^.^4-0 c REVUE ET MAGASm DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE. RECUEIL MENSUEL DESTINÉ k FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIi» LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L'INDUSTRIE ET A l'agriculture, leurs travaux de PALÉONTOLOGIE, d'aNATOMIB ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT des NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE. M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE, Membre de la Légion-d'Honnear, de la Société nationale et centrale d' Agriculture ; des Académies royales des Sciences de Madrid et de Turin; de l'Académie royale d'Agriculture de Turin ; de la Société impériale des naturalistes de Moscou, et d'uu grand nombre d'autres Sociétés nationales et étrangères. XT A.VECl£l.A C0I.I.AB0nA.TIOW SCIXMTIIIQUll SK M. Ad, FOCILLON, Liceueié ès-sciences, Répétiteur de zoologie à l'Institut national agronomique. SÉRIE. — T. III. — 4851. PARIS NÎ5îi«^i^ AU BUREAU DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE RUE DES BEAUX-ARTS. 4. >ro v-a ,a '"llxJ aflO'i ai!'' . 1.";;m- r-^ ,«]l /r QUATORZIÈME ANNÉE. — JAJTVXEB 1851. I. TRAVAUX INEDITS. Cours d'histoire naturelle des corp« organisés, proi: fessé au Collège de France par M. Duv ei^noy. — S^ill^, Voyez ^830, pages 505, 555 et 577. • IV® QUESTION. — Jusqu'à quel point les populations d'une contrée sont-elles mélangées j c'est-à-dire formées de plusieurs races ou sous-races qui y seraient venues des contrées plus ou moins éloignées ? Cette question des migrations des peuples , des époques où ils se sont mis en mouvement, de leur point de départ , du chemin qu'ils ont suivi pour arriver dans le lieu où ils se sont fixés, de l'ancienneté relative des populations qu'ils y ont rencontrées, est sans doute l'une des plus intéres- ! santés, mais aussi l'une des plus compliquées, Tune desj plus difficiles de l'anthropologie. Elle est intimement liée, \ à l'histoire de la civilisation. Outre les caractères physiques de ressemblance que l'on peut reconnaître dans les diverses populations de la terre, actuellement très-éloignées les unes des autres, et qui se sont séparées très-anciennement, on a recours à l'a- nalogie des langues, pour remonter à cette origine com- mune très-probable. « C'est à présent une vérité reconnue, que la race puis- sante des Indiens, descendue des vallées de l'Hymalaya, est la source commune des tribus Persanes, Celtiques, Tu- desques, Slavonnes et Pélasgiques, qui ont couvert, à dif- férentes époques, l'Asie occidentale et l'Europe tout en- tière ; et cette vérité acquiert de nos jours une évidence irrésistible, par la comparaison de nos langues fondamen- 4 i\EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851.) taies, du grec, du latin, du gothique, du slavon, avec le sanscrit, ou la langue littéraire de l'Inde ancienne (^), » Quoique des recherches plus récentes sur les dialectes mahrates tendent à mettre quelques restrictions à cette généralité, en indiquant l'existence d'une population d'o- rigine cingale ; et que le système de M. A. Relzius, sur les mesures du crâne et de la face, tendrait à séparer les Perses, comme Brachycéphales, des Hindous, qui sont Do- lichocéphales , il n'en est pas moins exact de dire que la plupart des peuples de l'Inde, en deçà du Gange, de l'Eu- rope et d'une partie de l'Afrique orientale et septentrio- nale, montrent, dans les affinités de leurs langues, une commune origine, et conduisent à penser que les familles qui en sont la souche ont émigré de cette partie de l'Asie où cette langue mère est ancienne, et s'était élevée à un degré de perfection extraordinaire. Il faut en dire autant du zend, la plus ancienne des lan- gues persanes, dans laquelle les livres sacrés deZoroastre sont écrits, et qui paraît avoir régné dans l'ancienne Bac- tiane. Ses racines ont un fréquent emploi dans le sanscrit classique, ainsi que dans le gothique, le slavon, le grec, le latin (2). Les migrations bien démontrées d'une grande partie des peuples du globe, qui sont venus d'autres contrées, d'autres climats que ceux où ils se sont fixés, avant ou depuis les temps historiques, conduisent à une question fondamentale pour la détermination scientifique des va- riétés de l'espèce humaine ; question bien délicate, sans doute, puisqu'elle touche aux traditions religieuses et à leur révélation originelle. La science, qui se consacre par elle-même, et indépcn- (1) F. -G. Eichhoff, correspondant de l'Institut, auletu'du Pa- rallèle des langues de l'Europe et de l'Inde, Paris, 1846, 111-4". (2) Eludes sur la langue et les textes zendsy par M. Eug. Bur- nouf, de l'Institut, etc. — Journal asiatique, 5"^ série, t. X. TRAVAUX INÉDITS. 5 damment de toute autre considération, à la recherche de la vérité, doit la proposer ainsi qu'il suit: V® QUESTION. — Vespèce humaine, répandue sur toutes les parties du globe y vient-elle d*une seule famille F ou bien les variétés en seraient^elles primitives? La réponse à cette question est, en grande partie, géo- logique; elle touche à l'histoire de la terre. On peut con- clure, de la suite des révolutions que le globe a subies, et qui ont plus ou moins anciennement changé sa surface, qu'elle n'a pu être habitée par l'homme que partiellement et successivement; qu'il s'est répandu peu à peu des par- ties les plus élevées dans les contrées les plus basses, à mesure qu'elles devenaient habitables, et que la vie végé- tale et, à la suite de celle-ci, la vie animale s'y manifes- taient. La géologie, les ressemblances physiques d'un grand nombre de peuples de l'Asie occidentale, de l'Afrique et de l'Europe ; les analogies de leurs langues, l'histoire des animaux domestiques qui vivent encore à l'état sauvage dans la contrée qui nourrit les populations que distingue la plus ancienne civilisation; tout concourt à décider, scientifiquement parlant, la question proposée au com- mencement de ce paragraphe, en faveur de l'origine de l'espèce humaine d'une seule famille. Les individus en provenant seraient partis de la contrée du globe qui aurait été originairement la plus favorable au développement de l'humanité et à sa progression suc- cessive dans le reste de la terre. Une autre opinion serait celle que l'homme aurait paru simultanément sur différents points du globe, par la vo- lonté toute puissante du Créateur, avec les caractères de races dites primitives, dont les unes auraient été créées faibles et dégradées, relativement aux autres. Dans cette supposition, la race la plus parfaite, qui est parvenue à dominer et à réduire en esclavage la moins parfaite, trou- verait un prétexte aux mauvais traitements qu'elle lui fait 6 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Janvier 185 1 . ) subir, dans cette infériorité et dans ce défaut de parenté commune. Combien la première manière de voir n'estelle pas plus conforme aux lumières de la science, en même temps qu'elle est plus humaine; en montrant à toutes les races leur famille unique et sa perfection originelle, vers la- quelle elles devront s'efforcer de remonter, dès le moment où elles reconnaîtront qu'elles l'ont perdue et qu'elles sont dégradées ! W QUESTION. — Quelle est f ancienneté de l'espèce hu- maine sur la terrée A présent que la science est parvenue à démontrer l'an- cienneté relative des montagnes ; comment la surface de la terre a été arrangée successivement pour favoriser le double développement de la vie végétale et la vie animale; quelle a été la succession des familles ou des classes de végétaux ou d'animaux, en étudiant leurs restes enfouis dans les couches d'âges différents qui forment l'écorce de notre globe ; cette archéologie de la terre et des êtres vi- vants qui l'ont successivement habitée, fournit d'impor- tants documents pour répondre à cette sixième question. ,^ Parmi les nombreux ossements des Mammifères dont les espèces ont été détruites, que l'on découvre dans les ter- rains tertiaires les moins anciens, on n'a rencontré, jus- qu'ici, que quelques restes de Singes, c'est-à-dire de la famille qui se rapproche le plus de l'homme par son or- ganisation. Quant aux restes d'ossements fossiles humains, aucun n'a été découvert, jusqu'à présent, avec ces ossements de Mammifères ou d'Oiseaux des terrains tertiaires; ni même des marnes diluviales dans lesquelles sont enfouis des os d'Eléphants, de Mastodontes, de Chevaux à trois doigts, etc. « Tout porte à croire que l'espèce humaine n'existait point dans les pays où se découvrent les os fossiles, à l'é- poque des révolutions qui ont enfoui ces os, etc « L'envahissement de l'homme dans les pays où se trou- TRAVAUX INÉDITS. 1 vent les fossiles d'animaux terrestres, c'est-à-dire dans toutes les parties du globe, est nécessairement postérieure, non-seulement aux révolutions qui ont enfoui ces os, mais encore à celles qui ont remis à découvert ces couches qui les enveloppent, qui sont les dernières que le globe ait su- bies. « En examinant bien ce qui s'est passé à la surface du globe, depuis qu'elle a été mise à sec pour la dernière fois, et que les continents ont pris leur forme actuelle, au moins de leurs parties un peu élevées, on voit clairement que cette dernière révolution, et par conséquent l'établis- sement de nos sociétés actuelles, ne peuvent pas être très- anciens (^). » D'un autre côté, le peu d'ancienneté de l'espèce humaine sur cette terre, telle qu'elle est constituée actuellement, se manifeste dans les divers degrés de civilisation des popu- lations qui l'habitent et dans les documents de leur his- toire (2). Les unes, celles de l'Asie, dont la civilisation est la plus ancienne, ont découvert successivement l'écriture ; l'art de travailler les métaux ; l'arithmétique ; la division du temps par la marche régulière des astres, et se sont éle- vées peu à peu à un degré très-avancé de civilisation. Les autres sont encore plongées dans l'ignorance et l'erreur. Ce triste état de dégradation, celui, par exemple, des sauvages de la Nouvelle-Hollande, de la terre de Van-Die- men, montre à la fois l'ancienneté de leur séparation d'avec d'autres peuplades dont le degré de civihsation était extrêmement peu avancé à cette époque reculée; et que le temps leur a manqué cependant pour s'élever au degré de savoir et de perfection auquel l'humanité est parvenue dans d'autres contrées ; temps qui peut varier beaucoup, (1) Cuvier, Ossements fossiles, p. lxvii et lxviii, 1. 1 ,édil. in-r. (2) Voir la discussion de celte proposition, par G. Cuvier, p. Lxxix et suiv. du Discours préliminaire de l'ouvrage cité. 8 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1854.) suivant les lieux, les climats et leur influence bienfaisante ou dégradante. Vil* QUESTION. — Quel est le nombre des variétés princi' pales de l'espèce humaine ? Le défaut capital des anthropologistes qui ont essayé de classer, à l'imitation de Blumenbach, les populations du globe, a été de les grouper toutes comme des variétés, d'après les principaux types physiques qu'ils ont cru re- connaître, et dont ils ont fait autant de caractères, par abstraction. Mais la variété est une déviation du type de l'espèce. Cette espèce a dû avoir originairement des caractères qui la distinguent de ses variétés, lesquelles ne sont que des modifications de son caractère primitif. Ce caractère primitif de l'espèce aurait-il, en effet, dis- paru? Où peut-on le reconnaître, sinon dans son dévelop- pement moral et intellectuel primitifs, du moins dans ses caractères physiques et organiques? Le prendrons-nous, à présent, dans le type général le moins parfait, celui du Nègre, du Hottentot, de l'Alfouroux, caractérisé par la sail- lie de ses mâchoires, de ses joues; par l'abaissement de son front; par la faiblesse correspondante de son intelli- gence ; par la pauvreté de son langage? Ou dans le type des nations le plus anciennement civi- lisées, tels que les Indous, les Mèdes, les Assyriens, les Perses, dont les monuments de Babylone, de Ninive, de Persépolis nous démontrent les caractères? Le prendrons-nous, en particulier, dans le type des Is- raélites, peuple si éminemment distingué de tous les au- tres peuples de l'antiquité, par la révélation d'un seul Dieu, de sa providence, du culte spirituel qui lui est dû; peuple privilégié par la conservation des livres écrits les plus an- ciens qui soient parvenus jusqu'à nous, et par l'appari- tion, au commencement de notre ère, de l'idéal parfait qui a revêtu les caractères de l'humanité? Le prendrons-nous encore dans le type des anciens TRAVAUX INÉDITS. ' 9 Egyptiens, dont les nrionuments nnontrent les plus grands rapports avec ceux que nous venons de citer? Le type de ces peuples anciens, que révèlent ces monu- ments et leur histoire, nous donnent à la fois l'idéal du beau dans les caractères physiques, et l'exemple d'un grand développement dans les facultés intellectuelles; puisque ces nations anciennes sont parvenues les premiè- res à un degré de perfection extrêmement remarquable, par des découvertes importantes dans les sciences, et par des productions dans les lettres et dans les arts, qui ont un caractère éminent de perfection. Conclusion. Après avoir exposé en détail les différences physiques que présentent les diverses populations du globe; après s'être efforcé d'apprécier à leur juste valeur, par les no- tions de la physiologie, les influences climatériques qui ont pu les produire à la longue ; après avoir discuté la question de savoir si l'espèce humaine provient d'une seule famille, partie originairement d'un point de l'Asie; ou si les peuples de la terre, avec leurs variétés primitives, dans cette supposition, auraient été placés, par la Puissance créatrice, dans différentes contrées du globe, où elles se- raient autocthones, le professeur a résumé ses propres con- victions dans les propositions suivantes : L'homme est sorti des mains du Créateur avec l'harmo- nie la plus parfaite de ses facultés physiques, intellec- tuelles et morales ; avec la sensibilité inhérente à sa na- ture, source première de ses passions; avec son libre arbitre, qui en fait un être moral. Le lieu de la terre (l'Asie) où il a été placé, d'après les traditions sacrées, est confirmé par la science ; par le rap- port de ce lieu avec la demeuro des animaux ayant l'ins- tinct de la sociabilité, qui s'y trouvent encore à l'état sau- vage, et dont il a pu réduire immédiatement quelques -10 REv! ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.) individus sous sa puissance et pour ses usages domesti- ques, au moyen de cet instinct que le Créateur leur a donné {0- Tels sont plusieurs espèces du genre Bœuf, l'Ane, le Cheval, le Chameau, le Mouton, la Chèvre, l'Eléphant. Le dernier est un exemple frappant de la facilité que les premiers habitants de la terre ont eue pour rendre do- mestiques les individus de ces espèces qui étaient à leur portée. L'Eléphant ne se propageant pas à l'état de domes- ticité, tous les individus de l'espèce d'Asie, employés par les Hindous, ont d'abord vécu à l'état sauvage. Je ne parle pas du Chien, a dit M. Duvernoy, dont l'ins- tinct de sociabilité semble se combiner avec l'instinct par- ticulier de s'attacher à l'homme ; il semble avoir été des- tiné, dès le principe, à en être le compagnon insépa- rable. 2°. Des rariétés de divers degrés ont été introduites dans l'espèce humaine par les influences climatériques auxquelles elle a été soumise, en se répandant dans toutes les directions à la surface du globe, à mesure que cette surface devenait habitable. Ces différences physiques sont nombreuses, et ne se font souvent remarquer, chez des peuples voisins, que par des nuances plus ou moins sensibles. 5°. Les types de races les plus caractéristiques et les plus anciens, qui en sont le résultat, peuvent se réduire à deux, la Race jaune et la Race nègre ^ que nous regardons comme des dégénérescences du type de l'espèce. Beaucoup de nations montrent à la fois les caractères de la Race jaune et ceux du type primitif, dit Caucasique, soit que leurs caractères physiques tiennent au mélange de ce type et de la variété jaune qui en aurait fait des popu- lations que l'on pourrait appeler hybrides, dans le sens (1) Voir les Mémoires de F. Cuvier sur rinstinct de sociabilité et sur la domesticité des Mammifères. TRAVAUX INÉDITS. M restreint; soit que les circonstances climatériques ou au- tres aient modifié le type variable de la Race jaune, en rétablissant une partie des caractères primitifs de l'espèce; soit en faisant dégénérer partiellement celle-ci. A regard de la Bace noire, qui est la plus forte dégéné- rescence du type original de l'espèce, elle pourrait bien avoir été soumise, en Afrique, à des influences climaté- riques extraordinaires de l'état primitif du globe, dès quMl est devenu habitable par l'homme ; influences dont nous ne pouvons plus avoir une idée exacte. Il y a de même, pour cette race, des nuances qui côii- duisent de la race basanée de la basse vallée du Nil, dans la haute, et successivement à ces téguments si noirs, à ces cheveux laineux, à ces mâchoires saillantes, à ce front as* sez souvent étroit et bas, à ce nez épaté, à ces grosses lè- vres, à ces pommettes saillantes que montre le nègre le plus dégradé, soumis à la fois aux influences climatéri- ques les plus fortes, pour produire ces changements, et aux institutions les plus propres à seconder ces mauvaises influences. Que ces influences climatériques cessent d'agir; que cette variété dégénérée se retire de sa dégradation intel- lectuelle, nul doute qu'elle ne puisse reprendre, avec le temps, le type primitif de l'espèce. Quant à la couleur de la peau, elle n'est pas aussi per- manente et indélébile qu'on se l'imagine. M. Duvernoy a cité, entr'autres, l'exemple d'un nègre, originaire de la côte de Congo, qui est venu en France il y a quarante ans (il avait alors dix ans), dont la teinte noire s'est singuliè- rement affaiblie par ce séjour. Il en connaît un autre, jeune encore, originaire du Dar- four, dont les cheveux sont laineux, mais dont le front élevé a tous les caractères des individus les mieux pour- vus, à cet égard, de l'espèce type, ou caucasique. L'idéal des Races, tel que les anthropologistes se le sont fait, est une pure abstraction dont les exceptions nombreu- 42 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851.) ses, dans la réalité, affaiblissent et tendent à effacer les caractères si tranchés de convention. Telles sont les idées, telles sont les convictions que M. Duvernoy a cru pouvoir soumettre et confier à ses au- diteurs, après de longues méditations sur un sujet du plus haut intérêt pour l'histoire de l'humanité, et ses progrès dans la civilisation ou vers la perfection dont elle est sus- ceptible, et qui doit être son but incessant. Nous nous sommes attaché, dans cette analyse, à rendre compte plutôt des principes qui résument les faits, qu'à détailler ceux-ci ; quoique ces leçons en soient souvent un exposé compact, qu'on nous permette cette expression. Nous avons de même omis l'appréciation détaillée des sources où celui qui veut apprendre par lui-même l'his- toire et l'état actuel de l'anthropologie doit puiser, afin d'acquérir des connaissances plus étendues que celles que Ton peut prendre dans la courte durée de quelques leçons. L'essentiel est que celles-ci puissent, par les doctrines qui y sont professées, servir de guide sûr pour des recherches ultérieures. Cours de Zoologie (Mammifères et Oiseaux), fait au Muséum d'histoire naturelle, en 4850, par M. Isidore Geoffroy- Saint-Hilaire. 1 o Résumé des leçons sur la série animale et la classification parallèlique. 4 . Les divers types zoologiques peuvent être ramenés à un ordre sériai ou progressif. 2. Le principe de coordination de la série réside essen- tiellement, non, comme on le disait vaguement avant La- marck, dans la perfection ou la complication plus ou moins grande de l'organisation , mais dans la dïversificationy la spécialisation et la centralisation, qui sont, au maximum, à une extrémité de la série, et, au minimum, à l'autre. TRAVAUX INÉDITS. 15 Ainsi, en haut, les êtres dont les appareils, les organes, les tissus sont le plus diversifiés, dont les fonctions sont le plus spécialisées f dont l'organisme est le plus centralisé; en bas, les êtres dont la composition est le plus homogène^ chez lesquels les fonction^ sont le plus complètement con- fondues, et où la vie est en quelque sorte diffuse. 5. Dans la série animale, tantôt les termes se succèdent à intervalles très-rapprochés, et, parfois même, se font suite sans intervalle sensible ; tantôt deux termes consécu- tifs restent à une grande distance l'un de l'autre. La série n'est donc ni régulière ni continue. A. Elle n'est pas non plus simple. Souvent, et c'est même de beaucoup le cas le plus commun, elle est double, tri- ple, ou plus complexe encore, des suites de termes mani- festement analogues se retrouvant dans deux ou plusieurs groupes, d'ailleurs distincts. Ces suites de termes analo- gues ou mieux homologues dans des groupes différents, sont ce que nous avons nommé des séries^ parallèles. 5. De là de doubles rapports qu'il importe de recon- naître et d'exprimer. On a toujours donné une grande at- tention aux affinités qui unissent les types variés, compris dans un même groupe; la connaissance des affinités qui re- lient les types homologues, existant dans des groupes diffé- rents, n'est pas moins nécessaire à la conception ration- nelle de la série et à l'expression des rapports naturels. 6. Cette expression nous a paru pouvoir être donnée par le système nouveau de classification , connu sous le nom de classification parallélique ou par séries parallèles ; classification qui n'est, au fond, qu'un perfectionnement très-simple de la classification ordinairement employée. Soit un groupe n, comprenant plusieurs types secon- daires que nous désignerons par les lettres A, B, C, D, E. Soit un autre groupe N, étant, avec le premier, dans les relations que nous venons d'indiquer, c'est-à-dire dont les types secondaires se trouvent homologues aux précédents. \ REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1854.) Nous les appellerons, pour exprimer à la fois et la diffé- rence constante et Thomologie, a, b, c, d, e. Supposons un troisième groupe n, donnant de même a, b, c, d, e; un quatrième N, donnant a, b, c, d, e, et ainsi de suite. Il est manifeste que l'expression des rapports multiples existant entre tous ces termes, sera obtenue, si, d'une part, les termes de chaque série, A, B, G, etc., o, 6, c, etc., se suivent sans intercalation d'aucun terme étranger ; si, de l'autre, les termes homologues des diverses séries A, a, a, A, B, 6, b, B, etc. , sont mis en regard les uns des autres. La classification paraliélique satisfait à ces deux conditions par la combinaison suivante, assez simple pour être saisie dès le premier aspect : A a a A B b b B C c c C D d d D E è e E F f f fO) 7. 11 existe, si l'on peut s'exprimer ainsi, des parallé- lismes de tous les degrés. Les espèces d'un même genre, les genres d'une même famille, forment très-souvent des séries parallèles; il|en est parfois de même (pour ne pas remonter plus haut) des classes d'un même embranche- ment. Le mot type, tout à l'heure employé, peut donc re- cevoir telle valeur que l'on veut, pourvu qu'on entende par groupe une division du degré immédiatement supé- rieur. La classification paraliélique a été, depuis dix-huit ans, (1) Pour plus de simplicité, nous avons supposé ici les quatre séries également étendues, et sans lacunes. En réalité, il n'eu est presque jamais ainsi. On aurait, par exemple, A, B, D, E, F; Qy c, d^ fy etc. Les séries n'en sont pas moins manifestement pa- rallèles; seulement, il est des ternies qui restent sans homologues. TRAVAUX INÉDITS. -15 appliquée par divers auteurs à la plupart des branches de la zoologie, à l'anthropologie, à la tératologie et à la bota- nique. 2° Résumé des leçons sur la question de Tespèce. ^ , Les caractères des espèces ne sont ni absolument fixes^ conomo plusieurs l'ont dit, ni surtout indéfiniment varia^ blés, comme d'autres l'ont soutenu. Ils sont fixes, pour chaque espèce, tant qu'elle se perpétue au milieu des mômes circonstances. Ils se modifient, si les circonstances ambiantes viennent à changer. 2. Dans ce dernier cas, les caractères nouveaux de l'es- pèce sont, si l'on peut s'exprimer ainsi, la résultante de deux forces contraires : l'une, modificatrice^ est l'influence des nouvelles circonstances ambiantes; l'autre, conserva- trice du type, est la tendance héréditaire à reproduire les mêmes caractères de génération en génération. Pour que Vinfluence modificatrice prédomine, d une ma- nière très-marquée, sur la tendance conservatrice, il faut donc qu'une espèce passe des circonstances au milieu des- quelles elle vivait, dans un ensemble nouveau, et très-dif- férent, de circonstances ; qu'elle change, comme on l'a dit, de monde ambiant. 5. De là, les limites très-étroites des variations obser- vées chez les animaux sauvages. De là aussi l'extrême variabilité des animaux domes- tiques. 4. Parmi les premiers, les espèces restent généralement dans les lieux et les conditions où elles se trouvent éta- blies, ou elles s'en écartent le moins possible ; car leur organisation est en harmonie avec ces lieux et ces condi- tions ; elle serait en désaccord avec d'autres circonstances ambiantes. Les mêmes caractères doivent donc se transmettre de génération en génération. -J6 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 185i.) Les circonstances étant permanentes, les espèces le sont aussL 5. Déjà pourtant la permanence, la fixité ne sont pas absolues. L'expansion graduelle des espèces à la surface du globe est, à la longue, la conséquence nécessaire de la multiplication des individus. D'autres causes, d'un ordre moins général, peuvent aussi amener des déplacements partiels. D'où, aux limites surtout de la distribution géo- graphique des espèces qui se sont le plus étendues, des différences notables d'habitat et de climat, qui, à leur tour, entraînent inévitablement quelques différences se- condaires dans le régime, et même dans les habitudes. A ces divers genres de différences correspondent des races, caractérisées par des modifications dans la couleur et les autres caractères extérieurs, dans la proportion et la taille, et parfois dans l'organisation intérieure. (Ces races ont été fort arbitrairement, tantôt appelées variétés de localité, tantôt considérées comme des espèces distinctes. ) 6. Chez les animaux domestiques, les causes de varia- tion sont beaucoup plus nombreuses et plus puissantes. Dans une longue série d'expériences qui, pour avoir été entreprises dans un but tout pratique , n'ont pas une moindre importance théorique, des espèces de diverses classes, au nombre de quarante environ, ont été contrain- tes, par l'intervention de l'homme, de quitter la vie sau- vage, de se plier à des habitudes, à des régimes, à des cli- mats très-divers. Les effets obtenus ont été en raison des causes : il s'est formé une multitude de races très-distinc- tes; parmi elles, plusieurs offrent même des caractères égaux en valeur à ceux par lesquels on différencie d'ordi- naire les genres. 7. Le retour de plusieurs races domestiques à l'état sau- vage a eu lieu sur divers points du globe; de là, une se- conde série d'expériences inverses des précédentes, et en fournissant la contre-épreuve. Si des animaux domesli- TRAVAUX INÉDITS. 47 ques âont replacés dans les circonstances au milieu des- quelles vivaient leurs anct^tres sauvages, leurs descendants reprennent, après quelques générations, les caractères de ceux-ci. Ils revêtent seulement des caractères analogues, s'ils sont rendus à \,\ vie sauvage dans des conditions ana- logues, mais nnn identiques. 8. En résumé, Yobservation des animaux sauvages dé- montre déjà la variabilité limitée des espèces. Les expériences sur les animaux sauvages devenus do- mestiques, et sur les animaux domestiques redevenus sau- vages, la démontrent plus clairement encore. Ces mêmes expériences prouvent, de plus, que les dif- férences produites peuvent être de valeur générique. 9. La vérité ou Terreur d'une doctrine peut presque toujours être mise en lumière par la valeur des consé- quences qui en dérivent. La théorie de la variabilité limitée peut conduire à des solutions rationnelles, à l'égard de questions complètement insolubles pour les partisans de la fixité absolue^ ou que ceux-ci ne résolvent qu'à l'aide des hypothèses les plus complexes et les plus invraisemblables. 10. Il en est ainsi de la question fondamentale de l'an- thropologie. L'origine commune des diverses races hu- maines est rationnellement admissible au point de vue d(^ la variabilité^ et à ce point de vue seul. Les partisans de la fixité ont dû, pour l'admettre avec nous, conclure contre leur propre principe. H. En paléontologie, à la throrie de la variabilité limi- tée correspond une hypothèse simple et rationnelle, celle delà filiation; à la doctiine de la fixité, deux hypothèses également compliquées et invraisemblables , celles des créations successives et celle dite de translation. Selon l'hypothèse de la filiation, les animaux actuels sont issus des animaux analogues qui ont vécu dans l'épo- que géologique antérieure. Nous sommes fondés à recher- cher, par exemple, les ancêtres de nos éléphants, de nos 2« 5ÉR1E. T. m. Année 1851. 2 18 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Jaiivicr 1851.) rhinocéros, de nos crocodiles, parmi les éléphants, les rhi- nocéros, les crocodiles, dont la paléontologie a démontré l'existence anté-diluvienne. Cette hypothèse a été rejetée, comme inconciliable avec la fiœité de l'espèce, en raison des différences spécifiques qui existent entre les animaux antiques et leurs analogues modernes. A la simple explication de ces différences par les changements survenus, d'une époque géologique à l'au- tre, dans les circonstances ambiantes, on a cru devoir pré- férer l'hypothèse de plusieurs créations successives , et, plus tard, celle de la iranslatîon. Pour reprendre les exem- ples cités plus haut, ces deux hypothèses s'accordent à admettre l'extinction complète des anciennes espèces d'é- léphants, de rhinocéros, de crocodiles ; mais la prem.ière les remplace par des éléphants, des rhinocéros, des croco- diles de nouvelle création ; la seconde, par les espèces ac- tuelles, supposées préexistantes, avec tous leurs caractères actuels, sur quelque autre point du globe resté inconnu. Des trois hypothèses, celle qui dérive de la théorie de la variabilité est incontestablement la plus simple et la moins conjecturale. A ce titre, elle pourrait déjà être présentée comme la plus vraisemblable. ^ 2. Mais elle n'a pas seulement sur les autres cet avan- tage. Elle est Vérifiable, et, dès à présent, vérifiée dans son ap- plication à divers cas particuliers ( ce qui a été démon- tré dans le cours de 4847). 4 5. En outre, elle est confirmée par diverses considéra- tions en présence desquelles il semble difficile de mainte- nir les deux autres hypothèses. Sans insister sur celle des créations successives, nous nous bornons à mettre ici en opposition, dans deux de leurs conséquences, l'hypothèse de la filiation et celle de la translation. \A Selon la première, les animaux actuels descen- draient d'animaux seulement analogues; selon la seconde, d'animaux semblables à eux-mêmes. Or, la conservation TRAVAUX INÉDITS. fa^49 des mêmes caractères , à toutes les époques , supposerait Texistence, à toutes les époques aussi, des mêmes circons- tances ambiantes; ce qui est inadmissible. ^5. Dans l'hypothèse de là filiation, le nombre des espèces a pu varier, d'une époque géologique à l'autre , en plus comme en moins; car si, à chaque révolution, il y a eu ex- tinction d'une partie des espèces, celles qui ont subsisté ont dû subir des modifications , diverses selon les cir- constances, et qui ont pu acquérir la valeur et la perma- nence de caractères spécifiques. Dans l'hypothèse opposée, à chaque révolution, une partie des espèces disparaît; les autres restent ce quelles étaient : elles se déplacent , mais sans subir de modifications organiques. Par conséquent , les extinctions sont ici sans aucune compensation possible. Donc, selon cette hypothèse, le nombre des espèces ani- males, et, de même, des espèces végétales , aurait dû aller sans cesse en décroistant; il y aurait eu diminution pro~ gressive, dépeuplement du globe : les deux cent soixante mille animaux et végétaux qui^ d'après les estimations les plus récentes, couvrent aujourd'hui la surface de la terre, ne seraient que les débris d'une création infiniment plus riche dans les temps anciens. Telle est la conséquence à laquelle conduisent nécessai- rement les hypothèses de la fixité absolue et de la transla- tion : chacun jugera jusqu'à quel point elle concorde avec les notions que nous possédons sur l'état ancien du globe. ^6. La substitution de la théorie de la variabilité limitée à l'hypothèse de la fixité absolue rend nécessaire une nouvelle définition de l'espèce. Pour nous rapprocher le plus possible des définitions les plus usitées, et en ne considérant, pour le moment, que l'ordre actuel des choses, nous dirons : L'espèce est une collection ou une suite d'individus ca- ractérisés par un ensemble de traits distinctifs dont la transmission est naturelle, régulière et indéfinie dans l'ordre actuel des choses. 20 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 185^.) La possibilité de la distinction, la transmission naturelle et régulière, la stabilité et la pernnanence égales à celles de l'état actuel du globe, tels sont les trois éléments essen- tiels de celte définition de l'espèce. Quelques mots sont nécessaires pour en expliquer les termes. Les hybrides ne sont pas généralement inféconds, comme on l'a si souvent dit (I) ; ils peuvent transmettre leurs ca- ractères, toujours mixtes. Les races hybrides ne se propa- gent pas avec la constance et avec la régularité que l'on observe à l'égard des espèces; elles s'éteignent bientôt, ou rentrent, par l'effet des croisements, dans l'une des espèces d'où elles sont provenues. La transmission n'est donc ni régulière ni imté finie. Il en est de même des races monstrueuses ou anomales. Les races domestiques se rapprochent beaucoup plus des espèces. Chez celles qui sont très-anciennes, et qui ont ainsi acquis une grande fixité, la transmission peut même être dite régulière ; elle peut être indéfinie, et aussi dura- ble même que l'état actuel des choses, mais seulement par Tintervenlion de l'homme, nécessaire pour maintenir les races comme elle l'a été pour les créer. La transmission n'est donc pas naturelle. iNOTE sur plusieurs espèces nouvelles de Mammifères Primates, par M. Is. Geoffroy- Saint-Hilaire. En annonçant la présentation de ce travail à l'Académie des Sciences, dans notre cahier de décembre J850, p. 647, nous avons promis de le donner en entier dans un pro- chain numéro. Nous nous empressons de remplir cet en- gagement. (1) Nous avons, à cet égard, donné des preuves irrécusables, en réunissant dans deux tableaux les indications relatives aux Mammifères et aux Oiseaux hybrides, et à leurs produits. TRAVAUX ÏNÉDITS. 2^ « En rédigeant, il y a quinze ans, la première partie du catalogue des Mammifères du Muséum d'histoire naturelle, j'avais déterminé un grand nombre d'espèces nouvelles de Primates, que j'ai successivement publiées dans divers re- cueils, principalement dans les Comptes-Rendus de L'Aca- démie des Sciences et les Archives du Muséum, Je viens de revoir, ou plutôt de refondre, au moment de le livrer à l'impression, le catalogue du premier ordre de la classe des Mammifères, et, malgré le soin que j'avais eu de faire connaître, au moment même de leur arrivée, la plus grande partie de nos richesses nouvelles, j'ai trouvé en- core dans la collection un certain nombre d'espèces iné- dites, dont quelques-unes assez remarquables pour qu'il m'ait paru utile de les publier à l'avance (1). « Cette Note comprendra, avec la caractéristique de ces espèces, celle d'un autre Primate, beaucoup plus précieux, que la ménagerie du Muséum vient de recevoir cette se- maine même. f Celui-ci appartient à ce premier groupe des Singes, si remarquable par les analogies de son organisation avec celle de l'homme, et dont nous n'avions encore vus vi- (1) Pour les espèces antérieurement publiées, voyez : Dans les Comptes- Rendus de l'Académie des Sciences : Sur les Singes de l'ancien monde, spécialement sur les içenres Gibbon et Semnopithèque, lome XV, pa^e 716; Sur les genres Colobe, Mio- pithèque et Cercopithèque, tome XV, page 1037; Sur les Singes américains composant les genres Nictipiihèque, Saïmiri et Calli- triche, tome XVJ, page 1150; Remarques sur la classification et les caractères des Primates, ibid, page 1256; Note sur un Singe américain appartenant au genre Brachyure, lome XXIV, page 576; Noie sur huit espèces nouvelles de Suiges américains, en commun avec M. E. Deville, lome XXYII, page 497. Dans les Archives du Muséum d'histoire naturelle : Description des Mammifères nouveaux du Muséum, famille des Singes, pre- mier Mémoire, tome H, pages 485 à 594; second Mémoire, tome IV, pages 5 à 42. Voyez encore le Voyage de Jacquemonl, l'expédition de la Vénus ^ etc., etc. 22 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvkr 185^.) vants, à Paris, que cinq représentants, les deux Troglo- dytes Chimpansés, l'Orang bicolore et le Gibbon cendré, que la ménagerie a successivement possédés dans ces der- niers temps, et, de plus, un autre Gibbon cendré qui a vécu quelque temps chez un particulier. « L'individu que vient de recevoir la ménagerie est aussi un Gibbon, mais d'une autre espèce, jusqu'à pré- sent inconnue, intermédiaire entre le Gibbon cendré et le Gibbon de MuWer (Hy lobâtes Mulleri , Linn., Martin). II vient d'être ramené de Solo par M. le docteur Léclancher, chirurgien delà marine nationale, qui s'est empressé d'en faire don au Muséum d'histoire naturelle. I. Famille des Singes. ai. Hylobales funereus. La plus grande partie du pelage est d'un gris de souris, dont la teinte diffère peu de celle de VHylo- bates leuciscus; mais la gorge, la poitrine, le ventre, le dessus des mains antérieures sont en grande partie noirs, ainsi que la partie supérieure et antérieure de !a tête. Le dec^ans des membres tire sur Va même couleur. « Nous avons pu constater que ce Gibbon diffère du Gibbon cendré par la voix, aussi bien que par les carac- tères ci-dessus indiqués, et par sa patrie, qui est l'île Solo. c< 2. Cereapithecus Werneri. Espèce voisine du Callitriehe des auteurs et du vrai C. sabœus (f), mais où toutes les parties qui sont d'un vert olivâtre cliez le premier, d'un gris vert chez le se- cond, sont d'un fauve roux varié de noir, les poils étant colorés par grandes zones de ces deux couleui's. La différence de colora- tion est double : substitution du fauve roux au verdàtre dans les zones daires ,- zones noires beaucoup plus étendues. Du reste, face noire, queue jaune à l'exlrémité, comme chez le Callitriehe. « Cette espèce a vécu, à deux reprises, à la ménagerie du Muséum. Nous l'avions reçue d'Afrique par la voie du (1) C'est à-dire du Simia sàbœa de Linné, auquel, comme nous l'avons reconnu, doit être rapporté le Cercop. griseus ou griseO'Viridis des auteurs modernes. TRAVAUX INfiDITS. 25 commerce, sans pouvoir nous procurer aucun renseigne- ment précis sur son habitat. « 3. Cebus elegans. Pelage fauve (passant, selon les individus, d'un beau fauve doré au fauve grisâtre) , avec les membres et la queue plus foncés ; une barbe d'un roux doré, et de grands poils noirs sur la t6te : ces poils forment une sorte de toupet, divisé en deux parties par une sorte de gouttière médiane. « Du Brésil et du Pérou. « 4. Pithecia chrysocephala. Belle espèce, tout nouvellement venue par la voie du commerce. Corps, membres et queue cou- verts de longs poils noirs ; tête revêtue de poils ras d'un roux doré vif, au milieu desquels une ligne noire s'étend sur le milieu du front. « On voit que cette espèce est voisine des P. leucocepliala et ochrocejjhMla. On ignore quelle partie de l'Amérique elle habite. « 5. Hapale nigrifrons. Front noir, ainsi que tout le jtour de la face, mais non le dessus de la tête. Cette dernière partie, la gorge, le col et les membres antérieurs sont d'un brun finement tiqueté de roux, les poils étant annelés, vers la pointe, des deux couleurs. Dos annelé de noir et de fauve. Croupe et membres postérieurs d'un roux tiqueté (non d'un roux vif, comme chez l'espèce sui- vante et chez VH. Weddellii). Parties inférieures et intérieures d'un roux bruuâtre; mains et queue noires. « On ignore quelle partie de l'Amérique habite cette pe- tite espèce. « 6. Hapale Devilli. Lombes, cuisses, jambes d'un beau roux marron ; dos annelé de noir et de gris ; partie antérieure du dos et membres antérieurs noirs, ainsi que les mains et la queue. « Du Pérou, rivière des Amazones, d'où elle a été rap- portée avec cioq autres espèces nouvelles, ailleurs décri- tes (1), par MxVI. de Castelnau etE. Deville. II. Famille des Lénuiridés. « 7. Cheïrogakus furcifer. Gris, avec une ligne dorsale noire, (1) Comptes-Rendus, tome XXX Yll, loc. cit. 24 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 185^.) se bifurquant à l'occiput en deux branches venant passer sur les yeux. Queue noire dans son dernier tiers. « De Madagascar. C'est cette espèce que M. de Blainville a mentionnée dans son Ostéographie, sous le nom de Le- mur furcifer, mais sans la décrire et même sans en indi- quer les caractères. « 8. Lemur rubrivenier. Belle espèce, distincte, dès le premier aspect, de toutes les autres par ses parties inférieures, ses mem- bres et sa fraise, d'un rouge marron. Le dessus est d'un brun roux tiqueté, la queue noirâtre. « De Madagascar. « 9. Lemur flaviventer. Même couleur en dessus, sur les mem- bres et la queue ; mais la g^trge blanche, le ventre jaune, la face interne des membres jaunâtre. Fraise d'un roux marron, peu étendue. (( De Madagascar. « 40. Galago conspicillalus. Voisin du Galago Senegalerisis (dont le G. Moholi ne nous a pas paru différer), mais avec les oreilles plus grandes, la queue rousse, et chaque œil entouré d'une tache noire, qui est surtout très-marquée sur les côtés de la ra- cine du nez; l'espace compris entre les deux taches noires est blanc. « Cette espèce, qui vient enrichir un groupe jusqu'à présent aussi restreint que remarquable, habite Port-Na- tal. Elle faisait partie de la collection formée par M. Del- gorgue, et dont une partie a été cédée au Muséum par ce zélé explorateur de l'Afrique australe. » Observations sur un nouveau genre d'Alouette de l'A- frique septentrionale, et sur quelques espèces d'oiseaux déjà connus ; par MM. 0. Des Mdrs et H. Lucas, (pi. ^ ) Gentts Ierapterhina (4), 0. Des Murs et H. Lucas. Gen. Char. — Rostrumy crassum, robustum, aduncum, to- (1) lepaÇ, aiglcj -TPTepov, aile, plv, bec. TRAVAUX INÉDITS. 25 miis mediis profonde sulcatis ; mandibulae inferioris lateraliter ad basim compressum. AJcBy acutae, caudae apicem excedenles; secunda remigium longior, prima teriiaque co-aequales ; scapulares brevissimae, vix caudae basim attingentes. NareSy basales, plumis obtectœ. Pedetj cursorii, tarsi rugosi, anlicè poslicèque scutellati ; digiti squamati, brèves; pollex digitis lateralibus longior, roboslus; ungues brevissimi, antici ininûni, posticus paulo longior^ con- vexiusculus. CaudUy brevis apice furcata. Ieraptebhina Cavaignacii^ 0. Des Mars et H. Lucas. — 1er. suprâ cinereo-isabellina; fronte fusciori; menlo, gulà genisque nigris; palpebrâ inferiori, mentique basi albis; remigiis apice fulvo-brunneis, intùs brunneo nigrescenlibus; secundariis basim versus nigris, in reliquâ parte albis; uropygio ochraceo albes- cente, rectricibus in prima parte basali albis, apicali interne ni- gris, intermediis exceptis isabellinis; subtùs albida; gutturepec- toreciue nigro flamraatis ; rostro corneo flavo, apice nigro ; pedi- bus albescente flavidis; unguibus brunneis.— Longitudo corporis, usquead caudae apicem, 17 cent. — Usquead alarum apicem, 18 c. — Alarum, 13 c. -- Caudae, 6 c. 122. ~ Rostri, 2 c.— Al- titude, ad basim, A c. ij2. Habitat in Keçours d' Aïn-Séfra ( Sahara algérien ). Cette Alouette est remarquable par rétrangeié de ses principaux caractères, qui réioignent de ceux affectés par les Alaudinés. C'est bien le même port et le même ensem- ble de coloration ; mais elle ne se rapporte à aucune des espèces de cette famille, si ce n'est par sa coloration infé- rieure, qui la rapproche, dans une certaine mesure, de la Calandre, Mirafra ccdandra; et par ses teintes supérieures, qui rappellent celles de VOtocoris bilopha de Temminck, comme elle d'Afrique , car le développement de la tête, celui du bec, de même que sa conformation ; le type des ailes, celui des pattes, l'éloignent considérablement de ses congénères. Le bec, plus fort que celui des Loxia curvirostra et py- thiopsittacus , est d'une structure toute particulière. La 26 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Janvier 185^.) mandibule supérieure suit une courbe non interrompue depuis la base du bec, qui entame les plumes frontales, jusqu'à sa pointe, qui dépasse un peu celle de la mandi- bule inférieure ; il y a absence complète d'arête, cette par- tie du bec étant tout-à-fait arrondie ; elle n'est un peu prononcée qu'à la pointe, à cause de la compression conti- nue du bec dans toute sa longueur, depuis la commis- sure. Quant à la tranche de cette mandibule, au lieu de suivre une ligne non interrompue depuis la commissure jusqu'à la pointe, elle s'arrête aux deux tiers de la lon- gueur du bec, dans le développement de cette ligne ; ar- rivée à cet endroit, elle redescend en forme de dent, ou, pour mieux dire, en forme de profonde échancrure, pour reprendre sa direction presque droite vers la pointe; et l'intervalle compris entre cette partie et l'échancrure est de matière cornée, dure et pleine, capable de rompre et briser les graines les plus résistantes. La même bizarrerie de construction s'observe pour la mandibule inférieure. Ainsi, à partir de la commissure, ses bords suivent une ligne parallèle à celle de la mandibule supérieure, jusqu'à l'échancrure de celle-ci ; mais , à ce point, l'échancrure venant à augmenter subitement l'épaisseur du bec, cette ligne se trouve arrêtée et forcée de prendre une autre di- rection ; et, en effet, elle se brise vers son milieu à angle ouvert, pour prendre une direction inclinée en bas ; mais, dans Cette nouvelle direction, elle se creuse légèrement, pour recevoir l'épaisseur extrême de la mandibule supé- rieure. Les côtés à la base de la mandibule inférieure sont fortement comprimés, aplatis et robustes. Ce caractère du bec, tenant plus encore de celui des oi- seaux de proie que de celui des vrais Conirostres, était assez important par lui-même, ce nous semble, pour en faire l'élément d^ formation d'un nouveau genre ; mais, combiné avec le caractère des ailes, dont nous allons par 1er, il en acquiert un degré d'importance tel, que cette création, ne préscntan't rien d'arbitraire, ne saurait ren- TRAVAUX INÉDITS. 27 contrer la moindre opposition sérieuse. Il n'y a rien là, on le Toit, de ces anomalies qui se rencontrent souvent dans la forme ou la structure du bec de certains oiseaux, principalement des Granivores ; anomalies qui ne sont que des déviations accidentelles survenues à cet organe : la conformation rationnelle des deux mandibules indique assez ici le vœu de la nature, pour qu'une pareille suppo- sition ne puisse être admise , quoique nous ne possédions encore qu'un individu de ce genre si curieux. Les ailes, chez les Alouettes, sont en général plutôt ai- guës qu'obtuses ; mais ce n'est guère que la troisième ré- mige qui est la plus longue, et la première est presque ordinairement nulle, ou à peu près, excepté dans le genre Otocorîs ; de plus , les grandes couvertures, ou scapu- laires, comme chez les Pitpits ou Motacillinés, sont très- développées et atteignent presque toujours les deux tiers de la longueur des rémiges, quand elles n'arrivent pas à leur niveau; enfin, les ailes ne dépassent jamais Textré- mité de la queue, et restent même presque toujours en deçà. Ici, rien de semblable : les ailes sont vraiment or- ganisées sur le type de celles des oiseaux de proie les meil- leurs voiliers, tels que les Faucons proprement dits. Ainsi, elles sont allongées et très-aiguës ; les trois premières ré- miges les plus longues ; la première égale à la troisième^ et la seconde la plus longue de toutes ; à partir de la troi- sième, elles diminuent toutes également d'un centimètre; les secondaires n'arrivent qu'aux deux tiers des primai- res, et les scapulaires, ou grandes couvertures, ne dépas- sent pas cette longueur ; et les ailes, au total, excèdent de un centimètre l'extrémité de la queue, qui est courte et échancrée comme dans le genre Pijrrhulauda. Les pattes, enfin, sont tout aussi en dehors de ce qui se rencontre chez les Alaudinés. Le tarse des Alouettes est ordinairement lisse, et uni en dessus comme en des- sous ; les scutelles de cette partie sont plutôt des divisions ou segments de la peau que de véritables scutelles; )l n'y 28 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 185^.) a guère que les doigts , où ces scutelles aient réellement leur caractère granuleux. Dans notre nouveau genre, au contraire, les tarses sont recouverts, devant et derrière, de scutelles rugueuses, presque cornées, de la même na- ture et dans la même disposition que celles des Gangas, des Outardes et des Court-vites ; c'est-à-dire que ces scu- telles sont conformées de manière à résister le mieux pos- sible au frottement continuel du sable des régions arides dans lesquelles semble confinée cette Alouette. Les doigts et les ongles sont, du reste, dans les mêmes proportions que chez VOtocoris bilopliay qui se trouve aussi dans les mêmes contrées. En telle sorte que cette nouvelle espèce réunit des conditions presque identiques à celles des Gan- gas ; c'est-à-dire des ailes organisées pour un vol rapide et soutenu, et des pattes organisées pour la miarche et la course au milieu des sables. Ces considérations réunies nous ont décidés à donner à ce genre un nom qui rappelle les rapports apparents de ses principaux caractères orgatiiques, c'est-à-dire de ses ailes et de son bec, avec ces mêmes parties, chez les oi- seaux de proie. Description, En dessus, de couleur isabelle-cendré, sur- tout vers la tête et le cou ; base du front, lorum, joues, menton et gorge noirs ; paupière inférieure blanche ; une tache de même couleur à la partie inférieure de la joue; rémiges primaires grises dans le premier tiers de leur lon- gueur, et bordées finement de blanchâtre ; brunes dans le reste, le brun tournant au noir sur la page interne, à l'ex- ception de la pointe de chacune d'elles, qui est d'un brun cendré; rémiges secondaires noires dans les deux pre- miers tiers de leur longueur, blanches dans le surplus ; rectrices, au contraire, blanches dans les deux premiers tiers de leur longueur, à partir de l'origine de la queue, noires dans le reste, et légèrement liserées de blanchâtre en cette partie, à l'exception des deux intermédiaires, de couleur isabelle. En dessous, cou et poitrine d'un blanc TRAVAUX INÉDITS. 29 sale, parsemé de flammèches noires; flancs, abdomen, cuisses et couvertures inférieures de la queue d'un blanc légèrement ochracé. Nous ne serions pas étonnés qu'à Tétat adulte toute la face et le dessous du corps, depuis le menton jusqu'à la poitrine, fussent d'un noir intense uniforme. Bec jaunâtre, noir à sa base et à sa pointe; pattes d'un jaunâtre pâle ; ongles d'un brun noirâtre. Cet oiseau provient de M. le général Cavaignac, qui l'a rapporté de son expédition dans les Recours d'Aïn-Séfra, Iche, Magraz, etc., en ^847; aussi avons-nous cru devoir lui en faire la dédicace. Le môme général avait également rapporté de la même expédition un bel exemplaire du Carpodacus Peyraiidœi ( Audouin ), le Bouvreuil gythagine de Lichtenstein, et un autre d'Ofocom bilopha (Temm.). Nous croyons- qu'il ne sera pas sans intérêt de donner la liste d'une vingtaine d'espèces d'oiseaux qu'un court sé- jour de trois mois fait par l'un de nous à Boghar et à Mé- déah, en mars, avril, mai et juin ^850, nous a mis à même d'observer, surtout dans les environs de Boghar, l'un des points extrêmes vers le Sud de nos possessions Est algé- riennes , élevé de ^ ,200 mètres au-dessus du niveau de la mer; car l'ornithologie n'a encore rien retiré de cette con- trée, demeurée presque inconnue sous le rapport scienti- fique. ^ . Tinnunculus alaudarius, Briss. 2. Ephialtes scops,Key set B\as. ^ 5. Caprimidgus ruficoUisy Temm. 4. Merops apiaster, Linn. 5. JRuticilla phœnicurus, Linn. 6. Saxïcola stapazina, Temm. 7. Oriolus galbnla, Linn. 8. Lanhis excubitor, Linn. 9. Coracias garnda, Nilson. ^0. P ica mauriianica, Mdi\h. 4-1. S Limius unie o! or, Mavinor. 50 UEV. ET mag. de zoologie. {Janvier 1851.) ^2. Fringitia spodiogenys, Ch.-L. Bonap. -15. Fringîlla chloris, Linn. -14. Emberiza miliaria^ Linn. \ 5. Parus cœruleanus^ Malh. ^ &. Mirafra calandra, hinn. 47. Picu« ILemi/Zanfêi, Malh. •18. Cuculus canorus^ Linn. \ 9. Struthio camelus^ Linn. 20. ilr(/ea garzetta, Linn. 24 . Charadrius minorj Mey. 22. Sfema ni^ra, Linn (I). Nous y joindrons, enfin, quelques renseignements de mœurs sur deux espèces déjà connues observées dans le Maroc, par M. Schousboe, interprète principal du gouver- neur-général do l'Algérie, le Craleropus acaciœ (Rupp. ) et VEmberiza striolata ( Rupp. ). (1) Nous signalerons aussi, dans ce travail, les Mammifères et les Reptiles que l'un de nous a été à même d'observer sur les plateaux de Médéah et de Boghar, ainsi que dans le désert de l'Aghouat. Mammifères. — Inuus -pilhecm, Linn. ; Erinaceus europœus, Linn. ^ f or sànE. algiricus theieb. etDuvern ; Canisaureus, Linn.; Genelta afra, Fr. Cuv.; Herpesles numidicus, Fr. Cuv. ; Hyœna striala, Zimm. ; Mus muiculus, Linn.; Vipus gerboa^ Buff. ; Histryx crislaia, Linn.; Lepus timidus. Linn., forsàn L. me- diterraneusy Wagn. ; Lepus cuniculus, Linn. ; Camelus dromeda- riusy Linn. ; Antilope dorcas, Pâli.; Antilope bubalis y Pall. ; Ovis IragielaphuSf Geoff.-St-Hil. Reptiles. — Tesludo mauritanicaj Dum., Bibr. ; Cystudo europœa^ Gray; Emis sigriz, Dum., Bibr.; Chamœleo vulgaris^ Cuv.; Plalydactylus muralis, Dum., Bibr.; Varanus arenariuSy Dum., Bibr. ; Uromastix acanthinurusy Bell. ; Lacerta viridis, Daud. ; Lacerta ocellala, Daud. ; Lacerta perspicillata^ Dum., Bibr.; Tropidosaura algira^ Fitz. ; Trogonophis Wiegmanii, Kaup. ; Gongylus ocellatus, Wagler ; Seps chalcideSf Gli. Bonap. ; Coluber hippocrepis, Liuu. ; Coluber viperinus, Latr. ; Coluber cerastest [Linn.; Discoglossus pictus, Otlh. ; Rana viridis, Roe- sel ; Bufo vulgaris, Laurenti ; Bufo pantherinuit Boié ; EuproC' tus Rusconii, Dum., Bibr. TRAVAUX IXÉDiTt;. S-l Le Craleropus acaciocy Rupp. se rencontre dans les pays d'Erhamna, de Behira ou el Gaintour, et dans les plaines qui s'étendent entre la ville de Maroc et le grand Atlas. Il vit par petites troupes de sept à dix individus, préfère cou- rir à terre, d'un arbre à l'autre, plutôt que de franchir l'espace au vol, et se tient toujours sur le JRhamnus lotus, arbrisseau très-commun dans ces contrées. Cet oiseau fait entendre un faible piaulement, qu'il ré- pète sans cesse, surtout lorsqu'il court d'un arbre à un autre. VEmberîza strîolata^ Rupp. est très-commun dans les villes de Mogador, Maroc, et dans tous les villages situés sur les pentes du grand Atlas, à neuf lieues environ au Sud de cette dernière ville. On ne le rencontre plus à quelques lieues au Nord des mêmes localités. 11 est très-familier, s'écarte rarement des lieux habités, et vit sous les toits et dans les trous des murs, comme notre Moineau domestique. Son chant est peu varié, et semble articuler le mot tibbîb, qu'il répète assez souvent en traî- nant sur la dernière syllabe, ce qui lui a valu le nom de Tibbib. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle n'a pas la tète et le cou couleur cendrée ; ces parties, chez elle, sont roussâtres comme le reste du corps. § -1 . Lorsque nous avons eu connaissance de cette espèce si extraordinaire d'Alaudinés, nous ne possédions encore que la première partie du Conspectus avium de M. Gh.-L. Bonaparte, dans laquelle n'était pas comprise cette famille. Nous avons, depuis la rédaction de cet article, et la con- fection de notre planche, reçu la suite de cet immense travail, et nous y avons trouvé la description d'une espèce d'Alouette qui nous paraîtrait être, à peu de chose près, la même que la nôtre. Voici, avec le nom que lui a donné M. Temminck, la diagnose dont M. Ch.-L. Bonaparte l'accompagne ( in Conspectus avium, p. 242), en la rangeant dans le genre Melanocorypha de Boié : 52 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.) « Alauda Clot-Bey, Temm., Mus. Ludg. ex deserto Egypt. — Cinereo-isabellina , subtùs alba; pectoris maculis rotundis, genis, abdomineque nigris ; liturâ u trinque suboculari et genali albâ; remigibus secundariis apice lato, rectricibus lateralibu» basi latissirnè , albo-cinnamomeis. « Species pulcherrima colore desertî quod habitat, rostro robus- tissimo ferè Paradoxornitheo I peslilentialis flagelli flagel- LO, ARCHIATRO GaLLO-EGYPTIACO dicata I )) Nul doute que cette espèce, à bec paradoxal, ne soit du même genre que la nôtre (dont nous n'avons pu faire ce- pendant une Melanocorypha), Est-ce bien exactement la même espèce? Nous ne saurions, de prime-abord, l'affir- mer, n'ayant pas vu l'individu décrit par l'auteur précité. Dans le doute, nous prenons le parti de livrer notre notice à la publicité, et nous maintenons provisoirement notre dénomination générique, sauf à nous incliner devant l'an- tériorité de toute autre dénomination, si elle nous est dé- montrée. 11 va sans dire que nous conservons aussi, quant à pré- sent, à notre espèce le nom que nous lui avions imposé lorsque nous avons rédigé nos observations. § 2. Nous avons trouvé dans une note insérée dans les Comptes -Rendus de l'Académie des Sciences, tom. XXXI, p. 425, le passage suivant : « Dans le but d'épargner à la science un de ces nombreux synonymes qui ne l'encom- brent déjà que trop, M. Ch.-L. Bonaparte rappelle, à propos d'une singulière Alouette de l'Algérie, qu'on a l'intention de publier comme nouvelle, qu'il l'a lui-mém« fait connaître depuis plusieurs mois, dans un ouvrage dont il a fait hommage à l'Académie, sous le nom de Melano- corypha Clot-Bey , page 242 , de son Conspectus avium (Leyde, mars, -1850). » Plus bas, on ajoute : « Depuis, la forme toute particulière du bec, qui rappelle celle du Paradoxornis de l'Inde, et les couvertures des tarses, ont persuadé l'auteur à constituer un genre sous le nom de RamphocorîSj nom qui se trouve déjà adopté dans plusieurs musées et plusieurs imprimés Ce genre, avec beaucoup TRAVAUX INÉDITS. 55 d'autres noms nouveaux et d'espèces et de genres , se trouve consigné dans le Mémoire dont M. Isidore Geof- froy-Saint Hilaire a bien voulu donner lecture et soigner l'impression en ce qui concerne les Perroquets, les Vau- tours el les Oiseaux-Mouches, dans les Comptes-Rendus, ton). XXX, p. ^5^, 291 et 579. Craignant d'abuser du temps de rAcadémie. c'est à M. Guérin-Méneville qu'a été remise la suite de cette revue de la classe des oiseaux, et il la publie dans ce moment dans son utile Revue et Ma- gasin de Zoologie. » Nous avons compulsé avec soin le tome XXX des Comp- tes-Rendus de l'Académie des Sciences ; et, aux pages ^54, 291 et 579 indiquées par M. Ch.-L. Bonaparte, dans les- quelles devrait être consigné ce nouveau genre, suivant cet habile ornithologiste, nous n'avons rien trouvé qui rappelât l'existence de cette nouvelle coupe générique. Dans la première partie, page 151 jusqu'à la page 459, il n'est question que des Perroquets ; à la page 291 jusqu'à la page 295, il n'est traité que des Accipitres; et enfin, à la page 579 jusqu'à la page 585, il n'est parlé que des Trochilidés. Espérant rencontrer des traces de caractères de ce nouveau genre dans la Revue Zoologique de M. Gué- rin Méneviile, nous consultâmes aussi cet intéressant re- cueil ; mais nous ne fûmes pas plus heureux, car dans les divers articles publiés sur les oiseaux par M. Ch.-L. Bo- naparte, dans cette Revue, p. 474, il n'est nullement ques- tion du genre Ramphocoris. Explication de la planche V^. lerapterhina Cavaignacii (7/8 de grandeur naturelle). Les mandibules ouvertes, vues de profil. 2* SÉRIE. T. m. Année 1851 ^é REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851.) De la digestion chez le ver à soie, par M. Bouchardat. Avant d'aborder l'étude des maladies des vers à soie, qui sont si préjudiciables à la prospérité d'une branche importante de notre industrie agricole, il m*a semblé qu'il était indispensable de bien connaître les phénomènes prin- cipaux de la nutrition chez ces précieux insectes. Rien, au premier abord, ne semble plus simple que d'établir une statistique satisfaisante de la nutrition, et de faire une étude complète de la digestion chez des animaux qui, comme les chenilles herbivores, ne consomment pour tout aliment qu'une seule sorte de feuille à toutes les époques de leur vie. Il n'est pas douteux que le problème étant ici posé dans toute sa simplicité, on pourra plus facilement arriver à une bonne solution que chez les animaux herbi- vores plus élevés, et que, par suite, on pourra appliquer à ceux-ci les observations qu'on aura pu faire chez les animaux d'une constitution plus simple. Mais, quand on se met à l'œuvre, on rencontre des difficultés qu'on n'avait pas prévues. Si on ne s'attache qu'au résultat final, on peut arriver, par des recherches patientes, à former une équation dans laquelle l'œuf qui donne naissance au ver et la feuille de mûrier formeront le premier terme ; la soie produite, l'in- secte parfait, l'eau, les gaz exhalés et les excrétions, le deuxième. Ces recherches doivent être précédées par une appréciation du rôle des divers organes du ver à soie et des transformations que subit la feuille pour arriver aux divers changements que j'ai indiqués. C'est seulement ainsi qu'on pourra se rendre compte des observations dans la nutrition qui peuvent être les causes, soit déterminantes, soit occasionnelles des mala- dies qui enlèvent un si grand nombre de ces précieux in- sectes. De belles observations ont sans doute été faites sur l'or- tRAVAUX INÉDITS. 55 ganisalion des insectes ; mais il reste encore bien des in- certitudes sur le rôle qu'on doit attribuer à plusienrs organes importants dont ils sont pourvus. C'est cependant ce qu'il faut connaître de prime-abord. Ont-ils des glandes salivaires, un foie, des reins, un pancréas? doit-on don- ner le nom d'estomac, de duodénum, d'intestins à telle ou telle partie de leur canal intestinal? Si on ne s'atta- chait qu'à la position des organes pour les nommer, comme la plupart des auteurs l'ont fait jusqu'ici, ces dif- ficultés seraient bientôt levées ; mais tous lés physiolo- gistes admettront avec moi que ce n'est pas la position qu'il occupe, mais la fonction qu'il exécute, qui caracté- rise l'organe. Cherchons donc, en prenant ce principe bien simple pour point de départ, à étudier quelques-uns des phénomènes essentiels de la digestion du ver à soie. J'ai besoin de dire, avant de commencer, que les con- seils et les belles préparations de M. le docteur Auzou m'ont beaucoup facilité les préparations anatomiques. La feuille de mûrier, après avoir été uniformément broyée à l'aide d'un appareil masticateur très-actif, est introduite dans le tube digestif du ver à soie, qui consiste, comme on le sait, en un canal volumineux séparé en plu- sieurs parties par des étranglements. La portion qui est désignée par les auteurs sous le nom d'estomac, ù'estomac duodénaly est de beaucoup la plus volumineuse dans le ver à soie et chez les autres chenilles herbivores ou lignivores qui ont été examinées, surtout chez les Cossus (ronge- bois), dont nous devons de si bonnes descriptions et de si belles figures à Lyonnet. Les portions intestinales, dési- gnées sous les noms d'intestin grêle ou de rectum, sont beaucoup moins longues et moins développées. Remarquons, avant d'aller plus loin, que c'est une or- ganisation tout-à-fait différente que nous trouvons chez les Mammifères qui vivent d'herbes. Leurs estomacs sont ordinairement peu développés ; leurs intestins grêles, et surtout si l'on y comprend les 56 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Jccuvier 1851.) énormes appendices dont ils sont pourvus, occupent un espace beaucoup plus considérable que le premier vis- cère. J'ai isolé, avec le plus grand soin, les matières conte- nues dans les différentes parties du tube intestinal du ver à soie, pour procéder à leur examen. J'ai constaté, d'abord, qu'elles possédaient une alcali- nité très-prononcée dans toutes les parties du canal di- gestif désignées sous le nom d'estomac; que cette alcali- nité, développée à son maximum dans les matières qui étaient près de la bouche, allait successivement en s'af- faiblissant jusqu'à la partie la plus rapprochée de cette partie du canal digestif que les anatomîstes désignent sous le nom d'intestin. J'ai délayé ces matières dans l'eau, j'ai remarqué que la viscosité de la liqueur était moins grande que celle des liquides provenant d'une simple expression des feuilles de mûrier, sans aucun mélange avec les liquides digestifs du ver à soie. La liqueur aqueuse a été filtrée ; le liquide limpide, sou- mis à rébullition, donne un coagulum; additionHé d'acide nitrique, il est précipité; l'alcool y détermine également la formation d'un dépôt floconeux. Ce dépôt étant sé- paré par décantation, se redissout dans l'acide chlorhy- drique, en prenant une nuance bleue verdâtrc, caractère que M. Caventou a assigné aux matières albuminoïdes. Ce coagulum offre tous les autres caractères de ces subs- tances. La matière contenue dans la première partie du tube digestif du ver à soie, étendue d'eau et filtrée, subit la fer- mentation alcoolique sous l'influence de la levure de bière ; elle renferme donc du sucre. J'y ai constaté la présence de sels solubles de potasse et de soude ayant des acides or- ganiques pour radicaux. Cette liqueur contient également des traces de sulfate, de phosphate et dectiorure solubles. Après avoir coagulé, par la chaleur, les matières albu- TRAVAUX INÉDITS. 57 mineuses, l'alcool précipite de ces liqueurs une substance complexe présentant les caractères principaux des gommes. La pâte contenue à la fin de la première partie du tube digestif présente des fibres végétales plus désagrégées qu'elles ne le sont au moment où elles viennent d'être broyées. On y remarque aussi des matières grasses émul- sionnées. La matière verte n'est pas dissoute ; mais une matière colorante jaune , sur la nature de laquelle nous reviendrons plus loin, se trouve dans le liquide aqueux. La portion très*courle désignée par les anatomistes. chez le ver à soie, sous le nom d'intestin, renferme des ma- tières vertes plus solides qui présentent une réaction acide bien manifeste chez presque tous les vers que j'ai exami- nés. Je dois dire, cependant, que, chez quelques-uns, ces matières étaient neutres; que, Irès-exceptionnellement, elles ont offert une faible alcalinité. Ces différences tiennent peut être soit à un état de ma- ladie des vers, soit à l'époque avancée de leur vie où je les ai examinés. C'est une question réservée qui sera re- prise en temps favorable. Le résidu contenu dans le rec- tum consiste essentiellement en fibres ligneuses, en ma- tières colorantes vertes, en urates et acide uratique, en sels. Si nous cherchons à nous rendre compte des phénomè- nes principaux de la digestion du ver à soie, la première chose qui nous frappe, c'est l'alcalinité prononcée des ma- tières contenues dans cette portion considérable du tube intestinal que les anatomistes désignent sous les noms ô!estomac ou d'catomac duodénal. Cette alcalinité n'est point due à la feuille que le ver ingère, car la pâte de feuilles de mûrier possède plutôt une légère réaction acide. Si nous recherchons quelle est la cause, sinon unique, mais principal; de cette alcalinité des matières contenues dans la plus grande parîie du canal digestif du ver à soie, nous la trouvons dans le mélange à la pâte alimentaire d'un liquide très-abondamment sécrété par un appareil 58 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Jvnvîev 1851.) glandulaire désigné sous le nom de glandes salïvaires. Ce Kquide joue un rôle très-important dans la digestion du ver à soie ; j'ai fait tous mes efforts pour en obtenir en quantité suffisante, et pour examiner ses propriétés les plus remarquables. En tourmentant les vers, soit avec un instrument pi- quant, soit, mieux encore, en les plongeant quelques se- condes dans delà vapeur de chloroforme, on peut obtenir d'un seul ver, quand il est déjà gros, deux ou trois gouttes de ce liquide particulier.il est visqueux, mais il renferme très-peu de matières fixes en dissolution (quatre ou cinq fois moins que le sang du ver ) ; son alcalinité est beau- coup plus prononcée que celle du sang du ver à soie; ad- ditionné d'alcool, il précipite; il se trouble faiblement par la chaleur. Ce liquide agit sur la gelée d'amidon, en la transfor- mant en sucre, mais moins énergiquement que ne le fait le suc pancréatique des animaux vertébrés ; il agit aussi à une température de 50° sur les fibres ligneuses en les dés- agrégeant partiellement ; mais il est une propriété pour laquelle il ne le cède en rien au suc pancréatique, c'est celle d'émulsionner les corps gras. Lorsqu'on mélange trois gouttes d'huile avec une goutte du liquide digestif du ver à soie, il suffit d'une agitation de quelques secondes pour obtenir une émulsion parfaite. Ce liquide possède donc les propriétés les plus essen- tielles du suc pancréatique, celui de désagréger et de dis- soudre les matières fibreuses amylacées et gommeuses, celui d'émulsionner les corps gras; il contribue aussi à fa- ciliter la dissolution des matières albumineuses ou gluti- neuses que la feuille contient. En prenant en considération les fonctions importantes de ce liquide, on a naturellement la pensée de rapprocher du pancréas des animaux supérieurs les glandes qui le sé- crètent. Voici une autre considération qui doit donner une grande force à cette manière de voir. TRAVAUX INÉDITS. 59 Les phénomènes digestifs qui s'accomplissent dans l'or- gane désigné sous le nom A'esiomac, dans le ver à soie, sont tout-à-fait seniblables à ceux qui s'accomplissent dans l'intestin grêle et les appendices des Mammifères man- geurs d'herbes. Dans le ver à soie, comme dans les Mam- mifères herbivores, la pâte alimentaire est rendue alcaline par la sécrétion d'un liquide spécial jouissant de la pro- priété de dissoudre l'amidon, de désagréger les fibres vé- gétales et les matières ligneuses, d'émulsionner les corps gras. Chez l'insecte comme chez le mammifère, ce sont évidemment les phénomènes caractéristiques de la diges- tion inlestinale. Si on donne le nom d'intestin à l'organe où ils s'accomplissent chez les Mammifères herbivores, il me paraît logique de donner le môme nom à l'organe phy- siologiquement correspondant du ver à soie. Ainsi donc, en prenant en considération seulement les fonctions des organes, et non leur position, on devrait donner le nom de pancréas aux glandes situées près de la tête, qui sécrètent un liquide présentant tant d'analogie avec le suc pancréatique des animaux supérieurs; on de- vrait aussi désigner sous le nom A'inlestin cette portion considérable de l'appareil digestif du ver à soie qui suc- cède à l'œsophage, que les anatomistes nommaient esto- mac ou estomac diiodénai, et où s'accomplit la digestion intestinale. ' Doit-on admettre que les vers à soie sont dépourvus d'estomac, ou que cet organe se trouve transposé et que la portion du tube digestif qui était désignée sous le nom d'intestin grêle doive être considérée comme l'estomac? Les apparences semblent favorables à cette manière do voir. En effet, le bol alimentaire, parvenu dans cet or- gane, y possède une réaction acide comme celui qui est contenu dans l'estomac d'un mammifère ; mais un examen attentif prouve que l'annlngie ne peut se Foutonir. La digestion stomacale des animaux supérieurs consiste essentiellement dans la dissolution dos niatières album?- 40 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851. j neuses, fibrineuses, gélatineuses, sous l'influence d'un li- quide {^) digestif caractérisé par son acidité et la présence d'un ferment spécial, la gasterase. Nous ne trouvons rien de pareil chez le ver a soie ; la digestion des matières al- bumineuses et gélatineuses s'effectue avec celle des ma- tières grasses, gommeuses, amylacées et fibreuses dans la grande portion de l'appareil digestif; elle ne fait tout au plus que se compléter dans cette portion rétrécie. L'acidité que possèdent les matières contenues dans cette portion de l'intestin peut dépendre du mélange avec ces matières du produit de la sécrétion des glandes volu- mineuses dont les produits sont versés à la partie de l'in- testin la plus éloignée de la bouche. On a considéré ces glandes tantôt comme analogues au foie, tantôt comme analogues au rein ; peut-être jouent-elles, chez les insectes herbivores, le rôle de ces deux organes : mais la nature de leur sécrétion, qui est acide, qui contient de l'acide uri- que, des phosphates et des sulfates, particulièrement chez l'insecte parfait, me les fait beaucoup plutôt regarder comme les organes correspondants aux reins des animaux supérieurs. Si des études nouvelles , que je me propose de suivre sur les Cossus qui ravagent nos bois, viennent confirmer les faits que je viens d'exposer, il faudra admettre que les insectes herbivores et lignivores sont dépourvus d'esto- macs que la portion considérable de leur tube digestif, qui occupe plus des deux tiers de leur longueur, qui suc- cède à l'œsophage, doit être considérée comme l'organe correspondant de l'intestin grêle et de ses volumineux ap- pendices chez les Mammifères herbivores; que les der- nières portions des intestins correspondent aux gros in- testins des Mammifères, et enfin que le ver à soie possède un appareil glandulaire très-actif qui correspond au pan- créas des animaux supérieurs. (1) Ce liquide joue encore probablement un rôie important dans la production de l'enduit qui recouvre le (il de soie. TRAVAUX INÉDITS. 41 Sur les maladies des Vers à soie en général et sur la muscardine en particulier, par M. Bouchardat. L'étude des maladies d'un animal chez lequel , à une certaine phase de sa vie, les fonctions qui se rapportent à la nutrition sont tout-à-fait dominantes, doit être évidem- ment rendue facile lorsqu'on peut prendre pour point de départ les principaux phénomènes de sa nutrition : c'est la marche que nous allons suivre. Avant cela, rapportons quelques observations et les expériences que nous avons exécutées. Les vers à soie que j'ai élevés cette année avaient été négligés ; pour l'alimentation ils avaient été exposés à des alternatives variées de température, conditions qui, d'a- près les belles recherches de notre collègue M. Robinet, donnent lieu à quelques-unes des maladies de ces précieux insectes : aussi plusieurs de mes vers périrent. Chez quelques-uns, l'alcalinité des matières contenues dans le tube digestif était notablement diminuée. Cette diminution, chez deux vers, a coïncidé avec un change- ment remarquable dans la constitution du sang. Au lieu d'être transparent, il était tout à-fait opaque; au lieu d'avoir une réaction alcaline prononcée, il rougissait fai- blement le papier de tournesol , caractère important sur lequel M. Guérin-Méneville a déjà insisté avec tant de rai- son. Ce sang, vu au microscope, à un grossissement de 500, m'a montré, outre des globules graisseux que l'éther en- lève, d'autres globules du ferment de la bière ; la plupart étaient sphériques, d'autres allongés, offrant tous les ca- ractères microscopiques d'un pemcilium à sa première phase de développement. Malheureusement, cette obser- vation ne put être renouvelée ni suivie, parce que mes vers n'offrirent plus aacune maladie. Le sang du ver à soie se coagule par la chaleur, par l'a- cide azotique, par l'alcool; additionné d'acide chlorhydri- que, il se coagule d'abord ; puis, par un excédant d'acide, 42 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier iS5\.) le coagulum se dissout en prenant une couleur verte, due sans doute au mélange de la couleur bleue propre à la dissolution d'albumine dans l'acide chlorhydrique, et à une matière colorante jaune que, par l'ensemble des ca- ractères que j'ai observés, je pense être le Morin jaune de M. Chevreul. J'ai pris du sang de ver à soie ; je l'ai étendu de deux fois son volume d'eau ; j'ai saturé l'alcali en excès, et je l'ai légèrement acidulé à l'aide de l'acide lactique. Après vingt-quatre heures, il s'est développé dans ce liquide des penicilium qui suivent toutes leurs phases de développe- ment, absolument comme cela arrive aux solutions albu- mineuses acidulées, comme l'ont montré MM. Andral et Gavarret {Annales de chimie et de physique, ^845). Ces observations et ces expériences, qui concordent avec ce qu'a observé M. Guérin-Méneville, établissent qu'une des causes les plus favorables au développement d'un vé- gétal parasite dan3 le corps d'un ver à soie, c'est l'état acide de son fluide nourricier. Examinons quelles sont les con- ditions de nutrition qui peuvent donner lieu à cet état. Si nous sommes assez heureux pour remonter aux causes de cette nutrition anormale, nous avons l'espérance que l'étude de la muscardine sera plus facile à aborder. La feuille broyée, aliment unique du ver, présente une légère réaction acide ; l'acide libre est saturé par cette sé- crétion abondante que nous avons précédemment assimi- lée au suc pancréatique, et qui présente une réaction al- caline si prononcée. Comment, en partant d'une alimentation acide, arrive- rons-nous à une réaction alcaline que nous présente et le sang du ver et son principal liquide digestif? Outre les matières sucrées, gommeuses, fibreuses, albu- mineuses, colorantes, grasses, etc.» que la feuille contient, elle renferme aussi de la potasse et de la soude combinées aux acides phosphorique, chlorhydrique, sulfurique, et à un ou plusieurs acides organiques. TRAVAUX INÉDITS. 45 Tous CCS sels se retrouvent dans le canal digestif du ver à soie, mais on ne les rencontre plus dans la même pro- portion, au moins, dans le sang du ver. Les acides organiques, sous les influences réunies de la chaleur, de Talcali saturé par des matières qui ne mas- quent pas sa réaction, de l'oxygène, sont détruits, comme M. Chevreul l'a prouvé pour d'autres matières, dans un travail qu'il faut toujours citer lorsqu'il s'agit de l'étude des principaux phénomènes de la nutrition (]). La destruction de ces acides organiques rend libre de la potasse et de la soude qui se combinent soit à l'acide car- bonique, soit aux autres matières que le sang contient, qui ne masquent pas leur réaction. On comprend parfaitement comment, en partant de la feuille à réaction acide, nous arrivons au sang et aux prin- cipaux liquides digestifs à réaction alcaline. Cherchons maintenant les conditions qui peuvent déterminer des changements dans cet état normal. La proportion relative des divers acides minéraux ou organiques contenus dans la feuille varie aux diverses phases de la végétation. Il en est pour le mûrier comme pour les autres végétaux dont Th. de Saussure et M. Ber- thier ont analysé les cendres. J'ai examiné des cendres de feuilles de mûrier récoltées à deux époques différentes, les unes dans la première quinzaine de juin, et les autres dans la première quinzaine d'août; les premières étaient plus riches en carbonates alcalins et les dernières en phos- phates et autres sels inorganiques. Les premières provenaient évidemment de feuilles où la potasse et la soude étaient particulièrement combinées avec des acides organiques, et les dernières, de feuilles qui renfermaient une plus forte proportion de phosphates, chlorures, sulfates alcalins. (1) J'espère être à même de publier bientôt un travail sur les a ides contenue dans la ''euille tic mûrivr. 44 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851.) Si à la fin d'une éducation, dans les contrées méridio- nales surtout, où la végétation marche plus vite, si la pro- portion des acides fixes, combinés à la potasse et à la soude, est devenue dominante proportionnellement aux acides organiques contenus dans la feuille, il peut arriver que les décompositions normales, qui déterminent l'alcalinité du sang du ver, ne pouvant plus s'accomplir, l'élément de la décomposition faisant défaut, le sang devienne neutre ou même légèrement acide. Les germes de la muscardine, trouvant alors des conditions favorables à leur développe- ment, se propagent avec une rapidité que nous n'avons que trop d'occasions de constater lorsqu'il s'agit de ces vé- gétations cryptogamiques qui désolent si souvent nos cul- tures. D'autres causes peuvent venir en aide à cette cause es- sentielle. Quand un animal est soumis à une alimentation exdusire, la moindre variation dans la composition de l'a- liment, variation qui échappe longtemps à notre examen, peut, aidée de circonstances qui semblent indifférentes au premier abord , modifier profondément les conditions d'existence de cet animal. Ainsi, on peut comprendre qu'une faible diminution dans la proportion des acides organiques contenus dans la feuille, coïncidant avec une alimentation imiiffisante, avec une élévation de température de quelques degrés, puisse suffire pour amener des chan- gements dans la composition des liquides du ver, change- ments ayant une grande itnportance physiologique. L'alimentation insuffisante est une cause dont l'influence est facilement comprise; l'élévation de température favo- rise la destruction des éléments alibiles contenus et trans- portés dans le sang. Or, quand ces deux circonstances coïncident avec une diminution dans les proportions de ces sels qui, par leur destrucîtion, communiquent aux li- quides du ver une propriété aussi essentielle que l'alcali nilé, on comprend alors comment, temporairement au moins, la réaction du liquide fondamental de l'économie TRAVAUX INÉDITS. 45 puisse changer et offrir au Botritys Basiana les conditions de son développement. Je me garderai de déduire des applications thérapeu- tiques des vues que je viens d'exposer ; elles ont besoin d'être développées par une longue observation ; mais je suis heureux d'ajouter, en terminant, que tout ce que l'étude de la nutrition dans le ver à soie m'a appris, m'a fait regarder comfne parfaitement rationnels les préceptes principaux que M. Robinet a exposés dans son Traité sur la muscardine (■\). Je me permettrai seulement de deman- der une faveur aux éducateurs du Midi envahis par la muscardine : c'est, au terme de leurs éducations^ à l'é- poque où la muscardine commence à se développer, si l'a- nalyse des cendres leur démontrait une augmentation dans la proportion des acides organiques et une diminution dans la proportion d'alcali, ce qui indiquerait une diminution dans les sels et acides organiques contenus dans la feuille, de vouloir bien mouiller légèrement leur feuille avec des dissolutions à un ou deux centièmes soit de citrate, soit de tirtrate de soude, qui rendraient à la feuille l'équiva- lent d'une matière essentielle à la nutrition du ver (2). (1 ) De la Muscardine^ des causes de celte maladie et des moyens d'en préserver les vers à soie, par M. Robinet. 1 vol. in-S", 2® éd. (*2) Déjà, dans le cours de nos expériences à la magnan- rie ex- périmenlale de Sainte-Tulle (rapports de 1849 et i850), voyant que le sang des vers malades de muscardine rougissait le papier de tournesol, nous avons essayé de mouiller la feuille que nous leur donnions avec une dissolution de potasse; mais cette expé- rience n'a produit aucun résultat satisfaisant, parce qu'el e n'a pas été faite dans de bonnes conditions. Aujourd'hui qu'un savant chimiste veut bien nous guider, eu nous donnant les indications qui précèdent, nous lâcherons de procéder plus convenablement, si nous pouvons organiser nne espèce de laboratoire séricicole chez notre zélé et savant collaborateur M. Eugène Robert. (G. iVI.).j A6 r.Ev. KT MAC. DE ZOOLOGIE. {Jauvicr 1851.) ir. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Séance du 6 Janvier I8S^ . — M. Diivemoy lit un Rap* port sur un Mémoire de M. P. Gervais ayant pour litre : Nouvelles recherches relatives aux Mammifères d'espèces éteintes qui sont enfouis auprès d'Apt^ avec des Palœothe-' riitms identique à ceux de Paris. Ce riche dépôt de fossiles est situé à égale distance de Gargas et Saint-Saturnin, dans une propriété nommée la Débruge. La Faune qu'il a fait connaître offre une curieuse identité avec celle des envi- rons (^ Paris. Voici les nouveaux types qu'il en fait con- naître : plusieurs Anoplotherium ; le Xiphodon gracile Cu^ vier, VOplotherium, de Laiser et de Parieu, ou Cainothe- rium de Bravard ; Tapirulus hyracinus P. Gervais, nouveau genre voisin des Tapirs et des Lophiodons, caractérisé par une crête médiane longitudinale qui lie les collines trans- verses des molaires; Acollierulum salurmnum P. Gervais, autre genre nouveau, très-rapproché ùu. Die hobune mûri- ninn Cuvier. Dans cette môme localité, MM. Bravard et Pomel ont fait connaître les restes d'un petit Didelphe, ce qui est une analogie de plus avec les terrains deParis où M. Cuvier a, depuis longtemps, fait une découverte analogue. En- lin, aucune formation marine n'a encore montré de Palaeo- theriums ou d'animaux de la môme Faune^ et les bassins paléothériens ne renferment aucun des animaux trouvés dans les terrains miocènes de Sansan , auprès d'Arles, d'Avaray (Loir-et-Cher), de Montabusar ou de Chevilly (Loiret). Tels sont les résultats de nouvelles recherches de M. Gervais, résultats pour lesquels l'Académie, sur les conclusions du rapport, lui a voté desremercîments. — M. Arnaud adressa des Doutes relativement à ropinion généralement admise qiiCy dans la respiration^ il n'y a ja- mais assimdulion d'une portion de l'azote de l^ air qui pénètre dans le poumon. Cette communication est renvoyée à l'exa- men de M. Regnault. SOCIÉTÉS SAYAMES. A7 Séance du 1") Janvier. — M. Flourens lit uiiC Noie ion- chant les effets de Vciher chlorhijdrïque chlûrê Èûr les ani- maux. Voici les résultats des expériences de l'auteur, tels qu'il les exprime lui-môme : « ^^ J'ai voulu voir, d'ûbord, quel pouvait être l'effet anesthésiquo général de Vélfier chlorhydrîque chloré. « J'ai donc soumis successivement plusieurs chiens à l'inhalation de cet éiker ; et tous ces animaux ont été frap- pés d'anesthésie générale en très-peu d'instants : les Uns au bout de trois ou quatre minutes, et les autres au bout de quatre ou cinq. « Le nerf sciatique, mis à nu sur quelques uns de ces chiens, avait perdu toute sensibilité, mais il cortse?Vait sa molricilé, « J'ajoute qu'aucun de ces chiens n'a succombé à l'ex- périence. « 2° Aprèsm'être assuré de l'effet anesthétique général, j'ai voulu étudier l'effet de l'injection dans les artères. « J'ai donc injecté dans l'artère crurale droite de plu- sieurs chiens, et en poussant du côté du cœur, de 2 gram- mes à 2 grammes et demi d'éther chlorhydrîque chloré. « Au moment de l'injection, douleur et cris de l'animal, (( L'injection terminée, paralysie soudaine du train pos- térieur, avec roideur tétanique des deux jambes. « Enfin, le nerf sciatique, mis à nu, conserve encore sa sensibilité, mais il a perdu toute motricité. « 50 L'éiher chlorhydrîque chloré a donc, soit qu'on le fasse respirer à l'animal, soit qu'on l'injecte dans ses ar- tères, la même action que le chloroforme. « 4° Je n'insiste, pour le moment, que sur les effets comparés de nos diverses substances injectées. « 50 Le chloroforme, injecté dans les artères, produit aussitôt la paralysie des muscles avec roideur tétanique. C'est ce que font aussi les essences, par exemple, les e.s- sences de térébenthine, de menthe, de romarin, de /è- nouilf etc. 48 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.) « Au contraire, les éthers ordinaires^ V alcool, V acide sul- furique, Vammoniacjue.^ le camphre , etc., produisent la pa- ralysie des muscles avec relâchement. « 6° Ainsi, de diverses substances injectées dans les ar- tères, les unes séparent, dans le wcr/, la sensibilité de la motriciié, et les autres séparent, dans le muscle, la force qui roidit, qui tend, de la force qui relâche. « 7° Et ce n'est pas tout. Ces mêmes expériences sem- blent, de plus, séparer Yaction musculaire de Vaction ner- veuse; car, d'un côté, la roideur tétanique se montre, alors même que la motricité du nerf est perdue ; et, de l'autre, le relâchement musculaire se montre, alors même que la motricité du wer/" subsiste. « 8" Il y a donc une indépendance visible entre Yaction du nerf et Vaction du muscle. Ces expériences sont un moyen nouveau ^'analyse jAuj sic logique, et peut-être le plus délicat, le plus profond que nous ayons dû employer encore. » — M. ih.-L. Bonaparte communique la figure d'un oi- seau nouvellement découvert sur les rives du Nil-Blanc. C'est un Echassier de quatre pieds de haut, semblable à une Cigogne pour le corps, les ailes et les pattes, mais qui, sans la moindre palmure, se rapproche beaucoup des To- tïpalmes de la famille des Ptlecanides. On pourrait le pren- dre aussi pour un très-grand Savacou, ou comme le repré- sentant africain du genre Cancroma. Sa tête énorme, mu- nie d'un bec aussi très-massif, et rappelant isolément la tête de la baleine, a été comparée à celle d'un enfant par l'intrépide voyageur Parkyns, qui i'a tué en remontant très-haut le Nil-Blanc. iM. Gould, auteur de la figure mise sous les yeux de l'Académie, l'a nommé Balœniceps rex. — M. Léon Dufour présente un résumé de ses recherches sur tanatomie des Scorpions. Ses observations ont porté sur 9 espèces: mais il a pris pour type le Scorpio occitanus. 11 décrit successivement, avec des détails qui ne sauraient entrer ici M** Un appareil sensitif, où il distingue le cer- SOCIÉTÉS SAVANTES 49 veau, les yeux, et leur étude a fourni à M. L. Dufour l'oc- casion de nier le nombre variable des ocelles, sur lequel ont été établies de nouvelles divisions; selon cet anato- miste, 3 serait le nombre normal. Puis viennent le gan- glion thoracique, les ganglions abdominaux, les ganglions caudaux, et enfin le système nerveux stomato-gastrique, composé d'un petit ganglion voisin de l'œsophage, indé- pendant de la chaîne rachidienne, et donnant naissance, sur ses côtés et en arrière, à des nerfs assez nombreux, 2° Un appareil musculaire . 3° Un appareil circulatoire, dont il ne décrit que le vaisseau principal, composé d'une por- tion abdominale, ou cœur proprement dit, que M. L. Du- four dit être constitué par une seule cavité, expliquant d'ailleurs l'erreur de ses devanciers ; d'une portion cé- phalo-thoracique ou aorte; enfin, d'une portion caudale. A" Un appareil respiratoire^ dont il décrit avec plus de clarté et d'exactitude l'organe fondamental ou le poumon. 5° Un appareil digestif, où il fait connaître successivement les glandes salivaires, le canal digestif, œsophage, ventri- cule chylifique, intestin, le foie. 6° Un appareil génital, à propos duquel il signale la différence remarquable si bien mise en lumière il y a peu de mois par M. Duvernoij, et qui constitue doux types distincts dans les organes fe- melles. T Un appareil vénénifiqite, dont il donne une des- cription plus détaillée qu'on ne l'avait fait jusqu'ici. — M. h. Geoffroy-Saint-Hilaire lit un Rapport sur plu- sieurs Mémoires^ ISoles et Lettres de M. de Quatrefages et d»'. M. Souleyeij relatifs à l'organisation des Mollusques gasté- ropodes dits Phlébentérés. Ce travail scientifique est beau- coup trop étendu pour qu'il nous soit possible de l'insérer ici. Nous renvoyons nos lecteurs, pour juger de la portée de cet arrêt intervenu dans une discussion longue et m;;!- heureusement trop acharnée , à la lecture complète du rapport fait à l'Académie. Nous pensons, en effet, qu'en pareille matière une étude approfondie des faits peut seule devenir la base d'une opinion sérieuse. Cette étude nous 2* SÉRIE. T. III. Année 1851. 4 50 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE {J (uivur 1851.; ^ ne l'avons pas faite, et nous ne pourrions par conséquent que répéter, sans contrôle, les conclusions du rapporteur de la commission académique. Ces conclusions nous ins- pirent toute confiance ; mais d'autres conclusions beau- coup plus sévères ayant été prises devant la Société de Biologie par un autre rapporteur digne de la confiance des savants; Sans vouloir mettre sur la même ligne ces deux documents scientifiques, nous ne pourrions citer les unes et taire les autres sans faire acte de partialités Or, nous ne désirons pas accepter, en quelque sorte, la responsabilité des unes et des autres, en les rapportant même à titre de simple document. Etrangers à cette question difficile, vers laquelle nous n'avons pas dirigé nos travaux, et croyant d'ailleurs que les rapports sont des jugements que doit sanctionner^ avec le lempS) le public savant, nous avertis- sons seulement nos lecteurs de l'apparition de ces deux nouvelles pièces dans le volumineux dossier de ce procès scientifique , et nous attendons le jugement de l'avenir avec la seule passion de la vérité. Séance du 27 Janvier. — M» h, Geoffroy-Sûtnt-Hiiaire lit la Note suivante : Existence à Madagascar d'un oueau gigantesque. « Nous avons reçu avant-hier, de M. Malavois colon de l'île de la Réunion, et fils d'un ancien correspondant de l'histitut, des objets d'un trop grand intérêt pour que nous ne nous fassions pas un devoir de les mettre immédiate- ment sous les yeux de l'Académie. Ces objets constatent l'existence, à Madagascar, d'un oiseau gigantesque, nou- veau génériquement et spécifiquement pour la science, mais sur lequel, comme on le verra, il paraît exister de très-anciennes indications. «En 1850, M. Abadie, capitaine de la marine mar- chande, a aperçu entre les mains d'un malgache, un œuf «.gigantesque que l'on avait perforé, et qui était employé à divers usages domestiques. Les indications données par ce malgache ont conduit à la découverte de deux autres SOCIÉTËS SAVANTES. S-i œufs non moins gigantesques, et de quelques ossements. « Ces œufs sont de formes différentes : l'un a les deux bouls fort inégaux ; l'autre se rapproche beaucoup de la forme d'un ellipsoïde de révolution. Le premier a 0,86 de tour dans un sens, et 0,7i dans l'autre. Voici les dimen- sions du second : i Grand diamètre 0,52. « Petit diamètre 0,22» « Grande circonférence 0,85. « Petite circonférence 0,74. «Volume 0 m. c, 008887. <( L'épaisseur de la coquille est d'environ 5 millim. « Voici, comparativement, les principales mesures pri- ses ou calculées de la même manière chez l'Autruche, le Casoar et la Poule : Autruche. Casoar. Poule. « Grand diamètre 0,-16 0,^25 0,057 « Petit diamètre 0,^35 0,09 0,045 « Grande circonférence 0,64 0,365 0,16 » Petite circonférence 0,425 0,29 0,^4 «Volume 0,00^527 0,000532 0,00060 « D'après les mesures prises, on voit que la capacité de l'œuf de l'oiseau de Madagascar est d'environ 8 litres 5/4, et que son volume égale celui de 148 œufs de Poule, de ^ 6 œufs 1/2 de Casoar, 5^/5 d'Autruche. Encore faut-il re- marquer que Tœuf d'Autruche qui a servi de sujet de comparaison est d'un volume un peu supérieur à la moyenne. « On s'était demandé si ces œufs sont des. œufs d'oi- seaux ou des œufs de reptiles. Leur examen a fourni la solution de cette question ; mais elle est donnée bien plus directement et bien plus complètement par l'exa- men des pièces osseuses venues avec les œufs. Je me borne, pour aujourd'hui, à mettre sous les yeux de l'A- cadémie la plus caractéristique de celles dont j'ai corr- mencé l'étude ; c'est l'extrémité inférieure du grand os 52 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.) métatarsien du côté gauche. Il suffit de jeter les yeux sur cette pièce, pour reconnaître qu'elle appartient à un oiseau. Son examen démontre, de plus, que l'oiseau dont nous venons de présenter les œufs n'est pas un Dronte. La fossette correspondant à l'existence du pouce n'est pas ici indiquée ; donc le pouce manquait ou n'existait tout au plus, et encore est-ce peu vraisemblable, que dans des conditions très-rudimentaires. De même l'oiseau de Mada- gascar n'appartient ni au genre Dinornis de M. Owen, ni aux autres genres voisins découverts depuis quelques an- nées à la Nouvelle-Zélande ; la forme très-élargie et dépri- mée de la portion inférieure du grand os tarsien est, à cet égard, très-caractéristique. Quant à VOmUnchniies , d'une part, et à YAutruche^ au Nandou, au Dromée, au Casoar, personne assurément ne sera tenté de les assimi- ler à l'oiseau gigantesque de Madagascar, qui, dès-lors, doit devenir le type d'un genre nouveau. Nous donnons à ce genre le nom d'EPYORNis [JEpiornis), et à l'espèce l'é- pithète de maxhmu, » Le savant académicien promet un travail complet sur cette remarquable acquisition de la zoologie. En atten- dant, il annonce qu'il a trouvé dans divers auteurs des do- cuments qui montrent que l'existence de cet oiseau gi- gantesque avait déjà été signalée : M. Strickland avait déjà parlé d'un grand oiseau, d'après le capitaine Du- marele ; mais on n'y avait pas cru. On en trouve une indi- cation , mais très-vague, dans Flaccourt (^658), et M. Lé- pervenche a écrit de Bourbon, il y a trois mois, au Muséum, pour annoncer la découverte de ces œufs ; mais il ignorait si c'étaient des œufs de poissons ou de reptiles. lïl. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Société Impériale des naturalistes de .\ioscou. 1848, quarante-deuxième de sa fondation. On sait que cette Sociélé, composée des amis des scien- ANALYSES d'OUVRAGES NOUVEAUX. 55 ces naturelles, en Russie, et d'un grand nombre de cor- respondants de toutes les nations, compte, parmi ses mem- bres, des hommes illustres qui ont rendu et rendent en- core tous les jours de grands services à la science. C'est son vice-président actuel, M. Fischer de Waldheim, qui l'a fondée, et qui n'a cessé de faire les plus grands efforts pour la faire arriver à la haute réputation que les travaux de ses membres lui ont méritée dans le monde savant ; aussi la Société lui a-t-ellc donné le plus haut témoignage de reconnaissance qu'il soit possible d'offrir, en fêtant le jubilé du cinquantième anniversaire du doctorat de son illustre fondateur, dans une séance solennelle tenue à Moscou le 22 février 4847. Le souvenir de cette fête, à la- quelle ont concouru l'empereur de Russie, en faisant re- mettre, à cette occasion, à M. Fischer de Waldheim, les insignes de l'ordre de Sainte-Anne, V^ classe, et toutes les Sociétés savantes de la Russie et de l'étranger, est éter- nisé, par la publication d'un magnifique ouvrage in-4% orné de belles planches, imprimé exprès pour cette cir- constance, par la Société, et ayant pour titre : JubUaeum semisaecvlnrem docloris medicinœ et philosopliiae Gotthelf Fischer de Waldheim, célébrant sodales Societaiis Cae- sareae nalurœ scrutaiorum mosqueiisis. Dans ce volume, on trouve les Mémoires suivants : 4°. Un Discours du premier secrétaire de la Société des naturalistes de Moscou, M. le professeur RouiUier, dans lequel il fait connaître la vie et les services de M. Fischer de Waldeim, et qui est suivi d'une liste chronologique et complète de ses ouvrages. 2°. Sur l'état de l'Entomologie en Russie, par le comte C. Mannerheim, 5°. Extrait du journal d'un Voyage fait en Djoungarie ou Songarie, par Grégoire Karélhi, en 4841. 4°. Additamenta quaedam levia ad Fischeri de Wald- heim celeberrimi Orthoptera Rossica, D'. Ed. Eversmann; avec une planche coloriée. 54 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1854.) 5**. Veber die Entdeckung reichhaltiger lager von fossi- lien Knochen in sud Russeland, von Alex. Nordmaxin. 6<*. Etudes paléontologiques sur les environs de Mos- cou, par Ch, RomUier; avec 5 planches. Comme rénumération des travaux qui ont paru dans le Bulletin de la Société Impériale des naluralistes de Mos - cou y depuis le commencement de la publication, serait une cliose impossible, et même inutile, puisque ces tra- vaux sont connus de tous les naturalistes, nous allons nous borner à mentionner les Mémoires Zoologiques du tome XXI, correspondant à l'année 4848, et pous donne- rons un peu plus d'étendue à l'indication de ceux qui ap- partiennent aux trois premiers trimestres de 4 849, les seuls qui nous soient parvenus jusqu'ici. 4 848. — N° 4 . — Mémoire sur la famille des Carabiques, par le baron de Chaudoir, p. 4 à 454. Ubersickt^ etc. — Aperçu des Mollusques terrestres et flqviatiles de la Livonie, par Schrenkj p. 455 à 4 $5. Einige^ etc. — Quelques additions à la Mammalogie et k VOrnithologie de l'empire de Russie, p?ir Ed. Eversmanrî, p. 480 à 227 ; avec une planche représentant le JPipiis. saU tator et le Mus. Wagneri Eversmann. De mtuUlis nonnuUîs Rossicisj auctore Iv. Bçter, p. 2^3 à 252 ; avec 4 pi. noire. Chilonopsis, novum genus testarum e familia helicum içone et descriptione illustratum auctore Fischer de Walil- /jdm, p, ?55 à ?56, pMlI, f. 4,2. Notice sur quelques fossiles de la Russie, par G. FisçhfiV de Waldheim, p. ,^57 à 249, pi. ?i, 4, 9. 4848. — No 2. — Verzeichniss, etc. — Catalogue des Coléoptères observés dans le district de Kolyvaa, en Sil)é- rie, etc., par le docteur Fred. Gebler, p. 547 a 425. t- U y a beaucoup d'espèces nouvelles; c'est une suite d'un ar- ticle paru dans le Bulletin de 4847, n" 2, p. 264. Grundriss, etc. — Eléments d'une histoire des MoUus- ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 55 ques vivants de la Russie, par Th.-Y. Middendorf, p. 424 à 475. Note sur les spermaphores de la Seiche, par G. Grosy p. 474 à 482. Antivort, etc. — Réponse au docteur Gebler sur quel- ques-unes de ses observations dans les numéros 2 et 4, ^847, du Bulletin, par M. Victor Motschoulsky, p. 482 à 495. — Suite d'un article du même Rullelin, 4847, p. 218. Notice sur les restes des Crustacés fossiles du Jura de Moscou, par M. A. Vosinsky, p. 494 à 504. Une planche représentant quelques portions do pattes et de pinces de Crustacés. Synopsis alfer^ etc. — Synopsis de toutes les espèces du genre Corisa, trouvées jusqu'ici en Europe ; par Franz-Xa- ver Fieber, p. 505 à 559 ; avec \ pi. au trait. '^ Note sur la Glycîa virgata M. et le genre Blechriis M., par Victor Moischoulsky^ p. 540 à 545. — Ce sont des rec- tifications sur deux Carabiques. Kritische, etc. — Révision critique de l'ouvrage d'Erich- son, «Histoire naturelle des Insectes d'Allemagne; » de quelques autres écrits entomologiques formant des mono- graphies, et de quelques espèces qui se rencontrent en Russie. Par M. Victor Motschoulsky, p. 544 à 569; avec 2 tableaux pour les caractères des genres du groupe des TrîchopiUina, et le catalogue de toutes les espèces. Notice sur quelques ossements fossiles du gouvernement d'Orel, par M. Bonssjak, p. 592 à 597. 4848. -^ N<» 5. — Verzeichnis^y etc. — Catalogue des Coléoptères du district de Kolyvap, etc., par Gebler^ p. 3 à 85. — Suite et fin, avec un supplément (Voir le numéro 2, p. 5n.) Notice sur quelques Céphalopodes du calcaire de mon- tagne de Kalouga et de Moscou, par M. G. Fii^chrr de Wald- lieim; avec 1 planche, p. 125 à 156. Ubei\ etc. — Sur quelques Sauriens du Zcchstein de la 56 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.) Russie, par le docteur E. Eichwald, p. 436 à 204 ; avec 4 planches. Beschreibung , etc. — Description de quelques nouveaux Lépidoptères de la Russie, par le docteur Eduard Evers- inann, p. 205 à 254 . — Il y a 20 espèces nouvelles décrites avec détail. Die brustelle, etc. — Note sur le nid du Pelopœus destil- latorius^ IHig-, Dahlb. [Spliex spirifer Panz, Faun. germ., 76, 45), par Ed. Eversmann, p. 248 à 251. Lettre adressée à S. E. M. le vice-président de la Société, par M. Michel Wolkoff, p. 285 à 291. — Cette lettre est relative à des fossiles du gouvernement de Smolensk. i848. — IS*' 4. — Anatomische, etc. — Examen anato- mique des Galeodes araneoides et intrepida, par le docteur Modest Kittary, p. 507 à 571 ; avec 5 planches. Description d'une espèce nouvelle de Cicindèle trouvée en Russie, et de quelques Carabes inédits de Russie et du nord de l'Anatolie, par le baron M. de Chaudoir, p. 442 à 454. — Il y a la description d'un Carabus Dehaa- nii, voisin du Prodïguus, et que l'auteur présume venir du Japon. Notice sur quelques fossiles du gouvernement d'Orel, par M. G. Fischer de Waldheim, p. 455 à 469. Une planche (Coquilles). Uber den Torfbtber, etc. — Sur un Castor de la tourbe, par G. Cari Eigenbrodt, p. 540 à 547. CONSPECTUS generiim aviuniy auctore Carolo-Luciano Bonaparte (Lugduni Batavorum, 1850). Nous nous ferions de graves reproches de n'avoir en- core rien dit dans celte revue du Gênera, ou plutôt du Species ornithologique du prince de Canino, si nous n'a- vions attendu, pour cela, que, de retour d'un voyage en Hollande, où nous en avons reçu un exemplaire de la nM>:n même de l'auteur, et débarrassé d'un nombre in- ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 57 fini de petits travaux, nous ayons pu lire attentivement ce recueil , déjà si riche en espèces , et en faire l'applica- tion à celles de notre propre collection. Cet ouvrage, qui, d'après ce qu'en a dit l'auteur dans un article inséré dans la Revue ( ^850, p. 474 ), n'est en- core que le prodrome d'un autre bien plus important qu'il publiera plus tard sous le titre d'Ornithologie générale et particulière, peut déjà néanmoins rendre les plus grands services aux ornithologistes, pour la connaissance des es- pèces nouvelles ou douteuses, de leur classification et de leur synonymie ; car l'auteur, tout en n'indiquant, en gé- néral, à chaque genre que les noms des espèces et leur synonymie la plus complète, y joint souvent, cependant , une courte description latine, mais suffisante, dès qu'il la croit nécessaire pour les espèces nouvelles ou peu connues, ou pour celles confondues jusqu'alors, mais reconnues aujourd'hui comme distinctes. Dans bien des cas même, tout un genre (comme celui de Tiirdus), toute une famille (comme celles des Picic/fe, Meropidœ, Plocidœ, etc., etc.), y étant réunis, forment ainsi des monographies complètes. Nous acquérons chaque jour la preuve de son utilité à mesure que nous le parcourons et que nous trouvons à y faire d'heureuses applications aux espèces de notre collec- tion. Disons-le donc hautement, mais justement et sans flatterie, la science doit un nouveau tribut de reconnais- sance à l'auteur de ce dernier ouvrage , déjà si utile, et qui le deviendra bien plus encore à mesure qu'il se com- plétera. Elle le lui doit d'autant plus qu'il est le fruit de vingt-cinq années d'observations et de comparaisons mi- nutieuses dans tous les musées d'Europe et d'Amérique, et dans tous les ouvrages d'ornithologie parus jusqu'à ce jour ; travail indispensable, toutefois, du moment où son auteur voulait présenter un tableau aussi complet que possible de toutes les richesses ornithologiques renfermées dans les divers musées du globe, et débrouiller le plus consciencieusement ce que la science offrait encore d'obs* 58 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.) cur, vu la diversité et l'éloignement des lieux où elle était traitée par différents auteurs en même temps. Nous allons citer un fait qui nous est personnel, et où nous croyons que déjà la science peut retirer quelque avantage de la comparaison des espèces du Conspectus avium avec celles de notre collection. Dans la famille des Merles, après le Turdus olivacens, ou Griverou du Cap de Levaillant, nous voyons Turdus o/iyadm^s Bonap., Mus. Lugd. exAfr. m., avec cette courte phrase : « SïmÙïs prœcedenti sed vatde minor. » Nous rappelant que nous avons fait la même observa- tion sur une espèce d'Abyssin ie, nous trouvons en note, à ses pieds : « Turdus olivaceides Nob. , espèce d'Abyssinie qui ne diffère de Yoiîvaceus du Cap que par sa taille, et surtout son bec et ses pattes, plus faibles ; et quant à sa colorçition, en ce que le devant de son cou n'est pas blanc avec flammettes noirâtres, mais grisâtre avec flammettes peq prononcées, e\ que le bec est tout jaune, sans tache brunç à la tranche supérieure. » Ne possédant qu'un indi- vidu, nous ne répondons pas que tous présentassent cette diversité de coloration ; cependant, le nôtre est très-adulte, ce qui peqt le faire supposer avec quelque fondement, il résulte donc de la comparaison du Turdus ol'wacmus Bo- nap., avec notre olivaceides, qui doit perdre ce dernier nom, n'ayant pas été publié par nous, que cette espèce se trouve en Abyssinie, et qu'outre sa moindre taille elle diffère encore de ïolivaceus par la coloration de sa gorge et celle de son bec. Nous avons vu encore avec le même intérêt que le Merle à calotte noire de Levaillant, du Cap, Turdus nigricapUlus de Vieillot, qui n'a jamais offert les moindres rapports avec les Turdidées, formait aujourd'hui le type d'un genn- dans la famille Ampelidœ et la sous-famille Leiotrichinœ , sous le nom de LioptUus Cabanis. Possédant cet oiseau depuis près de vingt ans, nous nous étions contenté de lo placer près des Lvh-irlx < cpuis quelques années, pensant MÉLANGES EB NOUVELLES. 59 bien que, tout en offrant plus de rapports avec ce genre qu'avec tout autre, il ne pouvait cependant y être natu- rellement incorporé, puisqu'il se compose d'espèces in- diennes, tandis qu'il est de l'Afrique méridionale, et que son plumage sombre diffère totalement de celui des Leio^ trtx. Nous n'irons pas plus loin dans nos citations, que nous pourrions étendre beaucoup plus ; mais ce n'est pas ici le lieu. Nous avons seulement voulu fournir quelque preuve de ce que nous avancions au sujet du Conspectua, Dans cet ouvrage, la première famille, celle des Perro- quets (PsîUacidœ) n'est pas traitée avec le môine déve- loppement que toutes les autres; c'est-à-dire qu'après chaque genre une seule espèce, quelquefois deux et rarot ment trois, sont citées, tandis que dans les autres familles l'auteur indique toutes les espèces appartenant à chaque genre, accompagnant le plus souvent, comme nous l'avons dit, le nom spécifique et ses synonymies d'une phrase des- criptive en latin. Mais l'auteur nous annonce dans la Re- vue (^850, p. 476) qu'il a dans ce moment sous presse un tableau général de cet ordre, et qui paraîtra sous le titre de Conspectus psittacorum ; ce sera donc un ample dédom- magement à ce que cette partie laissait à désirer dans le Conspectus. En attendant, on trouvera déjà dans la Revue (^850, p, ^24) un résumé des idées de l'auteur sur la classiflca- ttoD de cette famille. De Lafresnaye. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Nous publierons, dans un prochain numéro, un travail de M, Abide d'Orbigny, relatif à un nouveau genre de Mollusques d'eau douce, qui vient se placer dans la fa- ucille des Unîonidées, entre Içs Anodontes et les Ethérie^. Ce singulier Mollusque bivnlvc commence par ressembler 60 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851.) à une Anodonie, ayant deux valves libres, égales, régu- lières, pourvues de deux muscles d'attache, et il devient enfin une coquille à deux valves inégales, fixes, irrégu- lières comme chez les Huîtres, et n'ayant plus, ainsi que ce dernier genre, qu'une seule attache musculaire. C'est d'abord un Mollusque dimyaire , et ensuite un rnono^ rnyaire. Ce remarquable Mollusque, dont nous donnerons une figure détaillée, a été découvert à la Nouvelle-Grenade par M. le colonel Acosta ; en voici la diagnose : Acostœa guaduasana. d'Orb. — Testa irreguluri, ellipticâ, camplanatâ, gibbosulâ, inaequivalvi, valva inferiore crassa, vires- cens, nate productiore remotissima , intùs nnargarilacea ; valva siiperiore subcomplanalâ, latere buccali truncalâ. La Cétoine dorée (Cetonia aurata, Linn.), employée en Russie comme un remède efficace contre la rage. En Russie méridionale, dans le gouvernement de Sara- tow, où d'immenses steppes bordent les deux rives du Volga, le fléau de la rage est produit fréquemment par suite de la chaleur considérable et du manque d'ombrage. Les habitants, désolés par cette maladie, que leurs chiens leur communiquent souvent, ont cherché depuis longtemps quelques moyens curatifs. Ils ont essayé de différents vé- gétaux, des préparations vésicantes obtenues des Cantha- rides, des Méloé, etc., sans arriver à des résultats satisfai- sants. Un habitant de ce gouvernement a publié, il y a quel- ques années, dans une gazette russe, qu'il emploie depuis trente années, pour guérir cette cruelle maladie, un moyen très-simple et très-efiicace. 11 assure même que, pendant cet espace de temps, aucun des sujets traités par lui n'est mort, et que le remède qu'il recommande peut être em- ployé avec succès à tous les degrés de la maladie. Voici le MÉLANGES ET NOUVELLES. 64 procédé que ce propriétaire a publié dans le journal de sa province : Au printemps, il fait chercher au fond des grandes four- milières {formica rufa^ L.) certaines larves blanches; il les conserve chez lui dans un pot, avec la terre dans laquelle on les a prises, jusqu'à leur transformation en insectes parfaits, ce qui a lieu au mois de mai. Cet insecte, qui n'est autre que la Cetonia aurata, L., est tué immédiate- ment par la chaleur, puis desséché, et les individus sont mis dans des bocaux que l'on ferme hermétiquement. Il enferme de suite ces insectes dans des flacons, pour con- server l'odeur forte qui leur est propre, surtout au prin- temps, car c'est à ce principe odorant qu'il attribue les effets du remède. Quand un cas de rage se présente, il réduit en poudre un certain nombre de ces insectes, étend cette poudre sur du pain couvert d'une couche de beurre, sans sel, et le fait manger de suite au malade. Toutes les parties de l'in- secte, sans exception , doivent composer cette poudre, qui, par cela même, ne peut pas être très-fine, puisqu'elle se compose de fragments d'ailes, d'élytres, pattes, et au- tres parties cornées de la Cétoine. Pendant le traitement, il faut que le malade boive le moins possible, et, s'il en éprouve impérieusement le be- soin, il doit boire un peu d'eau pure. 11 peut manger. Ordinairement, le seul effet de ce remède est de donner un sommeil plus ou moins long. Il faut abandonner le malade à ce sommeil, qu'on a vu se prolonger jusqu'à trente-six heures ; après quoi, le plus souvent, il est com- plètement rétabli. Quant au traitement des morsures, il recommande les moyens ordinaires. La dose que doit avaler le malade dépond du dévelop- pement de la maladie et de l'âge de l'individu. Il donne à un sujet adulte, immédiatement après la morsure, de deux à trois Cétoines, en deux ou trois doses, dans la 62 REV, ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851.) mêmiB jOXif née ; à un enfant, de Une à deux; à un individu chez lequel la maladie s'est déjà fortement développée, de quatre à cinq. 11 en est de même pour les animaux. Si ce remède était donné à un individu sain^ il n'en résulterait pouf lui aucun danger. Dans le cas où quelques symptômes de la maladie se présenteraient, même plusieurs jours après, on pourrait recommencer. En général, la première dose suffit. M. Motschoulsky, l'un des entomologistes les plus dis- tingués de la Russie, après avoir lu ces annonces dans les gazettes russes, a voulu faire quelques expériences. Habi- tant une partie de la Russie où les chaleurs sont très-for- tes, et où, par conséquent» il se manifeste très-souvent des cas de rage, il a pu faire les expériences suivantes ; En ^846, un chien enragé avait mordu trois des chiens de M. Motschoulsky, et déchiré un grand nombre de vo- lailles qui se trouvaient dans la cour : deux de ces chiens furent immédiatement tués; mais le troisième, qui avait aussi une blessure saignante, fut conservé pour l'expé- fiencc. On lui fit prendre ie remède ci-dessus, composé de deux Cétoines, en deux prises, et ce chien ne mourut pas, et ne fut pas enragé. Cependant) M. Motschoulsky a remorqué que chaque année, à l'approche de l'époque où il avait été mordu, il montrait une tristesse qui semblait provoquée par des crampes dans l'estomac, et durait quatre à cinq jours. L'année suivante , deux enfants furent mordus par un chien enragé, dans le voisinage de l'habitation de M. Mots- choulsky. 11 leur donna à chacun une Cétoine et demie, ce qui les (it dormir, et ils n'ont jamais montré aucun symp- tôme de r&gè. Pour ce traitemei-t, M. Motschoulsky a employé des Cé- toines qu'il avait prises sur des fleurs, et conservées en plein air. Cependant, la poudre avait une odeur particu- lière que nous lui avons trouvée, en écrasant des individus de notre collection. MÉLANGES ET KOUVELLES. 