10 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUE ET DE SRICICULTURE COMPARE RECUEIL MENSUEL DESTIN A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUE A L'INDUSTRIE ET A L'AGRICULTURE , LEURS TRAVAUX DR PALONTOLOGIE, d'aNATOMIE ET DE PIIYSIOLOGIR COMPARES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DCOUVERTES ET DES PROGRS DE LA SCIENCE; PAR M. F. E. GURIN-MNEVILLE, Membre de la Lgion d'honneur, de Tordre brsilien de la Rose, de TorJre portugais du Christ, officier de Tordre hollandais de la Couronne de chne, Prsident de la Socit protectrice des animaux, Membre de la Socit impriale et centrale d'Agriculture, des Acadmies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l'Acadmie royale d'Agriculture de Turin, de la Socit impriale des naturalistes de Moscou, d'un grand nombre d'autres Socits nationales et trangres, etc., etc., etc. T srie. t. XIX. 1867. PARIS , AU BUREAU DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE 8UE BONAPARTE, 31. TRENTIME ANNE. JANVIER 1867. I. TRAVAUX INDITS. Note sur deux espces d'Oiseaux qu'il convient d'intro- duire dans la faune europenne, par M. Allox. Monsieur, encourag par le suffrage de M. J. Vian, je viens vous prier de vouloir bien insrer dans votre Revue un article dont le but est d'admettre dans la faune euro- penne deux nouvelles espces : YAccipiter badius et la Culumba risoria. J'ai tu, le 16 septembre 1863, un Accipiter badius adulte, Demisdji , sur le littoral europen de la mer Noire, 8 kilomtres de l'entre du Bosphore, dans un passage considrable d'Eperviers et de Busards. Ses doigts courts, ses tarses pais avaient veill mon attention; MM. Ver- reaux et Vian n'ont pas hsit reconnatre le Badius dans la dpouille que j'ai rapporte Paris, et la description donne par Schlgel dans son Musum des Pays-Bas nous a confirm son identit. Cette capture n'est pas isole, j'ai tu souvent, et tou- jours aux passages d'automne, dans les environs du Bos- phore, des perviers jeunes portant des taches longitudinales aux parties infrieures. Les ouvrages d'histoire naturelle sont inconnus Constantinople, et je n'avais d'abord tu- di l'ornithologie, avant de venir en France, que dans la nature, et plus tard dans le catalogue de Degland. qui me semblait irrvocablement tracer les limites de la faune europenne. Aussi, tromp par l'analogie avec les jeunes 4 rev. et mag. de zoologie. (Janvier 1867.) de YAstur palumbarius, je n'ai pas conserv ces oiseaux, les croyant des perviers ordinaires dans leur premier plumage. C'taient videmment des jeunes de YAccipiter badins _, puisque l'pervier ordinaire porte tout ge des bandes transversales, et que le Badius relie les perviers aux Autours, non-seulement par ses doigts courts et ses tarses pais, mais encore par sa robe taches longitudi- nales dans le jeune ge. Nous avons tous les ans, sur le Bosphore, deux passages d'oiseaux de proie, grands et petits, qui se succdent par milliers dans toute l'tendue du canal, et probablement mme au del. Ce sont les Vautours, les Aigles, les Fau- cons, les Autours, les perviers, les Buses, les Milans et les Busards. Au printemps, ils suivent la direction du sud- est au nord-ouest, se rendant, par consquent, d'Asie en Europe; en automne, ils suivent la direction contraire. Ils vont donc nicher en Europe, soit dans les Balkans et dans les vastes forts vierges de la Turquie, soit dans les con- tres plus septentrionales, et reviennent passer l'hiver en Asie; paraissant choisir de prfrence, pour effectuer leur passage d'Asie en Europe, l'endroit o les deux continents sont le plus rapprochs, peut-tre pour viter une grande tendue de mer qui les priverait d'abri et de nourriture. UAccipiter badius captur dans les deux ges de l'adulte et du jeune, dans une migration d'oiseaux qui avaient pass le printemps et l't en Europe, ne doit pas tre simple- ment de passage accidentel dans cette partie du monde ; il est trs-probable qu'il y niche, et que les jeunes tus par moi chaque anne taient ns en Europe, aussi je ne ngligerai pas, mon premier voyage, de conserver les perviers taches longitudinales. En attendant la des- cription des jeunes, voici celle du <3 adulte que je possde. Tte, joues, gorge et parties suprieures d'un gris cen- dr, laissant paratre du blanc la nuque et au bas des scapulaires, et se faussant en rousstre sur les cts du cou ; parties infrieures blanches, ondes de bandes transver- TRAVAUX INEDITS. 5 sales, rgulires, d'un sang lgrement violac, moins larges sur l'abdomen ; les plumes du ventre portant de 5 7 bandes; sous-caudales blanches ; queue d'un gris cen- dr en dessus, plus ple en dessous, coupe par 67bandes brunes en dessus, noires en dessous, mais peine appa- rentes sur les deux lectrices mdianes et sur les deux lat- rales ; pattes et cirre d'un jaune vif; ongles et bec noirs; iris rouge-cramoisi ; rmiges gradues par 3 e et 4 e presque gales, 5 e et 2 e aussi presque gales, 6 e , I e , 8 e et l re presque gales, 9 e , 10 e , etc. Longueur totale, 30 centimtres; aile ferme, 21 centimtres ; tarse, 47 millimtres : sa circon- frence, dans la partie uniforme, 17 millimtres; le doigt mdian, ongle compris, 37 millimtres; queue, 15 centi- mtres. Notre Accipiter badins, dont le plumage est com- plet , sans apparence de mue, diffre de l'pervier ordi- naire d 1 adulte, notamment par ses tarses et ses doigts courts et pais, par l'ordre de ses rmiges, qui dans le Nisus sont gradues par 4 e , 5% 3 e , 6 e , 2 e , 7 e , 8 e et l re ; par l'iris rouge, par les plumes du ventre qui portent 5 7 bandes au lieu de 4, et par la couleur uniforme de ces bandes sans mlange de brun. J'ai tu, galement l'poque des passages, un autre Epervier notablement plus petit, qui, d'aprs mes souve- nirs et l'examen de sujets dans les collections de France, devait tre Y Accipiter cjabus; mais ayant perdu sa dpouille dans le naufrage du navire le Phase, je ne puis certifier son identit. Il me reste, parmi les oiseaux que j'ai observs en Tur- quie, appeler l'attention des naturalistes europens sur la Tourterelle collier [Columba risoria, Linn.). Keyserling et Blasius l'ont admise comme espce trouve dans la Tur- quie d'Europe, Nordmann a dnonc son existence en Bessarabie; cependant les ornithologistes, en gnral, ne l'admettent pas dans la faune europenne; Degland, no- tamment, la rejette, sur le motif que les sujets capturs pouvaient tre chapps de cage ou laisss en libert par G rev. et mag. de zoologie. (Janvier 1867.) leurs propritaires. Il ne l'aurait pas limine si lgrement s'il avait mieux connu les murs de l'Orient. 11 n'existe en Turquie ni collections d'histoire naturelle, ni jardins zoo- logiques, ni volires; peine si l'on rencontre Constan- inople quelques cages, et elles ne renferment jamais que des oiseaux de trs-petite taille, aussi les oiseaux capturs en Turquie, pour peu qu'ils excdent la taille du Moineau, ne peuvent tre que des oiseaux sauvages. Les Tourterelles collier sont rpandues par milliers Constantinople; elles peuplent la ville en socit du Co- lombin, du Catharte alimoche et du Milan noir; l'hiver, elles s'abattent par bandes considrables sur les monu- ments publics , les magasins graines, les toits des mai- sons particulires, les arbres des grands jardins, et jusque sur les navires chargs de crales qui sont amarrs le long des quais de la Corne-d'Or; mais toujours et exclusi- vement dans les quartiers musulmans et sur les navires turcs, o elles trouvent, avec la nourriture, la solitude et un respect fanatique de leur libert. Au printemps, elles nichent sur les arbres des mosques et sur les cyprs des cimetires musulmans, souvent dans la socit des Milans noirs, dont les nids sont placs quelques branches au- dessus d'elles. Mais on ne les rencontre jamais dans les rues terre, ni dans le faubourg europen dont elles pa- raissent fuir les maisons entasses et le mouvement bruyant, et o, peut-tre, elles n'ont pas rencontr l'hospitalit re- ligieuse des musulmans. Tandis que le Colombin, moins mfiant, se rpand indistinctement partout, et vient mme dans les cours des maisons de notre faubourg europen se nourrir avec nos volailles. Ces Tourterelles vivent tou- jours dans la ville et s'loignent mme fort peu dans la campagne, mais elles n'appartiennent personne, elles ne sont loges et nourries par personne ; seulement leur vie et leur libert sont scrupuleusement respectes par tous les musulmans. Elles sont plus sauvages que le Ramier des Tuileries et que le Moineau des rues de Paris, plus TRAVAUX INEDITS. 7 difficiles aborder, mme dans Constantinople, et appri- voiser que leCoiombin et que le Catharte alimoche; en un mot, elles vivent sdentaires dans une grande ville, mais l'tat sauvage. Deux sujets, que Je tiens en cage depuis bientt un an, n'ont pas encore perdu leur naturel fa- rouche. Les Tourterelles collier ont-elles t importes Con- stantinople? ont-elles t retenues l'poque de quelque migration par l'hospitalit des habitants? je l'ignore; mais les vieillards de la ville les ont toujours vues en aussi grand nombre. Je sais, de source certaine, qu'elles sont aussi trs-rpandues et sdentaires dans plusieurs les de l'Ar- chipel , o les Grecs ont donn l'espce, en particulier, le nom de Dhcoktoura. Je suis convaincu, monsieur le directeur, que devant ces faits, dont je suis tmoin depuis plus de vingt-cinq ans, les ornithologistes ne doivent pas continuer exclure la Columba risoria de la faune europenne, et qu'en les ex- posant dans votre Revue je ne demande pour elle qu'un accs lgitime. Histoire naturelle et mdicale de la Chique (lihyncho- prion penetrans, Oken), insecte parasite des rgions tro- picales des deux Amriques. Par M. Guyon, docteur- mdecin, correspondant de l'Acadmie des sciences, etc. Suite. Voir 1865, p. 295, et 1866, p. 6i, 111,326,359. VII. Des attaques parasitaires de la chique. Avant d'aborder ce que nous avons dire des attaques parasitaires de la Chique, c'est--dire de ses attaques ayant pour but de s'introduire sous la peau, et qui sont le fait de la femelle seule, disons un mot de ses attaques, l'tat de libert, et qui sont communes aux deux sexes. Celles-ci consistent dans la piqre qu'elle opre, l'instar de la 8 rev. et mag. de zoologie. [Janvier 1867.) Puce, pour sa nourriture individuelle. Nous avons dj dit que cette piqre est peut-tre plus prompte et plus vive que celle de la Puce (page 3). Toujours est-il qu'elle est des plus incommodes, des plus irritantes, ainsi qu'il ressort d'un fait qui s'est pass l'arrive de nos troupes au Mexique, en 1862. C'tait dans la nuit du 19 au 20 mars. Une compagnie du 18 e bataillon de chasseurs, la 6 e , re- oit l'ordre d'aller s'tablir, pour y passer la nuit, sous une vaste vote dont le sol tait couvert de dbris de pierre et de pltre ; elle l'occupait peine depuis une demi-heure, que force lui fut de s'en retirer au plus vite, chasse par des myriades de Chiques qui taient venues se fixer sur les hommes. Ils en taient tout couverts, des pieds la tte. En mme temps que mles et femelles s'- taient attaqus leur peau pour en sucer le sang, celles des femelles qui taient dj fcondes s'y introduisaient pour y passer leur vie parasitaire, introduction dont le mdecin du bataillon, appel sous la vote dans cette circonstance, n'eut connaissance que quelques jours plus tard, alors que les patients vinrent rclamer ses soins pour les accidents qu'ils en prouvaient. Ces accidents avaient pour sige diffrentes parties du corps, mais surtout les pieds et les mains. Tous les dtails que nous venons de donner, sur l'v- nement de la vote mexicaine, sont dus M. le docteur Cavaroz, qui les a consigns dans un de ses rapports au conseil de sant des armes, en sa qualit de mdecin aide-major au 18 e bataillon de chasseurs. Du reste, des faits analogues s'taient dj bien souvent prsents, et je me bornerai rappeler celui dont Auguste deSaint-Hilaire a t lui-mme le sujet, dans ses prgrinations au Brsil. Je venais de m'tablir, dit le voyageur, sous un ran- cho abandonn, qui se trouvait prs de Fazenda de Roa da Viuva, mais l'immense quantit de Puces et de Bichos de p qui vinrent m'assaillir (J), me forcrent de (1) Ici, il faut entendre, savoir : par Puces, les Chiques mles et TRAVAUX INDITS. 9 me rfugier sous la galerie (varanda) de l'habitation...)) {Voyage dans le district des diamants et sur le littoral du Brsil, t. I, p. 228; Paris, 1833.) Comme nous l'avons dj vu, l'homme et les animaux sont galement exposs aux attaques parasitaires de la Chique. Attaques parasitaires de la Chique chez l'homme. Chez l'homme, et pour des raisons sur lesquelles nous ne revien- drons pas, les enfants, les femmes et les individus de l'autre sexe, dont la peau est plus ou moins dlicate, y sont plus exposs que les autres. On a prtendu que l'insecte s'attaquait plus volontiers aux Europens nouvellement dbarqus qu' ceux fixs dans le pays depuis plus ou moins longtemps, et les der- niers en seraient mme tout fait l'abri, selon le clbre voyageur aux rgions quinoxiales du nouveau continent. Les blancs ns sous les tropiques, dit de Humboldt, se promnent impunment, pieds nus, dans le mme appar- tement o un Europen, rcemment dbarqu, est expos l'attaque des Niguas ou Chiques. (A. de Humboldt et A.Bonpland,Fo(/f;r/ convexiusculis, regulari- ter crescentibus, sutura impressa separatis-, ultimo maximo, fere rotundato, lente ac regulariter valde descendente, et infra, circa cal- lum umbilicalcm, inflato; apertura perobliqua, vix lunata, fere rotuudata-, peristomate luteolo-castaneo, incrassato, undique leviter expauso ; margine columellari late rflexe-, in loco urnbilicali ad- presso; marginibus approximatis ac tenui callo junctis. Coquille imperfore, dprime, tectiforme en dessus, convexe en dessous. Test assez mince, bien que rsistant, brillant, assez transparent, lgamment stri, surtout vers la suture, d'un roux olivtre uniforme, et orn, en dessus , de trois bandes d'une teinte marron assez fonce et d'ingale grandeur. Spire conique surbaisse, un peu en forme de toit. Sommet brillant, lisse, obtus, comme mamelonn. Cinq tours lgrement convexes, croissance rgulire, spars par une suture prononce. Dernier tour bien dvelopp, presque arrondi, un tant soit peu comprim dans le sens de la hauteur, offrant vers l'ouverture une direction descendante, lente et rgu- lire, et en dessous, vers le callus qui recouvre la perfo- ration ombilicale, une partie basale, renfle et bien con- vexe. Ouverture trs-oblique, peu chancre, presque arrondie. Pris tome d'un jaune marron, paissi, lgre- TRAVAUX INDITS. 97 ment rflchi, surtout vers le bord basai. Bord columel- laire largement rflchi sur la partie ombilicale qu'il re- couvre entirement. Bords marginaux rapprochs, runis par une faible callosit. Hauteur 17-18 millim. Diamtre 30-32 Cette nouvelle espce, que nous ddions notre ami Joseph Brocard, habite sur la montagne du Pigno, prs de Bastia. Elle a t galement recueillie l'tat fossile dans les alluvions modernes des carrires de oga, prs de cette mme ville. L'Hlix Brocardiana se distingue de la Raspaili par son sommet plus obtus, plus volumineux, comme mamelonn^; par sa spire conode-surbaisse; par ses tours crois- sance plus rgulire ; par son dernier tour renfl vers la partie ombilicale, et par sa direction descendante, lente et rgulire vers l'ouverture, ce qui n'a pas lieu chez la Baspaili, dont la direction descendante du dernier tour est brusque et non rgulire; par son ouverture moins dilate, presque ronde, et non transversalement oblongue, comme chez la Raspaili. Hlix Romagnolii. Hlix Raspaili, var. hispidula, Moquin-Tandon , Hisl. Moll. France, t. II, p. 152. 1855. Testa imperforula, compressa, supra convexiuscula, infra convexa, tenerrima, aspera, non nitida, strialula ac eleganter hispidula (pili exigni, subulati, arcuati, asperi ac in quincuoeem dispositi), uni- formiter rufo-olivacea ac tribus zonulis castaueis ornata; spira compressa, leviter convexiuscula; apice nitido, laevigato, obtuso; anfractibus 5 fere planulatis aut vix couvexiusculis, celeriter cres- centibus, sutura sat impressa separatis; ultimo mauino, com- presso-rotundato, ad aperturam, primo lente, deiude velociter des- ceudente; apertura perobliqua, vix lunata, transverse ovato-rotun- data; peristomate carueo-luteolo, leviter iucrassato, undique expanso; margiue basali rotundato ; raargine columellari late reflexo, locum umbilicalem obtegente; raargioibus approximatis, tenui callo juuctis. 2 e srie, t. xix. Anne 18!>7. 7 98 bev. et mag. de zoologie. [Mars 1867.) Coquille imperfore, comprime, peu convexe en des- sus, convexe en dessous, trs-mince, dlicate bien que rsistante, d'un aspect mat non brillant, rude au toucher, lgrement transparente, strie et lgamment recouverte de petits poils courts, subuls, arqus, assez roides et grossirement disposs en quinconce. En dessous , ces poils sont rudimentaires ou plutt sont rduits au tu- bercule alvolaire. Test d'un roux olivtre, orn, en outre, de trois bandes d'une nuance marron assez fonce. Spire comprime, peu leve, seulement lgrement con- vexe. Sommet brillant, lisse et obtus. Cinq tours presque plans ou faiblement convexes, croissance rapide, s- pars par une suture assez prononce. Dernier tour trs- dvelopp, comprim-arrondi, offrant vers l'ouverture une direction descendante, d'abord lente, puis ensuite trs-rapide. Ouverture trs-oblique, peine chancre, transversalement ovale-arrondie. Pristome d'un jaune couleur de chair, lgrement paissi et un peu rflchi. Bord basai non rectiligne, mais arrondi. Bord columel- laire largement rflchi et recouvrant par un callus la partie ombilicale. Bords marginaux rapprochs, runis par une faible callosit. Hauteur 14-15 millim. Diamtre 30-33 Cette hlice habite en Corse aux environs de Corte. Cette espce diffre des Raspaili et Brocardiana par sa spire moins leve en dessus, plus comprime et plus aplatie ; par son test, jamais brillant, mais au contraire rude au toucher et d'un ton mat ; surtout par ses poils courts, subuls, arqus, roides et grossirement disposs en quinconce (il y en a une dizaine par millimtre carr); tandis que chez les Raspaili et Brocardiana le lest est toujours glabre et sans aucune trace de villosit. TRAVAUX INDITS. 99 Hlix omphalophora. Hlix Raspaili, var. umbilicaris (pars), Moquin- Tandon, Hist. Moll. France, t. II, p. 152. 1855. Testa profunde umbilicata, supra compressa, vix convexiuscula, iafra compresso-rotundata, sat tenera ac nitida, leviter trauslucida, elegauter striatula, rufo-olivacea ac tribus zonulis castancis ornata; spira compressa, parum convexiuscula; apice fulvo, laevigato, non uitido; aut'ractibus 4-5 couvexiusculis, celerrime accrescentibu?, sutura iiu prioribus impressa, in ultimo sat profuoda) separatis; ultimo maximo, rotundato-compresso, ad aperturam rapide descen- dent^; apertvira perobliqua, vix lunata, oblonga, infra rotundata; peristomate recto, paululuni incrassato, inl'ra retlexiusculo; marginc columellari dilatato, reflexo, nunquam umbilicum obtegente; mar- giuibus approximatis. Coquille comprime, peine convexe en dessus, ar- rondie-comprime en dessous et pourvue d'un ombilic profond assez ouvert. Test passablement mince, bien que rsistant, lgrement brillant, transparent, lgam- ment stri, d'une couleur rousse-olivtre, avec trois bandes d'une teinte marron. Spire comprime, peu convexe, comme crase. Sommet fauve, lisse, assez mat, peu prominent. Quatre cinq tours faiblement convexes, croissance trs-rapide. Suture prononce entre les pre- miers tours, et devenant plus profonde vers le dernier tour. Dernier tour trs-grand, trs-dvelopp, arrondi- comprim et offrant vers l'ouverture une direction des- cendante trs-rapide et excessivement prononce. Ouver- ture trs-oblique, peine chancre, transversalement oblongue, intrieurement arrondie. Pristome droit, un peu paissi, bords non tranchants, seulement rflchi sa partie infrieure. Bord columellaire dilat, bien r- flchi et ne recouvrant jamais l'ombilic. Bords marginaux rapprochs. Callosit presque nulle. Hauteur 14-15 millim. Diamtre 30-32 100 rev. et mag. de zoologie. [Mars 1867.) Celte intressante espce, que son ombilic rend si facile distinguer des espces prcdentes, habite en Corse, Corte, au monte Coscione et au monte Renoso. Hlix Cyrniaca. Hlix Raspaili, var. umbilicaris (altra pars) (I), Moquin- Tandon, Hist. Moll. France, t. II, p. 152. 1855. Testa umbilicata, supra vix convexiuscula ; infra rotundata ac paululum compressiuscula, sat tenera, leviter translucida, parum nitida, paululum aspera ac sat valide striata, uniformiter rufo-oliva- cea et superue tribus zouulis brunueo-violaccis ornata; spira compressa, vix couvexiuscula; apice corneo, nitido, punctulato; aufractibus 4-5 couvexiusculis, celeriter accrescentibus, sutura im- pressa separatis; ultime- maxime-, rotundato, ad aperturam velociter ac valide descendente; apertura perobliqua, non (aut vix) luuata, rotundata; peristomate liliaceo-violaceo, intus paululum labiato, un- dique expansiusculo.fere contiDuo; margiue columellari sat rellexo, nunquam umbilicum obtegente ; marginibus valde approxiraatis , callo junctis. Coquille peine convexe en dessus, tours arrondis, bien qu'un tant soit peu comprims en dessous, et pourvue d'un ombilic ouvert, surtout dilat au dernier tour. Test assez mince, quoique solide, lgrement transparent, peu brillant, un tant soit peu rude au toucher et sillonn par de fortes stries. piderme d'un roux-olivtre uniforme, orn de trois bandes brunes-violaces assez fonces. Spire comprime, peine convexe. Sommet corn, plus brillant que le reste de la coquille, et paraissant, la loupe, recouvert d'une quantit de petites ponctuations. Quatre cinq tours peu convexes, croissance rapide, surtout partir de l'avant-dernier tour, et spars par une suture bien prononce. Dernier tour trs-grand, arrondi, offrant vers l'ouverture une direction descen- dante, rapide et excessivement accentue. Ouverture (1) Selon toute probabilit. TRAVAUX INDITS. 101 trs-oblique, arrondie, non chancre, ou bien quelque- fois un tant soit peu chancre. Pristome d'une teinte lilas violac, lgrement bord l'intrieur, un peu rflchi de tous cts, paraissant presque continu, tant les bords marginaux (runis par une callosit) sont rap- prochs. Bord columellaire un peu plus dilat et rflchi, mais ne recouvrant jamais l'ombilic. Hauteur 13-14 millim. Diamtre 27-28 Espce assez abondante en Corse, sur les parties les plus leves du monte Renoso. L'Hlix Cyrniaca diffre de Y omphalophora par son test moins brillant, plus fortement stri ; par son sommet ponctu, par son dernier tour arrondi et non comprim, par son ouverture presque ronde et non oblongue; par son pristome lgrement vas de tous les cts (ce qui n'a pas lieu chez Yomphalophora) et presque continu, etc., surtout par son ombilic tout diffrent. Celui de Yompha- lophora est profond et non vas, tandis que celui de la Cyrniaca, d'abord assez rtrci, s'vase presque subite- ment au dernier tour. Cette Cyrniaca est une espce qui, par ses caractres, servira dsormais de trait d'union, de lien de transition entre les hlices du groupe de la Raspaili avec celles du groupe des setosa , Salderiana , Lefebvriana, setipila, corne phora et macrostoma, etc. Malacologie du dpartement de l'Hrault, par M. Prosper-Antoine Moitessier. Pour l'homme srieux et intelligent , la malacologie vient d'entrer dans une nouvelle phase. Cette science a maintenant un but. Ce but est la connaissance des vne- 102 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. [Mars 1867.) ments qui se sont produits depuis le commencement de la priode actuelle; par consquent, la connaissance de l'homme et des animaux ant-historiques. Avec les animaux fossiles, enfouis dans les anciennes couches du globe, les palontologistes ont rtabli les an- tiques crations, ont limit, ont reconstruit les faunes. Maintenant, avec les mollusques vivants, les malacolo- gisles vont savoir en tirer la connaissance de ce qui s'est produit depuis le commencement de l'poque actuelle jusqu'aux temps historiques. Le mollusque actuel, de mme que le mollusque des antiques crations, est l'animal le plus sr, le critrium le plus positif que l'on puisse dsirer. Le mollusque, en effet, est un animal qui nat, qui vit et qui meurt, pour ainsi dire, la mme place. Il se meut avec une excessive lenteur et son acclimatation est des plus difiiciles.il n'est pas comme l'oiseau, qui, en un jour, en une nuit, franchit de ses ailes rapides les plaines et les montagnes. Il n'est pas comme l'insecte, qui passe d'un pays un autre; comme la plante, dont le vent enlve la graine et la dis- perse au loin. Le mollusque, animal lent, visqueux, timide et paresseux, reste, au contraire, attach au sol qui l'a vu natre, et, s'il vient changer de pays, de contres, ce n'est que contre sa volont, que par une cause fortuite et tran- gre. Or c'est justement sur l'tude des caractres de ces animaux inertes, que le savant pourra dornavant, s'il sait comprendre la science nouvelle, baser un systme, crer une mthode. Une espce, en effet, vivante, ou recueillie l'tat fos- sile dans une alluvion, une caverne, une ancienne spul- ture, peut tre toute une rvlation. Si cette espce est une coquille trangre la faune, par l'tude comparative de ses signes distinctifs, le savant reconnatra de quel centre de cration elle est sortie, et de l il pourra calculer la direction des grands courants qui ont d la transporter, et, remontant de l'effet la TRAVAUX INDITS. 103 cause, apprcier et constater les graves vnements qui ont marqu, avec une priodicit dsesprante, les di- verses phases de l'poque actuelle. Cette science malacologique comprise ainsi , et c'est ainsi qu'elle doit tre comprise, est la plus belle science du monde, parce qu'elle est la seule sur laquelle l'on peut se baser. Elle est la plus certaine et la plus positive, grce ses animaux inertes, qui, par cela mme, ont subi toutes les influences des climats, tous les changements de tem- prature, ont prouv toutes les perturbations des temps anciens. L'tude des mollusques du dpartement de l'Hrault, dpartement qui est, cependant, un bien petit coin du monde, conduit, comprise dans ce sens, des rsultats bien tonnants. L'tude comparative de nos espces avec celles du reste de l'Europe nous montre une faune d'em- prunt, une faune d'acclimatation, provenant des grands centres alpique et hispanique de cration ; de plus, les restes d'une petite faune spciale notre pays et qui sont les derniers vestiges, les seuls descendants de l'ancienne faune gallique du centre de la France. Les mollusques de notre dpartement prouvent donc que, diverses poques prhistoriques, nos contres ont t balayes par les eaux, puis, le calme revenu, que les espces se sont racclimates dans notre pays, et cela plusieurs reprises successives, d'aprs les lois de la rpar- tition qui rgissent la distribution des tres en Europe, ainsi que l'a si savamment enseign notre ami M. Bour- guignat. En cette histoire de notre dpartement , afin de bien faire sentir l'importance d'une malacologie com- prise dans ce sens, nous consacrerons un chapitre tout entier la connaissance de nos coquilles au point de vue stratigraphique. Nous distinguerons les espces des cen- tres alpique ou hispanique, de celles des centres taurique ou gallique; enfin nous signalerons les espces qui sont 104 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1867.) seulement littorales d'un centre, de celles qui sont litto- rales cosmopolites de plusieurs centres. Si, dans chaque dpartement, les malacologistes de la nouvelle cole franaise suivent cette mthode, ils auront fait faire un pas immense la science moderne des temps prhistoriques, parce qu'ils auront mis entre les mains des savants des documents incontestables qui viendront d- montrer les anciennes perturbations , les dluges bibli- ques (1), les diverses poques glaciaires, qui ont pu s'a- baitre sur la France, et, lorsqu'on connatra, grce aux mollusques, ce qui s'est pass en France, l'on saura bien- tt ce qui est galement arriv dans le reste du monde. Voici, en peu de mots, le plan de notre histoire mala- cologique de l'Hrault. Aprs avoir pass en revue les ouvrages de conchylio- logie publis sur la faune de notre pays, nous numrons zoologiquement les mollusques terrestres et fluviatiles de l'Hrault. Dans ce catalogue, nous indiquerons simplement les synonymies les plus indispensables, c'est--dire celle du crateur de l'espce, et, quand il y aura lieu, celle du classificateur : car il est juste de rendre chacun ce qui doit lui revenir. Nous signalerons seulement les varits les plus impor- tantes. Nous laisserons de ct toute cette nomenclature moquinienne de petites variations, qui, au lieu de rendre l'espce plus claire et plus comprhensible, ne fait au con- traire que la plonger dans le vague, que l'entourer d'obs- curit. La localit sera toujours indique avec exactitude. Enfin, quand il sera besoin, nous ajouterons des r- flexions critiques ou des observations neuves ou indites. De cette faon, cette liste, que nous ferons suivre, en (1) Par dluges bibliques nous comprenons tous les dluges dont les divers peuples ont gard le triste souvenir. TRAVAUX INDITS. 105 outre, d'un chapitre spcial sur la sinistrorsit des espces, sera une liste claire et intressante qui rendra service aux naturalistes futurs qui voudront connatre la richesse de notre faune. Enfin, notre dernier chapitre sera consacr l'tude de nos mollusques au point de vue de leur distribution et de leur rpartition. Pour ce dernier chapitre, le plus important de notre travail, comme notre savant ami M. Bourguignat a bien voulu mettre notre disposition sa vaste et profonde ru- dition, nous le prions de recevoir, pour son obligeance, l'expression de notre gratitude et de notre reconnais- sance. Comme complment ncessaire de tout travail scienti- fique, et surtout d'un travail comme celui que nous pu- blions en ce moment, il nous aurait fallu enrichir notre ouvrage d'un grand nombre de planches. Malheureuse- ment nous n'avons pu agir comme nous l'aurions voulu. Nous n'avons pu faire reprsenter qu'une partie des es- pces litigieuses ou peu connues. Mais si nous n'avons pas t mme de faire figurer toutes les espces intres- santes, nous esprons y suppler par de nombreuses pho- tographies de coquilles, qui, nous le croyons, donneront un intrt tout neuf, un cachet tout nouveau cette partie de notre uvre. La photographie est appele , du reste , rendre de grands services aux sciences naturelles, notamment la malacologie. Cette science a besoin de figures d'une ri- goureuse exactitude. Or la photographie seule peut don- ner la reprsentation exacte des objets, surtout depuis les nouvelles dcouvertes, les nombreux perfectionnements apports cet art, par notre fils, le professeur Albert Moitessier (1). (1) Voyez : La photographie applique aux recherches micro- Qraphiques.Tpav Alb. Moitessier. Paris, 186G. 1 vol. in-12 avec fig. iuterc. et pi. phot. Chez Baillire, Jibr.-dit. 106 rev. et mag. de zoologie. (Mars 1867.) Qu'on nous permette, maintenant, de ne pas oublier les compagnons de nos courses conchyliologiques, les tmoins de nos travaux , nos excellents amis et compa- triotes le D r Paladilhe et M. le marquis de Mas-Clary ; nous les prions d'accepter nos remercments, de croire notre profonde gratitude pour leurs judicieux conseils, leurs savants avis et surtout pour la bonne amiti qu'ils ont bien voulu nous tmoigner. I. A tout seigneur, tout honneur. Les premiers travaux malacologiques relatifs au dpartement remontent au pre de la Conchyliologie franaise, Jacques-Philippe- Raymond Draparnaud (1), professeur d'histoire naturelle l'cole de mdecine de notre ville. Bien que les ouvrages de cet illustre savant aient t publis sous le titre de Tableau el d'Histoire des Mollusques de France, il n'en reste pas moins acquis l'histoire que presque toutes les espces signales, sans indication de localits, ont t recueillies dans le dpartement. C'est donc ce titre que nous considrons les crits de notre savant compatriote comme des uvres spciales bien plus notre dpar- tement qu'au reste de la France. Dans le Tableau des Mollusques terrestres et fluviatiles de la France, publi en l'an IX (1801), il se trouve 132 es- pces, dans l'ouvrage posthume dit en 1805, sous le titre d'Histoire naturelle des Mollusques terrestres et flu- viatiles de la France; 173 espces sont dcrites et repr- sentes sur les 13 planches qui accompagnent ce travail. En 182i, M. Hippolyte Creuz de Lesser, dans la Statistique du dpartement de l'Hrault (2), a donn une fl) N le 3 juin 1772, dcd l'ge de 31 ans et quelques mois, le 12 pluvise an XII (2 fvrier 1804). (2) Statistique du dparlement de l'Hrault. Montpellier . 1824. 1 vol. de (306 pages. Mollusques, de la page 142 146. TRAVAUX INEDITS. 107 liste de 93 espces de Mollusques terrestres et fluviatiles. Cette liste, que l'on a tort attribue Marcel de Serres, est, au contraire, l'uvre de Moquin -Tandon. Ces 93 es- pces, signales sans synonymie, sans indication de localits, sans aucune observation critique, forment un catalogue d'une valeur scientifique presque nulle. L'au- teur de cette liste, qui sent son Frdol d'une lieue, a cru seulement ncessaire d'inscrire la dnomination patoise des coquilles. Or ces appellations ont bien peu d'impor- tance, puisqu'en nos contres ces noms patois changent et se modifient de pays pays. En 185k, sir John Paget, de Londres, a consacr, dans les Annals and Magazine of natural History (1), un petit mmoire la description d'une charmante espce d'hlice de notre pays, l'Hlix micropleuros. Il existe encore, sur la Malacologie de notre dparte- ment, plusieurs crits de notre ami M. Bourguignat: 1" La Monographie du nouveau genre franais Moi- lessiera. Paris, in-8, av. 2 pi., n. Dcembre 1863. 2 La Monographie du nouveau genre franais Paladilhia. Paris, in-8, avec I pi., n. Janv. 1865. 3 Les Mollusques nouveaux, litigitu ou peu connus, o dans la 2 e dcade (avril 1863) se trouvent la descrip- tion et la reprsentation de l'Hlix micropleuros, et dans la 6* dcade (janv. 1866) les diagnoses et les figures de 6 espces des genres Hlix , Ferussacia, Hydrobia et Paladilhia. Enfin, notre excellent ami le docteur Paladilhe, de Montpellier, dans ses Nouvelles Miscrtlanes malacolo- giques (2), vient d'enrichir la faune de notre pays du nouveau genre Bugesia, et de plusieurs espces indites (1) Description of a new Hlix from Montpellier, in Ann. and Mag. nat. Hist. fSer. XIII), p. 454. 1854. (2) Paris. Io-8. 1 er fasc. avec 1 pi. n., fv. 18G0. 2 e fasc. avec 2 pi. n., fv. 1867. 108 rev. et mag. de zoologie. [Mars 1867.) des genres Pupa, Hydrobia, Paladilhia, Valvata et Pisi- dium, sans compter qu'il a signal, en outre, prs de 75 espces litigieuses ou mconnues dans nos contres. Nous allions oublier de mentionner une petite liste de M. E. Dubreuil, publie en 1863 sous le titre de Cata- logue des Mollusques terrestres et fluviatiles de l' Hrault (1). Ce catalogue, faonn d'aprs l'ouvrage de Moquin- Tandon (2), contient 1*26 espces. Tels sont les ouvrages qui ont trait l'histoire naturelle des Mollusques de notre pays. II. MOLLUSCA GASEROPODA. 1 Gasteropoda inoperculata. 1. Pulmonacea. Arionidje. Genre ARION, Frussac. Arion rufus. Limax rufus, Linnus, Syst. nat. (d. X), p. 652, 1758. Arion rufus, Michaud , Compl. Moll. Drap., p. 4, 1831. Espce des plus abondantes dans le dpartement. Environs de Montpellier, surtout dans les garigues de Caunelle, sur la rive droite de la Mosson, o se trouvent des individus d'un beau rouge-brique uniforme. Les principales varits de ce limacien, qui offre de si grandes variabilits dans sa coloration , sont les sui- vantes : 1 Animal d'un jaune ple. Saint-Beauzille-du-Putois, le long de l'Hrault. (i) Broch. in-8 de 15 pages. Montpellier, 1863. (2) Voyez l'Histoire naturelle des Mollusques de France, par M. Moquin-Tandon. Paris, 2 vol. in-8 avec pi. 1855. TRAVAUX INDITS. 109 2 Animal d'un roux obscur, tirant un peu sur le noir. Saint-Martin-de-Londres ; alentours de Ganges. 3 Animal d'un noir uniforme. (Arion ater de la plu- part des auteurs franais. Non Arion ater (Limax ater de Linnaeus) des montagnes des Alpes et des Pyrnes, qui est une espce spciale et distincte.) Environs de Montpellier, de Bdarieux et de Saint-Beauzille-du-Pu- tois, sur la montagne du Thorax. Arion surfuscus. Limax subfuscus, Draparnaud, Hist. Moll., p. 125, pi. ix, f. 8, 1805. Arion subfuscus, Frussac, Hist. Moll. supplm.,p. 96 z. Sous les pierres, dans les endroits humides, aux alen- tours de Ganges et de Laroque. Arion hortensis. Arion hortensis, Frussac , Hist. nat. Moll., p. G5, pi. h, f. 4-6, 1819. Sous les bois pourris, les pierres, aux environs de Montpellier, de Ganges et de Lodve. LIMACID.E. Genre LIMAX, Linnaeus. Limax variegatus. Limax variegatus, Draparnaud, abl, Moll., p. 103, 1801, et Hist. Moll. France, p. 127, 1805. Espce abondante dans presque tout le dpartement. Montpellier, Bziers , Lodve, Saint-Pons, Ganges, Saint-Beauzille, Lieuran, dans le trou des viers. Limax cinerels. Limax cinereus, Millier, Verm. Hist., H, p. 5, lTlh. Sous les bois pourris, sous les pierres, le long des vieux murs, Laroque, entre Ganges et Saint-Beauzille. Dans les jardins, Lieuran-Cabrires. 110 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Mars 1867.) LlMAX SILVATICUS. Limax sylvaticus, Drajjarnaud, Rist. Moll. France, p. 12, pi. ix, f. 2. 1805. Environs de Montpellier (Paladilhe), de Viols, de Saint- Guilhem-le-Dsert. Limax agrestis. Limax agrestis, Linnus, Syst. nat. (d. X, pi. i), p. 652, 1758. Espce commune dans tout le dpartement, notamment dans les vignes aux alentours de Montpellier, sous les pierres dans les garigues de Caunelle, sur la rive droite de la Mosson, etc. (1). Genre MILAX, Gray. MlLAX GAGATES. Limax gagates, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 100, 1801, et Hist. Moll. France, p. 122, pi. ,x, f. 1-2, 1805. Milax gagates, Gray, Gtai, of Pulmon. or :iir-breath. Moll., p. 174, 1855. Trs-rpandue de tous cts dans les jardins, le long des haies et aux environs de Montpellier, de Caunelle, de Lieuran-Gabrires , de Bdarieux, de Saint-Martin- de-Londres , de Saint- Beauzille , de Laroque , de Ganges, etc. (2). (1) Nous devrions indiquer ici les Limax lenellus et brunneus de Draparnaud, qui sont, sans aucun doute, des espces dpartemen- tales; mais, comme Paladilhe et nous u'avons pu jusqu' prsent les retrouver, nous aimons mieux, les passer sous silence. M. Dubreuil, il est vrai, signale dans son catalogue le Limax tenellus, Pucha- bou et Saint-Martin-de-Londres ; mais peut-on se fier cette cita- tion d'un catalogue, o se trouvent tant de fausses dterminations? (2) A la suite du Milax gagates, nous devrions inscrire le Milax marginalus, mais nous n'osons ; car il nous a t impossible de le TRAVAUX INDITS. ll Testacellidj. Genre ESTACELLA, Cuvier. Testacella haliotidea. Testacella haliotidea (pars), Draparnaud , Tabl. Moll., p. 99, 1801, et Hist. Moll. France, p. 12i, pi. vin, 43-45, 1805. Environs de Montpellier, la Paillade, au bois de la Valette, aux alentours de Saint-Martin-de-Londres, de Saint-Gly-du-Fescq, etc. Testacella bisllcata. Testacellus bisulcatus (pars), Risso , Hist. nat. Europe mrid., t. IV, p. 58, 1826. Testacella bisulcata, Bupuy, Hist. Moll. France, p. 44, pi. 1, f. 2(l er fasc), 1847. Dans les vignes, dans les jardins aux environs de Mont- pellier, de Saint-Martin-de-Londres, au pied des arbustes prs de la grotle d'Aven-Laurier, sur les montagnes qui longent la route de Ganges Saint-Beauzille-du-Putois. HELICID.E. Genre VITRINA, Draparnaud. VlTRINA MAJOR. Vitrina pellucida (1), Draparnaud, Tabl. Moll., p. 98, 1801, et Hist. Moll. France, p. 119, pl.vm, f. 34-37, 1805. Helicomax major, Frussac (pre), Essai mthod. Conch., p. 43, 1807. dcouvrir jusqu' prsent. M. Dubreuil, sous l'appellation de Limax marginatus, siguale bien cette espce la Sranne; mais il a eu, croyons-nous, le bon esprit d'ajouter un point de doute. (1) Non Vitrina pellucida de Gaertner, 1813 {Hlix pellucida de Muller, 1774), qui est une espce diffrente. 112 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Mars 1867.) Vitrina major, C. Pfeijfer, Deutschl. Moll., I, p. 47 (en note), 1821. Abondante Gastelnau, prs de Montpellier (Drapar- naud); commune galement sous les pierres, la Valette, dans les bas-fonds humides et ombrags, voisins du Lez; sous les bois pourris, dans les anfractuosits des rochers, entre Saint-Beauzille et Ganges. Genre SUGGINEA, Draparnaud. SUCCINEA PUTRIS. Hlix putris, Linnus, Syst. nat. (d. X), p. 774, 1758. Succinea putris, de Blainville, in Dict. se. nat., vol. LI, p. 244, tabl. xxxv, f. 4, 1827. Peu abondante dans le dpartement. Sur les plantes aquatiques vers la source du Lez, et dans les alluvions de cette rivire. Succinea elegans. Succinea elegans, Risso, Hist. nat. Europe mrid , t. IV, p. 59, 1826. Environs de Montpellier. Dans les prairies de Maurin, sur la terre humide des fosss d'irrigation. Succinea Pfeifferi. Succinea Pfeifferi, Rossmdssler, Icon. Moll., I, p. 96, fg. 46, 1835. Sur les plantes, le long d'un ruisseau, Celleneuve. Peu abondante. Succinea ochracea. Succinea ochracea, de Betta, Malac terr. e fluv. dlia vallediNon, p. 31, pi. i, f. 1, 1852. Dans les alluvions du Lez. TRAVAUX INDITS. 113 SuCCINEA OBLONGA. Succinea oblonga, Draparnaud , Tabl. Moll., p. 56, 1801, etHist. Moll. France, p. 59, pi. m, f. 24-25, 1805. Assez abondante dans les alluvions du Lez et de la Mosson, prs de Montpellier. {La suite prochainement.) Note sur un nouveau genre de Dynastide (Alcidosoma), par F. de Castelnau. Les grands Dynastides sont peu nombreux et la plupart sont connus depuis fort longtemps, car, malgr les im- menses progrs qu'a faits l'Entomologie, dans les cinquante dernires annes, peu d espces sont venues s'ajouter celles connues des anciens auteurs. Le seul individu connu du bel insecte que je dcris fut pris par moi, un soir, aux environs de Bangkok, capitale du royaume de Siam; il volait la manire du Chalcosoma atlas. Bien que son apparence diffre sensiblement de cet in- secte , cependant les caractres gnriques s'en rap- prochent tellement que j'ai longtemps hsit l'en spa- rer; en me rsolvant proposer pour lui une nouvelle coupe gnrique, je ne fais que suivre la coutume mo- derne, bien que je regarde les caractres de la plupart des genres de ce groupe comme purement spcifiques. Les seules diffrences gnriques? qui distinguent Y Alci- dosoma des Chalcosoma sont l'absence de la dent interne, des cuisses et celle de la corne du bord antrieur du pro- thorax que l'on observe chez le mle de l'Atlas, enfin le systme de coloration qui est celui des Megalosoma. En suivant la formule gnrique donne par M. Lacor- daire, t. III, p. ii8, on pourrait croire que les tarses pr- 2 e srie, t. xix. Anne 1867. 8 114 rev. et mag. de zoologie. [Mars 1867.) sentent aussi un caractre distinctif, car, en parlant des Chalcosoma, il dit : premier article de leurs tarses plus long que le suivant, mais ce caractre est erron, car, de mme que chez mon insecte, il est moins long que le second; cette erreur est mme contredite par le clbre auteur du Gnera, car (page 443) il place lui-mme le Chalcosoma dans une division A a dont le caractre con- siste avoir le premier article des quatre tarses post- rieurs au plus gal au second. N'ayant dans ma collection qu'un seul individu de ce rare insecte, je n'ai pu tudier toutes les parties de sa bouche, mais le menton est allong avec sa partie ligu- laire largement chancre au bout; ses mandibules sont entires, dilates au dehors, creuses au milieu et obtuses l'extrmit; le chaperon est bifide en avant; les antennes sont de dix articles dont le premier est grand, fort, ponc- tu et velu; le deuxime est galement velu, mais grenu et gure plus grand que les suivants; ceux-ci sont glabres et serrs les uns contre les autres; le septime est trans- versal et les trois derniers forment une forte massue dont le dixime article est convexe , arqu et embrasse les autres. Alcidosoma Siamensis. Long. 73 millim.; larg. 45 millim. Noir, peu luisant, avec les lytres d'un brun trs- obscur; tte du cf (le seul sexe connu) surmonte d'une corne trs-longue, grle, trigone sa base, se dirigeant d'abord en avant, puis se recourbant et s'levant d'une manire perpendiculaire pour s'arquer un peu vers son extrmit; corselet transversal trs-bomb, finement re- bord latralement, avec ses angles antrieurs prolongs en longues pointes; du milieu du disque sortent deux cornes eu forme d'ailes, sinueuses, assez grles et diver- gentes; lytres trs-finement grenues, ternes, faiblement SOCIETES SAVANTES. 115 plisses sur la suture; dessous du corps assez brillant; pattes fortes et robustes; cuisses mutiques; tibias ant- rieurs avec trois fortes dents au ct externe et une pine au ct interne l'extrmit ; tibias des autres paires trs-fortement ponctus avec quatre dents extrieurement et deux fortes pines l'extrmit ai ct interne. II. SOCITS SAVANTES. ACADMIE DES SCIENCES. Sance du 18 fvrier 1867. M. Lardant adresse un .Mmoire sur la production des sexes dans l'espce humaine. Ce travail est renvoy une commission. M. Despine signale la prsence d'ossements fossiles dans la grotte des Fes, prs d'Aix-les-Bains (Savoie) et ajoute qu'il a trouv enfouis plus d'un mtre, l'entre de cette grotte, des fragments de tuiles romaines. Sance du 25 fvrier. M. Pons adresse une Note sur la rage, sa nature et son traitement. Sance du k mars. M. Dareste adresse un travail inti- tul : Sur le mode de production de certaines races d'ani- maux domestiques. M. Bourgeois prsente un mmoire Sur la prtendue contcmporanit des sables ossifres de l'Orlanais et des fa- tum de la Touraine. M. d'Archiac fait remarquer, aprs cette communica- tion, qu'il est d'autant plus dispos adopter les conclu- sions de M. Bourgeois, qu'il a lui-mme admis depuis long- temps cette relation des faluns et des sables de l'Orlanais, exprime dans un tableau publi rcemment. (Voy. Go- logie et Palontologie, p. 639.) Sance du 11 mars. Cette sance, publique et solen- 116 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mat'S 1867.) nelle, a t occupe par une lecture de M. Delaunay et par la proclamation des prix dcerns par l'Acadmie. Les grands prix des sciences physiques et de physiologie exprimentale n'ont pas t dcerns, Des mentions honorables ont t accordes : 1 M. Colin, pour ses expriences sur la chaleur animale; 2 M. Plulippaux, pour ses tudes exprimentales sur la greffe animale. Le prix Cuvier a t dcern M. de Baer, pour l'en- semble de ses recherches sur l'embryognie et les autres parties de la zoologie. Le prix Godard a t dcern MM. A. Martin et 77. Lger, pour leurs recherches sur l'anatomie et la pa- thologie des appareils scrteurs des organes gnitaux externes chez la femme; Le prix Savigny M. L. Vaillant, pour son voyage la mer Rouge et ses recherches zoologiques dans la baie de Suez; Le prix Thore M. 77. Fabre, pour ses observations sur l'hypermtamorphose et les murs des Mlodes. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Les Oiseaux d'Afrique de Levaillant, critique de cet ouvrage, par Cari Sundevall. (Kongliga svenska Vetenskaps Akademiens Handlingar. Ny foeljd. Andra Bandet, foersta Haeftet, 1857, p. 16-60.) Suite. Voir 1867, p. 76. 175. Drongo raquettes; ex Malabaria, a Sonneratio allatus. = Lan. malabaricus, Gm, Lath., n 2, ex Sonnerai; Dicr. malabar., Vieill., 1. c. Edolius mal., ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 117 Cuv. Bp., Csp., 351 ; Dissemerus malab., Cab. M. H., 112, in nola. 176. Drongo bronz ; Bengalia; Dicrurus seneus, Vieill., Enc, 752; Sundev., Calcutta, loco nuper citato, n 10; Chaptia aenea, Hodgs. Bp., Csp., 350. 177. Lavandire brune; in colonia et circaurbem ca- pensem. Motacilla capensis, Linn., XII (Briss., III, 476); Lath., n" 10 et omn. 178. Aguimp ouLav. pie; tantum in Namaqua , non intra coloniam. Motacilla vidua, var. major (ex Caffra- ria), Sundev., OEfv., 1850, 128. Mot. Vaillant, Cab. M. H., 13. Habetur Mot. capensis adulta, Licht., Cat. , 35, at certe non, ut pote non simul intra coloniam habi- tantes. Ambse vero circa Port Natal inveniuntur. 179. (Lavandire varie) ; in Caffraria ; pedes bre- viores habet arboresque insidet ; est avis indica, certe non in Africa inventa; Motacilla variegata, Vieill., Enc, 408 (exLev.); Nemoricola indica, Bp., Csp., 251. 180. Traquet ptre; in colonia et circa urbem frequens. Muscicapa torquata,Linn.,XII (Briss., 11,379; ex Gap.); Lath., Musc, n3; Saxicola rubicola var. capensis, Vieill., Enc, 491; Sax. pastor, Voigt, Rgn. anim. (ex Lev.). Pratincola sibilla, Cab. M. H., 10; Bp., 304. Sed observandum est: Mot. sibilla, Linn., XII (ex Briss., III, 439); Lath. Sylvia, 50 ; ex Madagascaria di- citur : nescio an diffrt; sed interea, dum probetur eam- dem esse, sp. capensis tutius dicenda est : Praticola tor- quata (Linn.). 181. Traquet imitateur; prope urbem et ubique fre- quens; bene canit. Sylvia hotlentota (Gm.); Lath., 82 (grand Motteux , Buff.); S. pileata (Gm.) ; Lath., 84 (Descr. orig. in Lath., Gen. syn.); Saxicola pileata, Licht., Cat., 32. Typus generis Campicolae, Sw., Z. Journ., 1827; quod in S\v. classif. improbatur. Camp, pileata , Mus. Hein., 10; Bp., Csp., 304. (Non maie Sax. hottentota dicenda). 118 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Mars 1867.) 185. Eadem, junior. 183. Traquet familier ; Cap, Namaqua; Sylvia sperata (Gm.), Lath., 51 (ex Buff.). Traq. du cap de B. E.); Vieill., Enc, 489 (Lath. et Lev.); Sax. fami- liaris, Steph.; Voigt, R. A. (ex Lev.). Smith, IlL; enum. sub n 28 ; Saxic., n s 9 et 25, Bp., Csp., 303. Luscinia (Ruticilla) sperata, nob.)(l). ErythropygiaGal- toni, Strickl., ndersson, Cont'ib., 1852, ex reg. Damara, vix distincta haberi potest. Est enim levis varietas, colo- ribus in climate sicco paullo latioribus factis. 184 : 1. Tractrac. In Houtniqua frequens; frutices plerumque insidcns. Sylvia cinerea, Vieill., Enc, n 243 (ex Lev.) ; Sax. Levaillantii, Smith , III., enum. sub n 28. Dromola cinerea, Bp., Csp., 302. 184 : 2. Traquet montagnard, in rupibus terra? Nama- quorum. Sylvia monticola, Vieill., Enc, 233 (ex Lev.); Bp., Csp., 302; Cab. M. H., 9. 185. Eadem juvenilis et intermedia. 186. raqukt fourmilier f; in colonia orient, et Caf- fraria. Sylvia formicivora, Vieill. Enc. n 210 (ex Lev.); Saxicola leucoptera i Sws., Two Cent., 292 ; Myrme- cocichla formicivora, Cab. M. H., 8; Bp., Csp., 302. 187. Ejusdem femina. 188. Fig. 1 inf. (Traquet cul roux) ; ex Bengalia et a Lev. ipso apud Caffros inventa. Sylvia rufiventris, Vieill., Enc (ex Lev.); Ruticella rufivenlris, Cab. M. H., 40, nota; avis mre indica. 188 Ats. Fig. 2 super. (Traquet a queue strie); ut prseced. ex lengalia et a L. V. in Caffraria inventa dici- tur; nidus insuper, ova et vox describuntur! Est vero airs Savana certe non in Africa inventa ; Mot. fulicata L. XII (ex Briss.); Sylvia fui. Lth. n 53. Bhamnobia fulicata. Cab. M. H 40. (1) Alia sp.af'finis, Lusc. siuuata, uob., circa urbem capensem in- veuitur, cui Uemex secuada sia pogonii interui profundo, apice asjgusta est. Oui character etiam io pullulo uuper plumato apparet. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 119 189. (Traq. commandeur) ; in terra Namaq. usque ad 28 lat. (i. e. usque ad fl. Gariep) a Lev. inventa: sed etiam ex Malimbe al la ta. Spcimen unicum milii, ut Hartlaubio, cognitum, in museo leydensi asser- vatum , jam a Lev. ( dans le cabinet de M. Tem- minck) memoratum, ex Malimbe a Perrenio allatum erat; hanc vero avem apud Namaquas inveniri, tuto inter fabu- las rejici potest. Sylvia nigra, Vieill., Enc, n 226 (ex Lev.; sed descr. cum soquentis conf'usa); Myrmecoci- chla nigra, Cab. M. H., 8, nota ; Bp., Csp., 302. 190.? Traq. coureur. In campis apricis Africae merid. plerumque currcns; mira calliditatevenatoremdecipiens. Avis mihi ignota et dubia, ut pote a nemine post Lev. inventa videatur. Nminata est : Sylvia cursoria, Vieil!., Enc, n 244. Sax. curs.. Smith. ///., enum. sub n 28 ; et Gray, Gen. (ex Lev.). Nullibi vero specimina hujus avis inveni. Illa quae, in Cab. M. H., 9, Dromolae cursoriae nomine appellantur mihi sunt ignota, sed sig- num?, ad citationem Levaillantii positum , ostendit ea differre, et illa in M. Berolinensi, longe ab icne Levail- lantii differunt. Haec vero icon colore similis est Sax. leu cura? adultae (pileo albo) in Nubia et Sennaaria vulgaris. Hc igitur avis interea inter dubias relinquenda est , ut melius innotescat. 191. (Traai, Namaqua, state, migratoria, nidus et ova , ibi inventa, moresque describuntur. lamen avis maxime dubia et potius fabulosa mihi videtur. Appellata est Alauda nigra, Steph. (ex Lev.); hinc Melanocorypha nigra, Gray,, Gen. Al. traai, Voigt, Cuvier's Thierr. (ex Lev.). Dubia, citata in Cuv., R. A., 1817, 378, nota. Esse alaudam tataricam, Pall., exlartaria, minimeque ex Africa, credunt Bonaparte, Csp., 242, et Cabanis, M. H., 12i, signo tamen? apposito. Eamdem senten- tiam definitius professus est J. Verreaux. Mihi non dubiuin videtur, avem ex specimine asinlico pictam et descriptam esse. Pedesquidem, in icoue , ungue postico 120 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {MttVS 1867.) curvato differre viderentur; sed in descriptione unguis reclus expressis verbis describitur. Lev. forte in Africa videraf Al. nigricantem nostram, OEfv., 1850, 99, quse tamen pedibus multo altioribus, gastraeo albo et set. ab icne et descriptione Levaillantii longe differt. 192. Sirli; intracoloniamcapensem. Alaudaafricana, Lath. (Sirli, Buff., et pi. enl., 712) ; Certhilauda afr., Sw. Bp., Csp., 24G; .Cherzomanes afr., Mus. H., 126, nota. 193. Alouette a gros bec; in colonia, etiam circa urbem frequens. Alauda crassirostris, Vieill., Enc, 323 (ex Lev.); Megalophonus crassir, Bp., Csp., 243. Al. magnirostr., Voigt , Cuv. 194. Alouette bateleuse; in campis aridis colonise ca- pensis. Alauda apiata, Vieill., Enc, 321 (ex Lev.). Al. prsestigiatrix, Voigt, Cuv. Brachonyx (Sw.) apiata, Smith, ///., 110. Megalophonus (typus generis), Cray, Lut., 1841, 62 ; M. apiata, Bp., Csp., 244. 195. Al. sentinelle; Cap, frequens, et usque in Caffra- riam. x\lau:la capensis, L., XII (Briss., III, 364); Lath., n 20 (pi. enl., 504, 2). Macronyx (Sw.) ca- pensis, Bp., Csp., 247; Cab.M. H., 15. 196. Femina praecedentis. 197. Al. a dos roux ; intra fines colonise frequens. Alauda pyrrhonota, Vieill., Enc, 322 (ex Lev.; non vero A. pyrrhonota, Sm., ///., 110, de qua conf., Sundev., OEfv., 1850, 100). Al. codea, Sm., III., 87 ; Al. al- bescens, Lafr., R. z., 1839. 198. ? Al. calotie rousse ; in desertis terrae Namaquo- rum. Sp. mihi ignota; Al. rufipilea , Vieill., Enc, 322 (ex Lev.); Bp., Csp., 243; A. ruficapilla, Steph., An. Kind., et Voigt, Cuv. (ex Lev.). Hsee sp. post Lev. non inventa videtur. Sat affinis videtur Al. fasciolat, nob. OEfv., 1850, 99 (A. pyrrhonotse, Sm.) ; sed differt pileo definito, rnfo, maculis gastrsei aliter dispositis , ungue postico multo longiore, tota statura majore, etc. In ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 121 musaeo leydensi spcimen antiquum adest Al. rufo pal- liat, Lafr. (semitorquata, Sm.; Bp., 246), nomine Le- vaillantiano signatum ; quod vero adhuc magis a descr. et icne Levaillantii differt; statura magna, superciliis latis, albidis, rostro longo, curvato, etc. 199. Petite alouette a tte rousse; in coloniam orien- tem versus; Alauda cinerea, Lath., 23 (ex Cendrille Buff.), Bp., Csp., 244. Clandritis cinerea, Cab.M. H., 122. Tome V (1806). 200 -201. Coucou vulg. d'Afrique ; Camdebo et Caffr. merid., frequens ; Cuculus gularis, Sleph (ex Lev.j; Hartl., W. Afr., 189 ; Sp. vix ab europa distincta. 202 - 203. Coucou vulg. d'Europe; Cuculus canorus L. ex specimine europaeo. 204 -JOo. Coucou criard, mle; in colonial parte orient, et in Caffraria. Cuc. clamosus, Lalh., Suppl. II (ex Lev., Voy., II, [). 6); Cuv., R. a., 1817. (An ctiam C. ni- gricans, Sw., W. Afr., II, 180; Hartl., 190?). 206. Coucou solitaire ; in colonia orient, et Caffraria ; Cuc. capensis, Lath., u 2 (ex Buff., Coucou du Cap, et pi. enl., 390, pessime colorata) ; C. solitarius, Cuv., R. A. Vieill., iV. D., et Enc.,1336 (ex Lev.) (An etiam C. rubriculus, Sw., W. Afr., II, 181 ; Hartl., 190?). 207. Coucou edolio, mle (gastraeo nigro) ; intra colo- niam frequens; Cuculus serratus, Sparm., Mus. Caris., 3 ; Lath., 12; Oxylophus serr., Gray, Gen.; Bp., Csp., 102 ; Hartl., W. Afr., 267. 208. Coucou edolio, femelle (gastraeo albo). Habetur & praecedentis sed specimina utriusque sexus, subtus alba, etalia, utr. sexus, subtus nigra habemus ; inter qu 3 ju- niora; alterum masculinum , alterum sexu incerto, sub- tus nigra; tertium, sexu incertum , subtus album coloris igitur differentia neque sexum neque aetatem desifjnare videtur; quant etiam sententiam habet J. Verreaux. Ulte- 122 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE, {Mars 1867.) rius igitur perlustrandum est an re vera unius sint avis speciei. Specimina subtus alba, sunt G. melanoleucus. Lath., 13 (Buff. , et pi. enl., 872, ex Coromandelia) ; G. serratus?, Bp., 1. c. Hartl., 1. c. Specimina sub- lus alba e Sennaaria et ex India (Bombay) habemus, sexu vero ignota. 209. Varit du Coucou edolio; ex Afr. quator. loco incerto ; G. atcr, Steph. (ex Lev.). Oxylophus ater, Bp., Csp., 102; Hartl., WAfr., 188; Cuc. afer, Leach, Zool. Mise. (1814), I, 71, t. XXXI (nec C. afer, Lath. = Leptosomus rec.) ; Oxyl. Vaillantii, Sws. Hanc avem e Caffraria superiore, in regione fluvii Limpopo occisa , nobis attulit J. Wahlberg. 210-211. Coucou didric tf et c^; e Namaqua minore, colonia orient, et Caffraria; C. auratus, Lath., 27 Bull'., et pi. 527); Ghrysococcyx auratus, Bp., Csp., 105; Hartl., W. Afr., 191. Obs. Specimina e Sen- naaria allata paullo minora sunt ; alias verovix differunt. 212. Goucou de Klaas ; Platte riv. in col. capensi ; Cuculus Klaasii , Vieill., Enc, 1333. Ghrysococcyx Klaasii, Sws. Hartl., W. Afr., 190. 213. (C. collier blanc); ex Coromandelia (Buff.); Senegalia et Africa merid.; ubi Cuc, in colonia orient., ad Zwartekop et Sontags revier, ipse occidisse dicit Lev., quod vero credere non possumus, avis enim tantummodo in India inventa est. Cuc. coromandus, L., XII (ex Briss.); Lath., 30 (pi. enl., 274, 2) ; Oxylophus cor., Bp., Csp., 102; Cuc. collaris, Vieill., Enc, 1333 (ex Lev.). i La suite prochainement.) MLANGES ET NOUVELLES. 123 IV. MLANGES ET NOUVELLES. Vers a soie du mrier. Note sur la maladie des Vers soie, par M. le D r F. Dronke, directeur d'une fa- brique de produits chimiques, Altsattl-Falkenau , cercle d'Eger (Bohme). Dans ses nombreux travaux sur la chimie applique la physiologie et l'agriculture, Liebig a mis en vidence la relation intime qui existe entre la vie des animaux et celle des vgtaux, et il a montr que la culture des plantes nu- tritives des hommes et des animaux enlve, chaque anne, des quantits considrables d'lments minraux qui for- ment les cendres des vgtaux. Bien qu'une partie de ces corps soit restitue la terre par les engrais, on peut dire que la plus grande quantit est perdue pour le sol ; aussi les rcoltes diminuent-elles en quantit, et leur qualit devient-elle de jour en jour plus mauvaise. Tout le monde sait, en effet, que les terres du nord de la France et des provinces de Saxe et de Silsie, o Ion cultive depuis longtemps les betteraves sucre, le trfle et d'autres plantes qui puisent rapidement le sol, donnent aujour- d'hui de maigres rcoltes qui peuvent peine couvrir les liais de culture. Les expriences, que de grands propritaires, et les socits d'agriculture, ont entreprises dans ces der- nires annes avec diffrents engrais, tels que le super- phosphate, la poudre d'os, les sels de potasse, etc., ont dmontr que l'on peut combattre avec succs l'puise- ment du sol au moyen d'amendements dont la composi- tion est dtermine par l'analyse chimique des cendres, et que les terres peuvent ainsi recouvrer leur fertilit pre- mire, ("est cet appauvrissement du sol en substances 124 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [MOTS 1867.) minrales qu'il faut attribuer la maladie qui, depuis une vingtaine d'annes, svit sur les Vers soie. J'ai entrepris de nombreuses expriences pour dcou- vrir la cause du mal, mais avant de les rapporter, il est bon de donner une ide de l'puisement du sol produit par l'alimentation des Vers soie. Les analyses que j'ai faites des cendres de feuilles de mrier, qui m'ont t fournies par M. Heese, ducateur Berlin, m'ont conduit aux chiffres suivants : 100 parties de cendres contiennent 3) : KO. NaO. CaO. P/i05. S03. 19,0 5,1 11,3 15,7 -25,0 rotasse. Soude. Chaux. Acide pliosphorique. Silicic|ue. 100 parties de feuilles fraches donnent, d'aprs Karm- roih, 3,3 4,5 pour 100 de cendres renferment, par con- squent, 0,0210,885 pour 100 de potasse. MM. Darcet et Peligot admettent que la nourriture des Vers provenant de 10 grammes de graine exige de 196 377 kilogrammes de feuilles fraches, qui renferment, d'aprs ce qui vient d'tre dit, 1,230, 3,230 grammes de potasse, qui sont presque entirement perdus pour le sol, car les ctes des feuilles et les excrments des Vers que l'on jette sur le fumier ne contiennent certainement pas le quart de la quantit des substances minrales des feuilles. On verrait de la mme manire que dans la mme quantit de feuilles il entre de 330 860 grammes de NaO, 130 1,910 grammes CaO, 1,100 2,660 grammes, PAO 5 , 1,620 4,240 gr. S/O 3 . 10 grammes de graines produisent, d'aprs Darcet, 27 kilogrammes de soie, et, si l'on considre la grande quantit de soie annuellement rcolte en France (d'une valeur de 30-40 millions de francs), on peut se faire une ide de la quantit de substances minrales enleves au sol par la nourriture des Vers soie. On ne doit donc pas s'tonner qu' la suite d'un d- MLANGES ET NOUVELLES. 125 pouillement continuel du sol, les feuilles de mrier ne con- tiennent plus les substances minrales en quantit suffi- sante pour produire cette proportion qui doit exister entre les divers lments minraux renferms dans les Vers, les papillons et les cocons l'tat sain, et la cause fondamentale de la maladie des Vers soie pourrait bien provenir uniquement d'une mauvaise composition chi- mique de la feuille qui les nourrit. Voici les rsultats des analyses faites sur des feuilles de mrier , papillons, cocons qui m'ont t adresss par M. Heese, ducateur Berlin : 100 parties de cendres contiennent : Numros des analyses. 1. Feuilles de mrier fruit KO. NaO. CaO. P/iO'. SO 3 blanc (L.) 19,0 5,1 11,3 15,7 25,0 2. Papillons pro- J. r r , /Bieu por- venant de ( , . graines du tants.... 16,6 2,9 15,8 15,8 25,8 Malades.. 14,4 7,2 14,8 10,0 19,2 Japon / Avec traces blanches , provenant de papil- Cocous pro- lons bien venant de/ portants> 19 4 3(7 14 9 17>8 graines du Avec lraces Japon. brunes provenant de papillons malades. . 16,0 6,3 13,8 16,4 21,8 20,0 5. Comme on n'observe que trs-peu de maladies dans les Vers qui sont nourris avec les feuilles dont la composition est donne par l'analyse, on est autoris penser que cette feuille contient les substances minrales dans les meilleures proportions pour la race de Vers qu'elle a nourrie, ou, autrement, que la feuille qui convient une 126 rev. et mag . de zoologie. {Mars 1867.) mme race de Vers doit contenir la potasse, la sonde, la chaux, l'acide phosphorique et la silice dans des pro- portions bien dtermines. Les analyses (2) et (3), (4) et (5) montrent que la pro- portion des diverses substances minrales varie de la mme manire dans les papillons et les cocons provenant de Vers sains ou malades; ainsi les papillons et les cocons bien portants contenaient plus de potasse, moins de soude, plus de chaux, plus d'acide phosphorique que les papil- lons et les cocons malades. D'autres analyses, faites sur des cendres de feuilles pro- venant de pays o la maladie svit avec la plus grande in- tensit, ont don n beaucoup moins de potasse, d'acide phos- phorique et de chaux que les feuilles provenant de Berlin. J'ai conclu que la quantit de potasse, d'acide phos- phorique, de soude, de chaux, de silice contenue dans les feuilles a une grande importance sur le dveloppe- ment des Vers, et que, pour remdier l'appauvrissement du sol, il faut employer des amendements composs de potasse, acide phosphorique, chaux, etc., dont la compo- sition sera dtermine par l'analyse des feuilles. Il est de la plus haute importance d'excuter avec diffrents amendements une srie d'expriences et d'obtenir en mme temps l'tat de maladie des graines, vers, papil- lons, etc. Je recommande d'employer un miange de phosphate de chaux, de sulfate de potasse et de sciure de bois. Il est ncessaire d'exprimenter sur diffrents mlanges de phosphate de chaux et de sulfate de potasse, parce qu'on ne connat pas encore suffisamment les lois d'aprs lesquelles les plantes absorbent les diverses substances minrales; on sait seulement que le sol doit toujours en renfermer un excs notable; on ajoute de la sciure de bois ou du tan, qui par leur dcomposition donnent nais- sance de l'acide carbonique qui active la distribution des sels dans la terre. MLANGES ET NOUVELLES. 127 On choisira douze parcelles de terre de 25 mtres carrs et on couvrira chacune d'elles, au commencement de l'hiver, de l'un des mlanges suivants : Phosphate de Sulfate < ciure chaux* ji ! potasse. Je b( lis ou tan. arcelle n 1 8 kilog. 2 16 3 8 8 kilog. 4 16 16 5 8 4 kilog. 6 8 8 7 8 4 12 8 8 8 12 9 16 8 24 10 16 16 32 11 16 8 )> 32 __ 12 16 16 24 On labourera le champ ou, mieux, on enterrera l'engrais salin avec la pioche 30 centimtres de profondeur. Je recommande d'employer un mlange de kali-guano et de superphosphate dans les contres o les Vers ont des taches noires, et le superphosphate seul dans les pays o les Vers sont atteints de muscardine (1). (1) Les produits de la maisou Emile Guissefeld de Hambourg, re- prsente Pans par M. Marbaisse, 8, boulevard Je Clichy, se re- commandent tous spcialement cause de leur composition qui est toujours la mme. Cette maison fournit le superphosphate de guano (20 pour 100 acide phosphorique soluble correspondent 44 pour 100 phosphate de chaux basique), 25 fr. les 100 kilogrammes, pour des quantits suprieures 15,000 kilogr.; le superphosphate de potasse ou kali -guano (13 pour 100 d'acide phosphorique soluble corres- pondent 28 pour 100 de phosphates des os, et au moins 14 pour 100 de potasse), 32 fr. les 100 kilogr. pour des quantits suprieures 15,000 kilogr.; le sel de potasse moulu concentr t,70,95 pour 100 sulfate de potasse), 35 48 fr. les 100 kilogr. pour des quantits suprieures 15,000 kilogr. 128 rev. et mag. de zoologie. (Mars 1867.) Les dpenses ncessaires, pour effectuer ces expriences ne dpasseront pas une somme de 1,000 francs, et ne peuvent arrter les sriciculteurs intelligents, si l'on con- sidre la perte que l'agriculture prouve , chaque an- ne, par suite de la maladie des Vers soie, et la grande probabilit, pour ne pas dire la certitude, que les moyens que je propose arrteront le mal. En attendant que la Commission Impriale de Sriciculture, institue par le dcret imprial du 10 juillet 1865, ait statu sur la de- mande que je lui ai adresse, de me faciliter les moyens d'excuter moi-mme les expriences que je recommande aujourd'hui aux sriciculteurs , je prie MM. les duca- teurs de vouloir bien m'envoyer franco Altsattl-Falke- nau, cercle d'Eger (Bohme), des chantillons de Vers, papillons, cocons, feuilles, etc., avec des indications aussi compltes que possible sur leur provenance. J'analyserai tous ces produits, et je communiquerai les rsultats de mes analyses aux sriciculteurs, en leur signalant la com- position de l'engrais qu'ils doivent employer pour com- battre la maladie des Vers soie. TABLE DES MATIERES. A. V/llot. Sur uu Castor fossile. 81 Grandidier. Mammifres et Oiseaux dcouverts Madagascar. 84 Paladilhe. Nouvelles Miscellaoes malacologiques. 88 Dutailly. Description de quelques espces nouvelles du groupe de Y Hlix Raspaili. 95 Moitessier. Malacologie de l'Hrault. 101 De Castelnau. Note sur un nouveau genre de Dynastide (Al- cidosoma). 113 Socits savantes. 115 Analyses. llfi MLANGES ET NOUVELLES. 123 PARIS. IMP. DE M mc V e BOU'CilARD-UCZARD, RUE DE L'EPERON, 5. TRENTIME ANNE. AVRIL 1867. I. TRAVAUX INEDITS. Causeries ornithologiques , par M. Jules Vian. Aigle ravisseur, Aquila nvioides, Kaup ; Aq. clanga, Pall. Aigle criard, Aquila nvia, Briss. Un autre oiseau de Pallas, son Aquila clanga, a subi plus de vicissitudes encore que YAnas glocitans. Pallas, et aprs lui Schlegel, dans la Revue de 18H, l'ont runi l'Aigle criard, Aquila nvia de Brisson. Temminck et Degland ne l'ont pas port dans leur synonymie de cet oiseau; Brehm et Boi en ont fait une espce distincte; Bonaparte a runi les deux oiseaux, mais en conservant un doute, dans son Conspectus; et, dans le catalogue Parzudaki, il a port le clanga comme race du nvia, enfin Schlegel, dans le musum des Pays-Bas, donne au clanga une place nou- velle, mais qui, sans doute, sera la dernire: il me parat, dit-il, que tous les aigles de moyenne taille, connus jus- qu' ce jour, n'appartiennent qu' deux espces, dont chacune, et plus particulirement la nsevioides, est sujette des variations considrables de taille et de teintes, soit individuelles, soit plus ou moins constantes, suivant les localits. Il a donc admis deux espces : 1 L'Aigle ravisseur, Aquila nvioides, Kaup , en lui donnant pour synonymes Falco nvioides et Senegalus, Cuv., Falco rapax, Temm., Aquila clanga, Pall. 2 L'Aigle criard, Aquila nvia, Mey., Briss., dont la 2 e srie, t. xix. Anue 18(37. 9 130 rev. et mas. de zoologie. {Avril 1867.) synonymie comprendrait : Falco nvius et maculatus, Gmel.; Aquila planga, Vieil. Nous avons eu entre les mains un assez grand nombre de sujets du nvioides et du clanga, mais deux surtout, con- servs dans notre collection, confirment, d'une manire absolue , l'opinion de Schlegel : l'un est un Aquila clanga tf aduhe, dont le sexe a t constat; il a t tu dans les steppes du Wolga infrieur, et nous a t envoy directement de Sarepta ; l'autre est un Aquila nvioidcs, tu en Algrie et reu du commandant Loche, sans indi- cation de sexe. En Afrique, comme dans la Russie mri- dionale, ces deux oiseaux prsentent de grande variations de saille; mais, par un hasard qui en facilite singulirement l'tude, les deux sujels que nous avons runis sont exac- tement de mme taille; nous avons donc pu tablir entre eux une comparaison absolue : eh bien ! la tte, le bec, les narines, les tarses, les doigts, la queue et les ailes pr- sentent les mmes dimensions, les mmes formes, le mme ordre ; dans tous deux le bec est large, fort, massif, ii a 3 centimtres de hauteur la base du front sur 6 centi- mtres de longueur partir des commissures; les narines en forme d'ellipse allonge ont 8 millimtres de long; l'aile ferme a 51 centimtres; les rmiges sont gradues par 4 e , 5, 3 e , 6 e , 2 e , 7 e , l re , 8 e , 9 e , etc.; la queue a 27 centimtres ; les tarses forts et vtus de plumes lon- gues ont 5 centimtres de circonfrence, chacun des quatre doigts porte quatre larges cailles; enfin, entre les deux oiseaux , il n'existe qu'une seule diffrence , c'est dans la couleur de la robe. Le clanga de la Russie mri- dionale est d'un brun-chocolat , avec quelques plumes vieilles tournant au roux; le naevioides d'Afrique prsente une teinte gnrale d'un fauve ple, mais avec une parti- cularit qui pour nous tranche la question d'identit; les plumes les plus uses, les plus vieilles sont les plus ples; mais sur plusieurs parties de la robe existent des plumes neuves irrgulirement semes; eh bien ! toutes ces plumes TRAVAUX INDITS. 