EEK A Un = ÈS = Qm < DE) == Ve Mme roy ul a 4 Unis ILE Î Un BOUGHT WITH THE INCOME FROM THE BEQUEST OF THOMAS WREN WARD, OF BOSTON, MASS,., LATE TREASURER OF HARVARD COLLEGE. EESRV AR D UNIVERSPEY EIBRARY. This book is deposited temporarily in the Library of the A Ut Müseunx of Comp. Zoo, Feb, 26, 1896, NEVERS DOUTE AP AQNIDIAE M RARE : HE it NE PMR REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE tof 34] qe a CLR DRASATULU NES EN vn REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE RECUEIL MENSUEL DESTINÉ À FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L'INDUSTRIE ET A L'AGRICULTURE, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, D'ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET À LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE ; FONDÉ EN 1831 PAR M. F. E GUÉRIN-MÉNEVILLE 3° Série. — T. 5°. 1877. QUARANTIÈME ANNÉE. PARIS LIBRAIRIE ZOCLOGIQUE ÉNDEMROLILE \ ELLES 23, RUE DE LA MONNAIE. } 1 War ADAM AMEN EE den HE ur in) | il HAS Len) AA cp ARTE AE ! c ! ] 4. QUARANTIÈME ANNÉE. — 187%. TRAVAUX INÉDITS LES GIGADINES D'EUROPE D'APRÈS LES ORIGINAUX ET LES PUBLICATIONS LES PLUS RÉCENTES DEUXIÈME PARTIE (Suite) : Deseriptions des espèces Par le Dr Franz-Xavier FIEBER Traduit de l'allemand par Ferd. REIBER Membre de la Société entomologique de France Genre 36°. HYSTEROPTERUM Am. Serv. Hem. p. 519. gen. 407. — Issus Fab et auct. Front avec une carène médiane plus ou moins forte. 2. — Front avec une carène médiane flanquée de chaque côté d’une carène latérale parfois très-faible. . . . 17. Front plus long ou aussi long que large à la hauteur de l'extrémité inférieure des yeux, ou bien presque rec- tangulaire., 5, 3. — Front beaucoup, ou visiblement plus court que large à l'extrémité inférieure des yeux, en apparence rectangu- aie Su er A et 19) Front en trapèze, allongé ; atteignant sa plus grande largeur au niveau du clypeus, et en cet endroit arqué en dehors. Carène médiane faible ; un court calus à la base (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 1 2 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. du elypeus. Front brunâtre ou jaunâtre ; sa moitié supé- rieure brune ; chez les exemplaires bruns se rencontre parfois un tiret transversal clair, au dessus du clypeus. Vers le bord latéral une courte rangée de points bruns, évanescents quand le front est de couleur claire ; quel- ques petits calus transversaux vers le bas. Vertex et sommet du front échancrés anguleusement chez le g'; droits chez la $. Mesonotum un peu bombé ; avec une ligne en sillon qui s’élargit postérieurement en losange ; des deux côtés du milieu une fossette. Carènes latérales évanescentes. Pronotum uni, déprimé sur le milieu ; avec 2 points enfoncés. Élytres jaunes ; fortement relevées depuis la base vers la pointe du clavus, puis tronquées presque à angle droit et déclives au bord postérieur. La gibbosité de la bifurcation du 1% secteur assez forte ; le bord extérieur de l'élytre largement arqué en dehors ; dans le clavus une large raie marginale parée de quelques granules blancs à la suture du celavus, chez le o ; brune chez la @ avec des nervures transversales jaunâtres. Pattes jaunâtres. Tibias antérieurs et intermé- diaires élargis vers l'extrémité, et subitement rétrécis. Cuisses et tibias dilués de brunâtre à la moitié basale. Varie : a. Élytres d’un jaune argileux unicolore, immacu- lées. g'. b. Élytres d'un jaune argileux livide ; avec plusieurs mailles brunes, surtout sur le milieu, transversales, sou- vent d’un brun foncé, et formant une bande dirigée jus- que sur le clavus ; avant cette bande une tache visible- ment plus claire, grande. Secteurs et nervures saillants ; leurs intervalles unis. Pronotum brunâtre ; brun extérieu- rement, avec une ligne médiane claire. Mesonotum brun, ses deux calus et sa pointe plus clairs. L'abdomen entier TRAVAUX INÉDITS. 5 d’un jaune d'argile; les derniers 3 ou 4 segments dor- saux, le connexivum, et 3 à 4 segments ventraux rougeâ- tres sur les côtés, parfois à peine rougis chez le g. d. Tube anal courbe, presque spatuliforme, latérale- ment élargi vers l'extrémité et incourbé. Styles largement elliptiques, avec un prolongement en avant du milieu, relevé, recourbé vers l’intérieur, en forme de crochet vers le haut. ®. Dernier segment ventral prolongé vers le bas se- micirculairement en forme de sac, aplati ; l'avant-dernier segment semicirculaire, englobant par en bas le dernier; les segments voisins échancrés en angle. Tube anal de largeur égale, étroit; son ouverture rapprochée de la base. d'. 3 1/3. $. 4 2/3 mm. Récolté en Grèce par le D: Krüper (Stein)? Issus ascendens H. S. nom. p. 65, AURONT NN ER NE A ST SU Ur Ie, "EteD. Front rectangulaire, plus long que large. . . . . 4. Vertex visiblement anguleux en avant ; aussi long sur le milieu que large à sa moitié postérieure. Bord posté- fieuréchaneré en/angle pointu. 1 Rte De Vertex droit en avant, plus court que large à sa moitié DOSTÉMICURE RS TN Med ee Te er 7. Secteurs et nervures transversales des élytres, qui sont d'un jaune d’ocre livide, d’un brun noir; leurs intervalles parés de petites taches brunâtres ; des taches latérales formées de points noirs très-rapprochés et séparés par de courtes nervures bordées de blanc, taches carrées dans les cellules apicales, allongées dans la marge. L’angle extérieur, obtus, de l’élytre, orné d’une tache blanche allongée. Front brun, ponctué de blanc jaunà- tre; d’un banc jaunâtre sans points bruns, vers le cly- C2 4 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. peus. Les côtés pâles, avec de petites taches arrondies et lacérées, brunes. Ligne marginale brune. Allongé, qua- drangulaire, avec une carène médiane visiblement éva- nescente au clypeus ; 4 points clairs au-dessus du milieu et situés sur une même ligne transversale. Sommet du front échancré presque anguleusement; les côtés du front un peu arqués en dehors du clypeus. Clypeus sans carène, faiblement bombé, d’un jaune roussâtre, brun à l'extrémité, avec des tirets bruns, obliques vers le haut et l'extérieur ; base blanchâtre. Vertex, pro- et mesono- tum bruns, avec taches brunes lacérées et confluentes, et une raie médiane visiblement blanchâtre, mesonotum avec canalicule médian prolongé jusque sur le milieu, et avec une courte carène latérale de chaque côté. Lobe du prosternum brun, avec taches lacérées. Pattes très-fine- ment séticulées de poils disséminés, adhérents. Extré- mités des cuisses avec tache brune apicale en dessous et en arrière; en dessus avec une large raie, en dessous avec une ligne brune. Tous les tibias bruns, avec un anneau blanchâtre sous le genou ; les cannelures ponc- tuées de blanc. Pointes des épines noires. Tarses d’un jaunâtre livide, leur dernier art. brun à l'extrémité; ongle brun. Dos brun; paré sur le milieu d’une rangée de ta- ches pâles, presque triangulaires ; les segments apicaux parés encore de chaque côté d’une tache latérale ; les derniers segments largement bordés de blanc livide. ®. Tube anal en quadrilatère allongé, courtement pédonculé, à extrémité arrondie ; le canalicule descendant de l'ouverture de l’anus, et les côtés vers l'extrémité, brunâtres. Pygophore brunâtre, avec tache transversale pâle. Ventre d’un jaune blanchâtre ; ses segments bruns à la base; l’avant-dernier segment brun à sa base qui est profondément anguleuse ; au bord postérieur un arc + TRAVAUX INÉDITS. 5 brun, superficiel ; le dernier segment étroit, avec une ligne basale brune. ®. 5 1/2 mm. Espagne, Bielsa (Scott). . . . 2. H. Melanophleps, Ficb. Secteurs et nervures des élytres jaunâtres. . . . . 6. Élytres d’un jaunâtre pâle ; parées dans les mailles de points et de tirets brunâtres; plus densément parées dans les cellules apicales qui sont courtes. 2 points bru- nâtres dans le champ situé entre les branches fourchues intérieures des 2 secteurs. Secteurs jaunâtres, blancs vers l'extrémité. Aux branches du 1° des tirets isolés for- més d’une agglomération de points; par ci par là des tirets semblables aux nervures transversales ; des points agglo- mérés forment une tache sur la moitié basale de la marge. Vertex obtusément anguleux en avant ; chacune de ses moitiés en quadrilatère oblique, en forme de lo- sange ; brunâtre, d’un brun plus foncé en avant; entière- ment ponctué de blanc; en dépression, sans carène ni canalicule ; arête antérieure brune. Pronotum d'un jaune livide, un peu rembruni ; avec une rangée de points noirs à son bord antérieur; pour le reste à ponctuation brunâ- tre, disséminée ; son milieu plus clair, sans carène, super- ficiellement canalieulé. Mesonotum brunâtre, ponctué de blanc, avec une dépression en losange sur la moitié pos- térieure ; à côtés bombés. Front rectangulaire, ses bords à peine arqués en dehors et jaunâtres ; entièrement brun noir, densément ponctué de blanc jaunâtre. Clypeus jau- nâtre, obliquement strié de brun pâle, de l'extérieur vers l'intérieur et le bas. Cuisses intermédiaires et antérieures avec 2 lignes brunâtres, dont l’inférieure est un peu plus large. Extrémité du dernier art. des tarses brune. Épines des tibias postérieurs noires. Pattes postérieures entière- 6 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. ment jaunâtres. 3° art. du rostre noir, à moitié basale jau- nâtre. À d. Pygophore apparaissant comme dernier segment dorsal, étroit, et jaunâtre comme le tube anal et les styles. Tube anal à base étroite, en arête en dessus; progressi- vement élargi lancéolairement; son bord étroitement re- plié; son extrémité tronquée et faiblement sinuée. Styles trapézoïdaux, vus de côté, bombés, prolongés en haut en un fort crochet dont la pointe subulée, roussâtre, est di- rigée à angle droit vers l'avant. Dos noir. Ventre jaunâtre ; 2 de ses avant-derniers segments parés d’un point brun sur les côtés; les deux derniers noirs à l’échancrure qui est en angle ous: Tarses des pattes antérieures et inter- médiaires brunâtres. Extrémité du dernier art. brune. Pièces sternales brunes extérieurement. d. 41/3, corps 3 4/2 mm. Italie (vom Bruck). DNS. HP Phaconhlens Fieb: Ëty es “e un Pa on. ou jaunâtre ; leurs mailles très-finement et densément ponctuées de brun, et par cela même semblant presque maculées ; des taches ponc- tuées, carrées, dans la marge, et dans les cellules apicales qui sont petites. Moitié basale des élytres densément ponctuée ; une grande tache blanche, transversale, pres- que cordiforme, située en avant du milieu de l’élytre, et commençant à la gibbosité extérieure pour finir à la su- ture du clavus; sur la moitié postérieure de l’élytre 2 bandes apparentes, formées de taches claires ; une ta- che claire arrondie, dans la fourche du clavus. Les secteurs finement brunâtres : les nervures transversales blanchâtres. Vertex visiblement anguleux en avant, rare- ment presque droit ; brun comme le mesonotum ; finement et densément ponctué de jaunâtre ; ses bords et une raie médiane, qui passe par dessus vertex et pronotum, jau- TRAVAUX INÉDITS. 7 nâtres. Mesonotum avec un court sillon médian qui s’é- largit en losange en arrière; avec des carènes latérales courtes ; des fossettes superficielles sur le milieu des cû- tés. Front de largeur assez égale, peu élargi ju$que en dehors vers le bas; sa carène médiane faiblement en arête, puis tranchante vers le haut ; brun, très-finement et densément ponctué de jaunâtre, très-finement cha- griné; avec 2 taches transversales, claires, au-dessus du milieu ; à côtés jaunâtres, avec une rangée de points bruns. Clypeus avec un faible calus longitudinal sur sa moitié basale, et des tirets latéraux bruns, obliques. Dos noir, avec une raie médiane jaune. Ventre jaunûtre, avec une large bande de taches sur le milieu ; ses seg- ments à ponctuation brune, disséminée, sur les côtés, et noirs dans les angles latéraux. Cuisses d’un jaunâtre li- vide; avec 2 bandes densément ponctuées de brun, sur le côté inférieur, une bande avant l'extrémité, une bande à la base; brunes aux arêtes et dans la cannelure supé- rieure. Tarses d’un jaune livide. Extrémité du dernier art. tarsal brune. b. Décoloré ; toute la ponctuation faible. Vertex entiè- rement jaunâtre. Pro- et mesonotum à ponctuation brune, disséminée. Élytres d'un gris jaunâtre, à ponctuation fine, rare ; leur grande tache et les deux bandes claires peu apparentes ; avec des carrés ponctués de noir dans les cellules apicales. Pattes pâles, ponctuées de brun. ® . Tube anal à courte base étroite, allongé, postérieure- ment faiblement arrondi ; l'ouverture située sur le milieu ; jaunâtre, noirâtre postérieurement. Le dernier segment ventral étroit, avec un tiret noir sur le milieu basal. L'avant-dernier segment paré en avant de 2 points noirs ; base du 3° segment postérieur, qui est échancré en an- gle, noire. 8 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. .5 — 6 1/2 mm. Une petite & de la France méri- dionale (Mulsant) ; les 3 individus plus grands; et la va- riété d'Espagne, de Grenade (Frey) Italie. Issus liliima- cula Costa. Fauna del reg. di Nap. 1840. k j 4. H. Liliimacula, Ca de prun dun ant ide rectangulaire, de largeur égale, très-peu incourbé vers l’intérieur vers le clypeus ; avec une carène médiane apparente, évanescente vers le haut. Sur sa moitié inférieure, vers les côtés, 3 petits calus soulignés de brunâtre; plusieurs petites taches marginales brunâtres situées à partir du milieu jusqu'au bord du vertex ; entre les yeux 2 taches plus claires ; sur la moitié inférieure une tache grande, brunâtre, ronde, diluée sur les côtés, et divisée par la carène médiane qui est un peu plus claire. Clypeus longitudinalement bombé ; avec un calus médian blanchâtre. Vertex transversal, plus de deux fois aussi large que long au milieu; portant des deux côtés une gibbosité arrondie, et sur le milieu un calus blanchâtre ; bord postérieur relevé et sinué en arc; bord antérieur droit. Pronotum près de deux fois aussi long que le vertex; proéminent semicireulairement en avant entre les yeux ; relevé sur le milieu eu une carène tectiforme ; des deux côtés avec une dépression et un point enfoncé. Mesonotum près de 1 1/2 fois aussi long que le pronotum ; avec de courts calus latéraux obliques; son milieu bombé, postérieurement déprimé en losange, et avec un canalicule blanchâtre ; des deux côtés avec une dépression et un point enfoncé. Élytres d'un blanc jaunâtre livide ; les 2 premiers secteurs émergeant d’une très-courte tige de la cellule basale qui est indistincte, fourchue ; le secteur extérieur bifurqué à la hauteur en- viron du milieu de la partie antérieure, fortement arquée en dehors, de la marge ; sa branche extérieure encore TRAVAUX INÉDITS. 9 une fois bifurquée à la hauteur de l’angle très-obtus de l'élytre ; le 2° secteur bifurqué sur le milieu. Des ner- vures isolées, transversales, sur la moitié postérieure des élytres ; toutes les nervures des élytres de même cou- leur que le fond; des taches et des tirets isolés, contre les secteurs, bruns, un trait contre la fourche du clavus, un point dans la fourche, des tirets et des taches dans les cellules apicales, bruns. 2 taches extérieurement contre la bifurcation du 2° secteur ; une tache un peu plus bas; extérieurement quelques autres taches contre la branche fourchue intérieure de la bifureation inférieure du secteur extérieur ; un trait à l'extrémité du 3° sec- teur, brun. Corps d’un jaunâtre argileux ; dos paré sur le côté d’une raie brune ; ses 2 derniers segments jaunes. Pattes d'un jaunâtre argileux. Cuisses antérieures avec 2 taches brunâtres allongées, situées du côté inférieur. Tous les ongles bruns. La pointe noire du rostre prolongée jusqu’à la 3° paire de hanches. Antennes jaunes. d'. Parties anales d’un jaune argileux. Tube anal ovale, à courte tige cachée ; l'ouverture large, et située sur le premier tiers basal. Styles presque en triangle arrondi, prolongés en haut, et vers l’intérieur, en une pointe trian- gulaire ; leur bord intérieur sinué. d. 3 3/4 mm. Sicile, Messine (von ileyden. orig.) HoZelen KbmiCic. p.532 AMEN MS MAS Zeller, Kbm. Front aussi long ou à peine plus long que large à son bord apical ; incourbé vers le clypeus. : | Secteurs et nervures des élytres, qui sont d’un jaunètre livide, finement bordés de brun, fortement saillants ; leurs intervalles raboteux, fossulés, avec de fins points bruns ; cellules apicales courtes, un peu plus foncées grâce à leur bordure qui est un peu plus large. Le bord sous la marge linéaire ; marge avec une impression longitudinale 8. 10 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. à la base. Bord de l’élytre fortement arqué en dehors avant le milieu. Les 2 secteurs extérieurs fourchus sur un court et fort tronc commun ; le secteur extérieur avec une courte tige, encore une fois fourchue avant l'angle de l'élytre; ses branches reliées entre elles par 3 nervures obliques; la branche extérieure avec quelques ramifica- tions. Le 2 secteur fourchu quelque peu sous la bifur- cation du secteur extérieur ; sa branche extérieure four- chue à l'extrémité ; l'intérieure au-dessus de la pointe du clavus ; le 3° secteur simple ; les branches fourchues des divers secteurs et le secteur simple reliés entre eux par des nervures transversales isolées. Front rectangu- laire latéralement, incourbé vers le clypeus ; très-superti- ciellement bombé; avec une carène médiane tranchante, d’un blanc jaunâtre, ponctuée de noir, abrégée vers le haut. Front fossulé en haut, des deux côtés ; brun noir, densément et finement ponctué de blanc jaunâtre; ses bords étroitement clairs, parés de tirets transversaux noirs. Clypeus jaunâtre, tacheté de brun-noir confluent au-dessus du milieu et sur les côtés ; avec une courte carène médiane à la base. Labre brun, avec 2 taches d’un jaune rougeûtre à la base. Passage au vertex sous angle droit, émoussé. Vertex très-obtusément anguleux en avant, postérieurement sinué en arc; transversal, 8 fois aussi large que long au milieu; finement ruguleux longitudinalement; avec un point enfoncé dans chacun de ses angles postérieurs ; avec une fine carène sur le milieu ; ponctué de blanc brunâtre. Pronotum pas 2 fois aussi long que le vertex, proéminent anguleusement en avant entre les yeux ; quelques points bruns à son bord antérieur qui est relevé ; son milieu déprimé; un point enfoncé de chaque côté de sa carène médiane, qui est faiblement tectiforme. Mesonotum presque 2 fois aussi TRAVAUX INÉDITS. 41 long que le pronotum et chagriné, d’un jaunâtre livide, bombé sur son milieu à sa moitié basale, déprimé en ‘arrière, avec un faible sillon médian ; déprimé latérale- ment en fossette vers les carènes obliques, avec un grand point brunâtre enfoncé, en dehors des carènes. Rostre noir, prolongé jusqu'aux hanches intermédiaires. Lobe du prosternum arrondi, d'un blane jaunâtre, brun noir à la base, sous les yeux. Corps brun. Cuisses antérieures et intermédiaires brunes, à extrémité pâle. Cuisses posté- rieures brunes en dessus; en dessous brunâtres avec ligne médiane pâle ; ou bien les cuisses sont parées de 2 taches jaunes et d'arêtes jaunâtres. Tibias antérieurs et intermédiaires bruns ; les arêtes plus claires , les pos- térieurs d’un jaune brunâtre, bruns en dessous, plus -clairs en dessus et à l'extrémité. Tarses antérieurs et in- termédiaires brun noir ainsi que les ongles. Tarses pos- térieurs d’un jaune livide ; dernier art. brun. @. Dos noir, avec 2-3 rangées de courts renflements sur les segments. Pygophore jaunâtre, échancré en arc en dessus ; ses côtés fortement bombés. Tube anal à courte tige; de largeur égale; deux fois aussi long que large. Ouverture située sur le tiers basal et se terminant étroitement sur le dernier tiers. Ventre d’un jaune d’ar- gile livide ; son dernier segment largement droit sur le mi- lieu, à côtés relevés obliquement en arc, à base noire; avant-dernier segment anguleux ; les autres échancrés en arc, bruns au bord postérieur ; avec des points noirs extérieurs, sur chaque segment. ®. 4 mm. Europe méridionale (collect. Ulrich. mus. NICNA)Mee T E CPN vos uma ieb. Secteurs et nervures des élytres non bordés de brun. 9. Front avec une tache carrée sur le milieu de sa moitié inférieure, tache formée de foristirets vermiculaires, noirs; 12 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. longitudinalement fossulé sur son tiers supérieur, et avec quelques fins tirets vermiculaires. Front arqué en de- hors au-dessus du clypeus ; avec un calus transversal en arête, situé sous la dépression supérieure. Carène mé- diane prolongée presque sur la base du clypeus, et en arête. Côtés du front tranchants, relevés, avec 2 rangées de points bruns, alternants. Clypeus paré de quelques forts tirets bruns, obliques. Base de ses côtés noire. Ély- tres d'un jaune argileux livide de même que tout l’in- secte; avec des secteurs et des nervures transversales saillants, jaunâtres, qui forment sur la moitié posté- rieure des mailles penta- et hexagonales. Les secteurs bordés de points bruns éloignés ; les mailles parées de fins points disséminés, plus densément ponctuées vers le secteur extérieur; de courts tirets noirs dans les cellules apicales qui sont pelites, transversales, pentagonales,; 3 points bruns, éloignés, près du 2° secteur, à partir du milieu de l'élytre. Vertex en ligne droite en avant, trans- versal, beaucoup plus large que long au milieu ; avec sillon médian, et quelques points au bord antérieur. Pro- notum proéminent obtusément entre les yeux; avec une carène médiane en arête; portant des deux côtés un point enfoncé, et une rangée de points bruns à son bord, en arrière des yeux; plusieurs points bruns disséminés, vers l’épaule. Mesonotum bombé, déprimé vers la pointe; à côtés fossulés entre les carènes latérales qui sont cour- tes et renflées; extérieurement ponctué de brun. Dos noir, son arête médiane et le bord des derniers segments jaunâtres. Ventre jaune; ses côtés peu ponctués. Pygo- phore jaune. ®. Tube anal à base longue, rétrécie; allongé, paré postérieurement d’une tache noirâtre allongée et dentelée. L'ouverture située à la base. Dernier segment ventral 10. TRAVAUX INÉDITS. 43 largement arrondi, plissé en gouttière sur le milieu, vers le bas, et couvrant par en bas les parties anales. ?.5 mm. Recueilli en Grèce par le D' Krüper. (Stein) Bout Eu Rônctué de blanc jaunâtre , densément et d'une façon plus ou moins égale; pâle et paré de très- peu de fins points en rangée au bord latéral ; 2 taches parfois plus claires au-dessus du milieu. Carène médiane pâle. Élytres non ponctuées, jaunâtres, parfois plus ou moins brunes et avec de grandes taches et une marge jaunûâtre. (H. Grylloïdes var. @) . Élytres d’un jaunâtre livide, avec un point brunâtre sur le milieu du corium entre 2 branches fourchues, et avec une tache un peu plus grande un peu plus bas, contre la branche fourchue intérieure. Marge d’un blanc jaunâtre, parée de nombreuses petites nervures obliques, blanchâtres, ramifiées et situées sur une étroite bande brunâtre qui est accolée au secteur extérieur et à sa branche fourchue. Le tronc des secteurs et les 2 bran- ches fourchues extérieures brun jaune. L’intervalle, situé entre ces dernières et le ® secteur, brunâtre ; les autres nervures blanchâtres ainsi que celles des mailles qui sont petites, nombreuses, à peine apparentes ; plusieurs (10-11) taches inégales, brunes, diluées, dans les cellules apicales. Tronc des secteurs très- court; la tige de la bifurcation extérieure en émerge courtement, en carène tranchante. Vertex plus court que le pronotum ; très-obtusément anguleux eu avant ; échancré anguleusement en arrière; un peu plus long que le pronotum au niveau de ses points en- foncés ; en dépression ; à bords relevés; avec une ligne médiane, fine, en sillon; portant de chaque côté un rec- tangle ponctué de brun rouge, et à chacun de ses angles 7. H. Scoleogramma, Fieb. 10. 14 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. inférieurs au niveau des yeux une fossette transversale. Pronotum proéminent en angle non émoussé en avant entre les yeux, à bords droits ; avec une rangée de fins points brun-jaune le long de ses bords latéraux; à mi- lieu déprimé, un calus apparent en avant jusqu'aux 2 points enfoncés; pour le reste avec ponctuation dissé- minée, brun-jaune. Mesonotum à peu près aussi grand que le pronotum; portant sur son milieu un fort calus en A, fortement déprimé sur les côtés et sous la four- che. Carènes latérales en calus, à peine visibles. Front rectangulaire; ses bords très-légèrement arqués en de- hors, un peu incourbé latéralement vers le clypeus, à ponctuation brune, grande, pâle vers ses bords et avec une rangée de fins points bruns ; sa forte carène médiane un peu en arête, évanescente vers le haut, jaunâtre. Cly- peus bombé, avec un gros calus médian ; ses côtés parés de 5-6 tirets obliques et roussâtres. Côtés des joues et antennes jaunes. Pattes d’un jaunâtre livide. Cuisses anté- rieures et intermédiaires larges, finement denticulées à l’arête inférieure ; postérieures parées en dessus d’une fine ligne brune ; d’un brun rougeâtre presque interrompu, en dessous. Tibias brunâtres en dessous. Tarses d’un jaune brunâtre livide. Extrémité de leur dernier art. brune ainsi que l’ongle. Corps et ventre d’un jaune livide. Dos brun, avec une étroite raie médiane à côté de laquelle se rencontre une large raie formée de taches transversales et situées sur chaque segment. 9. 5 mm. Sardaigne (Von Heyden orig.) Hyst. Eury- proctum Kbm Cic. p. 56. 7. . 8. H. Euryproctum, Kbm. Élytres d’un jaune argileux, unicolores, parfois tache- tées, ou bien brunâtres, avec des nervures foncées. 9. var. de grylloides ; les deux points bruns entre les branches fourchues des secteurs manquent ; les nervures reliantes 41. TRAVAUX INÉDITS. 45 ne se rencontrent que sur la moitié postérieure et ne sont pas agglomérées ; les mailles par conséquent plus grandes. Moitié extérieure de la marge päle ou jaunûtre, avec de nombreuses nervures obliques. Vertex droit en avant, postérieurement sinué en arc. Pronotum sans ca- rène médiane, avec deux points enfoncés , obtus en avant. Mesonotum avec deux points enfoncés. Carène médiane du front en arête, calleuse sur le elypeus. Front brunâtre ou brun et ponctué de blanc jaunâtre. . Tube anal © à base étroite, longue; puis élargi, al- longé, postérieurement échancré, bilobé vu par le haut, tronqué vu de côté ; ses lobes allongés, dirigés verticale- ment vers le bas, et à extrémité arrondie; extrémité du tube profondément échancrée en angle, vue par derrière avec deux lobes aigus. Pénis avec lobe latéral en quadri- latère allongé, dirigé en arrière et accolé. Styles allon- gés, obtus, relevés près de la base en une corne forte, plate, pointue, un peu incourbée. Tube anal & à base large et courte, subitement élargi en quadrilatère à angles émoussés et ciliés. Entièrement jaunâtre. Ouverture du tube près de la base du qua- drilatère. Entièrement d’un blanc jaunâtre. Marge pâle, en avant avec peu de nervures obliques, blanchâtres, ramifiées ; sous son milieu avec un certain nombre de ces nervures ; souvent ces nervures sont situées sur une bande bru- nâire; dans ce cas se rencontrent dans les cellules api- cales, qui sont courtes, des taches brunâtres diluées. Une courte raie brune dans la marge, contre le tronc des sec- teurs. Tronc des secteurs très-court. Secteurs et branches fourchues forts, jaunes ; les nervures reliantes transver- Sales peu nombreuses, sur la moitié postérieure des ély- tres, faibles, mais distinctes, jaunâtres. Front brunâtre 41. 16 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. ou brun ; pontué de blanc jaunâtre ; ses côtés clairs, plus rarement avec une rangée de fins points bruns. Carène médiane largement jaunâtre en haut, sans taches trans- versales, pâles. Clypeus ordinairement jaunâtre ; avec peu de tirets latéraux, obliques et visiblement roussâtres. Angle postérieur du vertex avec des fossettes apparentes. Pronotum parfois avec une raie médiane pâle, bordé de brunâtre, avec quelques points bruns au bord. Mesono- tum à peu près aussi grand que le pronotum ; pour le reste, comme chez l'espèce précédente. Calus latéraux faibles. Pattes comme chez le précédent ou bien brunes avec une ligne dorsale jaunâtre, une bande de taches jaunes à côté et des arêtes jaunes aux tibias. d'. 3 3/4. Q. 43/4 mm. France méridionale, reçu sous le nom de H. Grylloïdes et H. Apterum de MM. Mul- sant, Rey et Frey-Gessner. . . . 