65 Tels sont les [enseignements qui nous ont clè donnés par M. Motschoulsky, sur cette question st importante. Nous avons cru devoir les publier, afin de provoquer des études et des expériences. Si les faits consignés dans les journaux russes étaient exacts, si la Cétoine dorée, cet insecte si conrimun, surtout sur les roses, était vraimetit un spécifique contre cette affreuse maladie de la rage, que nous sommes encore impuissants à guérir, l'entomologie aurait de nouveaux droits à notre reconnaissance, car elle aurait encore rendu un grand service à Thumanité. (G. M.) M. EiiRKiNBERG vient de publier une Centurie de docu- ments hisloriques sur les météores dits pluies de sang, el au- tres prodiges. Dans cette centurie, M. Ehrenberg a rangé, par ordre de date, à partir de Tan 530 avant Jésus-Christ jusqu'en 1849^ d'abord toutes les mentions faites par les historiens de matières alimentaires où l'on a cru i emair- qUer des traces de sang , et, en second lieu, les pluies de sang et autres phénomènes analogues, en accompagnant chaque mention de quelques remarques critiques. Il ter- mine par un tableau fort curieux de ces pluies de sang et de poussière dues aux vents alises, phénomènes qu'il di vise en pluie de sang , neiges rousses , pluies de chair rouge, céréales sanglantes, grêle rouge, poudres noires ou colorées, poussières sèches, pluies de feu, phénomènes lu- mineux, pierres météoriques, etc., etc. M. De Marseul s'occupe , pour le Species des Coléop- tères, d'un travail monographique sur le groupe des Histé- roïdes. On lui a communiqué toutes les collections de Paris ; mais il voudrait en consulter d'autres, afin de ren- dre son travail aussi complet que possible. M. de Marseul désirerait surtout recevoir en communication les indivi- dus types des descriptions qui ont été publiées. 11 resti- 64 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.) tuera scrupuleusement tous ces insectes, après les avoir déterminés et classés avec grand soin. Ecrire à M. de Marseul, ruo du Pot-de-Fer-Saint-Sul- pice, n** ^2, pour s'entendre sur la manière de lui faire parvenir ces communications. V. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Species des Coléoptères trimères sécuripalpes, par M. E, Mul- sant. — Lyon, i850; grand in-8, formant le t. 2 des Annales de la Société d'Agriculture de Lyon. Revue des Odonates ou Libellules d'Europe, par M. Edm. de Sélys Longchamps, avec la collaboration de M. le docteur H. -À. Hagen (de Kœnigsberg). — Paris, Bruxelles et Leipzig, 1850. 1 vol. in 8. ArsberaUelse, etc. — Rapport annuel sur les progrès de l'his- toire naturelle des Insectes, des Myriapo les et des Arachnides pendant les années 1845 et 1846, par M. C.~H. Boheman. — Stockholm, 1847 (t. 2 du Rapport annuel sur les progrès de la Zoologie). In- 8. TABIiE DEi» MATIÈRElS DU JV" 1. DuvERNOY. — Cours rrhisloire naturelle des corps organisés. 3 Is. Geoffroy-Saint-Hilaire. — Cours de zoologie. 12 — Manimifères (Primates). 20 O. Des Murs et H. Lucas. — Nouveau genre d'Alouette, etc. 24 BouCHARDAT. — Digestjon des vers à soie. Si — Maladies des vers à soie. Ai Académie des Sciences de Paris. 46 Société impériale de? naturalistes de Moscou. 52 Ch.-L. Bonaparte. — Conspectus generum avium. 56 D'Orbigny. — Nouveau genre de Mollusque d'eau douce. 59 GuÉRiN-MÉNEViLLE. — Cétoine dor<^e contre la rage. 60 Ehrenberg. — Pluies le sanj;, etc. 63 De Marseul. — Species des Coléoptères. îb. Bulletin bibliographique. 64 QUATORZIEME AMNEE. — TtV^&liiH 18S1. I. TRAVAUX INEDITS. Sur les caractères zoologiques des Mammifères aquatiques, par M. le D' Pucheran (1). La classe des vertébrés connue sous le nom de Mam- mifères renferme une multitude d'animaux qui, quoique disséminés dans les divers ordres qui la composent, se res- semblent néanmoins par le séjour au milieu des eaux , qui leur est propre, soit qu'ils aillent simplement y cher- cher leur nourriture, soit qu'ils y habitent ordinairement. Ces derniers se distinguent principalement de leurs con- génères par l'existence des membranes ou palmatures qui occupent les intervalles de séparation de leurs doigts; c'est d'eux surtout que nous allons nous occuper dans ce premier travail. Nous nous bornerons, pour le motnent, à esquisser les caractères zoologiques qui leur convien- nent en général, réservant pour des époques postérieures renonciation des faits anatomiques et physiologiques que l'observation aura dévoilé, soit à d'autres, soit à nous- mêmes. Seulement, au lieu de présenter simplement et purement les résultats qui nous sont propres, nous ajou- terons ceux qui déjà ont été signalés par Steller (2) et par (1) Ce Mémoire a été présenté à rAcadémie desSciencts dans la séance du 20 octobre ^845. Je suis, dans ce moment, occupé à faire l'application aux reptiles des résultats qui s'y trouvent énoncés. (2) Quoique Steller n'ait jamais traité eœ professa le sujet qui nous occupe présentement , cependant on trouve dans son beau travail de Besliis marinis^ inséré dans le deuxième volume des Novi commentarii Academiœ Scienliaruin pelf opoiUanœ . une 2^ SÉRIE, T. m. Année iSol. o 66 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. (Février 1851.) deux de nos grands maîtres en zoologie et en anatomie comparée, MM. lis professeurs de Blainville et Geoffroy- Saint Hilaire fils. Grâce à ce tableau, présenté d'ensemble, il sera facile de saisir les modifications extérieures propres à ce groupe de Mammifères. S 1. — Des formes générales chez les Mammifères aquatiques. Le premier fait général que l'on constate lorsqu'on exa- mine, sous le point de vue de leurs formes générales, les Mammifères aquatiques, est relatif à la supériorité de taille qui les caractéritie. C'est à M. le professeur Geof- froy-Saint-Hilaire fils qu'appartient l'honneur d'avoir le premier ^signalé ce principe, dont il a fait l'application à tout le règne animal, dans ses Recherches anatomiques et physiologiques sur la variation de la taille dans les animauçB sauvages et domestiques et dans les races humaines. L'on peut de plus assurer que l'accroissement de dimension de ces animaux est en raison directe de la durée de leur séjour dans Teau. Ce fait peut être également démontré par la comparai- son des familles, des genres et même des espèces, pour les genres peu naturels qui renferment à la fois des es- pèces purement terrestres et d'autres purement aqua* tiques. Ainsi, aucun Carnassier terrestre n'approche de la taillç foule d'aperçus et de rapprocliements ingénieux entre les ani- maux qu'il décrit, rapprochements qui nie semblent justifier la place (jue je lui donne plus haut, à côté de MM. de Blainville et Genffroy-Saint-Hilaire fils. Je citerai, à l'appui du jugement que je porte, la phrase suivante de cet observateur sur la position si reculée des membres postérieurs chez Tours marin : n Enali sunt pedes posteriores in cxlimâ corporis parte post anum^ ut in Phocâ, colymbis, alcâ, gracnlo marino et aliis avi- bus marinis, multumnalalu, incessu valentibus, etc., etc. » (Novi comm., lom. II, p. 537 ) TRAVAUX INÉDITS. 67 du Phoque moine, du Phoque à petits ongles {Phoca lep- tonyx, Blainv. ; Slenorhifnquc leptomjx, F. Cuv.)) et de plusieurs autres amphibies, animaux qui se trouvent ainsi en rapport avec les Cétacés, par leurs grandes dimensions comme par leur organisation essentiellement aquatique. Dans la famille de Carnassiers, qui comprend le genre Mustela de Linné, se trouve un genre aquatique, le genre Loutre, beaucoup plus grand que tous les Carnassiers ter- restres qui l'avoisinent. On peut même remarquer, en comparant entr'elles les diverses Loutres, que la Sarico- vienne, et surtout lEnhydre, qui sont les plus essentielle- ment aquatiques, sont aussi celles qui atteignent les plas grandes dimensions. Parmi les Rongeurs, les mêmes rapports se présentent : l'Ondatra, les Hydromys, le Myopotame, et surtout le Castor, sont remarquables à la fois dans la famille des Muriens et par leur grande taille et par leurs habitudes aquatiques. Parmi les Caviens, nous voyons de même deux genres se distinguer par leur grande taille, et ces genres, le Cabiai et le Paca, sont encore des genres aquatiques. Enfin, dans le groupe des Insectivores, il en est encore ainsi des Dismans, comparés aux Musaraignes, et même, parmi celles-ci, des espèces aquatiques comparées aux es- pèces essentiellement terrestres (1). Indépendamment de cette hypertrophie de stature, les Mammifères à pieds palmés sont remarquables par Talion, gemenl qui les caractérise (2) et qui leur permet de dépla- cer avec facilité la masse liquide au milieu de laquelle ils séjournent. Ce fait, incontestable pour les Cétacés, les Phoques et les Otaries, ne l'est guère moins pour le Cas- tor, le Myopotame, l'Ondatra, les diverses espèces d'Hy- (1) Is. Geoffroy Saint-Hilaire, Recherches zoologiques et phy- siologiques sur les variations de la taille dans les animeux sau- vages et domestiques et dans les races humaine^. (Essais de zoo- logie générale, page 546. ) (2) M. de Blainville. 68 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Vévrïcr 1851.) dromys actuellement connues, etc. A plus forte raison on ne saurait le nier pour les diverses espèces de Loutres que tous les zoologistes modernes ont placé dans une famille de Carnassiers composée de Mammifères auxquels leurs formes sveltes et élancées ont fait donner le nom d'ani- maux vermiformes. Mais cet allongement ne s'opère que par suite de l'atro- phie des membres, qui sont dès-lors réellement affais- sés [\). Cet effet est surtout saisissabie chez les Cétacés, que Ton sait totalement privés de pattes postérieures. Les Phoques et les autres Mammifères que nous avons déjà nommés ne font point exception à ce fait général, quel que soit le point de vue d'où l'on parte pour en donner l'explication, soit qu'on considère cet affaissement, avec notre illustre Lamarck, comme étant le résultat de l'in- fluence du milieu aquatique, soit qu'on admette, avec MM. Geoffroy-Saint-Hilaire père et fils, que, par suite du principe du balancement des organismes, le grand nom- bre des pièces osseuses composant la colonne vertébrale a entraîné l'atrophie des membres. 11 existe donC; sous le point de vue de la disposition des organes servant à la marche, un véritable antagonisme entre les animaux dont l'existence est réellement aquati- que et ceux qui fréquentent seulement les lieux inondés pour y chercher leur nourriture. Ces derniers, en effet, au lieu d'avoir les membres courts, les ont, au contraire, al- longés et effilés. Nous citerons comme exemples, dans la famille des Carnassiers, le Raton crabier (Procyon cancri- voriis, Geoff.-St-Hil.), le Chaus {Felis chaus, Guld.), que Guldœnsted a découvert dans les vallées du Caucase, où il fréquenle les lieux inondés et couverts de roseaux, poursuivant les poissons, les grenouilles et les oiseaux (1) Lamarck, Philosophie zoologique, tom. I, p. 144. — Is. Geoffroy-Saint-Hiliiire, article Mammifères, du Dictionnaire clas- siquf" d'hi*foire naturelle. TRAVAUX INÉDITS. 69 aquatiques, espèce que M. Geoffroy-Saint-Hilaire père a retrouvée dans une île du Nil, fidèle à ces mêmes habi- tudes; le Chat botté, que Bruce a rencontré dans les val- lées basses de l'Abyssinie, où il guette les pintades au mo- ment où elles viennent boire, etc. Cet antagonisme dans la forme et la proportion des membres, chez des animaux que des habitudes analogues rapprochent à tant d'égards les uns des autres, se retrouve, pour les membres postérieurs, bien plus marqué dans les oiseaux, qui en présentent des types plus multipliés. Tous les oiseaux palmipèdes ont les membres postérieurs courts, et placés très en arrière du corps : la simple inspection d'un de ces oiseaux, quelle que soit la section à laquelle il appartienne, ne laisse aucun doute à cet égard. Tout au contraire, les Echassiers, ou oiseaux de rivage, ont leurs membres postérieurs d'une longueur qui chez quelques- uns, tels que les Cigognes, les Grues, les Tantales, est réellement hors de toute proportion avec le reste du corps. D'autres oiseaux, mais appartenant à des ordres diffé- rents dans cette classe (les Pygargues et le Balbuzard, parmi les Rapaces diurnes ; le Cincle, parmi les Passe- reaux), nous offrent le même fait que les Echassiers. Il est probable que ces différences dans l'état des mem- bres sont en rapport avec des antagonismes de grosseur et de développement des renflements de la moelle épinière. Déjà M. le professeur Serres, à qui la science est redevable d'avoir établi la corrélation qui existe entre le dévelop- pement des membres et le développement des renflements de la moelle épinière, nous apprend que les Cétacés, qui sont privés de membres postérieurs, n'ont que le renflement antérieur de la moelle épinière, et point le postérieur, ab- solument comme les reptiles bimanes (1). A partir de la région pectorale, leur moelle épinière se comporte comme celle des Poissons anguilliformes, et des Ophidiens parmi (1) Analomie compirée du cerveau, tome II, page ^29. 70 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Février 1861.) les Reptiles. Les Phoques, ajoute-t-il, dont les membres empêtrés, selon l'expression des zoologistes, ne font guère que l'office des nageoires des poissons, sont remarquables par la faiblesse des renflements épiniens qui leur corres- pondent (I). Or, les données anatomiques que nous ve- nons d'esquisser sont d'autant plus précieuses qu'elles ont été établies dans un autre but, et nullement dans celui d'expliquer le fait de zoologie générale que nous avons énoncé plus haut, celui de l'atrophie des membres chez les Mammifères palmipèdes. Au reste, cette question des rapports de volume et de développement des renflements de la moelle épinière avec les états divers des membres, chez les animaux doués de mœurs aquatiques et chez ceux qui fréquentent simple- ment le bord des rivières, est une de celles que nous es- pérons plus tard élucider plus convenablement. Nous le ferons avec d'autant plus d'intérêt qu'indépendamment do la solution du problème pose ci-dessus, celle qui se rat- tache aux rapports de volume de la moelle épinière et de l'encéphale, n'est guère moins digne de fixer l'attention. Nous savons d'une part, en effet, que, depuis Sœmmerin^, il est établi en Anatomie que la moelle épinière et l'encé- phale sont développés en raison inverse l'un de l'autre; et, d'autre part, nous croyons, d'après ce que nous avons observé chez les Cétacés, les Phoques et quelques autres Mammifères qui leur sont analogues, nous croyons pou- voir établir en principe que, sous le point de vue de son grand (ïéveloppement, l'Encéphale des Mammifères palmi- pèdes occupe un rang très-êlevé dans cette classe de ver- tébrés, ce qu'on aurait pu, du reste, conjecturer, d'a- près le grand développement de leurs têtes. Nous laisserons de côté, pour le moment, ce qui est re- latif à ces rapports anatomiques, et nous allons exposer ce qui est relatif aux modifications que l'existence des (1) Ibid. TRAVAUX INfiDlTS. 7^ palmatures entraîne dans la structure et l'état des mem- bres chez les Mammifères aquatiques. (La suite prochainemenl. ) Sur le Pachycephala mncrorhyncha de M. Strickland, par M. de Lafresnaye. M William Jardine, dans un des derniers cahiers de ses lilusirations of Ornithologxj, donne la figure du Pachyce- phala mncrorhyncha Strickland, décrit par ce savant, « Cet oiseau d'Amboine, dit-il, présente, dans la distri* bution des couleurs de son plumage, tant de rapports avec les Pachycephala gutturalis ^ melanura d'Australie, qu'il était diiïicile do lui donner un nom basé seulement sur son plumage, et que j'ai préféré adopter le nom plus expressif de macrorhyncha, ; « La découverte d'une espèce du genre australien Pachy cephala, dans une contrée aussi éloignée au nord de la Nouvelle Hollande qu'Amboine, est un fait des plus inté- ressants, d'autant plus que, par sa forme particulière, elle indique les véritables affinités d'un genre qui, jusqu'à pré- sent, était tout anomal et embarrassant à classer. Le petit groupe d'oiseaux renfermant les genres Pachycephala et Eopsaltria a été classé tout-à-fait au hasard par la plupart des auteurs modernes, qui semblent n'avoir eu aucune idée de ses véritables affinités, et se sont contentés de le placer, d'après quelque ressemblance imaginaire, dans des familles américaines qui en sont bien éloignées, les Ampelidœ et les Vireoninœ, « L'oiseau en question, quoique, sans nul doute, un véritable Pachycephala, se dislingue par un bec remarqua- blement plus long et plus comprimé que chez les autres espèces du genre. Sous (îe rapport, il offre tant d'analo>îie avec certains genres de la fainille Laniidœ, qu'on ne peut guère mettre en doute, d'après cela, que les Pachycepha-- 72 REV. ET MAG. i)E ZOOLOGIE. ( Février 1851 . ) linœ ne puissent être considérées comme une sous-famille australienne de ce groupe étendu. Cette opinion est con- firmée par les observations de M. Gould, qui a remarqué que leurs mœurs étaient analogues à celles des Piegriè- ches, et qui a été le premier à les classer dans cette fa- mille. C'est principalement avec la sous-famiile africaine, renfermant, dans les Lamidœ, les genres Lamarius, Telo- phorus, etc , que les Pachyceplialince ont le plus d'affinité, laquelle est indiquée non-seulement par la forme particu- lière du bec, mais aussi par la grande analogie de plu- mage, comme il est facile de s'en convaincre, en compa- rant le Telophorus zpylonus. Lin. d'Afrique, ou le Lama- rius olîvaceus du même continent avec leurs représentants d'Australie. » Ce savant décrit ensuite cette espèce, qu'il croit nou- velle, comme ayant le dessus et les côtés de la tête noirs, le menton et la gorge blancs, entourés d'une bande noire, qui se joint, par ses extrémités, au noir de la tête ; une bande sur la nuque, et tout le reste des parties inférieures d'un beau jaune; le dos et les scapulaires d'un vert-olive foncé; la queue d'un noir obscur, et une longueur totale de 7 pouces anglais. Tout en adoptant les idées très-judicieuses de M. Stric- kland, sur la classification de cet oiseau, nous sommes loin de le regarder comme espèce nouvelle. Il y a déjà fort longtemps que, nous l'étant procuré dans un lot d'oiseaux de l'Inde, nous parvînmes, après de longues recherches, à le trouver décrit par Vieillot, dans le Nouveau diction, d'hisi. nat., vol. t5, p. 99, sous le nom de Gonolek à cra- vatte blanche ( LaniftriMs albicoUiSj Vieillot), ayant pour synonymes la Cravatte blanche, Levaillant, Afrique, pi. •145. — Motacilla Dubia, Shaw. Nous rangeâmes donc notre oiseau dans les Gonoleks, d'après Vieillot, quoique nous trouvassions qu'il ne cadrait pas parfaitement bien avec les autres espèces de ce genre africain. Quelque temps après, nous ne fûmes pas pou surpris lorsque, nous étant TRAVAUX INÉDITS. 75 procuré le Pachycephala gutturalis de la Nouvelle-Hol- lande, nous trouvâmes chez cet oiseau un tel rapport de coloration avec notre Laniarius albicollis, que ce ne fut qu'après une comparaison attentive, et surtout d'après la différence de dimension du bec, beaucoup plus fort chez l'espèce indienne, que nous reconnûmes qu'elles consti- tuaient bien positivement deux espèces distinctes , l'une indienne et l'autre de la Nouvelle-Hollande. Après avoir comparé notre Laniarius albicollïs de Vieil- lot avec la description et la figure du Pachycephala ma- crorhyncha de M. Strickland, nous n'y avons point trouvé de différence, et nous sommes restés convaincus que très- probablement ce savant n'a point eu connaissance du La- niarius albicoUïs de Vieillot ni de la planche de Levaillant où est figuré l'oiseau qu'il appelle la Cravatte blanche, nom adopté depuis lui par Vieillot. L'individu décrit et figuré par Levaillant était du cabinet de M. Temminck, et venait de Batavia ; celui décrit par Vieillot était du Musée de Paris, et venait du continent de l'Inde. En plaçant au- jourd'hui les Pachycepha'iinœ dans les Lamidce, on ne fait que suivre l'idée de Vieillot, qui avait fait de la Cravate blanche de Levaillant un Gonolek ou Piegrièche à bec de Merle. Nous possédons un oiseau de l'Inde que, d'après ses rap- ports de forme et de taille, nous regardons comme jeune ou femelle de ce Laniarius albicollïs de Vieillot, devenu pour nous le Pachycephala albicollïs^ et non macrorhyuchOf puisque ce dernier nom est postérieur à l'autre de beau- coup d'années. Il est, en dessus, d'une teinte uniforme, couleur de fupîée ou de terre d'ombre, avec le dessus de la tête et ses côtés d'un gris cendré ; la gorge et le devant du cou blancs, et le reste du dessous du corps d'un blanc enfumé plus foncé sur la poitrine. 74 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Février 185i.) Sur une nouvelle espèce de Colombe de Chili, par M. P. Hartlaub. Zenaida innotata, Nob. — F. capite, collo et corpore sub- tus vinaceo-rufescenlibus, fronte, loris et mento paliidioribus ; dorso, tergo, uropygio alaruraque tectricibus dorso proximis ma- gis olivaceo-brunnescentibus; flexura alœ nivea ; tectricibus alae remigi busqué terliariis ex parte canis ; subalaribus nigricantibus; remigibus prim. et sec. nigris; cauda nigra, basi cinerascente, cruribus albidis; alis tolis iinmaculatis ; rostro graciilimo nigro; pedibus brunneis. Mas ad. Fœm. Tota olivaceô-brunnescens, subtus versus abdomen médium pallidior; mento albido, flexura alae alba; cauda nigra, rectricibus mediis dors » concoloribus. — Long. tôt. (mas) 8" 6'" ; rostr. 5 4^2"'; alae 5" 1'"; tarsi 7 "\ — Longit. lot. (fœm.) 7" 7"'. —Chili, Mus. Brem. Enumération des Reptiles provenant du Chili, par M. Al. Guichenot. Les Reptiles que nous avons fait connaître dans la Faune chilieime ont été recueillis par M. Gay, qui a bien voulu nous les communiquer. Ces contrées, des plus in- téressantes pour la zoologie, montrent combien les ani- maux de toutes sortes qui les peuplent sont différents, pour la plupart, de ceux qui ont élé découverts ailleurs, comme on devait bien a priori le pressentir. '* Néanmoins, nous devons d'abord faire remarquer que plusieurs des Reptiles dont il s'agit sont répandus sur plu- sieurs points de l'Amérique, et notamment de l'Amérique méridionale, quoique plusieurs d'entr'eux, cependant, soient exclusivement propres à telle ou telle localité de celte même partie du Nouveau-Monde. Quoique nos connaissances erpétologiques , relative- ment à la Faune du Chili, soient demeurées jusqu'à pré- sent incomplètes, les découvertes faites à diverses époques TRAVAUX INÉDITS. 75 sur cette partie de la zoologie ont cependant fourni aux erpétologistes un nombre déjà assez considérable d'espèces distinctes, dont plusieurs ont donné lieu à l'établissement de genres nouveaux, et dont on n'a pas encore, jusqu'ici, rencontré les analogues dans les autres régions de ce vaste continent. Cela dit, ajoutons que, parmi les Reptiles que nous avons à signaler dans cette ébauche géographique du Chili, dont les Chéloniens commenceront la liste , nous avons observé les suivants : la Tortue charbonnière de Spix (Tesiudo carbonarïa)^ dont nous ignorions l'exis- tence dans ce pays, lors de notre publication des Reptiles du Chili. Nous avons ensuite reconnu, parmi les Sauriens, le Gecko (Hemidactylus) verrucnlatus, le Gecko (Ptyodac- tylus) Feuillœiy le Gecko ( Phyllodaotylus) gijmnopygus^ les Gecko (Gymnodaclylus) Gaudichaudii et Dorbignii. Ces espèces sont particulières au Chili , si l'on en ex- cepte la première, qui est connue en Europe aussi bien que sur les côtes méditerranéennes. Le Chili n'a fourni, jusqu'ici, encore que lescullguanien appelé Anoiis fusco- auratiis; on y trouve aussi le genre Proctotrète, voisin, par ses affinités, des Holotropis, et très-nombreux en espèces dans ces parages, mais dont plusieurs d'entr'elles, néan- moins, se montrent dans certaines contrées qui «voisinent ce pays. Le Microlophe de Lesson, comme l'Oplure de Bi- bron, tout nouvellement décrit par nous, et qui ne peut être confondu avec ceux du groupe auquel il appartient, à cause de ses caractères marqués, lui sont exclusivement propres. L'Aporomère orné est aussi du Chili, la seule région américaine qui le possède encore, et qui fournit aussi, in- dépendamment de cette espèce, un Chalcidien ou Cyclo- saure, le Chalcides Dorbignii, qui lui est tout à-fait par- ticulier. De plus, la grande division des Ophidiens est représentée, dans cette môme localité, par plusieurs Ser* pents, répartis en six groupes ou divisions distinctes, qui 76 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Février iS6\ . ) ne se sont point trouvés parmi les riches collections ras- semblées au Chili par les soins de M. Gay, à l'exception pourtant de la Coronella Merremii et de la CoroneUa Cln- kmis de Schlegel, et tous décrits par les différents au- teurs. Vient ensuite le Cystîgnathus Bibronii, parmi la famille des Batraciens raniformes , et qui est essentiellement res- treint au Chili. Trois autres, ceux appelés Cystîgnathus nu- dosus^ elegans et roseus, se trouvent aussi dans ce dernier pays et aux îles de l'archipel deChiloé. La présence de cette dernière est confirmée jusque dans les provinces centrales. Le Chili produit également les deux espèces que M. Bell a rapportées à son genre Borborocœtes, voisin, par ses affi- nités, des Cystîgnathus, et auxquels, un jour peut-être, il sera réuni , lorsqu'on le connaîtra mieux : ces deux es- pèces sont les Borboroccetes Bibronii et Grayii, dont nous n'avons parlé que d'après lui ; on les retrouve aussi à Chi- loé. Le Cydoramphus marmoratus est de même du Chili. On y trouve également la Litoria glandulosa de Bell. Le Chili serait également la patrie du Batrachyla leptopodus, dont les caractères consisteraient, selon M. Bell, dans la langue presque ronde, libre dans sa partie postérieure ; les dents palatines disposées sur deux rangs obliques entre les arrière-narines ; le tympan visible, petit et arrondi ; les doigts postérieurs déprimés, légèrement dilatés à leur ex- trémité, et les antérieurs seulement un peu plus palmés à leur base que ceux de derrière. Enfin, à la suite de cette nombreuse série d'espèces, on remarque encore, parmi les Batraciens anoures ou sans queue, quelques Bufoniformes; espèces qui sont les Dendrobates pictus, le Rhïnoderma Dar- winii, remarquable par l'appendice cutané qu'il porte à l'extrémité du museau, et leBufo Chilensis, qui a les plus grands rapports avec ceux d'Europe, notamment avec le vulgarïs, mais dont le premier doigt des membres anté- rieurs est un peu plus long que le second. Nous avons lieu de supposer que les Batraciens modèles TRAVAUX INÉDITS. 77 OU pourvus d'une queue, tels que les Salamandres, les Tritons et autres genres analogues, sont étrangers au pays dont nous venons de chercher à faire connattre les produc- tions erpétologiques ; car nous n'avons jamais été à môme d'observer aucun de ces Reptiles parmi ceux recueillis par les différents voyageurs dans les mêmes parages. Note sur les mœurs des Crustacés des Antilles, par P. Du- CHASSAiNG, docteur en médecine, licencié ès-sciences naturelles, à Panama. ^ . Cardïsoma carnifex Latr. — Gecarcinns hirtipes Lk. — Gecarcinus carnifex Bosc. — Cardisoma guarluimi Lat. — Le Cardi.oma guarliumi, représenté dans la planche 20 de la nouvelle édition du Règne animal de Cuvier, n'est pas une espèce particulière ; ce n'est que le vieil âge du C. carnifex. Nous avons pu nous en convaincre, par l'étude de beaucoup d'individus : quand l'animal est arrivé à cet âge avancé, la pince gauche atteint quelquefois six à sept pouces de longueur. Les Cardisomes sont polyphages; ils dévorent tout ce qu'il leur arrive de rencontrer ; généralement ils vivent dans les terrains fangeux des palétuviers, et leur nourri- ture consiste presque exclusivement dans les fruits sucrés des niammins (Annona palustris), qui croisseiit en quan- tité dans ces endroits. Ils se creusent des trous dans la fange, et s'y retirent au moindre bruit. Ceux qui vivent à la proximité des cimetières creusent des terriers qui vont jusqu'aux cadavres, et en font leur nourriture. Les en- droits de sépulture sont donc, aux Antilles, percés en tous sens par les nombreux terriers de ces animaux. Cependant, le Cardisoma carnifex constitue une nourriture fort re- cherchée aux Antilles; sa chair est plus délicate que celle des Tourlouroux. Quand on désire en manger, on a soin de ne prendre que ceux qui vivent dans 1rs palétuviers, 78 REV. ET MAG- DE ZOOLOGIE. {Février 1851.) loin des lieux de sépulture; on les met dans des endroits clos, où on les engraisse avec des débris de table. Leur chasse se fait avec le même piège que celui dont on se sert pour prendre les rats : c'est une boîte ayant une porte à coulisse; on y place un morceau de mammin pour appât, et, lorsque l'animal y touche , la porte tombe , et il se trouve pris dans la boîte. Mais l'époque de la chasse la plus productive a lieu pendant les fortes pluies de l'hivernage ; les palétuviers étant inondés, ces animaux ne peuvent ni séjourner dans leur trou, ni même en retrouver la place : alors ils se retirent par milliers dans les endroits secs voi- sins ; on les prend en grande quantité. Ce crustacé, qui se nomme, à la Guadeloupe, Crabe de terre, est, sans aucun doute, celui dont la chair est la plus estimée. 2. Uca una Latr. — Cancer una Linn. — UUca una est une espèce fort abondante dans les Antilles; il vit dans les mômes localités que l'espèce précédente; il se nourrit aussi des fruits de ÏAnnona palusLris, de VAnnona rcticii' lata et des noix de VAvicennia; il se prend dans les mômes pièges, et à la saison des pluies on peut en ramasser une grande quantité; mais sa chair a un goût fort, ensorte qu'il n'y a que les nègres qui le mangent. 5. Gecarcinus laleralis Guérin, Lucas. — Suites à Buf- fon, pi. I, f. 2. — Tourlouroux des voyageurs et des créoles. — C'est à cette espèce, et non pas au G. ruricota, qu'il faut appliquer le nom de Tourlouroux. C'est par er- reur que les naturalistes ont raconté, sur cette dernière espèce, des choses qui devaient être attribuées au G. late- ralis. En effet, c'est celui-ci qu'on sert sur les tables comme étant un mets très-délicat. Le Gecarnicus ruricolUf qui est de plus grande taille, ne se mange pas, peut-être seule- ment parce qu'il est plus rare et qu'on aurait plus de peine à s'en procurer. Le véritable Tourlouroux (G. laieralis) vit dans les bois secs du bord de la mer, et s'abrite sous les pierres, les TRAVAUX INÉDITS. 79 troncs d'arbres ou dans des trous; souvent même, comme aussi le Cardisomn camifcx ou VUca imci, il se tient sous les planchers des maisons. Il n'est vraiment estimé qu'à l'époque de la ponte, parce qu'alors les ovaires sont gon- flés d'œufs; aussi n'est-ce qu'à cette époque qu'on las prend, ce qui est d'autant plus facile qu'alors ils sortent en grand nombre et par troupes. On prétend que les Tourlouroux, de même que les Car- disoma carnifeXy ont quelquefois la propriété d'empoison- ner ; mais la chair de ces animaux étant lourde, et les gastronomes en mangeant quelquefois de grandes quanti- tés, il me paraît que ce sont bien plutôt des indigestions que Ton a pu observer, d'autant plus que ce dérangement simule assez bien certains empoisonnements. On a pré^ tendu que les Tourlouroux acquéraient cette propriété vénéneuse lorsqu'ils mangeaient des fruits de mancenU- lier ; mais aussi Von a répondu, avec raison, que le man- cenillier n'avait pas sps fruits mûrs à l'époque où l'on mange les Tourlouroux, et je ferai observer que le fruit du mancenillier ne tombe à terre que lorsqu'il est arrivé à un di gré extrême de maturité. Cependant, il n'est pas illogique d'admettre que les animaux dont nous parlons puissent manger quelqui fois des productions végétales nuisibles à l'homme ; mais, pendant quatre ans que j'ai exercé la médecine à la Guadeloupe, je n'ai jamais vu de semblables empoisonnements, tandis que j'en ai observé plusieurs fois dus à l'usage de certains poissons de mer. 4. Gecarcinus rnricola Latr., Cuv-, Règne animal, nouv. édit., pi, 21, Seba, pi. 20, f. 3. — Cette espèce, plus rare que la précédente, vit de la même manière ; nous ne l'a- vons jamais vu servir sur les tables. 5. Ge'asimus vocans Bosc, Latr., etc. — Cette espèce habite les lieux les plus fangeux, là où une boue molle, composée de détritus de feuilles, lui permet de fouiller fa- cilement ses retraites. Quand ces animaux voient quelque chose qui les effraie, ils reculent vers leur terrier, en 80 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1851.) tenant leur grosse pince élevée ; ils ne peuvent se passer d'une forte quantité d'humidité, car dans les temps de sé- cheresse trop prolongée la boue des palétuviers venant à se dessécher, ils meurent presque tous; et, tel est leur nombre dans certains endroits, que, lorsque cela arrive, l'air est infecté des émanations de leurs cadavres. Leur quantité est, en effet, si prodigieuse, que, dans certains endroits, on parcourt des espaces de deux ou trois lieues perforés des tannières de ces animaux. 6. Gelasimns maracaonï. (Voy. Lucas, Suites à Buffon). — A les mêmes mœurs que le précédent. 7. Ocypoda quadrata Bosc. — Ocypoda arenaria Milne- Edwards. — Cette espèce vit sur les sables du bord de la mer, et y court avec agilité ; elle se creuse un terrier dans le sable. 8. Sesarma Pisorni Milne-Edwards. LL Lucas, loc. cit., pi. 5, f. 2. — Le Sesarma Pisonii vit sur les racines des mangliers. Quand il aperçoit un danger, il monte jusqu'aux dernières branches de ces arbres, ou bien descend le long des racines pour se mettre à couvert dans l'eau II se nourrit des fruits des Avicennîa. 9. Plagusia squammosa, Cuvier, Règne animal^ nouv. édit., t. 25, f. 5. — Se tient sur les rochers que la marée met à découvert ; il se cache sous les pierres quand il est effrayé; ses mœurs nous sont, du reste, peu connues. 10. Grapsiis pictus Latr. — Id. Lamk., Anim. sans ver- tèbres. — Lucas, loc. cit. cum figura. — Le Grapse peint se tient sur les roches qui bordent la mer : là, sans cesse il est occupé à attendre sa proie ; pour cela, il se tient à quatre ou cinq lignes du niveau de la mer, et, aussitôt qu'il voit surnager une proie, il s'en empare. Ses pieds sont tellement garnis d'aspérités, et tellement disposés, qu'il court avec une grande vitesse sur les roches les plus inclinées, et que l'on ne peut le prendre que par surprise; quand toute autre retraite lui est fermée, il se précipite dans l'eau. Cet animal change de peau sur les rochers où TRAVAUX INÉDITS. S\ il se tient ; alors il est beaucoup plus lourd, et se laisse prendre plus facilement. Les plages où se tiennent d'ordi- naire les Grapses sont couvertes de leurs dépouilles bril- lantes. ^^ . Grapsus cruentatus Latr. — A les mômes mœurs que le Grapsus pictus. Catalogue des Carabiques recueillis par M. Bocandé dans ta Guinée portugaise, avec la description sommaire des espèces nouvelles; par M. de Laferté-Sénectère — Suite. Voy, ^850, p. 256. 526, 588. La dernière suite de notre travail sur les Carabiques de la Guinée portugaise s'est arrêtée au genre Panagée inclu- sivement ; nous avions ensuite à nous occuper des Chlœ- nius et genres voisins, dont M. Bocandé a fait une abon- dante récolte , mais nous n'avons pas voulu traiter légè- rement cette partie importante de notre tâche. Pour la remplir en conscience, nous avons reclassé de la manière la plus complète tous les Patellimanes de notre collection, en y intercalant nos espèces nouvelles de la Guinée portu- gaise, et nous avons consigné le résultat de notre classe- ment dans un Mémoire assez considérable que la Société entomologique de France a bien voulu accueillir dans ses Annales. Ce Mémoire est indispensable à l'intelligence de la publication actuelle, en vue de laquelle il a été com- posé, et nous y renvoyons, une fois pour toutes, le lecteur, qui y trouvera la description de tous les genres nouveaux que nous avons cru devoir établir aux dépens des anciens genres Chlœnius,Eponiis, Oodes, etc. Il y remarquera d'a- bord l'adoption d'un genre nouveau pour les Panagées de l'Afrique, de l'Inde et de l'Australie ; par conséquent pour tous ceux dont la découverte est due à M. Bocandé. Toutes ces espèces , dont les mâles n'ont aucune dilatation aux tarses antérieurs, nous ont paru devoir être séparées do 2" SÉRIE. T. ni. Année 1831. 6 82 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {.Février 1851.) celles dont les mâles ont les tarses dilatés. Nous avons laissé à ces derniers le nom de Panagées, et tous les autres constituent, pour nous, le genre Isotarsus, qui admet lui- même deux divisions bien distinctes H° les grandes espè- ces à pattes noires et à antennes atténuées, dont le troi- sième article est très-allongé ; 2° les petites espèces à pat- tes rouges et à antennes non atténuées, dont le troisième article est médiocrement allongé. Après ces observations indispensables, nous nous hâtons de reprendre le cours interrompu de notre catalogue. Callisius quinquemaculatus. — Jolie petite espèce noire, à taches jaunes, moitié plus petite que le C. lunatus. Tête rugueuse, entièrement d'un noir mat, de forme un peu triangulaire, et rétrécie brusquement derrière les yeux, qui paraissent très-saillants. Labre et palpes jaunâtres j antennes noires, avec les deux premiers articles seulement d'un jaune testacé. Corselet d'un noir fuligineux, fine- ment rugueux, convexe, cordiforme, et rétréci à la base, qui est légèrement jaunâtre. Elytres du même noir que le corselet, ternes, finement striées, sans ponctuation appa- rente au fond des stries, ornées chacune de deux taches ou bandes transversales d'un jaune pâle, prolongées laté- ralement jusqu'au bord externe des élytres, et s'arrêtant, en dessus, à la quatrième strie, comptée à partir de la su- ture. On distingue, en outre, une tache de même couleur tout-à-fait apicale, commune aux deux élytres, et un pe- tit point discoïdal jaune sur chacune, à égale distance des deux bandes. Le dessous du corps est noir, avec les pattes entièrement jaunes. Cette espèce est de même taille et de même forme que notre C. coarctalus de l'Inde boréale ; mais elle en diffère sensiblement par la couleur de la tête et du corselet, et par le dessin des élytres. — Long. 4, 5 mill. ; larg. \, 8 mill. Ocydromus discicoUis, — Tête d'un vert brillant lisse et finement ponctué ; palpes d'un brun légèrement ferrugi- neux ; antennes noirâtres, avec les deux premiers articles TRAVAUX INÉDITS. 85 seulement ferrugineux. Corselet de même couleur que la tête, entièrement couvert d'une ponctuation assez pro- fonde, serrée, mais non confluente, aussi large que long, sans échancrure antérieure ni postérieure, très-arrondi sur les côtés ; les angles postérii»urs marqués ; les côtés légè- rement relevés en gouttière vers la base. La ligne du mi- lieu est assez marquée, et on aperçoit de chaque côté une impression longitudinale bien distincte. Ecusson triangu- laire et lisse. Élytres vertes, uniformément couvertes d'una ponctuation beaucoup plus fine que celle du corselet, et d'une pubescence très-courte. Stries bien marquées, mais peu profondes, et non ponctuées. Sur chaque élytre, une belle tache ovale d'un jaune orangé aux 2/5 delà lon- gueur, s'étendant sur les quatrième, cinquième, sixième et septième intervalles des stries. Dessous du corps d'un noir bleuâtre ; les pattes entièrement testacées, avec l'ex- trémité des cuisses et les tarses plus foncés. — Long. 12 mill.; larg. 4 mill. 4/2. Ocydromus Deyrolleî. — La taille, la couleur, la ponc- tuation et les taches jaunes des élylres sont identiquement les mêmes dans cette espèce que dans la précédente. Elle n'en diffère que par la forme beaucoup plus étroite du corselet, et un peu plus étroite des élytres. Le corselet est sensiblement oblong, à peine plus large que la tête, peu arrondi sur les côtés, qui tombent à angle droit sur la base. Les impressions longitudinales postérieures et la ligne médiane sont aussi apparentes que dans l'espèce qui précède ; mais les côtés ne sont pas relevés en gouttière près de la base. La différence de largeur des élytres est moins sensible, et c'est seulement vers la base qu'elles sont moins larges que dans le discicoUîs, ce qui les fait pa- raître un tant soit peu coniques. — Si notre 0. Deyrollei eût été un mâle, nous aurions pu mettre sur le compte du sexe le rétrécissement du corselet et des élytres ; mais, comme c'est une femelle (aussi bien que le précédent), nous croyons qu'il y a lieu de séparer ces deux espèces, 84 rëv. et mag. de zoologie. (Février 1851.) malgré la ressemblance qui existe entre elles. — Long. ^2 mill. ; larg. 4, 5. 0. striatopiinctatiis. — Cette espèce, comme les deux précédentes, est entièrement verte, avec une tache jaune sur chaque élytre ; mais elle s'en distingue facilement par la forme très-étroite et allongée des élytres et par la ponc- tuation qu'on aperçoit au fond des stries. Le corselet, re- lativement à la tête, n'est pas plus large que celui du Dey- rollei, mais il est plus arrondi sur les côtés, ce qui rend les angles postérieurs moins carrés. Les taches jaunes postérieures sont aussi plus petites. La couleur des pattes et le dessous du corps comme dans les espèces précédentes. Notre unique individu est un mâle parfaitement conservé, qui nous a été fort utile pour établir, au moyen des palpes, une distinction entre les genres Ocydromus et Veriagiis. — Long. 9 mill. 4^2 ; larg. 5 mill. M2. Vertagus Schoenherri (Dej., Sp. V, 6i^). — Cette intéres- sante espèce, d'un genre très-rare, a été recueillie assez abondamment par M. Bocandé. Nous en avons obtenu, pour notre part, une paire mâle, un femelle d'une parfaite conservation. Omalotrichus sexmaculatus (Dej., Sp. V, 616). — Les exemplaires recueillis par M. Bocandé appartiennent, pour la plupart, à la variété de cette espèce, dont les taches sont beaucoup plus petites et consistent en deux petites bandes jaunes formées : l'antérieure, par la réunion de cinq petites macules irrégulièrement alignées sur les qua- trième, cinquième, sixième, septième et huitième côtes; et la postérieure, par la réunion de trois autres macules mieux alignées sur les sixième, septième et huitième côtes. La tache humérale est aussi beaucoup moins grande. O. vertagoides. — Nous avons longtemps hésité si nous ne placerions pas cet insecte parmi les Vertagus, dont il a le faciès; nous nous sommes décidé à l'en exclure, à cause de la forme du menton, dont la dent n'est pas simple, mais creusée au miUeu et relevée sur les bords, et, en TRAVAUX INÉDITS. 85 outre, à cause de la villosité qui est implantée à double rang sur les côtes des élytres, comme cela se passe chez les Omalotrichus. Sans ces considérations, l'insecte est si étroit, si cylindrique, qu'au premier coup-d'œil on le pren- drait pour un Vertagus. Voici, au surplus, ses caractères spécifiques : la tête est lisse, d'un vert foncé ; les antennes très-longues, noirâtres, avec les deux premiers articles ferrugineux. Le corselet, d'un vert également foncé, est criblé de gros points serrés et confluents vers la base. Il est à peine plus large que la tête, y compris les yeux, et sensiblement plus long que large, coupé carrément anté- rieurement et postérieurement, la plus grande largeur ne correspondant pas au milieu, mais environ aux 2/5® de la longueur; les côtés, légèrement arrondis, se redressent un peu avant la base, avec laquelle ils forment un angle droit très-légèrement obtus ; la ligne médiane est profon- dément gravée. Les élytres sont noirâtres, très ternes, à stries finement pointillées, et à double rangée de poils sur les côtes ; elles sont ornées, vers le milieu, de deux taches d'un jaune citron, en forme de bande très-rétrécie en ap- prochant de la suture, dont elle est séparée par deux côtes (y compris la côte suturale; ; on distingue, en outre, à l'ex- trémité de chaque élytre, un peu avant l'angle apical, une autre petite tache arrondie de même couleur. Le des- sous du corps est d'un noir brillant à reflets bleuâtres. Les cuisses, y compris les trochanters, sont d'un jaune testacé vif, avec les tibias et les tarses noirâtres, — Long. 15 mill. ; larg. 5 mill. Âlepioceriis 4 puslulatus (Schh., Dej., Sp. V, 620). — C'est le chlœrius qui a été inscrit par erreur au Catalogue Dejean, sous le nom de 4 punciatus, et dont nous avons fait un genre distinct, à cause delà forme de ses palpes, de ses antennes et de son corselet. Hoplogeniiis eximius(ï)ey, Sp. V, 612). — Ce charmant insecte, si remarquable par l'échancrure du chaperon et la forme de la dent du menton, était unique dans la collée- 86 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( Février 185^ . ) tion de M. Dejean. Nous en avons obtenu de M. Deyrolle deux exemplaires d'une grande fraîcheur. iVIalheureuse- (ïient, ce sont deux femelles, aussi bien que l'exemplaire de M- Dejean. Le mâle de cette espèce paraît être une ra^ reté que nous serions heureux de connaître, pour com- pléter la description que nous avons donnée de ce genre. . ( La suite prochainement. ) CoLpoPTÈRES NOUVEAUX de Madagascar, par le docteur Ch. Coquerel, chirurgien de la marine. J'ai présenté à la Société entomologique de France, en décembre 4850, un travail sur des espèces nouvelles de Coléoptères de Madagascar. Voici les diagnoses de ces in- sectes : 1. CiciNDELA FALLAX. — Obscure-viridls suprâ, çyaneo-ni- leiis infrâ,* capitema^no; prothorace subcylindrico, elylris utrin- qiie sex guttis lunulâ apicaleque albidis ornatis; creberrime punctatis , interstitiis obscure purpureis ; pedibas antennisque tcneo-micantibus. — Long. 7 mill. ; larg. 2 mill. 2. EuRYDERA MORMOLYcoiDES. — Nigra , planata *, therace cordïto; elytris planiusculis , slriatis, macula commiini , posticâ bis-ocellata, rubrâ, ornatis ; thoracis angulis anticis, elytrorum niargine, corpus subtus, pedibusque rubris. — Long. i\ mill.; larg. des élytres, 6 mil]. 5. PoLYROTHRisAURo-cLAVAT^.^- Aureo-aenea; capitepunc-. tato, thorace rugoso, medio profunde sulcato; elytris striato-ru- gosis, posl médium dilatalis, sex maculis piloiis ocraceis ornatis. — Long. 32 mill. •— Id., du proth. à sa base, 10 mill. M2. — Larg. des élytres, 14 mill. 4. PoLYBOTHRis PYROPYGV. — Obscurc ffinea suprâ; capiie tiioracequerugosis; elytris rugosis profunde slriatis, quatuor ma- culis luteo-pilosis ornatis; corpore subtus pedibusque eu preo- purpureis; pygidio purpureo. — Long. 29 mill. ; larg. 10 mill. 5. Oryctes radama. — Piceo-brunneus ; occipite in cornu longissimum postice reflexura erecto. Prothorace antice excavatft lateraliler ulrinque luberculali), rugosoque; in medio cornu bi- TRAVAUX INÉDITS. 87 lobo, antice-porrecto» alteri altiore. Elytris ovatis, levigatis, sub- tililer punclatis, lineâ suturali punctata. Tibiis anticis externe tridentalis. — Long. 60 niill.; larg. 28 niill. — Long, de la corne occipitale, 25 milL — Hauteur du prothorax, 50 mill. Ce magnifique insecte, si remarquable par sa forme de Scarabée, provient de la forôt de Nosi-bé. 6. 0. RANAVALO. — Piceo-brunncus. Occipite in cornu pos- tice reflexun), prothoracis carinâ aliius, ereeto. Prothorace levis- simo, lateraliter rugoso, antice excavalo, carinà média transver- sâ erecta Iruncata, excavala. Elytris levigatis, subtiliter puncta- tis, lineâ suturali, tribusque alteris impressis. Tibiis anticis ex- terne tridentatis. — Long. 45 mili.; larg. 20 mil). — Long, de la corne occipit., 18 mill. — Haut, du proth., 16 mill. 7. 0. siMiAR. — Piceo-brunneus. Occipite in cornu gracile postice reflexum, ereeto. Prothorace levissirao, antice utrinque excavatione rugosâ; post médium carinâ paululum erecta, utrin- que excavata. Elytris levigatis, subtihter punctatis. Tibiis anticis citerne tridentalis. — Long. 46 mill. ; larg. 18 mill. — Long, de la corne occipit, 11 mUl. — Haut, du proth., 10 mill. 8. 0. COLOMGUS. — Piceo-brunneus. Occipite in cornu valde incurvo, prothoracis carinâ paululum altius; prothorace levis- simo, antice uirinque rugoso ; carinâ ante médium erecta, bilobâ, utrinque excavatione rugosâ. Elytris punctatis, sutura depressâ. Tibiis anticis externe tridentatis. — Long. 51 mill.; larg. 15 mill. — Haut, de la corne occipit., 10 mill. — Haut du proth., 9 mill. — Nosi-bé. 9. 0. iJVSDLARis. — Castaneo-brunneus. Occipite in cornu gracile postice reflexum, ereeto. Prothorace antice profunde ex- cavato rugosoque, post médium carinâ erecta bidentatâ, laterali- ter excavatione rugosâ. Elytris valde punctatis. Tibiis anticis externe quinque dentatis, subtùsque dente anterîori armatis. — Femelle. Long. 24 mill. ; larg. 20 mill. •— Long, de la corne oc- cipit., 11 mill. — Haut, du prothorax, 14 mill. -r Mâle. Long. 56 mill. ; larg. 15 mill. — Madagascar, Bourbon, Maurice. (0. Stenotarsia sgapllata. — Nigra, velutina; capile ru- goso, clypco inciso ; prolliorace crebre puncîato, anguls lateri- bus posticisque rolundatis; elytris ad basim prothorace latioribus, ad apiceni altenuatis, nigris, vittâ basali scute'lo interrupta tt medio vitlâ transversali lateribus dilatatâ, flavis j pedibus piceis. 88 HEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Février 1861.) — Long. 15 mill.; larg. 7 mill. •— Madagascar. Trouvé par M. Yesco. 11. PoGONOTARSDS Vescoi. — Castaneo-nigcr ; capite punc- tato, clypeo profonde inciso , prothorace nigro, punctato, nilido, laleribus fulvis ; scuto nigro ; elytris fulvis laleribus brunneis, macula communi nigrà, duabus costis elevatis ; pedibus casta- neis, tarsis poslicis pilosis. — Long. 17 milL; larg. 8 mill. — De Léven (Madagascar). Trouvé par M. Vesco. 12. ScHizoNiGHA ovA. -— Brunneo-testacca , pilosa; capite punctato, clypeo marginato, reflexo; prothorace brève, antice emarginato postice bisinuato, lateribus rotundatis, punctato; pi- losoque ; elytris ovatis, punctatis, pilosis, ante médium inflatis, corpore subtus, pedibus antennisque ferrugineis. — Long. 15 mill. ; larg. 6 mill. 15. Adelphds GuERiNii. — Eilipticus, convexus, viridi ni- tens; prothorace basi transversim sulcato; elytris cupreis margi- natis; septem striis punctatis; interstiitis elevatis; pedibus an- tennisque obscure-seneis — Long, 24 mill. ; larg. 10 mill. 14. Tetraphyllus (Hybonotus) mirificus. — Eilipticus; ca- pite thoraceque subtiliter punctatis , obscure nigris ; elytris ova- tis ante médium dilatatis, striatis nitidis, interstitiis alternative viridi cupreis purpureisque ; corpore subtus pedibusque nigris, nitidis. — Long. 13 mill. ; larg. 6. — Nosi-bé. 15. T. Deyrollei. — Capite, prothoraceque subtiliter punc^ tatis, nigris; elytris fere orbicularibus, fere medio latioribus, stria- tis, nitidis, cyaneis, violaceo-marginatis ; corpore subtus pedibus- que nigris, nitidis. — Long. 14 mill. ; larg. 9 mill. 16. T. ACERBUS. — Capite, thoraceque supra nigro-aeneis , subtiliter punctatis ; elytris ovatis striatis, nitidissimis, cupreo vi- ridibus, corpore subtus pedibusque nigris, nitidis. — Long. 9 mill.; larg. 6 mill. 17. T. ACIDIFERUS. — Eilipticus, capite thoraceque supra ni- gro-aeneis, subtiliter punctatis ; elytris ovatis, striatis, nitidissimis, interstitiis alterne cyaneo-viridibus cupreisque , corpore subtus pedibusque nigris, nitidis. — Long. 9 mill. ; larg. 6 mill. 18. T. BALTEATus. — Couvcxus ; capitc thoraceque supra obs- cure nigris; subtiliter punctatis; elytris post médium dilatatis ad apii'cm attenuatis, nitidis, striatis, sutura punctulata, interstitiis alterne viridibus cupreisque ; corpore subtus pedibusque nigris. — • Long. 11 mill.: larg. ^ mill. 1/2. TRAVAUX INÉDITS. 89 19. T. BuQUETii. — Convexus; capite thoraceque supra œneis, profundissime punctatis ; elytris striato-punctatis, striis cyaneis, interstitiis erectis, nilidis, cupreis, post médium dilatatis ad api- cem attenuatis; corpore subtus viridi-aeneo, pedibus punctatis, cyaneis. — Long. 43 mil). ; larg. 6 mill. 20. T. PURPDRATDS. — Convexus ; capite thoraceque puncta- tus, nigris elytris angulis humeralibus dilatatis, post médium la- tioribus, ad apicem attenuatis, punclato-striatis, cyaneis purpu- reo-limbatis ; corpore subtus nigro, pedibus violaceo-nigris. — Long. 12 mill. ; larg. 7 mill. 21 . T. SMARAGDINDS. — Convexus ; capite thoraceque punc- tatis, obscure-œneis ; elytris angulis humeralibus dilatatis, post médium latioribus ad apicem attenuatis ; punctato-striatis, niti- dissimis, viridibus ; corpore subtus, pedibusque cyaneo-nigris. — Long. 14 mill. ; larg. 7 mill. 22. T. CDPRiNus. — Convexus ; capite thoraceque subtilissi- me punctatis; elytris eloagatls, nitidis, striato-punctatis, cupreis; corpore subtus pedibusque cyaneo-nigris ; thoracis lateribus infra valde punctatis. — Long. 18 mill. ; larg. 9 mill. 25. T. THORACiccs. — Convexus, acuminatus; capite protho- raceque subtilissime punctatis, obscure purpureo-nigris ; thorace magno ; elytris ante médium paululum latioribus, post médium acuminatis, striato-punctalis,[nitidis, cupreo-aeneis ; corpore sub- tus obscure-nigro, pedibus violaceo-nigris. nilidis. — Long. 15 mill. ; larg. 6 mill. 1/2. 24. Meloe Chevrolatii. — Cyaneo-niger ; prolhorace pla- nalo, medio longitudinaliter sulcato, cyaneo nitido; elytris sca- brosis cyaneo nitidis, abdoûiine pedibusque obscurioribus. — Long. 24 mill. Ce beau Méloé est le seul vésicant connu de Mada- gascar. 25. Phymasterna cretacea. — Cinereo-tomentosa, nigro flavoque variegaia; thorace ad basim tuberculato; elytris basi thorace latioribus, utrinque maculis 3 ornatis. —Long. 15 mill.; larg. 6 mill. \12. 26. P. QUADRi-DENTATA. — Capite reflexo, subtililer punc- tato; brunneo, duabus lineis albiJis transversal! ter ornatis; pro- lhorace bidentato, subtililer punctato, bnmiuo, lineâ mediâ tri- busque lateraliter albidis; elytris brunneis, lineis albidis varie- 90 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 185<.) gatis, brunneis, angulis humeralibus erectis ; duabqs cornibus armatû ; corpore subtus cinereo-pubescente. — Long. 9 mill. ; larg. 4 mili. 1^2. 27. Sphenura. gdttllata. ■— Nigra, albo-guttulata; capile réflexe, pubescente, linea transversal! irapresso, oculis albo-cinc- tis, antennis nigris ; prothorace cylindrico, albo-guUato ; elytris parallelis, apice rotundatis, punctatis, niaculis albo-villosis, cor- pore subtus pedibusque griseo-pubescentibus. — Long. 9 mill. ; larg. 4 mill. 28. S. CHRYSocEPHALA. — Capite testaceo, cbryseo-pubes- cente; antennarum articulo 2 apice piloso; prothorace testaceo, crebre punctato, lineâ longitudinaii levigatà, postice utrinque dentato; eiytris punctatissimis, lineis elevatis 4 levigatis; acumi- natis, acutis, divaricaiis. — Long. 12 mill. ; larg. 3 mill. 29. Centrura armata. — Brunnea albo-fasciata ; capite mag- no, reflexo, bidentato ; prothorace 4 dentato magno, antice ely- tris latiore ; elytris utrinque ad basim dentatis, medio dilatatis, ad apicem divaricatis, duabus maculis albidis coramuni ornatis. — Long. 8 mill.; larg. 1 mil). 30. C. D1VARICATA. — Giiseo-variegata ; capite inarme, ré- flexe; prothorace 4 dentato, cylindrico; elytris prothorace latio- ribus, ad basim dentatis, duabus Uneis elevatis, medio dilatatis, ad apicem divaricatis. 51. Cephaloleia PULCHELLA. — Capite'lcve; subtiliter punc- tato, flavo vertice nigro; antennis nigris, clavatis; prothorace orbiculari, nitido, flavo, punctato, utrinque antice bifoveolato; elytris nigro-cyaneis, decem lineis crebre punctatis , incriptis ; prothorace subtus flavo, abdomine pectoreque nigris, punctatis ; pedibus flavis, tarsibus fulvis. — Long. 8 mill.; larg. 5 mU|. M2. — Sainte-Marie-de-Madagascar. Description de quelques nouvelles espèces d'Ëchinides, par Hardouin Michelin. Encope Agassizi, Mif^helin. (Planche 2, fig. I.)— E. disco elongato, subovato, lyraBformi; testa crassishimà; sinubus ambula- cralibus, lalis, apertis; hmu'û anteriori subclausâ; lunuiâ posticâ elongiità, magnâ; poris genilalibus quinque in angulis corporis fiev/ie S' Mac. t/e Zoa/oate / a /.6 PL 2. 1 . Encope Agassizi ) [ MicTielin 2 . HaiiTiea Caillaiidi| >^,/^/.^- de Tschudi est une seconde espèce du genre; et nous avons aussi entendu nommer la première Tanagra chrysolopha. La famille des Tanagrides offre tant d'affinités, tant de rapports et des points de contact si nombreux avec celle i52 liEV. ET MAG. DE ZOOLOGiK. ( MciVS 1851.) des FringUlides^ que je suis loin d'être satisfait de la place qu'elle occupe loin d'elle dans mon arrangement systéma- fique. Le fait est que, dans ce cas comme en tant d'au- tres, le seul moyen de représenter convenablement les affinités naturelles est d'établir pour ces oiseaux une sé- rie (I) parallèle à celle des frhigUlkles. Cette série com- (1) Puisque j'ai prononcé le mot série» je devrai dire, eu égard h une discussion entamée dans le sein de l'Académie, que j'en- tends par ce mot une suite de genres appartenant tous à la même famille, au même ordre où à la même classe, rangés suivant leurs rapports naturels, et de manière à représenter, chacun dans leur i^ruupe, les genres analogues d'un ou d;; plusieurs autres paral- lèlement distribués, et se dégradant du type primitif au fur et à mesure qu'on descend plus bas dans l'échelle. Le mot emhran- chementt auquel, p'>ur être conséfjuent, on devr?iit j-ubstituer ce- lui de province, n'est que la dénomination de la coupe qui suit immédiatement celle de règne dans la hiérarchie zoologiqup, et qui contient plusieurs classeSt ordres et familles; et quoique clia- (jue embranchement puisse être disposé en série, l'on voiU que les deux mots ne sauraient être synonymes. Tandis que les genres d'une même série sont liés les uns aux autres par ce que l'on est convenu d'appeler affinité, ils ne mon- trent chacun, avec les geni'es correspondants des autres séries, qu'une analogie plus ou moins lointaine. Les derniers genres de chaque série étant les plus dégradés, les moins organisés, il s'en- suit que c'est à la tin de cliatjue série que doit se mon'rer ime affinité quelconque, ne lût-elle que négative. Les deux grands règnes de l'empire organique, l'animal et le végétal, eux-mêmes composés de séries complexes, peuvent se résoudre en deux immenses séries dont l'origine se confond pres- que dans ces êtres pour lesquels Bory de Saint-Vincent avait voulu instituer un règne à part. Dans plusieurs de mes ouvrages, en traitant des séries et de leur direction (de leur parallélisme et divergence), j'ai cherch-Wi démontrer comment elles tendaient à converger pour se réunir à la base; et comment les différentes séries, comparées par moi aux tuyaux d'un orgue, s'élevaient plus ou moins, suivant (jue la nature avait pris plaisir h les per- fectionner davantage. La série des Pjimates est certainement la plus élevée, grâce à l'homme, ce miracle de la création, dont TRAVAUX INËDITS. 155 inencerait par les Sylvicoliens à bec de Fauvette (bien plus grêle encore que celui des Chardonnerets parmi les Frin- gillidcs)^ pour terminer par mes Pyrrhuplioniœ parmi les Euphoniens, Mais la collocation de cette série elle-même est encore pour moi un problème à résoudre; je dis pour moi, qui condamne comme entièrement artificielle la sec- tion des Passereaux dentîroslres, la considérant aussi peu naturelle que tant d'Ordres et d'aulres groupes abolis par moi dans diverses Classes, et surtout parmi les Poissons. Car, pour ceux qui l'admettent avec Cuvier, les Tanagrides l'espèce unique pourrait représenter, comme je le soutenais il y a plus de vingt ans, un règne à part, tandis que l'embranchement des Vertébrés auquel elle appartient se dégrade, dans les Pois- sons à un tel point, que sa dernière espèce, le Branchioslome^ n'est nullement supérieure à un Ver, et beaucoup moins haut dans l'échelle des animaux que les Céphalopodes^ les Crustacés ou les Coléoptères. La série des Batraciens, quoique inférieure à celle des vrais Reptiles, montre, dans la Grenouille, un type plus parfait que les Serpents. Les Didelphes. parmi les Mammifères, ont tout comme les Monod Iphes, leurs rongeurs, leurs insecti- vores et leurs carnassiers, et quelques-uns de ces derniers, avec un système dentaire encore plus carnivnre que les bêtes féroces elles-mêmes {Thylacynus). Et les Oiseaux eux-mêmes, beaucoup mieux subdivisés physiologiquement que par leurs caractères ex- térieurs, montrent dans leur double série, par le mode de déve- loppement de l'embiyon et du jeune, des faits analogues à ceux qu'on observe chez les Mammifères, les Reptiles et les Poissons. Il est évident, en effet, que les Cultrirostres, comme les Hérons, qui ne sont que de faux Echassiers, les Longipennes et les Toti- palmes, si différents des Brachyplères et des Lamelliroslres, doi- vent être inclus parmi les Oiseaux de la première série, chacune de ces coupes n'ayant avec l'ordre auquel on les réunit ordinaire- ment, que des rapports du genre de ceux qui ont fait confondre les Pigeons avec les Gallinacés. 11 va sans dire que nos séries, en histoire naturelle, n'ont au- cun rapport avec les séries de chiffres des mathématiciens ou celh s d'idées des métaphysiciens; et n'ont également rien decomnwii avec les différentes époques de création inventées ou commentées par des géologues peu bil)li(pies. i54 HEV. ET MAC. D^ ZOOLOGIE. { MciVS 1851.) sont, parmi les Dentirostres, ce que les Fringillidcs sont parmi les Conirostres. Mais qui ne sait que tous les Piiif' liens, quoique la plupart Dentirostres, sont de véritables FringillideSj comme, au reste, on trouve des oiseaux à bec entier ou échancré parmi les Sinrnides, les Garrulïdes, etc. Quoi qu'il en soit, je profile de cette occasion pour in- diquer quelques nouvenux genres de Tanagrides, et pour donner quelques rectifications relatives aux espèces et à la synonymie qui serviront, j'espère , à mettre en ordre cette importante famille, qui est peut-être la plus imparfaite- ment traitée dans mon Conspectus Aviiim. Le genre Procnias, 111. {Tersina, Vieill.), jusqu'ici com- posé d'une seule espèce, en comptera maintenant deux : ^ . Ampelis lerm, L., p. 232 de mon Conspectus. Major; roslro laûssimo; plumis jugularibus rohindatts. 2. Procnian lieinij Caban. {Aglaia labradoridesj Mercato- rum, err.) Cat. Mus, Hein Halberst. ex Columbia. Valde minor (spccim. haud adult.) : aureo-viridis, capiie gulaque fusco-versicolonbus : roslro parum dilatalo : plumis jugula- ribus acutis. Le genre Procnopis, Caban., auquel il faudra restituer le nom plus ancien de Pipr^ida, Sw., ^827, sera égale- ment composé de deux espèces : ^. Tanagra melanota, \iei\\. (vittala^ Temm. — Piprœi- da cyanea, Sw.), p. 254 et 252 de mon Conspectus. Cœ- rulea; subtus riifescens : fronte, viltaque utrinque oculare fatissima nigerrimis : dorso medio , alis, candaque nigri- camibus. 2. CalUste vassori de mon Conspectus, p. 255, dont Aglaia diva, Less., ne diffère pas. Minor : intense cyanea : capistro, loris, a/is, caudaque nigris, * Faem. Fusco-cœru- lanSj subtus dilutior. Le genre Iodopleura , Less. , par la conformation de ses pieds, indice presque certain de son organisation de Chan- teur, appartient aussi aux Euphoniens plutôt qu'aux Pi- priens. Nous en connaissons trois espèces noirâtres à fas- TRAVAUX INÉDITS. -155 cicule de plumes violettes sur les flancs, mais très-faciles à distinguer par leur taille, et surtout par la couleur de la gorge, rousse, blanche ou noire. ^ . lODOPLEURA PiPRA, Lcss. {Pardalotus ex Ceylan! — Euphon. pipra, Less., Cent. Zool., t. 26, — E, aurora, Sundev., Svensk. Akad., ^855, t. 44, 5. — E. modesta, Licht), 0. Des Murs. PI. p. 68 (71), 2, ex Brasil. Minor : nhjricans, siiperciliisj uropijgioque concoloribus ; gula^ crïs" * soque rnfis. ^ 2. lODOPLEURA FUSCA, Lcss. {Ampelis fusca, Vieill. — ' Pipra lapLacit, Eydoux. — Euphonia fusca, Gr.), Mag. ' Zool., 4856, Ois., t. 68, ex Guiana. Minor : nigra; subtu» ' fuliginosa , gula nigra : macula subauriculari , Jiropygio , ' crissoque albis. '^ 5. lODOPLEURA fiUTTATA, Lcss. (xsabcUœ Parzudaki. — emUiœ, 0. Des Murs. — Euphonia guttata et tsabeltœ, Gr.), ' PI. p. 68 (74), 4, ex Venezuela. Major : nigricans; super- ' ciliis, guln, uropygioque albis. Les EuPHONES proprement dites doivent commencer, ' suivant moi , par ces espèces, dont les touffes de plumes de chaque côté de la poitrine rappellent celles du genre précédent. 4. EuPHONE CAYANA, Gf. [Tanagra cayana, sp. 4 4, L., '' Gm. — Euphonia cnyennensis, Desm.), Pi. enl. 4 4 4, 3. — ^♦ Hist. nat. ïang., t. 26, ex Guiana. Nigro-violacca : pectore'^ hincinde alarumque Icclricibus iuferioribus rubro-aurantiis, ^ 2. E. PECTORALIS, Wagl. [Tanagra pectoralis^ Lath. — Euphone ruftventrisy Licht. nec Vieill. — E. caslaneiven- tris, Vieill. — Euphone à ventre marron, Mus. Paris), Gai. ^^ Ois., t. suppl. ex Brasil. Nigro-vïolace'i ; abdoinine castaneo : pectore hinc inde plumis clongatis (lavis. 5. E. RUFiVENTRis, Gr. [Tanagra rufiventris, Vieill. nec^ Licht. — T. chrysogndra, (luv. — Eaphone à ventre jaune ' roux, Lcss.), Gai. Ois., t. suppl. ex Bras. Muior ; nîgro- violacea; fronte, uropygîo, pectoreque concoloribus : abdo- inhie flavo; crisso riifescmle. ^?;^' :»!;*•;• 456 nriv. et mag. de zoologie. {Mars 1851.) 4. E. RUFiCEPS, Lafr. — Orb., Voy. Am. m., Ois., t. 22, 2, ex Bolivia. — SimiUima E. chlorolicae, sed fronte lalis- sinie ru fa. 5. E. BREViROSTRis, Bp., Collect. Parzudak., ex Colum- bia. Media quasi inier E. ruficeps et chlorotica : nigro-pur- purea, flavo obscuriorc; rosiro brevhsïmo, 6. E. CHLOROTICA, Desm. {vïolacea, Bp., ^837. — Ta- nagra chlorotica, L. — T. vioiacea, var. chlorotica ^ Gm.). Azara, 99. — Pl.enl. ^^4, ^. — Sundev., Sv^însk, Akad., 1855, t. 10, 5, 2. — Hist. nat., Tang., t. 25, jun. 2i, adult., ex Cayenna, Brasil., 1ns. Trinitat. Nigro-violacea , gula nigra; fronle latissimej pectore, abdomtne,criiisoqueati' reis : reclrice utrinque exlima, remigibusque basi interne alhis. 7. E. PUMiLA, Bp., Coll. Parzudaki, ex Cayenna, Nuova- Granada. Sitnilis E. chloroticae ; sed valde minor, nigro- chalybœa nec purpurescens : fronte flava^ restriciissima. 8. E. HIRUNDINACEA, Bp. [affinis? Less., 1842), Pr. zool., Soc, 1857, p. 117, sp. 22, ex Guatimala. SimiUima E, chloroticse, valde purpurescens, sed rosiro hirundineo! 9. E. VIOLACEA, Desm, {Fringilla violacea, L. — Pipra grisea? et Tanagra vîolaceaj Gm.), PI. enl. 114, 2. — Hist. nat. Tang., t. 21. mas 22. fœm. 25. mas jun. 24. faem. jun. ex Bras. Guian. iSigro-viotacea : fronte, vértiee (gula) corporeque sublus oninino flavissimis : remigibus , rectrici- busqué lateralibus basi interne albis. 10. E. LANiiROSTRis, Lafr. —Orb., Voy. Am. m., Ois., t. 22, 1, ex Bolivia. SimiUima E. violaceae ; sed rosiro ro- bustiore, sublaniino! 1 1. E. iENEA, Gr. (Tanagra œnea, Sundev. — cha'ybœa. Mikan. — Euplionia pyrrhuloides, Nalterer) Svensk, Akad, 1855, 1. 11,4. — Délie. Flor. et Fn. Bras, figura ex Brasil. Viridi-nigra (nec violacea), genis mentoqne concoloribus : snbtus et in fronte flava; remigibus rectricibusque unicolo- ribus; rosiro crassissimo. Ab E. violacea et prœsertim lanii- rostre suadente rosiro haud disjungenda. TI'.AVAUX INÉDITS. ^Ô7 Les espèces qui suivent commencent à se montrer moins typiques. ^2. E, DMBiLiCALis. Less., Tr. Orn., p. 46, sp. 8, ex Brasil. Major : oiivacca; jugulo, abdomineque griseis : crisso rufo. ^ù. K. OLiVACEA, Desm., Hist. nat. Tang., t. 27, ex Cayenna, Mus. Paris, an adult? Minïma : virïdi-olïvacea; sublus cinereo-oUvacea; gula, crissoque atbidis. Je ne connais pas Euplionla serrirostris, Lafr. Orb., Voy.) Amer. m., Ois., t. 24, 2, 5, de Bolivie. Viridis^ sublus alba; fronte et laleribus llavescenùbus . Et quant aux Tanagra clilorocyanea, tephrocepliala et leucocephala de Vieillot, ^ Enc. meth., p. 774 et 781, dont Gray fait des Euphones, je ne pense pas qu'elles appartiennent à ce groupe. q Les Euphones à btc de Bouvreuil constituent un genre Pyrruphonia, mais auquel je ne rapporte plus que deux . espèces, les E. laniîrostris et œnea ne pouvant être sépa- rées des vrais Euphones. 4 . Pyrrhuphonia jamaiga , Bp. ( Tanagra jamaica , Gosse ex L. î — Euphonia jamaica, Gr.), Brown, 111., t. 26., i — Gosse, Orn. 111. Jam., t. 59. m. et f., ex Anlill. Cœru- leo-grtsea; sublus albo-cœrulea : iiropygio virescenle : abdo^ mine flavo (faeminse albo), 2. Pyrrhuphonia cinerea, Bp. {Euphonin cinerea, Lafr.), Uev. Zool., 4 846, p. 277, ex Columbia. Glauco-ci~ nerea; subtus dUutiorj abdomine medio crissoque flavo-citri' nis;roslro valida ^ apice bidenlalo ! Le nom de Chlorophonia pourra s'appliquer aux Eu- , phones vertes, si remarquables par leurs formes de Proc-v| nias. ^. Chlorophonia viridis, Bp. {Tanagra viridis, Vieill. — Procn'ms viridis, Caban. - Euphonia viridis, Gr.), PI. col. 56, 5, ex Brasil. Minor wiridis, abdomine crissoque fia- vi^s)mis : collare uropjigioque cyaneis. Les exemplaires provenant de laBépublique de l'Equa- teur ont le dos presqu'entièrement bleu. ^58 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mars 1851.) Je ne connais pas Tanagra xanihogaster, Sundev. (Eu- phonia xanihogaUra ^ Gr.), du Brésil, figuré tab. ^0, -I, du volume de ^855, de Svensk, Akad. 2. Chlorophonia occiPiTALis, Bp. {Euphonia occipi- talis, Dubus), Esq. Orn., t. U, ex Mexico merid. Siniîlis Chl. viridi ; sed major et macula occipilali cœridea. 5. C. PRETRII, Bp. (Tanagra pretret, Lafr. nec Less. — Euphonia pretrei, Gr.), Mag. Zool, ^845, Ois., t. 42, ex Columbia. Minor : viridissima; pileo cijaneo : abdomine flavo, inedio long'ttudinaliter rufo. Cette espèce, par ses couleurs, indique le passage au petit genre suivant. Nous donnons plus particulièrement le nom de Cyano- PHONiA aux Euphones à lêle bleue qui, par ce caractère, et même un peu parleurs formes, rappellent, comme VOr- ganiste, le genre Piprœïda. \ . Cyanophonia musica, Bp. [Pipra muska, Gm. — Parus musicuSj Lath. — Tanagra musica, Auct. — JEît- ^/to«ia musica, Desmar.), PI. cnl, 809, -I. Hist. nat. Tang., t. ^9. mas. t. 20. faem., ex Antill. Nigro-violacea; pileo cerviceqite cganeis ; f roule nigro.margînata; uropygio, cor- poreque subtus ex tolo flavo-aurantiis. Fœm. riridis; subius et lu uropggio flavicans : pileo cœ^ ruleo, fronle immargmala rufa, 2. C. AUREATA, Bp. [Tanagra aureata, Vieill. ex Azara, 98. — Euphonia nigricoUis, Vieill. — E. cœruleocephala, Sw. ex Euphone à tête bleue, Mus. Par. — E. aureata^ Gr.), Orb., Voy. Am. m., IV, p. 267, sp. 248, ex Parag. Bolivia , Equator. JSigro-violacea ; subtus et in uropygio flavo-aurantia; vertice, occipiie, cer vice que cganeis \ fronte, genis^ gulaque purpurascente-nigerrimis. Quid Tanagra desmaresii^ Vieill. (Euphonia deMmaresli, Gr.), Enc. meth., p. 774, ex Brasil. nisi Cyanophonia fronte nigra, pileo azureo? C'est ici que devrait être intercallé le nouveau genre TRAVAUX INÉDITS. i59 CALLiPARiEA, avcc SCS deux ou trois espèces dont nous avons déjà parlé. Qiiid Calliste catamena, Bp. Mus. Lugd. Viridis, verticecrissoque rufescentibus? Calliste gyrolaet les espèces voisines constituent le genre Gyrola de Reichenback. ^ . Gyrola chrysoptera, Bp. (Tanagra gyrola. L. — Aglaia ciirysoptera^ Sw. — Calliste gyrola, Gr.), PI. enl.\^ ^")5, 2. — Desm. Tang., t. 6. mas, t. 7. fœm. ex Brasil. ViridiSj pectoris abdominisque medio cyaneo : pileo genisquc rufts : humeris aureis, > 2. G. VIRIDISSIMA, Bp. (Aglaia gyrola, Sw. — viridiS' sima, Lafr. — Calliste desmaresli, Gr.), Rev. Zool., III. 2, ser. t. 28, ex Antill. Ex loto virïdissïma; capite rufo-cas- taneo. 3. G. CYanoventris, Bp. {Aglaia peruvïana^ Sw. ncc Desm. — gyroloides, Lafr. — Calliste cyanoveniris, Gr.), Rev, Zool., ^847, p. 277, ex Peru. Viridis-, subius et in uropygio cyanea : pileo genisque castaneis : humeris aureis. Suit immédiatement le groupe restreint auquel nous conservons le nom de Gallisïe : il a pour type Tanagra cayana, et sa première espèce, nouvelle, a môme de grands rapports avec les Gyroles. * -1 . Calliste VITRIOLINA , Bp. ( Tanagra vitriolina ? Licht. Mus. Berol. — ruficapilla, Bp. in litt.), PI. enl , 290, 4 ? ex Santa-Fe de Bogota. Similis G. cayanae; sed dorso viridi-thalassino, nec flavicante; corpora subtus vix dilutiore ; pileo magis rufescente. 2. C. PRETIOSA, Bp. (Callispiza preciosa, Caban, ex Âzara, 95. — Calliste cayana, Hartl.). Bras., Parag. Flavo- cinnamomea, pileo rufescente : genis^ gula, alis, caudaque nigro-viridibus. Les individus du Pérou sont toujours beaucoup plus forts, à couleurs plus vives, et à gorge d'un bleu irisé {cyano-versicolor) : on pourrait les regarder comme consti- ^40 REV. ET mag. de zoologie. { MttVS 185K ) tuant une race constante sous le nom de 5. Calliste cya- NOLAIMA. Bp. Une race de Cayenne, au contraire, est plus petite ; elle a le dos jaune et non vert, et la poitrine bleue : c'est le vrai cmjana de Linné. 4. C. CAYANA, Bp. (Tonagra cayana, sp. 8, L. — caya- nensis, Gm. — chrysonota, Sclat. — FringiUa autumnalisF Gm.), PI. enl., 201, 2. — Desm. Tang., t. 4 0. — Contr. Orn , 4830, Ilï, cum fig. ex Cayenna. Nit'ide lutcscens, cnpite fulvidiore ; loris genisque aterrimis : subtus cœrules- censj ventre rufescente : alis caudaque nigris viridi-timbatis. 3. C. PERUViANA, Gr. {Tanagra peruviana^ Desnr). — T. gyrola, Wied. — Aglnia melanota^ Sw. adult. — A. mela- nolis, Sw. jun., ex Tangara à calotte rousse^ Less., Tr. Orn., p, 462, sp. 26). Desn). Tang., t. 4 4. — Sw., Orn. Dr. of B. of Braz., t. 51, adult. ex Peru. Flavo-cinnamo- mca; pileo, genis, cerviceque rufis\ interscapilio nïgro : sub- tus glauco-viridis ; crisso rufo. 6. C. FLAVA, Gr. {Tanagra flava, Lath. — T. formosa, Vieill. ex Azara, 96. — T. chloroptera, Vieill.). Sw. Zool. III. fig. bona ex Parag., Bras. Similis C. cayanœ, sed ma- jor ; pileo concolore (pallidissimo) ; et gula, peclore abdomi- neque medio nigris. 7. C. CDCULLATA, Gr. {Âglaia cucullala, Sw. ex Tangara à tête noire, Less., Tr. Orn., p. 462, sp. 25, et Mus. Paris). Orn. Dr. B. ofBraz., t. 7, ex Brasil. Similis G. cayanae ; sed pileo genisque nigricanlibus. 8. C. CYANOPTERA, Gr. {Aglaia cycmoplera, Sw. — Ta- nagra argentea, Lafr ). Orn. Dr. B. of Bras., t. 8, ex Bra- sil. Glaneo-cinnamomea : capite^ alis, caudaque nigris : re- mîgibus, rcctricibusque cyaneo marginatis. Il no faut pas confondre cette espèce du Brésil, la 4^* de mon Conspecius, à cause du nom de Tanagra argentea que lui donne Lafrcsnaye, avec l'espèce 54 dudit ouvrage, Procnopis argentea, Tschudi, Faun. Per., t. 44, 2, de Co- lombie ot du Pérou, qui, fort voisine d' Aglaia airicapilla, TRAVAUX INÉDITS. i i I Lofr., forme, avec elle et la labradorides, mon genre Chai- cothraiipis. La prétendue Callisle leclancheri n'est que la Spiza de ce nom. Callisle pulchra, Tschudi, Faun. Per., t. ^8, 2, est sy- nonyme de C. arihus; Less. 111., zoo!., t. 9, type de mon genre Chrysoturaupis. Calliste îv'ilsoni y Lafr. n'est autre que C. thalassinUy Strickland. Calliste fanny, Lafr, ne diffère pas de C. larvata, Dubus, Esq. Orn., t. 9. Calliste tatao et ses semblables devront former le genre Tatao, auquel Reichenback restreint le nom Aglaia, qui ne peut être conservé. 4. Tatao paradiseus, Bp. (Tanagra tatao^ L. — Aglaia paradisea, Sw. — Calliste tatao, Gr.), PI. enl. ^21, 2, et 7, 4 . — Desm. Tang., t. ^ . mas, ex Cayenna, Bras. Nigro- holosericeus ; subius cœruleus, gula cyanea : pileo genisque lœte viridibus : tergo rubro, tiropygio aureo. Les exemplaires de Colombie sont toujours plus petits, à vert de la tête plus étendu, à dos plus noir, avec moins de jaune. 2. T. YENI, Bp. [Aglaia clnlensisf Vig., 1832. —A. yeni, Lafr. — Calliste chiUnsis^ Gr.). Orb , Voy. Am. m., Ois., t. 24, ex Boliv. Simiiis T. paradiseo ; sed major, et uropy- gio ex loio ruberrimo. 5 T. tricolor, Bp. {Tiinagra Iricolor, Gm. — T. ta- tao, Wied. — Calliste tricolor, lîuie), PI. en!., 53,-1. — PI. col., 2-15, ^. — Desm. Tang., t. 5. mas, t. 4. faem. ex Bras. 4. T. FESTivus. Bp. [Tanagra tricolor, var. Lath. — T. triclirouy Licht. — T. cyanocephala, Vieill. — T. rubrkol- lis, Temm., Wied. — Calliste festiva,Gr.) , PL enl., 53, 2.* < — PI. col., 215, 2. — Nat. Mise, t. 557. — Sw. B. of Braz.. t. 3. — Kitll. Kupf. Vog , t. 51, 2, ex Bras. Viridis; 442 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { }fars 1854.) capislro dor&oque nigris : pileo gulaque cyaneïs : genls cervi- ceqne riibris. 5. ï. CiERULEOCEPHALUS, Sw. (Aglaia cœruleocephaia, Sw. - cyanicollis, Orb. — Calliste cœruleocephala , Gr.). Voy. Am. m., t. 25, 4, ex Bolivia. Nigra : capite colloque eyaneis : humcris latissime, uropyg'wque aureo-versicolori- bus. 6. T. FASTUOSDS, Bp. {Tanagra fastuosa, Less. — Cal- liste fastuosa, Gr.). Cent. Zool., t. 58, ex Brasil. 7. T. LARVATUS, Bp. (Calliste larvata, Dubus. — Aglaîa fanny, Lafr.). Esq. Orn., t. 7. — 0. Des Murs, PI. p. 56, 2j ex Mexico, Nova-Granada? Nigerrimus; capite croceo- virescente ; fronte, genis, humeris, lateribusqiie lucide eya- neis : iiropygïo, abdomine tcctricibusqiie alariim minoribiis glaucu : crisso albido : remigibus reclricibusqne aureo-mar- ginaùs. Nous composons ainsi qu'il suit le genre Chrysothrad- Pis: 4. Chrysothraupis aurulenta, Bp. (Aglaia aurulenla, Lafr.), Rev. Zool, 4845, p. 290, ex Columbia. Similis G. arthus, sed subtus ex loto aurea. 2. G. ARTHUS, Bp. [Tanagra arthus, Less. — Calluspiza fulchray Tschudi. — Tanagra arthus et Calliste pulclira, Gr.). 111. Zool., t. 9. — Faun. Per., t. 48, 2. ex Peru, Mexico? ^wrea, dorso nigro-macnlato : pectore, lateribus, crissoque lat'issime fulvo-brunneis : capislro, macula auricu- lari maxima^ alis, caudnque nigris. 5. G. CHRYSOTis, Bp. {Calliste chrysotis^ Dubus). Esq. Orn., t. 7, ex Mexico. GlaucO'Smaragdina ; vertice, cervice, ' loris, coin laleribus, dorso viridi-macnlato, alis, caudaque nigerrimis j genis aureis : abdomine, libiis, crissoque rufis. 4. G. CITRINKLLA, Bp. {Tanagrella citrinella, Temm. — ^cyanovenlris, Vieill. — clegans, Wied. — Calliste citrinella, Gr.). Sw., Orn. Dr. B. ofBras., t. 6, ex Brasil. Flavanigro- maculata : capistro, gulaque nigris : pectore latcribusque cœ- ruleis ; alis caudaque nigris vlridi-lim(>atis. TRAVAUX INÉDITS. 445 5. C. THOBACICA, Bp. (Tunagra ihoracica^ Temm. — Cal- liste thoracica, Gr.), PI. col., i2, 1, exBrasil. Viridis nigro- maculala ; capistro nigro ; verlice cyaneo : peclore humeris- que miraniiis; gula nigra; genis lateribusque viridibus'f ab- domine crissoque jlavidis. 6. C. THALASSINA, Bp. (CaUtsle thalassinaj Strickland, Ann. nat. Hist., 4 844, p. 44 9. — Aglaia wilsoni, Lafr., 4847. — Callîste thalassina et C. ivilsoni, Gr.). 0. Des Murs, PI. p. 56, \, ex Brasil., Peru. 7. C. SCHRANKI, Bp. (Tanagra schranki, Spix. — Cal- liste schranid, Gr.). Av. Bras., t. 54, 4, 2. — Orb., Voy. Am. m., t. 24, ] , ex Brasil. Bolivia. î: i 8. C.? FRUGiLEGUS, Bp. {Tanagra frugilegus, Tschudi. — - Caliiste frngileguSj Gr.), Faun. Per., t. 47, 4, ex Am. mer. occ. 9. C. ICTEROCEPHALA, Bp. (CaUiste icterocephala, Bp. in litt.). Mus. Paris, ex Bepubl. Equator. Nigro aiireoque va- ria ; pileoy uropygioy corporeque subtus aureo-flavis : jugulo glauco-pruino$o iremigibus, rectricibusque nigris , viridi- limbatis. 40. C. XANTHOCEPHALA, Tschudi. {Callospiza xanthoce- p/ia/a, Tschudi. — Caliiste xanihocephalay Gr.). Faun. Per., t. 47, 2, ex Amer, m. occ. Glauco-viridiSj dorso nigro-ma- culato; capite flavo nigro^marginnto : capistro nigro ; gula reslricte alba : abdomine medïo crissoque pnllide rufis : remi' gibus rectricibusque nigris glaucoMmbatis. 44. C. PARZUDAKii, Bp. [Aglaia parzudakii^ Lafr. — Caliiste parzudakii, Gr.), Mag. Zool., 4843, t. 42, ex Bo- gota. Nigra; subtus et in uropijgio cinnamomeo-versicolor : pileo cerviceque {lavis ; fronte genisque rubro-aurnntiis : gula et macula aurkulari nigris : humeris et alarum fascia cœru- leo-aureis. C'est ici que doit trouver place notre groupe Ixothrau- PIS. 4. IXOTHRAUPIS PUNCTATA, Bp. [Tmwgra punciatn, L. — Caliiste punctata^ Gr ), PL enl , 4 55, I. — Rdw. B., 444 REV. ET MAG. Ï)E ZOOLOGIE. (Mai'S 185 f.) t. 262. — Desm. Tang., t. 8, adult., t. 9, jun., ex Cayen- na, Brasil. Viridis, plumis nicjro- centralisa capite cœriilante (necflavicante). -12. I. GUTTULATA , Bp. (Tanagra punctata, ex Peru, Auct. — Callospiza gui lata ex Gmana? Caban. — Callisle chrifsophrys, Sclater), Contrib. Orn., ^85l, figura bona, ex Republ. Equator. Viridis, plumis ni gro-centralis, capite flavicanlCy uropygio immacutato : fronte antice orbitisque lu- teis ; gula pectoreque albo-cœrulantibus, plumarum macutis centralibus nigerrimis ; abdomine crissoque flavo-virentibus. *^5. I. CHRYSOGASTER, Bp. CoUcct. Eyroll. ex Colum- bia. Minor; viridis, ptumis capitis, gulœ et pectoris flavi- CantibuSj dorsi et alarum cœridescentibus, ommbus nigro- centraiis : abdomine aureo. * \A. I. PCSILLA, Bp. (Tangara petit SgacoUy Less., Tr. Orn., p. 462, sp. 20). Mus. Paris ex Cnyenna. Minor-, ex toto viridis fera immaculata ; alis caudnquc. cœrulescentibus. Mon genre Chalcothraupis contiendra les espèces qui suivent : A . Chalcothraupis labradorides, Bp. {Agiaia labra- c/on(/e5, Boisson n. — Tanagra labradorides, FI. Prev. — Calliste labradorides, Gr.), Rev. Zool., -1840, p. 67.— Voy. Venus, Zool, t. 5, 4, ex Bogota. 2. C. RUFICERVIX, Bp. {Tanagra riificervix, FI. Prev., nec rujivertex, Lafr.), Voy. Venus, Zool., t. 5, 2, ex Colum- bia. Cœrnlea^ plumis basi plnmbeis ; abdomine crissoque pal- lide rufescenlibus ; capistro , loris , et fascia transversa verlicis nigris : [route postice, cerviceque alro-cyaneis : nu- cha rufo-castanea : macida utrinqne auriculari , tectricibns alarum minoribus, plnmisqne axillaribus albis. 5. C. ATROCOERDLEA, Bp. (Procnopis atrocoendca, Tsch. — Calliste atrocœrulea, Gr.), Faun. Per., t. -15, 2, ex Am. m. CGC. Similis prsecedenti, sed macula nuchali sliaminea nec rufo-castanea. 4. C. ATRiCAPiLLA,Bp. {Agiaia airicapilla, Lafr.), Rev. Zool., ^845, p. 290, ex Columbia, Cœruieo-argentea; pi- Jievue^ ei MeLÇ. t/x? Zoolot/ie, iSoi FI. 4 % \ Dendrocol aptes Tem/ru/tc/ul, Laft-Mn^yc. Lebrun se TRAVAUX INÉDITS. * 145 leo nigerrimo ; genîs, gnla, pectoreque vlrescenlibus : alh, caudaque nigro-cœrulcuuibiin. 5. C. ARGENTEA, Tscluidi, ncc Lafr. — Cal liste nrgenteaj Gr.), Faun. Per., t. <5, 2, ex Am. m. occ. Cœruleo-argeri' iea\ genis guUique auriUentis; pectore abdomineque medio nigris : p'ileo nigerrimo; alis caudaque cœrnlaniibiis. 6. C. NIGROVIRIDIS, Bp. (Aglaia nigroviridis, Lafr. — Callisle nigroviridis j Gr.), Mag. Zool., -^845, ex Bogota. Cyanco nigroqite varia; dorso^ capislro, pectoreque nigerri-. mis : abdomine albido : rostro brevissimo. 7. C. NIGRICIKCTA, Bp. {Aglaia nigricincla, Bp. — Cal- liste n'igrocincia, Gr.), Pr. Zool. Soc, i857, p. \2], ex Peru. Viridi-cyanea; dorso, pcclore^ rcmigibnSj caudaque nigris : abdomine albo. — Similis C. brasiliensi ; sed minor, rostro tenuiore, et colore viridi-cyuneo magis extenso in ca- pitCf caudœ rectricibus et alaruin tectricibus inferioribus. ( La suite prociiainemtnt.) Essai d*une monographie du genre Picucule (Bulïon), Dendroedaptes ( Hermann, llliger ), devenu aujourd'hui la sous-famille Deadrocolaptin^ (Gray, GeneraofBirds), de la famille CERiHiADiE de Swains. ; par F. de Lafresnaye., — Suite. Yoy. 4 850, p. 95, 4 45, 275, 569, 417 et 588. Avant de reprendre la suite de nos Dendrocolaptinœ , nous avons cru devoir faire connaître à nos lecteurs une espèce de cette sous-famille non encore décrite et figurée, mais qui, appartenant à un groupe déjà publié, celui de Dendrocolaptes proprement dit, n'a pu y figurer à sa place naturelle, puisque ce n'est que depuis celle publication que nous en avons eu nous-môme connaissance, dans un voyage que nous avons fait au Musée de Leyden. En voici la description : 7°. DhNDROCOLAPTES ÏËMMlNCKIIjNob. (PI. 4.) « D. supra brunneo-fumigatus, fronte usque ad veriicem pal- 2« SÉRIE. T. m. Année 1831. 10 446 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { âJciVS 1851.) lidiore et paulo vufescente ; coUi superi et dorsi supremi plumis in raedio guità niveâ nigro marginalà notatis; sublùs umbrinus, giilâ colloque antico pallide fumigato-rufescentibus, pectoris ven- trisque plumis totis umbrinis, in medio macula triangulari-elon- gatâ niveâ nigro marginalà notatis; ventris maculis striciis; fera linearibus ; subcaudalibus pallide rufescentibus, albo late, fusco- que anguste vittatis ; rostrum brève, crassum, uti in Perrotii et Devillei Dendrocolaptihus maxillâ fuscâ, mandibulâ pallide fla- vescente; pedes satis robusti; alis caudâque praelongâ cinnamo- meis. » — Habitat in Colombiâ (Santa-Fé de Bogota). Cette espèce, comme on le voit, est remarquable dans le groupe auquel elle appartient, ainsi que les Picucules de Perrot et de Deville, ses congénères, par un ensemble de coloration uniforme et non variée de taches claires sur la tête. Ces taches ne se remarquent que sur le cou et le haut du dos, où elles sont blanches, bordées de noir, et non d'un roux pâle. On les retrouve encore de la même co- loration, et de forme triangulaire allongée, sur les plumes pectorales et ventrales ; sur ces dernières, cependant, elles se rétrécissent insensiblement, et y deviennent presque linéaires. Il n'y a guère que chez le Dendrocolaptes longi- rostris ou Nasican, que Ton en remarque de semblables, quant à la forme et à la coloration, et elles diffèrent en- tièrement, sous ce rapport, de celles du Dend. Devillei. Son bec, court et gros, brun noirâtre en dessus et pâle en dessous, a des rapports de forme avec celui des Picucules de Deville et de Perrot, et c'est près de ces deux espèces qu'il se groupe le plus naturellement. Ces trois espèces paraissent d'ailleurs habitantes de la même région, l'Amé- rique centrale. Le Picucule de Temminck a de longueur totale 8 pouces 1/2 du pied allemand ; sa queue a 4 pouces, et son aile pliée a 5 pouces \ 0 lignes. C'est dans le Musée de Leyden que nous avons trouvé cette espèce inédite, et c'est avec l*autorisation de son sa- vant directeur, que nous lui avons imposé un nom. Ce nom a tant de titres à la reconnaissance de tous les orni- TRAVAUX INÉDITS. ^47 thologistes du globe, qu'il s'est présenté tout d'abord à notre pensée. Il en avait d'ailleurs de bien puissants à la nôtre en particulier, au milieu de ce magnifique et riche Musée de Leyden, où M. Temminck nous a facilité, avec une obligeance remarquable, toutes les recherches et ob- servations que nous avons désiré y faire pendant les huit jours que nous avons passés dans cette ville scientifique. Sdr les éclosions de dix espèces d'Entomobîes obtenues par M. le colonel Goureau; par M. Robineau-Des- VOIDY. M. Goureau a eu l'obligeance de me confier dix espèces d'Iîntomobies qu'il avait obtenues d'éclosion. Douze individus constituaient ces dix espèces ; on voit qu'il m'a été matériellement impossible d'opérer sur les deux sexes. Sur ces dix espèces, deux seulement ont été publiées jusqu'à ce jour ; elles offrent donc un intérêt réel sous ce seul point de vue. Mais cet intérêt augmente, lorsqu'on les envisage sous le rapport des séries auxquelles elles appartiennent. Ainsi, la science pouvait presque désespérer de jamais connaître les habitudes des larves de la tribu des Thryptocérées; M. Goureau non-seulement a soulevé le voile derrière le- quel la nature travaille incessamment, mais il a ajouté une charmante espèce à celle que nous connaissions déjà. C'est donc un fait acquis qu'à l'état de larve les Thryp- tocérées vivent dans les Chenilles roiileuses des feuilles des arbres, et surtout des arbres fruitiers. M. Goureau ajoute un fait do plus à l'histoire des larves des Plugides ou Lydellées, en nous montrant le Taehina riiralh de Fallen éclos d'une chrysalide renfermée dans ur feuille. M. Goureau a rendu à la science un autre service im- ^48 IIKV. ET MAC. DE ZOOLOG'E. (MciVS 1851.) portant ; il a obtenu des chrysalides de Chenilles roiileuses de feuilles du poirier cl du sorbier deux Entomobies qui définitivement doivent constituer un genre nouveau, non parce que la série de ces insectes est nouvelle pour l'ento- mologie, mais parce qu'il a été permis d'étudier leurs vé- ritables caractères, qui n'avaient pu être saisis sur les espèces n. 2 et 5 de mon ancien genre Zaïda. M. Goureau a encore observé le premier les habitudes des larves du genre Elophorie. Enfin, ce naturaliste a vu éclore, de Chenilles élevées par lui, deux espèces nouvelles de Carcélies, et deux au- tres espèces qui, jusqu'à nouvelle publication, devront être rapportées à mon genre Phorocera primitif, encombré d'espèces qui lui sont étrangères. On voit donc qu'il était difficile d'obtenir de meilleurs résultats avec une si petite quantité de matériaux. Mais M. Goureau se livre aux études qui seules conduisent à la science véritable. 1. Carcelia Puparum, Rob.-Desv., Annales de la Soc. Entom.,^847, p. 278, w" ^.^Senomelopia -puparum, Macq., Dipt., tom. II. M. Goureau a obtenu cette espèce de la chrysalide de \ Arciia fulïginosa. 1. Carcelia apigalis, Rob.-Desv. -- Mas. Niger, cœsius, thorax cinereolineatus, scutelio subferrngineo ; abdomen cinereo- subcœsio puraicatum , secundi segmenli lateribus subfulvis ; froTîtalibus, anlennis, femoribus, tarsisque nigris; fronils la- teribus cinereo-siibbruneis; facie albidà, palpis testaceis; libiis basi nigro, apice fiilvo; halteribus flavescentibus ; calyptis sub- albis; aiis sublimpidis. — Long. 4 ligues 1(2. Te m«/(i .• corselet noir-bleuâtre, rayé et saupoudré de cendré; écusson ferrugineux pûle; abomen noir-bleuâtre et glacé do cendré bleuâtre; une tache fauve obscure, et presque nulle, sur hs côtés du second segment; frontaux noir-de-velours; antennes, cuisses et tarses noirs; côtés du front brun-cendré; face albide ; palpes testa ce- fauves ; TRAVAUX INÉDITS. ^ 49 tibias noirs, mais un peu fauves avant le sommet; balan- ciers jaunâtres ; cuillerons blancs ; ailes assez claires. Le mâle de cette espèce est éclos, chez M. Goureau, de la chrysalide de VArciia fuliglnosa. Cette espèce, semblable à mon C. bomhijcivora (Annal, de la Soc. Ent., ^847, p. 280,n°8), en diffère par la tache latérale du second segment de l'abdomen, et surtout par ses tibias, qui n'offrent un peu de fauve qu'en dessus de leur sommet; elle avait déjà été indiquée dans mon Essai primitif. — M. Goureau en fait VEurygaster vulgaris. 5. Thryptocera flavisquamis, Rob.-Desv. — Espèce manuscrite. M. Goureau a obtenu cette espèce, en juillet, de la chry- salide d'une Chenille tordeuse des feuilles de l'orme. Cette espèce est décrite dans le manuscrit livré à la So- ciété Entomologique, et qui sera bientôt publié. M. Goureau avait, mais à tort, donné à cette espèce le nom de Thnjpt. microcera. 4. Thryptocera hcmeralis, Rob.-Desv. — Femina. Tho- rax ater, opacum, lineâ huraerali fulvidâ, scutellique parte pos- ticâ fulvidâ; abdomen gagateiim, nitens, immaculatum; fronta- libus fulvidis ; frontis lateribus fulvido - subbrunicosis ; facie fulvido-pallescente; palpis fulvidis; inter-antennariis atris; an- tennis fulvidis, ultimi articuli apice nigro aut fusco; pedibus atris; halteribus fulvidis; calyptis fluvescentibus ; alis basi sub- flavi, nervis flavis. — Long. 2 lignes. La femelle : corselet noirâtre, mat, avec une ligne hu- mérale testacé-brunâtre ; majeure partie de Técusson tes- tacé-rougeâtre ; abdomen noir-jais, assez luisant , sans au- cune tache ni ligne transverse argentées ; frontaux rouge de bistre ; côtés du front rouge de bistre un peu brun ; face rouge de bistre un peu plus pâle; inter-antennaires noirs; antennes rouge de bistre, avec le sommet du der- nier article noir ou noirâtre ; palpes rouge de bistre ; pattes noires ; le devant des deux jambes antérieures un peu plus clair; balanciers bistrés; cuillerons jaunâtres; ailes ^50 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mars 1851.) lavées de jaunâtre, surtout à la base, avec les nervures flavescentes. D'après cette description, il est impossible de confondre cette espèce avec aucune des espèces déjà décrites. On en doit la découverte à M. Goureau, qui, au mois de juin, l'obtint de la chrysalide d'une Chenille rouleuse de feuilles- 5. VORIA RURALIS — Tachinaruralis, Fall. — Tacliina vertiealiSj Meig. — Voria lalifrons, Rob.-Desv. Cette espèce est sortie, chez M. Goureau, d'une chrysa- lide de Chenille enfermée dans une feuille d'arbre fruitier. G. GouRALDiE. — Gouraldïa, Rob.-Desv. — Zcâda, Rob." Desv., Myod. — Antennes descendant jusqu'à l'épistome, et un peu oblique ; le second article double du premier pour la longueur; le troisième prismatique, trois et quatre fois aussi long quele^econd ; chète effilé ; le second article double du premier pour la longueur. Yeux tomenteux, non contïgus, mais un peu rappro- chés sur le mâle, distant sur la femelle ; front saillant sur le mâle ; point de cils faciaux, à l'exception des basilaires; péristome un peu plus long que large, sans épistomc sail- lant; palpes des femelles non dilatés au sommet. Abdomen. Deux cils apicaux sur le premier segment; deux cils médiaux et deux cils apicaux sur le troisième segment ; deux cils médiaux et une rangée de cils apicaux sur le troisième segment. Cellule y C ouverte contre le sommet de l'aile, avec sa nervure transversale cintrée. Antennis ad epistome descendentibiis, subob'iqiiis; secundo articule bi longiore primo; tertio pristmatico, Iri-quadrive longiore secundo; cheti filiformis secundo articulo bi longiore primo. Oculi tomentosi, in mare subapproximati ; in feminâ distan- tes; frons prominula in mare; ciliis facialibus nullis, basalibus exceptis ; peri^toma paulô longius quàm lalius, epislomale haud prominulo; palporum apice ia feminâ nondilatato. Abdomen. Duobus ciliis apicalibus in primo seglnento; duobus ciliis metlianeis, duobusque ciliis apicalibus in secundo segmento ; duobus ciliis medianeis, serique apicali ciliorura in tertio segmen- TRAVAUX INÉDITS. 131 to. Cellula y C aperta contre aplcem alarum nervo transverso arcuato.. L'épistome non saillant, Tabsence de carène sur le qua- trième segment abdominal; les yeux tomenteux, et la ner- vure transversale de la cellule y C des ailes, qui est cin- trée, distinguent ce genre, qui appartient à la section des Erycina à yeux velus. 6. GouRALDiA PUPivoRA, Rob.-Desv. — Femina. Thorax cum scutello niger subnitens, flavescente jlineatus et irroratus ; ab Ionien ni grum, subnitens, tessellis latioribus, flavescentibus aut semi-aureis ; frontalibus antennis, cheto, palpis, pedibusque nigris ; frontalibus aureis; facie albidâ; oculorum margine exte- riore flavescente, halteribus flavo-fulvescentibus ; calyptis flavis ; alis iimpidis. — Long. 5 lignes. i^ La femelle : corselet et écusson noirs, un peu luisants, rayés et saupoudrés de jaune ; abdomen noir, assez lui- sant, avec de larges reflets jaunes, un peu dorés ; frontaux noir-de-velours ; antennes, chète, palpes et pattes noirs ; côtés du front dorés ; face albide, pourtour des yeux fla- vescent; balanciers jaune-fauves; cuillerons jaunes; ailes claires, même à la base. Cette espèce est sortie, en juillet, chez M. Goureau, de la chrysalide d'une Chenille tordeuse des feuilles du poi- rier (Tortrix lœvîgana). M. Goureau l'avait étiquetée Metopia fdsciaia. 7. GouRALDi.v Bi-NOïATAj Rob.-Desv. -— Jlf 05. Niger, cœsius; thorax lineis cinereo-subflavis ; abdomen tribus fasciis transversJs latioribus subaureis ; maculâque laterali fiilvà secundi segmenti ; frontalibus, antennis, palpis, pedibus, nigris; frontis laleribus aurcis; facie albidâ; halteribus flavo-fulvescciitibus ; calyptis fla* vescentibus; alis sublimpidis. —Long. 3 lignes. Le wa/d : corselet noir de pruneau, rayé de cendré- jaune ou flavescent; abdomen noir de pruneau, avec trois larges fascies de reflets jaunes; une petite tache fauve sur les côtés du second segment ; frontaux noir de velours ; antennes, chète, palpes et pattes noirs ; côtés du front dô- '!52 r.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {MlU'S 1851.) rés; face albide, pourtour extérieur des yeux cendré fla- Yescent; balanciers jaune-rougeâtre; cuillerons flavescents; ailes claires. Au mois de juin, M. Goureau a obtenu cette espèce de la chrysalide du Tortrix lœvigana. Cet insecte pourrait être le mâle du G. pupurum : ce fait a besoin d'une confirmation péremptoire. M. Goureau avait fait de cette espèce le mâle de son Metopia fascîata. 8. Elophoria Gouraldi, Rob.-Desv. — Femina. Thorax ater, cinereo-flavescente lineatus et irroratus ; abdomen nigrum, gagateiim, nitens, triplici fasciâ transversà cinereo-flavescente ; frontalibus, antennis, palpis, pedibus, nigris; frontis lateribus subaureis ; facie albidâ ; halteribus croceis ; calyptis flavescenti- bus ; alis sublimpidis. — Long. 2 lignes. La femelle : corselet noir, rayé et saupoudré de cendré, flavescent; abdomen noir-gris, luisant, avec trois fascres ou bandes transversales cendré-jaune ou jaunâtres; ces fas- cies n'occupent que la partie antérieure des segments; frontaux noirs; côtés du front jaunes; face albide; pour- tour extérieur des yeux cendré ; antennes, chète, palpes et pattes noirs; balanciers jaune de safran; cuillerons flaves- cents; ailes assez claires. M. Goureau a obtenu, au mois de juillet, cette espèce éclose de la chrysalide d'une Chenille rouleuse des feuil- les du pommier (Tortrix lœvigana) . 9. Phorocera flavifrons, Rob.-Desv. — Mas. Thorax ni- ger, cinereo-subgrisescente lineatus et irroratus; abdomen ni- gruin, tribus fusciisciaereo-subgrisescentibus ; frontalibus, anten- nis, pedibus, nigris; ultimicheti articuli basi nigrâ; liaudpalles- cente; frontis lateribus flavis; facie albidâ; palpis flavis; barbâ, pilisqufi occipitalibus canis; halteribus flavis; calyplis albo-sub- flavescentibus ; alis vel basi limpidis. — Long. 4 lignes. Le mâle : corselet noir, rayé et saupoudré de cendré; abdomen noir, avec trois fascies transverses cendrées et un peu grisâtres; frontaux, antennes et pattes noirs; le TRAVAUX INÉDITS. ^ 53 troisième article du chète entièrement noir; côtés du front jaunes; face albide ; palpes jaunes; épistome blanchâtre; poils de la barbe et de derrière la tête blancs ; pourtour extérieur des yeux blancs; balanciers jaunes; cuillerons blancs, un peu jaunâtres; ailes claires, même à la base. M. Goureau a obtenu, au mois de mai, cette espèce de la chrysalide du Pieris rapœ. Cette espèce ne serait pas une véritable Phorocère dans la distribution actuelle et encore inédite des anciennes es- pèces ; elle appartient à la section des espèces à chète jaune et à troisième article du chète entièrement noir. Elle est tout- à-fait voisine du Phorocera lovora, dont elle se distingue par les côtés dorés du front et par les lignes cendrées du corselet. Ses cils faciaux la rapprochent du Phorocera myoï- dœtty n° ^5. 10. Phorocera haden^, Rob.-Desv. — Mas. Thorax niger, cinereo-llneatus ; abdomen ■igrum tribus fasciis cinereis; fronta- libus, anlennis, pedibus, nigris; uUimocheti articulo absoiutè ni- gro ; frontis lateribus facieque fasco-grisescentibus ; palpis fulVis ; epistomate flavo-fulvescente, ciliis-faciaUbusrigidis, ullrà médium faciem adscendentibus, barbâ, pilisque occipitalibus cinereo-obs- curis; halteribus flavo-fulvescentibus ; calyptis flavis ; alisdesunt. — Long. 4 lignes M2. Le mâle : corselet noir et rayé de cendré; abdomen noir, avec trois bandes transverses cendrées ; frontaux, antennes et pattes noirs; le troisième article du chète en- tièrement noir à la base ; côtés du front et face brun-gri- sâtres; épistome jaune-rougeâtre; faciaux roides, montant aux deux tiers de la face ; palpés fauves ; barbe et poils de derrière la tête cendré-obscurs; balanciers jaune-fauves; cuillerons jaunes; ailes non développées. Cette espèce est éclosc chez M. Goureau, au mois d'a- vril, de la chrysalide de VHadcna brassicœ. Cette espèce est voisine du Phorocera vernaliSy n'* 47. On la distingue surtout à ses palpes fauves et à ses cuillerons jaunes. ■154 r.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( MttVS 1851.) II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Séances du 5 et du^O Mars 4851. — Aucune communi- catioD zoologique. Séance du 17 Mars. — M. Duvernoy lit un Rapport sur un Mémoire de M, P. Gervais ayant pour litre : Recherches sur les Cétacés du genre Ziphius de Ciivier, et plus particu- lièrement siir le Ziphius cavirostris. (Voir année 1850, page 561 de notre Revue. ) Voici les conclusions de ce rapport: « En résumé, le Mémoire de M. Gervais fait connaître : « 1" Une nouvelle espèce de Cétacé de la Méditerranée, qui pourra être réunie au genre Hyperoodon ; « 2° Cette espèce est bien distincte du Ziphius cavirostris de G Cuvier, qui doit en rester séparé avec ses noms gé- nérique et spécifique ; « 5" Le Ziphius densirostris, BlainviUe, et VHeterodon Sowerbyi, Desm., doivent composer un genre à part, pour lequel M. Gervais propose la dénomination de Dioplodon; c( 4° Quant au Ziphius planirostris, M. Gervais pense, avec raison, que, n'ayant pas sa mâchoire inférieure, on manque de données suffisantes pour établir ses véritables rapports ; (( 5° Il en est de même du Ziphius longirostris, malgré la grande ressemblance du rostre avec celui des Dioplo- don; « 6° Après avoir revu et discuté les caractères de ces trois genres Ziphius, Hyperoodon et Dioplodon^ M. Ger- vais propose de les réunir dans une même famille, sous le nom de Zlphioïdes.)) — M. G. Colin, chef du service d'anatoniie à l'école d'Alfort, présente des expériences sur la sécrétion pancréa- tique chez les grands lUnninanis doniesliques. Les résultats SOCIÉTÉS SAVANTES 155 de ces expériences sont formulés par l'auteur de la ma- nière suivante * « -l" La quantité de liquide sécrété chez une vache de taille moyenne est très-considérable, puisqu'elle s'élève dans une heure jusqu'à 275 grammes. Ce chiffre n'a rien qui doive étonner, puisque dans les 42,500 grammes de fourrage qui forment la ration journalière d'un animal de l'espèce bovine, il existe, d'après des analyses de M. Bous- singault, 500 grammes de matières grasses qui, pour être émulsionnées, ont besoin d'être soumises à l'action de -1,500 grammes de suc pancréatique. « 2'' La sécrétion, au lieu d'être continue et régulière, éprouve des variations qui lui donnent un type intermit- tent. Si, à un moment donné, elle est très-abondante, on la voit bientôt diminuer, devenir très-peu considérable, ou cesser complètement pour reprendre une progression croissante qui, après avoir atteint son terme, est suivie d'un nouvel affaiblissement. « 5° Le degré le plus élevé de la sécrétion coïncide le plus souvent avec la fin de la rumination et les moments qui la suivent. Il correspond aussi quelquefois aux heures pendant lesquelles l'animal mange. « 4" Le fluide sécrété ne présente ses propriétés émul- sives complètes que dans les premiers temps. Alors il est épais, visqueux, contient une forte proportion de principe albuminoïde et forme, par son agitation avec une partie d'huile d'olives pour trois parties de suc, une émulsion parfaite qui reste constamment homogène. « 5° Celui qu'on obtient seulement une heure et demie après l'établissement de la fistule pancréatique est déjà moins albumineux et ne peut produire une émulsion ho- mogène, même lorsque sa proportion dans le mélungc de- vient double ou triple de ce qu'elle était précédemment. Du reste, ces propriétés s'affaiblissent à mesure qu'il de- vient plus aqueux, mais il ne les perd jamais, à aucune époque de l'expérimentation. 456 REV, ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Mavs 1861.) « 6" Par suite de son contact avec l'huile, le fluide pan- créatique, qui est toujours alcalin, devient acide, ainsi que le reste du mélange. 11 jouit de cette propriété à toutes les époques de l'expérimentation, et aussi bien à la tempéra- ture ordinaire qu'à celle du corps des animaux. Seulement, l'acidité de l'émulsion se produit d'autant plus vite et plus complètement, que le suc est lui-même plus albumineux et que la température est plus élevée.» Au Mémoire de M. Colin est joint un flacon contenant du suc pancréatique d'un taureau, obtenu le jour même où le Mémoire a été présenté (10 mars), et un échantillon des sels du même fluide recueilli sur une vache. Séance du 24 Mars. — Aucune communication zoolo- gique. Séance du 51 Mars. — MM. les docteurs Aug. Duméril, Demarquay et Lecointe adressent un Mémoire ayant pour titre : Recherches expérimentales sur les modifications impri- mées à la température animale par rintroduction dans l'éco- nomie de différents agents thérapeutiques. Les substances expérimentées sont les cantharides, la canelle, le sulfate de quinine, le se\^\e ergoté, le lactate d'ammoniaque, le phosphore et la strichnine. D'une manière générale, les auteurs disent que toutes ces substances ont donné une élévation de température qui a varié depuis quelques dixièmes de degrés jusqu'à plu- sieurs degrés. Ainsi, par exemple, les cantharides ont été administrées à des chiens adultes, et à la dose de 0,08, 0,20 et 0,40 centigrammes. A la dose de 0,08, le thermo- mètre a monté de 2° 1 dans une période de 6 heures. Beau- coup d'autres expériences ont été faites de la même ma- nière; mais il serait trop long de les mentionner ici. — M. MUne-Edwards présente à l'Académie la première partie d'un ouvrage qu'il vient de publier, sous le titre ^'Introduction à la zoologie générale, ou Considérations sur les tendances de la nature dans la constitution du règne ani- mal. ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 457 III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. MoNOGRAPH of the, etc. — Monographie des Lîmnadiadœ, famille de Crustacés entomostracés; par M. D. Baird {Proceed. Zool. Soc. Lond., 4849, 22 mai, p. 84, Annu- losa, pi. XI). Après avoir passé en revue tous les auteurs qui ont traité ce sujet, M. Baird établit qu'un de ces animaux, pu- blié il n'y a pas encore longtemps par MM. Audouin et Joly, le Cyzkus Bravaisii du premier, ïlsaura cycladoides du second, n'est que laDaphnia gigas d'Hermann, et peut- être le Monoculus leniicularis de Linné (Faun. suec. 2054, n°8. — Syst. nat., 4 2*" éd., 4059, n° 8 ). Adoptant les idées de M. Lucas, qui a étudié cette espèce en Algérie, il pense aussi qu'elle doit entrer dans le genre Estheria de Rup- pell et Strauss. Avant le présent travail, le genre Limnadia ne contenait que deux espèces ( L. Hermannî, Brongn. et Mauritiana^ Guér.), et le genre Es iheria n'en contenait que trois {E. gigas Uerm., tetracera Krinicki, et Dahalacensis Strauss). M. Baird n'a pas augmenté le nombre des Limnadia, mais il a enrichi le genre Estheria, qui se compose actuellement de 9 espèces. Voici le catalogue que l'on peut présenter aujourd'hui de cette petite famille des Limnadiadœ ; G. Limnadia Ad. Brongn. 4. L. Henvanni Brongn, (pi. XI, f. 4 a. h. c). 2. L. Mnuriliana Guér, Mag. Zool., 4857. — Burm., Organiz. of trilobites, Rey, édit., t. 6, f. 4 5. G. Estheria Strauss. A. Valves de la carapace tachetées ou ponctuées sur la surface. 4. E. gigas (Daphuia) Ilerm. — Cyz. Bravaisii Aud., An. Soc. Ent., VI. Bull., p. 9. 4 857. — Isaura cycla* doides Joly, Ann. se. nat., 2, série XVIII, t. 7 et 8, f. 4 à iî. 18^5. — Estheria cycladoides Lucas, Expî. se. de 158 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {MurS 185^.) l'4Igérie, Crast., p. 8^. 18^5. — Lhnn, Hermanni Koch, Deulsch., Crust., H. XXXV, t. -10. — Monocuius lenticula- ris? Lin. — Hab. Strasbourg, Toulouse et l'Algérie. 2. E. mditensîs Baird, p. 88, pi. XI, f. 2 a, b, c. -- Hab. les eaux douces de Malte. 5. E. poliia Baird, p. 88, pi. XI, f. 5 a, b, c. — Hab. les Indes*. 4. E. brasUiensis Baird, p. 89, pi. XI, f. 4 a, b. c. — Hab. le Brésil. 5. E. Dahalacensis Strauss et Ruppell, Mus. Senkenb., 2, 119, pi. 7, f. 4 à 43. — Hab. l'Abyssinie. B. Valves de la carapace longitudinalement striées sur la surface. 6. E^ Donaciformis Baird, p. 89, pi. XI, f. 5 a. b. c. — hab. le Kordofan. 7. E. Boysii Baird, p. 89, pi. XI, f. 6 a. b. c. — Hab. riude. j; 8. E. similis Baird, p. 90, pl. XI, f. 7 a. b. c, — Hab. rinde. 9. E. leiracera Krynicki, Bull, de Moscou, 1830. — Hab. Charkow, en Russie. IV. MELANGES ET NOUVELLES. M. Ch.-L. Bonaparte, à qui M. Bourcier a confié le soin de publier quelques-uns des Oiseaux qu'il a découverts dans la République de l'Equateur, donne aujourd'hui la description de plusieurs Tangaras nouveaux (page 429), ce qui montre déjà tout l'intérêt des observations zoolo- giques faites par ce voyageur, aussi instruit que zélé. II a bien voulu nous confier quelques insectes recueillis par lui dans ses diverses excursions dans les Andes, au Chim- borazo, à l'Anlisana, auCotopaxi, etc., lieux les plus éle- vés du globe, et, quoiqu'il ne se soit pas occupé d'ento- mologie d'une manière spéciale, il a trouvé dans ces loca- lités quelques espèces nouvelles fort intéressantes que nous ferons connaître prochainement. MÉLAKGES ET NOUVELLES. 4 59 Parmi les insectes recueillis par M. Bourcier sur les Pa- ramos, ou montagnes élevées des Andes, il s'est trouvé un Scarabéïde nouveau, sur les mœurs duquel ce voyageur a eu l'occasion de faire quelques observations curieuses qui expliqueront aux géologues la formation de boules en terre parfaitement rondes, et d'un diamètre d'environ 7 centimètres. Ces boules se trouvent, en quantités innom- brables, près de la surface du sol ; mais, à la longue, elles finissent par être entraînées par les eaux, et vont s'amon* celer, avec les terres et sans perdre leur forme, dans les ravins et certains bas-fonds. Lorsque ces couches de terre sont coupées par les torrents produits par des orages, elles laissent à découvert, dans leur coupe, ces masses de boules, liées entre elles par la terre, ce qui représente une espèce de formation géologique ayant souvent plusieurs mètres de puissance, d'un caractère très-extraordinaire, et dont l'origine n'avait pas été expliquée par les voyageurs. Ces boules ont toutes une ouverture ronde et du même calibre, d'environ t5 à 20 millimètres; elles sont plus ou moins dures, suivant que le terrain dans lequel elles ont été faites est plus ou moins argileux, et on les trouve, dans toutes les Cordillières, dans une zone déjà élevée. Ces boules sont l'ouvrage d'un Scarabéïde très-abon- dant dans ces régions, qui éclot au commencement de la saison des pluies, et dont l'apparition attire dans ces Para- mos une quantité d'individus d'un Oiseau de proie qui en fait alors sa nourriture exclusive. Cet Oiseau est nommé par les Indiens Curiquîngui, ou Ave del Inca (Oiseau de rinca) ; c'est le Plialcobœnus leueognster de Lafresnaye. M. Bourcier a trouvé les noms vulgaires de cet Oiseau dans VHisloria natural del Reino de Quito de Juan de Velasco. Cet auteur dit qu'il est presque aussi domestique que les Poules, et vit dans les champs et les prés, nettoyant et pur* géant la terre des insectes. Le Scarabéïde que l'on trouve en grande quantité dans les localités où abondent ces boules appartient au genre -160 REV. ET WAG. DE ZOOLOGIE. {Mars 1851.) Heterogomphus de Burmeister (Handb. der Entoin., t. 5, p. 48). Il est très-voisin de son Heter. dïlalicoUis ; mais il s'en distingue surtout par les côtés dilatés de son corselet, lesquels sont enflés en dessous, comme vésiculeux, et don- nent aux côtés de ce corselet quelque analogie avec les pa- rotides des crapauds. Heterogomphus Boitrcieri : Fuscus, nitidus ; elytris omni- no lœvibus, pallidioribus ; pronoto maris in margine di- latato, inflato : gibbere parvo binodoso, fœminse trapezoi- dali angusto. — Long. 28 à 56 mill. ; larg. -1 4 à 1 8 mill. Nous avons cru faire acte de justice, en donnant à cette espèce le nom du savant voyageur qui l'a découverte et qui a observé les curieuses particularités de ses mœurs. Gdérin-Méneville. V. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. The daisification, etc. — La classification des Insectes, fon- dée sur les données embryologiques; par M. L, Agassiz. — Bro- chure in-4. On ihc Pelorosaurus^ etc. —Du Pelorosauius, reptile terrestre gigantesque non encore décrit, et dont les restes sont niêl^^s à ceux de T Iguanodon et autres Sauriens, dans les couches du Til- gate-forest-sussex. — D'une épine dorsale de rHylosaurus, ré- cemment découverte dans le Tilgate-forest ; par M. G, -A. Man- tell. — Londres, 1850. Brochure in- 4. (Extrait des Transactions philosophiques pour 1850.)] TABIiE »E^ IMATIÈRES; I>U N'' S. Serres. — Cours d'Anthropologie. H5 PucHERAN. — Caractères zoologiquts ties Mammifères aquatiques. 1 20 Ch.-L. Bonaparte. — Note sur les Tangaras. 129 Lafresnate. — Suite des Picucule?. U5 Robineau-Desvoidy. — Eclosions de dix espèces d'Eulomobies. 147 Académie des Sciences de Paris. 154 D. Baird. — Monographie des Limnadiadae, 157 GcÉRiN-MÉNEviLLE. — Hetcrogomphus Bourcieri. 158 Bulletin bibliographique. 160 QVATORZl£ME AMSTÉE. — AVRIL 1851» I. TRAVAUX INÉDITS. SoR les caractères zoologiques des Mammifères aqua- tiques, par M. le docteur Pucheran. — Suite. (Voyez pages 65 et ^ 20.) S m. — Du système phanérique chez les Mammifères aquatiques. Nous comprenons, sous le nom de système phanérique, le pelage, les ongles et les organes des sens. Nous ne par- lerons point, dans ce chapitre, de ce qui est relatif à cette dernière modification de la peau, l'histoire des organes des sens, chez les Mammifères aquatiques, déjà parfaite- ment bien traitée par M. le professeur de Blainville (\), exigeant de notre part une foule d'investigations anato- miques que le temps seul peut nous permettre de faire. Pour ce qui est du pelage, on ne peut s'empêcher de convenir qu'il est, en général, remarquable par sa dou- ceur et son abondance, chez les animaux à pieds palmés Les Loutres nous en offrent des exemples multipliés, et on observe de même ce caractère extérieur chez le Cyno- gale de Bennett, le Castor, le Myopotame, les Hydromys, l'Ondatra, les deux espèces de Desmans, le Chironecte et tous les Ornithorynques. Ces caractères ne se présentent point d'une manière aussi constante et aussi uniforme chez les divers individus du genre Phoque [Phoca, h. — Callocephalus, Fr. Cuvier). (1) Principes d'Anatomie comparée, tom. 1. a« SÉRIE. T. III. Année 183t. 11 i62 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AvÙl 1851.) La raison en est facile à saisir, par suite des diverses mo- difications de pelage que subissent ces habitants des mers boréales, modifications qui dépendent non-seulement de rage, mais encore des saisons. On savait déjà, par les ob- servations de Crantz et de Lepechin, les changements que subit par l'âge, dans sa coloration, l'espèce décrite par Millier et par Fabricius sous le nom de Phoca groenlandica, MM. Thienemann et Gûnther (1), dans leur travail si com- plet sur ces Amphibies^ nous ont appris, en outre, que cette espèce, de môme que le Phoca bar bâta j MûU., Fabr., est soumise, dans son pelage, aux infiuences des saisons. On conçoit, dès-lors, que le caractère de longueur du poil, que nous verrons plus tard modifié par des influences cli- malériques, se présente chez eux d'une manière en quel- que sorte seulement temporaire. Les zoologistes que nous avons cités nous font savoir, d'autre part, que, chez l'es- pèce qu'ils ont décrite sous le nom de Phoque aux ongles blancs (Phoca leiicopla), les poils sont plus longs et plus épais que dans les autres espèces (2), tandis qu'ils sont très-courts et un peu roides chez le Phoque annelé {Phoca annellata, Nillson) (3), assez roides chez les vieux du Phoque barbu {Phoca barbata, Mûller, Fabricius) ; courts, et ce- pendant doux au contact, chez le mâle, âgé de quatre ans, du Phoque du Groenland (Phoca groenlandica. Millier, Fa- bricius), et cela dans la saison d'été {in Summer) (4). Ils sont courts, mais roides, au contraire, chez le Phoca gry^ phus de Fabricius, dont M. Nillson a fait son genre Hali-^ chœrus (5). Ils nous apprennent, au contraire, que, chez leur Phoca littorea^ le pelage est court et doux au toucher, caractères que nous avons maintes fois reconnus nous- {\) Thienemann et Gûnther, Reise in norden Europa's und Island, 1821-22. (2) Loco citato, p. 105. (3) Loco citato, p. 91 . (4) Loco citato, p. 116. (5) Loco citato, p. 146. TRAVAUX IKÉDITS. -165 môme chez les Phoca vituUna de nos côtes, la même es- pèce que leur Phoca litlorea; ce dont on ne saurait douter, attendu qu'ils donnent eux-mêmes en synonymes les es- pèces décrites par Linné, par Desmarest et par M. Vrolick, sous le nom de Plioca vituliiia. Les Otaries ne présentent point, sous le point de vue qui nous occupe, des différences aussi frappantes. Toutes, en effet, sauf l'Otarie australe de MM. Quoy et Gaimard, et l'adulte de l'Otarie cendrée de Pérou, sont caractérisées par un pelage très-touffu et très-abondant, et par un feutre très-doux et très-laineux. L'espèce que M. Desma- rest a décrite sous les noms divers ù'Otarie de Péron, ù'Olarie nninef û'Olarie de l'île de Rottness, et à laquelle Buffon et Schréber avaient déjà imposé, l'un le nom de petit Phoque, l'autre celui de Phoca pusilla; TOtarie mo- losse [Otaria molossina^ Garn. et Less.); les divers indivi- dus de ce genre, que M. Frédéric Cuvier a décrit sous le nom d'Otarie Delalande et d'Otarie de Milbert; celui au- quel il a imposé le nom ù'Oiarie d' Banville^ devenu plus tard le Phoca Hauvillii^ de M. Fischer, sont remarquables sous ce rapport. Chez rOtarie australe, au contraire, MM. Quoy et Gai- mard ont parfaitement signalé l'absence presque totale de feutre ; de sorte que l'on est obligé, voyant cette diffé- rence, de se demander si l'Otarie australe ne serait point seulement revêtue de son pelage d'été, et les autres es- pèces de leur pelage d'hiver. On ne peut, pour expliquer ces résultats opposés, invoquer l'habitation australe de l'es- pèce rapportée par MM. les chirurgiens de V Astrolabe, at- tendu que les autres espèces dont nous venons de parler viennent de latitudes plus rapprochées de l'Equateur que ne le sont la Nouvelle-Hollande et les îles Auckland, d'où MM. Hombron et Jacquinot nous ont rapporté deux indi- vidus de la même espèce {\). L'Otarie d'Hauville et l'Ota- {\) Les individus rapportés par MM. Hombron et Jacquinot 464 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Aviil 1854.) rie molosse ont été prises, en effet, sur les côtes des îles Malouines, i'Otarie Delalande, sur les côtes de l'Afrique australe , et l'Otarie de Milbert, envoyée de New- York au Musée de Paris par M. Milbert, qui en avait fait l'acquisi- tion d'un bâtiment de commerce qui faisait la pêche de la baleine dans la mer du Sud. Il serait donc permis de conclure, si les suppositions que nous venons d'émettre se réalisent, que les animaux du pôle austral, comme ceux du pôle boréal, sont soumis à des changements dans la longueur de leur poil, change- ments déterminés par l'influence des saisons. Quant aux modifications spécifiques que ce même ca- ractère subit chez les Loutres, elles n'ont rien de surpre- nant pour qui connaît le principe de zoologie qui établit que la longueur du poil des Mammifères est en raison di- recte de la zone septentrionale qu'ils habitent. Ainsi, les Loutres de l'Inde et de l'Archipel Indien, telles que la Loutre naïr (Lutra nair, Fréd. Cuv.), la Loutre siraung [Lutra perspiciUata, Is. Geoff.