S.S.^/fO REVUE KT MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE. RECUEIL MENSUEL DESTINÉ A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L'INDUSTRIE ET A L'AGRICULTURE, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, D'ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE , M. F.-E. GUÉIUN-MÉNEVILLE, Membre de la Légion-d'Honneur,- de la Société nationale et centrale d'Agriculture; des Académies royales des Sciences de Madrid et de Turin; de l'Académie royale d'Agriculture de Turin ; de la Société impériale des naturalistes de Moscou et d'un grand nombre d'autres Sociétés nationales et étrangères Secrétaire du Conseil de la Société Impériale zoologique d'Acclimatat on. 2e série. — t. VIII. - 1856 PARIS ^ AU BUREAU DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE RUE DUS DEAUX-ARTS, 4. lVMfl Tfï)()J(}()\ .1(1 DIX-NEUVIÈME ANNÉE — JANVIER 1856. I. TRAVAUX INEDITS Notice sur le Mouflon à manchettes, ou Mouflon d'Afrique; par M. Henri Aucapitaine. Le Mouflon d'Afrique (Ovis tragelaphus, Cuv., Règne animal, édit. Deterville, t. ï, p. 277. — Pennant, n° xii. — Shaw, pi. cch, 5. — Schreb., cclxxxviii p . ) « à poil roussâtre, doux, avec une longue crinière pendante sous le cou et une autre à chaque poignet; la queue, courte, paraît être une espèce distincte. Elle habite les contrées rocailleuses de toute la Barbarie, et M. Geof- froy l'a observé en Egypte. » En effet, c'est l'espèce figurée par Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, dans le grand ouvrage sur l'Egypte, sous le nom à'Ovis ornata (Mammifères, pi. 7, fig. 2), que Cuvier et Desmarest ont réunie avec le Mouton barbu (Bearbedscheep) de Pennant. Cette espèce est fort répan- due dans le sud de l'Algérie, où elle est connue des in- digènes sous le nom à'el Arouiy el Feichstal (1). On la chasse dans le Djebel-Amour, dans les montagnes saha- riennes, du côté de Bouçada, et dans les régions du sud, au pays des ïouareicks, et dans l'Ouad-Souf. Dans ce dernier pays, la viande de l'Aroui constitue une bran- che de commerce. Les gens du Souf portent à Gh'dâmés la viande du Mouflon, qui y est fort recherchée, et qu'ils (1) Ce n'est que par abus que l'on prononce et écrit souvent YAroui, qui est la réunion de l'article el au substantif. Les plus célèbres orientalistes, Fregtas, dans son grand Dictionnaire, Go- lius et plusieurs autres, écrivent Aroui. 4 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE (Janvier 1856.) se procurent dans les environs de Bie-Djedid; il en est de même du Begaeur el Ouahche (1). Le docteur Shaw, consulté encore avec tant de fruit par ceux qui s'occupent de l'Algérie, a donné une bonne description d'el Aroui el Feichtall que voici (2) : «La Feischtall ou Lerwee est une espèce de Chèvre si peu- reuse que, lorsqu'on la poursuit, elle se jette de frayeur sur les rochers et dans les précipices. Elle est à peu près de la grosseur d'une génisse d'un an ; seulement elle a le corps plus rond, avec une touffe de poils de la longueur de cinq pouces sur les genoux, et une autre dans la nuque, de près d'un pied de long. Sa couleur est la même que celle du Besker el Wach, et ses cornes cannelées et courbées en arrière comme celles des Chè- vres; mais elles ont plus d'un pied de longueur, et ne sont séparées sur le front que par un peu de poil, comme celles des Moutons. Il paraît, par la taille, par la figure et par plusieurs autres circonstances, que la Feischtall est le Tragelaphus des anciens. Il est vrai que Pline dit qu'on ne le trouvait que sur les bords du Phase (3). » Ajoutons quelques détails à ceux de Shaw. En gé- néral, la taille de l'Aroui surpasse de beaucoup celle du plus gros Bélier, dont il a deux fois le volume et la hauteur. Le poil varie du fauve roussâtre au brun roux, quelquefois foncé et court, comme celui de la Gazelle. Le dessous du corps et les parties internes des mem- bres sont de nuance plus claire; des poils de 18 à 25 centimètres couvrent les parties antérieures du corps et des membres, disposition à laquelle cet animal doit (1) Le Begueur el Ouahche des Arabes est l'Antilope bubalis(Bo$ africanus de Belon). On ne le voit jamais dans le nord de l'Algérie que comme objet de curiosité, et il y est fort rare. J'ai récemment eu occasion d'en observer deux à Blidah, au parc des étalons. (2) Shaw, Voyage dans plusieurs provinces de la Barbarie et du Levant, trad. irancui«e. t. I, chap. 2, p. 515 et suiv. — La Hâve. (5) Pline, lib. VIII, ch. 55. TRAVAUX INÉDITS. 5 sou nom de Mouflon à manchettes. Lu queue est courte (de 18 à 20 centimètres); elle se termine, comme celle des Gazelles, par un pinceau de poils. J'ai vu un Mou- flon dont la queue avait au moins 7>() centimètres. Les morues sont volumineuses, très-rapprochées à leur base, qu'un peu de poil sépare; seulement elles sont recour- bées, divergentes, dirigées en dehors, et s'écartant insensiblement et beaucoup moins rapidement que <îhcz les Moutons ordinaires. Leur longueur n'ex- cède pas 50 centimètres; elles son! légèrement ridées. Ils vivent par troupe, au milieu des rochers escarpés, où ils se font remarquer par leurs bonds vraiment ex- traordinaires. Eminemment sociables, il n'est pas rare de voir des Mouflons vivre en société avec les Gazelles, dont ils ont toute l'agilité, avec une force beaucoup plus grande. Cet animal pourrait offrir des ressources à l'ac- climatation, car son caractère est d'une extrême dou- ceur lorsqu'il est captif. M. le docteur Lacger raconte avoir vu à Bordj-Bou-Ariridj, dans la Medjana, un Aroui qui, à l'état de liberté, rentrait chaque soir au fort après s'être repu. Graëberg di Henso, qui a observé l'Aroui, dit que cet animal est l'Antilope larvia de Linné et de Pallas, le Kob de Buffon, rapprochement que n'admet pas ce dernier auteur. Buffon parle avec beaucoup de détails du Mouton à large queue; mais nous ne trouvons aucun renseigne- ment sur l'espèce qui nous occupe, car les détails qu'il donne sur l'Adimain, ou la grande Brebis du Sénégal et des Indes, sont trop vagues pour y rapporter le Mou- flon à manchettes (1). Cet illustre naturaliste a réuni, avec raison, les différentes espèces de Brebis, entre autres YArgali de Gmelin, qui est un Mouflon du Le- vant, et probablement la même espèce que le Trayela- phus de Belon. On est parvenu déjà, à plusieurs reprises, (1) Buffon, édit. Pourrai, t. III, p. il 6 et 419. C rev. et mag. de zoologie. (Janvier 1856.) à domestiquer le Mouflon à manchettes. Ils reprodui- sent en Europe. M. le docteur Pucheran, en rendant compte à la Société zoologique d'Acclimatation des ten- tatives faites à la Ménagerie d'observations créée par M. le prince Demidoff à San Donato, près Florence, dit que le Mouflon à manchettes y a produit deux jeunes en 1855, et deux en 1854. A la fin de Tannée 1854. M. le général Daumas annonçait à la Société zoologi- que d'Acclimatation qu'il venait de demander au colonel d Argens de procurer à la Société des Mouflons à man- chettes, afin que ce magnifique animal puisse devenir l'objet d'études suivies, et, s'il y a lieu, d'un essai d'ac- climatation en France (1). Espérons que l'on parvien- dra à doter les régions montagneuses de ce Mammifère, qui pourrait constituer un alimentaire de premier ordre. M. le docteur Guyon, qui, dans son voyage aux Libans, observa l'Aroui et donna quelques détails sur cet ani- mal, se demande quel est le Mammifère que Ju vénal distingue en ces termes : ' . Et Getulis orix? (Satira XII.) Selon Pline, YOryx était une sorte de Chèvre qui n'avait qu'une corne, et dont le poil, au lieu d'être di- rigé d'avant en arrière, l'était au contraire d'arrière en avant. Nous avons tout lieu de supposer que, comme le fait observer Cuvier, c'est l'Antilope gazella de Linné, ou Antilope leucoryx, Lichtenstein(Mém. Acad. de Ber- lin, 1824, pi. 1). L'Antilope oryx de Pallas, ou Pasan de Buffon (Suppl. VI, pi. XVII) a de longues cornes droites, et ne vit guère que dans l'Afrique australe, tandis que l'Antilope leucoryx représenté sur les monu- ments figurés de la Nubie et de l'Egypte habite l'Afri- que septentrionale, depuis la Nubie, le Sennaar, jus- qu'au Sénégal; mais, comme beaucoup d'autres ani- maux, il a probablement disparu des régions littorales. (1) Bulletin Soc. Zool. d'Acclimatation, 1854, p. 3'24. TRAVAUX INÉDITS 7 AMÉNITÉS MALACOLOGIQUES par M. J.-R. Bourguignat. § xxx Description des Succinea ^Egyptiaca et Raymondi, suivie du recensement des Ambrettes du continent Afri- cain. Dans les contrées septentrionales du continent Afri- cain, le genre Succinea offre bien peu de représentants. Deux espèces seulement ont jusqu'à ce jour été indi- quées par les auteurs : une en Algérie et une autre en Egypte. La première de ces espèces, que notre savant ami M*. Arthur Morelet (1) a signalée aux environs d'Alger et de Tlemcen, est notre Ambrette européenne, la Suc- cinea putris. Nous ne parlerons point de cette coquille, que tous les conchyliologues connaissent. Quant à la seconde, spéciale à l'Egypte, elle est en- core imparfaitement décrite. L. Pfeiffer, dans sa mono- graphie des Hélices (c2), en a simplement donné une description d'une ligne, qu'il a empruntée àEhrenberg. — Pour combler cette lacune, nous croyons utile de fournir ici une description nouvelle de cette coquille, à la suite de laquelle nous joindrons celle d'une autre Ambrette, spéciale à l'Algérie, et découverte par le doc- teur Raymond. Succinea ^Egyptiaca. Succinea amphibia, Audouin, iniSavigny, Descript. de l'Egypte, Moll., pi. % f. 24. (I) Cat. Moll. terr. fluv. d'Algérie, in : Journ. de Conch., t. IV, p. 593. 1853. (2)Tom. II, p. 518.4848. 8 rev. et mac. de zoologie. (Janvier 1856.) Succinea iEgyptiaca, Ehrenberg, Symb. phys. , Moll. 1831. ' — L. Pfeiffer, Mon. Hel. viv., t. Il, p. 518. 1848. Testa : parvula, oblonga, pellucida, fragili, leviter flavicante, ac lineis curvis laxe striata; spïra obtusa; anfractibus 3, sutura sat profunda separatis ; ullimo longitudinis 2/3 œquante; apertura ampla, ovali; peristoraate simplice, acuto; marginibus callo junctis; columella arcuata, basin attingente. Coquille petite, oblongue, fragile, d'une couleur pâle jaunâtre, laissant apercevoir à travers le test les organes de l'animal, et sillonnée transversalement de stries ar- quées assez distantes les unes des autres, et d'une façon un peu irrégulière. La spire est obtuse, ses trois tours, séparés par une suture assez marquée, sont un peu con- vexes ; le dernier égale les deux tiers de la longueur totale. L'ouverture est grande et de forme ovale, et elle possède un péristome simple, tranchant, dont les extré- mités se trouvent réunies par une callosité assez forte, qui recouvre toute La eolumelle ; celle-ci est arquée, et descend jusqu'à la base de l'ouverture. Longueur, 8 millim. — Diamètre, 3 millim. et demi. — Hauteur de l'ouverture, 5 millim. Cette gracieuse coquille se rencontre le matin, par un temps un peu bumide, sur des plantes de trèfle, dans les environs deDamiette. L'animal de cette Succinée est assez grand; il ne peut se renfermer dans sa coquille, il est d'une couleur bleu- verdâtre. Ses deux grands tentatules, amincis vers leur milieu, se renflent à leur sommet, où se trouvent des yeux noirs et brillants. Ses deux petits tentacules sont d'une faible taille. Succinea Ravmondi. Testa : ovato-conoidea, fragili, diaphana, irregulariter transver- sequc ruguloso-striata, luleola; spira elongata; apice acuta; an- fractibus 4 \jï ad 5 convcxis, sutura profunda separatis; apertura TRAVAUX INEDITS. \l ovato-oblonga, parum obliqua; pcristomate simplice; columella ar- cuala, ad basin aperlursc non attingente. Coquille ovale-conoïde , transparente, fragile, d'une couleur jaunâtre, et offrant une surface sillonnée de fortes stries transverses et irrégulières. Spire allongée, à sommet aigu ; ses tours de spire, ordinairement au nombre de 5, sont convexes et profondément séparés par la suture. Son ouverture est ovale-allongée, un peu oblique, àpéristome simple et tranchant, et la columelle, qui est fortement arquée, n'atteint point la base de l'ou- verture. Longueur, 14 millim. — Diamètre, 7 millim. — Hau- teur de l'ouverture, 7 à 8 millim. Cette espèce a été recueillie dans les environs de Constantine, en Algérie, par notre savant ami le doc- teur Raymond, auquel nous nous empressons de la dédier. Maintenant, pour compléter, dans nos Aménités , l'his- toire des Succinées du continent Africain, nous allons donner une simple diagnose de chacune des Ambrettes décrites jusqu'à présent. Ces espèces sont au nombre de dix, et peuvent être classées, au point de vue géographique, en deux sé- ries (1) : 1° En Ambrettes des contrées les plus méridionales, c'est-à-dire celles qui habitent la terre de Natal et le Cap de Bonne-Espérance. 2° En Ambrettes de la côte occidentale, c'est-à-dire celles qui vivent depuis le Maroc jusqu'au pays des Hot- tentots (2). Les espèces que nous comprenons dans la première série géographique sont les suivantes : (1) Ces Succinées peuvent également, au poinl de vue zoologique, être classées dans les deux groupes Tapada et Helisùjti. (2) Les espèces qui habitent les îles voisines du continent sont comprises dans cette série. 10 rev. et mag. de zoologie. (Janvier 1856.; 1° SUGCINEA STRIA TA. Succinca striata, Krauss. Die Sudaf. Moll., p. 73, tab. ÏV, f. 16. 1848. — L. Pfeiffer, Monog. Hel.viv.; suppl., p. 11. 1853. Testa : ovata. fragili, diaphana, ventricosa, luteovirescente, ru- guloso-striata ; spira brevi, obtusa; anfractibus 5 convexis, sutura sat impressa separatis; ullirao ventricoso, lougitudinis 3/4 œquante; apertura rotundato-ovali; columella arcuata, basin aperturœ non at- tingente. Long., 8 millim. — Diam., 4 miilim. — Long. ap.f 6 millim. Cette espèce a été recueillie par M. J.-A. Wahlberg sur les bords du fleuve Limpopo. 2° SUCCINEA EXARATA. Succinea exarata, Krauss, Die Sudaf. Moll., p. 74, tab. IV, f. 15. 1848. — L. Pfeiffer, Monogr. Hel. viv., t. II r p. 518. 1848. Testa: oblongo-subfusiformi, tenuissima, pellucida, ruguloso- striata, stramineo-hyalina; spira conica, acuta; anfractibus A rapide accrescentibus, convexiusculis; ultimo paulo ventrosiore, basi atte- nuato, medio sulcis duobus parallelis exarato; apertura oblongo- ovali, superne angulata; peristomate simplice, margine dextro le- viter, columellari vix arcuato. Longueur, 10 millim. — Diamètre, 5 millim. — Long, ap., 6 millim. et demi. — Lat. ap., 3 millim. et demi. Habite sur les plantes aquatiques qui bordent les étangs et les marais du pays de Natal. 3° SUCCIINEA PATENT1SSIMA. Succinea patentissima, Menke, Diagn. neuer. Hel. in: Zeitschr. fur Malak., p. 52, 1853. TRAVAUX INEDITS. Il Testa : depresso-oblonga,tenuissima, pellucida, rugoso-striatula, juirum nitida, pallide corneo-flavescente; spira minima, papillata; nnfractibns2 1/2; ullimo deorsum sensim dilatato; aperlura obliqua, acuminato-ovali; peristomate tenuissimo, recto: margine basali le- viter arcuato; columella callosa, subtorta, leviter arcuata. Longueur, 10 millim. — Diamètre, 6 millim. — Ap. long., 8 millim. et demi. Habite dans les environs de Port-Natal. 4° Succinea Delalandii. Hélix (cochlohydra) elongata, var. Y. Férussac. Hist. des Moll., tab. II, A, f. 2. Succinea Delalandii, L. Pfeiffer, Besch. neur Landsch- necken,in: Zeitsch. fùrMalak.. p. 28.1851. — L. Pfeiffer, Mon. Hel. viv.,Suppl., p. 11.1853. Testa : ovato-elongata, solidiuscula, striata et impresso-punctata, pellucida, succinea; spira elongalo-conica; apice acuta; anfractibus 3 1/2 perconvexis; ultimo 3/5 longitudinis subrequante; columella leviter arcuata, subcallosa; apertura obliqua, regulariter ovali; pe- ristomate simplice, recto, marginibus callo tenui junctis. Long., 9 millim. — Diam., 5 millim. — Long, ap., 5 millim. Ij2. — Lat. ap. ,3 millim. Habite le Cap de Bonne-Espérance, sur les bords des marais salés, non loin de Baszaarms-Kraal. 5° SUCCINEA AfRICANA. Succinea amphibia, var. Africana, Krauss, Sudaf. Moll.. p. 73. 1848. J.-A. Wahlberg a recueilli, sur les rives du fleuve Limpopo, une Ambrette que Krauss rapporte à notre Succinea putris d'Europe. Selon lui, il n'a pu trouver, entre cette espèce et ses échantillons africains , la moindre différence; et, malgré cela, ce savant natura- liste dit, quelques lignes plus loin, que ses individus africains présentaient une ouverture moins étroite vers 12 kev. et mag. de zoologie. (Janvier 1856.) le haut, et que leur dernier tour de spire était moins convexe. Pour nous, qui ne croyons point à la présence de la véritable Suce, putris dans le pays des Hottentots, nous élevons cette variété de Krauss au rang d'espèce, en l'inscrivant sous l'appellation de Suce. Africana. Long., 18 millim. — Diam., lOmillim. La seconde série des Ambrettes africaines se compose également de cinq espèces, qui sont : 1° SUCCINEA CONCISA. Succinea concisa, Arth. Morelet, in : Rcv. zool., p. 351. 1848. — L. Pfeiffer, Mon. Hel. viv., suppl., p. 11. 1855. Testa : ovato-conica, tenui, pellucida, confertim ruguloso-striata, cereo-albida; spira breviuscula, subpapillata; anfractibus 2 1/2; pe- nultimo perconvexo; ultimo attenuato; longitudinis 2/5 œquante;' sutura profunda, submarginata; apertura vix obliqua, ovali; peristo- mate simplice, tenui, margine dextro et basali regulariter arcuatis; columella tenui, superne subcallosa, recedente, basin apertura non altingente. Long., 5 millim, — Diam., 3 millim. — Long, ap., 3 millim. — Lat. ajk, 1 millim. Se rencontre en Guinée, sur les les bords du fleuve Gabon. 2° SUCCINEA SPURCA. Succinea spurca, Gould, in : Proceed. Bost, Soc, t. III, p. 193. 1850. — L. Pfeiffer, Mon. Hel. viv., suppl., p. i± 1855. Testa :parva, fragili, virescenle ; striis Iaxis, scabris, lulum cu- mulantibus; anfractibus 5 ventricosis; sutura profunda separatis; ullimo 2/5 longitudinis toquante; apertura rotundato-ovata; colu- inella aeuta, valde arcuata. Long., 7 millim. — Diam., 12 millim. TRAVAUX INEDITS. 13 Habite la Libéric, où elle a été trouvée par le docteur Perkins. 3* SUCCINEA UEL1COIDEA. Succinea belicoidea, Gonld, in : Proceed. Bost. Soc , t. III, p. 193. 1850. — L. Pfeiffer, Mon. Hel. viv., sup- pl., p. 12. 1853. Testa: parva, late umbilicata, tenui, straminea, supra oblique lirata, infra levigata; spira depressa; anfraclibus 5 1/2 rotundatis; ultime- subangulato; apertura lunala, alta. Long., 6 millim. — Diam., 12 millim. Se rencontre sur les côtes occidentales de l'Afrique. 4° Succinea Sanct^-Helen^e. HelisigaSanctœ-Helense, Lesson, Voy. Coq., p, 31 G, tab. 15, f. 1. 1830. Succinea Sancta -Helense, L. Pfeiffer, Symb. Hist. Hel., t. II, p. 152. 1842. — L. Pfeiffer, Mon. Hel. viv., t. H, p. 518, 1848. Testa: glaberrima.anipla, ovata, unispirata, fusco-rubella,fragil- lima. (Less.) Long., 6 millim. — Diam., 14 millim. Habite l'île de Sainte-Hélène. 5° Succinea pïctà. Succinea picta, L. Pfeiffer, in : Proceed. zool. Soc, p. 133. 1849. Succinea imperialis, Benson, in : Ann. and Mag. 1851. Mart., p. 262. (Texte L. Pfeif- fer.) Succinea picta, L. Pfeiffer, Mon. Hel. viv., suppl., p. 15. 1853. Testa semi-ovata, tenuissima, longitudinaliter strialula et irre- gulariter plicata, pellucida, nitidissima, rubenti-fulva, roseo-al- bido-strigala; spira minima,papillata;anfractibus 2 1/2. sutura levi 14 net et mag. de zoologie. (Janvier 1856.) separatis; ultimo inflato, antice lineis impressis spiralibus notato; columella superne subcallosa, recedente, leviter nrcuata; apertura ampla, parum obliqua, angulato-ovali, intus rubenti-fulva; perislo- mate simplice ad insertionem subinllexo. Long., 17 millim. — Diam., 11 millim. — Long, ap., lo millim. Habite l'île de Sainte-Hélène, à Diana-Peak. §XXXI De la Succinea Baudonii. (Drouët). Nous croyons utile de placer ici la description d'une Ambrette française, qui, bien que déjà décrite avec beaucoup de soin par notre savant ami Henri Drouët, de Troye (1), n'a point encore été figurée. Testa : parvula, obeso-obtusa, solida, lœvi vel sub lente vix stria- tula, albidulo-luteola; apice obtusa; anfractibus 3 convexis; sutura profunda separatis; ultimo 2/3 longitudinis aequante; apertura obli- qua, ovato-rotundata, supra angulata, infra exacte rotundata; mar- ginibus callo tenui junctis. Coquille obtuse, comme ramassée sur elle-même^ à test solide, lisse ou à peine strié, d'une teinte jaunâtre peu foncée. Sommet obtus. Trois tours de spire trés- convexes, séparés par une suture profonde. — Ouver- ture oblique, presque ronde, avec des bords toujours réunis par une faible callosité. Golumelle ne descendant que jusqu'au milieu de l'ouverture. Hauteur, 5 millim. — Diam., 3 millim, Cette Ambrette. l'une des mieux caractérisée de notre pays, babite sur les bords des fossés, dans les prairies d'Houdainville, d'Angy, etc., du département de l'Oise. Il paraît qu'elle aurait encore été recueillie dans les Vosges par M. Puton. (1) Énum. des Moll. terr. et fluv. viv. France contin., etc., p. 40. 1855. (Extr. des Mém. de la Soc. roy. de Liège, t. X, 1855.) Tl'.AVAUX INEDITS. 15 § XXXII Note relative à la Succinea elegans de Risso. Dans le premier fascicule (juillet, 1847) de son ou- vrage sur les Mollusques de la France (1), M. l'abbé Du pu y a rapporté à tort a la Succinea longiscata (More- let) (2) du Portugal, une espèce d'AmbreUe des envi- rons de Grasse, en Provence. Notre savant ami Henri Drouët (3), dans son recense- ment des Mollusques français, a parfaitement reconnu Terreur du naturaliste d'Auch; aussi a-t-il, avec raison, restitué à l'espèce nommée longiscata le nom de Cor- sica que lui avait imposé Schùttleworth en 1843 (4). Maintenant, nous croyons utile de dire que le nom de Corsica est encore un nom à éliminer de la nomen- clature scientifique. En voici les motifs : L'on trouve, dans l'ouvrage de Risso, sur les coquilles des environs de Nice (5) (publié en 1820), les descrip- tions de deux Ambrettes, sous les noms de Mayor et iYElegans. La première de ces espèces est la Succinea (Hélix) putris, de Linnseus (6), et doit, par conséquent, être placée parmi les synonymes de ce Mollusque. La seconde, nommée Elegans, n'est autre chose que la Succinea Corsica de Schùttleworth. Risso a parfaitement saisi tous les caractères distinc- tifs du test de cette Ambrette ; il a même donné sur son animal les précieux documents que voici : Corps d'un noir mêlé de gris; tête subrugueuse, (1) Page 75, tab. I, f. H. (2) Moll. du Portug., p. 51, tab. V, f. 1. 1845. (3) Énum. des Moll. terr. et fluv. viv. de la France cont., p. 40. 1855. (Extr. des Mém. de la Soc. roy, de Liège, t. X. 1855.) (4) Moll. Cors., p. 5. (Mitthril. d. Bern. nat. Ges., p. 15. 1843.) (5) Page 59. (6) Syst. nat. (Ed. X), p. 774. 1758. 10 rev. et mac. de zoologie. (Janvier 1856.) jaunâtre, tachée de noir; manteau lisse; pied d'un gris jaunâtre, finement pointillé de noir. La Succinea elegans habite, d'après Risso, sur les plantes des fossés, aux environs de Nice. C'est de cette môme localité que mon ami Henri Drouët a reçu sa Suce, corsica. — M. l'abbé Dupuy la cite des environs de Grasse. Enfin, d'après l'honorable M. Moquin-Tan- don (1), cette espèce a été recueillie àBastia, parM.Blau- ner; à Fango, par M. Romagnoli; à Ajaccio, par Re- quien. § XXX11I Hélix Brondeli Testa : anguste umbilicata, depressa, fragillima, diaphana, fusco- vineali, ad umbilicum albida, utriuque eleganter coslulata, crenu- lato-carinata. Apice obtusissimo, levi; anfraclibus 5 1/2 convexis, sutura bene separatis, regulariterque crescentibus; ultimo superne subtumido, subtus convexo; carina fere in medio; apertura rotun- dalo-lunari; peristomate acuto, non labiato; pauluhim ad columel- lam deflexo. Coquille faiblement ombiliquée, déprimée, d'une ex- trême fragilité, transparente, d'une couleur d'un brun vineux, excepté vers l'ombilic, où le test est blanchâtre. Surface entière coslulée avec beaucoup d'élégance, sauf le sommet, qui est lisse. Tours despire au nombre de cinq et demi, séparés par une suture bien prononcée, et s'accroissant régulièrement. Dernier tour de spire offrant, presque vers son milieu, une carène crénelée, qui rend sa partie supérieure un peu moins convexe que sa partie inférieure. Ouverture échancrée, arron- die. Péristome aigu, non bordé, et seulement un peu réfléchi à la columelle. Hauteur, 7 millim. — Diamètre, 11 millim. Cette Hélice a été recueillie dans les environs de (1) Ilist. nat. des Moll. de France, t. II, p. 61. 1855. TRAVAUX INÉDITS. 17 Mostaghanem, en Algérie, par M. Brondel, auquel nous la dédions. L'Hélix Brondeli appartient au groupe des Hélix ru- (josa (H. Garyottœ de Philippi), Chemnitz, Spratti, L. Pfeiffer, Crenimaryo, Krynicki, etc. C'est surtout avec cette dernière espèce que notre coquille peut offrir des ressemblances. Mais on l'en séparera aisément : à ses tours de spire, plus nom- breux; à son test, plus fragile; à sa couleur, mais sur- tout à son péristome simple, qui n'est point bordé, ainsi qu'à sa carène, qui est presque médiane. § XXXIV GlANDlNA BltONDELl. Testa : ftisiformi-cylindracea, aciculari, hyalina, fragillima, al- bido-cornea, lœvissima; apice attenuato, obtuso; anfractibus 6 pla- nulalis, sutura impressa separatis; ultimo 2/5 longitudinis œquaute; apertura angusta, lanceolata, ad basin rotundata; coluraella arcuata, callosa, angusle abrupteque ad basin truncata, ac, in parte supe- riori milamellata; peristomate simplice; marginibus callo junctis. Coquille fusiforme , cylindracée, très-fragile, bril- lante, transparente, d'une couleur cornée pâle, et ne laissant pas apercqvoir à la loupe la moindre strie. Ses six tours de spire, séparés par une suture bien mar- quée, sont à peine convexes ; le dernier égale les deux cinquièmes de la longueur totale. L'ouverture est rétré- cie, pyriforme. Le péristome est simple, et ses bords sont réunis par une callosité saillante, qui rend la co- lumelle très-épaisse, Celle-ci, qui est arquée, possède a sa partie supérieure un renflement assez considérable, et se trouve fortement et brusquement tronquée à sa base. Longueur, 4 millim. — Diamètre, à peine 1 millim. Cette gracieuse petite coquille a été découverte par M. Brondel, qui la communiqua à M. Roland du Roquau, de Carcassonne. Ce savant la classa dans sa collection sous le nom de Brondeli, que nous adoptons. Dernière- 2« série, t. vin. Année 1856. 2 18 hev. et mag. de zoologie. (Janvier 1856.) ment, M. Brondel l'envoya, avec d'autres espèces d'Al- gérie, au docteur Raymond, qui voulut bien nous la confier pour la faire représenter dans nos Aménités. La Glandina Brondeli habite sous les pierres, dans les environs de Mostaghanem, en Algérie. Cette espèce offre de grandes ressemblances avec la Glandina (Buccinum) acicula, de Mùller (Verm. Hist. II, p. 150. 1774); mais on la distinguera toujours de cette dernière : à sa taille plus petite ; à sa suture plus pro- noncée; à sa callosité columellaire plus forte; et sur- tout à sa petite dent, qui orne la partie supérieure de sa columelle. § XXXV LlMNAE KUBIGENA. Testa : perforata, ventricoso-globosa, nitida, diaphana, cornea, elegantissime striata; apice obtuso; anfraclibus À convexis, prope suturam profundam submarginatis; ultimo 2/3 longitudinisœquante; apertura semi oblonga; peristomate acuto, simplice; collumella recta, ad perfora lionem dellexa. Coquille perforée, ventrue, globuleuse, brillante, transparente, cornée et très-élégamment striée. Som- met obtus, à quatre tours de spire convexes, séparés par une suture profonde et submarginée; dernier tour de spire égalant les deux tiers de la longueur totale, et supérieurement subanguleux. Ouverture échancrée, oblongue. Péristome simple, aigu. Collumelle droite, réfléchie sur la perforation, qui est assez grande. Bords marginaux réunis par une faible callosité. Hauteur, 9 millim. — Diamètre, 7 millim. Cette espèce a été recueillie par le professeur Bel- lardi, de Turin, dans les Alpes, au Mont-Viso. § XXXVI PHYSA FlSCflERfANA. Tesla : subturrito-elongata, tcnuissima, cornea, diaphana; spira TRAVAUX INÉDITS. 19 exserta; apice parum acuta; anfractibus 5 convexis, Uevibus, ac su- tura submarginata profonde separatis; ultimo 1/2 longitudinis ac- quanle; apertura oblique oblonga, ad marginem collumellarem sub- reflexa, ita ut fissura umbilicaris appareal; columella recta. Coquille allongée, très-fragile, transparente, d'une couleur cornée; cinq tours de spire convexes, séparés par une suture profonde; le dernier tour égale la moitié de la longueur totale. Ouverture oblongue, oblique par rapport à l'axe, et se réfléchissant un peu sur la columelle, qui est droite. Longueur, 8 millim. — Diamètre, 4 millim. Nous ne connaissons point la localité exacte de cette espèce, qui provient de l'Abyssinie. La Physa Fischeriana, que nous dédions à notre ami M. Paul Fischer, ne peut être rapprochée que des Physa Wahlbergi (1), scalaria (2) et Schmidtii (o). On distinguera notre espèce : 1° Du Wahlbergi, à sa taille plus petite, à ses tours de spire tous lisses et non carénés, à son ouverture plus oblongue, moins arrondie à sa base, etc., etc.; 2° Du scalaris, à ses cinq tours de spire lisses, à son ouverture plus rétrécie, plus oblique, etc.; 3° Du Schmidtii, à son sommet moins aigu et non cos- tulé, à ses tours de spire plus nombreux et non striés, à son ouverture plus oblongue, etc. § xxxvu BlTHlNIA GaILLARDOTII. Testa : minima, vix sub lente perforato-rimata, ovato-ventricosa, (1) Physa Wahlbergi, Krauss, Moll. Sud-Afrik., p. 84, pi. V, f. 13. 1848. (2) Physa scalaris, Dunker, in: Zeitsch. fûrMalak.; p. 164. 1845, et : Dunker, Ind. Moll. Guineam, p. 8, tab. II, f. 5 et G. 1853. Ou- vrage où celte espèce se trouve figurée et décrite sous le nom de Bulinus scalaris. (3) Bulinus Schmidtii, Dunker, Ind. Moll. Guineam, p. 0, tab. II, f. 7 et 8. 1855. 20 uev. et mag. de zoologie. (Janvier 1856.) diaphana, sub lente \ïx tenuiterstriatula, fusca; apice oblusiusculo, sœpe eroso vel truncato; anfractibus 5 perconvexis (prœsertim pe- nultimo), sutura maxime impressa separatis; apertura angulato-ro- tundata; peristomate simplice, acuto; columella arcuata, paululum albido incrassata; marginibus callo junclis. Coquille petite, à peine perforée, ventrue, transpa- rente, de couleur brunâtre, et striée avec une si grande délicatesse, que c'est à peine si l'on aperçoit les stries au foyer d'un microscope. Sommet un peu obtus, sou- vent érosé ou tronqué. Cinq tours très-convexes, sépa- rés par une suture très-profonde; l'avant-dernier tour est surtout très-ventru. Ouverture arrondie, anguleuse au sommet. Péristome simple et aigu. Golumelle ar- quée, recouverte d'une callosité blanchâtre qui, en se prolongeant jusqu'à l'insertion du labre externe, réunit les bords marginaux. Longueur, 2 millim. — Diamètre, 1 millim. Cette espèce, que nous dédions à M. le docteur Gail- lardot, a été recueillie par ce naturaliste dans les eaux des environs de Sayda, en Syrie. § XXXVIII BlTHINlA LONGISCATA. Testa : ovato-lurrita, diaphana, fusco-cornea, vix sub lente stria- tula; apice acuta; anfractibus 6 convexis, regulariter crescentibus ac sutura profunde separatis; apertura angulato-rotundata; peristo- mate acuto, paululum incrassato; columella in perforationem in- sconspicuam detlexa; marginibus tenui callo junctis. Coquille oblongue, turriculée, transparente, d'un brun corné et à peine striée. Sommet aigu. Six tours de spire convexes, nettement séparés les uns des autres et s'accroissant avec une grande régularité. Ouverture arrondie, anguleuse à son sommet. Péristome aigu, malgré cela un peu épaissi. Columelle réfléchie sur la perforation, qui est à peine visible. Bords marginaux réunis par une légère callosité. TRAVAUX INÉDITS. 21 Longueur. 4 millim. — Diamètre, 1 millim. 5(4. Habite les environs de Sayda, en Syrie. (Gaillardot.) § XXXIX UlTHINIA MoQUUilANA. ' Testa : perforata, venlricosa, fragillima, diaphana, cornea, lœvi; spira obtusiuscula; anfractibus 5 convexis, sutura profunde separa- lis; ultimo pnesertim maxime ac venlricoso; apertura angulalo-ro- tundala; peristomate simplice, paululum incrassalo; columella pau- lulum reflexa; marginibus callo junctis. Coquille très-petite, perforée, ventrue, très-fragile, transparente, lisse et cornée. Spire un peu obtuse. Cinq tours de spire convexes, nettement séparés par la su- ture. Le dernier tour est très-grand et très-ventru. Ou- verture anguleuse au sommet, arrondie. Péristome sim- ple et un peu épaissi. Columelle réfléchie sur une per- foration assez grande. Bords marginaux réunis par une callosité. Longueur, 1 millim. 1(2. — Diamètre, 1 millim 1{4. Habite les environs de Sayda, en Syrie. (Gaillardot.) IVote sur l'origine marine des espèces du genre Dreis- sena, Mollusque lamcllibranche de la famille des Mytilacées, par M. Marcel de Serres. (Voir 1855, p. 574.) Le genre Dreissena offre plusieurs autres particulari- tés d'autant plus remarquables, que peu de Mollusques les partagent. L'une des espèces qui en fait partie est à Ja fois marine et des eaux douces; elle est pourvue d'un bysus assez fort. D'après l'ensemble des faits que nous venons de rappeler, il est difficile de ne pas considérer les espèces de ce genre comme marines. Toutefois, en passant successivement dans les fleuves et les rivières, elles sont devenues peu à peu des Mollusques d'eau douce autant que marins. 2'2 rev. et mag. de zoologie. (Janvier 1856.) Il ne nous reste plus maintenant qu'à nous assurer comment ces animaux, placés d'abord dans la mer Cas- pienne, la mer Noire et la Baltique, ont pu s'étendre dans presque toute l'Europe, pénétrer ensuite en Afri- que, et parvenir enfin jusqu'au Nouveau Monde. La mer Caspienne communique avec la Baltique au moyen du Yolga et d'un canal qui se termine à la ri- vière de la Sias. Cette rivière va se perdre dans le lac Ladoga, qui communique avec la Baltique au moyen de la Neva, et par cela même avec la plupart des eaux courantes et stagnantes de la Russie. Le Danube, dont la source est dans la forêt Noire (grand-duché de Bade), et l'embouchure dans la mer Noire, par son cours assez long et par le grand nombre de ses affluents, fournit de nombreux moyens de déve- loppement aux animaux qui vivent dans ses eaux. Ceux dont l'organisation s'est le mieux prêtée à toutes sortes de changements dans leurs conditions d'existence ont dû s'étendre dans une infinité de directions, et peupler ainsi de leurs tribus presque les trois quarts de ^Eu- rope. De même, les espèces qui vivent dans la Baltique ont pu se répandre sans obstacles dans toute l'Allemagne, la Hollande, l'Angleterre et la France. De la Baltique, elles ont pénétré dans l'Océan, et, une fois parvenues, dans son sein, elles ont pu se- propager dans toutes les parties du monde. Aussi, avec leur constitution, qui leur permet de vivre tout aussi bien dans les eaux dou- ces que dans les eaux salées, il n'y aurait rien d'éton- nant que les Dreisseîia se trouvassent bientôt dans les fleuves de la Nouvelle-Hollande. Véritables cosmopo- lites, les espèces de ce genre sont probablement desti- nées à suivre nos vaisseaux dans leurs navigations loin- taines et à parcourir avec eux le monde entier, en sup- posant qu'ils ne puissent pas se passer de leur secours et de leur appui. Une autre circonstance semble prou- TRAVAUX IMÏDITS. 23 ver que les espèces de ce genre ont été originairement marines; elles ont, en effet, existé dans l'ancien monde, et leurs débris, aperçus dans les terrains tertiaires de la Transylvanie, de la Moravie et des environs de Vienne, ont été, à ce qu'il paraît, constamment rencontrés dans les formations marines de cette époque. Cette position dans ces dépôts n'aurait pas une grande importance, s'il était démontré que ces Mollusques, ainsi que ceux qui les accompagnaient, avaient été entraînés dans le bassin des anciennes mers par les eaux courantes; mais, comme rien n'annonce que ces espèces y aient été trans- portées, cette circonstance concourt à démontrer que les Dreissena provenant des temps géologiques ont vécu dans le sein des mers. Une pareille conclusion s'accorde parfaitement avec ce que nous avons présumé de l'ori-, gine marine des Dreissena des temps actuels, presque aussi répandues dans les eaux douces que dans les eaux salées. Du reste, les êtres qui habitent le sein des mers ir- radient plutôt vers les eaux douces ou courantes qui s'y perdent que ceux des fleuves ou des rivières des- cendent dans les eaux salées pour y vivre et s'y per- pétuer. Nous connaissons du moins un assez grand nombre de Poissons qui de la mer remontent dans les rivières, souvent en grandes troupes, annonçant, par leur appa- rition, la venue du printemps. Ces habitudes sont par- ticulières à la grande Lamproie (Petromizon maximus), aux Esturgeons (Accipenser slurio, L.), aux Eperlans (Salmo eperlanus), aux Saumons (Salmo salar), et même aux Anguilles {Murxna angitilla). On pourrait presque en dire autant des Plies (Pleuroneces limanda), si ces Poissons s'éloignaient à de plus grandes dis- tances de l'embouchure des fleuves dans lesquels ils s'engagent souvent. Ces mœurs ne sont pas seulement propres aux Pois- 24 rev. et mag. de zoologie. (Janvier 1856.) sons, elles rappellent celles de plusieurs Mammifères marins, tels que les Dauphins, qui remontent les riviè- res à de fort grandes distances de leur embouchure. Ainsi Ylnia bolivensis de d'Orbigny, que Ton rencontre dans toutes les rivières de Mojos de Chiquitos, en Bo- livie, se trouve également dans tous les affluents supé- rieurs de l'Amazone, et parfois à plus de sept cents lieues de la mer. 11 en est de même du Delplrimis fluvia- tilis (Deville et Gervais), du Nouveau Monde, et qui est plus rapproché du Dauphin ordinaire que le Delphinus groffrensis ou Irria bolivensis; il en diffère cependant par une plus petite taille et un bec un peu plus grêle (1). 'Quoique ces deux espèces n'aient pas, jusqu'à pré- sent, été aperçues dans les mers de l'Amérique, cir- constance qui s'explique facilement, il nous paraît ex- trêmement probable qu'elles en proviennent, tout aussi bien que les différentes espèces du genre Dreissena, sur lesquelles nous venons de porter l'attention. Nous le supposons avec d'autant plus de raison que cette habi- tude de quitter le bassin des mers, pour remonter ({ans les fleuves qui s'y rendent, est assez familière aux Dau- phins. On se rappelle encore qu'il y a une vingtaine d'années le Dauphin ordinaire (Delphinus delphis) re- monta la Seine jusqu'à Paris, et étonna les habitants du quartier du Jardin des Plantes par sa grande vélocité dans des eaux qui ne pouvaient guère lui convenir. D'autres animaux abandonnent, au contraire, les eaux douces, s'élancent dans le bassin des mers, et parvien- nent parfois à de très-grandes distances de leurs bords. (l)*Nous supposons, contrairement à ces naturalistes, que les Dauphins de l'Amérique ont été originairement des espèces ma- rines. Si elles se trouvent maintenant dans les eaux douces, à de grandes distances des mers, elles n'y sont parvenues que peu à peu et après des temps dont nous ne pouvons apprécier la durée. Voyez les Nouvelles Annales du Muséum d'histoire naturelle de Paris, t. II, p. 28. Paris, 1854. TRAVAUX INEDITS. 20 A In vérité, ils n'y sont que d'une manière passagère et momentanée : on les voit rentrer bientôt dans les eaux courantes, qui sont leur élément habituel. M. de Ilum- boldt, dans ses voyages en Amérique, a aperçu souvent les Crocodiles nager fort loin des côtes; mais il ne les a jamais vus y séjourner longtemps. En effet, les es- pèces qui abandonnent les eaux douces pour aller dans le sein des mers y demeurent fort peu; elles semblent nous dire, par là, qu'elles se trouvent dans un élément qui convient peu à leur condition d'existence. Les Mammifères marins et les Crocodiles, en passant des eaux marines dans les eaux douces, et de celles-ci dans les eaux salées, ne changent réellement pas de milieu ; celui dans lequel ils respirent reste toujours le même. Il en est tout autrement des Invertébrés aquati- ques, qui respirent au moyen de l'air en dissolution dans l'eau : aussi les Phoques, Mammifères essentielle- ment marins, s'accommodent très-facilement des eaux douces, et les jongleurs en profitent pour montrer ces amphibies dans les foires, où ils font remarquer cette particularité (1). Les mœurs des espèces que nous venons de signaler confirment la loi générale que nous avons énoncée, et qui nous fait supposer que les Dreissena sont plutôt des Mollusques marins que des eaux douces, quoique main- tenant ils vivent aussi bien dans le sein des mers que dans les eaux courantes ou stagnantes. (1) De pareilles habitudes ne paraissent pas avoir été le partage des animaux marins de l'ancien monde; du moins on ne rencontre jamais de leurs débris dans les terrains tertiaires axenthalassiques, quoique les restes des espèces des deux stations soient assez fré- quents en formation thalassuiue. 26 kev. et mag. de zoologie. (Janvier 1856.) Note sur la Muscardine et sur les procédés à l'aide des- quels la veuve Montsarrat parvient à assainir les ma- gnaneries et à préserver les Vers à soie de cette désastreuse maladie, par M. F. E. Guérin-Méne ville. (Lue à la Société impériale d'Agriculture, dans sa séance du 9 janvier 1856.) Ce serait peut-être ici le lieu de présenter un aperçu chronologique des études qui ont été faites, depuis long- temps, sur la terrible maladie des Vers à soie qui a reçu le nom de muscardine; mais ce travail, qui m'entraî- nerait trop loin, a été déjà fait plusieurs fois, et se trouve en grande partie dans les Mémoires que j'ai pu- bliés sur cette grande question. Mes études sur ce fléau des magnaneries datent déjà de plus de dix ans. A leur début, je partageais l'opinion de ceux qui pensent que le cryptogame (Botrytis Bassiana) est la cause unique de la maladie, et je cherchais, comme eux, quelque sub- stance susceptible de détruire ses malencontreuses se- mences. Depuis ce temps, de nombreuses observations, faites dans la grande pratique, m'ont prouvé que les propagules de cette production, conservées dans l'ate- lier, n'étaient pas la cause première de l'apparition de la maladie. Des faits positifs, observés plusieurs fois par moi et par beaucoup d'autres praticiens, m'ont démon- tré que cette maladie s'était souvent développée dans des appartements qui n'avaient jamais servi à l'éducation des Vers à soie, et même dans des contrées où cette édu- cation est une exception, comme les environs de Paris. Par contre, j'ai vu souvent, dans les pays producteurs de la soie, des magnaneries, infectées de la muscardine depuis plusieurs années, donner d'excellentes récoltes, tout à fait exemptes de la maladie, sans qu'on y ait fait de fumigations, après avoir été réparées et avoir reçu quelques fenêtres et lucarnes, quelques cheminées, ou même sans que l'on ait rien changé à la disposition du TRAVAUX IMÎDITS. 27 local, mais parce que le propriétaire avait pris un nou- veau et meilleur conducteur pour son éducation. Si je voulais citer les nombreux faits qui ont contri- bué à former ma conviction sur ce sujet, je serais en- traîné hors des limites d'une simple note. Je me bornerai donc à dire aujourd'hui que des études de plus de dix ans m'ont conduit successivement à modifier mes con- victions, ce dont je m'honore, car je crois que l'homme de science doit toujours suivre les enseignements que lui donnent les faits, et savoir faire consciencieusement le sacrifice de ses théories quand il lui est démontré qu'elles ne sont pas ratifiées par ceux-ci. Ayant adopté cette méthode, je suis arrivé à admettre aujourd'hui : 1° Que la muscardine est simplement l'une des mala- dies qui attaquent les Vers à soie quand ils sont élevés dans de mauvaises conditions, par des mains inhabiles et sous l'empire de la routine ; qu'elle n'est pas plus contagieuse que les autres maladies, dont les ravages dans les magnaneries sont aussi considérables, et que le Botrytis n'en est que le symptôme ultime ou la termi- naison. 2° Que, cependant, lorsque des fragments ou des pro- pagules de cette production sont inoculés chez des Vers à soie placés dans des conditions peu hygiéniques, mais qui ne seraient pourtant pas assez mauvaises pour leur donner la maladie, elles peuvent agir comme un ferment et déterminer alors l'invasion du mal sur des sujets auxquels il ne restait qu'à peine assez de forces vitales pour résister aux influences produites par les mauvaises conditions dans lesquelles ils étaient placés. Il résulte donc, suivant moi, de ce qui précède que le seul remède efficace jusqu'ici contre celte terrible maladie consiste dans l'application des grandes lois de l'hygiène; que lorsqu'un éducateur élèvera des Vers à soie provenant de graines bien faites, bien conservées et bien incubées, dans un local disposé convenablement 28 rev. et mag. de zoologie. (Janvier 1856.) pour que l'aération soit complète et sans brusques tran- sitions et courants de températures; lorsqu'il ne les en- tassera pas trop dans un espace insuffisant ; lorsqu'il les tiendra dans un étatde propreté constant, en multipliant les délitements, surtout aux époques si critiques des mues; lorsqu'il veillera enfin avec intelligence au choix et à la préparation de leur nourriture, il évitera, non- sculemenl les atteintes de la muscardine, mais encore toutes les autres maladies qui déciment trop souvent nos magnaneries. Il en résulte encore que dans certaines circonstances, où l'effet des mauvaises conditions dans lesquelles se trouve une éducation n'est pas assez intense pour que les Vers à soie ne puissent y résister, l'invasion de la muscardine peut être déterminée par la présence dans l'atelier des propagules du Botrytis tombant sur ces Vers presque malades, et préparés ainsi à admettre ce fer- ment, qui aurait été repoussé et serait demeuré inactif sur d'autres Vers moins prédisposés à la maladie. Il est donc bon et utile de chercher à détruire ces propagules du Botrytis, si elles peuvent, dans certains cas, déterminer l'invasion de la muscardine, et les fu- migations d'acide sulfureux, employées de tout temps, les lavages au sulfate de cuivre, ceux à l'acide sulfuri- que étendu d'eau, proposés par M. Raybaud-Lange, et jusqu'à l'emploi du feu, cité par M. de Gasparin, qui Ta vu appliquer dans une pièce voûtée et construite en pierre, me paraissent avantageux. Mais le remède véri- table, qui est en même temps l'un des meilleurs procé- dés pour arriver à l'amélioration des races, c'est, en définitive, l'application faite avec discernement des lois de l'hygiène ; c'est, je ne saurais trop le répéter, une bonne graine bien conservée et ensuite bien incubée, une bonne aération des ateliers, une grande propreté et une nourriture choisie et donnée dans des conditions convenables. TRAVAUX INÉDITS. g$ Toul cela forme le fonds des prescriptions que donne la veuve Montsarrat dons son imprimé intitulé : Remède infaillible contre la îiialadie de la muscardine des Vers à soie. Tout cela est excellent, et je ne suis nullement étonné des bons résultais qu'elle a obtenus et qui sont constatés par un grand nombre de certificats. Il est évi- dent que sa fumigation, qui a pour base l'acide sulfu- reux, reconnu efficace pour brûler les sporules du Bo- tnjtis, détruit déjà cette cause secondaire de maladie. Mais, ce qui lui fait surtout obtenir des succès plus certains, c'est qu'elle recommande, en même temps, des soins hygiéniques qui suffiraient seuls pour préve- nir les maladies; c'est qu'elle veille à ce que cette partie essentielle de ses prescriptions soit exécutée, ce qui est toujours plus difficile à obtenir de certains éducateurs que les fumigations et même les autres pratiques indi- quées par l'empirisme et l'ignorance. Je le vois tous les ans dans le Midi, quand je recommande aux paysans, à des propriétaires plus avancés, môme, de tenir leurs Vers à soie plus proprement, de mieux aérer leurs ate- liers, etc. Je suis à peine écouté, on trouve cela trop simple; on me demande un remède, et non des con- seils. Si je voulais m'abaisser à les tromper, je suis cer- tain que je leur vendrais très-facilement quelques fla- cons d'eau ou de poudre avec ce titre de Remède contre la muscardine. Je ne parviens à leur faire un peu obser- ver les règles de l'hygiène qu'en commençant par pra- tiquer dans leurs ateliers une fumigation préalable, dont on pourrait très-souvent se passer, et en leur déclarant qu'elle ne produira son effet que combinée avec les moyens hygiéniques. De cette manière, la pra- tique accessoire fait accepter et passer la principale, et c'est ainsi que j'ai obtenu, dans les Basses-Alpes, avec l'aide de M. E. Robert, des résultats favorables qui se sont étendus de proche en proche, en donnant aux édu- cateurs, et à leur insu, des habitudes de propreté et 30 rev. et mag. de zoologie. {Janvier 1856.) d'aération dans leurs magnaneries, qui ont notablement diminué parmi eux le nombre des insuccès, en contri- buant efficacement aussi à l'amélioration des races. J'ai reconnu encore, par ces résultats, obtenus malheureu- sement sur une échelle trop restreinte, que, ainsi que je l'ai dit dans la Patrie, à la fin de mon second article sur les soies de l'exposition universelle (12 novembre et 5 décembre 1855), le meilleur remède contre les maladies des Vers à soie et la terrible muscardine serait d'en trouver un contre l'ignorance et la routine de beau- coup d'éducateurs. J'ai toujours désiré d'être mis à même de faire d'une manière plus étendue cette utile propagande, qui aurait pour résultat, dans un avenir prochain, un ac- croissement notable de notre production en soie. J'au- rais voulu arriver, dans nos départements essentielle- ment producteurs de la soie, et en propageant une fumigation simple qui détruit les sporules de Botrytis, aux résultats que j'ai obtenus dans les Basses-Alpes, et surtout aux environs de Sainte-Tulle, grâce à l'appui si désintéressé de M. Eugène Robert. Il ne suffisait pas de publier la recette de la fumigation, car on l'aurait em- ployée seule et sans les pratiques hygiéniques, et l'on n'aurait pas obtenu le résultat cherché, ce qui m'aurait gravement compromis. Il fallait que je fusse mis à même de propager aussi, et sous la protection de cette fumi- gation, les méthodes rationnelles, seules efficaces dans tous les cas. J'ai montré un véritable dévouement à la séricicul- ture, en demandant, à cet effet, un appui qui n'a pu m'être accordé, et j'ai dû enfin, depuis plusieurs années et dans l'intérêt de ma dignité, arrêter mes sollicita- tions et me borner à faire le bien par mes seules forces-, et par conséquent dans un rayon trop restreint, quand je pouvais me rendre utile sur une grande échelle. Au- jourd'hui, en voyant ce qui arrive à la veuve Montsar- travaux ixr.nrrs. 31 rat, j'ai lieu de m'applaudir de n'avoir point cédé aux personnes, certainement bienveillantes, qui me conseil- laient de faire une affaire de tout cela, de prendre un brevet d'invention pour vendre une méthode rationnelle d'éducation des Vers ta soie, sous le couvert de ma fumigation, dont la recette est depuis cinq ans dans un paquet cacheté, déposé à l'Académie des Sciences le 25 mai 1850. La veuve Montsarrat a eu ce courage. Excitée par une récompense que la Société d'Agriculture lui avait accordée en 1855, sur la demande de mon confrère, M. Robinet, que j'avais fortement appuyé alors . cette femme, qui est une habile magnanière, a abandonné ses travaux et ses affaires pour aller propager sa mé- thode dans plusieurs départements. Elle a essayé de la vendre, ce qui ne lui a pas réussi, et elle n'a recueilli que la gêne et un grand nombre de certificats de pro- priétaires chez qui elle a appliqué et surveillé sa mé- thode, le plus souvent gratuitement, dans l'espoir de se faire connaître et de retirer enfin un fruit plus po- sitif de sa persévérance. Aujourd'hui, arrivée au terme de ses ressources, épuisée par des sacrifices faits dans l'espoir d'obtenir un prix fondé par la Société d'Agriculture, et qui ne pourra pas plus être gagné, je le crains bien, que celui qui a été institué pour récompenser l'auteur d'un remède contre le choléra, et surtout contre ïôklium, cette esti- mable femme, soutenue par cet espoir décevant, a fait un effort suprême pour venir à Paris avec ses nombreux certificats. Si elle n'a pas gagné le prix, puisqu'elle n'a réellement pas trouvé une chose qui me paraît impos- sible, un remède contre la mascardine, on doit recon- naître qu'elle s'est rendue utile à l'industrie de la soie, en propageant, parmi les petits éducateurs de plusieurs départements, à l'occasion de sa fumigation, qui peut rendre des services dans certains cas, de bonnes mé- 32 uev. et mag. de zoologie. (Janvier 1856.) thodes d'éducation qui ont eu souvent des résultats favorables. Aussi je crois que si cette zélée magna- nière était mise en position de continuer la propagande qu'elle a persévéré à faire avec ses seules ressources, depuis trois ans, l'industrie de la soie en retirerait des avantages réels. En aidant, à cet effet, une intelligente ouvrière qui, tout en se trompant dans sa spéculation, a cependant rendu un service, on montrerait aux nom- breux petits cultivateurs qui se livrent à la belle indus- trie de la soie dans nos plus humbles villages, à cette production des cocons qui est l'obole du paysan, qu'on a la volonté de venir à leur aide en favorisant le progrès chez eux, même quand il leur vient d'en bas, quand il leur est apporté par d'honnêtes et laborieux travailleurs que j'ai appris à connaître et à estimer. II. SOCIETES SAVANTES. Académie des Sciences de Paris. Séance du 7 Janvier 1856. — L'Académie procède à la nomination d'un vice-président. La majorité absolue des suffrages se porte sur M. I. Geoffroy Saint-Hilaire , qui est proclamé. Il prendra la présidence en 1857. — M. Valenciennes lit une Note sur les œufs à plusieurs jaunes contenus dans la même coque. Les œufs renfermant deux jaunes sont très-rares, et ceux à trois jaunes le sont encore plus. M. Valenciennes s'en est procuré un, et il le fait passer sous les yeux de l'Académie. Après quelques considérations sur les œufs de Poules à deux ou trois jaunes, l'auteur dit qu'il a ob- servé cette duplicité de jaunes dans les œufs de divers autres Oiseaux et de plusieurs Mollusques. A la suite de la communication faite par M Becquerel d'un nouveau procédé de gravure dit hélioplastie, par M. Poitevin, le même académicien communique des épreuves sur pierre obtenues par M. Poitevin, d'après SOCIÉTÉS SAVA.YIKS. 55 des photographies faites par M. Louis Rousseau, qui a déjà montré plusieurs fois à l'Académie avec quelle per- sévérance il cherche à appliquer la photographie à l'his- toire naturelle. L'une de ces deux planches représente le Dohb d'Algérie, espèce de Fouetle-queuc voisin de YUromastix sjnnipes, si ce n'est le même; l'autre est la reproduction du grand et beau Stylaster, rapporté de Bourbon, dès 1803, par Péron, et que Lamarck a fait connaître sous le nom de Oculina flabeïïiformis. Séance du\4t Janvier. — Rien sur la zoologie. Séance du 21 Janvier. — M. Texier lit une Note sur les Moutons de Caramanie, envoyés à la Société impériale d'Acclimatation par M. le maréchal Vaillant. Le nom de Caramanli, donné à ces Moutons, indique qu'ils sont originaires de la Caramanie. Cette province centrale de l'Asie mineure occupe le territoire de toute l'ancienne Cappadoce; elle se distingue par un carac- tère complet de déboisement : ce ne sont, du nord au sud, que de vastes steppes parcourues en tous sens par les tribus de Turcomans nomades qui conduisent d'in- nombrables troupeaux. Les Moulons de cette contrée sont remarquables par une particularité qu'on n'observe pas en Europe. Leur queue forme une énorme masse de graisse qui pèse jus- qu'à cinq ou six kilogrammes. Cette race de Moutons existe dans ce pays de temps immémorial, car elle est citée par Hérodote, livre III, 113. La laine de ces Moutons est assez grossière; elle ne sert que pour la fabrication des tapis et des gros vête- ments. Les bergers donnent à leurs Moutons une grande quantité de sel. La Société régionale d'Acclimatation pour la zone du nord-est de la France adresse plusieurs exemplaires d'un opuscule sur les noms à imposer aux animaux nouveaux acclimatés ou supposés acclimatables. Séance du 28 Janvier. — Séance publique. 2e série, t. vin. Année 1856 5 34 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. (Janvier 1856.) III. MÉLANGES ET NOUVELLES. Sur l'animal de la Pourpre des anciens. Sommaire. — MM. le docteur Sacc et de Saulcy. — Question résolue de- puis 1835. — Pourpre améthyste et pourpre tyrienne. — Liqueur pur- purique. — Ses qualités physiques et chimiques. — Oxyde cyanique et oxyde purpurique. — Différences des produits fournis par le Murex trunculus et le M. brandaris. — Le docteur Bizio. — Les recueils scienti- fiques. — La pourpre romaine restituée à l'industrie. — Description anatomique. — Analyse microscopique. — Vitruve. — Transmutation manifeste à l'observation. — Procédés des teinturiers romains révélés par Pline. — Tibulle. — Expérience fortuite^ — Qualités physiques des couleurs purpurines signalées par Amati. — Épisode d'industrie scienti- fique. A monsieur le rédacteur en chef de la Revue de Zoologie. Paris, 8 janvier 1855. Monsieur, Je lis dans la Revue de Zoologie (n° 11, novembre 4855) l'analyse de deux travaux sur la Pourpre des an- ciens : l'un de M. le docteur Sacc, intitulé : Esquisse de r histoire de la Pourpre ; l'autre de M. Ernest de Saulcy, ayant pour titre : Note. à propos de la Pourpre. La conclusion du travail de M. le docteur Sacc est que la pourpre des anciens doit être un produit analo- gue ou identique à celui qu'on obtient avec l'alloxane, qui est une solution d'acide urique dans de l'acide ni- trique (2 d'acide urique et 8 d'acide nitrique produisent 1 d'alloxane). Quant à M. de Saulcy, il raconte qu'étant en rade de Saint-Pierre, à la Martinique, en 1836, il prenait sur les roches couvertes par la lame la Pourpre bicostale. « Dès que ces Mollusques étaient dans ma main, dit-il, ils suintaient un liquide épais, onctueux et opalin, ce qui me le fit mettre dans les poches de mon caleçon de bain, qui peu a peu se colora en pourpre magnifique, identique à celle de la murexide (pourprate d'ammo- niaque de Prout); cette belle couleur s'effaça bientôt MÉLANGES ET NOUVELLES. 35 sous l'influence simultanée de l'eau salée et d'une tem- pérature élevée, en passant au brun, que rien ne put enlever. « Les anciens tiraient la pourpre de la Purpura he- masîoma, que Pline appelle Buccinum, et surtout du Murex brandaris, que Pline nomme Purpura, et dont on a retrouvé de grands amas de coquilles près des maisons des teinturiers qu'on a découvertes tant à Athè- nes qu'à Pompeï. » La question relative à l'animal qui fournissait aux anciens cette couleur si précieuse est complètement ré- solue depuis l'année 1835. Cette découverte (car c'en est une en présence des incertitudes de la science à ce propos) est consignée in extenso dans la collection des Annales des Sciences du royaume Lombard -Vénitien, et notamment dans les tomes III, V, VI et XL C'est au Murex trunculus qu'il faut rapporter la pour- pre améthyste de Pline, et c'est la M. Brandaris qui fournit la pourpre tyrienne du même auteur. Tous les autres coquillages auxquels on en a assigné la produc- tion, tels que la Janthine, YArca, les Buccins, etc., mé- ritent la réprobation dont Pline les a frappés quand il a dit : Buccinum per se damnatur quoniam fucum remittit. La liqueur purpurigène est incolore dans l'animal : exposée à l'air et à la lumière, elle passe par toutes les nuances du vert pour se fixer à la couleur pourpre, fon- cée ou améthyste, quand elle provient du trunculus: claire, rutilante (tyrienne), quand c'est le Brandaris qui la fournit. Les effets produits sur cette liqueur par la lumière sont dus aux rayons lumineux, et pas du tout aux rayons calorifiques ; l'oxygène de l'air se combine avec elle et en fait un véritable oxyde. Cet oxyde résiste aux réactifs les plus énergiques, aux alcalis caustiques, comme aux acides les plus forts : il n'est point altéré par les solu- tions concentrées de soude ou de potasse en ébullition, 36 rev. et mac de zoologie. {Janvier 1856.) ni par les acides sulfurique, hydrochlorique, acéti- que, etc. Il n'y a que l'acide nitrique qui la détruise, comme il détruit les substances organiques. La liqueur du Murex trunculus, desséchée et dissoute dans l'alcool, se sépare en deux radicaux : 1° une sub- stance azurée, oxyde cyanique, très-analogue au bleu d'indigo; 2° une substance d'un rouge ardent, oxyde pur- purïque, lequel, par sa nature et ses propriétés, ne dif- fère en rien de la matière cristalline obtenue par Ber- zelius en chauffant, dans le vide le rouge d'indigo. La liqueur du Murex Brandaris ne donne qu'un seul principe, un seul radical, Y oxyde tyrien (tyrien parce que c'est bien à celle-là que s'appliquent tout ce que les auteurs anciens, Aristote, Yitruve et Pline, ont dit de la pourpre de Tyr, regardée comme la plus précieuse à cause de son éclat). Ainsi, il y a entre la pourpre fournie par les deux coquilles deux différences capitales : 1° le M. trunculus donne la pourpre foncée, améthyste ; le M. Brandaris donne la pourpre tyrienne ; 2° dans le M. trunculus, il y a deux radicaux ; dans le M. Brandaris., il n'y en a qu'un. Voilà des résultats scientifiques précis qui, comme je l'ai dit en commençant, remontent à l'année 1855. Ils sont dus à un savant vénitien, aussi modeste qu'ingé- nieux et habile, au docteur Bizio, qui, toute sa vie, a montré plus de zèle pour l'exactitude de ses décou- vertes que d'ardeur pour recueillir les fruits de gloire qu'elles doivent mériter à son nom (1). (1) Le docteur Bartolommeo Bizio esî un chimiste des plus dis- tingués : son travail sur Y Affinité moléculaire des corps a démon- tré en lui un esprit philosophique éminent et tout à fait digne d'un législateur de la science. Comme écrivain, il est un de ces savants rares qui trouvent le moyen de rendre leurs idées avec clarté; non pas en les mettant, comme on le dit vulgairement, à la portée des intelligences diverses, mais en élevant, au contraire, l'intelligence de ses lecteurs et de ses auditeurs à la hauteur de ses conceptions. MÉLANGES ET NOUVELLES. 57 On se demande comment il est possible que des tra- vaux si précis, si complets sur une pareille question, soient restés si longtemps et si complètement ignorés, quoique publiés dans le premier journal scientifique de l'Italie septentrionale. Il faut donc croire que les re- cueils scientifiques ne sont pas un moyen suffisant de communication entre les savants des divers pays (1), Outre ses Additions au spectacle de la nature et ses Mémoires sur la pourpre des anciens, la science lui doit plusieurs Mémoires très- remarquables sur la couleur verte des Huîtres, sur les carbonates de soude et de potasse (Voyez vol. I et II délie Memorie delV imp. regio Istitulo veneto di Scienze, Lettere ed Arti, et tome XX1H délie Mémoire délia Società italiana délie Scienze résidente in Mo- dem.) (1) Ce regret est exprimé par le docteur Bizio dans le préambule de ses Recherches sur la coloration des Huîtres, et il en demande la raison aux trois causes suivantes : Sia, dit-il, per la condizione délia lingua nostra poco o nulla intesa dagli stranieri; sia perché al di fuoripoco si distendonoi giornali italiani; sia fmalmente ehe forse siani venuti presso gli stranieri nella sfavoreuole opi- nione di contribuire si poco al verace progresso délia scienza, che non metta il conto di leggerci. Quant à la première cause, l'ignorance de la langue italienne, peu de savants l'admettront, attendu que tous se llattent d'avoir appris la langue latine, et partant de savoir également l'italien, ce qui pourrait bien être une erreur. La seconde est probable; mais la troisième est de la pure et très-naïve modestie : le docteur Bizio ne se doute pas des efforts que font bien des savants, même des plus illustres, pour faire parler d'eux et de leurs moindres œuvres. La renommée! la renommée! c'est la déesse que tous invoquent. Si la renommée ne parle pas pendant la vie, ils se figurent que la gloire leur fera défaut après la mort. Quoi qu'il en soit, il y a quiuze ans les savants italiens avaient imaginé un moyen de se mettre en rapport, en se réunissant tous les ans pendant quelques jours dans une des nombreuses capitales de la Péninsule, pour conférer de science, échanger et discuter des idées, constater et consacrer des progrès. Il y eut ainsi neuf réunions ou congrès véritablement encyclopédiques. Le dernier se tint à Venise, au mois de septembre 1847 : j'eus l'honneur d'y as- sister et d'y faire deux lectures; l'Académie des Sciences de Paris y était représentée par M. Balard. Le dixième congrès devait se tenir 58 rev. et mag. de zoologie. (Janvier 1856.; peut-être aussi tous les hommes d'étude ne sout-ils pas également attentifs à rechercher les précédents des questions qu'ils se prennent à examiner pour la pre- mière fois. Les travaux de M. Bizio sur la pourpre sont ce qu'il y a de plus complet au point de vue chimique. En sup- posant que l'industrie s'en fût emparée quand ils ont été mis au jour, il y a longtemps que la pourpre ro- maine serait restituée et que cette couleur magnifique fournirait au luxe un nouvel et très-riche aliment. Les Murex, en effet, sont très-abondants dans l'Adriatique ainsi que sur les côtes de la Méditerranée, et rien n'em- pêcherait qu'on les parquât comme les Huîtres et qu'on soignât leur reproduction sur nos côtes s'il y avait né- cessité. La poche de la liqueur des Murex est située à la par- tie supérieure du corps de l'animal, entre les organes de la tête et le foie. Dans un individu que j'avais rapporté de Venise, conservé dans l'alcool, et que j'ai examiné avec le docteur Gruby, elle avait deux centimètres de longueur; son orifice terminal, un cen- timètre et demi. Cette poche forme un cul-de-sac ; elle est composée de quatre couches : 1° à l'intérieur, une couche d'épithélium disposé par plaques allongées ; 2° une couche fibrillaire composant la membrane mu- queuse; 3° une couche fibrillaire entrecroisée évidem- ment musculaire; 4° enfin, tout à fait à l'extérieur, une à Sienne, en l'année 4848; mais déjà, à Venise, on pressentait, pour l'année suivante, des motifs de réunion moins pacifiques. En consultant le registre des admissions, on avait même fini par com- prendre que tous ceux qui s'étaient rendus à ce congrès de Venise n'avaient pas eu pour objet de conférer de science. Les événements qui ont suivi ne permettront pas de longtemps aux savants italiens de retrouver de semblables occasions de se réunir. C'est un mal- heur pour la science, dont les progrès sont en raison directe de la facilité des communications que peuvent avoir entre eux ceux qui la cultivent. MÉLANGES ET NOUVELLES. 30 couche séreuse faisant partie de l'enveloppe générale de l'animal dans l'intérieur de la coquille. Dans cette poche sont disposés : 1° à droite, les arcs branchiaux, dont les lames forment des feuilles élar- gies en éventail; 2° vers la partie convexe de ces arcs branchiaux, un organe floconneux visible à la loupe, composé de cellules hexagones symétriques remplies de mucosité. Cet organe floconneux est allongé; il est placé sur la paroi supérieure de la poche, selon Taxe longitudinal : sa longueur est de 6 à 8 millimètres; sa largeur, de 2 millimètres environ. La mucosité sécré- tée par cet organe contient des cellules d'épithélium, des globules, de la matière colorante ou pigment, et une substance homogène incolore. Examiné au micros- cope, le liquide extrait de la poche de l'animal, après quinze jours de séjour de celui-ci dans l'alcool, se pré- sentait sous les apparences suivantes : une masse trans- parente granulée, composée de petits flocons [blanchâ- tres détachés de la poche même, entremêlés de pigment pourpre d'une forme anguleuse et irrégulière. J'avais en même temps rapporté du liquide extrait des poches des Murex encore vivants, et je l'avais mêlé avec du miel pour le conserver, selon les indications de Vitruve. Nous l'examinâmes aussi au microscope : c'était une substance amorphe, transparente, dans la- quelle nageaient des cellules ovales, rondes, ayant une enveloppe transparente et parsemée de petits molécules blanchâtres. Outre ces cellules, il y avait de plus des globules anguleux, blanchâtres. Ce sont ces cellules et ces globules qui, sous l'influence de la lumière, chan- gent de couleur et s'arrêtent au pourpre en passant par les diverses nuances de vert. On voit cette transmuta- tion, sous le microscope, se produisant d'une manière insensible, absolument comme on voit se produire les cristaux d'une dissolution saline soumis au même mode d'observation. 40 rev. èt mag. de zoologie. [Janvier 1856.) En présence de faits aussi précis que ceux qui sont fournis par le savant vénitien, concernant les deux Mu- rex, auxquels on doit joindre, d'après Bizio lui-même, le Bnccinum lapilhis ; en présence des résultats anato- miques et microscopiques observés par le docteur Gruby et par moi, il n'est pas besoin de recourir au labora- toire pour obtenir la véritable pourpre. Il ne reste plus qu'à déterminer avec précision le moyen de l'appliquer à l'industrie. Sous ce rapport, Pline est très-explicite; il fait connaître en détail les procédés des teinturiers de son temps, et Ton n'aurait, pour ainsi dire, qu'à les imiter, pour obtenir les mêmes résultats qu'eux, c'est-à-dire une couleur splendide et douée de cette morbidezza tant célébrée qui faisait dire à Tibulle : Mollia caris Vellera det succis bis madefacta tyros. Le fait est que rien n'est plus séduisant et plus du- rable que la vraie pourpre. Je me rappelle qu'en 1845, à Venise, M. Bizio, ré- pétant en ma présence, pour me rendre témoin- des résultats, ses expériences sur la liqueur des Murex, je répandis sur une chaussette de laine un peu de cette liqueur sans précaution ni préparation aucune. La cou- leur dura autant que la chaussette, et les blanchissages répétés auxquels celle-ci fut soumise ne l'altérèrent nullement : la couleur conserva jusqu'à la fin le même brillant, le même éclat, et surtout ces reflets changeants qui sont le caractère distinctif de la véritable pourpre. 1 colori purpurei non erano soltanto cangianti e varii, ma altresi coruscanti e ardenti quanto i colori delV iride ce- leste, délie armi brunite, délie plume dei colombi, dei pavoni, délia fiamma ardente, délie splendide gemme, délie stelle, e dello stesso fulgidissimo sole; le quale imagini sono tutte acconce a manifestarci la vive%za ammirabile dei colori purpurei. (Amati, cité par Bizio.) MÉLANGES ET NOUVELLES. 41 Je viens de réparer, au profit d'un savant italien, un oubli tout à fait involontaire de la science française. Qu'il me soit permis de dire un mot d'une question qui me concerne, et vis-à-vis de laquelle je me trouve dans un cas analogue. En 1835, je fis des études microscopiques et des ex- périences nombreuses sur la constitution physique du lait. Je démontrai qu'en le privant des cinq sixièmes de l'eau qu'il contient on pouvait le conserver longtemps et le transporter au loin ; que, pour le reproduire avec toutes ses qualités, il suffisait de lui restituer l'eau qu'on lui avait enlevée. Je présentai un Mémoire et du lait ainsi préparé à l'Académie des Sciences, qui nomma deux commissaires, MM. Darcet et Turpin, lesquels moururent sans avoir fait leur rapport. Un ancien phar- macien, M.Gallais, m'avait demandé l'autorisation d'ap- pliquer mes idées à une exploitation en grand : des expériences furent faites. M. Bouchardat, pharmacien en chef de l'Hôtel-Dieu, demanda que la lactoline (c'est le nom que j'avais donné au produit) entrât dans le ser- vice alimentaire des hôpitaux (Annales d'hygiène, juillet 1857, page 64). Enfin, M. Orfila consacrait mon pro- cédé dans son Traité de chimie. Dans l'intervalle, M. Gal- lais mourait, et de grands intérêts m'avaient appelé dans l'empire d'Autriche. Je devais croire néanmoins que le mérite de la découverte relative à la conserva- tion du lait par Tévaporation était acquis à mes travaux. Pas du tout : en 1849 (j'étais absent depuis douze ans), M. P. Moigno vante dans la Presse un procédé de conservation du lait par M. Martin de Lignac; MM. Du- perrey, Balard et Payen font à l'Académie des Sciences un rapport approbatif sur ce procédé de M. Martin de Lignac. Enfin, dans le journal la Presse du samedi soir, 5 janvier dernier, M. Louis Figuier vante, comme une des merveilles de l'exposition universelle, et comme ayant sans doute été l'objet d'une récompense, le même 42 i'.ev. et mag. de zoologie. {Janvier 1856.) procédé du même M. Martin de Lignac; et la descrip- tion qu'il en donne, savez-vous où elle se trouve in ex- tenso, presque en termes identiques, et à quelle date? Dans le Dictionnaire d'histoire naturelle publié sous votre direction, monsieur le rédacteur, à l'article nour- riture, tome VI, page 12o, colonne 2; Paris, 1838, im- primerie de Cosson. De pareils accidents scientifiques arrivant en France, et à un Français, me semblent bien propres à consoler les étrangers des oublis momentanés qu'on peut faire d'eux dans les aréopages scientifiques ou dans les co- mités d'industriels. Je vous prie, monsieur le rédacteur, d'agréer l'ex- pression de mes sentiments les plus distingués. G. Grimaud de G aux. Désirant éviter, autant que possible, des polémiques ayant un caractère plus ou moins personnel, j'aurais voulu refuser à M. Brisout de Barneville l'insertion de la réponse qu'il a faite à M. H. Lucas dans le numéro de septembre dernier; mais, comme l'attaque avait été publiée, j'ai dû admettre la défense, en annonçant à M. Brisout que cette note serait la dernière que j'ad- mettrais. M. Lucas a cru devoir faire de nouvelles observations que j'ai d'abord refusé d'insérer. Cependant, comme il s'agit, dans ce nouveau travail, d'un fait scientifique, et que M. H. Lucas a bien voulu s'en rapporter à mon juge- ment, en déposant chez moi, pour que je puisse les exa- miner, les Insectes qui font l'objet de la discussion, j'ai pu m'assurer que les individus de YEremiaphila barbara, que M. Brisout regarde comme adultes, ne sont réellement que des larves plus ou moins avancées dont les organes générateurs sont encore emmaillotés, MELANGES ET NOUVELLES. 45 et par conséquent impropres à l'acte de la reproduction. Cet examen, fait sur tous les individus qui ont servi aux travaux des deux adversaires, m'a convaincu de la jus- tesse des vues de M. H. Lucas; les raisonnements à l'aide desquels il les appuie me semblent donc très-justes, comme on pourra le voir par les extraits de son travail que je vais donner, atin d'en finir avec cette discus- sion. Ne s'arrêtant pas à la persistance avec laquelle M. Bri- sout continue d'établir des espèces avec des nymphes, mais même avec de simples larves d'espèces déjà con- nues, et sans répondre de nouveau à toutes les opinions émises par cet entomologiste, puisqu'il les a réfutées dans cette Revue (n° de janvier 1855) (1), M. H. Lucas ne s'occupe que de ce qui a rapport au développement des pièces annexées aux organes sexuels comparées, chez des espèces, à l'état de larve, de nymphe et d'insecte par- fait; car tel est le point principal de la dissidence, et c'est précisément ce que M. Brisout a encore passé sous (1) Cependant, il y a un passage que l'on ne peut passer sous silence, et qui démontre combien est grande la légèreté avec la- quelle cet entomophile fortifie son opinion; ce passage le voici : « Parmi les Erémiaphiles qu'il décrit, dit M. Brisout en parlant de M. Lefebvre, en a-t-il observé une seule espèce qui eût passé suc- cessivement de l'état qu'il considère comme nymphe à celui qu'il regarde comme parfait {non, pas une)?» Eh bien, M. Brisout se trompe étrangement, en avançant une semblable assertion, car il y en a une : qu'il se donne la peine de consulter la notice de M. H. Lu- cas sur YEremiaphila denticollis, mais surtout* le Handbuch der Entomologie de M. Burmeister, il verra que YEremiaphila Typhon décrite par M. Lefebvre comme étant seulement à l'état de larve ou de nymphe a été étudiée par cet entomologiste allemand, qui a pu observer les divers changements de peau par lesquels cette Eremia- phila (E. Ehrenbergii, Burm.) passe avant d'arriver à l'état parfait; il verra aussi ce que M. Burmeister pense du genre Heleronytarsus de M. Lefebvre, et qui n'est, suivant le même entomologiste alle- mand, qu'une larve YEremiaphila (Eremiaphila Lefebvrsei, Burm.). 44 rev. et mag. de zoologie. {Janvier 1850.) silence. D'après M. L. Dufour, les Orthoptères ne sont point susceptibles d'une érection complète du pénis par le coït. La nature a remédié à ce cas d'impuissance en es- cortant la verge de pièces dures, cornées, mobiles et le plus souvent préhensives; ces pièces sont désignées sous le nom d'armure de la verge; elles sont destinées à ac- crocher, à fixer les parties sexuelles de la femelle, et à faciliter l'introduction du pénis dans le vagin. Voilà quel est l'état normal et quelles sont, après leur développement, les fonctions de ces pièces, considérées chez des Orthoptères à l'état parfait, comme cela se voit manifestement chez les Eremiaphila ayant subi leur der- nier changement de peau, par exemple, comme dans les Eremiaphila Audouinii, Cerisyi, Zettersdettii, Luxor, Bovxï, Lefebvrœi, Ehrenbergii et denticollis. Si l'on cherche, ditM. H. Lucas, à comparer ces pièces annexées aux organes sexuels ainsi développées à celles présentées par YEremiaphila barbara, on voit que ces pièces, indispensables pour l'acte de la reproduction dans cette future espèce, sont seulement rudimentaires, atrophiées pour ainsi dire, qu'elles ne sont pas libres et par conséquent iuaptes à accrocher, à fixer les organes sexuels de la femelle, et impuissantes aussi à faciliter l'introduction du pénis dans le vagin. Dans une note lue à la Société Entomologiquc de France, M. H. Lucas a démontré combien était grand l'avantage que l'on pouvait tirer des pièces annexées aux organes sexuels chez les Orthoptères, et à l'aide desquelles il est possible de connaître l'état adulte ou non adulte de ces curieux insectes. En août 1855, M. H. Lucas a inséré dans notre Revue une lettre dans laquelle il a fait connaître le mâle de YE- remiaphila denticollis, et où il décrit les pièces annexées aux organes sexuels de cette espèce; il y décrit aussi les mêmes organes observés sur une larve, et il fait voir MÉLANGES ET NOUVELLES. 45 toute la différence qui existe entre cet appareil sexuel et celui d'un individu à l'état parfait. M. H. Lucas avait lieu d'espérer que ces deux notes, tout à fait propres à élucider la question, auraient con- duit M. Brisout à étudier comparativement les organes sexuels chez des Eremiaphila à l'état de larve, de nym- phe et d'insecte parfait; mais il voit que cet entomo- phile n'a pas jugé à propos de faire cette étude : il a mieux aimé nier et passer sous silence les travaux faits par ses devanciers. Cette manière de trancher la diffi- culté est facile; mais M. H. Lucas fait observer que nier sans appuyer ses dénégations de faits sérieux ce n'est pas prouver. Cet oubli volontaire est fâcheux, car, si M. Bri- sout avait consi Ité ces divers travaux, ses recherches consciencieusement faites lui auraient évité d'émettre une opinion qui est en même temps contraire aux lois de l'anatomie et de la physiologie, et que M. H. Lucas ne peut désigner que sous le triple nom d'hérésie anato- mico-physiologico-zoologique. En effet, puisque les pièces annexées aux organes sexuels, dans Y Eremiaphila barbara, sontrudimentaires, M. H. Lucas demande à M. Brisout comment il comprend l'accouplement de cette espèce, comment il explique le jeu des pièces auxiliaires qui accompagnent l'organe mâle, et par quel moyen le pénis peut pénétrer dans l'organe femelle, puisque les pièces qui aident cet or- gane à accomplir la copulation sont atrophiées, soudées entre elles? Quant à M. H. Lucas, il avoue qu'il ne s'ex- plique pas cet accouplement, à moins que Y Eremiaphila barbara ne fasse exception aux lois anatomiques et phy- siologiques établies jusqu'à présent. Cependant M. H. Lucas ne le croit pas; aussi persiste-t-il à dire que Y Eremiaphila barbara (1), dont les organes sexuels ne (1) Une nouvelle étude de Y Eremiaphila barbara de M. Bri- 46 rev. et mag. de zoologie. (Janvier 1856.) sont pas assez développés pour accomplir l'acte si im- portant delà reproduction, n'est qu'une larve, et doit être par conséquent rayée du catalogue des espèces. M. Brisout semble être sensible au reproche que M. H. Lucas lui a adressé au sujet de son ex Locusta lineata, et, pour se consoler et atténuer en même temps l'er- reur grave d'avoir établi une espèce sur un Orthoptère seulement arrivé à l'état de nymphe; il dit : « Mais, si je me suis trompé au point de vue spécifique, il n'en a pas été de même quant au genre auquel j'ai rapporté cet Orthoptère, contrairement à ce que dit M. H. Lucas; car, d'accord avec d'autres entomologistes (M. Brisout ne cite pas lesquels), je ne considère depuis longtemps les Conocephalus que comme constituant une simple division du genre LocMsfa.» En vérité, il faut avouer, dit M. H.Lu- cas, que M. Brisout n'est pas heureux dans sa manière de concilier les choses; car où est Terreur? ce n'est pas d'avoir rapporté une espèce à un genre auquel elle n'ap- partient pas, cela peut arriver à beaucoup d'entomolo- gistes, mais, ce qui est plus inconcevable, c'est d'avoir créé volontairement une espèce sur un Orthoptère seu- lement arrivé à l'état de nymphe, et d'avoir ainsi com- pliqué la synonymie, qui deviendra inextricable et un véritable chaos, si M. Brisout persiste à travailler d'a- près la même manière de voir. M. H. Lucas termine cette lettre en disant que le genre Conocephalus a été établi par Thunberg et adopté par Latreillc, Audinet-Serville, Burmeister, enfin par les maîtres de la science. A l'exemple de ces savants, de l'avis desquels M.H.Lucas se range, il croit que cette sont, faite comparativement avec YEi'emiaphila denticollis, que M. II. Lucas a fait connaître dans cette Revue (août, 1855, p. 395), a conduit cet entomologiste à regarder la première comme n'é- tant peut-être que l'état de larve prête à se changer en nymphe de la seconde. MÉ&AJffiEa et noiyklles. .47 coupe générique doit être conservée dans le domaine de la science (1), cl qu'il doit en être de même pour le genre Acinipe de M. le docteur Rambur, quoique ce genre soit rapporté par M. Brisout à celui des Acri- dium. (G. M.) Dîagnoses d'espèces nouvelles qui seront décrites et figurées prochainement. Cardium Loroisii, Huppé. — Testa subtrapezia, turgida, tenui, longitudinatiter obsolète sulcata; luteo-aurantiaca; umbonibus tu- midis, incurvis lxvibus violascentibus, lunula anoque striis minu- tissimh eoncentricis vix impressis, ano corda to elato pallido tribus sulcis majorihus cincto; rima crenulata intùs alba. — L. 62; 1. 65; épaiss. 55 mill. — llab ? Pyrula Penardi, Monlrouzier. — Testa ventricosa, fleoidea, am- pullacea, tenui, basi slriata, transversim scabriuscula, squnlide alba, subumbilicata; anfractibus turgidis; spira exsertiuscula; cauda brevi; columella excavata, rellexa, foliata. Canali subrostrato, an- terius reflexo; apertura ovalo-oblonga, intus alba, basi rosea. — L. 60; 1. 43 mill. — llab. Nouvelle-Calédonie. Lucanus pentaphyllus, Reiche. — Elongatus, convexiusculus, fusco-piceus; elytris, mandibulisque fusco-castaneis. Caputnitidu- lum; carina frontali parum perspicua, oecipitali parum elevata; mandibulis capite sesqui longioribus, rotundatim curvalis; gracili- bus, apice furcatis, medio unidentatis, denticulisque 4-6 anté mé- dium 1-2 pone médium tuberculiformibus, obtusis, haud quadrato truncatis instructis; antennarum capitulo in utroque sexu penta- phyllo. Thorax nitidulus, transversus, subquadratus, angulo late- rali rotundato. Scutellum, elytra, pectus, abdomen, pedesque ut in Luc. Cervo. — Hab. Gallia meridionali circà Telonem et Portum veneris. Prionas Lefebvrei, de Marseul. — Nigro brunneus, nitidulus, capite sat grosse punctatus, antennis apice rufescentibus, protho- race transverso, antice latiore basi marginato, utrinque subsinualo, lateribus acute bispinoso, supra lœvigato pace punctulato; elytris (1) Elle a été conservée aussi par M. II. Fischer, dans un travail très-consciencieusement fait, ayant pour titre : Orthoptcra euro- pœa, p. 245(1855). 48 rev. et mag. de zoologie. (Janvier 1856,) convexis, strigosulis angulo suturali spinoso, margine inilexo fer- rugineo. — L. 35; èlytr. 23; 1. 9 mill. — Hab. la Syrie. Prionobius cedri, deMarseul. — Elongatus, parum convexus, brunneus ; fronte varioloso punctato, inter oculos longitrorsum sul- cato: prothorace brevi transverso, basi apiceque marginato, supra grosse et inœqualiter punctato, in metlio spatio lœvigato, lateribus intlexis arcualim dilatatis spinosis; scutello marginato, basi punc- tato; elytris rugosis apice obtusis, obsolète 4costalis; pedibus com- pressis, inermibus, tarsis snbtus canaliculatis. — L. 58; élytr. 50; 1. 15. — Hab. la Syrie. Xenodorum Bonvoidoiri, de Marseul. — Nigrum, ilavo-hirtum, apice nigro brunneis; capiteprothoracequerugoso punctatis, hoc 5, tuberculis lœvibus (2, 3); elytris testaceis, vitta média transversa, apiceque nigris, undique at parte testacea minus dense punctatis. — L. 14; élytr. 9; 1. 5 mill. — Trouvé à Paris, et provenant pro- bablement des bois exotiques de l'exposition universelle. Doreadion Amorti, de Marseul. — Niger, nitidus, pube grisea vestitus, supra parce punctatus; fronte sulcata; pronoto utrinque obtuse denlato; elytris tenuiter costatis oblongo ovalibus, apice sin- gulatimrotundatis; tibiis apice bispinosis, intermediis extus obtuse dentatis, fulvo-hirtis. — L. 13; 1. 4 1/2. — Hab. l'Espagne. Triammatus Saundersii, Chevrolat. — Alatus, cinereus. Elytris nigro-fïavoque variegatis, bnsi tuberculatis. Capite thorace pecto- reque infrà in lateribus albidis; antennis basi cinereis, articulis tribus nodosis apice elongatis nigris. — L. 32; 1. 11 mill. — Hab. Bornéo. TABLE DES MATIERES. H. Aucapitaine. — Notice sur le Mouflon à manchettes. 5 J.-R. Bourguignat. — Aménités malacologiques. 7 Marcel de Serres. — Note sur le genre Dreissena. 21 GuIrin-Méneville. — Note sur la Muscardine. 2f> Académie des Sciences de Paris. 52 Mélanges et nouvelles. 54 PARIS. — TïP. SIMON RAÇ0\ KT Ce, RUE D'ERFCJRTH, 1. DIX-NEUVIÈME ANNÉE. — FÉVRIER 1856. I. TRAVAUX INÉDITS. Esquisse sur la Mammalogie du continent africain ; par M. le docteur Pucheran. (Voir 1855, p. 209, 257, 303, 449, 498 et 545.) Ce n'est point, en effet, sur le continent africain seule- ment qu'existent des bassins, des zones zoologiques carac- térisés par la présence de types spéciaux : l'Europe en possède de semblables, aussi bien que le continent amé- ricain ; et de là, l'idée, qui a germé dans l'esprit de certains observateurs qui, poussant à leurs dernières limites ces divisions zoologiques, ont cru pouvoir admettre l'exis- tence d'autant de centres de création. L'admission de ces divers centres a été incontestablement basée sur la pré- sence des espèces, par conséquent sur la dernière synthèse, en laquelle se résout la méthode appliquée aux êtres organisés. Les genres, les tribus, les familles et, à plus forte raison, les ordres offrent une limitation trop peu restreinte pour qu'on ait pu, dans cette circonstance, appuyer de telles idées sur leur distribution géographique. C'est ainsi, par exemple, que Desmoulins, comparant l'Hippopotame du Sénégal à celui du cap de Bonne - Espérance, se croit en droit d'émettre l'opinion que le Sénégal et le cap de Bonne-Espérance forment chacun, de leur côté, un centre particulier de création. Plus récemment, M. Hombron a donné plus d'extension à cette idée, qui ne peut évidemment soutenir l'examen lorsqu'on considère soit d'ensemble, soit en détail les faits sur les- quels elle s'appuie. 2* tBRiB. t. vin. Aimée 1856. 4 50 rev. et mag. de zoologie. (Février 1856.) Examinons d'abord, en premier lieu, le point de départ d'une semblable conclusion. Il est, évidemment, totalement insuffisant, car il se borne à un type très-réduit, susceptible de ne donner qu'une faible idée des modi- fications organiques. Nous avons vu plus haut combien les notions que fournit une base semblable sont vrai- ment artificielles, et l'inconvénient que nous avons alors signalé se reproduit ici; car elle multiplie les faunes spéciales, à mesure que les faits deviennent plus nombreux. En partant de cette base, nous pourrions, avec autant de chance de vérité, faire, en suivant les indications données par M. Brandt, un centre de création de la Sibérie orientale. En nous appuyant sur les observations ornithologiques de M. de Lafresnaye sur les Antilles, nous pourrions considérer chacune des îles de cet archipel comme un centre de création, puisque chacune a ses espèces propres (1). Nous en pouvons dire autant des Philippines, des Mariannes, de chacune des îles de la Polynésie. Or il nous semble impossible de donner l'expression du vrai en suivant une telle voie ; tout- prin- cipe qui, au lieu de grouper les faits, entraîne à leur division, nous paraît ne pas être autre chose qu'une cause d'erreur, lorsqu'il est appliqué. Aussi ne pensons-nous pas que l'on puisse considérer comme constituant de véritables centres de création les zones zoologiques qui, dans une partie soit de l'ancien, soit du nouveau continent, sont caractérisées par une faune spéciale. Nous avons dit, plus haut, combien la base d'énonciation d'une telle opinion est restreinte ; serait- elle même plus étendue, elle n'aurait pas une valeur de vérité plus absolue. Car il existe des genres plus ou moins cosmopolites; la même observation est applicable aux familles et aux tribus. Il arrive, dès lors, que non-seule- (1) Les observations de M. Schlégel (loc. cit., p. 226) sur les Mam- mifères des possessions néerlandaises méritent aussi d'être citées sous ce point de vue. à TRAVAUX INÉDITS. 51 ment il existe des types parallèles entre deux faunes très- différentes, mais quelquefois des types de transition. Que ceux-ci existent entre des localités qui ne sont pas géogra- phiquement très- séparées, il n'y a là rien qui soit de nature à étonner le moins du monde, car il n'est aucun zoolo- giste qui ne sache que la faune d'un pays est déterminée d'une manière presque nécessaire par sa position géogra- phique. Mais, dans certaines circonstances, restreintes, il faut l'avouer, mais ne devant point cependant être re- léguées dans l'oubli, des faits de nature semblable se manifestent entre des faunes, parfaitement dissemblables sous d'autres points de vue. Il en est ainsi parmi les Marsupiaux, du genre Didelphe, dont la distribution géographique sur le continent américain est douée d'une si grande extension, et qui lie entre elles la faune du nouveau monde et celle de l'Australasie. Par ce mode d'observation, parles conclusions qui s'en déduisent, nous ne divisons plus les faits, nous les grou- pons, nous en formons un faisceau plus compacte. En agissant ainsi, nous pensons être plus dans le vrai, et nous conformer mieux au but de toute généralisation, de toute fondation de lois et de principes. En ne déviant point de cette voie, il nous est facile d'établir, sous le point de vue des faunes, que tout l'ancien monde, dans ses trois continents et dans les îles qui les avoisinent , ne forme véritablement qu'un seul et même centre dont les divers types se particularisent, soit spécifiquement, soit génériquement, dans telle partie plutôt que dans telle autre. Entre l'Europe, l'Asie et l'Afrique, il y a, sous le point de vue de leurs animaux, un lien d'union très- intime, et qui ne permet pas de les séparer. Dès lors, dans ^certaines circonstances, il est possible, soit avec les types seuls de ces régions, soit à l'aide de ceux de l'archipel Indien, de constituer des séries qui expriment, depuis le terme le plus élevé jusques au plus dégradé, toutes les modifications d'une même forme animale. Le 32 rev. et mag. de zoologie. (Février 1856.) fait, ainsi que nous l'avons indiqué plus haut, est surtout saillant pour les Singes catarrhinins . Il est tout aussi facile à démontrer pour les races humaines; depuis le Pelage, jusques au nègre, l'ancien monde présente les modifications successives du développement anthropo- logique. A la partie austro-asiatique de l'ancien monde, nous pensons que l'on doit rallier, comme en étant une dépen- dance, les îles de l'archipel Indien, et les Moluques d'une part, le Japon d'autre part. La première de ces régions a, par ses Mammifères, des rapports encore plus intimes avec la presqu'île de Malacca, qu'avec les régions indiennes situées en deçà du Gange. Quant au Japon, nous conjec- turons que la Chine doit renfermer, en grand nombre, les espèces que l'on regarde présentement comme lui appartenant en propre. Dans les îles d'Amboine, Banda, Timor, commence , par la présence des Couscous , pour s'étendre à travers la Nouvelle-Guinée, commence, disons-nous, la faune mammalogique plus spécialement propre à la Nouvelle-Hollande. A la ïasmanie, enfin, se trouve borné dans son habitat le Thylacine cynocéphale, de sorte que toute cette zone australasienne se trouve renfermer, dans un plus grand état d'extension et de dé- veloppement, des formes mammalogiques, fort restreintes dans les pays septentrionaux dont nous avons, plus haut, donné les noms. La Nouvelle-Hollande et Madagascar sont les deux seules parties de l'ancien continent particularisant plus nettement leurs Mammifères. Mais, dans l'une comme dans l'autre de ces contrées, nous ne voyons pas autre chose qu'un développement plus complet et plus étendu d'une forme animale, restreinte et arrêtée dans son évolution en d'autres lieux. Car, dans l'Inde et à Java, aussi bien qu'en Afrique, nous constatons la présence de Lémuriens. Ce fait n'est pas plus insolite que celui du grand nombre des Campagnols et des Loirs en Europe, que celui du grand TRAVAUX INÉDITS. 53 nombre des Antilopes sur le continent africain. Toutes les fois que des espèces d'un genre assez riche sous ce point de vue se trouvent plus spécialement bornées à une zone et à une région, il est parfaitement concevable que les formes et l'organisation y présentent des modifications plus nombreuses et plus variées. Aussi nous semble-t-il juste et vrai de considérer tout l'ancien monde comme ne formant qu'une seule contrée mammalogique, qu'un centre unique de création. Dans tout ce centre, les dif- férences de formes deviennent de plus en plus saillantes à mesure que Ton s'avance vers le sud, et ce que BufFon a dit des animaux des parties méridionales de l'ancien continent comparés à ceux du nouveau, nous pouvons le dire des régions les plus australes du premier: les espèces communes y sont inconnues. • Le fait inverse se manifeste dans les régions boréales : les mêmes types ont de la tendance à y vivre et à y pro- pager. L'uniformité spécifique s'étend alors jusques à la partie septentrionale du nouveau continent. Depuis Buffon, renonciation de ce principe en constitue une véritable démonstration. Mais, quoique des Mammifères d'espèce semblable ne soient pas répandus sur toute l'Amérique du Nord , nous pouvons regarder cette der- nière région comme constituant une dépendance de la faune européenne. Ainsi, les espèces des genres Ursus , Mustela, Putorîus, Luira, Canis, Felis, Arvicola, Castor, Mus, Spermophiclus , Arctomys, Sorex, Cervus, Ovissy trouvent, en maintes circonstances, dans la partie située à l'est des montagnes rocheuses, si semblables à celles de notre Europe, que leur distinction a besoin d'être ap- puyée sur des détails souvent minutieux. Sous ce point de vue, dans le sens de la longitude, les États-Unis se trouvent donc, par rapport à l'Europe, dans la même si- tuation que la partie africaine du bassin méditerranéen. La similitude se continue par la constatation de ce fait que, de même que, dans le nord de l'Afrique, des espèces et des 54 rev. et mag. de zoologie. (Février 1856.) genres africains se trouvent mêlés avec des espèces et des genres européens, de même, dans le nord de l'Amérique, en même temps que ces derniers,» existent des genres et des espèces exclusivement américains. Quant aux con- trées situées à l'ouest des montagnes rocheuses, nous avons si souvent, dans le cours de ce travail, cité le mé- moire de M. Brandt sur l'analogie existant entre leurs animaux et ceux de la partie de la Sibérie située à l'est du Jenissée, qu'il nous semble inutile d'insister à ce sujet. Ajoutons seulement que certaines espèces de l'extrémité la plus boréale ont plus de tendance à se répandre sur le versant occidental des montagnes rocheuses que sur leur versant oriental : le voisinage du grand Océan con- tribue, sans nul doute, dans cette circonstance, à abaisser la température. On peut facilement constater l'existence d'un fait analogue dans l'Amérique méridionale, pour le versant situé à l'ouest des Andes , dans lequel se répan- dent, plus aisément que dans le versant oriental, les es- pèces originaires de zones plus septentrionales. Dans cette partie du nouveau continent, les Mammi- fères présentent des formes plus spécialisées , plus diffé- rentes de celles de leurs congénères de l'Amérique du Nord. Ces particularités se manifestent déjà dès les Primates , et dès les Primates , nous constatons déjà ces symptômes de dégradation que nous présentent les Didelphes et les Edentés. Le continent australasien seul nous offre un phénomène semblable, particulier, par cela même, aux zones les plus australes des deux mondes. Mais, même dans les Singes, nous voyons des types ayant, sous le point de vue de leurs formes générales, leurs analogues dans l'ancien continent. C'est un point de contact, un rapport, impossible à né- gliger et à mettre dans l'ombre, dans la thèse unitaire que nous soutenons. Les mêmes faits de parallélisme s'observent dans d'autres ordres, quelquefois même dans les espèces. D'autres fois, les genres et les espèces se trou- TRAVAUX INEDITS. 55 vent naturellement intercalés avec des types propres à l'ancien monde, à la mammalogie duquel ils fournissent, par cela même, les termes exigés pour la classification en série continue. L'Amérique du Sud se lie donc à l'ancien monde et par tous ces types et par ceux qui, exclusive- ment américains, se trouvent, dans l'Amérique du Nord, mêlés à des types européens. Ce sont tous ces faits, considérés soit isolément , soit d'ensemble, qui nous ont porté à émettre une opinion bien différente de] celles soutenues par les hommes de notre époque les plus éminents en zoologie. Bien loin de multiplier les centres de création , les faunes mammalogi- ques, ou même de les réduire à trois, l'ancien continent, la partie méridionale du nouveau et l'Australasie, nous pensons qu'il n'y a qu'un centre unique de formation zoologique d'où les espèces se sont répandues sur la sur- face du globe que nous habitons. Les familles et les tribus, à genres cosmopolites ou à peu près, nous sem- blent attester ce mode de propagation. Ce qui nous semble le prouver encore, c'est que dans les familles et tribus composées de genres appartenant à deux des faunes que nous avons citées plus haut , sinon aux trois, tous ces genres ne sont point isolés comme on aurait pu le croire d'après la thèse opposée à celle que nous soutenons. Dans l'une et l'autre théorie, au reste, les mêmes difficultés subsistent lorsqu'il s'agit d'expliquer l'habitat sinon spé- cial, au moins plus spécial de certains types dans certaines régions, aussi bien que l'influence de cet habitat sur les dégradations des formes animales. Mais l'un et l'autre problème dépendent de l'élucidation de la grande question relative à l'influence des agents physiques sur l'organisa- tion, et, ainsi que le savent tous les physiologistes, c'est à l'avenir seulement qu'il est réservé de dissiper les té- nèbres si obscures qui sur ce sujet nous environnent en- core de toutes parts. 56 rev. et mag. de zoologie. (Février 1856.) Catalogue des perroquets de la collection du prince Masséna d'Essling, duc de Rivoli, et observations sur quelques espèces nouvelles ou peu connues de Psrr- tacidés; par M. Charles de Souancé. Nje voulant, dans cet opuscule, considérer cet ordre d'Oiseaux que sous le point de vue spécifique, nous laisserons de côté toute idée de classification générale, nous bornant à suivre celle adoptée par S. A. le prince Ch. Bonaparte dans son Conspectus psiltacorum (Rev. zool., 1854). Nous chercherons à exprimer clairement les obser- vations que nous avons pu faire en comparant les espèces entre elles, à bien déterminer les caractères distinctifs des oiseaux nouveaux ou peu connus, heureux si nous pouvons contribuer, par quelques nou- veaux faits, aux progrès de l'Ornithologie. 1. Anodorhynchus hyacinthinus (Lath.). Brésil. 2. Macrocercus (cyanopsùta) GLAUcus,Vieill. Paraguay. 3. Macrocercus (cyanopsitta) Spixii, (Wagl.). Brésil. Mal caractérisées, les trois espèces d'Aras à plumage en- tièrement bleu ont été souvent confondues. Cependant la taille, la couleur de la robe, la grosseur du bec et surtout la forme de la nudité faciale, suffisent parfaitement pour prévenir le retour de pareilles erreurs. Wagler le premier a établi, d'une manière tranchée, leurs caractères distinc- tifs, et les figures de l'ouvrage de M. Bourjot sont d'une exactitude qui ne laisse rien à désirer. Chez l'Ara hyacinthe, la peau nue de la face est peu développée autour de l'œil, et forme, à la base de la man- dibule inférieure , une bande également large dans toute son étendue. Le plumage est d'un bleu pur très-intense, le bec énorme. L. T. 93 cent. La peau nue à la base de la mandibule inférieure couvre, chez l'Ara glauque, un espace beaucoup moins grand que chez l'Ara hyacinthe ; très-étroite sous le menton, elle s'élargit subitement près de la commissure en forme de triangle ; la nudité de l'orbite est aussi plus étendue, sur- TRAVAUX INÉDITS. 57 tout en arrière. Le plumage bleu glauque a des reflets noirâtres sous la gorge. L. T. 72 cent. On voit dans le Musée de Paris un individu qui diffère de l'oiseau décrit -par Azara par sa coloration , pres- que semblable à celle de l'Ara hyacinthe ; mais , par la nudité faciale, la taille et la grosseur du bec, nous croyons devoir le rapporter à l'Ara glauque. C'est probablement un individu dans cet état de plumage qui a servi de type à Lear dans ses Illustrations of Psittacidœ. L'Ara de Spix s'éloigne beaucoup des deux espèces pré- cédentes par sa taille plus petite et par la disposition de la nudité de la face, qui est beaucoup plus étendue, et con- formée comme chez l'Ara tricolor. Son plumage est bleu glauque, cendré sur les joues. L. T. 65 cent. 4. Macrocercus (ararauna) ararauna (Linn.). 5. Macrocercus (aracanga) aracanga (Gmel.). 6. Macrocercus [aracanga) macao (Linn.). 7. Macrocercus (aracanga) tricolor (Bechst.). 8. Macrocercus (aracanga) ambiguus (Bechst.). Le grand Ara militaire, le Vaill. Le petit Ara militaire existe-t-il? 9. Macrocercus (aracanga) rubrigenys (Lafr.). Les lo- rums et l'orbite sont seuls dénudés, les joues sont emplu- mées comme chez le Psittacara nobilis. 10. Rhynchopsitta pachyrhyncha (Sw.). Mexique. 11. Sittace maracana (Vieill.); Psittacus Illigeri, Kuhl. Brésil, Bolivie. 12. Sittace severa (Linn.), Ara castaneifrons, Lafr. Un individu de la collection Masséna est remarquable par l'absence de la bande frontale brune : il ressemble à l'Oi- seau figuré par le Vaillant (Perr. I, pi. 9). Brésil. 13. Sittace Primoli (Bp., Comp. rend. Acad. se, Paris, 1853, II, 807) ; Ara auritorques, Mass. et de S. Rev. zoo). 1854, 71; Sittace chrysotorques, Cabanis, Cat. du Musée de Berlin, 1854. Bolivie. 14. Sittace makawuanna (Gmel.). 58 rev. et mag. de zoologie. (Février 1856.) 15. Psittacara nobilis (Linn.). Brésil. Mandibule su- périeure blanche, mandibule inférieure noire; L. T. 35 cent.; aile 20 cent. L'orbite et les lorums sont presque nus ; on n'y voit que quelques poils noirs clair- semés. 16. Psittacara Hahni, nobis. Plumage entièrement d'un beau vert-pré ; sinciput bleu glauque ; épaules et une partie des couvertures inférieures de l'aile rouge écarlate ; rémiges et rectrices en dessous vert glacé de jaune ; bec et pieds noirs ; L. T. 30 cent.; aile 18 cent. Colombie. Cet oiseau, fort semblable au précédent, n'en diffère que par la couleur du bec et par une taille un peu plus petite. Hahn, dans ses Oiseaux d'Asie, d'Afrique et d'Amérique, en donne une figure sous le nom de Psittacus nobilis (13e livr., pi. 2). 17. Psittacara acuticaudata (Vieill.); le Maracana à tête bleue, Âzara, n° 278; Psittacus acuticaudatus, Vieill. N. Dict. d'h. n. xxv, 369; Blue crowned maccaw , Lath. Gen. hist. n, 113; Conurus acuticaudatus , Desmurs, Icon. Orn. pi. 31. Vert; front et dessus de la tête bleu glauque; rectrices rouge de sang à la base des barbes internes ; les rémiges et les rectrices en dessous d'un vert glacé de jaune ; mandibule supérieure blanche,mandibule inférieure noire. L. T. 37 cent.; aile 20 cent. Paraguay, Bolivie. Par la coloration de la face et de la mandibule inférieure, il est facile de distinguer cet oiseau de son congénère du Brésil qui avait été réuni avec lui. 18. Psittacara hoemorrhoa (Spix) , Sittace acuticau- data, Wagl. Abh. akad. Munchen, 1832, 662, 732; Psit- tacara cœruleofrontatusy Bourj. Perr. pi. 17; Psittacus acuticaudatus, Hahn, Orn. atl. pi. 60. Vert; front bleu glauque ; la base des barbes internes des rectrices rouge sanguin ; bec entièrement blanc jaunâtre ; ipieds blanc sale. L. T. 37 cent.; aile 19 cent. Brésil. Quelques indi- vidus plus jeunes ont le dessus de la tête d'un vert glau- que, tirant plutôt sur le gris que sur le bleu. TRAVAUX INÉDITS. 59 19. Psittacara icterotis, Mass. et de S. Rev. zool. 1854. Nouvelle-Grenade. 20. Psittacara guy anensis (Briss.). Les plus petites des couvertures inférieures de l'aile sont d'un rouge écarlate, les plus grandes jaune d'or ; les rémiges et les rectrices en dessous jaune brunâtre. L. T. 37 cent.; aile 18 cent. Brésil, Guyane. 21. Psittacara chloroptera, nob. Vert-pré ; les plus petites des couvertures inférieures de l'aile rouge écar- late ; les plus grandes ainsi que le dessous des rémiges et des rectrices vert-olive ; bec blanc; L. T. 34 cent.; aile 17 cent. Saint-Domingue. 