est d'un noir brun, ponctué, avec les deux avant- derniers segments de l'abdomen très-courts , à suture for- tement marquée, et d'un brun rougeâtre ; les pattes sont rougeâtres et garnies de poils gris. — Vavao. r 90. S. spongicollis. — Long. 5 mill. Oblongo-elongatus, nigro-piceus, dense griseo-squamosus ; ros- tro inter oculos angulatim sulcato, prothorace lateribus rotunda- to, antice posticeque angustato , fortiter cribrato, medio vitta obs- cura ; elytris oblongis, punctato-striatis, interstiliis convexis, pi- lis ereciis, parùm densis, instructis. D'une forme oblongue, d'un brun noir, mais couvert d'é- cailles d'un gris sale, un peu jaunâtre, très-serrées. Ros- tre fortement excavé de chaque côté en avant des yeux , renflé à Textrémité, mais non caréné à la base ; un sillon anguleux transversal entre les yeux. Corselet à peine plus long que large, arrondi sur les côtés, rétréci presque égale- ment en avant ^ en arrière, couvert de gros points enfoncés, 506 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Octobre 1849. ) presque réguliers, peu serrés, une bande brunâtre au mi- lieu, et une autre de chaque côté. Elytres pas plus larges à la base que le corselet, s'élargissant obliquement-, presque droites au milieu, puisse rétrécissant assez brusquement en arrière vers les deux tiers de la longueur ; extrémité en pointe arrondie, peu convexe en dessus, mais très-déclives sur les côtés et en arrière ^ à stries fortement ponctuées, plus enfoncées sur les côtés ; intervalles convexes , moins fortement sur la partie dorsale, portant des séries de poils d'un gris pâle , raides , pas très-serrés , plus nombreux en arrière. Dessous du corps et pattes de même couleur que le dessus, avec des poils plus courts^ les écailles de l'abdo- men plus grosses et moins serrées , troisième et quatrième segments très- courts , fortement sillonnés en travers. — Taïti, M. Pradier^ Coll. de M. Chevrolat. 91. 5. carinicollis . — Long. 6 mill. Nigro-brunneus, squammis fuscis et ferrugineo-griseis dense in- dutus, rostro sulcato ; prothora^e hispido lateribus valdè rotunda- tis, andce angustiore, medio carLnula brevi , nigra : elytris hu- meris truncatis, lateribus, parte postica navicnlari et duobus punctis in disco griseo ferrugineis ; punctis impressis substnatis, interstitiis hispidis. D'un brun noirâtre, couvert d'écaillés serrées, d'un brun peu foncé sur le dessus du corps, d'un gris ferrugineux sur les côtés et en dessous. Rostre ayant au milieu un sillon longitudinal bien marqué qui se termine sur le front. An- tennes d'un brun pâle velues, avec la massue d'un gris soyeux obscur. Corselet presque anguleusement arrondi sur les côtés, sensiblement plus étroit en avant, mélangé d'é- cailles grises et brunes, ces dernières formant trois bandes longitudinales très-vagues, une de chaque côté, et une au- tre au milieu sur laquelle se trouve une carène courte , lisse, mince et noire ^ couvert en outre de poils squami- formes, hispides Elytres en ovale court, s'arrondissant vers l'extrémité, mais en même temps un peu comprimées et naviculaires ^ surface très-convexe avec des lignes de TRAVATTX INÉDITS. W7 points enfoncés, peu serrés , formant presque des stries ^ intervalles planes, portant une rangée de poils squami- formes, en triangle allongé, plus serrés vers Textrémité. Dessus des élytres d'un brun clair, avec les côtés , la partie déclive postérieure et deux points sur le disque, d'un gris ferrugineux. Pattes d'un brun clair, fémurs claviformes , avec une bande d'un gris ferrugineux. — Taïti , communi- qué par M. Buquet. 92. S. setiger. — Long. 6 mill. Oblongus, nigro-brunneus, squammis flavido-griseis dense ves- titus, rostro brevi inter oculos angulatim sulcato , prothorace aleribus rotundato, brunneo vage trivittato; elytris breviter ova- libu?, puiictato striatis, interstitiis convexis, pilis erectis, sat den- sis, instructis, poslice rotundatis. D'un brun foncé, mais couvert d'écaillés serrées d'un gris terreux. Rostre court , aplati en devant, presque ca- réné à la base, le sillon transverse entre les yeux est arqué plutôt qu'anguleux. Corselet pas plus long que large , ar- rondi sur les côtés, également rétréci en avant et en arrière, parsemé de points étoiles assez serrés ; de chaque côté, une ligne arquée se joignant presque en avant à celle de l'autre côté, et au milieu une bande à peine distincte, d'un l puis s'atténuant brusquement en arrière ^ surface dor- sale plane, extrémité et côtes fortement déclives, ces der- niers un peu rentrants. Sur chaque élytre, on voit neuf ou dix stries ponctuées. Dessous du corps de même cou- leur, avec des points enfoncés épars ; troisième et quatrième segments de l'abdomen rougeàtres et fortement sillonnés en travers. Var. Des bandes longitudinales brunâtres sur le corse- let et les élytres^ couleur générale d'un gris un peu jau- nâtre, quelquefois entièrement brunâtre en dessus. Rare : sur les fleurs blanches du Tournefortia argentea^ borraginée. — Taïti, M. Vesco. Se distingue du C, echinatus F. par une taille bien plus petite, par le corselet ponctué , et par les élytres moins relevées sur les côtés. 94. Psomeles luctuosus Guérin, Voy. Coq., p. 120. — Long. 9 mill. TRAVAUX INÉDITS. 509 Ater, complanatus, navicularis, maculis quibusdam in elytris lateralibus albis. Allongé, étroit en avant et en arrière ; rostre court , aplati en dessus, rugueux, un peu élargi, droit. Antennes presque de la longueur du corps et insérées tout-à-fait à l'extrénnité de ce rostre ; prennier article atteignant presque le milieu du corselet. Celui-ci ponctué, avec de faibles ta- ches blanches aux quatre coins. Elytres un peu plus lar- ges que le corselet à leur base , rétrécies en arrière, ponc- tuées, ayant chacune deux petites taches blanchâtres près de la suture, quatre plus grandes, arrondies, sur les côtés, et quelques poils blancs vers le tiers postérieur. Pattes gran- des, toutes noires, avec des cuisses renflées. Tarses aplatis, avec le dernier article plus grand etbilobé. — Taïti. Ce genre, fondé par M. Guérin dans le Voyage de la Co- quille, p. 120, est voisin des Sciobius de Schœnherr. An- tennes très-longues, grêles, scapus plus allongé que le rostre et la tête, renflé au bout -, funicule beaucoup plus long que le scapus ^ articles filiformes, obconiques, allon- gés, les premiers les plus longs» Massue étroite, allongée, peu distincte du funicule. Yeux arrondis, assez saillants; corselet allongé, avec les côtés peu arrondis. Elytres oblon- gues, rétrécies en arrière; pattes grandes. 95. Elytrurus Coquereli. — Long. 10 mill. ; larg. 4 mill. Niger, supra iiitidus, rostio thoraceque rugoso-punctatis, ely- Pi^v^^*'^*' tris nigro-violaceis , submetaliicis, seriatim punctatis, utrinque carinatis, apice panim productis, obtusis. Tête et corselet d'un brun noir assez brillant : rostre ru- gueusement ponctué, une légère dépression transversale en- tre les antennes ; un peu sinué de chaque côté , se prolon- geant en pointe mousse sur la racine des antennes -, celles- ci très-longues, atteignant au moins les deux tiers du corps. Corselet arrondi sur les côtés, rétréci en avant ; angles pos- térieurs droits, mais pas très-aigus ; rugueusement ponc- tué, ayant au milieu une ligne élevée peu marquée, et en arrière une dépression transversale qui n^est guère visible 510 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobve 1849.) que de profil. Elytres ayant une fois et demie la longueur du corselet et de la tête réunis -, dans leur plus grande lar- geur, ayant une fois et tiers la largeur du corselet, légère- ment prolongés en arrière et obtuses ; de chaque côté une carène tranchante commence à l'épaule, qu'elle rend an- guleuse, et se termine à l'angle apical^ intervalle entre cette carène et le bord interne, qui est réfléchi , rugueusement ponctué; surface convexe, couverte d'assez gros points enfoncés, en lignes, rugueuse transversalement 5 couleur d'un brun foncé, violacé, un peu métallique. Dessous et pattes d'un brun noir assez luisant, avec des poils gris très- courts. — Rencontré une seule fois à Taïti sur une feuille de Musa Fei, bananier sauvage, dans un vallon très-élevé. M. Vesco. 96. E. otiorhynehoïdes, — Long. 11 mil!.; larg. 5 mill. Niger, griseo-pubescens, rostro thoraceque rugoso-punctatis , elytris paulo deplanatis, apice parùra productis, acutis, seriatira granulatis, utrinque carinatis. ,^^^. Que les espèces de Palaeothériums citées plus haut, c'est-à-dire les espèces parisiennes, caractérisent essen- tiellement rétage éocène supérieur, et qu'elles n'ont été trouvées nulle part enfouies avec les animaux du miocène supérieur, ni môme inférieur. » Voici les conclusions de la seconde partie du même travail, laquelle est principalement consacrée aux Lophio- dons ! a 1^. Indépendamment du genre Coryphodon de M. Ov^en (Lophiodon anthracoideum , Blainv.), qui s'en approche beaucoup , le groupe des Lophiodons comprend deux di- visions en genres : les Lophiodons proprements dits , que M. de Blainville a nommés anciennement Tapirotherium, et les Pachynolophus, Pom., reposant sur V Hyracoterium de Passy, Blainv. « a*». Parmi les animaux que Ton a rapportés aux Lophio- dons, plusieurs n'appartiennent certainement pas à ce groupe; d'autres doivent être regardés comme fort dou- teux ; d'autres , enfin , en sont bien certainement. Dans la première et dans la seconde catégorie , se rangent les Lo- phiodons qu'on a signalés à Gannat , à Digoin , à Montabu- zart , à Avaray , à Montpellier, ainsi que ceux de Tile de Wight et du Val d'Arno , c'est-à-dire tous les Lophiodons qui ont été soupçonnés dans les faunes éocène supérieure, miocène et pliocène. A la troisième catégorie , c'est-à-dire aux Lophiodons véritables et aux Pachynolophes , appar- tiennent les Lophiodons du bassin de Paris , qui sont d'un étage évidemment inférieur aux gypses , et ceux d'Issel , d'Argenton et de Buschweiler, que les géologues ont con- fondus avec l'époque miocène. 3". Il est encore impossible de caractériser avec prési- sion les diverses espèces de vrais Lophiodons ou Pachyno- lophes qui ont été dénommées; mais on peut déjà démon- trer qu'il y en a plusieurs pour chacun de ces deux genres. X". L'auteur en ajoute une nouvelle , appartenant aux Pachynolophes , et qu'il nomme P, cesserasicum , du nom 522 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 1849.) de la localité ( Cesseras , près Saint-Chinian , dans THé- rault ) où cette espèce a été découverte. 5«. Il cite de nouveaux gisements de Lophiodons , et entr'autres celui du Lambrol, au lieu dit le Moulin, entre Limoux et Chalabre ( Aude ) , dans un dépôt de lignites. L'espèce enfouie dans cette localité , et dont M. Marcel de Serres possède un fragment très-caractéristique , est le Lo- phiodon tapirotherium , antérieurement signalé à Issel. 6°. Les mammifères qu'on a jusqu'à présent rencontrés avec les Lophiodons , et qui ont péri avec eux , diffèrent de tous ceux qui composent les autres faunes qu'on a pu dis- tinguer. Les Palaeothériums eux-mêmes , qu'on a signalés avec eux , ne sont pas de vrais Palaeothériums , ni des Palo- plothériums , ni des Plagiolophes. Ils doivent constituer un genre à part , plus semblable à celui des Lophiodons et des Anthracothériums par leurs dents , et prendront le nom de Propalœotherium . V, Les Lophiodons et les animaux enfouis avec eux cons- tituent une population distincte , et dont les débris sont en- fouis dans des terrains de nature minéralogique fort variés : argiles , lignites , marnes et conglomérats lacustres ou flu- viatiles , ainsi que calcaire marin de l'âge du calcaire gros- sier moyen de Paris. 8". Il est difficile de préciser géologiquement dans quel étage des terrains tertiaires ils ont été enfouis ; toutefois l'opinion émise par les paléontologistes que l'enfouissement des Lophiodons est antérieur à l'apparition des Palœothé- riiims de Paris , et, par conséquent de ceux de Gargas , etc., est bien préférable à celle de plusieurs géologues qui les regardent comme étant de Téocène moyen de Paris, et du miocène , au contraire , dans le reste de la France. » — M. Lecoat-Saint-Haonen adresse une Note dans la- quelle se trouve l'indication d'un gisement de coquilles fos- siles dans les environs de Jarnac. Séance du \h Octobre. — M. Duméril ^ au nom d'une commission à l'examen de laquelle avait été renvoyée une SOCIÉTÉS SAtÂNTES. 523 Note de M. Gros, concernant certaines transformations que subiraient les infusoires, et dont nous avons parlé le mois dernier, déclare que cette communication n'est pas déna- ture à devenir l'objet d'un rapport. — M. Lorry annonce quMl a découvert au bas de la côte de Charix, près de Nantua, sur le bord de la route de Lyon à Genève, des fossiles qui paraissent être d'eau douce, dans une couche déjà signalée par lui, et où jusqu'à présent il n'avait vu aucun fossile. Cette couche est celle des marnes et calcaires marneux formant l'assise inférieure du terrain néocomien dans le Jura. Les fossiles observés sont de petits planorbes, des lymnées, et peut-être des cyclades. — M, Monneret communique, par l'intermédiaire de M. Roux, une Note sur la structure et la physiologie des valvules de raorte et de l'artère pulmonaire. Le fait prin- cipal de cette Note est la découverte annoncée par l'auteur des muscles cachés dans l'épaisseur des valvules sygmoîdes, et capables de les mouvoir. Ces muscles , que l'auteur dé- crit avec soin, seraient au nombre de deux, un abaisseur et un releveur de la valvule, et offriraient au microscope la structure des muscles de la vie organique. L'auteur pro- fite des faits sur lesquels ont porté ses observations , pour revenir sur le mode d'oblitération de l'aorte pendant la diastole , qui , dit-il , n'a pas été suffisanmient compris. M. Magendie ne voit rien de saillant dans cette commu- nication ; en ce que d'une part le jeu des valvules sygmoï- des est depuis longtemps parfaitement connu, et que d'au- tre part le seul fait nouveau annoncé par M. Monneret lui paraît bien difQcile à croire. Ces muscles , bien loin d'aider le jeu des valvules i^gmoïdes, semblent devoir le gêner, et d'ailleurs, après la mort, ces valvules remplissent complète- ment leur office sans que leur vitalité semble y rien devoir ajouter. Le savant académicien verrait donc là une absur- dité en mécanique vivante, et la nature, dit-il, n'en fait guère. Il accorde encore que les fibres existent, mais il ne peut les croire contractiles , et engage M. Monneret à 524 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Octobve 1849.) faire des recherches pour le constater avant de voir là de véritables muscles. « Si l'enseignement de la physiologie dans nos facultés, dit M. Magendie en terminant , était ex- périmental au lieu d'être simplement verbal, on verrait plus rarement surgir de ces théories auxquelles il ne manque rien, sinon des preuves. » — M. Barrai adresse des expériences sur la statique chimique du mouton , destinées à servir de complément à celles de M. Boussingault sur le bœuf, et de MM, Valentin et Brunner sur le cheval. Nous ne faisons qu'indiquer ce travail, qui ne touche que partiellement à la zoologie. Nous annoncerons seulement un résultat qui intéresse nos agri- culteurs, c'est que, d'après l'auteur, le mouton est, de nos animaux domestiques , celui qui tire d'une somme donnée d'aliments le moins bon parti pour l'assimilation, c'est-à- dire celui qui fournit relativement la plus grande masse d'excréments. Séance du 22 Octobre > — M. Vanner adresse une Note relative à la théorie des bruits du cœur^ où il s'attache à réfuter les opinions généralement admises sur la cause de ces bruits. — M. Ducouret adresse, comme document à l'appui de sa Note sur Vexistence d'une race d'hommes à coccyx pro- longé, du centre de l'Afrique, une Note de deux voyageurs, MM. Arnaud et et Vayssière , qui ont recueilli des rensei- gnements analogues, relatifs à une peuplade désignée d'ailleurs par un nom différent. Est-ce que cela ferait deux peuplades d'hommes à queue? Nous croyions que c'é- tait déjà beaucoup d'une. Mais , et ceci est plus sérieux , M. Ducouret demande des instruction» relatives à l'anthro- pologie, dont il veut s'occuper dans son voyage. On ne peut trop, ce nous semble, lui recommander une sage incrédu- lité, et le soin de rapporter les preuves à l'appui des faits extraordinaires qu'il aurait lieu de recueillir. — M. Delfrayssé adresse de Cahors une Note sur quel- ques expériences faites sur les oiseaux et les mammifères, ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX. 525 dans le but de constater si le nombre des accouplements successifs n'aurait pas quelque influence sur la ressem- blance des produits de la génération avec le père. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Sium Enfomologici , etc. Etudes entomologiques publiées parles soins de Flaminio BAUDi*et Eugenio Truqui. (2 fascicules, in-8". Turin 1848. ) Sous ce titre , deux jeunes naturalistes de Turin ont pu- blié deux fascicules accompagnés de planches noires et coloriées, et renfermant des Mémoires fort intéressants. Le premier contient la monographie de l'ancien genre Amphi- coma, par M. Truqui; l'auteur réserve ce nom pour les Amphicoma mêles et ciliata ; les autres forment un nou- veau genre, Eulasia\ M. Truqui en décrit deux espèces nouvelles, et détruit plusieurs espèces qui n'étaient que de simples variétés. Nous n'osons pas décider s'il a tou- jours eu raison , car ce genre est un de ceux dont on peut dire : Varium et unstahile semper. Viennent ensuite des observations de M. Solier sur la famille des Carabiens; nous retrouvons dans ce travail toute la conscience et les recherches minutieuses que nous sommes habitués à voir dans les ouvrages du savant marseillais ; il démembre le genre Carabus, contre lequel plusieurs entomologues ont déjà émoussé leurs plumes, et en fait six genres , basés sur les Carabus cœlatus, Schonherri, Pyrenœus, Smaragdi- nus etchiliensis. Ce^ fascicule est terminé par un examen de diverses espèces de Diptères brésiliens, par M. Rondani, qui décrit cinquante espèces inédites et crée trois genres nouveaux. Les planches qui l'accompagnent sont au nom- bre de quatre , dont deux coloriées , représentant les Amphicoma et les Eulasia. Le second fascicule , beaucoup plus épais, contient : 1° la description de trente-quatre 526 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Octobve 1849. ) Staphyliniens nouveaux , presque tous du Piémont et de la Sardaigne , avec quelques colombiens \ les descriptions sont faites avec grand soin , et l'on voit que M. Baudi affectionne les Brachélytres. Qu'il nous permette de relever deux erreurs bien involontaires : son Ocypus Chevrolati ne diffère pas de VO. brevipennis Heer, et son Euryporus meridionalis est le même que VE. œneiventris décrit par M. Lucas dans l'expédition scientifique d'Algérie. 2°. Suite des CoUapté- rides de M. Solier, comprenant la tribu des Blapsites j c'est un Mémoire de 218 pages, avec 12 planches très-soignées, et qui vient débrouiller une tribu bien mal connue jusqu'à présent. — Ce fascicule se termine par un écrit posthume de feu le professeur Gêné , dont la mort a été si vivement sentie par tous ceux qui comme nous ont pu apprécier sa modestie et sa capacité. Cet écrit renferme des détails fort intéressants sur un Sarcoptes qui vit sur le Striœ flammea^ et est accompagné d'une planche dessinée par M. Comba, qui a découvert et observé ce parasite. L. Fairmaire. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Note sur les Polypiers fossiles, par M. Alcide d'ORBicNV. (In-S**, libr. de Victor Masson. Paris, 1849.) Tel est le titre d'un grand travail renfermé dans un petit espace, que M. A. d'Orbigny vient défaire paraître. Pour donner une idée du but que l'auteur a voulu atteindre en faisant paraître cette publication, il nous suffira de trans- crire sa préface. (( Après deux années de recherches, nous avions ter- miné, à la fin de 1847, un travail général sur les Polypiers fossiles , basé sur l'analyse des diverses parties composan- tes, et nous étions arrivé, en suivant cette marche d'ob- servation, à créer un grand nombre de genres nouveaux, Ce travail devait faire partie de notre Prodrome de jpa- MÉLANGES ET NOUVELLES. 527 léontologie stratigraphique , terminé à cette époque , mais que des circonstances indépendantes de notre volonté nous ont empêché de faire imprimer immédiatement. A cette mô- me époque, MM. Milne Edwards et Haime ayant fait paraître le commencement de leurs importantes recherches sur cette matière , nous avons trouvé que , partant des mêmes principes d'observations, mais sans nous entendre, nous étions presque toujours arrivés à des résultats identiques sur la création des coupes génériques. Nous aurions pu alors prendre date pour conserver nos noms de genres; mais sachant que ces auteurs avaient à leur disposition beaucoup plus d'éléments de vérité que nous , sur les Po- lypiers vivants, puisqu'ils pouvaient consulter les riches collections du Muséum de Paris, nous avons fait le sacri- fice de nos travaux et adopté en tout les résultats de leurs recherches. Nous avons cru devoir le faire , autant par suite de la très-haute estime que nous avons pour M. Milne Edwards et ses travaux , que dans l'intérêt même de la science. Néanmoins, comme nous avions réuni un grand nombre de matériaux en nature sur les Polypiers fossiles, et que nous avons étudié tout spécialement les corps organisés enfouis dans les couches terrestres , il nous est encore resté un bon nombre de coupes génériques inconnues ou non encore publiées par ces savants. Obligé , par suite de l'impression de notre Cours élé- mentaire de paléontologie et de géologie stratigraphiques, d'arrêter définitivement nos tableaux généraux de formes animales; empêché, d'un autre côté, par l'impression ac- tive de nos listes de fossiles spéciaux aux étages qui font partie de notre Prodome de paléontologie stratigraphi- que, de pouvoir apporter de nouveaux changements à nos ouvrages, nous avons dû limiter enfin notre travail. Nous croyons donc devoir publier nos coupes génériques qui ne rentrent pas dans celles établies par MM. Milne Ed- wards et Haime, en donnant aux noms de genres une 528 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {OHohrc 1849.) terminaison euphonique analogue à la nomenclature adop- tée par ces auteurs.» Paris, le 10 octobre 1849. A la suite de cette Note , on trouve les caractères som- maires de quatre-vingt quatre genres de Polypiers fossiles créés par M. d'Orbigny à diverses époques. Cette partie du travail n'est pas susceptible d'analyse. THE Dodo and its kindred, etc. En joignant à ce numéro le prospectus du magnifique ouvrage de MM. Strickland et Mal ville, sur le Dronte ou Dodo, nous croyons devoir rappeler à nos lecteurs l'article qui a été publié sur ce travail par M. de Sélys-Longchamps. Dans cette analyse , qui a paru dans la Revue zoologique , 1848, page 306, notre savant collaborateur rend un juste hommage au travail des auteurs , en disant que c'est un bon et beau livre, un de ces travaux consciencieux qui font faire des progrès réels à la science , en résolvant des pro- blèmes de classification qui semblaient presque insolubles. En citant dans notre préface, page xiv, l'opinion de M. Strickland sur le Magasin de zoologie et sur la Revue zoloogique , nous lui avons donné la qualification de prési- dent de la Société zoologique de Londres. En nous priant de rectifier cette erreur , il nous apprend que c'est lord Derby qui a joui de cet honneur depuis la fondation de la Société. nouzzÈMi: AsmncE. — novebibhe 1849. i I. TRAVAUX INEDITS. Description de quelques nouvelles espèces de Picinées (Picm, Linn.), par M. Alfred Malherbe. 1. Ficus fViUomi. — « Mas? fronte et vertice nigris , nonnul- lis striis albis variegatis; occipite coccineo ; capite ad latera aibo, sed vitta pone ab oculis-vittaque ab oris rictû ad colli latera ducta nigerrimis; gulâ, jugulo, pectore, abdomineque medio albis; hy- pochondriis albis, macuUs nigris variegatis; dorso, alarum lectri- cibus, remigibusque intus ei extùs nigris albo maculatis ; uropy- gio, caudaque nigris; reciricibus utrinque tribus lateralibus al- bis, nigro-striatis. » Cette espèce , que je dédie à M. Thomas B. Wilson , de Philadelphie , a été tuée aux environs de Monterey, dans la Californie , et je n'ai trouvé ce Pic dans aucune des nombreuses collections que j'ai visitées. Le sujet décrit par moi est un mâle adulte, si j'en juge par la comparaison que j'ai faite avec les espèces américaines offrant quelque ana- logie. — Long, totale, 19 c. ; du bec, de la commissure, 2 c. 4 m. ; de l'aile, 10 c. 6 m. 5 de la queue, 5 c. 4 m. ; du tarse, 1 c. 6 m. 2. Picus Temminckii. — « Famina capite supra, regione oph- thalmica etparoiica cinereo fuscis ; vitta parva postoculoset aléa ad colli latera, mento, gula , collo antico nuchâque albis ; vitta punctata gulaB longitudinali fuscescente; dorso fusco-fuliginoso ; alarum tectricibus fusco-fuliginosis albo punctulatis; remigibus fusco-fuliginosis utrinque albo punctatis ; pectore, abdomuieque albescenti-fuscis , cum niaculis longitudinalibus rufet-cetiii-fuscis, caudaB rectricibus omnibus fusco-rufescentibus, transversim rufo- albo fasciatis. Rostro nigro-fusco ; pedibus tlavido-corneo-griseis. » En examinant la riche collection ornithologique de Leyde; 2« SÉRIE. T. i. Année 1849. 34 630 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1849.) j'ai découvert cette femelle d'une espèce nouvelle des Cé- lèbes, que j'avais d'abord prise pour un jeune du Picus Ki- suki y mais qui constitue évidemment une espèce différente. J'ai dédié cet oiseau au savant directeur du Muséum de Leyde, qui a rendu rornilhologie européenne presque po- pulaire, et qui a çont|nu§ 4'une i^syaiè^ si supérieure l'œu- vre de Bufton et de Daubenton. Les caractères qui distinguept cette espèce du Pic Ki^uki sont les suivants : sa taille est moindre \ son bec est néan- moins un peu plus long que celui du Kisuki 5 les tectrices alaires et les rémiges sont d'un bruft fuligineHx, avec de très-petites taches d'ua blanc pâle, tandis que ch<« \q Kisuki le dos et les ailes sont couverts de larges bandes blanches transversales : toutes les pennes caudales sont d*un brun roux clair, avec trois bandes transversales d'un blanc rous- sâfre, tandis que chez le Kisuki leg rectricçs intermédiaires sont noires, sans taches ; la première et la seconde penne de chaque côté de la queue sont d'un blanc sale, avec des bandes noires transversales -, la troisième penne a le bord externe blanc, avec une tache noire vers rextrérnité, et la quatrième penne a seulement un liseré blanc sur le bord externe; enfin le bec est d'un brun noir uniforme, tandis que celui du Kisuki est marbré de brun et de blanc-jaunâtre de corne. Long, totale, 13 c. 5 — du bec, de la commissure, 1 c. 8 m. ; de l'aile; 7 c. 5 m. ; de la queue, 2 c. 5 m. 5. Picus Mitchellii. — « Mas fronte brunneo-rufâ ; vertiee cinereo-fusco, occipite et stria superciliari fusco-nigris, stria stricta utrinque ad veriicès latera coccîneâ; capite etcollo ad îatera al- bts, sed vitta pone ab oculis ad occipitis latera ducta fusco-nigra; alarum tèctricibus minoribus fusco-nigris; caeieris tectricibus et remigibus lotis, fusco-nigris albo utrinque transversim maculatis. Auchenio, interscapulio, tergoque nigris albo transversim fascio- latis; uropygio nigro; corpore subtus usqnead crissi tinem rufo- albo, cnm maculis nuinerosis longitudinalibus, rufo-nigricanti- bus ; rectricibus utrinque lateralibus tribus albis nigro-rufo trans- versim maculatis ; cseterîs intermediis nigris ; rostro-corneo-ca- neecente 5 pedibiis griseo-viresc^ntibus ; «î)guibus subflavidis. TRAVAUX INÉDITS. 531 Fœmina mari simillima nisi absque striolis verlicis coccineis. » Habite THymalaya, le royaume de Nepaul, et peut-être d'autres parties du nord de l'Inde. — Long, totale, 15 c. 6 m. ^ — du bec, depuis la commissure, 1 c. 7 m., de l'aile; 8-9 c. ; de la queue, 4-6; du tarse, 1-3. Cette espèce est excessivement voisine du Picus aurilus ( Eyton ) et du Picus scintilla ( Natter. ) ; elle diffère du premier de ces Pics par un bec moins long ; la queue du P. Mitchellii a les quatre rectrices intermédiaires noires, sans taches, tandis que chez Vauritus ces rectrices sont cou- vertes de taches blanches \ enfm , les mèches noirâtres qui existent sur les parties inférieures de Vauritus sont plus larges, plus foncées et beaucoup plus nombreuses que chez le Pic de Mitchell. Notre nouvelle espèce diffère aussi du P. scintilla, en ce que ce dernier Pic a le bec plus long et plus fort; en ce qu'il a moifts de blanc si^* les partie3 supérieures, et Ja queue d'un brun noir. J'ai dédié cet oiseau à M. Mitchell Esq. , qui a rendu un grand service à Fornithologie, en enrichissant de belles et nombreuses planches le Gênera of birds de M. G.-R. Gray, et je suis heureux de pouvoir donner à ce gentleman ce faible témoignage de ma gratitude pour son obligeance envers moi pendant mes divers séjours à Londres. <*. Picus cinereigula. — « Mas capite supra fuliginoso-fusco, slria stricta utrinque ad verticis latera coccineâ ; vitta alba poqe ab oculis ad occipitis latera ducta ; genis fuliginosis ; vitta longi- tudinal! alba ab oris rictu ; gulâ cinerea albo striata ; jugulo, pec- lore, epigastrio, venlrequeflavido-albis; crisso albo, fusco-nigro striato; auchenio, interscapulio tergoque fuliginoso-fuscis cum fasciolis numerosis, lunulatis candides ; uropygio caudaeque tec- tricibus candidis fuliginoso-fusco transversim slriatis ; alarum tectricibus superioribus fuliginuso-fuscis , major ibus albo pjir* vulùm maculatis ; remigibus, caudaque tota fuliginoso fuscis SL\po utrinque maculatis ; rostro corneo canescens supra , et ad api- cem flavido-corneo infrà; pedibus griseo-fuscis. Faemina mari similliœà nisi absque striolis verticis coccineis. >» 532 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Novembre 1849.) C'est en t845 que j'ai observé et dénommé cette nou- velle espèce indienne au Muséum britannique. Depuis, je Tai retrouvée dans un oiseau provenant de Madras. Elle res- semble beaucoup, par les parties supérieures, au Picus variegatus de Wagler ( Syst. avium, n° 26 ), dont quelques auteurs ont fait le Moiuccensis , et Jerdon son Picus Hard- wickii. ( Madras, Journal, XIII , p. 138. — Blyth, Journ, asiat. Soc. Beng., 1846, p. 15.) Je dois faire remarquer ici que Wagler avait lui-même commis une erreur en indiquant son variegatus , provenant de l'Inde, comme le variegatus de Latham , qui est de l'A- mérique méridionale , et une espèce toute différente. 5. Dendropicos Hartlaubii. — Genus Picus (Linn. ), — Dendrobates ( Swains. ). — « Mas rostre pedibusque fuscis ; fronte et vertice rufescenti-fuscescentibus ; sincipite et nuchà subcristatis, coccineis ; dorso, alarum tectricibus, uropygio plus minusve fus- cescenti-olivaceis, transversim albo flavido undulato-fasciatis ; re- migum scapis infra et suprà flavo-aureis, omnibus exius flavido, intus albomaculatis; caudae tectricibus superioribu s flavidis, api- cem versus coccineis; cauda subtus nigro-fusca, albo flavido ma- culatà, scapis aurais infra et supra ; gula capiteque ad latera albis ; regione parotica fusco striata; gula utrinque vitta longitudinali stricta nigro-fusca ad colli latera ducta ; collo infimo albido-flavi- cantibus striolis nonnullis in plumarum medio nigricantibus. Faemina dilferi vertice et occipite nigro-olivaceo-fuscis. Juv. differt gulâ nigro-fusco stholatâ et vitta largiorâ utrinque nigro-fuscà. » Long, totale , 15 c. et 15 c. 2 m. ; — du bec, de la com- missure, 2 c. 1 m. et 2 c. m. ; de l'aile, 8 c. 7 m. et 9 c. 1 m.