-St.-Hil.), ont le poil moins long que la Loutre de nos pays. Ce que nous avons dit des Loutres indiennes est également applicable à l'Aonyx De- lalande [Aonycc Lalandii, Lesson). Dans le nouveau continent, la Loutre de la Plata (Lus- tra platensis), récemment décrite par M. Waterhouse, et surtout la Lutride saricovienne (Lutrïs brasiliensis. — Mus- tela luiris, L.), ont le pelage moins touffu que la Loutre lataxine (Lutra laiaxina, Fréd. Cuv.), qui est originaire de l'Amérique septentrionale. Chez une autre espèce de l'A- mérique méridionale, la Loutre du Chili [Lutra chilensis, Benn.), le poil est moins couché, demi-hérissé {semï-ereci). M. Bennett, en décrivant cette espèce pour la première fois, avait constaté ce caractère, dont nous garantissons l'exactitude, et dont M. Waterhouse a du reste déjà con- nut été pris le \0 mars 185'); c'est Tépoque de l'année pendant laquelle la saison d'automne règne dans ces parages. TRAVAUX INÉDITS. ^6^ firme l'existence dans la partie mammalogique du Voyage du Beagle. Nous pouvons donc conclure, des détails dans lesquels nous venons d'entrer, que si les caractères généraux de l'état de pelage que nous avons assignés aux Mammifères aquatiques sont quelquefois modifiés, les différences qui se manifestent dès-lors s'expliquent par l'influence des saisons et par celle des températures propres aux latitudes variées qu'ils habitent, influences auxquelles ils sont sou- mis, comme les Mammifères terrestres. C'est une de ces circonstances si intéressantes dans lesquelles on voit des faits exceptionnels à un principe s'expliquer parfaitement par l'intervention d'une autre loi générale. Mais, quelque varié que soit le pelage des Mammifères palmipèdes, pour ce qui a trait à son allongement, les poils qui en forment l'ensemble sont imprégnés d'une ma- tière grasse qui les rend très-onctueux. Dans son cours de Mammalogie de l'année ^845, M. le professeur Geoffroy- Saint-Hilaire fils a parfaitement signalé que, par suite de cette disposition, ces poils deviennent peu propices à se laisçer imbiber par l'eau. Les récentes expériences qu'un de nos physiologistes les plus éminents, M. Dutrochet, a fait connaître aux physiciens, sur le peu d'aptitude qu'ont à se laisser convenablement humecter par l'eau les corps solides préalablement enduits de quelque matière grasse, expliquent parfaitement, ainsi que le fit observer, à cette occasion, le savant professeur, les dispositions prévoyantes prises par la nature dans cette circonstance. Quant à nous, nous voyons dans cette explication, dont l'observation prouve également l'exactitude chez les palmipèdes, parmi les oiseaux, une application très-heureuse d'un fait phy- sique à un fait physiologique. En même temps que le poil s'allonge, les ongles, au contraire, diminuent de volume chez les Mammifères aqua- tiques. M. le professeur de Blainville est le premier ana- tomiste qui ait signalé ce fait général, en observant que ce ^66 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Awil 185^.) caractère était d'autant plus saillant que les espèces étaient plus aquatiques, et réciproquement. Le plus ou moins grand développement des palmatures explique ces divers rapports, sans qu'il soit possible, cependant, de les déve- lopper d'une manière mathématique. Ainsi, chez les Phoques, la palmature des pieds posté- rieurs étant devenue plus large que celle des pieds anté- rieurs, les ongles sont beaucoup plus développés en avant qu'ils ne le sont en arrière. On peut objecter, il est vrai, qu'il n'est rien de plus fré- quent que de voir dans les animaux, et surtout dans les animaux fouisseurs, les ongles du pied de devant beau- coup plus allongés que ceux du pied de derrière, comme nous l'avons observé nous-même chez les Ratons, les Ours, les deux espèces de Coati, et une troisième espèce, décrite, il y a bien longtemps de cela, par M. le professeur Geoffroy-Saint-Hilaire père, dans son Catalogue des Mam- mifères du Muséum (I), sous le nom de Coati gris [Nasiia grîsea. — Nasuanarïca, Geoff.St-Hll.), de môme que chez les Ratels, les Mouffètes, lesSuricates, les Mangoustes, etc. Chez les Insectivores, d'autres animaux, tels quB la Condylure à museau étoile [Condijlura crîsiata, Desm.), le Scalope du Canada, la Taupe même, les Chrysochlores; chez les Rongeurs, le Bathyergue du Cap, et les Rongeurs amé- ricains connus sous le nom de Géomys et de Diplostome ; enfin, tous les Tatous et autres Edentés offrent de même cette prédominance de longueur des ongles de la patte de devant sur ceux de la patte de derrière. Mais tous ces faits, qui montrent jusqu'à l'évidence que les modifications de dimension qu'éprouvent les ongles des Mammifères fouisseurs portent surtout sur ceux du membre antérieur, de façon que, quoique servant à la marche, comme le membre postérieur, le membre anté- rieur conserve cependant, plus que son congénère, ses t(1)Page86. TRAVAUX INÉDITS. 167 privilèges d'organe de préhension et d'action, ces faits, di- sons-nous, ne détruisent pas le rapport inverse qui existe entre le plus ou moins de développement des ongles et celui des pal matures. On en voit surtout une confirmation dans ce qui se passe chez les Otaries. Le membre antérieur des Otaries pos- sède, comme le membre unique des Cétacés, une palma- ture tellement développée, qu'elle empêche tout-à-fait de distinguer les doigts. Or, à ce membre, ni chez les Céta- cés, ni chez les Otaries, nous n'avons jamais pu rien dis- tinguer que l'on pût comparer à un vestige d'ongle {] ). Au membre postérieur, quoique la palmature soit bien développée, elle ne l'est cependant pas assez pour ne pas laisser à nu la division des doigts ; aussi voit-on les ongles reparaître. On sait, au reste, que les doigts des Otaries aux pieds postérieurs présentent des lanières de peau qui les dépassent. Or, nous avons observé que les on- gles les mieux développés correspondaient toujours aux doigts, qui étaient munis des lanières les plus étroites, et réciproquement. Chez toutes, les lanières les mieux for- mées sont celles qui dépassent, en dehors et en dedans, les deux doigts extrêmes. Or, ce sont aussi celles aux- quelles correspondent les ongles les plus atrophiés. Di- (i) M. Lesson, décrivant l'O^ molosse (Dict. des sciences nat., tom. XIII, p. 423), dit qu'au membre antérieur on observe quatre rudiments d'ongle». MM. Quoy et Gaimard signalent que, chez l'Otarie cendrée qu'ils ont rapportée lors de l'expédition de VÂs- Irolabe, les ongles des membres antérieurs sont à peine indiqués. (Voyage de l'Astrolabe, zool., tom. 1, p. 90). Ces faits, observés sur des sujets frais, n'infirment en rien, comme on le voit, le principe que nous avons émis plus haut. En décrivant l'Ours marin, voici ce que dit Steller à ce sujet: In exleriori glabrâ parie pedis regioni ariiculorum extimorum digilorunif ubi epiphyses carlilaginœ jiingunlur, unguiculi te- nuissimi et minutissimif vel potius rudimenta unguiculorum cer- nunlur, quos natura potius ne quid desU, quàm quodprosint ad'- didissevidetur, etc., etc. (Loc. cit., p. 536.) ^68 r.Ev. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Avvil 1851.) sons enfin que chez les Mammifères unipalmés les ongles sont, toutes choses égales d'ailleurs, plus développés que chez ceux qui ont des palmatures aux deux pattes. Nous terminerons ce travail par une remarque relative à la forme spéciale qu*offrent ces productions cornées, au membre postérieur des Ornithorynques. Les ongles ne sont point perpendiculaires à la surface de la membrane inter- digitale, mais horizontalement disposées de façon à offrir une face supérieure et une face inférieure, au lieu d'une face interne et d'une face externe. Cet aplatissement re- produit donc celui de la queue, de façon qu'à ce membre les ongles sont, si nous pouvons nous permettre cette ex- pression, réellement disposés pour nager. Le même fait se reproduit chez les deux espèces de Desmans; c'est un nouveau rapport entre les animaux de ces deux genres qui seuls, parmi les Mamnjifères, offrent, par la forme aplatie de leur museau, quelques points de ressemblance avec la forme de bec des Lamellirostres dans Tordre des Palmipèdes, chez les Oiseaux. Note sur les Tangaras^ leurs affinités, et descriptions d'espèces nouvelles ; par M. Ch.-L. Bonaparte. — Suite et fin. Callospiza, Bp. est un petit genre que nous fondons pour quatre espèces bleues généralement confondues. a. ÂLBIVENTER. ^ . C. BRASILIENSIS, Bp. (Tanagra bras'diensis, L. — Pas- ser americamis? Seba. — Tanagra barbadensis cœrulea, Br. — Tangara bleu de Cayenne, Buff. — Tanagra mexîcana, race plus grande^ Less., Tr. Orn., p. 461, sp. 14. — Cal- lisle brasiliensis'^. et albiventer, Gr. — Callospiza barbaden- TRAVAUX INÉDITS. 169 siSy Bp.) PI. enl. ^55, 4, nec PI. enl. n9, ^. quœ forsan Cyanoloxial Mus. Paris, ex brasil. Major dilute cyanea, ca- pislro, occipile, dorso , alis j caiidaque nigris : abUominef tectricîbusque alarum inferioribus albis, b. FL AVI VENTRES. 2. C. CAYANENSIS, Bp. (Tntiagra mexicana, p. L. — T. flaviventris, p. Vieill.) PI. enl. 290, 2. — Edw. Glean., t. 550. — Desm. Tang., t. 5, ex Cayenna, Brasil. SinîiiisC. mexicanœ; sed minor ; roslro breviore, angusiiore; alis mi- nus elongatis; humeris magis cœrulescentibus : abdomine albo-flavescenle. 5. C. MEXICANA, Bp. (Tanagra mexicana^ p. L, — T. flavivenlriSy p. Vieill. — Callisle mexicana^ Gr. — Tangnra diable enrhumé, Buff.), ex Antill., Mexico. Mus. Paris, ex Antill. mer. Media : intense cyanea : capistro, occipite, cer- viccy dorso, alis, caudaque nigerrimis : humeris glauco-CŒ" ruleis : abdomine flavo. 4. C. BOLiviANA, Bp. (Tanagra flaviventris , Orbigny, nec Vieill.) Mus. Paris, ex Guarajos. Minor : nigricans , fronte tantum, genis^ gula^ pectore, lateribus, iiropygio, hu- merisque cyaneis : ventre flavissimo. Tanagra, L. {Thraupis, Boie). Ce genre, déjà si réduit, doit l'être encore davantage par le démembrement des Dubusiaet par d'autres éliminations : malgré l'addition de quelques espèces nouvelles, il n'en contient plus guère que dix. , 1. T. CiELESTis, Spix, nec Sw. (serioptera^ Sw. — glau- ca, Gr. necSparrm.), Av. Bras., t. 55, H, ex Brasil. Lœte cœrulea ; humeiis, fasciaquc alari albo-sericeis. Confondu à tort avec le véritable Evêque, par ceux même qui ont reconnu cet oiseau à travers la confusion née des espèces voisines et de leurs mauvaises descrip- tions. Quant à Vepiscopus de Swainson, c'est au contraire l'espèce qui a les épaulettes du bleu le plus foncé ! Les six -170 IIEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Awil 1851.) espèces figurées par cet auteur dans ses Birds of Brazil se réduisent à trois, ayant donné les trois femelles comme trois espèces distinctes. Ainsi, son inornata est la femelle de son faux episcopus, mon cyanopterus : son olivascens est la femelle de Vornata : son cœlestis (bien différent de ce- lui de Spix) est la femelle de son T. cana ! 2. T. EPISCOPUS, L. {sayaca , Aliq. — Gracula glauca, Sparrm.) Br. Orn. III, sp. 25, t. 4, 2. -- PI. enl. ns, I. mas. — Mus. Caris., t. 54. mas, ex Guiana, Nova-Granada. CoerutanSy subtus dilutior : humeris albo-coeruleis; fascia alari nutla ; rostro robusto. 5? T. GLAUCOCOLPA, Caban, {sayaca e\ Caracas, Auct.), Mus. Hein., p. 28, sp. ^92, ex Columbia. Similis praace- denti ; sed minor, rostro breviore^ alis brevioribus : colore prœcipue caudœ vegetiore. 4. ï. SAYACA, L, [cana, Sw. mas. — cœlestis, Sw. nec Sp. faem. — prœlalus, Less. — cana et sivaînsoni, Gr.), Edw. B., t. 351, ^ — Sw. B. ofBraz., t. 57. mas, t. 4^, fsem. — Desm. Tang., t. ^5. mas, t. ^6? fsem., ex Ins. Santa-Trinit., Venezuela. Glaucescens : humeris cyaneis: rosir 0 debiliore. 5. T. CYANOPTERA, Bp. (sayaca, Wied, Hartl., Bp., p. nec L. — Tan. virens, Strickl., nec L. — T. diacomis, Less. — J. argentata, Gr. — T. episcopus, Sw., nec L. mas. — T. inornata^ Sw. fœm. — Loxia! vïrensl L. — Saltator cyanopterus, Vieill. ex Azara, 92. — Tliraupis cyanoptera. Caban.), Edw. B., t. 551, 4? — Bras. B., t. 59. masjun., t. 40. fœm. ex Bras., Parag., Bio-Grande. Major : cœru- lans , subtus virescens : kumeris lucide percyaneis : rostro robustissimo. 6. ï. ORNATA, Sparrm. (arciepiscopus, Desm. — olivas- cens, Licht. fœm. — palmarum, Wied. faem. — melanopte- ra, Hartl. masjun. — episcopus vel sayaca faem., Aliq), PI. enl. ns, 2. mas jun. — Mus. Carte., t. 95. mas adult. — Desm. Tang, t. M. ma?, t. \S. faem. — Sp. Av. Bras., TRAVAUX INÉDITS. 171 t. 53, 2. mas ad. t. 58. faem. ex Cayenna, Bras. Cyanca, humcr'is flavis. Le jeune mâle est semblable à la femelle adulte, mais il a le bec plus grêle et les ailes tout-à-fait bicolores. Viresccm ; mbtus magis violaceo micans : inlerscapUiOf sca- pularibuSj dorso et tergo cœmlescanlibus : alis quo ad colo- rem fere biparlilis, dimidio basait pileo concolorey virescente, apicali pure nigro : cauda fere nigra, rectricibus mediis vix viride induits : rostro qraciliore, nigerrimo : pedibus nigris. 7. T. viCARius, Less. [abbas, Licht.), Cent. Zool., t. 68, ex Mexico. Capite humerisque cijaneis : speculo alari flavo. 8. T. STRIATA. Gim.[chrysogaslerj Cuv. — danvini, Bp.), Azara, 94. — Voy. Beagie B., t. 56, ex Peru, Parag. Mas nigra ; capite, collo, alarumque teciricibiis cœruleis : peclore uropygioque auranliacis ; abdomine flavo : femori- bus cinereis. Fœm. olivacea; capîte, collo, alarumque tectricibus cœru- leis : subtus ex loto cumuropygio flava^ femoribus cinereis. Celte espèce, que nous plaçons pour cela la dernière, se rapproche beaucoup des Dubusia, mais on ne peut la sé- parer du T, vicarius. Tanagra cijanocephala, au contraire, malgré son affinité au vicarius, me semble devoir être mise en tête du genre Dubusia, Bp., dont nous avons déjà énuméré les espèces à la page 424 du tome XXXI des Comptes-rendus de l'Académie des Sciences. Aux dix es- pèces mentionnées, nous n'avons rien à ajouter, sinon que Taclujphonus elegans, Less., cité comme synonyme de vic- lorini, Massena {flavïvertex, Lafr ), est cependant par son dos obscur, presque intermédiaire à cette espèce, ou race à dos vert, et à celle à dos noir et croupion bleu, qui porte le nom de flaiinucliaj Lafresn., tandis que suwpiuosa^ Less., du Pérou, a le dos noir et le croupion presque uni forme. Nous croyons aussi devoir distinguer sous le nom de Dubusia gigas, Bp. le Tanagra monlana, Less., du Musée de Paris, provenant de Santa-Fé de Bogota. Maxima; cer- ^72 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Avrîl 1851.) vice dorso concoiore, le nom de Dubusia MONTANA.devant être réservé au Tanagra montana, d'Orb., de Bolivie. Ma- jor ; rostro validiore : cervice dorso valde diiutiore. Ces deux espèces, desquelles on ne peut pas détacher Veximia, cons- tituent le genre Buthraupis de Cabanis. Quant au Tanngra fasciata, Licht. (axitlarîs, Spix), c'est un Pitylien voisin des Diuca et de Lamprospiza. Tanagra inornata, Sw., B. of Bras., t. 40, est la femelle d'un véritable Tangara, son faux episcopus, mon T. cya" noptera. Tanagra palpebrosa est, comme nous l'avons dit, syno- nyme du prétendu Tachypiionus lacrymosns, maintenant Dubusia laclirymosa. Le Tanagra igniventris, Orb., avec les lunulala, constan- tii et erythrotis^ qui ne forment probablement qu'une seule espèce, à bleu plus circonscrit, et rouge plus étendu en croissant et non en simple tache, nous offrent le type du nouveau genre Anisognathus Reichenback, ^850, ou Pœ- ciloihraupis, Cabanis, -ISSI. Tanagrella, Sw. Quoique les synonymes attribués à Tanagrella ruficoUis appartiennent à un oiseau qui n'est pas même de la famille, ce genre n'en est pas moins com- posé de cinq espèces, grâce aux deux nouvelles décrites dans cette note, une desquelles, notre rufigida, relie si bien les trois espèces normales à celle figurée par Gosse, et dont Hartiaub avait constitué, je crois, son genre iVeor- nis. Tanagrella ruficollis, Gosse {Neornis cœrulea^ Hartl.), 111. Jam., t. 58, ex Jamaica. Fusco-cœrulea, scuto pectorali rufo. Du reste, T. iridina, Caban, correspond à ma T. velia; tandis que V Hypothlypis velia. Caban, [multi" color, Sw.) est ma T. cyanomela! Nemosia. La prétendue Nemosia atra {Tanagra meta- nopis, Lath.) PI. enl. 714, n'a été appelée ainsi que par er- reur : c'est un Pitylien voisin des Tanagra capistrata et leucophœa. (Voyez mon Conspeclus, p. 500.) Nemosia (lavicoUis est la seconde espèce du bon genre TRAVAUX INÉDITS. ^75 HemithraopiS, Caban., qui en compte trois, y compris Hylophilus ruficeps, Wied : son type est Tunagra guira, L. (nigricoUis^ Gm.). On pourrait ajouter, comme quatrième, la petite race du flavicoUis, qui se trouve au Pérou, et qui, indépendam- ment de la taille, se fait toujours reconnaître de la grande du Brésil par le miroir blanc (qui l'a fait nommer spe^ culifera) beaucoup plus restreint, et surtout par les taches jaunes qui ornent la pointe des petites couvertures alaires. Ce sera Hemithraupis peroana, Bp. Deux espèces, mais non trois, ont été confondues sous le nom de Sylvia on Nemosia ruficapilla; l'espèce de l'Amé- rique du Nord est une véritable Sylvicola; celle du Brésil, une Nemosia : Rhimamphus ruficapillus de mon Compec- tus est nominale : du moins nous n'avons jamais vu d'oi- seau comme celui représenté à la pi. ^64 de la Galerie des Oiseaux, et qui doit être composé d'après les deux espè- ces sus-mentionnées. Nemosia nigrogenys est un Fringillide du genre Paroaria, non moins que le prétendu Tachyphonus capitatus. Nemosia fulvescens^ Strickland, appartient à mon genre Pipilopsis, comme les Arremoh rubriroslris et supercilians de Lafresnaye, que cet auteur lui-mêaie a déclaré depuis être des Némosies. Tachyphonus, Vieill. Aucun genre peut-être n'a été plus embrouillé que celui-ci. Commençons par en fixer le type, qui devra être lo Tanagra cristata, L., rangé à tort dans le genre Lanio, et sous lequel on a confondu deux espèces. Après l'avoir purgé des nombreux oiseaux qui ne lui appartiennent pas, il faudra lui réunir les Pyrroia de mon Conspeclus. Le genre Pyrrota de Vieillot, que cet au- teur supprima lui-même, avait été fondé pour le Tanga- roux, soit que, sous ce nom, il eût en vue la femelle de Tanagra nigcrrima, ou le Volucre, d'une tout autre fa- mille, que l'on a confondu avec elle. Le Tachyphonus tœnialus^ Boiss. (Arremon lœnialus, Gr.) ^74 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (AvÙl 1851.) de Bogota, est une espèce de mon genre Dubusia, très- yoisine, sinon identique, de ma Dubusia selysia; et le T. lachrymosiis , Dubus (palpebrosus , Lafr.) , appartient au môme genre. Les prétendus TachypJionus ruficeps, Strickland, flavî- pectus, canigiilaris et albitenipora, Lafr. (ce dernier ne dif- férant pas de VArremon ophtliaLmicus, Dubus), doivent se placer sous mon genre Pipilopsis. Le Tachyphonus penicillatus, Spix, Av. Br., t. 49, ^, constitue mon genre Comarophagds avec le Pijranga al- bicoU'is, Orh., Voy. Am. m., Ois., t. 26.2, qui en diffère à peine, et a été à tort placé parmi les Pyrangas. Quant au T. quadricolor, Vieil!., pour lequel Cabanis forme son genre Trichothraupis, il me semble se rappro- cher bien plus des Tachyphones et des genres Cypsnagra et Lanio, dont la place est aussi près de ces oiseaux. Tachyphonus chloricteruSy Vieill., appartient au genre Orthogonys. De sorte qu'il ne doit rester, dans le genre Tachypho- nus, que les espèces suivantes : 1. T. CRISTATUS, Sw. {Tanagra cristata, L., qu'il ne faut pas confondre avec Frmgilla cristata, qui est une Lo- PHOSPIZA. — T. cayanensis nigra crislatay Br. — T. bruri' nea, Spix jun. — Lanio cristatus, Vieill. — L. cristatus et L. vieiUoiij Lafr. — Tachyphonus martîalis , Schiff , ex Temm. — T. gubernatrix, Less.), Pi. enl. 7, 2. — Briss,, Orn., t. 4, 5. — Jard. et Selby, IlL Orn., t. 50. — Av. Bras., t. 49, 2, jun» — Desmar. Tang., t. 48, sub nomine Houpette jeune âge, ex Brasil. Nigerrimus; gula^ uropy- gioque flavo-cinnamomeis : pileo rubro : tectricibus alarnm inferionbus albis : maxilla dente instrucla. 2. T. SURINAMENSIS, Lafr. (Turdus surînamensiSf L. — Merula surinamensis, Br. — Tanagra cristata , Temm. — T. ochropygos, Licht. — T. desmaresti, Aliq. nec Vieill. — Tachyphonus cristatus, Schiff. et Less. — T. ochropy. gus, Caban.), PL enl., 50^, 2. — Briss., Orn., t. 5, -1. — TRAVAUX INÉDITS, ^75 Desmar. Tang., t. 47, sub nomine Houpeite adulte, ex Brasil. Nigerrimus-y pileo, uropygioque latissime, flavo-ciri' namomeis : tectricibus alarum minoribus et inferioribus ^ laterumque macula, albis. 5. T. RUFiVENTER, Spix, Av. Bras., ^^ , t. SO, ^,etScla- ter,Contr. Orn., -1850, III, ctim fig., ex Bras., Peru. Affinis praecedenti, sed rostro denticuUs insigne more Phytoto- marum. Niger : verlîce latissime^ nropygïo, gula et cor- pore subtus, pone coUarem nigrum, flavo-auranliïs ; pectorCj abdomineque medio subferrugineis : tectricibus alarum mino- ribus dorso proximioribus, inferioribus, et remigibus interne ad basim^ albis, 4. Tanagra CORYPH.EUS, Licht. (Tachyphonus vigorsî, Sw. — Agelaius coronatus, Yieill. ex Azara, 77), Jard. et Selb.jOrn. III, t. 56, 2, ex Brasil. Nigerrimus; pileo rubro : humeris albis, 5. Oriolus leucopterus et Tanagra nigerrima, Gm. {ru fa, Bodd. fœm. — Oriolus melaleucos, Sparm. — Pyrrotaleu- copiera^ Vieill. ex Azara, 76. — Tachyphonus cirrhomelaSf Vieill., var. — T. nigerrimus^ Gr.) PI. enl., 7^^, 2, mas, et 7H? faem. — Mus. Caris., t. 5^. — Desm. Tang., t. 45, mas; t. 46, fœm. ; t. 49, var., sub nomine Houpette notre. — Gai. Ois., t. 82, ex Bras., Parag. Major : nigerri- mus; humeris albis. Faem. rufa. Plusieurs races sont encore confondues sous ce nom. Je propose le nom de T. beauperthuyi pour celle rapportée au Muséum parce voyageur, et qui se distingue de la com- mune, dont elle a la taille, par le blanc de Tépaule, beau- coup plus circonscrit, réduit à une simple tache, et par le bec plus effilé. , 6. Tachyphonus lcctuosus, Orb., ex Bolivia. MinU mus : nigerrimus; humeris latissime albis. Deux races presque identiques, et tout aussi petites, se retrouvent, l'une en Bolivie, l'autre à la Trinité et dans d*autres Antilles : le blanc, dans ces petits oiseaux, est plus étendu que dans les grands 176 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (AvtU 1851.) 7. T. BREViPES, Lafr., Revue zoolog., >I846, p. 206, ex Columbia. Cum T. luctuosa, fœm. affinis. 8. T. DELATRii, Lafr., Revue zoolog., 1847, p. 72, ex Mexico. JSiger : vitta aurantia pilei média. 9. T. PHOENICEUS, Sw. {saucîus, Strickl.). Ttvo Cent, and a Quarter, p. 54 ^, ex Brasil. JSigerrimus; humeris al- bis, macula riibra. •10. T. QUADRICOLOR, Vieill. (suchii, Sw. — Tanagra auricapilla, Spix. — Miiscicapa galeata, Licht. — M, mêla- no;îs.^ Vieill. ex Azara, 4 04) Av. Bras., t. 52. ex Bras, mer., Parag. Virescens, sublus flavo-cinnamomeus : fronte, gems, alis^ caudaque nigris : pileo flavo. Les deux espèces qui suivent constituent le genre Pfl-aE- NicoTHRAUPis de Cabanis. \. Tachyphonus ruber, Vieill., ex Azara, 85, qui n'est pas du tout un Pyranga ! [Tanagra flammiceps^ ïemm. — - porpliyrio, Licht. — Saltalor rubicus, Vieill.) PI. col., 477, ex Bras., Parag. Testaceo-ruber : vertice cristato flam- meo. 2. Saltator! rubicoides, Lafr., Revue zoolog., 4844, p. 44, sp. 4, ex Mexico. Similis praecedenti, sed minor ; rostro longiorCf magis compresso : tarsis brevioribus : rubro colore vegeiiore. Lanio, Vieill. {Pogonothraupis, Caban.). Ce genre, qui tient aux Tachyphones, aux Comerophages et à Cypsiiagra, ne comprend véritablement que trois espèces : atricapil- lusy versicolor (à tort réunies), et aurantius. Lamprotes, Sw. et Sericossypha, Less. peuvent cons- tituer deux genres indépendants l'un de Tautre. C'est le dernier surtout, qui montre une grande affinité aux AM- pëlides. C'est à tort que l'on a rapporté au Tanagra bonariensiSj Gm. le type du premier, T. ruficollis, Sw. {rnbrigitlaris on rubricolliSj Spix. — Eryihrolamusrubricollisj Less.) ky. Bras., t. 56, 4. Alro-cœruleus ; gula^ juguloque rubris. 11 faut, au contraire, lui réunir Tanagra loricata, Licht. Ta A VAUX INÉDITS. 177 (Tachyphonus lorîcatus , et probablement Saltator ntger, Vieil!.), Cat. Dupl. Berl. Mus., 340. mas, oA\. faem., ex Brasil., Columb. Tôt a anthracina, plumis holosericeo-mar' ginatis. Long. 8 — poil., qui en est le jeune. Pyranga, Vieill. Il reste encore à étudier, surtout pour débrouiller la synonymie» les espèces entièrement rouges des deux Amériques, la Pijranga hepaiica, Sw. du Mexi- que, ou Tanac/ra dentata, Licht. étant probablement une espèce intermédiaire au P. a%arœ, Orb., du Brésil, et au P. œstiva ou mississipensis, Gm. de l'Amérique du Nord., Tout le monde connaît les deux autres espèces des Etats-Unis, Pyranga rurra, Bp. {Tanagra ruOra, L. — ery//irome/as, Vieil!.), PI. enl. 427,-1. mas, 4o6, ^ . faem. — Desmar. Tang., t. 54. mas ad. — Wils. Am., Orn., t. ^^, 5. mas 4. fœm. Rubra, plumis basialbis; aliscaudaque nigris. P. LUDOViciANA, Bp. (Tanagra ludoviciana, Wils. — • Py ranga eryihropis, Vieill.), Am. Orn., t. 20, 4 . — Aud. Am., t. 354, ^. mas 2. fœm. ex occid. Am. s. Mexico. Flava; fa» cierubricante; dorso, alis flavo-bifascialis, caudaque nigrisn Pyranga mexicana, Less. est synonyme de Peiiporphy» rus atropurpuratus f et appartient par conséquent à une autre famille. Deux espèces, Tune de Cuba, l'autre du Pérou, sont peut-être confondues sous la réunion des P. leucoptera^ Trudeau, bïvïuaia, Lafr., -1842, et aré/ews, Tschudi : dans ce cas, le premier et le dernier de ces noms seront rete- nus pour les espèces qui les reçurent originairement. Pyranga sanguinolenia, Lafr., <859, ne diffère pas spé- cifiquement de P. bidentata, Sw., 4827. Le premier est le mâle adulte ; le second, la femelle ou le jeune. C'est à tort que l'on a considéré le Pyranga rubriceps de Gray comme synonyme de Spemiagra erythrocepliahy Sw., 4827, et cîicM/Zflfa, Dubus, 4848, comme nouveau. C'est le contraire qu'il faut faire, Swainson ayant décrit la pe- tite espèce à bec non denté. 2* SÉRIE. T. lu. Année 1851, 12 478 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Avrii 1851.) 4. p. ERYTHROCEPHALA, Sw., ^ 827 [cucuUata, Dubus, ^848), Revue zoolog., 1848, p. 245, ex Mexico. Minor; vl- ridis : capite et gula rubris. 2. P. RUBRICEPS, Gr. et Mitch. {pyrrhocephalaj Masse- na), Gen., B., t. 89, 2, ex Mexico. Major: (lava, dorso virente : capite, cervice, pectoreque rubris : remigibusj rec- tricibusque nîgris viridi-limbaiis. Dans le genre Ramphocelus, dont les dix espèces sont trop bien connues pour que nous les énumérions ici, l'on peut signaler un petit groupe pour le Jacapa, L., et deux espèces voisines, dont l'une plus sombre, I'atrisericeus, d'Orb., Voy. Am. m., t. 26, 1, de Bolivie, et l'autre, nou- velle, au contraire plus brillante : ce sera Ramphocelus UROPYGiALis, Bp., Coll. Vcrr. ex Guatamala. Similis ï{. jacapae ; sed ventris lateribits crissoque vivide coccineis. Les plumes des flancs et les couvertures supérieures de la queue sont noires au milieu, bordées de rouge feu. Les huit autres espèces se rapprochent de R. brasilius. Quoique V Esclave, type du genre Ddlus, ne soit pas placé par moi parmi les Tangaras, toutefois je profite de son affinité avec eux pour en faire connaître une seconde es- pèce, de Saint-Domingue, comme celle anciennement con- nue. DuLUS POLiocEPHALUS, Bp., Mus. Paris, ex Hispaniola, similis D. palmarum ; sed minor et pileo corporeque subtus omnino plumbeis, fronte tantum nigra^ et mento vittaque gularï hinc inde tantum albis. Quid Dulus nuchalis, Sw. {Arremon nuchalis, Gr.) Two Cent, and a Quarter, p. 545, sp. 98, ex Brasil. Brunneo- olivaceus ; subtus isabellinus fusco-striatus ; nucha vitta transversa alba: genis fuscescentibus : cauda emarginata? Nous ne saurions assez rappeler l'attention des ornitho- logistes sur le fameux Tanagra dominica, Gm. {dominicen- m, Br.), figuré par Buffon sur la PI. enl. 456, 2, et dont le type existe au Musée de Paris. Ce n'est nullement un jeune Dulus, comme nous l'avions soupçonné, mais il se TRAVAUX INÉDITS. ^79 rapproche, au contraire, beaucoup du Turdiis guianensîs figuré à la pi. enl. 588, dont le type e>i encore aussi con- servé. Ces deux oiseaux, pour le moins congénères, et assez rapprochés de Donacobius, rappellent les femelles de certains Cotingas. C'est encore à tilre d'allié des Tanagrides, que nous donnons ici la phrase caractéristique d'une nouvelle es- pèce d'Alouette d'Afrique, qui sera la sixième du groupe des Calandrellœ, et devra trouver place dans le système près de VAlauda deserti. Alauda cinnamomea, Bp., Mus. Brehm., ex Afr. centr. Rufo-cinnamomeaj albido varia; subtus albida, guttulis pec- toralibus cinnamomeis : rendgibus vîx scapulares excedenii- bus ; rectricibus lateralibus nigricantibus, extimis utrificjne duabus externe et apice albis : rostro elongato curvo (allongé pour une Calandrelle ! ) Dans le Musée de Paris, on conserve une Alouette fort semblable à notre espèce africaine comme variété albine de l'Alouette commune. L'on sait que VAlauda albîgula, Brandt, est synonyme de mon Oiocoris scriba; et que l'^- lauda spraguii (non sprangerî)^ Audubon, t. 486, n'est pas un Otocoris, dont on ne connaît que cinq espèces ou races. Mon cher monsieur Guérin, En corrigeant les épreuves de ma Note sur les Tanga- raSy qne vous avez bien voulu reproduire dans votre jour- nal, telle que je l'avais soumise à l'Académie des Scien- ces, et avec toutes les parties que le manque d'espace n'avait pas permis de publier dans ses Comptes-reridus, je me suis empressé d'ajouter plusieurs observations subsé- quentes. Veuillez permettre que je profite aussi de cette occasion, et de ce qu'il est question d'Alouettes, pour vous exprimer mes regrets de n'avoir pu obtenir, comme je me suis efforcé de le faire, que Ton s'abstienne de donner 480 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( i4m/ 185^.) un nom nouveau à un être déjà enregistré régulièrement dans la science. C'est, au reste, presque le seul reproche que je puisse faire à l'article inséré dans votre journal, et dont les détails intéressants, et la figure surtout, se- ront très-utiles à la science. Je me bornerai donc à cons- tater que VAlauda dot-bey, attribuée comme de raison à Temminck, se trouve rangée dans le genre Melanocory- pha, précisément dans la première partie de mon Conspec- tus, puisque cette partie ne s'arrête qu'à la page 275. J'ajoute que je n'ai point dit que le bec de notre Alouette fût paradoxal (ce qui ne voudrait rien dire), mais bien qu'elle avait un bec de Paradoxornis ; phrase très-signi- ficative pour quiconque connaît ce remarquable type in- dien. — Qu'il était impossible , avant de constituer un genre (que bien des ornithologistes n'admettront pas) pour notre oiseau, de ne pas en faire une Calandre (MelanocO" rypha, Boié). — Que l'oiseau figuré par vous est bien exac- tement de la même espèce que le mien. — Que l'antériorité de mes noms spécifique et générique est tellement démon- trée, qu'il n'est besoin de produire à l'appui d'autre pièce que le Mémoire en question lui-même. — Que le der- nier paragraphe de la page 55 de votre premier numéro de -1851 était complètement inutile après la lecture des phrases du Compte-rendu rapportées quelques lignes plus haut. Libre à chacun de choisir ses noms et ses hommages, ne fût-ce que pour les lancer dans le puits sans fond de la synonymie; mais libre aussi à nous de déclarer que, dans ce cas, après mûr examen, nous ne trouvons d'autre excuse à l'application d'un nom totit-à-fait étranger à la science, pour notre Alouette clot-bey, que celle du célèbre abbé qui s'écriait : « Mon siège est fait! » TRAVAUX INÉDITS. -18^ Sur la Pachycephala macrorhynchaj Strickl. ; par le D' G. Hartlaub. Dans le dernier numéro de ce journal, M. de Lafresnaye, dans un Mémoire bien digne d'être étudié, s'est donné la peine de prouver que la Pachycephala macroryncha de Strickland, espèce d'oiseau provenant de TÎIe d'Amboine, était identique avec la Cravate blanche de Levaillant et avec le Laniarius albicollis de Vieillot. Ayant regardé de- puis longtemps ce dernier oiseau comme synonyme de la Pachycephala gutiuralis, Lath., nous étions assez frappé de cette opinion du célèbre ornithologiste français, et nous nous sommes empressé d'examiner de nouveau l'espèce d'Amboine (dont le Muséum de Brome possède une su- perbe paire provenant des doubles du Musée de Leide), et de la comparer avec la P. gutturalis et avec la description de Levaillant et de Vieillot. La description de ce dernier, quoique faite sur un autre individu, me semble être ori- ginaire, car elle n'en diffère en rien, decelle de Levaillant. Le résultat de ces recherches est que nous continuerons de prendre la Cravate blanche de Levaillant pour la P. gutturalis, et non pas pour le macrorhyncha de Strickland. Voilà nos raisons : « la gorge blanche de la P. macrorhyn- cha n'est pas encadrée au-dessous par « un large plastron noir» (Levaill. , Vieill.), mais bien par nanarrow black baud » (Strickl.). ^° Les rectrices de cette espèce ne sont pas « d'un brun noirâtre, bordées de gris à l'extérieur » (Levaill., Vieill.), mais ils sont entièrement d'un noir mat (ple'ts dusky black, Strick.) ; 2^* le beau jaune du dessous du corps ne « se dégrade pas à mesure qu'elle approche de la queue » (Levaill., Vieill.), mais il présente absolument /a même intensité sur la poitrine comme sur les sous-cauda- les, tandis que ces dernières sont blanchâtres, mêlées de jaune, chez la P. gutturalis; 5° quant au bec, qui d'ailleurs déciderait tout seul la question, l'exemplaire de Levail- lant l'avait « mutilé et dégarni de son enveloppe supé- ^82 P.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Awil 1851.) rieure, » et Vieillot se contente de dire que l'examen du bec de son oiseau Tavait porté à le placer dans son genre Laniarius; il n'en dit rien de plus. Enfin, l'indica- lion de la patrie (Batavia), que peut-elle prouver? La P. macrorhynclia bien certainement n'habite pas l'île de Java ; elle provient des Moîuques, et l'oiseau de M. Temminck pouvait y être apporté aussi bien de la Nouvelle-Hollande que d'Amboine. Les principales différences de coloration entre ces deux espèces, la P. gutturalis et la macrorhyncha, sont les sui- yâiltes : -i . La dernière a la queue d'un noir. mat uniforme, tan- dis qu'elle est d'un cendré grisâtre abasi et apice » chez la gutturalis. Le « rachis des rectrices est noir en dessous chez la macrorhyncha ; il est blanc en dessous chez la gut^ turalis.v 2. Menton noir^ macrorhyncha ; — blanc, gutturalis. 5. Le jaune du collier et du dessous du carps est beau- coup plus intense (« deep gamboge yelloiv » Strickl.) chez la macrorhyncha. 4. Le collier jaune est plus large et moins circonscrit chez la gutturalis. è. Le noir de la tête a une plus grande étendue en arrière chez la macrorhyncha. 6. Les sous-caudales sont d'un jaune intense chez la macrorhyncha^ et blanchâtres chez la gutturalis. La différence de longueur entre le doigt externe et in- terne est beaucoup plus considérable chez la macrorhyn- cha. Nous n'avons jamais vu la P. melanura de Gould, du nord de la Nouvelle-Hollande. M. Ch.-L. Bonaparte, dans son Conspectus, en énumérant cette espèce, lui donne pour patrie aussi les Moîuques, ce qui nous fait croire qu'il ne la prend pas comme spécifiquement différente de la macro- rhyncha. Mais Soner dit de sa melanura «pedibus nigris, n et la macrorhyncha les a couleur de chair. TRAVAUX INÉDITS. ^85 Nous finissons en donnant la première description de la femelle de P. macrorhijnclia : Femina. P. corpore supra etcauda olivaceo-viridibus; capilc sordide cinereo, mento et gutture potius albidis; corpore infe- riore relique obsoletlus flavido; remigum secund. margine ex- terno versus apicem rufescente; rostro brunneo. — Mus. Brem. Note sur un nouveau genre de Coquille lamellibranche d'eau douce découvert dans les rivières de la Nouvelle- Grenade par M. le colonel Acosta, et décrit par M. Al- cide d'ORBiGNY. Parmi les découvertes récentes dont les voyageurs et les naturalistes sédentaires ont récemment enrichi le domaine de la zoologie, l'une des plus remarquables est sans doute la singulière anomalie d'organisation que nous signalons aujourd'hui aux méditations des malacologîstes. C'est, en effet, un mollusque d'eau douce, dont la coquille bivalve commence, dans sa première période d'existence, par res- sembler à une Anodonte; par avoir d'abord, comme elle, deux valves libres, égales, régulières, pourvues de deux muscles d'attache, mais qui, plus tard, a ses deux valves inégales fixes, irrégulières comme chez les Huîtres , et n'ayant plus, ainsi que ce dernier genre, qu'une seule at- tache musculaire. C'est en dernière analyse, dans le jeune âge, une Anodonte avec tous les caractères des Dimijaires de Lamarck, et, dans l'âge adulte, une Huître munie des caractères des Monomifnires de cet auteur. Hâtons-nous de le dire, cependant, le mollusque qui réunit des caractères ordinairement si opposés n'est point une difformité acci- dentelle, un cas exceptionnel, c'est le fait constant de tous les individus de son espèce, ce qui nous détermine à en former le type d'un nouveau genre, qui devra prendre place, dans la famille des Unionidées, entre les Anodontes et les Ethéries. -184 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Avr'U 1851.) Genre Acost^ea, d'Orbigny, ^854. — Animal. Malheu- reusement, nous ne pouvons que faire des conjectures sur la fornme de l'animal, puisque nous ne le connaissons pas ; mais cependant l'analyse scrupuleuse des empreintes in- térieures laissées par les parties charnues sur la coquille nous donnent la certitude qu'il devait, en tout, ressembler à celui des Anodontes. Coquille dans le jeune âge. Libre, équivalve, inéquilaté* raie, mince, close ; ligament externe allongé, saillant; in- térieur, comme chez les Anodontes, pourvu de deux atta- ches musculaires, caractère déterminé par la forme allongée de Tensemble. Dans l'âge intermédiaire. En grandissant, la coquille laisse subitement sa forme régulière, libre. Elle se couche sur le côté, la valve droite en dessous (1). De suite la valve droite, devenue inférieure, se moule sur les corps qui Tavoisinent, s'étend sur le sol et s'y fixe. Le ligament continue à occuper le côté des valves. La valve gauche, devenue supérieure, commence par s'ouvrir à la région anale; elle suit ainsi, légèrement entrebaillée pendant quelque temps, puis elle se sépare entièrement de tout ce qui la caractérisait dans son jeune âge, pour devenir irré- gulière comme la valve opposée, en se détachant entière- ment de son âge embryonnaire, puisqu'à la valve infé- rieure seule appartiennent, alors, les deux valves de la première période d'existence. Dans l'âge adulte. Coquille irrégulière, très-variable dans sa forme, et très-inéquivalve. Valve inférieure fixée au moyen de sa substance, ou mieux, remplissant et nivelant toutes les inégalités du sol comme pour s'y cramponner, sans néanmoins perdre, sur aucun point, sa couche épi- dermique externe. Sa forme est généralement oblongue, épaisse, arrondie sur la région anale, terminée sur la ré- (1) Ce caractère est constant chez les deux individus complets o,ue nous possédons. TRAVAUX INÉDITS. ^85 gion buccale par un talon plus ou moins long, irrégulier, à l'extrémité duquel se trouve toujours enchâssé, dans les excroissances plus ou moins rugueuses, les deux valves anodontiformes du jeune âge, qui y forment toujours une saillie spéciale. Sur ce talon, on voit extérieurement, à la région pailéale, des traces de la jonction des deux valves, et, à la région cardinale, la continuité du ligament, qui devient très-irrégulier, mais reste saillant et allongé comme chez les Anodontes. A Tintérieur, cette valve offre beau-^ coup d'inégalités. On y voit, vers le tiers de sa longueur»., à la région anale, mais plus du côté cardinal que de l'au- tre, une attache musculaire unique^ ovale et oblique. De rattache musculaire unique, sans former de sinus, part une empreinte pailéale très-prononcée qui s'élève d'abord au-dessus du muscle, forme en avant une partie arron- die, et occupe ensuite toute la longueur de la coquille.^ Sous le crochet se remarque une cavité plus ou moins pro- fonde, dirigée vers l'extrémité du talon correspondant à rétat embryonnaire, mais sans atteindre les deux valves^ de ce premier âge, alors remplies de la matière calcaire nacrée qui revêt tout l'intérieur. Valve supérieure irrégu- lière, plus ou moins bombée, à bords diversement ondu- r lés, suivant les inégalités du sol sur lesquelles la coquille " est fixée. Cette valve n'a jamais de talon, et sa région buc- cale est souvent comme tronquée. Elle est, comme l'au- tre, munie à son intérieur d'une seule attache musculaire ^ et d'une empreinte pailéale prolongée. Rapports et différences. Le genre Acostœa montre, dans le jeune âge, tous les caractères zoologiques des Anodon- tes, et, dès-lors, ne peut en être éloigné ; mais il en dif- fère par le changement complet qu'il subit plus tard en laissant les deux valves de son âge embryonnaire au talon de la valve inférieure seulement. Il en diffère complète- ment encore, dans son âge adulte, par son ensemble fixe, irrégulier, tout-à-fait ostréiforme, et par la présence d'une seule attache musculaire au lieu de deux. 486 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Avr'll 1851.) Tellement voisin, par son aspect, par sa forme et par ses attaches musculaires, du genre Oslrea, que, s'il avait le talon brisé, il serait impossible de l'en distinguer, ce genre s'en sépare néanmoins nettement par plusieurs ca- ractères. D'abord par son talon, que terminent les deux valves de l'âge embryonnaire; par le ligament n'occupant pas le talon, mais se prolongeant sur le côté ano-cardinal de la coquille, et tout-à-fait séparé du talon ; enfin, par la cavité prolongée sous le crochet. On voit donc qu'indé- pendamment de l'âge embryonnaire, si différent, le genre Aôostœa se distingue encore des Huîtres par beaucoup d'autres caractères zoologiques importants. Par son épiderme constant, sa forme et son aspect ex- térieur, ce genre se rapproche encore des Etlieria, ren- contré dans les rivières d'Afrique ; mais il s'en distingue par son âge embryonnaire anodontiforme, qui n'existe pas che2 les Ethéries (ce dont nous nous sommes assuré posi- tivement); par son ligament allongé plus latéral; enfin, par une seule attache musculaire au lieu de deux. D'après les caractères donnés par l'âge embryonnaire, nous ne balançons pas un instant à placer ce genre dans la famille des Unionidées, entre les genres Anodonta et Etherta. On voit que nous réunissons un genre pourvu d'une seule attache musculaire à des genres qui en ont constam- ment deux. Depuis longtemps, dans nos différents ouvra- ges, nous avons fait notre profession de foi relativement au peu de valeur que nous accordons à ce caractère des muscles, pris pour base des coupes primordiales chez les Mollusques lamellibranches. Nous sommes donc heureux de pouvoir trouver ici un nouveau fait pour appuyer notre opinion. Que pensera-t-on de la caractéristique d'un ordre pris dans la présence d'un ou de deux muscles d 'at- taches, comme Lamarck a cru devoir le faire dans ses Mo- nomyaîres et Dînujnires, quand on voit ces deux caractères réunis chez une seule espèce? En effet, dans le jeune âge, Âet^ue eiMaq. de Zoo/ojic, J8.^i . PL & Acostrea Giiadiiasana (VOrl) . Farisliiip fHit'ltctu.. TRAVAUX LEDITS. ^ 87 le genre Acostœa dépend de l'ordre des Dimynires, tandis que dans l'âge adulte il rentre tout-à-fait dans les Mono- myaires. Nous n'insistons pas davantage sur ce fait, qui vaut à lui seul toutes les objections qu'on a pu faire à cet égard. Le genre qui nous occupe a été découvert par notre sa- vant ami M. le colonel Don Joachin Acosta, dans les eaux douces de la Quebrada de San-Juan de Rio-Seco, près de Guaduas, province de Santa-Fé de Bogota (République de la Nouvelle-Grenade). Il paraît tapisser tout le lit de la Hvière, à en juger par les restes, plus ou moins décompo- sés, sur lesquels les valves inférieures que nous possédons S'étaient fixées. Nous nous empressons de le dédier au géologue instruit qui l'a découvert, d'abord comme un gage sincère de notre affection, et comme un hommage rendu aux intéressantes recherches que la science lui doit déjà, et à celle qu'elle a le droit d'attendre de M. Acosta, sur cette terre pour ainsi dire vierge, qu'il est appelé à il- lustrer de toutes les manières par ses investigations. Nous croyons devoir donner à la seule espèce connue dans ce genre le nom et la caractéristique qui suivent : AcosT^A GUADDASANA, d'Oi'b., 1851. — A. tcstâ irregularî,- elllpticâ, complanatâ, gibbosulâ, inaequivalvi ; valva inferiore crassa , virescens , nate poducliore remotissimà; infus margari- tanâ; valva superiore subeomplanatà, latere buccali truncfitâ. Habite les eaux douces de la Quebrada de San-Juart de Rio-Seco, près de Guaduas, République de la Nouvelle- Grenade. M. Acosta. Explîeatîon de la planche 6. Fig. ^. Coquille de grandeur naturelle vue en dessous. a. Talon de l'âge embryonnaire. — Fig. 2. La même, vue en dedans, a. Talon de l'âge embryonnaire. - Fig. 5. Coquille vue de profil. —Fig. 4. Age embryonnaire gros- si, vu de côté avec l'extrémité du talon. — Fig. : . Age -188 HEV. ET mag. de zoologie. ( Avrîl 1851.) embryonnaire grossi, vu sur les crochets, avec Textrémité du talon de la coquille. Paris, le -15 janvier ^85^. Notice monographique sur le genre Comètes, de la famille des Longicornes, tribu des Lepturètes; par M. Lucien Buquet. Dans son travail intitulé Nouvelle classification de la fa- mille des Longicornes j publié dans les tomes ^ . 2, 5 et 4 de la ^" série des Annales de la Société Entomologique de France, M. AudinetServille a donné les caractères du genre Comètes, fondé primitivement dans l'Encyclopédie, t. X, p. 485, et dont on ne connaissait alors qu'une seule es- pèce, le C. hïrlicollis. Cependant, grâce à Texpérience et au zèle infatigable de quelques voyageurs passionnés pour la science, nos collections se sont accrues, depuis quelques années, de nombreux insectes de tous les ordres et de toutes les fa- milles que chacun s'empresse, à l'envi, de décrire et de publier dans les différents recueils qui, comme celui-ci, sont appelés à rendre de grands services à l'entomologie. C'est ainsi que j'ai pu me procurer trois espèces nou- velles du genre qui nous occupe : deux appartiennent à ma collection; l'autre fait partie du cabinet de M. Aug. Chevrolat, qui a bien voulu me la communiquer. Je me propose, autant que mes nombreuses occupa- tions me le permettront, de passer successivement en re- vue divers groupes de Longicornes peu étudiés jusqu'ici, ainsi que je l'ai déjà fait pour le genre Phacellus, etc., en attendant que d'autres plus habiles se décident enfin à en- treprendre, sur cette belle famille, un travail d'ensemble dont la nécessité se fait chaque jour plus vivement sentir, mais dont l'exécution présente, il faut bien le reconnaître, de sérieuses et presque d'insurmontables difficultés. Heoue eâMa^i/.tfe Zoologie. jSSi. PI. 5. y Comètes 7lfW/rorn/s En^^ei. 2 Comètes Fù/t?f^e/i/iis Jiu^. jV./iey/w/u/ im/) TRAVAUX INÉDITS. 489 1. Comètes hirticornis. — Capite antennisque nifçris. Tho- race rufo, bidenlato. Elytris nigro-aeneis, punclatis. Abdomine pedibusque nigro-piceis; femoribus basi pa Midis. — Long. 0,012 m; larg. 0,003. Encycl,, tome X, page 485. — Audinet Serville, Ann. de la Soc. Ent., V^ série, tome IV, page 208. - Dpj., Catal., 3® édition, page 579. Corps allongé. Tête noire, ovale, légèn;ment convexe, entièrement et finement ponctuée, avec une ligne enfon- cée et peu marquée au milieu; yeux gris, très-saillants; parties de la bouche d'un jaune testacé pâle, à l'exception des palpes maxillaires, qui sont noirs ; antennes de celte dernière couleur, plus longues du double que le corps, finement ponctuées, recouvertes en dessus de poils ras, en dessous, et à partir du troisième article seulement, de poils ou cils roides épais et très-longs. Corselet rouge en dessus, noirâtre en dessous, inégal, aussi large que long, fortement ponctué, épineux sur les côtés, coupé car- rément à la base et à l'extrémité, avec une petite facette allongée et séparée par une ligne enfoncée dans le milieu. Ecusson noir^ triangulaire, assez grand, finement ponctué. Elytres d'un noir bronzé, un peu plus larges que le corse- let, allongées, parallèles, coupées carrément à la base, ar* rondies au bout, et légèrement pubescentes à partir du dernier tiers de leur longueur. Dessous du corps et pattes noirs, couverts d'un léger duvet gris bleu ; cuisses jaunes à la naissance seulement. Cet insecte se trouve au Brésil ; il n'est pas rare aux en- virons de Rio-Janeiro. 2. Comètes flavipennis, Buq. — Capite thoracrque viridi- aeneis, piinctatis. Antennis nigris. Elytris flaro-pallidis, punctatis. Abdomine pedibusque violacée nitidis. — Long. 0,011; larg. 0,002 5/4. Corps allongé. Tête d'un vert doré très-brillant, forte- ment ponctuée, avec une ligne enfoncée bien marquée au milieu ; yeux gris, très-saillants ; parties de la bouche bru- -190 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Awll 1851.) nâtres ; antennes noires, à l'exception du premier article, qui est violet, plus longues d'un tiers que le corps, très- finement ponctuées, légèrement pubescentes en dessus, avec de longs poils ou cils roides et rares en dessous, et à partir du quatrième article seulement. Corselet de la cou- leur de la tête en dessus, violâtre en dessous, inégal, ponc- tué comme elle, un peu plus long que large, coupé carré- ment à la base et à l'extrémité, épineux sur les côtés, avec cinq petites facettes en dessus ainsi disposées : une près de chaque angle, et la dernière au milieu- Ecusson petit, triangulaire, ponctué, d'un jaune fauve comme les él) très, avec lesquelles il se confond presque. Ces dernières planes, allongées, un peu plus larges que le corselet, parallèles, coupées carrément à la base, arrondies au bout, fortement ponctuées, avec deux lignes élevées de chaque côté, qui prennent naissance à la base et disparaissent entièrement vers le deuxième tiers de leur longueur. Cuisses d'un vert doré à la naissance seulement, puis d'un bleu violâtre de même que les jambes, les tarses et l'abdomen. Ce dernier, qui est beaucoup plus brillant, a une impression forte- ment marquée de chaque côté des quatre premiers seg- ments. Cet insecte est unique dans ma collection; il a été dé- couvert en Colombie par M. Saint-Amand Rostaine. 5. CoMEiES ARGDTULus, Dej. — Viridi-œneus , punctatus, Elytris basi suturaque cupreis. Femoribus basi flavis. — Long. 0,012 1/2; larg. 0,003. Distenia argutula, Dej., Catal.. 3" édition, page 580. Corps épais, allongé. Tête convexe, d'un vert foncé, fine- ment ponctuée, avec une ligne enfoncée au milieu ; yeux cuivreux, assez saillants; parties de la bouche d'un noir mat; antennes fortes, pubescentes, plus longues d'un quart que le corps, d'un noir violet brillant, particulière- ment sur les six premiers articles. Corselet de la couleur de la tête en dessus, violet en dessous, un peu plus long que large, inégal, fortement ponctué, coupé carrément à TRAVAUX INÉDITS. ^9^ la base et à Textrémilé, tuberculeux sur les côtés, avec quatre facettes arrondies et une ligne élevée au milieu, le tout très-brillant et disposé de la manière suivante : une facette près de chaque angle, et la ligne au centre. Ecus- son d'un beau bleu, petit, triangulaire, creusé au milieu, arrondi au bout. Elytres convexes, parallèles, d'un vert foncé brillant, encadré de bleu, coupées carrément à la base, qui est d'un beau rouge de feu qui se prolonge en ligne très-étroite tout du long de la suture, arrondies à l'extri mité, et très-fortement ponctuées. Dessous du corps ponctué également, d'un vert brillant, les pattes excep- tées, qui sont d'un vert foncé presque noir, avec les cuis- ses d'un jaune fauve dans le premier tiers do leur longueur seulement. Cet insecte vient de Cayenne. Il faisait partie des Lon- gicornesde la collection de M. Dejean, acquise par M. Aug. Chevrotât, qui a bien voulu me le communiquer. C'est à tort, selon moi, que le premier de ces entomologistes Ta placé dans le genre Disienia, dont il s'éloigne totalement, tant par la nature des antennes que par la forme des élytres, etc., etc. 4. Comètes acotipejvms, Buq. — Viridi-aeneus, punctatus. Elytris acuminatis, basi fusco maculalis, sutura margineque vio- laceo-nitidis. Antennarum arliculo primo viridi-aeneo. — Long. 0,012 1^2; lar-. 0,005. Corps grêle, aplati, allongé. Tête convexe, d'un vert brillant, finement ponctuée, sans ligne enfoncée au mi- lieu; yeux bruns, très-saillants ; parties de la bouche noi- res ; antennes grêles, de près du double plus longues que le corps, leur premier article d'un vert brillant ; les sui- vants d'un vert foncé bleuû'.re, presque noirs à partir du septième article ; pubescentcs en dessus, av^c de longs poils en dessous, mais moins roides et plus épais que chez les es- pèces précédentes. Corselet de même couleur que la tête en dessus, plus foncé en dessous, un peu plus long que large, inégal, fortement ponctué, coupé carrément à la base et ^92 REV. ET MAG. DE ZOOLfiCIK, { Awil 1851.) à l'extrémité, tuberculeux sur les côtés, avec cinq facettes en dessus disposées de la manière suivante : une près de chaque angle, et la cinquième au centre. Ecusson d'un bleu verdâtre, petit, triangulaire, tronqué à l'extrémité, et ponctué. Elytres coupées carrément, et d'un jaune fauve à la base, terminées en pointe, fortement ponc- tuées, d'un beau vert au milieu, avec deux bandes d'un bleu violet situées, l'une le long de la bordure, et l'autre près de la suture, qui elle-même est d'un rouge pourpre, ainsi que le repli humerai. Pattes et dessous du corps d'un vert très-brillant. Cet insecte, qui a été découvert à Cayenne par M. Le" prieur, diffère de l'espèce précédente en ce qu'il est plus allongé, aplati, et surtout par la forme des élytres, qui sont acuminées , caractère qui ne se rencontre que chez lui seul ; il forme ainsi le passage entre le genre Comètes et le genre Distenia. II. SOCIETES savantes- Académie DES Sciences de Paris. Séance du 7 Avril ^Sb\. — M. Duvernoy lit un Mémoire intitulé : Mémoire mr les caractères ostéologiques des genres nouveaux ou des espèces nouvelles de Cétacés^ vivants ou fos- siles, dont les .squelettes entiers, ou les têtes seulement, sont conservés dans les galeries d'analomie comparée du Muséum d'histoire naturelle. Nous donnons en entier le résumé que l'auteur lui-môme a publié de ce travail. Nouvelle classification de l'Ordre des Cétacés, « Ordre XV. — Cétacés (i), — Les extrémités posté- (1 ) C'est le dernier de la sous-classe des Monodelphes, dans ma méthode de classification iles Mammifères. L'ordre XIII comprend les Amphibies Quadrirèmes^ qui conservent quatre extrémités mo- SOCIÉTÉS SAVAXÏKS- -j 95 rieures manquent ; la queue est fortement développée en un cône allongé, à l'extrémité duquel se trouve une large nageoire horizontale, de nature fibro-cartilagineuse. Les extrémités antérieures sont plates, triangulaires, recou- vertes par la peau, qui en forme une rame inflexible dans ses parties, que l'on ne distingue plus à l'extérieur. Les téguments manquent de poils libres; ils sont doublés par une couche épaisse de substance huileuse. La respiration de l'air se fait, indépendamment de la déglutition, au moyen du larynx élevé en pyramide vers les orifices in- ternes des narines ; celles-ci communiquent dans un dou- ble sac muscDleux nommé évent, à cause de son orifice extérieur, percé dans le front ou sur le museau, par le- quel l'animal rejette Teau avalée, mêlée à l'air expiré. Les mamelles sont placées de chaque côté de la vulve. Il y a de trois à cinq estomacs. L'oreille externe est réduite à un petit orifice percé à quelque distance en arrière de l'œil. « L'ordre des Cétacés se divise en cinq familles. « ^** Les Dauphins, qui ont les deux mâchoires armées, dans toute ou dans la plus grande partie de leur longueur, de dents coniques à sommet aigu ou obtus. « 2° Les MoNODONTES, qui n'ont qu'une seule dent al- véolaire, développée d'un côté en forme de défense, à la mâchoire supérieure. «( 5° Les HÉTÉRODONTES, qui n'ont qu'un petit nombre de dents développées et alvéolaires (une ou deux paires au plus) à la mâchoire inférieure seulement. 11 peut exister, en outre, quelques dents rudimentaires, adhérentes aux gencives de l'une ou de l'autre mâchoire, ou de toutes les deux. difiées en quatre rames : ce sont les Phoques et les Morses; l'ordre XIV, les Amphibies Trirèmes^ qui n'ont plus d'exlréuiité paire postérieure, comme les Cétacés, dont la queue f st dévelop- pée et porte une nageoire horizontale, qui ont^les mamelles sur la poitrine, et se nourrissent exclusivement de végétaux. Ils man- quent d'évent. 2« SÉRIE. T. m. Année 1851. 15 4^4 REV, ET MAC. DE ZOOLOGIE. {AvÙl 1851.) « 4" Les Cachalots, qui manquent de dents à la nmâ- choire supérieure, et dont les branches de la mâchoire inférieure, très-rapprochées dans la plus grande partie de leur longueur, sont armées chacune d'une rangée de fortes dents coniques, à peu près égales. « 5° Les Baleines, qui n'ont dans la bouche que des fanons ou des rangées de lames cornées, à bord libre et frangé, toutes attachées au palais. a Famille des Hétérodontes. — - Elle se composerait, dans l'état actuel de la science, de cinq genres vivants ou fossiles. d V"^ Genre. Hyperoodon, Lacépède. Ghœnodelphinus et Chœnocetus, Eschricht. — Duo dentés conici, proclives in apice maxillœ inferions. Duo dentés minores post primores, etiam in alveolâ infixi, sed membranâ gengivce tecti. Ossibus narium et intermaxillaribus in basi rostri et in fronte impa- ribus. ({ Deux dents coniques développées à la dernière extré- mité de la mâchoire inférieure, implantées dans les al- véoles, dirigées en avant. Immédiatement, derrière elles, on en trouve quelquefois deux autres beaucoup plus pe- tites, également implantées dans les alvéoles, mais recou- vertes par les gencives. Une rainure alvéolaire commence derrière ces dents et se prolonge dans l'étendue du pre- mier tiers ou de la moitié du bord alvéolaire des branches mandibulaires. 11 y a une rainure correspondante à la face inférieure et latérale des os maxillaires. Des dents rudi- mentaires aux deux mâchoires, fixées dans cette rainure à la peau des gencives. Les narines et les os intermaxillaires très-asymétriques. « 1" Espèce. H. Baussardi. H. de Baussard, Fr. Cuvier. — H. Butzkopf, Lacép. H. Hunteri, Gray. Delphinus eden- tulus, Schréb. Butzkopf, Baussard. « Ossa maxillaria in facie et fronte longiludinaliter maxi- me prominentia, « Deux saillies considérables verticales et longitudinales SOCIÉTÉS SAVANTES. ^ 95 des os maxillaires, à bord libre très- rugueux, s'inclinent rapidement en arrière et interceptent un espace étroit et profond dont les intermaxillaires forment le plancher. Ces proéminences, en élevant considérablement le front et en raccourcissant le rostre, donnent à celte espèce une phy- sionomie particuhère qui la fait reconnaître facilement. « 2« Espèce. H. Gervahiï, Nob. H. de Gervais. — Zi- phïus cavirostrîs, Gervais {Zool» et Paléontolog. françaises^ pi. XXXIX, fig. 2à7). « Duo dentés conicij acuti, in angulo maxillœ inferioris, Ossium intermaxillarium superficie ptanâ, non excavatâj multo latiore in dextro latere. « Deux dents développées à l'extrémité de la mâchoire inférieure, à pointe très-aiguë, inclinées en avant, comme leurs alvéoles ; des dents rudimentaires en arrière de celles- ci, et dans la rainure correspondante de la mâchoire su- périeure, sans alvéoles et adhérentes seulement aux gen- cives. Les tubercules maxillaires de l'espèce précédente n'existent pas. « L'Hyperoodon de Corse décrit par M. Doumet ( Rev. zoologiqae, ^842, pi. I; fig. 2, page 207, et le Delphinus Philippii, Cocco (Erichson, Arch., ^846, page 204, et pi. IV, fig. C) paraissent appartenir au même genre ; et celui- ci, du moins d'après la figure citée, à la première espèce. « 2' Genre. Bekardius, Nob. — Quatuor dentés promi- nenles, in exiremitate maxillœ inferioris^ erecli, compressif triangulares. Ossibus intermaxillaribus et narium paribus. « Deux fortes dents, de forme triangulaire, comprimées, implantées verticalement à l'extrémité de la mâchoire in- férieure. Deux dents de même forme, moins grandes, un peu plus en arrière. Une rainure dentaire se prolonge de . celles-ci, le long d'une partie du bord supérieur de chaque branche mandibulaire. Elle répond à une rainure avec une cannelure qui se voit au côté externe et inférieur des maxillaires. Ces os, les intermaxillaires, les nasaux et les narines sont symétriques. Les maxillaires ont un commen- -196 REV. ET MAG- DE ZOOLOGJE. {Avrtl 185^.) cernent des grandes saillies verticales qui distinguent l'Hy- peroodon de Baussard, chez lequel cependant tous les os que nous venons de nommer présentent une grande asy- métrie et d'autres formes. « Espèce type. B. Armixn. Berardien d'Arnoux, Nob. « La tête qui a servi à caractériser ce genre provient d'un individu échoué sur la côte, dans le port d'Akaroa, presqu'île de Banks (Nouvelle-Zélande) . Elle a été recueil- lie par M. ArnouXj chirurgien-major de la marine fran- çaise, embarqué sur la corvette le Rhin, commandée par le capitaine Bérard. Ce fait explique les noms spécifique et générique donnés à ce Cétacé nouveau. « 5« Genre. Mesodissodon, Nob. — Duo dénies conwi, pronwientes, in principio secnndi tertiarii mandibuîœ. Ossi- bus narium, maxillaribus et inlermaxillaribus fere paribus. « Deux fortes dents, une de chaque côté, implantées verticalement au commencement du second tiers de cha- que branche mandibulaire. Aucune dent à leur extrémité ni à la mâchoire supérieure, sauf celles qui pourraient exister à l'état rudimentaire et seulement attachées aux gencives. Les os du nez, les maxillaires et les intermaxil- laires à peu près symétriques. « -1'® Espèce. M. Sowerbyi, Nob. Dioplodon Sowerbyi, Gervais. Physeter bidens^ Sowerby. Delphinusei Heterodon Sowerbyi, Desmarest. Diodon Sowerbyi, Jardine et Bell. Ziphius Sowerbyi, Gray. « Duo dentés prominentes, compressij apice proclives, in maxillâ inferiore. « Dents mandibulaires implantées profondément dans leurs alvéoles ; leur couronne est large, comprimée, ar- quée en avant et terminée en pointe. Une rainure dentaire, sans alvéole, dans la partie antérieure des mandibules qui précède ces dents ; une autre rainure moins prononcée en arrière ne tarde pas à se perdre. M La couronne, oblique en avant, vient se mettre au ni- veau du bord supérieur de la mandibule correspondante, SOCIÉTÉS SAVANTES. 197 sensiblement moins élevée qu'en arrière de chaque dent. « Les mandibules sont rapprochées et se touchent dans toute la partie antérieure aux dents, et ne commencent à s'écarter qu'à leur niveau. « 2" Espèce. M. mkropiertim, Nob. Delphynorhynque mi" croptère, G. Cuv. et Fr. Cuv. Dauphin de Dale, Blainville {Nouveau Buileiin des Sciences de la Société Philomaùquej septembre 1825). H Duo dentés prominenies in maxillâinferiorey acutij vmlto minores quam in M. Sowerbyi, relrorsum subarcuati. « Une dent conique arquée en arrière, très-pointue et très-petite relativement à l'autre espèce, implantée à 25 centimètres de l'extrémité de chaque mandibule. Une pro- fonde rainure dentaire sillonne, en avant de cette dent, le bord supérieur de chaque mandibule et se prolonge en ar- rière ; on voit du côté droit quelques dents rudimentaires dans cette partie. « Cette espèce est très-distincte de la précédente, avec laquelle on la confond généralement. « 3® Espèce. M. densirostrey Nob. Ziphius densirostris^ Blainville. « Maxilla inferior maxime lata sub alveolâ dentis grandis, unici, in vtroque laiere et post eosdem dénies^ antequos, su- bito coarctata, minuitur, « Une très-forte alvéole au commencement du second tiers de chaque branche de la mâchoire inférieure. Celle- ci est extrêmement haute depuis le commencement de cette alvéole jusqu'au condyle. Son bord s'abaisse rapidement en avant de l'alvéole, et cette partie antérieure est grêle comparativement à la suivante (^). « La seule tête connue de cette espèce a été envoyée au Muséum, en -1839, de la mer des Séchelles, par M. Leduc. M. de Blainville l'avait provisoirement nommée densiros- (1) Les dents manquent dans notre exemplaire; mais leur al- véole donne la mesure de leur volume, et jusqu'à un certain point de leur forme. ^98 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Avrîl 1851. j tris, à cause de l'épaisseur de son rostre ; mais il ne fau- drait pas la confondre avec le Delplïmus densirostrîs du même auteur, dont parle Desmarest, Mammal., p. 522. « 4° Espèce. M. longirostre , Nob. Ziphius longïroslrïs, Cuy. {Ossements fossiles, tome V, V° partie, pi. XVII, fig. 9 et 10). Van Beneden (Bulletin de L'Académie royale de Belgique, ^846, tome XIII, 1" partie, p. 260). « Rostrum longum ; vomere ubique late apparente in facie superiori; intermaxillanbus basirostri subexcavatis ut et in cçeteris speciebus hujus generis, « Le Yomer visible dans toute la longueur du rostre, comme dans l'espèce précédente, mais plus épais. Les in- termaxillaires, élargis à la base du rostre, ont le trou en entonnoir, qui distingue les espèces de ce genre. Dans le tiers antérieur du museau, ils n'en occupent guère que les côtés, et se voient à peine en dessus, tant le vomer est large et le museau comprimé. « A"" Genre. Choneziphius, Nob. Infundibulaire. (xwvyi, Infundibulum.) « Intermaxillare dextrum, in basi rostri, sinistro multo majori. Uirumque excavatur in infundibidum ante parietem naris ejusdem lateris, multo majus dextrorsum quam sinis- trorsum. « Les intermaxillaires, très-inégaux à la base du rostre, le droit étant beaucoup plus large que le gauche, y sont creusés d'une cavité en forme d'entonnoir, qui va en se rétrécissant d'arrière en avant. Ces mêmes os deviennent symétriques dans les premiers quatre cinquièmes du mu- seau, se relèvent, se joignent et forment une large canne- lure arrondie et cambrée, très-saillante, qui occupe en dessus presque toute l'extrémité du rostre. « Espèce unique. C. planirostris, Nob. Ziphius planiros- tris, Cuv. {Ossements fossiles, tome V, V^ partie, pi. XXVII, fig. 4,3, 6; etfig. 7 et 8). « 5^ Genre. Ziphids, Cuv. — Basirostri late et profunde excavatâ. Inlermaxillari dextro multo majore sinistro; utro- SOCIÉTÉS SAVANTES. 199 que concavo. Narîbits et ossibus nasi nd sinistrum latus de- ject'is. « La cavité considérable de la base du rostre, au fond de laquelle les narines communiquent en arrière, et que le vomer borde en ayant, forme le caractère de ce genre, le plus facile à saisir. Les intermaxillaires sont très-asy- métriques, à partir de la base du rostre jusqu'aux os du nez ; le droit étant beaucoup plus grand que le gauche. Leur bord externe est courbé en S dans ce trajet. Les na- rines et les os du nez sont également asymétriques et dé- jetés de droite à gauche. « Espèce unique. Z. cavirostris, Cuv. {Ossements fos- siles, tome V, 4" partie, page 550, pi. XXVIl, fig. 5). « Il est probable que Té vent était placé sur le milieu de la longueur du museau. « La suite de ce travail sur Y Ordre entier des Cétacés pa- raîtra dans trois autres parties qui comprendront les genres et les espèces des autres familles dont le Muséum possède des squelettes, ou des têtes seulement, au sujet desquels j'aurai à présenter des observations nouvelles, propres à éclairer la science. » Séance du\A Avril. — MM. Aug. Duméril, Demarquay et Lecointe adressent un second Mémoire pour faire suite à leurs Recherches expérimentales sur les modifications impri- mées à la température animale par l'introdiictioUy dans l'é- conomie, de différents agents thérapeutiques, et ayant pour titre : Sur les évacuants (vomitifs et purgatifs). L'action des évacuants expérimentés est nette et précise. Le sulfate de cuivre produit un abaissement constant de température, qui peut aller jusqu'à 5**, t>, et cette action s'est prolongée dans un cas jusqu'à une durée de douze heures. L'éméti- que à faible dose (0 gr., 05 à 0 gr., 50 dans 50 gr. d'eau) élève la température ; mais, à haute dose, il l'abaisse, au contraire, rapidement : par exemple, de 2**, en deux heu- res. L'ipécacuanha paraîtrait avoir une action inverse. Les purgatifs, huile decroton tiglium, gomme-gutte, coloquinte, 200 KEV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Avril 1851.) ont déterminé dans les deux ou trois premières heures un abaissement suivi d'une élévation d'environ 2*^ ; cette élé- vation ne se produit pas quand la dose est assez forte pour amener la mort. — M. Clément adresse une Note pour servir aux recher- ches sur la respiration et la nutrition. 11 y rend compte d'expériences faites sur le sang des chevaux dans le but d'analyser le sang artériel et le sang veineux ; il y joint un calcul propre à déterminer la rapidité de la circulation dans ces animaux. — M. Guérin-MéneviUe soumet au jugement de l'Aca- démie deux Mémoires, ayant pour titre : l'un, Eésultats scientifiques et pratiques obtenus de \ 847 à ^ 830, relativement à l'élude des maladies des vers à soie, et des meilleurs moyens de perfectionner leurs races ou d'arrêter leur dégénérescence; L'autre, Note sur un procédé proposé par M. Rozetti, de Gênes, pour empêcher que nos récoltes d'huile d'olive ne soient anéan- ties tous les deux ou trois ans par le ver rongeur des olives, « Le premier de ces Mémoires, dit l'auteur, présente les résultats de mes travaux scientifiques et pratiques sur l'é- ducation, l'amélioration des races et les maladies des vers à soie. Je montre que mes études intéressent en même temps la zoologie et la physiologie générales, au point de vue purement scientifique, et la sériciculture comme l'une de nos principales industries agricoles. Je donne un exposé rapide des progrès que ces travaux ont fait faire à ces questions, depuis quatre ans d'études et d'expériences, et j'établis que ces résultats, qui ne peuvent encore être dé- finitifs, seraient totalement perdus si des expérimenta- tions, préparées et continuées d'année en année, venaient à être interrompues. « Le second Mémoire a été fait à l'occasion d'un travail de M. Rozetti adressé à M. le président de la République, qui l'a transmis au ministre de l'agriculture et du com- SOCIÉTÉS SAVANTES. 201 merce, par lequel j'ai é.té invité à en faire l'objet d'un rap- port. « Dans mon Mémoire sur cette question, je présente l'état actuel de nos connaissances relativement à la mouche qui est cause de si grands désastres et qui menace de dé- truire nos récoltes et celles de Tltalie, cette année surtout. Je discute les idées de M. Rozetti, et je termine en mon- trant qu'il serait d'un grand intérêt de s'assurer de l'exac- titude des observations de M. Rozetti, de bien étudier, avec les puissants moyens que la science met aujourd'hui à la disposition de l'agriculture, l'histoire naturelle de cette mouche des marcs d'olives, qui se développe dans les la- voirs et serait, suivant cet agriculteur, la source de l'in- fection des plantations d'oliviers, au moins dans les loca- lités très-méridionales où cet arbre est à l'état de grande culture. » Les deux Mémoires de M. Guérin-Méneville sont ren- voyés à l'examen d'une commission composée de MM. Du- méril, Serres, Geoffroy-Saint-Hilaire et Payen. Séance du 21 Avril. — MM. P. Gratiolet et S. Cloëz adressent une Note sur les propriétés vénéneuses de l'hu- meur lactescente que sécrètent les pustules cutanées de la Sa- lamandre terrestre et du Crapaud commun. Le titre même de cette Note en résume complètement les résultats. Dans des expériences positives, les auteurs ont constaté que l'humeur lactescente de la Salamandre terrestre est un poison énergique pour les oiseaux, Bruants, Pinsons, Verdiers, et même Tourterelles. Suivant eux, enfin, tous les oiseaux soumis à l'action de ce liquide ont eu des con- vulsions épileptiformes, et un grand nombre y ont suc- combé dans un temps qui a varié de trois à vingt minutes dans les circonstances ordinaires. Les mammifères, Co- chons d'Inde, Souris, soumis aux mêmes expériences, ont eu des convulsions; mais ces convulsions n'ont pas été mortelles. Des expériences analogues faites avec le liquide des pustules cutanées du Crapaud ont montré qu'il pos- 202 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Avril 185^.) sède le même pouvoir toxique à l'égard des oiseaux, mais sans déterminer de convulsions. Séance du 28 Avril. — Aucune communication zoolo- gique. GUÉRIN et FOCILLON. m. ANALYSES D'OUVRAGES IVOU VEAUX. On THE GENUS Bradypus. — SuR le genre Bradypus de Linné, par J. E. Gray {Proceed zooL Soc. Mai, ^849, p. 65). En examinant la collection des crânes de Bradypus con- servés au British Muséum, M. Gray a été conduit à croire que les espèces peuvent être divisées en trois groupes dis- tincts, qui sont : -I** Cholepus, 2** Bradypus, 5° et Arclopithecus. Le premier genre n'a qu'une espèce, l'ancien Bradypus didactylus des auteurs. Le second en contient deux, le Bradypus ornalus des auteurs (iridactylus Lin.), et le Bradypus affinis Gray, es- pèce nouvelle, de l'Amérique intertropicale. Le troisième contient cinq espèces, qui sont : Arctop. gu- larîs Ruppell et A. marmoratus Gray ( Br. trîdactylus Guya- nensis Blainv., Osteogr. ), A. Blainvïllei Gray ( Br. trîdac- tylus brasUiensîs Blainv., Osteogr.), A. flaccîdus Gray {Br. tridaclylus Temm., Var., Desm.,etc.), A. problematicus Gray, espèce nouvelle entièrement inconnue, qui habite le Para. Le Mémoire est accompagné de deux planches représen- tant les crânes de ces espèces. Description of the, etc. — Description de l'animal de la Trigonia, d'après une nouvelle dissection, par G. Hux- ley ; avec une notice d'introduction par le professeur Edw. Forbes {Proceed. zool. Soc. Lond., 4849,^5 mars, p. 50, Moll., pi. III). Après avoir transcrit la description de cet animal don- ANALYSES D^OUVRAGES NOUVEAUX. 205 née par les naturalistes français, l'auteur en donne une description étendue zoologique et anatomique, et de bon- nes figures. Nous ne tenterons pas d'abréger ce travail; qu'il nous suffise d'en signaler l'existence à nos abonnés, qui se le procureront s'ils ont quelques études à faire sur le môme sujet. Description of apparently, etc. — Description de quel- ques nouvelles espèces d'Aptères de la Nouvelle-Zélande, par M. Adam White {Proceedings of the zoobgical So- ciety of London, ^849, 9 janvier, p. 5). M. White donne des descriptions, en anglais, des espè- ces suçantes : Mygale {ciemzdi ) antîpodum, hexops ; Dolomedes îateralis, sagittiger ; Attiis Darwinu; Sphasus graciUîpes ; Epeîra ver- rucosa ; Tagenaria antipodiana ; Dandridgia dysderoides ; PhaUingîum Jjisteri; Cheiifer paUipes. Carabe d'Agassiz, Carabus Agasnzi, par Barthélémy. Tel est le titre d'une petite notice de quatre pages in-8°, publiée à Marseille, en ^850, par le savant directeur du Musée d'histoire naturelle de la ville, M. Barthélémy delà Pommeraye. C'est la description d'un Carabe fossile trouvé dans les plâtrières d'Aix, en Provence, et dont voici la diagnose : Carabus Agassizi, Mas. ; niger. Carabi caelati magnitudine ru- gisque congener ; labro producto ; capile thoraceque punctis mi- nulissimis impressis; striis longitudlnalibus vix perspiciiis, ad basim valdius distinctis ; extus punctis rugosis, rugis latioribus, in séries transversas dispositio raedio instructis. Nous avons vu ce fossile, unique jusqu'à ce jour dans les trouvailles d'Aix, et nous pensons, comme M Barthé- lémy, qu'il appartient au genre Carabe. Du reste, Tautt ur 204 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Awil 1854.) a eu le soin de passer en revue, dans sa notice, tous les caractères visibles de ce précieux fossile, afin d'établir la place qu'il doit occuper dans la série zoologique. Le Carabus Agassizi était noir, et avait beaucoup de rapports avec le C. cœlatus; la longueur de l'individu dé- couvert dans le gypse sédimentaire d'Aix est de quatre centimètres, de l'extrémité des palpes à celle du dernier anneau de l'abdomen. C'est un mâle, très-reconnaissable à la dilatation des quatre premiers articles de ses tarses antérieurs. 11 est à désirer que M. Barthélémy ne s'arrête pas là, et qu'il nous fasse connaître les nombreux et remarquables insectes fossiles dont le Musée de Marseille a été enrichi par son zèle et par ses soins. Nous avons vu, dans cette riche collection, des quantités d'espèces très-bien conser- vées et appartenant à tous les ordres. (G. M.) IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Dans notre prochain numéro, nous publierons une note de M. E. Deville sur quatre espèces nouvelles d'Oiseaux provenant de l'expédition de M. Castelnau : Conurus Wid- delliij C. jugularis, C. Luciani et Cultrides Pucheranii. Remarque sur l'ouvrage des Vers cestoïdes ou acotyles de M. J. Van Benede^. Dans le numéro de février 4854, se trrouve un compte- rendu d'un ouvrage de M. J. Van Beneden, relatif à l'his- toire anatomique et physiologique des vers cestoïdes. Dans cet ouvrage, le savant belge considère ces vers in- testinaux comme coniposés d'autant d'individualités qu'il y a de segments; chaque segment est un animal complet eladulte. Une pareille doctrine est sans doute fort plau- MÉLANGES EE NOUVELLES. 2(^5 sible et probablement conforme à la vérité ; mais la justice veut qu'on rappelle les droits que peuvent avoir d'autres savants à la propriété de semblables idées. Or, dans le compte-rendu des leçons professées au Collège de France par M. Duvernoy en -1845-46 (Voyez Revue zoologique j ^846, page 90) se trouvent les mots suivants, faisant par- tie de la caractéristique du groupe des Helminihophijtes établi par ce savant, et comprenant les Cesioïdes et les Vei's vésiculaves : ils peuvent, le plus souvent^ être considérés comme une agrégation d'individus articulés en série ou fixés à une vessie. Le nom même- d'Helminthophyles a été créé par M. Duvernoy pour consacrer cette idée. Celte doctrine, d'ailleurs, est professée depuis longues années par ce sa* vantdans tous ses cours. Enfin, il faut signaler, en termi- nant, un oubli important commis par M. Van Beneden dans la liste des auteurs qui ont traité des Vers cestoïdes. On n'y trouve ni le genre Boirimone établi en -I841 par M. Duvernoy, ni même le nom de cet auteur. {Voyez Ann. des Sciences nat., -184^, et Comptes-rendus de l'Académie des Sciences, novembre ^84^.) F***. M. le docteur Mandilèny nous adresse la lettre suivante sur l'article de la Cétoine dorée que nous avons publié : Paris, leS^ mars 1851. Monsieur, Je viens de lire, dans le premier numéro de votre Re- vue et Magasin de Zoologie, et dans le numéro ^7 du 6 mars ^85^ du Moniteur agricole, une notice sur la Cétoine dorée, et son emploi, en Russie, contre la rage. Cette no- tice, signée de votre nom, m'a d'autant plus intéressé, qu'ayant habité pendant vingt-cinq ans ce pays, j'ai eu à plusieurs reprises l'occasion d'entendre parler du traite- ment de la rage par la Cétoine dorée. 206 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Avril 1851.) Comme jusqu'à présent la médecine ne possède aucun remède sûr contre cette affreuse maladie, il est utile de faire connaître et de répandre le plus possible les remèdes qui ont, dans diverses contrées, la réputation de guérir la rage, surtout quand l'emploi de ces remèdes est simple, facile et sans danger, comme celui que vous citez. Tout ce que vous dites, monsieur, de l'administration de la Cétoine réduite en poudre, et donnée étendue sur une tartine de beurre, est parfaitement identique avec ce que j'ai appris en Russie sur ce sujet. Ma femme a vu administrer ce remède, dans le gouver- nement de Tchernigof, par un paysan qu'on avait envoyé chercher a deux ou trois cents werstes. Ce fait se passait ■ en 1817, dans la famille Miloradowitch. Comme il n'y avait pas certitude que l'enfant auquel on a administré ce re- mède eût été mprdu par un chien réellement enragé, on ne peut pas en conclure qu'il y a eu guérison, quoique l'enfant n'ait montré aucun symptôme de rage plus tard. Mais, ce qu'il faut constater, c'est la confiance générale de la population dans ce mode de traitement; confiance fon- dée sur des faits de guérison connus dans ces localités. En 1858, ma femme se trouvait, dans le gouvernement de Saratof, chez un de nos amis, habitant à l'entrée de vastes steppes ; la chaleur était excessive, et des cas de rage se sont montrés. Un paysan des environs fut appelé, et il administra sa poudre comme l'avait fait le paysan du gouvernement de Tchernigof; et, comme vous l'indiquez dans votre notice, aucun des sujets mordus, et qui ont pris ce remède, n'est devenu enragé. Témoin de ces faits, ma femme demanda à ce paysan de lui céder quelques-uns de ces insectes. Il lui en remit neuf, que nous avons rapportés de Russie sans en connaître alors le nom ; nous les avons conservés, dans l'intention d'en faire usage la première fois qu'un cas de rage se présente- rait. Nous avons trouvé, l'an passé, des insectes sembla- MÉLANGES ET NOUVELLES. 207 bles, quoiqu'un peu plus gros, sur les rosiers de notre jardin. Que conclure de ces faits? Il serait peu logique d'en in- férer que ia Cétoine dorée est un spécifique certain contre la rage. Mais si, dans un pays où la rage est malheureuse- ment très-fréquente, on a une si grande confiance dans Tefficacité de ce remède, il faut croire que, dans bien des cas, il a guéri ; c'est au moins une forte présomption d'ef- ficacité. Cette raison nous paraît suffisante pour qu'on doive ex- périmenter ce remède le plus possible ; en suivant le pré- cepte : melins remedium anceps quam nuUum. D'ailleurs, comment se sont formées notre matière médicale et notre thérapeutique, si ce n'est par l'observation et par des ex- périences nombreuses et bien faites? Il n'est pas étonnant que ce remède, quoique très-em- ployé et en grande réputation dans plusieurs provinces du midi de la Russie, ne soit pas plus étendu ; cela tient à ce que les faits se passent le plus souvent ignorés dans le fond des campagnes, où la population est fort clair-semée, et où bien rarem.ent des gens capables peuvent les observer. Là, comme ailleurs, pendant de longues années ceux qui employaient ce remède en faisaient un secret qu'ils gar- daient dans leurs familles. Dès mon retour à nia ciampàptne, près Montargis, je m'empresserai, monsieur, de voUs envoyer quèlques-unâ de ces insectes, que nous tenons du paysan même qui les emploie en Russie. D'un autre côté, je vais demander à mon ami habitant le gouverneinent de Saratof de rassem- bler et de m'envoyer tous les faits isolés ou consignés dans les journaux, afin que je puisse vous en faire part. Si vous pensez, monsieur, que cette lettre puisse inté- resser le public, je vous autorise à la publier. Recevez, etc. 208 î.Ev. ET ïiAG. DE ZOOLOGIE. { Avrtl 1851.) Caialofjue des Coléoptères de la collection de M. J.-B. Géhin, pharmacien à Metz. Premier fascicule de 22 pages in S*, comprenant la fa- mille des Cicindèliens. Les espèces possédées par l'auteur sont seules indiquées, mais tous les genres sont signalés; la synonymie est traitée avec soin, et M. Géhin a eu le bon esprit de réunir plusieurs prétendues espèces, qui sont de simples variétés : nous croyons pourtant qu'il a été trop loin, en regardant la Cicindela sinuata comme variété de la C.Urisignata, et en réunissant la C. imperialis à la C. lii- torea. Le texte est imprimé sur deux colonnes, dont l'une est en blanc, pour qu'on puisse facilement intercaler ou faire des annotations. j Pour se procurer ce Catalogue, il suffit d'adresser /*rawco à M. Géhin quatre timbres-poste. On recevra l'exemplaire franco par le retour du courrier. TABliE DEfi» niATIERES; DU N° 4. PocHERAN. — Caractères zoologiques des Mammifères aquatiques. 161 Ch.-L. Bonaparte. — Note sur les Tangaras. 168 Hartlaub. — Pachycephala macrorhynclia. 181 D'Orbigny. — Nouveau genre de Coquille lamellibranche d'eau douce. 483 L. Bdquet. — Notice monographique ?ur le genre Comètes. 188 Académie des Sciences de Paris. 192 J.-É. Gray. — Sur le genre Biadypus. ' 202 G. Huxley. — Description de l'animal de la Trigoûia. ib. A. White. — Nouvelles espèces d'Aptères. ^- 203 Barthélémy. — Carabe d'Agassiz. ib. Rei^arque sur l'ouvrage des Vers cestoîdes de M. Van Beneden. 204 Mandilènï, — Cétoine dorée. 2( 5 J.-B. GÉHIN. — Catalogue des Coléoptères. 208 QUATORZIEME AMMÉE. — MAI 18S1. I. TRAVAUX IIVEDITS. Note sur quatre espèces nouvelles d'oisc/jux provennnt de Texpédilion de M. Castelnau ; le Conurus WeddeiHî, C. JKÇfularts, C. Luciaui et CuUrides Pnclieranii ; par M. E. Deville. ^. Conurus Weddrlln (Dev., Sp. nov.). — Bec épais, noir lustré ; front gris ; dessus de la lôte et les joues tache- tés de vert et de bleu. Tour de l'œil nu ; cou et poitrine d'un vert clair; tout le reste du ventre, les flancs, les cuisses et la région anale d'un vert jaune clair. Dessus du dos et couvertures supérieures de l'aile d'un vert assez foncé, tirant sur le jaune brun; dessous de l'aile et de la queue d'un brun noir. Première rémige supérieure d'un noir bleu; 2*, S®, 4», 5° et C^ de même couleur, avec le limbe externe d'un vert clair; les grandes tectrices exter- nes des primaires de l'aile sont d'un bleu foncé noirâtre, et forment une petite tache allongée sur le milieu de l'aile. Dessus de la queue du môme vert que le dos. Rectrices vertes dans les trois quarts de leur longueur, et bleu foncé à leurs extrémités; la première seule est bleu foncé dans toute sa longueur. Tarses et doigts noirs. Celte espèce vient du village de Pcbas, sur le Haut-Ama- zone. Elle vit en troupe jusqu'à l'époque de la ponte, où elle se sépare alors pour vivre par couple. Nous dédions cette nouvelle espèce à notre ami et com- pagnon M. le D' Weddell. 2. Conurus jugularis (Dev., Sp. nov.). — Bec j^une, cou- leur générale d'un vert plus ou moins clair sur le ventre, a* SÉRIE. T. m. Aunce 1831, iA 210 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mai 185^ . ) plus foncé sur le dos ; une tache orangée sous la gorge. Œil d'un jaune clair. Rémiges d'un bleu foncé, plus clair sur le bord externe ; une petite tache allongée d'un jaune pâle sur le bord interne de l'aile et à la partie antérieure. Dessous de l'aile bleu. Les deux rectrices médianes du même bleu que celui des ailes. La femelle est exactement semblable au mâle. Mêmes mœurs que la précédente. Hab. la mission de Sarayacu et la rivière des Amazones. 5. Conurus Lucianii (Dev., Sp. nov.). — Bec noir; tête et joues d'un beau rouge très-foncé ; oreilles d'un jaune roussâlre ; le cou, dans sa partie antérieure, latérale et postérieure, ainsi que la gorge et une partie du thorax, jusqu'à la naissance de la crête sternale, à pl^jmes maillées de brun et de roux, donnant un aspect écaillé. Dos d'un rouge marron clair. Flancs, cuisses et croupion d'un vert jaunâtre. Une grande tache d'un rouge marron sur l'abdomen, se prolongeant sur la région anale. Ailes et grandes couvertures d'un vert foncé ; première rémige noire ; les autres bleu clair, avec le limbe interne et l'extrémité noirs. Queue d'un rouge marron foncé en dessus et en des- sous ; seulement, le bord Interne de la partie supérieure des tectrices de la queue d'un vert clair. Mêmes mœurs que les précédents. Hab. la rivière des Amazones. Cette espèce est très-voisine du Conurus leucotis, mais ne peut être confondue avec elle ; la coloration générale du Conurus Lucianii est plus foncée, et, de plus, il man- quc à la partie antérieure de l'aile la grande tache d'un rouge vif que porte le Conurus leucoiis. Nous dédions cette espèce à M. Charles-Lucien Bona- parte, et le prions d'accepter cette dédicace comme un Tr.AVAUX lAÉDITS. ^\i faible témoignage de notre admiration pour ses savants et utiles travaux ornitholo^iques. 4. Cultrides Pucheranii (Dov., Sp. nov.). — Mâle adulte. Bec en lame de couteau, d'un rouge carmin foncé dans presque toute sa longueur, d'un orangé clair à sa pointe. Tête surmontée d'une huppe d'un noir bleuâtre ; peau nue du tour de l'œil d'un beau rouge cramoisi en avant, bleu en arrière. QEil d'un beau jaune. Parlie antérieure du dos d'un vert métallique grisâtre; le reste du dos, les couvertures de la queue, et les deux rectrices médianes de la queue, de couleur d'acier bruni, plus métalliques sur ces dernières. Gorge d'un gris blanchâtre à sa partie supérieure, de môme couleur inférieurement ; mais chaque plume est ter- minée par une bande noire donnant à la gorge un aspect écaillé, terminé par une écharpe noire. Ventre d'un roux canelle sur les côtés, plus pâle, et tournant au blanchâtre sur le milieu. Couvertures des ailes d*un roux cuivré, à reflels métal- liques ; les six premières rémiges d'un noir violet. Croupion d'un brun noirâtre. Queue, à l'exception des rectrices médianes, d'un vert cuivré. Tarses gris. — Longueur totale, 25 c. — Id. de l'aile, 4 8 c. — Id. de la queue, 26 c. — Id. des tarses, 7 c. Jeune âge. Dessus de la tête noir, les premières plumes près du bec grises. Gorge et poitrine grises. Les plumes ne présentent pas encore de lignes noires à leur extrémité ; mais l'écharpe noire de la poitrine existe. Flanc et croupion gris. Ventre blanchâtre. Reflet métallique des plumes du dos moins brillant. Habite l'Ucayale et l'Amazone, où on lui donne le nom de vanvana -pischco, et les Indiens yaguas celui de mina- sitan. 212 niiV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( /1/.li 1851.) Mœurs. Cet oiseau vit par paires, dans les grands bois humides, où il niche, et couve lui-même ses œufs, qui sont généralement au nombre de deux; il est très-farou- che, et son vol est très-léger. C'est à M. le docteur Pucheran que l'on doit l'établisse- ment du genre Cul'ricUs. Dans une notice sur le genre Coua, qu'il fit en -1845 (Revue zoologique), il sépara, ajuste raison, le Coua de Geoffroy [Ccccyçjus Geoffroyi, ïem.) des vrais Coua, et en fit le genre CuUrides, admis aujourd'hui dans la science. C'est pourquoi nous dédions cette nou- velle espèce à M. le docteur Pucheran, aide de zoologie au Muséum de Paris, excellent observateur et auteur de dif- férents travaux scientifiques très-intéressants. Notre C. Puclieranii diffère du C. Geoffroyi en ce que les plumes de la gorge de ce dernier, ou lieu de présenter une bande terminale pour chaque plume, montre, au con- traire, une tache en V au milieu de cette dernière. Ce qui nous engage à faire deux espèces, c'est la posses- sion d'un jeune individu du C. Geoffroyi, également rap- porté par nous, mais d'une localité différente. Ce jeune individu a déjà, sur les plumes de la gorge, la tache noire en V faiblement marquée. Le bandeau noir de la poitrine existe. Le dessus de la tête est gris roux, avec l'extrémité des plumes d'un noir vert; les couleurs métalliques sont plus violettes. Les flancs et le croupion sont roux. Il nous paraît, du reste, certain qu'il y a deux espèces bien distinctes par rapport même à la distance géographi- que qu'ils habitent. Ainsi, l'espèce du C. Geoffroyi, qui a été rapporté la première fois en France par M. Auguste Saint-Hilaire, et qui était restée la seule connue jusqu'à notre voyage, est étiquelce comme venant du Brésil; et, effectivement, nous avons trouvé un jeune de cette espèce dans le Brésil, pro- vince de Goyaz, rivière de l'Araguay, et le C. Puclieranii, TRAVAUX INÉDITS. 215 dans rUcayale, près la rivière des Amazones; c'est-à-dire à quatre ou cinq cents lieues de là, et, de plus, séparé par des chaînes de montagnes. Note sur un nouveau genre de la famille des Reptiles Tguaniens acrodontes, par M. A.-Aug. Duméril. (Plan- che 7.) Arpéphork (I) Arpephorus^ A. Dum. — Museau terminé par un prolongement membraneux, comprimé, mince, plus long que la tète, en forme de sabre ou de faux à deux tranchanis, dont le supérieur est légèrement concave et rinférieur convexe ; plus large à sa base, où il est enlouré de quelques grandes écailles molles, qu'à sa pointe, qui se relève ; queue comprimée, surmon- tée, dans toute sa longueur, d'une crête qui est moins haute sur le dos et sur le cou ; tympan petit, mais apparent. Telle est la diagnose que j'ai tout récemment donnée (2) de ce singulier Heptile. Si, à l'aide du tableau synoptique contenu au tom. IV, p. 46, de l'Erpétologie générale, publiée par mon père et par Dibron, on cherche le rang qu'il doit occuper dans la famille des Iguaniens, on arrive, par Texamen de ses ca- ractères, à reconnaître qu'il offre d'assez nombreuses ana- logies avec le genre Lophyre, à la suite duquel il doit éire placé. 11 ressemble également aux genres voisins, nommés Lyriocéphale et Cératophore, qui, l'un et l'autre, tirent leur caractère principal de la conformation de leur mu- seau, surmonté, chez le premier, d'une protubérance molle, hémisphérique, et prolongée, chez le second, en une sorte de corne. Malgré cette similitude, plus appa- rente, il est vrai, que réelle, il existe entre ce dernier et (1) de a?:r/i, faux, cimeterre, et de (popb;, qui portera cause du prolongement fa ci forme du museau. (2) Catalogue méthodique de la collection des RcpUhs du Mu- séum d'iiist. nat. de Paris, T* iivr. Avril, 1831. p. 92. 2\A REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mai 1851.) notre nouveau genre des différences qui s'opposent à toute confusion. M. Gray, qui a décrit et figuré [lUiistr. ind. zooi. of gênerai Hardwick) le Cératophore, inconnu, jus* qu'à présent, au Musée de Paris, dit, en effet, que le tym- pan est caché, la queue arrondie, sans carènes, ainsi que les plaques ventrales, et la corne du museau charnue, conique, fort courte, et recouverte de petites écailles. Les détails suivants, en rendant ces différences encore plus évidentes, servent à compléter la description de l'Ar- péphore, et, en particulier, de l'espèce unique dont ce genre se compose, et que j'ai nommée : A. TROIS BANDES, A. tricinclus, A. Dum. Teinte çjéuérale byune; sur le dos, irais larges bandes transversales d'un jaune vif. De l'extrémité antérieure de la tête part le prolonge- ment falciforme, qui est mince, membraneux, et non re- couvert d'écaillés. Sa base est entourée, comme une corolle dans son calice, par quatre écailles : la supérieure et l'in- férieure sont pliées sur elles-mêmes, et la reçoivent dans l'écartement de leurs deux lames, qui, s'appliquant sur les faces latérales, y rejoignent, par leurs bords, une large écaille située de chaque côté. Derrière la supérieure, il y en a trois petites, également anguleuses, dont le sommet, assez aigu, est tourné en haut. Elles subissent une diminution graduelle dans leur élévation, et sont suivies par une grande plaque offrant la forme d'une lame triangulaire à sommet supérieur, et appliquée, par sa base, sur la ligne médiane. Celle-ci porte, à partir de ce point jusqu'à la plaque occipitale, une ran- gée d'écaillés plus grandes que les autres pièces de l'écail- lure de la tôle, mais de plus en plus petites, et toutes sur- montées d'un tubercule peu apparent. Une légère élévation analogue, mais moins considérable, se remarque sur pres- que toutes les autres plaques céphaliques, dont les dimen- sions sont à peu près égales entre elles. Les carènes pointues des scutelles, qui occupent l'angle THAVAUX INÉDITS. 2^5 du museau, depuis l'œil jusqu'à la narine, forment une pelit»i crête dont les dentelures se portent en dehors. Les écailles des parties supérieures du tronc sont sans carènes, presque quadrilatères, et disposées régulièrement en rangées transversales. Sous la gorge, elles sont tuber- culeuses, et carénées sur la poitrine, sur le ventre, sur les membres, et particulièrement à leur face inférieure, et enfin sur la queue, où Ton voit, en dessous, un double rang d'épines. Des trois bandes transversales jaunes des parties supé- rieures, la première, qui occupe la région sus-scapulaire, est la plus étroite et la moins longue ; les deux autres, au contraire, ont une largeur de 0 m., 01 environ, et descen- dent sur les flancs et sur le ventre, où elles se terminent, sans se rejoindre par leurs extrémités. Longueur totale de l'animal, y compris le prolongement falciforme du museau, 0 m., ^68 ;tôte, 0 m., 0^9; son pro- longement, 0 m., 021; tronc, 0 m., 045; queue, 0 m., 085. Cet Iguanien, qui, au premier abord, diffère tant du plus grand nombre des Sauriens, a été acquis, il y a quel- ques années, par le Muséum d'histoire naturelle, comme originaire de Java. — Il était desséché et piqué dans une boîte, parmi des insectes; un peu de retrait des téguments est résulté de cette dessication, qui est rendue moins ap- parente maintenant par l'immersion actuelle de l'animal dans Talcool. Bibron l'avait examiné, et la place qu'il lui désignait était bien voisine de celle qui lui est définitivement assi- gnée. 11 le regardait comme très-voisin des Istiurcs, qui ne précèdent que de deux rangs les Lophyres, à la suite desquels vient i'Arpéphore. L'examen attentif de la production membraneuse qui prolonge le museau de ce Ueptile donne la certitude, par sa forme si remarquable et par la disposition régulière des écailles dont sa base est entourée, qu'elle n'est ni un pro- duit pathologique ni un corps étranger fixé par quelque ■-iT) r.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( l/aî 1851.) procédé particulier plus ou moins habilement déguisé, et dans le but de donner à l'animal un aspect étranj?e. Je ne supposerais pas une semblable supercherie, si Ton ne savait déjà que les bateleurs qui exposent en public lo serpent non venimeux dit Eryx javelot {E. jaculus) cher- chent à le faire prendre pour un Céraste ou vipère cornue (C. œgyptiacus), dont la morsure est, à juste titre, très- redouléc mais qu'ils auraient apprivoisé. Dans cette in- tention, ils implantent, au-dessus de chaque œil, en ma- nière de corne, un ongle d'oiseau ou de petit mammifère, comme, dans les fermes, on fixe quelquefois deux ergots sur la lête des coqs, quand, après les avoir chaponnés, on leur coupe la crête. La cclloctlon du Muséum possède un de ces serpents où l'adhérence de la peau avec les cornes artificielles est très- bien établie. Ici, rien de semblable n'existe ; il est positif que le pro- longement du museau est une production naturelle. Cette anomalie, au reste, n'est pas exclusive au genre Arpéphore : quelques autres Reptiles, presque tous fort rares dans les cabinets d'histoire naturelle, portent sur la tête des appendices mous ou cornés. Tels sont : le Céraste é^7plien, lo Crapaud cornu (Ccratophrys à bouclier), la Vipère hexacanlhe, et l'Erpéton, décrit d'abord par Lacé- pède, et connu seulement par l'exemplaire uniijue du Musée de Paris (Schlegel, Abbïldmuj^ pi. -16, Irèj-bonne figure). Chez ces différentes espèces, les prolongements sont au nombre de deux. D'autres, chez qui l'appendice est unique, offrent, avec l'animal dont il s'agit dans cette note, une analogie encore plus frappante ; je veux parler du Cératophore déjà mentionné, et des serpents d'arbre nommés Langaha, et appartenant au genre Xiphorhiîique, C. Dum. Le jnuseau de ces derniers est terminé par un prolongement unique, à peu près triangulaire, pointu, couvert d'écaillés, ressemblant, dans une espèce (L. crista- galli), à une sorte de crête de coq, et, dans la seconde TRAVAUX INÉDITS. '?I7 (L. ensifera, Schlegcl, loc. cit., pi. 7 et 8, très-bonnes fig.), à une lame d'épëe fort acérée. Quelle peut ôtre la signification physiologique de cette parliculanlé d'organisaiion? C'est ce qu'on ignore complè- teirient. On ne sait pas davantage, à cause de la rareté des échantillons de toutes ces espèces, si elle est l'apanage spécial de l'un des sexeS. Pour en revenir à TArpéphore, il aurait é(é, ainsi qu'un certain nombre d'autres Reptiles encore inédits, décrit par B:bron, si tout ce que laissait d'ardeur à ce savant natura- liste la cruelle maladie qui depuis longtemps détruisait peu à peu ses forces, mais non son courage, n'avait élé entièrement consacré au classement et à la description des Ophidiens : c'est au milieu do ce travail inachevé que la mort l'a surpris. Mon père continue cette laborieuse en- treprise, à laquelle il veut bien m'associer pour une faible part, et il m'a confié, en outre, le soin de dresser un ca- talogue complet des richesses erpétologiques du iMuséum. En passant minutieusement en revue tous les animaux dont la collection se compo.^e, j'ai trouvé le Reptile dont je viens de tracer la description parmi les espèces nouvelles qu'elle renferme, et dont vingt-cinq sont déjà consignées dans la première livraison du Catalogue. l.es autres y se- ront successivement enregistrées dans les livraisons sui- vantes. Description d'une nouvelle espèce du genre Triton , par M. BiANCONi, professeur d'histoire naturelle à l'U- niversité de Bologne. Triton Ranzanii, Blanc. — T. testa fusifomii subtrigona, transvcrsim obscure sulcata est striata flavo rufescente ; anfracti- bus MipHinc angiilaiis, ulliiuo Iransversim sublriringi.lari ad an- gulos luberculo lato instructo, latere sini>tro bilubercu'aio, dextro incavato; faure postice af)eria, columella nigro maculata, cauda recta longiuscula. 2^8 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( il!f fll 1851.) Coquille fusiforme, oblongue, subtrigone. Sa spire, composée de huit tours carénés dans le milieu, déclives et striés en dessus, rentrants en dessous; des tubercules dé- primés, inégaux et inégalement disposés comme sur le dernier tour. Celui-ci plus grand que la spire, muni en arrière d*une forte carène arrondie qui se déroule trans- versalement en triangle ; cette spire portant cinq forts tu- bercules, dont trois sur les trois angles du triangle, et deux sur le côté à gauche. Le côté à droite est dépourvu de tu- bercules, et il est profondément concave. La surface du dernier tour n'a point de tubercules; eile est seulement striée et sillonnée, avec des côtes disposées comme dans le T. fémorale^ mais presque pas saillantes. Bouche triangu- laire, oblongue, sillonnée du côté droit, fortement angu- leuse postérieurement. Bord droit, un peu dilaté et on- dulé; canal tout-à-fait droit; columelle droite inférieure- ment, creusée et infléchie en arrière. La couleur du fond de la bouche est violâtre ; des taches brunes, noirâtres, sont disséminées sur le bord ; elles sont plus grandes sur la columelle que partout ailleurs; Lorsque la surface exté- rieure est dépouillée de son épiderme ou du drap maiin filamenteux qui la recouvre elle est jaunâtre, avec de pe- tites bandes brunâtres. —Habile le canal de Mosambique. Testacea Africe insularis a Cl. Vesco collecta et ab A. MoRELET descripta. -^ \. Hélix PHILYRINA.— -T. vilrinoidea, imperforala, carinata, pellucida, rufo-virescens , suprà conoideo-depressa, tenui^simô decussata, plicis irregularibus inipressa ; subtùs lurgidiila, serius- cula. Anfr. 4 celerilercrescentes, iillimo magno, aculè rarinalo; spira parum elevata, apice subprominulo ; aperiura perobliqna, grandis, sub!riangularis. Peristoma simplex, margine coliimel- lari arcuatim exoavato. — Diani. 11 mil!.; allit. 7 niill. — Hab. insulam Mauritius. V 2. H. Vesconis. — • ï. umbilicala, orbiculalo-convexa, ol»!i- TRAVAUX INÉDITS. 2\9 que costulato-striata, castanea, zonis 5 albido-rufis, striciis, cin- gulata ; una suturalis, altéra mediana, tertiâ aream umbilicarem circumscribente. AnTr. 5 sensim crescenles, ultimo hasi convexo, anticè paululum deflexo. Apertura oblitjua, ovalis, intni concolor. Peristoma vix incrassaliim, niargine externo subrecto, columel- lari reflexiusculo. — Diam. 30 mil!.; altit. 20 inill. — Hab. ad Porium I.even insulœ Madagascarlensis. 3. H. RUSSEOLA. — T. subperforata, subgloboso-depressa, te- nuis, glabra, nitida, laelè cornea; anfr. 6 sensim crescentcs, ulti- mo obsolète angulafo. Apertura lunaris; peristoma rectum, acu- tum, margine columel'ari supernè reflexiusculo, perforatinnem subtegente. —Diam. il mill. ; allit. 7 mil!. -— Hab. in insulà Mayotte freti Mozambicensis. ^ 4. H. jviTELLA. — T. subperforata, convexo -depressa, pellu- cida, levis, corneo-fulva , unicolor. Anfr. 5 \12 convexiusculi, ultimo compresso, circâ perforationem paululum excavato ; su- turae angustè marginatœ; apertura obli(iua, lunaîo-ovalis; peris- toma simplex, aculum. — Diam. 7 mill. ; altit. 2 mill. 1/2. — Hab. insulam Mauritius. Helicinilidœ aflinis; umbilico lineari prœcipuè differt. ^^5. H. SEMicERiNA.— T. vix pcrforata, depres»a, acutè cariua- la, costulato-striata, in junioribus speciminibus, corneo-flavescens, in adultis albida, spadiceo saepius unifasciata, epidtrmide cerinà, subtùs saturatiore, aream umbilicalem latè circumscribente, ves- tita. Anfr. 6 planiusculi, sensim crescentes, ultimo ad basim tu- mido, medio excavato. Apertura subquadranguiaris ; peristoma praesertim ad perforationem incrassatum. — Diam. 16 mill.; altit. 10 mill. -— Et var. Turbinata, anfractibus discrctis. — Hab. insulam Mauritius. — Delibata collect. Her. — Tennis id. var. junior. / 6. H. Macritianella. — T. iniperforata, tenuis, rufo-cor- nea, utrinque convexa, carinala, lineà fuscâ plus minusve cons- picuâ suprâ carinam. Spira brevis ; anfr. 6 1/2 planulati, supernè arcuatim costulalo-striati, minulissimè decussati, ultimo ad basim paululum excavato, granuloso. Apertura angulato-iunaris, intùs margaritacea. Peristoma acutum, margine columellari incrassato, roseo, cum altère callo tenui, nitido, juncto. — Diam. 15 mill.; altit. S mill. — Hab. cum praecedente. / 7. H. ODONTINA. — T. imperforata, depressiuscula, cornea, subtiliter striata; spira vix elata; suturis impressis. Anfr. 6con- 220 IIEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1851.) vexhisciili, ullinio basi excavato, foveam urabilicalem simulante. Aperlura lunaris, niargine exlerno simplici, recto ; columellari rcflexiusciilo, subincrassalo, dente valida rnunito. — Diam. 8 mill. ; aliit. 4 mill. — Hab. cum -praecedente. 8. AcHATiNA siMPULARiA. — ï. subulata, api^c acutiuscula, longitiidinaliter substriata, nitida, diaphana, corneo-cerea. Anfr. 81/2 parùm convexi, ad suturas, stricte marj^inali ; ultimus spirà paulôminor; coluntelia subverticalis, truncata; apertura ovalis ; peristoina siniplex, acutum. — Longit. 15 mill.; diam. 5 mill.; longit. apert. 4 mill. 1^2. — Hab. insulas Comores. 9. PuPA IXTERMEDIA. — T. profundè rimata, oblongo-conica, obsolète cos'.ulata, alba. Anfr. 8 parùm convexi, ullimo turj^ido; suturaî inipressaB» submarginatae; columella plicata, recedens; aperlura irregularis; perisloma subincrassatum, reflexiusculum, marjîine columellari perdilatato, brevi, cùm externo callo tenui juftcto. — Longit. 56 mill. ; diam 19 mill. — Hab. ad Portum Le- vé n Madagascariense. ConL P. Grandis pf. sed lacillimè <1istin.?uitur. \0. P. MiNOR. — T. umbilicala, ovata, solidula, nitida, obsolète costulata, alba; spira conica, obiusa; anfr. 7 convexiusculi, ul- Hwo turgidulo, magno, anticè subascendens ; suturae stricte mar- ginatae; columella simplex, verticalis; aperlura semi ovalis; pe- ristoma subincrassatum, breviter reflexum, marginibus callo t( nui junctis, externo supernè sinuato. — Longit. 21 mill. ; diam. 12 iitill. — Hab. cum praecedente. 11. Ampullariainops. — T. globuloidea, angustèperforata, irregulariter striata, sublente decussata, sordide virens, obstorc multifasciala; spira exertv, suturis profundis. Anfr. 5 conve.Ni^ supernè planulati. Apertura ovata, inlùs margaritacea, lœtè ùs- ciata, marginibus aciilis, latere columellari crassiusculo. — Oper- culum crassum, testaceum, exîùs epidermide viresccnte, lamel- lo30 indutum. — Diam. 24 mill.; allit. 28 mill. — Hab. paluslria «d orientem insulœ Madagascar. 12. Mhlama am^na. — T. oblongo-conica, solida, decolbta, nitida, virescens, f^irigis obsoletis irregulariter notata, subl-ntc ininulis>imè dtcussata. Anfr. 5-6 convexiusculi, ubinio fasciâ latà castantà interdùm zona pallidiorc marginatâ infrâ pcripbe- riam E ZOOLOGIE. (Mat 185i.) se dirige vers l'angle apical, et présente une forme ana- logue à celle de la tache des C. glabricoHis, sngiuarius et conforwis, espèces scnégaliennes avec lesquelles nous avons groupé celle-ci, bien que sa tache ne se prolonge pas jusqu'au bord apical. Dessous du corps d'un noir irisé de bleu; pattes entièrement ferrugineuses. ~ Long. ^\ mill. -1/2 à ^5 milL; larg. 5, 5 à 5, 8 mill. C. glabricotlis, Dej. (Spec* V, 629). — L'exemplaire qui uous vient de M. Bocandé diffère du type par la couleur violacée du corselet et des élytres. C. couformis, Dej. (Spec. V, 65(1). Cinquième Groupe. — Elytres sans apparence de cotes; les sirks n'étant indiquées que par une suite de points très- fins. C. Bruneiii (Buquet, inédit). — Très-curieuse espèce, qui constitue à elle seule notre cinquième groupe. — Tête, corselet et éljtres d'un bieu foncé, brillant. La tête lisse, sans ponctuation ; le labre très-court et roussâtre, ainsi que les trois premiers articles des antennes, qui sont noi- râtres dans le reste de leur longueur. Le corselet couvert d'une ponctuation grosse, profonde et peu serrée, bombé sur le disque, un peu plus large que long, arrondi sur \es côtés, qui se redressent un peu en approchant de la base, de manière que les angles postérieurs sont presque droits; ligne médiane très-fine; impressions basilaires suffisam- ment marquées. Kljtres remarquables par l'absence com- plète de stries, et par conséquent de côtes. A la place des stries, on distingue à peine de petites lignes formées par une succession de petits points peu enfoncés et Irès-rap- prochés. Le reste des élytres est parsemé, surtout anté- rieurement, de points un peu plus gros. Elles sont ornées d'une belle bande transversale d'un jaune orangé, qui les traverse aux trois quarts de la longueur, et qui remonte anlcrieurcmert, de cliaque côté, jusqu'au premier tiers. Cette bande laisse apercevoir plus distinctement les lignes TRAVAUX INÉDITS. ^29 de points qui remplacent les stries. La forme dos élUres est postérieurement celle d'un ovale allongé parfailcment régulier; l'atténuation anté-apicale étant presque nulle, antérieurement elles sont subparallèles avec les angles hu- méraux très arrondis; elles sont, en outre, remarquable- ment convexes, et environ une fois et demie aussi longues que larges. Le dessous du corselet et de la poilrine est d'un noir bleuâtre, et l'abdomen d'un brun légèrement ferrugineux. Les pattes sont ferrugineuses, avec les tarses obscurs. — Long. ^0 mill. ; larg. 4 mill. M2. Celte espèce existait déjà dans la collection de iM. Du- quel, sous le nom inédit que nous lui avons conservé. {La suite prochainement. ) Description de plusieurs espèces de Myodaires dont les larves sont mineuses des feuilles de végétaux ; par M. J.-B. Desvoidy, D. m. M. le colonel Gouread, qui a si dignement rempli les loisirs que lui permettait sa noble profession, vient de rendre à l'entomologie des services réels, et que je ne sau- rais trop préconiser. Il a ramené la science à sa hauteur primitive et à sa véritable destination, par l'étude des larves d'un grand nombre d'espèces appartenant à des fa- mill s diverses. Celle direction dans le travail peut seulo conduire aux résultats désirés, qui sont, la cominissniwe poshiue de i'cspcce et les rapports de celte même espèce avec les antres êtres de la création. Je donne aujourd'hui le complément du travail de Uéau- mur, qui avait commencé l'élude des larves mineuses des feuilles de plusieurs végétaux, larves qui avaient produit des mouches apparicnant à une tribu des Pij jonides, et que Réaumur ne s'était pas appliqué à distinguer entre elkvs. Plus heureux que cet observateur, rentomologisle actuel 230 KEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE, (Mal 1851.) peut définir ces espèces, les classer et les décrire d'une façon rigoureuse. M. Goureau a eu l'extrême obligeance de me confier ces insectes; il m'en a permis la desciiption et la publi- cation. Je n'aurai à m'occuperquedes espèces proprement dites, me gardant bien d'anticiper sur les belles observa- tions que ce naturaliste vient de communiquer et de li- trerà la Société Entomologique de France. La science ne tardera donc pas à jouir de ce nouveau bienfait. G. Pegomye» Pegomya. Pegomya, Uob.-Desv., Mjodaires. — Macquart, Dipt., tom. H. — Meig., Dipt., tom. VII. -—Antennes plus ou moins verticales, descendant presque a l'épistomc ; le pre- mier article très-court; le second plus long; le troisième un peu plus long que le second, prismatique sur le mâle, et comprimé latéralement sur la femelle, avec le sommet àrroiiii. Chète paraissant nu, mais tomenteux, à une forte loupe; ses premiers articles très-courts, presque indis- tiijcts. Yeux nus, presque contigus sur les mâles, distants sur les femelles ; front très-étroit sur les mâles, et presque carré sur les femelles; frontaux colorés sur les femelles; face verticale; point de cils fasciaux; péristome presque carré, avec Tépistome coupé droit, et non saillant. Abdo* lïien des mâles atténué; sourcils roides, plus développés. Le premier segment de l'abdomen offre de chaque côté un prolongement spiréiforme qui se dirige d'arrière en avant vers le métathorax. Guillerons petits. i. Pegomyà ATttiPLiciA, Rob.-Desv. — Mas. Tliorax fuscus, grisescenle-lineatus et irroratus ; abdomen grisenus lineà dorso- longitudinali punctorum fuscorum; frontalihus rubris; frontis lalerlbus, facique albidis : primis antenuarum arti^ulis fulvlvant rubris, ultlmo ni'^ro; cheti basi nigrâ, medio flavescente; palpi pallidè flavi, apîcenigro; pedes testacei, tibiis anticis plus minus ÎUAVAUX INÉDITS. 25^ fuscis, taisisiiigris; halteribus llavis; calypUstlavescentibus; a!is plus minus subflavesceniibns. Femina. Frontalibus rubris; thorace fusca cinereo; abdomine lestaceo, lineû dorsali obscure fuscescenle ; tibiis anlicis flavis. — Long. 2 lignes 1/2. Le mâle. Corselet brun, avec un duvet et des lignes gris-cendré, et parfois gris; abdomen brun-gris, avec une ligne dorso- longitudinale de points noirâtres plus ou moins apparents; anus jaunâtre; frontaux rouges, parfois bruns; côtés du front et facealbides; premiers articles des antennes rouges ; le dernier article noir ; base du chète noire, le milieu flavescent; palpes fauve pâle, avec le som- met noir ; pattes jaunes ; majeure partie des jambes anté- rieures brunes; tarses noirs; balanciers jaunes; cuille- rons jaunâtres ou albides ; ailes d'un clair flavescent. La femelle. Frontaux d'un beau rouge, ou d'un rouge jaunâtre; corselet cendré; abdomen rougeâtre-teslacé , avec une ligne dorso-longitudinale brun-obscur; tibias antérieurs jaunes ; cuillerons blanchâtres. Cette espèce vit sur l'arroche des jardins [Atriplex lior- teusia). Elle paraît se jeter de préférence sur la betterave ^ dont les feuilles offrent à sa larve un parenchyme plus épais et plus succulent. C'est à tort que, dans la collection de M. Goureau, cette espèce est étiquetée P. hyeregami, qui constitue une es- pèce différente. 2. P. GouRALDi, Rob.-Desv. — Simillima P. atriplicis; paulô niiiior; mas, femoribus tiblisque pallidè flavis, et sa?piùs palliilè subfusiis, aut fuscis. Femina. Abdomine fuscogriseo; lineâ dorso-!ongitudinali punctoriim fuscorum. Semblable au P. atriplicis, un peu plus petit. Le mâle a les cuibses et les jambes jaune pâle, et le plus souvent pâles, et plus ou inoins brunes. L'abdomen de la femelle est brun grisâtre, et rjon testacé, avec une ligne dorâo-Ion- gitudinale de points maculiformes bruns . 252 UEV. ET MAG DE ZOOLOGIE. {Muï 1851.) C'est une espèce bien distincte que M. Gourcau a obtenu également de larves mineuses des feuilles (/c/'Alriplcx hor tenfiis. 5. P. RL'Aiicis, Rob.