22. Psittacara euops (Wagl.), Evopsitta evops, Bp. L. T. 28 cent.; aile 14 cent. Coloration semblable à celle du précédent , n'en différant que par une taille beaucoup plus petite. Habitat inconnu. Répandu dans une grande partie de l'Amérique tropi- cale, le Psittacara guyanensis nous offre, suivant son ha- bitat, des différences constantes de taille et de coloration. Dans la collection Masséna, nous venons d'en étudier trois variétés ; une quatrième , des Antilles , se trouve à Paris dans les collections du Muséum : elle y a été rapportée par Maugé , probablement de Porto-Rico , où ce natura- liste a résidé pendant longtemps. Psittacara Maugei, nob. Un peu plus grand que la P. guyanensis, s'en distinguant par la couleur des couver- tures inférieures de l'aile, grandes et petites, qui sont toutes d'un beau rouge écarlate. 23. Psittacara Wagleri (Gr.); Conurus erythrochlorus, Hartl. Rev. zool. 1849, 274. Le sinciput rouge , les cou- vertures inférieures de l'aile vertes. Colombie. 24. Psittacara mitrata (Tschud.). Plus grand, le sin? ciput et la région périophthalmique rouge écarlate ; cou- vertures inférieures de l'aile vertes. 25. Psittacara erythrogenys, Less. Écho du monde savant 1844, 486; Less. Descr. de mamra. et d'ois. 1850, 60 rev. et MAG. de zoologie. (Février 1856.) 188; Conurus rubrilarvatus, Mass. et de S. Rev. zool. 1854, 71. La tête entière, les épaules et les couvertures inférieures de l'aile rouge écarlate. Guayaquil. 26. Cyanolyseos patagonus (Vieill.), Chili. 27. Enicognathus leptorhynchus (King.) ; Arara ery throfrons, Less. Rev. zool. 1842, 135 ; Stylorhynchus ery- throfrons, Less. Écho du monde savant, 1842, 211. 28. Nandayus melanocephalus (Vieill.). 29. Heliopsitta guarouba (Ruff.). 30. Conurus jendaya (Lin.); Trichoglossus (Psittacus) cruentus, Less. Descr. de mamm. et d'ois. 1850, 186. Chez le jeune [Psittacus auricapillus, Licht.) le front est d'un rouge orangé très-vif; en vieillissant, les tons rouges dis- paraissent et la tête devient d'un beau jaune d'or. Très- voisin du Conurus solstitialis, il est impossible de les confondre même dans leur jeunesse, les couvertures infé- rieures de l'aile, orangées chez le C. jendaya, étant jaune jonquille chez le C. solstitialis. Rrésil. 31. Conurus solstitialis (Linn.). Rrésil. 32. Conurus carolinensis (Catesby). 33. Conurus pertinax (Linn.). Rrésil. 34. Conurus ^eruginosus (Lin.); the brown throated parrakeet, Edw. R. pi. 177; Psittacus œruginosus, Linn. î, 142; Psittaca martinica, Rriss. Orn. iv, 356; la perruche à gorge brune, Ruff. 356; Psittacus plumbeus, Gmel. i, 326; la femelle de la perruche à front jaune, le Vaill. Perr. i, pi. 35; Conurus chrysogenys, Mass. et de S. Rev. zool. 1854, 72. Nous croyons devoir rapporter à l'oiseau adulte, dont nous avons donné la description en 1854, le Psittacus œruginosus , auct. que M. Gray avait regardé comme un des synonymes du Ps. cactorum. Un individu de la collection du prince d'Essling se rapporte parfaitement aux descriptions d'Edwards et de Rrisson. Par ses joues vertes, le Ps. cactorum s'éloigne totalement de cette espèce. 35. Conurus chrysophrys , Sw. Vert gai ; front et TRAVAUX INÉDITS. M sommet de la tête bleu glauque ; une ligne suborbitale jaune d'or se dirige vers la région auriculaire ; les lorums, les joues et la poitrine brun terreux ; l'abdomen jaune d'ocre orangé ; les rémiges ont les barbes externes vertes à la base, l'extrémité et les barbes internes noirâtres, mais la partie centrale près de la baguette est d'un bleu glauque ; les rectrices vert doré en dessous ; bec couleur de corne. L. T. 27 cent.; aile 14 cent. Colombie. — Cet oiseau a beaucoup de rapports avec les Conurus œruginosus et cactorurriy mais il diffère du premier par le jaune d'ocre orangé de son abdomen, et du second par ses joues brunes et la ligne jaune suborbitale. 36. Conurus cactorum (Pr. Max.), aratinga flaviventer, Spix, Av. Bras, i, 33, pi. 18. Dessus de la tête vert glau- que ; tout le corps en dessus et les joues vert gai ; les ré- miges et l'extrémité des rectrices bleues ; la gorge et la poitrine brun terreux; abdomen jaune orangé; bec blanc. L. T. 25 cent.; aile 14 cent. Brésil. 37. Conurus nanus (Vig.). La figure de Lear est fort exacte. Latham, dans son Synopsis, a mentionné cet oiseau comme une variété du Brown throatedparrakeet. Jamaïque. 38. Conurus Weddellii (Deville). Bolivie. 39. Eupsittula Petzii (Leiblein),Hahn,Orn. atl. pi. 64; Âratinya eburnirostrum, Less. Rev. zool. 1842,210. Mexi- que. 40. Eupsittula aurea (Liiin.). Brésil. 41. Aratinga cruentata (Pr. Max.). Brésil. 42. Microsittace smaragdina (Gmel.). Patagonie. 43. Microsittace versicolor (Gmel.). Guyane. Espèce bien caractérisée par son front bleu, sa tête d'un noir fu- ligineux , ses épaules écarlate brillant et par les plumes écaillées de la gorge. Quelques individus qui sont in- diqués comme de la même localité ont les plumes écail- lées de la gorge bordées de jaune orangé. [Psittacus squammosusy Lath.). Mais nous ne trouvons pas ce chan- gement de coloration assez important pour faire une es- 62 rev. et mag. de zoologie. (Février 1856.) pèce séparée des individus qui en sont ornés, quoique nous en ayons vu deux beaux exemplaires, l'un dans la collection Masséna, l'autre au Musée de Paris. 44. Microsittace Luciani (Deville). Pérou. Dessus de la tête et derrière du cou noir fuligineux; un demi-collier nuchal et quelques plumes du front bleu glauque ; joues et tour des yeux rouge brun ; région auriculaire gris rous- sâtre ; les plumes de la gorge, noires au centre, sont bor- dées de blanchâtre ; celles de la poitrine, vertes, terminées de jaune terne ; le bas du dos , la queue , en dessus et en dessous, ainsi qu'une large tache abdominale rouge brun ; rémiges bleu glauque ; tout le reste du plumage est d'un vert gai; bec et pieds noirs. — M. Deville, un des natu- ralistes attachés à l'expédition de M. de Castelnau, que l'amour de la science a entraîné dans un second et fatal voyage, a donné dans la Revue zoologique (1851) une description incomplète de cet oiseau, et sans M. Pucheran, qui a eu l'obligeance de nous montrer dans les collections du Muséum le type de l'espèce, il nous eût été impossible de le reconnaître. Nous avons donc pensé qu'il ne serait pas inutile d'en donner une nouvelle description. Nous ferons observer que cette espèce est fort voisine de la Mi- crosittace versicolor, dont elle ne diffère que par l'absence de rouge aux épaules. 45. Microsittace leucotis (Licht). Brésil. 46. Microsittace lepida (111. Wagl.). Brésil. Dessus de la tête brun fuligineux ; les plumes du cou de la même cou leur, mais bordées de grisâtre; les joues et un étroit bandeau frontal vert glauque ; un demi-collier nuchal bleuâtre ; le dos, les ailes et le croupion vert-pré ; l'aile bâtarde et les rémiges d'un beau bleu ; les couvertures inférieures de l'aile rouge écarlate ; les plumes de l'abdomen vert foncé et terminées de bleu glauque ; la queue rouge foncé ; L. T. 24 cent.; aile 13 cent. 47. Microsittace vitt at a (Shaw), Brésil. Bandeau frontal rouge pourpre ; dessus de la tête et couvertures inférieures TRAVAUX INÉDITS. 63 de l'aile d'un beau vert; queue en dessus vert jaunâtre, en dessous rouge brun. Dans les individus très-adultes, la queue est quelquefois terminée en dessus de rouge brun 48. Microsittace Devillei (Mass. et de S.). Bolivie. Bien caractérisée par les couvertures inférieures de l'aile, qui sont rouge écarlate. 49. Microsittace Molin^e (Mass. et de S.), Conurus pyrrhurusf Reich.? Quoique très-semblable aux deux pré- cédents, il s'en distingue par sa queue rouge en dessus aussi bien qu'en dessous. Chez les individus très-adultes, les couvertures inférieures de la queue sont bleu glauque. Bolivie, Chili. 50. Microsittace calliptera (Mass. et de S.J.Colombie. 51. Myiopsitta murina (Gmel.). L. T. 32 cent.; aile 15 cent. République Argentine. 52. Myiopsitta calita (Jard. et Selby). Paraguay. Cette race occidentale est fort semblable à la M. murina qui ne se trouve peut-être que dans la partie Est de l'Amérique australe , mais elle est d'une taille un peu plus petite. L. T. 28 cent.; aile 14 cent. Malgré cette légère différence de taille , nous ne nous sommes décidé qu'avec hésitation à la classer comme espèce dans ce catalogue. — Nous avons pu étudier au Musée de Paris une troisième race originaire de la Banda orientale. Elle est de la taille de la M. calita, mais elle nous présente quelques modi- fications dans la coloration de son plumage. Ce peut-être la Myiopsitta murînoides, Temm., citée par le prince Ch. Bonaparte dans son Conspectus psittacorum. Le front est d'un blanc presque pur; la poitrine, d'un gris tendre uni- forme, n'est pas rayée de plus clair comme chez les deux autres races dont nous venons de parler ; enfin l'abdomen est d'un jaune plus décidé, bien qu'il y ait toujours une légère teinte verte. 53. Myiopsitta canicollis (Wagl.). Bolivie. 54. Myiopsitta aurifrons (Less.). Pérou. Ici vient se placer une espèce nouvelle, Myiopsitta 64 rev. et mag. de zoologie. (Février 1856.) Orbygnesiay Bp., entièrement verte comme la M. aurifrons, femelle , mais plus grande. Bolivie. 55. TlRICA BRASILIENSIS (BrîSS.). 56. ïirica xanthoptera ( Spix ) . Brésil et Bolivie. Les individus de la Bolivie sont un peu plus grands que ceux du Brésil. 57. Tirica virescens (Gmel.). 58. Psittovius Tovi (Gmel.) ; Caica chrysopogon, Less. Rev. zool. 1842, 210. Brésil, Colombie. Couvertures supé- rieures de l' aile brunes,couvertures inférieures jaune citron ; la tache du menton jaune orangé. Quelques individus de la Colombie sont remarquables par la petitesse de leur bec. Est-ce une variété constante de localité ? 59. Psittovius tuipara (Marcgr.). Brésil, Guyane. Une bande frontale (chez les individus très -adultes), dessous du menton et un miroir sur l'aile, jaune orangé; cou- vertures inférieures de l'aile vertes ; chez les jeunes, la tache du menton est brune, ou d'un orangé sale, et la bande du front n'est pas visible. ( La suite prochainement . ) ' Neuvième lettre sur l'Ornithologie de la France méri- dionale; par le docteur J. B. Jaubert. Pyrrhula. — Ce genre, enrichi par Pol. Roux de deux oiseaux (P. enucleator et P. githaginea) dont la présence chez nous, quelque accidentelle qu'on puisse la croire, me paraît encore très-problématique , est représenté par trois Bouvreuils , de formes et de mœurs distinctes, que je ne vois cependant aucun avantage à séparer ; ce sont : P. europœa, P. erythrina , P. serinus ; ce dernier surtout ne me paraît pas plus déplacé à côté de P. europœa que ne l'est en réalité X erythrina, qui, sous une robe et sous un nom d'emprunt, passa longtemps pour un Gros-bec ; le cas d'hybridation rapporté par Vieillot dévoile, au reste, TRAVAUX INEDITS. 65 toutes les affinités du Cini et du Bouvreuil, malgré la dif- férence de leur taille. P. vulgaris. — Quoique l'apparition de cet oiseau ne soit pas régulière en Provence , il en est peu qui soient mieux connus de nos chasseurs ; c'est sans doute à la ri- chesse de son manteau qu'il doit cette distinction, ainsi que son joli nom local de Bellet. C'est en novembre qu'il arrive ; quelques individus restent sédentaires chez nous tant que durent les grands froids, mais , aux premières espérances de beaux jours , ils ont déjà disparu. Nous fe- rons seulement remarquer, en passant, que l'apparition de cet oiseau pendant les grands froids de l'hiver ne coïn- cide pas avec les années des grandes émigrations, ce* qui laisserait supposer avec raison que ces quelques individus descendent de quelque point élevé des environs , d'où les chasse la neige. Le Bouvreuil, est en effet, sédentaire dans nos Alpes, et se reproduit non loin de Barcelon nette; mais M. Caire, à qui nous devons ces renseignements, s'obstine à voir dans cet oiseau le P. coccinea de quelques auteurs. Sans me prononcer sur la question de savoir s'il est opportun de considérer comme espèce ce qui pourrait tout au plus passer pour une race, j'avouerai qu'il m'a été impossible , malgré tous mes efforts , de constater une taille supérieure chez les sujets provenant de nos Alpes. Tous les efforts de M. Gerbe lui-même (Rev. zool., 1853, p. 550), pour trouver un caractère spécifique chez cette prétendue race, n'ont pu m'ébranler; car je ne saurais accorder plus de confiance à une taille qui n'est pas con- stamment plus forte qu'à l'existence de cette tache blanche sur le bord interne des pennes latérales, caractère qui distingue simplement les vieux , comme chez le Pinson et le Chardonneret. Quelle valeur accorder encore aux migra- tions partielles? Combien d'espèces n'avons-nous pas chez lesquelles les vieux et jeunes voyagent isolément ? Et cette différence d'âge n'explique-t-elle pas, chez les uns et chez les autres, des allures différentes? 2» sérib. t. vm. Année 1856. * 6*6 rev. et mag. de zoologie. [Février 1856.) Pyrrhula erythrina. — J'ai été le premier à établir, par des faits nombreux , l'identité de la Chlorospiza incerta et de la P. erythrina. J'ai démontré, en effet, que cette Chlo- rospiza, que M. Degland avait déjà ramenée au genre Bouvreuil, n'était, dans son plumage de mâle adulte , tel que nous le connaissons, qu'un état particulier, obtenu en captivité, de la P. erythrina; que, d'un autre côté, la femelle et le jeune de cette espèce ne différaient absolu- ment en rien des Chlorospiza incerta , femelles et jeunes qui visitent tous les ans le midi de la France. Lorsqu'en 1853 je publiai, dans la Revue zoologique, t. V^ p. 109, l'ensemble des observations qui m'avaient conduit à ce rapprochement , je faisais appel à l'observa- tion future pour confirmer ou détruire mon assertion. L'identité que j'établissais dès cette époque n'a pas tardé à être reconnue d'abord par M. Degland, ensuite par M. Ch. Bonaparte, et par tous les ornithologistes qui ont voulu y regarder. Ainsi donc, voilà bien une espèce de moins, n'en dé- plaise à quelques-uns de mes amis... Quant aux diverses livrées de l'oiseau, nous savions parfaitement que ce n'était pas seulement en captivité que la teinte jaune se produisait, puisque la rencontre d'une coloration inter- médiaire chez un sujet de ma collection , tué dans les en- virons de Marseille, fut précisément une des raisons que j'apportai à l'appui de mon opinion. AMÉN [TES M AL ÀCOLOGIQUES ; par M. J. R. Bourguignat. §XL. BlTHINIA PUTONIANA. Testa minima, ventricosa, sat solida, laevi, rubelia; aufraclibus 4 coaveus, sutura impressa separatis ; penultimo ventricoso ; aper- TRAVAUX INÉDITS. 67 tura rotundata, obliqua ; columella arcuata ; peristomate acuto, iatus albido-incrassato ; marginibus valido callo junctis. Coquille petite, ventrue, assez solide, lisse, et d'une couleur rougeàtre. Quatre tours de spire convexes, séparés par une suture bien marquée. Avant-dernier tour très- ventru. Ouverture oblique, arrondie, présentant, malgré tout, un petit angle à son sommet; columelle arquée. Péristome aigu, intérieurement bordé d'un bourrelet blanc ; bords marginaux réunis par une forte callosité. H., 2 millim. —D., 1 1/2 millim. Cette espèce, que nous dédions au savant M. Puton de Remiremont , habite les eaux des environs de Sayda , en Syrie, où elle a été découverte par le docteur (ïaillardot. §XLI. Glandina Vescoi. Testa oblonga, lœvigata, solidula, Iucida, subdiaphaua, corneo- lutesceoti ; anfractibus 6 planiusculis; supremis regulariter crescen- tibus; penultimo maxime accrescentibus ; ultimo longitudinis 2/5œquante; sutura corneo-pallidiore, superficiali-duplicata ; aper- lura oblonga; columella recta, intus calloso-contorta, ad basin attin- geute, peristomate acuto, simplice; marginedextroantrorsumarcuato ; margioibus callo junctis. Coquille oblongue, lisse, assez solide, brillante, un peu transparente, et d'une couleur jaune cornée. Six tours de spire peu convexes, dont les quatre premiers s'accroissent régulièrement; l'avant-dernier tour prend subitement un grand développement. Suture superficielle, d'une teinte plus pâle, et entourée inférieurement d'une seconde ligne imitant une rainure suturale. Ouverture très-oblongue ; columelle droite intérieurement calleuse et contournée ; péristome simple et aigu ; bord droit arqué en avant , bords marginaux réunis par une callosité. H., 9 millim. — D., 4 millim. Cette espèce habite l'île de Malte, où elle a été recueillie par le docteur Eugène Vesco, auquel nous la dédions. 68 rkv. et mag. de zoologie. (Février 1856.) § XLII. Des Acéphales fluviatiles de l'empire ottoman. Sous ce titre, nous allons réunir tous les documents que nous connaissons sur les Bivalves qui habitent le vaste empire ottoman. Nous indiquerons les localités précises où chacune d'elles a été recueillie jusqu'à ce jour, en ren- voyant , pour les espèces déjà publiées , aux descriptions des auteurs. Les Bivalves fluviatiles de l'empire turc appartiennent aux six genres : Pisidium, Sphœrium, Cyrena, Anodonta, Unio et Dreissena. PISIDIUM. PlSIDIUM CASERTANUM. Cardium Casertanum, Poli, Test. ut. Siciliae, etc., t. I, p. 65, tab. xvi, fig. 1. 1791. Pisidium Casertanum, Bour guignât, Cat. rais. Moll. d'Or., p. 80. 1853. Nous connaissons cette espèce de l'île de Crète (Raulin); de Barrada, M erdj-el-Akhdar, près de Damas (Gaillardot) ; enfin de Roussou-Kesséré, entre Eidos et Andrinople (Ray- mond). SPHŒRIUM. SpHjERIUM lacustre. ïellina lacustris, Muller, Verm. Hist., II, p. 204, n° 388. 1774. Sphœrium lacustre, Bourguignat, Amén. malac, in : Rev. et mag. de zool., ... p. 345. 1853. M. le docteur Raymond a rencontré en Bulgarie, à Roussou-Kesséré, entre Eidos et Andrinople, des échan- tillons parfaitement typiques de cette espèce. Il existe à Karabounar-Keui , entre Eidos et Andrino- ple, une Sphérie de la taille de la Rivicola, ornée de cou- TRAVAUX INÉDITS. 69 leurs plus brillantes et à test plus épais. Cette espèce, sans doute nouvelle, a été, malheureusement, égarée par le Dr Raymond pendant son retour en France ; aussi n'in- diquons-nous cette coquille qu'à titre de simple renseigner ment. CYRENA. Cyrena fluminalis. Tellina fluminalis, Mûller, Verm. Hist., II, p. 205, n° 390. 1774. Tellina fluviatilis, Millier, Verm. Hist., II, p. 205, n° 392. 1774. Cyrena fluminalis, Bourguignat, Cat. rais. Moll., p. 79. 1853. Habite, en Syrie, le lac de Tibériade, le Jourdain, les environs de Tyr, de Jaffa (de Saulcy) ; les eaux de l'ancien Léonthes, dans la vallée de Bka, entre le Liban et l'Anti- liban (Mousson). Cyrena crassula. Cyrena crassula, Mousson, Coq. terr. fluv. rapp. Or., etc., p. 54, fig. 12. 1854. Habite les environs de Jaffa (Mousson, Roth). ANODONTA. Anodonta cygnea. Mytilus cygneus, Linnœus, Syst. nat. (12e éd.), p. 1158, n° 257. 1767. Anodonta cygnea, Drapamaud, Hist. Moll., p. 134, n° 2, tab. xi, fig. 6; et tab. xn, fig. 1. 1805. Fossile aux environs de Jassy (Drouët) . Anodonta cellensis. Anodonta cellensis, C. Pfeiffer, Naturg. Deutsch. Land- und sussw. Moll. (fasc. 1"), p. 110, 70 rev. et mag. de zoologie. [Février 1856.) tab. vi , fig. 1 , 1821 ; et (fasc. 2e) tab. vi, fig. 1-6. 1825. Se rencontre dans les cours d'eau de la Croatie turque et du Monténégro (Drouët). Anodonta oblonga. Anodonta oblonga, Millet, Desc, in : Mém. Soc. agric. d'Angers, tom. I, p. 242, tab. xii, fig. 1. 1833. Var. An. spreta , Ziégler, in Sched. ( Mon. H., Drouët). Cette variété a été recueillie, par le Dr Raymond, à Ka- rabounar-Keui, en Bulgarie, entre Eidos et Andrinople. Anodonta anatina. Mytilus anatinus, Linnœus, Syst. nat. (12e éd.), p. 1158. 1767. Anodonta anatina, Lamarck, An. S. V., t. VI, lr* partie, p. 85, n° 2. 1819. Dans le lac, près de Varna (Raymond). Anodonta piscinalis. Anodonta piscinalis, Nilson , Moll. Suec, p. 116, n* 3. 1822. Cette espèce, qui est très-répandue dans l'empire turc , offre de nombreuses variétés ; ainsi : 1° Varietas A. — Pallida et glabra. Habite le Monténégro (Mon., Drouët). 2° Varietas B. — Minor et sulcata. Habite le Monténégro (Drouët), dans le lac à Varna (Raymond). 3° Varietas C. — Major, subrotundata. Habite la Croatie turque (Drouët). 4° Varietas D. — Forma mbnormalis. Habite le Monténégro (Drouët) et Karabounar-Keui, en Bulgarie, entre Eidos et Andrinople (Raymond). TRAVAUX INÉDITS. 71 Anodonta fiscata. Anodonta fuscata, Ziégler, in Sched. et Mus. Vindob. (Mon. H., Drouët). Habite le Monténégro (Drouët). Anodonta rostrata. Anodonta rostrata, Kokeil, in Rossmassler, Iconogr., IV, p. 25, tab. xx , f. 284 , 1836 ; et XI, p. 12, tab. liv, f'. 737. 1842. Habite le Monténégro (Drouët), Karabounar-Keui, en Bulgarie (Raymond). , UNIO. f. Margaritana. Unio Opperti. Testa valde inaequilaterali , supra arcuata, infra fere recta , anùce rotundata, postice maxime dilatata ac subattenuato-oblonga ; com- planata, crassissima, opaca, solida, concentrice striatula, fuscocor- nea; umbonibus subprominulis, anteriori parte dejectis, decortica- tis; natibus acutis; dentibus : cardinali crasso, trigonali, alto ; Jaterali nullo. Coquille très-inéquilatérale ; bord cardinal arqué ; bord palléal presque rectiligne ; partie antérieure arrondie ; partie postérieure dilatée , oblongue ; valve épaisse , opa- que, solide, sillonnée de stries concentriques irrégulières dues à l'accroissement, et recouverte d'un épidémie épais d'une couleur fauve cornée. Sommets peu saillants, rejetés à la partie antérieure; nates aiguës. Charnière excessive- ment forte, très-épaisse, offrant simplement une dent car- dinale très-élevée, épaisse et de forme trigonale. Intérieur de la valve irisé d'une nacre d'une teinte orangée, présentant, à la lumière, les couleurs les plus jolies et les plus variées. Ligament épais et saillant. L., 120 miltim. — H., 80 millim. m Ép., 40 millim. Cette magnifique espèce a été recueillie, par M. Jules 72 rev. et mag. de zoologie. {Février 1856.) Oppert , sur les rives de l'Euphrate, où elle se trouve en excessive abondance après les inondations. Malheureusement, M. J. Oppert n'ayant rapporté qu'une seule valve (la gauche) de cette intéressante mulette, nous avons été forcé de représenter, dans nos planches, l'inté- rieur de la valve gauche à la place de celui de la valve droite. Unio Euphraticus. Unio Euphraticus, Bourguignat , Test, nov., p. 28, 1852; et Cat. rais. Moll., p. 75, pi. îv, f. 1- 3. 1853. Habite les cours d'eau des environs de Bagdad (Olivier). Unio Saulcyi. Unio Saulcyi, Bourguignat, Test, nov., p. 27, 1852; et Cat. rais. Moll., p. 74, pi. ni, f. 1-3. 1853. Habite les ruisseaux des environs de Jaffa, en Syrie (de Saulcy). Unio Tripolitanus. Unio Tripolitanus, Bourguignat , Test, nov., p. 28. 1852; et Cat. rais. Moll., p. 75, pi. iv, f. 10-12. 1853. Habite les environs de Tripoli, en Syrie (Olivier). Unio Michonii. Unio Michonii, Bourguignat, Test, nov., p. 27, 1852 ; et Cat. rais. Moll..., p. 74, pi. m, f. 10- 12. 1853. Habite les ruisseaux des environs de Jaffa, en Syrie (de Saulcy). Tt. Mysca. Unio Hueti. Unio Hueti, Bourguignat, Amén. nialac, in : Rev. et Mag. zool., p. 332, pi. vm, f. 1-4. 1855. TRAVAUX INÉDITS. 73 Habite le haut Euphrate, dans le pachalik d'Erzeroum, en Arménie (Huet du Pavillon). Unio Tigridis. Unio Tigris, Férussac, MSS. Unio Tigridis, B our guignât , Test, nov., p. 30, 1852; et Cat. rais. Moll., p. 77, pi. iv, f. 7-9. 1853. Habite les cours d'eau des environs de Bagdad (Olivier) . Unio Bagdadensis. Unio Bagdensis, Férussac, MSS. Unio Bagdadensis, Bourguignat, Test, nov., p. 30, 1852; et Cat. rais. Moll., p. 78, pi. iv, f. 4- 6. 1853. Habite les environs de Bagdad (Olivier). Unio Delesserti. Unio Delesserti, Bourguignat , Test, nov., p. 29, 1852; et Cat. rais. Moll., p. 77, pi. ni , f. 7-9, 1853. Habite les environs de Jaffa, en Syrie (de Saulcy). M. Both (Spicileg. Moll. orient., in : Malak. Blatter, p. 57, 1855) indique également cette espèce de la rivière Awadsch, près de cette même ville. Unio rata vus. Unio batavus, Nilsson, Moll. Suec..., p. 112, n° 8. 1822. Habite dans le lac près de Varna (Raymond). Unio Bruguierianus. Unio orientalis, Férussac, MSS; et Bourguignat, Test. nov., p. 29. 1852. ' Unio Bruguierianus, Bourguignat, Cat. rais. Moll., p. 78, pi. h, f. 54-58.1853. Habite le Simoïs (Olivier), les cours d'eau des environs de Smyrne (de Saulcy), enfin Brousse (Parreyss); seule- 74 rev. et mac DE zoologie. (Février 1856.) ment les échantillons de cette dernière localité constituent une variété à forme un peu plus rétrécie dans le sens de la hauteur. Unio Vescoi. Testa inaequilaterali, ovato-elongata, supra subarcuata, infra recta, antice posticeque rotundata, parum ventricosa, concentrice striatula ; epidermide fusco-luteolo , postice vk viridi radiatulo; umborjibus prominulis, recurvis, margine anteriori approximatis ; àc3 oblique striis rugoso-bivirgatis, posticeque in angulo acuto junctis, ornatis ; dentibus : cardinali compresso, truncato, productoque ; laterali alto ac elongato. Coquille inéquilatérale, ovale-allongée; bord cardinal arqué; bord palléal rectiligne; parties antérieure et pos- térieure arrondies ; épiderme d'un brun jaunâtre, radié postérieurement de zones verdâtres. Sommets aigus, recourbés, fortement sillonnés de la manière la plus gracieuse par une dizaine de stries tuber- culeuses obliques, dont cinq seulement se réunissent à angle aigu avec d'autres stries postérieures plus petites et plus délicates. Charnière composée d'une dent cardinale comprimée , forte, tronquée au sommet, et d'une dent latérale très- saillante et très-allongée. L., 46 millim. — H., 26 millim. — Ép., 17 millim. Cette curieuse espèce, que nous sommes heureux de dédier à M. Eugène Vesco, chirurgien-major de la marine impériale, a été recueillie par ce naturaliste dans le Si- mois. Nous venons de recevoir de notre savant ami Henri Drouët, de Troyes , plusieurs échantillons de cette même Mulette, sous l'appellation d'Unio Turcicus (Parreyss, in Litt), de la provenance de Brousse, en Anatolie. Mais, comme cette dénomination est simplement manuscrite, elle ne peut avoir aucune valeur scientifique. Aussi nous n'indiquons ce nouveau nom qu'à titre de renseigne- ment. TRAVAUX INÉDITS. 7. H L'Unio Vescot offre de nombreuses ressemblances avec notre Unio Bruguierianus , également recueilli dans le Simoïs. Mais cette dernière espèce se distinguera tou- jours de la Mulette de Vesco, à ses sommets entièrement lisses, qui ne présentent jamais ces sillons si gracieux et si symétriques qui caractérisent cette nouvelle coquille. Unio Schwerzenbachh, Parreyss, in Litt. Testa inaequilaterali, ovata, supra subarcuata, infra recta, antice posticeque rotundata, parum ventricosa, concentrice striatula , epi- dermide corneo-luteolo; umbonibus prominulis, recurvis, margine anteriori approximatis; ac, oblique striis rugosis ornatis; dcntibus : rardinali compresso, rotundato, productoque ; laterali alto ac elon- gato. Coquille inéquilatérale, ovale; bord cardinal un peu arqué ; bord palléal rectiligne ; parties antérieure et pos- térieure arrondies; épiderme d'un jaune corné ; stries con- centriques délicates. Sommets aigus, recourbés, fortement sillonnés de stries tuberculeuses qui partent de la partie antérieure des crochets et viennent se terminer brusque- ment sur l'arête dorsale postérieure des sommets. Dent cardinale comprimée, saillante, à sommet arrondi; dent latérale forte et très-allongée. L., 35 à 40 millim. — H., 20 millim. — Ép., 13 millim. Cette coquille habite les cours d'eau des environs de Brousse, en Anatolie. Cette Mulette , qui offre de grands rapports avec notre Unio Vescoi, se distinguera facilement de cette dernière à ses sommets qui ne possèdent point ces deux systèmes de stries tuberculeuses se réunissant à angle aigu , mais sim- plement des stries antérieures qui viennent brusquement se terminer sur l'arête postérieure dorsale. Unio Moquinianus. Unio Moquinianus, Dupuy , Essai moll. Gers, p. 80, f. 1-3. 1843. 76 rev. et mag. de zoologie. (Février 1856.) Cette espèce, que MM. Villa et Parreyss ont répandue dans les collections sous le nom de Destructilis, se ren- contre dans les ruisseaux du Monténégro. Unio decipiens. Unio decipiens, Ziégler, in Mus. Vindob. et Parreyss in Litt. (Mon. H. Drouèt). Habite le fleuve Czermovitza, dans le Monténégro. Unio decurvatus. Unio decurvatus, Rossmassler, lconogr. II, p. 22, f. 131, 1835 ; et V et VI, p. 21, f. 339. 1837. Habite le Monténégro (Drouët). Unio Prusii. Testa elongata, supra subrecta, infra subsinuata, antice rotundata, postice subattenuato-rotundata j concentrice striata; postice plicato- subundulata; umbonibus recurvis, obtusis, admarginem anteriorem maxime approximatis ; dentibus : cardinali crasso, alto, truncato; la- terali elongato. Coquille allongée ; bord cardinal presque droit ; bord palléal un peu sinueux; antérieurement arrondie, posté- rieurement subattenuée; test sillonné de stries concentri- ques et orné à sa partie postérieure de larges plis peu sensibles qui lui donnent une apparence un peu ondulée. Sommets recourbés, obtus, peu saillants, rejetés à sa partie antérieure. Charnière composée d'une dent cardi- nale très-épaisse, très-forte, presque carrée, et d'une la- melle latérale allongée et de faible taille. L., 65 millim. — H., 32 millim. — Ép., 22 millim. Cette espèce, que nous dédions à M. Prus, vice-consul français à Rhodes, a été recueillie à l'état fossile dans les terrains modernes de cette île. Unio pictorum. Mya pictorum, Linnœus, Syst. nat., p. 671, nô 19, 1760. TRAVAUX INÉDITS. 77 Unio pictorum (pars), Draparnaud, Tabl. moll., p. 106. 1801. Habite dans le lac de Varna, à Serai -Karakeui entre Eidos et Audrinople, enfin à Tchourlou (L. Raymond). La variété de cette Mulette, connue sous le nom d'Unio elongatulus de Mûhlferldt (C. Pfeiffer, naturg. 2e fasc, p. 35, taf. VIII, f. 5-6. 1825), a été recueillie à Andri- nople dans la Maritza, ainsi que dans le Baba-es-Kissi, en Roumélie, par notre ami le docteur L. Raymond. Cette variété se trouve parfaitement typique dans ces deux lo- calités. Unio terminams. Unio terminalis, Bourguignat, Test, nov., p. 31, 1852; et Cat. rais, moll., p. 76, pi. III, f. 4-6. 1853. Habite le lac de Tibériade (De Saulcy). Unio littoralis. Unio littoralis, Draparnaud, Tabl. moll., p. 107, 1801; et Hist. moll. de France, p. 133, tab.X, f. 20. 1805. Habite la Toudja, près d'Andrinople (L. Raymond). M. Prus a encore recueilli, dans l'île de Rhodes, à l'état fossile, de nombreux échantillons d'une variété de cette Mulette, que M. Jules Bonhomme, en 1840, a élevée à tort au rang d'espèce, sous le nom d'Unio Barraudii (Not. sur les moll. biv. de Rodez, in Mém. soc. se. de l'Aveyron, tom. II, p. 430. 1840). DREISSENA. Dreissetya fluviatilis. Mytilus (polymorphus) fluviatilis, Pallas, Voy. en Rus- sie, etc.. Append , 78 rev. kt mag. de zoologie. (Février 1856.) p. 211, 1771; et P allas [ même ou- vrage, traduction en français, édit. in-4), tom.I,p.740, n°91, 1788; et (même ou- vrage, édit. in-8) , vol. VIII, p. 210, n° 523. 1794. Dreissena polymorpha, Van Beneden, Mém. sur le Dreis- sena. In Bul. acad. de Bruxelles, tom. I, p. 105. 1834. Espèce très-répandue dans le Danube, et dans le lac d'Aumales, près de Varna. Si l'on examine maintenant au point de vue de leur répartition géographique, les mollusques que nous venons de citer, Ton verra : 1° Que le vaste empire ottoman possède deux faunes spéciales de bivalves : la faune asiatique et la faune eu- ropéenne ; 2° Que sur les 32 coquilles de ce catalogue , deux seu- lement font exception à cette division , puisqu'elles se re- trouvent également dans la Turquie d'Europe et dans la Turquie d'Asie ; 3° Que si les genres Anodonta, Sphœrium, Dreissena semblent spéciaux à notre continent, le genre Cyrena pa raît l'être à la Turquie d'Asie ; 4° Enfin, que le genre Unio possède, dans la faune asiatique, sur ses quinze représentants, cinq espèces du groupe des Margaritanes. Fait important à constater. En résumé, si, d'après ce que nous venons d'énoncer, nous distribuons les bivalves turques en deux séries géo- graphiques, nous obtenons le tableau suivant ; TRAVAUX INÉDITS. 79 TURQUIE D KUROPK. Pisidiura Casertanum. Sphaerium lacustre. Anodonta cygnea. — cellensis. — oblonga. — anatioa. — piscinalis. — fuscata. — rostrata. Unio batavus. — Mosquinianus. — decipiens. — decurvatus. — pictorum. — littoralis. Dreissena fluviatilis. I URQl'lh D ASIK. Pisidium Casertanum. Cyreua fluminalis. — crassula. Unio Opperti. — Euphraticus. — Saulcyi. — Tripolitanus. — Michonii. — Hueti. — Tigridis. — Bagdadensis. — Delesserti. — Bruguierianus. — Vescoi. — Schwerzenbachii. — Prusii. — terminalis. — littoralis. § XLIII. Note relative à l'histoire du Dreissena fluviatilis. C'est en 1769 que P. S. Pallas, à peine âgé de 28 ans, découvrit, dans le Volga et la mer Caspienne, une quantité considérable de petites coquilles , qu'il rangea plus tard dans le genre MytUus. Bien qu'encore peu versé dans l'étude des sciences naturelles, le fait d'un mollusque ha- bitant indifféremment les eaux douces ou les eaux salées lui parut un point si important, que malgré les ressem- blances qu'il crut reconnaître entre ces petites moules de provenances si distinctes , il n'hésita pas à les séparer en deux variétés. A chacune de ces variétés il attribua un nom différent et une diagnose spéciale*, et classa le tout, comme cela se pratiquait assez communément à cette époque, sous l'appellation triviale de Polymorphus. Voici, du reste, les descriptions de Pallas : « Mytilus polymorphus, marinus, ad summum mole nuclei pruni, marino eduli oblongior; valvulae praesertim versus nates magis cari- ait;*, latere incunibente planiusculw atque eicolores, superiore vero 80 rev. et mag. de zoologie. (Février 1856.) parte circulis gryseo-fuscis, undulisve variae ; nates acutissimœ, sub- deflexae. — Fluviatilis, saepe quadruplo major, subfuscus, latior; valvulis exacte semiovatis, argute carinatis, latere incumbente plano- excavatis : natibus acutis, deorsum inflexis, cavum commune testa; versus nates obsolète quinqueloculare, dissepimentis brevissimis. » Il résulte de cette diagnose : 1° Que Pallas a voulu distinguer, d'une manière nette et précise, l'espèce de la mer Caspienne de celle du Volga, puisqu'à la première il lui attribue le nom de marinus, et à la seconde celle de fluviatilis; 2° Que le vocable polymorphus , qui suit le nom géné- rique Mytilus, est un mot trivial , qui n'a de valeur qu'autant que les deux espèces marinus et fluviatilis se trouvent réunies ; 3° Que si l'on sépare le marinus du fluviatilis [comme cela doit être (1)] , le vocable polymorphus ne peut s'ap- pliquer ni à l'espèce de la mer Caspienne ni à celle du Volga ; bref, que ce mot doit être retranché pour toujours de la nomenclature scientifique ; 4° Que si , au pis aller, l'on ne veut point éliminer le vocable polymorphus , cette appellation ne peut être ap- pliquée au fluviatilis , mais bien au marinus , comme es- pèce ayant antériorité de description sur celle de fluvia- tilis, comme l'on peut s'en convaincre par la citation que nous venons d'emprunter à Pallas. Nouvelle espèce du genre Lucanus par M. L. Reiche. L'étude des insectes du groupe des Lucanides, Coléop- tères de la famille des Pectinicornes, est hérissée de telles difficultés par les modifications extraordinaires de leurs organes, que l'observation d'un grand nombre d'indi- vidus de chaque espèce peut seule apporter quelque lu- mière sur les véritables caractères spécifiques. Cette (1) L'espèce de la mer Caspienne décrite par Pallas est un véri- table Mytile, très-voisin du Mytilus minimus de Poli. (Test. ut. Sici- liœ, t. I, p. 73. 1791.) TRAVAUX INÉDITS. 81 condition indispensable est à peu près obtenue, à Paris, par les richesses en espèces et en individus que renfer- ment les collections diverses, et en particulier celles de M. le marquis de la Fertéet de M. le comte de M Dans ces deux magnifiques musées, la famille des Pecti- nicornes est représentée par un nombre d'espèces qui n'est pas au-dessous de 150 pour M. de la Ferté et de 190 pour M. de M , et la plupart de ces espèces par un nombre considérable d'individus offrant toutes les modi- fications connues de taille et d'organes. La division générique de cette famille, qui, jusqu'à présent, repose sur les travaux .de MM. Hope et Bur- meister, est à remanier complètement et un grand nom- bre d'espèces est à décrire. M. de M et M. le capitaine Parry, de Londres, s'occupent ensemble de ce travail, qu'ils ont l'intention de rendre aussi complet que pos- sible en figurant les sexes de toutes les espèces avec les modifications observées de leurs organes ; mais ce travail n'est malheureusement pas près de paraître, et le nom- bre des espèces nouvelles s'accroît si rapidement, qu'il sera bientôt en majorité dans les collections. Il n'est donc pas sans intérêt de décrire aujourd'hui quelques-unes de ces formes nouvelles, et c'est à ce titre que j'adresse à la Revue et magasin de zoologie la description d'une es- pèce française confondue, jusqu'à ce jour, avec le Luca- nus Cervus de Linné. J'ai déjà signalé cette espèce dans les Annales de la Société entomologique (1853, p. 71) sous le nom de Luc. pentaphyllus. Depuis cette époque, de nouveaux exemplaires mâles et femelles ayant passé sous mes yeux , je puis déclarer l'espèce bien fondée par une réunion de caractères suffisamment tranchés. Lucanus pentaphyllus, Reiche, Ann. soc. ent., 1853, p. 71. Mas. : Longit. mandib. excl., 28-46 millim. (12 1/2- 20 1/2 lin.) ; latit. mandib. excl., 12-19 millim. (5 1/2- 8 1/2 lin.)-— Fœm. : Longit. mandib. excl., 32-39 millim. 2e série, t. vui. Année 1856. 6 82 wev. et mag. de zoologie. (Février 1856.) (14-17 1/2 lin.); latit. mandib. excl., 15-17 1/4 millim. (6 3/4-7 lin.). Elongatus, convexiusculus, fusco-piceus ; elytris mandibulisque fusco-castaneis. Caput nitidulum; carina frontali parum perspicua, occipitali parum elevata ; mandibulis capite sesquilongioribus , ro- tundatim curvatis, gracilibus, apice fuscatis medio unidentatis, den- ticulisque 4-6 ante médium, l-2pone médium tuberculiformibus, obtusis, haud quadrato trunffatis instructis ; antennarum capitulo in utroque sexu pentaphyllo. Thorax nitidulus , transversus, subqua- dratus, angulo laterali rolundato. Scutellum, elytra, pectus, abdo- men, pedesque ut in Luc. Cervo. Hab. Gallia meridionali circa Telo- nem et portum Veneris. D'après la diagnose ci-dessus, le mâle de cette espèce, à l'état de développement complet, diffère du L. Cervus par sa forme plus allongée, sa convexité plus faible, le brillant de la tête et du corselet, la moindre saillie des carènes frontale et occipitale, la gracilité et la courbure plus arrondie des mandibules et la forme tuberculée obtuse et non carrée de leurs dentelures, les cinq articles flabellés du capitule des antennes et la forme plus carrée du corselet. La femelle diffère par sa forme plus allongée et le capitule pentaphylle de son antenne. Les plus grands individus mâles, connus, atteignent à la taille des plus grands Luc. Cervus de la variété Capra, Linné,c' est-à-dire 46 millimètres, et j'en ai souslesyeux neuf exemplaires présentant toutes les décroissances jusqu'à la taille de ii8 millimètres. A mesure que la taille décroît, l'épistome, de conique et aigu qu'il est à l'état normal, se raccourcit, s'arrondit, etfinitpar devenir transversal à bord presque droit; les mandibules, d'abord d'une longueur égale à celle de la tête et du corselet réunis, finissent par atteindre à peine celle de la tête seule ; la dent inférieure de leur fourche apicale s'oblitère peu à peu, mais sans jamais disparaître entièrement, non plus que la dent mé- diane ; les dentelures intermédiaires diminuent en nom- bre et en saillie, et finissent par s'effacer complètement, mais elles conservent jusqu'au dernier moment leur for- TRAVAUX INÉDITS. 83 me arrondie à l'extrémité, tandis qu'elles restent toujours à troncature carrée dans le L. Cervus, et je puis ajouter dans toutes les espèces hexaphylles. Des modifications presque exactement semblables se remarquent dans les mandibules décroissantes et dans répistonne du Luc. Cervus. Les mandibules, dans les deux espèces, conservent dans leur décroissance la même courbure; plus épaisses, un peu anguleuses et décrivant presque un demi-hexagone dans le L. Cervusy elles sont plus grêles et en arc de cercle presque parfait dans le L. pentaphyllus. Ces .détails comparatifs, utiles pour la distinction des deux espèces, sont devenus indispensables depuis la des- cription d'une espèce nouvelle par MM. Mulsant et Godart, Luc. Fabiani, Ann. de la Soc. Linnéenne de Lyon, 1855, p. 250. Cette description me paraît avoir été faite sur un mélange d'individus au moindre degré de développement des Luc. Cervus et Luc. pentaphyllus. Les principaux caractères signalés par les savants ento- mologistes lyonnais : êpistome transverse, mandibules courtes, non fourchues, bidentées intérieurement, sans dentelures, etc., ne sont que des dégénérescences des deux espèces, et il est probable que les individus qu'ils signalent à antenne tétraphylle sont des L. Cervus, et que ceux à antenne pentaphylle sont des L. pentaphyllus. Cette prétendue es- pèce, fondée sur l'observation d'organes dégénérés, doit donc disparaître de la nomenclature. J'ai cru devoir conserver à mon espèce le nom sous lequel je l'avais désignée autrefois, parce que ce nom si- gnale un caractère constant jusqu'à présent. Je ne pré- tends pas qu'on ne puisse trouver des individus tétra- phylles ; mais en trouvàt-on , cette exception ne vaudrait pas contre la règle. Des exemplaires du Luc. Cervus à antennes penta- phylles, ou bien pentaphylle d'un côté et tétraphylle de l'autre, ont passé sous mes yeux en assez grand nombre; 84 rev. et mâg. de zoologie. [Février 1856.) ils proviennent, presque tous, du midi de la France (1) et appartiennent au commencement de dégénérescence dont Linné avait fait son Luc. Capra. Ces monstruosités anten- naires n'empêchent pas le Luc. Cervus d'être caractérisé normalement par la division en quatre feuillets du capi- tule des antennes. Huit exemplaires mâles du Luc. pentaphyllus et quatre femelles me sont connus; deux mâles et une femelle dans ma collection, provenant de Port-Vendre; trois mâles et deux femelles dans la collection de M. de M..., trouvés par M. de Cerisy et par M. Guérin-Méneville en 1853 à Montrieux, près de Toulon ; deux mâles dans la collection de M. de la Ferté, indiqués du midi de la France; un mâle dans la collection de M. Boieldieu, indiqué de Nyons (Drôme), et une femelle dans celle de M. Guérin-Méneville, venant de Montrieux. Coléoptères nouveaux; par M. A. Chevrolat. Galba fum: bris. Inœqualis, nigra, ruge et dense punctata ; capite profonde canaliculato ; thorace globoso, inaequali, tuberculis duo- decim transversim rugosis longitudine sulcato ; elytris quatuor ma- culis atro-holosericeis , duabus oblique flexuosis ante médium et duabus transversalibus ante apicem , in sutura acuminatis. — L., 14 1/2; 1., 6mill. D'un noir mat, inégale et couverte de points très-serrés etruguleux. Tête arrondie, très-profondément canaliculée en avant et offrant quatre côtes ou carènes obliques ; sillon prolongé jusqu'au front; yeux rougeâtres. Corselet globu- leux, inégal, muni d'une douzaine de tubercules oblongs et ridés en travers : six sont presque réunis entre eux sur la région dorsale (mais les deux postérieurs sont les plus élevés) et trois sont disposés triangulairement sur chaque côté (deux en dedans et un en dehors). Le bord antérieur (1) J'en possède cependant un bel individu provenant de la collec- tion de Kirby, où il était noté comme trouvé dans le parc de Rich- mond , en Angleterre. TRAVAUX INEDITS. 8.S est droit, et le bord postérieur bicintré et tronqué au milieu. Écusson arrondi. Élytres inégales, marquées de neuf stries profondes et de plusieurs dépressions à la base, d'une au-dessous de l'épaule et d'une autre flexueuse sur le côté, vers le milieu. Chaque étui ofFre deux taches d'un noir velouté ; la première est obsolète et oblique avant le milieu, et la seconde transversale et située avant l'extré- mité. Suture acuminée. Tarses grêles, noirs, à lamelles jaunâtres. Elle est propre à l'île de Bornéo. Galba albiventris. Fusca, obscura; capite (carinato) antice, tho- race (postice bituberculato) iii medio et lateribus, corporeque iufra albidis, sericeis; elytris (basi sulcatis, apice conjunctim acuminatis) maculis duabus obsoletis murino-llavidis ultra médium sitis; anteunis flabellatis, nigris ; pedibus cinereo-sericeis , tarsis pallidis. — L., 17; 1., 6 1/2mill. D'un fauve verdâtre en dessus, d'un blanc argenté en dessous. Tête large, arrondie, fortement carénée au mi- lieu; chaperon large, coupé droit, noir; palpes orangés; antennes noires, offrant 10 articles rameux; yeux petits, arrondis, rougeàtres; un sillon est situé au-dessous pour loger le premier article des antennes. Corselet gibbeux , large , coupé droit et en cintre en avant , fortement bi- sinué et tronqué en arrière, muni, sur sa partie dorsale et postérieure, de deux tubercules, lesquels sont transversa- lement déprimés en dehors ; marge (largement) et le milieu ( étroitement ) blanchâtres ; sillon longitudinal entier. Écusson grand, en carré long, arrondi en arrière. Élytres un peu moins larges que le corselet, rebordées et arron- dies sur la base , avancées et arrondies sur la marge au- dessous de l'épaule, rétrécies au delà et subparallèles, quoiqu'un peu atténuées sur les deux tiers postérieurs, acuminées au sommet de la suture. Le dedans de la base est déprimé, et présente 3 à 4 sillons et côtes raccourcis • leur surface est cotonneuse et d'un fauve obscur qui, vers les deux tiers postérieurs externes, se convertit, de chaque 86 rev. et mag. de ZOOLOGIE. (Février 1856.) côté, en une tache obsolète d'un jaune soyeux; l'extré- mité est légèrement dénudée et noire pour le fond, et offre quatre stries ponctuées réunies par deux. Corps, en dessous, d'un blanc soyeux argenté. Pattes cendrées et également soyeuses. Tarses grêles, ferrugineux; premier et dernier articles minces et longs ; les trois intermédiaires sont munis, en dessous, de longues lamelles étroites. Cette rare espèce, qui est originaire de l'île de Java, m'a été gracieusement offerte par M. le docteur Horsfield, directeur du cabinet zoologique de la compagnie des Indes orientales de Londres. Galba sericata. Albo-flavo-brunneoque sericea; capite (carinato); thorace (tuberculis sex obscuris) scutello , elytris basi (flavo-aureis cum macula laterali et transversali fusca aute médium) eorporeque infra albido-sericeis ; antennis nigris ; pedibus cinereis, tarsis rufis. — L., 121/2; 1., 4 mi 11. 1/2. Voisine de la Galba marmorata, Guérin-Méneville. D'un blanc soyeux argenté. Tête arrondie, fortement carénée; palpes orangés; antennes noires; yeux d'un brun rougeâ- tre. Corselet convexe, sinueusementéehancré en arrière sur la tête, bicintré et tronqué au milieu sur la base, muni de six tubercules obscurs dont les deux premiers émettent un trait rectangulaire longitudinal et transversal en dessous, les deux médiaux sont gibbeux et déprimés extérieure- ment, et enfin les deux au-dessus de l'écusson sont allongés et également déprimés sur leurs bords en dehors ; en outre il existe une petite saillie sur le côté postérieur en regard de l'épaule ; sillon dorsal entier. Écusson grand , arrondi en arrière. Élytres un peu plus étroites que le corselet, arrondies sur la base (transversalement déprimées et pré- sentant 5 stries longitudinales), avancées et arrondies sur la marge antérieure, sinueuses et acuminées chacune sur la suture ; l'ensemble de leur surface est d'un jaune soyeux doré ; une tache latérale transverse d'un brun châtain est située avant le milieu ; le sommet externe est noir pour le fond , et reproduit quatre stries ponctuées réunies entre TRAVAUX INÉDITS. 87 plies par deux. Pattes grises, soyeuses. Tarses pâles. Elle provient de l'île de Bornéo. ï.eproderà umbriata. Fusca , mandibulis oculisque nigris; tho- race transversim tristriato, acute spinoso; scutello transverso, rotun- dato; elytris thorace latioribus, et sesquitriplo longioribus , in hu- mero rectangulis et modice luberculatis , ad apicem anguste rotun- datis singulo coleoptero cum maculis duabus holosericeo-brunneis transversim positis, fere triangularibus intusque flavo marginatis. — L., ;il;l., llmill. Voisine de la Lep. pleuricosta de Guérin-Méneville. Fauve. Tête coupée droit en avant , un peu relevée à sa partie inférieure, inégale, ponctuée, longitudinalement sillonnée; mandibules larges, d'un noir brillant; yeux d'un noir terne; antennes de la longueur du corps chez la femelle. Corselet droit en avant, un peu bisinué à la base, avec le sommet externe avancé, muni de trois sillons transverses dont l'antérieur est profond et biarqué, le se- cond sinueux et le troisième beaucoup plus faible ; disque offrant une impression orbiculaire, et émettant, de chaque côté, un trait arqué et relevé. Épine latérale robuste, aiguë, noire à l'extrémité. Écusson arrondi, transverse. Élytres trois fois et demie aussi longues que le corselet , avancées rectangulairement sur l'épaule (laquelle est marquée en dessus de petits tubercules), étroitement ar- rondies et subanguleuses près de l'extrémité de la suture ; sur chacune deux grandes taches d'un brun velouté, trans- verses, presque triangulaires, appuyées à la marge et bordées intérieurement de jaune ; entre ces deux taches , on voit quelques gouttelettes jaunâtres. Pygidium conique et largement tronqué. Jambes intermédiaires munies, aux deux tiers externes, d'un éperon échancré à sa base, et qui est frangé de soies jaunâtres jusqu'à l'extrémité. Femelle. Elle est originaire de l'île de Bornéo. Lkprodkra trimaculata. Fusca, oculis nigricautibus; capite pa- rum puuclato, sat profonde sulcato; thorace iuaequali, plicato, acute puuctato, sulcis duobus flexuosis transversim positis in lateribus va- 88 rev. et mag. de zoologie. (Février 1856.) lidc spinoso; scutello fere rotundato ; elytris rubricantibus, punctu- latis thorace latioribus, basi sinuatis, in humero rectangulis et mi- nute tuberculatis, usque ad apicem modice attenuatis et in extremitate obtuse rotundatis, tribus maculis holoscriceis nigro-brunneis : una communi, subcordiformi infra scutellum, duabusque margiualibus ; anteriora minuta posteriora trigona et magna. — L., 25; 1., 5 mill. — -Leprodera 3-maculata. Dejean, Cat., 3e éd., p. 368. Fauve. Tête allongée, coupée droit en avant, quelques points près des yeux et sur le sommet; sillon longitudinal assez profond ; antennes guère plus longues que le corps. Corselet aussi haut que large, fortement crevassé et ridé, avec des points assez profonds; bord antérieur coupé droit, bord postérieur largement cintré sur l'écusson, avec l'angle droit et rentrant ; il offre deux sillons transver- ses, profonds et flexueux, et dont l'antérieur rentre sur le dedans, et est brièvement coupé droit sur le milieu du disque. Écusson arrondi. Élytres d'un fauve rougeâtre, si nuées sur la base, avancées rectangulairement sur l'é- paule (quelques tubercules en dessus) , elles vont en se ré- trécissant insensiblement jusqu'au sommet de la marge , et l'extrémité est brièvement arrondie, leur surface est finement ponctuée ; chaque étui présente trois taches d'un brun soyeux noirâtre : une commune subcordiforme au- dessous de l'écusson et deux marginales ; celle antérieure est petite , tandis que celle au-dessous est grande , trian- gulaire et située au delà du milieu. Jambes médianes mu- nies extérieurement, au delà des deux tiers de la lon- gueur, d'une dent échancrée couverte de poils noirs. Le comte Dejean avait reçu cette espèce de M. Leconte père comme étant originaire de l'île de Java. Elle fait ac- tuellement partie de ma collection. Dorcadion bithyniense. Nigrum, eapite nitido, inaequali, vage punc- tato, ad oculos albo-marginato; labro clypeoque angulosim emargi- natis; antenuis nigris (primo articulo rubro); thorace sat crebre et minute punctato, acute spinoso; elytris versus médium ampliatis, basi attenuatis, holosericeis, cum margine, sutura, linea média, antice interrupta, punctoque infra basiu albissimis; pedibus rufis, tarsis SOCIÉTÉS SAVANTES. 89 obscuris; corpore iufra lanugine leucophaea iudulo.— L., 1 1 ; 1. amp]., 5 mill. Cette espèce ressemble, pour la forme et les couleurs, au D. scabricolle, de Daim. D'un noir profond et luisant sur la tête et le corselet , et d'un noir velouté sur les ély- tres. Antennes noires, avec le premier article rougeâtre. Cuisses et jambes rougeâtres. Tarses obscurs ; les trois premiers articles des quatre pattes antérieures dilatés et subtriangulaires. Chaperon et lèvre fortement échancrés et anguleusement sur la dernière. Tête inégale, chagrinée pour le fond, vaguement et finement ponctuée ; sillon lon- gitudinal étroit. Corselet transverse assez densément et profondément ponctué vers les côtés. Épine latérale courte, aiguë. Écusson noir, petit, déprimé. Élytres élargies vers le milieu, atténuées à la base, un peu moins à l'extrémité : celle-ci est régulièrement arrondie; marge, suture, ligne numérale interrompue au-dessous de l'épaule et une petite tache basale, toutes d'un blanc de lait. Corps, en dessous, couvert d'un duvet blanchâtre. — La femelle m'est in- connue. Je dois ce bel insecte à la générosité de M. Ch. Ott , de Strasbourg. Il est originaire des environs de Brousse, ville célèbre par la résidence de l'émir Abd-el-Kader et aussi par les récents tremblements de terre, qui ont complète- ment anéanti cette cité. II. SOCIETES SAVANTES. Académie des sciences de Paris. Séance du 4 février 1856. — M. Serres lit une Note sur les Touariks. Le savant académicien ayant reçu de M. (iuyon des renseignements intéressants sur ces habi- tants du Sahara, en conclut que les Touariks sont un ra- meau de la race caucasique qui s'avance, à l'est de l'Afri- que , jusqu'aux confins de l'Egypte. Ils se croient les habitants les plus anciens de la terre; leur langage n'est 90 rev. et mag. de zoologie (Février 1856.) pas arabe, et ils affirment qu'il est le plus ancien dans le monde. M. Millet présente une Note sur le rempoissonnemcnt des cours d'eau. Dans cette note, qui résume les principaux résultats que l'auteur a obtenus dans la gare de Choisy-le-Roi par l'emploi de moyens réellement pratiques destinés à as- surer l'empoissonnement des cours d'eau , il établit que pendant ces trois dernières années , à partir du mois d'avril 1852 , des frayères artificielles ont été organisées et placées sous la surveillance des employés de la gare. Tous ces appareils ont produit des quantités considérables de jeunes poissons qui peuplent aujourd'hui la gare, et qui, au fur et à mesure de leur développement , se répan- dent, dans les cantons limitrophes, sur tout le cours de la Seine. Ces résultats ont produit une heureuse impres- sion sur les riverains pour la propagation et la conserva- tion du poisson, et sur les nombreux visiteurs qui ont suivi les expériences de M. Millet, et n'ont pas tardé à en appliquer les principes sur divers points de la France et de l'étranger. Pour ne laisser subsister aucun doute dans l'esprit des riverains, même des plus incrédules, M. Millet a eu l'idée de faire éclore, dans la gare, des œufs de Poisson rouge ou Cyprin doré de la Chine. Dès le printemps de 1855, cette jolie espèce était abondamment répandue dans la gare et dans la Seine à plusieurs kilomètres de distance. Antérieurement à cette importation , l'inspecteur de la na- vigation et les habitants du pays n'avaient pas vu ou péché un seul Poisson rouge. L'importance des résultats obtenus fixera, dit M. Millet en terminant , j'ose l'espérer, la bienveillante attention de l'Académie, et pourra peut-être donner une nouvelle preuve à l'appui de l'opinion que j'ai émise, à savoir que la pisciculture pratique était facile et peu coûteuse sur les cours d'eau , et que leur empoissonnement pouvait être SOCIÉTÉS SAVANTES. 91 opéré sans avoir recours à des établissements spéciaux. MM. Bourguignon et Delafond adressent un travail sur un nouvel acarus du cheval pouvant transmettre la gale de re solipède à l'homme. « Jusqu'à ce jour, il était permis de révoquer en doute les cas de transmission de la gale du cheval à l'homme, attendu que le parasite connu de la gale du cheval ne pouvait vivre sur l'espèce humaine, et que les auteurs qui se sont prononcés pour l'affirmative n'ont jamais démontré scientifiquement que la maladie transmise fût réellement due à la présence d'un acare provenant du cheval. En partant des données fournies par l'entomologie , on était fondé à refuser aux parasites connus propres aux herbi- vores, et au cheval en particulier, la faculté de transmettre la gale. L'observation vient de nous permettre de re- monter des effets aux causes et de tout expliquer. « Le cheval peut avoir deux espèces de gale : une pre- mière, due à la présence du parasite acarien propre aux herbivores et connu depuis longtemps , qui ne saurait tracer des sillons, vivre sur la peau de l'homme et lui transmettre la contagion ; une seconde, due à la présence d'un acare identique à celui des carnivores, pouvant tracer des sillons, transmettre la psore, et dont personne na soupçonné l'existence jusqu'à ce jour. Cette maladie transmissible est aussi différente dans l'ensemble de ses symptômes de celle qui ne peut se communiquer, que les parasites qui en sont la cause première diffèrent entre eux. » M. Wanner présente , comme supplément à sa précé- dente Note sur l'organe pulmonaire considéré comme pre- mier impubeur du sang, les résultats de deux expériences qu'il considère comme des preuves à l'appui de la théorie exposée dans cette Note. « Dans la première expérience, faite sur un mouton, on a introduit de l'air condensé dans les deux médiastins de manière à neutraliser les mouvements de la poitrine , et 92 rev. et mag. de zoologie. {Février 1856.) l'on a ainsi déterminé en dix minutes la cessation com- plète des battements du cœur. « Dans la seconde expérience, du sang de bœuf tiré instantanément de l'animal, et reçu, afin d'éviter sa coa- gulation , dans un vase maintenu à une température de 37 degrés centigrades, a été soumis à l'action du gaz acide carbonique, au moyen d'un tube de verre recourbé dont un bout était adapté à la vessie contenant le gaz , et l'autre à un bouchon de liège percé et avec lequel était bouchée la bouteille contenant le sang ; le liquide sanguin est devenu de couleur rouge-brun et a présenté une semi- coagulation. « Je conclus du fait de la première expérience, com- parée à la possibilité où l'on est de faire circuler, par une respiration artificielle, dans le corps d'un animal mort tout récemment le sang aussi longtemps qu'il conserve sa liquidité, que si le cœur était le premier impulseur du mouvement circulatoire, ses battements devraient se pro- longer bien au delà du temps marqué dans mon expé- rience, car MM. Williams et Hope ont fait durer, comme on le sait, une circulation artificielle une heure vingt minutes après le décès constaté , et auraient pu la faire durer plus longtemps encore. « La conséquence de la seconde expérience ne me semble pas moins favorable à la thèse que je soutiens, puisqu'elle semble indiquer que la mort est déterminée , dans l'asphyxie , par la coagulation du sang et l'impossi- bilité de la circulation par suite de cette coagulation. » Séance du 11 février. — M. Élie de Beaumont donne lecture d'extraits d'une lettre de M. Albert Gaudry con- tenant l'exposé des résultats des recherches paléontologi- ques qu'il a faites à Pikermi (Attique). M. Gaudry annonce qu'il va envoyer cinquante à soixante caisses d'ossements fossiles provenant de ses explorations. Séance du 18 février. — M. [s. Geoffroy Saint-Hilaire , en présentant à l'Académie, au nom de M. Bekker, de SOCIÉTÉS SAVANTES. 93 Darmstadt, un Mémoire, écrit en allemand, sur l'ongle de la queue du Lion, donne une idée de ce travail, qui a pour sujet une question, sinon importante, du moins très-cu- rieuse. « On s'est beaucoup occupé, dans ces dernières an- nées, de X ongle ou, comme on l'a appelé, de Y aiguillon que le Lion porte à l'extrémité de la queue. Cette particu- larité de son organisation, longtemps ignorée par les mo- dernes, était bien connue des anciens. On la trouve net- tement indiquée par Didyme d'Alexandrie, qui vivait sous Auguste; et, selon plusieurs auteurs, Homère lui-même l'aurait connue, ce qui, du reste, serait peu étonnant, puisqu'il existait encore des Lions en Grèce au temps d'Homère. « Le Mémoire de M. Bekker est à la fois un travail d'érudition et d'observation sur ce sujet. On y trouve ci- tés, chacun dans leur langage, et traduits en allemand, les passages des poètes et des commentateurs qui parais- sent avoir fait allusion à l'existence de l'ongle caudal du Lion, ou qui l'ont mentionné , depuis Homère jusqu'aux modernes. M. Bekker a également résumé , en y ajoutant les siennes, les observations des naturalistes, particulière- ment de Blumenbach. « Dans un appendice , M. Bekker montre que l'exis- tence de l'ongle caudal est loin d'être un caractère propre au Lion. On le retrouve , parmi les Kangurous notam- ment , chez le Macropus unguifer, qui l'a très-développé, et chez le M. frœnatus, faits signalés depuis plus de quinze ans par M. Gould. Il existe aussi, selon M. Bekker, chez plusieurs Singes et chez quelques Mammifères, parmi les- quels l'Aurochs. « L'auteur a figuré l'ongle caudal du Lion , celui du Macropus frœnatus et celui du Semnopithecus melalophos. « Le même Membre fait hommage, au nom de M. P. de Tchihatchef, d'un Mémoire sur la Chèvre d'Angora, ses habitudes et son habitat en Orient, et d'une figure gravée 94 rev, et mag. de zoologie. (Février 1856.) d'un magnifique individu dé cette espèce , que l'auteur s'est procuré dans l'Asie Mineure, et dont il a enrichi le musée impérial de Saint-Pétersbourg. « Le Mémoire de M. de Tchihatchef a été rédigé en vue de fournir à la Société impériale d'acclimatation les moyens de choisir, pour ses troupeaux de Chèvres d'Angora , les localités les plus favorables. C'est d'après les indications de M. de Tchihatchef que deux de ces troupeaux ont été placés dans le Cantal. » M. Marcel de Serres présente quelques remarques con- cernant un nouveau genre d'Annélide tubicolé perforant qu'il désigne sous le nom de Stoa. Il caractérise ce genre par la phrase suivante : « Tube testacé, contourné en spirale orbiculaire et irré- gulière ; d'une forme discoïde renflée et convexe ; dernier tour détaché des premiers et se prolongeant parfois en un tube droit ; ouverture ovalaire , terminée par un opercule calcaire conique et surchargé. » Séance du 25 février. — M. Élie de Beaumont lit un ex- trait d'une lettre de M. Ch. T. Jackson sur l'action du chloroforme sur le sang. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Bulletins de la Société impériale des naturalistes de Moscou, t. XXVI (1853). Nous avons donné une idée des excellents travaux de zoologie publiés par cette savante Société pendant les an- nées 1850, 51 et 52 (Revue zool., 1855, p. 440); voici la table des mémoires contenus dans le volume de l'année 1853, que nous recevons à l'instant : DasypodœRossicœ in districtu Romen gubernii poltavici captae ; par J. Behr, avec 1 pi., I, p. 69. Quelques mots sur le climat et la faune de KamieniecPodolski, par Balke, I, p. 410. ANALYSES l)'OUVRAGES NOUVEAUX. 95 Sur un nouveau genre de ver aquatique se rapprochant de 1 Au- guillula, par M. Czernay, I, p. 205. Sur la mammalogie et l'ornithologie de la Russie , par Eversmann (avec 1 pi.), H, 487. Révision des escargots (hélices) russes, énumérés par J. A. Kry- nicki, p. 08. Notice sur l'histoire de la migration des oiseaux en Russie , p. 166. Sur les Poissons fossiles du grès ferrifère de Koursk , par Kiprija- noff(avec2pl.), p. 286. Notice sur les dents fossiles d'un nouveau genre de Poissons, par M. Romanowsky, p. 405. Supplément à la faune des Coléoptères des colonies russes dans l'Amérique septentrionale, par Mannerheim, p. 95. Notice sur la qualité vésicatoire de quelques Coléoptères, etc., par Alex. Becker, de Sarepta, p. 452. Clymenarum et gonialilum natura notœque primariap, par Sand- berger, p. 299. Notice sur trois Papillons nocturnes de Java , par Zeller, II, p. 502. Observations sur quelques nouvelles espèces d'insectes, par Nie. Popoff, I, p. 101. Essai sur les Cyclopides de Saint-Pétersbourg , par M. Sab. Fischer (avec 2 pi.), I, p. 74. Cette année 1853 a été désastreuse pour la Société , car elle a perdu son fondateur, le célèbre Fischer de Wald- heim , et l'un de ses membres les plus distingués, Tyzen- hauz. Une séance extraordinaire a été tenue le 20 octobre pour entendre les discours qui ont été prononcés sur Fis- cher de Waldheim par le président Nasimoff, par M. Rouil- lier, par M. Masloff, par M. Pascault et par M. Liaskovsky. Ces orateurs ont rappelé à la Société la belle vie et les nombreux travaux du savant qu'elle vient de perdre. Il a été décidé à l'unanimité qu'un monument serait élevé à la mémoire de Fischer de Waldheim. Une sous- cription a été ouverte à cet effet parmi tous les amis de l'histoire naturelle. Dans le même numéro, la Société a publié une notice sur la vie et les ouvrages du comte Constantin Tyzenhauz. Nous publierons ce travail, avec le portrait du savant dont 96 rev. etmag. de zoologie. (Février 185G.) les zoologistes déplorent la mort, dans un de nos pro- chains numéros. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. M. le docteur Pucheran nous prie d'insérer les dia- gnoses suivantes : 1° Cercopiihecus Erxlcbenii, Dallbet, Puch. — Subparvus, cati domestici raagnitudinis : olivaceo, fulvo, ferrugineo, griseo nigroque variegatus; subtus et artuum lateribus internis luteus fundo albido ; caudx parte basali infra olivaceo et nigro varia; vittis capitis tribus, intermedia cristam efficiente, regione lumbo sacrali, caudae parte supera et toto apice, artubusque anticis externe nigris; manibus omnibus facie qe fuscis, ore carneo. De l'Afrique occidentale (?). — Espèce décrite d'après une jeune femelle qui a vécu à la ménagerie du musée de Paris. 2° Cynocephalus Doguera, Puch. et Sch. — Major : brunneo-oli- vaceus ; manibus anticis nigro irroratis. Habite l'Abyssinie. TABLE DES MATIERES. Pages. Pucheran. — Mammalogie du continent africain. 49 De Souancé. — Catalogue des Perroquets. 56 Jaubert. — Neuvième Lettre sur l'Ornithologie. 64 Bourguignat. — Aménités malacologiques. 66 Reiche. — Nouvelle espèce de Lucanus. 80 Cbevrolat. — Coléoptères nouveaux. 84 Académie des sciences. 89 Analyses. 94 Mélanges et nouvelles. 96 PARIS. — IMJ». DE Mm" Ve BOUCHARD-HUZARD , RUE DE L'ÉPERON, 5. DIX-NEUVIÈME ANNÉE. — MARS 1856. I. TRAVAUX INEDITS. Dixième lettre sur l'Ornithologie de la France méridio- nale; par le docteur J. B. Jaubert. Pterocles. — P. alchata. Je n'ai rien à ajouter à l'his- toire de cette espèce, type aux allures excentriques dont la répartition géographique paraît concorder avec l'exis- tence d'un sol aride et désert, sinon que ses mœurs sau- vages et peu sociables la rendent tous les jours plus rare en Crau. Les facilités de communication d'une part, la création d'un jardin zoologique de l'autre, semblent con- courir puissamment à la destruction de ces oiseaux, dont la tête est aujourd'hui mise à prix. Il en sera de ceux-ci comme de tant d'autres espèces que le voisinage de l'homme expulse peu à peu de leurs domaines naturels. Je crois peu aux migrations des Gangas, comme fait normal... La présence accidentelle de quelque individu égaré dans le voisinage d'un centre d'élection me paraît seule possible. L'espèce est répandue en Espagne, où elle se montre dans des conditions analogues à celles de la Crau; elle est commune en Asie et en Afrique, mais ne s'est ja- mais montrée en Sicile. Le P. arcnarius, très-répandu en Asie, l'est également en Algérie ; mais si les assertions, qui font de cet oiseau une espèce européenne, ne reposent pas sur des faits plus certains que ceux avancés par Temminck , on peut , dès aujourd'hui, considérer sa naturalisation comme forte- 2e série, t. vin. Année 1856. 7 98 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Uars 1856.) ment compromise Personne n'admettra, d'ailleurs, que ce Ganga puisse habiter les Pyrénées; quant à être commun sur le marché de Madrid, c'est une erreur qu'il est bon de relever en passant! Le Ganga cata lui- même est rare aux environs de cette ville. Tetrao — Une autre espèce qui se perd en France est le T. urogallus, dont on voit encore quelques indivi- dus dans les Pyrénées. Si l'espèce, en disparaissant, y était au moins remplacé par le T. médius!!! Mais non! celui-ci est évidemment un oiseau du nord que le ciel réserve à des estomacs moscovites, puisqu'on le dit commun, de- puis quelques années, sur le marché de St.-Pétersbourg(l). (1) Si c'est à un hybride que nous avons affaire, pourquoi le croise- ment entre les deux espèces types ne s'opère-t-il pas aussi chez nous, où Tune des deux est incontestablement fort rare , condition qui me parait toujours très -favorable à la production des hybrides?... Cette question restera longtemps, sans doute, sans réponse. On trouve ce- pendant à ce sujet, dans le journal de Cabanis (1854, 2e cahier, p. 129), quelques raisons assez curieuses, mais complètement contra- dictoires, que donne Gloger pour expliquer le phénomène. Le T. mé- dius, nous dit l'auteur, a pour père T. urogallus et pour mère T. te- trix; la raison en est qu'à l'époque des amours, à la suite des luttes acharnées que se livrent entre eux les mâles du T. urogallus, les plus faibles, se trouvant expulsés par les vainqueurs, vont se réfugier chez l'espèce voisine, où leur grande taille leur permet encore de ré- gner en maîtres; c'est là qu'usant du droit du plus fort, despotes à leur tour, on les voit s'emparer des plus belles femelles Mais l'au- teur, oubliant sans doute cette petite Odyssée, nous dit plus loin que ces relations illicites se comprennent , car elles ont lieu entre deux espèces dont le mâle, chez l'une, toujours plus grand (T. tetrix), s'accouple avec la femelle de l'autre (T. urogallus), qui, plus petite aussi, se rapproche du mâle par sa taille... Que conclure de ces con- tradictions?... C'est que l'espèce, quelque dures que soient les con- ditions que lui impose la nécessité, cherche sans cesse à obéir à l'in- stinct que lui inspire la nature. Naumann décrit un autre hybride entre le Tétras Birkan et le T. des saules (Naumann's Vogel, Bd., VI, s. 333, 337), dont il donne une bonne figure sous le nom de Bastard vom Birkhahn und der Moorschnechenne... C'est un beau mâle, à queue légèrement four- TRAVAUX INÉDITS. 99 Les T. telrix et Lagopus alpinm sont encore assez com- muns dans le haut du département des Basses-Alpes; ce dernier descend quelquefois, en hiver, jusque dans le Var. M. l'abbé Caire a fait connaître dernièrement, dans un des précédents numéros de la Revue zoologique, une inté- ressante livrée d'automne, qui n'est, par le fait, qu'une li- vrée de transition, dont la raison physiologique est dans le soin que met la Providence à donner à chaque animal une robe en harmonie avec le milieu qu'il habite. Bona-sia. — La Gelinotte ne se montre jamais sur le marché de Marseille; la seule conclusion à en tirer, c'est qu'elle est moins notre voisine que le Birkan et le Ptar- migan, qui abondent dans nos Alpes. Bouteille nous dit, au reste, que l'espèce a notablement diminué dans les montagnes du Dauphiné ; elle est encore commune dans les Cévennes et sur quelques points des Pyrénées. Perdix. — Si nous consentons à signaler la Perdrix garnira comme se montrant quelquefois en Provence, di- sons tout de suite que ce n'est que d'une manière acci- dentelle. Je n'en connais, pour mon compte, qu'une seule capture faite, il y a environ cinq ans, à quelques lieues de Marseille. Pol. Roux avait représenté cet oiseau, mais sans aucune explication, ce qui laisse cependant supposer qu'il l'avait rencontré. Nous savons que, à diverses épo- ques, des essais d'acclimatation furent tentés par quelques grands propriétaires de la Crau et de la Camargue, mais sans aucune espèce de succès; ne serait-ce pas au dépla- cement ou à la dispersion de quelques-uns de ces oiseaux que nous pourrions attribuer nos captures?... Il n'est pas rare aujourd'hui de rencontrer la Gambra sur nos mar- chés, car les bateaux à vapeur qui font le service d'Afrique nous en apportent, en hiver, un assez grand nombre; mais ces sujets, entassés pendant plusieurs jours de traver chue, tapiré de blanc et de noir, d'où vient que cet hybride ncst pas aussi fréquent que le précédent?... 100 rev. et mag. de zoologie. {Mars 1856!) sée, sont toujours reconnaissables à leur peu de fraîcheur. La Perdrix rouge, que l'on considère généralement comme sédentaire, exécute cependant, chez nous, des mi- grations partielles bien connues de tous nos chasseurs. En hiver, et principalement à l'époque des grands froids, ap- paraissent, en effet, des bandes de Perdrix rouges, sur des points où l'on ne rencontrait plus naguère que quelques rares débris de ces compagnies sédentaires que l'on pour- suivait depuis l'automne. Ces oiseaux, peut-être, chassés des montagnes par le froid ou la neige, viennent chez nous chercher leur nourriture et concourent, au printemps, à repeupler nos coteaux. La Bartavelle, au contraire, semble ne jamais quitter les régions montagneuses; elle paraît, d'après les auteurs, très-répandue dans tout le midi de l'Europe ; mais, est-ce bien notre Bartavelle que l'on rencontre en Grèce et dans les villes de l'Archipel?... La Perdix Labatiei de Bouteille, cette voisine avec la- quelle il ne m'a pas encore été donné de faire connais- sance, habiterait aussi l'Italie, d'après Ch. Bonaparte. La ville de Grenoble, où l'on s'attendrait naturellement à trouver toute l'histoire de cet oiseau, n'en présente qu'une misérable dépouille, peu faite, il faut en convenir, pour satisfaire la curiosité d'un naturaliste en tournée. Quoi qu'il en soit, est-ce un hxjbride, est-ce une espèce?... Voici toujours la même question, c'est-à-dire le même doute ! Convenons, cependant, que, si nous admettons ici Y espèce, nous n'aurons pas de raisons pour ne pas en faire autant à l'endroit des Tetrao médius, des Perdix montana, de ma Fuligula, de ma Fringilla, de tous ceux, en un mot, qui se trouvent dans les mêmes conditions L'hésitation, bien légitime en pareil cas, touche à des questions dont la so- lution se fera peut-être longtemps attendre. Espérons, ce- pendant, que M. Bouteille, qui seul pourrait nous éclairer, ne mettra pas douze ans encore à tenir la promesse que nous fit son livre. TRAVAUX INÉDITS. 101 La Perdrix grise, à petite taille (P. damascena, Lath.), est un oiseau de passage, assez rare chez nous ; mais la Perdrix grise ordinaire, qui est aussi de passage , y est, au contraire, assez commune. Quant à la P. monlana , je ne la connais pas dans le midi de la France. Turnix. — Le Turnix africanus, dont j'ai signalé quel- ques captures dans le midi de la France, y avait été, sans doute, rencontré parPol. Roux, qui nous donne (Orn. mé- rid., pi. 263 bis, T. andalusicus) unebonne figure du jeune, ce qui laisserait supposer l'existence de quelque couvée ac- complie dans nos contrées. Je ferai seulement remarquer que j'ai vu cet oiseau tué en livrée d'adulte; j'ignore seule- ment à quelle époque de l'année M. L. Benoît nous signale l'espèce sous ses deux noms, Andalusica et Gibraltarica, comme sédentaire en Sicile. Cet oiseau nous vient évidem- ment de l'Algérie, où il paraît être fort commun. Quelques individus, observés vivants, nous ont montré en captivité toutes les allures de la Caille, avec un naturel doux et ti- mide ; leur cri seulement est tout particulier, c'est un son lugubre et profond que l'oiseau fait entendre par inter- valle ; il gonfle alors son cou, ramène sa tête entre les épaules et laisse entendre, à la manière des ventriloques, une note voilée que l'oreille semble percevoir dans le loin- tain.— Le jardin zoologique de Marseille possède en ce moment quelques Turnix vivants, originaires de la côte orientale d'Afrique ; ils sont en tout semblables à ceux de notre Algérie, mais d'un bon tiers plus petits; leurs teintes m'ont paru généralement plus pâles. Porphyrio. — Presque tous les Talèves que j'ai vus dans les ménageries ou dans nos jardins appartenaient à l'es- pèce à dos vert [P. smaragnotus, Temm.). D'où vient cette particularité, alors que le P. veterum, notre voisin de Si- cile et d'Algérie, serait bien plus facile à amener?... L'un et l'autre, au reste, ont été tués dans les environs de Mar- seille, avec cette différence que les premiers étaient évi- demment des oiseaux de basse-cour ou de volière, tandis 102 rev. et mag. de zoologie. (Mars 1856) que la Poule sultane, nom bien connu en Camargue, est un de ces oiseaux dont nos plus vieux chasseurs comptent les rares captures. J'ai signalé cet oiseau dans Y Ornitholo- gie du Var ; Pol. Roux, Bouteille et Crespon en parlent aussi, ce qui est loin de prouver que l'espèce soit com- mune. Fulica. — La Fulica cristata, que nous rencontrons quelquefois sur notre marché, où les Foulques ordinaires ne viennent jamais en grand nombre, est sans doute plus commune que nous ne le supposons parmi ces formidables bandes qui couvrent, en hiver, la plupart de nos étangs ; elle se trouve dans presque toutes les collections; M. de Montvallon en possède cinq ou six individus recueillis, à diverses époques, sur les étangs de Berre et de Mari- gnane. Parra jtacana et Ardea atricollis, tués à quelques lieues de Draguignan, seront longtemps encore deux énig- mes pour nous. Il faut avoir vu la fraîcheur irréprochable de ces deux oiseaux, chassés à quelques années d'inter- valle, dans les marais qui bordent la mer, pour ne pas se laisser aller complètement à l'idée que l'on a été la dupe de quelque évasion... Le Jacana, blessé à l'aile, fut ap- porté vivant à M. Jouffret, qui le conserva toute une jour- née, et l'oiseau mourut sans avoir voulu prendre aucune nourriture. Tout commentaire est, au reste, superflu. Ons. — L'Outarde canepetière (O. tetrax), si commune dans le nord de l'Afrique, ne nous visite qu'accidentelle- ment; je pourrais cependant en compter plusieurs cap- tures, mais constamment en automne, tandis que la grande outarde (O. tarda), qui, d'ailleurs, ne se montre plus chez nous que de loin en loin, apparaît toujours à l'époque des plus grands froids. — Une bande d'Outardes canepetières aurait été vue en octobre 1855, sur les hauteurs qui bor- dent la Durance, à quelques lieues en dessous de Ma- nosque, sans qu'il ait été possible de les tirer. — Une par- ticularité anatomique que je n'ai vue signalée nulle part TRAVAUX INÉDITS. 103 est celle que présente le mâle à l'époque des amours : les organes de la voix, ou plutôt le cou en entier est entouré d'une épaisse couche de tissu cellulaire d'une consistance aqueuse, qui donne à cette partie de l'animal un volume quelquefois énorme ; cet état de turgescence paraît ne du- rer que fort peu de temps et précède une mue partielle qui commence par les parures du cou. Rien au sujet de YHoubara que je ne connais dans au- cune collection, comme tuée dans le midi de la France. On m'a cependant affirmé qu'un jeune, ou en livrée d'hi- ver, avait été pris vivant dans les environs de Nice ; M. Verany pourrait nous renseigner à ce sujet. Chettusia gregaria. — J'ai dit, en 1851, tout ce que je savais sur cet oiseau, dont je me réserve de donner bien- tôt et la description et la figure. Bouteille le signale dans son Ornithologie du Dauphiné. Cursorius isabellinus. — Ce joli petit oiseau nous vi- site quelquefois en automne et toujours en livrée incom- plète. Une particularité à noter, c'est que les quelques in- dividus tués dans le midi de la France l'ont presque tous été sur des points élevés ou dans les montagnes. Aux envi- rons de Marseille, c'est sur les rochers de Notre-Dame-de- la-Garde qu'ont été pris les deux ou trois sujets que nous possédons, et dans les environs de Montpellier ce fut au milieu d'une liasse de Turdus torquatus que M. Lunel rencontra le sien. Phalaropus. — P. Roux, Bouteille et Crespon ont déjà signalé, comme accidentelle, la présence, chez nous, des Ph. fulicarius et hyperboreus. Vers la fin de l'hiver 1844 ou 1845, je trouvai sur notre marché un bel individu du Fulicarius, en livrée de jeune. A quelques jours de là, je rencontrai chez le même marchand de gibier quatre ou cinqPh. hyperboreus, en livrée d'hiveraussi, ettousen très- mauvais état. Ne connaissant pas alors tout le prix d'une pareille capture, je me contentai de prendre le moins mau- vais, dont je tirai un assez médiocre parti; depuis lors, je lOfc REV. et mag. de zoologie. (Mars 1856.) n'ai plus vu ni l'un ni l'autre de ces deux oiseaux. Gallinago. — Je ne connais de ce genre que les trois espèces : G. major, G. scolopacinus et G. gallinula. Un mot seulement au sujet de la G. Brehmi. Ni la taille plus forte, ni la longueur du bec, ni la coloration des pennes de la queue ne sont des caractères constants aux yeux mêmes des autorités qui ont établi cette espèce ; quant au nombre et à la disposition des rectrices, je n'y vois, hélas -? rien de plus! Quelque soin que j'aie mis à étudier les bé- cassines qui m'ont passé sous les yeux, j'avoue qu'il m'a été impossible de saisir un caractère réellement capable de distinguer cette espèce. Que signifie cette dernière penne faisant saillie sur le bord de la queue de manière à rompre la monotonie de la ligne courbe? L'oiseau aura seize rectrices, si elle existe; il n'en aura que quatorze, si celle-ci manque; et elle manque, au reste, assez souvent d'un seul côté. Est-elle un apanage de l'oiseau adulte? Cette supposition me paraîtrait assez rationnelle, mais il est bien évident que, si cette plume lui fait défaut, la queue se trouvera arrondie. Or j'ai trouvé des bécassines avec seize plumes à la queue et une saillie insignifiante ; d'autres, n'en ayant que quatorze, présentaient, au contraire, une saillie très-prononcée des deux rectrices externes ; enfin j'en ai rencontré (Scol. peregrina et Scol. Delamotii) qui n'en avaient que douze. La seule conclusion que je me sois permise était que j'avais affaire à divers âges et à divers états de mue. Un vol plus droit et l'absence, en partant, de ce petit cri bien connu auraient pour moi plus de va- leur, si les indications données par nos chasseurs de Ca- margue, qui sont aussi bons juges en pareille matière, ne m'avaient appris que ces variations dans le vol et le cri de ces oiseaux tenaient simplement à des conditions atmos- phériques. Ces conditions, il est vrai, ne m'ont pas paru bien nettement arrêtées dans l'esprit de ces braves gens peu habitués aux déductions logiques ; mais tant est-il que ce fait d'observation pratique, qui demande d'à- TRAVAUX INÉDITS. 105 bord à être confirmé, m'a mis en profonde considéra- tion Description de quelques espèces d'AMMOMTES nouvelles des terrains jurassiques et crétacés; par M. Alcide d'ORBIGNY. Depuis la publication de notre Paléontologie française relative aux céphalopodes des terrains jurassiques et cré- tacés, nous avons déjà, en 1850, indiqué un nombre assez considérable d'ammonites nouvelles, dans notre Prodrome de paléontologie slratigraphique. Nous croyions, alors, avoir épuisé le nombre des espèces de ce grand genpe, mais les recherches que nous n'avons cessé de faire, sur tous les points de la France, nous ont prouvé que le dernier mot est loin d'être dit sur les richesses paléontologiques de notre belle patrie. C'est en attendant les suppléments de notre Paléontologie française, où toutes ces espèces seront figurées , que nous indiquons aujour- d'hui, seulement pour prendre date, les vingt-sept ammo- nites qui suivent. Espèce de l'étage sinémurien ou lias inférieur. 1 . A. Duryancs. — Testa compressa ; anfractibus compressis, late- ribus convexiusculis transversim 47-costatis; costis rectis, angustatis, elevatis, simplicibus, externe eVanesceutibus; dorso rotundato, laevi- gato; apertura compressa. Cette espèce, voisine de VA. tortilis, s'en distingue par ses côtes droites, par ses tours plus larges et croissant bien plus rapidement. De Torcenay (Haute-Marne) , re- cueilli par M. Babeau et par nous. Rare. Notre collection. Kspèce de l'étage toarcien ou lias supérieur. 2. A. Morei. — Testa compressa; anfractibus compressis, lateribus convexiusculis, transversim 39-costatis; costis acutis, flexuosis, an- 106 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1856.) gustatis, simplicibus ornatis; externe iucrassatis; non interruptis dorso subangulato; apertura ovali, compressa. Cette espèce se distingue de toutes les autres de l'étage par ses côtes simples flexueuses, épaissies sur le dos. Elle a été découverte par M. Emile de More, à Serverette, près de Mende (Lozère), dans l'étage toarcien. Espèces de l'étage bajocien ou de l'oolithe inférieure. 3. A. Arcus. — Testa compressa; anfractibus rotundato-depressis, augustatis lateribus; costis 24 externe in medio incrassatis, tubercu- latis, externe quadrifuscatis in dorso rectis; apertura circulari. Cette espèce est voisine de Y À. Humphriesianus, mais elle n'a pas de changements de formes déterminés par l'âge, et est toujours à tours très-étroits. Nous l'avons re- cueillie près de la Motte-Saint-Heray (Deux-Sèvres) / De notre collection. 4. A. Arinds. — Testa compressa; anfractibus angustatis, subqua- dratis, lateribus transversis 3i-costatis ; costis acutis, rectis, simpli- cibus, externe tuberculatis in dorsum bifurcatis, interruptis ; apertura subquadrangulari. Cette espèce rappelle un peu Y A. interruptus, mais ses tours sont infiniment plus étroits, et les tubercules plus près du dos. Nous l'avons rencontrée à la Motte-Saint- Heray (Deux-Sèvres). De notre collection. 5. A. Arge. — Testa compressa; anfractibus angustatis compres- siusculis, lateribus 48-costatis; costis angustatis obliqais, externe bifurcatis in dorsum interruptis ; apertura compressa. Cette espèce rappelle Y A. Martinsii ; cependant elle s'en distingue par ses tours étroits et ses côtes non tri- furquées, quelquefois simples. Nous l'avons recueillie aux environs de la Crèche (Deux-Sèvres). De notre collection. 6. A. Arion. — Testa compressa; anfractibus angustatis, quadran- gularis, depressis, lateribus 31-costatis; costis rectis , obtusis ex- terne tuberculatis, in dorsum bifurcatis contiuuis ; dorso complanato ; apertura depressa, quadraugulari TRAVAUX INÉDITS. 107 Celle espèce rappelle un peu le dos de VA. Germaini, mais elle est bien plus épaisse; son dos est plus large et les côtes du dos en zigzags réguliers. Des environs de Bayeux dans la couche d'oolithe ferrugineuse, où elle est très- rare. De notre collection. Espèce de l'étage bathonien ou grande oolithe. 7. A. Asius. — Testa compressa; anfractibus dilatatis depressis , lœvigatis, ultimo anfractu externe oblique costulato ; dorso rotundato, lœvigato; apertura oblonga compressa. Cette espèce, que nous avons figurée pi. 152, fig. 4, et que nous avons rapportée à tort à VA. hertîcus, est bien une espèce spéciale à l'étage bathonien de Ranville (Cal- vados), où nous l'avons recueillie. De notre collection. espèce de l'étage callovien ou oxfordien supérieur. 8. A. Aurelius. — Testa compressa; anfractibus angustatis, com- pressis, quadraogularis, lœvigatis, externe tuberculis obliquis orna- tis; dorso complanato ; apertura compressa oblonga, autice truncata. Cette espèce se rapproche un peu de VA. bipartilus, mais elle n'en a ni la carène dorsale ni les côtes en faux . Des environs de Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or). Notre collection. Espèces de l'étage oxfordien. 9. A, Bathls. — Testa compressa; anfractibus angustatis, rotun- dato-quadratis, transversim 30 costatis; costis elevatis, redis, externe iucrassato-tuberculatis; dorso in medio lajvigato subsulcato; aper- tura quadraugulari. Cette espèce ne se rapproche d'aucune autre de l'étage oxfordien. De la Grimaudière (Vienne), de Niort (Deux- Sèvres), dlgnol (Cher). De notre collection. 10. A. Bianor. — Testa compressa; anfractibus angustatis rotuu- datis, transversim costulatis, sulcis excavatis 3 limbatis; apertura compressa ovali. Cette espèce est très-remarquable par ses trois sillons 108 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. (Mars 1856.) transverses bordés d'un bourrelet saillant de chaque côté. Nous l'avons recueillie à Ignol (Cher), où elle est très-rare. Notre collection. lt. A. Brutus. — Testa compressa; anfractibus corapressis, dila- tatis, laevigatis, interne exteraeque tuberculis ornatis; dorso rotuu- dato ; apertura ovali. Cette espèce avec la forme des ammonites, à dos rond , a des tubercules petits et serrés sur les côtés. Aux envi- rons du Braussel (Var), recueillie par M. Toucas. Notre collection. 12. A. Camillus. — Testa compressa; anfractibus latis, compressis, laevigatis; dorso rotundato , tuberculato , tuberculis numerosis ap- proximatis, ornato ; apertura ovali. Cette espèce, assez voisine de VA. Huerici, s'en dis- tingue par les petits tubercules du dos. Des environs de Niort (Deux-Sèvres). Notre collection. Espèce de l'étage kimmeridgien. 13. A. Cephus. — Testa compressa; anfractibus latis, compressis, ltevigatis , dorso subangulato ; apertura compressa , sagittata , antice subacuminata. Cette espèce est voisine de VA. Cimodoce, mais les tours sont plus enveloppants, et les lobes accessoires sont plus nombreux aux cloisons. De l'étage kimmeridgien du Havre (Seine-Inférieure). Collections paléontologiques du Muséum. Espèces de l'étage urgonien ou néocomien supérieur. 14. A. Bargesii. — Testa compressa ; anfractibus dilatatis, leevi- gatis ; umbilico angustato , infundibuliformi ; apertura ovali , com- pressa ; septis complicatis. Cette espèce rappelle, par son ombilic étroit, VA. Ro- nyanus, mais elle est lisse et ses lobes sont tout à fait dis- parates. De l'étage urgonien des environs de Roquefort (Var), découverte par M. l'abbé Barges. TRAVAUX INÉDITS. 109 Espèce de l'étage albien ou gault 15. A. Morissei.— Testa compressa; anfractibus latis, compressis, lateribus compressis, intus 12 tuberculis compressis, ornatis, externe costis 42 flexuosis in dorso crenatis, contimiis; dorso angulato cre- nulato; umbilico augustato; apertura compressa, oblooga, antice an- gulosa. Cette espèce, très-remarquable, a les côtes de Y A. dena- rius, mais avec le dos crénelé et anguleux. Du Havre (Seine-Inférieure). De notre collection. Espèces de l'étage cénomanien. 16. A. Popelinianus. — Testa compressa; anfractibus compressis, latis, transversim costulatis , umbilico magno ; apertura compressa ovali. Cette espèce rappelle la forme de Y À. Lewesiensis, mais elle en diffère par les côtes nombreuses de ses tours. Des environs de Neuvy-sur-Loire (Nièvre), où elle a été re- cueillie par M. Popelin. 17. A. Combksii. — Testa discoidea, globulosa ; anfractibus de- pressis, inflatis, latis, intus 6 tuberculatis, externe 19-costatis; costis latis depressis in dorso tuberculatis; dorso lato, bituberculato, in medio depresso; umbilico augustato; apertura transversa semilu- nari. Cette espèce rappelle les ornements de Y À. Flcuriunsis, mais elle est infiniment plus renflée et a l'ombilic bien plus étroit. Nous l'avons recueillie aux environs de Fumel (Lot-et-Garonne) ; M. l'abbé Barges Ta aussi rencontrée dans la commune de Roquefort (Var). De notre collection. 18. A. Ciiloris. — Testa discoidea, inflata, angustate umbilicata ; anfractibus compressis, convexis, transversim 12-costatis; costis de- pressis, rectis simplicibus ornatis ; dorso subangulato ; apertura lata, antice aDgulata. Cette charmante espèce, par ses tours embrassants, ses côtes simples et le manque de tubercules, se distingue nettement de toutes les autres. Elle a été recueillie en 1852, 110 rev. et mag. de zoolooie. (Mars 1856.) sur le territoire de la commune de Roquefort (Var), par M. l'abbé Barges. De notre collection. 19. A. Clio. — Testa compressa; aufractibus complanatis, latis, laevigatis; dorso truncato tricostato; umbilico angustato; apertura compressa, antice truncata. Cette espèce a laforme de VA. Largillienianus, cependant ses tours sont lisses, son dos plus large et pourvu de trois carènes très-prononcées. Nous l'avons recueillie sur les bords du Lot, près de Fumel (Lot-et-Garonne), où elle est rare. De notre collection. 20. A. Curius. — Testa discoidea , clypeiformi ; aufractibus latis, compressis, laevigatis; dorso acuto, cultrato ; umbilico angustato; apertura compressa, sagittata. La forme comprimée de cette espèce, la rapproche de VA. clypei forints, mais elle est plus comprimée et bien plus tranchante sur la région dorsale. Du port des Bar- ques (Charente-Inférieure). De notre collection. Espèces de l'étage turonien. 21. A. Clito. — Testa compressa; aufractibus latis, laevigatis, con- vexiusculis; dorso bicarinato, in medio depresso; apertura elougata, compressa, antice truncata; umbilico angustato. Espèce distincte de toutes les autres par son ombilic étroit et son dos bicarénré. De la Roche-Posay (Vienne), recueillie par nous. De notre collection. 22. A. Clitus. — Testa compressa late umbilicata ; anfractibus de- pressis, transversim 12~undato costatis, costls latis complanatis ; flexuosis, externe incrassatis ; dorso lato, complanato, lateribus ca- rinato ; apertura compressa, antice truncata. Cette espèce est voisine de la précédente, mais en dif- fère par son large ombilic et son dos bien plus large. De Poncé (Sarthe). De notre collection. 23. A. Circe. — Testa incrassata, late umbilicata; anfractibus in- flatis, latis, larvigatis interne 8-tuberculis depressis ornatis; dorso convexo, subcomplanato ; apertura depressa, lata, antice truncata. Cette espèce est certainement le jeune Age de ces grosses TRAVAUX INÉDITS. 111 ammonites de près d'un mètre de diamètre, qui diffèrent des A. Lewesiensis et Peramplus, par leurs tours ronds renflés. De Poncé (Sarthe), et de Beaumont (Vienne). De notre collection. 24. A. Canthus. — Testa depressa, late umbilicata ; anfractibus, lateribus complanatis, laevigatis, dorso carinato, tuberculosis serie- bus, ornato; apertura quadrangulari, antice triangulata. De Mont-Richard (Loir-et-Cher), notre collection. Elle est, par sa forme, voisine de VA Papalis, mais s'en distin- gue par le manque de côtes et de tubercules saillants latéraux. 25. A. Cryseis. — Testa compressa, late umbilicata; anfractibus depressis, inflatis, lateribus costis inaequalibus, rectis, interne incras- satis ornatis; dorso lato convexo, laevigato; apertura depressa, semi- lunari. Voisine de VA. Circe , celle-ci a ses tours infiniment plus étroits et les ornements très-différents. De Poncé (Sarthe). Espèces de l'étage sénonien ou craie blanche. 26. A. Donis. — Testa circulari compressa clypeiformi; anfractibus latis, eompressis, subcomplanatis; transversim undato-costatis ; costis depressis, rectis alternatis, externe inerassatis, tuberculis eompressis oruatis; dorso tricarinato, acuto, umbilico angustato; apertura com- pressa, sagittata antice triangulata. Cette espèce, par son ensemble, rappelle TA. varions, mais en diffère par les côtes non tuberculeuses sur les côtés, et son ombilic infiniment plus étroit. Sommet des coteaux des environs de Fumel (Lot-et-Garonne), et à Meyrols (Dordogne). De notre collection. 27. A. Dirce. — Testa compressa, late umbilicata; anfractibus complanatis, augustatis, transversim costatis; costis angustatis ex- terne bifurcatis arcuatis; dorso depresso carinato; apertura oblonga compressa, antice truncata. Espèce voisine de Y A. Bourgeoisianas, mais infiniment plus comprimée et sans tubercules latéraux et au dos. De Villedieu ^Sarthe). De notre collection. 112 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Mars 1856.) Description de dix coléoptères; par M. James Thomson. Ma collection de coléoptères a été presque entièrement formée par le démembrement des anciennes grandes col- lections de Paris. La plupart d'entre elles lui ont payé un tribut, soit en familles, soit en groupes partiels, de sorte que je suis parvenu à réunir en une seule collection plu- sieurs musées d'insectes, qui pouvaient, chacun, prétendre au premier rang dans la hiérarchie entomologique. Il ré- sulte de cet état de choses que je possède un nombre d'espèces très-considérable (1) , et que parmi ces espèces il y a une foule de types nouveaux portant, le plus souvent, des noms sans valeur. Je me propose, aujourd'hui, défaire connaître quelques-uns de ces insectes, choisis au hasard dans les volumes de ma bibliothèque de coléoptères. C'est le commencement d'un petit travail auquel devraient se livrer tous les amateurs d'insectes qui possèdent une grande et intéressante collection. 1. Distipsidera Mniszechii. Nouvelle Calédonie. PI. 5, f. 1. — L'individu que je possède est, je crois, le seul qui existe dans les collections (2). Il est d'une couleur brunâtre en dessus, avec huit taches blanches latérales sur les élytres et d'un vert brillant en dessous. J'ai l'honneur de dédier cette espèce à M. le comte de Mniszech. Tête bronzée, ponctuée, front protubérant; chaperon bordé. Labre très-grand, dentelé, uni, d'un jaune sale. Mandibules noires. Palpes d'un jaune testacé; antennes (1) Mes Carabiques ont absorbé quatre collections et comptent près de 5,000 espèces. J'ai environ 1,400 espèces de Buprestes sorties de trois collections ; Dejean n'en possédait pas 500. J'ai plus de 300 es- pèces de Clérites. J'ai acquis sk collections d'Hispides pour m'en former une de 400 espèces. La plupart des autres familles sont sur le même pied et renferment un nombre de doubles très-considérable. (2) M. Guérin-Méneville vient de recevoir un second individu qui, avec deux autres espèces , forme un genre nouveau qu'il va publier incessamment. TRAVAUX INÉDITS. 113 noires. Corselet bronzé, ponctué, renflé au milieu des bords latéraux qui portent chacun une petite épine. Scu- tellum bronzé. Élytres dépassant de beaucoup le corselet, brunes, couvertes, dans leur partie antérieure, d'une sorte de végétation bronzée, formée par de gros points enfon- cés. La suture est bordée. On observe sur chaque élytre deux carènes longitudinales et trois bandes latérales, dont une numérale, l'autre médiane, et la troisième postérieure. La première enveloppe l'épaule, la seconde se détache du côté, la troisième n'est plus qu'un gros point rond. Des- sous du corps uni, d'un beau vert métallique. Les pattes antérieures ont les cuisses noires. Les autres pattes sont d'un testacé roussâtre. Tarses noirs. — L.,20; 1., 6 mill. Genre erymanthus, Klug., in coll. Dejean (1). Espèces publiées jusqu'à ce jour : 1. Gemmatus, Spin. Cap. — 2. Horridus, West. Cap. — 3. Variolatus, de Brème. Sénég. J'en fais connaître aujourd'hui deux espèces nouvelles : le premier est l'insecte le plus curieux et le plus extraor- dinaire de la famille des Clérites; le second mérite égale- ment de fixer l'attention. 2. Érymanlhus Belzebuth. Sénégambie. — PI. 5, f. 2. Corps légèrement garni de poils. Tête testacée, avec une bosselure noire ponctuée entre les yeux; chaperon testacé. Labre brunâtre. Mandibules noires et arquées. Palpes testacés. Antennes de même couleur, les trois derniers articles gris. Corselet d'un tes- tacé roussâtre, bosselé, plus long que large, avec une fos- sette profonde, noire au milieu, entourée de dix petites taches noires, deux et trois de chaque côté. Scutellum grand, d'un brun foncé, presque noir. Élytres décrivant une ellipse, qui atteint son maximum de largeur vers les trois quarts de leur longueur. Le disque est luisant et d'un testacé roussâtre, couvert de points enfoncés et de (1) Voir la description de ce genre dans la Monographie des Clé- rites par le marquis de Spiuola , vol. XI, p. 55. 2e skrik. t. vui. Année 1856. 8 114 rev. et mag. de zoologie. [Mars 1856.) tubercules, dont quatre supérieurs surmontés d'une petite touffe de poils blonds et deux inférieurs suturaux sans poils. Les élytres offrent deux petites taches noires humé- raies, deux grandes taches noires transversales, placées au-dessus des six principaux tubercules, et deux petites touffes suturales de poils noirs à la base. Poitrine de la même couleur que le scutellum, finement ponctuée. Seg- ments abdominaux entiers, moins le dernier, qui est échan- cré; ils sont recouverts d'une forte pubescence rousse qui leur donne l'apparence d'une brosse. Jambes rous- ràtres, avec une tache noire au milieu de la cuisse. Les cuisses des jambes antérieures renflées. Tarses de même couleur. — L., 20 ; 1., de 4 à 6 mill. Cet insecte semble être voisin, pour la forme, de YEry- manthushorridus. VE. gemmatus se rapproche davantage de ma seconde espèce. 3. Erymanthus vesuvioides. Grand bassam. — PL 5, f. 3,4. Corps légèrement garni de poils. Tète noire avec des taches testacées, finement ponctuée, avec une bosselure noire, qui s'étend depuis les yeux jus- qu'à la base du corselet. Chaperon et labre fauves. Man- dibules noires. Palpes d'un jaune clair. Antennes testa- cées, aux extrémités brunâtres. Corselet d'un testacé roussâtre dans sa partie antérieure, noirâtre dans sa par- tie postérieure , légèrement ponctué , avec une fossette profonde, noire au milieu du disque, et deux points noirs dans les angles antérieurs. Scutellum petit, brun. Élytres décrivant une ellipse plus parfaite que dans Y Erymanthus Belzebuth ; elle atteint son maximum de largeur sur les trois quarts de la longueur des premières, qui sont lui- santes et testacées jusqu'à la naissance de l'ellipse, et en- suite noires jusqu'à leur extrémité. La partie anté-ellip- tique est couverte de points, de stries, et de petits tuber- cules. Elle offre deux bosselures brunes à la base des ély- tres dans les angles huméraux, et deux renflements tuber- TRAVAUX INÉDITS. 115 culeux d'un jaune clair, couronnés d'une petite touffe de poils blanchâtres située à l'extrémité de la partie testacée. La partie elliptique et noirâtre des élytres présente une surface carbonisée, sur laquelle s'élèvent une foule de bos- selures noires et trois tubercules principaux sur chaque élytre. Ces tubercules sont aussi couronnés d'une petite touffe de poils blanchâtres; on dirait les cratères d'un volcan. Dessous du corps et poitrine entièrement noirs et glabres, garnis de quelques poils. On observe quelques petites taches fauves sur les côtés des segments abdomi- naux. Cuisses des jambes antérieures renflées, d'un jaune testacé. Pattes intermédiaires de même couleur. Pattes postérieures un peu plus longues que les autres et de la même couleur que l'abdomen Tarses bruns. — L., 15; 1., de4à6mill. Variation A (fig. 4). La partie elliptique des élytres est de la couleur générale, avec quelques traces de noir vers l'extrémité rappelant la coloration de l'espèce typique. Les jambes postérieures sont tachetées de jaune. 4. Psiloptera président. Panama. — PI. 6, fig. 1. D'un vert brillant en dessus et d'un pourpre en dessous. M. de Mniszech en possède un exemplaire de petite taille. Tête d'un vert brillant, fortement granulée et creusée sur le front. Labre verdâtre, finement pointillé. Mandi- bules noires et lisses. Antennes (mutilées) ; leur base est d'un rouge cuivreux. Corselet vert, très-granuleux, avec deux points enfoncés aux angles postérieurs et un point enfoncé au milieu de la base. Scutellum vert et presque nul. Élytres dépassant le corselet, fortement striées et ponctuées; ces stries sont traversées par une multitude de taches assez lisses et jaunâtres; les élytres sont légèrement dentées. Segments abdominaux d'un pourpre tendre au milieu, et pubescents sur les côtés. Pattes de même cou- leur, pontuées. Tarses mutilés; le premier article est vert, les autres paraissent être pourpres. — L., 32 ; 1., 13 mil!. 5. Conognatha navarchis. Tasmanie. — PI. 6, fig. 2. 116 rev. et mag. de zoologie. (Mars 1856.) Il forme probablement un nouveau genre. En dessus, d'un violet brunâtre avec deux bandes transversales sur les ély- tres; en dessous, d'un violet brunâtre. Tête cuivreuse. Front caréné. Labre d'un jaune pâle. Mandibules noires. Palpes verts. Antennes bleues. Corse- let cuivreux, tçès-ponctué, presque aussi large que la base des élytres. Pas de scutellum. Élytres d'un violet brunâ- tre, ponctuées, couvertes de stries longitudinales fort sail- lantes à la base, avec deux bandes jaunes transversales dont la dernière n'atteint point la suture, échancrées, biépineuses ; les épines de la suture sont les plus grandes. Segments abdominaux d'un violet rougeâtre, finement ponctués. Pattes de même couleur; les antérieures ont un reflet vert intérieurement. Tarses bruns. — L., 16;l.,7mill. 6. Stigmodera capucina. Nouvelle Hollande, Morton Bay. — PL 6, fig. 3. D'un jaune fauve tacheté de noir en dessus , bleu foncé en dessous. J'en connais un second individu dans la col- lection de M. le comte de Mniszech ; il est pareil au mien. Tête d'un jaune fauve avec une tache noire sur le front. Labre brun. Mandibules et palpes noirs. Antennes d'un bleu verdâtre, très-fortes. Corselet et poitrine d'un jaune fauve, rond, ponctué, traversé par un sillon longitudinal noir, ayant un point noir à chaque angle antérieur, et un second point noir plus petit, au-dessous de chaque angle postérieur. Élytres d'un jaune fauve jusqu'aux trois quarts de leur longueur, où commence une tache noire qui re- monte en diminuant jusque vers le milieu de la suture, et se prolonge jusqu'à l'extrémité, qui est échancrée. Chaque élytre présente trois carènes longitudinales. Segments abdominaux finement ponctués et d'un bleu foncé. Les pattes antérieures ont la plus grande partie des cuisses d'un jaune fauve; tibia, pattes intermédiaires et posté- rieures d'un bleu foncé. Tarses obscurs. — L., 19; 1., 6 1/2mill. 7. Capnodis Saroltœ. Cap de Bonne-Espérance. — PI. 6, TRAVAUX INÉDITS. 