-, delaqueue5 c. 2 m. et 5c. 3m.; du tarse, 1 c. 4 m. Cette espèce, qui provient de Zanzibar ( côtes orientales d'Afrique ), a quelque rapport avec le Picus Hemprichii ( Ehrenberg, Symb.phys. , note 2, et Rûppell, Syst. uebers, Vôgel , N. 0. Afr. , p. 88, pi. 35) de l'Abyssinle. Toutefois la différence de coloration ne permet pas de les confondre, car le Dendropic de Hemprich n'a point toutes les parties supérieures et inférieures teintes d'un vert olive et de jaune TRAVAUX INÉDITS. 533 olivâtre, comme Tespèce nouvelle que j*ai décrite ; les mè- ches d'un brun noirâtre qui couvrent les parties inférieures, chez rHemprichii, offrent une série de demi-bandes trans- versales de la môme couleur, ce qui n'a point lieu chez le Dendropic de Hartlaub adulte , dont les parties inférieures sont bien plus claires et rayées de stries plus étroites et beaucoup plus rares. Deux sujets adultes mâle et femelle se trouvaient dans la collection Masséna , et font aujourd'hui partie de la magni- fique collection de M. Wilson, qui a eu l'extrême obligeance de me les envoyer de Philadelphie en communication. Je saisis cette occasion pour exprimer de nouveau toute ma gratitude envers ce savant amateur. En déterminant aussi cette année les Picinées du Mu- séum de Boulogne-sur-mer, j'ai trouvé un semblable Den- dropic mâle, et enfin j'en ai reçu récemment un autre. Ces deux derniers sujets, que je crois être déjeunes mâles, dif- fèrent des adultes par la gorge, d'un cendré blanchâtre au milieu , et striée de brun noir 5 la bande brun-noir qui en- cadre la gorge de chaque côté est beaucoup plus large chez les jeunes; les joues sont d'un blanc cendré sale; les parties inférieures ont moins de blanc et de jaune, et les stries longitudinales sont plus larges que chez les adultes. Je prie le savant directeur du Muséum de Brème d'agréer l'hommage que je lui fais de cette espèce nouvelle. 6. Dendropicos Lafresnayi. — Genus Picui (Linn. ). — Den- drohates ( Swains. ). — « Mas rostre caBruleo corneo; pileo rufes- cenli-fuscescente ; occipite coccineo ; dorso , uropygio fuscescenti- olivaceis ; caudae tectricibus superioribns flavido olivaceis, apicem versus coccineis; alarum tectricibus, remigibnsque plus minusve fuscescenti-olivaceis transversim exlus flavido; intus aibo macula- tis; alarum caudxque scapis infra et supra flavo-aureis; cauda nigro-fuscà albo-flavido maculata; capite ad latera gulaque albis ; vitta stricta utrinque, cinereo-fuscâ ; jugulo, pectore, abdomine- . que albo-flavido slriolis nonnullis strictis in plumarum medio nigricantibus. » Long, totale, 12 c. 6 m. ; ■— du beç, de la commissure , 534 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1849.) 1 c. 8 m. ; de Taile ployée, 8 c. 5 m. ; de la queue, 4 c. 7 m. ; du tarse, i c. 2m. Cette espèce est voisine du Dendropic de Hartlaub , mais elle est plus petite et paraît plus rare. Je n'en ai encore dé- couvert qu'un exemplaire mâle , qui m'a été vendu comme provenant de l'Afrique.) Ce Dendropic n'a de rouge qu'à l'occiput, tandis que chez le /). Hartlaubii le rouge commence vers le milieu du vertex 5 sur le ventre et sur les couvertures inférieures de la queue, les stries, d'un brun noirâtre, deviennent très- rares, et à peine visibles ; celles de la poitrine sont rares, étroites, et d'un brun-noirâtre pâle. J'ai dédié cette espèce à M. de Lafresnaye, dont les tra- vaux, consciencieux et si connus, enrichissent chaque jour Tornithologie de découvertes et d'appréciations nouvelles. 7. Celeopicos smaragdinîcolUs. >^ Genus Picus (Linn.). — Celeus ( Boie ). — Malacolophus (Swains. ). — • Mas cristatusj C, exalbido ( Gmel. ) assimilis ; corpore unicoîore ochraceo; striga larga post oculos ad latera colli ducta coccinea ; jugulo cum macula larga trianglilàfi viridi-smaragdihèà ; âlis caudaque fuscis; rostro et ùnguibus pallidé-flavis. )i Long, totale, 30 c. 6 m. -, — du bec, de là commissure, 2 c. 9 m. ; de Taile ployée, 14 c. 7 m. ; de la queue ,9c.; du tarse, 2 c. 2 m. J'ai découvert cette espèce remarquable dans la collec- tion dfhithbiogi4iie de ïa ville de Nantes, et je dois à l'o- bligéancè de M. Cailliaùd, lé savant explorateur de l'Afrique centrale, d'avoir pu obtenir cet oiseau en communication, afin d'en faire exécuter un dessin colorié. Cet exemplaire provient de Cayenne, et se trouve à Nantes depuis longues années. Le beau hausse-col vert étneraude qui orne la poi- trine de ce grimpeur le distingue de prime-abord du Celeo- picos exalbibus (G. M. ), ou flavicans ( Lath. ). Des Phaiopics de Blyth , de Jerdon , et à queue courte. 8. Phaiopicos Blythii (Malh.). — Gerius Meiglyptes {Sv^aÂns.). TI^A^AUX INKDiTS. 535 -û Picus ( Linn. ). — Pîcus rufanotus { Malh. , Jnîea i \ 845. — British, Muséum. — Licht, Catal. des Picinées du Mus. de Berlin. — Blyth, Catal. ^ Mus. de Calcutta, n» 277, 1849). — Meigfyptes badins (Hodgson, Catal. of Népal. Birds). — M- cropternuî phaioceps (Bliih, Journ. asiat. Soc. Èeng.^XlY^ p. 195 ). — « Mas-unicolor chocoladino-fuscus, dorso, alis et caUda cum radiis largls, nigris, in hypochondriis angustioribus et pal- lidioribus; primo digite interno brevissimo; alarum tectricibus magnis, crista occipiiali et nuchali chocoladino-fusca, ad auche- nium dependente; mento, gulâque fusco-pallide variegatis ; capité sUpra sordide fusco tinclo ; infra et post oculos puncta rubrà àd sunt. Faemina-mari simillima, absque puncta rute. Juv..** — ïolo corpore chocoladino-rufo ; abdomiiie toto cum radiis angustioribus et pallidioribus. » Long, totale, 27 c. 10 m. et 28 c. 8 m. ; ^ du bec, de- puis la commissure, 3 c. 2 m. -, et depuis les narines, 2 c. 1 m.; de l'aile ployée, 13 c. 8 m. et 14 c. ; de la queue, 7 e. 5 m. ; du tarse, 2 c. Cette espèce^ que j'ai dédiée au savant directeur du Mu- séum de Calcutta , habite THymalaya, l'Arracan, le Tenas- serim , le Nepaul et quelques autres parties de l'Inde. Elle a été apportée par M. Hagdson^ qui l'avait confondue avec le Pk;ui brachyurus de Vieillot, au Pitus 6ai/î«5 ( RafÛes ). Après avoir décrit le Pie de Jerdon , nous indiquerons les caractères qui distinguent ces trois espèces si voisines. 9. Phaiopitos Jerdonii { Malh* ). — Genus Meiglyptes ( Swains. ). — Picus (Linn.). — Meiglyptes gularis ( Jer^ don, Madras, Journ. . n® XXX!, p. 191 ); — Microptemus gularis — Blyth, Journ. asiat. Soc, Beng., 1846, p. 17. — Catal. of Mus. asiat. Soc. Calcutta^ 1849, n^ 278). — Cette espèce, que j'avais nommée Phaiopus en 1845, en examinant , au Muséum de Londres, les nombreux exem- plaires des trois espèces asiatiques, si voisines l'une de l'au- tre, a été nommée gularis par M. Jerdon, è Madras. J'ai cru devoir lui donner le nom de l'auteur des illustrations de rornithologie indienne, le nom de gularis ayant déjà été 536 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Novembrc iSA9.) donné , par Wagler et M. Temminck , au Chloropices men- talis {Wag\. , Stjst. av» , n** 89), et pouvant dès-lors opérer quelque confusion. «Mas affinis praecedenti sed minor; unicolor chocoladino-fus- cus; alis, caudâ, tectricibusque superioribus caudae cum radiis largis nigris , in hypochondriis angustioribus et pallidioribus ; coUo, primoque digite interne brevissimis ; crista parvula occipi- tali; rostro acuto, subarcuato, nigro caerulescenti-corneo, subtùs medio parùm flavido corneo ; mento, gulâque fusco alboque fulvo variegatis ; capite suprà sordide fusco variegato ; infra et post ocu- los puncta rubra ad sunt. Faemina mari simillima, absque puncta rubra, Juv. dorso toto radiis nigris numerosis maculato. » Long, totale^ 22 c. 5 m. à 23 c. 7 m. ; — du bec, de- puis la commissure, 2 c. 5 m. ; des narines, 1 c. 6 m. ; aile ployée, 12c. ; queue ; 7 c. 5 tarse, 1 c. 7 m. — Commun dans la Péninsule indienne. Pendant nn de mes voyages à Londres, en 1845, après avoir examiné lesPicinées du Musée britannique, des col- lections de la Société zoologique et de la Compagnie des Indes-Orientales, je demeurai convaincu qu'il existait , tant dans rinde que dans les îles de la Sonde, trois espèces d'un plumage presque uniforme , d'un roux cannelle ou choco- lat, plus ou moins rayées de noir, notamment sur les par- ties supérieures, et qui ne différaient d'une manière cons- tante que par la taille et les proportions des diverses parties du corps. Ces trois espèces, que j'ai vues dans différentes collec- tions, quoique la première soit assez rare, ont toujours été confondues sous les noms de brachyurus ( Vieill. ), ou ba- dins (Raffles). La plus grande est le P, Blythii, et le P. Jerdonii est l'espèce intermédiaire. Quant à la plus petite, elle est le véritable Brachyurus ( Vieill. ,1818, Nouv. Dict., XXVI, p. 103), ou Badins (Raffles, Descrip, caial. of Sumatra, — Ltnn., Trans. XIII, p. 289), qui ne se trouve pas dans Tlnde, mais seulement aux îles de la Sonde. TRAVAUX INÉDITS. 537 Ce qui importe en ce moment, c'est d'appeler l'attention des ornithologistes sur cette confusion si fréquente, et de leur indiquer les caractères propres à chacune des trois es- pèces. Le Blythii adulte a de longueur totale 27 c. à 28 c. , tan- dis que le Jerdonii en a 23 à 24 c. , et le Brachyurus 20 à 21 c. — L'aile ployée du Blythii a 13 c. 5 m. à 14 c. de long, tandis que celle du Jerdonii n'en a que 12 c. ; et celle du Brachyurus, 10 c. 7 m. La queue du Blythii est longue de 7 c. 3 m. à 7 c. 5 m., tandis que côUe du Jerdonii a 7 c. au plus, et celle du Bra- chyurus 5 c. 3 m. à 5 c. 9 m. Le bec du Blythii a ordinairement , de la commissure à la pointe, 30 ou 32 millim. , tandis que celui du Jerdonii n'a que 85 millim. ; et ce bec, des narines à la pointe, a 20 ou 21 millim. chez le Blythii, tandis qu'il n'a que 17 mill. chez le Jerdonii. La différence est fort peu sensible, quant au bec, entre le Jerdonii et le Brachyurus. Le doigt antérieur externe a , chez les trois espèces clas- sées suivant leur taille, les dimensions ci-après : Doigt antérieur externe sans ongle, 21 m. ,18 m., 17 m. ; ongle seul, mesuré le long de la courbure, 14 m. , 13 m. , 11 m. L'occiput et la nuque sont ornés, chez le Blythii , d'une huppe épaisse et pendante de la couleur générale du plu- mage ; cette huppe est moins longue chez le Jerdonii^ et se remarque à peine chez le Brachyurus, dont le plumage est d'une couleur chocolat plus foncée. Ces trois espèces variant beaucoup , avec l'âge probable- ment, on courrait risque d'occasionner des erreurs, en in- diquant , pour caractères constants et distinctifs des trois espèces, la multiplicité des bandes noires sur le dessus et le dessous du corps, les grivelures de la gorge et celles qui couvrent parfois le. dessus de la tête. 10. Mesopicos Desmuri. — Genus Dendrobates ( Swains. , G.-R. Gray). — Picus (Linn. ). — « .Mas.' fronte bniiinco-fiilvà , 5àS HEv. ET MAC. DE W^UiGiE. { Nbvembre 1849.) vërtièé, occipite, uropygio, caudaéqùe tectricibus superioribus côc- cineis; dorso olivaceo; alis fusco-nigris, intùs et exiùs sordide albo maculatis. Capite ad latera albo cum duabus vitlis fuscis, qua- rum una supra altéra infra oculos ducta gulà et coUo aniico albis longitudinaliter nigricanti striolatis; pectore, abdomineque sor- dide aibis longitudinaliter nigro striolatis; caudâ fusco-riigrà, trans- versim superiùs albo-fulvo et infrà albo striolatâj remigum et caudaB scapis infrà flavis; rostro corneo nigricante. » Long, totale, 15 c. ^ — du bec, depuis la commissure, 2 0.; des narines à l'extrémité du bee, 15 m.; de l'aile ployée, 9 Cl 5 m. ; de la queue, 4 Ci 7 m. ; du tarse, 12 m. L'unique sujet de cette espèce^ que j'ai découverte chez un marchand naturaliste, me paraît un mâle adulte, et quoi- que l'on n'ait pu m'en indiquer sûrement l'origine, je suis convaincu qu'il provient de l'Amérique méridionale. J'ai dédié cette nouvelle espèce à M. 0. Des Murs , qui rend un si grand service à la science , en faisant chaque jour connaître aux naturalistes la description d'espèces rares et nouvelles qu'il publie, accompagnée des belles planches peintes de son Iconographie ornithologique. li. Mesopitos €e€iUù — Picus (Linn. ). — «Mas non eris- tatus; capite supra et uropygio coccineis; capite ad latera rufes- cente ; nuchâ olivacea , flavo circum marginatâ ; mento, gulâque albis, fusco striatis; corpore loto sublùs viridi-fusco, albo-rufo transversim slriato , interscapulio tergo, olivaceis aurato-rubro par- vulùm striolatis ; "remigibus exiùs olivaceis, intùs fuscis albo ma- clilatis; caudà fusco-nigrâ ; rostro coi'tièo-albescente. Faemina differt capite suprà fùsco-virëScénte pallide àlbo puiic- tulato ; fronts et capite ad latera tusco-fiiffescerttibus. » Cette espèce nouvelle de là Colothbie a la plus grande res- semblance avec le Mésopicos {Piékis) Kirkîi (Malh., Re- vue zooL, 1845, p. 400), qui est dé Tâbago; mais elle en diffère pai^ ses prôi)drtions, qui sont toujours plus petites. Eh outre, les raifes transversales, d'uii blanc sale, qui couvrent les parties infét-ièures des deux espèces, sont deux fois plus nombreuses chez le M. CecUu que chez le M. tRAVAUK INEDITS. 539 Kirkii. Le menton et la gorge offrent enfin phis de blanc chez le M, Ceàilii. Dimensions comparative^, M. Cecilii. Kirkii. Longueur totale. 15 c. 2 m. 18 c. 5 m. — du bec seul depuis la commissure. 2 2 7 — du bec des narines à l'extrémité. 16 2 — de raile ployée. 8 9 5 — de la queue. 5 6 3, — du tarse. 12 15 — du doigt postérieur ex- terne sans ongle. ï 4 i T — de Tongle, mesuré je long de la courbure 0 8 0 9 '— du doigt antérieur ex- terne sans ongle. 1 14 -* fle l'ongle. 0 8 0 9 13. Chlo^opicos Guerini — Genus Gecînus (Boie ; G.-R. Gray ). — Krachylophus ( Swains. ). — Picus ( Linn. ). — Je n'aurais regardé cette espèce que comme une simple variété accidentelle du Chloropic cendré {Picus canus, Linn.) d'Europe, dont elle a la taille, si tous les exemplaires rapportés de la Chine n'étaient identiques entre eux et n'of- fraient tous la plaque noire de l'occiput qui différencie cet oiseau du Canus ; mais cette dernière circonstance me fait penser qu'il doit être considéré comme une espèce dis- tincte. « Mas ad. — Capite colloque ad latera , verticeque ex parte ca- nesceniibus, nisi fronte ac vertice et alia parte coccineis ; stria ante oculos, alia in malis, et occipite nigris ; collo postico infimo, dorso, scapularibus alarumque tectricibus diîute viridibus; alis viridi-olivàscentibus ; mente gulàque albis ; corpore sublùs infe- 540 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1849.) rius a gula usque ad crissum unicolore albido-maculatis ; uropy- gio infimo caudsque tectricibus superioribus virescenti-sulphureis ; rectricibiis supra fuscescenii-olivascentibuî* , duabus iutermediis subtùs albo-oUvaceo et fusco-oHvaceo fasciolalis ; rostro corneo- nigro ; mandibula versus basin virescente ; pedibus griseo-vires- centibus. Faemina ad. — Mari simillima nisi fronte et verlice olivaceo-ca- nesccntibus, scapis nigro-fuscis. » Je dédie cette espèce au savant directeur de la Revue et Magasin de Zoologie, à M. Guérin-Méneville, auquel nous sommes redevables du seul journal de zoologie publié en France , tandis que nos voisins d'Angleterre et des Etats- Unis ont tant de recueils périodiques à l'aide desquels ils peuvent répandre leurs observations et communiquer entre eux. 15. Chryfopicos Cailliautii. — Genus Dendromus (Swains.). — Campethera (G.-R Gray). — Picus (Linn.). — Fasmina ad. —Fronte et sincipite nigris albo-rufo punctulatis, occipite cinna- inomeo; regione ophthalmica et parotica obscure albidis; dorso tolo, uropygio, caudaeque tectricibus obscure olivaceis ; remigibus extùs fuscescenti-olivaceis, albo flavido maculatis, intùs nigris, albo maculatis; coUoet corpore inferiore olivascenti-flavo macu- lis numerosis cordiformibus ; caudâ flavo olivascente, aureo-flavo terminatâ. Alarum caudaeque scapis infrà flavo-aureis et fusco« flavis suprà. » Je ne connais pas le mâle de cette espèce africaine , mais il doit se distinguer de la femelle en ce quMl a tout le des- sus de la tête rouge et une bande ou moustache de même couleur, à partir de la mandibule inférieure. — Long, to- tale, 18 c. ; — du bec, de la commissure; 19 m. ; de l'aile, 9 c. 9 m. ; de la queue, 6 c. -, du tarse, 18 m. Au premier aspect , j'avais pris cet oiseau pour la femelle du Picus œthiopicus ( Ehrenb. ), dont le mâle se trouve représenté dans la planche 36 de la Faune du nord-est de l'Afrique, par M. Rûppell ; mais voici les différences qui distinguent ces deux espèces : Le Chr. Cilliautii est moins grand que V JEthiopicus ; TRAVAUX INÉDITS. 541 — le bec de ce dernier est beaucoup plus long et plus fort. — VjEthiopicus a une bande blanche qui part de Tangle de la mandibule supérieure et encadre l'œil ; puis un trait noir un peu après l'œil : ces bandes manquent chez le Chr. Cailliautii, — Toute la gorge de VjEthiopicus est d'un blanc pur, tandis que le Cailliautii a la gorge tache- tée de noir. — Les parties inférieures sont plus claires chez VjEthiopicus. — Ce dernier a les tiges des rémiges et des reclrices d'un jaune très-vif, surtout en dessus, tandis que chez le Cailliautii les tiges sont d'un brun jaunâtre en des- sus. — Enfin les parties supérieures ont beaucoup de raies blanches transversales chez VjEthiopicus; le Cailliautii n'a que des taches d'un blanc jaunâtre, chaque plume ayant deux de ces taches unies entr'elles par une bande noire longitudinale. 14. Geopicos ( Colaptes Swains. ) campestr aides. — « Mas. — Fronte, vertice, occipile nigerrimis; mento guldque albis; regione ophihalmicâ albida, coUo antico infimo, laterali ac postico, laete aureo-flavis ; vitta malari nigra, canescenti-subconspersa obs- cureque coccineo adumbrata; toto corpore subtus albido, flavido- lavato, fasciolisnumerosis, interruptis, nigricanti-fuscis, lunulato- subangulosis ; nuchà, dorso alisque terreo-fuscis, fasciolis nume- rosis sordide subochraceis , uropygio albo; remigibus scapo aureo, nigricantibus, margine interno a basi ad médium usque sinuato- albidis, extus a basi ad médium usque maculis parvis ochrascen- tibus; alarum tectricibus inferionbus flavidis ; rectricibusnigris, intermediis et exdmis margine flavido-variolosis ; rostro corneo- nigricante. Faemina ad. — Mari simillimâ, maUs nigris, albido variolosis, haud coccineo adumbratis. u Long, totale, 32 à 33 c. ; — du bec, depuis la commis- sure, 38 à 40 m. ; aile, 16 à 17 c. ; queue, 10 à 10 c. 8 m. ; tarse, 3 c. Cette espèce, de TAmérique méridionale, est tellement voisine du P. campestris ^^Licht. ) ou P. chrysostemus et Chrysoptilus campestris (Swains.), que, dans les collec- tions, elle est étiquetée Campestris femelle. Ces deux es- 542 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Novewhre 1849.) pèces habitent les mêmes localités et diffèrent par la cou- leur du menton et de la gorge, ces parties étant noires chez le Campestris et blanches chez le Campestroides. 15. Zebrapieus Pucherani. — Genus Centurus (Swain.). — Picus (Linn.). — Celte espèce, de Tabago, est intéres- sante, en ce qu'elle prouve une fois de plus combien, parmi les Picinées, on doit être circonspect lorsqu^il s'agit d'éta- bhrdes genres ayant pour base la longueur des rémiges; ainsi toutes les autres espèces de mon genre Zebrapieus ou Centurus ( Swains. ) ont la quatrième et la cinquième ré- mige pour plus longues pennes alaires, tandis que chez le Z. Pucherani, appartenant incontestablement au même genre, les quatrième et troisième rémiges sont les plus longues. J'ai dédié cette espèce, aussi jolie que rare, à M. le doc- teur Pucheran , J'i^ ,des conservateurs des coUections du Muséum de Paris, et auquel nous devons des travaux scien- tifiques si intéressants. « Mas rostro longiusculo, apicem acutum versus percompresso ; loto vertice, sincipite, niichâ et ventre medio sanguineo-rubris ; strigâ lata nigerrimâ supra regionem ophthalmicam et paroticam ad humeros extendente, alteraque sordide albâ post oculos, nigro marginatâ; auchenio, interscapulio, tergo, nigerrimis, albo trans- versim striatis; alarum tectricibus,remlgibusque secundariis niger- rimis, albo utrinque et ad apicem maculalis; remigibus primariis nigris, albo intùs punctulatis ; uropygio, caudaeque tectricibus candidis; caudâ nigrâ, rectricibus inlermediis et prima utrinque albo fasciolatis^ mento, gulâ, griseo olivaceis; toto collo antico, pectoreque olivacco-rufescentibus; abdomine, crisse ethypochon- driis, griseo-olivaceis Iransversim nigro striatis. Faemina fronte flavo-aurea, capite supra flavido-brunneo, nigro marginçitq ; ocoipite coccineo. » Long, totale, 19 c. 2 m. ; — du bec, depuis la commis- sure, 32 m. -, de l'aile, lât c. 1 m. ; de la queue, 6 c. 2 m. ; du tarse, 18 m. 16. Melampicos flavigula (Malh. ). rr- Picus flavigula (Natt. au Musée de Vienne). — Genus Melanerpes, (Sw.). ■''mm". ' TT.AVAUX INÉDITS. 043 — Picm ( Linn. ). — Les ornitliojogisUî^ pnt lO^jours con- fondu cette espèce avec le Picus melanopogon ( Licht. , Temm, , pi. çolor., 451 ), ou Picus formicivorus ( Swain^.), PhiL Mag., 1827, p. 439. — Wggl. Up, 1829, p. 515), et je dois m'empresstr de dire quie c'est riionorabje Ijf. Wat- terer qui me la fit distinguer comme espèce bien dil^rcute, pendant le séjour que j'4i fait à Vienne il y j^ q^iâjques an- nées ; j'ai conservé à cet oiseau le nom qij['i| poçte (Jan^ la collection publique de cette capitale. Les deux espèces précitées ont ep effet n^^ Jjicn graij^e ressemblance -, et s'il est très-facile de reponnaitre le iT?g|p du Melanopogon et la femelle du f{aviguki, il f{iiit plus d'attention pour ne pas confon4re la femjeUie dj^ Uelanç^q- gon et le mâle du Flavigula. « M. flavigula. — Mas sen. r-^ Fronte, uropygio, rerpiguraque fascia basilari, albis; nuchâ rubraj yertice, sjiu^p^^, collp af] Imi- tera, dorso, caudà, alarumqqe tectriciDu^ nitore aei)eo-viresceiUi- bi^s: remigibus nigrisj gulà flavâ flavidâve^ p(e,cipre rii^rP-vires- cente, cùm striis aibis, pïacuJàque sanguineorubrâj abdpjniqe albo, lateribus crissoque nigro striatis; rostrp nigro , pedibus plumbeis. Mas ad. — Pleruinque absque macula sangnineo-rnbrâ. Mas jun. — Nuchâ vix rubrâ ; abdomine albo, nigro stmto ; ju- gulo absque macula rubrâ. Fxmina. — difTert nuchâ tota nitove aei;iep-.¥ireace{it«. >t Je vais indiquer les caractères propres à cbacune des deux espèces, et les comparer entr'elles. Ces observations suffiront pour empêcher toute confusion à l'avenir. 1®. Le Flavigula H le Melanopogon , raâles et femelles, ont sur le front une large bande blanche de huit à dix cen- timètres, le menton et le pourtour du bec noirs. 2°. Le Melanopogon mâle a le front blanc, i/e sommet de la tête et l'occiput d'un rouge cramoisi , sur «ne étendue d'environ 35 millimètres ; la nuque et le dos d'un noir glac|é de verdàtre foncé, ou de bleuâtre foncé chez quelques su- jets. 3«. Le Flavigula femelle a le front blanc, le dessus de 544 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novcmbre 1849.) la tête et Tocciput d'un noir glacé de verdàtre, qui se con- fond avec la nuance du dos. Il n'est donc pas permis de confondre ces deux oiseaux entre eux ni avec les suivants. 4°. Le Melanopogon femelle a la bande frontale blanche, puis une bande d'un beau noir verdàtre brillant , d'environ 10 à 12 millimètres de hauteur-, enfln le reste de la tête et l'occiput d'un beau rouge, sur une étendue de 22 millimè- tres de haut au milieu, et de 26 à 28 millimètres de lar- geur. Ce rouge s'étend de chaque côté jusqu'à 2 ou 3 mil- limètres de l'œil. 5**. Le Flavigula mâle, après la bande frontale blanche, a une bande d'un noir verdàtre de 13 à 16 millimètres; puis sur Pocciput une bande louge ayant à peiné 2 centi- mètres de large et une hauteur variable de 10 à 14 milli- mètres, le rouge étant éloigné de l'œil de 8 à 10 millimè- tres. On voit , d'après cela, que le sujet représenté comme un mâle du Melanopogon, dans la planche coloriée 451, de M. Temminck , est une femelle , ainsi que l'a très-bien fait observer déjà M. de Lafresnaye i^Revue zooL^ 1844, p. 81). Voilà, selon moi, les caractères constants à l'aide des- quels on peut distinguer les deux espèces. Toutefois, M. Nat- terer m'en avait signalé d'autres que l'examen de plusieurs sujets ne me permet plus de regarder comme propres au Flavigula ou au Melanopogon, Dans une monographie des Pîcinées, ouvrage dont les événements de 1848 et mes occupations judiciaires ont re- tardé la publication , mais que j'espère pouvoir terminer bientôt, je donnerai des descriptions plus détaillées des di- verses espèces de Picinées décrites ci-dessus sommairement, et je les ferai encore connaître par des planches peintes, re- présentant tous les sujets de grandeur naturelle. TRAVAUX INÉDITS. 545 Note sur la classe des Amorphozoaires , par M. Alcide d'Orbigny. La série des Amorphozoaires renferme des êtres qui n'ont plus aucune apparence de mouvement; qui ne sont pourvus d'aucun polypier, comme le croyait Lamarck , et qui même ne montrent plus de traces de sensibilité. Ce sont des corps polymorphes, gélatineux ou albumineux , com- posés de granules transparents et sphériques entourés de mucus et soutenus par un squelette corné ou testacé, fi- breux ou poreux, percés ou non par des Oscules, qui sont les ouvertures extérieures de canaux aquifères creusés dans la substance même, et continuellement traversés par des courants. Suivant les observations de M. Grant, le li- quide pénètre dans le tissu pai de petits pores afférents ré- pandus à la surface de ce corps, et c'est par les oscules ou les grands orifices fécaux que l'eau en sort, ainsi que les excréments. La masse animale étant toujours la même, il ne reste d'autres caractères, pour diviser les nombreuses espèces en genres, que ceux déduits de la nature du squelette intérieur. Plusieurs auteurs ont classé les espèces vivantes à réseaux cornés. Ainsi M. Schweigger, en 1819, se basant sur la forme extérieure, fait de l'éponge commune ( Spongia offi- cinalis ) le genre Achilleum; de l'éponge tubuleuse ( S.fis- tularis) le genre Scyphia; d\i Spongia oculata, le genre Manon; et de VAlcion ficus, le genre Tragos. M. Fleming, partant de la nature du tissu et de la présence des spicules de silice ou de calcaire, a formé seulement trois divisions très-rationnelles. M. Milne-Edwards a aussi proposé des groupes qui nous paraissent devoir être adoptés parmi les éponges cornées; mais il est étoimant que les nombreuses espèces fossiles de spongiaires n'aient jamais été le sujet (l'aucun travail d'observation. On a lieu de s'étonner de voir M. Goldfuss, ne tenant aucun compte de la nature pu- rement testacée de ces spongiaires fossiles, se baser sur des 2* SÉRIE. T. I. Année iU9. M 546 REV. ET MAC. DÉ ztJôLOGiE. {Novembre 1849.) à peu près Irès-éloignés d'aspect extérieur, pour les classer dans les genres Achiltemâ, Scyphia, Manon et fargos, de M. Schweigger destinés, comme on l'a vu , à renfermer des éponges à réseau corné qui n'ont absolument aucun rapport avec les espèces fossiles. Il suffit , en effets de jeter le coup-d'œil le plus superficiel sur les spongiaires fossiles, pour s'assurer qu'ils n'ont jamais été coi-nés, mais que leur tissu a toujours été calcaire et pierreux , ce dont on peut acquérir la preuve eh voyant les coquilles parasites qtii les recouvrerit , et qui , dans aucun cas, n'auraient pli se fixer et croître silr une éponge cornée de la nature des éponges actuelles. D'ailleurs , m étudiant ces spongiaires fossiles, On reconnaît qu'elles avaient un tissu îcstacé noti formé de réseau fllanrtenteulÈ , coriié, mais bien d'une maèse poreuse, plus ou rrtoinS criblée de pores affluents, et ayant oti hoti des dscules ou orifices fécaux réguliers. On reconnaît encore que ce tissu était de contexture tostacé, avant la fossilisa- tion, et que s'il est devenu quelquefois plus dense par la pénétration dés particules fo^ilisantes, il n'en a pas nKiins été ferment ealfcaîre avant d'être fossile. BTiln côlé, îl n'a ^ue trèê-ràrerflètit subi tes effets de prcâsiôri si comffliutie chez les cottUilles^ de Tautré, on trouve êOUVërtt qtl'ils 6tii été roulés sUr les côtes avec d'autres fcôrps durs, avant lâ fossilisation, et eftfitt qu'ils èont couverte de coquilles et d'annélido^ parasites qui nous dorlUent la preuve qu'ils étaient de nature peu différente à îétat vivant. En partait de cette diff*érenèë de contexture âàtiÈ les jspcwgiaires à tissu Corné à réseau et tissu testacé pcireux , tibus diVisonfe lôs Afndrphdzoaires en deux ordres. Premier Ordre . — Amorphosoaires à squelette corné: Ensemble diversiforme, plus ou moins régulier, composé d'un squelette torné ou cartilagineux ^ à réseaux irréguliers ou réguliers , pourvu ou non d'oscules ou dé pores. Première Famille. — • Clionidœi qui renferme des spon- Travaux mtthrTS. Sl7 gîaîres à réseaux cartilagineux qui percent rifltérîèûf dès pierres, et des coquilles de canaux irréguliers, ouverts de distance en distance par des oscules extérieurs. On iie con- naît encore que le genre Cliona, Grant, 1826 ( Vioaj Nardo, 1829.— Spongia, Duvernoy, 1840). Nous connaissons S espèces fossiles : les premières de l'étage sénoiîien. Le maxi- mum se trouve dans les mers actuelles. !!• Ordre. — Amorphozoaires à squelette testacé. Ensemble diversîforme, plus ou moins légulier, coffl^ô'të d'un squelette testacé ferme, pourvu ou non d'osculés où grands canaux déférents, et de pores ou canaux afférents, dans un tissu variable suivant les familles et les genres. G. Crihrospongia, d'Orb., 1847 {Trages, Goldf., 1830. — Non Tragos, Schweigger, 1819). Spongîâire testacé, percé de pores affluents ronds ou anguleux, épars, sur les intervalles, d'oscules ronds ou oblongs, réguliers, peu dis- tants, disposés souvent par série régulière, en dedans et êh dehors d'un ensemble cupuliforme ou tubuleux, corrtme criblé. Nous connaissons de ce genre perdu 29 espèces : teà preioières de l'étage bajocien , le maximum à l'étage oxfof- dien -, les dernières à l'étage néocomien. Ex. Scyphia réit^ culata, Goldf. ' ''* G. Retispongia, d'Orb., 1849. Ensemble cuptiîifoffH^, l'intérieur sans oscules, le dehors pourvu de branches, an'às^ tomosées en mailles irrégulières, que forment les osctilès. Les deux espèces connues sont de l'étage SéttOnîén. Ex. ^cy^ phia Œning haussa , Gold. G. Palœospongîa, d'Orb., 1848. Ensemble subculiforme à contexture irrégulièrement réticulée par lignes concen- triques. L'espèce type est de l'étage silurien. Ex. Porites cyathiformis, ttall. G. Porospongia , d'Orb. , 1847. Larges expansions la- melleuses solides composées de filaments anastomofséâ de façon à constituer des mailles carrées, te grands oèclàlei ronds réguliers, distants d'un seul côté. Les cinq espèces 548 RKv. iT MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1849.) connues sont de l'étage oxfordien, Ex. Manon peziza, Goldf. G. Goniospongia, d'Orb. , 1847. Tissu formé de fila- ments droits simples, parallèles entre eux , réunis par des traverses qui les coupent à angle droit entre lesquels sont des pores réguliers. Ensemble infundibuliforme, ou tubu- leux. Les 9 espèces connues sont de l'étage oxfordien. Ex. Scyphia Scholthermii, Goldfuss. , G. Perispongia, d'Orb., 1847. Ensemble cupuliforme, très-épais et sans oscules ni pores en dessus; des os- cules irréguliers sans prres bien marqués en dessous. Les deux espèces connues sont de l'étage oxfordien. Ex. P. re- flexa, d'Orb. G. Camerospongia , d'Orb., 1847. Ensemble creux, re- présentant une coupe dont la partie supérieure, très-rétré- cie, ne laisse qu'une ouverture étroite au centre. Quelques oscules irréguliers en dessous. L'espèce connue est de l'é- tage sénonien. Ex. Scyphia fungiformîs, Goldf. G. Tremospongia, d'Orb., 1847. C'est un Sparsispon- gia, dont l'ensemble est couvert d'une forte endothèque. L'espèce type est de l'étage turonien. Ex. Lymnorea sphœ^ rica, Michelin. G. Leiospongia, d'Orb. , 1817. C'est un Lymiiorea, sans oscule supérieur. Cette partie est irrégulièrement poreuse. Nous connaissons de ce genre perdu 10 espèces : les pre- mières et le maximum de l'étage saliférien -, les dernières, de l'étage balhonien. Ex. Achilleum granulosum et verru- cosum, Klipslein. G. Actinospongia , d'Orb., 1847. Genre voisin du pré- -eédent , mais dont la partie supérieure, très-convexe, est pourvue de côtes rayonnantes irrégulières, sans oscule. L'espèce connue est de Tétage bathonien. Ex. ^4. Ornata, d'Orb. G. Rhyzospongîa, d'Orb., 1847. Ensemble cupuliforme, pourvu de nombreux oscules dans l'ouverture centrale, porté par une racine rampante, dichitome, très-ramifiée et TRAVAUX INÉDITS. 