-Desv. — Femina. Tliorax niger, cinereo- siibfiiscesc* nie linea us et irroratus; abdomen testaceiim, lineolâ gemiiiâ dorso-lougiliidinali punftnloruin fiiscoruiii ; fron'alibus fiisco-fiilvis; froniis laleribus albido-cinereis, facie alb do-fulves- cente ; antennariim priiiiis duobiis articulis fiilvis, ultime nigro; palpislesiaceo-ftilvis; pedcsflavi; tarsisni,irris;iia!leribus flavis, calyptis siibalbidis; a!is sublimpidis, basi flavescente. — Long. 2 hjj^nes 1^2. La femelle. Corselet noir, rayé et saupoudré de cendré ; abdomen teslacc-fauve, avec une double ligne dorso lon- gitudinale de petits points allongés et bruns ; région stem- matique brune; frontaux brun-rougeâlrc ; côtés du front brun-cendré; facealbide; premier article des antennes fauve, avec le dernier noir ; chète blanchâtre, avec la base noire; balanciers jaunes; cuillcrons blanchâtres; ailes as- sez claires, avec la base flavescente. M. Gourcau a obtenu, au mois de juillet, cette espèce, provenant d'une larve mineuse des feuilles du Rumex acu- tua. Cette espèce, voisine de VAnthomyïa germann^ Meig., n° ^7(), en diffère par la double ligne dorso-longitudinale brune sur l'abdomen. VAnilwmiiia bicolor de Wicdemann (Meig., n° ^77) n'offre également qu'une seule ligne brune sur le dos de l'abdomen. 4. P. ACET0SJ2, Rob.-Desv. — Mas. Thorax fiisco cinorpus; abdominf îestacco, primo segmente fusco ; ant^nriis palpisque ni- giis; frontis lateribus abitlis; facie albilo flavescente ; pedes flavo-fulvicantes, tiuobus feiiioribus anterioribus anlicè brunneis; tarses onuiibiis nigrn cintreis; halttribus flavis; calyptis flaves- ceniibus; alis ^ublimpidis, ba>î flivescenle. Femina. Similis; abilominis primo segmfnto testacea, non fusco; froniis laleribus albido-cinereis. — Long. 2 lignes \12. Le mâle. Corselet etécusson brun-cendré ; abdomen tes- TUAVAUX INËDITS. 235 ticé, avec le premier segment brun; frontaux fauves; antennes noires; chète plus noir à la base ; côlés du front albides ; face albide rougeûtre ; palpes noirs ; pattes jaune- fauve, avec du brun sur le devant des deux cuisses an- térieures ; tarses brun-cendré; balanciers jaunes ; cuille- rons jaunâlres; ailes assez claires, avec la base un peu flavescente. La femelle. Semblable ; le premier segment de l'abdo- men teslacé, et non brun ; côtés du front albide-cendré. M. Goureau a obtenu, en avril, cette espèce, provenant de larves mineuses de l'oseille (Rumex acetosn). G. Zabie, Zabia. — Zabitty Rob-Desv., Myod. i. Zabia loncipes {Zabia longipes, Rob.-Desv., Myod., page 600). — Mas. TiiorciX nig^r cinerec-fuscescenle lineatus et irro- ratus; abdomen obsolttè teslaceum : frontalibus fuses; frontis hitcribus albidis; facie albido-fulvescente; anlcnnis nigris ; pal- pis test ace o-fui vis; pedes flavi, duobus femoribus anterioribiis an- tice fusciis tarsis nigris; haheribus flavis; caiyplis subalbidis ; alis sublimpidis, basi subflavescente. Ferrnna Simi'is; abdomine obsolète testaceo; frontalibuN ru- bris; puncto stcmmatico fusco; duobus femoribus anterioribus anlicè flavis, non brunicoMS. — Long. 5 lignes. Le mâle. Corselet noir, rayé et saupoudré de cendré brunâtre ; abdomen testacc-fauve, avec un léger duvet albide; frontaux noirs ; côlés du front albides; face al- bide-rougeâlre ; premiers articb s des antennes bruns , avec le dernier noir; palpes entièrement testacé» ; pattes jaunes, avec le devant des cuisses antérieures brun ; tarses noirs; balanciers jaunes; cuillerons blancs ou blanchâ- tres ; ailes assez claires, avec la base subflavescente. La fenuile. Semblable ; pas de lignes brunes sur le dos de l'abdomen ; frontaux fauves ; région slemmatique brune; côlés du front albides cendrés; on ne dislingue pas de brun sur le devant des deux cuisses antérieures; 25 i HEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1851.) balanciers jaunes; cuiilerons blancs; ailes claires, avec la base flavescenle. M. Gourejiu a obtenu, au mois d'août, cette espèce, pro- venant de larves mineuses des feuilles de la patience (Ru- mex palientia). Dans mon premier travail, je n'avais décrit que le mâle de cette espèce. M. Gouroau a étiqueté cette espèce Anthomyia viitis, Meig:,, qui a une ligne brune sur le milieu du dos de l'ab- domen. Anthomydes. Je vais donner l'exacte description de deux espèces d'Anthomydes que M. Goureau a obtenues do larves mi- neuses des feuilles des végétaux ; mais je préviens le lec- teur que je continue de placer ces insectes dans mes genres primitivement établis, mon dernier travail sur ce sujet n'étant pas encore publié. 1, AiSTHOMiA c^PicoLA. — Délia cœpicola^ Rob.-Desv. — Femina. Griseo-pulveruienies aut griseo-subflavescens, ihorace lirieis fuscisobscuiioribus; abdoiuîne absque lineâ dorsali; froii- talibus aniicè flavo fulvi ils, poslicè fuscis; frontis lateribus gri- seo-flavescentibus ; facie griseo-cinereâ; anlennis, probjscides palpis, pedibus, nigris; haltères flavidi; calypta flavescentia; al« flavescentes. Mas. Omninô similis; griseo-subflavescens; abdomine al te- nuato; obsolulè griseo-Havescente, \il(à dorsali nigrâ; facie aibi- dâ; alis flavesceniibus ; coslâ exleriori cilialà, spiiiulaque valida. — Long. 2 3/4 3 lignes. La femelle. Corselet gris-pulvérulent, ou gris un pou flavescent, avec des lignes d'un brun obscur ; abdomen gris-pulvérulent, et sans ligne dorso-longitudinnle brune; fronlaux jaune-fauve en devant, et bruns en arrière ; côtés du front gris-flavescent; face gris cendré; antcnnos, trom- pes, palpes et pattes noirs; balanciers jaunes ; cuille rons flavescents ; ailes flavescentes ; sa côte extérieure est forte- ment ciliée, avec une épine assez forte. rRAVAUX JSÉDITS. 235 Lemcile. Corselet gris-flavcscent, très-obscurément rayé de brun; abdomen atténué, gris-flavcscent, et atec une ligne dorso-Iongiludinale noire; yeux presque conligus; face albide; balanciers jaunes ; cuillerons blanc jaunâtre; ailes flavescentes. M. Goureau a obtenu cet insecte de larves mineuses de réchalotte {Allium asctdonicum) . Il l'a étiqueté Anthomyia j)latura^ Meig., d'après la des- cription de M. Macquart, qui écrit que cette même Anlho- myie de Meigen n'a pas de ligne noire sur le dos de l'ab- domen. Il peut se faire qu'on se trouve sur une espèce voisine; mais l'espèce décrite par Meigen, et surtout par Zetterstedt, est cendrée^ avecwnc ligne dorsale noire sur l'ab- domen (villa dormit nigrô), et avec les ailes hyalines. En outre, Zetterstedt dit formellement qu'elle n'a point d'é- pine à la côte extérieure de l'aile, côte qui est nue [cosia nuda spinutà nuUâ) ; caractères qui ne permettent pas de confondre le véritable Anihonujia plniura avec l'espèce que je viens de décrire, et qui est tout-à-fait voisine de mon Délia agricoiu n* 5. Il importe également de no pas confondre cette espèce avec VA. cœpicola de Meigen, qui est bien différente. 2. Anthomia brassic^. — - Delïa brassicœ, Rob.-Desv. — An mas Deliœ riparîœ, Rob.-Desv. , n" 2? Cette espèce est une véritable Délie. Mas. Thorax fusco-ciaerascens, nigricaûle lineatus ; abdomen dorso-griseo ; lineâ longitudinali incisurisque segmentorum, atris; faciealbidû; antennis, proboscides palpis, pedibus, niiçris; cheto CONSPicuÈ ïOMENTOSo; haltcribus calyptisquc fiavis; ails fusco- umbrosis. — Long. 5 lignes. Le mâle. Corselet brun-cendré, avee des lignes noirâ- tres; abdomen atténué, offrant en dessus quatre cases grises, avec une ligne dorso longitudinale et le bord supé- rieur des segments noir; ventre brun-gris; face albide; antennes, trompes, palpes et pattes noirs ; chèie manifesie- 236 ÏIEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Mai 1851.) meni tomenteux; balanciers et cuillcrons jaunes; ailes né- buleuses. M. Goureau a obtenu cette espèce de larves mineuses du navet. II. SOCIETES SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Séance du 5 Mai ^851. — M. Ad. Chatin lit un Mémoire sur la présence de l'iode dans l'air, et l'absorption de ce corps dans l'acte de la respiration animale. De ces recherches il résulterait que 4,000 litres d'air, à Paris, renferment très- approximativemcnt -^ de nr)illigramme d'iode. Or, comme en un jour un homme consomme 8,000 litres d'air, on voit que dans ce temps la surface pulmonaire serait en rapport avec jtô ^^ milligramme d'iode. L'auteur a voulu savoir si l'air expiré contenait moins d'iode que l'air ins- piré; et il annonce que, d'après des observations faites sur lui, l'air expiré a perdu environ les f de son iode, qu'il regarde comme ayant été absorbés. Séance du ^2 Mai. — M. h. Geoffroij-Saint-Hilaire pré- sente à l'Académie deux opuscules, l'un sur les monstruo- sités en général, l'autre snr la série animale. Dans ce der- nier, l'auteur résume ses vues sur les Séries para'lè es^ sur les espèces, et sur la définition de celles-ci. qu'il fonde sur trois considérations principales : la possibilité de la dis- tinction; la transmission naturelle et régulière des carac- tères; la stabilité et la permanence des types, égales à celle do l'état actuel du globe. — M. Pucheran présenta une esquisse sur la mammalogie du continent afrxain. Voici l'extrait donné par l'auteur: « Sous le point de vue de sa mammalogie, le continent africain n'a point de faune spéciale : la grande majorité de ses genres a des représentants, soit en Asie, soit en Eu- SOCIÉTÉS SAVANTES. 2*w rope, et quelquefois simullanémentdans ces deux parties de l'ancien monde. « Les genres de Mammifères îifricains sent principale- ment caraclériscs : « ^° Par la grande extension de la distribution géogra- phique de leurs espèces qu'on retrouve dans 1rs diverses zones de ce continent : sous ce point de vue, l'Afrique se rapproche de l'Europe. Rien de semblable n'existe, au contraire, ni en Asie ni en Amérique; « 2" Par une tendance très-générale à des modifications dans les proportions des membres, soit que la paire posté- rieure se trouve affaissée (Hyènes, Protèle, Girafe, Bubale), soit que ce soit cette même paire qui l'emporte sur l'an- térieure (Macroscélide, Hélamys, Dendromys). Ces inégali- tés de développement entraînent à leur suite la diminution ou l'alrophie d'un ou de plusieurs doigts, et, par suite, la prédominance, sur ce continent, d'espèces marcheuses, coureuses, sauteuses; la rareté, au contraire, d'espèces nageuses ; « ')' Par le grand développement des conques audi- tive^, caractère déjà signalé pour les animaux des régions australes, en général, par M. de Blainvilie, et pour les Mammifères des déserts, par M. Isidore Gcoffroy-Saint-Hi- laire ; « A° Par la teinte isabelle de leur pelage, fait devenu présentement classique en zoologie. « On n'observe point, sur le continent africain, ces dé- gradations physiologiques qui, à un type d'organisation assez élevé dans la séiie, en substituent d'autres moins parfaitement organisés, ainsi que cela s'observe dans l'A- mérique australe, par exemple, où les Insectivores, qui ont fait jusqu'ici totalement défaut, sont remplacés par les Edentés. « Sous un point de vue plus spécial, l'Afrique peut se diviser en quatre zones : « \° La zone méditerranéenne, étendue depuis le rivage 258 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mai 1851. j marocain de l'Atlantique jusqu'à la frontière égyptienne de l'Abyssinie; « 2** La zone septentrionale du centre de l'Afrique, comprenant le Sénégal, la Nubie, et, pour certains types, l'Abyssinie ; « 5° La zone méridionale du centre de l'Afrique, située uu sud du Sénégal, et dont les limites, dans l'état actuel de la science, ne peuvent encore être nettement détermi- nées; « 4° La zone orientale, occupant toute la côte orientale de l'Afrique, depuis le Gap de Bonne-Espérance jusqu'au rivage abyssinien de la mer Rouge. Chaque zone du continent africain paraît posséder un genre de Rongeurs qui lui est particulier. 11 en est ainsi, pour le Cap, du genre llélamys; pour l'ouest, des genres Aulacode, Cricétomys, Anomalure; pour l'est, du genre Acomys; pour le nord, du genre Cténodactyle. Ce fait est particulier à l'Afrique. Nous ne connaissons rien de sem- blable dans les autres continents. » — M. Fermond adresse un Mémoire sur la conservation et la reproduction des Sangsues officinales et médicinales. Dans un premier chapitre, l'auteur traite de la conserva- tion des sangsues. Il donne une série de préceptes qui ne sauraient trouver place dans les limites de celte analyse. Puis il traite de la reproduction : les œufs éclosent après quarante jours à une bonne exposition ; la jeune sangsue est fort petite et toute blanche; quelques mois après, elle se colore d'arrière en avant ; la coloration n'est complète qu'à un ou deux ans. L'auteur a cherché à traiter de leur nourriture ; mais il ne donne à ce suji t aucur^e indication précise. Il termine par d'utiles indications sur les poids en rapport avec les âges des sangsues propres à être livrées au commerce. Ce Mémoire .nous semble avoir touché une dts questions les plus utiles de la zoologie appliquée, et faire connaître des résultais dignes du plus haut intérêt. — M. Aliiiei adres.se une nouvelle Note sur l'effet de l'a- SOCIÉTÉS SAVANTES. 259 gitation du sang considéré par rapport à la diminution qui en résulte dans les proportions de la fibrine. Séance du VJ Mai. — Aucune communication zoolo- gique. Séance du 26 Mai. — M. Duméril lit un double Rapport sur deux Mémoires de M. Guérin-Méneville, l'un sur ta muscardine, l'autre sur les vers rongeurs des olives. Voici ces deux rapports : r\ * Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie deux Rapports distincts sur des Mémoires de M, Guérin-Méne- ville, pour l'examen desquels elle a nommé commissaires MM. Payen, Serres, Geoffroy-Saint-HIlaire et moi. « Le premier de ces Mémoires a pour titre ; Résultats scientifiques et pratiques obtenus^ de ^847 à ^85i, sur les maladies des vera à soie et sur les meilletirs moyens de per- fectionner leur race ou d'arrêter leur dégénérescence. « Nous ne nous arrêterons pas beaucoup sur les détails de ce Mémoire, qui est une véritable analyse, dans la- quelle l'auteur expose ses curieuses et utiles observations sur l'origine et la propagation du botnjiis, cause ou effet évident de la muscardine. Ce travail, qui a été déjà pu- blié, au moins en grande partie, présente cependant quel- ques faits nouveaux et obtenus à l'aide d'expérimenta- tions positives sur la nature de celte épizootie, dont le virus efficient a été inoculé et reproduit artificiellement par l'auteur, afin de dén.ontrer la véritable cause du mal, et dans le but de parvenir à la découverte des moyens propres à s'opposer à sa propagation. Malgré les diverses et heureuses tentatives auxquelles M. Guérin s'est livré, il reconnaît lui-même, et c'est l'opinion de vos commissai- res, qu'il y a encore quelques recherches nécessaires à faire sur cet important sujet. « Après avoir répandu une vive lumière sur la question de la muscardine, sur sa nature et sur son mode de pro- pagation, l'auteur a démontré que plusieurs circonstance» peuvent servir à expliquer comment cette maladie a fait îi|0 nEV. ET MAC. DR ZOOLOGIE. {Mai 1851.) quelquefois son irruption dans des élablissemenls de ma- gnaneries où cette industrie de Vélèie des chenilles venait de s'établir nouvellement. Il a reconnu la cause réelle de l'invasion du mal, soit dans le mode vicieux de l'aiimenta- tion de ces larves du mûrier, soit dans d'autres circoi s- tances non hj giéniquesdépendantes des locaux soumis aux influences notables et mobiles de l'atmosphère et aux ac- tions variables et non prévues du calorique, deréleclricilé, de l'hygrométrie. 11 a prouvé que la matière morbide, qui en est la cause réelle et essentielle, se propage avec plus ou moins de facilité, comme un végétal parasite, au mojen de sporules qu'il a recueillis, et qu'il a pu comme semer sur un sol convenable, et reproduire par inoculation, non- seulement sur les larves, mais aussi sur les nymphes et môme sur les insectes divers de cet ordre des Lépidop- tères aux différentes époques de leur existence. « Ces observations positives, bien con>tatées, si curieu- ses sous le point de vue de la science zoologique, et sur- tout si importantes pour l'industrie de la production de la soie, ont cependant encore besoin d'être poursuivies par des éludes persévérantes, mais qui ne peuvent être faites que sur les lieux, et dans des conditions favorables. « M. Guérin-Méneville, préctdemment encouragé par le généreux concours de la Société nationale et centrale d'a- griculture, par la Société agricole, qui a reconnu la grande portée de ses travaux, et mémo par quelques éducateurs instruits et zélés, et particulièrement par M. E. Robert, s'est décidé à partir cette année pour se rendre, à ses propres frais, dans les départements méridionaux de la France, afin de profiter de la saison de l'éducation des vers pour y continuer ses recherches et ne pas perdre le fruit des pénibles et constantes études auxquelles il se li- vre depuis quatre années. « Ce savant entomologiste et habile dessinateur, dans le Mémoire qu'il adresse à l'Académie, réclame son appui pour l'aider dans ses dépenses, et rendre moins pesants SOCIÉTI-S SAVANTES. 241 les sacrifices qu'il s'est déjà imposés dans l'inlérôt de la science et de l'industrie. La commission, appréciant l'uli- lité do ses recherches, tout en approuvant la direction de ses travaux et le talent dont il a fait preuve, a l'honneur de vous proposer de renvoyer cette demande, qu'elle ap- puie, à Topprécialion de votre conseil d'administralion, pour qu'il veuille bien examiner s'il ne pourrait pas se relire autoriser à affecter à cet utile emploi quelques-uns des fonds qu'il est dans l'intention du gouvernement d'ac- corder à des voyageurs instruits et aussi capables que M. Guérin d'être utiles à la science et à rinduslrie agricole. » « Le second Mémoire de M. Guérin-Méneville est une réponse à une Note écrite en italien, que M. le ministre de l'agriculture lui avait fait communiquer, en lui deman- dant un rapport spécial sur ce travail, dans lequel l'au- teur, M. Rozelti, de Gênes, proposait un procédé pour s'op- poser aux ravages de certaines larves d'insedes qui y tous les deux ou trois ans, anéantissent la récolte des olives. « C'est pour satisfaire à cette demande que M. Guérin avait rédigé le Mémoire détaillé dont nous venons rendre compte à l'Académie. « Ces sortes de vers rongeurs, comme on les désigne, sont des larves de mouches ou dinsectes d'un genre par- ticulier qui attaquent les olives au moment rnôme où, après la fécondation, ces fruits commencent à paraître. Chaque ver vit et se développe dans une galerie sinueuse qu'il se creuse dans la pulpe, dont il se nourrit, et qu'il élargit petit ti p; tit, en prenant sa croissance. Beaucoup de ces fruits, ainsi attaqués, parviennent rarement, avec ceux qui sont sains, à leur complète maturité, la plupart ccfcndantse trouvent recueillis avec ceux dont on veut extraire l'huile ; mais, par leur mauvaise qualité, ils altè- rent et diminuent considérablement les produits que les cultivateurs attendent de la cueillette. 2" sÉiUE. T. lii. Année iSoi. i6 242 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Mat 185^ . } « Malheureusement, celles de ces ojives qui sont le plus altérées ne tombent pas avec les autres, et les germes vi- vants qu'elles contiennent ne sont pas écrasés et détruits par l'action du pressoir. Ces fruits, moins développés, à cause de l'altération intérieure qu'ils ont subie, sont plus adhérents aux branches ; ils y restent fixés pendant l'hi- ver, et les larves qu'ils recèlent, ainsi abritées et engour- dies, y conservent la vie, pour ne subir leur dernière trans- formation, en une sorte de mouche, qu'au printemps de Tannée suivante. C'est alors que ces insectes ailés se trou- vent spécialement favorisés pour propager leur race, en introduisant leurs œufs dans les jeunes fruits à peine noués, et dont l'épiderme encore très-tendre est facile à pénétrer par l'organe dont les femelles sont pourvues. « M. Guérin s'est parfaitement rendu compte de cette prévoyance infinie de la nature qui, en créant les races des animaux, a dû surveiller la conservation de l'espèce, mais qui cependant, par cette circonstance, est devenue si nui- sible ou si préjudiciable aux intérêts des cultivateurs. En effet, M. Rozetti a fait connaître, par des observations constantes et répétées, que, dans plusieurs localités qu'il désigne, c'est principalement à la suite de l'année dont la récolte a été des plus abondantes, que les olives sont plus spécialement attaquées par le ver, et que môme, dans quelques cas, leur produit s'est trouvé complètement an- nulé. « On conçoit ce résultat; car les arbres, épuisés, d'un côté, par les fruits nombreux qui sont parvenus à leur maturité, n'ont pu fournir, avec autant d'abondance, les sucs nécessaires à ceux qui, se développant tardivement, et pour ainsi dire retardataires, se trouvent retenus plus solidement sur les branches et conservent, par cela même, en état de vie, un très-grand nombre de ces larves dévas- tatrices. Celles-ci ne seront appelées à se métamorphoser qu'au renouvellement de la saison, époque justement la plus propice à la perpétuation de l'espèce. Ces insectes, SOCIÉTÉS SAVANTES. 245 en effet, sont alors pourvus de moyens de transport facile dans l'espace. A l'aide des ailes dont ils sont munis, les sexes peuvent se rechercher et s*unir, et les femelles, après avoir été fécondées, peuvent aller déposer leurs œufs dans les très-jeunes rudiments des fruits, qni deviennent tout à la fois le réceptacle et la proie des vers rongeurs qu'ils recèlent, et qui s'y développent lentement et sans danger. « Dans ces sortes d'années ingrates pour les cultivateurs, les olives, en petit nombre, se trouvent presque toutes piquées dans les mômes contrées : elles semblent parvenir plus tôt à leur maturité; aussi sont-elles récoltées et broyées avant la fin du mois de décembre. C'est une cir- constance heureuse pour la culture, car elle fait ainsi pé- rir presque tous les vers que contenaient ces fruits ma- lades; ce qui assure, jusqu'à un certain point, une récolte plus abondante pour l'année suivante, et môme assez sou- vent pour deux années consécutives, si quelques autres insectes, de races moins bien connues, que M. Guérin se propose d'étudier, ne viennent point y mettre d'obstacles. On en signale de deux sortes, mais probablement par er- reur, comme nous le dirons dans la suite. « Par l'étude de la première race, M. Guérin paraît avoir parfaitement reconnu la véritable cause du mal qu'elle produit, et, sur ce point, il est d'accord avec tous les cul- tivateurs instruits et bons observateurs. Il partage aussi les idées émises par M. Rozelli, qui a publié ses remar- ques en -1850, dans la Gazcite officielle de Gênes. « On sait que ce fléau est l'objet constant des plaintes des agriculteurs de la France méridionale, de l'Italie, du Piémont, des Deux-Siciles et de l'Espagne; cependant, malgré le grand intérêt qui s'attache à la découverte de la vérité, on ne peut se dissimuler qu'il reste encore plu- sieurs faits à mieux observer, et certainement quelques erreurs importantes ou des préjugés à détruire. c( Quoique l'on se soit assuré que ces vers ou que 1rs larves qui attaquent la pulpe des olives sont produites par 244 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { 31ai 1851.) de très-petiles espèces de Diptères, on a confondu ces in- sectes à deux ailes avec plusieurs autres mouches, et les cuilivateurs sont encore aujourd'hui persuadés que ces petits êtres proviennent du rnarc des olives, après qu'il a été soumis à l'action de la presse et quand ces débris sont restés assez longtemps en tas putridesqui ont subi une véritable fermentation, et ils assurent les avoir vus sortir. C'est, nous le pensons, une erreur : les mouches dont il est question sont très-probablement différentes de celles qui se nourrissent dans la pulpe. Cependant, celte opinion erronée des cultivateurs a été adoptée par M. Bo- zetti, qui la relate dans son Mémoire. 11 en admet l'iden- tité, sauf, dit-il, la couleur et la grosseur, les larves qu'on observe dans le marc étant d'une teinte roussâtre et de moitié plus grosses que celles qui vivent dans la pulpe, et qui sont blanches. Il ajoute même que, pour s'assurer de ce fait, il avait pris soin de recueillir des mouches qui sor- taient d'un tonneau contenant du marc fermenté ; que ces mouches furent placées par lui dans un bocal renfermant un rameau d'olivier couvert de fruits, qu'il regardait comme intacts, et qu'il avait vu ces insectes venir déposer leurs œufs sur ces olives ; qu'après avoir gardé soigneu- sement ces fruits, il s'est assuré qu'il en était sorti des mouches. , « Cette expérimentation, qui semble avoir été faite de bonne foi, avec de grandes précautions, et dont les résul- tats ont été adoptés par M. Gêné, professeur de zoologie et membre de l'Acadéinie des Sciences de Turin, semble ce- pendant à vos commissaires avoir besoin d'être répétée et confirmée par un entomologiste très-exercé et connaissant bien les espèces. Il est difficile de supposer que des larves, appelées primitivement à se nourrir de la pulpe végétante de l'olive, aient pu survivre et continuer de se développer dans le marc fermenté, surtout après avoir été soumises à la plus violente compression, toujours nécessaire pour Textraction de l'huile. Celle supposition semble plus in- SOCFÉTÉS SAVANTES 2'<5 vraisemblable encore, lorsqu'on se rappelle aussi que ces Ijrves qui vivent dans le marc sont, de fait, de moitié plus grosses et d'une autre couleur que les vers rongeurs de la pulpe, et enfin que les insectes parfaits qui en pro- viennent sont aussi d'une taille double de celle des mou- ches qui sortent directement de la pulpe. (( Tous les naturalistes savent que la plupart des insectes de l'ordre des Diptères proviennent de larves semblables entre elles; qu'elles sont caractérisées par l'absence abso- lue des membres, et par la coarctation de leurs nymphes informes devenues immobiles dans l'enveloppe coriace qui les recouvre. Ils savent aussi que la plupart des Diptères, même les plus différents par leur organisation, sont telle- ment semblables, en apparence, pour les formes, que le vulgaire considère constamment, comme appartenant à une même espèce, des insectes de genres différents : tels sont, par exemple, la mouche domestique de nos cuisines, dont la bouche est une trompe charnue, et les stomoxes, qui ont un suçoir corné, armé de lancettes avec lesquelles ils entament la peau de l'homme et des chevaux pour en ponriperle sang, dont ils se repaissent. « Les hommes les plus instruits ne sont pas, malheureu- sement, toujours maîtres des circonstances propres à les éclairer sur les faits qui les intéressent le plus; ils ne trou- vent pas des occasions favorables, ni le temps suffisant pour les observer jour par jour, les suivre et les faire re- présenter avec tous les détails nécessaires. Ainsi, pour les insectes qui font le sujet de ce Mémoire, nous n'avons pas une très-bonne représentation, exécutée d'après le vivant, de ce petit être si nuisible, quoiqu'il ait été décrit et figuré, mais tout-à-fait desséché et racorni (I), dans les ouvrages de Uossi et d'Antoine Coquebert (2). (1) Faiina etrusia, tome II, page 517, n** 1o3S. (2) Illuslralioiiisectorum, elc , tome II, page \i5y lab. XXIV, fig. 16. 246 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mai 1851.) « Les auteurs systématiques, en l'indiquant par une phrase très-courte, ont rangé cette espèce dans des genres différents, sous les noms de Teplirites, ù'Oscine et de Da- cus. Réaumur (I) a fait plusieurs observations sur quel- ques espèces du même genre qui se trouvent dans les fruits de certaines cerises, des bigarreaux, des framboises, et dans les jeunes citrons d'Espagne. 11 a parlé de l'ins- trument, admirablement construit, qui est destiné à ser- vir tout à la fois de poinçon acéré, de pondoir et de gor- geret dilatateur qui perce, introduit et fait pénétrer l'œuf sous répiderme; ces détails, il est vrai, ont été fournis par l'examen de l'organe dans une espèce voisine. Ceux qu'il donne sont très-intéressants; mais il a soin d'ajou- ter : « 11 est difficile de bien voir la composition d'une par- « tie si petite, et d'ailleurs je n'ai pas eu à ma disposition « un assez grand nombre de mouches auxquelles elle est « propre, pour être en état d'examiner cet instrument « assez à mon gré. » u Pour les cultivateurs, il devient très-important de dé- terminer si réellement les mouches qui éclosent dans le marc fermenté peuvent reproduire l'insecte qui ronge les olives. Une autre erreur paraît avoir fait confondre avec l'insecte nuisible des larves différentes qui pénètrent dans le noyau ligneux et en détruisent l'amande. Celles-ci de- viennent probablement des Coléoptères ; mais leur his- toire n'est pas connue. On sait seulement que ces larves ont leur bouche autrement construite; qu'elles portent les rudiments de six pattes, et que leur métamorphose est tout-à-fait différente de celle des Diptères. Enfin, tout porte à croire qu'il se développe dans ces mêmes pulpes de l'olive une autre larve qui est peut-être elle-même une parasite appelée à détruire l'une des deux races que nous venons d'indiquer. (1) Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes, tome IIÎ, pi. XLV et XLVI, fig. 12, 43, 14. ANALYSES D'OUVRAC.ES NOUVEAUX. 217 « Voilà donc trois sujets de recherches à faire pour Ta- rancement de la science, de ragricultureet de l'industrie ; mais elles ne peuvent être fructueusement entreprises que par un naturaliste, observateur patient et dessinateur ha- bile. Il a paru à la commission chargée de vous présenter un rapport sur le ^lémoire précédent que les mêmes con- clusions pourraient vous être présentées pour vous de- mander, comme nous avons l'honneur de le faire, que M. Guérin-Méneville soit chargé de cette importante mis- sion, qu'il pourrait remplir en môme temps que la pre- mière, puisque ces études peuvent avoir lieu dans les mêmes contrées. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. — MM. Ang. Duméril, Demarquay et Lecoinie adressent un troisième Mémoire de leurs recherches expérimentales sur tes modïfiealions imprimées à la température animale par l^introducliort, dans l'économie, de différents agents théra- peutkfues. Ce troisième Mémoire traite de l'action des sé- datifs et des altéranis. Parmi les premiers, la digitale et la digitaline ont donné, sauf les accidents toxiques trop proniptement intervenus, une élévation constante de tem- pérature. Parmi les seconds, les auteurs ont expérimenté riode, l'iodure de potassium, l'acide arsénieux, le deuto- chlorure et le protochlorure de mercure. GuÉRIN-MÉNEVlLLE et AD. FOCILLON. m. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Notice sur les Sauriens du kimméridge-clay de Saint- Sauveur en Puisaye ; par M. Robineau-Desvoidt. Le kimméridgc-clay offre un grand développement dans le département de l'Yonne, qu'il trarerse dans sa tota- lité, se portant de l'Aube à la Nièvre. Ses argiles lui per- mettent une végétation un peu plus active que celle du 248 HEV. ET mag. de zoologie. {Mai 1851.) coral-rag. sur lequel il repose directement. Une bonne pai tie des vignes de l'ancien Auxerrois est plantée sur ce terrain. Dans la contrée située entre l'Yonne et la Loire, ces ar- giles kiniméridiennes sont recouvertes par le terrain néo- comien, ou par une longue dune de sables. On ne saurait donc confondre celte formation avec celles qui l'envi- ronnent. Ce terrain, très-coquillier en certains endroits, perd ordinairement ce privilège, parce que sa composition in- time, en devenant trop serrée et trop compacte, a détruit la continuité des débris animaux, ou du moins n'en a plus conservé que quelques empreintes. 11 faut s'adresser de préférence aux argiles, si l'on veut tenter des recherches paléontologiques. Dans le canton de Saint-Sauveur en Puisaye, ce terrain est depuis plusieurs années soumis à mes explorations, ainsi qu'à celles de plusieurs amis de la science. Des ré- sultats avantaf,eux ne se sont pas fait attendre. Parmi les débris et les vestiges de ces anciennes créa- tions, on y a rencontré en plusieurs localités des restes évidents de ces grands Sauriens que la science n'a encore livrés à notre admiration que depuis un petit nombre d'années. Je mets sous vos yeux une bonne partie de ces fossiles, qui consistent en une dent ùe M osasaure ci en plusieurs vertèbres d'icluhijosaure, de Plésiosaure ci de MrgcUo aure ; vous pouvez méfue considérer un humérus d'Ichlhynsaure plus puissant que ceux que l'on possède dans les collec- tions, et môme que ceux des espèces décrites par les di- vers paléontologues. Ces ossements fossiles ont été rigoureusement détermi- nés sous le rapport des genres auxquels ils appartiennent. Je ne saurais en dire autant en ce qui concerne les es- pèces. Ces ossements ont-ils appartenu à des espèces vivant ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 249 déjà depuis une long:ue série de siècles aux époques ox- fordicnnes et coralicnnes? ou ces mêmes espèces furent- elles propres à la formation kimméiidienne? Je pencherais volontiers vers cette dernière opinion ; mais aucun fait concluant ne me donne le droit de l'ériger en principe. 11 faut donc allendre de nouveaux matériaux. Mais si je ne puis tirer aucune induction certaine sous ce rapport, je serai plus heureux dans l'application de ces ossements à l'état actuel de la science. Les derniers oryctographes ont décrit une foule de Sau- riens rencontrés dans l'oxford-clay et le coral-rag. Le si- lence le plus absolu rè;jne sur ces animaux pour les for- mations ultérieures. M. Pictet vient môme de publier (tom. IV, p. 579) que le coral-rag n'a déjà plus d'ichllijio- snures. D'une autre part, ce même auteur (page 590) désigne le genre Mosasaure comme ne commençant à apparaître que dans la période crétacée. J'ai l'honneur de mettre sous vos yeux des os de Mosa- saure, de Mégalosaure, d'Ichthyosaure et de Plésiosaure trouvés dans le kimméridge clay. La constatation de ce fait remplit donc une lacune dans la science. Maintenant, nous suivons la nature dans la production et la mutation successive de ses créations er- pétologiques. Nous avons la certitude qu'elle n'a connu ni repos ni interruption dans la série périodique de ces reptiles monstres. Nous re ulons la disparition des Ich- thjosaures, des Plésiosaures ctdcsMégalosaures, en même temps que nous avançons l'apparition des Mosasaures. Les diverses formations zoologiques se trouvent ainsi reliées les unes avec les autres. Je ne terminerai pns cette courte notice sans fixer votre attention sur le fait d'ichthyosaures, de Plésiosaures, de Mégalosaures et de Mosasaures rencontrés ensemble sur le môme terrain et dans les mêmes localités. Les Ichthyo- saurcs et les Plésiosaures étaient des reptiles marins; mais 250 HKV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 185^.) les Mégalosaures et les Mosasaures vivaient à terre. Com^ ment expliquer cette réunion de leurs débris sur le même point du sol? Je laisse à d'autres naturalistes plus habiles que moi l'honneur de résoudre cette question. Journal de Conchyliologie publié sous la direction de M. P. DE LA Saussaye. — N' 5. — Septembre ^830. Supplément au Mémoire sur le G. Actéon d'Oken, par M. Souleyet. — Le but de ce supplément est de complé- ter la partie historique et bibliographique du travail de M. Souleijet. Il revient, en terminant, sur quelques points de Tanatomie de l'Actéon qui ont fait le sujet de discus- sions trop célèbres. Observations sur les G. Iophocercus et Lobiger, par M. Souleyel. — Ces deux genres ont été établis par M. Krohn (Ann. des Se. nat., ^847J 5® série, tome 7, p. 62). Il a, depuis, donné du G. Lophoeercus une description qui ne laisse que quelques lacunes sous le rapport anato- mique ; M. Souleyet s'est proposé de les combler. Il décrit d'abord l'expansion sémi-discoïde que le pied envoie de chaque côté recouvrir une partie de la coquille; et Tarète saillante que leurs prolongements forment sur le prolon- gement du pied qui s'étend si loin derrière l'animal. L'au- teur examine ensuite les diverses parties de la tête : deux tentaculesauriformestout en avant; derrière chacun d'eux, un petit œil sessile ; à la base du tentacule droit, et en dehors, l'orifice génital mâle. En dessous de la tête, une fente buccale, longitudinale, bien distincte du pied. Le pied est nettement séparé de ses expansions latérales, et porte en avant un sillon marginal. Une coquille très-ana- logue à celle des Bullées recouvre la masse viscérale, où l'on voit successivement une cavité branchiale semblable à celle des Bulles, ouverte à la moitié postérieure du bord droit de la coquille, et renfermant une seule branchie dont ANALYSES d'OUVRAGES NOUVEAUX. 25>l M. Krohn a fait bien connaître la structure. Le cœur est en avant, vers la fin du premier tiers de la branchie, dans une poche spéciale, sorte de péricarde. I/appareil digestif présente une masse buccale énorme, composée d'une pre- mière partie à parois épaisses et musculaires que M. Sou- leyet considère comme une sorte de trompe exsertile, et d'une seconde masse plus petite et plus profonde qui con- tient la langue, conduit dans l'œsophage, et par consé- quent est la véritable cavité buccale. Doux glandes sali- vaires sont annexées à la bouche. Un œsophage grêle, après avoir franchi le collier nerveux, s'étend jusqu'à la masse hépatique, et s'y enfonce pour aller joindre l'esto- mac, mais en formant un cœcum aussi grand que l'estomac lui-même. Ce cœcum ou diverticulnm présente des espèces de follicules rudimentaires, et est peut-être l'analogue du gésier de TActéon et des Calliopées. L'estomac est un ren- flement cylindrique d'un diamètre peu différent de celui de l'œsophage, et se continue en un intestin court qui va s'ouvrir directement à l'entrée de la cavité branchiale, vers l'extrémité postérieure de son bord inférieur. On ob- servé, comme annexes du canal digestif, deux glandes sa- livaires disposées en cœcums multiples ; un foie considé- rable versant ses produits dans l'estomac. L'appareil gé- nérateur se compose d'un ovaire muni d'un oviducte délié, qui se dilate ensuite; en une matrice qui vient s'ouvrir à la partie antérieure du bord inférieur de la cavité bran- chiale à l'extrémité d'un tubercule saillant. Près de son orifice s'y insèrent deux vésicules d'inégale longueur. La verge est située à la partie cervicale de l'animal, et repré- sente un tube charnu ouvert à la base du tentacule droit. L'auteur n'a pu d'ailleurs préciser les rapports du canal en rapport avec cette verge, ni trouver le testicule ; il pense que c'est une organisation analogue à celle des Bulles et desBullées. Le système nerveux est composé de sept gan- glions pressés autour de l'œsophage, et de deux petits gan- ?52 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mai 1851.) plions buccaux. Les Mollusques dont il s'agit habitent la Méditerranée. Quant au genre Lohiger, M. Soidcyei n'a pu en avoir que la coquille, dont il donne la description : coquille cartilagineuse, très-mince, dun blanc transparent; ovale- oblongue, convexe, très -finement striée en long, à sommet involvé ; ouverture plus haute que le sommet, deux fois plus longue que large, versante aux deux extrémilés; lèvre externe étendue en dessus du sommet et arrondie supérieurement, où elle se continue avec la lèvreinterne, qui est réfléchie sur Tavant dernier tour. 11 ajoute quel- ques délails sur l'animal tel que l'a fait connaître M. Krohn, et termine par une appréciation des rapports zoologiques des deux mollusques en question. D'après la considéra- tion de la forme du pied, de la disposition des organes générateurs et des orcanes de la respiration, les G. Lopho- ccrcua et Lobiger se rangeraient auprès des Aphysiens et desAcères. et, en tous cas, ils appartiennent incontesta- blement au groupe des Tectibranches. Notice sur les genres Diplodonta et Sacchia, par M- H. Miitre, chirurgien-major de la marine. L'auteur y donne d'intéressants détails sur l'animal des Diplodontes et sur la coquille elle-même, et trouve dans le double feuillet branchial, dans l'existence des palpes labiaux, en- fin dans les deux dents bifides de la charnière, et quelques autres caractères de la coquille, des raisons suffisantes pour justifier l'établissement proposé par M. Brown, en 1855, du genre Diplodonta, démembré du genre Luciue, de Bruguière. 11 formule donc les caractères de ce genre d'après ses observations, et mentionne les six espèces qui le constituent: Diplodonta rolundata\^vovfï\, trigouufa Brown , apicalis Philippi , Brasilieiiûs Mittre , dilntala Brown (fossile), lupinus Brown (fossile). Après quelques considérations sur le G. Sacchia de M. Philippi, l'auteur mentionne les espèces qui y rentrent : S. eUiptîca Philip- pi, ovata Philippi, inversa Philippi (fossile). Pour lui, ces ANALYSES D^OUVKAGES NOUVEAUX. 255 deux genres, parfaitement caractérisés, se rapprochent des Onçjuiines, et devraient, avec ce genre, former une petite famille des Otigulines qu'il propose d'établir. La place do cette famille demanderait à être déterminée d'après de plus amples renseignements. Pesckiftion d'un nouveau genre de coquilles univalves. par M. Souleijei. G. Calcarella : Animal ignolum; testa subglubosa, cornea, pellncida, vnldè iricarinala : carinis dis- tantibus, crïstato-dcntalh ; denlibus irinnguloaculis, régula- ribiis; anfractibus tribus, supra planis; spira bicarinaia, apicc mamillatOy nperlurn triangutaris, intiis semilunaris, incrnssala ; labro trisjinoso; spinîs iriangularibus, acutis; columella încrassata, sinuosa, medio anlice convexa; opercu- lum? — Ce genre se rapprocherait surtout dû genre Tri- clioiropis de Sowerhy. L'espèce unique de ce nouveau jicnre s'appellerait C. spinosa ; elle provient des mers du Sud, a 5 millimètres de largeur au dernier tour, et 4 mil- limètres de hauteur. Uëcuërciies sur les mœurs des Tarets, par M. L. Lau- rent, docteur ôs-sciences, etc. — Si nous parvenons, dit l'auteur, à prouver que les Tarets ne pondent pas d'œufs et n'éjaculent pas de sperme, à quoi peut servir le projet de tuer dans l'eau les spermatozoïdes qui doivent fécon- der les œufs desquels doivent naître les Tarets? Nous pensons exactement comme l'auteur. Toute la question est donc là : parvient-il à le prouver? J'adresserai d'abord à sa démonstration, dont je sens assez l'importance pour désirer qu'elle soit aussi frappante que possible, le repro« che d'ôtre diffuse et perdue dans de trop nombreuses di- gressions. Sans donc m'arréter à une introduction histo- rique et dogmatique un peu étrangère à la question, j'ar- rive de suite à son exposé des recherches snr les mœurs des Tarets. L'auteur y traite cinq points : i° l'introduction des Tarots dans les bois; 2° leur nutrition ; 5° leur propaga- tion ; 4** leur viabilité ; 5** la connexitc de leurs dégâts avec les autres causes de destruction. L'article publié aujour- 254 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 185i.) d'hui ne traite encore que le premier point. L'auteur y établit d'abord, d'après ses observations, que les Tarets attaquent les bois par l'action térébrante des deux valves de la coquille fonctionnant comme une râpe. Quant à la présence d'un suc acide, il n'a pas cru pouvoir la vérifier, mais elle coïnciderait avec le procédé mécanique. Un se- cond fait important, c'est que les Tarets extraits des bois, quel que soit leur âge, ne peuvent plus y rentrer. L'au- teur, qui déclare n'avoir jamais vu les œufs pondus au- dehors, a observé avec grand soin les larves expulsées par l'un des siphons de la mère, et il lui a fallu suivre pas à pas les mœurs de ces jeunes larves pour voir l'introduction dans le bois. Là se placent d'intéressants détails sur les formes et les habitudes des jeunes Tarets; puis arrive une description très-curieuse des procédés d'introduction du jeune animal. J'attendrai la suite des recherches de M. Lau- rent pour examiner toutes les conséquences qu'elles peu- vent avoir, et les erreurs qu'elles accusent peut-être chez quelques-uns de ses devanciers. Suite du MÉMOIRE sur le G. Nérite, par M. Récluz. — iNous y trouvons les descriptions des Neriiina Basieroiii (foss.), N. Nouleti (foss.), N. Levesquei (foss.), N. arala (foss). Puis vient l'histoire du sous-genre Nérite {Nerita Lamarck), suivie d'un catalogue des Nérites divisées en 3 tribus, comptant 60 Nérites vivantes et ^7 fossiles. Description d'un nouveau genre de coquilles bivalves nommé Myllite {Myllita), par MM. Al. d'Orbigny et C. Bé- cluz. — G. Myllita : Animal ignotum ; tesla œquivalvis, œquilaieralis^ libéra, suborbicularis. Apices minimij oppo- sili. Cardo in valvula sinîstra dcnlibus cardinalibus binis parvulis, inœqualibus, pnrallclis^ cum laleralibiis triangultt' ribiis, simplicibusy validis ; in dcxira cardinali iinico; laie- ralibusque medio bifidi$ pro apposilis. Ligamenta duo, ex- ternnm fibrosiim, lincare^ centrale, brevïusculum, ïntermmi canilagîneum, robnstmn, in fossula lineariab apiee ad ami- campartem demis lateralis posùciobrujiteexcurrenienffîxnm. ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX. 255 Impressiones mu&culares œquales, orbiculares. Excavatiopal- liaris postica cumque sinu paUiari exacte triangularibu», — Ksp. M. Deshayesii : Testa suborlncutaris, radianter plicala; plicis validis, medianis sitpenie convergentibuSy lateralibus basim senshn elevatis^ snperioribtis spiniformibus, umbonibus lœvigalîSj corrosidis ; marginibus vaivarvm inciso-crenatis , întersiiiiis rotundaûs. — Hab. Nouvelle-Hollande. — Di- mensions : haut. Il millim. ; long. ^5 ; épais, f à 8. Ce genre se rapproche des Erycines et des Arthémides. Article de Terminologie , par M. Récluz : Tentacules {Tentacnla ; pi. de Teniacultim^ s. m., dérivé, dit l'auteur, de Tendo, je tends, parc? qu'ils sont ordinairement tendus). J'avoue que les règles de Tétymologie, de la latinité, m'a- vaient toujours jusqu'ici fait rapporter l'origine du mot Tentaculum au verbe latin Tentare, toucher, explorer en touchant; et j'avoue encore que la dérivation indiquée par M. Récluz, et la singulière raison qu'il en donne ne m'ont point ébranlé le moins du monde dans mon opi- nion. Au reste, je dis volontiers avec Martine ; Qu'il vienne de Ghaillot, d'Auleuil, ou de PoiUoise» Gela ne me tait rien. Et l'article n'y perd rien de sa valeur scientifique. Description de quelques espèces de coquilles terres- tres fossiles de Sansan, par l'abbé D. Dupuij. -- Cette des- cription offre un intérêt particulier, en ce qu'elle fait con naître les premières espèces fossiles appartenant aux gen- res Limace et Testacelle. — LiMAX Lartetii : Testa ovalo- oblongn, anlicè sat profunde emarginata, supra convexa, concentrice valide ovala et irregulariter striata ; cenlro ante- rius silo ; sublus irregulariter rugosa et in medio snbconcava ; rnargine sinistre in medio retusiusculo, dextrorso obtuse. — Long. 4-6 millim. ; larg. 2-4. — Testacklla Lartetii : Testa ovate-aiiriformis^ antice latior^ postice angustiorj su- pra convexa, irregulariter et f^at profunde slriatn; spirce ru- dimento exserto et reliquâ lestulà sensim separate, apice acu" 256 REV. ET aiAG. DE ZOOLOGIE. { M(U 1851.) tiusculo aperlurâ amplissiniâ profundày coclileaia aniennu rotundatâ, posterius aiiguslatà et qvasi angnlaiâ, marcjine exierno vixsubaculo, columellari rotundalo nec depresso. — Lonef. 6 ri)illlm. ; larg. 5; ait. 2. — Les autros espèces sont ' Iletix Sansnniensis, H. pulcInHa, H. ccsiali, donl les deux dernières existent à Tétat vivant; ClausHiay Laite- tii, Pupa Larieiïij P. anl'iverùcjOy encore vivante ; P. No'u- leùana, P. Iraliana^ P. Biamvïlieana^ Carycliinmm'inimian, encore vivante. Dkuk nouvelles espèces de coquilles trouvées par M. W, Ciark (Magazine of natural history de M. Jardine, décembre, 1849). Ce sont le Skenea Cidtcrïana^ et le Fn- saa Branscombi^ trouvées toutes deux sur la côte de Devon, à Exmouth. De la chasse aux Limaçons sous les Tropiques, par M. Anlmr Moreld. Des collections en histoire naturelle, et notamnient en conchyliologie, par M. P. de la S nissai/e. Tableau méthodique et descriptif des iMollusques ter- restres et d'eau douce de l'Agenais, par M. J.-B. Gassies. — Analyse par M. P. de la Saussaye. Ad. Focillon. Erratubi. — Dans le n" 4, pi. 5, fig. 2, lisez flavipennis Buq., au lieu de tluvipeiinis Bug. TABLiE DE$J ]tIATIÈRE!§ DU A" 5. E. Deville. — Quatre espèces nouvelles d'oi<^eaux. 209 A.-AuG. Dlméuil. - Nouveau genre ue la famille des Reptiles l^uaniens acroionles. 213 BiANCONF. — Nouvelle e-p»ce du genre Triton. 217 A. MoRELET.— Te.-lacea Afrii'ae. 218 Laferté. — Caral)i(iue> de la Guinée portugaise. 221 J.-B. DtsvoiDY. — Mjo laires. 229 Acaileiiiie dfs Se ences de Paris. 236 Robineau-Desvoidy. — Notice sur les Sauriens. 247 Ad. Focillon. — Journal de Conchyliologie. 250 QUATORZIÈME ANWÉE. — JUIBT 1851. I. TRAVAUX INEDITS. Descriptions d'espèces nouvelles, rares ou peu connues, d'oiseaux du Gabon (Afrique occidentale) ; par MM. Jules et Edouard Verreaux. Les vrais caractères de l'espèce du Touraco qui a servi de type à Linné pour établir son Cucultis persa ont été jusqu'à présent méconnus. Aucun auteur, sans exception, n'a su se garantir d'erreur; car tous ont confondu deux espèces en une, comme le démontrent suffisamment les diagnoses spécifiques suivantes, que nous devons à l'obli- geance de M. Ch.-L. Bonaparte, à qui nous avons commu- niqué nos individus. C'est grâce à nos précieuses dépouilles qu'il a pu relever cette erreur pour ainsi dire tradition- nelle à laquelle il n'avait pu lui-même échapper dans son Conspectus. TuRACUS PERSA, Ch. Bonap. — Cnciilus persa, Linn., Edw. B., f. 7, ex Afr. occ. Minor; crislà viridi, margine extrerao rufo; superciliis vix ullis. Bec plus haut que large, à arête comprimée, à bords des deux mandibules dentelés, échancrés à la pointe, rou- ges à la base, de couleur orange à l'extrémilé; front à plumes comprimées et d'un vert uniforme; sourcils verts, très-légèrement frangés d'un blanc à peine visible ; plumes du vertex longues, formant une huppe non comprimée, comme dans le Turacus albo-cr'ntaïus^ Strickland, vertes, et toutes terminées de rouge, cette couleur étant séparée du vert par une petite raie transversale noire, mais peu a® SÉRIE. T. m. Année 1831. 17 258 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Juhî 1851.) visible ; occiput, région oculaire et parotique, joues, men- ton, gorge, cou, ainsi que le dos, d'un vert uniforme plus foncé et à reflets bleu pourpré derrière le cou ; à la région antérieure de l'œil, une très-petite tache noire en avant de la peau nue qui entoure l'œil, et qui paraît avoir été rouge; à la région inférieure, un large trait de plumes d'un blanc soyeux s'étend jusqu'en dessus de la région pa- rotique ; croupion à plumes soyeuses noir bleu à reflets ; poitrine, abdomen, flancs, cuisses et région anale, d'un vert plus foncé et plus sombre, à reflets bleu pourpré sur les flancs ; queue longue et arrondie ; tectrices supérieures larges, d'un bleu d'acier, à reflets verts ; inférieures soyeu- ses, d'un noir bleu à reflets; rectrices bleu d'acier à re- flets verts, fortement nuancées de bleu violacé à leur par- tie inférieure; ailes moyennes, à sixième rémige la plus longue ; tectrices supérieures bleu violacé ; tectrices infé - rieures vert noirâtre fuligineux ; rémiges primaires rouges, bordées et terminées de noir ; secondaires de môme cou- leur, à l'exception de celles plus rapprochées du corps, qui sont d'un bleu violacé à leur partie inférieure ; tarses, doigts et ongles noirâtres. -- Longueur totale du bec, 2 cent. 8 millim. Id, de la queue, -18 cent. Id, des tarses, 4 cent. 2 mill. Tdracus purpureus, Bonap. — Corylhaix piirpureus, Cuv. — C. Biiffoniy Jard. — Opœthus amerîcanusy Shaw. — O. Buf[oni^ Vieill. — 0. senegalensis, Sw. — Spelectos persa, Wagl., B. of west afr. 1 , tab. 2^ , ex Afr. occ. Major, crislâ totâ viridi, semicirculari, parce compressa. Bec comme dans le Turacas persa, à mandibules dente- lées, et paraissant avoir été rouges ; front à plumes lon- gues, recouvrant les narines et formant une large huppe d'un vert uniforme; sourcils, vertex, occiput, régions ocu- laire et parotique, joues, menton, gorge, cou et poitrine, de la même couleur : une petite tache blanche, suivie d'une noire, à la partie antérieure de la région oculaire ; un trait blanc, à peine visible, à la partie inférieure; tour TRAVAUX INÉDITS. 259 de l'œil nu et papilleux, de couleur rouge; dos violet pourpré; croupion de môme couleur, mais à plumes soyeuses; abdomen, flancs, cuisses % région anale, d'un noir fuligineux, nuancé de vert sur les flancs ; queue lon- gue, ample, arrondie ; tectrices supérieures d'un violet sériceux ; inférieures d'un noir fuligineux ; rectrices violet pourpré en dessus, bleu d'acier en dessous; ailes moyen»- nés, amples, à cinquième et sixième rémiges les plus lon- gues ; tectrices supérieures d'un violet pourpré ; inférieures changeant du vert au noirâtre; rémiges primaires, en dessus rouges, bordées et terminées de violet pourpré, en dessous rouges et noires ; secondaires de même couleur, en dessus, que les primaires, excepté les plus rapprochées du corps, qui sont d'un violet pourpré ; en dessous, comijje les primaires; tarses, doigts et ongles, noirâtres; le doigt du milieu beaucoup plus long que les autres. -— Lon- gueur totale du bec, 2 cent. 6 millim. Id. de la queue, 20 cent. Ici. des tarses, 4 cent. 2 millim. Nous avons reçu cette espèce du Gabon, où elle est as- sez abondante parmi les grands bois; elle se rencontre assez souvent par petites bandes de huit à dix, se nourrit principalement de baies. Son cri est plaintif. Cet oiseau ressemble entièrement à celui du Sénégal. Nous n'avons observé aucune différence entre les sexes ni avec les individus rapportés du Sénégal. La distinction des deux espèces avait été indiquée, avec d'excellents détails, par M. C.-O. Gorgon, chirurgien mi- litaire anglais, dans des notes sur des oiseaux recueillis par lui sur la côte occidentale d'Afrique, dans Texpédition anglaise du Niger, dont les résultats furent publiés on -1848, et ont été depuis reprodisits dans les Contributions omilhologiques de sir W. Jardine, 4849. Chalcites smaragdineus, Swains., Nat. libr. p. ^9\. — Chrysococcyx smaragdincuSf Bonap., Consp.av., pag. HOS, sp. 4. MiUe. Bec assez long, voûté, plus large que haut à la 260 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (^Juill 1851.) base, noirâtre; toute la face et la tête, menton, gorge, cou, dos, croupion^oitrine et partie supérieure des rec- trices, d'un vert nMallique des plus brillants, à plumes squammeuses sur le front; abdomen, flancs, cuisses, région anale et tectrices inférieures d'un jaune vif sans taches; queue longue, étagée, en dessous, d'un vert noirâtre, rayée et terminée de blanc, à l'exception des quatre mé- dianes; ailes longues, pointues, à troisième rémige la plus longue ; tectrices supérieures d'un vert métallique bril- lant; tectrices inférieures d'un jaune pâle; rémiges vert métallique brillant dans leur partie supérieure, les secon- daires seules d'un jaune pâle terminé de noirâtre ; tarses légèrement emplumés, d'une teinte plombée, de même que les doigts ; ongles crochus et noirâtres. — Longueur totale du bec, 2 cent. 2 millim. Id. de la queue, 2 cent. 2 millim. Id. des tarses, ^ cent. 7 millim. Femelle. Tout le corps, en dessus et en dessous, d'un brun cuivré plus ou moins roussâtre, rayé de fauve et ti- rant sur le jaune à l'abdomen ; les rectrices médianes d'un brun cuivré, les suivantes fortement lavées de rouge brun avec des taches vert cuivré, les trois latérales de chaque côté blanches, tachées de vert cuivré foncé, et terminées de Klanc. La seule différence qui existe entre cet oiseau du Ga- bon et celui du Sénégal consiste dans la longueur de la queue, qui est plus courte dans le premier. Cette espèce n'arrive au Gabon que vers le printemps, pour disparaître avant l'hiver. Elle se nourrit principale- ment de larves et de chenilles qu'elle recherche parmi le feuillage épais des grands arbres, où elle se tient presque toujours cachée, étant d'un naturel très-méfiant. Tkachyphonos lurpuratus, J. et Ed. Verreaux. Ex Afr. occ, Gabon. Niger, inopygio concolore; sublùs pluiuis apice siiiphureis; sincipile, supeiciliisque protractis purpuieo badiis; gulà, jiigulo- que nigrc-purpmasceiitibDS, piiimis aciiminalis apice ail ils; viuâ TRAVAUX INÉDITS. 261 peclorali rubrâ; tectricibus alarum minoribus corpore proximio- ribus candidis; rostro flavo; pedibus nigris. Bec plus haut que large, voûté, jaune ; front, sourcils et vertex rouge pourpré, avec quelques soies rigides et noires h la base ; occiput à plumes écaiileuses d'un noir luisant; région oculaire nue, paraisssant avoir été jaune; joues à plumes échancrées vers leur extrémité, d'un brun rouge pourpre, terminées d'un blanc argenté; rér: on pa- rotique de même couleur, mais le pourpre plusabonJmt; occiput, derrière du cou et tout le dessus du corps d'un noir luisant, à plumes écaiileuses au bas du cou et sur le dos, et un peu plus ternes sur le croupion ; poitrine tra- versée par une bande rouge assez étroite ; les plumes com- posant cette bande noires à leur base, puis rouges, et ter- minées de jaune soufré ; abdomen, flancs, cuisses et région anale, de cette dernière couleur, chaque plume également noirâtre à sa base ; queue assez longue, arrondie, compo- sée de dix rectrices noires; ailes courtes, amples, à cin- quième, sixième et septième rémiges les plus longues ; pe- tites tectrices supérieures noires, mais blanches à leur basé, laissant apparaître une tache blanche assez grande sur chacune d'elles ; rémiges noires ; tarses et doigts plom- bés ; ongles légèrement courbés, bruns. — Longueur to- tale du bec, 5 cent. Id. delà queue, ^0 cent. Id. des ailes, 10 cent. 8 millim. Id. des tarses, 2 cent. 7 millim. Id. du doigt externe, 2 cent. ; de l'interne, ^ cent. 5 millim. Id, du doigt postérieur externe, ^ cent. 6 millim. ; de l'interne, 8 millim. Id. de l'ongle antérieurement, 8 millim. ; inté- rieurement, 5 millim. ^/2. Id. de l'ongle postérieurement, ^ cent. 7 millim. ; intérieurement, 8 millim. Cette description a été prise sur un sujet très adulte, et indiqué comme mâle. Dans un second, qui faisait partie du même envoi, le front et le sourcil prolongé sur les par- ties latérales du cou, et d'un rouge pourpre, étaient plus clairs, et les couvertures supérieures caudales avaient une petite bordure jaune soufre. 262 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Juifl 1851.) Cette espèce fréquente les grands bois, où elle vit par petites troupes, et se nourrit d'insectes. Barbatdla atroflava, Bonap. — Bucco atroflavus, Blumemb. — Erythronolus, Cuv. — Megalaima atroflava^ Sparm. act. suce. XVIII, f. 9. — Ex Afr. occ, Guineâ. Nigro-coracina ; subtùs Yiridi-flavâ ; loris albidis ; genis flavo tri-lineatis ; alis fuscis, flavo variis ; uropygio coccineo. Bec de moyenne longueur, plus haut que large, garni à sa base de soies nombreuses, longues et rigides, s'éten- dant aux trois quarts du bec, d'un noir plombé ; front blanc jaunâtre, suivi de noir ; sourcils jaune soufre, nais- gant au-devant de l'œil et aboutissant à une autre ligne jaune qui se trouve derrière et borde la partie supérieure de la région parotique ; vertex, occiput, derrière du cou, partie antérieure de la région parotique et joues d'un noir luisant; celles-ci bordées supérieurement d'une bande jaune qui va se joindre à la précédente ; menton jaune soufré ; gorge, devant du cou, dessous du corps et dos jaune olive ; croupion d'un beau rouge ; queue courte et arrondie; tectrices supérieures noires, inférieures olive; rectrices noires, les latérales bordées d'olive ; ailes moyen- nes, les troisième, quatrième et cinquième rémiges les plus longues ; petites tectrices moyennes supérieures et scapulaires noires; les moyennes jaune olive ; tectrices in- férieures blanchâtres ; rémiges primaires d'un brun noi- râtre, blanchâtre sur la plus grande partie des barbes internes ; les secondaires brun noirâtre bordées de jaune olive dans leur première partie, blanchâtres dans le reste; tarses et doigts plombés ; ongles bruns. — Longueur to- tale du bec, 2 cent. Id. de la queue, 5 cent. 5 millim. Cette espèce fréquente les grands bois, où elle se nour- rit d'insectes, principalement de larves^ qu'elle recherche sous les écorces. Barbatula flavimentum, J. et Ed. Verreaux. Ex Afr. occ. Minima; nigro-virens; subtùs virens, mento flavo; capistro, TRAVAUX INÉDITS. 203 loris et genariim vittis flavis ; aîis nigro flavo-variis ; uropygio flavo-aurantio. Bec plus court que la tête, garni à sa base de nombreuses soies noires s'étendant aux trois quarts de sa longueur, noirâtre; front jaune pâle, puis noir glacé de vert; sour- cils jaunes; vertex, occiput, derrière du cou et dos noir, glacé de vert; freins et menton jaune pâle ; joues noires; région parotique noire, bordée de jaune pâle sur les par- ties supérieure et postérieure, mais bordée d'un peu de blanc au-dessous ; gorge, cou, et tout le dessous du corps gris, fortement nuancé de jaune olivâtre, un peu plus pâle à la région anale ; queue courte et arrondie ; rectrices noirâtres dans le haut, gris brunâtre vers le bout, légère- ment bordées de jaune doré; ailes grandes, amples, à qua- trième et cinquième rémiges les plus longues ; tectrices supérieures noires, bordées de jaune d'ocre; inférieures blanchâtres; rémiges noirâtres, les secondaires bordées de jaune d'ocre et de vert; tarses et doigts plombés ; les deux doigts externes les plus longs, le pouce très-petit ; ongles légèrement crochus, bruns. — Longueur totale du bec, 1 cent. 53 millim. Id. de la queue, 2 cent. 4 millim. Id, des tarses, ^ cent. 5 millim. Cet individu, dont nous ignorons le sexe, mais qui pa- raissait très-adulte, a été tué dans les grands bois, où il chassait aux insectes. Bardatdla leucolaima, J. et Ed. Terreaux. Ex Âfr. occ. Minor : nigro-coracina ; subtùs flavidaanticè albâ ; genis^lbo- vittalis ; alis nigris, flavo variis ; uropygio flavissimè viridi. Bec un peu plus court que la tête, déprimé à sa base, garni de soies noires qui atteignent presque à l'extrémité, noir ; front blanc ; vertex, occiput, derrière du cou et dos noirs; sourcils blancs, s'étendant jusqu'en arrière delà région parotique et descendant sur les côtés du cou; ré- gion oculaire parotique et joues noires, celles ci entou- rées de blanc; menton, gorge et cou blancs, cette couleur 264 liKV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (JuiH 1851.) passant au gris sur la poitrine, et au jaune lave de gris tout le reste du dessous du corps ; croupion jaune soufré; queue moyenne, arrondie ; tectrices supérieures noires, les inférieures d'un gris olivâtre ; reclrices noirâtres, les latérales légèrement bordées de jaune ; ailes assez longues, à troisième, quatrième, cinquième et sixième rémiges les plus longues; tectrices supérieures noires, les moyennes frangées et terminées de jaune olive; tectrices inférieures blanches ; rémiges primaires noirâtres, bordées d'olivâtre à leur partie supérieure ; les secondaires de même couleur et bordées d'olivâtre et de jaune olive, leur partie infé- rieure blanchâtre; tarses et doigts plombés; les deux doigts externes les plus longs, le pouce très-petit; ongles assez longs et crochus, noirâtres. — Longueur totale du bec, ^ cent. 7 millim. Id. de la queue, 2 cent. 7 millim. ^ Id. des tarses, \ cent. 5 millim. Cette description a été prise sur un sujet paraissant par- faitement adulte, mais dont nous ignorons le sexe ; nous l'avons comparé à un autre individu provenant du Séné- gal, qui n'offrait aucune différence. Halcyon (Cancrophaga) badia, J. et Ed. Verreaux. Ex Âfr. occ. Rufo-badia; subtùs alba; uropygio, speculo alarum caudâque cœruleis; rostro rubro; pedibus cinereis. Bec rouge, aussi large que haut, à carène peu marquée ; mandibule supérieure tranchante et à bords rentrants ; mandibule inférieure renflée, fortement retroussée en des- sous; front, tête, joues et tout le dessous du corps roux brun, à l'exception du croupion, qui est d'un vert aiguë - marine des plus vif et des plus luisant; en dessous blancs, les flancs exceptés, qui sont roux brun ; queue moyenne, légèrement arrondie; couvertures supérieures noires, in- férieures blanches ; rectricesen dessus vert aigue-marine, terminées de noir, en dessous noires; ailes assez allon- gées, amples, à troisième, quatrième et cinquième rémi- ges les plus longues; rémiges primaires en dessus noires, TiiAVAUX im:i) ts. 265 en dessous blanches à la base, n; ires dans le reste; secon- daires noires en dessus, mais plus de la moitié des barbes externes d'un vert aigue-marine plus terne que le reste, formant une grande tache en miroir lorsque l'aile est fer- mée; en dessous, blanches à leur base et noires dans le reste ; tarses, doigts et ongles brun rougeâtre et sale ; le doigt externe soudé dans la moitié de sa longueur; les ongles très-longs, comprimés, et fortement crochus. — Longueur totale du bec, 5 cent. Ici. de la queue, 5 cent. 5 millim. Id. des ailes, 9 cent. 5 millim. Id. des tarses, I cent. 2 millim. Id. du doigt externe. 4 cent. 5 millim.; du médian, -1 cent. 5 millim. ; de l'interne, \ cent. Id. du pouce, 7 millim. Cette espèce est fort rare dans les forêts du Gabon, où elle chasse aux insectes. On ne la rencontre qu'isolée. Halcyon cinereifrons (Cancrophaga), Bonap. — Al- .cedo cinereifrons, Vieill. — Halcydon torquata, Sw., Gai. des Ois., tab. ^87. Ex Afr. occ. A. Cancrophaga Senegalensi, statura major et pectore cœruleo distinctissima ; maxillâ pedibusque rubris, mandibulâ nigrâ. Bec long, fort, plus haut que large, à mandibule supé- rieure rouge, noire à sa base près de la commissure, et brune à l'extrémité; mandibule inférieure noire; front, sourcils, vertex et occiput gris, glacé de vert plus ou moins foncé; région oculaire antérieure et postérieure noire; région oculaire inférieure jaune; région parotique, cou, poitrine, croupion vert aigue-marine, cette dernière partie recouverte par les longues plumes noires des scapulaires; menton, gorge et tout le dessous du corps, à l'exception de la poitrine, blanc, glacé d'aigue-marine sur les flancs; queue moyenne, arrondie ; tectrices supérieures vert ai- gue-marine plus foncé; inférieures blanches, glacées de la même couleur ; rectrices vert aigue-marine foncé en des- sus, noires en dessous ; ailes assez longues, amples, la quatrième rémige la plus longue; tectrices supérieures d'un noir profond ; inférieures blanches, avec une grande 266 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (^Jiiin 1851.) tache noire ; rémiges supérieures noires, bordées de vert aigue-marine foncé, teri-ninées de noir; inférieures noirâ- tres, et blanches à la base ; tarses et doigts rouges ; ongles bruns. — Longueur totale du bec, 6 cent. 4 millim. ht. de la queue, 7 cent. Cette description a été prise sur un sujet très-adulte in- diqué comme mâle : sa coloration générale était plus vive que sur les sujets venant ordinairement du Sénégal. Comme les autres, il se nourrit d'insectes. Halcyon (Cancrophaga) senegalensis, Bonap. — Alce- do senegalensh, Lin. — Ipsîda senegalensis major ^ Br. — Dacelo senegalensis, Less., pi. col., 59î, Zool. ill., f. 27. Ex Afr. occ. Minor : maxillâ rubrâ ; iriandibiilà pedlbusque nigris. Bec long, robuste, à mandibule supérieure rouge, brune à sa pointe et sur une partie de sa longueur; mandibule inférieure noire; front blanchâtre sur les côtés, gris brun sur le reste; sourcils grisâtres; vertex, occiput et derrière du cou gris brun, celui-ci plus foncé et glacé de vert; ré- gion oculaire antérieure noirâtre; inférieure, postérieure jaune, et région parotique grisâtres ; menton blanc; gorge et devant du cou blanc grisâtre ; dos et croupion vert aiguc- marine foncé, cette couleur cachée sur le dos par les lon- gues plumes vert brun sale des scapulaires; poitrine d'un gris blanc vermiculé, glacé de vert; ventre blanchâtre; flancs gris blanc vermiculés de brun ; cuisses et région anale blanches ; queue moyenne, arrondie; couvertures supérieures vert aigue-marine très-foncé à leur partie su périeure, terminées de noir, noirâtres à leur partie infé- rieure; ailes assez longues, amples, à troisième rémige la plus longue ; tectrices supérieures noires, les inférieures blanches, avec une petite tache noire sur les grandes; ré- miges primaires, en dessus, noires, et vert aigue-marine à la base ; en dessous, blanches à la base, noires sur le reste ; secondaires vert aigue-marine on dessus, blanches en des- sous, et terminées de noir; tarses, doigts et ongles noirs. TRAVAUX INÉDITS. 267 Notre description a été prise sur un jwune mâle qui ne nous a offert aucune différence tranchée avec les indivi- dus provenant du Sénégal. Cette espèce fréquente les bois, où elle se nourrit prin- cipalement d'insectes. Alcedo quadribrachys, Temm. Ex Afr. occ. Cyanea, plumis capilis nigro-arcualis ; sublùs fulvo-castanea, gulà albicante ; pectoris lateribus cyaneis ; reinigibus fuscis ; rec- tricibus nigro-azureis; roslro nigro, pedibus rubris. Bec noir, long, plus haut que large, à carène très vive, terminé de blanchâtre ; front, sourcils, vertex et occiput d'un bleu foncé, rayé transversalement de couleur plus foncée noirâtre ; région oculaire, joues et région paroti- que blancs; freins jaunâtres; menton et gorge blanc sale ; derrière du cou, dos, croupion et rectrices bleus, cette couleur se montrant plus claire et plus luisante sur le dos ; tout le corps, en dessous, à partir de la gorge, roux canelle ; côtés du cou bleus, avec une tache d'un blanc fauve; queue courte, arrondie; ailes moyennes, à deuxième et troisième rémiges les plus longues ; tectrices supérieu- res bleu foncé, plus clair vers le bout; inférieures roux canelle ; rémiges, en dessus, noir bleu foncé ; en dessous, brunes ; tarses et doigts rougeâtres; ongles bruns. — Lon- gueur totale du bec, 5 cent. 4 millim. Id. de la queue, 5 cent. 5 millim. Id. des ailes, 8 cent. Cette espèce se nourrit de poissons, qu'elle pêche en plongeant comme fait notre Martin-pêcheur. La femelle ne diffère du mâle que par la base de la mandibule inférieure, qui est rougeâtre. Le jeune diffère par sa taille, un peu moindre ; par toute la partie supérieure du dos et le croupion, d'un vert bleu, ainsi que par la coloration de la poitrine, dans la base des plumes, toutes étant, comme dans Tadulte, d'un blanc pur à la base, puis rousses, se trouve terminée de bleu, ou, pour mieux dire, d'un glacé bleu qui laisse entrevoir 268 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juin 1851.) le roux ; le bleu des autres parties du corps est un peu plus foncé que dans l'adulte. Alcedo leucogastra, Fraser. Bec long, plus haut que large, rouge; front, vertex et occiput bleus, rayé de bleu plus foncé ; les parties latérales du front d'un roux vif, ainsi que les sourcils, les côtés du cou, dont le milieu porte une tache blanche, les régions oculaire et parotique, les joues, les côtés de la poitrine et les flancs ; derrière du cou bleu foncé, glacé de bleu plus clair; le dos et le croupion d'un beau bleu brillant ; tout le dessous du corps blanc au milieu ; queue courte, arron- die ; rectrices d'un noir bleu en dessus, noires en dessous ; ailes courtes, à troisième rémige la plus longue, bordées de roux; rémiges primaires noires; secondaires noires, lavées de bleu foncé ; tarses, doigts et ongles rouges . — Longueur totale du bec, 5 cent. 8 millim. Id. de la queue, 2 cent. 5 millim. Id. des ailes, 5 cent. 5 millim. Cette espèce fréquente les rivières, où elle pêche les pe- tits poissons. Meropsbicolor, Daudin. — Malabarîcus, Shaw., Ânn. Mus. II, tab. 52. — ^. N. mise, tab. 7^. — Levail.,Guêp., tab. 5. — Vieill., Gai. Ois., tab. 186. — Ex Afr. occ. An- gola, Gabon. Cinereo-fuscus; subtùs coccineus; taenia oculari nigrâ; viitâ mîindibulari albâ. Bec noir, légèrement arqué ; front, tête et tout le des- sus du corps gris foncé, à l'exception du croupion, qui porte une teinte rosée; région oculaire noire; joues blan- ches ; en dessous, d'un beau rose ; les flancs lavés de brun, et les cuisses brunes ; queue légèrement fourchue ; les rectrices, en dessus, rouge brun, à tiges noires, échan- crées vers leur extrémité; en dessous, brun noirâtre, à tiges brunes ; bs deux médianes longues et pointues ; ailes lonques, pointues, la première rémige la plus longue; pe- tites tectrices supérieures gris brun foncé ; moyennes, d'un brun braucoup plus clair; scapulaires lavées de rouge; TRAVAUX INÉDITS. 269 petites tectrices inférieures brun noirâtre, les grandes d'un brun rougeâtre; rémiges primaires noires en dessus, gris foncé, terminées de noir, échancrées à leur extrémité, les plus rapprochées du corps d'un gris glacé de vert; en des- sous, gris noirâtre; tarses et doigts brun clair; ongles noirs, courbés, crochus et très-acérés. {Mâle très-adulte.) — Longueur totale du bec, 4 cent. 5 miilim. /(/. de la queue, 9 cent. Id. desrectrices médianes, ^ 2 cent. Id. des ailes, ^ 4 cent. Id. des tarses, \ cent. 5 miilim. /(/. du doigt médian, \ cent. 4 miilim. ; de l'externe, 1 cent. 5 miilim. ; de l'interne, H cent.; du pouce, o miilim. Id. de l'ongle médian, 6 miilim. M2; de l'externe, 5 miilim.; de l'iJi- terne, 4 miilim. ; du pouce, 4 miilim. Cette espèce fréquente les grands bols, où elle se retire par petites bandes pour y passer la nuit. Comme toutes ses congénères, c'est au vol qu'elle saisit les insectes qui ser- vent à sa nourriture ; elle fait son nid dans des trous qu'elle creuse ou qu'elle trouve tout faits le long des ber- ges. 11 n'existe aucune différence entre les sexes; le jeune est d'un rose plus pâle. Mellitophagds CYANIPECTUS, J. et Ed. Verreaux. I x Afr. occ. Gabon. — Similis M. Lafresn. , Guérin. — Lefe- bîirei, 0. Des Murs. — Erythropterus, Ruppell. Sed valdè minor, fasciâ pectorali, mullô laliore : abdomine fla- vo née castaneo-ciunamomeo ; caudâ icquali et pectore laetè (ya- neo a JU. erythroptero diversus. Bec plus long que la tête, déprimé vers la base, noir, garni de quelques poils moins rigides à la base de la com- missure; tète et tout le dessus du corps d'un vert-pré plus clair et avec une légère teinte blanche sur les sour- cils ; régions oculaire et parolique noires; joues jaunes, bordées de blanc; menton et gorge jaune vif, devant du cou recouvert d'une large plaque d'un bleu foncé; poi- trine ornée d'une plaque roux marron ; tout le reste du dessous du corps d'un vert jaunâtre ; queue carrée, am- ple; les cinq rectrices de chaque côté, en dessus, canelle 270 RBV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Jubl 1851.) claire, à partir de leur base jusqu'aux deux tiers de leur longueur, traversées par un ruban noir et terminées de blanchâtre; ailes longues, à troisième rémige la plus lon- gue; scapulaires vert-pré, avec une nuance de bleu; tec- trices inférieures fauves ; rémiges primaires, en dessus, vert olivâtre, terminées de brun noirâtre; en dessous, brunes et fauves ; secondaires, en dessus, canelle, puis noires et terminées de gris olive ; en dessous, fauves; tar- ses, doigts et ongles bruns. *— Longueur totale du bec, 5 cent, 'i millim. Id. de la queue, 6 cent. Id. de l'aile, 9 cent. Id. des tarses, 8 cent. Id. du doigt externe, 1 cent. ; du médian, ^ cent. ] millim, ; de l'inlerne, 8 millim. ; du pouce, 6 millim. Id. de Tongle externe, 4 millim.; du mé- dian, 5 millim. ; de l'interne, 5 millim. t/2; du pouce, 5 millim. La femelle ne diffère que par le bleu moins vif, le demi- coîliir marron, moins large; la partie inférieure plusver- dâtre, et toutes les parties supérieures plus lavées de bleu. Celte espèce fréquente les lieux marécageux, où elle vit par petites troupes. Se nourrit d'insectes qu'elle saisit au vol. EURYSTOMUS AFRA, Bouap. ~ Coraciiis afra, Lath. — ColarU a fia, Cuv. — pitrpnrascens , Wagl. ~ Enryslomus purpurascens, Dum. - rnbcscem, Vieill., Swains. — a fer, Steph., Levaill., Parad., lab. 53; Shaw., Nat. mise, tab 401. Bec jaune; tête, joues, menton, gorge et cou roux vio- lacé, le violet plus vif sous les sourcils; derrière du cou, dos et croupion roux, fortement lavé de vert sur cette der- nière partie; poitrine, ventre et flancs violets; cuisses ot région anale d'un vert pâle; queue assez longue, échan- crée; couvertures supérieures d'un vert bleu, les infé- rieures d'un vert clair; rectrices, en dessus, vertes, large- ment terminées de bleu foncé ; les médianes d'un vert bleu également foncé; en dessous, d'un vert chair, et noirâtre TRAVAUX INÉDITS. 21 \ vers l'exlréinilé ; ailes longues, à seconde rémige la plus longue, le pourtour de l'aile bleu ; tectrices supérieures rousses; inférieures mélangées de violet et de vert clair; rémiges primaires, en dessus, bleues, bordées de vert bleu et terminées de noirâtre; en dessous, vert brun, terminées de noirâtre; secondaires échancrées en dessus, d'un bleu foncé; en dessous, d'un vert sale, toutes terminées de noi- râtre; tarses et doigts bruns; ongles noirâtres. — Lon- gueur totale du bec, 5 cent. 6 millim. Id. de la queue, -10 cent. M. de l'aile, ^8 cent. Ici- des tarses, 1 cent. 8 millim Celte description a été prise sur un sujet mâle adulte. On remarquait sur la gorge une plume d'un blanc lavé de vert pâle. Cette coloration n'est-elle qu'accidentelle, ou le jeune a-t-il cette nuance sur la gorge? Nous ne trouvons, entre cet oiseau et un individu du Sénégal que nous avons sous les yeux, d'autre différence que dans la dimension des ailes et de la queue ; ainsi, dans ce dernier, les ailes ont 17 centimètres, et la queue en a 9. Ixos ASHANTEUS, Bonap. Ex Afr. occ. Fusco-cinereus ; capite nigricanle; abJomine sordide albo; crisso flavido. Bec moyen, voûté, à mandibule supérieure légèrement échancrée, noir, et garni de quelques soies rigides à la base; tête et corps, en dessus, bruns; en dessous, d'un brun un peu plus clair; abdomen, cuisses et région anale blancs; freins noirâtres ; queue plutôt longue, arrondie; ailes assez allongées, amples, à quatrième et cinquième rémiges les plus longues ; tarses, doigts et ongles noirs. — Longueur totale du bec, 2 cent. 4 millim. Ici. de la queue, 8 cent. Id. des ailes, 9 cent. 3 millim. Cette espèce se rapproche beaucoup de celle de la Nubie égyptienne, connue sous le no;!i ù'Arsinoé. Cependant, la tête est moins brune, ou plutôt moins foncée que dans celte dernière espèce. Notre oiseau fréquente les grands 272 iiEv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juîn 1851.) bois, où il se nourrit d'insectes et de baies. On on rencon- tre, le plus souvent, plusieurs ensemble. [La suite prochainement. ) ^ Etudes sur les types peu connus du Musée de Paris, par M. le Docteur PucHERAN. — Cinquième article. [Eclias- sicrs.) C'est à regret que nous nous voyons forcé de mettre un certain intervalle entre la publication des divers articles consacrés à l'étude des types ornithologiques du Musée de Paris. Mais ces délais sont nécessairement inhérents à la nature d'un tel travail, travail qui oblige celui qui s'en occupe à scruter d'une manière suivie et attentive toutes les descriptions spécifiques données par les autours, aiin d'émettre un jugement le moins erroné possible sur les déterminations de ses devanciers. Cette marche est peut- être lente, mais elle est sûre; en la suivant, tout notre désir est de contribuer à établir le système ornilhologique sur des bases plus durables et plus solides. Dans ce but, nous avons successivenjcfit passé en revue les Rapaces diurnes et nocturnes, ainsi que les Palmipèdes. Le présent travail va présenter le résultat de nos observations rela- tives aux Echassiers, et nous suivrons, peureux, la direc- tion que nous avons déjà suivie pour les divers ordres de la classe des oiseaux dont il vient d'être question. A. Types de M. Cuvier, Le premier dont nous ayons à nous occuper, c'est Oiis torquaia, espèce indiquée, mais non décrite dans le Mègne animiil (1), et à laquelle M. Lesson (2) n'a consacré que quelques lignes Les types sont deux individus mâles et (-!} i' é lit , vol. I, page 499, note L (2j Trait. d'Orniih., page 528. TRAVAUX INÉDITS 275 un troisième femelle, tous les trois originaires de l'Afri- que australe, et provenant du voyage de Delalande. Le mâle est noirâtre foncé sur le dessus de la tête jusqu'au niveau de la partie postérieure de l'œil ; à cette plaque noire en succède une seconde d'un gris cendré, qui se ter- mine inférieurement à une tache noire, ayant la forme d'un triangle renversé, et qui occupe la partie supérieure de l'arrière du cou. Une bande verticale blanche, et tout- à-fait latérale, sépare cette tache d'une seconde, douée de la même couleur, mais de forme pentagonale, qui occupe le haut du devant du cou, au-dessous du menton, qui est d'un blanc lavé de fauve. Une tache longitudinale d'un cendré foncé occupe le dessous de l'œil; mais le sourcil et les autres parties latérales de la tête sont fauve clair. Deux couleurs occupent le cou ; sa partie postérieure et la portion voisine de la région latérale sont rousses ; le reste est d'un cendré bleuâtre clair, qui se termine en s'élar- gissant sur le milieu fauve roux du thorax, dont certaines plumes latérales offrent le pointillé noir ondulé si fréquent dans les Outardes. Le reste des parties inférieures est blanc, faiblement lavé de fauve. Sur les parties supérieu- res, tout l'espace interalaire offre, sur un fond de colo- ration noire, des zig-zags et des points d'un blanc fauve. C'est le même dessin qui occupe le dessus des rémiges se- condaires ; mais ici il forme de grands espaces quadran- gulaires, séparés les uns des autres par des bandes trans- versales noires. Une disposition semblable est présentée par les couvertures caudales supérieures et les rectrices médianes ; mais, sur ces parties, c'est plutôt le fond de co- loration qui est roux. Quant aux rectrices latérales, elles portent avant leur extrême pointe une grande tache trans- versale noi^e ; au-dessus s'en trouve une seconde, pointiU lée de noir sur un fond fauve, principalement en dedans. Le reste de la penne, isolé de cette avant dernière tache par un petit liseré noir, est roux en dehors, fauve en de- dans : dans cette dernière partie, les points noirs se mani- 2« SÉRIE. T. m Année 1851. ' 18 274 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juhl 1851.) festent et se condensent vers le liseré terminal, au-dessus duquel ils forment une petite tache. Les rémiges primaires sont presque en totalité noires et bordées de fauve en de- dans dans leur moitié supérieure ; à leur face inférieure, le fauve descend d'autant plus bas que la rémige est plus externe. Les couvertures alaires supérieures sont formées de plumes rousses pointillées de noir : comme leurs extré- mités sont à peu près unicolores, il en résulte sur l'aile une bande oblique de la môme couleur. Les couvertures alaires inférieures sont blanchâtres; pour les caudales in- férieures, c'est un blanc lavé de roux, et leurs extrémités sont rousses, mais très-peu pointillées de roux. La partie nue des jambes et les tarses sont jaunâtres : cette couleur est plurfoncée sur les écailles des doigts. Les ongles sont couleur de corne. Le bec est noirâtre en dessus, à la man- dibule supérieure , et à l'inférieure seulement à l'extré- mité. La femelle diffère du mâle, ^° par une taille moindre; 2° par le mode de coloration du dessus de la tête, qui, au lieu d'être noire, est transversalement pointillée de fauve clair ; 5" par la moindre étendue de la tache noire de l'ar- rière du cou ; 4° par l'absence de la tache noire de l'avant de cette même région, qui, au lieu d'être d'un cendré bleuâtre clair, est d'un roux transversalement piqueté de points noirâtres. Les dimensions du plus grand de nos mâles sont les sui- vantes : Longueur du bout du bec à l'extrémité de la queue (prise directement), 49 cent. — Ici. de la queue (me- surée en dessous) , ^ 5 c. ~ irf. du tarse, 9 c. — Id. du doigt médius (l'ongle y compris), 55 millim. — Id. du bec (en suivant la courbure), 52 millim. Cette Outarde nous semble devoir constituer une espèce. M. G.-R. Gray l'a bien à tort considérée comme synonyme d'Oâs Vigorsii, Sw. {Oiis scolopacea, Temm.), dont elle se sépare par les teintes plus uniformément rousses de son plumage. Ses rapports sont plus intimes avec VOtis TRAVAUX INÉDITS. 275 Rhnad^ tel que M. Ruppell (I) l'a récemment déterminé; mais, chez ce dernier type, les écailles, qui forment, en avant, le réseau des tarses, ont plus de grandeur et d'é- tendue. 2*" Otis gularis. -- C'est un jeune mâle d'Otis aurita, Lath., ainsi que l'a déjà dit M. Lesson (2), et que l'a admis M. Gray. Nous ne voyons, par cela môme, nul motif d'en- trer à son sujet dans aucun détail. 5° Ballus bicolor. — C'est, comme l'a déjà encore dit M. Lesson (5), et comme Ta admis M. Gray, Gallinula cœ- sin^ Spix (4); il nous semble seulement que le nom donné par Spix doit constituer un synonyme et céder la place à celui de M. Cuvier. 4° Hallus gularis. — Nous avons déjà ailleurs (5) fait connaître cette espèce, qui est olivâtre on dessus, flammô- chée de noirâtre, cette couleur occupant le centre de la plume. Une large tache blanche couvre, à partir du men- ton, la partie inférieure du cou. Le dessus de la tête et la zone médiane du dessus du cou sont de couleur vert très- foncé, un peu lavé de rougeâtre. Le lorum, les sourcils, les côtés du cou, le thorax, l'abdomen, jusqu'à l'insertion des membres et à leur intervalle de séparation, sont rouge bai. Le reste du dessous du corps est d'un vert olive très- foncé. On y voit quelques petites bandes transversales blanches; ces bandes sont fauves sur les plumes qui cou- vrent la jambe. Les couvertures caudales inférieures sont colorées comme le dessous du corps, les plus terminales sont d'un blanc fauve. Les pennes alaires sont noires en dessus comme en dessous; leurs couvertures inférieures (1) Muséum Senckenbergianum, zweiter Band, p. 250. (2) Zoologie du voyage de M. Bélanger aux Indes orientales, p. 278. (3) Traité d'Ornith., page S36. (4) Avium Brasiliensium species novae, pi. 95. (5) Rev. Zool., 1845, p, 278. 27G I5EV. KT MAC. DE ZOOLOGIE. {Juin 1851.) sont fasciées transversalement de blanc. Les pattes sont couleur de corne. Le type de cette description est un de ceux de M. Cuvier. Originaire de l'île Maurice, il a été donné à notre collec- tion nationale par M. Mathieu. Une note que nous trouvons sous le plateau nous apprend que cet individu, trouvé dans un bassin d'eau douce, a l'iris couleur de feu, la base du bec rose, surtout à la partie inférieure, et qu'il a de la peine à voler. Les dimensions sont les suivantes : Longueur du bout du bec à l'extrémité de la queue (prise directement, le bec étant tourné en haut), 265 millim. — Id. de la queue (mesurée en dessous), 5 cent. — Id. du tarse, 45 millim. — Id. du doigt médius (l'ongle y compris), 48 millim. — Id. du bec (en suivant la courbure), 57 millim. Ce Raie habite également l'île de Madagascar. Un indi- vidu envoyé par M. Bernies diffère du précédent par la teinte plus claire des parties dorsales, par moins de taches noires sur ces régions, et par la teinte plus foncée des couleurs rouges. Tout le dessus du cou est rougé, aussi bien que le haut de la tête. De nouvelles observations sont nécessaires pour savoir si ces différences sont le résultat de variations locales ou de variations individuelles. Mais, quoi qu'il en soit, il nous semble impossible de séparer génériquement cette espèce des Rnllus philippensis et stria- tus, et d'en faire un Eulabeornis, comme l'a récemment proposé M. Gray. 5° Rallus lineatus. — Cette espèce, établie d'après un individu originaire de Manille et donné par M. Dussumier, en novembre ^820, et dont M. Lesson (1) a esquissé la ca- ractéristique en quelques lignes frappantes d'exactitude et de vérité, ne diffère pas, ainsi du reste que M. Gray Ta admis, ù' Eulabeornis torquatus {Rallus torquatus, L.). 6° Rallus pecioralis. — Ce Raie, une des plus petites (1) Loc. cit., page 556, nMl. TUAVAUX INÉDITS. 277 espèces du genre, est blanc sur le menton, gris cendré sur la fforge, les côtés du cou et la moitié antérieure de l'ab- domen, dont la moitié postérieure est noire, fasciée de blanc. La tête est flammêchée de noir et de roux ; un sour- cil roux part de la base du bec, et, passant au-dessus de l'œil, vient aboutir à une tache de la même couleur qui se trouve occuper le dessus du cou. La région dorsale est noire, flammêchée de vert olive. Les rémiges sont, 01 des- sus, d'un brun un peu olive, et noirâtres en dessous, iiinsi que leurs couvertures inférieures ; les couvertures supé- rieures sont noires et pointillées de blanc. Cet individu, provenant de l'expédition aux terres australes de Pérou et Lesueur, mesure H 64 millim. du bout du bec à la base de la queue, qui n'existe plus. Le bec, grêle, effilé, plus long que la tête, a 57 millim. de longueur. Le tarse a 27 millim. d'étendue; le doigt médius (l'ongle y compris), 55 millim. v? La même espèce (nous pourrions dire le même indivi- du) a été décrite {\) sous ce même nom de Raie à poitrine grise [Ratlus pectoralis), dans le texte des planches colo- riées, sur le verso de la page renfermant la diagnose du Rallus exilis. Mais c'est une espèce tout-à-fait différente que M. Gould a figurée (2) sous le même nom, dans son ma- gnifique ouvrage sur l'ornithologie de la Nouvelle-Hol- ande. Nous ajouterons que /JaZ/usI/eitiinii, Swainson, dont (1) Voici la description de M. Temminck : « La gorge est blanchâtre ; côtés, devant du cou et poitrine d'un cendré pur ; au-dessus des yeux, un large sourcil qui aboutit sur la nuque à une grande tache de celle couleur (M. Temminck oublie malheureusement de nous faire connaître la couleur, soit de la tache, soit du sourcil) ; sur le sommet de la tête, des mèches noires ; dos d un noir profond, mais chaque plume bordée d'oli- vâire clair ; ailes cendrées, variées d'olivâtre et marquées de ta- ches blanches; queue nulle; ventre, flancs et abdomen d'un noir rayé de fines bandes blanches ; bec et pieds bruns. — Longueur, à peu près 6 pouces. — Cette espèce vient, dit-on, de TOcéanie. » (2) Aust. Birds, liv. XXIV. 278 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Jîiin 1851.) une figure est ensuite (4) donnée par le même zoologiste, constitue tout simplement un double emploi du Ralius pectoralis, Cuv., Temm. Malheureusement, M. Gray a suivi trop fidèlement la fausse voie dans laquelle M. Gould s'é- tait engagé; de sorte que toutes nos rectifications sont applicables à ses déterminations. 7° Ralius Novœ-HoUandiœ. — Ce Raie, qui, comme le précédent, provient de l'expédition de Péron et Lesueur, appartient, par la forme de son bec, au groupe d'espèces qui avoisinent le Ralius pusïUus. Il est vert olive, flammè- che de noir sur la tôte, le dessus du cou, le dos et les cou- vertures caudales supérieures ; dans ces deux dernières régions, il est, en outre, parsemé de petites taches blan- ches, répandues sur les bords de chaque plume, dont le centre est occupé par la flammèche noire. Le menton, le dessous du cou, la partie médiane du thorax sont gris cen- dré. Les parties thoraciques latérales sont plus lavées de vert olive et fasciées de blanc ; des bandes de la même cou- leur sillonnent transversalement toute la région abdomi- nale, dont le fond de couleur est noirâtre, avec une teinte plus rousse sur le milieu. Les ailes sont brunes en des- sus, noirâtres en dessous ; leur rachis est supérieurement un peu jaunâtre. Les couvertures alaires supérieures sont colorées comme le dos, mais douées d'une teinte plus pousse que celle des plumes dorsales; elles sont, en outre, dépourvues de la flammèche centrale noire qui se voit sur celles-ci. A l'extrémité des couvertures caudales inférieu- res, colorées comme l'abdomen, se voient quelques plumes blanches. Les dimensions sont les suivantes : Longueur du bout du bec à l'extrémité de la queue (prise directement), ^82 millim. — Id. du tarse, 25 miUim. — Id. du doigt médius (l'ongle y compris), 32 millim. — Id, du bec (en suivant la courbure), 22 millim. (1) Loc. cit., liv. XXXIIL ^ TRAVAUX INÉDITS. 279 Cette espèce était bien nouvelle, lorsqu'elle a reçu de M. Cuvier la dénomination que nous venons de faire con- naître. Depuis cette époque, elle a été décrite et figurée par M. Gould (t), sous le nom de Porzana (luminea, qui, constituant un double emploi, doit, par cela même, com- mencer, pour ce type, la liste des synonymes. 8" Ballus castaneus, — Ce type, indiqué comme origi- naire du Brésil, et provenant d'un échange fait par le Mu- sée de Paris avec M. Laugier, en avril H 824, est remar- quable par son uniformité de coloration. Il est brun foncé sur le dessus de la tête et du cou, avec un peu de roux vif sur les lorums, d'un roux terne sur la queue, ses couver- tures supérieures et la région dorsale : cette teinte s'éclair- cit et devient plus vive sur les couvertures alaires supé- rieures. Le menton est blanc dans une fort petite étendue, et ce blanc devient bientôt lavé de roux clair, couleur do- minante et unique du dessous du cou, du thorax, de l'ab- domen et des couvertures caudales inférieures. Les rémi- ges sont, en dessus, brunes, et bordées d'un liseré extérieur plus clair ; en dessous, elles sont noirâtres : les couver- tures alaires inférieures offrent cette dernière teinte. Le bec, qui, par sa forme, se rapproche de celui de Ralliis fuscus, L., est brun sur le dos de la mandibule supérieure, jaune verdâtre à la pointe et sur les bords. La mandibule inférieure est, en entier, jaune verdâtre. Le tarse et les doigts sont couleur de corne, les ongles colorés comme le dessous du bec. Les dimensions de cet individu, qui présente, dans l'état de décomposition de ses plumes dorsales, un caractère vraiment bien particularisé, sont les suivantes : Longueur du bout du bec à l'extrémité de la queue (le lien passant sur le dos), 225 millim. — Id. de la queue (mesurée en dessous), 5 cent. — Id. du tarse, 55 millim. — Id. du doigt (t) Australian Birds, livraison X. 280 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Jldll 1851.) médius (1 ongle y compris), 57 millim. — Id. du bec (en suivant la courbure), 27 miliim. Ce Raie constitue bien une espèce, et nous avons peine à nous expliquer comment M. Lesson (\), trop fidèlement suivi en cela par M. Gray, a pu, le rattachant à la planche 755 de Buffon, la considérer comme ne différant pas du Rallus Cayennensis de Gmelin (2). Le Raie marron n'est doué en aucune façon des couleurs vert olive de ce der- nier type ; il est, en outre, totalement dépourvu des deux taches qu'il porte, et dont l'une, blanche, occupe les côtés de la face; l'autre, rousse, le dessus de la tête. 9° Charadrius nivîfrons. — Ce Pluvier, qui, par sa taille, est semblable aux C. hiaticula et (/. caniianus, est d'un gris brun, à bords des plumes plus clairs sur la région dorsale. Une grande tache d'un blanc pur et de forme triangulaire s'étend depuis la base du bec jusqu'au bord postérieur de l'œil ; elle est suivie d'une bande transver- sale de couleur brun noirâtre ; le reste delà tête est brun. Quelques petits traits bruns remplissent l'espace compris entre le bec et l'œil. Les côtés de la tête sont blancs ; on voit seulement une petite tache noirâtre, peu nettement dessinée, au niveau de l'extrémité postérieure de la grande plaque brune du dessus de la tête, dont les plumes se fon- cent et deviennent plus noirâtres à leur terminaison la plus postérieure, simulant ainsi un commencement de collier dans cette région. Un collier blanc occupe le dessus du cou. Le menton, le dessous du cou, le thorax, l'abdo- men, les couvertures alaires et caudales inférieures sont d*un blanc très-pur. Les cinq premières rémiges sont noi- râtres à leur face externe ; les autres ont du blanc sur cette face jusqu'à un pouce environ de leur extrémité. Elles sont brunes à leur face interne et liserées de blanc sur leur partie médiane. En dessous, elles sont d'un gris blan- (1) Loc. cit., page 537. (2) Syst. nat., I, page 718. TKAVAUX INÉDITS. 284 châtre; toutes, du reste, en dessus comme en dessous, ont le rachis blanc et leurs pointes noirâtres. Les couver- tures alaires supérieures sont, les plus internes, de la cou- leur du dos ; celles qui leur succèdent en dehors devien- nent plus noirâtres extérieurement, et sont terminées de blanc, de façon à esquisser une petite bande oblique de cette dernière couleur. Les plus extérieures, enfin, et celles qui occupent le fouet de l'aile, sont noirâtres, liserées de blanc à leurs pointes. Les rectrices les plus extérieures sont blanches, les médianes noirâtres, les intermédiaires blanches en entier, sauf une tache noirâtre qu'elles por- tent avant leur pointe, et qui est surtout étendue en de- dans. Le bec est noir, le tarse gris verdâtre, les doigts de cette dernière couleur, mais plus foncée ; les ongles noirs. Les dimensions de l'individu que nous venons de décrire sont les suivantes : Longueur du bout du bec à l'extré- mité de la queue (le lien passant sur le dos), -187 millim. — Id. de la queue (mesurée en dessous), 6 cent. -— Id. du tarse, 26 millim. — Id. du doigt médius (l'ongle y com- pris), 24 millim. — Id. du bec (en suivant la courbure), 2 cent. Cette espèce est originaire du Cap de Bonne-Espérance ; les deux exemplaires types proviennent du voyage du cé- lèbre Delalande. La couleur uniformément blanche de leurs parties inférieures ne permet, suivant nous, de les comparer qu'aux C. ruficapillus et C. pecuarius. Mais les points de contact cessent bien vite lorsqu'on met le pre- mier de ces Pluviers en présence du C. nivifrons; quant au second, les teintes roussâtres qui occupent sa région thoracique sont de nature à annihiler bien vite toute fu- sion. En revanche, je crois être dans le vrai, en disant que le C. lencopotius, de Wagler, assimilé par Wagler lui- même au C. marginatus de Vieillot, constitue tout sim- plement un double emploi du C, nivifrons. Comme Wa- gler indique que sa description a été faite dans le Musée de Paris, il est même probable que ses types sont les 282 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {JuiH 1851.) mêmes que ceux de M. Cuvier. Le renseignement d'habi- tat que Wagler donne nous semble, en effet, en faire com- plètement foi. Cette espèce, d'après ce que je vois dans les notes de M. Jules Verreaux, est commune dans toute la colonie du Cap, où elle vit par troupes, principalement sur les bords de la mer. Elle se nourrit d'insectes et de vers marins. Les colons la nomment Strand louper, nom qu'ils donnent in- distinctement à tous les oiseaux de rivage. Elle niche sur le sable, pond trois œufs, et c'est en octobre qu'on trouve les jeunes. ^0° Charaùnns fuscus. — Ce nom était autrefois appli- qué, dans le Musée de Paris, au C. Geoffroyi, Wagl. {C. Leschenaultij Less.). Nous nous bornons, puisque l'er- reur se trouve maintenant rectifiée, à confirmer, à ce sujet, l'assertion de M. Lesson. -It" Charadrius ruficollïs. — Suivant M. Schlégel (4), cette dénomination, attribuée à M. Cuvier, est appliquée dans plusieurs collections à l'espèce décrite par M. Tem- minck (2) sous le nom de C. pyrrhoLlwrax. La seule déter- mination y relative que je trouve dans nos renseigne- ments écrits sous les plateaux est celle de Pluvier à poitrine rousse, sans trace aucune de traduction latine. 11 y avait autrefois sur l'étiquette, si mes souvenirs sont fidèles, Pluvier à poitrine rouge. Or, co nom est donné à un indi- vidu originaire des îles Mariannes (MM. Quoy et Gaimard, Voyage de l'Uranie), l'un des types du C. cirrhepidesmos, Wagl. {C. sanguineus^ Less.) (5). J'ai, dès-lors, essayé de voir jusqu'à quel point la description de M. Temminck s'appliquait à celui de nos individus qui paraît être le plus adulte, et j'ai trouvé une concordance extrême, sauf pour ce qui est relatif aux bandes de la tête. Ainsi, la bande (1) Revue critique des oiseaux d'Europe, 2® partie, p. 95. (2) Manuel d'Ornithologie, 2e édit., Se, 4e part., page 557. (3) Syslema aviuni. G. Charadrius, spec. 18. TRAVAUX INÉDITS. :^85 frontale blanche est plus large que celle d'un marron noi- râtre qui, au lieu de couvrir le front, ne cominence qu'à la base du bec. Je dois avouer, au reste, que le type en question est bien loin d'être en bon état. Mais il m'a sem- blé utile de faire part des conjectures que j'ai formées au sujet de cette espèce, que, suivant M. Schlégel {^), Wa- gler aurait confondue avec le C. Geoffroyi. ( La suite prochainement, ) t Recherches sur les caractères anatomiques des dé- pendances de la peau chez les animaux articulés, par M. HoLLARD, doct. méd. et se. (Planche 8.) La surface d'un très grand nombre de plantes et d'ani- maux est plus ou moins couverte de productions addi- tionnelles qui étendent et varient les relations de ces êtres avec le monde extérieur. Chez les plantes, ce sont des poils de diverses sortes ou de petites écailles qui représen- tent toujours, quelle que soit la simplicité ou la compli- cation de leurs formes, des prolongements du système celluleux del'épiderme (2). Les productions en apparence analogues des animaux, les poils^ les plumes, certaines écailles, les dents, ont-elles la même origine, et méritent- elles aussi la dénomination de formations épidermiques donnée à la plupart d'entre elles? Les travaux des anatomistes ont répondu depuis long- temps à cette question, pour ce qui concerne les animaux supérieurs ; et si, dans le type qui domine la série ani- male, la nature des produits pileux, cornés, etc., permet de leur conserver Tépithète à' épidermiques; si l'épiderme se prolonge môme sur leur surface, leur mode de produc- tion établit, en échange, une profonde différence entre (1) Loc. cit., td., id. (2)Pl.8,fig.1. 28 ^ REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Jllîn 1851.) ces formations appendiculaires et celles qu'on peut leur comparer dans le règne végétal. On sait, en effet, que le poil du mammifère, comme la plume de l'oiseau, au lieu de prolonger simplement l'épiderme voisin, émanent d'un petit sac ou follicule dans lequel ils se forment et restent implantés. 11 y a tout au moins, dans ce mode d'origine, substitution d'une fonction spéciale à un simple acte d'ex- tension végétative. Ce dernier procédé, qui suffisait, dans le règne organique inférieur, à fournir les revêtements additionnels de la surface, ne suffit plus chez le mammi- fère et chez l'oiseau ; en un mot, chez les vertébrés pour- vus des parties dont il s'agit ici. Mais cette différence, indice d'un progrès, comme tout fait de spécialisation, se retrouve-t-elle plus bas, dans le type des animaux articulés, par exemple, qui nous offre aussi un système de productions analogues à celles que nous venons de comparer dans les deux règnes ? Beaucoup d'Entomozoaires sont plus ou moins revêtus de poils ; un certain nombre d'entre eux sont couverts de squammules qui, à l'instar des poils, ne tiennent à la peau que par une de leurs extrémités. Ces poils, ces écailles ne sont-ils que des végétations épidermiques, comme leurs analogues du règne végétal? ou bien procèdent-ils d'organes spéciaux analogues aux follicules de nos poils ou des plumes? Telle est la première question que je me suis appliqué à étu- dier, en reprenant à nouveau l'examen anatomique géné- ral des dépendances de la peau. Sa solution nous dira si la différence que je rappelais tout à l'heure entre le poil végétal et le poil du mammifère est une différence géné- rale ou seulement un fait qui se rattache au progrès de l'animalité parvenue à son type le plus élevé. Si nous commençons par consulter les anatomistes com- parateurs sur la nature et l'origine des poils et des écailles des animaux articulés, voici ce que nous disent les plus éminents d'entre eux : Selon Cuvior, « les poils des Insectes paraissent être une TRAVAUX INÉDITS. 285 continuité de répidernne, car ils tombent, avec la surpeau, dans la mue, et il en paraît d'autres, aussitôt, qui sont même plus longs que les premiers (1). » M. de Blainville s'exprime de la manière suivante dans ses Principes d' Analomie comparée, p. 60 : « Quant au sys- tème pileux, je ne pense pas qu'il existe jamais (dans les Entomozoaires); il se trouve, il est vrai, bien souvent des prolongements extérieurs, piliformes , mais il me paraît indubitable que ce sont des prolongements du derme lui- même et de répiderme. » M. le professeur Henle, si avantageusement connu par ses savantes études histologiques , nous dit, dans son Traité cC Analomie générale (2) : « Chez les Insectes, les An- nélides, et autres animaux sans vertèbres, on trouve des formations rameuses qui ressemblent à des poils, mais qui sont beaucoup plus simples dans l'intérieur. Ce ne sont peut-être que de simples prolongements de cellules, et alors elles n'auraient qu'une simple analogie extérieure avec les poils des animaux supérieurs. » Voilà donc trois anatomistes d'une grande autorité qui établissent successivement, et d'une manière explicite, une différence fondamentale entre le mode d'origine des poils des vertébrés et celui des formations analogues des inver- tébrés, indiquant, au contraire, implicitement une simi- litude aussi complète que possible entre ces dernières for- mations et les poils des plantes. Cette différence et ce rapprochement demandaient à être confirmés ou infirmés par des observations précises. Evidemment le premier point à éclyircir est celui qui concerne le rapport d'origine du poil de l'invertébré avec (1) En parlant des squamroules des Lépidoptères et d'autres hexapodes, rillustre zoologisie se borne à les définir des plaques cornées, sans parler de leurs rapports d'origine avcî le tégument, (Leçons d'analomie comparée, 2''édit., t. III, p. 668. (2) Page 332 de la traduction française, par Jourdan. 286 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juin 1851. j le tégument. Les poils et les productions analogues, que nous retrouvons dans le type des animaux articulés, sont- ils de simples prolongements épidermiques, ou sont-ils implantés dans des sacs folliculiformes? Telle est la ques- tion. Le fait de Timplantation a été signalé depuis longtemps pour les écailles des Lépidoptères. Réaumur en parle, mais sans en donner une idée très-précise {\). Lyonnet l'indique à son tour, et attache une grande importance au pédicule de la squamme, qui, pour lui, continue la mem- brane moyenne de celle-ci, et transmet le» sucs nourri- ciers de l'aile (2). La plupart des auteurs, passant rapide- ment sur ce détail, se bornent à dire que les poils et les écailles des Insectes et des autres Entomozoaires sont re- çus dans des fossettes particulières (5) ou dans des espèces de gaines (4). Ces gaines ont été étudiées et décrites, chez les Lépidoptères, par M. Bernard Deschamps, auquel nous devons le travail le plus complet qui ait été fait sur les écailles de ces insectes (5)* L'auteur croit s'jôlre assuré que les tubes sqiiammulifères (c'est ainsi qu'il nomme les gaines d'insertion placées, en général, sur l'aile, parallèlement ou un peu obliquement jI la surface de celle-ci) s'attachent à elle par les bords d'/.ne ouverture ovale à laquelle cor- respondrait une autre ouverture percée dans le pédicule de récaille. M. Deschamps signale ensuite quelques-unes des différences que présente la forme de ces tubes et celle des pédicules; il indique enfin une aire plus opaque que les autres parties de l'aile à l'endroit qui porte les tubes, (4) Mémoires, t. I, p. 204. (2) ilecherches sur rAnalomie et les métamorphoses des dif- férentes sorles d'insectes, p. 41 i (ouvr. posth.), 4°. Paris, 1832. (3) « In besondere Grubeii. » Lehrbuch der Zootomie von R. Wagner; 2* Theil, von Frey und Leuckart. Leipsig, 1843, p. 6. (4) F. Dnjardin (Manuel de l'observateur 8u microscope). (5) Recherches microscopiques sur l'organisation des ailes des Lépidoptères: in Ann. des Se. nat., 2' série, tom. IIL 1835. TRAVAUX INÉDITS. 287 aire régulière, et qui empêche souvent de distinguer la trachée de ces points-là. Enfin, dans ces derniers temps, M. Lavalle, étudiant le test des Crustacés décapodes, a insisté sur ce fait, que les poils de ces articulés prennent naissance au-dessous de la couche épidermique, et que la cavité dont ils sont creusés, atteignant quelquefois leur base, semble venir se mettre en communication avec les canaux qui traversent le test {i ). Les travaux que je viens de citer établissent donc déjà, pour quelques animaux articulés, le fait de l'implantation des poils et des écailles (qui ne sont ici que des poils mo- difiés), contrairement à l'opinion qui faisait dériver ces parties de l'épiderme ou du derme, à titre de simples pro- longements ou végétations. Mais ces observations pou- vaient ne paraître ni assez nombreuses pour conclure à la nature des dépendances de la peau dans le type entier, ni assez complètes pour autoriser l'assimilation des cavités d'implantation de ces petits organes au bulbe producteur d'un poil de mammifère ou d'une plume d'oiseau. C'est pourquoi, reprenant ces études, les étendant à l'ensemble sériai des animaux articulés, et cherchant, dans un grand nombre de faits, ceux qui pouvaient nous éclairer le mieux sur la nature des loges d'implantation, j'ai essayé de com« pléter les données que nous possédions déjà à cet égard. Voici les faits auxquels je suis arrivé sur ce premier point: L'implantation est constante, depuis les Annélides séti- gères jusqu'aux Insectes les plus élevés. Mais le pédicule, d'une part, la cavité qui le reçoit, de l'autre, m'ont offert des différences dont je dois compte au débat, et dont quelques-unes sont de nature à nous conduire plus loin qu'on n'avait été jusqu'à présent. En indiquant ces diffé- rences, je ne négligerai pas celles qui nous donnent les caraolères de structure dos poils et des squammes des ani- maux articulés; car elles ont aussi leur importance pour (I) Ann. des Se. nat., 5^ .séiic, loin VIL 1847. 288 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Jubl 185^.) la question qui nous occupe, et pour l'anatomie comparée générale des dépendances de la peau. ♦ Annéltdes. J'ai dû choisir les espèces les plus transparentes de la classe des vers chétopodes, pour étudier les soies dont ceux-ci sont munis. J'ai observé avec soin les poils que Ton rencontre chez les Nais , ceux en particulier de la Nais proboscidea, petite espèce commune dans les eaux stagnantes. Ici, nous trouvons deux sortes de soies : les unes latérales, droites, plus ou moins longues; les autres inférieures, en crochet, et assez courtes. Les unes et les autres sont transparentes, d'apparence parfaitement ho- mogène, et leur base d'implantation, nettement limitée, s'enfonce dans la peau, sans qu'on aperçoive autour d'elle l'indice d'un organe producteur bulboïde ; seulement, les soies latérales présentent celte particularité» qu'elles sont insérées par faisceaux dans les parois de petites bourses formées chacune par une rentrée de la peau Chaque bourse donne attache à plusieurs soies d'inégale longueur, dont les plus petites y sont même entièrem.ent renfermées, atteignant ou dépassant à peine l'orifice par leur extré- mité libre. Un faisceau spécial de fibres charnues, détaché des espaces intermédiaires de la peau, vient passer au- dessous du petit sac, s'y appuie, et le met en mouvement par ses contractions. Ainsi, transparence homogène de la substance des soies, limitation très-nette de leur extré- mité basilaire, enfoncement de cette extrémité atténuée ou non dans l'épaisseur de la peau, suivant une direction oblique au plan de celle-ci, en voilà suffisamment pour prouver que nous n'avons pas affaire ici à de simples pro- longements épidermiques, mais à des productions analo- gues aux véritables poils , bien qu'à la vérité nous ne voyions pas se dessiner encore les formes d'un follicule distinct. Les soies des Néréides m'ont offert, sous ce rap- port, le même caractère que celles des Naïdes (fig. ^). tp.avaux inédits. 289 Crustacés. Il ne peut être question ici des organes sétiformes qui abondent à l'extrémité du corps et des membres d'un grand nombre de Crustacés inférieurs, et qui font Toffice de branchies; ce ne sont pas là des soies, des poils, mais des subdivisions appendiculaires qui participent de l'orga- nisation des parties qui les portent jusqu'à être articulées sur et comme celles-ci. En échange, nous trouvons de vé- ritables poils, et très-souvent des poils plumeux chez un grand nombre de Décapodes. M. Lavalle, qui a étudié ceux de quelques espèces de cette classe, et notamment ceux d'une espèce du genre Lupa^ de Leach, a reconnu, comme je l'ai dit. non-seule- ment l'implantation du poil au-dessous de l'épiderme, mais la correspondance de chaque poil avec une lacune canaliforme qui traverse la couche calcaire du test. J'ai constaté dans notre Crabe commun {Cancer mœnas^ Lin.) l'exactitude des observations de M. Lavalle; j'ai vu, comme lui, le canal médullaire du poil, la matière qui le remplit, la prolongation de cette étroite cavité jusqu'à la base de celui-ci, la lacune plus large qui la prolonge dans l'épaisseur du test, et qui croise et interrompt les lignes parallèles dessinées dans le tissu environnant. Mais j'ai re- connu quelque chose de plus complet encore ; c'est que les canaux du test, qui correspondent aux poils, sont oc- cupés par des revêtements membraneux qui viennent embrasser la base de ceux-ci, et constituent des sacs fol- licuUformes terminés inférieurement en pointe de cône, et paraissant recevoir, par là, un système nourricier dont les débris sont faciles à reconnaître dans la plupart des préparations (fig. 2). Arachnides. Les poils, tant simples que plumeux, des Octopodes dé- 2« SÉRIE. T. m. Année 1851. 19 290 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Ju'm 1851.) butent par un pédicule qui s'implante dans une petite ouverture renflée à son pourtour. Ici, le pédicule est at- ténué, et la cavité bulboïde dans laquelle il est reçu in- dique un très-petit sac occupant l'épaisseur de la peau ; je n'ai pas encore réussi à voir son système nourricier. Parmi les espèces que j'ai observées, je citerai VAcarus aquaticus de Lin. (1), eiVEpeira cucurbitana. Insectes. Tous les Insectes que j'ai étudiés m'ont également of- fert le fait d'une cavité d'implantation pour les produc- tions, d'ailleurs très-variées, qui se rattachent au tégument de ces articulés. Poils simples ou barbés, poils à un seul ou à plusieurs éléments creux, écailles, tous commencent par un pédicule distinct, tantôt atténué, tantôt, au con- traire, renflé en tête. J'ai figuré les poils, les écailles et des cavités d'implantation empruntés aux divers ordres de cette classe. Tout en m'en référant à la planche ci-jointe, je dois ajouter ici quelques détails sur les faits les plus complets que j'aye eu l'occasion d'observer. Les écailles des Lépidoptères me paraissent constituées par des espèces de petites trachées placées parallèlement sur un même plan, entre deux feuillets épidermiques. Couvertes, le plus souvent, de granulations colorées, elles laissent voir, dans les cas où ces granulations sont plus rares, des stries transversales distinctes sur chacun des petits tubes composants ; et l'immersion de ces écailles dans un liquide fait pénétrer celui-ci dans ces mêmes tubes en colonnes d'inégale hauteur, qui démontrent nettement et la nature et l'indépendance de ces éléments de struc- ture. Sans insister ici, comme je pourrai le faire dans un autre travail, sur cette composition des squammes de Lé- pidoptères, et pour passer à ce qui nous intéresse plus spécialement aujourd'hui, j'ajouterai que les tubes qui (1) Limnochares holosericca de Latr* TRAVAUX INÉDITS. 291 sont le plus directement dans la prolongation du pédicule se continuent dans celui-ci et finissent par se perdre dans sa partie terminale, qui n'en laisse plus apercevoir de trace, et qui est d'une transparence homogène. Deux lignes également transparentes prolongent cette partie termi- nale, en remontant sur les côtés du pédicule, vers les par- ties latérales de l'écaillé. Ces lignes indiquent-elles une voie de communication entre les éléments tubuleux de ces régions et le pédicule? Je n'oserais l'assurer. De petites bourses, dont la forme reproduit assez bien celles d'ailleurs variées des pédicules, existent, comme on le sait, aux deux surfaces de l'aile pour recevoir ceux-ci, et se disposent, en séries transversales, sur des lignes ren- flées qui forment des. dessins peut-être caractéristiques pour chaque genre, comme le sont les veinures principales de l'aile. Je ne puis partager la manière de voir de M. Bernard Deschamps sur les rapports de ces capsules squammifères avec l'aile qui les porte. Cet observateur les croit toujours attachées par les bords d'une sorte de boutonnière ovale qui occuperait une partie de leur longueur. Je n'ai pas réussi à me convaincre, je ne dis pas de toute apparence, mais de la réalité de cette ouverture unique; mais voici ce que j'ai vu, et ce quïl est très-facile de constater. Chaque capsule est entourée d'une aire plus opaque que le fond de l'aile (fait que M. Bernard Deschamps a indiqué et môme figuré). Or, cette aire est sillonnée par des tractus sinueux, représentant des espèces de canaux qui parti- raient des côtés et du fond de l'espace occupé par la cap- sule, et paraissent constituer un système radiculaire ou nourricier à l'usage de celle-ci (fig. 6 c). Quoi qu'il en soit, il est évident que les écailles des Lépidoptères ont des fol- licule^ très-bien constitués. Au nombre des autres insectes chez lesquels j'ai ren- contré ces follicules avec un défeloppement remarquable, je citerai les NautonecteSj parmi les Hémiptères, et les Z>i- 202 HEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juïu 1851.) tisques, parmi les Coléoptères. Les soies, qui élargissent, par leur double rangée, les tarses postérieurs des Ditis- ques, sont longues, renflées en tête inférieurement, cana- liculées jusqu'à cette extrémité, qui est percée d'un trou. Le canal se montre occupé, de distance en distance, par une matière transparente, peut-être une espèce de moelle fluide. Ces soies sont d'abord assujéties par une disposi- tion particulière du tégument, qui se relève en forme d'étui autour de chacune d'elles. Mais leur extrémité, en forme de tête, est reçue dans un sac membraneux, coni- que, sous-tégumentaire. Ce sac, véritable follicule, pré- sente à son fond l'insertion d'un filament nettement des- siné, comme le serait un filet nerveux, et qui va se ratta- cher à angle droit à un cordon placé près de là, et courant dans la direction du tarse Cfig. 8). 