1 17 fig. 4. — J'ai vu un second individu de cette espèce dans la collection de M. le comte de Mniszech. M. Dupont l'avait appelé C. Argus, mais ce nom n'a pas été publié. Tête brunâtre. Front recouvert d'une petite végétation noire. Organes de la bouche noirs. Antennes noires. Cor- selet plus large au milieu que le corps, d'un brun métal- lique, excavé au milieu, possédant deux tubercules brillants qui bordent cette excavation. Élytres d'un brun métal- lique, couvertes d'élévations brillantes qui imitent des yeux. Dessous du corps d'un brun métallique. Les seg- ments abdominaux sont fortement ponctués. Pattes et tarses de même couleur ; les pattes sont fortement ponc- tuées. — L.,24; 1., 9 1/2 mill. 8. Promecotheca Trilbyi. Chine. — PI. 5, fig. 5. — Tête d'un vert métallique. Labre et mandibules noirs. Palpes d'un jaune paille. Antennes de dix articles, les premiers noirs et lisses, les derniers d'un noir mat. Corselet plus long et plus cylindrique que celui de la Promecotheca scorpio , d'un vert métallique , très-lisse , bordé posté- rieurement. Scutellum d'un vert métallique. Élytres plus larges que le corselet, d'un rouge sale, couvertes de gros points enfoncés. Dessous du corps d'un vert métallique. Pattes de même couleur. Tarses noirs et forts. — L., 12 ; 1., 4 mill. Promecotheca scorpio. Iles Philippines. — PI. 5, fig. 6. — Tête d'un bleu verdâtre. Organes de la bouche d'un noir brillant. Antennes de dix articles, les premiers noirs et lisses, les derniers d'un noir mat. Corselet court, d'un bleu verdâtre, très-lisse, bordé postérieurement. Scutel- lum de même couleur. Élytres beaucoup plus larges que le corselet, d'un brun clair, striées, et fortement ponc- tuées. Dessous du corps d'un bleu verdâtre. Pattes de même couleur. Tarses très-forts et noirs. — L., 14 ; L, 5 mill. Àlurnus cupido. Région de l'Amazone. — PI. 6, fig. 5. — Tête et organes de la bouche noirs. Antennes noires et glabres, couvertes de petits poils très-fins. Corselet noir, 118 rev. et mag. de zoologie. (Mars 1856.) glabre, finement ponctué, beaucoup plus large aux an- gles postérieurs. Élytres d'un jaune clair, comme celle de YAlurnus d'Orlrignyi. Les deux taches des élytres sont noires et rondes. Une bande noire enveloppe les côtes la- térales depuis l'extrémité des élytres jusqu'au tiers de leur longueur. Segments abdominaux glabres, d'un jaune de paille. Pattes noires, finement ponctuées. Tarses noirs en dessus et d'un jaune fauve en dessous. — L., 20; 1., 7 1/2 mill. Description d'une espèce nouvelle du genre Omtis , Fa- bricius, suivie d'un Catalogue synoptique des espèces dé ce genre qui se trouvent en Europe et sur les bords des bassins méditerranéens, de la Méditerranée, de l'Euxin et de la mer Caspienne; par M. L. Reiche. Onitis Osiridis. Onit. furcifero, Rossi, affinis. In mare, supra ni- gro-piceus haud nitidus : caput transversum, margine subreflexum, rugoso tuberculatum ; epistorao late nec profonde emarginato,.a la- tere rotundato; fronte mediocarina brevissima, transYersa, instructo cirinaque altéra, continua, inedio parum elevata a vertice separato ; lobis ocularibus carina obliqua utrinque antice Iimitatis. Thorax transversus, capite plus duplo latior, latitudine quinta parte brevior, antice late nec profunde emarginatus; augulis obtusis; postice ro- tundatus, marginatus, margine crenulatus ; disco asperato-punctato, a latere dilatatim rotundato, utrinque, in dilatatione, faveola im- presso, medio linea sublœvigata ornato, basi medio bifoveolato. Scu- tellum acutum, sublaevigatum. Elytra thorace angustiora, deplanata, geminato-striata ; striis sparse subpunctatis ; interstitiis asperato- subpunctatis, quinto et septimo costatim elevatis, nono cariuato. Pygidium paulo couvexum , subrugosum. Infra nitidus. Prothorax , postice, medio lobatus; lobo quadrato, utrinque tuberculatim angu- lato, medio bifasciculato. Sternum laevigatum, medio carinula fissa, brevi, instructum postice medio grosse tuberculatum. Abdomen sub- punctatum. Pedes anteriores elongati ; femoribus integris, haud èmarginatis, spina acuta, perpendiculari, apicali. Alteraque subtus, subbasali, armatis; tibiis linearibus subrectis, intus denticulatis, extus quadridentatis. Pedes intermedii posticique ut in On. furcifero. lu fœmina. Carina occipitali, medio, in tuberculo acuto elevata. TRAVAUX INKDITS. 119 Thorax brevior, longitudine fere duplo latior. Infra prothorax postice haud lobatus. Sternum haud tuberculatum. Pedes anteriores brèves, incrassati. — L., 16 (7 lia.); I. (thor.), 8 (3 1/2 lin.) mill. Cette espèce prendra place, dans la nomenclature, à la suite des On. Mœris , Pallas , et Furcifer, Rossi , dont elle diffère, au premier coup d'œil, par sa taille plus petite, sa forme plus allongée et l'épine terminale implantée à angle droit à l'extrémité de la cuisse. Elle appartient à ma dou- zième division des espèces de ce genre , caractérisée par le bord postérieur du corselet arrondi et non anguleux au milieu, et par le développement du bord postérieur de cet organe en dessous. La confusion qui existe dans la synonymie des espèces du genre Onitis , confusion que reconnaît le savant auteur du Gênera des Coléoptères (M. Lacordaire, t. III, p. 105), m'a porté à donner ici le catalogue synonymico-chrono- logique de toutes les espèces décrites d'Europe et des bords de la Méditerranée, de l'Euxin et de la mer Caspienne, que ma collection possède toutes, et que j'ai pu étudier dans tous les ouvrages qui en ont traité. Les quatorze espèces qui en font partie se divisent na- turellement en deux sections, dont la première se lie au genre Bubas et la seconde au genre Oniticellus . Section A. Corselet anguleux au milieu de son bord postérieur. a. Corps renflé. 1. O. Olivieri (1), llliger, Mag., 11, 197 (1803). — Gall. merid., Hispania, Algiria. Sphynx, Oliv., Ent., 1, 3, 135 (1789). 2. O. Damœtas (2), Steven, Mém. de la Soc. I. de Mos- (1) Un individu de cette espèce au moindre degré de développe- ment, et trouvé en Espagne, portait, dans la collection Dejean et dans son Catalogue, p. 159, le nom d'O. Damon. (2) Germar et M. Brullé paraissent n'avoir pas eu connaissance du travail de Steven dans les Mémoires de Moscou. 120 rev. et mag. de zoologie. (Mars 1856.) cou, 1, 163 (1806). — Rossia merid., Graecia, Syria. ■f Damœtas, Germar, Sp. nat., 108 (1824). * Steveni, Brullé, Exp. de Morée, 111, 170 (1832). 3. O. Ezechias, Reiche, Ann. de la Soc. ent. (1856). — Syria, .Egyptus. 4. O.Âm, Oliv., Ent., 1, 235 (1789). — Gall. merid., Italie. Vandelli, Fabr., Syst. eleut., 1, 28 (1801). 5. O.Numida, Castelnau, Hist. nat. d. Ins., 11, 90 (1840). Strigatus (Dej.) , Érichson in Wagner Reise , 170 (1841), Algiria. 6. O. humerosus (1), Pallas, Iter in Ross, mer., appen- dix, 462 (1773). — Ross, merid., Syria, Algiria. Menalcas, Pallas, Icônes, 1, 4 (1782). 3l. — 4. Sur le caractère faunique de Madagascar, Comptes rendus, etc., t. XL, p. 192. — 5. Sur l'Equateur zoologique, Revue et magasin de zoologie, 1855. (2) Revue et magasin de zoologie, 1855, p. 392. 2e sÉaiB. t. viu. Année 1856. 10 146 rev. et mag. de zoologie. {Avril 1856.) naître quelques-unes de mes observations. Le même re- cueil scientifique contient les diagnoses spécifiques des Mammifères nouveaux que notre collection nationale a récemment reçus du Gabon , région du globe encore si peu connue, et dont chaque tentative d'exploration nous décèle, en Zoologie, des richesses inattendues. J'ajouterai, enfin, que je n'ai pas non plus délaissé l'étude des Prima- tes, ainsi que pourront le constater les Zoologistes en lisant notre prochaine notice qui leur sera consacrée; mais, en ce moment, c'est des Cétacés que nous allons nous occuper. Comme dans nos galeries nous n'avons point, pour les étudier, les facilités que nous présentent, les Phoques ex- ceptés, les Mammifères des autres ordres, nous sommes obligés de ne point différer l'exposition des diverses ob- servations auxquelles ils ont récemment donné lieu de notre part. 1. Cétacés. S'il est déjà fort difficile de bien connaître et de dis- tinguer, par leurs formes extérieures et par leur mode de coloration , les divers types de cet ordre qui fréquen- tent les mers d'Europe , on doit regarder comme étant à peu près insolubles les questions de cette nature relatives aux espèces des autres contrées du globe. Il nous a cepen- dant été possible , dans la détermination que nous avons faite, il y a quelque temps, des divers individus rapportés par M. Dussumier, il nous a été possible, disons-nous, de saisir certains caractères à l'aide desquels les Zoologistes pourront dorénavant mieux fixer les diagnoses. Pour aider à ce perfectionnement de la science, nous citerons, indé- pendamment de nos propres observations, celles initiale- ment faites par M. Frédéric Cuvier. La première espèce dont nous ayons à nous occuper est le Delphinus pluiabcus, Dussumier. « L'individu adulte, dit M. Frédéric Cuvier (1), avait (1) Mammifères de la Ménagerie du Muséum, 00- livraison. TRAVAUX INÉDITS. 147 « 8 pieds de longueur et tous les caractères des Dauphins. (( Les dents étaient au nombre de trente-six de chaque « côté de la mâchoire supérieure, et au nombre de tien tê- te deux de chaque côté de l'inférieure. Tout son corp6 ee avait une teinte uniforme d'un gris plombé , excepté « l'extrémité et le dessous de la mâchoire inférieure, qui ce sont blanchâtres. « La hauteur de son corps, mesuré en avant de la dor- « sale, est contenue six fois et deux tiers dans la longueur ce totale ; l'épaisseur est à peine plus grande que la hau- te teur ; la distance du bout du museau à l'œil fait le « sixième de la longueur totale ; le front s'élève, sur le « bec , à la moitié de cette distance , sous un angle d'en- « viron 45 degrés. L'évent est médiocre, placé sur le crâne « à l'aplomb de l'œil , dont le diamètre est seulement le « quinzième de la distance au bout du bec. La dorsale « commence au tiers du corps; elle est longue, mais peu ce élevée , car l'angle que forme son bord antérieur avec la ce ligne du profil du dos n'a pas 33 degrés; le bord pos- ée térieur est faiblement échancré et se prolonge assez loin ee sur la queue ; la carène qui existe sur la queue est assez ee haute. ee La largeur de la caudale est égale au quart de la Ion- ee gueur du corps. La hauteur de cette nageoire est, à ee peu de chose près, la moitié de sa largeur. Les deux ee lobes sont séparés l'un de l'autre par une fente peu « profonde, et chacun d'eux est peu échancré. ee La pectorale, attachée à peu près au quart de la lon- ee gueur totale, n'en a pas elle-même le septième : son ee bord postérieur est peu échancré. te II paraît que les jeunes ont les parties inférieures du ee corps plus pâles que les supérieures et sont blanchâ- ee très (1). » (1) L'adulte et le jeune sont figurés dans la Ménagerie du Muséum, livraison 57e, septembre 1829. iIS° 1, le jeune; n° 3, l'adulte.) 148 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1856.) Dans son travail de date pins récente (1836) sur l'his- toire naturelle des Cétacés, M. F. Cuvier ne donne sur ces types aucun détail nouveau. Rappelant à ce sujet l'opinion émise par M. Georges Cuvier, et si généralement adoptée par les modernes, que cette espèce ne diffère pas du Del- phinus malayanus, de MM. Lesson et Garnot, il ajoute seulement que leur différence ne consiste fjuère que dans la carène de la queue, très-marquée chez la première et feu sen- sible chez la seconde (1). Exposons maintenant le résultat de nos observations sur ce Dauphin , représenté , dans le Musée de Paris, par les mêmes individus décrits par M. Frédéric Cuvier. L'au- thenticité de ce dernier fait ne peut être mise en doute, car, de même que ceux qui vont suivre, ces Cétacés ont été parfaitement reconnus par M. le professeur Geoffroy Saint-Hilaire, par l'artiste qui a dessiné les figures de l'ouvrage de M. Frédéric Cuvier et par M. le professeur Valenciennes, lequel a fourni à M. Frédéric Cuvier, qui l'avoue lui-même , les descriptions originales que nous avons dû transcrire. Or dans notre individu adulte, malgré son état de des- siccation, se trouvent parfaitement saisissables les carac- tères indiqués par M. Frédéric Cuvier dans la figure qu'il a publiée, et dont certains ont été décrits par lui. Ainsi la nageoire dorsale est peu élevée : ses dimensions, dans le sens de sa plus grande hauteur, dépassent de très-peu 15 cen- timètres. Elle est, de même, fort peu échancrée en arrière, et la carène, qui succède à son bord postérieur, s'étend jusqu'à 15 centimètres du commencement de la carène dorsale, si tant est, cependant, qu'il y ait interruption entre ces deux crêtes cutanées , interruption qui se con- çoit parfaitement bien dans notre exemplaire desséché, mais qui, à l'état de vie ou quelques heures après la mort, est peut-être absente. Cette même nageoire est, au con- (1) Frédéric Cuvier, Histoire naturelle des Cétacés, p. 152. TRAVAUX INÉDITS. 149 traire, très-allongée : son bord libre présente 42 centi- mètres 5 millimètres d'étendue. La nageoire caudale est très-large, soit d'avant en ar- rière, soit de droite à gauche. Dans ce dernier sens, son étendue, mesurée au-dessus du bord libre, atteint près de 55 centimètres; dans le premier sens, depuis le point où elle se sépare du reste du corps jusqu'à la pointe supé- rieure de l'échancrure médiane, elle atteint 22 centimè- tres. Nous ferons observer, en outre, que nos mesures d'avant en arrière sont prises dans l'endroit le plus con- tracté. Or, nonobstant cette circonstance défavorable , il n'en est pas moins vrai que nous trouvons exacte l'as- sertion de M. Frédéric Guvier, que la hauteur de cette nageoire est, à peu de chose près, la moitié de sa lar- geur. Les pectorales sont, ainsi que la caudale, fort étalées et fort larges : l'une d'entre elles, au niveau de l'éperon de son bord interne, présente, de dehors en dedans, plus de 16 centimètres d'étendue; son bord externe mesure près de 35 centimètres. Voici quelles sont les autres dimensions : Longueur totale (de l'extrémité de la mâchoire supé- rieure à l'échancrure médio-caudale , le lien passant sur le dos) 2m 36e 0m. i à la dorsale 0 85 5 Distance de l'ex-j à l'évent 0 38 3 trémité de la ma -/à l'œil 0 37 8 choire supérieure] au point de séparation de la pectorale. . . 0 58 0 [La suite au prochain numéro.) Onzième lettre sur l'Ornithologie de la France méridio- nale; par le docteur J. B. Jaubert. Calidris arenaria. — Le Sanderling nous visite irrégu- lièrement; nous le tuons cependant en automne et au 150 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1856.) printemps, ce qui m'a permis de me le procurer dans ses diverses livrées... Verdot le rapporta d'Egypte, en livrée d'hiver, tué dans le port neuf d'Alexandrie le 28 novem- bre 1840, avec cette simple indication suspendue au bec : Iris brun; nourriture, petits vers blancs. Tringa. — Une particularité à signaler, c'est que le T. maritima, qui paraît être de passage régulier dans nos départements du Nord , ne se montre pas en Provence. Pol. Roux l'avait cependant dessiné (Orn. Prov., pi. 284), mais le texte nous manque... Grespon même, à qui on pourrait souvent faire le reproche d'avoir un peu trop suivi ses devanciers, en parle comme d'un oiseau qu'il rencontre habituellement. Pour mon compte, je déclare non-seulement n'avoir jamais trouvé cet oiseau, mais en- core ne l'avoir vu entre les mains d'aucun de nos collec- teurs. J'avoue mon ignorance complète des trois espèces T. cinclus, T. Schinzii et T. Bonapartii... Si je m'étais borné à l'examen de nos sujets méridionaux , j'aurais pu croire que nous n'étions visités que par un seul de ces oiseaux, T. cinclus, par exemple ; mais, ayant eu sous les yeux les divers types, ou du moins prétendus tels par les marchands allemands, il ne m'a pas été possible de saisir, entre tous ces individus, la moindre différence ; aussi suis-je sans opinion pour le moment ! Limicola. — La L. pygmœa, trouvée depuis quelques années seulement en Provence , fut signalée d'abord par Crespon, qui nous donne sur cet intéressant oiseau les seuls renseignements que je puisse encore transmettre au- jourd'hui : c'est vers le milieu du mois d'août qu'il nous arrive, en compagnie du Gocorli ou de la Brunette, dont il paraît avoir les mœurs. Quoique toujours rare , cet oi- seau paraît de passage régulier ; on en prend toutes les années quelques-uns dans les environs de Montpellier, et leur livrée est celle des jeunes. Ltmosa. — Le petit nombre de Barges rousses que nous TRAVAUX INÉDITS. 151 rencontrons ici ne nous a guère permis de nous former une opinion sur le compte de la Barge de Meyer, dont l'existence paraît fortement contestée... Cependant, après avoir passé en revue celles de ma collection et celles que possède la ville, j'ai été frappé par les différences que pré- sente un de ces oiseaux tué à Montpellier, sous mes yeux, en compagnie de deux ou trois autres sujets que nous ne pûmes atteindre : c'est une livrée d'hiver assez semblable à la livrée ordinaire, mais s'en distinguant par une teinte plus claire du cou, avec nombreuses stries allongées ; par la coloration plus foncée des parties supérieures et l'exis- tence de larges taches en V sur les flancs et les sous-cau- dalcs; par une queue brune unicolore en dessus, ne pré- sentant qu'un peu de blanc vers l'extrémité des rectrices, dont les deux ou trois plus externes offrent en dessous quelques traces de taches blanches le long des barbules internes ; la taille de l'oiseau est plus forte, son bec et ses tarses plus longs. On sera sans doute frappé de la ressem- blance de cette description avec celle de Degland [Lim. Meyeri, femelle, en hiver, t. II, p. 176)... En rejetant l'hypothèse d'une espèce distincte, ce qui ne me paraît pas suffisamment prouvé, je serais désireux de savoir de quel titre qualifier cette livrée... Est-ce un oiseau adulte?... D'où vient , alors, qu'il ne présente jamais dans sa livrée d'été ni cette taille , ni les caractères indiqués plus haut? J'ai parlé, dans un précédent travail, d'une Barge te- rerk (Lim. rinerca) tuée près de Montpellier; je reviendrai bientôt sur ce sujet pour en donner la figure. NiTy,KNius. — Cette livrée de Barge me rappelle un Courlis cendré que je me procurai , il a quelques années, à Hyères. remarquable surtout par sa forte taille. C'était sans doute un vieux sujet dont le bec seul mesure 0,18m ; les teintes générales de l'oiseau sont d'un blanc légère- ment roussàtre, présentant sur le cou et le haut de la poi- trine des stries brunes tellement fines qu'elles sont à peine 152 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1856.) apparentes, mais qui deviennent plus fortes sur les flancs; le bas de la poitrine, l'abdomen et les sous-caudales sont entièrement blancs. C'est le plus bel individu que j'aie jamais vu ; sa livrée, un peu usée, indique un oiseau vers la fin de l'été. Les iV. phœopus et N. tenuirostris nous visitent chaque année, mais en petit nombre, ainsi que Y Ibis Falcinellus, que nous rencontrons surtout au printemps. Egreita. — Les E. alba et E. garzetta sont de passage à peu près régulier : la première, toujours rare, se montre seulement en hiver; la seconde, au contraire, plus sou- vent au printemps, et même en été. G. Cara, dans son Ornithologie sarde, page 130, donne, sous le nom d'Ardeaegrettoides, la description d'un oiseau que j'aurais volontiers attribué au Bubulcus, si l'auteur n'avait énergiquement protesté contre cette pensée en me disant que Y Egrettoïde est non-seulement d'une taille plus forte, mais sa robe est entièrement blanche... L'auteur compte deux captures de cet oiseau, toutes deux en hiver, mesurant 25 pouces 7 lignes : « Del bianco puro dapper- « tuto , non csclusi Ii piumini del dorso , ed il mazzo di « piume filamentose del basso del colio... » N'ayant pas vu ces oiseaux, je n'ose me prononcer; ne serait-ce pas E. nivea, Bp. [A. egretta, Kùppel), que je ne connais pas, et que l'on dit se montrer quelquefois dans nos îles de la Méditerranée?... Catalogue des perroquets de la collection du prince Masséna d'Essling, duc de Rivoli, et observations sur quelques espèces nouvelles ou peu connues de Psn- tacidés; par M. Charles de Souancé. (Voir 1856, p. 56.) 60. Psittovius jugularis (Deville). Bolivie. Tache du menton jaune orangé, couvertures supérieures et infé- rieures de l'aile vertes. 61. Brotogeris pyrrhopterus (Lath.) ; Conurus griseo- TRAVAUX INÉDITS. 153 cephalus, Less. Tr. d'orn. 214; Conurus grise ifrons, Bourj. Perr. pi. 86. Amérique méridionale. 62. Brotogkkis n i (Gmel.). 63. Evopsitta amazomna (Desmurs). Colombie. 64. Derotypus accipitrinus (Linn.). Brésil. 65. Œnochrus vinaceus (Pr. Max.). Brésil. 66. Chrysotis pulverulenta (Gmel.). 67. Chrysotis lelxocephala (Linn.); Pionus vinacei- rollisy Lan*. 68. Chrysotis albifrons (Sparrm.), Mexique. 69. Chrysotis ocnROPTERA(Gmel.) ..Psittacus amazonicus gutture luleo, Briss. Orn. IV, 287; Psittacus barbadensis, Briss. Orn. IV, 236; the barbadoes parrot , Alb. III , pi. 11; Psittacus ochropteras, Gmel. I, 341; le Perroquet à épaulettes jaunes, mâle, le Vaill. Perr. II, pi. 98 bis ; Chrysotis œanthoctphalus , S\v. class. of B. 301; Psittacus xanthops, var. A. Wagl. Abh. ak. munchen, 1832, 583, 715. Front blanc sale ; sommet de la tête, tour des yeux, joues, épaules et cuisses jaune jonquille. 70. Chrysotis xanthops , Sw. ; Psittacus xanthops , Wagl. Abhan. akad. munchen, 1832, 583, 715; l'Amazone à tète jaune , le Vaill. Perr. II , pi. 86. Le front est du même jaune que le reste de la tête; les épaules sont rouges, et quelquefois variées de jaune et de rouge. Il ne faut pas réunir à cette espèce le P. Xanthops, Spix, qui est le C. hypochondriaca (Licht.). 71. Chrysotis festiya (Linn.). Brésil. 72. Chrysotis chloronota, nob. D'un vert sale; front et lorums rouge vif; plumes du sommet de la tête et du menton terminées de bleu; première rémige noire; l'aile bâtarde et les barbes internes de rémiges primaires bleu indigo à leur base; les rémiges secondaires vertes et ter- minées de bleu ; les rémiges primaires et secondaires, ainsi que les scapulaires, bordées extérieurement de jau- nâtre pale; les rectrices, à l'exception des deux médianes, rouge de sang à la base, la plus externe bleue extérieu- 184 rev. et MACr. M zoologie. (Avril 4856.) rement; bec noir, piedsbruns. L. T. 37 cent. ; aile 21 cent. Habitat inconnu. Cet oiseau est fort semblable au C. fes- tiva; il en diffère cependant par l'absence de rouge sur le croupion, et par la coloration rouge foncé très-intense des rectrices à leur base, coloration qui n'existe pas habituellement chez le C. festiva, ou qui ne s'y montre qu'à l'état. rudimentaire. 73. Chrysotis aïtreipalliata (Less.) ; Chrysotis flavi- nuchus, Gould. Acapulco. 74. Chrysotis poecilorhyncha (Shaw), Brésil. 75. Chrysotis ociirocepiiala (Gmel.), Brésil. 76. Chrysotis amazonica (Gmel.), Brésil, Guyane. 77. Chrysotis Pretrei (Temm). 78. Chrysotis Dufresnianus (Kuh) . Front rouge , lorums jaunes, joues bleues. 79. Chrysotis autumnalis (Linn.). Front rouge, joues jaune nuancé de rouge : chez les individus très-adultes, les joues sont presque entièrement rouges, et il ne reste de jaune que dans la région suborbitale et auriculaire. . 80. Chrysotis diadema (Spix). Front rouge, ventre bleu violacé ; occiput vert jaunâtre. Brésil. 81. Chrysotis coccineifrons , nob. Le front, le sommet de la tête et les lorums rouge écarlate; une bande sourcilière qui se prolonge derrière l'œil d'un beau bleu; toutes les parties supérieures vert gai, chaque plume bordée de noir; en dessous vert jaunâtre également écail- lé de noir ; la première rémige noire ; les autres, égale- ment noires à l'extrémité et intérieurement, ont les barbes externes vertes à la base et bleues dans leur milieu ; les rémiges secondaires vertes à la base, bleues à l'extrémité avec une tache médiane rouge ; les rectrices vertes termi- nées de vert jaunâtre, la plus externe bordée de violet; bec blanc, pieds bruns. L. T. 35 cent.; aile 22 cent. Colombie? 82. Caica melaxocephala (Linn.), Brésil. 83. Caica leucogaster (111.). M. de Castelnau, dans la relation de son voyage, dit que cet oiseau se trouve sur TRAVAUX INÉDITS. 15& la rive septentrionale du fleuve des Amazones, tandis que le C. melanoccphalus serait cantonné sur la rive opposée. 8 V. Caica pileata (Gmel.). Brésil. 85. Caica Barra kandi (Kuhl). Pérou. 80. Pionus menstruis (Linn.). Brésil. 87. Pionus purpureus (Gmel.). Guyane. 88. Pionus chalcopterus (Fras.). Bogota. 89. Pionus senilis (Spix). Brésil. 90. Pionus seniloides (Mass. et de S). Colombie. 91. Pionus MaXimiliani (Kuhl). Psittacus Maximiliani, Kuhl, Consp. 72; Psittacm jlavirostris, Spix, Av. Bras. I4 pi. 31, f. 2 ; Psittacus flavirostris, Pr. Max. Nat. von Bfaz. IV, 243; Psittacus flavirostris vel Maximiiiani, Bourj. Perr., pi. 54 ; Psittacus cobaltinus, Mass. et de S. Rev. zool. 1854, 74. Quelques plumes rouges sur le front, celles de la tête, des joues, de la poitrine et de l'abdomen vertes, bordées largement de bleu tendre; les cinq rectrices laté- rales sont bleues extérieurement et rouges à la base sur les barbes internes; les rectrices médianes vertes et termi- nées de bleu ; en dehors, les rectrices, rouges à la base, sont d'un bleu glauque dans tout le reste de leur longueur ; les couvertures inférieures de la queue rouge écarlate. L. T. 'lï cent.; aile 18 cent. Brésil. 92. Pionus siy (Azara n° 287), Pionus Maœimiliani, Wagl. Abhand. ak. munchen, 1832, 603, 710. Vert olive, chaque plume bordée de noirâtre, finement sur le corps, très-largement sur la tète ; le front noir bleu; les plumes du milieu de la poitrine terminées de bleu violet; cou- vertures inférieures delà queue rouge écarlate; en dessus les trois rectrices latérales ont leurs barbes externes bleu foncé, et en dessous à la base une large tache cou- leur lie de vin. L. T. 33 cent. ; aile 20 cent. Paraguay, Bolivie. 93. Pionus sordidus (Linn.) ; Pionus corallinus, Bp. Bev. zool. 1854, 148, 155. Sur le dessus de la tèfe chaque plume, verte au centre, est bordée Vieill. Enc. meth. III, 1385; Palœomis Layardi, Blyth, List of the birds As. soc. 341. Les perruches à collier de l'Inde, du Sénégal et de l'Abyssinie , comme nous venons de le voir, sont très-voisines les unes des autres et à peine sé- parées par quelques légères différences; il n'en est pas de même de la race confinée aux îles Bourbon et Maurice, qui, malgré quelques détails communs, peut toujours s'en distinguer. Sa coloration générale, d'un vert beaucoup plus franc, n'a pas la teinte jaunâtre qu'on observe chez les oiseaux d'Asie et d'Afrique ; les rectrices en dessus sont entièrement vertes , en dessous jaune terne. Enfin la forme du corps est épaisse et trapue, au lieu d'être élé- gante et élancée. Les trois individus de la collection Mas- séna viennent de l'île Maurice. 110. PaLjEORNIS SCH1STICEPS, HodgS. 111. Pal/Eornis cyanocephaeus (Linn.). 112. Paljeornis columboides, Vigors. Front, collier, couvertures inférieures de l'aile bleu tendre ; scapulaires et couvertures supérieures de l'aile vert sombre ; poitrine et abdomen gris perle ; croupion bleu glauque. (La suite prochainement.) Observations sur les Oursins perforants de Bretagne ; par Frédéric Cailliaud, directeur - conservateur du musée d'histoire naturelle de Nantes, etc., etc. Les Echinus, en général, ont été, depuis longtemps, un sujet d'étude approfondie par de nombreux auteurs. M. de Blainville entre autres en traite longuement (1). En 1835, (1) Dictionnaire des sciences naturelles, édit. Lévreau , t. XXXVII , p. 59; t. LX, p. 178 à 213. TRAVAUX INEDITS. 159 M. Charles des Moulins a donné sur ce sujet un fort bon travail. MAL Agassiz et Desor, en compulsant les travaux connus et les nombreuses collections toujours croissantes, et en élevant aujourd'hui le nombre de ces Echinides à seize cents espèces, ont apporté des changements notables dans les genres par un travail spécial réellement excep- tionnel. Aujourd'hui, la découverte de nos Oursins perforants en Bretagne nous porte à reconnaître de nouveaux faits auxquels on était ioin de s'attendre, et qui doivent inté- resser vivement la science au point de vue des usages de ces animaux. Localités reconnues. Dans nos recherches de mollusques sur le plateau du Four, près le Groisic, en 1850, nous avons trouvé, l'un après l'autre, cinqEchinus miliaris parfaitement incrustés dans des trous circulaires de la roche (calcaire dur magné- sien et quartzeux) ; les ayant retirés, nous avons reconnu mieux encore ces excavations, que nous avons enlevées avec soin. Elles étaient parfaitement arrondies et de la forme de ces Radiaires ; il y en avait de petits, de plus gros ; chacun était logé dans son trou, proportionné à son volume. Nous n'avons pas mis en doute que ces Echinm eussent bien creusé ces excavations ; nous avons publié ce fait en disant qu'il n'était pas unique , attendu que le Mu- séum de Paris en possédait un autre exemple (1). Ces (1) Ce fait, ainsi que nos observations sur les perforants, a été pu- blié par l'Institut de France aux Comptes rendus de ses séances (3 juillet 1851); plus tard, dans le même recueil, les 2 octobre 1854 et 19 novembre 1855, MM. Robert et Lory ont cité les Oursins perfo- rants. M. Valenciennes en a fait autant; il annonce que M. de Quatre- fage a vu ces Echinides perforauts dans les roches, à Guetary, il fait même remarquer que le Muséum eu possède depuis plus de viugt ans, et qu'on les montrait dans les cours même du temps de La- marck. 11 est bien étrauge, toutefois, que ce savant auteur lui-même n ait jamais publié ce fait si étrauge dans aucun de ses ouvrages ; 160 rev. et mag. de zooî.ogie. {Avril 1856.) échantillons ont été dernièrement commentés de diverses manières : les uns prétendaient démontrer l'impossibilité, pour ces êtres si faibles et inoffensifs en apparence, de creuser ainsi les roches; d'autres, et peut-être le plus petit nombre, pensaient, comme nous, que ces Radiaires sont de véritables perforants. Nous avions connaissance que le dernier échantillon donné au Muséum de Paris provenait des cotes du Finistère. Désireux d'étudier ce fait, dans un voyage que nous avons fait à Brest au mois d'août 1855, nous avons exploré une partie de ces côtes et nous y avons trouvé, sur plusieurs points, nos Echinus dans les roches, et plus particulièrement dans une riche localité sur laquelle nous nous arrêterons quelques in- stants. A 2 kilomètres à l'est de Douarnenez, sur la rive, au lieu nommé Grabinek, sur un terrain de transition moyenne où la falaise, coupée verticalement, présente une suite de gneiss, micaschiste et de grauwakes, au pied desquels s'élève de 1 mètre, plus ou moins, un banc de grès siluriens et ferrugineux dans lequel nous avons compté vingt-trois excavations de 30 à 50 centimètres de profondeur environ. Leur grandeur varie beaucoup; il y en a de toutes les proportions, depuis 3 jusqu'à 16 et 18 mètres de circonférence. Ces cavités proviennent d'an- ciennes exploitations du grès , lequel est beaucoup em- ployé dans les arts. Le fond de ces excavations, générale- ment en surfaces planes, est entièrement rempli d' Echinus lividus parfaitement logés dans leurs trous ; tous ne sont MM. Valeuciennes et de Quatrefage n'en fout pas plus mention dans leurs nombreux écrits. Nous avons donc la priorité, eu ce que nous avons imprimé que des Echinus perforaient les roches. Il est de fait que, depuis plus de vingt ans que le Muséum de Paris possède ces cu- rieux échantillons, on n'avait pas encore cherché à les expliquer. Nous verrons que MM. Valenciennes et Robert doivent être dans l'erreur sur les moyens de perforation qu'ils assigueut aujourd'hui à ces Échinides. TRAVAUX INÉDITS. 161 séparés les uns des autres que par une simple cloison ménagée par eux dans le grès, encore ces séparations sont-elles souvent perforées elles-mêmes par les plus jeunes individus, qui s'emparent des plus petits espaces, souvent anguleux, que laisse la réunion des grands trous d'Oursins entre eux. Là ces petits êtres, gros au plus comme un petit pois, attaquent la roche, s'y fixent et pros- pèrent, creusant leur trou auprès de leurs générateurs, comme le démontrent les riches échantillons, contenant jusqu'à cinquante individus petits et grands réunis, que nous en avons rapportés. Grandes ont été notre surprise et notre admiration, lorsqu'à notre arrivée nous avons vu deux mille de ces Echinus réunis habitant leur loge au- près de leurs petits, et tapissant toute l'étendue de ces excavations de leurs couleurs variées vert ou violet, sous la transparence d'une nappe d'eau limpide ! Ici encore, nous disions nous, de nouvelles jouissances sont toujours réservées à celui qui étudie la nature ! Durant cinq jours consécutifs nous avons visité cette localité, où nous avons recueilli de magnifiques échan- tillons. Sur une si grande quantité de ces Radiaires, serons- nous assez heureux, nous disions-nous, pour en observer en mouvement, peut-être même en travail pour creuser leur demeure? Nous restions l'œil avide et attentif de toute part, pour épier leur moindre mouvement : rien ne se faisait reconnaître; ils persistaient tous dans la plus grande immobilité. Il nous eût fallu beaucoup plus de temps, et nous avions beaucoup à faire, d'abord pour re- tirer l'eau des excavations et, munis de ciseaux et de mar- teaux, pour enlever à la côte et ravir à la mer ces riches témoignages d'un fait aussi curieux que nouveau. Le temps de la marée basse était promptement écoulé, et chaque jour la mer montait toujours trop vite et nous chassait. Ce qui ne s'est pas présenté alors peut arriver plus 2' série, t. tiii. Aimée 1856. H 162 rev. et mag. de zoologie. [Avril 1856.) tard , et nous ne leur avons pas fait nos adieux pour tou- jours. Ce banc de grès élevé découvre dans presque toutes les marées, mais les excavations renfermant les Oursins con- servent toujours environ de 15 à 40 centimètres d'eau ; la mer haute les recouvre cependant et en renouvelle l'eau. Le flux et le reflux , dans les beaux temps , doit peu trou- bler ces Echinodermes ; mais , dans les tempêtes, le bri- sant des vagues sur ces écueils démontre assez la néces- sité où ils sont de se creuser des trous pour s'y fixer et s'y maintenir contre une mer agitée. Ces Oursins, ainsi ren- fermés et logés dans leurs trous , doivent attendre là leur nourriture, que la mer leur apporte, et qui consiste soit en crustacés, soit en mollusques; on les dit très-carnas- siers. Dans nos recherches conchyliologiques sur la mer Rouge et le Bosphore, en Grèce, sur l'Adriatique et la Méditer- ranée, nous n'avons jamais observé ce fait, si singulier chez ces Echinus; nous dirons même qu'aucun de nos plus grands explorateurs en sciences naturelles n'en avait jamais fait mention. Les côtes du Finistère et celles du plateau du Four, nous disions-nous, seraient-elles seules dotées de ce fait curieux? Il n'en était pas ainsi, car à notre retour sur nos eôtes, dans la même commune du Croisic, nous l'avons constaté une seconde fois et sur un grand nombre d'indi- vidus, non dans le calcaire ni le grès, mais, ce qui éton- nera plus encore, dans le granit (1). L'apparition que nous constatons aujourd'hui de ces Radiaires tellement multipliés dans les roches est, sans contredit, plus surprenante encore que le travail des Pho- lades, car il s'agit de perforer des calcaires et des grès quartzeux , des granits à grains fins et autres à gros élé- (1) Notre compatriote M. Lory, géologue et professeur distingué à Grenoble, nous cooduisit d'abord à l'une de ces localités, non loin de notre gisem nt de Pholades, que nous visitâmes en môme temps. TRAVAUX INÉDITS. 163 ments de quartz et de feldspath ; aussi ceux de nos au- teurs qui s'étaient d'abord refusés à admettre la perfora- tion mécanique des Pholades seront-ils peut-être, pour la plupart, plus éloignés encore de la reconnaître dans ces Echinus. Espérons que, s'il a fallu cent soixante-quatorze ans pour reconnaître d'une manière évidente et prouver à tous l'exacte vérité dans le travail des Pholades, il né faudra pas un aussi long temps pour en finir sur la nou- velle question qui vient de surgir de ces Radiaires. L'année dernière, notre bonne fortune nous a favorisés pour en finir avec les Pholades ; nous nous proposons, l'été prochain, de chercher à surprendre également ces Radiaires dans leur perforation. Mais, avant d'arriver là, nous ferons connaître les faits sur lesquels nous avons formé notre conviction pour reconnaître, chez ces Échi- nodermes, un véritable travail de perforation qui ne peut plus être considéré comme des cas isolés, exceptionnels, ce que l'on avait cru d'abord ; et plus aujourd'hui nous étudions ce fait, particulièrement dans ce qui concerne leurs osselets dentiformes , en rapport avec les pièces os- seuses de l'armature buccale de ces Oursins, plus nous re- connaissons qu'ils sont doués de tout le nécessaire pour creuser les roches. Et cependant les naturalistes qui , de- puis des siècles, exploitent, en leurs études, les faits de la nature souvent en ses plus minutieux détails, n'en avaient encore rien dit, tant il est vrai que non-seulement la vie, mais encore les siècles sont insuffisants pour approfondir les faits souvent même les plus simples. Recherches sur la manière de perforer. On ne dira certainement pas que ce grès, moins encore le granit , sont perforés par des sécrétions acidulées éma- nant de ces Radiaires, comme on l'avait prétendu long- temps pour les Pholades dans les divers calcaires. Quels sont donc ici les signes apparents d'un travail méca- nique? 164 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1856.) Beaucoup de surfaces de ces trous sont assez unies et quelquefois lisses, surtout lorsqu'elles sont très-anciennes, mais étant fraîchement exploitées, elles sont rugueuses au point de nous démontrer qu'elles sont le résultat du choc d'un outil qui les a ainsi laissées raboteuses, surtout dans le calcaire. Si l'acide agissait dans cette dernière circon- stance, les surfaces, au contraire, seraient lisses. Ces pre- mières observations nous démontrent déjà que, dans ces diverses natures de roches, ces Échinodermes agissent mécaniquement, comme le font les Pholades dans tous les corps où ils se renferment. Observons ces Oursins dans le grès ferrugineux à grain fin et dur, surtout lorsqu'il a été retiré de l'eau et exposé à l'air, mais en faisant remarquer qu'il n'en est plus ainsi sous une influence continuelle d'immersion par l'eau de mer : le frottement sur la surface du grès d'un poinçon en ivoire, comme nous l'avons éprouvé, suffit pour user ou plutôt désagréger cette roche. Ici plusieurs faits doivent être développés. A la vue de ces géodes, profondes jusqu'à 10 centi- mètres sur 24 de circonférence, plus ou moins lisses dans leurs surfaces et de la plus grande régularité, on doit re- chercher quel est le contact que YEchinus a le pouvoir de mettre en œuvre pour agir contre la roche aussi fortement, et pour y opérer des surfaces aussi régulières et parfaite- ment arrondies ; c'est le contact le plus étonnant , celui d'une multitude de pointes isolées les unes des autres , et qui de leur sommet, comme des pointes d'épingles, devraient tout au plus tracer des égratignures sur la pierre. Mais ensuite , ces osselets dentiformes , comment agis- sent-ils? Grattent-ils la roche en ouvrant et fermant leurs mâchoires? Quelle est la pose de l'Oursin ? Sans doute la plus gé- nérale, nous l'avons observé, et la plus avantageuse, c'est la pose horizontale sur la roche ; mais nous avons vu aussi TRAVAUX INÉDITS. 165 que les parois verticales qui contournent les excavations sont souvent tapissées d'Oursins .incrustés dans des trous comme les premiers. Cette position nous démontre ici que YEchinus, accolé ainsi à la roche dans ses parties perpen- diculaires, doit nécessairement s'y attacher. On sait que les dix bandelettes ou aires ambulacraires de YEchinus, remplies d'une multitude de petits trous (pi. vu, fig. 1 et 2) donnent passage à autant de tentacules en suçoirs ou ventouses pédicellées qui , nous le pensons , doivent être tout d'abord les instruments propres à ces Échino- dermes en général pour porter au dehors de leur coquille la substance sécrétante et confectionner leurs baguettes , mais ceci est en dehors de notre sujet. A ces tentacules simples s'en joignent également d'autres terminés en forme de tenailles (suivant Lamarck) ; tous, au besoin, se prolongent au delà des baguettes et deviennent le point d'attache au moyen duquel l'Oursin se fixe sur la pierre, sur les plantes marines et ailleurs. Nous pensons, surtout à raison de s*a faible pesanteur, que YEchinus* en happant la pierre de ses nombreux tentacules en suçoirs , s'en fait un appui pour manœuvrer ses osselets dentiformes ; il se fixe donc comme nous l'avons vu accolé sur tous les sens, même tout à fait suspendu à des parties de roches affec- tant des voûtes, dans les grandes excavations en grès, mais dans cette position de suspension ils ne perforent pas. En marchant avec ses pointes, celles-ci pourraient encore contribuer à le fixer sur des parties très-rugueuses des roches ; mais sur les surfaces lisses, comme le sont plus généralement ces grès, ce sont les tentacules qui doi- vent agir. Des Oursins dans le granit. Maintenant, nous donnerons quelques détails sur le gisement des Oursins dans le granit de nos côtes de la Loire-Inférieure. Ils se rencontrent assez élevés sur des éminences de granit, dans des flaques peu volumineuses, 166 rev. et mag. de zoologie. {Avril 1856.) profondes de quelques centimètres seulement, mais qui ne vident jamais et que la mer renouvelle à chaque marée. Elles occupent de petits espaces assez multipliés cependant, et dispersés cà et là sur nos côtes où le granit est abon- dant, et à une élévation convenable. Durant nos recher- ches successives en octobre dernier, nous en avons trouvé de nouvelles localités dans les environs de Piriac ; ils sont bien moins abondants que dans le grès des côtes du Fi- nistère. On est réellement surpris de les voir ici incrustés dans des granits dont les éléments en quartz et feldspath qui doivent être désagrégés sont quelquefois gros comme des petits pois. Des instruments employés pour la perforation. Nous passons maintenant à l'appareil si curieux de ces Echinus dans lequel nous devons trouver le moteur de leur travail pour creuser les roches, leur armature buccale, pourvue de nombreuses pièces osseuses au§si régulières entre elles que si elles avaient été moulées l'une sur l'au- tre (1). Cette charpente, dirons-nous, nommée vulgaire- ment la lanterne d'Àristote (pi. vu, fig. 1), est confection- née, dans le principe, avec quarante pièces osseuses, réduites à vingt (plusieurs étant soudées) dans les Echi- nus miliaris ou lividus qui nous occupent, et forme l'ap- pareil mandibulaire. Dans cet appareil, les osselets denti- formes, qui peuvent tout également recevoir la dénomina- tion de serres, de pics, sont au nombre de cinq et con- (1) Après avoir laissé tremper dans l'eau l'une de ces mâchoires, toutes les pièces s'étant séparées les unes des autres et mélangées au point de ne plus pouvoir reconnaître leur véritable contact primitif, nous les avons brass es pèle-môle, pour les nettoyer, avec un pinceau; reprenant ensuite les d'n principales pièces an hasard, l'une après l'autre, nous les avons réunies, avec du mastic, eu cinq pièces, ajou- tant à chacune d'elles, da;!S sa coulisse, son osselet dentiforme. Prises au hasard, toutes les parties se sont ajustées dans la perfection. TRAVAUX INÉDITS. 167 stituent les uniques instruments de ces petits êtres pour creuser des excavations si surprenantes dans les roche» diverses, même dans le granit, où, de nos jours, le génie de l'homme n'agit qu'avec la force de l'outil acéré. Dans cet assemblage compliqué pour le système digestif, les cinq serres sont seules formées d'une pâte d'émail blanc laiteux particulier beaucoup plus dur que les autres pièces dans son extrémité qui agit; l'autre extrémité, incorporée dans les muscles, est tendre et formée (sous l'émail) d'une substance soyeuse ayant les plus grands rapports avec cer- tain asbeste. Ces dents sont cylindriques en lignes cour- bes, suivant la forme conique de l'appareil osseux où elles sont enchâssées et mobiles, dans des coulisses qui le» maintiennent hermétiquement incarcérées (pi. vu, fig. 1, 3, 4). Elles sont longues de 2 centimètres et pourvues lon- gitudinalement de filets de la plus grande finesse qui s'a- justent dans leur coulisse. Ces cinq pics, qui agissent encore comme dents masticatoires, et qui plus particulièrement nous occupent, sont donc les instruments d'exploitation de YEchinus. En ouvrant la mâchoire, ces cinq pics dentiformes doi- vent, avec l'élan voulu, frapper la pierre plutôt que la gratter, attendu que, dans ce dernier cas, sur le calcaire et le grès, leurs traces seraient restées apparentes, comme elles le sont dans les trous de Pholades, tandis qu'au con- traire nous n'y trouvons que des piqûres. Si la roche devient plus résistante, l'Échinoderme aurait la ressource, en fermant les cinq mandibules de sa mâchoire, de réunir en un faisceau pyramidal ses cinq pics tels qu'on les ob- serve souvent. Leurs pointes ainsi soutenues mutuelle- ment, pour n'en former qu'une seule, doivent agir avec beaucoup plus de force dans les cas difficiles. Nous avons fait observer que ces pics dentiformes affec- tent des lignes courbes (pi. \n, fig. 3, 4); ils n'attaquent donc pas la pierre perpendiculairement, comme le ferait une barre de mine? Non, en cette circonstance, la nature 168 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1856.) fait mieux : chaque percussion ou impression donnée de ces pics courbes chasse de côté l'éclat de la roche, si petit qu'il soit, et le moindre élan donné à ces pointes d'émail doit ajouter beaucoup de force en attaquant la pierre. Leurs pointes, déjà livrées au travail , sont formées de trois bi- seaux qui ne sont plus coupés dans la perfection des au- tres parties de leurs pièces. On en remarque de plus forts d'un côté que de l'autre; on juge enfin que ces facettes ont été faites après coup, et cela est général ; elles doivent être renouvelées souvent, pour former de nouvelles poin- tes lorsque les précédentes sont usées (1). En considérant l'exploitation de ces roches en trous profonds jusqu'à 10 centimètres sur 24 de circonférence creusés par cinq dents dont chacune est grosse comme une forte épingle (2), on est aussi porté à reconnaître que ces pics dentiformes doivent s'user assez promptement; et comme ils diminuent de longueur, la nécessité veut qu'ils soient prolongés (comme les dents chez les animaux rongeurs), et leur appareil, si bien combiné pour agir à piquer les roches, démontre assez clairement qu'il doit en être ainsi. L'Oursin prolonge donc ses pics indéfiniment, au fur et à mesure qu'ils se raccourcissent soit par l'action de piquer les pierres, soit ensuite pour leur façonner de nouvelles aspérités. Ce système, habilement combiné en ce qu'il place ces pics dans des coulisses (que nous avons citées) où ils sont justement enchâssés à leur sortie, d'où l'Oursin fait saillir les pointes plus ou moins longues, suivant la dureté qu'il doit vaincre , et (nous le répétons) (1 ) Le troisième biseau est sur la coulisse en dessous. (2) Nous attribuons ces grands trous à la nature du grès dans des parties moins dures, mais ils sont assez rares. Leur grandeur est généralement, pour les Echinus lividus et miliaris adultes, de 3 à 4 centimètres de profondeur sur 12 à 15 de circonférence, et dans quelques excavations particulières, les Oursins livides n'ont encore creusé la roche que moitié de cette profondeur. Nous pensons pou- voir, plus tard, juger de leurs progrès par les remarques que nous y avons laissées. TRAVAUX INÉDITS. 169 au fur et à mesure que ces pics s'usent, YEchinus, de ses assemblages musculaires qui s'y rattachent, les pousse dans leur coulisse, et, par une nouvelle sécrétion calcaire, il doit les prolonger indéfiniment, plus ou moins, pour les maintenir à leur longueur voulue, suivant la diminution qu'ils éprouvent dans l'action de leur travail. Comment YEchinus fait-il de nouvelles pointes à ses pics dentiformes lorsqu'elles sont tout à fait usées? Nous ne pouvons que supposer ici un procédé très- plausible cependant. La bouche étant fermée, les cinq pics se trouvent réunis, et, dans leur état d'usure, ils ne se touchent plus l'un à l'autre que par leurs angles, qui , étant abattus, forment les biseaux et rétablissent les pointes. Nous faisons observer qu'il leur suffirait donc de les frotter l'une contre l'autre, dans leurs parties angu- leuses (les seules restées en contact), avec le résidu quart- zeux, ce véritable émeri, qu'ils ont désagrégé, et qui se trouve là en abondance au fond de leurs trous, et alors leurs pointes seraient rétablies de nouveau en les affû- tant ainsi l'une contre l'autre. Ce mouvement montrerait encore la nécessité des dents mobiles dans leur coulisse. Nous serions porté à admettre ce moyen , attendu encore que les biseaux, en se frottant, auraient reçu le poli par- ticulier que l'on y remarque sur tous, et qu'ils ne l'auraient pas, ce poli, s'il était dû à un acide qui les eût formés en rongeant les angles. M. Charles des Moulins, dans son judicieux travail sur les Échinides, en décrivant l'appareil masticatoire, fait remarquer que les dents y sont soudées dans les uns, et qu'elles ne le sont pas dans d'autres. Nous avons reconnu l'exactitude de ce fait, mais il est sans importance dans les espèces ; l'appareil est exactement le même dans ces deux catégories; les pics dentiformes aujourd'hui soudés ont été mobiles antérieurement ; ils ont joué et ont été prolongés dans leur coulisse pour creuser les roches comme les autres. Ici nous devons reconnaître que YEchi- 170 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Avril 1856.) nus, ayant grandement rempli sa tâche , creusé sa de- meure et atteint un âge avancé, en cet état, ses dents masticatoires ne devant plus agir comme pics , il devient inutile à l'Oursin de les garder mobiles dans les coulisses ; il supprime donc l'usage de ses pics en les soudant à ses mandibules, pour n'en plus faire usage que comme de dents masticatoires. Elles sont faiblement soudées. Après les avoir laissées tremper dans l'eau chaude et en appuyant fortement l'extrémité sur une table , nous en avons des- soudé plusieurs et fait mouvoir dans leur coulisse, comme elles ont «infailliblement dû agir précédemment. Nous avons même trouvé des pics dentiformes soudés et d'au- tres qui ne l'étaient pas dans la même espèce de l'Oursin granuleux de notre Océan (1). Manière d'opérer. Nous avons reconnu les instruments des Oursins, mais comment opèrent-ils? Nous savons aussi qu'ils se fixent sur les roches au secours de leurs tentacules en suçoirs ; la coquille y est donc ainsi attachée. Leur mâchoire, nous le savons, est pourvue de vingt pièces et porte ses pics dentiformes, lesquels sont enveloppés d'un système ner- veux (2) qui rattache toute cette armature buccale aux au- ricules, qui sont au nombre de cinq et bordent l'ouver- ture intérieure de la coquille (pi. vu, fig. 2); celle-ci, fixée sur la roche avec les tentacules, devient un puissant appui que YEchinus met en opposition à cette armature buccale restée mobile et armée de ses pics. A l'aide de ces (1) Sur ce stijet, de BlaiûYille, moins exact que M. des Moulins, n'a vu « et n'admet que des dents qu'il dit être soudées, dans une « assez grande partie de leur longueur, en dedans de la ligne médiane « de chaque mâchoire, en sorte que leur mouvement est le même. « T. XXX VII, p. 65. » — C'est une erreur que nous venons d'expli- quer. (2) Ou ne peut plus douter aujourd'hui du système nerveux déjà reconnu, chez ces animaux, par Van-Bcnden, puis réfuté à tort pour être considéré comme des tissus fibreux. TRAVAUX INÉDITS. 171 assemblages vient, comme nous l'avons fait observer plus haut, un puissant système musculaire qui les entoure et doit les faire aller et venir par un mouvement de haut en bas, frappant comme un bélier, aidé du poids de l'arma- ture (pi. vu, fig. 1) ou appuyant par percussion, cà et là, les pointes de ses pics sur la roche. L'Oursin, d'abord sans lâcher prise à la pierre , peut déjà , en comptant sur l'élasticité de ses tentacules comme points d'attache , avancer et reculer sur tous les sens sa coquille , ce qui lui permet de changer de place le contact de ses coups, de son bélier qui bat la pierre, puis enfin il se déplace, et replace plus loin ses tentacules pour changer encore ses coups, portant son travail plus écarté encore et tout au- tour de son trou en tournant sur lui-même, marchant avec ses pointes, où l'usure est apparente. Il pourrait agir différemment encore, en fixant son ap- pareil à sa coquille par les auricules que nous y avons indiqués, pour ne rendre de mobiles que ses pics, qui re- cevraient seuls l'impulsion motrice en jouant dans leurs rainures, agissant par percussion, poussés vers la roche et relevés ensemble ou séparément par leur système muscu- laire. Le premier moyen, agissant avec le poids et la puis- sance de tout l'appareil, serait préférable en ce qu'il offre beaucoup plus de force. Pour opérer dans le granit , les cinq pics dentiformes , réunis en un seul, comme nous l'avons déjà vu, peuvent gratter autour des grains de quartz et de feldspath , en attaquant ainsi les parties fines et sableuses qui agglomè- rent la roche. Ici encore l'Oursin n'use pas, il démolit le granit; nous supposons même que ce travail doit êîie moins long dans ces roches granitiques, susceptibles ainsi de se désagréger, que dans le calcaire , qui doit être plu- tôt usé : il en est ainsi pour les Pholades avec les gneiss (1). Oh Ici nous croyons devoir relever une erreur qui nous surprend de la part d'un professeur, savant académicien, à qui nous avions re- mis nos échantillons de Pholades pour le Muséum de Paris. En le> 172 rev. et mag. de zoologie. [Avril 1856.) Nous avons essayé à creuser le grès , avec YEchinus li- vidus, sur l'un de nos échantillons déjà rempli d'Oursins, et que nous avions laissé tremper dans l'eau durant quel- ques jours. D'abord nous avons travaillé en prenant les baguettes, que nous avions même réunies en un faisceau; leur appui mutuel devait leur donner plus de force encore qu'elles n'en ont isolées, comme elles le sont par leur im- plantation sur la coquille de l'Oursin. Travaillant dans l'eau, toutes précautions prises, nous ne pouvions que très-faiblement attaquer la pierre ; les baguettes n'y résis- tent pas, la nature de leur calcaire est trop tendre ; elles s'usent avec rapidité. Nous avons été plus heureux avec l'armature buccale : fixant ses pièces entre elles avec un mastic , faisant sortir les pics réunis et de 5 millimètres, piquant le grès, le dé- sagrégeant, nous y avons fait un trou de 5 millimètres de profondeur sur 40 de circonférence parfaitement analogue à ceux de nos Oursins, et cela en une heure de travail. Nous avions sûrement trop accéléré notre opération, en y mettant plus de force que n'aurait dû faire YEchinus lui- même; aussi avions-nous grandement usé les pointes des pics, mais la roche l'était aussi. Obligés de mastiquer les pics dans leurs mandibules, nos coups devenaient trop résistants; dans les Oursins, au contraire, ces pics, en restant mobiles, ne peuvent pas recevoir un choc au-dessus de leur force ; en cas de résistance, ils doivent se refouler clans les muscles qui les font agir, et qui produisent ici l'effet d'un ressort à boudin. citant dernièrement dans les Comptes rendus de l'Institut de France, il disait que nous les avions trouvés dans le granit. Ces Mollusques n'ont jamais été rencontrés dans cette roche, c'est dans le gneiss sur- inicacé que nous les avons trouvés. Les divers points connus épars et envahis par nos Pholades et Our- sins perforants , sur les côtes entre Piriac et Saint-Nazaire , ne for- meraient pas, tous réunis, un quart de kilomètre; c'est donc une er- reur.de dire que ces roches (qui nous seraient restées jusqu'à présent inconnues} sont perforées sur une étendue de plusieurs kilomètres. TRAVAUX INÉDITS. 173 Sur l'un de nos échantillons de granit à gros grains im- bibé d'eau et déjà habité de nos Echinus, avec leur appa- reil dentaire de cinq pics réunis , nous avons attaqué la roche en suivant les contours des gros fragments de quartz et de feldspath qui souvent, en se détachant, en entraî- naient d'autres, et nous démolissions le granit avec assez de facilité sans beaucoup altérer les pointes. Ici cette opé- ration est certainement moins longue que dans le grès, et dans le grès moins longue que dans le calcaire où nous connaissons ces animaux. Le feldspath s'altère par l'action saumàtre de la mer, chaque partie se fendille et s'égrène ; les grains quartzeux résistant, en saillie, tapissent, pour la plupart, les trous des Oursins (1). Considérations générales. Nous avons observé de très-jeunes Oursins, moins gros qu'un petit pois, auxquels on pourrait attribuer quinze jours d'existence ; ils ont déjà creusé leur trou dans le grès avec les faibles ressources de leur jeune âge. D'autres de la grosseur d'une noisette arrivent-ils à rencontrer vacants des trous de leur générateur, ne seraient-ils que de deux (1) M. Eugène Robert dit qu'il est porté à croire que l'Oursin creuse sa demeure au moyen de ses pointes mobiles. M. f alenciennes renferme la perforation de ces Échinides dans son système général que « des perforants parviennent à faire des érosions « profondes avec les téguments les plus mous, les moins résistants en « apparence, usant la roche mécaniquement, par l'action de l'eau de « la mer et le simple frottement de leur pied charnu ou de leurs ten- « tacules filiformes, et plus mous encore que la masse charnue des « mollusques. » Ici donc les tentacules ou ventouses pédicellées de l'Oursin, gros comme un crin, devraient creuser le granit, le grès, le calcaire. Enfin, M. Valenciennes n'ayant pas trouvé l'acide dans les Mollusques perforants, il admet encore que ces animaux n'en ont pas besoin, et qu'ils creusent les roches, toujours avec son moyen, par le simple frottement de leur pied avec l'eau de mer. Ainsi seraient donc perforés les grès, les marbres les plus compactes et certain test de diverses coquilles plus dur encore; c'est une erreur déjà jugée et reconnue dans notre travail général sur les perforants. 174 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1856.) ou trois fois leur volume , ne se contentent pas d'habiter ainsi ces demeures, trop grandes pour y trouver la sécu- rité voulue à leur jeune âge , quoiqu'il la leur faudra un peu plus tard, par suite de leur accroissement; ils préfè- rent agir précipitamment dans ces mêmes trous, en creuser d'autres plus petits proportionnés à leur volume. Ces faits, que nous remarquons assez souvent , ajoutent encore à nos observations comme à nos expériences pour faire recon- naître assez de promptitude dans ce travail, qui doit s'exé- cuter, par conséquent, avec facilité. Nous ne prétendons pas que des trous de 10 centimè- tres de profondeur ont dû être creusés par le seul individu que nous y trouvons aujourd'hui ; ces grandes excavations surtout peuvent être le résultat de plusieurs Echinus qui se seraient succédé; un grand nombre de générations sont peut-être déjà venues habiter ces deux mille trous creusés par Iqs premiers, et nous remarquons que ceux qui leur succèdent ordinairement ne les approfondissent pas davantage ; ils ne veulent que s'y loger, et la même profondeur leur suffit. Tous les trous sont occupés, et leur nombre est insuffisant pour contenir les Oursins qui se présentent aux alentours et ne trouvent plus d'espaces à pouvoir creuser; ceux-ci s'attachent provisoirement sur les parois des excavations moins garnies d'Oursins, 'et les parties voûtées où nous avons déjà dit qu'ils se suspendent en attendant que des trous deviennent vacants par la mort de quelqu'un des leurs pour s'en emparer. Sur le grès comme sur le granit , ces nombreuses géodes de nos Echinus sont généralement enduites d'expansions calcaires appartenant à un Nullipore (1) qui vient s'asso- cier aux Oursins. Presque toutes les sommités des cloisons qui les séparent en sont couvertes , mais au fond de leur demeure, où se trouve le contact de la bouche de YEchi- (1) Suivant M. de Blainville, et dont ou fait maintenant des végé- taux, suivant l'auteur Decaisne. TRAVAUX INÉDITS. 176 nusy le Nullipore ne prospère pas ; quelquefois cependant, divers trous sont tapissés entièrement par ces encroûte- ments calcaires, par des vermilies et des serpules. Dans ces cas assez rares, nous devons reconnaître que ces trous, d'abord abandonnés à la mort des Oursins, avaient été ensuite envahis par ces corps étrangers. Le silence qui , jusqu'à présent, avait été gardé sur ce fait si étrange a fait émettre le doute par un savant pro- fesseur que nos Oursins de Bretagne pourraient bien être une espèce perforante particulière à celle de la Méditer- ranée (1). D'après l'examen que nous avons fait de ces derniers et autres des mers étrangères pour le mécanisme qui les rend perforants , nous y avons trouvé le même appareil, les mêmes pics dentiformes, quelquefois usés et autrefois intacts, tous propres à la perforation, et devant alors être munis du même système nerveux avec lequel agissent, sur nos côtes, nos Echinus lividus et miliaris. Ces Echinides de notre collection, au nombre de quinze, par nous observés sont les Echinus esculentus, lividus et melo y de la Méditerranée ; Granularis, de l'Océan ; Fle- mengii, elegans, neglectus, esculentus, ces derniers de Nor- vège, et atratus, de l'île Bourbon; Heliocidaris variola- ris, Âstropyga Desorii, Diadema Savignyi, ceux-ci de la mer Rouge; Diadema europœum, de Sicile; Echinometra trigonaria et mamillata, des côtes de l'île Maurice. Nous ne doutons pas que les quinze espèces ci-dessus ne soient perforantes, comme les nôtres en Bretagne. Les armatures buccales de YAstropyga Desorii et du Diadema Savignyi nous ont offert quelques différences sur les Echinus proprement dits. Les pics dentiformes des premiers présentent une profonde rainure en dessous, et leurs cinq mandibules se terminent chacune intérieure- ment par deux pointes isolées , ce qui détermine ici deux pièces de moins que dans les Echinus; elles sont donc, (1) Ou s'occupe même de lui donuer déjà uu mm. 176 rev. et mag. de zoologie. {Avril 1856.) dans le principe, construites avec trente pièces en partie soudées, et réduites à vingt pour fonctionner. Les armatures buccales des treize autres espèces ci- dessus citées fonctionnent, comme les précédentes, avec vingt pièces ; mais nous avons observé que, dans le prin- cipe, elles sont formées de quarante parties, dont trente, accouplées ou soudées ensemble , se réduisent à dix : en plus sont les cinq osselets où s'établissent les articulations des mandibules, avec les cinq pics dentiformes, ce qui fait les vingt pièces agissantes et composant la curieuse charpente buccale de ces animaux. Nous devons être étonnés sans doute de la grande con- formité qui existe dans toutes ces parties osseuses. Com- ment procède YEchinus pour confectionner ce grand nombre de pièces détachées et simples d'abord en elles- mêmes? Il les rapproche l'une contre l'autre, laissant un joint, afin de permettre l'augmentation des parties. Sui- vant les progrès de l'âge, toutes les pièces ainsi réunies comme par une soudure se doublent, d'autres se quadru- plent et deviennent symétriques dans toutes leurs parties, au point (nous l'avons dit) qu'on les croirait moulées les unes sur les autres. Dans les appareils dentaires de plusieurs de ces grandes espèces, nous avons démoli leurs quarante pièces primi- tives. Nous sommes étonnés sans doute du travail de l'appa- reil buccal de ces animaux ; la coque qui le renferme est peut-être plus surprenante encore. La figure que nous en donnons est divisée en trois cent dix plaques de toutes grandeurs, dont l'ensemble compose sa forme sphérique. On sait qu'elles sont couvertes de tubercules sur lesquels sont articulées les baguettes ; ces trois cent dix plaques, suffisamment soudées pour envelopper l'Échinide et por- ter ses baguettes, doivent se désunir de nouveau, par sections, à diverses périodes de la vie de l'animal, afin que chacune des plaques reçoive, dans sa juste propor- TRAVAUX INÉDITS. 177 tion, l'accroissement voulu pour arriver à la même forme sphérique primitive, augmentée suivant les progrès de l'âge de l'individu. Les baguettes elles-mêmes sont admi- rablement linéolées dans nos Lividus; dans d'autres, on les trouve couvertes d'aspérités de la plus grande finesse. Dans le plus gros des Échinides, l'Oursin Melon de la Méditerranée, nous avons compté, d'une part, onze cents plaques, et dans les aires ambulacraires, dont deux trous représentent chaque plaque, nous trouvons deux mille cent cinquante pièces, autant qu'il est possible d'être exact dans cette énumération difficile. Le test de cet Echinas Melo adulte, d'un diamètre de 16 centimètres, est donc formé de trois mille deux cent cinquante pièces. Si, comme on le pense, tous les trous des aires ambulacraires sont occupés par des filaments charnus, l'animal doit dé- velopper quatre mille trois cents tentacules. Quel beau travail ! Nous devons dire que la nature n'a rien -fuit d'aussi surprenant, en conchyliologie, que ce que nous trouvons dans la famille des Échinides. Conclusions. D'après les faits, les observations et les expériences qui précèdent (sur lesquels peut-être on contestera encore, tant ce procédé nouveau paraît être étrange), pour nous notre conviction est faite. Nous nous dirons encore : S'il n'était pas dans la nature de ces êtres de creuser des roches, pourquoi seraient-ils ainsi pourvus et outillés de poinçons en émail dont les sommités s'usent, puis se re- nouvellent, se raccourcissent dès lors et doivent, de toute nécessité, recevoir le prolongement nécessaire pour con- server leur longueur voulue tant que l'Oursin travaille? Si cet appareil, si bien combiné pour agir sur la pierre, n'avait pas ce but, il deviendrait inutile à cette tribu de véritables Echinus qui en sont pourvus; ils auraient reçu de simples dents fixes et ordinaires, comme tant d'autres dans cette immense famille, comptant, comme nous l'avons 2e série, t. vin. Aimée 1856. 12 178 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1856.) dit, en vivants et fossiles, seize cents espèces. Comme exemple, nous citerons particulièrement le genre Clypéas- ter, à qui tous les moyens de perforer les roches sont in- terdits. Maintenant, nous comme tant d'autres, nous avons ob- servé, dans différentes mers, des Oursins rejetés cà et là et retirés de leurs gisements primitifs ; souvent ils se réfu- gient encore dans des plantes marines, dans des éponges, des creux et des interstices naturels des rochers; mais leur nature d'habiter les roches, peut-être aussi l'argile et lespolypiers, dans des mers étrangères, doit être reconnue aujourd'hui. Après l'expérience que nous venons d'acquérir, on trouvera sans doute, dans toutes les mers, de nombreux exemples de ces perforants ; nous engageons les explora- teurs en conchyliologie à en faire la recherche. Explication de la planche vu. Fig. 1, première section de la coque de YEchinus. livi- dus dépourvu de ses baguettes et de son animal , mon- trant son appareil osseux en place et sortant de sa coque pour piquer la pierre ; il recouvre trois auricules. Cette armature buccale montre trois de ses mandibules pour- vues de leurs pics dentiformes. Les cinq extrémités de ces mêmes pics se remarquent dans la partie supérieure de l'appareil, où l'on aperçoit deux des cinq anses ou leviers articulés à leur extrémité, au centre de l'appareil, lesquels se rabattent sur les cinq osselets où s'attachent les articu- lations des cinq mandibules; deux extrémités de ces osse- lets se reconnaissent à leur apparence bulliforme. A l'in- térieur de la coque on a indiqué une partie des aires am- bulacraires et des plaques, lesquelles, ajustées l'une contre l'autre, forment l'ensemble sphérique de la coque Fig. 2, seconde section de la même coque, montrant à l'intérieur deux de ses auricules, ainsi qu'une partie des aires amhulacraires et des plaques. Dans les parties supé- TRAVAUX INÉDITS. 1 7!) rieures de ces deux sections Hg. 1 et 2 formant la coque de YEchinus, l'ouverture qui se remarque est celle de l'anus. Fig. 3, une mandibule (grossie) d'où ressort de sa cou- lisse une partie de son pic dentiforme; sa pointe est grandement usée. Fig. 4, même pic dentiforme retiré de sa coulissé, vu de profil et montrant sa pointe intacte. Description de quelques Coléoptères nouveaux de la faune européenne; par M. Léon Fairmaire. Pyladus nov. gen. (Scydmœnidae). — Mandibulse ffla- gnae, falcatœ, graciles; maxillœ obtusae, ciliatae. Palpi maxillares triarticulati , articulis ultimis duobus connatis clavam ovatam efficientibus. Palpi labiales , triarticulati , graciles, ultimo longiore, acuto, 2° intus bispinoso. Gaput brève, transversale, oculis minutissimis. Antennae medio epistomate insertae, 11-articulatae, subclavatae, articulo 1° aliis multo longiore. Prothorax angustus, fere ovatus, basi truncatus. Elytra connata , oblongo-ovata, apice acuminato. Femora clavata ; tarsi 5-articulo. -— Genus in hac familia insigne et primo intuito spurium. P. Coquereli. — L., 2 mill. — Totus rufo testaceus, ni- tidus, antennis, palpis pedibusque pallidioribus ; elytris valde punctato-lineatis; sutura elevata. — Un seul indi- vidu trouvé, par mon ami C. Coquerel, dans la baie de Beikos (Bosphore). Feronia curtula. — L., 15 à 18 mill. — Nigra, nitida, oblonga, prothorace transverso, basi utrinque profunde bi-impresso; elytris modice punctato-striatis, punctis mi- nutis, humeris carinatis. f Elytris opacis, latioribus, striis vix impressis, interstitiis planis. — Alpes maritimes, Apennins. (V. Cihiliani.) Amsotoma dUtin,2. Il se tient dans les maisons. « Mus algirus. Pelage d'un gris brunâtre, teint de jaune ou de roussâtre, mêlé de quelques longs cils noirs ; par- ties inférieures du corps, face interne des membres et pieds blanchâtres; parfois une tache rousse à la poitrine; talon brun ; oreilles presque rondes, courtes, avec une petite touffe devant le méat; une tache blanchâtre der- rière l'oreille ; queue grise dessous, brunissante de plus en plus vers le bout. Le corps mesure 0m,075 ; la queue, 0m,060. Habite des terriers dans les cultures et les brous- sailles ; quelquefois entre dans les maisons des campagnes. « Gerbillus Sellysii. Pelage doux, luisant, d'un brun clair, lavé de fauve, plus foncé sur la tête et la croupe, plus roux sur les flancs ; parties inférieures d'un blanc pur remontant un peu sur les flancs, à la face antérieure de la jambe et extérieure du coude, et paraissant un peu sur les côtés de la face jusqu'aux vibrisses ; partie inférieure de la jambe brune; une large tache orbitale très-pâle, plus marquée devant l'oreille ; queue de la couleur du dos, ciliée à son tiers postérieur de longs poils bruns qui for- ment une touffe peu fournie. Habite des terriers au fond desquels il se l'ait un nid d'herbes sèches et d'où il sort à certaines heures du jour pour prendre le soleil. « Lepus mediterraneus. Le lièvre d'Algérie paraît être 190 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1856.) de cette espèce ; je l'ai rencontré sur des hauteurs de plus de 1,500 mètres. Séance du 14 avril 1856. — Rien sur la zoologie. Séance du 21 avril 1856. — M. Eudes Dedong champs fait hommage à l'Académie d'un opuscule qu'il vient de publier sous le titre de : « Description d'un nouveau genre de coquilles bivalves fossiles (Eligmus), provenant de la grande oolithe du département du Calvados. » M. A. Raimondi adresse un Mémoire sur le huano des îles de Chincha et les oiseaux qui le produisent. M. Raimondi établit que le huano ou guano, dont il y a des couches de plus de 30 mètres d'épaisseur, ne peut être considéré comme un coprolithe ou excrément fossile d'animaux antédiluviens, comme l'ont pensé MM. Girardin et Ridard, et il conclut des faits qu'il expose dans ce mé- moire « que le problème de l'origine du huano est ré- solu: que ce n'est pas un coprolithe, mais bien une ma- tière dont la formation appartient à l'époque actuelle. » Quant aux oiseaux qui produisent le huano , voici 1'énumération des espèces qu'il a observées pendant son séjour sur les îles de Chincha : JHoms vulgnires. Pelecanus lhajus (Molina) A Icalraz. Carbo Gaimardii (Lesson) Palo de mar. Carbo albigula (Braudt) Cuervo de mar. Sula variegata (Tschudi) Piquero. Plolus anhinga (Lin.) Zamargullon chorcado. Rhyncops nigra (Lin) Arador ou Pico-tijera. Larus modeslus (Tschudi) Gaviota. Spheniscus Humboldtii (Meyen) . . Pajaro niîlo. Puffinuria Garnolii (Lesson). . . . Poloyunco. Slerna inca (Lesson) Zarcillo. Toutes ces espèces d'oiseaux ne vivent pas constam- ment sur les îles de Chincha : quelques-unes viennent seu- lement à l'époque de la ponte. Parmi les sédentaires, le Pelecanus thajus , la Sula variegata, le Larus modestus, le Spheniscus Humboldtii et la Puffinuria Garnotii sont ANALYSES D' OUVRAGES NOUVEAUX. 191 celles qui abondent davantage. Ces oiseaux se réunissent, chaque espèce séparément : ainsi, dans 1 île dite du nord, la partie nord est habitée par les Pclecanus , la partie est parles Larus, la partie ouest par les Sula et la partie sud par les Puffinuria. M. Butin, médecin en chef des Invalides , envoie plu- sieurs nids d'hirondelle salangane, recueillis il y a cinq ans dans une grotte des environs de Java, par le voyageur qui lui en a fait don. M. Hutin a pensé qu'à raison des com- munications qui ont été faites récemment à l'Académie touchant la composition de ces nids il pourrait y avoir quelque intérêt pour la science à faire examiner ceux qu'il offre aujourd'hui, et qui sont dans un parfait état de con- servation. « Les habitants du pays, dit M. Hutin , pensent géné- ralement que les Salanganes composent ces nids avec du frai de poisson , et que l'opinion des personnes qui en regardent la matière comme le produit d'une sécrétion particulière à ces petits oiseaux est due à ce que l'on voit des fils de cette substance visqueuse pendre souvent de leurs becs à l'époque où ils la ramassent pour s'en servir. Il paraît que chaque nid reçoit habituellement deux œufs seulement. » M. Wanner envoie une Note ayant pour titre : « De la capillarité, théorie de la circulation sanguine, » note qui fait suite à celle que l'auteur avait présentée dans la séance du 31 décembre dernier. III ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Bulletins de la Société impériale des naturalistes de Moscou, t. XXVII, année 1854. (Voir notre n° 2, p. 94.) Mémoire sur la famille des Carabiques, 4e partie, par M. le baron Chaudoir, I, p. 453. 192 rev. et mag. de zoologie. [Avril 1856.) Liste des Lépidoptères des gouvernements de Kharkov, Poltava et Ekaterinoslav , par Czernay, 1, p. 212. Suppléments à la Lépidoptérologie de la Russie et description de quelques autres insectes, par M. Evers- mann (avec 1 planche), II, p. 174. Traité sur quelques Daphnies nouvelles ou peu con- nues, par M. Seb. Fischer (avec planche), I, p. 423. Larus columbinus, espèce nouvelle habitant les parages de la mer Caspienne , par M. Golowatschow (avec 1 plan- che), I,p. 423. Loi nouvelle de la génération ascendante, facultative et contingente des Infusoires, par M. Gros, II, p. 267. Sur YAspius owsianska de Czernay, par M. Maslowski, I, p. 442. Essai sur l'Ornithologie du sud de la Russie, par M. Radde, H, 131. Répartition des taches blanches sur les animaux do- mestiques, par M. Rouillier, II, p. 459. Notices lépidoptérologiques faites en Sicile par M..Zel- ler, II, p. 3. TABLE DES MATIERES. Payes. PircHKiuN. — Notices mammalogiques. 145 Jaubert. — Onzième Lettre sur l'Ornithologie. 149 De Souancé. — Catalogue des Perroquets. 152 Cailliaud (Frédéric). — Oursins perforants de Bretagne. 158 Fairmaire (Léon). — Description de Coléoptères nouveaux. 179 Robineau-Desvoidy. — Gale-Insectes de l'Olivier, etc. 180 Académie des sciences. 188 Analyses. 191 PARIS. — IMP. DE Mme Ve BOUCHARD -HCZARD , RUE DE l/ÉPERON , 5. DIX-NJGUVIÈME ANNÉE. — MAI 1856. I. TRAVAUX INEDITS. De la dentition des Cétacés, et de la place qu'occupent les fanons dans la bouche des Baleines ; par le Dr L. F. K.mmanuel Rousseau, membre de la Légion d'honneur, chef des travaux anatomiques au Muséum, sous les pro- fesseurs G. Cuvier, de Blainvilleet Duvernoy. Dans notre anatomie comparée du système dentaire, chez l'homme et chez les principaux animaux, publiée en 1827, non plus que dans le supplément à cet ouvrage, donné en 1839, nous n'avons parlé de la dentition chez les Cétacés. Une circonstance fortuite nous porte à combler cette lacune. Notre œuvre, qui n'a point pour objet les questions zoologiques, traitera presque exclusivement de la denti- tion des principales espèces de mammifères marins. Nous serons souvent obligé d'être le copiste des savants auteurs qui nous ont devancé, et pour lesquels notre vé- nération est profonde ; nous imiterons, dans la faible me- sure de nos forces, les nobles efforts qu'ils ont faits pour rendre saisissable à tous la marche régulière de la na- ture. Suivant le chemin qui nous est tracé, et nous ap- puyant sur des faits plutôt que sur des théories parfois trompeuses, nous nous efforcerons de trouver et de dé- montrer la vérité. Georges Cuvier divise les Cétacés en deux familles : La première se compose des Cétacés herbivores ; 2e sÉRiB. t. vui. Aimée 1856. 13 I 194 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1856.) La deuxième, des Cétacés ordinaires connus principa- lement sous le nom de Souffleurs. Les herbivores comprennent les Lamantins, les Du- gongs, les Stellères. Les Dauphins, les Delphinaptères, les Hypéroodons, les Narvals, les Cachalots et les Baleines composent la deuxième famille. C'est dans cet ordre que nous procéderons. Les Lamantins (Manatus) . Les deux ou trois espèces dont ce genre se compose ne paraissent guère différer entre elles que par leur sys- tème de dentition, la dimension et la structure de quelques os de la tête, et par quelques modifications du type com- mun dans les organes du mouvement. Ainsi le nombre des dents est bien plus considérable chez le Lamantin que chez les autres animaux de la même famille. Vingt molaires, dix par chaque côté, existent à l'une et l'autre mâchoire. Toutes les molaires supérieures sont implantées par trois racines, absolument comme les grosses molaires de l'homme ; ces racines sont divergentes et correspondent : l'une à la partie interne, les deux autres à la partie externe du bord alvéolaire (voir la pi. vu). A la mâchoire inférieure, les dents n'ont que deux ra- cines simples d'abord, s' élargissant pour se bifurquer à leur extrémité et implantées d'avant en arrière sur une même ligne. Les molaires du Lamantin sont constamment à collines transverses et à racines distinctes de leur couronne qui est de forme carrée avec collet très-prononcé. Les couron- nes sont recouvertes d'une épaisse couche d'émail légère- ment strié de petites lignes comme chez quelques rumi- nants. Chaque plateau de couronne présente, à sa partie triturante, un large sillon, dont les parois élevées sont fes- TRAVAUX INKDITS. 195 tonnées de trois tubercules; dédit autres sillons, bien moins prononcés (]ue celui du milieu, existent en avant et en arrière sur chaque dent. De la première molaire antérieure jusqu'à la plus re- culée en arrière, il y a augmentation graduelle de dia- mètre. Indépendamment de celles qui sont apparentes, deux ou trois dents, à chaque côté de l'une et l'autre mâchoire, sont constamment renfermées dans une espèce de tube osseux qui fait saillie à la partie postérieure des alvéoles dentaires. Les molaires du Lamantin pourraient, sauf la première, qui n'offre aucune similitude avec celle du Tapir, chez qui elle est bien plus développée et plus grosse, être com- parées à celles de cet animal. S'atrophiant par les racines, absolument comme les dents caduques, ou molaires de lait humaines, les molaires du Lamantin montrent, à mesure qu'elles s'usent par l'acte de la mastication, deux lignes bordées d'émail, lignes qui s'élargissent jusqu'à ce qu'elles arrivent à se confondre en une surface aussi étendue que la dent elle- même, qui alors est complètement usée et prête à tomber. La molaire qui tombe n'est pas remplacée, celle qui suit deviendra première, et a son tour tombera par usure sans être remplacée non plus. Il en est de même poul- ies suivantes, ce qui en fait varier le nombre, et constitue une dentition successive, dont nous n'avons jamais trouvé la limite, malgré l'état de vieillesse et le grand nombre de têtes que nous avons été à même de visiter. A tous les âges, nous avons toujours trouvé deux et, le plus souvent trois dents en germe à la partie postérieure de l'extré- mité de la ligne dentaire. Les incisives du Lamantin ne sont que rudinientaires, elles s'absorbent très-promptement, il est rare d'en trou- ver trace. J'ai cependant rencontré, chez un jeune sujet, deux petites incisives dans les alvéoles très-peu profonds 196 REV. ET MAG. DE zoologie. (Mai 1856.) de l'intermaxillaire, et constaté, une autre fois, la pré- sence de six de ces mêmes dents incisives sous une plaque cartilagineuse qui recouvre la symphyse de la mâchoire inférieure ; ces incisives avaient 2 à 3 millimètres de lon- gueur sur moins d'un millimètre de grosseur. L'empreinte d'une série d'alvéoles se rencontre con- stamment sous la plaque cartilagineuse sus-indiquée; les dents s'y voient rarement. Les intermaxillaires ne sont pas, chez le Lamantin, courbés de haut en bas comme chez le Dugong. Les symphyses des deux mâchoires se soudent de fort bonne heure. La structure intime des dents coupées longitudinale- ment et horizontalement, et vues au microscope, ne dif- fère pas de celle des dents humaines, la composition chi- mique en est la même. Mesures comparatives de la longueur de la tête, chez le La- mantin, à partir de la partie la plus saillante du condyle de l'occipital au bout du museau (os incisif.) Très -jeune sujet de l'Amérique méridio- nale 20 cent. Lamantin adulte du même pays. . . 30 cent. 5 mill. Lamantin très-adulte du Sénégal. . . 31 cent. Distance de la dent molaire antérieure au bout du museau. Lamantin très-jeune de l'Amérique mé- ridionale 7 cent. Lamantin adulte du même pays. . . 13 cent. 3 mill. Lamantin très-vieux du Sénégal. . . 10 cent. 7 mill. Distance de la molaire antérieure à la partie la plus sail- lante de la symphyse de la mâchoire inférieure. Très-jeune sujet de l'Amérique méridio- nale 5 cent. 3 mill. TRAVAUX INEDITS. 197 Lamantin adulte du môme pays. ... 8 cent. 2 mill. Lamantin âgé du Sénégal 7 cent. 5 mill. II va sans dire que ces proportions ne doivent être considérées que comme approximatives, et peuvent varier suivant l'âge, le sexe, etc., etc. Notre intention n'est pas de nous occuper des animaux antédiluviens, mais il n'est pas inopportun de citer quel- ques observations recueillies sur une pièce fossile dont le Muséum est redevable à M. P. Gervais, professeur à la faculté des sciences de Montpellier. Ce précieux sujet, qui est un crâne presque complet de Lamantin fossile, présente, ce qui n'existe pas chez les Lamantins vivants et adultes, deux grosses incisives co- niques, terminées par une pointe mousse et émaillée. Légèrement annelées, ces incisives, qui ont 2 centimè- tres de grosseur au sortir des alvéoles, se projettent au dehors sur une longueur de 4 centimètres. Cinq molaires seulement, en toutsemblables, au dévelop- pement près, à celles des Lamantins vivants qui les ont beaucoup moins grosses, existent à chaque côté des mâ- choires de cette tête fossile. La distance de la molaire antérieure à la partie de l'o- rifice de l'alvéole de la dent incisive est de 15 centimètres 4 millimètres. Georges Cuvier, cet immortel savant, qui à la page 26G et suivantes de son 5e volume (Recherches sur les os- sements fossiles, édition de 1823) parle du Lamantin, n'en a possédé que quelques fragments incomplets. De quel prix n'eussent pas été pour lui, s'il avait été assez heureux pour les voir réunis de son vivant, tous ces trésors décou- verts, depuis qu'il n'est plus, par les éminents savants aux- quels ses impérissables écrits ont inspiré le goût des at- trayantes recherches de tant d'objets précieux enfouis dans les profondeurs de la terre. Grâce à lui, qui en fut le créateur, grâce au gouverne- ment, qui vient d'en consacrer l'importance par une 198 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE, (Mai 1856.) chaire spéciale, c haut enseignement de la paléontologie ne peut que marcher de progrès en progrès, et la lumière se fera sur des mystères jusqu'ici demeurés impénétrables. Les Dugongs (Haticore dugong). Les connexions des os de la face, leur coupe générale sont à peu près les mêmes dans le Dugong que dans le Lamantin j et pour changer en Dugong une tête de Laman- tin il suffirait de renfler et d'allonger les intermaxillaires, d'y placer les défenses, et de courber vers le bas la sym- physe de la mâchoire inférieure* pour la conformer à l'in- flexion de la supérieure. La mâchoire supérieure est coudée de haut en bas, à peu près dans son milieu, et forme un angle presque droit* dont la branche ascendante se place au devant de la mâchoire inférieure; L'angle de celle-ci lui oppose une surface aplatie qui descend dans une direction très-peu oblique, et fait un angle obtus semblable au précédent, avec le bord alvéolaire des branches. Les deux pièces qui la forment ne se soudent jamais complètement et restent séparées par une suture symphysaire. Lô système dentaire du Dugong est tout particulier. Quatre incisives superposées, ou deux pour chaque os, existent à la mâchoire supérieure chez les jeunes sujets. L'incisive supérieure, dite de lait ou caduque, est co- nique à ses deux extrémités ; le cône antérieur, recouvert d'émail, est plus arrondi que l'autre, qui se termine en pointe assez aiguë. Cette dent, grosse comme une forte plume de corbeau, a 33 millimètres environ de longueur. L'incisive permanente, arrivée à son état complet de développement, mesure 17 centimètres de longueur sur 1 à 3 centimètres d'épaisseur; elle est très -légèrement cannelée et en tout recouverte d'émail. La substance éburnée est très-dense, et la dent casse facilement, si par exemple on la laisse tomber sur un corps dur. TRAVAUX INEDITS. 199 Vues sur nue tête entière, les deux incisives affectent, par leur divergence, une forme triangulaire, l'écartement, qui n'est que de î) millimètres à la sortie des alvéoles, al- lant croissant jusqu'à l'extrémité des dents où j'ai mesuré V5 millimètres pris en dedans. Les incisives de la mâchoire inférieure sont au nom- bre de huit, quatre pour chaque côté: elles sont symétri- quement superposées et renfermées dans des alvéoles très- peu profonds. Ces dents de forme conique, grosses de 3 à 4 millimètres et longues de 15 à 20 millimètres, ne prennent jamais plus de développement; elles ne sont pas ostensibles du vivant de l'animal, s'absorbent prompte- ment dans le jeune âge, et gisent, sous une plaque carti- lagineuse qui existe à la face antérieure et tronquée du maxillaire inférieur. Les molaires ont, dans le jeune âge, un aspect tubercu- leux qu'elles perdent bientôt, s'usant rapidement ; elles ne présentent plus alors qu'un plan uniforme, bordé d'émail dans tout son contour. Vient ensuite la substance éburnée qui occupe la plus grande partie de la dent, au centre de laquelle s'aperçoit une sorte d'osteïde, plus compacte que l'ivoire, d'une couleur plus foncée, et qui peut se compa- rer à la fève ou cornet des chevaux hors d'âge. Toutes les molaires sont à peu près de même grosseur et de même forme cylindrique, sauf la dernière, qui est plus grande, plus forte, plus aplatie et de forme didyme (voir fig. 8). Elles n'ont jamais qu'une racine ouverte, contenant la pulpe productrice et ne cessent, en raison de cette non- oblitération expliquée dans mon système dentaire, de croître tant qu'elles sont nécessaires à l'animal. Dans les très-vieux sujets, l'extrémité radiculaire est tronquée et pleine. Stellkre {Stellerus}. Ilytina borealit. Point de dents implantées, mais une plaque molaire de 200 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Mai 1856.) chaque côté des mâchoires, attachée non par des racines, mais par une infinité de vaisseaux et de nerfs (comme les dents cornées del'Ornithorhynque); surface inégale et creu- sée de canaux tortueux qui présentent des espèces de chevrons. Fréd. Cuvier, dans l'histoire naturelle des Cétacés, donne, à la page 48, une traduction du mémoire de Stel- ler; nous la citerons sans retranchement. « La mastication a lieu autrement que dans tous les au- « très animaux, non par des dents dont ces animaux sont a dépourvus, mais par deux os considérables blancs, es- « pèces de masses dentaires, dont l'une adhère au palais, (( et l'autre, opposée à la précédente, est attachée à la ma- te choire inférieure. « L'insertion même de ces os est insolite et ne peut « s'exprimer par aucun nom. On ne peut dire que ce soit « une gomphose, car ces os ne sont pas implantés dans « les maxillaires, mais ils adhèrent par des pores et des « papilles nombreuses, correspondant à d'autres papilles « et à d'autres pores semblables que présentent le palais « et la mâchoire inférieure. En outre, cet os dentaire se « fixe, en avant, dans la membrane papillaire de la lèvre «. supérieure interne, sur les côtés, dans les stries osseuses, « en arrière, par une double apophyse au palais et au a maxillaire inférieur, de manière à être solidement af- « fermi. « Ces os molaires sont percés, à leur face adhérente, de « beaucoup de petites ouvertures, comme un réseau ou « une éponge ; c'est par là que pénètrent les artères et les « nerfs, comme dans les dents des autres animaux. La « face libre est lisse, et marquée de beaucoup de sillons (( tortueux, ondulés, séparés par autant d'éminences, les- « quelles sont reçues dans les sillons de la dent opposée, « de manière que, dans la mastication, les fucus sont « broyés comme par une meule. » Nous citerons encore textuellement le passage ci-après, extrait du Bulletin scientifique, publié par l'Académie TRAVAUX INÉDITS. 201 impériale de Saint-Pétersbourg et rédigé par le secrétaire perpétuel de cette Académie, à la page 355 du tome Ier pour 1838. Son auteur, M. Van K. E. V. Raer s'exprime ainsi : « Enfin M. l'amiral Wranger, dernier gouverneur de « nos colonies, après y avoir résidé six ans, et M. Khleb- « nokor, qui les habita trente ans, m'ont assuré que, d'a- « près les demandes de mon collègue Brandt et de moi, <( ils avaient fait tous leurs efforts pour obtenir des ren- te seignements sur l'animal perdu, sans y réussir. « Dès à présent, nul doute que l'espèce soit anéantie. « On voit, par cette esquisse historique, que la Rytina n'a « subsisté que vingt-sept ans, à dater de l'époque où les « Européens en firent la connaissance. Steller, par la « description qu'il en a donnée et qu'on vient de tra- ce duire en français après un siècle entier, s'est érigé un « monument d'autant plus durable que personne ne peut « vérifier ni poursuivre ses observations. C'est lui aussi « qui, sans le vouloir, a contribué à la destruction de Tes- te pèce, en excitant l'avidité des aventuriers. « Il ne reste, pour seule preuve de l'existence de la Ry- « tina, que la description de ce naturaliste, une figure « assez défectueuse laissée par Pallas et publiée dans les <( Icônes ad zoograph., fasc. II, et une plaque dentaire qui « fait partie de la collection académique. M. Brandt a « donné une description très-détaillée de cette plaque « dentaire dans nos mémoires. » Il résulterait des observations de M. Brandt, qui se trouvait à portée d'étudier de nouveau les dents du Stellère conservées dans les collections de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, que ces dents sont entièrement de nature cornée, qu'elles se composent des fibres, aggluti- nées les unes aux autres, qui rappellent tout cà fait celles qui forment les fanons de Baleine, et que ces fibres, vues au microscope, présentent des tubes, comme le font la plu- part des poils. Cette nature cornée des dents du Slellère, 202 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1856.) qui semblait devoir conduire M. Brandt à les considérer comme étrangères au système dentaire et analogues aux poils, ne l'a cependant pas empêché d'adopter l'idée que chaque maxillaire est garni d'une semblable dent. N'ayant pas été à même de voir un fragment de Stellère, j'ai dû me borner à rapporter ce que les différents auteurs ont dit sur cet animal, qui ne se trouve pas dans nos col- lections et qui paraît perdu pour la science. CÉTACÉS PISCIVORES. LES DAUPHINS. Se distinguent des précédentes par l'appareil singulier qui leur a valu le nom commun de Souffleurs. Les Dauphins constituent, dans l'ordre des Cétacés, un groupe naturel. Ils ont des dents aux deux mâchoires, et parfois n'en ont qu'à l'une ou à l'autre ; toutes affectent la même forme : elles sont coniques et un peu crochues. Lorsque la série est nombreuse, les dents antérieures et postérieures sont plus petites que celles du milieu. Aucunes n'ont de racines multiples; la pulpe qui remplit la dent par l'ouverture libre qui existe à sa base ne détermine cependant pas sa croissance constante, elle finit par s'absorber, et alors un autre phénomène se produit. Le travail de l'ossification se continue dans les alvéoles, et comme les dents ne sont point opposées l'une à l'autre, comme aucune force ne les maintient à la place qu'elles occupent, elles en sont bien- tôt chassées et disparaissent tout à fait. Ainsi s'explique le nombre très-variable de dents que l'on trouve chez les Dauphins d'une même espèce, et à plus forte raison chez ceux d'espèces différentes. La forme seule des têtes de ces animaux a, conséquemment, servi à établir leurs caractères génériques. Les Dauphins paraissent ne pouvoir faire usage de leurs dents que pour saisir et retenir leur proie. La forme et les TRAVAUX INKDITS. 203 rapports de ces productions organiques s'opposent à ce qu'elles soient des instruments de mastication, et la priva- lion de toute glande saiivaire achève de montrer que ces animaux n'éprouvent point la nécessité de broyer les ali- ments et de les réduire en pâte avant de les avaler. En effet, les animaux dont ils se nourrissent ont toujours été trouvés entiers dans leur estomac lorsque l'action de la digestion ne les avait point encore altérés. Les seuls genres Dauphin et Marsouin sont formés de plusieurs espèces bien connues, aussi sont-ce les seuls qu'on puisse regarder comme à peu près définitivement caractérisés, non pas que les caractères génériques soient identiques chez toutes les espèces. On trouve des Dau- phins dont le museau est tout d'une venue avec le crâne, et qui ne présentent pas la dépression du bas du front qui caractérise le Dauphin commun, par exemple; et chez les Marsouins la sphéricité de la tête a plusieurs degrés, et il en est qui ont des dents coniques (fig. 1) tandis que d'au- tres les ont comprimées (fig. 3). Or il pourrait arriver que quelque jour ces espèces présentassent, dans ces ca- ractères ou dans d'autres qui s'y ajouteraient, des motifs suffisants pour qu'on en formât des groupes distincts. Ce sont des questions qui, avec bien d'autres, sont réservées aux solutions de l'avenir. Dans le Dauphin ordinaire ( Delphinus delphis), les dents sont arquées, pointues, coniques (fig. 1, tiers de grandeur), et chaque côté de la mâchoire est armé de quarante-deux à quarante-sept dents grêles. Ce nombre paraît varier suivant l'âge ou le sexe. Dans le Marsouin commun (Delphinus phocœna) il y a, de chaque côté de la mâchoire intérieure, de vingt-deux à vingt-sept dents petites et minces; leur couronne tran- chante, arrondie et aplatie en forme d'incisive (fig. 3, moitié grandeur). Elles diffèrent donc beaucoup de celles du véritable Dauphin qui viennent d'être décrites. Nous devons, sur la 20fc REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1856.) composition intime du tissu des dents du Dauphin ordi- naire, une charmante figure et une très-bonne description au célèbre anatomiste A. Retzius, professeur, à Stock- holm. L'analyse chimique des dents du Dauphin commun donnée dans l'Odontographie de Richard Owen est la sui- vante : Ivoire. Cément. 1* Phosphate de chaux avec une trace de fluate de chaux 66.37 69.42 2° Carbonate de chaux 1.84 1.79 3° Phosphate de magnésie 1.36 1.47 4° Sels. . .* 0.99 0.93 5° Chondrine 28.62 25.73 6* Graisse 0.82 0.66 100.00 100.00 Dauphin du Gange (Delph. gangeticus). La tête de ce Dauphin est arrondie et terminée par un bec très-effilé; ses dents, coniques et pointues, comme celles de tous les Dauphins, ne se font remarquer que par le grand élargissement et la forme irrégulière de leurs ra- cines, dont quelques-unes sont, de plus, fort aplaties sur les côtés (fig. 2, un peu moins de moitié de grandeur na- turelle). On compte cent vingt dents quand elles sont au grand complet, c'est-à-dire trente pour chaque coté des mâchoires. Delphinaptères. Les Delphinaptères diffèrent des Marsouins seulement en ce qu'ils n'ont pas de nageoire dorsale; la tête est ob- tuse, le museau court et conique ou terminé en bec al- longé ; le nombre des dents est très-variable. Le Delphinaptère Béluga (Delph. Leucas) a trente-quatre dents, dix-huit supérieures et seize inférieures ; ces dents, comme toutes les autres, ont la forme de cônes, mais le TRAVAUX INÉDITS. 205 plus souvent elles sont obtuses, sans doute par l'effet de l'usure. Parfois la mâchoire supérieure offre pour l'un de ses côtés neuf dents épaisses et arrondies, tandis qu'il n'en existe que six à chaque côté de la mâchoire inférieure. Les dents supérieures sont petites, émoussées à leur sommet , éloignées les unes des autres , inégales , et d'au- tant plus courtes qu'elles sont plus près du museau. Les inférieures sont un peu moins obtuses et légère- ment recourbées. Les dents supérieures tombent d'assez bonne heure , et voilà pourquoi certains auteurs ont considéré le Béluga comme un petit Cachalot blanc. Le Senedctte (Delph. Senedetta), comme le Béluga, compte à la mâchoire supérieure dix-huit dents aiguës et seize à la mâchoire inférieure. Les Hypéroodons. La tête de l'Hypéroodon sort tout à fait des formes pro- pres au genre Dauphin et mériterait de faire placer l'ani- mal dans un genre particulier. Les maxillaires, pointus en avant, élargis vers la base du museau, élèvent de chacune de leurs bords latéraux une grande crête verticale, arrondie dans le haut, descendant obliquement en avant et plus rapidement en arrière, où elle retombe à peu près au-dessus de l'apophyse post-or- bitaire. Plus en arrière encore, ce maxillaire, continuant de couvrir le frontal, remonte verticalement avec lui et avec l'occipital, pour former à l'arrière de la tête une crête occipitale transverse, très-élevée et très-épaisse. En sorte que sur la tête de cet animal il y a trois de ces grandes crêtes : la crête occipitale en arrière, et les deux crêtes maxillaires sur les côtés, qui sont séparées de la première par une large et profonde échancrure. Elles le sont l'une de l'autre par toute la largeur de la tète, car elles ne se rapprochent point au-dessus et ne forment point de voûte 20G KEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1856.) comme dans le Dauphin du Gange, mais simplement des espèces de murs latéraux. Les intermaxillaires, placés comme à l'ordinaire, remon- tent avec les maxillaires jusqu'aux narines, et passent à côté d'elles, s'élèvent au-dessus, de sorte qu'ils prennent aussi part à la formation de la crête postérieure élevée sur l'occiput. Les deux os du nez, fort inégaux, ainsi que les narines, sont placés à la face antérieure de cette crête oc- cipitale et s'élèvent jusqu'à son sommet. Du reste, les connexions des os sont à peu près les mêmes que dans les Dauphins. En dessous, le palais est un peu en carène, ce qui pour- rait indiquer un rapprochement avec les Baleines. Le pa- lais est garni de petites pointes dures et aiguës de plus de 2 millimètres d'élévation ; ce sont ces pointes ou tuber- cules qui ont servi au célèbre Lacépède pour caractériser génériquement cette espèce sous le nom d'Hypéroodon. Les deux branches qui composent la mâchoire infé- rieure ont peu d'ouverture, et se réunissent par une très- grande surface. Il y a deux trous mentonniers, le canal dentaire est fort ample; il n'y a qu'un rudiment d'apophyse coronoïde. Des dents coniques et pointues, au nombre de deux et peut-être plus, se voient à l'extrémité de la mâchoire inférieure. Ghemnitz, qui a décrit plusieurs Cétacés, n'a trouvé qu'une des deux dents de la mâchoire inférieure. Le Narval (Monodon Monoceros). Assez semblable, pour la forme et la structure, au Glo- biceps, au Béluga, le Narval est aux Dauphins à peu près ce que sont les Dugongs aux Lamantins. Il en diffère en ce qu'il est privé de mâchelières et ré- duit à deux défenses dirigées en avant et implantées pa- rallèlement l'une à l'autre dans des alvéoles particuliers communs au maxillaire et à l'intermaxillaire. TRAVAUX INÉDITS. ^ 207 Ces dents, qui servent à l'animal d'arme offensive ou dé- fensive, étant complètement étrangères aux fonctions dt la mastication cl de la nutrition, ne doivent sans doute pas occuper, dans l'ordre de la dépendance des organes, un rang aussi élevé que les dents des autres mammifères. Quoi qu'il en soit, ces armes très-puissantes sont des cô- nes souvent de plus de 2 mètres de long, sillonnés en spi- rale de droite à gauche. Il est extrêmement rare de voir les deux dents du Nar- val se développer à la fois; une seule, ordinairement, prend toute sa croissance, et la capsule productrice, qui pénètre jusqu'à son extrémité, est toujours libre à sa base. L'autre défense reste à l'état rudimentaire, parce que la capsule, s'oblitérant petit à petit, est détruite bientôt après la naissance de l'animal ; aussi voit-on cette défense dé- croître graduellement dans son alvéole, à mesure que la capsule décroît elle-même, et se terminer en pointe. L'alvéole qui se ferme à son orifice ne contient plus alors qu'une baguette dentaire avortée, qui n'est plus con- tournée en vis, et dont le n° 5 de notre planche donne au sixième de son développement la figure prise sur un exemple que j'ai pu me procurer. La torsion et l'ouver- ture radiculaire de cette dent avortée sont représentées sous le n° 6 de notre planche. Il y a des collections qui possèdent des têtes de Narvals avec les deux défenses entières et d'une longueur de plus de 2 mètres, mais ces exemples sont très-rares, et le Mu- séum de Paris, quoique très-riche en ostéologie, n'en a pas de semblables. C'est le maxillaire gauche qui est le plus ordinairement pourvu de la défense, tandis qu'elle avorte au côté droit. Le tissu de la défense de Narval se rapproche beaucoup de celui de l'ivoire; il est relativement plus compacte, plus pesant et susceptible d'un plus beau poli. On y rencontre, parfois, des osselets dentaires d'une densité plus grande encore que celle de la dent même. 208 REV. ET MAG. DE zoologie. (Mai 1856.) La mâchoire inférieure, semblable à celle du Dauphin, en diffère seulement par l'absence totale de bord alvéo- laire et, conséquemment, par la privation absolue desdents. (La suite au prochain numéro.) Catalogue des perroquets de la collection du prince Masséna d'Essling, duc de Rivoli, et observations sur quelques espèces nouvelles ou peu connues de Psit- tacidés; par M. Charles de Souancé. (Voir 1856, p. 56 et 152.) 113. Palœornis Calthrapœ, Layard, Journ. as. Soc. Beng. 1849, 800; Palœornis Calthrapœ, Blyth, Journ. as. soc. Beng. 1850, 234; Palœornis Gironieri, V err. Rev. zool. 1853, 195; Palœornis Calthrapœ, Layard, Ann. and mag. nat. hist. 1854, 263. Front et collier vert éme- raude ; parties inférieures du corps, couvertures supé- rieures et inférieures de l'aile ainsi [que les scapulaires d'un vert tendre ; épaules et croupion d'un bleu violet nuancé de gris , rectrices en dessus bleu violet intense. Ceylan. 114. Belurus malaccensis (Gmel.); Psittacus barbatu- latus , Bechst.; Conurus erythrogenys , Less. Tr. d'orn. * 115. Belurus pondicerianus (Gmel.) ; Palœornis bor- neusy Wagl.; Palœornis melanorhynchus, Wagl.; Palœornis Derbyanus, Fras. Proc. zool. soc. 1850, 245, pi. 25. Après de nombreuses hésitations nous avons été amené à adopter l'opinion émise par M. Blyth, qui pense que sous trois ou quatre noms différents on a décrit des variétés d'âge ou de sexe d'une seule et même espèce. Mais nous n'avons pu partager sa manière de voir sur le B. modestus et sur le B. barbatus, que nous considérons comme bien caractérisés. Nous croyons donc faire une chose utile en donnant ici les autres espèces du groupe avec quelques synonymes et une courte description. TRAVAUX JNKDITS. 209 Belurus barratus (Gmel.) ; Palœornis barbatus, Wagl. Palœornis erylhrogenys, Blyth? Palœornis erythrogenys, Fras. Proc. zool. soc. 1850, 245, pi. 26? Palœornis Lu- ciani y Verr. Hev. zool. 1850, pi. 13? D'une taille plus forte que le B. malaccensis , cet oiseau a les lorums et les joues rouge foncé ; cette teinte ne s'étend pas sur le der- rière du cou, qui est rose pourpré ou jaune paille ou blan- châtre ; la queue n'est bleue que dans sa moitié apicale. Nous ne le connaissons que par les descriptions et les figures, et ce n'est qu'avec doute que nous avons rassemblé tous ces synonymes. M. Blyth, le seul qui indique sa patrie, dit qu'il habite les îles Nicobar, ce qui explique parfaitement la rareté de ce perroquet dans nos collec- tions. Le Belurus caniceps (Blyth), habite aussi les îles Ni- cobar; il est d'une beaucoup plus forte taille que le B. pondiccrianits, avec lequel il paraît avoir une grande res- semblance. Le Belurus modestus (Fras. zool. typ.) dontles collection s du Muséum renferment deux beaux individus rapportés de Chine (?) par M. de Montigny. Front vert, sommet de la tète marron, joues couleur de chair; le bec rougeàtre à la base, noir à l'extrémité, semblerait indiquer un jeune oiseau. Bemarquons, en passant, la coloration brune du sommet de la tête, ce qui exclut toute idée de réunion avec le B. pondicerianus. 110. Tanygnathus macrorhynchus (Linn.). Bec énor- me, rouge; couvertures supérieures des ailes variées de noir et de jaune; les plumes du haut du dos bordées de bleu clair; nuque et épaules bleu turquoise. L. T. 42 cent.; aile 24 cent. Nouvelle-Guinée. 117. Tanygnatiius marginatus (Gmel.). Bec rouge; occiput et croupion bleu céleste; couvertures supérieures des ailes largement bordées de jaune d'or. L.T. 35 cent.; aile 19 cent. Philippines. 