131 neuves sont d'un brun-chocolat; elles font tache dans la robe du nvioides et se marieraient, au contraire, parfai- tement celle du clanga. Nous avons examin avec soin plusieurs autres sujets d'Afrique et de la Russie mridio- nale, et nous n'avons trouv que des diffrences rsultant des variations de taille. Un nvioides ^ eaptur en Alg- rie et faisant partie de la collection d'oiseaux de proie de M. de Rmusat, aurait lev nos doutes, s'il nous en tait rest. Ce sujet, plus ple encore que le ntre, a aussi toutes ses ses plumes neuves d'un brun-chocolat; il porte deux rectrices neuves, dont la crue n'tait pas encore ter- mine; nous les avons compares celles galement neuves d'un Aquila clanga de la Russie mridionale, il n'exislait pas la plus lgre diffrence dans les teintes. Ainsi Y Aquila clanga de Pallas n'est pas un Aigle criard, comme il l'avait cru lui-mme ; ce n'est pas une espce particulire, c'est un Aigle ravisseur, c'est l' Aquila n- vioides de Kaup et. de Cuvier, c'est le Falco rapax de Temminck. Ces deux oiseaux ne forment pas mme deux races; sous le soleil d'Afrique les plumes de l'Aigle ravis- seur, en vieillissant, passent au fauve ple; sous le soleil moins puissant de la Russie, elles passent au roux. Un fait observ depuis lonp,temps > c'est que les oiseaux d'Afrique, mme ceux de petite taille qui muent annuellement, pren- nent plus ou moins la teinte fauve du dsert; tandis que les mmes espces en Asie prennent une teinte grise. Il n'est donc pas tonnant que l'Aigle ravisseur qui, comme les oiseaux de sa famille, ne mue que tous les quatre ou cinq ans, et qui vite difficilement dans le dsert les rayons du so- leil, passe du brun au fauve ple, lorsqu'il vit en Afrique. C'est ainsi que notre Chouette chevche devient en Alg- rie la Chouette mridionale. La diffrence est moins sen- sible que dans l'Aigle ravisseur; mais la taille et les habi- tudes de la chgvche l'exposent moins l'action de la lumire. On nous objectera, peut-tre, que, si l'Aigle ra- visseur devait sa teinte fauve au soleil d'Afrique, tous les 132 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1867.) Aigles de cette partie du monde devraient prendre la mme teinte: d'abord les oiseaux sdentaires, en Afrique, la prennent plus ou moins, ainsi que nous l'avons dit plus haut ; mais qui ne sait par exprience que, dans une mme famille, le plumage des oiseaux varie beaucoup dans sa force de rsistance l'action du soleil et des agents ext- rieurs? Il est, comme les toffes, plus ou moins bon teint : ainsi sur les uns la mue ruptile modifie compltement la livre, sur d'autres son effet est imperceptible. Il est des oiseaux en mue dont les plumes neuves et les vieilles ne diffrent pas sensiblement pour les teintes; il en est d'autres, dont les plumes vieilles font tellement tache sur la livre neuve, qu'il est difficile *de croire que vieilles et neuves aient t de mme couleur. Enfin, dans tous les Aigles, les plumes subissent en vieillissant une dcoloration notable; dans l'Aigle bott, par exemple, les plumes du dos passent du brun-chocolat au fauve ple. Un exemple pris sur un oiseau bien loign des Aigles, mais aussi beaucoup moins expos qu'eux l'action de la lumire, prouve la grande puissance de dcoloration de cet lment. J'ai tu, le 15 avril, dans le dpartement de Seine-et-Oise, une Msange bleue adulte. Ses rectrices, except ses deux mdianes, ses pennes btardes, ses r- miges et grandes couvertures alaires les plus loignes du corps, n'taient pas tombes la mue d'automne, par suite de vieillesse ou de maladie sans doute; la sve ne s'- tait pas tendue jusqu'aux parties les plus loignes du corps. Celles des rmiges, couvertures et rectrices qui ont t renouveles la mue ontla teinte bleue ordinaire de l'oi- seau; mais toutes les plumes qui ne sont pas tombes ont pris une teinte d'un brun fauve, qui au premier aspect fait supposer une varit accidentelle. Six mois de la sai- son, o le soleil brille le moins, ont suffi pour dcolorer ces plumes. Est-il tonnant que quatre annes de soleil d'Afrique produisent le mme rsultat sur le plumage de l'Aigle ravisseur. TRAVAUX INDITS. 133 Les Aigles ravisseurs prsentent individuellement, mme entre sujets du mme sexe, do grandes variations dans la taille; ainsi, dans ceux que nous avons examins, la lon- gueur de l'aile ferme varie de 48 centimtres 55. Les individus de la Russie mridionale sont, en gnral, plus forts, ce qui tient sans doute au climat et la nourriture; toutefois, le plus petit de ceux que nous avons eus sous les yeux tait originaire de cette localit, et l'un des plus forts provenait de l'Afrique orientale; les diffrences de taille ne sont donc pas un argument en faveur de la divi- sion de ces oiseaux en deux types. L'identit du clanga et du naevioides tranche la ques- tion d'europanit de l'Aigle ravisseur; c'est l'Aigle le plus commun de la Russie mridionale ; il y est sdentaire et il y niche ordinairement terre, dans les steppes. Exclu de la liste des Oiseaux d'Europe par emminck,Degland et Bo- naparte, il avait t admis par de Seylis-Longchamps, des Murs et Schlegel. Nous avons parl, l'occasion du Ca- nard formose, d'une discussion entre M. Gerbe et M. Jau- bert, reproduite par la Revue zoologique de 1854; elle avait pris naissance prcisment dans une divergence d'o- pinions sur deux Aigles tus en Camargue, l'un en 1829, conserv dans la collection de M. Crespon, l'autre en 1838, recueilli dans le muse d'Arles. M. Gerbe avait re- connu, dans ces deux oiseaux, des Aigles ravisseurs, et se fondait sur leur capture pour ajouter un nouveau sujet la liste des Oiseaux d'Europe. M. Jaubert, tromp peut-tre par leur plumage sombre, en faisait des Aigles impriaux. Nous n'avons pas vu ces oiseaux, mais dans notre convic- tion, la bonne fortune qu'il souhaitait au Canard formose, s'est tendue jusqu'aux deux Aigles de la Camargue, et ils ont, grce M. Gerbe, retrouv leur vritable place. Ce sont des Aigles ravisseurs livre sombre, originaires sans doute de la Russie mridionale. Le signalement donn par M. Jaubert sous le titre : Aquila rapax, tu 134 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( Ami 1867.) Arles, s'applique parfaitement l'Aigle ravisseur, except les 22 millimtres ports comme longueur de la mandi- bule infrieure, qui seraient insuffisants mme pour l'Aigle boti, et rsultent sans doute d'une erreur d'impression. Tous les sujets que nous avons vus, quelle que ft leur origine, ont, comme celui d'Arles, 4 scutelles sur le doigt mdian. Toutefois , les observateurs peuvent trs-bien n'tre pas d'accord sur le nombre de scutelles observes sur les doigts d'un oiseau, car il n'y a pas toujours sur ce point parit absolue entre deux sujets de mme espce et mme entre les deux pattes du mme sujet. Sur les doigts qui portent quatre grandes scutelles, la cinquime est or- dinairement divise en deux et la sixime en trois, mais il arrive quelquefois que la quatrime est elle-mme divise par un trait plus ou moins visible, et que cette division a lieu sur le doigt d'une patte, sans exister sur le doigt cor- respondant de l'autre; ainsi, en rgle gnrale, l'Aigle imprial a cinq grandes cailles sur le doigt mdian, l'Aigle ravisseur et l'Aigle criard n'en ont que quatre, mais cette rgle n'est pas absolue. L'rjuila clanga et le naevioides ne formant qu'une seule espce, n'y aurait-il pas lieu de les runir au naevia, avec lequel le clanga a t confondu par bien des auteurs et par Pallas lui-mme? La distinction spcifique du nae- vioides et du naevia est difficile tablir par des dia- guoses ; cependant elle existe, et pour nous elle est incon- testable devant l'examen des oiseaux. Nous allons l'entre- prendre; mais, d'aboi d, nous sommes heureux, aprs avoir, sur deux points, combattu l'opinion de M. le doc- leur Jaubert, de pouvoir lui rendre justice sur d'autres plus importants. Dans les richesses ornitholugiques du midi de la France, l'occasion de l'Aigle royal et de l'Aigle criard, il a ouvert une voie qui doit rpandre la lumire sur les oiseaux de proie et notamment sur les Aigles. c< L'ge d'une livre, a dit M. Jaubert avec beau- TRAVAUX INDITS. 135 coup do justesse, lui fait perdre sa vritable teinte, et cette particularit est beaucoup plus saisissante chez les Aigles, parce que chez eux la mue n'a lieu que tous les quatre ou cinq ans; les livres, parfaitement caractrises au dbut, prennent, sous l'influence prolonge de la lu- mire el des agents extrieurs, des teintes uniformes et plus ples qui ont d augmenter la confusion. M. le docteur Jaubert applique ces principes l'Aigle criard, il lui donne trois livres qu'il dcrit dans leur neuf; celle du jeune au sortir du nid, peu tachete, celle du jeune aprs sa premire mue, d'une teinte chocolat clair -seme de nombreuses taches fauves, et celle de l'adulte, d'un brun noir, avec des tache:; moins tendues. Il nous montre en- suite l'action de la lumire et des agents extrieurs pen- dant les quatre ou cinq ans qui sparent chaque mue, usant les plumes, effaant les taches, rpandant enfin dans le plumage les teintes uniformes dont les auteurs ont fait une livre distincte, que quelques-uns mme ont prises comme indices d'une espce particulire. Enfin M. Jaubert proteste contre la runion de ['quila clanga et du nsevia; aux types mridionaux de l'Aigle criard, il compare un clanga des bords du Volga, et sur ce seul sujet il fait un grand pas dans la vrit; il constate que le clanga diffre par une taille plus forte, par un bec et surtout des taises plus robustes, trois points qui sonj, con- stants. Si M. Jaubert avait eu alors sous les yeux l'Aigle ravisseur d'Afrique , avec une livre seme de plumes neuves, il ne se serait certainement pas born isoler le clanga, il aurait reconnu sa vritable place. II a cepen- dant commis quelques erreurs, surtout en donnant, comme caractres particuliers l'Aigle criard, des caractres qui lui sont communs avec l'Aigle ravisseur; nous allons les indiquer pour ne pas laisser place la confusion entre \s deux types. Suivant M. Jaubert, dans la nsevia, l'ouver- ture du bec s'avance jusqu'au niveau du milieu de l'il, 13G REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. [Awil 1867.) les narines sont elliptiques, la queue est carre, les rgions sus et sous-caudales sont plus ou moins fauves. La bouche de l'Aigle ravisseur, qu'il soit de Russie ou d'A- frique, est au moins aussi fendue que celle de l'Aigle criard; les narines distinguent les deux espces, ainsi que l'a reconnu Schlegel, mais la forme elliptique est prcisment particulire aux nviodes, et celles du nsevia affectent la forme orbiculaire; la queue diffre fort peu dans les deux types, elle est arrondie, mais si peu que son dveloppement plus ou moins grand peut dterminer la qualification adopte par l'observateur; enfin les r- gions sus et sous-caudales sont souvent fauves et mme plus ou moins blanches dans les nviodes. M. Jaubert s'est galement tromp en disant qu'il n'existait pas de livre neuve sans taches dans l'Aigle criard. Nous avons deux sujets parfaitement caractriss do YAquila nvia, peu prs de mme taille, tus tous deux dans les environs de Saint-Ptersbourg : l'un porte une grande quantit de taches d'un blanc rousstre, dont une trs-grande la nuque; l'autre, dont la livre est en majeure partie neuve , n'a pas une seule tache sur ses nouvelles plumes, et ne parat pas en avoir eu sur les vieilles. Voici, suivant nous, les caractres distinctifs des deux espcgs : l'Aigle ravisseur (Aquila nviodes ou clanga) est toujours d'une taille plus forte; son aile ferme varie de 48 centimtres 55, et atteint mme exceptionnelle- ment 59 ; son bec est fort, large et massif, il a 58 G4 mil- limtres de longueur des commissures; les narines ont la forme d'ellipse allonge, avec chancrure sur le bord an- trieur, et portent 7 9 millimtres de hauteur sur 3 4 de large; le bec et les ongles sont d'un brun de corne, les tarses robustes ont 48 52 millimtres de circonf- rence, dans les sujets en peau, et sont amplement vtus de plumes longues, comme ceux de l'Aigle imprial ; la TRAVAUX INDITS. 137 robo varie du brun-chocolat au fauve plus ou moins ple, mais toujours avec des plumes mates ; enfin le ravisseur porte les plumes grossires des grands Aigles. L'Aigle criard [Aquila nvia) est plus petit que l'Aigle ravisseur ; son aile ferme varie de 43 50 centimtres, mais atteint rarement cette dernire longueur; son bec est grle et n'excde pas 53 millimtres des commissures, ses narines sont orbiculaires et donnent 5 6 millimtres de haut sur 4 5 de large ; le bec et les ongles sont noirs, les tarses sout minces, longs, et vtus de plumes courtes, l'instar de ceux de l'Aigle Bonelli; leur circonfrence, dans l'oiseau dessch, est de 35 37 millimtres. La robe, d'une teinte fonce, est uniforme ou varie de taches ples, et prsente des reflets violacs, taches et reflets qui disparaissent plus ou moins dans les vieilles plumes, sous l'action des agents extrieurs; enfin ses plumes sont fines de tissu. Les ufs des Aigles prsentent trop de variations acci- dentelles dans la mme espce, et trop de rapports gn- raux dans la famille, pour qu'il soit possible de les prendre, d'une manire absolue, comme caractres distinctifs des (pices. Cependant nous en avons examin un assez grand nombre, et nous avons toujours trouv une diff- rence notable entre le volume des ufs de l'Aigle ravis- seur et celui des ufs de l'Aigle criard. Les mesures prises sur les ufs, soit du clanga de la Russie, soit du naeviode d'Afrique, nous ont donn un maximum de diamtre de 71 millimtres sur 56, et un minimum de 54 sur 56. Dans ceux du naevia, au contraire, le maximum n'a pas dpass 65 millimtres sur 47, et le minimum est descendu 59 millimtres sur 46; les ufs confirment donc la distinction des deux types (1). {La suite prochainement.) (1) Cet article tait remisa l'imprimeur lorsque nous avons re- marqu, dans la collection de M. Allon, deux oiseaux qui tranchent, d'une faon incontestable, la question d'identit du clanga et du 138 rev. et mag. m zoologie. [Avril 18G7.) Catalogue des oiseaux observs dans le dpartement d'Eure-et-Loir, par M. Marchand. Suite. Voir 18G7, p. 33. 18'2. IIale marouette [Rallus porzana). Commune dans les queues des tangs du Perche. J'ai conserv un de ces oiseaux en volire pendant dois mois et demi. Je le nourrissais de chnevis, millet et pain tremp. Il est toujours rest trs-farouche; il se perchait souvent sur de petits arbustes qui taient dans sa volire. 183. Rle poussin [Rallus pusillus). On m'a apport, quelques annes d'intervalle, (rois de ces oiseaux vivants. Sis avaient t pris dans des tas de pierres. 184. Gallinule ordinaire [Galliriula chloropus). Mlle fait deux couves par an : la premire d'une dizaine d'ufs, la seconde de six ou sept. Les pres et mres donnent longtemps manger leurs petits; ces derniers reviennent chaque soir dans leur nid que les parents re- chargent cet effet. Les poussins se tiennent isols pen- dant le jour, et les poules d'eau apportent alternativement chacun sa part. J'ai vu les pres et mres donner encore manger aux jeunes de la premire couve, ceux de la seconde tant dj clos. J'ai vu galement les petits de la premire couve ap- uvioides; ce sont deux sujets parfaitement caractriss de Vquila nvia, mais avec la livre fauve de VAquila nvioidcs d'Afrique. Leur livre ple et use prsente, par places, des plumes neuves de couleur sombre ; l'un n'a pas la moindre trace de taches, l'autre porte des petites taches blanchtres sur les vieilles plumes et mme sur les neuves, ce qui continuerait l'opinion de Schlegel que les sujets originairement tachets conservent des taches mme aprs plusieurs mues. Si l'on admettait uue espce pour le nvioides livre ple , il faudrait en faire uue pour les aigles criards, qui, du reste, sont communs dans les passages annuels du Bosphore. TRAVAUX INDITS. 139 porte de la nourriture leurs jeunes frres de la seconde. Cela parat tre dans leurs habitudes, car je fais celle re- marque presque chaque anne. 185. Foulque macroule [Fulica atra). Communes sur les tangs du Perche o on les nomme Fudelles ou Baoches. Celles qui s'garent dans nos plaines se laissent presque toujours prendre la main. J'en ai souvent eu, prises ainsi, vivantes. 186. Stercoraire pmarin (Stercorarius pomarinus). S'est quelquefois rencontr dans nos plaines, toujours la suite de grands vents. Un adulte, faisant partie de ma collection , a t captur tant aux prises avec un Faucon plerin, ce dernier n'ayant pu se dbarrasser temps du Stercoraire. On me les apporta tous deux vivants. 187. Stercoraire des rochers (Stercorarius cep j luis). Son apparition dans ce pays-ci est toujours dans les mmes circonstances que le prcdent. J'en ai reu plu- sieurs qui avaient t trouvs morts dans la plaine. Je n'ai jamais eu que des jeunes. 188. Goland marin [Larus marinus). Je n'ai reu que des jeunes, toujours la suite d'ou- ragans. 189. Goland brun [Laras fuscus). En avril 1837 on m'apporta un beau sujet en noces. Trois ou quatre autres qui me sont parvenus taient lous des jeunes. 190. Goland a pieds bleus [Larus canus). Un jeune, perdant sa livre aprs la premire mue, m'a t apport cette anne au mois de janvier. 191. Goland tridactvle (Larus tridactylus). S'gare assez souvent dans nos plaines, quelquefois en grand nombre. Beaucoup sont trouvs morts. Ils sont le plus souvent en plumage d'hiver; les jeunes sont plus rares. Je n'ai jamais reu qu'un seul en plumage de noces. {La suite prochainement.) 140 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1867.) Malacologie du dpartement de l'Hrault, par M. Prosper-Antoine Moitessier. (Voir p. 101.) Genre ZONITES, Denys de Montfort. ZONITES ALGIRU8. Hlix algira, Linnus, Syst. nat. (d. X), t. I, p. 769, 1758. Zonites algireus, D. de Montfort, Conch. syst., t. II, p. 283, 1810. Zonites algirus, Moquin-Tandon, Hist. Moll. France, t. II, p. 91, pi. ix, f. 33-37, et pi. x, f. 1, 1855. Cette belle espce est trs-commune dans les jardins, sous les haies, au bord des champs, dans les bois, au pied des rochers, dans presque toute la partie orientale du dparlement. Nous le signalerons notamment de Montpel- lier, de Lieuran-Cabrires, etc. Elle n'existe pas dans la partie occidentale, elle disparat vers Bziers. Zonites lucidus* Hlix lucida, Draparnaud (l),abl. Moll., p. 96, 1801, et Hist. Moll. France (exclus, des', tabl. vin, f. 23-25, 1805. Zonites lucidus, liourguignat, Cat. coq. d'Orient, in Vorj. mer Morte, p. 8 (en note), 1853. Espce trs-abondante aux environs de Montpellier, o elle est parfaitement caractrise. Commune gale- ment sous les pierres humides la Valette, Lieuran- Cabrires sur la colline de Montzes, Saint-Guilhem- le- Dsert, etc. Zonites Blaineru Hlix Blauneri, Shuttleworth, in Mitlheil. Gesellsch. Bern., p. 13, 1843 (1) Non Helii lucida, Draparnaud, Hist. Moll. France (quaut la description), 1805. TRAVAUX INDITS. 141 Zonites Blauneri, Sourguignat, Malac. chat. d'If, p. 10, 1860. Sous les pierres, Saint-Gely-du-Fescq. Zonites cellarius. Hlix cellaria, Millier, Verm. Hist., II, p. 38, 1774. Zonites cellarius, Gray, in Turton , Shells Brit., p. 170, 1840. Sous les dtritus, sur la colline de Montzes, prs de Lieuran-Gabrires; dans les anfractuosits des rochers au-dessus de Laroque, prs de Ganges; la Valette, dans les bas-fonds humides et ombrags. Zonites glaber. Hlix glabra, Studer, in Frussac, Tabl. systm., p. 45, 1821. Zonites glaber, Moquin-Tandon, Hist. Moll. France, t. II, p. 80, 1855. Sous les broussailles, dans les fentes des rochers de la montagne du Thorax, non loin de la grotte des Demoi- selles, Saint-Beauzille ; sous les dtritus, prs de la grotte d'Aven-Laurier, prs de Laroque. Zonites nitidus. Hlix nitida, Millier, Verm. Hist., t. 11, p. 32, 1774. Zonites nitidus, Moquin-Tandon, Hist. Moll. France, t. II, p. 72, 1855. Coquille commune, sur la terre humide des revers des fosss d'irrigation de Maurin ; au pied des murs, sous les pierres, Montpellier, Saint-Guilhem-lc-Dsert, Saint- Gely-du-Fescq. Zonites pseudohydatinus. Zonites pseudohydatinus, Bourguignat , Des Zon. crist., in Amn. malac, 1. 1, p. 189, 185G. Cette espce habite dans l'intrieur des vieilles mu- 142 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (AvHl 1861.) railles en pierres sches, aux environs de Montpellier, elle se trouve trs-abondamment dans les alluvions du Lez et de la Mosson. Il est difficile de la rencontrer vi- vante. ZONITES CRYSTALLINUS. Hlix crystallina (1), Millier, Verm.Hist., II, p. 23, 1774. Zoniles crystallinus, Leach, Brit. Moll., p. 105. (Teste Turton, 1831.) Cetic charmante petite coquille, qui se trouve presque partout, est surtout abondante aux environs de Montpel- lier, dans le bois de la Valette. Trs-commune dans les alluvions du Lez et de la Mosson. ZONITES DIAPHANUS. Hlix diaphana, Studer, Kurz. Verzeichn, p. 86, 1829. Zonites diaphanus, Moquin-Tandon, Hist. Moll. France, t. II, p. 90, pi x, f. 30-32, 1855. Sous les mousses, au pied des arbres, dans le bois de la Valette, prs de Montpellier; Caunelle, dans la valle de la Mosson, sous les pierres. Zonites fulvus. Hlix i'ulva, Millier, Verm. Hist., t. II, p. 50, 1774. Zonites fulvus, Moqui a-Tandon, Hist. Moll. France, t. II, p. G7, pi. vin, f. 1-4, 1855. Espce assez rare. Environs de Montpellier, no ta m ment la Valette, dans les bas-fonds pierreux et ombrags de chnes ve;ts. Zonites candidissimus. Hlix candidissima , Draparnaud , Tabl. Moli., p. 75, 1801, et Hist. Moll. France, p. 89, pi. v, fig. 19, 1805. (1) Non Hlix crystallina de Dillwyn TRAVAUX INDITS. 143 Zonitescandidissimus, Jl/oum-T'attc/o, Hist. Moll. Fiance t. II, p. G9, pi. vin, f. 5-10, 1855. M. Dubreuil, dans son catalogue (p. 4), signale cette coquille entre Bziers et Saint-Pons. Quant nous, nous n'avons jamais pu la recueillir dans notre dparte- ment. Genre HELIX (1), Linnaeus. Hlix aspersa. Hlix aspersa, MiVlcr. Verm. Hist., II, p. 59, 1774. Coquille des plus rpandues dans tout le dpartement. Hlix vermiculata. Hlix vermiculata, MiilUr, Verm. Hist., II, p. 20, 1774. Abondante partout, dans les vignes, le long des haies, sur les rochers. Espce comestible. Hlix splendida. Hlix splendida, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 83, 1801 ; et Hist. Moll. Fiance, p. 98, pi. vi , fig. 9- 11, 1805. Cette Hlice est trs-commune dans le dparlement, o elle offre de nombreuses varits de coloration. Le type se trouve prs de Montpellier, dans les haies, gauche de la route de Lodve. La belle varit une sole bande brune, occupant presque toute la surface du dernier tour, se rencontre notamment Montarnaud. Hlix nemoralis. Hlix nemoralis, Linnus, Syst. nat. (d. X), I, p 773 1758. i M. Dubreuil, dans son catalogue, signale Y Hlix Pomitia, comme ayant t trouve par nous Saint-Guilhem-le-Dsert. C'est une erreur. Nous ne connaissons pas la Pomatia dans le dparte- ment. 144 uev. et mag. de zoologie. (Avril 1867.) Cette espce ne vit point aux environs de Montpellier, mais dans la partie montueuse du nord du dpartement, vers les limites des dpartements du Gard et de l'Avey- ron. M. Dubreuil cite le nemoralis Bedarieux, Saint- Pons, la Salvetat, Ganges. Hlix dortensis. * Hlix hortensis, Millier, Verm. Hist., II, p. 52. 1774. Cette coquille, galement signale par M. Dubreuil dans les mmes localits que l'espce prcdente, est une Hlice, selon nous, qui n'a jamais t rencontre dans nos contres. Hlix cemenelea. Theba cemenelea, Risso, Hist. nat. Europe mrid., t. IV, p. 75, 1826. Hlix gallo-provincialis (1), Dupuy, Hist. Moll. France (2 e fasc), p. 204, pi. ix, fg. 5, 1848. cemenelea, Rourguignat, tud. syn. Moll. Alpes- Maritimes, p. 38, 1861. Environs de Montpellier, dans les prairies des Baltes, dans le bois de la Valette, dans les haies derrire le mas de Capelle, un petit quart d'heure de la ville. Espce assez rare. M. Dubreuil, sous l'appellation errone de Cantiana, la signale Viols et Saint-Beauzille. Hlix Carthusiana. Hlix Carthusiana (2), Miller, Verm. Hist., II, p. 15, 1774. Carthusianella, Drapamaud, Tabl. Moll., p. 86, 1801; et Hist. Moll. France, p. 101, pi. vi, fig. 31-32, 1805. (1) Non Hlix gallo-provincialis, Mathcron , Catal. meth. corps org. foss., p. 198, pi. xxxiii, fig. 7-9, 1842, qui est une autre espce. (2) Non Hlix Carthusiana de Drapamaud, Hist. Moll. France, p. 102, pi. vi, fig. 33, 1805, qui est V Hlix cemenelea. TRAVAUX INDITS. 145 Coquille commune aux environs de Montpellier, dans la prairie de Lattes, dans le bois de la Valette, etc. Saint-Martin-de-Londres, Saint-Beauzille, Ganges, etc. Hlix sericea. Hlix sericea, Millier, Verni. Hist., II, p. 62, 1774. Assez rare. Sous les pierres, dans les endroits hu- mides du bord de la Mosson, au-dessus de Foncaude. Hlix iiispida. Hclix hispida, Linnus, Syst. nat. (d. X), I, p. 771, 1758. Aux alentours de Montpellier, au bois de la Mourre, Maurin, dans les lieux bas et un peu humides. Saint- Guilhem-le-Dsert. Laroque, sous les pierres et au pied des arbustes. Hlix lapicida. Hlix lapicida, Linnus, Syst. nat. (d. X), I, p. 768, 1758. Sur les rochers au pic Saint-Loup, Saint-Martin-de- Londres, Saint-Beauzille, Laroque, Ganges. Se trouve galement, mais plus rarement, aux alentours de Montpellier. Hlix obvoluta. Hlix obvoluta, Millier, Verm. Hist., II, p. 27, 1774. Dans les aliuvious du Lez. Espce rare. Hlix pulchella. Hlix pulchella, Millier, Verm. Hist., II, p. 30, 1774. Trs-abondante dans tout le dpartement. Hlix costata. Hlix costata, Millier, Verm. Hist., II, p. 31, 1774. Coquille aussi rpandue que l'espce prcdente. 2 e srie. T. xix. Anne 1867. 10 146 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1867.) Hlix cornea. Hlix cornea, Draparnaud, Tab. Moll., p. 89, 1801; et Hist. Moll. France, p. 110, pi. vin, fig. 1-3, 1805. Dans les anfractuosits des rochers, sous les pierres, prs de Monlpellier, la Valette, Lieuran-Cabrires, la source du Lez. Assez abondante aux environs de Cannes, de Laroque. La varit squammatina (Marcel de Serres, olim in litt.), Saint-Martin-de-Londres, au pic Saint-Loup, Saint-Geiy-du-Fescq. Hlix aculeata. Hlix aculeata, Millier, Verni. Hist., , p. 81, 1774. Espce assez rare. Environs de Montpellier, dans le bois de la Valette, sous les pierres ombrages par les chnes verts. Hlix rupestris. Hlix rupestris, Draparnaud, Tabl. Mol!., p. 71, 1801, et Hist. Moll. France, p. 82, pi. yiii, fig. 7-9, 1805. Dans toutle dpartement, sur les rochers, sous les pierres, dans les vieux murs en pierres sches qui longent les che- mins. Espce commune. Hlix PYGM/EA. Hlix pygmsea, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 93, 1801 ; et Hist. Moll. France, p. 114, pi. vin, fig. 8- 10, 1805. Sous les pierres Lieuran-Cabrires. lluvions du Lez et de ia Mosson. Hlix Massoti. Hlix Massoti, Bourguic/nat, Moll. nouv. litig., etc. (2 dc), p. 30, pi. v, fig. 5-8, 1863. TRAVAUX INDITS. 1V2 Espce rare ou plutt difficile recueillir cause de son extrme exigut. Sous les pierres la Valette, prs de Montpellier, dans un bas-fond ombrag. Hlix micropleuros. Hlix micropleuros, Paget, Desc. of a new Hel. from Montp. , in nn. and Mag. nat. Hist. (ser. XIII), p. 454. 1854. Cette jolie espce, que notre ami M. Bourguignat a par- faitement fait reprsenter dans sa 2 e dcade de ses Mol- lusques nouveaux (pi. v, fig. 9-13, 1863), a t recueillie pour la premire fois la Mourre, prs de Montpellier; depuis elle a t retrouve la Valette, Lieuran-Ca- brires, Fontes. Depuis quelques annes, cependant, par une cause qui nous est inconnue, cette Hlice semble avoir disparu des environs de Montpellier. Il est difficile de la trouver ac- tuellement. C'est par erreur que les auteurs qui ont dcrit cette Hlice l'ont signale vivante sous des feuilles de houx. Elle habite, au contraire, sous les feuilles de chnes verts. L'animal de la micropleuros porte dans sa marche sa co- quille trs-releve. Son corps est court, assez transparent, d'une teinte brune fonce ou noirtre en dessus, et d'une nuance blanchtre en dessous. Le pied est aigu son ex- trmit. Le mufle est trs-fort et comme tronqu. Les grands tentacules d'un ton fonc sont forts, assez allongs et mamelonns leur extrmit. Les petits tentacules sont pais, trs-exigus et d'une teinte plus ple. Hlix rotundata. Hlix rotundata, Millier, Verm. Hist., II, p. 29, 1774. Espce commune partout, dans les bois, sous les pierres, etc., aux alentours de Montpellier, Gaunelle, la Valette, etc. 148 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1867.) Hlix conspurcata. Hlix conspurcata, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 93, 1801 ; et Hist. Moll. France, p. 105, pi. vu, fig. 23-25, 1805. Abondante partout, dans les haies, dans les fentes des murs, etc. Hlix Paladilhi. Hlix Paladilhi, Bour guignt, Moll. nouv. litig. (6 e dc), p. 180, pi. xxx, fig. 1-5, 1866. Habite la hauteur de Foncaude, sous les pierres dans les garigues voisines de la rive droite de la Mosson. Espce peu commune. Il est prsumer que Yllelix rugoaiuscula du catalogue de M. Dubreuil, signale Saint-Martin-de-Londres et Brissac, est une coquille rapporter la Paladilhi. En tout cas, nous n'avons jamais rencontr la vraie rugo- siuscula dans nos courses du dpartement. Hlix apicina. Hlix apicina, Lamarck, An. s. vert., t. VI (2 e partie), p. 93, 1822. Coquille rare. A Caunelle, prs de la grille ouest du parc. Hlix unifasciata. Hlix unifasciata, Poiret , Coq. fluv. terr. de l'Aisne et env. de Paris, p. 41 (avril 1801). Environs de Montpellier, notamment dans l'avenue de la Paillade. Aux alentours de Saint-Gely-du-Fescq , de Saint-Martin-de-Londres, de Ganges et de Sainl-Beau- zille, etc. Hlix caperata. Hlix caperata , Montagu, Test. Brit., p. 433, t. II, fig. 11, 1803. TRAVAUX INDITS. 149 Cette coquille, dite par Draparnaud sous le nom d'Hlix striata (non Hlix striata de Muller, 1774), habite la Paillade, prs de Montpellier, ainsi qu'aux environs de Bziers, de Cette, de Saint-Marlin-de-Londres, de Saint- tieauzille, de Laroque, etc. Hlix lineata. Hlix lineata (1), Olivi, Zool. Adriat., p. 177, 1799. Excessivement commune sur tout le littoral. Sur les plantes, sur les arbustes. Hlix lai ta. Hlix lauta (2), Lowe, Primit. faun. Mader., p. 53, pi. v, fig. 9, i8;n. Espce galement trs-abondante sur tout le littoral et tout autour de Montpellier, notamment dans le cimetire. Hlix variabilis. Hlix variabilis, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 73, 1801, et Hist. Moll., p. 84, pi. v, fg. 11-12, 1805. Moins commune que les deux espces prcdentes. et l le long du littoral. Hlix eupaorca. Hlix eupliorca , Bourguignat, Malac. Alg., (. I, p. 233, pi. xxv, fig." 21-24, 1864. Littoral du dpartement, sur les plantes des dunes. Assez rare. Montpellier, sur les murs du cimetire. Hlix pisana. Hlix Pisana, Muller, Verni. Hist., II , p. 60, 1774. Excessivement abondante dans le dpartement. (1) Non Helk lineata de Say, 1817. (2) Nou Helii lauta de L. Recvc. 150 KEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (VVll 1807.) Hlix Ambieliana. Hclix Ambieliana, Charpentier, mss., in Paladilhe,Nouv. Mise, nialac. (2 e t'asc.), p. 41, fvr. 1867. Espce peu abondante. et l aux environs de Mont- pellier, notamment dans le voisinage du mas d'Estorc. Cette coquille est trs-voisine, par sa forme et l'ensemble de ses caractres, de l'Hlix vestalis de Parreyss. Hlix cespitum. Hclix cespitum, Brapamaud, Tabl. Moll., p. 92, 1801, et Hist. Moll. France, p. 109, pi. vi, fig. 14-15, 1805. Environs de Montpellier, sur les plantes. Dans les prai- ries des Lattes et de Maurin. Hlice trs-commune. Hlix ericetorum. Hlix ericetorum, Millier, Verm. Hist., II , p. 33, 1774. Dans la partie motitucuse du dpartement, au pic Saint- Loup, Saint-Martin-de-Londres, Saint-Beauzille, Brissac, Laroque, Ganges, etc. Hlix neglecta. Hlix neglecta, Braparnaud , Hist. Moll., p. 108, pi. vi, fig. 12-13, 1805. Environs de Montpellier, dans les prairies des Laites et de Maurin . Moins commune que les espces prcdentes. Hlix pyramidata. Hclix pyramidata, Braparnaud, Hist. Moll. Fiance, p. 80, pi. v, fig. 5-6, 1805. Plages du littoral, sur les plantes et les arbustes. Hlix explanata. Hlix explanata, Millier, Verm. Hist., II, p. 26, 1774. Coquille rpandue dans le voisinage des plages. Pa- lavas, sur les soudes. travaux indits. 151 Hlix terrestris. Hclix terrestris, Chemnitz, Conch. Gab., t. IX (2 e partie), p. 47, lab. cxxii, fig. 1045, 1786. Cette espce, connue sous le nom 'elegans, est trs- abondante dans le dpartement, notamment Montpel- lier, Lodve, Bziers. Sa varit, dprime (Hlix tro- chilus de Poiret, voy. Barb., t. !I , p. 28, 1789), a t re- cueillie Ganges et la Valette, prs de Montpellier. Hlix trociilea. Hlix trochlea, L. Pfeiffer, Symb. ad Hist. Hel. viv., III, p. 69, 1846. a et l aux environs de .Montpellier. Hlix trochoides. Hlix trochoides, Poiret, Voy. en Barb., t. II, p. 29, 1789. Sur les plantes et les arbustes, dans le voisinage de la mer. Trs-abondante, notamment Palavas. Hlix cosoidea. Hlix conoidea, Draparnaud; Tabl. Moll., p. 69, 1801 et Hist. Moll. France, p. 78, pi. v, fig. 7-8, 1805. Avec la prcdente sur les plantes du littoral. HEL IX BARBARA. Hlix barbara, Linnus, Syst. nat. (d. X), p. 77;>, 1758. v Celte espce, anciennement connue sous le nom d' Hlix ou de Bulimusvenlricosus, est trs-abondante partout, mais surtout dans les prs qui bordent la Mosson. Hlix acuta. Hlix acuta, Millier, Verni. Hist., I, p. 100, 1774. Excessivement commune partout. [La suite prochainement.) 152 rev. et mag. de zoologie. [Avril 1807.) II. SOCITS SAVANTES. ACADEMIE DES SCIENCES. Sance du 18 mars 1867. M. E. Blanchard lit une note intitule : De l'accroissement de la taille chez les ani- maux sang froid. Aprs avoir parl de la grande taille laquelle peuvent atteindre certains animaux, M. Blanchard cite plusieurs faits relatifs aux crustacs de taille exceptionnelle qui ont t observs jusqu' prsent, et il prsente un de ces ani- maux, dcouvert au Japon par H. Siebold et dcrit par de Haan, dans sa Fauna Japonica (Oust., p. 100, tab. 25), sous le nom de Macrocheira Kmpferi, d'une taille excep- tionnelle, qui vient d'tre achet pour les collections du musum de Paris. Suivant toute apparence, dit M. Blanchard, c'est un individu fort g, de sorte qu'il est trs-possible que maintenant nous ayons peu l'occasion d'en \oir d'une aussi belle dimension. Chacune des pattes de ce crabe mesure l m ,2Q. Les deux pattes tant parfaitement ten- dues, l'animal, dont le corps est fort gros, offre une en- vergure de plus de 2 m ,60. Il a t affirm qu'on en avait vu des individus mesurant 11 pieds, mais aucun individu de cette taille n'a t apport en Europe. M. Balbiani fait prsenter par M. Robin une suite ses Etudes sur la maladie j)sorospermique des vers toie. De la maladie observe dans l'uf et chez l'embryon. Ce nouveau travail est plein d'observations d'un grand intrt scientifique sur l'histologie et l'embryognie du Bombyx mori: il mrite toute l'attention des physiolo- gistes, et l'expos des faits si bien observs par M. Bal- SOCITS SAVANTES. 153 biani ne peut qu'tre de la plus grande utilit pour l'lude des causes, ou plutt des effets de l'pidmie qui svit sur les vers soie. Cependant je crois qu'il est ncessaire de multiplier les expriences, de continuer encore ces. ludes si dlicates et si difficiles avant de tirer des faits dj observs des dductions tendant donner dj une explication des causes de la maladie actuelle des Vers soie. Dans des recherches de ce genre, dans l'tude de cas mystres de la cration de matriaux organiques, de ru- diments d'appareils en voie de formation, de corps hsi- tant entre l'animalit et la vgtalit, si l'on peut s'expri- mer ainsi, pouvant se mtamorphoser et prendre les ap- parences les plus diverses, suivant des conditions de sant ou de maladie hrditaire ou acquise, une sage lenteur est ncessaire. On sait que, dans les ludes faites l'aide du micro- scope, les illusions sont possibles, mme pour les obser- vateurs les plus habitus cet instrument. On sait aussi combien il est difficile de discerner ce qui est un phno- mne, normal de ce qui n'est qu'un phnomne patho- logique dans ce que l'on peut voir par ces tudes. Pour- quoi certains globules vus dans les liquides primitifs d'un ovule, par exemple, et regards comme des organismes parasitaires, ne seraient-ils pas tantt des lments orga- nisateurs, tantt des lments morbides, suivant le mo- ment o on les observe, suivant que le liquide dans le- quel ils se trouvent esi vivant ou mort, pur ou mlang de l'eau, par exemple? Ce sont ces causes d'erreur qu'il faut craindre quand on se livre des tudes aussi dlicates. Ayant beaucoup observ au microscope, je sais avec quelle facilit les il- lusions se produisent sous l'il du savant le plus con- sciencieux et le plus indpendant d'ides prconues, et c'est pour cela que je ne me hte pas d'admettre les con- clusions que les savants, mme les plus autoriss, comme 154 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1867. j MM. Balbiani, Pasteur, ctc , peuvent tirer des excellentes et consciencieuses observations qu'ils font tous les jours avec un zle digne des plus grands loges. M. le D r Achard adresse, de Saint-Marcellin (Isre), un mmoire relatif aux principes qui doivent diriger les sri- ciculteurs dans leur lutte contre l'pidmie des Vers soie, qui ruine les populations sricicoles de la France, de l'Italie et de beaucoup d'autres contres. Il est vraiment fcheux que les excellentes ides de M. Achard ne soient pas mises excution cette anne, car elles sont de nature rendre un grand service une des branches les plus importantes de notre agriculture. Aujourd'hui il est trop lard pour que l'on puisse profiter, cette anne, du bien qui rsulterait de l'application de ces ides, mais il est fort dsirer que quelque chose soit organis pour l'anne prochaine. Le temps fions manque pour analyser ici le remarquable travail que M. Achard a crit sur ce grave sujet, mais les personnes qui s'intressent la question pourront tudier tous ces dtails dans le mmoire de M. Achard, qui a paru en entier dans le Journal de l'agriculture, dirig par M. Barrai. M. Chevreul, propos de ce qui prcde, fait les re- marques suivantes : Il serait dsirable que la commission des Vers soie recueillt des chantillons de soie crue et file d'une dizaine de grammes, dont l'origine ft parfaitement au- thentique, afin de les soumettre des essais comparatifs de teinture. Voici pourquoi : Des essais comparatifs, faits il y a quelques mois pour constater la qualit de la teinture d'toffes de soie d'un prix lev, ont eu pour rsultat d'tablir une grande diff- rence entre ces toffes quant la qualit de la teinture. Ces diffrences reconnues comme relles, on en a attribu la cause la mauvaise qualit des soies venues du Japon. SOCITS SAVANTES. 155 Sur ma proposition, on a promis do m'envoyer des chantillons d'origine authentique de ces soies et des soies d'une autre origine, pour savoir si l'opinion allgue est fonde. N'y aurait-il pas utilit, dans cet tat de choses, que la commission des Vers soie se procurt des soies de diverses origines, et encore des soies de Vers dont la maladie et t pralablement dtermine, afin de savoir s'il y a vraiment nne diffrence entre elles, quant l'ap- titude se teindre? J'ai toujours eu pour principe, dans le jugement porter sur une matire premire, de soumettre celle-ci toutes les preuves auxquelles elle sera expose dans les divers usages qu'on en fera. M. JJubaz adresse un mmoire sur le vol des Araignes, les fils de la Vierge, etc. M. Baudelot prsente un travail intitul : tude sur le disque cpfialique du Rmora (Eeheneis). Aprs avoir dcrit avec soin toutes les pices qui constituent ce disque, M. Baudelot en conclut que c'est un organe de succion. 11 est ais de dmontrer, dit-il, que, lorsque les la- melles du disque viennent se redresser, l'espace qu'elles interceptent se trouve agrandi; l'air tend, par cons- quent, se rarfier dans cet espace, et, comme toute com- munication avec l'extrieur se trouve interrompue au moyen du repli cutan qui borde le disque, il rsulte de l un effet de succion entirement comparable celui de la ventouse. M. Plateau adresse des observations sur t'Arggrontc aquatique. L'Argyronte aquatique {Argyronetaaqualica,'Wa\ck.) y observe en 1749 par l'abb de Lignac, et un peu plus tard, en Sude, par Clerck, tait tombe depuis lors dans un oubli presque complet. J'ai repris l'tude de cet animal, l'un des Arachnides les plus intressants. Mon travail, dans lequel je passe 15G REV. ET MAG . DE ZOOLOGIE. (Avril 1867) rapidement sur ce qui tait dj connu, renferme, entre autres observations que je crois nouvelles, l'examen du dveloppement embryonnaire avant et aprs la ponte, et du dveloppement des jeunes aprs i'closion ; la descrip- tion d'une seconde habitation, diffrente du nid, situe une assez grande profondeur, et o se tient l'anima! en dehors de l'poque de la reproduction ; la manire dont l'Argyronte s'y prend pour construire l'une et l'autre de ses demeures; enfin l'explication de l'adhrence d'une couche d'air au corps de l'animal, explication diffrente de celle de de Lignac et de Latreille, qui attribuaient ce phnomne un enduit graisseux ou rsineux. Mes expriences m'ont conduit constater l'absence d'un pareil enduit et chercher la cause de l'adhrence en question dans les poils fins et nombreux dont le corps de l'Argyronte est garni. J'expose la thorie du phno- mne en me basant sur les curieuses expriences de M. Duprcz (Mmoire sur un cas particulier de l'quilibre des liquides, Mmoires de l'Acadmie de Belgique, t. XXVI et XXVIII), d'aprs* lesquelles la surface de contact entre l'air et un liquide prsente une stabilit extrmement grande lorsque l'tendue de cette surface est suffisamment petite. Dans le cas de l'Argyronte, les poils qui tra- versent la couche d'air, et qui forment de petits faisceaux renfermant eux-mmes de l'air, se mouillent leurs par- lies extrieures et constituent ainsi autant de points d'adhrence pour l'eau, points qui divisent en quelque sorte la surface gnrale de l'air eu une multitude de sur- faces partielles trs- petites et, par consquent, trs- stables. M. Peccadeau de l'isle prsente un travail Sur les fouillis faites dans un gisement ossifre de l'ge du Renne, Bru- niqud (Tarn-et-Garonne). ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 157 III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Mmoires scientifiques par Franois Pollen, voyageur Madagascar, aide-naturaliste du muse royal des Pays-Bas, etc., etc. Broch. in-8, Saint-Denis (Ru- nion), 1866. Dans cette intressante collection d'opuscules, ddie, par son savant auteur, MM. les gouverneurs des les de la Runion et Maurice, qui l'ont protg dans ses re- cherches, M. Franois Pollen a trait des sujets trs- divers que nous allons indiquer. 1 Un mot sur l'acclimatation du Canard a bosse [Sar- kidiornis africana, Eyton). C'est une notice extraite du Bulletin de la Socit impriale d'acclimatation et d'his- toire naturelle de 1 le de la Runion. Dans cet article M. Pollen, aprs avoir fait admirer la richesse ornithologique de la grande le de Madagascar et donn de curieux dtails sur les murs de ce Canard bosse, termine ainsi : Nous avons souvent mang ces Canards et nous pou- vons assurer que c'est un mets fort dlicat et trs-recher- ch par les habitants franais de Madagascar. 2 Le Rolle de Madagascar [Eurystomus violaceus, Vieill.). Note extraite de Y Album de l'le de la Runion. Dans cette note M. Pollen donne des dtails fort int- ressants sur les murs de ce magnifique oiseau, qu'on a rencontr quelquefois l'le de la Runion et Maurice. C'est un grand mangeur d'insectes de toute espce, et, ce titre, il serait utile de l'acclimater dans nos colonies comme protecteur de l'agriculture. 3 et h-" Des quinquinas cultivs Java et sur l'introduc- tion de leurs raines l'le de la Runion. 158 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1867.) 5 Un plerinage d'un roi Antankar au tombeau de son pre en compagnie de deux Hollandais. Extrait du Bulletin de la Socit des sciences et arts de l'le de la Runion, sance du 9 mars 18G6. C'est une relation trs-intressante d'une excursion dans une le malgache, Nossi-Foly, situe 6 ou 7 lieues de Nossi-B, possession franaise dans ces pays. G Description d'une espce d'pervier de Madagascar inconnue aux naturalistes, Nisuoidcs Morelii. Extrait du Bulletin de la Socit des sciences et arts de l'le de la Runion, sance du 13 avril 1866. Comme ce travail est tout fait original, nous croyons devoir le reproduire en entier : Le muse d'histoire naturelle de Saint-Denis, quoique encore sa naissance, contient, depuis les excursions faites Madagascar par mon ami, M. Lantz, conservateur zl de cet tablissement, un grand nombre d'objets d'histoire naturelle d'un haut intrt pour qui veut con- natre la faune de la grande le malgache. Parmi ces objets, il en est qui manquent complte- ment aux muses clbres de l'Europe, d'autres qui y sont fort rares. Grce la bienveillance du directeur, l'hono- rable et savant avocat. M. Louis Morel, j'ai t mis mme de faire connatre aux naturalistes un petit oiseau de proie, dcouvert par l'infatigable voyageur, M. Lantz, dans les parages de Tintingue, la cte est de Mada- gascar. Cet oiseau offre d'autant plus d'intrt pour la science, qu'il est du nombre de ceux que l'on ne peut gure classer d'une manire convenable, dans un des genres tablis jusqu' ce jour. Au premier coup d'il, on serait tent de le considrer comme appartenant au genre Nisus ; mais il en diffre tellement par la forme du bec et par la cou- leur de l'iris de l'il, qu'on est oblig d'tablir pour lui un autre genre, afin de lui donner une place convenable dans le systme. ANALYSES d' OUVRAGES NOUVEAUX. 159 Je propose donc de nommer JAisuodes ce genre ou sous-genre de la famille des Astures, dans le but d'indiquer la ressemblance qu'il offre avec le genre Nisus. NlSUOIDES,(reM. nov. (Avcr.), Car. gen. Bec grand ei robuste, rappelant un peu celui des Polyborodes ; pointe du bec longue, supermandibule sans rebord prononc et droite, allant en pointe presque aigu vers le dessus du bec ; cire bien prononce et d'une couleur jauntre ; narines ovales ; mandibule infrieure presque couverte par la supermandibule ; yeux grands et saillants ; iris de l'il d'un blanc pur; ailes trs-courtes; pieds robustes ; ongles trs-forts et courbs. NISUOIDES MOREL1I, Spec. nov. (Auct.). Longueur totale 2Gcent. 7 mill. Bec . 2 2 Ailes 17 5 Pointe de l'aile 4 Queue 13 2 Tarse h 6 Doigt mdian sans l'ongle. ... 2 5 Les ailes dpassent de quelques lignes les couvertures sus-caudales. Tarses et pieds jaunes ; bec couleur de corne; cire jauntre ; iris de l'il d'un blanc pur. Tte, occiput, nuque, couvertures de l'aile, parties suprieures, dessus de la queue, d'un brun fauve. Parties auriculaires, joues, menton, d'un blanc rous- stre, avec des taches longitudinales. Jabot, poitrine, flancs, parties infrieures, d'un blanc tirant sur le roux, rays jusqu' l'anus d'une vingtaine, environ, de bandes transversales, assez espaces, d'un brun fauve-chocolat. ! es parties extrieures des jambes sont coupes de bandes transversales comme les flancs. Queue presque carre, avec sept ou huit lignes transversales fonces et visibles sur les deux faces ; sous-caudales blanches chez quelques 1G0 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. K vril \87 .) individus, avec une ou deux bandes peu visibles. Rmiges de l'aile noires. La deuxime penne de 3 cent. 7 mill. plus longue que la premire ; la troisime de 1 cent. 7 mill. plus longue que la deuxime; la quatrime plus longue que toutes. La face infrieure de l'aile raye sur la plus longue rmige d'environ sept bandes fonces. Les pennes chancres leurs barbes externes. Les sous- alaires d'un blanc rousstre avec des lignes troites d'un brun fauve. M. Lantz a rapport de Madagascar huit individus du Nisuoides Morelii. L'pithte confre cette espce remarquable parmi les oiseaux de proie est forme du nom de M. Louis Morel que nous avons dj cit et qui, maintes fois, a eu la bienveillance de rsous laisser examiner et tudier loisir les objets rares et curieux de rtablissement la tte du- quel il est plac depuis plusieurs annes, et auquel il con- sacre une grande partie de son temps prcieux, avec un zle qui mrite les plus grands loges. Cet oiseau ne serait-il pas le mme ou trs-voisin de celui que M. Verreaux dcrit dans cette Revue, 18lJ(>. p. 353, sous le nom 'Accipiter Lantzii? (G. M.) AKLE DES MATIERES. Vian. Causeries oruithologiques. i'29 Marchand. Oiseaux d'Eure-et-Loir. i38 Moitessier. Malacologie de l'Hrault. 140 SOCIETES SAVANTES. 152 Analyses. 1. r >7 PAIUS. nil'. DE M m " V e BOUCHAitD-IIU/.ARl, RUE DE I/ePEKON, i. TRENTIME ANNE. MAI t867. I. TRAVAUX INDITS. Sur les indications que peut fournir la Gologie, pour l'explication des diffrences que prsentent les Faunes actuelles, par M. Plcheran. (Lettre M. le Professeur d'rcbiac Suite. Voir 18G5, p. 9, 33,65, 97, 161 , 193, 225 et 289; et 1866, p. 3, 81, 129, 242.) Dans l'tude laquelle nous venons de nous livrer sur la Faune algrienne, compare la Faune europenne d'une part, la Faune des rgions africaines, dont la po- sition gographique est plus rapproche de l'Equateur, d'autre part, nous avons nglig de parler des espces que l'Algrie possde en commun avec le nord-est de l'A- frique, et cependant, parmi les Mammifres habitant ces dernires contres, le Vulpes niloticus, d'aprs M. Lo- che (1), les Canis famelicus, Felis libyens, Vespertilio mar- ginatm, d'aprs nos propres observations, se trouvent en Algrie. La Zorilla VaiUantii ressemble plus l'espce d'Egypte [Rhabdogah multivittata) qu' celle du Sngal ; le Dipus mauritaniens est fort peu diffrent, si tant est qu'il le soit, du Dipus gyptius. Parmi les Oiseaux, les Fringilla simplex, Pyrrhula githaginea, Saxicola monacha, Saxicola isabellina, Saxicola deserti, Annomanes deserti, Alauda elegans, Alauda Clot-bey, Lanius dealbatus, Capri- mulgus isabellinus, Pterocles coronatus, etc., d'abord signa- (1) Loc. cit., p. 4. 2 e srie. T. xix. Anne 1807. il 162 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1867.) ls dans le nord-est de l'Afrique, ont t, plus tard, trouvs en Algrie, faisant, pour la plupart, leur sjour dans la bor- dure saharienne de notre colonie. C'est d'Orient (Asie Mineure) qu'est originaire le Garrulus atricapillus, avec lequel se trouvait confondu, il n'y a pas bien longtemps encore , son homologue d'Algrie ( Garrulus cervica- lis, Bp.). Existe-t-il entre ces divers types, les uns originaires du nord-est de l'Afrique, les autres originaires du nord- ouest , des diffrences assez saillantes pour pouvoir les distinguer sous le point de vue spcifique? Je dois avouer que, pour ma part, il m'a t impossible de m'en assurer, les exemplaires de ces diverses espces que M. Loche avait rapports, en 1856, de son expdition dans le Sahara de la province d'Alger, n'ayant t entre mes mains quele tempsstrictement ncessaire pour que je pusse en faire la dtermination. Si des recherches ultrieures confirmaient plus tard l'opinion que nous venons d'- mettre, il est vident que la Gologie serait encore appele nous faire connatre si les diffrences observes entre ces vertbrs, dont l'habitat est si loign, sont acquises ou initiales. En suivant l'ordre d'ides que nous dveloppons dans ce Mmoire, il serait bien facile de poser encore une foule de questions relatives aux diverses zones ou bassins qui composent le Continent africain (1) : nous en avons dj dit quelques mots dans notre premier paragraphe; ce que nous pouvons ajouter, c'est que l'intervention des recher- ches des Gologues sera surtout bien prcieuse pour la Faune si spcialise de la partie occidentale de ce Conti- nent qui se trouve situe au sud du Sngal; mais, sous ce point de vue, la Faune des les de la Malaisie et celle (1) Nous avons expos les faits qui les concernent dans notre M- moire sur la Mammalogie du Continent africain {Revue et mag. de zool., 1855 et 1856). TRAVAUX INDITS. 163 de l'Ocanie mritent, tous gards, d'attirer encore notre attention. Ainsi que nous l'avons dj dit dans quelques-unes des phrases qui prcdent, la Faune mammalogique et orni- thologique des les Malaises se trouve, par presque tous ses types gnriques, quelquefois mme par ses types spcifiques, dj manifeste dans le Npaul etdanslehi- bet. Ajoutons que, dans chacune des.trois grandes parties de cet Archipel, se trouvent des espces qui n'habitent point dans les autres. Nous constatons ainsi la prsence : 1 Des Hylobates Mulleri, Semnopithecus femoralis, Semnopithecus frontatus, Semnopithecus rubicundus, Sem- nopithecus chrysomelas, Pachysoma brecicaudum, Pachysoma braclujotis, Vespertilio maceltus, Cladobates speciosus, Cla- dobates murinus, Sciurus cphippium, Sciurus laticaudatus, dans l'le de Borno ; 2 Des Simia bicolor, Hylobates agilis, Hylobates Raffle- sii, Hylobates syndactylus, Semnopithecus flavimanus, Sem- nopithecus melalophus, Pachysoma Diardi, Pachysoma ecau- datum, Vespertilio macrotis, Vespertilio brachypterus, Felis sumatrana, Felis Temmincki, Rhinocros sumatranus, Anti- lope sumatrensis, Manis aspera, etc., etc., dans celle de Sumatra. 3 Dans celle de Java, enfin, ont t observs les Sem- nopithecus maurus, Semnopithecus mitratus, Pachysoma Duvaucelii, Nyctinomus dilatatus, Vespertilio circumdatuSj Vespertilio imbricatus , Vespertilio harpyia , Vespertilio Hasseltii, Vespertilio Horsfieldii, Vespertilio adversus, Rhi- nolophus insiynis, Rhinolophus larvatus, Rhinolophus pusil- lus, Felis javana, Sciurus auriventris, Sciurus Leschenaulli, Pteromys sagitta, Pteromys genibarbis, Pteromys lepidus, Pteromys elegans, Rhinocros javanus, Sus verrucosus^elc. L'Ornithologie, son tour, fournit, dans chacune de ces trois les, un nombre non moins considrable d'espces qui se trouvent essentiellement spcialises dans leur s- jour. Ainsi, nous trouvons : 164 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1867.) 1 A Borno, Strix leptogrammica, Podargus Vincendonii, Caprimulgus binotatus, Caprimulgus arundinaceus, Buceros rhinoceroides, Picus badiosus, Hemilophus Mulleri, Trogon Diardi, Dacelo melanops, Miornis bornensis, Myiothera capistratoides, Myiothera leucostigma, Myiothera umbrati- lis, Pitta Baudi, Pitta Schwaneri, Cacopitta atrigularis, Cacopitta leucogrammica, Trichophorus gutluralis, Tricho- phorus sulphuratus, Ixos vidua, Edolius brachyphorus, Enneoc tonus Schwaneri, Barita gymnocephala, Glaucopis aterrima, Iora viridis, etc. ; 2 A Sumatra, Ciccaba myrtha, Buceros diademalus, Picus brachyurus, Bucco pyrolophus, Bucco mystacophanos, Bucco Oorti, Bucco Henrici, Bucco Bafflesius, Trogon fia- grens, Trogon Mackloti, Dacelo concreta, Timalia larvata, Miornis sumatrana, Eupeles ojax, Eupetes macrocercus, Pitta venusta, Pitta elegans, Myiothera loricata, Muscicapa solitaria , Muscicapa thalassina, Muscicapa concreta, Bhi- pidura perlata, Drymophila velata, Monarcha csia, Ph- nicornis modesta, Glaucopis occipitalis, Garrulax bicolor, Janthocincla palliata, Janthocincla mitrata, Janthocincla lugubris, Phyllornis mdia, Nectarinia Temmincki, Arach- nothera robusla : etc., etc. ; 3 A Java, Buceros lunatus, Cuculus lanceolatus, Cucu- lus vagans, Centropus bubutus, Picus tiga, Picus mentalis, Picus Maklotii, Picus analis, Bucco australis, Bucco armil- laris, Bucco javensis, Bucco corvinus , Trogon oreskios, Alcedo cyaniventris, Alccdo biru, Mcrops javanicus, Eury- stotnus cyanicollis, Timalia grammocephala, Mixornis flavi- collis, Muscicapa rufigula, Bhipidura phnicura, Bhipidura oxyura, Hglocharis philomela, Hirundo striolata, Edolius forficatus, Ceblejnjris larvata, Muscicapa miniata, Napo- tliera pyrrhoptera, Allotrius flaviscapus, Garrulax rufifrons, Vanga galericulata, Zosterops flava, Nectarinia eximia, Turdus griseus, Pastor jalla, Pastor melanoptezus, Loxia ferrugiiiea, Fringilla punicea y etc., etc. C'est bien regret, Monsieur le Professeur, que je me TRAVAUX INDITS. 165 vois forc d'avouer qu'il m'a t, jusqu'ici, impossible de dterminer par quels caractres d'ensemble se distinguent les types de Java de ceux de Sumatra et de Borno, et quels sont les traits respectifs diffrentiels qui sont propres ceux qui sont borns, dans leur habitat, l'une ou l'autre des deux grandes les dont nous venons de rappeler les noms. Tout ce que nous pouvons dire cet gard, c'est que les individus qui se trouvent tre les plus semblables, et dont l'espce se trouve reprsente dans les trois grandes parties de l'Archipel indien offrent frquemment entre eux des diffrences qui livrent le Zoologiste de grandes incertitudes pour le rsultatdhnitifde ses dterminations. Nous ne pouvons mieux faire cet gard que de citer, ce sujet, les phrases suivantes de l'illustre prcurseur du Muse de Leyde, dont personne, plus que nous, n'admire le talent hors ligne, soit comme observateur, soit comme homme de synthse. La Malaisie nous offre, dit M. Herman Schlgel, un des points les plus curieux du globe pour tudier la rpar- tition gographique, non-seulement des animaux, mais aussi des vgtaux, et ce sont les rsultats obtenus par cette tude qui contribueront grandement affirmer les ides que nous avons si souvent mises dans ce livre sur les modifications innombrables que prsentent les animaux de la mme souche dans les diverses contres qu'ils ha- bitent. Les terres qui composent le grand Archipel indien appartiennent au groupe des les de premier rang et sont entoures d'une quantit de rcifs et d'lots plus ou moins considrables. Situes sous les tropiques, couvertes d'une vgtation luxuriante et peuples d'un nombre extrme- ment grand d'animaux de toutes les classes, elles sont s- pares les unes des autres par des bras de mer, le plus souvent assez troits, mais qui forment une barrire in- surmontable la plupart des animaux. En observant donc la fois, sur plusieurs de ces les, les mmes espces, on peut tre sr que ces animaux des diverses les, n'ayant pas 1C6 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Mai 1867.) eu de communication entre eux, doivent former sur cha- cune d'elles une famille isole dont les individus, vivant, depuis leur cration ou du moins depuis que ces terres ont reu leur forme actuelle, dans des lieux d'une nature plus ou moins diffrente, doivent ncessairement montrer des modifications plus ou moins sensibles. L'exprience nous apprend, en effet, la vrit de ce que nous venons d'avan- cer. 11 arrive souvent que la mme espce d'animaux a t dcouverte la fois Sumatra, Java, Borno, Timor, Clbeset mme aux les Philippines ou sur le continent de l'Asie, et qu'elle offre, dans chacun de ces lieux, des dis- parits, la vrit quelquefois trs-subtiles, mais ordi- nairement constantes. Nous demandons ce qu'il reste faire de ces varits locales, s'il faut les considrer comme telles ou comme des races de la mme espce, ou si elles mritent d'tre leves au rang mme d'espces. Les ten- tatives que j'ai faites, afin de m'arranger, pour ainsi dire, avec la nature , m'ont conduit ce rsultat que ce serait embrouiller la science que de dsigner chacune de ces petites varits sous le nom d'espces, etc. (1). M. Schlgel expose ensuite, ce sujet, le rsultat de ses observations sur un certain nombre de Mammifres (Macacw cynomolgos, Viverra zbetha, Viverra linsanf, Sciurus bicolor, Felis minuta, Moschus javanicus, Sciurus melanotis, Sciurus plantant) qui se trouvent dans les con- ditions qu'il vient de dterminer, et l'occasion desquels il s'est si frquemment trouv dans la ncessit de for- muler une opinion dfinitive. Depuis le travail de M. Schl- gel, M. le professeur Isidore Geoffroy nous a appris, de son ct, que l'on observait des passages entre le Semno- pithecus cristatus, originaire de Sumatra, et le Sernnopthe- cus maurus, originaire de Java (2). Cette assertion, sur l'exactitude de laquelle il nous parat impossible d'lever (1) Essai sur la physionomie des serpents, p. 225. (2) Catalogue mthodique de la collection de Mammifres d u Muse de Paris, etc., V e livraison, Primates, p. 14. TRAVAUX INDITS. 167 le moindre doute , confirme de tout point celles de M. Schlgel, et montre bien combien est grande la diffi- cult de sparer les unes des autres les espces de Mam- mifres propres chacun des trois grands espaces insu- laires (Borno, Sumatra, Java) qui forment l'Archipel indien. Il nous parat vident, Monsieur le Professeur, qu' l'occasion de ces diffrences il est permis de se demander si, en ralit, elles ont toujours exist, si elles ne sont pas acquises, au lieu d'tre initiales, produites ds lors par des influences extrieures, trs-difficiles, il faut en conve- nir, nettement apprcier, mais dont l'action peut tre facilement comprise. Elle le serait sans nul doute, si nous pouvions prciser qu'il y a harmonie entre l'tat phy- sique ou climatrique de l'Archipel indien et les carac- tres zoologiques des Mammifres et des Oiseaux qui y sjournent. Malheureusement, il reste, pour l'lucidation de cette dernire question, bien des observations faire: c'est un sujet d'tudes de nature tenter les Zoologistes que les fodalits acadmique et professorale n'auront point dgots de la science. Mais, quoique nonc dans des termes beaucoup moins larges, bien plus spcialiss, le problme que nous venons de poser dans les phrases prcdentes nous semble encore prsenter un grand intrt, et sa solution, de mme que celle de tous ceux dont nous nous sommes dj occup, nous semble dpendre des rsultats auxquels seront con- duits les Gologues par leurs tudes sur le mode de for- mation des trois les de Sumatra, Java et Borno. En pre- mier lieu, nous pouvons, en effet, nous demander quelle est celle de ces trois les qui a prexist aux deux autres : il est vident que celle-ci aura servi de centre d'irradia- tion aux espces. Ces divers types auront, ds lors, par suite de leur adaptation leur nouveau sjour, prouv les modifications diffrentielles qui les caractrisent l'poque actuelle. La conclusion nous parat devoir tre 168 REV. ET MAC DE zoologie. (Mai 1867.) absolument semblable, s'il est prouv qu'initialement les trois espaces insulaires dont les noms sont cits plus haut, formaient un seul et unique continent, fragment plus tard par la manifestation des dtroits qui les divisent maintenant. Dans cette nouvelle hypothse, il est facile de concevoir que la production des lgres diffrences qui sparent les uns des autres les divers types qui appar- tiennent, en propre, chacune des trois parties de ce grand Archipel, a suivi !e moment o elles se sont trouves rci- proquement isoles. Les mmes problmes peuvent tre galement poss, l'occasion des diverses Faunes des groupes d'les formant la grande division de l'Ocanie, connue sous le nom de Po- lynsie. Mais pour ces rgions, le mode de formation des Terres habites est, si je ne m'abuse, Monsieur le Profes- seur, parfaitement reconnu et admis, par les observateurs modernes, sans contestation aucune. Le travail des Po- lypes a fourni leurs premires assises qui, successivement accrues d'ge en ge, et par suite d'agglomrations in- cessantes et continues, ont fini par prsenter aux yeux des navigateurs les reliefs et contours que nous leur con- naissons l'poque actuelle. Et, cependant, que d'espces d'oiseaux se trouvent ha- biter ces lieux, seulement occups autrefois par l'Ocan! Que de types se sont, sans nul doute, ainsi dvelopps, diffrant par leurs caractres de ceux des rgions dont ils sont spars par de grands espaces d'eau sale! A me- sure que ces Archipels ont t explors, l'Ornithologie est devenue de plus en plus riche, et chaque nouvelle expdi- tion scientifique a, de jour en jour, augment les collec- tions des principaux Muses du monde civilis. Ainsi, ont t dcouverts : 1 Dans les les Viti : les Accipiter rup torques, Pchr.; Artamus vitiensis, H. et J.; Muscylva Lcssuni,H. et J. : Ptilopus Felici, Bp., etc. ; 2 Dans les les Salomon : les thene tniata, H. et J.; TRAVAUX INDITS. 169 Pachyccphala orioloides, Pchr. ; Lamprotornis fulvipennis, H. et J. ; Dicum ceneum, H. et J. ; Myzomela Lafargei, H. et J.; Lorius cardinalis, H. et J.; Pionus heteroclitus, H. et J. ; Cacatua Ducorpsii, H. et J. ; etc.; 3 Dans les les Samoa : les Eopsaliria diademala, Pchr.; Sturnoides gigas , H. et J.; Leptornis sylvestris, H. et J. ; Didunculus strigirostris, Peale; etc. Dans les les Pomotou, enfin, si nous compulsons la liste forme cet gard par M. Hartlaub (1), nous trou- vons les espces suivantes (Ptilinopus coralensis, Pertera pectoralis, Numenius femoralis, Prucellaria parvirostris, Stema lunata. Sida rubripcda) dcouvertes et dcrites par M. Peale. \La suite prochainement.) Catalogue d'Oiseaux rcolls par Mgr. Perny, vque du Su-tchuen, dans le nord de la Chine, et descrip- tion de deux espces nouvelles par M. Jules Verreaux. On sait, depuis longtemps dj, que la science est re- devable de prcieuses dcouvertes dues au zle patrio- tique de Mgr. Perny. C'est lui que la Socit impriale d'acclimatation doit de nombreux envois d'animaux et de vgtaux utiles; il n'a cess de faire tout son possible, mme en risquant souvent sa vie pour enrichir son pays des productions de la Chine, qui lui paraissent devoir tre utilises, et l'envoi, plusieurs fois rpt, du fameux ver soie du chne auquel M. Gurin-Mneville a donn le nom de Bombyx Pernyi, n'est pas le moindre de ses titres la reconnaissance des agriculteurs de tous les pays. Aujourd'hui Mgr. Perny veut encore se rendre utile (1) Cabanis, journal fur Ornithologie, 18j4, p. 170. 170 kev. et mag. ue zoologie. (Mai 1867.) son pays et la mission religieuse qu'il remplit avec tan- de zle, en publiant un Dictionnaire franais, latin et chi- nois, dans lequel il fera aussi entrer les divers animaux qui sont dsigns par des noms particuliers en Chine. Ce sont les Oiseaux qu'il n'avait pu dterminer exactement avec les ouvrages qu'il pouvait consulter en Chine, qui m'ont t communiqus par M. Gurin-Mneville, et dont j'ai dress le catalogue. Je suis heureux d'avoir rencontr dans cette petite col- lection deux espces nouvelles, et, en donnant l'une d'elles le nom du savant et zl missionnaire qui les zoologistes en doivent la connaissance, je crois tre l'in- terprte des vux de M. Gurin-Mneville, et de la gra- titude de tous les hommes qui apprcient le dvoue- ment sans bornes dont nos courageux missionnaues font preuve dans tous les pays o il y a du bien faire. 1. Buphus malaccensis, Bp., Consp. av., t. II, p. 126, jeune tf. 2. Calocitta sinensis, Bp., Consp. av., t. I, p. 381, <$. 3. p 4. p 5. Accipiter nisus , Pli. , Zoogr. russ. as. , t. I, p. 370, tf. 6. Cuculuscanorus, Lin., Syst. nat. (1766), 1. 1, p. 163, jeune (p. 21, absque descriptione; nec adest cit. Levaillantii), Gray, Gen.; indeque Bp., Csp., 91. Avis circa Port- Natal non rara. 235. Id. junior. 236 -237. Calao nasique; ex Senegalia. Buceros na- sutus, L., XII (ex Briss., IV, 573, sp. 5); Bp., Csp .,91; Hartl., W. fr., 164. Varietas hujus deinde in Caffraria superiore inventa; V. Sundev., OEfv., 1850, 108 (B. epi- rliinus), aliaque in Sennaaria, V. ibid., p. 130. Feminse semper a masculis differunt rostro ex parte rubro (V. 1. citt.J. = B. pcilorhynchus, Lafr., R. Z., 1839, 257; Bp. et Hartl., I. c. 238. Calao toc, ex Senegalia. Bue. erythrorhynchus, emm., Consp. generis, ad pi. col., 210; Wagl , Syst., n 20; Hartl., W. Afr., 165; Obs. Lev. et auctores rcliquitantum varietatemsenegalensemdescribunt. Deinde vero hujus, ut prcedentis, varietates invente sunt in Caf- fraria et in Sennaaria; de quibus conf., Sundev., OEfv. : 1850, 108 et 130. 239. Calao javan , e Java vel India; Buceros pii- catus, Lath., n 12; Wagl., Syst., n 9; Bp., Csp., 90; ex Java. TABLE DES MATIERES. Page* Pucheran. Sur les indications que peut fournir la Gologie, pour l'explication des diffrences que prsentent les Faunes actuelles. 161 J. Verreaux. Catalogue des Oiseaux rcolts dans le nord de la Chine. !69 Vian. Causeries oruitnologiques. 174 societes savantes. 176 Analyses. 188 paris. imp. de m ue v" bouchard-huzarl), rue de l'eperon, 5. TRENTIME ANNE. JUIN 1867. I. TRAVAUX INDITS. Description de quelques espces nouvelles d'cureuils de l'ancien continent, par M. Alph. Milne-Edwards. 1. Sciurus Germahii. Cette espce est d'une couleur uniforme. La tte, le corps, les pattes et la queue sont d'un noir intense un peu moins vif en dessous. Les oreilles, de mdiocre grandeur, sont pointues et dpourvues de pinceaux de poils. C'est le seul cureuil de l'ancien continent dont le pelage soit uniformment noir; en Amrique, le Sciurus niger prsente le mme caractre, mais sa taille est plus consi- drable, sa queue beaucoup plus fournie et ses oreilles plus grandes. Cet cureuil a t tu par M. R. Germain, correspon- dant du musum, dans l'le de Poulo-Condor; il y est assez commun, et toutes les peaux que j'ai pu examiner taient exactement semblables. Longueur du corps 0,23 Longueur de la queue. . . 0,23 2. Sciurus Bocourtii. La taille de cette espce n'excde que peu celle de notre cureuil commun; par ce caractre elle s'loigne donc de l'cureuilbicolore, bien qu'elles'en rapprochepar quelques 2 e srie, t. xix. Anne 1867. 13 \9k REV. ET MAR. DE ZOOLOGIE. (Juin 1867 .) particularits dans la disposition des couleurs. Le musum possde quatre individus de cette espce; trois ont t en- voys de Siam par M. de Montigny, et le quatrime a t tu Ajuthia, au nord de Bangkok (Siam), par M. Bo- court. Les variations que l'on remarque dans le pelage de cet cureuil sont peu importantes et dpendent principale- ment de l'tendue plus ou moins considrable que prend la coloration blanche. Chez un des individus de M. de Montigny, la face et le dessus de la tte sont d'un brun roux. Les yeux sont entours d'un cercle blanc qui se con- tinue avec une tache blanche de chaque ct du nez, en arrire des moustaches. Celles-ci sont noires. Les oreilles, de mdiocre grandeur et arrondies, sont couvertes de poils courts dont quelques-uns sont blanchtres. Le dos, la face externe des membres et les pieds sont d'un fauve roux et noirtre d au mode de coloration des poils, qui sont noirs avec un anneau subterminal fauve. Le nez, les joues, la gorge, la poitrine, l'abdomen, les flancs, ainsi que la face interne et les bords des membres, sont d'un blanc jauntre. La queue est peu prs de la longueur du corps. A sa base les poils prsentent la mme coloration que ceux du dos, puis ils deviennent plus clairs; en dessous ils sont d'un jaune clair vers l'extrmit, et en dessus ils prennent une teinte rousse trs-prononce : sur ce point ils sont jaunes leur base, noirs dans leur portion moyenne et roux vers leur pointe. Chez un autre exemplaire de M. de Montigny, la disposition des couleurs est presque la mme, mais la partie antrieure de la tte est d'un blanc jauntre. Le ventre et les flancs sont aussi d'un blanc plus pur, et enfin des poils de cette couleur se montrent sur les pieds. Chez l'individu rapport par M. Bocourt,le museau, les joues et le front sont d'un blanc jauntre semblable celui des parties infrieures du corps; mais cette coloration s'tend beaucoup plus sur les membres et sur les pieds. TRAVAUX INDITS. 