11 serait facile de multiplier, soit pour les insectes, soit pour les animaux articulés en général, les descriptions et les détails que peut fournir l'étude anatomique des dépen- dances tégumentaires. Mais je crois avoir donné assez d'exemples de ces productions observées à tous les degrés du type et dans tous les ordres d'insectes, comme le té- moigne la planche ci-jointe, pour me permettre dès à présent une conclusion générale sur le point d'anatomie dont il est question ici. On a vu que les poils et les écailles tégumentaires des animaux articulés sont, à la vérité, comme ceux des plantes des organes creux, c'est-à-dire canaliculés, à un ou plusieurs éléments; que leurs cavités intérieures sont ou vides ou remplies de sucs qui se con- crètent facilement, différence qui semble se rattacher à celle du séjour tantôt aérien, tantôt aquatique. Jusqu'ici ce pourraient être de simples cellules modifiées. Mais d'a- bord remarquons que ces poils, quand ils offrent des barbes, ne sont jamais creux au-delà de l'axe, ces der- nières paraissant être pleines. Puis le tissu cellulaire épi- dermique, dans les cas où il semble se prolonger, sous forme de poil ou d'épine, comme cela se voit, entre au- Revue et Mau. de Zoologie, /8S/. PI. 8. '^^'^l Caractères anatomiques des dépendances de la peau chez les animaux articulés. TRAVAUX INÉDITS. 295 très, chez le^ Sauterelles, etc., etc., ne fait, en réalité, que recouvrir, en l'accompagnant, une production spé- ciale, qui prend racine beaucoup plus bas que cette cou- che superficielle. Enfin, nettement limités par leur base d'implantation, revêtant la forme d'un pédicule étroit ou d'un renflement, les poils et les écailles des Entomozoaires sont toujours reçus dans de petits sacs ; et, chez un certain nombre d'espèces, on voit facilement que ces sacs, véri- tables follicules, reçoivent, par leur fond, ou des iriichées ou des filets nerveux, peut-être, chez les espèces à syslèmo vasculaire, des canaux nourriciers. Nous voilà donc bien loin des poils épidermiques de la plante, et bien près des poils bulboïdes des Mammifères et des plumes des Oiseaux, y compris les modifications de forme, de structure, d'or- ganisation qui se rapportent à la différence des séjours et des fonctions plus ou moins relatives à la protection, à la statique, peut-être même à la sensation générale. En conséquence, s'il existe dans le règne animal des productions assimilables, par la simplicité de leur origine, au système pileux des plantes, ce n'est plus dans les ani- maux articulés, c'est seulement dans les types inférieurs du règne, qu'il faudra les chercher. Explication de la planche 8. Ftg. ^. Segment de la iVais proboscistea montrant les soies latérales insérées dans leurs bourses, et les faisceaux charnus en forme d'arcs qui passent sous ces bourses. Fig. 2. Poil du tarse du Cancer mœnas, avec sa base percée et enfoncée au-dessous de l'épiderme, puis embras- sée par le sac bulboïde qui traverse tout le test calcaire. lig. 5. Fragment d'un poil de la Mouche domestique, et sa cavité d'insertion percée à son fond. Ce poil, à base at- ténuée, est dessiné de stries longitudinales qui indiquent plusieurs éléments tubulaires (trachées?) juxta-posés. Fig. 4. Poil de la grosse Mouche à viande (Musc, vomi- taria) offrant la môme structure. 294 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juhl 1851.) Fig, 5. Poil épineux de VApis metlifica, type commun chez les Hyménoptères. Fig. 6. a. Ecaille du grand Papillon du chou (Pap. bras- sicae). Sur la partie obscure, des granulations nombreuses, accumulées surtout à la région médiane, masquent ou al- tèrent le dessin des stries transversales. Sur la partie claire, ces stries plus à découvert, et quelques tubes en partie remplis de liquide infiltré. — b. Fragment d'une écaille du Vanesse grande Tortue (9. polychloros), montrant H° par la ligne de brisure l'indépendance des tubes compo- sants; 2° la continuation des tubes de la région médiane dans le pédicule ; 5° les deux lignes latérales qui semblent mettre en communication la partie commune et transpa- rente du pédicule avec les régions latérales de l'écaillé. — c. Capsule d'insertion entourée de son aire de support et de ses prolongements radiciformes. Fig. 7. Poil du. Nautonecte glauque. %]n filet nettement dessiné vient aboutir au fond de sa capsule d'insêttion. Fig. 8. Poils du tarse postérieur du Ditiseusmarginatus. — a. Poil isolé, et l'indice de la matière médullaire. — b. Une série avec le système d'implantation, les sacs foUi- culiformes, et les filets qui s'y distribuent. II. SOCIETES SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Séance du 2 Juin ^ 85i . — M. Valenciennes est venu faire connaître à l'Académie l'exposé des tentatives faites pour acclimater en France plusieurs poissons des eaux douces de l'Allemagne. C'est une grande et belle question au point de vue de l'utilité publique et des ressources de produc- tion de certaines contrées, que l'empoissonnement de nos rivières, et l'acclimatation dans nos eaux douces de pois- sons étrangers tels que ceux dont l'Angleterre et l'Aile- SOCIÉTÉS SAVANTES. 295 magne ont su s'enrichir depuis longtemps. Les efforts tentés en France, dans ces derniers temps, ont éveillé la sollicitude d'un savant ministre, M, Dumas; une commis- sion fut nommée par lui dans le but de régulariser, de di- riger et de continuer ces louables tentatives. Nous sommes heureux de voir que, contrairement à l'usage de plus d'une commission, celle-ci a cru devoir s'occuper active- ment de la question qui lui était confiée, et débute par une entreprise hardie, heureusement conçue, et jusqu'ici assez heureusement exécutée. Le ministre actuel de l'a- griculture et du commerce, M. Buffet, s'y est montré fa- vorable, et a chargé M. Valenciennes d'aller en Allemagne, et de rapporter en France des individus assez gros, d'es- pèces variées, afin d'en essayer ensuite la reproduction, soit par des méthodes de fécondation artificielles, connues depuis longtemps, soit par la propagation naturelle du frai. Ce voyage a été exécuté ; des expériences ont été tentées sur les lieux pour déterminer Içs précautions à prendre pour le transport des diverses espèces, et, grâce à l'enipressement éclairé et bienveillant des savants alle- mands et des diverses administrations, particulièrement celle du chemin de fer, le voyage s'est heureusement ef- fectué, et notre ambassadeur zoologique est arrivé avec un nombre satisfaisant d'individus en bonne santé. Ils se rapportent à quatre espèces très- estimées en Allemagne. Ce sont d'abord le Perça lucioperca de Bloch et de Linné; Saucier, Saudel et Saudat^ du littoral de la Baltique , Scliil, des riverains du Danube autrichien : c'est le plus difficile à transporter; il n'avait pas encore passé le Rhin. M. Va- lenciennes en a amené huit vivants. En second lieu vient le Silurus glanis, Wels, des Allemands ; le savant voyageur en a déposé dix-sept dans le grand bassin du Jardin des Plantes : l'un d'eux a 4 m., 20 de long, et pèse 10 kilo- grammes. Puis la Loile allemande {Gadus loila, Block) ; il en exisle douze de 70 à 80 centimètres de long, et du poids de 5 à 4 kilogramii es, Enfin, VAlandi Ciprinus jases, Bloch, 296 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juiu 1851.) dont le même bassin possède onze exemplaires vivants. Tels sont les produits de cet important voyage. La com- mission va placer ces précieux individus dans des réser- voirs d'eau de Seine, où elle aura toute facilité de faire les expériences nécessaires à leur reproduction. M. Valenciennes signale, en terminant, un fait curieux, c'est l'expulsion de ténias observée chez ces poissons sous l'influence du mouvement du chemin de fer. Le change- ment d'eau a produit, chez un grand nombre de Lottes, et surtout d'Alandt, une maladie de la peau très-singu- lière, et dont le savant académicien signale les principaux symptômes. M. Coste, membre de la commission, annonce qu'elle a visité les eaux de Versailles, et choisi des bassins très-con- venables pour de si importants essais. Il signale l'utilité de tenter des essais analogues sur le Gourami de l'Inde, que Ton pourrait facilement rapporter de l'Ile-de-France, où il se reproduit très-facilement, et vit à l'état de domesti- cité. — M. le docteur Mori, de Pisé, fait connaître, par une lettre de M. Briici, un procédé de fabrication de plaques destinées a maintenir en position les préparations anatomi- ques conservées duns l'alcool. L'auteur établit d'abord, ce que nous lui accordons de grand cœur, qu'aucun des moyens actuels d'exposition des pièces d'anatomie déli- cate ne se prête à une véritable conservation. Sur l'invita- tion de M. Savi^ directeur du cabinet d'histoire naturelle de l'Université de Pise, M. Mori, après des recherches nombreuses, est arrivé au procédé suivant : 11 prend une tablette d'ivoire de grandeur convenable, et la plonge dans l'acide hydrochlorique étendu, jusqu'à ce qu'une épine de catcus la pénètre facilement. Il la retire aussitôt, et lave à l'eau pure avec immersion pendant quelque temps; puis, pour colorer la plaque, il la met dans une dissolution de deutochlorure de mercure, \ 2 grains dans 6 onces d'eau distillée. Après -18 à 20 heures, on la re- SOCIÉTÉS SAVANTES. 297 tire, et on la plonge dans Tacide hydrosulfurique liquide. Le sulfure de mercure qui se forme dans la trame même de l'ivoire donne à la tablette une coloration noire perma- nente. Quand cette coloration est uniforme, on retire la tablette^ on lave à Peau pure, et elle peut être immédia- tement employée. — M. Constant Prévost communique une lettre de M. Lartet annonçant des découvertes d'ossements fossiles faites récemment à Sansan. Bien que fort intéressantes, elles se rapportent toutes à des espèces déjà connues, — M. Duvei-noy donne aussi communication d'une lettre de M. LaurtUard, relative aux fouilles qu'il dirige dans les mêmes localités, d'après les instructions de l'administra- tion du Muséum, et aux résultats nombreux et intéres- sants qu'elles ont déjà fournis. Séance du 9 Juin. — M. Brown-Séquard présente une Note sur la persistance de la vie dans les membres atteints de la rigidité quon appelle cadavérique. L'auteur, dans trois séries d'expériences, a constaté que, sous l'influence de la circulation rétablie dans les vaisseaux des membres rigi- des, l'excitabilité des nerfs et des muscles, la sensibilité et les mouvements volontaires se rétablissent après même vingt minutes de rigidité. Voici les conclusions de cette Note, digne de l'attention des physiologistes : -)° Les mus- cles atteints de cette rigidité qu'on trouve chez les cada- vres ne sont pas des muscles morts, et, s'ils n'ont plus la vie en acte, ils ont encore la faculté de vivre; 2° des nerfs moteurs et sensitifs, dans des membres où le sang ne cir- cule plus, ayant perdu tout pouvoir de réagir suivant leurs aptitudes spéciales lorsqu'on les excite, sont capables de réacquérir des aptitudes par l'action du sang ; 5° malgré une durée de dix à vingt minutes de la rigidité post mor- tem ou cadavérique dans les membres des Mammifères, ces membres peuvent cesser d'être roides, redevenir irritables et retrouver, en outre, la sensibilité et les mouvements vo- lontaires. 298 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Juin 185-1.) — M. Bouglinval présente une Note sur des ossements de Guanclies apportés par lui de Tenériffe en 4 842, et pro- venant en grande partie de fouilles qu'il avait dirigées lui- même. Séance du H Juin. — Aucune communication zoolo- gique. Séance du 25 Juin. — M. Brown-Séquard lit des i?e- cherches sur le rétablissement de iïrrïtabïlïlé musculaire chez un supplicié. Celte note est le compte rendu d'une expé- rience extrêmement curieuse faisant suite à la communi- cation lue quinze jours avant par l'auteur. Sans pouvoir donner ici les détails de cette intéressante expérimenta- tion, nous dirons qu'elle lui a donné lieu de confirmer sur l'homme tous les résultats observés chez les animaux. — M. Blondlot présente, sous le titre Inutilité de la bile dans la digestion proprement dite, un Mémoire complémen- taire à son Essai sur les fondions du foie. Dans ce Mémoire, l'auteur espère démontrer la nature excrémentitielle de la bile par une expérience que M. de Blainville, si nous ne nous trompons, avait déjà tentée. Il a établi, chez deux chiens, des fistules de la vésicule biliaire, avec oblitération du canal cholédoque, de manière à amener toute la bile au-dehors. L'un des chiens a vécu cinq années dans cet état avec une parfaite santé, et la dissection a cependant montré qu'aucune goutte de bile no pouvait parvenir dans l'intestin. Séance du 50 Juin. — M. Leymerie décrit une mâchoire inférieure d'Anlliracotherium magnum découverte à Mois- sac. GUÉRIN-MÉNEViLLE et Ad. lOClLLON. ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX. 299 m. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. On THE LoRlNE genus of Panots, Eckctus, etc. ; by Ch.-L. Bonaparte, prince of Canino (ffotn the Proc. of the Zool. Soc. ofLond.,'1849). Dans cet article do quelques pages seulement, M. Ch.-L. Bonaparte, après avoir indiqué les deux espèces connues du genre Eclecius, en décrit une magnifique, qu'il appelle E. cornelia, la dédie à madame Schlégel, épouse du célèbre naturaliste. Voici la phrase diagnostique de cet oiseau : CoccineiiSf dorso, aiis caiidaque purpureo^fuscescentibus; margine alarum remigibusque apice cyaneis ; tcctricibus in- ferioribus rubro cyaneoque variis ; abdomine, crisso et caudœ apicey rubris concoloribus. Des Moluques; probablement de Céram. Cet opuscule est accompagné d'une belle planche colo- riée, représentant l'oiseau à moitié de grandeur naturelle, et d'après un individu vivant qui se trouve au jardin zoo- logique d'Amsterdam Dans une note, M. Ch.-L. Bonaparte donne quelques détails sur les richesses du musée de Leyde, qu'il met au premier rang des musées européens moins par le nombre des espèces que par la belle conservation des individus et la réunion des âges, des sexes, des localités, qui permet de voir sûrement si telle espèce est bonne ou mauvaise. L'auteur cite, parmi les raretés de cette collection, une nouvelle espèce d'Eléphant (Elephas Siimatranus, Temm.), créée sur un squelette, et intermédiaire entre l'indien et l'africain ; elle détruit les caractères au moyen desquels on a voulu séparer des Eléphants le genre Loxodon. Le nom- bre des paires de fausses côtes est de ^ 4, une de moins que chez ïafricanus, une de plus que chez Vindicus; celui des vertèbres dorsales est de 20, au lieu de ^9 et 21 ; d'un autre côté, cette espèce a 4 vertèbres au sacrum, comme Vafricanus, et 54 caudales, comme Vindicus. 500 HEV. ET maG. de zoologie. ( Juîn 185^.) M. Ch.-L. Bonaparte mentionne encore, parmi les oi- seaux, VAgelastes meleagrides^ Temm. ; parmi les reptiles, un nouveau genre de Vipères, Chlorœchis, Schlégel, et un nouveau genre de Batrachiens, Myiobatrachus paradoxtiSy Schlégel, de la Nouvelle-Hollande. Les espèces précédentes proviennent des Moluques. En félicitant la Hollande du beau musée de Leyde, objet de l'admiration des savants, qu'il nous soit permis de re- gretter que la France, avec ses immenses ressources, ne puisse pas offrir dans le Jardin des Plantes de Paris le pre- mier établissement de l'Europe et un centre d'études et d'émulation pour les nombreux naturalistes de notre pa- trie. L. Fairmaire. BiJDRAGE tôt de Kennis der gymnognathen van den in- dischen archipel ; door D"^ P. Bleeker. (Overgonemen uit het XXIV Iste Deel der Verh. van het Batav. Gen. van Kunsten en Wetenschappen.) Batavia, ^850.— In-4% Batavia, ^85^. Ce travail est précédé d'une introduction en hollandais ; vient ensuite un Conspectus specierum analyticuSj dans le- quel les caractères essentiels de ^ 5 Teiraodon, 1 Diodon et ^ Triodon. Enfin, les caractères plus détaillés de ces ^5 es- pèces sont donnés avec plus de détails en latin et en hol- landais. Dans un autre Mémoire, M. Bleeker traite de la môme manière les genres Belone^ Hemirampkus, Exocœtus, Pan- chax. Notice sur un nouveau Némërtien de la côte d'Ostende, par M. Van Beneden, de l'Académie royale de Belgi- que (Bulletins de l'Académie royale de Belgique, n° ^ , lomeXVlII). Il s'agit d'un petit vers de couleur orangée observé par 501 le naturaliste belge, dès -1847, et étudié par lui en 1849, sous le nom provisoire de Chlorïdelia^ quand il fut mis à même de constater que le môme animal était déjà décrit dans un Mémoire de M. Schmidt, agrégé à l'Université de léna, publié sous le titre de ISeue Beitrage zur Naturges- chichte der Wûrmer. léna, -1848. Ce jeune savant l'ayait observé aux îles Féroé, et lui avait imposé le nom de Di- nopliilus vorticoïdes. M. Van Beneden, après avoir confirmé la plupart des observations de M. Schmidt, a pu y ajouter plusieurs faits assez importants. Sous une peau assez résistante, limitant un corps ex- trêmement contractile, et couverte de cils vibratiles, il décrit un appareil digestif complet, composé d'un œso- phage, d'un estomac cylindrique allongé, et d'un intestin droit aboutissant à un anus très-difficile à voir, mais que trahit l'expulsion des infusoires que l'on distingue dans la cavité digestive. Près du bord antérieur du corps existent deux yeux allongés colorés en noir. Les sexes sont séparés ; les testicules consistent en deux poches symétriques ova- les, remplies de spermatozoïdes. L'auteur n'a pu constater leur orifice extérieur. Les ovaires sont constitués par deux sacs qui se remplissent plus ou moins d'oeufs, et dont M. Van Beneden a vu l'orifice, situé en avant de l'anu;?, pondre des œufs orangés comme le corps de la mère, et d'un volume considérable. Tels sont les points mis en lu- mière par M. Van Beneden, et ces résultats iront s'ajouter aux travaux de Bathke,FreyetLeuckaert, deQuatrefages. Schultze, Kôlliker, Schmidt, pour compléter et rectifier l'histoire encore obscure des Némertiens. Ad. Focillon. Sur deux larves d'EcHiNODERMES de la côte d'Ostende, par M. Van Beneden (Bulletins de l'Académie royale de Belgique, n" 6, tome XVII). L'histoire des métamorphoses si bizarres des Echino- 502 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juin 185^.) dermes a attiré depuis quelques temps l'attention de tous les naturalistes : Sars, Koren, Danielssen, Krohn, J. Mul- ler, Desor, l'ont successivement enrichie des faits les plus curieux. M. Van Beneden a eu lieu d'obseryer, en ^849, deux nouvelles formes, l'une se rapprochant des Pluteus ou des Ophiures, l'autre observée à Helsingor par M. J, Millier, et décrite par lui sous le nom de Bipinnaria {Uber die Larven und die Métamorphose der echino dermum zweite abhandlung. Berlin, 4849). i/auteur fait connaître ceslar* ves par une description minutieuse et de bonnes figures : je ne puis même essayer d'analyser ces détails nombreux des formes transitoires de ces ôtressinguliers; j'aime mieux renvoyer les naturalistes au travail de M. Van Beneden et à celui de i\I. J. Mûller dont j'ai donné le titre. Ad. Focillon. NOTiciAS SOBRE, etc, — Notico sur les larves des Agapan- thia , pour servir à l'histoire de ce genre ; par le docteur M.-P, Graells, membre de l'Académie des Sciences de Madrid. (Extrait des Mémoires de celte Aca- démie.) ^850. Cette Note, d'une dizaine de pages, donne des détails très-circonstanciés et intéressants sur les larves des Aga- panthia: une jolie planche coloriée nous montre l'inté- rieur des Onopovdon; qu'elles rongent, et dans lequel s'opèrent leurs métamorphoses. C'est VAgapanlha irrorata sur laquelle M. Graëlls a fait ses observations. Cet insecte est assez commun aux environs de Madrid ; sa larve est apode, et offre un aspect très-différent de celui des Longi- cornes déjà observés dans cet état : les seuls genres avec lesquels on peut lui trouver de la ressemblance sont les Parmena et les Ccdamobius, qui vivent aussi dans l'inté- rieur dos tiges de plusieurs plantes herbacées. Nous désirons que notre zélé collègue nous fasse con- ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 505 naître de la môme manière les larves encore inconnues de plusieurs insectes qui se trouvent en Espagne, et dont la connaissance, si intéressante sous le rapport des mœurs, est d'une grande utilité pour faire trouver des rapproche- ments ou des dissemblances entre les différentes familles. LÉON Fairmaire. INSECTA Saundersiana, ctc. — Description des insectes inédits de la collection de M. W.-W. Saunders. — Lon- dres, ^850. La riche collection de M. W.-W. Saunders renferme une grande quantité d'espèces rares et inédites, dont cet entomologiste dispose avec une rare libéralité. La bro- chure qui nous occupe renferme la première partie des Diptères de cette collection, et se compose des Xylophages et des Tabaniens; les figures sont dessinées par le remar- quable crayon de M. Westwood, et le texte est dû au tra- vail de M. F. Walker, si connu pour ses travaux sur les Chalcidites. Parmi les Xylophages, 6 nouveaux genres sont établis : Inopus, Phyciis , Dimassus^ Dialysis, Cydotelus^ Nonacris. Parmi les Tabaniens, le genre Pangonia est par- tagé en ^ 5 nouvelles subdivisions qui facilitent le classe- ment de ce genre nombreux, mais qui ne doivent pas être, au moins pour la majeure partie, élevés au rang de véri- tables coupes génériques : 65 nouvelles espèces de Taba- nus sont décrites; un seul nouveau genre, Scepsis, est créé; ce nom devra être changé, à cause du genre Lepsis, qui existe déjà dans les Muscides. Celte première partie fait désirer que la seconde pa- raisse bientôt, et que M. W.-W. Saunders continue à nous faire connaître ses richesses, en suivant le môme jîllan. LÉON Fairhaire. 504 RKV. ET RIAG. DE ZOOLOGIE. (Juin 185i.) ' IV. MÉLAIVGES ET NOUVELLES. V€,)^tjs.de la collection d'ambre gris laissée par Ch. Bérendt, .<; : :■,-:■• de Kœnigsberg. : • Nous devons signaler à l'attention des entomologistes une collection importante qui est à vendre en ce moment à Kœnigsberg, C'est la collection d'ambre gris et des débris organisés trouvés dans cette matière, laissée par feu Charles Bérendt, qui y avait consacré tous ses soins. Sa mort laisse .inachevé un travail important : la première partie du pre- mier volume a paru à Berlin, en ^84S, sous le titre de Organische reste un Bernslerne; la seconde est sous presse, et le deuxième volume doit suivre immédiatement. Cette collection se compose de 550 échantillons pour la formation du succin; autant de végétaux; 590 échantil- lons de Crustacés, Myriapodes, Arachnides; de 650 Co- léoptères, 6'< Orthoptères, 228 Nevroptères, 226 Hémip- tères, ^ ,-120 Diptères, 51 5 Hyménoptères, 58 Microlépidop- tères, et ^2 Chenilles. La collection comprend, en tout, 4,21 6 échantillons bien conservés. D'après le vœu de M. Bé- rendt, elle doit être cédée de préférence à un établissement scientifique. TABIiE DEI^I niATlÈRESI DU W &. Jules €t Edouard Verreaux. — Oiseaux du Gabon. 257 PucHERAN. - Types peu connus du Musée de Paris. 272 HoLLARD. — Recherches sur les caractères anatomiques des dé- pendances de la peau. 283 Académie des Sciences de Paris. 294 Bonaparte. — On the Lorine genus of Parrots. 299 P. Bleeker. — Bijdrage tôt de Kennis der gymnognathen vau den iniischen archipel. 209 Van Beneden. — Némertien de la côte d'Ostende. ib. — Echinodermes. 301 M. -P. Graells. — Larves des Agapanlhia. 502 Saunders. — Insectes inédits. 303 Ch. BÉRENDT. — - Collection d'arabre gris. 304 H^P. eljVa^. lù- Zûû/û(/i'e . /SJ?/. PL o. Zeir N. Iié»U>7ld Ù>Lp. Alcedo Verrcati.vt 9VATORZIÈME ANSTÉE. — JUZZXET X851.| I. TRAVAUX IIVÉDITS. Description d'une nouvelle espèce de Martin-pécheur, par M. J. De La Berge (planche 9). Alcedo Verreauœii. — Supra nigro-cyaneus, tœruleo-macula- tus, subtùs cinnamomeus ; genis rufis purpuraceo-variegatis; fronte nigro; rostro pedibusque rubris. — Hab. Bornéo. Le front et le tour du bec noirs; lorums roux clair; vcrtex et occiput bleu d'outre-mer foncé, chaque plume barrée de bleu de cobalt vif aux trois quarts de sa lon- gueur; joues, régions post-oculaires, parties latérales du cou, roux canelle, lavé de pourpre violacé ; de la région parolique s'échappe un faisceau de plumes à barbules al- longées blanches, très-légèrement lavées de roux doréî dos et croupion recouverts de plumes à barbules allongées, lisses et brillantes, d'un bleu de cobalt vif légèrement gla- cé, sur le croupion, de quelques reflets d'aigue-marine. Le menton blanc, lavé de roux doré ; thorax et abdo- men roux canelle vif, plus intense sur les flancs. Couver- tures supérieures alaires petites , bleu noir; moyennes, bleu foncé, chaque plume ponctuée, à la pointe, de bleu d'outre-mer vif; scapulaires bleu foncé, lavé de bleu clair; couvertures inférieures roux canelle. Premières rémiges noires en dessus, gris lavé de roux en dessous ; deuxièmes, en dessus, noires au centre, bor- dées de bleu d'outre-mer à la partie externe, et de roux aux barbules internes. Rectrices noires en dessus, grises en dessous. Couverfu- 2« SÉRIE. T. 111. Année 1851. 2) 506 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.) res caudales supérieures, bleu de cobalt brillant; infé- rieures, rousses. Bec rougeâtre, probablement rouge sur le vivant, lavé de brun à la mandibule supérieure. Pieds roux. Cette belle espèce, qui a été rapportée de Bornéo par M. S. Muller, est dédiée à M. Jules Verreaux : très-voisine de VAlcedo Meninting^ d'Horsfield, elle s'en distingue, ce- pendant, par la coloration rousse des joues et du bec, et par des différences de taille que des mesures comparatives feront reconnaître. A. Verreadxii. a. Meninting. Bec (de la commissure à la pointe), 46 m. m. 5^ m. m. Hauteur du menton, 8 8 Largeur aux narines, 5 5 Ailes, 66 64 Rémiges les plus longues, troisième, deuxième. Queue, 34 m. m. 28 m. m. Tarses, 7 Novembre ^ 850. Descriptions d'espèces nouvelles, rares ou peu connues, d'oiseaux du Gabon (Afrique occidentale) ; par MM. Jules et Edouard Verheaux. -^ Voy. p. 257. Genus Ixonotus, Plumae uropygii rachide robustissimo. Alae rotundatae : remi- gum prima robustissimâ ; secundâ longitudine nonœ; tertiâ sex- tam œquante ; quartâ et quintâ omnium longissimis. Gauda sequa- lis. Pedes brevissimi. Rostrum brève, gracile, compressum, subincurvum. Ixonotus guttatus, J. et Ed. Verreaux. Ex Afr. occ. Brunneo-oîivaceus, subtus candidus ; tectricum rectricumque secundariarum apicibus latè albis; rectricibus lateralibus can- didis. TRAVAUX INÉDITS. 507 Bec plus haut que large, légèrement voûté et à peine denté, à mandibules légèrement rentrées, brun, garni de quelques soies rigides à sa base; front à plumes assez serrées, comme écailleuses, d'un gris cendré, un peu plus foncées sur les bords ; sourcils blanc grisâtre, c'est^ à-dire que le milieu de chaque plume est blanc; vertex et occiput gris foncé; région oculaire blanche, chaque plume de la partie postérieure bordée de brun terreux ; Joues blanches, à plumes écailleuses; région parotique brun terreux, avec des stries longitudinales blanches; tout le dessous du corps, depuis le menton jusqn'à la ré- gion anale, blanc; les plumes du derrière du cou et du dos assez longues, grisâtres à leur base, et d'un brun oli- vâtre sur le reste; celles du croupion très-longues, soyeu* ses et décomposées à leur extrémité, mais offrant les mêmes caractères que chez les Ceblepyris; chaque plume grisâtre, puis noire, et terminée de blanc sale; ailes lon- gues, amples, les quatrième et cinquième rémiges les plus longues ; tectrices supérieures brun olive tachées de blanc ; rémiges primaires de la même couleur, et bordées de blanc seulement en dessous; tarses et doigts plombés, l'externe plus long que l'interne , le pouce le plus fort ; ongles bruns et crochus. — Longueur totale du bec, 4 cent. 8 millim. Id. c^e la queue, 7 cent. 5 millim. /rf. des ailes, 9 cent. Id, des tarses, 2 cent. Nous ignorons le sexe de cet oiseau, qui provient de l'intérieur du Gabon, où il fréquente les grands bois et se nourrit d'insectes. PHATiNGOLA SALAX, J, et Ed. Vcrreaux. Ex Afr. occ, Gabon. Nigerrima; uropygio, coUari interrupto, macula alarum mag- na interna, abdomineque albîs ; pectore castaneo. Bec plus large que haut, noir; tête, cou et dos noirs, à l'exception de la partie latérale du cou, qui est blanche, de môme que la région abdominale et anale; croupion également blanc, à plumes lâches, à base noirâtre j ppj- 508 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 185^.) trine d'un roux vif; flancs blancs; cuisses noires; queue moyenne, légèrement arrondie ; lectrices blanches ; rec- trices noires, légèrement bordées de blanc à leur extré- mité ; ailes moyennes, les quatrième, cinquième et sixième rémiges les plus longues ; petites tectrices supérieures et scapulaires noires, moyennes blanches ; grandes tectrices supérieures noires et blanches, les petites seulement noi- res; rémiges noires, bordées de blanc; tarses, doigts et ongles noirs. — Longueur totale du bec, 4 cent. 5 millim. Id, de la queue, 5 cent. 4 millim. Id. des ailes, 6 cent. 4 millim. Cette espèce se trouve dans les plaines buissonières des alentours du Gabon, et se nourrit de petits insectes. On ne la rencontre que par paire ; mais nous ignorons la difîé- rence qui existe entre les sexes. Hyliota violacea, J. et Ed. Verreaux. Ex Afr. occ. Yiolaceo-iiigrâ; subtùs albo-rufescens ; macula alarum albâ; alis longissimis ; remigum prima brevissiraâ ; secundâ quintam œquante, lertia et quarta omnium longissimis. Bec assez long, déprimé à sa base, à partir de la com- missure, plus haut que large sur le reste de sa longueur, et garni de quelques soies; mandibule supérieure blan- châtre à la base, noire dans le reste, et dentée, mandibule inférieure de même couleur; tête, face, et tout le dessus du corps, d'un noir violacé, de même que les cuisses ; joues, menton, gorge et dessous du corps blanc jaunâlre ; croupion à plumes assez longues et moelleuses ; queue al- longée, carrée, noire ; ailes longues, amples, à troisième, quatrième et cinquième rémiges les plus longues ; tectrices supérieures et scapulaires noir violacé, les moyennes mar- quées d'une grande tache blanche ; rémiges noir violacé ; tarses et doigts plombés, le doigt externe un peu plus long que l'interne ; ongles noirâtres, assez crochus, celui du pouce le plus fort. — Longueur totale du bec, ^ cent. 7 millim. Id. de la queue, 5 cent. Id. des tarses, ^ cent. 8 millim. TRAVAUX INÉDITS. 509 Cette espèce fréquente les grands bois de l'intérieur, où elle se nourrit d'insectes. Platystera leucopygialis, Fraser. Mâle. Bec déprimé, plus large que haut, noir auxjdeux mandibules, crochu et garni de soies à la base ; l'œil en- touré d'un bourrelet circulaire charnu et rouge; tête, cou et dos noirs ; sourcils, joues, menton, gorge, une es- pèce de demi-collier à la partie latérale du cou, dos, crou- pion et tout le dessous du corps, blancs; les plumes du croupion et de l'abdomen longues et soyeuses; queue courte, un peu arrondie, noire; chaque rectrice latérale légèrement bordée de blanc; ailes moyennes, amples, à quatrième rémige la plus longue ; petites et grandes tec- trices inférieures blanches, ces dernières bordées exté- rieurement de noir; rémiges noires, bordées de blanc à leur base; tarses, doigts et ongles noir brun. — Longueur totale de la queue, 2 cent. 2 millim. Id. des ailes, 5 cent. 6 millim. Cette description est celle du mâle adulte, que n'a pas connu Fraser. Cet observateur a pris pour le mâle de l'es- pèce la femelle adulte, et il a fait de la jeune femelle son espèce Platystera castanea ; c'est pour compléter cette dé- monstration, que nous donnons la diagnose et la synony- mie suivante : Platystera leucopygialis , mas, et Platystera castanea , faem.. Fraser. \i\ Afr. occ. Mas. Coracino-nigra ; gulâ, semitorque, abdomine, crissoque candidis. Fœm. Castaneocinnamomea : pileo fuscocinereo ; caudâ ni- grâ ; gulâ abdomineque albis. Bec noir ; front, sourcils, vertex et occiput bruns ; joues, région parotique, derrière du cou et dos, roux; croupion roux gris ; tout le dessous du corps blanc ; les plumes de la poitrine et des flancs, qui sont gris, longues et soyeuses ; queue courte, un peu arrondie ; tectrices supérieures noi- res; rectrices noires, les latérales légèrcmonl bordées de 5^0 REV, ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1854.) blanc ; ailes moyennes, amples, à quatrième, cinquième et sixième rémiges les plus longues ; tectrices supérieures et scapulaires rousses ; rémiges brunes, frangées de rous- sâtre ; tarses, doigts et ongles bruns. -- Longueur totale de la queue, 2 cent. 2 millim. M. des ailes, 5 cent. 6 mill. Cette espèce fréquente les grands bois, où elle vit par paire, et se nourrit d'insectes, principalement de mouches. McsciPATA MELANOGASTRA, Swainson. Plumbea; pileo chalybeo-nigro ; dorso, alis, crisse, caudaque cinnamomeo-rufis ; remigibus fuscis ; rostre nigro ; pedîbus fus- cis. Bec assez long, plus large que haut, de couleur plom- bée; plumes du front dirigées en avant, d'un noir cendré; sourcils, vertex, occiput d'un noir d'acier bruni ; région oculaire antérieure d'un noir cendré ; le reste de la face et du corps d'un gris cendré, à l'exception du dos, qui est d'un roux canelle, et de la région anale, qui prend une légère teinte rousse ; queue longue, arrondie, roux ca- nelle; ailes longues, amples, à quatrième et cinquième rémiges les plus longues ; tectrices roux canelle en dessus, gris roussâtre en dessous ; rémiges primaires brun rous- sâtre, les secondaires roux canelle ; tarses et doigts plom- bés ; ongles noirâtres. — Longueur totale du bec, 2 cent. 2 millim. Id, de la queue, 7 cent. 6 millim. Id. des tar- ses, ^ cent. 5 millim. Cette espèce se tient dans les grands bois, se nourrit d'insectes qu'elle saisit principalement au vol. Atticora melbina, J. et Ed. Verreaux. Suprâ brunnea ; tergo alis caudaque nigro fuliginosè cœruleis ; subtùs alba. Bec très petit, comprimé vers le bout, à bords rentrés et à mandibule échancrée, noir; narines, percées en avant de la membrane, très-ouvertes ; tête et corps, en dessus, bruns ; joues, menton et tout le dessous du corps, blancs ; dos d'un noir bleu lavé de brun ; région oculaire anté- rieure noire; queue longue, profondément fourchue, TRAVAUX INÉDITS. 3H brune, lavée de noir bleu ; ailes longues, atteignant jus- qu'au bout de la seconde rectrice, à première rémige la plus longue ; tectrices supérieures et rémiges d'un noir bleu lavé de brun ; tarses nus et bruns, ainsi que les doigts et les ongles ; les doigts latéraux d'égale longueur, mais Fongle interne plus long, celui du milieu aussi long que celui du pouce ; tous peu courbés. — Longueur totale du bec, ^ cent. Id. de la queue, 7 cent. 5 millim*, à partir de la rectrice externe, et 4 cent, au milieu. Id. des tarses, ^ cent. 2 millim. Cette description a été prise sur un sujet adulte, mais dont nous ne connaissons pas le sexe. DicROURus coRACiNtJS, J. et Ed. Verreaux. Similis D. musico ; sed paulô minor et totus nigro-coracinus ; alis caudàque splendentibus, nec opacis. Bec moyen, plus haut que large, aux deux mandibules échanorées, garni à sa base de soies nombreuses, et noir; tête et corps en entier d'un noir de velours, à l'exception do la queue» des couvertures alaires et des rémiges, qui sont d'un noir lustré; les plumes du front dirigées en avant et veloutées ; celles du vertex écailleuses ; queue assez longue, fourchue^ composée de douze rcctrices ; ailes longues, amples, à quatrième rémige la plus longue; tar- ses courts; ongles crochus* — Longueur totale du bec, 2 cent. 7 millim. Id. de la queue, ^0 cent. 5 millim., me- sure prise sur les pennes latérales. Id. des ailes, ^ 2 cent. Id, des tarses, ^ cent, 7 millim. Id, du doigt externe, 1 cent. ^ millim. ; du médian, -1 cent. 3 millim.; de l'interne, ^ cent. Id, du pouce, ^ cent. -1 millim. Id. de l'ongle ex- terne, 5 millim.; du médian, 7 millim.; de l'interne, 5 miUim. Id. du pouce, 7 millim. Cette eépèce fréquente les grandi bois, et se nourrit d'insectes. Elle se rapproche un peu du D. miisicus de Le- vaillant, mais s'en distingue facilement par sa Coloration, beaucoup plus métallique, ainsi que par sa taille, qiii est inférieure. 5-12 15EV. ET mag. de zoologie. (Juillet 1851.) Genus Hopalophus. Rostrum culmine basi depresso, dilatato-rotundato, apice ex- trême profundè emarginato, subadunco. Alae rotundatffi; remigum prima brevissimâ, secundâ breviore quàm décima, quartâ, quintâ et sextâ omnium longissimis. Cauda brevis, subaequalis. Pedes robusti. Hapalophus melanoleucus, J. et Ed. Verreaux. Ex Afr. occ. Nigro-coracinus : plumis uropygii longissimis, densissimis, cor- pore subtùs tectricibugque alarum inferioribus albis. Bec de couleur plombée, avec quelques soies rigides à la base ; tête et tout le corps, en dessus, noir, à l'exception du croupion, qui est recouvert de plumes longues et très- soyeuses blanches ; barbes internes des rémiges bordées de blanc; en dessous, totalement blanc; tarses et doigts plombés ; ongles noirâtres. — Longueur totale du bec, 2 cent. 8 millim. Id. de la queue, 7 cent. Id. des ailes, 9 cent. Id. des tarses, 2 cent. 7 millim. Id. du doigt externe, 7 millim.; du médian, i cent. 3 millim.; de l'interne, 9 millim. Id, du pouce, ^ cent. Id. de l'ongle externe, 4 millim.; du médian, 6 millim. ^/2; de l'interne, 5 millim. Id. du pouce, 6 millim. Cette espèce fréquente les grands bois, où elle se nour- rit d'insectes. Par tous les caractères de son plumage, elle se rapproche beaucoup du Lanius cubla, Shaw, et du Malaconotus moUissiumSj Swainson ; mais elle s'en dis- tingue facilement, lorsqu'on regarde la largeur du bec, qui rappelle la forme de celui de certaines espèces d'O- cypteriis. Lanius Smithii, G.-R. Gray. — CoUurio Smithii, Fra- ser, Froc. zo. soc, 1845, p. -16. Ex Afr. occ, Guineâ. Niger; uropygio albo-cinereo ; speculo alarum, scapularibus, rcmigum secundariarum apice, rectricum à medio, corporeque subtus albis. TRAVAUX hXÉDITS. 545 Similis Coll. collari; sed minor, rostro minore, colore nigro- coracino, nec opaco. Bec élevé, comprimé sur les côtés, très-courbé, noir, une forte échancrure à la mandibule supérieure; tête et tout le corps en dessus d'un noir luisant, à l'exception du croupion, qui est d'un gris blanchâtre; joues et tout le dessous du corps blancs; queue longue, très-étagée; les quatre rectrices externes de chaque côté légèrement ter- minées de blanc; ailes moyennes, les quatrième et cin- quième rémiges les plus longues; les scapulaires blan- ches ; les rémiges primaires traversées par un miroir blanc, les secondaires terminées seulement par un liseré de même couleur ; tarses et doigts plombés ; ongles noirs. — Lon- gueur totale du bec, 2 cent., à partir de la commissure. Id. de la queue, ^^ cent. Id. des ailes, 9 cent. Id. des tar- ses, 2 cent. 5 niiillim. Id. du doigt externe, 1 cent.; du médian, \ cent. 5 millim.; de l'interne, 4 cent. Id. du pouce, \ cent. Id. de l'ongle externe, 4 millim.; du mé- dian, 7 millim.; de l'interne, 5 millim. Id. du pouce, 6 millim. Cette espèce fréquente les plaines buissonneuses, où elle vit par paires, et se nourrit d'insectes et même de pe- tits reptiles. Elle a beaucoup de ressemblance avec le Lanius Arnaul- dii; mais elle s'en distingue facilement par son bec plus fort, par sa queue moins longue, et surtout par le noir plus lustré de la partie supérieure. Elle tient, pour ainsi dire, le milieu entre VArnauldii et le collaris. La femelle ne diffère du mâle que par la teinte rousse qui colore les flancs. Ces trois espèces pourraient former ensemble un petit sous-genre. CiNNYRis STANGERII , Bouap. — Nectar'min stangerii, Jard. — Cintiyris angolensis, Lesson. Bec de moyenne longueur, légèrement courbé, aigu, noir; front et angle de l'aile d'un noir de velours; vertex 5^4 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.) d'un vert métallique bordé de bleu violacé, et terminé par des plumes d'un violet très -éclatant; région oculaire inférieure et joues vert métallique pur; menton et gorge du même vert, mais nuancé de jaune ; devant du cou éga- lement vert métallique, ce vert terminé par quelques plumes d'un violet métaîliquê, bordées d'un rouge violet encore plus brillant; tout le reste du corps d'un brun sé- ricéeux ; queue assez longue, légèrement échancrée au centre ; ailes longues, amples , à troisième , quatrième et cinquième rémiges les plus longues; tarses, doigts et on- gles noirs. — Longueur totale du bec, 2 cent. 2 millim. Ici. de la queue, 4 cent. 4 millim. Id. des ailes, 6 cent. 8 millim. Habite les grands bois, et recherche parmi les fleiii'â lés petits insectes qui Servent à sa nourriture. CiNNYRis Johann^, J. et Ed. Terreaux. Ex Afr. occ. Aureo-smaragdina ; gulâ smaragdinâ; pectore amethystino ; abdomine sanguineo ; alis, caudâ, lateribus crissoque nîgris ; pe- nicillo plumaruna elongatarum utrinque pectorali flavissimo; ros- U'O elongato, valdè curvato. Fœm. Minor, fusco-olivacea ; subtùs flavîda (abdomine flavi- diore) nigro-striata. Bec long, arqué, aigu, noir; plumage supérieur, depuis le front jusqu'au bas du croupion, d'un vert doré brillant et très-vif, à reflets plus ou moins métalliques et lustré de noir à l'angle de l'œil ; menton et gorge du même vert doré ; devant du cou d'un violet foncé du plus bel éclat ; poitrine et ventre d'un rouge sanguin à reflets pourprés, avec un bouquet de plumes de jaune vif de chaque côté de la poitrine ; flancs noirâtres, mélangés de rouge san- guin à reflets pourprés; cuisses et région anale noires; queue légèrement arrondie, d'un noir de velours; ailes longues, amples, à quatrième rémige la plus longue, de même couleur ; tarses, doigts et ongles noirs. — Longueur totale du bec, 5 cent. 4 millim. Id. de la queue, 4 cent. ///. des tarses, \ cent. 6 millim. Id. du doigt externe, 8 mil- TRAVAUX INÉDITS. 5^5 lim.; du médian, \ cent. 4 millim.; de l'interne, 7 cent. Id. du pouce, 8 millim. Femelle. En dessus, brun olive ; régions oculaire et pa- rotique jaunâtres ; en dessous, d'un blanc jaunâtre flam- mèche de brun olive. Cette espèce fréquente les grands bois, où elle se nour- rit d'insectes qu'elle recherche dans le calice des fleurs. Dédiée à madame Ed. Verreaux, en témoignage d'es- time et d'amitié. CiNNYRis FULIGINOSA, Bonap. — Certhia fulîgînosa et maculala, Shaw. — Nectarinia fuliginosay Gray, Vieillot, Ois. dor., tab. 20, '2\. Jard., Nect., f. ^4. Bec long, légèrement courbé, aigu, noir; front, joues, menton, gorge, devant du cou et couvertures sus-caudales violet foncé, à reflets métalliques; tout le reste du corps d'un brun terreux plus ou moins fumé ; un bouquet de plumes jaunes de chaque côté de la poitrine; queue assez longue, légèrement échancrée ; ailes allongées, amples, à troisième et quatrième rémiges les plus longues; tarses, doigts et ongles noirs. — Longueur totale de la queue, 4 cent. 6 millim. Id. des ailes, 6 cent. 8 millim. Cette description a été prise sur plusieurs sujets mâles qui n'offraient aucune différence entre eux, et qui ressem- blaient en tout à ceux rapportés du Sénégal. Comme toutes ses congénères, cette espèce se nourrit de petits insectes qu'elle recherche plus particulièrement dans le caUce des fleurs. CiNNYRiS CHLOROPYGIA, Bonap. — Nectarima chloro- pygia, Jard., Illuslr., Orn. n. s. t. 50. — Nect., t. 5. Bec assez long, peu courbé, aigu, noir; front, tôte, joues, menton et gorge, vert doré; cou, dos et croupion, de même couleur, mais d'une teinte plus verte ; thorax rouge, avec un bouquet de plumes jaunes de chaque côté; abdomen en partie rouge, puis brun olive; flancs, cuisse et région anale de cette dernière couleur; queue assez longue, arrondie, d'un noir bleu; ailes assez longues, 346 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1854.) amples, à quatrième rémige la plus longue ; rémiges noi- res ; tarses, doigts et ongles noirs. Cette description a été prise sur un assez grand nombre d'individus mâles qui n'offraient aucune différence entre eux. Du reste, ils nous ont paru ressembler en tout aux sujets provenant du Sénégal ; seulement, jusqu'à présent, nous ne connaissons pas encore la femelle, que nous sup- posons être d'une teinte olive, d'après les rapports que l'espèce offre avec certaines espèces du sud de l'Afrique, entre autres le chalybea et Vafra. — Longueur totale du bec, 2 cent. H millim. Id. de la queue, 4 cent. Ici. des ai- les, 5 cent. 4 millim. (lomme ses congénères, cette espèce se nourrit d'insec- tes, et fréquente les buissons. CiNNYRis SUPERBA, VieiUot. — sanguinea^ Lesson. — JSectarinia siiperba, Gray> Ois. dor., tab. 22. Aureo-smaragdina, capite beryllino, gulâ juguloque cœruleo amethystinis ; abdomine fusco-rubro; alis, caudâ, lateribus, cris- soque nigris; rostro elongato, curvo. Junior Oiivacea ; subtùs virens, crisse fulvescente. Bec long, courbé, noir; front, sourcils, vertex et occiput vert bleu très brillant; région oculaire vert cuivré, à re- flets pourprés, l'angle de l'œil noir de velours ; joues, menton, gorge, cou, tout le dessus du corps et poitrine d'un violet pourpré du plus bel éclat, changeant en bleu; côtés du cou vert cuivré ; abdomen et flancs rouge san- guin foncé ; cuisses et région anale noires; queue moyen- ne, légèrement arrondie ; tectrices assez longues, recou- vrant la moitié de la queue, d'un vert cuivré ; rectrices noires; ailes longues, amples, à quatrième rémige la plus longue; petites tectrices et scapulaires vert cuivré, les moyennes rémiges noires ; tarses, doigts et ongles noirs. — Longueur totale du bec, 5 cent. 4 millim. Id. de la queue, 4 cent. 7 millim. Id. des ailes, 7 cent. 4 millim. Jeune mâle. Front olive ; un trait jaune peu marqué se prolongeant de chaque côté en forme de sourcils ; angle de TRAVAUX INÉDITS. 3^7 l'œil noirâtre, du reste vert olive, à l'exception des jours» du menton et de la gorge, d'un jaune pâle. Plus d'une cir- constance indique que l'individu que nous décrivons, tout en ayant l'ensemble de la coloration d'une femelle, est ce- pendant un jeune mâle ; il existe sur le dos une plume d'un vert doré très-brillant; quelques plumes de la poi- trine ont une teinte sanguine vers leur extrémité. 11 est donc prouvé, ainsi que nous l'avons observé il y a près de trente ans, que les plumes à reflets métalliques, chez ces oiseaux et chez beaucoup d'autres, changent de colora- tion et même de nature, sans tomber. Cette espèce fréquente les grands bois, où elle recher- che dans le calice des fleurs les petits insectes qui servent à sa nourriture. {La suite prochainement.) tssAi d'une monographie du genre Picucule (Buffon), Dendroedaptes (Hermann, Illiger), devenu aujourd'hui la sous-famille DENDRocoLAPTiNiE (Gray, Gênera of Birds), de la famille Certhiad^ de Swains. ^ par F. de Lafresaaye. — Suite. Voy. ^1850, p. 95, ^45, 275, 569, 417, 588,^ -185^. — >I45. Avant d'entamer notre deuxième section (les Dendro- colaptinés depressirostres), nous voulons faire part à nos lecteurs d'une erreur de synonymie que nous croyons avoir commise, en donnant dans la Revue, ^850, p. H 48, pour synonyme du D. squamatus de Lichtenstein le D. Wagleri de Spix . Un Picucule que nous avons vu dans la collection de M. Bâillon d'Abbeville, étiqueté D. squamatus, et qui nous a paru différer du nôtre, nous a fait revoir, à notre re- tour, notre article du Picolaptrs squamnius (Revue, page -1 48) et sa synonymie. Lichtenstein, tant dans sa nionogra- pliio du genre Demirocnlaptes que dans ses Doubles du Mu- 5^8 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1851.) sée de Berlin, décrit ainsi son D. squamaliis : « D. rostro subarcuato, compressa , atlenuato, acuto, pallido; gulâalbâf pectore abdomine, crissoque squamato-giutatis, — Long. 8". San-Paulo. » On voit que cette description est beaucoup trop suc- cincte pour que l'on puisse, à son aide, déterminer d'une manière certaine telle ou telle espèce dans cette famille inextricable des Picucules. Cependant, cette particularité de taches à forme d'écaillés ne se retrouvant que chez très-peu de Picolaptes, et sa description entière, quoique insuffisante, allant très-bien au D. Wagleri que nous pos- sédons, et de la détermination duquel nous sommes sûrs, nous avions pensé que les deux descriptions étaient syno- nymes, et avions adopté le nom de squamatiis comme plus ancien. Nous avouons, toutefois, que nous étions un peu étonnés que Lichtenstein , dans sa courte description, n'eût pas indiqué la nuance rousse et non canelle de la queue du i>. Wagleri^ non plus que des petites taches fer- rugineuses si peu apparentes de sa tête et de son cou. Nous avons donc reconnu que si notre description, faite sur les individus de notre collection, cadre parfaitement avec celle du Wagleri, de Spix, il n'en est pas tout- à-fait de même pour le squamatus, dont nous ne possédions pas d'exemplaires, et que nous avions cru, d'après sa courte description , synonyme du Wagleri. L'exemplaire de M. Bâillon, intitulé sqiiamatus, allant bien à la description, sauf un peu moins de taille, et nous ayant été inconnu jusqu'alors, nous invitons nos lecteurs à regarder notre description du squamalus (Rev., -1830, p. ^48), comme étant celle du Wagleri, tandis que celle du squamatus est la suivante : -12°. Picolaptes squamatcs, Lichtenstein, Monogr. du genre DendrocolapteSj et Doubles du Musée de Berlin, pag. n, nM52. «P. supra olivaceo-brunneus, plleo toto nuchâque fusco-nigris ; coruni plumis lotis in medio tlaramulà pallide-ochraceâ nigro- TRAVAUX IXÉDITS. 5^9 marginatà, maculatis; his flammulis non ultra dorsum supremum apparenlibus -, capitis lateribiis, loris, vittâ superciliari, gulà totâ, peclore, abdomineque albidis vix ochraceo linctis ; earum plumis ^otis, gulâ excepta, fusco-nigromarginatis; caudâ saturatiùs cin- namomeo brunneâ ; rostro valde compresso, elongato, arcuato, albido-tlavescente, mandibulâ superâ parum rufescente. — Long, tota, \d cent, (ave arte farcto) ; alae plicatae, 10 cent, ; caudae, 8 cent. ; roslri a fronte, 5 cent. — Habitat in Brasilia. » On peut, si l'on veut, et pour s'assurer de l'identité, comparer cette diagnose avec celle de Spix citée ci-dessus. Cette espèce, qui offre beaucoup de rapports avec les Pi- colaptes lineaticeps, Nob, et Wagleri de Spix, diffère du premier par sa gorge blanche, et non rousse ; par les ta- ches du dessus de la tête et de la nuque, de forme plus ovalaire et non en stries étroites ; par son bec, un peu plus long et plus arqué, et parce que toutes les plumes du dessous, depuis le bas du cou jusqu'aux dernières sous- caudales, sont plus nettement bordées de noirâtre. Elle diffère du Wagleri de Spix en ce que ses parties supérieu- res sont d'une nuance plus sombre et moins rousse, et que sa queue, au lieu d'être de cette dernière couleur, caractère particulier, pour ainsi dire, au seul Wagîeriy est d'un brun canelle intense, comme chez toutes les autres espèces. Elle en diffère encore en ce que les taches claires qui couvrent sa tête et le haut de son dos sont lacyrmi- formes, de couleur pâle bien tranchée, sur un fond noi- râtre; tandis que chez le Wagleri (presque exceptionnel- lement encore parmi les picolaptes) elles sont fort petites, de couleur roussâtre, non circonscrites à leur pourtour, et se détachant peu du fond de la coloration ; visibles sur la coiffe seulement, et disparaissant sur la nuque. La bor- dure des taches squamiformes du ventre est également d'un noir moins décidé, et plutôt noirâtre. Nous ne pou- vons affirmer d'une manière certaine que l'oiseau que nous venons de décrire soit bien positivement le squama- tus de Lichtenstein, dont la description est beaucoup trop 520 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juillet 185i.) succincte ; mais c'est, de tous ceux que nous avons décrit jusqu'ici, celui à qui elle va le mieux. Nous allons maintenant passer à la section des Dendro- colaptinés dépressirostres, dont les caractères sont : Sectio 2. DENDROCOLAPTINiE DEPRESSIROSTRES. « Species staturâ magnâ aut mediocri, non minuta insignes ; earum rostro basi parum depresso et de supra viso, post nares usque ad apicem non compresso, iliius laleribus non arcum in- tùs ulrinque curvatum sed lineam rectissimam formantibus; alis pro mole longioribus pedibusque debilioribus quam in speciebiis primae sectionis ; ptilosi in magnis speciebus maculis crebris pal- lidis variegato, in minoribus autem fere concolore, maculi.s raris parum conspicuis adsperso. » Genus Dendrocops, Swainson. « Rostrum elongatum, fere rectum et quadrangulare, iliius la- leribus fere rectilineatis; iliius basi laiiore quam aliiore, mantli- bulae superee extimo apice abrupte deflexo, aliquandiu emarii- nato. » Après avoir cru devoir adopter le genre Dendrocincla de M. Gray comme le second de notre section des dépressi- rostres, et comme nous l'avions annoncé précédemment, nous pensons aujourd'hui qu'il est mieux d'y renoncer et de réunir les espèces qu'il renfermait avec celles du genre Dmdrocops, Swainson, plus ancien que lui, ne trouvant pas d'ailleurs de caractères génériques distincts entre elles, et regardant les deux genres comme synonymes; tous deux, en effet, ont pour caractères un bec presque droit, déprimé à sa base au-dessus des narines, et plus large que haut en cette partie, avec ses côtes rectilignes, et nullement rentrants en arc concave; la mandibule su- périeure subitement fléchie à sa pointe au-dessus de l'infé- rieure, et légèrement échancrée chez les grandes espècei ; et enfin des pattes beaucoup plus faibles et des ailes plus longues que chez les espèces de la première section. 1**. Dendrocops cayennensis, Nob. — Gracula cayen- TRAVAUX INÉDITS. 52^ nensis! 829.) Draparnaud. Tableau des Mollusques terrestres et flu- viatiles de la France. Montpellier et Paris, an IX, in-8 de ^^6 pages. — Ouvrage commençant à devenir très-rare en France, et peu connu des étrangers. " Drapai-natid. Histoire naturelle des Mollusques terres- tres et fluviatiles de la France. Paris, 1805, in-4 de ^64 pages, 15 pi. n. — Commence à devenir rare. Diipuy (l'abbé). Essai sur les xMollusques terrestres et fluviatiles, et leurs coquilles vivantes et fossiles du dépar- tement du Gers. Paris, 1845, in-8, 4 pi. n. Dupuy (l'abbé). Histoire naturelle des Mollusques ter- restres et d'eau douce qui vivent en France. Auch, 1847- 185. 2 vol. in-4, pi. n. — En cours de publication. Dupuy (l'abbé). Catalogus extramarinorum Galliœ Tes- taceorum, in opère cui tilulus Histoire naturelle des Mol- lusques terrestres et d'eau douce qui vivent en France des- criptorum. 15 février 1849, 4 pages in-4. Férussac. Essai d'une méthode conchyliologique appli- quée aux Mollusques fluviatiles et terrestres, d'après la considération de l'animal et de son test ; nouvelle édition, augmentée d'une synonymie des espèces les plus remar- quables, d'une table de concordance systématique de celles qui ont été décrites par Geoffroy, Poiret et Draparnaud, avec MûUer et Linné, et terminée par un Catalogue d'es- pèces observées en divers lieux de France. Paris, 1807, in-8 de 142 p. — Ouvrage peu connu de beaucoup de na- turalistes, et pourtant très-utile à consulter. Férussac» Mémoires géologiques sur les terrains formés sous l'oau douce par les débris fossiles des Mollusques 554 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (^Juillet 1851. J vivant sur la terre ou dans l'eau non salée. Paris, ^8^4, in-4. Fournel. Faune de la Moselle, V^ partie : Vertébrés et Mollusques. Metz, -1856, in-12. Gassies. Tableau méthodique et descriptif des Mollus- ques terrestres et d'eau douce de l'Agennais. Paris, ^849, in-8, 4 pi, grav. et col. Geoffroy. Traité sommaire des coquilles, tant fluviatiles que terrestres, qui se trouvent aux environs de Paris. — Paris, 1767, in-12 de 145 pages. — Devient rare. Gervais. Liste des Mollusques terrestres et fluviatiles de France. {Patria, art. Zoologie, p. 578. Paris, 4 847.) Godron. Catalogue des Mollusques de la Meurthe. Nan- ci, ^8.., gr. in-8 de 4 pages. (Statistique de la Meurthe.) Goupil, Histoire des Mollusques terrestres et fluviatiles observés dans le département de la Sarthe. Le Mans, ^855, in-12, 2 pi. coL Gras (Albin). Description des Mollusques fluviatiles et terrestres du département de l'Isère. Grenoble, 1840, in-8, 6 pi. n. Grateloup. Tableau méthodique des Mollusques terres- tres et fluviatiles vivants observés dans l'arrondissement de Dax, pour servir à la statistique du département des Landes. (Bull, Soc. linn. Bordeaux, t. 5, 4 829, 4 pi.) Holandre. Mollusques ou coquilles terrestres et fluvia- tiles des environsjde Metz. — Metz, 4 856, in-18. Joba. Catalogue des Mollusques terrestres et fluviatiles des environs de la Moselle. Metz, 4844, in-8, 1 pi. n. Joba. Supplément au Catalogue des Mollusques ter- restres et fluviatiles du département de la Moselle. Metz, 4854, in-8. Marcel de Serres, Essai pour servir à l'histoire des ani- maux du midi de la France, et particulièrement du dépar- tement de l'Hérault. Montpellier, 4 822, in-4. Mauduyt. Tableau indicatif et descriptif des Mollusques TRAVAUX INÉDITS. 355 terrestres et fluviatiles de la Vienne. Poitiers, 4858, in-12, 2 pi. n. Maulny. Mollusques de la Sarthe (?). Menuet. Histoire des Mollusques terrestres et fluviatiles vivant dans les Pyrénées-Occidentales. Pau, 4 845, in-8. Micliaud. Description de plusieurs espèces nouvelles de coquilles vivantes. (Act. Soc. linn. Bord., t. 3, p. 260. 54 décembre 4 829, fig.) , Michaud, Complément de l'histoire naturelle des Mol- lusques de la France, de Draparnaud. Verdun, 4 831, in-4, 5 pi. n. Michaud. Notice sur les Mollusques terrestres et fluvia- tiles recueillis à Alger par M. Rozet, capitaine d'état-major. (Ânn. Soc. d'hist. nat. de Strasbourg.) Michaud. Réponse au Mémoire sur l'Ancyle épineux, de M. Brécy. (Act. Soc. linn. Bord.) Millet. Mollusques terrestres et fluviatiles, observés dans le département de Maine-et-Loire. Angers, 4843, in-42 de 82 pages. — - Cet excellent ouvrage est le pre- mier traité local qui ait paru après Draparnaud. Millet. Tableau méthodique des Mollusques terrestres et fluviatiles vivants, observés dans le département de Maine- et-Loire. Bordeaux, 4833, in-8 de 50 pages. Millet. Description de plusieurs espèces nouvelles de Mollusques de France. (Magasin de Zoologie, 4843. 2 pi. color.) Millet. Description de deux nouvelles espèces du genre Anodonte. (Mém, Soc. d'agr., se. et arts, d'Angers; 5® livr. du 4^' vol., p. 241.4 835, 4 pL n.) Moquin-Tandon. Mémoire sur quelques Mollusques ter- restres et fluviatiles nouveaux pour la Faune des environs de Toulouse. — Toulouse, 4" mai 1842; broch. in-8. Moquin-Tandon. Histoire naturelle des Mollusques ter- restres et fluviatiles de la France. 4 vol. in-8, et atlas de 23 pi. grav. et col. — Annoncé depuis deux ans comme sous presse. 556 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.) Moulins (Ch. des). Catalogue des Mollusques terrestres et fluviatiles du département de la Gironde. (Bull. Soc. linn. Bord., t. 2, p. 59. 4 novembre 1827.) Moulins (Ch. des). Description d'une nouvelle espèce de Paludine vivante du Périgord. (Âct. Soc. linn. Bord., t. 2, p. 26. ^3 septembre H827, 1 pi.) Moulins (Ch. des). Supplément au Catalogue des Mol- lusques de la Gironde. (Bull. Soc. linn. Bord., t. 5. V^ sep- tembre 1829.) Moulins (Ch. des). Description d'une nouvelle espèce vi- vante de Pupa du Périgord. (Àct. Soc. linn. Bord., t. 4, p. 138. 20 juin 1850, 1 pi.) Moulins (Ch. des). Mémoire sur cette question : Le genre P/(mor6e est-il dextre ousénestre? (Âct. Soc. Linn. Bord., t. 4, p. 275. Décembre 1850, 1 pi.) Moulins (Ch. des). Description d'une nouvelle espèce d'^w20 vivante du Périgord. (Act. Soc. linn. Bord., t. 6, p. 20. 15 octobre ^852, 1 pi.) Moulins (Ch. des). Description de quelques Mollusques terrestres et fluviatiles de France nouveaux ou peu con- nus. (Âct. Soc. linn. Bord., t. 7, p. ^42. 50 mai >I855, 2 planches.) Normand ...(?). Noulet, Précis analytique de l'histoire naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles qui vivent dans le bas- sin sous-pyrénéen. Toulouse, 1854, in- 8. Payraudeau. Catalogue descriptif et méthodique desÂn- nélides et Mollusques de l'île de Corse. Paris, 1826, in-8. 8 pi. — Commence à devenir rare. Picard. Catalogue des Mollusques terrestres et fluvia- tiles de (?). Poiret. Coquilles fluviatiles et terrestres observées dans le département de l'Aisne et aux environs de Paris — Pa- ris, an IX, in-l2 de 119 pages. — Devient assez rare. Piiton, Essai sur les Mollusques terrestres et fluviatiles des Vosges. Epinal, 1847, in-8. TRAVAUX INÉDITS. 537 Ray et Drouet. Notice sur deux espèces nouvelles pour pour le genre Anodonte. Paris, ^848-49, in-8, 3 pi. n. Requiert. Catalogue des coquilles de l'île de Corse. Avi- gnon, -1848, in-8. Reynics (Paul de). Lettre à M. Moquin-Tandon sur quel- ques Mollusques terrestres et fluviatiles. Toulouse, 4844, demi-feuille in-8, H pi. Saint-Simon (de). Miscellanées wialacologiques , pre- mière décade. Toulouse, ^848, in-8. Terver. Catalogue des Mollusques terrestres et fluviatiles observés dans les possessions françaises au nord de l'A- frique. Paris, -1839, in-8, 4 pi. n. Wartel. Mémoire sur les Limaçons terrestres de l'Ar- tois, pour servir à l'histoire naturelle de cette province. Arras, -1768, ln-12. — Rare. I CATALOGUE DES MOLLUSQUES VIVANTS DE LA CHAMPAGNE MÉRIDIONALE. Classe P. GASTEROPODES, Cuv. Ordre P'. Pdlmobranches, Blainv. S 1". Inoperculés, A. Terrestres. Famille P. LIMACIENS, Lam. Premier.Genre. Arion. — Arionj Fér. -1 . A. rufus, Linn. — Hab. les champs humides, les jar- dins et les bois. — C. C. partout. 2. A. ater, Drap. — Hab. les bois et les plantations très-humides. — Troyes, Nogent, Clairvaux. A. C. îi« SÉRIE. T. III. Année 1851. 22 558 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Juillet 185i.) 5. A, subfuscusy Drap. — Hab. les jardins, les champs et les collines, sous les pierres. — Montgueux, Bar-sur-Seine, Nogent. C. 4. A. fuscatus, Fér. — Hab. les environs de Troyes, le long des vieux murs humides. A. R. 5. A, hortensis, Fér. — Cette espèce, à mœurs noctur- nes, habite les jardins et les vignes des environs de Ton- nerre et de Troyes. C. 6. A, tenellus, Mûll. — Hab. les mousses des forêts d'O- rient et d'Aumont; on le trouve, même pendant tout l'hiver, entre les feuilles mortes. C. Deuxième Genre. Limage. — Limax, Linn. 7. L. bilobatus, Féruâs. (?). L. nigricans ; clypeo parce granuîoso, anticé bilobato ; dorso valdè carinato, utrinque fascia intersecta succinea ; ore succineo. Planum inferius utrinque nigricans, area média longitudinali suc- cinea; apertura laterali postiea. — Long. 70 mill. ; lat. 10 mil!. — Hab. in nemorosis. La taille et la couleur de cette espèce remarquable sont celles d'un petit A, ater ; elle s'en distingue aisément par son manteau, fortement bilobé antérieurement; sa cavité branchiale, située à la partie postérieure ; sa bouche oran- gée, sa forte carène jaunâtre ; la couleur safranée de son pied tranchant au milieu du plan locomoteur, qui est noi- râtre, est aussi très-remarquable. Hab. les plantations humides et ombragées. — Bar-sur- Aube. R. R. 8. L. maximus, X'inn, (L. cinereus, Drap). — Hab. dans les jardins et les champs, sous les bois pourris. C. C. 9. L. variegaïusy Drap. — Hab. les caves et les murs des puits. — Troyes, Bar-sur-Seine. C. 10. L. marginatuSj Drap. — Hab. les bois et les côtes, Sous la mousse. — Bar- sur-Seine, les Riceys. A. R. •H. L. sylvaticusy Drap. — Hab. les forêts d'Orient et d'Aumont, les bois de Bar-sur-Seine. A. R. TRAVAUX INÉDITS. 359 42. L. agrestis, Linn. — Hab. les champs, les jardins, les bois, sous les pierres. — Redoutée des jardiniers, qui la connaissent sous le nom de Loche. C. G, Famille II. LIMAÇONS, Fér. Troisième Genre. Vitrine. — Vitrîna, Drap. •15. V. pellucidaj MûU. — Hab. les bois et les côtes, sous les mousses humides et saus les pierres ; -pendant le jour, elle ne sort que quand il pleut. ~ Bar-sur-Seine, les Ri- ceys, Tonnerre, forêts d'Orient et d'Aumont. A. C. 4 4. F. berytlina, C. PfeifF. — Hab. les «bois des côtes ju- rassiques, entre Bar-sur-Aube et Langres. R. R. 45. V. elongata, Drap. — Habite la forêt d'Orient. (M, Bour guignai,) R. R. .^* Quatrième Genre. Ambrette. — Succinea^ Drap. 46. S. putrîs, Linn. {S. amphibia^ Drap.). — Hab. le bord des eaux, sur les joncs et les roseaux. — C. C. par- tout. 47. S. Pfeifferî, Rossm. — Hab., avec la précédente, sur les plantes submergées. — Troyes, Langres, Ton- nerre. C. 48. 5. longiscataj Morel. — Même «tation. — Troyes (marais de Villechétif, bois de Fouchy), Nogent. R. 49. S, oblongay Drap. — - Hab. les lieux marécageux, sur le tronc et au pied des saules. — Environs de Troyes, forêt d'Orient, Langres. A. R. 20. 5. arenarîa, Bouch. — Même station que la précé- dente. Forêt d'Orient, environs de Troyes. R. 21. S. ttbbrevîata, Morel. — Hab. les prés humides, atu pied des arbres. — Troyes (le Pré-aux-Moines), Bar-sur- Aube. R. R. Cette espèce n'avait encore été observée qu'en Portu- 540 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.) ^al. Nos échantillons sont en tout point identiques avec la figure et la description de M. Morelet (Mollusques du Portugal, p. 54). Cinquième Genre. Hélice. — Hélix, Drap. Premier Groupe. Coquille conique. 22. H. fulva, Mûll. — Hab. les bois et les lieux hu- mides, sous les écorces détachées. — Forêts d'Orient et d'Aumont, Troyes (marais de Villechétif). A. R. Deuxième Groupe. Coquille globuleuse ombiliquée. 2^. H. aculeata^ Mûll. — Hab. les forêts, sous les écor- ces tombées à terre. — Forêt d'Orient. R. R. 24. H. rupestriSy Drap. — Hab. les côtes des terrains jurassiques, sous les pierres. — Bar-sur-Seine, Ton- nerre. A. C. 25. H. fruticum, Miill. — Hab. les haies et les brous- sailles de toute la Champagne méridionale. C. 26. H. strigeUa^ Drap. — Hab. les lieux frais et ombra- gés, sur les arbustes. — Troyes (marais de Villechétif), No~ gent. R. R. Il est rare de rencontrer cette coquille parfaitement terminée. Troisième Groupe. Coquille globuleuse perforée. 27. H. pomatia^ Linn. — Hab. les vignes, les champs, les jardins et les bois. — C. C. dans notre région, où elle fait l'objet d'un commerce assez étendu comme aliment. — Connue sous le nom d'Escargot. 28. H. arbustorum, Linn. — Hab. les prairies et les plantations de la vallée de l'Aube ; jamais nous ne l'avons trouvée dans la vallée de la Seine. A. C. Quatrième Groupe. Coquille globuleuse imperforée. 28 bis. H. cincla, Miill. TKAVAUX INÉDITS. 54 J Il convient de modifier ici tout ce qui a été dit, en France, sur l'habitat de VH. cincta. Souvent, par corres- pondance et dans des ouvrages dignes de foi, cette espèce a été indiquée comme vivant aux environs de Tonnerre : nous devons dire que nous ne l'y avons jamais rencontrée. On sait d'ailleurs que c'est une Hélice particulière aux contrées méridionales de l'Europe, qui, là où elle vit, rem- place 1'^. pomatia. Nos recherches pendant plusieurs an- nées, nos excursions toujours infructueuses à ce sujet, dans le midi du département de l'Aube, et le nord de l'Yonne, ne nous laissent plus aucun doute à cet égard : nous n'avons jamais vu que VH. pomatia en abondance. Au reste, M. Michaud^ qui le premier indiqua la cincia comme vivant aux environs de Tonnerre, et auquel nous avons écrit à ce sujet, semble émettre quelques doutes sur la localité, qu'il ne peut préciser; et il ajoute que ce n'est peut-être qu'une variété qu'il a recueillie. A propos de cette question, nous avons encore écrit à M. Coiteauy d'Auxerre. Cet amateur distingué, qui recueille avec zèle les Mollusques de l'Yonne, n'a jamais rencontré dans son département l'espèce (|ui nous occupe. 29. H. aspersa, Miill. — Hab. les champs et les jardins. ~ C. C. à Troyes, Nogent et Tonnerre. — R. à Langres, Cette espèce n'est pas recherchée, comme aliment, dans nos contrées, où l'on préfère VH. pomatia. 50. H. nemoralis. Linn. — Hab. les bois et les haies. — C. C. dans toute notre région. 3^ . H. hortensis^ Mûll. — Hab. les jardins, les champs et les vignes. C.C. On rencontre fréquemment une variété à bouche noi- râtre, comme celle de l'^. nemoralis. C'est probablement cette variété qui a fait penser à quelques auteurs que ces deux espèces n'en formaient qu'une. On sait d'ailleurs que la distinction des deux espèces repose sur d'autres bases que la coloration du péristome. ^12" REV, ET MAC. BE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.) Cinquième Groupe. Coquille subdéprimée ombilîquée, 52. H. ericetorumy Mûll. — Hab. les pelouses sèches, les, friches et les champs. C. C. 35. H. striata, Drap. — Hab. les pelouses arides, au pied des haies. •— Environs, de Troyes, Joigny, Lan- gres^ etc. C. 54.. H, intersecta, Poir. — Hab. les pelouses des coteaux tertiaires. — Villenauxe (blocs erratiques du grès de Fon- tainebleau). R. R. 55. H. candîdula, Stud. {H. striata^ var. Drap.). — Hab. les champs, les côtes de toute notre région, sur les plantes basses. C. C. 56. H. costulata^ Ziegl. — Hab. les coteaux, sur les plantes sèches, et au pied des sapins. — Bar-sur- Seine, Tonnerre, Langres, Arcis. A. R. 57. H. rufescensy Penn, {H. glabella. Drap.). — Hab. les lieux frais et les jardins, sur les fraisiers. —Langres, Bar- sur-Seine. A. C. 38. H. plebeïa, Drap. — Hab. les lieux ombragés de toute la région. C. 59. JI. hispida, Linn. — Hab. les endroits frais, au pied des arbres et sous les pierres, C. Sixième Groupe. Càquîlte subdéprimée perforée. 40. H, sericetty Miill. — Hab. les lieux humides, sous les pierres. — Environs de Troyes, Nogent. R. 44 . H. incarnata, Mûll. — Hab. les bois. — Forêt d'O- rient; Langres. R. 42. H. carthusiana, Miill. {ff. carthusianella, Drap.). — Hab. les haies épaisses, et sur les herbes des prairies. ce. 45. H,rufilabris, Jeffr.fJï. carthusianella, var. B, Drap.). — Hab. les prairies et les haies. — Troyes (le Pré-aux- ), Vendeuvre. A. R. TRAVAUX INÉDITS. 345 Septième Groupe. Coquille aplatie, à péristome réfléchi, 44. H. îapicida, Linn. — Hab. les côtes, sous les pier- res, et les bois montueux. — Bar-sur-Seine, Villenauxe, Tonnerre, Langres. G. 45. iy. obvoluta, MûU. — Hab. les bois, sous les écorces en détritus. — Forêt d'Orient, Bar-sur-Seine, Langres. R. 46. H. pulchella, Mûll. — Hab. les lieux humides et marécageux, sous Técorce des arbres. A. C. 47. H. costata, Mûll. — {H. pulchella, ver. B, Drap.). — Hab. sous les pierres et entre les écorces. — Tonnerre, Langres, Troyes. A. G. Huitième Groupe. Coquille aplatie, à péristome simple. 48. H. rotundata, Mûll. — Hab. les côtes, les bois, sous les pierres et la mousse. G. 49. H. lucida, Drap. — Hab. les lieux humides, les jardins, les broussailles, et sous les végétaux en détri- tus. G. 50. H. cetlariay Mûll. — Hab. les bois, sous les brous- sailles pourries. — Forêt d'Orient, Bar-sur-Seine, Ton- nerre. A. R. 51. H. nitens, Mich. — Hab. les bois et les côtes, sous la mousse. -- Environs de Troyes, Bar- sur-Seine, Lan- gres. A. G. 52. //. nitidosa, Fér. — Hab. les bois, sous les feuilles mortes. — Arcis, les Riceys. R. 55. H. radiatula, Aid. {H, nitidula, var. ^.Drap.). — Hab. les côtes et les bois, sous les mousses. — Troyes (côte de Montgueux), Bar-sur-Seine, Vendeuvre. R, R. i^ 54. //. niiida, Mûll. — Hab. les lieux humides, dans les feuilles mortes. G. 55. IL pygmœa, Drap. — Hab. les bois, sous Técorce des arbres, et dans les feuilles mortes. — Forêt d'Orient, Brienne, Vilry-le-Français. R. I 544 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 185^.) 56. H. crysialimay Mull. — Hab. les lieux marécageux et les haies humides du midi de la Champagne. G. 57. H. hyalina, Fér. — Hab. les bois, dans les végétaux en détritus. — Vendeuvre (/M. Bourguignat). R. R. Sixième Genre. Bulime. — Bulimus, Brug. 58. jB. obscurus, Miill. — Hab. les bois et les côtes de toutes nos contrées, sur l'écorce des arbres, et sous les pierres. A. C. b9. B. montanuSj Drap. — Hab. les bois montagneux, au pied des arbres et sous les rochers. — Environs de Langres. R. R. Septième Genre. Zue. — Zua, Leach. 60. Z. lubrica, MiilI. -— Hab. ordinairement les locali- tés ombragées, sous la mousse; quelquefois les hauteurs, sous les pierres. C. Huitième Genre. Agathine. — Achatïna^ La m. 64 . A. actculay MûU. — Hab. au pied des haies, dans les mousses humides. — Troyes, Arcis, Langres, Tonnerre. A. C. Neuvième Genre. Maillot.— Pwjoa, Drap. Premier Groupe. Coquille cylindrîco- obtuse. A. Coquille dextre. 62. P. doliolum, Brug. — Hab. les bois, au pied des vieux arbres. — Les Riceys (bois de Thouan). R. R. 65. P. umbilicata^ Drap. — Hab. les côtes, sous la mousse et les pierres, par groupes nombreux. — C. C. dans tout le terrain jurassique. 64. P. muscorum, Linn. {P. marginata, Drap.). — Hab. les lieux élevés, sous les pierres et dans la mousse. — C. C. dans toutes les formations géologiques. TRAVAUX 1M:I)ITS- 545 65. P. hhp-anata, Rossm. — Hab. les côlcs et les friches, sous les pierres. — Bar-sur-Seine, Tonnerre. A. R. 06. P. inornata, Mich. — Hab. les bois. — Environs de Troyes (alluvion de Villechétif). R. R. 67. P. edeniula, Drap. — Hab. les bois. —Troyes (allu- vion des marais de Villechétif). R. R. 68. P. minutissima^ Hartm. (P. muscorum^ Drap.). — Hab. les bois, sous les pierres, et dans la mousse.— Troyes, Arcis, Nogent. — R. à Tétat vivant; A, C. dans Talluvion. 69. P. antiveriigo, Drap. — Hab. les bois. — Environs de Troyes. R. R. 70. P. pygmœa, Drap. — Hab. les bois, dans la mousse et les feuilles n[\ortes. — Environs de Troyes. — A. C. dans les alluvions. B. Coquille sénestre. 7-1. P. Venetziï, Fér. (Vertigo nana, Mich. — Hab. les mousses des bois. — Troyes (alluvion de Villechétif). R. R. 72. P. pusilla, MùU. (P. vertigo, Drap). — Hab. les lieux humides. — Troyes (alluvion de Villechétif). R. R. Deuxième Groupe. Coquille cylindrico-conique, A. Coquille dextre. 75. P. secale, Drap. —Hab. les côtes jurassiques, sous les pierres et le long des arbres. Bar-sur-Seine, Langres, Tonnerre. C. C. 74. P. avenaceay Brug. {PJ]avena, Drap.). — Hab. les montagnes des environs de Langres, et celles du départe- ment deTYonne, dans les rochers. A. C. 75. P. tridens, iVlûll. — Hab. les bois et les côtes. — Nogent, Bar-sur-Seine, Tonnerre. A. R. B. Coquille sénestre. 76. P. quadridcns, Mûll. — Hab. les côtes, dans les ro- chers (terrain jurassique). — Langres. A. R. [La suite 'prochainement.) 546 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.) Catalogue des Carabiques recueillis par M. Bocandé dans la Guinée portugaise, avec la description sommaire des espèces nouvelles ; par M. de Laferté-Sénectère — Suite. Voy, ^850, p. 256, 526, 588. — ^851, p. 81, 221. SECONDE DIVISION. ÉLYTRES n'ayant QU'UNE BORDURE JAUNE. Sixième Groupe. — Elytres à côtes assez élevées^ lisses^ non pointiUées. Corselet peu allongé, rectangulaire, Chlœnîus subsulcatus, Dej. (Spec. V, 642), Septième Groupe. — Elytres comme clans le groupe précé- dent. Corselet oblong, quelquefois un peu cordiforme, • C. sellatus, Dej. (Spec. V, 658), — Les deux exemplai- res qui nous viennent de M. Bocandé n'ont pas la couleur bleuâtre indiquée dans la description du Species. Elles sont d'un beau vert foncé, et ont à peine quelques reflets violacés : ils sont aussi plus grands que l'ancien exemplaire de la collection Dejean, et atteignent 17 millimètres, tan- dis que celui-ci n'en a pas plus de ^5. Nous les considé- rons comme le type de l'espèce dont l'individu décrit par M. Dejean ne serait qu'une variété. C. denticulatus, Dej. (Spec. Y, 639). — L'exemplaire de la Guinée portugaise que nous possédons diffère sensible- ment du type de l'espèce par la moindre largeur de la bordure des élytres, qui ne dépasse pas le huitième inter- valle des stries, tandis que, dans les individus typiques, cette bordure couvre entièrement le septième, et entame même le sixième intervalle. Malgré cette différence de des- sin, toutes les formes étant semblables d'ailleurs, nous ne croyons pas qu'il soit possible de voir dans cet exem- plaire autre chose qu'une variété du deniictdaïus. C. melanchoUcus. — C'est au C. cylindricoUis, espèce du TRAVAUX INÉDITS. 547 Cap, que nous comparerons cet insecte, qui en est très- voisin. Tête et corselet d'un rert métallique lisse et bril- lant ; corselet étroit, oblong, et fortement convexe. Ely- tres allongées , convexes , subparallèles , régulièrement ovales postérieurement, sans apparence d'atténuation an té-apicale, et entourées d'une étroite bordure jaune, tels sont les caractères communs à notre insecte et au cylindri- coUis. Ce qui les distingue, c'est que le corselet du meian- cholicus^ encore plus étroit que celui du cyiindricoUis^ n'est pas plus large que la tête, et qu'il existe à la base, entre les deux impressions longitudinales, une dépression transversale très-marquée qui n'existe pas dans l'autre espèce. Comparaison faite des élytres, celles du melancho- licus sont un peu plus étroites, beaucoup plus brillantes, beaucoup plus convexes, moins arrondies aux angles hu- méraux, et la bordure jaune, encore moins large, ne dé- passe pas même postérieurement la dernière côte, tandis que la huitième, dans l'autre espèce, est entamée à moi- tié par la bordure. Le dessous du corps et les pattes n'of- frent aucune différence. — Long. ^5 mill. : larg. 4, 8 mill. C, antliracoderus. — Cette espèce doit son nom à l'éclat de son corselet, dont les reflets de feu sont comparables à ceux de l'escarboucle. Cette belle espèce, très- voisine des deux précédentes et du sulcipennis de Nubie, se distingue entre toutes non-seulement par l'éclat de son corselet, mais encore par la forme allongée, convexe et subcordi- forme de cette partie du corps, dont les côtés sont légère- ment bisinués ; de telle sorte qu'arrondis dans les trois quarts de leur longueur, ils finissent par se diriger à angle droit sur la base; la ligne médiane est finement, mais pro- fondément gravée ; les impressions basilaires consistent en deux sillons profonds non parallèles, mais obliquant un peu de l'angle postérieur vers le centre du disque ; la base est précédée, comme dans le melancholicus, d'une dépres- sion transversale très-marquée. Les élytres ne diffèrent pas, pour la forme, de celles de cette espèce; mais la bordure 548 iiEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juillet i85i.) jaune est beaucoup plus large, et couvre entièrement la huitième côte. Aucune différence dans la couleur des pat- tes et du dessous du corps ; toujours des pattes ferrugi- neuses et un abdomen noirâtre. Les élytres du mâle pa- raissent plus brillantes que celles de la femelle. — Long. de ^\ à >I5 mill. ; larg. de 4 4/2 à 5 mil!. Huitième Groupe. — Elytres à côtes plates ternes et pointillées ; grande taille. C. senegalensis, Dej. (Spec. V, 655). — Aucune diffé- rence entre les exemplaires de M. Bocandé et ceux que M. Dumoulin avait rapportés du Sénégal. ( La suite prochainement, ) Description de deux Coléoptères nouveaux de Venezuela, par M. LÉON Fairmaire. 1. Hyperantha (;Paecilonota^) HtEMORRhoa. — Elongala, antice latior, flava, elytris lertia parte postica rubescente, plaga magna transversali in inedio prolhoracis nigro-œnea, capite aeneo, subtils proslerno luteo, prothoracis lateribus, mesothorace et ab- domine aeneis, griseo parce pilosis, abdominis segmeniis 2®, 3^, 4^ medio et lateribus flavo guttatis. Allongée, large en avant, diminuant peu à peu de lar- geur jusqu'à l'extrémité des élytres , bords presque droits. Tête bronzée, avec une forte impression anguleuse, cou- verte de poils assez longs. Corselet plus large que les élytres, dont il embrasse la base, jaune, très-finement ponctué, finement pubescent ; au milieu, une tache oblon- gue transversale, plus rapprochée du bord antérieur, d'un noir bronzé ; la teinte du corselet est plus claire que celle des élytres. Kcusson pentagonal, un peu plus long que large, légèrement échancré sur les côtés qui touchent la base. Elytres à siries finement ponctuées; intervalles iné- galement relevés vers la base, plus saillants et plus étroits vers l'extrémité ; couleur jaune un peu sale, le tiers pos- TRAVAUX INÉDITS. 549 lérieur d'un vermillon un peu carminé, remontant le long des bords externes, et se fondant avec le jaune; ex- trémité des élytres arrondie, chacune se terminant par six pointes, les deux voisines de la suture assez fortes, la plus haute très-petite ; la deuxième est quelquefois bifide. Des- sous et pattes bronzés; prosternum jaune, avec les côtés môme du prothorax bronzés; sur les deuxième, troisième, quatrième segments de l'abdomen, on voit au milieu une tache jaune, et sur les côtés une autre plus petite. Cette espèce se place entre le laticoltis C. G., et le Lançis- (lorfi Klug. 2. Alurnds octopunctatus. — Niger, elytris fere laevigads, pallidè flavis, sutura margineque auguste nigris, niaculis utrin- ijue 4 nigris, postica Iransversali, paulo post médium posita. D'un noir presque mat. Corselet finement ponctué, cou- vert, ainsi que la tête , d'une fine pubescence grisâtre. Rcusson triangulaire lisse, un peu creusé vers l'extrémité. Elytres lisses, à ponctuation très-fine ; suture et bords ex- ternes finement marginés de noir, cette couleur n'attei- gnant ni récusson ni les épaules; sur chaque élytre, quatr'e taches noires, la plus petite allongée près l'écus- son; la deuxième, à peu près carrée, sur l'épaule ; la troi- sième, en arrière, formant, avec les deux premières, un triangle presque équilatéral ; la quatrième, un peu en ar- rière du milieu, assez grande, transversale. Cette jolie espèce appartient à M. Buquet; elle vient se placer à côté de VA. Langsbergei Salle. Cette dernière espèce présente quelques variétés dans la couleur du corselet . ainsi, chez quelques-uns, il est en- tièrement rouge ; parfois, au contraire, il est noir, avec les côtés seulement rouges. L'Arescus caudaïus Salle varie à l'infini : l'unique indi- vidu trouvé par notre zélé voyageur est rouge, avec le corselet, les appendices des élytres et deux taches noirs. Voici les variétés que nous remarquons sur quelques in- 550 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 185i.) dividus de cette rare espèce que nous avons sous les yeux : ^° Elytres rouges, même dessin que le précédent, plus une large tache scutellaire noire. 2^* A peu près le même dessin, sur un fond jaune ; la bande du milieu s'élargit et se joint à la tache scutellaire. 5° Entièrement rougeâtre, l'écusson quelquefois noir, les élytres avec deux, quatre ou six taches noires. Cette variété paraît moins rare que le type. Enfin, dans une dernière variété, les élytres sont noires, avec une tache scutellaire rouge ; c'est VHispa monoceros d'Olivier (tome VI, p. 760, pi. ^, f. 5). Il faudra donc don- ner à notre espèce le nom d'Arescus monoceros Olivier. Le dessin n'est pas très-exact, les appendices postérieurs des élytres sont peu marqués; mais c'est bien l'insecte décrit par M. Salle. C'est aussi à tort qu'Olivier lui donne pour patrie la cÔte d'AngoIe. II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie dés Sciences de Paris. Séance du 7 Juillet ^851. — M. J. Bédard lit un Mé- moire pour servir à l'histoire de l'absorption et de la nutri- tion. L'auteur, en terminant son Mémoire, expose dans les termes suivants les conclusions auxquelles il a été con- duit: « V Toutes les fois que deux liquides peuvent se mé- langer en tout ou en partie, le mélange se fait alors même qu'on interpose entre eux une membrane organique. « 2* Le mélange des liquides se fait en vertu d'une force moléculaire qui n'est pas la ménae pour chacun d'eux. « Lorsque deux liquides se trouvent îîjbrement en pré- sence, la pesanteur qui maintient invari^ablement l'équi- SOCIÉTÉS SAVANTES. 55^ libre ne permet pas de constater la part inégale que cha- cun d'eux prend au mélange. « L'interposition d'une membrane entre deux liquides qui peuvent se mélanger met en évidence l'inégalité de force attractive des deux liquides. « 5** La force attractive des liquides paraît varier comme leurs chaleurs spécifiques. « Dans les phénomènes d'endosmose, les liquides qui ont la chaleur spécifique la plus grande marchent vers ceux qui l'ont plus petite. En d'autres termes, les liquides qui ont la chaleur spécifique la plus petite attirent ceux qui l'ont plus grande, avec plus d'énergie qu'ils ne sont attirés par eux. « S'il m'était permis de généraliser le phénomène, je dirais : la force en vertu de laquelle les molécules liqui- des s'attirent est en raison inverse de leur chaleur de constitution. « 4° Ce qui est vrai pour les liquides l'est aussi pour les gaz, en les prenant sous le môme volume et la môme pression. « 5° Les mouvements d'endosmose peuvent donc être considérés comme des phénomènes moléculaires de cha- leur latente. « 60 Ceci explique pourquoi Teau, qui de tous les li- quides a la chaleur spécifique la plus considérable, s'en- dosmose vers tous les liquides ; pourquoi l'hydratation des hquides détermine ou change la direction du courant; pourquoi les animaux soumis au renouvellement perpé- tuel de matière perdent continuellement de l'eau par les sécrétions urinaires, cutanées et pulmonaires, pour mettre l'économie en mesure de recevoir dans son sein les maté- riaux dissous de la nutrition et de la chaleur. « Ces divers points seront développés dans la seconde partie de ce travail. » —M. Bouglinval, qui avaitprésenté, dans une précédente séance, un Mémoire sur des ossements de Guanches rappor- 552 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet i85l.j tés par lui des Canaries, annonce qu'il vient de recevoir de nouveaux débris iiumains provenant, connme les pre- miers, de fouilles faites à Ténériffe sous sa direction. Il an- nonce, en méuie temps, l'intention de déposer entre les mains des commissaires une pièce prouvant que les Cana- ries ont été peuplées par des Phéniciens sujets de Car- thage. — M. A. Pomet communique de nouvelles observations sur la structure des pieds dans les animaux de la famille des Anoplotherium, et dans les genres Hyœmoschns. Il divise d'abord les Anoplotherium en deux groupes, l'un didactyle avec rudiments sézamoïdes des doigts latéraux : A. com- mune G. Cuv., A. Duvernoy Pom. ; l'autre tridactyle par développement de l'index divergent en dedans : A. platy- pusPom., A. Laurillardi Pom., i4. Cuvieri Pom., A. se- cundarium G. Cuv. Les Xiphodon n'ont que deux doigts libres, mais ils sont allongés comme chez les Ruminants; le radius porte, à la face interne, des tubérosités ou apo- physes qui ont dû se trouver en contact avec la peau dans une partie où celle-ci portait une callosité. Les Dichobime et certains Cœnotherium ont quatre doigts libres, les laté- raux étant plus grêles et plus courts, et tous les os du carpe et du tarse libres. Il propose le nouveau genre Hijœ- giilus pour un type de Cœnotherium, où le scaphoide et le cuboïde sont soudés, ainsi que les métatarsiens, entre eux ; il y comprend le C. laticurvatum, C. commune Brav., C elegans, C. metopius, C gracile, G. collolarsus. Le Hijœ- moschus a le métacarpe divisé en deux os libres; le méta- tarse les a soudés par approche, le scaphoide, le cuboïde ^ et le cunéiforme sont également soudés. D'après cela, l'au- teur regarde le Dicrocerus crassus Lart,, non comme un cerf, mais un Hyœmoschns qvCW nomme H. Larieli. M. Po- mel voit, dans tous ces faits, des transitions naturelles entre les Ruminants et les Suilliens. — M. P* Gerva'fs adresse une Note sur le Ptenodon, sui- vie de remarques sur les autres espèces éteintes de Garni' I SOCIÉTÉS SAVANTES. 555 vores que l'on a observées en France. L'auteur, après avoir rappelé l'histoire du genre Pierodon établi par de Blain- ville sur un fragment regardé par G. Cuvier comme pro- venant d'un Thylacyne, déclare adopter la détermination de de Blainville, et le nom proposé par lui de Pt. parisien- sis. Il complète la description comparative du système den- taire des Ihjœnodon et des Pterodon à l'aide de nouveaux fragments provenant du département de Vaucluse. Il ter- mine par un relevé des Carnivores fossiles actuellement connus en France, avec l'indication des gisements d'où ils proviennent. Séance du 14 Juillet. — Aucune communication zoolo- gique. Séance du 21 Juillet. — M. Monins, délégué par la ville de Blois, présente un silex dans la cavité duquel aurait été trouvé un crapaud vivant, qui accompagne le minéral. Celte curieuse trouvaille a été faite le 25 juin dernier, chez M. Baston, à Blois, à vingt mètres au-dessous du sol. Une commission a été nommée par l'Académie pour exa- miner ce fait peu vraisemblable, mais trop souvent mis en avant, et revu sous toutes les formes, pour ne pas mériter l'attention des savants, et être dénué de tout fondement. Séance du 28 Juillet. — M. de Quatrefages lit un Mé- moire sur les organes et les fonctions de la respiration chez les Annélides proprement dites. Voici le résumé qu'il en donne lui-même : « r La respiration est d'abord générale et entièrement cutanée {Lombrinère, Lysidice, Hésione, etc.). « 2° Elle reste cutanée, mais se concentre sur quelques anneaux du corps [Chéioptère). « 5° Elle se localise sur certains points de chaque an- neau sans que la structure de ces points soit sensiblement modifiée [Néréides y etc.). « 4° Le premier degré de spécialisation de l'organe res- piratoire se montre sous la forme d'un simple cul de-sac ou d'une ampoule (Gtycère, etc.) 2" SÉRIE. T. m. Année 1851. 25 554 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1851.) « 5» Les branchies se caractérisent de plus en plus par la formation d'un canal en communication avec des lacu- nes plus ou moins vastes. « 6° Ces branchies vraies peuvent être distribuées tout le long du corps (Eunïce sanguine). « T Elles peuvent être concentrées sur un certain nom- bre d'anneaux placés vers le milieu du corps [Eunice de Bell, Arénicole, etc.). « 8» Elles peuvent se réunir vers l'extrémité antérieure du corps, et n'occuper qu'un petit nombre d'anneaux {Térébelle, Pectinaire, etc.). « 9® Elles peuvent se placer tout-à-fait à l'extrémité an- térieure du corps, et ne plus former qu'un double pana- che {Sabelle, Serpule, etc.). « iO'' La respiration du liquide de la cavité générale s'exerce comme celle du sang lui-même, tantôt par la peau seule, tantôt, mais bien plus rarement, par des organes spéciaux. » — M. G. Colin communique des expériences sur la sé- crétion pancréatique du cheval, du porc et du mouton. Le résultat général de ces expériences est de constater une grande uniformité de propriétés et de caractères dans ce liquide chez tous les animaux où la science l'a étudié. — M. le docteur Semanas, à propos d'une récente com- munication de M. Blondlot sur Tinutilité de la bile dans la digestion, adresse un Mémoire sur les fonctions du foiepen- dant la digestion^ et sur les usages de la bile pour l'albu- mine digestive. L'auteur combat les conclusions tirées par M. Blondlot des expériences qu'il a faites, en s'appuyant sur ce qu'elles ne sont concluantes que pour la bile de la vésicule et du canal hépatique, et il formule ainsi ses pro- pres opinions : « -l** La digestion proprement dite, c'est-à-dire abstrac- tion faite des actes relatifs à la réunion des matériaux ali- mentaires, se compose de deux temps principaux, qui SOCIÉTÉS SAVANTES. 555 sont : a la digestion intestinale ou nutritive; b la digestion hépatique ou sécrétoire. (( 2" b la digestion hépatique ou sécrétoire (qui est la seule dont nous nous soyons occupé ici) comprend la pré paralion et l'absorption des nriatériaux albumineux. « 3° La préparation des matériaux albumineux (char- riés au préalable par la veine porte) s'exécute au sein du foie par la bile que ces matériaux y rencontrent, laquelle se mélange avec eux et les alcalinise en vue de leur ab- sorption digestive. « 40 L'absorption digestive des matériaux albumineux s'exécute au sein du foie par le moyen des lymphatiques hépatiques. « 5** 11 suit de là que le foie peut être dit l'organe digesi- tif des matériaux albumineux, et la bile (dont le rôle prin- cipal est, par conséquent, dans le foie et non hors dufoia) le dissolvant alcanisateur de l'albumine digestive. « 6* Enfin, les conduits hépatiques et cystique sont les évacuants de la bile excrémentitielle, et très-probable- ment aussi les instruments d'économie de l'albumine et de la bile non excrémentitielle. » — MM. Falgmère et Ch. Cotelle, manufacturiers à Bor- deaux, annoncent l'intention de faire des essais sur la soie mentionnée dans une communication récente deM.Guyon, comme destinée peut-être à être utiUsée un jour par l'in- dustrie. M. Duméiil fait remarquer, à cette occasion, qu'il suffit de connaître la manière dont sont produites les bourses soyeuses dont il est ici question, pour ne pas partager les espérances de M. Guy on. L'insecte qui les produit est bien connu; ce sont les larves ou les chenilles du Bombyce nommé la Processionnaire du Pin (Pityocampa) ; et les bourses, qui servent d'habitation commune à un grand nombre de ces chenilles, sont formées de fils qui s'entre- croisent d'une manière à peu près inextricable, parce qu'ils ont été superposés simultanément. 556 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.) III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. CoNSPECTUS GENERUM AViDM, auctore Carolo-Luciano Bonaparte (sectio secunda). C'est une œuvre bien sérieuse, une tentative bien digne d'éloges, que celle à laquelle nous allons consacrer ces quelques pages d'analyse. L'ornithologie a fait tant de pro- grès depuis plus de trente années, les espèces et les genres se sont tellement multipliés, qu'il a souvent paru impos- sible aux zoologistes les plus renommés par leur érudition de pouvoir tracer un tableau, même succinct, de toutes les observations difïérentielles qui forment le domaine de cette science. La nomenclature elle-même, longtemps li- vrée à l'arbitraire individuel, n'a été soumise à des prin- cipes un peu uniformes que dans ces dernières années; et, dans la nécessité où ils se sont trouvés de n'admettre comme définitions que les dénominations les plus ancien- nes, les ornithologistes se sont vus obligés de recourir à des sources quelquefois généralement ignorées. L'œuvre d'ensemble a vu dès-lors ses difficultés s'augmenter, et ceux qui l'ont tenté méritent toute notre reconnaissance ; car le désir d'être utile a dû être leur premier mobile. MM. G.-R. Gray et Charles-Lucien Bonaparte ont récem- ment entrepris une tache aussi aride. Le grand travail de M. G.-R. Gray est présentement terminé, et rend tous les jours des services sans nombre à la science. Dans le Cons- jjeclus generum avhim, dont notre savant confrère, M. de Lafresnaye, a récemment donné une savante analyse, la partie relative aux oiseaux de proie et aux Passereaux, a seule jusqu'ici été publiée. C'est sur les résultats énoncés dans cette section, et qui nous semblent le plus empreinis d'originahté et d'esprit de progrès, que nous allons por- ter notre attention. Disons d'abord quelques mots de la classification. Nulle ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX. 537 difficulté ne pouvait s'élever sur l'admission, comme or- dre, des oiseaux de proie ; mais, en ce qui concerne leur localisation, l'uniformité est bien loin d'être aussi grande parmi les ornithologistes, les uns, à l'exemple de Linné et de Cuvier, les mettant en tête de la série ornithologique, les autres, comme Illiger et M. de Blainville, les faisant précéder des Perroquets. C'est à cette dernière opinion que se rallie notre illustre zoologiste, M. Ch.-L. Bonaparte, dont la classification générale des oiseaux porte vivement l'empreinte des prin- cipes qui ont dirigé soit Illiger, soit M. de Blainville. Dans le Synopsis mammalium et avium, Illiger a toujours mis en première ligne les différences et les analogies offertes par l'appareil locomoteur ; de là, dans son système mamma- logique, le rapprochement si intime des Marsupiaux et des Primates récemment reproduit par M. Ogilby ; dans son système ornithologique, celui des Cathartes et des Gallinacés. Examinées dans leurs détails, ces deux classi- fications d'Illiger sont logiques et rationnelles, quand on prend pour guide le principe que nous venons d'exposer. Ce principe mis de côté, ces deux classifications, surtout celle des Mammifères, deviennent inexplicables. Il en est de môme. pour M. de Blainville, qui, dans quelques cir- constances seulement, dans le fractionnement de l'ordre des Cétacés, par exemple, n'a dévié de la ligne de son prin- cipe que sous l'influence de son idée favorite de la série continue des êtres créés. De son côté, M. Ch.-L. Bonaparte, attachant une aussi grande importance à la structure du pied, divise les oiseaux en deux grandes sous-classes, réu- nissant d'une part, sous le nom d'insessoresy les Rapaces, les Passereaux et les Colombiens ; et, d'autre part, sous le nom de Grallatores, les Gallinacés proprement dits, les Echassiers et les Palmipèdes. Nous ne devons pas nous étonner que dès-lors l'arrangement systématique de la classe des oiseaux doive, suivant ce zoologiste, débuter par les Psittaciens. Dans cette circonstance, cependant, il est 558 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1851.) assez difficile de s'expliquer l'isolement des autres Zygo- dactyles ; mais les faits si connus, et qui sont relatifs à l'in- telligence parfois bien bénévolement accordée aux Perro- quets, ont, sans nul doute, grandement contribué à leur faire donner la place privilégiée qu'ils occupent. Dans les Passereaux, la tendance de l'observateur à réu- nir les tribus se manifeste d'une manière tout aussi tran- chée. Toutes ces divisions de Fissirostres, TénuîrostreSy Ventirostres , Conirostres , que Cuvier avait créées , que M. G.-R. Gray a récemment encore reproduites, se trou- vent ne plus occuper de place que dans l'histoire de la science ornithologique. M. Ch.-L. Bonaparte délaisse les analogies et les différences fournies par les formes du bec, si fréquemment indicatrices des habitudes alimen- taires de l'oiseau, et s'appuie, comme M. Cabanis, sur les recherches si intéressantes faites en Allemagne (Nitzch, J. Miiller), sur la structure musculaire du larynx inférieur des Passereaux. De là, la grande division de cet ordre en Oscines et en Volucres : les premiers doués d'un organe chanteur mis en mouvement par un appareil multi-mus- culaire ; les seconds, chez lesquels une seule paire de mus- cles sert à l'accomplissement des fonctions vocales. Par suite de cette base divisionelie, les diverses tribus admises par Cuvier et ses approbateurs se trouvent fractionnées, quoique, dans certaines circonstances, le rapprochement des familles se trouve opéré de la même façon que dans la partie ornithologique du Règne animal. Ainsi, si les Pitta, les Psarisj les Tyrannus, les Thamnophilus, les Myioiheraj se trouvent séparés des Turdus, Lanîus, Muscîcapa, que Cuvier comprenait dans les Dentirostres, les Picus^ Cucu- lus, Leptosomus, Bucco, Trogon, se trouvent, en revanche, à côté les uns des autres. Il en est de même des Irisor et des Upupttf des Icterus, Ploceus et Frîngilla. Comme Cu- vier, enfin, M. Ch.-L. Bonaparte fait un Passereau du genre Menura. Tels sont quelques-uns des résultats auxquels on arrive ANALYSES D^OUVRAGES NOUVEAUX. 559 par l'application de la base différentielle que nous avons énoncée plus haut. Présentement, cette base elle-même nous semble offrir un inconvénient bien supérieur à celui qui nous est présenté par le caractère indicateur de la forme du bec. Elle est, en effet, essentiellement anatomi- . que, et, par cela même, fort peu susceptible de se mani- fester extérieurement par des modifications appréciables à l'œil nu, ainsi que cela est indispensable en zoologie. Deux espèces fort semblables étant données, et données pour la première fois, mais de pays différents, un zoolo- giste, quelque exercé, quelque habile qu'il soit, ne pourra jamais espérer l'exactitude de la détermination générique qu'il aura faite. M. Gabanis, au reste, paraît si bien avoir eu conscience de cette insuffisance du principe en ques- tion, qu'il a essayé de faire coïncider les résultats qu'en fournit l'application avec ceux qui se déduisent de l'exa- men de la structure des tarses. Mais, quelques insuffisantes que soient en ce moment, pour la distinction des Passereaux en tribus, les différen- ces de composition de leur organe vocal, ce mode de re- cherches n'en fournit pas moins à l'ornithologie des obser- vations d'importance majeure, et. ces observations, à leur tour, ne peuvent manquer d'exercer une certaine influence sur l'établissement des familles et des genres. Nous voyons ici, en effet, se manifester encore d'une manière irréfra- gable une application de la grande loi de Buffon sur la spécialité des types habitant les régions australes des deux continents. On savait déjà que certaines familles améri- caines se distinguent de leurs analogues de l'ancien conti- nent par l'absence de la penne bâtarde de l'aile. 11 en est ainsi des Ictéridés^ comparés aux Plocéîdés; des Syhico- Unes, par rapport aux Sijlviinés. Mais la grande fréquence des Volncres sur le continent américain, la rareté des Os- ctnes, est un fait d'autant plus digne d'intérêt, que la mo- dification qui la détermine est une modification anatomi- que, et, par cela môme, hors de l'influence directe des 560 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1854.) influences extérieures. Sous ce point de vue, par consé- quent, l'Amérique méridionale offre, dans ses Passereaux, ce même caractère de dégradation et d'infériorité qui est particulier à tant de genres de Mammifères qui lui sont spéciaux, et même aux races humaines qui l'habitent. L'auteur du Conspectus a su habilement mettre à profit, pour la classification, toutes ces analogies d'habitat. Aussi, dans la tribu des Volucres, la famille des Cotinginœ est- elle suivie des Todidœ) Myiotheridœ j Dendrocolapùdce , Anabatidœ. Par ce mode de groupement, M. Ch.-L. Bona- parte se rattache à notre tradition française, et ses travaux, en multipliant les parallélismes entre les Passereaux de Tancien monde et ceux du nouveau, préparent le mo^ ment où les genres analogues des deux continents pour- ront être classés d'après le mode si heureusement et si ha- bilement employé par M. Geoffroy-Saint-Hilaire fils, pour les Primates des deux mondes. Dans la distinction des espèces et des genres, M. Ch.-L. Bonaparte s'est de même appuyé initialement sur les don- nées fournies par la géographie zoologique, justifiant ainsi le principe qu'il a émis ailleurs, que la géographie est le flambeau de la zoologie. Si deux types d'une même partie d'un continent n'habitent point la même zone, l'au- teur n'hésite pas à les considérer comme spécifiquement différents. A plus forte raison prononce-t-il avec certitude et conviction, lorsqu'il s'agit d'espèces du nouveau monde analogues à celles de l'ancien ; et, dans la revue critique du travail si consciencieux de M. le docteur Degland sur Tornithologie européenne, l'auteur a donné de nombreu- ses preuves du peu de sympathie que trouve dans son es- prit l'addition à la Faune de nos pays des espèces d'oi- seaux de l'Amérique du Nord que les ornithologistes modernes y ont ajoutés. Dans d'autres circonstances, le groupement des genres est uniquement déterminé par leur communauté d'habitat : ainsi, les deux genres Neo- morpha et Philesturnus se trouvent réunis ensemble, ori- A.XALVSKS l/oUVKAGKS NOUVEAUX. 561 ginaires qu'ils sont, l'un et l'autre, de la iNouvelle-Zélande. Que dirons-nous nnaintenant sur cette grande multipli- cité de genres, puisque leur nombre atteint le chiffre de ^,075? Ne sont-ils pas un peu trop facilement fondés sur les caractères différentiels de la ptilose, un de ces traits extérieurs de l'oiseau auquel l'âge, et quelquefois le sexe, font subir des variations si connues? Et cepen- dant on ne peut s'empêcher de convenir que, dans une foule de circonstances, les rapprochements génériques, ainsi établis, sont frappants d'exactitude et de vérité. Quant aux dénominations génériques qui ont été choisies, le mode nous en semble parfois bien vicieux; car il ar- rive quelquefois qu'un nom générique, qui est sim- plement synonyme d'un autre, se trouve, contrairement à ce que l'histoire de la science nous apprend, appliqué à un autre ensemble d'espèces différentes, quoique voisines. Nous eussions préféré voir surgir cinquante dénomina- tions nouvelles; elles eussent chargé la mémoire, mais n'eussent point prêté à la confusion. Dans tout ce qui précède, nous nous sommes principa- lement attaché à l'exposé des principes scientifiques de l'auteur. C'est avec intention et réflexion que nous l'avons fait. Dans l'œuvre que nous analysons, il n'y a, en effet, aucun exposé des vues d'ensemble qui ont été les mobiles des groupements et des divisions. Or, en zoologie, tout travail de classification s'opère sous l'influence de princi- pes qui, trop fréquemment tenus dans l'ombre par leur auteur, rendent quelquefois incompréhensible le résultat définitif des efforts qu'il tente dans la voie du progrès. Nous désirions montrer, en outre, que, dans le Conspeclus avium, il y avait autre chose qu'un catalogue d'espèces, qu'il y avait des idées, et que, s'il n'était pas toujours ra- tionnel de les approuver d'ensemble, leur adoption par- tielle, de même que les déductions qu'elles peuvent dé- terminer, n'^n donnent pas moins lieu à des conséquences pleines d'intérêt et d'avenir pour la science. On a bien 562 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {JuîUel 1851.) souvent comparé la science à un édifice : dans la construc- tion de la science, comme dans celle de l'édifice, aucun des matériaux employés ne doit être négligé ou mis à l'é- cart, parce que chacun d'entre eux doit contribuer à la solidité de l'œuvre. Abordons maintenant l'exposé analytique des détails. On ne peut nier qu'il ne soit complet, et bien complet. Toute la série des espèces, depuis Linné et Brisson jus- qu'aux ornithologistes les plus modernes, s'y trouve dé- roulée. Tous les travaux les plus récents de MM. Hod- gson, Blyth, si tristement enfouis dans les journaux scientifiques des possessions anglaises dans l'Inde; ceux publiés aux Etats-Unis par MM. Cassin, Gambel, Ca- bot, encore si peu connus en France, pourront désor- mais être appréciés à leur juste valeur. Beaucoup d'es- pèces nouvelles, toujours distinguées par une phrase latine dans laquelle l'exactitude s'allie à la concision, viennent encore compléter cette liste. Les divers musées de l'Eu- rope que M. Ch.-L. Bonaparte a visité, dans le but de rendre son travail plus parfait, ont tous fourni leur con- tingent à cet ensemble de richesses totalement inédites jusqu'ici. Faut-il dire que, pour la rédact|on de la se- conde section du Conspeçtus, le Musée de Paris a montré de nouveau, et comme toujours, cette libéralité qui, en 1827, excitait l'enthousiasme de Wagler; aussi tous les détails donnés par M. Ch.^L. Bonaparte sur les types de MM. Cuvier, Vieillot et Lesson, méritent-ils toute la con- fiance des ornithologistes, et nous aurons, sans nul doute, fort peu de chose à ajouter aux renseignements qui s*y trouvent donnés. La synonymie, à son tour, y a été trai- tée avec un soin infini, et nous avons pu nous convaincre nous-même de la scrupuleuse attention qui a présidé à toutes les recherches de l'auteur. Il en résulte renoncia- tion de résultats bien imprévus : c'est ainsi que, dans le genre Esirelda, trois espèces de Vieillot (Fringilla Perrei- wi, Fringilla subflava, Fringilla Dufresnii) ont dû substi- ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 565 tuer leurs noms à ceux donnés par MM. Temminck et Swainson : il en est, en outre, résulté la rectification de trois erreurs commises par M. G.R. Gray. Ajoutons, à la louange de l'auteur, que toute sa critique ne se traduit jamais que par des points d'exclamation. On ne peut, il faut en convenir, être plus bienveillant. Si une espèce pa- raît douteuse, ou qu« l'absence de documents suffisants ne permette pas de l'admettre dans le système, le nom qu'elle porte est rappelé ; de sorte que l'on a d'ensemble, à leur égard, un tableau des desiderata de l'ornithologie actuelle. C'est sur ce tableau que les contemporains et leurs successeurs doivent, le plus souvent possible, jeter les yeux ; car, avant d'augmenter nos richesses, il nous semble nécessaire d'établir un contrôle exact de celles que nous possédons. Nous nous considérerions comme vraiment coupables, si nous passions sous silence les phrases explicatives des dédicaces. C'est en elles qu'on voit éclater tout ce que le cœur de l'auteur renferme d'enthousiasme pour le grand et pour le beau. Ainsi, une foi profonde dans la réalisa- tion possible de l'idéal nous semble vivement étinceler dans les quelques lignes consacrées au Diphyllodes respu- blica. Ailleurs, comme pour Trochidus Liidovïcœ, T. Geof- froyi, Coîia Reynaudi, la flatterie semblera peut-être do- minante à certains lecteurs; et, cependant, jamais flatte- rie n'a été plus vraie. En définitive, le Conspectus avium détermine et fixe, pour la première moitié du dix-neuvième siècle, l'état ac- tuel de l'Ornithologie. Pour tout homme de science, le voilà devenu un livre nécessaire, indispensable; c'est un éloge que bien peu d'œuvres ont sérieusement mérité, de- puis le Règne animal de Cuvier. Personne ne désire plus ardemment que nous le voir arriver à sa terminaison. Nous espérons même que ce travail d'ensemble ne sera point le dernier de l'auteur, et qu'après les Oiseaux il s'occupera, dans le même but, des Mammifères, des Reptiles et des 564 UEv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1851.; Poissons, de façon à nous donner d'une manière complète le Système des vertébrés. Tel est le vœu que nous nous permettons d'émettre; et puisse-t-il être bientôt réalisé ! PUCHERAN, D. M. P. Descriptions ofnorth American, etc. — Descriptions de Coléoptères de l'Amérique du Nord, provenant princi- palement de la collection de M. J.-L. Le Conte ; par S.-S. Haldeman. (Extrait du Journ, Acad. nat. se. PliHacL, -1848.) Sous ce titre, M. Haldeman donne la description d'un assez grand nombre de Coléoptères inédits de l'Amérique du Nord, et quelques remarques sur les espèces voisines, ainsi que sur la synonymie. Cephaloon Newm., Ent. mag. , V. — C. lepluroides Newm. est Vlclinodes lepturoides Dej. — C. varians, n. sp. Asclera. — A. lateralis Mels. — elegans Dej. — A. sig- naticoUis Hdild. — A. puncticollis Say. — maculicoUis Dej. — A. ruficollis Say. -— carinata Newm. — A. notoxoides F. — A. thoracica F. Euglenes Wesw. — Xylophilus Bon. — E. fasciatus Mels. — E. signatus Hald. Melandrya. — striata Say. — coslata Dej.? — assimilis'f Sturm. — M. labiata Say. — americana Dej.? — impressa Sturm? — M. excavata Hald., n. sp. Orchesia. — Un caractère remarquable de ce genre, au moins chez l'O. gracilis Mels., c'est la pectination oblique du côté postérieur des épines tarsales. Dircœa. — D. quadrhnaculata Say (serropalpus). — D, americana Dj. — />. servïcea, n. sp. Serropalpus. — S. suhstriatus^ n. sp. — S, obsolelns, n. sp. 565 Phaiona^ n. g. — Ce nouveau genre est créé pour la Metandrya umbr'ma Mels. ou Sieropes murinus Dej. Hatlomenus. — H. Luridus, n. sp. — H. niger, n. sp. Calasia. —- Nouveau genre, voisin des Orchesiay créé pour rO. sericea Mels. Scraptia. — S. luteUj bumpressUf americanaj rugosa, fia- vicoUis, pusilla^ 6 n. sp. Anaspis. — A. flavicoUiSy n. sp. Platydema. — P. bamlis^ ànalis, Uevipes^ lœvis, clypea- tus, n. sp. — P. ruficollis Lafr. Br. — Neomida sanguinî- coUis Mels. Apfiodius. — A. fimeiarins. — nodifrons Randall. — A. pinguis^ lœvigatus, denticulaïus^ lutulenlus, corvinus, me- Kdlicus, curtiis, spretus, sprelulus. — A, aterrimus Mels. — 4 tnberculalus Fab. Oxyomtis. — O. abditus, n. sp. Rhyssemus. -- R. scaber, n. sp, Psammodius, — P. œgialioides, n. sp. Trichopieryx, — T, fuscîpenniSy rotundatus ^ discolor, abnipta, aspera^ n. sp. Plenidium. — P. terminale, n. sp. Toutes ces descriptions sont faites avec soin, et permet- tent de reconnaître facilement les insectes. LÉON FaIRMAIRE. Notice on the discovery, etc. — Notice sur la décou- verte d'une Libellule et d'une nouvelle espèce de Lep- tolepu dans le lias supérieur, près Cheltenham, par le R. Brodie. (Extrait du Quarierly Journal of llie Geobg. Soc, London, 4849.) M. Brodie, qui a publié une Histoire des insectes fossiles des roches secondaires de l'Angleterre, fait connaître un 566 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 185i.) nouveau névroptère fossile dont il forme le sous-genre Heterophlebia^ et quMl nomme dislocata. 11 place ce sous- genre parmi les Libellules, en faisant remarquer qu'il res- semble au genre Diplax. La belle empreinte qui a servi pour la description de cet insecte provient du lias supé- rieur de Dumbleton, à douze milles de Cheltenham. Une planche , dessinée par M. Westwood , représente l'em- preinte de cette Libellule, et différents dessins d'ailes pour servir de termes de comparaisons. Quant au Leptok' pis annoncé, il n'en est pas question. LÉON Fairmaire. On THE trichoglossim genus of Parrots Eos, etc. — Sur le genre de Perroquets Eos, avec la description de deux espèces nouvelles ; par M. Ch.-L. Bonaparte. (Extrait des Proceed. of the ZooL Soc. Lond., ^830.) Dans ce travail de quelques pages, M. Ch.-L. Bonaparte fait connaître deux espèces nouvelles et magnifiques du genre Eos, de la sous-famille des Trigolossinœ. Ce genre renfermait déjà 5 espèces : E. indica Cm., E. rubra Cm., E. guebiensîs Wagl., E, riciniata Bechst., et E. ajanos- triaia Gray, toutes des îles Moluques. Les deux Eos nou- veaux sont : E, cijanogenîa, Rubra, macula magna perioph- lalmîca cyanea, humeris ex toto, remigibus elongatis rectri- cibusque magnaex parte^ nigris ; — E.semilarvata. Coccinea^ viita agula ultra oculos, macula utrïnque scapulari^ crîssoque cyaneis; remigibus brevibus rectricibusque apice tantum ni- gris. Deux belles planches coloriées représentent ces su- perbes oiseaux. M. Bonaparte, dans une note jointe au travail précédent, donne les phrases diagnostiques de 2 espèces nouvelles de Psittacodis des musées de Leyde et d'Amsterdam . P. in- ANALYSES d'oUVRACES NOUVEAUX. 567 lermedius. Minor, Uiisrubris, margine alarumrubro, cauda ap'ice subconcolori ; — P. Westermanni. Minor, iliis conco- loribus, margîne alaritm cœruleo, cauda apice subconcolori. Une troisième planche représente le Chalcopsitta rubi- gînosa, des Moluques, musée de Leyde : Purpureo-badiay capile obscurîore; subtus fasciolata, plumïs singulis lunula mediana et apicali nigricante ; remîgibus tectrîcibusque ti- rescentibus; cauda apicem versus gradatim lutescente. Cette espèce, avec le Platycercus ater Gray et VEos scintîllata Temminck, forme un nouveau genre appartenant aux Tri- choglossincej et offrant en même temps de grandes affinités non-seulement avec les Lorinœy mais avec les Platycer- cinœ, Edmond Fairmaire. Pear Insects. — Insectes du poirier. Sous ce titre, M. Westwood a publié dans the Garde- ner^s Magazine of Boiany's, april -1850, quelques notes sur divers insectes qui font du tort aux poiriers, tels que : Zenzera œsculi, Psylla pyri, Lelandria œthiops, Opostega sciiella et Pœdisca angustiorana. Une jolie planche colo- riée, faite avec l'habileté si connue de M. Westwood, ac- compagne ce travail intéressant, et représente les larves ainsi que les ravages des espèces dont il est parlé. Dans une précédente livraison du môme ouvrage, M. Westwood a traité, avec le même succès, les insectes du rosier, savoir : Cetonia aurata, Toririx rosana, Spilo^ nola aquana, Rhodites rosœ ^ Aylax Brandlii et Cladius dîfformis. Une planche coloriée représente aussi tous ces insectes, ainsi que la gale du rosier appelée Bédéguar. LÉON Fairmaire. 568 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {JuiUel 185i.j IV. BULJLETIIV BIBLIOGRAPHIQUE. Supplementary, etc. — Observations supplémentaires sur la structure des Beleranites et des Belemnoteuthis ; par M. G.-A. Manlell. — Londres, 1830. Brochure in-4'. (Extrait du même re- cueil.) Rapport à la Société de Biologie par la commission chargée d'examiner les communications de M. Souleyet relatives à la quei?