9. H. Bilobum, Fieb. Tube anal G' à base étroite ; allongé ; ses côtés élar- gis vers l'extrémité, repliés, formant un petit angle den- tiforme d’où le bord passe obliquement et presque en ligne droite à l'extrémité qui est obtuse. Pénis avec un petit lobe latéral en avant. Styles, vus de côtés, co- niques, obtus, avec une corne redressée près de la base, corne forte et aiguë Q. Tube anal comme chez le précédent. D'un jaune argileux, ou bien brunâtre avec des ner- vures foncées (®). Secteurs comme chez le précédent. Les élytres varient comme nous l’indiquons plus loin; chez S et $, de couleur jaunâtre semblable. Front bru- nâtre d', brun 9, ponctué de blanc jaunâtre, avec deux taches transversales claires, situées vers le haut. Côtés pâles, avec une rangée de points bruns. Carène médiane à peine un peu plus claire. Pronotum avec quelques points au bord quand les élytres sont foncées , parfois 2° TRAVAUX INÉDITS. M avec une raie médiane claire. Mesonotum portant ordi- nairement un canalicule médian apparent; plat posté- rieurement avec un calus un peu incourbé vers le bas du canalicule, fossulé en avant du calus et portant un point enfoncé. Pattes de jaune argileux livide à brunâtre, avec une ligne brune dans le sillon supérieur, et une raie brune dans la cannelure inférieure des cuisses ; ou bien avec deux demi-bandes, dont l’une avant l’extrémité, et l’autre près de la base. Dos brun, ou bien brun avec raie médiane et bord extérieur largement jaune argileux. d'.®. Entièrement d’un jaune argileux. Vertex, pro- et mesonotum non ponctués. Élytres transparentes. Pattes d'un jaune argileux, Varie chez les 9. A. Élytres foncées, à marge jaunâtre; nervures brunes. Les nervures reliantes souvent plus claires. Pro-, meso- notum et vertex foncés, ponctués de brun. Jssus imma- culatus. Fab. S. R. 100. 6. 5. — 51/2 mm. Italie, Suisse. B. Élytres brunâtres, avec des tirets bruns au bord, dans les cellules apicales. Secteurs et nervures d’un jaune brunâtre ; une raie brune, nervulée de blanc, au secteur extérieur, dans la marge. 5 1/2 mm. Albanie, Dalmatie, Turquie. C. Élytres brunes, grâce aux taches nébuleuses des mailles ; nervures reliantes blanchâtres. Secteurs et ner- vures périphériques fins, bruns. Moitié extérieure de la marge d’un blanc jaunâtre, intérieurement noire et ner- vulée de blanc; deux points bruns éloignés contre le secteur médian. Valais, France méridionale. ° d. Élytres d’un jaune livide ; leur moitié aa ou bien seulement leur moitié basale extérieure, brun noir avec (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 2 18 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. une grande tache presque cordiforme ou bien transversa- lement losangée, d’un blanc jaunâtre ; des taches nébu- leuses dans les mailles de la moitié postérieure, et une bande claire transversale oblique, parallèle au bord pos- térieur. Clavus brun, ou bien sa moitié postérieure seule brune. Marge jaunâtre jusqu'à la pointe du clavus ; une raie jaunâtre le long de la suture du clavus. 5-6 taches assez grandes, brunes, dans les cellules apicales. Cuisses en dessous avec une tache basale et apicale noire; en dessus avec une raie noire. Arêtes des tibias brunes ; l'extrémité des antérieurs et des intermédiaires brunâtres. Parfois la coloration brune des élytres est moins étendue, et le jaune prédomine. 5-6 mm. Italie, Trieste, Sicile, Catane (Von Heyden, orig. de la ® décrite par Kbm. rappelle, Issus Liliima- cula Costa fauna, 1849, p. 2. d.5. 8 5 1/2 — 61/2 mm. Commun dans toute l'Eu- rope méridionale. Cercopis grylloides Fab. E.S. 4. p. 54. 31. — Issus F. S. R. p. 101. 8. -- Germ. Th. A. 2. p. 414. 13 (Texte copié de Fabricius) — Brull. H. n. 8. p. 178. 6. — Hysieropterum, Spin. Ess. ann. Soç.. E. 1839. p. 358. 11. pl. 17. fig. 2. À. — Kbm. C. p. 56. 6 — Fulgora flavescens O1. Enc. M. VE. p. 577. 52. — Issus Ger. Th. Ar. 2. 2. p. 51. 9 (d'après des orig.) — Gryllomorphus Am. Mon. n° 407. — Var. et Cercopis immaculata F. E. S. 4. p. 54. 29. — Jssus F.S. R. p. 100. 6. — Ger. Th. À. 2.2. p. 11. 12 (d'après les originaux de Germar, 2 genres et 2 espèces différents sont repré- sentés parmi les trois exemplaires de la collection, à savoir : d. $ d’Issus Climacus, et 4 de Hyster. gryl- loides) ere en eENEs 10. H. Grylloides F. 12. Front plat. Élytres argileuses ou blanchâtres,. . . . 43. — Front bombé, quadrangulaire, à côtés doucement arqués © 13. TRAVAUX INÉDITS. 19 en dehors ; carène médiane très-faible. Clypeus un peu calleux seulement à la base. Élytres brun-rouge, brun- jaune, ou d’un jaune argileux livide, variables, ou bien noirâtres, grâce aux nervures bordées de noir de leur nombreuses petites mailles. Cellules apicales évanes- centes. Bord antérieur du vertex arqué Front brun, vers le haut plus clair, et avec deux taches lisses, claires, transversales ; une raie échancrée brune, étroite à son bord, de largeur assez égale, rétréci vers le clypeus ; presque aussi large entre ies yeux que long depuis son point de jonction latéral ayec le elypeus jus- qu'à son bord de jonction apical: finement ruguleux, chagriné. Carène médiane tranchante, faible vers le haut. Joues jaunâtres, noires seulement le long des yeux. Clypeus brun, avec une carèue obtuse à la base; son angle basal d’un blane jaunâtre ; très-finement et courte- ment pileux de blane jaunâtre. Vertex très-court; trans- versalement beaucoup plus large, un peu plus de trois fois aussi large que long au milieu; échancré en angle très-obtus en arrière ; en avant, proéminent à peine vi- siblement en angle obtus. Vertex, pro- et mesonotum d’un jaune argileux pâle. Pronotum très-obtusément an- guleux en avant; avee deux points enfoncés et une ligne sillonnée médiane prolongée jusque sur le meso- notum, dont les courts calus latéraux sont forts et droits. Lobes du prosternum largement lancéolés, bruns, à bord d’un blanc jaunâtre. Antennes brunes. Élytres arrondies en angle obtus extérieurement, vers le milieu ; d’un jaune argileux livide ; à marge plus claire. Tronc des sec- teurs très court ; la bifurcation du 4 secteur située pres- que sur le milieu de la longueur de la marge, en avant de l'angle ; le 2 à tige plus longue bifurqué plus bas que le premier, à la hauteur de l'angle obtus du bord exté- 16. 14. 20 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. rieur ; le 3 secteur bifurqué très-peu plus haut que le 2%. Les nervures reliantes de la moitié postérieure des élytres forment plusieurs grandes mailles ; des nervures obliques dans la partie postérieure de la marge et entre les branches fourchues du 1% secteur. Corps et abdomen noirs. Cuisses brun-noir. Tibias brun-noir à extrémités jaunâtres. Tarses jaunâtres ; dernier art. et ongles noirs. d Pygophore annulaire, noir. Tube anal jaunâtre, émergeant d’une base longue, en forme de tige, noire sur les côtés, élargis en arrière presque en losange ; ouver- ture située sur le milieu du tube, à l'extrémité de la tige ; vu de côté, l’angle du losange est replié, et le tube se termine en une dent subulée dirigée vers le bas. Styles bruns, allongés vus de côté, étroitement coniques, obtus, prolongés près de la base en une corne en forme de sabre, incourbée vers l'avant, d’un jaune livide, corne abruptement terminée à la base en une dent obtuse ; vue de l’intérieur la base est bomhée unilatéralement et ter- minée en une étroite pointe en crochet. d'. 4 1/2 mm. Taurie, original de l’ancienne collection Germar. Issus discolor Germ. Mag. d'Ent. IV. 1891. p. 102. 4. — Thon Ar. 2. 2. p. 51. 10. (1830) — Hyste- ropterum Stäl. Nova vel minus cogn. Hom. dans Berlin. Ent. Zeit. VI. 1862. p. 314. 1. d’après le même exem- plaireoriginal. tt SONATA MAD colon Front brun ou brunâtre, plus ou moins distinctement ponctué de blanc jaunâtre, ou bien d’un jaune brunâtre à peine ponctué de blanc AMAR SE Front visiblement plus large que jones eue le plus en dehors au dessus du clypeus ; brun et ponctué de blanc jaunâtre à sa moitié inférieure, plus clair vers le haut et finement ponctué de brun ; ses côtés clairs et parés d’une rangée de forts points bruns. Carène médiane Ger. 14. TRAVAUX INÉDITS, 21 évanescente, apparente seulement vers le haut chez le d'; des traces à peine visibles de carènes latérales. Clypeus bombé, sans carène avec des tirets latéraux bruns. Ver- tex court, arqué en avant, plus arqué en sinus à l'arrière ; plus de trois fois aussi large que long sur le milieu ; ca- naliculé sur le milieu entre deux forts calus ; extérieure- ment avec une dépression et une fossette; chagriné. Milieu longitudinalement ruguleux, brunâtre, densément ponctué de blanc-jaune. Pronotum arqué en avant ; avec une carène médiane quelque peu tranchante, abrégée en avant ; des deux côtés un point enfoncé ; au bord anté- rieur de chaque côté, 6-7 fossettes ; quelques fossettes disséminées sur les côtés du pronotum. Mesonotum pres- que plus court que le pronotum et le vertex réunis, cha- griné ; son canalicule médian se terminant superficielle- ment en arrière; ses côtés déprimés en fosseltes ; les carènes latérales, obliques, obtuses. Élytres fortement bombées, d’un jaunâtre livide ; bord replié en avant seu- lement très-étroitement et en largeur égale. Moitié anté- rieure de la marge doucement recourbée vers le haut. Les deux secteurs naissent d'une courte tige commune ; leurs courtes branches se bifurquent jusqu'au même ni- veau un peu au-dessus de l’angle extérieur, qui est su- perficiellement arrondi, et sont reliés en avant par des nervures transversales faibles, et en arrière par une réti- culation assez régulière, à petites mailles, faible, qui fait paraître les élytres ruguleuses. Pas de cellules api- cales parce que les petites mailles se prolongent jusqu’au bord de l’élytre. Corps d’un jaune brunâtre. Pattes d’un jaune argileux livide. Cuisses antérieures parées en des- sous de 2 taches noirâtres. Dernier art. des tarses anté- rieurs et intermédiaires, et tous les ongles bruns. Tarses postérieurs jaunes. Rostre prolongé jusqu'à la 3° paire 22 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. de hanches; son dernier art. noir avec base jaunâtre. Ventre brun-noir; son segment apical avec une raie päle sur les côtés de la® ; noir chez le g'. Pygophore avec bord blanchâtre. Dos noir; ses arceaux bordés de blanc- jaune au bord postérieur; chez le « avec des triangles blanc-jaune sur le milieu de son borü postérieur qui est saillant. d'. Tube anal jaune, vu par en haut élargi en arrière, presque trilobé, avec une large et courte tige; le lobe médian triangulaire; les latéraux obtus et courbés vers le bas sous forme de lobes étroits. Ouverture du tube située sur le 1° tiers, se prolongeant en pointe en arrière et se terminant sur le dernier tiers. Styles étroits, longs, obtus, naviculaires, accolés vers le bas, plats, bruns au bord intérieur, un peu relevés en dessus, sur le milieu, et armés d'une tige redressée, brune, qui se termine en un crochet dirigé en arrière. Vu de derrière, le tube anal est en fer-à-cheval ® . Tube anal à courte tige prolongée, de largeur assez égale; arrondi postérieurement; à extrémité noirâtre. Ouverture du tube située presque sur le 4% quart, et se terminant en pointe derrière le milieu. Dernier segment ventral large, jaunâtre, à bord postérieur faiblement sinué en arc; les segments précédents droits et larges au milieu avec des côtés obliques vers l'extérieur. d. 31/2, .4 mm. Europe méridionale ; au Musée im- périal de Vienne, provenant de la collection Ulrich. : : 12. H. Latifrons, Fieb. — F ne non bas plus large que long au milieu; presque rectangulaire grâce à ses côtés plus pi vers le bas. Carène médiane du front distincte. Des cel- lules apicales. Vertex avee une fine ligne en sillon. . 145. 15. Largement ovale, d’un jaune brunâtre livide. Elytres TRAVAUX INÉDITS. 923 fortement bombées, avec de nombreuses petites mailles ; marge large à la base et avec un bord replié étroitement linéaire. Front un peu arqué en dehors, et arrondi, au- dessus du clypeus, rétréei vers le elypeus; à côtés très- superficiellement arqués; brun, plus ou moins ponctué de blanchâtre ; parfois seulement jaunâtre livide et à peine visiblement ponctué de blanchâtre; portant en haut 2 taches claires, petites, à peine apparentes ; près de son bord une rangée de points, ou bien des points confluents, transversaux, quand le front est foncé. Clypeus noir-brun quand le front est foncé; marbré, portant au bord des taches transversales brunes. Vertex très-superficiellement arqué en avant, brun, ponctué de blanchâtre, plus de 3 fois aussi large que long au milieu. Pronotum proémi- nent en angle obtus; son milieu en dépression, avec une carène médiane; des fosseltes brunes, superficielles, au bord antérieur; quelques fossettes sur les côtés du bord postérieur. Mesonotum avec un fin sillon médian sur son milieu qui est bombé, sillon qui va se perdre dans l’im- pression quadrangulaire, losangée, quelque peu transver- salement ruguleuse, de la moitié postérieure du mesono- tum. Côtés déprimés en fossettes, avec point enfoncé. Carènes latérales courtes, calleuses. Les 2 secteurs des élytres naissant d’une courte tige, et bifurqués à peu de distance de cette base commune. Le secteur intérieur simple : toutes les branches fourchues des secteurs reliées entre elles par de nombreuses mailles irrégulières. Cel- lules apicales courtes, irrégulières. Marge un peu relevée, quelque peu nervulée en arrière seulement. Corps et pattes d'un jaune argileux; la cannelure supérieure des cuisses antérieures avec une ligne brune; tous les ongles bruns. Cuisses antérieures et intermédiaires parfois bru- nâtres, ainsi que les tibias. 24 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. d'. Dos noir; son arête Saillante et finement jaune. Côtés du ventre noirs, milieu d’un blane jaunâtre. An- tennes jaune-brunâtre. Tube anal jaunâtre, allongé, à courte tige, subitement élargi en ovale, rétréci et tronqué en arrière. Vu de côté progressivement élargi en arrière jusqu’à un angle inférieur. obtus d’où il se relève obli- quement vers le haut. Styles allongés en arrière, obtus, noirâtres en haut et en bas, prolongés à l'extrémité supé- rieure en une lamelle en croissant, située sur une large et courte tige, dirigée vers l'avant; tige et lamelle brunes. ®. Tube anal à peine pédonculé, long, de largeur égale, à côtés repliés, à extrémité arrondie. Dernier seg- ment ventral court, un peu relevé en plaque sur le milieu, et doucement et largement sinué entre 2 angles appa- rents. L'avant-dernier segment arqué, le suivant large- ment droit au milieu; le plus rapproché échancré angu- leusement. Ventre jaunâtre: base des segments avec des triangles noirs; les 2 segments basilaires noirs, à bords jaunes; tous les segments parés extérieurement d’une rangée transversale de points noirs. d. . > mm. Dalmatie (Erber). 13. H. Obsoletum, Fieb. Allongé, presque comprimé. Entièrement d'un blane jaunâtre. Élytres presque parallèles, un peu ternes, à marge blanche; les branches fourchues reliées en arrière par assez peu de nervures transversales ; marge large à la moitié basale; le bord replié étroit. Front pâle, à peine ponctué ;‘une rangée de points brunâtres au bord latéral; une rangée de fossettes au-dessus du clypeus. Carène mé- diane du front distincte, tranchante, avec 2 calus trans- versaux, blanchâtre entre les yeux; sous ces calus 2 taches ponctuées, plus foncées ; front de largeur assez égale ; rétréei vers le clypeus. Ülypeus bombé, portant à la base un calus médian, court, visible; et paré en outre de 16. à) 19 TRAVAUX INÉDITS. courts tirets latéraux obliques et rougeâtres. Pronotum avec une carène médiane quelque peu tranchante, 2 points enfoncés, et quelques points bruns, fins, au bord anté- rieur. Mesonotum longitudinalement bombé sur son milieu basal, postérieurement aplani, à côtés déprimés, avec point enfoncé. Carènes latérales courtement calleuses. Élytres en trapèze allongé, à bord extérieur superficielle- ment arqué. Naissant d’une courte cellule basale, le 1x secteur se bifurque à la gibbosité latérale; le 9° se bifurque sur ou sous le milieu; le 3° généralement vers l'extrémité. Dos noir, avec une fine ligne médiane jaune. Dessous jaunâtre, à côtés avec ponctuation brune, rare. Pattes pâles ; extrémité des cuisses avec tache noi- râtre en dessous, une raie noirâtre au bord inférieur. Des- sus avec raie noire. Tibias bruns dans les cannelures supérieures; tarses jaunâtres. Ongles bruns. Hanches postérieures avec une tache noire avant l'extrémité. ®. Pygophore noir, bordé de blanc. Tube anal allongé, de largeur égale, blanchâtre. L'ouverture petite, reculée vers la base. ®. 4-4 1/2 mm. avec élytres,; corps 3 mm. Russie mé- ridionale, Sarepta. Répandu sous le nom d'Issus mon- tanus Becker . . 4 : . :. … 44. H. Montanum, Beck. Front et clypeus tout noirs, ponctués de blanc. Côtés des joues obscurs, rarement noirs. Pronotum en triangle court, avec carène médiane, brunâtre; ponctué de brun; ses bords relevés et blanchâtres. Vertex branâtre, pone- tué de brun, postérieurement échancré en angle, presque 4 fois aussi large que long au milieu, en dépression, plus court que le pronotum. Mesonotum superficiellement bombé, aplani vers sa pointe, avec carène médiane appa- rente; à côtés faiblement fossulés; carènes latérales fai- blement saillantes. Élyres d’un brunâtre livide ou d'un gris 26 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. jaunâtre ; les secteurs et les mailles bordés de brun. Mailles petites, nombreuses quadrangulaires ou penta- gonales, parfois allongées, souvent placées en 2 ou 3 rangées sur le disque, et réticulées sur la moitié posté- rieure des élytres. Les toutes petites mailles brunes, avec point clair ; bord extérieur d’un blanc livide. Le 4% secteur, sur un court et fort tronc, se bifurque un peu avant la gibbosité ; le 2°, à longue tige, se bifurque sous la fourche du 4° secteur; toutes les nervures saillantes. Corps et pattes noirs ; les arêtes de l'extrémité des tibias, puis les tarses postérieurs, généralement d’un jaunâtre livide. d. Tube anal blanchâtre, à courte et forte tige, allongé, inversement ovalaire, postérieurement presque tronqué et rétréci; un peu élargi à ses côtés repliés. Ouverture de l'anus située sur le côté élargi; noirâtre dans la gout- tière. Styles noirs allongés vus de côté, relevés en un fort crochet incourbé à l'extrémité; vu de derrière ce crochet ressemble à un lobe obtus qui se termine sur l'avant en une corne oblique, ineourbée à l'extrémité. ®. Pygophore bordé de blanc en dessous. Tube anal élargi, sur une courte base, en quadrilatère allongé, à angles postérieurs obtus ; moitié postérieure noirâtre. Der- nier segment ventral avec un large lobe médian court et obtus, transversalement aplati à la base, transversale- ment strié ; avant-dernier segment largement triangulaire ; les 4 autres échanerés anguleusement. . 41/2.$.41/2-5 mm. Sicile (Mus. Vien. Heyden) Sardaigne (Spin.) Valais (Stäl) Cercopis aptera Fab. E. S. 4. 54. 80. Issus. S. R. p. 401. 7. — Ger. Th. À. 1830. p.51. 41. (comme Fabricius.) — Spin. Ess. 1839. p. 362. 43. — Bleh. H. n. 3. p. 178. 5. — Hysteropiterum Heydeni Kb. C. p. 55. 4. (Orig.). . 45. H. Apterum, Fab. Front assez fortement bombhé, brunâtre ou d’un jau- TRAVAUX INÉDITS. 977 nâtre livide:; à peine visiblement ponctué de blanchâtre ; avec des traces apparentes de carènes latérales au som- met; une rangée de points brunâtres sur les côtés; au- dessus du clypeus quelques petites fossettes superficielles, transversales. Clypeus avec quelques tirets bruns, obli- ques. Vertex avec canalicule médian; son bord postérieur sinué en arc; presque 4 fois aussi large que long au mi- lieu. Vertex, pro- et mesonotum d'un roux jaunâtre. Pro- notum parallèlement arqué en avant au bord du vertex; son milieu un peu en arête; avec 2 points enfoncés. Meso- notum superficiellement bombé; à côtés superfcielle- mené fossulés; aplani vers sa pointe; carènes latérales inapparentes. Élytres brun-jaune ou brun-rougeâtre; marge large à la base, d'un blane jaunâtre; toutes les nervures et les nombreuses petites mailles fines, mais assez distinctes, et de même couleur que le fond des élytres. Les 2 4° secteurs naissant d’une courte tige et bifurqués à hauteur égale. Antennes, pattes, et ventre d’un jaune argileux. Dos brun. d'. Styles presque en cône obtus, plus larges à la base, et de ce point prolongés vers le haut, en un rostre droit oblique, postérieurement armé d’un denticule. Tube anal à large tige, progressivement élargi et anguleux. Son bord postérieur arqué ; vu de côté son bord replié forme un angle presque obtus. Ouverture située au niveau du point où commence l'élargissement. $ . Tube analallongé, delargeur égale, obtus, courtement pédonculé. Ouverture située à l'extrémité de la tige. Der- nier segment ventral sinué en arc superficiel et en arête vers le bas; les autres segments droits. d.®.4mm. Dalmatie, environs de Spalato. (Mus. Vien. cide frauenteldhu rs un 46. H. Cygnetis, Fieb. 47. Front plus long ou aussi long que large entre les an- 18. 28 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. gles inférieurs des yeux ; un peu élargi vers le clypeus ; souvent une raie médiane, claire, s'étend pardessus vertex, pro- et mesonotum. Ne Front plus court que large entre les yeux, en carré, ou bien large au-dessus du clypeus et presque hexagonal. Secteurs de même couleur que les élytres, ou bien bru- NATES se 0 ; : Elytres brunâtres; leurs secteurs et la nervure fourchue du clavus d’un brun noir. Les intervalles d’un brun flocon- neux ; les nervures transversales faibles et blanchâtres ; des taches marginales brunâtres dans les cellules api- cales. Front long, fortement arquéen dehors au-dessus du clypeus, brun, ponctué de jaunâtre, avec 2 taches trans- versales jaunâtres vers le haut, à côtés jaunâtres, avec une rangée de grands points bruns près du bord ; sommet du front brun. Carène médiane en arête obtuse. Clypeus jaunâtre, superficiellement bombé; avec un court callus brun, basal, et quelques tirets latéraux bruns. Labre noir avec une carène jaunâtre. Vertex obtusément anguleux en avant, de moitié aussi long que large en arrière, brun; ses bords, une raie médiane, et postérieurement 2taches, jaunâtres. Pronotum parabolique, jaune, en avant; noirà- tre des deux côtés de son champ médian; à ponctuation noire grossière: avec des points noirs plus petits au bord antérieur et sur les côtés. Mesonotum noir entre les carènes latérales ; un trait jaune sur le calus en forme de A ; fossulé sur les côtés, et vers la pointe ; ses côtés jau- nes en dehors des carènes latérales. Antennes brun- noir. Pattes obscures ; cuisses parées d’une tache noire en dessous et à l'extrémité, brunes en dessus. Tibias bru- nâtres dans les cannelures, jaunâtres à l’extremité. Tarses bruns; dernier art. jaunâtre sur sa moitié basale. Tarse postérieur jaune; extrémité du dernier art. brune. Dos 18. 49. TRAVAUX INÉDITS. 29 noir, avec ligne médiane jaune. Corps et ventre jau- nâtres ; sur les côtés avec ponctuation rare, noirâtre. œ. Pygophore noir, bordé de jaune; les organes anaux jaunes. Tube anal long, étroit, élargi latéralement en are, et allongé vu par en dessus. Ouverturesituée sur le 4°* tiers de sa longueur entière. Styles longs, presqu'en forme de bouchon vus de côté, prolongés en un éperon roussâtre, proéminent en dent, naissant près de la base de leur partie dorsale; éperon en faucille vu de la- vant. d.4 1/2 mm. France méridionale (Mulsant). . . ; à SALE 47. H. Fuscovenosum, Fieb. Slaues d. tee blanchâtres ou jaunes; parfois bordés, ou bien avec des nervures brunes isolées. Élytres trapézoïdales, proéminentes en angle obtus sur le milieu du bord extérieur; faiblement sinuées sous cet angle. Les secteurs naissant d’une courte tige; la 4'° et courte tige se bifurque en avant du milieu ; la 2, à tige un peu plus longue, sur le milieu de la longueur du bord antérieur qui est droit jusqu’à l'angle ; la branche exté- rieure du 2° secteur fourchue avant l’extrémité; le 3° sec- teur simple ; tous les secteurs jaunes. Élytres d’un jau- nâtre argileux ; avec une grande tache médiane blanchà- tre et des taches obliques, ovales, en bande à leur partie postérieure ; des points et des taches brunâtres vers l’in- térieur des élvtres, entre les taches claires; des points brunâtres à la base de la marge ; les secteurs reliés en- tre eux par de faibles nervures transversales ou four- chues, blanchâtres. Bord replié de la marge étroit, et quelque peu arqué. Des triangles ponctués de brun noir dans les cellules apicales qui sont carrées. Sur les côtés intérieurs de la bande claire inférieure, transversale, quelques taches plus grandes, ponctuées de noir; sous 19. 30 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. la fourche du 1°" secteuretentreles 2 branches fourchues du 4° et du 2° secteur, un point noir. De petites mailles carrées, nervulées de blanc, dans le clavus à la suture et à la commissure; mailles noires intérieurement à la com- missure; dans la fourche du clavus une grande tache brune, d’un jaune argileux. Vertex transversalement dé- primé en quadrijatère ; avec 2 raies médianes brunâtres ; sans carène médiane; visiblement anguleux en avant; pas aussi long que la moitié de sa largeur postérieure; près de moitié aussi long quelepronotum, qui est proémi- nent en parabole. Milieu du pronotum avec une dépres- sion; avec une large gouttière brune et une ligne mé- diane, libre et jaune: la gouttière finement ruguleuse transversalement; de fins granules sur les côtés et en avant près du bord. Mesonotum plus petit que le prono- tum, déprimé en losange sur sa moitié postérieure ; avec une ligne médiane jaune dans sa bande médiane brune. Front arqué en dehors au-dessus du elypeus; finement chagriné; à carènes latérales apparentes seulement sur sa moitié inférieure, évanescentes ; carène médiane en- tière, forte. Milieu du front tacheté de brunâtre, plus blan- châtre vers le bas; front avec 2 taches claires, transver- sales vers le haut: et avec des points bruns sur les côtés. Clypeus longitudinalement bombé; son calus médian lar- gement blanchâtre; ses côtés densément parés de tirets roussâtres. Lobes du prosternum jaunâtres, brunâtres au bord antérieur. Pattes d'un jaune argileux; tibias avec canelures brunes. Cuisses antérieures et intermédiaires brunâtres vers l'extrémité, avec une tache brune. Ongles bruns. ®. Tube anal à tige étroite; allongé, près de deux fois aussi long que sa tige. L'ouverture située près de sa base et en dépression presque triangulaire. Ventre jaune ; TRAVAUX INÉDITS. 31 son dernier segment avec 3 entailles superficielles ; l’a- vant-dernier segment presque triangulaire grâce aux au- tres segments qui sont échancrés profondément en an- gle à pointe tronquée ; chacun paré de 3 points brunssur les côtés. Dos d'un jaune d'argile; les 2 avant-derniers arceaux carénés ; les côtés largement bruns. QE . — À 1/2 mm. Espagne (D' Puton, Lethierry). 18. H. Impressum, Fieb. Elytres sans . proéminent extérieurement. Elytres d’un brunâtre livide; leurs secteurs blanchâtres et bordés de brun ; ou bien les intérieurs seuls bordés et les extérieurs parés de lignes brunes isolées. Cellules apicales manquantes ; des taches brunes dans les angles apicaux. Marge blanchâtre. Les nervures transversales faibles, blan- châtres, et ne se rencontrant généralement qu'entre les fourches et l'espacesituéentre les2premiers secteurs ; ces nervures sont rares dans la marge. Front de largeur pres- que égale; à côtés à peine arqués en dehors et se per- dant obliquement dans ceux du elypeus; brunâtre entre ses très-faibles carènes latérales ; finement moucheté de blanc jaunâtre; avec 2 taches jaunâtres entre les yeux ; ses côtés jaunâtres et avec une rangée de points bruns plus grands situés contre la carène; une rangée de fins points bruns sur le milieu des côtés qui sont un peu re- levés. Carène médiane à arête faible; forte sur le ely- peus qui est paré de tirets bruns obliques. Vertex pres- que uni ; à bord antérieur tranchant et à peine anguleux ; bord postérieur sinué en are ; brun, ponctué de blane; à carène médiane calleuse et blanchâtre de même que les bords; pas de moitié aussi long au milieu que large en arrière; beaucoup plus court que le pronotum. Pronotum brunâtre, avec une raie brune des deux côtés de la large bande jaune qui s'étend par dessus sa carène médiane et 20. 