118. Tanygnathus Mulleri (Temm.) . Bec rouge; plu- 2e série, t. vm. Année 185G. 14 210 REV. ET MAC DE zoologie. [Mai 1856.) mage vert, énieraude sur la tête, jaunâtre entre les épaules et sur les parties inférieures, plus foncé sur les ailes et la queue; les plumes des épaules largement bordées de bleu vif ; les couvertures des ailes finement marginées de vert jaunâtre ; le croupion bleu tendre ; les rectrices, terminées de vert jaunâtre, sont jaunes en dessous comme dans les espèces précédentes. L. T. 38 cent. ; aile 21 cent. Gélèbes. 119. Tanygnathls sumatranus (Kuffles), Linn. Trans. XIII, 281 ; Blyth, Journ. as. Soc. Beng. 1850, 235. La tête est d'un vert nuancé de bleu, principalement sur le front et les joues; la nuque et la poitrine vert jaunâtre; l'abdomen de la même couleur, mais avec une légère teinte bleue ; les plumes des épaules et du haut du dos vertes, largement bordées de bleu ; les plumes des ailes vert- pré avec un liséré vert jaunâtre ; le croupion bleu turquoise ; les rectrices en dessus vert-pré avec l'extrémité jaunâ- tre, en dessous jaune doré; bec couleur de chair sur le vivant, blanc sur l'empaillé; pieds bruns. L. T. 36'cent. ; aile 22 cent. — M. Blyth, dans le Journal de la Société asiatique du Bengale, dit que la femelle a le bec couleur de chair, le mâle, au contraire, l'aurait rouge comme dans les autres espèces ; au reste, il est facile de le distinguer, car, seul avec le T. rnacrorhynchus, il a les plumes de la partie supérieure du dos écaillées de bleu. 120. PsirriNus malaccensis (Latk.). Ici vient se placer le magnifique oiseau appelé par M. tiray Coracopsis pcrsonata ; l'individu unique, je crois, qui a servi de type à la description et à la figure des Pro- ceedings de la Société zoologique de Londres, se trouve aujourd'hui dans la collection du jardin zoologique d'An- vers qui l'avait acheté vivant après la mort de lord Derby. 121. Aprosmictus erythropterus (Lath.). Plalycercus [Psittacus) mclnnoiusy Less. Descr. de mamm. et d'ois. 1850, 184. xUistralie. Il ne faut pas confondre avec la fe- melle de cette espèce rAprotmidus imlncratm, Wagl. TRAVAUX INKD1TS. 211 (Quoy et Gaimard, Voy. de l'Uranie, pi. 27), de Timor, qui s'en distingue seulement par les plumes du dos qui sont bordées de bleu. 122. Aprosmictus scapulatus (Bechst). Australie. Depuis que le prince Ch. Bonaparte a publié dans la Revue zoologique son Conspcctus psittacorum , nous avons eu connaissance de deux nouvelles espèces décrites par M. Peale, naturaliste attaché à l'expédition mêricaine qui, en même temps que celles envoyées par la France et l'Angleterre sous les ordres de MM. d'Urville et Ross, découvrait des terres nouvelles au milieu de l'Océan du pôle sud. Ces deux espèces viennent de l'archipel Viti, et elles sont remarquables par l'éclat de leur plumage. Ce sont Y Aprosmictus splendens, Peale, United-States exyl. Exp.f VIII, 127, pi. 34, f. 1,2, et l' Aprosmictus atrogularis, Peale, pi. 35. 123. PURI>UREICEPIÎALUS PILEATU5 (VigOrs). 124. Barnardius typicus, Bp. Psittacm Barnadi, auel. 125. Barnardius zonarius (Shaw). Platycercus JSaueri, Gould. 1 26. Barnardius semuorquatus (Quoy et Gaim.) , Platy- cercus zonariuSy Gould. 127. Platycercus Pennantii (Lath.). 128. Platycercus adelaidi^e, Gould. Très-voisin du Platycerque de Pennant, le Platycerque d'Adélaïde s'en éloigne par les parties rouges de son plumage, qui ont une nuance jaunâtre et ne sont jamais aussi franchement colorées. Dans les individus très-adultes, le rouge orangé qui borde les plumes du dos s'affaiblit tellement, qu'il devient jaune pâle et que les tons rouges disparaissent presque totalement. M. Gould, dans son ouvrage sur les Oiseaux d'Australie, en figure un qui se rapproche beau- coup du Platycercus jlaveolus, ne conservant de rouge que sur le milieu de la poitrine et de l'abdomen. 129. Platycercus flaveolus, Gould. 130. Platycercus palliceps, Vig. Var. Le dos est près- 212 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Mai 1856.) que entièrement jaune citron, cinq ou six plumes seule- ment ayant conservé du noir dans leur centre; les parties inférieures sont jaune paille, faiblement nuancé de bleu pâle entre les cuisses et sur les flancs. 131. Platycercus eximius (Shaw). 132. Platycercus icterotis (Temm.). 133. Platycercus caledonicus (Gmel.). 134. Barrabandius rosaceus (Vig.). 135. Barrabandius melanurus (Vig.). 136. GYANORAMPHUsPACiFicus(Forst.); Conurusphaeton, Desmurs. Rev. zool. 1845, 449; Platycercus phaeton, Desmurs, Icon. Orn. pi. 16. Vert olivâtre en dessus, grisâtre en dessous; front noit velouté ; lorums, plumes auriculaires et croupion rouge brun ; rémiges bleues ; rec- trices vert glauque en dessus, grises en dessous ; mandi- bule supérieure plombée; pieds noirs. L. T. 27 cent.; aile 16 cent. Habitat Taïti. 137. Cyanoramphus Novjs-Zelandle (Sparrm.). Mus. Caris, pi. 28; Psittacus paci ficus, auct. Vert-pré en dessus et en dessous ; le front et le sommet de la tête, les plumes auriculaires et une tache de chaque côté du croupion rouge écarlate ; les rémiges extérieurement bleu d'outre- mer ; les ailes en dessous gris noirâtre, traversées par une bande jaune paille dans leur milieu ; les rectrices vertes en dessus, gris verdâtre en dessous. L. T. 28 cent. ; aile 14 cent. Nouvelle-Zélande. Il faut mentionner ici deux individus qui se trouvent, l'un, dans la collection Masséna, et l'autre dans le Musée de Paris ; ils ne diffèrent de l'oiseau de la Nouvelle-Zé- lande que par une taille moindre et un bec infiniment plus petit, toute proportion gardée ; la tache rouge des plumes auriculaires est aussi moins allongée. L. T. 23 cent.; aile 12. cent. Iles Auckland. Un autre individu du Musée de Paris, indiqué comme de la Nouvelle-Guinée (?), se sépare du vrai C. Novœ-Ze- TRAVAUX INÉDITS. 213 landiœ par l'absence de la bande jaune qui traverse en dessous le milieu de l'aile. 138. Cyanoramphus erythrotis (Wagl.) ; Platycercus paci ficus, Vig. zool. journ. 1825, pi. suppl. 1 ; Platycercus paci ficus, Bourj. Perr., pi. 36. Semblable au C. Novœ-Ze~ landiœ, mais d'un vert plus jaunâtre, et les rémiges rous- satres à leur extrémité, ainsi que le fait voir la figure de M. Bourjot. L. T. 32 cent. ; aile 16 cent. Iles Macquarie. 139. Gyanoramphus auriceps (Kuhl.). Nouvelle-Zé- lande. Ici se termine la liste des espèces de ce petit groupe que possède la collection Masséna, et le muséum d'histoire na- turelle de Paris n'en compte pas un plus grand nombre. En considérant l'habitat du genre Cyanoramphus, nous voyons que les oiseaux qui le composent vivent dans une grande partie des archipels froids au sud de la Nouvelle-Zélande. Ils diffèrent très-peu, mais nous offrent cependant quel- ques légères modifications dans leur taille ou leur plu- mage , modifications assez peu sensibles pour qu'on les ait souvent confondus en une seule et même espèce. Une dernière observation nous reste à faire sur une des deux espèces qui manquent aux deux collections que nous avons pu examiner [C. ulietanus, Lath.; C. unicolor, Vig.). M. Bourjot, dans son ouvrage, dit, après avoir vu le type du C. unicolor à Londres, que cet oiseau est d'un vert cuivreux et qu'un bandeau pourpre foncé s'étend de la base du bec jusqu'au derrière de l'oreille. Cette descrip- tion ne concorde nullement en cela avec celle de Vigors ni avec la figure de Lear. Serait-ce un jeune C. pacificus Y 140. Psephotus mlxticolor (Brown). 141. Psephotus pulcherrimus, Gould. 142. Psephotus hoematonotus , Gould. 143. Psephotus hoematog aster, Gould. 144. Nymphicus nov.«-hollandijE (Gmel.). 145. Euphema pulchella (Shaw). M. Gould, dans son ouvrage sur les Oiseaux d'Australie, «lit que le mâle et la â!4 rev. et Mag. de hoologik. [Mai 1856.) femelle sont entièrement semblables. Mais nous avons pu nous assurer que la femelle diffère du mâle par l'absence de la tache rouge des ailes', par le bleu de ta face beau- coup plus pâle, et par le dessous du corps vert jaunâtre au lieu d'être jaune (le Vaill., pi. 68). 146. ElJPHEMA CHRYSOSTOMA (Kuhl.). 147. EïJPHEMA ELEGANS, Gould. 148. Euphema chrysogastra (Lath. Ind. 97). Orange beiliedParroi, Lath., Syn. suppl. i, 62; Euphema aurantia, Gould. Impossible de méconnaître cet oiseau, qui se dis- tingue d'une manière si tranchée de ses congénères par la tache orangée de son abdomen. 149. ElPHEMA PETROPHILA, Gould. 150. Euphema splendida, Gould. 151. Melopsittacus undulatus (Shaw). La perruche ondulée est certainement un des plus jolis oiseaux d'agré- ment que nous puissions conserver dans nos volières. Son plumage est d'une nuance si tendre, son chant, quoique faible, est si doux, ses mœurs sont si curieuses à étudier, enfin ce gracieux oiseau se reproduit avec une telle faci- lité, que probablement, dans un temps peu éloigné, il sera, comme le serin, l'hôte habituel de nos demeures. Un fait assez intéressant que l'étude de ces oiseaux nous a fait connaître, c'est que dans la tribu des Platycercinés les Perroquets sont doués d'une voix agréable, que quelques- uns même, comme le Nymphints Novœ-Hollandiœ, s'élè- vent, par la mélodie de leur chant, au rang le plus dis- tingué parmi les oiseaux qui charment nos oreilles. La Perruche de Pennant a un sifflement doux, sorte de chant d'appel qui, quoique peu varié, ne manque pas d'agré- ment. En un mot, cette famille semble faire une excep- tion à la mauvaise réputation des Perroquets comme oi- seaux tapageurs et à voix discordante. Le mâle diffère de la femelle par la cire du bec, qui est bleue chez lui, tandis qu'elle est blanche chez sa com- pagne ("' est à celle-ci que sont dévolus les travaux néces- TRAVAUX INÉDITS. 215 sa ires pour creuser un tronc d'arbre, et le rendre propre à l'aire un asile où elle puisse vaquer aux soins de la ma- ternité. Seule elle travaille; son mâle, perché sur une branche voisine, l'encourage en lui sifflant ses plus jolis airs ; mais, lorsque l'incubation est commencée, il prend sa part des fatigues, il vient la visiter, l'encourager et lui donner à manger ; lorsque les petits sont éclos, c'est en- core lui qui prend le soin de toute la petite famille; on le voit sans cesse occupé à dégorger de la nourriture dans le bec de la mère, qui à son tour en fait une distribution équitable. Cinquante jours après la ponte du premier œuf a lieu la sortie d'un jeune, et les autres quittent ensuite le nid à un ou deux jours d'intervalle. Pendant quelque temps encore le père prend soin des jeunes oiseaux, puis il les abandonne pour se livrer à l'éducation d'une nou- velle famille. Les jeunes, au sortir du nid, ne diffèrent des parents que par l'absence du jaune sur le front, qui est rayé comme le sommet de la tête. Ces oiseaux sont d'une très-grande fécondité : j'ai vu une paire faire quatre pontes consécutives, et élever les petits, dont le nombre varie de deux à six par couvée. La Perruche ondulée n'est pas la seule espèce de perroquet qui repro- duise dans les volières. Depuis quelques années nous avons vu les Nympkicus Novœ - HoUandiœ , Palœornh cyanoccphalus , Euphema pulchella , Euphcma eleqins , Platycereus eœimius, les Aras et diverses espèces d'Aras élever leur famille en captivité. 152. Pezopoius formosus (Lath.). 153. PsiTTAcrs HKvniAcus, Linn. Sénégal. 15r. Psittacis Timneh, Fras. Le Vaill. Perr., pi. 102, du (iabon. Cette espèce nous paraît bien distincte ; Ptitlactuasiaficuii, Lalh., Psttlacus indicus, Kuhl.; Psittacula mmor, WagL; Psiita- 220 rev. et mag. de zoologie. (Mai 1856.) cula philippensiSyBouY). Perr., pi. 89 (fig. sup.) ; Loriculus asiaticusy Blyth, Journ. as. Soc. Beng. 1849, 801 ; 1850, 236. Sous les noms de P. indicus , asiaticus et minor plu- sieurs espèces ont été confondues , faute des descriptions exactes et détaillées qui étaient nécessaires pour des oi- seaux aussi voisins et ne différant que par des détails peu sensibles. Dans la collection du prince d'Essling et dans le Musée de Paris, nous en avons pu étudier deux races bien distinctes que nous ne pouvons rapporter avec certitude à aucune des descriptions précitées : nous allons en donner la diagnose, et ensuite nons signalerons les dif- férences par lesquelles ces oiseaux paraissent s'éloigner de ceux qui ont dû servir de type aux auteurs. A. Mâle. La tête entière rouge écarlate lavé de jaune sur la nuque ; les plumes du dos sont vertes avec un peu de jaune à leur extrémité, ce qui leur donne des reflets dorés ; les joues et la gorge lavées de bleu ; croupion rouge; bec rouge; pieds couleur de chair. Femelle. En- tièrement verte avec le sommet de la tête bleuâtre. L'ha- bitat de cette espèce est incertain. Ceux de la collection Masséna sont indiqués par les marchands qui les ont fournis comme venant des Philippines. Ceux du Muséum ne nous donnent pas plus de certitude sur leur patrie, car les uns sont étiquetés comme venant des Philippines et les autres du continent indien. 174. B. Mâle. Coloration semblable à celle du précédent, mais d'un vert un peu foncé ; l'extrémité des rectrices est colorée de bleu indigo. Les femelles sont entièrement vertes avec le sommet de la tête et la gorge bleuâtres : l'extrémité des rectrices bleue. Cette espèce vient de l'île de Mindanao, et nous lui donnerons le nom de Loriculus apicalis. Ces oiseaux se distinguent parfaitement du Loriculus philippensis par leur bec, qui n'est pas allongé outre me- sure, et par le rouge de la tête, qui n'est pas disposé de même ; l'extrémité bleue des rectrices de l'oiseau de TRAVAUX INÉDITS. 221 Mindanao ne permet pas de le réunir avec l'oiseau A. Maintenant, en étudiant les descriptions des auteurs cités, nous voyons que l'oiseau d'Edwards n'a pas les joues ni l'extrémité des rectrices bleues; du reste, le rouge de la tête est semblablement placé. Gmelin et Latham ont donné un nom à l'oiseau d'Edwards; Kuhl le premier dit que la femelle a le sommet de la tête bleu; Wagler ne nous apprend rien de nouveau ; la figure de l'ouvrage de M. Bourjot est excellente, mais, comme on ne voit pas les rectrices et que la description n'en parle pas, il est impos- sible de savoir quel est l'oiseau qui lui a servi de type. Enfin M. Blyth nous parle de ces oiseaux dans le Journal de la Société asiatique, et l'Ornithologiste indien doit être étudié avec attention , quand il s'agit des oiseaux qui vi- vent sous ses yeux. Il cite un oiseau de Ceylan qui, comme l'individu figuré par Edwards, n'a pas de bleu aux joues, mais a le rouge de la tête placé comme chez nos oiseaux. Il ajoute encore que cet oiseau de Ceylan diffère de celui de l'Inde {L. vemalis) par le rouge de la tête, que ce der- nier ne prend jamais. Enfin il mentionne. le dessin d'un oiseau de la Chine méridionale qui aurait tout le dessus de la tête rouge foncé (Loriculus puniculus , Bp.). D'après tout cela, il nous paraît évident que quatre espèces doi- vent être formées avec tous ces oiseaux. 1° L. indiens, Ceylan. Dessus de la tête rouge orangé; joues, gorge, rec- trices vertes. 2° L. ? habitat? Dessus de la tête rouge orangé, joues et gorge bleuâtres, rectrices vertes. 3° L. apicalis, nobis. Mindanao. Dessus de la tête rouge orangé; joues et gorge bleuâtres, extrémité des rectrices bleu foncé. 4° L. puniculus, Bp. Chine méridionale. Dessus de la tête rouge foncé. 175. Loriculus philippensis (Briss.); Psittacula philip- pènsis, Briss. Orn. IV, 392, pi. 30, f. 1 (excellente des- cription) ; Perruche mâle des Philippines, Buffon, PI. enl. 520, f. 1 (figure exacte), f. 2 (mauvaise) ; Psittacus phi- lippensis, Kuhl, Consp. p. 64 ; Psittacula Culacissi, Wagl.; 222 rev. et mag. ue zoologie. {Mai 1856.) PsiilucuLa rubrifrons, Lear, 111. of Psitt, pi. 41 (b. f. de la fem.), Pslttacula rubrifrons, Bourj. Perr., pi. 87 ; Psittacula philippensis, Bourj. Perr., pi. 89 (fig. inf.). Le bec de forme très-allongée, rouge. Plumage vert-pré en dessus, jaunâtre en dessous ; le front, une tache sur la poitrine de forme allongée , ainsi que le croupion rouge écar- late; sur la nuque une tache jaune safran, les rémiges et les rectrices bleu glauque en dessous ; pieds couleur de chair. Chez l'oiseau considéré par les auteurs comme fe- melle, la tache rouge de la poitrine n'existe plus , les lo- rums et les joues sont d'un beau bleu. C'est l'oiseau re- présenté avec tant d'exactitude par Lear sous le nom de P. rubrifrons. Habite l'île de Luçon. 176. Loriculus regulus, nob. Plumage d'un vert gai; sinciput rouge écarlate ; vertex jaune d'or ; une tache nu- chale jaune safran ; sous la gorge, une tache coupée car- rément, ne se terminant pas en pointe comme chez le L. philippensis , rouge écarlate; le croupion de la même couleur ; bec très-allongé, rouge ; pieds couleur de chair. Habitat inconnu. Ce! oiseau ne se distingue du L. philip- pensis que par la belle tache jaune d'or du sommet de la lête et par la forme tout à fait différente du plastron rouge de la poitrine. 177. Loriculus galgulus (Lin.). 178. Loriculus stigmatus (Mull.). Vert; dos vert doré ; front, menton et bord de l'aile rouge écarlate; croupion rouge sombre ; bec noir; les pieds paraissent avoir été couleur de chair. Dans les collections du Muséum, on voit trois oiseaux de l'archipel Solo dont nous n'avons trouvé de description dans aucun ouvrage. Ces oiseaux ont été rapportés par les naturalistes du voyage au pôle sud, qui probablement les ont confondus avec une des espèces du groupe, car ils les ont complètement négligés. Nous dédions cette es- pèce au prince Charles Bonaparte. Loriculus Bonapartei, nob. Vert ; tout le dessus de la TRAVAUX INÉDITS. • 223 téta rouge écarlato sur le front, passant à l'orangé sur l'occiput; oroupiou rouge; chez le mâle, une tache rouge allongée, comme chez le Philippensis, couvre une grande partie de la poitrine; chez la femelle, ce plastron n'existe pas , mais elle a les lorums et les joues bleus ; le bec très- allongé, mais noir. Cet oiseau, ainsi qu'on peut le voir, a le rouge de la tète disposé comme chez le L. indicus; par la tache rouge de la poitrine du mâle et la coloration bleue des lorums et des joues de la femelle, il ressemble au /.. philippensis, mais il s'éloigne de ces deux espèces par son bec noir. §3. 179. Coracopsis niger (Linn.). 180. Coracopsis vasa (Shaw). 181. Nestor hypopolius (Forst.) ; Psittacus australis, Shaw; Psittacus meridionalis , Gmel.; Nestor Novœ-Ze- landiœ, Less. 182. Nestor Esslingii, nob. Le Nestor dont nous allons donner la description est, sans contredit, l'oiseau le plus remarquable de la collection Masséna. Intermédiaire entre le N. hypopolius et le JV. productus, ce magnifique Perroquet réunit, dans son plumage, des détails caracté- ristiques de ces deux espèces. Coloration générale semblable à celle du N. hypopolius : tout le dessus de la tête gris blanchâtre : les plumes auri- culaires jaune orangé très-vif, les joues rouge orangé ; les plumes de la poitrine gris cendré, mais largement bor- dées de brun; une large ceinture d'un blanc jaunâtre règne sur le milieu du ventre; le bas-ventre, les cuisses et les couvertures de la queue rouge brun ; bec et pieds de couleur sombre. L. T. 50 cent.; aile 30 cent. Nouvelle- Zélande ? Un autre individu , jeune, ressemble tout à fait au jeune de l'espèce ordinaire, mais il offre quelques plu- mes blanches sur l'abdomen, ce qui indique clairement qu'il appartient à cette espèce. 224 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Mai 1856.) En comparant cette espèce avec ses deux congénères plus anciennement connus , nous voyons qu'il diffère du N. hypopolius, dont, au reste, il est fort voisin, par la co- loration plus vive de ses joues et par sa ceinture blanche. Nous signalerons, dans le N. productus , un fait analogue à celui que nous avons déjà remarqué dans les Loriculus philippensis, L. Regulus, L. Bonapartei, c'est-à-dire le prolongement excessif de la mandibule supérieure, qui rappelle ce que l'on voit parmi les espèces américaines, chez V Enicognathus leptorhynchus, et pour les Cacatoès, dans le genre Licmetis. Ici rien de pareil n'a lieu : le bec est en- tièrement semblable à celui du N. hypopolius. M. Gould, dans ses Oiseaux de l'Australie, figure un jeune N. pro- ductus, qui par sa poitrine grise semblerait avoir quelques rapports avec cette espèce et qui s'en éloigne beaucoup cependant par sa tête brune et la forme de son bec. Nous caractérisons donc les trois espèces de Nestor de la manière suivante : 1° N. hypopolius. Bec grand et fort ; dessus de la tête blanc grisâtre ; plumes auriculaires et joues faiblement nuancées de jaune et de rouge. 2° N. Ess- lingii. Bec grand et fort ; sommet de la tête blanc grisâ- tre ; plumes auriculaires et joues très-vivement colorées de jaune et de rouge orangé; poitrine gris brun, une large ceinture blanc jaunâtre sur l'abdomen. 3° N. pro- ductus. Bec très-allongé et grêle; sommet de la tête brun ; les joues d'un jaune nuancé de rouge ; la gorge, la poitrine et les couvertures inférieures des ailes jaune paille. Ile Philips. Le jeune a la poitrine brune. 183. Eolophus roseus (Vieill.). 184. Eolophus Philippinarum (Gmel.). Dans cette es- pèce, ainsi que chez le Plyctolophus salphureus, dont nous avons pu observer un assez grand nombre dans nos vo- lières et dans divers jardins zoologiques, les sexes se dis- tinguent par la couleur de l'iris , qui est rouge chez les mâles et noir chez les femelles. 185. Cacatua cristata (Linn.). TRAVAUX INÉDITS. 225 186. CaCATUA MALACCENSIS (Gmel.). 187. Plyctolophis Leadbeateri (Vig.). 188. Plyctolophus sulphureus (Gmel.). 189. Plyctolophus galeiutus (Lath.). 190. Plyctolophus citrinocristatus, Fras. 191. Licmetis tenuirostris (Kuhl.). L. T. 43 cent.; aile 28 cent. 192. Licmetis pastinator, Gould. L. T. 50 cent.; aile 32 cent. 193. Callocephalon galeatum (Lath.). 194. Calyptorhynchus funereus (Shaw). 195. Calyptorhynchus Baudinii, Vig. 196. Calyptorhynchus Cookii (Temm.). 197. Calyptorhynchus Banksii (Lath.). L. T. 67 cent.; aile 45 cent. 198. Calyptorhynchus naso, Gould. M. Gould compte trois espèces de Calyptorhynques, à coloration semblable, qui vivent sur le continent australien : le C. Banksii, de la Nouvelle-Galles du sud, le C. macrorhynchus, de l'Aus- tralie septentrionale, et le C. naso, de la rivière des Cy- gnes. Malgré le grand nombre d'individus de Port-Es- sington que nous avons vus, les caractères qui séparent cette espèce du C. Banksii nous ont paru si peu distincts, que nous ne pouvons affirmer son existence comme espèce. Peut-être les oiseaux que nous avons vus portaient-ils sur leurs étiquettes de fausses indications de localité, et pour- rons-nous un de ces jours, voir un C. macrorhynchus bien caractérisé. Quant à la troisième espèce, le C. naso, il est assez facile à reconnaître par sa huppe moins allongée et par sa taille plus petite. L. T. 60 cent.; aile 40 cent. Son bec est aussi plus fort proportionnellement. 199. Lorius garrulus (Linn.). 200. Lorius domicella (Linn.). 201. Lorius tricolor (Steph.). Couvertures inférieures de l'aile rouges. 202. Lorius cyanauchen (Mull. et Schl.) ; Lorius su- 2e bûrib. t. nu. Année 1856. 15 226 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1856.) pcrbus, Fras. Zool. typ. Semblable au L. tricolor, mais plus grand , avec les couvertures inférieures de l'aile bleues. 203. Eos rubra (Gmel.)* 204. Eos ixdica (GmeL). 205. Eos* Bornea (Less.). Psittacus reticulatus, Mull. et Schl.; Eos cyanostriata, Gr. 206. Chalcopsitta rubiglnosa, Bp. 207. Lathamus discolor (Shaw). 208. ïrichoglossus multicolor (Gmel.). 209. ÏRICHOGLOSS US RUBRH ORQUES, (Vig.). 210. Trichoglossus chlorolepidotus (Kuhl). 211. PsiTTEUTELES VERSICOLOR (Vig.). 212. Glossopsitta pusilla (Shaw). 213. Glossopsitta australis (Lath.). 214. Glossopsitta porphyrocephala (Diet). 215. CORIPHILUS FRINGILLACEUS (Gmel.). 216. Coriphilus GoLPiLii (Homb. et Jacq.). 217. Coriphilus taitianus (Gmel.). Dans le musée de Paris, il y en a un jeune (Psittacus cyaneus, Sparrm.) qui •e distingue de l'adulte par la gorge, qui est toute bleue. 218. Strigops habroptilus, Gray. AMÉNITÉS MALACOLOGIQUES ; par M. J. R. Bourguignat. § XLIV. Supplément au catalogue des bivalves de l'empire Ottoman. Depuis notre dernière publication, en date du mois de février 1856, nos documents sur les Acéphales de l'empire Ottoman se sont augmentés de quelques faits nouveaux, fort intéressants au point de vue malacologique. Ces do- cuments nous ont été fournis par notre ami Félicien de TRAVAUX INÉDITS. 227 Saulcy, qui, à peine de retour de son second voyage en Palestine, | bien voulu nous confier la riche collection qu'il a recueillie dans ce pays. Les espèces nouvelles que nous ajoutons à notre catalo- gue des bivalves ottomans sont au nombre de trois. Unio Grelloisianus. Testa parvula, tumida, antice rotundata, postice rostrato-oblonga, supra pauhilum arcuata, infra recta ; yix striis inerementi concentrée ornata ; luteolo-fulva ; natibus acutis, recurvis, antice dejectis; om- bonibus promiucntibus, lamelloso-rugosis; dentibus : cardinali alto, trigouali ; laterali elongato, productoque. Coquille de faible taille, renflée, arrondie antérieure- ment, allongée à sa partie postérieure, un peu arquée à son bord cardinal, etrectiligne à son bord palléal. Valves recouvertes d'un épiderme d'un jaune fauve, plus foncé à ses bords marginaux, et ornées de faibles stries con- centriques dues à l'accoissemeni; crochets aigus, recour- bés et rejetés à la partie antérieure ; umbones proémi- nents, renflés, ornés de rugosités disposées en lamelles un peu parallèles; charnière composée d'une forte dent cardinale de forme trigonale, et d'une dent latérale assez élevée et allongée. Long., 30 mill. — Haut., 18 mill. — Épaiss., 15 mill. Cette espèce habite le Jourdain, où elle a été recueillie par notre ami Félicien de Saulcy, au mois de février der- nier. Nous dédions cette mulette au docteur Eugène Grellois, médecin principal des armées d'Orient, qui s'occupe, en ce moment, avec tout le zèle qui caractérise un véritable con- chyliologue, de la recherche des mollusques dans les en- virons de Constantinople. Unio ltjnulifer. Testa tumida prœsertim ad umbones, antice rotundata, jwslie* elongata, supra recurva, infra recta, yel medio arcuata ; striis iocre- 228 rev. et mag. de zoologie. (Mai 1856.) menti concentrice ornata, lutcolo-nigrescente. Natibus acutissimis, antice dejectis, ac recurvis in depressione lunulari profonde incisa ; umbonibus valde prominentibus, irregulariter tuberculis ac lamel- loso-rugosis ornatis; dentibus : cardinali crasso, trigonali produc- toque ; laterali crasso, alto, elongato. Coquille renflée, surtout à la partie des nates, antérieu- rement arrondie, postérieurement allongée ; bord cardi- nal recourbé ; bord palléal rectiligne quoiqu'un peu con- cave vers son milieu; valves d'un jaune noirâtre, sillon- nées de stries concentriques dues à l'accroissement du test. Nates très-aigus, recourbés sur une dépression lunu- laire très -profonde; umbones très-proéminents, ornés de petits tubercules et de rugosités lamelliformes assez peu symétriques. Charnière assez forte, composée d'une dent cardinale épaisse, élevée, trigonale, et d'une lamelle latérale, éga- lement épaisse, qui se prolonge sur toute la longueur du corselet. Long., 50 mill. — Haut., 32 mill. — Épaiss., 23 mill. Habite le Jourdain. (Félicien de Saulcy.) Cette mulette se distingue facilement de toutes ses con- génères par cette dépression antérieure située immédia- tement au-dessous des nates, qui simule, au dernier point, la lunule de Vénus. Unio Jordanicus. Testa elongata, crassa, tumida, antice rotundata, postice rostrato- elongata, supra paululum arcuata, infra recta, striis incrementi concentrice ornata, luteola, vel ad margines luteo-nigrescente ; nati- bus acutis, recurvis, antice dejectis; umbonibus prominentibus, ir- regulariter lamelloso-rugosis ornatis ; dentibus : cardinali crasso , elato, trigonali, vel ad summum truncato-denticulato ; laterali alto, crasso, elongato. Coquille allongée, épaisse, renflée, antérieurement ar- rondie, postérieurement allongée en forme de bec ; bord cardinal un peu arqué ; bord palléal rectiligne. Valves TRAVAUX INÉDITS. 229 sillonnées de stries concentriques dues à l'accroissement du test. Épidémie jaunâtre, offrant, vers ses bords margi- naux, une teinte plus foncée d'un jaune noirâtre. Nates aigus, recourbés et rejetés en avant; umbones proémi- nents, ornés de fortes lamelles tuberculeuses. Charnière puissante, composée d'une dent cardinale épaisse, élevée, de forme trigonale, quelquefois tronquée à son sommet, et présentant alors de petites denticulations. Lamelle forte et très-allongée. Long., 60 mill. — Haut., 35 mill. — Épaiss., 22 mill. Cette mulette a été recueillie dans le Jourdain, où elle est très-abondante. (Félicien de Saulcy.) L'Unio Jordaniens ne peut être confondu qu'avec notre Unio Tigridis de l'Euphrate. Mais l'on distinguera facile- ment le Jordaniens de cette dernière espèce à ses valves beaucoup plus épaisses, à sa charnière plus forte, surtout à ses umbones ornés de rugosités très-saillantes, caractère que ne possède point le Tigridis, qui offre des umbones parfaitement lisses. §XLV. Recensement des Physes du continent africain. Les Physes du continent africain sont au nombre de vingt-cinq. Nous allons les passer en revue en donnant la diagnose de chacune d'elles, en exceptant toutefois celles des Physa acutat subopaca et eontorta, qui sont connues de tous les naturalistes, puisque ces coquilles vivent communément en Europe. Nous suivrons simplement , dans ce recensement , un ordre géographique, en présentant d'abord les espè- ces du nord de l'Afrique, qui ont été recueillies depuis l'Egypte jusqu'aux Canaries, sur une surface de 200 lieues de large ; ensuite nous terminerons par celles qui ont été REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. (Mai 1856.) trouvées depuis le Sénégal jusqu'au cap de Bonne-Espé- rance. Les Physes appartenant à la faune méditerranéenne ou du nord de l'Afrique sont les suivantes : Physa Saulcyi. Testa magna, umbilicata, ovata, solida, cornea, irregulariter mal- Jeato-striata; apice obtuso, elegantissimecostulâto; spirabrevissima, maxime contorta; anfractibus 4 1/2, sutura profunda sicut canalicu- lata âeparatis; ultimo maximo, supra iufraque prope aperturam di- latato; apertura oblonga; margine acuto, simplici et per lamellam in pariete aperturali dejectam continuo; margine columellari in um- bilico dejecto. Coquille de forte taille, ombiliquée, ovale, solide, cor- née et irrégulièrement striée, tout en présentant çà et là plusieurs méplats , imitant les traces que laissent sur le fer battu les coups de marteau. Spire très-courte, très- contournée, à sommet obtus et très-élégamment costulé. Quatre tours et demi, profondément séparés par une su- ture canaliculée. Dernier tour très-grand, dilaté surtout vers l'ouverture à sa partie inférieure et supérieure. Ou- verture oblongue ; péristome simple et aigu, dont les bords sont réunis par une callosité assez forte réfléchie sur l'om- bilic. Long., 15 mill. — Diam.> 12 mill. — Haut, de l'ouvert., 12 mill. — Larg. de l'ouvert., 7 mill. Cette magnifique espèce, que nous dédions à notre ami Félicien de Saulcy, a été recueillie par lui, au mois de janvier 1856, dans un canal voisin d'Alexandrie , en Egypte. Physa Hemprichii. Isidora Hemprichii, Ehrenber\oy. de l'emp. ott., tom. H, p. 39, tab. xxxi, f. 9, A. B. 1801. Paludina unicolor, Deshayes, Encycl. méth. vers., tom. 111, p: 698, n° 4. 1832. Se rencontre communément dans toute l'Egypte. Kiister, dans sa Monographie des Paludines (in Chemn. (nov. éd.), Conch. cab., p. 21. 1852), rapporte à tort, à cette espèce, la Paludina semicarinata, de Brard (in Journ. de phys., f. 4-5. Juin, 1811), qui est une coquille fossile des environs de Paris, pariaiteflaent distincte de celle-ci. Bithinia badiella. Paludina badiella, Parreyss (texte Charpentier), in Kw- (1) Nous adoptons le pepM Vivipara ù Ja place de celui (4c Pa4udiua, parce qu'il est antérieur à ce dernier. 244 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mat 1856.) ter, Conch. cab. Palud., p. 62, tab. xi, f. 25-28. 1853. — — Mousson, Coq. terr. et fluv. d'Orient, p. 49. 1854. Habite les cours d'eau des environs de Beirouth, en Syrie. Se rencontre également aux environs de Damas et au Liban, aux alentours du Deïr-el-Kamr. (Bellardi.) BlTHINIA BULIMOIDES (1). Cyclostoma Bulimoides, Olivier, Voy. au Levant, tab. xxxi, f. 6. 1801. Paludina Bulimoides (2), Deshayes, in Lam. an. s. v. (2e édit.), tom. VIII, p. 517, n° 9. 1838. Cyclostoma Gaillardotii, /?owr#*a#wa£, Am. malac. in Rev. et Mag. de zool., p. 335, pi. vin, f. 5-7 (tirage à part), p. 104, pi. vu, f. 5-7. 1854. Cette Bithinie habite le Nil, ainsi que tous les cours d'eau de l'Egypte et de la Nubie. L'année dernière, nous fiant à de fausses indications et n'ayant en notre pouvoir que des échantillons sans .oper- cules, nous avons commis la faute d'ériger cette même co- quille en espèce nouvelle, sous le nom de Cyclostoma Gail- lardotii. Depuis cette époque, de nouvelles études nous ont tait reconnaître notre erreur ; nous nous empressons de la rec- tifier en ce moment. Cette Bithinie, que nous appelions à tort Cyclost. Gail- lardotiiy habite les cours d'eau des environs de Sayda, en Syrie, et doit former une variété plus grande et plus ven- true du véritable Bulimoides. BlTHINIA ByzANTHINA. Paludina Byzanthina, Parreyss, in litt. (texte Charpen- (1) Non Bithinia Bulimoidea des auteurs français. (2) Non Paludina Bulimoides de Ziegler, nec Paludina Bulimoidea de Miehaud. TRAVAUX INÉDITS. 245 tier), in Kuster, Conch. cab. Pal., p. 61,taf. il, f. 19-20. 1853. — — Mousson, Coq. terr. et fluv... d'Orient, p. 27. 1853. Habite Brousse, en Anatolie , ainsi que les sources de Bonnhar-Backy, au fond du golfe de Smyrne. (Bellardi.) BiTHINIA CYCLOSTOMOIDES. Paludina Bulimoides (1), Ziegler (texte Charpentier). Paludina Cyclostomoides, Kuster, in Conch. cab. g. Pal., p. 32, taf.7,f. 6-10. 1852. Habite l'Egypte. BlTHINIA EL ATA. Paludina elata, Parreyss, in litt. (texte Charpentier), in Kuster, Conch. cab. Pal., p. 59, taf. Il, f. 11-12. 1853. Habite les eaux de Mossoul. BlTHINIA GaILLARDOTII. Bithinia Gaillardotii, B our guignât, Amèn. Malac, in Rev. et Mag. de zool., pi. xv, fig. 10-11. 1855, et pag. 19. 1856. ( Tirage à part ), pag. 147, pi. vin, fig. 10-11. 1856. Habite les environs de Sayda, en Syrie. Bithinia Goryi. Paludina decipiens, Férussac , in litt, et in Mus. Par. Kuster, in Conch.-cab., p. 35, tab. vu, f. 27-29. 1852. Bithinia decipiens, Roth, Spicil. Moll. Orient, in Malak. Blatter, p. 51, 1855. Se rencontre dans le Nil et tous les cours d'eau qui en dérivent. (1) Non Paludiua Bulimoides de Deshayes . nec paludina Buli- moidea de Michaud. :H6 REV. ET MAG, DE ZOLOGIE. (i/m 1856.) Nous changeons le nom de cette espèce, parce qu'il existe déjà une autre coquille toute différente, à laquelle M. Millet d'Angers a attribué l'appellation de decipiens. {Millet, in Mag. de zool. pi. 63, f. 2. 1842, et, in Mém. Soc. agric. d'Angers, p. 123, pi. 1, f. 2. 1844.) Nous attribuons à l'espèce égyptienne le nom d'un na- turaliste distingué , M. Gory , en souvenir de l'aimable complaisance qu'il a mise à nous communiquer ses mol- lusques d'Egypte. ËlTHIMA HaWADIERIANA. Bithinia Hawadieriana, Bourguignat, Cat. rais. Moll. d'Orient, p. 63, pi. n, f. 46-47. 1853. Habite le Bahr-el-Houlé, en Syrie. Bithinia lactea. Paludina lactea, Parreyss, in litt. in Kiïster, Conch. cab. Palud., p. 50, taf. 10, fl 5-6. 1853. Habite les environs de Mossoul. Bithinia longiscata. Bithinia longiscata, Bourguignat, Ann. Malac. in Rev. et Mag. de zool., pi. 15, f! 12-13. 1855, et p. 20. 1856 (tirage à part), pag. 148, pi. 8, fig. 12-13. 1856. Les environs de Sayda, en Syrie. Bithinia Moquiniana. Bithinia Moquiniana, Bourguignat. Amén. Malac. in Rev. et Mag. de zool., pi. 15, fig. 14-15. 1855, et pag. 21. 1856 (tirage à part), p. 148, pi. 8, fig. 14-15. 1856. Les environs de Sayda, en Syrie. BlTHIMA NaTOLICA. Paludina Natolica, Charpentier, in litt. in Kilster, Conch. cab., p. 60, taf. n, f. f. 15-16. 1853. Habite les eaux de Brousse, en Anatolie. SOCIÉTÉS SAVANTES. 247 BlTHINIA PUTONIANA. Bithinia Putoniana, Bourguignat. Amén. Malac. in Rev. et Mag. dezool., p. GG. 183G (tirage à part), p. 149, ])]. 15, fig. 5-6. 1856. Sayda, en Syrie. BlTHIMA RUBENS. Paludina rubens, Mcnke, Syn. Moll..., p. 134. 1830. Paludina ferruginea, Jan et Crittoforw, Cat., p. 5. 1832. Paludina rubens Philippi, Enum. Moll. Siciliae, tom. 1, p. 148, pi. ix, f. 4. 1836. Bithinia rubens, Bourguignat, Cat. rais. Moll. d'Orient, p. 62. 1853. Cette espèce, découverte en Sicile, a été rencontrée de- puis en Algérie, en Grèce, etc. En Syrie elle habite le Bahr-el-Houlé, les environs de Baalbeck (deSaulcy), Sayda (Gailîardot), les environs de Damas (de Saulcy, et Gail- lardot). Bithinia Saulcyi. Bithinia Saulcyi, Bourguignat , Cat. rais. Moll. d'Orient, p. 63, pi. ii, fig. 43-45. 1853. Habite les flaques d'eaux des environs de Baalbeck, en Syrie. Bithinia Senaariensis. Paludina Senaariensis, Parreyss, in litt. in Kiister, Conch. cab., p. 14, taf. 9, f. 10-11. 1852. Habite le Sennaar, en Afrique, ainsi que la haute Egypte, II. SOCIETES SAVANTES. Académie des sciences de Paris. Séance du 28 décembre 1856. — S. A. le prince Ch. Bo- naparte donne lecture d'un travail sur des Jïtpèces non- 2i8 REV. ET MACr. DE zoologie. [Mai 1856.) velles d'Oiseaux d'Asie et d'Amérique, suivi de Tableaux pa- ralléliques des Pélagiens ou Gaviœ. Dans ce travail, le savant prince fait connaître plusieurs espèces découvertes à Caracas et en Palestine. Ce sont : Une Tourterelle qui vient enrichir, comme troisième espèce, le genre Peristera des Zénaidiens. « Notre jolie Tourterelle ne différant que par la poitrine de celle dédiée par Temminck à notre grand zoologiste Geoffroy Saint-Hilaire, nous nous félicitons de pouvoir l'intituler Peristera wndetoura, SimillimaP. Geoffroy i, sed pectore purpureo-castanco , en l'honneur de sa veuve, Mrae Pauline Mondétour, dont les vertus et le noble carac- tère digne des anciens temps sont à la hauteur de la gloire scientifique de son mari. « M. Lefèvre, l'habile taxidermiste, d'après lequel a été nommée, en Allemagne, la Sida qui porte ce nom, m'a communiqué, pour en avoir les déterminations, une petite collection d'animaux recueillis en Palestine par M. le duc Vallombrosa. Malgré les croisades et les pèlerinages des chrétiens , la zoologie de la terre sainte ne nous est pas mieux connue que celle de la Mecque. Je n'en veux d'au- tre preuve que cette collection. Parmi des Sciurus syriacus, âesÂmmoperdix Heyi tués dans les jardins mêmes de Damas, avec des Gavia brunneiceps, des Ceryle rudis, etc., j'ai, à mon grand étonnement, trouvé plusieurs espèces appar- tenant à des genres réputés étrangers à ces climats, et dont trois ou quatre paraissent même nouvelles pour la science. Ce sont : « 1. Un Souimanga très-brillant des plaines de Jéricho, que je nommerai Cynnyris osea, Bp. Viridi-smaragdina , in fronte, in pectore, et in uropygio cœrulans ; subtus fuli- ginosa penicillis utrinque duobus, primo rubro, altero flavo. « 2. JJn Crateropus ckahjbeus, Bp., des bords du lac de Tibériade , près de Nazareth : d'un gris pâle d'acier, sans aucune teinte rousse ou verdâtre comme dans le Cr. acaciœ et le Cr. squamiceps : blanc roussâtre en dessous, SOCIÉTÉS SAVANTES. 249 les plumes de la tête écaillées, brunes au milieu, lisérées de blanchâtre, comme dans ce dernier. « 3. Un Ixos ou Pycnonotus , différent du véritable ni- gricans venant d' Afrique , mais peut-être identique avec le xanthopygios, Ehrenberg, d'Arabie, qu'on lui rapporte ordinairement comme synonyme. Une petite monographie de ces Iœodës si semblables serait indispensable pour bien faire distinguer surtout les espèces qui se représentent ré- ciproquement en Asie, en Afrique et dans les îles Malai- sicnnes. La nôtre, commune dans les jardins de Jaffa, où son chant harmonieux l'a fait croire aussi le Boulboul, est remarquable par ce qui suit : le noir de sa tête, qui s'étend sur la gorge, est très-bien défini, quoique peu pro- longé supérieurement, et tranche avec le gris uniforme de la nuque, de la poitrine et des flancs, qui ne tend ni au roux, ni au noirâtre, ni au blanchâtre, comme dans les espèces voisines. Le sous-queue est d'un beau jaune-serin. Si, contre notre attente, cet Ixos différait du xanthopy- gios, que nous ne possédons pas d'Arabie, on pourrait le nommer Ixos Vallomhrosœ, du nom du noble personnage auquel la science en serait redevable. « Ixos cinereus, subtus albo-griseus, crisso jlavissimo : pileo, genis gulaque nigerrimis, cauda nigricante obsolète fasciolata, apice grisescente. « 4. Une Saxicola typique tuée sur la montagne de la Quarantaine, près Jéricho. Elle est remarquable par son sous-queue couleur de cannelle. « Nigra; pileo, lergo latissime, pectore, abdomine, remi- gibusquc interne albis; crisso cinnamomeo : cauda albu, apicem versus, in rectricibus mediis a medio, nigris. « 5. Un petit Saxicolien, également des plaines de Jé- richo, le plus délicatement formé de tous, à bec qui serait grêle même parmi les Sylviens, dont il se rapproche con- sidérablement. Je le publierai comme type du genre Ckr- gdmii/A, dont fera partie, à cause de ses tarses, Sylvia lypura, Ehr., sinon Saxicola melanura, ROpp., qui lui 250 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1856.) ressemble tant. Dès à présent , je lui donne le nom spé- cifique d'ÀSTHENiA. Cinerea ; subtus albida : cauda cum tectricibus super ioribus nigerrimis : rostro a basi gracili, ex toto nigerrimo. « Les trois Roitelets si semblables, deux d'Europe, un de l'Amérique septentrionale, ne sont pas les seuls que comprenne ce petit genre restreint. Outre le R. made- rensis que décrit M. Harcourt dans les Proceedings de la Société zoologique de Londres pour 1854, outre le R. ja- ponicus, si difficile à distinguer du R. cristatus d'Europe, il s'en trouve une cinquième espèce dans l'Amérique du Sud. Et comme si ce fait seul ne renversait pas assez les idées préconçues sur ce genre, le nouveau Regulus, que nous nommons, d'après Gould, R. surinamensis, de la localité où il a été recueilli , ressemble encore plus aux espèces d'Europe qu'à celles de l'Amérique septentrionale, dont il n'a pas la queue allongée. « Cauda brevicula : fronte concolore. Simillimus cristato Europae, nec satrapae Americae borealis. « Les monts Himalaya nourrissent aussi une nouvelle espèce que Gould va nous figurer, dans ses Rirds of Âsia, sous le nom de Reg. himalayensis . « Similis cristato, sed major, rostro longiore et crista ci- trina vix aurantiaca, super ciliis nigris latissimis. » A la suite de ces documents, le prince a donné une série de tableaux comparatifs et paralléliques des ordres des Pélagiens (G avise) et des Ptiloptères. « De leur étude approfondie résultera une foule de faits nouveaux relatifs à la classification, à la nomenclature, à la synonymie et aux divers rapports des espèces. On y verra, par exemple, combien est peu fondée l'audacieuse assimilation que vou- drait faire M. Bruch de mon Procellarus neglectus avec Rlasipus Heermanni! On y verra comme quoi le genre Thalassites, Sw., qui peut, d'ailleurs, être restreint à une soûle espèce, comme étendu à tous les grands Sternum à gros bec courbé, doit plutôt être rapporté au genre Sylo- SOCIÉTÉS SAVANTES. 251 chelidon qu'à Phœlum, puisque son type est Th. melanotis, Sw.; on y verra surtout que les Grèbes d'Amérique font subir un nouvel éehec à la fameuse théorie suivant laquelle tout être vivant se rapetisse et dégénère en Amérique. En tout cas, pas plus que le Grèbe joue-gris , ce n'est certes ni l'Homme ni le Héron. » M. Magne présente un Mémoire ayant pour titre : De la description et de l'amélioration des principales races fran- çaises de l'espèce bovine. Ce remarquable travail, dont l'auteur n'a donné qu'un très-court résumé dans les Comptes rendus de l'Académie, mérite toute l'attention des agriculteurs et des zootech- nistes, car il est dû à la longue expérience de l'un des hommes les plus compétents dans ces matières. M. Duméril donne une idée d'un beau mémoire de son fils, publié dans les Archives du Muséum, t. VIII, et ayant pour titre : Description des Reptiles nouveaux ou imparfai- tement connus du Muséum d'histoire naturelle de Paris, et remarques sur la classification et les caractères de ces ani- maux; par M. Auguste Duméril. « Ce mémoire est consacré à l'examen des trois familles des Geckos, des Varans et des Iguanes. Ces publications serviront de Suppléments à V Erpétologie générale, ouvrage que j'ai achevé de faire paraître avec la collaboration de mon fils, après l'avoir longtemps préparé avec l'aide de G. Bibron, si prématurément arrêté dans sa carrière. « Ce travail contient une analyse, faite avec soin, des nouveaux systèmes de classification dont l'introduction dans la science remonte à une époque ultérieure à celle de la publication des divers volumes de notre Erpétologie générale. ce II résulte de la révision des trois familles de Sauriens étudiés dans ce Mémoire, que le Musée de Paris renferme actuellement parmi les Geckos, les Varans et les Iguanes, cinquante-quatre espèces nouvelles et non mentionnées dans les IIIe et IVe volumes de mon Erpétologie, et dans 252 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Mai 1856.) ce nombre il y en a vingt-cinq que mon fils a fait con- naître pour la première fois, parce qu'elles n'avaient été indiquées par aucun zoologiste. Parmi ces dernières, il s'en trouve quatre qui, n'ayant pu être rapportées à aucun des genres déjà établis, ont dû prendre rang sous des noms génériques nouveaux. « Si à ces cinquante-quatre espèces on en joint vingt- trois autres peu connues, dont sept jusqu'alors inédites et comprises parmi les Tortues, les Caméléons et les Croco- diles, étudiées dans le Mémoire auquel celui-ci fait suite, il résulte de ce relevé que pour la portion, encore peu considérable, de la classe des Reptiles passée en revue dans les deux premiers suppléments, soixante-dix-sept espèces y sont décrites. En outre, sur les dix-sept plan- ches qui les accompagnent , on trouve un grand nombre de figures qui représentent soit les animaux entiers, soit des détails importants sur les caractères zoologiques les plus essentiels qu'il était nécessaire de développer. » M. Paul Gervais adresse une Notice sur trois espèces de Dauphins qui vivent dans les régions du haut Amazone. Dans ce travail, M. Gervais annonce la description de deux espèces nouvelles [Delphinus pallidus et Delphinus fluviatilis) qui, avec le Delphinus Geoffrensis (Inia boli- viensisy d'Orb., Delphinus amazonicus, Spix et Martius), forment trois espèces des fleuves de l'Amérique. M. Strauss-Durckeim adresse une Note intitulée : Pro- priétés des solutions aqueuses saturées de zinc pour la con- servation des substances animales. « J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie une tête de Roussette, poisson de la famille des Squales, conservée depuis seize ans dans un liquide conservateur que j'ai fait connaître pour la première fois comme anti- putride dans mon Traité pratique d'Anatomie compara- tive publié en 1842. Cette liqueur est composée de 14 par- ties de sulfate de zinc dissoutes dans 10 parties d'eau (sa- turée) . SOCIÉTÉS SAVANTES. 253 « On peut voir par cette préparation que le corps des animaux vertébrés se conserve si bien dans ce liquide, que ce poisson présente, en apparence, toutes les qualités d'un animal frais, et cela jusqu'à son odeur de marée fraîche. Pour mieux reconnaître la propriété conserva- trice de cette solution, j'ai laissé pendant les seize années cette tête de poisson dans un bocal ouvert à l'air libre, en y remplaçant de trois en trois mois à peu près le liquide évaporé par de l'eau ordinaire que j'y versais. Je vais maintenant soumettre cette préparation à la dessiccation pour la momifier, convaincu. qu'elle se conservera indéfi- niment dans cet état. « Je pense que cette communication peut avoir quelque intérêt pour l'Académie ; cette liqueur pouvant servir, d'une part, à la momification des corps, en l'injectant dans les artères. » Séance du 5 mai 1856. — S. A. le prince Ch. Bonaparte lit des Observations sur la zoologie géographique de l'Afri- que, et description d'un nouveau genre et de nouvelles espèces d'oiseaux. Après avoir rappelé une communication qu'il a faite à l'Association britannique tenue à Glascow en 1855, le prince relève quelques inexactitudes qui se sont glissées dans le compte rendu de cette séance, puis il fait connaître une nouvelle forme d'oiseaux intermédiaire aux Turdides, aux Lanides et aux Muscicapides , auxquels elle appartient probablement, malgré son aspect robuste et son bec si peu déprimé. « Genre Moquinus, Bp. — Rostrum brève, robustum, rectum, acutum, basi dilatatum; maxilla incurva; mandi- bula naviculare apice subrecurva : nares magnœ, elongatœ, perviœ, basi plumulis dense tectœ. Pedes longùsimi, robusti, scutellati; digiti larso triplo breviores, internus omnium brevissimus, liberus; ungues falculœ acutissimœ, poslicus robustior. Alœ longiculœ, amplissimœ, rotundatœ; remigum prima decimam œquans, secunda longitudine sextam vix 254 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mat 185G.) superarts; ter lia , quarta et quinta omnium brevùsimœ. Cauda brevis, angusta, rectricibus duodecim mollibus, strictis. « Nous nommons l'espèce typique, et jusqu'à présent la seule connue du genre, « Moquinus tandonus, Bp. — Cinereo-ardesiacus ; pileo, genis, altSy scutopectorali, roslro, pedibusque nigris; lunula f'rontali, collare cervicale interrupto, gula, jugulo, linea mediana secus abdomen, ventre, crisso, macula hinc inde scapulari, speculo alari, remigum primariarum basi, secun- dariarum apicibus, caudaquç albis : rectricibus mcdiis ma- cula piriformi elongata nigra. « Des côtes d'Afrique. « Callyrhynchus masescs, Bp. — Majusculus ; cinereo- virescens ; subtus albidus ; gula pectoreque nigris, maculis binii jugularibus albis : speculo alari albo : cauda ex toto cincrea : rostro, subtus prœsertim, albicante. » Séance du 12 mai 1856. — S. A. le prince Ch. Bonaparte présente ses Tableaux paralléliques de l'ordre des Galli- nacés. Voici comment s'exprime le prince zoologiste avant de donner ces remarquables tableaux, qui sont la substance de tout un ouvrage : « Poursuivant mes études sur les classifications parallé- liques, j'en suis venu à devoir appliquer aux Précoces, qui constituent la seconde sous-classe des Oiseaux, ies mêmes principes à l'aide desquels j'ai divisé les Altkices, dont est formée la première. « Je donne ici les tableaux systématiques du neuvième ordre, de l'ordre entier des Gallinacés, c'est-à-dire celui de la tribu des Passer igalles, et ceux des trois cohortes des vrais Gallinacés, dont la dernière est de beaucoup la plus nombreuse. On sait que cet ordre, que je n'élève dans sa série qu'au niveau de celui des Pigeons , l'un des der- niers de ma première sous-classe, n'en commence pas moins la seconde, dans laquelle il est suivi par l'ordre des SOCIÉTÉS SAVANTES. 255 Echassiers, qui correspond à celui des //rrw/es, par l'ordre dos Palmipcrivs, correspondant aux Gacies, et par les lin- dipennes, qui terminent la classe des Oiseaux, correspon- dant aux Impennes, les derniers aussi de leur série. « Par une curieuse coïncidence, que je constate avec bonheur pour la première fois, il se trouve que tous les Oiseaux désignés par les chasseurs et les gastronomes sous le nom de gibier, appartiennent à la seconde sous-classe des PrjEcocks, qu'Us constituent même en entier, tandis que la première, celle des Altrices, n'en contient pas un seul. « La synonymie de mes tableaux pourra, cette fois, offrir un intérêt spécial, attendu que M. Pucheran a bien voulu s'en rapporter à moi pour l'indication des types de notre Musée qu'il lui restait à faire connaître, comme il l'a déclaré lorsqu'il a clos sa publication si appréciée en Allemagne et partout où l'on travaille sérieusement. Je n'ai accepté cette espèce d'héritage que sous bénéfice d'in- ventaire, c'est-à-dire que j'ai puisé largement dans ses notes et me suis éclairé de son expérience. « Deux des espèces nouvelles énumérées dans mon se- cond tableau méritent d'être caractérisées dès à présent ; les autres le seront dans la dernière partie du Conspectus, dont l'impression se continue à Leyde. « 1. Pipile argyrotis , Bp. , de Caracas, semblable à P. marail, mais la face encadrée de blanc mat, plus étendu et plus brillant sur la région des oreilles. « 2. Ortalida Montagnii, Bp., de la Nouvelle-Grenade, semblable, pour la taille et pour la couleur, à Chamœpetes Goudoti, mais à poitrine d'un gris légèrement olivâtre, avec les plumes bordées de blanc, comme dans les vraies Pénélopes : le croupion largement lavé de roux. » Séance du 19 mai 1856. — M. Rouget présente un Mé- moire ayant pour titre : Recherches anatomiqnes et physio- logiques sur les appareils érectiles; appareil de V adaptation de l'œil chez les oiseaux, les principaux mammifères et l'homme. 256 REV. ET MAG. DE zoologie. (Mai 1856.) M. de Quatrefages communique, à cette occasion, des remarques sur certaines dispositions de l'appareil de la vision chez les Insectes. M. le Coat de Saint-Haouen, qui, en novembre 1847, s'était mis à la disposition de l'Académie pour les recher- ches scientifiques qu'elle jugerait utile de faire faire dans le Maroc, annonce l'envoi prochain d'une liste des oiseaux du nord de l'Afrique qu'il lui sera possible de se procurer et une collection presque complète d'œufs de ces oiseaux. Aujourd'hui il envoie un poisson appartenant à l'ordre des Plectognathes, qu'il s'est procuré à Tanger. Séance du 26 mai 1856. — M. Duméril informe l'Aca- démie que le poisson rapporté de Tanger par M. le Coat, et présenté, dans la séance du 19, à l'Académie, qui l'avait renvoyé à son examen, est VEphippium maculatum, Bibr., espèce fort rare, dont le Muséum ne possède qu'un seul individu rapporté de Gorée. M. Ch. de Souancé a fait don au Journal d'une des deux feuilles de son Mémoire sur les Perroquets. M. James Thomson a également donné les deux belles planches 5 et 6 qui accompagnent son Mémoire dans le n° 3. TABLE DES MATIERES. Pages. E. Rousseau. — Dentition des Cétacés. 193 De Souancé. — Catalogue des Perroquets. 208 BouR(iuiGNAT. — Aménités malacologiques. 226 Académie des sciences. 247 PARIS. — IMP. DE Mmu Ve BOUCUAUD-HUZAKD , RUE DE L,'ÉPER0N, 5. DIX-NEUVIÈME ANNiE. — JUIN 1856. I. TRAVAUX IXEDITS. De la dentition des Cétacés, et de la place qu'occupent les fanons dans la bouche des Baleines; par le Dr L. F. Emmanuel Rousseau, membre de la Légion d'honneur, chef des travaux anatomicjues au Muséum, sous les pro- fesseurs G. Cuvier, de Blainville et Duvernoy. (Voir 1856, p. 193.) Le Cachalot (Physeter). Les Cachalots n'ont de ressemblance avec les Baleines que par les proportions et le volume ; ils s'éloignent beau- coup plus des Dauphins que les Narvals par les formes de la tête, mais ils s'en rapprochent davantage par les dents, étant, comme eux, pourvus de mâchelières coniques. La tête des Cachalots présente des formes plus bizarres encore que celles de la Baleine. Les yeux les plus exercés à découvrir les rapports ostéologiques ne sont plus ici que des guides mal assurés. L'ordre des positions est to- talement interverti, et cette énorme masse, évasée dans sa partie postérieure, ressemble bien plutôt au siège de nos anciens cabriolets ou à une sorte de char antique qu'à la tête d'un Mammifère. Rien, en effet, ne paraît retracer ici l'image d'une boîte destinée à renfermer le cerveau ; on cherche en vain les analogues des orbites ou des os de la face. Où devaient être placés les yeux? ou est l'analogue du nez? C'est ce qu'au premier abord il est difficile de déterminer. 2e série, t. rui. Aimée 1856. 17 258 rev. et mag. de zoologie. [Juin 1856.) Les os maxillaires supérieurs ont leur bord alvéolaire relevé en forme de coquille. Leur longueur est considé- rable ; leur diamètre transversal ne diffère point sensible- ment de celui du frontal lorsqu'ils sont réunis, et présente un grand contraste avec l'ouverture de la mâchoire infé- rieure, cause de la grande disproportion qui existe entre la largeur du mufle et celle de la gueule. Les os incisifs ont leur extrémité antérieure fort aiguë ; leur extrémité postérieure est généralement déformée, en raison de la manière irrégulière dont s'ouvrent les fosses nasales. La mâchoire inférieure a deux branches qui la consti- tuent; elles sont très-écartées entre les condyles, mais se réunissent déjà vers la cinquième dent. Il en résulte que la symphyse du menton a une très-large surface et, par conséquent , plus de solidité que dans aucun autre genre de Cétacés ; cette symphyse, du reste, ne paraît jamais se souder. L'angle que forment, par leur réunion, les deux pièces qui composent la mâchoire inférieure est très- allongé , tandis que dans les Baleines il est obtus et forme l'extré- mité d'un ovale. Les alvéoles sont d'autant plus profonds qu'on les exa- mine plus près du bout du museau : cette disposition est une suite de la manière dont s'opère l'évolution des dents. Le eondyle est plat et arrondi ; il termine verticalement le bout de chaque branche, qui paraît comme tronqué. L'ouverture du canal dentaire est extrêmement ample , surtout à l'endroit de l'insertion des muscles temporaux et masséters. La capacité du canal elle-même est énorme. Il n'y a point de branches montantes. On ne voit également aucune trace d'apophyse coro- noïde . Il est difficile d'élever des doutes sur la présence des dents aux mâchoires supérieures des Cachalots : ces dents TRAVAUX INÉDITS. 259 ont été vues et décrites par un naturaliste habile, Othon Kabricius, et par un observateur intelligent, l'abbé Lecoz. Andersen parle aussi de ces dents. Elles sont toutes rudimentaires, cachées dans les gen- cives, et d'une parfaite inutilité pour l'animal. Les seule* dents dont il puisse faire usage sont à la mâchoire infé- rieure, et elles lui servent plus à saisir et à retenir sa proie qu'à diviser ou à broyer ses aliments. Ces dents, en effet , sont coniques ou ovoïdes, et, au lieu de dents opposées à l'autre mâchoire, elles n'y rencon- trent que des cavités où elles se logent lorsque la bouche se ferme. C'est dans le jeune âge qu'elles présentent la forme conique ; alors elles sont un peu courbées en ar- rière dès leur partie inférieure, et elles sont sans racines, c'est-à-dire que le bulbe dentaire, logé à leur base, con- tinue à être actif et à produire la matière dont elles se composent. Il est probable que ces dents jeunes sont remplacées par d'autres qui, vraisemblablement, le sont elles-mêmes à leur tour, et chaque dent nouvelle paraît prendre de l'épaisseur et s'éloigner de la forme conique pour re- vêtir enfin cette forme ovoïde que toutes les vieilles dents présentent, et qui est toujours accompagnée d'une ra- cine, parce qu'alors, sans doute, le bulbe dentaire, ne devant plus produire de dents nouvelles, s'est oblitéré (voir la fig. 4 de notre planche , au neuvième de gran- deur). Bien que se redressant avec l'âge, ces dents conservent cependant toujours un peu de courbure d'avant en arrière. Le nombre des dents, chez le Cachalot, n'est pas tou- jours le même ; il varie, suivant les auteurs, entre vingt- trois à trente pour chaque côté. G. Cuvier le fixe de vingt à vingt-deux, à droite comme à gauche. Le Muséum de Paris possède un squelette de Cachalot macrocéphale , la seule espèce bien connue , sur lequel nous avons compté cinquante-quatre dents en tout, vingt- 260 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Juin 1856.) sept sur chaque maxillaire inférieur. Ces dents, de forme ovoïde, se recourbent en dedans de la mâchoire ; les cinq ou six premières et les cinq ou six dernières sont un peu plus petites que les autres, mais toutes ont la même figure. La racine, dans l'alvéole, est de la même forme générale que la couronne de la dent, dont le tissu est compacte, de la couleur et de la dureté de l'ivoire à l'extérieur, mais plus gris et plus tendre à l'intérieur. Leur partie moyenne contient des grains ronds à couches concentriques, et leur substance osseuse (osselets dentaires, page 257 de mon Syst. dentaire), appelée ostéo-dentine par M. Richard Owen, qui l'a représentée à la planche lxxxix de son Odonto- graphie, est homogène et fort dure. La même planche d'Owen donne la figure réduite d'une mâchoire inférieure de Cachalot (Phywter macrocephalus), une dent de grandeur naturelle coupée en deux dans sa longueur et montrant le cément , la dendine , l'ostéoden- tine, une dent de la mâchoire supérieure également grande comme nature. (Voir Id.) M. le professeur Eschricht, de Copenhague, a donné également une planche très-belle sur la structure intime et microscopique des dents du Cachalot. (La suite au prochain numéro.) Description d'une espèce nouvelle de Veuve ; par MM. Verreaux. Vidua hypocherina, /. et Ed. Verr., pi. 16. V. nigra, viridi-splendens : plumis uropygialibus elongatis, seto- sis, niveis; alis bruaneo-nigris, priniariis rectricibusque albo- margi - natis; rostre flavido; pedibus bruuneis. Plumage noir à reflets verts, comme dans Yffypochera nitens. Une touffe de longues plumes blanches et soyeuses de chaque côté du croupion. Ailes brun noirâtre, les se- condaires les plus rapprochées du corps de 5 millimètres TRAVAUX INÉDITS. 261 seulement plus courtes que les autres; les primaires fine- ment lisérées de blanc à partir de leur base , le reste de brun clair ; des franges blanches plus larges sur la ma- jeure partie des secondaires , les dernières exceptées , toutes les couvertures alaires inférieures, ainsi que la majeure partie des rémiges, en dessous, d'un blanc pur, l'extrémité grisâtre. Rectrices lisérées, sur toutes les faces, de blanc pur, et de brun clair sur les latérales, les quatre médianes exceptées, qui sont d'un noir parfait; elles sont seules terminées en pointe, comme dans la Vidua princi- palis. Cuisses mélangées de blanc à leur origine. Bec co- nique, comme dans cette dernière; long de 7 mill. à partir de l'angle et de 8 mill. à partir du front, où il en- taille les plumes de cette partie; de couleur jaunâtre, avec une teinte brunâtre sur les bords, vers le bout et sur le milieu de la mandibule inférieure. Longueur totale de la peau , les quatre rectrices mé- dianes exceptées 11 cent. » mill. Ailes longues de 6 5 Queue longue de 4 4 Les quatre rectrices médianes. . . 16 0 Tarses 0 16 De couleur brun clair, ainsi que les doigts et les ongles ; les latéraux d'égale longueur et le médian le plus long ; ongles assez longs et peu courbés. Cette description a été prise sur un sujet mâle adulte et en plumage de noces parfait. Déjà depuis plus de trente ans nous avions deviné cette espèce, qui rappelle, à s'y méprendre, YHypocera nitens, sauf la conformation du bec, la queue et le blanc indiqué ci-dessus. Nos prévisions d'alors étaient donc bien fondées lors- que nous pensions que ce petit genre devait être mis im- médiatement à la suite des Veuves, comme l'a fait depuis le prince Charles Bonaparte dans son Conspectus avium, à la page 350. 262 rev. et mag. de zoologie. (Juin 1856.) Seulement nous penserions qu'il serait plus naturel de voir le genre Astrild le suivre à son tour, car les détails de mœurs que nous possédons et que nous avons recueillis nous-même nous donnent le droit de donner ici cette opinion. Cette intéressante espèce habite la côte occidentale de l'Afrique, d'où ont été rapportés les deux seuls sujets que nous connaissions, lesquels ont été offerts, en 1852, au Muséum de Paris par M. Guislain, capitaine de vaisseau. Le second, qui possède un plumage de transition, res- semblait, quant à la coloration principale , au même âge que dans YHypochera nitens; même gris roussâtre et blan- châtre , mais toujours le blanc indiqué ci-dessus, plus les quatre rectrices médianes allongées, quoique plus courtes que dans le précédent. Douzième lettre sur l'Ornithologie de la France méridio- nale ; par le docteur J. B. Jaubert. Nycticorax griseus est certainement de tous les Hé- rons le plus commun dans le midi de la France» au pas- sage du printemps! M. Degland (Orn. europ., t. II » p. 150) signale , mais avec un point de doute , comme livrée de noces, deux Bihoreaux tués près de Dieppe , dans un état remarquable par la coloration jaune des tarses et de toutes les parties qui, d'ordinaire, sont blanches chez cet oiseau adulte. Je puis certifier que cette particularité, qui se perd après quelques mois de préparation , n'est pas con- stante chez le Bihoreau au printemps; elle est seulement plus commune à cette époque. Ayant eu entre les mains un nombre considérable de ces oiseaux , il m'a été facile d'observer que les plus gras étaient ceux qui présentaient les teintes les plus jaunes ; cette coïncidence expliquait naturellement la chose* et n'y faisait voir qu'un phéno- mène de nutrition ou d'endosmose, à cette époque de l'année où règne, chez l'animal, une activité vitale plus TRAVAUX INÉDITS. 263 grande , une espèce de turgescence donnant à toutes les fonctions cette force particulière qui prélude à l'acte de la reproduction... Le tissu cellulaire qui tapisse la peau de ces oiseaux est, en effet, d'un beau jaune !... La graisse du Flamant ou des Mouettes est , au contraire , rouge orangé; aussi voyons-nous les plus belles teintes roses imbiber au printemps la livrée de ces espèces... Le phé- nomène est le même dans l'un et l'autre cas, et peut s'ap- pliquer à bien d'autres encore. Ciconia. — Tandis que la Cigogne blanche se montre fréquemment, en automne, dans les localités maréca- geuses, la C. noire semble se plaire à suivre plutôt les montagnes boisées... Cette différence de mœurs fait que nous rencontrons assez souvent la dernière dans le bassin même de Marseille, tandis que l'autre ne s'y arrête pas; ce sera, par conséquent, le contraire dans la basse Ca- margue, où Ion rencontre aussi , mais plus rarement , la Spatule en livrée d'hiver et le Flamant, qui n'est plus au- jourd'hui qu'un oiseau de passage, grâce aux poursuites dont il a été l'objet, dans ces derniers temps, de la part de quelques naturalistes marchands d'œufs. Cycnus. — Nous possédons certainement ici les diverses espèces de Cygnes que l'on observe dans le nord de la France ; seulement le nombre en est peut-être moins grand, et les captures infiniment plus rares; c'est ce qui fait que ces oiseaux sont moins connus chez nous. Tout le monde sait cependant qu'on en voit de loin en loin sur nos cours d'eau ou dans les airs, mais ces sujets tombent rarement entre les mains des zoologistes. Anser. — Les Oies sont partout, chez nous, des oiseaux de passage; c'est en Camargue seulement que quelques espèces vivent sédentaires pendant une partie de l'hiver. Leur nombre paraît être d'autant plus grand que les froids ont été plus précoces... Il y a quelques années, en 1852 je crois, un navire chargé de blé vint échouer sur les bancs de sable qui bordent la mer vers l'embouchure du 2Z' I\ZY 7,1 MA". ??. ZOOLOGIE. (.//.'/.'? 183G.) Rhône, et la cargaison fut perdue ; les chasseurs du pays attribuèrent à cet événement le nombre considérable d'Otes fermières qu'on remarqua cette année-là, et m'affir- mèrent qu'il en était ainsi toutes les fois qu'un pareil nau- frage venait assurer à ces animaux une alimentation de leur goût... Je livre cette histoire pour ce qu'elle vaut! Un fait à noter, cependant, c'est que, même en Camargue, où la nature des lieux parait partout la même, une espèce se trouvera très-abondamment sur un point et ne se mon- trera pas ailleurs, tandis que d'autres points seront occu- pés par une autre espèce. Cette remarque ne peut guère concerner, au reste, qu'Ans cinerœus et Ans. arvensis, les deux seules qui nous visitent d'une manière régulière. Ans. albifrons. Sans être rare, vient peu sur nos mar- chés; elle s'y montre plutôt en livrée de jeune âge, c'est- à-dire avec absence de taches noires sur les parties infé- rieures... Ans. leucopsis et A. Brenla figurent dans tous les travaux ornithologiques du midi de la France, sans qu'au- cun des auteurs nous ait dit s'il se les était souvent pro- curés ; je ne les connais, au reste, dans aucune de- nos collections, pas plus que Chenalopeœ œgyptiaca de P. Roux ! Il est, cependant, incontestable que des oiseaux qui se montrent en grand nombre quelquefois dans le nord de la France, doivent aussi se rencontrer chez nous : leur rareté tient, sans doute, à ce que, par la nature des lieux qu'ils habitent et la difficulté des communications, ces oiseaux sont moins chassés en Provence que partout ail- leurs... Aussi la plupart de ces espèces ne nous sont-elles connues que par l'intermédiaire des naturalistes du,Nord, Je dois à l'obligeance de M. de Selys-Longchamps quel- ques précieuses indications sur la diagnose de nos Oies à plumage gris. Je demanderai à M. de Selys-Longchamps la permission de les mettre ici sous les yeux du lecteur, à qui elles pourront être aussi utiles qu'elles me l'ont été, à moi, pour marcher à travers les obstacles de la syno- nymie : TRAVAUX INÉDITS. 265 « 1° Ans. cinereus (A. Férus) : pieds couleur de chair ; « tour du bec sans cercle blanc ou avec cercle blanc ru- er dimentaire ; bec jaune à onglet blanc ; poitrine peu ou « pas tachée de noir. « 2° Ans. arvensis, Naum. (Oie sauvage ordinaire) : le « bec un peu déprimé, orange, et noir aux deux bouts; « pieds orange. C'est Anser segetum, Temminck, Ch. Bp. « 3° Ans. segetum, Naum. (nec. auct.) : plus petite; bec « très-court, noir, avec un cercle orangé. — Rapportée à « tort à Brachyrhynchos par Ch. Bonaparte ; — elle en dif- « fère par les pieds orangés comme Arvensis. « 4° Ans. albifrons, Gmel. — Pieds orange; bec fort, « corné, à onglet blanc ; front blanc presque jusqu'au ni- « veau des yeux ; poitrine fortement barrée de noir. « 5° Ans. minutus, Naum. (Brevirostris, Thien.) : plus a petite ; bec plus court que chez Albifrons, petit; le jaune « blanc du front remontant jusqu'au milieu de la tête; le « reste semblable à la précédente... Sa taille est à peu « près celle d'un Tadorne. « Il reste trois énigmes : 1° Ans. inter médius, Naum., « Bruch., Bp..., qui différerait d' Albifrons par du noir au « bec... Je ne la connais pas. 2° Ans. brachyrhynchus, « Bâillon (Phœnicupus, Barttlett), qui aurait les pieds rouges « ou roses, et serait, du reste, semblable à Segetum, « Naum (nec Temminck), d'après un type de M. Ba lion « que, desséché, je ne puis séparer de cette espèce. 3° Ans. « pullipes, nobis, race singulière, domestique ici, et que « je n'ai pas encore vue sauvage : elle diffère fort (ïAlbi- « frons et minutus par les pieds couleur de chair ; le blanc « du front, qui fait largement le tour du bec, et absence « de noir à la poitrine; enfin le cri est tout différent... « Elle diffère de Cinereus par le front largement blanc et « la taille moindre, par un bec moins haut... Si c'était « une race hybride de Cinereus et Albifrons, il y aurait à « noter qu'elle est féconde!... » An as. — Crespon nous apprend que le Tadorne se re- 266 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. (Juin 1856.) produit régulièrement dans notre basse Camargue. . . J'igno- rais la chose! Mais je savais que l'oiseau, quoique rare, s'y montrait chaque année. Nous l'avons fréquemment reçu d'Egypte -et d'Abyssinie, où il paraît être assez com- mun en hiver. Querquedula. — Q. cingustirostris , si commune sur quelques points de l'Algérie, le serait beaucoup moins en Sardaigne, quoique G. Cara pense qu'elle y soit séden- taire : il en serait de cet oiseau, dans cette île, comme du Tadorne chez nous, où quelques couples isolés viennent se reproduire tous les ans... La Q. angustirostris ne s'est jamais fait tuer, que je sache, dans le midi de la France. Fuligula. — Je ne connais qu'une seule capture de la F. glacialis; c'est un jeune sujet tué par M. Besson dans les marais d'Hyères pendant l'hiver de 1845... Crespon paraît croire à des visites plus fréquentes. F. marila est très-rare sur le marché de Marseille ; je ne l'y ai vue qu'une fois ou deux... G. Cara la dit, accidentel- lement de passage, en Sardaigne. F. rufina est à peu près dans le même cas ; j'en con- nais cependant cinq ou six captures, mais nous devons convenir que c'est un oiseau qui passe moins facilement inaperçu. F. mollissima est une de ces espèces que l'on ne voit qu'accidentellement en France, et que tous nos auteurs signalent... Je ne l'ai jamais rencontrée, pas plus que F. nigra, qui ne se montre ni en Sardaigne ni en Sicile. — En revanche, F. fusca apparaît quelquefois sur nos marchés en hiver. J'ai encore à signaler une capture de ma F. interniedia, qui, évidemment, ne demande qu'à être distinguée . . . Cette fois encore, c'est un beau mâle, d'une taille plus forte, égalant presque celle du Milouin. M. Degland nous apprend (Orn. eur., t. II, p. 477) que M. Bouteille aurait acheté en janvier 1846, sur le marché de Grenoble, quatre F. mena (Erismatura leucocephala, TRAVAUX INMTS. 267 Bp.)... Crespon en parle comme d'un oiseau dont il n'est pas sûr... Cara l'a trouvée en Sardaigne, où il la croit sé- dentaire... L'espèce n'est plus rare en Espagne, elle est déjà commune en Sicile. » Je joins ici un tableau nominatjf, dans lequel j'inscris chaque espèce au rang que lui impose la fréquence ou la rareté de ses apparitions dans le Midi. Il est inutile de dire qu'un pareil cadre n'a rien d'absolu, et que le rang que j'assigne aujourd'hui à telle espèce pourra, demain, se trouver interverti par quelque cause fortuite. 1. A . boschas. 11. A. nyroca. 2. cristata. 12. intermedia. 3. ferina. 13. fusca. 4. crecca. 14. rufina. 5. Pénélope. 15. marila. 6. querquedtila. 16. tadorna. 7. acuta. 17. nigra. 8. clypeata. 18. mollissima. 9. strepera. 19. leucocephala. 10. clangula. 20. glacialis. Mergus. — Le M. marganser, assez rare en Provence, s'y montre quelquefois en mars ou avril , tandis que le M. serrator, très-abondant en hiver sur tous nos étangs, a déjà disparu à cette époque. — Le M. albellus, que nous possédons assez souvent jeune, a été trouvé quelquefois, en hiver, dans sa belle livrée. Pelecanus. — Il est bien possible, dirai -je comme M. Crespon, que ce pélican (Pel. onocrotalus) arrive acci- dentellement dans notre golfe, mais nous ne l'avons vu que dans les planches de Pol. Roux. M. L. Benoit, beau- coup mieux placé que nous, nous dit (Orn. sicil., p. 190) ne l'avoir rencontré que deux fois près de Messine. (La suite prochainement.) 268 REV. ET MAG. DE zoologie. {Juin 1856.) AMÉNITÉS MÀLACOLOGIQUES ; par M. J. R. Bourguignat. § XL VII. Hélix graphicotera. Testa umbilicata, depresso-globosa, argute confertimque oblique sculptura, ac elegantissime minutiin decussata, albido-fusca, ac cingulo-albo, vineo-margiiiato obscure, ornata ; spira convexa, ob- tusa ; anfractibus 6 1/2 coavexiusculis , regulariter crescentibus ; umbilico angusto, pervio; apertura lunato-circulari, peristomate albo-labiato, acuto, vix reflexiusculo ; margine superiore ad insertio- nem subilo deflexo; margine columellari dilatato, protraeto ; margi- nibus approximatis. Coquille ombiliquée, globuleuse-déprimée, sillonnée de stries obliques, fines et très-serrées, et décussée de la manière la plus élégante, ce qui la rend rude au toucher. Test d'un blanc fauve, orné d'une bande blanchâtre, en- tourée de zones d'un brun vineux. Spire convexe, obtuse. Six tours et demi un peu convexes et s' accroissant avec une grande régularité. Ombilic très-étroit, et laissant, malgré tout, apercevoir le sommet de la spire. Ouverture échancrée, circulaire, à péristome aigu, intérieurement bordé de blanc, et à peine réfléchi. Bord supérieur des- cendant subitement, en se prolongeant sur l' avant-der- nier tour; bord columellaire dilaté et réfléchi. Haut., 10 mill. — Diam., 15 mill. Cette belle espèce a été recueillie par M. Eugène Vesco, dans l'île de Milo, où elle vit en communauté avec l' Hélix pelltta de Férussac. § XLVIII. Des Zonites de la section des Crystallines . Le groupe des Crystallines est, sans contredit, l'un des moins étudiés du genre Zonites. Plusieurs auteurs, cepen- TRAVAUX INÉDITS. 269 dant, ont déjà appelé l'attention des naturalistes sur ces petites coquilles, notamment M. Terver de Lyon (in : Jour- nal de Conch., p. 178. 1850). Mais les observations de ce savant sont passées inaperçues, et n'ont point éveillé chez les conchyliologues le désir d'approfondir un peu ces pe- tites espèces, si brillantes, si mignonnes, et auxquelles, avec raison, l'on a donné le nom de Crystallines. C'est pour réparer cet oubli des travaux de M. Terver, que nous allons présenter ici le résultat de nos observa- tions sur les coquilles de cette section, que nous portons maintenant au nombre de huit espèces, savoir : 1° Le Zonites (Hélix) Hydatinus de Rossmassler, 2° — eudedalœus, 3° — pseudohydatinus, 4° — latebricola, 5° — (Hélix) crystallinus de Millier, 6° — subterraneus, 7° — Botterii, 8° — (Hélix) diaphanus de Stûder. Zonites hydatinus. Hélix Diaphana (1), Még. von Miihlferldt (teste Rossmass- ler). Helicella Diaphana, Beck, Ind. Moll., p. 7. 1837. Hélix Hydatina (2), Rossmassler, Iconogr., vin, p. 36, f. 529. 1838. Zonites Hydatinus, Bourguignat, Cat. rais. Moll., p. 10. 1853. Coquille perforée, laissant voir, malgré tout, l'avant-der- nier tour. — Cinq à six tours de spire légèrement con- vexes, s'accroissant avec régularité et séparés par une suture un peu marginée. — Ouverture déprimée, oblique, lunaire, à péristome simple. Bord supérieur un peu arqué; bord columellaire à peine réfléchi. (1) Non Hélix Diaphana, Studer, Lamarck, Krynicki, Lea, Villa. (2) Non Hélix Hydatina, Dupuy, Terver, etc. 270 rev. et mag. de zoologie. (Juin 1856.) Habite l'île de Corfou (Ziegler) . — Smyrne , d'après Koth. (Dissert., p. 15. 1839.) M. de Saulcy l'a rencontrée aux environs d'Athènes, ainsi que Roth (Spicil. Moll, in : Malak Blatter, p. 22. 1855). ZONITES EUDEDALiEUS Testa angustissirae perfora ta, depressa, subcyaueo-albida, pellu- cida, vix subiente striatula; anfractibus 6 regulariter crescentibus, oonvexiusculis, sutura impressa srparatis; ultimo infra subplanu- lato ; apertura oblique luuari ; peristomate recto , acuto , sirapliee ; margine collumellari dilatato, ac iu perforatioue reflexo. Coquille très-étroitement perforée, déprimée, transpa- rente, brillante, d'une couleur d'un blanc bleuâtre un peu sale, et laissant apercevoir à peine de faibles stries au foyer du microscope. Six tours de spire un peu convexes, s' accroissant avec régularité, et nettement séparés par la suture. Dernier tour un peu aplati en dessous. Ouverture oblique, lunaire, à péristome droit, simple et aigu. Bord columellaire réfléchi, se prolongeant au tour de la perfora- tion. Diam., 7 mill. — Haut., 4 mill. Cette espèce, que nous avions confondue autrefois avec le véritable Hydatinus, a été rapportée par M. F. de Saulcy, de Pygalia-Bassa, en Grèce. Ce Zonite diffère de X Hydatinus par sa perforation excessivement étroite, par sa suture, et surtout par son bord columellaire , qui est réfléchi et qui se prolonge en suivant le contour de la perforation. ZONITES PSEUDOHVDAT1NUS. Hélix Hydatina ( 1 ) Philippi, Enum. Moll. Sic, tom. II, p. 108. 1844. (1) Non Hélix Hydatina, Rossmassler, Roth, Bourguiguat. TRAVAUX INÉDITS. 271 Hélix Hydatina, Dupuy, Hist. Moll. France,*p. 240, pi. xi, hg."5 (janv.). 1849. Zonites Oystallinus, var. B. Hydatinus, Moquin-Tandon , Hist. Moll. France, tom. II, p. 89. 1853. Malgré l'opinion de M. l'abbé Dupuy, nous n'admettons point l'espèce qu'il a désignée sous le nom d'Hélix Hyda- tina, comme identique à XHijdatina de Rossmassler, mais nous la distinguons sous un nom spécial, celui de Pseudo- hydatinus. Pour nous, qui avons eu entre les mains des échantil- lons du véritable Hydatinus, nous avons reconnu, et voici déjà près de trois ans de cela (voir Bourguignat, Cat. rais. Moll. d'Orient, p. 10. 1853), que l'espèce de notre pays ne pouvait être assimilée à celle décrite par le savant pro- fesseur de Tharand. Voici les différences qui existent entre le Pseudohyda- tinus et Y Hydatinus. Le Pseudohydatinus est toujours beau- coup plus petit ; il possède des tours de spire moins glo- buleux, une suture non marginée, une ouverture moins oblique, plus resserrée, et dont le bord supérieur n'est point arqué , enfin une perforation ombilicale plus étroite, etc. Le Pseudohydatinus se rapproche encore du Crystalli- nus , mais on le séparera facilement de cette dernière es- pèce à sa taille plus considérable, à son ouverture plus oblique, plus oblongue et moins resserrée, à ses tours de spire s' accroissant avec plus de rapidité, etc. Cette espèce a été indiquée sous le nom d'Hélix crys- tallina ou d' Hydatina, dans les localités suivantes : Environs de Naples (Hélix Hydatina, Philippi, Enum. Moll. Sic, p. 108. 1844). — Dans les Apennins [Villa, Disp. System. Conch., p. 17. 1841). — Dans le Portugal [Terver, in Journ. de Conch., p. 178. 1850), — et Arthur Morellet (Hélix crystallina, var. major. — De la Serra da Ar- rabida).Desc. Moll. Port., p. 55. 1845. — Dans les environs de Fernex (Dumont et MçrtUlçt). — Enfin, en France, 272 rev. et màg. de zoologie. (Juin 1856.) dans les alluvions de la Garonne, près de Toulouse (Du- puy, Partiot, Moquin-Tandon). — Au mont Pilât, près de Lyon [Moquin-Tandon, Hist. Moll. France, tom. II, p. 90. 1855). — Dans les terrains d'alluvions des environs de Lyon (Terver, in : Journ. deConch., p. 178. 1850). — En- virons de Montpellier (d'après H. Drouet, Énum. Moll. terr. et fluv. France cont., p. 42. 1855. Extrait Mém. Soc. roy. de Liège, tom. X. 1855). ZONITES LATEBBICOLA. Testa auguste umbilicata, compressa, albidissima, diaphana, p^l- lucida, levi, vel sublente argutissime elegaotissimeque striatula; anfractibus 5 subplanulatis,regulariter crescentibus, sutura impre.sa separatis; ultimo obsolète obseureque carinato, supra subplanulato, infra cotivexo, apertura obliqua, oblougo-Iunari; peristomate recto, acuto, simplice; margiue columellari paululum reflexo. Coquille étroitement perforée , laissant , cependant , apercevoir un peu l'avant-dernier tour , comprimée, très- blanche, pellucide, transparente, lisse ou paraissant or- née, vue au foyer d'un microscope, de stries excessivement fines. Cinq tours de spire presque plans , s' accroissant régulièrement et séparés par une suture assez bien mar- quée. Dernier tour de spire offrant une apparence de ca- rène obsolète, due à la compression de la coquille , de sorte qu'il est presque plan en dessus et convexe en des- sous. Ouverture oblique, oblongue, lunaire, fortement échancrée, à péristome droit, simple et aigu. Bord colu- mellaire un peu réfléchi. Haut., 2 mill. 1/4. — Diam., 5 mill. Cette espèce a été trouvée en compagnie des Cœcilia- nella tumulorum et subsaxana, dans des urnes lacryma- toires provenant des tombeaux des anciens habitants de Mégare, en Grèce (Alb. Gaudry). Cette coquille ne peut être confondue qu'avec le Zonites crystalhnus, mais on le distinguera de ce dernier à sa taille plus grande, à sa forme comprimée, à son dernier tour de TRAVAUX INÉDITS. 273 spire, offrant une obscure carène, à son ouverture plus oblique, plus oblongue et moins arrondie, etc. ZONITES CRYSTALLINUS. Hélix crystallina (1), Militer, Verra. Hist. n, p. 23, n° 223. 1774. Hélix pellucida (2), Pennant, Brit. zool. iv, p. 138. 1777. Hélix eburnea, Hartmann, in : Neue alpina 1, p. 234. 1821. Hélix cristallina (Helicella), Férussac, Tabl. syst., n° 223. 1822. Zonites crystallinus, Leach, Brit. Moll., p. 105 (teste Tur- ton, 1831). Hélix vitrea (3), Brown, Desc. New. Shells, in : Edinb. Journ. i, p. 12, pi. 1, f. 12-14. 1827. Discus crystallinus, Fitzinger, syst. Verzeichn, p. 99. 1833. Helicella crystallina, Beck, Ind. Moll., p. 7. 1837. Polita crystallina, Held, in : Isis, p. 916. 1837. Zonites cristallina, Leach, Moll., p. 105. 1820 (teste Gray, ïurton, Man., p. 176. 1840.) Cette espèce, connue de tous les conchyliologues, se rencontre dans toute l'Europe, ainsi qu'en Algérie (Arth. Morelet). Bien que constant dans ses caractères généraux, ce Zo- nite offre, toutefois, quelques variations importantes, qui, du reste, ont déjà été constatées par M. Foudras, de Lyon. (Voyez Terrer, observ. quelques Moll., in : Journ. de Conch., p. 178. 1850.) D'après les observations de MM. Foudras et Terver, le (1) Nou Hélix crystallina, Dillwyn. (2) Non Heliv pellucida, Adams. — Gould. (3^ Non Hélix vitrea, Férussac. — Born. 2e série, t. nu. Année 1850. 18 £74 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Juin 1856.) Zonites crystallinus présenterait ordinairement les trois variétés suivantes : 1° Coq. à péristome simple et à ombilic étroit ou à peine visible. 2° Coq. à péristome simple et à ombilic très-ouvert. 3° Coq. à péristome bordé et à ombilic très-ouvert. Ces deux premières variétés, que nous avons reconnues nous- même parmi les nombreux échantillons de notre collection, forment, selon nous, ce qu'on est convenu d'appeler Zonites crystallinus. Car nous n'avons pu trou- ver de point de démarcation entre les individus à ombi- lic très ouvert avec ceux à ombilic très-étroit. En un mot, l'évasement de l'ombilic ne peut servir, chez cette espèce, de signe caractéristique constant. Nous en dirons autant du péristome. Nous avons con- staté nombre d'échantillons présentant un péristome sim- ple ou bordé, et cela sur des individus à ombilic très-ou- vert ou très- étroit. Nous ferons, du reste , remarquer que Draparnaud lui- même (Hist. Moll.,p. 118. 1805), dans sa Description du Zonites (Hélix) crystallinus, dit que cette espèce a un pé- ristome bordé ou non bordé, et que, même dans les plan- ches qui accompagnent son ouvrage (pi. vm, fig. 18-20), l'on trouve, sous l'appellation d'Hélix crystallina, var. B, la représentation d'un échantillon offrant un péristome bordé et un ombilic très -ouvert. Caractères fournis par MM. Fondras et Terver, à leur troisième variété. Or, sslon nous, d'après nos observations, nous consi- dérons toutes ces variations comme devant rentrer dans le type de l'espèce. Enfin ajoutons que nous n'avons pu trouver , parmi nos échantillons, qu'une seule variété, que nous croyons de- voir élever au fang d'espèce, sous le nom de Subterra- neus , parce que, outre son péristome bordé et son ombi- lic très-ouvert (caractères de la 3e variété de MM. Fou- dras et ïerver) , nos individus possèdent une spire à tours TRAVAUX INÉDITS. 275 f rès-renflés, et une ouverture parfaitement arrondie et non oblongue-ovalaire. ZONITES SUBTERRANEUS. Testa miiiima, latc umbilicata, supra complanata, albida, dia- phana, crystallina, laevi, vel sublontead suturam elcgantissime Stria- tula ; aufractibus 5 convexis, profunda sutura separatis; ultimo pau- lulum majore, rotundato, infra uou compresso; apertura lunari- rotuudata ; peristoraate acuto, iutus albido-incrassato. Coquille très-petite, largement ombiliquée, aplatie en dessus, diaphane, blanchâtre, lisse, ou laissant aperce- voir, à la loupe, de petites striations très-élégantes vers la suture. Cinq tours de spire convexes, s' accroissant avec régularité et profondément séparés les uns des autres par la suture. Dernier tour ventru, arrondi et non comprimé inférieurement ; ouverture fortement échancrée, ronde, à péristome simple, mais intérieurement bordé. Haut., 1 mill. 1/2. — Diam., 3 mill. Cette nouvelle espèce provient du département de l'Aube, où elle vit dans la forêt d'Orient, dans les envi- rons de Vendeuvre-sur-Barse et de Troyes. Ce Zonites subterraneus, que nous avions confondu jus- qu'à présent avec le Crystallinus, diffère de cette dernière coquille 1° Par son ombilic très-ouvert ; 2° Par son péristome bordé ; 3° Surtout par ses tours de spire renflés , arrondis et non aplatis inférieurement; 4° Par son ouverture fortement échancrée et parfaitement ronde\ 5° Par sa taille plus petite, sa spire aplatie en dessus, sa suture plus profonde, etc.. Xomtes Bottkrii. Hélix Botterii, Parreyss, in Coll. cl. Philippi (teste, L. 276 rev. et mag. de zoologie. (Juin 1856.) Pfeijfer, Mon. Hel. viv. supplém., t. III, p. 66. 1853). Cette nouvelle espèce, indiquée par L. Pfeiffer, diffère duZonites crystallinus par son ombilic plus ouvert. Ce Zonite habite l'île de Lésine, D'après Roth (Spicil. Moll. in Malak., Blatter, p. 22. 1855), cette coquille se rencontrerait également aux environs d'Athènes. Voici ce que dit, à ce sujet, ce savant auteur : « Obve- nerunt aliae..., umbilico magno pervio praeditae, quas ad Helicem crystallinam (Mùll.) collocarem , si non umbilici amplitudo obstaret. Mentionem facit cl. Pfeifferus varieta- tis cujusdam paulo apertius umbilicatae, cui Parreyssim nomen Hel. Botterii imposuit. » Et il ajoute que ces échan- tillons ont 2 à 2 millimètres 1/3 de diamètre sur 1 milli- mètre de hauteur ; enfin que la coquille ne possède que quatre tours et demi de spire , ce qui constituerait une nouvelle différence avec le Cnjstallinus, qui offre, au con- traire, cinq à six tours de spire. Ce Zonites Botterii doit également se distinguer de no- tre Subterraneus par son ouverture moins arrondie, et par son péristome simple, aigu et non bordé. Zonites diaphanus. Hélix Diaphana (1), Sluder, Kurz. Verzeichn., p. 86. 1829. Hélix Hyalina (2), (Helicella), Férussac, ïabl. syst., p. 45. n° 224. 1822. Vitrea Diaphana, Fitzinger, Syst. Verzeichn., p. 99. 1833. Helicella Diaphana, Beck, Ind. Moll., p. 7, 1837. Polita Hyalina, Held, in : Isis, p. 916. 1837. Zonites Diaphanus, Moquin-Tandon, Hist. Moll. France, tom. II (4e livr.), p. 90, pi. ix, f. 30 à 32. 1855. Coquille presque entièrement déprimée en dessus, im- (1) Non Hélix diaphana, M. V. Muhlferldt, Lamarck, Krynicki , Lea, Villa. (2J Non Hélix Hyalina, le Guillou, Adams. TRAVAUX INÉDITS. 277 perforée et à peine munie d'une dépression ombilicale à la place de l'ombilic. Ouverture très -resserrée , demi-ovale et fortement échancrée par l'avant-dernier tour. Cinq à six tours de spire, serrés les uns contre les autres et séparés par une suture superficielle. Comme on le voit par ces caractères , cette espèce se distingue du Crystallinus par son manque d'ombilic, par son ouverture plus rétrécie, par sa suture superficielle, etc. Ce Zonite est généralement assez rare dans les contrées qu'il habite On l'a rencontré, jusqu'à ce jour, en Allema- gne, en Suède, en Suisse, en Italie , en France et en An- gleterre. Nous croyons que l'on doit retrancher des synonymies de ce mollusque celles indiquées par L. Pfeiffer, dans sa Monographie des Hélices vivantes (tom. 1er, p. 59. 1848), sous les mots suivants : Hélix contorta, Held, in : Isis, p. 304. 1837. — — Krynicki, in : Bull. soc. Moscou, tom. ix, p. 168. 1837. Et Polita contorta, Held, in : Isis, p. 916. 1837. Ce mollusque, en effet, désigné sous le nom de Con- torta , est une espèce du Caucase dont les caractères spé- cifiques ne peuvent se rapporter à celle-ci. M. Moquin-Tandon a eu raison d'adopter le vocable Diaphanus, à la place de celui proposé par Férussac, en 1822, sous l'appellation d'Hyalinus, puisque cette déno- mination ne se trouve suivie d'aucuns caractères spécifi- ques, et que c'est Rossmassler seul qui a consacré ce nom en 1838, en donnant la description de cette espèce. Or Studer, dès 1829, avait publié la diagnose de cette même coquille sous le vocable Diaphanus. MÉiMoiRE sur les gale-insectes de l'Olivier, du Citronnier, de l'Oranger, du Laurier-Hose, et sur les maladies qu'ils 278 rev. et mag. de zoologie. (Juin 1856.) y occasionnent dans la province de Nice et dans le dé- partement du Var, par le docteur J. B. Rorineau-Des- voidy. (Voir 1856, p. 121, 180.) La lecture de Geoffroy m'avait initié aux mœurs de la Cochenille des serres, qui vit principalement sur le Citron- nier. A Menton, à Beaulieu, les Citronniers sont couverts des cocons de cet animal. Je déchire le tissu de ces cocons, il en sort des milliers de petits attendant les rayons du premier soleil pour commencer leur existence de destruc- tion. Je retrouve une multitude de ces mêmes petits et bon nombre de mères sur les feuilles et sur les branches ; l'ennemi est reconnu. Il ne me reste plus de doute ; le Citronnier doit sa maladie à la présence continuelle et à la vie non interrompue de ces Cochenilles sur un arbre dont la végétation ne se repose presque pas. Sous le ciel du Midi je retrouve les faits observés dans les serres du Nord- La fumagine de ïurpin est la véritable morfée de Loquez et de Risso , seulement elle opère sur des espaces plus considérables , ainsi que sur des végétaux plus nom- breux et doués d'une plus grande énergie vitale. Ici la maladie provient de ces myriades de Cochenilles, dont les piqûres incessantes privent l'arbre de ses sucs nourriciers, l'énervent, le rendent presque stérile, le font tomber dans la langueur et le marasme. Au milieu de ces accidents, la moisissure de Loquez, la morfée, puisqu'il faut l'appeler par son nom, survient, amenant de nouveaux désordres et entretenant les anciens ; elle prend possession entière de l'arbre et expulse souvent les premiers propriétaires, qui ne trouvent bientôt plus des sucs suffisants et convenables à leur appétit. Durant mon séjour dans la province de Nice, j'ai observé avec soin les frêles et les nouvelles pousses du Citronnier ; toutes étaient déjà occupées par de jeunes Cochenilles. Ainsi l'arbre n'éprouve point de trêve; il est attaqué à chaque effort de végétation. Maintenant il est facile de concevoir pourquoi la morfée TRAVAUX INÉDITS. 279 fleurit surtout dans les localités où la Cochenille aime à pulluler; c'est qu'il faut une sève luxuriante pour l'exces- sive multiplication de l'insecte; c'est que cette môme sève, ainsi viciée, fournit encore à la morfée là plus favorable condition de triomphe. Pour moi , l'existence de la morféé sur le Citronnier est due à l'existence antérieure et aux ravages du Cocctjs àdo- nidum. On peut, chaque jour, vérifier ce fait daris les serres. Mais la morfée n'est pas exclusivement propre aux con- trées méridionales ; nous pouvons la rericontrer sut1 plu- sieurs végétaux du Nord. Elle ne reconnaît pas non plus pour origine unique la piqûre des seuls Gale -Insectes. Tout insecte phytophage de l'ordre des hémiptères, et principalement le puceron , peut la faire éclore, ainsi qu'il est aisé de s'en assurer par des exemples sans nombre. Les arbres non plus n'ont pas seuls le privilège d'être infestés par ce fléau, que j'ai rencontré sur une foule de plantes herbacées qui toutes avaient été cruellement mal- traitées par des hôtes antérieurs. Partout et toujours nous trouvons l'apparition de la morfée subordonnée à celle d'un insecte. Elle ne se mani- feste d'abord que sur des végétaux déjà viciés, sur des tissus déjà en souffrance; elle n'est donc qu'un épiphéno- mène dans la série des accidents qui accompagnent et suivent les incalculables piqûres des animaux qui le pré- cèdent. L'honorable et excellent M. Roubandi, de Nice, dit avoir plusieurs fois procuré cette affection à des branches saines d'Olivier qu'il avait séquestrées et mises en contact avec l'insecte. Quant à la rapidité, parfois prodigieuse, de son déve- loppement, quant à l'intensité de son action, on ne sau- rait les expliquer que par l'étude des milieux où elles se font sentir. 280 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Juin 1856.) On ne saurait rien préjuger sur la durée de ce fléau ; on m'a fait voir des jardins de Citronniers malades depuis plusieurs années. Parfois la morfée disparaît insensible- ment, et les Citronniers reviennent peu à peu à la santé ; d'autres fois elle s'éloigne d'une manière assez brusque, pour se jeter sur quelque localité plus ou moins éloignée; mais elle aura laissé partout les traces irrécusables de son séjour. Quand elle a comme imprégné toute sa substance et tous les tissus d'un arbre, on ne peut nier que la morfée devient une maladie véritable, la maladie principale, et qui finit par jouer le rôle le plus important. Cet arbre n'a plus besoin, désormais, de la piqûre des insectes pour produire des feuilles et des tiges infestées. La morfée suf- fit. Comme elle n'a point quitté les parties malades depuis longtemps, et comme elle s'est presque identifiée avec le végétal , on conçoit aisément que tout produit de la végétation est condamné à l'avance, et que les nouvelles tiges et les nouvelles feuilles subiront, dès leur apparition, le sort de celles qui les précédèrent. Il importe de ne point perdre de vue cette considération, lorsqu'on veut apprécier rigoureusement la marche des phénomènes. La morfée se substitue donc à la cause première de la maladie; elle survit aux causes qui l'ont produite, et, dans l'influence de conditions favorables, on la voit attein- dre au rang et au titre d'affection prédominante; sous ce rapport, elle est comparable aux affections psoriques qui affligent le tissu cutané des animaux. C'est pour n'avoir pas tenu compte de ce rôle nouveau que les auteurs qui ont écrit sur elle ont été portés à lui attribuer une ori- gine spéciale, et une souveraine importance que réelle- ment elle ne possède pas. Comme je l'ai déjà avancé, la morfée appartient aux végétaux du nord comme à ceux du midi de la France. Dans le nord, elle ne jouit que d'une courte existence sur les feuilles caduques de nos végétaux. Nous n'y reconnais- TRAVAUX INÉDITS. 281 sons de continuité que sur les arbustes cultivés dans les serres. Il n'en est pas de même dans le département du Var et dans la province de Nice, où la température a per- mis l'acclimatation de plusieurs arbres à feuilles persis- tantes. Sous l'influence d'une vie presque toujours en ac- tion, la morfée, une fois installée,. y trouve des aliments continuels pour sa conservation et sa propagation. Comme elle peut fournir une carrière de plusieurs années, elle s'accumule sans cesse sur les arbres, et finit par les cou- vrir en totalité des vêtements hideux qui la signalent et l'annoncent au loin. Quels remèdes employer contre un fléau qui dévaste et couvre des jardins, des champs, des plaines, des vallées et des provinces entières? Les efforts de l'homme sont vains devant cette immensité du mal. A l'exemple des cultiva- teurs de Nice, ne reste-t-il donc plus qu'à s'écrier : « Le « ciel le veut! » Un d'entre eux m'apostropha ainsi : « Monsieur, nos Citronniers et nos Orangers étaient ma- « lades; la maladie vient d'attaquer nos Vignes et nos « Pommes de terre; il ne nous reste donc plus qu'à mou- « rir de faim ! » Plusieurs m'ont répété : « Nous touchons « aux temps prédits par les Livres saints : Dieu va livrer « les nations en proie à toutes les espèces de famines ; la « fin du monde est proche! » La résignation devient, en effet, le seul refuge du pro- priétaire et du cultivateur; lorsque la morfée les oppresse, il ne leur reste plus qu'à arracher leurs arbres, à complé- ter leur ruine de leurs propres mains, ou à attendre un avenir incertain et peut-être fort éloigné. A Beaulieu, sur la paroisse de Villafranca, on ne récolte plus d'Olives de- puis quatorze ans. Bien plus, et on ne saurait se le dissi- muler, le fléau, depuis l'époque de son invasion, gagne en étendue et en intensité. Chaque année, il avance de quelques pas; chaque année ses coups sont plus sûrs, plus cruels, et son action plus désastreuse. Les jardiniers du Nord sont plus heureux. Le mal est 282 REV. ET MAG. DE zoologie. (Juin 1856.) rarement assez intense pour amener la complète destruc- tion des arbustes de leurs serres ; de plus, il leur est loi- sible, vers la fin de l'hiver, de brosser, de racler, d'émon- der les feuilles et les tiges de leurs Orangers, occupées par la Cochenille ou par le Kermès. Cette opération, con- tinuée quelque temps avec persévérance, met bientôt ces arbres à l'abri de tout péril. Dans ce récit court et rapide, j'ai exposé l'origine et la marche de la morfée ; je l'ai surtout étudiée dans ses rap- ports avec le Coccus Adonidum, ou la cochenille qui vit plus particulièrement sur les arbres des genres Limonier, Ci- tronnier, Cédratier et Pimplemousier, soit qu'elle en digère mieux les sucs, soit parce que leurs écorces sont plus ten- dres. Menton avec Beaulieu, où ces mêmes arbres sont cultivés de préférence, est la localité que cet insecte aime de prédilection. Là est le vrai théâtre de son triomphe. On le rencontre aussi, mais moins abondant, sur les Ci- tronniers de Nice et sur ceux d'Hyères. Ce même insecte a pareillement envahi les Orangers et même l'Olivier, auxquels il ne paraît pas avoir encore ap- porté de grands préjudices. Dans le Nord, il s'est jeté sur la Vigne. Je l'ai rencon- tré, l'an passé, sur une treille du jardin de*s Plantes, à Pa- ris. Enfin j'ai vu, à Auxerre, une autre treille où, par sa trop grande multiplication, il avait occasionné la plupart des accidents produits par ce qu'on nomme la maladie de la vigne. Sur le Kermès hesperidum, Linn. Coccus Hesperidum, Linri., faun. suec, n° 722. Geoffroy, tom. I, pag. 515, n°2, le Kermès des Oran- gers. Cet insecte, abondant sur la famille des Orangers, n'a pas manqué d'observateurs dans le siècle dernier. LaHire, Sedilleau, Réaumur et plusieurs autres en ont donné TRAVAUX INÉDITS. 283 l'histoire, et l'ont souvent désigné sous le nom de Pou ou Punaise de V Oranger. La plupart des écrivains s'accordent à dire que son ex- cessive multiplication amène de graves désordres sur l'ar- bre qui en est infesté. A son occasion, Réaumur a signalé, mais non reconnu la morfée, lorsque, traitant de ces in- sectes dans le Pêcher, il dit : « Les feuilles et les fruits « qui sont au-dessous des branches trop peuplées de Gale- ce Insectes sont quelquefois salis et noirs par l'eau qui, « après avoir lavé les insectes, tombe sur ces feuilles et « ces fruits. » Quant à ce qui concerne l'origine de cette espèce, Geoffroy se contente d écrire qu'elle habite dans les serres. Linné la place également parmi les Coccus des serres chaudes : il la fait vivre sur les arbres verts de serres, tels que le Citronnier, le Laurier, le Quassia : « Habitat in dr- a boribus semper virentibut hybernaculis, ut Citri, Lauri, « Quassiœ. » Dans un autre endroit {System, naturœ), il est plus explicite, ainsi que nous l'avons déjà exposé : « Coccus Besperidum : habitat in Americœ, Africœ, non in « Europœ calidioribus arboribus. » « La Corhentlle des Oran- « gers habite l'Amérique, l'Afrique; on ne la trouve point « sur les arbres des contrées les plus chaudes de l'Eu- « rope. » Il ne lui reconnaissait donc pas une origine eu- ropéenne. A Nice et dans la France méridionale, on la rencontre sur tous les Orangers et souvent sur les Citronniers, les Lauriers et le Nérium. Etle cause de grands ravages sur les Orangers, et elle y amène fréquemment la mort du Lau- rier-Rose. La morfée accompagne et suit toujours la présence de cet insecte, moins désastreux que le Coccus Adonidum. C'est de la morfée, par les piqûres de ces insectes, que parle Loquez, lorsqu'il écrit que cette maladie commence à s'introduire dans les jardins de Nice et d'Hyères. 284. rev. et mag. de zoologie. (Juin 1856.) Sur le Kermès olea, Bern. Bernard, Recueil de l'Académie de Marseille, 1782. Olivier, Encyclop. méthodiq. En 1782, l'Académie de Marseille couronna le Mémoire de Bernard sur l'Olivier. Bernard fut directeur adjoint de l'observatoire de la marine de Marseille, et correspon- dant de l'Académie des sciences de Paris. Il fit connaître le Kermès de l'Olivier et celui du Figuier. « J'ai observé, dit-il (page 108), sur toute la côte, de- « puis Marseille jusqu'à Antibes, des Kermès sur les Oli- « viers. Dans plusieurs localités, cet insecte était tellement « multiplié, que beaucoup de particuliers avaient été dans « le cas de couper les grosses branches de leurs Oliviers « et avaient entièrement renouvelé leurs arbres. » Tel est le premier signalement de cet insecte qui, de nos jours, joue un des rôles les plus considérables dans les maladies des arbres à feuilles persistantes du midi de la France et du nord de l'Italie. Bernard décrit cet insecte, et nous apprend ce qu'une observation longue et attentive lui a enseigné sur ses mœurs. Il a constaté que la femelle pouvait pondre jus- qu'à deux mille œufs. ce Les Kermès qui naissent sur les arbres qui se dépouil- le lent de leurs feuilles ont une vie relative à l'état de « leurs arbres. Mais l'Olivier, étant presque toujours en « sève, le Kermès, qui lui est particulier, s'y peut renou- « vêler dans toutes les saisons. On en trouve avec des « œufs pendant tout l'été... Il m'a paru que le Kermès ne « nuisait pas autant à la durée de l'Olivier qu'à celle du « Figuier; mais l'effet est presque toujours le même pour « le propriétaire : dès qu'il n'a point de fruits, c'est comme « s'il n'avait pas d'arbres. » [ta suite prochainement.) SOCIÉTÉS SAVANTES. 