195 Il n'existe plus qu'une bande bruntre sur la face externe des cuisses et des bras. On voit donc, d'aprs cette description, que cette espce se distingue facilement par les dimensions de sa queue, qui ne dpassent pas celles du corps, et par l'tendue de la coloration blanche des parties infrieures ; cette colo- ration s'tendant sur la face infrieure de la queue, dont l'extrmit est d'une teinte beaucoup plus rousse que le reste du corps. On ne peut confondre le Sciurus Bocourtii avec les jeunes cureuils bicolores, car, chez ces derniers, la queue est beaucoup plus longue et les oreilles ne portent jamais de poils blancs ; enfin le dessous du corps est beaucoup plus fortement teint. Les mmes caractres permettent de sparer le Sciurus Bocourtii du Sciurus gi- ganteus. Longueur du corps 0,23 Longueur de la queue. . . 0,23 3. Sciurus grise im an us. Je crois devoir sparer du Sciurus flavimanus des cu- reuils qui, bien que trs-voisins, s'en distinguent par un certain nombre de caractres qui se retrouvent sur tous les individus tus des poques diffrentes que j'ai pu examiner. Cette espce se trouve en Cochinchine, aux en- virons de Saigon, d'o M. R. Germain en a envoy plu- sieurs individus au musum. Le museau et la partie antrieure de la tte ne sont jamais fauves ou roux, comme chez \q Sciurus flavimanus; leur couleur est la mme que celle des parties suprieures du corps, c'est--dire d'un gris assez clair tiquet de noir; la queue est galement d'une teinte plus cendre et mar- que de bandes noires peu distinctes. Le ventre et la face interne des membres sont d'un roux brillant qui ne se pro- longe pas sur la gorge comme chez l'espce prcdente. 196 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. (Juin 1867.) Enfin les pieds, au lieu d'tre d'un jaune-roux, sont d'un gris-clair brillant peine teint de jaune. Ces caractres se retrouvent chez un mle et chez une femelle adultes, ainsi que sur un jeune individu. Chez le mle, la teinte rousse du ventre est beaucoup plus fonce et plus brillante, tandis que chez la femelle et le jeune elle est d'un jaune seulement teint de roux. La couleur des pieds est toujours d'un gris-clair. Longueur du corps 0,25 Longueur de la queue. . . 0,25 k. SciURUS LEUCOGASTER. Cette espce a t dcouverte aux environs de Pexabury par M. Bocourt, lors de son voyage Siam. Par sa taille et la couleur de la face dorsale de son corps, elle res- semble au Sciurus flavimanus et au Sciurus griseimanus. Mais elle se distingue facilement par la coloration entire- ment blanche de toute la partie infrieure du corps. Le nez et le front sont d'un roux tiquet de noir, ainsi que les oreilles, qui sont petites, arrondies et couvertes de poils courts. La teinte rousse diminue sur la nuque et est rem- place sur le dos et la face externe des membres et les joues par une teinte d'un gris tiquet de noir et nuanc de brun sur la ligne mdiane du dos. La gorge, la poitrine, l'abdomen et la face interne des membres sont entire- ment blancs. La queue est forme de poils alternativement annels de roux et de noir. Les moustaches sont noires, les pieds d'un gris fonc. Longueur du corps 0,21 Longueur de la queue. . . 0,21 5. Sciurus Dayidianus. Le pre David, qui a enrichi le musum d'un si grand nombre d'objets rares et nouveaux, a dcouvert dans les TRAVAUX INDITS. 197 montagnes de Pkin deux cureuils qui me paraissent dis- tincts de tous ceux connus jusqu'ici. Cette espce serap- procheun peu, parla coloration, duSciurus Lokrioides. Le nez, les joues et le dessus de la tte sont d'un noir tiquet de fauve. Les oreilles sont pointues et presque nues en arrire. Le dessus du corps, les flancs, la face interne, ainsi que le bord des membres, sont d'un gris tiquet de noir. Les pieds sont d'un gris fonc. Sur la gorge et la face infrieure du corps, il existe une bande d'un blanc jauntre qui se prolonge transversalement en dedans des bras et des cuisses, peu prs comme chez le 5c. Lokrioides : la queue, compose de poils beaucoup plus longs que chez cette dernire espce, est mlange de gris et de noir. La teinte grise domine vers l'extrmit. Le pelage de l'un des deux individus que possde le musum est, en dessus, d'une teinte plus jaune que celui que je viens de dcrire. Les moustaches sont noires. Longueur du corps 0,23 Longueur de la queue. . . 0,20 (La suite prochainement.) Sur les indications que peut fournir la Gologie, pour l'explication des diffrences que prsentent les Faunes actuelles, par M. Pucheran. (Lettre M. le Professeur d'Archiac Suite. Voir 1865, p. 9, 33, 65, 97, 161, 193, 225 et 289; 1866, p. 3, 81, 129, 242; et 1867, p. 161.) La spcialit d'habitat des espces de Colombes qui fr- quentent les les de l'Ocanie, est, surtout, Monsieur le Pro- fesseur, vraiment digne d'intrt. Ainsi ont t recueillies aux Marquises, Columba Lupelit-Thouarsi, Serresius ga- leatus, Ptilopus Mercier i; aux Mariannes, Ptilopus rosei- 198 rev. et mag. de zoologie. (Juin 1867.) capillus; Vanikoro, Ptilopus purpuratus, Carpophaga Tarralli; Tonga et Viti, Ptilopus porphyraceus ; Tonga et W.illis, Carpophaga Sundevalli; aux les Garolines et Pelew, Carpophaga oceanica; Vavao et Samoa, Carpo- phaga microcera; aux les Duchateau, Iotreron Rivolii; la Nouvelle-Irlande, Carpophaga rubricera. En constatant de semblables faits, et rflchissant, en second lieu, au mode de formation des diverses les parses dans l'ocan Pacifique, tel qu'il a l admis par Forster et autres explorateurs de ces rgions lointaines, il est impossible de ne pas tre imbu de cette pense que les diverses espces d'oiseaux qui se trouvent les habiter n'ont pas toujours prsent les caractres que nous leur connaissons actuellement. Leurs lieux de sjour n'ayant pas toujours exist, il nous parat vident qu'elles ont d venir d'ailleurs, de localits dont la manifestation a t antrieure. Et, cependant, dans ces localits, ce sont des tres dont les teintes et quelquefois les formes sont bien loin d'tre semblables. Ainsi, il est parfaitement admis et prouv que, dans les rgions doues d'une plus grande surface (Nouvelle-Hollande, Nouvelle-Guine, Moluques, Nouvelle-Zlande, Philippines, les Sandwich), les types homologues sont, en ralit, tout fait diffrents. Si, comme tout nous porte le penser, ce sont les archipels, dont nous venons de citer les noms, qui ont, en premier lieu, prsent le relief que nous leur connaissons l'- poque actuelle, il est prsumer qu'ils sont les centres d'irradiation des diverses espces qni se sont ensuite rpandues dans les Marquises , dans les les Samoa , Fidgi, etc. Notons, cette occasion, que ces espces appartiennent la classe ornithologique, dont les organes de locomotion sont dous d'une si puissante activit. Nous voyons, annuellement, dans nos climats temprs, des migrations d'oiseaux s'oprer d'une manire rgu- lire : il nous semble, ds lors, que l'on peut, sans hsi- tation aucune, conjecturer que de semblables translations TRAVAUX INDITS. 199 ont d s'oprer dans les zones de la mer du Sud. Mais nous pouvons non pas conjecturer, mais affirmer que, dans leur nouveau sjour, ces Vertbrs diffrent de ceux qui habitent dans les terres voisines. C'est aux Gologues, maintenant, faire faire un pas de plus la solution que nous venons d'noncer, nous apprendre, par l'tude des ges relatifs de tous ces grands archipels qui cernent de tous cts les les de la Polyn- sie, quel est celui qui a servi de centre d'irradiation ces types si varis qui les habitent. Alors, seulement, il sera prouv que les caractres diffrentiels qu'ils pr- sentent sont des caractres dus essentiellement l'action de leur nouveau sjour. Les circonstances ambiantes ayant chang, les caractres de l'tre ont chang aussi : il y a eu donc adaptation, fatalement opre, des types orni- Ihologiques au milieu qu'ils habitent. Dans la solution de ce problme, comme dans celle de tous ceux que nous venons de poser, les dcisions de la Gologie nous sem- blent, Monsieur le Professeur, devoir tre souveraines, et hautement acceptables, sans restriction d'aucune sorte. {La suite prochainement.) Causeries ornitbologiques , par M. Jules Vian. Bruant passerine, Emberiza passerina, Pallas. Il n'est peut-tre pas de famille, parmi les oiseaux, qui mrite plus, sous tous les points de vue, de fixer les sym- pathies et les tudes de l'ornithologiste franais que celle des Emberiziens. Pour le plumage, plusieurs Bruants peu- vent rivaliser avec les plus beaux oiseaux d'Europe, soit par la vivacit des couleurs, soit par la varit des livres qui caractrisent les ges, les sexes et les saisons. La mue effective , la mue ruptile et la substitution des couleurs 200 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Juin 1867.) sur les plumes semblent oprer, chez quelques-uns, de vritables mtamorphoses. Sous le rapport oologique, les ufs, sans perdre gnralement le cachet de famille, pr- sentent des varits de couleurs et de maculalions pour ainsi dire particulires chaque espce, et leur runion forme une des plus jolies collections, mme pour le simple spectateur. Cette famille nous donne l'oiseau sdentaire, l'oiseau erralique et le migrateur tous les degrs; elle a des reprsentants dans toutes les parties du monde; elle peuple les neiges, le sol, les bosquets et les marais. Si la nature a plac en Asie les types les plus beaux et les plus nombreux, elle leur a du moins donn une affection par- ticulire pour la France, car toutes les espces admises dans la faune europenne, mme celles de l'Asie cen- trale, ont fait en France des apparitions plus ou moins multiplies; plusieurs mme ne sontdevenues europennes que par leur capture en France. Au point de vue culi- naire, deux Bruants se partagent l'affection des gastro- nomes des deux mondes; l'Hortulanus des Romains n'a rien perdu de sa rputation en devenant l'Ortolan des Franais, et VEmberiza oryzivora remplace dans les cui- sines de l'Amrique, son collgue de l'ancien monde. Cette famille, si intressante, est peut-tre, cependant, celle qui a donn lieu aux erreurs les plus nombreuses et les plus enracines. Sans sortir de la faune europenne, qui nous donne vingt espces relles, nous rencontrons dans les auteurs seize espces purement nominales ; ainsi, les ornithologistes ont d liminer successivement le Gavou, le Mitilne, l'Ortolan de Lorraine et la Coque- luche de Buffon, les Emberiza provincialis et Lesbia de Gmelin, les Emberiza granativora et de Caspia Menestries, les Emberiza albida et Buchanani de Blyth, VEmberiza Selysii de Vrany , VEmberiza borealis de Degland, VEmberiza caniceps de Gould, VEmberiza Bonapartii de Barthlmy, les deux Emberiza Durazzi et la Dolichonia de Bonaparte, et enfin VEmberiza scotata de Bonomi, que TRAVAUX INDITS. 201 le prince Bonaparte couvrait encore de son autorit, l'anne de sa mort, dans la deuxime partie de son der- nier article, aprs avoir confess, dans la premire, ses anciennes erreurs sur les Emberiziens. C'est dans la faune de la Sibrie, dans la Zoographia rosso-asiatica de Pallas, qu'il faut tudier les Bruants d'Europe, et mme les Bruants de France, sauf les deux types africains. Pallas a dcrit 20 Bruants, dont 12 incon- nus avant lui, et longtemps contests aprs: sur les 12, 9 sont aujourd'hui universellement admis comme bonnes espces, soit dans la faune franaise, soit dans la faune du Japon ; 2 n'ont t pour ainsi dire cits par Pallas que pour appeler l'attention des naturalistes, ce sont YEmb. hyperborea, dont il avait seulement une planche, et qui nous parat le Bruant de neige femelle en livre d't, et YEmb. chrysops, dont il possdait un seul sujet de l'le Unalaschka ; un seul des Bruants dcouverts et rellement affirms par Pallas reste donc trouver ; c'est son Emb. passerina. Tous les auteurs l'ont mconnu : Temminck, Degland et Bonaparte l'ont plac dans la synonymie du Bruant de roseaux. C'est prcisment YEmbenza passerina que nous voulons rhabiliter ici sur un sujet en chair que nous avons trouv, le 27 janvier 1866, la Valle de Paris, ml d'autres passereaux, et sur trois sujets envoys de Pkin au musum de Paris, par le pre David, de la mis- sion des Lazaristes. Comme ses collgues d'Asie, les Bruants montain, de neige, couronne lacte, rustique, nain, sourcils jaunes, de marais, aurole et crocote, YEmb. passerina est venu en France certifier son indivi- dualit. Notre sujet est un mle en livre d'hiver; ceux du rvrend pre David sont un mle d'avril, un mle de dcembre et une femelle sans date ; la livre des trois mles confirme les dates, et celle de la femelle parait tre de la fin de l'hiver. Ces quatre sujets prsentent rigou- reusement les mmes caractres, et peu prs la mme taille. Ils portent la livre des Bruants de roseaux, appro- 202 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Juin 1867.) prie aux saisons, mais un peu plus lave, moins accen- tue dans ses diverses couleurs. Ils diffrent essentielle- ment de cet oiseau par la taille plus petite d'environ 2 centimtres, par le bec plus grle, plus court, plus aigu, plus rgulirement conique, moins large, moins renfl au-dessus des narines et moins convexe, par les doigts notablement plus courts , et le mle spcialement par le collier blanc moins large et peine visible, par une bande sourcilire grise au-dessus des yeux, et une teinte gnrale plus grise, moins rousse avant la mue ruptile; le bec et les pattes surtout ne permettent pas la runion des deux types. Le Bruant passerine relie le groupe des Bruants schnicoles aux Sizerins, comme le Bruant de marais le relie aux Bouvreuils; le bec de ce nouveau Bruant est mme, dans toutes ses dimensions, un diminutif de celui du Sizerin. Dans notre Bruant passerine, et dans les trois du musum, le doigt mdian, ongle compris, est de 16 millimtres seulement, tandis qu'il varie de 19 22 dans les Bruants de roseaux mles, d'aprs les mesures prises sur une srie de 15 sujets, reprsentant toutes les livres. Cette brivet des doigts est d'autant plus remarquable, qu'elle caractrise aussi le Bruant de marais, qui, avec des pattes beaucoup plus fortes et un excdant de taille de 3 4 centimtres, n'a pas, si l'on fait abstraction des ongles, le doigt plus long que ceux du Bruant de roseaux. Les diverses livres du Bruant passerine tant, au point de vue des couleurs, peu prs celles du Bruant de roseaux, une description devient inutile ; mais nous pen- sons pouvoir lui donner comme diagnose : robe du Bruant de roseaux, mais avec les couleurs moins accen- tues, et le collier blanc du mle peine visible; mme gradation des rmiges; bec trs-grle et trs-court, rgu- lirement conique, non arqu; doigt mdian, ongle com- pris, de 16 millimtres. Si le Bruant passerine est rest si longtemps mconnu, c'est d'abord cause de sa livre voisine de celle du TRAVAUX INDITS. 203 Bruant de roseaux, et parce que Pallas ne l'avait encore rencontr qu'en automne, lorsqu'il l'a dcrit pour la pre- mire fois en 1776 dans l'appendix de ses voyages. Cette premire description tait fort incomplte, elle n'appelait pas l'attention sur sa petite taille, son bec grle et ses doigts courts ; elle reprsentait la livre d'automne, natu- rellement la moins tranche, la plus voisine de celle du Bruant de roseaux ; enfin Pallas, dans ce premier ouvrage, ne dcrivait pas le Schniclus, ce qui pouvait laisser sup- poser qu'il ne le connaissait que dans sa livre des noces. Les naturalistes qui l'ont jug la lecture, sans avoir l'oiseau, ont vu naturellement dans sa Passerina un jeune sujet en automne, du Bruant de roseaux. La Zoographia aurait pu leur ouvrir les yeux, mais le texte de cet ou- vrage est fort peu connu, et la majeure partie des Bruants dnomms par Pallas, en 1776, n'tait pas encore recon- nue 80 ans aprs. D'aprs la Zoographia, Pallas a trouv le Bruant passerine, l'poque des migrations, dans les parties mridionales de la Bussie et de la Sibrie, en t dans les borales, notamment dans les environs de B rzov, dans le gouvernement de Tobolsk, et en grand nombre, la fin d'aot, parmi les rochers qui bordent les lacs situs dans le voisinage du fleuve Jnisei, dans la Sibrie septentrionale. C'est, au contraire, dans la Bussie et dans la Sibrie mridionales qu'il a rencontr le Bruant de roseaux l'poque de la reproduction ; c'est sur les rives du Volga et dans le voisinage de la mer Cas- pienne qu'il a dcouvert le Bruant du marais; ces trois oiseaux habitent donc, quant la temprature , trois zones distinctes, et, par une particularit que leur organi- sation ne laisserait pas supposer, c'est le plus fort, le Bruant bec de Bouvreuil, qui frquente les contres m- ridionales, et le Bruant, corps et bec grles, qui habite les parties les plus septentrionales de l'Europe. Le Bruant passerine n'est pas europen seulement par la capture du sujet que nous possdons ; Pallas l'a ren- 204- rev. et mag. de zoologie. (Juin 1867.) contr en automne dans la Russie d'Europe, sur les rives de l'Oural, et en t dans le gouvernement de Tobolsk, spar seulement par les monts Ourals de l'Europe ; il est donc prsumable qu'il niche dans le gouvernement d'Ar- changel, comme le Montain, le Rustique, le Nain et l'Au- role, que Pallas a rencontrs dans la Daourie et jusqu'au Kamtschatka, et que le Bruant passerine fait, comme eux, de frquentes excursions en France, mais, cause de sa robe de Schnicole, il sera rest partout confondu avec le Bruant de roseaux. Nous n'hsitons donc pas considrer l' Emberiza passerina de Pallas comme une bonne espce europenne et franaise, et conserver, en le francisant, le nom que lui a donn Pallas. Si l'on admet comme espce distincte l' Emberiza inter- media que nous fournit l'Italie, et que protge l'autorit de plusieurs ornithologistes, le groupe des Schnicoles comprend quatre types, ayant peu prs la mme robe, mais des caractres distincts. Nous sommes tent d'y en ajouter un cinquime, dont Pallas a donn la description dans sa Zoographia, la suite de VEmb. schniclus, des- cription qu'il termine par cette phrase : An hc ipecie distinguenda? Nous sommes convaincu que cet oiseau, s'il vient en France, rpondra au point d'interrogation. Pallas l'a rencontr, en avril, par bandes nombreuses, dans les rgions du lac Baikal, et surtout sur les bords de la Selenga.Un oiseau qui, suivant l'expression de Pallas, abun- dat gregattm dans les vastes rgions du lac Baikal, qui a son habitat spcial entre ceux du Bruant passerine au nord, et des Bruants de roseaux et de marais au sud, ne me parait pas devoir tre une simple varit, ni mme une race locale. Une phrase de la description de Pallas me con- firme cette opinion, c'est celle-ci : Bases alarum cineras- centi-can ; uropygium album, tectrices caud subgryseo liturat (quibus prcipue differt). Deux des trois points qui diffrencient le Bruant de la Selenga du Schniclus sont prcisment caractristiques dans la famille des TRAVAUX INDITS. 205 Embriziens ; la couleur du croupion dans les Bruants a t admise en diagnose par tous les auteurs modernes, et le naturaliste qui a le plus contribu dissiper les erreurs de nos devanciers sur ces passereaux, M. Jaubert, dans ses richesses ornithologiques du midi de la France, a spcifi les types d'une manire fort distincte, en appe- lant l'attention sur la couleur du pommeau de l'aile. Aussi, lorsque le Bruant de roseaux, se distingue, au premier coup d'oeil, de ses congnres par le pommeau de l'aile d'un roux vif et par le croupion cendr, nous ne pouvons nous dcidera confondre avec lui le Bruant de la Selenga, qui a le pommeau de l'aile d'un cendr blanchtre et le croupion blanc, et nous esprons que cet oiseau viendra un jour se faire connatre comme type nouveau du groupe des Schnicoles. Le Bruant rustique est bien venu de plus loin se faire capturer, le 15 octobre 1861, Garges, dans le dpartement de Seine-et-Oise, et notre Bruant passerine tait, sans doute, au mois d'aot, un des habi- tants des rives de l'Inisei. Nota. 9 juin 1867. Un de nos collgues les plus zls, M. Lemetteil, de Bolbec (Seine-Infrieure), vient de nous communiquer un Bruant qu'il a captur dans sa localit, dans les premiers jours de fvrier dernier, et dont il a constat le sexe. Je l'aurais nglig, nous a-t-il dit, ne voyant en lui qu'un Bruant de roseaux de petite taille, mais son cri diffrent de celui du Bruant de roseaux a fix mon attention, et la diffrence m'a paru assez grande pour laisser supposer une espce distincte. L'oiseau de M. Lemetteil est un Bruant passerine parfaitement ca- ractris par sa petite taille, son bec grle et son doigt mdian, long de 16 millimtres seulement. Le Bruant de roseaux est trs-commun en toute saison dans les marais voisins de Bolbec, et M. Lemetteil, qui, depuis plusieurs annes, tudie l'ornithologie dans la nature, connat par- faitement le chant des oiseaux. 11 rsulte donc de cette 206 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Juil 1867.) capture que le Bruant passerine diffre du Bruant de ro- seaux par son cri, et que son apparition, en France, doit tre assez frquente, ce que nous supposions. Ttras des saules, Tetrao albus, Linn. J'ai reu de Stockholm, la fin de 1860, une peau de Ttras des saules $ adulte, en plumage de noces complet, tu le 8 juillet prcdent ; j'avais surtout remarqu, au premier examen, des ongles blancs et trs-longs. En 1862, voulant tudier cet oiseau et le monter, je le retirai de la bote o je l'avais plac avec plusieurs autres; grande fut ma surprise : tous les ongles taient bruns et diminus de moiti. Je crus longtemps m'tre fait illusion sur leur lon- gueur; mais, plusieurs mois aprs, ayant eu l'occasion de vider entirement la bote, je trouvai au fond tous les ongles de mon Ttras des saules, notamment ceux des doigts mdians, qui atteignaient 22 millimtres, quoique notablement uss. Depuis, j'ai reu d'Archangel une srie de Ttras des saules de tous ges et de toutes saisons, et j'ai fait cette observation que je crois pouvoir poser comme rgle. Dans cet oiseau les ongles atteignent leur maximum de longueur aux mois de juillet et d'aot, et excdent gnra- lement alors 2 centimtres pour le doigt mdian, quoique trs-uss par l'habitude qu'ont les Ttras de gratter la terre; mais, ds le mois d'aot, quelques sujets portent deux ou trois ongles trs-courts, bruns, moinslongs de plus de moiti que ceux de juillet; en automne, l'ongle du doigt mdian n'excde pas 12 15 millimtres, au printemps il atteint 16 18. Il est arriv la Valle de Paris, le 12 avril 1866, huit barils , contenant chacun douze cents Ttras des saules, en livre blanche, expdis de Norwge trois semaines avant. J'en ai examin un grand nombre dans chaque baril; l'ongle du doigt mdian variait de 14 18 millimtres, mais n'atteignait 2 centimtres TRAVAUX INDITS. 207 dans aucun ; bien qu'ils fussent dans un tat de putrfac- tion trs-avanc, leurs ongles taient parfaitement adh- rents. En gnral, d'aprs mes expriences faites sur des peaux,, les ongles sont faciles arracher sur des sujets tus en t, mais trs-adhrents sur des sujets d'au- tomne et d'hiver. Il rsulte videmment de ces observa- tions que, dans le Ttras des saules, les ongles tombent annuellement la fin de l't ; la partie qui se dtache a la forme d'une gane blanche; la tige qui reste est brune, elle doit former l'ongle de l'anne suivante; elle crot et blanchit depuis le commencement de l'automne jusqu' la fin de l't. Cette mue annuelle des ongles est une prvoyance de la nature, fort utile pour un oiseau qui, pendant huit mois de l'anne, gratte une terre gele pour chercher sa nourriture. C'est sans doute cette chute des ongles qui a tromp Temminck, et qui l'a dcid crer une espce purement nominale, sous le nom de Ttras doigts courts, sur trois sujets en livre blanche, tus sans doute en automne, au moment o les ongles n'avaient pas termin leur crue, o les plumes pileuses, trs-paisses, dissimulaient une partie des doigts. Qu'il me soit permis, avant de terminer cet article, d'appeler l'attention sur une collection d'ornithologie r- cemment importe Paris. Dans une lettre publie au mois de novembre dernier, dans la Revue zoologique, nous avons cru devoir rectifier la qualification d'Aquila mogilnik, donne, par M. Allon, un Aigle doigts courts, qu'il tue, chaque anne, sur les rives du Bosphore ; depuis, nous avons eu la bonne fortune de visiter la collection de M. Allon ; cet examen nous a confirm dans l'opinion que cet Aigle tait YAquila clanga de Pallas, et YAquila nvioides de Kaup; mais, auprs de cette petite erreur d'tiquette, nous avons t heureux de rencontrer de grandes et belles vrits, inconnues Paris et omises par les auteurs des traits d'ornithologie : ce sont les poses, 208 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. (Jutll 1867.) les physionomies , je dirai mme les visages vrais des oiseaux, ceux qu'ils avaient avant leur mort. La collec- tion est peu prs limite aux oiseaux de proie et aux oiseaux de mer qui passent sur le Bosphore de Constan- tinople; mais les passages sont tellement riches et abon- dants, au printemps et l'automne, dans cette contre, que le prparateur, pour monter, mme nos Aigles les plus rares, l'Aigle imprial et l'Aigle bott par exemple, peut se choisir, daus chaque espce, des modles vivants; l'oiseau de proie supportant gnralement pendant plusieurs jours, sans mourir, la blessure qui interrompt son vol. M. Allon a mis profit les avantages de cette position en natura- liste observateur et en artiste. Il ne manque ses Aigles que la facult d'tendre leurs serres. Si de pareils sujets taient donns comme modles dans nos coles de dessin, nos artistes seraient moins exposs nous reprsenter des bottes de plumes, au lieu d'oiseaux. En un mot, la collec- tion de la rue Scribe mrite de devenir un lieu de ple- rinage pour les ornithologistes et pour les artistes, et je suis convaincu que les nouveaux travaux de son auteur, sur les rives du Bosphore, permettront d'tendre les limites et les connaissances de la faune europenne. Histoire naturelle et mdicale de la Chique (Rhyncho- prion pntrons, Oken), insecte parasite des rgions tro- picales des deux Amriques. Far M. Guvon, docteur- mdecin, correspondant de l'Acadmiedes sciences, etc. Suite. Voir 1865, p. 295 ; 1866, p. 64, \ \ 1 , 326, 359 ; 1867, p. 7. Attaques parasitaires de la Chique chez les animaux. La Chique a t observe, savoir: par Dobrizhoffer, sur des singes, sur des chiens, sur des chats, sur des mou- tons, sur des bufs, sur des chevaux, sur des mulets, sur des nes, sur des cochons; parRengger, sur des TRAVAUX INDITS. 209 cochons, sur des chiens, sur des chats (rarement), sur le Cebus apprivois (souvent), sur le couati, sur le maracaia (Felis pardalis), sur le jeune jaguar, sur le chevreuil, sur le renard apprivois ; par Burmeister, sur les cochons et sur les souris. Un jour, dit ce voyageur, on m'en apporta une qui n'avait pas moins de vingt-deux Chiques, dont quatorze sous la peau d'une oreille, et huit sous la peau de l'autre. ( Op. cit.) M. Karsten, dans son Iconographie, a figur des Chiques existant sur la queue et sur l'une des pattes de derrire d'un rat des champs, pris Cuena. Ces parties de l'animal sont con- serves dans la riche collection de Schmardas, o M. Kar- sten en a pris connaissance. Le cochon et le chien sont, sans contredit, de tous les mammifres ceux chez lesquels la Chique s'observe le plus souvent. Leblond, mdecin vovageur, qui a pass plus de trente ans dans l'Amrique tropicale, dit que rien n'est plus commun que d'y voir des chiens et des cochons que des Chiques empchent de marcher (Op. cit.). Les pres capucins qui, en 1612, partirent de Cancale (France) pour le Brsil avaient pris des chiens avec eux pour en introduire l'espce dans le pays. Ces chiens, leur arrive, furent bientt attaqus parles Chiques, et de manire se trouver presque dans l'impossibilit de mar- cher. Les chiens mme, dit Claude d'Abbeville, que nous avions amens de France, furent tellement assaillis de cette vermine, qui se mettoit dedans le pasturon de leurs pieds, qu' peine pouvoient-ils marcher. [His- tori de la mission des pres capucins l'isle de Mara- gnan, etc. ; Paris, 1614.) Le R. Pre ajoute que les Indiens, qui on les avait donns, s'taient vus obligs de leur faire des petits lits levs de la terre, pour les garantir l'avenir de l'attaque des insectes dont nous parlons. Pour ce qui est de l'existence de la Chique chez les oiseaux, elle y est ncessairement plus rare que chez les 2 e srie, t. xix. Anne 1867. 14 c ilO REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Juin 1867.) mammifres, par la raison que, comme ceux-ci, ils ne sont pas toujours sur le sol, en contact duquel il faut se trouver pour contracter la Chique. D'un autre ct, peu de voyageurs ont song chercher la Chique sur les oiseaux. Swartz, aprs avoir dit que les chiens et les chats en sont peu atteints, ajoute : On m'a assur qu'on la ren- contre aussi sur les poules, mais cela doit arriver rare- ce ment. Toutefois, Rengger dit avoir trouv des Chiques sur Taras apprivois, sur les canards et souvent sur les poules. Chez ces diffrents oiseaux, les insectes occupaient surtout les orteils. Nous avons dj vu, d'aprs le R. Pre du Tertre, qui leur a consacr tout un chapitre, dans son ouvrage sur les Antilles, qu'elles vont atteindre le pigeon jusque dans son nid. Aprs avoir dit qu'il en a vu sur des singes et sur des chiens, le R. Pre ajoute : J'ay veu mesme un jeune ramier, sortant du nid, qui en toit tout plein. (Histoire gnrale des Antilles habites par les Franois, etc., t. II, p. 354; Paris, 1671.) Suivant Rengger et quelques autres voyageurs, les ani- maux sauvages seraient l'abri de la Chique, opinion combattue par M. Karsten, qui cite, l'appui de la sienne, le fait du rat des champs, rapport plus haut. En rsum, et selon toute vraisemblance, il n'y a d'ani- maux sauvages l'abri de la Chique que ceux qui ne fr- quentent pas les localits o elle se trouve. Chez les animaux, comme chez l'homme, les pieds sont les parties le plus particulirement atteintes par la Chique. Au Rrsil, un magnifique chien de chasse, apparte- nant M. Natterer, en tait atteint aux quatre pattes; la peau de ces parties en tait tellement perfore qu'elle ressemblait un crible. Ce sont ces mmes parties qui, envoyes au musum de Vienne, dans de l'alcool, nous ont valu le travail dj cit, et si remarquable, de Pohl et Rollar (1)! Nous ne rpterons pas ce qui a t dit prc- (l)Nous en reproduisons tous les dessins, aprs ceux de M. Karsten, dans notre troisime planche. SOCITS SAVANTES. 211 dominent, d'aprs plusieurs voyageurs , des traces lais- ses par les Chiques dans le pied des cochons. De ce que nous venons de dire des animaux sur lesquels la Chique a t observe jusqu' ce jour, il rsulte qu'il n'en est sans doute aucun qui en soit l'abri, soit parmi ceux qui, comme les mammifres, sont constamment en rapport avec le sol , soit parmi ceux qui, comme les oiseaux, ne le sont que par intervalles. {La suite prochainement.) II. SOCIETES SAVANTES. ACADMIE DES SCIENCES. Sance du 29 avril 1867. M. Pasteur adresse M. Dumas la lettre suivante sur la nature des corpuscules des Vers soie : a. Vous savez que, jusqu' prsent, j'ai considr les corpuscules des Vers soie, dits de Cornalia, comme des organites que l'on devait ranger ct de tous ces corps rguliers de forme, mais ne pouvant s'engendrer les uns les autres, tels que les globules du sang, les globules du pus, les granules d'amidon, les spermatozodes, que les physiologistes dsignent sous le nom d' organites. Cette opinion, partage par beaucoup de personnes trs-auto- rises, s'appuyait, principalement sur l'impossibilit de saisir un mode quelconque de reproduction des corpus- cules par voie de gnration directe, soit par bourgeonne- ment, soit par scissiparit. M. Leydig, ds 1853, avait assimil les corpuscules des psorospermies. et cette opinion a t soutenue rcem- ment par M. Balbiani. Comme ces parasites ont, parat-il, un mode de gnration exceptionnel, qui n'a rien de corn- 212 rev. et mag. de zoologie. [Juin 1867.) mun avec ceux que je viens de rappeler, j'ai d chercher contrler les descriptions de M. Balbiani. Je n'y ai point russi; mais ces tudes nouvelles m'ont offert l'occasion de constater rigoureusement la gnration des corpus- cules par scissiparit, tout au moins dans les circonstances que je vais indiquer. Lebert, en 1856, avait admis l'existence de ce mode de gnration des corpuscules, tout en n'tant que m- diocrement satisfait lui-mme de ses preuves, et, de- puis lors, personne, ma connaissance, n'avait pu voir le nombre considrable de corpuscules en voie de division qu'aurait exig l'existence d'un pareil dveloppement de ces petits corps. S'ils se multiplient, disait-on, par scissi- parit la faon des vibrions, etc., comment ne voit-on pas toujours, dans le champ du microscope, parmi des milliers de corpuscules, bon nombre de corpuscules dou- bles, triples, ou prts le devenir? Telle est l'objection, et, comme beaucoup d'observateurs, elle m'avait paru irrfutable. Mais je viens de reconnatre qu'il tait trs-fa- cile de rencontrer, en nombre immense, des corpuscules tous les tats d'une division spontane. Il suffit de considrer la tunique interne de l'estomac des Vers corpusculeux. Je ne veux rien prjuger encore sur le mode de formation des corpuscules des autres tis- sus; mais, coup sr, dans la tunique interne de l'esto- mac, les corpuscules se forment par scissiparit, perpen- diculairement au grand axe. Je ne doute pas que tous les micrographes ne partagent cette manire de voir. Tout rcemment, ainsi que je l'ai fait connatre dans ma note du7 janvier dernier, et dans ma lettre du 1 er mars M. Mares, correspondant de l'Acadmie, j'ai observ dans les corpuscules un dtail de structure qui avait pass inaperu : je veux parler de l'existence, dans chaque or- gane, d'un noyau dont la nettet de contour ne le cde en rien celui des corpuscules eux-mmes. Les noyaux ont exactement la forme ovalaire des cor- SOCITS SAVANTES. 213 puscules. Or il est possible de reconnatre, et cela con- firme, ce me semble, la ralit de l'existence du mode de gnration dont je parle, que ces noyaux se divisent en mme temps que les corpuscules; en outre, il arrive fr- quemment qu'il y a, dans le noyau, des traces de divisions, avant mme qu'on en aperoive dans les corpuscules. J'ai la satisfaction d'ajouter, en terminant , que je pense pouvoir vous adresser prochainement une tude peu prs complte de la maladie, appuye sur des preuves exprimentales dont la rigueur obtiendra, je pense, votre approbation et celle de l'Acadmie. M. Jourdain adresse une note sur quelques points de l'anatomie des Siponcles. Les recherches dont je consigne ici les rsultats les plus saillants ont port sur les espces suivantes : Sipun- eulus gigas, S. obscurus, S. vulgaris, S. punctatissimus. Les tguments sont dpourvus de ces corpuscules cal- caires, forme si bizarre parfois, qu'on rencontre en grande quantit dans les holothuricns. Les spinules qui hrissent la partie antrieure du corps des S. obscurus et 5. punctatissimus sont des dpendances de l'enveloppe pidermique. Des glandules existent en grand nombre dans la peau des S. obscurus, vulgaris et punctatissimus, et font paratre celle-ci finement ponctue. Dans le S. gigas, la cavit gnrale communique avec l'extrieur par un orifice muni d'un sphincter, situ l'extrmit postrieure du corps. Deux branches nes du ganglion fusiforme qui termine la chane nerveuse en- tourent cette ouverture d'un anneau presque complet. Un semblable orifice manque dans les trois autres espces. Les ufs ou les spermatozodes (car les sexes sont s- pars) flottent dans le liquide qui remplit la cavit gn- rale. Dans les trois dernires espces, ils ne peuvent sor- tir que par un pore bilabi, plac sur le col des deux cae- cums qui s'ouvrent sur les cts de la rgion dorsale, la hauteur de l'anus. Dans le S. gigas, il existe un pore sem- 214 rev. et mag. de zoologie. (Juin 1867.) blablement situ; mais il serait possible que les produits de la gnration pussent tre expulss par l'orifice post- rieur, sorte de canal prilonal de ces annels. Cette dis- position bien constate m'a paru avoir une importance assez grande pour motiver la cration d'une coupe gn- rique nouvelle, laquelle je propose d'imposer le nom de Sipunculoporus; ce genre ne comprendrait jusqu'ici qu'une seule espce, le Sipunculoporus gigas. Je signalerai, ici, une particularit anatomique qui est peut-tre lie la prsence de l'orifice postrieur : c'est l'existence de brides ou tractus tendineux trs- grles, munis de cils vibratiles, qui rattachent aux parois du corps les circonvolutions spirales du tube digestif, et semblent destins retenir ces dernires. Le liquide de la cavit gnrale renferme deux sortes de globules : 1 des corpuscules incolores, discodes, assez semblables aux globules du sang humain, mais d'un dia- mtre quadruple , et forms d'une matire protique dont l'altration facile amne une dformation rapide de ces corpuscules; 2 des sphrules granuleuses, munies de prolongements singuliers, lesquels, en s'enchevtrant, agglomrent souvent ces corps en masses d'un volume va- riable. Ces corps, que je propose d'appeler globules vil- leux, se retrouvent dans le liquide cavitaire de beaucoup d'invertbrs et ont t pris tort pour des portions de lissu vibraiile. Le vaisseau en ccum simple ou double, qui est accol la premire portion du tube digestif et va dboucher dans la couronne tentaculaire, sans fournir de ramifications aux tguments , contient des corpuscules discodes trs-analogues ceux du liquide cavitaire, mais d'un diamtre un peu plus fort. Les corpuscules sont mis en mouvement par un pithlium ciliaire, qui tapisse ga- lement l'intrieur de la couronne tentaculaire. Ce tube reprsente, mon sens, un systme circulatoire trs-rudi- mentaire : toutes les fois qu'une portion du liquide nour- ricier se trouve vascularise, cette vascularisation a lieu SOCITS SAVANTES. 215 gnralement au profit de la fonction de respiration. La structure dlicate de la membrane tentaculaire et ses rela- tions avec le vaisseau que je viens de dcrire me donnent penser, comme le prtend M. Williams, que cette r- gion est le sige principal de l'hmatose. Les tguments plus pais et en contact seulement avec la vase ou le sable vaseux dans lequel le Siponcle vit enferm ne jouent qu'un rle secondaire, mais qu'on ne peut nanmoins se refuser admettre. Le liquide cavitaire, en effet, est sou- mis un double mouvement de transport, parfaitement reconnu et dcrit par M. de Quatrefages. Ce mouvement est dtermin par des cils vibratiles distribus la sur- face du canal digestif, et des brides qui en relient et l les circonvolutions; la paroi interne de l'enveloppe tgu- mentaire est dpourvue de ces appendices. Relativement aux tubes en ccum, dans lesquels cer- tains anatomistes ont voulu reconnatre un organe de res- piration, voici la manire de voir qui me parat la plus plausible. Ils sont constitus essentiellement par une membrane anhiste, renforce par des fibres musculaires lisses formant un treillage irrgulier, et d'une couche de cellules contenu granuleux, bruntre, comme on en re- trouve dans la glande charge, chez plusieurs invert- brs, d'liminer l'acide urique. Le produit de la scr- tion, sous forme d'un liquide brun-verdtre clair, distend souvent ces ccecums, que je considre comme un organe d'limination analogue la glande de Bojanus. Ces or- ganes servent encore l'mission des ufs et des sper- matozodes, usage qu'on voit quelquefois rempli par l'or- gane de Bojanus. Je n'ai pu encore reconnatre d'une manire certaine o et comment se forment les ufs et les spermatozodes. Je ne suis point parvenu discerner l'organe gnital, dont le dveloppement est peut-tre temporaire. Cepen- dant j'ai rencontr quelquefois, sur la portion terminale de l'intestin, des vsicules pdoncules, qui pourraient 216 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Juin 1867.) bien tre des cellules ovignes ou spermatognes trs- jeunes. La question est encore trop obscure pour que je puisse hasarder une affirmation, et je me promets de la reprendre en tudiant l'embryologie peu prs inconnue de ces gphyriens. M. A. Bchamp adresse une note ayant pour titre : Faits pour servir V histoire de la maladie des Vers soie appele pbrine, et spcialement du dveloppement du corpus- cule vibrant. L'auteur rappelle que, dans le Compte rendu du 27 aot 1866, il a dmontr que le corpuscule vibrant est de na- ture vgtale, qu'il est imputrescible, qu'il se multiplie dans les infusions des cadavres des Vers soie et que la crosote s'oppose cette multiplicaiion. Aujourd'hui il vient annoncer que cette multiplication se fait par scission. Son opinion actuelle est que le corpus- cule vibrant n'est qu'une spore. Sance du 6 mai 1867. M. Ch. Robin lit un trs-int- ressant Mmoire sur l'volution de la notocorde, des cavits des disques intervertbraux et de leur contenu glatineux. M. Abdullah Bey prsente une Note relative une col- lection de fossiles recueillis dans le terrain dvonien du Bos- phore. Je me suis occup, depuis deux ans, faire des re- cherches dans les couches palozoques du terrain dvo- nien du Bosphore, Constantinople. La collection apporte Paris pour l'Exposition uni- verselle contient peu prs deux mille chantillons, mais l'espace restreint qui a t accord la section de Tur- quie ne permet pas d'exposer convenablement la collec- tion entire. S. M. Abdul Aziz, mon auguste souverain, ayant sanctionn la fondation d'un muse national Constanti- nople, sur ma proposition, le but de mon voyage tait aussi de dterminer les chantillons de cette collection, et d'entrer en relation avec les divers muses d'Europe SOCITS SAVANTES. 217 pour des change futurs, au profit du muse fonder Constantinople. Je prends donc la libert d'offrir tous les doubles de cette collection de fossiles l'Acadmie, pour le muse palontologique du jardin des Plantes, si habilement di- rig par M. d'Archiac; je la prie de vouloir bien les ac- cepter et me donner l'occasion de dterminer mes collec- tions d'aprs les riches collections gologiques qui se trouvent au muse du jardin des Plantes. En mme temps, je prends la libert de soumettre la haute assemble les dessins faits par moi sur les fos- siles trouvs le long du Bosphore, dans les diverses loca- lits, de Boukjoudre jusqu' Arnaut-Koq d'un ct, et du mont Gant jusqu' Kandlysja-Kartal et Pentek dans la mer de Marmara du ct de l'Asie, ouvrage contenant douze cents figures, et expos actuellement l'Exposition universelle. Sance du 13 mai 1867. M. Pictet, le savant suisse qui la science doit tant de remarquable travaux de zoo- logie et de palontologie, est lu correspondant dans la section d'anatomie et zoologie par 4-2 suffrages sur 43 vo- tants. M. Bchamp adresse deux notes relatives la maladie des Vers soie et aux communications faites par M. Pas- teur ce sujet. M. Dumas, ne pouvant assister la sance, fait savoir l'Acadmie qu'il a reu de M. Pasteur une nouvelle note sur le mme sujet, note qu'il prsentera lundi prochain. Ces deux communications sont remises la prochaine sance. 218 HEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Juin 1867.) III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Les 'Oiseaux d'Afrique de Levaillant, critique de cet ouvrage, par Cari Sundevall. (Kongliga svenska Vetenskaps Akademiens Handlingar. Ny foeljd. Andra Baudet, foersta Haeftet, 1857, p. 16-60.) Suite. Voir 1867, p. 76, 116, 188. 240. Calao casque plat ; patria ignota ; Bue. hy- drocorax, L., XII ; Lath., n 7 ; Bp., Csp., 89. Ex ins. Philippinis. 241 : 1. Grand indicateur mle; ex Houtniqua et Caffraria. Indicator flavicollis, Sw., W. Afr., II, 198. Ind. major, Steph. et Vieill., Galerie, 45 (sed non Eric, 1350, ubi Cuc. indicator, L., ind. albirostris, Temm., des- cribitur); Hartl., W. Afr., 183 ( senior). 241 : 2. Gr. indicateur femelle, cum priore inventa. Hc avis certe non est femina prcedentis utrumque enira sexum utriusque sp. habemus. Becentiores vero cre- diderunt, hanc (avem maculalam) esse juniorem prce- dentis; sed m ter specimina multa sp. prcedentis (Ind. flavicollis, Sw.) qu nobis attulit J. Wahlberg, unum ju- vnile videtur, ab adultis colore impuro, rostro paullo debiliore et plumis rarius radiatis differens, illis vero pictura simile, nisi quod flavedo juguli obsoleta sit. Pr- terea : specimina 4 hujus sp. (maculat), omnia speciem avium adultarum prae seferunt. Horum tria majo et junio occisa sunt ; quarlum vero, masculinum, die 14 septembris necatum , testes tumidos habuit, quod in schedula aftixa notavit Walberg. Haud igitur avis juvenilis erat. Insuper pictura alarum et uropygii ostendit has aves spcifie dif- ferre. Avem igitur a Lev. pro femina Ind. flavicollis habi- tam , speciem bene distinctam esse credinms, cui nomina sunt: Ind. variegatus, Less., TV., 155, Gurin, Icon. MLANGES ET NOUVELLES. 219 Ois. Tab., 32, fig.2; Ind. maculicollis, Sundev., OEfv., 1850, 109; J. Sparmanni, Leadb. Linn., Tr., XVI, 1 (1825 : non vero J. Sparmanni, Steph., qui est Indicator minor, Cuv.); J. Levaillantii, Bp., Csp., 100 (non vero J. Lev., Temm.); Ind. major junior, Hartl., W.Afr., 183. Suspicor, causam, cur hc avis juvenis prsece- dentis (J. flavicollis) haberetur, esse maculas fuscas, irre- gulares, quae saepe in gula (superiore) Ind. flavicollis ad- sunt. Horum natura et ratio propria mihi i^nota est; sed multo magis affinitatem cum I. albirostri, quam cum I. flavicolli ostendunt. 242. Petit Indicateur; in colonia orient, et Namaqua; Indic. minor, Vieill., N. D. et Enc, 1350 (ex Lev.) Cuv., R. an., 1817 ; Hartl., W.Afr., 184. 243. Martinet a gorge blanche ; intra coloniam capen- sem. Hirundo melba, L., X et XI (ex Edw., 27); Lath., 33, var.; Cypselus melbus, Bp., Csp., 65; Cyps. gut- turalis, Vieill., Enc, 534 (ex Lev.) : ergo nomen proprium avi capensi, quae vero ab europaea non differre mihi vi- detur. On Dinornis. Sur le Dinornis, 9 e partie : Descripiion du crne, de l'atlas et de l'os seapulo-coracode; 10 e par- tie : Description du squelette d'un oiseau impropre vo- ler, constituant une espce appartenant un genre nou- veau {Cnemiornis calcitrans, Owen). Extr. des Trans- actions de la Socit zoologique de Londres, t. V ; in-4, Londres, 1866. IV. MELANGES ET NOUVELLES. sriciculture compare. Dans le premier numro de cette Bvue et dans le der- nier numro de la Revue de sriciculture compare, j'ai an- 220 REV. ET MAG. DE zoologie. (Juin 1867.) nonce que, partir de 1867, je me bornerais donner ici, et aussi souvent que possible, un feuilleton de Srici- culture compare suffisant pour remplacer le recueil sp- cial que mes voyages d'inspection gnrale de sricicul- ture m'empchent de faire paratre avec la rgularit in- dispensable un journal de ce genre. Me rendant dans le nord de la France, afin d'y continuer mes tudes sur les petites ducations pour graine qui se font dans cette r- gion, je profite de mon passage Paris pour donner mes lecteurs quelques documents sur cet important sujet de zoologie applique. L'anne dernire, la situation gnrale de notre srici- culture semblait continuer de s'amliorer, quoique d'une manire trs-lente. Des localits infectes depuis long- temps par l'pidmie rgnante avaient vu revenir des rcoltes presque aussi abondantes qu'en temps ordinaires. On trouvait un plus grand nombre de points o les graines de pays donnaient des rsultats plus ou moins favorables; on commenait enfin reconnatre que j'avais bien fait d'annoncer le premier que l'pidmie des Vers soie, l'exemple des autres pidmies, tait entre aussi dans sa priode dcroissante et que j'avais raison d'exhorter les agriculteurs ne pas arracher leurs mriers. Malheureusement cette anne est moins favorise, et le mouvement d'amlioration del sriciculture semble s'tre fcheusement ralenti. Une sorte de recrudescence s'est montre dans l'pidmie des Vers soie, mais la varit mme des maladies qui les ont atteints, la manire capri- cieuse avec laquelle ces maladies se sont manifestes, la raret des cas de vritable galtine, et surtout le retour de la muscardine, montrent suffisamment que l'pidmie est bien toujours dans sa priode de dcroissance. En consi- drant les graves anomalies climatriques de la fin de 1866 et du commencement de 1867, on peut s'expliquer cette sorte de recrudescence gnrale du mal, et il est fa- cile ainsi de se rendre compte de la pauvret de la rcolte MLANGES ET NOUVELLES. 221 de cette anne, rcolte dont les rsultats semblent devoir tre infrieurs ceux de l'anne dernire. Parmi les observations qui m'ont t communiques par un grand nombre de sriciculteurs d'lite, observa- tions que je ferai connatre successivement dans cette Revue, je vais donner, aujourd'hui, celles que l'on doit un honorable magistrat, M. Belgodere di Bagnaja, con- seiller la cour impriale de Bastia , propritaire et agronome distingu, qui l'agriculture corse doit d'im- portantes amliorations. C'est en 1864 que M. Belgodere di Bagnaja a com- menc des tudes sur les Vers soie dans ses domaines de Belgodere, situs dans l'arrondissement de Calvi. Pendant cette premire anne, il ne fit clore que quel- ques grammes d'une graine qu'on pourrait appeler indi- gne, puisqu'elle existait dans le village depuis plusieurs annes. L'ducation eut lieu dans des conditions nor- males, et l'on obtint des cocons jaunes de premier choix que l'on fitgrainer. Ils produisirent 200 grammes d'oeufs qui furent distribus gratuitement pour l'anne suivante titre d'essai. En 1865, M. Belgodere di Bagnaja fit clore peu prs 1 once de cette mme graine. L'ducation suivit sa marche naturelle sans prouver aucune atteinte. Les co- cons furent aussi beaux que ceux de l'anne 1864, et ils furent tous consacrs au grainage. On envoya une grande partie de cette graine en Italie et spcialement San-Gro- migno, gros bourg prs de Lucques. L, elle se reprodui- sit admirablement et le rendement en cocons ne laissa rien dsirer. Cela se passait en 1866. M. Belgodere di Bagnaja avait fait clore 2 onces qui lui donnrent aussi un rsultat complet, comme San-Gromigno. Dans cette dernire localit, 1 once aurait donn jusqu' 200 livres de cocons. Il est possible que la livre de Luc- ques soit plus faible que celle de France; mais, quoi qu'il en soit, le fait suivant prouvera que la graine Belgodere 222 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. [Jll 1867.) avait parfaitement russi San-Gromigno en 1866. En effet, le cur de la paroisse, d'accord avec M. Tessandri, riche propritaire et notaire de la localit, au mois d'oc- tobre 1866 , envoya Belgodere le sieur Dominique d'Olivo, avec mission d'acheter M. Belgodere di Bagnaja la plus grande quantit possible de sa graine de la rcolte de l'anne 1866. M. Belgodere di Bagnaja en livra au sieur d'Olivo 80 onces 20 francs l'once (de 30 grammes). M. Belgodere m'a promis de me donner des nouvelles des ducations entreprises avec cette graine, ducations qui taient en cours d'excution San -Gromigno, au mo- ment o je recueillais ces notes Bastia. M. Belgodere di Bagnaja a vendu 5 onces de cette mme graine de 1866 M. Grard, inspecteur des coles primaires, alors Nice et prsentement Marseille; mais c'est Nice que l'ducation de ces 5 onces a t faite. Il en a galement vendu 5 onces un ducateur des envi- rons de Gnes. Ds qu'il aura des nouvelles de ces essais, il m'en fera part. De plus, M. Belgodere di Bagnaja a donn de 30 35 grammes de sa graine de 1866 au sieur Marius, valet de chambre de M. le premier prsident Germanes. Le sieur Marius a envoy cette graine sa femme Saint- Bemy (Vaucluse). Sa femme lui a crit que les ducations entreprises Saint-Bemy avec d'autres graines que celles de Porto-Vecchio et Belgodere taient dj perdues, mais qu'au jour o elle crivait les Vers de la graine Belgodere donnaient les plus belles esprances. En 1866, M. Jules Boccaserra, propritaire de la graine de Porto-Vecchio, donna M. Belgodere di Bagnaja une petite pince de sa graine. Les Vers furent levs spa- rment et donnrent de beaux cocons qui diffraient peu des siens. Il a obtenu avec ces cocons 69 grammes de graine. Il en a envoy 9 grammes San-Gromigno, et il en a fait clore Belgodere 60 grammes, qu'il faisait le- ver, cette anne, concurremment 2 onces de sa propre MLANGES ET NOUVELLES. 223 graine. Le 29 avril dernier, il avait laiss sa magnanerie dans les meilleures conditions de succs. Cette anne encore, M. Roccaserra lui a donn une pince de sa graine. Les cocons qu'il en obtiendra servi- ront de point de comparaison avec ceux provenant de sa propre graine et ceux de la graine de Porto- Vecchio, qu'il a obtenue l'anne dernire. Il pourra, par l, se rendre compte s'il y a dgnrescence, soit quant au rendement, soit quant la qualit. L'anne dernire, il avait fait un essai avec la graine du Japon, que S. Exe. le ministre de l'agriculture avait accor- de M. Maraninchi de Calvi. Les Vers taient venus vite et bien, mais les cocons taient si petits, si peu riches en soie, qu'il a abandonn cette espce. Cependant il avait eu soin de croiser quelques papillons et il avait obtenu quel- ques pinces de graine mtisse, qui est close et marche dans ce moment avec les autres espces. L'anne dernire, son ducation fut la meilleure et la plus parfaite de toutes celles entreprises dans le canton de Belgodere. Il y eut quelques personnes qui, pour rpa- rer les pertes d'un premier insuccs, firent, au mois d'aot, une seconde ducation avec la graine du Japon obtenue je mois prcdent. On l'a assur que ces ducations avaient russi et qu'on avait ainsi pu se couvrir des frais de la pre- mire ducation manque. Cela prouverait que la graine du Japon a une grande vitalit et une grande force de re- production. L'closion de ses graines a lieu naturellement sans l'emploi d'aucun procd spcial. Cette anne, l'closion s'est produite spontanment dans les derniers jours de mais. Dans sa magnanerie il n'y a ni chemine ni pole. Elle a le midi et le nord au premier tage. Une propret rigoureuse y est entretenue. On apporte au choix de la feuille le plus grand soin. Elle est lgre pour les premires mues. On ne donne la grosse feuille des bas-fonds qu'au dernier ge. 224 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Jllin 1867.) Depuis le moment (3 mai 1867) o ces notes ont t prises, M. Beigodere di Bagnaja m'a fait l'honneur de m'crire pour m'apprendre les rsultats dj connus des ducations faites en Corse et particulirement chez lui. Sa lettre paratra dans un prochain numro. Belle collection de coquilles vendre. Cette collection est le produit de vingt-cinq annes d'- tudes et de recherches. Elle est nomme d'aprs les au- teurs qui ont trait de cette branche de l'histoire natu- relle, et classe d'aprs le systme de M. de Lamarck, ancien professeur clbre au musum d'histoire naturelle de Paris. Elle est tiquete avec soin, et les exemplaires sont tous dans un parfait tat de conservation. Cette col- lection contient des espces rares et prcieuses de toutes les mers, des climats chauds et d'Europe et se compose de 10,000 exemplaires. S'adresser M. Rcluz, attach au ministre de l'in- struction publique , rue de Grenelle-Saint-Germain , Paris. TABLE DES MATIERE. Page- Milne-Edwards (Alph ). cureuils nouveaux. 193 Pucheran. Sur les indications que peut fournir la Gologie, pour l'explication des diffrences que prsentent les Faunes actuelles. 197 Vian (Jules). Causeries ornitbologiques. 199 Guyon. Histoire naturelle de la Chique. 208 societes savantes. 211 Analyses. 218 Mlanges et nouvelles. Sriciculture compare. 219 PARIS. IMP. DE M me V e BOUCUARD-HUZARD, RUE DE L EPERON, 5. TRENTIME ANNE. JUILLET 1867. I. TRAVAUX INEDITS Description de quelques espces nouvelles d'cureuils de l'ancien continent, par M. Alph. Milne-Edwards. Suite. (Voir p. 193.) 6. Sciurus Pyrrocephalus. Cette espce doit se placer ct du Sciurus Mac Clel- landi, mais elle s'en distingue par sa taille beaucoup plus grande et par la coloration de son corps. Le musum n'en possde qu'un seul individu femelle envoy de Cochin- chine par M. R. Germain. Le dessus de la tte et les joues sont d'un brun tiquet de noir. Les oreilles, grandes et arrondies, sont blanchtres en dehors et dpourvues de pinceaux. Les poils du dos sont annels de noir et de brun ; on remarque sur la ligne mdiane une ligne noire peu distincte, qui s'efface compltement au niveau des hanches et des paules. Latralement il existe une bande d'un brun plus fonc que le reste du corps, borde en dessus et en dessous par une bande d'un jaune ple. Les parties infrieures des flancs et externes du cou et des membres, ainsi que les pieds, sont de la mme couleur que le dos. La gorge, le cou, le ventre et la face interne des membres sont d'un blanc mlang de jaune. La queue est forme de poils alternativement annels de noir et de 2 e srie, t. xu. Anne 18G7. 15 226 rev. et mag. de zoologie. (Juillet 1867.) brun; son extrmit manque, de faon qu'on ne peut juger de sa longueur totale. Longueur du corps 0,24 La couleur gnrale du corps, l'absence de pinceaux sur les oreilles, la teinte des joues, ainsi que la disposition des bandes, ne permettent pas de confondre cette espce avec la prcdente. 7. Sciurus (Tamias) Dussumierii. Cette espce a t rapporte des ctes de Malabar par M. Dussumier. De mme que le Sciurus Palmarum, elle porte trois bandes blanches dorsales ; mais, par sa taille ainsi que par ses autres caractres, elle s'en distingue faci- lement. Le dessus de la tte et les cts du nez sont bruns. Les oreilles, de grandeur mdiocre, sont dpourvues de pinceaux. La portion suprieure du dos est d'un brun brillant tiquet de noir, la teinte noire dominant sur la portion moyenne, la teinte brune dominant sur le train de derrire. Les bandes blanches sont disposes peu prs comme chez le Sciurus Palmarum, et s'tendent du cou jusqu' la queue, mais elles sont trs-troites, et la mdiane est souvent efface par places. Les cts du cou, les flancs et la face externe des membres sont d'un gris tiquet de noir. La gorge, la poitrine, le ventre et la face interne des membres sont blancs. Les pieds sont fauves, tiquets de noir. La queue est peu fournie, brune sa base; elle est plus noire dans le reste de son tendue, et en dessous elle est d'un brun brillant sur la ligne mdiane. Les poils qui la composent sont bruns leur base, annels de noir et termins par une extrmit plus ple. Chez l'cureuil pal- miste la queue ne prsente jamais cette teinte d'un brun marron brillant. TRAVAUX INDITS. 227 Les trois individus envoys par M. Duvaucel sont exac- tement semblables. Longueur du corps 0,19 Longueur de la queue. . . 0,18 8. SCICRLS ( I AMIAS) RoDOLPHII. Cette espce, assez voisine du Sciurus striatus, a t dcouverte en Cochinchine par M. Rodolphe Germain. Le dessus de la tte est jaune tiquet de noir; les oreilles sont pointues, noires leur base et termines par un pinceau de poils blancs. Les joues et le tour des yeux sont jaunes. Le cou et la portion suprieure des paules sont de la mme teinte que la tte; mais en arrire le dos prend, dans sa portion suprieure, une coloration beaucoup plus fonce, et prsente quatre bandes claires ; les deux mi- toyennes sont spares par une bande mdiane presque noire. Elles sont elles-mmes d'un jaune beaucoup plus fonc que les latrales. Les flancs, les paules, les cuisses et la face externe des membres sont d'un gris fauve. La gorge, la poitrine, le ventre et la face interne des membres sont d'un beau jaune orange ; les poils de cette rgion sont gris leur base et jaunes leur extrmit. La queue est trs-grle et forme de poils dont la base est jauntre, la portion moyenne noire et l'extrmit d'un gris ple. Longueur du corps 0,14 Longueur de la queue. . . 0,14 Cette jolie petite espce ne peut se confondre avec le Sciurus striatus, dont les oreilles sont gristres et dpour- vues de poils en pinceaux , dont les bandes dorsales s'tendent au-dessus des paules et dont les parties inf- rieures sont grises ou blanchtres. 228 iiev. et mag. de zoologie. (Juillet 1867.) 9. SCIURUS OLIVACEUS. Cette espce provient de la cte occidentale d'Afrique, situe entre le cap des Palmes et la cte de Calabar; elle se reconnat facilement la teinte olivace de son pelage, dont les poils sont doux et soyeux. Les joues, le museau, le front, le dos, les flancs et la face externe des membres sont couverts de poils gris leur base et termins par une extrmit d'un fauve verdtre. Les oreilles sont arron- dies et petites, quoique plus dveloppes que celles des Xerus. La gorge, l'abdomen et la face interne des membres sont jauntres. Les pieds prsentent la mme teinte que le dessus du corps. La queue est peu touffue et couverte de poils qui sont annels alternativement de noir et de jaune verdtre. Longueur du corps. . . . 0,15 Longueur de la queue. . . 0,16 Le Sciurus Isabella, que M. E. Gray a rcemment fait connatre, prsente peu prs la mme taille et une colo- ration analogue. Mais il se distingue facilement du Sciurus olivaccus par les bandes alternativement claires et fonces qui sillonnent Iongitudinalement son dos. 10. Sciurus Aubryi. Cette espce a t dcouverte au Gabon par M. Aubry- Lecomte; jusqu' prsent, elle est reprsente par un in- dividu unique, mais si nettement caractris, que l'on ne peut hsiter un instant reconnatre qu'il est distinct de toutes les espces connues. Le dessus du corps est d'un fauve roux tiquet de noir. Les oreilles sont petites et lobes arrondis. La nuque, le dos, les flancs et la face ex- terne des membres sont couverts de poils peu fournis, mais soyeux et doux au toucher, gris leur base, d'un fauve roux dans leur partie moyenne et termins par une extr- TRAVAUX INDITS. 229 mit plus ple. La teinte rousse prodomine sur les flancs. Les cts du museau, la gorge, l'abdomen et la face in- terne des membres sont couverts de poils blancs et peu serrs. La queue prsente des anneaux obscurment mar- qus et alternativement noirs et roux. Longueur du corps 0,17 Longueur de la queue. . . 0,16 L'individu que possde le musum est remarquable par la couleur entirement blanche du front; mais je pense que cette disposition est accidentelle, et ne reprsente qu'une simple varit, car cette tache blanche n'est pas parfaitement symtrique et, de plus, quelques-uns des doigts portent aussi des poils blancs. 11. Scilrus (Xerus) flavus. Cette espce appartient au sous-genre Xerus. En effet, les poils qui couvrent le corps sont gros, roides, couchs sur la peau; leur base il n'existe pas de duvet ni de bourre. Les oreilles sont extrmement petites, et leur lobe, bien que distinct, est a peine prominent. M. Guislain, capitaine de vaisseau, a rapport du Gabon plusieurs cu- reuils de cette espce qu'il a offerts au musum. Le dessus du nez, de la tte, des paules, les flancs et la face externe des membres sont d'un brun trs-clair tiquet de blanc. Les poils sont, pour la plupart, bruns la base, blancs l'extrmit. La partie suprieure du dos, partir des paules, a une teinte jaune trs-franche. Les poils de celte rgion du corps sont bruns leur base et jaunes dans toute leur portion terminale. Les cts du nez et les joues sont jauntres. La gorge, la poitrine, l'abdomen et la face in- terne des membres sont d'un blanc sale. Les pieds ont peu prs la mme teinte. La queue, plus courte que le corps, est couverte de poils roides annels de brun et de blanc, leur extrmit tant de cette dernire teinte. A sa 230 rev. et mag. de zoologie. {Juillet 1867.) base, elle offre une couleur semblable celle du dos. L'un des individus que possde le musum se fait remarquer par la couleur beaucoup plus claire de la queue, dont les poils sont annels de blanc et de fauve. Les trois individus que possde le musum sont, d'ail- leurs, exactement semblables, bien qu'ils appartiennent des sexes et des ges diffrents. Longueur du corps 0,26 Longueur de la queue. . . 0,22 Par la teinte gnrale de son pelage, cette espce se rapproche un peu de l'cureuil fossoyeur de l'Afrique aus- trale ; mais elle s'en distingue immdiatement, ainsi que du S. congicuSj par l'absence de bandes blanches le long des lianes. Le Sciurus rutilas de l'Afrique orientale est toujours beaucoup plus fonc, et il n prsente jamais de coloration jaune sur la partie suprieure du dos. Ce dernier carac- tre permet de distinguer facilement le Sciurus flavus de toutes les espces d'cureuils connues jusqu' prsent. 12. Sciurus Pernyi. (Voir pi. xix.) Cet cureuil a t dcouvert dans la province de S- tcheuen (Chine) par Mgr. Perny, qui a su former, dans cette partie si peu connue de l'Asie , des collections zoologiques d'un trs-grand intrt. Par la teinte gnrale de son pelage, cette espce se rapproche un peu du Sciurus erythrus de l'le Formose, et, de mme que chez ce dernier, les poils sont longs et extrmement doux au toucher. Mais il se distingue net- tement par la coloration des parties infrieures du corps. Le museau et le dessus de la tte sont d'un noir tiquet de fauve; les poils sont gris leur base, puis annels de noir et de fauve. Les joues ont une teinte plus grise et les moustaches sont noires. Les yeux sont entours d'un TRAVAUX INDITS. 231 cercle de poils courts et entirement bruns. Les oreilles sont grandes, arrondies et dpourvues de pinceaux de poil. Au-dessous du trou auditif, les poils sont bruns de leur racine leur pointe. Au-dessus des oreilles et leur base, il existe une tache d'un jaune orang clair, due la prsence de poils d'un blanc pur la base, et teints seu- lement l'extrmit. Cette coloration ne s'tend pas sur le lobe de l'oreille, dont le bord est couvert de poils courts et semblables ceux du front. La nuque, le dos, les flancs et la face externe des membres sont d'un noir tiquet de fauve. La gorge, la poitrine et le ventre sont d'un blanc sale, les poils tant gris leur base et blancs leur extrmit. La face interne des pattes antrieures est blanchtre ; sur les pattes de derrire cette teinte se mlange de jaune, surtout sur le bord antrieur. Le pourtour de l'anus et la portion adjacente de la base de la queue sont d'un roux brillant, qui se continue en s'attnuant, en dedans du bord postrieur des cuisses et des jambes , jusqu'au talon. Les pieds sont noirs, tiquets de fauve. La queue est un peu plus courte que le corps; les poils qui la couvrent ne sont pas disposs d'une manire dis- tique ; ils sont noirs, annels de roux au milieu et jaunes ou gris leur extrmit. La teinte rousse prdomine en dessous. Longueur du corps 0"',26 Longueur de la queue. . . m ,22 Longueur totale m ,48 Cette espce est nettement caractrise par les taches de couleur claire qui surmontent les oreilles, ainsi que par la coloration rousse du croupion, beaucoup plus marque que chez le Sciurus Pygerythrus d'Isidore Geoffroy. Il existe aux Indes, Siam, en Cochinchine et en Chine, 232 rev. et mag. de zoologie. (Juillet 1867.) un grand nombre d'cureuils dont la face suprieure du corps offre peu prs la mme teinte que chez le Sciurus Pernyi. Parmi ces espces, je citerai le Sciurus Davidianus de Chine, les Sciurus Lokriah et Lokrioides du Npaul, le Sciurus erythrus de l'le Formose, et le Sciurus Pyge- rijihrus du Pgou. Chez quelques-uns de ces cureuils, la poitrine et l'abdomen sont d'un roux intense [Sciurus erythrus) ; chez les autres, o les parties infrieures sont blanchtres, il n'existe ni taches la base des oreilles, ni coloration rousse autour de l'anus et en arrire des cuisses. Le Sciurus Pernyi constitue donc une espce nouvelle pour la science et trs-facile distinguer de toutes celles qui habitent la mme rgion, quelque nombreuses qu'elles soient. Liste des reptiles nouveaux dcouverts, en 1866, sur la cte sud-ouest de Madagascar, par M. Alfred Gran- DID1EH. CHLONIENS. Dumerilia. Gcn. nov. Capite lato, depresso, non sulcato ; oculis lateralibus; mnndibula robusta,subuncinata, non denticulata. Scutis temporabbus maguis. Testa oblonga, curvata, rtro depressa; scuto nuchali nullo. Pedibus maxime palmutis, anterioribus 5, pos- terioribusque 4-ciugulatis. Pelle nuda, tuberculis sparsa ; duobus cirrhis brevibus sub mento; pedibus posterioribus squamis duabus maguis rotundatis. Cauda iuunguiculata et superne cum squamis obliquiset luuaribusiu gemioata srie. Ce genre se distingue du Peltocphale par une tte moins forte et une queue inonguicule, des Podocn- mydes par des mchoires puissantes et crochues et la carapace non carne. Dumerilia madagascariensis. Capitebrunneo, aurantio-flavido, vermiculalo; callo pedibusque uigrescentibus. Testa supra brunuea TRAVAUX INDITS. 233 minutissirais punctis aurantiis distincta, subtus rubro-brunnea.par- tito flava. Loug. teste, m ,%b. Hab. Mouroundava Tsidsibouque flumina iu occideutali insulee Madagascar littore. Testudo planicauda. c? Supra brunneo-nigra; scutorum areolis granulosis ochreis rarisque radiis ab illisdivergentibus flavidis; scu- tis flavo cinctis. Scuto nuchale parvo, caudale unieo; secundo tertio- que dorsale omnino planis. Infra flava, areolis nigro inaculatis. Sterno latissimo, autice paulo longiore testa. Capite brunneo flavis maeulis; cauda maxime depressa, extrema parte squamis magnis tecta. Long, testae, m ,15. Hab. Mouroundava. SAURIENS. Hemidactylus Sakalava. Pollicibus non truncatis, lamellishy- podactylorum integris. Tuberculis rotundatis, uumerosis, sparsis. Aculeis caudalibus per sries transversales. Pallide cinereus, sex nigris fasciis dorsalibus obsoletis transversim notatus. Long, e nasi apice ad basiu caudee, m ,06; caudee, m ,09. Hab. Tullear. Phyllodactylus androyensis. Superne griseus, lateribus rubro- brunneis ; in dorso quatuor paribus macularum reniformium, prima pare frenum attiugeute. Capite griseo, cum nigra macula. Infra albi- dus. Tuberculis trianfjularibus. Cauda brevi iu turbinis forma, ru- gosa. Hy podacty lis granulosis. Loug. e nasi apice ad basin cauda; 0"\035; caudee, m ,02. Hab. Sanctee Marie promontorium. Geckolepis. Gen. nov. Gecko supra infraque squamis scin- codiorum modo tectus. Capite obtuso, pedibus brevissimis. Digitis platydactylorum modo striatis. Geckolepis lypicus. Supra rubro-ardesiacus, infra grisescens. Cauda depressa, in lateribus non deuticulata. Corpore squamis ro- tundatis, imbricatis cauda ovatis, omnibus punctis miuutissimis nigris distinctis. Menti scutum acutum et in utroque latere duo iu- eequalia ; postea squamae dorsalibus similes. Loug. e nasi apice ad babin caudee, D m ,04; caudee, u m ,04. Hab. Saucta Maria. Gerrhosaurus i-lineatus. Supra umbrato-brunneus ; lineis quatuor albido-flavis, duabus e naso ad apicem caudee, duabus e 23k REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Juillet 1867.) nucha ad tertiam caudae partem. Infra aurantio-minatus. Capite albnla macula distincto; pedibus corpore concoloribus, albidis punc- tis notatis. Long, e nasi apice ad basiu caudai, U m ,14; caudae, 0,t8. Hab. Tullear. Euprepes aureo-punclatus . Supra nigro-brunneus ; capite nu- chaqe flavis, dorso vis uigris puuctis maculatis. Cauda corpore coucolore. Infra flavido-albus. Long, corporis caudaeque, m ,08. Hab. Saloub, iu mdia iusula Madagascar. Gongylus igneocaudatns. Supra brunneus ; in laleribus flavi- dis, tribus lineis nigris, superiore latissima, inferiore tenuissima. Partibus iuferioribus albis. Cauda perlucida rubra. Loug.e uasi apice ad basiu caudae, m ,0i; caudae, 0"',055. Hab. Tullear. Vita subterrauea. Pygomeles. Gen. nov. Praepedito similis, sed auribus miuimis; corpore anguiforme; extremitatibus auterioribus nullis, posteriori- bus parvissimis, comprises indivisisque. Capite cuueato ; dentibus cooicis; palato edeutato-, lingua tota squamea, non transversim sul- cala nec antice emarginata. Squamis non striatis. l'flfjomeles Braconnieri. Supra argenteus ; squamis dorsi laterumque puncto brunneo-nigro centrali cotatis, his punctis decein vel diiodecim lineas longitudinales formantibus. Infra albus. Capite nigro maculato. Loug.e nasi apice ad basin caudae, m ,14; caudae, m ,U9. Hab. Tullear. Vita subterrauea. Je ddie cette espce M. Braconnier, bien connu de tous ceux qui s'occupent d'erptologie. OPHIDIENS. Psammophis mahfalensis. Supra brunueo-griseus, lineis dua- bus nigris dorsalibus angulatis. Infra grisescens. Hab. Machikova et Anhoulab. SOCITS SAVANTES. 