32 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. saillante. Mesonotum superficiellement bombé, déprimé vers sa pointe: avec une raie brune des deux côtés de son milieu en arête qui est jaunâtre; et avec un point enfoncé, de chaque côté, en avant du court calus latéral. Allongé, d’un jaune d'argile livide. Dos noir, avec une raie médiane et un bord latéral jaunâtre. Ventre jaunâtre, à ponctuation rare, brune, sur les côtés ; tous les segments sinués en are. Pattes d’un jaune livide. Cuisses antérieu- res avec une ligne brune dans le canalicule supérieur, et avec 2 taches brunes dans l’inférieur. d'. Tube anal sans tige apparente (cachée ?), allongé ; l'ouverture située près de la base, en ovale, et Jarge- ment ouverte. Styles plats, ovales, pédonculés à la base, redressés sur le milieu en un fort crochet qui est brun au dos, et dirigé vers l'avant. Porte-pénis incourbés vers le bas, à la base, pédonculés, puis prolongés horizontale- ment, élargis et terminés à l'extrémité en 2 lobes dirigés vers l’avant, et allongés. ®. Tube anal à courte tige étroite ; long, étroit, pres- que fois aussi long que sa tige. Valves vaginales jaunes. Segments ventraux sinués en are; l’avant-dernier avec 3 impressions transversales au bord; les segments échancrés de 2 à 4 angulairement. d.392/3. 9 4 mm. Grèce (D: Stein, récolté par Krü- pense Lo one Ds AO Some — Nervures des élytres non bordées de brun. . . . 21. 91. Une raie médiane blanche par dessus vertex, pro-et meso- uotum. Nervures des élytres blanches; un point brun ou brunâtre contre la branche fourchue extérieure du 2° sec- teur, un peu en dessous de la bifureation; un 2° point plus bas. Elytres trapézoïdales, allongées; leur bord ex- térieur proéminent en angle très-obtus; marge douce- > re re Revue et Mag. de Zoologie. 18 PT 4 4 Ke de ; Z De K ESS D S Æ | Re An) EN be SOA \/7 | >) à A = FA NC 2 él nd Se St é / : | I | Ie Ÿ % 2 2 F À | | À AK — all en à dl BAN XLR | ù ; D Tele Raffray et Grouvelle del. Corbie: se; AUIET 29nboa 7 du] Ë V1 23 /2P 2700 (7 7 PIN) SUOISEONET X90] PSC CMD CD RIO JT ‘Td | SHRO 21h07007 op DE 2 aNAIY Loue TON LR TRAVAUX INÉDITS. 33 ment relevée jusqu’à cet angle, largement blanchâtre au bord; sa partie repliée étroite, en croissant allongé. Les secteurs naissant d’une petite cellule basale; bifurqués à la hauteur environ du milieu du côté supérieur de l'angle de l’élytre; des nervures ramifiées obliques, dans la marge ; les secteurs et leurs branches fourchues reliés par peu de nervures transversales et irrégulières, pour former des mailles plus ou moins longues; nervures et réticulations saillantes ; très-peu plus claires que la cou- leur foncière des élytres ; une raie brunâtre contre le sec- teur extérieur; quelques taches noirâtres à la commis- sure. Vertex brunâtre; visiblement en angle obtus en avant; en avant près de 3 fois aussi large que long au milieu; sinué en arc arrondi en arrière; superficielle ment déprimé ; avec un large calus blanc superficiel ; mou- cheté de brun des deux côtés de ce calus. Bords pâles, saillants. Pronotum arrondi en avant; à côtés sinués ; un peu plus long que le vertex; brunâtre, avec un faible calus blanchâtre sur son milieu qui est en dépression; parés de points bruns, forts, disséminés, et d’une rangée de points à son bord antérieur. Mesonotum pas aussi long que vertex et pronotum réunis; à milieu un peu bombé; postérieurement déprimé; avec un calus pâle prolongé jusqu’à sa pointe ; calus bordé de 2 côtés d’une raie brunâtre, brune postérieurement, étroite, et ponctuée de blanc. Carène latérale en arête, blanchâtre. Front rec- tangulaire, peu élargi vers le clypeus, arrondi et in- courbé vers le clypeus; dans sa plus grande largeur vers le bas, aussi long environ que le milieu du front. Carène médiane faible, pâle. Carènes latérales très-faibles ; plus distinctes seulement vers le haut et la carène médiane ; a ponctuation brunâtre, disséminée; avec 2 taches pâles vers le haut, et des points brunâtres, disséminés sur ses (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 3 34 REVUE ET MAGASIN DE Z00LOGIE, 1877. côtés qui sont largement pâles. Clypeus bombé; avec un gros Calus apparent à la base, et des tirets latéraux brunâtres. Corps, pattes et rostre d’un jaune argileux. Pointe du rostre et ongles bruns. d'. Tube anal à base étroite; progressivement élargi ; atteignant sa plus grande largeur au dernier tiers; retréci et arrondi postérieurement; vu de côté élargi en angle obtus en arrière. Ouverture du tube située sous le 4°" quart et terminée en arrière en pointe, vers son mi- lieu. Styles largement ovales, prolongés en dessus en une corne subulée, en dent obtuse, incourbée à l'extrémité. Abdomen d’un jaune argileux ; ses côtés avec une large raie noire formée des raies basilaires qui parent les seg- ments. Parties anales jaunûtres. ® . Dernier segment ventral échancré courtement et en ligne droite, sur le milieu; ses côtés obliques; le 4° seg- ment échancré anguleusement. Tube anal élargi progres- sivement en arrière, à tige large; à peu près aussi long que sa tige; de largeur presque égale; à extrémité su- perficiellement arrondie. d'. 41/3, & 5 à 5 1/2 mm. Espagne, du D" Standinger (Winnertz), Malaga (Meyer-Dürr, Frey-Gessner); Sicile, Syracuse (Heyden, exempl. original), Hyster. distin- guendum Kb. Cic. p. 54,38 . . 920. H. Distinguendum, Kb. — Pas de raie médiane blanche par dessus verlex, pro-et mesonotum. Nervures des élytres jaunâtres ; les 2 points brunâtres situés près du 2 secteur manquent. . . . 22 29. Front noir entre les carènes latérales, ou bien brun; avec une large bande d’un blanc jaunâtre, transversale, située sur son milieu, et avec une carène médiane jau- nâtre, apparente et évanescente vers le bas; paré de points noirs sur ses côtés, qui sont largement d’un blanc jaunâtre ; ces points sont plus grands contre les carènes Oo © TRAVAUX INÉDITS. 3) latérales, et plus petits vers le haut et au sommet. Joues noires contre les yeux. Antennes jaunes. Clypeus faible- ment bombé vers le haut; ses côtés parés de tirets d’un brun rougeûtre. Vertex transversal; quelque peu obtusé- ment anguleux en avant; en dépression, avec sillon mé- dian ; postérieurement échanceré en arc; aussi long envi- ron que sa demi-largeur au niveau de la nuque; jaunâtre. Pronotum beaucoup plus long que le vertex ; arrondi en avant; à côtés latéraux sinués ; avec une carène médiane: abrégée en avant et à l'extrémité de laquelle se trouvent 2 points enfoncés ; d'un jaune argileux chez le o' etavec une bande transversale, orangée, en avant des points enfoncés ; brunâtre chez la @ , et avec une bande sem- blable. Mesonotum jaunâtre; superficiellement bombé ; avec une large gouttière médiane; chez la @ noirâtre en avant de sa pointe qui est d’un jaune orange; paré de chaque côté d’un point enfoncé brun, situé au bord laté- ral. Elytres d’un jaune argileux livide; transparentes: à nervures d’un jaune argileux; le 4° secteur du 4 d’un jaune argileux; toutes les nervures de la $ de cette même couleur. Le 4° secteur brun; quelques taches bru- nâtres dans les cellules apicales qui sont petites. Les 2 secteurs naissants d’un très-court tronc commun, à tiges d’inégale longueur; la bifurcation du 4° située à très-peu de distance de leur point de séparation; le 2° bifurqué plus bas, et avec une tige presque 3 fois plus longue ; le 3° secteur simple: tous forts; les faibles nervures reliantes, transversales, forment un réseau de mailles irrégulières, de grandeur inégale ; marge blan- châtre, canaliculée, large à la base; le bord replié long, étroit, doucement arqué en dehors, noir chez la @. Pattes d’un jaune argileux. Extrémité du dernier art. des tarses et ongles bruns. 36 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. g'. Corps entièrement d'un jaune argileux; parties dorsales d’un jaune rougeâtre. Tube anal à tige courte, du tiers de sa longueur totale, progressivement élargie; atteignant sa plus grande largeur à l'ouverture anale; ses 2/3 postérieurs rétrécis ; tronqués et quelque peu si- nués à l'extrémité; vu de côtés le tube est très-superfi- ciellement arqué en dessous. Styles larges, trapé- zoïdaux ; leur bord postérieur obliquement dirigé jusqu'à leur plus grande hauteur depuis l’angle postérieur qui est obtus; sur leur point le plus élevé se redresse une pointe en croissant obtus, qui, vue de derrière, est forte et latéralement anguleuse. ®. Pygophore jaune, noir à la base. Dos noir; le der- nier segment avec une raie médiane jaunâtre. Tube anal à courte tige jaune; presque en losange allongé, noir; son ouverture jaunâtre et située près de la base. d'. 42/3, $ 5 mm. France méridionale (Mulsant, Lethierry), le s sous le nom de Hyst. Pellucidum Florin litt. Hysteropt. Maculifrons Muls. Ann. Soc. linn. 1855. p. 204 4 eu nee 0. A EL Maculifrons Muls MRer: Milieu du front inégalement brunâtre et ponctué de brun. Elytres arrondies postérieurement ; leur bord arqué en dehors avant leur milieu; atteignant leur plus grande longueur à ce point arqué; entièrement d'un jaune argi- leux, et avec des points enfoncés, fins, brunâtres. Sec- teurs roussâtres ; les nervures transversales blanchâtres ; des points accumulés dans les cellules apicales. Le 4e secteur fourchu sur une courte tige; le 2° avec des nervures barbelées ; le 3° simple; plusieurs mailles irré- gulières sur la moitié postérieure. Carène médiane du front tranchante vers le haut, évanescente au-dessus du clypeus chez le d'; les carènes latérales distinctes sur la moitié supérieure seulement; front ponctué de brunâtre TRAVAUX INÉDITS. 37 en dehors des carènes; avec quelques grands points bruns vers le sommet. Clypeus bombé, sans carène, avec quelques tirets fins, bruns, obliques. Bord du front un peu relevé; arqué en dehors au-dessus du clypeus. An- tennes brunâtres. Vertex obtusément anguleux en avant: son bord postérieur presque parallèle à l'antérieur ; aussi long environ que sa demi-largeur au niveau de la nuque ; brun, ponctué de blanc jaunâtre; sa ligne médiane et ses bords clairs. Pronotum presque aussi long que le vertex ; ponctué de brunâtre ; avec 2 points enfoncés; des points fins au bord antérieur. Lobe du prosternum arrondi, à bord relevé. Mesonotum ponctué de brun; un peu canali- culé sur le milieu, le canalicule s’élargissant et se per- dant dans la partie postérieure qui est déprimée. Pattes très finement et courtement pileuses de blanchâtre. Cuisses antérieures et intermédiaires avec une fine ligne brune sur l’arète supérieure jusqu'à l’étroit anneau blan- châtre qui se trouve avant l'extrémité. Tibias bru- nâtres. d. Pygophore jaune. Tube anal à base assez large; pro- gressivement élargi jusqu'à son ouverture; à partir de ce point presque 4 1/2 fois aussi long que sa tige, rétréci en arrière; tronqué et à peine sinué postérieurement; vu de côté étroit et de largeur presque égale. Styles large- ment ovales, portant en dessus, au point de leur plus grande largeur, près de leur base, une corne située sur un cou court, brune, dirigée vers l'avant, en crochets des 2 côtés. Segments ventraux largement noirs à la base. Dos noir. ©. Tube anal conformé comme chez le g,m peu plus étroit; une tache noire à la base à en trémité diluée de brun; ouverture © - ue la tige: exe milieu de la longueur totale 4 - Slluée presque sur Je UD fube. Dos noir: Jes seg- 38 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. ments bordés de roussâtre. Milieu du ventre largement noir; ses côtés portant des taches transversales d’un jaune blanchâtre parées de quelques points noirs; tous les segments ventraux arqués ; le segment basilaire échan- cré anguleusement. d'. 4 1/2 mm. Dans l'ancienne collection Germer sous le nom d'Issus grylloides, 4 $ du même sous le nom d'Issus climacus ; les 2 autres exemplaires sont des Issus climacus Portugal, he taneut29 German tieb: Front presque hexagonal; à côtés courts au-dessus du clypeus et formant un angle presque droit; superficielle- ment bombhé ; à carène médiane tranchante vers le haut; carènes latérales quelque peu abrégées vers le haut et le bas; brunâtre; densément ponctué de blanchâire; pâle au-dessus du ciypeus, sur les côtés, et sur deux taches arrondies situées au-dessus du milieu. Bords du front parés de taches brunes disséminées, rapprochées au som- met frontal. Clypeus jaunâtre, avec des tirets latéraux bruns. Vertex quelque peu obiusément anguleux en avant; postérieurement sinué en arc; aussi long que sa demi- largeur antérieure; quelque peu en dépression ; à bande médiane blanchâtre et relevée. Pronotum noirâtre; moitié antérieure jaunâtre, avec quelques points bruns au bord antérieur et sur les côtés; les lobes du prosternum large- ment triangulaires, d'un brun-noir, finement ponctuées de blanchâtre. Mésonotum superticiellement bombé ; avec une faible carène médiane; déprimé vers sa pointe; avec une fossette brune à côté de la carène. 2° art. des antennes brunâtre, jaune vers le haut. Elyires pellucides, d'un jaune vineux terne, largement arrondies en arrière, élar- gies en angle obtus sur leur milieu extérieur. Marge large _ jusqu’à l'angle, et pale. Secteurs brunâires ou brun-jaune, pales sur les parties claires; les deux premiers bifurqués TRAVAUX INÉDITS. 39 à la hauteur du milieu du bord extérieur supérieur qui est droit, à tiges égales, près de la petite gibbosité allon- gée; le 3° secteur simple; les nervures transversales si- tuées entre les secteurs forment des mailles irrégulières ; ces nervures faibles sur la moitié postérieure des élytres. Une grande tache transversale, réniforme, située sur la moitié antérieure des élytres et s'étendant par dessus la bifurcation des secteurs; postérieurement une tache trans- versalement ovale d’un blanchâtre sale; la tache anté- rieure ordinairement avee une bordure postérieure plus foncée, et avec une tache brune intérieure ; la postérieure bordée antérieurement de petites taches brunes. De petites taches ponctuées dans les cellules apicales. Dos jaune, avee grande tache latérale brune. Ventre jaune ; avec une ponctuation latérale rare, noire. Pattes jaunâtres ; cuisses avec 2 bandes brunes. Tibias avec 2 anneaux visible- ment bruns dans les cannelures. Extrémité du dernier art. des tarses brune. : d'. Tube anal à base courte progressivement ovale, replié sur les côtés, et formant en arrière un angle. Styles longs, triangulaires, prelongés en un rostre élancé, vu de côté en forme de sabre et dirigé vers l'avant; rostre dont la partie apicale se termine étroitement en spatule, vu par le haut. Ouverture du tube anal située sur le.tiers basal. ®. Tube anal à courte tige, étroit, lancéolé, obtus. Ou- verture anale située sur le tiers basal; tube paré d'une raie médiane, brunâtre, prolongée jusqu'à son extré- mité. Dernier segment ventral droit sur le milieu; échanceré en quadrangle transversal; les autres anguleux. d . 4 à 4 1/2 mm. Espagne; récolté aux environs de Malaga, par Mever-Dürr (Frey-Gessner). . . . . . 93. H. Angulare, Fieb. 40 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Front non hexagonal, presqu’en carré à côtés arqués vers le clypeus. Vertex beaucoup plus court que sa demi- largeur postérieure et arqué en avant. Corps largement ovale. Secteurs naissant d’un court tronc commun et bi- furqués sur une tige un peu plus longue que le tronc; souvent bifurqués sur des tiges de longueur inégale: la 1e fourche située sur la gibbosité. ; RS Le bord replié des élytres linéaires seulement. ie sec- teurs forts; la bifurcation du 1° située presque sur la gibbosité qui est forte; celle du 2° située plus loin, der- rière la gibbosité, à la hauteur de l’angle arrondi du bord extérieur; jaunâtres ; les 2/3 postérieurs des élytres avec des mailles transversales carrées, trapezoïdales ou penta- gonales ; dans la marge de petites nervures ramifiées, blan- châtres ; les mailles très-finement chagrinées transversa- lement. D'un gris jaunâtre:; au-dessus ou au-dessous de la bifurcation des 2 secteurs s'étend une bande noirûtre, composée de taches ; une bande plus étroite, transversale, se remarque plus rarement sur la moitié postérieure des élytres; souvent se rencontrent de tirets transversaux dans les cellules apicales; des taches brunes dans les mailles du clavus. Front très-finement et longitudinale- ment ruguleux ; paré dans ses sillons de fins tirets bruns ondulés, avec des tirets transversaux lacérés et de petites taches sur les côtés. La carène médiane distincte jusqu'au sommet du front; front portant généralement 2 petites bosses au sommet. Les carènes latérales faibles ; prolon- gées jusque près du milieu des côtés du bord apical. Cly- peus paré de tirets obliques, fins, bruns; sans carène. Vertex presque aussi long que le pronotum: en dépres- sion; son bord antérieur relevé et ordinairement arqué, plus rarement très-obtusément anguleux; le fort calus médian elair, avec une ligne en sillon: rarement le calus TRAVAUX INÉDITS. A manque et la ligne en sillon se rencontre seule; une fos- sette des deux côtés à la hauteur de la nuque; les côtés déprimés et avec de petites taches brunes. Bord posté- rieur sinué en arc. Pronotum arqué en avant: son calus médian abrégé en avant; portant de chaque côté une fos- sette avec un point enfoncé ; au bord antérieur une rangée de points brunâtres situés dans des fossettes superficielles. Milieu du mesonotum bombé, avec un sillon souvent fort, par conséquent presque avec 2 calus ; à pointe déprimée, et côtés fossulés ; avec une très-courte et faible carène laté- rale. Dos brun ; ses arceaux souvent bordés de roux, avec raie médiane claire. Côtés du ventre ponctués de brun; milieu des segments 4 et 5 noir. Tibias et cuisses fine- ment ponctués de brun; une ligne brune dans la cana- licule supérieure des cuisses; extrémité du dernier art. des tarses et ongles jaunes bruns. . Styles inversement ovales, arqués en dehors à la la base: relevé en haut en un erochet dirigé vers l'avant et armé vers le bas et l'avant d’une dent. Tube anal en quadrangle allongé; à courte et large tige; ouverture avee un Court canalicule basal, et située à la base du quadrangle. ®. Tube anal en quadrangle allongé; à extrémité noi- râtre : ouverture située à la base. Dernier segment ven- tral largement ouvert ; avec une petite proéminence semi- circulaire sur son milieu. Valves vaginales noires, avec une grande tache basale jaune. d 8.3 1/4 mm. Russie méridionale; Sarepta (auf Er- geni Burgen, Becker, Frey, Gessner, Winnertz). FA . . . 24. H. Ergencuse, Beck. — le End ie des Éytrés étroit à la moitié basale, pos- térieurement élargi largement et lancéolairement. Vertex transversal, beaucoup plus large que long: guère plus 19 Cr 49 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. court que le pronotum; arqué ou très-faiblement angu- leux en avants. LEP ANR SU E REF CRIE es Secteurs des élytres et nervures reliantes fortement saillants ; les nervures reliantes un peu plus faibles ; for- mant sur la moitié postérieure des élytres de grandes mailles assez irrégulières et généralement en quadrangle transversal, — d’étroites mailles transversalement qua- drangulaires entre les 2 premières branches fourchues. Les mailles très-finement ponctuées et chagrinées trans- versalement; les points enfoncés apparents seulement à l'extrémité des élytres et bruns. Ordinairement les élytres sont immaculées, d’unjaune argileux ou livide : les secteurs parfois bordés irrégulièrement de points bruns; parfois se rencontre sur la moitié basale de l'élytre une bande transversale, blanchâtre, bande densément ponctuée de brun dans les mailles, en avant et en arrière. (H. S. Pz. F.443-16, beaucoup trop criard.) Les petites mailles sou- vent presque noires à la commissure; des taches ponc- tuées de brun dans les cellules apicales qui sont grandes. Le bord replié étroit, en forme de tige sur la moitié basale de l’élytre, puis subitement élargi. Les 8 carères du front fortes; la médiane se termine en une fossette située entre 2 nodules, près du bord apical; les carènes latérales se terminent aux nodules ; parfois les noûules sont très- faibles el la carène médiane se prolouge jusqu’au bord apical. Côtés du front faiblement arqués en dehors, un peu élargis au-dessus du clypeus, obliquement terminés; 2 calus transversaux, pales, entre les yeux; front longi- tudinalement ruguleux, chagriné; ponctué de brun; avec des points plus grands placés en 2 rangées irrégulières sur les côtés. Clypeus paré de tirets latéraux roussâtres: parfois avec un calus médian basal. Vertex presque 4 fois aussi large que long ; son bord antérieur arqué: posté- TRAVAUX INÉDITS. 43 rieurement presqu’en angle obtus; finement ponctué de brun chez les exemplaires foncés. Pronotum anguleux en avant; avec calus médian souvent évanescent ou bien blanchâtre et abrégé en avant, avec de fins points noirs au bord. Milieu du mésonotum bombé, sillonné; méso- notum déprimé vers sa pointe; à côtés superficielement fossulés ; carènes latérales petites, en calus. Pattes d’un jaune livide ; cuisses parées en dessous, en avant de leur extrémité qui est pâle, d’une tache noirâtre; avec une ligne brune dans ie canalicule supérieur. Tibias bruns à l'extrémité et aux arêtes inférieures. Tarses d’un jaune livide. Dos noir, souvent avec ligne médiane et bord des arceaux jaunes. Ventre jaune: quelques segments noirs à la base: les côtés à ponctuation brune, rare. d. Tube anal à courte tige, allongé, échancré anguleu- sement en arrière. Ouverture anale située à la base, et terminée en une longue gouttière pointue. Styies larges, arrondis en arrière, presqu'en parallélogramme, prolon- gés en dessus, près de la base, en un crochet situé sur un cou court, crochet roussâtre en pointe sur l'avant. ®. Tube anal à courte tige ; allongé; arrondi postérieu- rement, brunâtre, élargi près de son ouverture qui est rapprochée de la base. Dernier segment ventral avec un court renflement marginal sur le milieu et déprimé sur le milieu. Avant dernier segment arqué; les autres fai- blement échancrés en angle. d'.31/2à 4, $ 4 à 41/2 mm. Europe méridionale. Jssus immaculatus n’est pas le même que celui de Fab. E.S. PAS OO EE SR 0 100, 6: (L apterus, recie immacu- latus); vu qu'il est dit : elytris striatis — et qu'il faut le rapporter à H. grylloïdes (n° 140) var., a. H. S. Pz. F. 143, 16 (irop criard). Hysteropt Kbm. C. p. 55, 8. Je 25. H. Immaculatum, H.S. . 44 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Elytres d'un jaunâtre argileux, grisâtre, ou bien brunes ; leurs secteurs faiblement caréniformes ; les nervures re- liantes très-faibles ; formant des mailles quadrangulaires, penta, rarement hexagonales, de grandeur inégale et ren- dues raboteuses par de fines rugosités ; de plus densément et finement ponetuées. Chez les exemplaires d’un gris-jau- nâtre ou noirätres les mailles sont plus ou moins densé- ment parées de petits points noirâtres ; les nervures pa- raissent alors blanchâtres. Les secteurs bordés de brun- blanchâtre ; de petites nervures blanches, ramifiées, accu- mulées dans la marge. Dans les cellules apicales se ren- contrent des taches ponetuées de brunâtre. Les secteurs naissant d’un court tronc; bifurqués sur des tiges de lon- gueur souvent inégale ; la bifurcation extérieure située sur la gibbosité extérieure. Carènes du front très-faibles ; la médiane souvent presque entière; les latérales évanes- centes sur la moitié inférieure; front ponctué de brun; ses côtés parés de points bruns plus grands ; entre les yeux 2 taches lisses, transversales, plus claires. Clypeus ponctué de brun, portant parfois un court calus basal. Vertex comme chez le précédent; plus densément ponc- tué de brun chez les exemplaires plus foncés. Pronotum anguleux en avant; son milieu déprimé ; avec 2 points enfoncés entre lesquels se rencontre parfois une courte arête; ponctué de brun, avec une rangée de points bruns au bord antérieur. Milieu du mésonotum largement bombé, plus rarement avec une gouttière médiane super- ficielle ; aplani vers la pointe. Cuisses antérieures et inter- médiaires brunes sur leur moitié inférieure; mouchetées de jaune; avec une ligne brune en dessus. Cuisses et tibias bruns en dessus. Dos noir, ventre jaune; ses seg- ments avec ponctuation noire, grande, rare, sur les côtés ; parfois noirs sur le milieu à la base. TRAVAUX INÉDITS. 45 d. Tube anal sur une tige un peu élargie; allongé; postérieurement échancré en angle, presque bilobé, lar- gement canaliculé en dessus. Styles largement ovales, re- levés près de la base, en dessus, en un long crochet, qui est droit, oblique, brunâtre et terminé en une dent ob- tuse. $ . Tube anal à courte tige ; subitement élargi des deux côtés de l'ouverture anale, puis courtement prolongé en rectangle et noirâtre. Dernier segment ventral avec 3 échancrures superficielles ; l’avant-dernier segment ar- qué; les autres échancrés en angle. d. 3 1/3, $ mm. Dalmatie, Suisse (Siders; Frey- Gessner), France (Digne et Sainte-Baume; D' Puton). Issus reticulatus, H.S. Nom. p. 65. 26. H.Reticulatum, H.S. (À suivre.) 46 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. MONOGRAPHIE DE LA TRIBU DES : | SARGOPTIDES PSORIQUES QUI COMPREND TOUS LES ACARIENS DE LA GALE DE L'HOMME ET DES ANIMAUX Par J.-P. MÉGNIN. HISTORIQUE. L'histoire des espèces acariennes qui déterminent la gale chez l’homme et chez les animaux, aussi bien que celle des travaux auxquels elles ont donné lieu est insé- parable de celle de cette maladie; aussi serons-nous forcés, dans ce travail, tout d'histoire natureile, d’empiéter souvent sur le terrain de la pathologie, mais nous ne le ferons que quand cela sera tout à fait indispensable pour la clarté des faits, et l'établissement de la preuve du rôle que ces êtres microscopiques jouent ou ont joué dans des épizooties ou épidémies souvent meurtrières que l’histoire a enregistrées, ou dans des affections sporadiques ou individuelles qui se présentent encore si fréquemment à nos yeux. La gale a été signalée chez les animaux bien avant de l'être chez l’homme; la plus ancienne mention qui soit faite de cette maladie se trouve dans la Bible (Levit. ch. XXI, p. 22) : le législateur des Hébreux exclut des sacrifices les bêtes galeuses. Polybe parle de la gale épidémique (/imopsoron) qui TRAVAUX INÉDITS. A7 envahit dans la Gaule cisalpine les chevaux et les hommes de l’armée d’Annibal. (Hisroires, liv. ut $ 86.) Les Romains appliquaient Le mot Scabies à des affections variées de l'enveloppe cutanée, on a voulu en inférer que la gale de l’homme était inconnue dans l’antiquité. Celse, recommandant pour l’homme le traitement quil avait trouvé efficace chez les animaux, réfute cette erreur (lib. V, xxx, 46); il va plus loin et critique la confusion que faisaient les vétérinaires de son temps entre des maladies distinctes ; nous reproduisons ce passage qui, à l’époque moderne, n’a rien perdu de sa valeur. Celse dit: Nam et hiqui pecoribus ac jumentis medentur, quum pro- pria cujus ex mutiis animalibus nosce non possint commu- nibus tantum modo insistent. (Lib. 4, præf.) Le traitement employé par les anciens contre la gale était externe et à base de soufre, c'est-à-dire très- rationnel; mais ce qui montre l’idée que les anciens avaient de la nature de cette maladie, c’est que l’un d’eux, Absyrie, recommande expressément d'attendre, pour l'appliquer, qu'elle füt complétement sortie. Cette idée de la nature humorale de la gale, analogue à celle de la variole, a persisté.en médecine pendant tout le moyen-âge et la période moderne, et il faut arriver jusqu’à la fin du premier tiers de notre siècle pour voir la vérité se faire jour sur la nature de cette maladie. i Dans certains pays cependant, le vulgaire possédait des notions très-justes sur la gale, et de temps en temps des savants, puisant à cette source, dénonçaient le parasite qui la cause, et donnaient le moyen de l’extraire ou de le détruire. Ainsi, la Bibliothèque nationale possède, sous le numéro 4028, un manuscrit du célèbre médecin arabe Ben Shor, plus connu sous le nom d'Avenzoar, qui vivait au xI° el au xi1r° siècle, et dans lequel on lit, fol. 169, recto : « Cela se tient à la surface du corps, dans la peau » et le vulgaire le nomme Soab. Si on soulève l’épiderme » sur quelques poinis, on trouve un petit animal très- 48 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. » diflicile à voir. Les graines de carthame et d'ortie » détruisent ces animaux; on en fait un onguent avec de » l’huile d'amandes amères ou de l'huile de ricin et on » en oint les parties malades. On peut aussi employer » le jus des feuilles de ricin mêlé à du henné. Le malade » doit bien se nourrir avee perdrix et pain fermenté un » peu aigre, éviter tous les fruits verts, particulièrement » les figues, les raisins, tous les fruits à noyaux et laver » son corps avec jus de melon, si c'est la saison, ou » autrement avec jus de feuille de pêcher. » (Traduit par nous de l’allemand de Rosegarten.) À peu près à la même époque (1099-1179) dans la Physique de sainte Hildegarde, abbesse d’un couvent sur la Rupertsberg près de Bingen, l’auteur, dans deux pas- sages différents, donne des remèdes contre l’animalcule de la gale. Il prescrit la myntza et la bilsa (menthe et jusquiame); quant au dernier remède il dit : Sed wbi SUREN in homine sunt, la quod carnem ejus eœulcerunt, eodem loco eam cum suecotere, et SUREN morientur. Le mot suren intercalé dans le texte latin, emprunté au langage du peuple, indique que dans le nord la connaissance de l’'animaleule de la gale s'était vulgarisée aussi bien que dans le midi. (ette dénomination s’est conservée jusqu’au xvii° siècle. Les basses classes, dans le midi, guérissaient la gale par l'extraction de l’animalcule, à l’aide d'une aiguille à pointe très-fine; il paraît que ce privilége était réservé aux vieilles femmes qui, dans cette opération se mon- traient fort adroites. Le même procédé était en vogue dans le nord; l'expression de déterrer les animalcules (sûren- graben) reproduite par plusieurs auteurs avec la parenthèse Germani vocant est assez explicite pour admettre que, sous ce rapport, les traditions du nord étaient aussi vivaces que celles du midi, avec celte différence que, perdues dans le nord, elles se sont conservées dans le midi. {S. Verheyen.) Lara del. Pop »f f x , 7 4 r (A CBC CNE, de oviogyte. LOT. Corbie se M, er la ÆE - = El = F- Ê =) 5 E) Re A SJ d D à . ÉÈ A <= D = = 5 ; [eB] [®) Fi [®) © NI - (dB) To e» (ge) = È = à _ = Gi HE 5 = : Gal ce .S [ae à D ES à VAI. Equa S arcoptes scabiei TRAVAUX INÉDITS. 