- lion désignée sous le nom de Phlébentérisme^ par M. le docteur Ch. Robin, rapporteur. In-8** de 132 p. — Paris, 185i. Baillière, libraire, rue Hautefeuille, 19. Coup d'œil sur les ossements fossiles des Mammifères qui se trouvent dans le Wurtemberg; par M. G. Gager. — Breslau et Bonn, 1850, in-4». Berichtigung. — Rectification d'un passage de Cuvier, concer- nant un crâne de Narwal, du Cabinet d'histoire naturelle de Stutt- gart. — Vergleichende. — Exposé comparatif des défauts de con- formation dans la pince de TEcrevisse commune et celle d'un Crabe de Surinam, Cancer uca^ Lin.; par M. B. Jager. Brochure in-80. TABIiE DEi^ MATIERES! DU IW° 7. De La Berge. — Nouvelle espèce de Martin-pêcheur. 305 Jules et Edouard Terreaux. — Oiseaux du Gabon. 506 Lafresnaye. — Suite de la monographie du genre Picucule. 317 J. Ray et H. Drouet. — Catalogue des Mollusques vivants de la Cham pagne méi idionale . 329 Laferté. — Catalogue des Carabiques de la Guinée portugaise. 346 LÉON Fairmaire. — Coléoptères nouveaux de Venezuela. 348 Académie des Sciences de Paris. 350 Pucheran. — Types peu connus du Musée de Paris. 356 Haldeman — Coléoptères de l'Amérique du Nord. 364 Brodie. — Découverte d'une Libellule. 365 Bonaparte. — Genre de Perroquets Eos. 366 Westwood. — Insectes du poirier. 567 Bulletin bibliographique. 3£8 QUATORZIÈMX: AKSffÉE. — AOuT I85X. I. TRAVAUX INEDITS, ► Etudes sur les types peu connus du Musée de Paris, par M. le Docteur PcciiER.vN. — Cinquième article. ( Eclinx- siers. ) — Voy. p. 272. ^2° Toiamis speculiferiis. — Cette espèce, dont M. Cu- vier a dit quelques mots (i), est originaire de l'Amérique soptentrionale. Un gris brun assez clair couvre le dessus de la tête, le dessus et les côtés du cou. Cette couleur est plus foncée sur les plumes dorsales, qui toutes offrent à leur centre une ligne longitudinale noirâtre; sur le crou- pion, cette teinte est encore plus sombre. La gorge, lo milieu du cou, le reste des parties inférieures sont d'un blanchâtre lavé de fauve. Les ailes, noires sur leur tiers le plus inférieur, portent une grande tache blanche qui occupe leur région médiane dans toute son étendue; la première rémige seule a du noirâtre, en dehors, à ce ni- veau. En dessous, les mêmes couleurs se manifestent, lo noir extrême est seulement beaucoup moins foncé. Les couvertures supérieures du fouet de l'aile sont blanchâ- tres, un peu maculées de gris, et, s'étendant en dedans sur cette région, forment une bande oblique de même couleur. Les couvertures situées au-dessous de cette ligne sont noires. Les couvertures alaires inférieures sont d'un noi- râtre foncé, un peu maculé de blanc. Parmi les rectrices, {\) Règne animal, 2* édit., vol. I, page 53^, en note : «Ajou- tez aux Chevaliers ordinaires, Tôt. speculiferust assez stmblabli* au semipalmalus, mais plus haut sur jambes, à bec plus long et à pieds ordinaires, etc. » 2« SÉRIE. T. m. Année 1831. 2f 570 KEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {AoÛt 185K ) dont les couvertures supérieures sont blanches, avec quel- ques bandes terminales brun; s, les trois plus extérieures sont blanches, avec quelques maculatures brunes près de leur extrémité; les autres sont brunes dans leur nnoitié terminale, et offrent, là, sur leurs deux bords, quelques fragments de bandes alternativement brunes et blanches. Le bec, de la base duquel part, à droite et à gauche, une bande blanche qui va en avant de l'œil, est noir à sa pointe, noir rougeâtre dans le reste de son étendue. Le tarse et les doigts sont noir verdâtre ; les ongles sont noirs. Cette espèce se distmgue, par la longueur de son bec, du Totaims semipabnatus, Tem. Les dimensions du seul individu que possède le Musée de Paris sont les suivantes : Longueur du bout du bec à l'ex- trémité de la queue (prise directement, le bec étant forte- ment tourné à droite), 55 cent. — Li. de la queue (mesu- rée en dessous), 8 cent. — Id. du tarse, 75 millim. — Id. du doigt médius (l'ongle y compris), 41 millim. — Id. du bec (en suivant la courbure), 66 millim. 45° Tringa brevipes. — Le type que Vieillot Bégaiement décrit sous le nom de Totanus brevipes^ et qui est origi- naire de Timor (Maugé), est généralement gris sur toutes les parties supérieures. Quelques-unes des plumes dor- sales et les couvertures alaires supérieures sont liserées de blanchâtre à leurs extrémités ; on voit quelques bandes de cette couleur sur les couvertures caudales supérieures. La gorge est blanchâtre, ainsi que la partie médiane de l'ab- domen et la presque totalité des couvertures caudales in- férieures. Des lunules brunes varient cette couleur blan- che sur quelques-unes des plumes latérales de cette der- nière région, sur le thorax et les côtés de l'abdomen. Les rémiges sont noirâtres en dessus, plutôt grises en dessous; leurs couvertures, dans ce dernier sens, sont noirâtres, avec quelques lunules blanchâtres. Les rectrices, colorées en dessous, comme les ailes le sont à leur face inférieure, les rectrices sont, en dessus, de la couleur du dos. Le bec, TRAVAUX INÉDITS. S7i de la base duquel partent deux bandes, l'une supérieure blanche, allant au-dessus de l'œil ; l'autre, brun foncé, s'arrôtant à l'angle antérieur de ce dernier organe ; le bec est assez fort, et brun rougeâtre ; les tarses et les doigts sont gris olivâtre. Les dimensions sont les suivantes : Longueur du bout du bec à l'extrémité de la queue (prise directement, la tête tournée à droite), 244 millim. — Id, de la queue (mesurée en dessous), 75 millim. — Id. du tarse, 53 mil- lim. — Id. du doigt médius (l'ongle y compris), 51 millim. — Id. du bec (en suivant la courbure), 59 millim. Nous laissons à cet individu, originaire de Timor, dou- ble type de Vieillot et de Cuvier, la dénomination de To- tanus brevipes. Mais il nous paraît juste d'eu séparer, à l'exemple de M. Lesson (I), l'individu originaire d'Oualan (MM. Garnot et Lesson), que M. Cuvier en avait rappro- ché. Cet individu est plus noir, plus foncé en dessus, et a la poitrine d'un gris cendré clair. Le jeune (Mariannes ; MM. Quoy et Gaimard) est largement bariolé, dans toutes ses parties inférieures, de bandes transversales blanches et noirâtres. ■{4° Numenius virgatus (2). — Cette espèce, douée d'une grande taille, est établie d'après deux individus envoyés du Cap de Bonne-Espérance, par Deialande, en ^820. Le fond du plumage est blanchâtre sur le devant du cou, et, s'éclaircissant ensuite, devient do plus en plus blanc, à mesure que Ton se rapproche de l'arrière du corps. Des petites flammèches noirâtres occupent le centre des plu- mes cervicales; elles deviennent plus espacées sur le tho- rax, et encore plus sur l'abdomen, où elles offrent une extrémité plus large. Elles sont en très-petite quantité sur les couvertures caudales inférieures. Dans les parties supérieures, ces flammèches sont très-multipliées sur les (1) Supplément aux œuvres de Buffon, p. 244. — 1847. (2) KègoeanimaU 2* édition, tome I, page 521, no'; J. a72 r.F.V. ET MAO. Î)F. ZOOLOGIE. ( Août 1854.) plumes cervicales, grises dans le reste de leur étendue ; sur le milieu du dos, les plumes sont noires, bordées de blanchâtre dans toute leur étendue. Les couvertures alai- res, tout en étant bordées de même, offrent, sur les deux faces de leur rachis, quelques petites bandes transversales blanchâtres. Le croupion est blanc, flammèche de noirâ- tre ; il en est de mêine des couvertures caudales supé- rieures, dont quelques taches, de cette dernière couleur, occupent transversalement les côtés du rachis. Les rémi- ges, à rachis blanc, sont noires dans la majeure partie de leur étendue» sauf quelques bandes transversales blanches qui se voient à leur face interne, dont elles sont bien loin d'occuper toute l'étendue. En dessous, le fond de colora- tion est gris sur les ailes ; leurs couvertures inférieures sont blanches, avec de nombreuses taches noirâtres en dehors. Les reclrices sont toutes fasciées de noirâtre et de gris bleu. Cette dernière couleur devient de plus en plus blanche, à mesure que l'on se rapproche des plus exté- rieures. En dessous, le noirâtre devient très-clair, et est plutôt gris brun ; le reste est comme en dessus. La gorge et le menton sont presque uniformément blancs. Sur le dessus de la tête, les flammèches centrales des plumes sont plus larges; quelques plumes blanches vont jusqu'en avant, simulant, d'une manière vague, une bande antéro- postérieure. Le bec est brun rougeâtre dans toute sa par- tie supérieure, ainsi que dans la moitié antérieure de l'in- férieure, dont le reste est jaunâtre. Les tarses et les doigts sont noirs ; les ongles de la couleur du bec. Notre individu présente les dimensions suivantes : Lon- gueur du bout du bec à l'extrémité de la queue (le lien passant sur le dos), 646 millim. — Id, de la queue (mesu- rée en dessous), ^A cent. — Ici. du tarse, 8 cent. — /(/. du doigt médius (l'ongle y compris), 54 millim. — irf. du bec (en suivant la courbure), 465 millim. Cette espèce est-elle vraiment réelle? les caractères qu'elle présente sont-ils assez distinctifs pour permettre TRAVAUX IXEUITS. O i -J de l'isoler? CVst ce qu'il jn'est, pour le moment, impos- sible (l'assurer, n'ayant pu en faire une comparaison sui- vie avec le Numcnius arciiatits, d'Europe : tout ce que je puis assurer, c'est que, d'après M. Jules Verreaux, les traits de la diagnose que je viens d'esquisser sont bien constants. M. Cuvier, au reste, cite en synonymie la plan- clio enluminée de Buffon, qui porte le numéro 1 98, et d'a- près laquelle Gmelin a établi le Scolopnx wadagascariensis. INous croyons vivement à l'exactitude de cette dernière citation; lorsqu'elle sera acceptée, la dénomination de M. Cuvier constituera dès-lors tout simplement un syno- nyme. -15° Numenius linealus (i). — Le Courlis à mèches étroi- tes de l'Inde a les rapports les plus intimes avec celui du Cap. 11 s'en distingue : t° par un noir plus foncé et plus uniforme sur la région médio-dorsale; 2° par la teinte plus uniformément blanche de ses rectrices ; 5<» par plus de longueur dans les flammèches de ses régions thoraci- que et abdominale, ce qui fait que ces parties sont plus tachetées. Le tarse et le bec sont seulement un peu plus longs. C'est, par conséquent, une espèce qui, de môme que la précédente, a besoin d'être de nouveau attentive- ment étudiée et examinée. H 6° Ib'is nudifrons. — Cette espèce est la même queceil<> décrite, sous le môme nom, par Spix et Wagler. Le type est un individu envoyé du Brésil par M. Auguste de Saint- Hilaireen 1822. ■17° Ibis molucca (2). — Cet Ibis est indiqué comme ori- ginaire des Moluques; il a été donné à notre collection nationale par Labillardière. La tête et les deux tiers supé- rieurs du cou sont noirs et dénués de plumes. Le dos, le (1) Régne animal, 2" édit., vol. 1, p. o2l, note2. (2) Règne animal, 2^ édit., vol. I, p. o20, note t. a II y a aux Moluques une espèce voisine^ à bec phis long, à couvertures moins effilées, en partie variées de blanc; à plumes du haut de la poitrine longuet et pointues (Ibis }foluccc, Cuv.), etc. *74 F.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt I85i . ) thorax, Tabdomen, les rectrices et rémiges, sont en entier blancs; une tache d'un vert foncé à reflets occupe l'ex- trémité de ces dernières. Les plumes du haut du thorax et du bas du cou sont longues, effilées, et toujours blanches. Les rémiges secondaires sont d'un bleu violet, et variées de blanc; la plus interne, fort peu décomposée, est en entier blanche, et mouchetée de noir violacé. Le bec est d'un noir un peu rougeâtre à sa base, en haut comme en bas, les pattes verdâtres, les doigts bruns. Enfin, on re- trouve sur l'arrière du cou, dans sa partie supérieure, ainsi que sur la tête, des écailles transversales, et de cou- leur jaunâtre. La taille diffère peu de celles des Ibis reli- giosa et Maceiy qui ne peuvent se confondre avec notre îbis molucca, par suite de l'absence sur leur cou des plumes lancéolées, dont il a été question plus haut. Cet Ibis, que M. Lesson (t) a confondu avec Vlbis leu- con, fusion acceptée par M. Gray, ne diffère pas spécifi- quement de et lui que M. Gould (2) a récemment figuré sous le nom d'Ibis strie tipennis. La dénomination de M. Cu- vier doit, par cela même, être préférée à cette dernière. 18° Ardea bitineata. — Ce Héron, noir sur la tète, est* noirâtre sur toutes ses parties supérieures. Le menton est blanc, suivi de d<^ux grandes taches jaunes qui descendent, pendant un certain espace, le long des côiés du cou. Le devant du cou est marron, flammèche de blanc. Les ailes sont noires, ainsi que la queue. Taille à peine supérieure à relie du Oabier (Arden comata, Cm.), etc. Nos deux ty- pes sont originaires de Java Labillardière). Cette espèce, que Wngler (5) rapproche d' Ardea cinna- momedy ne nous paraît pas dilTérer d' Ardea flavicoUiSy Lath (4). Notre exemplaire décrit plus haut est même plus (i) Traité d'ornith., p. 568. (2) Aiist. Birds, liv. XVII. (5) Syst. av. sp. 39. (4j Ind. ornith., p. 701, n*87. TRAVAUX INÉDITS. 57» adulte que celui figuré dans les lllusimlions de Zoologie indicnue, pur MM. Hardwicke et Gray (^). ^T Ardea amtralh. — Cet individu, provenant du voyage de Péron et Lesueur, ressemble totalement au pré- cédent, par le mode de coloration de sa région cervicale antérieure ; mais toutes les plumes du dessus de sa tête et de son cou, toutes celles du dos et des couvertures alaires supérieures sont liserées de fauve roux. Aussi sommes- nous persuadé que cette espèce , que M. Gray a rap- proché, avec doute cependant, de Boiauriis poicilopiîlus, et que M. Gould (2) a rapporté, avec doute également, à son Boiaurus australis j est tout simplement un jeune é'Anlea flavicoUis. 20" Ardea melanoptera. — Ce Héron, devenu, dans le travail de M. Lesson (5), Ardea melanophisy Cuv.; dans TApperidix de M. Gray, Ardea melanoiis, Cuv., ne diffère pas d'Ardea siuetisis, Gmel. (Ardi.a lepîda, Horsf., Wagl.). 21* Ardea alra. - Sous ce nom, qui pour la première fois voit maintenant la lumière, M. Cuvier a dénommé un individu apporté des îles Mariannes par MM. Quoy et Gai* mard, et dont M. Lesson (4) fait également mention sous le nom d* Ardea g uhrîs, espèceaveclaquelleil avaitété con- fondu dans le Musée de Paris. Cet individu correspond, de tous points, à la description que M. Lichtenstein (5) a ré- cemment donnée, d'après Forster, de VArdea jugulnrisy quant à ce qui concerne l'ensemble des couleurs, celles de la gorge et l'état d'allongement des plumes occipitales et jugulaires. Forster ne signale cependant pas les plumes dorsales, qui se trouvent dans le môme cas que ces der- nières. M. Lesson (B) a été, à ce sujet, plus complet ; aussi (1) Part. 1, pi. 66, (ig. 2. (2) Aust. Birds, liv. XXX. (3) Loc. cit., p. 573. (4) Ib. id., p. 574. (5) Forsteri, Descript. anim., p. 172. (6) Supplément aux œuvres de Buffon, p. 241 . — 1847. 570 IlEV. Jii 31AG. DE ZOOLOGIE. {AolU 1851.) nous empressons-nous de signaler ces différences d'impor- tance majeure pour ia distinction des espèces. 22° Ardea nivea. — Je trouve, sous ce nom, un individu envoyé de Pondichéry par Leschenault, en 1818, et qui est en entier de couleur blanche. Les plumes du bas du cou sont seules effilées et décomposées : rien de semblable ne s'aperçoit sur le dos. Los tarses et les pieds sont noirs ; le bec est jaune, noircissant sur la partie médiane de Tex- trémilé de h mandibule supérieure. Le bec ne mesure que 67 millim. ; la longueur totale, directement prise (tête tournée à gauche), est de 46 cent. La brièveté du bec rap- proche celte espèce à' Ardea eçjrciioïdes ; mais l'absence des plumes effilées sur la région dorsale indique évidem- ment un individu jeune. 25° Plaialea nivea. — La création de cette espèce par M. Cuvier est le résultat des observations anatomiques dont M. Bâillon lui avait donné communication, observa- tions relatives à la disposition du tube trachéal, totalement dépourvu de courbure. Sous le plateau d'un de nos types, appartenant au sexe mâle, je trouve signalée l'existence d'une semblable particularité. Plus récemment, M. Tem- minck (1) nous a appris, toujours d'après M. Bâillon, que la circonvolution de la trachée n'existe que dans le temps des amours, et lorsque la tête est ornée de sa longue huppe; ce qui se voit également dans la femelle, à cette époque de l'année. Un tel fait mérite de ne point être perdu de vue, car il est tout-à-fait insolite en physiologie ; si nous le signalons, c'est parce que ni M. Schlégel, dans sa Revue criitque des Oiseaux d'Europe, ni M. Degland, dans son travail plus récent sur l'Ornithologie européenne, ne nous paraissent avoir porté sur lui l'attention qu'il nous semble mériter. 2A° Plaialea nudîfrons. — Ce type spécifique nous sem- ble présentement trop bien connu pour que nous en don- (l) Temm., Mail, d'ornith., 2" édit., 3% 4« part., p. 388. TRAVAUX INÉOliS, 577 nions une description. D'après une noie que je trouve dans les manuscrits de M. Jules Verreaux, cette Spatule est as- sez rare dans les environs du Cap : son naturel est farou- che, et elle va par petites troupes de quatre ou cinq. Au- cune différence n'existe dans les deux sexes; le bec a seu- lement paru à M. Verreaux un peu plus allongé dans le mâle (1). (1) Quelqu'aitention que j'aie porté dans mes reclierches, qua- tre espèces m'ont jusqu'ici totalement échappé. De ces quatre, l'une, le Raie à dos tachelé, Gallinula pœcilonotus^ Mus. de Pa- ris (Less., Trait, d'ornith., p. 538) ne se trouve malheureuse- ment connue que par son liabitat; car M. Lesson l'indique comme étant originaire des Antilles. Quant aux trois autres [Charadrius fiiscus, Ardea limoriensis, Ardea lactea), voici les détails qui nous sont fournis sur elles : \° C. fuscus, Cuv. — C, nehulosus, Lesson. — Dans son Ma- nuel d'ornithologie, vol. II, p. 515, M. Lesson en fait un Pluvier, dans son Traité d'ornithologie, p. 542, un Vannt'au. « Les cou- leurs de son plumage sont, dit-il, assez uniformes; le front, les joues, le cou et la poitrine, sont d'un gris roux uni, passant au hlanchûtre sous la gorge, et plus foncé de gris sur la tête; le dos, les ailes et le dessus de la queue, sont bruns ; les pennes externes de la queue sont blanches, ainsi que les couvertures inférieures; le ventre et les flancs sont blancs, tachés de roux vers les cuisses ; le bec et les pieds sont noirs. «Ce Pluvier, qui habite le Brésil, a été apporté au Muséum par MM. Quoy et Gaimard (Man. d'ornith., vol. II. p. 515).» 2** Ardea limoriensis. — «Blanc; bec corné; tarses grêles, noirs; narines courtes. De Timor (Lesueur).» Less. (Traité d'or- nith., p. 4i75).Tout ce que je puis ajouter, d'après une note écrite sous le plateau lV Ardea nivea, par M. le professeur Valenciennes, c'est que la taille était plus grande que dans cette dernière es- pèce. 5» Ardea lactea. — « Nous ne lui trouvons, dit M. Lesson (Traité d'ornith., p. 575), aucun caractère distinclif d'avec l'es- pèce de Lesueur. — De Cayenne. » 578 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt 1851.) Description de quelques coquilles fossiles remarquables de la République de la Nouvelle-Grenade, par M. Al- ciDE d'Orbigny. (Planche ^0.) Il y a bientôt neuf années, qu'ayant été chargé, par M. Alexandre Brongniart, de décrire une collection de co- quilles fossiles recueillies à la Nouvelle - Grenade par M. Boussingault, nous avons conclu, d'après l'ensemble de la Faune, que ces fossiles devaient dépendre de l'épo- que néocomienne, si bien développée en France et en An- gleterre (1). Bien que notre opinion fiit contraire à ce qu'avait d'abord pensé M. Brongniart, l'illustre géologue voulut bien, cependant, dans un rapport fait à l'Académie des Sciences, adopler loules nos conclusions, basées sur une comparaison minutieuse de tous les faits. Nous avions, en effet, reconnu qu'indépendamment des carartèies gé- néraux de la Faune fossile de Colombie, qui rapportait l'ensemble à l'étage néocomien, nous avions alors, pour nous confirmer dans cette opinion, la présence de cinq es- pênes idenùqves avec des espèces de cette époque géologi- que en France : les Naiica prœlougay Acteon affi"iSf Car' dium peregrinurrtj Tric/onïi longa, et Oftrea Couloni. Depuis cette époque, les savantes communications de M. le colonel Joachin Acosta nous ont permis d'augmenter de beaucoup les preuves d'identité d'époque entre ces fos- siles de Colombie et ceux de notre France, que nous n'a- vons cessé un seul instant d'explorer. C'est ainsi qu'au- jourd'hui il serait impossible de ne pas reconnaître cette identité, non-seulement par la composition générique de l'ensemble, par l'ensemble des formes spécifiques analo- gues, mais encore par le nombre de plus en plus grand d'espèces identiques. C'est ainsi que le nombre de cinq^ que nous connaissions en 1 842, s'élève aujourd'hui à dix" (1 ) Coquilles et Echinodermes fossiles de Colombie (Nouvelle- Grenade), recueillis de 1621 à 1835 par M. Boussingault. TKAVAUX INÉDITS. 579 huit. Ces nouvelles espèces, identiques entre la France et la Nouvelle-Grenade, à Tépoque de l'étage néocomien, sont les suivantes : Amthonites thelysy d'Orb., ^8î0. Paléont, francaiseyi^l. 59, f. 9. A. Dumasianus, d'Orb. Fossiles de Colombie, pi, 2 (^4. pulchellus). A. Didaifanus, d'Orb. Paléont., pi. 108. A. Castellanensis, d'Orb. Pa'éont,, pi. 25. A. galealuSy Ruch. Fossiles de Colombie, pi. 2. A. Bogolensis, Forber. Prodrome 2, p. 99, n° 595. A. Vandeckii, d'Orb., ^ 847. Prodrome de 'paléont, 2, p. 99, n** 602 Toxoceras nodosus, d'Orb., ^847. Prodrome de paléont. 2, p. ^01, n** 642. Nalica Bogntenaj d*Orb., -1847. Prodrome de paléont. 2, p. l04, n° 674. Bosiellaria Americana^ d'Orb., ^842 Fossiles de Colom- bie, pi. 5, f. 5. Leda scapha, d'Orb., ^847. Paléont. française^ pi. 467. Arca Gabrielis, d'Orb., ^845. Puléont.^ pi. 510. Ostrea Boussingauliii^ d'Orb., 1843 Paléont,^ pi. 468. Ce nombre de 18 espèces identiques entre la Colombie et la France ne prouve pas seulement une contempora- néilé d'épo(]ue, rriais encore elle est une preuve évidente que les m^rs crétacées de cette époque devaient commu- niquer directement entre elles, de la Nouvelle-Grenade jus(^u'on France; car il représente, dans l'état actuel de nos connaissances, plus de vmgt-cinq pour cent de l'en- semble. Nous venons encore de recevoir tout récemment de M. Acosta quelques espèces des mêmes lieux qui viennent de nouveau corroborer toutes les conclusions précédentes. Voici, du reste, la description et les figures de ces espèces, au nombre de trois seulement, dont deux surtout ont beaucoup d'importance géologique. 5îi0 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (ÂoÛt 1S5{.) ÏPRRILITES ACOST^, d'Orb., \Sô\ (pi 10, flg. 1,2). Coquille turriculée. Spire sénestre, conique, composée de tours convexes, saillants, non anguleux, en contact les uns avec les autres, sans se recouvrir ; tous ornés en long, sur la partie saillante, de quatre rangées de gros tuber- cules tronqués, qui annoncent, par cette même tronca- ture, qu'ils devaient être terminés par une pointe lorsque la coquille existait. De chaque tubercule part une largo côte qui se continue en dedans de l'ombilic. Ombilic très- étroit. Bouche ovale, comprimée. JRapporis et différences. Par ses quatre rangées longitu- dinales de tubercules, cette espèce se rapproche beaucoup du Tarrilites Bergeri, dont elle se distingue néanmoins par ses tours convexes également partout, et non angu- leux ; par l'ombilic, infiniment plus étroit ; par lès rangées de tubercules, bien plus grossis, qui ne forment pas des digues transversales. Ce sont, en effet, deux espèces très- distinctes. Localité. M. le colonel Acosta a rencontré cette curieuse espèce dans la province de Vêlez, à la Nouvelle Grenade. [.a présence d'une Turrilite dans les terrains crétacés de la Nouvelle-Grenade n'est pas seulement un fait isolé, se rattachant à la découverte d'une espèce nouvelle, mais elle est encore d'une immense importance géologique dans la question d'âge stratigraphique des fossiles de ces ré- gioîis. Quelques personnes ont douté que les couches qui les renferment soient réellement crétacées, et pensaient, d'après la superposition sur des roches anciennes, qu'elles pouvaient être bien antérieures à cette époque. On sait que toutes les ïurrilites allongées sont jusqu'à présent spéciales aux terrains crétacés en France. La présence d'une Turrilite de cette même forme dans les couches fos- silifères de la Nouvelle-Grenade, où nous avons déjà si- gnalé tant de formes crétacées, serait une preuve de plus que ces couches dépendent bien certainement des terrains crétacés, comme nous l'avons dit depuis longtemps. J n. w -^.m CoquiJIes fossiles do ]a Jiépubliqm de Ja iVouvelle Grenade. k l/j/ZAi^/ ,•:./ TRAVAUl INÉDITS. '^^\ Crassatellasolita, dOrb., ^851 (pi. -10, fig. 5, 4). Dimensions. Longueur, 80 millimètres. Par rapport à la longueur ; largeur, j^; épaisseur, ^; longueur du côté anal, j^^. î angle apicial, ^50°. Coquille oblongue, comprimée, ornée, sur toute la ré- gion anale, de côtes rayonnantes inégales, divergentes, sur la région buccale, de côtes obliques, arquées par en bas, et comme ondulées. Au point où ces deux séries de côtes se réunissent, vis à-vis du crochet, elles représentent une ligne irrégulière de chevrons brisés. Des deux côtés, très-inégaux, le côté anal est infiniment plus long, d'une largeur presque égale, et tronqué obliquement à son ex- trémité. Le côté buccal est très court, étroit. Rapports et diUércnces. La seule espèce fossile qui mon- tre de grands rapports avec celle-ci est la Crassatella Robi' naldina, de l'étage néocomien de France. On voit, en effet, ressortir, dans ces deux espèces, un caractère unique très- remarquable, celui d'avoir des côtes à chevrons brisés près des crochets, des côtes rayonnantes en avant, des côtes arquées ondulées en arrière. Quand on voit ce ca- ractère singulier se rencontrer seulement chez une espèce de l'étage néocomien, en France, et sur une espèce de la Nouvelle-Grenade, que nous croyons aussi de l'époque néocomienne, il viendra certainement encore prouver cette analogie que nous avons reconnue, quand il n'y a pas iden- tité, entre les espèces de France et de l'Amérique. Cette analogie ne sera plus, dès-lors, un fait isolé pour cette es- pèce, mais une nouvelle preuve de la contemporanéité parfaite d'âge entre les fossiles des deux contrées. Cette espèce américaine, malgré son analogie, se distingue de la Crassatella Robinaldina par une plus grande taille et par ses côtes infiniment plus grosses sur la région anale. Localité. M. Acosta Ta recueillie dans la province de Vêlez, république de la Nouvelle-Grenade. Pecten bogotinus, d'Orb., ^851 (pi. 10, fig. 5). Dimension, 60 millimètres. 582 REY. ET MAC. DE ?OOLOGIE. ( AoÛt 1854.) Coquille ovale, presque ronde, déprimée, ornée d'envi- ron ^ 5 côtes régulières, simples, entre lesquelles, suivant l'âge, il en naît une d'abord, puis une seconde entre cette nouvelle et l'ancienne, ce qui forme, au maximum d'ac- croissement, trois nouvelles côtes entre chaque côte pri- mordiale. Toutes ces côtes simples, non interrompues, plus étroites que leurs intervalles, sont pourtant, ainsi que cet intervalle, marqués d'ondulations concentriques d'au- tant plus prononcées qu'elles sont rapprochées du cro- chet. Les oreilles paraissent être inégales et lisses. La description qui précède est faite sur un moule inté- rieur un peu incomplet; néanmoins, nous avons la certi- tude que l'espèce nouvelle est différente de toutes celles que nous connaissons. Localité. M. Acosta l'a découverte à Tuluni (Nouvelle- Genade). Explication des figures de la planche i 0. Fig. -I; Un tour de grandeur naturelle de la Turrilites Acos'iœ. Fig. 2. Le même, vu en dessus. Fig. 5. Crassaiella solita de grandeur naturelle vue de côté." Fig. 4. La même, vue du côté des crochets. Fig. 5. Pectenbogotinusy d'Orb. de grandeur naturelle. Paris, le 45 janvier 4854. Catalogue des Mollusques vivants de la Champagne méridionale, par MM. J. Ray et H. Drouet. — Suite et fin. (Voir p. 329.) Dixième Genre. Balée. — Balœa, Leach. 77. B. fragilis, Drap. — Hab. les lieux ombragés, sur les saules, où elle vit par groupes. — Troyes, Bar-sur- Aube, Nogent. A. C. Onzième Genre. Clausilie. — Clausïlia, Drap. . . t (•■ 78. C. laminata, Mont. (C. bidens, Drap.). — Hab. les TRAVAUX INÉDITS. 585 bois et les lieux frais, sur le tronc des arbres. C. C. 79. C. veniricosa. Drap. — Hab. les bois, au pied des vieux chênes. — Forêts d'Aumont et d'Orient, Langres. R. 80. Ç. lïneolaia, Held. — Hab. les forêts des environs de Langres. R. 81. C. Rolphii., Leach. — Hab. les forêts, sous les bois en détritus. —Forêts d'Orient et d'Aumont, Langres. A. R. 82. C. obtiisn, G. Pfeiff. — Hab. les bois, au pied des arbres. — Clairvaux, Langres. R. 85. C. plicatnla^ Drap. — Hab. les bois et sur les murs. — Langres. R. 84. C. nifjrîcanSy JeflTr. (C. riigosa^ var. B, Drap.). — Hab. les lieux ombragés, sur l'écorce des arbres, et les coteaux, parmi les pierres. C. C. 85. C. Behoudii, Dup. — Hab. les bois, au pied des ar- bres. — Forêt d'Orient, bois des environs de Bar- sur- Seine. A. R. 86. C. gracilis, C. Pfeiff. — Hab, les bois et les côtes, sur l'écorce des arbres. — Bar-sur-Seine, Langres, Ton- nerre. A. R. 87. C. parviUa^ Stud. — Hab. les bois, les haies, les vieilles murailles. C. C. Famille HL AURICULES, Fér. Douzième Genre. Carychie. — Carychïum, MûU. 88. C. minimum, MiilL — Hab. les lieux marécageux, sous les troncs humides. — C. dans toute la région. B. Acpiatiques. Famille IV. LYMNÉENS, Lam. Treizième Genre. Planorbe. — Planorbis, Guett. Premier Groupe. Coquille sans carène. 89. P. corneus^ Linn. — Hab. les eaux stagnantes, les fossés marécageux. C, C. 90. P, contortus, Linn. — Hab. les eaux stagnantes. 584 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {AoÛt 1851.) 9-1. P. albuSj MûU. (P. hispidus, Drap.). — Hab. les ri- vières et les ruisseaux, sur les pierres. — Troyes, Bar-sur- Aube. A. C. 92. P. spîrorbis, Linn. — • Hab. les eaux stagnantes. — Troyes. R. R. Deuxième Groupe. Coquille subcarênée. 95. P. leiicostoma, Mill. — Hab. les eaux stagnantes, sur les plantes. — Environs de Troyes, Langres. A. C. 94. P. Perezii, Graëlls. — Hab. les fossés des petits bois. — Troyes (bois de Fouchy et de Saint-Julien). A. R. 93. P. septemgyratus, Rossm. — Hab. les marécages. — Cette espèce, très- voisine du P. leucostoma, Mill., nous a été envoyée du département de l'Yonne par M. Cotteau^ d'Auxerre. R. Troisième Groupe. Coquille carénée. 96. P. vortex, Linn. [P. compressus^ Mich.). — Hab. les fossés et les mares, parmi les lentilles d'eau. C. C. 97. P. carinatus, Mûll. — Hab. les marais et les petits ruisseaux. — Tonnerre, Troyes, Bar-sur-Seine, etc. C. 98. P. complancUus, Linn. (P. marginatus, Drap.). — Hab. les eaux stagnantes de toute la Champagne. C. C. 99. P. niiidusj Mûll. — Hab. les ruisseaux tranquilles, sur les conferves. — Environs de Troyes, Vendeuvre (fon- taine de la Roche-Taillée). A. R. -100. P. fontanus^ Lightf. (P. complmiatus, Drap.). — Hab. les petits ruisseaux d'eau courante. — Troyes, Ton- nerre et Langres. A. C. ^01. p. nautileuSf Linn. (P. imbricatus et cristatus, Drap.). — Hab. les fontaines stagnantes. — C. à Vendeu- vre; R. à Troyes. Quatorzième Genre. Physe. — Physa^ Drap. A. Spire courte. 402. P. foniinalisy Linn. — Hab. les ruisseaux et les fontaines, sur les plantes aquatiques. A. C. TP.AVAUX INKDiTS. ÔS3 B. Spire élancée. 105. P. hypnorum, Linn. — Kab. les rivières et les ruis- seaux, sur les plantes. C. Quinzième Genre. Amphipéplée. ^ Ampliip<'plea, Nills. ^04. A, c)lia'inosay MûlI. — Cette espèce curieuse ha- bile les rivières et les canaux. — Les dérivations de la Seine, et le canal, à Troyes. A. C. Seizième Genre. Limnée, Limnœaj Lani. A. Hauteur de Touverture excédant la moitié de la hauteur totale de la coquille. ^05. L. siagmdis, Linn. — Hab. toutes les eaux stag- nantes C. C. ^06. L. aurîcidarîa, Linn. — Hab. les rivières, sur les pierres et les plantes. C. ] 07. L, ovata. Drap.— Hab. les rivières et les marais. C. -108. L. inlermedia, Fer. (L. ovala, var. 5, Drap.). — Hab. les fossés de dérivation et les marais. ■— Environs de ïroyes, Tonnerre, Langres. A. C. 1 09. L. peregra, Gmel. — Hab. les fontaines stag' antes. — C. à Vendeuvre. ^10. L. marginala^^Wich. —Hab. les eaux stagnantes. — Troyes (bois de Fouchy). A. R. B. Hauteur de rouverlure moindre que la moitié de la liuiiteur totale de la coquille. m . L. palusirls, Drap. — Hab. les fossés, les noues et les marais. C. C. ^ 12. L. minuta, Drap. — Hab. les ruisseaux et les fos- sés inondés en hiver. C. C. Wù. L. iruucalula, MûlI. (L. minuta^ var. G Drap.?J. — Hab. les petits ruisseaux et les sources. — Tro}C3, Bar- Sur-Seine, Langres. A. C. 2* SÉRIE. T, ni Année 18»|, ^ 586 REV. ET MAG, DE ZOOLOGIE. {Âo{lt 1851.) Famille V. ANCYLOIDÉS, Fitz. Dix-septième Genre. Ancyle. — Ancylus, Geoffr. 414. A. fluviatilis, MûlI. — Hab. les rivières, sur les pierres et les plantes. — La Seine, l'Aube, la Marne, etc. ce. -H5. A Fabrei, Dup. -— Hab. les ruisseaux et les fon- taines. — Vendeuvre. A. R. 416. A, deperdkus, Ziegl. — Hib. les rivières et les sources. — La Marne, à Langres; Bar-sur-Seine (la Sainte- Fontaine), Vendeuvre. A. R. 4-17. A. laciistriSj Linn. —Hab. les marais, sur les joncs. — Troyes, Bar-sur-Aube, Langres. A. C. On peut se procurer cette fragile espèce, ainsi que plu- sieurs autres Pulmobranches aquatiques et terrestres de petite taille, sur les tuyaux des phrygancs. §11. Operculés. Famille YI. CYCLOSTOMACÉS, Menke. Dix-buitième Genre. Cyclostome. — Cyclostoma, Lam. 448. C. etegans, Miill. — Hab. les coteaux, le chevet des vignes et les lisières des bois. C. C. Dix-neuvième Genre. Pomatus. — Pomaûas, Stud. 449. P. obsmrum, Drap. — Hab. les côtes et les bois de notre terrain jurassique, sur les arbres et dans la mousse. — Bar sur-Seine, Bar-sur-Aube, Tonnerre. C. C. 420. P, maculalum. Drap. ~ Hab. avec le précédent. — Un peu moins abondant, mais pourtant très-commun. Ordre H. Pëctinibranches, Cuv. Famille VIL PÉRISTOMIENS , Lam. Vingtième Genre. Paludine. — PJudina, Gray. 421. P. vivipara^ Linn. — Hab. les noues et les ma- TRAVAUX INÉDITS. 587 rais, au milieu des herbes. — Environs de Nogent-sur- Seine. A. C. -122. P. achaiinay Lam. — Hab. les rivières, au milieu des plantes submergées. — La Seine, au-dessous de Troyes; l'Yonne, à Joigny. A. R. Vingt-unième Genre. Bithinie. -— Biihinia, Gray. 425. B. tentaculataj Linn. {Cyclostoma impurunif Drap.). — Hab. les rivières et les eaux stagnantes. C. C. 42 i. B. viridis, Drap. — Hab. par groupes nombreux sur les pierres des sources et des fontaines. — Bar-sur- Seine, Nogent, Bar-sur-Aube. C. 4 25. B. Fcrussinay des Moul. — Hab. les fontaines, à Vendeuvre; les ruisseaux de Fouchy, à Troyes. R. U. 4 26. 5. rioea, Drap. — Hab ? — Alluvion de la Seine, à Troyes ; de l'Aube, à Arcis. R. R. Nous ne l'avons pas encore rencontrée vivante. Vingt-deuxième Genre. Valvée, — Valvata, Mûll. 427. V. piscinalisy Mûll. (Cyclosloma ôbtusum^ Drap.). — Hab. les rivières et les ruisseaux. C. 4 28. V. spirorbisy Drap. ~ Hab. les marécages et les noues, à Nogfent. R. R. 429. F. crisiata, MixW. (F. planorbis, Drap.). — Hab. les eaux stagnantes, les fossés marécageux. A. C. Famille VHl. NÉRITACÉS, Lam. Vingt-troisième genre. Néritine. — Neritina, Lam. 450. iV. fluviaiilisj Mûll. — Hab. tous nos fleuves et toutes nos rivières, attachée aux pierres. C. C. 588 r.FV. ET MAC. nr, zoologik. {Août 1851.) Classe II. ACÉPHALES, Cuv. Ordre des Lamellibranches, Cuv. Famille IX. NAYADES, Lam. Vingt-quatrième Genre. Anodonte. — Anodontn^ Drap. Groupe A. • i51. A, cygnœn, Linn. -- Hab. les anses des rivières, les canaux et les bassins. — Troyos (canal du Chateau- des-Cours), Lusigny (étangs de Larivours). R. Le type de cette espèce semble peu connu en France. La plupart des échantillons que nous avons reçus sous ce nom n'étaient autres que des A . ventricosa et cetlcnsis, ^o2. A. venlricosa, C. Pfiiff. — - Hab. les canaux, les vi- viers et les rivières bourbeuses. — Troyes, Bar-sur-Aube, Nogent, etc. C. C. 4 55. A. cellensh, Schrôt. — Hab. les rivières et les ma- rais. -- Les bras de la Seine, les marais de Villechétif. C. -ISî. A. oblonga^ Mill. — Hab. les ruisseaux et les ri- vières tranquilles des environs de Troyes. C. Groupe B. -153. A. Diipuyi, Ray et Dr. — Hab. les vieux canaux et les viviers ombragés. — Troyes (canal de Notre-Pame- desPrés), Bar-sur-Aube, Villemereuil. C. 456. A. ponderosa, C. Pfeifl". — Hab. les étangs et les eaux vaseuses. — Troyes (canal des Cours). R. \ol. A. subpondcrosa, Dup. — Hab. les étangs. — Vil- lemereuil; près Troyes. A. R. Groîipe C. 458. A. piscinalis, Kills. — Hab. les viviers et les réser- voirs. — Environs de Troyes et de Langres. A. R. 159. A, Mitletii, Ray et Dr. — Hab. les canaux et les viviers. — Réservoir de Montabert, alimenté par la Rance, è d< uze kilomètres S.-E. de Troyes. R. TRAVAUX IMîDlïîJ. 580 Groupe 1). MO. A. nitai'ma, Linn. ■— Hab. les rivières et les eaux peu courantes. — La Seine et ses dérivations ; la Darse, l'Aube, la Marne. A. C. M\. A. Ji'yli, Oup. -— Hab. les petites rivières des en- virons ce Troyes et d'Auxerre. C. C. ^42. A. coai'cl'Ud, Pot. ctMich. — II. b. les rivières et leurs petits sffluents. — i.cs bras de !a Seine, à Troyes; rOurce, à Bar sur-Seine; la Laignes, aux Riceys. U. Vingt-cinquième Genre. Mplette. ~ UniOf Retz. Groupe A. 145. U. s'mnaluSj Lam. ((/. murcjmt'ifera. Drap.). — Hab. les anses profondes et les bas-fonds de la Seine et do l'Aube, où il est difficile de la pêcher. H. ^44. U. Httoralis, Drap. — Hab. les rivières de toute la Champagne. C. C. 443. U. subtetrngonua, Mich. — Celte e.^pèce, très-voi- sine de la précédente, habite les rivières. A. C. Groupe B. 146. U. p'wlonwij Linn. (U. Desliayesii, Mich,). — Hab. les rivières très-bourbeuses, les étangs, les canaux et les viviers de toute notre région. C. 147. U. arcuatus^ Bouch, — Hab. la Seine, à Nogent R.R. 4 48. U. Rcfjuleniij Mich. — Hab. les fleuves, les rivières et leurs affluents. C. C. Cette espèce a souvent été confondue avecl'i/. ptctorum, Linn. 140. U, Turionii, Payr.— Hab. les ruisseaux bourbeux des environs de Troyes. A. R. 150. U. tumidus, Retz. ([/. rostraia, Mich.). — Hab. les rivières. —La Seine, à Nogent; lYonne, àÂuxerre. U. 51)0 liEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt 1861.) Groupe C. \b\. U. batavits, Lam, (U. pîctorum, var. J5, Drap.). — . Hab. la plupart de nos rivières. G. C. ^32. U. Droiiëtii, Dup. -— Hab. les canaux et les bras secondaires des rivières. — ïroyes (canal du Château-des- Cours, et petits affluents de la Seine). A. R. Cette espèce se retrouve sur plusieurs points de la France, notamment dans la Nièvre. ^55. U. mancusy de Blainv. — Hab. les rivières de no- tre terrain jurassique. A. C. -154. V. amnicus, Ziegl. — Hab. les fleuves et les riviè- res de la Champagne méridionale. C. Famille X. DRÉISSÉNADÉES, Cray. Vingt-sixième Genre. Dréissène. — Dreissena, Van Ben. ^55. D. pohjmorphaj Pallas. Cette intéressante espèce, introduite dans nos fleuves par la navigation commerciale, s'agglomère autour des pierres, dans les conferves, où elle se maintient au moyen de son byssus. — C. à Paris ; U. dans la Seine supérieure. Famille Xï. CYCLADES, Fér. Vingt-septième Genre. Cyclade. — Cyclas, Brug. 156, C rivicoltty Lam. (C. cornea, Drap ). — Hab. les rivières, dans la vase. — La Seine, à Nogent; l'Yonne, à Joigny. R. ^57. C. cornetty Linn. (C. rivalis^ var. A, Drap.). — Hab. les canaux et les marais. C. ^58. C. rivalis, Mûll. (C. rivalis^ var. B, Drap.). —Hab. les rivières et les ruisseaux. C. H 59. C. nucleus, Stud. — Hab. les marais de Villechétif, près Troyes. R. ^60. ('. lacustrisy Linn. — Hab. les mares, les fossés, les eaux fangeuses. — Troyes, Vendeuvre, Tonnerre. A. R. •t6l. C, caliculala, Drap. — Hab. les eaux tranquilles TRAVAUX INÉDITS. 594 et ombragées, à fond vaseux, de toute notre région. C. Vingt-huitième Genre. Pisidie. — Pisidium, Pfeiff. A. Coquille oblique. 162. P. amnicum. Mûll. (Ci/clas palustris, Drap.). — Hab, les rivières, dans la vase. C. 465. P. australe, phil. —Hab. les fontaines dormantes. — Vendeuvre. A. R. 464. P. cinereum^ Aider — Hab. les marais et les fon- taines, dans la vase. — Tryes, Vendeuvre. A. C. 465. P. Herislowianum, Jenyns. — Hab. les ruisseaux, dans la vase.— Troyes (bras secondaires de la Seine). R. R. Nous avons éjîalement reçu des environs d'Auxerre, par les soins de M. Cotieau^ cette belle espèce, encore peu connue en France. 466. .P. nïùdum, Jenyns. — Hab. les fossés vaseux des environs de Troyes. A. R. B. Coquille subarrondie. 467. P. obtusale, C. Pfeiff. (Cyclas fontinaiisy var. Drop.). — Hab. les fossés marécageux des environs de Troyes et de Vendeuvre. A. C 4 68. P. iontina{('^ Drap. — Hab. les sources et les fon- taines. . — Bar-sur-Seine. R. 469. P. pulchellum, Jenyns. — Hab. les fontaines et les sources. — Bar-sur-Seine (puits d'un jardin). R. R. Description d'Agromyzes et de Phytomyzcs écloses chez M. le colonel Goureau, par M. Robinead-Desvoidy. Depuis quelques années, l'attention de l'entomologie semble prendre plaisir à se porter sur Pétudo des mou- ches, étude aussi variée et aussi intéressante dans ses re- cherches qu'utile et infinie dans ses résultats. 592 r.i:v. j:t m\g. Dii zoologii:. (àoûi 1851.) Les tribus, qui vivent dans les différentes classes d'insectes, commencent d'être connues : on est en plein progrès, et l'on peut déjà soupçonner l'époque prochaine des princi- pales difficultés surmontées. La France tient le premier rang parmi les observateurs de celte catégorie. La France occupe encore la première place parmi les na- turalistes qui s'occupent des races vivant dans les vc(egmenlorum flaveolis plus minus ronspicuis; vemre flavo; caput flaviim, verii'Ms punc- to nigro; antennis aurantia is; proboscide, palpisque, pallidè flavis; haltères flavecentes; femora flava, tibiis, tarsisque plus minus siibhrunneis; al;e Inal nae, nervis perspiruis; quarto longi- tudinali in ipso alae apice teiminato. — Long. 2 3 de ligne. Mâle et femelle. Corselet jaune, avec le dos et le dessous de la poitrine noir luisant; écusson jaune, avec deux points latéraux noirs; abdomen noir sur le dos, avec les incisions segmenlaires d'un jaune plus ou moins prononcé; ventre jaune; tète jaune, avec un point noir sur le vertex;^ TRAVAUX INÉDITS. 593 antennes d'un jaune orangé ; trompe et palpes jaunes ; cuisses jaunes ; jambes et tarses plus ou moins brunâtres ; bouton des balanciers jaunes; ailes claires, avec les ner- vures bien marquées; la quatrième nervure longitudinale finissant dans le sommet môme de l'aile. Celte espèce est éclose, au mois d'août, chez M. Gou- reau, de larves mineuses de l'euphorbe tilhymale [Eiiphor- bia cî/parisias). C'est le véritable Agr. pusilla de Meigen ; Zetterstedt a tenté de le rapporter à VAgr. sciileltata de Fallen et de Meigen, dont le corselet n'est pas jaune sur les côtés. A, La quatrième nervure longitudinale implantée contre le sommet de l'aile. * Front noir. i. Phytomyza AQUIFOLII, Gour. — An Ph. obscureîla? Fall. — MeisiTM "* 6? 1. BlondLd présente des nouvelles recherches chimi- tjves sur la nature et l'origine du principe acicle qui domine dans le suc gastrique. — M. Guérin Méneville adresse une copie certifiée du procès-verbal de la commission nommée le 42 juin 1851, par arrêté du préfet des Basses-Alpes, pour vérifier l'état des magnaneries de Sainte-Tulle et de Rousset, et consta- ter les résultats des procédés qu'il a employés cette a-née pour arrêter les ravages de la muscardine, maladie qui fait périr les vers à soie au moment où ils vont donner leur produit. Ce document, que nous donnerons en entier dans notre prochain numéro, est renvoyé à la commission nommée pour les précédentes communications de Tauteur sur la même question. — M. de Perron soumet au jugement de l'Académie un Mémoire faisant suite à un travail qu'il a précédemment publié sous le titre de Système complètement neuf de classi- fiealion du règne animal. Ce travail est renvoyé à l'examen d'une commission 408 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {AoÛl 1851.; composée de MM. Duméril, Jsid. (ieoifroy-Saint-Hilaire, et Valenciennes. Séance du ^1 Août. — M. Léon Dufour adresse une Note sur le parasitisme. Voici l'extrait qu'en a donné Tau leur : " Le parasitisme semble une loi de la nature, tant il est répandu dans le monde vivant. Cette existence, imposée par la création à d'autres existences, est en même temps une loi de pondération, d'antagonisme, de répression et de garantie pour le maintien des harmonies naturelles. L'étude scrupuleuse des animaux articulés, en particulier celle des Insectes, nous olTre en profusion les prodiges du parasitisme, soit qu'une loupe attentive explore le tégu- ment des animaux, soit que la science du scalpel vienne sonder les profondeurs de l'organisme « J'ai déjà eu l'honneur de présenter à l'Académie l'his- toire d'un frôle moucheron, d'une Cécidomie qui, en pi- <]uanl les enveloppes florales du bouillon-blanc, y déter- mine une irritation nutritive de tissu, une hypertrophie végétale, une galle en un mot, berceau de ses enfants. Mais, de par la loi du parasitisme, le domicile de ceux- ci est envahi par deux usurpateurs qui ont mission de ré- primer la trop grande multiplication de la Cécidomie. « L'un de ces usurpateurs est un Hyménoptère du genre Misocampe; il a deviné, dans cette galle hermétiquement fermée, la présence de la paisible larve de la Cécidomie. Au moyen d'un invisible oviducte, il inocule un œuf dans ses entrailles. De cet œuf éclôt un ver rongeur destiné à s'alimenter des tissus vivants de sa victime. Celle-ci, quoi- que portant dans le sein ce germe de destruction, continue à dévorer la substance sécrétée par les parois de sa galle, et le travail d'assimilation est devenu plus actif par la con- sommation du parasite imposé. Quand vient l'heure de la métamorphose, les matériaux pour le complément de ce grand œuvre manquent à la larve de la Cécidomie, tandis que la larve du Misocampe redouble d'énergie nutritive SOCIÉTÉS SAVANTKS. 409 pour assurer sa transformation, qui s'accomplit sur le ca- davre de sa victime. « Le second usurpateur de la galle appartient encore aux Hyménoptères; c'est un Enlophc, Ce n'est plus cette fois, d'ailleurs, un ver unique, mais un troupeau de dix à douze larves alTamécs qui consomment l'aliment de la Cécidomie, et conséquemment celui de son parasite le Mi- socampe. « Exposons maintenant un autre genre de parasitisme, celui de larves se nourrissant dans le corps d'insectes par- faits vivants, et voyons comment, captives dans une prison sans communication avec l'air extérieur, elles peuvent res- pirer. « Par la dissection dans l'eau, ces larves parasites se dé- tachent ordinairement et tombent isolées. Tout ce que les verres amplifiants peuvent constater alors à travers la pel- lucidité du tégument, c'est l'existence de trachées rami- fiées, par conséquent la circulation de l'air pénétrant tous les tissus. Le nœud du problème était donc dans le mode d'inhalation de cet air avec la condition d'une prison her- métiquement fermée, d'un vide positif comme celui, par exemple, qui existe dans la cavité abdominale de l'homme plus ou moins remplie par les viscères contenus. La vivi- section à sec et d'heureux hasards du scalpel m'ont enfin révélé le mystère. « En ^ 827, jt; publiai l'histoire et l'iconographie des mé- tamorphoses d'une iMuscine, VOcyptera bicolor, dont la larve vit dans l'abdomen d'une punaise des bois, du Pen- tatoma punctipennis . Ce n'est point dans l'intérieur des viscères qu'elle passe sa vie de larve; elle se trouve tou- jours en dehors du canal digestif, et se nourrit aux dépens du tissu adipeux ou autres tissus du Pentatome. Je m'as- surai qu'à la faveur d'un long siphon caudal submembra- ncux, terminé par une double agrafe, elle s'était appro- prié un des stigmates de son hôte. Par celte usurpation 410 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt 1851.) organique, elle procédait à rexercice facile et complet de Tacte respiratoire. « Dix ans plus tard, je faisais connaître la larve d'un Diptère d'espèce encore indéterminée, parasite delà cavité abdominale de VAndrena aterrima vivante. Cette larve n'a- vait point, comme la précédente, volé un stigmate à son locataire, Mais, ô ressources infinies du Créateur, elle avait greffé, par une opération toute mystérieuse, ses pro- pres stigmates sur une des deux grandes utricules tra- chéennes situées, dans l'Andrène comme dans beaucoup d'autres Hyménoptères, à la base de l'abdomen. Ainsi, non-seulement l'Andrène alimente des produits de sa nu- trition la larve qu'un décret immuable lui a infligée, mais elle est charsée de respirer pour elle, de lui fournir dans ses amples réservoirs aérifères tout l'air atmospliérique nécessaire à sa respiration. « Nous arrivons, de merveille en merveille, à l'exemple récent d'un parasitisme dont les circonstances semblent fabuleuses. « Dans l'été de 1850, j'avais piqué dans une boîte plu- sieurs individus vivants d'un Charançon qui vit sur les sommités de nos pins, le Brarhydcres Imitatncus. Dès le lendemain, je trouvai dans la boîte de petites chrysalides ou pnpes provenant, sans nul doute, du corps de ces Cha- rançons. Je n connus sans peine que ces pupps, que le vulgaire aurait prises pour des graines d'un marron vif, étaient le berceau, le maillot d'un Dipière de l'immense famille des Mouches. J'eus la satisfaction, toujours nou- velle pour ma vieille expérience, d'assister, après un petit nombre de jours, à l'éclosion d'une jolie petite mouche nouvelle à livrée différente suivant les sexes. Je m'em- pressai de publier ce double fait, et la mouche fut bap- tisée Hyalomyïa dispar. Ce n'était là que les deux tiers de l'histoire des métamorphoses de celle-ci. Il manquait, pour le complément de cette triple vie que résume un seul et même type, la phase initiale, celle de larve. J'en ajour- SOCIÉTÉS SAVANTES. A \ 1 nai la constatation à l'année suivante. J'ai pu réaliser cet espoir. Je n'ai point à décrire cette larve de 5 millimètres environ de longueur. Je me bornerai à exposer, au point de vue du parasitisme, un fait d'usurpation organique des plus intéressants. Ainsi que celle de TOcyptère précitée, elle vit en dehors des viscères de la digestion, dans une cavité sans air et sans issue. Dans la vivisection d'un Cha- rançon, j'eus le rare bonheur de trouver en même temps deux larves de la Hyalomie. L'une, détachée, libre, avait deux stigmates postérieurs lubuleux, saillants, abouchés aux deux trachées latérales : c'en était assez pour me con- vaincre qu'elle avait un appareil complet de respiration. L'autre demeura fixée, et je pus constater, sans qu'il me restât le plus léger doute, l'emprunt, l'usurpation d'un stigmate du Charançon. Il n'y avait pas ici, comme dans rOcyptère, un tube caudal et souple; elle était sessile, et son adhérence semblait le résultat d'une greffe par appro- che, d'une sorte d'organopiastie. Les deux sligmates tubu- leux et microscopiques de la larve correspondaient juste- ment au pertuis de la bouche respiratoire de son hôte, et puisaient ainsi directement l'air atmosphérique. « Qu'on se figure l'agitation, la patience, les manœu- vres habiles de la vive Hyalomie, lorsque, pressée par une gestation à terme, elle voIh aux sommités des pins pour imposer ses œufs aux stigmates du Charatçon ! Jugez des difficultés de celte ponte à la volée par U structure, la construction cuirassée de ce dernier Coléoptère. Quoique d'assez grande taille, il est privé d'ailes; ses élytres, sou- dées et dures, s'unissent, par une contmuité linéaire im- perceptible, à la paroi tout aussi dure des ''emi-anneaux du ventre. Quelle acuité de vue. quel entraînement d'ins- piration maternelle poussent irrésistiblement la mouche à chercher le défaut de la cuirasse, à profiter de l'instant fu- gitif où le stigmate du Charançon entre en exercice pour lui implanter un œuf avec la prestesse de la pensée I Mais croit-on que cet œuf est simplement pondu, déposé dans 412 HEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt 1851.) le stigmate usurpé? Il faut qu'il y soit fixé, collé par une humeur gommeuse, et j'ai prouvé qu'il existnit, à cet ef- fet, à roviducte des Diptères une glande sébifique. Sans cette précaution, l'œuf serait exposé à se déplacer pendant le jeu incessant de la respiration du Charançon. « Mais est-ce là tout ce qui se passe de phénomènes dans cette double destinée entomologique? Non. Lorsque la larve parasite a fait son temps de croissance, elle est ap- pelée à subir sa métamorphose en chrysalide. Aucun sur- sis n'est permis; elle se décolle du pourtour du stigmate emprunté, se contracte, se ramasse sur elle-même ; sa peau rompt ses adhérences organiques; sa blancheur, sa pellucidité passent au fauve vif et opaque. Klle n'est plus qu'une coque, l'enveloppe d'une nymphe, image emmail- lottée et mystérieuse de la future mouche. C'est cette forme de chrysalide qui prend le nom depupe, « J'ai dit plus haut que la prison vivante de la larve était sans air et sans issue. Comment s'effectue donc la sortie au dehors de ces pupes que j'ai si fréquemment trouvées dans mes boîtes à Charançons? Hélas! cette espèce d'ac- couchement artificiel ou forcé, cette délivrance si anor- male coûtent la vie au Charançon. Après son décollement, sa chute, la larve, obéissant à une mission instinctive, va sans doute déchirer au bout de l'abdomen la paroi supé- rieure ou membraneuse de celui-ci. Elle s'engage dans cette brèche, et y consomme sa transfiguration en pupe. La maturité de cette dernière éveille d'obscurs mouve- ments dans la nymphe incluse, en même temps qu'elle provoque, par sa titillation, les efTorts expulsifs du Cha- rançon. Enfin, la pupe se produit au grand jour. Elle ne tarde pas à se fendre, s'érailler, s'ouvrir par la région tho- racique, et l'agile Hyalomie s'élance dans les airs.» — M. Duvernoy fait hommage à l'Académie d'un exem- plaire de ses Fragments sur les organes de génération de di- vers animaux. SOCIÉTÉS SAVANTES» US — M. Levy présente un Exposé des observations qu'il a faites dans la Nouvelle-Grenade : « Lorsque, en ^847, dit-il, je fus désigné par le gouver- nement de la Nouvelle-Grenade pour occuper la place de professeur de chimie et de métallurgie à l'Institut des Sciences de Bogota, l'Académie me fit Thonneur de me donner des instructions destinées à rendre plus utile aux sciences le séjour que je comptais faire dans l'Amérique du Sud. Je viens aujourd'hui rendre compte à l'Académie des principaux résultats de ce voyage, auquel elle a bien voulu témoigner quelque intérêt. » .a Après avoir rendu compte de ses travaux sur la physique du globe, sur le cédron, qui sera une importante acquisi- tion pour la thérapeutique, il continue ainsi : « Les excursions que j'ai entreprises dans l'intérieur de la Nouvelle-Grenade ont eu pour but de former de nom- breuses collections des objets d'histoire naturelle sur les- quels l'Académie avait bien voulu appeler mon attention avant mon départ. Tous ces objets sont maintenant au Mu- séum d'histoire naturelle. J'ai cherché, autant que possi- ble, à représenter dans ces collections toutes les classes de productions naturelles de la Nouvelle Grenade ; les zoolo- gistes, les botanistes, les minéralogistes et les géologues y trouveront, j'ose l'espérer, des sujets dignes de leur at- tention. Sans entrer dans l'énumération de tous les objets qui en font partie, je crois néanmoins devoir signaler à l'attention de l'Académie ceux que je considère comme les plus importants. M Dans le règne animal, je citerai surtout la collection des Oiseaux, composée de près de trois cents espèces, dont plusieurs sont représentées par de nombreux individus ; la collection presque complète des Poissons de la Magda- lena et de ses principaux affluents; une collection très- nombreuse d'Insectes , des crânes d'Indiens, etc. La collec- tion conchyliologique, composée de coquilles terrestres et de coquilles marines, offre, je crois^ plusieurs espèces in- A^ REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { AoÛt 1851.) téressantes. J'appellerai aussi l'attention de l'Académie sur les coquilles fossiles, parmi lesquelles je citerai les Ammonites du terrain calcaire carbonifère de Muso et des environs de la ville de Vêlez, dont les rues sont littérale- ment pavées avec des Ammonites et d'autres espèces de coquilles fossiles. Je citerai également des Caïmans que j'ai rapportés vivants, et enfin un grand nombre d'osse- ments fossiles de Mastodonte qui offriront, je l'espère, un très-grand intérêt à la paléontologie. « Je termine cet exposé de recherches auxquelles je me suis livré pendant mon voyage dans l'Amérique méridio- nale, en priant l'Académie de faire examiner les différen- tes collections que j'ai rapportées ; heureux si l'ensemble des résultats de mon voyage répond à la confiance que l'A- cadémie m'a témoignée! » Une commission, composée de MM. Duméril, Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, Ad. Brongniart, Elie de Beaumont, Milne-Edwards, Dufrénoy, Valenciennes, est invitée à exa- miner les collections rapportées par M. Lewy, et à en faire l'objet d'un rapport à l'Académie. — M. Loyer présente un Mémoire intitulé : Théorie de lu vision. L'auteur n'a considéré, dans cette Note, qu'une seule des questions qui peuvent se rattacher à ce titre, celle qui a rapport au renversement de l'image formée au fond de l'œil. On sait que, parmi les personnes qui ont porté leur attention sur ce phénomène, quelques-unes se sont demandé comment il se faisait que nous ne voyons pas les objets renversés. M. Loyer établit que, malgré le croisement qui se fait des rayons lumineux dans l'appareil optique de l'œil, nous apprécions convenablement la di- rection de chaque rayon, et qu'ainsi toutes les fois que ces rayons marchent en ligne droite (ne sont pas déviés dans leur route comme dans le cas où ils passent d'un milieu dans un autre doué de propriétés réfringentes différentes), nous avons une idée juste de la position relative des points- lumineux qui viennent se peindre sur notre rétine. Nous 4^5 disons se peindre , mais d'ailleurs , comme Tobserve M. Loyer, la formation d'une image sur la rétine n'est qu'une circonstance accidentelle, et l'on conçoit très-bien une disposition de la rétine qui la rendrait impropre à servir de miroir sans qu'elle devînt, pour cela, impropre à la vision. Séance du 48 Auût. — M. Payerne présente des Obser- vations lemlanl à démontrer que, daiu Les ascensions sur les hautes montagnes, la lassitude et l'anhélation éprouvées par la plupart des explorateurs n'ont pas pour cause une insuf- fisance d'oaygène dans Cair respiré. Ce travail est renvoyé à l'examen de MM. Magendie, Pouillet et Regnault. — M. Bouglinval adresse un tableau représentant la fouille d'une grotte de Ténériffe dans laquelle ont été re- cueillis des crânes de Guanches, et un cadre renfermant divers débris trouvés dans la même grotte, notamment une portion de linceul qui lui semble offrir des indica- tions importantes sur l'origine du peuple guanche. Séance du 25 Août. — Rien sur la zoologie. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Note sur un Crustacé parasite nouveau, avec l'énuméra- tion des espèces de cette classe qu'on observe sur les poissons du littoral de Belgique; par M. Van Beneden. — Lue à la séance du 5 avril -1851 de l'Académie des Sciences de Bruxelles. Il y a quelques années, M. Nordmann annonçait que les mâles des Lernéides vivent en parasites sur leurs fe- melles; que celles-ci ont, dans quelques espèces, jusqu'à cent fois le volume de leurs mâles; que ceux-ci, malgré rénorme différence que l'on observe dans les femelles, sont tous semblables entre eux^ et qu'ils sont générale- 446 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { AoÛl 1^5\ .) ment accrochés à la base des tubes oviférés. M; Van Be- neden, dans la présente Note, dit que ses observations s'accordent pleinement avec celles de M. Nordmann. Dans une nouvelle espèce de Lernéonème, dont il donne la des- cription sous le nom de X. musieli, parce qu'il l'a trouvée sur le Miistelus vulgaris^ il a découvert le mâle, et il a trouvé que, s'il présente les caractères communs à ce sexe, il diffère toutefois plus des autres que ceux-ci ne diiîèrent entre eux. " M. Van Benedén donne ensuite une description étendue des deux sexes de la Lerneonema mustelt, qui fornrie la cin- quième espèce du genre; puis il indique les espèces de Crustacés parasites, au nombre de 52, dont 8 nouvelles, qui font partie de la Faune du littoral belge. (G. M.) IV. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. On Dinornis. — Sur le Dlnornis, partie 4, contenant la resti- tution du pied de ce genre et du Pallaptéryx avec une descrip- tion du sternum du Pallaptéryx et de celui de TAptornis; par M. Rich. Owen. Broch. in 4®. (Extr. desTrans. de la Soc. Zool., vol. IV, part. 1.) VABEiE DE» matières; DU N" 8. FucHERÀN. — Types peu connus (lu Musée de Paris. ^369 Alcided'Orbigny. — Coquilles fossiles. ' ' ! —378 J. Ray et H. Drouet. — Catalogue des Mollusques vivants de la ' Champagne méiidionale. 582 Robin eau-Desvoidy. — Description d'Agromyzes et de PhytOr ! myzes écloses chez M. Goureau. 391 Académie des Sciences de Paris. 405 Van Beneden. — Crustacé parasite. 415 Bulletin bibliographique. 416 èJ^Ol JiJOS QUATORZIÈME ANMÉE. — SEPTEMBRE 18SX. I. TRAVAUX INEDITS. Descriptions d'espèces nouvelles, rares ou peu connues, d'oiseaux du Gabon (Afrique occidentale); par MM. Jules et Edouard Verreaux. — Voir p. 257 et 306. Anthreptes aurantium, J. et Ed. Verreaux. Ex Afr. occid. Viridi-aurea, dorso, uropygioque seneo-amethystinis ; sublùs sordide albida, mento ameUiyssimo; macula hinc indè pecloraii aurantia; rostro gracillimo. Bec court, peu courbé, aigu, brun; front el tout le des- sus du corps, jusqu'au bas du croupion, d'un vert doré brillant à reflets bleus ; chaque plume du front noire à sa base ; régions oculaire et parotique et joues d'un bleu vio- lacé ; thorax blanchâtre lavé de fauve, avec une touffe de plumes d'un orangé vif sur les parties latérales; tout le reste du dessous du corps blanchâtre plus ou moins lavé de grisâtre; queue légèrement arrondie, d'un bleu violacé fauve; ailes longues, amples, à cinquième rémige la plus longue, noirâtres ; tarses, doigts et ongles bruns. —■ Lon- gueur totale du bec, 2 cent. Id. de la queue, 5 cent. Id. des ailes, 6 cent. 5 mill. Id. des tarses, 2 cent. Id. du doigt externe, 8 mill.; du médian, ^ cent. 2 mill.; de l'interne, 7 mill. ^/2; du pouce, 7 mill. Id. de l'ongle externe, 5 mill.; du médian, 5 mill.; de l'interne, À mill.; du pouce, 5 mill. Cette belle esjjèce fréquente les grands bois, et se nour- rit d'insectes. Si" sÉKiE. T. m. Année 1831. 27 418 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1851.) Lamprocolius PURPUREiGEPS, J. et Ed. Verreaux. Ex Afr. occ. Médius; splendide seneo-viridis; alis subcœrulantibus ; capite, jugulaque violaceis; remigibus ractrici busqué aureonigris. Bec plus court que la tête, légèrement échancré aux deux mandibules, noir ; front, tout le dessus et tout le dessous du corps d'un beau violet pourpré; les plumes de la gorge écailleuses et plus brillantes ; queue légèrement échancrée, les tectrices changeant, avec la luauèro, en vert d'acier; ailes longues, amples, à troisième et quatrième rémiges les plus longues; rémiges couleur d'acier bruni plus foncé vers le bout; tarses, doigts et ongles noirs. — Longueur totale du bec, 2 cent. 2 mill. Id. de la queue, 6 cent. 7 mill. Id, des ailes, \\ cent. Id. des tarses, 2 cent. 2 mill. Id, du doigt externe, \ cent. 5 mill.; du médian, \ cent. 7 mill.; de l'interne, \ cent.; du pouce, \ cent. Id. de l'ongle externe, 4 mill. ; du médian, 5 mill,; de l'in- terne, 4 mill.; du pouce, 5 mill. Cette espèce vit par petites troupes, fréquente les plai- nes buissonneuses, et se nourrit de baies et d'insectes. Lamprocolius chrysotis, Bonap., Consp. av., p. 415, sp. 5. — Lamprotornis chrysonotis, Sw., B. of West. af. ^, f. 6. Ex Afr. occ. Viridi-aeneus ; subtùs cœruleo-violaceus ; macula colli utrinquè aurea : alis nigro punctatis. Bec moyen, plus haut que large, noir; front à plumes veloutées noires, à reflets verts ; tout le dessus du corps d'un vert à reflets métalliques, empruntant, par place, une teinte plus ou moins bleuâtre ; angle de l'œil d'un noir de velours; région oculaire inférieure d'un bleu métallique à reflets pourpres et verts, de même que les joues ; région parotique du même bleu, suivi d'une tache de cuivre rouge et pourpre du plus bel éclat; menton, gorge, dessous du cou et poitrine d'un violet pourpré ; ab- domen et flancs d'une teinte rouge cuivrée et pourpre TRAVAUX INÉDITS. 419 violette du plus bel éclat, suivi de vert bleu ; cuisses et région anale d'un vert métallique à reflets bleuâtres; queue assez ample, arrondie; tectrices supérieures d'un vert glacé de bleu et comme gauffré ou moiré, paraissant d'un noir de velours, selon les effets de la lumière ; rec- trices d'un noir bleu velouté sur la plus grande partie de leur longueur, et terminées d'un vert bleu moiré, comme sur les tectrices; ailes assez longues, amples, à quatrième rémige la plus longue; petites tectrices supérieures d'un verl changeant en bleu, avec une tache noir de velours au centre de chacune d'elles ; les moyennes d'un vert ve- louté suivi d'une autre rangée de taches noir de velours ; scapulaires d'un vert bleuâtre ; rémiges de cette dernière couleur, traversées par une large bande d'un noir de ve- lours, suivie d'une teinte de violet pourpré ; tarses, doigts et ongles noirs. — Longueur totale du bec, 3 cent. \ mil- lim. Id. de la queue, 42 cent. Id. des ailes, -15 cent. Id, des tarses, 3 cent. 5 millim. Cette description repose sur deux sujets mâles très- adultes, provenant de l'intérieur du Gabon, où l'espèce vit par petites troupes ; elle se nourrit de baies et d'in- sectes. La femelle, qui faisait partie du même envoi, ne différait que par sa taille moindre. Après les avoir com- parés avec plusieurs sujets du Sénégal, nous n'avons trouvé aucune différence. Sycobius Malimbus, Bonap. — Malîmbus cristatus^ fœm., Vieillot. — Textor malimbus, Temm. — Fringilla textrix, Licht. — Sycobius rubricoUis, Sw. — Ploceus ma- lîmbus, Mus. Berol., Ois. chant., t. 43. Ex Afr. occ, Con- go, ins. Fernando-Po. Nigerrimus, pileo cerviceque coccineis. Bec fort, robuste, noir; front, sourcils, vertex, occiput, derrière et côtés du cou, rouges ; tout le reste du corps, sans exception, d'un noir profond; queue carrée; ailes amples, à quatrième rémige la plus longue; tarses et 420 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 1854.) doigts noirs. — Longueur totale du bec, 2 cent. 4 millim. Id. de la queue, 6 cent, Id, des ailes, 9 cent. 6 milIim. Id. des tarses, 2 cent. 2 millim. Id. du doigt externe, 1 cent. 5 millim.; du médian, 1 cent. 7 millim.; de l'interne, -\ cent. 1 millim.; du pouce, 1 cent. 1 millim. Id. de l'on- gle externe, 5 millim.; du médian, 8 millim.; de l'interne, 5 millim.; du pouce, 9 millim. Fréquente les grands bois, où il se nourrit de baies. NiGRiTA CANICAPILLA, Strickl. Ex Afr. occ. Canescens, verticis lateribus uropygioque albicanlibus ; fronte, genis, gulâ, corporeque subtùsnigerrimis; ails nigris, kclricibus macula apicali albâ. Bec assez long, voûté, à bords de la mandibule supé- rieure dilatés vers la base et rentrés sur le reste de sa lon- gueur, noir; tout le dessus du corps variant du gris blanc au gris ardoise; front et tout le corps, en dessous, noir; une bande d'un gris blanc passe au-dessus du noir qui entoure l'œil, pour y former comme un sourcil, et s'élar- git en descendant de chaque côté du cou; queue de lon- gueur moyenne, un peu arrondie, noire ; couvertures su- périeures d'un gris noirâtre terminé de cendré ; ailes as- sez longues, à troisième, quatrième et cinquième rémiges les plus longues; petites couvertures supérieures et scapu- 1 aires noires, tachées de blanc, passant au gris ardoisé sur les scapulaires ; rémiges noires, les secondaires plus rap- prochées du corps terminées d'une tache blanche ; tarses, doigts et ongles noirâtres ; le doigt externe le plus court. Nous ignorons complètement les mœurs de cette espèce, si rare dans les collections. Longueur totale du bec, ] cent. 5 millim. Id. de la queue, 4 cent. Id. des ailes, 7 cent. /(/ des tarses, 1 cent. 5 millim. iNiGRiTA LUTEiFUONS, J. et Ed. Vcrreaux. Ex Afr. occ, Gabon. Minima; plunribeo-canescçns. uropygio concolore; froiUe stra- TRAVAUX INÉDITS. 421 mineo-lutescente ; gonis, i?ulâ, corpore subtùs, alis, caudique ni- geniinis. Roslrum nigerrirnutn ; pedes cornei. Bec assez court, plus haut que large, à bords rentrés, noir ; front et sourcils d'un jaune pâle légèrement nuancé de gris ; vertex et occiput gris cendré ; tout le reste de la tête et tout le dessous du corps noir ; dessus du corps d'un gris cendré plus ou moins clair ; queue moyenne, arron- die, noire; ailes moyennes, à quatrième et cinquième ré- miges les plus longues, noires; tarses, doigts et ongles brun clair. — Longueur totale du bec, ^ cent. 2 millim. Id, de la queue, 4 cent. Id. des tarses, ^ cent. 5 millim. — Le doigt externe plus long que l'interne. Nous ignorons les mœurs de cette nouvelle et rare es- pèce. ËSTRELOA ATRiCAPiLLA, J. et Ed. Verrcaux. Ex Atr. occ, Gabon. Minima ; cinerea nigricante imdulata ; subtùs cinerea imma- culata, gulà albicante, crisso nigresceate ; uropygio, lateribusquti latissimècoccineis; pileo, cauda, rostro, pedibusque nigris. Bec court, plus haut que large ; mandibule supériiure noire, inférieure de même couleur, avec une petite pla- que jaunâtre ; front, sourcils, vertex et occiput noirs ; ré- gions oculaire et parotique, joues, menton, gorge et cou d'un gris cendré plus ou moins foncé ; plumes du dos rayées de noir et de gris ardoisé; croupion, flancs, et par- ties latérales de la poitrine, rouges; poitrine gris cendré; abdomen, cuisses et région anole noirs ; queue assez lon- gue, étagée, noire; ailes moyennes, à deuxième, troisième et quatrième rémiges les plus longues; tectrices supé- rieures rayées de noir et de gris ardoisé ; rémiges noires ; tarses et doigts plombés ; ongles bruns. — Longueur to- tale du bec, 1 cent. Id. de la queue, A cent. Id. des aiios, 4 cent. 6 millim. Celte jolie petite espèce fréquente les plaines buisson- nières, où elle se nourrit de semences. VlNAGO NUDIROSTRIS, Sw. 422 REV. ET mag. de zoologie. {Septembre 1851.) SimilfB, Vin. calvœ, sed valdè minor; olivaceo-viridis ; capite flavidiore ; caudâ griseo-cœrulante. Bec moyen, assez crochu; mandibule supérieure dénu- dée, entamant les plumes du front, très-déprimée, rouge, la partie cornée d'un cendré bleu ; mandibule inférieure rouge à sa base, terminée d'un cendré bleu ; tête et corps en entier d'un vert olive plus ou moins nuancé de gris en dessus et de jaune en dessous ; derrière du cou gris foncé, avec une teinte olive ; cuisses d'un jaune pur ; chaque plume de la région anale vert olive, bordée de jaune pâle et de blanchâtre ; queue moyenne, carrée ; tectrices infé- rieures rousses ; rectrices, en dessus, gris foncé, bordées et terminées de vert olive ; en dessous, noires, largement terminées de gris blanc; ailes longues, à première et deuxième rémiges les plus longues ; petites tectrices supé- rieures vert olive foncé suivi d'une tache violacée ; moyen- nes vert olive foncé, bordées de jaune pâle formant deux bandes transversales, dont la première plus étroite; ré- miges noires, légèrement bordées de jaune pâle sur une partie de leur longueur ; tarses emplumés jusqu'à moitié de leur longueur seulement en avant, la partie dénudée paraissant avoir été rouge orange, de même que les doigts ; ongles forts et crochus, de couleur cornée. — Longueur totale du bec, à partir de la commissure, 2 cent. Id, du front, 2 cent. 4 mill. Id. de la queue, 8 cent. Id. des ailes, ^ 5 cent. Id. des tarses, 2 cent. Id. du doigt externe, 2 cent. \ millim.; du médian, 2 cent. 2 millim.; de l'interne, \ cent. 5 millim.; du pouce, ^ cent. 4 millim. Id. de l'ongle externe, 6 millim.; du médian, 7 millim.; de l'interne, 6 millim.; du pouce, 8 millim. La femelle ne diffère que par les teintes plus pâles de la tête et de la partie antérieure du corps, et par sa taille un peu inférieure. VlNAGO ABYSSINICA, CuV. Bec fort; narines très-rapprochées de la partie cornée ; mandibule supérieure dénudée à sa base, et cette partie TRAVAUX INÉDITS. 425 bleuâtre, en partie cornée blanchâtre ; front, sourcils, ver- lex, occiput, régions oculaire et parotique, joues, men- ton, gorge et cou gris olive ; dos et croupion olive, nuan- cés de gris ; poitrine gris olive ; ventre et flancs jaune vif; cuisses blanchâtres ; région anale gris olive, chaque plume bordée de blanchâtre; queue moyenne, arrondie; tectri- ces olive nuancé de gris en dessus; en dessous, rousses, terminées de blanchâtre ; rectrices, en dessus, gris foncé plus clair vers le bout ; eh dessous, noirâtres sur plus de la moitié de leur longueur, et terminées de gris blanc; ailes longues, pointues, à deuxième rémige la plus lon- gue; petites tectrices supérieures de couleur vineuse lavée de gris; moyennes de couleur vineuse, puis noirâtres, bordées de jaune, formant une bande transversale ; sca- pulaires olive nuancé de gris ; rémiges primaires brunes, légèrement liserées do blanchâtre et de vert clair; secon- daires noirâtres, bordées de jaune sur leurs barbes ex- ternes ; tarses empluinés sur la moitié de leur longueur en avant seulement, de couleur jaune orange, de même que les doigts ; ongles cornés, assez forts, et légèrement crochus. L'espèce ne parait différer en Hen des individus du Se* négal et de l'Abyssinie. Longueur totale du bec, 2 cent. 4 millim. Id, de la queue, ^4 cent. ViNAGO CALVA, ïemminck. Port-Natal. Major; flavo-viridis ; capite virescente; cervice gfiseo-CœrulçS- cente; subtùs paliidè virens; abilomine libiisque flavissimis; tec- tricibus caudae infti ioribus albo-tiridi castnneoque variis ; renii- gibusnigris; humeris vinaceis; tectricibiis fiiscis, margine exleriio llavidis ; rectricibus lateralibus bas! nigris, apice albidis. Bec aussi haut que large à la base, moins dénudé que dans le V. nudirostris^ fort, paraissant avoir été d'un orange vif; à la base, la partie cornée d'un blanc bleuâtre; tête et corps en entier d'un vei± olive fortement teinté de gris, à l'exception du dos et W croupion, nuancés de jaune, et 42 î UEv. KT MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 1854.) du milieu de l'abdomen, d'un jaune vif; cuisses de cette dernière couleur; plumes de la région anale d'un vert olive foncé, et bordées latéralement de blanc et de jaune; queue moyenne, légèrement arrondie ; les rectrices mé- dianes plus longues que les latérales d'environ un centi- mètre ; toutes, en dessus, d'un vert olive nuancé de jaune, surtout sur les médianes, et terminées de blanc jaunâtre en dessous, noires sur plus de la moitié de leiir longueur, et terminées de blanchâtre ; tectrices inférieures, les plus longues, rousses, terminées de blanchâtre ; les autres vert olive, terminées par la même teinte; ailes allongées, à deuxième rémige la plus longue ; petites tectrices supé- rieures d'un gris vineux ; moyennes vert olive fortement nuancé de jaune, puis grises, bordées chacune d'un liseré jaune, et formant ainsi deux bandes transversales; tec- trices inférieures grises ; rémiges noires, légèrement lise- rées de jaunâtre et d'olive sur une partie de leur longueur ; tarses emplumés sur une grande partie de leur longueur en avant seulement, de couleur orange de même que les doigts ; ongles forts, crochus. — Longueur totale du bec depuis la commissure. 2 cent. 2 millim. Id, de la partie cornée seulement, 4 cent. 5 millim. Id. de la queue, M cent. Id. des ailes, iS cent. Id. des tarses, 2 cent. 4 mil- lim. Id. du doigt externe, 2 cent. 5 millim.; du médian, 2 cent. 9 millim.; de l'interne, 1 cent. 8 millim.; du pouce, H cent. 5 millim. Id. de l'ongle externe, 6 millim.; du mé- dian, 8 millim.; de l'interne, 7 millim.; du pouce, 9 mill. La femelle ne diffère que par sa taille, qui est un peu inférieure, et par sa coloration, qui n'est pas aussi vive. Dans cette espèce, la nudité ne s'étend pas autant que dans le V. nudirostris de Swainson, et ses narines sont plus rapprochées de la partie cornée. Nous terminons notre article par cette espèce, encore assez rare dans les collections d'Europe, et dont nous avons en notre possession des exMoplaires d'une fraîcheur remarquable. TKAVAUX INÉDITS. 425 Description d'un genre nouveau de Coléoptères de France de la famille des Rhynchocéphales (Curculioni- tes); par M. Victor de Motchoulsky (I). Genre Cotaster, Nobis. (PI. 4^, fig. ^, 2.) Antennes allongées, pas plus courtes que la tête et la trompe ; celle-ci néanmoins deux fois plus longue que la tétc, arquée, un peu élargie et déprimée vers l'extrémité. Front avec une fovéole longitudinale. Yeux très-petits, arrondis. Corselet étranglé antérieurement, presque carré postérieurement. Ecusson invisible. Elytres ovales ; épau- les indistinctes. Pygidium couvert par les élytres. Pieds médiocres, coxes antérieures distantes ; cuisses antérieures très-faiblement renflées; jambes armées d'un grand cro- chet au bout ; tarses courts et assez larges, à quatre ar- ticles. La seule espèce que Schonherr a connue de ce genre, le Phlœophagits uncîpes, dont le type se trouve dans la collection de M. Chevrotât, vient d'Italie, et avait été pla- cée, par le savant suédois, dans le genra Plilœophagus^ quoique la forme extérieure de cet insecte diffère complè- tement des autres espèces de ce genre, et lui semble se rapprocher beaucoup plus des Siyplilus. Il paraît que l'in- sertion des jambes antérieures était la cause principale qui faisait séparer cet insecte des Styphlus pour le mettre dans les Phlœophagus ; mais, comme ce dernier genre possède un écusson distinct, et que le P. uncipesy au contraire, en est dépourvu, il n'y a aucune raison de l'y conserver. Je crois que l'insecte en question, conjointement avec une seconde espèce que je vais décrire, pourra former un genre distinct, que j'ai nommé Cotaster^ et dont je viens de désigner les caractères plus haut. Sa place serait dans le groupe des Dryophorides, qui peut-être se trouveraient (1) Noie lue à la Société Entomologique de France, dans sa séance du 13 novembre 1850. 426 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 1851.") plus naturellement à la suite des Siyphtus, constituant une transition assez convenable aux Tanyrlujnchus et Mijorhi- lîus. — Le rapprochennent des hanches postérieures n'est pas un caractère suffisamment tranché, pour pouvoir à lui seul motiver des séparations aussi peu naturelles. Quant aux tarses pentamères du genre Dnjophorus, c'est une des anomalies qui, dans l'état actuel de la science, n'est plus un obstacle pour rapprocher les genres qui présentent d'autres affinités. En remettant le groupe des Dryophori- cles à une autre place, on aura le grand avantage de voir les Phlœophagits, et généralement les Cossonides, à côté des Hyiurgus, avec lesquels ils ont les plus grands rap- ports, tant par leur forme extérieure que par leur manière de vivre. CoTASTER LiTTORALis, Nobis. — Oblongus, deprcssiusculus, glaber, nitidus, rufo-ferrugineus, oculis nigro-fernigineis; tho- race antice abrupte constriclo, leviter tricarinato, valide sparsim punctalo; elytris oblongo-ovatis, profundo foveolato-striatis, ia- terstiliis punctîs minoribus impressis. — Long. 4 mill. ; larg. ! mill. il^4. D'un roux faiblement brunâtre, unicolore, à l'exception des yeux et du bord antérieur du corselet, ordinairement plus foncés. Trompe de la longueur de la tête et du cor- selet, allongée, courbée, et ponctuée, comme la tête, do gros points très-serrés; celle-ci assez convexe, avec une impression à la base de la trompe, et Une fovéole au front. (Corselet plus long que large, déprimé, avec un enfonce- ment transversal à la base, étranglé antérieurement, et à côtes presque parallèles. Sur la partie antérieure, on voit trois petites carènes longitudinales, dont les latérales forment des petits arcs concentriques qui se perdent vers le milieu du corselet. Elytres régulièrement ovales, aplanies, et marquées chacune de six rangées de gros points ou fovéoles, ce qui fait ressortir tous les intervd'Iles en petites côtes élevées. Dessous du corps déprimé, et par- semé de gros points imprimés, tous peu serrés* Au milieu Berne et Maif-de J^oclogif . lÔoi. SignordUel 1.2. Cotaster lUloralis Moûsc/wn/skt à .MonstruûS/le r/ie-: le Hanneton a ■ Mictis metailicns S /'■ l'dc/n q, Imp Leinenier l'iiiis TRAVAUX INÉDITS. 427 des deux premiers segments de l'abdomen, qui sont sou- dés et très-larges, il y a une cavité peu profonde. Jambes antérieures et intermédiaires armées au bout d'un crochet fort et courbé. Cette espèce est deux fois plus grande que le C. imcipeSf et s'en dislingue facilement par la forme du corselet et son corps lisse. Elle se trouve sur les bords de la mer, aux en- virons de Marseille, dans les débris et lesJ/wcMs rejetés. Catalogue des Carabiques recueillis par M. Bocandé dans la Guinée portugaise, avec la description sommaire des espèces nouvelles; par M. de Lafertë-Sénectèris — Suite. Voy, 4830, p. 236, 526, 588. — 4854, p. 81, 221, 546. TROISIÈME DIVISION. ÉLTTRES SANS TACHE NI BORDURE JAUNE. Onzième Groupe. — Labre échancré. Clilœnius elongatus (Reiche, inédit) . — Très-grande es - pèce, d'un beàfu vert plus foncé sur les éîytres que sur les parties antérieures ; la tète lisse et brillante sur le disque, légèrement ponctuée et ridée auprès des yeux ; labre fer- rugineux. Corselet lisse et brillant, parsemé de points en foncés, assez convexe antérieurement, faiblement trans- versal ; les côtés arrondis antérieurement, rectiligncs postérieurement, et se dirigeant obliquement vers la base, dont les angles sont légèrement obtus ; ligne médiane très- marquée, les impressions basîlaires très-profondes, et for- mant deux fossettes oblongues. Les élytres d'un vert foncé terne, non pointillées, mais fortement striées, sans ponctuation distincte au fond des stries, de forme très-al- longée, une fois et deux tiers environ aussi longues que larges, assez convexes, subparallèles sur les côtés, arron- 428 REV. ET MAC. DE zooLouiE. (Septembre 185i.) dies postérieurement, mais pas régulièrement ovalaires, à cause de l'atténuation ou échancrureanté-apicale, qui est assez sensible. Dessous du corps d'un noir bleuâtre. Pattes entièrement ferrugineuses, avec les tarses plus foncés. — Long, de 22 à 25 mil!.; larg. de 8 à 9 mill. Ç. coliimbînus (Spec. V, 666). —Une légère différence distingue les exemplaires de M. Bocandé de ceux prove- nant du Sénégal qui existaient dans la collection Dejean. Ces derniers avaient le corselet verdâtre ; ceux de la Gui- née portugaise ont le corselet d'un bleu violet comme les élytres. C. saginntus. — Espèce nouvelle bien distincte, et re- marquable par sa forme large et convexe. — Tôte d'un vert brillant, ponctuée seulenient à sa partie postérieure ; labre ferrugineux, profondément bifide, à lobes diver- gents ; antennes noirâtres, avec les trois premier» articles seulement ferrugineux. Corselet vert, à reflets cuivreux sur le disque, assez brillant, malgré la ponctuation dont il est couvert, sensiblement transversal, échancré antérieu- rement, les côtés légèrement arrondis d'un angle à l'autre, et relevés un peu en gouttière ; les angles postérieurs presque droits. Les élytres noires, et ne paraissant vcr- dâtres que sur les côtés ; stries profondes, distinctement ponctuées ; les côtes intermédiaires assez sensibles et très- finement pointillées. Elytres de moitié plus larges que le corselet, assez convexes, surtout dans la femelle, arrondies aux angles huméraux, légèrement arrondies sur les côtés, et même postérieurement, avec une faible atténuation tout- à-fait apicale. Dessous du corps d'un noir bleuâtre; pattes entièrement d'un jaune ferrugineux. — Long, il mil!.; larg. 7, 2 mill. C. lucîdicollis, — Charmante espèce nouvelle, remar- quable par l'éclat métallique de son corselet. — Tête verte, très-lisse et très-brillante, à reflets cuivreux ; labre bifide, à lobes allongés légèrement divergents; antennes entière- ment ferrugineuses, le troisième article un peu plus fon- TRAVAUX INÉDITS. 429 cé. Corselet vert, extrêmement lisse et étincelant, à reflets cuivreux qui le font paraître entièrement rougeâtre, par- semé de points très-rares, faiblement transversal, aplati à la base, et convexe seulement vers la partie antérieure du disque, échancré antérieurement, et même un peu posté- rieurement, arrondi sur les côtés jusqu'à la base, dont les angles sont à peu près droits; ligne médiane bien mar- quée, impressions basilaires consistant chacune en un sil- lon longitudinal un peu oblique profondément creusé. Elytresd'un vert bronzé brillant antérieurement, et terne à la partie postérieure, couvertes de stries finement ponc- tuées, avec les côtes légèrement saillantes dans la première moitié, et plates dans la seconde; les troisième, cinquième et septième laissant apercevoir chacune cinq à six points enfoncés à distance les uns des autres, de forme réguliè- rement ovalaire, surtout postérieurement, plates sur le disque, médiocrement allongées, n'étant guère qu'une fois et demie aussi langues que larges. Dessous du corps d'un noir bleuâtre; pattes entièrement d'un rouge ferrugineux vif. Nous avons vu, chez M. Deyrolle, une variété de cette espèce noirâtre, sans reflets cuivreux sur le corselet. — Long, de ^5 à ^5 mill. ; larg. de 5, 8 à 6, 5 mill. C. palpalis. — Ainsi nommé h cause de ses palpes, dont le dernier article est légèrement triangulaire, ce qui nous a fait hésiter si nous ne le placerions pas près des Epomk, dans notre genre TomochUus. — Tête et corselet d'un beau vert métallique très-brillant, sans ponctuation appa- rente. Le labre très-court, échancré jusqu'à l'épistome; les antennes noirâtres, avec le premier article seul ferru- gineux. Le corselet, de même forme que celui du Lncidi- collis, s'en distingue par un sillon latéral profond, inter- calé entre l'impression basilaire et le bord externe, sillon qui s'unit postérieurement à cette impression, et qui se prolonge antérieurement en forme de gouttière, jusqu'à l'angle antérieur. La forme et la ponctuation des élyl.res sont exactement les mêmes que dans l'espèce précédente ; 430 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 185i.) il n'y a de différence que dans la couleur, qui est ici d'un vert bleuâtre foncé, sans reflets cuivreux. Il faut convenir, cependant, qu'elles sont aussi un peu moins larges. Les pattes et le dessous du corps comme dans les deux espèces précédentes. — Long. ^3 mill.; larg. 5, 5 mill. Douzième Groupe. — Labre nonéchancré, Elyires glabres. C. splendidus, Dej. (Spec. V, 652). — Les exemplaires recueillis par M. Bocandé sont moins brillants que ceux recueillis au Sénégal. Les élytres sont presque entière- ment noirâtres, avec la bordure seule d*un vert éme- raude. C. opulentus (Dupont, inédit). — ■ Cette magnifique es- pèce est excessivement voisine du splendidus. Elle a la même taille, la même couleur ; elle est également glabre et brillante, mais elle s'en distingue facilement par la forme du corselet. |Celui du splendidus est régulièrement arrondi sur les côtés, avec les angles postérieurs sensible- ment obtus. Dans Vopidentus, au contraire, les côtés du corselet, arrondis jusqu'au-delà des trois quarts, se re- dressent à peu de distance de la base, et tombent perpen- diculairement sur elle, de manière que les angles posté- rieurs sont droits. Les élytres présentent aussi une légère différence : les cinq premières côtes, y compris celle de la suture, sont noirâtres, avec le fond des stries vert, tandis que, dans le splendidus, les trois premières côtes seule- ment ont une teinte noirâtre. Nous remarquons aussi que les stries sont moins distinctement ponctuées ; le dessous du corps est d'un brun ferrugineux, les pattes et antennes roussâtres, le labre roussâtre aussi, et très-légèrement écliancré. — Long. ^1 mill. ; larg. 6 mill. C, glabralus, Dej. (Spec. V, 655). — Cette espèce, com- mune au Sénégal, paraît êlre rare dans la Guinée portu- gaise. L'unique individu qui nous est échu en partage dif- fère du type par la teinte noirâtre des élytres. TRAVAUX J1IÉDIT8. 4SI Treizième Groupe. -^ Elyires plus ou moins piibescentes. Espèces non entièrement noires, C. mêiiciUosns. — Cette espèce, de la taille du veluti- 7iusy a la tête verte antérieurement, et noirâtre à sa partie postérieure. Le corselet est d'un noir assez brillant, avec les côtés verdûtres, surtout antérieurement. U est à peu près carré, un peu transversal, légèrement arrondi sur les côtés, avec les angles postérieurs presque droits; il est médiocrement convexe, et couvert de points, enfoncés non confluents; la ligne médiane et les impressions longitudi- nales de la base sont finement marquées. Les élytres sont noires, peu brillantes, entièrement couvertes d'une ponc- tuation très-fine et d'une pubescence peu adhérente; elles présentent des stries assez profondes, mais peu distincte- ment ponctuées ; elles sont un peu plus larges que le cor- selet, et environ deux fois et demie aussi longues, trisi- nuées à la base, avec les angles huméraux faisant saillie en avant ; les côtés parallèles et arrondis postérieurement, avec une très-légère échancrure anté-apicale. Le dessous du corps est d'un noir bleuâtre, et couvert de gros points enfoncés, môme sur le prosternum. Les pattes sont d'un rouge ferrugineux plus clair sur les cuisses, plus foncé sur les tibias et les tarses. Les antennes sont brunes, avec le premier article seul ferrugineux comme le labre. — Long. 45àl7miIL;Iarg. 6, 5 à 7, 2 mill. C. morosns. — Cette espèce, de la taille et de la couleur de la précédente, s'en distingue par les caractères sui- vants : la tôte est entièrement verte. Le corselet, plus ver- dâtre, est couvert d'une ponctuation plus fine et plus ser- rée, ce qui le fait paraîlre plus terne; il est un peu plus large et plus exactement carré postérieurement. Les ély- tres sont également noires, mais plus ternes, à cause dé la finesse de leur ponctuation; les stries sont moins profon- des, et laissent apercevoir une ponctuation plus distincte; leur forme est à peu près la même, elles sont seulement 452 Rfîv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre 185i.) un peu plus larges et encore plus aplaties. Le dessous du corps est de la même couleur, les pattes aussi ; mais la ponctuation des sternums et de l'abdomen est beaucoup moins grosse et moins profonde. — Long. ^6 à ^7 mill.; larg. 6, 5 à 7, 4 mill. C. obtusiis^ Dej. (Spec. V, 63i). Dix-huitième Groupe. — Corselet cordîforme. Elytres allongées siibparallèles, C. soUicitus. — C'est la seule espèce africaine qui appar- tienne à ce groupe, où elle vient se placer à côté de deux espèces nouvelles du nord de l'Inde, de même taille et de même forme. La tête est d'un beau vert, lisse et brillante, peu ponctuée, avec le labre, les palpes et les antennes d'un rouge ferrugineux. Le corselet, de même couleur, également brillant, est à peu près aussi long que large, et fortement cordiforme, c'est-à-dire bisinué sur les côtés, qui sont très-arrondis jusqu'aux trois quarts, et qui se re- dressent ensuite brusquement jusqu'à la base sur laquelle ils tombent en formant des angles postérieurs presque droits : nous disons presque, parce que la bisinuosité des côtés est telle, que la portion la plus étroite du corselet n'est pas précisément à la base, mais un tant soit peu avant la base ; ce corselet, en un mot, est un peu dans le genre de ceux des espèces africaines de notre septième groupe, telles que les 6". cyimdricoUis ei antliracoderus ; il est parsemé, comme eux, de gros points enfoncés ; seule- ment, il est beaucoup plus rétréci, et presque étranglé postérieurement. Les élytres sont plus d'une fois et demie aussi larges et plus de deux fois et demie aussi longues que le corselet ; elles sont assez convexes, étroites et sub- parallèles, comme dans toutes les espèces de ce groupe, très-arrondies antérieurement, sans angle humerai appa- rent, et très-arrondies postérieurement, sans apparence d'échancrureanté-apicale. Elles sont lisses et glabres, sans vestige de ponctuation ni sur les côtes, qui sont assez éle- TRAVAUX INÉDITS. 435 vées, ni au fond des stries; leur couleur est d'un noir un peu verdâtre, et leur rebord inférieur n'est nullement teint de jaune, ce qui exclut cette espèce de notre septième groupe. Les pattes sont entièrement d'un jaune testacé vif. Tout le dessous du corps est noir, lisse, brillant, et peu abondamment ponctué. — Long, ^b mill. ; larg. G millim. Dix-neuvième Groupe. — Espèces anormales par leur taille élevée^ et en même temps par la saillie de loiilts les côlcr» des élytres, C. nigritus, Dej. (Spec. II, 527). — M. Bocandé a été as- sez heureux pour recueillir un certain nombre d'individus de cette grande et |belle espèce, qui bien probablement n'appartient pas au genre Chlœnins, mais que nous avons dû y laisser provisoirement, faute de caractères satisfai- sants pour l'en détacher. Cette espèce termine la longue série des Chlamius re- cueillis par M. Bocandé : ils sont au nombre de 57, et at- teindraient le chiffre de 41, si on y comprenait ceux ap- partenant aux genres nouveaux Omaloiriclins, Alyslocerus et Hoplogmius. Dans ce norftbre, ^S espèces sont entière- ment nouvelles pour notre collection. ( La suite prochainement, ) Note sur une monstruosité observée sur le ïhmncton vul- gaire; par M. Lerkboullet, D. M., professeur à la Faculté des Sciences de Strasbourg. (PI. -H, fig. 5.) Les monstruosités, sans être précisément très-rares chez les animaux articulés, et en particulier chez les insectes, ne sont pas cependant tellement communes qu'il devienne inutile de les décrire quand on a l'occasion d'en renon- trer. Cette réflexion m'a déterminé à faire connaître une anomalie assez curieuse que j'ai observée l'année dernière 2« SÉRIE. T. m. Année 1831. 28 454 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1851.) sur un* Hanneton femelle, anomalie qui consiste dans Texistence de trois antennes du côté droit. Je joins à cette Note un dessin représentant la pièce en question, qui est conservée dans la collection du Musée de Strasbourg. L'antenne du côté gauche est normale ; la massue an- tennaire de ce côté a 4 millimètres de longueur, et se compose de sept feuillets. L'antenne droite a son premier article (a fig. 5, pi. 1 1) plus long et plus large que la môme pièce du côté gauche. Cet article s'élargit à son extrémité, et présente en cet endroit deux fossettes dans lesquelles s'articulent deux autres pièces, Tune simple et l'autre double, c'est-à-dire trois tiges antennaires terminées, chacune, par une mas- sue feuilletée. La première de ces deux pièces, ou la tige antennairo simple (n° H), se compose d'un premier article court et globuleux (b) appliqué contre Tarticulation ; d'un deuxiè- me article allongé (c), semblable, pour sa forme, au pé- nultième article des antennes normales; et d'une massue antennaire feuilletée, formée de sept lamelles qui mesu- rent 5 millimètres de longueur : ces lamelles sont donc un peu plus courtes que celles de l'antenne normale. La pièce entière est coudée et inclinée vers le bas; elle me paraît représenter l'antenne normale. La deuxième pièce, supportée par l'article basilairc a, est composée d'un premier article {d) qui joue lui-même le rôle d'article basilaire, relativement aux deux autres tiges antennaires, et qui représente, par conséquent, l'ar- ticle a de l'antenne générale. Ce premier article est im- planté au-dessus de la petite pièce globuleuse b ; il est élargi à son extrémité, et sa forme est la môme que celle de l'article basilaire primitif a; comme lui aussi, il pré- sente deux surfaces articulaires : l'une, dirigée en bas, porte la seconde antenne (n"* 2)- l'autre, inclinée vers le haut, sert d'articulation à la troisième antenne. La deuxième antenne (n" 2), ou première antenne sup TRAVAUX INÉDITS. 455 plémentairc, est formée de deux pièces, savoir : un arti- cle allongé, semblable, pour sa forme, à la pièce c de l'an- tenne primitive, et la massue antennaire ; celle-ci est com- posée de sept lamelles; elle n'a que ^ millimètre 4/2 de longueur. La troisième antenne (n** 5) est composée, comme la précédente, d'un article allongé et de la massue anten- naire ; celle-ci mesure 2 millim. 4/2; elle est formée de sept feuillets, comme les précédentes. Ainsi, en résumé, l'antenne droite se compose de pièces qui sont la répétition les unes des autres : d'une première antenne normale, d'une seconde antenne greffée en quel- que sorte sur la première, et d'une troisième greffée sur la seconde; seulement celle-ci est dépourvue de son article basilaire. On pourrait aussi dire, à cause de la ressemblance des deux pièces terminales (n" 2 et 5;, que Tantenne primitive porte une antenne surnuméraire bifurquée. Pensant que cette anomalie avait déjà été observée et décrite, j'ai fait quelques recherches à ce sujet; mais, parmi les nombreux cas de monstruosités que j'ai trouvés consignés dans divers Mémoires, je n'en ai pas rencontré de pareil à celui que je viens de relater. Le professeur Âsmuss, de Dorpat, a réuni, dans une in- téressante Dissertation (4), tous les cas de monstruosités qui ont été observés sur les Coléoptères. Parmi les mons- truosités par excès, il range les parties doubles des pattes, les parties triples des pattes, et les parties surnuméraires des antennes. Ce dernier groupe ne renferme que trois ob- servations : celle de Seringe, sur VHelops cœndeus; celle de Doumerc, sur le Carabus auratus, et celle de M. Bassi, sur YAthous h'irtus. Aucun de ces trois cas, extraits des Annales de la Société Entomotogique de France, ne res- semble au nôtre. {\) Monstrositates coUopterorum. Rigœet Dorpati, 1835, in-8. 436 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 1851.) Je n'ai rien trouvé non plus dans le riche et précieux recueil que je viens de citer. Ce recueil renferme, toute- fois, plusieurs cas de monstruosités consistant dans la mul- tiplication d'un même appendice. Telle est, par exemple, l'observation de M. Doumerc sur un Hanneton qui avait la première patte antérieure droite remplacée par trois jam- bes munies de leur tarse, et insérées sur une cuisse com- mune (Ann. de la Soc. Entom., -1854, t. 111, p. -175, et pi. -1, fig. 1). Telle est encore celle publiée par M. Bassi, sur un Hhizotrogiis casianens qui avait deux pattes surnumé- raires insérées sur la hanche antérieure droite. (Ibid., p. '173, et pi. VII. A.) On pourrait encore y joindre le cas dé- crit par M. Buquet, dans lequel on voit trois pattes anté- rieures du côté droit implantées sur un même trochanter, chez un Buprestide, le Cyphonota Buquetn (Revue ZooL, -1840, p. 255); celui de M. LucaS; se rapportant au Colym- betes coriaceus, dont l'antenne droite était bifurquée [Ann. de la Soc. Entom., V série, t. I, p. 55, et pi. -I, n"III); l'observation de M, Buquet sur le Jalodis Clouei, qui avait aussi l'antenne droite bifurquée {Ih'uL, p. 97, pi. 4, n°lll), et sans doute plusieurs autres encore. — Mais, parmi ces diverses anomalies, je n'en trouve aucune, je le répète, qui soit semblable à celle que je viens de décrire. M. Bassi, dans le Mémoire que j'ai cité plus haut (Ann. de la Soc. Eniom.^ t. III, p. 575), cherchant à se rendre compte du mode de production de ces monstruosités par excès, admet qu'il s'opère, à l'époque du développement, une sorte do division ou de scission dans les muscles et dans les nerfs du membre qui doit devenir monstrueux, et que c'est cette division qui provoque la formation d'ap- pendices surnuméraires (p. 576 et 577). Cette explication, en partie partagée par M. Asmuss, ne saurait être adoptée. En eflet, lorsque les membres se forment, dans les ani- maux articulés, les fibres musculaires dont les faisceaux reujpliront plus tard l'intérieur des articles de ces mem- bres n'existent pas encore ; il n'y a, jusque-là, que des TI'.AVAUX INÉDITS. 437 cellules organiques. En d'autres termes, les appendices lo- comoteurs apparaissent de très-bonne heure, avant les muscles ; dès-lors, on ne saurait invoquer la division de ces derniers comme cause de la monstruosité. D'un autre côté, dans cette hypothèse, il semble que la réunion des pièces provenant de la division de la pièce primitive ne de- vrait pas dépasser le volume de cette dernière ; or, il est loin d'en être ainsi, puisque chacifhe des divisions est presque égale en grosseur à la pièce primitive cile-méine. Sans prétendre vouloir établir une théorie du mode de production des anomalies dans les articulés, je ferai re- marquer que, chez ces animaux, l'apparition des appen- dices se fait par une sorte de pousse ou de bourgeonne- ment soumis à des lois déterminées pour chaque espèce, et qui se manifeste, à une époque donnée du développe- ment, sur des points déterminés de la surface du corps. C'est cette grande loi du développement centrifuge ou pé- riphérique qui règle le nombre d'articles dont les antennes ou les pattes seront composées, et qui détermine la forme de chacun des articles comme la forme générale du mem- bre. Or, le développement des parties ne peut se faire qu'aux dépens du suc nourricier; c'est le sang qui con- tient tous les éléments primordiaux des organes, ou, pour être plus exact, qui fournit les matériaux de ces derniers. Que l'on suppose maintenant que, par une cause quel- conque, il y ait dans une partie surabondance de liquide nourricier, il pourra en résulter une hypertrophie de l'or- gane; mais, comme celui-ci n'a pas encore terminé son évolution, la même partie se répète plusieurs fois, et avec les mêmes formes, à cause de la loi primitive qui préside au développement de chaque pièce, véritable nisus formativus qui semble couler chaque organe dans un moule que l'on pourrait appeler spécifique, puisqu'il est toujours le même pour la même espèce, et no convient qu'a elle. Ainsi, par exemple, dans le cas rapporté plus haut, le premier article de l'antenne anormale est plus 458 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 1851.) gros que la même pièce de l'antenne normale. Il y a donc eu excès de nutrition dans cette partie ; on peut donc sup- poser qu'en raison même de cet excès de nutrition il s'est formé plusieurs tiges antennaires semblables entre elles. Je crois donc que, dans les monstruosités par excès, il y a, non pas division des organes, mais bien production d'organes nouveaux surajoutés à l'organe primitif, ou, ce qui revient au même* répétition du même organe sur un point du corps où cet organe devait exister seul. Cette mul- tiplication reconnaît pour cause un dérangement dans la loi de formation des appendices du corps, dérangement produit peut-être par des influences locales que nous ne pouvons comprendre, dans l'état actuel de nos connais- sances, mais que les études embryogéniques nous dévoi- leront peut-être un jour. Je terminerai par une dernière remarque : c'est que l'an- tenne anormale, sur notre Hanneton, existe du côté droit comme dans la plupart des cas de monstruosités par mul- tiplication de parties qui ont été observés jusqu'à ce jour chez les Coléoptères. HÉMIPTÈRES nouveaux, provenant du Gabon; décrits par M. V. Signoret. ^. Calliphara, Germar. — Nigricornis, Mihi. (PI. ^2, fig.^l.) Cet insecte ressemble beaucoup au C. nobilis de Fab.; mais comme il existe beaucoup d'Hémiptères auxquels on peut donner cette dénomination, nous renvoyons à la figure 46 de Wolff, dont il diffère par l'absence du carac- tère propre aux Callipliara , je veux parler du sillon ven- tral, ce qui pourrait permettre peut-être d'en former une division à part, ou de retrancher le genre Calliphara, en le réunissant au Callidea; car mon insecte, qui ressemble à la C. nobilis, avec laquelle je le compare, serait un véri- table Callidea. Cependant, l'autorité seule de l'auteur de Kcpiie et Maq. de Zoolotjie , i85i. PL. a 1 Calliphara nicfrùvrnis i^.Calleida (^niMu/ata. 3 Helerocrales j-.) 448 REV. ET MAC. DÉ ZOOLOGIE. (Septembre 185^.) Long. 0,026 à 26 : mâle. — Insecte de forme ramassée, entièrement noir, excepté les tarses, qui sont jaunes, tu- berculeux, et ponctués sur toute la surface. Tête petite, à antennes courtes et noires, les premier et quatrième arti- cles d'égale longueur ; les deuxième et troisième plus pe- tits. Prothorax à bords latéraux denticulés, et à bord posté- rieur circulaire. Ecusson petit, et présentant, ainsi que le prothorax et les élytres, un grand nombre de tubérosités, avec une ponctuation très- serrée dans les intervalles; membrane assez grande et d'un noir brillant. Pattes en- tièrement noires, excepté les tarses; cuisses postérieures très-épaissies, et présentant une série d'épines au côté in- terne; les quatre antérieures fusiformes, et présentant deux epnes près du genou. Tibias grêles, excepté les postérieurs qui sont largement dilatés en folioles, brus- quement coupés vers leur extrémité, qui est épineuse et formant un angle rentrant presque droit. ^6. Pristhesancus, Amiot et Serville. — Quadrldens, Fabr. (PI. ^2, fig. 7.) Long. 0,028 : mâle; 0,025 : femelle. — Ayant eu l'oc- casion de faire un voyage à Londres, pendant l'impression de cet opuscule, il m'a été permis d'admirer les. belles col- lections anglaises, et en particulier celle de Banks, com- posée des types d'un grand nombre d'espèces décrites par Fabricius, et j'y ai trouvé l'insecte que je figure sous le nom de Pristhesancus lateralis. Je prie donc le lecteur de remplacer ce nom par celui de quadridens de Fabricius ; car mon insecte est bien le même, comme il est facile de le reconnaître en lisant la description que Fabricius donne de son Rednvins (fiiadridens, dans son EntomoJogiâ systc- malica, t, 4, p. 200, n° 25. SOCIÉTÉS SAVANTES. 449 II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Séance du ^" Septembre ^851 . — M. Magendk présente, au nom de M. le ministre de la guerre, le troisième vo- lume dés Mémoïrefi et observations sur lliygièuc et la mé- decine vétérinaire militaire. Cet ouvrage, publié aux frais du gouvernement, estré- disjé par la Commission dlijjgiène hippique instituée par l'administration de la guerre, et présidée par M. Magen- die. — M. Clavel lit un Mémoire intitulé : De la pari que prennent les muscles de Cœ'il aux phénomènes de la vision. — Ce travail est renvoyé à l'examen de MM. Magendie, Ba- binet et Velpeau. — M. HelmhoUz adresse une deuxième Note sur la vitesse de propagation de l'agent nerveux. — M. Thurg adresse une Notice sur un petit embryon hu- main qui offrait quelques particularités remarquables. La pièce qui fait l'objet de cette doscription était conser- vée depuis environ vingt jours dans l'alcool, lorsqu'elle fut soumise h l'examen fie M. Thury, qui jugea, d'après le volume do l'œuf et le développement de ses diverses par- ties, qu'il pouvait sêtrc écoulé à peu près six semaines entre le moment delà conception et celui de l'expuision. Plusieurs figures aident à l'intelligence du texte. Ce travail est renvoyé à l'examen de MM. Serres, Geof- froy-Saint-Hilaire et Velpeau. Séance du 8 Septembre. — M. Bosetli, de Gênes, adresse la lettre suivante : « Monsieur le président, quand j'ai eu l'honneur d'a- dresser à M. le président de la République mon travail sur les insectes qui font un grand tort à l'olive en France cl ni Italie^ et mon procédé de destruction de ce flénu de Thude, 2® SÉRIE. T. m. Année 1851. 29 450 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre 185i.) ce travail a été renvoyé à M. Guérin-Méneville, qui a fait un rapport à mon sujet, et qui, sons approuver toutes mes idées, a conclu à ce qu'un examen soit fait des faits que j'avais observés. « Depuis, j'ai appris que le rapport de M. Guérin-Méne- ville avait été l'objet d'un travail d'une commission nom- mée dans l'illustre Académie des Sciences ; j'ai vu le rap- port, dont les conclusions ont été approuvées et votées par l'Académie; et, comme ces conclusions portaient que M. Guérin-Méneville serait envoyé à Gênes pour vérifier mes observations, j'attendais avec confiance ce savant, et j'avais tout disposé pour lui montrer, dans le moins de temps possible, tous les faits avancés dans mon Mémoire. « J'ai donc été très-douloureusement affecté, quand j'ai appris, par un petit mot de M. Guérin-Méneville, daté de Milan, qu'il n'avait reçu aucune mission de l'Académie pour venir à Gênes ; qu'il était à Milan au compte des éducateurs et fileurs de Manosque, et non de l'Académie des Sciences, qui avait voté son envoi parmi nous, et qu'il ne pouvait venir à Gênes. u L'occasion aurait cependant été excellente pour étu- dier mes procédés de destruction de ces insectes nuisibles à l'huile. J'avais retardé mon voyage à Londres pour at- tendre M. Guérin-Méneville, et il aurait pu voir les ravages de la mouche, qui est très-commune cette année, et va nous faire un grand mal. a Si le fléau ne sévit pas d'une manière aussi forte l'année prochaine, il existera cependant encore, car nous l'avons malheureusement presque tous les ans ici. Peut-être serez- vous disposé à nous venir en aide ; car je ne puis croire que le corps qui est composé des premiers savants du monde civilisé reste indifférent à nos souffrances, et refuse d'aider les pauvres agriculteurs en les favorisant du résul- tat des magnifiques études de ses membres. C'est en fai- sant du bien, que la science doit se manifester; et qui peut faire plus de bien que des hommes savants qui donnent SOCIÉTÉS SAVANTES. A6\ tout leur temps à la recherche de la vérité pour la science ? « Pardonnez à un étranger qui n'a pour tout mérite que son zèle et son dévouement pour le progrès de l'agri- culture, et croyez-le, etc. « P. S, Le temps propre pour faire la susdite vérifica- tion serait dans le mois de novembre prochain, époque à laquelle je serai à Gênes, et je serais bien honoré de pou- voir jouir de la visite du susdit M. Guérin-Ménevillc:» M. Duméril rappelle que la commission nommée pour examiner le Mémoire de M. Rosetti, et le Rapport fait à son sujet par M. Guérin-Méneville, a proposé à l'Académie de charger ce naturaliste d'aller à Gênes étudier cette im- portante question chez M. Rosetti même; que cette pro- position a été adoptée par l'Académie, et renvoyée à la commission administrative. 11 ignore les causes qui ont empêché de donner suite à ce vote. La lettre de M. Rosetti est renvoyée à la commission qui a fait le Rapport du 2A mai -1 85^ sur le travail de M. Guérin-Méneville. Séance du ^5 Septembre. — M. Decaisne présente, au nom de M. Valenciennes, une écrevisse vivante recueillie dans les eaux douces de Gisors, et dont le test est entière- ment rouge, comme celui d'une écrevisse après la cuisson. Sa couleur n'offre rien de commun avec la couleur rouge laque dont se colorent les pattes mâchoires des écrevisses pendant le printemps, au moment de la ponte. C'est un fait général et bien connu, que le test de tous les Crusta- cés devient rouge par l'action de la chaleur à 100 degrés. Les uns, comiie beaucoup de Rrachyures et de Macrou- res (Crabes, Ecrevisses), deviennent d'un beau rouge ver- millon ; d'autres, comme le Bouquet (Palaemon), comme les Crangons, passent au rose vif ou pâle. L'action du suc gastrique des Poissons produit les mêmes changements de coloration sur le test des nombreux petits Crustacés qui fourmillent dans les touffes de varces. — M. Guérin-Méneville présente plusieurs plantes trou- 452 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Si'plcmbre 185t. j vées par lui en Italie, en Provena\ et près de Paris, qui sont couvertes de cryptogames appartenant aux genres O'idïum et Erisiphe. Il rappelle qu'il a présenté à FAcadé- mie, dans sa séance du 27 septembre ^850, des observa- tions qu'il avait faites, en 4 848 et 1849, sur un Oïdium au moins très-voisin de celui qui attaque les vignes, si ce n'est pas la même espèce, qu'il a trouvé en quantités im- menses sur les sainfoins du Midi de la France, dans des champs plantés de vignes, et que celles ci n'étaient nulle- ment atteintes de cette affection. Dans un moment où la maladie qui attaque nos vignes, depuis deux ou trois ans, commence à se montrer dans la grande culture, en France, en Piémont et en Italie, il est de la plus haute importance de bien s'entendre sur l'es- pèce de cryptogame que l'on considère comme la cause de ce fléau. Les botanistes s'en occupent avec une grande sol- licitude; ils cherchent à bien fixer les caractères des nom- breuses espèces admises ou proposées dans le genre Oï- dium. Dans des êtres aussi inférieurs, ces caractères sont très-peu tranchés : on a cru les trouver dans la forme va- riée des sporules; mais M. Guérin-Méneville pense qu'il faut se tenir en garde contre ce caractère, car il a vu que, sur le même sujet, les sporules varient beaucoup de forme. 11 croit qu'il y a bien moins d'espèces qu'on ne le pense dans le genre Oïdium, et 11 soumet ses doutes aux savants qui s'occupent spécialement de cryptogamie. S'il était admis que VOïdhim Tnckeri et V Oïdium erisi- phoïdes ne forment qu'une seule et même espèce, par exemple, comment expliquerait-on que sa présence sur les sainfoins de la Provence, en 1848 et 1849, n'ait pas communiqué de suite le mal aux vignobles dans lesquels ces prairies artificielles se trouvaient? La Note de M. Guérin-Méneviile est accompagnée de dessins très-exacts, exécutés à l'aide de la chambre claire adaptée au microscope, et représentant les diverses formes des sporules et des fragments de cloisons des stypes de SOCIÉTÉS SAVANTES. ^55 VOïdmn erisiplioïdes de Fries, observé eu Provence sur le sainfoin ; en Italie, sur diverses plantes des champs; et, à Paris, sur le sainfoin et le senneçon. Il est évident que l'Oï- dium de ces diverses plantes app;irtientà la môme espèce. La Note, les dessins et les échantillons déposés par M. Guérin-Méneville sont renvoyés à rexamen de MM. de Jussieu et Brongniart. — M. jRa^er communique l'extrait d'une lettre de M. le docteur Lesauvage, concernant la castration des vaches. Dans l'espace d'une vingtaine d'années, M. Desbans, vété- rinaire, qui exerce dans le département du Calvados, a pratiqué cette opération sur une centaine de vaches, et n'en a perdu qu'une seule. Suivant M. Desbans, la castra- tion serait spécialement applicable aux vaches laurélièrcs, nom sous lequel on désigne les vaches atteintes d'une sorte de fureur utérine qui rend ces animaux inaptes à la conception, à la production du lait et à l'engraissement. Après l'enlèvement des ovaires, les vaches cessent d'être agitées et engraissent rapidement. D'après le même observateur, la castration, conseillée dans le but d'obtenir "un rendement plus considérable de lait et la prolongation de la sécrétion laiteuse au-delà du terme ordinaire, aurait, au contraire, pour résultat une diminution de cette sécrétion coïncidant avec un engrais- sement proportionnel de la vache. Renvoi à la commission chargée de l'examen de diverses communications de M. Charlier et de M. Frangé sur la môme question. — M. Mauvais communique le passage suivant d'uîsc lettre que lui a écrite M. Seguin aîné, à l'occasion des communications récentes sur le crapaud de Blois. « Ayant lu, vers l'année 1822, dans la KibiioUicjfnc brilamwjuc, publiée à cette époque par M. le professeur Pictet, de Genève, que l'on avait trouvé des crapauds vi- vants dans (Us creux d'arbres et dans des roches de di- verses natures, je voulus expérimenter le fait par Uioi- 454 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1851.) môme, et je plaçai une dizaine de ces animaux, les uns dans des vases de terre de 45 à 20 centimètres de hau- teur, d'autres dans des débris d'arrosoirs en ferblanc, en les enveloppant de plâtre gâché très-dur. Plusieurs d'entre eux ne se prêtèrent pas à cette opération, firent des mou- vements pour se débarrasser, et je vis le bout def leurs pattes ou de leur museau sortir du plâtre, que je recou- vris le mieux que je pus. «Au bout de quelques mois, je visitai tous les vases; quelques-uns répandaient une odeur putride. Je brisai le plâtre, et trouvai les crapauds morts; mais, en ayant trouvé un vivant, je résolus de conserver les autres pen- dant un assez grand nombre d'années. « L'opinion dans la maison est qu'ils y restèrent dix ans ; au bout de ce temps présumé, mais qui n'a pas été moins de cinq à six ans, je rompis le plâtre, qui était très- dur, et je trouvai dans un des pots un crapaud en parfait état de santé : le plâtre était exactement moulé sur lui, et il en remplissait toute la cavité. Au moment où je brisai le plâtre, il s'élança pour sortir de son étroite prison; mais il fut retenu par une de ses pattes, qui restait enga- gée. Je brisai cette partie du plâtre, et l'animal s'élança à terre, et reprit ses mouvements habituels comme s'il n'y avait eu aucune interruption dans son mode d'existence. « Ce fait a eu pour témoins un grand nombre de per- sonnes de la maison, mes frères, des ouvriers, et, je crois, M. le docteur Desgrand; mais je n'en ai malheureusement trouvé aucun détail ni même aucune mention sur le re- gistre d'expériences que je tenais alors; mais je puis par- faitement garantir le fait, qui pourrait au besoin être ré- gulièrement certifié par ceux qui en ont été les témoins.» Séance du 22 Septembre. — M. Rohineau-Desvoidy pré- sente un Mémoire sur la maladie de la vigne et sur celle de la pomme de terre. Voici un extrait de ce travail : « § I. Maladie de la vigne et du raisin. — J'assistais au congrès scientifique qui vient d'être tenu dans la ville SOCIÉTÉS SAVANTES. 