235 11. SOCIETES SAVANTES. ACADMIE DES SCIENCES. Sance du 20 mai 1867. M. le D r Guyon lit un m- moire sur un phnomne produit par la piqre du scorpion. Dans un travail prsent l'Acadmie dans sa sance du 15 mars 1852, le savant docteur a signal, parmi les ph- nomnes produits sur des animaux par la piqre des scor- pions, une turgescence complte du membre gnital, turges- cence qui a persist aprs la mort chez les deux sujets. Ce phnomne, qui n'avait point t signal chez l'homme, y a t observ, dans ces derniers temps, en Algrie, chez trois enfants dont deux sont morts en peu d'heures. M. Guyon donne le rsum des observations faites par les mdecins qui ont trait ces enfants, observations qui ont t insres, en entier, dans les Mmoires de mdecine militaire, aot 1866, n 81. M. Guyon cite encore un article, insr dans les mmes mmoires, avril 1865, n 64, et intitul : Du scorpion de Durango et du Cerro de los remedios, et il ajoute : l'au- teur donne, sur la mortalit des enfants de Durango par la piqre du scorpion, des chiffres que j'ose peine re- produire. Et, en effet, dans cette localit, dont la popula- tion n'est que de 15 16,000 mes, il succomberait an- nuellement, selon l'auteur, de 200 250 enfants par la piqre du scorpion. 11 est vrai que, Durango, comme dans beaucoup d'autres lieux du Mexique, les enfants sont employs la chasse de l'insecte, chasse qu'ils font la nuit et au flambeau, et qui les expose ainsi, plus particulire- ment que leurs parents, la piqre de l'insecte. Celui-ci, d'un autre ct, est tellement multipli dans la contre, que les enfants n'en prennent pas moins de 80 100,000 pendant les trois mois de chaleur de l'anne. Ce chiffre, 236 rev. et mag. de zoologie. (Juillet 1867.) quelque exagr qu'il paraisse, n'en doit pas moins tre exact : il ressort de la prime paye par la municipalit du lieu pour les scorpions qu'on lui apporte, et qui est de 30 centimes par douzaine d'insectes. [Mmoires prcits, mme numro, p. 331.) Remarquons que, par sa position presque en dehors du tropique, et son altitude au-dessus du niveau de la mer, qui n'est pas moins de 1,913 mtres, Durango doit jouir d'un climat assez tempr. Enfin, dans une note, M. Guyon ajoute encore : Je ferai observer ici que les Assaoua sont souvent piqus la tte par des scorpions, ainsi que nous-mme nous en avons fourni des exemples dans notre communication du 26 septembre 1864. Ceci tient ce que les Assaoua sont dans l'habitude de mettre des scorpions sous leur coiffure lorsqu'ils n'ont pas quelque chose la main pour les en- fermer. Les Assaoua font une grande consommation de ces insectes; ils les mangent en commenant par la tte. A cet effet, l'insecte est tenu en l'air, par le dernier nud de la queue, saisi entre le pouce et l'index. M. P. Gervais prsente, de la part de N.JohnAleacander Smith, d'Edimbourg, deux mmoires consacrs par ce sa- vant naturaliste la description d'un nouveau genre de poissons qu'il a reu de la cte occidentale d'Afrique et auquel il donne le nom de Calamichthys calabaricus. M. Gervais met quelques exemplaires de ces poissons sous les yeux de l'Acadmie , et il donne ce sujet les dtails qui suivent : Les Calamichthys ont les cailles osseuses, surface maille, et ranges rgulirement par sries obliques, caractre que prsentent seuls, parmi les poissons actuels, les Lpisostes et les Polyptres, types de l'ordre des Hhombifres ou Ganodes proprement dits. Ils ont surtout de l'analogie avec les Polyptres qui vivent aussi dans les eaux douces de l'Afrique ; mais il est facile de les en dis. tinguer gnriquement. Ainsi, leur corps est plus allong et comme angurfiiforme ; ils manquent de nageoires ven- SOCITS SAVANTES. 237 traies, et les pinnules de leur dorsale, qui restent spares les unes des autres, comme dans les Polyptres, sont en moindre nombre que chez ces derniers. Les Calamichthys ont d'ailleurs, comme les autres Rhombifres, l'intestin pourvu d'une valvule spirale, et leur bulbe artriel pr- sente aussi de nombreuses valvules ingales entre elles. On sait combien les Ganodes rhombifres ont fourni d'espces et de genres aux anciennes priodes gologiques; les Calamichthys sont un troisime genre de ce groupe actuellement existant, ce qui donne au travail de M. A. Smilh un intrt particulier. M. Bchamp adresse une lettre M. le prsident au sujet de la communication faite par M. Pasteur, le 29 avril dernier. (Voir cette Revue, 1867, p. 211.) Le mme savant adresse une note sur de nouveaux faits pour servir l'histoire de la maladie actuelle des Vers soie et de la nature du corpuscule vibrant. M. Ralbiani fait prsenter, par M. Ch. Robin, une note sur la prtendue reproduction, par scissiparit, des corpus- cules ou sporospermies des Vers soie. On voit, par le titre mme de cette note, que M. Bal- biani n'admet pas les assertions de MM. Bchamp et Pas- teur. Du reste, toutes les recherches faites par ces savants, sur ce qu'ils appellent la nature des corpuscules vibrants, si elles ne peuvent servir conjurer l'pidmie des Vers soie, sont d'un grand intrt scientifique et mritent toute l'attention des physiologistes. En effet, elles ont au moins pour objet de faire connatre les phnomnes pro- duits dans l'organisme des chenilles par une maladie, une vraie pidmie, qui, amene par des perturbations clima- triques prolonges, a profondment altr leur constitu- tion et celle de leurs descendants. Il est vident que ces maladies, la gattine, l'arpianisme, les flats, vaches, etc., que j'ai observes de tout temps, mais en cas plus ou moins isols, ont toujours produit les 238 rev. et mag. de zoologie. (Juillet 1861 .) perturbations qui font aujourd'hui l'objetdes remarquables travaux des savants prcits. Si l'on n'a pas signal avant moi les altrations produites dans les solides et dans les liquides des Vers soie par ces maladies , c'est que celles-ci, demeurant l'tat de cas isols et habituels dans les ducations, n'avaient qu'une importance mdiocre. Ds qu'on a t excit y regarder de plus prs, ds que le microscope a t mis contribution, il a montr des choses qui avaient certainement exist de tout temps, et c'est ainsi que, ds 1849 (Comptes rendus de f Acadmie des sciences, etc.), j'ai dcouvert les corpuscules vibrants et une foule d'autres phnomnes, cristallisation de phos- phates, d'urates et hippurates, etc. Je le rpte, toutes les recherches faites aujourd'hui sur ces productions pathologiques sont d'un grand intrt scientifique, et l'on ne saurait trop encourager les savants qui s'y livrent, soit en Fiance, soit l'tranger. Il est vraiment fcheux que les notes de MM. Bchamp, Pasteur et Balbiani soient si tendues, car je les aurais insres dans ce recueil avec grand plaisir. Ceux qui d- sirent suivre les discussions de ces messieurs les trouveront en entier dans les Comptes rendus de l'Acadmie des sciences. M. Hbert adresse une note sur les calcaires Terebra- tula diphya de la porte de France Grenoble. Sance du 27 mai. M. Larcher prsente un Mmoire sur le pigment de la peau et un Mmoire sur l'imbibition cadavrique du globe de l'il et la rigidit musculaire, tu- dies comme signes de la mort relle. M. Cyon adresse quelques opuscules relatifs la phy- siologie du cur humain. Sance du 3 juin. M. Dumas communique deux lettres sur la maladie des Vers soie, que M. Pasteur lui a adres- ses d'Alais le 30 avril et le 21 mai 1867. Ces lettres, trs-intressantes au point de vue scienti- SOCITS SAVANTES. 239 tique, occupent prs de 12 pages in-4 des Comptes rendus et ne sauraient tre convenablement analyses. M. Schmoulevitch adresse un mmoire intitul : tudes sur la physiologie et la physique des muscles. M. Vasco fait prsenter par M. deQuatrefagesune note intitule : Dveloppement du Ver soie. Observations sur la disparition de la membrane dans l'uf du Ver soie. M'occupant, depuis nombre d'annes, des ducations de Vers soie, j'ai galement observ la graine et les autres rsidus de l'closion. Je crois ainsi tre mme d'indiquer l'Acadmie l'origine de la substance dont parle M. Balbiani dans sa note du 2 avril : Cette substance, dit-il, est forme de petites granula- lions molculaires, colore en rouge plus ou moins in- tense, au moment o elle est verse dans la cavit sto- macale,et prend promptement une teinte fonce, viola- ce ou bruntre. Voici ce que j'ai pu constater, par des observations trs-varies. Cinq ou six jours avant l'closion, on voit la membrane ovarique se dchirer en quelque endroit. Le plus souvent, le trou apparat la partie la plus loigne de la tte, prcisment dans le point o le frottement du Ver contre la membrane doit tre le plus fort, parce que c'est le point o le corps est le plus repli et celui qui sert de point d'appui l'animal dans ses mouvements. Une boucle d'oreille ouverte figureassez exactement la position conserve par l'embryon durant l'incubation dans l'uf; le coude form par le corps reprsenterait alors une espce de charnire lastique. Le point de la membrane qui se trouve en contact avec cette charnire, sur laquelle portent tous les efforts du Ver, est donc ordinairement le premier se rompre. Par cette ouverture, s'chappe une espce de hernie segmente, qu'on voit assez bien travers l'pais- seur de la coque qui la retient en place. Cette hernie n'est autre chose qu'une portion du Ver, c'est--dire la partie dorsale du septime et huitime anneau de son corps.Par 240 rev. et mag. de zoologie. (Juillet 1867.) de petits mouvements vermiculaires, la chenille largit peu peu son ouverture et parvient se dbarrasser compl- tement de son ancienne enveloppe, en la refoulant et en la rassemblant entre ses pattes, dans la partie centrale de l'uf, porte de sa bouche. On s'aperoit alors que la larve commence absorber une substance d'une couleur fonce, qui entre grands flots dans l'estomac par la partie antrieure et descend dans l'intestin. A mesure que cette substance est englou- tie, l'piderme du Ver perd sa couleur jauntre et sa trans- parence opaline ; sa couleur devient fonce et son corps opaque. Trois jours aprs, il ronge la coque. La substance dont parle M. Balbiani, d'un rouge bruntre, qu'on re- trouve dans l'intrieur du Ver ou dans ses excrments, ne doit donc tre autre chose que le rsidu mme de la membrane ovarique digre par le Ver. En effet, si l'on assujettit une chenille peine close l'opration indique dans la note de M. Balbiani, on voit que les diffrentes matires dont se composent les fces de l'insecte se succdent, dans le cloaque, dans l'ordre mme o elles ont t avales par le Ver. On trouve vers la sor- tie : 1 de petites granulations incolores ou jauntres ; 2 de petites granulations, d'un rouge bruntre plus ou moins fonc ; 3 des pellicules ou lambeaux membraneux de diffrentes dimensions, d'une couleur violace plus ou moins fonce ; 4 vingt vingt-quatre petits morceaux de la coque. C'est donc exactement l'ordre dans lequel les aliments ont t ingrs. Les premires granulations inco- lores ou jauntres sont un rsidu des cellules vitllines qui ont nourri l'embryon dans les premires phases ; les gra- nulations colores en rou;;e brun ou violac sont les cel- lules pigmenteuses que la membrane a laiss chapper au commencement de la succion ; les lambeaux membraneux sont les dbris de la membrane elle-mme, engloutie aprs avoir t appauvrie de la substance pigmenteuse, soit par les frottements du Ver durant l'incubation, soit par la suc- SOCITS SAVANTES. 241 cion ; enfin, on retrouve en dernier lieu les morceaux roir gs de la coque. . Parmi les lambeaux membraneux qu'on trouve dans les premires djections du Ver, on remarque, fort sou- vent, un ou deux lambeaux assez longs et segments, c'est--dire ressemblant une partie de la dpouille du Ver. Je les ai pris d'abord pour les dbris d'une membrane anhiste, que le Ver commenait changer aussitt aprs l'closion. Mais je me suis bientt aperu de l'norme diffrence qui existe, pour la structure et la couleur, entre les membranes anhistes et ces lambeaux. Je crois donc qu'on doit expliquer ce phnomne de la manire sui- vante. Le Ver reste, pendant un temps assez considrable, adoss contre la paroi priphrique interne, qui forme une espce degouitire tout autour de l'uf. La membrane ova- rique est charge, comme on sait, sur toute sa surface interne, d'une substance pigmenteuse assez paisse; cette substance abonde particulirement dans la gouttire o le Ver appuie la partie dorsale de son corps. Evidemment la compres- sion exerce par le dos de l'insecte contre cette pte paisse finit par y mouler la forme segmente des parties dorsales correspondantes. Ainsi la membrane conserve plus de matire pigmenteuse dans les endroits qui corres- pondent par leur position aux chancrures des segmenta- tions, et beaucoup moins dans les points o les parties priphriques de l'insecte sont plus saillantes et, par con- squent, plus comprimes contre la membrane. La plus grande partie de la membrane avale par le Ver se dchire par petits fragments, mais la rgion sur laquelle s'appuyait le dos du Ver, tant beaucoup plus paisse et plus difficile dchirer, est engloutie et digre presque toute en un seul morceau. Ce lambeau retient encore assez depigmer.t violac pour laisser entrevoir les empreintes reues pen- dant l'incubation de la chenille. Tel est, je crois, le motif de l'apparence segmente qu'on remarque dans ces lam- 2 e srie. T. xix. Aime 1867. 16 242 rev. et mag. de zoologie. (Juillet \ 861 .) beaux membraneux ; cette apparence est, d'ailleurs, une nouvelle preuve de ce que j'ai avanc relativement leur origine. Il faut encore ajouter que ces lambeaux et la mem- brane ovarique ont la mme couleur et la mme structure; que les papilles, dont la surface interne de la membrane est toute parseme, se retrouvent parmi les dbris excr- mentitiels, et que les lambeaux en retiennent encore quelques-unes adhrentes leur surface. Une lgre solution de potasse caustique fait rougir, en la dissolvant, la membrane ovarique et agit de la mme manire sur la plus grande partie des lambeaux dont quelques-uns, les plus foncs en couleur, rsistent davan- tage ce ractif. Les observations que je viens d'exposer font connatre les moyens employs par la nature pour la disparition de la membrane dans l'uf des Lpidoptres, phnomne rest, ce que je crois, sans explication jusqu' ce jour. M. Le Ricque de Moncluj adresse un travail ayant pour titre : De l'utilit de la crosote dans les ducations de Vers soie : Je demande l'Acadmie la permission de lui prsen- ter quelques faits relatifs l'emploi de la crosote contre les maladies parasitaires des Vers soie. L'ducation de Vers soie de M. Blouquier, faite dans sa magnanerie de Claret, offre de prcieux lments de comparaison. Les graines employes taient d'espces europennes. Ds le mois de septembre dernier, je recon- nus comme corpusculeuse la graine d'un des lots; les autres ne l'taient point. Une nouvelle vrification, faite au mois de mars, me donna les mmes rsultats. Toutes les graines ont t laves avec de l'eau crosote avant la mise en incubation, ainsi que la magnanerie. M. Blouquier fit usage d'pongs et de chiffons imbibs de crosote, et plus tard, sur mon conseil, de fumigations avec la mme liqueur. Ds la seconde mue, les Vers provenant de la SOCIETES SAVANTES. 243 graine corpusculeuse subirent une crise et un temps d'ar- rt dans leur dveloppement. En effet, je les reconnus comme corpusculeux et couverts de ces molcules mobiles et organises que M. Bchamp a nommes microzyma Bombycis, et que nous avions depuis longtemps distingues sur les Vers soie et la graine malades. Ces Vers reprirent leur vigueur et firent de beaux cocons, comme ceux des graines non corpusculeuses regardes comme saines. La rcolte de M. Blouquier a t exceptionnellement belle. Le fait de Vers malades ds le principe et faisant nan- moins leur cocon sous l'influence de la erosote n'est pas un fait isol ; il s'est produit aussi chez M. Boustan, fila leur Valras, qui n'a employ la crosote qu'aprs la premire mue et lorsque ses Vers de graines de repro- duction taient fortement atteints et qu'il allait les jeter... L'auteur cite un certain nombre d'autres faits, qu'il regarde comme non moins concluants , et qui lui ont t signals par M. G. Granier, dont la magnanerie est Saint-Beauzille-du-Putois, sur des graines d'origine japo- naise, d'origine europenne, de race ancienne, et enfin de reproduction. ... La muscardine tant produite par un parasite v- gtal, la thorie indiquait que, si la crosote tait un pr- servatif contre la pbrine, elle devait l'tre aussi contre la muscardine : c'est ce qui a t galement vrifi par des faits dont l'observation est due M. Bacanire, instituteur Dions et charg de la surveillance des Versa soie appar- tenant M. de Trinquelague, et par d'autres. Je terminerai par le fait suivant, qui s'est pass chez AL Pagzy, maire de Montpellier. Un lavage l'eau cro- sote fut effectu sur une certaine quantit de Vers prove- nant d'un lot entier qu'on jetait comme perdu, avant la monte. On mit 6 grammes de crosote dans 4 litres d'eau, on y jeta les Vers soie successivement par poi- gnes, et on les lava entre les mains, comme des herbages. 244 rev. et mag. de zoolo&ie. (Juillet 1867.) Ces Vers furent dposs dans une remise, mangrent avec avidit les feuilles de mrier quelque temps aprs le la- vage, et le lendemain tous, sans une seule exception, firent leur cocon. Une certaine quantit de Vers dposs aussi dans la remise, et provenant du mme lot, ne furent pas lavs; pas un de ces Vers soie ne fit son cocon. LesVers lavs qui russirent si bien taient en assez grand nombre pour couvrir une canisse longue de 2 mtres sur 1 de large. Ce fait n'est pas sans analogie avec ce qui s'est pass chez M. Handon et chez M. Golfin, qui d'abord n'employrent pas la crosote. Ils firent arroser, avec de l'eau crosote, le sol d'une pice et secouer, pendant dix douze minutes, les feuilles de mrier sur ce sol. Les Vers qui ne man- geaient plus dvorrent cette feuille avec avidit; la mor- talit s'arrta subitement. LesVers fortement atteints de la maladie ne russirent cependant pas au moment de la monte. La crosote, d'aprs ce qui prcde, non-seulement n'est pas nuisible, mais prserve les Vers sains des mala- dies parasitaires, arrte les progrs de ces maladies quand les Vers ne sont pas trop atteints, et redonne de la vigueur aux Vers malades, ne ft-ce que momentanment, ce qui peut leur donner le temps de faire leur cocon. Sance du 10 juin. M. Bchamp adresse une note sut- la transformation du corpuscule vibrant de la pbrinc, et sur la nature de la maladie des Vers dits rests petits. Ces observations, trs-curieuses et trs-intressantes au point de vue physiologique , se rattachent celles de M. Pasteur. Les phnomnes pathologiques tudis par ces savants mritent toute l'attention des micrographes et des histologistes. M. le docteur Brouzet, dans une Note sur le traitement de la pbrine des Vers soie par une solution faible de ni- trate d'argent, s'exprime ainsi : Considrant, avec un certain nombre de savants, la pbrine des Vers soie comme une maladie parasitaire, ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 245 j'ai plong pendant une minute cinquante Vers soie atteints de pbrine, aprs la quatrime mue, dans une lgre solution de nitrate d'argent. Quatre jours aprs, tous les signes pathognomoniques de cette maladie avaient disparu. Sur 46 Vers soie qui ont subi parce traitement une desquamation complte, toutes les fonctions digestives et locomotrices ont repris leur cours normal ; h Vers soie ont succomb. Je me propose, d'ailleurs, d'adresser prochainement l'Acadmie une description dtaille de cette exp- rience. M. M Une- Edwards., en prsentant l'Acadmie le re- cueil intitul Naturhistork Tidsskrift , au nom de M. Schiodte, professeur de zoologie Copenhague, appelle l'attention sur les recherches importantes de cet auteur relatives aux Mtamorphoses des insectes coloptres, travail remarquable pour son exactitude et son tendue. M. Philippeaux adresse un travail sur la rgnration des membres de l'Axolotl (Siren pisciformis). M. E. Blanchard prsente un travail de M. Jiaudelot, intitul : Considrations sur quelques particularits du sys- tme musculaire des Poissons. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Faune Ormtiiologique de la Nouvelle-Caldonie, par M. Henri Joian, capitaine de frgate, etc. Extraits des Mmoires de la Socit impriale des sciences natu- relles de Cherbourg, t. IX, 1863, in-8 de 56 pages. Dans ce travail, le savant officier de marine, remontant l'anne 177k, o Cook a visit, pour la premire fois, la Nouvelle-Caldonie, fait l'histoire des travaux qui ont t effectus jusqu' nos jours. Il trace grands traits un ta- 246 rev. et mag. de zoologie. [Juillet 1867.) bleau de la physionomie de ce pays en donnant une ide de son climat, et il arrive la description des oiseaux qui y ont t observs jusqu' ce jour et qui sont au nombre de soixante-cinq espces diffrentes. Ce travail consciencieux sera consult avec grand fruit par les zoologistes. (G. M.) Notes sur quelques espces de Poissons de la Nouvelle- Caldonie, par M. Henry Juan. In-8, extraits des Mmoires de la Socit impriale des sciences natu- relles de Cherbourg, t. IX, 1863. Dans une prcdente note sur quelques animaux de la Nouvelle-Caldonie, le savant capitaine avait fait paratre la description de 22 espces. Dans le travail actuel il en mentionne 98, mais il tablit que le chiffre des espces propres ces parages dpasse 200. Priv du secours d'ouvrages d'ichthyologie rcents, mme d'anciens ouvrages un peu complets, je n'ai pu gure tablir que les genres (et encore, souvent, que d'une manire douteuse), ne voulant pas m'exposera don- ner des noms spcifiques nouveaux des espces peut- tre dj nommes, et ajouter ainsi la confusion de la synonymie. On ne saurait trop louer M. Juan de cette sage rserve, car il n'y a rien de plus fcheux pour les zoologistes que ces noms donns presque au hasard, sans travail, sans tude des travaux de ceux qui nous ont [dcdes. (G. M.) Monographie des Tlphorides d'Europe, par M. l'abb de Marseul. Extrait de Y Abeille, mmoires d'ento- mologie du mme auteur, anne 1864. Ce travail, du format in-12 et de 112 pages, se recom- ANALYSES D 'OUVRAGES NOUVEAUX. 247 mande, comme tous ceux que l'on doit M. de Marseul, par une grande conscience, une grande prcision et une clart qui rendra son usage trs-facile aux personnes qui s'en serviront. Dans un petit avant-propos, l'auteur expose l'tat de nos connaissances sur cette tribu de malacodermes. Il cite les travaux rcents publis sur ce groupe, montre leurs inconvnients, et ajoute : Ces considrations m'ont en- gag reprendre mes tudes abandonnes; je les ai pous- ses vivement, et j'offre aujourd'hui aux lecteurs de 1' 'Abeille, non-seulement un rsum prcis et complet des genres et des espces consignes dans ces deux ouvrages (ceux de Kiesenwetter et Malsant), mais j'y ajoute toutes celles qui s'y trouvent omises. M. de Marseul, aprs avoir expos les caractres gn- raux des Tlphorides, l'histoire de leurs mtamorphoses et (les travaux qui ont t faits leur sujet, donne un ta- bleau synoptique des genres qu'il admet dans cette tribu; puis, en tte de chaque genre il donne un autre tableau des espces qui le composent, et enfin il dcrit ces espces aprs avoir tabli avec soin leur synonymie, en employant la mthode que j'ai inaugure dans mon Speciesdes ani- maux articuls, en donnant la date des ouvrages qu'il cite pour tablir rigoureusement la priorit des noms qu'il adopte. 11 est vident que des monographies traites avec des soins aussi rationnels mritent toute la confiance des zoo- logistes. Ajoutons que tout cela esta un prix trs-modique. (G. M.) Journal de Conchyliologie , comprenant l'tude des Mollusques vivants et fossiles, publi sous la direction de MM. Crosse et Fischer. Ce recueil parat toujours rgulirement tous les trois 248 rev. et mag. de zoologie. (Juillet 1867.) mois et contient des articles d'un grand intrt pour les personnes qui s'occupent de la spcialit des mollusques. Il esi accompagn de planches noires et colories repr- sentant les espces nouvelles dcrites par les divers colla- borateurs et les travaux d'anatomie que l'on doit plus par- ticulirement l'un des directeurs, M. Fischer. Dans deux articles crits avec un certain piquant, M. Crosse a fait ressortir le tort qu'ont certains littra- teurs de vouloir crire sur des sujets d'histoire naturelle, sans prendre un peu connaissance de la matire. Il a d- montr que ces crivains devraient au moins savoir lire avant de faire leurs livres, et la fin d'une critique fort juste sur un passage du livre de M. Victor Hugo intitul les Travailleurs de la mer, il ajoute : On voit (jue l'instruction des masses est en bonnes mains et en bonne voie, au point de vue des sciences na- turelles. M. Michelet, littrateur, fourvoy, lui aussi, dans la science, avait dj trac du Poulpe un portrait de fan- taisie tout fait rjouissant. Mais, aprs celui de M. Victor Hugo, il faut tirer l'chelle. On pourra facilement faire plus exact, mais on ne fera pas plus fort. Dans un article intitul : lesVulgarisaleurs en matire de malacologie, il traite aussi svrement et aussi justement un autre auteur moderne. (G. M.) Etudes sur la faune malacologique deSaint-Jean-de-Luz, de Dinan et de quelques autres points du littoral oca- nien de la France, par M. J. Mabille. In-8, extrait du Journal de Conchyliologie, juillet 1805. M. Mnbille avait dj publi une premire liste des mollusques de Saint-Jean-de-Luz en 1858. Mais ayant fait de nouvelles observations dans ces localits et ayant reu de son frre, professeur de rhtorique Dinan, des notes intressantes, il a pu faire le nouveau travail qu'il offre ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 2'i9 aujourd'hui aux zoologistes, et qui comprend l'indication ou la description de 57 espces pour Saint-Jean-de-Luz, et de 109 espces pour Dinan et Belle-Ile en mer. Parmi les espces de Saint-Jean-de-Luz, il y en a deux que M. Mabille considre comme nouvelles, et dont il a donn la description en les comparant celles qui en sont le plus voisines, ce sont : 1 L'Hlix ignota, Mabille, confondue avant lui avec Y H. intersecta de Poiret ; 2 La Clausilia Pauli, Mabille, que ce savant avait d'abord confondue avec sa Cl. plicatula, et qu'il en dis- tingue actuellement. Ces deux espces sont dcrites avec beaucoup de soin et figures, la premire sous le nom d' intersecta, par Mi chaud, Compl., p. 30, pi. xiv, fig. 33-34, et la seconde pi. xiv, fig. 9. (G. M.) Observations sur la faune malacologique de la Cochin- chine et du Cambodje , comprenant la description d'es- pces nouvelles, par MM. Jules Mabille et Georges Le Mesle. In-8% fig. Extr. du Journal de Conchylio- logie, aot 1866. Les auteurs mentionnent ou dcrivent et figurent 94 espces, dont 35 sont marines et toutes bien connues. Parmi les terrestres et fluviatiles, 7 espces sont nou- velles, et MM. Mabille et Le Mesle en donnent de bonnes descriptions, accompagnes de figures colories. Ces es- pces sont : 1 Veronicella Crosseana, page 9. 2 Zonites Bamburianus, p. 10, pi. vu, fig. 7. 3 Bourgaignatianus, p. 11, pi. vu, fig. 6. 4 Limna Crosseana, p. 15, pi. vu, fig. 5. 5 Hemisinus Baudonianus, p. 18, pi. vu, fig. 1. 6 Paludina cambodjensis, p. 20, pi. vu, fig. 4. 7 Fischeriana, p. 21, pi. vu, fi[j. 3. 250 rev. et mag. de zoologie. (Juillet 1867.) Quoiqu'on ne puisse esprer que cette numration de mollusques soit l'expression complte de la richesse ma- lacologique de ces contres, on y trouve un excellent point de dpart pour ceux qui pourront explorer ces pays et en donner plus tard une faune. (G. M.) Liste des microlpidoptres recueillis dans le dparte- ment de l'Aube, par MM. Camille Joludheuille el Jules Hav ; brochure in-8. Troyes, 1865. On ne saurait trop encourager ces naturalistes patients et dvous au progrs, qui ne se bornent pas tudier les tres de grande taille, mais qui cherchent connatre ceux que leur petitesse drobe l'observation du plus grand nombre, et fait considrer aux esprits vulgaires comme n'ayant aucune importance. MM. Jourdheuille et Ray ont compris que les petits lpidoptres jouaient un rle aussi important dans l'en- semble de la nature que les plus grandes espces, et ils ont entrepris de les tudier et de dresser le catalogue de ceux qui vivent dans leur dparlement, et en cela ils ont bien mrit de la zoologie. Les auteurs, dans une introduction trs-bien pense et crite, tracent grands traits le tableau del'histoire natu- relle de ces petits eues et montrent que leur tude im- porte autant au point de vue scientifique qu' celui de l'agriculture. Ils reconnaissent qu'ils ne doivent pas avoir encore puis leur sujet, et qu'il leur reste bien des d- couvertes faire dans le pays qu'ils habitent ; mais ils con- tinueront leurs tudes et perfectionneront ainsi leur uvre. (G. M.) ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 251 Les Oiseaux d'Afrique de Levaillant, critique de cet ouvrage, par Cari Sundevall. (Kongliga svenska Vetenskaps Akademiens Handlingar. Ny foeljd. Andra Bandet, foersta Haeftet, 1857, p. 16-60.;) Suite. Voir 1867, p. 76, 1 16 , 188 et 218. 244 : 1. Martinet croupion blanc ; in colonia eteirca urbem frequens. = Hirundo nigra, Vieill., Enc, 525 (ex Lev.); Cyps. leucorrhous, Steph., Bp., Csp., (etiam unice ex Lev.). Haec vero avis, a nemine post Lev. visa, non alia esse potest nisi Cyps. caffer, Licht., Cat., 58; C. pygargus, Temm., Col., 460, 1. Bp., Csp., 65 ; quae avis, ab omnibus ornithologis capensi- bus non solum prope urbem, sed per totam Africam meridion., vulgaris inventa est; quae vero a Lev. nullo verbo memorata est, nisi descriptione et icne, hoc loco expositis, nullam aliam Cypseli speciem, nobis cognitam, exhibentibus. Avis igitur : Cyps. caffer dicenda est; no- mina vero a Vieillot et Stephens, ieoni falsae, vel saltem dubiae, data, omnino sunt negligenda. 244 ; 2. (Martin velocifre) ; in Houtniqua , temporc pluvioso; ibi liaud nuiificans?; Hirundo velox, Vieill., Eric, 530. Atticora, Bp., Cs/)., 337; unice ex opre Lev. cognita. Haec avis, cum a nemine post Lev. inventa sit, maxime suspicor, Lev. in terra citata Hirundi nem quamdam, totam nigram, volantem vidisse, quam Cypse- lum credidit, qua vero non potitus est; eum vero ico- nem deinde finxisse. Cypselus enim tum parvus et totus niger, non cognitus est. Hirundo vero quam vidissel, vix alia esse potuit, quam H. holomelas, nob., OEfv., 1850, 108. Psalidoprocne cypselina , Cab. M. H., 4-8; quam nos deinde ex ipsa terra Houtniqua, 1. c, 107, circa Port-Natal frequens; quae vero utraque sunt verae Hirun- dines (vel Atticorae rec); pedibus nudis, caudaque 252 uev. et mag. de zoologie. (Juillet 1867.) longe ultra alas extensa instructae. Avis autem Levaillantii non solum nomine gallico Cypseli ( Martinet ) appella- tur, sed etiam (vol. V, p. 147) inter Cypselos enumeratur, quos Lev. diligenter ab Hirundinibus distingit (V, 149 des Hirondelles). Pedes brevissimi et plumati exhi- bentur et cauda, etsi valde furcata, in icne et in descrip- tione brevis exponitur; vel potius, a! tam longae exhiben- tur, ut caudam, longe furcatam, unciis 2 excdant. Haec igitur icon ita ficta mihi videtur, ut ideam aviculae summae in volando velocitatis exhiberet. 245 : 1. Hirondelle rousseline mle; ubique in colo- nia capensi, locis cultis frequens. Nil alii esse potest uisi avis, in Africa merid. et circa urbem capensem fre- quens Hirundo capensis, Gni.; Lath., n6 (ex pi. en!., 72:5, 2, et Buff., varit n 6 de i'Hir. domestique); 15p., C$p., 339. Icon etdescriptio maris, apud Lev.; prassertim differunt pilaeo nigro; femina, non picta, in descrip- tione similis dicilur iconi citalae Buffoni (enl. 723, 2). Credi igitur licet, marem descriptum fuisse avem compo- sitam , quae hodie dubia et laborem inutilem, sed neces- sarium altulit. 245 : 2. Hir. front roux; in Afr. merid., tempore pluvioso; ibi non nidihcans. Praeterea e regione sene- galensi cognita. Haec sp., non minus quam praece- dentes, dubia fuit erroresque creavit ; sed, ut praecedens, non potest esse alia, quam Hirundo rufifrons, Licht., Cat. 1842; H. albigula, Bp., Csp., 338; Sp. intra colo- nisai , etiam prope urbem, frequens, quae ornithologo, 41/2 annos in Afr. merid. degenti, ignota esse nequivit. Icon vero Levaillantii peccat gula quoque nigra ; quae menda descriptione laevi aflirmatur. Icon Levaillantii nominata est: Hirundo rufifrons, Vieill., N.B., Enc, 524 (unice ex Lev.); Bp., Csp., 338 (cum lapsu citt. Vieillotii). Effatum Levaillantii, avem quoque prope Sngal inveniri, hodie non affirmari videtur avis enim ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 253 in opre egregio Hartlaubii , Ornith. TVest africas, non enumeratur. 246: 1. Hirondelle fauve; Entra coloniam capensem, aestate freqnens; ibi nidificans; Hir. fuligu'a, Licht., Cat., 1842 , 18; Cotyle fuligula, Bp., Csp., 3i2. 246: 2. Hir. de marais; ut praecedens; frequens. Hir. paludicola, Vieill., Eric, 523 (ex Lev.); Colyle palud., Bp., Csp., 342. 247. (Hir. huppe); in terra Namaquorum , migrans; nec ibi nidificans. Hir. cristata, Vieill., Enc, 525 (ex Lev.). A nemine post Lev. inventa videtur et cerle inter aves pseudocapenses numeranda. Opinionem suggcssit J. Verreaux hanc esse avem indicam, Dendrocheldon schitieolor a Bonaparte, Csp., 66, vocatam, descriptione et icne paullum mancis. Crista vel arte apposita , vel e plumis paucis, lsione quadam cutis, iiiyersis, ojitur. ome VI (1808). 248-249. Pic olive g et > ; intra coloniam, ad orien- tem; Picus capensis, Gm.; Lath., 37; P. caniceps, Wagi.ySysL, n46; Dendrobates, n 17, &p.,Csp., 125. 250. Pic tigr; Houtniqua, Sngal et Nubia. Picus notatus, Licht., Cat., p. 11; Wagl., Syst., 35. Dendrobates, Bp., 123. 251-252. Pic double moustache d 1 & ', in Gaffraria frequens; Picus mystaceus, Vieill., N. D., et Eue, 1307 (ex Lev.).; P. namaqua, Licht., Cat.; P. biar- micus! Wagl., Syst., n 44; Dendrobates namaquus, Bp., Csp., 124. 253. Pic baguet tes d'or ; in sylvis colonise capensis; Picus fulviscapus, 77/., Wagl., Syst., n 45; Dendro- bates, Bp., Csp., 124. 254-255. Pic laboureur S P', per coloniam in aridis, montosis, etiam circa urbem frequens; terrestris, grega- 254 rev. et ma&. de zoologie. [Juillet 18G7.) rius, nunquam scandens; Picus olivaceus, Lath., 54, P. arator, Cuv., R. an., 1817; Wagl., Syst., n 86; Geocolaptes arator, Bp., Csp., 113. 256. Coliou ray; in colonia capensi , circa urbem vulgaris; Colius striatus, Gm.; Lath., n 4. (Coliou ray. Buff.); Bp., Cps., 86 ; C. panayensis, Gm.; Lath., 5 (ex Sonnerai), Voy. N. Guin., 116, tab. 74, ubi ialso ex ins. Phillipp. Panay ! allatus dicitur. 257. Coliou dos blanc; in Caffraria et colonia orient.: Loxia colius, L., XII (ex Briss., III, 30i , t. 16, fig. 2, Colius ) ; huic : Colius capensis, Gm.; Lath , n 1 ; C. erythropus, Gm. (ex Lath., G. Syn., II, 100, tab. 4: ; Whitebacked Coly.); C. leuconotus, Lath., n 3. 258. Coliou quiriva ; habitat cum prcedente ; Colius indicus! Lath., n 7 Gen. Syn. Suppl, ex pictura a Paterson missa); Bp., Csp., 86 ; C. erythromelon, Vieil!., Enc, 865 (ex Lev., etsi citatio ejus omissa) ; C. quiriva, Bupp., Monogr. (Mus. Senk, III), n ( '5. 259. Coliou ray gorge noire; et Angola et Malimbe ; Colius nigricollis, Vieill., iV. !>.; r?c. , 865 (ex Lev.); Bp., Csp., 86 ; C. gularis, Voigt, Cuv. ( La suite prochainement.) IV. MLANGES ET NOUVELLES. M. Alfred Grandidier nous a adress la lettre suivante le 25 juin 1867: Je vous ai envoy de Madagascar, au commencement de cette anne (1), les diagnoses de quelques animaux (I) Voir cette Revue, 1807, p. 84. MLANGES ET NOUVELLES. 255 nouveaux que je. venais d'y dcouvrir, et vous avez eu la bont de les insrer dans le numro de votre Revue qui a paru en mors. L'absence des documents ncessaires au classement dfinitif des espces m'a induit dans quelques erreurs que je vous prie de vouloir bien rectifier. Des trois espces nouvelles de mammifres dont j'ai donn prcdemment les descriptions, deux sont, en effet, inconnues la science; mais le jeune de ma Galidia de- cemlineata avait dj t dcrit sous le nom de Galidiclis vittata. Des diverses espces d'oiseaux que je croyais non encore dcrites, j'ai, aprs tude, reconnu l'identit Du Scops matlagascariensis avec le Se. menadensis, Du Querqucdula madagascariensis avec le Q. hottentota, Du Du fila Vinsoni avec le D. Bernieri, De VAnns Morcli avec VA. Melleri. Le Muscicapa madagascariensis doit aussi tre ray des espces nouvelles. Le Coua pyrrhopyga, malgr les sous-caudales d'un roux cannelle fonc et la large bande blanche qui termine les rectrices, ne peut rellement tre considr que comme une varit locale du Coua cristata. Les deux Cenlropus que j'ai dnomms Leucouropyga et Sakalava ne sont aussi, aprs examen approfondi, dans lequel M. Jules Verreaux a eu la bont de m'aider de ses savants conseils, que des varits d'ge du Centropus La- fresnayanus. Voici la liste des espces nouvelles que j'ai rapportes de la cte sud-ouest de Madagascar, telle qu'elle doit tre rectifie : Propithccus Verreauxi (nobis). Lepilemur ruficaudalus (nobis). Cheiropotamus Edwarsi (nobis). 256 rev. et mag. de zooeogie. [Juillet 1867.) Ellisia Lantzi (nobis). Ellisia chhropctoides (nobis). Coua Coquerli (nobis). Coua cursor (nobis). Coua Verreauxi (nobis). Je dois y ajouter le Traquet de Bourbon , qui est ga- lement nouveau : Prat incola borbonica (nobis). Je joins ici les diagnoses d'un mammifre et d'un oi- seau non encore dcrits : Lepilemub ruficaudatcs (nobis). Cinereo-rufescens, capite nigrescente; artubus posleriortbus pallide cinereis. Cauda ru fa. Jugulo fulvescente , abdomineque albido. Long, tt., 56"; corp., 31"; caud., 25". Ellisia chloropetoides (nobis). Olivescens, capite brunnescente ; reclricibus flavo-viridibus ; gula abdomineque albidis , lateribus brunnescentibus. Rostro longiore et magis compresso-; pedibus gracilibus ; cauda brcviore. Lon- gueur tt., 15"; al., 5" 7'"; caud., 7"; rostr. a rict., 1"9'"; tars., 1" 9"'. Sriciculture compare. (Voir Acadmie des sciences, pages 237 245.) TABLE DES MATIERES. Pa?es. Milne-Edwarks (Alph.). cureuils nouveaux. 225 Grandidier. Reptiles nouveaux. 232 societes savantes. 235 Analyses. 245 Mlanges et nouvelles. 254 Paris. Imprimerie de madame veuve Bouchard-Huzord, rue de l'Eperon, 5 . TRENTIME ANNE. AOUT 1867. I. TRAVAUX INDITS. Sur les indications que peut fournir la Gologie, pour l'explication des diffrences que prsentent les Faunes actuelles, par M. Plcheran. (Lettre M. le Professeur d'Archiac Suite. Voir 1865, p. 9, 33, 65, 97, 161, 193, 225 et 289; 1866, p. 3, 81, 129, 242; et 1867, p. 161, 197.) IV. Ainsi que vous le voyez, Monsieur le Professeur, toute la question des manifestations varies de la vie actuelle sur le globe me parat pouvoir se rduire la constata- tion des divers changements prouvs par les parties de notre plante qui leur servent de jlieux de sjour. Il me semble, en effet, et je m'en suis, au reste, dj expliqu ailleurs (1), que, sur nos continents actuels, les diverses Faunes que les Zoologistes admettent ne sont vraiment pas aussi isoles que l'on serait tent de le croire de prime abord. Nous avons multipli les dtails, dans notre second paragraphe, pour dmontrer que l'Amrique mridionale est le lieu de sjour de types mammalogiques et ornitholo- giques, essentiellement spcialiss dans leurs formes ex- trieures et dans leur organisation. Et, cependant des (1) Revue et Magasin de zoologie, 1856, p. 49 et suiv. 2 e srie, t. xix. Anne 1867. 17 258 KEV. ET MAC DE ZOOLOGIE. (Aot 18G7.) genres de Mammifres et d'Oiseaux [Procyon, Didelp/iys Ictinia, Mimus) qui y habitent, se trouvent avoir, sous le point de vue des espces qui les composent, des reprsen- tants dans les terres amricaines, situes au nord du Mexique. Voil donc la Faune de l'Amrique du Sud re- lie par celle de l'Amrique du Nord celle de l'Europe et du nord de l'Asie. Dans notre troisime paragraphe, nous avons galement fait observer que, de ce ct-ci de l'Atlantique, les trois grands fragments du globe terrestre (Europe, Asie et Afrique) ne possdaient, en ralit, qu'une seule et unique Faune. La grande le de Madagas- car, il est vrai, est le sjour d'un certain nombre de Mammifres qui s'y trouvent essentiellement relgus dans leur habitat. Mais les Galagos, Prodictique, Lori, Nycticbe ne sont- ils donc pas des Lmuriens? Les deux premiers genres sont cependant africains; les deux der- niers habitent l'Inde et ses Archipels. Les Galidies et Ga- lidictis ne sont-ils plus voisins des Crossarques et des Mangoustes? N'existe-il donc plus nulle affinit entre les Hrissons, d'une part, et les Tenrccs et Ericules, d'autre part? De mme que Madagascar, la Nouvelle-Hollande prsente, son tour, et il est vraiment impossible de le nier, des types tout fait particulariss, et, cependant, nous trouvons dj, dans les Mouques, des espces de Couscous. L'Amrique mridionale, et mme l'Amrique septentrionale, ne sont-elles pas galement des lieux de sjour pour des reprsentants de la sous-classe des Marsu- piaux? De sorte que, en prenant mme pour base initiale de comparaison les formes les plus spcialises dans leur habitat, nous arrivons unir rciproquement entre elles toutes ces Faunes qui, de prime abord, paraissent tre essentiellement isoles. Nous arrivons ainsi, en ngligeant, d'une manire absolue, les genres de Mammifres et mme d'Oiseaux dous, divers degrs, du caractre de cosmopoli- tisme, nous arrivons ainsi constater de rels indices TRAVAUX INDITS. 259 do l'unit d'irradiation des Faunes contemporaines. Il semble que, partis d'un seul et mme centre, o ils ont t crs, les divers types se sont rpandus, au fur et me- sure de la formation des terres habitables, dans les lieux constitutions physiques si diffrentes, et climats si va- ris dans lesquels ils font prsentement leur sjour. Ce mode de propagation, admissible, si on rflchit aux di- vers points de contact qui unissent entre elles les diverses Faunes, inadmissible, au contraire, lorsque l'on n'en tient pas compte, nous parat galement trouver sa raison d'tre dans ce fait de l'pignse du globe actuel, que les obser- vations des Gologues nous paraissent, chaque jour, de plus en plus dmontrer. Il me semble vident, en effet, d'aprs les rsultats que je viens de citer, que notre pla- nte s'est, peu peu, forme de pices et de morceaux. Dans les sicles qui ont prcd les poques dont l'huma- nit a gard quelque souvenir, sa surface ne prsentait en aucune faon les tals divers, les formes et les con- tours qu'elle prsente actuellement. Hier, encore, le pla- teau central de notre patrie tait couvert de pics volca- niques en ignition, ce qui semble indiquer que de grandes masses d'eau sale existaient dans leur voisinage : nous constatons, en effet, presque toujours, leur pr- sence, lorsque nous observons la position des volcans qui, l'poque actuelle, sont encore en activit : hier, en- core, le grand dsert d'Asie aussi bien que celui d'A- frique consistaient en des golfes ou en desmditerranes. Ces rgions avoisinant l'quateur zoologique de nos deux Faunes, celle des zones du Sud d'une part, celle des zones du Nord d'autre part, constituaient alors, pour les types, des barrires encore plus infranchissables que celles qui existent prsentement. Mais, si nos deux grands dserts actuels ont t des espaces maritimes, rien n'em- pche de pouvoir supposer que nos espaces maritimes ac- tuels ont, autrefois, t des dserts. Cette hypothse nouvelle une fois accepte, et peut-tre 260 REV. ETMAG. DE ZOOLOGIE. [Oll 1867.) sera-t-elle dmontre, Monsieur le Professeur, par les re- cherches ultrieures des Gologues, il devient facile de s'expliquer la prsence, dans les parties australes des deux Continents, de bien des espces appartenant aux genres cosmopolites de ces Vespertilio, Felis, Vulpes, Canif,, Sciu- rus, Lepus, etc., qui se trouvent la fois en Asie, en Eu- rope, en Afrique et dans les deux Amriques. D'autres fois, ce sont des formes parallles qui se correspondent : il en est ainsi, pour divers types de la srie des Primates, celui des ordres de la classe mammalogique dont l'orga- nisation se trouve la plus parfaite. Parmi les Singes, en effet, les Atles et Eriodes, de la partie mridionale du Nouveau-Monde, correspondent aux Colobes et Semnopi- thques de l'ancien; les Hurleurs et Saimiris correspon- dent, de mme, aux Macaques et au Myopithque. Quelque approfondies qu'aient pu tre les recherches de feu Tem- minek sur les Chiroptres, ce Zoologiste n'a jamais pu consentir distinguer gnriquement les Molosses des Nyctinomes. Parmi les Carnassiers, nous voyons encore le Couguar correspondre au Lion, le Jaguar la Panthre. Malgr les observations si consciencieuses de MM. Wa- terhouse et Pictet sur la structure du systme dentaire chez les Murids amricains, il est fort difficile encore de les distinguer, avec nettet et prcision, des Cam- pagnols qui habitent le rivage oriental de l'Atlan- tique. En voyant tous ces rapprochements, toutes ces concor- dances, et les voyant si varies et si multiplies; en consta- tant, d'autre part, ainsi que l'a fait observer Jean Rey- naud, que les parties rentrantes des ctes orientales de l'Amrique du Sud correspondent aux parties saillantes des ctes occidentales d'Afrique, et que la disposition op- pose se manifeste aussi; en rflchissant, en outre, que le fond de l'Ocan prsente srement des profondeurs et des minences, on se sent port croire qu'il n'y a rien de trop hypothtique penser, ainsi, au reste, que l'a fait TRAVAUX INDITS. 261 Buffon (1), que l'irruption des eaux a pu sparer l'Afrique de l'Amrique, de la mme faon qu'elle a pu sparer l'Angleterre de la France. En ayant recours un autre ordre de faits, ceux qui nous sont fournis par les ludes de Palontologie, nous ne pouvons omettre de signaler, d'aprs M. Lyell (2), la d- couverte d'ossements fossiles de Cheval dans l'Amrique du Sud, dcouverte dont la science est redevable M. Darwin, qui a systmatis, avec un si remarquable ta- lent, les ides mises par la trinit synthtique de notre Zoologie franaise (Buffon, Lamarck, Etienne Geoffroy), sur la variabilit des types. Le savant Gologue nous ap- prend galement (3) que, dans les formations tertiaires et post-tertiaires des Etats-Unis, on a trouv les ossements de nombreux genres de Solipdes. Or, depuis les dernires rvolutions de notre plante, la prsence d'aucune espce de cet ordre n'a t signale ni dans l'une ni dans l'autre des deux Amriques. Mais, antrieurement, ce nouveau point de contact existait entre les Faunes des deux Conti- nents. C'est un fait de haute importance, pour la thse unitaire des diverses Faunes, en faveur de laquelle les Zoo- logistes peuvent encore citer l'existence du Macrotherium, dans le gte de Sansan, que les recherches de notre M. Lartet ont jamais immortalis. Dans le sens de l'hypothse de Buffon, que nous avons plus haut nonce, qu'il nous soit permis de citer les opinions de MM. Unger et Heer. Pour expliquer, en effet, l'analogie qui existe entre la Flore miocne de l'Europe centrale et la Flore actuelle de l'Amrique orientale, MM. Unger et Heer ont admis qu'il existait, alors, un Continent atlan- tique (i). D'un autre ct, MM. Asa Gray et Oliver ont mis l'ide que, dans les poques antrieures celle dans (1) Histoire naturelle, vol. XIV, p. 373. (2) Anciennet de Vhomme prouve par la Gologie, p. 466, (3) Lyell, loc.cit., p. 4GG. (4) Lyell, loc. cit., p. 466. 262 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (OlU 1867.) laquelle nous vivons, il y avait eu, suivant la direction des les Aleutiennes, communication, par terre, entre l'Am- rique et l'Asie orientale, entre le 50 e et le 60 e degr de latitude, c'est--dire au sud du dtroit de Behring (1). Ces diverses assertions, surtout, quand nous rflchissons aux observations de MM. Unger et Heer, nous semblent t- moigner encore que les diffrences que nous percevons entre les types indignes des deux Continents n'taient pas, initialement, aussi radicales et aussi profondes. Maintenant, si nous faisons attention cette circon- stance, que les caractres typiques, que nous observons dans les diverses classes, mme dans les divers ordres composant nos Faunes actuelles, sont faciles constater dans les animaux faisant partie de celles qui les ont pr- cdes, nous serons port admettre une vritable unit de plan dans la cration. Cette expression unit de plan est employe par nous, nous devons l'expliquer, non pas dans le sens anatomique, comme l'ont fait, quelquefois, les ad- versaires du principe de l'unit de composition organique, mais bien dans le sens zoologique, dans l'acception, par consquent, que peut comporter, non pas l'tude des or- ganes, mais bien celle du compos, du total organique, de l'animal, en un mot, de l'tre. Partant de cette don- ne, et l'appliquant aux agglomrations de formes com- posant les Faunes actuelles, aussi bien que celles qui les ont prcdes, nous constatons, aussi bien d'un ct que de l'autre, l'existence des mmes dispositions gnrales d'organisation. Invertbrs, vertbrs, d'une part, Mol- lusques, Polypiers, Crustacs, Infectes, Poissons, Reptiles, Oiseaux, Mammifres, d'autre part, ont exist parmi les tres crs, aussitt qu'a eu lieu la manifestation de la vie sur le globe. Seulement, la manifestation des diverses formes plus haut numres a t graduelle, successive, comme si chacune d'entre elles s'essayait, en quelque sorte, au (1) Lyell, loc. cit., &., id. TRAVAUX INDITS. 203 nouveau milieu dans lequel elle devait sjourner d'abord, et terminer, ensuite, son existence. Leur sjour simultan, tel que nous l'observons l'poque actuelle, a t lent, bien lent s'oprer : et encore mme, l'poque actuelle, y a-t-il, parfois, et l, sur notre plante, isolment de types spcialement confins, dans leur habitat, telle ou telle !;;;ion. Mais, nonobstant cette lenteur sculaire dans l'acheminement des formes organiques des temps anciens vers celles que nous sommes habitus voir, tous les jours, soumises notre observation, l'unit de plan dans les deux Faunes ne nous en parat pas moins tout fait in- contestable. Les mmes organes ont servi tous ces tres, et, quoique, dans certains fossiles, qui. par cela mme, sont pour nous un motif d'tonnement, leur association soit diffrente de celles que nous observons l'poque actuelle, il n'en est pas moins exact de dire encore que. sous le point de vue des fonctions plus spcialises des tres, les unes appartenant la vie animale (locomotion), les autres appartenant la vie organique (digestion, assi- milation), le plan unitaire existe encore. Animaux aqua- tiques et terrestres, marcheurs, coureurs, sauteurs, grim- peurs, se trouvent parmi les fossiles, aussi bien que dans nos Faunes : de mme, nous trouvons parmi eux des herbi- vores, des carnivores et des tres ayant joui d'un rgime mixte d'alimentation. Nous arrivons, ds lors, cette nouvelle conclusion, que, de mme que, pour les Faunes actuelles, il est possible de constater que celles qui paraissent, de prime abord, les plus spcialises dans leurs formes et dans leur habitat, se trouvent, cependant, prsenter certains points de con- tact avec leurs congnres, il existe entre les fossiles et les animaux actuels, et sous tous les points de vue, de nombreux traits d'union, indiquant une vritable unit de plan dans les deux Faunes; indice vident, suivant nous, de la possibilit, dans les types homologues, d'une certaine descendance. 264- REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [OXlt 18G7.) D'ailleurs, sous le point de vue de leur organisation, entre ces types et ceux qui sont nos contemporains, les Zoologistes peuvent-ils rellement admettre que les diffrences soient bien profondes, bien radicales. A une poque qui n'est pas encore bien loigne de nous, les genres de Mammifres fossiles taient intercals dans nos classifications, dans nos Traits classiques de Zoo- logie, entre leurs congnres faisant partie des Faunes actuelles. M. de Blainville , si dvou son ide fa- vorite de la srie unique, unilinaire dans le rgne animal, avait, si je ne m'abuse, donn, le premier, l'exemple de cette innovation. Cet exemple a plus tard t suivi par Cuvier lui-mme, par Desmarest, plus rcem- ment, encore, par M. Giebel. Dans son mmorable dcret " sur l'organisation du Musum, le comit d'instruction pu- blique de la Convention nationale faisait un devoir, mal- heureusement dlaiss depuis, par suite, sans nul doute, des progrs vraiment gigantesques accomplis, depuis plus de soixante ans, par la Palontologie, faisait un devoir, disons-nous, MM. les Professeurs de Zoologie, de faire connatre les vestiges qu'avaient laisss les animaux dans le sein de la terre. S'il en a t ainsi dans le travail de classification de M. de Blainville, dans les uvres classiques de Cuvier, de Desmarest, c'est aux Zoologistes, aussi bien qu'aux Palon- tologistes, qui doivent surtout suivre leurs impulsions, scruter, d'une manire encore plus intime, les rapports des types des deux Faunes. Aux uns et aux autres se trouve r- serv le grand travail de dmonstration, qui doit nous clairer sur la fixit ou la variabilit des formes et des ca- ractres. Les influences de l'espace ne peuvent, dans le mme sens, tre l'objet du moindre cloute : La Zoologie a prononc ce sujet, et je me plais esprer que, pour en donner des preuves encore plus convaincantes, les Go- logues voudront bien faire quelque attention l'appel que je fais leur science et leur zle. Il nous reste donc TRAVAUX INDITS. 265 connatre quelles sont les influences des sicles sur les tres crs : nous pouvons, seulement, affirmer, cet gard, que les types des Faunes, qui ont prcd celle que nous observons, sont rellement diffrents de ceux de cette der- nire. Nous pouvons ajouter, en second lieu, que plus les gisements de fossiles se rapprochent du sol qui se trouve sous nos pieds, plus leur ressemblance devient grande avec les animaux qui, maintenant, habitent notre plante. Signalons, enfin, cette observation de haute importance, mise, pour la premire fois, en lumire, par M. Bronn, que plus les fossiles* se rapprochent, par leur sjour, de i'- poque actuelle, et plus leur organisation dcle en eux des habitudes terrestres. Nous sommes invitablement ramens, ds lors, ces rapports sur lesquels nous avons dj tant insist sur l'in- time corrlation qui existe entre les caractres zoologiques des animaux, et le caractre physique du sol qu'ils ha- bitent. Il est vident, en effet, que, mesure que les divers terrains composant l'corce du globe se sont successive- ment remplacs, les tres qui les habitaient ont t gale- ment remplacs par d'autres, plus appropris leur nou- veau sjour, prsentant, ds lors, plus d'aptitude pour la prolongation possible de leur existence. Quand on voit tous ces faits, on se sent involontairement entran, en quelque sorte malgr soi, vers les ides rcemment mises par M. Darwin, sur cette slection, opre dans la manifesta- tion des formes organiques, et croire a l'adaptation au milieu dans lequel elles vivent, de celles dont l'existence a persist. Cette dernire opinion n'a-t-elle pas sa raison d'tre, lorsque nous rflchissons l'tat d'imperfection, dans lequel se trouvent prsentement les Mammifres de l'A- mrique du Sud, lorsqu'on les compare leurs analogues d'Asie et d'Afrique? Buffon avait dj signal ce fait, en ajoutant que, de mme que ce Continent, cette Faune tait nouvelle. Cette assertion de Buffon, relative la 266 REV. ET 51 An. DE ZOOLOGIE. [At 1867.) Gologie do celte partie du nouveau monde, nous parat vraiment confirme par les observations toutes rcentes de M. Liais, sur l'tat actuel des terrains, dans l'empire du Brsil. Les plus grands mouvements du sol, dit M. Liais, n'y sont pas anciens, car les dpts d'allu- vion de l'poque des grands Mammifres s'y montrent jusque sur les points culminants des plateaux de Minas-Geres plus de 1,000 mtres au-dessus du ni- veau de la mer. Sans admettre un changement rcent de niveau du Continent, dj constat au sud pour les Pampas, il serait impossible de concevoir ces dpts dans celte rgion tropicale, o, en l'absence de mon- tagnes trs-hautes, on ne peut faire jouer aucun rle aux glaciers. La raret des roches fossilifres, dont je n'ai vu qu'un trs-peiit nombre, et qui est une consquence de l'im- mense dveloppement du mtamorphisme, rend cliffi- cile le classement de la majeure partie des terrains du Brsil. Leur aspect cristallin tend, au premier abord, leur faire attribuer une trs-rande antiquit. Je crois que ce serait une erreur. Il y a certainement des roches anciennes au Brsil, mais elles ont t, le plus gnra- le lement, dplaces rcemment et modifies de nouveau. Du moins, j'ai trouv de nombreuses traces de change- ments de niveau relativement rcents. L'tat gnral 62 mill.; $, 58 mill. Mle. Les premires ailes, anguliformes et falques, sont jaunes en dessus, d'un blanc jauntre la base, avec tout leur sommet noir et prsentant un point jaune ar- rondi ; le point discodal plus long que large et d'un noir fonc. Les secondes ailes, blanches, prsentent deux ran- ges marginales de taches noirtres. Ces premires ailes, en dessous, sont d'un beau jaune, avec tout le bord postrieur d'un blanc jauntre et leur sommet ferrugineux. Les secondes ailes, jaunes, lgre- ment denteles, couvertes de hachures ferrugineuses, ont leurs bords antrieur et externe maculs de cette couleur. Les antennes sont ferrugineuses; la tte, le thorax et l'abdomen sont d'un blanc jauntre. Femelle. Elle diffre du mle par les premires ailes, qui ne sont pas falques, mais denteles ; en dessus elles sont jaunes, blanches la base et ont leur sommet ferrugineux et leur bord externe macul de cette couleur ; le point dis- codal est plus petit et arrondi ; quelques taches ferrugi- neuses se font remarquer dans l'espace qui existe entre le point discodal et le bord externe. Les secondes ailes, jaunes avec la base blanche, prsentent, un peu au del de leur milieu, un point petit, ferrugineux. Les quatre ailes en des- sous sont jaunes : les premires, avec le mme dessin qu'en 2 e srie, t. xix. Anne 1867. 18 274 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Aot 1867.) dessus, ont leur point discodal jauntre et entour de fer- rugineux; les secondes, macules et l de cette cou- leur, ont leurs trois points discodaux argents, entours aussi de ferrugineux, et dont le plus grand se voit un peu, par transparence, en dessus. Les antennes sont d'un brun ferrugineux fonc ; la tte, le thorax et l'abdomen sont d'un blanc jauntre. Habite le cap Sainte-Marie. Je ddie celte Callydrias M. H. Lucas, en reconnais- sance de l'aide si bienveillante qu'il m'a prte pour la d- termination des insectes que j'ai rapports de la cte sud- ouest de Madagascar. Hesperia Ernesti. Enverg. : tf 56 mill. Mle. Les quatre ailes en dessus sont d'un brun noi- rtre, avec leur base plus ple et couverte de poils d'un vert bleutre mtallique. Les premires ailes en dessous sont brunes; les secondes sont aussi de cette couleur, mais elles prsentent une bande blanche qui part du milieu du bord antrieur, o elle est trs-large; elle se continue jusque sur la cellule discodale, o elle est trs-troite et limite son extrmit par un point noir arrondi. Quel- ques taches blanches, peu marques, se trouvent prs du bord postrieur ; elles se trouvent au nombre de trois, petites, l'exception de celle situe prs de l'angle anal, qui est plus grande et arrondie. Les antennes sont d'un noir fonc, les palpes sont blancs, bords de noir; la tte est verte en dessus et pr- sente, de chaque ct des yeux, au-dessus de ces organes, une tache blanche ; le thorax est couvert de longs poils verdtres; l'abdomen est gris- verdtre en dessus, blanc en dessous. Habite Mouroundava. Lithosia Latjmerisa. Enverg. : $ , 40 mill. Femelle. Les premires ailes, en dessus, grises, plus TRAVAUX INDITS. 275 claires dans leur milieu et leur bord postrieur, sont or- nes de points noirs arrondis, au nombre de treize, et dis- poss sur trois lignes longitudinales ; ceux situs la base sont trs-rapprochs. En dessous, elles sont d'un brun fonc et prsentent une large tache rougetre, qui se voit un peu en dessus, par transparence ; cette tache part du milieu des ailes, envahit tout le bord postrieur et se con- tinue jusqu' leur base; elles sont immacules, et on n'a- peroit que le point discodal, qui est grand et plus mar- qu qu'en dessus. Les secondes ailes, en dessus et en dessous, sont d'un beau rouge, largement margines de noir, avec le point discodal bien accus et de cette couleur. Les antennes sont brunes; la tte est noire, avec le tho- rax gris; l'abdomen est rougetre et orn, de chaque ct, d'une range de points noirs. Habite Tullear. J'ajoute ici la liste de quelques espces que j'ai trouves dans la rgion australe de Madagascar et qui n'ont pas encore t signales comme existant dans cette le. Papilio Antenor. (Ce papillon, qu'a dcrit Drury, dans le sicle dernier, et qui est fort rare dans les collections, tait de patrie inconnue.) Anthocaris flavida (Boisd.). Anthocaris na (Boisd.). Anthocaris Ephya (Kl.). Anthocaris Ecarn (Kl.). Idmais Dynamene (Kl.). Terias senegalensis (Boisd.). 276 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Aot 1867.) Histoire naturelle et mdicale de la Chique (Rhyncho- prion penetrans, Oken), insecte parasite des rgions tro- picales des deux Amriques. Par M. Guyon, docteur- mdecin, correspondant de l'Acadmie des sciences, etc. Suite. Voir 1865, p. 295 ; 1866, p. 64, 111, 326, 359 ; 1867, p. 7, 208. VIII. Pathologie, ou accidents produits PAR LA CHIQUE PARASITAIRE. Les dtails que nous possdons sur les accidents pro- duits par la Chique avaient besoin d'tre prsents sous une forme mthodique, et c'est ce qu'a fait, en 1840, M. Levacher, en joignant ses propres observations celles de ses devanciers. Levacher, de Sainte-Lucie, o il a exerc sa profession pendant quatre ans, divise les accidents produits par la Chique en trois priodes qu'il dsigne, savoir : la pre- mire , sous le nom de Priode de dmangeaison ; la deuxime, sous celui de Priode d'inflammation; la troisime, sous celui de Priode de suppuration (1). Cette division, sans doute, est fort mthodique; mais nous ne la suivrons pourtant pas, prfrant exposer la marche des phnomnes au fur et mesure qu'ils se produisent. Accidents produits chez Vhomme. Ds que la Chique s'est mise en rapport ou contact avec le derme, un lger pru- rit se fait sentir et se continue en s'augmentant graduelle- ment ; il n'est pas dsagrable d'abord, il est mme, tout au contraire, quelque peu agrable, tel point que des croles cherchent quelquefois se le procurer, en s'expo- sant contracter l'insecte ; il leur suffit, cet effet, de se prsenter pieds nus, un instant, dans quelque lieu o il y a de la poussire et des Chiques aussi par consquent, du (1) Guide mdical des Antilles et des rgions inter-tropicales, p. 327-332; Paris, 1840. TRAVAUX INDITS. 277 moins le plus souvent. Maintes fois j'ai eu occasion de voir des croles, non-seulement des femmes, mais aussi des hommes qui, ayant ainsi contract des Chiques, t- moignaient d'un certain bien-tre en s'en grattant, ou en s'en faisant gratter par des esclaves, le sige et le pour- tour. Pareille observation a t faite par Levacher, qui dit : Il y a mme des personnes qui, par jouissance, la conservent (la Chique) pendant plusieurs jours, sans la faire retirer. ) {Op. cit.) Toutefois, le sentiment de bien-tre que peut procurer la Chique ne saurait se prolonger longtemps : d'agrable qu'il est d'abord, le prurit qui en fournit l'occasion s'ac- crot de plus en plus ; il devient graduellement douleur, et douleur plus ou moins vive, et force est alors de se dbarrasser de son auteur. Selon Levacher, le prurit dont nous venons de parler consisterait dans la sensation d'une sorte de tournoie- ment qui serait opr par l'insecte, comme si, avant de se fixer sur le derme, o il est parvenu, il tournait sur lui-mme, l'instar du chien, par exemple, qui, avant de se coucher sur un point, fait plusieurs tours sur lui-mme, pour faire son lit, comme on dit. Que la sensation que fait prouver l'insecte, en se mettant en rapport avec le derme, soit, ou non, une sensation de tournoiement, tou- jours est-il que, outre la sensation produite par sa succion, aprs sa piqre dans le derme, il y a encore celles dues au frottement exerc, sur le dernier, par ses nombreuses asp- rits [tte, pattes et antennes), et qui doivent tre des plus va- ries. Quoi qu'il en soit, du modus faciendi qui produit le prurit dont nous parlons, je remarque que c'est lui que le R.P. Raymond fait allusion, lorsqu'il dit, parlant de la Chique [Op. cit., p. 40) : Si elle chatouille en entrant, etc. J'ajoute que le prurit produit par la Chique est toujours plus vif la nuit que le jour; qu'il n'est pas continu, mais intermittent, ce qui, du reste, s'explique naturellement par 278 l REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. [Aot 1867.) le repos que l'insecte doit prendre dans le cours de son travail. Abandonne elle-mme, le plus souvent alors qu'elle est mconnue, la Chique continue se dvelopper ; la portion du derme o elle sige s'en irrite de plus en plus, elle se phlogose, s'enflamme. Cette inflammation peut tre aussi, et elle l'est mme souvent, la consquence de la mort accidentelle du parasite. Celle-ci est indique, et par la cessation de la douleur que le malade prouvait, et par l'affaissement et la flaccidit du corps parasitaire. De plus, sa coloration normale, qui est celle d'un blanc de lait, comme nous l'avons vu, a succd une coloration plus ou moins terne, qui est celle des ufs encore dans leurs en- veloppes ou conduits ovigres, et baigns par une sro- sit plus abondante, en apparence, que dans l'tatde vie. Que l'inflammation dont il vient d'tre parl soit la consquence ou de l'accroissement progressif de l'insecte, ou bien de celle de sa mort, dans l'un, comme dans l'autre cas, les adhrences vitales qui existaient entre l'insecte et le derme sont dtruites; le premier est de- venu un corps plus tranger encore qu'il n'tait, si je puis m'exprimer ainsi, et qui devra trs limin du dernier. L'limination de l'insecte, par suite de sa mort , peut se faire sec, c'est--dire sans suppuration. Alors, de deux choses l'une : ou bien l'insecte n'est encore que peu dvelopp, et, confondu avec l'piderme, il se dtache plus tard avec lui de la surface du derme, endurci et for- mant ensemble une lamelle discode ; ou bien, il est dj plus ou moins dvelopp, dveloppement qui sera, si l'on veut, plus ou moins voisin de son dveloppement com- plet, et il se dtache, ou on peut le dtacher, l'instar d'un vritable cor. Toutefois, le plus souvent, presque toujours mme, dans ce dernier cas, c'est--dire lorsque le parasite est dj parvenu un certain dveloppement, l'limination s'en fait l'aide d'une phlogose ou inflam- TRAVAUX INDITS. 279 raation qui s'tablit sur le sige qu'il occupe. Cette in- flammation donne naissance un produit plus ou moins abondant, d'abord purement sreux, puis sro-puru!ent, comme celui dtermin par l'application d'un vsicatoire. Que si ce produit tarde se faire jour au dehors, ou les glandes axillaires, ou les glandes fmorales, selon que le parasite sige aux membres suprieurs ou aux membres infrieurs, s'engorgent, se tumfient, s'enflamment, sup- purent, et peuvent donner lieu des dcollements suscep- tibles de mettre les jours du malade en danger. Sur 15 Observations particulires, rapportes la fin, cinq (Obs. I, IV, VI, VIII et IX) mentionnent des engorge- ments dont aucun n'est pass l'tat de suppuration, terminaison qui, du reste, se voit rarement. Ces engorgements sont ncessairement accompagns d'une irritation plus ou moins vive, parfois porte jusqu' l'inflammation des vaisseaux lymphatiques des glandes qui en sont le sige. Comme nous l'avons dj vu, au Chapitre IV, les en- gorgements ou lsionsdontnousparlons n'ont pas chapp l'observation d'Ulloa et des savants voyageurs qui l'ac- compagnaient dans son voyage (fait par ordre du roi d'Espagne, Charles III) dans l'Amrique mridionale. Qu'il nous soit permis de revenir sur les paroles d'Ulloa dans cette circonstance. Aprs avoir dit que la Chique produit un effet extraor- dinaire, puisque, se logeant l'extrmit des orteils, elle cause une inflammation aux aines, inflammation accom pagne de douleurs aigus qui ne finissent que lorsqu'on a retir l'insecte, Ulloa continue ainsi, parlant du phno- mne : Tout ce que je puis assurer, c'est que je l'ai sou- vent prouv moi-mme ; que, les premires fois, je fus d'une grande inquitude Jusqu' ce qu'ayant remarqu, diffrentes reprises, que les accidents cessaient ds que l'insecte tait dehors, je conclus qu'il en tait l'u- 280 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. [Aot 1867.) nique cause. Et UUoa ajoute que les mmes accidents furent prouvs par tous les acadmiciens qui l'accompa- gnaient dans son voyage, et, particulirement, par M. de Jussieu (Joseph), botaniste du roi de France, qui en avait t atteint plusieurs fois. Les engorgements glandulaires dont nous parlons n'ont pas chapp, non plus, aux savants voyageurs de Martius et Spix, qui disent, dans la relation de leur Voyage au Brsil, qu' la sensation des plus douloureuses, produite par des chiques, se joint une tumeur des glandes de l'aine, et mme une inflammation de ces glandes elles- mmes. {Reise in Brasilien in der Jahren 1817 bis 1820, Gemacht und beschrieben von D' J. B. Spix un Dr C. Fried.-phil. von Martius, 1. 1, p. 172; Minchen und Leipzig, 1823-1831.) Les mmes lsions ont galement appel l'attention du savant professeur de Berlin, M. Karsten, qui lsa ob- serves sur lui-mme, pendant son sjour la Guyane. J'ai observ sur moi-mme, la Guyane, dit M. Rar- sten, le gonflement des glandes inguinales (1) dont par- ce lent Ulloa et de Jussieu. [Op. cit., p. 61.) Plus rcemment, pendant notre guerre au Mexique, la mme lsion a t souvent observe par M. Vizy, dj cit, une fois avec une lymphangite grave des vaisseaux internes du membre. Ce seul cas de lymphangite grave observ par l'auteur, sur au moins 300 cas de Chiques qui se sont prsents son observation (2), est remar- quable en ce sens que l'engorgement glandulaire s'accom- pagne toujours, comme nous l'avons vu plus haut, d'une (t)Nous pensons qu'il faut lire fmorales. (2) Tous les malades appartenaient au 2 e bataillon du 2 e rgiment de zouaves, dont M. Vizy tait le mdecin. Chez la plupart, sinon chez tous, l'insecte sigeait au pied. L'auteur cite un cas de Chique sur l'avant-bras, mais c'tait sur un militaire tranger son corps, le vtrinaire d'un des rgiments de chasseurs qui ont fait partie de l'expdition du Mexique. TRAVAUX INDITS. 