49 Au xv£ siècle, presque tous les auteurs parlent du ciron de la gale : Scaliger (4357) donne les diverses dénomi-- nations par lesquelles on désignait l’Acare d’Aristote : les Pisans l'appelaient pedicello, les Piémontais sciro, les Gascons brigand; il savait qu’il habite sous la peau et occasionne des démangeaisons en traçant des galeries (ita sub cute habitat, ut actis cuniculis urat), qu'extrait et écrasé il rend un virus aqueux (aguæumque virus reddit). Rabelais parle deux fois du ciron de la gale : Il rapporte qu'un des ancêtres de Pantagruel, Enay, feut très expert en masnière d'oster les cirons des mains. Ailleurs il fait dire à Panurge, mais d'ond me vient ce ciron, îcy, enire ces deux doigts ? Charles Estienne et Jean Liébault, docteurs en méde- cine, auteurs de la Maison rustique, parue en 1570, premier ouvrage où les notions que l’on possédait alors sur la médecine, l’art vétérinaire, la chasse, l’agriculture, eic., se trouvent réunies et transcrites en langue vulgaire, indiquent aussi des remèdes pour détruire les cirons des doigts. Laurent Joubert (1577) place les syrons sous l’épiderme où ils rampent en corrodant et excitant un désagréable prurit. Dans les œuvres complètes d’Ambroise Paré, édition Malgaigne (Paris, 4841) lib. xx, cap. V (ce chapitre date de 1585), on lit page 739 : « Des cirons. Les cirons sont petits animaux toujours » cachés sous le cuir, sous lequel ils se traînent, rampent » ei le rongent petit à petit, excitent une fâcheuse déman- » geaison et graltelle. Ils sont faits d'une matière sèche, » laquelle, par défaut de viscosité est divisée et séparée » en petits atomes vivants Les cirons se doivent tirer » avec épingles ou aiguilles. Toutefois il vaut mieux les tuer avec onguents et décoctions faites de choses » amères et salées. Le remède prompt est le vinaigre dans lequel on fait bouillir staphysaigre et sel marin. » (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 4 > 2 50 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1871. _ La théorie de la génération spontanée des Acares, déjà en germe comme on voit dans Ambroise Paré, est tout à fait développée par Vidus Vidius (1596); il les fait naître du sang ou de la pituite à laquelle s'ajoute un peu de bile jaune ou noire, douée de la propriété de corroder légère- ment. Voilà l’origine de la doctrine humorale de la gale qui, au bout de trois siècles fleurit encore, non-seulement dans le système hahnemannien, mais encore dans les ouvrages d'un éminent dermatologiste, Devergie. Après Vidius, la doctrine s’enracine et ne trouve pas de contradicteurs. Aldrovandus (1638) répète ce qu'ont dit ses prédécesseurs et n'oublie ni la génération spontanée de Vidius ni les humeurs génératrices. Moufet (1634), fait faire un pas à l’histoire naturelle de l’animaleule: il apprend que les Anglais l’appellent soheale-wormes, et ajoute la remarque importante que les Cirons ne séjour- nent pas dans mais près des pustules (syrones istos non in ipsis pustulis, sed prope habilare). Harptman, le fondateur de la pathologie animée, et le précurseur par conséquent de Raspail, examina l’animal- cule au microscope; dans sa Lettre au P. Kircher (1657) il en trace une mauvaise figure et le compare à la mite du fromage. Redi, l'adversaire déclaré de la génération spontanée, imprima à l'observation directe une nouvelle impulsion. Deux naturalistes de Livourne, le docteur Cosimo Bonomo et le pharmacien Diacinto Cestoni, par leurs recherches sur l’Acare, ses mœurs et ses rapports avec la gale, arri- vèrent à des résultats qui, de nos jours, n’ont rien perdu de leur exactitude. La lettre où ils sont consignés fut publiée par Redi en 1687; Bonomo seul l'a signée. L'ani- malcule de la gale était si bien connu en Italie que le dictionnaire della Crusca (édition de 1623) en donne cette définition : Pellicello è un piccolissimo bacolino, il quale si genera à ragnosi in pelle, e rodendo cagiona un accu- tissimo pizzicore, définition qui fut le point départ des TRAVAUX INÉDITS. 51 études de Bonomo, ainsi qu'il le dit dans sa lettre. Il avait été témoin de l'extraction des Acares, pratiquée sur des enfants, par des femmes à l’aide d’une aiguille; il avait également vu les forçats et les esclaves du port de Livourne se rendre mutuellement ce service. Après bien des recherches sur des galeux, il trouva un animalcule, l'examina à la loupe, en donna la description et une figure. Ne se contentant pas de ce premier individu, il continua ses investigations sur des sujets de constitutions variées et à diverses époques de l’année; constamment il retrouva le même animalcule. Bonomo eut aussi la bonne fortune de saisir un Âcare dans la ponte pendant que le dessinateur Isaac Colonello en prenait la figure sous le microscope simple, et il put faire en même temps re- présenter le dessin de l'œuf. Il en conclut que les ani- malcules se reproduisent comme tous les animaux, par mâles et femelles, qu'ils ne s’engendrent point dans l'humeur mélancolique des galeux, qu'ils ont leur domicile dans une partie du corps, que la gale est la conséquence de la morsure de ces animalcules. S'il n’en était pas ainsi, la contagiosité de la gale serait incompréhensible; les animalcules, en effet, passent avec la plus grande facilité et par le simple contact d’un corps sur un autre, pénètrent sous la peau et s’y multiplient par des œufs ; la transmission s'opère par l'intermédiaire du linge, des gants et d’autres objets qui ont servi à l'usage des galeux et auxquels les animalcules peuvent rester attachés, car séparés du corps ils vivent encore deux ou trois jours ; Bonomo s'en est expérimentalement assuré. fl préconise un traitement purement local, auquel on est enfin forcé de revenir après avoir fait avaler des quantités de médica- ments aux malades. Les récidives, il les attribue à la non destruction des œufs. Ces principes si nets, si logiques, découlant entièrement de l'observation, étaient trop sim- ples, trop saisissables, pour prévaloir à une époque où les idées spéculatives dominaient en médecine. v D2 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. La lettre de Bonomo, traduite en latin par Lanzoni, et insérée dans les Ephémérides des curieux de la nature, généralement connue du monde savant, ne propagea guère la doctrine acarienne de la gale. Celle de Cestoni à à Valisnori (1710) où, entre parenthèse, il réclame, à tort, la propriété exclusive des études faites en commun avec Bonomo, treize ans après la mort de Redi et la dispa- rition de son collaborateur, cette lettre, disons-nous, ne fut pas plus heureuse, malgré sa conclusion positive : Da tutto cid si raccoglie, che la rogna è un male, che non dipende da vizio alcuno interno dègli wmori, nè del sangue; ma che l'unica cagione di essa sono à pellicelli. En Italie, le principe était admis, mais hors de ce pays il ne comptait que de rares partisans ; il fallut toute l’au- torité de Linnée pour porter un grand coup à la théorie humorale de la gale et tirer le publie médical de son indiffé- rence. Les Exantemata viva, dissertation de Nyander, élève de Linnée, qui parurent en 1757, devinrent le signal d’une ardente polémique. Nyander établit clairement qu'il faut chercher l’Acare dans les sillons et non dans les pustules. Avelin, autre élève de Linnée, attribue la gale du mouton comme celle de l’homme, à la présence d’un Acare. Des médecins admettaient la doctrine, d’autres la repoussaient; d’autres encore croyaient à l'existence d'une gale aca- rienne et d'une gale humorale, il y en avait qui considé- raient l’animaleule comme produit, non comme cause de l'affection. Les naturalistes Geoffroy, de Geer, Gcœze, Fabricius, déerivaient l’animaleule sans prendre part à la discussion; ce dernier trouva généralement établi, parmi les indigènes du Groënland, l'usage d’extraire les Acares de la peau à l’aide d'une aiguille. Voici comment Geoffroy, dans son Histoire abrégée des insectes (Paris 1762), décrit le ciron de la gale Acarus. humanus, subcutaneus Linn. Faune suce. n° 1494 : « Cet insecte, presque impercep- tible est de forme ovale. La tête et les pattes sont un peu brunes. Son ventre est blanchâtre avec deux lignes re TRAVAUX INÉDITS. 5H] grisâtres peu marquées et courbées, dont les pointes regardent les parties postérieures du corps de l'animal. Ce ciron s'enfonce sous la peau et produit de petites vésicules qui se trouvent sur les galeux. Il suit les rides de la peau et en marchant, il forme différentes vésicules proches les unes des autres. Sa marche et ses piqures causent les démangeaisons que l’on sent dans cette maladie. On peut l'enlever avec une pointe d’aiguille. Tiré ainsi hors de la peau, il reste souvent immobile; mais si on le réchauffe avec l’haleine, il court fort vite. C’est par le moyen de ces insectes que la gale se commu- nique si aisément, les vêtements des galeux en étant souvent remplis. Les amers et les préparations mercu- rielles font périr les cirons.… » Le ciron de la gale ressemble beaucoup à celui du fromage, mais celui-ci est plus grand: son ventre qui est ovale et blanchâtre n’a point de bandes grises comme le précédent: sa tête et ses pattes sont un peu brunes. Si on regarde cet insecte au microscope on voit qu'il a sur le corps quelques poils que l’on n’aperçoit pas dans celui qui précède. » En Hanovre, un observateur très-sagace, le docteur Wichmann, renouvelle les études de Bonomo et les confirme dans toutes leurs conclusions, ainsi que le montre son mémoire Ætiologie der Krütze 1786. Dans une dernière édition de ce travail, l’auteur aborde toutes les objections que la première avait soulevées : il combat victorieusement les métastases, les répercussions, les metaschematismes, les dyscrasies psoriques ; en un mot, il expose la doctrine de la gale telle à peu près qu'elle existe aujourd'hui. Voulant s'assurer de la justesse de cette théorie, le professeur Hecker s’inocula la gale et confirma ainsi l'exactitude des faits avancés par Wich- mann. Celui-ci avance encore que la gale du mouton, de même que celle de l’homme est due à un Acare et que la laine est un de ses agents de propagation. Le professeur D4 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Abilgaard, de l’école de Copenhague, lui écrivit (1787) que sa théorie se justifiait dans le traitement, que, sans breu- vages et par des applications locales, il avait guéri un grand nombre d'animaux galeux. Malgré tous ces travaux et toutes ces recherches suivies de déductions si concluantes, la notion exacte de la nature de la gale ne se répand pas, et elle continue à faire de nombreuses victimes surtout parmi les animaux. Voici ce qu’en pensent les premiers professeurs vétérinaires du ‘commencement de ce siècie : « La gale est causée par une rétention de matières excrémentitielles, par la faiblesse des organes sécrétoires et excrétoires appauvrissant le sang, par de mauvais ali- ments, une alimentation insuffisante, la malpropreté; elle devient contagieuse par l’intempérie des saisons qui ont altéré les fourrages. » Un seul symptôme qui n'est pas équivoque fait reconnaître la gale : le prurit; on le détermine avec l'ongle. » Guérir la gale est quelquefois imprudent (!!!); sa suppression fait naître des angines, des catarrhes. des abcès, des convulsions horribles (!!!!) et par suite la mort. On ne peut sauver les animaux qu'en rappelant l'humeur sur la partie qui en était le siége. » Traitement interne : breuvages délayants, tempérants, dépuratoires, jusqu'à cessation du prurit (!); traitement local : graftages, application d’onguent mereuriel ou d'on- guent citrin, ou bien une décoction de tabac de 120 gram- mes dans 4 litres d’eau. » Si la gale doit être maintenue (!) donner de temps en temps des purgatifs légers. » (Chabert et Fromage de Feugré, auteurs de l’article GALE du Dictionnaire d'agri- culture de Sonnini. Paris, 4809.) En même temps que se publiaient ces lignes, paraissait l'ouvrage de Walz sur la gale du mouton : Natur und Behandlung der Schafræude (Stuttgard 1809) où, pour la TRAVAUX INÉDITS. 55 première fois, se trouva décrit et représenté l’acarien qui la cause. Il le trouva sur la bête à laine et sur le renard, distingua les sexes, reconnut la femelle fécondée, et, par d'ingénieuses expériences qui ont conservé toute leur valeur, il établit la coexistence de l’animaleule et de la gale. Les figures que Walz a données de l’Acare, sans être tout à fait exactes, lui ont souvent élé empruntées par d’autres auteurs. Relativement à la genèse des animal- cules, il partageait les idées en vogue de son temps et l’attribuait à la spontanéiparitée quoiqu'il eut observé l’accouplement et la ponte. En 1819, de Saint-Didier recevait de Gohier, professeur vétérinaire, des Acariens du cheval et en communiquait une étude micrographique à la Société d'agriculture et d'Histoire naturelle de Lyon ; cette étude se trouve insérée dans les Mémoires de cette Société pour 1813. Gohier en a lui-même donné un extrait avee dessin dans ses Mémoires et observations sur la chirurgie et la médecine vétérinaire, de la même année. On y lit page 291 : « Les Acares de la gale du cheval se voient très-distinctement à l'œil nu. On les aperçoit en grand nombre courir sur les chevaux galeux ef on distingue même souvent plusieurs de ces insectes accouplés. En les examinant au microscope, on voit la femelle le plus souvent privée de sentiment, ayant les pattes repliées sous le thorax; le mâle, quoique plus petit (?), l'entraine avec facilité. La partie postérieure du ventre de celui-ci, à l’époque de l’accouplement se colore en couleur rouille, et cette tache disparaît quelques jours après (?). Les pattes et la tête du mâle et de la femelle son£ toujours de même couleur Je n’ai pu distinguer les parties sexuelles; mais, lorsqu'on est parvenu à vaincre les difficultés qu'il y a de les séparer, on voit des deux côtés de l’anus de la femelle deux mamelons saillants qui paraissent adhérents au-dessous de deux mamelons ana- logues du mâle; ces parties restent quelques heures appa- rentes et disparaissent ensuite. ss 36 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. » Les descriptions données par de Geer et Fabricius s'accordent avec l’Acare en question, à quelques diffé rences près. Leurs caractères réunis présentent le tableau suivant : mite arrondie, blanche; pattes couleur de rouille, celles des quatre postérieures, avec une soie très- longue ; les quatre tarses antérieurs en tuyau terminés par deux petits boutons. » Dans l’Acare du cheval, les deux paites moyennes de derrière seulement sont terminées par deux longues soies, dont une plus allongée; celles du mâle le sont davantage. Les dernières tarses des autres pattes sont formées en tuyau terminé par une espèce d'épanouisse- ment contractile transparent assez semblable à une trom- pette. » Dans le nombre assez considérable que j'ai examiné au microscope, je n’en ai pas trouvé à six pattes comme Leuwenoek, de Geer et autres ont observé que se trou- vaient les Acares non adultes. Seulement, je crois avoir remarqué que les mâles tiennent les plus courtes pattes de derrière repliées ordinairement sous l'abdomen. » Ïl m'a paru que le ciron ou acare était recouvert d’un épiderme sillonné et dur et qu'il est sujet à des mues plutôt que d'être recouvert par des écailles, comme le dit M. Rohane dans le mémoire cité par M. Galès. » Cette description de l’Acare du cheval est accompagnée d'une planche avec de très-bonnes figures pour un temps où les instruments d'optique étaient loin d’être parfaits ; on reconnaît parfaitement l’acarien qui a été nommé Psoroptes equi par M. Gervais et Dermatodecte equi par Gerlach. Dans ses Mémoires et observaiions, t. FE, p. 9, Gohier dit encore que dans cette même année, 14813, Dorfeuiile père, vétérinaire au Port-Sainte-iarie (Lot-et-Garonne), a découvert l’Acare du bœuf. Enfin, dans le même ouvrage, t. II (4816) p. 293, on lit : « J'ai examiné plusieurs fois à la loupe les Acares du TRAVAUX INÉDITS. 57. bœuf, du mouton, du chien, du chat et du lapin, et je n'ai pas vu entre eux et ceux du cheval de différences remar- quables. Sur ces derniers animaux ils m'ont seulement paru beaucoup plus petits que sur les autres; ainsi, il semble que leur volume est proportionné à la taille des individus sur lesquels ils vivent. » Et plus loin : « Les bœufs hongrois, que les Autrichiens amenèrent en grand nombre à Lyon avee leur armée, en 1814, étaient presque entièrement couverts de gale et d’Acares. Il suffisait de prendre une petite quantité de poussière dont leur peau était chargée pour y reconnaitre de suite à l’œil nu une multitude de ces insectes rongeurs. Aussi tous les bœufs étaient-ils d’une très-grande maigreur. » En 1814 parut une excellente dissertation sur la gale par M. Auguste Dupasquier, &e Strasbourg. Dans ce travail divisé en six chapitres : LE. Généralités; HE. Description de la maladie ; ME. Diagnostic; IN. Eliologie ; N. Pronostic ; et VE. Traitement, on lit à la page 49 : « Les objections que se sont proposées les partisans de ces deux opinions {sur la nature humorale ou parasitaire de la gale), et dont plusieurs sont restées de part et d'autre non résolues, semblent démontrer que l’étiologie de la gale n’est point encore éclaircie. Néanmoins, l'existence des cirons ne peut être révoquée en doute. L’analogie que l’on aperçoit entre la gale et la phihyriase dépose en faveur de cette cause, car toutes les circonstances qui favorisent la géné- ration des insectes parasites disposent aussi à la gale; les phénomènes, toujours locaux, qui se présentent dans cet exanthème, lorsqu'il est récent ; la grande facilité avec laquelle cette maladie se propage; l'efficacité du traitement local, qui dispense toujours de remèdes à l'intérieur, lorsque la gaie n’est pas invétérée, prouvent que la gale est, dans son origine, une maladie locale, occasionnée par les cirons, laquelle, sans changer de naiture, peut être une espèce compliquée ou compliquante dans une foule de cas, ou donner lieu, dans d’autres, à la dépravation des D8 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. solides et des liquides par son ancienneté, l’état morbide qu'elle imprime au système cutané et les lésions qui en résultent dans la nutrition. » Ainsi le jour se faisait sur la véritable nature de la gale et on pouvait croire que les observations de de Geer, de Wichmann, de Walz, de Gohier, de Dupasquier, consa- creraient définitivement l'existence de l’Acare psorique. I n’en fut pas ainsi : Oubliant les recommandations du passé, on le cherchait dans la vésicule, d'après les indi- cations de Galès, pharmacien de l'hôpital Saint-Louis, qui, dans sa thèse inaugurale soutenue en 18149, avait réussi à faire prendre à ses examinateurs, l’Acarus de la farine pour le Sarcopte de la gale en affirmant l'avoir extrait des vésicules ! Quand on voit dans l'Histoire natu- relle des crustacés des insectes de Latreille, publié en l’an XIE, des figures et une description si exactes de l’Acarus exulcerans L., de la Mite domestique et de la Mite de la farine, et de leurs caractères différentiels, on est confondu de surprise en lisant dans le Dictionnaire d'histoire natu- relle de Déterville (Paris 4816-1830) et sous la signature même de Latreille, ces lignes sur l’Acarus exulcerans L. : « Soit que cette mite ne soit pas celle de la gale ordinaire » de l’homme, soit que de Geer ait fait ses observations » sur des individus de forme différente, soit qu'il ne Pait » pas étudiée avec assez de soin, la figure qu'il en a » donnée ne convient pas à celle qu'a publiée de la mite » de la gale le docteur Galès dans une dissertation sur ce » sujet remplies d'excellentes recherches qui ont été con- » firmées par les observations de plusieurs naturalistes » célèbres qu'il avait invités à cet examen (!) Il eut le » courage de s’inoculer la gale au moyen de cet Acaride. » Dans le Dictionnaire des sciences naturelles publié par F.-G. Levrauit (4820-1830), Dumeril ne trouve rien de mieux pour représenter l’Acarus de la gale que d’em- prunter les figures de Galès dans lesquelles il est facile de reconnaître la mite de.la farine ou du fromage (Tyro- TRAVAUX INÉDITS. 59 glyphus siro Latr.) déjà parfaitement figurée par de Geer et par Latreille lui-même. On le voit, l'assurance gasconne de Galès — (il était de Betbèze sur les bords de la Ga- ronne) — en avait imposé à tous les savants de son temps et Cloquet, lui-même, un des juges, assurait reconnaître parfaitement dans la mite que montrait Galès, l’Acarus de la gale qu’il avait vu souvent! Ne trouvant pas le Sarcopte dans les vésicules de la gale, le professeur Lugol nia carrément l'existence du parasite (4829) et la démonstration faite à la même époque, par Raspail, de la supercherie de Galès, vint lui donner raison et faire de nouveau retomber au rang des fables l'existence du Sarcopte. Ï1 fallut l'arrivée à Paris, en 1834, d’un jeune étudiant corse, Renucci, qui avait appris des matrones de son pays l’art d'extraire les Sarcoptes, et qui en fit l'expérience devant Alibert, pour rendre à ce parasite son certificat de vie. L'attention sur ses agissements fut de nouveau éveillée ; le bataillon de ses partisans se réforma et l’on vit les études sur la gale et sur ses causes reprendre par- tout. En 1834 paraît le Mémoire comparatif sur l'histoire de l'insecte de la gale de Raspail qui, après avoir été l'ennemi acharné de l’Acarus, finit par en voir, ou en supposer, dans toutes les maladies, théorie dout il n’a pas eu, du reste, la primeur, attendu qu'elle avait dejà été émise par Harptmann, médeein anglais, en 4721, dans une brochure intitulée : Système d'un médecin anglais sur les causes de loutes les espèces de maladies, avec les surprenantes confi- gurations des différentes espèces de pelits insectes qu’on voit par le moyen d'un bon microscope dans le sang et dans les urines des différents malades et même de tous ceux qui doivent le devenir (!). Recueilli par M. A. C. D. En octobre de la même année, paraissent les Recherches sur l’Acarus où Sarcopte de la gale par Albin Gras, élève de l'hôpital Saint-Louis, travail où l’auteur fait une des- 60 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. cription déjà très-complète du Sarcopte femelle, le seul alors connu, et parle pour la première fois de l'importance au point de vue séméiologique, du sillon, qu'il appelle plus rationnellement cuniculus, particulier à la gale de l’homme. Îl rapporte, dans ce travail, qu'étant avec le docteur Baude, il a rencontré sur un cheval galeux du clos de Montfaucon de nombreux Acariens presque tous accouplés, cachés sous de larges lambeaux d’épiderme qui se détachaient facilement; ils lui ont paru plus gros que celui de l’homme. C'est évidemment du psoropte de cet animal dont il veut parler, et il paraît ignorer les tra- vaux de Gohier et de Saint-Didier, sur cet Acarien. En 1835, Leroy et Vandenherque, Emery, Dugès, Rayer; en 1836, Aubé, et pendant plusieurs années de nombreux auteurs continuent les études sur lAcarien de la gale de l’homme et la maladie qu'il produit. Pendant ce temps, des naturalistes, des médecins, des chimistes, s’oceupent des Acariens des animaux : MM. Ger- vais!, Dujardin?, Nérée-Got*, Raspail # continuent les études si brillamment inaugurées par Gohier; mais jus- qu'en 4850, dans cette liste de chercheurs, les vétérinaires français brillent par leur absence. 4. Annales des Sciences naturelles, 1843. M. Gervais y décrit assez incorrectement le Sarcopte du dromadaire, auquel il trouve des différences avec celui de l’homme, et celui du ma- kis, qu'il regarde comme l’analogue de ce dernier. 2. L'Observateur au microscope, 1843. Dujardin y décrit et dessine très exactement le Psoropte mâle du cheval. 3. Dans sa Thèse sur la Gale de l'homme et des animaux, Paris, 1844, Nérée-Got rassemble tout ce que la science possé- dait sur les Acariens psoriques. 4. Dans la Lancelte française, 1831, Raspail publie une étude sur l’Acarus de la gale des chevaux {Psoropte actuel), puis en 1834, un mémoire comparatif sur l'histoire de l’Insecte de la gale, et enfin dans son Histoire naturelle de la santé et de la maladie, Paris, 1846, t. IT, plusieurs études d’Acariens parasites, qu'il appelle en général Tiques et qui sont des Ixodes ou des Argas. TRAVAUX INÉDITS. 64 En Allemagne, au contraire, ces études sont poursuivies avec ardeur par Hertwig !, Héring?, Spinola *, C. Eichsted et c’est ce dernier, qui, d’après Fürstenberg, aurait décou- vert le premier le màle du Sarcopte, qui n’a été trouvé en France qu’en 1854, par M. Lanquetin, ou Bourgogne père, et le premier encore qui aurait découvert sur le cheval un Sarcopte analogue à celui de l’homme, fait qui n'aurait été constaté qu'en 1855 par Delafond. En 1851, commence la série des travaux de MM. Bour- guignon et Delafond sur la gale de l'homme et des ani- maux. Le premier avait étudié d’abord la gale de l’homme el le parasite qui la produit, puis, en collaboration avec le second, il poursuit ses études sur la gale des animaux et leurs acariens. Leur premier travail en commun a été un mémoire envoyé à la Société de biologie et intitulé : Recherches sur la contagion de la gale des animaux à 4. Dans le Mag. der gesamm. Thierheilkunde, Berlin, 1835, Hertwig publie un travail sur la gale et les Acariens psoriques connus, seulement il v décrit comme Acare du chien un véri- table Glyciphage, c'est-à-dire un parasite inoffensif. 2. Hering a fait de véritables découvertes d’Acariens pso- riques chez les animaux; en 1835, il fait connaître le Sarcopte du chat (Repertorium der Thierheilkunde) ; en 1838, il trouve un Sar- copte sur le chamois, qu'il croit d’une espèce particulière voi- sine de celles de l’homme et du chat, et qu’il nomme Sarcoptes- rupicapræ. (Nova acta phisico-médica de Ratisbonne.) En 1843, il découvre un Acarien particulier, qu'il nomme Sarcoptes cynotis, dans les oreilles malades d’un petit chien (Réperlorium). Par contre, Hering attribue le crapaud du cheval à l’action d’un Acarien qu’il nomme Glyciphagus hippopodos, et qui n’est qu'un vagabond inoffensif. Enfin, en 1845, il trouve l’Acarus du bœuf, qu’il nomme Sarcoptes bovis, et qui est un Choriopte, très-re- connaissable à sa description. 3. Spinola et Gurlt découvrent, en 1846, sur les sangliers de la chasse royale de Grunevald, près Berlin, qui mouraient d’une épizootie causée par le Strongylus paradoxus et par une gale particulière, le Sarcopte, nommé plus tard Sarcoptes suis par Fürstenberg, et qui n’est que la plus grande variété du Sarcoptes Scabiei. 6? REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 14877. l’homme et sur les mœurs de l’Acarus de la gale. Nous extrayons de ce travail, publié par la Gazetie médicale de cette année-là, les lignes suivantes qui renferment les principaux résultats de leurs recherches : « Ces nouveaux essais ont porté sur la gale du mouton et du cheval. Quelques moutons tirés d’un troupeau affecté de gale, que M. Delafond a été appelé à guérir, nous ont abondam- ment fourni l'élément de la contagion. Nous avons pris des Acares de moutons ! et nous les avons déposés sur le corps d'une douzaine d'élèves d’Alfort, sans aucune pré- caution préalable, sans les recouvrir d'aucun verre. Chaque élève a reçu jusqu'à 40 à 15 insectes mâles, femelles, séparés ou accouplés ainsi que de jeunes larves ; quelques-uns ont éprouvé de légers chatouillements pendant les deux ou trois premières heures, vers les ré- gions où l'application des insectes avait élé faite, mais aucun d'eux n’a ressenti de véritable démangeaison ni vu survenir aucune éruption. Les mêmes essais de contagion ont été tentés avec l’Acarus du cheval? dans les mêmes conditions sans donner plus de résultats. L’Acarus du cheval a quelquefois fait éprouver une sorte de picotement produit par l'introduction des mandibuiles dans les chairs, mais là se sont bornés les signes qu'il a donnés de sa présence. » Ainsi, ces expériences de contagion, faites dans les conditions les plus favorables, ont été de tous points négatives, et prouvent d’une manière irréfutable que la psore des animaux ne saurait se transmettre à l’homme par l'élément essentiel de la contagion, l'Acarus. » Nous avons profité de l’occasion pour étudier l’orga- 1. C'était le Psoroptes avis de Gervais, le seul Acarien alors connu comme parasite du mouton. (Note de l’auteur, qui était alors l'élève et le dessinateur du professeur Delafond.) 2. C'était le Psoroptes equi (Gervais), seule espèce connue aussi, à ce moment, sur le cheval. TRAVAUX INÉDITS. 63 nisation de l’Acarus du mouton, dont Walz a donné än dessin fort peu exact, et cet examen nous a fourni des notions toutes nouvelles et fort curieuses sur l’histoire des Acarus. » Nous venons de porter notre examen sur la gale des animaux et nous nous trouvons entrainés à résoudre un grand nombre de questions imprévues qui surgissent à chaque pas. Ainsi pour n'en citer qu'un exemple, une observation attentive nous a fait constater que l’Acarus du cheval et celui du mouton sont absolument iden- tiques. » En 4852 parait le Traité entomologique et pathologique de la gale de l’homme par M. Bourguignon, où se trouve la description très-minutieuse de tous les organes et appen- dices des Sarcoptes mâle et femelle à leurs différents âges, mais cette description est faite avec une telle ignorance des règles adoptées en zoologie et des principes de cette science, que la lecture en est des plus fatigantes ; et puis on y trouve indiqués des organes qui n'existent pas ou qui sont tout autre chose que ce que l’auteur croit. Ainsi il décrit et dessine quatre mandibules, tandis qu'il n'y en a que deux, parce qu’il prend pour une dernière paire de mandibules les divisions terminales de la lèvre; il prend les joues pour des palpes secondaires, qu'il appelle faux- palpes, ete., ete. Une connaissance un peu approfondie de l’anatomie comparée des Insectes et des Arachnides, et surtout des différentes familles de l’ordre des Acariens, lui aurait permis d'éviter ces erreurs et ces longueurs. Ce traité est accompagné de figures qui ont la prétention d'être d'autant plus exactes qu’elles sont faites plus ser- vilement à la chambre claire, au hasard des préparations, en sorte qu’on à une idée très-fausse de la forme géné- rale des Sarcoptes et de la disposition de certains organes ; elles prouvent que l’inexpérience en dessin de l’auteur est aussi grande que son ignorance en entomologie. En 1855, plusieurs animaux féroces venant de Marseille 64 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. à destination de la ménagerie Borelli qui était à Paris, arrivèrent galeux ; cinq lions, deux hyènes et un ours étaient affectés de la maladie; deux lions moururent, plus une hyène, l'ours guérit spontanément et les autres ani- maux avec des soins appropriés ; un garçon de la ména- gerie, nommé Cyprien, contracta la gale aussi bien que M. Borelli et sa fille. Les lions morts ayant été transportés à Alfort, M. Delafond découvrit que leur gale était causée par un Sarcopte qu'il regarda comme le même que celui de l’homme, cependant grâce aux dimensions qu'il en donne dans une description très-incomplète qu'il en fait, ce Sarcopte se rapproche singulièrement du Sarcopte du loup que nous avons étudié l’année dernière. En 1856, MM. Delafond et Bourguignon communiquent à l’Académie des sciences une note sur un nouvel Acarus du cheval. Cette note rend compte d’une affection psorique contractée par des élèves de l’école d’Alfort qui avaient été en contact avec un cheval galeux consacré au cours d'opérations. Nous en extrayons ce passage : « En voyant ces huit élèves tourmentés au même moment par une maladie de peau prurigineuse, on conclut naturellement que le cheval galeux leur avait transmis sa maladie. Telle fut également notre opinion, mais avec cette restriction que la gale transmise ne pouvait être la gale ordinaire du cheval, attendu que, si les Acares particuliers à l’espèce chevaline peuvent accidentellement envahir le tégument de l’homme, l'irriter, le ponctionner dans le but de se nourrir, ils ne sauraient néanmoins sustenter leur exis- tence et vivre un temps suffisant pour développer une gale régulière. Aussi assurions-nous à l’avance que les Acares transmis par le cheval opéré étaient autres que celui du cheval, et qu'il se présentait probablement là un fait d’une grande importance qui donnerait l'explication de ces cas de contagion dont on ne pouvait jusqu’à ce jour se rendre compte. En eflet, au bout d’une huitaine de jours on vit apparaître sur plusieurs élèves les sillons caractéristiques TRAVAUX INÉDITS. 49 de la gale de l'homme, et les Acares extraits de ces sillons, portés au microscope ont montré tous les caractères des Acares de l’homme et de quelques autres espèces ani- males. L’Acare du cheval ne peut tracer des sillons sous l’épiderme de l’homme; il manque des organes dont sont pourvus les Sarcoptes, qui se font des gites sous-épider- miques ; et, par cela seul que des sillons se montraient sur des élèves, nous pouvions garantir à l'avance qu’un autre Acare que celui du cheval y était enfoui. » Les cas de contagion de gale du cheval à l'homme auxquels MM. Delafond et Bourguignon font allusion dans leur note sont ceux rapportés par d’Arboval, par Robert Fauvel, par le Journal des vélérinaires du midi (1838) et par M. Dupont de Bordeaux dans le même journal (4854). D’après Fürstenberg, Eichstedt, en 1846, avons-nous dit, aurait aussi trouvé sur le cheval un Acarien qu'il a re- connu être le même que celui de l'homme ; l’on avait aussi constaté en Allemagne des faits de contagion de la gale du cheval à l’homme. En 1857, M. Delafond communique à la Société cen- trale vétérinaire la découverte d’un Sarcopte sur un porc chinois consacré au cours d'opération de l'École. — Ce porc était affecté d’une gale qui couvrait d’un masque épais de croûtes les oreilles et la tête, les Sarcoptes étaient très-nombreux dans et sous les croûtes. Delafond regarde aussi ce Sarcopte comme l’analogue de celui de l’homme; cependant d’après une préparation que nous tenons de ce maître regretté, c'est bien la grande variété du Sarcopte scabiei, déjà trouvée sur des sangliers par Gurlt et Spinola et que Fürstenberg, sur des spécimens à lui communiqués par Gurlt, a décrit sous le nom de Sar- copies suis en en formant à tort une espèce particulière, car malgré sa grande taille ce n’est qu'une variété du Sarcopte scabiei, comme nousle montrons plus loin. Vers la fin de 1857 et dans le courant de 1858, MM. Bour- guignon et Delafond firent plusieurs communications à (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) o 0 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. 1877. l'Académie de médecine, qui se trouvent insérées dans le tome XIII de ses bulletins sous le titre : Recherches sur les animalcules de la gale de l'honvme et des animaux et sur la transmission de la gale des animaux à l’homme. Un extrait de ces communications se trouve dans les Archives générales de médecine, 5° série, 4% vol. (t. XI.) On y lit, page 123 : « Dans le courant de l’année 14856, nous avons découvert un animalcule particulier sous les croûtes épaisses de plusieurs chèvres galeuses de la race d’angora, confiées à nos soins par M. Geoffroy Saint-Hilaire. Cet animalcule appartient à la famille des Acariens et est très- Curieux et fort important à connaître. Par la forme de sa tête, de ses mächoires et de ses fortes mandibules, il se rattache au genre Sarcopte, tandis que, par la forme, la position et la structure des organes de la génération du mâle ef de la femelle, il se rattache aux Dermatodectes (Gerlach); c'est done un Acare mixte. Mais, prenant en considération la forme de sa tête et surtout celles de ses mâchoires et de ses mandibules, comme étant des carac- tères zoologiques plus importants, nous avons dû en faire une section du genre Sarcopie !. 1. En 1853 le professeur de Vienne, M. Muller, avait déjà eu l’occasion d'observer une gale sur des chèvres d'Afrique causée par un vrai Sarcopte (nous verrons plus loin que le prétendu Sarcoptes capræ de Delafond dont il fait plus tard son Sarco- Dermatodecte est un Choriopte). Ce Sarcopte, que le professeur Hebra a certifié être identique à celui de l’homme, a été ensuite étudié par Furstenberg, sur des spécimens que lui avait com- muniqués M. Muller, et on peut voir d’après les planches de Furstenberg que c’est en effet une variété du Sarcoptes scabiei, extrêmement voisine de celle de l’homme. La découverte de M. Muller se trouve insérée in Zeitschrift der K. K. Geselschaft de Aerzte zu Wien, 9 Iahr band, 1853, p. 368. C'est certainement ce même Sarcopte qui fut cause de l’en- zootie dont furent victimes les chèvres de la vallée de Prattigaü, canton des Grisons (Suisse), et que Walbraff a racontée dans le Repertorium der Thierheilkunde de 1853; elle se communiqua aux moutons, aux porcs et même à l’homme; elle affectait d’a- TRAVAUX INÉDITS. 51 « Cette section ne renferme qu’une seule espèce connue ; c'est le Sarcopte de la chèvre ($. capræ). Ce Sarcopte par- ticulier divise l'épiderme avec ses palpes (!), s'enfonce et se loge dessous, mais sans creuser de sillon proprement dit. Sa présence provoque la manifestation d'une gale qui, par ses caractères morbides, se rattache à la psore due aux Sarcoptes et à celle des Dermatodectes. » Après ces lignes, les auteurs donnent la classification suivante des Acares, que nous reproduisons : « Classe des Arachnides. — Famille des Acarus. » GENRE PREMIER. — SARCOPTES. — Palpes distinctes et mobiles (!); » Mandibules supérieures (!) terminées par un petit cro- chet ; inférieures (!) dentelées; chez le mâle la dernière paire de pattes postérieures développées est terminée par un petit crochet. » Section première. — Ventouse des quatre pattes anté- rieures longuement pédiculées, dos hérissé de spinules, ventouses copulatrices nulles.’ » 1° Sarcoptes scabiei. — Müle : Épimères des pattes pos- térieures réunis par paire. Femelle : Orifice génito-anal au bord postérieur de la face ventrale. Habite sur l’homme, sur le chien, sur le lion, se trouve aussi sur le cheval. » Peut-on rapporter à la même espèce la larve de Sar- copte observée par M. Paul Gervais sur un dromadaire galeux du Museum ? » 20 Sarcoptes suis. — Müle : Épimères de pattes posté- rieures réunis tous ensemble. Femelle : Orifice genito-anal au bord postérieur de la face ventrale, habite sur le porc. » 3 Surcoptes cati. — Mdle : Épimères des pattes posté- rieures séparés. Femelle : Orifice génito-anal au tiers pos- térieur de la face dorsale. Habite sur le chat. bord la tête, les oreilles, les lèvres, et s’étendait ensuite aux extrémités. Remarquons que la gale causée par le Choriopte de la chèvre procède inversement et n’attaque pas la tête; du reste elle n’est pas contagieuse aux autres espèces. 52 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. » Section 2. Ventouses des pattes antérieures presque sessiles; ventouses copulatrices ; dos privé de spinules. » 4° Sarcoptes capræ. — Müle : Épimères des pattes sé- parés; pattes antérieures portant une ventouse. Femelle : Orifice génito-anal au bord postérieur de la face ventrale; première patte postérieure terminée par une ventouse. Habite sur la chèvre. » Observation. — Cette espèce est remarquable par le volume des ventouses aux paltes antérieures et par la longueur des soies aux postérieures. » Genre de vie.— Incise l’épiderme cutané, vit en famille sous les croûtes galeuses où la femelle dépose ses œufs. » GENRE II°. — DERMATODECTES. — Palpes soudées en rostre. Mandivules supérieures (!) et inférieures (!) ré- duites à des stylets exsertiles.—Chez le mâle, la première paire de pattes postérieures très-développée et terminée par une ventouse; la dernière rudimentaire. » Observations. — Ventouses copulatrices développées ; dos non hérissé de spinules ; épimères des pattes posté- rieures séparés chez le mâle ; orifice génito-anal au bord postérieur de la face ventrale. Dans ce genre comme dans le précédent, les quatre premières paires de pattes offrent toujours des ventouses terminales. » 4° Dermatodectus ovis. — Mäle : première paire de pattes postérieures terminée par un crochet simple. Habite sur le mouton. » 2 Dermatodectus equi. — Mdle : première paire de pattes postérieures terminée par deux crochets dont un bifide. Habite sur le cheval, se trouve aussi sur le bœuf. » Genre de vie. — Ponctionnent l’épiderme, vivent en famille parmi les croûtes de gale où la femelle dépose ses œufs. » Si nous avons reproduit intégralement cette classifica- tion, malgré son étendue, c'est que, comme nous avons à faire à son égard les mêmes observations que nous avons déjà faites aux premiers travaux de M. Bourgui- TRAVAUX INÉDITS. 53- gnon, nous voulons que nos lecteurs puissent juger de visu, et surtout la comparer avec celle que nous donne- rons plus loin. Nous lui ferons encore d’autres reproches; pourquoi avoir emprunté à Gerlach le nom de Dermato- decte appliqué à l’ancien Acarien du cheval, déjà nommé par M. Gervais Psoropte? Ce nom-ei vaut mieux que l’autre et de plus il avait droit de priorité; aussi M. Robin l’a-t-il rétabli. Ce que MM. Bourguignon et Delafond auraient pu faire aussi, c'était, puisqu'ils paraissaient avoir connaissance des travaux de Gerlach — aussi imparfaits il est vrai que les leurs, au point de vue entomologique surtout — publiés l’année précédente, de lui emprunter le nom qu'il donne à l’Acarien nommé par eux d’abord Sarcoptes capræ, puis Sarcodermatodecte; ce parasite diffère du reste plus des Sarcoptes et des Psoroptes qu'il ne leur ressemble, aussi M. Gervais en avait-il fait le type de son genre Choriopte, et bien que M. Robin lui ait préféré le nom déjà donné par Gerlach, Symbiote, à cause de la priorité. Nous conserverons le nom de Choriopte parce que celui de Symbiote a déjà été donné à des coléoptères !. En juin de la même année, Delafond, dans une note à l’Académie des sciences, annonce avoir découvert, sur un mouton napolitain galeux, un Acarus très-différent de celui anciennement connu chez ce ruminant : « Le mouton, sur lequel a été observé ce Sarcopte (qu’on a lieu de considérer comme identique à celui qui vit sur l’homme, le lion?, le cheval), présente à la peau de la 1. Par Redtenbacher à un genre de coléoptères de la famille des Entomichideæ. 2. Lors du séjour d’une ménagerie à Paris, en 1855, plusieurs animaux étant devenus galeux, entre autres un lion, des hyènes, et un ours, et la gale s'étant communiquée à des employés de cette ménagerie, et même au dompteur féminin qui l’exhibait, MM. Delafond et Bourguignon reconnurent que cette gale était causée par un Sarcopte semblable à celui de l’homme et du cheval, ainsi que nous l’avons rapporté plus haut, D4 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. face, des lèvres, du pourtour des yeux, une grande quantité de sillons isolés ou réunis et de très-nombreuses papules prurigineuses, les unes solitaires, les autres rap- prochées, confondues et formant des croûtes épaisses, dures, adhérentes, de couleur grisâtre; c’est dans ces sillons et sous ces croûtes que vivent et pullulent les Sarcoptes. La maladie connue sous le nom très-impropre de noir-museau, et dont on ignorait la nature, est donc une variété de gale due aux Sarcoptes. » En 1858, Delafond communique à la Société centrale vétérinaire la découverte qu'il vient de faire d’une affec- tion particulière de l'oreille du lapin, sorte de catarrhe parasitaire causé par des colonies de Dermatodectes (Psoroptes de M. Gervais) en tout semblables à celui du cheval. C'est encore en cette même année 4858 que MM. Bour- guignon et Delafond découvrent, sur le lama (camelus paeo), un Sarcopte qu'ils regardent aussi comme de la même espèce que celui de l’homme : « Ce Sarcopte, — lit-on dans les comptes-rendus de l'Académie des sciences t. XLVI p. 813, — vit en quantité considérable sous l’épiderme de la peau du lama, en y creusant de nom- breuses galeries qui, par leur réunion, donnent lieu à un soulèvement de cellules épidermiques et à une sécrétion morbide sero-purulente qui donnent lieu à des croûtes épaisses, dures, blanchâtres ou jaunâtres et adhérentes. C’est au-dessous de ces croûtes et à la surface de la couche villo papillaire cutanée que vivent et pullulent par milliers les Sarcoptes. » Après ces diverses découvertes, MM. Bourguignon et Delafond concentrèrent toutes leurs études, tous les résul- tats de leurs recherches dans un volumineux mémoire intitulé : Traité pratique de la psore, qu'ils présentèrent à l’Académie des sciences. Cette savante compagnie le couronna et en vota l'impression dans ses mémoires. (Il a paru en 1862.) — Certainement ce mémoire renferme TRAVAUX INÉDITS. 55 beaucoup de choses neuves et intéressantes, mais il a tous les défauts que nous avons déjà signalés dans les pre- mières recherches de ces deux auteurs : absence complète de méthode scientifique dans leur tentative de classifi- cation entomologique, nombreuses erreurs dans l'étude anatomique des Acariens psoriques et dans l'interprétation des caractères spécifiques. Il n’est pas jusqu'à la partie pathologique qui ne laisse beaucoup à désirer : ainsi la gale sarcoptique du cheval, la plus grave de toutes les affections psoriques de cet animal, n’est pas décrite avec les caractères réellement pathognomoniques qui la font distinguer, cela s'explique : Delafond n'ayant vu qu’un spécimen de cette affection, sur un vieux cheval du cours d'opérations de l’École d’Alfort, sur lequel la maladie était probablement ancienne, il n’a pu rattacher ce fait isolé avec les grandes épizooties, décrites à différentes époques par divers auteurs, que l’on attribuait exclusivement à des causes anti-hygiéniques et qui n'étaient autre que de la gale sarcoptique. Ajoutons encore à l'actif de Delafond et Bourguignon la découverte qu’ils firent en 4863, d’un véritable Sarcopte scabiei sur le chien, lequel, d’après les dimensions qu'ils en donnent, ressemble trait pour trait au Sarcopte scabiei de l’homme; le fait a été communiqué à la Société de biologie. Peu de temps après la découverte des Sarcoptes scabiei sur le cheval par Delafond, parut dans les Mémoires de la commission d'hygiène hippique près le Ministère de la guerre, &. VIT — (antidaté d'au moins trois ans) — un rapport sur la gale du cheval, qui avait régné dans l’armée pendant les années 4855-56, surtout sur des chevaux revenant de Crimée. Les auteurs, MM. Goux et Gillet, 1. Ce devait être un cheval revenant de la guerre de Crimée, ou ayant contracté la gale dans un corps qui avait fait cette campagne, car nous verrons plus loin que la gale sarcoptique du cheval n’est jamais sporadique. Lo 6 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. vétérinaires principaux, annoncent y avoir trouvé un Acare, plus petit que l’Acare ordinaire du cheval dont ils ne peuvent donner les caractères, mais qu’ils regardent néanmoins comme analogue à celui de l'homme. — (Nous répéterons que, quand ils rédigèrent ce rapport, la décou- verte de Delafond d’un Acarien semblable à celui de l’homme chez le cheval était faite et publiée). — La des- cription de cette gale est tellement copiée sur celle de l’homme, à laquelle ils empruntent un prétendu sillon caractéristique qui n’est jamais perceptible sur les ani- maux couverts de poils ; ils donnent si souvent, et à tort, comme une papule la lésion élémentaire de cette gale sarcoptique du cheval, que quand cette terrible épizootie réapparut à la suite de la guerre néfaste de 1870, peu de vétérinaires tant civils que militaires la reconnurent ; et ce sont certainement les fausses notions qu'on avait sur son compte qui firent que cette maladie persista de longs mois dans certains régiments, et existait même encore au commencement de cette année dans quelques-uns, c’est-à- dire deux ans après ses débuts; d’où, la nécessité de reprendre tout à fait à nouveau, l'étude de la gale chez les animaux. En 1859, dans les Mémoires de l’Académie de médecine, Paris, t. XLIX, page 164, parait un important mémoire de MM. Raynal et Languetin, sur une Gale des poules non encore étudiée, causée par un Acarien psorique nouveau, dont la description complète a été faite par MM. Robin et Lanquetin, et qu’ils ont nommé Sarcoptes mutans. En 1859, paraît dans la Gazette médicale de Paris, n° 30, une importante note de M. Robin intitulée : Recherche sur le Sarcopte de la gale humaine. Cette note est le commen- cement d’une série de recherches et d’études sur un grand nombre d'espèces du sous-ordre des Acariens, d’après une méthode qui montre tous les défauts et tous les inconvé- nients de celles des auteurs qui l’ont précédée. M. Ch. Robin les énumère lui-même dans un de ses mémoires TRAVAUX INÉDITS. 57 publié à Moscou en 1860 (Mémoire zoologique et anato- mique sur différentes espèces d'Acariens) : « Les descriptions zoologiques et anatomiques de toutes les espèces d’Acariens connues laissent beaucoup à dési- rer. Les lacunes à combler et les erreurs à rectifier pro- viennent de plusieurs sources : » La première cause d'erreurs est que les détails né- cessaires à connaître pour bien classer zoologiquement beaucoup de ces aimaux ne peuvent êtres constatés et étudiés convenablement qu'à des grossissements supé- rieurs à ceux qu'on a employés jusqu'à présent. Ainsi le corps des espèces rentrant dans les genres Tyroglyphus, Psoroptes, Sarcoptes, Simonée, etc..., ne montre toutes les particularités de son organisation extérieure, néces- saires aux Zoologistes, qu’à des pouvoirs amplifiants de 150 à 300 diamètres réels. La structure de leur tête et de quelques parties des pattes ne s’élucide qu'avec des gros- sissements de 400 à 500 diamètres réels..…. » La seconde source d'erreurs provient de ce que beau- coup de descriptions ont été publiées par des médecins et des vétérinaires et même des naturalistes peu au courant des lois d’après lesquelles se trouve établie chez les ani- maux la corrélation générale entre les dispositions anato- miques profondes et les conformations organiques exté- rieures. Or, comme ce sont surtout celles-ci qui, d’après cette corrélation, servent de caractère pour la détermina- tion et le classement des espèces, ils ont souvent méconnu leur valeur ou leur importance relative comme caractères zoologiques ; il en est résulté qu’ils ont omis de signaler ou même de rechercher si certaines dispositions anato- miques propres à toutes les espèces jusqu'alors connues de l’ordre ou de la famille, se rencontraient ou manquaient positivement chez l’animal qu'ils étudiaient, soit à l’une soit à l’autre de ses phases d’évolutions..…. » L'animal à étudier doit être placé dans la glycérine pure ou étendue d’eau. Ce liquide a, en effet, la propriété D8 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. de rendre les tissus transparents et de faire ressortir, avec la plus grande netteté, toutes les parties du sque- letie, les plis et les saillies de l'enveloppe, les poils, les tubercules basilaires..… » On doit dessiner les objets tels qu’un ensemble ou une succession d'études les a montrés réellement confor- més ou constitués, et non pas avec les déformations et les ruptures dues au hasard des préparations, comme font les commencçants.… » Des remarques analogues se présentent à l'esprit, à propos de la manière de décrire les organes ou les ani- maux même ; l'expérience en anatomie et en zoologie a montré depuis longtemps qu'il était nécessaire de se sou- mettre à certaines règles à cet égard, sans lesquelles on est conduit soit à des omissions, soit à donner beaucoup plus d'importance à certains caractères, ou vice versa, qu'il ne faut; valeur que la comparaison des animaux les uns aux autres fait seule connaitre... » On reconnait bientôt que les suivre simplifie les des- criptions et fait éviter de donner des noms nouveaux ou arbitraires à des organes dont les analogues ont déjà été nommés ; on reconnait surtout que leur usage conduit à rechercher des organes qui quelquefois ne sont que rudi- mentaires sur les êtres qu’on étudie et qui seraient négligés sans les investigations que sucite toute méthode vraiment scientifique. » Caractères taxinomiques de l'ordre des Acariens (Walknær), (Acaridies, Acaridiens, Acarides, Acarins, Acarée des auteurs, considérés tantôt comme ordre, tantôt comme famille, sous-elasse des Arachnides-ologastres ou Acarulistes de Dugès.) » Corps plus ou moins aplati en dessous, convexes en dessus, appareil buccal ou rostre disposé en organes propres à diviser ou à sucer, enveloppés ou supportés par une lèvre inférieure ou sternale, en cuiller ou en étui (Thécastome de Walknær) rapprochés en forme de tête TRAVAUX INÉDITS. 59 saillante ou caché sous l’épistome (nuque, labre ou ban- deau), insérés dans une dépression du céphalothorax, le plus souvent non segmenté; largement uni à un abdomen non annelé dont parfois rien ne le sépare (Thoracogastre de Dugès). Demi-métamorphose ou partielle, caractérisée par la naissance à l’état de nymphe ou demi-nymphe (ou larve) portant six pattes seulement. » L'étude des animaux de l’ordre des Acariens exige, plus que celle d’aucun autre, la connaissance approfondie de l’organisation des autres groupes de la classe des Arach- nides..…. » Comme chez ces derniers, les Acariens ont la tête confondue avec le thorax, et ce qu’on appelle tête n’est autre chose que le rostre. » Caractères laxinomiques de la famille des Sarcoptidés. » La famille des Sarcoptidés (Gervais et Van Bénéden) se caractérise ainsi : » Animaux grisâtres, très-petits (variant de volume entre 4 et 5 dixièmes de millimètres) !, à corps mou, non cuirassé, sans veux, ni stigmates respiratoires ; à rostre pourvu de mâchoires inermes très-petites, portant des palpes latéraux volumineux à trois articles munis de un à trois poils ; palpes soudés dans une partie de l’étendue de leur bord interne à une ièvre membraneuse dépassée par les mandibules et portant deux poils à sa face inférieure, et une languette à sa face supérieure; pattes à cinq ar- ticles disposées en deux groupes de deux paires chacune, placés l’un près de la tête, l’autre près de l'abdomen, avec un intervalle entre eux; tarses terminés par une caron- cule vésiculeuse onguiculée, ou par une ventouse avec ou sans crochet, aux pattes antérieures au moins, et pédicu- 4. M. Robin, et nous-même, depuis la publication de ce mé- moire, avons décrit de nouveaux Acariens de la famille des Sarcoptidés, dont quelques-uns vont jusqu'à un millimètre de long, comme le Carpoglyphe et le Tyroglyphe des champignons {in journal de l’Anatomie et de lu Physiologie). 60 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. lée ou non, mais caduque chez les femelles adultes de quelques espèces. » À. — Remarques sur les caractères sus-indiqués. » Les Acariens de la famille des Ixodés se distinguent facilement des Sarcoptidés par la disposition de leurs palpes qui sont libres, leur lèvre hérissée, faite en forme de cuiller, les crochets de leurs tarses caronculés ou non et leur bouclier dorsal. » Les Gamasidés s’en distinguent aussi aisément par leurs palpes libres à articles d'épaisseur égale et le double crochet de leurs tarses pourvu ou non de caroncule vési- culiforme ou d'une membrane lobée. » Les Oribatidés se distinguent aussi sans peine des Sarcoptidés par la dureté de leur enveloppe extérieure (bouclier ou euirasse), et leurs palpes libres à cinq arti- cles. » Bien que les palpes des Cheylètes n'aient que trois articles, ces animaux se distinguent facilement aussi des Sarcoptidés, parce que les palpes sont libres, pourvues d'appendices pectinés au bout de leur dernier artiele et volumineux à la base. » B. — Remarques sur les poils des Sarcoptidés. » sur toutes les espèces qui rentrent dans la famille des Sarcoptidés on trouve des poils sur les côtés de l'anus et de tout le corps, sur les faces ventrales et dorsales du cé- phalo-thorax et sur le notogastre. Ces poils sont très-longs ou très courts, d’une espèce, d’un âge ou d’un sexe à l’autre ; ils sont toujours disposés symétriquement par rapport à la ligne médiane, soit par paires soit par groupes... Les divers articles des pattes offrent aussi des poils se reproduisant régulièrement d’une espèce à l’autre d’après un type constant... ; TRAVAUX INÉDITS. 