64* couverte d'une épithèque très-marquée. L'espèce type est de rétage sénonien. Polypoteciapictonica, Michelin. G. Forospongia, d'Orb., 1847. Spongiaires lanielleux ou cupuliformcs criblées d'oscules des deux côtés. C'est un Chenendopora , avec des oscules en dessus et en dessous. Les trois espèces connues sont des étages oxfordien , bajo- cien et cénomanien. Ex. Tragos acetabulum^ Goldf. G. Marginospongia , d'Orbigny, 1847. Ensemble cupu- liforme, porté par une tige et sur une racine; des oscules seulement au pourtour sur le bord de la coupe. Contexture irrégulièrement poreuse. Les deux espèces connues sont des étages cénomanien et albien. Ex. Alcyonium infundi- bulumt Lamouroux. G. Hemispongia , d'Orb. , 1847. Ensemble en buisson formé de saillies isolées tubuleuses, chacune portant un os- cule intérieur. Contexture peu poreuse. L'espèce type est de l'étage néocomien. Ex. H. Rouyana , d'Orb. G. Verrucospongia, d'Orb., 1847. Ensemble polymor- phe, de contexture grossière, sur laquelle s'élèvent des os- cules isolés, épars, saillants en tubes. Des cinq espèces con- nues une est de l'étage saliférien ; les autres de l'étage sé- nonien. Ex. Manoîi sparsum, Reuss. G. Sparsispongia , d'Orb., 1847. Ensemble polymor- phe , pourvu , de distance en distance, de quelques oscules irréguliers, groupés au milieu de la masse grossièrement réticulée. On connaît de ce genre perdu 8 espèces ; les pre- mières et le maximum de l'étage dévonien ; les dernières de rétage sénonien. Ex. Tragos rugosum, Manon pulvina-* tium , Goldfuss. G. Stellispongia , d'Orb., 1847. Ensemble amorphe, dont la surface est couverte de petits oscules à peine mar- qués d'où partent comme des stries rayonnantes qui cons- tituent une étoile informe. Nous connaissons, de ce genre perdu , 24 espèces : les premières et le maximum à l'étage saliférien -, les dernières de l'étage sénonien. Ex. Tragos stellatum, Goldfuss. 65P REV. ET MAC. DE zoQLOGiB. (Novembre 1849.) jQ. Çupulospongia , d'Orh. , 1847. Ensemble en lames épaisses, formant cupule, ou partie de cupule, d'un tissu l^he on compacte, avec des petits pores irréguliers. Nous CQiinaissons 48 espèces fossiles ; la première , de l'étage satiférien; les dernières et le maximum, à Tétage sénonien. Ex. Scyphia micrommata, auricularis, porosa^ tenuis, Roemer. C. Mem^lrospongîa , d'Orb. , J847. Lame mince, méan- driforipe, comme fibreuse en travers, sans oscules ni pores apparents. L'espèce connqe est de l'étage turonien. Ex. M^ foliacea, d'Orb. Q, Jimorphospongia t d'Orb. , 1S47 {Achilleum, Goldf., non Schweigger, 181 ft). Ensemble globuleux ou rameux, d'uu tissu poreux irrcgulier, sans canaux intérieurs ni os- cules. Noua copnaissons, de ce genre perdu, 49 espèces : les prepaières, de l'étage conchylien; les dernières et le maximum , de l'étage sénonien. Ex. Âchilleum truncatum^ chevQtQmwrij Goldf uss. Essai sur les Coléoptères de la Polynésie , par M. Léon Fairmaire. ( Suite. ) SdI1[P ^Ç5 pURCyi^IONITES. JQ4. 4c(ilk$ perjuru^, fmhong. 3 m. 1/3; larg. 1 m. 1/2. I^Iigro-JiFUi^npus, ppacu^, prQthorac^ rugoso, basi longitudinem elyjçqriini aequant^, utrinqvje rai^pdato, anticeangustaio, adbasirn utn^iq^^ î][)acula gri^eo-feiruginea signc|toj elytris proihorace di-- midio Ipngioribus, non latioribus, Uneatira tuberculatis, griseo- ferrugineo sparsutis. Ç^tièreRîCQ^ d'^n l^rua noirâtre opaque. Rostre un peu luisant , prni à la base de poils squ^ipifprmes gris 5 une tache de même couleur sur le sommet de la tête. Corselet aussj large en arrière que la base des élytres, assez forte- ment arrondi sur }es çOlés et en arrière, se rétrécissant en avant jusqu'au bord antérieur, qui n'est pas plus large que la tête^ couvert d'aspérités confluentes comme réticulées, TRAVAUJi INfiOITS. 55i plu8 fines on avant ; dans les interstices, des poils squa- meux d'un ferrugineux grisâtre *, au bord postérieur de chaque côté, une tache d'un gris jaunâtre. Elytres une fois et demie aussi longues que le corselet, pas plus larges, s^at- ténuant peu à peu jusqu'à l'extrémité, qui est presque tron- quée ; couvertes de tubercules hispides, contigus, formant des côtes inégales parsemées au milieu de quelques poils squameux, qui forment quelques petites taches d'un fer- rugineux grisâtre. Pattes et abdomen parsemés de petits poils squammeux blancs. — Iles Wallis, coll. de M. Doué. 103. A. griseocaudatus. — Long. 3 niill. •, larg. 1 mill. Obscure brunneus, elongatus , lateribus compressis ; prothorace lateribus rotudato , posiice sensim angustato , convexo , tenuiter hispido, rugosulo, macula ad scutelium grisea; elytris costatis, postice producti», obtusis, dimidia parte postica obscure grisea. Allongé, comprimé sur les côtés, d'un brun foncé. Ros- tre rougeâtre et luisant, ponctué et couvert d'écaillés gri- ses à la base; antennes ferrugineuses; tête rugueuse et hispide. Corselet un peu plus long que large, arrondi sur les côtés, légèrement rétréci en arrière, plus fortement en avant , convexe , marqué en arrière , vis-à-vis Técusson , d'une tache grise, squammeuse, qui n'atteint pas le milieu, couvert d'aspérités serrées, parsemées de petites écailles blanchâtres, rares. Elytres allongées, s'arrondissant de la base jusqu'au milieu, puis se prolongeant en se rétrécissant peu à peu jusqu'à l'extrémité, qui est large et arrondie; à stries profondes, séparées par des intervalles très-con- vexes ; de gros points enfoncés à la base des deux premiè- res stries, paraissant se prolonger même sur la première jusqu'à l'extrémité; intervalles inégaux vers la base, et ce- lui entre les deux premières stries, jusqu'à Textrémité ; sur ces intervalles, des poils hérissés, très-courts, peu nom- breux, un peu plus vers l'extrémité ; la moitié postérieure des élylres est couverte d'écaillés d^un gris sale, peu ser- rées. Dessous du corps parsemé d'écaillés grises; pattes parsemées de poils courts, hispides, grisâtres ; plus serrés 564 ïiEv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Novembre 1849.) à la base des fémurs. — Iles Wallis, coll. de M. Doué. 106. Sitophilus Taîtensis Guer., Icon., Reg An., Ins., p. 171, pi. 39 bis, f. 4. — Long. 5, 7 mill., avec le rostre 5 larg. 1, 1 mill. 1/2. Elongatus,castaneus, opacus, rostro gracili, prothorace punctatis- simo, medio linea nigro, utrinque ad latera et posiice nigro-ma- culato ; elyirorurn disco tricarinato , carinis planaiis , tenuiter punctatis, interstitiis bis seriatim punctatis, fascia média interrupta et macula terminal! nigris. Allongé, rappelant, pour la forme et la couleur, le Sitophilus oryzœ, mais plus grand \ d'un marron un peu terne, mat; rostre très-grêle, surtout chez la femelle, ar- qué chez elle, à peine chez le mâle. Corselet allongé, ne se rétrécissant qu'en devant, oii il forme une sorte de col- lier , très-ponctué, les points serrés ; de chaque côté , deux taches noires allongées, une en arrière, une sur le bord. Elytres moins longues que le corselet et le rostre réunis, un peu moins large que le corselet dans sa grande lar- geur, ayant chacune sur la partie dorsale trois carènes apla- nies, légèrement ponctuées, séparées par une double ligne de gros points enfoncés, l'intervalle entre ces deux lignes est légèrement relevé ; aux épaules une tache peu appa- rente ; au milieu une large bande interrompue à la suture, et une bande terminale, noirâtre -, suture enfumée. Pygi- dium rugueux, caréné sur les côtes, au milieu très-forte- ment, ces carènes sont hispides. Dessous de même couleur que le dessus, quelquefois brunâtres, ou rouges comme les pattes, très-ponctué. Var. A. Taches du corselet et des élytres presque ob- solètes. Var. B, Corselet d'un brun noirâtre •, élytres obscures. Commun dans les stipes pourris du Cocotier ( Coccos nucifera ), et dans les troncs décomposés des Bananiers . Toute l'année. — Taïti, M. Vesco. — Très-voisin des Sito- philus exaratus et subfasciatus Sch. 107. Calandra obscura Boisd., Votj, Astr., II, 448 — TRAVAUX INÉDITS. 553 Long. 12 mill., sans le rostre, qui en a 4j larg. 4, 4 mill. 1/2. Castanea, opaca, capite et rostro brunneis, prothorace punctato prœserùm ad laiera et ad posteriorem partein, lateribus griseis, vitta média longiludinali nigra; scutello elongato, gracili, griseo; elylris punctato slriatis, interstitiis elevatis, punctatis, griseo-fas- ciatis ; interdura medio macula nigra, saepius obsoleta. De couleur marron assez claire, presque mate : tête et rostre d'un brun plus foncé; rostre épais à sa base jusqu'aux antennes, diminuant ensuite d'épaisseur, arqué, un peu comprimé latéralement, un peu granulé en dessous ; en dessus fortement ponctué avec quelques écailles grises; yeux très-rapprochés. Corselet allongé se rétrécissant peu à peu en avant, où il forme une sorte de collier ; surface ayant des points ronds peu enfoncés , distant, très-gros et plus serrés en arrière et sur les côtés, qui sont d'un gris jaunâtre; au milieu une bande lisse d'un brun noir, de largeur variable, mal arrêtée sur ses bords. Ecusson très- allongé, étroit, gris. Elytres ayant en longueur une fois et demie celle du rostre et du corselet réunis; s'atténuant peu à peu jusqu'à l'extrémité, qui forme un angle ren- trant; à larges sillons ponctués ; intervalles très-relevés, mais aplanis , avec des points épars et des taches allon- gées, grisâtres, plus serrées et souvent confluentes, surtout vers l'extrémité et sur les bords; au milieu de chaque ély- Ire, une tache noirâtre peu distincte ; quelquefois sur les bords une teinte noire, vague. Pygidium en pentagone al- longé, rugueux, les bords latéraux un peu relevés. Dessous d'un brun noir, assez luisant, très-ponctué, ces points très- gros et très-serrés sur le dernier anneau; pattes rougeâtres. Femelle : forme plus allongée ; rostre un peu plus long, plus arqué , cylindrique et plus grêle. Pygidium plus al- longé, légèrement échancré. — Commune dans les spathes qui enveloppent les fleurs du Cocotier; quelquefois sous les écorces du même arbre. — Taïti, M. Vesco, — Cette espèce se retrouve à la Nouvelle-Irlande. 554 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (NoveïTibre 1849.) i08. Dryophthorus bituberculatus Fah. JEnt., Syst., I, 4l4, 90 .V— Long. 5 mill. Brunneus, fuliginosus, convexus, rostre crasso, ferè cylindrico, antennis ferrugiiieis, apice albidis, capite dense punctato; pro- thorace cribrato, antice transversim impresso, postice leviter an- gustato; elytris apice abrupte rotundatis, utrinque 7 carinis pla- iiatis, interstitiis valde crenatis. î^^ synonyipie ^e cet insçct^ es^ 4ssez compliquée : Fa- bricius le décrit comme ayant un tubercule allongé sur cha- que élytre ^ cependant Olivier, qui vit dans la collection de Bank^ i'ipsecte étiqueté pa^ Fabricius, affirme qu'il n'a poipt vu ces tubercules, comme sa figure le démontre pé- remptoiremept ( Voir Calan^ra bituherculata, 01. Ins. V, 95, 3|,no 83, t. Î3, f. 1§7 ). La figure,de Herbst, col. 6, t. 61, f. 12, se rapporte parfaitement à la figure d'Olivier. Schoenherr, Cure JV, 1090, a rapporté cet insecte au genre DryQphthoru$, et avec raison, comme j'ai pu le vérifier dans la collection de M. Chevrolat, sur un individu pris aux îles Sandwich par M. Pradier. En 1835 ( Voy. de VAs- troL, Ent, II, A5Q ), M. Boisduval a décrit brièvement le même insecte sous le nom de Dryophthorus crenatus. Mais en 184§, dapsla partie cntomologique du voyage de Vfirçbus and Terrçr, p. 17, pi. 3? f- 7, M. Ad. White donne Ja description , sous le «om de Z). bituberculatm^ d'un insecte très-différent et appartenant évidemment au genre Slrongylopterus ; ^ussi exprime-t-ii un doute sur ritJientité de son insecte avec celui de Fabricius. En résumé, il ^st probable que Fa|)riciu§ aura pppfondu deux espèces, et il vaudrait mieux le passer sous silence en citant seulement Olivier, dont la description et la figure ôtent toute ambi- gui^é : en QUtrQ» Fabricius donne pour patrie la Nouvelle- Zélande. 109. Cossoni^s encmstus. — Long. Q mill. 1/2. Niger, nitidissimus, planatus; rostro apice crassiore, utrinque longitudinaliter impresso, capite inter oculosfoveolato; prothorace TRAVAUX INÉDITS. 555 sparsira tenuissime puncUto, lateribus rotundatis; elytris striât^ punctatis stria suturali obsoleta. n D'un noir luisant, comme vernissé, aplani en dessus. Rostre finement ponctué, plus large et plus épais à l'ex- trémité ; de chaque côté, une impression allongée, rugueu- sement ponctuée; entre les yeux, une petite fossette; massue des antennes grosse, oviforme, couverte d'une pu- bescence d'un bryn grisâtre. Corselet arrondi sur les côtés, assez fortement rétréci ep avant, ayant une ponctuation extrêmement fine et rare, Ejytres à stries formées par de gros points enfoncée; ligne suturale et extrémité de la se- conde, obsolètes. Dessous du corps lisse, luisant; pattes up peu ropgeâtre^. f oqga^-f abop. — Cette espèce est ex- trêmement voisine du C.canaliaclatus F. de Java^ s^ forme est la même , mais il n'a pa§ le corselet sillonné au Diilieu , ni ponctué sur les côtés. 110. Amorphocerus Qureo-pilosus, rr- Long* 4> 5 mill.; larg. 1, 1 mill. 1/2. Cylindraceus, brunneo-riifug, aureo-pilosus, rostro crasse, pro- thorace rugQsp-punctato, postice et antice paulo angustato, medio linea laevi nigra; elytris fere parallelis, apice rotundatis, late stria- tis, interslitii^ punctatis, pedibus cras^is, tibiis intùs bidentatis. Subcylindrique, d'un brun rougeâtre peu foncé, avec un duvet doré soyeux, assez long, mais couché et peu serré; rostre épais, court, très-finement ponctué sur les côtés, ainsi que le sommet de la tête; antennes courtes, à articles très-larges et serrés. Corselet plus long que large, légèrement aplani, légèrement rétréci en arrière et en avant , où il forme une sorte de collier presque rugueuse- ment ponctué; au milieu, une ligne lisse, noire, un peu dilatée au uïjlieu. Elytres pas tout-à-fait aussi longues quq le corselet et le rostre réunis , pas plus larges que le cor- selet , droites sur les bords , arrondies à Textrémité , à stries larges, peu enfoncées; intervalles planes, ponctués, les bords 4es stries légèrement saillants. Pattes courtes, ro- bustes; fémurs renflés, surtout les antérieurs; tibias un 556 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE, {Novembre 1849.) peu aplatis , dentés intérieurement à l'extrémité et anguleux au milieu. — Assez commun dans les légumes d'une grande Erythrine à fleurs d'un jaune rougeâtre qui habite exclusivement les vallées élevées, en décembre. — Taïti, M. Vesco, 111. Catoleihrus impressicollis. — Long. 6 mill.;larg. 1 mill. 1/2. Nigropiceus, subnitidus, rostre lato, punctato, apice latiore, fere laevi, iriter oculos sulcato, summo capite laevi, prothorace antice angustiore, fortiter punctato, medio impresso, linea média laevigata, elytris rufescentibus, sutura margineque picels, apice rotundatis, fortiter porcatis. D'un brun de poix, rougeâtre au milieu du corselet; dessus du corps plane. Rostre large , aplani en dessus , un peu di- laté à l'extrémité, assez fortement ponctué entre les yeux et les antennes, très-finement à l'extrémité-, au milieu, un sillon longitudinal assez court ; sommet de la tête très-fme- ment ponctué , uni. Corselet légèrement rétréci en arrière , plus fortement en avant, où il forme une sorte de collier; couverts de points enfoncés assez gros , très-gros au milieu, où l'on voit une impression assez large divisée par une ligne longitudinale assez large et lisse. Elytres rougeâtres, avec la suture et les bords d'un brun de poix , à lignes de gros points enfoncés , presque carrés, très-serrés, les intervalles relevés, imperceptiblement ponctués comme la suture; extrémité arrondie. Dessous plus foncé , à gros points peu serrés; pattes assez lisses. Un seul mâle venant de Nouka- Hiva , M. Le Guîllou. Bien voisin du C. nasalis Sch.; en diffère par les élytres, beaucoup plus fortement ponctuées, l'impression du cor- selet divisée par une carène, le corselet plus ponctué, le rostre plus court et plus large. 112. C. subcaudatus. — Long. 6 mill.; larg. 1 mill. 1/4, Piceus, subnitidus , rostre punctato, capite surame laevi, trans- versim sulcate ; pretherace elongato, antice sensim angustato, €el- lari, postice minus, punctato, medio linea iaeviparum disiinguenda, TRAVAUX INÉDITS. 557 elytris postice subproduclis, punclato-strialis, interstitiis tenuiter punctatis, apice fere truncalis. D'un brun rougeùtre foncé, assez luisant; rostre se dila- tant un peu devant Tinsertion des antennes, très-ponctué , ainsi que la tête; sommet convexe , très-lisse , séparé de la parlie ponctuée par un sillon transversal , également distant des yeux et du corselet. Celui-ci allongé, rétréci un peu en arrière, plus fortement en avant , où il forme une sorte de collier ; ponctuation assez forte et assez serrée ; au milieu , une ligne lisse, peu visible. Elytres à épaules arrondies, un peu plus larges à la base que le corselet au milieu, un peu plus longues que le thorax et le rostre réunis, s'atténuant peu à peu en arrière, presque sinuées avant l'extrémité, qui est tronquée, mais en s' arrondissant sur les côtés-, à stries fortement ponctuées ; intervalles presque planes , très- finement ponctués. Dessous du corps de même couleur, très-ponctué-, pattes rougeâtres; tibias armés extérieure- ment , à l'extrémité, d'une dent crochue. — Assez commun dans les parties pourries de VHybiscus tiliacea , et surtout (\QVAleurites triloba. — Taïti,M. Vesco. 113. C. pumilio. — Long. 2, 5 mill.; larg. 1/3, 1 /2 mill. Filiformis, niger, nitidus, punctatissimus, prothorace antice col- lari, leviter altenualo, postice vix angustato, capite fere laevi, ely- tris fortiter punctato striatis, apice rotundatis, submarginatis. Très-allongé, d'un brun noir assez brillant. Bec robuste, plus court chez le mâle , ponctué assez fortement à la base , finement à l'extrémité ; sommet de la tête lisse , séparé des yeux par un sillon transversal. Corselet allongé, un peu ré- tréci en arrière , diminuant plus sensiblement en avant, où il forme une sorte de collier fortement ponctué, presque lisse au bord antérieur. Elytres un peu plus longues que le corselet et le rostre réunis , à stries fortement ponctuées; les intervalles lisses, extrémité arrondie, légèrement re- bordée , plus faiblement chez le mâle , qui est d'un tiers plus petit. Antennes et pattes rougeâtres, très-ponctuées ; tibias avec une dent crochue à l'extrémité externe. — Assez 558 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE- {Novembre 1849.) commun sotts les écofces du Spondias dulcis. — Taïtî, M. Vesco. 114. Proeces filum,. — Long. 2 mill.; larg. 1/4 mîll. Angùslissifïius, deplanatu?, rufescens, capite ad ocùlos nigrito, punctato, summo Igevi, prothorace antice vix angustato, antice transversim sulcato, puiictatissimo, elytris médiocre siriato punc- tatis. Rougeâtre, filiforme, sensiblement aplati; tête noirâtre entre les yeux , où elle est assez fortement ponctuée, lisse au sommet \ corselet assez densément ponctué , très-peu ré- tréci en avant, où il forme une sorte de collier; élytres pa- rallèles , arrondies à l'extrémité , à stries très-peu enfon- cées, mais très-ponctuées, une fois et demie aussi longues que le corselet et la tête réunis. — Ressemble au Catolethrus pumilio, mais bien plus étroit, déprimé; corselet moins rétréci en avant; élytres moins fortement striées. — Taïti, M. P radier. 115. Rhyncolus hispidulus, — Long. 2 mill. 1/2. Piceo-brunrieus, opacus, capite punctato, summo laevi ; protho- race rugoso punctato, antice sensim angustato, collari, pilis brevi- bus flavis, hispido^ elytris prothorace paulo latioribus forliter punctato slriatis, intersiitiis hispidulis. D'un brun rougeâtre ; tête ponctuée , lisse au sommet ; corselet un peu plus long que large , sensiblemeet rétréci en avant , où il forme une sorte de collier, rugueusement ponc- tué , presque lisse sur le bord antérieur, hérissé de gros poils courts, peu serrés, jaunâtres; angles postérieurs largement arrondis. Elytres un peu plus larges à la base que le corselet, s'élargissant en arrière d'une manière à peine sensible, jusqu'aux deux tiers, puis s'atténuant; épaules légèrement arrondies, stries fortement ponctuées, séparées par des intervalles relevés , hispides comme le cor- selet. Ces poils hérissés disparaissent parfois en partie. — Sur les troncs fraîchement équarris du Spondias dulcis. — Taïti, M. Vesco, 116. Psepholax sulcatus, Ad. White, Dieff. New.' TRAVAUX INÉDITS. 539 Zeal., II. 275. — Erebus and Terror, p. 15, pi. 3, f. 1. D'un brun noir foncé; thorax offrant en dessus trois lignes distinctes d^un brun cendré, les latérales plus larges et un peu irrégulières, formées par des écailles distinctes 5 élytres ayant chacune au moins six côtes élevées , dont deux se réunissent à l'extrémité ; entre chaque , une ligne de points enfoncés; côtés des élytres très-poilus à l'endroit le plus large; pattes ponctuées et garnies, comme le dessous du corps, de poils d'un brun cendré, plus longs à la partie postérieure des tibias et des tarses. — Long, environ 8 mill. — Cette espèce est propre à la Nouvelle-Zélande 5 un indi- vidu en mauvais état se trouve au Muséum parmi les insectôs de Tonga-Tabou , donnés par MM. Arnoux et Laiour^ Note sur la découverte faite en France d'un insecte co- léoptère d'assez grande taille , qui n'avait encore été ob- servé qu'en Laponie ; par M. Guérin-Mékevillb. Nous devons au lèlè éclairé dé M. Côgcfrdan, jiigede paix de l'arrondissement de Saîrit-Paul (bassèè-Aîpés), et botaniste très-insti*uit , quelques inSèlcte^ (^jfll a bien voulu chercher à notre intention,- etpèiriht lesquels nous avons trouvé un bel exemplaire du ÈytUcuà tapponicus. La région des Basses- Alpes habitée p>arM. Cogordan es située sut* la frontière du Piémont, et à une à^ê^ grande hauteur. En effet , Ces localités, que nous avons parcourues cette année, offrent des points qui atteignent jusqu'à 3,000 mètres au-dessus du niVeau dé la mér, comme la mon- tagne du Lauzanier, dont les crêtes forment «ne belle vallée garnie d'admirables {)rairîes alpines et tertfiinées par un lac auprès duquel la neige rïe fohd jamais. C'ési sur les iK^rds de ces plaqués de neigé, pendant une exèètsiion eritomo^- logique et botanique faite avec M. Cogordan le 7 Juillet dernier, que nous avons trouvé un certain nombre d'es- pèces alpines, et c'est pi^obablement dans ée lacdn Lafuza- nier, ou dans les petits cours d'eau qui en descendent , que 560 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Novembre 1849.) M. Cogordan a trouvé le Dytiscus lapponicus mâle qu'il nous a envoyé. Cette espèce, dont le mâle se distingue de toutes les autres , excepté du D. septentrionalis de Gyllenhal, par les fines lignes longitudinales jaunes dont ses élytres sont ornées , a été décrite pour la première fois par Gyllenhal en 1808, dans son excellent ouvrage intitulé Insectasuc- cina, etc., l,p. 468, et il le dit presque de moitié plus petit que le Dytiscus marginalis. Les individus de sa collection provenaient de la Laponie et de la Finlande. Zetterstedt, dans son ouvrage intitulé Insecta Lapponica, édit. in-4o, Lipsiae, 1840, p. 127, n^ 3, en adonné une bonne description , et il dit aussi que cette espèce est d'une assez petite taille, d'une longueur de 8 à 9 lignes ( 18 â 20 mill. ). M. Aube, qui a publié également une bonne description de cette espèce, lui donne une plus grande taillo, puisque les individus qu'il a vus dans les collections de Paris étaient longs de 25 à 28 millimètres. Peut-être ces échantillons provenaient-ils de quelques contrées de la Russie moins septentrionales et, par suite de leur habitation dans des lieux plus favorisés, leurs larves avaient-elles eu le temps d'acquérir plus de développement. Tel doit être le cas des premiers états de cette espèce dans les Basses-Alpes, et le mâle découvert par M. Cogordan est presque aussi grand que ceux dont M. Aube a donné la description, car il a 26 millimètres de longueur. Jusqu'à ce jour, cet insecte a été indiqué comme habi- tant exclusivement la Laponie , la Finlande et les contrées les plus septentrionales de l'Europe. Il figure, dans les ca- talogues de Dejean,Sturm et Gaubil, comme exclusivement propre à la Laponie, et personne ne l'avait encore rencontré dans notre pays (1). (1) M. Fairmaire en avait reçu un exemplaire du Piémont, et pris au Mont Vito, le pic le plus élevé de la chaîne qui nous sépare du Piémont. La vallée du Lauzanier en est très-rapprochée. SOCIÉTÉS SAVANTES. 561 La Faune françaïse doit donc à M. Cogordan l'acquisi- tion d'une belle espèce , et il est probable que ce ne sera pas la seule, car cet infatigable et zélé botaniste, qui con- naît tous les points de ces montagnes, encore inexplorées sous le point de vue entomologique , nous a promis de faire des recherches dans le but de nous procurer les insectes de ces localités, que nous n'avons pas eu le temps d'explorer convenablement. II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Séance du 5 Novembre 1849. — M. Payen lit un rap- port sur un Mémoire de M. de Llgnac, relatif au produit des vaches laitières et à la fabrication des conserves de lait. On pourra voir l'analyse que nous avons donnée de ce Mémoire, lu à la séance du 6 août 1849. Quant au rapport , voici quelles en sont les conclusions. Après avoir pris con- naissance du travail et fait des expériences sur les nouvelles conserves de M. de Lignac ^ la commission a jugé la com- munication de ce savant digne d'intérêt, en raison du débouché qu'elle offre aux produits de l'agriculture; elle peut fournir un nouvel exemple de 'l'utilité des industries annexées aux exploitations rurales-, enfin elle est encore in- téressante au point de vue de l'alimentation salubre des marins de nos équipages. Elle propose, en conséquence, d'approuver ce Mémoire et de l'adresser au ministre de la marine et à celui de l'agriculture et du commerce. — M. Guérin-Méneville lit des Etudes sur les maladies des vers-à'Soie. Observations sur la composition intime du sang chez les insectes , et surtout chez les vers-à-soie , en santé et en maladie , et sur la transformation des éléments vivants des globules de ce sang en rudiments du végétal qui constitue la muscardine. Nous ne dirons rien de ce travail, qui est inséré en entier dans ce numéro, page 565. 2« SÉRIE. T. i. Année 1849. 3« 562 REV. ET MAO. DE ZOOLOGIE. { IS membre 1849.) — M. Delfrayssé adresse une suite à sa précédente com- munication sUr les causes qui , dans les produits de la gé- nération , détierminent la ressemblance avec le ^Jère. Séan-^edu \2 Novembre. — M. 75. Geoffroij-Saint-Hi- laire lit une Note sur un troupeau de Lamas et (TAlpacas récemment arrivé en France. Ce troupeau, destiné à un feêsai d'acclimatation dans nos montagnes, est celui du roi de Hollande Guillaume lï, dont M. Bonafous a entretenu VAca- démie il y a deux ans. Les douze individus amenés il y a quelques années en Hollande avaient donné naissance à plus de vingt îniiVldtis quand la mort dii roi les fit aban- donner. Le troupeau i acquis au nom du ministre de l'agri- culture et du commerce , actuellement déposé à la ména- gerie du Muséum , compte trente animaut , ddïit 15 Lamas , là Aîpacàs^ 1 Lama sauvage, et 1 Lariia, variété blanche. Leé ihdividus nés en Hollande otit de 6 ans à 3 mois. M. (Geoffroy rappelle en termiriànt l'importance (Ju'a ac- quise depuis vingt aris le commerce de la laine de ces ani- maux, et cite qlielqbes chiftVeâ à l'appui. — M. Ts. G'eoffm)-Mint'Hilaife i^ré^enie tïicovehVAca-- démie uri li-avail intitulé : Rapport général sur les questions ^%lâtîf^es à la nûtûi'alis'atîûn et à ta dortiestication des ani~ "•^hùx utiVes. — M. Duverno^ commence la lecture d'un rt^ort .sur un Mémoire de Paléontologie de M. P. Gervais; présenté Ipar son auteur le 8 octobre dernier. i^ M. Rochet d'Héricourt ^ après avoir parlé à l'Académie d'un i-emède contre l'hydrophcJbie , qu'il rapporte d'Abys- sinie , met aiissi sOus ses yeux une portion de toison d^un Wtd'ûfdn d'Abyssinie dont la laine a, dans quelques parties, jusqu'à 60 centimètres de long. Il en ramenait une paire, mais la femelle â succombé en route \ le mâle seul a pu supporter le voyage. — M. Serres communique un extrait d'une lettre de M. Jôhj sill' V Unité de composition du lait des Mammifères et du contenu de l'oeuf des Ovipares proprement dits. L'au- SOCmTÉS~SAVANTES. 563 tcur y coordonne des faits pour la plupart déjà connus et des résultats d'expériences poilonnelles , au point de vue de la grande loi de l'unité de composition. Il rappelle l'identité récemment démontrée entre l'œuf des Mammifères et celui des Ovipares, la constante de sa structure anatomique^ il insiste sur l'analogie qui existe entre les matériaux nutri- tifs de l'œuf des Ovipares et d'une part le fluide nourricier fourni par les veines omphalo-mésentériques; d'autre part le lait fourni par les mamelles. En suivant cette route, M. Joly est arrivé à démontrer l'analogie chimique et phy- sique du lait des Mammifères avec le contenu de l'œuf des Ovipares. Cependant il ne propose que provisoirement, et sauf études ultérieures, les analogies suivantes. Les globules butyreux du lait répondent aux globules vitellins de l'œuf, qui renferment une huile se figeant par le refroidissement; l'albumine et la vitelline représentent la caséine. Enfin, MM. Winckler, Barreswil et Braconnôt ont trouvé dans les œufs du sucre de lait que tout le monde sait exister dans le lait, et l'on y rencontre aussi de l'eau et du phosphate de chaux. M. Joly annonce d'ailleurs avoir opéré sur l'œuf de poule les mêmes réactions que sur le lait des Mammifères^ Séance du 19 Novembre. — M. Duvernoy continue la lecture du rapport commencé dans la précédente séance. L'étendue de ce travail savant et consciencieux, et les dé- tails nombreux qu'entraîne ce genre d'étude, ne nous per- mettent pas d'en faire une véritable analyse. Le rapporteur, dans une introduction , rappelle les principes les plus sains de palœontologie ; et divisant son travail en trois parties, d'après les divisions mêmes du Mémoire, dans la première il traite des Palœothériums ; dans la seconde, des Lophio- dons et de quelques carnassiers enfouis avec eux; enfin la troisième envisage le point de vue géologique. M. Duvernoy y met en présence les deux opinions relatives aux Faunes de la période tertiaire, et sans décider entre celle exposée dans le travail de M. Gervais, et qu'on a pu lire dans notre extrait , et celle de M. Dufrénoy, il fait remarquer qu'en 564 REv. ET MAC. DR ZOOLOGIE. { Novembrc 1849.) adoptant cette dernière, qui rapporterait deux terrains con- tenant les mêmes espèces de P#œothérlums, l'un au mio- cène, l'autre à Téocène, on affaiblit nécessairement beau- coup la distinction de ces deux époques géologiques, La même question se reproduit pour les Lophiodons. Il ter- mine en proposant , au nom de la commission , que l'Aca- démie approuve le Mémoire de M. P. Gervais et l'imite à continuer avec le même zèle et la même activité les recher- ches savantes, utiles et consciencieuses dont les résultats composent ce travail. Séance du 26 Novembre. — M. Rigaud lit un Mémoire intitulé Mémoire sur l'homologie des membres supérieurs et inférieurs de l'homme. L^auteur établit que, pour faire un parallèle exact et rigoureux entre les membres supé- rieurs et inférieurs , il faut procéder à la comparaison des parties similaires , en commençant par Textrémité périphé- rique, main et pied, avant-bras et jambe ; passer ensuite à répaule et au bassin , puis au bras et à la cuisse^ enfin , ar- river au coude et au genou; en un mot, on doit suivre Tordre d'évolution organo-génésique -, car, dit M. Higaud, les parties analogues formées les premières, éprouvant moins d'évolutions successives, sont les plus simples et, partant , le plus parfaitement identiques. Après l'étude détaillée du parallèle des os, M. Rigaud en déduit le corollaire essentiel, qu'il faut admettre comme bien démontrée l'analogie de deux os dont l'identité est évidente pour leurs extrémités périphériques. L'étude de la squelettologie étant terminée , M. Rigaud poursuit l'application de ces principes fondamentaux , en se Hvrant à l'étude comparative de la myologie des membres , et pose ainsi l'une des bases essentielles , sur lesquelles devra désormais s'appuyer, selon lui, l'étude des ana- logues. — M. E. Blanchard présente un second Mémoire sur l'organisation des Malacobdelles ( groupe du sous- embran- chement des vers). L'auteur rappelle le premier Mémoire SOCIÉTÉS SAVANTES. 