285 II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des sciences de Paris. Séance du Qjuin 1856. — M. Serres lit une Note sur les développements primitifs, la formation de l'œuf, la vésicule ovigène et germinative , la condition primordiale de la du- plicité monstrueuse. Nous nous bornerons à citer les con- clusions de cet intéressant travail : « 1° L'œuf pst le pro- duit de la vésicule ovigène (vésicule de Graaffj ; 2° la vésicule germinative est la première partie de l'œuf qui se développe; 3° autour de la vésicule germinative appa- raissent, en premier lieu, le nuculus prolifère, et en se- cond lieu le vitellus et la membrane propre ; 4° chez les vertébrés, l'œuf se détache de la vésicule ovigène, et il se développe, ainsi que l'embryon, en dehors de l'influence de cette vésicule ; chez les invertébrés, au contraire, la vésicule ovigène reste inhérente à l'œuf, et elle prend part à son développement, ainsi qu'à celui de l'embryon; 5° de la présence ou de l'absence de la vésicule ovigène, dans la composition de l'œuf des deux embranchements du règne animal, résultent des différences notables dans leur embryogénie comparée ; 6° la vésicule germinative est, chez les vertébrés , l'élément fondamental de l'œuf et le radical de leur embryon ; le nuculus prolifère et le vi- tellus sont les satellites de cette vésicule primordiale ; 7° de l'unité ordinaire de la vésicule germinative dans la vésicule ovigène résultent l'unité du jaune et l'unité de l'embryon; de la pluralité des vésicules germinatives dans l'intérieur d'une même vésicule ovigène résulte, à son tour, la pluralité des cumulus et des vitellus ; il y a tou- jours autant de vitellus et de cumulus qu'il y a de vési- cules germinatives ; 8° qu'il y ait une ou plusieurs vési- cules germinatives dans la même vésicule ovigène, les développements de l'œuf et de l'embryon s'opèrent tou- jours de la même manière et d'après les mêmes règles ; 286 rev. et mag. de zoologie. (Juin 1856.) seulement, dans les cas de pluralité d'ovules dans une vé- sicule ovigène unique, l'étroitesse du champ des dévelop- pements fait que les ovules s'associent pour accomplir leurs évolutions; 9° enfin, dans ces derniers cas encore, la condition primordiale de l'association des ovules et des embryons a lieu tantôt par la réunion homaeozygique de deux vitellus, tantôt par celle des deux allantoïdes, selon que la réunion s'opère par le plan supérieur au dia- phragme, ou qu'elle s'effectue par le plan inférieur à cette cloison. » M. Duméril fait hommage à l'Académie d'un volume in -4° de plus de 500 pages ayant pour titre Ichthyologie analytique. Il saisit cette occasion pour présenter quel- ques observations générales sur la marche qui lui paraît la plus convenable à suivre dans l'étude de l'histoire na- turelle, et donne ensuite un aperçu de son livre , dont le principal but est de rendre plus faciles la connaissance et la distinction des poissons, à l'aide de tableaux synopti- ques qui font parvenir à la détermination des genres. M. Valencienms fait la description, sous le nom de Félin Tulliana, d'une nouvelle espèce de Panthère tuée, par M. Tchihatcheff, à Ninfi, village situé à 8 lieues est de Sraynie. Cette espèce, dont la taille égale celle de nos plus grandes Panthères africaines, a le pelage cendré ou gris légèrement roussâtre, peu chargé de taches en larges roses ou cercles mal fermés sur les flancs : sur les épaules et sur les cuisses, ces taches sont un peu plus petites ; à partir du poignet ou du tarse, elles deviennent de gros points noirs que Von retrouve sur la tète et un peu sur le cou. Les taches ou roses arrondies se continuent sur le dos de la queue. Celle-ci, très-caractéristique, est plus longue que le corps entier de l'animal ; le poil fin qui la recouvre s'allonge de plus en plus à mesure qu'il s'approche de l'extrémité, de sorte que le dernier tiers de la queue de cette Panthère est plus gros ou plus touffu que la racine ; SOCIÉTÉS SAVANTES. 287 c'est précisément le contraire de ce qui existe chez toutes les autres Panthères indiennes ou africaines. La distance du bout du nez à sa racine est aussi plus longue. Cet en- semble de caractères paraît suffisant à M. Valencicnnes pour faire distinguer cette espèce de toutes ses congé- nères. M. E. Gintrao présente une Note sur un monstre enencé- phalien qui, pour lui, constitue un genre nouveau de monstruosité auquel il donne le nom de Pleur encéphale. M. Jobard, de Bruxelles, rappelle, à l'occasion d'une communication récente de M. Rouget sur Y appareil d'adap- tation de l'œil des vertébrés , qu'il a lui-même, dans une note lue à l'Académie le 18 juin 1855, fait pressentir la nécessité d'appareils servant à produire ce qu'il désignait sous le nom de la mise au point de l'œil. M. Jobard soup- çonne que l'œil est muni de divers appareils qui le ren- dent propre à la vision distincte de loin comme de près; depuis longtemps même il a émis l'idée que les muscles moteurs de l'œil pouvaient contribuer à produire cet effet, n'ayant pas seulement pour fonction de changer la direction de l'organe, mais agissant aussi de manière à le modifier dans sa forme. Séance du 9 juin 1856. — M. Serres lit un Mémoire sur l'ordre de format on de la vésicule ovigème et de la vésicule germinative, et sur l'étiologie de la duplicité monstrueuse. Dans ce nouveau travail, le savant anatomiste développe plus amplement quelques-unes des propositions qu'il avait "mises dans la séance précédente et arrive aux mêmes conclusions. M. de Quatrefages présente,^ui nom de M. Jacquart, un Mémoire sur l'appareil circulatoire sanguin chez le serpent V g thon. M. Schulize, en faisant hommage à l'Académie de deux opuscules qu'il a publiés sur les monstres doubles, présente un petit résumé de l'ensemble Verm. Hist., t. II, p. 104. 1774. Nous ne donnons point la synonymie de cette espèce , (1ï Achatina vitrea, Webb et Berlhelol, Synops., n° 2, 1833, et Bu- limus vilreus, Aie. iVorbigny, Moll. Canaries, p. 72, pi. n, f. 28, is:m. (2) Non Hélix subcylindrica, de Montagu, 1803. 340 REV. ET MAG. DE zoologie. (Juillet 1856.) si connue de tous les naturalistes européens, car nous ne pourrions que répéter celle des savants ouvrages de Lud. Pfeiffer, de Dupuy et de M. Moquin-Tandon. Quant à la description de cette coquille, nous n'en four- nirons point également les caractères, puisque ces hono- rables auteurs l'ont parfaitement décrite. Nous dirons seulement que nous connaissons cette Férussacie des en- virons d'Alger et d'Oran, et que les échantillons que nous avons examinés ne diffèrent de ceux d'Europe que par une taille un peu plus forte et des tours de spire un peu plus convexes. Description de longicornes nouveaux du vieux Calabar, côte occidentale d'Afrique; par M. A. Chevrolat. (Suite. —Voir 1855, p. 183, 282, 513.) 44. Pachydissus femorellus obscuro-cinereus, capite ovato, pilis brevibusaureisanticeposticequeinduto;versusthoracemmiuutissime tuberculato, sulco longitudinali in fronte valde impresso; palpis, mandibulis, labio, clypeo primoque articulo antennarum (yalido, clavato scabro sulcatoque) nigris; oculis subcontiguis, amplis, supra profonde emarginatis ; antennis corpore vix longioribus, articulis elongatis 5-10 ad apicem subangulatis ; thorace rotundato, antice posticeque constricto, transversim grosse plicato pilis aureis dense vestito sed in parte dorsali nigro (ad latus anterius cum tuberculo magno), scutello triangulari ; elytris punctulatis ad humerum rec- taogule subrotundatis , ad apicem oblique truncatis. Spina suturali acuta. Femoribus cinereo-ferrugineis, longitudine costulatis. — Long., 17 mill.; lat., 5 mill. 11 est brun et couvert d'une pubescence courte cendrée. Tête forte, arrondie, très- sillonnée en dessus; yeux très- saillants, réticulés, noirs, fortement échancrés en dessus et presque contigus. Palpes, mandibules, lèvre et chaperon noirs. Antennes à peine plus longues que le corps, à pre- mier article épais, en massue, ponctué, sillonné et noirâ- tre, suivants allongés, 5-10 un peu anguleux au sommet. Corselet arrondi, étranglé en avant et en arrière, couvert de gros plis courts et transvers et d'un duvet épars doré t TRAVAUX INÉDITS. 341 avec le disque noir; près du bord antérieur, sur le côté, est un gros tubercule, et en arrière un autre plus petit, qui est éloigné du bord; un sillon longitudinal les relie entre eux. Écusson triangulaire noirâtre. Elytres planes, paral- lèles, de la largeur du corselet, tronquées au sommet, avec chacune deux épines ; celle suturale longue : leur surface est finement pointillée, ruguleuse, obscure pour le fond, et d'un cendré légèrement changeant. Pattes moyennes; cuisses ferrugineuses et faiblement carénées sur le bord in- férieur. Corps noirâtre , cinq segments abdominaux. Fe- melle. — De la collection de M. Andrew Murray. 45. Callichroma calcaratum affine Callich. albitarsi, F., attamen latius et brevius, viridi-laetum nitidiore in margiuibus thoracis su- turaque; palpis, antennis pedibusque ferrugiueis, femoribus infra emarginatim calcaratis et abrupte clavatis, posticis elongatis ; capite punctato, longitudine sulcato ; thorace transversim plicato, angulose dentato; écutello acutissimo; elytris creberrime rugulosis; corpore infra viridi, segmentis abdominalibus infra anguste fuscis. — Long., 25 mill.; lat., 7 1/2 mill. Voisin du Callichroma albitarse, mais plus court et pro- portionnellement plus large aux épaules, d'un vert plus ou moins tendre et brillant, obscur sur la marge des ély~ très et plus éclatant sur la suture, l'écusson et les bords an- térieur et postérieur du corselet. Antennes et pattes ferru- gineuses, tarses plus pâles. Tête étroite, brillante, très-net- tement ponctuée en avant, très-densement au milieu et en arrière : trois sillons longitudinaux en avant et un autre transverse entre les yeux. Labre échancré d'un ferrugi- neux obscur. Mandibules allongées, coniques, vertes et ru- goeusement ponctuées à la base, noires et lisses vers le boni, un peu sinueuses sur le bord interne. Yeux noirs. Cor- selet aussi haut que large, droit et rebordé en avant et en arrière avec un pli basai situé entre deux sillons transverses, lé; [èiement convexe el aplati sur le disque et muni de quatre tubercules obtus. Ce, disque est finement ruguleux et pré- sente quelques rides transverses ou obliques. Épine latérale 342 uev. et mag. de zoologie. (Juillet 1856.) forte, obtuse, brillante et vaguement ponctuée. Écusson très-aigu. Ehjtres d'un vert obscur et velouté, très-dense- ment et finement ruguleuses, grossièrement ridées et ponc- tuées au-dessous de Y écusson ; elles sont larges et arron- dies sur l'épaule, et diminuent insensiblement jusqu'au sommet de la suture. Corps, en dessous, d'un vert brillant avec pubescence blanchâtre; bords inférieurs des seg- ments abdominaux d'un ferrugineux obscur. Femelle. — De la collection de M. Andrew Murray. 46. Callichroma simulatum praecedenti simillimum , sed differt statura minore, antennis gracilioribus et femoribus clavatis, sed non dentatis : viridi prasinum , capite ruge punctato , antice trisulcato ; thorace vage punctato in dimidia parte postica arcuatim rugato acu- tiusspinoso; elytris rugulosis, subparallelis ad suturam flavido- sericeis. — Long., 20 mill.; lat., 5 mill. Très-voisin du Call. calearatum pour la coloration, mais plus petit, à antennes plus grêles et à cuisses non dentées, d'un beau vert végétal tendre. Tête plus fortement ponc- tuée et d'une manière rugueuse en avant, présentant, trois sillons longitudinaux et un autre obsolète entre les yeux. Mandibules plus courtes, coniques, vertes et ponctuées à la base, et noires vers l'extrémité; la gauche est aiguë et re- courbée. Palpes, antennes (à premier article un peu ob- scur) et •pattes ferrugineux. Corselet droit , étranglé , re- bordé et brillant sur les bords antérieur et postérieur, avec une petite carène basale, vaguement ponctué et lisse der- rière la tête ; des rides cintrées couvrent les deux tiers pos- térieurs, les côtés sont polis, un peu bleuâtres, et l'épine latérale, quoique assez robuste, est plus aiguë. Écusson triangulaire, ponctué et doré; il offre au milieu un sillon, et sur le devant deux petites dépressions. Élytrcs subpa- rallèles, arrondies sur l'épaule, et un peu plus étroitement sur l'extrémité, finement ruguleuses et longitudinalemeut crevassées par place, suture entièrement d'un vert jaunâtre. Les quatre cuisses antérieures sont brusquement renflées, et les postérieures longues et en massue. Corps, en dessous, S0C1KTÉS SAVANT KS. 3V3 d'un voil plus clair cl couverl dune pubesccncc blan- châtre ; la bordure antérieure et postérieure des seg- ments abdominaux est très-étroitement noirâtre. Pygidium subconique, noir et vert seulement à l'extrémité Femelle. — Collection de M. Andrew Murray. (La suite jirochainement.) II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des sciences de Paris. Séance du 30 juin 1856. — M. Brandt, membre de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg et directeur du musée zoologique de l'Académie, présente divers Mémoires qu'il a publiés sur des questions d'his- toire naturelle et en indique le sujet dans les termes sui- vants : « C'est avec la permission de M. le président et de MM. les secrétaires que j'ai l'honneur de présenter à l'Aca- démie impériale des sciences quelques Mémoires récem- ment publiés par moi. « Ces Mémoires se rapportent à trois catégories : les uns sont réunis sous le titre général de Beitrage; un autre forme l'Appendix d'un Voyage, et un troisième con- stitue un ouvrage à part. « Sous le titre Beitrage zur nahern Kenntniss der Sauge- thiere Jinïnlands, j'ai publié « 1° Une description zoologique très - détaillée de la Mai le zibeline {Mustela zibellina), d'après les exemplaires du Muséum de Saint-Pétersbourg , accompagnée de trois planches représentant les différentes variétés de cet animal tant estimé. « 2° Un second Mémoire offre une énumération des Chauves-Souris de la Hussie, sous le rapport de leur dis- tribution géographique. « 3° Un troisième Mémoire prouve les différences nom- 344 rev. et mag. de zoologie. {Juillet 1856.) breuses craniologiques qui existent entre le Castor de l'Eu- rope et celui de l'Amérique. « 4° Un quatrième Mémoire traite de la grande varia- bilité de forme des os du crâne dans le genre Castor, et augmente le nombre des exemples qui se rapportent à la variabilité individuelle des crânes des Mammifères. « 5° Un cinquième Mémoire expose l'histoire de la clas- sification de l'ordre des Rongeurs, et surtout du genre Castor chez les différents peuples anciens et modernes. « 6° Un sixième Mémoire s'occupe de la craniologie, de la classification et de l'affinité des différents genres de l'ordre des Rongeurs. « 7° Le septième Mémoire contient des recherches sur le nom du Castor et du Castoréum chez plusieurs souches des peuples Ariens, Sémites, Mongols et Finnois. « 8° Le huitième Mémoire s'occupe des connaissances que les Arabes avaient sur le Castor. Audit Mémoire est ajouté un autre par M. Stanislas Julien , sur la connais- sance des Loutres chez les Chinois. « Un Appendix zoologique du Voyage de M. Hofmann dans l'Ural donne un aperçu de la zoologie géographique des vertébrés desdites contrées. J'y ai ajouté de nom- breuses remarques sur la distribution générale des Mam- mifères en Russie. « J'espère que l'appendice en question pourra fournir de nombreux matériaux relativement à la patrie des Mam- mifères les plus répandus de l'Europe et de l'Asie boréale. « Un Mémoire sur la distribution géographique du Tigre royal en contient non-seulement la statistique, ainsi que ses relations physiques et biologiques et les types géné- raux des animaux vertébrés qui l'accompagnent, mais il offre en même temps des recherches très-détaillées sur les rapports dans lesquels se trouvaient ou se trouvent encore avec lui les différentes tribus des peuples Ariens, Sémites, Indiens et Chinois, et prouve en même temps combien le combat contre ce redoutable ennemi exerça d'influence SOCIÉTÉS SAVANTES. 345 plus ou moins considérable sur le développement de la culture. u En général il résulte de ces recherches que c'est le Tigre qui, parmi tous les animaux sauvages que nous con- naissons, possède au plus haut degré la capacité de sup- porter les changements les plus considérables du climat, car on le rencontre depuis le ciel ardent de Java jusqu'à Nertschinsk, où l'on voit souvent geler le mercure. « Je me permets d'ajouter à ces communications quel- ques remarques sur un animal qui fut extirpé par les hommes, et dont quelques restes ne se trouvent qu'au Muséum de Saint-Pétersbourg. « Les zoologistes savent que, outre les genres des Du- gongs et des Manatis, il existait autrefois dans l'océan Pacifique boréal un autre genre de Cétacés herbivores dé- pourvus de dents, observés par Steller près de l'île de Behring (Novi Comm. Petrop., t. II, p. 294), genre dont les derniers restes furent détruits vers le milieu du xvme siècle, selon les recherches de M. de Baer [Mémoires de l'Académie de Saint-Pétersbourg, vie série, Sciences na- turelles, t. III, p. 58). Mes propres recherches sur le genre Rhytina [Mémoires de V Académie de Saint-Péters- bourg, 1846) ont ajouté aux observations de Steller, outre la connaissance exacte de la lame palatine cornée, la des- cription d'un fragment du crâne. « Plus tard, le Muséum de l'Académie de Saint-Péters- bourg reçut par M. Wosnezerski, l'un des élèves du Labo- ratoire zoologique, qui a voyagé pendant une dizaine d'années dans les colonies russes de l'Amérique, un crâne complet de l'animal en question, dont j'ai l'honneur de présenter à l'Académie des dessins exacts, ainsi que plu- sieurs figures de deux vertèbres, d'un atlas et d'une ver- tèbre du COU. (( On observe, en général, ce que j'ai déjà remarqué dans mes Spicilegia sirenologica, que le crâne de la Rhy- tine ressemble à celui d'un Manati; mais comme la llhy- 346 rev. et mag. de zoologie. [Juillet 1856.) tine avait , selon Steller, la queue semblable à celle du Dugong, elle devrait être considérée comme forme édentée intermédiaire entre les Dugongs et les Manatis. » M. Rouget, en réponse à la réclamation de M. Miiller, fait savoir qu'il n'a jamais prétendu s'attribuer la décou- verte du muscle ciliaire annulaire. Cette découverte, ajoute-t-il, n'appartient, en effet, ni à M. Mùller ni à moi, mais bien à Clay Wallace et à Van-Reeken (1836 et 1855). Séance du 7 juillet 1856. — M. Valenciennes lit un Rap- port sur un mémoire de M. Dufossé ayant pour titre : De l'hermaphrodisme chez les animaux vertébrés. Sous ce titre général , M. Dufossé a donné un travail particulier sur quelques espèces de poissons du genre Serranus chez lesquels on avait observé depuis longtemps l'existence simultanée des ovaires et de la laitance con- stituant l'hermaphrodisme le mieux caractérisé. Il ne restait plus qu'à observer si cette laitance conte- nait des spermatozoïdes, ce qui n'avait pas été fait jus- qu'ici. M. Dufossé a effectué ces recherches en étudiant ces poissons sur le vivant, et il a constaté l'existence de ces spermatozoïdes. Il a été plus loin, car il a obtenu des fécondations artificielles des œufs de Serrans, soit en agis- sant sur les œufs de l'individu qui lui fournissait la lai- tance, soit en prenant les œufs sur un autre individu. Jusqu'à présent on ne connaissait cet hermaphrodisme constant que chez le Serranu* scriba; M. Dufossé l'a ob- servé chez deux autres espèces, les Serranus cabrilla et hepatus, et il a constaté qu'il n'existe rien de semblable dans les Serranus anthias, gigas et autres des mêmes lo- calités. Séance du 14 juillet 1856. — M. Valenciennes donne lec- ture de la Description d'une nouvelle espèce de Mouflon (Ovis anatolica) rapportée de Rulgardagh par M. Tchihatcheff. Ce Mouflon est intermédiaire entre le Mouflon ordi- naire (Ovis musimon, Pallas) et le Mouflon à manchettes (Ovis tragelaphus, Pallas). M. Valenciennes en donne une SOCIÉTÉS SAVANTES. )U7 longue description comparative, d'où il semble résulter qu'il y a réellement là une espèce nouvelle. M. Serres lit un travail remarquable d'embryogénie comparée ayant pour titre : Parallèle de ï œuf mâle et de l'd'uf femelle chez les animaux; développement spontané de l'œuf mâle. Dans ce beau travail, qu'il serait impossible d'analyser, le savant physiologiste arrive aux conclusions suivantes : « Ainsi, comparée à la segmentation de l'œuf des femelles, celle de l'œuf des mâles ne présente aucune différence bien notable. L'une est la répétition de l'autre. Dans les deux œufs, la division première, puis les subdivisions subsé- quentes nous représentent avec évidence le procédé gé- néral de la génération par scissure. Cependant, à l'époque où ces phénomènes similaires se développent, les deux œufs sont dans des conditions physiologiques bien diffé- rentes. L'un, l'œuf de la femelle, a été fécondé; il a reçu du mâle le principe, le souffle de vie qui le met en mou- vement. L'autre, au contraire, l'œuf du mâle, n'a rien reçu ; il a puisé en lui-même le principe de vie qui l'a mis en action. Son mouvement lui appartient en entier : per se movct, il se meut par lui-même. Si donc la segmen- tation des deux œufs est le symbole de la génération, nous sommes forcément conduits par les faits à conclure 1° que la génération de l'œuf femelle est une génération commu- niquée, tandis que celle de l'œuf mâle est une génération spontanée ; 2° que l'œuf mâle est initiateur et l'œuf femelle initié à la vie. » M. Giiérin-Méneville dépose sur le bureau une assez grande quantité des Cochenilles indigènes qu'il a décou- vertes, il y a plusieurs années, dans le midi de la France, et un travail intitulé, Sur la Cochenille de la fève et la pos*i- hililë d'en tirer parti pour la teinture. (Commissaires, MM. Chevreul et Milne-Kdwards.) Depuis plusieurs années et pendant l'époque du cours de sériciculture que nous faisons à Sainte-Tulle, M. B. 348 rev. et mag. de zoologie. {Juillet 1856.) Robert et moi, j'étudie une Cochenille indigène que j'ai découverte d'abord sur la fève commune et à laquelle j'ai donné le nom de Coccus fabœ, et j'ai eu déjà l'honneur d'entretenir l'Académie des sciences et la Société d'agri- culture de cette nouvelle matière tinctoriale. Dans un re- marquable travail lu dans cette enceinte, M. Chevreul , à qui j'avais remis un petit échantillon de cette Cochenille, a fait connaître les essais qu'il a pu faire sur sa richesse en matière colorante , et il est résulté des expériences du savant académicien que ma Cochenille donne une cou- leur écarlate rompue et d'un ton particulier, appartenant à un numéro de son échelle des couleurs qui n'avait été obtenu jusqu'ici qu'à l'aide de combinaisons artificielles. Ayant continué mes recherches sur l'histoire naturelle de cette Cochenille, qui est presque aussi grosse que celle du nopal, j'ai pu reconnaître qu'elle ne se borne pas à vivre sur les fèves, mais qu'on la trouve encore sur divers char- dons et sur quelques autres plantes sauvages et cultivées. Cette année surtout, elle s'est considérablement multi- pliée dans un champ de fèves que j'avais fait cultiver à cet effet, et j'ai pu, aidé de quelques-uns des élèves de la magnanerie expérimentale de Sainte-Tulle, et notamment de MM. Camussi, Pagani et Viotti, envoyés par la chambre royale de commerce de Turin, de M. Tuysuzian, élève turc, et de M. Mez, élève autrichien, en recueillir une assez grande quantité pour que l'on puisse faire des essais sur une plus grande échelle, et déterminer ainsi s'il serait utile de soumettre cette Cochenille indigène à une culture profitable, ce qui me semble très facile. Outre cette récolte faite dans le champ de fèves culti- vées à cet effet, j'ai découvert, cette année, que la Coche- nille indigène se développait très-bien sur les jeunes sain- foins que l'on sème dans les blés. La veille de mon départ de Sainte-Tulle, il y a quatre jours, j'ai pu en ramasser une grande quantité dans des champs dont le blé venait d'être coupé, car à cette époque l'insecte, ayant fini de se SOCIÉTÉS SAVANTES. 349 développer, cherche un abri pour passer l'hiver et pon- dre, et j'en ai trouvé des accumulations immenses contre le tronc des arbres voisins des champs en question. Je me borne aujourd'hui à ces indications, et j'ai l'hon- neur de déposer sur le bureau de l'Académie une boîte contenant ma récolte de cette année. Ces Cochenilles sont encore vivantes pour la plupart, et l'on pourrait, si M. Milne-Edwards le jugeait à propos , en faire hiverner quelques-unes au Muséum d'histoire naturelle pour essayer de les cultiver, l'année prochaine, sous le climat de Paris. Quant aux autres, je désirerais que M. Chevreul voulût bien faire quelques essais sur la meilleure manière de les étouffer et de les sécher pour les rendre marchandes. S'il croyait utile de les employer à de nouveaux essais de tein- ture, il pourrait en résulter des documents précieux pour faire juger la question d'opportunité de la culture réglée de ce nouvel insecte industriel. Depuis le jour de cette présentation, ces Cochenilles ont été toutes conservées au Laboratoire d'entomologie; elles se sont vidées de leurs œufs, et .je crois qu'elles ont ainsi perdu beaucoup de leur valeur tinctoriale. M. Richard (du Cantal) présente une Note sur la multi- plication animale en France. L'auteur a divisé ce travail en quatre parties. « Dans la première il s'occupe des moyens de multiplier les végétaux cultivés pour obtenir des four- rages naturels ou artificiels. Leur multiplication a pour conséquence rigoureuse et inévitable ceux de la produc- tion animale, parce que les fourrages ne peuvent pas avoir d'autre destination que celle de nourrir des bestiaux. « Dans la deuxième partie, l'auteur parle du perfection- nement des animaux, afin qu'ils puissent bien utiliser les matières premières qu'ils consomment, donner de meil- leurs produits et en plus grande quantité possible, sans plus de dépenses. (( Dans la troisième partie , il est question des moyens de conservation des bestiaux considérés comme des usines 350 rev. et mag. de zoologie. (Juillet 1850.) vivantes pour la transformation des végétaux en produits animaux. Ces moyens doivent attirer l'attention particu- lière de l'agriculteur et de l'administration. « Enfin la quatrième partie est destinée à l'examen des procédés d'acclimatation et de domestication d'animaux utiles que la France ne possède point encore, et qui peu- vent concourir avec fruit à augmenter nos richesses ani- males. » M. Dumoulin adresse un travail intitulé, Emploi de la lumière électrique pour la pêche du Poisson. Ce travail intéressant, qui m'a été attribué par quelques journaux et par suite d'une erreur que je ne puis m'expli- quer, paraît renfermer les bases de pratiques très-utiles pour la grande pêche. Séance du 21 juillet 1856. — M. Pelouze lit un travail Sur la nature du liquide sécrété par la glande abdominale des insectes du genre Carabe. Il résulte de ces recherches que le liquide acre que les Carabes lancent par l'anus quand ils sont inquiétés con- tient une forte proportion d'acide butyrique. On reconnaît cet acide 1° à son odeur particulière, caractéristique, qui rappelle celle du beurre rance ; 2° à ce qu'il rougit forte- ment le papier et la couleur bleue du tournesol ; 3° à la propriété qu'il possède, après avoir été neutralisé par les alcalis et particulièrement par l'eau de baryte, de laisser un résidu solide qui manifeste sur l'eau un mouvement gyratoire très-prononcé, caractère que M. Chevreul a le premier signalé dans les Butyrates; 4° la liqueur sécrétée par les Carabes donne naissance à un liquide volatil, in- flammable, dont l'odeur, semblable à celle de l'ananas, stitue un des principaux caractères de l'éther buty- rique. A la suite de cet intéressant travail, le savant académi- cien signale celui de M. Pfaff, de Mai bourg, sur la matière sécrétée par les larves de la Chrysomeht populi, dont l'odeur forte est due à l'hydrure de salicile (acide salicileux) , qui MÉLANGES ET NOUVELLES. 351 semble provenir de la salicine contenue dans les feuilles qui leur servent de nourriture. M. Dumèril fait quelques remarques sur des sécrétions analogues chez d'autres insectes; il rappelle celles des Bra- chines, qui produisent de petits jets de vapeur lancés avec bruit , celles des Chrysomèles du peuplier et du Staphy- linus olens, et il entre à ce sujet dans des détails du plus haut intérêt. M. Brandt donne lecture de Quelques remarques sur la place que doit occuper le genre Anomalurus dans l'ordre des Rongeurs, d'où il résulte qu'on peut considérer ce genre comme une anomalie du genre des Écureuils. M. Davaine adresse des Recherches expérimentales sur la vitalité des Anguillules du blé niellé à Vétat de larves et à l'état adulte. — Le fait principal qui résulte de ces re- cherches, c'est la dissemblance profonde qui existe chez l'Anguillule de la nielle entre la vitalité de la larve et celle de l'adulte. (G.-M.) III. MÉLANGES ET NOUVELLES. Diagnoses de six Carabiques découverts, par M. A. Salle, au Mexique; par M. A. Chevrolat. 1. Iresia Boucardii (Salle). — Alata, rufa, capite prothoraeeque supra nigris, nitidis; articulis antennarum 2-5 nigris, 6-9 pallidis, duobus ultimis fuscis primoque rufo, nigro marginato ; scutello atro ; elytris purpurois, viridi-cyaneo-micantibus, ad médium ob- scurioribus, transversim rude plicatis, fortiter punctatis, versus apicem latioribus, breviter truncatis et iu sutura vix spiuosis. — Long., 10 min.; lat., 4 mill. M. Auguste Salle a dédié cette nouvelle espèce à M. Adolphe Boucard, jeune homme plein de zèle pour l'histoire naturelle , qui l'a accompagné dans son récent voyage et qui l'a découverte le premier. 2. Cicindela luteolincala. — Alata, magna, supra tomentoso brunnea, subtus ni^ra lucidula, albo-pubescens ; labro, mandibulis- que (deutibus exceptis) eburneis; elytris vitta longitudinali obliqua luuulaque apicali bicuneiformi, sa;pe interrupta, laite llavis. Variât corpore infra viridi-cyaneo pedibusque rubris marginibus 352 rev. et mag. de zoologie. (Juillet 1856.) oculorum anguloque posteriore thoracis cupreis punetisque ocellari- bus nonnullis ad basim et ad marginem elytrorura. — Long., 17 raill. 1/2; lat., 7mill. Cette belle espèce se rencontre aux environs de Morelia (Mechoacan). 3. Procephalus maculicomis. — iïneus, nitidus, ore, palpis, an- tenuis (articulo tertio quartoque apice infuscato) pedibusque piceis, feraoribus posticis basi curvatis ; elytris punctatis, notula suturali fasciaque valde flexuosa et intus recurva flavis (prima ante, secunda post médium), apice oblique truncato, piceo. —Long., 11, 13 mill.; lat., 3, 4 mill. 4. Agra dimidiata. — Ferruginea ; capite (laevi) thoraceque (punc- tato) pieeis; elytris novem striis punctatis (punctis contiguis, oblon- gis traosversalibus), oblique truncatis et singulatim bispinosis. — Long., 21 mill. 1/2; lat., 6 mill. 5. Agra virgala. — Rubra, elytris flavo-cyaneoque virgatis (sin- gulo lineis tribus prima secunda média , tertiaque marginali lineo- lisque duabus flavis, duabusque latis cyanescentibusadextremitatem trifidis), octo-costatis et sulcatis (sulcis crebre punctatis) ad apicem quadrispinosis; capite laevi; thorace elongato, pone punctato, trans- versim plicato, piano, sulco longitudinali, costatisque duabus latera- libus; scutello ovato, depresso ; trochanteribus posticis atque mar- ginibus inferioribus segmentorum abdominalium obscuris. 6. Agra fada. — Rufa, elytris punctato striatis smaragdinis ad suturam et late versus apicem rubris; capite rotuudato, laevi ; tho- race elongato, antice subattenuato, crebre punctato, lateralibus costis duabus. — Long., 10 mill.; lat., 4 mill. Mexique. — De la collection de M. Auguste Salle, qui ne l'a rencontré qu'une seule fois. TARLE DES MATIERES. Pages. E. Rousseau. — Dentition des Cétacés. 305 Guérin-Méneville. — Notice historique sur l'Aye-Aye. 312 Pucheran. — Notices mamraalogiques. 315 Jaubert. — Treizième Lettre sur l'Ornithologie. 322 Bourguignat. — Aménités malacologiques. 327 Chevrolat. — Description de Longicornes nouveaux. 340 Académie des sciences. 343 Mélanges et nouvelles. 351 PARIS. — IMP. DE Mme Ve BOUCHARD-UUZARD , RUE DE L'ÉPERON , 5. DIX-NEUVIÈME ANNÉE, — AOUT 1856. I. TRAVAUX INEDITS. De la dentition des Cétacés, et de la place qu'occupent les fanons dans la bouche des Baleines; par le Dr L. F. Emmanuel Rousseau, membre de la Légion d'honneur, chef des travaux anatomiques au Muséum, sous les pro- fesseurs G. Cuvier, de Blainville et Duvernoy. (Voir 1856, p. 193, 257, 305.) Je cite, dans l'ordre chronologique, les différents au- teurs qui ont écrit sur la matière , me bornant aux pas- sages de leurs publications qui viennent à l'appui de ma manière de voir : Ânderson, Paris, 1750, t. II, p. 80, Histoire naturelle de l'Islande, du Groenland et du détroit de Davis. « La mâchoire d'en haut est garnie, des deux côtés, de barbes qui s'ajustent obliquement dans celle d'en bas comme dans un fourreau , et qui embrassent , pour ainsi dire, la langue des deux côtés. » Brisson, année 1756, page 384. « La mâchoire supérieure est garnie, des deux côtés, de lames de corne qui s'ajustent obliquement dans l'inférieure^ qui, pour cela, est beaucoup plus large. » Valmont de Botnare, année 1764, Dictionnaire d'histoire naturelle, à l'article Baleine du Groenland, « Reproduit textuellement, quant à la position des fa- nons, ce qui a été dit par Anderson. » 2e siniB. t. vm. Aimée 1856. 23 354 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) Duhamel du Monceau , année 1777, Traité général des pêches, t. IV, p. 7. « La courbure des fanons fait qu'ils se couchent facile- ment les uns sur les autres quand ces poissons (les Baleines) ferment la gueule, et alors on n'aperçoit point ces fanons, mais seulement les poils qui sont à leur extrémité. » L'abbé Bonnaterre, année 1789, Tableau encyclopédique et méthodique des trois règnes, lre colonne de la lre page de la Cétologie. « La mâchoire d'en bas, ovale ou arrondie par devant, plus large que celle d'en haut, est creusée en gouttière sur son bord pour recevoir les fanons. » Et à l' introduction, à la page xxxij, lre colonne : « Dans la Baleine franche, le bord de la mâchoire infé- rieure est garni d'une espèce de sillon destiné à recevoir les barbes des fanons qui pendent autour de la mâchoire supérieure. » Lacêpède, Paris, l'an XII (1804), Histoire naturelle des Cétacés, dédiée à Anne-Caroline Lacêpède, p. 14. « On assure que , lorsque la Baleine franche ferme en- tièrement la gueule ou dans quelque autre circonstance, les fanons peuvent se rapprocher. » G. Cuvier, Du règne animal, édit. 1817, p. 287; édit. 1829, p. 296. « Leur mâchoire inférieure, soutenue par deux branches osseuses arquées en dehors et vers le haut, sans aucune armure, loge une langue charnue et fort épaisse, et enve- loppe, quand la bouche se ferme, toute la partie interne de la mâchoire supérieure et les lames cornées dont elle est revêtue. » TRAVAUX INÉDITS. 355. Pierre Camper, 1820, Ouvrage sur les Cétacés, article des fanons, p. G3 et 64. « Cette grande batterie si bien consolidée ne saurait vaciller, d'autant plus quelle s'appuie, du côté antérieur, contre la langue, et qu'elle est soutenue au dehors par les lèvres supérieures et inférieures. » R. P. Lesson, 1828, Paris, p. 386, Histoire naturelle gé- nérale et particulière des Mammifères et des Oiseaux découverts depuis 1788 jusqu'à nos jours. « Y! extrémité des fanons, qui est effilée en soies plus ou moins fines, se trouve fixée sur le bord de la mâchoire inférieure par la langue, qui est immobile en dedans, et par les téguments de la bouche en dehors. » Scoresby, p. 402. « Les fanons sont complètement recouverts par le re- bord membraneux ou lèvre de la mâchoire inférieure. » Frédéric Cuvier, 1836, Histoire naturelle des Cétacés, p. 340, parlant d'un Rorqual échoué, en novembre 1828, près Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales), et dé- crit par M. Campanyo dans un mémoire. « La mâchoire inférieure , beaucoup plus large que la supérieure, permettait à cette dernière de s'y emboîter « ..... Les deux branches étaient réunies â leurs extré- mités au moyen d'un cartilage qui avait 50 centimètres de largeur. » John Hunter, 1841, t. IV, p. 455, trad. du docteur G. Richelot. (( La surface qui résulte de la réunion de toutes les ex- trémités inférieures des fanons ressemble à la peau d'un animal qui serait recouverte par des poils très-forts. Quand la bouche est fermée, la langue se trouve située 356 REV. ET MAC DE ZOLOGIE. (Août 1856.) immédiatement sous cette surface , qui a une couleur brune. » Jfi /. B. G. Guibourt, 1851, t. IV de la 4me édit. de son Cours d'histoire naturelle professé à l'école de phar- macie de Paris, a Cite textuellement, comme H. Cloquet, ce qui a été dit par G. Cuvier. » A cette question ainsi posée par moi à des personnes que je savais en position d'être bien renseignées : Quelle position les fanons occupent-ils dans la bouche des Baleines, la bouche de V animal étant fermée; passent-ils par-dessus la mâchoire inférieure ou se logent-ils en dedans ? Voici les réponses qui m'ont été adressées 1° Par M. Quevillon. « Nantes, 27 janvier 1856. ce J'ai consulté, à Nantes, de vieux navigateurs qui ont sillonné longtemps les mers du Nord , le détroit de Davis et la baie de Baffin ; voici ce qui m'a été répondu de visu : « Les fanons dont est armée la mâchoire supérieure des Baleines entrent dans la mâchoire inférieure quand la bouche veut se fermer. « Un autre capitaine baleinier que j'ai rencontré ces jours-ci m'affirmait encore de visu que les fanons entrent dans la mâchoire inférieure, et se logent ou plutôt se ran- gent symétriquement, de droite et de gauche, sous la partie latérale de la langue. » 2° Par M. Eyriès. « Le Havre , 30 janvier 1856. « Pour vous faire une réponse bien positive, nous TRAVAUX INÉDITS. 357 sommes convenus, M. Lennier, directeur de la partie d'histoire naturelle au musée du Havre, et moi, de réunir plusieurs capitaines , harponneurs baleiniers , afin de prendre les avis de chacun, de les faire coïncider, tomber d'accord sur l'ensemble de chaque demande ; enfin hier on m'a remis un rapport. M. Lennier n'en ayant pas gardé copie ni moi non plus faute de temps, vous m'en enverrez une expédition avec vos observations et celles de MM. les administrateurs, s'il y en a. » Rapport dont question ci-dessus (extrait), signé de M. Lennier. « Le Havre, 29 janvier 1856. « Suivant les renseignements les plus positifs des capi- taines et harponneurs baleiniers, les fanons se logent en dedans de la mâchoire inférieure, et ils adhèrent, par de forts cartilages, aux lèvres de la mâchoire supérieure. » 3° M. Obeuf, docteur en médecine. « Meudon, 31 janvier 1856. « Les fanons occupent tout le bord inférieur de la mâ- choire supérieure, excepté son extrémité antérieure. En- caissés dans un alvéole commun, ils sont chaussés de 20 à 25 centimètres d'un tissu cartilagineux ; ils sont dirigés de haut en bas, de dehors en dedans, et présentent une courbe dont la convexité est extérieure. Celle-ci glisse sur le bord interne de la mâchoire inférieure, arrondi et re- couvert d'un tissu cartilagineux blanc nacré. « Je suis certain que , lorsque les mâchoires sont rap- prochées, les fanons sont logés en dedans. » 4° M. le docteur À. G. Dahlbom, professeur à l'université de Lund (Suède). « Paris, 30 janvier 1856. « Quand la bouche se ferme ou se clôt, la mâchoire in- 358 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 185G.) férieure, comme plus longue et plus largement bâillante que la supérieure, se rebouche ou se clôt avec sa lèvre au- tour du bord de la mâchoire supérieure et autour de toutes les bardes mentionnées [fanons). « Comme autorité sûre, on peut, dans ce cas, citer avec fidélité les MM. Eschricht, de Copenhague; Fros- chel, à Berlin ; Nilsson, à Lunde, en Suède ; Schmidt , à Iéna, etc., etc. » À mon tour je puis aussi affirmer de visu] pour l'avoir bien observé, qu'un Finback whale (Baleine à nageoire dorsale) amené entier, en chair et bien conservé, a été montré par des bateleurs , à Paris , derrière le Château d'Eau, en janvier 1851, et que les fanons de ce Cétacé étaient logés en dedans de la mâchoire inférieure. On lit, il est vrai, à la page 303 de l'Encyclopédie d'his- toire naturelle publiée en 1856 : « C'est le long de la gencive qui s'étend du bout du museau jusqu'à l'entrée du gosier que semblent s'atta- cher les fanons. « Ces fanons vont se terminer à la mâchoire inférieure, et très-probablement à l'extérieur de Vos de la mandibule. » A l'appui de cette citation, on trouve, à la page 302 du môme volume, la figure d'une tête osseuse de Baleine franche représentant les fanons placés en dehors de la mâ- choire inférieure et la dépassant. Mais cette seule et récente contradiction, justifiant une erreur de laboratoire et lui donnant en apparence raison contre tous, est-elle de nature à infirmer l'opinion con- traire émise depuis plus d\m siècle, et confirmée par de si nombreux et si authentiques auteurs, qui établissent péremptoirement que les fanons, la bouche de l'animal étant fermée, se logent à l'intérieur de la mâchoire infé- rieure ? C'est aux véridiques observations de la nature, aux TRAVAUX INÉDITS. 359 esprits éclairés, que nous laissons le soin de résoudre la question. La nature du sujet ne permet pas de sophisme ; le changement que je poursuis de mes vœux se fera sans nul doute, et le squelette de Baleine présentement exposé dans la cour du Cachalot sera, comme ses confrères de la galerie, comme celui que possède la ville de Brest, monté normalement avec ses fanons en dedans et non en dehors de la mâchoire inférieure. Analyse chimique des fanons extraite du Cours de chimie générale; par J. Pelouze, membre de l'Institut, etc., et E. Fremy, professeur de chimie à Vécole polytechni- que, etc., édition de 1850, page 818. M. Fauré a trouvé dans les fanons de Baleine : Mucus animal soluble dans l'eau bouillante et contenant un peu de gélatine 8,70 Mucus animal dissous par la soude caustique 80,80 Matière grasse 3,70 Chlorures de calcium et de sodium 1,90 Sulfates de soude et de magnésie 1,10 Phosphate de chaux, soufre, oxyde de fer, silice 1,10 Perte 2,70 100,00 Explication des figures considérablement réduites. A. Tête osseuse de Baleine franche, avec les fanons dans leur vraie position. B. Trois dents transitoires de la mâchoire inférieure d'un fœtus de Baleine franche. C. Portion de fanon avec son bulbe. D. Fraction de la muqueuse bulbifère , perforée d'ouver- tures régulières donnant passage aux bulbes des fanons. 3C0 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Août 1856.) E. Lames de fanon en voie de formation et leur appareil bulbifère. F. Fanons en état de croissance, avec leur chevelu. 1. Dent de Dauphin commun. 2. Dent de Dauphin du Gange , avec sa racine particu- lière et aplatie. 3. Dent de Marsouin commun montrant sa couronne aplatie et tranchante. TRAVAUX INÉDITS. 361 4. Dent de Cachalot non encore fermée à sa partie radi- culaire. 5. Défense droite avortée de Narval enlevée de l'alvéole. 6. Défense gauche de Narval à l'état parfait. 7. Dent supérieure de Lamantin montrant ses trois ra- cines. 8. L'une des trois dernières dents du Dugong, à racine ouverte. Au moment où se termine l'impression de mon Mé- moire, je reçois du nord de l'Ecosse, du port de Peter- head, une lettre, datée du 23 juin 1856, de mon homonyme et ami M. Louis Rousseau, aide-naturaliste au muséum de Paris, faisant partie de la commission qui accompagne S. A. I. le prince Napoléon dans son voyage d'explora- tion scientifique. Dès le début, ce voyage porte ses fruits , car M. Louis Rousseau a été à même de constater, comme l'ont fait Camper, Hunter, Cuvier, etc., que les fanons occupent la partie interne et non la partie externe de la mâchoire in- férieure des Baleines. Mais laissons parler M. Louis Rousseau lui-même , et donnons copie de la partie de sa lettre qui a trait à la question : « J'ai enfin la solution de la question qui agitait der- nièrement les hommes illustres qui s'occupent de zoologie. Lors de mon séjour au Havre, j'ai pris des renseigne- ments auprès des Baleiniers, et, malgré la certitude où j'étais, j'ai voulu de nouveau consulter les hommes pra- tiques qui font cette pêche et qui se trouvent dans le port de l'Ecosse où je suis. Là, une découverte extrêmement importante , celle d'une petite Baleine dans l'alcool , est encore venue vous donner raison. Je suis véritablement heureux de vous en informer, et tous mes efforts ayant été couronnés de succès, Schtal [artiste mouleur du Muséum) 362 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) la moule en ce moment. Le Muséum aura certainement une des choses les plus utiles pour l'histoire des Baleines. J'ai aussi quelques renseignements utiles pour l'emploi de ces fanons dans la pêche, etc., etc. » Un témoignage éminent, celui du célèbre professeur Brandt, de Saint-Pétersbourg, présentement à Paris, qui a été à même de voir et de disséquer des Baleines, vient s'ajouter encore à ceux que j'ai invoqués ; son opinion sur la position des fanons est de tous points conforme à la mienne. Une communication toute récente de lui me fait un devoir de rectifier ce que j'ai dit du Stellêre à la page 8 de mon Mémoire ; au lieu d'une plaque molaire, c'est une lame palatine dont il a constaté la présence aux deux mâchoires de cet animal. Ces lames, hérissées de papilles cornées en forme de chevrons brisés , permettaient , par leur affrontement, que ce Cétacé qui en était muni pût arracher les fucus et plantes appropriées à sa nourriture. M. Brandt m'a fait espérer pouvoir enrichir la collection du Muséum d'un moule en plâtre du curieux et rare ani- mal réputé perdu aujourd'hui , le Rytina borealis. ERRATA. Page 201, lisez Baer au lieu de Raer. Id. TVrangelle au lieu de Wranger. Id. Khlebnikow au lieu de Khlebnokor. Notices mammalogiques , par M. le Dr Pucheran. (Voir 1856, p. 145, 315.) Cette simple description de M. Schlégel suffit pour éta- blir, d'une manière précise, que des différences réelles sé- parent, du côté de la tête osseuse, le D. malayanus du D. plumbeus. C'est d'abord la ressemblance de la partie encéphalique TRAVAUX INÉDITS. 363 du Delphinus malaijanu* avec le D. delphis : or, s'il en est ainsi, nulle analogie à établir entre le premier de ces types et le D. plumbeus, car nous avons exposé plus haut, par de nombreux détails, combien le Delphinus plumbeus diffère, dans sa région crânienne proprement dite, du Dauphin de nos côtes. La mâchoire inférieure est un peu plus faible, dit M. Schlégel ; chez le D. plumbeus, au contraire, elle est plus développée. La symphyse est un peu plus longue (Schlégel, vide supra); il est impossible de comparer ses dimensions à celles que présente cette même commissure chez le Delphinus plumbeus, puisque, suivant M. Gray (vide supra), elle y atteint 5 pouces 1/2 de longueur. M. Schlégel ne dit malheureusement rien de la forme des maxillaires et des intermaxillaires dans le Delphinus malayanus; il nous paraît, cependant, en comparant sa figure au crâne de notre type, que, chez ce dernier, cet organe est plus comprimé à son extrême pointe. D'après tous les détails dans lesquels nous venons d'en- trer, il nous paraît légitime de conclure que l'assimilation, comme espèce, du Delphinus plumbeus au Delphinus ma- layanus est tout à fait inexacte. Pour en douter, il faut ad- mettre, en premier lieu, que la figure donnée par M. Lesson n'est point fidèle ; en second lieu, que le crâne figuré par M. Schlégel appartient à une autre espèce. Or ce sont de ces assertions dubitatives que nous ne pouvons nous per- mettre d'énoncer, bien que nous sachions, par des exem- ples multipliés, que rien ne prête plus à l'erreur, en zoo- logie, que les synonymies appliquées à des espèces qu'on n'a point vues. L'examen que nous allons faire des autres Cétacés que l'on a considérés comme ne différant point du Delphinus plumbeus v a nous en fournir une nouvelle preuve. Le premier dont nous ayons à nous occuper est le Del- phinus capensis de M. Rapp (1). (1) W. Rapp, Me Cetaceen zool. anal, dargeslelll, p. 31, pi. n, fig.l. 364 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) Il est, suivant M. Rapp, de couleur noire, et blanc sur le ventre. Mâchoire effilée, pointue. Dents coniques, pointues, de 29 à 30 de chaque côté à la mâchoire inférieure : leur nombre est de 22 en dessus. Vers la queue s'étend une carène saillante. La dorsale, concave à son bord supérieur, est située en arrière de la moitié du corps. « M. Ludwig, ajoute M. Rapp, a rapporté ce Dauphin « du cap de Bonne-Espérance, et il se trouve dans le ce musée royal d'histoire naturelle de Stuttgard. Il est figuré « dans notre deuxième planche. Sa longueur atteint 6 pieds . « Il se sépare du D. plumbeus par le nombre de ses dents, « par la carène élevée du dos, dont nous avons déjà parlé, « aussi bien que par la position de sa dorsale. Il a beau- « coup de ressemblance avec le Belphinus malayanus ; « mais le Belphinus malayanus est très-incomplétement ce connu et, comme le pense Cuvier, semblable auD. plum- « beus, etc. » Nonobstant les différences que M. Rapp a signalées , MM. Schlégel (1) et Gray (2) ont cependant assimilé .ce type au D. malayanus. Disons d'abord que , d'après MM. Lesson et Garnot, la dorsale est placée au milieu du corps dans le D, malayanus, ce qui établit déjà une dis- semblance qui ne peut , ce nous semble, être passée sous silence. En outre, dans le D. capensis de M. Rapp, le dessous est blanc, malgré la taille de 6 pieds dont est doué l'individu qu'il décrit. On ne peut considérer cet exemplaire comme un jeune, car il est plus grand que l'individu décrit par MM. Lesson et Garnot, lesquels n'ac- cusent que 5 pieds 11 pouces de longueur pour le Cétacé harponné à bord de la Coquille. D'ailleurs M. Schlégel , qui a eu occasion d'observer un jeune D. malaijanus ayant un peu plus de 1 pied 1/2 de longueur, nous annonce (3) (1) hoc. cit., p. 21. (2) hoc. cit. (S) hoc. cit., p. 21. TRAVAUX INÉDITS. 365 qu'il était d'un gris noir bleuâtre, seulement plus clair en dessous. Les deux formules dentaires sont également dif- férentes, le nombre des dents étant de 36 à 40 dans le D. malayanus. Cette prétendue analogie du D. capensis (Uapp) et du Delphinus malayanus nous semble de nou- veau devoir être démontrée. Quant à son assimilation avec le Delphinus plumbeus, elle nous paraît tout aussi susceptible de controverse. La dorsale est bien loin d'être aussi élevée dans le Delphinus plumbeus, ainsi que nous nous en sommes assuré par la comparaison des figures; elle est, en outre, plus allongée. Cette nageoire commence au tiers du corps, dit M. Frédéric Cuvier ; elle est, au contraire, dans le type de M. Rapp, et d'après ses propres expressions, située en arrière de la moitié du corps. Évidemment cette espèce, quelque im- parfaitement connue qu'elle soit, ne peut, dans l'état actuel de la Mammalogie, être regardée comme consti- tuant un synonyme d'aucun des types auxquels nous l'avons comparée. La même conclusion nous paraît résulter des observa- tions que nous avons faites, il y a quelques années (1), sur le Dauphin à ventre rose de MM. Hombron et Jacquinot, observations que les études nécessaires pour la rédaction du présent travail nous ont donné occasion de compléter et de confirmer. Dès 1853, nous avions émis des doutes sur l'exactitude de l'assertion de M. Gray (2), qui considère l'espèce décrite par les navigateurs du Voyage au pôle sud comme ne différant pas du Dauphin malais. Le mode de coloration des parties inférieures s'oppose, en effet, à cette assimilation. Le Delphinus malayanus, dans son jeune âge, est décrit comme étant d'un gris noir bleuâtre, seulement plus clair en dessous (3). L'adulte est indiqué comme étant d'une couleur uniformément cendrée. Or il est bien loin (1) Tevtc du Voyage au pôle sud, partie mammalogique, p. 39. (2) Loc. cit. (3) Schlégel, loc. cit., p. 21. 366 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) d'être prouvé que, dans cette espèce, les parties inférieu- res, d'abord d'un gris bleuâtre plus clair en dessous, puis douées d'une teinte rosée, redeviennent ensuite de couleur uniformément cendrée. Ce changement de coloration n'a point, que nous sachions du moins, encore été observé, et nous croyons, par suite des documents sur la taille de cette espèce qui nous ont été communiqués, qu'elle est bien douée, dans ses parties inférieures, de la coloration de l'adulte. Nous avons, en effet, retrouvé récemment, dans nos manuscrits, une note de M. Jacquinot qui nous fut envoyée à l'époque où nous nous disposions à rédiger le texte du Voyage au pôle sud : cette note contient les di- mensions d'un individu de cette espèce , et indique une .longueur totale de lm,53, ou, en faisant la réduction, de plus de 4 pieds 1/2 (1). MM. Lesson et Garnot donnent à l'exemplaire qu'ils décrivent une étendue longitudinale de 71 pouces; il n'existe donc, entre ce type et celui dont il est (1) Voici les autres mesures de cet individu : Longueur du cen-j à l'extrémité du museau 80 cm'. trede l'aileron dorsal) au centre de l'aileron caudal 77 Longueur du museau (de la base du front à l'extrémité de la mâchoire inférieure) 12 de la partie antérieure de l'épaule à l'œil 14 de l'angle antérieur de l'œil à l'an- gle postérieur des mâchoires (commissure des lèvres) 4 de la partie antérieure de l'épaule à la ligne fictive qui partirait de la base de l'aileron pour faire le tourdu corps 21 de la partie antérieure de l'ouver- ture génitale à une ligne fictive étendue de la base de l'aileron dorsal, en arrière, au ventre 8 du bord postérieur de l'ouverture génitale au bord antérieur de l'ou- verture anale 3 TRAVAUX INÉDITS. 367 fait mention dans la note de M. Jacquinot, qu'une différence de 17 pouces. Il nous paraît, dès lors, impossible de penser qu'il s'agit, ici, d'un jeune individu, et dès lors l'assimila- tion des deux espèces nous semble inexacte. Ajoutons, en outre, que, tandis que, suivant M. Schlégel, les mâchoires du D. malais contiennent seulement de 36 à 40 dents, MM. Hombron et Jacquinot indiquent, au contraire, les nombres de 47 dents en haut et 44 en bas. Nous ne pouvons , pour confirmer encore ces données différentielles, recourir à la comparaison des têtes os- Circonférence. . . Hauteur leron de l'ai- du corps prise en avant de l'aile- ron, à le toucher 77 cm prise entre le bord de l'aileron dor- sal et une ligne transverse qui passerait par l'aisselle 75 par le centre du renflement qui com- mence la crète caudale 28 à la naissance de la queue 16 du bord antérieur de la queue ou d'un de ses ailerons 25 du bord postérieur de la queue. . . 20 par son centre 19 à son bord postérieur 16 à son bord antérieur 37 du centre de l'épaule à son extré- mité libre 21 à son bord postérieur 20 à son bord antérieur 28 ,' à la chute du du bord libre de lai front valvule de l'évent) à l'extrémité l du museau. Distance ( du bord postérieur de la valvule de l'évent à l'œil en arrière 12 du renflement qui commence la crète caudale à la naissance de la queue 14 de l'ouverture de la gueule 27 Longueur { de l'ouverture de l'œil d'un angle à l'autre 2 Longueur pectorale. . . de la 16 31 1/2 368 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Août 1856.) seuses, privé que nous sommes de celle du D. malayanus; mais si, partant de cette base ostéologique, nous mettons en présence le Dauphin à ventre rose et le Delphinus plum- beus, les différences deviennent, de prime abord, excessi- vement saisissables. Nous avons déjà dit ailleurs (1) que le crâne du Delphinus plumbeus était d'un tiers plus allongé : la plus longue de nos têtes de Dauphin à ventre rose atteint seulement plus de 41 centimètres, le lien s' appliquant même sur les parties. L'échancrure médiane du bec en occupe au moins la moitié : c'est une disposition semblable à celle qui nous est présentée par le Delphinus delphis. De même que dans cette dernière espèce, les intermaxillaires sont convexes et sur un plan supérieur à celui des intermaxil- laires : il en résulte qu'à l'extrémité rostrale la compres- sion est moindre que chez le Delphinus plumbeus. La sym- physe s'y trouve même moins étendue que chez notre jeune de ce dernier. Les maxillaires supérieurs, en dehors de la bordure des évents, sont très-aplatis, et, sous ce point de vue, se rapprochent plus du D. delphis. La por- tion crânienne, enfin, est fort restreinte, soit qu'on éta- blisse la comparaison avec notre adulte , soit qu'on l'éta- blisse avec notre jeune, de sorte qu'il ne nous paraît pas possible d'admettre que le Dauphin à ventre rose est un âge moyen ou intermédiaire du Delphinus plum- beus. Or ce n'est qu'en appréciant de cette façon l'opinion de M. Gray que l'on peut s'expliquer comment elle a été émise par ce Zoologiste. Il est probable, au reste, que, si M. Gray n'avait point été persuadé de l'identité spécifique des D. plumbeus et D. malayanus, il eût hésité à rappro- cher de la première espèce le Dauphin à ventre rose. Quant à nous, qui nous proposons, dans cette partie de notre travail, d'élucider le mieux possible l'histoire zoologique des types de Cétacés rapportés à notre collection natio- nale par M. Dussumier, nous avons dû examiner avec at- (1) Texte du Voyage au pôle sud, Mammifères et Oiseaux, p. 41. TRAVAUX INÉDITS. 3fl9 tention les diverses opinions émises sur le Dclphinusplum- beus par les Zoologistes modernes. Il nous reste, pour ter- miner cette partie de notre travail , à dire quelques mots de l'identité possible du Delphinus plumbeus avec le Del- phinus dubius. [La suite au prochain numéro.) Note sur les reptiles du Gabon, par M. le docteur Aug. Duméril, aide-naturaliste au Muséum d'histoire natu- relle, profess. agrégé à la fac. de médecine de Paris. Beaucoup de naturalistes voyageurs ont, à diverses épo- ques, visité l'Afrique; mais cet immense pays est encore - trop peu connu, même sur ses côtes, pour qu'il soit pos- sible, dès à présent, de tirer, des notions que possèdent les zoologistes sur les animaux qui y vivent, des conclu- sions générales relatives à la faune africaine considérée dans son ensemble. Cet embarras est le même, si on limite cette étude à une seule classe d'animaux, à celle des repti- les par exemple, dont je veux m'occuper dans cette note (1) . (1) Je ne dois cependant pas omettre de rappeler les considérations intéressantes présentées par M. Schlégel sur la zoologie de l'Afrique, et eu particulier sur la distribution géographique des Reptiles dans cette vaste contrée (Essai sur la physion. des Serpents, partie gê- ner., p. 210-220). Ce n'est point ici le lieu d'analyser ni de discuter ce travail, et je me borne à rappeler qu'on y trouve soulevées d'im- portantes questions. Telles sont : 1° l'influence exercée sur les animaux par la nature môme du sol ; 2° les différences offertes par les espèces, suivant qu'elles habitent soit les plaines arides des plateaux ou les déserts de sable, soit les régions plus fertiles arrosées par les grands fleuves qui prennent leur source sur le versant septentrional du grand plateau central ; 3° enfin la dispersion, dans des lieux souvent très-distauts, de certaines espèces qui vivent sur les plaines élevées de la partie méridionale de l'Afrique, et dont la zone d'habitation est, par cela même, fort étendue. Cette dernière particularité et plusieurs autres faits relatifs à la zoologie de l'Afrique, surtout en ce qui concerne les Mammifères, ont été consignés et longuement développés par M. Pucheran dans un 2e skrie. t. vm. Année 1856. 24 370 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Août 1856.) On doit donc considérer les collections formées dans cette contrée, uniquement comme une réunion de matériaux destinés à être mis plus tard en œuvre, avec ceux que des recherches ultérieures pourront procurer, quand on vou- dra faire connaître, d'une manière générale, la distribu- tion des Reptiles dans cette vaste partie du monde. On possède cependant des renseignements assez nombreux pour certaines régions. Ainsi, on en trouve beaucoup dans les publications de la commission scientifique française de ]' Algérie, qui a été bien étudiée aussi par MM. Moritz Wagner et Eichwald. Il est à peine nécessaire de rappeler les services rendus à toutes les sciences par la grande ex- pédition d'Egypte. Des régions encore peu visitées du haut Nil, notre compatriote, M. d'Arnaud, chargé parle vice-roi de la direction scientifique d'un voyage à la re- cherche des sources du Nil Blanc, a rapporté d'intéres- santes collections. On peut, sans doute, espérer en obte- nir de semblables par les soins delà nouvelle commission que le gouvernement égyptien a tout récemment nommée et qui, sous la direction de M. le comte d'Escayrac de Lauture, doit chercher les sources de ce grand fleuve. La côte occidentale de la mer Rouge, et particulièrement l'Abyssinie,ont été visitées avec fruit par MM. Ehrenberg, Botta et Rùppell. M. Louis Rousseau, pour ne parler ici que du continent, a recueilli des animaux sur quelques points circonscrits de la côte du Zanguebar, et l'on doit à MM. les professeurs Peters et J. Jos. Bianconi d'impor- tantes notions sur la faune de Mozambique. Enfin, pour l'Afrique australe, il suffit de citer les noms de Levaillant, de Belalande , de MM. Verreaux et de Delegorgue, pour rappeler les enrichissements que le Musée de Paris a dus aux pénibles recherches de ces courageux explorateurs d'un pays dont les animaux étaient jusqu'alors à peine mémoire très-complet sur ce sujet» et ayant pour titre Esquisse sur la mammalogie du continent africain {Rev. et Mag. de zool., 1855 et 1856). TRAVAUX INÉDITS. 37 ! connus; mais il faut surtout mentionner le magnifique ou- vrage publié par M. le docteur A. Smith, après un long séjour dans la colonie du Cap de Bonne-Espérance. Quant à la côte occidentale, on n'en a reçu pendant longtemps que les espèces sénégaliennes, et bien des dé- couvertes y restent à faire. On en a la preuve par tout l'intérêt que présentent aux zoologistes les animaux trou- vés dans des localités où des recherches d'histoire na- turelle ont été nouvellement entreprises. Ainsi, les publi- cations de M. le doct. Hallowell, membre de l'Académie de Philadelphie, relatives aux Reptiles recueillis dans la colonie américaine de Libéria, ont montré combien est ri- che la faune de cette petite portion du territoire africain. On peut en dire autant de la contrée voisine de l'équateur, connue sous le nom de côte du Gabon, et d'où M. Aubry, aide-commissaire de marine, chargé du service adminis- tratif, a plusieurs fois adressé au Muséum de très-précieux matériaux pour l'accroissement de nos cabinets de zoolo- gie. Il vient de rentrer en France, apportant avec lui d'u- tiles compléments à ses précédents envois, et, comme il ne doit plus retourner dans la résidence qu'il vient de quit- ter, le moment est convenable pour dresser un catalogue raisonné des Reptiles que l'administration du Muséum a reçus par les soins de cet habile collecteur. Ce qui frappe tout d'abord dans l'examen de ces ani- maux, c'est que l'on y trouve, à côté d'espèces générale- ment répandues sur le sol africain, telles que le Varan du Nil et le Serpent à coiffe ou Naja Haje, d'autres espèces analogues, si ce n'est identiques à celles qui vivent dans les régions les plus méridionales de ce continent; c'est ce que j'aurai soin d'indiquer en parlant du Batracien anoure, nommé Dactylèthrc, et de certains Serpents veni- meux arboricoles. Il faut, d'ailleurs, noter que, parmi les différentes faunes locales d'Afrique, la faune de Libéria est la plus analogue à celle du Gabon. On trouve, en outre, dans cette collection, d'importants 372 REV. KT MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) documents pour la solution de certaines questions de géo- graphie zoologique, sur lesquelles il restait quelques in- certitudes, et relatives aux Tortues du genre Cinixys, ainsi qu'au Batracien serpentiforme connu sous le nom de Cécilie bec étroit (C. rostrata). Le but que je me propose dans ce travail est de passer en revue toutes les espèces intéressantes trouvées au Ga- bon, et de décrire celles qui n'étaient point encore con- nues. Je renverrai aux écrits de M. le docteur Hallowell pour celles qui habitent également Libéria. I. CHÉLONIENS. — M. Aubry a trouvé au Gabon la Ci- nixys rongée [C. erosa) et en a envoyé plusieurs carapaces, ainsi qu'un jeune sujet complet conservé dans l'alcool, et dont la plaque sus-caudale, contrairement à ce qui se voit chez l'adulte, est double. Des individus qu'il rappor- tait, à son retour en France, ont péri pendant la traver- sée. Nous avons été ainsi privés malheureusement de l'oc- casion qui nous aurait été offerte d'étudier le singulier mé- canisme par lequel ces Chéloniens, malgré l'absence .de suture à la région médiane, infléchissent la portion posté- rieure du disque pour la rapprocher de l'extrémité du sternum, et pour produire en arrière une occlusion pres- que complète de leur boîte osseuse. Un individu de cette même espèce, apporté vivant de Libéria aux États-Unis, est décrit et figuré par M. Hallowell (Joum. ofthe Acad. ofnat. sciences, 1839, t. VIII, part, i, p. 161, pi. 8 et 9), sous le nom de C. denîiculata, d'après Shaw, car ce der- nier a représenté l'espèce dont il s'agit avec la dénomina- tion de T. denticulata, parce qu'il croyait, mais à tort, avoir affaire à la Tortue ainsi nommée par Linné, laquelle était une jeune Tortue marquetée (tabulata). — La Cinixys de Home [C. Hotneana Bell) a été acquise par le Musée" de Paris en 1854, ainsi qu'une carapace de l'espèce précé- dente, avec d'autres Reptiles originaires du Gabon comme ces Tortues. Cette C. de Home est décrite et représentée par M. Berthold {Nova acîa Acad. Cœs. — Leop. nat. car., TRAVAUX INÉDITS. 373 i> XXII, 2e part. p. 421, 1850 [1845], pi. 13-15), d'après un individu pris dans l'Afrique occidentale. — Quant à la C. de Bell (C. Bellianà) , tout récemment figurée par M. Gray [€at. of Tort., in-4°, 1855, pi. 2) et décrite p. 13, elle est indiquée par ce zoologiste comme provenant du nord et de l'ouest de cette même contrée. Il n'y a donc plus aucun doute à conserver sur la véritable patrie des espèces comprises dans ce singulier genre, et l'on peut supposer que les Cinixys adressées de la colonie de Deme- rari au Musée de Londres et de la Guadeloupe à celui de Paris avaient été transportées de la côte d'Afrique dans la Guyane et dans les Antilles. Tortues de marais ou Elodites. — Pentonyx du Gabon , Pentonyx Gabonensis, A. Dum. Espèce nouvelle. Carapace d'un brun noirâtre, presque régulièrement ova- laire, à carène médiane assez saillante, surtout en arrière, à bords minces et tranchants dans tout son pourtour; plaques du disque bordées par des stries concentriques, et rugueuses dans le reste de leur étendue; plastron uniformément noir, à ailes courtes, aussi prolongé en avant que le limbe, très-long égale- ment en arrière, où il présente une petite échancrure, et à peine rétréci au delà des ailes. Cette espèce a une grande ressemblance avec les P. du Cap et Gehafie, les seuls connus jusqu'à présent; mais si les caractères génériques sont les mêmes, les différences spécifiques sont bien tranchées. En effet, le plastron est ici plus long et moins étroit dans sa portion postérieure ; ses ailes sont plus courtes et montent moins obliquement vers le limbe qui, au niveau de cette jonction avec le sternum, est à peine rétréci et présente, dans cette région, un bord tranchant comme partout ailleurs. Les plaques sternales de la troisième paire se touchent par leur sommet sur la ligne médiane, contrairement à ce qui s'observe chez le P. Gehafie. Les écailles du disque bordées de lignes con- centriques sont couvertes de petits tubercules irrégulier9, ou de petites lignes saillantes disposées sans ordre , qui 374 KEV. ET MAO. DE ZOOLOGIE. (AoÛl 1856.) donnent à toute la carapace un aspect rugueux. Chaque pièce du sternum porte , sur ses bords, des lignes longitu- dinales coupées par un très-grand nombre de fines stries transversales ; d'autres stries très-déliées, fort nombreuses et qui s'éloignent en divergeant du bord interne vers le bord externe, se voient sur presque toutes ces plaques. — Cette description suffit pour faire distinguer ce Chélonien que, d'après sa petite taille, on pourrait peut-être regar- der comme n'ayant pas encore atteint toute sa croissance; l'aspect de la carapace et sa solidité comparée à la boîte déjeunes P. du Cap, dont les dimensions sont les mêmes, semblent cependant indiquer un animal beaucoup plus âgé. En supposant que les rugosités du disque puissent s'effacer à une époque plus avancée de la vie, il reste comme caractères distinctifs importants toutes les parti- cularités notables relatives au sternum et au limbe énon- cées plus haut. — Long, de la carapace, 0m,060 ; larg. au devant de sa jonction avec le sternum, 0m,047, au delà de cette jonction 0m,051; long, du sternum, 0m,056; larg. au devant de sa jonction avec le disque, 0m,033 ; derrière cette jonct., 0m,030; au devant de son échancrure termi- nale, 0m,015. — Exemplaire unique : Gabon, M. àubry. Tortues de fleuves ou Trionyx. — Crypïopode d' Aubry, Cryptopodus Aubry i, A. Dum. Esp. nouv. (pi. xx). Carapace ovale, un peu bombée; disque très-grand, à bord cutané peu développé en avant et en arrière, ne formant au- cune saillie sur les régions latérales entre les membres, et ne contenant, dans son épaisseur, aucun os limbaire; plastron presque entièrement osseux, en raison de V étendue considéra- ble des sept callosités sternales ; tête longue et étroite. L'un des caractères les plus remarquables de cette Tor- tue est l'aspect général du disque résultant de la courbure et de la longueur des côtes qui, sur les parties latérales, descendent vers le sternum, dont elles ne sont séparées que par un très-petit espace. La peau est fortement adhé- rente aux os et s'incruste, en quelque sorte, dans leurs ver- TRAVAUX INÉDITS. 375 miculations; elle descend verticalement entre les mem- bres pour aller rejoindre la deuxième paire des callosités sternales. Son bord libre, au niveau des régions antérieure et postérieure, est très-peu étendu (1) et ne contient au- cune pièce osseuse dans son épaisseur. Cette absence d'os limbaires ou marginaux rapproche notre espèce de celle que M. Peters (MSS., 1848, cités par M. Gray, Cal. Tort., in-4°, p. 64) a prise pour type de son genre Cyclanosteus ; mais chez cette dernière, C. frenalus, et chez celle qui est décrite par M. Gray dans ce même Cat. sous le nom de C. Pctersii, pi. 29, on compte neuf callosités sternales peu considérables. Or, comme ces callosités sont fort grandes dans la Trionyx nouvelle que je fais connaî- tre ici, et surtout comme il n'y en a que sept, particula- rité qui pourrait peut-être motiver une coupe secondaire spéciale, elle n'appartient pas à la subdivision proposée par le professeur de Berlin. Je la laisse donc sans autre désignation parmi les Cryptopodes, car les différences dont il s'agit et qui fournissent des caractères spécifiques très-importants, ne paraissent pas avoir une valeur suffi- sante pour faire admettre plusieurs genres dans ce groupe des Tortues fluviales, dont les pieds et le cou peuvent être rentrés et plus ou moins cachés sous la carapace. Les pièces sternales paires du Crypt. d'Aubry sont presque entièrement réunies sur la ligne médiane, et toute la portion postérieure du plastron est osseuse, en raison de l'étendue tout exceptionnelle, chez ces Chéloniens, des quatre dernières plaques. L'os impair, irrégulièrement cir- (1) On peut en juger d'après ses dimensions comparées à celles du disque. Ce dernier, mesuré suivant ses faibles courbures, est long de 0n,33 et large de 0m,31. Le rebord cutané, au-dessus des pattes de devant, a 0m,022 environ ; au-dessus du cou, au milieu, 0m,065 ; au- dessus des membres pelviens, sa plus grande expansion est de 0m,050; en arrière enfin, il ne s'étend pas au delà de 0B,060. Il résulte de ces mensurations que la carapace, y compris les rebords cutanés collaire et caudal, a une longueur de 0B,45 à 0m,46. 376 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) culaire, est, en quelque sorte, contigu, en avant et en ar- rière, aux pièces osseuses entre lesquelles il est placé. Les seules régions tégumentairessont celles qui correspondent aux membres et complètent ce plastron osseux déjà très- grand, surtout quand on le compare à celui des autres Cryptopodes; elles forment, particulièrement au niveau des membres pelviens, des opercules mobiles destinés à rendre moins imparfaite l'occlusion de la carapace. La queue très-courte, obtuse et comme tronquée, à ori- fice du cloaque presque terminal, est protégée, en des- sus et en dessous, par le bord cutané qu'elle dépasse à peine. — Les membres sont robustes et les trois ongles, dont chacun des membres est armé, sont pointus et légè- rement concaves à leur face inférieure. Les pattes anté- rieures portent en dessus , dans leur région digitale, six replis cutanés semi-lunaires à bord libre antérieur, con- cave, mince et résistant; les trois externes sont les plus considérables. En arrière, au talon, il n'y a qu'un seul de ces replis; il est dur et presque corné. La tête est très-longue, car elle mesure 0m,12 depuis le bord libre de la lèvre jusqu'à l'extrémité postérieure de la mâchoire inférieure, où elle n'offre qu'une largeur de 0m,07, qui paraît d'autant moins considérable que les proéminences labiales sont fort développées et donnent à la région antérieure du museau une étendue transversale de 0m,06. Ces proéminences, au nombre de quatre, deux supérieures et deux inférieures, ont chacune la forme d'un triangle scalène, dont le plus grand côté est le bord adhé- rent ; le plus petit est tourné en avant et constitue avec ce- lui du côté opposé le bord labial antérieur, tandis que le bord latéral est formé par le troisième côté du triangle. Les mâchoires sont nues et tranchantes, sans crochet ni échancrure. — La petite trompe nasale est obliquement dirigée en haut et en avant. — Les yeux, dont la direction en haut et l'obliquité sont les mêmes que chez les autres Tortues Potamites , ne sont séparés du bord libre de la TRAVAUX INÉDITS. 377 lèvre que par un espace à peine supérieur à l'étendue de leur diamètre antéro-postérieur. — Le cou n'est pas plus volumineux que la portion postérieure de la tète; depuis ce dernier point jusqu'à son origine, il est long de 0m,16, ce qui donne à la région comprise entre l'extrémité anté- rieure du museau et le bord limbaire cutané une longueur de 0m,28. La couleur générale est un brun marron uniforme, plus clair en dessous. De petites taches foncées, irrégulières se voient sur le plastron et sur le cou, dont la région supé- rieure porte trois grandes raies longitudinales brunes ; il en part une de l'angle postérieur de chaque œil ; la mé- diane, moins longue, commence à l'occiput et se prolonge, comme les précédentes, jusqu'à la base de la région cervi- cale; deux petites raies de la même nuance et parallèles entre elles parcourent le dessus de la tête et cessent où commence la médiane, dont l'origine se voit dans l'inter- valle qu'elles laissent entre elles en arrière. Cette espèce, fort recherchée comme fournissant un ali- ment très-délicat réservé pour les chefs des tribus, se tient habituellement cachée dans la vase, au fond des eaux; il en résulte qu'on ne peut se la procurer que diffi- cilement et rarement. Outre la ïrionyx que je viens de décrire, le Muséum en a reçu une autre du Gabon par les soins de M. le docteur Franquet. Elle est arrivée en même temps que le grand et précieux singe dit Gorille, qui orne les galeries de zoolo- gie. Cette Tortue, dont les dimensions l'emportent sur celles de tous nos autres exemplaires, est le Gymnopode de l'Egypte (Test, triunguis, Forskal, seu Trionyx Mgyptia- cus, Geoffroy ). (La suite au prochain numéro.) 378 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) AMÉNITÉS MALACOLOGIQUES ; par M. J. R. Bourguignat. $L. Du genre Cecilianella. Rien de plus gracieux , rien de plus svelte que les formes et les contours des coquilles que nous comprenons dans notre genre Cœcilianella. Ces petites espèces possèdent un test d'une délicatesse, d'une transparence, d'un poli, d'une fragilité si remarquables , qu'elles forment entre elles un des groupes les plus naturels et des mieux carac- térisés. L'animal lui-même , bien qu'encore peu étudié , vu les difficultés que tous les conchyliologues ont eues pour se le procurer, nous a offert de tels signes caractéristiques, que nous ne pouvons hésiter d'établir un genre spécial que nous plaçons entre les Ferussacia et les véritables Âchatina. Voici les caractères que nous avons reconnus au genre Cœcilianella : Mollusque aveugle, nocturne, aimant l'humidité, vivant tous terre, dans les cavernes ou les tombeaux, non carnas- sier, mais se nourrissant de détritus de végétaux ou de petits cryptogames. Animal très-grêle, transparent, totalement incolore, sauf les organes en grappe et de la glaire, qui sont rou- geâtres ou d'un jaune noirâtre. Peau rugueuse. Tête petite , munie de quatre tentacules rétractiles ; les deux supérieurs peu allongés, cylindriques, très^finement gra- nuleux, non renflés à leur partie supérieure, ne possédant point de globe oculaire (1), mais offrant, à la place, une (1) Férussac (Essai d'une méth. conch., p. 77, 1807) dit qu'il a observé cet animal avec une forte lentille, et qu'il n'a pu découvrir aucun indice de points oculaires. TRAVAUX INÉDITS. 379 petite dépression annulaire lisse (1); les deux tentacules inférieurs sont très-petits et sont réduits à des boutons à peine appréciables. Bouche ayant la forme d'une fente verticale, munie d'une petite mâchoire cornée, à peine arquée, lisse ou à stries presque microscopiques. Ouverture respiratoire grande, arrondie, dextre. Coquille dextre, toujours transparente, polie, unicolore, brillante, etc., de forme cylindrique. Ouverture plus ou moins ovale , simple ou dentée , à péristome toujours simple , droit et aigu. Columelle toujours tronquée à la base. Comme on peut le voir par les caractères que nous ve- nons d'indiquer, les Cœcilianella diffèrent des Glandina par leur bouche, munie d'une mâchoire; des Ferussacia par leur columelle toujours nettement tronquée ; enfin des Bulimus, Ac/iatina et autres genres par le manque total de points oculaires. Les naturalistes ne se sont jamais accordés sur la clas- sification des Caecilianelles ni sur leur distribution dans la méthode. Les uns les ont réunies à des espèces de genres assez disparates, tels que Buccinum, Bulimus, Hélix, Co- lumna, Glandina, Âcliatina, etc.; les autres les ont ran- gées dans ces divers genres, seulement dans des sections particulières; d'autres enfin, mieux inspirés, ont établi pour elles des appellations génériques toutes spéciales. Voici, du reste, les opinions des principaux auteurs depuis Mùller jusqu'à nos jours : Buccinum (partim), Millier, Verm. Hist., II, p. 150. 1774. (1) Nilsson (Hist. Moll. Sueciae..., p. 39, 1822). « In hae specie (acicula) oculi sane nulli deteguntur, nisi alba sunt, uti ipsa tenta- cula. Hœc enim terminautur superficia convexa, larvissima, nitidis- sima, annulo subimpresso, cincta, quae superficia, sine dubio, oculo aliorum molluscorum terrestrium respondet. At verosimile nobis vi- detur hoc animal , quod sub terra continue- vivit , ubi oculis uti non potest , oculis plaue carere. » 380 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Août 1856.) Bulimus (partim), Bruguière, Enc. méth. vers, lre part., p. 311. 1789. Hélix (partim), Studer. Faunul. Helvet. in Coxe, ïrav. Switz., III, p. 431. 1789. Cecilioide^f ( errore calami, pro Cœcilioides), Férussac, Teste; Blainville, in Dict. se. nat., t. VII, p. 332. 1817. Hélix [sous-genre Cochlicopa (partim)], Férussac, Tabl. syst., p. 55. 1822. Achatina (partim), Lamarck, An. s. vert., t. VI, 2mo part., p. 133. 1822. Acicula, Risso, Hist. nat. Europ. mérid., t. IV, p. 81. 1826. Cionella (partim), Jeffrey s, Syst. test, in Trans. Linn., t. XVI, 2mepart., p. 347. 1830. Columna (partim), Jan, Disp. meth. gen., etc., p. 4. 1832. Styloides (partim), Fitzinger, Syst. verzeichn, p. 105. 1833. Achatina (sous-genre Acicula), Gray, in Turton's shells Brit., p. 191. 1840. Polyphemus (partim), Villa, Conch., p. 20. 1841. Glandina (deuxième sous-genre, Cionella), Albers, die Helic, p. 199. 1850. Glandina (partim), Morelet, Cat. Moll. Alg., in Journ. de conch., t. IX, p. 291. 1853. Bulimus (sous-genre Acicula), Moquin- Tandon, Hist. Moll. France, t. II, p. 309. 1855. Glandina (sous-genre Acicula), H. et Ârth. Adams, The gênera of rec. Moll., p. 108. 1855. Achatina (sous-genre Crecilioides ), L. Pfeiffer, Versuch ein. anordn. Hel. natùrl. grupp., in Malak. Blatter, p. 170. 1855. Férussac est le premier, comme on vient de le voir, qui ait eu l'heureuse idée d'établir un genre spécial pour ces TRAVAUX INÉDITS. 381 petites coquilles ; seulement ce savant auteur, en créant sa dénomination générique de Cœcilwides, a commis la faute d'adjectiver son appellation, en la terminant par la dési- nence aides, et de la rendre, par conséquent, inadmis- sible. Désirant, malgré tout, faire droit à l'antériorité incon- testable de cette dénomination, nous en avons conservé le radical, en le faisant suivre de la terminaison nella. Ce nouveau vocable que nous créons, qui ne dénature en rien le sens primitif du mot (1), a le double avantage d'être conforme aux règles qui régissent la science, et de rendre substantif une appellation adjectivée par erreur. Enfin nous devons dire que, si nous n'adoptons point simplement le radical Cœcilia, ce n'est que dans le but de distinguer par la désinence nella, d'une manière plus pré- cise et plus tranchée, ce petit genre de coquille, et pour enlever désormais cette confusion qui pourrait résulter du même nom déjà employé depuis longtemps pour désigner des Reptiles, des Poissons et des Insectes (2). Les Csecilianelles se trouvent répandues dans toute l'Eu- rope et le bassin méditerranéen , mais toujours en petite quantité. 11 est très-rare de les trouver vivantes , vu leur mode d'habitation ; aussi n'est-ce guère que dans les allu- vions que l'on a le plus de chance de les rencontrer. Nous allons, maintenant, donner les descriptions des espèces que nous avons pu connaître dans ce genre, qui, nous n'en doutons point, est appelé à prendre une bien plus grande extension dès que les conchyliologues, avertis par nous, étudieront ces petites coquilles avec plus de soin et avec plus de conscience. (1) Cœcilia dérive de Cœcus, aveugle. (2) Linnaeus, en effet (Syst. nat.), a créé un genre Cœcilia pour des Reptiles de la tribu des Batraciens. — Lacépède (Hist. Poiss., t. II) a également établi en 1800, pour le Murena caeca (Linn.\, un genre Cœcilia. — Curtis (British cntomol.) a aussi créé un genre Cœcilia pour des Insectes de l'ordre des Névroptères. — Etc.. 382 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) CiECILIANELLA HOHENWARTI. Achatina Hohenwarti, Rossmassler, Iconogr., X, p. 34, f. 657. 1839. Achatina Hochenwarthii, Schmidt, Verz., p. 13. 1847. Achatina Hohenwarti, L. Pfeiffer, Mon. Hel. viv., t. II, p. 274. 1848. Glandina Hohenwarti, Albers, Die Helic, p. 199. 1850. Testa subfusiforrai oblonga, polita, splendida, lutesccnte; spira turrita ; apice obtusa ; sutura marginata ; anfractibus 6 subplanu- latis; ultimo spiram vix œquante; columella verticali, intorta, vix truncatula; apertura angusta, oblongo-acuminata; peristomate sim- plice, recto, acuto; margine dextro medio subdilalato. Coquille fusiforme allongée, lisse, brillante, d'une cou- leur jaunâtre. Spire turriculée à sommet obtus ; six tours de spire peu convexes, séparés par une suture marginée; ouverture oblongue acuminée, rétrécie, péristome simple, aigu. Bord droit convexe, columelle droite, contournée, à peine tronquée. Long., 6 mili. 1/2. — Épaiss., 2 mill. 1/2. Cette espèce habite la Carniole. La Cœcilianella Hohenwarti se distingue facilement de Yacicula à sa taille plus bombée, moins élancée, à sa couleur jaunâtre, à sa columelle droite, contournée, et surtout à peine tronquée à la base. La plupart des auteurs ont indiqué cette coquille en Italie, en France, en Espagne, en Algérie, en Sicile, en Corse, etc.; mais nous croyons qu'ils ont rapporté à tort à Y Hohenwarti une variété de Yacicula qui, peut-être même lorsqu'on pourra l'étudier avec plus d'attention, devra constituer une nouvelle espèce. CiECILIANELLA ACICULA. Buccinum acicula, Millier, Verm. Hist., II, p. 150. 1774. TRAVAUX INÉDITS. 383 Hélix acicula, Studer, Faunul. HelveL, in Coxe, Trav. Switz., III, p. 431. 1739. Buccinum terrestre (pars), Montagu, Test. Brit., p. 248, pi. vin, f. 3. 1803. Bulimus acicula, Studer, Kurz. Verzeichn., p. 88. 1820. Cionella acicula (pars), Jeffrey s, Syst. test., in ïrans. Linn., t. XVI, 2e part., p. 347. 1830. Styloides acicula, Fitzinger, Syst. Verzeichn.. p. 105. 1833. Acicula acicula, Beck, Ind. Moll., p. 79. 1837. Achatina acicula, Rossmassler, Iconogr. (IX et X), f. 658. 1839. Caecilioides acicula, Beck, in Amtl. Ber. vers. Kiel, p. 122. 1846. Glandina alba? Albert, DieHelic, p. 199. 1850. Cette espèce est bien , à présent, une de celles dont il est le plus difficile d'établir la synonymie ; nous venons de citer les auteurs qui paraissent avoir connu le véritable type. Afin qu'il n'existe plus maintenant aucun doute sur Yaçicula, nous allons en donner une nouvelle description d'après des échantillons authentiques du nord de l'Alle- magne. Testa minuta, elougata, gracili, diaphana, polita, albida; apicc obtuso; aufractibus 6 vix convexiusculis sutura vix marginata sepa- ratis ; ultimo 1/3 longitudinis superante ; apertura oblcmga ; peristo- mate acuto, simplice, recto; margine dextro vix antrorsum arcuato ; columella vix arcuata ac truncata et ad basim aperturœ fere attin- gente; marginibus tenui callo juactis. Coquille petite, allongée, turriculée, grêle, diaphane, lisse et blanchâtre. Sommet obtus, six tours de spire un peu convexes, séparés par une suture à peine marginée. Dernier tour de spire surpassant le tiers de la longueur totale. Ouverture oblongue, à péristome simple, aigu et droit; bord extérieur à peine arqué en avant; columelle peu ar- 384 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) quée, à peine tronquée et atteignant presque la base de l'ouverture. Bords marginaux réunis par une faible callo- sité. Long., 5 mill. — Diam., 1 mill. Se rencontre surtout dans la partie nord de l'Allema- gne. — Très -rare en Angleterre. — Nous la connaissons en France , où elle est peu commune , des départements de l'Oise et de l'Aube, ainsi que des environs de Paris. Cecilianella anglica. Buccinum terrestre (altéra pars), Montagu, Test. Brit., p. 248, pi. vin, f. 3. 1803. Cionella acicula (altéra pars), Jeffrey s, Syn. test., in Trans, Linn., t. XVI, 2e part., p. 347. 1830. Achatina acicula, Lovell Reeve, Conch., syst. g. Achat., pi. xx, fig. 3. Juin 1849. Testa elongata, gracili, diaphana, polita, albida; apice obtuso; ao- fractibus 6 convexiusculis, sutura profunde separatis; ultimo 1/3 longitudinis aequante; apèrtura oblOago-rotundata; peristomate sim- plice, acuto, recto ; roargioe dextro vix arcuato ; columella arcuata ac sat truncata , ad basim aperturœ non attingente ; marginibus tenui callo junctis. Coquille allongée, grêle, diaphane, lisse et blanchâtre ; sommet obtus ; six tours de spire convexes, séparés par une suture profonde et non marginée. Dernier tour de spire égalant le tiers de la longueur totale. Ouverture presque arrondie, malgré tout un peu oblongue, à péri- stome simple, droit et aigu. Columelle arquée, fortement tronquée et n'atteignant pas la base de l'ouverture , dont les bords marginaux sont réunis par une faible callosité. Long., 8 mill. — Diam., 1 mill. 1/2. Habite l'Angleterre. Cette espèce se distingue de X acicula par sa taille pluâ considérable, ses tours de spire plus convexes, sa suture plus profonde et non marginée ; surtout par son ouverture TRAVAUX INÉDITS. 385 plus arrondie et sa columelle fortement tronquée, qui n'atteint point la base de l'ouverture. CECILIANELLA LlESVILLEI. Bulimus acicula, Bruguière, Encycl. méth., vers., Impar- tie, p. 311. 1789. Àchatina acicula, Lamarck, An. S. Vert., t. VI, p. 133. 1822. Cette espèce , qui est très-commune en France , surtout dans la partie septentrionale de notre pays , est celle qui (à notre avis) se trouve désignée par tous les auteurs de faune locale sous le nom d'acicula. Bruguière est le seul qui en ait donné une bonne des- cription, et il a parfaitement bien indiqué la callosité tu- berculeuse qui orne l'ouverture de cette petite coquille (1). Voici la description de cette nouvelle Caecilianelle, que nous dédions à notre ami M. de Liesville, d'Alençon. Testa minuta, turrito-oblonga, gracili, polita, diaphaua, albida; apice obtuso; anfractibus 6 planiusculis , sutura superficiali-dupli- cata separatis; ultimo 1/3 longitudinis superante ; apertura piri- formi-oblonga ; peristomate acuto, simplice, recto; margine dextro antrorsum vix arcuato; columella recta, vix ad basim apertura$ truncata ; margiuibus tenui callo, in medio penultimi ventre obso- lète unicalloso, junctis. Coquille de faible taille, oblongue, turriculée, grêle, diaphane, lisse et blanchâtre. Sommet obtus, six tours de spire presque plans, séparés par une suture assez bien marquée, entourée inférieurement d'une seconde ligne peu prononcée imitant une rainure suturale. Dernier tour surpassant le tiers de la longueur totale. Ouverture piri- forme, à péristome aigu, droit et simple. Bord droit, peu arqué. Columelle droite, à peine tronquée, et atteignant (1) « Son ouverture est oblongue et un peu renflée au milieu. (Brug., Encycl. méthod., p. 311.) 2° skrik. t, vin. Anuée 1856. 25 380 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Août 4856.) presque la base de l'ouverture. Bords marginaux réunis par une faible callosité, présentant, sur la convexité de F avant-dernier tour, une éminence tuberculeuse obsolète. Long., 4 à 5 mill. — Diam., 1 mill. 1/2. Cette Caecilianelle est très-répandue en France; nous la connaissons du département de l'Oise, de l'Aube, de la Seine, de l'Orne, etc. — Bien que nous ne l'ayons jamais vue du Midi, nous ne doutons point qu'elle ne doit égale- ment s'y trouver. C^CILIANELLA RAPHIDIA. Testa pyramidato-oblonga, graeili, diaphana, polita, albida ; apice paululum obtuso; anfractibus 6 convemisculis, sutura duplicata separatis; ultimo 1/3 longitudinis non attingente; apertura oblongo- rotundata; peristomate acuto, simplice, recto; margine dextro an- trorsum sat arcuato; columella paululum arcuata; truncata, vix ad basim aperturœ attingente ; marginibus tenui callo, in medio penul- timi ventre unicalloso, junctis. Coquille oblongue, pyramidale, grêle, diaphane, lisse et blanchâtre ; sommet un peu obtus, malgré tout, mame- lonné. Six tours de spire un peu convexes, séparés par une suture nettement marquée, entourée inférieurement d'une seconde ligne imitant une rainure suturale. Dernier tour de spire n'égalant pas le tiers de la hauteur totale. Ouverture oblongue-arrondie , à péristome simple , droit et aigu ; bord droit assez arqué en avant ; columelle un peu arquée, tronquée et atteignant presque la base de l'ouverture. Bords marginaux réunis par une faible callo- sité, présentant sur la convexité de l'avant-dernier tour un petit tubercule assez saillant. Long., 4 mill. 1/2. — Diam., 1 mill. 1/2. Habite, en Algérie, les environs de Mostaganem (Bron- del). TRAVAUX INÉDITS. 387 Mémoire sur les gale-lnsectes de l'Olivier, du Citronnier, de l'Oranger, du Laurier-Rose, et sur les maladies qu'ils y occasionnent dans la province de Nice et dans le dé- partement du Var, par le docteur J. B. Robineau-Des- voidy. (Voir 1856, p. 121, 180, 277.) Plus loin, l'auteur ajoute : « Les Oliviers infestés par « les Kermès, vus d'un peu loin, paraissent être singuliè- « rement vigoureux. La sève extravasée, délayant les ex- « créments des insectes, prend une couleur noire et teint « de cette manière les feuilles et les branches. On sait « qu'un Olivier affaibli ne présente que des rameaux jau- « nés; ici l'affaiblissement est comme masqué. Il faut voir « de près, sur ces arbres, le peu de longueur des pousses « et leur maigreur, pour s'assurer du déplorable état au- « quel ils sont réduits. » Ainsi Bernard, cet habile et judicieux observateur, a constaté la morfée sur le littoral français. Il se trompe sur la cause du noir imprimé aux arbres malades; mais il écrit que cette affection est due aux piqûres du Kermès. C'est donc en France que cette affection pathologique de l'Olivier fut, pour la première fois, attribuée à des insec- tes. Mais Bernard ne l'a point vue à l'apogée de sa puis- sance; il ne l'a vue qu'à Hyères, qu'à Cannes, où elle cause déjà de très-grands désordres. Pour apprécier la fureur de ce fléau, il faut le voir dans la province de Nice, où l'extrême fertilité du sol permet aux Oliviers la plus ri- che végétation, et par conséquent aspire une alimenta- tion toujours abondante et succulente aux hôtes qu'elle doit nourrir. Loquez écrivait en 1806 : « Peu contente de dénaturer « les jardins et de les rendre stériles, la morfée vient d'en « franchir les barrières et de se placer aussi sur les Oli- « viers. Ce nouveau domicile, qu'elle veut choisir, doit « faire trembler les cultivateurs... Il ne manquerait plus à << ce pays, pour être entièrement ruiné, que la propagation 388 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) « d'une telle infection sur ces végétaux précieux, qui font « son unique ressource. » Mais Loquez était dans l'erreur sur l'époque de l'appa- rition de la morfée sur l'Olivier en la province de Nice. D'après une narration de Fodéré, elle y existait peut-être depuis un demi-siècle , puisqu'en 1798 le canton de La- verna venait d'en être infesté pendant trente ans (Fodéré, Voyage aux Alpes maritimes, 1821, t. II, p. 97 et sui- vantes). Il est difficile d'avoir un plus mauvais guide que Loquez. Fodéré, qui ne semble pas avoir connu le travail de Loquez, pense aussi que cette morfée est due à des pi- qûres de Kermès. D'après les renseignements fournis par les cultivateurs du pays, il ajoute « qu'elle attaque plus « particulièrement les Oliviers placés dans les terroirs « gras, humides, exposés aux brouillards, placés dans les « bas-fonds ou dans les conques des vallées. » La morfée sur l'Olivier ne serait donc pas d'une ori- gine aussi récente que plusieurs auteurs le présument. Mon opinion est qu'elle date de l'introduction même de l'Olivier, qui fut apporté sur les côtes de la Ligurie avec ses Kermès, qui, à l'instar d'une foule d'autres insectes, n'occasionnaient que des dégâts peu appréciables. Mais, lorsque la culture des arbres à feuilles persistantes eut été poussée à l'excès, l'Olivier, comme l'Oranger, comme le Citronnier, fut appelé à nourrir une espèce de Kermès. Lorsqu'on eut accumulé ces arbres sur des champs privi- légiés, avec la surabondance des récoltes on obtint aussi des générations infinies d'animaux qui ne tardèrent pas à rompre le juste équilibre où ils avaient vécu jusqu'à ce jour. D'hôtes et de convives peu dangereux dans les vues primitives de la nature, l'homme s'était fait des légions d'ennemis qui apportent le ravage, la stérilité, et enfantent des maladies effroyables encore plus désastreuses qu'eux- mêmes. Lorsque j'avance que le Kermès Oleœ a dû être introduit TRAVAUX INÉDITS. 389 avec l'Olivier même, c'est que j'estime qu'il appartenait originairement à cet arbre; mais je n'en ai pas la certi- tude. Je base mon opinion principalement sur le silence des auteurs , qui ne l'ont jamais signalé dans les serres. Quoi qu'il en soit, cet animal est aujourd'hui répandu avec une profusion incroyable. La province de Nice n'a pas un seul arbre qui n'en soit infesté. Dans plusieurs localités, il fait reconnaître sa sinistre présence par d'af- freux ravages. Les Oliviers d'Antibes, de Cannes, d'Hyè- res sont à peu près dans le même état qu'à l'époque où Bernard écrivait ; mais le pays de Nice et la principauté de Monaco, que j'ai visités, offrent, dans leurs vallées les plus fertiles, un spectacle tout à fait repoussant et l'aspect de la plus déplorable ruine. Le cœur saigne et l'imagina- tion se trouble à la vue de pareils désastres. La tristesse augmente encore à l'idée qu'un pareil état de choses menace d'être continuel , et qu'il n'aura peut- être pas d'autre fin que la perte totale de ces arbres , na- guère si ravissants et si précieux, car le mal fait, chaque jour, des progrès sensibles. Plus étendu et plus destruc- teur qu'il y a trente ans, il occupe aujourd'hui tout le pays; qui sait si une circonstance favorable ne lui permettra pas de tout détruire, ainsi qu'Hyères vient de l'éprouver pour ses Orangers? A l'exception de quelques cantons du Var, la France , selon moi, ne court pas risque d'une catastrophe aussi générale pour ses Oliviers , qui , dans le Languedoc et la majeure partie de la Provence, ne sont que des nains, des avortons, des buissons, toujours distants entre eux, bien aérés, peu touffus et ne laissant que peu de chances soit à la multiplication des Kermès, soit à l'extension de la morfée : leur faiblesse est peut-être la condition de leur salut. Mais le Kermès Oleœ ne borne pas ses ravages au seul Olivier. Il s'est jeté sur le Citronnier, sur l'Oranger, dont il a parfois chassé les habitants naturels; souvent il par- 390 KEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) tage la proie avec eux. On peut même rencontrer ces di- vers hôtes sur la même tige et sur la même feuille, de sorte que, si ces arbres venaient à perdre leurs ennemis spéciaux, notre Kermès se chargerait de les remplacer. Son excessive multiplication le rend encore plus dange- reux queux , et je le regarde comme l'insecte qui con- tribue le plus à l'état déplorable des contrées dont je parle. Ainsi le Coccus Adonidum , le Kermès Hesperidum et le Kermès Oleœ, non contents du mal qu'ils font par eux- mêmes, mettent leurs efforts en commun ; ils s'entendent pour participer à la même table , comment les végétaux résisteraient-ils ? Le Kermès Oleœ s'est pareillement jeté sur le Laurier- Rose, qu'il défigure bientôt, qu'il couvre de ruine et qu'il ne tarde pas à faire périr. Bernard l'avait déjà observé sur le Myrte; aujourd'hui il attaque quantité d'autres végétaux, ainsi que je l'exposerai plus loin. En peu de mots, cet insecte joue déjà et est destiné à jouer le rôle le plus actif et le plus considérable parmi ses congénères. Sur le Kermès Aonidum, Linn. Nous devons encore à Linné la description du Kermès qui vit sur les Laurinées, et qu'il nomme Coccus Aonidum. Ce naturaliste ne l'a point rencontré dans les serres d'Eu- rope ; il se contente de dire qu'il habite sur la Cannelle, in Canellia, que quelques auteurs ont changée contre le mot Camellia, in Camellia. Il le décrit probablement d'après des échantillons étudiés sur des branches de Cannelle ar- rivée des grandes Indes. Cet insecte, sans doute introduit sur quelque Laurinée, a fait invasion dans l'Europe méridionale. A Nice, il ha- bite sur la plupart des Lauriers cultivés. Sa population est incroyable à Hyères et à Toulon, où il attaque les végétaux des familles les plus distantes entre elles. Il s'est installé comme un véritable indigène dans les jardins TRAVAUX INÉDITS. 301 d'Hyères, où il se jette sur tous les végétaux qui l'envi- ronnent. Chez M. Denis , il les couvre en totalité, depuis le Phormium tenax jusqu'au Caroubier, qui est encore in- tact à Nice. Comme l'introduction de cet insecte paraît récente, nous avons lieu de redouter en lui , d'après sa marche , un ennemi tout à fait dangereux soit pour les végétaux de nos contrées méridionales , soit pour ceux cultivés dans nos serres. Je termine ici mes observations sur les maladies des arbres à feuilles persistantes qu'on cultive dans les con- trées chaudes de la France ; dans un autre travail, je trai- terai des Kermès du Figuier, de la Vigne , ainsi que des légions d'Aphidiens et d'Acariens qui affligent et tour- mentent cette précieuse végétation. J'ai voulu établir que la morfée, cette hideuse affection des arbres à feuilles persistantes, n'est qu'un résultat et non une cause. Pour la produire, il suffit d'isoler une branche saine, et de la couvrir ensuite de Cochenilles et de Kermès; on ne tarde pas à la voir se couvrir du cryptogame maudit. Faites que d'un Laurier-Rose les Kermès passent sur un Mimosa, sur un Phormium , sur un autre Laurier; faites qu'ils s'y complaisent, ils auront bientôt engendré la maladie. J'ai rappelé l'attention du naturaliste sur ces quatre espèces de Gale-Insectes déjà décrites et dont on con- naissait les habitudes, et qui, à l'exception du Kermès Oleœ> n'avaient encore été observées que dans les serres. Linné, en raison de leur domicile sur les arbres aroma- tiques et toujours verts des contrées les plus chaudes, leur imposa les noms glorieux de Coccus Adomdum , de Coccus Hesperidum et de Coccus Aonidum. Pour lui comme pour Geoffroy, c'étaient des insectes exotiques rapportés des pays lointains et torréfiés par le soleil. A l'exemple de leurs végétaux nourriciers, ces insectes n'entretenaient en Europe leur existence qu'à l'abri d'habitations vitrées et sous l'influence d'une chaleur artificielle : mais aujourd'hui 392 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) ils ont quitté leur prison : sous des climats favorables, ils ont retrouvé en plein air les arbres de leur première pa- trie. La nature a sur-le-champ repris ses droits. Le Coccus Adonidum s'est de nouveau installé sur les Citronniers, le Kermès Hesperidum sur les Orangers, le Kermès Aonidum sur les Laurinées, ainsi que, plusieurs siècles auparavant, le Kermès Olem avait suivi l'Olivier. Des végétaux étran- gers avaient été transportés sur des plages nouvelles, leurs insectes les y ont reconquis. Dans leur nouvelle patrie, plantes et animaux ont trouvé des conditions favorables à un excessif développement. Les plantes ont répondu d'abord par de riches produits à la cupidité des cultiva- teurs; mais les insectes se sont accrus dans la même pro- portion. Comme aucun obstacle et comme aucun ennemi sérieux ne s'opposaient à leurs générations pressées, ils n'ont pas tardé à devenir des causes de maladies, de sté- rilité, et la mort pour leurs nourriciers. Ces faits sont positifs et au-dessus de toute contestation. Leur récit ne pourrait-il nous guider dans nos études sur ces grandes maladies qui affligent aujourd'hui l'agricul- ture sur tous les points de l'Europe? Je donne la liste des végétaux infestés par les Gale- Insectes dans le jardin de M. Denis, à Hyères, et dans les serres du jardin botanique de l'hôpital de Saint-Mandriez, à Toulon, dans la seconde quinzaine d'avril. Jardin de M. Denis. Le Kermès Aonidum couvre les tiges et les feuilles du Phormium tenax , Acacia quadrivalvis , Mimosa lophanta , Les Nériums. Il les fait souvent périr. Cet insecte s'est même établi sur un pied de Caroubier planté dans ce jardin. SOCIÉTÉS SAVANTES. 393 Le Kermès Hesperidum couvre les Orangers, les Citron- niers, les Nériums. Serres du jardin botanique de l'hôpital de Saint-Mandriez , à Toulon. [Extrait de mon Journal.) Le Kermès Aonidum abonde sur le Zamia dentata et sur le Strelitzia Reginœ. Le Ficus australis est couvert de YAearus blanc du Ficus carica. Le Murraya exotica a la morfée produite par le Kermès Hesperidum. Sur le Canna indica prédominent 1° le Kermès Hespe- ridum , 2° le Coccus Adomdum , 3° le Kermès Aonidum , 4° YAearus des serres [Acarus calidiorum, Rob.-Desv.). Le Carolinea princeps est occupé par le Coccus ADONI- DUM. Le Bananier est occupé par YAearus des serres et par le Coccus Adonidum ; sa tige est , en outre , couverte par le Kermès Aonidum. Le Coffra indica est occupé par le Coccus Adonidum , qui occupe encore le Poivrier, et un Solanum arborescent, avec grande compagnie de I'Acarus calidiorum. Le Ficus elastica est occupé par le Kermès Hesperidum. Le Ficus Binjamim et le Castaneo-Carpus australis ont la morfée produite par le Kermès Hesperidum. II. SOCIETES SAVANTES. Académie des sciences de Paris. Séance du 28 juillet 1856. — M. le secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance, un Mémoire de M. Jœger sur une nouvelle espèce d'Ich- thyosaure [Y Ichthyosaurus longirostris). (( Le nom que j'ai donné à cette espèce, dit M. Jaeger, 394 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) lui a été donné presque en même temps par M. Owen, d'après un autre spécimen déposé au Muséum britanni- que, et décrit par feu M. Mantell. J'apprends qu'on en a également trouvé un en France, et je pense que cette cir- constance ajoutera quelque intérêt à ma description du fossile provenant du lias du Wurtemberg. » M. Larlet adresse une Note sur un grand Singe fossile qui se rattache au groupe des Singes supérieurs. « Les restes fossiles du Singe dont il est ici question, dit M. Lartet, proviennent d'un banc d'argile marneuse en exploitation au bas du plateau sur lequel est bâtie la ville de Saint-Gaudens, et à l'entrée de la plaine de Va- lentine, qui s'étend de là jusqu'aux premiers contre-forts des Pyrénées. M. Fontan a recueilli, dans le même lieu, des ossements de Macrothérium, de Rhinocéros, de Diocerus elegans, etc., qui m'ont paru identiques aux espèces des mêmes genres antérieurement découvertes à Sansan. Ces mammifères appartiennent essentiellement à nos terrains tertiaires moyens (miocènes), car on retrouve aussi leurs débris dans les {aluns de la Touraine. « Les morceaux de ce Singe, que M. Fontan m'a chargé de présenter en son nom à l'Académie, consistent en deux moitiés d'une mâchoire inférieure tronquées dans leurs branches montantes, plus un fragment de la face anté- rieure de cette mâchoire où s'implantaient les incisives. On a trouvé en même temps un humérus épiphysé à ses deux extrémités. » Après avoir comparé avec soin cette portion de mâ- choire à la dentition des nègres du Gabon, du Chimpanzé, du Gorille, des Orangs et des Gibbons, l'auteur termine ainsi : « En résumé, le nouveau Singe fossile vient évi- demment se placer, avec des caractères supérieurs à cer- tains points de vue, dans le groupe des Simiens, qui com- prend déjà le Chimpanzé, YOrang, le Gorille et le petit Singe fossile de Sansan [Pliopithecus antiquus, Gerv.). Il diffère de tous ces Singes par quelques détails dentaires SOCIÉTÉS SAVANTES. 