61 » CG, — Remarques sur les sillons cutanés des Sarcoptidés. » Une autre remarque anatomique, importante aussi pour la détermination des espèces et des genres doit être faite sur les stries ou sillons cutanés, onduleux, concen- triques, symétriquement disposés, que l’on observe sur un grand nombre de Sarcoptidés...… » Ils sont larges dans toutes les espèces du genre sar- copte, et chez le Scarpotes scabiei ils sont interrompus par des saillies coniques, courtes, terminées en pointes mousses ou aiguës, selon la place qu’elles occupent, et a base plus ou moins élargie et continue avec le tégument. » Il importe de noter que le tégument recouvre les pièces du squelette comme un vernis et en emporte le moule à chaque mue, mais ces pièces elles-mêmes ne tombent pas. » Les mandibules (appelées aussi forcipules, chélifères et serres chez les Arachnides en général), sont au nom- bre de deux de chaque côté de la ligne médiane chez les Sarcoptides ; elles y sont terminées en pinces didactiles comme chez les autres Acariens, les Phalangiens, etc. C’est à tort, par conséquent, que MM. Bourguignon et De- lafond parlent de mandibules supérieures et de mandi- bules inférieures, car il n’y en a qu'une paire et non deux. » D. — Remarques sur les anneaux du céphalo-thorax el sur l'abdomen des Sarcoptidés. » Une remarque importante à ajouter aux précédentes et qui est du même ordre, la subdivision du céphalotho- rax. Chez les divers Sarcoptidés, le céphalo-thorax est ma- nifestement annelé sans disjonction des quatre téguments qui le forment. Ce fait s’observe bien chez les Sarcoptes scabiei (Latreille) et Cati (Hering), lorsques ces ani- 62 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. maux sont observés vivants ou morts, légèrement con- tractés, mais préservés de toute compression des lames de verre. Ainsi les Sarcoptidés rentrent dans le type des Arachnides, non-seulement par le nombre de leurs pattes, mais encore par celui des pièces du céphalo-thorax qui restent distinctes entre elles, et de l'abdomen chez quel- ques espèces, bien qu’elles soient entièrement confon- dues chez la plupart. De : . . ° . ô . : . . . . . . . e .) À la suite de ces pages que nous avons reproduites afin de donner une idée complète de la méthode suivie par M. Robin dans l'étude des Acariens, méthode que nous suivrons scrupuleusement, il donne ensuite les caractères du genre Sarcopte, puis des trois espèces qu'il reconnait à ce genre, savoir : le S. Scabiei, le S. Cati et le S. Mu- tans ; nous nous servirons de celte description, quand nous décrirons nous-mêmes ces Acariens. Quand nous aurons encore cité le remarquable article du Dictionnaire vétérinaire de MM. Bouley et Reynal, nous en aurons à peu près fini avec les auteurs qui se sont occupés de la gale des animaux et de leurs para- sites 1. se Cet article, rédigé en 1862 par le regretté directeur de 1. Un professeur vétérinaire, M. Lafosse, de Toulouse, qui en 1861, a publié une Pathologie vétérinaire, où 220 pages sont consacrées aux maladies de la peau des animaux, pourrait trou- ver étonnant que nous ne le citions pas ici; c’est qu'aussi il s’est par trop inspiré pour ce travail, des idées de M. Devergie, qui est loin de représenter le progrès en Dermatologie. Pour en rendre juge le lecteur, nous ne voulons citer que la phrase suivante qui selit page 235 du 2e volume de l’ouvrage de M. La- fosse : « Bien que la gale soit, le plus souvent, le résultat du dépôt et de la multiplication, sur la peau, d’animalcules aca- rides, il n’est pas encore possible, DANS L'ÉTAT ACTUEL DE LA SCIENCE, d'affirmer qu’elle ne puisse jamais se développer spontanément ! I! (C'est nous qui soulignons les phrases ci-dessus). TRAVAUX INÉDITS. 63 l'École vétérinaire de Bruxelles, M. Verheyen, est remar- quable surtout par la beauté du style, par la netteté des descriptions nosologiques, — du moins pour les va- riélés de gale anciennement connues, — qui décèlent le praticien exercé et sagace, mais nous devons ajouter qu'il est très-faible dans la partie qui traite de l'histoire na- turelle des Acariens psoriques ; cela tient à ce que cette partie n’est autre que la traduction résumée des travaux allemands de Gerlach et de Fürstenberg, patients cher- cheurs, mais pauvres entomologistes. Fürstenberg a pu- blié un splendide in-folio où le luxe des planches le dis- pute au luxe typographique et où la partie historique occupe les deux tiers de la place ; c’est celle qui est la plus intéressante et qui a le plus de valeur, car on y trouve l'analyse et souvent de longues citations des 297 au- teurs de tous les temps et de tous les pays qui se sont occupés des Acariens psoriques. Cette œuvre d’érudition est colossale et on est frappé d'étonnement devant la pa- tience qu'il a fallu pour en réunir tous les éléments. Mais il ne faut pas chercher autre chose dans l’ouvrage de Fürstenberg, car, malgré sa prétention à être complet et à vouloir donner des figures exactes sur l'organisation des Acariens psoriques, on rencontre des descriptions d’une entomologie tellement fantaisiste qu'il dépasse en ce genre Bourguignon lui-même. On y voit, par exemple, que dans les Sarcoptes la tête (?) est distincte du tronc, qu'on y compte quatre paires de demi-mâchoires, que les femelles pondent par l'anus, etc., etc. Les descriptions du système musculaire, du système digestif, du système ner- veux (!) sont à l'avenant, et tout cela accompagné de des- sins faits à la chambre claire, où toutes les déformations, toutes les brisures accidentelles, dues au hasard des pré- parations sont scrupuleusement indiquées, où ce qui appartient à la face supérieure est indiqué à la face infé- rieure et réciproquement. Fürstenberg dit naïvement dans sa préface qu'il a fait toutes ses études sur les Acariens —64 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. avant d’avoir rien lu sur la matière, ce qui prouve l’exac- titude de ses descriptions ; à notre avis, cela prouve pré- cisément le contraire, car un esprit cultivé et prévenu n'aurait pas vu les choses impossibles qu'il a vues. Sa classification est bien du même crû que ses descriptions : pour peu qu’il trouve des différences dans le volume des tubercules ou papilles coniques du dos, pour peu que la chitine qui les recouvre lui paraisse plus ou moins épaisse, cela lui suffit pour créer de nouvelles espèces. Gerlach, lui, avait fait autant d'espèces acariennes que d'espèces d'animaux galeux, c'était plus simple. Voici la classification de Fürstenberg : « Genre Sarcopte. — Sarcoptes scabiei (vit sur l'homme et le cheval) ; Sarcoptes crustosæ (vit sur certains danois et norwégiens galeux); Sarcoptes squammiferus (vit sur le cochon et le chien) ; Sarcoptes vulpis {vit sur le loup) ; Sarcoptes caprée (vit sur la chèvre) ; Sarcoptes minor (vit sur le chat). Espèces douteuses pour lui, ou qu'il n’a pas vues : Le Sarcoptes rupicapræ, d'Héring; le Sarcopies dro- maderi, de Gervais ; le Sarcoptes mutlans, de Ch. Robin. » Genre Dermatophagus. — C'est le Symbiote de Ger- lach, le Choriopte de Gervais. —- Il comprend une seule espèce : le Dermathophagus bovis, qui vit sur le bœuf et le cheval. C’est le Sarcoptes bovis d'Héring, le Symbiotes bovis et le Symbiotes equi, de Gerlach, que Verheyen pro- pose de nommer le Dermatophagus communis. » Genre Dermatokopte. — C'est le Dermatodecte de Ger- lach, le Psoropte de Gervais {(Verheyen opte pour le nom de Dermatodecte, tout en regrettant que Delafond et Gerlach n'aient pas adopté le nom de Psoropte primitive- ment donné par Gervais). Ce genre ne comprend qu’une seule espèce, le Dermalokopte communis, qui vit sur le cheval, le bœuf et le mouton, c’est le Sarcoptes equi d’Héring, le Psoroptes equi de Gervais, le Dermatodecte equi, D. bovis, D. ovis, de Gerlach. » M. Verheyen adopte un quatrième genre, le genre Cho- TDeyrolle Ât. Împ Pecquet. Revue et Mag.de Zoologie. 1877. 4 RAT pr) MOST NU La { so Revue et Mag de Zoologie (1877). PLTE ATb. Marchand, del. et Lith. 1/3 Imp.J Langlois, à Chartres. Anser Cineraceus. TRAVAUX iNÉDITS. 65 riote, fondé par Gervais, pour le Sarco-Dermatodecte, de Delafond et Bourguignon, sans s’apercevoir qu'il fait dou- ble emploi avec le genre Symbiote de Gerlach et le Der- malophagus de Fürstenberg. Cette erreur est le résultat de la confusion que les naturalistes d'occasion, français et allemands, les Bourguignon, les Gerlach, les Fürsten- berg, ete., ont apportée dans la nomenclature des Aecariens psoriques, et ce fait prouve une fois de plus combien les reproches que leur adresse M. Robin sont fondés et com- bien il est nécessaire de suivre les règles que les vrais savants, les naturalistes sérieux ont posées. Pour notre compte; nous ne nous en écarterons pas. En résumé, à part les travaux de M. Robin sur le Sar- copies de la gale humaine et celui de la gale des poules, à part une monographie que nous avons publiée en 4879, dans le Recueil vélérinaire, sur les trois variétés de la gale du cheval et les Acariens qui les causent, des notes sur la gale de Là, girafe, de la gazelle et du loup que nous avions étudiées à/la ménagerie du Muséum ; tout est à refaire sur la zoologie des Sarcoptides psoriques et sur les affec- tions qu'ils causent. De plus, la question de la transmis- sion de la gale d’une espèce à l’autre et des animaux à l’homme n’est pas encore vidée, puisque M. Hardy et ses élèves soutiennent encore énergiquement que cette der- nière est impossible !. Nous avons répondu à cette ques- tion ? et nous allons essayer de mettre à la hauteur de la science l’histoire naturelle des Acariens psoriques. 1. G. Mailhetard. — Contribution à l'étude de la gale (thèse). Paris, A. Delahaye, 1875. 2. Archives générales de médecine, n® de novembre et dé- cembre 1876. ù (Revue et Mag, de Zoologie, 1877.) 66 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. DEUXIÈME PARTIE HISTOIRE NATURELLE DES ACARIENS QUI CONSTITUENT LA TRIBU DES SARCOPTIDES PSORIQUEN Les animalcules microscopiques, qui sont la cause de la gale chez l’homme et les animaux, appartiennent à un groupe zoologique qui, pour Linnée, ne constituait qu’un petit genre, le genre Acarus, dont le type était le eiron du fromage, appelé Ayaot par Aristote ', genre qui était une subdivision des Arachnides, rattachés alors aux Insectes. Depuis Lemarck, les Arachnides forment une classe à part, distincte des Insectes par l'absence complète d'ailes, la présence de huit pattes, et la tête confondue avec le thorax ; et le genre Acarus, érigé d’abord en tribu par Latreille, constitue aujourd’hui un Ordre extrêmementnom- breux en espèces, qui augmentent encore tous les jours. Caractères Taxinomiques de l'ORDRE DES ACARIENS (Walknaer). — (SYNONYMIE. — Acaridiens, Acaridies, Acarides, Acarins, Acarés, Acares.) Corps plus ou moins aplati en dessous, convexe en dessus ; appareil buccal composé d'organes propres à di- viser et à sucer, supportés par une lèvre inférieure résul- 1. De Axapnç, indivisible. TRAVAUX INÉDITS, 67 tant de la soudure des mâächoires et formant cuiller ou étui (Thécastome de Walknaer), rapprochés en forme de rostre, saillant ou caché sous l’épistome (nuque ou ban- deau), et inséré dans une dépression antérieure du cé- phalothorax ; celui-ci, le plus souvent non segmenté, lar- gement uni à un abdomen non annelé, avec lequel il est ordinairement confondu. Les Acariens sont ovipares, quelques-uns cependant sont ovovivipares, à métamorphoses caractérisées seule- ment par la naissance d’une larve molle, semblable ou non aux parents, n’ayant ordinairement que six pattes, et par des mues ou métamorphoses successives par les- quelles ils arrivent à leur dernière forme f. Les Acariens sont terrestres ou aquatiques. Quel que soit leur genre de vie, ils ont une tendance extraordinaire à la vie parasitique, à ce point que nous ne connaissons actuellement que les Oribatides, acariens coriaces des mousses, qui ne se rencontrent jamais sur d’autres ani- maux ; tous lesautres, au contraire, y passent une partieau moins de leur existence, et quelques-uns l'y passent tout entière : les uns s’y attachent simplement pour se faire transporter ailleurs, comme les hypopes des Tyrogly- phes ”, et les nymphes des Gamases ; les autres pour y vivre des humeurs exhalées à la surface de la peau, d’au- tres encore percent la peau pour y sucer du sang qui sert à leur développement ou à celui de leur progéniture, comme les larves des Trombidions, les fxodes, les Argas, les Dermanysses, les Ptéroptes, sans causer d’autres dom- mages qu’une piqûre inoffensive ; d’autres vivent dans le tissu cellulaire et les bourses aériennes des oiseaux ; i. Ces mues ne sont pas de simples changements de peau, mais une renaissance, un renouvellement complet et total de l'individu, comme nous le verrons plus loin. 2. Mégnin. — Notes sur la position zoologique et le role des Hypopes, dans Comptes-rendus, Acad. sc., 14 juillet et 18 août 1873, 68 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. d’autres enfin se logent sous l’épiderme qu'ils déchirent ou soulèvent, y vivent en colonies innombrables et déter- minent par leurs morsures répétées et venimeuses, l’érup- tion eczémateuse et prurigineuse qui constitue la gale. Il y a donc des Acariens faux parasites ; d’autres dont le parasitisme est intermittent; d’autres qui sont para- sites permanents mais inoffensifs, à la facon des épi- zoaires, c’est-à-dire sans nuire aux fonctions des tégu- ments ; d'autres enfin, — ce sont les Acariens psoriques, — qui sont des hôtes fort dangereux et compromettant réellement la santé. La connaissance de ces faits est indispensable dans l'étude de la gale, surtout de la gale des animaux, car cela évitera de prendre pour des facteurs de la gale des Acariens parfaitement innocents, comme cela est arrivé à Gerlach, par exemple, qui a pris un Hypope, trouvé sur un éléphant, pour un Acarien psorique et qui l’a classé comme tel dans son genre Symbiote. Avant d'aborder l'étude spéciale des Acariens de la tribu des Sarcoptides psoriques, il est néessaire de montrer la place qu'elle occupe dans la classification générale des Acariens. Mais y a-t-il une classification générale, méthodique, des êtres de cet ordre, assise sur des bases assez fixes, assez certaines pour n'être pas sujette à de sérieuses con- testations ? Nous ne le pensons pas. La classification la plus généralement admise aujour- d'hui est encore celle de Dugès, à peine modifiée par M. le professeur P. Gervais !, basée principalement sur la forme des palpes et celle du dernier article des pattes ; elle a produit, malgré l'insuffisance de sa base, des groupes assez naturels, et il y aurait peu de chose à faire pour qu’elle fût parfaite. 4. P. Gervais et Van Beneden. — Zoologie médicale, 2 vol. in-8°, Paris, 1869, 2e vol., p. 455. + TRAVAUX INÉDITS. 69 Mais ce sont les rapports des familles entre elles qui ont été jusqu'à présent bien négligés ; ainsi, M. P. Ger- vais classe ces neuf familles dans l’ordre suivant : 1. Scirridés ou Bdellidés, 2. Trombidiés, Hydrachnidés, Gamasidés, . Ixodidés, Oribatidés, Sarcoptidés, . Demodicidés, . Arctisconides. Il est évident que les trois premières familles ont de grands rapports entre elles et forment un premier groupe très-naturel ; les Cribatidés et les Sarcoptidés en forment un deuxième ; les Gamasidés et les fxodidés un autre ; mais quels rapports la première division a-t-elle avec la seconde, et celle-ci avec la troisième ? C’est ce qu’on ne s’est pas attaché à rechercher. Nicolet 1 avait déjà divisé ies families de Dugès en deux groupes : un premier comprenant ceux qui vivent dans l’eau et ceux qui vivent sur la terre; cette sépara- tion est rationnelle, bien qu’elle isole les Hydrachnidés des Trombidiés, dont on ne peut nier l’analogie d’organi- tion ; mais la classification de Nicolet n’établit aucun rap- port entre les autres familles qu’il énumère sans donner les raisons du rang qu'il assigne à chacune d'elles. Îl nous semble cependant qu'on peut classer les fa- milles acariennes sur des bases rationnelles, telles, par exemple, que les modifications présentées par le sque- lette. C’est la base qui a été adoptée comme la plus sûre pour la classification des vertébrés, et même pour les In- sectes, et nous la regardons comme parfaitement appli- cable aux Acariens. C’est ce que nous allons essayer. œuS © 4. Nicolet. — Mémoire sur les Oribatidés in Archives du Museum, t. vIr, p. 281. REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. 70 *S2D191POUW2( "SADIUOISUIUF :S9P2901 "SHPIUYIDAPRH "SAPLADYIOUUT SPIDIQUOUL ‘SPDIA10S ‘snqofim °Sppu1do240S ‘S2PNDQUO ‘SPPIPOTI "SAPASDWD1) 5.0... —IUIIOA Jepneo jJUOWOSUOOId € ste. e-pepneo Juowosuoqoid sues -“oduwu01 EI 8 S09pnos SSINIPUET 0.0 u® 9PI09SIp OWeIUOË ke soJeE}S -nqn) owmeayod Quor e soeurs ses. ove sessestte SINOSSTAUI sodreq *:: SOUMOJITA)S SONAIPUEIN *:*SOULOIOU2 SO[NAIPUEN ++: 6J040019 R SOINAIPUEN sole relate ere sJ0r41S U9 SON GIPUeI\ -::+:: SoUHOJIUUoJUE sodteq °°° *‘O41OWM99 +++ * OJTEI ‘SOOTUE £ & S0)Ed ‘STONE 9 & S0JEd ‘Saone 9 E Se}}ed ‘SOJOIME G E 0124 ‘:'SOIOIpIE € R S0))Ed ‘SOOrIE 9 R S9J)8d | *‘saoJaui1de sop oseq anod quefe oyeçonbs *OPISLI UINUI9/S un oseq queie oyojonbg anod t--sonbrenby \ *SOIJSOHOL \ | SNAIHVO TRAVAUX INÉDITS. 7H La plupart de ces familles sont subdivisibles en tribus, surtout celles des Sarcoptidés, des Trombidiés, ete. Aïnsi, celle des SARCOPTIDÉS est divisible en quatre tribus parfaitement naturelles et distinctes, aussi bien sous le rapport anatomique que sous celui des mœurs; ces quatre tribus sont : 4° celle des Détriticoles, qui comprend les genres Tyroglyphus, Carpoglyphus et Glyciphagus ; 2 celle des Psoriques, qui comprend les genres Sarcoptes, Psoroptes et Chorioptes ; 8° celle des Avicoles (Ch. Robin), qui comprend les genres Dermaleichus, Plerodectus, Pteroli- chus, Pteronyssus et Proctophyllodes, ete.; enfin celle des Glyricoles qui comprend les genres Myocoptes et Listropho- rus. La famille des TROMBIDIÉS comprend les tribus des Trombidionides, des Tétranicides, des Cheylétides, etc., etc. Nous trouvons à cette classification l'avantage de laisser les unes à côté des autres les familles qui ont le plus d'affinités, le plus de similitude d'organisation, elle est par conséquent éminemment uaturelle. Si la famille des GAMASIDÉS se trouve en tête de la liste, c'est que cette place lui appartient à tous égards ; comme nous le démon- trons dans un mémoire spécial relatif à cette famille !, l’organisation des Acariens qui la composent les place à la limite des Arachnides et des Insectes hexapodes, par- ticipant à l'organisation caractéristique de ces deux classes et établissant la transition insensible de l’une à l’autre, ce que nous avons été le premier à montrer. Comme base de l’étude des Sarcoptidés psoriques dont nous avons à nous occuper dans le présent travail, nous allons commencer par donner les caractères de la famille des Sarcoptidés. FAMILLE DES SARCOPTIDÉS. Les caractères taxinomiques de cette famille sont les 1. Ce Mémoire, qui a paru dans les numéros de mars-avril 1876 du Journal de l’'Anatomie, de M. Ch. Robin, est résumé dans une Note sur l'organisation des Gamasidés insérée dans les comptes - rendus Acad. sc. du 6 décembre 187ä. s { 72 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. suivants : animalcules blanchâtres, quelquefois rosés, de grandeur variant entre 1/10 et un millimètre; à corps mou à l’état de larve, d’adulte et de nymphe normale, cuirassé seulement chez quelques nymphes adventives ou hypopes de quelques genres; sans yeux ni appareil respiratoire complet et visible ; à rostre pourvu de mâchoires inermes très-petites, soudées et immobiles, portant des palpes maxillaires latéraux volumineux à trois articles, soudés dans une partie de leur étendue et par leur bord interne à une sorte de lèvre, qui n’est autre qu'un prolongement membraneux des mâchoires, portant une languette lan— céolée à sa face supérieure ; mandibules chéliformes ro- bustes non stipitées. Pattes à cinq articles disposées en deux groupes placés, l’un près du rostre, l’autre près de l'abdomen ; tarses terminés par un, rarement par deux ou plusieurs crochets inégaux, accompagnés ordinairement d’une caroncule vésiculeuse ou d’une ventouse en cloche plus ou moins longuement pédiculée, caduque chez les femelles adultes d’une espèce. Génération ovipare. Larve hexapode ayant le rostre et la forme générale des parents. Accroissement par mues successives dans lesquelles tous les organes se reforment à nouveau et se complètent successivement. Les Sarcoptidés psoriques se distinguent des Sarcoptides des autres tribus de la même famille par leurs propriétés venimeuses. En effet, les Sarcoptides des deux dernières tribus sont parasites aux mêmes titres que les Psoriques, puisqu'ils pullulent sur leurs victimes el vivent à leurs dépens en absorbant leur humeur, sans cependant déter- miner d'affection de peau. Nous verrons plus loin la dé- monstration des propriétés venimeuses des Sarcoptides psoriques. Les Sarcoptides psoriques comprennent trois genres et six espèces dont nous donnons ci-dessous les tableaux synoptiques. “(uruSon) SADPN0IS ‘y © “(uruSom) sn49/10S VO “(uruSon) sn42/1y10dS °y9 ‘(urus9N) $24/S04/buU0T ‘4 ‘(4 49) sSuomn :S ‘(18439 AINOg)sS24P20)0N S * TRAVAUX INEDITS *(ART) 292Q00$ ‘S ‘(‘A199) ‘q) SHLAOIMOH) ‘(A199 ‘d) SHLAOHOS4 ‘(-1J8'T) SHLAODHVS COCO HO ENTER OEM ES EN à Fe) Jeu np sapneoiq SJUOWOSUOIOIX “sorduis sooxedos seros a1jenb qjue}1od oTpu np Sopneoiq SJU99SUOTOI4 SHLAOINOH} seesssssesesete te SOUMOJIJUAS SIIO $99 9p XN9P JUOP ‘XULYISIC] XNOP uo sodnou8 ‘solos no sriod buro quejiod ojput np Sepnuorq SJUeW9SUOTOIX ose seseeesrreses esse. so... 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Remarques sur les parties qui fournissent les caractères spécifiques et génériques des Sarcoptides. À. Les Poils.— La disposition des poils a été certainement, comme le dit M. Robin, trop négligée jusqu'ici par les naturalistes, qui se bornent à indiquer si le corps est glabre, épineux, ou pourvu de poils. Le corps et les divers articles des pattes offrent des poils ou soies se reproduisant régulièremént d'une espèce et d’un genre à l’autre et sur des parties constamment correspondantes. Ce qu’il importe de savoir, c’est que telle paire de poils, qui est longue dans une espèce, est courte dans une autre, et même prend la forme de spinule ou d’aiguillon dans une troi- sième, ou encore manque tout à fait. C’est ainsi que les deux poils du bord de lépistome, chez les Sarcoptes notoèdres (Del. et B.) ne sont plus que de courts aiguillons chez les Sarcoptes scabiei (Latr.) et manquent tout à fait chez les Sarcoptes mutans (Ch. R.). Chez les Psoroptes et les Chorioptes, se trouvent sur le dos et les flancs deux ou trois paires de poils longs qui, chez les Sarcoptes, sont remplacés par des spinules ou des aiguillons courts et robustes. Chez les Sarcoptes notoèdres (Bourg. et Del), l'anus, qui est situé à peu près au milieu de la face dorso-abdominale, est entouré de deux rangées de spi- nules déliées, mousses, dont trois pour la rangée inté- rieure et quatre par la rangée externe ; or chez le Sarcopte scabiei, l'anus, qui est tout à fait au bord postérieur du notogastre, est entouré des mêmes piquants plus robustes mais situés plus en arrière ; dans les autres genres, l'anus, qui est ventral et plus ou moins marginal, est accompagné de poils plus ou moins longs et en moins grand nombre. Aux jambes, les mêmes appendices se retrouvent aux mêmes endroits, seulement chez une espèce ce sont des poils, chez une autre des spinules, chez d’autres encore des aiguillons ou même des crochets. L’ambulacre à ven- TRAVAUX INÉDITS. 75 touses est même remplacé quelquefois par un simple poil. B. Sillons cutanés. — Les sillons fournissent aussi de bons caractères spécifiques pour distinguer entre eux les Sarcoptides psoriques : larges chez les Sarcoptes, ils sont plus serrés, plus fins chez les Psoroptes et les Chorioptes. Ondulés chez les Sarcoptes notoëdres (B. et Del.), ces plis deviennent des dents coniques très-aigués chez le Sar- coptes scabiei (Latr.); interrompus chez le Sarcoptes mu- tans (Ch. R.), ils forment au milieu du dos de celui-ci un groupe de véritables tubercules aplatis. C. Anneaux du céphalo-thorax et abdomen. — Les anneaux du céphalo-thorax ne sont distinets que dans une espèce de Sarcoptes, le Scabici; ils le sont encore un peu chez les Sarcopies notoèdres et le S. mutans, mais ne le sont plus du tout dans les autres genres. Chez tous les Acariens, les femelles adultes ont une vulve spéciale pour la ponte, située sous le thorax, qui n'existe pas encore chez les jeunes femelles nubiles; chez celles-ci, l’accou- plement se fait par l’anus qui est, à cette période seule- ment, une large ouverture vulvo-anale. Chez les Sarcop- tides psoriques, la vulve d'accouchement est située sur la limite du deuxième et du troisième anneau thoracique, et le pénis, chez le mâle, sur le quatrième anneau. L'abdo- men, toujours arrondi chez les femelles, ne porte que l’anus qui est, chez tous les Sarcoptes, sur la face noto- gastrique et dans les autres genres sur la face abdomi- nale; chez les mâles de ceux-ci, l'abdomen se prolonge en un appendice bicaudal qui porte des poils et à la base desquels se remarque des ventouses copulatrices au moyen desquelles le mâle adhère intimemeut avec la jeune femelle pendant l'acte de l’accouplement. Genre SARCOPTE (Sarcoptes Latr.). Corps large, ovalaire ou orbiculaire, obus aux deux bouts, convexe en dessus, plat en dessous, marqué de 76° DE REVUE ET MAGASIN ZOOLOGIE, 1877. stries sinueuses symétriques; dépassé en avant par un rostre mobile, incliné, aplati, unguiforme, en partie caché sous l’épistome et pourvu de gros palpes coniques à trois articles, bordés par deux joues carénées, membraneuses, transparentes, prolongeant les côtés du camérostome. Mandibules épaisses, courtes en pinces didactiles dente- lées; pattes épaisses, courtes, coniques; tarses pourvus de crochets mousses ou aigus et d’une ventouse articulée sur un pédoncule cylindrique d’une seule pièce. Vulve transversale entre le deuxième et le troisième anneau céphalo-thoracique ; organe mâle sous le quatrième anneau céphalo-thoracique entre les dernières pattes. Anus rétro- dorsal. Remarques. — Les Sarcoptes se distinguent facilement des autres Sarcoptides psoriques : 4° Des Psoroptes par la forme conique et aigue du rostre de ceux-ci qui manquent de joues carénées; par leurs mandibules en pinces didactiles dont chaque doigt est transformé en stylet mince, et par leur ventouse à petit crochet central et à pédonceule tri-articulé ; 20 Des Chorioptes par le volume de la ventouse de ceux-ci, très brièvement pédiculée et énorme. « Les organes appelés joues, dans la diagnose du genre Sarcopte, dit M. Ch. Robin, ont été appelés faux palpes ou palpes secondaires par Bourguignon, mais ces dénomina- tions ne peuvent être acceptées. C’est déjà un signe qu'un organe est mal déterminé dans sa nature, dans ses rap- ports et ses connexions, lorsqu'il a pour préfixe de son nom les mots pseudo et faux, Car il n’y a pas de faux or- ganes, ni de faux usages dans les êtres organisés. Des caractères anatomiques précis prouvent le fait en ce qui concerne l'organe dont il est question ici. D'une part, ce n’est point sur les mâchoires ou sur la lèvre qu'il s’in- sère, comme le font toujours les organes appelés palpes ; ce n'est pas non plus des palpes maxillaires des Sar- coptes qu'il se détache comme le font les appendices des TRAVAUX INÉDITS. STATE palpes de certaines Aranéides, telles que les Segestries, il est fixé de chaque côté du camérostome (PI. 1, fig. 5 de). [l ne porte pas de poils, comme les palpes, chez les Arachnides en particulier, et surtout il n'est pas formé de pièces articulées, caractère qui ne manque jamais dans ces derniers organes. Enfin les joues, dont il est ici question, sont incolores, molles et transpa- rentes commes les téguments des Sarcoptes dont elles sont un prolongement, et non jaunâtres ou rougeàtres, de la nature des pièces des épimères, comme les palpes et les autres pièces de la bouche chez les Acariens. » On doit donner le nom de joues (genæ) à ces or- ganes : 1° Parce qu'ils sont insérés sur les côtés du ca- mérostome plutôt un peu en avant qu’en arrière, soit directement, comme dans le Sarcopte mutans, soit sur le prolongement très-minee, pâle et transparent que ce bord du camérostome envoie autour de la base du rostre sur ses côtés et en arrière ; c'est ce que l’on observe chez le Sarcoptes scabiei. Ce prolongement en forme de cravate existe aussi chez les Tyroglyphes, mais ne porte pas de joues carénées. Ces dernières n'existent que dans les Sarcoptes. » 20 En second lieu, j'ai donné le nom de joues à ces organes parce qu'ils se prolongent sur les côtés du rostre et des mandibules en particulier, comme le fait la pièce céphalique des insectes appelée joue chez quelques Mé- lasomes, beaucoup de Punaises, etc. » 3° Enfin ce n’est pas de la partie dorsale de la base du céphalo-thorax qu'elles se détachent comme le fectum qui, chez les Oribates, recouvre par sa face inférieure, la face supérieure du céphalo-thorax même, mais les côtés et en avant du camérostome ; elles ne sont done pas comparables au tecitum. » Gerlach, dont les figures, bonnes quant à l'aspect général, sont peu exactes dans les détails, les appelle lè- 15 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. vres : il nomme organes de perforation les mandibules, et mandibules les palpes. Les déterminations des autres organes ne sont guère plus rigoureuses, faute de compa- raison avec les autres espèces d’Arachnides. » Les espèces du genre Sarcopte que nous connaissons actuellement sont au nombre de trois : le Sarcopies sca- biei (Lat.), le Sarcoptes notoëdres (Bourg. et D.), et le Sarcoptes muians (Ch. R. et Lanq.). Nous n'acceptons pas, bien entendu, les nombreuses espèces créées par Gerlach sur la seule différence de leur habitat, et celles de Fürstenberg qui n’ont pour caractères distinctifs qu'une légère variation dans les dimensions d'organes très-se- condaires comme les aiguillons ou spinules du dos et les papilles aiguës qui dérivent des plis ; ce sont à peine des caractères de variétés. Dans notre étude sur la gale épizootique qui a sévi sur la grande majorité des chevaux de l’armée française, à la suite de nos désastres de 4870-74, étude qui a été publiée dans le Recueil vétérinaire de M. Bouley en 1872, nous nous étions cru autorisé à voir dans l’Acarien qui l'avait causé une quatrième espèce de Sarcopte que nous avions nommée Sarcoptes uncinatus, à cause de la présence d’un fort crochet au deuxième article de chaque patte anté- rieure, ce qui le distinguait anatomiquement du Sar- coptes scabiei, chez lequel aucun auteur ne les avait si- gnalés, pas plus que les plastrons chitineux dorsaux que présentent les deux sexes, surtout le mâle, de cette nou- velle espèce. Nous avions retrouvé ces caractères chez les Sarcoptes de plusieurs animaux et nous en avions conclu que les grands quadrupèdes nourrissent un Sarcopte dis- tinct spécifiquement de celui de l'homme. En étendant nos études à ce dernier, nous nous sommes convaineu que les caractères que nous croyions propres à notre Sar- copies uncinatus, il les possède également, mais très-atté- nués, ce qui explique qu'ils aient échappé jusqu'ici à tous les observateurs français et étrangers qui l'ont étudié, et : TRAVAUX INÉDITS. 