565 publié en 1845, et dans lequel il établissait par Tétude du système nerveux les rapports des Malacobdelles avec ses Anévormes (Trématodes, Planariés). Le présent Mémoire, consacré ù la connaissance du système circulatoire du tube digestif et des organes générateurs, amène l'auteur à cette conclusion relativement aux rapports zoologiques des Mala- cobdelles. Le Malacobdelle est une sangsue à système ner- veux bilatéral et à sexes séparés , ou un Anévorme à sexes séparés et à intestin simple ouvert à ses deux extrémités. Ses organes de génération seuls le rapprochent un peu des Annélides. De ces triples rapports , M. E. Blanchard con- clut que le groupe des Malacobdelles ou l'ordre des Bdel- lomorphes doit former un groupe indépendant et Cgurer parmi les types principaux du sous-embranchement des vers. Société nationale et centrale d'Agriculture. Séance du 7 Novembre 1849. — M. Guérin-Méneville lit un Mémoire intitulé : Etudes sur les maladies des Vers- à-Soie. — Observations sur la composition intime du sang chez les insectes et surtout chez les Vers-à-Soie en santé et en maladie , et sur la transformation des éléments vivants des globules de ce sang en rudiments du végétal qui cons- titue la muscardine (1). En me chargeant de l'honorable mission scientifique et agricole que je remplis, sinon avec talent, du moins avec un grand zèle, M. le ministre de l'agriculture et du com- merce a voulu répandre un bienfait sur la sériciculture tout entière, et je suis heureux d'avoir été associé à cette noble pensée. En effet, les encouragements que le gouver- nement doit à l'agriculture et à l'industrie ne consistent pas seulement à aider quelques agriculteurs ou quelques industriels d'élite, ils consistent surtout à faire exécuter (1) Ce Mémoire a été lu à l'Académie des Sciences, dans la séance du 5 no- vembre 1840. 566 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Novembro 1849.) des travaux que des particuliers ne pourraient entreprendre isolément, aflnqueles résultats qu'ils donneront profitent à tous. Tel est éminemment le caractère des études que j'ai exé- cutées dans les trois dernières campagnes séricicoles. Ainsi je suis arrivé à mieux fixer nos connaissances sur la nature de la plus terrible des maladies qui attaquent nos vers-à- soie,de cette désastreuse muscardine, véritable fléau des magnaneries , qui fait perdre annuellement plus de 30 mil- lions à notre agriculture. J'ai fait connaître, dans mes pré- cédents Mémoires, les diverses phases de la vie de ce mi- croscopique végétal, qui se développe dans le ver encore vivant et le fait périr au moment où le magnanicr croit être certain de recueillir enfin le fruit de ses peines et de ses dépenses. Partant de cette connaissance, j'avais fait divers essais pour faire périr les semences de ce végétal, conservées d'une année à l'autre dans les magnareries , où elles per- pétuent les causes de la maladie , ou du moins pour fixer ces germes aux endroits où ils se trouvent et les empêcher ainsi de tomber sur les vers et de les infecter. Ces recher- ches m'avaient fait espérer d'avoir réussi -, mais j'ai reconnu cette année, dans de grandes expériences faites de concert avec M. Eugène Robert, à Sainte-Tulle , que le procédé de fixation des sporules muscardiniques dans les ateliers par la vapeur de l'essence de térébenthine , condensée et de- venue ensuite collante par l'oxidation , tout en empêchant les semences du Botrytis de tomber sur les vers, ne détrui- sait pas leur faculté germinative et ne faisait que retarder l'invasion de la muscardine. Peut-être ce retard suffirait-il pour laisser aux vers le temps de donner leur récolte , et c'est ce qui pourrait expliquer le succès obtenu l'année der- nière à la magnanerie expérimentale de Sainte-Tulle ; mais dans les années exceptionnelles comme celle-ci , où les édu- cations ont été forcément retardées par des gelées prin ta- nières , la reproduction des germes du mal a le temps de SOCIÉTÉS SAVANTES. 567 se faire ; avant la montée des vers, beaucoup de sporules, collées aux murs et aux agrès de la magnanerie peuvent germer, pousser et donner de nouvelles graines , qui sont alors libres et vont infecter, quoique tardivement, un grand nombre de vers. Si ma mission avait été close l'année dernière , après une vraie réussite, quoique je l'eusse annoncée comme étant loin de me paraître définitive , ces pratiques de désinfec- tion par la térébenthine seraient demeurées dans la sérici- culture , auraient réussi aux unes , manqué chez les autres, comme l'emploi du sulfate de cuivre, du soufre et de di- verses autres substances Ta fait si souvent , suivant l'époque des éducations ou suivant l'état de la feuille plus ou moins hâtive. Ces alternatives de succès et d'insuccès auraient donné lieu à une controverse interminable entre les ma- gnaniers, ou enlr'eux , moi et M. Robert, controverse qu'on aurait pu soutenir de part et d'autre par de bonnes raisons, ou même à Taide de faits, suivant les circons- tances. Cependant la sériciculture n'y aurait rien gagné , elle serait encore restée dans le vague. Grâce à la continuation de mes travaux , cet inconvé- nient n'aura pas lieu, car on va être fixé sur les circons- tances qui peuvent rendre le procédé de désinfection par la térébenthine inefficace, dans certains cas. De plus, j'ai eu recours, celte année, à d'autres essais, à d^autres substan- ces. J'ai fait de nouvelles études, guidé par les enseigne- ments que celles des années précédentes m'ont fournies, et j'ai pu reconnaître que certains sels vénéneux, et surtout les acides, ont une action tellement forte pour détruire les germes de la muscardine, qu'on trouvera certainement le remède cherché dans leur application, quand d'autres essais nous auront fait connaître des moyens de la faire convena- blement. En effet, il faut actuellement chercher des moyens d'ap- pliquer efficacement ces sels ou ces acides, et c'est le plus diflicilc, ce sera peut-cire toute la découverte cherchée. 568 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Novembre 1849.) L'emploi des acides et de certains sels n'est pas nouveau : il a réussi à quelques-uns et manqué au plus grand nom- bre , et c'est la raison de ces succès et de ces insuccès qu'il fallait trouver. Les recherches minutieuses, et plus ou moins scientifiques ou pratiques, auxquelles je me suis livré, me l'ont fait connaître, et il est certain que je suis plus près du but cette année que l'année dernière, comme, en 1848, j'étais plus avancé qu'en 1847. En définitive, mes études de cette année, les expériences auxquelles je me suis livré dans de nouvelles conditions, m'ont montré que plu- sieurs de celles que j'avais faites précédemment avaient be- soin d'être répétées sous l'influence de circonstances que l'expérimentateur ne peut faire naître à sa volonté, qu'il est obligé d'attendre. Il m'est arrivé ce qui a constamment lieu dans les travaux de ce genre, ce qui arrivera toujours, c'est que les dernières études m'ont conduit plus loin, c'est que j'ai mieux vu. Du reste, il en est des recherches que j'ai entreprises comme de toutes celles du même genre qui ont conduit à d'heureux résultats : elles doivent subir les pha- ses communes, et ce n'est qu'après des tâtonnements, des insuccès, des erreurs même, et de nombreuses difficultés vamcues , qu'elles arriveront à complète maturité. Alors, seulement, elles pourront guider sûrement les magnaniers dans la voie du'progrès, dont le besoin se fait impérieuse- ment sentir parmi eux ^ ils marcheront peut-être plus rapi- dement, car là où la règle manque, c'es't le hasard seul qui dirige, et l'on sait qu'en s'en rapportant au hasard on ar- rive rarement. Cette année, mes recherches sur les vers-à-soie en santé et en maladie m'ont conduit à l'observation de faits ex- trêmement curieux , sous les points de vue scientifique et agricole. Je crois avoir assisté à la transformation de la matière vivante élémentaire animale en un végétal, car j'ai vu certains corpuscules, qui semblent former la portion vivante et interne des globules du sang des vers-à-soie , devenir les racines du Boinjtis Bassiana, de ce végétal in- SOCIÉTÉS SAVANTES. 569 férieur qui constitue la maladie connue sous le nom de mus- cardine. L'histoire de ces phénomènes paraîtrait invraisemblable, si Ton ne connaissait pas déjà quelque chose d'analogue dans la nature; mais les belles découvertes de mon savant collègue M. Decaisne, relatives aux globules animés qui s'échappent de certaines fucacées, et quHl a désignés sous le nom de Zoospores ; la connaissance que l'on a de la faculté possédée par les Endochromes , ou substance gonimique des cellules élémentaires de certains végétaux, de se mou- voir comme des animaux, et l'histoire de ces végétaux si singuliers, des Protococcus, décrits par M. Montagne, qui jouissent de la vie animale ou végétale à diverses époques de leur vie, qui semblent nous donner un exemple de l'in- décision de la matière élémentaire entre l'une ou l'autre de ces manières d'être , ou de son aptitude à choisir , sui- vant certaines circonstances que nous ne pouvons appré- cier, tantôt l'un, tantôt l'autre de ces modes d'existence, tous ces faits montrent que les phénomènes dont j'ai été témoin ne sont pas plus miraculeux, et qu'ils ont des ana- logues parmi les végétaux inférieurs. Dans un Mémoire circonstancié et accompagné de nom- breuses figures, qui forme un des chapitres du rapport que j'ai fait à M. le ministre de l'agriculture sur mes travaux de cette année, relativement aux maladies des vers-à-soie, j'ai fait connaître les expériences minutieuses et très-nom- breuses qui m'ont conduit à la constatation du fait singu- lier que j'annonce -, je dois me borner, pour le moment, à donner un court résumé de ce travail. Etudié à l'aide du microscope , et immédiatement après sa sortie du corps, le sang des \ ers-à-soie en bonne santé se compose d'un liquide albumineux , transparent et inco- lore si les vers doivent donner de la soie blanche , ou d'un beau jaune doré s'ils doivent donner de la soie jaune, dans lequel il y a une innombrable quantité de globules presque sphériques, un peu inégaux, mais dont les i)lus gros 570 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( NoveMÔre 1849.) dépassent à peine, dans leur plus grand diamètre, un cen- tième de millimètre. Ces globules, qui semblent doués d'une vie individuelle, se développent et se reproduisent continuellement pendant la vie de l'animal, et, examinés à diverses époques, ils montrent les modifications suivantes : 1". Ceux qui paraissent nouvellement formés sont plus petits, et leur centre n'offre qu'un seul point un peu moins transparent. 2*» Plus tard, le globule a grossi; on voit au centre un nucleus composé de plusieurs granules parfaitement égaux, et qui semblent donner à ce nucleus un mouvement de sys- tole et de diastole. 3«. A une autre époque de la vie du globule, ces granu- les se désagrègent et se portent à la circonférence. 4°. Enfin, ces mêmes granules tendent à sortir du glo- bule, en poussant son enveloppe, ou la membrane que M. Payen a nommée cellulose^ ce qui y produit des es- pèces de bourgeons saillants -, ils la percent enfin, en sor- tent, et forment immédiatement d'autres globules sembla- bles à leurs parents, en s'enveloppant d'une membrane transparente , dont ils provoquent vraisemblablement la formation par leur contact avec le liquide albumineux qui doit être leur nourriture. Voilà ce que de nombreuses saignées, pratiquées à des vers-à-soie et à diverses autres espèces d'insectes dans l'é- tat physiologique, m'ont constamment montré (1). Mais dans l'état pathologique, les choses se passent autrement. Lorsqu'on tire du sang à des vers-à-soie affaiblis par di- verses maladies autres que la muscardine ( arpians , lu- (1) Un observateur plein de sagacité et très-habile daps l'art d'étudier les phéno- mènes physiologiques à l'aide du microscope , M. Nicollet , conservateur des col- lections de l'Institut national agronomique de yersailles, k qvii j'avais écrit de Sainte-Tulle pour lui communiquer mes observations , m'a répondu qu'il avait vu plusieurs fois les globules du sang de divers insectes se reproduire dans le liquide ambiant, par le développement de corpuscules sortis des globules adultes. sociiiTÉs sava:^tes. 571 zettes, mous, flats, gras, passis, etc. ) , on voit que )p Rora- bre (les globules de ce sang est d'autant plus diminué que le ver est plus près de mourir. Alors l'albumine est rem- plie de petits corpuscules animés en quantité d'autant plus considérable que le nombre des globules normaux est plus restreint. Ces corpuscules animés spnt tous identiquement de }a même grosseur ( vÔt de millimètre ) , ovalaires, et rénifo^- mes, en tout semblables à ceux que l'on voit par transpa- rence dans les globules encore intacts, et ils n'offrent au- cune apparence de cils vibratiles ni d'autres organes exté- rieurs de locomotion. Ils sont doués d'un mouvement très- vif et qui semble volontaire, car il y en a qui s'arrêtent, qui reprennent leur mouvement, et quand ils viennent à en tou- cher d'autres, ils s'éloignent en tournoyant et en se pré- sentant soit de côté, ^vec leur forme ovale, soit par un bout, ce qui les fait paraître ronds. Les mouvements dont ces corpuscules sont doués semblent différer totalement du mouvement Brownien que j'ai observé avec grand soin, et comparativement, dans plusieurs substances végétales §t minérales en dissolution. Cette matière , qui parait réelle- ment vivante, qui pourrait bien donner la vj^ aux globules du sang , ces corpuscules élémentaires sont évidemment les mêmes que ceux qu'on aperçoit à travers la membrane transparente des globules normaux , car j*ai ew l'occasion de les en voir sortir, ainsi que mon savant ami M. [.efebure de Cerisy, ingénieur de la marine, à qui le pacha d'Egypte a dû la création de sa flotte et de son arsenal d'Alexandrie, et qui a bien voulu répéter avec moi quelques-unes de ces expériences délicates. Il me paraît encore évident que ces granules sont les éléments de nouveaux globules sanguins, quand ils sont produits et lancés dans le sang d'un ver en bonne santé, mais qu'ils manquent de quelques conditions essentielles, quand l'animal dans lequel ils se forment se trouve dans un état pathologique , ce qui les arrête dans leur développement. 572 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Novembre 1849.) Comme ces petits corps, ces espèces de rudiments de la vitalité, diffèrent des corps analogues observés dans les vé- gétaux; qu'ils semblent dépourvus de cette sorte de bec ob- servé par M. Decaisne dans ses Zoospores, je proposerai de les désigner par la dénomination d'H^MATozoïoES. J'ai observé les Haematozoïdes dans le sang de divers in- sectes à rétat de larve et à l'état parfait : il suflisait de les laisser souffrir quelque temps de la faim pour provoquer l'apparition de ces corpuscules animés. Chez les vers-à-soie qui doivent mourir de la muscardinc, soit qu'ils aient reçu naturellement les germes du mal dans l'atelier infecté, soit qu'on les ait infectés artificiellement, en déposant sur leur corps, avec la fine pointe d'une épin- gle, quelques sporules du Botrytis muscardinique, les phé- nomènes ont lieu tout autrement. Longtemps avant la mort du ver-à-soie, mais sans que son état maladif soit indiqué par des signes extérieurs, on trouve dans son sang quelques Haematozoïdes, qui devien- nent d'heure en heure plus nombreux, et auxquels se mê- lent des petits corps naviculaires d'abord très-courts, et que nous verrons bientôt devenir les thallus ou racines du Botrytis muscardinique. C'est à cette période de la maladie qu'il m'a été permis de voir, et cela plusieurs fois , car je n'en voulais d'abord pas croire mes yeux, le moment où plusieurs des corpus- cules animés se transforment en végétaux. Voici dans toute sa spontanéité le récit de ce que j'ai enfin constaté le 27 août dernier. Je transcris simplement un passage de mon journal d'observations, écrit au moment même où il ne m'a plus été permis de douter de ce que je voyais : « Dans le sang du ver n^ 3 qui, le 25, contenait encore beaucoup de globules normaux et très-peu de corpuscules animés ( il avait été infecté artificiellement de muscardine quelquesjours avant), je trouve moins de globules normaux, assez de corpuscules animés , des rudiments de thallus , et surtout de ces rudiments eu étal de transformation , inter- ( .r ' SOCIÉTÉS SAVANTES. 673 méditti^pes entre le corpuscule animé et le rudiment, et conservant eiicore ce jnouvement de vie du corpuscule animé. « 11 semblerait , d'après cette curieuse observation , que dans les cas de muscardine , les petits corpuscules animés peuvent croître , conserver encore quelque temps leurs mou- vements, en s'allongeant jusqu'à ce qu'ils soient convertis en thallus. Le mouvement de ces corps est évident , car le liquide est en repos, ainsi que les globules normaux qui restent et les thallus plus développés , et ils roulent sur eux- mêmes, changent de direction sur place , se rapprochent ou s'éloignent entr'eux , comme le font des animalcules sper- matiques. « Quant aux globules normaux qui restent en repos , ils montrent dans leur intérieur des corpuscules complète- ment semblables à ceux qui se trouvent libres-, je ne doute pas qu'ils ne soient prêts à sortir. u Ainsi , si ce fait se confirme , on pourrait admettre que ces corpuscules animés sont des globules élémentaires doués de la vie, qui abandonnent les globules du sang pour les reproduire. Dans l'état pathologique du ver, ils meurent et se décomposent dans certains cas , ce qui constitue les ma- ladies qui amènent la liquéfaction des vers (arpians, luzettes, mous, etc.)^ ou bien ils se métamorphosent en rudiments végétaux , dont le développement amène la pénétration de filaments dans tous les organes, ce qui produit le durcisse- ment , l'absorption des liquides, et tous les phénomènes de la muscardine. Dans ce cas, il s'ajoute à ce travail une com- binaison chimique ; des cristaux cubiques , surmontés, sur deux faces parallèles, de pyramides quadrangulaires équi- latérales, se montrent, et ils doivent concourir à la solidi- fication des tissus. » Si on laisse une goutte de ce sang, infecté de muscardine et plein de rudiments de thallus, sur le porte-objet du mi- croscope, et qu'on l'expose à l'humidité, on voit ces rudi- ments végéter, s'allonger, se ramifier et s'entrecroiser à 574 REV. ET MAC. DR ZOOLOGIE. ( Nm)embre 1849.) l'infini, puis donner des tigellules dressées et ramifiées qui ne tardent pas à produire des sporules du Botrytis muscar- dinique. Pour ne pas allonger ce résumé, déjà peut-être trop déve- loppé , je ne rapporterai pas ici plusieurs autres observations que j'ai faites sur ce sujet, et qui sont exposées avec détail dans le corps démon Mémoire. Jeiië chercherai pas non plus à comparer les phénorhêries que j'ai vus, déjà un grand nombre de fois, avec ceux qui font le sujet d'un Mé- nioirfede Tùi-pin, relatif à la transformation des globules du lait en végétaux du genre PenicilHum; je dois cepen- dant faire connaître brièvement les avantages que la pra- tique pourra retirer de ces éludes , si leurs résultats sont confirmés par des recherches ultérieures. Il résulte déjà dé ces observations que Texamen du sang des vers-à-soie peut faire connaître, assez longtemps à l'avance, s'ils sont en bonne santé ou malades, s'ils de- viendront arpians , luzettes, lïats ou muscardins. Jusqu'ici ces signes n'ont pas été trompeurs , et ils pourront peut- être conduire plus tard à dès découvertes inattendues sur la cause primitive des maladies des vers-à-soie, et même d'animaux plus élevés en organisation (1). En attendant, il est permis d'espérer qu'ils pourront déjà servir de guides aux expérimentateurs, et peut-être même aux magnaniers. En effet, s'il est reconnu que l'altération du sang, qui coïncide avec la maladie des Arpians ou des Luzettes , par fexertiple, existe dans beaucoup de vers dont on commence l'éducation, Il vaudra peut^tre mieux les jeter et vendre (i) si des occupations notnbreases n'absorbaient pas tout mon temps , je vou- àVais faire des études analogues sur le sang des animaux supérieurs à divers âges et en santé ou en maladie , et même sur celui de l'homme. Envisagées sojs ce nou- veau point de vue , ces études du sang des rachitiques , des scropliuleux , des scor- butiques , des hydropiques , et même des sujets atteints de maladies épidémiques telles que le choléra , la peste , le typhus , etc., pourraient peut-être conduire à des découvertes inattendues et même utiles. J'engage vivement les physiologistes à diriger leurs i-ecbèr'ches daiïs cette roié , qui ine semble neuve. Rev. et M7f. de ZoolîS4ç. 1 PM c Ws ' J-*- San(5 des Vers à Soie. 0 ROClÉTftS SAVANTFS. 575 sa fouille, que de s'obstiner à les élever pour h s. voir pé- rir misérablement. Si Ton trouve^ dans le sang d'une cer- taine quantité de vers d'une chambrée , les germes de la hiuscardine , ces rudiments de thallus si fàfclles à reconnaî- tre, il siéra prndent de léie ttéfairé de 'clés Véi^ iet d^én M're éclore d'autres, s'il en est temps encbi'fe, BU de leè èiijjprî- mer et de vendre la feuille. Tous ces aperçus sont encore bien vagues ; ils résultent de faits encore trop peu nombreux^ qui vierinent à peine d'être vus, et sur lesquels le temps n'a pas encore pasâé •, mais il est probable Qu'ils acqtierroiît dïins î'àVéhir ime Valébr pliià rëéllte , 'quahd d'âiitréé élbdes du miM gâire seront venues les confirmer, les étendre ou tés mbdifier. Ce n'est qu'à la suite d'observàlions plus ou moins stériles qu'on peut arriver à en faire de fructueuses, car les pre- mières servent d'écbelons pour monter aux secondes. C'est une question de temps et de persévérancCi Expîicatwn de ta Piwicive 15. Les lignes verticales représentent quatre centièmes de minime- tre au grossissement de lèSO fois. Les gtobùres au sang, les Hae- matozoïdes, les thallus de Bolrytisèî les ci^isVàiix 'poses entre ou sur ces lignes, sont égaleihént représentés âù grossissement de 1550 te. Fig. 1. Sang des Vers-à-Soie en bonne santé. a. Globules qui semblent les plus jeunes. a '. Globules plh's à^^an'c'ê^, ayarit leurs Haemàtbzoïdes bi^ïi Tor- tnés et groupés au ceiitre. a". Globules pour ainsi dli'e adultes, îeUre Hsematozoidés élailt désagrégés et se portant à la circonférence. a'". Globules ayant rendu l(4Ûrs Haematozoïdes. Fig. 2. Sang des Vet*s-à-^61e attàqiié^ de diverses hiaîâdié's (Àrpians, Luzettes, Flats, etc.), avec leiirs tîœhiatozôïdés impi-b- j^es à la Reproduction de tiouveaux globules, fcdnlrâirehient à ce qui a lieu chez les Vers-â-Soie en bonne santé. a' et a". Globules plus ou moins adultes en très-pelit nombre. a '". Globules ayant rendu leurs Haematozoïdes. 676 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Nm^eiubrc 1849.) On ne voit plus de globules jeunes ; ceux qui restent sont pres- que tous prêts à laisser sortir leurs Haematozoïdes, ou les ont déjà expulsés. h. Haematozoïdes remuant avec vivacité dans Talbumine. Ils se présentent tantôt de profil avec leur forme ovoïde, tantôt de pointe et paraissent alors ronds. Fig. 5. Sang d'un Ver-à-Soie atteint de muscardine, soit spon- tanément dans des ateliers, soit artificiellement par l'inoculation des graines du végétal { Botrytis JBassiana)^ ce Vers-à-Soie en- core vivant. a". Globules adultes en très-petit nombre. b. Haematozoïdes récemment sortis des globules, et très -remuants. c. Haematozoïdes de plus en plus allongés, en voie de transfor- mation et conservant encore leurs mouvements. d. Haematozoïdes qui ont perdu leur mouvement, plus ou moins complètement changés en racines ou thallus végétaux, dont quelques-uns atteignent déjà une longueur de deux on trois cen- tièmes de millimètre et commencent à se remplir de granules. FHg. 4. Sang d'un Ver-à-Soie récemment mort de la muscar- dine. a". Globules adultes en très-petit nombre. b. Haematozoïdes très-remuants. c. Haematozoïdes en voie de transformation. d. Thallus du Botrytis de la muscardine plus avancés, et dont quelques-uns commencent à se ramifier. e. Cristaux qui apparaissent après la mort du Ver. Séance du 21 Novembre. — M. Amyota. lu, dans cette séance, un résumé des travaux américains sur une espèce célèbre par les dommages qu'elle cause aux céréales dans les Etats-Unis, la Cecidonyia tritici^ Kirb. , et dont la pré- sence a été signalée, en 1847, dans le midi de la France. C'est en 1820 que ce Diptère se montra , ou du moins fut signalé pour la première fois en Amérique, dans l'ouest de Vermont; mais c'est seulement en 18i8 et 1829 qu'il attira l'attention générale par ses dévastations dans le nord de cette province; puis de là, comme d'un point central, il s'étendit dans toutes les directions, s'avançant à raison de SOCIÉTÉS SAVANTES. 577 vingt ou trente milles par année. En 1832, la récolte du blé fut complètement détruite. Le dommage fait dans l'Etat du Maine seul est estimé à plus de cinq millions. M. Amyot se pose une première question, celle de sa- voir si l'espèce qui fait tant de mal en Amérique est bien celle qui a été signalée dans le midi de la France. Il n'a point vu cette dernière en nature, et ne connaît l'autre que par les figures qu'en a données M. Asa Fitsch, dont il analyse le travail ^ mais après la comparaison qu'il a faite de ces figures avec les espèces du même genre que renferme la collection de Diptères du Muséum d'histoire naturelle de Paris, qui est celle même de Meigen , il ne doute pas que l'Europe ne soit la patrie originaire de l'espèce américaine; il croit même avoir reconnu, dans cette collection, l'espèce, très -voisine de la Cecidomyia tritici, que M. Asa Fitsch nomme Cecidomyia caliptera^ qui ne serait autre que la Cecidomyia pictipennis de Meigen. La seule différence qu'il y remarque est l'absence de la petite nervure trans- verse qui réunit la nervure postcostale à la côte, nervure qui paraît n'être pas constante dans une autre espèce cé- lèbre du même genre , la Mouche-de-Hesse ( Cecidomyia destructor, Say ) -, mais, du reste, le nombre et la disposi- tion des taches sur les ailes sont absolument les mêmes dans la figure américaine et le seul individu de la C. pic- tipennis qui existe dans la collection citée, et le surplus de la description lui convient parfaitement. Quant à l'i- dentité de l'espèce américaine nommée Cecidomyia tritici , et celle d'Angleterre, sur laquelle M. Kirby a fait ses ob- servations, et qu'il a désignée sous ce nom en 1795, les au- teurs américains ne la mettent plus en doute, depuis sur- tout la publication de la figure qu'en a donnée M. Curtis dans le Journal de la Société royale d^ Agriculture , tome VI, p. 131, planche M. En général , cet insecte se trouve dans les endroits om- bragés, particulièrement au bord des eaux. Il n'a qu'une génération par an. La ponte se fait en juin et juillet. Lafe- 2« SÉRIE. T. I. Année 1849. 37 578 REv. ET MAC. i)E ZOOLOGIE. { Pfovetnbre 1849.) inelle introduit son oviducte dans Técaille de la glume du grain et y dépose ses œufs, au nombre de six à huit, près du germe, et comme on peut trouver trois ou quatre fois plus de larves dans un seul germe, il est probable que trois ou quatre femelles piquent successivement le même. La larve éclot au bout de quelques jours, et reste à la place où l'œuf a été déposé jusqu'à ce qu'il ait atteint tout son accroissement, c'est-à-dire pendant un mois environ, vivatlt des sucs du germe ; ensuite elle quitte Fépi et des- cend dans la terre jusqu'à la profondeur d'un centimètre à peu près, oiJ elle passe à l'état dormant, qui ne diffère du premier qu'en ce qu'il y a cessation d'accroissement et immobilité plus ou nioins complète. On ignore s'il y a des mues entre l'éclosion et l'instant où elle arrive à l'état de iiymphe. L'insecte passe Tautomne et l'hiver dans cet état dor- mant ; la nymphe n'est définitivement formée qu'au prin- temps. Elle est un peu moins longue que la larve dormante^ qui a 0,0016 de longueur; Les antennes et les pattes sont renfermées chacuîie dans un fourreau particulier^ sous le tégument qui enveloppe tout le corps. On suppose qu'elle reste trois où quatre semaines avant de passer à l'état par- fait, sur la fin de mai ou au commencement de juin* Le plus grand ennemi de cette espèce, et celui qui paraît êtt détruire le plus grand nombre, en Amérique, est un petit oiseau nommé l'Oiseau jaune ( Fringilla tristis ^ Lînti. ). Dirigeant adroitement son bec précisément sur le graiii de blé qui cache des larves stous l'écaillé dont il est ëtiveioppé, il arrache cette paille et saisit rapidement, l'une après l'autre, celles qui s'y trouvent. Il lui faut plusieurs épis pour faire un repas \ quant au graiu lui-même, l'oi- Seau n'y touche pas. Il y a ensuite quatre espèces d'Hyménoptères parasites , au moins, qui sont connues pour attaquer ces larves. L'une d'elles dépose sdn œuf à côté de la C. tritici, et la larve ^i tn sort dévore celle de cette dernière dès qu'elle éclot. SOCIÉTi::S SAVANTES. 