281 irritation plus ou moins vive des lymphatiques qui, de la partie malade, se rendent leurs glandes correspondantes. Nous ne saurions ne pas faire remarquer, en passant, que, dans son excellent travail sur la Chique, Levacher ne fasse nulle mention d'un phnomne la fois si com- mun et si important que l'engorgement ou gonflement glandulaire dont nous venons de parler. Par suite du produit inflammatoire, ou produit sreux d'abord, dtermin par la prsence d'une Chique, l'pi- derme se soulve et permet de voir, travers sa transpa- rence, le corps tranger baign et entour par le liquide. Alors son aspect a t compar par Levacher, non sans quelque justesse, ces follicules sbacs connus sous le nom de vers bleus, et qui apparaissent au visage l'poque de la pubert. La comparaison qui en a t faite , par M. Vizy, un panaris dbutant, n'est pas sans quelque justesse non plus, si on l'observe, comme le fait remar- quer l'auteur, vers le cinquime jour de son introduction. Que si la portion d'piderme souleve par la srosit avoisine l'ongle, elle peut l'entraner sa suite ; elle l'en- trane ainsi toujours lorsque l'insecte s'est quelque peu avanc au-dessous, comme je l'ai observ sur moi-mme. Quoi qu'il en soit, rien n'est plus commun que la chute des ongles aprs des accidents de Chiques, chute dont ont parl, aprs Ulloa, Tschudi, de Moussy, Vizy, etc. La chute de l'piderme, en mettant nu le derme, dans une gale portion de son tendue, permet de voir, sur le dernier, la cavit laisse parle parasite, et qui ressemble, assez exactement, un alvole ou cellule d'abeille, la- quelle l'a compare l'Anglais Ligon, comme nous l'avons vu prcdemment. Au fond de cette cavit, et le couvrant comme d'un voile, se trouve, lorsqu'il n'a point suivi le parasite dans son dcollement , le tissu vasculaire que j'ai dsign sous le nom de membrane placentaire, raison de son analogie, au point de vue de ses fonctions, avec le placenta chez les mammifres. Au chapitre suivant, nous 282 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. [Aot 1867.) aurons revenir sur cette dpendance du corps parasi- taire, raison de son importance dans la thrapeutique des accidents secondaires de la Chique. Le parasite, aprs sa sparation du derme, se trouve compris, par sa face ou moiti postrieure, dans l'pais- seur de la face interne de l'piderme ; on n'en voit que la face ou moiti antrieure, au centre de laquelle se d- couvrent les autres parties de l'insecte (1). Que si l'inflammation, au lieu de se borner au derme, s'tend au tissu cellulaire sous-jacent, des foyers purulents se forment ; ils s'tendent plus ou moins dans l'intrieur ou paisseur des parties, et, si l'on tarde leur donner issue, les os se dnudent, se carient (2) et se dtachent naturellement, non-seulement ceux des phalanges, mais encore ceux du mtatarse, moins que l'art ne vienne en dbarrasser les malades. L'observation de cette chute naturelle des os du pied, comme accidents conscutifs de la Chique, remonte bien haut dans l'histoire de cet insecte ; elle ne remonte pas moins qu'aux tout premiers jours , pour ainsi dire, de la dcouverte de l'Amrique. Oviedo y Valdes (3), aprs des dtails les plus circon- stancis sur la Chique, qu'il dsigne sous le nom de Bes- tiola nigua, dit, parlant des accidents auxquels elle ex- pose, quand on n'en fait pas l'extraction temps : Aucuns en ont perdu les doigts des pieds; autres, les pieds tout entiers. (Op. cit., cap. III.) Ces paroles d'Oviedoy Valdes (4) sont rptes par Go- (1) Voir, la fin, les figures o sont rendus ces dtails. (2) Campet, Op. cit. (3) Contemporain de Christophe Colomb, qu'il avait vu Barce- lone au retour de son premier voyage ; mort l'ge de 79 ans, aprs en avoir pass 34 en Amrique, toujours dans de irs-haules positions. (4) Son chapitre III est entirement consacr aux maladies qui affligeaient les Espagnols rests Saint-Domingue, la Hati des indi- gnes, peu aprs la dcouverte que venait d'en faire Christophe Colomb (1593). TRAVAUX INDITS. 283 mara, qui crivait peu aprs lui (1), et par bien d'autres crivains postrieurs. Benzoni, de son ct; Benzoni , qui abordait au con- tinent amricain ds l'anne 1541, parle aussi, de visu, de ces pertes osseuses, de diffrentspointsdupied, produites par la Chique. Il ajoute : De ma part, lorsque j'tois au Pru, en la province du Vieux Port, je me suis vu, non seulement avoir tout le corps et les jambes pleins de rognes (2), mais mesme telle quantit de ces rognes-la dedans les pieds, et m'en eut pris de mesme qu' beau- t coup d'Espagnols qui, par paresse de s'aller baigner 2 ou 3 fois par jour, et de se nettoyer de cette vermine la , en sont demeurs estropis pour toute leur vie. (Histoire novvelle du novveav monde, p. 361, chapitre ayant pour titre . Brve description de l'Isle Ifespagnole; Gand, 1579.) On lit, in Biblioteca medico pralica, pour l'anne 1698, article Ton, t. IV, lib. xvn, p. 645-6^8, l'observation d'un Flamand du nom de Thomas van der Guychten , qui on enleva deux phalanges par suite de Chiques ngliges. Ce malade, g de 30 ans, servait comme militaire au Brsil, o il avait contract sa maladie. Parti du Brsil au mois de mars 1636, il tait arriv en Zlande en mai suivant , mais ce ne fut que le 30 dcembre, mme anne, qu'il rclama, Leyde, les secours du professeur Otho Heurn ou Heurnius, grande clbrit mdicale d'alors. Otho Heurnius n'obtint la gurison du malade qu'aprs plusieurs mois des soins les plus assidus, et c'est lui qu'est due l'observation du malade, qu'il a donne Leyde sous la date du 6 fvrier 1637. Il y a joint quelques dtails sur ce qu'on savait alors de l'insecte par Lerius (Op. cit., cap. II), que nous appelons de Lry. (1) Histoire gnrale des Indes occidentales et terres neuves qui ont t dcouvertes jusqu' prsent, traduction de M. Fume, sieur de Marly-le-Chastel ; Paris, 1569. (2) C'est sans doute de la gale que l'auteur veut parler ici, soit de la ntre, ou gale proprement dite, soit de celle de l'Amrique tropicale ou grosse gale. 284 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. (Aoit 1867.) Des faits analogues, malheureusement, se reproduisent chaque jour, pour ainsi dire, dans tous les pays Chiques. Ainsi, Dobrizhoffer, Sells et Rengger, avec bien d'autres encore, parlent de pertes osseuses par accidents de Chique. Il n'y a pas longtemps qu'aux Antilles, M. Brassac, de la marine impriale, a vu se dtacher, presque sans effort, chez un ngre, les deux phalanges du gros orteil, moiti ronges (1). Il est trs-frquent, dit M. Niger, de rencontrer des ngres auquels il manque des phalanges et mme un ou plusieurs doigts tout entiers, et, enfin, tous les doigts d'un pied, par suite de Chiques. [Op. cit.) De son ct, M. Karsten dit avoir rencontr, trs-sou- vent, de jeunes ngres dont les pieds taient suppurants et sans orteils, par suite de Chiques, et qui, pour le mme fait, boitaient sur le talon. Tout rcemment encore, le chirurgien en chef de l'hpital de Pondichry, M. Beau- jean , dans ses rapports au ministre de la marine, cri- vait : Parmi les Indiens ramens des Antilles par le Nicolas Poussin (2), se trouvaient plusieurs hommes at- teints d'ulcres conscutifs la piqre de la Chique. Chez l'un d'eux, les ulcres prsentaient un mauvais aspect 5 ils avaient dnud la surface infrieure et la base des orteils (3), et dtruit une grande partie de la peau qui recouvre les mtatarsiens. (Archives de mdecine navale, mois de dcembre 1864, n 11; Paris, 1864.) (1) Mmoire sur la Chique, accidents produits par ce parasite chez l'homme. (2) On sait que, depuis la cessation de la traite desuoirs, les colons des Antilles ont recours, pour leurs travaux agricoles, aux Indiens orientaux qui, leur temps d'engagement termin, retournent dans leurs foyers. (3) De tous les points de la surface plantaire, celle qui recouvre la base des orteils est tout particulirement recherche par la Chique, et elle s'y accumule souvent en grand nombre. La mollesse de cette partie, d'une part, et, de l'autre, l'abri qu'y trouve l'insecte contre l'atteinte des agents extrieurs, en donnent suffisamment la raison. TRAVAUX INDITS. 285 Les pertes osseuses dont nous venons de parler sup- posent, dans les parties qui en sont le sige, une inflam- mation pralable intense et termine par des foyers pu- rulents , soit seuls, soit accompagns de gangrne ou sphacle. Ces consquences graves de l'inflammation produite par des Chiques ne s'observent gure qu'aux pieds, o elles peuvent s'accumuler en un certain nombre. Alors, de ces Chiques, les unes peuvent vivre encore, tandis que les autres sont mortes et dans un tat de dcomposition plus ou moins avanc. Celles-ci, toujours encastres, comme les premires, sur les points o elles s'taient fixes , ajoutent ncessairement , par leur prsence , l'inflammation qui s'tait dj empare des derniers. Cette inflammation peut tre ainsi porte son maxi- mum d'acuit, et c'est ce que fait fort bien remarquer l'auteur anonyme de 1733, parlant d'une Chique dont on aurait laiss, dans sa loge, quelque portion accompagne de liquide extravas et passant la dcomposition. Si quidem, dit notre auteur, remanens illius portio, cum liquore extravasato cum putrescens, primo inflammatio- nem , deinde gangraenam affectae partis producit. Et l'auteur en produit de suite un exemple fourni par un minent personnage, de l'ordre ecclsiastique, qui se trouvait Porto-Bello, et dont il tait le mdecin, ce qu'il parat. Quum admodum in Porto-Bello, dit notre anonyme, accidit Don Ignatio Dominiguez, magistro camer principis de S. Buono, cur cum aquam vitae ad- plicasset glandulae imprudenter tractatae accessit inflam- matio ac dolor per integrum pedem et fmur, una cum febre ; unde obligati sumus quidquid gangrna affectum fuit, resecare, vulnus (1) (1) Nous ne saurions laisser passer ces paroles de l'auteur sans faire remarquer que l'accroissement des accidents dont il parle tenait peut-tre moins ce qui pouvait tre rest de l'insecte dans la plaie qu'au liquide irritant appliqu sur la dernire, dj plus ou moins enQamme. 286 RF.V. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Aot 1867.) Burmeister dit qu'une horrible plaie peut tre la cons- quence de la dcomposition de l'insecte, alors qu'il a dj acquis un certain dveloppement (1). Les plaies consti- tues entirement, ou en partie, par des Chiques parasi- taires en dcomposition, sont, en effet, du plus mauvais aspect. Ce sont ces sortes de plaies que le chirurgien Campet avait en vue lorsqu'il dit, parlant de ce qu'il appelle une Chique mal tire, c'est--dire d'une Chique dont il est rest quelque chose dans la plaie, que cette plaie peut dgnrer en un ulcre malin de la plus mau- vaise espce, et comme ceux qu'il avait eu occasion de traiter, ajoute ce praticien. Du reste, il n'est qu'une voix, parmi tous les praticiens des pays Chique, sur le mau- vais aspect des plaies dont nous parlons. Cet aspect ex- plique une expression maintes fois employe par les voya- geurs, parlant des accidents produits par la Chique, celle de pieds en pourriture, pieds pourris; il justifie en mme temps, et de reste, l'pithte de cacoethica donne, par Linn, aux plaies de la Chique: ulcra cacoetica, dit le grand naturaliste. Nous reviendrons sur ces sortes de plaies au chapitre suivant, sous le rapport de la cause laquelle on les attribue gnralement, et dont Dobriz- hoffer, un peu plus haut, nous offrait encore un exemple lorsqu'il dit : Si quidem remanens illius portio, etc. L'existence d'une seule Chique aux pieds, et, fortiori, de plusieurs, peut gner plus ou moins la marche, et mme l'entraver tout fait, trs-peu de temps aprs la pntra- tion de l'insecte. Ce laps de temps peut tre valu de trois quatre jours; il ne serait que de deux jours et mme moins, d'aprs les observations du R. Smith, recteur de Saint-Jean, dans l'le de Newis (2). Quoi qu'il en soit, que ce soit un jour plus tt, ou un jour plus tard, une fl) Op. cit., p. 384. (2) Histoire naturelle de Newis et du reste des les Carabes an- g aises sous le vent ; Cambridge, 1745. TRAVAUX INDITS. 287 Chique aux pieds vous a bientt arrt dans votre marche. Cette vermine, dit Biet, parlant de la Chique, s'em- para tellement de nous, qu'en mon particulier j'en eus de trs-grandes incommodits, et telles que mes pieds en taient quasi pourris, ne me pouvant plus soutenir dessus. (Op. cit., p. 173.) Chez les crtins et les ngres malpropres, dit Rengger, les puces de sable couvrent les pieds et les autres parties du corps ; l'enflure, les ulcrations sont prodigieuses, et cela tel point qu'ils ne peuvent plus ni marcher ni se tenir debout. Nous verrons, plus loin, qu'il en est souvent de mme pour les animaux. M. Brassac, parlant des ngres qui, de son temps, arri- vaient du Congo aux Antilles, pourtre mis au service des planteurs, dit que, pour ceux-ci, la Chique est une vritable maladie, puisqu'elle les prive, pendant des semaines et mme des mots entiers, de ceux de leurs travailleurs qui en sont at- teints. Plus loin, revenant sur le mme sujet, M. Brassac dit encore : Des soins incessants sont ncessaires pour d- livrer les malades des parasites, et prvenir, chez eux, la formation d'ulcres de mauvaise nature, occasionnant, au dtriment du propritaire, une longue incapacit de travail, quelquefois mme une infirmit incurable. (Op. cit.) M. Vizy, de son ct, dit que, sans tre graves, en g- nrai , les accidents produits par la Chique peuvent enlever momentanment, au service, un grand nombre de soldats. Plus haut (Note de la page 12), nous avons rapport, d'aprs un tmoin oculaire, M. Lejeune, qu' Prote (Mexique), en 1862, le gnral de division Bazaine, depuis marchal, en vue du grand nombre d'hommes mis hors de service par des Chiques, prescri- vait une visite journalire des pieds, pour obvier de nouveaux accidents. Le mme, M. Lejeune, sous-inten- dant militaire, pense que les insectes avaient t con- 288 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. (Aot 1867.) tracts pendant la marche de Vera-Cruz Prote, situe, comme on sait, sur un plateau, en Terre froide. De notre temps, aux Antilles, il tait rare de ne pas voir toujours, dans les infirmeries ou hpitaux des colons, un ou deux ngres hors de service pour cause de Chiques. Il en tait de mme dans les hpitaux de la marine pour nos soldats, quoi qu'on ft, pourtant, pour les prserver de l'insecte. Toutefois, il tait rare qu'ils prsentassent des accidents de quelque gravit par suite de cette cause. Le contraire ne se voyait gure que chez les soldais dta- chs de leurs compagnies, pour travailler chez les colons des campagnes, o ils se ngligeaient dans leurs maladies. Les Indiens des environs de Vera-Cruz, dit Chappe d'Auteroche, ont les pieds rongs et dforms par les coupuresouincisionsqu'ilssontobligs dese faire chaque fois qu'une Chique les a atteints (1). {Op. cit., p. 22.) Sans doute, le savant voyageur veut parler ici de la dfor- mation ayant pour cause la perte naturelle, ou par l'art, de portions osseuses, soit du tarse ou du mtatarse, soit seulement des orteils. Cette dformation est d'autant plus remarquable que les pertes osseuses sont plus consid- rables; elle est connue, dans l'Amrique mridionale, sous le nom de Pata aorda, qui veut dire Gros pied, nom qu'on donne galement ceux qui en sont affligs, et que d'Orbigny dsigne fautivement sous le nom de Patagos. La dformation dont nous parlons rend la progression difficile, comme tortueuse, qu'on me passe l'expression, semblable celle des individus qui ont subi une amputa- tion partielle du pied. On ne sait pourquoi d'Orbigny la qualifie de ridicule. Les pieds de ces malheureux, dit d'Orbigny, parlant des enfants du peuple, deviennent difformes, leur marche gne et ridicule. [Op. cit., 1. 1, p. 209.) n r lHl ne peut tre question ici que d'oprations pratiques par suite d'accidents conscutifs produits par des Chiques. TRAVAUX INDITS. 289 Le nom de Gros pied, donn, dans l'Amrique mridio- nale, aux mutils par la Chique, rappelle que Robert Tomson, qui tait en Amrique ds l'anne 1553 (1), parle de pieds de la grosseur d'une tte d'homme, qu'on voyait Porto-Rico, aprs l'introduction, dans la plante du pied, d'un petit ver, ainsi qu'il appelle la Chique, et des inci- sions de 3 4 pouces de profondeur, qu'on tait oblig d'y pratiquer pour remdier au mal. Mais, reproduisons les paroles de Tomson dans cette circonstance. L'auteur, aprs avoir dit qu' Saint-Domingue, d'o il venait, on est tourment la nuit, pendant le sommeil, par un insecte (sans doute un cousin ou maringouin, Culex) dont la piqre la figure, aux mains et sur les autres parties dcouvertes les fait enfler tonnamment, continue ainsi : Il y a aussi une autre espce de petit ver [small worme) qui pntre dans la plante des pieds de l'homme, mais plus particulirement dans celle des noirs et des en- fanls qui ont l'habitude d'aller pieds nus, de faon qu'ils deviennent aussi gros que la tte d'un homme, et la dou- te leur en est si intense que l'on en devient comme fou. Il n'y a aucun remde, si ce n'est de faire, dans les parties malades, des incisions de 3 4- pouces de profondeur (2), afin d'arriver jusqu' l'insecte et de l'arracher, pour ainsi dire. {The Voyage of Robert Tomson, marchant into Noua Hispania in the yerre 1555, dans Hakluyt's COLLECTION OF THE EARLY, VOYAGES, TRAVELS AN D1SC0- VERIES OF THE ENGLISCH NATION, de 1598 1G00, t. III, p. 531-540, in-4; London, 1810.) (1) 11 avait quitt l'Angleterre en cette mme anne 1553, et il tait Vera-Cruz la date du 16 avril 1556. (2) Le pied anglais, galement divis en 12 pouces comme le ntre, n'a pas la mme longueur ; il a environ un pouce de moins, de sorte que le pouce anglais est moins fort que le pouce franais. Du reste, les incisions dont parle le voyageur devaient avoir pour but, non d'enlever le parasite, mais de donner jour des foyers purulents auxquels il avait pu donner naissance. 2 e srie, t. xix. Anne 1867. 19 290 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. {Aot 1867.) Incontestablement, il y a, dans ces paroles de omson, une grande exagration, tant sous le rapport du volume acquis par les parties malades que sous celui de la pro- fondeur des incisions qu'on y pratiquait, moins d'ad- mettre, ce qui est de toute vraisemblance, qu'il s'agis- sait, dans les cas observs par le voyageur anglais, de ces pieds monstrueux produits par l'lphantiasis , et qu'on rencontre si communment sous les tropiques. La Chique, pour le dire en passant, s'attaque, avec avidit, ces sortes de parties o, raison de leur insensibilit, ou de leur presque insensibilit , elle peut sjourner longtemps l'insu et mme au su des malades. Aussi est-ce sur des lphantisiaques, ainsi que sur des lpreux, qu'on pourrait voir la Chique parvenir, saine et sauve, jusqu'au terme de sa vie parasitaire et de sa gestation par consquent. Des Chiques, dans cet tat, paraissent avoir t vues par Rengger, qui, aprs avoir dit que , chez les crtins et les ngres malpropres, l'enflure et les ulc- rations sont prodigieuses, etc., ajoute : Dans ces cas, les sacs ou loges aux ufs tombent, et les cavits qu'ils occupaient ont alors l'aspect d'un nid de gupes (1). (1) Les ufs, dans l'tat dont parle ici Rengger, c'est--dire encore tt dans leur sac ou loge (abdomen du parasite), doivent tre suscep- ibles d'clore, puisqu'ils ont atteint leur complet dveloppement. En st-il ainsi, malgr la rupture de tous les rapports ayant exist jusqu'alors entre J'insccte et le sujet qui le nourrissait? D'un autre ct, cette terminaison de sa vie parasitive serait-elle la termi- naison normale de celle-ci, ou bien cette autre terminaison dont il a t parl en son lieu, et o l'on voit les ufs, galement parvenus leur complet dveloppement, eu toute apparence du moins, se faire jour travers de nombreuses couches d'piderme, telles que celles de la plante des pieds, surtout chez les ngres? Les ufs suivent alors, daus ce trajet, l'ouverture de pntration de l'insecte, celui-ci restant toujours emprisonn dans la profondeur des parties, sans y exciter des accidents inflammatoires. (La suite prochainement.) SOCITS SAVANTES. 291 II. SOCITS SAVANTES. ACADMIE DES SCIENCES. Sance du il juin. MM. d'Archiac et de Verneuil communiquent un travail intitul : Sur la faune dvonienne des rives du Bosphore. Les savantspalontologistes annoncent quele lieutenant- colonel Abdullah-Bey a offert au musum d'histoire natu- relle la riche collection dont il avait prsent un apera dans la sance du 6 mai dernier. Voulant tmoigner au savant turc leur gratitude, ils font connatre l'Acadmie l'importance des matriaux qu'Abdullah-Bey a offerts au musum. Les chantillons qui composent cette belle collection sont au nombre de plus de 1,200 et ont presque doubl le nombre des espces qui constituaient cette faune an- cienne. Dans cette faune sont reprsents les Crustacs, les Mollusques cphalopodes, gastropodes, acphales, lamel- libranches, et surtout brachiopodes, quelques Bryozaires, des Annlides, des Radiaires stellrides et des polypiers. Ce que la liste des espces reconnues dans la collection d'Abdullah-Bey offre de plus remarquable et de plus nou- veau, c'est l'abondance des Trilobites du type des Cry- phus, genre propre au systme dvonien et dont une espce, le C. Abdullahi, est nouvelle pour la science, puis la prsence du Phacops laiifrons, d'au moins deux espces de Cphalopodes, dont l'un, le Trochoceras Barrandei, justifie la prsomption dj exprime que ces couches appartiennent aux plus anciennes du systme. Une Ortho- 292 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. [Aot 1867.) cratite d'assez grandes dimensions, siphon sublatral, un Bellrophon, un Loxonema, trois Ptrines, vingt-huit espces de Brachiopodes, dont une nouvelle {Leptna Tchihatcheffi), le Cupressocrinites elongatus et d'autres Crinodes dont les tiges nombreuses sont restes indter- mines, compltent l'ensemble du tableau de cette orga- nisation ancienne. Aprs avoir donn une liste des fossiles recueillis par Abdullah-Bey, les savants acadmiciens ajoutent : Si ces 5i formes, dont plusieurs, la vrit, n'ont pu tre dtermines spcifiquement, mais dont 20 seule- ment taientconnues auparavant sur les rives du Bosphore, on en ajoute 17 autres, rapportes des mmes localits par M. P. de Tchihatcheff et mentionnes dans la Palontolo- gie de l'Asie Mineure (Homalonotus Gervillei, lonyicaudatus, Cryphus asiaticus, Rhynchonella Pareti, Atrypa relicula- ris, Spirifer macropterus, Davousti, Orlhis basalis, Reau- monti, Leptna laticosta, Dutertrii, Cyathophyllum qua- drigeminum, Acervularia Roemeri, Favosites cervicornis, ramosa, Alvolites suborbicularis, Pleurodictyum problema- ticum), on trouve que la faune dvonienne des environs de Constantinople comprend aujourd'hui 71 espces ou formes distinctes, dont 8 rilobites appartenant trois genres, 36 Brachiopodes, ou la moiti du total, rpartis dans 12 genres, etc. Malgr la prdominance gnrale des mollusques de ce dernier ordre dans les faunes an- ciennes, cette proportion relative de la moiti est un fait exceptionnel. Sur le versant mridional de l'Anti-Taurus, M. de Tchihatcheff avait aussi rencontr 12 autres espces dans des couches du mme systme, quoique probablement plus rcentes que les prcdentes [Rhynchonella bolonien- sis, Spirifer Seminoi, Chonetes nana, Productus subaculea- tus, Cyathophyllum cspitosum, Marmini, Campophyllum asiaticum, Favosites Tchihatcheffi, reticulata, Alvolites SOCITS SAVANTES. 293 subqualisy Cnites fruticosus, Stromatopora polymorpha), d'o il rsulte que 83 formes dvoniennes sont actuelle- ment connues dans ces parties limitrophes de l'Europe et de l'Asie. Ce rsultat constitue un des jalons palontologiques les plus importants que l'on ait encore poss, pour des roches de cette poque, situes aussi loin des rgions clas- siques de l'ouest et du nord de l'ancien continent ; il montre, en outre, combien, malgr la distance qui les en spare, les caractres gnraux de l'organisme ont peu vari, puisqu' peine un dixime des espces n'a pas t signal ailleurs, et que les formes les plus communes ici sont galement les plus communes au mme niveau dans d'autres pays. La collection du lieutenant-colonel Abdullah-Bey, dont nous venons de prsenter un aperu l'Acadmie, a donc eu pour la science une utilit relle, en confirmant, par de nouveaux faits, les dductions prcdentes et en leur donnant un caractre de certitude et de gnralit qu'elles n'avaient pas encore atteint. M. (/ Quatrefages prsente l'Acadmie un ouvrage de M. Vogt intitul : Mmoire sur les microcphales ou hommes- singes, et fait quelques rflexions propos des ides mises par l'auteur. M. Rouget prsente un mmoire sur la contraction mus- culaire; en voici les conclusions : lLes muscles sont constitus par des fibrilles tordues en spirales lastiques; l'cartement et le rapprochement des tours de l'hlice produisent les alternatives d'allonge- ment et de raccourcissement d'o rsulte le mouvement musculaire. Le raccourcissement a lieu exactement de la mme faon dans la contraction musculaire et dans l'tat de rigidit persistante improprement appele cadavrique; il doit tre considr comme un retour de l'lment con- tractile vers l'tat de repos, car il atteint son maximum 2% REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Aot '1867.) quand le muscle est soustrait toute cause d'excitation et priv de l'influence des nerfs et de celle de la nutrition. 2 La tendance au raccourcissement rsultant de l'lasticit propre de l'lment musculaire est permanente. Pendant la vie et l'tat de repos du muscle, elle est com- battue par une tendance l'allongement dont l'nergie est proportionnelle l'activit de la nutrition et s'teint avec elle. La contraction se produit au moment o l'quilibre entre les deux tendances opposes est rompu par la suppression de lacaused'extension ; celle-ci peut tre mo- mentanment suspendue par l'action des agents dits exci- tants de l'irritabilit musculaire : l'influx nerveux, l'lec- tricit, la chaleur, le choc, etc. 3 Le coefficient d'lasticit variant dans le muscle vivant avec les diffrents tats de repos, de contraction, de rigidit, ces variations modifient la forme et l'nergie des contractions. 4 Le mouvement qui cesse de produire le travail d'extension du ressort musculaire, au moment de la con- traction, se manifeste sous forme d'lvation de tempra- ture. 5 Le raccourcissement est l'effet de l'lasticit propre et permanente de la spirale contractile; l'allongement est produit par une cause de mouvement, dveloppe dans l'acte de la nutrition, et corrlative la chaleur, si elle n'est la chaleur elle-mme. MM. Balbiani et Signoret adressent une note sur le d- veloppement du Puceron brun de l'rable : Les faits observs rcemment par M. Dareste pendant l'volution du poulet, et les dductions qu'il en a tires relativement la formation des races chez les animaux, les exemples analogues, si concluants, que M. Naudin nous a fait connatre chez les vgtaux, dmontrent que, dans l'un et l'autre rgne, certaines anomalies du dve- SOCITS SAVANTES. 295 loppement peuvent tre le point de dpart de races parti- culires. L'observation suivante prouve que ce ne sont pas seulement de simples races qui sont produites de la orte, mais que des formes dcrites comme des espces ou mme des genres vritables ne reconnaissent parfois pas d'autre origine. En 1852, un naturaliste anglais, ML. J. Thornton, signala, sous le nom de Phyllophorus testudinatus, un in- secte hmiptre qu'il avait rencontr sur les feuilles de l'rable commun [accr campeslre) et qu'il considra comme la larve d'une espce indtermine d'Aphide. Plus lard, en 1858, M. Lane Clark l'observa galement et le plaa, sous le nom de Chelymorpha phyllophora, dans un genre intermdiaire entre les Aphides et les Coccides. Enfin, en 1862, M. Van der Hven, de Leyde, le dcrivit aussi comme un genre nouveau, en remplaant les noms gn- riques de Phyllophorus et Chelymorpha par celui de Pe- riphyllus, parce qu'ils taient dj employs dsigner d'autres genres d'insectes, et notre hmiptre reut de l'illustre naturaliste hollandais le nom de P. testudo. De mme que M. Thornton, M. Van der Hven le regarda comme la larve d'une Aphide dont la forme adulte tait encore inconnue. Ces courtes indications historiques rsument tout ce que nous savions sur cet insecte lorsque nous avons en- trepris, de notre ct, quelques recherches son sujet, dont nous nous proposons de faire connatre ici les r- sultats. Nous nous sommes d'abord assurs que, loin de constituer une espce distincte ou mme un genre nou- veau, le Periphyllus n'tait, en ralit, autre chose que la larve d'une des espces connues de Pucerons qui vivent sur l'rable, c'est--dire de YAphis aceris, espce brune que l'on rencontre, pendant une grande partie de l'anne, sur les feuilles et l'extrmit des jeunes pousses de cet arbre. Mais, en mme temps que nous constations ce fait, 296 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Aot 1867.) nous avons t mis sur la voie d'une dcouverte des plus inattendues, et qui constitue une particularit nouvelle et fort remarquable du dveloppement des animaux de ce groupe, qui nous offraient dj de si curieux phnomnes au point de vue de leur reproduction. Il s'agit, en effet, de la facult, devenue transmis- sible toutes les gnrations d'une seule et mme espce, d'engendrer deux sortes d'individus, les uns normaux, les autres anormaux, dont les premiers seuls, aprs leur naissance, continuent le cours de leur dveloppement et deviennent aptes reproduire l'espce, tandis que les derniers conservent, pendant toute la dure de leur existence, les formes qu'ils avaient en venant au monde, et paraissent incapables de se propager. Mais, de plus, ces deux catgories d'individus prsentent des caractres tellement tranchs, qu' moins d'avoir assist leur nais- sance et s'tre ainsi assur qu'ilssont rellement engendrs par des femelles identiques, et quelquefois mme par une seule et mme mre, on les considrerait invitablement comme appartenant deux espces, voire mme deux genres compltement diffrents. Or l'un d'eux n'est autre que le Periphijllus dont nous avons parl au commence- ment de cette note, en disant qu'il avait t dcrit par tous les auteurs qui l'avaient observ comme un genre part dans la famille des Aphides. Telle est, en rsum, la singulire observation que nous avons faite sur l'Aphis aceris. Entrons maintenant dans quelques dtails plus circonstancis sur chacune des deux sortes d'individus dont se compose cette espce. Lorsqu'on examine l'il nu ou la loupe les em- bryons du Puceron brun de l'rable, au moment o ils sont engendrs par les femelles, ou aprs avoir ouvert le corps de celles-ci, on constate tout d'abord qu'ils n'ont pas la mme coloration chez toutes. Chez quelques-unes, ils sont d'un vert assez vif, tandis que chez d'autres leur SOCITS SAVANTES. 297 couleur est plus ou moins bruntre ou brun verdtre. En les tudiant l'aide du microscope, on ne tarde pas apercevoir des diffrences plus importantes. Les embryons bruns n'offrent rien de particulier noter, et ne diffrent de leurs mres que par des caractres analogues ceux que l'on remarque dans toutes les espces de Pucerons entre les jeunes individus nouvellement ns et les femelles adultes. De mme que chez ces dernires, leur corps et ses appendices sont garnis de poils simples assez longs, et ils renferment dj, comme toutes les jeunes Aphides au moment de leur naissance, des rudiments d'embryons dans l'intrieur de leur appareil gnrateur. Si nous con- sidrons, au contraire, les embryons verts, nous consta- tons immdiatement, outre leur coloration particulire, des diffrences trs-tranches entre eux et leurs cong- nres de couleur brune. Les diverses parties du corps et des membres n'offrent pas la mme conformation que chez ces derniers, mais on est frapp surtout du dvelop- pement extraordinaire et de l'aspect insolite de leur systme tgumentaire. En effet, ce ne sont plus seulement de simples poils qui garnissent leur surface, mais encore, et principalement, des folioles cailleuses transparentes, plus ou moins arrondies ou oblongues, parcourues par des nervures divergentes et ramifies. Ces folioles oc- cupent surtout le bord antrieur de la tte, le premier ar- ticle des antennes, qui est trs-gros et protubrant, l'arte externe des tibias des deux paires de pattes antrieures et les bords latraux et postrieur de l'abdomen. En outre, toute la surface dorsale de celui-ci et du dernier segment thoracique est recouverte d'un dessin ayant l'aspect d'une mosaque compose de compartiments hexagonaux, et qui n'est pas sans analogie avec la marqueterie forme par les plaques cailleuses de la carapace des tortues. Ces dtails donnent notre insecte une grande lgance d'aspect qui le fait rechercher des amateurs du microscope en Angle- 298 RV. ET MAC. DE ZOOLOGIE, (Aot 1867.) terre, o il est vulgairement connu sous le nom de leaft- insect. L'animal tout entier est fortement aplati et res- semble une petite caille applique la surface de la feuille sur laquelle il repose, et o il faut une certaine at- tention pour le dcouvrir. Un autre caractre remarquable de ces individus anormaux de Apliis aceris est l'tat rudimentaire de leur appareil gnrateur. Celui-ci est rduit quelques groupes de petites cellules ples et peu visibles, dont aucune n'ar- rive maturit pour se transformer en un embryon, et il conserve ce caractre aussi longtemps qu'il est possible d'observer l'animal. Les fonctions de nutrition ne s'ex- cutent non plus chez eux que d'une manire peu ner- gique; car, depuis le moment de leur naissance jusqu' celui o l'on cesse de les observer, ils n'acquirent qu'un faible accroissement de taille, celle-ci atteignant peine 1 millimtre. Ils ne subissent aucune mue, ne prennent ja- mais d'ailes comme les individus reproducteurs, et leurs antennes conservent toujours les cinq articles qu'elles pr- sentent chez toutes les jeunes Aphides avant le premier changement de peau. Cependant ils possdent un rostre bien dvelopp et un canal intestinal dont nous avons distinctement observ les contractions pristaltiques Bref, dans l'espace de plusieurs mois pendant lesquels on peut les observer , c'est--dire depuis mai jusqu' no- vembre, on ne constate aucun changement dans leur tat, et ils disparaissent avec les feuilles qui les portent, sans qu'il soit possible de connatre ce qu'ils deviennent ult rieurement. Nous nous sommes naturellement demand quelle tait la signification de ces individus anormaux du Puce- ron de l'rable, et quel rle ils remplissaient dans les fonctions de reproduction de l'espce laquelle ils appar- tiennent. Ce ne sont videmment pas des mles, puisque leur appareil gnrateur conserve la mme forme rudi- SOCITS SAVANTES. 299 mentaire, quelle que soit l'poque laquelle on les exa- mine. En outre, dans aucune espce connue de Pucerons, les mles ne sont engendrs en mme temps que les indi- vidus vivipares, lesquels ne sont pas les vritables femelles de l'espce. Il ne reste donc d'autre alternative que de les considrer comme une modification du type spcifique, incessamment reproduite, avec les mmes caractres, par les gnrations normales qui se succdent. Nos Pucerons anormaux sont, la vrit, dpourvus de la facult de se reproduire, soit par gnration sexuelle, soit de toute autre manire ; mais, depuis les observations de M. H. Lan- dois sur la loi du dveloppement sexuel des insectes, nous savons que, chez ceux-ci, les sexes sont simplement lis aux conditions d'alimentation de la larve. De ce que, dans l'tat actuel des choses, ces conditions ne se sont pas en- core rencontres pour l'une des deux sortes de larves de YAphis aceris , il ne faudrait pas conclure qu'elles ne puissent se raliser un jour, et, en acqurant ainsi, avec les attributs des sexes, la facult de se propager directe- ment d'une manire indfinie, ces individus anormaux de- viendront, a leur tour, l'origine d'une espce nouvelle produite par dviation d'un type spcifique antrieur. Sance du 2i juin. M. Rouget prsente une note sur les prtendues vibrations de la contraction musculaire. M. Ed. Robin soumet au jugement de l'Acadmie de nouvelles observations sur la dure de la vie et sur les moyens de retarder la vieillesse. Sance du 1 er juillet. M. Serres communique un grand travail palontologique intitul : De l'ostographie du Mesotherium et de ses affinits zoologiques. Colonne ver- tbrale. Premire note. Cette premire partie, qui occupe dj onze pages des Comptes rendus, se compose de descriptions dtailles qu'il est impossible d'analyser. Nous engageons donc les naturalistes l'tudier dans le recueil de l'Acadmie. 300 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Aot 1867.) M. G. Pouchet prsente une note sur l'anatomie du membre antrieur du grand Fourmilier (Myrmecophaga jubata). L'intressant travail anatomique de M. G. Pouchet est tout fait dans le mme cas, et, comme celui de M. Serres, est peu susceptible d'analyse. M. Bchamp adresse une note sur la saccharification du corpuscule vibrant de la pbrine, et tablit, pour conclu- sion de ses tudes chimiques sur le corpuscule, que celui- ci contient de la cellulose. M. de la Bannire de Beaumont adresse un nouveau mmoire sur la nutrition des jeunes Salmonids, au moyen d'une larve d'eau courante du genre des Diptres tipulair.es voisin des Simulies, et prie l'Acadmie de vouloir bien substituer la rdaction actuelle celle qui a t adresse par lui le 9 juillet 1866. Nous avons pu observer ces larves de ipulaires, grce l'obligeance de M. de Beaumont, qui nous en a envoy des chantillons, et nous avons reconnu qu'elles sont sem- blables celles que nous avons observes, il y a plus de quinze ans, dans des ruisseaux des Basses-Alpes. Nous reviendrons sur ce sujet quand le rapport de l'Acadmie aura t publi. M. Esmenjaud prie l'Acadmie de faire ouvrir un pli cachet, dpos en son nom, le 1 er mai 1867. Ce pli con- tient une note relative aune question d'entomologie, note qui est renvoye la section de zoologie. Sance du 8 juillet. M. Blondin adresse une note re- lative un bois de Cerf gigantesque qui existe dans l'une des tours du chteau d'Amboise. Ces restes, bien conservs jusqu'ici, appartiennent, dit-il, une espce certainement dtruite, et ont t en- voys d'Allemagne sous Charles VIII. Ils paraissent beau- coup plus grands que ceux du Cerf bois gigantesque du ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 301 musum Ces dbris figureraient avec honneur dans la belle collection du musum, et, probablement, cette translation serait d'autant plus facile que le chteau d'Am- boise appartient l'tat. M. Bastion adresse de Wissembourg une note extraite d'un trait d'apiculture qu'il vient de publier; cette note est relative la parthnogense. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Bulletin de l'acadmie d'Hippone, Socit de recherches scientifiques et d'acclimatation. N 1, in-8. Bone, 1865. Ce premier numro des travaux et des dbuts d'une Socit qui s'est forme par le zle scientifique d'un noyau d'hommes de cur, pleins de zle et d'instruction, montre tout l'avenir de la jeune compagnie et fait vivement dsi- rer qu'elle russisse. C'est le 18 janvier que la premire runion de ces hommes dvous au progrs a eu lieu, et grce l'initia- tive et l'active impulsion de M. le vicomte de Gantes, sous-prfet de Bone, dit le savant prsident M. Olivier, notre Socit compta presque aussitt 160 associs fonda- teurs et 25 fonctionnaires.... Ainsi, dit-il encore, malgr les difficults du commencement, nos efforts ne sont pas demeurs striles ; un muse, une bibliothque ont t crs par nous. L'un et l'autre s'enrichissent peu peu, grce aux dons des particuliers et aux subsides de l'ad- ministration. Des confrences publiques ont t insti- tues. Aprs avoir rendu un juste hommage la mmoire de 302 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. [Aot 1867.) Lon Dufour, dans une notice bien sentie que M. le pr- sident Olivier a place la fin de son introduction, le re- cueil commence par un mot sur l'vque d'Hippone, par Lon Dufour. Viennent ensuite des Remarques sur une particularit des murs des Curtonevra stabulans et Musca domestica, par M. Desbrochers des Loges. Ce savant, qui habite Cosne-sur-l'OEil, a observ, dans un certain nombre 'Ho- plia crulea qu'il avait enfermes dans un bocal et tues avec de la benzine, des larves de diptres qui lui ont donn la Curtonevra stabulans, mouche commune par- tout. Il y avait aussi, dans ces coloptres, la larve d'un auire diptre qui s'est dessche, mais qui a t reconnue par Lon Dufour comme appartenant au genre An- thomya. L'autre observation de l'auteur est non moins intres- sante, c'est la prsence, sur la Musca domestica, d'indi- vidus du Chclifer cancroides, qui semblaient frquenter ce diptre pour se nourrir de petits acariens qui se tenaient sur son corps. M. Olivier rappelle que, dans les rgions septentrio- nales, les insectes ne se cachent gure que durant l'hiver. Dausles pays chauds, ajoute-t-il, ils se cachent galement durant l't. On peut dire qu'il y a, pour les insectes al- griens et probablement pour tous ceux des climats chauds, non-seulement une hibernation, comme en Eu- rope, mais une estimation; c'est--dire une double habi- tude de retraite, l'une superficielle, durant laquelle l'in- secte se tient, en quelque sorte, porte de profiter de chaque rayon de soleil, c'est l'hibernation; l'autre plus complte, plus profonde, parce qu'elle n'a pas d'inter- mitience , c'est l'estivalion. L'auteur appuie ces principes par le rcit d'observations trs-bien faites. Du reste, ce qui prouve qu'il est dans ANALYSES d' OUVRAGES NOUVEAUX. 303 le vrai, c'est ce que l'on sait de la manire de chasser dans les pays plus chauds encore, au Sngal, o l'on est sr de trouver beaucoup de sujets d'espces trs-rares, en piochant au pied des arbres, en les dchaussant pour y chercher des insectes qui n'ont pu trouver que l le peu d'humidit ncessaire la conservation de leur existence. Tout le monde sait aussi que le reprsentant des hris- sons d'Europe, qui s'engourdit l'hiver, le Tanrec, s'en- gourdit l'le Maurice ds que la saison chaude et sche est arrive. Nous ne saurions trop fliciter l'acadmie d'Hippone, et nous lui souhaitons de grand cur longue vie et prosp- rit. G. M. Les Oiseaux d'Afrique de Levaillant, critique de cet ouvrage, par Cari Scndevall. iKongliga svenska Vetenskaps Akademiens Handlingar. Ny foeljd. Andra Bandet, foersta Haeflet, 1857, p. 1*6-60.) Suite. Voir 1867, p. 76, 116 , 188 et 218, 251. 260 (Lorio d'or); in Caffraria, auctumno, in migra- tione inventas; Oriolus auratus, Vieill., N. D. et Enc, p. 695 (ex Lev.) ; Bp., sp. , 248 ; Cab. M. H., 209. Oriolus bicolor, Licht., Cal., p. 20 (c. cit. Loriot bicolor) (1), Temm., Cat., 1807, 202, Wagl., Syst., (1) Observandura est nomen Loriot bicolor esse nomen galli- cum, nec raajorem vim habere io uomenclaturara systematicam determiDadam, quam nomina gallica vel barbara a Levaillantio vel Buffouio, auglica, etc., a Lathamo, Edwardsio etplur.; brasiliaua, a Maragravio e. s. p. data. Ergo nomen Oriolus auratus antiquuis est noiuiue O. bicolore. 304 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Aot 1867.) n <> 4. Hartl., W. Afr., 80. Hc Orioli sp. inhabitat Africain tropicam superiorem, ab Abyssinia ad Senega- lem ; sed a nemine, prseter Lev., incola Africae meridio- nalis perhibetur. Auctorem vero nostrum, h. I., ut saepe, fabulam narravisse, eo tutius dicere possumus, quod aves inigratoriae non poluin versus, hieme, migrare soleant. Obs. Wagler, 1. c, observavit Turdum flavum aucto- rum ex China, hanc forte esse avem, quod vero minus probabile videtur; T.; flavus, Gm.; Lath., 72 (ex-Merle jaune de la Chine, Sonnerat, It. Ind., II , 195) tam leviter descriptus est ut certe determinari nequeat; prseterea, verba : scapi plumarum albi minus bene cum Oriolis conveniunt. 261 - 262. Loriot coudougnan tf >; in Caffraria et in eolonia orientali, nidificans; etiam in Abyssinia et in Sngal ; Oriolus larvatus, Licht., Cat., 20; Bp., Csp., 347; Cab. M. //., 210 ; Hartl., W. Afr., 81. O. monachus, Wagl., Syst., n 7. 263. (Loriot rieur); in Afr. merid. ad orientem , sub migratione autumnali, a Lev. ipso visus et occisus dicitur; quod vero inter fabulas ejus vulgares numerandum est. Avis enim tantummodo Indiam incolit, ubi vero frequens reperilur Oriolus melanocephalus, Linn. (Edw., 771); Bp. ? Csp., 346; M. Hein., 210. O. galbula (6 et y, Lath. 264. Ramerox; Houtniqua; Columba arquatrix,Temm., Fig. Wagl., Syst., n 50. 265. Ramier roussard; per totam coloniam capensem , Columba trigonigera, Wagl., n 51 ; Bp., Csp., II , 50; quae forma meridionalis paulum sane a Sennaarii, Senegaiensi, C. guinea, L., X (Edw., 75), differt, ideoque a Bp. sp. propria habetur. 266. (Ramier founingo); ex ins. Madagascar a Brisso- nio descripta; sed mense februario, sylvas Caffrariae; MLANGES ET NOUVELLES. 305 migrans visitt. In historia hujus avis Lev. non, ut solet, expressis verbis, se ipsum dicit avem vidisse; sed vocem et modum, quo se inter frondes arborum celt, describit. Tamen postulari potest hanc avem non in Africa visam fuisse. Est Columba madagascariensis , Linn., XII (Briss., I, 140, sp. 36); Lath., 40 (Buff.), Bp., Csp., 11,29. C. phnicura, Wagl., SysL, n 23. {La suite prochainement.) IV. MELANGES ET NOUVELLES. Sriciculture compare. Nouvelles de quelques ducations de Vers soie faites en Corse en 1867. M. Carlotti, qui la sriciculture et bien d'autres questions agricoles doivent d'excellentes observations, m'a adress rcemment la lettre suivante : Monsieur, d'aprs le dsir que vous m'en avez tmoign lors de votre trop court sjour Ajaccio, je m'empresse de vous fournir des renseignements sur quelques duca- tions de Vers soie, parmi celles faites en Corse, dont j'ai pu connatre la marche et les rsultats. Je pense que M. Vico, celui qui a men fin l'ducation la plus importante Ajaccio, n'aura pas nglig de vous informer du succs qu'il a obtenu. Ce qu'il importe de savoir, au point de vue des tudes 2 e srie. T. xix. Anate 1867. 20 306 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. {Aot 1867.) que vous avez entreprises et que vous continuez avec une ardeur infatigable, c'est que cet ducateur, dans les cham- bres duquel (que j'ai souvent visites jusqu'au moment du dramage) on n'a pas constat la moindre trace de maladie, avait opr avec la graine.provenant de l'du- cation que j'avais faite moi-mme Saint-Antoine en 1866. La graine que j'avais employe avait t obtenue d'une ducation faite en 1865 dans une contre mi-montagneuse, prs de Corte. J'ai voulu, avant tout , signalerce fait votre attention, d'abord parce qu'il confirme vos propres observations, et ensuite parce qu'il a quelque valeur cause de la situa- tion actuelle de l'industrie de la soie. Il fournit d'autant plus matire des rflexions srieuses qu'il a reu une confirmation clatante des ducations faites Belgodere, dont j'ai lu les dtails circonstancis dans le D 6 de votre Revue de zoologie pure et ap- plique. En effet, la commune de Belgodere est situe sur un plateau minent, marquant les limites entre la rgion maritime et la rgion intermdiaire de la Corse, et il appartient, par son climat, plutt la seconde qu' la premire. C'est, je vous l'ai dj dit, dans les climats temprs ou mme froids, que devraient tre faites les ducations pour graine en Corse, si l'on veut parvenir implanter solidement, dans le pays, l'industrie sricicole. Cette remarque faite, je reviens aux ducations accom- plies Ajaccio. Celle de M me Lanfranchi, que vous avez visite, et celle de M. Frassetto, que vous n'avez pu voir, ont donn des rsultats identiques, un peu infrieurs ceux obtenus par M. Vico. La graine dont ils se sont ser- vis avait t fournie par le capitaine Cesari de Sainte- Lucie de Tallano. Un employ du pnitencier deChiavari, avec 12 gram- MLANGES ET NOUVELLES. 307 mes de graine tire de la magnanerie de Portovecchio, a obtenu 15 kilogrammes de cocons , et l'ducation s'est faite dans une pice troite, mal are, servant de cuisine une famille assez nombreuse , et s'est termine dans trente-cinq jours. Est-ce que ce rsultat, qui s'est renouvel pendant trois annes conscutives, ne dmontre pas quel serait l'avenir rserv au pnitencier de Chiavari , si l'administration des prisons se dcidait enfin peupler de mriers au moins une partie des terrains en pente composant la plus grande partie du domaine, qui ne peuvent tre uti- liss que par des plantations? Je sais, monsieur, que plusieurs ducations ont t faites dans l'arrondissement de Corie, et, d'aprs les informa- tions que j'ai reues, le rendement aurait vari entre les 30 et 38 kilogrammes de cocons par once de graine. L'ducateur Jean-Pierre Carlotli, qui a obtenu, l'anne dernire et les annes prcdentes, les rsultats ports votre connaissance par la lettre que vous avez bien voulu insrer dans la Revue de sriciculture compare, n 10, anne 1866, m'a assur n'avoir perdu un seul ver de maladie pendant le cours de son ducation. Celle-ci a t faite, comme les prcdentes, dans un village expos tous les vents, dans une position plus leve que celle de Belgodere, en face d'une montagne qui conserve la neige jusqu'au mois d'aot. L'endroit nomm Poggio-di-Venaco est soumis de grandes vicissitudes atmosphriques, et des vents imp- tueux s'y font souvent sentir. Les mriers dont la feuille a servi l'ducation dont il s'agit, sont tous jeunes et se trouvent dans des terres cultives jardinage et arroses. Je note ces circonstances, parce qu'elles semblent de nature exercer une influence fcheuse sur la sant des vers, et cependant elles n'en ont eu aucune jusqu' pr- sent. 308 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Aot 1867.) L'closion avait commenc le 4 mai, et au 10 juin tous les vers taient monts au bois. Un Italien, associ de M. Vico, a trouv les cocons bien nourris et parfaits , et c'est lui qui les a achets un prix lev. Des ducateurs du Var, qui en avaient demand des chantillons, en offraient un prix suprieur ; mais la vente tait arrte lorsqu'ils ont fait connatre leur dsir l'ducateur. Ils se sont alors borns demander la promesse que, l'anne prochaine, tout le produit de l'ducation serait pour eux. Vous aurez, je pense, pendant le cours de votre inspec- tion, observ des faits plus concluants que ceux que je viens de relater, et vous aurez acquis la conviction, je l'espre, que l'industrie sricicole peut prendre un grand dveloppement en Corse. C'est l'avis exprim par M. Limperani dans un rapport publi dans le journal de la Corse du 9 de ce mois. tant dans les meilleures relations possibles avec l'mi- nent prsident de la Socit d'agriculture, j'ai pens de lui soumettre mes vues sur les moyens d'atteindre le rsultat qui est dans les vux de tous les hommes dvous au pays : donner un grand dveloppement la srici- culture dans le dpartement. Voici les considrations et les conclusions par lesquelles je termine ma lettre M. Limperani : Je ne pense pas, monsieur le prsident, que l'on puisse parvenir, par des mesures administratives, faire rester en Corse la graine de Portovecchio, ou celle que pourraient fabriquer des ducateurs aussi heureux que M" ,c Rocca- serra ; ce qui ne doit pas nous dtourner de faire des efforts pour parvenir obtenir de la graine dont l'emploi inspire confiance et la rpandre dans le pays. Vous avez dj, par vos publications, aplani les voies MLANGES ET NOUVELLES. 309 qui peuvent nous mener un rsultat que vous avez en perspective. Au reste, le Bulletin trimestriel, dont l'administration prfectorale a conseill la publication, pourra faire cesser tous les obstacles. Permettez-moi, en attendant, de vous soumettre quel- ques vues dont la ralisation pourrait , si je ne me irompe, ne pas prsenter de difficults srieuses, et produire un effet aussi prompt qu'avantageux. La plus grande masse de mriers en tat d'tre exploits sont situs dans la rgion maritime, mais il s'en trouve aussi une certaine quantit dans la rgion inter- mdiaire. Nul doute, selon moi, que, si la feuille de ces derniers tait toute utilise pour des ducations destines nu grainage, on n'en oblnt la quantit de graine nces- saire pour toutes les ducations que pourraient entre- prendre les propritaires de la zone maritime. Les vers qu'on obtiendrait dans la premire seraient vigoureux et robustes et leurs germes rsisteraient l'ac- tion nervante du climat de la seconde. Rien ne s'opposerait ce que les petites magnaneries de la rgion intermdiaire fussent visites pendant le cours des ducations , pour constater l'tat sanitaire des chambres, et une fois celui-ci reconnu parfait, rien ne s'opposerait non plus qu'on garantt aux ducateurs le placement de leur graine. Quel serait l'individu qui, bien clair sur ses vri- tables intrts, voudrait courir le risque de faire en pure perte des sacrifices de temps et d'argent, tandis qu'il aurait la certitude de raliser des bnfices en employant la graine du pays? Est-ce que, d'ailleurs, par une entente des socits d'agriculture entre elles, on ne pourrait pas connatre, par anticipation, la graine qui pourrait tre fabrique dans la rgion intermdiaire et celle qui pourrait tre employe dans la zone maritime? 310 REV. ET MAC DE ZOOLOGIE. (Aot 1867.) Il vaudrait la peine que des hommes srieux et d- vous leur pays s'occupassent de cet important objet, car, sans l'alternance que je propose, pratique dj au Japon et mme en Chine, jamais, j'en suis profondment convaincu, on ne parviendra asseoir sur des bases du- rables la sriciculture en Corse. Je passe maintenant, monsieur le prsident, l'exa- men de la seconde partie de votre programme, les moyens d'tendre la culture du mrier. Je considre comme clairement dmontr que cette culture se concilie on ne peut mieux avec les autres cul- tures qui sont en usage dans le pays. En effet, le mrier n'a pas mme une zone dtermine, comme l'olivier et la vigne. Il peut vgteraussi bien dans les plaines de Marana que sur les plateaux les plus levs de la rgion intermdiaire se limitant sur la rgion mon- tagneuse. Si, dans les sols riches et conservant un peu d'humi- dit, il peut se passer de culture, il exige des binages, des soins et mme des engrais lorsqu'il se trouve plac dans des sols pauvres; mais, si on lui donne les soins que son organisation rclame, il acquiert partout des formes ro- bustes, et partout il fournit une feuille propre la nour- riture des Vers soie. D'un autre ct, les terrains accidents, o la culture des crales est peu avantageuse, sont nombreux et ten- dus. Les plantations d'arbres peuvent seules leur donner une grande valeur, et, parmi les arbres, le mrier est celui qui entre, comme vous le faites remarquer, plus promptement en production et peut donner le rendement plus assur. Il y a une autre observation faire, qui ne vous a pas sans doute chapp : le mrier donne peu d'ombrage. Il peut donc border les enclos et occuper mme des terrains en plaine sans que les autres cultures en soient exclues. Je crois que vous pensez, comme moi, monsieur le MLANGES ET NOUVELLES. 311 prsident, que la Corse ne possde pas, l'heure qu'il est, le centime des pieds de mrier que pourrait alimenter son sol, sans nuire d'une manire directe ou indirecte aux autres cultures. C'est en multipliant cet arbre de faon ce que chaque famille riche, aise ou pauvre puisse faire annuellement une ducation de Vors soie, qu'on pourrait parvenir dcupler, dans huit ou dix ans d'ici, le revenu territorial de l'le. Mais c'est par centaines de mille, et non par milliers de pieds, qu'on devrait faire les plantations. La Corse compte 45,000 familles peu prs de grands, moyens et petits propritaires. Chacune des premires devrait avoir sur ses domaines au moins 1,000 pieds de mriers, 500 chacune des se- condes, et 100 au moins les familles des petits propri- taires. Ces derniers ne sauraient mieux mettre profit le demi-hectare que couvriraient ces arbres. Le produit de la petite ducation suffirait pour ban- nir la gne du mnage. Il est, ce me semble, impossible que, quelle que soit la place qu'occupe le mrier dans les ppinires publiques, elles puissent satisfaire au besoin qui se manifeste, et four- nir un si grand nombre de plantes. Quand mme on en trouverait dj d'adultes sur le continent, en nombre suffisant, peu de propritaires pour- raient supporter la dpense d'achat et de transport. Mais la propagation du mrier pourrait suivre une marche progressivement rapide, si les grands propri- taires voulaient tablir eux-mmes des ppinires, et si les propritaires moyens, en s'associant, en craient aussi sur plusieurs points. Les socits d'agriculture pourraient les seconder effi- cacement en tirant du continent et en leur livrant des pourettes, plants ayant un ou deux ans de semis, propres tre placs en ppinire. 312 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Aot 1867.) Au bout de deux ans ils seraient en tat d'tre greffs; Je placement demeure pourrait avoir lieu deux ans aprs, et, quatre ans plus tard, ils fourniraient dj de la feuille. Ainsi, au bout de huit ou dix ans, la Corse pourrait tre le premier dpartement sricicole de l'empire, et des plus prospres. Il se peut, monsieur, que vous ne trouviez pas toutes mes opinions fondes et mes esprances ralisables. Mais vous aurez constat, je pense, que la Corse, qui, quoique borne dans son tendue, possde les climats les plus varis, pourrait arriver, par la sriciculture, une grande prosprit. Il se pourrait mme qu'elle pt fournir de la graine exempte de maladie la France continen- tale. En tout cas, vous ne laisserez passer aucune occasion, j'en suis sr, de nous clairer sur les moyens employer pour mettre profit les lments que nous possdons. Veuillez agrer, monsieur l'inspecteur gnral, l'as- surance de mes sentiments aussi respectueux que dvous. Carlotti. TABLE DES MATIERES. Pages. Pucheran. Sur les indications que peut fournir la Gologie, pour l'explication des diffrences que prsentent les Faunes actuelles. 257 J. Verreaux. Picus Pernyii. 271 Grandidier. Lpidoptres nouveaux. 272 Guyon. Histoire naturelle de la Chique. 276 societes savantes. 291 Analyses. 301 Mlanges et nouvelles. (Sriciculture.) 305 T.ri*. Imprimerie de madame veuve Lioui : . r\\ Huzard, rue de l'Eperou, 5, TRENTIME ANNE. SEPTEMBRE 1867. I TRAVAUX INEDITS Notes sur les mammifres et les oiseaux observs Madagascar, de 1865 1867, par Alfred Grandidier. MAMMIFRES. Propithecus diadema (Benn.), Zool. proc, 1832, et Aug. Vinson, Voyage Madagascar. Nom malgache : Sime- poune. Gris ; d'une teinte plus fonce sur la tte et le haut du corps que sur les reins et les membres qui passent au jaune orange. Mains couvertes de poils noirs. Dimen- sions : long, tt., ,96; de la queue, m ,43. Ce propilhque vit dans les forts du centre de l'le. Propithecus Verreauxi (nob.), Album de l'le de la Runion, k" vol. ; et Rev. zool., mars 1867. Nom mal- gache : Sifak. Blanc lgrement jauntre; sur le sommet de la tte, une calotte d'un brun marron fonc. Mains couvertes de poils blancs. Le jeune est d'un blanc pur, sauf sur le vertex qui est noirlre. Dimensions : long, tt., m ,94; de la queue, m ,53 ; des memb. ant., 0"',285; des memb. post., m ,40. Ces propithques habitent les ctes arides du sud et du sud-ouest de Madagascar, depuis Andrahoumbe jusqu'au Tsidsibon. On les trouve toujours par bande de 10 12 individus. 2 e srie, t. six. Anne 1867. 21 314 rev. et mag. de zoologie. {Septembre 1867.) Propithecus Coquereli (Alph. Milne-Edwards). Blanc; une bande d'un brun roux traverse la poitrine et s'tend sur les membres antrieurs ; une tache de mme aouleur couvre le haut des membres postrieurs. Le sommet de la tte, les mains et la face intrieure des mem- bres sont d'un blanc pur. Face couverte de petits poils blancs trs-courts ; queue peu fournie ; poil laineux. Cette description est faite sur un jeune individu, venant du nord-est , dont la longueur du corps est m ,25 et celle de la queue 0"',22. Avahis laniger (Jourdan). Nom malgache : Amponghi. De la cote N. E. L'Avahi est le seul ndri dont les habitudes soient noc- turnes. Indris brevicaudatus (Geoff.). Nom malgache : Baba- koute. Des forts du centre de l'le. Tous les Lmuriens de la tribu des Indris ont un r- gime exclusivement vgtal. Hapalemur griseus (Geoff.). Syn. II. olivaceus. De la cote N. 0. Lepilemur mustelinus (Geoff.). Nom sakalave : Fitiliki. Del cte N.O. Dimensions: long, du corps, ,n ,i2; de la queue, 0"\27. Lepilemur ruficaudatus (nob.), Rev. zooL, juillet 1867. Nom sakalave : Bouengh. D'un tiers plus petit que le L. mustelinus. Coloration gnrale plus claire; reins et membres postrieurs d'un gris blanchtre. Queue courte, rousse. Dimensions : long, du corps, 0"',31 ; de la queue, m ,25. Lemur catta (Linn.). Des ctes S. et S. 0., depuis Andrahoumbe jusqu'au Mangouke. Lemur varius (Geoff.). De la cte E. (intingue.) Le mle et la femelle ne diffrent pas de coloration. Lemur ruber (Geoff.). De la cte E. (?) Lemur niger (Geoff.). Syn. L. leucomystax. De la cte N. 0. TRAVAUX INDITS. 315 Le L. leucomystax (Bartl.) n'est que la femelle du L. niger. J'ai vu cette espce se reproduire en captivit Bourbon. Lemur coronatus (Gray.). Syn. L. chrysampyx (Shuer- mans). De la cte 0. Le L. chrysampyx est la femelle du L. coronatus. Le mle, mme trs-jeune, a toujours le bandeau dor et le vertex noir. La jeune femelle a une petite ligne transver- sale noirtre au haut du front, sans coloration jaune. Lemur albifrons (Geoff.). Ch; z la femelle, la coloration blanche du sommet de la tte tourne au gristre, et est moins tendue que chez le mle. Lemur rufifrons (Benn.). De la cte S. 0., depuis le Mangouke jusqu'au del du Tsidsibon. Les mles ont toujours, mme leur naissance, le sommet de la tte jauntre; mais, tandis que le vieux est d'un beau gris cendr, le jeune adulte est d'une teinte verdtre. Les extrmits des membres et la rgion anale, remarquable par un norme bourrelet charnu , sont toujours d'un roux noir ; la queue est de couleur fonce. La femelle, trs-diffrente du mle, rappelle le L. collaris ; elle est, le plus souvent, d'un roux verdtre avec la queue d'un roux vif, surtout ver*s son extrmit; mais les teintes sont trs-variables. Lemur collaris (Geoff.). Le mle et la femelle ont la mme coloraiion. Lemur melanocephala (Gray). De la cte N. E. (Manan- batou.) Le L. melanocephala femelle, le L. rufifrons femelle et le L. collaris ont la plus grande analogie dans le systme de leur coloration ; les mles seuls sont bien distincts les uns des autres. LesHapalemurs et les Lepilemurs sont de petits Lmu- riens habitudes nocturnes qui relient les Indris aux vrais Makis; par leur tte sphrique, leur crne assez 316 rev. et mag. de zoologie. {Septembre 1867.) grand maxillaire infrieur bien dvelopp , leurs dents tuberculeuses, ils rentreraient mme plutt dans la tribu des Indris que dans celle des Lemurs, et se placeraient aprs l'Avahi, si l'on ne tenait compte de la prsence des 6 incisives infrieures. Les Lemurs proprement dits sont tous des animaux habitudes diurnes; chaque espce habite une rgion dis- tincte, sans jamais se mler ses congnres; leur rgime est le plus souvent vgtal , quelquefois carnassier (ils mangent beaucoup de petits oiseaux). Les Chirogales, par leur organisation gnrale et leur systme dentaire, s'loignent des Lemurids dont nous venons de nous occuper. Ils sont principalement carac- triss par un corps allong et bas sur pattes (les membres postrieurs ne sont gure plus longs que les antrieurs) et par des dents hrisses de pointes, ce qui les rapproche un peu des insectivores. Ce sont tous des animaux noc- turnes dont le rgime est peu vgtal ; ils font une guerre acharne aux Geckos, aux Blattes, etc. La prsence de quatre mamelles, deux thoraciques et deux inguinales, chez le Gh. furcifer, le Ch. Coquereli etleCh. rufus ; les seuls que j'ai pu tudier, mrite d'tre note. Chirogalus Mil H (Geoff.). De la cte E. Ch. Coquereli (Polien). Nom antankar : Tsitsihi; nom sakalave : Sisiba. De la cte 0. Ch. ru fus (Geoff.). Syn. Microcebus rufus. De la cte E. Ch. myoxinus (Peters). Syn. Microcebus myoinus. Nom sakalave : Tsitsihi. De la cte S. 0. Ch. furcifer (Gervais). Nom antankar : Valouvi; nom sakalave : Tanta-rou-lla. De la cteO. A mesure que l'on descend dans la srie des Lmuriens, les os nasaux s'allongent et la bote crnienne diminue, les branches du maxillaire infrieur se rtrcissent , et les molaires perdent de plus en plus leur caractre tuber- culeux. TRAVAUX INDITS. 317 Chiromys madagascariensis (Geoff.). De la cte S. E. Cryptoprocta ferox (Benn.) Nom malgache : Fousa. De la cte O. C'est le seul reprsentant connu, jusqu'aujourd'hui, des Flins plantigrades. Voir, ce sujet, le mmoire pr- sent l'Acadmie des sciences, et publi dans les Ann. des sciences naturelles, 1867, par MM. Alph. Milne-Ed- wards et Alf. Grandidier. Felis cafra, var. madagascariensis (nob.). Queue trs-courte, membres d'un fauve clair. Vespertilio madagascariensis (Fitz.). De la cte N. E. Pteropus Edwardsi (Et. Geoff.). Nom malgache :Fanihi. Cette roussette est trs-commune dans toute l'le. M.Pe- ters l'a spare avec raison du Pt. mdius de l'Inde et du Pt. phaiops des Clbes. Pteropus Dupreanus (Pollen). De la cte N. O. Viverra Schlegeli (Pollen). Nedl. Tulj., 2 e tom., 1864-. Nom malgache : Zabada. Des ctes E. et O. Galidia elegans (Geoff.). De la cte N. E. Le jeune et l'adulte ont la mme coloration. G. olivacea (Geoff.). Syn. G. concolor. Je pense que la G. concolor est un jeune individu de la G. olivacea. Ces galidies portent, sur la cte E. de Madagascar, le nom de Vonsira. Galidictis striata (Geoff.). Le jeune animal est rousstre , et non noirtre comme l'adulte, irrgulirement ray de blanc. Galidictis vittata (Gray). Nom sakalave : Bouki. La coloration du jeune est plus fonce (de teinte presque uniforme), et les raies longitudinales beaucoup plus appa- rentes que chez l'adulte qui, trs-finement tiquet, parat d'un gris blanchtre. Eupleres Goudoti (Doyre). Nom malgache (Falanouk) De la cte S. E. Sorex madagascariensis (Coquerel). 318 rev. et mag. de zoologie. [Septembre 1867.) Cenlctes ecaudatus (Lin.) Des ctes E. et O. Ericulus spinosus (Illiger.) Nom malgache : Sora. Des ctes E. et O. Coloration gnrale d'un blanc rougetre. Ericulus nigrescens (Geoff.). Nom malgache: Souki. Des ctes E. et O. Coloration gnrale noire. Potamochrus Edwardsi (nob.). Nom malgache : Lambou. De la cte S. O. (Mouroundava.) Houx cannelle; crinire blanchtre, paisse; membres d'un brun fonc. Taille petite. Les soies sont trs-lon- gues ; les oreilles sont dpourvues de pinceau de poils leurs extrmits. Joues noires encadres de longues soies blanches. J'ai ddi cette espce l'minent professeur du musum d'histoire naturelle, M. Milne-Edwards, dont les tudes savantes ont tant contribu au dveloppement des sciences naturelles, surtout de la zoologie, et qui m'a facilit avec la plus grande bienveillance les recherches ncessaires mes tudes sur la faune malgache. Oiseaux (1). 1. Halilus votiferoides (dos Murs), Rev. zool. H vol. VIII, p. 175. Nom betsimsarak : nkouh; nom sakalave : Hanka. Iris brun chez le jeune; cire blanchtre; tarses blancs. Le jeune oiseau est brun-terreux, sans trace de blanc aux rectrices ni au cou. Ce pygargue, diffrent du vocifer d'Afrique, habite les petites baies des ctes est et ouest; on ne trouve jamais qu'un seul couple dans la mme localit. Il se nourrit des poissons qu'il pche avec adresse la surface de l'eau. (1) Je suis, dans ce catalogue, l'ordre adopt par M.Jules Ver- reau\ dans Je Conspectus dont ce savant ornithologiste s'occupe depuis plusieurs annes. TRAVAUX INDITS. 319 2. Bulco descrtorum (Daud.). Syn. B. vulpinus (Licht.j, B. brachypterus (von Pelz.). Nom betsimsarak : Endri; nom antandrou : Evourouti ; nom sakalave : Boubak. La Buse de Madagascar, ainsi que l'a toujours dit M. J. Verreaux, est bien la mme que celle de l'Afrique australe, et est trs-diffrente de celle d'Europe (B. Mar- tini de Hardy, B. desertorum de Gerbe, B. tachardus des auteurs europens). Cire bleutre. Iris jaune clair. Tarses blanchtres. Le mle est un peu plus petit que la femelle. Cette Buse, qui est trs-commune dans toute l'le, habite de prfrence le bord des forts et se nourrit de reptiles, de sauterelles, etc. 3; Folco communis (Gm.). Syn. Falco Badama (J. Verr.). Nom malgache : Vouroun-mahr. Ce Faucon, qui ne diffre, comme ceux de l'Afrique australe, de nos Faucons communs d'Europe que par une taille un peu plus petite, vit dans les forts de l'intrieur. k. Tinnunculiis Ncwtoni (Gurney). Ibis, 1863, p. 34 et p. 336. Nom beisimsarak : Itskitski; nom sakalave : Ikitiki. Cire et tarses jaunes. Iris brun chez le jeune, jaune chez l'adulte. Cette Crcerelle, trs-commune dans les plaines dboi- ses ou dans les clairires, se nourrit de petits reptiles, d'insectes, de sauterelles. Le jeune oiseau se distingue de l'adulte par le roux plus ou moins fonc des parties in- frieures (qui sont blanches chez celui-ci). 11 est diff- rent du T. punctatus de Maurice et du T. gracilis des Sey- chelles. 5. viccdn (Pernis) madagascariensis (Smith), Afric. zool., p. 168. Nom betsimsarak : Endri. Des ctes nord-ouest et nord-est de Madagascar. Cire blanchtre. Iris jaune clair. Tarses jaunes. Ces oiseaux habitent le bord des forts, o ils chassent les reptiles et les insectes, dont ils font leur nourriture. 320 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1867.) 6. Milvus paranlicus (Daud.). Trait, omit., 1800. Nom malgache: Papangou; nom sakalave : Tsimalaouk. Bec jaune chez l'adulte, noir chez le jeune. Iris et tarses jaunes. Le jeune est moins roux que l'adulte. Ces Milans sont trs-communs aux environs des villages, sur lesquels ils ne cessent de planer. 7. Accipiler Francesii (Smith), Afric. zool., p. 152. Syn. Ac. Madagascar iensis (J. Verr.), Afric. zool., p. 154. Nom malgache : Firasi. Cire, iris et tarses jaunes. Le mle (Ac. Francesii de Smith) est d'un gris-ardoise fonc; les parties infrieures, toutes blanches chez le vieil oiseau, sont lgrement rayes chez l'adulte plus jeune. La femelle et le tout jeune mle (Ac. madagascariensis de Verr.) sont d'un brun assez clair ; les parties infrieures sont transversalement coupes de raies brunes plus ou moins fonces et plus ou moins larges, suivant l'ge. Cet pervier, trs-commun dans loute l'le, vit dans les bois peu pais, et se nourrit de petits rongeurs, de saute- relles, etc. 8. Accipiler Lantzi (i. Verr.), .Rev. zool., octobre 1866, avec pi. Iris jaune. Tarses jaune verdtre. Des ctes nord- est, nord-ouest et sud-ouest. Le mle est beaucoup plus petit que la femelle. Brun clair; parties infrieures semes de taches ovales chez le jeune, rayes transversalement de brun fonc dans l'a- dulte. Queue carre. Cet oiseau rappelle, par ses tarses et ses doigts grles et allongs, l'A. fringillarius. Dimensions du jeune mle : long, tt., m ,3J ; de l'aile, m ,17; de la queue, m ,155; du tarse, m ,05 ; du doigt mdian avec l'ongle, m ,036. Dimensions de la jeune femelle, type de l'espce : long, tt., m ,350; de l'aile, m ,21; de la queue, m ,185; du tarse, m ,60 ; du mdian, m ,40. 