395 et, plus manifestement encore, par le raccourcissement très-sensible de la face. La réduction des incisives s'al- liant à un grand développement des molaires indique un régime essentiellement frugivore. Le peu que l'on connaît, d'ailleurs, de l'ossature des membres dénote plus d'agilité que d'énergie musculaire. On serait donc ainsi conduit à supposer que ce Singe-, de très-grande taille, vivait habi- tuellement sur les arbres, comme le font les Gibbons de l'époque actuelle ; aussi proposerai-je de le désigner par le nom générique de Dryopithecus (de drus, arbre, chêne, et pithekos, singe). En le dédiant comme espèce au natura- liste éclairé à qui la paléontologie est redevable de cette importante acquisition, ce serait le Dryopithecus Fontani. « On comptera donc en Europe six Singes fossiles : deux en Angleterre, le Macacus eocenus, Owen, et le Macacus pliocenus, id.; trois en France, le Pliopithecus antiquus, le Dryopithecus Fontani et le Semnopithecus monspessulanus, qui est probablement le même que le Pithecus maritimus de M. de Christol. Enfin le Singe de Pikermi, en Grèce, nommé par M. A. Wagner Mezopithecus pentelicus. M. Gaudry et moi proposons, dans notre mémoire sur les ossements fossiles de Pikermi, qui sera présenté prochai- nement à l'Académie, de rattacher ce Singe au groupe des Semnopithèques, sous le nom de Semnopithecus pentelicus. M. P. Gerçais adresse une Notice sur les gisements de l'Anthracotherium magnum, et en fait connaître un nou- veau découvert par M. Lacaze père. Ce naturaliste, de Montferrand du Gers, a constaté qu'il y a aussi des restes d' Àntracothériums proprement dits à Bonrepos , sur la limite des départements de la Haute-Garonne et du Gers. Séance du 4 août 1856. — M. Valenciennes lit une Note sur une nouvelle espèce de Filaire trouvée sous la peau d'un Guépard. Il pense avec raison et assure que les zoologistes liront avec intérêt les nouvelles observations qu'il vient de faire, parce que cette espèce présente plusieurs traits de conformation analogues à ceux que l'on connaît d'un 396 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. [Août 1856.) Nématoïde voisin, très-connu sous le nom de Ver de Mé- dine, et qui habite de même sous la peau des pattes ou du ventre de ce Mammifère. Après avoir rappelé ce que l'on sait du Ver de Médine [Filaria medinensis), le savant professeur raconte comment a été trouvée la nouvelle espèce, après la mort d'un Gué- pard originaire du Kordofan ; il ajoute qu'elle lui paraît différer de la Filaria medinensis, et il propose de la nom- mer Filaria œthiopica. MM. Gaudry et Lartet présentent les Résultats des re- cherches paléontologiques entreprises dans l'Attique sous les auspices de l'Académie. Les auteurs rappellent les résultats de leurs recherches et présentent la description des espèces qu'ils ont déjà pu dégager de leur gangue. Ces espèces sont les suivantes : Semnopithecus pentelicus , — Macrotherium pentelicum , — Thalassictis robusta , — Hystrix primigenius , — Sus ery- manthius? — Capra? Amalthœa, — Camelopardalis Duver- noyl et Attica. « Les Mammifères sont presque les seuls vertébrés dont nous ayons rencontré des vestiges. Nous avons recueilli quelques os de Gallinacés. Nulle trace de Reptile ou de Poisson n'a encore été signalée. « C'est de la faune de Cucuron (département de Vau- cluse) que celle de Pikermi se rapproche davantage ; or, d'après M. Coquand, le dépôt de Cucuron est placé entre la molasse et les marnes subapennines. Ainsi Pikermi , à en juger par sa faune, serait d'un âge intermédiaire entre la période tertiaire moyenne et la période tertiaire supé- rieure. Dans un prochain Extrait que nous aurons l'hon- neur de remettre à L'Académie, nous chercherons à prou- ver que les données géologiques semblent corroborer cette opinion. Si les Macrothériums, les Dinothériums, les Mastodons entraînent la supposition de vastes étendues couvertes de végétaux , les Girafes, les troupes d'Anti- lopes et d'Hipparions, animaux essentiellement coureurs. SOCIÉTÉS SAVANTES. 397 nous portent également à imaginer la présence de plaines immenses là où se trouve aujourd'hui l'étroit espace de terre que nous nommons la Grèce. Nous étudierons les bouleversements qui d'abord ont substitué à la mer num- mulitique le continent sur lequel vécurent tant d'animaux aujourd'hui fossilisés, et plus tard ont abaissé une partie de ce continent au-dessous de la surface des eaux. » M. Dumas présente, au nom de l'auteur, M. André- Jean, une Note sur les procédés au moyen desquels il par- vient à améliorer une race de Vers à soie, et met sous les yeux de l'Académie des cocons provenant d'une même race avant et après l'amélioration. M. de Quatrefages insiste sur la détresse croissante des éleveurs du Midi et pense que des recherches suivies sur les lieux mêmes peuvent être nécessaires pour reconnaître à quoi tient un phénomène qui frappe l'industrie des soies à sa source même. Séance du 11 août 1856. — M. de Quatrefages donne lecture d'une lettre qui lui a été adressée par M. Àngli- viel, de Valleraugue, et dans laquelle ce sériciculteur parle de la situation lamentable dans laquelle se trouvent les éducateurs du Midi. Il résulte de cette lettre que M. An- gliviel a remarqué qu'en général une première graine de cocons d'origine étrangère donne de la graine bonne , mais qu'une nouvelle ponte obtenue avec les produits de cette dernière graine donne des produits infectés. Dans notre longue pratique expérimentale à Sainte- Tulle, nous allons plus loin , car nous avons reconnu que l'on peut établir, d'une manière presque absolue, que des cocons provenant d'une graine étrangère excellente, qui a donné une magnifique éducation, produisent de la graine qui ne donne qu'un très-mauvais résultat l'année suivante. Il y a là, évidemment, défaut d'acclimatation, et ce ne serait qu'en persévérant à subir des produits mauvais, puis médiocres et successivement meilleurs, que l'on pour- rait arriver à mettre ces Vers à soie en harmonie avec le 398 HEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1856.) nouveau milieu dans lequel on veut les introduire, comme nous l'avons fait, M. Eugène Robert et moi, pour notre race acclimatée et améliorée à Sainte-Tulle , en y consa- crant plus de dix ans de soins assidus et coûteux. Du reste, nous n'avons cessé de demander des études sé- rieuses sur ce grave sujet, et nous avons fait plus, nous nous en sommes occupé avec dévouement, et depuis plus de dix ans, dans une sorte de haras de Vers à soie fondé et soutenu par nos seules ressources à Sainte-Tulle. Malheu- reusement nos recherches n'ont pu être faites dans des conditions aussi favorables qu'il l'aurait fallu et sur une échelle convenable, parce que nous avons presque toujours été abandonné à nos propres forces. Malgré cela et grâce au zèle non moins grand de notre ami M. Eugène Robert, de Sainte-Tulle, nous avons pu nous livrer à des études qui ont eu des résultats pratiques très-satisfaisants, mais qui ne peuvent se généraliser, faute de moyens d'action. Nous croyons donc, comme les deux académiciens, qu'il est urgent que des recherches soient poursuivies ; mais il faut qu'elles aient lieu principalement dans la grande pra- tique, dans les pays de grande production, afin que leurs résultats soient applicables et ne demeurent pas à l'état de théories. Nous avons fait connaître nos observations sur la race dite d' André-Jean et Bronski dans cette Revue, p. 295; nous ajouterons que notre opinion coïncide avec celle d'une commission de la Société impériale et centrale d'agriculture qui a été chargée de suivre, pendant notre absence, l'éducation faite, cette année, à Neuilly. MM. Gaudry et Lartet présentent la suite de leurs i?e- cherches paléontolo gigues entreprises dans l'Attique sous les auspices de l'Académie. — Cette deuxième partie est con- sacrée à Y Histoire géologique de la contrée où vécurent les animaux enfouis à Pihermi. M. le préfet de l'Aube transmet une lettre de M. H. Drouët, naturaliste, demeurant à Troyes, qui, près de faire un SOCIÉTÉS SAVANTES. 399 voyage aux Açores dans un but scientifique, demande à l'Académie, d'une part, des instructions, et, de l'autre, une somme d'argent destinée à couvrir les dépenses du voyage. D'après une décision déjà ancienne de l'Académie, toute demande faite dans des circonstances semblables ne peut être prise en considération qu'autant qu'elle est appuyée par la section compétente ; en cas d'un avis favo- rable, elle est ensuite, comme toute question financière , soumise à la commission administrative. En conséquence, l'Académie renvoie à l'examen de la section de zoologie la lettre de M. Drouèt; on y joindra, comme pièce à l'appui, la lettre de M. le préfet de l'Aube, où se trouvent indiqués les noms des diverses personnes qui s'intéressent à l'expédition projetée. Séance du 18 août 1856. — M. Claude Bernard lit des Recherches expérimentales sur la température animale, d'où il résulte « 1° que l'appareil digestif fait éprouver au fluide sanguin un réchauffement constant, de telle sorte que dans cet appareil le sang veineux est plus chaud que le sang artériel. « 2° Le sang qui sort de l'appareil digestif par les veines hépatiques est une source constante de calorification pour le sang qui va au cœur par la veine cave inférieure. Nous pouvons même ajouter, dès à présent, que c'est la princi- pale ; car nulle part dans le système circulatoire le sang n'est aussi chaud que dans les veines hépatiques, et nos tableaux d'expériences montrent que chez les animaux les plus vigoureux cette température peut atteindre 41°,6 cen- tigrades. « 3° Parmi les organes qui concourent au réchauffe- ment du sang dans l'appareil digestif, le foie occupe le premier rang; d'où il résulte que cet organe doit être considéré comme un des foyers principaux de la chaleur animale. » M. Coste, en présentant l'atlas de son Histoire générale 400 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Août 1856.) et particulière du développement des corps organisés, donne une sorte d'analyse rapide des principaux résultats de ses travaux sur cet important sujet. Le même académicien donne des nouvelles de ses ex- périences de pisciculture au bois de Boulogne. M. M. Millier adresse de nouvelles Remarques sur la réponse de M. Rouget présentée dans la séance du 30 juin 1856. M. Marcel de Serres adresse une Note sur Z'Echinus livi- dus de F Océan considéré comme une espèce perforante. Dans cette note, l'auteur établit que certaines espèces de Pholades et de Pétricoles sont perforantes dans des localités et ne le sont pas dans d'autres, et il en conclut qu'il peut en être de même de YEchinus lividus, qui n'a jamais été observé dans des cavités pratiquées par lui dans la Méditerranée. TABLE DES MATIERES. Page*. E. Rousseau. — Dentition des Cétacés. 353 Puciieran. — Notices mammalogiques. 362 Duméril (Au g.). — Note sur les Reptiles du Gabon. 369 Bourguignat. — Aménités malacologiques. 378 Rohineau-Desvoidy. — Gale-Insectes de l'Olivier, etc. 387 Académie des sciences. 393 1MP. DU Mme Ve BOUCUARD-HUZARD , RUE DE l/ÉPERON, 5* DIX-NEUVIÈME ANNÉE. — SEPTEMBRE 1856. I. TRAVAUX INEDITS. Note sur un nouveau genre d'oiseaux de l'ordre des .Pigeons; par S. A. Monseigneur le prince Charles Bonaparte (pi. xvm) (1). « Depuis longtemps je désirais donner un témoignage public de mon estime et de mon amitié au professeur Serres, anatomiste, physiologiste et médecin, qui, après avoir fondé l'enseignement de l'anthropologie au jardin des Plantes et en avoir inauguré les galeries , siège si digne- ment dans la première chaire scientifiquesde France, dans celle des Blainville et des Cuvier. « Je ne saurais trouver une plus belle occasion que la dédicace, sous le nom de Serresius galeatus, du grand Pigeon si éminemment caractérisé que les Kanacs des Marquises désignent sous le nom d'Upe. « Une membrane revêtue de plumes squamiformes, très- dilatée sur la base du bec, à bords papilleux, et qui peut- être se relève, durant la vie, en guise de caroncule, suffi- rait seule, avec les tarses emplumés, à distinguer ce beau genre Carpophagien de tous les autres. La taille de l'es- pèce, qui, en grandeur, ne le cède que d'un tiers aux Gourides, empêche aussi qu'on ne puisse la confondre avec aucun des vrais Pigeons ïreromde ou Columbide. (t) Nous avons annoncé, dans notre numéro de décembre 1855, p. 593, que nous donnerions une figure de ce nouveau genre. Grâce à l'obligeance du prince, nous pouvons la publier aujourd'hui, d'après un magnifique dessin que S. A. a fait exécuter à cet effet. 2e série, t. vm. Année 1856. 26 402 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) « Sa grande taille et le singulier organe qu'il porte sur le bec font que nous n'hésitons pas à lui assigner sa place dans la série des Carpophagiens avant le genre Globicera , de manière à le constituer en chef de file de sa sous-fa- mille. Malheureusement nous n'en possédons que la tête, les pattes et une aile ; mais ces débris caractéristiques sont suffisants à prouver que l'espèce est d'un bon tiers plus forte que les plus grandes Muscadivom connues. Le bec mesure 11/2 pouce, et ses doigts sont plus longs que ceux du grand Goura couronné. « Sa tête et la partie du cou qui l'avoisine sont d'un fuligineux violâtre , moins foncé sur les joues , et beau- coup plus clair sur le front ; les petites plumés serrées et squamiformes qui revêtent la membrane rostrale sont blanches; cette membrane en forme de feuille, et que l'on peut comparer à la visière de certains casques , s'étend sur les trois quarts du bec, qu'elle déborde de chaque côté. Le bec est d'un noir mat. Les pieds sont d'un noir bleuâtre , les tarses robustes et courts ; les doigts latéraux, parfaitement égaux en longueur, dépassent fort peu le pouce, très-développé, et n'atteignent qu'à l'ongle du doigt du milieu : les longues plumes touffues qui recouvrent les tarses plus bas sur les côtés et postérieurement sur le devant sont noirâtres. Les ailes et la queue sont d'un vert- bouteille très-foncé, chaque penne étant d'un noir mat intérieurement", et entièrement fuligineuse en dessous : la première rémige égale en longueur la sixième ; la seconde ne dépasse pas la cinquième ; la troisième et la quatrième sont les plus longues : toutes se montrent pleines et arron- dies, quoique peu larges. « Ce Pigeon, fort bon à manger, semble confiné à la partie ouest de l'île de Noukahiva, appelée Fenua-taha par les indigènes, et où les chasseurs ne pénètrent que rarement. On a assuré à M. Jardin qu'il est plus fréquent àOtahiti; mais j'ai peine à le croire, ne trouvant, du reste, pas étonnant qu'un oiseau si remarquable ait un TRAVAUX INÉDITS. 403 nom dans la langue d'un pays où on l'importerait seule- ment. Nous avons en vain cherché notre Pigeon parmi les nouvelles espèces de MM. Peale et Cassin ; la Carpophaga lepida de ce dernier est, sans aucun doute, comme le prouve son excellente description, notre Globicera rubri- cera; mais les indications relatives à la planche et à Y ha- bitat ne sont pas exactes. » Quatorzième et dernière lettre sur l'Ornithologie de la France méridionale; par le docteur J. B. Jaubert. Lestris. — Le Stercoraire pomarin se montre quelque- fois en Provence ; je possède deux individus capturés, à long intervalle, sur notre rade : le premier est un jeune, pris en hiver; le second, en livrée d'adulte, vint s'abattre au mois de juin 1851 sur la plage du Prado, où il se laissa prendre avec la main. Le L. cepphus (L. Richardsonnii de Temm., Gresp. et Bout.) se montre plus souvent sur nos côtes, où on l'a tué dans ses diverses livrées... M. de Montvallon en possède plusieurs exemplaires capturés sur l'étang de Berre. On m'a affirmé que le L. catarrhactes [Catarracta sknn, Brunn) aurait été vu près de Montpellier; non-seulement je n'ai aucune preuve de la chose , mais encore je puis supposer qu'on l'aura confondu avec quelque espèce voisine. Puffinus. — Les P. cinereus et P. obscurus sont très- nombreux, au printemps et en été, sur tout notre littoral... Ces oiseaux se prennent, à cette époque , dans les filets tendus aux Sardines, et j'ai vu des pêcheurs en rapporter de pleines corbeilles; ils vivent en mer, toujours loin des côtes, et ne se reposent que sur les rochers escarpés de nos petites îles : c'est là que quelques couples déposent leurs œufs dans les crevasses et les trous de Lapins, en compagnie du Thahissidrome tempête. 40k rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) Je ferai remarquer, au sujet de la seconde espèce, que c'est bien le P. obscurus et non le P. Anglorum, comme le disent les auteurs, que nous rencontrons en Provence Je ne sais sur quels caractères reposent les espèces ou races douteuses P. Kuhlii, Boie, et P. Yelkocm ; mais notre espèce se distingue nettement par des teintes bien plus claires en dessus et par une taille un peu plus forte que celle du Manks... Il est, en outre, caractérisé par les couvertures inférieures de la queue, qui, toutes, sont blanches, tapirées de brun. Je ne puis donner ici la mesure exacte de cet oiseau, mais il est bien certain qu'il y a er- reur chez M. Degland, qui ne donne que 27 centimètres à l'oiseau à teintes plus claires en dessus (Puff. obscurus), tandis que l'autre en mesurait 35... Notre oiseau est plus fort que celui que nous recevons du Nord , c'est donc lui qui mesure 0m,35 (1). Thalassidroma. — Le Thalassidrome tempête est dans le même cas que les deux Puflins de l'article précédent : c'est un oiseau très-commun chez nous en été, et que per- sonne ne voit... Il faut, pour le connaître, l'aller dénicher, dans les rochers qui lui servent d'asile, à l'époque de l'in- cubation; c'est là qu'on le rencontre par milliers, et cha- que anfractuosité, chaque trou un peu profond contient quelquefois plusieurs couples et leurs œufs : ceux-ci sont ordinairement au nombre de deux. Le Th. de Leach se montre accidentellement en Provence ; il vient quelquefois sur notre marché, où l'espèce précédente n'est jamais ap- portée : cela tient, sans doute, à ce que le Th. de Leach habite moins la haute mer et qu'il vient se faire tuer sur nos côtes. Il y a quelques années, un chasseur de Mari- gnane en abattit plusieurs sur les bords de l'étang de (1) Je me bornerai à rappeler ici ce que j'ai dit ailleurs d'un Pétrel damier capturé à Hyères... C'est un oiseau qui est dans les mômes conditions que les Diomeda exulans et D. chlororliynchos dont parle TRAVAUX INEDITS. 405 Berre. On m'a signalé le Th. de Wilson comme ayant été capturé près de Montpellier : quelle que soit la foi que j'ai en de pareilles assertions, je n'oserais, sans autre preuve, en prendre sur moi la responsabilité. Alca. — L'Alca tarda , très-commune en janvier et fé- vrier, nous quitte en mars, époque à laquelle les vieux seulement paraissent avoir déjà pris leur robe de prin- temps. Uria. — Les Guillemots sont des oiseaux du Nord que personne encore n'avait signalés dans le midi de la France... Le 26 février 1853, pour la première fois, j'en trouvai cinq ou six sur le marché de Marseille; c'était XUr. Troïle, tué sur l'étang de Berre : deux de ces oiseaux étaient en livrée complète de noces, un seul en demi- livrée, et les deux ou trois autres avec leur plumage d'hi- ver... Un de ceux-ci présentait, sur les côtés de la tête, la ligne blanche caractéristique de XUr. Ringvia; c'était le seul ! Mormon. — M. urcticus nous visite en hiver et au prin- temps. Cet oiseau est toujours rare dans nos parages et s'y montre isolément ; il est même probable que son passage est accidentel. Colymbus. — Nos trois espèces européennes se mon- trent, en Provence, plus communément sur nos étangs qu'en pleine mer... Nous ne les voyons guère, au reste, qu'en hiver. L'Imbrim [C. glacialis) y est infiniment plus rare que les autres. Podiceps. — Je trouve dans le livre de M. Degland , t. II, p. 505, cette phrase, concernant le P. cornutus : « Un sujet, provenant d'Islande, que je possède est sensi- « blement plus fort dans toutes ses parties que ceux tués « en France. » Cette observation confirme et résume ce que j'avais à dire moi-même... En admettant les deux races (je ne puis croire qu'il y ait matière à espèce) cornu- tus et arcticus, qui se distinguent, en effet, par des diffé- rences de taille et non de colorationf c'est à la plus petke 406 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) des deux que nous avons affaire, évidemment , en France. Nos sujets, jeunes presque tous ou en livrée incomplète, ne se distinguent de ceux du Nord que par un bec moins fort , car il est impossible, sur des peaux , de déterminer la taille exacte des individus. x\dmettons donc deux races, si l'on veut, et deux noms : Cornutus pour la plus petite, pour la méridionale, et Arcticus, dénomination certaine- ment faite pour des sujets du Nord. Le P. lonrjirostri* est une belle et bonne espèce dont , seulement, je ne garantis pas la présence en Sardaigne... Un peu supérieur en taille au P. cristatus, il a le bec plus long que le tarse et légèrement recourbé en haut , mesu- rant de 70 à 76 millimètres, suivant l'âge des individus. — L'adulte est noir en dessus, blanc en dessous ; tête et der- rière du cou d'un noir profond et lustré ; joues et gorge d'un cendré noirâtre, celle-ci terminée, en bas, par une cravate noire ; devant et côtés du cou , jusqu'à la hauteur des ailes, d'un roux très-foncé en haut, plus clair en bas; bec et tarses brun noirâtre : telle est la livrée de noces. — Le jeune, tel qu'il est décrit, a toutes les parties supé- rieures brunes, toutes les parties antérieures blanches ; c'est l'analogue du P. cristatus au même âge ; on remarque seulement , en haut et sur les parties du cou, les indices de la coloration rousse assez bien prononcée... Cet oiseau a beaucoup de rapports avec le P. rubricollw; aussi me paraît-il évident que cette livrée du jeune, donnée par Ch. Bonaparte et par Degland, est plutôt une livrée de transition, tandis que l'oiseau véritablement jeune ne doit présenter aucune trace de couleur rousse. Les sujets sur lesquels j'ai pris ces deux descriptions font partie des col- lections de la ville sous le nom de Grèbe..., tout court, sans indication de localité!... Leur préparation ne laisse aucun doute sur une origine exotique. TRAVAUX INÉDITS. 407 A monsieur le rédacteur en chef de la Revue de Zoologie. Gréouk, 2 juillet 185G. Monsieur, Après avoir si longtemps abusé du bienveillant accueil que vous avez fait à mes observations ornithologiques, je vous demanderai la permission d'en profiter encore pour revenir, aussi brièvement que possible, sur quelques-unes des questions les plus intéressantes et ajouter quelques remarques à celles déjà faites. Deux mots , d'abord , en réponse à deux lettres de M. Gerbe. Je répéterai à l'auteur, au sujet de la première (Revt zooL, p. 349, 1854), que je ne puis considérer des espèces évadées d'un jardin zoologique ou de tout autre lieu, des espèces dont l'origine est au moins douteuse, comme plus intéressantes (je maintiens le mot) que cer- taines autres dont l'apparition , quoique consignée dans des travaux antérieurs, e6t loin d'avoir été expliquée, dont la synonymie n'est pas éclaircie, dont la description est à faire, dont les migrations sont encore un problème, etc.; mes répugnances à admettre les premières parmi les oiseaux d'Europe me paraissent légitimes. Plus loin, M. Gerbe m'attribue, bien gratuitement ce me semble, l'intention de faire de YAnas formosa un hybride : la phrase reproduite * et qui ne suit pas immédiatement ce que j'appellerai volontiers un fiors-d œuvre, ne saurait être que la conclusion des deux ou trois paragraphes précé- dents, et n'altère en rien la bonne opinion que je puis avoir sur le compte de cet oiseau ; en le mettant en qua- rantaine, je l'ai simplement condamné, comme le prince Ch. Bonaparte, à faire valoir ses droits de cité J'ai certainement commis une erreur en prenant les synonymes d'Aq. rapax pour des noms de Fringilles...., C'était de la préoccupation, quelque chose de plus si l'on veut!... mais là n'était pas le point capital, quoique nous 408 kev. et mag. de zoologte. (Septembre 1856.) eussions un pied dans la question. M. Gerbe paraît tenir à son Aigle; cependant je ne suis point encore revenu de mon étonnement, je l'avoue, en le voyant trouver dans mes preuves, prétendues insuffisantes, une confirmation de ce qu'il avait dit lui-même. Abstraction faite, bien en- tendu, d'un errata qui saute aux yeux (1) et qui n'est qu'un simple lapsus sans importance, je n'avais rien de plus fort à donner, comme preuve, que la description prise sur l'oiseau lui-même. Je renverrai donc à l'auteur l'accusation d'assertion hasardée, en l'invitant à relire sans préoccupation le passage cité Comment M. Crespon, en parlant de Y Aigle impérial qu'il a vu chez M. Barthé- lémy, aurait-il pu avoir sous les yeux un Aigle ravisseur que ne possédait pas alors notre musée? Comment M. Crespon, s'il eût eu devant lui un Aigle ravisseur, au- rait-il vu et décrit des scapulairet blanches? Au reste, cou- pons court à cette discussion ! M. Crespon, avec une pho- tographie et une description qu'il m'adresse [In litt., 26 mars 1855), conclut, avec moi, à l'identité de son sujet et de celui du cabinet d'Arles. Il eût été difficile à M. Gerbe, ayant cet oiseau sous les yeux, de le confondre avec YAq. rapax..., sur lequel je n'ai pas dit mon dernier mot. Pourquoi n'avoir pas formulé une condamnation contre Aq. Barthelemyi , que les uns nient et que les autres réu- nissent bravement au Chrysaëtos, heureux peut-être de trouver un caractère spécifique à une espèce à laquelle personne ne croit?... Quelles sont les raisons qui font rejeter Aq. Barthelemyi?... Est-ce qxiAq. fulvus est un Aigle à scapulaires? Et parce que quelques individus en mue auront perdu, en totalité ou en partie , ces quelques plumes, devrons-nous n'accorder aucune importance à ce caractère? Comment expliquer la présence si fréquente (1) Restituez à Aq. rapax les mots tué à Tunis, et à Aq. heliaca ceux tué à Arles. TRAVAUX INÉDITS. ^09 de cet oiseau sur certains points alors qu'on ne le ren- contre jamais ailleurs?... Une seule objection possible se présente à l'esprit ; c'est qu'il en serait de l'Aigle royal comme d'une espèce voisine chez laquelle on a ignoré jusqu'à ce jour l'existence de scapulaires blanches; je veux parler de YAq. Bonelli, qui, à tous les âges, présente, à la naissance de l'aile, un petit bouquet de plumes blan- ches plus apparentes quand elles tranchent sur la livrée fauve du jeune , mais très-faciles à trouver aussi chez l'adulte : cette particularité ayant passé inaperçue chez celui-ci pourrait avoir été oubliée chez l'autre!... A ceci je répondrai que le Bonelli est un oiseau connu depuis peu ; que ce caractère est peu apparent, surtout quand il existe sur la livrée adulte. Sur quatorze A. Bonelli que j'a.i sous les yeux, un seul est totalement privé de ces scapu- laires et un autre ne les possède que d'un seul côté ; le premier était un oiseau mort en captivité, le second dans une livrée de transition et en mue : partant, où se trouve le Bonelli, il se présente avec ce caractère. Nous avons gardé en volière des Aq. fulvus et des Aq. Barthelemiji ; les premiers n'ont jamais présenté la moindre plume blanche à l'épaule, et, si les seconds les ont quelquefois perdues, ce n'a été que pendant un temps très-court, pen- dant le temps de la mue. Cette observation, renouvelée pendant plusieurs années sur un certain nombre de sujets, jointe aux considérations déjà énumérées, nous parut suf- fisante pour voir dans cet Aigle une espèce distincte!!!... Dans une autre lettre [Rev. zool., p. 461, 1855), M. Gerbe réfute avec plein succès, je le confesse cette fois, les rai- sons sur lesquelles je m'appuyais pour l'admission d'une espèce que M. ("aire me signalait depuis longtemps comme bien différente de la Calamoherpe palustris. Si j'avais à soutenir ici ma première opinion, et toute mauvaise cause peut se plaider, je ferais observer à M. Gerbe qu'en par- lant des auteurs allemands je ne pouvais guère faire allu- sion à M. Degland ; que ce n'était pas de sa description 410 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) qu'il s'agissait, mais bien de celle de Temminck, qui don- nait de cet oiseau une diagnose et des mœurs s' éloignant de ce que nous en savions ! Je me borne cependant à m'accuser d'un peu trop de précipitation , d'un peu trop de confiance, et d'avoir conclu sur des matériaux évidem- ment insuffisants. M. Caire lui-même, de qui j'étais en droit d'attendre, après la réfutation de M. Gerbe, les pièces du procès, a mis à ne pas me les communiquer une lenteur par trop significative; j'avais, au reste, été édifié par quelques échantillons venus d'Allemagne, parmi lesquels il était facile de reconnaître, en livrée d'automne, l'oiseau que nous ne rencontrons ici qu'au printemps : ces mêmes conditions se présentent, sous nos yeux, chez quelques espèces voisines, notamment chez la C. turdoïdes, dont fourmillent nos marais. Je compte sur l'amitié de l'abbé Caire pour endosser, en partie, la responsabilité de cette faute, et sur M. Gerbe pour faire oublier un nom qui n'au- rait jamais dû être prononcé. Je vous demande, monsieur le rédacteur, la permission d'ajouter quelques mots en supplément à ce que j'ai déjà dit : — En octobre 1855 fut tué, près de Grenoble, un Faucon que l'on m'envoya sous le nom de F. peregrinus; c'était un jeune F. lanarius dont je constate pour la première fois la présence dans le midi de la France. Cette livrée de jeune ressemble à la livrée correspondante du Pèlerin : elle s'en distingue cependant par la disposition des taches des parties inférieures, qui sont plus larges et moins nom- breuses, sur un fond plus clair; par l'étroitesse des mous- taches; par la coloration plus claire du derrière de la tête. Il me paraît bien difficile de confondre cet oiseau lors- qu'on a sous les yeux ou dans la mémoire les diverses livrées du Pèlerin. — La vue d'un Gypaète vivant que possède le jardin zoo- logique de Marseille me rappelait , il y a quelques jours , à l'esprit une opinion que j'avais entendu émettre sur la TRAVAUX INÉDITS. 411 coloration roussûtre des plumes de cet oiseau : chacun sait que, lorsqu'il est adulte ou qu'il porte une livrée usée, ses plumes du cou, et même de la poitrine, sont d'un roux quelquefois très-vif; on m'avait dit que cette coloration se perdait en partie par le lavage , ce qui laissait supposer qu'elle était due à la couleur de certaines terres ou de certains rochers sur lesquels se frotte et se roule l'oiseau... Cette opinion paraît confirmée par l'absence de ces teintes chez les individus captifs, où le blanc apparaît avec à peu près toute sa pureté. N'est-ce pas un fait analogue à celui que nous obser- vons chez notre Catharte, dont l'instinct est de se vautrer sur les immondices dont il fait sa nourriture, et qui, ne pouvant, en cage, satisfaire ce besoin, y prend une livrée d'un blanc quelquefois très-pur ? — J'ai sous les yeux le dessin d'un Accipiter nisus com- muniqué par M. de Sinetty, qui possède cet oiseau : c'est un jeune mâle dont la tête est ornée d'une véritable huppe composée de longues plumes blanches maculées de brun à leur extrémité et disposées comme elles le sont chez YUpupa epops, se relevant à volonté sous l'impression d'un sentiment d'effroi ou de courroux. Cette anomalie, con- statée dernièrement aussi sur une Perdrix rouge tuée dans les environs de Gréoulx , s'observe rarement chez les es- pèces sauvages : quoique curieux, ce fait a, sans doute, sa raison d'être dans les mêmes causes qui amènent cette particularité chez nos espèces domestiques. — La peine que j'ai toujours eue à distinguer le Strigi- ceps cyaneus femelle de la femelle du Striyiceps etnerascens, jointe à la difficulté de trouver des caractères distinctifs dans la coloration de ces deux oiseaux, me détermine à placer ici en parallèle la forme de l'aile comme moyen de les distinguer : 412 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) STRIGICEPS CINERASCENS. STRIGICEPS CYANEUS. La lre rémige égale les 2/3 de l'aile et égale presque la 7e; La 2e un peu plus courte que la 5e; La 3e et la 4e les plus lon- gues. La lre rémige égale à peu près la 6e ; La 2e plus courte que la 3e ; La 3e la plus longue; La 4e plus courte que la 3% moins que la 2e ; La 5e beaucoup plus courte que la 2e. L'aile du premier est donc beaucoup plus arrondie que celle du second. — Devons-nous faire de notre Mésange des Alpes une espèce distincte de la Borealis , comme finit par le croire M. Bailly, de Genève?... J'aurais bien voulu me faire, à ce sujet , une opinion ; mais la chose me paraît aujour- d'hui presque impossible, grâce à l'inondation qui, du haut de nos Alpes, pénètre fort avant, sans doute, vers les régions du Nord. Comment ne pas se décourager devant toutes ces dépouilles venues de si loin , dans lesquelles il est si facile de reconnaître la main qui les a préparées!... Le commerce, nous le savons, tire son bien d'où il peut ; c'est à nous de nous méfier de toutes ces facilités d'échan- ges, au milieu desquels la probité scientifique la plus ro- buste peut si facilement faire naufrage! Une particularité que je n'ai point encore vue signalée est l'existence, chez cet oiseau , qui vit chez nous sur les mélèzes et les sapins, d'une couche de résine qui recouvre, eu hiver, ses tarses et ses doigts... La patte est ainsi enve- loppée d'une croûte épaisse qui semble la protéger contre les rigueurs de la saison ; l'oiseau s'en débarrasse en. effet, ou bien elle tombe d'elle-même, à l'approche du prin- temps. — S'il ne m'est rien permis de dire sur les caractères distinctifs de notre Mésange boréale, en admettant qu'il en existe, au moins signalerai-je, en passant, quelques diffé- TRAVAUX INÉDITS. 413 rences chez une espèce voisine, Parus palustris, que nous n'observons chez nous que de passage. Cet oiseau nous visite en octobre et d'une manière irrégulière ; il fréquente les coteaux escarpés recouverts de bois bas : les rares in- dividus que j'ai pu me procurer m'ont paru sensiblement plus forts que ceux que j'avais reçus du Nord, plus cen- drés sur les ailes et la queue, avec les flancs et les sous- caudales plus blancs... Est-ce simplement une différence de localité, ou bien faut-il y voir encore une espèce? La seconde de ces trois propositions est la seule que j'adopte pour le moment ; la seule qui soit applicable , selon moi , à la P. borealis, la seule que j'eusse peut-être dû admettre à l'endroit de cette Calamoherpe , aussi peu palustris que notre Nonnette. — En parlant de YHirundo rufula, j'ai commis une er- reur que je ne saurais laisser passer. Tout ce que j'ai dit d'une prétendue livrée de jeune est à détruire... Ma des- cription, si toutefois elle se rapporte à un jeune, appar- tient plutôt à la Melanocrissus qu'à tout autre. Quant à la rufula de Temminck, qui est la seule dont nous ayons à nous occuper, c'est un oiseau assez mal connu, ressem- blant beaucoup à la daurica, Linn., dont elle se distingue cependant par des stries beaucoup plus fines , un collier plus large et une queue moins longue... Voici, d'ailleurs, sa description, prise sur le sujet que je possède : dessus de la tête, dos et ailes noirs ; région entre le bec et l'œil gris brun; un vestige de sourcils et région des oreilles fauves, avec quelques stries brunes, le fauve se réunissant à un collier très-étroit en dessus ; croupion, en dessus, fauve jaunâtre terminé de blanchâtre , avec les couvertures su- périeures de la queue noires ; celle-ci très-fourchue, noire, avec ou sans tache blanche sur la rectrice externe, qui forme, de chaque côté, un brin plus ou moins long, sui- vant les individus. Dessous du corps et couvertures in- férieures des ailes blanc lavé de roussâtre clair, qui devient plus marqué vers les flancs et surtout à la région 414 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) de l'anus, où il se fond , sur les côtés, avec les teintes du croupion ; toutes les plumes du dessous du corps ayant le rachis marqué d'une strie noirâtre très-fine; couvertures inférieures de la queue comme celles du ventre, ayant seu- lement leur moitié terminale noir-acier; bec noirâtre; pieds cornés ; le pouce et l'ongle médiocres, presque aussi longs que le tarse : le mâle et la femelle ne diffèrent pas. Longueur totale. . . . 0,16 1/2 à 0,17 Ailes fermées 0,11 1/2 à 0,12 1/2 Queue 0,10 à 0,12 Tarses 0,14 Pouce 0,06 1/2 Ongle du pouce. . . . 0,06 1/2 M. de Selys-Longchamps, à qui je dois de précieux ren- seignements sur le groupe des Hirondelles à croupion roux, me paraît hésiter, et avec raison, à rattacher cette espèce à la daurica de Sibérie et même à Yalpestris de Pallas Adoptant le système des races de Schlégel , il aurait un grand groupe daurica composé des variétés : A. H. striolata, Schlég. — Java. B. japponica, Schlég. — Japon. Q. alpestris, Pallas. — Sibérie. ]). daurica, Linn. — Sibérie. E. rufula, Temm. — Eur. mérid., Asie, Afrique. F. melanocrissa, Rupp. — Abyssinie. G. hyperytra, Layard. — Ceylan. Nous constaterons ici que les espèces intermédiaires ont beaucoup d'analogie; quant aux extrêmes, les diffé- rences qui les caractérisent sont bien tranchées déjà et ne laissent aucun doute dans l'esprit. — Au sujet du Turdus Naumanni (Naumann, lab. 68), je ferai remarquer que l'oiseau représenté fig. 1 est plutôt un jeune qu'un adulte ; il ressemble , en effet , beaucoup au sujet capturé dans les environs de Marseille, quoiqu'on ne distingue pas nettement chez lui les teintes rouge orangé de la queue et du croupion que présente le nôtre. TRAVAUX INÉDITS. 415 Quant à la fig. 2 de la même planche représentant un jeune, je la trouve conforme à la description de ïadudr des auteurs et le considère comme tel. La planche sui- vante représente deux âges du Turdus Bechsteinii [T. atri- (jultuis, Tenim.) : Yadulte m'est inconnu; quant au jeune, j'ai décrit sous ce nom, et comme se trouvant quelquefois en Provence, une livrée peu conforme à la fig. 2... Les couleurs foncées de la poitrine et des ailes données par Naumann éloigneraient cet oiseau du nôtre, dont les teintes sont très-pàles. Je ne puis mieux dépeindre nos jeunes qu'en les comparant à certaines femelles blafardes du Merle noir chez lesquelles toutes les parties inférieures se- raient blanchâtres. — J'ai vu, il y a quelques mois, chez M. Loche , une Phyllopneusle à qui le nom de cinerea serait parfaitement applicable, s'il m'était démontré que nous n'avons pas affaire à quelque espèce exotique, et si je ne commençais à mettre en doute certaines assertions de notre capitaine- chasseur, qui prétend aussi l'avoir tuée dans les environs de Montpellier. Sa taille est celle du Ph. silvicola [P. si- bilatrix) ; les parties supérieures sont d'un cendré brun sans aucune teinte verdâtre ; les parties inférieures d'un blanc assez pur, légèrement ombré vers la poitrine et les flancs; le sourcil étroit, peu étendu et blanchâtre; les tarses et le bec bruns , celui-ci un peu comprimé sur les côtés et plus grêle, quoique aussi long. L'aile mesure 0m,070, la queue 0m,053 : chez la P. sibilatriœ, la première serait un peu plus longue, celle-ci un peu plus courte ; la différence dans les rapports des rémiges fait que l'aile de cet oiseau est plus arrondie, moins pointue, par consé- quent, que celle de la sibilatriœ. Ses teintes générales le rapprochent de la Ph. Eversmanni , dont il se distinguera toujours par une taille bien plus forte. — UEmberiza rustica , que je décrivais (Rev. zool., p. 223, 1833) comme adulte, est une livrée obtenue en 416 rev. et mag. de zoologie. [Septembre 1856.) volière dont j'avais signalé le fâcheux état de conserva- tion : au lieu de la ligne blanche qui, d'après les auteurs, occupe à cet âge le milieu de la tête, je n'avais remarqué, chez notre sujet, qu'un très-petit espace blanc, à peine sensible, vers la nuque...; mais, comme l'oiseau était en mue et qu'une partie du crâne était à nu , j'avais hésité à consigner le fait , d'autant plus qu'un sujet vivant que j'avais vu quelques jours auparavant chez M. G., et d'un peu loin, m'avait paru posséder cette raie blanche... Aussi avais-je pris un terme moyen, en disant que l'espace blanc qui occupe le centre de la nuque s'avançait jusque vers le milieu de la tête! Mais je possède aujourd'hui deux de ces oiseaux venant du nord de la Russie, évidemment adultes, identiques à notre type local , sans ligne médiane sur la tête... C'est à peine si à l'occiput se montre un petit espace blanc circonscrit par le noir du vertex et le roux de la région postérieure du cou ; l'un d'eux présente cependant quelques indices de blanc sur le bord usé de quelques- unes des plumes médianes... Nous conclurons de ceci que la livrée de YEmb. rustica mâle, au printemps, pré- sente cette raie blanche dont parlent les auteurs, comme nous l'avons observé chez le sujet de M. G., et que, en avançant dans l'été , ce caractère disparaît par le frotte- ment des plumes; la livrée complètement usée des deux types du nord de l'Europe qui n'en présente plus trace m'indique une époque avancée de l'année, et c'était en mue d'automne que mourut celui du musée. A cet âge, le blanc de la gorge qui s'avance sur les côtés du cou ne se confond pas, comme je l'ai dit, avec le blanc de la raie sour- cilière ou de la nuque; les deux sourcils sont parfaitement distincts et isolés. De pareilles erreurs sont faciles quand on a sous les yeux d'aussi mauvaises préparations ! C'est ainsi que je relèverai encore une fausse indication au sujet de la queue : la seconde rectrice latérale présente, dans ses deux tiers inférieurs, une ligne blanche assez TRAVAUX INÉDITS. 417 large qui suit le bord interne de la baguette, comme chez les autres Bruants; la queue, telle que je l'avais in- diquée, appartient au jeune en automne. Veuillez agréer, etc. J. B. Jaubert. Note sur les reptiles du Gabon, par M. le docteur Aug. Duméril, aide-naturaliste au Muséum d'histoire natu- relle, professeur agrégé à la faculté de médecine de Paris. (Voir 1856, p. 369.) Crocodiliens. — Les eaux du Gabon nourrissent un Crocodile remarquable par l'allongement ainsi que par le peu de largeur du museau, et que Bennet, par ce motif, a nommé Cr. leptorhynchus, puis M. Gray faux Gavial. Un spé- cimen venant de cette contrée, acquis en 1854, est tout à fait identique à un autre sujet, originaire de l'île de Fernando- Po, et donné au Muséum par la Société zoologique de Londres. L'un et l'autre ont une taille de lm,50 environ. Cette espèce paraît être vraiment distincte du Cr. à nuque cuirassée [C. cataphractus), Cuv. Il existe cependant, sur ce point, quelques difficultés que j'ai signalées (1er Mém. sur les Bept. nouv. ou peu connus du Mus. de Paris; Arch. du Mus., t. VI, p. 252). — Deux jeunes sujets du Croco- dile vulgaire ont été envoyés par M. Aubry. Caméléoniens. — Plusieurs de ces singuliers Beptiles, si nombreux dans l'Afrique australe et à Madagascar, vi- vent sur la côte occidentale du continent africain et y re- présentent des espèces particulières. Ce sont les suivan- tes : Ch. sencgalensis, Cuv.; Ch. tricornis, Gray; Bibroni, Martin [car. prœced.?)', cristatus, Stutchburry, de l'île de Fernando-Po ; ces trois derniers manquent à nos collec- tions ; puis Ch. gracilis, Hallowell, originaire de Libéria et décrit par ce zoologiste (Proceed. Acad. Pkilad., 1841, 1. 1, p. 111, et Journ. of the Acad., 1842, t. VIII, part, n, p. 324, 2e sérib. t. vin. Année 1856. 27 418 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) pi. xviti) : nous l'avons reçu par ses soins ; enfin Ch. di- lepis , Leach , dont la zone d'habitation paraît assez éten- due, et qui a été trouvé au Gabon par le zélé correspon- dant du Muséum. — Les autres Sauriens qu'il a fait parvenir ne sont pas nombreux, mais ils offrent tous de l'intérêt , soit au point de vue de la géographie zoologique, soit à cause de la rareté des espèces. J'ai déjà parlé du Varan du NU, dont la présence au Gabon confirme ce fait que l'espèce se rencontre dans les régions les plus opposées de l'Afrique, puisque, outre les exemplaires égyptiens, le Muséum a des individus recueillis au Sénégal, sur différents points de la côte occidentale et au cap dé Bonne-Espérance. C'est de ce dernier point que le Chalcidien ptychopleure, nommé par Wiegmann Gerrhosaurus flavigutaris, aVait été adressé à diverses reprises, mais nous savons à présent qu'il vit également dans le Gabon. On y rencontre aussi deux beaux Scincoidiens trouvés d'abord à Libéria, et que M. Hallo- well a nommés Euprepes Blûndingii et E. striata [Proceed. Acad. Philad., t. II, p. 58, 1844, et t. VII, p. 98, 1854). Les échantillons de ces deux espèces donnés par l'Aca- démie sont identiques à ceux que M. Aubry nous a en- voyés. Les collections de ce dernier renferment un autre Scin- coïdien serpentiforme que le zoologiste américain a fait connaître dans ses descriptions des Reptiles de Libéria {Proceed. Acad. Philad., avril 1852, t. VI, p. 64). Il y est nommé À confias elegans, mais je dois faire observer que cette espèce, très -remarquable, n'est pas un véritable Acontias, et je la considère comme étant le type d'un genre nou- veau. Si, en effet, on prend pour point de départ de la classification des Scincoidiens les caractères fournis par les yeux, ainsi que mon père et Bibron l'ont nettement formulé dans le t. V de leur Erpét. gêner., p. 532-537, et dans le tableau synoptique où se trouve résumé leur mode de classement, il faut tenir conlpte tout d'abord de la dis- TRAVAUX INÉDITS. 419 position de ces organes. Ainsi, la peau les recouvre-t-elle de façon à les cacher complètement , de même que chez les Serpents aveugles , ce sont , en raison de cette analo- . gie, des Typhlophthalnw, tandis que ce sont des Ophioph- thalmes si, comme chez la plupart des Ophidiens, l'œil est placé sous une paupière unique et transparente. 11 convient, enfin, de réserver la dénomination de Sauroph- thaluic* aux espèces, beaucoup plus nombreuses, dont les yeux ont généralement deux paupières, mais quelquefois une seule, l'inférieure, qui est ou transparente ou opaque. C'est précisément à cette dernière catégorie que les Acon>- tias appartiennent. Leur paupière unique peut à peine recouvrir l'œil , dont le volume n'est pas considérable, et qui se présente sous l'apparence d'une fente horizontale. Chez l'animal nouveau, il est parfaitement circulaire, pro- tégé par une écaille transparente et non par une paupière mobile ; ce Saurien est donc analogue , par cela même , aux Ophiophthalmes. Il diffère, d'ailleurs, des Acontia*, ainsi que M. Hallowell lui-même l'a indiqué, par la lon- gueur proportionnelle de la queue et par la direction du sillon postérieur des narines, qui est courbe au lieu d'être prolongé directement en arrière. La ressemblance la plus remarquable entre le Scincoïdien dont il s'agit et l'Acontias consiste dans l'absence com- plète des membres; mais l'étude attentive des Sauriens apodes ou à membres mal conformés montre tant de mo- difications dans le nombre et dans la disposition de ces organes, qu'on doit considérer les différences qui en ré- sultent seulement comme des caractères secondaires. Il importe , au reste > de noter que , parmi les Ophiopthal- mes, celui qui nous occupe est le seul dont les pattes aient complètement disparu. Il représente donc un genre nou- veau dans ce groupe, où sont compris (Erpét. génér., t. V, p. 806-830) deux genres à quatre membres , Àblépharc et Gi/miio)>h(h«lni(>, puis trois genres munis seulement d'ap- pendices pelviens mal conformés remplaçant, d'une façon 420 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) très-imparfaite, les véritables pattes : Lériste, Hystèrope et Lialis. Je propose de nommer et d'exposer la caractéristique de ce nouveau genre ainsi qu'il suit : Anélytrops (1), A. Dum. Genre nouveau. Pas de vestige de paupières; pas de membres; narines laté- rales percées dans la rostrale, à sillon courbe dont la conca- vité est dirigée en bas et en avant; palais non denté , à rai- nure longitudinale; dents coniques; langue en fer de flèche, squammeuse, faiblement échancrée à sa pointe; écailles lisses; pas de pores préanaux. Anélytrops élégant, Anélytrops elegans, A. Dum. [Àcon- tias elegans, Hallowell), pi. xxii, fig. 1, 1 a, 1 b, 1 c et 1 d. Je renvoie , pour les détails , à la description donnée par le savant zoologiste américain et à la figure très-exacte, accompagnée de détails , que j'ai fait dessiner sur la pi. xxii ; on y trouvera toutes les particularités relatives aux plaques de la tête et aux écailles, dont je* compte vingt-trois rangs longitudinaux, tandis que M. Hallowell en indique seulement vingt; mais leur disposition, comme on peut le voir sur les figures 1 a et 1 c, implique néces- sairement la présence d'un nombre impair. Je trouve , en outre , deux plaques anales. Je dois, enfin, signaler le sillon longitudinal du palais non mentionné par ce natu- raliste, et ce fait que c'est la troisième plaque labiale et non la deuxième qui monte jusqu'à l'œil. — Le spécimen dû à M. Aubry est unique. — En terminant l'énumération des Scincoïdiens rap- portés en France par cet habile explorateur du Gabon , il me semble opportun de signaler un autre Saurien de cette famille également originaire de la côte occidentale d'Afrique et compris dans une collection de Reptiles du (1) De ehvlçov, enveloppe, paupière; de îkJ,, œil, et de ci priva- tif; dénomination destinée, comme celles de Gymnophthalme et d'Abléphare, à rappeler la nudité de l'œil et l'absence de paupières. TRAVAUX INÉDITS. 421 Sénégal offerte au Muséum par M. le docteur Guyon. C'est un Saurophthalme analogue aux Seps, à quatre membres peu développés, surtout les antérieurs; il offre, dans la différence du nombre des doigts à l'une et à l'autre paire de pattes une combinaison particulière , qui ne me paraît pas avoir été observée jusqu'à ce jour. Le tableau synoptique inséré dans YErpét. gêner., t. V, en regard de la p. 537, permet de saisir dans une vue d'ensemble ces variations nombreuses , mais constantes pour chaque genre. J'en ai moi-même fait connaître une nouvelle [Cal. Jlept. Mus. de Paris, p. 185), et qui consiste dans la pré- sence de trois doigts en avant, tandis que les membres postérieurs n'ont pas de divisions digitales. J'ai nommé ce Scincoïdien, recueilli dans la ïasmanie par M. J. Ver- reaux, Anomalopus Verreauxii. La disposition qui se remarque dans l'espèce nouvelle est la suivante : quatre doigts en arrière et deux en avant. Elle devient le type du genre suivant : Anisoterme, Anisoterma (1) , A. Dum. Genre nouveau. Quatre pattes, les antérieures courtes et grêles, terminées par deux doigts, les postérieures par quatre doigts ; museau arrondi, à bord mince et tranchant; flancs anguleux à leur région inférieure. D'après l'ensemble de ces caractères , on voit que ce Saurien diffère, comme je viens de l'indiquer, de tous les autres Scincoïdiens par l'anomalie de ses doigts, mais aussi qu'il ressemble au Sphenops capistratus, Wagl. Ce dernier, dont les membres antérieurs sont également peu développés , porte , il est vrai , cinq doigts en avant et autant en arrière. Si, cependant, on compare la confor- (1) De civiroç, inégal, et fcffUl, fin, extrémité, employé par Hesychius dans le sens de pied ; cette dénomination, comme celles d'Hétéropc, Hétéromèlc, Hétérodactyle, données à d'autres genres de la même famille , sert à rappeler les différences notables qui se remarquent dans la longueur des membres et dans le nombre des doigts. 422 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) mation générale du tronc et celle du museau, qui peut être dit cunéiforme dans l'une et dans l'autre espèce, on ne peut méconnaître l'analogie. Anisoterme sphénopsiforjie, Anisoterma sphenopsiforme, A. Dum. Espèce nouvelle. Huit raies longitudinales claires, alternant avec d'autres raies brunes formées par le fond, et qui sont régulièrement pointillèes de brun noirâtre; régions inférieures blanches. Plaques nasales très-petites; pas de supéro -nasales; deux inter-nasales ; une fronto-nasale grande , régulière- ment hexagone, à bord postérieur concave; frontale de même dimension, arrondie en avant, très-rétrécie en ar- rière ; pas de fronto-pariétales ; inter-pariétale très-petite, triangulaire ; deux grandes pariétales ; pas d'occipitale ; deux frênaies placées l'une à la suite de l'autre ; une fréno- orbitaire ; deux post-oculaires ; quatre sus-orbitaires ; six supéro-labiales ; cinq inféro-labiales ; une mentonnière arrondie en avant, suivie d'une grande inter-sous- maxil- laire élargie, qui rejoint, par chacune de ses extrémités, la première et la deuxième inféro-labiales; vingt-trois séries longitudinales d'écaillés lisses, imbriquées, semblables, par leur forme et par leur aspect, à celles du plus grand nombre des Scincoïdiens. — Paupière inférieure avec un disque transparent ; ouverture auriculaire petite, en fente oblique de haut en bas et d'arrière en avant. — Tous les doigts onguiculés, La queue, confondue à sa base avec le tronc, est ro- buste ; elle est reproduite sur tous nos individus ; chez l'un d'eux, cependant, où elle n'avait été brisée qu'à son extrémité, on voit qu'elle a une longueur égale environ aux deux tiers de celle du tronc , qui , mesuré sur le plus grand individu, a 0m,10 ; la tête de ce dernier porte 0m,012 ; membres antérieurs, 0m,006; membres postérieurs plus gros et mieux conformés, 0m,016. Cette description est faite sur quatre exemplaires en très-bon état de conservation recueillis au Sénégal. TRAVAUX INÉDITS. 423 — J'ai fait représenter sur la pi. xxn, fig. 2, la tête de la Ti/phline de Çuvier, afin de montrer les différences de l'écaillure sus-céphalique entre cette espèce et celle que M. Peters a récemment signalée, dans sa description des Reptiles de Mozambique, sous le nom de lyplUine auran- tiava, et qui porte, sur cette même planche, le n° 3. Amphisbéniens. — Genre J^épidosterne. — Ce genre, établi par Wagler pour une espèce rapportée du Brésil et qu'il a nommée L. microcephalum, est, maintenant, divisé en trois sous-genres : 1° Lepidosternon proprement dit (1); 2° MonapeUis, A. Smith; 3° Phractogonus (2), Hallowell.— Les caractères essentiels du Monopeltis consistent dans la disposition du revêtement écailleux de la tête, qui ne se compose que d'une seule plaque , et dans la situation des narines, ouvertes non dans la rostrale, comme chez les Lépidosternes, mais dans des plaques contiguës à son bord inférieur et postérieur. L'espèce unique, M. capemis, A. Smith (///. of zool. of S. Afr., pi. exvii), est inconnue au musée de Paris. — Le Phraclogone est caractérisé prin- cipalement : 1° par cette particularité , que les narines occupent la même place que chez le Monopeltis; 2° par la présence de pores préanaux. Il n'y a, d'ailleurs, que deux plaques sus-céphaliques, comme dans le L. scutiycrc. L'espèce type , recueillie à Libéria , a été décrite par M. Hallowell sous le nom de Phr. galeatus (Proceed. Acad. Philad., 1852, t. VI, p. 62, avec des fig. : tête vue en dessus et en dessous, plaques sternales et préanales}. Le musée de Paris a reçu du Gabon, par les soins de M. Aubry, (1) Tous les vrais Lépidosternes sont originaires de l'Amérique du sud. A l'espèce type, L. microcephalum, Wagl., mou père et Bibron en ont ajouté deu\ [Erpét, gcnér., t. Y, p. 507 et 509) : L.phocœna, qu'ils ont décrit les premiers, et slmphisb. sculigera , Hempriek; j'en ai moi-même fait connaître deui autres [Cal. des Repl. du Mus., p. 140 et 150 1 : L. polystegum et L. ocloslegum. (2) De (QïctK'h;;, munitus, et ycovcç, angulus ^étymologie donnée par M. Uallowi'll). 424 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) trois individus parfaitement semblables entre eux, qui appartiennent au genre Phractogone, et très-probablement à l'espèce dont je viens de parler, mais qui nous est connue seulement par la description et les dessins cités plus haut. Il ne semble pas, malgré les particularités suivantes, qji'il y ait entre nos Phr. et ceux de Libéria des diffé- rences réellement spécifiques. Ainsi, et c'est la dissem- blance la plus importante, au lieu de 4 4 Dents inter-maxill. : 1 — 1; maxill. : - — ^, je compte, O — D comme sur tous les Amphisbéniens dont on a pu étudier le système dentaire, un nombre impair de dents inter- maxillaires, dont la médiane est la plus forte et la plus longue : 3 3 Il y en a 7, et maxill. : ^— -. — Parmi les quatre scu- telles qui longent le bord de la rostrale, ce sont les ex- ternes et non les médianes, qui sont percées par les nari- nes.— Enfin, quoique le nombre et la disposition des pla- ques du sternum soient semblables (quatre grandes paral- lèles entre elles, précédées par deux autres plus petites), il y a de légères différences dans la forme de celles du milieu, qui sont plus allongées et plus pointues. — On compte sur le tronc 226 anneaux et 20 à la queue ; M. Hallowell en indique 214 et 18. [La suite au prochain numéro.) AMENITES MALACOLOGIQUES ; par M. J. R. Bourguignat. GiECILIANELLA TUMULORUM. Testa minuta, couico-fusiformi, gracili, diaphaoa, polita, albida ; apice attenuato-obtuso; aufractibus G plauulatis, sutura superficiali duplicata, separatis; ultimo 1/3 longitudinis superante ; apertura TRAVAUX INÉDITS. 425 piriformi-dilatato-oblonga; peristomate acuto, simplice, recto; mar- gine dextro antrorsum arcuato; columella paululum coutorta ac ar- cuata, abrupte truncata, et non basim aperturie attingente; margi- uibus valido callo, in medio peuultimi Yentre obsolète unicalloso, junctis. Coquille petite, fusiforme, eonique, grêle, diaphane, lisse et blanchâtre. Sommet atténué, obtus; six tours de spire presque aplatis, séparés par une suture superficielle, entourée inférieurement d'une seconde ligne très-sensible imitant une rainure suturale. Dernier tour de spire éga- lant à peine le tiers de la hauteur totale. Ouverture ob- longue, piriforme, inférieurement dilatée, à péristome droit, simple et aigu. Bord droit très-arqué en avant. Columelle arquée , un peu contournée et brusquement tronquée avant d'atteindre la base de l'ouverture. Bords marginaux réunis par une forte callosité, qui présente sur la convexité de lavant-dernier tour une éminence den- taire assez obsolète. Haut., 6, 6 1/2 mill. — Diam., 2 mill. Cette gracieuse espèce a été trouvée par notre ami Al- bert Gaudry au fond d'antiques urnes lacrymatoires pro- venant des tombeaux des anciens habitants de Mégare, en Grèce. M. Roth {Spicileg. Moll. Or., in Malak. Blatter, p. 39, 1855) dit qu'il a trouvé assez fréquemment, aux environs d'Athènes, des échantillons de la Glandina acicula [ffuoci- num), Miiller, atteignant jusqu'à 6 mill. 1/2. — *Nous sommes assez porté à croire que ces" échantillons, qu'il rapporte à Yacicula, ne doivent pas, au confraire, être différents de nos individus de Mégare , qui, comme^eux^ d'Athènes, offrent une taille «de 6 mill. 1/2? La Cœcilianella tumulorum se rapproche, pîr ses carac- tères, ides Cœcilianella Liesvillei et Brondelii. • On distinguera facilement la tumulorum de la Liesvillei à son test plus pyramidal, à sa taille plus grande,. à sa su- ture plus tronquée, à ses tours ^e spire plus plans, etc.. 426 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) On séparera enfin la tumulorum de la Brondelii à sa taille presque double, à sa suture moins marquée, à son tubercule apertural moins saillant, etc.. C^ECILIANELLA BRONDELII. Glandina Brondelii, Bour guignât, Amén. Malac., in Rev. et Mag. de zool., p. 17, pi. i, f. 12-14, 1856; et (tirage à part), p. 144, § XXXIV, pi. x, f. 12-14. 1856. Cette espèce, que nous avons décrite au mois de janvier dernier, paraît assez commune aux environs de Mostaga- nem, en Algérie. Nous sommes assez porté à réunir à cette espèce celle que notre savant ami M. Artur Morelet indique sous le nom de Glandina acicula , des environs de Madder, près de Mazagran. (Gat. Moll. terr. et fluv. de l'Algérie, in Journ. de Conch., p. 291. 1853.) Forbes (on the land and fresh-wat. Moll. of Algiersand Bougia, in Ann. and Mag. Nat. Hist., t. II , p. 252 , 1838) indique également sur les rives du fleuve Harasch, en Al- gérie, la Glandina acicula. Quid? • Cecilianella subsaxana. Tega.minutiSsima, obeso-fusiformi, gracillima, hyaliaa, polita, albida; apice obtusissimo, anfractibus 4 1/2-5 subplanulatis, sutura duplicata separatis ; ultimo dimidiam longitudinis superante ; aper- tura angusta, eloogata; peristomate acuto, simplice recto; margine ^dexWo medio subdilatato; columella arcuata, unicallosa, ac maxime abrupteque truucata, non basim aperturae attiogente; margiuibus callo junctis* Cocpaille d'une extrême petitesse, obèse, fusiforme, dia- phane, lisse, brillante, de la plus grande fragilité. Sommet très obtus; quatre tours et demi à cinq tours peu con- vexes, séparés par une sature superficielle, entourée d'une TRAVAUX INEDITS. 427 seconde ligne obsolète imitant une rainure suturale. Der- nier tour de spire dépassant la moitié de la hauteur totale. Ouverture rétrécie , très-allongée , à péristome simple , droit et aigu. Bord droit un peu dilaté en avant. Columelle arqué, unidentée, brusquement tronquée et n'atteignant pas la base de l'ouverture. Bords marginaux réunis par une callosité assez sensible au foyer d'un microscope. Haut., 2 mill. 1/2. — Diam., 1 mill. Cette gracieuse coquille a été rapportée , par notre ami Albert Gaudry, de Mégare, en Grèce, où il l'a recueillie dans les urnes lacrymatoires des anciens tombeaux de cette ville. CiECILIANELLA NANODEA. Testa pygmea, obeso-fusiformi, graeillima, polita, albida; apice obtuso ; anfractibus 5 subplanulatis, sutura perspicue separatis ; ultimo dimidiani longitudiuis aequaute; apertura angusta, oblongo- elongata; peristomate recto, acuto, simplicc; margine dextro an- trorsum vix arcuato ; columella paululum recta, truncata, ad basim aperturae non attingente ; marginibus tenui callo junctis. Coquille très-petite, obèse, fusiforme, très-grêle, lisse et blanchâtre ; sommet obtus. Six tours de spire presque plans, séparés par une suture nettement prononcée. Der- nier tour égalant la moitié de la hauteur totale. Ouverture rétrécie, oblongue, allongée, à péristome droit, simple et aigu. Bord droit à peine arqué en avant. Columelle presque rcctilignc, tronquée et n'atteignant point la base de l'ou- verture. Bords marginaux réunis par une faible callosité. Long., 2 mill. 1/2. — Diam., 1/3 mill. Habite les environs de Bône, en Algérie (Brondel). Cette espèce ne peut être confondue qu'avec notre Cœ- cilianella subsaxana. Mais on la distinguera de cette coquille à sa columelle moins tronquée et ne possédant point de callosité, à sa suture non marginée, à son bord droit moins arqué en avant, etc.. 428 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) (Lecilianella aciculoides. Columna aciculoides, Jan, Mantissa, p. 2. 1832. Polyphemus aciculoides, Villa, Disp. syst. conch., p. 20. 1841. Achatina aciculoides, L. Pfeiffer, Mon. Hel. viv., t. II, p. 274. 1848. Petite espèce qui semble spéciale à l'Italie et sur laquelle on a grand besoin de renseignements ; elle est tellement mal décrite , que la plupart des auteurs italiens ne savent pas la distinguer, et qu'ils la considèrent, pour ce motif, tantôt comme une acicula, tantôt comme une Hohen- warti (1). Voici les caractères de X aciculoides d'après Jan : « Testa fusiformi, imperforata, gracili, laevi, nitida, alba; anfrac- tibus rotundatis; apertura ovata; peristomate simplice. — Long., 2 lin. 1/2. — Lat., 3/4 lin. » Cecilianella miliaris. Columna miliaris, Jan, Mantissa, p. 2. 1832. Acicula miliaris, Beck, Index Moll., p. 79, n° 2. 1837. Achatina miliaris, L. Pfeiffer, Mon. Hel. viv., t. II, p. 276, n° 92. 1848. Voici encore une de ces espèces tellement mal décrite que l'on ne peut connaître ses véritables caractères. Malgré tout, d'après les quelques mots de Jan, l'on voit que son miliaris diffère de son aciculoides par son dernier tour de spire, qui est très-ventru, par son ouverture oblongue, par sa taille plus petite. Voici les caractères indiqués par Jan : « Testa fusiformi-ovata, imperforata, laevi, nitida, gracili, albida; (1) Voir les travaux de Villa, de Betta, Rezia, etc. TRAVAUX INÉDITS. 429 ultimo anfractu ventricoso; apertura ovali. — Long., 1 lin. 1/2. — Lat., 1/2 lin. — Ap., 1 lin. longa. — Ap. diam., 1/3 lin. » Cette espèce habite l'Italie. L. Pfeiffer dit, dans sa Monographie des Hélices (t. II, p. 276. 1848), que Beck rapporte cette petite coquille à YAchatina acicula de Philippi. Nous croyons que c'est là une erreur, puisque, d'après nous (voir la fin de cette no- tice), YAchatina acicula de Philippi nous paraît être une espèce du genre Eulima. (Lecilianella syriaca. Glandina aciculoides, var. torta, Mousson, Coq. terr. et fluv. d'Orient, p. 48. 1854. Sous ce nom, M. Mousson indique des environs de Sayda, en Syrie, une petite espèce qu'il distingue de Yaciculoides par la phrase suivante : « Apertura basi paulo compressa ; columella incurva, filo tortuoso terni ina ta. » Nous n'avons nul doute sur la valeur de cette nouvelle Cœcilianelle ; seulement nous regrettons de ne pouvoir donner de plus amples renseignements scientifiques sur ses caractères. — Il en est de même d'une seconde espèce des environs de Sayda, en Syrie, que M. Mousson [loc. cit., p. 48) indique par erreur sous l'appellation de Glan- dina acicula. C.ECILIANELLA CYLICHNA, Achatina cylichna, Lowe, Syn. diagn. sive spec. Moll. Mader., etc.. (Ann. and Magaz. of Natur. Hist.), p. 10, n° 44. 1852. Glandina cylichna, Albers, Malac. Mader., p. 84, pi. xvn, f. 19-20. 1854. Testa pusilla, fusiformi, pellucida, eburnea ; spira brcvi, obtusis- 430 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) sima ; anfractibiis 4 planatis ; ultimo fere 2/3 longitudinis œquaute ; apertura auguste, acuminato-ovata, plica valida promincute, oblique ascendente in pariete aperturali, secunda transversa, ineiuata in medio labri ; columella arcuata, basi abrupte truncata; peristomate simplicej marginibus callo fîliformi cum lamina ventri confluente, jtinctis. Long., 3 mill. — Diam., i mill. — Haut, de l'ouvert., 1 mill. 1/2. Cette charmante espèce se trouve fossile dans l'île de Madère. Cecilianella nyctelia. Glandina acicula, Albers, Malac. Mader., p. 59, pi. xv, f. 17-18. 1854. Testa fusiformi-cylindracea, acicularij apice attenuata, obtusa, polita, hyalina; sutura auguste margiuata ; anfractibus 6planis; ul- timo spira breviore ; columella arcuata, basi abrupte truncata; aper- tura angusta, lanceolata; peristomate simplice, acuto, recto. Long., 5 mill. — Diam.> 1 mill. 1/2. — Haut, de l'ou- vert., 2 mill. — Larg. de l'ouvert., 1 mill. Habite l'île de Madère , sous les pierres , clans les lieux exposés aux rayons du soleil. — Se trouve également dans cette île à l'état fossile. Cette espèce, que le savant Albers, de Berlin, a rap- portée à tort à Y acicula , en diffère sous tous les rapports, comme l'on peut s'en convaincre par la description et par la figure que nous venons d'emprunter à cet auteur. Aussi est-ce dans le but de la distinguer de la véritable acicula que nous lui appliquons l'appellation de nijctelia. CyECILIANELLA PRODUCTA. Achatina producta (1), Lowe, Syn. diag. sive spec. Moll. (1) Non Achatima producta, Reuss, Beschreib. der. foss. ostra- coden und Moll., etc., in Palaeontog..., t. II, p. 32, n° 4, pi. m , f. 15. 1849. TRAVAUX INÉDITS. 431 Mader. (extr. Ann. and Mag. of Natur. Hist.), p. 2, n° 48. 1852. Achatina producta, L. Pfei/fer, Mon. Hel. viv., suppl., . t. III, p. 505, n" 142. 1853. Glandina producta, Albers, Malac. Mader., p. 60. 1854. Testa cylindraceo-fusiformi, solidula, lœvigata, nitida, diaphane, pallide cornea ; spira conica, protracta; anfractibus 6planis; ultimo vix convexiore, dimidiam longitudinis fere œquante ; apertura acu- minato-ovata ; columella semitorta, distincte oblique tfuncata; peri- stomate simplicc, intus calloso ; margine supero basi areuatim eruar • ginato, medio producto, deorsum recto. Long., 6 mill. — Diam., 2 mill. 1/2. — Haut, de l'ou- vert., 2 mill. — Larg. de l'ouvert., 1 mill. 1/2. Habite l'île de Déserter, près de Madère. — Espèce très-rare qui n'a pas encore été figurée, et que nous ne connaissons point autrement que par la description que nous venons de donner. Cjecilianella Grateloupi. Bulimus acicula, Grateloup, Mém. coq. foss. Moll. terr. et fluv. du bassin de l'Adour (extr. Act. Soc. Linn. Bor- deaux, t. X, 3e livr., janv. 1838), p. 31, n° 1, pi. iv, f. 23-24. 1838. Testa turrito-aciculata, nitidissime laevissima; spira elongâta, apice acuto; anfractibus 7 convexiusculis, sutura impressa separatis; ultimo anfractu dimidiam longitudinis non aequaute; apertura ob- longa, peristomate simplice, recto, acuto ; columella recta, ad basmi truucata; margine externo maxime arcuata. Long., 6 mill. — Diam., 1 mill. 1/2. Cette espèce, rapportée à tort à Xaticula par l'honora- ble M. de Grateloup, a été trouvée à l'état fossile dans les faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul, près de Dax. — Espèce rare. 432 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) Avant de terminer, nous croyons convenable, pour l'in- telligence du genre Cœcilianelta, de faire une petite di- gression. Tous les conchyliologues savent qu'il est moralement impossible de définir ce que Draparnaud a voulu désigner sous le nom de Cyclas fonlinalis, si ce n'est qu'il a décrit sous cette appellation triviale toute une série de petites Pisidies. Il en est de même de Yacicula des naturalistes. Les trois quarts des auteurs , pour ne pas dire la tota- lité, n'ont jamais apporté la moindre attention à ce petit groupe des Caecilianelles, et ils ont tous confondu, sous la dénomination d'acicula, une foule de coquilles intéres- santes peut-être encore inconnues. Pour prouver ce que nous avançons, que l'on examine les ouvrages, et l'on verra que pas une diagnose ne se ressemble, que pas une seule figure n'offre les mêmes caractères. Aussi, en présence d'un semblable chaos, que devions- nous faire, si ce n'est de passer sous silence la plupart des travaux ? Malgré tout, nous allons signaler quelques auteurs principaux sur lesquels nous appelons l'attention des na- turalistes, afin que, par la suite, quelques studieux con- chyliologues, avertis par nous, puissent, en déchiffrant l'énigme de leurs diagnoses , rendre leurs travaux profi- tables à la science. Ainsi 1° Draparnaud (Hist. Moll. France, p. 75, t. iv, f. 25- 26. 1805) décrit et représente une espèce singulière qui semble spéciale au midi de la France et au nord de l'Ita- lie, et qui ne peut être assimilée à aucune de celles que nous venons de publier. La seule coquille qui offre quelque ressemblance avec elle est une espèce fossile des faluns de Saint-Paul , près de Dax, que notre honorable ami et correspondant M. le TRAVAUX INÉDITS. 433 docteur de Grateloup a désignée à tort sous l'appellation de Bulimus acicula (Grateloup, loc. sup. cit.). Ce Bulimus acicula de M. le docteur de Grateloup est cette mêm espèce que nous venons de décrire sous l'ap- pellation de Grateloupi. 2° Quelle est cette coquille des environs de Riga, en Russie, que Siemaschko (in Rull. nat. Mosc, t. XX, 1847) a nommée Achatina minima? 3° A quelle coquille rapporter le Bulimus acicula de C. Pfeifjer ( Syst. Anord. und Reschreib. Deutsch. Land. und Wasser-Schnecken , p. 51, taf. 3, f. 8-9. 1821) ? 4° Que doit-on faire du Bulimus acicula de Dubois de Montpéreux (Conch. fossile des form. du plateau Wolhyni- Podolien), p. 48, pi. m, f. 49-50. 1831)? 5° Dupuy [Hist. Moll. France, p. 327 (1849), pi. xv, f. 13 (1850)] a fait représenter, sous le nom à' Achatina acicula, une espèce à ouverture rétrécie, à spire aiguë, à columelle plus tronquée, etc. — Nous ne savons que faire de cette coquille. 6° Quid à l'égard de Y Achatina acuta d'Aleron (Moll. Pyr. or. in Rull. Soc. philom. Perpignan, t. III, p. 92. 1837)? 7° Quid à l'égard de Y Achatina acicula, var. festuca, de Porro (Mal. Comasca, p. 52, 1838)? 8° V Acicula eburnea, de Risso (Hist. nat. Europe mé- rid., t. IV, p. 81. 1826), ne serait-elle point la même espèce que celle de Draparnaud dont nous venons de parler? 9° Quid à l'égard de Y Achatina pusilla de Sacchi (Cat. conch. Neap., p. 16. 1836)? 10° M. Moquin-ïandon (Hist. nat. Moll. France, t. II, p. 309, pi. xxii, f. 32 à 34. 1855) donne la description et la représentation d'une espèce sous le nom de Bulimus acicula, et chez laquelle nous ne pouvons reconnaître les véritables caractères d'aucune de nos espèces. — Que 2e série, t. vm. Aunée 1806. 28 434 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1856.) penser également d'une variété plus grande qu'il rapporte par erreur à YAchatina Hohenwarti de Rossmassler? Etc..., etc... Nous n'en finirions point si nous voulions citer tous les ouvrages qu'il nous a été impossible de comprendre. Maintenant, nous allons compléter cette note en relevant quelques fautes grossières de synonymie : 1° L'espèce décrite et figurée par Philippi (Enum. Moll. Siciliae, t. II, p. 115, 1844; et t. I, atlas, pi. vm, f. 25, 1836) sous l'appellation d'Achatina acicula n'appartient point au genre Cœcilianella, mais n'est autre chose qu'une espèce marine du genre Eulima. — Quant à sa seconde espèce, qu'il appelle Achatina Hohenwarti (t. I, atlas, pi. vm, f. 26; et t. II, p. 115), ce n'est ni Y Hohenwarti de Rossmassler ni la véritable acicula. 2° Porro (Mal. Comasca, p. 52, 1838) range à tort dans la synonymie de son acicula le Buccinum longiusculum (Adanson), qui n'est point une Cœcilianelle. 3° L'Heliœ octona de Linnaeus ( Syst. nat., p. 12.48, n° 698), indiquée par la plupart des auteurs comme iden- tique à Y acicula, est une petite Bithinie de la Suède voisine de la Bithinia (Cyclostoma) acuta de Draparnaud (Hist. Moll. France, p. 40, pi. i, f. 23, 1805) et que Nilsson (Hist. Moll. Sueciae, p. 92, 1822) a appelée Paludina oc- tona. 4° Le Pegea carnea de Risso ( Hist. nat. Europe mé- rid., t. IV, p. 88, pi. m, f. 29, 1826), indiqué par L. Pfeiffer (Mon. Hel. viv., t. II, p. 274, 1848) comme synonyme de Y Hohenwarti, doit être rejeté, parce que l'espèce de Risso n'est point une Caecilianelle. 5° Il faut également rejeter comme n'appartenant point au genre Caecilianella YAchatina folliculus de ïerver (Cat. Alg., p. 31, pi. iv, f. 16-17, 1839), que L. Pfeiffer (loc. sup. cit., p. 274) considère à tort comme une variété de Y Hohenwarti, et à laquelle nous avons attribué l'appellation de Ferussacia Terverii. (Voir, à ce sujet , notre § XLIX , TRAVAUX INÉDITS. 435 dans lequel nous avons décrit toutes les Férussacies d'Al- gérie.) Etc..., etc.. Description de quatre Longicornes européens; par A. Chevrolat. Callidium Deltili. — Long., 7 mill.; larg., 2 mill. Mâle. — Sub-parallèle ; presque plane en dessus ; hérissé de poils longs et peu épais ; grossièrement ponctué sur la tête, le prothorax et les élytres ; d'un rouge testacé sur les deux premiers, d'un fauve testacé à peine irisé de bronzé sur les secondes. Écusson d'un brun noir, concave, imponctué. Dessous du corps et pieds d'un rouge testacé. Cuisses en massue. Fontainebleau. Dédié, à mon ami Deltil, grand amateur des sciences naturelles et peintre distingué, qui a trouvé plusieurs exemplaires de cette espèce. Dorcadion alpinum. — Long., 13 1/2 mill.; larg., 6 mill. Fem. — Noir. Front revêtu d'un duvet cendré grisâtre. Pro- thorax moins densément garni d'un duvet semblable ; assez finement ponctué ; offrant deux dépressions dorsales et une ligne médiane à peine relevée en carène, prolongée pres- que jusqu'à sa base ; celle-ci est rebordée. Élytres velou- tées de noir brun ; ornées chacune de quatre bandes lon- gitudinales formées de duvet blanc ; la première, suturale, unie, par la base, à la seconde ; celle-ci prolongée jusqu'au tiers, avec une trace linéaire jusqu'aux quatre cinquièmes : la troisième ou humérale unie à la base et par l'extrémité avec la marginale. Dessous du corps et pieds garnis d'un duvet cendré. Antennes noirâtres, largement annelées de cendré à partir du quatrième article. Cette espèce, notée dans la collection Dejean comme variété du D. méridionale, a été découverte aux environs de Digne (Basses- Alpes). Oberea Mairii. — Long., 13 1/2 mill.; larg., 4 mill Fem. 436 rev. et mag. de zoloogie. (Septembre 1856.) — Allongée; parallèle, d'un rouge testacé, avec les antennes, une large bande longitudinale naissant à la base des ély- tres, passant sur le calus humerai et prolongée jusqu'à l'extrémité, la majeure partie des jambes et des tarses noirs. Tête et prothorax grossièrement ponctués. Élytres presque sérialement ponctuées. Cette jolie espèce a été découverte, cette année, àMeung, près Orléans, par M. Maire, botaniste distingué et non moins zélé entomologiste. Obereapedemontana. — Long., 13mill.; larg.,2 l/2mill. Mâle. Noire; palpes, prothorax, écusson, élytres avec une tache scutellaire trigone émettant un petit trait longitu- dinal externe ; dessous du corps et pattes d'un jaune rou- geâtre; milieu de la poitrine et presque la totalité du dernier segment anal noirs; deuxième et troisième seg- ments offrant, sur chaque côté, une tache noirâtre obso- lète. Tête très-serrément ponctuée , sillonnée sur le front. Élytres très-fortement et sérialement ponctuées jusqu'aux 4/5 de la longueur, obliquement tronquées de la marge à la suture. Piémont. Cette intéressante espèce, qui est voisine, mais plus amincie que YO. pupilla, m'a été donnée, dans le temps, par feu Cordier. Description de longicornes nouveaux du vieux Calabar, côte occidentale d'Afrique; par M. A. Chevrolat. (Suite. —Voir 1855, p. 183, 282, 513; 1856, p. 340.) 47. Callichroma episcopale planiusculum, nigrum, capite vio- laceo, antenuis planatis podibusque clavatis nigro-cyaneis ; tibiis quatuor atiticis tarsisque totis cinereis; thorace viridi, elongato, transversim rugato, lateribus posticis spinoso ; elytris lata vitta com- muni et abbreviata viresecnte; corpore iufra viridi, lanugiue alba induto. — Long., 17 mill.; lat., 6 mill. Moyen, aplati. Tête d'un beau violet, brusquement tron- quée et élevée entre les antennes, carrément rebordée en TRAVAUX INÉDITS. 437 avant et ponctuée, sillon longitudinal étroit. Mandibules, palpes, lèvre, chaperon, mandibules ei yeux noirs; antennes anguleuses, aplaties, longitudinalement sillonnées, velues et d'un noir bleuâtre, premier article en massue, fortement et rugueusement ponctué, émettant une épine ou crochet au sommet, deuxième très-petit, troisième fort long, subi- tement renflé et d'un noir luisant à l'extrémité, quatrième et cinquième un peu moins longs et terminés en angle. Corselet allongé d'un vert foncé brillant, couvert de rides transverses entières, muni de deux petits tubercules en ar- rière près de la base et d'une petite côte longitudinale ; épine latérale située au delà du milieu. Écusson triangu- laire, déprimé, d'un vert foncé noirâtre, marqué d'une petite strie latérale. Élytres planes aussi larges que le corselet dans son plus grand développement, arrondies sur l'épaule (avec une forte dépression) et sur l'extrémité de l'étui, marquées d'une nervure longitudinale et médiane non entière et d'une bande suturale large et verte, qui commence au-dessous de l'écusson et est limitée aux deux tiers de la longueur. Pattes d'un noir se convertissant en bleu suivant la position, cuisses brusquement renflées, jam- bes antérieures et tous les tarses d'un gris argenté. Pre- mier article des quatre antérieurs longs. — Collection de M. Andrew Murray. 48. Litopus cinereipes minutissime coriaceus, supra viridi-cya- neus, infra viridi-splendens; mandibulis, oculis, antennis pedibusque aterrimis; tarsis posticis cinercis; thorace lateribus angulosim pro- ducto et supra depresso, antice constricto, postieeque arcte tricostato. Long., 24 mai.; lat., 11 mill. Il ressemble infiniment au Cerambyx cœruleus , 01. Il est finement ruguleux, d'un vert mélangé de bleu en des- sus et d'un beau vert brillant en dessous. Tête élevée et longitudinalement sillonnée entre les antennes, rugueuse- ment ponctuée, verte, bleue sur les côtés, tri-échancrée antérieurement. Organes buccaux orangés. Palpe labial noir. Mandibules ponctuées, disposées coniquement, celle 438 rev. et mag. de zoologie. {Septembre 1856.) de gauche plus saillante, vertes sur la base, noires, lisses et recourbées au sommet. Labre transverse, faiblement dé- primé et échancré. Chaperon presque coupé droit. Yeux noirs évasés en dessus. Antennes d'un noir d'ébène, à troi- sième article du double plus long que le quatrième. Corse- let arrondi, inégal, anguleux près du bord antérieur, com- primé près de la tête et de la base, avec trois côtes trans- verses contiguës, une forte dépression dorsale de chaque côté, entre laquelle existe une ligne cruciforme verte, qui est ponctuée. Épine latérale épaisse et obtuse, à peu près lisse et n'offrant que quelques points. Écusson triangulaire, déprimé et ponctué. Elylres de la largeur du corselet, ar- rondies sur l'épaule (une petite dépression longitudinale en dedans) et plus étroitement sur le sommet de l'étui, d'un vert lisse et plus brillant à l'extrémité avec la suture bleuâtre et déprimée au milieu dans sa moitié postérieure. Pattes lisses, d'un noir d'ébène, les quatre cuisses anté- rieures brusquement renflées, postérieures allongées et en massue. Jambes postérieures plus longues, aplaties. Tar- ses noirâtres, gris en dessous, postérieurs d'un cendré argenté. Le commencement des segments abdominaux est noirâtre. — Collection de M. Andrew Murray. [La suite au prochain numéro.) II. SOCIETES SAVANTES. Académie des sciences de Pabis. Séance du 25 août 1856. — S. A. le prince Charles Bonaparte adresse le commencement d'un travail plein d'érudition et d'observations d'un haut intérêt scientifique intitulé : Excursions dans les divers musées d'Allemagne, de Hollande et de Belgique, et tableaux paralléliques de l'ordre des Echassiers. « Depuis plus de deux mois que je suis privé de l'hon- neur de siéger dans cette enceinte, mon temps n'a pas été SOCIÉTÉS SAVANTES. 439 entièrement perdu pour la science. Je n'ai pas seulement parcouru, mais étudié à fond les principaux musées d'Eu- rope, et surtout ceux de Berlin, Dresde, Leipzig, Franc- fort, Brème, Leyde, Bruxelles, Strasbourg, etc. Les nom- breuses espèces nouvelles , ou prétendues telles , qui sont indiquées dans le fameux Nomenclator du musée de Berlin, menaçaient de replonger pour quelque temps encore la science ornithologique dans le chaos. Je les ai toutes exa- minées et comparées attentivement, et je sais maintenant à quoi m'en tenir sur chacune d'elles. Cet important ré- sultat a été obtenu par une étude non interrompue et pro- longée pendant des journées entières dans les galeries de ce magnifique établissement, et grâce aussi à la cordiale réception de son érudit directeur, le célèbre Lichtenstein, et à la puissante coopération de son ornithologiste par excellence, M. Cabanis. » Ce court extrait fait suffisamment connaître l'objet du travail du prince, travail très-élendu et que les ornitholo- gistes étudieront avec le plus grand fruit. Dans cette pre- mière partie il passe en revue , avec cette critique serrée qui le caractérise, un grand nombre d'oiseaux qu'il a étu- diés dans les musées qu'il vient de visiter, et il termine par un de ces excellents tableaux qu'il sait si bien faire , et qui présente l'ensemble de la tribu des Cursores dans l'ordre des Grallœ. M. Brown-Séquard lit des Recherches expérimentales sur la physiologie et la pathologie d 33 centimètres. Nous avons pu examiner deux crânes de D. frœnatus, l'un ayant, sans nul doute, appartenu au type de l'espèce, l'autre à un individu pris près des Açores et donné, par M. Dussumier, en 1836. L'un et l'autre, ce dernier sur- tout, ressemblent au Delphinus duhtus par la longueur de leur portion rostrale. Ce même crâne n'en diffère pas non plus par l'état de forme de ses fosses temporales, mais le premier a cette région plus étendue de haut en bas et moins allongée d'arrière en avant ; en outre, ses inter- (1) M. Cuvier dit de cette espèce de Dauphin (Règne animal, 2e édit., vol. I, p. 288) qu'elle offre treute-quatre dents partout et qu'elle est un peu autrement colorée que le D. dubius. M. Frédéric Cuvier, dans le texte de la Ménagerie du Muséum, lui accorde trente- six dents de chaque côté et à chaque mâchoire; mais il est évident qu'à cette époque M. Frédéric Cuvier pensait qu'il s'agissait du D. dubius. Les nombres donnés par M. Gray {Zool. of Erebus and Ter- rory p. 40) concordent plus avec les nôtres; la formule dentaire est, „ , . 37-37 d après cet observateur, . 37 — 36 460 rev. et mag. de zoologie. [Octobre 1856.) maxillaires sont plus saillants, à la base du bec surtout, et de là la position des maxillaires sur un plan plus posté- rieur : l'échancrure de la pointe du bec est disposée comme dans l'espèce précédente. Ajoutons que les maxil- laires inférieurs sont plus forts. Le nombre des dents, encore incomplet, est de 37 — 33 en haut , et de 34 — 34 en bas. Nous conclurons , de ces diverses observations ostéolo- giques, que le Delpkinus frontalis est encore plus diffé- rent du Delpkinus dubius que le Delphinus frœnatus lui- même, quoique ce dernier ait été pris dans des parages plus éloignés. Mais ce type ne pourra être définitivement bien isolé que lorsque nous connaîtrons les formes exté- rieures et le mode de coloration du Delphinus dubius. L'assertion de M. Cuvier (1), que ce dernier ressemble au D. delphis par les couleurs, ne nous paraît pas avoir été confirmée par des observations ultérieures, et , par cela même, ne doit être que provisoirement acceptée. (La suite au prochain numéro.) Note sur les reptiles du Gabon, par M. le docteur Aug. Duméril, aide-naturaliste au muséum d'histoire natu- relle, professeur agrégé à la faculté de médecine de Paris. (Voir 1856, p. 369,417.) Ordre des Ophidiens. — I. Sous-ordre des Opotérodon- tes ou Serpents ver mif ormes. — Famille des Épanodontiens. Genre Onychocéphale , Onycoeephalus, Dum. et Bib. Ce genre est très -nettement caractérisé par la confor- mation remarquable de la plaque rostrale, dont la forme, ainsi que le rappelle la dénomination proposée par mon père et par Bibron , a quelque analogie avec celle des ongles de l'homme. De plus, les narines s'ouvrent à la ré- (1) Règne animal , 2e édit., vol. I, p. 288. TRAVAUX INÉDITS. 461 gion inférieure du museau. Il faut donc, nécessairement, y rapporter tous les Serpents Opotérodontes (voir, pour la classification de ce sous-ordre d'Ophidiens, Erpét. gê- ner., t. VII, lre partie, p. 17) à dents sus-maxillaires ou Épanodontiens , qui ont la plaque rostrale conformée comme il vient d'être dit, et dont les ouvertures nasales sont dirigées en bas. Les espèces sont maintenant assez nombreuses. On en trouve cinq décrites dans l'ouvrage que je viens de citer (0. Deîalandiiy multi-lineatus, uni-lineatus, acutus, congés- tus) et trois par M. A. Smith [Illustr. zool. S. Africà, pi. li etLiv, 0. Bibronii, capensis, verticalis). M. Hallowell en a fait connaître deux autres reçues de Libéria. L'une, qu'il a nommée 0. liberiemis et dont il a adressé un beau spécimen au musée de Paris , s'est trouvée parmi les en- vois de M. Aubry ; la seconde a reçu du zoologiste amé- ricain le nom d'O. nigro-lineatus. Elles sont, l'une et l'autre, figurées soit en totalité, soit en partie (Proceed. Acad. Philad.). M. Peters, de même que les deux zoolo- gistes précédents, adopte le genre Onychocéph. comme il est caractérisé dans Y Erpét. gêner., et y rapporte [Monats- bcr. der Kon. preuss. Akad. der Wissenschaften zu Berl., 1854, p. 620) les quatre espèces suivantes : O. dinga, mu- cruso, mossambicus, trilobus. Considérant la situation des narines en dessous comme un caractère tout à fait dis- tinctif entre ce genre et celui des Typhlops , où elles sont latérales, il nomme Typhlops capensis Y Onychocephalus ca- pensis de M. Smith (1). (1) Je dois rappeler ici que M. Gray [Cal. of Liz., p. 132), à une époque antérieure à la publication de YErpét. génër., puisqu'il n'a pas cité cet ouvrage, a rapproché du Typhlops de Delalande, sous le nom d'Onychophis, plusieurs espèces dont une seule nous est connue, c'est le T. Eschrichlii, Schlegel (Ophlhalmidion Eschr., Dura, et Bib., Erpét. gmer., t. VI, p. 265). Les bases de la division des Ty- phlopiens en divers genres n'étant pas les mêmes dans l'ouvrage du zoologiste auglais que dans YErpét. génér., je ne puis pas, avec cer- 462 REV. et mag. de zoologie. (Octobre 1856.) , Tous ces Onychocéphaies ont les yeux plus ou moins apparents. Or deux Serpents recueillis au Gabon par M. Aubry, et qui sont les types d'une espèce non encore décrite, appartiennent évidemment au genre dont il s'agit par la conformation si caractéristique de la plaque ros- trale et par la position des narines. Ils en diffèrent cepen- dant par cette particularité que les yeux sont complète- ment invisibles. En raison de l'importance du caractère tiré de la forme du museau, il me semble impossible d'é- loigner de ce groupe notre nouvelle espèce, mais il devient nécessaire de le diviser en deux sous-genres, l'un réunis- sant les espèces dont les yeux sont visibles, et l'autre, qui n'en comprend encore qu'une seule, celles où ces organes sont cachés par les plaques qui les recouvrent. Je nomme ce premier type de la deuxième division du genre : Owchocéphale aveugle, Onyehocephalus cœcus , A. Dum. Espèce nouvelle. (PI. xxi, fig. 4, 4«, 4 6, 4c.) Yeux invisibles. Queue conique, courbée, d'une longueur à peine égale à la largeur de la tête, armée d'une petite épine; bord tranchant de la plaque rostrale occupant toute la lar- geur du museau et formant une légère saillie dans son milieu; portion supérieure de cette plaque très-grande et régulièrement ovalaire; teinte générale d'un brun clair. La forme générale de cet Onychocéph. est analogue à ceile des autres Serpents de cette famille, mais il se rap- proche surtout des espèces qui sont le plus effilées. L'extrême exactitude des figures de la pi. xxi me dis- pense d'entrer dans de longs détails descriptifs relati- vement à la conformation des plaques de la tète. La ros- trale est très-grande et bordée, de chaque côté, par une titude, rapporter au genre Ouychoeéphale les espèces du musée de Londres qui nous sont inconnues, et dont nous ne possédons aucune représentation analogue à celles qui sont jointes aux descriptions données par MM.Schlegel,A.Smith et Hallowell. TRAVAUX INÉDITS. 463 fronto-nasale qui se prolonge, en arrière, aussi loin que la rostrale , et qui se replie sous le museau , où l'on voit , entre elle et la portion inférieure de la rostrale, une très- petite plaque nasale commençant en pointe, au niveau de la lèvre supérieure, et se terminant à la narine. En raison de l'absence des yeux, il est difficile d'assigner aux pla- ques, d'ailleurs plus petites que dans les autres espèces, les dénominations de plaques préoculaires, oculaires et sur-oculaires. Le long du bord postérieur de la rostrale, on voit une assez grande pièce squammeuse plus large que longue : c'est la frontale antérieure ; mais l'analogie des écailles environnantes avec celles du reste du corps ne permet pas de distinguer les plaques dites, dans les autres espèces, frontale, pariétale et inter-pariétales. La lèvre supérieure porte, comme d'ordinaire, quatre paires de plaques sus-labiales séparées , sur la ligne médiane , par un petit prolongement de la rostrale qui complète le re- vêtement squammeux de la lèvre. — La fig. 4 c montre la brièveté et l'incurvation de la queue. Elle est seulement la soixante-seizième partie de la longueur tptale, qui est de 0m,38, car elle ne dépasse pas 0^,005. Le système dentaire est semblable à celui des autres Épanodontiens, c'est-à-dire que la mâchoire inférieure manque de dents et qu'il y en a trois ou quatre seulement sur chacun des os sus-maxillaires, dont la forme et la dis- position sont très-exactement représentées sur la pi. lxxv de YErpét. génér., fig. 1. — Nos deux exemplaires ne présentent entre eux aucune différence; ils sont, l'un et l'autre, d'une teinte brun-clair uniforme. II. Sous - ordre des Aglyphodontes ou Serpents colu - briformes non venimeux (1). — Famille des Lycodon- (1) Le Python de Scba a été plusieurs fois adressé du Sénégal au Muséum, où l'on a reçu, en outre, par les soin£ de M. D'Arnaud, un individu recueilli pendant l'expédition vers le Nil Blanc; il fait aussi partie des collections formées dans le Gabon par M. Aubry. — 464 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1856.) tiens. — Tribu des Boœdoniens (1). — Sous-genre Bojedon, Dum. et Bib. — Dans ce groupe, caractérisé par la lon- gueur proportionnelle des crochets antérieurs, dont la disposition est analogue à celle qu'on remarque chez les Boas, il y a une espèce, nommée Boœdon capense (Erpét. gêner. y t. VII, p. 364) (2), qui ne vit pas seulement dans l'Afrique du sud, elle se rencontre également au Gabon ; M. Aubry nous en a fait parvenir un sujet adulte. Cet Ophidien, d'ailleurs, avait été déjà observé sur la côte occidentale d'Afrique. J'en ai acquis la certitude par l'examen comparatif d'un spécimen originaire de Libéria, et donné par l'Acad. de Philadelphie sous le nom de Cœ- lopeltis virgata, Hallowell (Proceed. Àcad. Philad., juin 1854), et chez lequel on ne trouve ni la particularité no- table d'une légère concavité de la région frontale, ni les Un autre Serpent que M. Hallowell avait d'abord nommé Python li~ beriensis (Proceed. Acad. P/iiJ., 1845, t. II, p. 249), et qu'il a, plus tard, rapporté au genre Boa (/d., juin 1854), nous est inconnu. Il est, en effet, caractérisé comme Boa, ainsi qu'on le voit dans la diagnose, par la présence de quelques plaques seulement sur la par- tie antérieure de la tête et par l'absence de division des urostéges ou plaques sous-caudales, qui forment un seul rang. (1) Cette tribu ne comprend, dans V Erpét. génêr., que le groupe des Boaedons, formant un sous-genre jusqu'alors unique, mais il faut maintenant en rapprocher un autre que je nomme Holuropholis. H est caractérisé par une disposition spéciale des plaques sous- caudales ou urostéges, car au lieu d'être doubles, comme chez les Boaedons, elles sont simples, au contraire, et placées sur un seul rang, dans le sous-genre nouveau; On trouve donc ici la même dif- férence que celle qui a motivé parmi les Opisthoglyphes, dans la fa- mille des Scytaliens , la distinction des genres Rhinosime et Rhino- slome (Erpét. génér., t. VII, 2e partie, p. 991 et 992). (2) Le Boœdon du Cap, décrit pour la première fois dans cet ou- vrage, est distinct du Lycodon capense, A. Smith, ou Lyc. Horstokii, Schl., espèce dont les noms ont été placés par erreur à la page 3G4, en tête de l'histoire du Boœdon capense. Cette synonymie ne doit, en effet, se rapporter qu'au Lycophidion Horsl., Fitz, signalé dans V Erpét. génér., t. VII, p. 412. TRAVAUX INEDITS. 465 dents postérieures sillonnées. Il y a identité parfaite, au contraire, entre cet individu de Libéria et le Boaedon du Cap. — M. le professeur J. G. Fischer a récemment décrit (Neue schlangcn des Hamburg. naturhistor. Mus. in Ab- handl. aus dem Gcbiete der naturviss. Hamb., t. III , 1856, p. 91) une espèce nouvelle de ce genre, Boœdon nigrum, pi. m, fig. % a, 6, c, originaire de Saint-Thomé (Afr. occid.). Elle est distincte de celles que l'on connaissait déjà , mais le musée de Paris ne la possède pas. Holuropholis, Holuropholis (1), A. Dum. Genre nou- veau. — Les cinq ou siœ premières dents sus-maxillaires plus longues que les autres, dont elles sont séparées par un petit in- tervalle; les premières dents palatines et sous-maxillaires éga- lement plus longues que celles qui les suivent ; scutelles sous- caudales ou urostèges non divisées. Ces caractères montrent les analogies de ce genre et du genre Boœdon relativement à la disposition du système dentaire, et la différence importante qui se remarque dans l'arrangement des urostèges, dont il y a un seul rang, tan- dis qu'elles sont divisées chez toutes les espèces de cette famille. La diagnose peut être complétée par l'indication des particularités suivantes : narines ouvertes dans une seule plaque, contrairement à ce qui se voit chez les Boaedons, qui ont deux nasales , l'une antérieure et l'autre posté- rieure ; une frênaie, une préoculaire, deux post- oculaires; troisième et quatrième sous-labiales bordant l'œil en des- sous ; écailles du tronc lisses; gastrostéges à peine relevées vers les flancs. — Premières dents de la mâchoire supé- rieure longues, et séparées par un intervalle des dents plus courtes et plus nombreuses qui les suivent ; les pre- mières sous-maxillaires également plus allongées que les autres ; les palatines de dimensions plus considérables que les ptérygoïdiennes. (1) De ohoç, entier, non divisé; ovpa,, queue, et qohU, écaille. 2e sérib. t. yiii. Aunée 1856. 30 466 rev. et Mag. de zoologie. (Octobre 1856.) Espèce unique. Holuropholis olivâtre , Holuropholis olivnceus, A. Dum. - — Itégions supérieures d'une teinte oli- vâtre uniforme; régions inférieures plus claires, irrégulière- ment nuancées de brun obscur. Ce Serpent a beaucoup de rapports dans sa conforma- tion générale avec le Boœdon du Cap ; il est même plus trapu que ce dernier ; sa queue, sans être plus courte, est plus confondue à sa base avec le tronc. — La tête, peu élargie en arrière, est recouverte de neuf plaques , qui n'offrent rien de spécial à noter; mais les pariétales sont courtes et ne dépassent pas le niveau de l'articulation de la mâchoire inférieure. — La plaque nasale unique est allongée et percée par l'orifice de la narine, qui est irré- gulièrement triangulaire et un peu dirigé en haut. La plaque frênaie a la forme d'un triangle à sommet supé- rieur. — Les écailles du tronc sont losangiques , de mé- diocres dimensions, lisses et disposées sur vingt-sept ran- gées longitudinales. — La longueur totale est de 0m,65, ainsi répartis : tête et tronc, 0m,5'î ; queue, Om,ll. — Au- cun détail sur le système de coloration n'est à ajouter à ceux que renferme la diagnose. — Le spécimen type de ce genre nouveau provient du Gabon, et il est le seul que M. Aubry ait pu se procurer. Il faut encore signaler, parmi les Serpents non veni- meux de cette contrée, une élégante espèce arboricole appartenant aux Syncrantériens , famille dont le nom rappelle que les deux dernières dents sus-maxillaires, plus longues que les autres, forment avec celles-ci une série continue, au lieu d'en être séparées par un intervalle li- bre, comme chez les Diacrantériens. Cette couleuvre, dé- crite par M. Schlegel, d'après Boie, sous la dénomina- tion de Dendrophis smaragdina, est placée dans YErpét. génér., t. VII, p. 537, parmi les Leptophides [L. smarag- dinus), et l'on y trouve cité le spécimen donné par M. Au- bry, qui a, depuis cette époque, fait parvenir un autre échantillon. TRAVAUX 1NKD1TS. 467 Sous le nom de Meizodon, de y.i((:o\\ plus grand, et de \M\\ dent, M. Fischer [lor. cit., p. 112, pi m, hg. 3, a, b, c) fait connaître, comme type de ce genre, une espèce de Péki (Air. occid.) inconnue au musée de Paris, et qu'il nomme M. régulons. En raison de l'accroissement pro- gressif en longueur des dents de la mâchoire supérieure d'avant en arrière, d'où est tirée la dénomination géné- rique, ce zoologiste place le Serpent dont il s'agit dans la famille des Coryphodontiens , Dum. Par sa conforma- tion générale cependant, l'espèce ressemble surtout aux Abhbes, Dum. ( Isodontietss , du groupe des Àglypho- dontes). De la réunion de ces deux ordres de caractère» est née la nécessité dune nouvelle coupe générique. — Je pense néanmoins, en considérant, d'après les figures, l'analogie qui se remarque dans l'aspect général entre cet Ophidien et les Coronclles, qu'il devrait plutôt prendre rang dans le genre qui renferme, sous ce dernier nom, les Coronellcs des auteurs où les dents, peu différentes de celles des Coryphodontes, offrent les caractères propres aux Syncràntériens (1). III. Sous -ordre des Opisthoglyphes ou Serpents colubri- formes venimeux à dents sillonnées postérieures. — Dans la première famille de ce vaste groupe, celle des Oxycépiu- liens, qui comprend des Ophidiens appelés, par leurs formes élancées, à vivre sur les arbres et à y chercher leur proie, je dois signaler une belle espèce, recueillie au Gabon par M. Aubry-Lecomte. Considérée comme nou- velle à l'époque de la rédaction du t. VII de YErpét. gê- ner., elle y a été décrite (IIe partie, p. 821) et nommée Oœybelis Lecomtei. Cette désignation spécifique ne doit (1) Pour n'omettre aucun des Serpents Aglyphodontes de l'Afrique occidentale récemment décrits par M. Fischer, je mentionne ici les deux espèces qu'il nomme Hapsidophrys lineafus et cœruleus , types d'un nouveau genre de Serpents d'arbre voisin des llerpeto- dryas {toc. cit., p. 110 et suiv., pi. u, iig. 5 a, b, 6 a, b). Ces Ophi- diens manquent à nos collections. 468 rev. et MAfr. de zoologie. (Octobre 1856.) cependant pas être conservée, car M. le docteur Hallo- well avait déjà fait connaître le même Serpent, d'abord comme Leptophis Kirtlandi (Procced. Acad. Philad., t. II, p. 62, 1844), puis ensuite comme Dryophis Kirtl. (id., 1854). Un exemplaire, recueilli à Libéria et envoyé par l'Acad. de Philadelph. sous cette dernière dénomination, montre qu'il y a identité avec notre Ox. de Lecomte, qui devient, dès maintenant, dans nos collections, Ox. de Kirtland, et non pas Dryophis, car ce nom générique n'est pas adopté au musée de Paris. — Nous ne connaissons pas Ox. violacea, Fisch. [loc. cit., p. 91 , pi. n, fig. 7 a, b, c), d'Édina, dans le Grand-Bassam (Afr. occid.). Cette espèce, très-analogue à celle dont je viens de parler, en diffère cependant , comme l'indique ce zoologiste , en ce qu'elle est d'un violet gris irrégulièrement marbré de noir, au lieu de présenter la teinte verte habituelle de YOx. de Kirtland. Cette dernière, en outre, a deux pla- ques frênaies, et l'on n'en voit qu'une dans YOx. violacé. Sténocéphaliens. — Élapomorphe du Gabon (Elapo- morphus gabonensis), A. Dum. Espèce nouv. (1). (1 ) C'est avec un peu d'hésitation que je rapporte cette espèce afri- caine au genre Elapomorphe, qui ne comprend que des Serpents américains. L'analogie entre ce nouvel Ophidien et ceux dont je le rapproche est telle cependant, qu'il semble préférable de ne pas considérer ce spécimen unique comme le type d'un genre nouveau, malgré cette différence d'origine que le nom spécifique est destiné à rappeler, et malgré les petites dissemblances suivantes : ainsi 1° ou compte deux dents sus-maxillaires seulement de chaque côté, au lieu de cinq, au devant des dents sillonnées, et, par suite, la mâchoire supérieure est plus courte encore; 2° il y a une plaque sus-labiale de plus, c'est-à-dire sept, dout la troisième et la quatrième bordent l'œil en dessous ; 3° enfin les narines s'ouvrent dans deux plaques et non pas dans une seule. Si ces particularités se rencontrent plus tard chez d autres Opisthoglyphesfecueillis en Afrique comme celui- ci, peut-être alors sera-t-il convenable de les réunir sous une déno- mination générique particulière, eu les laissant auprès des Elavo- morphes. TRAVAUX INÉDITS. fc69 Régions supérieures d'un vert olive, pointillées de blanc et parcourues , dans toute leur longueur, par trois raies paral- lèles d'un vert plus foncé; un collier de cette dernière nuance; régions inférieures d'une teinte jaunâtre claire et uniforme. Neuf plaques sus-céphaiiques; préoculaire unique; deux pott-oculaires ; deux temporales entre les pariétales et les cin- quième, sixième et septième sus- labiales ; queue courte, termi- née par une squame pointue. Par tout l'ensemble de sa conformation, ce Serpent se rapproche beaucoup de ses congénères. La tête est con- fondue avec le tronc, qui est arrondi et de la même gros- seur, dans toute son étendue, jusqu'au milieu de la queue ; celle-ci est courte, car elle ne représente guère que le treizième de la longueur totale , et elle se termine en pointe. La tète est plate, confondue, en arrière, avec le tronc, et large en avant par suite de la forme arrondie du museau. Les yeux, dirigés obliquement en dehors et en haut, sont très-petits et à pupille circulaire. Les narines sont ouvertes à la région supérieure du museau dans le point de réunion des plaques nasale et post-nasale. — La plaque rostrale, large et basse, se replie à peine sur le museau et son angle supérieur, très-obtus, touche à l'ex- trémité antérieure de la ligne médiane de jonction des plaques fronto-nasales ou internasales, qui sont à peu près carrées. Les frontales antérieures, un peu plus grandes, présentent chacune, en arrière, deux pans, dont l'un est en contact avec l'extrémité antérieure de la sus-oculaire, et dont l'autre longe un des bords antérieurs de la frontale moyenne. Celle-ci, qui a six côtés, est courte et dépasse à peine, en arrière, les sus-oculaires. Les pariétales sont grandes et bordées l'une et l'autre, en dehors, par deux temporales. La post-oculaire inférieure touche, en bas et en arrière, les quatrième et cinquième sus-labiales, ainsi que la première pariétale, dont l'angle inférieur pénètre entre les cinquième et sixième plaques de la lèvre supérieure. A l'inférieure, on en compte six. — Les écailles du tronc, 470 rev. et mag. de zoologie. [Octobre 1856.) comme chez les autres Elapomorphes, sont lisses, quadri- latérales et également disposées sur quinze rangées longi- tudinales ; celles de la queue forment huit rangs. Les gas- trostéges sont étroites et ne remontent pas sur les flancs. La plaque anale est double, ainsi que les urostéges. Les os maxillaires supérieurs sont très-courts et ne por- tent que deux dents au-devant des crochets sillonnés. Le système de coloration est très-simple; toutes les écailles des régions supérieure et latérales sont d'un vert olive assez foncé ; elles portent chacune , et particulière- ment vers leur extrémité antérieure, un pointillé clair, à l'exception de celles qui forment la région médiane et de celles qui occupent, de chaque côté, le cinquième rang longitudinal , à partir des gastrostéges. De cette unifor- mité de teinte des trois rangées que je viens de signaler, il résulte une apparence trifasciée. Par suite de l'absence du pointillé sur les écailles qui suivent la tète, il y a une sorte de demi-collier de la même nuance que les bandes du tronc. Les lèvres supérieure et inférieure sont, comme le dessous du ventre et de la queue, d'un jaune verdàtre clair, sans aucune tache. La longueur totale est de 0m,55, ainsi répartis : tête et tronc, 0m,51 ; queue, 0m,04. — Le Muséum n'a reçu de M. Àubry qu'un sujet de l'espèce dont il s'agit. [La suite au prochain numéro.) Description de trois coquilles nouvelles ou peu connues ; par M. E. G. Lorois et Hupé. Cakdium Loroisii , Hupé. — Testa subtrapeziaturgida tenui longi- tudiualiler obsolete-suloata luteo auraatiaca umbonibus tumidis iucurvis lcvibus violacesce.utibus lunula auoque striis minutissimis eouceutricis vix improbsis; auo cordato elato pallido tribus sulcis majoribus ciucto; rima crenulata intus alba. (Pi. xix, tig. 1.) Coquille subtrapézoïde, enflée, mince, ayant des sillons longitudinaux peu profonds, d'un jaune orangé ; crochets TRAVAUX INÉDITS. 