19 même aux micrographes éminents, MM. Robin, Lanque- tin, etc. Le Sarcoptes scabiei forme donc une espèce unique com- mune à l'homme et à un grand nombre d'animaux; seule- ment il présente presque autant de variétés que d'espèces animales qui en sont victimes, variétés caractérisées par des différences de taille, par une forme plus ou moins ar- rondie ou allongée, par l’accentuation plus ou moins forte de certains détails anatomiques, enfin par l’activité plus ou moins grande de leur liquide buccal venimeux ; nous les indiquerons, après avoir donné les caractères de l’es- pèce que nous calquons sur ceux donnés par M. Robin en mettant en italique les caractères nouveaux que nous avons découverts. 4. SARCOPTE DE LA GALE (Sarcoptes scabiei. Latr.). SYNONYMIE. — Acarus humanus subcutaneus, L. : Aca- rus exulcerans (L.); Acarus scabiei (de Geer); Sar- coptes hominis (Raspail) ; Sarcoptes galei (Owen) ; Acarus brachypus (Olfers) ; Acarus psoricus (Pallas) ; Cheyletus scabiei (Cloquet) ; Sarcoptes suis (Gerlach); Sarcoptes canis (Gerlach); Sarcopies scabiei crustosæ (Fürstenb.); Sar- coptes vulpis (Fürstenb.) ; Sarcontes capræ (Fürstenb.). CARACTÈRES. — Sarcopte à rostre peu caché par l’é- pistome, dépassé par deux paires de soies des palpes presqu'aussi longues que lui; joues étroites ; céphalo- thorax à quatre segments distincts les uns des autres et de l'abdomen sur les côtés et sur le dos; deux longs ai- guillons ou spinules sur le bord de l’épistome ; trois paires d’aiguillons gros et courts en triangle sur les trois seg- ments thoraciques ; de nombreuses saillies papillaires coniques, aiguës, interrompant les stries cutanées sur lesquelles elles sont rangées, et existant jusque sur les côtés du corps et entre deux rangées de sept paires de spinules sur le notogastre ; une paire de longues soies 50 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. sur les côtés du corps et une sous le ventre au même ni- veau ; près de l'anus, qui est rétrodorsal, deux paires de longues soies dont les plus grandes sont en dehors ; épi- mère céphalo-thoracique médian descendant aussi bas que les latéraux ; plastrons chitineux grenus, quadrangu- laires sur le céphalo-thorax, présentant au milieu de leur bord antérieur deux trous borgnes contiqus, rudiments de shigmates; crochet aigu et recourbé en arrière à la face inférieure du deuxième article de chaque patte antérieure ; deux crochets aigus ‘inégaux, le plus grand et le plus fort terminal, à l'extrémité de chaque tarse antérieur ; presque égaux aux tarses postérieurs. Femelle ovigère. — Corps ovalaire se rapprochant plus ou moins de la forme circulaire à téguments gris-perle brillants ou légèrement rosés, les parties dures du squelette ei le plastron roussâtres ; oviducte en forme de fente trans- versale, légèrement arquée à concavité postérieure, à com- missures retroussées en avant, à lèvres plissées, situé sur le milieu de la face inférieure du troisième anneau céphalo- thoracique, accompagné, près des commissures, d'une paire de pièces chitineuses brunes en forme de feuille de trèfle, et d'une sorte d’épimérite longitudinal, médian, profond, appartenant exclusivement à la paroi profonde de l’oviducte el servant de conducieur pour la sortie des œufs. Les deux paires de pattes postérieures, articulées sur des épimères libres, portant chacune, au lieu d’ambulacre à ventouse, une longue soie tarsienne de même longueur et de même force dans chaque membre. (PI. 1, fig. À et 2.) Femelle pubère. — Ne se distingue de la précédente que par une taille plus petite d'un tiers, des soies plus grêles et plus courtes, et par l’absence d’oviducte. C’est l’âge de l’accouplement et de la fécondation. Müle. — Taille des deux tiers ou de moitié plus petite que celle de la femelle ovigère, corps de forme tétrago- noïde, gris roussâtre, à quatrième paire de pattes parfaite, c'est-à-dire pourvue d’un ambulacre à ventouse au lieu TRAVAUX INÉDITS. s{ de soie comme les femelles et les nymphes; large plastron oecupant les parties médianes et supérieures des deuxième et troisième anneaux du céphalo-thorax ; une paire de petits plastrons en forme de disques grenus, roussdtres sur le notogastre de chaque côté de la ligne médiane; papiiles cutanées, coniques, très-rares et existant seulement près du bord du corps, vers le quatrième anneau; organe génital complexe fixé par une pièce médiane à deux branches s’articulant, complétement ou non, avec les épi- mères des quatre pattes postérieures. (PL. 1, fig. 3, 4, 5 et 6.) Beaucoup moins nombreux que les femelles. Nymphe. — Taille sensiblement la même que celle du mdle, corps semblable à celui de la jeune femelle pubère dont elle ne se distingue, outre sa taille plus petite, que par la quatrième paire de paites, beaucoup plus petite que la troisième et terminée par une soie de moitié plus courte et plus gréle que celle de cette dernière. (PI. 1, fig. 4.) Larve. — De près de moilié plus petite que la précé- dente dont elle a la forme générale, mais s'en distinguant en ce qu'elle est hexapode — (c’est la quatrième paire de pattes qui manque) — et n’a qu'une seule paire de soies anales représentée par la plus interne. (PI. 1H, fig. 8.) Œuf.— Ovoïde allongé de couleur gris-perle de mêmes dimensions que la larve sans les pattes. (PL. 11, fig. 4 et2.) Habitat. — Vit sur l'homme et sur un grand nombre de grands quadrupèdes, sur lesquels sa présence détermine le développement de la maladie de peau eczémateuse conta- gieuse, connue sous le nom de gale. Bien que d'espèce unique, le Sarcoptes scabiei présente, suivant l’animal qui lui sert d'habitat, des différences de taille, de forme plus ou moins arrondie ou allongée, de détails anatomiques ou de dépendances cutanées plus ou moins accusés où colorés, d'action nocive due à son liquide buecal venimeux plus ou moins actif, tels, qu’on est forcé d'admettre un certain nombre de variétés. Nous en donnerons les caractères plus loin; mais avant nous (Revue et Mag, de Zoologie, 1877.) fl -S2 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. allons faire quelques remarques sur quelques points de la diagnose de l'espèce que nous venons de présenter. Nous rappellerons que les passages en italique s’appli- quent à des caractères nouveaux que nous sommes Île premier à donner. On remarquera que le diagnose de la nymphe est entièrement en italique; cet âge, n’a, en effet, encore été aperçu par aucun autre observateur. Nous aurions pu meltre encore en italique la diagnose de la femelle pubère, car, bien qu'on l'ait vue, on l’a toujours confondue avec la femelle ovigère, la seule qui habite les terriers ou galeries, improprement appelés sillons, et où l’on a cru à tort, jusqu'à présent, que le mâle allait la poursuivre pour la féconder, tandis qu'il n’a plus aucun rapport avec elle. Comme chez les Psoroptes, les Cho- rioptes et tous les autres Acariens, le mâle ne s’accouple qu'avec la jeune femelle pubère, et c’est lorsque celle-ei est fécondée qu'elle commence à creuser son terrier où elle subit sa dérnière mue et où elle dépose successive- ment ses œufs au fur et à mesure qu’avance son travail de sape. Nous reviendrons plus loin sur ce fait avec plus de détails. Nous allons maintenant aborder l'étude des variétés, ou au moins donner les caractères de celles que nous avons étudiées de visu et de celles dont quelques auteurs, -comme Fürstenberg, ont donné les dimensions tout en prenant des caractères de variétés pour des caractères spécifiques. Il en est d’autres qui ont été rencontrées sur le lion, sur la hyène, sur Fours, dont nous ne pourrons pas donner les caractères exacts, parce que les observa- teurs qui les ont vus ne l'ont pas fait; nous avons cepen- dant des raisons de croire qu’il est le même que notre variété lupi. Les caractères les plus saillants qui permettent de dis- tinguer entre elles les variétés de l'espèce Sarcoptes scabiei étant fournis surtout par les différences des dimensions, — lesquelles dimensions sont généralement constantes TRAVAUX INÉDITS. 83 dans chaque espèce animale où ces variétés vivent en parasites, — nous commencerons par les plus grandes pour finir à la plus petite qui est celle qui vit sur l'homme. Nous verrons que la dimension de ces variélés de Sarcopte et la force de leurs organes fouisseurs sont assez en rap- port avec l'épaisseur de la peau de l'animal qui leur fournit l'habitat. Ainsi les pachydermes nourrissent les plus grandes variétés, viennent ensuite les carnassiers, puis les ruminants, les rongeurs, etc. Disons encore que les dimensions sont beaucoup plus constantes chez le mâle que chez la femelle, surtout l’ovigère où la présence ou l'absence de l'œuf influe beaucoup sur les dimensions de l’abdomen et par suite de tout le corps. A. Sarcoptes scabiei, variété suis. Femelle ovigère 0,47 à 0,50 mm. long. sur 0,36 mm. lat. MATOS EREUREr" 0,32 mm. long. sur 0,29 mm. lat. CPS eee 0,17 mm. long. sur 0,12 mm. lat. Corps ovale, gris-perle chez la femelle, roussâtre chez le mâle; céphalo-thorax à quatre anneaux très-distincts séparés par des sillons profonds ; plastrons très-accusés et très-colorés ; papilles dorsales triangulaires, très-grandes, très-aigués, recouvertes entièrement de chitine et formant une surface hérissée, recouverte en quinconce sans aucune éclaircie, épines dorso-abdominales grandes et fortes à extrémités presque mousses; crochets du 2° article des pattes antérieures et de l’extrémité des tarses fort aigus et très-courbés. Slernite de l'organe mâle intimement uni aux épimères des pattes postérieures. Cette variété du Sarcopte scabiei, dont Fürstenberg avait fait son espèce Sarcopies squammiferus, a été rencontrée sur le sanglier d’abord par Spinola et Gurlt, puis surle porc, par Muller; nous en possédons une préparation due à notre regretté maitre Delafond faite avec des spécimens provenant du même animal. Un sanglier de Ceylan, mort à la ménagerie 54 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. du Museum de Paris, d’une affection de peau très-ancienne qui avait transformé son tégument externe en un vaste lichen, nous en a fourni aussi quelques exemplaires. Enfin Gurlt et Fürstenberg auraient rencontré la même variété sur le chien, et nous ne serions pas étonné que les chiens qui les ont fournis fussent des limiers qui auraient coifté des sangliers galeux et contracté l'affection que cette variété produit; nous avons donné dans notre article : « De la transmission des Acariens psoriques d’une espèce animale à l'autre et à l’homme » les raisons qui nous font admettre cette hypothèse. B. Sarcoptes scabiei. variété equi (pl. I et IT). Femelle ovigère 0,45 à 0,47 mm. long. sur 0,35 mm. lat. (pl.I, fig.1et2.) Femelle pubère 0,35 à 0,40 mm. long. sur 0,25 à 0,30 mm. Male ere me 0,26 à 0,28 mm. long. sur 0,18 à 0,20 mm. (pl. I, fig. 3 et 4.) Nymphe....... 0,30 mm. long. sur 0,20 mm. (pl. I, fige 4.) Larve hexapode 0,16 à 0,25 mm. long. sur 0,10 à 0,17 mm. (3 tailles après 3 mues, pl. IL, fig. 3.) Œufiissn 0,16 mm. long. sur 0,10mm. (pi. I, Corps assez régulièrement ovale allongé, gris-perle chez la femelle, roussâtre chez le mâle; division du céphalo-thorax en quatre segments, très-accusée, plas- trons légèrement roussâtres, bien apparents surtout chez le mâle; papilles cutanées, dorsales, coniques, aiguës, re- couvertes entièrement de chitine formant un champ en quinconces serrées, présentant deux petites éclaircies ova- laires sur la ligne médiane ; épines dorso-abdominales, longues, fortes et droites: crochets du deuxième article de chaque patte antérieure et de l'extrémité des tarses forts, aigus et très-courbés ; sternite de l’organe mâle in- 1. Archives générales de médecine : loco citato. TRAVAUX INÉDITS. 85 timement uni aux épimères des membres postérieurs. C'est le Sarcopte que nous avons étudié en 4872 ! et qui a été la cause de l’épizootie de gale qui sévissait à cette époque sur presque tous les chevaux de l’armée française. Gerlach en a fait une espèce particulière sous le nom de Sarcoptes equi. Fürstenberg le confond avec celui de l’homme qui pourtant est bien plus petit, d’une forme plus'ronde et présente les détails du squelette et de la peau d’une manière bien moins apparente, bien moins accusée. En se multipliant sur la peau du cheval, qu'il met une quinzaine de jours à’ envahir d’une ma- nière évidente, il forme des colonies très-étendues et en même temps très-clair-semées, ce qui en rend la récolte très-difficile : si on se contente, pour en faire la chasse, de recueillir les eroûtes et les exudats cutanés les plus superficiels pour les examiner au microscope, on s'expose beaucoup à ne rencontrer aucun parasite, au plus trou- vera-{-on de rares larves ou des nymphes ou quelques mâles à la recherche des jeunes femelles pubères ; il faut râcler les couches les plus profondes de l’épiderme jus- qu'au sang pour obtenir des femelles ovigères, ce qui prouve, bien qu'on ne puisse le constater de visu à cause de l'épaisseur de l’épiderme, qu'elle habite des terriers profonds, qu’elle creuse des galeries comme chez l'homme. Pour faire la récolte des Sarcoptes chez le cheval, il faut choisir une chaude journée, car, par une température élevée. les Sarcoptes ont plus de vivacité et leurs mouve- ments les font plus facilement découvrir au milieu des croûtes. La gale produite par le Sarcoptes scabiei variété equi, est eczémato-furfuracée, pouvant devenir à la longue eczémato- lichénoïde, en somme, toujours sèche. 1. Recueil vétérinaire, de M. H. Bouley, Paris. 86 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. C. Sarcoptes scahiei, variété vulpis. Femelle long. 0,40 mm. lat. 0,31. mm. Mâle... long. 0,24 mm. lat. 0,18. mm. Œuf.... long. 0,14 mm. lat. 0,08. mm. Corps ovale, de couleur gris-perle chez la femelle et les nymphes, roussâtre chez le mâle; papilles cutanées, dor- sales, coniques, aigués, recouvertes de chitine ; les épines du noto-gastre longues et grêles légèrement arquées, à pointe presque mousse. — Épimérite de l'organe mâle intimement uni aux épimères des pattes postérieures. Cet Acarien, déjà entrevu par Walz en 1809, a été en- suite étudié par Fürstenberg en 1857, sur des spécimens recueillis sur un renard galeux que son frère Albert avait tué dans l'ile de Rugen. La queue seule de cet animal était attaquée et couverte de croûtes d’un tiers à trois quarts de ligne d'épaisseur, dans lesquelles grouillaient d’innom- brables Sarcoptes. Ces Acariens vécurent encore 6 à 7 jours après la mort de l’animal. Fürstenberg en a fait une espèce particulière, mais aucun caractère spécifique ne le distingue du Sarcoptes scabiei ; ce n’en est qu’une va- RICE: D. Sarcoptes scabiei, variété lupi. Femelle ovigère....... long. 0,37 à 0,40 mm. lat. 0,28 mm. Jeune femelle pubère.. long. 0,30 mm. lat. 0,21 mm. Mél eets es unes te pre long. 0,27 mm. lat. 0,16 mm. NYLON ER E MAMIE long. 0,24 mm. lat. 0,16 mm. Larve hexapode....... long. 0,18 à 0,22 mm. lat. 0,11 à 0,15 mm. (3 tailles). ŒIL ANR long. 0,15 mi. lat. 0,09 mm. Corps en forme d’ove, à thorax plus large que l’abdo- men, qui ressemble à un triangle à sommet arrondi; couleur gris-perle rosé chez la femelle et les jeunes su- jets, roussâtre chez le mâle ; plastrons très-apparents sur- TRAVAUX INÉDITS. 87 tout chez ce dernier ; les quatre anneaux du céphalo- thorax bien indiqués, surtout sur les côtés du corps qui sont profondément festonnés ; papilles cutanées, coniques, aiguës, complètement recouvertes de chitine et formant un champ en quinconce serré, sans aucune éclaireie. Les 6 épines du noto-thorax longues et arrondies, les 14 du noto-gastre fortes, à extrémités, surtout celles des externes, mousses et presque bifurquées. Poils tentacu- laires de la face supérieure du corps et des côtés très- longs. Épimérite de l'organe mâle étroitement uni aux épimères des membres postérieurs. Ce Sarcopte ressemble trait pour trait, surtout pour les dimensions, à celui dont Fürstenberg a fait une espèce sous le nom de Sarcoptes scabiei crustosæ, et qu'il a re- cueilli dans les croûtes épaisses de cette gale de l’homme, qu’on a nommée norwégienne, du nom du pays où elle parait être fréquente, et qui diffère tant de la gale ordi- naire par sa forme et son aspect. Nous avons récolté l’année dernière (1875), cette va- riété de Sarcoptes en quantité innombrable sur quatre jeunes loups de 40 mois de la ménagerie du Muséum de Paris et qui sont tous morts successivement, dans l’es- pace de trois mois de la maladie de peau dont ils étaient affectés. Cette affection était générale : toute la peau pré- sentait un vaste eczéma-impétigineux, recouvert decroütes épaisses, jaunètres, humides, poisseuses, qui avaient dans quelques points près d’un centimètre d'épaisseur. La moindre parcelle de ces eroûtes contenait plusieurs Sar- coptes, aussi leur récolte était-elle des plus aisée. Quel- _ ques-uns de ces Sarcoptes déposés sur le dos d’un che- _ val d'expérience s'y sont si bien acclimatés et ont telle- ment pullulé, qu’en moins de douze jours on constatait leur présence aux extrémités les plus éloignées de leur point de départ, et qu’ils avaient déterminé le développe- ment d’une gale ayant tous les caractères de celle du loup, jusqu’à son odeur caractéristique. pre REVUE ET MAGASIN DE ZO00LOGIE, 4877. La gale dite norwégienne est causée par ce Sarcopte du loup, ainsi que nous l'avons démontré dans l’article cité plus haut. Ajoutons encore que c’est de ce Sarcopte que se rap- proche le plus celui trouvé par Delafond sur les lions morts de la ménagerie Borelli en 1855 (Traité de la Psore) ; les dimensions du mâle, qui sont les plus constantes, sont identiquement les mêmes (0,27 mm. de long sur 0,16 mm. de large), et nous avons tout lieu de croire que c'est notre Sarcoptes scabiei, variété lupi, qui décima la susdite ménagerie en s’attaquant à cinq lions, deux hyènes, un ours, et qui se transmit au gardien Cyprien, à M. Borelli et à sa fille, lesquels ne se débarrassèrent de la gale qui en résulta que par un traitement approprié et suivi. E. Sarcoptes scahiei, variété capre. Remelle rennes long. 0,345 mm. lat. 0,342 mm. Male er NRA long. 0,243 mm. lat. 0,19 mm. Larve hexap....... long. 0,18 mm. lat. 0,16 mm. Corps tout à fait arrondi chez la femelle, le thorax dé- passant légèrement en largeur l'abdomen, segments du céphalo-thorax peu indiqués surtout sur les côtés qui sont modérément échancrés. Papilles cutanées à extrémité libre peu aigué, un peu arrondies, quelques-unes seule- ment pointues mais courtes, l'extrémité seulement est un peu chitineuse. Les 6 épines du noto-thorax, courtes en forme de gland; les 4% du noto-gastre, relativement courtes et à extrémité peu pointue. Corps du mâle ovoïde, à épimérite de l'organe mâle lächement uni aux épimères des membres postérieurs. Ce Sarcopte a élé trouvé sur des chèvres naines d'É- gvpte, par M. le professeur Muller, de Vienne, qui en a communiqué des exemplaires à tous les savants qui ont bien voulu lui en demander, entre autres à Fürstenberg, TRAVAUX INÉDITS. 89 qui en a fait une espèce particulière sous le nom de Sar- coples capræ. F. Sarcoptes scabiei, variété camelr. Femelle ovigère ..... long. 0,44 mm. lat. 0,36 min. MATE EAU MAN long. ,024 mm. lat. 0,28 mm. GŒutert.Le ré Entre long. 0,12 mm. lat. 0,8 mm. Corps de forme ronde, allongée et de couieur blanc rosé chez la femelle, un peu plus ovoïde et roussâtre chez le mâle ; sillons séparant les 4 anneaux du cepnalo-thorax moins accusés que dans les variétés vivant sur les pachy- dermes ; papilles dorsales moins grandes et moins aiguës, plastrons moins colorés, moins apparents. Nous avons étudié cette variété sur des spécimens que nous avons récoltés sur une jeune girafe venant d'Anvers, et reçue par la ménagerie du Muséum de Paris dans le printemps de 4875; la gale qu'ils avaient déterminée était eczémato-lichenoïde et par suite sèche; les colonies de parasites paraissaient très-clair-semées sous les couches épidermiques. Nous avons retrouvé la même variété dans des SrÉOp= tes de la collection de M. le professeur Gervais, mise gra- cieusement à notre disposition par ce savant, lesquels Sarcoptes provenaient de lamas du Muséum, qui avaient été affectés de gale, il y a deux ou trois ans. Nul doute que ce soit le même parasite qui cause la gale dont les äromadaires de nos possessions d'Afrique sont souvent affectés, et que nous n’avons pu encore étu- dier ! 1. La première mention, et même la seule qui ait été faite du Sarcopie au dromadaire, se lit dans les Annales des Sc. nat., ITe série XV (1841) page 9, et est due à M. P. Gervais : « Nous nous sommes procuré ce dernier dans les croûtes psoriques d'un dromadaire nouvellement envoyé d'Afrique et qui fut abattu des qu'on eut constaté qu'il était atteint de gale. Aucune 90 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. G. Sarcoptes scabhiei, variété ovis. Femelle adulte ...... long. 0,314 mm. lat. 0,30 mm. Male, HMEAL RANeRGORs long. 0,22 mm. lat. 0,16 mm. Larve hexapode ..... long. 0,15 mm. lat, 0,13 mm. Cette variété ressemble tout à fait à celle que nous avons déjà décrite sous le nom de Sarcoptes scabiei, var. capræ ; elle n’en diffère que par ses dimensions un peu moins fortes; quant à ces détails anatomiques cutanés, ils sont identiquement les mêmes. Nous l’avons étudié sur des spécimens provenant des mouflons de la ménagerie du Muséum, qui avaient été at- teints, en 1874, d’une gale très-grave, à forme eczémato- lichenoïde, dont plusieurs sont morts. ressemblance n'existe entre les parasites du chameau et ceiui du cheval (le Psoropte), tandis que le premier, au contraire, ressemble assez à celui de l’homme pour qu’on le confonde avec lui si on l’examine avec peu d'attention. On pourrait même supposer que c’est à cette similitude d'organisation qu’il doit de pouvoir passer si facilement de l'animal auquel il est particulier sur le corps de l’homme et de transmettre avec la plus grande facilité la maladie de l’un à l’autre. Toutefois lors- qu'on étudie comparativement les deux Sarcoples en question avec un assez fort grossissement, on ne tarde pas à remarquer entre eux des différences assez importantes pour les faire sépa- rer spécifiquement, La forme est à peu près la même, mais le Sarcopte du dromadaire est un peu plus allongé que celui de l’homme, les tubercules papiliformes du dos n’ont pas tout à fait la même disposition; le poil bilatéral est grand et plus reculé dans l’espèce de l’homme, et au lieu que la paire intermédiaire des poils postérieurs soit la plus petite, elle est au contraire plus grande. La face ventrale présente aussi des caractères dis- tinctifs : le collier est plus nettement séparé dans le Sarcopte de l’homme, et il envoie inférieurement une pointe aciculiforme qui n'existe pas dans l'espèce parasite du dromadaire. Il y a aussi une différence aux épines de la base des deux paires de pattes postérieures : elles sont inégalement bifides dans la seconde espèce, et simples au contraire dans la première. Ajou- tons que le Sarcopte de l’homme est plus petit d'un quart, ce TRAVAUX INÉDITS. 91 Nous avons retrouvé la même variété dans une affec- tion psorique de la face et du cou de deux jeunes gazelles d'Afrique, arrivées d'Anvers au Muséum en même temps que la girafe dont nous avons parlé plus haut. Elle se rapproche extraordinairement de celle de l’homme. Est-ce la même variété que Delafond a trouvée dans les affections du chanfrein des moutons, appelé vulgaire- ment noir-museau? C’est très-probable. H. Sarcoptes scabiei, variété hydrochæri. Femelle adulte .. long. 0,357 mm. lat. 0,30 mm. INTAE A ee eue long. 0,22 mm. lat. 0,16 mm. Larve hexapode. long. 0,15 mm. lat. 0,13 mm. La femelle adulte est un peu plus grande, surtout plus allongée que celle de la variété précédente ; le mâle a la qui est sans doute une des raisons des douleurs insupportables qu’il cause à l’homme. » Dans cette description, faite certainement d’après un dessin très-mal fait, où l’on ne donne ni la distinction des sexes ni celle des âges, il y a des impossibilités matérielles évidentes : quand il parle par exemple d’un collier sans prolongement sternal, ce caractère n'existe pas chez les Sarcoptes; le collier en ques- tion n’est autre que le résultat de la soudure des épimères de la première paire de pattes et il a toujours un prolongement sternal plus ou moins long; ce détail, aussi bien que la partie de la figure qui a la prétention de l’éclairer est impossible à comprendre. (Il est probable que, dans la préparation pour l'étude, l’écrasement entre les deux lames de verre a brisé le sternum et séparé accidentellement une partie des épimères, et on aura pris cette déformation pour l'état normal, ou bien on aura pris en ce point la face supérieure du corps pour la face inférieure.) Cela admis, et en s’aidant du dessin, tout imparfait qu’il est, où l’auteur paraît s'être attaché au joli et à la symétrie bien plus qu'à l'exactitude, comme le prouvent les festons réguliers de pourtour et du corps et les plis rayonnants partant du centre, on reconnaît dans cet Acarien une femelle d’un Sarcopte moins rond que le Sarcopte scabiei de l'homme, et d’un quart plus grand, c’est-à-dire de la forme et de la taille de notre Sarcoples scabiei, variété cameli. 