9. Accipiler Moreli (Pollen). Syn. Ntsuoides Moreli. TRAVAUX INDITS. 321 Bulletin de la Soc. des sciences et arts de la Runion, 18 avril 1866. Cire et tarses jaunes. Iris blanc. De la cte est (Ta- matave). Distinct de tous les autres perviers par ses mandibules non dentes. Son systme de coloration rappelle celui de l'Ac. Francesii femelle. 10. Polyboroides radiatus (Scopoli). Nom betsimsa- rak : Fiyak; nom sakalave : Fiyekka. Parties nues couleur de chair. Iris noir. Tarses jau- ntres. Le jeune a le plumage tout brun. Cet oiseau vit sur le bord des rivires et des marcages ; il se nourrit de petits rongeurs. 11. Stri flammea (Linn). Nom malgache : Vou- roundoule. 12. Noctua superciliaris (Vieil.). Nouveau dict. hist. nat., VII, p. 33, et Enc. mlh., III, p. 1293. Syn. Strix Sonne- rati (Temm.j, pi. col. xxi; Noctua Polleni (Schlegel), Nedl. Tydschrift, 2 e tome, 1864. Nom malgache : Tour- touroukou. Iris jauntre. De la cte ouest de Madagascar. Cette Chevche habite aussi, d'aprs M. Blyth, la Malaisie. 13. Scops menadensis (Q. et Gaim.), Zool. astrol. ois., tom. II, fig. 2. Syn. Se. rutilus (Puch.), Rev. zool., 1849, et Arch. du mus.. IV, p. 326, pi. xxn. Nom malgache : ourtouroukou. Iris jaune verdtre. Tarses jauntres. Des ctes est et ouest. Le Se. rutilus n'est qu'une varit rousstre du Se. me- nadensis : je m'en suis procur un exemplaire sur la cte nord-est. i La suite prochainement.) 322 rev. et mag. de zoologie. [Septembre 1867.) Catalogue des oiseaux observs dans le dpartement d'Eure-et-Loir, par M. Marchand. Suite. Voir 1867, p. 33 et 138. 192. Goland rieur (Larus ridibundus). Rare; je n'en ai reu que deux ou trois. 193. Goland de Sabine (Larus Sabinei). Un jeune de l'anne a t tu prs Courville, en oc- tobre 1846. Il fait partie de ma collection. 194. Sterne pouvantail [Sterna fissipcs). S'gare trs-accidentellement dans nos contres. 195. Sterne moustac (Sterna leucopareia). J'en ai deux, tus autour de Chartres, l'un en 1847, l'autre en 1850. 196. Thalassidrome de Leach (Thalassidroma Leachii). Trouv mort deux fois en plaine la suite de grands vents. 197. Cormoran ordinaire (Phalacrocorax carbo). Tu assez communment dans le dpartement. En 1819, un de ces oiseaux est rest pendant une quinzaine de jours sur une pierre saillante du clocher neuf de notre cath- drale au-dessus du timbre; il restait immobile pendani tout le jour, s'envolait chaque soir la mme heure et ne reparaissait que le lendemain matin. En 1823, un chasseur en tua cinq du mme coup de fusil; il y en avait une bande nombreuse pose sur des ttards de saules le long de la rivire. En 1850 on en compta vingt-trois sur le mme arbre. Trois furent tus d'un seul coup de fusil. 198. Oie cendre [Anser frus). Je ne l'ai jamais vue qu'une fois. On la confond, je sup- pose, avec la suivante. 199. Oie vulgaire (Anser silvestris). Lors de son passage d'automne elle se dirige vers le TRAVAUX INDITS. 323 Midi. Lors de celui du printemps, au contraire, elle se rend dans le Nord pour le temps de la reproduction. Elle sjourne quelquefois dans nos plaines pendant les fortes geles ; elles font alors de grands dgts dans les champs ensemencs. 200. Oie rieuse [Anser albifrons). S'arrte rarement dans nos plaines. J'en ai vu, chez un ptissier, trois qui avaient les parties infrieures du corps couvertes de taches bruntres qui les faisaient paratre mouchetes. Elles taient trop avances pour qu'on en pt tirer parti. 201. Oie bernache (Anser erythropus). De passage trs-accidentel. Elle vit trs-bien en domes- ticit. J'ai eu une femelle pendant plus de vingt ans; elle pondait et couvait chaque anne. Ses ufs ne dpassrent jamais le nombre six. 202. Oie cravant [Anser bernicla). Plus rare que la prcdente. Elle vit bien aussi en do- mesticit. 203. Oie gyptienne (Anser gi/ptiacus). Une femelle a t tue en 1815 aux environs d'illiers. Elle fait partie de ma collection. Rien, dans son plumage, n'annonait la domesticit. En quasi libert sur une pice d'eau , c'est toujours en dcembre que ces oiseaux commencent pondre. Si la premire couve russit, la seconde n'a lieu qu'au mois de juin ; ils en font toujours deux. La premire est de huit ou neuf ufs , la seconde ne dpasse pas six. Dans chaque couve il y en a toujours plusieurs qui ont les parties in- frieures plus fonces et couvertes de mouchetures brunes; ces taches disparaissent aprs la premire mue. 20i. Cygne sauvage (Cycnus foerus). Les trs-grands froids amnent presque toujours quel- ques-uns de ces oiseaux. Us ne font gure que passer. 324 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1867.) 205. Cygne tubercule [Cycnus olor). On m'en a apport un tu autour de Chartres, prs Courville. Il est en plumage de transition. Ne serait-ce point un oiseau chapp de quelque pice d'eau? Son plumage tait cependant bien complet, et rien n'indiquait la domesticit. 206. Canard tadorne (nas tadorna). Une jeune femelle a t tue autour de Chartres en 1807. Je n'en ai pas revu depuis. Ce Canard vit trs- bien en domesticit et devient vite familier. J'en ai lev plusieurs fois sur une pice d'eau. La femelle pondait dans un terrier que j'avais pratiqu dans cette intention. Le mle ne perd pas de vue l'endroit o couve sa femelle, il entre mme souvent avec elle dans le terrier, surtout dans les derniers jours de l'incubation qui dure trente jours; il est aux petits soins pour ses pous- sins et parat s'en occuper plus que la femelle. 207. Canard souchet {Anas clypcaia). C'est en mars que ce Canard nous visite le plus souvent. En mars 1849 il en a t beaucoup tu dans tout le d- partement. (La suite prochainement.) Histoire naturelle et mdicale de la Chique [Rhyncho- prion penetrans, Oken), insecte parasite des rgions tro- picales des deux Amriques. Par M. Guyon, docteur- mdecin , correspondant de l'Acadmie des sciences, etc. Suite. Voir 1865, p. 295; 1866, p. 64, 111,326,359; 1867, p. 7, 208 et 276. Il va sans dire que les dnudations osseuses qui ont succd aux inflammations et aux foyers purulents pro- TRAVAUX INDITS. 325 cluits par des Chiques ncessitent quelquefois des ampu- tations plus ou moins importantes. Pison, qui exerait la mdecine au Brsil, dit, parlant des accidents produits par la Chique : Adeoque gangrae- nam ipsamintulisse memini, ut pedum digitos amputari non semel coactus fuerim. (Op. cit.) Le capitaine Stedman, dj cit plusieurs fois, parle de malades qui, dans la Guyane hollandaise, ont t forcs de subir des amputations par suite d'accidents de Chique. Bajon, de son ct; Bajon, longtemps chirurgien-major de l'hpital de Cayenne, dit avoir vu beaucoup d'Euro- pens dont les pieds taient dans le plus fcheux tat (pourris), et par la quantit de Chiques qui s'y trouvaient, et par le sjour qu'elles y avaient fait. Je fus mme oblig, ajoute ce praticien, d'amputer les orteils d'un grand nombre de ces personnes. (Mmoires pour servir l'histoire de Cayenne et de la Guyane franaise, etc., avec planches; t. II, p. 149, Paris, 1778.) Le pre Labat parle d'un capucin qui on amputa la jambe pour cause d'une Chique, et ce fut bord d'un bti- ment sur lequel il s'tait embarqu pour retourner en Eu- rope. L'insecte sigeait l'une des chevilles, et le capucin dsirait la conserver, dans la gnreuse pense de la faire voir ses compatriotes de la mtropole : vaincu par la douleur peu aprs son embarquement, il s'tait dcid s'en dbarrasser, Alors, malheureusement, dit le pre Labat, il tait trop tard, et on fut oblig de lui couper la jambe pour lui sauver le reste du corps. Le malin pre ajoute ces paroles : Belle curiosit, et, assurment, bien rcompense! (Op. cit., t. I, p. 157.) Une autre histoire de capucin, en tout semblable celle du pre Labat, est rapporte par Walton (Erzahlung), dans son Histoire de Saint-Domingue (Historia of Saint- Domingo), et a t reproduite par Kirby et Spence. Ces auteurs, aprs avoir expos le projet du capucin, conti- nuent ainsi : 326 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1867.) Le succs aurait couronn la tentative patriotique du frre capucin, lequel emporta avec lui, de Saint- ce Dorningue, une colonie de ces insectes (Chiques), qu'il avait laisss s'tablir dans un de ses pieds. Malheureu- sment, pour lui et pour la science, le pied auquel tait confi le prcieux dpt se mortifia; on fut oblig de l'amputer et de le confier aux flots, avec tous ses habi- tants. [An Introduction to Entomology, t. I, p. 102; London, 1822.) A ces deux histoires, nous en ajouterons une troisime, qui n'en diffre que parce que le patient, dans celle-ci , tait prtre au lieu d'tre capucin, et qu'au lieu d'tre par- venu se rtablir, comme les deux capucins, lui, au con- traire, serait mort. Je laisse au savant secrtaire de l'Aca- dmie des sciences de Munich, M. de Martius, le rcit de cette dernire histoire. Lors de mon passage Para (Brsil), m'crit M. de Marius, on me racontait qu'un prtre brsilien, por teur de plusieurs Chiques aux orteils, s'tait ainsi em- barque pour Lisbonne, dans l'intention- d'y faire voir ces insectes, mais que, pendant la traverse, la gan- grne s'tait empare du membre malade, et que le prtre en tait mort avant son entre dans le Tage. [Lettre de M. de Marius, sous la date du 13 mars 1867.) Tout porte croire que les trois histoires, si bien his- toire il y a, n'en font qu'une. Dans tous les cas, l'une n'est pa"s plus vraisemblable que l'autre, car on ne saurait ac- corder la moindre crance un projet ayant pour but de faire arriver, des Antilles en Europe, l'poque o il au- rait eu lieu, une Chique l'tat parasitaire. A cette poque ; en effet, la dure moyenne d'une traverse d'Amrique en Europe, et vice versa, dpassait de trois quatre fois celle de l'existence parasitaire de la Chique (1). La dure (Il Au moment o nous crivions ceci, est arriv Paris, venant de Fcruambouc (Brsil), un ngociant franais qui avait contract TRAVAUX INDITS. 327 moyenne de la mme traverse, avec notre navigation la vapeur, dpasserait mme encore la dure de l'existence parasitaire de la Chique (1), de telle sorte qu'une Chique, contracte en Amrique, ne saurait se voir en Europe, mais il en serait autrement d'une Chique qui aurait t con- tracte la mer. Or, des Chiques peuvent se contracter la mer, car il doit s'en introduire dans les marchandises, et surtout dans les objets de literie embarqus pour l'Europe dans les pays Chiques. Quant leur alimenta- tion la mer, outre qu'elles peuvent subir une assez longue abstinence , elle leur serait naturellement fournie par les marins, les passagers et les animaux avec lesquels elles voyageraient (chiens, chats, rats et souris). On con- oit mme que, aprs s'tre reproduites la mer d'abord, elles puissent encore se reproduire terre plus tard, si elles y arrivaient dans une saison qui leur serait favo- rable. deux Chiques avant son embarquement. Ces insectes, qui s'taient fixs au pied gauche, taient morts pendant la traverse, par suite des incessants grattements auxquels ils avaient t soumis. Le malade n'en souffrait pas moins encore son arrive Paris, o l'extraction en fut fai'e par M. le docteur Laboulbne. La traverse du ngociant, de Fernambouc Bordeaux, n'avait t que de vingt jours. Peu aprs, il tait Paris, o nous le vmes le 31 jauvier de celte anne (1807), avec MM. les docteurs Laboulbne et Lou Gage. Son cas pathologique fait le sujet de ['Observation par- ticulire qui termine celles que nous donnons la fin. (1) Cette dure n'a encore pu tre dtermine d'une manire pr- cise, ce qui tieut ce que, chez l'homme, comme nous l'avons dj vu, l'insecte n'accomplit presque jamais toutes les phases de son existence parasitaire ; selon Levachcr, elle serait de sept huit jours, plus ou moins, et de quatorze jours et au del, selon Rengger. (La suite prochainement.) 328 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1867.) il. SOCITS SAVANTES. ACADEMIE DES SCIENCES. Sance du 15 juillet. M. Balbiani adresse une note ayant pour titre : Sur un moyen trs-simple de constater la prsence ou l'absence des corpuscules chez les papillons des Vers a soie. Aprs quelques considrations prliminaires, le savant micrographe expose ainsi sa mthode : Pour apprcier l'tat des papillons d'aprs l'examen des ailes, il surfit d'enlever, l'aide de ciseaux, une par- tie d'un de ces appendices ne dpassant pas le tiers de sa largeur totale, de placer cette portion coupe sur un porte-objet, puis, aprs l'avoir humecte d'un peu d'al- cool pour la rendre transparente, de la recouvrir d'une lamelle de verre mince et de la porter sous le microscope. Si elle renferme des corpuscules, il suffit souvent du pre- mier coup d'il pour les apercevoir, soit dans l'paisseur de sa trame, soit, si le papillon est frais, dans le contenu des nervures que l'on a fait sortir par leur extrmit cou- pe l'aide d'une pression exerce sur la lamelle de verre qui recouvre le fragment d'aile enlev. Dans le cas o les cailles masqueraient plus ou moins la transparence de la membrane sous-jacente, on les loignerait en grattant celle-ci avec la pointe d'une aiguille. Grce ce procd fort simple, on arrive aisment, avec un peu d'habitude, examiner de cent - cent cinquante papillons dans une heure. En outre, comme il ne compromet nullement l'exis- tence ni mme aucune des fonctions de l'insecte, on peut l'employer galement chez les papillons l'tat vivant. Il en rsulte qu'il n'est pas ncessaire d'ajourner l'examen SOCITS SAVANTES. 329 des individus reproducteurs jusqu'aprs le moment o le grainage a eu lieu, mais que tout sriciculteur possde ainsi le meyen d'oprer une slection aussi parfaite que possible de sa graine, par la facult qu'il a de dterminer, d'avance et au moment mme de l'closion des cocons, quels seront les papillons qu'il faudra conserver pour la reproduction, et ceux qu'il devra, au contraire, rejeter. Sance du 22 juillet. M. Serres lit un deuxime m- moire intitul : De l'ostographie du Mesolherium et de ses affinits zoologiques; description de la tte. Ce beau travail, qui occupe 8 pages du Compte rendu, est peu susceptible d'analyse et devra tre tudi dans ce recueil mme par les anatomistes. Sance du 29 juillet. M. J. Lemaire adresse une note intitule : Importation en France du Tlalsahuate. Il existe au Mexique un petit insecte, appel par les Indiens Tlalsahuate. Cet insecte vit dans le gazon. Il est presque imperceptible l'il nu. Il attaque l'homme et se fixe presque toujours aux paupires, aux aisselles, au nom- bril et au bord libre du prpuce. Sa prsence est annon- ce par la dmangeaison ; puis surviennent de la rou- geur, du gonflement et quelquefois de la suppuration. Ces phnomnes morbides durent ordinairement six jours et restent toujours locaux, ce qui me parat indiquer que cet insecte ne s'y multiplie pas. 11 suffit de l'enlever pour que les phnomnes morbides cessent. Les Mexicaines se servent le plus ordinairement, pour cela, d'une aiguille ou d'une tige de gramine. Cette maladie, pour laquelle les Mexicains ne r- clament point les soins des mdecins, est trs-commune dans les terres tempres et est inconnue dans les terres chaudes. Je tiens tous ces renseignements de M. et madame L. Biarl, qui ont habit le Mexique pendant longtemps. Ma- dame Biart, qui a t leve dans la terre chaude, n'en avait jamais vu avant son habitation Orizava. 2 e srie. T. xix. Anoe 1867. 22 330 rev. et mag. de zoologie. [Septembre 1867.) Je n'ai rien trouv, dans les ouvrages de mdecine et d'histoire naturelle queje possde, qui ait pu m'clairer sur l'histoire de ce petit insecte. Il me parat inconnu des mdecins franais. J'arrive maintenant au fait que j'ai constat. Samedi dernier (13 juillet), madame Biart me pr- senta sa fille, ge de quatre ans, qui se plaignait d'une assez vive dmangeaison la paupire de l'il gauche. J'y constatai, entre les cils, un peu de rougeur et de gonfle- ment, dans une tendue de 5 6 millimtres. Pensant alors, d'aprs les renseignements qui me furent donns, que ces effets pourraient bien tre ceux du Tlalsahuatc,el me rappelant que M. Biart avait reu de nombreuses caisses du Mexique, que des nattes et d'autres objets qu'elles contenaient avaient sjourn assez longtemps ct de la pelouse de leur jardin, o jouent constamment leurs enfants, je cherchai dcouvrir le petit insecte. Alors, nous aidant d'une loupe, nous dcouvrmes le Ttalsahuati- fix entre deux cils et plac au centre de la rougeur dont j'ai parl. Sa forme est oblongue et d'une couleur jaune orang trs-vive. M. et madame Biart le reconnurent trs- bien. Je dsirais le recueillir pour l'tudier et en dtermi- ner l'espce, mais je le laissai tomber et il nous fut impossible de le retrouver. Il est probable qu'il en existe d'autres et que nous serons assez heureux pour nous en procurer un et pour pouvoir l'tudier. De tout ce qui prcde il rsulte ce fait important, qu'un trs-petit insecte qui, au Mexique, produit une ma- ladie de la peau, a pu tre import en Fiance, sans doute l'tat d'oeuf, par des collections d'objets inanims et y reproduire cette maladie inconnue en France. 11 y a l quelque chose d'analogue ce qui a lieu en Europe, au commencement de l'automne, quand les Ven- dangerons [Lcptus uulumnalj attaquent l'homme et causeni des dmangeaisons semblables la maladie appele urti- caire. SOCITS SAVANTES. 331 M. Chevreul, aprs avoir expos l'Acadmie le fait contenu dans la communication qui prcde, ajoute les remarques suivantes : Ayant toujours cru l'existence d'un grand nombre de maladies qui sont dues des matires (inorganiques, mortes ou vivantes) prises au dehors par des tres vivants, et ayant toujours t tonn des objections faites cette opinion dans un grand nombre de cas qui me semblaient la confirmer, j'ai toujours t fort attentif recueillir des faits incontestables propres en dmontrer l'exactitude. Le fait que j'ai l'honneur de communiquer l'Acad- mie au nom du D r J. Lemaire est de cet ordre. Sance du 5 aot. M. Aiph. Milne- Edwards lit, en son nom et au nom de M. lf'r. Grandidier, des Recherches sur l'organisation du Cryptoprocta ferox de Madagascar. Aprs avoir prsent un aperu de l'histoire de ce genre, qui a d'abord t fond par Bennet sur l'examen d'un jeune individu, ces naturalistes annoncent qu'ils ont pu tudier la dpouille et deux squelettes d'individus adultes, ce qui leur a fait reconnatre que les affinits de ce genre ne sont pas celles que l'on admettait gnralement jus- qu'ici. Ils donnent ensuite une description dtaille du sys- tme dentaire de cet animal, annoncent que ses carac- tres concordent avec ceux que fournissent les dents et arrivent conclure que ce carnassier remarquable devra former un groupe particulier beaucoup plus rapproch des chats que de tous les autres types du mme ordre, et il leur semble que, pour reprsenter d'une manire plus exacte les rapports zoologiques qu'il prsente avec les flis, il serait ncessaire de le runir ces animaux dans une mme tribu qui serait ensuite subdivise en deux fa- milles, l'une comprenant les Flins digitigrades, et la seconde compose des Flins plantigrades, et ne ren- fermant, jusqu' prsent, que le seul genre Cryptoprocta. M. A. Dumril adresse une note ayant pour titre : 332 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1867.) Expriences faites la mnagerie des reptiles du musum d'histoire naturelle, sur les Batraciens urodles branchies extrieures, du Mexique, dits Axolotls, et dmontrant que la vie aquatique se continue sans trouble apparent aprs l'abla- tion des houppes branchiales. Ce longtitre suffit pour donner une ide des expriences de M. Dumril et de leur rsultat. M. Targioni-Tozzetti prsente un travail sur la cire qu'on peut obtenir de la cochenille du figuier (Coccus caric) : On connat la cire employe en Chine sous le nom de cire des arbres, provenant d'un insecte qui a dj reu plusieurs dnominations en Europe (Coccus cereus, Walk.; C. Pela, C. sinensis, Westw.; Eurgcerus Pela, Gurin), et que j'ai moi-mme appel Pela ccrifera dans la mme in- tention, mais ne connaissant pas le nom de M. Gurin. On connat aussi des Cochenilles cire du Cap (Coc- cus myric, Fabr.), et d'autres rencontres plus rcem- ment la Jamaque, au Chili, au Brsil. La Cochenille du Figuier, trs-commune dans le midi de l'Europe (Coccus caric, L.), dont on a fait plusieurs espces en prenant ses tats diffrents, et que j'ai dcrite sous le nom de Co- lumnea cerifera, va s'ajouter celles des autres pays, pou- vant donner l'ther ou l'eau bouillante 60 65 pour 100 de son poids d'une espce de cire jauntre, ferme, soluble dans l'thersulfurique compltement, soluble dans l'alcool seulement en partie, fusible 51-53 degrs centigrades. Cette substance , analyse par M. Fausto Sestini, d'aprs l'indication de l'auteur de cette note, se divise par l'alcool en : Matire soluble froid (croline) 51,3 Matire soluble dans le liquide bouillaut, fusible 78 degrs centigrades (acide crotique) 12,7 Matire insoluble dans l'alcool, mme bouillaut (myri- cine ou palinitate de myricile), fusible de 71 73 degrs centigrades) 35,2 Perte 0,8 SOCITS SAVANTES. 333 En portant vis--vis de cette composition celle de la cire des abeilles, on trouve : Cire des abeilles. Cire de la cochenille du Figuier. Croline 0,4 0,5 (Lewy). Croline 51,33 p. 100. Acide crotique . . 0,22 (Brodie). Acide crotique. 12,7 Myricine impure. 0,73 Myriciue 35,2 Perte 0,8 D'o l'on voit que le trait caractristique de la com- position de cette espce de cire repose dans la proportion trs-considrable de la croline. On n'a pas, jusqu'ici, d'analyses compltes des autres espces de cire de Cochenille. Celle du CoccusPela, fusible 184- degrs Fahrenheit, se dissout seulement en partie dans l'alcool ; celle du Coccus Psidii, Chav., fond 60 de- grs Raumur, et, par son aspect ainsi que par sa pro- prit de s'lectriser par frottement, elle se rattache pro- bablement bien plus aux rsines qu' la cire. Les cires ou les rsines des cochenille- du Brsil ne sont pas rcoltes ; on recueille cependant en Chine le Coccus Pela et son produit, et je crois qu'il serait trs- praticable de rcolter celui de la Cochenille du figuier en rpandant l'insecte sur des plantations de figuier l'in- star de ce qu'on fait pour la Cochenille tinctoriale en Am- rique et ailleurs (1). M. E. Baudclot fait prsenter par M. E. Blanchardune note intitule : D'un phnomne comparable la mue chez les Poissons. Ce phnomne consiste dans la prsence, certaines poques de l'anne, d'une sorte d'ruption parfois trs- confluente, de petits tubercules durs et blanchtres sur la peau de certains poissons. (1) Voir, sur diverses Cochenilles, un mmoire de M. Targioni- Tozzetti, Atti dlia fi. Accad. dei Georgofili di Firenze, 1866 ; et une note de M. Fuusto Sestini, Nuovo Cimento, 1866. 334 rev. et mag. de zoologie. {Septembre 1867.) Aprs avoir montr que la prsence de ces tubercules a conduit quelques auteurs faire des espces et mme des genres avec ceux qui les portaient, il expose les re- cherches qu'il a pu faire pour tablir que ces tubercules ne sont autre chose que de peiites productions pithliales, et, par consquent, une dpendance de l'piderme, et il termine ainsi : Nous pouvons donc admettre que les tubercules de la peau et l'piderme sont un mme tissu, et que les premiers ne sont autre chose qu'un paississement partiel du second. D'autre part, comme ces tubercules n'exisient que pendant une certaine poque de l'anne, et comme la nature cor- ne de leur tissu ne permet pas d'admettre qu'ils puissent ire rsorbs, leur disparition ne peut avoir lieu que par l'effet de leur chute, et l'on peut tablir avec certitude que chez un certain nombre de poissons il existe au moins une mue partielle. Je dis partielle, mais lorsqu'on songe aux rapports intimes par lesquels les tubercules se trouvent unis au reste de l'piderme, et la facilit avec laquelle celui-ci se dtache de la peau, il est plus que probable que le revtement pidermique tout entier tombe l'tat nor- mal, et qu'il existe chez les Poissons, aussi bien que chez les Batraciens et chez les Reptiles, une vritable mue. On sait, du reste, qu' l'poque de la reproduction, la peau acquiert toujours, chez les Poissons, un surcrot d'activit, ce qui explique trs bien l'apparition des tubercules pen- dant le temps du frai. M. Poulet adresse une Note sur la prsence d'infusoires dans l'air expir pendant le cours de la coqueluche. (Addi- tion une note adresse l'Acadmie le 2 avril dernier.) Une petite pidmie de coqueluche, s'tant dclare nagure dans la localit que j'habite, me mit mme d'examiner la vapeur expire par plusieurs enfants atteints de cette maladie, rpute contagieuse par la plupart des observateurs. Je citerai notamment une petite iliede5aus, parvenue depuis plusieurs annes la seconde priode SOCITS SAVANTES. 335 ou priode convulsive de la coqueluche, et une autre en- fant, sur de la prcdente et g? de 8 mois, au dbut de la maladie. L'une et l'autre portent sous la langue l'ul- cration caractristique. Elles ont des quintes violentes d'un quart d'heure de dure, pendant lesquellesla face devient turgescente et violace, et qui sont suivies de quelques mucosits lactescentes : celles-ci coulent en niant de la bouche la fin des saccades. Enfin, de temps en temps, les expirations de la toux sont interrompues par l'inspiration bruyante qui, avec l'ulcration sublinguale, passe pour le caractre pathognomonique de la coque- luche. Les vapeurs provenant de la respiration des petits ma- lades, recueillies par le procd dcrit dans mon prcdent mmoire, prsentent l'examen microscopiqueun vritable monde de petits infusoires, identiques dans tous les cas. Les plus nombreux, qui sont aussi les plus tnus, peuvent tre rapports l'espce dcrite par les uns sous le nom de Monas lermo, par d'autres sous celui de Bacterium termo. D'autres, en plus petit nombre, s'agitent et l sous le champ de l'instrument. Ils ont une forme bacil- laire, lgrement en fuseau ; leur longueur est de 2 3 centimes de millimtre , leur largeur d' peine 1/2 centime de millimtre. C'est l'espce que Millier nommait Monas punctum, Ehrenberg Bodo puncium, et que les micrographes rangent habituellement parmi les Bactries, Bacterium bacillu:;. Ainsi la coqueluche, par les altrations de l'air expir, rentre dans la classe ds mala- dies infectieuses, parmi lesquelles j'ai dj tudi, au mme point de vue, la variole, la scarlatine et la fivre typhode. C'est une vrit que la simple observation des faits avait dj rendue vidente et qui reoit des tudes microsco- piques une conscration irrcusable. Sance du 12 aot. M. Serres \\l un troisime mmoire intitul : De V ostographie du Mesotherium et de ses affini- ts zoologiques. Tte. 336 rkv. et mag. de zoologie. [Septembre 1867.) C'est la continuation du grand travail que nous avons signal prcdemment. Cette partie occupe six pages des Comptes rendus. M. Paul Gervais donne lecture d'un travail sur une nou- velle collection a" ossements fossiles de mammifres recueillie jtar M. P. Seguin dans la confdration argentine. Cette belle collection vient complter celle que M. Se- guin a rapporte prcdemment. Elle se compose d'un si grand nombre d'objets intressants, qu'Userait trop long et inutile de les nommer ici. Je dois donc renvoyer les savants consulter les Comptes rendus de l'Acadmie des sciences, dans lesquels M. Gervais les a mentionns. Sance du 19 aoiit. M. Kaufmann prsente un M- moire sur l'influence mcanique de l'air dans quelques fonc- tions physiologiques o on ne la fait pas d'ordinaire inter- venir. Sance du 26 aot. M. Milne- Edwards prsente un travail de M. Van der Hvcn sur le Menobranchus, Batra- cien prennibranche dont l'histoire offre beaucoup d'in- trt. M. Bert fait prsenter par M. Ch. Robin un travail d'anatomie et physiologie compares sur l'Amphioxus. M. Robert Wreden fait aussi prsenter par M. Ch. Ro- bin un mmoire intitul : Recherches sur deux nouvelles espces de vgtaux parasites (Aspergillus flavescens et As- pergillus nigricans) de l'homme. Ces deux nouvelles espces ont t observes par l'au- teur sur la membrane du tympan de sujets atteints de ma- ladie des oreilles. Dans ce curieux travail, M. Wreden a constat, comme je l'ai t'ait souvent dans mes expriences sur le Botrytis Bassiana et sur YOidium Tuckeri, que les sporules de ces deux prtendues espces, places dans d'autres condi- tions, donnaient Y Aspergillus glaucus, la forme la plus universelle, dont ils ne sont, par consquent, dit-il, que SOCITS SAVANTES. 337 des varits rsultant de la diffrence du milieu (vgtal ou animal) dans lequel ils croissent. Dans mes recherches sur les productions cryptogamiques des maladies des Vers soie, des vignes, des sainfoins, etc. , je suis all plus loin en tablissant que, probablement, la plupart des champignons et des moisissures, dont les bo- tanistes ont fait tant de genres et d'espces, ne procdent que d'un lment unique, lequel prend des formes varies suivant le milieu sur lequel il se dveloppe et suivant l'es- pce d'altration dont ce milieu est affect. videmment ces productions singulires sont destines h'er la dis- solution des tres devenus inutiles, soit par leur maladie ou leur mort, soit par la terminaison du rle que jouent quelques-unes de leurs parties, telles que les feuilles des arbres, par exemple, qui se couvrent de nombreux petits cryptogames l'automne, quand elles ne sont plus utiles la vgtation. Sance du 2 septembre. M. Joly adresse une note Sur un uf d'Epiornis maximus vu rcemment Toulouse. Aprs avoir rappel le beau travail d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, qui a publi ce sujet un mmoire complet on 1850, M. Joly annonce qu'il a pu tudier un autre uf (Ypiornis, grce la complaisance deM. Nau, ngociant la Runion. Ce ngociant, qui est rest pendant treize ans prisonnier des Hovas, a trouv cet uf dans des allu- vions sablonneuses 20 lieues de la mer et une profon- deur de 1 H1 ,30. M. Joly donne les dimensions exactes de cet uf, qui contient 8 l ,100, un peu moins que celui qui a t tudi par I. Geoffroy Saint-Hilaire, quoiqu'il paraisse un peu plus gros. M. Nau assure, d'aprs les Malgaches, que ce gigan- tesque oiseau est compltement dtruit Madagascar, et que ses ufs y sont devenus d'une extrme raret, si tou- tefois il en existe encore. Les Malgaches prtendent que la femelle de ['Epiornis ne pondait qu'une seule fois et 338 if.v. et mag. de zooLoaiE. {Septembre 1 867 .) qu'elle mourait aprs avoir pondu. Ils ajoutent que la ren- contre d'un dbris quelconque de cet oiseau annonce un malheur certain, qui menace non-seulement celui qui l'a faite, mais encore les divers membres de la famille. Sance du 9 septembre. M. Serres donne lecture de son quatrime mmoire intitul : De l'ostographie du Meso- therium et de ses affinit* zoologiques; systme dentaire. M. L. Hermann adresse un ouvrage imprim en alle- mand et ayant pour titre : Nouvelles recherches sur la phy- siologie des muscles et des nerfs. M. Alf. Grandidier fait prsenter, par M. d'Archiac, un travail intitul : Observations sur le gisement des ufs de l' Epiornis. M. Grandidier donne des dtails gologiques trs-int- ressants sur le gisement des coquilles sub-fossiles et des fragments d'oeufs d'piornis qu'il a pu prendre en place, et il ajoute en terminant : Ainsi, tout en admettant la non-existence actuelle de l'piornis. on est amen reconnatre que cet oiseau gi- gantesque a vcu une poque peu recule, puisque ses dbris se retrouvent dans les formations les plus modernes dont on suitencore aujourd'hui le dveloppementcontinu. Il existait mme peut-tre au commencement de notre re; mais, lorsque le pays s'est peupl, il a d tre prompte- ment extermin, comme l'ont t les Moa [Dinornis gigan- teus), etc.. la Nouvelle-Zlande. III ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Recherches sur la classification naturelle des Curculionides, par M. H. Jekll. (Extrait des Annales de la Socit eutomologique de Fronce, juin 1864.) Nous ne ferons que mentionner cet utile travail d ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 339 l'entomologiste qui, en France, connat le mieux le vaste groupe de coloptres connus vulgairementsous lenom de Charanons. Dans ces recherches l'auteur a discut, avec conscience et l'autorit qui s'attache son nom, les carac- tres au moyen desquels on pourrait classer cet immense groupe, qui se compose dj de prs de 30,000 espces, et dont il propose de former huit grandes divisions ou types qui seraient les Bruchides : Anthribides, Attelabides, CurculionideS) Calandrides, Cossonides, Scolytides et Bren- thides. Plaant les vrais Curculionides au centre de ces huit ra- milles, comme tant le type par excellence, le plus nombreux du reste, du sous-ordre des Coloptres- Khynchophores, M. Jekel en spare d'abord, comme sous- famines. 1 les Brachycrides ; 2 les Byrsopsides ; 3 les Amyctrides, dont l'organisation simple des tarses, indi- quant des habitudes essentiellement piges, les distingue de la masse restante ; 4 Curculionides, pr. d., qui sont scopi- tarses (Spin.), plus gnralement piphytes, et plus relle- ment phytophages. Puis il procde la division de ces der- niers, ainsi qu'il suit : I. Curc. platygynes (1), p plus grandes, plus larges, plus arrondies et plus ventrues que les <$. a. Plat, homorhiaes (Curculiones seu Brachyrhini) : rostre semblable chez les deux sexes. b. Plat, htrorhines (Rhynchnes seu Mecorhini rostre dissemblable, celui de la P plus long et plus mince. (1) M. Jekel nous communique la note suivante : M. Seuilitz Berl. Entom. Zeitschr., 1865, 288), en citant ma dno- mination de Platygynes, dit que : elle ne lui parat pas acceptable, car les p de ce groupe sont plus massives, plus paisses, plus volu- mineuses, mais jamais plus plates que les 3 . Cetauteur commet une erreur, car ttsctc, lalus, amplus, ne signifie nullement de- planalus. 340 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1867.) II. Curc. isogynes, sexes gaux dans les contours, les p rarement un peu plus grandes que les <$, et jamais plus larges ni plus arrondies, ni plus amples en propor- tion. a. flomorhines, i . , , .,. , .. 5 comme ci-dessus. b. Heterormnes, \ III. Curc. mtriogynes, c? non-seulement jamais plus petits, mais souvent plus grands, plus dvelopps des cts du thorax et vers l'humrus, hanches antrieures, gnralement distantes, et dans le cas exceptionnel de connexit de ces organes, distincts des prcdents par la nature de la squamulation du corps et la forme des pattes. Ils sont tous ktror fmes. a. Cri/pto]>i(jes^ b. Gymnopyges, chacun subdivisible selon l'absence ou la prsence deux degrs du canal sous-thoracique, etc. Comme ce travail, dont la premire partie seule a paru, tiendrait beaucoup tre analys, nous nous bornons cette simple annonce en le recommandant aux mditations des Entomologistes. (G. M.) IV. MLANGES ET NOUVELLES. Sriciculture compare. Exposition universelle de 1867. Note sur les objets de sriciculture compare exposs dans la collection des produits du domaine de l'Empereur (hors concours; cl. 43), par M. F. E. Gurin-Mneville (1). Beaucoup d'agriculteurs qui s'intressent mes tenta- tives d'introduction des nouveaux Vers soie de l'ailante, (1) Note lue la Socit Impriale et centrale d'Agriculture, et la Socit Eutoruologique de Fiance, le 28 aot 18G7. MLANGES ET NOUVELLES. 341 du ricin, du chne, etc., me demandent souvent o en sont mes travaux sur ce grave sujet. Les plus presss vou- draient voir dj la soie produite par mes nouvelles es- pces former une grande branche de commerce et habiller tout le monde; mais la majorit, sachant que rien ne s'im- provise, surtout en agriculture, est moins impatiente et se tient pour trs-satisfaite quand il lui est dmontr, ainsi que l'a tabli M. Huzard, savant rapporteur de la Socit d'encouragement, qui m'a dcern une mdaille d'or, que mes travaux et ceux de mes lves ont dj fait natre l'esprance de l'introduction, dans un avenir plus ou moins rapproch, d'une nouvelle culture avantageuse l'industrie et la silviculture. Pour satisfaire cette juste curiosit et montrer que cette esprance tend tous les jours se raliser, j'ai extrait de mon exposition permanente de sriciculture compare de la ferme impriale de Vincennes quelques chantillons susceptibles de montrer o en est dj arrive l'uvre difficile et de longue haleine que je poursuis avec pers- vrance. Cette tentative d'introduction de nouveaux producteurs de soie, vritablement d'utilit publique, a t entreprise sous la haute protection de l'Empereur, des ministres de la maison de l'Empereur, de la guerre et de l'agriculture, du snateur prfet de la Seine, des administrations de plusieurs de nos chemins de fer, et d'un grand nombre d'agriculteurs et d'amis du progrs. Aujourd'hui je viens invoquer pour elle une protection non moins grande, celle de l'opinion publique, puissance immense qui, ainsi que l'a dit un grand homme d'tat, l'illustre et si regrett duc de Morny, peut tre parfois gare, mais finit toujours par se ranger du ct du droit et de la justice. Mon respect pour de si hauts patronages me faisait un devoir de ne prsenter, dans l'exposition du domaine de 342 rev. et mag. de zoologie. [Septembre 1867.) l'Empereur, que des choses srieuses. Je devais surtout m'abstenir de ces procds effet qui consistent frap- per les yeux par des ornements coteux, par l'exhibition de quantits considrables de produits, etc., etc. (1). Je me suis donc mis en harmonie avec le savant directeur de Sa bergerie impriale de Rambouillet, qui, lui aussi, a d- daign ces artifices et s'est born prsenter une histoire srieuse des progrs obtenus dans ce bel et utile tablis- sement. J'ai d classer les nouveaux Vers soie que je cherche introduire suivant le degr d'avancement o en sont arrivs leur acclimatation et leur levage. Le plus avanc, sous ces points de vue, est : Le Ver a soie de l'ailame, Bombyx (Atlacus) cynthia, Drury ; de la Chine. C'est en 1858 que j'ai pu introduire cette espce en France. Comme l'histoire de celle introduction se trouve dans mon Rapport S. M. l'Empereur (2) et dans fe petit manuel que j'ai publi la mme poque (1860), sous le titre de : Education des Vers soie de l' allante et du ri- cin (3), je me borne renvoyer ces ouvrages et ma Revue de sriciculture compare, remplie de documents ce sujet. Depuis 1858, je n'ai cess de poursuivre l'acclimatation de cette espce, et j'y ai t puissamment aid par un grand nombre d'exprimentateurs de tous les pays. Mon manuel a t traduit en Angleterre, en Italie, en Autriche, en Amrique, et jusque dans la rpublique argentine, o i'levage de cette espce avait pris un grand dveloppe- (i) Voir Reue de sriciculture compare, 1865, p. 153. (2) Grand irj-8. Imprimerie impriale; 1860, p. 19. (3) In-12, 1860, p. 1. MLANGES ET NOUVELLES. 343 ment avant les guerres dsastreuses qui sont venues retar- der cet lan. Une foule de brochures et d'articles ont t publis partout sur ce sujet, et des prix et mdailles ont t dcerns en France, en Angleterre, etc., plusieurs de mes lves, qui ont fait faire des progrs srieux la question, et montr ainsi que l'esprance de l'acquisition d'une nouvelle branche d'agriculture et d'industrie tend tous les jours devenir une ralit. Dans une Note sur l'tat actuel des tentatives d'ducation en plein air des diverses espces de Vers soie (1) j'ai tabli que le Ver de l'ailante, aprs un grand nombre de gn- rations successives, tait loin de dgnrer et donnait, en France, en Hollande, et surtout en Angleterre, des cocons plus beaux que ceux dont M. Eug. Simon avait fait l'ac- quisition, en 1863, sur les marchs de Pkin (2). J'ai montr encore (3) que, dans quelques provinces de la Chine, la culture en grand de cette espce produisait annuellement de 10 1,200 balles de soie. Dernirement j'ai constat un fait des plus remarquables et des plus rares (4), la naturalisation de cette espce, qui se reproduit seule chez nous, tandis que le Ver soie or- dinaire du mrier, acclimat en Europe depuis des sicles, ne peut s'y reproduire qu'avec le secours de l'homme (5). (1) Bvue de sriciculture compare, 1865, p. 121 129. (2) ld., 1863, p. 86. (3) Revue de sriciculture compare, 1865, p. 122. (4) Moniteur du soir, 26 novembre 1866. Annales Soc. ent., 1866, liullet., p. xux. Bulletin de la Socit protectrice des ani- maux, 1867, t. XIII, p. 50. (5) Aprs la lecture de ce travail la Socit impriale et centrale d'agriculture de France, le 28 aot 1867, M. Robinet a pris la parole pour anuoucer qu'il y avait uue certaine quantit de Vers de l'ai- lante sur les arbres de son jardin, rue de l'Abbaye, o il en avait lev ciuq ou six il y a trois ans. Depuis ce temps il n'y avait plus song. Des observations du mme genre sont faites tous les jours, depuis deux ans, sur divers points de Paris et de ses environs. 344 rev. et mag. de zoologie. [Septembre 1867.) Dernirement encore, l'levage du Ver soie de l'ai- lante vient de faire un grand pas, grce aux travaux pra- tiques de M. H. Givelet. Dans son remarquable ouvrage intitul VAilante et son Bombyx (1), rsultat d'une pratique entreprise en rase campagne et sur une chelle tout fait agricole, M. Givelet a dmontr que, la quatrime an- ne, une plantation d'ailantes de 6 hectares peut facile- ment donner un produit net de 525 fr. par hectare. Aprs avoir discut la valeur des procds invents par diverses personnes pour arriver dvider les cocons de l'aiiante en soie grge, il tablit que cette soie ne le cde en rien aux produits du mme genre, et qu'elle offre toutes les qualits requises pour faire de bons tissus. Enfin cet agriculteur minent, aprs s'tre assur, par plusieurs annes de pratique, de l'exactitude de ses cal- culs, vient d'acqurir 60 80 hectares de mauvais terrains de la Champagne pouilleuse, prs du camp de Chlons, pour y organiser une ferme exclusivement consacre l'ailanticulture. Ayant l'ait, il y a bientt deux ans, une plantation d'essai dans ces terrains, il a constat que l'ai- iante y vient parfaitement et semble tre l'essence la plus propre les boiser rapidement. En admettant mme que AI. Givelet ne puisse ou ne veuille pas se livrer l l'le- vage du Ver soie de i'ailante, le boisement rapide de ces terres improductives et d'un prix modique serait dj une trs-fructueuse opration. L'administration du domaine de l'Empereur a compris aussi les avantages de ce boisement par I'ailante, et des plantations considrables ont t faites sur plusieurs points des environs du camp de Chlons. Cette question ayant dj fait des progrs aussi vidents, (1) Voir l'article que j'ai lu la Socit impriale et centrale d'a- griculture, le li novembre 1866, reproduit daus la Revue de srici- culture compare, 1860, p. 192. MLANGES ET NOUVELLES. 345 il n'y a aucune raison de penser qu'elle en restera l. Comme toutes les nouveauts, elle a encore surmonter bien des obstacles (1), mais il faut esprer que, tt ou tard, elle les franchira. Les questions des pommes de terre, de la pisciculture, de la tlgraphie lectrique, de la vapeur, etc., ont bien subi des vicissitudes analogues (2). Quoi qu'il en soit, il est actuellement reconnu (3) que, dans le cas, improbable aujourd'hui, je crois, o l'levage du Ver soie de l'ailante viendrait manquer partout, on devrait encore ma tentative d'avoir fait connatre les grands avantages que la silviculture va retirer de l'emploi de l'ailante pour boiser les plus mauvais sols, fixer les terres en pente et les talus des chemins de fer , et faire l'ornement de nos routes et promenades (i). On a pu voir, depuis trois ans surtout, les Vers soie levs sur les plantations d'ailantes du Laboratoire de sriciculture compare de la Ferme impriale de Vincen- nes , sorte de Billancourt des Vers soie, que l'on visite gratuitement. On voit aussi, dans le muse sricicole que je m'efforce de fonder dans cet tablissement, des cocons, des soies grges tires de ces cocons par les procds chinois et par ceux invents par M n,e de Corneillan, MM. Forgemol , Aubenas, etc., et des toffes crues et teintes fabriques en France avec ces soies. Tous ces pro- duits sont de nature montrer combien la russite de mon entreprise est dsirable et quels services mes lves et mes collaborateurs rendraient l'agriculture s'ils par- ci) Attaques injustes et intresses. Voir mon rapport S. M. l'Empereur, p. 17, 90. Revue de sriciculture compare, 1863, p. 5, 11, 49; 1865, p. 128, 134, 136, 261, 309; 1866, p. 188, 192, etc., etc. (2) Voir rapport l'Empereur, p. 91. (3) Ainsi que je l'ai tabli, Rev. de sr. comp., 1863, p. 13, 79. 91 ; 1865, p. 124 et ailleurs. (4) Rev. sr. comp., 1863, p. 13, 71, 77, 91, 92, 142, 240, 319 ; 1865, p. 5, 40, 101, 245, 247, 268. 2 e srie. T. xix. Anne 1867. 23 346 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1867.) venaient, par leur persvrance et leur dvouement aux intrts publics, implanter cette nouvelle industrie agri- cole dans tous les pays o, comme en Chine, elle peut prosprer. Qui peut dire que l'introduction de la culture de cette espce en Europe n'est pas aussi possible aujour- d'hui que celle du Ver soie du mrier il y a plusieurs sicles? Vers a soie du chne. Mes tentatives d'introduction et d'acclimatation portent sur cinq espces appartenant au Japon (Bombyx yama- ma), la Chine [B. Pemyi), au Bengale (B. mylitta), l'Himalaya (B. Roylei) et l'Amrique du Nord {B. poly- phemus) (1). Le Ver a soie yama-ma, Bomb. (antheraea) yama-ma, Gur.-Mn., Bev. et Mag. de zool., 1861, p. 187, pi. n , \n et xiii, est l'espce dont l'introduction semble devoir tre la plus prochaine. Le premier cocon a t obtenu par moi, Paris, en 1861 (2). C'est le point de dpart de tous les travaux faits ensuite sur ce nouveau Ver soie. A partir de ce moment, l'espce a t donne aux divers pays qui peuvent en pratiquer l'levage. On la voit figurer aujourd'hui (1867) dans les expositions de mes nombreux lves de tous les pays (3). L'un des plus distingus, M. C. Personnat, a pu orga- (1) Voir, entre autres, les notes que j'ai publies sur ces espces dausla llevue et magasin de zoologie, 1855, p. 292, pi. vi et p. 398. Rev. sr. comp., 1863, p. 67 ; 1864, p. 136, 138, 329 ; 1865, p. 125 ; 1866, p. 4fi, 67, 159, 167, 171, 238, 242, etc. (2) Rev. el mag. zool., 1861, p. 187, 221, 227, 282, 402 et 435. On trouve une foule de documents sur cette espce daus la Reue de sriciculture compare. Voir aux tables. (3) Je suis heureux d'tre dpass par eux. Rev. sr. comp., 1866, p. 48. MLANGES ET NOUVELLES. 347 niser, dans le parc de l'Exposition, prs de l'cole mili- taire , une plantation de chnes sur iaquelle il a montr ce Ver soie vivant, malgr les intempries extraordi- naires qui n'ont cess de rgner pendant tout le temps de l'ducation. Ces perturbations climatriques , cause premire de tous nos dsastres sricicoles, ont nui consi- drablement aux ducations de cette prcieuse espce, sur laquelle elles ont amen, cette anne surtout, des maladies dsastreuses susceptibles de retarder le moment o son acclimatation accomplie permettra de commencer des essais agricoles, comme ceux qui russissent si bien avec le Ver soie de l'ailante. M. le baron de Bretton , propritaire en Esclavonie (Autriche), ayant reu de moi, en 1863 (1), quelques ufs du B. yama-ma, n'a cess de russir dans ses ducations, et, l'anne dernire , aprs trois gnrations, il a obtenu plus de 4,000 cocons qui lui ont donn environ 300,000 ufs. Ce beau succs a attir l'attention du gouvernement autrichien, qui a charg M. de Bretton d'organiser de grandes expriences agricoles sur trois points de l'empire, en Moravie, en Autriche et en Esclavonie. M. de Bretton a expos des cocons et des soies files provenant de ses rcoltes. Il est regretter que le jury n'ait pu apporter cette exhibition l'attention qu'elle mritait, non par son volume, mais par l'importance du fait qu'elle constate. Belativement aux tentatives d'introduction des Vers soie du chne, j'aurais parler d'une foule de personnes qui n'ont cess, jusqu' prsent, de concourir efficacement cette utile et difficile acclimatation dans tous les pays. Ne pouvant les nommer toutes, je me borne citer, parmi les plus dvoues, en France, M. le marchal Vaillant, M. le comte de Lamote-Barac ; MM. Blain et de Bosso- reille, d'Angers; M. de Milly, des Landes; M'" es de Beau- (,1) Rev. sr. comp., 1863, p. 33. 348 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1867.) mont, Dessaix, Getaz et Boucarut, renvoyant ma Revue de sriciculture compare pour l'tude de leurs travaux et de ceux des autres agriculteurs qui concourent l'uvre commence. J'aurais aussi parler des ouvrages et notices publis sur ce grave sujet par MM. Blain et Personnat en France, par M. de Roo van Westmaas en Hollande, par MM. Ward et Vallace en Angleterre; mais je dois me borner les signaler aux personnes qui tiennent traiter cette question consciencieusement et en connaissance de cause. Outre ces espces d'une importance premire , mon exposition du Champ de Mars (et celle du Laboratoire de Vincennes) contient des spcimens de papillons, cocons et soies de diverses autres espces dont l'acclimatation est plus ou moins possible en Europe, en Afrique, en Egyp- te, etc. Plusieurs de ces espces, telles que mon Bombyx (Faidherbia) Bauhini, dcouvert au Sngal par l'illustre gnral Faidherbe (1); le gigantesque B. atlas de la Chine et de l'Inde, le B. cecropia de l'Amrique du Nord ; le B. Fauvctyi du Paraguay (2) ; les B. aurota et spculum du Brsil; le B. hesperus de Cayenne, etc., etc., ont dj t l'objet de quelques essais; mais il est probable que la plupart d'entre eux ne pourront pas tre acclimats en Europe, et qu'il faudra se borner en recommander l'le- vage et la rcolte dans les pays mmes o ils abondent. En indiquant ainsi sommairement les sources o l'on peut trouver des matriaux positifs et propres asseoir un jugement quitable sur la question des nouveaux Vers soie introduits ou introduire, j'ai voulu donner aux personnes qui voudront la traiter consciencieusement des lments d'apprciation qui les mettront mme de rendre justice aux hommes dvous qui ont entrepris de m'aider essayer d'accomplir une uvre utile. (Il /i'et). sr. comp., 1865, p. 20, 41, 101; 1866, p. 23. (2) ld., 1864, p. 261. MLANGES ET NOUVELLES. 349 Quant aux crivains superficiels qui ne veulent pas se donner la peine d'tudier srieusement les questions qu'ils traitent, et semblent ne pas savoir lire , et quant aux hos- tiles de parti pris, leurs crits sans consistance pourront bien nuire momentanment l'uvre et en retarder la russite, en apportant le dcouragement chez quelques- uns de mes collaborateurs, mais l'opinion publique fera, tt ou tard, triompher la vrit. Ainsi que je l'ai dit (1) en parlant de M. Aubenas, dcor pour ses utiles travaux de sriciculture, dans cette arme de travailleurs, de chercheurs, chez ces hommes qui donnent lentement, et trop souvent sans clat, leur sant et leur vie au pays, comme nos hroques soldats lui donnent leur sang, le succs d'un camarade fait aussi la joie de tous. Beaucoup de ces sentinelles perdues du progrs succombent, il est vrai; mais, dans notre beau pays, l'lan ne se ralentit pas; comme la bataille, de nouveaux combattants succdent ceux qui sont tombs, et le progrs se dveloppe ainsi, sans jamais reculer. (Extrait du Journal de l'Agriculture , numro du 5 septembre 1867.) UN NOUVEAU VER A SOIE. Dans la sance de la Socit Entomologiquc de France du 10 juillet 1867, j'ai fait connatre cette espce en prsen- tant ses cocons, les papillons vivants qui venaient d'en sortir et leurs ufs. Ce Bombycide, dont les cocons m'ont t remis par M. Aubry-Lecomte, le savant directeur de l'exposition per- manente des productions de nos colonies, a t dcouvert dans notre colonie du Sngal , et sa chenille vit sur un arbre de ces contres, nomm N'dank, appartenant au genre Parinarium des botanistes. (1) Rev. sr. comp., 1863, p. 303. 350 rev. et mag. de zoologie. {Septembre 1867.) Le papillon appartient un sous-genre dmembr du grand genre Bombyx, et que les auteurs modernes ont nomm Lasiocampa. Il est voisin des Lasiocampa quercifo- lia et Otus, etje l'ai dcrit, dans les Bulletins de la Socit, anne 1867, p. 32, sous le nom de Lasiocampa Pari- narii. Son cocon est oblong, gristre, trs-serr de tissu et attach aux branches par un court ruban semblable celui qui attache les cocons des Vers soie du chne, de l'ailante, du jujubier (Faidherbia), etc. La chenille doit tre velue et couverte de Hnes pines, car on trouve ces der- nires engages dans le tissu du cocon, ce qui donne de vives dmangeaisons quand on le touche sans prcaution. Il est vident que celte espce ne pourra pas tre accli- mate et leve en Europe, mais on pourrait peut-tre l'lever industriellement au Sngal, en Egypte, en Alg- rie, ou du moins recueillir ses cocons dans notre colonie sngalienne. La vritable origine et la nature des corpuscules des Vers soie. Il s'est dit bien des... choses sur ces petits corps ; on leur a donn plusieurs noms aprs que je les ai eus signa- ls, sous le nom d' Umatozodes, dans les Comptes rendus de l' Acadmie des sciences, 1849, p. 57! On a oubli ou feint d'oublier ce que j'avais dit sur ieur origine. Voici une lettre de M. le D r Aug. Chavannes, de Lausanne, qui vient mettre les choses leur place : J'ai eu l'occasion de lire, m'crit M. Chavannes, un travail de M. Bchamp, professeur Montpellier. Il attaque un peu tout le monde, et c'est lui seul qui a raison, comme de juste. Il dit qu'on n'a rien annonc de prcis sur la nature des corpuscules vibrants ; il parat ignorer l'opi- MLANGES ET NOUVELLES. 35t nion que j'ai mise, d'aprs des expriences, que ce sont les nucloles des globules du sang vici par la prsence des acides urique et hippurique. Il affirme que les corpus- cules sont inattaquables par l'acide actique concentr; chez moi je les ai dissous facilement au moyen de cet acide ; enfin le fait qu'ils se trouvent l'extrieur de l'uf et de la chenille ne prouve nullement que leur origine soit externe. En effet, l'uf, en passant dans l'oviducte, doit n- cessairementrencontrer des corpuscules et peut les entra- ner avec lui. Le petit Ver, sa naissance, en se promenant sur les ufs, peut en rencontrer, et, chaque changement de peau, le Ver malade doit en avoir un plus ou moins grand nombre sur sa nouvelle peau, puisqu'elle s'est for- me au milieu des tissus contamins. M. Bchamp dit trs-bien que pour juger un travail il faut s'attacher l'ensemble ; mais ce conseil qu'il donne il ne le suit pas, car, s'il avait consciencieusement lu mon travail, il y aurait vu qu'on peut volont fabriquer les corpuscules vibrants. En effet, lorsqu'on prend une che- nille sauvage, par exemple celle du Sphinx euphorbi, qu'on la saigne immdiatement en coupant une patte membraneuse et qu'on laisse ce sang, parfaitement sain, en contact avec de l'acide urique et hippurique dans une prouvette bien ferme, on trouve, au bout de deux jours, une masse de corpuscules vibrants au fond de l'prouvette et plus de globules sanguins. N'est-on pas, ds lors, fond croire que ce sont les nucloles dgags des globules du sang qui subissent dans l'prouvette un procd semblable ce qui se passe dans le corps du Ver lorsque le srum du sang, charg, outre mesure, d'acide urique, agit sur les globules ? Quoi qu'il en soit, M. Bchamp prconise comme remde la crosote : c'est un peu le goudron de gaz r- chauff ; essayons le procd, mais avec prudence, sinon le remde serait pire que le mal. 352 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1867.) Je ne saurais trop recommander cette note d'un srici- culteur, qui est en mme temps un savant minent et un praticien trs-habile, aux mditations des savants qui cherchent consciencieusement la vrit dans cette grande question de l'pidmie des Vers soie. M. le docteur Cha- vannes est arriv, par ses patientes recherches, dmon- trer ce que j'ai avanc depuis l'origine de mes travaux sur ce sujet, montrant ainsi que les corpuscules vibrants, ou mes hmatozodes, ne sont que les nucloles des globules du sang dtourns de leur mouvement normal et inca- pables de reproduire ces globules, chez les Vers atteints de gatiine ou de muscardine. Il l'a prouv par une vraie d- couverte, par la remarquable exprience mentionne dans son mmoire, couronn par l'Institut lombard, mmoire qui, par ce fait capital, acquiert plus de valeur scientifique que le plus volumineux ouvrage. C'est l un fait, un fait positif qui vient prouver d'une manire incontestable des vues que j'avais dduites seulement par le raisonnement et la logique, des nombreuses observations et expriences que j'ai pu faire, depuis l'origine de l'pidmie et compa- rativement, sur les Vers soie malades et en pleine sant. (G. M.) TABLE DES MATIERES. Page*. A. Grandidier. Mammifres et oiseaux de Madagascar. 313 Marchand. Oiseaux d'Eure-et-Loir. 322 Guyon. Histoire naturelle de la Chique. 324 societes savantes. 328 Analyses. 338 Mlanges et nouvelles. (Sriciculture.) 340 Paris. Imprimerie de Mme V Bouchard-Huzard, rue de l'Eperon, 5. TRENTIEME ANNE. OCTOBRE 1867. I. TRAVAUX INDITS. Notes sur les mammifres et les oiseaux observs Madagascar, de 1865 1867, par Alfred Grandidier. (Suite. Voir p, 313.) Oiseaux (1). 14. Bubo madagascariensis (Smith). 15. Caprimulgus madagascariensis (Sganzin). Nom malgache : Tataro. Iris brun. Tarses bruntres. Le mle a, sur les rmiges et les rectrices, des taches d'un blanc pur; chez la femelle, elles sont laves de brun. Cet Engoulevent, commun dans toute l'le, vit princi- palement dans les plaines couvertes d'arbrisseaux, et se tient le plus souvent terre. 16. Cxjpselus ambrosiacus (Gm.). Nom betsimsarak : Manaviandrou. Iris brun. Tarses noirtres. De la cte nord-est. Le Cypselus unicolor de Madagascar (Hartlaub, Orn. beitr., p. 26) n'est probablement que le jeune du C. am- brosiacus, comme l'a fait remarquer M. Schlegel. 17. Chtura Grandidieri (J. Verr.), Nouv. arch. du mus., 1867, avec pi. Nom betsimsarak : Manaviandrou. (1) Je suis, dans ce catalogue, l'ordre adopt par M. Jules Ver- reaux dans le Conspectus dont ce savant ornithologiste s'occupe depuis plusieurs annes. 2 e srie, t. xix. Anne 1867. 24 354 rev. et mag. de zoologie. [Octobre 1867.) Iris brun. Tarses noirtres. De la cte nord-est. Noir, avec le croupion blanchtre stri de noir; gorge grise ; poitrine et abdomen noirtres, sous-caudales grises avec le rachis noir. Dimensions : long, tt., 0",112; de l'aile, m ,T27; de la queue, m ,050 ; du tarse, m ,01. 18. Eurystomus madagascariensis (Lin.). Nom bet- simsarak : Vourounkaka; nom sakalave : Tsirarako. Ce Kollier n'apparat sur ia cte sud-ouest de Mada- gascar qu'en septembre, pour migrer en mars. Il va alors en Afrique et Zanzibar. Il se nourrit d'insectes. 19. Leptosoma discolor (Herm.). Syn. L. afer (Gm.). Nom betsimsarak : Kiroumbo; nom sakalave : Tro-tro (imitatif du cri si triste que pousse cet oiseau). Iris brun clair. Tarses jaune fonc. Des ctes nord- est, nord-ouest et sud-ouest. Les Courols vivent, en bande de dix vingt individus, sur les lisires des bois. Ds qu'on abat un de ces oiseaux d'un coup de fusil, tous les autres se posent peu de dis- tance ou planent au-dessus du chasseur, de sorte qu'on peut en tuer quelquefois jusqu' dix en moins d'un quart d'heure. Le jeune mle a le plumage de la femelle ; c'est par les plumes de la tte et les tectrices des ailes que commence chez eux le changement de coloration. 20. Brachypteracias leptosomus (Less.). 21. B. squamigera (Lafresn.). 22. B. pittoides (Lafresn.). Nom betsimsarak : Reini- angali. Iris brun. Tarses couleur de chair. Cet oiseau vit dans les forts, se tenant le plus souvent terre et seul; il a peu de puissance dans le vol, et ne perche que sur les branches basses. 23. Dacelo madagascariensis (Lin.). Nom malgache : Vintsi-ala. Tarses orange. Des ctes nord-est et nord-ouest. Ce Martin-chasseur vit dans les bois, o, perch sur des TRAVAUX INDITS. 355 branches basses, il se laisse facilement approcher du chas- seur. Les sexes ne diffrent pas. 24. Alcedo vintsioides (Lafr.). Nom malgache : Vintsi. Iris brun fonc. Tarses orange. Ce Martin-pcheur, le seul qui existe Madagascar, est trs-commun sur le bord de tous les cours d'eau. 25. Merops superciliosus (Lin.). Nom betsimsarak : Kirim-kro ; nom sakalave : Crioucriou. Iris rouge-brique. Tarses noirtres. Ce Gupier, le seul connu Madagascar, y est commun dans toutes les plaines, et niche en terre, comme tous ses congnres. 26. Upupa marginata (Pet.). Iris brun. Tarses ardoise. Des ctes ouest et sud. Cette Huppe, qui se distingue de toutes les autres par sa grande taille, est, comme celle d'Europe, plus souvent terre que perche; elle frquente les plaines, o elle re- cherche, jusque dans la fiente des animaux, les insectes dont elle se nourrit. Elle se tient le plus souvent seule. La femelle est un peu plus petite que le mle et a les couleurs un peu moins vives. 27. Falculia palliata (Is. Geof. St.-Hil.). Nom saka- lave : Vouroun-zaza. De la cte ouest. Ces oiseaux vivent, en bande de quinze vingt indivi- dus, dans les bois, o on les voit grimper le long des troncs d'a bres pour chercher les insectes dont ils font leur nourriture. Leur cri plaintif rappelle celui d'un enfant nonveau-n ; de l le nom de Vouroun-zaza. 28. Nectarinia angladiana (Sh.). Nom betsimsarak : Sou-angali. Iris brun. Tarses noirs. De la cte nord-est. Ce Nectarinia vit sur les grands arbres; il se tient le plus souvent seul. Le jeune oiseau, comme chez tous ses congnres, ressemble la femelle. 29. N. soumanga (Gm.). Non malgache : Sou (imitatif du cri de l'oiseau). 356 rev. et mag. de zoologie. [Octobre 1867.) Iris noisette. Tarses noirs. Les Soumangas, communs dans toute l'le, vivent d'or- dinaire en bande, sur la lisire des bois ou dans les taillis. 30. Philepitta Schlegeli (Pollen). Iris et tarses bruns. Caroncule d'un bleu verdtre. De la cte nord-ouest. Chez lePh. Schlegeli, le bec est beaucoup plus court et plus dprim la base que chez le Ph. jala, le type du genre. On ne peut pas, cependant, sparer ces deux oi- seaux. 31. Phil.jala (Bodd.). Nom betsimsarak : Tsouitsoui. Iris brun. Tarses verdtres. Partie nue priophthal- mique vert fonc. De la cte nord-est (Tsimiango, prs de la Pointe Larre). M. Lantz et moi, nous avons tu, sur la cte nord-est, en 1865, plusieurs Ph. Geoffroyi (Desm.) et deux Bris- sonna nigerrima (Gm.), dont nous avons aussitt reconnu l'identit. Plus tard, M. J. Verreaux, ayant pu comparer nos spcimens avec le Ph. sericea, s'est assur qu'on avait aussi considr tort cet oiseau comme une espce dis- tincte. Le Ph. Geoffroyi de Desm. est la femelle ou le jeune mle (ils se ressemblent tellement, qn'il est impossible de les distinguer, comme je m'en suis convaincu); le Bris- sonna nigerrima est l'oiseau en passage trs-bien figur par Buffon, pi. enl. dxxxix (la coloration jaune du bord des plumes disparat l'poque des noces, et il ne reste que l'paulette); le Ph. sericea est l'oiseau adulte ( la place de la partie nue priophthalmique, si petite dans le pre- mier ge, il se dveloppe chez celui-ci une large caron- cule d'une belle couleur d'un vert bleutre). Les Philepitta ont la langue pnicille. Ce sont des oiseaux qui vivent dans les taillis, volent de branche en branche et se nourrissent d'insectes ; ils se tiennent gnralement seuls. TRAVAUX INDITS. 357 32. Ilartlauba madagascariensis (Bp.). Nom betsim- sarak : Bertnahoumb. Iris brun. Tarses noirtres. De la cte nord-est. Les Hartlauba vivent dans les bois, par bande de dix quinze individus. M. J. Verreaux a constat que la langue de ces oiseaux est pnicille. 33. Zosterops madagascariensis (Lin.). Nom betsim- sarak : Tsara-masou; nom antandrou : Mangoike. Iris brun. Tarses gris ardoise. Ce Zosterops, le seul de son genre Madagascar, est assez commun dans toute l'le. 34. Eroessa tenella (Hartl.). Nom betsimsarak : Tsr. Iris brun. Tarses bruntres. Doigts jaunes. Les Eroessa sont trs-communs dans tout Madagascar ; ils vivent dans les bois, o on les trouve en bandes nom- breuses, mls aux Zosterops madagascariensis et New- tona brunneicauda. 35. Cisticola madagascariensis (Hartl.). Syn. Drymoica madagascariensis. Nom betsimsarak : Taine-th. Iris brun clair. Tarses couleur de chair. Ces Cisticoles, trs-communs dans toute l'le, vivent par bande de six huit individus dans les plaines couvertes de hautes herbes. 36. Prinia chloropetoides (nob.), Rev. zool., 1867, Syn. Ellisia chloropetoides. Nom antandrou : Anguritiki. Iris brun. Tarses jauntres. De la cte sud. Cet oiseau, quoique se rapprochant beaucoup des Or- thotomes par son bec effil et trs-comprim, rentre plu- tt, par sa forme gnrale, dans les Prinia. Il habite les dserts arides du cap Sainte-Marie, o on le voit voltiger de buisson en buisson. Il se tient gnralement seul ou par couple, ainsi que les Ellisia. D'un gris verdtre; sus-caudales et queue olive; par- ties infrieures blanches. 358 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1867.) Dimensions : long, tt., m ,15; de l'aile, m ,057; del queue, m ,07; des tarses, m ,019; du bec, m ,0l0. 37. Ellisia typica (Hartl.). Nom betsimsarak : Bou- rtiki. Iris brun clair. Tarses gristres. De la cte nord- est. Cet Ellisia voltige dans les buissons qui bordent les en- droits marcageux. 38. Ellisia Lantzi (nob.), Rev. zool., mars 1867. Nom sakalave : Andritiki. Iris brun. Tarses bruns. De la cte sud-ouest. D'un cendr rousstre ; gorge blanche ; abdomen gris. Dimensions : long, tt., 0"',17; de l'aile, n, ,063; de la queue, ,n ,09; du tarse, m ,023; du bec, m ,016. 39. Calumoherpe Newtoni (Hartl.). Nom malgache : Vourounbendranou. De la cte nord-ouest. 40. Berniera madagascariensis (Gm.). Iris brun clair. Tarses couleur de chair. Des ctes nord-est et nord-ouest. Le Berniera vit dans les bois. Il se tient seul et se nour- rit d'insectes. 41. Berniera minor (Bp.). Des ctes nord-est et nord-ouest. 42. Hypherpes corallirostris (A. Newt.), Proceed. zool. Soc, 1863, pi. xin. Nom malgache : Sakoudi. 43. Copsy chus pica (N att.). Iris brun. Tarses gris ardoise. De la cte ouest. 44. Copsychus albo spcula ris (Eyd. etGerv.). Syn. Ger- vaisa albospecularis. Nom betsimsarak : Touddia. Iris brun. Tarses gris ardoise. De la cte est. Ces deux Copsychus se tiennent toujours seuls; ils ont un chant trs-agrable, qui rappelle un peu celui de la Fauvette. En chantant, comme en sautant de branche en branche, ils hochent la queue. Leurs femelles ont entre elles la plus grande ressemblance; elles sont plus rares que les mles. TRAVAUX INDITS. 359 45. Cossypha emirina (Hartl.). Syn. Pratincola mela- nura (Lafr.). Iris brun. Tarses noirs. Des ctes sud et sud- ouest. Cet oiseau vit dans les plaines peu boises du bord de la mer, principalement dans les buissons. Voici la dia- gnose de la femelle, qui n'tait pas encore connue, et qui, contrairement celles des autres Cyssypha, diffre compl- tement du mle : parties suprieures grises, avec le crou- pion roux. Gorge d'un blanc vari de brun, et abdomen gristre. Dimensions: long, tt., m , 175; de l'aile, D1 , 80; de la queue, m ,72; du bec, ,023. 46. Pratincola pastor (Voigt.). Syn. Pr. sibylla. Nom betsimsarak : Fitatri. Iris brun. Tarses gris ardoise. De la cte nord-est. Le Traquet de Madagascar est le mme que celui d'Ku- rope, d'Afrique, d'Asie, qui est connu sous le nom de Traquet ptre (remarquons, comme un fait bien cu- rieux de gographie ornithologique, que, Bourbon, on trouve une espce toute distincte, le Pratincola borbonica (nob.), et jamais le P. pastor, qui est rpandu sur tous les grands continents environnants). Il vit dans les plaines. 47. Ilypsipetes ourovang (Gm.). Nom betsimsarak : Hourova ; nom antandrou : Soukonina. Iris noisette. Tarses d'un brun jauntre. Ces Merles vivent en bande et sont trs-communs dans toute l'le. Ils sont diffrents de l'H. borbonicus et de l'H. olivaceus. 48. Tylas Edwardsi (Hartl.), Proceed. zool. Soc, 1862. Turdus Goudoti (J. Verr.), N. Arch. du Musum, 1866. Tyla* mndagascariensis (nob.) in littera. Iris brun. Tarses noirtres. De la cte sud-ouest (Mouroundava). La description du docteur Hartlaub a t faite sur un jeune individu. J'ai tu deux mles adultes qui diffrent compltement du type rapport par M. Newton. 360 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1867.) Gris cendr; parties infrieures d'un blanc pur. Front gristre; sommet de la tte noir. Dimensions : long, tt., U \20; de l'aile, m ,115; de la queue, m ,09; du tarse, m ,022; du bec, m ,021. 49. ndropadus insularis (Hartl.). De la cte ouest. 50. Mesites variegata (Geoff.). Syn. Mesites unicolor (Desm.). De la cte est. Je partage compltement l'avis de M. Verreaux, qui considre, en l'absence de documents plus complets, ces oiseaux comme appartenant la famille des Cinclids. Il y a, en effet, une grande analogie entre le genre Mesites et le genre Eupetes. (La suite prochainement.) Malacologie du dpartement de l'Hrault, par M. Prosper-Antoine Moitessier. (Voir p. 101, 140. j Genre BULIMUS, Scopoli. Bulimus DECOLLATUS. Hlix decollata , Linnus, Syst. Nat. (d. X), I, p. 773, 1758. Bulimus decollatus, Bruguire, Encycl. mth. Vers., I, p. 326, 1789. Espce excessivement abondante dans tout le dpar- tement et notamment dans les jardins des environs de Montpellier. Elle est si commune, que nous ne croyons pas exagrer en disant que, pendant l'automne, aprs une petite pluie, on ne peut faire un pas sans en craser plusieurs la fois. Ce Bulime, un des plus intressants de la faune fran- aise, a t le sujet de nombreuses tudes. Brissou, en 1759, sous le titre d' Observations sur une TRAVAUX INDITS. 361 espce de Limaon terrestre, dont le sommet de la coquille se trouve cass sans que l'animal en souffre (1), a publi un fort bon mmoire sur ce mollusque. M. Gassies, de son ct, d'abord en 1847 (2), puisen 1849, dans ses Mollusques de l'Agenais (3), a essay de relater les rsultats de ses observations sur ce mme animal. Moquin-Tandon, enfin, la suite de la description de ce Bulime, dans sa Malacologie franaise (4), a reproduit les mmes observations, en les enrichissant toutefois de dtails anatomiques emprunts l'anatomiste amricain Leidy (Spec. anat., p. 35, pi. xv, f. 6). Nous avions l'intention de relater en dtail le travail de M. Gassies et d'examiner jusqu' quel point les obser- vations de ce naturaliste pouvaient tre justes et exactes ; lorsque, toutes rflexions faites, nous aimons mieux nous abstenir pour le moment (5), de peur que du sein des socits savantes, dont il a l'honneur de faire partie, un cri unanime de rprobation ne vienne s'lever sur cet acte inqualifiable, etc. (Lettre du 1 er aot 1866.) BULIMUS DETRITUS. Hlix detrita, Millier, Verm. Hist., II, p. 101, 1774. Bulimus dtritus, Studer, Kurz. Verzeichn., p. 88, 1820. Dans la partie montueuse du dpartement, Saint- Beauzille-du-Putois, le long du sentier qui conduit la grotte des Demoiselles; Brissac, sous les pierres, au pied des murailles en ruine; Laroque, Ganges, etc. (1) lu Mm. Acad. roy., p. 99, dcembre 1759. (2) Essai sur le Bulime tronqu, pris depuis l'accouplement jusqu' l'tat adulte, avec l'explication des diverses troncatures de la coquille, etc., in Mm. Soc. Linn. Bordeaux, t. XV, oct. 1847. (3) P. 114, 1849. (4) Hist. Moll. France, t. II, p. 313, 1855. (5) Monographie du Bulimus decollatus. (Sous [tresse.) 