471 arrondis, infléchis l'un vers l'autre, lisses, violacés ; lu- nule élevée, bords crénelés, blanche a l'intérieur. Ce Cardium , parfaitement distinct de tous ses congé- nères, a quelques rapports de couleur avec le Cardium elatum; il est cependant d'un jaune plus foncé, et ses cro- chets sont d'un rose violacé. Il diffère, en outre, de Yela- tum par sa forme ; il est beaucoup plus transverse et un peu trapézoïde. Nous ne connaissons qu'un individu de cette belle espèce, et nous le dédions à M. Lorois , qui a bien voulu nous le communiquer et qui ignore sa prove- i nance. Cytherea Valenciennesi, Lorois. — Testa ovali trigoua , 6ubinae- quilatera, tumida, ponderosa, lœvi anterius subrostrata, et radiatim violacesceute postcrius rotundata et Iuteo-alba aoo violaceo planius- culo lunula ovali umbonibus recurvis, minimis proximis epidermide viridescente-riraa edentata alba posterius incrassata intus alba. (PI. xix,fig.2.) Cette coquille se rapproche du groupe des Meretriœ ; mais elle en est très-distincte par sa forme plus allongée et par sa vulve, qui n'est point carénée. Ses crochets sont disposés comme ceux de Iz-Cyth. cnstanea; la lunule est étroite; les derniers accroissements forment de larges sillons irréguliers très-peu élevés et. blanchâtres. Mactra proxima, Lorois. — Vix aiquilatera testa trigona turgida umbouibus acutis iucurvis distantibus transversiui tenuissime striatis violaceo grisea anterius obtusa postcrius subangulata vulva inferius elata caréna circumdata. (PI. mx, fig. 3.) Cette coquille a de grands rapports avec le Mcwgulatn de Gray; mais, dans la nôtre, les crochets sont un peu plus écartés et la couleur est d'un gris violàtre plus pro- noncé sur les crochets. Description d'une coquille nouvelle ou peu connue ; par M. MÔNTROUZIER. Pvrula Penardi. — Testa ventricosa, licoidea, ampuliacea, tenui, 472 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1856.) basi striata transversim scabriuscula, squalide alba, subumbilicata ; anfractibus turgidis ; spira exsertiuscula ; cauda brevi ; columella excavata, refleva, foliata. Caaali subrostrato, auterius reflexo ; aper- tura ovato-oblonga, intus alba, basi rosea. — L., 60 mill.; 1., 43 mill. (PI. xix, fig. 4.) Espèce bien distincte de toutes celles décrites par La- marck et M. Deshayes, et qui, même, offre assez de carac- tères pour constituer un genre. Elle est ventrue, ficoïde, a le test assez mince , des stries transverses sur la moitié inférieure du dernier tour. Ces stries sont irrégulièrement traversées par des lamelles longitudinales, crénelées et tranchantes qui la rendent rugueuse. Ce dernier tour est bombé, très-finement strié sur sa partie supérieure. La spire est médiocre. La columelle est arquée, sinueuse, réfléchie, et offre plusieurs feuillets qui couvrent en partie l'ombilic. Le canal n'est pas échancré ni même droit, mais il se recourbe légèrement en avant en forme de bec. Toute la coquille est d'un blanc sale. La base du canal est d'un rose pâle. L'opercule ne bouche pas l'ouverture de la coquille. Cette coquille, rarissime, a été trouvée à Balade, Nou- velle-Calédonie ; elle a 6 centimètres de long et 44 milli- mètres de large. L'opercule a 20 millimètres de long et 11 de large. J'ai dédié cette belle espèce à M. Penard, docteur dis- tingué de la marine impériale, qui joint à toutes les con- naissances de sa profession un grand talent artistique , et à qui je suis redevable d'excellents dessins. Description de dix-sept Coléoptères; par M. James Thomson. Les entomologistes qui ont bien voulu perdre leur temps à lire les descriptions de Coléoptères que j'ai fait paraître dans le numéro de mars dernier de la Revue me pardon- neront de leur présenter aujourd'hui celles de la série sui- TRAVAUX INÉDITS. 473 vante, qui se compose, comme la précédente, d'Insectes nouveaux choisis dans ma collection. Iphis moktuus. — Brun tacheté de noir, avec deux grandes taches noires sur les élytres. (Patrie, Bornéo. — L.,40;l., 13 M. —P. xxm, f. 1.) Tête avancée; chaperon fortement excavé au milieu. Yeux d'un brun foncé. Antennes brunes, le premier ar- ticle moins foncé. Mandibules et labre noirs. Palpes d'un brun ferrugineux. Prothorax convexe, prolongé au milieu du bord antérieur en deux petites pointes, très-déprimé postérieurement où l'on aperçoit une petite crête trans- versale; couvert de petits points noirs; les pointes laté- rales postérieures grandes, tournées en dehors, embras- sant la naissance des élytres. Écusson en forme de langue. Élytres plus larges aux épaules, déprimées antérieure- ment où elles sont légèrement carénées , brusquement convexes immédiatement après , fortement échancrées postérieurement , l'échancrure remontant obliquement vers la suture ; couvertes de petites taches noires formant des séries de points et de stries ; deux grandes taches laté- rales noires en forme de demi-lune , situées un peu au- dessous du milieu des élytres ; partie réfléchie non ponc- tuée. Dessous de la tête, du corps et de l'abdomen fine- ment ponctué sur les côtés. Une grosse tache noire sub-cir- culaire sur le pénultième et l'antépénultième segment de l'abdomen. Jambes finement ponctuées de noir. Tarses velus. Iphis lymphaticus. — Sur les bords , d'une couleur blanchâtre, pubescente; au milieu, brun tacheté de noir. Deux taches noires sur les élytres. (Patr., Bornéo. — L., 27 à 28 ; 1., 10 à 11 M. — P. xxm, f. 2.) Tête avancée. Chaperon excavé au milieu. Yeux d'un brun foncé. Antennes brunes, le premier article clair. Mandibules noires. Labre grisâtre. Palpes de la couleur des antennes ; deux touffes de poils clairs, roussâtres dans l'ouverture de la bouche.. Prothorax très-convexe, fine- 474 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1856.) meut ponctué de noir, avec quatre taches de même cou- leur, les deux supérieures plus éloignées entre elles et situées au milieu , les deux inférieures plus rapprochées entre elles et situées au tiers postérieur. Entre ces deux dernières commence une petite carène longitudinale élevée qui est prolongée un peu au delà du bord postérieur. Les pointes latérales postérieures triangulaires. Écusson échancré antérieurement. Élytres courtes, déprimées an- térieurement et très-convexes immédiatement après, cou- pées droites postérieurement, avec une multitude de pe- tites taches noires irrégulières et deux grandes taches rondes, noires, situées vers le bord latéral, un peu plus bas que le milieu. Partie réfléchie des élytres poileuse. Dessous du corps et abdomen gris, poileux. Jambes de même couleur, avec une teinte roussâtre ; les antérieures et les intermédiaires finement ponctuées. Tarses velus, grisâtres. Elater Chabrillacii. (Patr., Brésil. — L., 28 à 29; 1., 7 à 8 M. — P. xxm, f. 3.) Tête avancée, noirâtre, garnie de poils, creusée au mi- lieu. Chaperon arrondi antérieurement. Yeux noirâtres. Antennes noires , les neuf derniers articles garnis , en dessous , de petites brosses de poils fauves moins visibles à l'extrémité. Mandibules noires. Labre velu. Palpes roussâtres. Prothorax peu convexe, fortement élargi pos- térieurement, et prolongé en deux pointes qui embrassent les élytres ; noir, garni de poils ; ligne longitudinale très- marquée et très-profonde postérieurement. Écusson al- longé, garni de poils, Élytres diminuant graduellement jusqu'à l'extrémité, qui est arrondie ; d'un brun foncé, avec plusieurs bandes brunes longitudinales peu tran- chées, formées par des séries de points enfoncés ; entre ces bandes, des espaces garnis de petits poils jaunâtres très-fins. Dessous du corps et abdomen d'un brun foncé ; ce dernier est garni d'une pubescence jaune à travers laquelle percent de gros espaces de la couleur originale TRAVAUX DÉDITS. 475 situés au, milieu des segments, et (Je petits espaces de la même couleur situés sur \p* côtés de ces derniers. Jambes et tarses d'un brun foncé. Cette espèce m'a été donnée par M. de Chabrillac, au- quel j'ai le plaisir de la dédier. Elle formera peut-être un genre nouveau. Euca>ii>tus fuhlsteu. (Pair., Costa-Kica. — L.? 20; l.,9àlOM.-l\ xxiii, f. 4.) Tète très-finement ponctuée, d'un bronzé métallique. Veux d'un fcrun rougeàtre. Antennes d'iiq l)ru,n métalli- que, sauf les derniers articles, qui sont d'un noir mat. Mandibules d'un noir brillant. Labre de la couleur de la tête, criblé de petits points irréguliers, veju antérieure- ment. Palpes noirs. Prothorax sub-quadrangulaire, un peu arrondi sur les côtés et conyexe , couvert de fort petits points noirs presque invisibles, verdatre et maj;. Éousson de même couleur, mais brillant. Élytres très- convexes, élevées de 6 millimètres au milieu de leur lon- gueur ; dix stries élevées sur chaque élytre, qui est d'un vert bronzé métallique brillant. Dessous du corps , abdo- men, jambes et tarses de la même couleur, non ponctués. 1rs xacarilla. — Entièrement d'un noir brillant, avec quatre taches fauves sur les élytres. (Patr., Chili. — L., 14; 1., 6 M.— P. xxin, f. 5.) Cet Insecte possède tous les caractères génériques que Lacordaire accorde aux Jps (Gen. des Col, vol. 1J, p. 327), sauf celui des mandibules bifides à leur extréniité ; celles de mon espèce sont terminées en, pointe. Ce seul carac- tère différentiel ne suffit pas pour en faire un genre nou- veau. Tète très-avancée et très- finement ponctuée. Épistome avec un enfoncement circulaire antérieur. Yeux gris. An- tennes de onze articles, le premier très-gros. Mandibules non bifides. Prothorax très-grand, plus large au milieu que les élytres, subcirculaire, fortement bordé, très-lisse et très-brillant, un peu convexe, presque coupé droit pos- 476 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1856.) térieurement. Écusson triangulaire. Élytres aussi larges que le prothorax aux épaules , ovalaires , plus convexes à leur naissance, très-lisses et très-brillantes, avec quatre taches transversales fauves : deux partant des épaules et ne rejoignant pas la suture ; deux situées au tiers posté- rieur, partant du bord latéral et rejoignant la suture. Les dernières sont plus ondulées que les premières. Abdo- men, pattes et tarses, sauf les tibias qui sont ponctués, lisses et brillants. Eumorphus satanas. — Entièrement d'un violet foncé avec des reflets métalliques brillants, sauf les épines et les jambes, qui sont d'un bleu obscur brillant. (Patr., Bornéo. — L., 9;1., 5 M. —P. xxiii, f. 6.) Tête avancée, très-finement ponctuée, un peu granu- leuse au-dessus des yeux et bombée au-dessous. Yeux et les trois derniers articles des antennes noirs. Mandibules et labre de même couleur. Palpes pâles. Prothorax ru- gueux, armé de deux épines latérales. Élytres très-ru- gueuses, très-convexes au milieu , plus larges que le pro- thorax à leur naissance, prolongées, à leur extrémité, en deux épines dirigées un peu en dehors; bordées; une saillie sur chaque épaule, qui s'étend et projette un peu plus bas une longue épine ; vis-à-vis de celle-ci et auprès de la suture, une corne droite et arrondie à l'extrémité ; vers le milieu de la longueur de chaque élytre, sur le côté, une saillie projetant deux grandes épines ; au quart pos- térieur, deux gros tubercules ronds. Dessous du corps, abdomen et jambes unis, sauf le premier segment de l'abdomen, qui est ponctué. Tarses noirs. Erotylus spectrum. — Entièrement d'un noir brillant. (Patr., région de l'Amazone. — L., 24; L, 16 M. — P. xxiii, f. 7.) Tête un peu creusée entre les yeux, unie sur le front. Yeux médiocres. Antennes, les trois derniers articles d'un noir mat. Mandibules, labre et palpes noirs. Prothorax arrondi sur les cotés, bordé, Un gros point enfoncé au TRAVAUX INÉDITS. 477 milieu, et deux autres points moins apparents situés à droite et à gauche du premier; ce dernier est le plus pro- fond; plusieurs gros points peu profonds sur les bords la- téraux et postérieurs. Écusson sub-circulaire. Élytres ar- rondies, très-convexes, élevées au tiers de leur longueur d'environ 7 mill., et vers leur extrémité, où elles sont relevées, de 2 mill.; criblées de gros points enfoncés irré- guliers. Partie réfléchie inégale, mais non ponctuée, em- brassant entièrement l'abdomen. Dessous du corps, abdo- men, pattes et tarses non ponctués. Ptychodes le Contei. (Patr., Costa-Rica. — L., 25; 1., 7 M. — P. xxiv, f. 1.) Tête noire, avec quatre petites taches blanches pubes- centes , deux situées entre les yeux et deux à leur partie supérieure. Six bandes blanches pubescentes, deux par- tant du bord inférieur des yeux , deux partant de leur bord latéral supérieur, et deux, très-régulières, courant au milieu jusqu'à la base du prothorax. Yeux, antennes, mandibules , labre et palpes noirs ; le premier article des seconds est très-ponctué. Prothorax allongé, d'un noir luisant, avec quatre bandes blanches pubescentes, deux latérales et deux, assez régulières, courant au milieu jus- qu'à l'écusson ; ce dernier recouvert d'une pubescence blanche. Élytres épineuses à l'extrémité, d'un noir luisant avec six bandes ; deux latérales et deux suturales , tantôt régulières, tantôt déchiquetées, et deux numérales ne dépassant guère le tiers antérieur et ayant quelquefois à leur suite des petites taches ovales. Dessous du corps et abdomen noirs, avec une bordure blanche pubescente qui va, en mourant, vers l'extrémité de ce dernier. Pattes et tarses noirs. J'ai l'honneur de dédier cette espèce à mon ami, M. le docteur le Conte de Philadelphie, qui, s'occupant exclu- sivement de Coléoptères des États-Unis , sera peut-être bientôt forcé de comprendre parmi ces derniers ceux de Costa- Kica. 478 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1856.) Amphionycha Knotvnothitvg. (Patr., Costa-Rica. — L., 15 à 17; 1., 5à6M. — P. xxiv, f. 2.) Tête d'un noir velouté, avec une tache jaune cordiforme entre les yeux ; front d'un noir brillant, glabre, fortement ponctué, ainsi que le chaperon. Yeux d'un brun rougeâtre. Antennes, mandibules et labre noirs. Palpes d'un brun foncé ou couleur de cendre, avec l'extrémité de tous un peu jaunâtre. Menton fauve. Prothorax d'un jaune velouté écla- tant, avec trois taches noires, une médiane et deux laté- rales postérieures. Écusson couleur de cendre. Élytres ayant l'angle humerai très-saillant; tronquées à leur ex- trémité, de la même couleur que l'écusson à leur nais- sance , et pointillées sur cette partie ; noirâtres depuis le tiers de leur longueur jusqu'à l'extrémité. Deux bandes jaunes, une située au tiers antérieur, et l'autre au tiers postérieur ; cette dernière remonte vers les bords latéraux d'une manière plus oblique que la première. Dessous du corps, abdomen, jambes et tarses noirs. Chez la femelle, la partie jaune de la tête, du prothorax, et les bandes des élytres, sont beaucoup moins éclatantes que chez le mâle. La tache médiane du prothorax est plus grande, et ainsi que le fond des élytres, d'un gris couleur de cendre. Ces derniers offrent à l'extrémité une petite épine latérale. Sceloenopla ARiSTocjRATicA. (Patr., Cayenne. — L., 18; 1., 7 à 8 M. — P. xxiv, f. 3.) Tête fauve, avec une impression sur le front. Yeux noirs. Antennes, premier article fauve, les suivants noirs, les der- niers grisâtres. Mandibules d'un noir brillant. Labre fauve. Palpes d'un jaune pâle, sauf le dernier article de tous, qui est noirâtre. Menton fauve. Prothorax de même couleur, assez long, avec une excavation vers le centre du bord pos- térieur, qui est boursouflé. Écusson de même couleur. Ély- tres sub-épineuses aux épaules, très-rétrécies au tiers anté- rieur et très-dilatées postérieurement, noires, alvéolées ; les carènes et les alvéoles plus fortes antérieurement, et ne sont TRAVAUX INÉDITS. 479 plus que de gros points enfoncés à l'extrémité. Dix taches jaunes sur chaque élytre, et une tache suturale au-dessous de l'écusson, commune aux deux élytres. Les taches situées au tiers antérieur et à l'extrémité , les plus grandes ; les premières irrégulièrement déchiquetées , les dernières ovales ; celles situées au tiers postérieur remontent obli- quement vers la suture. Dessous du corps, pattes et tarses fauves; les segments de l'abdomen d'un rouge brillant. Acexthroptkra basilica. (Patr., Brésil. — L., 12; 1., 5 M.— P. xxiv, f. 4.) Tête fauve, avec une très-petite bosse entre les yeux et sous les antennes. Yeux noirs. Antennes fauves, sauf les quatre derniers articles, qui sont noirâtres. Mandibules et labre noirs. Palpes et menton d'un rouge fauve. Pro- thorax un peu épineux aux angles latéraux antérieurs, plus large postérieurement, d'un fauve pâle bordé de noir latéralement; une ligne brune médiane courant au milieu ; très-granulé sur les côtés, grossièrement ponctué, avec quelques boursouflements sur le disque. Écusson noir. Élytres plus larges postérieurement, 6ub-arrondies aux épaules, avec quatre carènes élevées sur chacune; entre les carènes, des alvéoles assez profondes, de la même couleur que le prothorax; entièrement bordées de noir, sauf les pointes apicales; deux taches sur les angles huméraux ; un dessin tacheté au tiers antérieur ; deux bandes naissant à la suture vers le quart postérieur et s'é- lançant obliquement vers les bords latéraux; et deux ta- ches postérieures, larges, transversales. Dessous du corps, abdomen, pattes et tarses d'un rouge vif terreux. Acenthroptera alapista. (Patr., Brésil. — L., 12 à 13; 1., 5àGM. — P. xxiv, f. 5.) Tête fauve entre les yeux, avec une très-petite bosse an milieu; front verdâtre, très-granuleux. Yeux d'un brun foncé. Antennes brunâtres. Mandibules d'un noir brillant. Labre noir. Palpes et menton d'un jaune sale, sauf l'extré- mité des premiers, qui est noirâtre. Prothorax fauve bordé 480 rev. et mag. de ZOOLOGIE. (Octobre 1856.) de vert, avec une ligne médiane de même couleur, s'élar- gissant au bord antérieur; la partie verte est fortement, et le disque finement, ponctués. Écusson vert. Élytres moins élargies postérieurement que dans VA. basilica, ver- tes, avec une grande bande d'un jaune pâle située aux trois quarts de leur longueur ; quatre carènes sur chaque élytre, avec des séries de gros points enfoncés qui de- viennent presque des alvéoles sur les bords latéraux. Des- sous du corps et abdomen d'un rouge vif terreux. Cuisses de même couleur ; reste des pattes et tarses noirs. Gen. Octocladiscus, Thomson. (o*t«, huit; xh&Jif&ç, petit rameau.) Car. gén. Tête petite. Yeux gros, pourvus d'un orbite. Antennes de onze articles, les trois premiers petits, courts, les huit derniers prolongés en huit petits rameaux, dont le dernier est le plus épais. Dernier article des palpes ob- tus. Menton fortement transversal. Prothorax très-large au milieu, arrondi latéralement. Écusson subtriangulaire. Élytres beaucoup plus larges que le prothorax ; descen- dant un peu vers les épaules, en carré un peu allongé, ar- rondies postérieurement. Le pénultième et l'antépénul- tième segment de l'abdomen plus petits que les autres. Jambes courtes. Ce genre existe dans le Catalogue Dejean, 3e édition, p. 390, sous le nom de Cladophora. ; mais, outre que ce nom n'a jamais été livré à l'impression par le comte De- jean, M. Guérin-Méneville a publié un genre de Lycites sous le nom de Cladophorus. [Voyage de la Coquille, p. 72.) Octocladiscus flabellatus, Thomson. (Patr.,Cayenne. — L., 10 ; 1., 5 M. — P. xxiv, f. 6.) Tête fauve. Yeux noirâtres. Les trois premiers articles des antennes fauves, les autres bruns. Organes de la bou- che fauves. Prothorax de la même couleur, brillant, forte- ment ponctué sur les côtes, lisse au milieu. Écusson lisse, fauve. Élytres saillantes aux épaules , avec des stries lon- gitudinales assez fines, qui se transforment en points verS TRAVAUX INÉDITS. 481 l'extrémité; bordées. Dessous du corps, abdomen, pattes et tarses fauves et très-tinement pointillés. En publiant cet Insecte, je conserve le nom spécifique que lui avait donné le comte Dejean. Alurnus elysianus. (Patr., région de l'Amazone. — L., 24 à 25; 1., 11 à 12 M.— P. xxiv, f. 7.) Tête noire, finement pointillée sur le front. Yeux d'un brun foncé un peu rougeàtre. Antennes finement ponc- tuées, noires, sauf les derniers articles, qui sont un peu grisâtres. Mandibules, labre, palpes et menton noirs. Pro- thorax plus large au milieu, arrondi , très-finement ponc- tué. Élytres sub-parallèles , arrondies postérieurement, beaucoup plus larges que le prothorax, assez convexes au tiers de leur longueur, un peu déprimées au milieu, ayant une petite élevure ou bosse à chaque épaule ; d'un jaune orange pâle jusqu'aux deux tiers de leur longueur, ensuite noires ; le noir remonte obliquement et inégalement vers les bords latéraux. Partie réfléchie lisse. Dessous du corps, abdomen et jambes noirs, très-finement ponctués. Tar- ses noirs en dessus, garnis de poils jaunes épais en des- sous. Craspedophorus jEgualitas. — Entièrement d'un bleu très-foncé presque noir. (Patr., Natal. — L., 25 ; 1., 11 M. — P. xxiv, f. 8.) Tête courte, très-rugueuse, bombée au milieu. An- tennes, premier article très-allongé et ponctué. Protho- rax comparativement petit, très-rugueux, relevé latérale- ment en gouttière, échancré vers les bords latéraux posté- rieurs ; la ligne médiane assez faible. Écusson petit, trian- gulaire. Élytres beaucoup plus larges que le prothorax, très-convexes, bombées sur la suture, plus larges au mi- lieu de leur longueur, avec neuf stries ou élevures sail- lantes sur chaque élytre : bordure un peu relevée en gout- tière, sauf aux épaules. Partie réfléchie finement rugueuse. Dessous du corps et abdomen fortement ponctués latéra- lement. Jambes finement ponctuées, surtout les cuisses. 2* série, t. vm. Aunée 1856. 31 482 rev. et màg. de zoologie. (Octobre 1856.) Myrmecoptera Bertolomi (1). — Entièrement noir, avec quelques reflets métalliques derrière les yeux. (Patr., Mozambique. — L., 18 à 23; 1., 5 à 7 M. — Cinq indivi- dus. Coll. de l'auteur.) , fête moins large postérieurement, avec une bosse entre les yeux , finement sillonnée sur les côtés et sur le front, qui est très-convexe. Yeux très gros, d'un brun foncé. Antennes dilatées à partir du cinquième article. Mandi- bules noires. Labre noir, bordé de blanc , avancé , con- vexe, avec trois dents antérieurement. Palpes fauves. Pro- thorax moins large et rétréci postérieurement, déprimé en avant et en arrière, finement sillonné. Êcusson triangu- laire. Élytres très-dilatées au milieu de leur longueur, très-étroites antérieurement et postérieurement, très-con- vexes au milieu , très-déprimées au tiers postérieur et re- levées en deux petites pointes tournées en dehors à l'extré- mité jusque vers où elles sont excessivement rugueuses ; ponctuées postérieurement ; bordées ; la bordure d'un beau violet en dessous. Dessous du corps avec quelques reflets métalliques. Abdomen très-lisse et brillant. Jambes très- longues, garnies de quelques poils. J'ai l'honneur de dédier cette remarquable espèce à M. le professeur Bertoloni, duquel j'en ai acquis cinq in- dividus. Elle sera figurée dans ma Monographie des Cicin- délètes. PnoEDmjs Coemeterii. — Entièrement noir; les élytres et l'abdomen très-brillants. (Patr., Chili.— L., 24; l.,8M.) Tète un peu rugueuse, avec une excavation circulaire entre les yeux et une ligne médiane profonde qui n'arrive pas jusqu'au prothorax. Yeux d'un brun foncé. Antennes plus fortes chez le mâle. Mandibules et labre noirs. Palpes d'un brun rougeâtre foncé. Prothorax avec une épine au » (1) Voir la description du genre Myrmecoptera daus le Gênera des Col. de Lacordaire, vol. I,p. 25. Le M. Berlolonii sera prochainement figuré dans cet ouvrage. TRAVAUX INÉDITS. 483 milieu de chaque bord latéral, peu rugueux chez le mâle, très-rugueux chez la femelle. Vu de profil , il est très-con- vexe vers le milieu de sa longueur et brusquement dé- primé en arrière; vu de face, on aperçoit, vers l'extré- mité, deux bosses formant saillie séparées par une ligne longitudinale médiane peu apparente. Écusson triangu- laire. Élytrcs lisses, très-larges aux épaules, qui sont sail- lantes et arrondies ; boursouflées sur le bord et un peu resserrées sur le tiers antérieurs ; quadriépineuses à leur extrémité; avec deux crêtes assez saillantes courant sur chaque élytre, dont l'une fait paraître la suture déprimée. Abdomen, jambes et tarses lisses. Coleoptera chilensia a Germain détecta et a Léon Fairmaire descripta. 1. Oryctomorphus parum striatus. — L., 12 milL wr Niger, nitidus, capite ruguloso, antice impresso, bilobo, basi unituberculato; prothorace punctis grossis sparsuto, basi média laevi ; antice laeviter impresso; niger, vittis duabus lateralibus et altéra média, saepe obsoleta aut dé- ficiente, flavis; scutello hevi, flavo, nigro marginato ; ely- tris flavo-testaceis, subnitidis, punctorum lineis parum impressis ; abdomine supra flavo ; pedibus nigris, femo- ribus flavo-maculatis. 2. Bolboceras tubericeps. — L., 15 à 17mill. — Cras- sus, fuscus, sat nitidus; à capite rugoso, antice trituber- culato, medio, inter oculos, unituberculato ; basi laevi ; prothorace antice late excavalo, laevissimo, hac excava- tione supra acute marginata ; lateribus grosse sed sparsim punctatis; scutello laevi; elytris fortiter punctato-striatis; f capite rugoso, breviore, antice truncato, margine ele- vato ; medio, inter oculos, tuberculo brevi armato ; pro- thorace convexo, antice laeviter impresso et sulcato; elytris minus punctato-striatis; subtusbrunneo-rufus,rufo-pilosus. 3. Bolboceras LjESicollis. — L., 13mill. — <$ Crassus, 484 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1856.) fuscus, parum nitidus ; capite rugoso, basi excavato, laevi ; disco elevato, breviter 4 tuberculato, his tuberculis cari- nis conjunctis; margine antico utrinque elevato ; mandi- bula dextra apice profunde emarginata; prothorace sub- opaco, grosse et sat dense punctato ; antice medio lœviore, paulo truncato, infra excavato, supra sulcato; scutello tenuiter punctato ; elytris quadrato-subglobosis, nitidiori- bus, profunde striato-punctatis ; infra cum pedibus rufus, rufo-piiosus. 4. Polycesta rubro-picta. — L., 19 mill. — Viridi-cya- nea, metallica, elytris rubro-signatis ; prothorace punctis grossis rugoso, medio postice late impresso, lateribus for- tius rugosis, a medio antice convergentibus ; elytris utrin- que quadricarinatis, secunda et quarta carinis apice junc- tis, tertia postice abbreviata, interstitiis biseriatim foveo- latis ; apice laeviter denticulato ; subtus cyanea, subnitida, punctatissima. 5. Pithiscus sagittarius. — L., 15 mill. — Elongatus, subparailelus, viridi-metallicus, nitidus; capite rugoso; prothorace sparsim sed grosse punctato, disco fere laevi ; lateribus rugosis, basi rectis, antice tantum arcuatis ; disco convexo, cupreo-aeneo, lateribus viridibus; basi média late l'oveata, hac fovea medio carinata, lateribus basi im- pressis ; scutello aurato ; elytris flavis , sutura , macula apicali sagittaeformi, vitta média transversali , et utrinque ab humeris vitta longitudinali abbreviata, nigris ; pedibus viridi-metallicis. 6. CONOGNATHA SPLENDIDICOLLIS. — L., 18 mill. — Oblonga, subdepressa, viridi-metallica ; capite rugoso, prothorace brevi, antice attenuato, grosse sed sparsim punctato, lateribus rugosis, depressis; basi média late sed vix impressa ; antice medio foveola minuta ; scutello vi- ridi-metallico , impresso ; elytris flavo-testaceis , sutura anguste, utrinque vitta humerali abbreviata, et vittis dua- bus latis, prima média, altéra ante apicem, cyaneis ; sub- tus griseo-pilosa. TRAVAUX INÉDITS. 485 7. Latipalpis metallica. — L., 18 mill. — Oblonga, supra depressa, fere parallela, apice valde attenuata ; cyaneo-viridis, metallica, sat nitida; prothorace transver- sim subquadrato, rugoso, medio late impresso, lateribus late impressis, inaequalibus, fere rectis, antice tantum ar- cuatis; elytris apice bidentatis, utrinque costis tribus ele- vatis, obscuris, fere laevibus ; interstitiis biseriatim foveo- latis; ad scutellum, utrinque carinula brevi; ante apicem, carina submarginali, saepe interrupta, ad médium ascen- dente ; subtus nitidior, valde punctata. Description de longicornes nouveaux du vieux Calabar, côte occidentale d'Afrique; par M. A. Chevrolat. (Suite. —Voir 1855, p. 183, 282, 513; 1856, p. 340, 436.) 49. Temnoscelis biemarginata vage et miuute punctata , griseo- fuscoque variegata ; capite magno, cinereo, postice attenuato, fusco, longitudine anguste sulcato , notula fusca inter anteunas signato ; mandibulis oculisque nigris ; antennis brunneis, cinereo annulatis, basique villosis secundo articulo brevi tertioque longo cincreis ; tho- race antice recto dein siuuose sulcato, in medio disci depresso, no- dulis septom inaequalibus instructo, postice bisinuato ; fusco, cum lateribus cinereis. Spina laterali valida acuta; scutello rotundato, fusco, longitudine cinereo; elytris planiusculis, thorace latioribus, in huraero rotuude rectangulis, parallelis ad apicem truoeatis et bi- emarginatis, cinereis, sed fuscisvel fusco-liueatis prope scutellum et prope marginem usque versus suturam a medio ad apicem ; seriebus abbreviatis tribus tuberculorum basi ; pedibus inermibus, femoribus brunneis, tibiis cinereis, posticis extus paululum ampliatis et bre- viter pilosis; corpore infra cinereo; in abdominc vittis tribus fuscis, mediana latiore. — Long., 23 mill.; lat., 7 1/2 mill. Vaguement et finement ponctuée, cendrée et variée de brun. Te te cendrée, large, arrondie et aplatie en avant, brune et atténuée en arrière, étroitement sillonnée et mar- quée, entre les yeux, d'une impression oblongue brune. Mandibules coniques sur le côté, noires. Yeux noirs, pro- 486 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1856.) fondement échancrés en dessus par la base des antennes, qui est presque carrée et évasée à son sommet. Corselet presque aussi haut que large, droit en avant, offrant au delà un sillon transversal sinueux et profond, bisinueux à la base avec un autre sillon droit qui vient inciser la base de l'épine latérale. Celle-ci est robuste et aiguë. Le disque est triangulairement déprimé et présente, de chaque côté, trois tubercules inégaux. Celui extérieur est le plus petit et le plus central , et l'antérieur est élevé, grand et obtus ; sa couleur est brune avec les côtés gris. Ecusson grand, ar- rondi, brun, cendré au milieu. Èlytres aplaties, allongées, parallèles, tronquées et bi-échancrées à l'extrémité ; elles sont cendrées, veinées d'obscur au-dessous de l'écusson, sur la suture et sur le côté , à partir de la marge jusqu'aux deux tiers de leur largeur et ce, avant le milieu, jusque près de l'extrémité ; leur base présente trois courtes séries longitudinales de tubercules, ceux de la série interne sont plus gros. Corps cendré. Abdomen marqué de trois li- gnes longitudinales brunes ; la médiane est plus large. Cuisses brunes, jambes et tarses cendrés, jambes posté- rieures un peu élargies extérieurement et poilues. — De la collection de M. Andrew Murray. 50. Temnoscelis fuscicornis obseura, nigro-variegata infra leuco- phaea, âutennis (primo articule» infuscato) tarsisque pallidis; capite truncato eonvexiusculo, infuscato, longitudine costulato et sulcato, macula cruciformi lincolisque duabus flavidis ad verticem; mandi- bulis, oculisque nigris; thorace trausverso, antice recto, postice mo- dice bisinuato, ibique constricto, tuberculis quatuor dorsalibus acu- tis et nigris, lineolis duabus intcgris,suhangulatim ferrugineis Spina laterali valida, acuta; scutcllo nigro, litteram Y cineream emittente; elytris thorace latioribus, iutra basim sinuosis, in humero rectangule productis et elevatis, ad latera modice attenuatis et breviter rotun- datis apice, ici dimidia parte anteriore foveato-pnucfatis, externe tu- berculato-dentatis, vitta communi circurnlleva ultra médium, traus- verse ducta infra , dein obliqua in margine , ultraque lineolis obsoletis duabus albis et undatis. —Long., 18 mill.; lat., 7mill. Obscure, variée de brun, de roux, de blanc, et surchar- TRAVAUX INÉDITS. 487 gée de points et taches noirs. Tête coupée droit, quoique convexe, offrant sur l'occiput deux lignes jaunâtres réu- nies sur \v liont et prolongées au delà en forme de croix, deux autres petites lignes de môme couleur, en arrière des yeux, côte réunie au sillon longitudinal. Antennes modéré- ment épaisses, un peu plus longues que le corps, d'un fer- rugineux terne, de onze articles, le premier mélangé et maculé d'obscur, suivants allongés, égaux, dernier acu- miné. Corselet transverse, droit, relevé et de la largeur de la tête en avant, légèrement bisjnueux en arrière , mar- qué de deux sillons transversaux près des bords et sur le disque de quatre à six tubercules noirs, la plupart aigus, et dont deux sur le milieu longitudinal. Un dessin jaunâtre et tiqueté d'obscur part du milieu du bord antérieur, se di- rige presque anguleusement sur le côté et redescend sur le milieu du bord postérieur. Épine latérale forte et aiguë. Ecusson plus que moyen, arrondi en arrière, noirâtre et représentant une sorte d'Y cendré. Élytres plus larges que le corselet, épaisses et sinueuses sur la base, avancées rec- ta ngulai rement sur l'épaule, diminuant de largeur vers le sommet : celui-ci est étroitement arrondi; leur moitié an- térieure est couverte de points fovéolés , dentelés et tu- berculeux du côté extérieur. Leur fond est d'un brun noi- râtre maculé et tiqueté de noir et de roux. Sur le milieu de la suture existe un trait circonflexe jaunâtre, suivi dune ligne transverse et d'une autre ligne marginale obli- que également jaune. Une tache noire oblongue reparaît sur la ligne transverse ; au-dessous sont deux petites li- gnes ondées, obsolètes et blanchâtres. Pattes inermes, moyennes, nébuleuses, mélangées de noir et de gris, les quatre jambes postérieures d'un gris de souris (avec an- neau blanc), légèrement élargies extérieurement et cam- brées à cet endroit ; tarses de forme conique ou triangulaire cendrés et à pénultième article antérieur noir. Corps, en dessous, d'un gris noirâtre. Abdomen de cinq segments, premier très-grand , avec deux séries de points blanchâ- kSS rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1856.) très vers le côté. — De la collection de M. Andrew Murray. Pterotragus , &T£pbv, plumet; rpcLycçy bouc (genus novum). Caput latum, transverse subquadratum , antice et recte truncatum ; mandibulis mediocribus, latiusculis, conicis, in apice oblique acutis intusque incisis ; palpis elougatis articulo ultimo majore, subulato ; labio magno, crasso, rotuude quadrato; clypeo augustissime recto; oculis lateralibus sat distautibus, supra profunde emarginatis; an- tennis corporis longitudine undecim articulis, primo clavato, tertio majore semi-fasciculato, quarto paululum breviore et curvato, se- quentibus prœcedenti dimidio brevioribus et inter se œqualibus. — Thorax elongatus, antice posticeque rectus, prope oculos latitudine capitis, sed ad médium et basim latior, dentibus ditobus lateralibus : prima iufra versus angulum anteriorem, secunda ultra médium. — Scutelluw médiocre, semi-rotundatum, antice depressum. — Elylrœ quam thorax duplo latiores et sesquiduplo longiores, ad humerum rotundatim rectangulœ, in lateribus parallclae, attarnen subsinuosae et ad summum regulariter rotundatai cum sulco costulaque prope apicem suîurae. — Pedes brèves, validiusculi, inermes, sat appro\i- mati. — Slernum planum subquadratum, antice rotundatim et mo- dice productum. — Abdomen quinque segmenlorum, primo et ultimo intermediis longioribus. Ce genre , qui ressemble aux Tragomorpha , me semble devoir être placé dans le voisinage des Mesosa. 51. Pterotragus lugens punctatus , pube brevi griseo-virescenti indutus ; in capite macula trigona occipitali, in thorace lineis tribus latis (prima dorsali secunda in utroque latere infra) in elytro macula transversali post médium alteraque parva apicali, nigris; mandibu- lis, palpis, oculis antennisque (griseo annulatis) nigris. — Long. 15 l/2;lat.,5 1/2à6mill. Noir finement ponctué, couvert d'un duvet gris verdà- tre. Tête large, avancée et coupée carrément sur les côtés, étroitement sillonnée, marquée d'une tache triangulaire noire sur le vertex. Palpes châtain roux sur le bout des articles. Lèvre, chaperon et ijcux noirs. Antennes noires, an- nelées de cendré, le troisième article est long et à moitié fourni de poils noirs en brosse, quatrième également long et cambré, suivants moyens égaux. Corselet offrant trois larges lignes longitudinales noires, dont une dorsale et une TRAVAUX INÉDITS. 489 latérale de chaque côté en dessous; il est armé de deux dents : la première est située près du bord antérieur, en dessous, et la seconde latérale au delà du milieu. Ecusson à demi arrondi. Elytres marquées d'une grande tache trans- versale noire qui est située après le milieu, liée à la marge, et se limite près d'une petite côte largement sillonnée jus- qu'à l'extrémité de la suture; cette tache est anguleuse en dessus et échancrée en dessous. Extrémité de la suture éga- lement noire. Corps, en dessous, d'un cendré verdàtre. Ab- domen à dernier segment noirâtre sillonné et déprimé. Femelle. — De la collection de M. Murray et de celle de l'auteur. 52. Asfynomus l ineo la tus alatus, griseus, supra fuscns ; capite inflexo, suleo longitudinali; antennis ad apicem articulorum nigro- signatis; thoraee latitudine et longitudine aequali, antice posticeque recto, lateribus obtuse et modice spinoso; elytris punctatis, thoraee multo latioribus, in humero obtuse productis, subparallelis et iu apice oblique truncatis evterneque angulatis, singulatim tricostatis, fusco-griseo bifaseiatis cum lineolis lougitudinalibus cervinis trans- verse dispositis; pedibus inermibus, tibiis ferrugineis iu apice, tar- sisque uigris. — Long., 9, 11 mill.; lat., 3 1/2, 4 1/5 mill. cT£. A peu près de la taille de Y As. obwletus, 01. [lœcicoUis,~D].)t mais un peu moins grand et un peu plus large; d'un gris cendré. Tête d'un gris foncé tomenteux et luisant, incli- née, aussi haute que large, arrondie en arrière; sillon longitudinal limité au sillon transversal. Chaperon coupé droit. Lèvre pâle. Antennes cendrées , guère plus longues que le corps, annelées de noir au sommet des articles. Corselet un peu plus large que haut, presque droit aux extrémités, d'un brun obscur, luisant et muni, de chaque côté, d'une épine obtuse. Ecusson moyen, semi-arrondi. Elytres une fois et demie aussi larges que le corselet, avancées presque rectangulairement sur l'épaule, subpa- rallèles, brièvement tronquées au sommet et subanguleuses vers l'extérieur; elles sont ponctuées, légèrement con- vexes, et offrent chacune trois côtes Longitudinales; leur 490 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1856.) fond est d'un brun noirâtre (avec deux bandes ondées et transverses, dont l'une est située vers le tiers antérieur et l'autre au delà du milieu) et d'un gris cendré sur le milieu, en travers ; chaque étui offre une dizaine de petites lignes d'un gris fauve. Corps, en dessous, d'un gris uniforme. Abdomen de cinq segments, le dernier est le plus grand. Pattes inermes, cuisses modérément et régulièrement ren- flées ; jambes ferrugineuses à la base , noires au sommet ; tarses noirâtres. L'oviducte de la femelle est peu déve- loppé, subconique, large et arrondi à l'extrémité. — Du vieux Calabar. — De la collection de M. Andrew Murray et de la mienne. 53. Monohammus oculifrons vage punctatus, fuscus ; mandibulis, oculis et iii vertice capitis quatuor maculis sericcis nigris ; thorace autice uni et postice bistricto, tuberculis duobus dorsalibus, spina laterali sat valida; el j tris fasciis duabus obscuris : prima latissiuia e basi ad médium sed secuuda ultra médium. — Long., 21 mil!.; lat., 7 mill. 1/4. Il est d'un cendré brunâtre et marqué de petits points espacés. Tète forte, avancée, tronquée, fortement sillonnée dans sa longueur, offrant en arrière des yeux, sur le bord du corselet, quatre taches ocellées réunies postérieurement entre elles ; elles sont d'un noir velouté. Lèvre grande, carrée. Chaperon transverse d'un cendré pâle. Antennes entièrement brunes, guère plus longues que le corps ; pre- mier article allongé , renflé et noduleux au sommet. Cor- selet aussi haut que large, droit aux extrémités, pourvu de trois sillons transverses, dont l'antérieur est flexueux et les deux de la base droits ; il est bituberculé vers le disque, près des côtés antérieurs, déprimé au centre et muni d'une petite carène longitudinale. Ecusson plus que moyen, semi-arrondi. Élytres largement rectangulaires, élevées sur l'épaule (avec quelques petits tubercules lisses), étroi- tement arrondies sur chaque extrémité , deux bandes ob- scures, dont la première s'étend de ia base jusqu'au milieu, et la seconde, étroite, au delà. Jambes intermédiaires mu- SOCIÉTÉS SAVANTES. 491 nies, extérieurement, d'une dentéchancrée qui est garnie, jusqu'au sommet, d'un duvet jaunâtre. Cinq segments abdominaux, premier et cinquième grands. — De la col- lection de M. Andrew Murray. 54. Monohummus cordifer parvus, minute et ordine punctatus, jjriseus; mandibulis apicc, oculis, maculaque subscutellari et cordi- formi io elytris nijçris; antcnnis longis, fuscis ; elytris anguste trun- catis, fasciola fusca uJlra médium signatis. — Long., 8 niill.; lat., 3 5/6 mill. Petit, régulièrement et finement ponctué, d'un gris cendré obscur. Tête coupée verticalement, légèrement in- clinée et sillonnée en longueur. Pulpes bruns, jaunâtres au sommet. Mandibules et yeux noirs. Antennes une fois et demie aussi longues que le corps ; le premier article est gris et les suivants sont ferrugineux , avec leur sommet extrême d'un foncé brillant. Corselet droit en avant et en arrière, sillonné sur le bord antérieur, en dessous, jusqu'à la hauteur des yeux, et sur la base, en dessus, assez lar- gement comprimé près de là. Épine latérale sise au milieu, assez forte et aiguë. Ecusson semi-arrondi, d'un cendré soyeux. Elylres plus larges que le corselet, coupées droit sur la base, rectangulaires sur l'épaule, parallèles, étroi- tement tronquées au sommet, marquées d'une tache noire soyeuse, subcordiforme , au-dessous de l'écusson : une bande transversale obsolète, obscure, qui remonte vers la marge, est placée au delà du milieu ; quelques petites taches de même couleur sont dispersées cà et là. Pattes et corps, en dessous, d'un gris cendré uniforme; jambes intermé- diaires échancrées extérieurement et revêtues d'une villo- sité pâle. — De la collection de M. Andrew Murray. (La suite prochainement.) II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des sciences de Paris. Séance du 28 septembre 1856. — M. Duméfil, après la 492 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1856.) lecture du procès-verbal et à l'occasion de la partie rela- tive à la reproduction de certaines espèces d'Insectes sans le concours des mâles, dont il est question dans l'ouvrage de M. Sieboldt, rappelle qu'il a consigné dans l'article Araignée du Dictionnaire des sciences naturelles , t. II , que feu Audebert , auteur de Y Histoire des Singes, nourrissait, dans des cages en verre, une Araignée femelle qui a pro- duit des œufs féconds, lesquels donnèrent deux autres femelles ; celles-ci ayant été isolées ont également pondu des œufs qui étaient fécondés sans le rapprochement d'un mâle. C'est un fait à joindre à celui du Puceron. M. Flourens lit une Note sur la sensibilité des tendons. S. A. le prince Ch. Bonaparte donne lecture de la fin d'un beau travail intitulé Excursion dans les divers musées d' Allemagne, de Hollande et de Belgique , et tableaux parai- léliques de l'ordre des Palmipèdes. M. Remak lit une Note additionnelle au Mémoire sur V action phgsiologique et thérapeutique du courant galvanique constant sur les nerfs et les muscles de ï homme. — Renvoyé à l'examen de MM. Andral, Rayer et Velpeau. M. Waller présente des Observations microscopiques sur la circulation du sang dans les vaisseaux de l'œil, vu en trans- parence sur le vivant. — Renvoi à MM. de Quatrefages et Cl. Bernard. M. Chrestien adresse une Note sur l'emploi d'une poudre inerte en place du soufre pour préserver les vignes de l'oï- dium. — Dans ce travail , il démontre que le soufre n'a aucune vertu spécifique contre la maladie, qu'il n'agit qu'en vertu de la ténuité de la poudre en laquelle il est réduit; il lui a substitué la poussière des grands chemins, et est arrivé aux mêmes résultats. Je pense que les observations de M. Chrestien méritent toute la confiance des agriculteurs, car elles sont la répé- tition de celles que M. Eugène Robert, de Paris, a faites depuis trois ans, et dont il a donné connaissance aux Sociétés impériales d'agriculture et d'horticulture, comme SOCIETES SAVANTES. 493 on peut le voir imprimé dans les recueils publiés par ces Sociétés. M. Rojas soumet au jugement de l'Académie un mémoire ayant pour titre : « De certains phénomènes 'physiques ob- servés dans la vie des Insectes. » — Renvoyé à l'examen de MM. Duméril, Milne-Edwards et Babinet. M. le secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces im- primées de la correspondance, un Éloge d'Etienne Geof- froy Saint-Hilaire lu par M. Joly à l'Académie des sciences de Toulouse le 12 juin 1856. Séance du 6 octobre 1856. — M. Rossignon lit un Mé- moire sur la composition d'un liquide coloré qui se forme dans une grotte du village de la Virtud, et donne naissance à un petit filet d'eau connu sous le nom de rivière du Sang (Rio de Sangre), près de Choluteca (Amérique centrale). « Le liquide sort d'une grotte formée de pierres tra- chytiques. Il est, au moment de sa formation, d'un rouge vif analogue au sang des Mammifères. Il n'a pas d'odeur; sa saveur est presque nulle; sa densité est de 2,75. A quelques pas de la grotte, il commence à se décomposer, exhalant une odeur de chair pourrie et donnant lieu à un dégagement de gaz où l'acide carbonique domine. C'est dans cet état qu'il attire les Vautours noirs [Catharles, Vieill.) et les animaux carnassiers, qui en mangent de grandes quantités. La prompte altération de ce liquide est surtout due à la chaleur qu'il fait dans ces climats. Ce liquide est coagulé par les acides, et le coagulum se re- dissout dans les alcalis. Évaporé , il commence à se coa- guler à 80 degrés centigrades ; plus tard il se boursoufle et forme une masse spongieuse d'un rouge noirâtre. Dis- tillé en vase clos, il se comporte comme toutes les sub- stances animales, laisse un charbon poreux et friable très- azoté, et produit une huile empyreumatique infecte. Mes observations m'ont conduit à penser que ce liquide doit sa coloration et ses propriétés à la présence d'une foule d'animalcules infusoires. « A l'appui de cette dernière assertion, je cite, dans le 494 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Octobre 1856.) Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie, plusieurs autres exemples. Ainsi les ruisseaux de la ville de Guatemala sont remplis de myriades d'infu- soires vermiformes très-longs, visibles à l'œil nu et doués d'un mouvement excessivement rapide. Quand l'eau dans laquelle vivent ces animaux est devenue stagnante, leur mouvement s'arrête; ils entrent en décomposition; l'eau devient rougeâtre et infecte, et attire bientôt les oiseaux qui vivent de charognes. D'autres eaux stagnantes obser- vées dans le même pays et colorées en rouge ont égale- ment présenté les mêmes infusoires, et, soumises à l'ana- lyse, ont donné des résultats analogues à ceux fournis par le liquide du Rio de Sangre. J'espère me procurer bientôt des échantillons de cette matière pour les remettre à l'Académie. » Le phénomène dont parle M. Rossignon avait déjà été observé à Guatemala par Squier, qui l'a mentionné dans la publication de ses voyages, et M. Ehremberg a prouvé que cette apparence sanguine de l'eau était due à des ani- malcules infusoires. Séance du 13 octobre 1836. — M. Hiffelsheim lit un tra- vail sur les mouvements du cœur. Troisième mémoire : in- fluence de la ligature des gros vaisseaux du cœur sur le bat- tement ou choc précordial. — Ce mémoire est renvoyé à l'examen de MM. Andral, Rayer et Cl. Rernard. Séance du 20 octobre 1856. — M. Henry Mûller, de Wurtzbourg, lit des Observations sur la structure de la ré- tine de certains animaux. — Travail renvoyé à l'examen de MM. Flourens, Milne-Edwards et Yaleneicnnes. Séance du %2 octobre 1856. — S. A. Monseigneur le prince Ch. Bonaparte donne lecture d'un grand travail intitulé Ornithologie fossile servant d'introduction au ta- bleau comparatif des Ineptes et des Autruches. Voilà encore un magnifique travail, dans lequel le prince naturaliste montre sa vaste érudition et des connaissances aussi profondes qu'étendues et variées. Après avoir établi que la science de Y ornithologie fossile SOCIÉTÉS SAVANTES. 495 est encore à fonder et que les Oiseaux fossiles n'ont pas encore trouvé leur Cuvier, comme les Poissons fossiles leur Agassiz, le savant prince passe en revue les erreurs qui ont été commises par les savants au sujet de la déter- mination des restes d'Oiseaux trouvés dans divers ter- rains, puis il arrive à montrer à quoi nos connaissances positives et incontestables sur ce point se réduisent, en passant en revue tout ce qui a été publié sur les groupes des Perroquets, sur le Lithomis vulturinus, sur les Passe- reaux, les (ialliMicés , les Echassiers, les Palmipèdes et les Ptiloptères. Il cite ensuite tous les auteurs qui ont fait connaître des restes fossiles d'Oiseaux, les localités où l'on en a observé jusqu'à présent, et termine ainsi : « Il ré- sulte, de ce que nous venons d'exposer aussi succinctement que possible, que presque tous les Oiseaux dits vulgaire- ment antédiluviens paraissent avoir appartenu aux deux ordres Ineptes et Rudipennes, qui nous semblent se re- présenter chacun dans sa série, le premier faisant partie des Altrices ou Sitistœ, le second des Précoces ou Auto- phagœ. Il y a cependant entre eux une telle analogie, nous sommes le premier à le reconnaître, qu'on ne saurait s'étonner que les plus grands et les plus clairvoyants zoo- logistes de notre époque les regardent comme ne formant qu'un seul et même ordre. « Par ces raisons, nous avons réuni ces deux ordres (des Ineptes et des Rudipennes) dans un seul tableau com- paratif et parallélique, oomme la puissante loi de l'ana- logie nous a déjà décidé à le faire pour les Hirondelles, les Martinets et les Engoulevents , qui offrent des rapports parfaitement identiques, laissant, comme à l'ordinaire, au lecteur studieux et réfléchi le chapitre sans fin des commentaires. » M. Kolliker lit une Note sur Vaction du curare sur le système nerveux, sur la terminaison des nerfs dans V organe électrique de la torpille et sur des mouvements particuliers et quasi spontanés des cellules plastiques de certains animaux. 496 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1856.) Ces trois mémoires sont renvoyés à l'examen de MM. Flourens, Milne-Edwards et Cl. Bernard. M. H. Hollard présente une Monographie des Ostra- cionides. « En continuant, » dit l'auteur, « par la famille des Coffres ou Ostracions l'étude des Branchiostéges d'Ar- tedi, j'ai reconnu, en ce qui concerne les affinités naturelles et la place de ces poissons dans la série ichthyologique : « 1° Qu'ils se rattachent bien réellement par l'ensemble de leur organisation, et plus particulièrement par leur squelette et leur appareil branchial, d'une part auxBalis- tides, de l'autre aux Gymnodontes de G. Cuvier, et qu'ils forment, avec les uns et les autres, une petite série par- faitement distincte ; « 2° Que leur place, dans cette série, se trouve marquée entre les Balistides, dont les rapprochent leur écaillure, composée de plaques osseuses tuberculées, et leur système dentaire ; et les Gymnodontes, dont ils ont les nageoires, mais dont ils sont éloignés par les caractères précédents; « 3° Que, tout en demeurant près des Balistides, les Os- tracions ne sauraient former avec ceux-ci une seule et même famille, et qu'il suffit des différences importantes qu'offre l'écaillure de ces deux groupes pour en faire deux familles distinctes et bien caractérisées. » M. Marcel de Serres adresse une Note sur la nature de Vhumeur à l'aide de laquelle les Mollusques allèrent leurs coquilles pendant quils les habitent. TABLE DES MATIERES. Pages. Pucheran. — Notices mammalogiques. 449 Dumkril (Aug.). — Note sur les Reptiles du Gabon. 400 Hupé et Lorois (E. G). — Descriptiou de coquilles nouvelles. 470 Montrouzier. — Description d'une coquille nouvelle. 471 Thomson (James). — Descriptiou de dix-sept Coléoptères. 472 Fairmaire (Léon). — Coleoptera chilensia. 483 Chevrolat. — Description de Longicornes nouveaux. 485 Académie des sciences. 491 PARIS. — IMP. DE Mme Ve BOUCHARD-HOZARD , RUE DE i/ÉPERON , 5. DIX-NEUVIÈME ANNÉE. — NOVEMBRE 1856. I. TRAVAUX INEDITS. Description d'une nouvelle espèce de Zorille ; par M. le capitaine Loche. Parmi les Mammifères que nous avons eu occasion d'ob- server en Algérie , se trouve un Zorille qui nous paraît constituer une espèce parfaitement distincte de celle que Linné désigne sous le nom de Viverra zorilla. Ne la trouvant mentionnée dans aucun des auteurs que nous avons consultés, nous croyons devoir la décrire comme nouvelle et la dédier, sous le nom de Zorilla Vaillantii , à S. E. M. le maréchal Vaillant, ministre de la guerre, auquel nous devons d'avoir été à même de la capturer. Zorilla Vaillantii, Loche. — Pelage épais, long, très- doux, varié de bandes noires et blanches, comme dans le Viverra zorilla, mais différemment disposées. Un masque d'un brun noir, qui couvre la région nasale, une partie des joues, des régions orbitales et la commissure des lèvres, est encadré par une bande blanche formant un cercle complet en passant au-dessus du front, derrière les yeux, au devant des oreilles, où elle s'élargit en se prolon- geant en arrière, et sur le devant de la gorge. De ce point part, de chaque côté, une petite bande qui couvre la lèvre inférieure et isole du menton un espace triangulaire noi- râtre. La lèvre supérieure, jusqu'à la naissance des vi- brisses, est également blanche. A la bande qui enveloppe la tête succède un espace d'un brun noir qui entame le blanc du front, recouvre les oreilles et gagne les côtés du 2* sérib. t. vhi. Aunée 1856. 32 498 rev. et mag. de zoologie. {Novembre 1856.) cou, qui, ainsi que la gorge, la poitrine, toutes les parties inférieures jusqu'au delà de l'anus, et la face externe et interne des membres, sont également d'un brun noir. De l'occiput naissent deux larges bandes d'un blanc nuancé de jaunâtre qui gagnent les côtés du corps et s'étendent jusqu'à la queue, en passant sur les épaules, les flancs et les cuisses. Deux autres bandes de même couleur, plus étroites, nées sur le cou, en dedans des premières, se pro- longent parallèlement à celles-ci jusqu'à la croupe, où elles s'élargissent. Enfin un grand espace ovalaire blanc jaunâtre, varié de noirâtre, occupe le milieu du dos. Toutes ces bandes sont ou séparées ou coupées par d'autres d'un brun noir. La queue est blanchâtre en dessus dans toute son étendue, avec la fine pointe noire ; en dessous elle est noirâtre à la base , blanchâtre vers le milieu , puis noire jusqu'au bout sur une longueur d'environ 9 centimètres. Les poils qui la composent , longs, plus rudes au tou- cher que ceux du dos, sont , en général , blanchâtres à la base, d'un brun cendré au milieu et jaunâtres dans le reste de leur étendue» Oreilles légèrement bordées de blanc au bout. Longueur du museau à l'anus, . * . . . 0m,260 — de l'anus à l'extrémité de la queue. 0m,180 — du pied postérieur 0m,0i0 — du museau à l'occiput 0m,065 Hauteur des oreilles 0m,015 Largeur des oreilles 0m,011 Les différences qui existent entre le Viverra zorilla et le Zorilla Vaillantii sont faciles à saisir. En premier lieu la différence de taille : notre Zorille n'a que 44 centi- mètres de longueur totale depuis le museau jusqu'à l'ex- trémité de la queue, tandis que l'espèce anciennement connue en a de 55 à 60. Chez le Z. Vaillantii, le pelage est plus soyeux, plus doux ; le blanc du front forme un bandeau qui enveloppe toute la tête, tandis que chez le V. zorilla il n'existe qu'une THAVAl'X 1NKIMTS. VOO tache blanche oblongue d'arrière en avant entre les yeux; de plus, celle-ci a les lèvres noires et notre Zorille les a blanches. Enfin le V. zorilla a la queue noire en dessus, blanche à son extrémité ; le Z. YaillnntU l'a blanchâtre en dessus, noire seulement en dessous, dans sa moitié posté- rieure et à la pointe. Ces différences nous paraissent assez tranchées pour motiver la distinction spécifique que nous faisons du Zorilla Vaillantii que nous avons rencontré en Algérie, et dont nous avons vu un individu exactement semblable qui avait été rapporté de Tunis. AMENITES MALACOLOGIQUES; par M. J. R. Bourguignàt. S LI. Du genre Zospeum. Il existe en Europe une contrée montueuse, la Carniole, qui, de tout temps, a su attirer, moins par la beauté ma- gique de ses paysages que par l'aspect grandiose de ses immenses souterrains, l'attention des touristes, et surtout des naturalistes. Dans ces vastes cavernes, en effet, où s'engloutissent des rivières considérables, telles que le Poik, par exemple, se trouvent de gigantesques excavations, d'interminables couloirs, de sombres lacs où la nature, dans sa merveil- leuse fécondité, a placé les êtres les plus singuliers. Là, sur tes parois des rochers, végètent de tristes cryp- togames, le désespoir des botanistes ; sous les pierres hu- mides se cachent des insectes aux formes bizarres et anor- males; dans les endroits fangeux se tapissent d'étranges crustacés, tandis que dans les sombres cours d'eair: nage un être moitié reptile, moitié poisson , le Protée au corps sans écaille. 500 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1856.) Ces animaux condamnés à vivre dans les ténèbres, et auxquels la nature, dans sa sage prévoyance, a refusé l'organe de la vue , ont été , dans ces derniers temps , un sujet sur lequel les naturalistes ont aimé à déployer la plus profonde érudition. Ces êtres anormaux ont tous été reconnus , non-seule- ment pour des espèces spéciales , mais encore pour des types de genres nouveaux ; tous ont été regardés comme des animaux non dégénérés, mais créés essentiellement pour vivre dans l'obscurité et les couloirs humides des souterrains. Tandis que les erpétologistes, les entomologues , etc., sans s'être donné le mot, arrivaient tous à cette sage con- clusion, les conchyliologues, en la personne de Ross- massler, protestaient par un résultat tout à fait opposé. Voici le fait : Dans ces mêmes cavernes où des êtres aveugles de Tordre des reptiles, des insectes, des crustacés, etc., avaient été trouvés, l'on y découvrit également quelques petits mollusques. Or, ces petits mollusques furent classés par Rossmassler parmi les Carychium (genre de la famille des Auricules), et chez lesquels l'organe visuel est parfaitement développé. 11 résulte de cette appréciation zoologique de Rossmass- ler, qu'il y a contradiction évidente entre les résultats fournis par la malacologie avec ceux donnés par l'erpé- tologie, l'entomologie, etc.. Reste à savoir 1° Si l'appréciation de Rossmassler est bonne , et si la nature n'a point fait exception , en faveur de ce mollus- que, aux lois de cécité qu'elle semble avoir imposées aux autres animaux de ces cavernes: 2° Ou bien si ces mollusques ne doivent point être éga- lement aveugles, et par conséquent être regardés comme des types d'un genre nouveau , et venir, par ce résultat , corroborer ceux déjà fournis par les autres êtres. TRAVAUX INÉDITS. 501 Lorsque Rossmassler publia, dans son Iconographie, la description de ces coquilles sous l'appellation de Cary- chium spdœum, il n'en connaissait que l'enveloppe exté- rieure ; il lui fut donc impossible d'appuyer son opinion par des laits an atomiques. Depuis cet auteur, l'on a trouvé, à l'état vivant , un grand nombre de ces mollusques ; mais, soit extrême dif- ficulté à soumettre au scalpel des êtres aussi petits, soit ignorance de la part des naturalistes allemands, aucune étude anatomique n'est venue faire connaître les organes de ces animaux. Aussi allons-nous être obligé de nous servir des preuves que peuvent nous fournir le test et le mode d'habitat. Mais auparavant, nous croyons convenable de révéler notre pensée sur la valeur des auteurs dont nous n'adop- tons point les idées; car, pourrait-on nous dire : Croyez- vous que des savants tels que L. Pfeiffer, Kiister, Schmidt, Freyer et Frauenfeld, qui tous ont professé la même opi- nion que Rossmassler, soient des naturalistes faciles à tomber dans l'erreur? C'est notre conviction. A notre époque, en effet, où les conchyliologues sont si pauvres d'idées, et où ils croient avoir rendu un grand service à la science lorsqu'ils ont copié les travaux de leurs confrères, il suffit qu'un auteur ait émis une opinion pour qu'immédiatement cette opinion soit servilement ad- mise à l'unanimité. Ce que nous disons en ce moment peut, à première vue, sembler injuste à l'égard d'un savant tel que L. Pfeiffer, cependant il n'en est rien. L. Pfeiffer, il faut le reconnaître, est de tous les con- chyliologues l'homme qui saisit le mieux les caractères d'une espèce, et qui sait le mieux traduire sa pensée en terme diagnostique. En un mot, L. Pfeiffer est la diagnose incarnée. Mais comme idée, comme appréciation philo- sophique, quelle pauvreté! 502 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1856.) On en a la preuve dans ses méthodes artificielles, dans l'agencement factice de ses genres, dans le faux groupe- ment de ses espèces, que vingt fois il a recommencé, et que vingt fois encore il reproduira sous une autre forme, sans jamais pouvoir une seule fois approcher d'une mé- thode naturelle et philosophique. L. Pfeiffer ne pouvait donc avoir une pensée différente de celle de Rossmassler ; il a suivi servilement sa méthode, et voilà tout. Il en est de même des autres naturalistes dont nous venons de citer les noms : ils peuvent être de bons monograpiies, ils peuvent faire d'excellentes des- criptions; mats, en définitive, ce sont des auteurs sans idées neuves et auxquels manquent la saine intelligence , la profondeur des pensées que possédaient les Lamarck et les Cuvier. Nous ne croyons donc point à la juste appréciation de ces auteurs; nous aimons mieux nous en rapporter à la sage prévoyance de la nature , qui sait fournir à chaque être les organes nécessaires aux milieux où elle les place. Les petits mollusques en question , ainsi que les autres êtres de ces cavernes, n'ont jamais été recueillis près de l'ouverture des souterrains, mais bien dans les couloirs les plus reculés à plusieurs lieues sous terre ; et cela n'a rien d'extraordinaire quand l'on saura qu'une de ces ex- cavations, celle d'Adelsberg, par exemple, a de 15 à 20 lieues d'étendue. Ces mollusques ont donc été créés pour vivre dans les ténèbres, et doivent être, par consé- quent, aveugles; car il est raisonnable de penser que, si la nature a enlevé, comme une superfluité, l'organe de la vue chez les autres êtres de ces cavernes, elle l'ait ôté, pour la même raison, à ces mollusques. Un fait qui, tout en corroborant cette opinion, nous montre que la nature ne fait rien à la légère, est celui que l'on remarque chez les Cœcitiamlla : ces petites coquilles vivent sous terre, à l'instar des Lombrics; aussi avons- TRAVAUX INÉDITS. 503 nous constaté, dans ces Aménités malacotogiquet , qu'il y a chez elles absence complète d'organe visuel. La nature en a donc agi de même pour les coquille* de ces souterrains Klles ont été créées pour vivre dans les ténèbres, elles n'ont point besoin de voir. S'il en était autrement, il y aurait une inconséquence notable dans ses lois. On ne peut donc classer ces mollusques dans le genre Cari/vhiumy dont les animaux possèdent des yeux situés à la base interne des tentacules, Nous dirons même plus , l'enveloppe extérieure de ces êtres ne présente presque aucun des caractères dos Ca- ry'chium. Nous avons étudié en conscience toutes les descrip- tions, et examiné avec soin toutes les espèces si bien figu-^ rées dans Freyer et Frauenfeld , et nous devons avouer que toutes ces coquilles ressemblent plutôt à de petits Vertigos qu'à des Carychies. Nous avons constaté chez ces mollusques la dextrorsité et la sinistrorsité du test; l'obésité constante de la spire ; une perforation ombilicale analogue, et même la fré- quence de la déviation rectiligne du dernier tour de spire, qui, chez les Pupas et les Vertigos, est si commune; enfin des denticulations lamelliformes identiques. Chez les Carychium . au contraire , la sinistrorsité n'existe point ; l'ombilic est à peine accusé par une légère fente; la spire est toujours allongée, lancéolée; les denti- culations sont simplement aperturales, etc.. Telles sont les différences que nous avons cru recon- naître entre ces mollusques des cavernes, classés à tort dans les C'arychium, avec les véritables Carychiu », qui habitent , à l'air libre , au pied des arbres , dans les mousses ou sur les bords des ruisseaux. Et lorsqu'un naturaliste consciencieux pourra étudier l'animal, ce qui n'a point encore été fait jusqu'à ce jour, nous ne doutons point que l'anatomie ne vienne 504 rev. et mag. de zoologie. [Novembre 1856.) confirmer les différences que nous venons de signaler. Il résulte, de ce que nous venons de dire , que les mollusques découverts jusqu'à ce jour dans les cavernes de Carniole sont , pour nous , des animaux devant servir de type à un genre spécial voisin des Carychium, et auquel nous donnons le nom de Zospeum. Nous avons tiré cette appellation générique de deux mots grecs (Çwov, animal; riréoç, caverne), afin de rappeler, par le nom du genre, le mode singulier d'habitation des mollusques qui le composent. Les Zospés ont été trouvés pour la première fois par Rossmassler, en octobre 1835, dans la caverne d'Adcls- berg. Depuis cette époque, ils ont été recueillis dans diffé- rents souterrains par MM. H. F. Schmidt, de Laibach , H. A. Schmidt, d'Ascherleben , enfin par le comte Franz Erjavec. Les principaux naturalistes qui se sont occupés de ces coquilles sont d'abord Rossmassler, en 1839 ; — Kûstér, en 1844; — Schmidt, en 1854; Frauenfeld, en 1854 et 1856; — Freyer, en 1855; — enfin L. Pfeiffer, en 1856. Passons maintenant aux descriptions de ces mollus- ques, qui sont au nombre de treize. Zospeum speljEum. Carychium spelaeum, Rossmassler, Iconogr., X, p. 36, taf. xlix, f. 661. 1839. — — Kuster, Syst. conch., Cab.; Auricul., p. 6, n° 2, taf. i, f. 11-12. 1844. — — Em. Cornalia, Dei gaster. ter. dell. valle dell' isonzo, dell' altipiano d'Adelsberg..., etc.. Extrait de« Giorn.instit. Lombardo di scienze, etc., t. III,» p. 35. 1852. Auricula spelaea, Schmidt, in Malak. Blatter..., p. 47. 1853. TRAVAUX INÉDITS. 505 Carychium spelaeum, Frauenfeld, Uber neu entd. Hohlen- thiere,... in Verh. zool. vereins in Wien., taf. i, f. 3. 1854. — — H. et À. Âdams, A Monogr..., in Proceed. zool. soc..., p. 34. 1854. — — L. Pfeiffer, Synops. auricul..., in Malak. Blat- ter..., p. 152, n° 176. 1854. — — H. et À. Adams, The gen. of rec. Moll., vol. II, p. 242. 1855. — — Frauenfeld , in Sitzungsb. kais. akad. Wis- sensch..., p. 14. (Janv.) 1856. — — L. Pfeifter, Monogr. auric., p. 164 et 198. 1856. Testa rimato-subumbilicata, ovato-conica, sublaevigata, alba, hya- lioa; spira coûica, obtusa; anfractibusô convexis; ultimo dimidiani longitudinis non œquante; apertura parum obliqua, lunari; pariete aperturali denticulis duobus (altero sat crasso prope columdlam, altero vix perspicuo mediano), munito; plica columellari lœvi ; peri- stomate sublabiato, breviter expanso; margine columellari dilatato, patente. Coquille subperforée, ovale, conique, presque lisse, transparente, blanchâtre ; spire conique, à sommet obtus. Six tours convexes, dont le dernier n'égale point la moitié de la hauteur totale. Ouverture lunaire, peu oblique, mu- nie, sur la convexité aperturale de l'avant-dernier tour, de deux denticulations , dont la première , située près de la columelle, est assez forte, et dont la deuxième, à peine sensible, se trouve placée vers le milieu de la convexité. Columelle offrant une petite inflexion. Péristome un peu bordé, réfléchi, surtout du côté columellaire. Haut., 1 mill. 1/2. — Diam., 1 mill. Le Zospeum spelœum a été recueilli , en octobre 1835, par Rossmassler, dans la caverne d'Adelsberg. C'est sur- tout près d'une immense salle souterraine, nommée dans le pays Tansplatz (place de la danse), que cette espèce se trouve le plus communément. (Voyez, à ce sujet, Schmidt, in Malak. Blatter, p. 48, 1853.) §Q6 REV. et mag. de zoologie. (Novembre 1856.) Zospeuiïi LAUTUM. Carychium lautum (1), Fraucnfeld, Uber neu entd. Hoh- lenthiere, etc., in Verh. zoolog. Vereins in Wien..., p. 33, pi. i, f. 4, 1854. — — L. Pfeiffer, Syn. Auriçul., in Malak. Blatter., p. 152, n° 175. 1854. — — H. et A. Adams, The gen. of. rec. Mol!., vol. IF, p. 242. 1855. — — Frauenfeld , in Sitzungsb. kais. akad. Wis- sensch, p. 22, f. 2. 1856. — — L. Pfeiffer, Monogr. Auric, p. 163 et 198. 1856. Testa subrimata, ovato-conica, teuera, hyalina, glabra ; spira co- nica, apice obtuso ; anfraetibus 5-G mqdice convexis ; ultimo spiram superante, ad suturam turgidp; apertura luuavi , obliqua, basi subr dilatata; pariete aperturali denticulis duobus (altero alto prope cp- lumellam, ac altero minore, mediano), mimito ; lica columellari dentiformi; peristomate expanso, reflexiusculo ; margine dextro me- dio repando, nec incrassato. Coquille à peine perforée, ovale, conique, transparente? lisse et fragile; spire conique-obèse, à sommet obtus. Cinq à six tours de spire convexes, dont le dernier, un peu gonflé vers la suture, dépasse la moitié de la hauteur totale. Ouverture oblique, rétrécie à sa partie supérieure, élargie à sa partie inférieure. Columelle petite, munie d'une petite dent très-saillante. Convexité de l' avant-der- nier tour offrant deux autres çlenticulations; la première, assez forte, est située près de la columelle ; la seconde, qui est très-faible, se trouve sur le milieu de la convexité. Péristome un peu bordé et réfléchi. Bord droit faible- ment infléchi au milieu, sans présenter pour cela un épaississement plus considérable. (1) Non Carychium lautum de Freyer, qui est une espèce distincte que nous décrivons sous le nom d» ZospQum aglcnum. TRAVAUX INKDITS. $07 Haut., 1,7 de mill. — Diam., 1,35 de mill. Habite la caverne de Krimberg, et çà et là dans les au- tres souterrains de la Carniole. ZOSPEUM AGLENUM. Carychium lautum (1), Freyer, Uber neu entd. conch...., in Sitzungsb. kais. akad. Wissensch, p. 21, taf. i, f. 7. 1855. Testa rimata, laevigata, subdiaphana, albidula ; spira conica; apice obtuso; anfractibus C convexis, sutura impressa separatis ; ultimo dimidiam longitudinis non attingente; apertura obliqua, rotuudato- luoari, ad basim dilatata ; pariete aperturali dent icu lis duobus (al- tero propo columellam compresso, altero mediano parvulo ac remoto), munito; plica columellari distincta ac acuta; peristomate retlexo ; margine devtro arcuato. Coquille lisse, subdiaphane, blanchâtre, pourvue d'une fente ombilicale rectiligne. Spire conique, à sommet obtus. Six tours de spire convexes, séparés par une suture bien marquée- Dernier tour n'atteignant point la moitié de la hauteur totale. Ouverture oblique, arrondie, lunaire, assez dilatée a la base. Convexité de l'avant-dernier tour pos- sédant deux denticulations, dont la première, comprimée, se trouve située près de la columelle , tandis que la se- conde, plus enfoncée, oecupe la partie médiane. Pli colu- mellaire saillant et aigu. Péristome réfléchi. Bord droit assez arqué. Hauteur, 2 1/5 mill. — Diam., 1 1/4 mill. Habite la caverne de Pasiza, en Carniole. Nous avons créé un nom nouveau pour cette espèce, parce qu'elle ne peut être assimilée au lautum, ainsi que l'avait fait Frauenfeld , et qu'il devenait urgent de lui ap- pliquer un vocable spécial. C'est également par erreur , nous le pensons , que : 1) Non Carychium lautum de Frauenfeld. 508 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1856.) L. Pfeiffer (1) a cité cette espèce parmi les synonymes du Sehmidtu. ZOSPEUM OBESUM. Carychium obesum (2), Schmidt, mss. — — Frauenfeld, Uber neu entd. Hohlenthiere,... in Verh. zool. vereins in Wien..., p. 12, taf. i, f. 6. 1854. — — L. Pfeiffer, Synops. auricul , in Malak. Blat- ter..., p. 152, n° 178. 1854. — — H. et À. Adams, The gêner, of récents moll..., vol. II, p. 242. 1855. — — Frauenfeld, in Sitzungsb. kais. akad. Wis- sensch..., p. 22, f. 3. (janv.). 1856. — — L. Pfeiffer, Monogr. auricul , p. 165 et 198. 1856. Testa rimata, globoso-conica, tenui, lœvigata, subdiaphana, albida ; spira eonvexiusculo-couica, acutiuscula; sutura mediocri; anfracii- 1ms 5-Ci modice convexis; ultimo dimidiam longitudinis non attin- gcnte; apertura obliqua, rotundato-lunari; pariete aperturali denti- culo uno compresso, prope columellam, raunito; plica columellari obseleta; peristomate expauso, reflexiusculo ; margine dextro ar- cuato ; columellari subverticali. Coquille globuleuse, conique, fragile, grêle, lisse, sub- diaphane, blanchâtre, munie d'une fente ombilicale. Spire conique, à sommet un peu aigu. Cinq à six tours peu con- vexes, séparés par une suture peu profonde. Dernier tour n'atteignant point la moitié de la longueur totale. Ouver- ture oblique, lunaire-arrondie, convexité de l'avant-der- nier tour munie, près de la columelle, d'une petite denti- culation comprimée. Pli collumellaire presque nul, Colu- (1) Monogr. auricul., p. 198. (2) Non Carychium- obesum de Freyer, qui est uue espèce distincte que nous décrivons sous le nom do Zospeum nyeteum. TRAVAUX INÉDITS. 509 melle presque droite. Péristome réfléchi. Bord droit un peu arqué. Haut., 2 mill. — Diam., 1 mill. Habite la caverne d'Obergurk, en Carniole. ZOSPEUM NYCTEUM. Carychium obesum (1), Freyer, Uber neu entd. conch., in Sitzungsb. kais. akad. Wissensch, p. 21, taf. i, fig. 6, 1855. Testa rimata, globoso-conica, fragili, laivigata, diaphana, albidula; spira convexiusculo-conica, apice paululum obtuso ; aufraetibus 6 cou- vexiusculis; sutura paululum impressa; ultimo dimidiam longitu- dinis non attingente ; apertura obliqua, rotundato-lunari; pariete aperturali deuticulis duobus (altero prope columellam compresso, satalto; altero remoto, parvo, m mediano convexitate), munilo; plica columellari obsoleta; peristomate reflexiusculo ; margine dextro vix arcuato. Coquille pourvue d'une fente ombilicale, globuleuse, conique, fragile, lisse, diaphane, blanchâtre. Spire co- nique, à sommet un peu obtus. Six tours peu convexes, séparés par une suture peu profonde. Dernier tour n'at- teignant point la moitié de la hauteur totale. Ouverture oblique, arrondie, lunaire, offrant, sur la convexité de l'avant-dernier tour, deux denticulations, dont la pre- mière, située près de la columelle, est comprimée, quoique assez forte , tandis que la seconde, beaucoup plus petite, se trouve placée très-profondément vers le milieu de la convexité. Pli columellaire presque nul. Péristome réflé- chi. Bord droit à peine arqué. Haut., 2 mill. — Diam., 1 1/4 mill. Habite la caverne de Pasiza, en C irniole. C'est à tort que Freyer a rapporté cette espèce à Yobe- sum de Schmidt et de Frauenfeld, et L. Pfeiffer (2) n'est (1) Non Carychium obesum d« Schmidt et de Frauenfeld. (2) Monogr. auricul., p. 198. 810 REV. et mag. de Zoologie. [N membre 1856.) pas moins tombé clans l'erreur en la plaçant parmi les sy- nonymes du Schmidtii de Frauenfeld. Aussi avons-nous été obligé, pour distinguer désormais Cette coquille des autres espèces avec lesquelles on lavait faussement assi- milée, de lui attribuer l'appellation spéciale de nycteum. Zospeum Schmidtii. darychium Carniolicum, ScKmidt, mss. Carychium Schmidtii, Frauenfeld, Uber neu entd. Hoh- lenthiere..., in Verh. zooL yereins in Wien, p. 12, taf. i, f. 5. 1854. — — L. Pfeiffer, Syn. auricul..., in Malak. Blatter..., p. 152, n° 177. 1854. — — H. et A. Adam*, The gêner, of récents moll..., vol. II, p. 242. 1855. — — Frauenfeld, in Sitzungsb. kais. akad. wissensch. . . , p. 18, fig.4. (janv.). 1856. -u — L. Pfeiffer, Monogr. auricul..., p. 164 et 198 (pars). 1856. Testa subrimata, o\ato-conica, teuera, subtilissime et regulariter costulata, hyalina; spira conica; apice obtuso; sutura profuuda; an- fractibus 5-6 percouvexis , lente acerrscentibus; ultimo diniidiam non superante ; apertura oblique lunari , ad basim parum dilatata; pariete aperturali denticulis duobus a5qualibus (altero prope colu- mellam, altero prope iusertionem labri)> remotis inuâ.ito; pliea colu- raellari obsoleta; peristomate undique diiatato , expanso; iiiargine dextro subimpresso. Coquille à peine fournie d'une fente ombilicale, ovale, conique, fragile, transparente, blanchâtre, très-régulière- ment et très-finement sillonnée de stries assez fortes. Spire conique, à sommet obtus. Cinq à six tours très-convexes, s' accroissant régulièrement, et séparés par une suture profonde. Dernier tour n'atteignant point la moitié de la longueur totale. Ouverture lunaire, oblique, un peu dila- tée à sa partie inférieure. Convexité de l'avant-dernier TRAVAUX INÉDITS» 511 tour munie de deux deuticulations d'égale taille et très- enfoncées, la première vers la columelle, la seconde pro- che de l'insertion du labre extérieur. Pli columellaire pres- que nul. Péristome dilaté et réfléchi. Bord droit un peu arqué. Haut, 2 miïl. — Diam., 1 1/5 mill. . Habite la caverne de Pasiza, en Carniole. L. Pfeiffer a réuni à tort à cette espèce les Cttrythium pulchellum, costalumy obesum (1), lautum (2), de Freyer, et le Carychium Freyeri de Schniidt. ZOSPEUM PtlLCttELLUM. Carychium pulchellum, Freyer, lîber neu entd. conch..., in Sitzungsb. kais. akad. Wissensch, p. 20, pi. i, %. 4. 1855. Testa rima ta, globoso-conica, subdiapbana albidula, elegantissittte sub lente striatula ; spira conica; apice obtuso; anfraetibus H con- vexiusculis, regulariter crescentibus, sutura impressa scparatis ; ul- timo dimidiam longitudinis non attingente ; apertura obliqua, fere rotundata ; pariete aperturali denticulo uno compresso, prope colu- nn'llam, munito; plica columellari obsoleta; peristomate refléxo, prœ- sertim ad columellam; marginibus callo junctis. Coquille globuleuse conique, subdiaphahe, très-fine- ment striée, blanchâtre et pourvue d'une fente ombilicale. Spire conique à sommet obtus. Six tours convexes, s'ac- croissant avec régularité , et séparés par une suture bien marquée. Dernier tour n'atteignant point la moitié de la hauteur totale. Ouverture oblique, presque ronde, offrant sur la convexité de l'avant-deruier tour et près de la co- lumelle une dent comprimée. Pli columellaire obsolète. Péristome réfléchi, surtout sur la columelle. Bords mar- ginaux réunis par une callosité sensible. (1) Non Frauenfeld et Schmidt. (2) IN on Frauenfeld. 512 rev. et mag. de ZOOLOGIE. (Novembre 1856.) Haut., 2 mill. — Diam., 1 mill. Habite la caverne de Krimberg, en Carniole. ZOSPEUM COSTATUM. Garychium costatum, Freyer, Uber neu entd. conch., in Sitzungsb. kais. akad. Wissensch, p. 20, pi. i, f. 5. 1855. Testa valde rimata, globoso-conica, subdiaphana, albidula, striato- costata ; spira conica, apice obtuso ; anfractibus 6 convexis, sutura impressa separatis; ultimo dimidiam longitudinis non œquante; apertura obliqua, lunari-subovata, ad basim dilatata; pariete aper- turali denticulis duobus (altero valido, compresso prope columel- lam; altero parvulo, remoto, mediano), munito; plica columellari nulla ; peristomate parum reflexo ; margine dextro valde inflexo. Coquille globuleuse conique, subdiaphane, blanchâtre, pourvue d'une fente ombilicale très-allongée et presque rectiligne. Test orné, de la manière la plus gracieuse, de fortes côtes espacées régulièrement. Spire conique, à som- met obtus. Six tours convexes, séparés par une suture bien marquée Dernier tour n'égalant point la moitié de la hauteur totale. Ouverture oblique, lunaire, subovalaire. Convexité de l'avant- dernier tour munie de deux denti- culations, dont la première, qui est forte et comprimée, se trouve près de la columelle, et la seconde, plus petite et plus enfoncée, vers le milieu de la convexité. Pli eolu- mellaire nul. Péristome peu réfléchi. Bord droit fortement arqué. Haut., 2 1/8 mill. — Diam., 1 1/3 mill. Habite un souterrain près de Goricane, en Carniole. ZOSPEUM ALPESTRE. Carychium alpestre (pars), Freyer, Uber neu entd. conch.. , in Sitzungsb. der kais. akad. Wissensch, p. 19, taf. i, fig. 2Aet2C. 1855. TRAVAUX INEDITS. 513 — — Fraiienfeldy in Silzungsb. kais. akad. Wissensch, p. 21. 1856. — — L. Pfeifl'er, Monogr. auricul., p. 198. 1856. Testa valdc rimata, lœvigata, albidula, subdiaphana; spira bre- vit r conica; apice acutiusculo; anfractibus 5 convexiusculis; ultimo ventrieosiore, dimidiam longitudinis aequante; apertura rotundato- lunari; paricte aperturali prope collumellam unidentata; plica colu- mellari uulla; peristomate refleio ; marginibus callo exacte circulare junctis. Coquille lisse, subdiaphane, blanchâtre, pourvue d'une fente ombilicale très-allongée et presque rectiligne. Spire courte,, conique, à sommet un peu aigu. Cinq tours con- vexes Dernier tour plus ventru et égalant la moitié de la hauteur totale. Ouverture lunaire arrondie. Convexité de l'avant-dernier tour munie, près de la columelle, d'une dent assez forte. Pli columellaire nul. Péristome réfléchi. Bords marginaux réunis par une callosité circulaire. Haut., 1 mill. 1/2. — Diam., 1 mill. Habite la caverne de Dioja-Grica, de Veternica, en Car- niole. ZOSPEUM NYCTOZOILUM. Carychium alpestre (altéra pars), Freyer, Uber neu entd. conch..., in Sitzungsb. kais. akad. Wissensch, pi. i, fig. 2Bet2D1855. Testa vix rimata , lœvigata , subdiaphana , albidula ; spira conica ; apice obtusiusculo ; anfractibus 6 convexiusculis ; ultimo ventrico- sioie, dimidiam longiludinis aequante. Apertura obliqua, anguloso- rotundata, ad basim paululum dilatata ; pariete aperturali denticulo prope collumellam munito ; plica columellari nulla ; peristomate re- flexo; margiue dextro iuflcxo, rectoque; marginibus callo junctis. Coquille lisse, subdiaphane, blanchâtre, à peine pour- vue d'une fente ombilicale. Spire conique, à sommet un peu obtus Six tours convexes, dont le dernier est plus ventru et égale la moitié de la hauteur totale. Ouverture 2° série, t. vin. Année 1856. 33 811 rev. et mac;, de zooeogie. (Novembre 1856.) oblique, anguleuse, arrondie, un peu dilatée à la base. Convexité de l'avant dernier tour munie, près de la colu- melle, d'une dent comprimée. Pli columellaire nul. Péri- stome réfléchi. Bord droit infléchi et rectiligne Bords marginaux réunis par une callosité sensible. Haut., lmill. 1/2. — 1 mil! Habite les cavernes de Dioja-Cmca et de Veternica, en Carriiole. Cette espèce diffère du véritable alpestre par son ouver- ture anguleuse, par son bord droit rectiligne, par sa fente ombilicale, qui est presque mille, par son sommet ob- tus, etc. rr ZOSPEUM ÏRAUENFELDII. Carychium Frauenfeldii , Freijer^ Uber neu entd. conch., in Sitzungsb. kais, akad. Wissensch, p. 19, fig 3. 1&55, — — FrflwewfeM, in Sitzungsb. kais. akad. Wissensch..., p. 16. 1856. — - — L. Pfeiffer, Monogr. auricul., p. 499. 1856. Testa valide rimata, globoso-couica, snhdiaphana, albidula, obli- que striatula ; spira eonica ; apice aeutiusculo ; anfractibus 6 convexis, gïadafcis, ac ad suluram profundam paululuin plauatis ; duobus prioribus lamgatis, tertio angustion> , tandem ultirno ventricoso ac dimidîam loagitudinis non attingeote; apertura lata, extrorsum ro- tundata; pariete aperturali denticulo valido prope columellam mu- nito; plica coiumellari obsoleta; peristomate reflexo; marginibus callo sat valido junctis. Coquille globuleuse conique, subdiaphane, blanchâtre, obliquement striée et pourvue d'une fente ombilicale as- sez forte. Spire conique, à sommet un peu aigu. Six tours de spire convexes, un peu plans vers la suture, qui est profonde. Les deux premiers tours sont lisses, le troisième est un peu plus petit que le second, ce qui donne au som- met une apparence un peu mamelonnée ; enfin le dernier tour est ventru et n'atteint point la moitié de la hauteur TRAVAUX INÉDITS. > I .') totale. Ouverture arrondie, largement développée, munie, sur la convexité de l'avant-dernier tour et près de la co- lumelle, d'une forte lamelle. Pli columellaire obsolète. Péristome réfléchi. Bords marginaux réunis par une cal- losité assez sensible. Haut., 2 mill. — Diam., 1 mill. 1/3. Habite la caverne de Podpec, près de Guttenreld, et <;à et là dans quelques autres souterrains de la Carniole. ZOSPEUM AWOENUM. Carychium amœnum, Frauenfeld, in Sitzungsb. kais. akad. Wissensch, p. 15, fig. 1. 1856. — — L. Pfeiffer, Monogr. auricul., p. 199. 1836. Testa minima, globoso-cyliudrica, pupoidea, laevigata, alba, oleoso- micante ; rima valida, in apertura prominente ; anfractibus 5 per- convexis ; superioribus lente accresceutibus ; ultimo permagno ; aper- tura lunari-ovata, edeutula ; columella cum anfractu ultimo angulum praebente; peristomate late reflexo, minime iucrassato; margine dextro rotundato, non impresso. Coquille très-petite, globuleuse-cylindrique, delà forme d'un petit vertigo. Test lisse, transparent, très-brillant. Fente ombilicale considérable, se prolongeant jusque dans l'ouverture, ce qui est dû à la columelle, qui forme un angle avec le dernier tour de spire. Cinq tours très-con- vexes, dont les premiers s'accroissent très-lentement. Der- nier tour très-grand. Ouverture lunaire-ovale, sans denti- culations. Péristome largement réfléchi, non épaissi. Bord droit arrondi, non infléchi. Haut., 1 mill. — Diam., 1/2 mill. Habite la caverne de Pasiza, en Carniole. Zospeum Fkkyeki. Pupa Freyeri, F. Schmidt, in Besuch der sele'er (îrotte, in Zeitschr. fur malak., p. 166. 18V9. 516 bev. et ma<;. de zoologie. (Novembre 1856.) Carychium Freyeri , Freycr, Uber neu entd. conch., in Sitzungsb. kais. akac.l. Wissensch, p. 18, iig. 1. 1855. Testa sinistrorsa, minima, subperforato-rimata, albidula siibdia- phana, laevigata: spira conica; apice acutiusculo ; anfractibus 6 con- vexis; ultimo maguo, ventricoso; apertura obliqua, lunari-ovata; pariete aperturali denticulo, parvulo, remotissimo prope columellam, munito; columella recta; peristomate rellcxo; margine devtro non inflexo. Coquille sénestre, très-pelite, blanchâtre, subdiaphane, lisse, munie d'une simple dépression ombilicale assez pe- tite. Spire conique, à sommet un peu aigu. Six tours con- vexes, dont le dernier est ventru et assez développé. Ou- verture oblique, lunaire-ovale, offrant, sur la convexité de l' avant-dernier tour et près de la columelle, une petite denticulation très-enfoncée. Columelle droite, sans pli. Péristome réfléchi. Bord droit non infléchi. Haut., 1 mill. — Diam., 1/2 mill. Habite la caverne de Bratenea, ainsi que divers autres souterrains de la Carniole. Description de quatre Lucanides nouveaux de ma collec- tion, précédée du catalogue des Coléoptères lucanoïdes de H ope (1845), et de l'arrangement méthodique adopté par Lacordaire pour sa famille des Pectinicornes (Gén. des CoL, vol. III , 1856 ; par M. James Thomson) (1). J'aurais pu présenter au public entomologique le cata- logue de ma collection de Lucanides , qui renferme près de cent cinquante espèces, sans y inclure les Passales ; mais il me semble que la tache de publier un catalogue de cette famille doit revenir tout naturellement au comte V. (1) Nous nous faisons un devoir d'annoncer que M. Thomson fait les frais de ce mémoire, et qu'ainsi, à l'exemple de plusieurs de nos collaborateurs, il en fait don à notre Revue. (G. M.) TRAVAUX INÉDITS. 517 de Mniszech ou au capitaine Parry, les plus riches pos- sesseurs des espèces qui la composent. Une monographie des Lucanides faite consciencieusement, serait encore plus désirable dans l'état actuel de la science. Je me borne aujourd'hui à faire précéder mes descriptions par le catalogue des Coléoptères lucanoïdes de Hope, ou- vrage excessivement rare , qui n'existe plus dans le com- merce et qui a été publié isolément en 1845. Je reproduis également l'arrangement méthodique adoptç récemment, par Lacordaire, pour la famille des Pectinicornes. Catalogue des Coléoptères lucanoïdes dans la collection du Rev. F. W. Hope, F. R. S., etc. (1) (1845). coleopïera lucanoidea, Hope. (Genus lucanus, Linrueus.) Fam. I. LAMPRIMID^E, Mac Leay. PHOLIDOTUS, M. L. Chalcimon, Dalman. 1. Humboldtii, Schonh. Brasilia. Lcpidosus, M. L. (mas). Geotrupoïdes, M. L. (fœm.). 2. Spixii, Perty. Brasilia. scorti/.is, Westw. 1. Maculatus, Klug., Spec. Brasilia. Irroratus, Hope. Z. Tr. RYSSONOTUS, M. L. 1. Nebulosus, Kirby. lamimuma, Latr. 1. /Enea, Fab. Van Diemen. Aurata, Latr. Cuprea, Latr. Var. 2. Latreillei, M. L. Nov. Holl. Caerulea, Don. Swan-River. 3. Subrugosa, Hope. Nov. Holl. 4. Schreibersii, Hope. Van Diemen. iïneus, Schreibers. 5. Tasmaniae, Hope, Van Diemen. 6. Micardi, Reiche. P. Adélaïde. Insularis, Hope. Swan-River. Purpurascens (var.?). Hope. Austr. a us. Fam. II. .$SALUME, M. L. ■ .«salus, Fab. 1. Scarabœoïdes, Fab. Europe. Fam. III. SYNDESID^, M. L. SYNDKSUS, M. L. 1. Cornutus, Fab. Van Diemen. Lucanus parvus Donov. (1) On a réuni par des accolades les espèces qui font double emploi, suivant M. Reiche. 518 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. Hexap-hyllum, Gray. Psilodon, Perty. 1. Brasiliense, Gray. Brasilia. Schuberti, Perty. 2. iEquinoxiale, Buquet. Nov. Gren. Westwoodii, Hope. Fam. IV. LUCANID/E, M. L. CIHASOGNATllUS, StepllCllS. Tetrophthalmus , Lessou. 1. Grantii, Step. In. Chiloc. (Tetr. de Chiloe, Lesson.) ORTHOGNATHUS, Dej. Sphœnognalhus, Buquet. I. Priouidcs, Dej. Colorabia. lucanus, Linn. A. Tibiae 4 posticae 3-yel 2-dentatae. a. Antenuarum elava 4-partita. * Caput maris supraangulato-elcvatum. (Subg. Lucanus propr.) 1. Cervus, Linn. Europe. 2. Lusilauieus, Hope. Portugal. 3. Hircus, Herbst. Europe. Capreolus, Fabr. (nec Linu.). Capra, Oliv. » Dorcas, Panz. 4. Barba rossa, Fabr.? Portugal. 5. Lunifer, Hope tRoyle's Himal.). Hi- malaya, Mahvah. Rugifrons, Hope (fœm.). 6. Cantori, Hope (Ami., N. H., 12). Ka- syah Hills. il. Mearesii , Hope (Ann., N. IL, 12). Sylhet, Assam. 8. Nigripes, Hope (fœm.). Assam. 9. Wcst!,rmaaii, Hope. Assam. 10. Vicinus, Hope. Poonah. II. Americanus, Hope. N. America. 12. Elaphus, Fabr. N. America. 13. 22 (Novembre 1856.) ** Caput (mas) supra haud angu- lato-elevatum. f Prothorax (mas) angulis posti- cis inermibus. Capreolus, Linn. (nec Fabr.). N. America. Dama, Fabr. N. America. Trigomes, Thunberg? N. America. Muticus? Thunberg (fœm.). N. America. Lentus, Say. N. America. Rupicapra, Dej. N. America. Atratus, Hope. Ncpaul. ff Prothorax (mas) angulis pos- ticis spinosis. (Subg. Mesotopus, Burm., MS.) Tarandus, Swederus. Sierra-Leone. b. Anteunarum clava 6 - partita (caput supra plauum). (Subg. Hexaphyllus, Mulsant.) Tetraodou, Thunberg. Ital. Serraticollis, Dalh. Ital. B. (Mas.) Tibiae 4 posticae inermes vel l-dentatae. a. Antenuarum clava 6-partita. Tibiae iutermediae (mas et fœm.) l-dentatae, posticae (mas) sim- plices (fœm.) l-dentatae (caput supra planum). (Subg. Hexarthrius, Burm., MS.) . Rhinocéros, Oliv. Java. . Longipennis, Hope. Java. Rhinocéros (fœm.?). Assam. . Falciger, Hope. Java. . Serricollis, Hope, Linn., Trans. As- sam. V. 18. Assam. Forsteri, Hope, Linn., Trans. As- sam. V. 18. Assam. Calauus, Hope, olim. Assam. b. Antenuarum clava 3-pattita. " Tibiae 2 posticae inermes in utro- TRAVAUX que sexu vel saltem in maribus. f Tibia* 4 postica: (l'uni.) 1-den- tatd;. a) Caput (mas) antice bimucro- natuni ; prothorax lateribus haudspinosis; mandibuhe(mas) iiiaviime. Insecta lutea , fulva , s: u brunnea. (Subu'. Metopodontus, Hope.) 0 Tibia* 4-poslica; .nias! inermes. 23. Downesji, Hope, Zool. Trans. V. 1. Fernando-Po. 24. Savagei, Hope, Anu. N. 11. V. 9. Cape Palinas. 25. Aogulatus, Hope , Anu. N. H. V. 9. Cape Palinas. /26. Cinuamomeus, Guériu. Java. | Pallidipeunis, Hope, L. Tr., 18. j Java. \27. Castaneus, Hope. Tndia. oo Tibia) 2 interniedia' (nias) deu- ticulo minimo arma ta? , posticœ 2 inermes. 28. Omissus, Hope, L. Tr. V. 18. Assam. 29. Fovtatus. Hope, L. Tr. Y. 18. ka- s\ah Hills. Confusus, Hope olim. Java. 30. Astacoides, Hope, L. Tr. V. 18. As- sam. 31. Fraternus, Hope. — ? 32. Maceleliandi, ljppe , Auu. N. H. Y. 18 kasyah Hills. 33. Fulvipes, Hope. Assara, etc. (,v Caput (nias) antice planum hypostomate excavato. o Tibiiiiint(M'iiie(lia'(nias) inermes. (Subg. Piosopocoilus, Hope.) 34. Cavifroos, Burin., MSS. Manilla. Dursalis, Krichs. (fœni.). Manilla. 35. Lateralis, Hope, Philip, ins. 30. Oceipitalis, Hope. Philip, ins. 37. Quadrideus, Hope. Sierra-Leoue. 38. Sa\ersii, Hope. Sierra-Leoue. 41. i:>. mitons. 519 39. Seuegaleusis, fclug., Laporte. Séné- gal. 40. Speculifer, Hope. Cape Palmap. 41. Picipennis, Hope, Aun. N. H. Sierra- Lconc, cape Palinas. oo Tibia) intermedia; (mas) denti- culo medio instructa;. b) Caput ineime, antonna; brèves. 42. Sei ricornis, I.atr. Madagascar. 43. Martini, Hope. Sierra-Leoue. Antilopus , Swederus? Sierra - Leone. bb) Caput pone ocuios tuberculo armatum. S Caput médiocre, autennae bre- viores. Oweni, Hope. Assain. §§ Caput maximum, antenna; lon- gissimae. Bucephalus, Klug. Brazil merid. Longicornis, Biirm. MS. j-f Tibiae 2-iutermefjiee ( fœm.) 1-deutata', postica1 2 ir.ennes. ,Caput (mas) subquadratum su- pra planum, clypeo semieircu- lariter cmargmato.) Tibiœ antice (mas) niultidentatw, 4 postic* simplices (Insecta bra- silichsia.) (Subg. Leptinopterus, Hope.) (Psalicerus, Dej.) Feraoratus, Fabr. lirazil. Bufifemoratus, Hope (ftem.). Bra- zil. Mj lanarius, Hope. Brazil. Funereus, Hop >. Brazil. Sarcorhainphus, Laporte. Brazil. Complauatus, Dej. Brazil. Multidf>utatus, Hop?. Brazil. Wilsoui, Hope, Brazil. Ibex, Sturm. Brazil. Aries, Dej Brazil. Politus, Hope (var. fœm.). Braiil. 40. 50. 520 51 rev. et mag. de zoologie. {Novembre 1856.) Tibialis, Esch. Brazil. inter. Ochropterus, Hope. Brazil. Ochraceus, Hope. Brazil. 52. Poljodontus, Dej. Brazil. 53. Y. Niger, Hope. Brazil. tff Tibiae 4 posticae in u troque sexu inermes. a) Oculi rotundati integri. Tarsi subtus setosi. Hujus sectionis mares tantum in museo nostro adsunt. (Subg. Cyclophthalmus, Hope.) o Mandibulae brèves apiee pal- matae , mentum transversum oblongo-quadratum ; prothorax autice angustior. 54. Platycephalus, Hope, Ann. nat. Hist., vol. XII. Kasyah Hills. oo Mandibulae elongatae apice den- ticulatae, mentum transverso- triaûgulare , prothorax antiee latior. 55. Metallifer, Boisduval. Java. Tarandus, Thunb., 1811 (nec Swe- derus, 1787). Java. Rangifer, Schônh., Syn. Ins., I, 3, 322. Java. De Haanii, Westwood (Ann. n. H.), var.? Java. aa) Oculi septo in duas partes di- visi; prothorax angulis posticis emarginatis. o Corpus mttallicum, tibiae et tarsi subtus setosi. (Subg. Calcodes, Westw.) 56. Eratus, Hope, Zool. Tr., V. 1. Te- nasserim, Kasyah Hills. oo Corpus obscurum, elytris ni- gris vel fulvis. b) Tibiae anticae inermes, posticse ad apicem extus haud spini - ferae. (Subg. Anoplocnemiis, Hope.) 57. Burmeisteri, Hope, Tr. eut. Soc., V. 3. Mysore. bb) Tibia; anticae dentatae; posticae ad apicem extus spinosae. (Subg. Odontolabis, Hope.) § Caput pone oculos in (mas) tu- berculo utrinquo armatum. 58. Delessertii, Guérin. Assam. Saundersii, Hope, L. Tr., XIX. Kasyah Hills. Bicolor, Saunders, Ent. Tr. 59. Prinseppii, Hope. Kasyah Hills. 60. Siva, Hope. Sylhet, Kasyah Hills. Wishnu, Hope (An. L. Gazella, mas, Fabr.). Java. Cumingii, Hope (mas). Manilla. Alces ^fcem.), Oliv. Manilla. Serrifer, Hope. Java. Dalmanni, Hope. Tenasserim. §§ Caput poneoculosiiKniasiinerrae. 65. Baladeva, Hope, L. Tr,, XIX. Ka- syah Hills. Lama, Oliv.? (fœm.?) Sijhet, etc. 66. Latipennis, Hope. P. W. Isl. 67. Angulatus, Hope. Kasyah Hills. 68. Glabratus, de Haan. Assam, etc. 69. Platynotus, Hope. East Indies. 70. Tenuipes, Hope. Philipp. Ins. 71. Castanopterus , Hope, Zool. Mise. Nepaul. ** Tibiae 4 posticae utriusque sexus in medio 1 -dentatae. j- Prothorax angulis anticis prorai- nentibus acutis , mandibula» (mas) maximae , dente reflexo versus basin marginis interni armatae , caput pone oculos tu- berculo instructum. a) Tibiae anticae (fœm.) rectae. (Subg. Macrognathus, Burm. MS.) 72. Giraffa, Oliv. Siam. 73. Confucius, Hope. Chusan. 74. Downesii, Hope. Bombay. TRAVAUX INÉDITS. 521 aa) Tibia; anticae (mas) extus cur- vataj. 75. Taurus, Fabr. Java, etc. Opacus, de Haan. 76. Squalidus, ïïope. Java. Vestitus, de Haan. Tomeutosus, Dejean. f -f- Prothorav augulis anticis haud promineutibus ; mandibulae (mas) ad basin marginis interni dente reflexo haud armatae. a) Corpus subconvexum; pedes sublongiores. Rafflesii, Hope, Lion., Trans., V. xviii. Bengal, Kasyah Hills. Macleayi, Hope. Assam. Nopalensis, Hope. East Ind. Similis, Hope. Var. Chevrolatii, Chenu. Spencii, Hope, Linn., Tr., xviii. As- sam. Parryii, Hope. Assam. Bulbosus, Hope, Linn., Tr., xviii. Assam. aa) Corpus plus miuusve depla- natum, pedes breviores. o Corpus (prœsertim antice) latis- simum. b) Prothorax lateribus in medio aut ante médium spina instruc- tus, clypeus transversus. (Subg. Platyprosopus, Hope.) 83. Titan, Boiad. India or. j Bueephalus, Perty? (84. Briareus, Hope. Java. 85. Antaeus, Hope, Ann. N. H., xii, p. 364. Kasyah Hills. 86. Chevrolatii, Hope, Ann. N. H., xii, p. 364. Kasyah Hills. /87. Falco, Laporte. Kasyah Hills, Java. j88. Saiga, Fabr Java. j Vultur, Lap. Kasyah Hills. I Pygargus, Dej. Kasyah Hills. 77. 78. 7!>. 80. 81. 82. xii, «>7 1)8 89. Reichei, Hope, Ann. N. H., xii p. 364. Kasyah Hills. 90. Moloschus, de H. Manill«. 91. Punctilabris, Hope, Ann. N. H. p. 364. Kasyah Hills. 92. Blanchardi, Hope, Ann. N. H., xii, p. 364. Kasyah Hills. 93. Dubius, Hope. Java. 94. Incerlus, Hope. Java, Manilla. 95. Indetermiuatus, Hope. Java. bb) Prothorax lateribus integris rectis; clypeus indistinctus. (Subg. ^Sgus, Mac L.) 96. Acuminatus, Fabr. Java. Fronticornis, Hope. Kandy. Cornutus, Thuub. Kandy. Cicatricosus, Wied. Java. Kandiensis, Hope. Var.? Kandy. Striatus, Hope. Kandy. Lunatus, Fabr. Kandy. Punctatus, Fabr. Kandy. (Mas) Porcellus, Dejean. Kandy. oo Corpus latitudine mediocri, ca- pite et prothorace mediocribus , vel saltem elytris haud mani- feste latioribus. (Subg. Dorcus, Auct.) b) Corpus lateribus subparallelis, mandibule ( mas ) subbreves deute erecto vel auricula versus basin annula:. 99. Parallelepipedus, Linn. Europe. 100. Musimon, Gène. Sardinia. 101. Aper, Dejean. N. Amer. 102. Bengalensis, Hope. Bengal. 103. Curvideus, Hope, Linn., Tr., xviii. Assam. 104. Parallelus, Hope. P. Wales I., Ka- syah Hills. 105. Eschschollzii, Hope. Tenasserim. 106. De Huanii, Hope, Linn., Tr., xix. Assam. 107. Lineato-punctatus, Hope, In. zool. 322 rev. et mag. de ZOOLOGIE. (Novembre 1856, Mise. Nepaul , Kasyah Hills. bb) Corpus lateribus minus paral- lelis, mandibule (nias) naud supra auriculata\ § Insecta asiatica. 108. Laleralis, Dej, Java. Javanus, Hope. Java. Laticpllis, Thunb.? (Mas) Java. 101). Submolans, Hope. Assam. 110. Sinister, Hope. Molucca, P. Wales Isl. 111. Hydrophiloides, Hope. Melville Isl. Obs. Speeies 8 sequentes sunt feminœ bujus seetionis vel Platyprosopi. 112. Rugifrous, Hope. Java. Subcostatus, de Haan. Java. 113. Iucrinis, Fabr. Java. 114. Passaloides, Hope. Java. 115. Puuctfger, Hope, Liun., Tr., xviii. Kasyah Hills. 116. Searitoides, Hope. Kasyah Hills. 117. Subaugulatus, Hope. Kasyah Hills. 118. Curvipe?, Hope. Poonah. 119. Parvulus, Hope. Mauilla. §S Insecta Australasice. 120 Obtusatus, Westw. V. Diemen , Land. 121. Novae Zealandiae, Hope. N. Zea- land. >SS Insecta americana. 122. Variolosus, Hope. N. Zealand. Cumingii, Hope olira. Chiloe. 123. Rubripes, Hope. Magellan. 124. Darwinii , Hope , Trans. ent. Soc. , V. 3. Chili. Lessonii, Buq., Ann. Soc. ent. Tr., xi, 283? Chili. 125. Bacchus, Hope. Chiloe. colophon, Westw. 1. Westwoodii, Gray. S. Africa. Lethroides, Hope. ceruciius, Mac Leay. Tarandus, Megerle. 1. Tenebrioides, Fabr. Germany. 2. Piceus, Fabr. N. Amer. Americanus, Dej. N. Amer. Balbi, Laporte. N. Amer. Quercus, Knoch? N. Amer. platycerus, Geoffroy. 1. Caraboides, Fabr. Europe. 2. Rutipes, Fabr. Europe. 3. Quercus, Knoch. N. Amer. Sccuridens, Say. N. Amer. Scaritoides, Thunb. N. Amer. xjphodontus , Westw. Corypluis, Dej. Cephax, Lap. 1. Antilope, Westwood, in Ent. Mag., 5, 260(1838). Cape G. liope. Reichej, Laporte (1840). Cape G. Hope. Capensis, Dej., Cat. Cape G. Hope. Cribratus, Gory. MSS. Cape G. Hope. 3-cornis, Hope. MSS. Cape G. Hope. CERATOGNATHCS, WeStW. 1. Niger, Westw., in Ent. Mag. (1838^. Van Diciueii, Land. Furcatus, Lap. (1840). Van Diemen, Land. sclerognathus, Burm. MSS. 1. Costatus, Burm. Brazil. mitophïllus, Parry, Tr. ent. Soc, V. 4. 1. Irroratus, Parry. Kew-Zealand. TMVAUX SINODfcNDRQN, i-'altl . 1. Cyliudricuin, Fabr. Europe. NiGiDiis, Mac Leay. Eudora, sect. 1, Laporte. 1. Lœvicollis, Westw., Eût, Mag., 5, 264. Manilla. Forcipatus, Esch. MSS. Manilla. 2. Bucephalus, Dupont. MSS. Manilla. 3. Auriculatus , Guérin (nec Klug.). Sierra-Loone. 4. Vervox, Dej. Sénégal. 5. Graudis, Hope. Sierra-JLeone. FiouLus, Mac Leay. Eudora, sect. 2, Laporte. 1. Regularis, Westw., Ann. se. uat,, 2e sér., vol. i, p. 120. New-Holland. Australasiae, Hope. MS. 2. Sulcicellis , Hope. Port Essington , Mclville Ins. 3. Striatus, Oliv. Mauritius. 4. Subcastaneus, Westw., Ent. Mag., 5, 263. Java. 5. Manillarum, Hope. Manilla. 6. Ebenus, Klug., Westw., Eut. Mag., 5,261. Madag. Anthraeiuus, Klug., Col. Madag., p. 85? Madag. Cernensis, Hope. Madag. 7. Nigritus, Westw., Ent. Mag., 5, 261. Sénégal. Ovis, Dej. Sénégal. aitDAM's, WestW. Syndenes, Griflith, Au. Kiugd. 1. Sulcatus , Westw. , Ann. se. nat., 2e sér., I, pi. va, fig. 3. Java. Cornutus, Griff., An. Kingd. Java. Cylindricus, Dej. MS. Java. Asper., de Haan. MS. Java. INÉDITS. $$i Fam. Y. PASSALID^ , Mac Leay. chiron, Mac Leay (1). Diasomus, Daim. Scapanates, Hoifmansegg. MS. 1. Grandis, Gor\, Guér., Règne an. 2. Gambianus, Hope. Gambia. 3. Cylindrus, Fabr., Ent. syst., suppl. Eabt India. Digilatuin, Fabr., Syst. East India. Eleuth, Mac Leay, etc. East India. 4. Assamensis, Hope. Assain. 5. Capensis, Hope. Cape G. Hope. 6. Senegalensis, Hope. Sépéçal. Digitatum, Dej., Catal. Sénégal. passàujs, Fabricius, Mac Leay. Paxillus, Mac Leay. 1. Emarginatus, Weber. Java. 2. Pilifer, Perch. China, Singapore, Ka- syah Hills, etc. Indicus, Hope. MS. Olira. China, Singapore, Kasyah Hills, etc. 3. Naviculator, Perch. China, Singapore, Kasyah Hills, etc. Yauikoreusis, Dupont, Ins. Oc. Pac. 4. Neelghcriensis, Guériii. Melville Isl. Insularis, Hope.MS. Olim. Melville Ins. Malabariensis, Perc)i. MS. (An distinctus?) Melville Ins. 5. Cantori, Hope. Malwa, Ipd. or. 6. Tridens Wiederaann. Java. Orieutalis, Doj. Java. Lateriseulptus, Perty. Java. 7. Chevrolatii, Perch. New-Holl. 8. Australasicus, Perch. New-Holl. 9. 6-dentatus, Eschs. New-Holl. Polyphyllus, Mac Leay. (1) Ce genre a été placé par Lacor- daire , et à juste titre , parmi les Apho- diideg. 524 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. 10. 11. 12. 13. 14. 13. 16. 17. 18. 19. 20. SI. 22. 2:\. 21 25. 20. 27. 28. 20. », Cancrus, Perch. New-Holl. Latipennis, Dupont, Perch. Manilla. Barbatus, Fabr. Guinea. Savagei, Hope, Perch. Sierra-Leone. Leachii, MacLeay (Paxillus). Brazil. Brasiliensis, Lep. et Serv., Guér. Brazil. Depressus, Drapiez. Brazil. Crenatus, Mac Leay. Central Amer. Puncticollis, Lep. et Serv. Central Amer. Hopei, Perch. Cayenne. Nigritus, Dej. Cayenne. Palinii, Hope. Cape Palmas. Interruptus, Linn. America. Spectabilis, Perty. America. Tlascala, Perch. Mexico. Punctiger, Lep. et Serv., Perch. Demerara. Striolatus, Esch. Demerara. Punctatissimus, Esch., Perch. Bra- zil. Quadricollis, Esch., Perch. Brazil. Exaratus, Klug. Madagascar. Mauouffi, Perch. Madagascar. Approximatus, Klug. Madagascar. Morbillosus, Klug. Madagascar. Africanus, Hope. Sierra-Leone. Dentatus, Fabr. Java, Manilla. Bicolor, Fabr. Manilla, Mysore. Vicanus, Hope, Perch. Manilla, My- sore? Interstitialis, Esch. S. Amer. Acuminatus, Esch. S. Amer. Barbatus, Schônh. S. Amer. , Binominatus, Perch. Havannah. . Sobriuus, Dej., Cat. S. Vincent's. . Glaberrimus, Perch. Brazil. 34. 35. 36. 37. 38. 30. 40. (Novembre 1856.) Affinis, Latr. Brazil. Planiceps, Esch. Guinea. Punctato-striatus , Chevr. Mexico, Columbia. Morio, Dej. Brazil. Angulatus, Perch. Valparaiso. Furcilabris, Esch. Cayenne. Transversus, Daim. Brazil. Cephalotes, Lep. et Serv. Brazil. Sinuatus, Esch. Brazil. Triluberculatus, Esch. Brazil. Simiosus, Drapiez. Brazil. Unicornis, Lep. et Serv., Perch. Guadel. Striato-punctatus, Chevr. Mexico. Distinctus, Weber. N. Amer. Cornutus, Fabr. N. Amer. Edeutulus, Mac Leay. N. Amer. Cylindraceus, Perch. (nec Perty). N. Amer. Teres, Perch. N. Amer. . Cylindraceus, Perty. Manilla. Fronticornis, Westw. (Anri. N. H., 1842). Thibet, Népaul. Bicanthatus, Percheron (1844). Thibet, Népaul. Tridens, Burmeister. MS. Thibet , Népaul. Bihastatus, Guérin. MS. Thibet, Népaul. Haworthii, Hope, MS. Thibet, Né- paul. . Platyrhinus, Reiche. MS. Venezuela. . Punctifroos, Hope. MS. Singapore. . Tetragonus, Perch. MS. Brazil. . Subcornutus, Sturm. MS. Mexico. . Rugiceps, Reiche. MS. N. Holl. Famille des PECTINICORNES, Lacordaire, Gcn. des Col., vol. HT, p. 1. I. Languette située derrière le menton ou à son sommet : Lucanides. II. Languette située dans une échancrure du menton : Passalides. TRAVAUX liNÉDITS. 525 Tribu I. Lucanides. I. Languette située à la face interne du menton. A. Prothorax non contigu aux élytrcs. a. Menton recouvrant la base des palpes. 6. Lobe interne des mâchoires inerme ou formant uu crochet corné chez les femelles seules. c. Prosternum étroit, souvent enfonce entre les hanches antérieures. Mandibules des mâles très-grandes : Chiasogyialhid.es. Mandibules des mâles médiocres : Lamprimides. ce. Prosternum plus ou moins large : Lucanides vrais. 66. Lobe int. des mâch. en crochet, corné dans les deux sexes : tigulides. aa. Meuton laissant les palpes à découvert : Syndésides. B. Prothorax exactement appliqué contre la base des élytres : JEsalides. II. Languette située au sommet du menton : Sinodendrides. Sous-tribu I. Chiasognathides. I. Massue antennaire de trois articles : Pholidolus, Mac Leay. II. Massue antennaire de six articles. Bord antérieur de la tête épineux : Cliiasognalhus, Steph. Bord antérieur de la tête inerme : Sphœnognalhus, Buqt. Sous-tribu II. Lamprimides. I. Éperous des jambes postérieures lamelliformes : Dendroblax, White. II. Éperons des jambes postérieures grêles. A. Yeux complètement divisés : Ryssonolus, Mac Leay. B. Yeux entiers. Massue antennaire de trois articles : Lamprima, Latr. Massue antennaire de quatre articles : Streptocerus, Fairm. Sous-tribu III. Lucanides vrais. 