579 Une autre espèce, du genre Ichneumon, dépose ses œufs dans le corps môme de la larve, qui meurt bientôt de la blessure. Quant aux moyens artificiels propres à préserver les ré- coltes de ses ravages, il paraît que jusqu'à présent l'homme est obligé d'avouer son impuissance devant cette petite créature. Les cultivateurs américains ont vu tous leurs ef- forts échouer à ce sujet. En général l'insecte se multiplie excessivement environ deux ou trois ans après son appari- tion; et alors ses ravages deviennent les plus incroyables. Il y a des cas où l'on ne peut trouver un seul grain de blé dans un champ tout entier. Le dommage diminue bientôt insensiblement, et après un laps de quelques saisons, l2^ culture du blé reste comparativement sauve, excepté dan» quelques parties isolées où l'insecte, devenu probablement alors un hôte permanent, fait sentir de temps en temps sa présence pour se multiplier encore avec excès à des époques périodiques plus ou moins éloignées sous des influences atmosphériques ou autres dont on ignore la cause autant que celle des épidémies. M. Amyot annonce une prochaine communication sur la- Mouche-de-Hesse et sur la législation en matière d'éche^ nillage. Société jbntomologique de France. Séance du 12 Septembre 1849. — M. Pierret îmnoncQ la mort de l'un des anciens membres de la Société, M. Merck aîné, de Lyon, décédé le r"" juin dernier, à l'âge de cin- quante-sept ans, à Clarigny, près de Lyon, à la suite d'une courte maladie. — M. ZT. Lucas fait savoir que la Tryxalis procera, que l'on croyait exclusivement propre à l'Arabie heureuse, à TEgypte et à la Sicile, se trouve également en Algérie : en outre, il annonce, d'après M. L. Brisout de Barneville, que la Tryxalis unguiculata Rambur, de l'Andalousie, doit être 580 RE¥. BT MAG.fDE ZOOLOGIE. {Novembre 1849.) considérée comme identique avec la Tryxalis procera. — Le même membre annonce que VAcridium migrato- Hum, qui avait été signalé comme ayant été pris auprès de Sceaux par M. L. Brisoutde Barneville, vient d'être trouvé encore plus près de Paris, sur les fortifications , non loin du chemin de fer de Sceaux, et à peu de distance de Mont- rouge. M. le docteur Lacaze , qui a trouvé cet insecte inté- ressant pour notre Faune parisienne, en a pris deux indi- vidus : un mâle et une femelle. — M. Pierret donne quelques détails sur le voyage ento- mologique qu'il vient de faire dans les Basses-Alpes : parmi les Lépidoptères les plus remarquables, il cite particulière- ment la variété Honoratii de la Thais medesicaste, VArge Cleanthe, VErebia Scipio, la Setinaflavicans, etc. — M. Bellier de la Chavignerie parle d'une excursion entomologique qu'il vient de faire dans les montagnes d'Au- vergne, en compagnie de M. Guillemot, de Thiers. Parmi les espèces de Lépidoptères les plus curieuses, M. Bellier de la Chavignerie indique les Argynis Daphne, Ino et Niobe, VErebia cœcilia, les Xanthia rubecula, Heliophobus gra- minis, Phlogophora scita , Nudaria mundana, Cleogene tinctaria, Numeria Donzelaria , etc. — M. L, Dufour adresse une Note sur les mœurs des chenilles de VHydrocampa stratiolalis. — M. Jacquelin-Duval présente diverses observations eutomologiques : 1**. 11 annonce qu'il a observé avec M. Lespès, aux en- virons de Toulouse, un grand nombre de Claviger testaceus dans une fourmilière, et que ces Coléoptères se trouvaient surtout sur les tas d'oeufs que l'on remarque çà et là dans les nids de fourmis ; 2**. Il dit que M. Lespès a pris, à Toulouse, le Lœmo- phlmus Dufourii, Laboulbène, sous des écorces de chêne, tandis que cet insecte n'avait encore été rencontré, à Agen, que sous des écorces d'orme et de peuplier-, 4**. Il montre un Calosoma sycophanta, présentant des SOCIÉTÉS SAVANTES. 581 rugosités très-marquées ; ce qui n'a pas lieu dans l'espèce type. — MM. Alex. Lahoulhène et Jacquelin-Duval annon- cent qu'ils ont trouvé à Meudon, en tamisant des détritus au pied d'un peuplier, une trentaine d'Euplectus Kars- tenii, — M. le secrétaire a communiqué, au nom de M. Val- lot., de Dijon, quelques observations entoraologiques, prin- cipalement sur divers Hyménoptères. — M. Ch. Coquerel lit une Note Sur la prétendue pous- sière cryptogamique qui recouvre le corps de certains in-- sectes. — M. Alex. Laboulhène répond à cette Notice. Nous donnerons ces deux Mémoires en entier dans la Revue. — On lit une Notice de M. Bagriot sur une ponte du Bombyx du pin, Lasiocampa pini, élevée en domesticité à Vaugirard, près Paris. Dans ce travail, l'auteur fait con- naître d'une manière complète les métamorphoses du La • siocampa pini, qui n'étaient pas encore parfaitement con- nues. Séance du 26 Septembre. — M. H, Lucas montre une Arachnide de la famille des Scorpionides et du genre des Buthus de Leach, et deux Hyménoptères appartenant au genre des Atta de Fabricius. Ces diverses espèces, qui sont vivantes, ont été rencontrées à Saint-Denis, dans des caisses provenant des Indes-Orientales, et qui contenaient du bois de teinture. — M. Pierret dit que cette année la chenille du Deile- phila nerii a été trouvée abondamment dans le jardin du Luxembourg. A ce sujet, M. L. Fairmaire fait remarquer qu'on en a trouvé un grand nombre à Abbeville il y a deux ans. — On lit une Notice de M. &uenée intitulée : Observations sur le ^enre Thyatira, et réponse à la Note de M. Bruand , publiée dans les Annales de la Société entomologigtie en 5S2 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1849.) 1849. L'auteur réfute entièrement les observations publiées par M. Bruand. Séance du 10 Octobre. — M. Brisout de Barneville pré- sente une Note contenant quelques rectifications à son travail intitulé : Catalogue des Acrididés qui se trouvent dans les environs de Paris {Annal, Soc. ent.y 1848), et indiquant comme espèces parisiennes les Acridium italicum Oliv. , migratorium de Géer, grossum Oliv. , lineatum Co?>- i^ {Grîjllus rosaceus Gm. )? biguttulum de Géer, dispar Brisout. — Le même membre donne la description d'une nou- velle espèce de Sauterelle {Locusta lineata Brisout), qu'il a trouvée dans la vallée de la Juine (Seine-et-Oise), mais dont il ne connaît encore que la nymphe. — M. Rouzet montre un individu de V Acridium migra- torium, capturé dernièrement sur un Cactus dans l'école de botanique du Muséum d'histoire naturelle de Paris. — M. Lacordaire dit que le même insecte a été pris en Belgique (Liège) par M. de Sélys-Longchamps. — M. H. Lucas annonce que son Ixodes pulchellus ne vit pas exclusivement sur les Spilotes variabilis et Bufo agua, ainsi qu'il le pensait , car il vient d'en prendre plu- sieurs individus sur un Boa constrictor qui se trouve dans la ménagerie du Muséum. — Le même membre fait passer sous les yeux de ses col- lègues un individu vivant de VEresus cinaberinus Walck. {Aranea quatuor guttataîiossi) » Cette Aranéide, qui est assez commune dans les parties méridionales de l'Europe et dans les régions septentrionales de l'Afrique , et qui n'a- vait encore été rencontrée auprès de Paris que dans la forêt de Fontainebleau , vient d'être prise à Passy par M. Brisout de Barneville. — M. Pierret annonce que M. Donzel vient de découvrir à Larche ( Basses- Alpes ), à plus de cinq mille pieds au- dessus du niveau de la mer, la Gnophos Daubearia (classée à tort par M. Boisduval dans le genre Ennemos ), que l'on aOCIÉTËS SAVANTES. 5S3 n'avait jusqu'alors rencontrée que dans les environs cle Montpellier. Les individus pris au crépuscule par M. Ponzel dans les Alpes de la Provence ont la taille plus développée que ceux qui proviennent du Languedoc. M. Donzel propose de donner à cette variété le nom de Larchiaria, en mémoire de la localité où il l'a capturée. — M. Becker montre quelques nouveaux Lépidoptèrep du Brésil, où ils ont été recueillis par M. Beske. — M. É?e Bar an fait voir plusieurs larves d'insectes qui ont produit quelques dégâts dans une maison, à Grenelle, en détruisant plusieurs poutres. — M. Lacordaire parle d'un genre de Buprestides propre à l'Amérique méridionale , voisin des Tmchys et désigné par Say sous la dénomination de Metonius, ^, Lacordaire n'a pu retrouver nulle part les traces de ce genre. — Le même membre indique également le genre inconnu en France des Arafaria, voisin de celui des Bembidium , et créé en Amérique par Say. — M. H. Lucas donne lecture d'un Mémojre intitulé : Observations sur le genre Dasysternc^ ; description et figure de deux nouvelles espèces de ce genre qui habitent les pos- sessions françaises du nord de l'Afrique. Après avoir carac- térisé le genre Dasysterna, il décrit les deuî- espèces nou- velles, qu'il nomme : D. RUBRiFEKNis Lucas. IX, capUe , thorace, §cutello abdo- mineque nigro-nitidis, punctatis ; elytris ru^ro-castaneis, punctatis , suturœ utrinque unisulcatis ; antennis fusco- rubescentibus, primo articulo nigro, articulis foliaceis ru- bescentibus; femoribus iibiisque nigra-nitiais , articulis tarsorum rubescentibus. D. niRTicoLLis Reiche (inédit). D. capite nigro-rufes- vente nitido , fortiter punctato , clypeo. anticè rotundato, posticè utrinque sensiter coarctato ; tharace nigro-nitido , laxè punctato fulvo pilosoque ; elytris posticè Qttenuatis, irregulariter punctatis, in medio nigro-cai^taneù, sutura 584 UEv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Novembre 1849.) marginibusque nigris ; sterno nigro, dense punctato fulvo pilosoque; ab domine pedibusque nigro nitidis. — M. Al. Pierret fait connaître , d'après M. Donzel, la description d'une nouvelle espèce de Lépidoptère nocturne découverte dans les Pyrénées. — Le même membre lit un travail de M. Donzel intitulé : Observations sur IMndigénéité des Sphinx nerii et celerio. Après cette lecture, une longue discussion s'élève sur le même sujet entre plusieurs membres de la Société, et parmi eux on doit citer MM. Lacordaire et Pierret. Séance du 24 Octobre. — M. Pierret montre une Oreina jrpmo5« vivante, et qui cependant a été prise il y a déjà longtemps dans la vallée de Chamouny. A ce sujet , plu- sieurs membres citent des faits analogues , et M. Jacque- lin-Duval parle d'un Corœus qui , piqué à l'état de nym- phe, ne s'en est pas moins métamorphosé en insecte par- fait. — M. Audinet-Serville fait connaître quelques remar- ques relatives à l'accouplement du Procrustes coriaceus; il dit qu'il a vu , le 27 septembre dernier, plusieurs de ces Coléoptères accouplés, et qu'il a observé alors que le mâle lançait une liqueur très-corrosive, tandis que la femelle n'a- vait pas la même propriété. — M. de Graslin adresse une Note sur la Zggœna ba- learica, dans laquelle il contredit certains faits annoncés par M. AbicotàdiU?> une Notice de ce lépidoptérologiste in- sérée dans le 2° numéro des Annales de la Société Enta- mologique pour 1849. — ' M. L, Fairmaire présente une Pimelia qui offre un fait tératologique intéressant. — M. Guérin-Méneville fait voir quelques Coléoptères vivants qu'il rapporte du midi de la France^ il montre i^qt- iicuWèremeniV Agrijpnus alomarius , le Buprestis mariana, et un Cossonus qu'il a pris dans les troncs de pins -, il dit qu'il a rencontré en même temps des larves, des nymphes et des insectes parfaits duBupresHs mariana, et que dès- SOCIÉTÉS SAVANTES. 585 lors ces insectes parfaits étaient destinés à passer l'hiver dans les troncs des pins, pour ne se montrer qu'au prin- temps. — M. P. Gervais communique des détails importants et propres à éclaircir l'histoire des mœurs des Abeilles. Ces faits ont été recueillis par un paysan des environs du Puy- en-Velay, et n'ont encore été publiés que dans un journal politique de la localité. — M. Z. Brisout de Bar?ieville lit une Note sur la clas- sification parallélique des Orthoptères. Dans ce travail , que Ton ne peut analyser en quelques lignes, l'auteur cherche à appliquer à une partie de l'entomologie les lois employées pour les Mammifères par M. Isidore Geoffroy-Saint- Hilaire. — M. de Graslin envoie une Notice sur quelques Lépi- doptères nouveaux trouvés dans les Pyrénées-Orientales en 1847. Dans ce travail, l'auteur, après avoir donné d'inté- ressants détails sur les mœurs des Lépidoptères pyrénéens, tant à leur état parfait qu^à leur état de chenille, passe à la description des espèces qu'il regarde comme nouvelles, et auxquelles il applique les noms de Erehia sthennyo, He- terogy7iis erotica, Chelonia hemigena, Orgyia aurolim- hata ( chenille de la), Noctua consors et Hadena sociabi- lis. Après cette lecture, MM. Pierret et Bellier de la Chavi- gnerie font remarquer qu'ils ne regardent V Erehia sthen- nyo de M. de Graslin que comme une variété de V Erehia manto ; que la Noctua consors du même auteur n'est autre chose qu'une Xanthia ruhecula décolorée, et enfin que son Heterogynis erotica ne diffère pas sensiblement de Xdipunc- tala de Hûbner. Séance du 14 Novembre. — M. Laboulhène lit une Note de M. Léon Dufour, intitulée : Métamorphoses d'une nou- velle espèce de Phytobius, et nouveau mode de respiration aquatique. Après être entré dans des considérations physio- logiques importantes, l'auteur décrit, sous ses trois états, une espèce nouvelle qu'il u trouvée près de Saint-Sever 586 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Novembve 1849.) ( Landes ), qu'il nomme Phytobius hydrophilus, et à la- quelle il assigne pour caractères : Globoso-suhquadratus, griseo-cinereus , immaculatus glaber, femoribus inermi- bus; thorace nec canaliculato nec impresso,utrinque tuber- culo acuto discoidali, aliaque minimo in margine antieo; elytris siriatis , antennis pedibusque testaceis, Vix 1 linea. Habitat ramos immercos Myriophilli, — Le même membre communique une seconde Note de M. Léon Dufour ayant pour titre : Notice sur le Chœtoce- rus œdemeroides , genre nouveau de la famille des E démé- rites trouvé à Saint-Sever. Plusieurs membres de la So- ciété, croyent reconnaître dans cet insecte le Dryops femo- ratus , Fabr. — M. L. Fairmaire donne la description et la figure d'un Coléoptère qui n'avait encore été décrit par aucun auteur, le Streptocerus speciosus^ Dej. , Cat. , du Chili; il fait connaître les deux sexes de cet insecte. — M. Jacquelin- Duval aLnnonce qu'il s'occupe de la mo- nographie du groupe des Bembidium, et il prie tous les entomologistes de vouloir bien lui communiquer les espèces intéressantes, exclusivement européennes et algériennes, qu'ils pourraient avoir en leur possession. — M. de Sélys-Longchamps parle de VAcridium migru- torium que Ton a trouvé l'année dernière, plusieurs fois , en Belgique. — M. Mellié donne la description d'une nouvelle espèce de Cis provenant de l'île de Madère, et à laquelle il assigne le nom de Cis Vollastonii, La phrase diagnostique de cette espèce est la suivante : Castaneus, dilutè piceus, nitidus, oblongo-ovatus^ pube brevissima adspersus. Os, antennœ, pedesque dilutè testacei. Prothorax œqualis, angulis sub- reclis truncatus, lateribus latè emarginatus. Elytra levé sat crebrè punctulata. —Long. 0,0040 mill.-, iat. 0,0015 mill. — M. H. Lucas communique un cas curieux de patholo- gie observé dans un Car abus punctato-auratus femelle. ANALYSES D'OOVRAGES NOUVEAUX. 587 Cet insecte^trouvé par M. de Saulcy, a été rapporté au Muséum par M. Emile Deville. E. Desmarest. m. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Catalogue synonymique des Coléoptères d'Europe et d'Al- gérie, par J. Gaubil, chevalier de la Légion-d'Honneur, capitaine au 17® régiment d'infanterie légère, membre de la Société entomologique, etc., etc. 1 vol. in-8" de 300 pages. ( Chez M. Buquet , rue Dauphine , 35. — Prix : 12 fr. ) Quoique nous ayons déjà annoncé cet utile ouvrage lors- qu'il était sous presse, nous croyons devoir prévenir nos abonnés qu'il vient de paraître , et nous pouvons leur cer- tifier quel'auteur a tenu tout ce qu'il promettait, en le trai- tant avec tout le talent et toute la conscience que les ento- mologistes attendaient de lui. M. Gaubil n'a pas fait son Catalogue légèrement et comme un simple amateur, mais il l'a longuement préparé par des recherches sérieuses dans tous les ouvrages qui existent sur les Coléoptères. Pendant son séjour à Paris, de 1841 à 1 844 , il a lié des relations d'amitié et de science avec tous les entomologistes sérieux, qui ont bientôt reconnu chez lui des qualités solides , ce qui les a engagés à lui ouvrir leurs riches bibliothèques, leurs collections et leurs notes, en l'aidant en outre de leur longue expérience et de leurs con- seils. On peut dire, sans crainte d'être démenti, que M. Gau- bil a employé très-heureusement tous ces éléments de suc- cès et qu'il a fait ainsi un ouvrage véritablement utile , un guide sûr pour les entomologistes qui s'occupent plus spé- cialement des Coléoptères d'Europe. En faisant entrer dans son cadre les espèces propres à l'Algérie, M. Gaubil a cédé 588 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Novembre 1849.) au désir de beaucoup d'entomologistes qui s'intéressent à rétudedes insectes de cette nouvelle France J^e cette por- tion du littoral de la Méditerranée qui semble établir le passage entre la Fauae de l'Europe méridionale et celle de l'Afrique australe , puisqu'elle nourrit beaucoup d'espèces propres à l'Espagne, à Pltalie, à la Sicile et à la Corse. La méthode de classification adoptée par M. Gaubil dif- fère un peu de celle de Latreille. C'est une méthode natu- relle qu'il a empruntée à l'ouvrage de M. Ludwig Redtem- bacher sur la Faune d'Autriche On voit , par la liste des auteurs qu'il a cités et consultés , que M. Gaubil était par- faitement au courant des progrès de la science en faisant son Catalogue , et qu'il n'a épargné ni peines ni recherches pour bien connaître ce qui avait été fait jusqu'au moment ou il écrivait , ce qui est la condition première et essentielle de tout travail sérieux sur l'histoire naturelle. En effet, les observations les plus exactes, les idées les plus ingénieuses, dépourvues de ce point de départ , de ce cachet d'honnêteté scientifique dont les auteurs devraient se pénétrer continuel- lement , ne peuvent être utiles et fécondes ; je dis plus , elles sont nuisibles au bien de la science, en apportant des en- traves aux travaux de nos successeurs, en les rendant dif- ficiles et rebutants. Nous ne donnerons pas ici le chiffre des espèces men- tionnées dans le Catalogue de M. Gaubil. Disons seulement que le total de chaque genre se trouve dans le numérotage même des espèces, et qu'un autre total, placé à la fin de chaque famille, donne le nombre d'espèce qu'elles contien- nent. Ainsi, par exemple, dans la famille des Cicindelœ, on voit que le genre Tetraeha contient une espèce, et le genre Cicindela 45. Le total mis à la fin de cette famille est de 46. Il en est de même pour toutes les autres. Cependant la réunion de ces totaux partiels ne donnerait pas le total réel des espèces contenues dans ce Catalogue , si on omet- tait d'y joindre celles qui ont été ajoutées pendant son im- pression, et qui figurent dans un Addenda de 14 pages. Ml^LAN'GES ET NOUVELLES. 589 Une table alphabétique des noms génériques adoptés, et de ceux qui ne forment que des synonymes , complète l'ou- vrage, qui est suivi d.''nn Delenda et corriyenda, de notes contenant le résultat des observations sur les genres Tra- chyphœlus, Omias, Otiorhynchus, Sitones, Cneorhinus et Strophosomus d'Angleterre , par M. Walton, et des Espèces nouvelles publiées par M. Léon Fairmaire dans les An- nales de la Société Entomologique de France. En résumé, le Catalogue de M. Gaubil nous semble cons- tituer une excellente acquisition pour l'entomologie, et nous pensons qu'on ne tardera pas à le trouver sur le bureau de tous les entomologistes. G. M. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Allocution sur la tombe de Gabriel Bjbrox, naturaliste, lors de la translation de ses restes au cimetière de l'Est, à Paris, le 22 octobre 1849, par M. C. Duméril, profes- seur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, membre de l'Institut , etc. Messieurs , Vous avez bien voulu vous rendre à la convocation qui vous a été adressée par la famille de Gabriel Bibron, à jamais inconsolable de la perte qu'elle a éprouvée ; et vous venez ici manifester la part sincère que vous avez prise à sa dou- leur et à ses regrets. Je vous en remercie en son nom. Votre présence dans ces tristes lieux honore la mémoire d'un savant modeste et trop laborieux , car sa santé n'a pu malheureusement suffire à l'excès des travaux qu'il avait entrepris avec tant d'amour et de succès, et qu'il s'est vu , à son grand regret , obligé de suspendre pour aller chercher loin de Paris, trop tardivement peut-être, un remède qui 590 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. ( Novembre 1849.) n'était plus pour nous qu'une vaine et décevante espé- rance. Bibron a succombé à l'âge de quarante-deux ans (le 27 mars 1848 ) , aux eaux de Saint- Alban, département de la Loire , loin des amis nombreux que sa loyauté et son excel- lent caractère lui avaient acquis et conservés. Heureusement il était encouragé dans ses souffrances et soutenu constam- ment dans sa fermeté, parla sollicitude éclairée, par les soins affectueux d'une épouse adorée et toute dévouée, qui faisait le bonheur réel et la consolation d'une existence douloureuse dont il avait prévu l'inévitable et trop rapide terminaison. Aujourd'hui nous sommes appelés à être témoins des derniers honneurs rendus à ce corps , qui va être confié au terrain destiné à recevoir un jour tout ce qui lui fut cher, et à recueillir les débris des membres d'une famille que le bonheur avait si tendrement rapprochés pendant la vie , et qui ont désiré y être à jamais réunis et confondus. C'est dans cette mémorable et trop triste circonstance que nous venons vous prier d'entendre le récit abrégé de la vie active et laborieuse de Gabriel Bibron , puisque nous avons été privés , au moment de la mort de notre ami , de pouvoir exprimer nos regrets sur sa tombe et d'y jeter quelques fleurs funèbres. Fils honorable de l'un des plus anciens employés du Mu- séum d'histoire naturelle de Paris, sa famille, à défaut de fortune, sentit le besoin de donner à Gabriel une éduca- tion libérale. Il eut le bonheur de pouvoir en profiter dans les voyages successifs qu'il fit en Itahe , en Angleterre et en Hollande, pour s'exprimer en plusieurs langues, lire et traduire les ouvrages dans lesquels il avait puisé une solide instruction. Dès l'âge de dix-huit ans, étant attaché déjà comme élève aux laboratoires de la zoologie , les professeurs du Muséum , témoins de son ardeur et de sa capacité , l'auto- risèrent à faire un voyage en Italie. Il y resta près de quinze MftLANCES ET NOUVELLES. 591 mois, pendant lesquels il se livra avec tant de zèle à la re- cherche et à Tobservation , qu'il y recueillit un très-grand nombre d'oiseaux, de poissons et d'autres animaux qui sont aujourd'hui, rangés dans les galeries , dont ils sont Toiv nementpar leur belle conservation et surtout par les notes intéressantes sur les mœurs et sur les habitudes des espèces qu'il a pu observer. Le résultat de cette précieuse excur- sion fut si utile à l'établissement, qu'il déterminales pro- fesseurs à solliciter, quelques années après, une autorisa- tion du gouvernement pour faire retourner Bibron, comme voyageur naturaliste , dans les mômes contrées , plutôt que de le faire adjoindre, comme on le demandait, à l'expédi- tion de la Morée qui se p^'éparait alors ; et ce second voyage en Sicile ne fut pas moins utile aux progrès de la zoo- logie, comme le prouvent les registres de la science et les nombreux documents qui s'y trouvent inscrits sous son nom. En 1832, Bibron me fut adjoint, comme aide naturaliste, pour la chaire de l'histoire naturelle des Reptiles et des Poissons. Dès l'année suivante, ainsi que je me suis fait un devoir de l'énoncer dans la préface du grand ouvrage sur l'histoire naturelle des Reptiles, que nous avions entrepris de publier en commun, je déclarai, qu'ayant besoin d'être aidé dans les recherches immenses et consciencieuses que ce travail exigeait pour la détermination et le ciassement de toutes les espèces, je l'avais choisi pour mon collaborateur. Depuis plusieurs années qu*il m'aidait dans les démonstra- tions que mes cours exigeaient, j'avais pu apprécier son instruction, sa mémoire et la justesse de son esprit, et comme il connaissait ces animaux aussi bien que moi-même, il avait consenti à se charger de beaucoup de détails rela- tifs à la détermination , à la synonymie et à la description des nombreuses et nouvelles espèces qui faisaient l'objet de nos études. H ne m'appartient pas de porter ici un jugement sur la \aleur de nos travaux; mais si le grand ouvrage sur l'erpéto- 592 REV. ET MAC. ûE ZOOLOGIE. ( Novcmbre 1849.) logie générale obtient quelque faveur, il la devra en partie aux recherches de Bibron , à son talent pour l'observation , à son zèle, à sa patience et à son érudition. C'est même le principal titre qu'il s'est acquis dans l'estime générale dont il jouissait auprès des naturalistes contemporains. C'est ce que les membres de la section d'anatomie et zoologie de l'Institut de France avaient reconnu, lorsqu'ils placèrent son nom sur la liste des savants qu'ils proposaient à TAcadémie des Sciences pour remplir la dernière place vacante dans son sein. C'est au même titre que Bibron avait été nommé, en 1840, membre de la Société philomatique, plus tard cor- respondant de plusieurs académies nationales et étrangè- res , et qu'il avait été décoré comme chevalier de la Légion- d'Honneur. Depuis longtemps d'ailleurs, il professait l'his- toire naturelle avec un grand succès, dans l'une des plus anciennes écoles primaires supérieures de la ville de Paris ( collège municipal Turgot ). Je ne dois pas non plus oublier de rappeler ici sa savante collaboration à plusieurs recueils scientifiques , et parmi les différentes relations de voyage, auxquelles il a prêté son habile concours, nulle n'est plus digne de mention que l'histoire de Cuba, où il a si dignement achevé l'œuvre de son ami Cocteau , frappé comme lui au miUeu de sa trop courte carrière. Si la science doit amèrement déplorer la mort prématu- rée de Bibron, sa famille, à laquelle il était si tendrement dévoué; ses amis, qui tant de fois avaient apprécié la droi- ture, l'énergie et la générosité de son cœur, ne peuvent trouver quelque adoucissement à leurs profonds regrets que dans le souvenir consolant des belles qualités de son âme et des travaux qui ont si honorablement rempli sa vie toute consacrée à l'étude de la nature. DOnZIÈMJB ANNÉE. — DÉOEBfBBX 1849. I. TRAVAUX INÉDITS. Description d'un nouveau genre et d'une nouvelle espèce de Mollusque, par M. Vérany. Genre LOMANOTE. — Lomanotus, Véranyî(l). PI. 17, fîg. 2. Corps allongé, cunéiforme, gastéropode; tête aussi large que le corps, munie d'un voile frontal portant de chaque côté de petits prolongements tentaculiformes : deux tenta- cules dorsaux, rétractiles, terminés en massue comme dans les Doris, et logés chacun dans une espèce d'étui ca- liciforme; organes de la respiration formés par deux mem- branes minces et frangées, fixées de chaque cô téentre la face dorsale de l'animal et les faces latérales; orifices de l'anus et des organes génitaux comme dans les Tritonies. Lomanotus Genei, Vérany. — Corps un peu plus haut que large, convexe à sa face dorsale ou supérieure; tête munie de quatre petits prolongements tentaculiformes ; les étuis caliciformes des tentacules taillés à quatre lobes; les membranes branchiales attachées à ces étuis en avant et se terminant en arrière sur la queue de l'animal, en diminuant d'une manière progressive ; le pied étroit , auriculé , et pourvu d'un sillon marginal à sa partie antérieure. La couleur générale de ce Mollusque est d'un rouge vi- neux nuancé de brun et pointillé de blanc. Il vit sur les fonds vaseux de 80 à 100 mètres de profondeur; il est ra- rement péché parla drague, et arrive toujours mort. Je donne à l'espèce type de ce nouveau genre le nom du (1) Voir la Revue Zoologique du mois d'août 1844, p. 302. 2« SÉRIE. T. I. Année 1849. 58 594 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 184-9.) savant professeur Gêné , trop tôt enlevé à la science et à ses amis. Nota. — Le Mollusque qui vient d'être décrit est déposé aux Musées de Paris, de Turin, de Milan, et dans les Col- lections de M. Vérany, à Nice. Pour compléter la connais- sance de ce genre nouveau , M. Vérany a bien voulu remet- tre tous les exemplaires dont il a pu disposer à M. Souleyet , qui a promis de faire connaître leur organisation inté- rieure, {Rédacf. ) Observations sur un nouveau genre de la classe des Myria- podes appartenant à la famille des lulites; par M. H. Lucas. —PI. 17, fig. 1. Dans les Annales de la Société Entomologique de Fran- ce, tome I, 2® série, p. 40, j'ai fait connaître, sous le nom de Platydesmus (1), une nouvelle coupe générique de \t\ classp des Myriapodes, et que j'ai cru devoir ranger dans la famille des lulites, à cause des affinités qu'elle présente avec les genres qui la composent. Un des principaux carac- tères du genre Platijdesmus est que les organes de la vue, au yen de se montrer sous la forme d'ocelles plus ou moins agrégés, comme cela se remarque dans les lulus, les Cras- pedosoma et les Pohjzonium ^ se présentent au contraire sous celle des yeux lisses des insectes. C'est, je crois, le seul ei^emple que l'on puisse citer, en myriapodologie , d'une cç^formation semblable dans les organes de la vue. Dans \e&Scuiig,era, genre de la famille des Scutigérites, les yeux sont bien formés d'une seule paire, mais ces organes sont toujours, réticulés ou à facettes. Ce caractère remarquable , et que j'avais considéré comme unique dans la famille des lulites, lorsque je publiai mon travail sur le genre P/«- tydesmusj se présente aussi chez un Myriapode très-voisin (1) Platydesmus polydesmoides^ Lucas, Ann. de la Soc. Ent. de France. 2* sé- rie, t. I, p. 52, pi. l.NM,fig. 1 â8. TRAVAUX lAÉDlTS. 595 (le cette coupe générique, mais bien distinct cependant, tant à cause de sa forme très-aplalie, presque hirudiniforme, et de l'élargissement exagéré des carènes des segments, qu^à cause de la tôte, entièrement cachée sous le segment cépha- lique, qui est très-prolongé en avant. Cette disposition re- marquable des carènes des segments et des organes de la vue chez ce nouveau genre, que je désigne sous le nom de Piestodesmus, et qui a été découvert par mon ami , M. Ar- thur Morelet, dans le haut Tabasco, sous les pierres, dans l'Amérique centrale, m'engage, à cause de ses affinités avec les Platydesmus, à le ranger dans le voisinage de cette coupe générique. Il ressemble aussi un peu aux Polyzonium de M. Brandt {Platyulus , Gervais) ; mais dans ce dernier genre les segments, au nombre de 45, sont bien moins apla- tie, et les yeux, au lieu d'être Usses comme dans les P/e.?- todesmus, se présentent sous la forme de granules, au nombre de 6 seulement, mais non agrégés, comme cela se voit chez les lulus et les Craspedosoma. C'est donc, com- parativement avec ces deux genres ( Platydesmus et Poly- zonium ), que je vais exposer les caractères de cette nouvelle coupe générique. Dans le genre Piestodesmus, la tête est plus large que longue, presque arrondie et non avancée an- térieurement, tandis que dans les Platydesmus elle est aussi longue que large , et très-rétrécie à sa partie anté- rieure. Quaut aux organes de la bouche, ils sont comme ceux des Platydesmus, c^est-à-dire en forme de suçoir. Les antennes présentent 7 articles, comme dans le genre Platy- desmus, msiis ces organes sont plus épais, moins allongés et non visibles à l'extérieur, même lorsque l'animal les étend pour sonder les lieux sur lesquels il se lient. Il est aussi à remarquer que dans les Piestodesmus le second ar- ticle des antennes est bien moins allongé que chez les Pla- tydesmus, et qu'au heu d'être droit et filiforme , comme dans ce dernier genre, il est épais et sensiblement recourbé. Les articles qui suivent ne présentent rien de remarquable, si ce n'est qu'ils sont plus courts et entièrement glabres. Le 596 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) corps, dans les Platydesmus, quoique sensiblement com- primé, avec les carènes des segments très-élargies, est com- posé de 44 segments, la tête et le segment anal non compris. Chez les Piestodesmus, le corps est beaucoup plus court, plus ramassé, très-aplati, et les segments qui le composent ne sont qu'au nombre de 41 , la tête et le segment anal non compris. Je ferai aussi remarquer que les carènes des seg- ments ( ceux-ci très-serrés entre eux) sont fortement élar- gies et comprimées de chaque côté. Chez les Platydesmus, le premier segment qui reçoit la tête, et que je désigne sous le nom de segment céphalique, est fortement excavé à sa partie antérieure; de plus, il est étroit, et laisse la tête en- tièrement à découvert lorsque l'animal est en mouvement. Dans les Piestodesmus, le segment céphalique est très-apla- ti , fortement avancé à sa partie antérieure, et au lieu de présenter une profonde et large excavation, comme cela se remarque chez les Platydesmus, pour recevoir la tête, il n'offre qu'une fissure de peu de profondeur. Si on étudie cette disposition remarquable et propre au genre Piesto- desmus, on observera que le segment céphalique, au lieu de recevoir la tête à sa partie antérieure, comme cela a lieu non-seulement chez les Platydesmus, mais aussi dans les Polyzonium et les Oniscodesmus, ne lui donne attache qu'a sa partie inférieure; et comme ce segment céphalique est très-élargi sur les côtés et antérieurement, la tête se trouve complètement cachée, ainsi que les antennes^, même lorsque l'animal est en mouvement. Les segments qui sui- vent sont très-étroits, et ceux qui reçoivent les segments céphalique et anal sont profondément excavés. Il est aussi à noter que l'espace laissé par les segments entre eux est bien moins marqué que dans le genre Platydesmus. Les pattes sont très-grêles, allongées, et entièrement cachées par les carènes des segments; elles sont au nombre de 78, ou de 39 paires de chaque côté, les segments céphalique et anal en étant dépourvus. Le genre Polyzonium de M. Brandt ( Platyulus, Gervais, TRAVAUX INÉDITS. 