362 rev. et ma&. de zoologie. {Octobre 1867.) M. Dubreuil , sous le nom de Bulimus radiatus, signale cette espce Saint-Martin-de-Londres. Bulimus obscurus. Hlix obscura, Mdkr, Verm. Hist., H, p. 103, 1774. Bulimus obscurus, Draparnaud, abl. Moll., p. 65, 1801, et Hist. Moll. France, p. 74, pi. iv, f. 23, 1805. Dans les anfractuosits des rochers, sous les pierres, au pied des arbres, le long des haies. Coquille assez com- mune partout , notamment Ganges, Saint-Beauzille, au pic Saint-Loup, Montpellier, la Valette, Fon- caudc, Lieuran-Cabrires, etc. Bulimus tridens. Hlix tridens, Millier, Verm. Hist., II, p. 106, 1774. Bulimus tridens, Bruguire, in Encyclop. mth. Vers., t. II, p. 350, 1792. Sur la colline de Cette, d'aprs Moquin. Notre ami Paladilhe a recueilli un magnifique chantillon de cette espce dans les alluvions du Lez, au-dessus de Castclnau. Coquille rare. Bulimus niso. Jaminia niso, Risso, Hist. nat. Europe mrid., t. IV, p. 92, 26. Bulimus niso, L. Pfeiffer, Symb. ad Hist. Hel. viv., II, p. 118, 1842. ' Sur la colline de Cette, d'aprs Dupuy. Alluvions du Lez, au-dessus de Castelnau. Le docteur Paladilhe a trouv cette espce vivante Fontes. Espce rare. Bulimus quatridens. Hlix quadridens, Millier, Verm. Hist., II, p. 107, 1774. TRAVAUX INEDITS. 363 Bulimus quatridens , Bruguire , in Encyclop. nith. Vers., t. II, p. 351, 1792. Abondant dans tout le dpartement. Genre FERUSSACIA, Risso. Feilussacia subcylindrica. Hlix subcylindrica (1), Linnus, Syst. Nat. (d. XII), p. 1248, 1767. Ferussacia subcylindrica, Bourguignat, in Amn. malac, t. I, p. 209, 1856. Alluvions du Lez et de la Mosson. Notre ami le docteur Paladilhe l'a recueillie vivante sous de grosses pierres, dans lesgarigues, derrire Foncaude. Environs de Castelnau. Ferussacia Vescoi. Ferussacia Vescoi, Bourguignat, Feruss. Alg. in Amn. malac, t. I , p. 203, 1856, et Malac. chat. d'If, p. 23, pi. ii, f. 10-13, 1860. Sous les pierres, dans les garigues de Foncaude. Alluvions du L Ferussacia Gronoviana. Ferussacia Gronoviana, Bisso, Hist. nat. Europe mrid., t. IV, p. 80, pi. m, f. 27 (mauvaise), 1826. Sur les coteaux des bords de la Mosson, aux enviions du Martinet. Alluvions du Lez, vers la 3 e cluse. Ferussacia folliculus. Hlix folliculus, Gronovius, Zoophyt., III, p. 296, pi. xix, f. 15-16, 1781. (1) Non Hlix subcylindrica de Moutagu, 18U.-J. 364 rev. et mag. de zoologie. {Octobre 1867.) Ferussacia folliculus, Bourguignat, in Amn. malac., t. I, p. 197, 1856 et, Malac. chat. d'If, p. 21, pi. ii, f. 1-3, 1860. Sous les pierres, dans les prairies de la Boyne, sur la rive gauche de la Mosson. Alluvions du Lez. Co- quille rare. Ferussacia Paladilhi. Ferussacia Paladilhi, Bourguignat , Moll. nouv. ou litig., (6 e dc), p. 186, pi. xxx, f. 18-20, 1866. Alluvions du Lez, en dessous de Castelnau. Dtritus du Dourbies, prs de Lieuran-Cabrires. Ferussacia eucharista. Ferussacia cucharista, Bourguignat, Malac. alg., t. II, p. 67, pi. iv, f. 45-47, 1864. Alluvions du Lez. Rare. Ferussacia Bugesi. Ferussacia Bugesi , Bourguignat , Moll. nouv. litig. , (6 dc), p. 184, pi. xxx, f. 12-14, 1866. Alluvions du Lez, prs de Montpellier. Ferussacia Moitessieri. Ferussacia Mohessieri, Bourguignat, Moll. nouv. litig., etc. (6 e dc), p. 182, pi. xxx, f. 6-8, 1866. Alluvions du Lez. Genre CLAUSILIA, Draparnaud. Clausilia bidens. Hlix bidens, Linnus, Syst. Nat. (d. X), 1, p. 767, 1758. Clausilia bidens, Tarton , Shells Brit., p. 73, f. 56, 1831. Cette coquille, dite par Draparnaud sous l'appellation TRAVAUX INDITS. 3G5 de Clausilia papillaris, habite sur les rochers, sur les murailles, dans les anfractuosits des pierres, aux alentours de Cette. Clausilia ventricosa. Pupa ventricosa. Draparnaud, Tabl. Moll., p. 62, 1801. Clausilia ventricosa, Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 74, pi. v, f. 14, 1805. D'aprs Dubreuil, la Salvetat, Capouladou, depuis la localit nomme Pattes-de-Puchabon jusqu'au moulin de Figuires. Clausilia crenulata. Clausilia crenulata, Risso, Hist. nat. Europe mrid., t. IV, p. 86, 1826. Sur les rochers calcaires de la source de Belle-Fon- taine, prs de Lieuran-Cabrires (Paladilhe). Environs de Saint-Gely-du-Fescq (Mares). Clausilia rugosa. Pupa rugosa, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 63, 1801. Clausilia rugosa, Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 73, pi. iv, f. 19-20, 1805. Espce abondante sur les murs, sur les rochers, aux environs de Montpellier, de la Valette, etc. Clausilia parvula. Hlix parvula, Studer. Faunul. Helv. in Coxe, Trav. Switz, t. III, p. 431. 1789. Clausilia parvula, Studer, Kurz. Verzeichn , p. 89, 1820. Genre PUPA, Lamarck. Pupa quinquedentata. Environs de Montpellier, de Saint-Guilhem, etc. Turbo quinquedentatus, Born, Mus. Vindob. test., p. 370, 1778. 366 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1867.) Pupa quinquedentata, Deshayes, in Lamarck, An. s. vert. (2 e dit.), t. VIII, p. 174, 1838. Cette espce, dite par Draparnaud sous le nom de Pupa cinerea, est excessivement commune sur les murs, les pierres et les rochers de tout le dpartement. Pupa avenacea. Bulimus avenaceus, Bruguire, Vers., in Encycl. mth., t. VI (2 e partie), p. 355, 1-792. Pupa avenacea, Moquin-Tandoti, Moll. Toulouse, p. 8, 1843. Coquille trs-abondante sur les murs , aux environs de Montpellier, de la Valette, de Lieuran-Cabrires, etc., ainsi que dans les anfractuosits des rochers, Saint- Beauzille, Laroque, Ganges, etc. Pupa secale. Pupa secale, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, 1801, et Hist. Moll., p. 64, pi. m, f. 49-50, 1805. Environs de Montpellier, notamment Grabels et la Valette, sous les dtritus, aux alentours de Saint-Beau- zille. Pupa Boileausiana. Pupa Boileausiana, Charpentier, in Kuster, Conch. cab. von Martini und Chemnitz (2 e d.), p. 98, taf. xui, f. 21-23, 1852. Sous les pierres, la Valette, prs de Montpellier (Paladilhe). Pupa polyodon. Pupa polyodon, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 60, 1801, et Hist. Moll., p. 67, pi. iv, f. 1-2, 1805. Sur les rochers, sous les mousses, etc., Castelnau (Draparnaud). Environs de Montpellier, la Valette, Caunelle, etc. TRAVAUX INDITS. 367 La varit (plus petite, plis aperturaux moins ac- centus) connue sous l'appellation d'Attrita, est beaucoup plus abondante que le type; elle est rpandue dans presque tout le dpartement. PlJPA MULTIDENTATA. Turbo multidentatus, Olivi, Zool. Adriat., p. 17, pi. v, f. 2, 1792. Pupa multidentata, Moquin- Tandon, Hist. Moll. France, t. II, p. 374, pi. xxvii, f. 5-9 (mauvaises), 1855. Cette espce, anciennement connue sous le nom de Pupa variabilis, est trs-rpandue partout, Montpellier, Lieuran, Fontes, Castelnau, Cette, etc. Pupa frumentum. Pupa frumentum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 50, 1801, et Hist. Moll., p. 65, pi. m, f. 51-52, 1805. Sous les dtritus, dans les anfractuosits des rochers, Saint-Beauzille-du-Putois, Laroque, Brissac, Saint- Martin-de-Londres, etc. Pupa grain um. Pupa granum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 50, 1801, et Hist. Moll., p. 63, pi. m, f. 45-46, 1805. Coquille trs-commune partout. Pupa doliolum. Bulimus doliolum, Bruguire, Vers., in Encyclop. mth., t. VI (2 e partie), p. 351, 1792. Pupa doliolum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 58, 1801, et Hist. Moll., p. 62, pi. m, f. 41-42, 1805. Sous les dtritus, dans les fentes des rochers de la partie montueuse de notre dpartement. Au Pic Saint- 3C8 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Octobre 1867.) Loup, Saint-Martin-de-Londres, Saint-Beauzille, Ganges et Laroque, etc. PUPA UMBILICATA. Pupa umbilicata, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 58, 1801, et Hist. Moll., p. 62, pi. m, f. 39-40, 1805. Excessivement commune partout. Pupa Masclaryana. Pupa Masclaryana , Paladilhe , Nouv. Mise, malac. (l er fasc), p. 13, pi. i, f. 1-3, 1866. Sous les pierres, l'entre de la Valette, prs de Mont- pellier (Paladilhe). Espce rare. Pupa bigranata. Pupa bigranata, Rossmssler, Iconogr. , IX et X, p. 25, f. 645, 1839. Sous les pierres, sous les feuilles et les dtritus, partout. Pupa muscorum. Turbo muscorum, Linnus, Syst. Nat. (d. X), 1, p. 767, 1758. Pupa muscorum, C. Pfeiffer, Deutsch. Moll., I, p. 57, pi. m, f. 17-18, 1821. Cette coquille , connue autrefois sous le nom de Pupa marginata, est trs-commune dans tout le dpartement. Pupa triplicata. Pupatriplicata, Studer, Kurz. Verzeichn., p. 89, 1820. Sous les pierres, la Valette, 200 pas de l'entre principale, dans une localit fort circonscrite (Paladilhe). Assez abondante aux alentours de Saint-Martin-de- Londres. TRAVAUX INDITS. 369 Genre VERTIGO, Mller. Vertigo muscorum. Pupa muscorum (1), Draparnaud, abl. Moll., p. 56, 1801. Vertigo muscorum, Michaud, Complm. Drap., p. 70, 1831. Cette coquille, galement connue sous le nom de Pupa minutissima (Hartmann), est assez commune sous les pierres, aux alentours de Montpellier, de Saint-Beau- zille, etc. Aliuvions du Lez et de la Mosson. Vertigo Moclinsiana. Pupa Moulinsiana, Dupuy, Cat. Ext. test., n 284, 1849, et Hist. Moll. France, p. 415, pi. xx, f. 1 1 (4 e fasc), 1850. Vertigo Moulinsiana , Moquin-Tandon , Hist. Moll. France, t. II, p. 403, pi. xxvm, f. 31-33, 1855. Dans les aliuvions du Lez (Paladilhe). Espce trs- rare. Vertigo pygulea. Pupa pygma, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 57, 1801, et Hist. Moll., p. 60, pi. m, f. 30-31, 1805. Vertigo pygma, Frussac (pre), Essai mth. conch., p. 124, 1807. Sous les pierres, aux environs de Montpellier, la Valette, Caunelle, etc. Coquille commune dans les aliuvions du Lez. (1) Non Pupa muscorum de C. Pfeiffer, qui est une espce diff- rente. 2 e srie, t. xix. Anne 1867. 25 370 rev. et mac. de zoologie. [Octobre 1867.) Vertigo anti vertigo. Pupa antivertigo, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 57, 1801, et Hist. Moll., p. 60, pi. m, f. 32-33, 1805. Environs de Montpellier, la Valette, sous les pierres. Vertigo Venetzi. Vertigo Venetzii, Charpentier, in Frussac, Tabl. syst., p. G9, 1821, et Cat. Moll. Suisse, p. 18, pi. ii, fig. 11, 1837. Sous les pierres, la Valette, et aux alentours du Mar- tinet, sur la rive droite du Lez. Vertigo nana. Vertigo nana, Michaud, Compl. Drap., p. 71, pi. xv, f. 24-25, 1831. Cette coquille, qui est bien distincte de l'espce prc- dente et que cependant presque tous les auteurs ont con- fondue, habite et l aux environs de Montpellier, la Valette, Maurin, etc. Espce rare, ou plutt difficile recueillir cause de son extrme exigut. Vertigo pusilla. Vertigo pusilla, Millier, Verni. Hist., II, p. 124, 1774. Cette espce, dite par Draparnaud sous l'appellation de Pupa vertigo, habite dans les lieux humides, sous les mousses, sous les pierres et les feuilles mortes, la Pail- lade, prs de Montpellier, et au Martinet, sur la rive droite du Lez. Coquille rare. TRAVAUX INDITS. 371 CjECILIANELLID.E. Genre (LECILIANELLA, Bourguignat. CjECILIANELLA LlESVILLEI. Ccilianella Liesvillei, Bourguignat, Monogr. g. Caecilian , in Amn. malac, t. I, p. 217, pi. xvin, f. G-8, 1856. Dans les alluvions du Lez. Coquille assez rare. CzECILIANEI.LA UNIPLICATA. Caecilianella uniplicala , Bourguignat, Malac. Aix-ls- Bains, p. 55, pi. n, f. 3-5, 186i. Espce parfaitement caractrise aux environs de Mont- pellier. Alluvions du Lez et de la Mosson. Notre ami, le docteur Paladilhe, a recueilli vivante cette belle coquille, sous une pierre, dans un bois de chne vert, proche de la route de Ganges, non loin de Montpellier. CjECILIANELLA eburnea. Acicula eburnea, Bisso, Hist. nat. Europ. mrid., t. IV, p. 81, 1826. Gaecilianella eburnea, Bourguignat , Moll. Alpes-Mari- times, p. i3, f. 20-22, 1861. Alluvions du Lez et de la Mosson, o cette espce est commune. Sous les pierres, la Paillade, prs de Montpellier. CCILIANELLA lactea. Testa elongato-oblonga, uitida, fragillima, vitracea, lactea, laevi- gata ; spira elongata ; apice valido, obtuso, sicut mamillato; anfractibus 6-7 leviter convexiusculis, celerrime primis regulariter, ultimis irregulariter) cresceutibus, sutura lineaii ac duplicata sepa- ratis; ultimo mavimo, dilatato, dimidium altitudiuis non aequante; apeilura coarctata, elougato-piriformi, superue acutissiwa, in- 372 rev. et mag. de zoologie. {Octobre 1867.) ferne rotundata; peristomate recto, acuto, simplici ; externo antrorsum arcuato ; columella brevi, valde curvata, abrupte truncata, basin aperturae nou attingeote. Coquille allonge-oblongue, brillante, trs-fragile , vi- trace, lisse, d'un blanc lactescent. Spire allonge, sommet robuste, obtus, comme mamelonn. 6 7 tours lgrement convexes, spars par une suture linaire, entoure infricurement par une seconde ligne plus ple, imitant une rainure suturale. Dernier tour trs-grand, dilat, n'atteignant jamais la moiti de la hauteur. Ouver- ture rtrcie , allonge-piriforme dans le sens de la hauteur, formant un angle trs-aigu sa partie suprieure, arrondie sa partie infrieure. Pristome simple, droit et tranchant. Bord externe arqu en avant. Columelle trs-courte, fortement recourbe, brusquement et for- tement tronque, n'atteignant jamais la base de l'ou- verture. Haut. 4-5 millimtres. Diam. 1 1/2 Dans les alluvions du Lez et de la Mosson , prs de Montpellier. Coquille peu abondante. AURICULIDiE. Genre CARYCH1UM, Mller. Carychium minimum. Carychium minimum, Millier, Verm. Hisl., II, p. 125, 1774. Coquille trs-abondante dans les alluvions du Lez et de la Mosson. Lieurant-Cabrires, Fontes. Carychium tridentatum. Saraphia tridentata, Risso , Hist. nat. Europe mrid., t. IV, p. 84, 1826. SOCITS SAVANTES. 373 Carychium tridentatum, Bourguignat, in Amn. malac, t. II, p. 44, pi. xv, f. 1215, 1857. Espce commune dans les alluvions du Lez et de la Mosson. Genre ALEXIA, Leach. Alexia myosotis. Auricula myosotis, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 53, 1801, etHist. Moll., p. 56, pi. m, f. 16-17, 1805. Alexia myosotis, Mrch, Catal. Yoldi, p. 38, n 785, 1852. Coquille abondante sur presque toutes les plages du littoral, notamment Maguelone, sous les pierres hu- mides, peu de distance du rivage. II. SOCITS SAVANTES. ACADMIE DES SCIENCES. Sance du 16 septembre 1867. Rien sur la zoologie. Sance du 23 septembre. M. Goubaux adresse un M- moire sur les anomalies de la colonne vertbrale chez les ani- maux domestiques. Sance du 30 septembre. MM. de Luca et Panceri adressent un travail de chimie physiologique intitul : Recherches sur les organes salivaires du Dolium galea. Ces observateurs ont constat que le liquide contenu dans les glandes du Dolium est de l'acide sulfurique libre, qui s'y trouve dans la proportion de 3,42 pour 100. En terminant, ils ajoutent : En soumettant l'appr- ciation de l'Acadmie ces premiers rsultats de notre tra- vail, nous dclarons en continuer activement les recherches au point de vue de l'anatomie physiologique et de la chi- mie; car il est important, notre avis, de connatre, non- seulement l'origine de l'acide sulfurique dans les glandes 374 kev. et mag. de zoologie. (Octobre 1867.) du Dolium galea, mais aussi de savoir quelles fonctions il est destin dans l'conomie de l'animal. C'est le premier animal qui, notre connaissance, fabrique de l'acide sul- furique par des procds inconnus jusqu' prsent. Sance du 7 octobre. M. Serres lit une suite son grand travail intitul : De l'ostographie du mesotherium et de ses affinits zoologiques. M. Donn lit un travail intitul : Note sur la putrfaction des ufs et sur les produits organiss qui en rsultent. Aprs avoir dcrit les expriences auxquelles il s'est livr sur do nombreux ufs, l'auteur termine ainsi : Ma conclusion dfinitive est donc celle-ci : mes der- nires expriences sont une confirmation, que je puis dire clatante, des rsultats obtenus par M. Pasteur, et qui, jusqu' prsent, repoussent la thorie de l'htrognie. Il y a, sur ce travail, un singulier article dans le Cosmos du 19 octobre 1867, p. 5. Sance du 14 octobre. M. le prsident de la Socit scientifique d'Arcachon dsire faire savoir, ceux qui voudraient faire quelques recherches, que cette socit tient leur disposition son muse, un aquarium de mer et un laboratoire. Sance du '21 octobre. M. Tavignot adresse un r- sum de ses recherches sur l'ophthalmie scrofuleuse due a l'action rflexe ne elle-mme do l'volution dentaire. M. Sappey adresse des Recherches sur quelques muscles fibres lisses qui sont annexs V appareil de la vision. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Jornal de Sciencias Journal des sciences mathma- tiques, physiques et naturelles, publi sous les auspices de l'Acadmie royale des sciences de Lisbonne. In-8 avec planches. N , novembre 1866, et n 2, mars 1867. C'est un intressant recueil de travaux originaux, ana- ANALYSES d' OUVRAGES NOUVEAUX. 375 logue aux journaux scientifiques des autres pays, montrant que les savants portugais ont cur de ne pas se laisser distancer par ceux des autres nations, et prouvant qu'ils sont aussi la hauteur du mouvement scientifique de tous les pays. Dans le premier numro, on trouve d'abord une re- marquable introduction de M. Latino Coelho. Viennent ensuite des mmoires de mathmatiques dus MM. Daniel- Auguste Silva et Francisco da ponte Horla; puis un m- moire de chimie de MM. A. V. Loureno et A. A. de Aguiar ; un catalogue mthodique des plantes observe, en Portugal, par M. Gomes Machado. La quatrime section embrassant la zoologie, objet de notre recueil, nous arrtera plus longtemps et se compose de trois mmoires ainsi qu'il suit : 1 Liste des reptiles des possessions portugaises de l'Afrique occidentale qui existent au muse de Lisbonne, par M. J. V. Barbosa du Bocage, et 2 Reptiles nouveaux ou peu connus recueillis dans les possessions portugaises de l'Afrique occidentale qui se trouvent au musum de Lisbonne, par le mme auteur. Dans ces deux mmoires, dont l'un, le premier, est r- dig en portugais et l'autre en franais, le savant natura- liste a fait preuve de vastes connaissances et d'un vri- table talent. Dans une introduction qui peut tre considre comme une sorte de rapport sur les recherches faites dans les possessions portugaises par M. Antonio Pinheiro Bayao, charg du commandement militaire de ces colonies, M. Barbosa du Bocage numre 82 espces de reptiles appartenant ces contres et qui font partie des collec- tions du muse de Lisbonne. Dans le second mmoire, M. Barbosa du Bocage donne des descriptions tendues, et en franais, des 29 espces nouvelles qui se trouvent dans cette collection, accom- pagnes d'une planche iithographie reprsentant la 376 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1867.) Sepsina angolensis avec ses caractres essentiels, et ceux du Macrophis ornatus, de YElapsoidea Guntherii et de la Naja nigricollis, var. fasciata. Le troisime mmoire zoologique, crit en portugais, a pour titre : Espces nouvelles ou peu connues d'Arach- nides de l'Afrique occidentale, par M. F. de Brito Ca- pello. Cet intressant travail fait connatre cinq espces re- marquables, qui sont figures avec beaucoup de soin et de dtails caractristiques susceptibles de les faire bien distinguer. Aprs avoir dcrit une espce nouvelle d'Epeira, qu'il nomme Angolensis, M. de Brito Capello donne une dis- sertation trs-savante sur YArgyope sericea des auteurs et sur ses varits. Il dcrit ensuite avec dtail VArgyope flavipalpis, Lucas, la Nephila Aubryi, du mme, et deux espces nouvelles, Thomisus Bragantinus et Tetragnatha Cabind. Dans un article Varits de ce recueil, M. Barbosa du Bocage donne une ide de deux ouvrages publis, dans ces derniers temps, par MM. Arthur Morelet et du Cane Godman, sur les oiseaux des les Aores, et fait quelques observations sur le contenu de ces deux travaux, dont l'un, celui de M. Morelet, date de 1860 et ne mentionne que 30 espces d'oiseaux dans ces contres, tandis que celui de M. du Cane Godman, de 1866, en admet 52 es- pces. Dans le n 2 du journal en question nous trouvons en- core une note de mathmatiques par M- da Ponte Horta : un travail de chimie et physique par MM. da Aguiar et Lautemann, la suite du catalogue des plantes du Portugal, par M. Gomes Machado. Quant la zoologie, elle n'est pas moins riche que dans le numro prcdent et se com- pose : 1 D'un travail sur les oiseaux des possessions portu- ANALYSES d'OUVRAGES NOUVEAUX. 377 gaises de l'Afrique occidentale qui existent au musum de Lisbonne, par M. Barbosa du Bocage. C'est un catalogue raisonn qui comprend 198 espces dont 8 sont nouvelles et dcrites par M. Barbosa du Bo- cage au moyen de diagnoses latines suffisamment ten- dues. Ces espces sont ainsi nommes : 13. Caprimulgus Welwitschii, d'Angola. 4-3. Ruticilla (sans nom scientifique, mais dcrit), de Benguella. 76. Sycobius (id.), de Cabinda. 110. Treron nudifrons, de Cabinda. 114. Turturna (sans nom), de S. Thom. 16i. Hirundo (id.), de Benguella. 171. Laniarius modeslus, de Benguella. 175. Calandrella (sans nom), de Benguella. 2 Poissons nouveaux du Portugal et de l'Afrique occi- dentale, et caractres distinctifs d'autres espces dj connues, par M. F. de Brito-Cupello. Dans ce travail l'auteur dcrit comme espces indites : 1 Serranus cernioides. Ctes de Portugal. 2 Solca azevia. Portugal. 3 Ginghjmostoma caboverdianus. Cap Vert. Ces trois espces sont reprsentes dans une planche lithographie et colorie. 3 Description d'une nouvelle Hlice de Portugal, par M. G. da S. Mengo. Cette espce est appele Hetix Bri- gantina et a t dcouverte Bragance. Nous rendrons compte du contenu des autres numros mesure qu'ils nous parviendront. (G. M.) Anales del museo. Annales du muse public de Buenos- Ayres, pour faire connatre les objets d'histoire natu- relle nouveaux ou peu connus conservs dans cet ta- 378 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1807.) blissement, par German Burmeister, directeur de ce muse, etc., grand in-i avec planches. Buenos-Ayres, 1866 et 1867. (Entrega segunda et tercera.) Notre ami et confrre M. Burmeister nous a probable- ment envoy la livraison premire de ces annales, mais nous n'avons pas reu ce cahier et ne connaissons que les deuxime et troisime, qui nous sont parvenus successi- vement. La deuxime livraison (entrega segunda) commence la page 85, qui termine un mmoire de palontologie, et finit la page 120. La page 86 est occupe par un simple- ment aux notices sur les Picaflores (ois. -mouches) de D. F- lix de Azara. Ce sont quelques rectifications de nomen- clature et quelques observations intressantes sur le plumage des divers ges du Trochilus angel, Lesson. A la page 87 commence un travail gologique sous ces tiires : VI. Fauxa argentina. Premire partie : Mammifres fossiles. Introduction. Description du terrain fossilifre. Cette description gologique occupe toute la livraison et se termine la page 120. La troisime livraison (entrega tercera), commenant la page 121, contient d'abord une Liste des mammifres fossiles du terrain diluvien, occupant les pages 121 206, dans laquelle sont mentionnes louies les espces obser- ves fossiles en Amrique. Le savant M. Burmeister joint ces mentions des observations trs-intressantes et la citation des travaux qui ont t publis sur ces espces, montrant ainsi des connaissances profondes sur le sujet qu'il traite. 11 serait trop long de suivre l'auteur dans les descrip- tions compltes et tendues des espces, il nous suffira de dire que les plus gigantesques animaux perdus sont dcrits dans ce beau mmoire, qui est accompagn de quatre ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 379 planches lithographies avec soin sur les dessins de M. Bur- meister lui-mme. Aprs ces descriptions, qui comprennent beaucoup d'es- pces nouvelles, M. Burmeister a donn, sous le titre de Diffrences ostoJogiques, des descriptions trs-dtailles de tous les os de ces espces, en renvoyant ses figures et en comparant ces os ceux des espces analogues d- criles dans les auteurs. Cette importante partie occupe les pages 206 232 et est termine par une explication com- plte des planches. A la suite de ce cahier se trouvent, sous le titre de Actes de la Socit palontologique de Buenos- Ayr es, les statuts de cette socit et les procs-verbaux des sances qu'elle a tenues dn 11 juillet 1866 au 14 novembre 1866. Nous y remarquons une communication de M. Burmeister, faite dans la premire sance, celle du 11 juillet 1866. sur des ossements gigantesques et de structure spongieuse, qu'il attribue des animaux du groupe des Baleines, peut- tre au Megaptera Burmeisteri, de Gray. Dans la sance du 7 aot 1866, M. Burmeister a en- tretenu la Socit d'une coquille fossile trouve dans la Barrancade Belgrano et qui est appele Azara labiata. Dans la sance du 5 septembre, M. Strobel a parl des renseignements importants que l'tude de la distribution gographique actuelle des mollusques terrestres peut don- ner la gologie et la palontologie, et il a cit et ana- lys les vues si neuves et si ingnieuses que M. Bour- guignat a publies sur cet important sujet. Enfin, dans la sance du 10 octobre, M. Burmeister a entretenu la Socit des restes de l'animal antdiluvien le plus remarquable du pays, du Toxodon platensis, publi par les naturalistes europens, et il a termin sa disserta- tion par l'expos suivant de sa classification du groupe auquel appartient cet animal perdu. 380 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Octobre 1867.) 1. Paridigitata, avec les anciens genres Anoplothe- rium, Sus et Hippopotamas. 2. Imparidigitata, qui se subdivisent en : A. Brachylrachelia, avec les Rhinocros, Hyrax et Tapir us. B. Macrotracheli, avec Palotherium , Hipparion, Equus, Macrauchenia. 3. Multidigitata sive oxodontia, avec les genres Nesodon et Toxodon. Nous ne saurions trop fliciter la nouvelle Socit pour le zle qu'elle montre en publiant de si beaux et si utiles travaux, et nous dsirons sincrement, dans l'intrt de la science et pour l'honneur du pays dans lequel elle a t l'onde, qu'elle jouisse d'une longue prosprit. (G. M.) Sur quelques mammifres rares et peu connus de l'Afrique occidentale qui se trouvent au musum de Lis- bonne, par le D r J. V. Barbosa du Bocage. Extr. des Proceed. of the zool. Soc. of London, 25 avril 18G5, in-8 de 4 pages, fig. dans le texte. Dans ce petit article, le savant portugais annonce qu'il a reu de l'un de ses plus intelligents et plus zls cor- respondants Angola, M. le lieutenant Bayao, les d- pouilles de plusieurs mammifres dont voici l'indication : 1. Galago Monteirii, Barlett. 2. Zorilta albinucha, Gray. 3. Bdeogale nigripes, Pucheran. 4. Crocidura quatorialis, Pucheran. 5. Bayonia vclox, Barbosa {Potamogale velooc, du Chaillu; Mythomys velox, Gray). M. du Bocage donne une description dtaille et ac- compagne de figures de ce curieux insectivore, que M. du Chaillu a pris pour un carnassier et M. Gray pour un rongeur. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 381 Crustacs de la Guadeloupe, d'aprs un manuscrit du D r Isis Desbonne, compar avec les chantillons de crustacs de sa collection et les dernires publications de MM. H. de Saussure et N. Stiinfison. Premire partie, Brachyures, grand in-8 avec plan- ches photographies. Basse-Terre, impr. du gouverne- ment, 1867. Cet intressant travail est d M. Alphonse Schramm, charg, par M. de Lormel, gouverneur de la Guadeloupe, du classement et de la publication de la collection du D r Desbonne, lgue par sa veuve la colonie. M. Schramm fait ressortir, dans une courte introduc- tion, limportance des faunes locales et rappelle ce qui a t fait jusqu' prsent ce sujet, et il ajoute : Le D r Iss Desbonne, du Moule, sans avoir connais- sance des publications de MM. de Saussure et Stimpson, poursuivait de son ct, depuis plus de dix ans, la Guadeloupe, ses recherches sur les crustacs de l'le, lorsque la mort est venue interrompre ses tudes, sans qu'il ait pu en faire connatre les rsultats. 163 espces, observes la Guadeloupe, taient d- crites dans les notes manuscrites du D r Desbonne. M. Schramm a compar ces descriptions, et les objets eux-mmes , avec celles de MM. Saussure et Stimpson ; il a reconnu que plusieurs des espces regardes par M. Desbonne comme nouvelles taient dj publies, et leur a restitu les noms qui leur appartiennent. M. Des- bonne avait cru devoir instituer quelques genres nou- veaux, mais encore imparfaitement caractriss dans des notes provisoires; M. Schramm ne les admet aussi que provisoirement. Dans cette premire partie, M. Schramm a donn tout ce qu'il y avait d'utile reproduire dans les notes du D r Desbonne, en classant ces documents d'aprs les m- thodes admises aujourd'hui. On y trouve des descriptions 382 rev. et mag. de zoologie. (Octobre 1867.) dtailles des espces, au nombre de 85, des observations sur l'habitat et les murs de quelques-unes, et des figures trs-bien photographies, et par consquent trs-exactes, de celles qui sont considres comme nouvelles ou mal connues. Le tout forme un fascicule de 65 pages, accom- pagn de 8 planches. Il est dsirer que M. Schramm continue l'uvre qu'il a si bien commence et qu'il a prsente au monde savant avec trop de modestie , car elle donne la zoologie des matriaux prcieux et d'une utilit incontestable. (G. M.) IV. MLANGES ET NOUVELLES. La Socit des arts et des sciences d'Utrecht nous adresse le programme des questions mises au concours en 1867. Voici celles qui rentrent dans le plan de notre Recueil : 3. Des recherches chimiques et physiologiques sur la digestion des poissons d'eau douce. 4. Des recherches chimiques et physiologiques sur la digestion des reptiles, tant des Dipnos que des Mo- nopnos. 5. Des recherches sur le dveloppement d'une ou de plusieurs espces d'animaux invertbrs dont l'histoire n'est pas encore connue; le tout accompagne des figures ncessaires pour l'intelligence du texte (1). 6. Une description des dents de lait de quelques ron- geurs, nommment der> Sciurines, accompagne des figures ncessaires. 8. On demande un examen compar du tarse chez les {\) Celle question est permanente par sa nature et l'on peut y r- pondre chaque anne. MLANGES ET NOUVELLES. 383 diverses familles des mammifres, accompagn de figures explicatives. Le prix qui sera dcern la rponse juge satisfai- sante consistera en une mdaille d'or de la valeur de 300 florins de Hollande (environ 020 francs) ou de la mme valeur en argent. Les rponses doivent tre crites en franais, en hollandais, en allemand (en lettres ita- liques), en anglais ou en latin (pour le n 15 le latin seul est admis), et tre adresses, franches de port, avant le 30 no- vembre 1868, au secrtaire de la Socit, M. N. F. Van Nooten, conseiller la cour royale d'Utrecht. Les m- moires doivent tre accompagns d'un billet cachet, ren- fermant le nom et l'adresse de l'auteur. Les mmoires cou- ronns seront publis dans les Mmoires de la Socit. S'adresser, pour de plus amples informations, au se- crtaire. SRICICULTURE COMPARE. Tentatives d'introduction de l'industrie de la soie dans le Calvados, par MM. Benard et Paul Drouet. Avec une persvrance et un dvouement que l'on ne saurait trop louer, MM. Benard et Drouet ont entrepris de prouver que, dans le dpartement du Calvados, il est possible d'acclimater certaines races de Vers soie et surtout d'accoutumer ies campagnards en entreprendre l'levage selon leurs moyens et avec avantage. Les premiers essais, qui datent dj de plusieurs an- nes, ont t faits par M. Benard au chteau de Vieux- Fumet. Conduits avec mthode, ils ont donn des rsul- tats pleins de promesses pour l'avenir et ont mrit M. Benard une des rcompenses que la Socit d'accli- 384. rev. et mag. de ZOOLOGIE. (Octobre 1867.) matation dcerne aux personnes qui se dvouent ces tudes. Second par son gendre, M. Paul Drouet, qui est la tte d'une fabrique de fils de soie pour dentelles, M. Be- nard ne peut manquer d'arriver au but qu'il poursuit en prouvant que, dans le dpartement du Calvados, il est possible de pratiquer avec avantage l'levage des Vers soie. Jusqu' prsent, les ducations faites par MM. Benard et Drouet ont donn des Vers exempts de l'pidmie r- gnante quand elles ont t faites avec des sujets indignes, avec des graines provenant des ducations faites prc- demment Vieux-Fumet. Pourquoi ces honorables exp- rimentateurs ne se livreraient-ils pas la production des graines, comme le font avec tant d'avantage les duca- teurs du Cher, de l'Alsace et de la Corse, etc., pays dans lesquels l'pidmie n'est pas intense ou n'a mme pas p- ntr. Le haut prix de ces graines, provenant de localits saines, serait, aujourd'hui, un grand encouragement pour les personnes que MM. Benard et Drouet excitent, par leur exemple, s'occuper de sriciculture. (G. M.) TABLE DES MATIERES. Cases. A. Grandidier. Mammifres et oiseaux de Madagascar. 353 Moitessier. Malacologie de l'Hrault. 360 Socits savantes. 373 Analyses. 374 Mlanges et nouvelles. (Sricicuiture.) 382 Paris, Imprimerie de Mme \ Boucbard-Huiard, rue de l'Eperon, 5. TRENTIME ANNE. NOVEMBRE 1 807. I. TRAVAUX INDITS. Notes sur les mammifres et les oiseaux observs Madagascar, de 1865 1867, par Alfred Grandidier. (Suite. Voir p. 313 et 353.) Oiseaux (1). 51. Motacilla flavivenlris (J.Verr.). Nom betsimsarak: Sritsi. Iris brun. Tarses noirires. Des ctes nord-est et sud-ouest. Cette bergeronnette vit, comme ses congnres, sur le bord des cours d'eau. 52. Newtona brunneicauda (A. Newton), Proceed. zool. Soc, 1863. Nom betsimsarak : Ktkt. Iris blanc jauntre. Tarses gris ardoise. Ces oiseaux habitent les bois o on les trouve en bande, mls aux Zosterops et Eroessa ; ils ont un chant fort agrable qui rappelle celui des rouges-gorges. 53. Tchitrea mutata (Lin.). Syn, T. holosericea, T. pre- tiosa. Nom betsimsarak : Sktri. Iris noisette. Tarses gris perle. Bec gris perle, noirtre sur les bords. Paupire nue qui encercle l'il d'un bleu clair. (1) Je suis, dans ce catalogue, l'ordre adopt par M. Jules Ver- reaux dans le Conspectus dont ce savant ornithologiste s'occupe depuis plusieurs annes. 2 e sfrik. t. su. Anne 18G7. 20 386 iiev. et mag. de zoologie. [Novembre 1867.) Le T. holosericea de emm. est la femelle ou le trs- jeune mle, le T. mutata de Lin. est l'adulte, et le T. pre- tiosa de Lesson l'oiseau en noces. M. Lantz et moi , nous en avons tu plus de soixante, et nous avons eu entre les mains tous les passages du jeune au vieil oiseau. Son cri tch-tch est caractristique. Il vit dans les taillis, au milieu des lianes, o il fait avec adresse une chasse achar- ne aux mouches et aux insectes. 54. Artamia leucocephala (Lin.). Nom antankar : Rmavou ; nom sakalave : Tsatsake. Iris brun. Bec et tarses gris de perle. De la cte ouest. La femelle et le jeune ont la tte et le cou d'un gris cendr, et non d'un blanc pur comme le mle. On trouve ces oiseaux volant par bandes dans les bois. 55. Artamia viridis (Gm.). Iris brun. Tarses noirs. Bec gris perle. Paupire nue qui encercle l'il d'un bleu clair. De la cte nord-est. Ces oiseaux sont toujours par bande dans les bois. 56. Artamia bicolor (Lin.). De la cte nord-ouest. 57. Artamia Bemieri (Geoff.). Syn. Oriolia Bernieri. De la cte est. MM. Verreaux et Pollen ont reconnu que l'Oriolia n'tait qu'un jeune oiseau du genre Artamia. 58. Dicrurus for/catus ( Lin.). Nom betsimsarak : Leidrongo. Iris rouge brique. Tarses noirs. Langue pnicille. Ce Drongo est commun dans toute l'le. Le jeune oiseau a les sous-caudales et les sous-alaires franges de blanc. 59. Calicalicus Madagascar iensis (Lin.). Syn. Hylophorba ruticilla (Sel.), Proceed. zooL Soc, 1865, pi. xm. Iris brun. Tarses gris ardoise. De la cte nord-est. TRAVAUX INDITS. 387 Cette petite Pie-griche se tient seule ou par couple; on la trouve dans les bois. GO. Calicalicus rufus (nobis). Syn. Arlamia rufa. Nom betsimsarak : Sktri-ala. Iris rouge brique. Bec et tarses gris perle. De la cte nord-est. Ces oiseaux vivent en bande dans les forts. Le mle adulte a non-seulement la tle et le cou, mais toute la gorge, d'un beau noir. La femelle et le jeune oiseau ont le roux des parties suprieures moins vif, et la teinte noi- rtre de la tte ne s'tend que jusqu'aux cts du cou ; la gorge est grise. 61. Xenopirostris Lafresnayi (Bp.). Nom antandrou : Tsilouvanga. Iris brun. Tarses gris de fer. Bec corn, blanchtre sur moiti de la mandibule infrieure. Le seul spcimen que j'aie pu me procurer (je l'ai tu sur le bord d'un bois) est plus petit que le typedeLafres- naye; voici ses dimensions : long, tt., m ,24 ; de l'aile, m ,13; de la queue, m ,105. On observe du noir mlang au gris sur les tectrices et les rmiges, et une toute petite tache noire au menton. C'est videmment un jeune indi- vidu. 62. Xenopirostris Datai (Pollen). Iris brun. Tarses plombs. Bec d'un noir bleu. De la cte nord-ouest. 63. Vanga curvirostris (Gm.). Nom malgache : Vanga. Iris brun. Tarses gris perle. De la cte nord-est. Cet oiseau se tient toujours seul dans les bois, faisant entendre de petits intervalles un sifflement court, cri triste et monotone. Chez le jeune, le blanc du dessus de la tte est mlang de noir. 388 rev. kt MAC de zoologie. (Novembre 1867.) 6i. Ceblepyris cana (Licht.). Nom nntandroui : Androubak. Iris brun. Tarses brun fonc. Ces chenilleurs, communs dans toute l'le , vivent en bande dans les forts. Le Ceblepyris (Oxynotus) ferrugi- neus de Maurice et le C. (Oxynotus) Newtoni de Bourbon sont propres ces les et n'existent pas Madagascar. 65. Corvus scapulatux (Daud.). Syn. Corvus madagasca- rientis (Bp.). Nom malgache : Gouake. Iris brun. Tarses noirs. De la cte est. 66. Euryceros Prevosti (Less.). Nom betsimsarak : Sktri-b. Del cte nord-est. 67. Nelicurvius pensilis (Gm.). Iris brun. Tarses marron. De la cte nord-est. Les Nlicourvis vivent en bande dans les forts. 68. Ploceus sakalnva (Hati.). Nom sakalave : Fouli-sa. Iris brun. Peau nue priophthalmique et tarses couleur de chair. Bec gris perle. Long, (d* et P), 0'",1i; de l'aile, m ,075. De la cte sud-ouest. La femelle est trs-diffrente du mle; assez semblable, en dessus, la femelle de notre Passer domesticus, mais d'une teinte gnrale plus claire; parties infrieures blan- ches, sauf la poitrine qui est d'un gris cendr. Les cts de la tte sont vari de roux-marron, surtout au-dessus et au-dessous de l'il. Les nids, de forme ovode et ouverture latrale inf- rieure, sont tous accols les uns aux autres. 69. Foudia madagascariensis (Lin.). Nom malgache : Fouli et Fouli-mna. Iris brun. Tarses couleur de chair. Trs-commun par toute l'le. TRAVAUX INDITS. 389 70. Sptrmestes nana (Pucher.). Nom betsimsarak : Tsinguiritsi. Iris brun. Tarses gristres. Les Bouvreuils nains sont trs-communs dans les plaines peu boises de l'est de Madagascar; ils se trouvent par bande de quarante cinquante individus. Les jeunes ont la poitrine lgrement rose. 71. Mirafra hova (Hati.). Nom betsimsarak : Siroutchi. Iris brun. Tarses gristres. Cette Alouette est trs-commune dans tous les champs. 72. Coracopsis vasa (Bp.). Nom betsimsarak : Bouza. Nom sakalave : Vaza. Iris brun fonc. Tarses brun noirtre. Peau nue prs du bec jauntre. 73. Coracopsis nigra (Lin.). Nom betsimsarak : Bouza-antsikoutrou. Iris brun-fonc. Tarses brun noirtre. Peau nue prs du bec couleur de chair. Ces deux perroquets, les seuls que j'aie tus Mada- gascar, sont aussi les seuls dont les Malgaches paraissent avoir connaissance. Ils sont communs par toute l'le et voyagent dans les forts par bande de dix quinze indi- vidus o les deux espces sont indistinctement mles. 7i. Polioppsita cana (Gmelin). Nom betsimsarak : Caroco; nom sakalave : Saravosa. Iris brun. Tarses gris. Cette jolie petite Perruche habite les forts et les plaines ; elle est toujours en troupe nombreuse. La femelle se distingue du mle par l'absence de coloration grise la tte. 75. Centropus tolu (Linn.). Syn. 0. Lafre&nayanus 390 rev. et mac. de zoologie. (Novembre 18G7.) (J. Verr.). N. rch. du Musum, avec pi. Nom betsim- sarak : Mounzou; nom sakalave : Toulouhou. Iris rouge. Tarses gris ardoise. Ce Coucal est trs-commun par toute l'le, o on le trouve dans les buissons, sur le bord des rivires et dans les endroits marcageux. Comme tous ses congnres, il varie beaucoup de taille et d'aspect. Le trs-jeune oiseau est tout roux, ray de brun ; plus tard, les plumes de la tte et du cou sont strioles de blanc, l'abdomen devient noir, les rectrices et les rmiges seules restent rayes les unes de brun clair, les autres de brun fonc. L'adulte est tout noir, sauf les ailes qui sont toujours d'un roux ferrugineux. Ainsi que le pense l'minent ornithologiste M. Schlegel, le C. superciliosus dont il est fait mention dans la faune orni- thologique de Madagascar, du docteur Hartlaub, ne doit tre qu'un individu du C. tolu dans le jeune ge. J'ai tu dans le Kitoumbou unC. tolu adulte dont les sus-caudales taient d'un blanc pur, cas curieux d'albinisme partiel. 76. Coua crulca (Lin.). Nom belsimsarak : Maria. Iris brun. Tarses noirs. Peau nue priophthalmique d'un bleu d'outremer. Des ctes nord-est et nord-ouest. 77. Coua Reynaudi (Pucheran). Iris brun fonc. Tarses gris ardoise. Peau nue pri- ophthalmique d'un beau bleu indigo prs du bec et au- dessus de l'il, au-dessous et l'angle externe d'un blanc bleutre. Des ctes nord-est et nord-ouest. Le jeune est d'un roux verdtre reflets mtalliques ; toutes les plumes des ailes, l'exception des grandes pennes, sont largement bordes de roux marron. Les par- ties infrieures sont d'un gris noir, plus ou moins forte- ment laves de roux suivant l'ge. 78. Coua Serriana (Pucheran). Iris rouge. Tarses gris de fer. Peau nue priophthal- TRAVAUX INDITS. 391 miquc d'un bleu trs-clair au-dessus de l'il, au-dessous d'un bleu d'outremer. De la cte nord-est. Le jeune oiseau diffre de l'adulte en ce que les tectrices et les rmiges sont bordes de roux-marron, et que le roux-chtain de l'abdomen s'tend jusqu'aux sous-cau- dales. 79. Coua ruficeps (Gray). Nom sakalave : Halioutse. Iris brun. Tarses noirtres. Peau nue priophthalmique d'un bleu indigo. De la cte sud-ouest. La femelle se distingue du mle par l'absence de roux vif sur la tte, qui est seulement un peu plus fonce que le reste du plumage. 80. Coua Coquereli (nob.), Rev. et Mag. de zool, mars 1867. Nom sakalave : Letza. Iris rouge. Tarses noirs. Peau nue priophihalmique d'un bleu clair avec du violet ros au coin externe. De la cte sud-ouest (Mouroundava). Parties suprieures d'un vert olive, reflets mtalliques ; menton blanc, gorge olivtre ; la poitrine et l'abdomen d'un roux cannelle; sous-caudales d'un gris fonc. Rec- trices latrales blanches l'extrmit. Dimensions : long, tt., m ,40; de l'aile, m ,U5; de la queue, m ,225 ; du tarse, m ,043 ; du bec, ra ,029. 81. Coua cursor (nob.), Rev. et Mag. de zool., mars 1867. Nom antandrou : Halioutse. Iris rouge. Tarses gris de fer. Peau nue priophthal- mique bleue, violace l'angle externe. De la cte sud (cap Sainte-Marie et Machikora.) Parties suprieures d'un cendr verdtre ; gorge couleur d'ocre ; poitrine lilas ; abdomen blanchtre; sous-cau- dales grises. Rectrices latrales blanches leur extr- mit. 392 kev. et mag. de zoologie. [Novembre 1867.) Dimensions : long, tt., 0,36 ; de l'aile, m ,t3; de la queue, 0^,19; du tarse, m ,042 ; du bec, m ,026. 82. Coua mada gascahcnsis (Gm.). Nom sakalave : Houk. Iris rouge. Tarses noirs. Peau nue priophthalmique bleu indigo, sauf l'angle externe infrieur qui est d'un rose violac. De la cte sud-ouest (Mouroundava). La description de Buffon et la figure qui y est jointe sont trs-exactes. Il n'existait de spcimen de cet oiseau dans aucun muse avant les deux exemplaires ( '2. travaux iNtaurs. 403 rait trs-possible que l'aire ambuiacraire absente ft une des aires postrieures ; l'aire ambulacraire antrieure, ayant sa droite la plaque madrporiforme, aurait persist et dterminerait l'orientation de l'individu. Quant au p- riprocte, que nos figures reprsentent tort dans la posi- tion presque normale, il devrait tre, dans cette hypo- thse, trs-sensiblement rejet sur la gauche. Il y a tout lieu de penser que ces cas de monstruosit qui affectent des organes si essentiels de l'animal, et qui cependant ne paraissent pas avoir nui, dans une bien large mesure, son accroissement gnral, ont eu, pour origine, des causes identiques, et se sont manifests sui- vant certaines rgles, ainsi que cela a t reconnu depuis longtemps pour les tres suprieurs. Ces phnomnes, que d'Orbigny dsigne sous le nom de cas pathologiques , sont malheureusement fort rares. Il est important de ne ngliger aucune occasion de les constater, car ils pourront jeter, lorsqu'ils seront plus nombreux et mieux coordon- ns, une vive lumire sur les fails relatifs l'embryologie et au dveloppement des types. Expl. des fig, PI. xvm, h'g. 3, Ptjrina ovulum quatre aires ambulacraires, vu sur la face sup., de la . coll. de M. Guillier;fig. 4, appareil apical grossi. 76. Salenia Pdlali, Cotteau, 1860. Lorsque nous avons dcrit, en 1860, le Salenia Pelluli, intressant tant de points de vue, nous ne connais- sions que les petits exemplaires que nous avait com- muniqus M. Pellat. Dans ces derniers temps, M. le docteur Blanchet nous a envoy deux autres exemplaires recueillis, comme les prcdents, au rocher du Goulet prs Biarritz. Leur taille plus forte et la beaut de leur conservation nous ont permis de prciser certains ca- ractres qui nous avaient chapp, et nous n'avons pas hsit faire figurer de nouveau cette espce et en 404 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 18G7.) complter la description. La hauteur de nos exemplaires est de 5 millimtres et leur diamtre de 11 ; les aires am- bulacraires sont garnies de deux ranges de petits tuber- cules, au nombre de quatorze quinze, et qui augmentent trs-lgrement de volume vers l'ambitus; comme dans les individus plus jeunes, ces tubercules sont accompagns de quelques petites verrues intermdiaires. Les tubercules in- terambulacraires, ainsi que nous l'avons indiqu dans notre prcdente description, sont au nombre de quatre cinq par srie, trs-ingaux, fortement crnels et surmonts d'un mamelon saillant. Seulement les granules sont plus nombreux que nous ne l'avons indiqu, et paraissent aug- menter de volume au fur et mesure que l'animal grandit; ils sont de deux sortes : les uns sont mamelonns et se groupent autour des tubercules; les autres, beaucoup plus petits, occupent l'espace intermdiaire et se montrent surtout la partie suprieure des aires interambula- craires. L'appareil apical , parfaitement conserv dans nos exemplaires, mrite une mention particu- lire; il est trs-dvelopp et affecte une forme subcir- culaire; la suture des plaques est marque partout de sillons transverses, nombreux, dlicats, rguliers et trs- courts qui laissent le milieu des plaques entirement lisse. Le bord externe des plaques, et notamment celui des plaques gnitales, offre des impressions profondes, in- gales, irrgulires, qui leur donnent cet aspect plus ou moins dchiquet que nous venons de signaler dans une espce de l'tage cnomanien de l'Algrie, dcrite sous le numro 73; les pores oviducaux s'ouvrent trs-prs du bord des plaques. Expl. des fig. PI. xvin, fig. 5, Salenia Pellati, vu de ct; fig. 6, face sup.; fig. 7, appareil apical grossi. 77. Porocidaris serrata, Desor, 1856. Lorsque M. Desortablit, dans le Synopsis des Echinides TRAVAUX INDITS. 405 fossiles, le genre Porocidaris, il neconnaissait que quelques plaquettes isoles appartenant au Porocidaris Veronensis, et c'est seulement en raison de la forme comprime et dentele de leurs radioles qu'il plaait dans le mme genre les Porocidaris Schmiedelii , serrata et serraria. Ce sera l'exprience, ajoute le savant auteur du Sy- nopsis, nous apprendre si ce rapprochement est fond. La dcouverte que vient de faire M. Bioche dans le ter- rain nummulitique des environs de Tercis (Landes), de plaquettes de vritables Porocidaris associes des ra- dioles dsigns sous le nom de Porocidaris serrata, con- firme l'opinion de M. Desor, et nous permet d'ajouter quelques caractres importants la description de ce genre bizarre dont voici la diagnose : Test renfl , subglobuleux? zones porifres presque droites (?), composes de pores unis par un sillon sub- flexueux, chaque paire spare par un bourrelet transverse comme dans les Rhabdocidaris. Tubercules interambula- craires fortement crnels et perfors; le scrobicule qui les entoure prsente un cercle de petits sillons rayon- nants au fond desquels s'ouvre un petit pore microsco- pique. Granules intermdiaires abondants, homognes, toujours mamelonns. A l'intrieur du test, la suture des plaques coronales est marque par des bourrelets pais, trs-saillants, en forme de cloisons, qui partagent la sur- face interne en autant de cases distinctes, et lui donnent un aspect des plus singuliers, qui n'a encore t signal chez aucun autre chinide; la partie suprieure de ces bourrelets laissa voir quelques impressions vagues et irr- gulires que nous avions considres d'abord comme les affleurements internes des pores scrobiculaires, mais nous avons reconnu depuis que ces impressions, proba- blement accidentelles, n'avaient aucune relation avec les pores. Radioles comprims, lancols, trs-fortement den- tels sur les bords. Rapports el diffrences. Le genre Porocidaris, ainsi 406 rev. et iiag. de zoologie. (Novembre 1867.) caractris, constitue un excellent type qui, en raison de ses tubercules profondment crnels et perfors, et de ses pores ambnlacraires, dont chaque paire est spare paru petit bourrelet saillant, se place dans le voisinage des Rhabdocidaris; mais il s'en distingue nettement par les sillons profonds et munis de petits pores qui rayonnent au milieu des scrobicules, et par les cloisons paisses et saillantes qui marquent, l'intrieur du test, la suture des plaques. Les fragments de test recueillis par M. Bioche sont bien difficiles distinguer spcifiquement des plaques attribues, par M. Desor, au Porocidaris Veronensis. Peut- tre mme ces deux espces devront-elles tre runies; mais, avant de nous prononcer sur ce rapprochement, nous attendrons que nous ayons pu tudier des chantil- lons plus complets. Les radioles, tout en offrant quelque diffrence, sont cependant trs-voisins, et rien ne s'oppose- rait ce qu'ils fussent considrs comme appartenant au mme oursin. Si l'identit des deux espces tait admise, le nom plus ancien de serrata devrait tre conserv. Expl. des fig. PI. xvin, fig. 8, fragment de Poroci- daris serrata, de grandeur naturelle; fig. 9, le mme grossi; fig. 10, le mme vu en dessous; fig. 11, radiole. II SOCITS SAVANTES. ACADMIE DES SCIENCES. Sance du 28 octobre 1867. M. Chcvrcul lit un travail de chimie applique ayant pour titre : Examen compa- ratif d'une soie d'origine franaise et d'une soie d'origine japonaise , relativement leur aptitude prendre la tein- ture. Quoique ce beau travail n'entre pas dans le plan de cette revue de zoologie, je crois, cependant, devoir le si- SOCITS SAVANTES. 407 gnaler pare qu'il se rattache, au moins indirectement, la zoologie applique, la sriciculture. En 1860, l'illustre chimiste, en soumettant divers essais les toffes de soie commandes par l'administration du mobilier de la couronne, en avait remarqu plusieurs dont la couleur n'tait point assez rsistante l'action des agents atmosphriques pour tre d'un bon usage. Des observations ayant t faites, ce sujet, aux fabri- cants de Lyon chargs de ces fournitures, ceux-ci, aprs s'tre livrs une enqute minutieuse, crivirent que ces dfauts ne provenaient que de la nature mme des soies employes, lesquelles sont, aujourd'hui, d'origine japo- naise, tablissant ainsi que ces soies de races japonaises seraient d'une qualit infrieure, au point de vue de leur aptitude prendre la teinture. M. Chevreul, ayant reu communication de cette r- ponse, demanda des chantillons bien authentiques de soies d'origine franaise et de soies d'origine japonaise, afin de constater, par un examen comparatif, si l'opinion qui semblait devoir proscrire les soies d'origine japonaise tait vraie. C'est le rsultat de ses recherches ce sujet, qu'il communique aujourd'hui. Je ne suivrai pas le savant acadmicien dans le dtail des expriences chimiques qu'il expose l'Acadmie, mais je dois dire qu'il en rsulte qu'videmment la soie d' origine, franaise donne, la teinture, des rsultats suprieurs ceux de la soie d'origine japonaise. M. Chevreul, dsirant continuer les recherches qu'd a entreprises ce sujet, demande aux personnes qui se livrent l'ducation des vers soie d'une manire exp- rimentale, c'est--dire en cherchant se rendre compte des circonstances qu'elles croient exercer de l'influence sur la production de la soie, de lui envoyer aux Gobelins des chantillons de ces soies files : il les soumettra aux preuves qu'il croit ncessaires pour prononcer d'une ma- nire dfinitive sur leurs qualits respectives 408 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1867.) MM. de Luca et Panceri adressent, pour faire suite un travail prcdent, des recherches sur la salive et sur les organes salivaires du Dolium galea. Sance du k novembre. M. Serres communique son sixime mmoire sur l'ostographie du mesotherium et ses affinits zoologiques. Membres antrieurs. Sance du 11 novembre. M. de Sr adresse une note sur un nouvel appareil destin servir d'abri aux jwissons et dsign sous le nom d'aquarisr. C'est une sorte de maison de domestication pour l'ha- bitant des eaux, comme le colombier, le poulailler ou l'table pour les habitants de l'air et du sol. M. de Sr fait ressortir les avantages de l'appareil qu'il a honor de son nom, mais il n'en donne pas une description assez dtaille pour qu'on puisse en construire d'aprs ce document. M. Husson adresse un travail intitul : Examen com- paratif des alluvions anciennes de Toul et de quelques-unes de celles du bassin de la Seine, par rapport l'anciennet de l'homme. En prsentant l'Acadmie la note de M. Husson M. Elie de Beaumont rappelle, comme il l'a dj fait plu- sieurs fois, qu'il croit souvent devoir insrer, dans les Comptes rendus, des articles dont le contenu, ses yeux digne d'intrt, lui parat cependant, certains gards, susceptible de discussion. Sance du 18 novembre. M. Serres communique son septime et dernier mmoire intitul : De l'ostographie du mesotherium et de ses affinits zoologiques. Membre postrieur. M. Paul Gervais fait hommage l'Acadmie des cinq premires livraisons de l'ouvrage dont il a commenc la publication, sous le titre de Zoologie et Palontologie gnrales. Ces livraisons sont exclusivement consacres l'an- ANALYSES d' OUVRAGES NOUVEAUX. 409 ciennet de l'homme dans nos rgions, ainsi qu'aux animaux de la priode quaternaire. Dans celles qui suivront, l'auteur s'occupera de diffrents groupes d'ani- maux vertbrs envisags dans plusieurs de leurs espces les moins connues, les unes propres la France et les autres trangres, que ces espces existent encore au- jourd'hui ou qu'elles aient t ananties des poques plus ou moins recules. L'examen des caractres anato- miques propres aux espces teintes et la discussion de leurs affinits respectives lui permettront d'aborder , comme il l'a fait dansses prcdentes publications, diverses questions de zoologie gnrale auxquelles conduit la com- paraison des faunes anciennes avec les faunes actuelles. Ce nouvel ouvrage est accompagn de planches lithographies. M. Tigri adresse de Sienne une rclamation de prio- rit concernant les rsultats obtenus rcemment par M. Pasteur. Ce travail est renvoy la commission de sriciculture. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Faune entomologique franaise. Papillons. Descrip- tion de tous les Papillons qui se trouvent en France, indiquant l'poque de l'closion de chaque espce, les localits qu'elle frquente, la plante qui nourrit la Che- nille et le moment o il convient de la chasser ; prc- de de renseignements sur la chasse, la prparation et la conservation, etc.; par M. E. Berce, prsident de la Socit entomologique de France. Dessins et gravures par M. Thophile Deyrolle, membre des socits en- tomologiques de France et de Belgique. Grand in-12 avec planches colories. Paris, 1867, Deyrolle fils, 410 bev. et mag. de zoologie. [Novembre 1867.) libraire correspondant des socits entomologiques de Londres, de Belgique, de Suisse, rue de la Monnaie, 19. Ce joli ouvrage sera bientt entre les mains de toutes le9 personnes qui veulent tudier l'ordre d'insectes qui comprend ces gracieux Papillons aux couleurs si brillantes, aux moeurs si curieuses, dont quelques uns nous donnent ces beaux tissus qui font la gloire de nos fabriques fran- aises et le bonheur des dames de tous les pays. M. Deyrolle, qui est lui-mme un entomologiste habile, u obtenu le concours d'un savant plus spcialement vers dans la connaissance des lpidoptres, de M. Berce, bien connu des entomologistes par d'excellents travaux sur les Papillons d'Europe. Ce nom est une garantie de l'excel- lence du texte et de l'exactitude des documents qui le composent. M. Berce, observateur exact, a tudi depuis longtemps les murs des Papillons sous leurs divers tats, et il s'est surtout appliqu indiquer les lieux que les es- pces frquentent, les poques o l'on peut les rencontrer, soit l'tat parfait, soit l'tat de Chenilles, et les vg- taux et autres substances dont ils se nourrissent. Au moyen de ces renseignements, qu'on ne trouve nulle part aussi exacts et aussi complets, les personnes qui veulent tudier et collecter les lpidoptres de France ne peuvent se trom- per et seront guides srement dans leurs recherches. Quant aux figures, elles sont d'une grande exactitude et trs-propres faire bien reconnatre les espces. Chaque Papillon montre, d'un ct, la partie suprieure, et, de l'autre, le dessous. Quand les sexes diffrent notablement, on a donn la figure des deux, afin qu'il ne reste aucun doute celui qui cherche dterminer les espces. L'ouvrage entier, ainsi que l'annonce M. Deyrolle dans une courte prface, sera probablement complet en quatre volumes. Le premier, qui vient de paratre, se compose de 251 pages et de 18 planches colories avec grand soin. Les suivants paratront incessamment. ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 411 Les mtamorphoses des insectes, par Maurice Girard, vice-prsident de la Socit entomologique de France, ouvrage illustr de 280 vignettes. 1 vol. in-12. Paris, Hachette, 1867. Prix : 2 fr. A cette poque de dveloppement intellectuel des po- pulations, dveloppement protg parle gouvernement et approuv par tous les amis du progrs, une l'oue de petits livres destins la propagation des connaissances hu" niaines voient le jour. Beaucoup, malheureusement, sont fabriqus par des personnes qui ne possdent que des con- naissances gnrales sur toutes les sciences, et n'en ont tudi aucune d'une manire spciale; aussi renferment-ils de nombreuses erreurs et sont-ils, par cela mme, plus nuisibles qu'utiles. Heureusement, il arrive quelquefois que des hommes vritablement savants, qui ont appro- fondi quelques branches des connaissances humaines, que de vritables spcialits scientifiques enfin, ne ddaignent pas de mettre leurs connaissances positives au service de la vulgarisation des sciences. Les uns condensent une science, dont l'expos exigerait plusieurs volumes, dans un petit rsum clair, exact et susceptible d'en faire com- prendre l'intrt et l'utilit ; les autres fout un choix judi- cieux de ce qu'il y a de plus utile connatre dans une branche de la science qu'ils ont approfondie, et com- posent ainsi de petits livres qui font connatre tous des choses exactes, et rendent alors un vrai service en vul- garisant des connaissances d'une utilit incontestable. Le livre que nous annonons aujourd'hui appartient cette utile catgorie. Cet ouvrage, dit M. E. Desmarest dans les Bulletins de la Socit entomologique de France, est minemment prore prop ager les connaissances cn- tomologiques, et ce qui le prouve, c'est que la premire dition, quoique tire 0,000 exemplaires, a t puise 412 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1867.) en moins de quinze mois. Sur le rapport trs-favorable de M. Blanchard, il est propos pour les bibliothques sco- laires de France ; un recueil priodique en publie, en Hollande, une traduction, et les tudiants de l'universit de Kazan ont crit l'auteur, par l'organe de l'un d'eux, M. George Bobell, afin d'obtenir l'autorisation de le tra- duire en russe. a La seconde dition est plus dveloppe que la pre- mire. L'auteur y a ajout de nombreuses intercalations, notamment des dtails sur les ravages des Acridiens, en Algrie, en 1866 ; une indication plus complte du rsul- tat capital de ses recherches sur la chaleur propre des insectes, l'existence d'un foyer calorifique localis dans le thorax des adultes et en raison directe de la puissance du vol, des dtails intressants sur les Cynips, le Pompile des chemins, V Aphrophore cumeuse, les glandes odorifiques des Pentatomes, les ravages des Hannetons, la Gallerie de la cire, etc. Le nombre des figures a t port de 280 308, et l'on doit signaler, parmi les figures nouvelles, celles du mle de YAttacus Isabell, dont l'auteur a pu donner un dessin exact d'aprs nature, le seul qui existe encore, grce la complaisance de MM. Depuiset et Salle. On peut encore mentionner l'histoire des mtamorphoses des Panorpes, rcemment dcouvertes en Allemagne et publies en France pour la premire fois. Enfin il faut remercier les diteurs dont la gnrosit a permis de mettre un ouvrage illustr d'un aussi grand nombre de bonnes figures un prix trs-minime, condi- tion indispensable pour vulgariser les notions de la science, car cet ouvrage, sous une forme trs-lmentaire, est de- meur rigoureusement scientifique. Ce n'est pas un roman dont la science est le prtexte; l'auteur a pens, avec raison, que l'expos clair et mthodique des harmonies naturelles offre plus d'intrt que les inventions de l'ima- gination la plus brillante. Nous ne pouvons que nous associera celle apprciation MLANGES ET NOUVELLES. il 3 du mrite du petit trait de M. Maurice Girard; nous souhaitons que beaucoup d'autres branches de la zoologie soient mises de la mme manire la porte des gens du monde et de la jeunesse. G. M. IV. MLANGES ET "NOUVELLES. SRICICULTURE COMPARE. Vers a soie du chxe. Quelques nouvelles des travaux poursuivis en vue de leur acclimatation (1). Comme l'anne dernire, les tentatives d'acclimatation des Vers soie du chne, que je cherche intioduire dans l'agriculture europenne, ont t peu favorables, et il y a eu, en gnral, plus de cas d'insuccs que de rus- site. Cependant ma correspondance me montre que mes collaborateurs de tous les pays sont loin de se dcoura- ger. Ils ont tous compris que les maladies qui ont atteint la plupart des ducations du Bombyx y ama-mdi dpendent de conditions trs-difficiles discerner (2), mais qui, heu- reusement, ne se sont pas produites partout. Les rsultats favorables qui ont t obtenus, dans quelques localits, avec les mmes ufs dont les Vers avaient pri ailleurs (3), leur ont montr que l'acclimatation de cette belle espce est possible, et ils ont rsolu de persvrer dans leurs ten- (1) Note prsente l'Acadmie des sciences dans sa sance du 2 dcembre 1867. (2) Probablement les mmes qui, depuis plusieurs annes, ont di- minu sensiblement le nombre de beaucoup d'espces d'insectes sau- vages, ainsi que l'ont remarqu les eutoraologistes collecteurs. (3) Des faits semblables ont t observs chez les Vers soie ordi- naires du mrier, et, entre autres, par M. le marchal Vaillant, qui en entretenait la Socit impriale et centrale d'agriculture de France, dans sa seance du 21 aot 1867. (Bulletin, 3 e srie, t. II, p. G62.) 'a H kev. et mag. de zoologie. {Novembre 18C7.) tatives, d'attendre des temps meilleurs, tout en faisant de nouvelles expriences. Ils pensent, comme moi, que les causes, de vritable force majeure, qui ont fait chouer une partie notable de leurs essais, cesseront tt ou tard; que le nombre des cas de russite augmentera graduelle- ment, et que nous russirons enfin donner au pays et l'Europe une vritable source de richesse, exploite avan- tageusement, et depuis des sicles, par les populations chinoises et japonaises. J'ai dj entretenu souvent les agriculteurs de celte im- portante question. Depuis que ma Revue de sriciculture compare est runie ma Revue et Magasin de zoologie pure et appliquer, j'ai reu de nouveaux renseignements prouvant que l'un des Vers soie du chne, celui qui nous vient du Japon et que j'ai fait connatre le premier sous le nom de Bombyx y ama-mai, ertbien rellement en voie d'acclimatation chez nous. Cette acclimatation, en- trave aujourd'hui par les conditions climatriques anor- males qui sont videmment l'une des principales causes de l'pizootie des Vers soie ordinaires, cette acclimata- tion, dis-je, n'en est pas moins relle, comme on va le voir par l'expos rapide des faits qui m'ont dj t signals. Le fait le plus capital de la campagne de 1867 est la continuation des succs obtenus en Hongrie par M. le baron de Bretton. Cet exprimentateur habile et persv- rant est parvenu conserver l'espce depuis que je lui en ai envoy des oeufs en 1863, et, cette anne encore, ar- rivs la cinquime gnration, ses Vers yama-mai ont donn un rsultat des plus satisfaisants, qui se traduit par la rcolte de plus de 4,000 cocons, qu'il a consacrs, tous, la reproduction, et dont les Papillons lui ont donn plus de 300,000 ufs pour ses expriences de l'anne pro- chaine. 11 aurait entrepris des ducations sur une plus grande chelle et dans diverses localits de l'Autriche, s'il n'avait pas t oblig de s'absenter pour venir Paris tudier l'exposition universelle du Champ de Mars. MLANGES ET NOUVELLES. 415 M. Personnat m'a annonc que deux ducations faites pour lui dans les dpartements, l'une prs de Laval et l'antre dans une localit diffrente, soigne par son pre, lui avaient donn beaucoup de cocons en le mettant mme de fournir des ufs aux personnes qui veulent continuer leurs essais l'anne prochaine (1). Du reste, je donnerai d'autres dtails sur les rsultats qu'il a obtenus celte anne quand il m'aura remis sou rapport ce sujet. Comme les annes prcdentes, MM ,nes Dessaix et Gtaz, ! honon (Haute-Savoie), ont obtenu de bons cocons des trs-petites ducations qu'elles ont faites cette anne. Il est vident que ces dames sont parvenues conserver l'espce. Je dois citer comme se trouvant dans le mme cas M. Ernest de Saulcy, Metz; M. Tardieu, capitaine d'ar- tillerie en retraite, Roville-aux-Chnes; M. A. Wallon, Jonchery-sur-Vesle (Marne) ; M"' e Le Page, Salen, par Caumont-les- Vents (Calvados); M. Maumenet, Nmes; M. de France, Montauban. Dans un trs-intressant rapport de M. Ligounhe, publi dans le Commerce srici- cole du 26 novembre 18G7, ce savant sriciculteur a fait connatre les rsultats d'expriences fort bien faites par M. de France, et il termine ainsi : Nous ne devons donc pas nous laisser dcourager par quelques insuccs inh- rents tout ce que l'on entreprend de nouveau. En Espagne, des rsultats du mme genre ont t ob- tenus par M. Joachin Salarich, l'institut agricole de San Isidro. Ce savant exprimentateur a montr, l'exposi- tion du Champ de Mars, des cocons, des Papillons et des chantillons de soie du Bombyx yama-ma provenant de ses essais, dont il a publi la relation dans la Revista de Agricoltura del instituto agricola catalan de San Isidro. dans les derniers numros de 1867. (1) crire M. Personuat. rue de Fleurus, 3, Paris. 41 G rev. et mag. de zooi.ogie. (Novembre 1867.) Il rsulte donc des renseignements que j'ai dj reus que ces personnes, et d'autres qui ne m'ont pas encore fait parvenir leurs rapports, ont obtenu assez d'oeufs pour que plusieurs d'entre elles puissent en distribuer pour les expriences prochaines. Outre le Bombyx yama-ma, une autre espce, celle qui donne, dans l'Inde anglaise, la soie dite tussah, le Bom- byx mylitta, a t mise en exprience cet automne. Des cocons vivants, envoys par M. Perrotlet, de Pondichry, ont donn M. Chavannes, de Lausanne, des oeufs f- conds. Chez M. Maumenet, Nmes, l'ducation a par- faitement russi, et lui a donn quelques cocons. Chez M. Ernest de Saulcy, Metz, les chenilles se sont trs- bien dveloppes, mais ce dveloppement a t moins rapide , cause de la latitude o se fait l'ducation dans cette saison avance, et il est craindre que la chute des feuilles arrive avant que ces chenilles aient eu le temps de faire leurs cocons. Dans un prochain travail, et quand j'aurai reu le rap- port dfinitif de M. de Saulcy, je donnerai quelques d- tails sur cet intressant essai. G. M. TAULE DES 3IATIEUES. Pasei. A. Grandidier. Mammifres et oiseaux de Madagascar. 385 Cotteac. chiaides nouveaux. 392 Socits savantes. 406 Analyses. 409 Mlanges et nouvelles. (Sriciculture.) 413 Paris. Imprimerie de Mme V Bouchai d-Hu/ard, rue de i'|>eron, 5. AVIS TRS-ESSENTIEL. MM. les souscripteurs sont prvenus qu'ils seront con- sidrs comme rabonns si, d'ici au 31 janvier prochain, ils n'ont pas manifest l'intention de cesser leur abonne- ment, et que l'on fera suivre le premier numro de l'an- ne prochaine d'une traite (de 21 fr.) augmente des frais (1 fr.) du banquier. On leur rappelle que, pour la Suisse, l'Italie et la Bel- gique, ils peuvent prendre et envoyer des bons sur la poste, et qu'il serait prfrable que ceux des dparte- ments voulussent bien aussi employer ce mode facile et conomique en envoyant un bon de 21 fr. avant la r- ception du premier numro de l'anne prochaine. Pour les pays trangers qui n'ont pas encore de con- ventions postales avec la France, on peut envoyer une traite sur un banquier de Paris. AVIS CONCERNANT LES CORRECTIONS EXTRAORDINAIRES ET LES TIRAGES A PART. La nature de cette Revue nous obligeant apporter la plus grande conomie dans son impression, nous avons 2 srie. T. xix. Anne 18G7. 28 d viter les frais de placards, de remaniements et d'- preuves ritres. En consquence, les manuscrits doivent tre revus et bien arrts par leurs auteurs, afin qu'il ne soit pas ncessaire de faire des changements, additions ou suppressions, sur l'preuve unique destine seulement la correction des fautes typographiques. MM. les auteurs qui dsirent recevoir des placards, faire des changements et recevoir plusieurs preuves, en supportent les frais, que l'on ne peut fixer l'avance, et dont la note est fournie par l'imprimeur. Nous croyons devoir rappeler MM. les auteurs qui dsirent un tirage part de leurs articles, que le prix de ces tirages est toujours fix 10 fr. pour 100 exemplaires d'une feuille (16 pages) in-8. De plus, les frais de compo- sition d'un titre, du pliage, piquage, couverture, etc., s'lvent environ 5 fr., ce qui porte les frais d'un tirage 100 environ 15 fr. par feuille. Pour les fractions de feuille, les frais sont les mmes, moins la valeur trs-minime du papier. Ces frais sont rembourss chaque mois l'imprimeur, et, pour viter la direction d'ouvrir des comptes et de tenir des critures, il est important que MM. les auteurs soldent le montant de leur tirage en le recevant. TRENTIEME ANNE. DCEMBRE 1867. I. TRAVAUX INDITS. Notes sur les mammifres et les oiseaux observs Madagascar, de 1865 1867, par Alfred Gbandidier. (Suite. Voir p. 313 et 353.) Oiseaux. 