455 d'Orléans, et je faisais partie de la section des sciences na- turelles. Lundi dernier, le docteur Chaufeton apporta des tiges de vigne nialade qu'il avait étudiées au point de vue de leur production cryptogamique, et il établit avoir de- puis plusieurs années observé sur le raisin VOîdhim Tue- keri, nouvellement décrit par iM. Berkeley. M. Chaufeton regardait avec raison celte Mudécinée comme le produit de la maladie du végétal. « L'aspect maladif des tiges, des feuilles et des grappes exposées me rappela aussitôt que naguère j'avais rencon- tré les mômes altérations sur les feuilles de l'orme, du charme, du chêne et de l'érable. J'annonçai que je con- naissais l'origine de cette affection, dont l'auteur devait appartenir au règne animal. Ayant alors considéré attenti- vement les feuilles et les tiges apportées par le docteur Chaufeton, je n'eus pas de peine à constater que la mala- die est duo aux piqûres d'un Acaridien. « Les plus récents observateurs n'ont étudié que la pro- duction cryptogamique, à qui l'on fait jouer la totalité du rôle. Elle seule figure encore dans les communications faites ou envoyées à la dernière séance de l'Institut. On l'a étudiée comme étant la maladie elle-même; on a pris le résultat pour la cause : erreur assez commune dans les investigations sur les choses de la nature. Nous avons été longtemps incertain si nous ne devions point rapporter cette espèce bolivienne à la précédente (le Grimpart enfumé de Levaillant, de Cayenne); une seule particularité de coloration, jointe à la diversité d'habitat (Cayenne et le Pérou), nous a fait douter de leur identité. TRAVAUX INÉDITS. 467 C'est que Levaillant, et, après lui, Lichtenstein, décrivent le Grimpart enfumé comme ayant de chaque côté de la tête deux bandes claires, l'une au-dessus et l'autre au- dessous de l'œil, tandis que notre atrïrosiris de Bolivie et de Colombie n'en a positivement qu'une, et plutôt post- oculaire que sur-oculaire. ■40*. D. MËRULA, Licht., Monogr. — Mém, dt} VAcad. de Berlin, ^8^8, nM7, p. 208. « D. long. 7 pouces if2rostro recto, compresso, brevi, apice deflexo nigrescente, gonyde albâ, corpore toto obscure guajacino, gulâ albâ. — Habitat in Cayenna. » Telle est la diagnose du docteur Lichtenstein ; en voici une plus étendue que nous avons été à môme de faire sur un individu rapporté au Musée par l'expédition Gastel- naud. « D. totus unicolor ; supra fusco-brunneus, alis, uropygio cau- dâque saturate cinnarnomeis ; subtùs olivaceo-brunneus, gutture albicante, abdomine crissoque viride cinnarnomeis ; rostro recto, parum apice curvato, maxillâ nigrâ, mandibule albâ aut flaves- cénte, pedibus nigris, debilibus. ^ Longit. iota, 20 cent. M1\ alae plicatœ, 10 cent. 1^5. — Habitat loco dicte les laissions, de Sarayacu, ad summum Amazon. » Cette espèce, voisine, par sa coloration, des quatre pré- cédentes, en diffère un peu par son bec plus étroit, qua- drangulaire ; par l'absence totale de taches roux clair sur la tête et le devant du corps, et par la tache blanc sale qui couvre chez elle toute la partie gutturale. iV. D. MERULOIDES, Nob. Cette espèce, extrêmement voisine du Dend. merula^ n'en diffère que parce qu'elle n'a pas, comme lui, la gorge blanche. Son croupion n'est que roussâtre, et non roux canelle, comme chez le merula; il en est de môme pour la nuance de l'abdomen et de l'anus, et aussi de la queue, qui est d'un canelle plus foncé chez le merida. Le bec est, du reste, semblable de forme, tout droit, et près- 468 REV. ET MAC. DE ^ooLOGiE. ( Octobve 1851 ) que quadrangulaire. Elle a été rapportée de la côte ferme par M. Beaupertbuys. Tel était le nombre des espèces à nous connues, lors- que nous adressâmes, il y a plus de six mois, à M. Guéri n le texte de cette dernière partie. Pendant ce long retard dans son impression, M. Ï.-C. Eyton, Esq. a publié, dans les Contributions to Orniihologyy ^851, part. 4, qui vient de paraître, la description de trois espèces nouvelles de Picucules et d'un nouveau genre des Dendrocolaptinœ (le genre Dendrexetastes, Eyton). Nous donnons, sous forme de supplément à notre tra- vail, les descriptions de ces trois espèces et du genre, co- piées sur celles même de l'auteur, nous réservant de les intercaler au milieu des nôtres, dans leur ordre respectif, dans une table générale des espèces que nous donneronr. dans le prochain numéro, ainsi que leur traduction en français. « Dendrocolaptes MULTisTRiGATUS, Eyton. — D. rostro pa- rùm arcuato valdè de presse cultrato;-gulâ, maculis Iriangulari- bus capitis viltâque postoculari;flavo, rufis ; siiigulis pcimis pecto ris latè, colloque siiperlore angusiè medio eodem colore strigaiis; abdomine pectoreque imo flavo-rufîs singuiis pennis quatuor slriis angustis atris et triinsvereis notatis; illis pectore atro marginatis ; dorso brunneo-olivaceo, inferiore parte uropygio remigibus rec- tricibusque lœtè ciiinamomeo rufis hisapicibus brunneo viridi vix tinctis; rostro mandibulà superiore atio inferiore ad basin cor- née. — Long. corp. 10. 5.; rosi. 1. 6; tars. 1. (pouces anglais). This species of Dendrocolaptes approaches nearer to D. plaiyrostris, Spix, in the form of the bill than to any other species, but bas it more slender, not so broad at the base, but at the same time more depressed. ïhe spé- cimen from which the above description is taken is in Lord Derby's Muséum at Knowsley. <( PicoLAPi'ES vALiDiROSTRis, Eyton. — P. fostro valido, ar- TRAVAUX INÉDITS. 469 cuato, cultrato, ad basin palidè brunneo ; capite brunneo-alro, pennis singulis in medio rufo flavo latè strigulatis et nigro-fusco ïimbriatis, striis colli mediis staturâ inter illos capitis et dorsi ; gula genisque sordide albis; pectore abdomineque pennis in me- dio parte eodein coloris fusco leviter fimbrialis; uropygio remigi- bus rectricibusque laetè cinnamomeo-rufis, remigibus externis apicibus brunneis viridi parce tinctis ; pedibus brunneo-corneis. — Long. corp. 8. 5 ; rosi fron. 1.5; tars., 9 ; alae, 4. 5. The above may be easily distinguished from the other species of Pîcolaptes, by the greater length and strength of the bill. The spécimen isin the Knowsley Muséum. « Pîcolaptes atripes, Eyton. — P. praecedente similis sed pennis medio parle laetè albis nigro fimbriatis, rostro breviore et gracilliose, et pedibus atris. — Long. corp. 8. S; rost. fron., 4. 5; tars., 9; alae, 4. 7. m. This species approaches very nearly to the preceding one, but may be at once distinguished from it by the su- perior length of the wing, the slenderness of the bill, the black or very dark brown feet, and by the centre of the feathers being pure while instead of dirty white. A spéci- men is in Lord Derby 's Muséum and another in my own. Il est facile de reconnaître que la première de ces trois espèces fait partie de notre deuxième section, les Dendro- colaptinées dépressirostres, et suivra immédiatement, sous le numéro 5° {bis)^ la description de notre 5° Dcndrocops plalijrosiris, ^851, p. 526, dont elle paraît différer par une taille et un bec surtout plus allongés, par une teinte infé- rieure d'un roux jaunâtre et non blanchâtre, et par des stries ventrales noirâtres plus nombreuses et plus étroi- tes, etc., etc. La seconde, Pîcolaptes validirosiris, offre des rapports dans la force de son bec et sa coloration avec notre Pîco- laptes SoiUeyeti; et la troisième, le Picolaptes atripes j en offre, par sa maculature blanche, avec le Picolaptes leuco, gaster de Swainson ; mais ces deux dernières ont le bec plus long que nos deux espèces décrites. 470 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( OctobvC 1851 . ) « DENDREXETASTES, n. g. Generic Character. — Rostrum validum, arcuatum, parùm cultratum, haud altior quam latum, naribus magnis vix ovalibus. (( Pedes tarsique^validi, cauda duabus rectricibus mediis longis- « DENDREXETASTES CAPITOIDES, Eyton. — D. capitc, dorso abdoraineque brunneis, pectore, gulâ colloque posterîore, pennis medio parte latè albis, atris, dein brunneo Ifimbriatis, gulâque brunueo solummodo fimbi iatâ ; uropygio, rectricibus remigibus- que latè rufo-cinnamomeis illis apicibus brunneo-viridi cxteriore latere prœpillalis. — Long. corp. 9; rost. fron., 1.2; tars., 11 ; ala, 4. « From the form of the bill in this curious genus it might at first sight be supposed];to be related to the Capïtonniœ; but being destitute of bristles at the base of the biil, and also the toes being placed, three in front and one behind, point out its true position to be among the Dendrocolap- ûnœ. It also agrées with the latter famîly in the structure of the tail and in the style of the plumage. The spécimen from which the above description is taken is in Ihe Knows- ley Muséum, and was purchased from Mr. Leadbeater, the locality in unsknown. » Sur deux nouvelles espèces de Tyrans d'Amérique, par M. F. DE Lafresnaye. Au milieu des nombreuses espèces de Tyrans qui peu- plent les deux Amériques, il en est deux remarquables par leur taille et leur conformité de coloration, mais en même temps par la grande différence dans la forme de leur bec ; Ce sont : -jo le Bienteveo ou Puitanga d'Azara, ou le Lanius sulphuraïus de Gmelin, enl. 249, sous le nom de Geaij à ventre jaune, de Cayenne^ et dont la Bécarde à ventre jaune, enl. 296, qui n'a pas de jaune sur le milieu de la tête, nous paraît être le jeune âge, espèce à bec droit, robuste, comprimé, crochu à l'extrémité. 2° le Nei-nei d'Azara, enl. TRAVAUX INÉDITS. 471 2\ 2, appelé par Vieillot le Bentaveo lanius pitnnguay à tort, puisque c'est au premier qu'appartient ce nom de pays, selon Azara, qui les a très-bien distingués dans ses deux descriptions. Celui-ci se distingue, au premier abord, du premier par un bec singulièrement élargi, déprimé, ar- qué en dessus, et ayant un pou la forme d'un bateau ren- versé. Dans ces derniers temps, ces deux espèces sont de- venues les lypes de deux genres nouveaux. On a formé, avec la première, le genre Saurophagus, et, avec la se- conde, celui de Megastoma, on Scaphorhynchus, Swainson. Il est certain que l'Amérique possède des groupes d'oi- seaux dont les espèces ont une telle similitude de colora- tion, qu'au premier abord il est difficile de ne pas les confondre, et que ce n'est qu'après une scrupuleuse ob- servation qu'on parvient à reconnaître les petites diffé- rences qui, se retrouvant néanmoins chez tous les individus d'une même localité, en constituent réellement des espèces distinctes, c'est ce que nous remarquons dans le groupe des Bécardes, dans celui des Picucules, et enfin dans ce- lui des Tyrans, dont nous nous occupons maintenant. C'est ainsi qu'en observant dernièrement plusieurs Tyrans de Colombie, qu'au premier abord nous croyions être le Sau- rophagus sulphuratusy mais dont les ailes et la queue avaient plus de roux, nous avons fini, après une scrupu- leuse comparaison, par reconnaître entre elles des diffé- rences notables qui, jointes à la diversité des localités, ne nous ont plus laissé de doutes sur la distinction spécifique de cette espèce colombienne, dont voici la description : « Saukophagos uuFiPENNis, Lafr. — S. suprâ urabrinus, pi- leo nigro, cristato, cristâ in medio ranunculaceû ; vitiâ superci- liari a fronte ai niicham pileiim totum cingente, a!bâ ; remigibus totis a basi rufis, tertiâ parte apicali tantummodu nigro-fuscis, exiùs rufo marginatis; rectricibus totis intùs rufis, extus nigro- fuscis, rufo marginatis ; duabus mediis tantummodo intùs et ex- tus fuscis rufo marginatis ; subtùs uti apud Saurophagum sulphu' ratum totus citrinus, gulâ albà. — Longit. iota, 22 cent, (ave 472 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( OctobvC 185^.) arte farcto) ; alœ plicatœ, \2 cent. il2 ; caudae; 9 cent. — Habitat in Colombiâ, Caracas. » Lorsqu'on rapproche cet oiseau du. Saurophagus suiphu- ratusj on est frappé de leur grande analogie de formes et presque de coloration ; cependant, notre rufipenms se dis- tingue de l'espèce type par ses rémiges primaires entière- ment rousses jusqu'aux deux tiers de leur longueur; par les secondaires, qui le sont également sur toute leur par- tie interne et sur leur bord extérieur, n'ayant de noir que leur partie médiane le long de leurs tiges, et leurs grandes et moyennes couvertures étant marquées de même ; il s'en distingue encore par ses rectrices rousses sur tout leur côté interne et sur leur bord externe, n'ayant de noirâtre qu'une bande longitudinale médiane le long de la tige. Le fond de la couleur supérieure est moins olive, et tire davantage sur la nuance terreuse. Quant à la forme, elle est pour ainsi dire la même ; le rufipenms a cependant les pattes plus faibles, tout en ayant les ailes au moins aussi longues. Les deux individus que nous possédons de cette espèce viennent de Caracas. L'espèce paraît se trouver dans toute la Colombie, et y remplacer le stilphuratus de Cayenne et du Brésil. Nous possédons deux Saurophagus de Chuquisaca, en Bolivie, presque entièrement semblables au sulphuratus, quant à la coloration, mais sensiblement plus grands dans toutes leurs proportions : ainsi leurs ailes, ployées, ont plus de i5 centimètres de longueur, tandis que, chez le stilphuratus, elles n'en ont que ^2. Leur queue a 9 centi- mètres 1/2 ; elle n'en a que 8^/2 chez le premier : de plus, la couleur jaune de leurs parties inférieures est d'un jaune plus blanchâtre ; un de ces deux individus a non- seulement toutes les rémiges, sauf l'extrémité des primai- res et leurs tectrices, bordées de roux, comme chez \esul- phuratusy mais ses rectrices le sont également et réguliè- TRAVAUX INÉDITS. 475 rement, et le dessus de sa tête est tout noir, sans apparence de jauoe à la base des plumes. Ces deux caractères nous paraissent indiquer le jeune âge chez cet individu. Nous pensons, du reste, que ces deux individus ne constituent pas, comme le rufipennis, une espèce distincte du sulphuratus, mais plutôt une va- riété de taille, ou race plus grande et particulière à la Bo- livie. Le second Tyran, dont nous avons reconnu la distinc- tion spécifique, est le Scaphorhynchus Mexicanus , Nob. « S. supra grisescente-olivaceus, remigibus primariis et secun- dariis nigro-fuscis, bas! subtiliter rufescente raarginatis, tertia- riis pallidioribus; rectricibus fuscis, subtilissime et vix conspicuè rufescente fimbriatis; pileo capitisque lateribus nifîris, fronte a gri- sescente, vitià latâ superciliari a fronle ad nucham extensâ alki- da; verticis plumis basi pulchrè luteis, apice nigris; subtùs sul- phurascente flavus, gulà totâalbldâ; rostrum ni^n'um, magnum, elongatum, sed minus dilatatum quam in Scaphorhyncho pitan- gua, Gmelin {Bentaveo, Bnff., enl. 212). — Longit. tota in exu- viâave, 25 cent. ; alte plicatœ, 15 cent.; caiidae, 9 cent. 1/2; ros- tri a fronte, 3 cent; illius latitudo, 1 cent. U2. — Habitat Mexico. » Cette espèce, qui offre les plus grands rapports avec le Nei-nei d'Azara, ou Bentaveo de Buffon, col. 212, s'en dis- tingue cependant par sa coloration supérieure d'un olive grisâtre, et non d'un olive brunâtre; par celle des parties inférieures, d'un jaune plus pâle et plus teinté de soufré; par la forme de son bec, évidemment plus étroit, plus pa- rallélogrammique ; par sa taille plus grande, ses ailes ployées ayant 1 5 centimètres de longueur au lieu de 1 2 ; sa queue, 9 1/2 au lieu de 8 1/2, et néanmoins son bec n'é- tant pas plus long, mais étant bien plus étroit et moins dilaté. Nous possédons un second individu entièrement sem- blable de forme et de coloration, et du Mexique comme 474 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Octobve 1851.) lui, mais dont les plumes du vertex, au lieu d'être, comme les siennes, d'un beau jaune jonquille à leur base, sont d'un roux vif en cette partie, offrant cependant vers l'occi- put quelques plumes jaunes. Nous possédons, en outre, quatre Scaphorhynchus, que nous regardons comme le Bentaveo de Buffon, dont trois entièrement semblables entre eux de forme et de colora- tion, et dont l'un a ses plumes verticales d'un beau jaune ; l'autre les a rousses, tandis que le troisième les a presque toutes noires. La seule différence que présente ce dernier consiste dans un peu plus de brièveté et d'étroitesse du bec. Le quatrième, qui nous paraît évidemment un jeune, a la plus grande partie des plumes noirâtres du dos bordées de roussâtre ; ses pennes alaires et caudales, et leurs tec- trices supérieures sont aussi, dans tout leur pourtour, de la même teinte. Le noir de la coiffe est moins prononcé que chez les trois autres, et chaque plume en est terminée de roussâtre sans qu'il y ait à leur base vestige de couleur jaune ou rousse, comme chez les deux premiers individus. Quant à la coloration des parties inférieures, elle est tout- à-fait semblable. Cette diversité de coloration à la base des plumes du vertex, chez plusieurs individus de ces deux espèces, qui d'ailleurs ne nous en ont présenté aucune autre dans le reste de leur plumage, nous a fait présumer fortement qu'elle est due à la différence de sexe et d'âge, et non à celle d'espèces, comme l'a cru Swainson, qui en a indiqué trois sous les noms de Megastoma flaviceps, rufîceps et atri- ceps. Or, nous avons la certitude que les jeunes, encore revêtus de leurs premières plumes à bordures rousses, ont toujours la coiffe noire, avec les plumes terminées de roussâtre, comme nous l'avons remarqué chez notre qua- trième individu du Scaphorhynchus pitanguay ce que nous avons encore reconnu chez un jeune du Saurophagus su/- phuratus^ espèce si voisine. Nous ne nous sommes pas bor- THAVACX INÉDITS. 47B né à l'observation des quatre individus de notre collée** tion, nous l'avons étendue sur dix ou douze autres venant tant du Brésil que de Cayenne, et môme de Colombie. Parmi tous ces exemplaires, dont les uns ont la base des plumes du vertex d'un jaune citron ou jonquille, les au- tres d'un roux canelle, nous n'avons pu trouver aucun autre caractère différentiel, et même chez les individus à coiffe toute noire en apparence, si on relève fortement les plumes du vertex et du front, on s'aperçoit que leur ex- trême base près du crâne est déjà colorée en jaune citron. Que peut-on augurer de tout cela, si ce n'est que ces deux couleurs jonquille ou roux canelle, qui se mon- trent indifféremment sur des individus à plumage d'ail- leurs semblable, et paraissant le plumage d'adulte, ne peuvent indiquer que la différence de sexe, tandis que la coiffe, toute noire en apparence, de quelques-uns, mais dont l'extrême base est jaune citron, pouvait être, chez eux, la première livrée après celle du nid, livrée où l'oi- seau n'aurait encore à l'extrême base de ses plumes fron- tales qu'une tache jaune citron qui, dans les mues sui- vantes, prendrait plus d'extension et une nuance plus franche ne présentant plus alors de noir qu'à l'extrémité des plumes. Nous pensons donc que les deux espèces de Scaphor- hynchus désignées par Swainson sous les noms de Megas- toma flavîceps et ruftceps ne sont que les deux sexes d'une même espèce, probablement l'espèce commune et ancien- nement connue sous les noms de Pitangua-guacn, Marc- grave, Nei-neij Azara, Bentaveo, Buffon, et Tyrannus oami- vorus, Vieillot, puisque nous trouvons cette distinction de couleurs chez des individus brésiliens et cayennais entiè- rement semblables d'ailleurs, et que nous l'avons remar- quée également chez deux individus de notre Scapliorhyn- chus mexicanus, qui ne nous ont présenté aucune autre différence entre eux ; et, quant à son Megastoma atriceps^ 476 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 1851.) nous sommes très-porté à croire que c'est encore le même oiseau à sa première livrée après celle du nid. Du reste, cette opinion de ne voir, dans les individus à huppe jaune et ceux à huppe rousse, qu'une seule espèce, n'est pas nouvelle, car elle remonte à Marcgrave, qui, dans son Histoire du Brésil, pubUée en 1648, disait, en parlant de son Pitangiia-guacu , « qu'entre ces oiseaux les uns avaient une tache orangée au sommet de la tête, les autres une jaune, » ce qui est cité par Bufîon à l'article de son Bentaveo, pi. enl. 212. On connaît depuis longtemps les deux figures des plan- ches enluminées de Buffon désignées, Tune sous le nom de Bécarde à ventre jaune, n° 296, et l'autre sous celui de Geay à ventre jaune de Cayenne, n° 249, Latham etGmelin ont également adopté, comme espèces distinctes, ces deux oiseaux, en leur donnant deux noms latins différents. Vieillot, au contraire, a pensé que c'était une erreur, et qu'ils représentaient une seule espèce, qu'il a eu tort de nommer Tyrannus magnanimuSf puisque déjà elle en por- tait plusieurs, et entre autres celui de sulphuratus. Nous sommes entièrement de son avis, quant à l'identité de ces deux figures ; nous pensons seulement que, de ces deux oiseaux de Cayenne, celui de la planche 296, sous le nom de Bécarde à ventre jaune, qui y est représenté et décrit avec le dessus de la tête tout noir, sans jaune au milieu, est le jeune, tandis que celui de la planche 249, sous le nom de Geay à ventre jaune de Cayenne^ et qui a une tache jaune sur le milieu de la tête, serait un mâle ou femelle adultes. C'est d'autant plus probable, qu'on n'a point re- connu depuis, à Cayenne, une seconde espèce aussi voi- sine de taille et de coloration du Saurophagus sulphuratus. TRAVAUX INËDITS. 477 MÉLANGES ORNiTHOLOGiQUES. — SuF Une nouvelle espèce de Todier {Todus), par M. F. de Lafresnaye. Lorsque, dans la Revue de ^847, nous fîmes l'énuméra- lion des diverses espèces de Todiers connues jusqu'alors, et dont la plupart avaient été confondues sous le nom pri- mitif de Todier vert (Todus viridis), dénomination qui n'appartient qu'à la seule espèce de la Jamaïque, fort dis- tincte de toutes les autres, et la première qui ait été dé- crite sous ce nom par Browne, dans son Histoire de la Ja- maïque en H75ë; dans cette notice, disons-nous, et à l'article de notre Todus dominicensis, nous observions que le Todus subulatus de Gould, indiqué par cet auteur comme étant aussi de Saint-Domingue, et qui était entièrement conforme à notre dominicensis par sa taille, la largeur, la longueur et la denticulalion de son bec, et sa coloration générale, n'en différant que par la pointe acuminée et non obtuse de ce bec, ne nous paraissait pas, d'après ce seul caractère, devoir constituer une espèce distincte, mais plutôt une variété, étant surtout propre à la même île. Depuis lors, une nouvelle espèce, originaire aussi de Saint-Domingue, et distincte de ces deux-ci, en a été rap- portée dernièrement avec le dominicensis , et nous a prouvé que, puisque cette île renfermait, à notre connaissance, deux espèces évidemment distinctes, le dominicensis et cette dernière, elle pouvait bien également en renfermer trois, et que le subulatusy qui en est aussi originaire, pou- vait bien dès-lors, malgré sa grande analogie avec le do- minicensis, constituer cette troisième espèce. Il résulterait donc de cette découverte récente qu'au lieu de quatre es- pèces que nous avions indiquées en -1847, et qui viennent de l'être également, en ^850, par le prince de Canino, dans son Conspectus avium ; il y en aurait réellement six de connues aujourd'hui, dont une, l'espèce type de la Ja- maïque, trois de Saint-Domingue, une du Mexique, et une de Cuba et Porto -Rico. 478 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Octobve 1854 . ) Nous allons décrire cette nouvelle espèce, renvoyant, pour les cinq autres, à notre article çle la Revue, H 847, p. 326. ToDDS ANGUSTiROSTRis. — « T. supra tolus prasino-viridis ; subtùs albus, gulâ ut rite pulchrè rubro purpurinâ, utrincjue viltâ mystacali albâ marginatâ, pectoris coUique lateribus cine- reis, hypochondrii*s vividè roseis; subcaudalibus anoque cilri- nis; rostro debili, angusto, supra nigro, infia luteo-albescente. —Long, totâ in exuviâ ave, 10 cent. ; rostri a fronte, 1 cent. Ifâ. — Habit, in Sancti-Dominicensis insulâ. )) Cette petite espèce, la plus petite peut-être des six, égale à peine en grandeur le Todus multicotor. Elle s'en distin- gue au premier coup-d'œil, ainsi que de toutes les autres, parl'étroitesse de son bec, noir en dessus, d'un blanc jau- nâtre en dessous, obtus à sa pointe. Il n'est point finement denticulé sur ses bords, comme chez le dominicensis et le subulatus; et, en cela, il se rapproche du viridis, du multi- çolor et du mexiçanus. — Il a toutes ses parties supérieures du même vert que ses cinq congénères. — La partie gu- laire est également d'un beau rouge pourpré, avec l'extré- mité des plumes frangée de blanc soyeux ; mais cette sorte de hausse-col est plus large chez lui que chez le viridis et le muUicolor, et égal à celui du dominicensis et du subula- tus. Son bec, qui n'est pas plus long que celui du multi- colovy est évidemment plus étroit et plus parallélogram- mique, et en diffère encore par la couleur noire de sa mandibule supérieure. Une bande étroite blanche sépare également, de chaque côté, le rouge de la gorge du vert des côtés de la tête, et est terminée, au-dessous des oreil- les, par une tache grise, au Heu de l'être par une bleue, comme chez le muUieolor, et le haut de la poitrine, au- dessus de la bande cendrée pectorale, est d'un blanc pur, comme tout le ventre, depuis cette bande jusqu'à Tanus. Ce blanc n'est point teinté de rosâtre ni d'aucune autre nuance ; les côtés de la poitrine seulement sont d'un gris TRAVAUX INÉDITS. 479 assez clair, et les flancs sont d'un beau rose vif. Les soys- caudales sont jaune citron. Cette espèce a élé recueillie en Amérique, par M. Salé, et vient de Saint-Domingue, ainsi que le dominicetisis, qu'il m'a également envoyé. Nous nous faisons ici un plaisir de citer M. Salé, dont les voyages au Mexique, en Colombie et dans les Antilles, ont été très-fructueux pour l'ornithologie, car ils ont déjà pro- curé à la science un certain nombre d'espèces nouvelles que nous avons décrites et nommées dans la Revue. Note sur une nouvelle espèce de Reptile de la famille des Geckotiens, et appartenant au genre Sténodactyle (Sté- NODACTYLE QUEUE-CERCLÉE. Stenodaciylus caudicinc- tus, par M. A. Duméril. (Planche ^5.) A. l'époque où le tome III de l'Erpétologie générale de mon père et de Ribron fut publié (1856), le genre Sténo- dactyle, fondé par Fitzinger, ne comprenait qu'une espèce, le Sténodactyle tacheté, ou Ascalabote Sténodactyle de tichtenstein, lequel avait reçu d'abord de M. Isidore Geof- froy-Saint-Hilaire, dans la Description des Reptiles de l'E- gypte, le nom d'Agame ponctué ; puis, plus tard, de iM. Au- douin, dans les Suppléments à cet ouvrage, celui de Tra- pelus de Sayigny. Dans ces dernières années cependant, on a trouvé d'autres Sauriens appartenant à cette même famille si distincte et si remarquable des Geckotiens, et qui doivent prendre rang dans le genre dont il s'agit. Leurs doigts, en effet, ainsi que le porte sa diagnose, sont cylindriques, pointus au bout, à bords dentelés et à face inférieure granuleuse. Le Catalogue mélhodique de la collection des Reptiles du Musée d'histoire naturelle de Paris, dressé par mon père et par moi, mentionne non- seulement l'ancienne es- pèce, mais deux nouvelles récemment inscrites sur les re- 480 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Ociohre 1851.) gistres de la science, et une aulie, jusqu'alors inédite, que cette Note, avec la planche qui l'acconDpagne, a pour ob- jet de faire connaître. Pour atteindre plus complètement ce but, je crois utile de rappeler quelques détails relatifs au genre lui-même, et de signaler rapidement les particularités propres à dis- tinguer chacune des espèces qu'il comprend. Le caractère le plus apparent des Geckotiens consistant dans l'élargissement des doigts, dont la face inférieure est garnie de lames transversales entuilées, les Gymnodac- tyles et les Sténodactyles, qui n'ont pas les doigts dilatés, sembleraient, au premier abord, devoir être éloignés de cette famille. Ils ne peuvent cependant pas en être déta- chés, en raison de l'analogie extrême que tout l'ensemble de leur organisation établit entre eux et les autres genres. Entre ces Gymnodactyles et ces Sténodactyles qui for- ment, en quelque sorte, une division à part, à cause de la conformation de leurs pattes, la confusion est impos- sible. Chez les premiers, les doigts sont grêles, à bords nus et lisses, et couverts, en dessous, de petites lames écail- leuses imbriquées ; tandis que, chez les autres, ils sont garnis de chaque côté de fines dentelures, et sont granu- leux à leur face inférieure. En raison même de cette particularité, la progression sur les surfaces lisses doit être beaucoup moins facile aux Sténodactyles qu'aux autres Geckotiens, si ce n'est même impossible, puisqu'ils n'ont pas, comme ceux-ci, les pattes munies en dessous de lames imbriquées qui, s'appliquant exactement sur la surface des corps même les plus polis, y adhèrent avec solidité. Ils ne peuvent donc pas, comme eux, courir rapidement sur tous les plans et dans toutes les directions, et même sous les feuilles des arbres. Les détails fournis par M. Smith sur les mœurs du Sté- nodactyle babillard, qu'il a le premier fait connaître, sem- blent indiquer que des doigts ainsi armés sur les côtés TRAVAUX im:i)its. -^84 permettcDt à l'animal do trouver un rofuge plus facile sous le sol que sur les arbres; car ce naluraliste nous ap- prend que l'espèce donl il a donné la description se cache habituellement dans le sable, « Le Sténodactyle babillard, dit-il, habite les contrées sablonneuses de l'Afrique aus- trale; il vit en troupes, et se loge dans de petits terriers presque perpendiculaires, dont il ne sort probablement que pendant la nuit, pour chercher sa nourriture : pen- dant le jour, on ne voit jamais que sa tête hors du trou.» Nous ne connaissons pas le genre de vie des autres es- pèces; mais, comme elles se rencontrent dans les contrées les plus chaudes du continent africain, où les sables sont abondants, on peut leur supposer des mœurs semblables. Cette supposition, d'ailleurs, acquiert une grande ap- parence de réalité, quand on vient à comparer les habi- tudes, malheureusement trop peu connues, des Reptiles avec les modifications que leurs organes du mouvement subissent en raison même de ces habitudes. Ainsi, la grande famille des Lacertiens ou Autosaures, c'est-à-dire des Lézards proprement dits, se divisent en deux groupes. Les uns, pour ne parler ici que des parti- cularités relatives à leur manière de vivre, grimpent ha- bituellement sur les arbustes, sur les buissons, sur les haies et sur les murailles qui entourent nos habitations. Les autres, au contraire, ne quittent pas le sol sablon- neux ; on les y voit courir avec une extrême vélocité, et s'y enfoncer rapidement, et sans difficulté. Or, les premiers ont les doigts parfaitement lisses en dessous et sur les côtés ; aussi ont-ils reçu, dans V Erpétologie génér.yla nom de Léiodactyles, tandis que la dénomination de Pristidac tyles a été donnée aux seconds parce que presque tous ont les faces latérales des doigts dentelées : ainsi s'explique leur séjour habituel dans les contrées où le sol est léger et facile à remuer. S'il était nécessaire de donner quelques preuves de cette corrélation entre ïliubitai et la structure des doigts, il suf» 'i*' sÉKiE. T. 111. Année 1851. 51 482 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 1851.) firait de prendre au hasard, en quelque sorte, deux ou trois exemples dans Touvrage de mon père et de Bibron. A la page 256 du tome V, on lit que Dugès, en parlant du Psammodrome d'Edwards (Lacertien pristidactyle), dont le nom veut dire qu'il court sur le sable, s'exprime ainsi : « Il est très-commun dans les environs de Montpel- lier, sur la plage, entre les étangs et la mer; il s'y creuse, au pied d'une touffe de joncs, un trou peu profond et cy- lindroide vers lequel il s'élance, avec la rapidité d'un trait, à l'imminence du danger. » -; Dans une autre famille de Sauriens, celle des Scincoï- *diens, des habitudes analogues sont propres aux individus rangés dans l'espèce dite Scinque des Officines. M. Alexan- dre Lefebvre, qui a fait un long séjour dans les contrées voisines du Nil, a donné à ce sujet les détails suivant» : « Cet animal, dit-il, court avec une certaine vitesse, et, quand il est menacé, il s'enfonce dans le sable avec une rapidité singulière, et s'y creuse, en peu d'instants, un terrier de plusieurs pieds de profondeur. » (Erpét. génér., t. V, p. 570.) Cette particularité, si remarquable dans les mœurs de l'espèce dont il s'agit, résulte évidemment de la conformation des doigts, qui, exceptionnellement à ce qu'on observe dans la famille des Scinques, sont aplatis et à bords dentelés en scie. Parmi les Iguaniens, enfin, un seul genre ressemble, sous le rapport qui nous occupe, aux Reptiles qui viennent d'être cités : c'est celui des Phrynocéphales , dont les doigts portent des dentelures sur leurs faces latérales ; et, comme on pourrait le supposer d'après ce seul caractère, les espèces qu'il renferme sont arénicoles, et ne se ren- contrent que dans les déserts de la Russie d'Asie. Les Reptiles, au reste, ne sont pas les seuls animaux dont le genre de vie démontre que des pattes dentelées sur leurs bords caractérisent ceux qui, d'ordinaire, cherchent leur retraite sous le sol. Dans les Insectes fouisseurs, les jambes antérieures s'é- TRAVAUX INÉDITS. 485 largisscnt à leur extrémité ; leur bord extérieur devient tranchant, et présente un nombre de dents variable, no On peut, à ce point de vue, citer le plus grand nombre des Scarabées et, en particulier, les Géotrupes, dont tou- tes les jambes sont aplaties, tranchantes, et dentelées en dehors ; aussi creusent-ils la terre sous les bouses et les matières excrémentitielles des Ruminants et des Solipè- des, pour y entraîner des portions de ces matières au mi- lieu desquelles ils déposent leurs œufs. (G. Duméril, Dkt. des se, nat., t. XVIIl, p 446.) Parmi les Orthoptères, le groupe des espèces qui, dans la famille des Grylloïdes ou Grylliformes, fouillent le sol, offre, au plus haut degré de développement, cette curieuse disposition. Elle est surtout remarquable chez la Gourtil- Hère, ou Taupe-Grillon, si redoutable par ses ravages sous les terres cultivées. Ses jambes antérieures sont excessi- vement larges, épaisses, triangulaires, et portent deux ou quatre énormes dents presque égales et perpendiculaires qui leur donnent quelque ressemblance avec les pieds de devant de la Taupe. Si enfin ce n'était pas forcer un peu les analogies, peut- être pourrait-on, avec raison, comprendre également ce Mammifère dans la série des exemples que je viens de rappeler. Tout, dans ces pattes robustes, et dans la disposition des ongles qui les garnissent, à leur face ex- terne, comme d'une sorte de scie à dents pointues, ne dé- montre-il pas que co petit carnassier est destiné, par sa structure, à creuser le sol et à passer sa vie tout entière dans les galeries souterraines qu'il se construit avec tant d'habileté. u f Laissant maintenant de côté ces considérations rela- tives aux modifications que la structure de quelques-uns des organes du mouvement entraîne toujours dans la ma- nière de vivre des animaux, nous revenons à l'étude du genre Sténodactyle, et nous voyons que les 4 espèces dont il se compoce sont ; le Sténodactyle tacheté {gutiatus, 484 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Oclohrc 185K ) Cuvier), le Stériodactyle Mauritanique {Mauritanicus, Gui- chenot), le Sténodacty le babillard {garrulus, Smith), et le Sténodactyle queue-cerclée (caudi-cinctus, A. Duméril). Entre la première et la seconde, dont la description et la figure ont été données par M, Guichenot, dans VExplo- rat. scientif. de l'Algérie^ Rept., p. 5, pi. ^, fig. ^, l'analo- gie est très-marquée, comme ce naturaliste le reconnaît lui-même. Il y a bien, dans la conformation générale, quel ques différences qui ont été relevées avec soin dans notre Catalogue, mais c'est surtout au système de coloration qu'il faut avoir recours, pour établir la distinction. Le Sténodactyle babillard diffère d'abord des deux pré- cédents par les couleurs orangée et rouge-brun, dof»t ses téguments sont ornés, ainsi que le rapporte le Catalogue, d'après les indications fournies par M. Smith {lllustr. of the Zool. of south Africa, Appendix, p. 6). Ces nuances brillantes sont malheureusement altérées par l'action de l'alcool sur le sujet unique dont le Muséum doit la posses sion à MM. Verreaux frères. Un autre caractère lui est tout- à-fait spécial : il se tire de la forme de la tête, qui, à s.-i région postérieure, est beaucoup plus large que le cou , dont la peau est lâche, et peut se gonfler à la volonté de l'animal. La dernière espèce, qui n'avait point encore été décrite par les naturalistes français ou étrangers, est le Sténodac- tyle queue-cerclée. J'en ai donné la diagnose [Calai, méth. de ta collect. des Reptiles du Mus. d'Iiist. nat. de Pàrisj p. 48), dans les termes suivants : Sténodactyle QUEUE-CERCLÉE (cflM(/i-cmc«Ms, A. Dum.). Tubercules nombreux et ovaîaires, semés avec régularité au milieu de la granulation générale des parties supérieu- res, réunis 5 à 5, un gros et deux plus petits sur les parties latérales du dos et du cou, et isolés sur la ligne médiane ; queue robuste, entourée, dans toute sa longueur, de lar- ges anneaux très-réguliers, sur la face supérieure desquels les tubercules, augmentant de volume, prennent la forme THAVAUX INÉDITS. 485 de petits cônes à sommet un peu obtus : cette armature, qui rappelle celle des Fouette-queue, est surtout appa- rente dans son tiers moyen. Aux indications qui précèdent, on peut en ajouter quel- ques autres, pour compléter la description. Ainsi, le revêtement écailleux des régions inférieures est très différent de ce qui se voit en dessus, car les pièces dont il se compose ne sont pas entremêlées d'écaillés tu- berculeuses et saillantes; elles sont hexagonales, mais à angles si peu saillants, qu'elles paraissent presque circu- laires, et sur le ventre, où leur diamètre est un peu moin- dre que sur les flancs, elles sont légèrement imbriquées. De chaque côté de la plaque rostrale, qui est dilatée en travers, et dont le bord supérieur est un peu ondulé, il y a douze labiales. La mentonnière a la forme d'un trian- gle dont le sommet, dirigé en arrière, est enclavé entre deux plaques hexagonales, suivies l'une et l'autre, le long des branches de la mâchoire inférieure, de plaques sem- blables, bientôt confondues avec celles du pavé granuli- forme de la région sous-gulaire. Ce qui, en définitive, distingue surtout ce curieux Sau- rien de ses congénères, c'est l'aspect particulier de ses té- guments. Un des caractères généraux des Geckotiens con- siste, il est vrai, dans la présence d'écaillés tuberculeuses, à pointes anguleuses ou mousses, au milieu des écailles granulées et égales dont la peau est revêtue ; mais, parmi les Sténodactylos, celui-ci est le seul qui offre ce mélange d'écaillés plates et d'écaillés saillantes. Cette espèce diffère, en outre, des trois autres d'une fa- çon très-notable par ses grandes dimensions. Sa longueur totale, qui est de 0 m., ^55, est presque le double de la taille des autres Sténodactyles. Son système de coloration, enfin, est très-remarquable, et mérite d'être décrit en détail. La teinte générale est un brun-grisâtre, tirant sur la couleur lilas, orné, en dessus, de trois grandes taches d'un 486 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 185^.) brun violacé. La première, en forme de fer à cheval, com- mgice, de chaque côté, derrière l'œil, et s'arrondit sur l'occiput. La deuxième, à peu près quadrilatère, couvre les épaules, et la troisième a la forme d'un large triangle dont la base concave se termine, en avant, par deux pro- longements pointus qui remontent sur les flancs, et son sommet, très-aigu, s'arrête, sur la ligne médiane, au ni- veau de la naissance des membres postérieurs. Sur la queue, il y a quatre demi-anneaux de la même nuance que les taches, et le dernier se confond, en partie, avec le troi- sième. La couleur est partout, en dessous, d'un brun grisâtre uniforme. Le Muséum ne possède qu'un seul échantillon de cette espèce. 11 est originaire du Sénégal, et dans un très-bon état de conservation. Observations sur la perforation des roches par les Mol- lusques du genre Pliolas, par M. A,ucapitainb, de la Rochelle. Frappé de l'idée, malheureusement trop vraie, émise par M. Récluz, que le Mémoire de M. Fleuriau de Belle vue était trop peu connu {Rev. Zooi., ^847), nous avions l'intention de donner une seconde édition de ce Mémoire, en l'augmentant des faits acquis depuis à la science, et de nos propres observations. Près de quitter les côtes de l'Q- céan, et, par là, détourné de cette publication, nous avons voulu cependant émettre nos idées, formées sur une lon- gue observation, encouragé par la bienveillance de deux savants bien connus sur cette matière, MM. Fleuriau de Belle vue et d'Orbigny père. Dans son Mémoire, M. Récluz réclame, avec raison, con- tre l'établissement de noms nouveaux créés malgré l'au- torité du savant de la Rochelle. Nous ne pouvons aujour- TRAVAUX INÉDITS. 487 d'hui que partager l'opinion de ce savant conchyliologiste, et regretter que des genres, basés sur de bons caractères, aient été méconnus. Il serait impossible maintenant que les noms génériques universellement répandus dans la nomenclature fussent changés sans amener de grandes perturbations dans la science ; aussi éloignons-nous cette question, pour faire simplement connaître la Note que nous ne voulions point laisser dans nos cartons. Ce genre Plwlas est un de ceux qui ont le plus attiré l'attention des zoologistes, par son habitude de perforer les pierres. MM. Fleuriau de Bellevue (^), d'Orbigny père, Deshayes, en attribuaient l'action à un acide sécrété par l'animal, quand dernièrement M. Caillaud, de Nantes, nous communiqua le résultat de ses observations, qu'il fit insérer dans le journal de M. Petit quelque temps après. Suivant ce naturaliste, pp n'est point par l'acide que per- forent les Mollusques, mais par une rotation continue analogue à celle d'une tarrière ; il s'appuyait sur ce fait, que la loge de l'animal porté les traces de ce travail, et qu'il peut lui-même, par ce mouvement mécanique, per- forer profondément des pierres. Loin de contester l'obser- vation de ce savant, nous voulons seulement en diminuer la portée. M. Petit de la Saussaye nous ayant engagé à examiner le fait, nous nous sommes occupé de rechercher des coquilles perforantes ; et, à la suite de longues péré- grinations sur le littoral du golfe de Gascogne, nous avons acquis la certitude que les Mollusques du genre Plwlas sécrétaient un acide que nous croyons phosphorescent, au moyen duquel ils attaquent la pierre, et que, par unmou- (1) Nous ne parlons pas du Mémoire de Lafail e, parce que ce naturaliste, dans un Mémoire fort ancien, publié dans les Actes de l'ancienne Académie de la Rochelle, ne considérait point la question sous le point de vue qui nous occupe, il croyait que les Pholas entraient dans la vase connue sous le nom de broCy et que cette vase se pétrifiait, ce qui expliquait, selon lui, l'habitat des Pholas dans la pierre. -iSS HEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 1851.) vement rotateur, ils détachaient lentement les fragments corrodés par Tacide, qu'ils rejettent ensuite avec les dé- jections aqueuses de leurs tubes. Nous avons, comme M. Caillaud, observé les stries décortiquées qui se trou- vent à la base de la loge tubuliforme, et nous venons de les retrouver dans les lumachelles de Champchardoflr (pointe N.-O. de Tîle de Ré), employées comme pavage à la Rochelle : il eût été réellement impossible que les Mol- lusques pussent, à l'aide de leur seul mouvement rota- feur, perforer cette roche, que des ouvriers ont peine à tailler avec des outils en fer. Autour des loges ainsi creu- sées (à un pouce environ), on remarque quelquefois une bande bleuâtre (1) qui, nous le croyons avec M. Fleuriau de Bellevue, est la trace de l'acide; nous n'avons pu, jus- qu'à présent, en faire l'analyse. Nous nous contenterons de répéter que c'est à faction combinée d'un acide et d'un mouvement mécanique que les Pholades creusent leurs demeu- res. Ajoutons que, de tous les perforants, ce mode ne s'ap- plique qu'aux genres Pliolas et Gastrochœna, et point du tout aux Vénérupes, Vénus, etc. , qui, par la forme de leurs loges, ne peuvent exécuter aucun mouvement. Nous al- lons continuer ces observations sur les côtes d'Afrique, et nous prions MM. les conchyliologistes de nous transmettre leurs observations et les points qui leur paraissent peu clairs ; nous nous empresserons d'en profiter sur les lieux, et de leur en communiquer les résultats. II. SOCIETES SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Séance du 6 Octobre 1851. — M. Geoffroy-Saint- Hilaire lit un travail ayant pour titre : Sur la distribution cjéogra- (1 ) Dans des blocs énormes, fort éloignés du contact de la vase qui eût pu les colorer ou nous faire croire qu'elle s'y était injectée. SOCIÉTÉS SAVANTES. 48? phique des Primates. Dans ce travail se manifeste la haute portée de Tesprit généralisateur du zoologiste, combinée avec la sagesse des aperçus, tous basés sur des faits posi- tifs bien observés. C'est en classant les riches collections du Muséum, en présence de la belle série de Primates qu'elle contient, que M. I. Geoflfroy-Saint-Hilaire a pu arriver à exécuter ce beau travail d'ensemble, pour lequel il a été obligé de consulter et d'apprécier une foule d'ouvrages sur les Mammifères. Citons quelques passages de ce travail, dont les limites de notre recueil ne nous permettent pas de donner la totalité. L'auteur commence ainsi : « Les deux grandes familles naturelles qui, avec le Tar- sier et l'Aye-Aye, composent l'ordre des Primates ou Qua- drumanes, les Singes et les Lémuridés, si remarquables par leur organisation, voisine encore de celle de l'homme, ne le sont pas moins au point de vue de leur distribution à la surface du globe. Buffon l'a fait voir pour les Singes, dès ^766, et mon père, pour les Lémuridés, en *796 et dans les années suivantes; et, depuis, toutes les décou- vertes des voyageurs, toutes les observations ultérieures des zoologistes, ont à la fois confirmé les résultats annon- cés, et ajouté à l'intérêt qu'ils présentaient déjà.» Résumant d'abord l'état de la science en ce qui concerne la distribution géographique des Singes, l'auteur montre qu*à l'époque où Buffon écrivait ses deux admirables vo- lumes sur les Singes, la paléontologie n'existait pas : c'est lui-même, mais bien plus tard, qui devait, dans sa vieil- lesse, tracer les premières lignes de la science créée de- puis par Cuvier. Buffon ne pouvait donc pas même se I)oser cette question : La concordance entre la classifica- tion zoologique des Singes par sections principales ou tri- bus, et leur distribution géographique par grands conti- nents, date-t-elle seulement de l'époque zoologique actuelle, ou bien, en remontant le cours dos temps, de semblables considérations sont-elles applicables aux Singes antédilu- viens? Assurément la découverte de débris fossiles prove- 490 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 185^.) nant dft la première famille des MamaUfères est trop ré- cente encore, et les matériaux recueillis sont encore trop peu nombreux, pour qu'on puisse admettre, sans réserves, la seconde de ces hypothèses; mais, du moins, tous les faits connus lui sont complètement favorables. Ainsi, en résumé, dans la période tertiaire, comme au- jourd'hui, des Simiens, et surtout des Cynopithéciens, dans le grand continent dont l'Europe fait partie ; des Cé- biens et des Hapaliens dans le continent américain. Les types spécifiques ou même génériques ne sont plus les mêmes ; mais ils rentrent dans les mêmes tribus, et ces tribus se montrent semblat)lement distribuées. L'auteur donne la preuve de cette concordance des divisions et subdivisions zoologiques et géographiques. « Ainsi, ajoute-t-il, à chaque division zoologique, de quel- que degré qu'elle soit, correspond une division géographi- que. La grande famille des Singes, prise dans son ensem- ble, a pour patrie les contrées chaudes des deux conti- nents ; chaque tribu, un de ces continents ; chaque genre, une partie du monde; chaque espèce, une région de cette partie du monde. » M. Geolîroy-Saint-Hilaire signale ensuite de semblables rapports entre la classification et la distribution à la sur- face du globe des Lémuridés, dont la plupart des types n'existent qu'à Madagascar, et sont presque aussi nom- breux et aussi variés que les Singes sur le continent afri- cain. Les Makis et les genres voisins sont, à Madagascar, avec l'Aye-Aye, les représentants de l'ordre des Primates. « Mais à cette remarque plusieurs autres peuvent être ajou- tées, et vont nous montrer que la distribution géographi- que des Lémuridés donne lieu à des considérations fort analogues à celles qui précèdent. Seulement, la comparai- son ne doit pas être établie ici, comme pour les Singes, entre notre continent et l'Amérique, partie du monde où n'existe pas un seul Lémuridé, mais entre notre conti- nent et Madagascar. On voit déjà que si cette contrée, si- SOCIÉTÉS SAVANTES 49-1 tuée à soixante myriamètres seulemont de la côte de Mo- zambique, n'est, pour le géographe, que la plus grande des îles africaines, elle tient, aux yeux du zoologiste, une place bien plus importante dans la carte du globe; elle est presque, au sud-est de l'Afrique, ce qu'est la Nouvelle- Hollande au sud-est de l'Asie ; elle est presque, malgré son étendue relativement si restreinte, comparable à un petit continent, ou mieux peut-être aux restes d'un conti- nent qui aurait été en partie submergé. « Venons à la comparaison des genres. C'est en vain qu'on eût cherché autrefois à déduire de leur étude une généralité intéressante : ils n'étaient alors ni assez exacte- ment définis, ni renfermés dans leurs limites naturelles. Ils le sont depuis la création du genre Microcèbe par mon père, du genre Avahi par M. Jourdan, et du genre Péro- dictique par M. Bennett. Ces groupes admis, et ils ne peu- vent pas ne pas l'être, on voit aussitôt que, parmi les Lémuridés, chaque genre a pour patrie exclusive, ou une partie du monde, ou Madagascar. A l'Asie appartiennent les Loris et les Nycticèbes; à l'Afrique, lesGalagos et les Pérodictiques ; à Madagascar, tous les autres Lémuridés. Le résultat auquel on arrive ici est tout à-fait analogue à celui que nous avons obtenu par la comparaison des di- vers genres de Singes, et il n'est ni moins net ni moins digne d'intérêt. « Voici donc, dans la seconde comme dans la première famille, une concordance remarquable entre la distribu- tion, géographique et la classification zoologique; concor- dance qui se déduit également de la comparaison des es- pèces, de celle des genres, de celle des groupes supérieurs. Et si, en ce qui concerne ceux-ci, le résultat que nous avons obtenu n'a pas tout-à-fait, chez les Lémuridés, la même netteté et la même précision que chez les Singes, il est permis de penser que cette différence s'évanouira le jour où les premiers seront aussi bien connus que le sont aujourd'hui les seconds. 492 KEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( Octobve 185^ ) « Il resterait à discuter la concordance que nous venons d'établir, à rechercher à quelle cause elle peut se ratta- cher, quelles conséquences on peut en déduire. Je ne le ferai pas ici; il faudrait, pour le faire utilement, rappro- cher les faits exposés plus haut des faits analogues, et aussi des faits d'une signification fort différente en apparence, qui résulteraient de semblables comparaisons suivies dans un grand nombre de familles ; travail difficile et complexe dont j'espère pouvoir présenter bientôt d'autres parties, en attendant que j'en résume l'ensemble dans mon His- toire naturelle générale du règne organique, n — M. E. Blanchard lit un Mémoire ayant pour titre : De la circulation du sang et de la nutrition chez les Insectes. Dans ce travail, l'auteur commence par rappeler que depuis longtemps on sait que les vers à soie nourris avec des feuilles saupoudrées de matières colorantes produisent des cocons colorés. Il ajoute que le professeur Alessandrini, ayant trouvé les trachées colorées en bleu dans des vers qui avaient mangé des feuilles saupoudrées d'indigo, en parla au congrès de Gênes, et que M. Bassi, de Milan, char- gé de vérifier ce fait, avait obtenu le même résultat, mais avait observé que la couleur ne se trouvait pas dans Tin- térieur des tubes respiratoires, mais bien entre les mem- branes constituant leurs parois. M. Blanchard, trouvant à ces recherches une grande im- portance, en ce qu'il regarde leurs résultats comme pro- pres à démontrer sa théorie de la circulation péritrachéale, les a répétées sur divers insectes à l'état de larves, et il a vu que la coloration des trachées avait toujours lieu, tan- dis que les viscères et les muscles conservaient leur cou- leur naturelle. Il en tire les conclusions suivantes : « Ainsi, le passage du fluide nourricier dans l'épaisseur des parois des tubes respiratoires, comme tout le trajet circulatoire, tel que je l'avais constaté au moyen d'injec- tions pratiquées soit par le vaisseau dorsal, soit par l'une des grandes cavités où afflue le sang, devient aussi évident SOCIÉTÉS SAVANTES. 495 quo possible, puisque c'est le sang lui-même, chez l'insecte plein de vie, qui, chargé de matière colorée, rend les faits palpables à tous les yeux. « On voit que les observations suivies par ces procédés d'alimentation ne pourront plus bientôt laisser le moindre doute sur la marche du sang chez les insectes ; car aucune démonstration peut-être ne rendra les faits plus évidents que celle fournie par les expériences que je viens d'indi- quer. On voit clairement que les matières propres à la nu- trition passent dans le sang contenu dans la cavité abdo- minale en transsudant au travers des parois" de l'intestin. Au travers des téguments des larves de Mélolonthes, dont le sang s'est chargé de substance colorée, on reconnaît sans peine que le liquide nourricier baigne les viscères, que de chaque côté du corps il existe un courant assez nettement circonscrit, et que le sang retourne au cœur en suivant les canaux transversaux que j'ai décrits précédem- ment et qui régnent dans les rainures formées par la jonc- tion des anneaux, où ils sont limités par une certaine quantité de tissu cellulaire. Et ici j'ai pu reconnaître que ces canaux sont en communication avec la chambre péri- cardique, d'où le sang rentre dans le cœur, comme chez les Arachnides, comme chez les Crustacés. « Lorsque j'ai entrepris ces nouvelles recherches, la sai- son avancée ne m'a pas permis de me procurer les insectes les plus favorables pour la démonstration ; je compte donc revenir sur cette question, quand j'aurai pu porter mes investigations sur les plus grosses espèces d'insectes, et surtout sur des larves parfaitement transparentes. Je crois que les animaux employés pour ces recherches m'ont per mis de reconnaître tous les faits avec une entière certitude, mais je pense aussi pouvoir encore en ofTrir à tous les yeux une démonstration plus parfaitement évidente. » Nous aurions désiré que M. Blanchard s'expliquât sur la coloration de la matière soyeuse, qui fait exception à ce qui a lieu chez les autres organes des larves puisqu'ils m 494 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 1854.) conservent leur couleur naturelle. Pourquoi le fluide nourricier coloré n'a-t-il d'action que sur la soie? — iMM. Budge et Waller présentent des Recherches sur le système nerveux. Pre?nière partie : Action de la partie cervicale du nerf grand synpatique et d'une portion de la moelle épinière sur la dilatation de la pupille. Ce travail est renvoyé à l'examen de MM. Magendie, Flourens et Pouillet. — M. LerebouUet adresse une Note sur les variétés rouge et bleue de l'Ecrevisse flûviatile, ïl fait savoir que ces variétés existent dans plusieurs cours d'eau de la vallée du Rhin, et il en signale une troi- sième d'un vert sale et terne, d'une taille plus petite, que les pêcheurs regardent comme de mauvaise qualité, et qu'ils désignent par le nom d'Ecrevisse d'égoût, dénomi- nation Inexacte, puisqu'on la trouve dans les eaux cou- rantes avec les Ecrevisses ordinaires. M. LerebouUet a re- marqué constamment que les branchies de cette variété sont couvertes d'une grande quantité de branchiobdelles. Il a aussi trouvé ces parasites, mais en moins grande quan- tité, sur les variétés rouge et bleue, et il se demande si leur présence, qui enlève aux Ecrevisses une bonne partie de leur fluide nourricier, et rend leur respiration incom- plète, n'est pas pour quelque chose dans l'altération que présente leur couleur. Il arrive ensuite à des considérations d'anatomie micros- copique très-intéressantes, pour chercher à expliquer les différences de couleur que ces variétés présentent, et les effets de divers réactifs, et de la cuisson, et il donne enfin la description d'une nouvelle espèce. « Je terminerai cette Note en signalant une espèce nou* velle d'Ecrevisse qui vit dans nos eaux, et que nos pê- cheurs appellent Stein krebs (Ecrevisse des pierres). Elle est distincte des Astacus saxatilis et A. tristis de M. Her- rich-Schaffor (Faune d'Allemagne), et se caractérise sur- tout par ses longues et fortes antennes, qui dépassent la SOCIÉTÉS SAVANTES. 495 longueur du corps ; par le volume reniarquable de ses pinces, couvertes de grosses granulations noirâtres; par son rostre court, dont la pointe dépasse à peine l'extréDiité do rarticle basilaire des antennes externes, et qui est privé de la crête dentée que présente le rostre de l'espèce conn- mune ; enfin, par la couleur grisâtre de son corps, tandis que le premier segment de l'abdomen et certaines régions des pinces sont d'un vert foncé. Je me réserve de décrire prochainement cette espèce plus en détail. » — M. FociUon adresse, sous forme de lettre à M. Valen- ciennes, des observations Sur les couleurs du test des Crus- tacés. « Ces observations, dit-il, font partie d'un Mémoire en- core inédit Sur la structure et les fonctions de la peau chez les animaux annelés, Mémoire dont j'ai eu l'honneur de lire à l'Académie, le ]^ novembre ^850, un extrait qui a été inséré dans les Comptes rendus, tome XXXI, page 670. « Si vous voulez prendre la peine de relire dans ce Mé- moire le résumé de mes observations sur la coloration des Crustacés, vous y verrez que je représente cette coloration comme résultant, chez presque tous, du mélange de deux substances, l'une plus ou moins abondante, rouge-écar- late, l'autre cristallisée, bleue chez l'Ecrevisse, le Homard, leCarcin-Ménade, etc, jaune-citron chez la Langouste, etc. Cette substance cristalline se détruisant par la chaleur et les acides, et se dissolvant dans l'alcool, ces corps rendent les Crustacés sur lesquels ils agissent rouges ou roses< sui- vant la quantité de leur pigment rouge; de là résulte l'ac- tion du suc gastrique, que vous avez eu l'occasion de si- gnaler, et qui rentre dans l'énoncé général que j'ai donné au sujet des corps acides. Si un état maladif de la peau, ou toute autre chose, gêne ou empêche la production de l'un ou l'autre des deux pigments, on aura tantôt les va- riétés rouges que vous avez fait connaître tantôt des va- riétés de la couleur du pigment cristalHn, telles que les variétés bleu de ciel de l'Ecrevisse ordinaire. Cette cou- 496 RKV. ET JviAG. DE zooLO(wr:. {ih'iobre 185-1.) leur est même celle que prend 1 Ecrevisse immédiatement après la mue, parce que les cellules génératrices du pig- ment rouge ne sont pas encore arrivées à leur complet développement dans le nouvel épidémie, n'ont pas encore répandu leurs corpuscules colorants, et le pigment cris- tallin existe seul ou presque seul. iMais, à mesure que le pigment rouge intervient, l'animal prend sa couleur défi- nitive, pour ne la perdre que par la réaction des corps destructeurs du pigment cristallisé. « J'ajouterai même que cette réaction peut avoir lieu sans tuer l'animal, et l'action des acides affaiblis rend les Ecrevisses rouges sans les faire périr. » — M. Lecœur signale VEmploi du chloroforme pour faci- Jiter, dans certains cas, des recherches micrographiques. ' « M'occupant depuis assez longtemps, dit-il, de micro- graphie, et éprouvant de grandes difficultés à fixer les animaux sous le champ du microscope, j'y suis arrivé par un moyen nouveau, qui consiste à soumettre ces animaux à l'action du chloroforme, à l'aide d'une petite éponge ou d'un petit morceau de papier mis sur le verre où ces ani- maux sont examinés. J'ai en ce moment des infusoires qui, à un grossissement ordinaire (200 diamètres), présen- tent environ 6 centimètres de long sur 4 de large ; ce sont, je crois, des Vorticelles. Sous l'influence du chloroforme, leur mouvement est complètement changé, puis survient le repos complet ; en enlevant le chloroforme, tout rentre dans l'état où se trouvaient précédemment les animaux. » — M. Vallot écrit qu'il avait signalé, dans les Mémoires de l'Académie de Dijon (articles sur l'ichthyologie fran- çaise), la variété rouge d'Ecrevisses, et que, quant à la question des Crapauds trouvés vivants dans des pierres, il en avait fait l'objet d'un Mémoire qui fut, en \ 824, cou- ronné par la Société linnéenne de Paris. Séance du 20 Octobre. — M. Clavel lit un Mémoire Sur les fondions des muscles obliques de l'œil. Ce travail est ren- voyé à la commission précédemment nommée pour exa- SOCIËTKS SAVANTRS. 497 FMiner 1rs oomnnniicatioiis de l'autrur sur le môme sujet. Il en est de mô ne d'un ^rand travail de MM. Ang. Du- méril^ Demarquny et Lecointe^ Intitulé : Recherches expéri- mentales sur les modifications imprimées à la température animale par l'introduction y dans l'économie^ de différents agents thérapeutiques. — M. le docteur Robonam lit un Mémoire ayant pour titre : Quelques faits pouvant servir à élucider Cétiologie de la maladie spéciale de plusieurs végétaux. Déjà, Tan dernier, M. Robouam avait cherché, dans plu- sieurs Mémoires lus aux Sociétés d'agriculture et de mé- decine, à établir l'identité do la maladie de la pomme de terre, de la vigne et d'autres végétaux, et il avait été con- duit, par l'analogie des altérations, à admettre l'identité de la cause, qu'il attribuait à un Myzoxile auquel il don- nait le nom de Coccus radicum. Le travail actuel est bien plus complet que les précé- dents ; mais M. Robouam ost moins affirmatif, quoique ses conclusions soient pareilles. Cette fois, il commence par présenter des faits nombreux, comme un médecin qui a recueilli des observations au lit du malade. Il est conduit à étudier : T les lésions du canal médullaire; 2° celles de l'écorce et dès feuilles ; 5° celles des racines, organes en- core peu explorés. Il montre que ces altérations sont gé- néralement produites par une soustraction et une vicia- tion des sucs nourriciers, opérées par des insectes qui amènent constamment l'apparition de phénomènes mor- bides pouvant être rattachés à un même cadre nosologi- que, et s'accompagnant presque toujours de divers cryp- togames. Il en accuse surtout les Aphidiens, les Acariens et les Coccus. Il fait remarquer que les insectes et les cryptogames existent presque toujours ensemble, et, traitant la question en médecin, il se demande : Ces productions cryptogarai- ques sont-elles, comme le bouton de la petite vérole, le principe morbide résumant la maladie et pouvant la re- . 2* SÉRIE. T. ni. Année 1851. 32 498 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Octobrc 1851 . ) produire? Sont- elles des productions anormales se gref- fant sur les végétaux ; vivant à leurs dépens, et les alté- rant? ou bien ne sont-elles qu'une des formes rudimen- taires des insectes, ainsi que Font pensé plusieurs bons esprits, pourr.4ré;rfo, V Erisyphe eiV Erineum, cryptogames très-simples, occupant la dernière place dans l'échelle des végétaux. 11 dit un mot du traitement, qu'il croit possible, efficace et peu dispendieux. Il appelle le concours de tous les hommes instruits, pour faire l'histoire de ces insectes, si nombreux, si malfaisants, si peu connus, et si difficiles à étudier. Il dit à ce sujet : « Lacune regrettable pour les sciences, désastreuse pour Tagriculture, qui, au contraire, si elle était convenablement remplie, pourrait peut-être devenir pour l'industrie une source nouvelle de travail et de bien-être. » Pour tâcher d'arriver à ce but, M. Robouam nous a engagé à étudieretà déterminer les nombreux in - sectes qu'il observe à diverses périodes de leur existence, ce que nous avons accepté de grand cœur. 11 est fâcheux que nous ne puissions pas consacrer tout notre temps à l'étude des nombreux matériaux qu'a rassemblés M. Ro- bouam, dont les vues, tout-à-fait nouvelles et philosophi- ques, rentrent dans la pathologie générale, voie qui peut conduire aux résultats les plus importants pour la patho- logie végétale, et par conséquent pour l'agriculture. Déjà M. Robouam nous a donné l'occasion d'observer des faits entomologiques nouveaux, et qui feront le sujet de com- munications ultérieures à l'Académie. — MM. Wailer et Bùdge adressent des Observations sur la partie inler crânienne du nerf sympathique, et sur fin- fluence qu'exercent les troisième, quatrièmCj cinquième et sixième paires sur les mouvements de l'iris. Ce travail est renvoyé à la commission nommée pour la précédente com- munication de cet auteur. — M. Bourguignon adresse des Observations Sur l'Aca- rus mâle de la gale de V homme. SOCIÉTÉS SAVANTES. 499 Le mâle de VAcarus scabiei a pour caractères distinctifs son volume, qui ne dépasse pas ^ de millimètre, un or- gane sexuel très-développé, et placé, comme chez les au- tres Acares, entre les pattes postérieures ; les épimères des pattes postérieures soudés à leur naissance, et de rares appendices cornés sur la face dorsale. La femelle, indé- pendamment de l'absence des organes sexuels mâles, a les épimères des pattes postérieures séparés, un long poil à la dernière paire des pattes postérieures, au lieu d'un ambulacre que porte le mâle ; enfin, de nombreux appen- dices cornés sur le dos. VAcarus mâle a la petitesse et l'agilité d'une jeune larve ; il s'enfouit sous l'épiderme pendant vingt-quatre ou quarante-huit heures, sans faire de sillons proprement dits, et, comme je l'ai toujours cherché dans les sillons, il n'est pas surprenant qu'il m'ait été jusqu'à ce jour im- possible de le rencontrer. La femelle, à la période de la ponte, trace seule les sillons sur lesquels est basé le diag- nostic de la gale ; les larves et les femelles, à la période de l'accouplement, font des sillons à peine visibles; enfin, le mâle se fouille, sous l'épiderme, un gîte invisible à l'œil nu, qu'il abandonne pour aller à la recherche des fe- melles. Ces nouvelles observations démontrent que, quand la contagion s'opère par la transmission d'un ou plusieurs mâles, seuls de leur sexe, le sillon ou le caractère essen- tiel de la maladie fait défaut ; elles rendent compte aussi des difficultés que rencontre journellement le praticien dans le diagnostic et le traitement de certaines maladies de peau, transmises par contagion, et qui pourtant ne pouvaient être à ses yeux de nature psorique. Séance du 27 Octobre. — M. Flourens lit une Note sur le point vital de la moelle allongée. . « M. Âlvaro Reynoso, dans la communication impor- tante qu'il a faite, lundi dernier, à l'Académie, me cite de la manière suivante : 500 iiEV. ET MAC. hv. ooLOGiE. ( Octobve 1851.) « M. Flourens a trouvé qu'il y a une partie, très-circons- « crite, de la moelle allongée, qui est le véritable siège de « la respiration. Ce point commence immédiatement au- « dessus de l'origine de la huitième paire, et sa limite infé- « rieure est à trois lignes à peu près au-dessous de cette « origine {\).y> « Je profite de l'occasion que m'offre cette citation de M. Reynoso pour définir, avec une précision nouvelle, le point de la moelle allongée que j'appelle le point, le nœud vilalf le point premier moleur du mécanisme respiratoire. « Je disais, dans un M(^moire présenté à l'Académie en -1827, que ce point avait trois lignes è peine d'étendue ; et je croyais alors beaucoup dire (2). « Je puis dire aujourd'hui beaucoup plus : il a à peine une ligne. « J'ai fait représenter sur deux figures de cerveaux, l'une d'un cerveau de chien, l'autre d'un cerveau de la- pin, les deux hmiles, supérieure et inférieure, du point vitfU, telles que nie les donnent mes dernières expériences. « La limite supérieure passe sur le trou borgne ; la litrâtc inférieure passe sur le point de jonction des pyramides pos- térieures .-entre ces deux limites est le point vital; et, de l'une de ces limites a l'autre, il y a à peine nne ligne. « Je fais souvent l'expérience, en procédant par des sec- tions transversales. « Si la section passe en avaîjt du trou borgne, les mou- vements respiratoires du thorax subsistent. « Si la section passe en arrière du point de jonction des pyramides, les mouvements respiratoires de la face (le mouvement des narines et le bâillement) subsistent. « Si la section passe sur la pointe du V de substance (1J Compte rendu, séance du 20 octobre 4851 , page 416. (2) Voyez mes Recherches expérimentales sur les propriétés^ et les fonctions du système nerveux, page 204 (2" édition). SOCIÉTÉS SAVANTES. 50-1 grise, inscrit dans le V des pijramides ou le bec déplume (^), ïes mouvements respiratoires du thorax et de la face sont abolis sur-le-champ et tout ensemble, « Je fais souvent aussi l'expérience d'une autre manière. « Je me sers d'un petit emporte-pièce dont l'ouverture a à peine un millimètre de diamètre. « Je plonge cet emporte-pièce dans la moelle allongée, en ayant bien soin que l'ouverture de l'instrument ré- ponde au V de substance griscy et l'embrasse. J'isole ainsi, tout d'un coup, le point vital du reste de la moelle allon- gée, des pyramides, des corps restiformes, etc. (2); et, tout d'un coup, les mouvements respiratoires du tronc et les mouvements respiratoires de la face sont abolis. « J'ai fait représenter, sur les deux figures de cerveaux qui sont sous les yeux de l'Académie, un petit cercle qui embrasse la pointe du V de substance grise. « Ce petit cercle marque à la fois et la véritable place^ et la véritable étendue du point vital. H On voit que ce point, premier moteur du mécanisme res- piratoire, et nœud vital du système nerveux (car tout ce qui, du système nerveux, reste attaché à ce point, vit, et tout (1) « Constamment, dit M. Cruveiller, dans son Traité d* Ana- tomie (tome IV, page 258, 2* édition), on rencontre un petit V de substance cornée, inscrit dans le V qui resuite de la bifurcation du bulbe. » (2) M.ILongeta fait une expérience très-conforme à celle-ci. « J'ai pu, dit-il, diviser, détruire à ce niveau (au niveau marqué par M. Flourens), les pyramides et le corps restiforme, et voir la respiration persister : au contraire, la destruction isolée du fais- ceau intermédiaire a produit la suspension instantanée de la res- piration. » {Traité de Physiologie, tome II, page 206.) On voit, sur les figures qui sont sous les yeux de l'Académie, que le cercle qui circonscrit et isole la pointe du V de substance grise, est compris lui-même entre les pyramides, et que, par conséquent, ni les pyramides, ni, à plus forte raison, les corps restiformes, ne sont pour rien dans le phénomène. 502 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobve 1851.; ce qu'on en sépare meurt), n'est, ainsi que je l'ai répété bien des fois, pas plus gros que la tête d'une épingle. C'est donc d'un point qui n'est pas plus gros qu'une tête d'épingle, que dépend la vie du système nerveux^ la vie de C animal par conséquent, en un seul mot, la vie. « Les physiologistes m'ont souvent demandé de leur in- diquer par un terme anatomique la place précise du point que je nomme le point vital. « Je leur réponds : la place du point vital est la place marquée par la pointe du V de substance grise (1), » — M. Diiméril, au nom d'une commission, propose à l'Académie d'accepter l'offre que lui fait M. Bourguignon d'une planche nouvelle qu'il a fait graver et imprimer à ses frais, pour compléter son Mémoire sur VAcarus de la ffale, imprimé dans les Mémoires de l'Académie, savants étrangers. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Bulletins de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, tome XVII, part 1 et 2, ^ 850 ; et tome XVIII, part. 1 , ^S5^ . Ces Bulletins, rédigés par MxM. les secrétaires des di- verses classes de l'Académie, forment chaque année un fort volume in-8° plein de Mémoires et de documents d'un haut intérêt. Voici ce qui a rapport à la zoologie dans la classe des sciences : Séance du 5 Janvier 4 850. — Sur le nain Jean Hanne- ma, dit l'amiral Tromp; par M. Quetelet (t. IX, pag. 4 5). Séance du 9 Février. — Recherches sur la Faune litto- rale de Belgique. Les vers cesloïdes considérés sous le rap- (1) Sur le cerveau du chien, l'origine du nerf pneumo-gastrique est 5 millimètres au-dessus du point vital. Sur le cerveau du la- pin, l'origine du nerf pneumo-gastrique est 5 millimètres au- dessus du point vital. 505 port physiologique, embryogénique, et zoologique; par M. Van Beneden (p. 102). Séance du 6 Avril. — Sur un nain belge, par M. Quete- let (p. 544). Séance du V^ Juin. — Sur deux larves d'Echinodermes de la côte d'Ostende, par M. /. Van Beneden (p. 508). Séance du 50 Novembre, — M. Van Beneden lit un rap- port sur deux Notes de M. d'Udekem Ho sur une nou- velle espèce de Flosculaire ; 2^ sur le système circulatoire de la Lacinulaire sociale. Séance du A Janvier 1851 . — Note sur la famille des Ré- curvirostridées (t. XVIII, p. 5), par M. de Sélys-Longchamps. Notice sur un nouveau Némertien de la côte d'Ostende, par M. Van Beneden (p. 15). Quelques altérations de la peau (Ichthiose, Mucédinées et tumeurs épiderminales) chez les oiseaux; par M. Gluge (p. 24). * ; Note sur le système circulatoire de la Lacinulaire soi- ciale, par M. J. d'Udekem (p. 59). Note sur une nouvelle espèce de Flosculaire, par M. J. d'Udekem (p. 48). Séance du 1" Février. — Rapport de M. de Konînck sur le Mémoire de M. Bousquet, ayant pour titre : Description des Entromotracés fossiles des terrains tertiaires de la France et de la Belgique. Séance du 5 Avril. — Note sur un Crustacé parasite nou- veau, avec rénumération des espèces de cette classe qu'on observe sur les poissons du littoral de Belgique, par M. Van Beneden (p. 286). Séance du 7 Mai. — Sur un nouveau Némertien de la côte d'Ostende, genre Dinophilus (Extrait d'une lettre de M. de Quatrefages à M. Van Beneden) (p. 569 . Séance du \ Juin. — Rapport sur une Notice de M. Poel- man, intitulé : Description des organes de la génération chez le Macropus Benetiii femelle ; par M. Van Beneden (p. 579). 504 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Octobve 1851.) Description des organes de la génération chez le Macro- pus Benettii femelle, par M. Poelman (p. 595). Maunder's treasury, etc. — Trésor d'histoire naturelle^ ou Dictionnaire populaire de la nature animée, édité par Samuel Maunder; 2" édition, fort vol. in- 12. — Londres, 1849. Longman, libraire. Ce volume, de 812 pages, renferme 900 gravures sur bois représentant des animaux d'une manière exacte et souvent fort heureuse. Les articles ne contiennent de la science proprement dite que ce qu'il faut strictement pour caractériser en peu de mots l'animal dont il s'agit ; mais on n'a rien omis d'important ni d'intéressant pour ce qui concerne les mœurs, l'utilité ou la nocibilité. L'entomo- logie est due principalement à M Ad. White, aide natura- liste au Muséum britannique; et il suffit de citer ce nom, pour montrer que cette partie du livre ne laisse rien à dé- sirer. C'est le même savant qui a dirigé le choix et l'exé- cution des nombreuses gravures qui illustrent ce joli livre. Le texte est très-net, quoique très serré ; il est imprimé sur deux colonnes, est très-compact, et renferme une masse de renseignements utiles et intéressants pour toutes les classes de la société. Ce volume, commençant par un tableau complet de la classification des animaux, est terminé par un petit Traité de taxidermie et de préparation pour tous les animaux, et par un glossaire des termes les plus usités en histoire naturelle. C'est, en résumé, un excellent ouvrage, destiné à initier les gens du monde à la connaissance des nom- breux animaux qui peuplent le globe, et surtout de leurs mœurs, qui offrent tant de faits admirables et trop peu connus du grand nombre. Nous pensons que ce Diction- naire contribuera puissamment à populariser la zoologie en Angleterre, et à former des naturalistes dans la gêné- ANALYSES D^OUVRAGES NOUVEAUX. 505 ration qui nous suit. Ajoutons que, pour rendre ce livre réellement populaire, M. Maunder en a fixé le prix à ^0 schellings, ce qui est remarquablement bon marché, quand on considère la quantité d'impression et de figures conte- nues dans ce petit volume très-compact, qui renferme réel- lement la matière de 5 à 6 volumes ordinaires. (G. M.) Catalogue des Hyménoptères de la Grande-Bretagne conservés dans la collection du Musée britannique {Acii- leata); par M. Frédéric Smith. ^ vol. in-42. Londres, 4851. C*est un petit volume de ^oâ pages, qui contient la liste synonymique de tous les Hyménoptères porte-aiguillons observés jusqu'à ce jour en Angleterre, et la description d'un certain nombre d'espèces nouvelles. M. J.-E. Gray ne pouvait confier ce travail à des mains plus habiles ; car M. Smith joint à une profonde connais- sance de cet ordre si intéressant d'insectes un talent re- marquable comme dessinateur et graveur d'histoire natu- relle. Nous avons eu l'honneur de faire la connaissance de M. Smith cette automne; nous avons vu ses richescoUections d'Hyménoptères, ses travaux consciencieux sur ces insec- tes, et, comme nous nous occupons nous-méme, avec beaucoup de prédilection, de l'histoire naturelle de cet ordre, nous sommes en mesure d'apprécier et de juger \vs travaux de M. Smith, et nous pouvons dire qu'ils sont aussi parfaits que consciencieux. M. Smith a suivi la classification générale de Latreille, en rangeant ses Hyménoptères porte-aiguillons en quatre tribus, les Hétérogynes^ les Fouisseurs^ les Diploptères et les Meliïferes. 11 a placé les Chrijsklides à la fin, comme formant un groupe de parasites. A la fin du volume, il y a un appendix contenant des rectifications et des descrip- 506 REV. et'mag. de zoologie. ( Octobre 1851 . ) tiens d'espèces nouvelles ou peu connues, et le tout est complété par une table alphabétique très-bien faite. Chaque genre et chaque indication d'espèce est suivi de sa synonymie complète. H y a d'abord le nom latin et le nom anglais de l'espèce; puis vient la synonymie, et enfin l'habitat. Nous trouvons, à la page 3 de notre exemplaire, aux genres Myrmecina et Stenamma, une indication ma- nuscrite de M. Smith, indiquant qu'il regarde ces deux genres comme formés avec des mâles de Myrmica. La sy- nonymie de quelques espèces, et surtout dans le genre Bombiis^ a dû coûter un travail prodigieux à M. Smith; car on voit qu'il est parvenu à reconnaître l'identité d'un grand nombre d'espèces nominales publiées par des ento- mologistes de divers pays. Pour arriver à reconnaître cette identité, il a dû rassembler des séries immenses d'indivi- dus, afin de trouver tous les passages entre les fausses es- pèces qu'il s'agissait de rapporter à un type. Nous avons vu ces séries, et nous avons reconnu, avec plaisir, l'exacti- tude des rapprochements que fait M. Smith. Dans l'Appendice, on trouve quelques additions et rec- tifications de synonymie, des descriptions d'espèces peu connues, décrites dans des recueils rares ou d'espèces tout- à-fait nouvelles. Ainsi, par exemple, la Formica domestica, publiée isolément par Shuckard, et figurant à la page 5, est décrite en détail à la page 119 de l'Appendice. On y trouve la description des nouvelles espèces suivantes ; Myrmica simïllima^ Pompilus acuminaliis, Trypoxylon at- tenuala, Crabro scutellaris, et Amirena similtimay décrites pour la première fois. Ce travail, formant un guide certain pour les entomo- logistes qui veulent observer les espèces de l'Angleterre, sera consulté avec beaucoup de fruit par ceux du conti- nent, sur lequel toutes ou presque toutes les espèces an- glaises se trouvent. C'est un excellent modèle à suivre, pour un travail semblable sur les Hyménoptères en géné- ral, ou sur ceux d'une contrée en particulier, et nous féll" MÉLANGES ET NOUVELLES. 307 citons beaucoup M. Smith de l'avoir compose, et M. Gray d'en avoir provoqué et facilité l'exécution. (G. M.) IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Liste des publications du Muséum britannique. CZoologie.) Pendant un court séjour que nous venons de faire à Londres, nous avons visité avec un vif intérêt les collec- tions zoologiques du Musée britannique, et plus spéciale- ment celles des animaux articulés, et nous avons reconnu que ces collections sont magnifiques, autant sous le point de vue scientifique que sous celui de la beauté des indivi- dus et de leur bon arrangement. On peut dire qu'aujour- d'hui le Musée britannique est peut-être le mieux arrangé de l'Europe ; et ce beau résultat est dû à l'activité et à la persévérance de son savant directeur, M. J.-E. Gray, à qui la zoologie doit tant de beaux et utiles travaux. M. Gray, voulant arriver aussi promptement que pos- sible à rendre les collections zoologiques du Musée britan- nique utiles aux savants qui désirent faire des travaux sé- rieux, a pensé que le meilleur moyen était de les classer avec grand soin. Il a compris qu'un Musée public n'était pas la propriété de quelques hommes privilégiés, mais que les objets qu'il contient appartiennent à tous les citoyens qui contribuent pour leur acquisition et pour les émolu- ments des conservateurs. Il a compris aussi qu'une pareille collection devait, comme les bibliothèques publiques, être toujours à la disposition de tous, et que son premier de- voir était de commencer par la bien classer et par en dres- ser le catalogue. Pour arriver à ce résultat, M. Gray a pris, selon nous, le meilleur moyen possible. Il a commencé à donner l'exemple du travail et de l'activité, en se rendant à son 508 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Octobve 1854.) bureau tous les jours avec la plus grande exactitude, comme le font tous les fonctionnaires de nos administra- tions. Il a appelé auprès de lui les zoologistes les plus instruits ; il a donné à chacun un groupe à classer et à cataloguer; et c'est ainsi qu'avec l'aide de son second, M. Adam White, entomologiste plein de savoir et de zèle, il est parvenu, en peu d'années, à faire classer ces im- menses collections et à composer leurs catalogues synony- miques raisonnes et descriptifs. Tous les objets qui arrivent au Muséum sont d'abord inscrits sur un catalogue manuscrit, ou registre d'entrées, qui porte leur nom ou une indication pour les faire re- connaître , leur localité et le nombre d'exemplaires reçus. Une petite paillette mise sous les individus, et renvoyante ce catalogue préparatoire, permet d'y recourir facilement. Nous avons remarqué que ce travail, tout d'administra- tion, et purement mécanique, devait absorber une grande partie du temps des assistants qui le font. Nous croyons qu'il serait peut-être possible de réserver l'intelligence et le temps de ces savants pour des travaux plus scientifi- ques, en faisant faire cette inscription d'entrée des objets à des employés inférieurs. Une dépense peu importante pourvoirait à cet objet. Les registres de ce catalogue par- tent de -1858, époque où commence l'administration de M. Gray, et ils sont tenus au courant, jusqu'à ce jour, avec une régularité exemplaire. Du reste, depuis le chef jusqu'au plus modeste employé, tout le monde est à son poste depuis dix heures du matin jusqu'à quatre heures du soir. Tout travailleur qui a quelque objet à étudier est sûr de trouver le directeur et son personnel ; une course faite au Muséum britannique pour une recherche quelconque n'est jamais une course inutile, et les zoologistes qui veulent entreprendre des tra- vaux monographiques sont sûrs de trouver dans ces col- lections nationales et publiques tous les objets, soit classés et numérotés, avec leur synonymie, soit au moins placés MRLAN(.ES ET NOUVELLES. 509 dan^ leurs groupes, s'ils sont nouveaux et si les catalogues de ces groupes ne sont pas encore terminés. M. Gray, pour rendre les catalogues des collections zoo- logiques plus portatifs et plus usuels, les a fait éditer dans le fornfiat in-4 2. Voici rindication de ceux de ces catalogues qui ont déjà paru, et qui sont sous presse : ^. Liste des Mammifères. 2. Catalogue des Mammifères. Part. 4", ^845. 3. — des Cétacésy avec 8 lithographies. 4. — des Phocidœ. 5. - — des Ruminants (sous presse). 6. Liste des Oiseaux. Part. ^'% Raptorial. — 2. Passeres fissirostres. — 5. Gallinae, Grallae et Anseres. 7. Catalogue des Reptiles. Part. 4'®, Tortues, Crocodiles et Amphisbeniens. — 2. Lézards. — 5. Serpents. — 4. Am- phibies, Batraciens. 8. Liste des squelettes. 9. Catalogue des Poissons cartilagineux, avec 2 planches. ^0. — des Mollusques. Part. V*, Céphalopodes. — 2. Ptéropodes. 5. Bivalves (Placentadae et Anoniiadae). >H. Liste des Crustacés. i2. — des Myriapodes. -13. Nomenclature des Co/éo;)f ères. Part. ^'®, Cetoniadae. — 2. Hydrocanlhari. — o. Buprestidae. — 4. Cleridae. 4 4. Liste des Hémiptères. Part. V\ Cicadaires. — 2. Pu- naises, avec \^ planches. ^5. Liste des Hyménoptères. Part, ^"et 2% Chalcididse. 6. Aculeala d'Angleterre. 46. Liste des Lépidoptères. Part. 4", Papilionidae. — • 2. Ericinidœ. — 3. App. aux Papilionidse. 47. Liste des Diptères. Part. 4", 2^ 5^ 4*. 48. — des i^arfiaires d'Angleterre. Part. 2^ Eponges, rsous regrettons de n'avoir pas eu le temps d'examiner chacun de ces catalogues à loisir, afin de pouvoir faire connaître les noms de leurs auteurs, et de donner quel- 510 REV. ET MAC. DE ZOOLOGîE. {OctobrC 1851.) ques détails sur leur composition, comme nous le fai- sons aujourd'hui pour le catalogue des Hyménoptères d'Angleterre, part. IV {Aculata), que son savant auteur, M. Frédéric Smith, vient de nous adresser. Nous y revien- drons aussitôt que nous aurons pu les étudier convena- blement. Tout ce que nous savons, pour le moment, c'est qu'ils ont été rédigés par MM. J.-Ed. Gray, G.-R. Cray, Adam White, Walker, J. Dallas, Fred. Smith, et feuDou- bleday, dont l'Entomologie déplore la mort prématurée. (G. M.) Monstruosité observée sur le Hanneton vulgaire. Dans notre numéro précédent, nous avons publié un article très-intéressant de M. Lereboullet, sur une mons- truosité de Tantenne du côté droit d'un Melolontha vidga- ris, consistant dans l'existence de trois antennes. En con- sultant nos notes pour un autre travail, nous voyons que ce même fait a été observé en ^849 par M. Wesmael, qui en a publié une figure presque identique à celle donnée par M. Lereboullet, dans les Bulletins de l'Académie des Sciences de Bruxelles, tome ^6, 2* part., p. 582 (figure dans le texte). M. Wesmael se livre, à cette occasion, à des considérations physiologiques sur la cause de ces mons- truosités ; il cite tous les cas semblables publiés avant lui, et parle d'un auteur que M. Lereboullet n'a pas connu, le professeur Romano, qui a fait connaître une nonstruosité analogue observée sur le Dendarus hyhridus^ et qui a pu- blié, à cette occasion, des réflexions intéressantes sur les causes de la monstruosité. (G. M.) Dans la 28*^ session de V Association britannique pour Tavancement des sciences, tenue à Ipswick, en juillet ^ 85-1, plusieurs savants ont fait des communications paléontolo- giques très-intéressantes. L'espace nous manque pour les MÉLANGES ET NOUVELLES. 5 M analyser convenablement ; mais nous croyons bien faire en les indiquant par leurs titres, afin d'avertir 1rs zoolo- gistes, qui pourront recourir aux recueils anglais, s'ils ont quelque travail à faire sur ces sujets, V Sur de nouveaux Mammifères de la formation éocène d'eau douce de Hardwell-Hantz; par M. Owen. 2" Sur les dimensions probables du grand Requin (Car- charias megalodon) du Red-Crag; par M. Boiverbank. Ty"" Sur les Echinodermes du Crag; par M. E. Forbes. 4" Sur la découverte faite par le docteur Overweg de roches dévoniennes dans le nord de l'Afrique ; par M. E. Forbes. 5" Sur les débris d'un oiseau gigantesque de l'Argile de Londres à Sheppy ; par M. Bowerbank. e*» Sur les Ptérodactyles de la craie ; par M. Bowerbank. 7® Sur les Fossiles siluriens du Canada; par M. J.-W. Salter. Dans une des dernières séances de la Société Entomolo- gique de France, M. Delahaye, peintre d'histoire naturelle très-habile, a présenté les premières livraisons d'un ou- vrage qu'il vient d'entreprendre, sous le titre dî'Iconogra- pliie (les Lépidoptères ou Papillon de France. Ces figures, d'une exactitude remarquable, ont attiré l'attention des membres de la Société par leur beauté, la pureté de leur coloris, et par le mode tout nouveau de leur exécution. M. Delahaye est arrivé à appliquerjla lithochromie delà ma- nière la plus heureuse, et de façon à pouvoir faire un vé- ritable tour de force, en donnant les livraisons de son Ico- nographie à un prix vraiment fabuleux de bon marché. En effet, chaque livraison, de trois planches in-8°, colo- riées, n'est que du prix de \ franc. Nous reviendrons sur cette belle et économique publi- cation dans un prochain numéro. Nous donnons aujour- d'hui le prospectus de cet ouvrage, édité par M. Arthui- Bertrand, rue Hautefeuille, 24 . 5-12 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Ociohre 1851.) Un de nos abonnés possède un exemplaire comph't (y compris le 6' volume) du Magasin d'Entomologie d'Illiger, et désirerait l'échanger contre un ou plusieurs ouvrages de Zoologie générale, d'Anatomie comparée, ou mieux, d'Entomologie. On sait que le 6® volume de ce recueil est une des plus grandes raretés bibliographiques, car l'édition en a été brûlée dans un incendie avant sa mise en vente. II n'existe donc de ce volume que quelques exemplaires remis à l'au- teur, et qu'il a distribués à des amis. Cet exemplaire complet d'Illiger, d'une valeur d'au moins cent francs, serait déposé au bureau de la Revue Zoologique, si des offres étaient faites. — Ecrire franco, rue des Beaux Arts, 4. ERRATA pu IN» 9. Page 440, ligne % Eucor ; lisez Eucorysses. — Ligne 14, Ama" ripses; lisez Eucorysses. — Ligne 30, Eucoryssens ; lisez Euco- rysses. Page 445. Pentatoma maculata^ Mihi; changer le nom de ma' culala en SÉRIE. T. m. Année 185'1. 35 3M REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 185^.) Hyphantornis Grayi. — Front, vertex, occiput, face, et tout le dessous du corps, jaune d'or ; tache à la région ocu- laire antérieure, menton, gorge, et devant du cou, noirs ; derrière du cou, dos et croupion, d'un noir brun, avec une teinte olive à cette dernière partie ; tectrices caudales supérieures d'un noir brun, lavé de jaune olive ; inférieu- res jaunes ; rectrices de couleur olive ; tectrices alaires su- périeures et scapulaires d'un noir brun; inférieures jau- nes ; rémiges brun noirâtre , bordé d'olive ; bec noir ; tarses et doigts bruns. —Longueur totale, ^5 cent. M2. Id. de l'aile fermée, 7 cent. ^ 12. Notre description repose sur un sujet mâle très-adulte qui fut tué sur la lisière d'un grand bois. Son estomac était garni de semences de diverses plantes. Nous nous faisons un plaisir de dédier cette rare espèce à M. George-Robert Gray, comme un témoignage de notre estime. Columba Malherbii. — En entier d'un joli gris cendré passant, en dessus, au violet pourpré le plus vif, surtout derrière le cou et sur le dos, où cette couleur prend des reflets métalliques passant du noir vert au pourpre violet foncé et au vert brillant, suivant les incidences de la lu- mière. Bec plombé, avec la partie cornée d'un jaune vif; tarses et doigts paraissant avoir été d'un beau jaune ; on- gles d'un brun pâle. — Longueur totale, 24 cent. Id. de l'aile fermée, 47 cent. Id. de la queue, 40 cent. Id. des tarses, 2 cent. Cette description a été prise sur un sujet très-adulte, mais dont nous ignorons le sexe. Il diffère de l'espèce dé- crite à la fin du Voyage de Delegorgue (vol. 2, p. 615) pre- mièrement par la taille, qui est de 6 centimètres moindre, et par le blanc imitant la fiente d'oiseau, qu'il signale comme étant le caractère du mâle, tandis qu'il donne à la femelle du brun roux fondu d'améthyste qui se trouve sur It tête. Au reste, voici la description qu'il en donne : Tourterelle souillée (Columba Delegorguei). Mâle. — TRAVAUX INÉDITS. 5^5 Cette Colombe habite les bois de la baie de Port-Natal, où elle est d'une extrême rareté ; elle y vit isolément : je l'y tuai en juin. Sa longueur, de l'extrémité du bec à celle de la queue, est de 50 centimètres ; les pennes externes sont légèrement plus courtes que les internes. La couleur générale du plumage est un gris ardoisé foncé, fondu de pourpre bruni, en exceptant les pennes de la queue et des ailes, lesquelles noircissent légèrement. La base du cou, vers l'occiput, est peinte d'un blanc imitant la fiente d'oi- seau de manière à tromper l'œil de plus d'un observateur ; et, tant aux abords, tant devant que derrière, depuis les yeux jusqu'à la poitrine, une belle teinte h reflets métal- liques distingue cette modeste Colombe. Cette teinte est une fusion d'émeraude, d'améthyste et de pourpre ; elle est telle qu'un vert doré, pourpré, mêlé tout à la fois de rouge et de vert; ce qui ne l'empêche pas d'être sous une inclinaison purement d'un vert doré, tandis qu'elle de- vient, sous l'autre, comme une brillante améthyste. Le bec est noir de sa base à son milieu ; l'extrémité, à partir du renflement, est jaune ; les pieds sont également jau- nes. La femelle diffère du mâle par sa tête, d'un brun roux fondu d'améthyste, et par l'absence totale de blanc vers la naissance du cou. Ajoutons que notre Columba Malherbîi est très-rare au Gabon, où elle fréquente l'intérieur des grands bois ; qu'elle se nourrit de baies, et qu'on n'en rencontre jamais que deux ensemble, sans doute les deux sexes. Nous la dédions à M. Malherbe, de Metz, déjà si avanta- geusement connu par ses nombreuses publications, et comme un témoignage de notre estime et de notre sincère amitié. Coturnix Adansonii. Mâle. — En dessus, gris plombé, mélangé de brunâtre sur le front, les sourcils, le vertex et l'occiput ; seulement, le brun est plus visible sur ces deux dernières parties, et quelques plumes ont la côte blanchâ- tre, et quelques autres ont une tache brun noirâtre de 5^6 p.RV. KT MAC. DE ZOOLOGIE. {Noi'tinure 1851.) chaque côté ; joues blanches, encadrées d'un noir formant liseré au-dessous des yeux, et allant rejoindre un plastron de même couleur qui couvre le menton et la gorge ; le croupion garni de plumes longues, d'un gris plombé plus ou moins lavé de gris bleuâtre, le rachis des plumes lui- sant et grisâtre; en dessous, gris bleu et roux, surtout aux parties latérales, où cette dernière couleur se trouve agréa- blement variée par la coloration gris bleu du rachis des plumes ; cuisses et région anale d'un gris brun, plombé sur cette dernière partie ; queue d'un gris bleu ; tectrices alai- res supérieures rousses, les scapulaires ornées d'une ligne blanche au centre; petites tectrices inférieures d'un gris brun pâle, les grandes blanches ; rémiges brun pâle; celles des secondaires le plus rapprochées du corps rousses en dessus, avec le rachis bleu ; dun brun pâle en dessous ; bec brun noirâtre ; tarses et doigts jaunâtres ; ongles d'un brun jaunâtre. — Longueur totale, ^'2 cent. Id. de l'aile fermée, 7 cent. ^/2. Femelle : en dessus, d'un brun roussâtre, écaillé de fauve sur le vertex, mélangé de noirâtre sur le dos, avec une ligne blanche au milieu de chaque plume ; tête et dessous du corps d'un fauve pâle, sans plaque noire au menton ni à la gorge; chaque plume du thorax, de l'abdomen et des flancs bordée d'une espèce de demi-cercle brun noirâtre. Cette charmante espèce, que nous dédions à la mémoire d'Adanson, se rapproche un peu de VExcalfactoria pour la masse de ses couleurs ; mais elle s'en distingue non-seu- lement par sa taille, un peu plus forte, mais encore par le bec, qui tient plutôt des Synoicus de l'Australie. On la trouve dans les plaines buissonnières, par paire, et elle n'émigre pas. Sa nourriture consiste en semences de diverses espèces. TRAVAUX INÉDITS. 547 Observations sur les métamorphoses de la Laclinœa ^ vicina, Lacord. ; par M. H. Lucas (4 j. Dans un Mémoire qui a été inséré dans le premier tri- mestre de 4 851, p. 29, des Annales de la Société Entomo- logique, et qui a paru en avril, j'ai fait connaître les transformations de la Titubœa {Clythra) octosignata de Fa- bricius. ^J'aurais désiré en même temps représenter la larve et la nymphe de cette espèce, dont les descriptions ont été faites pendant mon séjour à Médéah; et, si ces fi- gures n'ont point été données, c'est que je croyais pouvoir rapporter, encore vivantes, à Paris, des larves et des nym- phes de cette Titubœa^ dont les transformations étaient in- connues. Les métamorphoses du petit coléoptère que je vais consigner dans ce second travail, et dont j'ai fait figu- rer, sur le vivant, la larve et la nymphe, appartiennent à un insecte de la famille des Clythrides, et qui est désigné par M. Lacordaire sous le nom de Laclinœa vicina^ Lacord., Monographie des Coléoptères subpentamères, de la famille des Phytophages, tom. 2, p. 475, n° 3, 4848. Dans une course queje fis, en mars4 850, dans la vallée du Mazafran, et sur le plateau où est situé le village de Douaouda, à peu de distance de Coléah, je trouvai, en soulevant de grosses pierres, quelques fourreaux de la Lachnœavicina, Lacord., dont les uns étaient fermés et les autres se traînaient pé- niblement dans les anfractuositésde la pierre sous laquelle ils se tenaient à l'abri. C'est dans des lieux assez humides, et toujours isolément, que j'ai rencontré ces fourreaux ; ce qui me ferait supposer que ces larves vivent seules, contrairement à ce qui a lieu pour celles de la Tunhœa {Clythra) octosignata de Fabricius ; car c'est toujours dans des fourmillières que j'ai trouvé ces larves singulières. Lors de mon premier séjour en Algérie, pendant les années (1) Ce Mémoire a été lu à la Société Entoinologique de France, dans la séance du 15 août 1854 . 548 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1854.) 4 840, 4844 et 4 842, je «le rappelle avoir déjà rencontré aux environs d'Oran, particulièrenrient sur le versant Est du Djebel Santa-Cruz, ainsi que dans les ravins du^ebel Santon, ces habitations remarquables que j'avais rappor- tées à Paris, mais auxquelles je n'avais pas cru devoir at- tacher une bien grande importance, n'ayant pu obtenir aucune éclosion. Cette fois-ci, j'ai été plus heureux, et, en visitant les boîtes dans lesquelles j'avais placé ces four- reaux, je fus agréablement surpris de rencontrer dans une d'elles deux individus à l'état parfait (mâle et femelle) de la Lachnœa vîcina, Lacord. C'est dans le courant de dé- cembre 4 850 que la nymphe se changea en insecte parfait, éclosion excessivement hâtive, et que j'attribue à la tem- pérature élevée dans laquelle j'avais placé les quelques nymphes que j'avais à ma disposition. Dans mon premier travail, j'ai dit que c'était quelquefois par la partie anté- rieure que l'insecte parfait sortait de son habitation, con- trairement à tout ce qui avait été dit par les entomologistes qui ont étudié ces fourreaux singuliers, car l'éclosion a ordinairement lieu par la partie postérieure. En émettant cette opinion, que j'ai avancée, au reste, avec la plus grande réserve, j'ai dit que cette éclosion anormale parla partie antérieure était probablement due au peu de repos dans lequel j'avais laissé ces larves, que j'avais emportées avec moi de Médéah à Boghar, et de cette dernière localité à Alger. En effet, les fourreaux de la Lachnœa vicina que j'avais pris en mars dans la vallée du Mazafran, et que j'a- vais laissés à Alger jusqu'en juillet, mois dans lequel ces larves avaient fermé leurs fourreaux, viennent en quelque sorte confirmer l'opinion que j'avais émise. En étudiant les fourreaux de cette espèce qui avaient été laissés dans le plus grand repos, j'ai remarqué que c'était bien par la partie postérieure, ou le gros bout, que l'animal parfait était sorti, c'est-à-dire par la partie opposée à celle par la- quelle la larve montre sa tête et ses pattes lorsqu'elle traîne son fourreau, et que je désigne sous le nom de TRAVAUX INÉDITS. 5^9 partie antérieure. Ce n'est donc, comme je l'ai déjà dit plus haut, qu'au peu de repos dans lequel ont vécu les larves de la Titubœa octosignaia, qu'il faut attribuer cette éclosion par sa partie antérieure, éclosion que l'on peut considérer comme insolite, si toutefois elle a eu lieu ainsi. De la larve. — Elle est longue de ^0 millimètres, et sa largeur égale environ 5 millimètres ^/2 à 4 millimètres; elle est allongée, à peu près cylindrique, avec la partie postérieure fortement recourbée en arc de cercle. La tète, de consistance cornée, est à peu près circulaire, d'un brun rougeâtre, et couverte do points assez forts, arrondis et peu serrés ; son diamètre est tel, qu'elle ferme complète- ment l'entrée du fourreau lorsque le propriétaire de cette habitation est inquiété, ou qu'il s'y ti«nt tranquillement retiré; elle est très-plane, déprimée môme, et vers sonmi- lieu elle présente un sillon demi-circulaire assez profon- dément accusé; sur les parties latérales, elle présente quelques poils roussâtres, allongés et assez distants les uns des autres ; antérieurement, elle est profondément échan- crée, avec le bord de cette échancrure revêtu de poils roussâtres très-courts et assez lisses : c'est probablement derrière cette échancrure que se trouve située la lèvre su- périeure, qui m'a semblée soudée ou faisant corps avec la partie antérieure de la tête. De chaque côté de cette échan- crure, mais plus postérieurement, les bords de la tête sont légèrement relevés, et forment une saillie ou avance assez prononcée ; c'est au-dessous de cette saillie que l'on aperçoit une petite concavité assez profonde creusée dans le sens longitudinal, et dans laquelle viennent se loger les antennes; celles-ci sont courtes, et paraissent insérées à la partie antérieure de la ca,vité dans laquelle elles viennent se placer ; elles sont composées de trois articles de couleur roussâtre, dont le premier est très-gros, court; le suivant, ou le second , est plus allongé, et, lorsque ces organes son t en mouvement, cet article semble s'emboîter dans le premier S20 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1851.) de manière à disparaître entièrement; quant au troisième, il est bien moins allongé, et terminé en pointe obtuse à son extrémité : celle-ci supporte une soie roide, assez al- longée ; des poils très-courts, testacés, placés çà et là, hé- rissent ces organes ainsi que le bord de la concavité dans laquelle ils viennent se placer. Les mandibules, d'un noir brillant, trianguliformes, un peu plus longues que larges, sont courtes, assez robustes, et sensiblement tronquées à leur extrémité ; à leur bord interne, elles m'ont paru fai- blement bilobées. H est aussi à remarquer que l'espace qui existe entre le bord interne et la saillie longitudinale que présentent les mandibules à leur face externe est re- présenté par une concavité qui m'a semblé bien moins profonde que dans la Titubœa octosigmita. Les mâchoires roussâtres, plus longues que larges, paraissent soudées à la lèvre inférieure ; et, lorsque ces organes sont mis en mouvement par l'acte de la mastication, il n'y a guère que leur partie antérieure qui soit mobile ; antérieurement, elles sont fortement tronquées, et de chaque côté de leur bord interne on aperçoit un petit palpe composé de trois articles, qui sont d'un roux testacé ; le premier article est très-court, assez large, non mobile ; le suivant ou le se- cond est un peu plus allongé, et m'a semblé soudé au premier article ; quant au troisième, qui est aussi long que les articles précédents réunis, il est grêle, et lorsque les mâchoires sont mises en mouvement par les fonctions de la mastication, il n'y a guère que ce troisième article qui soit mobile ; la lèvre inférieure, beaucoup plus longue que large, est d'un roux testacé, avec sa partie antérieure sensiblement tronquée ; cette pièce donne naissance à deux palpes très-petits, courts, composés chacun de deux ar- ticles, situés sur un petit tubercule rétractile, et qui est mis en mouvement lorsque les mâchoires sont mues par la mastication. Le premier segment, ou celui qui doit for- mer le thorax, est, comme la tête, de consistance cornée ; mais il est d'un brun roussâtre beaucoup plus clair, très- TRAVAUX INÉDITS. S21 finement chagriné, avec les bords latéraux, antérieur et postérieur , testacés ; des poils clairement semés , assez courts, testacés, hérissent çà et là le premier segment. Entre ce segment et celui qui doit former le thorax, on aperçoit de chaque côté un intervalle membraneux, au milieu duquel est située la première paire de stigmates, qui est noirâtre, et dont les bords sont de consistance cor- née; les autres segments sont testacés et fortement phs- sés. Il en est de môme pour ceux qui constituent l'abdo- men : ils sont au nombre de neuf, et se contractent au moindre attouchement; ceux qui occupent la partie mé- diane, ou les cinquième, sixième et septième, sont forte- ment gibbeux et recourbés sur eux-mêmes de manière à former une courbe très-prononcée; quant aux derniers segments, ils forment, par leur position, une espèce d'an- cre ou de crochet destiné à retenir la larve dans son four- reau, et à mettre à la portée des organes buccaux les matériaux nécessaires pour la construction du fourreau dans lequel cette larve subit toutes les métamorphoses ; sur les parties latérales, qui sont fortement gibbeuses et plissées, il existe une espèce de bourrelet formé de tuber- cules très-saillants rendus très-mobiles par les mouve- ments des segments abdominaux, et sur lesquels on aper- çoit la position occupée par les stigmates : ceux-ci sont roussâtres, de couleur cornée, et semblables à ceux qui existent entre le prothorax et le mésothorax. Je ferai aussi remarquer qu'à travers le derme, qui est très mince, on aperçoit, par transparence, les mouvements du vaisseau dorsal, qui est légèrement violacé. Les pattes sont grêles et allongées; les troisième et deuxième pattes sont les plus longues ; quant à la première, elle est la plus courte; les divers articles qui composent ces organes sont comprimés, d'un rouge testacé, avec le cinquième d'un brun rougcâtre et héfissé de poils épineux de cette couleur; quant à l'ongle, il est court, Irès-aigu. Je ferai aussi observer que 522 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novcmbrc 185H.; des poils roussâtres, assez allongés, peu serrés, placés çà et là, hérissent les segnnenls abdominaux. De la nymphe. — Elle est longue de ^^ uiillimètres en- viron sur 5 millimètres 1/2 de large. Elle est d'un jaune clair, couleur qui tourne au brun lorsque cette nymphe est sur le point de se changer en insecte parfait. La tête est li^se, convexe entre les yeux, et assez fortement dépri- mée transversalement dans le voisinage où viennent s'in- sérer les antennes; à sa partie antérieure, elle est assez saillante, légèrement carénée, avec le bord de cette carène légèrement spinuleux. Les yeux sont d'un jaune orangé, couleur qui tourne au brun foncé peu de temps avant le changemeut en insecte parfait. Les palpes labiaux et maxillaires, ainsi que les autres organes de la manduca- tion, sont d'un d'un jaune clair. Les antennes, de même couleur que les organes de la manducation, placées de chaque côté transversalement, c'est-à-dire entre les yeux et les mandibules, longent le thorax en passant sous ses bords latéraux, de manière que les derniers articles de ces organes atteignent les élytres, sur lesquelles ils sem- blent trouver un point d'appui. Le thorax est d'un jaune clair, avec les pattes légèrement teintées de jaune rouge ; il est lisse, à l'exception cependant de son bord antérieur, qui est spinuleux. Entre le prothorax et le mésothorax, on aperçoit un espace assez grand, qui, dans l'insecte parfait, est représenté par une membrane très-fine: c'est dans cet espace, qui est membraneux, que se trouve située, chez la nymphe, la première paire de stigmates. Le mésotho- rax, finement ridé transversalement, est d'un jaune tes- tacé, avec la première paire d'ailes et les élytres auxquelles il donne naissance fortement plissées longitudinalement; ces organes sont d'un jaune foncé. Le métathorax, de même couleur que le mésotliorax, est lisse, et présente de chaque côté deux sillons longitudinaux, dont celui si- tué du côté interne est semi-transversal ; cet organe sup- porte la seconde paire d'ailes qui se trouve au trois quarts ^TRAVAUX INÉDITS. ^23 cachée par les élytres. Les pattes sont d'un jaune clair avant les première et deuxième paires placées sur les ély- tres, repliées sur elles-mêmes de manière que les articles des tarses occupent longitudinalement la région slernale; quant à la troisième paire, les fémurs et les tibias sont ca- chés par les ailes, et il n'y a que les articles des tarses qui, placés sur les sixième, septième et huitième segments, constatent la présence de cette troisième paire de pattes. Les segments abdominaux, d'un jaune foncé en dessus, plus clairs en dessous, ne présentent rien de remarqua- ble, si ce n'est que les troisième, quatrième, cinquième, sixième, septième, huitième et neuvième segments présen- tent en dessus des épines très-prononcées. 11 est aussi à noter que le septième segment est très-relevé à sa partie postérieure, de manière à former une protubérance épi- neuse : cette disposition du septième segment sert proba- blement de point d'appui à l'insecte parfait pour sortir et se débarrasser des langes qui l'enveloppent, et pour briser la partie postérieure du fourreau ; quant au dernier seg- ment, il est armé en dessus de trois épines, dont la posté- rieure est un peu plus prononcée. Sur les parties latérales de l'abdomen, on aperçoit une suite de tubercules sail- lants qui forment de chaqne côté une espèce de saillie ou bourrelet : c'est dans l'intervalle qui existe entre chacun de ces tubercules ou saillies que sont situés les organes de la respiration, ou les stigmates que l'on voit seulement par transparence. Du fourreau. — Il est long de 1 i millimètres, et sa lar- geur égale environ 6 millimètres. Il est d'un brun légère- ment roussâtre ou d'un gris cendré, et quelquefois pres- que entièrement de cette dernière couleur. Ce peu de constance des couleurs dans la teinte de ce fourreau est duCj je crois, au terrain sur lequel ces larves se tiennent, et surtout à leur genre de nourriture. Sur cinq ou six fourreaux de celte espèce que j'ai pu me procurer, je n'en ai jamais vu deux semblables, et comme couleur et comme 524 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Novembre 1854.) grandeur. A sa partie inférieure, il n'offre pas de bande longitudinale, comme celui de la Tïtubœa octosignata; au contraire, cette partie est un peu plus claire, et présente, dans le sens de sa longueur, une carène finement accusée. Quoique sa partie antérieure soit aussi moins coupée en biseau, cependant elle est plus avancée supérieurement qu'inférieurement : de chaque côté de ses parties latéra- les, en dessus, il est lisse, et ne présente pas ces côtes transversales que l'on voit sur le fourreau de la Tïtubœa octosignata ; seulement, on aperçoit sur la région dorsale quelques petites saillies en forme de chevron généralement peu marquées, et qui diminuent de longueur au fur et à mesure qu'elles atteignent la partie postérieure ; celle-ci est arrondie, plus forte que la partie opposée, et présente de chaque côté une petite saillie tuberculiforme assez sen- siblement prononcée ; il est glabre, et entièrement couvert de petits grains de sable qui donnent à ce fourreau un as- pect chagriné ; il est très-légèrement courbé, surtout vers sa partie antérieure, qui est fermée par un opercule ou couvercle arrondi, lorsque l'habitant de cette retraite sin- gulière est sur le point de se métamorphoser. Cet oper- cui'^, formé, comme le fourreau, de matières excrémenti- ticUes et de grains de sable, est beaucoup plus convexe que celui delà Tiiubœa octosignata; de plus, on distingue facilement à la loupe, de même que sur le fourreau, les diverses couches assez régulièrement disposées qui com- posent l'opercule et le fourreau. Comme l'habitation de la Tï iibœa octosignata, ce fourreau est formé des excréments de la larve, qui sont convertis ensuite, par la dessication, en une substance d'un gris roussâtre très-résistante, et par conséquent bien moins friable que celle de la Tïtubœa octd.'iigvata. Ayant brisé un de ces fourreaux, afin d'exa- miner quelle était la construction intérieure, j'ai rensar- qué que les parois en étaient lisses, et ne présentaient aucune s.iiilie ni rutîosité, comme cela se remarque à l'ex- térieur. J'ai examiné aussi avec beaucoup de soins la par- TRAVAUX INÉDITS. 525 tic postérieure de ces fourreaux, et je n'ai rien vu à l'ex- trémité, ni extérieurement ni intérieurement, qui pût dé- montrer d'une manière manifeste que ces singulières habitations ont pour base une partie de Kœuf, ce qui ce- pendant a ordinairement lieu pour les Cryptocéphalides et les Clythres. De l'insecte parfait. — C'est en décembre ^850 que j'ai obtenu des individus parfaits de la Lachnœa vicina qui a été décrite par M. Lacordaire dans le tome II de sa Mono- graphie des Coléoptères subpeniameres, de la famille des Phytophages, mais qui n'avait pas encore été figurée. Afin de compléter l'histoire de cette espèce de Clythride, je l'ai représentée, et, de plus, j'ai cru devoir accompa- gner cette figure de la description qui en a été faite par M. Lacordaire. Lachnœa vicina^ Lacord. (Monogr. des Coléopt. subpent. de la famille des Phytophages, tom. 2, p. 173, n° 5, 1848). L. sat elongata, nigro-caerulea aut virescens, griseo-villosa, fronte impressa dense strigata, antennis validioribus, prothorace siibtiliter punetulato vagèque impresso; elytris giabris*, ruiis, sat crebrè punctulatis, singulo punctis tribus œqualibus (uno hume- rali, duobus iiifrâ médium transversim digestis), nigris. Mas. Subcyliudricus, prothorace elytris nonnihil latiore, pedi- bus anticis longissimis. — Lon^^ 4 à 6 ; larg. i 5U 2 1Ï2 lin. Yar.A. Elytris luteo-ochraceis, punctis tribus nigris minutis. Var. B. Elytris flavo-testaceis, singulo punctis tribus ferè de- letis. Fœm. Oblongo-cylindrica , capite minori, prothorace elytris haud latiore, pedibus brevioribus. — Long. 3 3/4, 5; lat. 1 M2, 2 lin. Var. C. Elytris flavo-rulis. mas. fasm. Var. D, Elytrorumpunctis inœqualibus, humerali majori. Var. E. Duplo, imo triplo minor, tarsis anticis maris brevio- ribus. — Long. 2 3/4, 3 1W; lat. i 1/4, 1 1/2 lin. Lachnœa vicina, Dej., Cat., p. 442(1857). Mâle. Les plus grands exemplaires surpassent, sous le rapport de la taille, ceux de la L. parailoœa, et sont plus 526 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1851.) allongés et d'un faciès plus robuste ; mais elle varie à cet égard, comme cette espèce, dont elle est très-voisine, pour ce qui concerne les formes et les couleurs. Sa couleur gé- nérale et sa pubescence sont absolument les mêmes. Les yeux sont plus grands et plus allongés, les antennes sen- siblement plus robustes ; le prothorax est un peu moins largement rebordé, surtout près des angles antérieurs. Les élytres sont d'un rouge de brique vif, parfois même un peu sanguin, et ont chacune trois points médians ar- rondis, égaux, d'un noir un peu bleuâtre : l'un humerai, les deux autres disposés transversalement au-dessous du milieu. Quant aux pattes, les antérieures sont encore plus obliques que chez la L. paradoxa, et présentent quelques différences essentielles : le premier article de leurs tarses est moins grêle et un peu déprimé en dessus ; le deuxième est d'un quart plus allongé, et se rétrécit beaucoup moins rapidement à la base; le troisième est également plus grand, mais aussi fortement bilobé. Ce sexe m'a offert les deux variétés suivantes: Var. A. Elytres d'un beau jaune de terre de Sienne clair et mat; leurs trois points noirs très-petits, l'interne des deux post-médians divisé en deux. Var. B. Elytres d'un fauve tcstacé parfois un peu livide, leurs points noirs presque effacés ; il y a tous les passages entre elle et le type. Femelle. Je ne lui trouve aucune différence appréciable avec celle de la paradoxa; sans le dessin des élytres, il se- rait impossible de l'en distinguer. Les deux sexes ont en commun les deux variétés sui- vantes : Var. 0. Elytres d'un rouge fauve plus clair que chez les exemplaires normaux ; elle n'est pas rare. Var. D. J'y comprends les exemplaires dont les points noirs des élytres sont de grosseur inégale ; le plus souvent l'huméral l'emporte sur les deux autres ; le plus petit est ordinairement l'externe des deux post-médians. Neoue ef nioof. l/2 tours de spire et de la forme générale des coquilles du genre Na- tica. lis sont pourvus des otolithes, d'un opercule et d'une cavité respiratoire logée dans la coquille, et portant des filaments vibratiles disposés en séries. « Le fait observé à Trieste, avec tous les détails niicros- copiquei, est confirmé pendant un séjour de deux mois dans 69 individus de la Synapta digitata. « Les organes génitaux des individus ordinaires contien- nent les œufs de la Synapte. Tel est l'état de ces organes, dans les individus affectés des tubes conchyfères. Je ne les ai pas trouvés dans les individus examinés à Trieste, c'est- à-dire dans les pièces brisées et gonflées par la liqueur abdominale; maisayantrapportéun grand nombre d'exem- plaires brisés de Synaptes conservés dans l'alcool, j'ai pu continuer des recherches sur ce point, et j'ai trouvé des exemplaires ayant le tube conchyfère et encore les organes génitaux ordinaires pas si grands comme généralement, mais contenant des œufs de la Synapte bien formés. «Lofait que je viens de signaler, sans entrer dans des questions générales, paraît être d'une grande importance, et digne de l'attention de l'Académie des Sciences. « Berlin, \o novembre 4 85^ . « J. MCLLER. » Cette lettre n'a pas été insérée aux Comptes rendus de l'Académie ; elle a été insérée dans le journal llnsiitut. 