597 Leiosoma, Motschulsky) ne peut être confondu avec les Piestodesmus, à cause de son corps, qui est beaucoup plus allongé, étroit, et qui rappelle un peu la forme de celui des lulus. Chez les Pohjzonium , les organes de la locomotion sont aussi cachés par les carènes des segments , mais celles- ci, bien moins développées que chez les Piestodetmus, se touchent entre elles et ne laissent aucun intervalle, comme cela se remarque chez les Platydesmus et les Piestodes- mus. Enfin, les segments sont au nombre de 44, non com- pris le segment anal et la tête , et celle-ci, quoiqu'en partie cachée par le segment céphalique, est cependant visible en dessus, et de plus, lorsque l'animal est en mouvement, on aperçoit de chaque côlé ses antennes, qu'il tient sans cesse en vibration et qu'il dirige dans tous les sens. M. P. Ger- vais, dans un travail ayant pour titre : Etudes pour servir à Vhistoire naturelle des Myriapodes (1), désigne, sous le nom à'Oniscodesmus, un genre de la classe des Myriapodes de la famille des luUtes, qui a été découvert par M. Justin Goudot pendant son séjour en Colombie. Ce nouveau genre ressemble un peu aux Piestodesmus , avec lesquels il ne pourra être confondu à cause de sa forme tout-à-fait onis- coïde, c'est-à-dire convexe en dessus, avec les carènes des segments tombantes en dehors, cachant presque les organes de la locomotion et produisant un aspect serratiforme par le prolongement angulaire postérieur de chaque segment. Outre ces caractères très-distinctifs, le segment céphahque est petit, non caréné à la partie antérieure, et laisse à dé- couvert une partie de la tête -, celle-ci est petite, très-avan- cée, étroite antérieurement, et au lieu de présenter de chaque coté deux gros yeux lisses, comme cela a lieu chez les Piestodesmus, elle est dépourvue de ces organes et de fossette auriforme. Les antennes, chez les Oniscodesmus , dont on ne connaît qu'une seule espèce (2), ont 7 articles , (1) Thèse de zoologie soutenue devant la Faculté des Sciences de Paris le 5 août 1844. (2) Oniêcodesmus oniscinus, Gerv., Etudes pour servir Ji l'histoire naturelle 698 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) comme dans les Piestodesmus ; seulement le second arti-^ cle, au lieu d'être le plus long de tous, comme cela se re- marque chez les Platydesmus et les Piestodesmus, les troi- sième et cinquième articles sont moins longs que le second, et subégaux. Tels sont les genres avec lesquels cette nou- velle coupe générique a le plus d'analogie 5 et , afin de faire nlleux ressortir les caractères génériques qui lui sont pro- pi'ies, j'ai dû, avant de les formuler, les étudier comparati- vement avec ceux des Platijdesmus, des Polyzonium et des Oniscodesmus , dans le voisinage desquels cette nouvelle division générique vient se placer. Genus Piestodesmus (1), Lucas. Caput minimum, suhrotundatum, infrà segmentum ce-^ phalicum positum omninôque absconditum ; os sugenti- forme; oculi duo, magui, ocellif ormes, non agregati ; an* tennœ brèves, crassœ, 7 articulatœ : articulo primo septi- meque brevissimis , secundo elongato , curvato , sexto , tertio, quarto quintoque brevioribus ; corpus ellipsoideum, fortiter eompressum , segmêntis A\, his maxime carinatis; segmentum cephalicum magnum, caput antennasque re^ condens ; pedes exiles, utrinque 78 in feminâ, carinis seg^ mentorum omninô absconditi. Tête très-petite, subarrondie, placée à la partie inférieure du segment céphalique, qui la cache complètement lorsqu'au examine l'animal en dessus. Bouche triangulaire, en forme de suçoir. Yeux très-gros, lisses, formés d'un seul ocelle, arrondis et occupant de chaque côté les parties latérales de la tête. Antennes courbes, épaisses, non visibles en dessus, même lorsque l'animal est en mouvement, et composées de 7 articles ainsi disposés : le premier et même le septième sont les plus courts 5 le deuxième , le plus long de tous, recour- des Myriapodes, p. 20. Ejusd. in Walckenaer, Hist. nat. des Insectes Aptères, tom. IV, p. 90, pi. 44, fig. 4. (1) Desmos, déprimé, Piesmos, lien, segment. TRAVAUX INÉDITS. 599 bé; puis viennent ensuite les sixième, troisième, quatrième et cinquième. Corps ellipsoïde, fortement déprimé, composé de 41 segments, la tête et le segment anal non compris; carènes des segments déprimées, non tombantes, étroites et trèS- prolongées ; segment céphalique très-élârgi sur les côtés et antérieurement, et cachant entièrement la tête et les an- tennes. Les quinze premiers segments en forme de crôîë- sànt avec les cinq antérieurs ayant leurs carènes se diri- geant antérieurement , les suivants presque droits, les pos- térieurs, â partir du trente-troisième, également en formé de croissant, et ayant leurs carènes se dirigeant postérieli- reiïient; le segment préanal formant un croissant préstlilë fermé. Pattes allongées , grêles , au nombre de 78 , ou de i9 paires de chaque côté , et entièrement cachées pat* les ca- rènes des segments (1). Piestodesmus Moreletii i Lucas. — Long. 13 millim^ 1/2 à 14 millim. ; larg. 4 millim. 12 à 5 miUim. P, capite fusco, lœvigato, antennis testaceîs omninàque gtahris ; segmenta cephalico fusco, subsequentihus fuscts carinis fusco-rufescentibus ; corpore suprà in medîo ïoh- gitudinaliier unisulcato segmentis transversim duabus lineis tuberculorum ornatis ; corpore infrà testaceo, pedi- bus glabris omninàque testaceis {fœminam tantiim novi). Femelle. La tête est brune , lisse , avec sa partie anté- rieure finement bordée de testacé ; elle est glatre, et pré- sente, un peu avant son bord antérieur, une dépression transversale faiblement accusée. Les yeux sont très-gros, arrondis, et entièrement d'un testacé brillant. Le seghiefit céphalique est d'un brun foncé, avec les côtés latéro-aiité- rieurs concaves et légèrement relevés ; il est assez cOnVèië, (1) Jè ne connais pas le mâle de cette espèce représentant ce noûVëau genre ; mais il est probable que, de même que chez les Plahjdesmus, il y a une paire de pattes dans les mâles qui est transformée en forcipules copulatrices. 600 RËV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) et arrondi à sa base, et présente en dessus deux rangées transversales de petits tubercules granuliformes arrondis et assez convexes : ces tubercules sont très-serrés avec Tes- pace qui existe entre ces deux lignes, indiqué par une dépression transverse assez fortement marquée. Les seg- ments suivants sont d'un brun foncé, avec leurs carènes d'un testacé roussâtre, et très-fïnement marginées. Sur cha- cun des segments, on aperçoit deux rangées transversales de petits tubercules granuliformes-, ces tubercules, de forme arrondie, sont assez gros dans la région médio-dorsale , mais ils diminuent de grosseur au fur et à mesure qu'ils atteignent les carènes \ il est aussi à remarquer que ces doubles rangées transversales de tubercules sont séparées dans la région dorsale par un sillon large et profond qui, répété sur chaque segment , forme sur la région dorsale un canal longitudinal assez bien marqué. Le segment anal est très-petit , beaucoup plus long que large; il est lisse en des- sus, et terminé en pointe mousse à sa partie postérieure 5 à sa partie inférieure, il est d'un testacé roussâtre, avec l'ouverture anale constatable à l'extérieur par un petit sillon longitudinal. Le corps, en dessous, est entièrement testacé, avec la partie inférieure des carènes d'un testacé roussâtre. Les pattes sont glabres et entièrement testacées. Cette espèce remarquable, dont je ne connais que la fe- melle, habite le haut Tabasco , dans l'Amérique australe. C'est par mon collègue et ami , M. Arthur Morelet , mem- bre de la commission scientifique de l'Algérie , qu'a été découvert ce Myriapode , avec lequel j'ai formé ce nou- veau genre. En dédiant à ce conchiliophile consciencieux cette curieuse espèce, j'ai voulu rappeler en même temps les beaux voyages qu'il a entrepris à ses propres frais dans l'Amérique centrale et le Portugal, et les intéressants Mé- moires auxquels ces divers voyages ont donné lieu. Parmi les travaux qu'il a publiés ainsi à ses dépens, et tout-à-fait dans l'intérêt de la science, je me plairai à citer sa Descrip- tion des Mollusques du Portugal et ses Testacea novissima Mco. eé^ Ma O O O QQ Q 0 O Q Q Q ^gg|ooooo. no'ooo o o o o , ^ ^/. Zf/'r/in 1. FicstodeSlllUS MoreU/u , lu 2. LomanotUS Ûen^-l , r«-a^^. N.Jii'mofii/ ùn^- TRAVAUX INÉDITS. 601 insulœ Cuhanœ et Americœ centralis, ouvrages générale- ment très-estimés des conchiliologistes. Explication de la planche 17, fîg. 1. Piestodesmus Moreletii (femelle). i. La grandeur naturelle. — 1 o. Le même grossi. — 1 6. La tête grossie vue de face. — le. Une paire de seg- ments vus en dessus pour montrer la disposition des gra- nules tuberculiformes. — id. Les mêmes segments vus en dessous, pour montrer la disposition dés pattes. — le. Seg- ments préanal et anal vus en dessus. Description d'un Lépidoptère nouveau de la tribu des 5a- turnides, appartenant à la Faune entomologique espa- gnole ; par le Docteur Graells , directeur du Musée d'histoire naturelle de Madrid. En attendant que j'aie rédigé une Notice détaillée sur le magnifique Lépidoptère que j'ai découvert cette année, je m'empresse d'en publier la description suivante : Saturnia Jsdbellœ. — Alis patentibus ; anticis rotundatis, pos- ticis caudatis, omnibus viridibus, subdiaphanis, basi lanuginosis marginibus nervisque purpureo ferrugineis; ocellatis, ocellis fe- nestratis, annulatis; inunoquoque, annule externo nigro; interno dimidio luteo dimidio purpureo, alarum anticarum limbo externo ex luteo et nigro quadrivittato ; posticarum tantùm trivittato. Corpore longé villoso. Oculis nigris ; fronte, anlennis, scapulisque luleolis; cervice tergoque purpurascentibus ; abdomine ex luteo nigro et purpureo, obscuro annulato ; pedibus purpureis ; femo- ribus lanugine flava longe ciliatis. — Lat. alarum patentum, il centim. Larva, ex albido punctatissima ; fasciâ lalâ dorsali abdomine- que rufescentibus ; lateribus viridibus; segmentis tribus primis, antea ex atro purpureo luteoque maculato marginatis; cseteris, praeter duos ultimos , rubello purpureo-annulatis ; annulis à ma- culis oblongis niveis tubercnloso-piliferis veriicillatis; pilis tuber- 6Ô2 REV. ET mag/de ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) culorum trium segraentorum priorum flaveolis ; reliquis albican- tibus. Puppa brunnea, foliculata ; foliculo laxo, pyriformis, apice fo- ramine elastico déhiscente. La Saturnia Isabellœ est vraisemblablement Tunique re- présentant en Europe du groupe de Saturnies appelées Cau- É?ato, dont six espèces sont connues seulement; savoir : Sat. Luna, Selene ^ Comètes, Diana, Mimosœ et Isis , toutes exotiques. Sous peu de jours^ je publierai une Notice complète sur ce Lépidoptère, avec les figures de l'insecte parfait, de sa chenille et de ses diverses transformations. L'existence de ce magnifique Lépidoptère avait déjà été vaguement signalée en Espagne, et comme on n'en avait trouvé que quelques débris, quelques portions déchirées des ailes, que ces ailes ont la coloration générale de celles du Bombyx luna d'Amérique, on avait annoncé que ce Bom- byx luna habitait l'Espagne. Aujourd'hui la découverte faite par le savant professeur de Madrid vient démontref la réalité de l'existence en Europe d'une espèce très-voisine de ce Bombyx luna^ mais tout-à-fait particulière à l'Espagne. On peut dire que c'est une des découvertes entomolôgiques les plus remarquables et les plus intéressantes que l'on doive à M. Graëlls, qui a déjà montré, par la découverte de la Megacephala euphratica en Espagne , que ce paye est destiné à fournir des faits importants et inattendus à la science. La grande afPmité qu'il y a entre la Saturnia tsabellœ et la Saturnia luna^ dont la chenille vit, en Amérique, sur un noyer, nous fait penser que la chenille de l'espèce espa- gnole se nourrit peut-être des feuilles du même arbre. (G. M.) SOCIÉTÉS SAVANTES. 605 II. SOCIÉTÉS SAVANTES, ACADÉMIE DES SCIENCES DE PaRIS. Séance du 3 Décembre 1849. — M. Duvernoy lit une Note sur les roches trouées du calcaire jurassique supé- rieur et sur les animaux qui les ont habitées. M. Duver- noy a observé ces roches trouées dans l'arrondissement de Montbéliard (Doubs), entre Hériraoncourt et Abévillers; elles font partie du groupe Portlandien, et doivent leurs perforations à des Nérinées dont les débris se retrouvent encore dans les trous à la partie supérieure du banc. Ces Nérinées se rapportent à sept espèces : N. visurgis Rœmer, N. boruntrutana Thurmann , N. suprajurensis Voltz , iV. Gosœ Rœmer, iV. teres Munster, N. iurritellaris Munster, et N, cincta Munster. M. Duvernoy montre à l'Académie plusieurs échantillons de ces roches avec leurs fossiles. — M. iV. Joly communique un Mémoire sur V existence supposée d^nne circulation péritrachéenne chez les In- sectes, L*auteur a pour objet de démontrer que cette cir- culation n'existe pas, et il s'appuie, pour cela, sur cinq ar- guments. 1°. D'après ses observations et celles de M. Meyer de Zurich , Tespace intermembranulaire des trachées serait une imagination de M. Blanchard; on n'y voit ni orifices d'entrée ni orifices de sortie ; enfin les canaux afférents de Newport ne peuvent servir à une circulation vasculaire, puisqu'ils n'ont pas de parois membraneuses. 2° L'auteur croit avoir démontré que, quelle que soit la voie d'intro- duction , c'est dans l'intérieur des trachées que pénètre lé liquide injecté par M. Blanchard. 3* Il explique, par la dif- férence de nature entre la thérébentine et l'eau , les erreurs où est tombé, selon lui, M. Blanchard, différence de na- ture qui amène l'expulsion de la thérébentine par l'eau pendant la dissection, et ne laisse qu'une légère teinture sur les parois. 4° 11 est faux qu'on ne puisse faire pénétrer 604 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) de rinjection dans les trachées d'un insecte vivant, et cela est encore plus facile après la mort. S*" Le bleu de Prusse thérébentiné teint les tissus non mouillés d'eau ou de sang. — M. E. Blanchard adresse une communication sur r acclimatation de divers Bombyx qui fournissent de la soie. Il y discute l'utilité d'introduire certaines espèces, suivant la qualité de leur soie ou la facilité qu'on aurait de les nourrir à bon marché. Les espèces signalées appartien- nent surtout au genre Attacus; ce sont VA. mylitta, de l'Inde ; une espèce du même genre, rapportée par M. J. Ver- reaux, delà Nouvelle-Hollande^ l'^l. atlas de la Chine, dont, selon l'auteur, le cocon est encore inconnu; plu- sieurs espèces de l'Amérique du Sud, dont le climat natal inspire quelque défiance; mais surtout parmi celles de l'A- mérique du Nord le Bombyx laocoon, les Attacus luna, A. cecropia^ A. polyphemus. M. Blanchard rappelle, au sujet de ces deux dernières espèces, d'heureux essais déjà exécutés en petit au Muséum de Paris. L'auteur discute en- suite l'avantage comparatif de l'éducation du Bombyx mort ou de celle de ces nouvelles espèces, et conclut qu'il y aurait grand profit à l'introduction de ces dernières, et que le gouvernement pourrait donner une heureuse im- pulsion à cette importante acclimatation. — M. le docteur Brown-Séquard envoie un Mémoire sur le siège de la sensibilité et sur la valeur des cris comme preuve de perception de douleur. Voici les conclu- sions de ce travail : 1" L'expérience capitale relatée par plu- sieurs physiologistes , comme démontrant que les lobes cérébraux ne sont pas le siège exclusif des perceptions, ne prouve aucunement ce qu'on a cru qu'elle démontrait. 2* Les animaux peuvent crier alors qu'on leur a enlevé tout leur encéphale, moins la moelle allongée. 3** L'exis- tence des cris ne peut pas prouver qu'il y a eu perception de douleur, puisque les cris résultent de contractions mus- culaires qui peuvent être de l'action réflexe, comme les contractions des muscles des membres. 4** La protubérance SOCIÉTÉS SAVANTES. 605 n'est pas, comme le croit M. Longet, le siège de la sensi- bilité. 5** Si on admettait que les cris prouvent qu'il y a eu perception de douleur, il faudrait admettre que la moelle allongée sert aux perceptions de douleur. 6° Si on admet- tait que l'agitation prouve aussi qu'il y a eu perception de douleur, il faudrait admettre que la moelle épinière sert à ces perceptions. Séance du\Q Décembre, — M. Guérin-Méneville adresse les Remarques suivantes à V occasion d'une note récente de M. E. Blanchard sur V introduction et la domestication des Vers-à-Soie étrangers. Dans la dernière séance, il a été donné lecture d'une pe- tite Notice de M. Blanchard, relative aux avantages que l'on pourrait retirer de Pintroduction et de la domestica- tion de quelques grands Bombycites ou vers-à-soie étran- gers. J'ai lu cette Notice avec intérêt, parce qu'elle porte sur un sujet que j'élabore depuis plus de trois ans, pour le- quel j'ai réuni de nombreux matériaux , et sur lequel j'ai publié deux articles assez étendus, dans les Annales de la Société Séricicole, en 1845, et d^nsVEnctjclopédie mo- derne, en 1846, notices que je joins à cette lettre, quoique j'en aie déjà fait hommage à l'Académie lors de leur appa- rition. Je n'entreprendrai pas un examen détaillé de la Note de M. Blanchard, qui n'ajoute rien à ce qui est contenu dans mes deux publications , et ne parle pas de beaucoup de sujets qui y sont traifés ; mais je dois dire que les espé- rances que l'on fondait sur l'acclimatation du Bombyx ce- cropia , élevé presque en grand au Muséum par M. Lucas, sont ajournées, parce que les cocons qu'il a obtenus n'ont pas donné de papillons ou de graines. Du reste, ce n'est pas là qu'il conviendrait de chercher une bonne espèce pour l'introduire chez nous, car la soie de ce Bombyx ce- cropia ne serait pas plus belle que celle de notre Bombyx grand Paon , que personne n'a songé sérieusement à rendre 6,0Ç REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) domestique. C'est dans l'Inde que nous trouverons uns es- pèce dojit M. Blanchard ne parle pas, la Saturnia çyntUa, qui donne ces foulards inusables et dont la chenille se nour- rit des feuilles du Palma chrîsti , qui végète spontané- ment dans le midi de la France et réussirait si bien dans notre Algérie. Ajoutons que M. Blanchard se trompe, quand il dit que l'on ne connaît pas le cocon du Bombyx atlas , c^r ce cocon a été très-bien figuré en 1830 par M. J.-L. Laporte, dans les Annales de la Société Lin- néenne de Bordeaux. «M. Guérin-Méneville prépare sur les autres ( animaux domestiques autres que les quadrupèdes), qui sont au nombre de trois, et tous de la classe des insectes, un travail étendu sur les résultats duquel je n'anticiperai pas. » Telle est la note bienveillante que M. Is. Geoffroy Saint-Hilaire a bien voulu insérer dans son remarquable Rapport sur les questions relatives à la domestication et à la naturalisa- tion des animaux utiles ( page 13 ), rapport que M. Blan- chard cite cependant avec les éloges qu'il mérite. Pour que l'Académie soit bien certaine que mon travail, cité par M. Is. Geoffroy Saint-Hilaire, est fort avancé, j'ai l'honneur de mettre les matériaux qui le composent sous ses yeux, en la priant d'agréer l'hommage des deux Mé- moires qui en ont été réellement extraits. Je la prie de croire que c'est bien à regret que je ne publie pas aussi promptement que je le voudrais les travaux relatifs à la zoo- logie appliquée que j'ai sur le chantier. Etant obligé de donner un temps considérable, depuis plus de vingt-cinq ans, aux travaux qui m'ont assuré jusqu'ici une existence que je ne dois qu'à ma plume seule, il ne me reste pas as- sez de temps pour exécuter promptement des travaux qui feraient bien plus réellement progresser la science. — M. de Nervaux adresse une lettre sur l'éclosion d'œufs d'oiseaux soUs la seule influence de la chaleur solaire. Les œufs soumis à l'expérience à l'aide d'un appa- SOCIÉTÉS SAVANTES. 607 reil improvisé étaient 7 œufs de caille j 6 sont éclos après 14, 15 et 16 jours d'incubation. — M. Babinet fait remarquer que l'emploi alternatif de châssis vitrés et de couvercles préservateurs, moyens fami- liers aux jardiniers, donnent à une enceinte la température nécessaire à Téclosion, et cela à très-peu de frais. Séance du 17 Décembre. — M. Is. Geoffrotj Saint. Ht- laire communique une ISote sur deux inonstres doubles parasitaires, du genre Céphalomèle. Le savant académi- cien rappelle d'abord la fixité des principes tératologiques posés par son père et luij il rappelle que depuis 1836 trois genres seulement ont été ajoutés par M. Joly aux 80 gen- res déterminés dans son ouvrage , et encore rentrent-ils très-bien dans une des 23 familles décrites à cette époque. Les deux types qu'il présente aujourd'hui rentrent égale- ment bien dans les divisions établies, et même un monstre semblable a été décrit ei^ 1829 par l'auteur. C'était alors un fait tout nouveau j en 1831, M. Tiedemann en publia un second, et c'est sur ces deux observations que fut fondé, dans l'ordre des parasitaires, le genre Céphalomèle. Deux monstres de ce genre si rare vivent actuellement au Mu- séum, et, ce qu'il y a de singulier, c'est que de ces quatre cas les deux anciens et l'un des deux nouveaux se rappor- tent au Canard domestique de la variété commune, et le quatrième à la variété huppée delà même espèce. — M. Chenot adresse, sur la distinction généralement admise entre les a^iimaux à sang chaud et les animaux à sang froid, une Note qui ne contient rien qui ne soit connu et admis par tous les physiologistes. Séance du 24 Décembre. — M. Duvernoy lit, au nom de M. L, Dufour, un Mémoire sur les divers modes de respiration aquatique dans les Insectes, Le savant ento- mologiste débute par des généralités sur la respiration des Insectes aux diverses époques de leur développement. Après cette introduction , un premier chapitre trace l'histoire de la respiration aquatique branchiale chez ces animaux. Ce 608 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Décembre 1849. ) sont d'abord les branchies externes, abdominales et laté- rales^ ou caudales ; puis les branchies internes^ et là il dé- crit une organisation nouvelle dans les larves du Calopte- ryx, véritable type de transition, où le rectum renferme les branchies disposées en trois raquettes submembraneuses insérées à la paroi interne de celte poche stercorale. Puis les larves nymphes de Libellula et des JEshna offrent le type le plus compliqué de cette organisation, dans laquelle M. L, Dufour fait voir d'étonnantes analogies avec l'orga- nisation des animaux supérieurs. Le second chapitre traite de la respiration aquatique stigmatique. Le type encore unique de ce mode de respiration est un petit insecte par- fait, le Phytobius hydrophilus, de la famille des Charan- çonites. Cet insecte, récemment décrit par M. L. Dufour^ respire, sans aucun doute, par des stigmates, l'air dissous dans l'eau, et semble vivre ainsi dans des conditions tout- à-fait exceptionnelles que M. L. Dufour îa\i connaître pour la première fois. L'auteur annonce d'ailleurs, sur le même objet, un plus grand travail, avec des dessins, qu'il présen- tera prochainement à l'Académie. — M. Is. Geoffroy Saint-Hilaire lit un Rapport sur un Mémoire intitulé : Monographie des espèces du genre Cerf^ par M. le Docteur Pucheran. Ce travail, dont les deux premières parties ont été présentées en avril i847, et la dernière en mai 1848, a été analysé dans la Revue Zoologigue ( 1847, page 141 ; et 1848, page 154 ). Le rap- porteur explique quel intérêt s'attache au genre Cerf, et comment les richesses du Muséum permettaient à M. Pu- cheran de faire un travail fort utile et meilleur que ceux de ses devanciers Les espèces assez nombreuses de ce genre que renferme la ménagerie sont devenues le sujet d'études intéressantes sur tous les phénomènes extérieurs de la vie de ces animaux. En résumé, M. Pucheran a dé- crit 33 espèces, divisées en plusieurs groupes, d'après la forme des bois. Les conclusions sont que ce Mémoire, qui doit paraître dans le recueil publié par le Muséum d'his- SOCIÉTÉS SAVANTES. 609 soirc naturelle , reçoive l'approbation de l'Académie. — M. Guêrin-Méneville lit en son nom et au nom de M. E. Robert une Note sur la nécessité d'un laboratoire spécial dans le midi de la France pour les recherches scien- tifiques et pratiques sur les mûriers et leur culture, sur Véducation industrielle des vers-à-soie , mr l'étude de leurs maladies, sur V amélioration de leurs races et sur leper- fectionnement des soies. Les auteurs , en terminant leur Mémoire, résument dans les termes suivants les considé- rations qu'ils y ont développées : « Quoique l'industrie de la soie , qui est tout à la fois une des principales branches de l'agriculture et du commerce de la France, ait fait de grands progrès depuis le commence- ment de notre siècle, tous les hommes qui s'en occupent spécialement sont d'accord pour reconnaître que l'abâtar- dissement des races de vers-à-soie, dans un très-grand nombre de localités , entretenu par la négligence de beau- coup d'éducateurs, par Tinintelligence des petits produc- teurs, et augmenté parla spéculation qui, depuis quelques années, s'est emparée du commerce de la graine, pour- rait bien , dans un avenir peu éloigné , compromettre le sort de cette riche production : l'abâtardissement des races, en effet , multiplie indéfiniment les maladies qui désolent les magnaneries , et c'est le plus sérieux obstacle au perfec- tionnement complet de la soie. « Qu'il est, par conséquent, absolument nécessaire d'ac- quérir le moyen d'assurer le produit des vers-à-soie, au- tant qu'on peut raisonnablement l'espérer, en se livrant à la recherche des meilleurs procédés pour prévenir les mala- dies qui sont le résultat le plus immédiat de l'abâtardisse- ment et du mélange des races 5 abâtardissement qui influe de la manière la plus défavorable sur la quantité et sur la qualité des soies ; qu'il est nécessaire de continuer le per- fectionnement des méthodes rationnelles, dont on doitTin- troduction aux efforts si persévérants du savant directeur des bergeries de Sénart, afln de les faire pénétrer dans les pays a« «i^ftiE. T. I. Année 184». 59 610 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) où la routine domine encore, après les avoir mises en har- monie avec la constitution physique des localités et les avoir appropriées aux conditions particulières dans les- quelles peut se trouver chaque éducateur^ qu'on pourrait enfin augmenter la richesse en soie des cocons, par le perfectionnement dont les races types seraient susceptibles , afin de pouvoir obtenir le plus grand produit possible en ftOie, d'une quantité de feuilles de mûrier donnée. « Pour atteindre ce but , il serait indispensable de créer un laboratoire séricicole auquel seraient adjoints une grande filature et un moulinage de soie , afin de pouvoir expérimenter sur une grande échelle, industriellement, à proprement parler, les produits des races choisies comme types. Ces races seraient améliorées et conservées pures dans cet établissement, qu'aucun autre ne pourrait rem- placer convenablement, et qui pourrait être considéré un jour, dans le midi de la France, comme un haras de vers- à-soie, s'il était permis de s'exprimer ainsi. « De pareilles recherches scientifiques et agricoles seront toujours au-dessus des forces de simples particuliers , quels que soient, du reste, leur zèle et leur fortune, car elles exigent beaucoup de temps , de persévérance et de dépenses. Aussi le Gouvernement seul peut-il les faire entreprendre, les mènera bonne fin, et doter ainsi rindustrie de la soie d'améliorations réelles qui profiteront à tous ceux qui s'en occupent. » — M. h. Geoffroy Saint-Hilaire, en présentant de la partfde l'auteur, M. Ch, Lucien Bonaparte , la seconde édition du Conspectus systematis ornithologiœ , fait re- marquer que le nombre des espèces connues d'oiseaux, qu'on évaluait, il. y a une douzaine d'années, à 4,500, se trouve, dans ce Conspectus^ porté à près de 7000. Séance du 31 Décembre. — M. A. de Quatrefages lit des Etudes sur les types inférieurs de V embranchement des Annelés; organes des sens des Annélides, Voici les conclusions do ce Mémoire : SOCIÉTÉS SAVANTES. 611 1 l». Les Annélides possèdent les divers sens générale- ment admis, à l'exception de Fodorat , qui se confond pro- bablement avec le goût. T. Chez la plupart d'entre elles , ces sens s'exercent à l'aide d'organes spéciaux. 3°. Ces organes peuvent se dégrader, et alors Taccora- plissement de la fonction devient probablement moins par- fait. 4^. Le toucher s'exerce plus particulièrement à l'aide des appendices céphaliques. Les appendices caudaux pa- raissent, dans certains cas, remplir les mêmes fonctions. 5**. Le sens du goût a probablement son siège spécial à la surface interne de la trompe, surtout chez les espèces qui ont une trompe plus ou moins exsertile. 6''. Les Amphicoriens, les Arénicoles, et probablement les Eunices, possèdent des organes auditifs semblables à ceux des Mollusques gastéropodes. Ces organes ne sont point céphaliques. 7". La plupart des Annélides ont de véritables yeux. 8**. Ces yeux peuvent être placés ailleurs que sur la tête et recevoir leurs nerfs d'autres centres nerveux que le cer- veau. 9". Ainsi , au moins chez certaines Annélides, les fonc- tions de relation sont aussi nombreuses et peut-être aussi parfaites que chez la plupart des animaux aquatiques à res- piration branchiale appartenant aux types les plus élevés. Dans l'extrait de son Mémoire lu à l'Académie, M. de Qtiatrefages a résumé seulement les principaux faits rela- tifs à l'existence et à la composition des yeux. Comme exemple du plus haut degré de complication que lui ait présenté cet appareil dans le groupe dont il s'agit, l'auteur cite l'œil de la Torrée vitrée ( Torrea v«- trea A. de Quatref. ), espèce pélasgique voisine des Alcio- pes. Il a trouvé chez cette Annélide un œil complet, dans lequel on distinguait très-aisément une sclérotique, une cornée transparente, une choroïde, une sorte d'iris, un 612 Rfiv. ET MAG, DE ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) corps vitré, un cristallin, un nerf optique et une rétine. Le cristallin a pu être isolé et placé dans l'eau de mer sous le microscope ; il s'est comporté comme une lentille con- vergente parfaitement achromatique, qui agissait à la ma- nière de r éclairage de M. Dujardin. La r. vitrea est la seule Annélide chez laquelle l'auteur ait pu constater la coexistence d'un corps vitré et d'un cris- tallin proprement dit. 11 est porté à croire que celui-ci manque dans la plupart des cas, et que la lentille qui con- centre les rayons lumineux sur la rétine est plutôt ana- logue au corps vitré. M. de Quatrejages a retrouvé, chez certaines espèces regardées comme aveugles, des yeux appliqués immédiate- ment sur le cerveau , et semblables à ceux des Némertes et des Planaires. La plupart des Tubicoles, et même certains Siponcles, lui ont montré des faits de ce genre. L'auteur, en s'appuyant sur les résultats de ses dissec- tions, regarde comme des yeux à cristallins multiples les petits mamelons colorés que certaines Sabelles portent sur leurs branchies. Il décrit , dans le Polyophthalme, des yeux céphaliques et des yeux latéraux placés sur le côté de chaque anneau. Les yeux céphaliques , au nombre de trois, sont appliqués immédiatement sur le cerveau ; leurs cristallins , au nom- bre de trois pour l'œil médian, de deux pour les autres, sont très-faciles à voir, parce qu'ils font saillie en dehors de la masse pigmentaire qui les entoure. Les yeux abdo- minaux reçoivent un nerf volumineux du ganglion corres- pondant, et leur cristallin est souvent difficile à reconnaître bien nettement, à travers le pigment qui le revêt. Toute- fois Pauteur, après avoir employé tour à tour la dissection et l'observation par transparence, est resté bien convaincu de la nature sensoriale de ces organes et de leur rôle comme organes de vision. Ces observations, on le voit, corroborent celles que M. Ehremberg avait publiées il y a SOCIÉTÉS SAVANTES. 