85. Coua Verreauxi (nobis). Rev. et j/ag. de zool., mars 1867. Nom antandrou : Tivouk. Iris rouge. Tarses noirs. De la cte sud (cap Sainte- Marie). Huppe d'un gris cendr la base, d'un gris noir re- flet mtallique au sommet. Parties suprieures d'un cendr verdtre; rmiges d'un vert dor, et rectrices bleues. Gorge et poitrine grises ; abdomen et sous-caudales blan- chtres. Dimensions : long, tt., 0"',3i; de l'aile, m ,125 ; de la queue, m ,195 ; du tarse, m ,039; du bec, ra ,022. Les Couas, l'exception du C. ruficeps, ne prsentent aucune diffrence de coloration dans les deux sexes. J'ai trouv, dans leur estomac, deslytres de coloptres, des sauterelles et presque toujours une masse glatineuse ftide provenant des mollusques dont ils aiment se nourrir. La plupart vivent dans les bois, sur les arbres, o on les voit sauter de branche en branche la recherche d'insectes et de coquilles terrestres ; quelques-uns, cepen- dant, comme le C. cursor, le C. ruficeps, le C. Coquereli et le C. madagascariensis, se tiennent presque toujours terre, o ils courent sous bois avec une grande rapidit. 418 rev. et mag. de zoologie. (Dcembre 1867.) 86. Cuculus himalayanns (Vig.), Proc. zool. Soc, 1831, p. 172. Syn. C. Rochi (Hartl.), Proc. zool. Soc, 1862. Nom betsimsarak: Cancafout ; nom sakalave : Taountaoun- kafa. Iris brun clair. Tarses jaunes. Peau nue priophthal- mique jaune. Mandibule infrieure jauntre la base. Des ctes nord-est, nord-ouest et sud-ouest. Cet oiseau ne se montre sur la cte sud-ouest qu'en septembre et disparat en mars, la fin des pluies. Le C. Rochi ne diffre aucunement du C. himalayanus. C'est M. Jules Verreaux que je dois d'avoir reconnu l'identit de ces deux oiseaux. 87. Funingus madagascariensis (Lin.). Nom betsim- sarak : Founengo-matsou. Iris vert jauntre, entour de rou^e. Tarses d'un rose fonc. Peau nue priophthalmique rouge. Des ctes nord-est et nord-ouest. 88. Vinago auslralis (Lin.). Nom betsimsarak : Fou- nengo. Iris bleutre. Tarses jaunes. Bec et ongles gris perle. Des ctes nord-est et nord-ouest. 89. Turtur picturatus (Temm.). Nom betsimsarak : La moka; nom antandrou: Dho. Iris brun. Tarses rousstres. Trs-commun dans toute l'le, 90. OEna capensis (Levaill.). Trs-commun dans le sud de Madagascar. Toutes ces colombides, l'exception du Turtur pictu- ratus, qui se tient toujours par couple, vivent en bande. L'OEna capensis est la seule qui habite les plaines dboi- ses. 91. Nutnida tiarala (Bp.). Nom malgache Akanga. Iris brun clair. Tarses noirtres. Trs-commun dans toute l'le. TRAVAUX INDITS. 419 92. Margaroperdix striata (Gm.). Nom malgache : Tro-tro. Commun sur la cte est (amatave). 93. Turnix nigricollis (Gm.). Nom malgache : Kibou. Iris blanc. Tarses gristres. Trs-commun dans toute l'le. Comme dans tous les Turnix, la femelle est plus grande et plus belle de plumage que le mle. C'est par erreur que dans YOrn. Beit. zur Fauna 3Iad., du docteur Hartlaub, le mle a t dcrit comme la femelle, et vice versa. 94. Pterocles pcrsonalus (Gould). Nom sakalave : Katakatake. Iris noir. Bec gris perle. Peau nue priophthalmique d'un beau jaune clair chez le d et d'un noir fonc chez la p. De la cte ouest (depuis Machikora jusqu'au port Mazambo). Ces Gangas vivent dans les plaines sablonneuses et arides de la cte ouest, par bande de vingt trente indi- vidus. 95. Glareolaocularis (Verr.).Syn. G. Geoflroyi (Pucher.). Des ctes nord-ouest et nord-est. 96. Squatarula helvetica (Lin.). De !a cte est. 97. Charadrius Geoffroy i (Wagl.). 98. Ch. tricollaris (Vieil.). 99. Ch.pecuarius (Temm.). 100. Ch. nivifrons (Cuv.). 101. Ch. tenellus (Hartl.). Tous ces pluviers portent, sur la cte nord-est de Ma- dagascar, le nom gnrique de Vikimki. Ils sont com- muns sur les rivages de toute l'le. 102. Strepsilas interpres (Lin.). 103. Ardea cinerea (Lin.). 104. Ardea atricollis (Wagl.). 420 rev. et mag. de zoologie. (Dcembre 1867.) 105. Ardea jmrpurea (Lin.). 106. Ardeagarzetta (Lin.). Syn. A . xanthopoda (Y . Pelz). 107. Ardea elegans (J. Verr.). 108. Ardea bubulcus (Sav.).Syn. A. ruficrista (J. Verr.). Nom betsimsarak : Vouroungounsi. 109. Ardea Id (Hartl.). Iris jaune. Tarses gris jauntre. Peau nue d'un vert jaune, passant au rouge prs de l'il. Des marais et ri- vires de l'intrieur. Dans le jeune ge, cette espce diffre peine des A. leucoptera ; mais l'oiseau adulte devient tout blanc, sans conserver de traces de son manteau brun. Dimensions : long, tt., m ,52; de l'aile, m ,22 ; de la queue, ra ,09 ; du tarse, m ,052 ; du bec, ,n ,07. 110. Ardea gularis (Bosc). 111. Ardea alricapilla (Afzel). Nom betsimsarak : Y r ourounpatcho. Iris brun. Tarses bruntres en dessus, jauntres en dessous. 112. Ardea minuta australis (Schlegel). De la cte nord-ouest. 113. Nycticorax grisetis (Lin.). Iris rouge. Tarses verdtres. Bec d'un vert rougetre la base, arte et extrmit noires. De la cte sud- ouest. 1 i. Scopus umbretta (Lin.). Nom sakalave : Takatse. De la cte sud-ouest. 115. Anastomus lamelligerus (Temm.). Nom sakalave: Mizoua. De la cte sud-ouest. Les becs-ouverts vivent toujours en bande de huit dix individus ; ce sont des oiseaux trs-dfiants. (La suite prochainement.) TRAVAUX INDITS. 421 Malacologie du dpartement de l'Hrault, par M. Prosper-Antoine Moitessier. (Voir p. 101, 140, 360.) 2. PULMOBRANCHIATA. LIMNID;. Genre PLANORBIS, Guettard. Planorris contortus. Hlix conforta, Linnus, Syst. Nat. (d. X), p. 770, 1758. Pianorbis contortus, Millier, Verm. Hist., II, p. 162, 1774. Assez abondant aux environs de Montpellier, notam- ment dans les fosss des prairies d'Arennes (Draparnaud), de Maurin (Paladilhe), dans la Mosson, enfin dans les eaux de Saint-Martin-de- Londres (Dubreuil). Planorris corneus. Hlix cornea (1), Linnus, Syst. Nat. (d. X), p. 770, 1758. Pianorbis corneus, Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 43, pi. i, f. 42-44, 1805. Dans la rivire Lunel. A Villeneuve , dans la cam- pagne de Maurin (Dubreuil). Planorris complanatus. Hlix complanata, Linnus, Syst. Nat. (d. X), p. 769, 1758. Pianorbis complanatus (2), Studer, Faunul. Helv. in Cooce, rav. Switz, t. III, p. 435, 1789. (1) Non Hlix cornea de Draparnaud, qui est une coquille ter- restre. (2) Non Pianorbis complanatus de Draparnaud, qui est le Pia- norbis fontanus de Fleming, 1814. 422 hev. et mag. de zoologie. {Dcembre 1867.) Cette espce laquelle Draparnaud avait, tort, assi- gn le nom de Planorbis marginatus (1) , habite , en abondance, aux environs de Montpellier, surtout dans les fosss de Maurin qui longent le chemin qui va du Mas d'Esplan la grande route. La Magdeleine, prs de Mireval (Dubrcuil). Planorbis dlbius. Planorbis dubius, Hartmann, Wurmer, in Neue-Alpina , 1. 1, p. 25'+, n 119 D, et Erd-und-Susswass. Gaslerop. Schweiz, p. 111, pi. xxxu, 1844. Fosss d'irrigation de Maurin (Paladilhe) (2). Planorbis carinatus. Planorbis carinatus, Millier, Verm. Hist., Il, p. 157, 1774. Peu abondant. Fosss deMaui in, pies de Montpellier. Ruisseaux de Lunel. Planorbis submarginatus. Planorbis submarginatus, Cristofori et Jan, Catal. Mant., n 9, 1832. Source du Lez (Paladilhe). Ruisseau de Balaruc. Planorbis spirorbis. Planorbis spirorbis, Millier, Verm., Hist. II, p. 16!, 1774. Alluvions du Lez, prs de Montpellier. Planorbis rotundatus. Planorbis rotundatus, Poiret, Coq. terr. et fluv., etc., p. 93, 1801. Cette espce, galement connue sous le nom de leuco- stoma (Millet) (3), et que M. Dubreuil, dans son Catalogue, (1) Histoire des Mollusques de France, p. 45, pi. h, f. 11-12, 1805. (2) Nouv. miscellancs malacologiqucs, 1" fasc. p, 15, 18G6. ('.) Mollusques de Maine-et-Loire, p. 1<>, 1813. TRAVAUX INDITS. 423 p. 12, a confondue avec le Planorbis vorteac, habite dans les ruisseaux, les fosss, notamment dans ceux des prai- ries de Maurin qui longent le chemin du Mas d'Esplan la grande route. Alluvions du Lez et de la Mosson. Planorbis septemgyratus. Planorbis septemgyratus, Rossmdssler, Iconogr., I, p. 40G, n 64, f. 64, 1835. Ruisseau du Mas-le-Comle (Paladilhe). Planorbis Bourguignati. Testa supra ceutro-concava , subtus laie coDcavo-umbilicata, sal solida, semper limo atro iuquinata, valide striata, sicut costulata ; anfraetibus 4 1/2 rotuudatis, celerrime crescentibus, supra su- tura profunda separatis; ultimo maximo, dilatato, ad aperturam patente-, apertura perobliqua, trausverse oblonga; peristomate acuto, recto ; margiue superiore valde autice provccto; margiuibus callo junctis. Coquille discode, prsentant, en dessus, une dpres- sion centrale, et, en dessous, une concavit ombilicale excessivement ouverte; test assez solide, toujours recou- vert d'une enveloppe pidermique compose d'une sub- stance limoneuse trs-noire et trs-rsistante; stries trs- prononces, offrant quelquefois l'apparence de petites costulations; 4 tours et demi arrondis, s'accroissant avec une grande rapidit, spars en dessus par une suture profonde et ayant l'air d'tre un peu canaliculs ; dernier tour trs-grand, fortement dvelopp en paisseur et en largeur, surtout vers l'ouverture qui est trs-oblique et transversalement oblongue; piistome aigu et rectiligne; bord suprieur bien plus avanc en avant que le bord infrieur. Bords marginaux runis par une callosit. Haut. ... 21/2 millim. Diam. ... 6 1/2 424 rev. et mag. de zoologie. {Dcembre 1867.) Ce Planorbe nouveau, que nous nous faisons un plaisir de ddier notre ami, M. Bourguignat, habite Fon- caude, prs de Montpellier. PLANORBIS ALDUS. Planorbis albus, Millier, Verm. Hist., II, p. i64, 1774. Cette coquille, galement connue sous les noms de Planorbis hpidus ( Draparnaud ) (1), ou de villosus (Poiret) [2), vit dans les ruisseaux des alentours de Mont- pellier. Rivire de Frescati, Balaruc-le-Vieux. Dans les mares, Caunelle (Paladilhe). Planorbis l^evis. Planorbis lvis, Aider, Cat. suppl. Moll. Newcastle,in Tram. Neiocastle, t. II, p. 337, 1837. Source du Lez (Paladilhe). Planorbis Paladilhi. Testa compressa, supra concava, subtus late cooeavo-umbilicata, sat fragili, cornea, subpellucida, subaugulata, aliquando cariuata, transverse sulcis elevatis, sicut costulis, eleganter regulariterque ornata; anfractibus 4 stibrotuudatis aut subangulalis, celerrime crescentibus, supra subtusque sutura profuuda separatis; uitimo maxirno, compresso, valde dilatato, ad aperturam leviter descen- dente; apertura perobliqua, subangulato-oblonga ; peristoniate fragili, recto, acuto; margine snperiore antice valde provecto; mar- giuibus tenui callo junctis. Coquille comprime, concave en dessus et largement concave- ombilique en dessous, test assez fragile, corn, subpellucide, subanguleux ou quelquefois presque carn, et prsentant de forts sillons transversaux, levs comme (1) Histoire naturelle des Mollusques de France, p. 43, pi. i, f. 45-48, 1805. (2) Prodrome, p. 95, 1801. TRAVAUX INDITS. 425 de petites ctes , et espacs d'une faon rgulire et lgante, l'exception des ctes subpristomales qui sont plus serres et beaucoup plus petites; quatre tours presque arrondis ou plus ou moins subanguleux, croissance excessivement rapide, et spars en dessus et en dessous par une suture profonde; dernier tour trs-grand, fortement dvelopp et offrant, vers l'ou- verture, une lgre direction descendante ; ouverture trs-oblique, oblongue-subanguleuse, pristome fragile, droit et aigu; bord suprieur trs-avanc en avant; bords marginaux runis par une faible callosit. paisseur. . . 2 millim. Diamtre. ... 5 Cette espce, que nous ddions notre excellent ami leD r Paladilhe, vit dans les eaux de Foncaude et de Mau- rin, prs de Montpellier. Planorbis imbricatus. Planorbis imbricatus, Miiller, Verm. Hist., II, p. 165, 1774. Alluvions du Lez. Planorbis cristatds. Planorbis cristatus , Drapamaud , Hist. Mol!. France, p. 44, pi. ii, f. 1-3, 1805. Alluvions du Lez. Environs de Montpellier, dans les fosss. Balaruc. Planorbis fontanus. Hlix fontana, Lightfoot, in Philosoph. Trans., t. LXXVI (Impartie), p. 165, pi. h, f. 1, 1786. Planorbis fontanus , Fleming , in dimb. Encycl., t. VII (l re partie), p. 69, 1814. 426 (v. et mag, de zoologie. (Dcembre 1807.) Ce Planorbe, publi par Draparnaud sous l'appellation de complanatus (1), a t assez abondamment recueilli dans les bassins du jardin des Plantes de Montpellier, dans les ruisseaux des environs, et, surtout, dans les al- luvions du Lez et de la Mosson. Planorbis nitidus. Planorbis nitidus, Millier, Verm. Hist., II, p. 1G3, 177i. Dans presque tous les ruisseaux et les eaux stagnantes des alentours de Montpellier. Dans une mare qui borde le chemin, la Valette. (Paladilhe.) Genre PHYSA, Draparnaud. Physa acuta. Physa acuta, Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 55, pi. m, f. 10-11, 1805. Excessivement commune dans tous les ruisseaux , dans toutes les mares des environs de Montpellier. Se trouve mme jusque dans les puits. Physa subopaca. Physa subopaca, Lamarck, An. s. vert., t. VI (2 e partie), p. 157, 1822. Ruisseau Foncaude. Dans les fosss d'irrigation de la rive droite du Lez (Paladilhe). Physa hypnorum. Bulla hypnorum, Linnus, Syst. Nat., p. 727, 1758. Physa hypnorum, Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 55, pi. m, f. 12-13, 1805. (1) Non Planorbis complanatus, de Studer, qui est le Planorbis marginatus de Draparnaud. TRAVAUX INDITS. 427 Abondante dans les ruisseaux des Lattes, et dans les fosss d'irrigation de la campagne Saint-Pierre, prs de Montpellier. Physa fontinalis. Bulla fontinalis, Linnus, Syst. Nat., p. 727, 1758. Physa fontinalis, Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 54, pi. m, f. 8-9, 1805. Ruisseau de Maurin. Peu abondante. Genre LIMNyEA , Bruguire. LlMN.EA AURICULAR1A. Hlix auricularia, Linnus, Syst. Nat., p. 774, 1758. Limna auricularia, Dupuy, Hist. Moll. France (5 e fasc), p. 481, pi. xxn, f. 8, 1851. Espce commune dans le Lez, dans l'Hrault, etc. LlMNEA LIMOSA. Hlix limosa, Linnus, Syst. Nat., p. 774, 1758. Limna limosa , Muquin-Tandon, Hist. Nat. Moll. France, t. II, p. 4G5, pi. xxxiv, f. 11-12, 1855. Cette coquille, connue galement sous le nom de Lim- na ovata, est excessivement abondante dans toutes les eaux du dpartement. LlMN.EA INTERMEDIA. Limna intermedia, Lamarck, An. s. vert., t. VI (2 e par- tie), p. 162, 1822. Le Lez. Ruisseau des vaches et fosss d'irrigation des Lattes, prs de Montpellier (Paladilhe). LlMNjEA PEREGRA. Buccinum peregrum, Millier, Verra, Hist., Il, p. 130, 1774. 428 rev. et mag. de zoologie. [Dcembre 1867.) Limna peregra, Duputj, Hist. Moll. France (5 e fascicule), p. 472, pi. xxm, f. 6, 1851. Le Lez. L'Hrault Ganges et Saint-Beauzille. Limna truncatula. Buccinum truncatulum, Millier, Verm. Hist., II, p. 130, 1774. Limna truncatula, Moquin - Tandon, Hist. nat. Moll. France, t. II, p. 475, pi. xxxrv, f. 21-24, 1855. Cette espce, connue galement sous le nom de Limna minuta, est trs-abondante dans les ruisseaux, les fosss de tout le dpartement. LlMPLEA PALLSTRIS. Buccinum palustre, Millier, Verm. Hist., II, p. 131, 1774. Limnaea palustris, Fleming, Brit. An., p. 274, 1828. Ruisseaux et fosss aux alentours de Montpellier. Notamment dans les fosss d'irrigation de Maurin. LlMNiEA GLABRA. Buccinum glabrum, Mller, Verm. Hist., II, p. 135, 1774. Limna glabra, Bupwj, Gat. Mol!. Gall. ext., n 198, 1849. Cette coquille, autrefois connue sous les appellations de Limna leucostoma (1) ou elongata (2), habite aux envi- ions de Lunel. Bords du Vidourle. (1) Buliraus leucostoma, Poiret, Prod., p. 37, 1801. Lyraaaea leucostoma, Lamarck, Au. s. vert., t. VI (2 part.), p. 02, 1822. (2) Linyieus elongatus, Draparnaud, Hist. Moll., p. 52, pi. m, f. 3-4, 1805. Liruuaea elongata, Sowerby, Geu. shells, f. 6, 1823. TRAVAUX INDITS. 429 LlMN^EA ELOPHILA. Limna eiophila, Bourguignat, Not. monogr. Limn. in Spicil. malac, p. 97, pi. su, f. 7-8, 1862. Jusqu' prsent, nous n'avons pu rencontrer dans notre dpartement le vrai type de la slagnalis (1) ; aussi croyons- nous que tous les chantillons que l'on a tiquets sous ce nom doivent tre classs dornavant sous l'appellation d" eiophila. L'elophila habite le Lez, notamment sa source; elle parat y tre assez abondante. LlHIUBA TOMMASSELLII. Limna Tommassellii, Menegazzi, Mss. in Bettaet Marti- nati, Gat. Moll. Venete, p. 80, pi. i, f. 13, 1855. Source du Lez (Paladilhe). ANCYLID.S. Genre ANCYLUS, Geoffroy. Ancylus simples. Lepas simplex, Buchoz, Aldrov Lothar, p. 236, n 1130, 1771. Ancylus simplex, Bourguignat, Cui. Ane. inJourn. Conch., t. IV, p. 187, 1853. Espce peu abondante. Ruisseau aprs le port Juvnal.. non loin de Montpellier. Ancylus costulatus. Ancylus costulatus, Euster, in Anton, Verzeichn. der conch., p. 26 (2), 1839, et in Bourguignat, (1) Hlix stagnalis, Linnus, Syst. Nat. (d.X), I,p. 774, 1758. Limna stagualis, Bourguignat, iu Spicil. malac, p. 95, pi. xn, f. 1-2, 1862. (2) Sans description. 430 rev. et mag. de zoologie. (Dcembre 1867.) Cat. Ane. in Journ. Conch., t. IV, p. 191, 1853. Lieuran-Cabrires, fontaine du chemin de Peret (Pala- dilhe). Ancylus gibboscs. A ncylus gibbosus, Bourguignat, Cat. Ane. in Journ. Conch. , t. IV, p. 186, 1853, et Desc. Ane. Cuming, p. 82, 1853. Lieuran-Cabrires, ruisseau de Fobies (Paladilhe). Ancylus strictus. Ancylus strictus, fllorelet, Desc. Moll. Portugal, p. 88, pi. vm, f. 4, 1845. Eaux thermales de Foncaude. Rare (Paladilhe). Ancylus lacustris. Patella lacustris, Linnus, Syst. Nat., p. 783, 1760. Ancylus lacustris, Millier, Verm. Hist., II, p. 199, 1774. Dans les ruisseaux, les fosss, sur les bois morts ou sur les feuilles submerges, dans une mare qui longe le che- min du Mas d'Espian la grande route ; Mireval, Villeneuve, Clermont-l'Hrault (Dubreuii). MOITESSIERIDJE. Genre MOITESSIERIA, Rourguignat. MOITESSIERIA ROLLANDIANA. Moitessieria Rollandiana, Bourguignat, Monogr. Moit., p. 9, pi. i, f. 1-7, 1863. Excessivement abondante dans les alluvions du Lez et de la Mosson. Alluvions de la Boyne, Fontes. TRAVAUX INDITS. 431 MOITESSIERIA GERVAISIANA. Moitessieria Gervaisiana, Bourguignat, Monogr. Moit., p. 11, pi. h, f. 6-9, 1853. Espce rare. Alluvions de la Mosson. Moitessieria Simomana. Moitessieria Simoniana, Bourguignat, Monogr. Moit., p. 14, 1863. Assez abondante dans les alluvions de l'Aude, prs de Bziers. GlTEROPODA OIMIUIIATI. 1. PULMONACEA. CYCL0ST0MID.E. Genre CYCLOSTOMA, Drapamaud. Cyclostoma elegans. Nerita elegans, Millier. Verm. Hist., II, p. 177, 1774. Cyclostoma elegans, Drapamaud, Tabl. Moll. France, p. 38, 1801. Coquille excessivement commune partout, notamment dans les haies ombrages et humides. Genre POMATIAS, Hartmann. POMATIAS PATULUS. Cyclostoma patulum, Drapamaud, Tabl. Moll., p. 39, 1801, et Hist. Moll. France, p. 38, pi. i, f. 9-10, 1805. Pomatias patulum, Crislofori et Jan, Cat. gen., XV, n 2, 1832. 2 e srie, t. xix. Anue 1867. 29 432 rev. et mag. de zoologie. (Dcembre 18G7.) Pomatias patulus, Crosse, in Journ. Conch., t. XII, p. 29, 1864. Dans les fentes des rochers, d'o elle sort aprs la pluie pour mander les lichens ramollis par l'humidit (Drapar- naud). Trs-abondante partout, Montpellier, Lo- dve, Bdarieux, Lunel, Saint-Gely-du-Fecq, Ganges, Saint-Beauzille, etc. Pomatias septemspiralis. Hlix septemspiralis, Razoumvwski, Hist. nat. Jorat, t. I, p. 278, 1789. Pomatias septomspirale, Drout, num. Moll. France contin., p. 25, n<> 217, 1855. Pomatias septemspiralis, Crosse, in Journ. Conch., t. XII, p. 28, 1804. Cette espce, anciennement connue sous le nom de Pomatias maculatus (Cyclostoma maculatum de Drapar- naud) (1), a t recueillie par notre savant ami le D r Pala- dilhe, dans les alluvions de l'Hrault, Saint-Beauzille- du-Putois. Genre ACME, Hartmann. ACME LINEATA. Bulimus lineatus, Draparnaud, Tabl. Moll., p. G7, 1801. Acme lineata, Hartmann, in Sturm, Fauna Deutsch, VI, pi. i, f. 2, 1823. Espce trs-rare. Nous n'en connaissons qu'un seul individu, qui a t trouv par notre ami M. Bourguignat, dans des anfractuosits de rochers, non loin de Saint- (1) Draparnaud, Histoire des Mollusques de la France, p. 39, pi. , f. 12, 1805. TRAVAUX INDITS. 433 Beauzille-du-Putois, en allant dans la direction de la ca- verne des Demoiselles. 2. BRANCHIATA. PALUDINIDiE. Genre VIVIPARA, Lamarck. VlVIPARA CONTECTA. Cyclostoma contectum, Millet, Moll. Maine-et-Loire, p. 5, n 3, 1813. Vivipara contecta, Bourguignat, Not. Vivipara d'Europe, in Spicil. malac, p. 126, pi. x, f. 2, 1862. Coquille abondante dans le canal du Midi, prs de B- ziers. Naturalise dans le bassin du jardin des Plantes, Montpellier. Genre BYTHINIA, Gray. Bythinia tentaculata. Hlix tentaculata , Linnus , Syst. Nat. , p. 774 , 1758. Bythinia tentaculata, Gray, Turt. man. (2 e dit.), p. 93, 1840. Trs-commune dans toutes les eaux du dpartement. Genre HYDROBIA, Hartmann. Hydrobia yiridis. Bulimus viridis, Poiret, Prodr. coq. Aisne, p. 45, 1801. Hydrobia viridis, Dupug, Hist. Moll. France, p. 553, pi. xxvn, f. 10(5 e fasc), 1851. Alluvions du Lez (Paladilhe). 434 rev. et mag. de zoologie. (Dcembre 1867.) HYDROBIA GIBBA. Cyclostoma gibbum, Drapamaud, Hist. Moll. France, p. 38, pi. xiii, f. 4-6, 1805. Hydrobia gibba, Dupuy, Cat. Extr. Gall. test., n 40, 1849. Excessivement abondante la source du Lez, sur les pierres et sur les rochers submergs. Hydrobia Moitessieri. Hydrobia Moitessieri, Bourguignat, Moll. nouv. lilig. ou peu connus (6 e dc), p. 191, pi. xxxi, f. 8-9, janv. 1866. Source du Martinet, prs de Montpellier. Hydrobia brevis. Paludina brevis, Michaud, Compl. Drap., p. 97, 1831. Hydrobia brevis, Dupuy, Hist. Moll. France, p. 560, pi. xxvm, f. 1 (5 e fasc), mai 1851. Lieuran-Cabrires, dans les sources de Font-d'Arques et de Belle-Fontaine. Sources des environs de Ganges et deLaroque. Hydrobia conoidea. Paludina conoidea, Reynis, Lettre Moquin, p. 4, n 3, 1843. Hydrobia conoidea, Dupuy, Hist. Moll. France, p. 559, pi. xxvn, f. 14 (5 e fasc), mai 1851. Les petits ruisseaux de Saint-Martin-de-Londres (Pala- dilhe). C'est cette espce qui se trouve inscrite dans le ca- talogue de M. Dubreuil, sous l'appellation errone de By- thinia Ferrussina, Var. Cebemnnsis. Quant la By- thinia Ferrussina du mme catalogue, il va sans dire que TRAVAUX INDITS. 435 c'est galement une espce mal nomme; la vraie Hy- drobia Ferrussina n'ayant jamais t recueillie dans notre dpartement. Hydrobia eutrepha. Ilydrobia eutrepha, Paladilhe, Nouv. Mise, malac. (2 e fasc), p. U, pi. it, f. 16-18, fv. 1867. Alluvions du Lez, sous la chausse du moulin des Guil- hems, en dessus du village de Castelnau. Espce rare. (Paladilhe). Hydrobia Mabilliana. Ilydrobia Mabilliana, Paladilhe, Nouv. Mise, malac. (2 e fasc), p. 45, pi. ii, f. 19-21, fv. 1867. Alluvions du Lez (Paladilhe). Hydrobia abbreviata. Paludina abbreviata, Michaud, Compl. Drap., p. 98, 1831. Hydrobia abbreviata, Dupuy, Hist. Moll. France, p. 565, pi. xxvin, f. k (5 e fasc), 1851. Ruisseau de Fobies, prs de Lieuran-Cabrires (Pala- dilhe). Hydrobia diaphana. Paludina diaphana, Miehaud , Compl. Drap., p. 97, pi. xv, f. 50-52,1831. Hydrobia diaphana , Paladilhe , Nouv. Mise, malac. (2 e fasc), p. 44, fv. 1867. Cette espce, que notre ami le docteur Paladilhe a eu raison de distinguer de X Hydrobia vitrea , avec laquelle elle avait tort t confondue, a t recueillie dans les al- luvions du Lez. 436 kev. et mag. ije zoologie. (Dcembre 1867.) Hydrobia vitrea. Cyclosloma vitreum, Draparnaud, Tabl. Moll. France, p. 41, 1801, et Hist. Moll. France, p. 40, pi. i, f. 21-22, 1805. Hydrobia vitrea (1), Hartmann, Erd-und-sussw-gaster. Europa's, in Sturm, Deutsch fauna (Wur- mer, 5 fasc), p. 58, 1821. Alluvions du Lez, sous la chausse du moulin des Guil- hems (Paladilhe). Hydrobia cebennensis. liithinia cebennensis, Dupuy, Cat. extr. gall. test., n 37 1849. Hydrobia cebennensis, Dupuy, Hist. Moll. France, p. 569, pi. xxviii, 1". 7 (5 fasc), mai 1851. Dans les ruisseaux et les sources des environs de Ganges et de Laroque. Hydrobia bulimoidea. Paiudina bulimoidea, Michaud, Compl. Drap., p. 99, pi. xv, f. 54-55, 1831. Hydrobia bulimoidea, Dupuy, Hist. Moll. France, p. 572, pi. xxvm, f. 9(5- fasc), 1851. Alluvions du Lez. Raie. (Paladilhe.) Genre AMNIGOLA, Gould et Haldemann. Amnicola similis. Cyclosloma simile, Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 34, pi. i, f. 15, 1805. (1) Non Hydrobia vitrea de Dupuy, Gassies,Moquiu-Tandou, etc TRAVAUX INDITS. k37 Amnicola similis, Bour guignt, Malac. Alg., t. II, p. 237, pi. xiv, fig. 28-30, 1864-. Ruisseaux aux environs de Montpellier. Amnicola confusa. Amnicola confusa, Frauenfeld, Gatt. Hydr. Amn. in Verh. der K. K. Zool. Bot.Gesellsch. Wien, p. 1029, 1863, et Verzeich. der Namen Pa- lud. in Verh. D. K. K. Zool. Bot.Gesellsch. (Band. XIV), 590, 1864. Cette intressante coquille, dont nous donnons une re- prsentation exacte (1) (pi. 22, f. 15-17), qui avait tort t confondue avec la similis, habite le ruisseau de Balaruc- Ics-bains. Nous l'avons recueillie en abondance sur les bords de ce ruisseau au-dessus du moulin. Amnicola anatina. Cyclostoma anatinum, Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 37, pi. 24-25, 1805. Cette espce n'est pas une coquille marine ou des eaux saumtres, comme on l'a cru jusqu' prsent, mais une amnicole des eaux douces et des ruisseaux des environs de Montpellier. MELANID, Genre BUGESIA , Paladilhe. BUGESIA BOLRGUIGNATI. Bugesia Bourguignati , Paladilhe, Nouv. Mise, malac. (1 er fasc), p. 2, pi. i, f. 8-10, fv. 1866. (1) C'est par inadvertance du dessinateur que l'opercule de cette espce a t figur dans la planche qui accompagne notre ouvrage (fig. 16 et 17) dans uue position dextre. Dans la nature, l'opercule de toutes les amuicoles est suestre. 438 rf.v. et ma g. de zoologie. (Dcembre 1867.) Cette charmante espce, une des plus intressantes de la faune franaise, a t recueillie dans les alluvions du Lez, vis--vis le village de Castelnau (Buges). Genre PALADILHIA, Bourguignat. Paladilhia pleurotoma. Paladilhia pleurotoma, Bourguignat , Monog. g. Palad., p. 1G, f. 1-8, janv. 1865. Alluvions du Lez, prs de Montpellier. Paladilhia conica. Paladilhia conica, Paladilhe, Nouv. Mise, malac. (2 e fasc), p. 47, pi. ii, f. 10-15, fv. 1867. Alluvions du Lez (Paladilhe). Paladilhia Moitessieri. Paladilhia Moitessieri, Bourguignat, Monogr. Palad., p. 18, f. 9-13, 1865. Alluvions du Lez et de la Mosson. Paladilhia Masclaryana Paladilhia Masclaryana, Bourguignat, Moll. nouv. litig. (6 e dc), p. 195, pi. xxx, f. 21-23, janv. 1866. Alluvions du Lez (Paladilhe). Paladilhia Gervaisiana. Paladilhia Gervaisiana , Bourguignat, Monogr. Palad., p. 19, f. 14-18, 1865. Alluvions du Lez et de la Mosson. Paladilhia Bourguignati. Paladilhia Bourguignati, Paladilhe, Nouv. Mise, malac. (1 er fasc), p. 19, pi. i, f. 4-7, 1866. Alluvions du Lez. TRAVAUX INDITS. 439 VALVATID&. Genre VALVAA, Miller. Valvata piscinalis. Nerita piscinalis, Millier, Verm. Hist., II, p. 172, 1774. Valvata piscinalis, Frusyac, Syst. conch., p. 75, 1807. Environs de Montpellier, notamment dans le Lez et les fosss de Maurin. Valvata spirorbis. Valvata spirorbis, Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 41, pi. i, f. 32-33, 1805. Alluvions du Lez, prs de Montpellier. Valvata minuta. Valvata minuta (1), Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 42, pi. i, fig. 36-38, 1805. Alluvions du Lez (Paladilhe). Valvata cristata. Valvata cristata, Millier, Verm. Hist., II, p. 198, 1774. Fosss de Maurin. Le Lez et la Mosson. L'Hrault, prs de Ganges. Valvata planorbulina. Valvata planorbulina, Paladilhe, Nouv. Mise, malac. (2 e fasc), p. 49, pi. m", f. 23-26, 1867. Alluvions du Lez (Paladilhe). Valvata exilis. Valvata exilis, Paladilhe, Nouv. Mise, malac. (2 e fasc), p. 51, pi. m, f. 27-30, 1867. (1) Non Valvata, minuta de Gassies, Dupuy, Drout, Moquin- Tandon, qui est la Valvata globulina de Frussac, 1607. 440 rev. et mag. de zoologie. (Dcembre 1867.) Fosss d'irrigation de la rive droite du Lez, la hau- teur du hameau des Lattes (Paladilhe). NERlTID^:. Genre NERITINA, Lamarck. Neritina fluviatilis. Neritn fluviatilis, Linnus, Syst. Nat., p. 777, 1758. Neritina fluviatilis, Lamarck, An. s. vert., t. VI (2 e part.), p. 188, 1822. Sur les pierres et les rochers la source du Lez, du Martinet. Dans l'Hrault. Espce commune. Neritina b.etica. Neritina btica, Lamarck, An. s. vert., t. VI (2 e part.), p. 188, 1822. Rare. Source du Martinet, prs de Montpellier (Pa- ladilhe). Neritina zebrina. Neritina zebnna, Recluz, in Rev. zool. Soc. Cuv., p. 341, 1841. Dans l'Hrault, sur les pierres, Saint-RcauzilIe-du-Pu- tois (Paladilhe). MOULUSCA ACEPHAXA. LAMELLIBRANCHIATA. SPH.ERID.E. Genre SPHiERIUM, Scopoli. Sph.erium corneum. Tellina cornea, Linnus , Syst. Nat. (d. X), 1, p. 678, 1758. TRAVAUX INDITS. 441 Sphrium corneum, Scopoli, Introd. ad Hist. nat., p. 397, 1777. Environs de Montpellier, dans les rivires et dans les ruisseaux. La varit rivalis (Cyclas rivalis de Drapar- naud), Bdarieux. Dans l'Hrault, Ganges, dans les fosss et les ruisseaux d'Arnes, prs de Montpellier. La varit nuclea (Cyclas nucleus de Studer) , dans les fosss qui bordent le chemin de fer de la ferme Saint-Pierre et dans le ruisseau qui coupe la grande route de Palavas, 4 kilomtres de Maurin (Paladilhe). Spelerium ovale. Cyclas ovalis, Frussac, Cat. coq. Lot-et-Garonne, in Es- sai mth. conch., p. 128 et 136, 1807. Sphrium ovale, Bourguignat, Monogr. g. sphrium, p. 31, pi. iv, f. 6-10, 185'*. Cette espce, laquelle Draparnaud avait, par erreur, attribu le nom de Cyclas lacustris (1), habite et l aux alentours de Montpellier, notamment Maurin. Dans le ruisseau qui coupe 4 kilomtres la grande route de Pa- lavas (Paladilhe). SPH.ERIUM lacustre. Tellina lacustris, Millier, Verm. Hist., II, p. 204, 1774. Sphrium lacustre, Bourguignat, in Amn. malac, t. I, p. 6, 1853. ' Cette coquille, nomme Cyclas caliculata par Drapar- naud (2), a t recueillie dans le Lez , dans le marais de (1) Non Cyclas {tellina) lacustris de Mller, 1774, qui est cette mme espce que Draparnaud a nomme par erreur Cyclas calicu- lata. (2) Histoire des Mollusques de France, p. 130, pi. x, f. 14-15; 1805. 442 rev. et mag. de zoologie. {Dcembre 1867.) Sauret, dans le ruisseau de Fobies, Lieuran-Cabrires, dans les eaux de Saint-Martin-de-Londres, etc. '> Genre PISIDIUM, C. Pfeiffer. PlSIDIUM AMNICUM. Tellina amnica, Millier, Verm. Hist., II, p. 205, 1774. Pisidium amnicum, Jenyns, Monogr. Cycl. and Pisid., in Trans. Camb. phil. Soc., t. IV (2 e partie), p. 309, pi. xix, f. 2, 1832. Cette Pisidie, galement appele autrefois Ctjclas palus- tris (Draparnaud) (1) ou Cyclas obliqua (Lamarck) (2), ha- bite le Lez, la Mosson et l'Hrault. Espce peu abon- dante. Pisidium casertanum. Cardium casertanum, Poli, Test, utriusq. Siciliae, 1, p. 65, tab. xvi, f. 1,1791. Pisidium casertanum, Bourguignat , Cat. Moll. Orient, p. 80, 1853. Alluvions du Lez et de la Mosson; fosss de Maurin; Balaruc-les-bains. La varit caliculata (Pisidium caliculatum, Dupuy, Cat. extr. Gall. test., n 234, 1849) a t recueillie par le D r Paladilhe dans les alluvions du Lez. Pisidium nitidum. Pisidium nitidum (3), Jenyns, Monogr. Rrit. spec. of Cy- clas and Pisid., in Trans. Camb. phil. Soc, t. IV (2 e partie), p. 304, pi. xx, f. 7-8, 1832. (1) Tabl. Mail., p. 106, 1801. (2) An. s. vert., t. V, p. 559, 1818. (3) Non Pisidium nitidum deGassics, Moll. agenais, p. 209, 1849, qui est une espce mal nomme. TRAVAUX INDITS. 443 Fosss de Maurin (Paladilhe). PlSIDIUJI PUSILLUM. s Tellina pusilla, Gmelin, Syst. Nat., t. I (pars VI), p. 3231, 1789. Pisidium pusillum, Jenyns, Monogr. Cycl. and Pisid., in Trans. Camb. phil. Soc, t. IV (2 e partie ), p. 302, pi. xx, f. 4-6, 1832. Cette espce, galement connue sous le nom de Pisi- dium fontinale de C. Pfeiffer , habite la Mosson , les fosss de Maurin et et l dans les ruisseaux des environs de Montpellier. Pisidium Moitessierianum. Pisidium Moitessierianum, Paladilhe, Nouv. Mise, malac. (1 er f'asc), p. 29, pi. , f. 11-17, 1866. Fosss d'irrigation des prairies de Maurin , au-dessous de Montpellier (Paladilhe). UNI0NID.E. Genre UNIO, Philippson. Unio rhomboideus. Mya rhombokha, Schroeter, Flussconchyl., p. 186, pi. II, f. 3, 1779. Unio rhomboideus, Moquin-Tandon , Hist. nat. Moll. France, t. II, p. 568, pi. xlviii, f. 4-9, et pi. xlix, f. 1-2, 1855. Anciennement connue sous l'appellation d'Unio litto- ralis (1). Cette espce est abondante dans l'Hrault, dans le Lez, etc. (1) Cuvier, 1798. Draparnaud, 1801 et 1805. 444 rev. et mag. de zoologie. [Dcembre 1867.) Unio pictorum. Mya pictorum, Linnus, Syst. Nat. (d. X), p. 671, 1758. Unio pictorum, Philippson, Nov. test, gen., p. 17, 1788. Nous n'avons pu rencontrer jusqu' prsent le type de cette espce, mais seulement plusieurs varits de pelite taille, dans la vase des fosss de Maurin, dans la Mosson, dans l'Hrault, etc. Unio Requiemi. Unio Requienii, Michaud, Compl. Moll. Drap., p. 106, tab. xvi, f. 24, 1831. C et l dans les ruisseaux du dpartement. Unio Aleroni. Unio Aleroni, Companyo et Massot , Desc. in Bull. Soc. agric. Pyr.-Orient., t. VI, 234, f. 2, 1845. Dans l'Hrault, en dessous de Pzenas (Buges). Genre ANODONTA, Lamarck. Anodonta Cygne a. Mvtilus cygneus , Linnus, Syst. Nat. (d. X), p. 706, 1758. Anodonta cygnea, Drapamaud, Hist. Moll. France, > p. 133, pi. xn, f. 1, 1805. Le type de Y Anodonta cygnea n'a pas , notre connais- sance, t recueilli, jusqu' ce jour, dans notre dparte- ment, mais seulement la varit connue sous le nom d' Ano- donta ventricosa, de Dupuy. Uivires de la Mosson et du Lez. Anodonta arenaria. Mya arenaria, Schroeter, Flussconchyl., p. 165, pi. n, f. 1, 1779. TRAVAUX INDITS. 445 Anodonta arenaria, Bourguignat, Malac. Bretagne, p. 78, 1860. Fosss de Maurin, dans la vase (Paladilhe). Anodonta anatina. Mytilus anatiiiiis, Linnus, Syst. Nat. (d. X), p. 706, 1758. Anodonta anatina (1), Lamarck, An. s. vert.,t.IV(l re part.), p. 85, 1819. Le Lez; dans l'Hrault; dans les ruisseaux de La- nialou. Anodonta piscinalis. Anodonta piscinalis, Nilsson, Moll. Suecia, p. 116, 1822. Cette espce, reprsente dans Draparnaudsous le nom ' Anodonta anatina (2), habite dans l'Hrault. DREISSENIDjE. Genre DREISSENA, Van Beneden. Dbeissena fluviatilis. Mytilus [polymorphus) fluviatilis, Pallas, Voy. Russie, Ap- pend., p. 212, 1754. Dreissena fluviatilis, Bourguignat, Note sur la Dreissena, in Amn. malac, t. I, p. 163, 1856. Dansle canal du Midi. (1) Non Anodonta anatina de Draparnaud, Hisl. Moll., p. 13 S, pi. xii, f. 2, 1805, qui est une espce du groupe des Anodonles piscinales. (2) Non Anodonta anatina (Mytilus) de Linnaeus. La suite prochainement. 446 rev. et mag. de zoologie. {Dcembre 1867.) II. SOCITS SAVANTES. Acadmie des sciences. Sance du 25 novembre 1867. M. Ch. Lesps pr- sente des Recherches anatomiques sur quelques Coloptres aveugles. Les naturalistes connaissent un assez grand nombre d'animaux qui manquent du sens de la vue. Beaucoup d'insectes sans yeux ont t dcritsdepuis quelques annes, et parmi eux les Coloptres ont surtout attir l'attention. Les uns vivent dans les cavernes, les autres se trouvent dans la terre, et quelques-uns sontles animaux domestiques des Fourmis. L'absence de l'il n'est pas le caractre d'une famille distincte, et plusieurs genres appartenant des familles diffrentes offrent la mme anomalie. Aucun de ces in- sectes n'avait t, jusqu'ici, le sujet d'tudes anatomiques : j'ai examin le systme nerveux de cinq espces, les seules que j'aie pu me procurer en nombre suffisant; plusieurs autres sont d'une taille si petite, qu'on ne peut les diss- quer. Ces cinq espces appartiennent quatre familles de Coloptres; trois vivent dans les cavernes, ce sont : VA- phnops Leschenaultii (Carabique), VAdelops pyrcnus et le Pholeuon Querilhaci (Sylphalcs) ; une vit avec les Fourmis, c'est le Claviger i>Mrah(Pslaphien); la dernire se trouve profondment sous terre, c'est le Langelandia anophthalma (Latridien). Chez tous ces insectes, l'il manque entirement. L'avortement de l'organe a entran la disparition du nerf optique et mme celle d'une partie des centres nerveux, car les ganglions crbrodes, au lieu de former une sorte de masse transversalement dispose dans la tte, ont la forme de deux corps ovales allongs placs presque pa- SOCITS SAVANTES. kkl ralllement. Cette forme rappelle les ganglions crbrodes de quelques larves qui sont aveugles, tandis que les in- sectes parfaits des mmes espces possdent des yeux. M. le Secrtaire perptuel signale, parmi les pices im- primes de la correspondance : 1 les Recherches sur l'anatomie de l'hippopotame, par feu M. Graliolet, adres- ses, au nom de M me Gratiolet, par M. Alix, auquel a t confie la publication de ces recherches ; 2" un ou- vrage de M. H. Berthoud, ayant pour titre : Les htes du logis. M. Bourgeois, par une Lettre crite M. Milne-Edwards, adresse la Note suivante, au sujet d'une communication rcente de M. Blondin : M.J?londin a publi, dans les Comptes rendus du 8 juillet dernier, une Note relative un bois de cerf colos- sal qui existe dans l'une des tours du chteau d'Amboise. Ces restes bien conservs, dit-il, appartiennent une es- pce certainement dtruite et beaucoup plus grande que celle du cerf bois gigantesques. Je crois devoir prvenir les palontologistes que ce bois de cerf, autrefois suspendu comme trophe de chasse dans la chapelle du chteau qui est ddie saint Hubert, est artificiel. Sance du 2 dcembre. Nous avons adress une lettre M. Chevreul Sur l'introduction et l'acclimatation des vers soie du chne (voir aux mlanges, sriciculture compare, p. 412). Sance du 9 dcembre. M. Em. Blanchard offre l'A- cadmie son ouvrage intitul : Mtamorphoses, murs et instinct des insectes, et prsente quelques remarques ten- dant faire comprendre les relations qui existent, chez les espces, entre leurs habitudes et leur conformation. Il tablit que chez les araignes chasseuses, par exemple, les yeux sont rapprochs, ports sur une minence arron- die leur permettant d'apercevoir la fois dans toutes les directions la proie et l'ennemi. 2 e srie, t. six. Anne 1867. 30 448 rev. et mag. de zoologie. (Dcembre 1867.) M. S. Jourdain adresse un travail intitul : Recherches sur l'appareil circulatoire de l'toile de mer (Asteracanthion rubcns). La cavit gnrale du corps de cette astrie est com- pltement close, ainsi que M. Milne-Edwards l'a constat jadis. Elle renferme un liquide limpide tenant en suspen- sion do nombreux globules villeux, d'un diamtre moyen de - de millimtre. Ces globules sont mis en mouvement par des cils vibratiles, dont la cavit gnrale est tnpisse et qui dterminent dans le liquide cavitaire des courants dont la direction a t exactement indique par Sharpey. A la surface des tguments on aperoit, distribus par groupes, une multitude de ccums parois minces, de 2 millimtres environ de longueur, qui sont autant de di- verticulums de la cavit gnrale. Quand l'animal est plong dans l'eau, ces ccums se redressent. Le fluide cavitaire y pntre et y prouve un mouvement de cyclose produit par les cils vibratiles qui garnissent les parois internes. Si l'astrie est retire du liquide, ces appendices s'affaissent et se vident. Le rle important qu'ils parais- sent jouer dans l'oxygnation du liquide nourricier leur a fait donner le nom de ccums respiratoires. Malgr des recherches longtemps poursuivies, je n'ai pu, ma grande surprise, retrouver le systme vasculaire si complexe admis par les anatomistes sur la foi de Tie- demann et de Volkmann. Le prtendu cur de l'astrie commune est un organe de structure videmment glandu- laire, recouvert par un repli membraneux de nature fi- breuse ; les vaisseaux qu'on y rattache ne sont autre chose que des faisceaux musculaires ou des tractus tendineux ; enfin l'anneau vasculaire dorsal pourrait bien n'tre qu'une dpendance de l'appareil reproducteur. Je n'ai jamais rencontr qu'un anneau vasculaire buccal unique, auquel se rattache un ensemble de tubes compltement distincts et spars de la cavit gnrale. Cet ensemble de cavits vasculiformes, que je dsignerai sous le nom d'appareil SOCIETES SAVANTES. 449 hycrolymphatique ambulacral, communique avec l'ext- rieur. Cet appareil est compos de l'anneau buccal, dont je viens de parler, lequel est situ en dehors du collier ner- veux et reoit cinq canaux qui occupent la ligne mdiane infrieure des rayons de l'astrie. Ces canaux radiaux qui s'tendent au-dessus des nerfs du mme nom met- tent, au niveau de chaque espace interambulacraire, une paire de branches (branches ambulacraires) qui dbouchent dans les ambulacres correspondants, au point de jonction de ce prolongement tubuleux avec la vsicule contractile qui lui est annexe. Je ne dcrirai pas le jeu bien connu de cette vsicule; je me bornerai mentionner un repli vasculaire, plac l'entre du rameau ambulacraire, et qui a pour effet de s'opposer au reflux du liquide dans le canal radial, au moment de la contraction de la vsicule. Les diffrentes cavits vasculiformes que nous venons d'indi- quer sont, ainsi que l'intrieur de l'ambulacre, tapisses par un pithlium cils vibratiles. Comment le systme hydrolymphatique ambulacral communique-t-il avec l'extrieur, autrement dit, par quelle voie l'eau de mer peut-elle pntrer jusque dans le canal circumbuccal ? Des observations multiplies m'ont dmon- tr que l'introduction du liquide ambiant s'effectue par l'intermdiaire del plaque madrporique et du tube cal- caire flexueux qui en dpend. Ce tube, connu sous le nom de canal du sable, mais que je propose d'appeler tube hy- drophore, se compose d'une srie d'anneaux qui lui don- nent assez l'apparence d'une trache en miniature, avec cette diffrence que chaque anneau est lui-mme gnra- lement form de quatre segments. Sur la paroi interne du tube s'lve une lame qui rgne daas toute sa longueur et qui se divise en deux feuillets, lesquels, aprs s'tre car- ts comme les branches de la lettre Y, s'enroulent sur eux-mmes. Par son extrmit infrieure, le tube hydro- 450 rev. et mag. de zoologie. (Dcembre 1867.) phore dbouche dans le canal circumbuccal ; anssi voit- on une injection, pousse avec les prcautions convenables par l'un des canaux radiaux, remplir le tube et sourdre en fines gouttelettes la surface externe de la plaque madr- porique. C'est qu'en effet l'extrmit suprieure du tube hydrophore, celle qui se soude la plaque madrporique, est perce de plusieurs orifices conduisant dans des canaux rayonnants et ramifis, creuss horizontalement dans la table externe de cette plaque et correspondant exactement aux cannelures qui en sillonnent si lgamment la surface externe. La vote de ces canaux rayonnants est, son tour, perce de part en part par un grand nombre de ca- nalicules, dirigs perpendiculairement la plaque, et dont les embouchures sont parfaitement visibles au fond des sillons extrieurs de celle-ci. Ces canalicules, tout en ad- mettant l'eau de mer, s'opposent l'introduction des corps trangers d'un certain volume. En dfinitive, l'eau entre par les pertuis de la plaque madrporique, parcourt les canaux rayonnants dont elle est creuse, passe dans le tube hydrophore, puis se m- lange avec le liquide contenu dans l'appareil ambulacral. Ce liquide, qu'on pourrait appeler hydrolytnphe, prsente beaucoup de ressemblance dans sa constitution avec celui de la cavit gnrale, et est soumis de mme un mouve- ment de transport imprim par des cils vibratiles. Je penche donc regarder les ambulacres comme des organes de respiration accessoires, jouant probablement un rle im- portant quand l'astrie est merge et ne peut plus utiliser ses ccums respiratoires. Sance du 16 dcembre. Rien sur la zoologie. Sance du 23 dcembre. M. Ed. iVorin adresse une lettre sur les ravages produits Vile de la Runion par des insectes qui attaquent la canne sucre. En envoyant divers chantillons de cannes sucre atta- SOCITS SAVANTES. 451 ques par les insectes, M. Ed. Morin demande le secours de la science. Dj, depuis longtemps, ce secours m'a t de- mand par les agriculteurs de l'le Maurice, qui joi- gnaient leur prire un prix de 50,000 fr. Je n'ai pu chercher gagner ces beaux honoraires, il fallait, pour cela, apporter un remde, chose trs-difficile trouver quand on peut tudier ces maladies sur place, mais im- possible quand on est loign du thtre du flau. Ce- pendant je leur ai fait cadeau des noms bien scientifiques de leurs ennemis, qui sont, jusqu' prsent, les Diatraea sacchari, Coccus sacchari , Delphax saccharivora, et sur- tout d'un conseil que je crois bon, celui de varier leurs cultures, de tcher de ne pas faire revenir constamment la canne sucre dans les mmes terres (1). Je crois le conseil utile, mais je suis loin de penser que la colonie me doit, pour cela, les 50,000 francs en question. Sance du 30 dcembre. M. Alph. Mtlne-Edwards lit un mmoire sur un Perroquet fossile dcouvert dans les les Rodrigue. Nous reviendrons sur cet intressant travail dans le prochain numro. M. Chevreul prsente un travail de M. Jules Reiset sur le Hanneton, sur le tort qu'il fait l'agriculture et sur les moyens de le dtruire. D'aprs les quelques explications donnes par le savant prsident de l'Acadmie des scien- ces, M. Reiset aurait fait une observation trs- neuve et trs-scientifique ce sujet, en appliquant le microscope la dtermination exacte des degrs de temprature qui (1) Dans une lettre du 9 janvier 1857, publie dans le Rapport la chambre d'agriculture de Vile Maurice sur ses travaux pendant Vanne 1859, p. 20 et 159. Je suis revenu sur ce sujet, dans une des dernires sances de la Socit impriale et centrale d'agriculture de France (voir Journ. d'agr. pratique, 1868, n 1, 2 jauvier, p. 10). 452 rev. et mag. de zoologie. (Dcembre 1867.) sollicitent le ver blanc s'enfoncer dans le sol ou re- monter vers sa surface. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. De la CANTnAitiDE officinale, Canthar vesicatoria. Thse de pharmacie soutenue, le 20 juillet 1867, par M. Armand Fumouze , docteur en mdecine. In 4 avec 5 planches graves. Cette thse hors ligne, compose de 50 pages in-4 avec 5 planches graves, dont une magnifiquement colorie, est un vritable et srieux trait sur le sujet, et tmoigne des connaissances profondes et varies de son auteur. Appel par mes occupations, dit M. Fumouze, exa- miner frquemment des chantillons de cantharides, j'ai eu, de cette faon, l'occasion d'observer certains faits intressants qui m'ont paru dignes d'tre publis; c'est ainsi que j'ai t conduit choisir la cantharide comme sujet de ma thse. Je la diviserai en quatre chapitres : 1. Histoire naturelle de la cantharide officinale (p. 1 8). 1!. Histoire chimique de la cantharide (p. 9 27). III. Des causes qui peuvent altrer ou diminuer ses proprits (p. 28 36). IV. Des insectes et des acariens que l'on peut rencon- trer dans les cantharides (p. 37 53). Dans le premier chapitre, aprs avoir rappel que l'usage des vsicants remonte la plus haute antiquit, M. Fumouze expose sommairement ce que l'on sait, jusqu' ce jour, sur les cantharides et les autres insectes qui offrent des proprits vsicantes, en citant ces autres espces et l'emploi qu'on en fait dans divers pays J'ajou- terai ces citations celle des travaux de MM. Colias, Vincent et Fonssagrives, mdecins de la marine, qui ont ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 453 publi des mmoires fort intressants sur ce sujet dans la Revue coloniale, en 1853 et 185i. Les second et troisime chapitres sont tout fait chi- miques. Ils sont d'un trs-grand intrt pour les savants et surtout pour les pharmaciens, et occupent naturel- lement une grande place dans ce beau travail. Enfin, dans le quatrime, la partie la plus originale du travail, M. Fumouze, aprs avoir numr les divers in- sectes qui se rencontrent dans les cantharides du com- merce, soit fortuitement, soit parce que leurs larves s'en nourrissent, fait connatre cinq espces d'acariens qui contribuent puissamment la dtrioration et mme la destruction de cette utile matire mdicale. Ces acariens sont : les Tyrog typhus longior, Gervais, et Siculus, espce nouvelle dcrite par MM. Robin et Fu- mouze; les Glyciphagus cursor, Gervais, et Spinipes, Koch., et le Chexjletus erudilus, Latreille. L'ouvrage est accompagn de cinq belles planches gra- ves, dont la premire, colorie avec soin , reprsente la cantharide ordinaire, sa jeune larve et quelques-uns des coloptres qui la dvorent dans les officines. Les quatre autres reprsentent, trs-grossis, les acariens si bien tu- dis par MM. Fumouze et Ch. Robin. (G. M.) Sur l'habitat du Hyalonema lusitanicum, par M, J. V. Bau- BOSA DU ROCAGE. Extr. des Frocecd. of the zool. Soc. of London, \k no- vembre 1865. ln-8 u . Depuis que, en 186i, M. Barbosa du Bocage a annonc la dcouverte, dans les mers du Portugal, de VHyclonema lusitanicum , il a fait tout son possible pour se procurer d'autres sujets de cette nouvelle espce, et ses efforts ont t enfin couronns de succs. Aujourd'hui, dit- il, le musum de Lisbonne possde deux autres spcimens complets de cette curieuse espce. 454 rev. et mag. de zoologie. (Dcembre 1867.) Ces sujets ont t envoys de Setubal dans des conditions telles, qu'elles ne permettent pas le moindre doute quant l'authenticit de leur provenance. M. Barbosa du Bocage doit ces nouveaux sujets au zle scientifique de MM. Gamitto et Brito, de Setubal. (G. M.) Manuel des Lpidoptres d'Europe, par M. W. F. Kirby. Petit volume in-8, fig. Londres, 1862. Je reois l'instant ce joli petit ouvrage, qui a pour titre : A Manual of European Buterflies; by W. F. Kirby (1862). Dans ce volume de 150 pages environ se trouvent dcrits tous les Lpidoptres europens, ainsi que leurs Chenilles et le signalement des piaules sur lesquelles elles vivent. Dplus, cet ouvrage, qui comprend deux planches reprsentant les principaux genres de Diurnes, est accom- pagn d'une distribution gographique des espces, d'un Index synonymique et d'une table des auteurs. On ne sau- rait tre trop reconnaissant M. W. F. Kirby de la pu- blication de cet ouvrage aussi utile que commode, et on ne saurait trop aussi le recommander aux lpidoptro- philes. H. Lucas. IV. MLANGES ET NOUVELLES. Dans la sance de la Socit entomologique de France du 17 septembre dernier, M. A. Salle m'a montr un sin- gulier cocon appartenant au groupe des Lpidoptres nocturnes qui se compose des genres Psijche et Oiketicus. Ce cocon extraordinaire lui avait t remis par M. Bou- card, naturaliste voyageur, qui a explor le Mexique plusieurs reprises et en a rapport plus d'observations et d'objets d'histoire naturelle que les commissions scienti- fiques envoyes pour explorer ce beau pays. MLANGES ET NOUVELLES. 455 Ayant obtenu de M. Boucard plusieurs de ces cocons et m'tant assur que mon ami, M. Salle, n'avait pas l'in- tention de faire un travail sur celui qu'il possde, j'ai entrepris des recherches pour savoir si quelque auteur n'avait pas fait connatre cette nouvelle et singulire forme, et j'ai prpar, cette occasion, un travail que je publierai sous peu, avec des figures reprsentant ce cocon et quelques autres plus ou moins analogues que j'ai reus de divers pays. En attendant, je crois devoir donner une description provisoire de celui qui m'a t gnreusement donn par M. Boucard, lequel doit appartenir un genre nouveau, voisin des Oiketicus, que je propose d'appeler dipyle, parce que sa maison a deux portes ouvertes. Dipyle Boucardi. Cocon gris, ovalaire, plus de deux fois plus long que large, lisse, compos de deux parois soyeuses entre lesquelles il y a une sorte de pte de car- ton friable ressemblant de la fine sciure de bois com- prime et tasse, ses deux extrmits prolonges et rele- ves comme celles d'une gondole vnitienne, et offrant, du ct de la partie interne de chacun de ces appendices, un large trou rond, nettement limit. Ces cocons, deux portes ouvertes, sont solidement at- tachs aux branches d'une espce d'acacia par l'un de leurs appendices, qui est trs-fort et analogue celui qui attache le cocon du Bombyx mylilla. On trouve dans leur intrieur une chenille rabougrie, qui, ne pouvant se flchir cause de la dessiccation, ne peut tomber par le trou ouvert, rete- nue par l'appendice relev qui se trouve devant ces trous. Je donnerai prochainement une description complte de ce cocon et de sa chenille, qui me semble devoir en sortir entirement pour aller manger. En donnant cette espce le nom de M. Boucard j'en- tends rendre hommage au zle du courageux naturaliste voyageur qui l'a dcouverte (1). (1) Qu'il me soit permis, ici , de recommaader M. Boucard aux 456 rev. et mag. de zoologie. [Dcembre 1867.) Sriciculture compare. Graines du Cher ayant donn , Montauban , des Versa soie sains qui ont t reproduits l pendant deux gnrations sans prendre la maladie rgnante. En 1865, M. Descombes, ingnieur des ponts et chaus- ses, Tours, m'ayant consult pour savoir o il trouve- rait de la bonne graine exempte de la maladie rgnante, je lui fis connatre ce que j'avais vu dans divers dparte- ments o la maladie des Vers soie tend diminuer d'intensit ou ne s'est pas encore tendue, et, entre autres, ceux du Var, des Basses-Alpes, du Cher, du Bas-Rhin, etc. Je m'tais bien gard de lui promettre que la graine provenant des contres que je lui indiquais donnerait une bonne rcolte dans toutes les localits o elle serait es- saye, et je lui avais dit, comme tous ceux qui me con- sultent ce sujet, qu'il valait mieux employer de la graine faite honntement dans des localits o la maladie est en voie de dcroissance, que de ces graines de commerce qui, fussent-elles vendues par des marchands incapables des indignes fraudes dont on se plaint partout, sont en- core gnralement mauvaises, cause des nombreuses causes d'avarie auxquelles elles sont exposes avant d'arriver chez les sriciculteurs. Sur mes indications, M. Descombes a engag M me de Saint-Andr, propritaire Montauban, faire venir de la graine du Cher, et c'est M elle Dagincourtquel'on s'est adress en 1865. Le rsultat obtenu par M me deSaint-Andr a t parfait; aucune trace de maladie ne s'est montre chez les Vers provenant de cette graine. Cette dame et quelques voisins, voyant de si beaux produits, ont essay de faire un peu savants, qui trouveront chez lui, rue de Jussieu, n 17, Paris, des collections du plus grand intrt et des chantillons d'animaux de toutes les classes , dans un excellent tat de conservation. En aot 1867, il en a publi un premier catalogue. MLANGES ET NOUVELLES. 457 de graine, et l'on a observ que les papillons sortant de ces magnifiques cocons taient trs-sains et trs-vigoureux, qu'ils donnaient beaucoup de graine et, surtout, qu'ils restaient trs-longtemps vivants, aprs la ponte, ce qui est le signe pratique le plus positif d'une bonne sant, ainsi que je l'ai tabli dans tous mes crits depuis longtemps. L'anne suivante, en 1866, M me de Saint-Andr, ainsi que les autres ducateurs qui avaient de celte graine de premire reproduction, ont fait exprimenter ces graines aux essais prcoces, o elles ont obtenu les premiers nu- mros de russite. On a lev ensuite, l'poque normale, les Vers qui en provenaient, et le rsultat a t tout aussi beau que si l'on avait eu recours de nouvelle graine prise dans le Cher. M ma de Saint-Andr avait cd de sa graine de pre- mire reproduction quelques ducateurs du Vigan, entre autres, qui en ont obtenu aussi d'excellentes rcoltes; mais je ne sais pas si ces derniers ont os faire de la graine, qui aurait t alors de deuxime reproduction, hors de son pays d'origine. Jo dis os, parce qu'il est bien connu au- jourd'hui que dans certaines localits plus infectes , comme le Gard, l'Ardche, la Drme, etc., une excellente race contracte ordinairement la maladie ds la premire anne et ne peut, par consquent, s'y reproduire. Quoi qu'il en soit, la ;;raine de 1866 a encore donn, cette anne, d'excellents rsultats M me de Saint-Andr et ses voisins, et M. Descombes m'a cit, entre autres, M elIe euillire de Bellerive et M. Rey-Lescure, qui ont obtenu d'excellentes rcoltes avec cette race arrive sa deuxime reproduction hors de son pays d'origine. Il m'a assur que ces ducations avaient t visites par mon ho^ norabie collgue, M. de Chavannes de la Giraudire, et qu'il les avait trouves si belles et si saines, qu'il avait en- gag M me de Saint-Andr faire de nouveau de la graine avec un choix de ses beaux cocons. 458 rev. et mag. de zoologie. [Dcembre 1867.) LES DUCATIONS POUR GRAINE. Tous les agriculteurs qui s'occupent de sriciculture savent que, vers le milieu de 186G, dans une lettre MM. les prsidents des socits d'agriculture des dpar- tements producteurs de soie (1), j'ai expos le plan d'un concours ayant pour objet d'engager les sriciculteurs organiser de petites ducations pour graine, et de donner des primes ceux qui obtiendraient ainsi des graines saines. Cette ideat gote, et, en 1867, S. Exe. M. le ministre de l'agriculture, justement proccup des souffrances de notre sriciculture, a dcid que des primes de 200 fr. seraient accordes aux leveurs qui, au moyen de petites ducations spciales, obtiendraient de la bonne graine. Je crois tre utile nos sriciculteurs en leur donnant l'adresse des personnes qui ont gagn ces primes, et j'en- gage MM. les rdacteurs des recueils et journaux agricoles suivre cet exemple. Il est urgent que nos leveurs sachent o ils peuvent esprer de trouver de bonnes graines. Sans leur garantir une russite, on peut toujours leur dire qu'ils feront bien de prfrer les graines primes celles que certains commerants en grand font fabriquer on ne sait jamais o. Je ne connais encore que le rsultat du concours du dpartement de la Haute-Savoie, qui a eu six primes : elles ont t accordes M e Lefebvre, Rumilly ; M elle Con- stance Dessaix, aux Allinges, prs Thonon; M. Mercier, Thonon ; xM rae Allmer, M elle Antonie Burnod et M. Tous- saint Rey, Annecy. (1) Reproduite dans presque tous les journaux spciaux, dans le Bulletin de la Socit impriale et centrale d'agriculture de France, sance du 13 juin 1866, p. 530, etc., etc. MLANGES ET NOUVELLES. 459 Les globules du sang du Mcnobranchus. Nous trouvons, dans les Archives nerlandaises de 18G7, t. II, la note suivante de M. J. Van der Hoeven : Aprs avoir vu, par l'tude comparative de la struc- ture du Menobranchus. que ce genre se rapproche ie plus du Prote, je fus agrablement surpris de trouver que ce rapprochement se fait remarquer mme dans les dimen- sions et la forme des globules du sang. Le sang coagul contenu dans le bulbe aortique d'un exemplaire de Me- nobranchus, qui avait t conserv peut-tre deux ans dans l'esprit-de-vin, m'a fait voir, en le dlayant sur une plaque de verre avec une goutte d'eau sucre, les glo- bules du sang pour la plupart trs-bien conservs. Ils taient d'une longueur de 1/18 1/16 mm. et deux fois aussi longs que larges (1/32 mm. environ). Ce rapport existe aussi dans les globules du sang du Prote, tandis que chez le Cryplobranchus japonicus les globules sont plus larges comparativement leur grand diamtre qui est plus petit, 1/19 ou 1/20 de millimtre, suivant les va- luations de M. Harting et les miennes. J'ajoute qu'on aurait pu prsumer que l'Axolotl n'est pas un Prolide, mais une espce de Triton, d'aprs ce qu'on savait sur les globules du sang chez cet animal, dans lequel le grand diamtre est valu 1/25 et le petit diamtre 1/4-5, ce qui ne diffre pas beaucoup de ce qui tait connu des globules du sang chez les Tritons et chez le Salamandra maculata. Dans cette dernire espce, M. Milne-Edwards a trouv le grand diamtre 1/28 et le petit 1/4-5. Comparez son grand ouvrage Leons sur la Physiologie et l'Anatomie compare, I, 1857, p. 89. 460 rev. et mag. de zoologie. (Dcembre 1867.) TABLES ALPHABTIQUES POUR L'ANNEE 1867, I. TABLE DES MATIERES. Acadmiedes sciences. 25. G5. 115. 152.176.211.235.291.328.373. 406.440. Alcidosoma. Col. nouv. De Castel- uau. 113. Araignes nouvelles. Simon. 15. Archives malacol. J. Mabille. 53. Agyronte aquat. Plateau. 15. Bombyx Parinarii.Gaer.-Meo.350. Canne sucre (Insect.). Gur.- Mnev. 450. Cautharides. Fumouze. 452. Castor fossile. Villot. 81. Causeries oruithol. G. Vian. 129. 17J. Chique. Guyon. 7. 208. 27G. 324. Cire de la cochenille du figuier. Targioni. 332. Cochenille du figuier. Cire. Tar- gioni. 332. Contraction muscul. Rouget. 293. Colcopt. aveugles. Lesps. 416. Corpuscules (Dveloppement des). Bchamp. 2i6. Balbiaui. 328. Corpuscules. Prtendue scissipa- rit. Balbiani. 237. Corpuscules (Nature des). Gur.- Mn. 350. Cryptoprocta ferox. A. Milne-Ed- wards et Graudidier. 331. Dveloppement sexuel des in- sectes. Landois. 73. Dipyie Roucardi. Gnr.-Mn. 454. Dynastide nouv. Ca^teluau. 113. chinides nouv. Cotteau. 392. cureuils nouv. A. Milne-Ed- wards. 193. 225. piornis.OEufs.JoIy.337. Gran- didier. 338. Faunes actuelles. Pucheran. 161. 197. 257. Fossiles du Bosphore. Abdullah- Bey. 216. 291. Helminthes de l'homme et des animaux domestiques. Krabbe. 67. Helixnouv. G. Dutailly. 95. lnfusoires de la coqueluche. Pou- let. 334. LasiocampaParinarii. Gur.-Mn. 350. Lpidoptres de Madagascar. Gran- didier. 272. Lymphatiques des Torpilles. Ro- bin. 25. Malacologiques(Misccllanes).38. (Archives). 53. De l'H- rault. Moitessier. 101. 140. 360. 421. Mammif. et ois. nouv. de Mada- gascar. Grandidier. 84. 313. 353. 385. 417. Miscellaoes malaeolog. Pala- dilhe. 38. 88. TABLE DES NOMS D AUTEURS. 461 Mue chez les Poissous. Baudelot. 333. Muse d'hist. nat. de Coustanti- nople. Abdullah-Bey. 18(5. Nature des corpuscules. Gur.- Mcu. 350. ufs de Rousselle. Coste. 05. Oiseaux de Madagascar. Pollen. 157. Oiseaux nouv. pour la faune d'Eu- rope. Alton. 3. Oiseaux d'Eure-et-Loir. Mar- chand. 33. 138. 3-2-2. Oiseaux de Chiue. Verreaux. 109. Oiseaux d'Afrique. Galliard. 70. 110.188. 218. 251.303. Nou- veaux. Graudidier. 84. 254. Oruithol. (Causeries). J.Vian. 129. 1!>9. l'icus Pernyi. Verreaux. 271. Poissou nouv. Smith. 230. Poissons. (Mue.) Baudelot. 333. Puceron de l'rable. Balbiani et Signoret. 295. Rmora (Disque cphalique du). Baudelot. 155. Reptiles de Madagascar. Grandi- dier. 232. Rougeurs (nouv. famille). A. Milne- Edwards. 184. Sciurus Pernyi et autres. A. Milne- Edwards. 230. Scorpions (Piqre des). Guyou. 235. Sriciculture compare. Exposi- tion de M. Gurin-Mineville. 340. En Corse. Belgodere. 219. Dans le Calvados. B- nard et Drouet. 383. Du Cher. 450. Simulium (Larves). DeBeaumout. 300. Siponcles (Auat. des). Jourdain. 213. Soie (Qualits de la). Chevreul. 154. 400. Taille des auim. sang froid. Blanchard. 152. Tlalsahuate. Lemaire. 329. Vgtaux parasites de l'homme. Wreden.330. Gur.-Mn.337. Vers soie du chne. De Bretton. 180. Gurin-Mn. 413. Vers soie. ufs bisannuels. Gurin-Mn. 177. ('Dvelop- pement des .Vasco. 239. Uti- lit de la crosote. Le Ricque de Monchy. 242. (En Corse . Car- lotti 305. Belgodere. 219 Ver soie nouv. Gur.-Mn. 349. Maladie des). Dronke. 123. Balbiani . 152. Gurin- Mneville. 152. Achard. 154. Pasteur. 211. II. TABLE DES AUTEURS. Abdullah-Bey. Muse de Coustau- tinople. 180. Fossiles du Bos- phore. 216. 2S1. Achard, Vers soie malades. 154. Allon. Oiseaux nouveaux d'Eu- rope. 3. Balbiani. Vers h soie malades. 152. Prtendue scissiparit des corpuscules. 237. Puceron de l'rable. 2'Ji . Corpuscules partout. 328. Baudelot. Mue chez les Poissons. 333. Disque du Rmora. 155. De Beaumont. Larves de Simu- lium. 300. Bchamp. Dveloppement des cor- puscules. 210. Belgodere di Bagnaja. Sricic. en Corse. 219. Bnard. Sriciculture. 383. Blanchard. Taille des animaux. 152. Bretton (De). Vers du chne. 180. Carlotti. Vers soie eu Corse. 305. Castelnau. Dynastide nouv. 113. eui. Qualits de la soie. 154. Chevreul. 400. Tlalsahuate. 331. Coste. ufs de Roussette. 05, 462 rev. et mag. de zoologie, {Dcembre 1867.) Cotteau . chinides nouv. 392. D'Archiac. Faune du Bosphore. 291. Dronke. Maladie des Vers soie. 123. Drouet. Sriciculture. 383. Dutailly. Hlix nouv. 95. Fumouze. Cantharides. 452. Galliard. Oiseaux d'Afrique. 76. 116. 188. 218. 251. 303. Grandidier. Cryptoprocta ferox. 331. ufs d'piornis. 338. Mam. et Ois. nouv. 84. 313. 353. 385. 417. Reptiles de Madag. 232. Lpidopt. de Madag. 272. Gurin-Mneville. Vers soie ma- lades. 152. ufs bisannuels. 176. Vgt. parasites. 337. Prtendue scissiparit des cor- puscules. 237. Exposition de 1867. 340. Nouv. Ver soie. 349. Nature des corpuscules. 350. Vers soie du chne. 418. Cauue sucre. 450. Di- pyle Boucardi. 454. Guyon. Chique. 7. 208. 276. 324. Piqre des Scorpions. 235. Joly. ufs d'pioruis. 337. Jourdain. Auat. des Siponcles. 213. Krabbe. Helminthes. 67. Landois. Dveloppement sexuel des insectes. 73. Lesps. Colopt. aveugles. 446. Lemaire. Tlalsahuale. 329. Mabille. Arch. malacolog. 53. Marchand. Oiseaux d'Eure-et- Loir. 33. 138. 322. Milne-Edwards (Alph.). Nouvelle fam. de Rongeurs. 184. cu- reuils nouv. 193. 225. Cryp- toprocta. 331. Moitessier. Malacologie de l'H- rault. 101. 140. 360. 421. Paladilhe. Misceilanes malaco- logiques. 38. 88. Pasteur. Maladie des Vers soie. 211. Perny. Oiseaux de Chine. 164. Picus Pernyi. 271. Plateau. Argyronte. 155. Pollen. Ois. de Madagascar. 157. Poulet. Infusoires de la coque- luche. 334. Pucheran. Faunes actuelles. 161. 197. 257. Le Ricque de Monchy. Crosote aux Vers soie. 242. llobin. Lymphatiques des Tor- pilles. 25. Contraction musculaire. 293. Signoret. Puceron de l'rable. 294. Simon. Araignes nouvelles. 15. Smith. Poisson nouv. 236. Targioui-Tozzetti. Cire des Coche- nilles du figuier. 332. Vasco. Dveloppement des Vers soie. 239. Verueuil (De). Faune du Bosphore. 291. Verreaux. Oiseaux de Chine Vian. Causeries oruitholog. 174. 199. Villot. Castor fossile. 81. Wreden. Vgtaux parasites de l'homme. 336. Rouget 169. 129. TABLE DES MATIERES. A. Grandidier. Mammifres et oiseaux de Madagascar. Moitessier. Malacologie de l'Hrault. Socits savantes. Analyses. Mlanges et nouvelles. (Sriciculture.) Pases. 417 421 446 452 45i Paris. Imprimerie de Mme \e Bouchard-Huzard, rue de l'Eperon, 5. 7, '.,. et f/iiuiti.'Ui df Zooloq. 1867, ' o 2/L> /(' '/ \ //. /s. 1 & l 1 - ' ' l ( lu que . tievue ei magasin //. / et Mag. de Zoolqic. ftfpr. FL 3 . . _B o lire e ois ciel . hap Hecquet, Paris Chique Revue et Mag. de Zoologie (1867). PI. 4. . letrao Uroallus me et Maj.de Zoologie, ( 1867.) PL 5 %r .rcWUel elLitL Imp. J.Lan4lois, Chartres Anas Sponsa. Revue et Mag. de Zoologie, (1867.) PL 6. h lmp J L*n*lciB, Ch*rlres ..aiuiion rialiaetus Revue et Mag. de Zoologie, (1867 PI 7 : i . / S3i% -^ ;..->- - - mm '-**&& - %:..jf . b1 la\ imp. J-Uai\olois r CljiTlres Tetrao Tetrix. Revue etMa6.de Zooloie,(186Z. PI. 8. AIL Marchand ,del e ; Jmp J L.'an6lois, CKarlres Toi Clareol; anus Ulareola Revue et Mao. de Z oolo6ie, (1867. PI. 9. -."., I Marchand ,dei et I.iiii np J. LanMois, Chartres Totanus Calidri: ue etMa6.de Zoolo6ie,(i' ; . PI. 10. Marchand iel et titk. JT-a C/iarpt/i . 70-75. J > aladiZ/ua co/uc1. 2/. 9 10 42 13 14 15 16 X 17 18 19 20 e 22 24 23 25 C r >tvassuu~ dcl. ,' 26 27 30 /_4. JZydro&ia lus/fanua te _ /j y^ Moitessieri . Me acci . 23- 26. Valpai planoru&na/. 28 & 29- 5- g. Ifydroia, qi&oc. 74-76. /f. etrusca>. 2v _22. J/. Itauriccv. 2/- 3o. Va/vata/ eju . Ittvue. et 2fa$ dt ZooloaU . 1 n. zz. s C3D y~S% 10 11 12 13 15 14 Ltrasjiur itl.tr Iith. 16 17 / -6 '. jPlarwris Joiuynignati. /_ /. flan. faladilki. /3 -/Jt.flan. faladit/ti (variai.) -/S'/7. jimmcoa co7iis. Revue et Ma$. de Zc : ^ Ardea Minuta. Mag.de Zoologie , (186Z.J PI . 24 %^Jk*PM Anas c recca. REVUE ET M.VCA IN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUE ET DE SRICICULTURE COMPARE RECUEIL MENSUEL DESTIN A FACILITER AUX SAVANTS DR TOUS I,ES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUE A L'INDUSTRIE ET A l'aGRICULTURE , LEURS TRAVAUX DB PALONTOLOGIE, d'aN'ATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARES , ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DCOUVERTES ET DES PROGRS DE LA SCIENCE; PAR M. F. E. GURIN-MNEVILLE, Membre de la Lgion d'honneur, de l'ordre brsilien de la Rose, de l'ordre portugais du Christ, officier de l'ordre hollandais de la Couronne de chne, Prsident de la Socit protectrice des animaux, Membre de la Socit impriale et centrale d'Agriculture, des Acadmies royales des Sciences de Jladrid, de Lisbonne et de Turin , de l'Acadmie royale d'Agriculture de Turin, de la Socit impriale des naturalistes de Aloscou, d'un grand nombre d'autres Socits nationales et trangres, etc., etc., etc. 1867. N 1. PARIS, AU BUREAU DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE RUE BONAPARTE, 31. J. ROTHSCHILD, Editeur, 43, rue Saint- Andr-des- Arts, Paris. ~z .g. ^ soumit i pa^aotifii LE MONDE DES PAPILLONS %txlt et Dessins DE MAURICE SAND AVEC UNE PRFACE ET PLUSIEURS TUDES SUR LES PAPILLONS DE GEORGE SAND Augment de AVEC 50 CHROMOLITHOGRAPHIES par M. A. DEPUISET Membre des Socits entomologiques de Londres, Paris et Bruxelles. 1 .*". - W? -- ---.i^ Pamassius Apollo. 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COSTE, MEMBRE DE L'INSTITUT Un beau volume de 284 pages in -18, illustr de 70 bois d'aprs nature PRIX : RELI, S FRANCS. Mollusques divers Pourdon- ner u n e L d e du contenu de l'ouvrage , nous cite- rons quel- ques li- gnes de la prface de M. Coste : La scien- ce a d- montr , par des ex- priences dcisives , que la mise en culture et l'exploi- tation del mer peu- vent tre organises sur les ri- vages et dans Tin- t r i e u r des terres: ici par la transfor- mation des fonds - rn e i ;jents en cnarnps p r o d u c - teursdci quillages s v l par la cration, dans les baies endigues, de vastes piscines o les espces comestibles seront soumises au rgime du bercail. Toutes les nations civilises ont compris l'importance de ce grand problme qui touche la question des subsistances, et elles s'engagent dans la nou- velle voie ouverte par l'initiative de la France. Vous avez russi, Monsieur, dans votre livre, dcrire, avec clart, les procds de la nouvelle industrie, et mettre en relief les rsultats qu'on doit en attendre, si ces procds sont appliqus avec discernement. Je me fais donc un plaisir de recommander ce livre comme un guide facile et sur. Les nombreux dessins qui l'accompagnent en rendront d'ailleurs l'intelligence accessible aux personnes les plus inexprimentes. Coste, membre de l'Institut. LES RAVAGEURS DES FORTS TUDE SUR LES INSECTES DESTRUCTEURS DES ARBRES PAR H. DE LA BLA\ CHRE Elve de l'Ecole impriale forestire, ancien Garde gnral des forets, Prsident et Membre de plusieurs socits savantes Illustre de 44 bois dessins d'aprs nature, et suivie d'un tableau gnral de tous les insectes qui habitent les forts 1 beau fotume in=i8 be 200 pages, autc pluiriti tablcaur PRIX : RELI, S FR. ; RELI TRANCHE DORE, 3 FR. DEUXIME DITION. Apprendre tout propritaire d'arbres fruitiers, forestiers ou d'ornement quels sont les insectes qui les ravagent et comment il peut essayer de se dfendre , tel est le but de ce trait. 44 planches graves indiquent aux yeux, non-seulement la forme et la gran- deur de l'insecte ravageur, mais encore son travail particulier. Un tableau synoptique joint ce volume renferme la totalit des insectes qui ha- bitent nos forts. I\ permet, au moyen d'une description sommaire, et de la constata- tion du lieu et de la saison d'apparition, de dterminer l'espce et le nom de l'animal, et, par suite, le genre de dgts que l'on doit redouter. A BEVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. PRIX DE L'ABONNEMENT ANNUEL. Pour Paris, 20 francs. Dpartements 21 f. Suisse, Italie, Belgique 22 f. Angleterre, Espagne, Turquie, Hollande, Au- triche, tats-Unis, Portugal, Prusse, Russie, Saxe, Tyrol, etc . . . . 23 f. Guadeloupe, Martinique, Runion, Sngal, etc. 24 f. Kevue zoologique, premire srie, il annes (1838 1848). 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