1. Sixième arceau ventral invisible ; languette bilobée. A. Lobe interne des mâchoires inerme dans les deux sexes. Corps très-court : Colophon, West. Corps plus ou moins oblong : Lucanus, Scopoli. B. Lobe interne des mâchoires corné et crochu chez les femelles : Dorcus, Mac Leay. H. Sixième arceau ventral distinct; languette cordiforme : Plalycerus, Geoft'r. Sous-tribu IV. Figumdks. I. Yeux incomplètement divisés : Xiphodonlus, West. II. Yeux complètement divisés. Les quatre jambes postérieures pluri-épineuses : Nigidius, Figulus, Mac Leay. Les quatre jambes postérieures uni-épineuses : Agnus, Burm. 5â6 REv. et mag. de zoologie. (N&vembre 1856.) Sous-Tribu V. Syndêsidks. I. Massue auteunaire de sept articles : Syndesus, Mac Leay. Massue de six articles : Hexaphyllum, Gray. Sous-Tribu VÏ. ./Esalidks. I. Saillie prosternale libre en arrière. Massue antennaire à articles courts et obtus : Ceruchus, Mac Leay. Massue auteunaire à articles longs et filiformes : Ceralognathus, West. II. Saillie prosternale reçue dans une excavation du mésosternum : JEsalus , Fab. Sous-tribu VII. Sinodendrides. Genre Sinodendron, Hellw. Tribu H. Passalides. Genre Passalus, Fab. Cyclophthalmus Mxiszechïi. (Patr., Bornéo. — L.,46, inclus les mandibules; — 1., 11 M. au-dessous de l'œil; 10 M. au-dessous des épaules.) Voisin du C. rangifer, Schonh. [Tarandus , Swedeij. Comme chez ce dernier la couleur générale est brune; quelques reflets métalliques sur les mandibules et la tête. Palpes d'un noir brillant. Bordure antérieure du prothorax d'un vert foncé métallique ; en arrière, bordure de même couleur, mais plus étroite. Écusson d'un vert métallique brillant. Bordure des élytres très-mince, de même couleur. Poitrine et abdomen d'un brun foncé ; les lignes de divi- sion de la première d'un vert métallique brillant. Pattes d'un jaune d'ocre en dessus, verdàtres en dessous. Tarses noirs, garnis, en dessous, de touffes de poils jaunes. Mandibules comparativement courtes , denticulées à l'extrémité seulement, ayant deux dents peu longues au cinquième de leur longueur; très-finement pointillées. Tête avec une prolongation au-dessus de chaque œil, non aiguë ou en pointe, mais affectant une forme quadran- gulaire; deux crêtes élevées commençant en regard de l'œil , courtes, convergeant en dedans ; la tête fortement TRAVAUX INEDITS. 527 excavée et finement pointillée entre ces crêtes; les bords iln peu rugueux. Prothorax avec des petits points assez distancés. Élytres très-faiblement ponctuées , surtout sur la suture, avec quelques séries très-fines de points; partie réfléchie un peu rugueuse. Abdomen et dessus des cuisses lisses ; tibias finement ponctués. Je dédie avec plaisir cette remarquable espèce à M. le comte de Mriiszech, qui possède la plus belle collection de Lucanides en Europe. Dorcus (Cladognathus) forfïclla. (Patr. , Chine boréale. — L., 60, inclus les mandibules; 1., 16 M. au prothorax.) Tient le milieu, pour la grandeur, entre le développement moyen du C. giraffa et le C. Mac-Leayana. Entièrement d'un brun très-foncé presque noir, luisant sur les élytres. Tête avec une fossette assez marquée au milieu du front, très-fortement échancrée circulairement entre les yeux, prolongée en une pointe au-dessus de l'œil , un peu dilatée au milieu et rétrécie en arrière, très-finement ponctuée; épistome caverneux , très-profond , lisse et brillant vers l'extrémité. Mandibules régulièrement arrondies, très-fine- ment pointillées, sauf à la base, qui est lisse et brillante; dents de l'extrémité comparativement petites , celles de la base de grandeur très-variable et inégale. Menton granu- leux. Palpes brunâtres. Même ponctuation pour le protho- rax que chez là tête; une petite pointe au bord latéral postérieur du premier. Élytres presque lisses ou très-fai- blement pointillées, un peu atténuées après le milieu de leur longueur; bordure et partie réfléchie un peu granu- leuses. Dessous du corps et jambes lisses, sauf les tibias, qui ont quelques points enfoncés et dont l'extrémité est rougeâtre. jEgus malaccus. (Patrie, Malacca et Bornéo. — L., 15; 1., 6 M. au prothorax.) Entièrement noir en dessus: d'un brun foncé en des- sous. Tête très-éch ancrée entre les yeux, avec des points en- 528 rev. et mag. de zooroGiE. (Novembre 1856.) foncés assez distancés ; mandibules avec deux dents à la base et deux dents au milieu de leur longueur. Menton avec des gros points enfoncés. Prothorax ponctué comme la tête, arrondi et plus large sur les bords latéraux anté- rieurs; écusson lisse. Élytres fortement striées ; six stries non ponctuées sur chaque élytre à partir de la suture ; ensuite quelques stries fortement ponctuées sur les bords. Dernier segment de l'abdomen criblé de gros points en- foncés; jambes lisses. La femelle (?) a la tête et le prothorax criblés de gros points enfoncés. JEgvs myrmidon. (Patr., Malacca. — L., 12; 1., 4 à 5 M. au prothorax.) Ne diffère de YE. malaccus que par les caractères sui- vants : mandibules plus allongées, avec quatre dents inté- rieures, les deux premières aiguës, les deux autres arron- dies. Ponctuation de la tête et du prothorax plus forte ; ce dernier coupé carrément aux bords latéraux antérieurs. Dernier segment de l'abdomen lisse. Description d'une Cicindela et de deux Longicornes ; par M. J. Thomson. Cicindela Craverii. (Patr., Mexique. — L., 17 M.; L, 7 M. Cet insecte m'a été communiqué par M. E. ïruqui; il a été pris par M. Craverï , auquel j'ai le plaisir de le dédier. En dessus, d'un vert mat ; en dessous, d'un vert bril- lant. Parties de la bouche noires, sauf les mandibules, qui sont blanches à leur naissance. Antennes noires. Labre blanc. Prothorax et élytres lisses; huit taches jaunes sur ces dernières, savoir : deux humérales, deux situées au quart antérieur, deux près du milieu de leur longueur, des- TRAVAUX INÉDITS. 529 cendant obliquement vers la suture, et deux postérieures en forme de parenthèse. Dessous du corps lisse. Tarses noirs. Cette espèce sera figurée dans ma Monographie des Ci- rindclides. Cerosterna voluptuosa. (Patr., Chine boréale. — L., 35 à 36 M.; 1., 15 M. Couleur générale noire, avec de grandes et nombreuses taches d'un jaune clair pubescent. Les trois premiers ar- ticles des antennes noirs ; les autres d'un blanc farineux, avec l'extrémité noire. Ressemble, pour la forme, à la C. reticulator. Six taches sur la tête : deux sur le crâne, derrière les yeux; deux sur le front, et deux autres sur les joues. Quatre taches sur le prothorax : deux longitudinales en dessus au milieu, et deux en dessous. Elytres ayant les épaules descendantes, à peine échancrées à l'extrémité et terminées par deux très-petites pointes; quatorze taches, dont deux très-petites au quart postérieur. Quatre taches sur la poitrine et deux taches sur chaque segment de l'abdomen , allant en décroissant. Jambes noires. Tarses couverts, en dessus, d'une pubescence d'un bleu pâle. Batocera Victoriana. (Patr., Bornéo. — L., 62 M.; l.,19 à 20 M. Diffère de la B. Ajax par sa forme moins allongée et comparativement plus large. Couleur générale des élytres d'un brun parfois luisant; ces dernières recouvertes le plus souvent, surtout chez le mâle, d'une pubescence jaunâtre, avec de nombreuses taches de même couleur. Chez le mâle, les cinquième et dixième articles des an- tennes avec des excroissances convexes en dehors et con- caves en dedans ; chez les sixième, septième, huitième et neuvième articles, cette excroissance est rudimentaire ; elle n'existe plus dans les onzième et douzième articles. Deux taches blanches sur les joues, qui se prolongent en dessous du prothorax jusqu'à la poitrine ; deux taches 2e série, t. vin. Année 1856. 34 530 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1856.) jaunes en dessus, au milieu de ce dernier. Écusson blanc. La naissance des élytres avec des granulations moins prononcées que chez les autres espèces du genre ; taches très-irrégulières, grandes et affectant des formes plus ou moins bizarres, suivant les individus. Poitrine blanche sur les côtés, avec deux grandes taches d'un brun soyeux au milieu. Abdomen et pattes bruns, sauf les antérieures, qui sont noirâtres. Coleoptera maroccana a Léon Fairmaire descripta. 1. Palssus olvesh. — L., 6 mill. 1/2.— Castaneo-brun- neus, sat nitidus, capite opaco, medio sulcato; antennis opacis, articulo 1° subquadrato, 2° compresso, elongato, parallelo, intus denticulato, baseos angulo interno pro- ducto ; prothorace oblongo, antice inflato, postea con- stricto, ante basim tuberculato; elytris laevigatis; pedibus posticis brevibus, compressis. 2. Geotrupes hoffmawnseggi. — L., 28 mill. — Oblon- gus, fere quadrangularis, parum convexus ; niger, nitidus ; capite mas cornu leviter armato, basi subcompresso, ru- goso; mandibulis latis, trilobis; prothorace transverso, lateribus antice valde rotundatis, antice rugoso punctato, mas medio cornu horizontali acuto , fœmina antice bi- dentato; elytris parallelis, apice rotundatis, striatis, striis latis, leviter punctatis. 3. Ancylocheira flavo-angulata. — L. , 17 mill. — A. ruslicœ proxima-oblonga, leviter-convexa, viridi-me- tallica, capite flavo-maculato, prothorace sat convexo, fortiter sed parum dense punctato, linea média laivi, mar- gine antico anguste flavo, medio interrupto, angulis pos- ticis late llavis ; elytris imniaculatis, punctato striatis, vage impressis; subtus aenea, punctata, abdomine apice et sterno lateribus flavo-maculatis. 'ÏKAVAUX INKD1TS. 531 4. Cekrio maculicollis. — L., 15 à 16 mill. — Elon- gatus, testaceo-rufus ; capite nigro, valde punctato, anten- nis fuscis; prothorace sat dense punctato, angulis posticis productis, acutis, utrinque, macula oblonga obscura ; elytris sat dense et sat fortiter punctatis ; vix perpicue lineatis; subtus piceus, abdomine rufopiceus, pedibus testaceis, tibiis basi infuscatis. 5. Clytus nigrosignatus. — L., 15 à 17 mill. — C. 4 punctato affinis, eodem colore sed paulo obscuriore; thorace longiore, antice angustiore, ante basim nigro tri- signato; elytris ad basim utrinque 2 aut 3 maculis minu- tis, medio macula majore transversa et altéra marginali oblonga , subtus cum pedibus grisescens. 6. Cassida limratirollis. — L., 7 mill. — Ovata, pa- rum convexa, viridis, infra nigra, nitida; prothorace hemisphaerieo, margine antico anguste ttavo, medio latius, disco flavo sparsuto ; angulis posticis acutiusculis ; elytris basi prothorace nonnihil latioribus, apicem versus atte- nuatis, irregulariter, sat fortiter punctatis, utrinque costu- lis 4 vix elevatis ; abdominis segmentis ultimis anguste flavo- marginatis, pedibus ttavis, femoribus ultra médium nigris. Description de longicornes nouveaux du vieux Calabar, côte occidentale d'Afrique; par M. A. Chevrolat. (Suite. —Voir 1855, p. 183, 282, 513; 1856, p. 340, 436, 485.) 55. Pachyslola? decussala bruunea; vittis duabus in thorace (prima laterali secunda iufra lata post oculos) in elytris vittis duabus decussatis, magnani litteram X formantibus, tertiaque parte apicali suturœ, femoribus posticis ad apicem maculis duabus, corporeque infra (medio excepto) albidis ; maudibulis, clypeo, oculisque amplis, nigris; antennis validis, corpore brevioribus, articulo ultimo acuto. — Long., 35 mill.; lat., 11 mill. 1/2. Brune. Tète convexe sur le front, tronquée obliquement 532 rev. et mag. de zooeogie. (Novembre 1856.) en dessous, marquée, en arrière, de cinq lignes et d'un trait qui longe les yeux, sillon longitudinal étroit. Mandi- bules d'un noir brillant. Lèvre veine, carrée. Chaperon très-étroit, transverse. Yeux amples, peu échancrés en dessus, noirs. Antennes n'atteignant guère que les deux tiers de la longueur du corps, assez épaisses, à dernier article acuminé. Corselet droit aux extrémités, marqué de trois sillons transversaux, de quatre tubercules dorsaux et de deux lignes longitudinales blanches, la première sur le côté et la deuxième en dessous, en regard de l'œil. Épine latérale très-robuste et aiguë. Écusson semi-arrondi. Ély- tres plus larges que le corselet , élevées sur l'épaule et dé- primées intérieurement, parallèles, arrondies jusque sur le sommet de la suture, qui est un peu anguleux; elles présentent deux bandes blanches croisées en forme d'X, et dont chacune part obliquement de l'épaule vers le milieu de la suture et se dirige toujours obliquement sur la marge, à la hauteur du sommet de la cuisse postérieure : en cet endroit , elle se recourbe en demi-cercle vers l'ex- trémité et remonte sur la suture, où elle se limite au-des- sous de la jonction des lignes. Pattes et milieu du corps d'un brun cendré. Poitrine et abdomen largement mar- ginés de blanc; cuisses postérieures avec deux taches éga- lement blanches au sommet ; cinq segments abdominaux, le dernier grand, largement tronqué en dessus, échancré au milieu et longitudinalemcnt sillonné en dessous. Cette magnifique espèce, qui fait partie de la belle col- lection de M. Andrew Murray, devra probablement con- stituer une nouvelle coupe générique voisine des Pachys- tola; les P. annulicornis et arcuata (nos 5 et 6), nobis, devront en faire partie. Par leurs yeux , très-développés , ces insectes ont aussi des rapports avec le genre Eury- sops. 56. Phymasterna? flavosignata elongata cinnamomea , ambitu oculorum, maculis in thorace quinquc et in elytris tredecim, scutel- TRAVAUX INÉDITS. 533 loque luteis; antenuis pcdibusque pallidis. — Long., 15 mill.; lat., 5 mill. 1/4. D'un cannelle pâle. Tête large, convexe , obliquement inclinée en devant et marquée d'une côte longitudi- nale qui est sillonnée sur l'occiput, jaune à l'entour des \eux. Chaperon droit. Lèvre rougâtre, en carré long. Man- dibules plates, larges, d'un noir luisant. Yeux étroits, oblongs, rapprochés vers le front, échancrés aux deux tiers anté- rieurs. Antennes ferrugineuses, plus longues que le corps, espacées, de onze articles, deuxième très-court, troisième fort long, suivants presque égaux entre eux, derniers un peu obscurs. Corselet inerme régulièrement arrondi sur le milieu latéral, un peu plus large que haut, droit, en avant et en arrière, largement atténué près de là sur les côtés et transversalement convexe ; il est marqué de cinq taches jaunes, ainsi disposées : trois sur le disque (une en avant et deux en arrière situées sur les sillons) et deux la- térales allongées. Écusson carré. Èlytres plus larges que le corselet, avancées et subrectangulaires sur le dehors de la base, étroitement arrondies sur l'extrémité ; elles sont fine- ment ponctuées et offrent chacune six taches d'un jaune pâle (de plus une septième commune se remarque au-des- sous de l'écusson) ; la première est située au milieu de la base, la deuxième au-dessous, près de la suture ; la troi- sième est latérale, grande, oblique et dentée au bord infé- rieur et interne; la quatrième aux deux tiers de la lon- gueur, assez grande» en carré irrégulier; la cinquième et la sixième au-dessous, disposées transversalement. Pattes inermes, pâles. Abdomen de cinq segments; le premier et le cinquième sont les plus grands. Pygidium échancré sub- anguleusement à l'extrémité. — Du vieux Calabar. — Col- lection de M. Andrew Murray. Cette espèce se retrouve aussi au Gabon ; mais, chez les individus qui en provien- nent, les trois taches dorsales du corselet étant réunies, ce corselet paraît jaunâtre et offre, de chaque côté, une ligne longitudinale arquée, de couleur cannelle. 534 kfv. et mag. de zoologie. (Novembre 1856.) 57. Crossotus rollaris breviusculus , uiger, thoracis laterihus , 'nelytris maculis duabus (prima basali tuberculata, secunda laterali circumflem poue médium) albis. Capite brunneo albidoque varie- gato, longitudine sulcato ; au tennis albo-annulatis, quarto articulo curvato ; thoraco quadrispinoso, basi transverse sulcato ; elytris sin- gulis fasciculis quatuor brunneis et erectis, in dimidia parte ante- riore foveato-punctatis et in apiee breviter truncatis ; tibiis in apice tarsisque partim nigris, albo siguatis. — Long., 10 mill.; lat., 5 mill. Ponctué, noir, mélangé de brun et de blanc. Tête moyenne, arrondie, faiblement bicornue entre les antennes et sillonnée longitudinalement. Antennes longues de la moi- tié du corps, noires, annelées de blanc, de onze articles ; le troisième est long , le quatrième un peu plus court et légè- rement cambré pour s'emboîter sur l'angle humerai, sui- vants moyens , et diminuant de longueur et de grosseur. Corselet en carré transverse, transversalement sillonné près de la base, droit en avant et en arrière, muni, près de l'an- gle antérieur, en dessous, d'une dent obtuse qui se dirige vers la tête, et d'une épine latérale médiane régulière ; le milieu et l'angle antérieur seulement sont noirs et ponctués, et les côtés sont blancs. Ecusson assez grand, allongé, ar- rondi. Elytrcs plus larges que le corselet, arrondies rec- tangulairement sur l'épaule, presque parallèles, brièvement et obliquement tronquées au sommet; noires, variées de brun, ayant chacune deux taches blanches, dont la première repose, au milieu de la base, sur un fort tubercule, et la seconde est circonflexe, appuyée à la marge et située au delà du milieu longitudinal. On voit en plus trois ou quatre faisceaux de poils bruns élevés et un peu dirigés en ar- rière , dont trois sur une ligne parallèle et le quatrième sur l'épaule. Corps, en dessous, et pattes mélangés de noir, de brun et de blanc. Sommet des jambes noir; tarses noirs et blancs. Prosternum carré, brièvement bicornu en avant. — De la collection de M. Andrew Murray et de celle de l'auteur. 58. Apomecyna ^ammpnnclatn rugulosfl , grosse puncUta, ni SOCIÉTÉS SAVANTES. 535 gra, mtida; thoraeo inormi antiee in medio paululum protenso pos- ticeque recto et augustissime stricto; seutello lato, semi-rotnndato, longitudine impresso ; elytris punctato-striatis, subcostatis alboque gultulatis. — Long., 10 mill. 1/2; lat., i mill. Ruguleuse , noire , brillante , couverte de très - gros points. Tête convexe, moyenne, sillonnée longitudinale- ment. Antennes épaisses, un peu plus longues que la moi- tié da corps, à troisième et quatrième articles grands, à cinquième de moitié plus court que les précédents. Corse- let allongé, coupé droit en avant, un peu avancé sur le mi- lieu vers la tête, étroitement sillonné en dessous jusqu'à la hauteur des yeux, droit en arrière et étroitement sillonné dans sa largeur. Ecusson grand, presque carré et arrondi en arrière, sillonné au milieu. Elytres un peu plus larges que le corselet, avancées et arrondies sur l'épaule, subpa- rallèles, plus étroitement sur le sommet, et marquées de neuf stries ponctuées et de gouttelettes blanches inégalement réparties, qui apparaissent quelquefois au nombre de vingt- huit à trente par étui ; quelques gros points seulement en dessous sur les côtés de la poitrine. Pattes courtes, assez épaisses; cuisses renflées; jambes antérieures légèrement échancrées en dessous, cendrées et émoussées à l'extré- mité. — De la collection de M. Andrew Murray et de celle de l'auteur. {La suite prochainement.) II. SOCIETES SAVANTES. Académie des sciences de Paris. Séance du 3 novembre 1856. — S. A. Monseigneur le prince Ch. Bonaparte lit des Additions et corrections au Coup dml eut L'ordre des Pigeons et à la partie correspond 536 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1856.) dante du Conspectus avium. Voici la Note qui précède ces additions remplies de détails synonymiques et d'observa- tions critiques de la plus haute importance pour les orni- thologistes : « J'ai attendu, pour publier les additions et rectifica- tions à l'ordre des Pigeons, de pouvoir profiter de la se- conde édition du catalogue rédigé par M. G. R. Gray pour les espèces du Muséum britannique. Mais, je le dis à re- gret, cet opuscule est loin d'avoir rempli mon attente; l'auteur n'a pas su ou n'a pas toujours voulu profiter des travaux faits de ce côté du détroit, et je me vois contraint de protester derechef contre sa synonymie des vraies Ptilo- podes (Ptilinopes!), et particulièrement contre sa repu- gnance à adopter l'excellente espèce de Lesson (Pt. rosei- capilla), qu'il dédouble sans raison, pour substituer son propre nom de purpureicinctus. Le Pt. Mercieri est tout à fait distinct. Je maintiens donc, même en cela, cette partie ardue de mon travail, dans lequel la part que j'ai faite à mon savant ami d'outre-Manche est certainement assez be » A la suite de ces additions, qui occupent sept pages des comptes rendus, le prince a donné un grand tableau inti- tulé, Conspectus ineptorum et struthionum aves. M. le président Geoffroy Saint-Hilaire met sous les yeux de l'Académie un Papillon vivant d'un ver à soie du chêne (bombyx mylitta), et donne lecture de la lettre suivante qui accompagnait cet envoi : « Monsieur le président, j'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien communiquer à l'Académie des sciences un fait très-curieux d'histoire naturelle qui se rattache à une question importante, à nos tentatives d'acclimatation du ver à soie de l'Inde (bombyx mylitta), qui vit des feuilles de divers arbres, et particulièrement de celles de plusieurs de nos chênes les plus communs. « J'ai commencé, l'année dernière, l'introduction de ce SOCIÉTÉS SAVANTES. 537 ver à soie, qui donne la fameuse soie tussah, si belle et si solide, et j'ai aujourd'hui la satisfaction de pouvoir annon- cer que, grâce à la puissante intervention de la Société impériale d'acclimatation dont on vous doit l'idée et la fondation à laquelle je me suis empressé de faire hommage, au nom de M. Perrottet, des premiers cocons qu'il m'avait envoyés de Pondichéry, l'acclimatation de cette utile es- pèce est en pleine voie de succès. « En effet, l'année dernière, j'ai obtenu assez d'oeufs de ce ver à soie pour faire élever à Paris et à Lausanne un bon nombre de chenilles qui ont tissé leurs cocons. Ces cocons ont produit, cette année, des papillons vigoureux dont la ponte a donné lieu à une très-heureuse éducation, surtout à Lausanne, où mon savant ami, M. le docteur Cha- vannes, est parvenu à obtenir plusieurs centaines de co- cons, espoir de la génération de l'année prochaine. J'at- tends de M. Chavannes, pour la Société d'acclimatation dont il est membre, un rapport détaillé sur cette éduca- tion, et j'y joindrai les observations que j'ai faites sur l'é- ducation de Paris. Aujourd'hui je désire seulement appeler l'attention sur une anomalie remarquable, sur l'éclosion prématurée de l'un des cocons obtenus à Paris. Cette appa- rition, en plein hiver, d'un papillon qui ne doit se montrer que l'été prochain s'observe quelquefois chez nos bom- byx d'Europe: heureusement c'est un cas rare et excep- tionnel, car si tous les cocons donnaient ainsi les papillons quand il n'y a plus de feuilles pour nourrir leur progé- niture, et si les œufs de ces papillons éclosaient huit jours après avoir été pondus , ce qui est le cas ordinaire chez le bombyx mylitta en question, l'espèce périrait infaillible- ment. « Je ne pourrais trop le répéter, l'introduction d'espèces susceptibles de transformer les feuilles inutiles de nos chênes en une soie très-belle et très-forte ne saurait me détourner des travaux relatifs à l'amélioration de nos belles races de vers à soie ordinaires, surtout aujourd'hui qu'une 538 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1856.) terrible épidémie (la gattine) sévit sur elles dans presque toute l'Europe. Dans une prochaine communication, j'au- rai l'honneur d'entretenir l'Académie de mes observations sur cette grave maladie des vers à soie, qui fait manquer la récolte presque partout, et qui est devenue, pour les populations de plusieurs de nos départements du midi, une calamité aussi désastreuse que les inondations du Rhône et de la Loire. « J'ai l'honneur, etc. Guérin -Ménevillë. » Séance du 10 novembre. — M. Moquin-Tandon présente, de la part de S. A. le prince Ch. Bonaparte, le Catalogue des Oiseaux d'Europe offert en 1856, aux ornithologistes , par M. Emile Parzudaki, suivi d'une énumération supplé- mentaire des espèces algériennes non européennes, d'une liste des espèces acclimatées, et d'une autre de celles données à tort comme d'Europe, rédigé d'après les dernières classifications de S. A. Monseigneur le prince Bonaparte. In-4°. Paris, Parzudaki, 1856. M. Paul Gervais adresse une Note sur les prétendus oiseaux fossiles du terrain wealdûn de Tilgate. Cette note a pour objet de protester contre un passage du travail que le prince Ch. Bonaparte a publié, dans les Comptes rendus (t. XLI1I, p. 775), sur l'ornithologie fossile, dans lequel le savant prince dit que M. Gervais a pris le crâne d'un pois- son pour celui d'un oiseau. M. de Par aveu écrit que de nouvelles recherches lui per- mettent d'établir que i'Epyprnis a existé non-seulement à Madagascar, mais sur le continent de l'Afrique : en Cafre- rie et dans le royaume de Magodoxo spécialement. Ces re- cherches lui permettront aussi de faire connaître le nom qu'il portait en Afrique et de confirmer encore, d'une nou- velle manière, les conjectures savantes de M. I. Geoffroy Saint-Hilaire. Séance du 17 novembre. — S. A. Monseigneur le prince Ci». Bonaparte présente la fin de ses Addition» et correction* SOCIÉTÉS SAVANTES. 539 au Coup a" ml sur l'ordre des Pigeons et à (a partie corres- pondant? du Conspectus avium. Cotte terminaison d'études, que tous les ornithologistes liront avec le plus vif intérêt, occupe encore huit pages des Comptes rendus. En défi- nitive, et comme conclusion générale, le prince termine ainsi : « En tenant compte des diverses suppressions et addi- tions, depuis la publication de mon Tableau des Pigeons et de la partie de mon Conspectus avium comprenant cet ordre, les genres de Pigeons sont portés de quatre-vingt- trois à quatre-vingt-neuf, et les espèces de deux cent qua- tre-vingt-huit à trois cents. » M. Colin adresse la Description de deux Moutons cèloso- miens. Les deux animaux sont deux veaux mâles nés à terme. Ils ont été disséqués par M. Colin dans le cours de cette année, et les squelettes ont été déposés au musée de l'école vétérinaire d'Alfort. La description est accompa- gnée de deux figures dessinées avec beaucoup de soin. M. Pucheran écrit pour réclamer contre quelques inexac- titudes contenues dans une note annexée à une communi- cation faite dans la séance du 15 septembre 1856, par le prince Ch. Bonaparte, note que M. Pucheran pense le con- cerner quoiqu'il n'y soit pas nommé. En faisant hommage à l'Académie d'un mémoire de zoologie appliquée à l'agriculture, nous avons adressé à son illustre président la lettre suivante : a Monsieur le président, en démontrant l'insuffisance de la production animale dans vos Lettres sur les substance* alimentaires, en faisant voir que des millions de Français sont presque totalement privés de viande, puisqu'ils n'en mangent que six fois, deux fois, et même une seule fois par an, vous avez fixé tous les regards vers la cause première des souffrances de notre agriculture, et vous avez rendu un véritable service en appelant de nouveau, et avec l'au- torité qui s'attache à vos paroles, l'attention de tous MM c*»i chercheut un rpmè à ce mal profond) 540 rev. et màg. de zoologie. (Novembre 1856.) « Tout en rendant hautement justice aux louables efforts du gouvernement, j'ai toujours pensé qu'il était du devoir de tous les hommes qui s'occupent du progrès agricole en France de lui venir en aide, et que la puissance de l'asso- ciation pouvait seule conduire à ce grand résultat. « J'ai donc l'honneur de soumettre à l'Académie, en mon nom et en celui de mon collaborateur, M. de Waro- quier, le mémoire ci-joint intitulé : Considérations générales sur l'institution du cheptel. Ce travail, en exposant les im- menses avantages que le pays est appelé à retirer d'un sage développement de cette grande institution, démontre qu'a- vec elle l'on multiplie et améliore le bétail; qu'avec un ac- croissement de bétail on obtiendra plus d'engrais pour transformer les bons sols en bonnes terres, et que l'on doublera ainsi bientôt la production de la viande et celle du blé. « L'application réglementée du cheptel est un fait ac- compli aujourd'hui, car une association de capitalistes et d'agriculteurs fonctionne déjà depuis près de trois ans et a montré tout le bien qu'elle peut produire. Appelé à con- courir à la réorganisation de cette association bienfaisante, qui avait d'abord été exploitée, comme cela arrive trop sou- vent, par des mains coupables, j'ai pu, avec l'aide de mon honorable collaborateur, la transformer complètement. Nous sommes ainsi parvenus à lui donner un grand déve- loppement dans plus de la moitié de la France, avec le caractère d'un vaste enseignement d'agriculture pratique et celui d'un véritable crédit agricole en nature, en le réu- nissant à une puissante association, la Caisse franco-suisse du cheptel et de l'agriculture, que nous venons de fonder avec M. Hipp. Dussard, fortement appuyé par de grands capitalistes suisses et français. « J'ai pensé que l'Académie des sciences, qui rend de si grands services à l'agriculture, et que vous-même, mon- sieur le président, qui n'avez cessé de vous occuper des applications de la zoologie, apprendriez avec intérêt que SOCIÉTÉS SAVANTES. 541 la puissance de l'association vient aujourd'hui concourir à répandre les résultats de vos utiles travaux, et je suis enfin parvenu, avec mes honorables collaborateurs, à régénérer une institution philanthropique, une oeuvre pratique de véritable civilisation, remarquable surtout par l'immense bien qu'elle peut faire au pays, et qui va procurer à tous ses associés le rare et inappréciable avantage de faire en même temps une bonne affaire et une bonne action. « J'ai l'honneur, etc. Guérin-Méneville. » Séance du 24 novembre. — Après la lecture du procès- verbal et à l'occasion d'une pièce de la correspondance, dans laquelle son nom est mentionné, le prince Charles-L. Bonaparte dépose une Note contenant quelques observa- tions par lesquelles il répond à la Note présentée par M. le docteur Pucheran à l'Académie, dans la dernière séance, et maintient l'exactitude de toutes les remarques consignées dans le passage cité du Compte rendu de la séance du 15 sep- tembre dernier. S. A. Monseigneur le prince Ch. Bonaparte communique des Additions et corrections aux tableaux paralléliques de Vordre des Hérons et des Pélagiens ou Gavies, et à la partie correspondante déjà publiée du Conspectus avium. Ces notes, qui portent sur des questions de synonymie, sur des espèces à ajouter ou à retrancher, etc., etc., ne peuvent donner lieu à aucune analyse. Elles occupent neuf pages des Comptes rendus, et seront du plus grand intérêt pour les ornithologistes. M. Jacquelin du Val lit une Note sur l'organisation du squelette extérieur des insectes et les lois qui la régissent. L'introduction de l'extrait donné par l'auteur dans les Comptes rendus et sa conclusion donneront une idée de ce travail ; les voici : « Cette Note est destinée à faire connaître des lois re- marquables régissant l'organisation externe des insectes, lois que j'ai découvertes dans le cours de dissections mul- 542 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1856.) lipliées, de recherches variées et d'observations nombreuses entreprises en vue de l'introduction du grand Gênera que je publie sur les Coléoptères d'Europe. « Dans le mémoire que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie, je démontre d'abord qu'avant les travaux de Savigny, et surtout d'Audoin, l'on n'avait au- cune idée des lois qui régissent l'organisation du squelette extérieur des insectes, et je formule de nouveau, ainsi qu'il suit, les lois générales résultant des travaux déjà faits, pour mieux faire sentir la différence essentielle qui existe entre celles-ci et mes propres lois qui sont le complément indis- pensable des premières, et viennent achever de poser les bases fixes, simples et entières de l'organisation externe des insectes. « Loi fondamentale. — Des lois précédentes découle la loi fondamentale suivante qui les résume en grande partie : « Tout anneau du squelette extérieur des insectes est formé de quatre éléments analogues ou identiques, symé- triquement disposés et constitués chacun normalement par quatre pièces et un appendice articulé. « Conclusion. — De sorte qu'il suffit de bien connaître un élément, la disposition des pièces qui le forment et celle des éléments entre eux, pour comprendre et expliquer la composition entière du squelette extérieur de tous les in- sectes. » M. Ebrard adresse, à l'occasion du rapport fait le 3 sep- tembre 1855 sur un mémoire de M. Lespès, quelques ob- servations sur les spermatophores des Grillons, des Abeilles et sur les anses mucipares des Sangsues. « ... J'ai fait part, en 1852, à la Société de biologie, d'observations analogues à celles de M. Lespès, et cette communication a été insérée dans la Gazette médicale, de Paris, année 1852, page 775. Je n'aurais pas adressé une réclamation de priorité aussi tardive si je n'avais un autre but, celui de faire connaître que le même genre de fécon- dation a lieu chez la femelle ou reine des Abeilles dômes- MÉLANGES ET NOUVELLES. 543 tiques. Qu'il me soit permis de mettre à profit cette lettre pour communiquer à l'Académie des sciences une autiv observation. Les fonctions des anses mucipares chez les sangsues médicinales ont souvent préoccupé les natura- listes. J'ai constaté, en disséquant des sangsues avant, pen- dant et immédiatement après la pose des cocons, que ces organes sécrètent la sérosité visqueuse au milieu de laquelle ces annélides déposent leurs œufs, et qui, en se desséchant, forme l'enveloppe spongieuse du cocon. Les Hirudinées, dont les ceuis sont entourés d'un tissu spongieux, sont les seules chez lesquelles les anses mucipares existent ou sont très-développées. » M. G. Colin adresse la Description d'un monstre cyclocê- phale. C'est un fœtus de vache parvenu au septième mois de la gestation . M. le président fait hommage, au nom de M. Richard (du Cantal), d'un exemplaire d'un ouvrage intitulé, Élude du cheval de service et de guerre, et signale le parti qu'a tiré l'auteur, pour cette nouvelle publication sur un sujet qui l'occupe depuis longtemps, des faits observés durant la campagne de Crimée, faits qui ont été entièrement con- formes à ses prévisions. III. MELANGES ET NOUVELLES Notre collaborateur M. James Thomson nous commu- nique le prospectus d'un grand travail qu'il va incessam- ment publier, de la Monographie des Ctcindélides ou ex- posé méthodique et critique des tribus, genres et espèces de cette famille. Après avoir rappelé les grands avantages que les mo- nographies offrent aux entomologistes, surtout lorsqu'elles sont accompagnées de bonnes planches, M. Thomson an- nonce que rien ne sera négligé par lui pour placer son travail au premier rang des publications iconographiques. 544 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1856.) Possesseur de la plus riche collection que l'on connaisse à Paris, maître de son temps, plein de zèle pour les pro- grès de l'entomologie, M. Thomson se trouve dans les meilleures conditions pour entreprendre un pareil travail et le mener à bonne fin. Quant à la partie iconographique, elle sera digne de notre époque , car elle a été confiée à M. Nicollet, à la fois entomologiste et peintre habile, ce qui garantit la beauté artistique des figures et leur exac- titude scientifique. L'auteur, dit le prospectus, en publiant ce livre à grands frais, n'a pas voulu en faire un objet de spéculation ; son but, au contraire, a été de le livrer aux amateurs à un prix inférieur aux dépenses qu'il a nécessitées. Il sera composé de cinq à six livraisons in-4, renfermant de 80 à 100 planches, et le prix a été fixé à 3 fr. par livraison. — On souscrit chez le trésorier de la Société entomologique, rue Hautefeuille, 19, à Paris. TABLE DES MATIERES. Pages. Loche (le capitaine). — Nouvelle espèce de Zorille. 497 Bourguignat. — Aménités malacologiques. 499 Thomson (James). — Description de quatre Lucauides nouveaux. 516 • ld. Description d'une Cincidcla et de deux Lon- gicornes. 528 Fairmaire (Léon). — Coleoptera maroccana. 530 Chevrolat. — Description de Longicornes nouveaux. 531 Académie des sciences. 535 Mélanges et nouvelles. 543 PARIS. — 1MP. DE Mme V° BOUCHARD -HOZARD , RUE DE l'ÉPERON, 5. DIX-NEUVIÈME ANNÉE. — DÉCEMBRE 1856. I. TRAVAUX INÉDITS. Notices majhmalogiques , par M. le Dr Pucheran. (Voir 1856, p. 145, 315, 362, 449.) 5° Dauphin bordé, Delphinus marginatus, Duvernoy (pi. xxv). Cette espèce a été établie par M. Duvernoy d'après deux individus envoyés au Musée de Paris, en 1854, par M. le docteur Guiton. Ces deux Cétacés étaient échoués aux environs de Dieppe. Aussitôt après leur arrivée, un dessin en fut fait pour la collection des vélins du Mu- séum : ce dessin a été reproduit par M. E. Desmarets, dans l'Encyclopédie du docteur Chenu (1). D'après le vélin, ce Cétacé est noir sur les parties supé- rieures; cette teinte est moins foncée sur les côtés de la tête et les flancs, jusqu'au niveau de la région génitale. La couleur blanche règne en dessous sur la gorge, le thorax et l'abdomen. Le pourtour de la mâchoire est noirâtre; mais son extrémité est franchement noire. Le blanc occupe, au contraire, un espace fort restreint, de la région géni- tale à la queue. (1) Encycl. (Thist. nat., Mammifères, vol. V, p. 284, pi. xxix, fig. 1. 2e série, t. vin. Année 1856. 35 546 rev. et mag. de zoologie. (Décembre 1856.) Le pourtour de l'œil est noir ; de son angle postérieur part une bande de même couleur bordée supérieurement d'une ligne blanche. La première s'étend , en devenant plus large, jusqu'à la région pénienne , qu'elle dépasse un peu en arrière, mais en perdant de sa largeur ; la seconde, au contraire, moins étroite dans sa partie médiane, est plus amincie à ses extrémités , surtout en avant. Cette bande noire établit, par conséquent, dans une certaine limite , une séparation entre la couleur blanche de l'ab- domen et la teinte plus éclaircie des parties latérales du corps. Une seconde bande noire, mais plus large que celle dont il vient d'être question, est étendue obliquement du bord inférieur de l'œil à la nageoire pectorale. Cette bande offre, dans son centre, un trait blanc qui, près du bord in- férieur de l'œil, communique avec le blanc de la gorge. Toute la partie de cette bande oblique qui se trouve en arrière de la ligne blanche centrale se termine, antérieu- rement et supérieurement , à l'angle postérieur de l'œil ; dans cette partie de la tête, elle se joint à la bande longi- tudinale noire des flancs. Ajoutons enfin que de cette même bande longitudinale des flancs s'en détache une se- conde, noire comme elle, mais plus étroite, plus oblique, laquelle, traversant le blanc des parties inférieures, vient se terminer, à la réunion du tiers antérieur, avec le tiers moyen de l'espace compris entre la région pénienne et le large trait oblique étendu de l'œil à la nageoire. Toutes les nageoires sont noires ; un petit trait de cou- leur blanche borde , sur toutes , le bord le plus antérieur. La dorsale est élancée, peu échancrée à son bord posté- rieur. Les deux lobes de la caudale sont bien formés : elle est plus étendue dans ses dimensions de droite à gauche que d'avant en arrière. Les pectorales sont petites. Observons cependant que dans le plus grand de nos exemplaires, la dorsale et les pectorales sont moins com- plètes que dans celui qui a servi pour le dessin que nous TRAVAUX INÉDITS. o47 venons de décrire. Les dimensions de ce dernier sont les suivantes : Longueur totale (le lien passant sur le dos) 2m,09cm,7mm Longueur du bec à l'évent 35 » . à l'œil.. . 34 » bout du bec. .( al emergencede la pec- torale 52 » à la dorsale 93 2 ^ Largeur de la caudale - 42 » Longueur du bord extérieur de la pec- torale ,. . . . 30 5 La tête osseuse de cette espèce de Dauphin , dont un squelette d'individu mâle fait partie des galeries d'anatomie comparée du Muséum , mise en présence de celle du Del- phinus delphis qui nous a déjà servi de terme de compa- raison, est d'ensemble plus allongée (1). La portion ros- trale est moins effilée , plus aplatie : les intermaxillaires sont plus aplatis, les maxillaires situés, par conséquent, dans un plan moins postérieur. La fente médio-nasale est plus large en avant. A la face inférieure de cette même région, le même étalement transversal se reproduit : la région palatine est aplatie aussi, dépourvue, par consé- quent, de la crête médiane et des sillons latéraux dont elle est munie chez le Dauphin vulgaire ; la cavité osseuse des arrière-narines est plus large de droite à gauche. Les maxillaires inférieurs sont plus forts. La formule dentaire , 33—34 . . . A , . est ,_ , , mais, a la mâchoire supérieure, il y a un très- Ci) La longueur totale de cette tête, depuis le trou occipital, dé- passe (le lien passant en dessus) 54 centimètres, et la mâchoire su- périeure est iucomplète eu avant. 548 kev. et mag. de zoologie. (Décembre 1856.) grand espace dont les dents sont tombées. Ces dents sont plus grosses, plus fortes que celles du Delphinus delphis. Le crâne proprement dit est plus large que dans cette der- nière espèce : la crête occipitale est , sur les côtés , plus verticale, moins arrondie ; il y a une excavation très-forte en dehors de la bordure osseuse des évents. Le squelette porte quinze paires de côtes. Dans la co- lonne vertébrale, les trois premières vertèbres cervicales sont soudées, les quatre autres libres. J'ai compté vingt et une vertèbres sans os en V inférieurement , vingt-quatre munies, inférieurement , de ces appendices et neuf termi- nales. Je crois que cette espèce était bien nouvelle lorsque , en 1854, M. le professeur Duvernoy lui a imposé la déno- mination que nous lui avons conservée. Par le mode de coloration de ses flancs, elle se distingue, de prime abord, du Delphinus delphis, que tous les observateurs s'accor- dent à caractériser comme étant blanc en dessous, noir en dessus. La tête osseuse est bien particularisée aussi , ainsi que le prouvent les détails dans lesquels nous ve- nons d'entrer. Nous devons ajouter que c'est vainement que nous avons essayé de la rattacher à quelqu'une des espèces dont M. Gray a décrit et figuré les crânes, il y a qnelques années, dans la partie mammalogique du Voyage d'Erebus et Terror. 6° Marsouin du Cap, Phocœna capensis. Je n'ai point de nouveaux renseignements à donner sur cette espèce, que MM. Schlégel et Gray considèrent comme constituant un synonyme de Delphinus Heavisidii, asser- tion qui ne me semble point encore démontrée. Je me bornerai , pour le moment , à donner les dimensions du type de M. Dussumier. Voici ces dimensions : Longueur totale (du bout de la mâchoire supérieure à TRAVAUX INÉDITS. 549 la fente de la nageoire caudale, le lien passant sur le dos) l»,61cm,2mm à la dorsale 75 2 àl'évent 19 6 Distance du bout de la mà- . a 1 émergence de la pec- choire supérieure» , ■ ortée d'Australie, et qu'ils ont nommée Hyla citropa Erpét. génér., t. VIII, p. 600). Indépendamment de l'ori- gine, il y a des différences dans la forme de la langue et dans le système de coloration. — Nos types, assez nom- breux, sont tous parfaitement semblables entre eux. Enfin nous devons aux recherches de M. Aubry la connaissance du Batracien pipœforme, décrit par M. Pe- ters sous le nom de Dactylethra Millleri (Monatsber. der kon. preuss. Akad. zu Berlin, 1844, p. 37), puis cité plus tard, par ce professeur, dans le même recueil (1854), p. 628, parmi les Reptiles de Mozambique. Nos deux exemplaires présentent les deux caractères essentiels qui distinguent complètement ce singulier Batracien du D. du Cap, savoir : la présence d'un tubercule saillant au talon et celle d'un tentacule cutané au-dessous de chaque œil. Note sur X Hélix constricta, Boubée; par M. A. Moquin- Taivdon. En 1836, M. Pitorre découvrit dans les Basses-Pyré- nées, à Saint-Martin-d'Albérou, une petite Hélice voisine de Y Hélix Rangiana, remarquable surtout par l'ouverture de sa coquille. Il en trouva seulement deux individus, TRAVAUX INÉDITS. 563 au milieu des ruines d'un moulin bordant une eau cou- rante, sous des pierres et des tuiles cassées recouvertes de mousse et de feuilles , dans un fourré très-épais composé d'orties, de fougères et de ronces. M. Pitorre communiqua cette curieuse espèce à son ami M. Nérée-Boubée , lequel s'empressa de la décrire dans Y Écho du monde savant (1) : il la désigna sous le nom d'Hélice resserrée [Hélix constricta) (2) ; il en donna trois figures grossières , plus grandes que nature , représentant la coquille vue en dessus, de profil et en dessous. M. l'abbé Dupuy a parlé très-brièvement de cette £Té- lice, dans son Histoire naturelle des Mollusques, d'abord sous le nom de Pittorii (3), et plus tard sous son vrai nom de constricta (4). Ce savant naturaliste déclare qu'il n'a pas vu la coquille dont il s'agit; il se borne à copier la description assez incomplète publiée par Y Echo du monde savant, et à reproduire, en les modifiant un peu, les figu- res données par ce journal (5). Un des deux individus recueillis par M. Pitorre a été égaré on ne sait comment ; le second, celui que possédait M. Boubée, est passé entre mes mains il y a quelques années (6). C'est d'après ce dernier échantillon qu'ont (1) 1836, 17 décembre, u° 50, p. 220. (2) M. Louis Pfeiffer (Proc. zool. Soc, 1845, p. 39) applique ce même nom à une Hélice rapportée des lies Philippines par M. Cu- ming. Cette autre espèce, qu'on pourrait appeler Hélix stenopsis, se trouve ligurée dans la seconde édition de Chemnitz {Hélix , u° 413, pi. lxix, fig. 21 et 22). (3) 1847, p. 98. (4) 1«49, p. 254 et 303. (5) Tab. xu, fig. 2, a, b, c, d. — Avec les trois figures de M. Bou- bée, plus grandes que nature, M. Dupuy en fait quatre disposées et éclairées différemment, dont trois de grandeur naturelle. En cher- chant à rendre ses dessins meilleurs que les originaux, l'artiste a dénaturé le péristome et fait disparaître les petites cotes ; de telle sorte que les mauvaises figures du Journal sont encore préférables aux bonnes lithographies de V Histoire naturelle des Mollusques. (6) Je l'ai acheté 12 francs à M. Elolïe, marchand naturaliste. 564- rev. et mag. de zoologie. (Décembre 1856.) été faites et la description et les figures de mon ouvrage sur les Mollusques de la France (1). Depuis 1836 , plusieurs conchyliologistes français et étrangers out visité la localité, extrêmement restreinte, indiquée par M. Pitorre. Toutes leurs recherches ont été infructueuses ; il n'existe donc , dans les collections , qu'un seul exemplaire de ce rare Mollusque. M. Boutigny, inspecteur des eaux et forêts, vient de le découvrir de nouveau dans une autre localité des Pyré- nées, aux environs de Lourdes. 11 m'en a adressé un in- dividu bien conservé, quoique mort depuis longtemps, tout à fait conforme à l'échantillon connu. Mais laissons parler M. Boutigny : « Avant-hier (19 décembre), j'ai trouvé deux échantil- lons morts de Y Hélix constricta dans la mousse qui couvre un mur de soutènement, sur le chemin qui conduit au bois de Lourdes, à gauche, immédiatement après la mé- tairie de Pé-de-Goste. Espérant avoir la coquille vivante, j'ai cherché, encore hier, pendant trois heures, mais inu- tilement. Je n'ai pu me procurer que trois nouveaux échantillons également morts. «. V Hélix constricta paraît avoir les mœurs de Y Hélix Rangiana. Elle vit à une grande profondeur dans les es- paces laissés vides par les pierres qui composent le mur. J'ai vainement soulevé les pierres supérieures et détaché les moins grosses, je n'ai rien pu découvrir à l'intérieur, et je dois me résigner à attendre une nuit favorable du printemps pour faire une chasse fructueuse. « Les échantillons recueillis étaient en compagnie de deux espèces de Zonites. » (Voir le Post-scriptum , page 592.) (1) Hist. mat. des Moll. de France, II, 1855, p. 113, pi. x, fig. 23, 24 et 25. (Coquille grandeur naturelle, vue de profil, et, grossie, vue en dessous et en dessus.; TRAVAUX INÉDITS. 565 Description de deux nouvelles espèces de Coléoptères provenant de la république de Venezuela ; par le doc- teur Marco A. Rojas. Colobogaster Acost.«. — Capite, prothorace, abdominc elytrisque viridi-praeniteutibus, punctatis; el^ tris truncatis, irregulariter lon- gitudinaliterque lioeatis; margine abdominis serrato quatuor fasciis transversal ibus cyaueis una in primo aunulo, altéra in secundo, tertio et quarto : hac latissima. — L., 34 ; 1., 14 mill. Tête petite, rugueuse, pointillée d'un vert brillant. Antennes courtes , d'un vert brillant ; yeux grands, allon- gés , d'une couleur châtain obscur. Prothoraœ convexe presque trapézoïdal , formant un angle aigu de chaque côté externe avec deux découpures semi-circulaires sépa- rées par une ligne droite sur l'écusson, d'un vert brillant fortement ponctué dans toute son étendue. Écusson trian- gulaire , petit, allongé, d'un vert brillant. Élytres tron- quées , finement pointillées, formant dans la partie supé- rieure un arc qui s'accorde avec les découpures du pro- thorax; elles ont des lignes longitudinales, lisses, sail- lantes, d'un vert beaucoup plus foncé. Abdomen d'un vert brillant , avec une bande bleue sur chacun des bords in- férieurs des anneaux ; la dernière est plus large et d'un bleu plus foncé, avec trois petites échancrures. Le dessous est d'un vert plus clair. Cette belle espèce de Buprestide a été prise sur les bois coupés dans les forêts de l'Orénoque pendant le mois de juillet. Elle m'a été envoyée par un de mes amis de Ciu- dad Bolivar. C'est le seul exemplaire que je possède, et je me fais un vrai plaisir de la dédier, comme un souvenir d'amitié, à M. le docteur Élisco Acosta, ancien professeur de chirurgie à l'université de Caracas. TiBNioTES Pazii. — - Capite flavo, palpis mandibuiis oculisque ni- gris; prothorace nigro-pubescente , fascia longitudinali in medio uigra, duabus fasciisque lateralibus uigris ; antennis nigris; elytris nigro-punctatis albido-pubescentibus , duabus fasciisque longitudi- nalibu* flayis; abdomine albo-pubescente. — I... 36; 1., 10 mill. 566 rev. et mag. de zoologie. (Décembre 1856.) Tête petite , arrondie , d'un beau jaune clair. Palpes et mandibules noirs. Yeux noirs , petits et arrondis. Antennes noires, pubescentes, le premier article beaucoup plus gros que les autres. Thorax presque rectangulaire, blanc, avec une petite épine et une bande noire de chaque côté , une autre bande de même couleur dans sa partie centrale qui est traversée par une ligne jaune presque imperceptible , finement pointillée de noir et pubescente; le dessous est blanc avec les côtés jaunes. Écusson très-petit , triangu- laire, brun. Élytres tronquées et se terminant en une épine noire , pubescentes, finement pointillées, blanches, avec quatre larges bandes longitudinales jaunes et de gros points noirs disposés sans ordre. Une petite échancrure sur la ligne suturale. Abdomen \mbescent, cendré, avec des taches jaunes de chaque côté des anneaux, Pattes pubes- centes de la même couleur que l'abdomen. Cette nouvelle espèce de longicornes a été prise sur les fleurs sauvages dans la ville de la Guayra ( terre chaude), à 6 mètres d'élévation au-dessus du niveau de" la mer, et à 4 lieues de Caracas , dans le courant de juin. C'est le seul exemplaire que je possède et j'ai le plaisir de dédier cette espèce à mon beau-frère, M. Julian B. de Paz, chargé d'affaires de S. M. C, à la république de l'E- quateur, et l'un des amis le plus fidèle de mon père. Description de longicornes nouveaux du vieux Calabar, côte occidentale d'Afrique; par M. A. Chevrolat. (Suite. —Voir 1855, p. 183, 282, 513; 1856, p. 340, 436, 485.) 59. Hammaticherus chloropterus , niger, opacus ; palpis , an- tennis (1° articulo rubido 5-8 ad apicem artieulis angulosis et di- latatis) pedibusque frrrugineis (geniculis obscuris); thorace trans- versim et recto plicato, in lateribus anticis nodoso, medioque sat yalide spiooso; scuteilo lanugine alba vestito; el^ tris thorace latio- ribus, convexiusculis viridibus, crebre punctatis alboque setosis, TRAVAUX INÉDITS. 567 apice recte truncatis et externe angulatis; pectore cum abdomine dense cinereo-villosis. — Long., 20 mill.; lat., 5 mill. 1/2. D'un noir opaque. Tête carénée entre les yeux (ceux-ci sont grands et presque réunis), très-finement plissée en travers à sa partie postérieure. Palpes ferrugineux. An- tennes ferrugineuses, à premier article rouge, deuxième et troisième noduleux au sommet, cinquième et huitième allongés, élargis et anguleux sur le côté, les suivants man- quent. Corselet un peu plus long que large, muni de onze nervures droites et entières, deux dépressions vers le mi- lieu du disque. Un fort tubercule sur chaque côté anté- rieur, suivi d'une épine médiane qui est courte, large et assez robuste. Écusson triangulaire blanchâtre. Elytres plus larges que le corselet, convexes, arrondies subrectan- gulairement sur le dehors de l'épaule, parallèles sur le côté, obliques vers le sommet et tronquées à l'extrémité avec l'angle externe aigu; elles sont grandement dépri- mées sur la base, vertes, serrement ponctuées (les pointa sont de médiocre grosseur et émettent, pour la plupart, de petites soies blanches abaissées). Pattes ferrugineuses, obscures sur le sommet des genoux. Poitrine et abdo- men brunâtres revêtus d'une villosité cendrée assez épaisse. Cette espèce, qui m'a été offerte par M. Andrew Murray, paraît être très-voisine de Y H. viridipennis, White ; elle en diffère, d'après la description, par une taille plus petite et par ses étuis, qui, au lieu d'être aplatis, sont un peu convexes. 60. Pacliydissus dilalatus, sericeo-iuteus, palpis, anteuuis» pedi- busquc fcrrugineis; oculis amplis, nigris; thorace elongato antice valde, et postico late attenuato, stricto et recto, in lateribtis et in medio fusco, longitudine inrequali et subplicato ; elytris minute punctatis, ultra médium infuscatis, subito dilatatis, deiu obliquis, et apice recte truncatis. — Long., 10 mill. 1/2; lat., 2 mill. 1/2. Petit, soyeux et de couleur cannelle pâle. Tête forte, ar- rondie, brièvement velue, rougeàtre et rugueuse, seule- 568 rev. et mag. de zoologie. (Décembre 1856.) ment sur sa partie postérieure. Yeux grands, noirs, presque réunis en arrière, profondément échancrés en dessus. Mandibules obscures, moyennes, arquées, aiguës. Antennes ferrugineuses, à premier article épais, arrondi, troisième un peu plus long que le cinquième, sixième égal au troi- sième. Corselet deux fois, au moins, aussi long que large, très-atténué, rebordé et droit en avant, plus largement en arrière, inégal et brièvement plissé en travers sur le mi- lieu ; sa couleur est d'un brun noirâtre, avec deux lignes longitudinales, et le milieu antérieur soyeux; une carène latérale longe la partie soyeuse ; les côtés sont longuement arrondis. Écusson d'un cendré obscur, en triangle arrondi. Élytres un peu plus larges que le corselet, près de trois fois aussi longues, brièvement arrondies sur le dehors de l'épaule, parallèles jusqu'aux deux tiers, subitement élar- gies et rentrant ensuite obliquement, puis tronquées sur l'extrémité ; elles offrent un pointillé espacé et une petite ligne oblique noirâtre qui est située au milieu de l'étui près de la dilatation ; la marge elle-même, en cet endroit, est également obscure. Abdomen d'un gris obscur soyeux, de cinq segments presque égaux, mais qui diminuent de grandeur vers l'extrémité. Cette espèce, l'une des plus petites du genre, m'a été donnée par M. Hislop. 61. Cerapogon, Dej. (Cerasphorus, Serv.), murinum punctula- tum, griseo-murinum ; palpis, antennis (villosis, corpore longiori- bus) pedibusque (geniculis obscuris) pallidis ; tliorace rotundato, are w 1ms oppositis elevatis duobus elevatis, ad latera angulose spi- noso; elytris parallelis, angustissime truncatis et fcre emarginatis (Fœmina). — Long., 20 mill.; lat., 6 mill. Très-densément velu et finement ponctué, d'un gris pâle sale. Tête arrondie, allongée postérieurement, profon- dément sillonnée. Palpes, antennes (longuement velus, plus longs que le corps ) , et pattes d'un ferrugineux pâle. Mandibules velues, lisses et noires à l'extrémité. Corselet arrondi en dessus, coupé droit en avant et en arrière, et TRAVAUX INÉDITS. 569 sillonné sur la marge même, offrant sur le disque une sorte de fer à cheval en saillie, et sur le côté, un peu au delà du milieu, un angle aigu. Ecasson arrondi. Elytres coupées droit à la base, un peu convexes, parallèles, étroi- tement tronquées et échancrées au sommet, guère plus larges et trois fois aussi longues que le corselet. Pattes as- sez longues, ferrugineuses; cuisses régulièrement renflées vers le milieu, légèrement aplaties sur le côté antérieur ; genoux obscurs. Abdomen renflé, composé de cinq seg- ments (Femelle). . Cette espèce, qui m'a été envoyée par M. And. Murray, se distingue du C. hirticomis femelle (Dej.), Serv., par les caractères suivants : les antennes et les pattes, au lieu d'être de la couleur générale du corps, sont ferrugineuses; le corselet, qui, chez la précédente, est muni, sur le disque du corselet, de quatre tubercules anguleux, n'offre qu'une sorte de demi-cercle élevé et placé longitudinalement ; en- fin l'épine latérale est plus courte et moins aiguë. 62. Helerogaster? semifemoratus , ochraceo-fuscus, antenois pe- dibusiue rufis cum dimidia parte apicali femorum nigro-nitidis; mandibulis oculisque nigris; thorace brevi, antice subanguloso et postice recte truncato, basi trinodoso ; scutello rotundalo; elytris thorace multo latioribus, plauiusculis, antice postieeque rotundatis, iu sutura aculeatis, costulis duabus longitudinalibus obsoletis. — Long., 19; lat.,6mill. Très-finement anguleux, pubescent et d'un fauve rou- geàtre. Tête arrondie en avant, cylindrique en arrière, brièvement sillonnée entre les yeux, mais plane, plissée et sillonnée en dessous. Yeux noirs, saillants, échancrés en dessus. Palpes brunâtres. Mandibules noires, moyennes, arquées, aiguës, ponctuées. Antennes ferrugineuses à pre- mier article épais, cylindrique, de la longueur du cin- quième, deuxième noduleux, troisième et quatrième égaux, légèrement renflés au sommet. Corselet aussi haut que large, avancé en cintre sur la tête et de la largeur de celle-ci à leur jonction, dro.t en arrière, bisillonné transversalement. 570 rev. et mag. de zoologie. (Décembre 1856.) obtusément avancé sur le milieu latéral, atténué près de l'angle postérieur, qui est oblique et qui est coupé droit en arrière ; trois tubercules en arrière près de la base. Écusson arrondi. Elytres plus larges que le corselet, planes, élevées et arrondies sur l'épaule, également arrondies chacune au sommet, avec une épine à la suture ; deux côtes longitu- dinales obsolètes. Pattes courtes, les quatre antérieures assez rapprochées à leur insertion, postérieures plu6 lon- gues, ferrugineuses, avec les cuisses d'un noir brillant et seulement ferrugineuses à leur naissance, elles sont un peu renflées ; les antérieures sont arquées et déprimées en avant ; crochets simples. Abdomen gonflé, déprimé sur les bords de cinq segments, ceux-ci sont assez larges et dé- croissent de grandeur (Femelle). J'ai reçu cette espèce de M. Andrew Murray. 63. Obrium? fuscatumlmidum, crebre punctatum denseque ci» nereo-pilosum ; antennis (basi prsetermixta), elytrisque lateribus lato infuscatis; oculis amplis, nigris; thorace longiore quam latiore, lateribus medio subangulosis ; abdomine pedibusque pallidis. .— Long., 8-11 ; lat., 3, 3 1/2 mill. Obrium fuscatum, Dej., Cat., pag. 353 (mas), ustulatum, Dej., (fœm.). D'un jaune livide, fortement et serrement ponctué, re- vêtu d'une pubescence blonde. Tête arrondie, excavée et de forme carrée en avant. Yeux grands, arrondis, noirs, assez espacés, échancrés en dessus. Antennes noirâtres, avec les deux premiers articles pâles : premier grand légèrement arqué; deuxième, moitié plus court que le troisième; troisième et quatrième égaux; suivants, plus grands, cylindriques. Corselet plus long que large, droit aux extrémités, anguleux sur le milieu latéral, inégal sur le disque. Écusson moyen, arrondi. Élytres plus larges que le corselet, subrectangulaires sur le dehors de l'épaule, ré- gulièrement arrondies chacune à l'extrémité; elles sont obscures et nettement jaunâtres le long de la suture. Ab- domen et pattes d'un jaunâtre livide; cuisses régulièrement TRAVAUX INEDITS, 571 épaissies au milieu, néanmoins un peu comprimées vues de haut (Femelle] . Cette espèce, qui devra, sans doute, constituer un nou- veau genre voisin des Methia, de New., paraît être à la fois l'indigène de plusieurs contrées : Sénégal, Guinée portugaise et vieux Calalar ; à moins que, par suite, on ne découvre, en examinant un plus grand nombre d'exem- plaires que je n'en possède, des caractères pouvant servir à établir plusieurs espèces. Dejean avait fait deux espèces des deux sexes. En effet, les mâles diffèrent grandement des femelles par un corselet très-étroit, caréné au milieu en dessus et' à peine anguleux sur le côté, et, dans les in- dividus de même sexe, encore de grandes différences de forme et de coloration. Chez un des mâles de ma collec- tion, le premier article est arqué, et les suivants sont plus larges en général et tout à fait différents de ceux des Obrium d'Europe. 64. Euporus disparilis laete viridis, mandibulis, antennis pedi- busque nigris, cyaneo-micantibus ; capite creberrime punctato, bre- viter sulcato; thorace antice recto, plicato, postice constricto, basi bisinuato, medio globoso et fortiter punctato, lateribus rotundatis ; scutello triangulari, aurato ; elytris thoracis latitudine, viridi-obscu- ris, vittis duabus longitudinalibus : mia mediana, altéra suturali ; pectore abdomineque viridiaureis, glabris, minutissime punctatis ; ano producto, truncato. Fœmina. Mas differt feraoribus quatuor aaticis medio rubris, corpore gra- ciliore antennisque elongatis. Long., 11, 11 1/2; lat., 2 1/2, 3 mill. Très-voisin de YE. viridis , Serv. (Madagascariensis , Dej.j , mais plus étroit; d'un beau vert doré et cuivreux en dessous. Tête étroite, sinuée le long des yeux, couverte d'une ponctuation serrée. Sillon longitudinal limité au front. Palpes noirs. Mandibules d'un bleu indigo chan- geant en noirâtre; antennes de même couleur, courtes, en massue, sillonnées, à troisième article fort long et à demi noirâtre, du côtéde la base, arqué et anguleux à son som- met. Corselet droit en avant, transversalement plissé sur 572 rev. et mag. de zoologie. {Décembre 1856.) le tiers antérieur , resserré en arrière et bisinuex sur la base, arrondi en dessus et sur les côtés et fortement ponc- tué. Ecusson triangulaire , doré. Élytres finement cha- grinées, d'un vert obscur, brillantes sur l'épaule et offrant, chacune , deux lignes étroites d'un vert plus tendre , dont une sur le milieu de l'étui et l'autre sur la suture. Poi- trine et abdomen d'un doré cuivreux poli et peu distincte- ment ponctués. Pattes d'un bleu indigo changeant en noirâtre; cuisses brusquement renflées; pelotes des tarses jaunâtres. Femelle. Le mâle, qui ressemble à YE. brevicornis, F., diffère de cette femelle par un corps plus grêle, ses antennes un peu plus allongées et moins épaisses au sommet, et les quatre cuisses antérieures rouges au milieu. J'ai reçu cette espèce de M. Andrew Murray. (La suite prochainement.) II. SOCIETES SAVANTES. Académie des sciences de Paris. Séance du lundi 1er décembre 1851. — S. A. le prince Ch. Bonaparte présente des Additions et corrections aux ta- bleaux paralléliques de la deuxième sous-classe des Oiseaux , précoces ou autophages. Ce travail, qui termine cette série d'études, contient un grand nombre d'observations d'un haut intérêt qui ne sauraient être analysées. Elles occupent onze pages des Comptes rendus. M. Léon Dufour adresse une note ayant pour titre : Quelque chose sur les truffes. Dans ce petit travail, le savant correspondant de l'Académie réfute l'opinion de ceux qui ont voulu faire de cette production une gale souterraine , produite par un insecte. M. Giraud-Teulon communique un mémoire ayant pour titre : Bu principe qui préside au mécanisme de la natation chez les Poissons et du vol chez les Oiseaux. SOCIÉTÉS SAVANTES. 573 M. Mattei communique un travail intitulé : Constatation d'une yoche amnio-choriale normale dans l œuf humain pen' dant toute la durée de la grossesse. Ànatomie de cette poche, physiologie et pathologie. M. Antoine de Martini adresse une note sur un cas d'absence congéniale des capsules surrénales. M. Matteucci adresse un travail sur les phénomènes phy- siques de la contraction musculaire. Séance du 8 décembre. — M. Geoffroy Saint-Hilaire com- munique l'extrait d'une lettre de M. de Capanema concer- nant l'exploration qui va être faite , par ordre du gouver- ment brésilien, des parties les moins connues de ce vaste Empire. M. E. Blanchard adresse un mémoire ayant pour titre : Des caractères ostéologiques chez les Oiseaux de la famille des Psittacides. Séance du 15 décembre. — M. Ch. Rouget présente des Recherches sur les éléments des tissus contractiles. M. le secrétaire perpétuel présente, au nom de l'auteur, M. P. Gervais, un mémoire intitulé : Description ostéolo- gique de l'Hoazin, du Kamichi, du Cariama et du Savacou , suivie de quelques remarques sur les affinités des Oiseaux. L'auteur, dans la lettre d'envoi, appelle l'attention sur une partie du mémoire dans laquelle il fait ressortir l'impor- tance des caractères fournis par le sternum et ses annexes pour asseoir sur des bases stables la classification ornitho- logique. « On trouvera , dit-il , dans cette partie de mon travail, quelques faits nouveaux ajoutés à ceux qui avaient été publiés soit par MM. de Blainville et l'Herminier, soit par les savants encore trop peu nombreux qui marchent dans la voie indiquée par eux. » Séance du 22 décembre. — M. le ministre de l'instruction publique transmet un mémoire de M. T. Rossignol sur la pesanteur spécifique de la graine de vers à soie , comme moyen d'investigation pour reconnaître la bonne ou la mauvaise qualité de cette graine. §74 rev. et mag. de zoologie. (Décembre 1856.) Ce mémoire est renvoyé à l'examen de la commission nommée pour de précédentes communications concernant la conservation ou l'amélioration des races des vers à soie; cette commission se compose de MM. Duméril, Milne- Edwards , Combes , Peligot , de Quatrefages , maréchal Vaillant. M. Milnc-Edwards présente un mémoire sur l'instinct et les mœurs des Sphégiensy par M. Fabre, professeur au lycée d'Avignon. Ce travail , qui fait suite aux recherches du même auteur sur les Cerceris, contient beaucoup d'obser- vations et d'expériences intéressantes sur la physiologie du Spheœ flavipennis , et notamment sur le mode de sécré- tion et d'excrétion de l'acide urique chez cet animal. M. Fabre a joint à son mémoire une note sur les méta- morphoses des Sitaris humcralis dont le développement se fait d'une manière très-anormale. M. Philipeauœ adresse des observations sur V extirpation des capsules surrénales chez les rats albinos. M. Silbermann adresse un mémoire intitulé : Mcsure.s naturelles du corps humain ( 3e partie ). Loi des longueurs harmoniques. M. Greslot présente des réflexions sur la forme la plus avantageuse à donner à l'extrémité supérieure des ruches. Le but que l'auteur s'est proposé , dans cette note, est de faire voir que le moyen de mieux employer la capaci- té de la ruche, c'est-à-dire d'obtenir que les abeilles con- struisent avec toute la régularité possible leurs rayons , est de substituer aux fonds hémisphériques des ruches rustiques ou aux fonds plats employés par beaucoup d'a- piçulteurs un fond en berceau, c'est-à-dire terminé par une surface demi-cylindrique à axe horizontal ; dans les ruches présentant cette configuration à leur partie supé- rieure , les abeilles construiront leur rayon dans une di- rection connue d'avance ( perpendiculaire à l'axe du cy- lindre). Ces rayons seront solidement fixés, rigoureuse- ment parallèles entre eux, et il n'y aura point d'espace SOCIÉTÉS SAVANTES. 575 perdu ou d'entrave à la libre circulation des abeilles. M. Demidojf adresse trois notices relatives aux résultats des essais faits dans ses propriétés de Nijné-Taguilsk (Si- bérie ) , pour l'élève des sangsues. La première pièce est un mémoire manuscrit de M. Malische/f, élève en méde- cine , qui a dirigé ces essais ; les deux autres sont des opuscules publiés en russe par M. Herodion Riaboff , pro- fesseur au gymnase de Vouia : on y a joint une traduction française. Ces trois notices sont renvoyées, à titre de pièces à con- sulter , à la commission chargée de faire un rapport sur différents essais d'hirudiculture , commission qui se com- pose de MM. M il ne-Edwards, de Quatrefages et Moquin- Tandon. M. Paul Gervais adresse un travail sur les mammifères que Von a recueillis dans le département du Gard. Séance du 29 décembre. — M. Dumèril père présente, au nom de son fils, M. Aug. Duméril, un mémoire pour servir à l'histoire de l'erpétologie de l'Afrique occidentale , et , en particulier , de la côte du Gabon , riche au delà de ce qu'on pourrait dire en Reptiles , dont quelques-uns, sans analogues dans les autres contrées et vraiment extraordi- naires , sont restés jusqu'ici inconnus. Quelques instants avant cette lecture, le secrétaire perpétuel, M. Flourens , avait annoncé que M. Duméril père, dont la forte et verte vieillesse fait l'admiration du monde savant , qui porte , sans infirmités et avec une aisance étonnante , ses quatre- vingt-quatre ans, avait cru devoir résigner sa chair d'ich- thyologie et d'erpétologie au Muséum d'histoire naturelle, et que M. Aug. Duméril demandait à compter parmi les candidats que l'Académie présentera en remplacement de son père. Le noble vieillard est si généralement aimé , es- timé, vénéré, il a tant et si bien mérité de la science, que personne ne songera même à disputer à son fils, qui s'est courageusement lancé sur ses traces , la place devenue vacante par la volonté libre de celui qui l'occupait. 576 rev. et mag. de zoologie. (Décembre 1856.) M. Aug. Duméril sera présenté en première ligne par le Muséum d'histoire naturelle et l'Académie; jamais nous n'aurons vu encore une si honorable unanimité. C'est que M. Duméril père est resté, toute sa vie, dévoué à la science, et le type du véritable savant. M. Moquin- Tandon fait hommage à l'Académie des qua- trième , cinquième et sixième livraisons de son Histoire naturelle des mollusques terrestres; ces livraisons compren- nent onze familles, vingt-huit genres, deux cent soixante- treize espèces et plusieurs milliers d'individus. M. Guérin-Méneville lit un mémoire ayant pour titre : Des véritables causes de l'épizootie actuelle des Vers à soie et moyens pratiques d'en atténuer les désastreux effets. — Ce travail est reproduit en entier dans ce numéro, p. 583. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Lettres conchyliologiques. VI. Monsieur et cher directeur, Je vous écris de Bordeaux , qu'on peut appeler un centre malacologique, et où je jouis, en ce moment, des douceurs de la plus gracieuse hospitalité. On y respire comme un parfum conchyliologique, si l'on peut dire ; de tous côtés, je ne vois que collecteurs et collections. Ai-je besoin de vous citer les noms de MM. Ch. Des Moulins, de Grateloup, Gassies, Cazenavette, Jaudouin, Souverbie, Cabrit, Roussel, Desmartis et tant d'autres?... Mais je m'arrache un instant à la contemplation de tous ces tré- sors de la terre et de l'onde pour vous donner les titres de quelques opuscules nouveaux. Ainsi je ne sors pas de mon sujet et je reste sur mon terrain de prédilection. Voici mes brochurines : ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 577 1° Délie lumache ed ostriche delV agro pavese. Pavia (s. d.), in-8, 32 p. (par P. Strobel). — Déjà les coquilles ter- restres et fluviatiles des environs de Pavie avaient été étudiées; vous n'avez point oublié la dissertation inau- gurale publiée en 1848 par le docteur Amanzio Rezia sous le titre de : Enumerazione sistemalica dei Gasteropodi terrestri e fluviali dei dintorni di Pavia. M. Strobel, en traitant le même sujet, a pensé ne pas faire double em- ploi ; il ne s'est pas trompé. Son travail est neuf et origi- nal ; il serait à désirer qu'il eût des imitateurs. Dans son introduction, il cite les différents titres de la conchylio- logie à l'intérêt général : les amours des Hélices, la pour- pre, les perles, le byssus des Pinnes, la Sépia, et le profit que retirent des coquillages marins les pêcheurs et les ba- teliers. S' attachant plus spécialement à ses espèces indi- gènes, il parle du temps peu éloigné où la médecine et la pharmacie employaient les Limaçons; des espèces édules, et à ce propos il fait remarquer que c'est à tort qu'on mange les grosses espèces ; à Venise , où l'on est passé maître en fait de malaco-gastronomie , on préfère les pe- tites [Y Hélix Pisana, par exemple) comme plus délicates et plus savoureuses. Les espèces fluviatiles sont indigestes, parce qu'elles manquent des sucs salés nécessaires à la digestion. Ne pourrait-on pas, dit l'auteur, trouver un condiment, un assaisonnement qui pare à cet inconvé- nient?... 11 ajoute que, en France, on compose, avec cer- tains escargots, des pommades, des cosmétiques pour la peau, et même des mastics estimés. Il touche, en passant, la question de l'utilité des Mollusques dans l'économie de la nature, et il montre que plusieurs d'entre eux maintien- nent la pureté de l'air et de l'eau ; que d'autres dévorent des animaux nuisibles aux plantes; que plusieurs, enfin, servent de pâture à d'autres êtres, Oiseaux, Reptiles, Pois- sons, Insectes. Il définit ensuite les animaux dont il va parler. Il prévient le lecteur qu'il ne s'est pas attaché à donner une longue description scientifique, mais seule- 2e série, t. vin. Année 1856. 37 578 rev. et mag. de zoologie. (Décembre 1856.) ment l'indication des caractères frappants et pratiques à l'aide desquels les jeunes gens pourront arriver à recon- naître les espèces. C'est ainsi qu'il passe successivement en revue les soixante-quatorze espèces rencontrées dans la province de Pavie, en accompagnant chacune d'elles de remarques et d'observations pleines d'intérêt. Ce petit livre va devenir le vade-mecum de l'étudiant à Pavie , et il trouvera également une place choisie dans la bibliothèque du savant. Je le trouve touché de main de maître. Son épi- graphe est curieuse ; je la rapporte à cause de sa singu- larité : Viva la çhiocciola , viva la bestia , Che unisee il merito alla modestia!... 2° Bépartition géologique des Mollusques vivants dans le département de l'Aube, par Henri Drouët. Troyes, 1855, in-8, 39 p. et une carte color. — Je m'abstiendrai, et pour cause, de toute critique sur le présent factum , que vous pourrez lire dans les Mémoires de la Société Académique de l'Aube , t. XIX , et je me contenterai de vous en rapporter les conclusions, ainsi conçues : 1° la composition minéra- logique du sol, dans le département de l'Aube, a une in- fluence sensible , aisément appréciable , sur la répartition des Mollusques vivants ; 2° voici l'ordre de cette influence en commençant par les roches dont l'action est plus ma- nifeste : terrain jurassique , terrain néocomien , terrain crétacé supérieur; 3° cette influence se fait sentir non- seulement sur la distribution géographique des espèces, mais encore sur le test de celles partout répandues, lequel se trouve, suivant les roches, plus ou moins volumineux, plus ou moins solide ; 4° le terrain crétacé est plus riche que le terrain jurassique en Mollusques fluviatiles ; d'un autre côté, les espèces terrestres, sur ce dernier, ont une prédominance marquée ; 5° sur cent cinquante espèces environ que renferme le département de l'Aube, cinq sont particulières aux étages supérieurs du terrain crétacé , six aux étages inférieurs de ce même terrain (greensand et ANALYSES d' OUVRAGES NOUVEAUX. 579 néocomien) et sept au terrain jurassique. \lHel\x arbus- torum est spéciale à la vallée de l'Aube. Une carte géolo- gique est jointe à ce mémoire. 3° Mélanges de conchyliologie, par Paul Fischer. Bor- deaux, 1854-1856, in-8, 69 p. et 6 pi. n. lith. (Extrait des Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. XIX et XX.) — Cette publication, dont ce cahier, divisé en quatre parties, pa- raît être le premier fascicule, contient , ainsi que son titre l'annonce, des matières variées. L'auteur ne suit pas d'autre ordre que celui de ses observations. C'est ainsi qu'il pu- blie de fort belles recherches anatomiques et taxonomi- ques sous les titres suivants : Études sur le Taret noir (Teredo nigra); Observations relatives au Pholas candida; Note sur le Pullastra senegalensis. Ces articles, en tant que conchyliologie marine, ne sont plus de ma compétence. Mais je vous signale avec une mention spéciale son cha- pitre sur le sommeil et l'hivernation des Gastéropodes terrestres. Le jeune auteur a remarqué que le sommeil, chez ces animaux, se déclare presque tous les jours dès que le crépuscule paraît et que l'animal a terminé ses courses nocturnes. La durée du sommeil est variable : quelques heures si l'air est humide et chargé d'électricité, deux ou trois jours si le temps est très-sec. Dans la saison des amours, les Mollusques sont très-é veillés. Ces animaux entrent en hivernation dès que les premiers froids se font sentir; pour cela, ils s'enfoncent dans le sol et se con- struisent un épiphragme. Ils vivent dans cet état deux ou trois mois, et même davantage. Il est à remarquer que les Gastéropodes aquatiques diffèrent beaucoup, en cela, des Gastéropodes terrestres, et qu'ils jouissent, pendant l'hiver, d'une grande activité. M. Fischer entre, à propos de l'épi- phragme, dans des détails fort curieux. Vous lirez égale- ment avec intérêt ses remarques sur le sac buccal des Am- pullaires, et surtout ses observations sur le Parmacella Deshayesii et sur le genre Parmacelle en général. Après avoir donné la description extérieure du P. Deshayesii, des 580 rev. et mag. de zoologie. (Décembre 1856.) environs d'Oran, l'auteur examine successivement les or- ganes digestifs, la circulation, les nerfs, le système sexuel. Passant ensuite au recensement des différentes espèces du groupe des Parmacellidœ , M. Fischer énumère toutes celles qui lui sont connues dans les genres Parmacella, Peltella, et il établit un genre nouveau, Parmarion, pour les espèces à crypte muqueux caudal et à coquille homo- gène, mince, cornée, sans apparence de spire, légèrement convexe en dessus. Cette énumération synonymique ren- ferme dix-huit espèces. Après cette revue monographique, l'auteur signale les caractères anatomiques qui différen- cient les Hélicarions des Vitrines, et fait part de quelques remarques sur l'animal de Y Hélix Bombay ana. L'ouvrage est terminé par une note sur les animaux de deux Am- brettes. Pour la première, Succinea unguis, Fér., il décrit les systèmes digestif et générateur, et établit la synony- mie. Pour la seconde, Succinea depressa, Rang, il examine également les systèmes de la digestion et de la génération, et il trouve, dans ces organes, des caractères suffisants pour rétablissement d'un genre nouveau qu'il nomme Pellicula. De bons dessins accompagnent ces descriptions anatomi- ques. M. Fischer, vous le voyez , suit un sentier choisi , celui des anatomistes. Inutile de l'engager à persévérer dans cette voie, où il ne peut manquer de se faire un nom. Avec un observateur de sa trempe, le Journal de conchy- liologie, dont on m'annonce la résurrection, avec MM. Fis- cher et Bernardi pour directeurs, offrira de nouveaux éléments de succès et de durée. 4° Note sur un Mollusque récemment naturalisé en Lor- raine, par M. Godron. Nancy, 1856, in 8, 6 p. (Extrait des Mém. de CAcad. de Stanislas.) — Il faut distinguer, dit l'honorable doyen de la faculté des sciences de Nancy dans sa note, les naturalisations bien établies, dues aux efforts persévérants de l'homme, de celles qui se sont pro- duites à son insu et même malgré lui. Comme exemple de ces dernières, il cite d'abord des plantes nombreuses, ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 581 puis la Blatte orientale, la Blatte américaine, le Rat noir, le Rat surmulot, qui, fortuitement importés sur notre sol, s'y sont complètement acclimatés. Le fait de l'introduc- tion, en Lorraine, du Dreissena polymorpha, Van Bened., en est un nouvel, exemple. « Ce Mollusque bivalve, qui n'avait jamais été vu dans nos rivières, dit M. Godron, vient d'apparaître dans le canal de la Marne au Rhin, mis en eau depuis six ans à peine; et, circonstance remar- quable , il s'y est bien plus multiplié que nos espèces aquatiques indigènes. On s'explique, du reste, très-facile- ment son importation dans ce canal par l'effet de la navi- gation. Ce bivalve possède un byssus au moyen duquel il s'attache non-seulement aux pierres, mais aussi à la coque des bateaux , et bien certainement c'est par cette voie de transport qu'il est venu visiter les eaux de la Lorraine. » 5° Catalogue de* Mollusques vivant* aux environs d'Àlen- çon> par A. R. de Liesville. Paris, 1856, in-8, 16 p. — Énumération un peu aride des soixante-deux espèces de coquilles terrestres et lacustres observées autour d'Alen- çon. Je dis un peu aride, parce que M. de Liesville a trop souvent négligé d'indiquer la localité précise et la station de ses Mollusques. Un catalogue local, pour être utile, ne doit pas, suivant moi, se contenter de présenter la simple liste des espèces ; on doit y trouver encore des indications aussi précises que possible sur l'habitat et la station, sur la nature du sol, sur les plantes de prédilection, en un mot tout ce qui peut aider à faire retrouver l'espèce et tout ce qui peut servir à la géographie zoologique. Sous ce point de vue, l'essai de M. de Liesville me semble laisser un peu à désirer. Peut-être a-t-il été composé trop préci- pitamment. J'y trouve indiqués les Hélix nitidula, Drap., et Cyclostoma sulcatum, Drap... Ces deux déterminations sont-elles bien exactes? La présence des Physa acutaet Limnœa leucostoma mérite également d'être signalée. Le jeune auteur nous apprend que Y Hélix potnatia est re- cherché, dans son pays, pour les maladies de poitrine. 582 rev. et magv de zoologie. [Décembre 1856.) 6° Description des coquilles univalves , terrestres et d'eau douce, envoyées à la Société Linnéenne de Bordeaux, par M. le capitaine Mayran , par .T. B. Gassies. Paris , 1856 , in-8 , 13 p. et 1 pi. n. lith. (Extrait des Actes de la Soc. Linnéen. de Bord. y t XXI) — Il s'agit, dans cet opuscule, de Mol- lusques d'Algérie. M. Mayran , capitaine au 54e de ligne , à Tlemcen, utilise les loisirs de la vie militaire par l'étude des coquilles, et dans l'expédition d'Ouargla il a pu en recueillir un assez grand nombre. Ces coquilles, envoyées à la Société Linnéenne de Bordeaux, ont été soumises à M. Gassies , qui publie aujourd'hui le résultat de son exa- men. Son mémoire comprend l'énumération de dix-neuf espèces, dont onze terrestres , huit d'eau douce , ainsi réparties : 8 Hélix , 2 Bulimus , 1 Cyclostoma , 1 Limnœa , 1 Ancylus, 1 Neritina, 1 Mclania, 4 Melanopsis. JParmi elles, trois ont paru nouvelles à M. Gassies, qui les donne comme telles dans son mémoire : 1° Hélix Mayrani, des hauteurs de Sfisseff, près de Sidi-bel-Abess, du groupe des H. cariosa et cariosula ; — 2° Melanopsis hammanensis ', de l'Oued-el-Hamman, du groupe des M. costata et costellata; — 3° et Melanopsis scalaris , de l'Aïd-Fekan , source ther- male, entre Mascara et Saïda. Ces espèces que j'ai pu exa- miner dans le cabinet de M. Gassies, où elles sont représen- tées par un grand nombre d'individus (comme toutes celles de l'envoi), me paraissent établies sur de bons caractères. En présence de pareils résultats, on ne peut qu'applaudir au zèle de M. Mayran ; les naturalistes lui sauront gré de ses labeurs, et la science lui tiendra compte de ses décou- vertes. D'ailleurs, le soin de leur publicité peut-il être mieux placé qu'aux mains de M. Gassies ? Au moment de clore cette lettre, il m'arrive une bien fâcheuse nouvelle. M. Barbie , capitaine en retraite , che- valier de la Légion d'honneur , membre de plusieurs so- ciétés savantes et auteur d'un excellent Catalogue des Mol- lusques de la Côte-d'Or, vient de mourir à Dijon, à l'âge de 61 ans. Ici , à Bordeaux, où l'honorable M. Barbie avait MÉLANGES ET NOUVELLES. 583 tous les conchyliologues pour amis, cette nouvelle funeste et inattendue nous a tous plongés dans l'affliction la plus profonde , et je suis certain que notre deuil sera partagé par tous ceux qui ont eu , comme moi , le plaisir de cor- respondre avec ce véritable ami des sciences naturelles. Je vous réitère , en finissant , l'assurance de mes senti- ments les plus distingués et les plus dévoués. Henri Drouet. Bordeaux, Ie' mai 1856. Post-scriptum. Depuis que cette lettre est écrite, la ma- lacologie déplore une perte nouvelle et prématurée , M. Ernest Puton , de Remiremont, mort, le :6 août der- nier, dans la maturité de l'âge (cinquante ans) et du ta- lent. Ce conchyliologiste, aussi distingué que modeste, était surtout connu pour son Essai sur les Mollusques des Vosges, ouvrage qu'on peut citer comme un modèle du genre. Il laisse, en outre, une Notice sur VUnio ater et une Lettre sur les Mollusques de Syrie envoyés au musée des Vos- ges, 14 pages in-8° (Ann. de la Soc. d'émulation des Vosges, t. IX, 1855) ; mais ce qui distinguait éminemment cet ho- norable naturaliste, c'était son zèle, sa sagacité et une obligeance à toute épreuve. Personnellement, je suis cruellement frappé par ce coup inattendu , qui ouvre un vide de plus dans les rangs déjà si décimés de mes amis intimes. Troyes, décembre 1856. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES Des véritables causes de Tépizootie actuelle des Vers à soie et moyens pratiques d'en atténuer les désastreux effets. Résumé sommaire du journal d'observations 584 rev. et mag. de zoologie. (Décembre 1856.) faites dans la grande culture, en France et en Italie, des années 1846 à 1856; par M. F. E. Guérin-Méne- VILLE. (Notice lue à la Société impériale d'acclimatation le 26, et à l'Académie des scieoces le 29 décembre 1856.) Il est admis par tous les praticiens instruits que l'épi- zootie qui sévit sur nos Vers à soie, et produit une si grande émotion dans tous les pays séricicoles, est le résultat de causes très-diverses dont l'ensemble a amené une véri- table dégénérescence de ces précieux insectes domestiques , c'est-à-dire une plus grande aptitude de nos races à con- tracter des maladies épidémiques sous l'influence d'un cli- mat dérangé depuis quelques années. Ces causes principales sont : 1* Le grand développement de la culture des Vers à soie dans certaines contrées ; 2° Le soi-disant perfectionnement de cette culture, dans bien des cas , au moyen d'éducations hâtées artificielle- ment par une sorte de culture forcée ; 3° L'habitude , de plus en plus répandue, de nourrir ces insectes avec des feuilles de mûriers greffés, plantés dans des terrains d'alluvions et trop riches , taillés trop souvent et donnant, par conséquent, des feuilles grasses , aqueuses et moins nutritives ; 4° Celle de faire de grandes éducations dans des locaux restreints , mal aérés et insuffisants pour une bonne hy- giène de ces animaux, que l'on réunit en trop grand nom- bre dans les mêmes lieux ; 5° Celle, enfin, de prendre pour reproducteurs des su- jets provenant de ces éducations que l'on doit appeler de produit , au lieu de les chercher dans des éducations que l'on devrait faire spécialement pour graine , et compara- bles à ces cultures particulières de végétaux faites par les agriculteurs et les horticulteurs, qui plantent leurs porlc- graine isolément et dans des conditions différentes de MÉLANGES ET NOUVELLES. 585 celles où ils mettent ces plantes lorsqu'elles ne sont pat destinées à la reproduction. Cependant cette dégénérescence n'aurait pas amené les résultats désastreux que l'on déplore aujourd'hui, si une autre cause plus générale , et que j'ai déterminée le pre- mier en étudiant, depuis cinq ans, dans la grande culture la maladie qui sévit sur les végétaux, n'était venue s'y joindre, pour rendre presque universelle, et surtout épidé- mique, une maladie, la gattine, que j'ai toujours observée en cas isolés. Il résulte des longues études que j'ai faites sur ce grave sujet, soit pendant des missions qui m'ont été données par S. E. le ministre de l'agriculture , par l'Académie des sciences, par les Sociétés d'agriculture et séricicole, soit avec mes propres ressources, qu'il est évident que l'épi- zootie de la gattine a été produite chez nos Vers à soie, presque partout plus ou moins dégénérés, par la même perturbation climatérique qui a rendu les végétaux ma- lades. Les œufs de ces Vers à soie débiles ont été sollicités à un commencement de travail d'incubation par des élé- vations anormales et momentanées de température pendant l'hiver, pendant le temps où ils doivent demeurer endormis, comme les végétaux de nos climats, les Marmottes, les Loirs, etc., d'où est résultée une aggravation de l'état ma- ladif des Vers qui en sont provenus. Cette influence fâ- cheuse de conditions de température qui provoquent avant le temps un commencement d'incubation , interrompue et reprise une ou plusieurs fois, est établie par une foule d'ob- servations faites de tout temps (1). En effet, tous les séri- (1) Un de nos sériciculteurs les plus distingués, qui a créé une magnifique race de cocons jaunes par des soins bien entendus et sans aucun secret, M. d'Arbalestier, de Loriol (Drôme), à qui j'exposais, il y a deux ou trois ans, le résultat de mes observa- tions sur la cause de la maladie des vignes, dts mûriers et des Vers à soie, me dit avoir remarqué que, Tannée de l'apparition de la gat- tine, il était survenu une chaleur inusitée et extraordinaire pen- 586 rev. et mag. de zoologie. [Décembre 1856.) ciculteurs reconnaissent que des graines mal conservées, c'est-à-dire qui ont été imprudemment exposées à une température assez élevée pour les mettre en incubation , pour les émouvoir, comme ils disent, donneront des Vers à soie maladifs, surtout lorsqu'on les place ensuite dans un lieu plus frais pour retarder leur éclosion. De plus, comme la même cause, la même perturbation dans le climat a altéré également la constitution des mû- riers, ces Vers à soie, déjà malades par eux-mêmes, nour- ris avec des feuilles malades, ont été encore plus profon- dément altérés dans leur constitution, ce qui s'est propagé et aggravé de génération en génération , surtout depuis quatre ou cinq ans que durent les perturbations climaté- riques. Cette détermination si simple et si naturelle des causes qui ont amené l'épidémie au degré d'intensité où elle est aujourd'hui trouve de nombreuses preuves, sauf quelques exceptions , dans des faite de grande culture qu'il m'a été possible d'observer par moi-même ou que d'autres ont observés sans savoir s'en rendre compte, et je les ai con- signés, à l'appui de mon explication des causes réelles de l'épidémie, dans plusieurs publications. Il en résulte qu'en général la maladie des mûriers et des Vers à soie est moins intense ou n'existe même pas dans certaines loca- danl le mois de février, ce qui mit en émotion toutes les graines dans les lieux ordinaires de leur hivernage, et qui fut suivie, dans le mois de mars, d'un froid vif et prolongé. Il pense, avec raison, que cette circonstance a avarié la graine, et que cette avarie n'a fait que s'ac- croître d'année en année sous des conditions analogues, ce qui, dit-il daDS une récente notice, a donné aux Vers à soie une maladie de fa- mille. Je dois ajouter qu'il est évideut pour moi que cette cause de ma- ladie épidémique pour les Vers à soie s'est étendue sur les insectes sauvages, car il est reconnu par beaucoup d'entomologistes que cer- tains de ces insectes sont bien moins abondants depuis deux ou trois ans. MÉLANGES ET NOUVELLES. 587 lités soustraites aux perturbations climatériques dont j'ai parlé par leur position topographique, par leur élévation ou par leur situation plus au nord. C'est ainsi qu'on doit expliquer la meilleure réussite de la plupart des éduca- tions de Vers à soie dans certaines vallées orientées nord et sud , telles que celles de la Durance et du Rhône , par exemple, parcourues l'hiver par des vents froids qui re- tiennent la végétation pendant le temps où elle doit de- meurer endormie. C'est par la même cause que certaines localités montagneuses et élevées du midi de la Franct se trouvent dans le même cas , et ce qui montre encore plus la justesse de ces vues, c'est qu'il est reconnu aujour- d'hui que les éducations de Vers à soie faites dans le nord de la France, dans certaines parties élevées de la Suisse, en Allemagne, en Prusse, en Pologne et jusqu'en Suède, n'ont présenté jusqu'à présent aucune trace de l'épidémie, qui sévit avec d'autant plus d'intensité que l'on s'avance plus dans le midi de l'Europe (1). Puisque les faits généraux sont d'accord avec ma théo- rie , qui n'en est , du reste , que la déduction , on doit les prendre pour guides dans les tentatives à faire pour as- surer nos récoltes de cocons. Je persiste donc à penser que les agriculteurs des pays où sévit l'épizootie des Vers à soie, localités qui sont en même temps atteintes par l'épiphytie, ne doivent pas s'obstiner à faire leur graine et à élever les Vers qui en proviendront. Ma pratique de ces dernières années m'a démontré que les Vers à soie provenant de graines non encore atteintes par la maladie, élevés dans des localités infectées et avec des feuilles ma- lades, donnent d'abord un résultat plus ou moins satisfai- (1) Cette espèce de loi naturelle s'applique aussi très-bien à la maladie de la vigne, sauf quelques exceptions que l'on pourrait cer- tainement s'expliquer, si Ton étudiait les localités où elles se produi- sent comme je l'ai fait pour celles où il m'a été possible d'observer le phénomène dans la grande culture. 588 rev. et mag. de zooroGiE. (Décembre 1856.) sant. Seulement, tant que durera l'épizootie, il faudra bien se garder de prendre ces cocons pour reproducteurs, car les Papillons qui en proviennent m'ont toujours montré tous les signes d'une mauvaise santé, et n'ont générale- ment donné que des graines plus ou moins viciées. Tant que dureront les causes générales de l'épizootie , et peut-être assez longtemps après qu'elles auront cessé de se produire, il sera nécessaire que les éducateurs de Vers à soie tâchent de se procurer des graines faites dans des localités placées dans les conditions climatériques suscep- tibles de les soustraire à ces fâcheuses influences, et sur- tout dans des pays plus froids que ceux dans lesquels on fera l'éducation. Il faut que ces localités soient cherchées et étudiées pendant la prochaine campagne séricicole , que de véritables éducations de graines y soient faites , non-seulement dans des vues d'amélioration des races, mais, avant tout , pour avoir des graines saines qui , éle- vées dans des pays infectés, donneront, au moins la pre- mière année, des récoltes bonnes ou passables. Il y a là, pour les éducateurs intelligents de ces localités privilégiées, une riche mine à exploiter pendant quelques années au moins, car il est certain qu'ils obtiendront des résultats très-avantageux de leurs récoltes de cocons con- vertis en bonnes graines, et qu'en rendant un grand ser- vice à l'agriculture ils feront aussi une excellente affaire. En donnant aux sériciculteurs ces avis, résultats d'une longue pratique, en leur enseignant des choses que d'au- tres considéreraient comme une méthode, comme un secret susceptible d'être breveté, je crois remplir simplement un devoir. , J'ose espérer que mes confrères les agriculteurs, que les élèves qui suivent mes cours gratuits de sériciculture faits, chaque année, dans le midi en collaboration avec M. Eu- gène Robert, que les honorables éducateurs de Vers à soie qui n'ont cessé de m'encourager dans mes recherches théoriques et pratiques , et qui ont bien voulu en approuver AVIS DIVERS. 589 les résultats, considéreront ces conseils comme un témoi- gnage de ma vive gratitude pour les nombreuses preuves de sympathie dont ils m'ont toujours honoré. Dans un prochain travail, j'exposerai ce que j'entends par des éducations de graines. ANNÉE 1856. Texte 37 feuilles. 5 planches coloriées, valeur. . 7 1/2 20 planches noires, valeur. . . 20 Total 64 f. 1/2 Pour la régularité du service, il est essentiel que les personnes qui ne désireraient pas continuer de souscrire à la Revue et Mayttdn de Zoologie nous en avertissent {franco) avant le 10 février. Les Abonnés des départements qui n'écriront pas seront considérés comme continuant de souscrire, et recevront, avec le premier numéro de 1857, une traite de 24 francs (23 francs pour l'abonnement et frais de poste, et 1 franc pour la traite). TABLE DES MATIERES. Pages. Pucheran. — Notices mamma logiques. 545 Sourcier (Jules). — Espèce nouvellement connue du genre Pygmornis. 552 Dumkril (Aug.). — Note sur les Reptiles du Gabon. 553 Moquin-Tandon. — Note sur l'Hélix constricta. 562 A. Rojas. — Coléoptères nouveaux de Venezuela. 565 Chevrolat. — Description de Longicornes nouveaux. 566 Académie des sciences. 572 Analyses. 576 Mélanges et nouvelles (maladie des Vers à soie). 583 TABLES ALPHABETIQUES POUR L'ANNÉE 1856. 1. TABLE DES MATIERES. Académie des sciences. 32, 89, 188, 247, 285, 343, 393, 438, 491, 535, 472. Aménités malacologiques.— Bour- guignat. 7, 66, 226, 268, 327, 378, 424, 499. Ammonites nouvelles. — A. d'Or- bigny. 105. Aye-Aye. — Liénard. 312. Cercopitheeus Erxlebçnii. — Pu- cheran. 96. Cochenille des fèves. — Guérin- Méneville. 347. Cocons André-Jean. — Guérin- Ménevilie. 295, 397. Coquilles nouvelles.— Hupé, Mont- rousier. 47. Coquilles nouvelles. — Hupé et Lorois. 470. Coleoptera chilensia. — Fairmaire. 483. Coleoptera maroccana. — Fair- maire. 530. Coléoptères du Mexique. — Che- vrolat. 351. Coléoptères nouveaux. — Chcvro- lat. 84. — De Marseul. 47. — Thomson. 112, 472, 528 —Fair- maire. 179. Coléoptères de Venezuela. — A. Rojas. 565. • Congrès ornithologique. — Bona- parte. 292. CynocephalusDoguera. — Puche- ran. 96. Dentition des Cétacés. — E. Rous- seau. 193, 257, 305, 353. Dreisseua. — Marcel de Serres. 21. — Bourguignat. 77. Eremiaphile. — Brissout. 42. Gale-Insectes de l'olivier. — Robi- neau-Desvoidy. 121, 180, 277, 387. Hélix carnassière. — Bonafoux. 446. Hélix constricta. — Moquin-Tau- don. 562. Lettres conchyliologiques. — Drouët. 135. 576. Longicornes européens. — Che- vrolat. 435. Longicornes nouveaux. — Chevro- lat. 340,436, 485, 531, 567. Lucanides. — Thomson. 516. Lucanus pentaphyllus. — Beiche. 47, 80. Mammalogie du continent afri- cain. — Pucheran. 49. Moufïlon à manchettes. — Aucapi- taine. 3. Muscardine, maladie des Vers à soie. — Guéri n-Méneville. 26. Myiopsitta tigrina. — De Souancé. 144. Notices mammalogiques. — Pu- cheran. 145, 315,362, 449,546. Oiseaux-mouches. — .1. Bourcier. 552. .Ouitis nouveaux. — Reiche. 118. TABLE DES NOMS I> AUTEURS. a91 Ornithologie de la France. — Jau- h.rt. 64, 97, 140, 2f>2, 322, 403. Oursins perforants. — Caillaud. 158. Perroquets (Catalogue des). — De Souancé. 56, la2, 208. Pourpre. — Griraaud de Caux. 34. Reptiles du Gabon. 360, 417, 460. A. Duméril. Serresius galeatus. — Bonaparte, 401. Triammatus Saundersii. — Che- vrolat. 48. Ver à soie du chêne.— Guérin Méneville. 536. Vers à soie (acclimat.). — Guérin - Méneville. 370. Vers à soie (épizootie actuelle des). — Guérin-Méneville. 583. Vidua hypocherina. — J.etE.Ver- reaux. 260. Zorilla Vaillantii. — Loche. 497. II. TABLE DES NOMS D'AUTEURS. Aucapitaine. Moufflou à manchet- tes. 3. Bonafoux. Hélix carnassière. 446. Bonaparte. Congrès ornithologi- que. 202. — Serresius galeatus. 401. Bourcier (J.). Oiseaux - mouches. 552. Bourguignat. Aménités malacolo- giques 7,66, 226, 268, 327, 378, 424, 400. Brissout. Eremiaphile. 42. Caillaud. Oursins perforants. 158. Chevrolat. Triammatus Saunder- sii. 48.— Coléoptères nouveaux. 84. — Coléoptères du Mexique. 351. — Lougicornes européens. 435. — Longicornes nouveaux. 340, 436, 485, 531, 567. Drouët. Lettres conchyliologiques. 137, 576. Duméril (AA Reptiles du Gabon. 369, 417, 400. Fairmaire. Coléoptères nouveaux 179. — Coleoptera chilensia 483. — Coleoptera maroccana 530. Grimaud de Caux. Pourpre. 34. Guérin-Méneville. Accl. des Vers à soie. 379. — Cochenille des Fè- ves. 347. — Cocons André-Jean. 295, 397. — Aye-Aye. 312. — Muscardine. 26. — Ver à soie du chêne. 536. — Cheptel. 539. — Maladie des vers à soie. 583. Hupé. Coquilles nouvelles. 47, 470. Jaubert. Ornithologie de la France. 64, 97, 149, 262, 322, 403. Liéuard. Aye-Aye. 312. Loche. Zorilla Vaillantii. 497. Marcel de Serres. Dreissena. 21. Marseul (de). Coléoptères nou- veaux. 47. Montrousier. Coquilles nouvelles. 47, 471. Moquin-Tandon. Hélix constricta. 562. Orbigny (A. d'). Ammonites nou- velles. 105. Pucheran. Cercopithccus Ervlebe- nii. 06. — Maminalogie du con- tinent africain. 49. — Notices mammalogiques. 145, 315, 362, 440, 546. 592 rev. et mag. de zoologie. (Décembre 1856. Reiche. Lucanus pentaphyllus. 47. 80. — Onitis nouv. 118. Robiueau-Desvoidy. Gale-Iusectcs de l'olivier, etc. 121 . 180, 277, 387. Rojas. Coléoptères de Venezuela. 565. Rousseau (E.). Dentition des Cé- tacés. 193, 257, 305, 353. Souancé (de) Catalogue des Perro- gu'ts. 56, 152. 208. — Myiop- sitla tigrina. 144. Thomson. Coléopt. nouv. 112, 472. — Lucauides, 516. Verreaux. Vidua hypocherina. 260. (Voir la Note sur V Hélix constricta, page 562.) Post-scriptum. Au moment de mettre ce numéro sous presse, je reçois de 11. Boutigny de nouveaux renseignements sur l'habitat de Y Hélice resserrée. Voici les principaux passages de sa lettre : « J'ai l'honneur de vous adresser deuv échantillons vivants de Y Hélix constricta. Ces échantillons sont très-frais it très-beaux ; quand je les ai pris l'ouverture de leur coquille présentait encore une partie de son épiphragme, lequel était fort mince, comme celui des Bulimes et des Maillots. L'animal paraît, du reste, à travers la coquille. J'ai essayé de le réveiller en le mettant dans une soucoupe, avec un peu d'eau, à une température très-douce. Je n'ai pas réussi. « Dans la même boite, vous trouverez deux autres individus jeu- nes, également vivants, et un cinquième adulte, mort, mais en assez bon état de conservation. « J'en ai recueilli déjà près de quatre-vingts, parmi lesquels une quinzaine de très-frais. « Vous allez me demander comment j'ai réussi dans mes recher- ches. Je vous dirai que, depuis ma dernière lettre, mes idées se sont modifiées relativement aux habitudes de notre Mollusque. J'ai bien vite abandonné le mur, où je n'avais plus l'espoir de trouver grand' - chosc pour le moment, et j'ai exploré un petit bois qui le domine. J'y ai rencontré Y Hélice dont il s'agit çà et là sous la mousse, à une certaine profondeur, dans ce milieu humide et obscur que fréquen- tent les Vitrines et les Zoniles. « L'Hélice resserrée doit être assez commune pendant l'été. Pour avoir des individus vivants, il faut chercher parmi les racines des bruyères et les rhizomes des fougères, dont la décomposition produit un terreau noirâtre. Ce Mollusque s'enterre probablement pendant l'hiver, comme YHelix olivelorum. « J'ai trouvé , avec YHelix constricta , un certain nombre de Clausilia Rolphii vivants. « V Hélice resserrée paraît aimer de préférence les lieux toujours frais et légèrement humides. Je ne l'ai pas rencontrée dans la partie inférieure du bois, près de l'eau, ni sur les plateaux secs. Elle est commune surtout sous la mousse qui recouvre immédiatement la terre, mais moins sous celle des rochers. En généralisant, je crois qu'on peut lui donner pour habitat celui que vous indiquez pour le Zoniles olivelorum. « VHelix constricta est maintenant une espèce sûrement ac- quise. » PARIS. — IMP. DE M™ V° BOCCHARD-HUZARD , RUE DE L ÉPERON, 5. Jitv. et Mag. ék Zoolepu . fS54. 3 l m W 0 FL /• /■: S 4 fû % Ji.Zevaéïiur, dd tllith. 17 ZiihJStcput fi-.Jbtrù. i_5. Swxùua, Itazidonu, Drvuà. j _ //. Su&ùua Jtoymondi . €_ S. S. Œyn/pû'aca, JTfotntey. n _ *ft Gfantù'mi Brvnde/ii . Hev. et May. de ZoolopU. /SÔ6. * I PL 2. % JJJji vcussiur, dd U lith . HthJitcfutt£:Ih> f—3. J°/i7/sa lïscJUriana 4— S. lr/tto Ifecoi. À\-v. ci- 3fag.de ZccZogit . /SSâ. / PL 3. -E.IjU>aistur. dd tt lith. 7 % m £i&J}uyu*tfi-flirù o— S. ^ff a fanas SuSdetrzûis. A'i-r. U Mag. de Zoclvyù. fJSS. 1 2 Mk PI. 4. © 5 4fc || 7 % // | 13 J£.-Lu>a&suir, dcl U IM.. 14 \r 15 ZithJiuyuUfi-.Faru . -f-3. JJefac Carasca/vùûs . ?_#. flelùc JtrcmMù. u,r <■/ Mao. de /.,;>/. tâSS. /'/ Mù/nmuc .4 Erymanthus Vc*u&ù>ùles . 5 Promecotheca Scorpio. 6 Promecotheca TrèlAyi, . \ A'.'/tioiu/ i/n/> r ,/<■..• ,]','!/,■/ /iV/v/<" <■/ Jl/,io/ . iSSS '• /'/ . o' Jfn/rnii(u ,{(■/ / Psiloptera presùùms. 2 Conoœnaiha natfardkù 3 Styoroodera <,//■<>//,(>. ■ > AI 11 rn us ctffîd* . A'. A'<-//i,>/l,/ MU /- ,/,:r .loi/ 1 / A'<'t> (•/.!/,/// n,{ ury r dm A',y/i-/x f>'.i /'ans J&vut etJ/ap. cU Zoolcyù. 7836. n. J, ' Zifautur M ' iffaA. Xit/l Jltcfuitfrjàru / _ â. [/m'v SekwtrtenàacAii' 6. l£. Of>f?erfï. TUvue. etAfag ta- Zoofoytt . ffâS. 1*1.4. j:.i, t. 17/iw Ojoperti. z- 4. -Fzrnissacia Vescvi ZMJSufUtt/r fiirù S, 6. Jfit/ivua Hiûmïa/ia . ?_y.JÏ. JJeànuca,. Etvut. t£ Mag. cU Zoo lo pie,. / rS56) PL fû. JÏ.Zioasstur, dti ttlità. _ZitA.Btajruit/nrts 1 _ 4. iVnw JTonùiuucué \ S- s. /feùa g raj^/tt cetera . Runu tt Mac/, rft Zoûloaù-. < /Sâôj / /y. //. £.Zu>assiur, dil- ttlitA •.Duyu /_ 4. If/tio ûre/ùuuim^ . Jttvut tt May. cU 'Zoolûçit. tfôê. 2 3 23 Vf -&\J*tva*s€ur. dtlu Ùtft . XiAJSuyiutfriru 7-3. Lœci&'anel/a acïada . tâ- .//. C tu/nu Ivrusri. 4, 5. C. Angàca. tS- -2C. c suSscucasui. fi X C f.ïsAm//*/ V ', 22. r ni/cùùa . S '-tt. C. rap/udïa. 23 , 24. r ûmft/piffï . 72 14 C nrrn/)//s/i, *5, 26. c cylicàna . Jttvut ttMay. de Zw/ryie. 7866. n. /s. 7 1$ i4 ■ ê ' J t7 7-3. Ikr/issacia dcâi/ù. 4-6. J1.— _ sca/utcàùi V ZitAJufiutfnru fO-/z. Jerussacia- e/mycAia . 7-9- f- 73 - fâ. fî zû-23. Jinissacia ertmivjoÂiài . 7/ime/à/f7u. sciiw/u/a . j?evui itMzg. dt Zoolopu-. /SS6. Cb n. u. \, @\ 4 <© 73 /'-•' tf 7* 77 w 2/ <£> 23 ^ « % ;Y 27 i\£tvasS€ur dil «* <£»f T , MJ ZilflJSuyutt firrts . f^3. Zoniùj cudcda/cuzé : rs _/ 3 4 *> $ V 10 ê ♦ i ê 72 f4 15 16 # t S.ZwiUitur, itl U lith. ZithJufuUfiiru. 1 , z. fAyja cyrtonota. ê- 10. fAysa Jfai/mo7?dia/ias. 3 , â.J3 Verre attxiï . it~i$. J* J?ro7idiài. s _? J? trunccUa,. U-f6. I? Saulcyi. X.' i JUvui uMag. de ZooloyU . 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