613 plusieurs années sur TAmphicora , Annélide qui porte deux yeux à rextrémité de la queue. — M. Coste communique des Recherches sur la domesti- cation des Poissons et sur l'organisation des piscines. Après avoir rappelé ce qu'était la pisciculture chez les anciens, ce qu'elle est aujourd'hui, et montré les services qu'elle pourrait rendre, le savant professeur rend compte de l'es- sai intéressant qu'il a fait sur les anguilles dans des cuves improvisées par lui au Collège de France ; essai qui dure déjà depuis plusieurs années, et dont nous avons suivi les résultats avec bien de l'intérêt. Il a fait venir, en 1 847, de ces jeunes anguilles qui constituent ce qu'on appelle la montée, et , malgré les circonstances nécessairement peu favorables où elles se trouvaient, elles ont grandi de 12 centimètres à 33 cent, de longueur en 28 mois ; ce qui donne environ 8 à 10 centimètres tous les 9 mois 5 et, en calculant d'après ces données , à 6 ans elles auraient 1 mètre de long et un poids d'environ 2 à 3 livres. Dans un prochain Mémoire, M. Coste se propose d'indiquer toutes les conditions à remplir pour exploiter cette nouvelle in- dustrie, qu'il regarde comme très-importante pour la sub- sistance des populations. — M. Macaria adresse l'observation très - singulière d'une grossesse vaginale chez une vache. Société nationale et centrale d'Agricultdre. \ Séance du 5 Décembre 1849. — M. Amyot a commu- niqué à la Société un résumé des travaux qui ont été pu- bliés en Amérique sur la Mouche-de-Hesse ( Cecidomyia destructor, Say), dont les ravages ont été et sont encore, de temps à autre, si terribles pour les céréales dans les Etats-Unis. On sait que les Américains disent que cette espèce leur a été apportée d'Europe, en 1776, à l'état de larve, dans des fourrages et par les soldats de liesse engagés au service de 614 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Décembre 1849. ) l'Angleterre pendant la guerre de l'indépendance. L'insecte se répandit, du point où il avait été débarqué d'abord, dans le reste des Etats de l'Union , à raison de dix à vingt milles par année. Ses ravages, qui, dans la Pensylvanie, avaient cessé avant 1792, se reproduisirent de 1801 à 1804 5 ils se renouvelèrent en 1817 5 puis on n'en entendit plus parler jusqu'en 1842 et i843, où ils reparurent encore après un intervalle de vingt ans. Ces ravages avaient cessé à Was- hington en 1803; l'insecte n'y fut plus observé qu'en 1845, où il vint de nouveau alïliger le pays. On présume que les dommages causés aux céréales dans les environs de Genève, en 1732 et 1755, étaient dus à cet insecte, ainsi que ceux faits aux blés en 1833 dans une par- tie de l'Allemagne, et ceux faits dix ans après en Hongrie, en 1843. Les nymphes prises en 1834 dans l'île de Minor- que, par deux voyageurs américains, donnèrent des insec- tes parfaits dont l'identité avec l'espèce américaine fut reconnue par eux; ils en prirent aussi des larves et des nymphes 'dans un champ de blé à Toulon, dans le mois d'avril 1834, ainsi que près de Naples, en juin suivant, et on leur dit, à Minorque, que cet insecte était connu de temps immémorial pour avoir fait de grands ravages dans l'Ile, ainsi qu'en Espagne. M. Amyot trouve que la Cecidomyia grandis, Meig., est l'espèce décrite par les auteurs européens, et qui a passé en nature sous ses yeux; cette espèce paraît se rapprocher le plus de la Mouche-de-Hesse. D'après la figure donnée par M. Asa Fitch, les antennes du mâle et de la femelle sont parfaitement semblables ; la disposition des nervures des ailes est bien la 'môme ; il n'y a point de nervure trans- verse qui lie la nervure postcostale à la côte, et la descrip- tion se rapporte, du reste, parfaitement ; mais la nervure médiane est beaucoup plus forte que dans la figure; les ailes ne sont pas frangées ; du moins la frange est rare et très-courte ; la taille de l'insecte enfin est d'un quart plus grande que dans la figure, pour la femelle, et du double SOCIÉTÉS SAVANTES. 615 môme pour un des mâles. Cependant, malgré ces rapports évidents, M. Amyot ne peut admettre que ce soit la môme espèce -, mais du moins ce sont , suivant lui , deux espèces très-voisines l'une de l'autre, et dont les mœurs sont vrai- semblablement les mômes. Il en conclut qu'il n'y a aucun motif raisonnable de rejeter l'alïirmation des auteurs amé- ricains, quand ils disent que la Mouche-de-Hesse existe à Minorque, à Toulon, à Naples, et il conçoit la possibilité qu'elle ait échappé jusqu'à présent à l'investigation du pe- tit nombre d'auteurs qui se sont occupés de ces presqu'im- perceptibles Diptères, dont la rareté paraît être aussi grande après leurs ravages que leur nombre est excessif quand ils apparaissent comme un fléau subit dans une contrée. La Mouche-de-Hesse a deux générations par année, Pune d'automne et l'autre de printemps. La ponte d'automne se fait de septembre à octobre, suivant le climat plus ou moins méridional. Les œufs sont déposés entre la feuille et le tuyau du jeune plant, au nombre de 1 à 30. L'éclosion a lieu 4 ou 5 jours après la ponte ^ la larve descend ensuite à la base de la gaîne à la couronne de la racine. Elle ne ronge pas le chalumeau et n'entre pas dans son intérieur, mais elle gros- sit en restant dans le corps de la tige -, elle atteint son en- tier accroissement en un mois ou six semaines : sa longueur est alors de 0,004. La couleur jaune des plants attaqués les fait aisément reconnaître. On trouve 1, 2, 3 larves, quel- quefois plus, dans le même plant. La larve devient alors immobile et passe l'hiver dans cet état ; elle présente 9 seg- ments ; elle se ranime aux premières chaleurs du printemps et passe bientôt à l'état de nymphe, qui dure de 10 à 12 jours. L'insecte parfait se montre au commencement de mai , et c'est alors qu'a lieu la ponte de la seconde génération. La femelle pose ses œufs sur les tiges du blé d'hiver en choisissant les plus belles, et sur celles de printemps qui sont assez avancées. La larve éclot et se rend à la base de la gaine, au premier ou deuxième nœud , rarement au troi- 616 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Déce^Yibre 1849.) sième. La tige du blé d'hiver a un tel degré de vigueur alors, que le plant meurt rarement de cette atteinte prin- lannière; mais la tige devient si faible, qu'elle ne peut plus porter l'épi et tombe sous le choc du vent et de la pluie. En 1788, lorsque l'intensité du fléau, en Amérique, vint attirer l'attention de l'Europe, le gouvernement anglais s'était ému de la crainte qui s'empara alors des esprits de la voir envahir l'Angleterre, et une décision prohiba l'im- portation du blé américain dans aucun des ports de la Grande-Bretagne. Cette mesure était fondée sur une erreur provenant de l'ignorance où l'on était des mœurs de l'in- secte, qui attaque le plant, mais non le grain lui-même. Des réclamations partirent à ce sujet de la Société d'Agricul- ture de Philadelphie, et après dix mois d'entrave inutile apportée au commerce, la mesure fut révoquée. On recon- naît ici les services que peut rendre l'entomologie \ le dé- faut de connaissance des mœurs d'un insecte fit éprouver à l'Etat une perte de plusieurs millions. Un autre service que peut rendre la science entomolo- gique, dit M. Amyot, est celui-ci : on a conseillé, pour com- battre la multiplication de l'insecte, de brûler le chaume après la moisson ; mais l'observation enseigne que les neuf dixièmes des œufs et des larves qu'on trouve dans les nœuds de la paille qui reste recèlent des ennemis qui, après les avoir fait mourir eux-mêmes, s'élancent de leur sein pour aller faire la guerre aux œufs et aux larves pro- venant des insectes parfaits sortis de ceux qui ont pu échapper à ces premiers destructeurs; de sorte qu'en dé- truisant par milliers l'ennemi qu'on peut atteindre on dé- truit par centaines de mille les ennemis de sa race, ce qui est évidemment un mauvais calcul. On connaît 4 espèces d'insectes parasites qui sont char- gés de cette mission protectrice des céréales. Une espèce du genre Platygaster dépose ses œufs dans les œufs même de la Mouche-de-Hesse, au nombre dé 4 à 6, dans chaque; la larve qui sort de Tœuf ainsi atteint passe à l'état dormant SOCIÉTÉS BAYANTES. 617 avec ces ennemis intérieurs, qui vivent de sa substance et la tuent. L'espèce la plus connue des trois autres parasites est le Ceraphron destructor, Say, qui, découvrant par instinct la place où la coque de la Mouche-de-Hesse se trouve cachée sous la feuille à l'état dormant , la perce à travers la gaîne du plant, et y dépose un œuf dont la larve dévore Tinsecte endormi. Toutes les mesures artificielles recommandées pour com- battre le fléau paraissent à M. Amyot converger principale- ment vers la démonstration de ce point, à savoir que le moyen le plus sûr de préserver les récoltes est de cultiver le mieux possible ses champs. C'est presque, dit-il, le con- seil du laboureur à ses enfants : « Remuez votre champ Creusez, fouillez, bêchez... » Toutes choses égales d'ail- leurs, il est certain que les sols riches souffrent constam- ment le moins. Les cultivateurs, dahs les districts où Pin- secte se fait surtout sentir, ont appris par l'expérience que c'est seulement dans des terrains fertiles qu'ils doivent se- mer leur blé. C'est pour cela que, dans Long-Island spé- cialement, où la Mouche-de-Hesse apparut d'abord et fit de si grands ravages, le fléau, en portant les fermiers à en- graisser extraordinairement leurs terres pour tâcher d'y échapper, rendit ce pays beaucoup plus riche qu'aupara- vant. Il n'est pas douteux que le surcroît de vigueur dont jouissent les plants dans un bon terrain ne les mette en état de mieux supporter les attaques de l'insecte. On conçoit qu'un sol riche puisse rendre line plante ca- pable d'élaborer une quantité de ffuides suCûsante pour remplacer celle qui est retirée par un nombre donné d'in- sectes. La précaution recommandée de ne semer que les grains les plus gros et les mieux remplis se rapporte au même but, en ce qu'un grain plus large et plus renflé donne des racines plus fortes et plus vigoureuses. Il en est de même du conseil de répandre du sel , des cendres ou de la 618 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) chaux sur les jeunes plants 5 ce moyen augmente la ferti- lité du sol. C'est aussi un fait bien établi qu'il y a certaines variétés de blé qui sont à l'abri des atteintes de l'insecte, et qui en souffrent peu quand les autres variétés sont le plus complètement détruites. M. Amyot cite ces variétés, qui ne sont pas connues, ou du moins cultivées en France. Mais quelle est la cause qui rend ces variétés invulnérables? L'o- pinion qui paraît le plus plausible est celle qui attribue cette résistance à la dureté, à la solidité de la tige, à la vigueur de la racine et à la rapidité de l'accroissement, qualités communes à toutes ces variétés, mais qualités, il faut le remarquer, qu'on peut donner à toutes les variétés de blé quelconque, par une bonne et forte culture. Les semailles tardiyes, après l'époque ordinaire de la ponte d'automne, sont aussi une mesure généralement re- commandée, mais à une condition , c'est que le sol soit très-fertile, afm que les jeunes plants puissent, par un prompt et vigoureux accroissement , acquérir suffisamment la force de résister aux gelées d'hiver. Pour favoriser ce rapide accroissement , on a conseillé de faire infuser la se- mence pendant deux jours dans une dissolution de salpêtre. 11 est certain qu'il y a des moyens artificiels d'accélérer la végétation. On a conseillé une autre mesure qui se rattache au re- tard des semailles. La Mouche attaque seulement les blés les premiers semés. Il suit de là qu'on pourrait semer une partie du champ le plus tôt possible , comme appât , en re- tardant d'un mois l'ensemencement du surplus pour labou- rer de nouveau la partie semée d'abord, quand le temps de la ponte est passé. On a conseillé aussi de faire brouter les blés très-près de terre par les moutons, dès que deux ou trois brins appa- raissent à chaque, racine. Un champ ainsi pâturé offrira cer- tainement peu de feuilles à l'insecte pour y déposer ses œufs, et les œufs qui y auraient été déjà déposés seront SOCIÉTÉS SAVANTES. 619 détruits avec les feuilles. Mais il faut encore que le sol soit très-fertile, pour pouvoir supporter sans danger l'emploi d'un pareil moyen. Le fauchage des blés dans le mois de mai, pour détruire la seconde couvée, quand les larves sont vues en nombre effrayant, est une mesure analogue qui paraît aussi pouvoir se pratiquer sans danger pour la té- coite, quand le sol est suffisamment fertile. On a conseillé enfin l'emploi d'un rouleau à faire passer sur le blé. L'efficacité de ce moyen paraît consister seule- ment dans la supposition qu'on fait aussi tomber à terre les œufs et les larves, qui ne peuvent plus alors se rendre dans la gaîne du jeune plant. Le résumé de M. Amyot donne une idée des études qui ont été faites ëur cet important sujet par un des peuples les plus intelligents de la terre et le plus intéressé à por- ter remède au fléau. Société entomologiqub de Fbmgb. Séance du 28 Novembre 1849. — M. H. Lucas monire VHeterocerus fossor, qui n'avait encore été signalé, princi- palement par M. Kiesenwetter, que comme propre à l'Alle- magne, et qui a été trouvé récemment , par le major Blan- chard, aux environs de Misserghin, dans l'ouest de nos possessions du nord de l'Afrique. M. H. Lucas fait observer que les individus africains de cette espèce diffèrent de ceux. d'Allemagne par les bandes et taches noires des élytres, qui sont moins développées, et qui, par conséquent, occu- pent sur ces organes un espace bien moins grand. —Après cette communication, M. Jacquelin-Duval dit que ce môme insecte a été pris aux environs de Toulouse. — M. Reiche fait voir un individu du Pterostichus Xa- tartii, Dejean , dont l'antenne droite se bifurque à partir du neuvième article , chaque bifurcation étant composée de deux articles : l'article terminal de la droite est semblable 620 HEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) à Tarticle normal , tandis que celui de la gauche est élargi , déprimé, et largement échancré à Textrémité. — Le même membre présente une nouvelle espèce du genre Chiasognathus, provenant du Chili , et remarquable en ce qu'elle ferait le passage de ce genre à celui des Sphe- nognathus, — M. Guérin-Méneville annonce qu'un Coléoptère que Ton croyait jusqu'ici exclusivement propre au nord de l'Eu- rope, et principalement à la Laponie, le Dytiscus laponi- eus, doit être regardé comme appartenant aussi à la Faune française. M. Cogordan a trouvé cet insecte dans les Pyré- nées, à une grande hauteur. — M. L. Fairmaire fait obser- ver que déjà précédemment M. Ghiliani avait indiqué le Dytiscus laponicus comme habitant le Piémont. — M. X. Fairmaire communique un Mémoire en espa- gnol de M. Graëlls, contenant la description de Coléoptères nouveaux propres à la Faune centrale de TEspagne, dont suivent les diagnoses : 1 . Cebrio Carrenoi. — Femelle. — Aptera, subpubes- cens, capite, thorace pedibusque testaceis, punctatis; an- tennis subclavatis, brevibus, oculis mandibulisque nitjri- cantibus ; elytris abdomine paulà plusquàm dimidio bre- vioribus, acuminatis, à basi divaricatis^ glabris, pallidis, latè striatis, interstitiis vagè et profundè punctatis; ab- domine gravido, gibbo, siiprà glabro, nitido, luteo-vitel- lino; subtils hirsutulo, ultimis segmentis obscurioribus , oviscapo longo, apice bicuspidato ; pedibus brevibus. — Long. 2 cent. , lat. 6 mill. Le mâle a été décrit dans les Annales de la Société En- tomologique de France, 1847, p. B06. 2. C. rufifrons. — Mâle. — Pallidè testaceus, punctatus, subvillosus, thorace pedibusque clarioribus, fronte rufes- cente, oculis apiceque mandibularum nigris ; tergo tenuiter punctulatus; elytris., striatis subrugosis, spar se punctatis. — Long. 14 mill. ; lat. 6 mill. 1/2. — Guadarrama. 3. Anomala rugatipennis. — Cupreo œnea, nitida, an- SOCIÉTÉS SAVANTES. 621 tennis, palpis, segmento penuUimo abdominali testaceis, unguibus piceis. Suprà, capile thoraceque punctatis; ely* tris striato-rugosis , suhscrobiculatis , costis prominulis ; pygidio variolosiilo, subtils ruguloso punctato. — Long. 13 mill. •, lat. 8 mill. — Guadarrama. 4. Misolampus scabricollis. — Ater, nitidus^ tenuissimè punctatis, antepectore lateribusque tergo subrugoso-scor- brosis-, antennis et tarsispiceo-ferrugineis; ore plantis- quepilosis, elytris haud striatis. —Long. 13 mill. ; lat. 16 mill. — Guadarrama. 6. Mylabris Dufourii. — • Subvillosa, nigra, subtiliter punctulata ; elytris pallidè testaceis, apice nigro margi- natis et ciliatis^ 12 maculatis, sex-singulo, prima humo- rali , margine parallela, scutellum circumdante-, secunda propè suturam ; teriia in medio, juxtà marginem ; quarta versics suturam ; quinta antè apicem, ferè marginali; sexta minore , propè suturam, — Long. 17 mill. 5 lat. 7 mill. — Guadarrama. 6. M. hieracii. — Nigra, subvillosa. Thorax medio et posticè subfoveolatus . Elytra testacea, pube brevi nigra adspersa, utrinque 4 lineis elevatis-^ utrinque, 6 punctis nigrisy quorum tria externa ferè marginalia ; primum ad humerum, secundum medio , procul a margine, tertium juxtà marginem, apicem versus 5 tria interne ad sutvr- ram, antennis ferè opposita. — Long. 20 mill.; lat. 7 mill. — Guadarrama. 7. M. sobrina. — Nigra, villosa, Elytra luteola, pilis brevibus, nigris, dense tecta ; maculis 5 nigris , prima humerali , oblongo-ovata; secunda illœ opposita, dijfor- mi , per suturam ad elytrorum basim dependente , cum rnacula alterius elytris conjuncta; tertia ovata, majore; quarta minore, ferè quadrata, versus suturam; quinta maxima, emarginata, apicali , puncta luteola ornata. — Long. 14 mill. ; lat. 3 mill. 1/2. — Guadarrama. 8. Thylacites oblongus. — Oblongo - ovatus , niger , squammis cinereo submetallicis tectus , setulosus. Caput 6^2) nEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) thoraosque confertissimè granuloso punctata , rostro fos- sula lineari. Thorax laterihus ampUatis, plaga diseoidali obscuriare subrhombea elytra ruguloso-striato-punctatis, — Long. 10 mill. ; lat. 4 mill. — Madrid. 9. Cneorhinus lateralis. — Oblongo-ovatus, niger, punc- tato- subgranulosus, dense squamosus ; suprà squamulis griseo-aurulentis; lateribus infràque viridi nitentibus ;. ore , antennis pedibusque setulosis ; elytris striato pîmc- tatis, — Long. 9 mill. ; lat. 4 mill. — Galice? 10. Dorcadion Perezi. — Caput vittis tribus albidis y antennis nigriSy Thorace carina dorsali albido tenuissimè limbata, lateribus canescente mgroque trivittatis y scur- tellum nigrum, nitidum» Elytra sutura vittaque marginali alba, in apice uncinata^ macula sagittiformi suturœ conjuncta. — Long. 14 mill \ lat. 5 mill. — Guadar- rama. — M. jGT. Lucas fait connaître un Mémoire intitulé : Oô- servations sur un nouveait genre de l'ordre des Coléop- tères (Stenomera) qui habite les \ possessions françaises du nord de r Afrique. Après de nombreuses considérations générales sur la place que doit occuper ce genre dans Tor- dre des Coléoptères, et après avoir démontré qu'il doit en- trer dans la tribu des Clérites^ Fauteur en donne la carac- téristique suivante : Genus Stenomera. — Caput longiiis quàm latiiis, anticè transversùm excavatum. Labium parvum, multà longiiis quàm latiiis i anticè fortiter transversïm excavatum. Mandibulœ parvœ, proéminentes.^ validœ^ anticè acutœ sed non emarginatœ. Palpi maxillares elongati, va- lidi^ primo articulo maximo^ secundo parvo, tertio ma- jore, in medio inflato auticèque truncato, Palpi labiales brèves,, exiles, articulo terminali sat magno, in medio in- flato. Oculi injlati^ proéminentes, rotundati. Antennœ elongatœ , primo articulo sat magno, secundo brevi, sub- sequentibus (3^ 4, 6, 6 et 7 ) minimis, confertissimis, S, 9, 10 et 11 dentatO'pectinatis in mare^ 8 et 9 tantitm den- i SOCIÉTÉS SAVANTES. 623 tatO'Serratis in fœmina. Thorax cordiformis , supra con- veocus, ad hasim angusiatus, Scutellum sat magnum^ trîan- gulare. Elytra elongata, convexa^ ad humeros proeminen- tia^ in medio sensiter angustata^ posfîcè rotundata abdo- menque tectentia, Pedes exiles, elongati, tarsis integrîs, exilibus, elongatis tantùmque quadri-articulatis terminati. L'espèce type est le Stenomera Blanchardi, — S. capite thoraceque nigro-nitidis^ fortiler confertïmque punctatis, hoc in medio longitudinaliter convexo, ad latera subde- presso utrinque anticè rubescente unimaculato; scutello lœvigato, nigro-nitido ; elytris fortiter confertïmque punc- tatis, nigro-nitidis, sutura lateribusque rubescente-margi- natis'^ sterno abdomineque nigro-nitidis^ subtiliter donfe- tïmque punctulatis, segmentis posticè rubescente margi^ natis ; pedibus nigris, tarsis rubescentibus. Fœmina a mare differt : macula rubescente utrinque thoracis majore, sutura lateribusque elytroriim latiiis ru- bro-marginatiSy abdomineque omninà rubescente. — Long. 5 millim. 1/4-, !at. t miUim. 1/4: mas. Long. 6 millim. 1/2 5 lat. 2 millim. fsemina. — Habite les environs de Mis- serghin, où cette curieuse espèce a été découverte par M. le major Blanchard. ^ Séance du 12 Décembre. — Il est donné lecture de VA suite du travail de M. Boyer de Fonscolombe^ intitulé: Ichneumonologie provençale. Les genres compris dans ce nouveau Mémoire sont ceux des Glyptateres, Polysphinc- ta^ Schizopyga, Clistopyga^ Lissonota, Ptmpla, Ephial- tes, Rhyssa, Trachyderma, Metopius et Catopyga. Ce dernier groupe générique est créé par M. Boyer de Fons- colombe, qui lui assigne pour principaux caractères : seg- ments creusés de lignes enfoncées ; aréole distincte ; abdo- men recourbé en dessous vers son extrémité; les troisième et septième segments détachés et découverts : l'espèce unique, placée dans le genre Catopyga, a reçu le nom spécifique de C. obvoluta , et a pour diagnose : Scutello, thoracis maculis pedibusque luteis; coxis nigris y antennis 624 REY. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Décembre 1849.) abdomineque rubescente-castaneis^ hoc segmentorum mar- gine elevato luteo. — M. Guérin-Méneville donne lecture d'un Mémoire sur les insectes qui vivent dans les tubacs, et que l'on trouve à Paris dans la manufacture de tabac. — M. if. Lucas fait passer sous les yeux de ses collè- gues une nouvelle espèce de Carabus découverte par M. le major d'Aumont, aux environs de Djemmàâ (province d'Oran ), dans Touest de nos possessions du nord de l'A- frique. Cette espèce, d'une taille assez grande, est surtout remarquable par sa tête très -allongée et la forme très- étroite de son thorax , ce qui lui donne un faciès tout par- ticulier ; elle a reçu de notre collègue le nom de Carabus Aumontii» — Il est donné lecture d'une Note de M. Edouard Per-- ris, sur les mœurs du Coniatus chrysochlora, Lucas. Dans ce travail, l'auteur démontre que ce Coléoptère, que l'on regardait comme exclusivement propre au nord de l'Afri- que, se rencontre aussi à la Teste ; en outre, il contredit quelques-uns des faits avancés sur les mœurs de ce curcu- lionitepar M. H. Lucas, d'après le témoignage de M. Durieu de Maisonneuve. — M. H. Lucas répond ensuite à la Note de M. Edouard Perris; et notre collègue, en montrant six individus du Coniatus chryoschlora, qui ont été recueillis à la Teste, fait observer qu'il est tout-à-fait de l'avis de M. Ed. Perris, et que la seconde communication qu'il a faite à la Société, au sujet des transformations de cette jolie espèce, doit être considérée comme étant en quelque sorte une modification de sa première note. Séance du 26 Décembre. — Il est donné lecture d'une Notice de M. Graëlls sur la Saturnia Isabellœ, qu'il vient de découvrir en Espagne. ( Voy, page 601. ) — M. Duméril adresse une Note sur le Theridion civi" cwm, espèce d'Aranéide décrite récemment par M. H. Lucas, et qui salit promptement nos monuments, en établissant ANALYSES D'oUVRAGES NOUVEAUX. 625 ses petites toiles sur leurs murs. Dans ce travail , le savant académicien donne des détails nouveaux sur les habitudes de cette Aranéide, et il indique les moyens qui lui semblent propres à l'empêcher de salir, et par suite de dégrader nos monuments et constructions de tous genres. — La Société procède ensuite , pour la dix-neuvième fois depuis sa fondation, au renouvellement de son bureau. Voici le résultat de cette élection : Président, M. Chevrotât; vice-président, }\.Reiche; secrétaire et secrétaire-adjoint, MM. Desmarest et Pierret; trésorier et trésorier-adjoint, MM. Buquet et Fairmaire; archiviste, M. Doué. Dans sa séance du 9 janvier 1850, la Société a complété son bureau, en nommant archiviste-adjoint M. Jacqueline Duval. — La Société décide qu,à l'avenir elle tiendra ses séan- ces à l'Hôtel-de-Ville, dans une salle qui vient d'être mise à sa disposition par M. le préfet du département de la Seine. E. Desmarest. ni. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Drscription d'une nouvelle espèce à^ Oiseau-Mouche , par MM. J. Bourcier et E. Mulsant. — Lue à l'Académie des Sciences, Belles -Lettres-et-Arts de Lyon, le 17 juillet 1849. Cette description , qui occupe deux pages in-8*', est des- tinée à faire connaître une espèce découverte récemment par M. J. Bourcier, envoyé comme consul de France dans la république de lÉquateur. Il a rencontré cet oiseau , que les auteurs nomment Trochilus pichincha , près des neiges éternelles du Pichincha, de 3,500 à 4,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle se tient principalement dans les gorges moins froides où le sol, dépouillé de neige , permet à la terre de se parer de quelques végétaux. Elle affectionne 2« série, t. 1. Année iS^tô. 40 626 REv, ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Décembre 1849.) d'une manière presque exclusive l'arbuste nommé Chuqi- raga insignis. Voici la description du mâle : Bec court , arqué , dilaté à la base , à narines couvertes, noir. Tête et parties du cou revêtues de plumes squammi- formes , d'un bleu violet brillant -, parties postérieures du cou ornées d'un collier de plumes noires et soyeuses. Des- sus du corps et couvertures des ailes d'un vert grisâtre, prenant sur la couverture caudale une teinte verte plus prononcée. Ailes d'un gris cendré. Queue faiblement en- taillée , à dix rectrices droites , les externes d'un onzième plus longues que les médiaires , barbulées seulement à la base, les autres blanches. Dessous du corps d'un blanc de neige sur la poitrine et sur le ventre , celui-ci longitudina- lement rayé de noir sur la partie postérieure. — Long, tôt. 0,145ibeOi 0,023., etc. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Lama et Alpaca. On se rappelle que, grâce aux efforts persévérants du savant professeur de zoologie des Mammifères et des Oi- seaux, au Muséum d'histoire naturelle^ qui poursuit avec un zèle si louable la patriotique idée de doter la France des animaux utiles qui sont déjà domestiques dans d'autres contrées, le gouvernement français vient d'acquérir le beau troupeau de Lamas et de Vigognes formé dans les Pays-Bas par les soins du roi de Hollande. Il est heureux que M. ïs. Geoffroy Saint-Hilaire ait déployé une grande activité dans cette affaire, car nous allions être prévenus par le Pié- mont* En effet, nous trouvons dans la Gazette piémon- taise, journal officiel, du 11 décembre 1849, un article qui annonce que le gouvernement, comprenant toute l'utilité de l'introduction et de la naturalisation du Lama et de la Vigogne, avait voulu acheter le troupeau du roi de Hollande, mais qu'ayant été devancé , il avait été obligé de s'adresser à MÉLANGES ET NOUVELLES. 627 l'Amérique. Ce journal ajoute qu'un agent spécial vient de recevoir la mission d'aller y chercher un certain nombre de ces précieux animaux , afin d'en introduire l'espèce sur les hauts plateaux du royaume de Sardaigne. En septembre 1846, pendant mon premier voyage dans le midi de la France, j'avais observé un petit Coléoptère très-agile, dont j'avais trouvé trois individus seulement dans le nid d'un Pompile creusé à huit ou dix centimètres dans la terre compacte. N'ayant pas trouvé le temps d'étu- dier ces trois Coléoptères, je les ai gardés avec le Pompile chez lequel ils avaient habité, dans l'intention de m'en oc- cuper plus tard. J'ai montré ces insectes à M. Aube, mem- bre de la Société Entomologique de France, qui m'a prié de lui en donner un individu, ce que j'ai fait avec plaisir. M. Aube, qui a communiqué cet insecte à M. Kiesenwatter, a bien voulu me faire connaître le résultat suivant de l'exa- men que cet entomologiste en a fait. Mon Coléoptère forme une espèce nouvelle d'un nou- veau genre fondé par M. Schiodte, dans le Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Copenhague, sous le nom de Bathyscia. Ce genre avait été signalé par Zel- campf, sous le nom à'Oxyops, mais il n'avait pas été ca- ractérisé suffisamment , et le nom était déjà employé. Aujourd'hui ce genre Bathyscia se compose de cinq es- pèces, dont deux trouvées en Carniole, dans des souter- rains, deux aux Pyrénées et le mien, trouvé dans un nid de Pompile, à Montrieux , près Toulon , dans la propriété d'un entomologiste très-distingué, M. Lefebure de Cerisy. M. Kie- senwatter a nommé mon espèce Bathyscia Aubei, Ce petit groupe me semble très-voisin des genres Pto- maphagus et Leptinus d'Illiger et de Muller, et il est pro- bable que M. Schiodte, en le créant, et M. Kiesenwatter, en l'enrichissant de nouvelles espèces, ont fait connaître ses alïinités avec eux et les caractères qui l'en distinguent. ( Guérin-JMénevîlle. } 628 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (^Décembre 1849.) M. Brh(mt de Barneville nous prie d'insérer la récla- mation suivante : ((M. Desmarest, dans le compte-rendu de la séance de la Société Entomologique de France du 10 octobre 1849 {Bev. et Mag. de Zoologie, novembre, 1849, pag. 582), m'a attribué l'indication , comme espèces nouvelles pour la Faune parisienne, lies Acrydium italicum, migrato-- rium^ grossum, lineatum ^ higuttulum et dispar; c'est une erreur à laquelle je suis absolument étranger. » T. BUI^IiETlM BIBIilOCiRAPHIQUi:* Sur la demande d'un grand nombre de nos souscripteurs, nous nous décidons à donner, à la suite des Mélanges, le titre et le prix des ouvrages récemment publiés, soit en France, soit à l'étranger. Ces listes provisoires ne nous empêcheront pas de publier des analyses détaillées des ou- vrages qui nous seront adressés, mais elles serviront à si- gnaler, en attendant, leur existence aux naturalistes des départements et de l'étranger. Comme le but essentiel de ce Bulletin est seulement d'avertir le plus promptement possible nos abonnés de l'apparition des ouvrages , nous n'attendrons pas que ces livres soient parvenus à Paris , et nous puiserons à toutes les sources possibles les indications que nous donnerons. Cette manière de procéder nous exposera bien quelquefois à adopter des erreurs , mais elles seront corrigées dès que nous aurons pu les reconnaître , aussitôt que nous aurons vu les ouvrages dont nous aurons donné les titres d'après des indications plus ou moins positives. Exploration scientifique de V Algérie pendant les années 18-40, 1841, 1842, publiée par ordre du gouverneii>ent et avec le concours d'une commission académique. BULLETIN lilBLIOGKAFHlQUË. 