550 iiEV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Novembre 1851.) Société ektomologique de Frange (1). Séance du 8 Janvier 4 851. — M. H. Lucas montre deux individus, mâle et femelle, deVHetrodes Guyonii, formant une yariété remarquable de cette espèce, et qui provien- nent de Kefoum-Teboul, sur les frontières de l'Algérie qui avoisinent celles de Tunis. Dans l'espèce type, les seg- ments abdominaux présentent, sur leur bord postérieur, une rangée transversale de taches d'un beau rouge corail, arrondies et assez espacées, tandis que, dans la variété, ces taches sont tout-à-fait disposées de manière que l'ab- domen est entièrement d'un noir brillant, tirant un peu sur le bronzé. — Le même membre fait voir une nouvelle espèce d'Hœ matopinus {H, bubalï) qui a été trouvée en immense quan- tité sur un buffle mort à la ménagerie du Muséum d'his- toire naturelle. -- M. Guérin-MéneviUe annonce qu'il a trouvé, sur les bourgeons des pêchers attaqués de la maladie nommée le meunier, des quantités innombrables de larves d'Acariens. Il pense que ces jeunes Arachnides ne sont pas étrangères à la maladie du meunier, laquelle consiste en une espèce de poussière blanche qui couvre toutes les branches des pêchers, à Montreuil près Paris. — Le même membre entretient la Société d'un travail que M. le docteur Pigeau vient de lire à la Société natio- nale et centrale d'agriculture. L'objet de ce travail est la recherche de moyens propres à préserver nos approvision- nements de blés des attaques des insectes, afin de pouvoir <1) Des circonstances indépendantes de notre volonté nous ont empêché de donner plus tôt le compte rendu des séances de la Société Entomologique de France. Nous allons nous mettre au courant des travaux de cette année, en en donnant des indica- tions Irès-abrégées , et nous nous arrangerons pour signaler, chaque mois, les principaux travaux de cette compagnie. SOCIÉTÉS SAVANTES. 55^ conserver ces blés indéfiniment pour parer ainsi aux di- settes causées par les mauvaises récoltes. M. Giiérin-Méneville présente quelques remarques sur les observations et les idées de M. Pigeau. Il pense que les faits cités par ce savant, relativement aux grains récoltés avant leur parfaite maturité, et chez lesquels les parasites internes ne se développent pas, méritent d'être étudiés avec une grande sollicitude, et que cette étude pourra conduire à des résultats avantageux. Déjà, pendant une courte excursion pour étudier les insectes nuisibles aux céréales dans le centre de la France, il a pu recueillir des observations qui tendraient à confirmer celles de M. Pi- geau. Il paraît, dans bien des cas, que les Alucites, si nombreuses dans cette région de la France, n'ont pas paru dans les blés soumis au javelage, pratique qui con- siste à laisser les gerbes dans les champs pendant quelques jours, tandis que les mêmes blés, récoltés à la manière or- dinaire, en ont été attaqués. Quant à l'idée émise par M. Pigeau, que la mort organique des grains empêche leurs.- parasites internes de se développer, elle a besoin d'être soumise à un sérieux examen. En effet, ne serait- il pas plus simple d'admettre que la température qui amène la mort des germes du végétal tiie aussi les germes des in- sectes parasites, germes déposés, comme on le sait, dans les ovules du blé au moment de la floraison, alors que le grain est à peine en voie de formation. — M. H. Lucas lit un Mémoire intitulé: Quelques re- marques géographiques sur les Acridites qui habitent les pos' sessions françaises du nord de CAfrique, et il y joint la des- cription de deux espèces nouvelles de ce groupe. — M. V. Signoret lit une Notice contenant la descrip- tion de nouvelles espèces d'Hémiptères de la famille des Longiscutes. — M. le colonel Goureau fait connaître une série de plusieurs Mémoires pour servir à l'histoire des insectes gallicoles du genre Cynips, et à celle de leurs parasites. 552 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Novembre 186^.) Ce travail, que l'on ne peut analyser, renferme des détails du plus haut intérêt sur les mœurs d'un grand nombre d'insectes. — M. le docteur Robineau-Desvoidy lit trois Notices fai- sant suite à ses Myodaires des environs de Paris. Séance du 22 Janvier. — M. H. Lucas lit une Note dé- taillée (Bull, Soc. Ent., p. x) sur son Purpuricenus bar- barus d'Algérie, qu'il regarde comme une espèce distincte, quoique M. Chevrotât soit d'avis de le réunir au P. af finis. Séance du -12 Février. ^- M. le capitaine Gorfarrf com- munique quelques remarques sur la poussière blan- châtre qui recouvre certains Larinus et Lixus. 11 pense que cette matière pulvérulente n'est pas d'une nature cryptogamique. — M. le major Blanchard adresse une Note relative à des Anthrenus pimpineUœ qui ont très-fortement rongé une boîte d'écaillé fondue dans laquelle il les avait renfermés; et, à l'appui de cette observation, il envoie cette boîte, sur laquelle on peut voir les traces très-manifestes for- mées par l'insecte destructeur. M. E. Desmarest, à l'occasion de cette communication, indique un fait qu'il n'avait pas signalé dans sa Notice sur les perforations produites par des insectes sur des plaques métalliques. Lyonnet, dans les Mémoires du Muséum d'his- toire naturelle, rapporte qu'ayant enfermé des chenilles de Dicranura vinula dans des boîtes en plomb, ces chenilles, lorsqu'elles ont voulu former leur cocon, ne trouvant pas d'autres matières à leur disposition, ont très-fortement rongé le métal, et que de nombreux débris de plomb ont été trouvés dans l'enveloppe du cocon. Ce fait vient à l'ap- pui de l'opinion émise, en ^844, par lui, par suite de la- quelle il pensait que c'était à l'état de larve, et non à ce- lui d'insecte parfait, que les Apate capucina avaient per- foré les clichés typographiques qu'il montra à cette époque à la Société. Séance du 26 Féirier. — M. Chevrolai annonce que l'on SOCIÉTÉS SAVANTES. 555 doit réunir en une seule espèce les Arescus cauclatus et quadrimaciilatus, Salé ; car ces insectes ne sont que les deux sexes d'une môme espèce. — M. le docteur Aube dit qu'il pense que le Staphyli- nus Mulsanti décrit par M. le capitaine Godard, dans les Mémoires de la Société Linnéenne de Lyon, ne diffère pas du Staphylinus meridionalïs, Rosenhauer. — M. P. Lambert donne quelques détails sur deux cas de parasitisme observés sur des Coléoptères, et il met sous les yeux de la Société la larve, la pupe et l'insecte parfait d'une espèce de Muscide entomobie provenant de la Cliry- somela graminis, et une autre Muscide parasite de la Ti- marcha coriaria (Bull. Soc. Ent.,p. xxii). — A l'occasion de cette communication, M. le docteur Robineau-Desvoidy (séance du 42 mars 4854) dit que la Muscide qui provient de la Chrysomela graminis constitue une espèce nouvelle de la section des Faunides, et dont il donne la diagnose suivante : RhinOMYIA Lamberti. — Totus ater miens; thorax sub- cinerescente-lineatus et irroratus : frontis lateribus et facie cinereo-albido-tesselalis : haiteris flavescentibus ; calyptris al- bo flavescentibus : alœ hyalïnœ nervuris fiiscis. — Longueur, 5 lignes 4/2. — Mâle. — M. E. Cussac adresse une Note contenant la descrip- tion d'une nouvelle epècede Curculionites, probablement de la division des Cossonides, et qui sert de type à un genre nouveau, et a été rencontrée auprès de Lille. L'au- teur en indique ainsi les principaux caractères : « Genre Elmidomorphds. — Antennes courtes, de neuf articles, le premier et le deuxième assez longs ; bec ro- buste, arqué, assez court; corselet plus large que long; écusson subtriangulaire ; élytres en ovale court ; pieds médiocres, robustes; tarses étroits, à trois premiers arti- cles subégaux, l'article onguiculaire presque éjïal aux trois précédents réunis. « E. Aubei. — Ovale court, noirâtre, subopaque ; tôle 554 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Novembre 1851.) suborbiculaire, noirâtre, granulée, rugueuse; bec assez robuste ; antennes courtes, ferrugineuses ; thorax sub- transversal, plus étroit et resserré en avant, peu après obliquement élargi et sinueulfement rétréci vers la base, granulé, rugueux, noirâtre, plus large que le thorax, pro- fondément sillonné de gros points ; jambes médiocres. » Séance du ^2 Mars. — M. Alex, Lefebvre adresse deux Notes ; Tune sur certains insectes qui prennent la couleur des terrains sur lesquels ils se tiennent, et l'autre sur une chenille qui est venimeuse, mais seulement quand la plante qui lui sert de nourriture l'est elle-même. — M, Bellier de la Chavignerie montre un Silpha qu'il a trouvé aux environs de Paris, et qui est très-remarquable, en ce que l'une de ses élytres est granulée, tandis que l'autre est au contraire entièrement lisse. Ce coléoptère doit se rapporter au Silpha unicostatay Castelnau, qui n'a été que rarement signalé comme propre à la Faune pari- sienne ; mais, en même temps, par les caractères de l'une de ses élytres, il se rapproche beaucoup du Silpha rugosa. Ne serait-ce pas un hybride de ces deux espèces de Silphe? — M. H. Lucas communique la description d'une nou- velle espèce de Clytus recueillie par lui aux environs de Boghar, l'un des hauts plateaux de la province d'Alger, et il en donne la diagnose suivante : Clytus consobrinus. — Quadripunctati af finis, sed mi nor prœsertimque angustior; capite, mandibulis labroque pi- losO'flavO'Virescentibus ; thorace elytrisque angustioribus^ pi- losoluteis lus utrinque tantîim nigro tripunctatis ; sterno, abdomine pedibusque pilosO'CinereO'Virescentibus. — Long. ISmill.; larg. 5 mill. 5/4. — M. le colonel Goureau lit une Notice intitulée : Nou- velles observations pour servir à l'histoire des Insectes galli- coles des genres Cécidomye et Lasioptère, et à celle de leurs parasites. Séance du 25 Avril. — M. le colonel Goureau présente quelques observations pour combattre l'opinion des ento- SOCIÉTÉS SAVANTES. 555 mologistes qui pensent qu'on ne doit rien faire contre les insectes destructeurs, parce que la nature a mis obstacle elle-même à leur trop grande multiplication, en créant des parasites dont l'action est si puissante, qu'ils font dispa- raître presque entièrement, d'une année à l'autre, les es- pèces qui se montrent en nombre exhubérant et dange- reux. — M. H. Lucas donne la description d'une nouvelle espèce de Phytœcia qui a été découverte dans les environs de Tlemcen par M. le major d'Aumont. Séance du \A Mai. — M. H. Lucas présente un nid re- marquable de Chalîcocioma sicula qu'il a recueilli pen- dant son dernier voyage en Algérie, et fait, à ce sujet, une communication intéressante. E. Dësmarest, Association britannique pour l'avancement des Sciences. — Juillet \ 85^ . M. T. Williams lit un Mémoire Sur la structure des bran* chies et le mécanisme de la respiration chez les Pholades et autres Mollusques. V Le sang, chez tous les Mollusques lamellibranches, est richement pourvu de corpuscules ; 2'' les branchies, chez toutes les espèces, sont composées de vaisseaux droits parallèles, revenant sur eux-mêmes ; 5** le cœur est symé- trique ; 4" les vaisseaux parallèles des lamelles sont pour- vus de cils vibratils disposés en séries linéaires de chaque côté du vaisseau branchial, et qui donnent lieu à des cou- rants qui marchent dans la même direction que le cours du sang; 5** dans les Pholades, les syphons sont richement bordés de cils vibratils de même que les lames branchia- les; 6® le syphon branchial agit en introduisant de l'eau dans la chambre du manteau par la dilatation des valves de la coquille ; 7° une partie de l'eau ainsi amenée dans la chambre branchiale est avalée et parfois rejetée par l'ori- 556 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1851.) fice anal, et le reste est chassé par rorifice du manteau, et en partie par l'orifice branchial; 8° ce liquide expiratoire est surchargé d'acide carbonique et de sécrétions liquides fournies par l'intérieur du manteau ; 9^* ce courant, s'é- chappant avec force contre les parois de la cellule dans la- quelle vit l'animal, agit comme dissolvant sur les parti- cules désaggrégées par l'action des valves, de façon que les percements opérés par les Pholades ne peuvent s'expli- quer que par un principe qui comprend une action chi- mique aussi bien qu'une action mécanique. — M. Phillips rappelle les diverses théories qui ont été proposées sur la manière dont l'espèce de Mollusque en question perçait les roches dans lesquelles il vivait. Il croit qu'aucune théorie purement chimique ou exclusivement mécanique ne peut rendre compte du phénomène, et il est tout disposé à adopter l'opinion qui a été si habile- ment développée^par l'auteur. — M. le secrétaire donne lecture d'un Mémoire de M. Ro- bertson, sur le travail de percement des roches du Pholas daciylus^ Mémoire dans lequel l'auteur établit clairement que l'effet produit par l'animal dans la roche où il vit est le résultat d'une action de rotation de la coquille. Ce mou- vement ne fait pas tourher l'animal de plus d'un demi- tour dans son trou, et quelquefois beaucoup moins {]). — M. E. Forbes dit quMl y a trois manières d'expliquer l'effet de percement qu'opèrent les Mollusques : !<> par les valves ; 2" par des sécrétions ; 5° par des particules sili- ceuses qui garnissent les tissus. La théorie de M. Williams adopte les deux premiers modes d'opérer, opinion qu'il est tout disposé à partager; mais M. A. Hancock soutient encore que le dernier mode est celui au moyen duquel s'o- père le percement. — M. Forbes lit une Note Sur quelques indications de la Faune mollusque des îles Açores et de Sainte- Hélène. (I) Voyez le Mémoire de M. Cailliaud, p. 545. ANALYSES l/oUVRAGES NOUVEAUX. 557 Ce travail intéressant n'est pas susceptible d'analyse. M. Forbes donne l'énumération des Mollusques qui ont été rencontrés dans ces deux localités de l'Océan-Atlanti- que, et fait ressortir ceux qui sont particuliers à ces îles. L'auteur conclut, de ses études sur la malacologie de ces îles, que la ligne de côtes du terrain ancien dont les îles de l'Atlantique, au nord de la ligne, sont des frag- ments, avait une inflexion indiquée par la distribution de la Littorina siriala, et que les rapports anciens entre les Açores et le sol lusitanien, d'un côté, et celui de Madère, de l'autre, qu'il a indiqués le premier, sont fortement ap- puyés par ces nouvelles données. D'un autre côté, les faits concernant Sainte-Hélène indiquent, ainsi que l'avait déjà révélé la végétation indigène, que cette île a été isolée à une période très-ancienne, et qu'elle n'a jamais été liée avec le continent. En même temps, les Mollusques marins semblent indiquer la submersion d'une étendue de ter- rain qui unissait probablement l'Afrique à l'Amérique du sud avant le soulèvement de Sainte-Hélène. Le long des côtes maritimes de cette étendue de terres, les êtres con- nus communs aux mers des Indes Occidentales et du Séné- gal ont très-bien pu se multiplier et se répandre. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. On THE GARRULiNiE, etc. — Sur les Garrulinœ^ avec la description de nouvelles espèces; par le prince Charles- Lucien Bonaparte. (Extrait des Proceedings ofthe ZooL Soc. Lond., ^850.) La famille des Garrulides est la 48* de la classification naturelle des oiseaux de M. Ch.-L. Bonaparte. Elle se compose de trois sous-familles : Glaucopinœ, Baritinœ et Garrulïnœ, auxquelles vient se joindre une quatrième, celle des Ptilorhynchinœ. Cette Notice a pour objet de faire connaître les genres 558 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Novcmbre 185^.) et les espèces qui composent la sous-famille des Garruli- nœ. Les nouveaux genres établis sont nombreux. Parmi les Garrulus, M. Ch.-L. Bonaparte décrit une espèce nou- velle, asiatique probablement : G. Lidthi. Rufo-vinaceus, capite colloque ex toits, alis caudaque saturate azureis; fronte lorisque nigricantibus; pluniis gulce lanceolatis^ bar- bulis disjimctis, rachidibus albis; tectricibus alarum nigro- fasciolatis ; remigibus rectricibusque apîcem versus nigrican- tibus, apice ipso albo. — Long. 45 pouces. (L. Fairmaire.) Brevi Cenni, etc. — Courte notice sur un Acaridien du genre des Sarcoptes, qui vit sur le Strix flammea, écrit posthume de Guiseppe Gêné. — Turin, ^848. Cette Notice de six pages a été trouvée dans les papiers du docteur Gêné, dont la mort a été une véritable perte pour les naturalistes italiens. C'est M. Comba, préparateur au Musée zoologique de Turin, qui a découvert ce Sar- copte, et qui a donné à Gêné toutes les indications néces- saires pour ce travail. Le Strix flammea est commun aux envisons de Turin, où les habitants l'appellent Dama: Or, il est impossible d'en trouver un individu qui ne soit plus ou moins infesté de la gale, ou plutôt de Sarcoptes, et non pas à la surface de la peau, mais bien dans le tissu cellu- laire et dans la couche adipeuse qui se trouve entre la peau et les muscles. Est-ce le Sarcoptes nidulans deNitsch? Gêné ne le pense pas, parce qu'il lui paraît extraordinaire que le même insecte vive à la surface de la peau et dans l'intérieur des téguments. Il appelle son espèce Sarcoptes sirigis. Une planclic dessinée par M. Comba représente l'a- nimal en dessus et en dessous. (L. Fairmaire.) MÉLANGES ET NOUVELLES. 559 IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Dans la Gazetta Piemontese du 4" mai de celle année, M. Ghiliani a donné quelques détails sur une apparition extraordinaire de papillons, Vanessa cardui, Linné. C'est le 26 avril, vers onze heures du matin, qu'on vit apparaî- tre soudainement des millions d'individus de cette espèce : leur nombre alla toujours croissant jusque vers une heure, moment où l'atmosphère en était obscurcie; à quatre heures, tout était fini, et l'on ne voyait plus que quelques papillons épars. M. Ghiliani n'a observé celte ap- parition que dans un rayon d'un mille environ de la ville; mais il pense qu'elle a eu lieu dans presque tout le Pié- mont. Il l'attribue à ce que l'éclosion de l'automne précé- dent n'avait pas eu lieu à cause, sans doute, de quelque abaissement extraordinaire de température. Les papillons de cette seconde génération auraient passé en m^ijeure partie l'hiver à Téiat de chrysalide, pour subir leurs mé- tamorphoses au printemps ; ceux qui seraient nés à cette époque auraient hiverné soit sous des feuilles, soit dang des fentes de mur. On pourrait aussi supposer que, sur le versant méridional de l'Apennin ligurien, l'hiver ayant été doux et le printemps précoce, des Vanesses de cette loca- lité se sont développées avant l'époque ordinaire, et sont venues accroître le nombre normal des individus de nos environs. Au moyen de ces deux suppositions, on expli- que, V le nombre extraordinaire de ces papillons, 2° la fraîcheur des uns, qui venaient évidemment de naître, et le mauvais état des autres, qui avaient subi d'une manière notable une longue exposition aux intempéries de l'air. M. Ghiliani rappelle, en commençant, des apparitions semblables ù'Epliemera virgo, de Tinea ranella. A Paris, de semblables invasions de papillons ont été constatées, quoique sur une échelle bien plus restreinte ; mais les causes réelles n'ont pas encore été expliquées. (L. Fairmaire.) 560 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {JSovembre 1851. V. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Prospetto. — Prospectus de la Faune marine vulgaire des la- gunes vénitiennes; par M. J.-D. Nardo. Venise, 1847; broch. in-4*>. Osservazieni anatomiche. — Observations anatomiques sur l'a- nimal marin conuu \ulgairement sous le nom de rognon de mer; par le même. Broch. in-S**. Sinonimia. — Synonymie moderne des espèces consignées dans l'ouvrage de l'abbé Chiereghini, sur les Crustacés, Testacés et Poissons des lagunes vénitiennes; par le même. Venise, 1847; broch. in-8'*. De l'appareil du sens génital des deux sexes dans l'espèce hu- maine et dans quelques M;?ùnmifères, au point de vue anatorai- que et physiologique ; par M. le docteur Koblet; trad. de l'alle- mand par M. le docteur H. Kaula. — Strasbourg. Paris, -1851, in-80. Untersuchungen. — Recherches sur le développement des ver- tébrés; par M. Robert Remak; V^ et 2*^ iivr. — Berlin, 1830 et 1851 ; in-fol. Ammalolampes et Trachelacanthus, gênera piscium fossilium nova, in literis celeberrimo viro, excellentissimo domino doclori Eduardo ab Eichwald, professori Academico, consiliario status actuali, equiti, etc. ; datis descripta auctore Gotthelf Fischer de Waldheim. — Mosquœ 1831 ; broch. in-4^ TABliE BEI» JlIATIÈRES» DIT N"" 11. Jules et Edouard Verreaux. — Oiseaux du Gabon. 513 H. Lucas. — Métamorphoses de la Laclmaea vicina. 517 L. Fairmaire. — Coléoptères nouveaux. ^ 527 GuÉRiN-MÉNEviLLE. — Notc sur la magnanerie expérimentale de Sainte-Tulle. 528 Académie des Sciences de Paris. 537 Société Entomologique de France. 550 Association Britannique. 555 Prince Bonaparte. — Sur les Garrulinae. 557 Gêné. — Notice sur un Acaridien. , 558 Ghiliani. — Apparition extraordinaire de papillons. 559 Bulletin bibliographique. 5fe0 QUATORZIÈBUB AMlfÉE. — BÉCEMBRIQ 18S1. I. TRAVAUX INÉDITS. Note 8ur une espèce nouvelle de Cerf (Cervus rufmus^ Bourc. et Puch/, par M. le docteur Pucueran. Ce Cerf, qui appartient à la section des Daguets, est in- férieur en taille à la petite variété du Cervus rujitSf dont M. llamilton Smith a fait une espèce sous le nom de Cer- vus simplicicomis. Comme le Cerf roux, il est d'un rouge bai assez vif sur les côtés de la tête en arrière du cou, sur le dessus et le dessous du cou, sur le milieu du dos et les flancs. Dans ces régions, la pointe des poils est seule rouge bai ; dans le reste de leur étendue, ils sont blancs. La gorge, les régions thoracique et abdominale, sont d'un TQUx plus terne; il en est de même de la partie anogéni- tale, dont la teinte est plus afTaiblie. Sur les membres rè- gne, dans le voisinage du tronc, la même couleur, qui occupe les flancs; mais, en approchant de l'articulation, cette couleur se nuance de noirâtre. Cette dernière cou- leur occupe le reste des pattes jusqu'aux sabots; mais, tandis qu'en avant elle n'occupe que le dehors du mem- bre, le dedans étant de même couleur que toutes les ré- gions inférieures du tronc, en arrière, elle a tout envahi. Les parties latérales et médianes du museau, en avant de l'œil, sont de couleur n-oire. Le muffle estbion formé ; une tache blanchâtre occupe l'extrémité de la mâchoire infé- rieure ; on en aperçoit une autre di\ même couleur à l'extrt- mité de la mâchoire supérieure, au-dessous dfis naseaux. Le chevron de la mâchoire inférienre est borné, en arrière et des deux côtés, prfr une iH'ihe noirâtre. Le larmier est 2"^ SÉRIE. T. III. Année 18;>1. 56 562 UEv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1851.) très-petit. Les dagues, de couleur blanche, sont fort incli- nées en arrière et lisses dans presque toute leur étendue. Les dimensions de l'individu que nous venons de dé- crire sont les suivantes : Longueur du bout du museau à la base de la queue (\) (prise directement, la tête étant tournée à gauche), 65 cent. Id. à l'angle antérieur de l'œil, SA mill. Id. à la base des dagues, ^^ cent. Id. à la base de l'oreille, ^ 5 5 mill. Longueur des dagues, 62 mill. — Hauteur, en avant, 455 mill. Id. en arrière, 495 mill. Ce Daguet a évidemment des rapports très-intimes avec le Cervusrufus. Il s'en distingue : 4" Par sa taille moindre ; 2" Par la couleur rousse de sa gorge, qui est blanche chez le C rufus ; 5° Par le rouge bai du devant du cou ; chez le C. rufus, cette région est d'un brun qui devient noirâtre chez cer- tains individus; 4" Par le noirâtre de ses membres et de son museau. Cette espèce est originaire de la République de l'Equa- teur. M. Bourcier, qui a su se rendre si utile à la zoologie pendant le séjour, malheureusement si court, qu'il a fait à Quito, en qualité de consul de France, a tué les deux individus qu'il a donné au Musée de Paris dans la vallée de Lloa, sur le versant occidental de la Cordillière du Pi- chincha. L'espèce est assez rare, peu sauvage, et vit dans les petites forêts, sur les hautes vallées de montagnes, dont l'élévation n'est pas moindre de douze mille pieds. Ce n'est point, au reste, le seul type de Cerf que possède cette partie de l'Amérique du Sud. Le Cerf d'Antis {Cer- vus Antisiensis, d'Orb.) y séjourne également aux environs du Chimborazo, et dans les montagnes du Pichincha, du (1) La queue manque chez cet individu; chez notre femelle, elle a 10 ceniiinètres d'étendue, est blanche en dessous, et, en dcs!«us, ilc la couleur du dos. TRAVAUX INÉDITS. 565 Cotopaxi et du Cuyambé. D'après ces nouveaux docu- ments, on peut conjecturer que ce Cerf habite la chaîne des Andes dans toute l'étendue de l'Amérique méridio- nale : M. Tschudi, en eflet, Ta observé au Pérou ; MM. Pent- land, d'Orbigny et Bridges, en Bolivie, et il n'est pas en- core bien prouvé que le Guamul, récemment rapporté du Chili par M. Gay, en soit spécifiquement différent. Etudes sur les types peu connus du Musée de Paris, par M. le docteur Pucheran. — Cinquième article. (Echas- siers.) — Voy. p. 272 et 57-1 . (Suite et fin.) B. Types de Vieillot. Les seuls sur lesquels il nous semble nécessaire de don- ner des détails complémentaires sont les suivants : V Porphyrio cinereus. — « Il a les côtés du front, une bandelette transversale au-dessus de l'œil, la gorge, le de- vant du cou, le milieu de la poitrine et des parties pos- térieures, blancs ; les flancs et le reste du plumage d'un joli gris ; le bec d'un jaune orangé, et le tarse rougeâtre. Taille inférieure à celle du Raie marouette. Le pays de cet oiseau m'est inconnu. Il est au Muséum d'histoire natu- relle. « (2*= édition du D'ict. cihist. nat.^ vol. XXVIII, pag. 29,^849.) Cet individu, à la description duquel, sauf la diagnose latine, rien n'est ajouté dans l'Encyclopédie (1), est origi- naire de Java (Labillardière). 11 est noirâtre sur la région dorsale et les plumes alaires, dont les bords sont bordés d'une teinte plus claire. Les hypocondres et les couver- tures caudales inférieures sont d'un fauve très- clair. Le dessus de la tôte est d'un cendré très-foncé. Au-dessous de l'œil, partant de la base du bec, se trouve^ une bande " fi) Page 1049. — P. biiprâ c?t oreiis, sul)tùs a bus; rostro au- raniio, pedibuf ' 'jcscentibut--. 564 nËv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { bècenibre ISâl.) blanche qui dépasse en arrière le premier de ces organes. bisons, enfin, qu'il se trouve déterminé, dans notre col- lection, sous le nom de Gallinula mystacina, Tem. Nous lui rapportons, comme double emploi, G. leucosomuy Swain- son (^), dont M. Gray fait une espèce d'Oriygomeira, tan- dis qu'il place G. mystacina dans le genre Corethura. 2° Ralliis rufescens. — « Ce petit Raie, que l'on trouve dans rîlede Java, a la gorge, le devant du cou, la poitrine et le ventre, blancs dans le milieu et roux sur les côtés; les flancs et le bss-ventre noirs, et ra^és transversale- ment de blanc; toutes les parties supérieures d'un brun roussâtre; le bec brun en dessus, jaunâtre en dessous ; les pieds verdâtres et une taille très-petite. Du Muséum d'his- toire naturelle. « (2^ édition du Dict, cl'hist. nat., vol. XXVIII, p. 565.) Le type est originaire des mêmes pays que le précé- dent ; c'est le môme voyageur qui l'a rapporté (2). Nous ajouterons qu'il existe sur les parlies supérieures des flam- mèches noires et grand nombre de petites taches blanches. Mis en présence des jeunes Rallus Bailloni^ les analogies sont multipliées, mais elles s'évanouissent bien vite, dès qu'on met les adultes en présence. Les dimensions sont les suivantes : Longueur du bout du bec à l'extrémité de îa queue (directement prise, la tête tournée à gauche), 155 millim. — Id. de la queue (mesurée en dessous), 44 millim. — Id. du tarse, 5 cent. — Id. du doigt médius {l'ongle y compris), 5^ millim. — M. du bec, en suivant la courbure, 17 millim. Quelques recherches que j'aie faites, je n'ai point re- trouvé cette espèce dans les auteurs antérieurs à Vieillot ; aussi me semble-t-elle devoir être admise dans le système. (1) Two cent, and a quart., p. 548, n** 202. (2) Page 1070. — R. gutlure, collo anteriori, pectore ventre- que in niedio albis, lateribus ru lis ; abdomine hypocondriisque nigris, albo transversina striatis ; corpore supra rufescente fusco; rotro supra fusco, sublus flavicanie; peUibus virescentibus. TRAVAUX INÉDITS. 665 5° Ardea pusîUa (^). — Je n'ai point retrouvé le type de Vieillot dans notre Musée; mais je dois dire que c'est bien l'espèce que M. Gould (2) a récemnnent figurée sous le nom d'Ârdctia piisiUa. La comparaison de la description à la figure n'a laissé dans mon esprit aucun doute à ce sujet. 4° Ardea Novœ-HoUandiœ. — « Ce Bihoreau a dans son plumage de grands rapports avec le nôtre; cependant, il est un peu plus petit. Un trait blanc surmonte les yeux ; les joues, les côtés de la gorge et du cou, sont d'un gris foncé chez des individus, clair chez d^autres ; la tête est noire en dessus, et ornée, sur Tocciput, de trois plumes longues, étroites et blanches ; le devant du cou et les par- ties postérieures sont de cette couleur; les supérieures, d'un joli gris. Les mâles ont le bec totalement noir, les pieds jaunâtres. « Le jeune a le bec noir en dessus et jaunâtre en des- sous, les pieds rougeâtres ; le dessus de la tête noir, le des- sus du cou et du corps brun, avec des taches blanches isolées; le devant de la poitrine et le dessous du corps blancs, avec des taches longitudinales noires sur le devant du cou et brunes sur les autres parties. Le plumage d'un jeune moins âgé est totalement tacheté de blanc et de brun; les taches blanches des parties inférieures occu- pent le milieu de la plume. « J'ai encore vu d'autres individus du même pays au Muséum d'histoire naturelle qui diffèrent des précédents par une taille et une grosseur moindres; leur plumage est brun en dessous, avec des taches blanches qui sont longi- tudinales sur la tête, sur le cou, et arrondies sur les cou- vertures supérieures des ailes ; ils ont ;les parties infé- rieures blanches, et parsemées de taches brunes, oblon- gues, etc. » {Nouv. Dict., tome XIV, p. 456.) (1) Dictionn., vol. XIV, page 452. — Encyclopédie, p. 1128. 566 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Décembre 185^.) Dans l'Encyclopédie (1), sauf la diagnose latine, rien n'est ajouté à la précédente description. Dans l'une, comme dans l'autre, l'auteur a répété que le cou est gris. Nonobstant toutes les erreurs commises sur le mode de coloration des parties supérieures, nous ne séparons pas cette espèce d'Ardea caledonica, comme l'a fait M. Gray ; car il est incontestable, pour nous, que les Jndividus de notre collection ainsi déterminés sont bien ceux qui ont servi de types à Vieillot. Sur le plateau de l'un d'entre eux, après la dénomination de Vieillot se trouve l'obser- vation qu'une erreur s'est glissée dans le texte de ce der- nier, et qu'aw lieu de roux qui colore le col on a dit gris. Dans l'exemplaire du Dictionnaire que possède la biblio- thèque du Muséum, le mot gris se trouve également ef- facé ; il y a à la ligne les deux mots roux fauve. Comme on le voit, l'erreur a été prise sur le fait, et au moment même où Vieillot venait de faire paraître son travail. Le Nycticorax australasiœ de M. Gray doit donc être rayé de la liste des espèces. Wagler (2) avait, au reste, déjà fait observer que certains traits de la description de Vieillot avaient été empruntés à Ardea leuconotos, observation qui, quoique venant d'un ornithologiste de premier mérite, est bien loin de nous paraître tout-à-fait exacte. 5" Recurvirostra leu'cocephala. — On rapporte généra- lement cette espèce, telle qu'elle est décrite dans le Nou- veau Dictionnaire des sciences naturelles (5) et dans l'Ency- clopédie (4), à celle que M. Cuvier a désignée sous le nom de Recurvirostra orientalis. Nos deux espèces ont le même individu pour type. « Cette Avocotte, dit Vieillot (5), fait partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle, où (1) Page 1150. Dans TEncyciopédie, l'espèce est dénommée A. australasiœ. (2) Loc. cit., sp. 32. (5) Vol. III, p. 105. (4) Page 360. (5) Eneycl., p. 560. TRAVAUX INÉDITS, 567 l'ont déposée les naturalistes qui ont fait le tour du monde avec le capitaine Baudin. » Mais en est-ii de même de la figure que le môme auteur a donnée dans le deuxième volume de la Galerie des Oiseaux (^)? Longtemps nous l'a- vons cru, et c'est par suite de cette opinion que nous ayons fait l'étiquette. Des observations récentes de M. de Sélys-Longchamps, observations que nous croyons inédi- tes (2), et qui ont été faites dans le Musée de Paris, ont totalement changé notre manière de voir à ce sujet. Ainsi, la figure de Vieillot donne à cq Recurvirostra leu- cocephala un bec d'Avocette parfaitement bien recourbé, ce qui n'existe sûrement pas dans notre individu, dont le bec, plus droit, se rapproche par sa forme, quoique n'é- tant pas entier, de celui des Echasses. En second lieu, dans la môme figure, le tarse est muni d'un pouce, ce qui n'existe pas non plus dans notre type. Sous ce dernier point de vue, la figure en noir donnée dans l'atlas de l'En- cyclopédie (5) est plus exacte, car le (foigt postérieur n'existe à aucune des pattes. Le bec, au contraire, est tout aussi défectueux, et, ce qu'il y a d'étonnant, c'est que les deux becs ont des formes dissemblables. C'est ce qui nous fait conjecturer que le trait de Tindividu qui est figuré dans la Galerie a été fait d'après une Avocette ordinaire : le coloriage a été ensuite normalement opéré. Pour savoir à quoi nous en tenir là-dessus, nous nous sommes adressé aux souvenirs de M. Oudart, l'habile peintre de la Gale- rie des Oiseaux. M. Oudart nous a répondu qu'il n'avait nul souvenir d'avoir ainsi opéré dans son travail, Vieillot n'ayant pas l'habitude de recourir à de semblables expé- dients. Il reste donc à découvrir un Echassier qui repro- (1) Planche 272. (2) Depuis la rédaction du présent article, nous avons appris avec grand plaisir que M. de Sélys avait lu à rAcadémie de Bel- gique un travail à ce sujet. Il est imprimé dans le 18« volume (page 5) des Bulletins que publie cette savante Société. (3) Planche 256, f. 4. 868 ftsVé ut MAC. m zOôtoôiB* (Décmbrë 18S^,) duisG les formes de celui figuré par Vieillot ; car nous croyons être dans le vrai, en disant que M. Gould, dans son beau Iravail sur rornithologie de la INouvelle-Hol- landt^, n'a figuré aucun oiseau qui lui ressemble. Maintenant, nous devons ajouter que, d'après l'opinion de M. de Sélys-Longchamps, qui nous paraît parfaitement vraie, le Recurvirostra orienlatis de Cuvier (R. leucocephala^ Vieill.) est un Cladorynque, appartenant probablement à la même espèce que celui décrit par M. Dubus. Ainsi, les couleurs sont partout absolument pareilles : la grande tache des parties inférieures est seulement absente. Mais, en y regardant avec plus d'attention, on ne tarde pas à s'apercevoir que ses contours se trouvent nettement in- diqués, ainsi que ceux de la bande noirâtre qui se trouve occuper le centre de la région abdominale. Dans rinlervalle intercepté par ces contours se trouvent quel- ques espaces occupés par des lignes de couleur gris brun. C'est une disposition intermédiaire entre l'absence totale de la bande pectorale et celle où cette même bande est de couleur brun grisâtre, au lieu d'être de couleur châtaigne : l'un et l'autre de ces derniers faits ont été ob- servés par M. Gould {]). Ces variations de couleur sont- elles dues à l'âge, au sexe ou à la saison? Nous les attri- buerions volontiers à la première de ces causes ; mais, quelque soit le résultat^auquel l'Ornithologie est destinée à arriver plus tard à ce sujet, l'observation de M. de Sélys- Longchamps, que nous avons exposée plus haut, n'en constitue pas moins à nos yeux un véritable progrès. C. Types de M. Lesson. Beaucoup des types d'Echassiers de M. Lesson ont élé déjà examinés avec soin, et les détails qui les concernent méritent toute notre approbation. Wagier (2) a signalé, (1) Aiislnilinn Birds, Ilvr. II. (2) Ibis, 1820, |). 650. tnAVAUX INÉDITS. 569 par exemple, quelques doubles emplois commis par Tor- nithologiste français, et M. Gray a mis habilement à profit ces documents. Il est, cependant, un certain nombre d'es- pèces qui nous obligent de nous livrer aux rectifications qui vont suivre. ^° Court-vite de Coromandel {Traiié d'Orniili.^ p. 550). — Les individus originaires du Cap et du Sénégal, indi- qués comme appartenant à cette espèce, sont des Curso- rius Temminckii, Swainson. 2" Gallinula porphifrioides (p. 554). — « Bec jaune, al- longé, comprimé, à plaque capistrale libre à son extré- mité; plumage noir intense, excepté les épaules, qui sont bordées de blanc, et les ailes, qui sont brunes et cerclées de roux clair; queue rousse, rayée de noir; tarses verdâ- très. Patrie? » Les deux types ont été envoyés du Bengale par Duvaucel, en juin ^825. Mais M. Lesson se trompe, en donnant la queue comme rousse et rayée de noir; ce ca- ractère n'appartient qu'aux couvertures caudales inférieu- res. En second lieu, la plaque capistrale se termine en ar- rière par un petit prolongement. Aussi, loin de considé- rer cette espèce comme nouvelle, ainsi que le fait M. Gray, je la rapporte au Gallinula crisiaia de Latham. 5° Gallinula nœvia, Gm. (p. 554). — « Plumage gris roux varié et finement rayé de brun en travers ; ailes bru- nâtres, cerclées de brun; gorge blanche. De Manille (M. Dussumier). » Cet individu n'est autre que Gallinula gularis, Horsf. (^), espèce que M. Gray regarde, avec juste raison, comme basée sur des jeunes du type précédent. A° Rallus hydrogallina (p. 556). — - Le prétendu jeune âge de cette espèce n'est autre que Gallinula sarracura, Spix (2). 5° Rallus cinereus (p. 557). — « Dos vert olivâtre, ver- miculé de noir; gorge blanche; dessous du corps gris ar {\) Linn. Trains., Xlir, p. i95. (2) Planclic XCVIIÏ. 570 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Décembre 1854 . ) doisé ; tarses verdâtres. » Ajoutons que les couvertures caudales inférieures et la partie la plus voisine des hypo- condres sont d'un noirâtre fascié de blanc. Cette espèce, au reste, ne diffère pas de Crex gularis, Jard. et Selb {]). 6" Vanelius grailarius (p. 542). — « Tarses jaunes, très- longs ; bec noir ; tête et cou roussâtres ; thorax gris ; ven- tre roussâtre ; rectrices blanches ; épaules noires ; milieu de l'aile blanc pur ; rémiges noires. Patrie?» Ce Vanneau n'est autre que Vanelius leiicurus,L\chi. , VancUusflavîpes, Sav^ Le type est l'individu même rapporté d'Egypte par M. Savigny. 7" Characlrius myops (p. 546). — « Tête noir intense, bordé de blanc sur l'occiput; gorge brune ; cou, jusqu'au haut du thorax, dos, ailes, gris roux fuligineux ; dessous du corps blanc; rectrices blanches, marquées de noir; ré- miges noir profond ; bec jaune à la base, noir à la pointe.» Cet individu, envoyé du Bengale par Duvaucel. en juin 4825, est tout-à-fait semblable à la planche de Buffon qui porte le n" 885; c'est bien, dès-lors, Hoplopterus Malaba- ricus (Bodd,), G.-R. Cray. 8** Charadrius larvatuSy Tem. — Cette espèce, décrite ailleurs (2) par M. Lesson, a été, avec juste raison, rappor- tée par Wagler (5) au C. coUaris, Vieill. Je trouve, en ef- fet, cette désignation spécifique sous le plateau de l'un de nos individus. 9° Totanus brevipes (p. 552). — L'individu indiqué comme jeune, et venant de Timor (Maugé), appartient seul à cette espèce. Les deux autres sont des Toinnns océa- niens, Less. 4 0** Ardea ardesiacea (p. 575). — « Bleu ardoisé uni- forme, excepté le cou, qui est panaché de plumes blan- ches. Variété. Toute panachée de blanc et de gris brun par (1) Planche 39. (2) Manuel d'Ornithologie, vol. II, '). 318. , (3) Isis, 1829, p. 651. TRAVAUX INÉDITS. 574 parties égales. Bien distinct de VArdea coeralea. De Cayen- ne. » Je ne puis voir dans cet individu (de Cayenne, par l^oiteau, avril 4822) qu'un Ardea cœrulea en passage, et dans la prétendue variété (Guyane, par MM. Leschenault et Doumère, 4824) qu'un âge encore moins avancé. 44° Ardea bubidcus (p. 575). — L'individu donné comme IGÏ (de Java. — Labillardière) est un Ardea russaia. 42° Podiceps albicoUis (p. 594). — « Tête brune; gorge d'un blanc pur; plumage roux marron doré. Patrie?» Cette espèce, dont M. Lesson n'a décrit que les parties in- férieures, ne me paraît pas différer du Podiceps america- nus, Garn. (4). Les types sont deux individus envoyés du Brésil par M. Auguste de Saint-Hilaire, en août 4 822. 45° Podiceps ambiguus (;p. 595). «Corps gris brun en dessus, gris clair en dessous; gorge blanche; la moitié des ailes d'un blanc pur. Patrie? » C'est bien le Colymlnis obscurus de Gmelin, comme M. Lesson s'en est lui-même douté. Sur la différence spécifique entre la Chouette grise {Sirix cinerea) et la Chouette lapone {S. laponia) des auteurs, suivie d'une rectification du double emploi de la Grue à nuque blanche {Grus leucauchen, Temm.) ; par M. le comte Tyzenhauz, de Wilna. « La réintégration dans la famille des oiseaux d'une es- pèce qui en a été proscrite est une trop bonne fortune en zoologie, etc. » C'est ainsi que s'exprime l'estimable auteur de V Iconographie ornithologique, à l'égard du Piollier d'An • gole, restitué depuis peu par le docteur Pucheran. Or, comme toute rectification, dans un cas semblable, me pa- raît profitable au progrès de la science, je propose aux ornithologistes qui possèdent des collections, ou qui sont à portée des grands musées, de comparer avec exactitude les exemplaires d'un Strigidé des deux continents qui me (1) Zoologie de la coquille, p. 599. S72 RBV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre iSM) paraissent constituer deux espèces distinctes confondues, dès le principe, en une seule, sous le nom de Strix cine- rea. Ayant fait le même appel au savant naturaliste an- glais, M. G.-R. Gray, je reproduirai textuellement la lettre que je lui ai adressée à ce sujet vers la fin du mois d'août 4849. Monsieur, En étudiant votre important et magnifique ouvrage The Gênera of Birds, j'ai aperçu, dans le dénombrement du genre Syminm^ le nom du S. microphtalmumj placé comme espèce distincte avec la citation de mon ornithologie (Or- nitologia powszechna)^ et je ne fus pas peu surpris de le voir isolé et tout-à-fait séparé des synonymes du Strix la- ponica de Retzius. Lorsqu'en ^ 825 je découvris cette Chouette dans nos contrées (Lithuanie), il m'avait semblé convenable de lui imposer, à cause de ses petits yeux, le nom plus caracté- ristique de S. microphialmos {]), tel qu'il se trouve inscrit au bas de la figure du frontispice de ladite Ornithologie, dans laquelle je reconnais le S, laponica, Retz., pour l'a- dulte, et le S. barbain, Pall., pour le jeune de l'année, mais point celui de 5. cinerea des auteurs; car l'unique exemplaire du Sijrmum cinereum, que j'avais vu alors au Musée de Vienne, provenant des Etats-Unis de FAméri- quedu Nord, m'a paru, de premier abord, différer essen- tiellement de notre Chouette européenne : ^° Par la grosseur de la tête, qui est moindre chez l'a- méricaine. 2° Par les cercles concentriques de la face, qui sont au nombre de six chez l'américaine, et de huit à neuf chez la nôtre (2). (1) M. Schîegel, dans sa Revue critique des Oiseaux d'Europe (1844), s'est servi de cette dénomination pour une division du genre Slrix. (2) MM. Keyserlin,!,^ et Biasius iiunt l(?,s seuls auteurs, à niacon- 5° Ma Chouette microphtalme a une tache noire en forme de croissant au-dessus du coin interne de chaque œil (Retzius et ïemminck n'en l'ont pas mention); cette tache manque chez le Sijrnïum chœreum^ de même que les plumes allongées du menton. 4^ La Chouette grise a les écailles terminales des doigts entièrement dénudées; la microphtalme les a, en toute saison, couvertes de plumes soyeuses qui dépassent la moi- tié de la longueur des ongles. 5° La planche 53^ d'Audubon, The Binls of America^ qui m'a aussi servi comme terme de comparaison, ne dif- fère en rien, sinon par une taille un peu plus fuite, de l'exemplaire de Vienne (qui probablement est un mâle), cité par Temminckdansle Manuel d' ornithologie , page 82. En outre, la description de ses mœurs, donnée par l'au- teur américain, prouve encore en faveur de ma présomp- tion , car notre Chouette d'Europe se tient retirée dans les grandes forêts, loin des eaux et de toute habitation ; elle ne se nourrit pas de poissons, et construit son nid avec des bûchettes, presque à claire- voie, sans aucune doublure, et non avec des roseaux doublés de plumes, comme la Chouette américaine, qui fréquente les bords des lacs, et s'approche même des ports maritimes en plein jour. Voilà, en somme, les caractères et les faits qui m'ont décidé à séparer spécifiquement ces deux espèces de Stri- gidés qui me semblent confondues par les auteurs, dont l'une serait propre au nord de l'Europe et de l'Asie, et l'autre exclusivement à l'Amérique septentrionale. Comme on ne saurait jamais être assez circonspect avant naissance, qui ont aussi fait atteniiuu an nombre des cercles con- ccnU'iques sur les disques de la face; mais le nombre de 9, qu'ils leur assignent, ne provient que fie la superposition de ces plumes, carciitionne, prise isolcîneut, ne porte que7 a8 raies iranrversaies noires, et toutes sont terminées par une soie très-déliée de 6 à 9 ligues de longueur. 574 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Décembre 1854 . ) de prononcer déflnitivement, je prends la liberté de vous inviter à comparer l'exenaplaire ci-joint à ceux du Musée britannique, en vous priant d'énoncer votre opinion sur ce que je viens d'exposer. Agréez, etc. (4). Quoique je n'ajoute pas de grande valeur spécifique aux dimensions individuelles, qui, pour la plupart du temps, tiennent à des causes locales, je ne saurais pourtant ne point tenir compte des différences relatives, surtout lors- qu'elles sont constantes chez des individus d'une soit-di- sant même espèce. Afin de faciliter aux ornithologistes les moyens de com- parer les individus et de les mettre en mesure de décider la question, je mets sous leurs yeux un tableau des di- mensions réduites en pouces de France, avec les noms des auteurs qui me paraissent avoir fait leur description d'à-, près nature : Individus femelles, Sirix cïnerea, Audubon. — Longueur totale, 50 p. 6 1. — Envergure, 48" 6'". — Longueur de l'aile, W 5'". — M, de la queue, 12" 9'". — Id. du bec, V 9'". — Ouver- ture de l'œil, 7"'. — Hauteur des disques, 4". S. barbata, Pallas. — Longueur totale, 26 pouces. — Envergure, 48". —Longueur de l'aile, ^7" 5'". — Id. de la queue, ^2". ■— Id. du bec, V 5'". — Ouverture de l'œil, 4"' 1/2. S. laponica, Nilson. — Longueur totale, 27 p. 28 1. — ht. de l'aile, 47" 6'". — Id. de la queue, 42". Mâles. Longueur totale, 24". (1) Un an et demi s'est écoulé depuis que ma correspondance est parvenue à M. G.-R. Gray; mais, au lieu de réponse, j'ai seulement obtenu un certificat de gratitude de la part du Musée britannique pour Tenvoi d'un exemplaire du S. microphtalmum, signé parle premier bibliolhécaire, M. Henri EUis. Je ne saurais autrement expliquer le silence de M. Gray à mon égard que par le vieil adage latin : Qui lacet conseniirc videlur. TRAVAUX INÉDITS. 575 t S. miciôphialmus, Tyzenhauz. — Longueur totale, 26 p. — Envergure, 54". — Longueur de l'aile, 17" 8"'. — Id. de la queue, ^2". — Id. du bec, V 4'". — Ouverture de l'œil, 5'", — Hauteur des disques, 5". Mâfes. Longueur totale, 22" 6"\ — Envergure, 46", Les dimensions que donne M. Ternminck, dans son Ma- nuel d'ornithologie j vol. 1", page 81 , aux femelles du Strix laponica, sont de 28 à 52 pouces, mesure qui convient mieux à la Chouette américaine qu'à celle du vieux conti- nent. Or, en citant, dans le 5*' volume, page 44 dudit Ma- nuel, la planche o\ de Richardson , qui représente la Chouette grise, il dit : « Cette planche est au moins le por- trait exact et fidèle de l'individu que j'ai décrit dans ce Manuel, page 87. On pourrait ajouter Strix cinerea de La- tham ; car ma description et trois sujets conviennent à cette Indication. La planche de M. Nilson, sous le nom de Lapp-ugla, ressemble très-exactement à l'un (Je nos su- jets; » c*est-à-dire qu'elle ne ressemble pas aux autres su- jets, qui probablement auront été explorés en Amérique ou au Groenland. La planche lithographiée de M. Verner, inscrite dans les synonymies du Manuel^ vol. 5, page 44, qui doit repré- senter la Chouette lapone, est une figure trop douteuse pour être citée ; cependant, elle porte un caractère assez tranché, qui la reporte à l'espèce américaine : c'est la dis- tance supérieure des disques oculaires, qui laisse à décou- vert tout le front, tandis que notre Chouette européenne a cette partie entièrement couverte par leur jonction to- tale jusqu'au sommet de la tête, caractère que l'on re- trouve aussi sur la planche d'Audubon encore mieux pro- noncé. La coloration du ptilose, présentant beaucoup de va- riété dans la forme, le nombre, et la distribution des ta- ches sur les plumes, examinées isolément, offre un moyen de comparaison assez sûr pour distinguer deux espèces confondues. 8*76 kEV. ET maO. de iiiobLouik. (ÎJécemhre lÔÔ-i.) M. Audubon, aussi eXàct observateur que peintre ha- bile, dit que la partie postérieure de la tête et la nuque, chez le Strix cinerea, sont couvertes de plumes d'un brun grisâtre, avec deux taches transversales blanches sur les barbes, de chaque côté de la baguette, vers leur extré- mité. Chez la nôtre, les plumes de ces mômes parties por- tent quatre paires de taches pareilles. Ce mode de colora- tion suffirait seul pour les séparer. M. Nilson prétend que le mâle de la Chouette lapone se distingue essentiellement de sa femelle par une menton- nière noire longue d'un pouce et demi, qui, selon lui, se- rait blanchâtre chez la femelle. Je puis «affirmer que les deux sexes ne diffèrent en rien, sinon que par la taille, sauf les très-vieux individus, qui ont les plumes de la barbe tachetées parfois de blanc. Tout ornithologiste sait que , lorsqu'on mesure des sujets montés, notamment ceux du genre Strix, il est très-difficile d'en déterminer la longueur et l'envergure avec précision. Je présume qu'il en est ainsi à l'égard du Lapp'Ugla de M. Nilson, lequel diffère seulement en longueur de l'individu décrit par Pallas et des miens, les autres dimensions étant, à très-peu de chose près, pres- que égales. Dix-huit exemplaires des deux sexes que j'ai tous mesurés fraîchement tués m'ont toujours offert les mêmes résultats numériques, tels que je les ai portés sur le tableau ci-dessus. 11 faudrait, d'après ces données, établir la synonymie comme il suit, en mettant de côté, tous les synonymes doubles qui confondent les deux espèces. ^. Strix laponica. ^. Slrix laponica, Retzius, Fatin. suce, p. 79. 2. iS. barbata, Pall., Zoogr., 1, p. 518. 5. Lapp-iigla, Nilson, Skand. Fciiin., I, page 97, pi. 7^. 4. Strix barbala, Eichwaldt, ZooL, spec. Ill, p. 208. "Travaux mËbitg. Ôtt 6. Ulula hnrbala, Keys. et Blasius, Wirbelth, eur. T» p. ^42. 6. Sirix microphtalmos, Tyzenhauz, Orn. poiv.^ly p. 86, fig. du frontispice. 2. Strix cinerea. -I. Cinereus owl, Lath., syn. 1, p. -154. 2. /Sfria; cinerea, Gmel., Sijst. nat., 1, p. 29^. 5, 5. ciwerea, Richards, et Swains., Faun. Bor." Amer., II, p. 77. 4. Greae cinereoMs oit;/., Audubon, Ornilli. biogr., IV, p. 364. — Birds of Amer., pi. ob\. 5. Syrnium cinereum, G.-R. Gray, Gênera of Birds, ï, p. 59. Excl, synon. ad Strix iaponicam pertinen- tibus. Quoi qu'il en résulte de l'examen proposé, je n'aurai pas du moins à me reprocher Tintenlion d'avoir prétendu créer une espèce nouvelle, en lui donnant le nom de S. microphtalmos, que je reconnais toujours pour synonyme de S. laponica, et qui cependant a provoqué un double emploi dans le Gênera of Birds de M. G.-R. Gray. Si le savant auteur du Gênera of Binh avait bien exa- miné la figure du frontispice; s'il eût fait attention à la synonymie de ma Chouetle microphtalme, il n'en aurait certainement pas fait une espèce distincte. Cette figure, quoique réduite au quart de grandeur, est un portrait fidèle, et n'a pas pu l'induire en erreur; je l'ai dessinée d'après un individu vivant, femelle, dont je conserve les œufs, les seuls, je crois, jusqu'à présent connus. Recùficalion du double emploi de la Grue à nuque blanche, Grus leucauchen, ïemm. La petite Grue de Pallas, Grus vipio, se trouve inscrite dans le Gênera of Birds de M. G.-R. Gray, III, p. 5.55, n" 2, non-seulement comme espèce distincte, mais séparée gé- nériquement de la Grue à nuque blanche de M. Tem minck, 2® s^RiE. T. in. Annw ISol. ."T 578 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Décembre lSb\ . ) sous le nom de Seops vipio. Afin de prouver l'identité de ces deux prétendues espèces, je me servirai de la descrip- tion de Pallas et de celle de l'honorable auteur du Manuel d'Ornithologie. « Grus tipio, Pall. Zoogr., R. A. — Minor ad hucÉf. virgi-- nœ. Rostyum tenuis, quam illi, 5" 5'" longum e viridi albicans. Caput anterius etsuboculis cinereum, nigresquepilisrespersum, verticum qui eum superiora parte colli plumis flavescentibus et albis per longitudinem striatus est, fascia cingit alba, utrinque versus collum descendens. Irides flavœ. Palpebrae cocineae, cir- curacirca pilis nigris obsitae. In genis area cinerea plumis rarae texturae vestita {aures) quae annulo coccineo obscuriore, a palpe- bris producto cingitur. Gula primo alba, bine cinerea, collum re- liquum album. Inferior pars vestricum alba, superior earundem régie cum dorso, cinerea. Rémiges nigrae. Tota prona facia cine- rea, nisi versus caudam ubi alba ; pedes pallide rubentes, ungues nigricantes, achmci. » Not. Nisi parvitasobstaret, cum pennarum perfectionem puncta, pro vipione seu pullo Gruis antigène habuissem. Pallas convient n'avoir jamais vu ni entendu parler de cette espèce de Grue en Daurie, et que la description qu'il en donne est extraite des manuscrits de Gmelin l'aîné, qui l'avait dessinée d'après un individu vivant en domesticité à Nertschinsk, et auquel il a imposé le nom de Grus minor albus. Puis Pallas ajoute encore, dans sa Note, qu'il l'aurait pris pour une jeune Grue antigone, si ce n'était sa petite taille et son plumage d'adulte. Grusleucaucheny Temm., pi. col,, vol. V,p. 244, pi. 449. « Cette espèce nouvelle diffère de notre Grue cendrée par une plus petite taille, par la couleur des pieds, d'un pour- pre de laque, et par les teintes du plumage. Un poil court, assez serré et noirâtre, couvre le front, la face et les joues ; la peau rougeâtre de ces parties paraît plus ou moins entre les interstices que laissent ces poils; le seul méat auditif est caché par des plumes cendrées ; le sommet de la tête, l'occiput, la nuque, et toute la partie postérieure du cou, TRAVAUX INÉDITS. 579 sont d'un blanc pur ; la gorge est aussi de cette couleur; et c'est à partir des côtés de la région nuquale qu'un cen- dré bleuâtre très-foncé se dessine par deux bandes en fourche; tout le reste du devant du cou, les parties infé- rieures, le dos, le croupion et la queue, sont de cette teinte d'ardoise clair; les ailes sont d'un cendré bleuâ- tre plus clair, et les longues plumes secondaires d'un cen- dré blanchâtre; les rémiges sont noires; la queue, de forme arrondie, est terminée par une large bande noire ; les pieds et les doigts sont couleur de laque, et le bec ver- dâtre. La longueur totale, prise du bout du bec à celle de la queue, trois pieds neuf pouces, et jusqu'au bout des doigts, environ cinq pieds. La description de M, Temminck s'accordant en tout point avec celle de Gmelin, sauf la couleur des pieds {\), est encore complétée, pour quelques détails, par la belle planche qui l'accompagne, et ne laisse aucun doute sur l'identité des deux prétendues espèces. Reste maintenant à décider auquel des trois noms (Grus alba minor, Gmel.— Grws vïpio, PalL, et Grus leucauchen, Temm.) on doit accorder la prééminence. Il me semble que, comme la description de Gmelin est restée inédite, que par cela môme elle perd son droit de priorité ; que le nom de Grus lipio de Pallas se trouve dans la même caté- gorie, à cause de l'incertitude signalée par l'auteur, qui se laisse expliquer par l'étymologie de la dénomination, c'est le nom de Grus leucauchen, Temm. qui devrait seul être conservé, en reléguant celui de Grus vipio, définiti- vement nominal, dans la synonymie ùnleucauchen, (\ ) La différence de la couleur des pieds ne provient que de Té- tât de domestication ; il est facile de s'en convaincre sur les cigo- gnes privées, dont les pieds pâlissent et deviennent blandiâtres eu bout de quelque temps de captivité. 580 hËV. Et MÀG. DE ZOOLOGIE. { DècembYC îsâ^.) StJR une espèce de Canard présumée être une variété rrtélanienne de VAnas bosclias , par M. de Lafres- NAYE. Nous possédons, depuis plus d'un an, un Canard tué aux environs de Paris au milieu d'une bande de Canards sauvages de l'espèce de VAnas boschas, et qu'à son plu- mage presque entièrement noir, sauf la tête et le cou, d'un beau vert, nous avions jugé un individu du Boschas atteint de mélanisme. En voici, du reste, la description : Tête et haut du cou vert foncé, comme chez VAnas bos- ckas à reflets violet pourpré; un demi-collier antérieur blanc au bas du cou ; tout le dessus du corps, les ailes et la queue d'un noir mat à reflets vert obscur et violet pour- pré sur le bas du dos, le croupion, les sus-caudales et les rectrices médianes retroussées et caractéristiques du sexe masculin, sur les petites et grandes couvertures alaires, et notamment sur le miroir, dont le fond est noir, le vert n'occupant que le centre des plumes. Ce miroir est ter- miné postérieurement par un liseré blanc transversal. Tout le dessous est noir sombre; mais, depuis le demi-collier blanc, et sur toute la région thoracique, ce noir prend une teinte brun marron très-foncé, et, sur les flancs, il est très-finement et peu visiblenient vermiculé de roussâtre ; il se rcflèle légèrement de vert «ur les épaules et les sous- caudales. Le bec est noir en. dessus, jaune tacheté de noi- râtre en dessous. 11 est moins large et plus court que celui de V Aiias bosclias ; les tarses sont jaunâtres, ainsi que les doigts, nmis les membranes interdigitales sont noires, avec une marbrure jaune irrégulière sur chacune d'elles, particulièrement à leur bord antérieur. On voit que cet individu, qui d'ailleurs offre dans tout son ensemble la plus grande analogie avec VAnas boschas, mais sous des dimensions un peu moindres, a comme lui la tête et le cou d'un beau vert, terminé en bas par un dcidi-collior blanc, mais qu'il en diffère eu ce que, depuis TAAVAUX LXÊDlTS. 581 ce demi-collier il est, en dessus comme en dessous, d'une nuance presque uniforme très-foncée et presque noire, avec des reflets vert foncé sur les épaules, le bas du dos et le croupion; en ce que sa poitrine, au lieu d'être d'une belle teinte marron vif, est d'un brun foncé presque noir; en ce que son miroir, au lieu d'être d'un beau violet bordé antérieurement d'une bande blanche, est peu ap- parent et d'un vert foncé, cette nuance n'existant encore que sur la partie médiane des plumes, et étant bordé seu- lement en arrière par un liseré blanc ; en ce que son bec, plus étroit» plus court surtout, est noir en dessus, et n'a de jaunâtre qu'en dessous ; que ses ailes sont plus cour- tes ; que les pattes, au lieu d'être uniformément d'un jaune orangé, ainsi que les ongles, sont noires, tachetées de jaune, avec les ongles noirs. Nous avions toujours regardé cet oiseau, dont l'ensem- ble des formes rappelle entièrement le Boschas, comme un individu de cette espèce atteint de mélanisme ; mais, en le comparant avec la description de l'espèce indiquée et décrite dans la Faune belge de M. de Sélys-Longchamps sous le nom d'Anas purpureovirîdis, Schinz, Canard vert pourpré, nous avons cru, malgré quelque différence de coloration, que c'étaient des oiseaux présentant les mêmes caractères, ou plutôt la même variété accidentelle. Nous allons, du reste, en faire ju^cr nos lecteurs eux-mêmes, en citant le texte de la description de VAnas purpiireovi- ridis de la Faune belge, p. ^ iO. « Anas PURPUREO-vmiDis, Schiuz. — Canard vert pourpré. — Mâle : tête et hautTlu cou vert foncé, à reflets violet pourpré en dessus; un large demi-collier blanc en dessous. Haut du dos marron foncé; le reste et les couver- tures des ailes vert obscur à reflets pourprés ; couvertures supérieures de la queue d'un vert foncé plus décidé; la queue un peu cunéiforme, vert doré et pourpré au mi- lieu ; les rectrices latérales brun noirâtre. Poitrine marron rougeâtre, le contre des plumes noirâtre; la couleur :i:ai- 582 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1861.) ron s'étend sur les flancs avec des bordures blanchâtres aux plumes et de fines stries noires vermiculées. Le centre du ventre blanc, mêlé de grisâtre ; couvertures inférieures de la queue rousses. Ailes brunes, avec un large miroir vert doré, bordé des deux côtés par une fine raie blan- che. Les rémiges noires, à reflets verdâtres ; bec jaune obscur ; les ongles noirâtres ; le pouce un peu plus bordé d'un vestige de membrane que chez YAnas boschas. Iris des yeux jaunes. « Femelle : elle diffère du mâle en ce qu'elle n'a pas de demi-collier blanc; le cou est brun, finement moucheté de noir et de gris en dessous, plus foncé en dessus, avec des reflets vert foncé et pourprés ; le dos est brun, avec le centre des plumes noirâtre ; les couvertures de la queue et celle-ci sont noirâtres, à reflets verts ; le miroir des ailes est d'un vert moins vif; les flancs n'ont presque pas de roux, et sont plus fortement vermiculés de noir et de blanc sale. Le dessous de la queue est blanc, saupoudré de noir. Le bec est d'un jaune sale, et plus bordé de noir sur les côtés et près des narines, les pieds jaune orangé obscur, avec quelques taches brunes. Taille un peu plus forte que celle de VAnas boschas, moins grande que celle de VAnas moschata. « Ces Canards sont assez probablement des métis des deux espèces précitées; mais je conserve quelques doutes à cet égard, parce que les métis de ces Canards qu'on ob- tient en captivité ont, je pense, une petite nudité entre l'œil et le bec qui n'existe pas dans le purpureo-viridis. Je regrette de n'avoir pu voir lin de ces métis. « J'ai tué la femelle de ce Canard sur un étang, à Long- champs-sur-Geer, en décembre ^855. J'ai vu, chez M. Bâil- lon, un mâle recueilli à Abbcvillc le 20 novembre ^818. J'ai examiné, au Musée de Lausanne, deux autres mâles absolument semblables, tués sur le lac de Genève en avril ^815 et en mars ^824. M. Schinz en indique deux autres .ués sur le lac de Neuchâtel. Ceux de Lausanne ont paru, TRAVAUX INI-DITS. 585 dit-on, à M. Lichtenstein semblables à une espèce de la Haute -Egypte. M Les six exemplaires dont je viens de parler ont été tués à l'état sauvage, et n'avaient aucune ressemblance avec des oiseaux de basse-cour. Si ce sont des métis, comme c'est assez probable, ce sont des métis produits par des Canards sauvages : il est à remarquer que MM. Kei- zerling et Blasius disent que VAnas moschata, que les au- teurs regardent comme originaire de l'Amérique méridio- nale, vit à l'état sauvage sur la mer Caspienne et dans la Russie méridionale. N'auraient-ils point voulu parler du purpureo-viridis ? »* Depuis que nous avons écrit ce dernier article, nous avons été à même d'observer, dans la collection de M. Bâil- lon, son individu de \ Ana^ purpureo-viridis j nous en avons retrouvé dans les galeries du Musée de Paris, et nous sommes resté convaincu que ces oiseaux, qui sont d'une taille moyenne entre celle de VAnas boschas et de VAnas moschata, n'étaient autres que des métis de ces deux espèces, produits dans l'état sauvage, peut-être sur les marais de la Hollande, tandis que notre individu, noir, un peu plus petit, au contraire, que le boschas, nous paraîtrait toujours un individu de cette espèce atteint de mélanisme. Sur l'oiseau nommé par Brisson Tangara de Saint-Domin- .gue, Tanagra Dominicensis , Tanagra Dominica , par Linné, figuré par Buffon, pi, cnl., 456, f. 2, et dont Vieillot a fait, son genre Esclave [Dnlus), sous le nom de Dulus palmarinn; par M: de Lafresnayk. Dans le numéro 5 des Conlr, ta orniiliology, -1851 , de sir Williams Jardine, M Strickland a publié un article fort in- téressant sur le Dulus pahuaruvi de Vii'illot (Esclave dos palmistes), confondu, par quelques auteurs modernes, 584 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1851.) avec le Turdus palmarum de Linné (le Palmiste de Buffon, pi. enl., 539, f. 1). Après avoir relevé l'erreur dans la- quelle ces savants étaient tombés, l'auteur se demande quelle est la place la plus naturelle que cet oiseau doit occuper dans la classification ; et, d'après la comparaison des ailes, du bec, et de la queue, il pense qu'il est plus naturellement placé dans les Ampélidées que dans les Oriolinées, où Swainson le faisait figurer dans sa Classifi- cation ol Birds; tandis que Vieillot, qui, ainsi que Desma- rest, avait reconnu qu'il n'était pas à sa place dans les Tangaras, le mettait dans sa famille des Chanteurs, entre les genres Ttirdus et Sphœcothera. Sans vouloir rien préjuger sur le plus ou moins de jus- tesse de ces divers rapprochements, nous dirons seule- ment que nous sommes on ne peut plus surpris qu'aucun auteur, depuis Brisson jusqu'à nos jours, soit qu'ils aient décrit les caractères spécifiques ou génériques de cet oi- seau, n'aient remarqué ni indiqué la grosseur vraiment prodigieuse de ses pattes, comparée à sa petite taille ; car à peine surpasse-t-il en volume notre Bruant jaune (Em- beriza citrinella), tandis que ses pattes ont au moins le double de grosseur des siennes, mais elles ne sont pas plus longues, d'où il résulte une forme de pattes des plus vi- goureuses, à tarses courts et robustes, avec des doigts semblables, dont le pouce et son ongle sont particulière- ment forts, et tous les ongles ayant une courbure courte et forte. Si, dans ses autres parties, cet oiseau a offert quelque analogie avec les Loriots et les Cotingas, où on l'a placé dernièrement, il faut convenir que la forme (je ses pattes l'en éloigne visiblement; elle rappelle singuliè- rement celles du Bec croisé, de l'Oxyrhynque, du Coliou, du Piquebœuf, de toutes les espèces, enfin, qui, d'après leur mode d'alimentation, avaient besoirf d'une grande force musculaire dans leurs membres postérieurs, soit qu'elles fussent destinées, comme le Bec croisé, à se tenir accrochés, le dos tourné vers le sol, aux cônes des arbres TRAVAUX INÉDITS. 58S résineux, pour en extraire les semences, ou à se tenir sus- pendus aux branches des buissons pour y dormir la tête en bas, comme les Colious, ou à se cramponner sur le dos des buffles^ comme les Piquebœufs, pour extraire de leur peau les larves de certains œstres qui y séjournent ; soit enfin que, comme l'Oxyrhynque, elles fussent destinées à se tenir cramponnées dans une position verticale ; car les petits crochets dont est garni dans toute sa longueur le bord externe de la première rémige chez l'Oxyrhynque, joints à la vigueur de ses pattes, ne laissent aucun doute sur le genre de faculté dont Ta pourvu le Créateur. D'après ces divers exemples, on peut, je crois, regarder comme certain que, lorsque chez un oiseau percheur et non marcheur, on remarque des tarses courts et très-ro- bustes, avec des doigts et des ongles également vigoureux, comparativement à sa taille, c'est un indice certain que cet oiseau est destiné à se tenir souvent dans une position verticale le long des troncs ou des branches, ou même suspendu à ces branches ou à leurs fruits, pour son ali- mentation. Or, selon nous, l'Esclave des palmistes {Dulus palma- rum, Vieillot), Tanagra Dominica, L. Gm. est entièrement dans ce cas, d'après la conformation de ses pattes. Mal- heureusement, les renseignements fournis par les auteurs et par Vieillot, qui l'avait vu à Saint-Domingue môme, sa patrie, ne donnent aucun détail sur sa nourriture et sur sa manière de se la procurer. Voilà ce qu'en dit cet auteur dans sa Galerie des Oiseaux, page 257 : « Comme chez nos moineaux, dans la saison des amours, les mâles se disputent les femelles avec acharnement, et jettent alors des cris analogues. Leur ramage est presque nul, et leur cri est très-aigu quand ils sont inquiétés. L'ins- tinct de ces oiseaux est si social, que plusieurs couples font leur nid sur le môme palmiste et le construisent sur les petites tiges qui servent de support à la graine ; ils les placrnl lrès-{>rès les uns des autres, cl lv\s nouveaux sur 586 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Décembre 1851.) les anciens, de sorte que ces nids contigus, et composés de bûchettes à l'extérieur, étant réunis à ces tiges, for- ment autour de l'arbre un cercle qui ne présente qu'une masse de petites branches serrées et liées avec tant d'in- dustrie qu'il est très-difficile de les détruire, et si épaisse, que le gros plomb ne peut la traverser. L'intérieur est garni de plantes soyeuses et du chevelu des racines. La femelle s'occupe seule de sa construction ; le mâle l'ac- compagne dans toutes les courses qu'exige la recherche des matériaux, et veille à sa sûreté quand elle couve. L'un et l'autre portent un plumage pareil » Ces détails de nidification, racontés par Vieillot, pour- raient faire supposer, non sans fondement, ce me semble, un double motif dans la vigueur des pattes de l'Esclave des palmistes. Nous remarquons, en effet, chez les Tisse- rins, dont plusieurs espèces sont très-sociables, et, comme l'Esclave des palmistes, rapprochent leurs nids les uns des autres au point de n'en former quelquefois qu'un seul énorme, dont toutes les entrées sont inférieures ; nous re- marquons, disons-nous, chez ces oiseaux, des pattes très- vigoureuses assez analogues à celles de l'Esclave des pal- mistes, sauf un peu moins de grosseur proportionneHe et de brièveté du tarse. Cet oiseau ne serait-il point, dans le Nouveau-Monde, le représentant des Tisserins de l'ancien, et ses pattes musculeuses ne lui serviraient-elles point, comme celles du Tisserin, à se suspendre dans tous les sens pour construire son nid plus soUdement? Nous avons parlé d'un double motif, parce que la patte de l'Esclave, conformée, encore plus que celle du Tisserin, sur le type craniponneur, pourrait lui servir encore à se maintenir cramponné sur l'écorce du palmiste pour en extraire les larves d'insectes qui se nourrissent de sa substance moel- leuse. On sait positivement que la larve de la jirosse (Ca- landre du palmiste (CaUmdra pabncirum), connue sous le nom de Ver palmiste, vit de la substance mémo de Tarbre. On a acquis la certitude que le Picuculc bec en faucille TRAVAUX INÉDITS. 587 ne se trouve sur la montagne des Orgues qu'à la hauteur où croît certaine espèce de palmier qui, après la chute de ses feuilles, fournit, dans les pétioles creux et arqués qui restent sur sa tige, une retraite et une nourriture à cer- taines larves d'insectes que le Picucule bec en faucille en extrait au moyen de ce bec si arqué et si comprimé. L'Es- clave, qui ne quitte pas plus les bois de palmistes que le Picucule bec en faucille ne quitte ceux des régions moyen- nes, où croît son palmier, y trouve, sans nul doute, une nourriture habituelle et abondante, puisqu'il y élève ses petits. Cette nourriture doit donc être ou la graine même du palmiste, ou les larves que son tronc recèle, et qui l'o- bligent très-probablement, pour les en extraire, à se cram- ponner à son écorce ou à son sommet. Nous comptions terfniner ici cet article, lorsque nous avons eu l'idée d'écrire à M. Salle, voyageur naturaliste, que nous savions être de retour de Saint-Domingue à Pa- ris, pour lui demander des renseignements sur les mœurs et la nourriture de l'Esclave des palmiers, dont il avait rapporté plusieurs individus. Bien n,ous en a pris ; car il a bien voulu nous fournir des détails d'autant plus inté- ressants qu'ils sont entièrement en rapport avec ceux four- nis par Vieillot sur la nidification et la sociabilité de ces oiseaux, et semblent confirmer nos prévisions sur leur obligation de se tenir cramponnés pour leur alimentation. Voici, du reste, ces détails, copiés textuellement sur la ré- ponse que M. Salie a bien voulu nous adresser : « Dans la partie espagnole de l'île de Saint-Domingue où j'ai. voyagé, l'oiseau que vous appelez l'Esclave des pal- miers se nomme Signa pâlmerUf et les créoles d'origine française l'appellent Palmiste : l'un et l'autre nom lire son origine de l'habitude qu'a cet oiseau de nicher et de cou- cher en famille dans les palmiers, dans l'espèce surtout connue sous le nom d'Areca, quoique cependant j'aie vu quelquefois son nid sur d'autres arbres; mais c'est très- rare, ils préfèrent les palmiers, à cause de la disposition 588 REV. ET MAC. bË ZOOLOGIE. ( bêcembrc 1851.) des branches. Ces oiseaux se réunissent par centaines pour construire un énorme nid formé de bûchettes, comme celui de nos Pies, mais formant une masse souvent de trois à quatre pieds de diamètre. Us laissent de petites ou- vertures pour entrer dans cette masse, divisée en cellules ou nids particuliers réunis à l'extérieur; ils y pondent quatre ou cinq œufs blancs et ayant une forme arrondie. Souvent, presque toute la tête du palmier est envahie par ce nid, dont les bûchettes sont entrelacées dans les bran- ches près du tronc de l'arbre. Cependant, quelquefois il s'y trouve deux nids de deux familles différentes ; j'ai vu aussi des palmiers périr par suite des nids de ces oiseaux, car ils nichent longtemps dans le même arbre, et sont occu- pés à réunir les bûchettes pendant une partie de l'année, comme font les grandes espèces de Fourmis. Ils vivent toujours en troupes dans les bois où il y a des palmiers. La majeure partie couchent dans leur nid ; les autres res- tent perchés auprès, sur les branches ; ils n'en mangent pas les graines, mais se nourrissent particulièrement de baies qui souvent sont en bouquet à l'extrémité des bran- ches d'arbres. C'est ta que ces oiseaux se suspendent à la grappe de fruit, et se querellent entre eux. Quoique que- relleurs, ils vivent assez unis, car ils sont toujours assez près les uns des autres pour qu'on puisse souvent en tuer plusieurs d'un coup de fusil. Ils se perchent aussi quel- quefois sur la flèche du palmier, qui est droite, et fait l'ef- fet d'un paratonnerre. Ils ont un vilain chant criard, comme celui de notre moineau ; ils ne marchent pas cram- ponnés à l'écorce du palmier, comme les Pics, et ne se nourrissent pas de larves. Il ne paraît pas que l'insecte Calandra palmarum se trouve à Saint-Domingue, au moins là où j'étais ; mais, à la Martinique, on en mange la larve sous le nom de Ver palmiste. Les larves et l'insecte nuisi- bles aux palmiers, à Saint-Domingue, sont le Catarou [Sca- rabœus semiramis, Palisot de Beau vois). » On reconnaît, dans ces intéressants détails que M. Salle tftAVAUX iM^mt^;. 581J a biert voulu nous communiquer, une parfaite concor- dance avec ceux de Vieillot cités plus haut, quant à la ni- dification en société de ces oiseaux, et quant à leurs cris et leur instinct querelleur comme ceux de notre moineau. Mais, ce qu'on y trouve de plus, et qui est particulière- ment intéressant sous le rapport scientifique, c'est le genre de nourriture et la manière de la i-ecueillir propres à cet oiseau, qui expliquent si clairement pourquoi ils sont pourvus de pattes aussi vigoureuses. 11 est bien certain que ce genre Esclave (Dubis), de Vieil- lot, offre, comnie tous les genres do cet excellent observa- teur, un type tout particulier par ses pattes, son b<*c et ses mœurs, qui semblent l'isoler au milieu de tous les Tanagri- dées du Nouveau-Monde. Aussi, depuis plus de vfngt ans que nous le possédons, il a toujours occupé une place pro- visoire dans notre collection, où cependant nous le pla- cions près des Tachyphones, et où nous sommes encore bien tenté de le laisser; car, parmi ces derniers, se trou- vent des espèces à pattes robustes et à bec comprimé, tels que^ par exemple, le Cypsriagra Icucopiigia, Less. Dans la. famille, les Phytotomes nous montrent encore des pattes très-robustes ; et, quant à la compression du bec, nous la retrouvons chez nombre de Tachyphones, chez les Lanio, certains Pijrangas, le Cyanicterus, etc. ; tandis que les Am- pelidœ, où dernièrement on voulait les placer, ont, en gé- rai, des pattes faibles et un bec plutôt élargi qun compri- mé. Ce genre de bec, toutefois assez court, visiblement arqué en dessus, et très-comprimé, de notre Esclave des palmistes n'est ainsi conformé, bien certainement, que pour l'extraction plus facile dvs baies, dont il se nourrit quand il se tient suspendu à leurs jjrappes. Quant à son instinct de sociabilité, sa nidification en commun, qui pourraient le faire regarder, sous ce rapport, conime le représentant, en Amérique, des Tisserins de l'ancien monde, et en particulier du Tisserin républicain, puisque, comme ce dernier, il coiistcuit, enf;!njil!e très-n()u)breuse. 590 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 185^.) un nid commun à tous, quoiqu'à cellules séparées, on pourrait opposer à ce rapprochement la différence des ma- tériaux qui composent ces nids, car les Tisserins n'em- ploient que des graminés desséchés et réellement tissés ensemble, tandis que l'Esclave y emploie des bûchettes. Quant à la famille où on doit le rattacher, il nous semble que, dans celle des ïanagridées du nouveau continent, et près des Tachyphones, il représente assez bien ce qu'offre le groupe des Tisserins dans celle des Fringillidées de l'ancien monde. Essai d'une monographie du genre Picucule (Buffon), Dmdroeolapies ( Hermann, llliger ), devenu aujourd'hui la sous-famille DENDRocoLAPTiNiE (Gray, Generaof Birds), de la famille Certhiad^e de Swains. 5 par F. de Lafresnaye. — Suite. Voy. -1830, p. 95, >I43, 275, 569, MT, 588. — ^85^. — ^45, 5n, 465 Les divers articles de notre monographie des Picucules se trouvant disséminés souvent fort loin les uns des au- tres dans la Revue de -1850 et ^851, nous avons cru de- voir, pour en faciliter la recherche aux ornithologistes, y joindre ici une table méthodique de toutes les espèces qu'elle renferme. Fam. CERTHIÂD/E. -^ Sub-fam, Dendrocolaptin^, (^,-l\. Gray {Généra of Birds). Seclio prima. Dendrocolaptin^e compressirostres, Lafresnaye. Gen. Dendrocolaptes. 1. Albicollis, 4850. Pages 98 2. Promeropirynchus, id 99 5. Simpliciceps, id. 100 4. Perroiii, id. 101 5. Deviilei, id. 102 6. Temminckii, 1851. 145 7. Major, 1850.ii ^03 Gen. PicoLAPTES. i . Squamatus, 1 851 . 31 8 2. Wagleri, 1850. 148 3. Leucogaster, id. 150 3 6^■s. Atriceps, 1851. 469 4. Tenuiioslris, 1850. 151 5. Pangustirostris, id. 151 6. Bivittatus, ifi?. 152 TRAVAUX INÉDITS. 591 7. Lacivnnger, id. 154 7. Tiiangularis, id. 418 8. Afîinis, id. 275 8. Beauperthuysii,id. 419 9. Souleyelii, id. 270 9. Dorbiirnyanùs, id. 420 9his. Validirostris, 1851. 468 10. Cliuncholamho, id. 421 10. Linealiceps, 1830. 277 ll.Ocellatiis, id. 422 11. Albo-lineatus, id. 278 \2. Obsolelus, id. 423 12. Fuscus, id. ib. 13. Susurrans, id. ib. Gen. XlPHORHYNCHUS. 14. Bridgesii, id. 425 1. Trochilirostris, 1850. 374 Gen. SiTTAsoMUS. 2. Procurvus, id. 375 1. Erythacus, 1850. 589 5. Proeurvoïdes, id. 376 2. Sylvioïdes, id. 590 4. Lafresnayanus, id. 577 3. Amazoniis, id. ib. 5. Pucheranii, id. 378 4. Griseus, id. 591 Gen. Nasica. Gen. Glyphorhynchus. 1. Lonçirostris, 1850. 2. Flavigaster, id. 583 ib. 1. Cuneatus, 1850. 595 5. GuUatus, id. 585 Gen. Dendroplex. A. Pardalotus, id. 586 5. Guttatoïdes, id. 387 1. Picus. 1850. 595 6. Multiguttalus, id. 417 2. Picirostris, id. o96 Sectio II. Dendrocolap TlNiE DEPRESSIROSTRES. Gen. Dendrocops. 7. Turdinus, id. 465 8.' Fumigatus, id. 466 1. Cayennensis, 1851. 321 9. Atricostres, id. ib. 2. Validus, id. 524 10. Merula, id. 467 3. Grassirostris, id. 323 11. Meruloïdes, id. ib. 4. Forlirostris, id. ib. 5. Platyrostris, id. 326 Gen. Dendrexetastes. 5 bis. Multistrij^atus, id. 468 6. Tyranninus, id. 328 1. Capitoïdes, 1851. 470 Monographie du genre PqtamophUus, par le docteur Ch. CoQUEREL, chirurgien de la marine. (Planche 13.) Drifopsj Oiiv., 1791 . — Parnus, Fabr., 1792. — Drijops, Latr., 1803. — Potamophilus, Germar, 1811. — Hydera, Latr., 1817. Corps cylindrique plus ou moins allongé, finement pu- bescent. 592 rèV. Et MAC. m iooioôm. (décembre 1801.) Tète presque entièrement libre, n'étant pas enchâssée dans le prosternum. Yeux globuleux, saillants, \ntennes (pi. ^5, fig. 6) insérées sur le front, près du bord interne des yeux, courtes, de onze articles : le premier assez long, le second court, sans prolongement oriforme; les suivants formant une petite massue assez épaisse, plus mince, ce- pendant, que les deux premiers articles, et à peu près égale en longueur. Labre (fig. 6) libre, de la largeur de la tête, légèrement échancré en avant. Mandibules (flg. 4) for- tes, très-arquées, avec une petite dent à l'extrémité ; celle-ci bidentée. Mâchoires (fig. 3) formées de deux lobes, l'externe plus court que l'interne, assez tronqué oblique- ment à l'extrémité ; l'interne arrondi à l'extrémité et garni de poils roides arqués en dedans. Lèvre inférieure mem- braneuse, très-large, recouvrant toute la bouche en des- sous, courtement ciliée. Palpes maxillaire* (fig. 3) et la- braire (fig. 5) courts, avec le dernier article plus gros et plus épais, tronqué obliquement. Prothorax assez court, transversal, élargi en arrière; muni, en dessous et en avant, de deux petites pointes cor- nées qui paraissent destinées à empêcher la tête de se renfoncer trop profondément dans le thorax. Dans quel- ques espèces, les plus petites, il est plus allongé, et di- visé en deux par un sillon transversal très-profond. Pros- ternum saillant en pointe mince et courte qui s'engage légèrement dans un faible sillon du mésosternum. Abdomen allongé, recouvert exactement par les élytres, qui ne se réfléchissent pas sur son bord marginal. Pattes (fig. 7) assez longues ; les médianes un peu écar- tées à leur origine, les antérieures et les postérieures as- sez rapprochées. Tarses de cinq articles, les quatre pre- miers courts, le dernier aussi long que les quatre autres réunis ; crochets (fig. 8) un peu plus dilatés à leur base. Le genre Polamophilus a été fondé, en 1811, par Ger- mar [Eine neue kafergatt. Potamoph., in neue schrift. der ncUnrforsch gèseUscli, p. Al), pour le Parnus acuminatus de Pabrîcius. talreille décrivit le même insecte Solis le nom de Dnjops acuminalus, dans son Ilist. nal. des inscct, lorn^ IX, p. 226, 1805, et dans son Gcuera, t. II, p. 56, -1807 ; plus tard, ne connaissant pas le travail de Germar, il Ir .sépara des Dryops, et en fit le genre Hijdera, qu'il créii dans la première édition du Règne animal, vol III, p. 2(»8, 18^7. Le nom de Germar étant Ir plus ancien, doit avoir la priorité ; il a d'ailleurs été accepté par tous les entomo- logistes. Les Pûtamophîlus sont très-voisins des Panius, dont ils diffèrent cependant par plusieurs caraclères, notamnient par la forme des antennes, qui ne sont pas dilatées comme chez ces derniers. Ils ont à peu près le môme genre de vie; ce sont des insectes à moitié aquatiques, qui vivent nu bord des eaux courantes, sur les troncs d'arbres mouillés par l'eau et les débris qui se trouvent sur les rivages. Ils sont assez rares partout, et ne paraissent pas r^imonter beaucoup dans le nord. Leurs larves sont inconnues; il est probable qu'elles ressemblent à celle des Elmis, qui, quoique fort commu- nes, n'ont pas encore été décrites : ces larves ont une ana- logie remarquable avec celle des SUfhn. On ne trouve qu'une seule espèce de 'Potamopliilus rn Kurope ; nous en décrirons neuf autres, qui sont : .sept d'Amérique, et deux de Java. La forme du prothorax est si nettement caractérisée dans ce genre, queles caractères que donne cette forme suf- fisent pour distinguer les espèces entre elles. Nous avons essayé d'en donner une idée par le tableau suivant, dans lequel nous avons fait entrer les huit espèces que nous avons vues en nature. 1. Prothorax sans sillon transversal en avant. A. Plus grand transversalement que d'avant en ar- rière. -1. Angles postérieurs excavés et munis d'uii;^ dent aiguë, AcuminniuSy fig. 9. 5i« SÉRIE. T. III. Année 1831. 3> 894 KEV. ET MAC. DE lootocm, ( Décembre 1851. ) 2. Angles postérieurs simplement aigus, Cackus^ fig. ^. B. Plus grand d'avant en arrière que transversale- ment. 4. Angles postérieurs excavés, Javanicus, fig. ^^. 2. Angles postérieurs simplement aigus. Orienta- lis, fig. -12. II. Prothorax avec un sillon transversal très-profond en avant. A. Transversal (surface rugueuse), Goudotiiy flg. -10. B. Plus étendu d'avant en arrière que transversale- ment. 4 . Sans excavation médiane. a. Côtés presque droits, angles postérieurs peu excavés, CordiUierœ, fig. -15. b. Côtés très-arrondis, angles postérieurs for- tement excavés, Caraibus, fig. ^4. 2. Avec une petite excavation médiane près du bord postérieur, Thermarius, fig. ^5. Ajoutez, dans la seconde division, le P. cinereus, que nous n'avons pas vu en nature, et sans doute, dans la pre- mière, le P. picipes. i. PoTAMOPHiLus ACUMINATUS (pi. 15, fig. 5 à 9). — Oblon- gus, fuscus, cinereo-sericeus, puncto humerali, pedibus abdomi- aeque seiiceo-rufescentibus, prothorace subinaequali, laleribus postice exciso, scutello subtililer carinato ; elylris punctato-stria- tis apice acuminalis divaiicalisque — Long. 8 à 6 millini. ; larg. 5 à 2 ii2 millim. — Europe. Parnus acuminatus, Fabr., Entom. syst., t. I, p. 246. •1 792. — Id. Sijst, eni, , t. I, p. 552. i 801 . — Panzer; Faiin. gcrm., 6, 8; Ent. Tascli., t. ï, p. -117. 1795. — Schonh., Syn. insect.y t. I, part. 2, p. -HC, 1808. Poiamophilus acuminalus, Gcrniar, Eine ncue kafergait. Polaïu.inneueschrift. dernaturforsch. gcseltsch. zue halle, p. 41.^811. Dryops acuminaiitSy Latr., Hkt. des i;;sec/., t. IX, p, 220. Jif-vt/e e/ A/di/. é/f Zoo/oçtf . l'I. j£ c^ ^3 O fo,/u^re/ ,/^ Zeèrun J-c. / a /(? /*ûf^mo^Âf///s , i6\ /^/ti/ic/Zecs luvi^'ri j'yiuy.) A'./iem/>nJ cmf''r.tlesAt^erJ: éS. TRAVAUX IMÎDITS. 595 4805. — Id. Gcneia, t. II, p. 56. 1807. — Hijdera acumi» nala, Latr., Règne anim., V édit., t. ÏII, p. 268. 4817» — Id. Nouv. diction, d'hist. nat., t. XV, p. 440. 4817. Poimnophilus aciiminatus, Servil. et Saint-Farg., Encycl, meih. ins.y t. X, p. 194. 4825. — Audouin et Brul., Hist, nat. des iws., t. II, p. 541, pi. 14, fig. 4. — Laporte, Hist, nat. des ins. coléopt., t. II, p. 4^. 1840. — Erichson, Insect. deûtsch.fp, 548. 4 848. — Redtenbacher, Faun. austriaca^ p. 457, 9, 95. 4849. Corps allongé, un peu déprimé sur le dos, d'un brun obscur, couvert d'une pubescence soyeuse très-fine d'un gris brunâtre et de poils noirâtres fins et roides qui ne sont bien apparents que sur la tête. Les deux premiers articles des arttennes d'un brun jaunâtre, garnis de longs poils bruns un peu frisés ; les autres, d'une teinte plus foncée. Tête finement ponctuée, offrant au milieu une lé- gère impression longitudinale. Prothorax un peu moins large que les élytres à la baso, rétréci en avant; côtés échancrès aux angles postérieurs; cette échancrure limi- tée ed avant par une saillie en forme de dent aiguë ; sur- face finement ponctuée, un peu inégale, présentant, dans son milieu, une ligne longitudinale élevée. Ecusson assez grand, triangulaire, pointu, avec une ligne faiblement éle- vée au milieu. Elytres à épaules saillantes; en avant, une élévation légère près de la suture ; leur extrémité termi- née par une pointe divergente, couvertes de stries forte- ment ponctuées; le premier et le troisième intervalle un peu moins relevés que les autres. Dessous du corps garni d'une pubescence serrée, fine, soyeuse, d'un gris cendré; l'extrémité de l'abdomen d'un brun rougeâtre. Pattes pré- sentant une pubescence semblable, mais moins serrée; extrémité des cuisses et'des tibias d'un brun obscur. Les tarses de ia môme couleur. — La femelle est plus large et un peu plus longue que le iitâle. Le Polamophilus acuminainH est assez rare aux environs de Paris; nous en avons pris plusieurs individus au bord doè kkV. Et MÀG. bfe zbôLOGiE. [bêcembre 1854.) de la Seine, au mois de juillet, dans Tîle de Chatou. Il se tenait sur les troncs des saules à moitié submergés, tout^ à-fait à fleur d'eau, et nous ne pouvions nous en emparer <|u'en nous mettant à la nage. M. Léon Fairmaireen a pris un iîidividu à l'école de natation du Pont-National. 11 pa- raît être commun dans le département des Landes et aux bords delà Saône. D'après Germa r, ce fut Hubner qui le découvrit le pre- mier à Halle, au bord de la Saale; il l'envoya à Fabricius, qui le décrivit sous le nom de Parniis acumhiatns. 11 est commun en Saxe, et assez rare en Autriche. Il se trouve aussi à Cadix, et les individus qui proviennent d'Espagne sont d'un brun plus clair et un peu plus petits que ceux du nord. D'après M. Stephens, il ne se trouve pas en An- gleterre, 2. P. {:ACiccs»(pl. 15, fig. 12).— Oblongus, fusco «iger; abdi- miiie pedibusquesubtus cinereopubescentil^us; prolhorace tratis- v nkv. Et MÀG. bfe zo6Lo(iifè. ( bècmùre isà^ . j pendant que la partie ascendante de l'aorte et sa crossô sont formées par la réunion d'autres branches des artères branchiales (Allen Thonrison). L'aorte ascendante résulte ainsi de rhomœozygie de plusieurs artères branchiales ou cervicales, suivant la classe à laquelle appartiennent les anittïaux qui sont le sujet de l'observation. Dans les Mam- mifères et l'homme, elle résulte de la permanence de la quatrième artère branchiale et de la racine aortique du côté gauche; chez les Oiseaux, par celle du côté droit; dans la plupart des Reptiles, par celles des deux côtés à la fois. Chez les Batraciens à queue, par deux ou trois ar- tères branchiales, et leurs racines se joignant d'un côté à l'autre; chez les Poissons osseux, par la réunion des quatre artères ; et chez les Sélaciens, par toutes les cinq paires de vaisseaux branchiaux, ainsi que de leurs racines, qui s'ob- servent aux premières époques du développement du fœ- tus. Telles sont les principales métamorphoses qui se re- marquent dans Taorte pendant le cours de sa forma- tion. » Séance du 29 Décembre. — M. LerebouUet demande l'ou- verture d'un paquet cacheté contenant le Résumé d'un tra- vail sur la structure du foie, présenté, le 27 février ^831 , à l'Académie de médecine de Paris. Ce résumé renferme 67 propositions d'un haut intérêt, que nous publierons dans un prochain numéro. — M. h. Geoffroy-Saint-IJilaire présente à l'Académie la première livraison du Catalogue méthodique des Mam- mifères et des Oiseaux du Muséum d'histoire naturelle. Cette première livraison renferme une introduction sur l'histoire et l'état présent des collections du Muséun), et sur la nomenclature zoologique et le catalogue du pre- mier ordre de la classe des Mammifères. Cet ordre com- prend aujourd'hui quarante genres, dont vingt-six com- posent la grande famille des Singos, et les quatorze autres les familles des Lémuridés, des Tarsldés et des Cheiro- midés. ANALYSES D^ÔOVhAGES NOUVEAtK» 600 Il résulte du travail de M. Is. GeolTroy-Saint-llilalre que le nombre des Priruates existant aujourd'hui dans la col- lection du Muséum s'élève à rc^nt soixante-seize espèces et à six cent cinquante et un individus, non compris ceuv qui sont conservés dans l'alcool. La même collection ne se composait que de quatre cent dix-huit individus en I.S40, de trois cent (juatorze en 182ô, de qualre-vinpjt-trois en 4 805, et de treize en -1793, épo- que où le Muséum d'histoire naturelle fut organisé sur s' s bases actuelles, et où M. l'Etienne Geoffroy-Saint-llilalre lut chargé de la direction de la collection de Mammifères et d'Oiseaux. 111. ANALYSES D'OUVUAGES NOUVEAUX. The Annals, etc. — Annales et Magasin d'histoire nalu», relie, comprenant la Zoologie, la Botanique et ta Gé>r logie, dirigées par MM. Selby, Georges Johnson, Ch -C. Babington, Balfour et Richard Taylor. — Vol VIII, seconde série. Juillet à décembre 18 jj, In-tv", avec planches. Ge recueil est la continuation de deux journaux scient. - fiques très-estimés, le i\Ia(ja:->hi de Botanique cl de Zoolo- gie, et le Magasin d'Iiistoire naturelte de fjoudon etCfiar- lesworth. Il a pris son titre actuel en 1858, et a fornKî, jusqu'à la fin de 18^7, vingt volumes, accompagnés de nombreuses planches. A partir de ^848, ce journal a for- mé une seconde série commençant parle tome 1". laquelif se continue aujourd'hui en donnant, comme précédem- ment, douze cahiers par an, divisés en deux forts vo- lumes. (îe journal scientifique forme une grande et riche coi • lection pleine de Mémoires originaux dus aux s )m:i»i ôn de la science en Angleterre Les savants ((ui sont à la tèl^ de ce Journal donnent, on outre, chaque mois, (\'> tia- 2" siKiL. T. ni. Aniu'o ISol. "»0 blO r.Ev. ET mag. de zoologie. {Décembre 1851.) d actions ou des analyses des principaux travaux qui se publient à l'étranger. Chaque numéro mensuel contient aussi les procès-verbaux des Sociétés savantes, un chapi- tre de mélanges, et les observations météorologiques du mois. Il ne nous appartient pas d'entretenir nos lecteurs des parties botanique et géologique de ce recueil ; mais nous devons cependant dire que les savants qui s'occupent plus spécialement de ces deux grandes branches des connais- sances humaines s'accordent à en faire l'éloge. Quant à la partie zoologique, qui nous intéresse plus immédiatement, nous pouvons dire qu'elle continue d'être très-riche en excellents et utiles matériaux, et qu'elle est parfaitement tenue au courant des progrès et du mouvement scientifi- que par les savants rédacteurs. En résumé, les Annales et Magasin d'histoire naturelle sont le plus important recueil de ce genre qui se publie en Angleterre, et tout natura- liste qui désire se tenir au courant ne peut se dispenser de les consulter souvent. il serait impossible et inutile de donner ici l'indication des nombreux travaux originaux remplissant les sept vo- lumes qui ont paru de la seconde série de ce journal, car ils ont dû parvenir à la connaissance des zoologistes, étant publiés dans un recueil aussi répandu. Nous nous borne- rons donc à mentionner ceux du dernier volume de 185^, qui vient d*être terminé, afin de nous mettre de suite au pair, et nous aurons soin d'indiquer dorénavant les autres aussitôt que les numéros nous parviendront, pour prévenir seulement nos lecteurs de l'apparition de ces travaux, qu'ils devront consulter ensuite dans le recueil lui-môme, s'ils ont des sujets semblables à traiter. Dans les numéros de juillet h décembre ^851, on trouve les Mémoires zoologiques suivants : Rapport sur les recherches du professeur Muller, con- cernant l'anatomie et le développiMiicnt des Echinoder- mes ; par M. Th. Huxley. ANALYSES d'OUVRAGES NOUVEAUX. f)^-^ Sur l'anatomie de VAntiopa Spinolœ, mollusque nudi- branche; par Albany Hancock. Catalogue des araignées de l'Angleterre, avec des remar- ques sur leur structure, leurs fonctions, leur économie et leur arrangement systématique ; par John Dlackwall. Ce travail se continue dans les livraisons suivantes. Sur les Skeneadœ, par W. Clark. Description de nouvelles espèces d'Insectes coléoptères, par T. Tatum. — Dans ce petit travail, l'auteur décrit les Iresia smaragdina, Odontocheila de Gandîi^ Tetracha viri- dis, du Brésil ; Mynnecoptera lœla^ d'Abyssinie, et Carabiis Boysiif des Indes-Orientales. Sur la charnière du genre Plaiymya d'Agassiz, avec la description d'une nouvelle espèce, par J. Lyceit. — Cette nouvelle espèce de Bivalves fossiles a reçu le nom de Pla- lymya Rudborensis. Notes palaeontologiques, par J. Morris. — L'auteur dé- crit et figure les Thecidea Wetterelii, Talpina ramosa^ soli- tarîa, dendrina, et Ctyonites Conybareiy glomerata. Notice sur quelques nouveaux pas fossiles dans le Bun- ter-sandstone de Dumfries-shire, par B. Harkeness, Nouvelles observations sur les C/icmnitam, par W. Clark, Notice géographique et caractères de ^ 4 nouvelles es- pèces de Cyclostomes des Indes-Orientales, par W.-H. Benson. Description de deux espèces de Pierocyclos découvertes par M. Bland, par W.-H. Benson. — L'auteur rappelle les 9 espèces connues de ce genre, et il décrit et figure deux nouvelles espèces sous les noms de P. Blandi et Troscheli, provenant des îles des Indes-Orientales. Catalogue des Botifères de la Grande-Bretagne, avec la description de 3 nouveaux genres et de 52 nouvelles es- pèces, par Ph.-H. Gosse. Sur les Cidaridœ de l'Oolito, avec la description de quel- ques nouvelles espèces de celte famille, par Th. Wright (avec 5 pi.) cl -2 UÈV. Ef ûxd. bË ZooLoCiË. {bknnhre 18ô^.) Observations sur les connexions entre les Crhioides et l(>s iïc//mocfe/'mt'.s en général, par Th. /l?/sfm. Description de deux nouvelles espèces de Mollusques nudibranches, dont l'une forme le type d'un nouveau ^onie; parJ. Aider et Â. Ha cock (avec 2 planches).— Les (•ii!leurs décrivent, connme espèce nouvelle, la Thecacera r'ircscais^ et ils for:nent le genre Oïihonn^ avec une autre espèce nouvelle [Oïiliona nob'Uis). Ils donnent une anato- niie complète de cette dernière. Sur le développement des Cinhïpedcs, par C. Spr^nce Bffir. — C'est un travail remarquable, accompagné de trois planches représentant les divers états de larve et de pupe des i5a/a)iws balanoides^ perforatiis, porcatus ; CAylia .^Ircmia^ et Chthalamiis d.epressus. Notes sur les Zoophyles d'Angleterre, avec la descrip- tion de quelques nouvelles espèces; par Th. Hincks. Sur les courants branchiaux dans les Pholas et les Myci, par Joshna Aider et A. Hancock. lassai d'un arrangement de la famille des P/io/adir/ce en groupes naturels, par J.-R. Graij. Sur quelques nouveaux fossiles cambro-siluriens, par M. F. Wroij. (Moll.) Noies et observations zoologiques, par T. -H. Huxleij. — vSur le ThalassicoUa, nouveau genre de Zoophytei (avec planches). Description d'une nouvelle espèce de Pterocyclos des In nisés qui ont peuplé la terre aux diverses époques géolo- giques. « Pour reiulrc plus facile l'étude de la jJîéolosie, disent l'SauUnirs, nous avons pensé (|u'il fallait suivre un plan riiiréionl de tous ceux qu'on a «oiiçus jusqu'à ce Jour, et (;ue li> point rsscntiel pour aplanir i"S obstacles était d'in- lcrcs>-< r resi'rjl, sans jriMjait. cesser (J(î parler à l'ii-telli- MÉLANGES ET NOUVELLES. 617 pfence. Nous avons pensé qu'il fallait, dans un cadre li' mité, nnais suffisant pour exposer et raisonner les principes de la science, trier, concentrer et lier si bien entre eux les faits fondamentaux de la géologie, que le lecteur le moins versé dans l'étude de l'hristoire naturelle pût, grâce à cet agencement, embrasser sans efforts l'ensemble de l'édifice géologique. « Il serait oiseux de chercher à démontrer l'importance de la géologie. En se rattachant à tous nos besoins maté- riels, à toutes nos jouissances morales, cette science est en quelque sorte utile à tout le monde; aussi est-ce aveô raison qu'on dirige aujourd'hui vers son étude l'attention de la jeunesse. D'ailleurs, pleine de faits, riche en appli- cations pratiques, la géologie, par ses progrès récents, a conquis un rang important parmi les connaissances exactes, lln'est plus possible maintenant d'y rester étranger; car, s'appuyant sur des faits distincts et irrécusables, elle rat- tache en quelque sorte le passé au présent, et porte la lu- mière sur une foule de questions philosophiques jadis obs- cures pour les plus profonds penseurs. En nous dévoilant l'origine de la terre et les diverses phases de sa formation, la géologie élève l'âme vers Dieu, ennoblit la pensée, et sert, pour ainsi dire, d'introduction à l'histoire. L'impres- sion qu'elle produit est si vive, que l'attention ne saurait lui faire défaut. Ce grand livre ^éognostique, dont les feuillets mystérieux sont des roches, les lettres des fossiles et des dislocations, porte un caractère de profondeur qui séduit et entraîne. A mesure qu'elle fouille dans les en- trailles de la terre, la pensée s'agite, l'intérêt redouble; peu à peu le voile qui dérobe le passé devient transpa- rent; il tombe enfin ! Ici, un sentiment religieux s'empare de l'âme à l'aspect des témoignages irrécusables de l'ori- gine nrimiiive du globe, des traces qu'ont laissées les nombreux cataclysmes qu'il a éprouvés, des lois qui ont pré.sidé à lu formation et à la disposition des matériaux convl:lu aiil son éconr, ; criliii, lics créitioiis de taiil d'étrrs 648 REV. ET MAC. E ZOOLOGIE. {Décembre 1851,) divers qui l'ont habité, à mesure qu'il devenait plus habi- table. » L'ouvrage de MM. Ch. d'Orbigny et Gente est divisé en trois parties : la géologie proprement dite, la géologie appli- quée aux arts, la géologie appliquée à l'agriculture, et est terminé par un vocabulaire des termes scientifiques em- ployés, servant en même temps de table alphabétique. De plus, et pour rendre l'intelligence du texte beaucoup plus facile, beaucoup de vignettes sont répandues dans ce li- vre, et il est accompagné d'un grand tableau chronologi- que des divers terrains ou systèmes de couches minérales qui constituent la partie connue de l'écorce terrestre, pré- sentant d'une manière synoptique les principaux êtres or- ganisés qui ont vécu aux diverses époques géologiques, et indiquant l'âge relatif des différents systèmes de soulève- ment de montagnes établis par M. Elie de Beaumont. Un des principaux mérites de ce livre est d'être rédigé avec concision et clarté, et de ne former, tout en étant très-complet, qu'un seul volume in-S". Il paraît destiné à figurer dans la bibliothèque des naturalistes, des agricul- teurs et des hommes qui s'occupent de l'industrie et des arts, et a été encore mis à la portée de tout le monde par la modicité de son prix. On le trouve chez M. A. Gente, rue Saint-Honoré, 45, et chez les principaux libraires. (G. M.) M. Salle, de retour d'un voyage zoologique dans l'inté- rieur de rîle de Saint-Domingue, va bientôt pouvoir offrir aux entomologistes des collections de Coléoptères de ce pays. En attendant qu'elles soient terminées et nommées, il a dressé le catalogue d'une série de Coléoptères de Ve- nezuela, composée de 200 espèces bien dcteniiiiiées, d'a- près les auteurs et les plus belles collections de Paris. Ecrire franco à M, Salle, rue Fontainc-Saint-Georges, n° ^2, à Paris. AVIS DIVERS. 649 ANNÉE 4854. Texte 59 feuilles. 8 planches coloriées ; valeur. . 4 2 7 planches noires ; valeur. ... 7 Total 58 feuilles. Pour répondre aux questions qui nous sont faites par nos honorables collaborateurs sur le prix des tirages à part de leurs articles, nous donnons le tarif suivant : Pour wne feuille in-8°, tirée à 4 00 exempt., remanie- ment, composition d'un titre, tirage et papier, de 4 0 à 4 2 f. Pour une rfewt-feuille, à peu près les mêmes frais, mais moins de papier, de 7 à 9 f. Pour un quart de feuille — idem , de 5 à 7 f. Quand il y a une planche noire, le prix, pour 4 00 exemplaires, est de 5 f. 50 c. Pour une planche en couleur, le prix varie de 40 à 45 f. AtIi» essentiel. Pour la régularité du service, il est essentiel que les personnes qui ne désireraient pas continuer de souscrire à la Revue de Zoologie nous en avertissent [franco) avant le 4 0 février. Les Abonnés qui n'écriront pas seront considé- rés comme continuant de souscrire, et recevront, avec le premier numéro de 1852, une traite de 24 francs (25 fr. pour les départements, et 4 fr. pour la traite). TABliE DES MATIÈREII» DIT IV° 19. PucHERAN. — Nouvelle espèce de Cerf. 56! — Etudes sur les types du Musée de Paris. SGô Tyzenhauz. — Cliouette grise et Chouette lapone. 571 Lafresnaye. — Canard Anas boschas. 580 — Tangara de Saint-Domingue. 58?^ — Monographie du genre Picucule. 590 CoQUEREL. — Monographie du genre Potamophilus. 591 BuQUET. — Nouvelle (.spèce de Longicorne. 60ri Académie des Sciences de Paris. 605 Selby. — Annales et Magasin d'histoire oalurelle. 609 OscuLATi. — Exploration des régions équatoriales du Napo. 613 Ch. d'Orbigny et Gente. — Géologie. 616 Salle. — Coléoptères. v 618 TABLES ALPHABÉTIQUES POUR L'ANNEE iS^i I. TABLE DES MATIERES. Absorption et nutrition. J. Béclart. 350. Abyssinie (voyage). Rapport. Rochet- d'Héricourt. 98 Académie des Sciences. 46, 95, 154, 192.236,294, 350, 405, 449,488, 537; 605. Académie des Sciences de Belgique. Bulletins. 502 Académie des Sciences de Saint-Pé- tersbourg. Bulletins. 100. Acarus de la gale , arach. Bourgui- gnon. 498. Acarus de la vigne. Robineau-Des- voidy, 454. Acostœa guaduasana , moll. D'Orbi- gny. 60, 183. Agapanthia (larves), ois. Graels. 302. Alouette d'Afrique. Des Murs et Lu- cas. 24. Anthropologie (cours). Serres. 115. Apparition de papillons. Ghiliani. 559. Aptères, ins. Adam White. 203 Arpephore, rept. Aug. Duméril. 213. Association britannique. 555. Balaeniceps, ois. Ch.-L. Bonaparte. 48. Balisloïdes, poiss. HoUard. 406. Bradypus, mamm. Gray. 202. Canard (A. boschas var.). Lafresnave. 580.^ Carabe d'Agassiz, ins. Barthélémy. 203. Carabiques de Bocandé, ins. De La- fer té-Sénectère. 81, 221, 346, 427. Castration des vaches. Lesauvage. 455. Cervus rufinus. Pucheran. 561. Cestoïdes ou Acotyles, vers. Van Be- neden. 106, 204. Cétacés, mam. Duvernoy. 1-92. Cétoine dorée; ins. (rage). Mandilè- ny. 205. Circulation dn sang. Blanchard. 492. — Léon DnfourI 541. Coléoptères des Etats-Unis (catal.). Le Conte. 101. Coléoptères de l'Amérique du Nord. Haldeman. 364. Coléoptères de Madagascar, in». Ch. Coquerel. 86. Coléoptères nouv. Fairmaire. 527. Coléoptères de Venezuela. 348. — Salle. 618. Colombe du Chili, ois. Hartlaub. 74. Conchyliologie (journal). Petit de la Saussaye. 250. Conspectus gêner, avium. Gh.-L. Bo- naparte. 56, 356. Comètes, ins. L. Buquet. 188. Coquilles fossiles. D'Orbigny. 578. Corps organisés (hist. nat. des). Du- vernoy. 3. Cotaster littoralis, ins. Motschouls- ky. 426. Cours de zoologie (mam., ois.). Is. Gcoffroy-Saint-IIilaire. 12. Cru|)aud dans une pierre. Monin? i^bl^ DE!) UÀTiÈRë!!. éii 353. — Dumérll. Rapport. 405. — Mauvais. 453. Vallot. 496. ^ Crinoîdes, zoopli. Michelin. 93. Crustacés des Antilles (mœurs des). Duchassaintr. 77. Crustacé parasite. Van Beneden. 415. Digestion du ver à soie. Bouchar- dat. 34. Dipterea saundersiana, ins. Walker. 303. Dulus palmarum (tanagra). Lafres- naye. 583. Echinides, zooph. Michelin. 90. Echinodermes (larves). Van Bene- neden 301. Ecrevisse rouge. Valenciennes. 451. — Guérin-Méneville. 462, — Fo- cillon.495.— Vallot. 490. Entomobies, ins. dipt. Robineau- Desvoidy. •147. Epyornis, ois. Geoffroy -Saint- Ui- laire. 52. Espèce. Is. Geoffroy-St-Hilaire. 15. Ether chlorhydrique, chlore (effets sur les animaux). Flourens. 47. Foie (fonctions). Samanas. 354. Garrulinae, ois. Bonaparte. 557. Grus leùcochen. Tyzenhauz. 577. Hanneton (monstruosité). Lereboul- let. 433. — Vesmael. 510. Ilémiotères du Gabon, ins. Signoret. Ileterogomphus , ins. col. Guérin- Méneville. 159. Hyménoptères. Smith. 505. Insectes du poirier. Westwood. 367. Insectes nuisibles. Robouam. 497, 546. Inutilité de la bile. Blondlot. 298. Iode dans l'air. Chatin. 236. Lachnaea, ins. (métamorph.). Lucas. 517. Larvnx (fonctions du), oi^. Segond. 100. Libellule et Leptolepis, foss. Brodie. 365. Limnadiadse, cru.5t. Baird. 157. Lorinaî, ois. Bonaparte. 299. MnmmaloLïie d'iVfriqiic. Puchor. 2o(». Mammifères àtttiatîqUôs. Puchcran» 65, 120, 161. MammiCcres fossiles. Gervais. 46. Manimifoiiis primates (esp. nouv.). Is. Gcoffroy-Saint-lIilairc. 28. Martin-pècheur, ois. De La Berge. 305. Mollusques de la Champagne (catal.). Ray et Drouet. 329. 382. Monstre double. E. Deslonchamps. 95. — Geoffroy-Saint-Hilaire. Id, Muscardlne. Boucliardat. 41. Muscardine. Guérin-Méneville. 239, 528. — Rapport au préfet. 407, 528. Muscides , ins. Robincau-Desvoidy. 59J. Muséum britannique [catal.). 507. Myodaires, ins. Robineau-Desvoidy. 229. Nemertien, zooph. Van Bened. 300. Observât, dans la Nouvelle-Grenade. Lewy. 413, 462. Œuf gigantesque. Geoffroy-Saint-Hi- laire. 50. Oiseaux du Gabon. Vcrreaux. 257' 306, 418, 513. Oiseaux nouv. Deville. 209. Ossements fossiles. Daras. 100. Pachycephala macrorhyncha, ois. La fresnaye. 71. — Hartlaub. 181. Pancréatique (sécrétion). Colin. 354. Parasitisme. Léon Dulour. 408. Peau (dépendances de la). Hotlard. 283.' Poiroquets, ois. Gh. Bonaparte. 306. Phacellus Cuvieri, insr Buquet. 603. Phlébentérés, moll. Is. Geoffroy-St- Hilaire. 49. Pholas, moll. A. Aucapitaine. 486. Pholades (perforation des). Cailliaud. 543, 555, 556. Picuculos, ois. Lufresnaye. 145, 317, 465, 590. Pieds (structure des), mam. fossiles. Pomel. 352. Plis cérébraux. Grdtiolet. 537. Pluies de sang. Ehremberg. 63. Point vital. Flourens. 499. Poissons (acclimatation). Valencien- nes. 294. Poissons de l'Inde Bleeker. 500. Potamophilus ( monogr. ), iiis. Co- (liit^rel .591. 622 TIBLE DES NOMS D AUTEURS. Préparations anatomiq. Mori. 296. Primates, mam. Geoiîroy-Saint-Hi- laire. 488. Ptenodon, mam. foss. P, Gervais. 552, Recherches microscopiques (chloro- forme). Lecœur. 496. Respiration, annéiides. De Quatre- fagcs. 353. Respiration et nutrition. Clément. 200. Reptiles du Chili. Al. Guichenot. 74. Salamandre et crapaud, rept. Gratio- letet S. Cloëz. 201. Sangsues. Fermond. 238. Sarcoptes, arach. Gêné. 558. Sauriens fossiles, rept. Robineau- Desvoidy. 247. Sauriens (viviparité). Guyon. 98. Scorpions (anat. des). L. Dufour. 48. Sécrétion pancréatique. Cohn. 154. Société entomologique. 550. Soc. imp. des nat. de Moscou. 52. Sténodactylo nouv., rept. A, Dumé- ril. 479. Strix cinerea et lapooica.iTvzenhauz. 571. Synapta digitata, zooph. rauUer. 547. Tangaras. Ch.-L. Bonaparte. 129, 168. Température animale. Duméril, De- marquay. 156, 199, 247. Testacea Africœ insularis, moU. Mo- relet. 218. Todier, ois. De Lafresnaye. 477. Trésor d'hist. nat. White. 504. Trigonia, moU. Huxley. 202. Triton, rept. Bianconi, 217. Trochilides, esp. [nouv, J. Bourcier. 96. Types, ois. Pucheran.272, 369, 563. Tyrans d'Amérique, ois. De Lafres- naye. 470. Vers à soie (chimie). Peligot. 538. — Paravey. 543. Vers à soie (maladies). Guérin-Méne- viUe. 200. Vers des Oliyes. Guérin-Ménevillc. 259. Vers des olives. Rozetti. 200. —Let- tre. 449. Vie (persistance de la). Brown-Sc- quard. 297. Vision. Loyer. 414. Voyage au Napo, zool. Osculati. 613. Ziphius, mam. foss. Gervais. 154. II. TABLE DES NOMS D'AUTEURS. Adam White. Aptères, ins. 203. Aucapitaine (A.). Pholas, moU. 486. Baird. Monographie des Limnadiadse, criist. 157. Barthélémy. Carabe d'Agassiz, ins. 203. Béclart. Absorption et nutrilion.350. Bianconi. Triton Ranzanii, rept. 217. Blanchard. Circul. du sang, 492. Bleeker. Poissons de l'Inde. 300, Blondlot. Inutilité de la bile. 298. Bonaparte. Balseniceps. 48. — Cons- pectus gêner, aviuni. 56, 356. — Garrulinae. 557. — Lorinaî , ois. 299. — Perroquets, ois. 566. — Tangaras. 129, 168. 34. — Muscardinc. 41. Bourcier (J.). Trochilidées (esp. nou- velle). 96. Bourguignon. Acarus de la gale, arach. 498. Brodie. Libellule et Leptolepis, foss. 365. Brown-Sequard. Puissance de la vie. 297, 298. Buquet (L.). Comètes, ins, 188. — Phacellus Cuvieri. 605. Cailliaud. Perforations par les Pho- lades. 543. Chatin. Iode dans l'air. 256, Clément. Respiration et nutrit. 200. Colin. Pancréatique (sécrétion). 154, 354. TABLE DES NOMS D AUTEURS. 625 Goquerel (Cli.). Coléoptères de Mada- gascar, ins. 86 — Monogr. des Po- tamophilus. 591. Daras. Ossements fossiles. 100. De La Berge. Martin-pêcheur, ois. 305. Deslonchamps (E.). Monstre double. Des Murs et Lucas. Alouette d'Afri- que. 24. Deville. Oiseaux nouv. 209. D'Orbigny. Acostaea guaduasana , moli. 60, 183. — Coquilles fossi- les. 378. Duchassaing. Crustacés des Antilles (mœurs des). 77. Dufour. Anat, des Scorpions. 48. — Parasitisme. 408. Duméril (G.). Rapport sur Guérin- Méneville. 239. — Duméril (A). Arpéphore , rept. 213. — Sténo- dactyle, nouv. rept. 479. Dumril et Demarquay. Température animale. 156, 199, 247. Duvernoy. Cétacés, mam. 192. — Corps organisés (hist. nat. des). 3. Ehremberg. Pluies de sang. 63. Fairmaire. Coléopt. nouv,, ins. 527. — Coléoptères de Venezuela, ins. 348. Fermond. Sangsues. 238. Flourens. Effets de l'éther. 47. — Pomt vital. 499. Gêné. Sarcoptes, arach. 558. GeolîroT-St-Hilaire. Cours de Zoolo- gie. 12. — Mammifères primates. 20. — Monstres doubles. 95. — Primates, mam. 488. — Phlében- térés. 49. — Œuf gigantesque. 50. — Epyornis. 52. — Catalogue du mus. 608. Gervais. Mam. foss. 46. — Ziphius, mam. foss. 154. — Ptenodon , mam. foss. 352. Ghiliani. Apparit. do papillons. 559. Guérin-Méneville. Ecrevisses bleues. 462. — Lereboullet. 494. — He- terogomphus, ins. coléopt. 159.— Rapport de Duméril. 239. — Vers à soie (maladie des). 200. Graels. Larves d'Agapanlhia, insect. 302. Gratiolet. Plis cérébraux. 537. -«- Scloëz. Salamandre et crapauds, rept. 201. Gray. Bradypus, mam. 202. Guicbenot. Reptiles du Chili. 74. Guyon. Sauriens (viviparité). 98. Haldeman. Coléoptères de l'Amérique du Nord. 364. Harllaub. Colombe du Chili, ois. 74. — Pachycephala macrorhyncha , ois. 181. Hollard. Dépendances de la peau. 283. — Monogr. des Balistoïdes. 406. Huxley. Trigonia, moll. 202. Lafertô-Sénectère (de). Carabiques de Bocandé, ins. 81, 221, 346, 427. Lafresnaye. Canard (mélanismc). 580. — Dulus palmarum. 583. — Pa- chycephala macrorhyncha, ois. 71. — Picucules. 145, 317, 465, 590. — Todier, eis, 477. — Tyrans d'Amérique. 470. Lecœur. Recherches micrographiques (chloroforme). 496. Le Conte. Coléoptères des Etats- Unis (catal.). 101. Léon Dufour. Circul. du sang. 541. Parasitisme. 408. Lereboullet. Monstr. de Hanneton. 433, 510. Lesauvage. Castration des vaches. 453. Lewy. Obs. dans la Nouvelle-Gre- nade. 413, 462. Loyer. Théorie de la vision. 414. Lucas. Métamorphoses des Lachnœa, ins. 517. — Alouette. 24. Mandilèny. Cétoine dorée, ins. (rage), 205. Michelin. Crinoïdes, zooph. 93. — Echinides, zcoph. 90. Monins. Crapaud dans une pierre. 353. Morelet. Testacea Africaî insularis. 218. Mori. Préparât, anatomiques. 296. Motschoulsky. Cotaster littoralis, ins. 426. Muller, Synapta digitata. 547. Osculati, Voyage au Napo. 615. Peligot. Chimie des vers à soie. 538. Petit de la Saussaie Journal de con- chyliologie. 250. ê2ô tiUÉ I»ES îséMâ î)*At*Etîfiâ. Poiïiel. Pieds (structure des), maui. foss. 352. Pucheran. Cervus rufinus. 561. — Mammalogie d'Afrique. 256. — Mammifères aquatiques. 6'), 120. — Types d'ois. 272, 369, 563. Qualrefaptes (de). Respiration, anne- lides. 365. Ray et Drouet. Mollusques de la Champagne (catal.). 329, 382. Robouam. Insectes nuisibles. 497, 546. Robineau-Desvoidy. Acarus de la vi- gne. i54. — Entomobies , dipt. 147. — Muscides. ins. 391. — Myodaires, ins. 229. — Sauriens foss., rcpt. 247. Rochet-d'Héricourt. Abyssinie (voya- ge en). Rapport. 98 Rozetli. Vers des olives. 200. — Lettre. 449. Samanas. Foie (fonctions di ). 354. Segond. Larvnx (fonctions du), oiâ. 400. Serres. Cours d'anthropologie. 113. Sigiioret. Ilémipt. du Gabon, insect. 458. Smith. Hyménoptères. 505. Tyzenhauz. Strix cinerea et laponi- ca. 571. — Grus leucauchen. 577. Valenciennes. Acclimatation des pois- sons. 294. — Ecrevisse rouge. 451. Van Benedcn. Gestoïdes ou Acotyles, vers. 106, 204. — Crustacé para- site. 415. — Némertien, zooph. 300.— Echinodermcs. 501 . Verreaux. Oiseaux du Gabon. 257, 506, 418. 515. Walker. Diptera saundersiana, ins. 505. Wcstvvood. Insectes du poirier. 567. White Trésor d'hist. nat.504. FIN DU 5^ VOLUME DE LA 2^ SÉRIK. 'aris. -^ Typographie Scuneibir, nie d'Erfurth, 1.