629 Histoire Naturelle des Mollusques. 2 vol. grand in-4, avec un atlas de 230 planches , par M. Deshayes» La publication a lieu par livraisons de 6 planches et 4 feuilles de texte. 23 livraisons sont en vente. — J Chaque livraison est du prix de 16 fr. (Pari?, Masson, libr.) Histoire générale et particulière du développement des corps organisés, par M. Coste ; publiée sous les auspices du ministre de Tinstruction publique. Paris , 1848-1830. 5 volumes in-4, avec 30 planches grand in-plano , gravées ■ en taille-douce, imprimées en couleur et accompagnées de contre-épreuves portant la lettre. — Prix de la Uv raison, 32 fr. Deux livraisons sont en vente, texte et planches. ( Id, ) Traité élémentaire de conchyliologie , avec l'application de cette science à la géognosie. 5 vol. et atlas grand in-8 de 130 planch. environ, par M. Deshayes, publiés en 18 ou 20 livr Chaque livr., fig. noires. Prix : 5 fr. — Le même fig. coloriées, — prix : 12 fr. 12 livraisons sont en vente ; il paraît une livraison tous les quatre mois. [Id.) Cours élémentaire de paléontologie et de géologie stratigra- phiques , par M. Alcide d'Orhiyny. Paris, 1830. 2 vol. grand in-18, avec 390 gravures dans le texte et 16 tableaux. Prix : 10 fr. Prodrome de paléontologie stratigrafique universelle , fai- sant suite au Cours élémentaire de Paléonthologie et de Géologie stratigraphiques . 3 vol.gr. in-18 Jésus Prix : 24 fr. Le tome premier est en vente. (Id.) Histoire naturelle des Mollusques' terrestres et d'eau douce qui vivent en France. Par l'abbé Dupuy. Paris, 1848-1849, 2 vol. in-4 avec 16 planches lithographiées par J. Delarue. Prix : 60 fr. 5 fascicules sont en vente ; prix de chacun : 10 fr. {Id. ) Du développement du fœtus ; Mémoire présenté à l'Acadé- mie des Sciences en réponse à la question suivante : Déterminer, par des expériences précises, quelle est la succession des chan- gements chimiques , physiques et organiques qui ont lieu dans l'œuf pendant le développement du fœtus chez les oiseaux et les batraciens, par MM. Baudrimont et G. S. Martin Saint-Ange. 630 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) Paris, 1850, beau volume in-4, avec 18 planches gravées en taille douce et magnifiquement coloriées. Prix cartonné : 28 fr. (^Id. ) Catalogue des Coquilles de Vile de Corse 1 vol. in-8 de 7 feuilles. Avignon, 1848. Prix : 6 fr. Diptères exotiques nouveaux ou peu connus , par J. Mac- quart. %* et 5* suppléments. Lille, 1848. Prix de chaque : — 7 fr. Iconographie ornithologique. Nouveau recueil général de planches peintes d'Oiseaux pour servir de suite et de complément aux planches enluminées de Buffon et aux planches coloriées de MM. Temminck et Laugier, accompagné d'un texte raisonné cri- tique et descriptif publié par M. 0. Des Murs ^ figures dessinées et peintes par Oudard. Chaque livraison renferme six planches. Prix de la livraison in-fol. — 12 fr. — ln-4o. — 8 fr. Ornithologie européenne, ou Catalogue analytique et rai- sonné des Oiseaux observés en Europe, par C. D. Degland. 2 vol. Lille. 1849. Prix : — 18 fr. Mémoires sur let Cyclostomes^ par Partiot. Toulouse^ 1849. Prix : 2 fr. ANNÉE 1849. Texte 40 feuilles. 11 planches noires. Valeur 11 6 planches coloriées. Valeur 9 Total. 60 feuilles, AVIS ESSENTIEL. Pour la régularité du service, il est essentiel que les per- sonnes qui ne désireraient pas continuer de souscrire à la Revue et Magasin de Zoologie nous en avertissent {franco) avant le 10 février. Les abonnés qui n^écriront pas seront considérés comme continuant de souscrire, et recevront, avec le premier numéro, une traite de 24 francs (23 francs pour les départements, et 1 franc pour la traite ). TABLES ALPHABÉTIQUES POUR l'année 1849.} I. TABLE DES MATIÈRES. Académie des Sciences de Paris. 36, 84, 150, 196, 223, 291, 865, 422, 464, 616, 561, 603. Acalles amplicoUis ins. Fairmair. 36 Achromatopsie. D'Hombre-Fir- mas. 424 Acicnemis variegatus., ins. Fair- maire. 811 Acide cyanhydrique, Coze. 296 Acrididés., ins. Brisout de Bar- neville. 41 Acridium brevipenne. , ins. La- boulbène. 158 Actinies (organis. des). Hollard. 479 ^pus Robinii., ins. Laboulbène. 157 Agapanthidapulchella.,ins. Wlji- te. 251 Agouti et Civette (pathol.) Des- maresl. 49 Agrilus indignus. , ins. Fairmaire 35 Agripnus, ins., 3 esp. Fairmaire 35 Alcimusdnatatus,ins. Fairmaioe 416 Allantoïne(chim. org.). Wœhler 865 Alpacas et Alpa- Vigogne, mam. Geoffroy St.-Hilaire. 38, 89, 562 Amorphozoaires. D'Orbigny. 546 Ampelis formosa, oiseaux. Hart- laub. 275, 493 Anabates, ois., 4 esp. Tschudi. 242 Anatina hispidula, moll. Recluz. 400 Anceus vorax, crust. Lucas. 299 Anchomenus, ins., 3 esp, Fair- maire. 34 Anchonus eribricoUia, ins. Go- querel. 227 Anestheliques (moyens). Stanis- las Julien. 84 Ani, ois. (observât, suri'). Lher- minier. 824 Anodonta Dupuyi , molL Ray et Drouet. 29 Anomala mgatipennis , insectes. Graëlls. 620 Antclodon, Mam. fosa. Aymard. 803 Araignée des monuments. Du- méril. 624 Argas talaje , arach. Guér.-Mén. 342 Arrcmon frontalis, ois. Tschudi. 241 Alhcne leucopsis, ois. Hartlaub. 496 Athlophorus Kiugii, ins. Bur- meister. 266 Astacus fluviatilis , crust., Des- marest. 159 161 160 44 43 601 160 287 Barbu orangé, ois. Deville et 0. Des Murs. Biensis typus, ois. Pucheran. Blaltidées, ins. (caractères des). Brisout de Barneville. Bombyx chrysorrhaea, ins. Bel- lier de la Chavignerie. Bombyx pudibunda, ins. Reeb. — Isabellae, ins. Graëlls. Bostrichus nigriventris, ins. Lu- cas. Brachélytres, ins., 7 esp. Fair- maire. Brachinuscrepitans,ins. Rouget. 301 Bryaxis hœmatica, ins. Duval. 302 Bucco lanceolata, ois. Deville. 56 Buprestides, ins. 2 esp. Fair- maire. 253 Buse Blanchet, ois., Lafresnaye. 390 Callidium diversicorne , insecl. White. 249 Calliprason marginatum, inseot. White. 253 Callospiza, ois. 8 esp. Tschudi. 239 Camaragnalhus, ins., 2 esp. Ber- trand Bocandé. 460 Canard (fem à plum. de mâle). Lafresnaye. 177 Capito, ois., 3 esp. Tschudi. 242 — amazoniens. Deville et 0. Des Murs. 161 632 REv. Et MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) Carabiques, insect., 6 esp. Fair- maire. 280 Carabiques de la Guinée. La Fer- lé-Sénectère. 345 Carabus Daumontii, insect. Lu- cas. 624 Carabus (champignon). Lucas. 230 Cassicus Oseryi, ois. Deville. 57 Cat. des Moll. de Hongrie, Porro. 254 Caurale, ois. (observai, sur le). Lherminier. 325 Caverne nouvelle. D'Hombre- Firmas. 196 Cebrio, ins. , 2 esp. Graëlls. 620 Cecidomyia tritici , ins, Amyot. 576 Céphalopodes (locomot. des). Ro- bin et Segond. 333 Chamaepelia gracilis, ois. Tschudi 244 Chamaeza olivana, ois. Tschudi. 237 Charadrius, ois., 2 esp, Tschudi. 246 Charençons et Alucites (destruct. des). Herpin. 89 Charençons (action du carbone sur les). Barruel. 372 Chiagsognatus, ins. Reiche. 620 Cheval (courses). Richard. 198 Chien monstrueux. Cognot. 38 Chilocorus uva, ins. Coquerel. 228 Chloroforme. Coze. 86, 201 Chryssantheda , ins. (anomalie). Romand. 90 Cicada fraxini, ins. Millet. 45 Cicindèles, ins. Laferté-Sénecl. 319 Cicindélèles de Guinée, insect. Guérin-Mèneville. 76, 138 Cigales, ins., 3 esp. Signoret. 407 Cillurus palliatus, ois. Tschudi. 241 Cinclus leucocephatus , oiseaux. Tschudi. 237 Circulation dans les insectes. Léon Dufour , — Nicolet, — Dujardin —et Blanchard. 37, 190, 225, 293 Gis Melliei, ins. Coquerel. 227 Cissopis minor, ois. Tschudi. 240 Civette et Agouti (pathol.). Des- marest. 49 Clavicornes, ins., 5 esp. Fair- maire. 362 Cleogonus Fairmairii, ins. Co- querel. 227 Cneorhinus lateralis, insectes. Graëlls. 622 Chrysis ignita, ins. Laboulbène. 159 Coccinella Tasmanii, ins. White. 253 Cochenilles (parasites). Guérin- Méneville. 91 Colaspis pallidipennis , insecte. White. 253 Coléoptères de France. Duval. 297 — d'Europe et d'Algé- rie. Gaubil. 587 Coléoptères d'Europe (descrip. de 5 esp.). Fairmaire. 474 Coléoptères d'Espagne. Graëlls. 619 — (larves de). Mellié. 230 — de la Polynésie. Fair- maire. 277, 352, 410, 445, 504, 550 Columba meloda, ois. Tschudi. 244 Colombelles fossiles, Bellardi. 266 Conception double. Cardan. 41 Coniatus chrysochlora, ins. Per- ris. 624 Conurus, ois., 3 esp. Cabanis et Tschudi. 243 Conurus er y throchlor us, oiseaux. Hartlaub. 274 Coptomma acutipenne , insect. White. 249 Coquilles fossiles. Lorry, 523 Coq de roche (observât, sur le). Lherminier. 324 Corps organ. ( histoire nat. des), Duvernoy. 481 Corylhopis torquata, ois. Tschudi 236 Coturnix hislrionica, ois. Hart- laub. ' 495 Courlan , ois. (observât, sur le). Lherminier. 325 Couroucou, ois. (espèce nouv.). Deville et 0. Des Murs. 331 Crex, ois., 2 esp. Tschudi. 246 Crustacés p'Afrique. Lucas. 298 — de l'Afrique australe. Kraus. 304 Crustacés fossiles. Robineau- Desvoidy. 88 Cryptophagus cellaris, ins. New- port. 307 Crypturus, ois., 2 esp. Tschudi, 245 Cuculus macrourus , oiseaux. Verreaux et 0. Des Murs. 277 Curculionites, insect., 25 esp. n. Fairmaire. 457, 504, 550 Cylidrus Vescoi , ins. Fairmaire. 36 Cyphorhinus thoracicus, oiseaux. Tschudi. 237 Dasysterna, ins., 2 esp, Lucas. 583 Delphinus brevidens (foss.). Du- breuil et Gervais. 40 Dendrocolaptes (monogr. des), oia. Lafresnaye. 328 TABLE PES MATIERES. 633 — chunchotambo et vali- dus. Tschudi. 242 Derobrachus agylaa , ins. Fair- maire. 230 Diabète (phys. exp.)- Bernard. 153 Dicrurus modestus, ois. Hartiaub 495 Dinema filicornis, ins, Fairmaire 468 Diphyrhynchus chalceus, insect. Fairmaire. 445 Diptères d'Espagne. L. Dufour. 155 Dreissena Sallei, moU. Recluz. 69 Dorcadida bilocularis, ins. White 252 Dorcadion Perezii, ins. Graëlls. 622 Dysporus variegatus, ois. Tschu- di. 247 Dyticus Laponicus, ins. Gué- rin-Méneville. 620 Eburida sublineata, ins. White. 248 Echenillage. Bellier de la Chavi- gnerie. 44, 267 Elatérides, ins., 5 esp. Fairmaire 355 Elaters, ins. Fairmaire. 154 Elater segetis, ins. Bruand. 93 Electricité animale. Becquerel, — Bois-Reimond. 205, 223, 225 Electricité musculaire. Despretz. 225 Electre - physiologie. Ducros. 226 , 293, 365, 369, 424 Electro-physiologie. Matteucci. 203 Eléphant ( défenses d'). Duval. 423 Eléphant et Mastodonte. Gervais 151 Elaenia, ois., 3 esp. Tschudi. 233 Elytrurus, ins., 2 esp. Fairmaire 36 Embryogénie. Serres. 85 — des tarets. Quatre- fages. 196 Emmagleus nosodermoldes, ins. Fairmaire. 449 Enteledon, mam. foss. Aymard. 303 Etudes entomologiques. Baudi et Truqui. 525 Euscarthmus, ois., 2 esp. Caba- nis. 234 Expos, des prod. de l'Agriculture et de l'Industrie. Focilloû. 378 Exorista. ins. Lucas. 302 Fallenia fasciata, ins. L. Dufour. 470 Faune et Flore de l'Etna. Sava. 429 Faune du Pérou. Tschudi (orni- thologie). Cabanis. 97, 232 Fécondation artificielle des Pois- sons. Haxo. 151 Fécondation des Hutlres. Car- bonnel , — Quatrefages. ih. Foie (structure du). Relzius. 366 Fibres musculaires. Straus-Dur- keim. 87 Fibres du cœur. Lebert. 203 Fibrine du sang, etc. Maréchal. 426 Fossiles. Rouault — Leymerie. 150,293 Fulica ardesiaca, ois. Tschudi. 246 Galbula, ois., 2 esp. Deville. 65 Galéode, arach. L. Dufour, — Blanchard. 150, 153 Galéodes et Scorpions (appareil digestif). L. Dufour. 201 Galerita Lecontei, ins. Salle. 155 Gallinago Bernieri, ois. , Puche- ran. 28 Gallirale brachyptère, ois. La- fresnaye. 434 Germe (couche superf. du). Re- mak. 39 Ghitânes, antrop. Ducouret. 427, 524 Glareola Geoffroyi, ois. Pucheran 28 Guacharo, ois. (observ. sur le). Lherminier. 823 Halieus albigula, ois. Tschudi. 247 Halitherium Raulinii , foss. Ger- vais. 224 Hélopiens, ins., 4 esp, Fairmaire 450 Hémiptères de France. J. Duval. 156 Hesperophanes et Stenopterus , ins. Lucas. 43 Heterocerus fossor, ins. Blan- chard. 619 Hipparions, paléont. Gervais. 466 Hippopotames, mammif. Duver- noy. 291, 464 Huîtres (propagation des). Qua- trefages. 88 Hylophilus, ois., 2 esp. Tschudi. 238 Hypomorphnus leucurus , ois. Lafresnaye. 388 Hyponomeuta padella, ins. Gué- rin-Méneville. 43 Ichneumonologie provenç. Boyer de Fonscolombe. 623 Iconographie ornithologique. 0. Des Murs. 205 Iclerus melanopterus, ois. Hart- iaub. 275 Infusoires (développ. des). Pou- chet. 39 Infusoires (origine des). Gros. 469 Injections (physiol.). Flourens. 368 Injection des glandes. Michel. 425 Insectes des Marquises, etc.Fair- ^i REV. ET MAC. DB zoeioGiE. ( Décembre iSi9 . ) maire. 84 Insectes de la Nouvelle-Zélande. White. 248 Insectes nuisibles. Richard. 808 Isodera villosa, ins. White. 251 luJus Leprieurii., ins. Lucas. 471 J^biru ( tubercules chez les ), Desmarest. 64 Jaçamerops Isidorii , ois. Deville 55 Lait des mam. et OEufs des ovi- pares. Joly. 662 Lama, mam. Wisse. 428 Lamas et Alpacas, mam. Geof- froy Saint-Hilaire. 562 et 626 Lamellicornes, ins., 3 esp. Fair- maire. 413 JLamia flavipes, ins. "Whîte. 251 Lampromyia funebris, ins. L. Dufour. 471 Laphria maroccana, Ins. Lucas. 91 Laphryra audouini, ins. Reiche. 93 Larus Bonapartei, ois. Tompson 264 Larus, ois., 2 esp. Tschudi. 247 Larynx (fonctions du). Segond. 202 Latrodectusmartius, ins. Lucas. 92 Leander erraticus, crust. Des- marest. 231 Lebia bembldioldes, ins. Falr- maire. 43 Leptopogon superciliaris , ois. Tschudi. 234 Llmnoria terebrans, crust. Lu- cas. 187 Linguatules (organ. et dévelop, des). Van-Beneden. 431 Lomanotus, moU. Vérany. 693 Longicornesdes Etats-Unis. Hal- deman. 876 Lophiodon et Palseotherimn^fos. Gervais. 619 Lucilia dispar, 1ns. L. Dufour. 154 Lutraria Senegalensis, moU. Re- cluz. 67 Lypornix ruflcapilla, oia. Tschu- dL 242 Lystra punctata, ins. Sîgnoret. 230 Malacobdelles (organisât, des). Blanchard. 564 Mammifères fossiles. Gervais. 202, 223, 518 Masse du sang. Vanner. 224 Megacephala euphraiica, insect. Desmarest. 302 Melasomes, insect., 4 esp. Fair- maire. 417 Méloé (anat. et développ. du). Newport. 808 Membres sup. etinf. (homologie des). Rigaud. 664 Merganelta leucogenys, oiseaux. Tschudi. 247 Métamorphoses de 2 espèces d'A- nobium. Rouzet. 474 Métis de Pilet et de Canard sau- vage. Lafresnaye. 179 Micropogon Boureierii, ois. La- fresnaye. 116 Micropogon Hartlaubii, ois. La- fresnaye. 176 Mictis nigricornis, ins. Signoret. 297 Miel (composition du). Soubei- ran. 294 Migration des ois. Sélys-Long- champs. 207 Mimus longicaudatus, ois. Tschu- di. 387 Mesolampus scabricoUis, înseet. Graëlls. 681 Maenura superba, ois., Verreaux 113 Mollusques bryozoaires. A. d'Or- bigny. 4Ô9 Mollusques d'Espagne (catalog.) Graëlls. 45 Mollusques de l'Afrique australe Krauss. 108 Mollusques univalves des Etats- Unis, Sth.-Haldeman. 807 Mollusques (vésicule calcifère des). Pouchet. 294 Monas prodigiosa, infus. Ehrem- berg. 48 Monocrepidius, ins., 8 espèces. Fairmaire. 35 Mouton (statist. chronique du). Barrai. 624 Mouton d'Abyssin. Rochet d'Hé- ricourt. 862 Musaraigne, mam. Coquerel. 95 Mya truncata, moll. Recluz. 898 Myarchus atropurpureus , ois. Cabanis. 233 Mydas Weddellii, mam. Deville. 55 Myiodoctes, ois.,2esp. Tschcudi 238 Mylabris, ins. 3 esp. Graëlls. 621 Myodaires (larves de). Robineau- Desvoidy. 157 Myoxus Dryas, mam. Tyzenhauz 431 Myriapodes d'Amérique. Lucas. 594 Nerfs (structure des) Coze et Mi- chels. 872 TABLE DCS MATIÈRES. Nerila Webbei, mol!. Reclua. 70 Nymphe, ins. P. de Saint-Mar- tin. 398 Ochtites, oia. Cabanis, 235 Ocydromus Dieffenbachii , ois. G.-R. Gray. 488 Odontophorua, oii., 2 espèce*. Tschudi. 445 Odontoplera Carcnoi, Ina. Signo- ret. 157 OEdicnemus superciliarla , ois. Tschudi. 246 OEstride (larve d*). Joly. 371 OËiifs de la Poule Sultane. 0. Des Murs. 439 OEurs de Poissons (fécondation artificielle). Haio. 131 Oiseaux d'Afrique, 5 esp. Hart- laub. 494 Oiseaux et Mamm. nouv. Deville 65 Oiseaux (migrât, des). Sélys- Longchamps. 207 Onychognathus fulgidus, oiseaux Hartlaub. 495 Onychorhynchus Castelnaui, oia. Deville. 66 Oophorus instabilis, ins. Fdr* maire. 35 Ophryops pallidus, ins. Whîte. 248 Orchilus. ois., 3 esp. Tschudi. 234 Oryga pudibunda , insect. Robi- neau-Desvoidy, — Bruand, Chevandier , — Bellier de la Chavignerie. 156, 160, 224, 297 Omysmyâ lindenii , ois. Parzu- daki. 273 Ornysmyé Catharinœ, ois. Sale. 498 Ornithologie (Faune du Pérou), Cabanis. 232 Ostro-nègres. De Froberville. 87 Pachydermes ( classiflcat. des ). Christol. 616 Palaeotherium et Lophidon, foss. Gervais. 376, 518 Palpicornes , ins. , 2 esp. Fair- maire. 411 Papilio Feisthamelii, ins. Lucas, — Boyer de Fonscolombe. 91, 302 Parmena anlarctica, ins. Withe. 253 Pénélope, ois., 2 esp. Tschudi. 245 Petascelis, ins., 2 esp. Signoret. 376 Peuplement de l'Algérie. Bodi- chon. 394 Phasia (mélam. du). L. Dufour, — Robineau-Dcsvoidy. 92, 94 635 Phrygilua, ois., 9 esp^ CabAnis et Tschudi. 241 Phytobius hydrophilus, iita., I^^ Dufour. 6a5 Pies, ois., esp. nouv. A.Mal- herbe. 1^29 Picus hxmatogaster , ois. tschu-' di. 243 Picris crotœgl, Ins. Guér.-Mé«, 156 Piestodesmus, ins. Lucas. 698 Pionus fuscicapillus , oia, Ve^s reaux et 0. Des Murs. 58 Pithys lencophrys, ois, Tschudi. 236 Placusa scapularis, insect. Fair- maire. 2;^ Pleurotomes (monogr. 4es), ^i^ lardi. llo PlochioQua Pradierii ^ ina.. Fair^ maire. 84 Pluie d'insectes. Tizenhaui, 72 Podargus cinereus , ois, Vwfi- reaux. ^9 Polypes brioaoairea. Van-Bene- den. 477 Polypiers fossiles. A. d'Orbigny. 626 Polypiers zoanlhaires. Milne- Edwards et Haime, 370, 464 Potamophilus, ins. Coquerei. 228 Pranisa, crust., 2 esp. Lucas. 2^9 Préparations anatomiquea, Rel- zius. 197 Procnias virldis, ois. Cabanis. 238 Procnopis, ois., 2 esp. Cabanis et Tschudi. a. Procris pruni, ins. Guérin-Mé- neville. 156 Psittacus, ois., 2 esp. Tschudi. 243 Pterostichus, ins. (monstruosité), Reiche. 6l9 Ptyonura albifrons, oia. Tschudi. 235 Pycnogonides. Dujardin. 366 Pygolampis littoralis,ins. Goqu^ rel. 228 Pyralis viridana, ins. Robineau- Desvoidy. 156 Rapaces nocturnes, oia. Puche- ran. %1 Reptiles (organ.génit. urin, de«), Duvernoy. fi6 Reptiles (classiflc. des). Duveiv noy, 209 Rhinobrachys asperulus, insect. Fairmaire. 459 Salticus formicœformis, ins. Lu- cas. 373 636 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) Sang (globules du). Pappenheim 467 Sang des vers-à-soie. Guérin- Méneville. 565 Sarcoptes auricularum, ins. Lu- cas. 160 Satyrus janira, ins. Bellier de la Chavignerie. 155 Sauriens fossiles. Robineau-Des- voidy. 88 Sauterelles en Algérie. Guyon. 296 Scatella urinaria, ins. Bobineau- Desvoidy. 94 Scorpion et Galéode (app. diges- tif). L. Dufour. 201 Scraptia fusca, ins. Rouget. 300 Scytalopus, oiseaux, 2 espèces. Tschudi. 237 Scuphorhynchus chrysocepha- lus, ois. Tschudi. 232 Sepia, moU. Robin. 302 Septifère, moll. Recluï. 117 Sesia, ins. Pierret. 158 — cynipsiformis , ins. Blis- 8on. 229 Setophaga, ois., 2 esp. Cabanis. 238 Sicalis chloris, ois. Cabanis. 241 Singe fossile. Gervais. 292, 296 Société d'Agriculture. 89, 565, 613 Société des Arts et Science de l'île Maurice. 204 Société Entomologique de Fran- ce. 41,90,154,227,297,470, 579, 619 Solenocera Philippii , crustac. Lucas, 159 et 300 Sorex Madagascariensis, mamm. Coquerel. 95 Sporophila Luctuosus, ois. Ca- banis. 241 Starnsenas, ois., 2 esp. Tschudi. 244 Stenelytres, ins., 4 esp. Fair- maire. 454 Stenomera Blanchardi, ins. Lu- cas. 622 Sterna exilis, ois. Tschudi. 246 Strepsiptera, ins. Newport. 306 Suc pancréatique. Bernard. 85 Sylvanus séxdentatus, ins. Co- querel. 228 Système lymphat. et syst. san- guin. Rusconi. 467 Système musculaire. Duchenne. 295 Tachinaires, ins. Macquart. 92 Tanagra, ois., 2 esp. Tschudi. 239 — frugilegua , ois. Harl- anh. laub. 497 . Taxicornes, insect., 6 esp. Fair- maire. 420, 445 Teichamiza muraria, ins. Robi- neau-Desvoidy. 94 Ténias (syst. nerveux des). Du- jardin , — Blanchard. 367, 369 Teredo Petilii , moll. Recluz. 64 Térédiles, ins. Fairmaire. 361 Testacés de Cuba. Morelet. 267 Tetrarhinques (développ. des). Van-Beneden. 40 Tetrorea cilipes, ins. White. 250 Thamnophilus, ois., 3 espèces. Tschudi. 235 Thinocorus ingae, ois. Tschudi. 245 Thylacitesoblongus, ins. Graëls. 621 Tinéites (classific. des). Bruand. 298 Tinéite singulière, ins. Double- day. 43 Trachélides, ins. , 1 esp. Fair- maire. 453 Trachytherium Raulinii, fossil. Gervais. 224 Trochilus, ois., 3 esp. Tschudi. 242 Troglodytes, ois., 2 esp. Tschudi 237 Trogon Ramoniana , ois. Deville et 0. Des Murs. 331 Tugonia Tugon, moll. Recluz. 391 Turdus, ois, 2 esp. Cabanis. 237 — vulpinus, ois. Hartlaub. 276 — simplex, ois. Hartlaub. 497 Tylodes clathratus, insect. Fair- maire. 36 Types peu connus, ois. Puche- ran. 17 Tyrannus chinchoneti, oiseaux. Tschudi. 232 Unio (embryog. des). Quatrefages 370 Uropoda denticulata, ins. Lncas. 229 Vaches laitières (industr.). Mar- tin de Lignac. 422, 561 Valvules aortiques. Monneret. 523 Vers-à-soie d'Assam. Hugon. 111 — (maladies des). Gué- rin-Méneville. 565 Vertèbres céphaliques , etc. Ma- zière. 36 Vibrio régula (cholériques). Pou- chet. 203 Xylolotes, ins., 5 esp. White. 252 Zuphium Chevrolatii, ins. La- boulbène. 158 Table des noms d auteurs. 637 (îï. TABLE DES NOMS D'AUTEURS. Amyot. Cecidomyia Iritici. 576, 613 Aymard. Antelodon. 803 Barrai. Statistique chimique du mouton. 524 fiarruel. Action du carbone sur les Charençons. 372 Baudi (F. ) et Truqui (E. ). Etu- des entomologiques. 625 Becquerel. Electricité muscul. 225 Bellardi. Colombelles fossiles. 266 — Pleuro tomes. 110 Bellier de la Ghavignerie. Bom- byx chrysorrhaea. 44, 267 — Orgya pudibunda. 297 — Satyrus janira. 155 Bernard. Expér. physiologiques. 153 — Suc pancréatique. 85 Bertrand Bocandé. Nouv. genre de Carabiques. 460 Blanchard. Circul. dans les In- sectes 293 — Galéode. 153 — Heterocerus fossor. 619 — Organ. desMalacob- delles. 564 — Syst, nerveux des Té- nias. 369 Blisson. Sesia cynipsiformis. 229 Bodichon. Peuplement de l'Algé- rie. 294 Bois-Reimond (du). Electricité animale. 203, 223 Boyer de Fonscolombe. Ichneu- monologie provençale. 623 — Papilio Feisthamelii. 302 Brisout de Barneville. Acrididés. 41 — Acrydium brevipenne. 91 — Caract des Blattidées. 160 Bruand. Classific. des Tinéites. 298 — Elater segetis. 93 — Orgya pudibunda. 160 Burmeister. Athlephorus Klugii. 265 Cabanis. Faune du Pérou ( orni- thologie). 232 Carbonnel. Fécondât, artificielle des Huîtres. 151 Cardan. Conception double. 41 Chevandier. Orgya pudibonda. 224 Christol. Classification des Pa- chydermes. 516 Cognot. Chien monstrueux. 38 Coquerel (Ch.). Anchonus cri- bricoUis. 227 — Chilocorus uva. 228 — Cis Melliei. 227 — Cleogonus Fairmairei. ib, -— Mœurs de la Gicidela trilunaris. 473 — Musaraigne nouvelle. 95 — Potamophilus. 228 — Pygolampis littoralis. ib. — Sylvanus sexdentatus. id, Goze. Acide cyanhydrique. 296 — Chloroforme. 86, 201 Coze et Michels. Structure des nerfs. 872 Desmare8t(E.). Astacus fluvia- tilis. 159 — Leander erraticus. 231 — Megacephala Euphra- tica. : 302 — Vivera et Agouti — Ja- biru (pathologie). 49,64 Des Murs (0.). Considérations oologiques. 439 — Cuculus macrourus. 277 — Iconograph. ornithol. 205 Des Murs (0.) et Deville (E.). Barbu orangé. 161 — Couroucou. 331 Des Murs (0.) et Verreaux (J.). Pionus. 58 Despretz. Déviât, de Taiguille ai- mantée. 429 — Electricité miMCulaire. 225 Deville (E.). Mam. et Ois. nouv. 55 Deville (E.) et 0. Des Murs. Barbu orangé. 161 — Couroucou. 331 D'Hombre-Firmas. Caverne nou- velle. 196 — Obs. d'achromatopsîe. 424 Doubleday. Tinéite. 43 Drouet et Ray^ Anodonta Dupuyi 29 Dubreuil et Gervais. Dauphin fossile. 40 Duchenne. Système musculaire. 295 Ducouret. Ghilânes. 427, 524 Ducros. Electrophysiologie. 226,293, 365, 369, 424 Dufour (Léon). Appar. digestif Ô^ REV. ET MAO. M ZOOLOGIE. {Décembre 1849.) du G. Galéode. — des Scorpions et Ga- 160 201 lëodes — Circulation dans les insectes. 37 — Fallenîa fasciaia. 470 — Lampromya funebris. 471 — Lucilia dispar. 165 — Phrasia. 92 — Phytobius hydrophilus 686 et 608 Bujardin. Circulation dans les insectes. 225 Pycnogonides. 366 — Système nerveux des Ténias. 367 Buméril. Allocution. 589 — Araignée des monu- ments. 624 Duval. Défenses d'Eléphant. 423 t)uvernoy, classific. des Reptiles. 209 — . Hippopotames. 291, 464 — Histoire nat. des corps ^organisés. 481 — Org. gènil, urin. des Reptiles. 96 — Org. de la génération. 467 Ehremberg. Monas prodigîosa. 48 Fairmaire (L.). Coléoptères d'Eu- rope* 474 — tlciléoptêres de la Poly- nésie. 277, 352, 410, 445, 504, 560 — Derobrachus agylas. 230 — Elaters. 164 — Insect. des Marquises. 34 Ferté-Sénectère (de la). Carabi- ques de Guinée. 345 Flourens. Action des substances injectées dans les artères. 368 Fpoberville. Ostro-Nègres. 87 GaubiL Coléoptères d'Europe et d'Algérie. 587 Geoffroy Sainl-Hilaire (Is.). Al- paca el Alpa-Vigogne. 38, 39 — Lamas et Alpacas 562 et 626 Gervais (P.). Eléphant et Masto- donte. 161 — Halilherium serresii. 224 — Hipparions. 466 — Mammifères fossiles. 202, 223, 618 — ,Ôinge fo^ile. 292, 296 « trachyihérium l^auli- nii. 22* Gervais (P.) et Dubreuil. Dau- phin fossile. 40 Graëlls. Bombyx Isabellae. 601 — Coléopt. d'Espagne. 620 — Mollusques d'Espagne. 45 Gros. Origine des infusoires. 469 Guérin-Méneville. Argas talaje. 342 — Cicindèlètes de Gui- née. ^76, 138 — Dyticus Laponicus. 62Ô — Hyponomenta padella. 43 — Maladies des vers-à- Boie. '565 — Parasites de la Coche- nille. 91 — Pieris et Procris. 166 — Sang des vers-à-soie. 565 Guyon. Sauterelles en Algérie. 296 Haime el Milne-Edwars. Po- lypiers. 370, 464 Haldeman. Longiconaes des Etats-Unis. 376 Hartlaub. Ampelis formosa. 276, 493 — Ois. nouv. de l'Afri- que occidentale. 494 — Oiseaux inédits. 274, 275 — Pyrrhorhynchus. 493 Haxo. Fécond, arlihc. des Pois- sons. 161 Herpin. Charençons et Alucites. 89 Hollard. Organis. des Actinies. 479 Hugon. Vers-à-soie d'Assam. 111 Jacquelin-Duval. Briaxis hsema- tica. — Coléoptères. Hémiptères de France. Joly. Lait des Mamm. et (ffiufs des ovip. — Larve d'OEstride. Julien (Stanislas). Moyens anes- thétiques. 297 166 662 371 84 Krauss. Crustacés de l'Afr. aust. 304 — Mollusques de l'Afri- que australe. Laboulbène. Acridium brevî- penne. — ^pus Robinii. — Chrysis ignita. — Tyroglyphus. — Zuphium Chevrolatii. Laferté-Séneclère (de). Carabi- 108 158 167 159 ib. 158 TABLE DES NOMS fiVUTEURS. 639 & ques de la Guinée* 57 — Cicindèlcs. 319 Lafresnaye (de). Canard femelle i plumage de mâle. 177 — Dendrocoiaptes. 328 — Grallirallus brachyple- ru8. 434 — Métis de Pilet et de Ca- nard sauvage. 179 — Micropogon. 116, 176 — Notices synonymiq, 888 Lamare-Picquot. Nat. et domes- ticité du Bison. 464 Lebert. Fibres muscul. du cœur. 203 Levaillanl. Papilio Feisthamelii. 91 Leymcrie Fossiles. 298 Lfaerminier. £ludes eraitholo- giques. 321 Lorry. Coquilles fossiles. 523 Lucas. Anceus vorax. 299 — Boslricus nigriventris. 160 — Carabus Daumontii. 624 — Crustacés d'Afrique* 298 — Dasysterna. 583 — He^perophanes et Ste- nopterus. 48 — Iule. Espèce nouv. 471 — Laphria. 91 — r -Latrodectus martiuft. 9% — Limnoria terebrans. 167 — Myriapodes d'Amériq. 594 — Praniza. 299 — Saltique. 378 — Sarcoptes. 166 *— Solenocera. 159, 800 — Stenomera Blanchardi. 622 — Tyroglyphus. 159 — Uropoda denticulata. 2â9 Macquart. Tachinaires. 92 Malherbe. (Alfred). Pics. 529 Marchai. Augment. de la fibrine du sang, etc. 426 Martin dJe Lifenac. Vaches lai- tières. 422, 561 Matteucci. Eleclrophysiologie. 203 Mazière. Vertèbres céphaliques. 36 McUié. Larves de Cdléoplères. 230 Michels, injection deâ glandes. 425 Michels et Coze, Structure tu- buleuse des nerfs. 372 Millet. Cicada fraxini. 45 Milne-Edwars et Haime. Poly- piers. 370, 464 Monneret. Organ. des VAlvules aortiques. b23 Morelet. Teslacés de Cufea. 267 Newport. Cryplophagus ceilaris. 807 — Meloë. 305 — Strepsiptera. 306 Nicolet. Circulât, dans les In- sectes. 190 Orbigny (Alcide d* ). Amorpho- zoaires. 645 — Mollusques bryozoai- res. 499 — Polypiers fossiles. 52S Pappenheim. Globules du sang. 467 Parzudaki. Ornysmia lindenii. 873 Perris (Ed.). Coniatua chryso- chlora. 624 Pierret. Sesia. 168 Porro. Catalog. des mollusques de Hongrie. Î64 Pouchet. Développement des in- fusoires. M — Vésicule calcifère des Mollusques. 204 — Vibrio régula. 203 Pucheran. Rapaces nocturnes. 17 — Rectifications, types. 8S Qualrefages (A. de). Embryog. des Tarets. Id6 — Annélides. 610 — Embryog. des Unîo. 870 — Fécondât, artific. des Poissons, — des Huîtres. 161 — Propag. des Huîtres. 88 Ray (J.) et Drouet (H.). Anodon- ta Dupuyi. 29 Recluz. Anatina hispidula. 400 — Coquilles nouvelles. 64 — Mya truncata. 398 ~ Septifère. 117 — Tugonia Tugon. 391 Reeb. Bombyx pudibunda. 43 Reiche. Laphyra Audouinii. 98 — Pteroslhicus. 619 — Chiasognalhus. 620 Remak. Germe. ^9 RelziuB. Préparai, anatomîq. 191 — Structure du foie. 366 Richard (du Cantal). Cheval. 198 — Insectes nuisibles. 308 Rigaud. Homol. des membres sup. et inf. 564 Robin. Sepia. 302 Robin et Segond, Locomot. des Céphalopodes. 333 J^ 640 REV. ET MAC. DE 200L0GIE. {Décembre \%\^.) Robineau-Desvoidy. Myodaires (larves des). 157, 158 — Orgya, Pyralis, 1S6 — Sauriens , Crustacés fossiles , — Phasies. 88, 94 — Tecchomyza et Sca- tella. 94 Rochet d'Héricourt. Mouton d'A- byssinie. 562 Romand (de). Chrysantheda. 90 Rondani. Ceria , — Ëumerus. 158 Rouault (Marie). Fossiles. 150 Rouzet, Brachinus crepitans. 301 — Cryptocephalus infor- mis. ih. — Scraptia fusca. 300 — Métamorph. de 2 esp. d'Anobium. 474 Rusconi. Syst. lymphat. et syst. sanguin. 467 Saint-Martin. Nymphe d'un in- secte. Salle. Galerita Leconlii. — Oiseau-Mouche. Sava. Flore et Faune de l'Etna. Schaum. Lamellicornes mélito- philes. Segond. Fonctions du larynx. Segond et Robin. Locomot. des Céphalopodes. Sélys-Longchamps (de). Migra- tions des oiseaux. Serres. Embryogénie. Signoret. Cigales. — Lyslra punctata. 230 — Midis. 297 — Odonloptera Carrenoi. 157 — Petascelis. 376 Soubeiran. Composit, du miel. 294 Stehman-Haldeman. Mollusques univalves. 307 — Longicornea des Etats- Unis. 376 Straus-Durkeim. Fibres muscu- laires. 87 Thompson. Larus Bonapartei. 264 Truqui (E.) et Baudi (E.). Etu- des entomologiques. 525 Tschudi. Faune du Pérou. 232 Tyzenhauz. Myoxus Dryas. 431 — Pluie d'insectes. 72 Van-Beneden. Développera, des Tétrarhynques. 40 — Organ. et dévelop. des 298 Linguatules. 431 155 — Polypes bryozoaires, 477 1198 Vanner. Masse du sang. 224 429 Vérany. Lomanotus. 593 Verreaux. Menura superbà. 113 160 — Podargus cinereus. 69 202 Verreaux et O. Des Murs. Cucu- lus macrourus. 277 333 — Pionus 58 207 Wisse. Notice sur le Lama. 428 85 Wœhler. AUantoïne dans l'u- 406 rine. 865 ERRATA, Il s'est malheureusement glissé un grand nombre de fautes typographiques dans quelques numéros. Nous ne les corrigerons pas toutes, laissant ce soin au lecteur, qui les reconnaîtra facilement ; nous ne signalons ici que celles qui portent principalement sur des noms propres. Pages 43, 1. 7. Hespezophanes — lis^z hesperophanes. 155, 1. 10. Miltograumax aurifraenus — Zisez miltogramma aurifrons. 157, 1. 22. Sufrau — lisez Sufrian. 158, 1. 5. Boudani — Ihex Rondani. 159, 1. 33. Clerysis — lisez chrysis. 160, 1, 11. Bruard — li%ez Bruand. 229, 1. 26 et 31. Uxopoda — Msez Uropoda. 482, 1, 24. L'arbre dépurateur — lisez l'arbre nutritif. ih. 1. 25. L'arbre nutritif — lisez l'arbre dépurateur. 484. note 3. Diapnragme — lisez diaphragme. i I^a »'^« >Mn