92 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. même faille ainsi que la larve hexapode, mais ia coloration dans les deux sexes est plus foncée, et les détails anato- miques et cutanés plus prononcés ; il se rapproche en cela des variétés de Sarcoptes qui vivent sur les Pachy- dermes. Nous avons étudié celte variété sur des spécimens de la collection de M. le professeur Gervais et provenant d’un Cabiai (Hydrochærus capybara mort galeux à la ménagerie du Museum) et sur des furets qui.avaient la gale aux pattes. I. Sarcoptes scabhiei, variété homaimis. Femelle ovigère …...... long. 0,30 mm. lat. 0,26 mm. Femelle adulte non ov. long. 0,28 mm. lat. 0,23 mm. MAler BE 26 tonne long. 0,20 mm. lat. 0,16 mm. URI ANA er ne long. 0,15 mm. lat. 0,10 mm. Corps ovoïde à abdomen plus étroit que le thorax, de couieur blanc-brillant, chez la femelle et les jeunes sujets, un peu jaunâtre chez le mâle; divisions du céphalo- thorax marquées un peu nettement seulement sur les côtés du corps: plastrons très-peu apparents et incolores; papilles cutanées dorsales peu proéminentes et peu aiguës laissant une clairière entièrement nue au milieu de la surface qu'elles occupent, épines du notothorax très- courtes et celles du notogasire grêles; crochets de l’extré- mité des tarses peu courbés et presque mousses. Sternite de l'organe mâle lâchement articulé aux épimères des pattes postérieures souvent réduit à une simple tige sans présenter la forme en T ordinaire de son extrémité anté- rieure. Paire d’aiguillous de lépistome plus courts que dans toutes les autres variétés. Cette variété du Sarcoptesscabiei, cause presque exclu- sive de la gale humaine, est la plus petite de toutes celles que nous avons étudiée jusqu'à présent. On lui a attribué des dimensions beaucoup plus variables et surtout beau- TRAVAUX INÉDITS. 03 coup plus considérables que celles que nous donnons parce qu'on a confondu avec elle des variétés appartenant aux animaux qu'on resardait comme identiquement les mêmes. Nous venons de trouver sur un chien de l'infir- merie de M. C. Leblanc un Sarcopte qui parait identique- ment semblable à celui de l’homme ; il avait aussi été rencontré en 41863, par Delafond qui a fait de cette décou- verte l’objet d’une communication à la Société de biologie; voici les dimensions qu'il lui a trouvées : Femelle, long. 0,30 mm. ; lat. 0,25 mm. Mâle, long. 0,20 mm.; lat. 0,16 mm. Rappelons qu'en Allemagne, Gurit et Fürstenberg ont déjà rencontré sur le chien un Sarcoptes scabiei d’une grande taille ayant les dimensions et les caractères de la variété du sanglier. Ces deux faits n’indiqueraient-ils pas que, d’une part, il avait contracté le second du sanglier, probablement à la chasse, et que d’autre part, il tenait le premier de l’homme ou du mouton ? REMARQUES sur quelques détails anatomiques que présente l'espèce SARCOPTES SCABIEI. Le Sarcoptes scabiei est de tous les Sarcoptes celui qui représente de la manière la plus nette les divisions du céphalo-thorax, elles se prononcent plus ou moins sur l'animal vivant selon les mouvements qu’il exécute; sur l’animal mort, elles sont aussi plus ou moins manifestes, selon le degré de contraction, de resserrement ou de dessication qu'il a subis. Souvent alors le 4° anneau forme une saillie transversale très-saillante au-dessus du 3° anneau en avant et de l’abdomen en arrière. Elle est séparée du premier par un sillon, concave antérieurement, qui occupe toute la largeur du corps, et sur ses bords font saillie les tubercules ou papilles tégumentaires coniques du dos. Elle est distincte de l'abdomen par un sillon con- cave en arrière, très-prononcé vers le milieu du corps et moins sur les côtés. Sur la face dorsale le premier anneau J4 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. se distingue du suivant par une assez forte dépression des bords, placée entre les deux premières pattes; un sillon lui fait suite, se dirige un peu en arrière de chaque eûté et va se confondre avec les bords du plastron. Une dépression, plus ou moins prononcée, suivant les variétés, se voit derrière la 2 paire de pattes et sépare le 2% anneau du 3° qui est plus large que le 4°; un sillon lui fait suite, se dirige un peu en arrière de-chaque côté et s'arrête en arrrière du plastron en formant un angle aigu, d'une pari avec le sillon qui borde le 4% anneau, d'autre part, avec celui qui borde en avant le 3°. (Voyez PI. 1, fig. 4 et 3.) Cet anneau est donc interrompu sur la ligne médiane par le prolongement au 4° anneau qui en occupe la place. Le 3° anneau est plus étroit, mais il est continu; un sillon transversal le sépare du 4° anneau; ce sillon, qui occupe toute la largeur du corps en dessus, se continue par une dépression latérale sous le ventre qu'il traverse sans interruption; au-devant de lui sous le ventre les premiers Sillons sont aplatis et n’offrent de dépressions indicatrices que sur les bords. Le 4° anneau qui est étroit au milieu du corps s’élargit sur les flancs et plus à la face inférieure qu’à la face dorsale. Une légère dépression de chaque côté se continuant par un sillon courbe sur les deux faces du corps, le sépare de l’abdomen. Celui-ci est arrondi en arrière, un peu déprimé à la face dorsale et ne forme par rapport au céphalo-thorax qu'un tiers environ de la masse de l'animal. Sur la face dorsale, le bord antérieur du 4 anneau s’avance au-dessus du rostre et forme ains l'épistome qui porte deux piquants assez longs dans les premières variétés, très-courts dans la dernière représen- tant les longs poils des Tyroglyphes, situés au même endroit; les bords droits et gauches s’avancent au-dessus de la première paire de pattes dont ils recouvrent le 4° article; ceux du 2° anneau couvrent de même celui de la 2% paire de pattes. Ces bords sont inclinés, minces, comme tranchants et formés par la jonction des faces QE TRAVAUX INÉDITS. 9 inférieures et supérieures du Corps. — (Gerlach décrit et figure à tort la tête et les deux premières paires de pattes comme insérées au bord même du corps, c’est-à-dire tout à fait marginales, et il ne fait aucune mention de l’épis- tome et de sa paire d’aiguillon). — Les plastrons dont aucun auteur n'a parlé jusqu'ici nettement appartiennent complétement au À‘ anneau. — A la face ventrale, le bord antérieur du 4° anneau se prolonge autour de la base du rosire en un repli membraneux très-mince, très-transpa- rent en forme de cravate fendue sur la ligne médiane, ou de prépuce, qui limite le camérostome et porte de chaque côté des joues des prolongements creusés en gouttière, carénés, qui coiffent le bord externe des palpes. Ce repli a été décrit et figuré pour la première fois, par M. Robin. 2. SARCOPTE NOTOËDRE (Sarcoples notoedres. Bourg. et Delaf.). (PL. 11.) SYNONYMIE. — Sarcoples cati (Héring) Sarcoptes minor (Fürstenberg.) Si nous adoptons de préférence le nom de Sarcopies notoedres !, pour cette deuxième espèce d’Acarien pso- rique, malgré les droits d’antériorité du nom que lui avait donné Héring, dès 1838, c'est qu’il est basé sur une par- ticularité qui est bien propre à cette espèce, et qu’il ne préjuge rien ; le nom de Sarcoptes cati estimpropre parce que nous avons acquis la certitude que ses nombreuses variétés vivent sur des animaux très-différents : ainsi, outre le chat, il a été trouvé sur le lapin (Gerlach), sur le coati (G. Colin) ; nous l'avons retrouvé sur le rat d’égout (Surmulot de Buffon, Aus decumanus de Pallas) dont les trois quarts des individus qui vivent à Paris ou aux envi- rons sont afleciés en ce moment (1875) de la gale qu'il 1. De Nôtos dos, et Eîot siége, anus. 96 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. produit. Nous regardons même la variété qui vit sur ce rat comme la souche de toutes les autres qui résulteraient des conditions particulières de leur nouvel habitat. C'est ce que nous espérons démontrer plus loin. CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. — Sarcopte à rostre à demi- caché par l’épistome; poils des palpes très-courts ne le dépassant pas; joues larges : segments céphalo-thoraci- ques peu distinets ; deux poils plus longs que le rostre, au lieu d’aiguillons sur l’épistome ; trois paires d’aiguillons grêles sur le dos des deux segments céphalo-thoraciques moyens; en arrière de ceux-ci des saillies cutanées peu nombreuses, larges et mousses se confondant insensible- ment avec des plis cutanés très-prononcés et disposés circulairement comme elles ; six paires d’aiguillons seule- ment sur le noto gastre qui porte l’anus sur son milieu entre les plus internes de ces paires. Aiguillons rigides au lieu de soies dorsales ; pas de soies latérales, une paire de soies anales courtes ; épimère céphalo-thoracique médian en V'; soies des articles des pattes courtes, presque transformées en aiguillons aigus; tarses terminées par quatre crochets aigus inégaux dont deux tiennent la place de soies ou de cirres absentes. Ventouses ambulatoires très-larges, portées sur des pédoneules de moitié plus courtes que chez l'espèce précédente; pas de crochets au trochanter des pattes antérieures. Femelle adulte des deux tiers plus grande que le mâle, à épimère sous thoracique médian en V plus court que les latéraux ; oviducte en forme de fente transversale sous thoracique à lèvre antérieure privée de poils. Pattes posté- rieures articulées à des épimères libres et indépendants, terminée chacune par une longue soie. (PI. ur, fig. 4 et 2.) Male (PI. 111, fig. 8 et 4) à sternite sous thoracique médian en Ÿ aussi long que les épimères latéraux ; épimères de pattes postérieures convergentes et réunies au sternite de l'organe mâle ; quatrième paire de pattes terminée par des ventouses et non par une longue soie comme la 8°; saillies Revue et Mag. de Zoologie. 16747 PTuTG. Aegnin ad nat. del. Împ.Becquet. : T Deyrolle lith. Sarcoptes notoëdres _var. Muris. NE Fo TRAVAUX INÉDITS. 115 cutanées dorsales très-effacées, imperceptibles ; aiguillons dorsaux plus grêles encore que chez la femelle, et anus plus près du bord postérieur que chez cette dernière. Jeune femelle ou nymphe pubère semblable en tout à la femelle ovigère mais de même taille que le mâle et ne montrant aucune trace d’oviducte, ni d'œuf dans l’ab- domen; bord postérieur de l'abdomen échancré et anus près de ce bord. Larve (PI. 11, fig. 9) hexapode; bord postérieur de l’ab- domen et anus, comme dans la nymphe pubère. Œuf (PI. mm, fig. 8) ovoide de couleur gris perle et diaphane. Habitat. — Vit en parasite sur quelques gros rongeurs comme le rat et le lapin ou sur des carnassiers qui vivent de ces derniers, comme le chat, le coati. OBSERVATIONS SUR LES MOEURS DE CETTE ESPÈCE. — Ce Sarcopte ne creuse pas, comme l'espèce précédente, un sillon ou galerie linéaire sous-épidermique, mais bien un véritable nid sous l’épiderme. Chez les animaux affec- tés de la gale qu'il cause, et dans les parties récemment envahies, on voit une foule de petites éminences miliaires ressemblant à de très-petites vésicules d’eezéma ; ces émi- nences s’enlèvent facilement à la pointe d'un seapel, et si on les porte sous l'objectif d’un microscope, on voit qu'elles sont constituées par une couche d’épiderme et par un véritable nid (PI. ur, fig. 8) : c’est une aggloméra- tion d'œufs à toutes les périodes d’incubation qu’accom- pagne toujours une femelle ovigère, entourée d’une quan- tité de petits corpuseules bruns cyiindriques, qui ne sont autres que les féces de l’acarien, ce qui indique un séjour prolongé au même endroit. On ne trouve jamais de larves, ni de nymphes, ni de mâles dans les nids; ceux-ci divaguent au milieu des croûtes quiremplissent les inter- valles entre les nids et qui s’aceumulent surtout en cou- ches épaisses dans les parties anciennement affectées. Si l'on compare entre elles les descriptions des diffé- (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 8 114 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. rents auteurs qui ont étudié le Sarcopte de la gale du chat, on voit que s'ils se rapprochent assez exactement de la diagnose ci-dessus donnée pour qu'on ne puisse douter de l'identité de l'espèce, mais ils ne sont nullement d'ac- cord pour les dimensions ; nous-mêmes, nous avons trouvé sur le chat et décrit ! un Sarcopte qui, avec tous les ca- ractères de l'espèce, s'écarte tellement de ceux jusqu'alors décrits, par ses petites dimensions, que nous avons été tenté d'y voir une espèce à part, et cependant ce n’est certainement qu'une variété : il a juste la moitié de di- mensions en diamètre, c’est-à-dire le quart en surface, de la plus grande variété, qui est celle du rat: or, comme entre ces deux tailles extrêmes s’intercalent comme des échelons intermédiaires ceux dont les dimensions ont été données par Gerlach, Bourguignon et Delafond, Fürsten- berg, Colin et Robin, nous sommes porté à conclure que lorsque la variété du rat est transportée sur le chat ou d’autres animaux, en s’acclimatant sur ce nouveau ter- rain, certains de ses caractères secondaires surtout ceux qui tiennent aux dimensions se modifient, ce qui donne lieu à des varietés plus petites. Voici les caractères des variétés que nous avons étu- diées : À. Sarcopte notoëdre, variété murs. Femelle ovigère...... long. 0,30 mm. lat. 0,24 mm. MATE: Lee ae long. 0,18 mm. lat. 0,15 mm. Jeune femelle pubère. long. 0,20 mm. lat. 0,16 mm. Larve hexopode....... long. 0,15 mm. lat. 0,11 mm. CUP NA NNAANAe rs long. 0,15 min. lat. 0,8 mm. Corps de forme hémisphérique, plat en dessous, à bord très-arrondi, de couleur blanc jaunâtre, un peu plus foncé chez le mâle que chez la femelle. Ongles tarsiens très-ai- gus, soies des pattes courtes et raides. 1. Bulletin de la Société centrale vétérinaire, séance du 12 fé- vrier 4868. TRAVAUX INÉDITS. 115 Cette variété, inédite jusqu’à aujourd'hui, nous en de- vons la découverte à notre jeune confrère M. Romary, qui nous a signalé sa présence sur la majorité des rats d’é- gouts de Paris. En effet, nous avons pu en faire d’amples récoltes sur ces animaux. B.Sarcopte notoëdre, variété cali. Femelle ovigère ..... long. 0,16 mm. lat. 0,13 mm. MATE ANA EN AnT long. 0,12 mm. lat. 0,9 mm. Nymphe pubère..... long. 0,12 mm. lat. 0,10 mm. GUN E) A AC TA AL RER EE long. 0,9 mm. lat. 0,7 mm. GCEUPN Et an long. 0,8 mm. lat. 0,5 mm. Corps en forme de sphéroïde très-peu allongé, de cou- leur gris-perle, un peu jaunâtre chez le mâle : crochets tarsiens beaucoup plus faibles que dans la variété précé- dente et mousses, le plus petit des quatre des tarses an- térieurs a même totalement disparu, par contre les soies des articles des pattes sont plus longues mais plus grêles. Chez le mâle, les épimères des pattes postérieures, bien que convergeant vers le sternite pénien, ne le touchent pas. C’est grâce à M. Mathieu, vétérinaire à Sèvres, que nous avons pu étudier, en 4868 !, sur un chat galeux qu'il possédait, cette petite variété du Sarcopte notoèdre. Nous l'avons même, à la même époque, acclimaté avec succès sur un cheval sur lequel il a provoqué le développement d'une gale à forme eczémato-pityriasique qui, en quinze jours, s'était étendue du garot, — point de départ des Sar- coptes, -- au flane, en marchant par conséquent d'avant en arrière et dans la direction des poils. (Les autres variétés trouvées par M. Colin sur le coati, et par Gerlach sur le lapin, n'ayant pas été suffisamment 4. Bulletin de la Société centrale vélérinaire, séance du 12 fé- vrier 1868. 116 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. décrites ni mesurées exactement, nous ne pouvons que les citer pour mémoire.) REMARQUES SUR L'ESPÈCE SARCOPTES NOTOËDRES.-— SUT ce Sarcopte, dont le corps est bien plus sphérique que chez les autres espèces, le 4°" anneau n'est séparé du 2° et celui-ci du 3° que par une dépression à peine marquée de chaque côté et un sillon très-court à peine visible, qui s’avance un peu sur le dos. Il n'y a pas de séparation appréciable entre le 3° et le 4° anneau, ni entre ce dernier et l'abdomen ; toutes les parties du corps sont également soudées et continues, sans séparation sous le ventre; seu- lement au point correspondant à l’union du 8° au 4° an- neau, les plis tégumentaires sont plus rapprochés et un peu infléchis. 3. SARCOPTE CHANGEANT (Sarcoptes mutans. Ch. Rob.). (Pas de variétés connues.) Femelle ovigère long. 0,47 mm. lat. 0,39 mm. (pl. IV, fig. 1 et2.) Femelle pubère long. 0,38 mm. lat. 0,33 mm. Mâle ANA long. 0,25 mm. lat. 0,15 mm. (pl. IV, fig. 3 et 4.) Nymphe/nRUn long. 0,26 mm. lat. 0,18 mm. 1BE TA EAU ETAE long. 0,14 à 0,20 mm. lat. 0,10 à 0,14 mm. (trois tailles, pl. IV, fig. 5. CU PSN long. 0,13 mm. lat. 0,85 mm. (pl.IV, fig. 6.) Sarcopte à rostre plus large que long, à demi-caché par l’épistome, dépassé par une courte paire de soies des palpes; épistome nu; céphalo-thorax à segments peu distincts; épimères de la première paire de pattes se prolongeant sur ie dos, réunis transversalement et enca- TRAVAUX INÉDITS. 417 drant un plastron rectangulaire; pas de spinules ni de papilles sur le noto-gastre ; anus au bord postérieur de l’abdomen. Femelle ovigère, ou à oviseape visible, à corps de cou- leur gris-perle, ovalaire, légèrement festonné sur les bords, de manière à indiquer les divisions du céphalo- thorax ; abdomen de même largeur que le céphalo-thorax ; milieu du corps couvert de larges saillies tégumentaires mamelonnées, gaufrées, sans aiguillons épineux ni pa- pilles coniques aiguës; la paire de soies la plus externe de celles qui bordent l'anus dépassant seule le corps et assez longue ; toutes les autres réduites à des piquants très-grêles et très-courts. Vulve d'accouchement ou mieux oviduete ou oviscaple sous-thoracique de forme triangu- laire ; épimères des quatre paires de pattes libres et écar- tées, celles-ei réduites à l’état de courts moignons coni- ques dépassant à peine le corps, ne portant que de courts piquants à peine visibles et terminées par un tarse à deux crochets inégaux et deux courtes soies et à deux cirres, privé totalement d’ambulacre à ventouses. Joues carénées larges remplissant l'intervalle des premières pattes à la tête. Femelle pubère. — Ne se distingue de la précédente que par l’absence de vulve et par son abdomen plus étroit que le céphalo-thorax. Male, — Corps en forme d’ovale allongé, plus jaunâtre que celui des femelles ; divisions du céphalo-thorax assez distinctes : abdomen très-petit ; au niveau de la deuxième paire de pattes, deux paires de soies dont l’interne est très-courte et l’exierne très-longue ; les soies latérales du corps et surtout la plus externe du côté de l'anus très- longue ; épimères des deux premières paires de pattes réunies en une seule pièce sur le milieu du corps ; épi- mères des deux dernières paires de pattes réunis entre eux ; pattes coniques assez longues, dont les tarses por- tent les ventouses propres au genre Sarcopte, et de lon- 118 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. gues soies ; organe génital mâle entre les deux dernières paites. Nymphe. — Ovoïde de couleur blanche, ressemble tout à fait au mâle pour la taille et pour la perfection des membres ; en diffère en ce que les épimères de la pre- mière paire de pattes sont contigus au lieu d’être soudés, en ce que les épimères des %, 3° et 4° paires de pattes sont libres et indépendants l’un de l’autre, et en ce qu'il y a absence totale d'organes sexuels d'aucune sorte ; le dos présente aussi des mamelons cutanés qui rappellent ceux de la femelle. Larve. — Ressemble à la nymphe dont elle diffère par sa plus petite taille et surtout parce qu'elle est hexapode, n'ayant qu'une paire de paites postérieures. Œuf. — Ovoide blanchâtre. Remarques. — Outre le grand volume et la forme ova- laire raccoureie chez la femelle du Sarcoptes mutans qui la font facilement reconnaitre, on remarque sur cette espèce l'absence de séparation des diverses parties du corps à sa surface ventrale. Toutefois chez les nymphes, les larves et les mâles, les plis tégumentaires sont plus fins et plus rapprochés au niveau de la jonction des troi- sième et quatrième anneau céphalo-thoraciques qu’ail- leurs. Ces derniers, vus par le dos, présentent une dé- pression assez profonde entre la première et la deuxième paire, une autre au-dessus de la seconde paire, puis une troisième à peine reconnaissable se voit un peu plus bas au niveau de la jonction du troisième avec le quatrième anneau ; les plis tégumentaires plus fins et plus rappro- chés qu'ailleurs, à ce niveau, établissent encore plus cette distinction que la dépression elle-même. Le quatrième anneau, qui est très-étendu, est séparé de l'abdomen par une dépression latérale plus prononcée que les précé- dentes, qui fait encore ressortir l’étroitesse et la brièveté de l'abdomen ; celui-ci est arrondi et ne représente guère que le quart de la masse totale du corps. Ces diverses TRAVAUX INÉDITS. 449 dépressions latérales sont à peine reconnaissables sur les ‘côtés du corps de la femelle et cessent même de l'être tout à fait lorsque le corps &e celle-ei est distendu par cinq ou six œufs ou par les larves, car cette espèce est vivipare. (Ces remarques sont entièrement empruniées à M. Ch. Robin.) ANATOMIE DES DIVERSES PARTIES DU CORPS QUI SERVENT A LA CLASSIFICATION DES ESPÈCES DU GENRE SARCOPTE. A. Rostre. — Le Rostre chez les diverses espèces du genre Sarcopte est comme enchatonné dans la face anté- rieure du céphalo-thorax qu'il dépasse plus ou moins : il est conique à extrémité arrondie, un peu aplatie de dessus en dessous et incliné en bas et en avant. Les pièces qui le composent sont colorées en jaune roussâtre, d'autant plus foncé qu'elles sont plus épaisses. Ces pièces sont: (PL. n, fig. 5; pl. mn, fig. 5, et pl. IV, fig. 7 et 8.) 49 Deux mâchoires ou maxilles, ff. 20 Deux palpes maxillaires, g h 1. 3° Une lèvre inférieure, Æ ë L. 4° Deux mandibules, m m n 0. 5° Deux joues, de. Ces pièces sont disposées sur deux plans : le plan su- périeur composé des deux mandibules glissant entre les deux palpes que bordent les joues ; le plan inférieur composé des deux mdchoires et de la lèvre qui en estune continuité membraneuse et qui adhère à la face inférieure des deux palpes, avec lesquels elle forme une gouttière sur laquelle glissent alternativement les mandibules. La bouche se trouve ainsi formée par l’espace prismatique laissé entre elles par les deux mandibules et la lèvre, et c'est au fond de cet espace que s'ouvre le pharynx. Les aliments, toujours composés de sérosité liquide, chemi- nent dans cette bouche et arrivent au pharynx par succion ou Capillarité, aidés du jeu alternatif des mandibules. 129 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. À peu près de même forme et de mêmes dimensions dans les différentes variétés du Sarcoptes scabiei, le rostre devient plus étroit, plus allongé et d’un tiers plus petit, chez le Sarcoptes notoedres, et au contraire plus large que long, plus arrondi et plus caché chez le Sarcoptes mutans, tout en étant aussi grand que chez les premiers. 4. Les mdchoires ou maæilles forment la base du rostre avec les deux palpes ; elles sont formées chacune d’une pièce étroite et épaisse courbée en S chez la première et la troisième espèce ; simplement en are chez la deuxième et soudées à une pièce médiane, carrée, ronde, triangulaire ou allongée, qu'on a appelée menton (f°). L'ensemble des deux mâchoires forme avec le menton un fer à cheval presque fermé chez le $. scabiei petites variétés, un fer à cheval ouvert chez les grandes variétés du même, un tra- pèze ouvert en avant chez le $. notoèdre, et une accolade transversale chez le S. mutans. 2. Les palpes forment les côtés du rostre depuis sa base jusqu'à sa pointe; ils sont coniques, courbés en dedans, et à base très-élargie ; leur bord externe est net, leur bord interne se confond avec la lèvre qui y adhère. Ils sont composés de trois articles peu mobiles l’un sur l’autre (g, h, i) ; le premier, le plus grand (g), s'articule avec la mâchoire du même côté, et s'appuie par sa base en dehors sur l’épimère de la première paire de pattes ; — chez le Sarcopte mutans, l'articulation de cet article avec la mâchoire se fait seulement par l'extrémité de celle-ci; — le deuxième article, plus étroit, plus court que le pré- cédent, porte deux poils insérés supérieurement et infé- rieurement près du bord externe, le supérieur très-long ; — chez le $. notoèdre et le 5. mutans ces poils sont très- courts, el encore, le supérieur existe-t-il seul chez le dernier ; — le troisième article est court, conique, forle- ment tourné en dedans et a son bord interne libre dans presque toute son étendue; son extrémité est effilée et bifide dans la première espèce, mousse dans les autres : il TRAVAUX INÉDITS. 191 porte un poil assez long chez le S. scabiei et très-court dans les deux dernières espèces. 3. La lèvre est un organe membraneux, adhérent en arrière aux mâchoires et latéralement au bord interne des palpes. (PL. n et mx, fig. 5; PI. 1v, fig. 7, k, L.) Sa face inférieure porte deux poils divergents, un de chaque côté de la ligne médiane; ces poils sont situés près de la mà- choire et du bord interne des palpes chez le S. scabiei, près du bord libre, au contraire, de la lèvre chez le S. mutans et imperceptible chez le S. notoëdre et ses varié- tés. À sa face supérieure, la lèvre porte la languette ou ligule (k), et c'est sur cette face supérieure que reposent, sans y adhérer, les mandibules. Les deux mandibules sont placées longitudinalement au milieu de la face supérieure du rostre et se touchent par leur bord interne et supérieur sur la ligne médiane (PI. 1v, fig. 8, m); leur grosse extrémité, tournée en ar- rière est cachée en partie sous l'épistome. La compression du rostre les détache et les fait saillir en avant avec faci- lité, et même les chasse sans peine hors de l'espèce de loge dans laquelle elles sont maintenues par suite de la rupture du gros faisceau musculaire qui attache chacune d'elle au fond du camérostome. Chaque mandibule est composée d’une éige et d'une pince à deux mors, doigts, onglets ou crochets ; la tige représente les trois quarts de leur masse, elle est cylindroïde, aplatie en dedans et en bas et incurvée en dehors et supérieurement. Le mors supérieur de la pince est continu à la tige et incurvé comme le bord supérieur de celle-ei auquel il fait suite; il est denté inférieurement. Le mors inférieur, un peu plus mince que le bord supérieur, s'articule avec la base de celui-ci ; il est denté supérieurement et un peu incurvé inférieurement. (PI. 11, Üg. 6; PL, ur, fig. 5; PL. 1v, fig. 9, m, n, 0.) Les mandibules sont assez semblables dans les trois espèces de Sarcoptes. Comme chez beaucoup d’au- tres Arachnides, pourvues de forcipules didactiles , et 122 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. comme chez les autres Acariens, le mouvement du mors inférieur, seul mobile, est vertical, tandis que celui des mâchoires, quand elles sont mobiles, est transversal. Ici les mâchoires, soudées et adhérentes à la lèvre, sont tou- jours immobiles. B. Du camérosiome el des joues. Le camérostome est la loge ou cavité de la partie anté- rieure du céphalo-thorax, qui reçoit et entoure la base du rostre; l’épistome est le bord supérieur du caméros- tome, qui s’avance plus ou moins sur le rostre, suivant les espèces. Le camérosiome est un prolongement des segments du céphalo-thorax : il entoure la base du rostre, comme le prépuce entoure le gland, dans le tiers environ de son étendue ; il est comme incisé en dessous au ni- veau du menton. Le camérostome a deux prolongements latéraux, minces, transparents, incolores, qui s'étendent jusqu’au bout du palpe correspondant; ce sont ces pro- longements spatuliformes, ereusés en dedans et carénés, que M. Robin a nommé joues, (PL. 1, fig. 5; PL. ni, fig. à; PI. 1v, fig. 7, d, e.) Chez le Sarcopte notoèdre, les joues sont plus larges et s’étalent plus facilement que chez le S. scabiei; chez le $S. mutans, les joues sont très-épaisses et remplissent tout l'intervalle qui sépare le rostre de la première paire de pattes ; elles sont carénées, à bord ex- terne convexe, et creusées intérieurement en gouttière pour s'appliquer sur les palpes. €. Oruanes génitaux et anus. 0 9 1. Organe müle. — 1 est situé au milieu de la face inférieure du 4° anneau céphalo-thoracique dans une par- tie qui se prolonge très en arrière sous l'abdomen; il est composé de pièces solides, colorées en roux comme les autres parties du squeletie. La première de ces pièces, appelée sternite par M. Ro- TRAVAUX INÉDITS. 123 bin, est impaire, médiane, longitudinale, étroite comme les épimères, bifurquée à son extrémité supérieure en T', — articulée par chacune de ces branches avec la con- vexité du coude du 4° épimère qui est soudé lui-même au 3°. — Cette articulation, toujours complète chez les grandes variétés du Sarcopies scabiei et chez la variété muris du Sarcople notoèdre, est ordinairement incomplète chez le Sarcoptes scabiei de l'homme, d’après Bourguignon, et chez les variétés cati du Sarcopte notoèdre. Ce sternite manque tout à fait chez le S. mutans. L’extrémité infé- rieure du sternite (P1. 1, fig. 5 a) est également divisée en deux branches courbes qui se portent en arrière en ii- mitant un espace ogival, puis se portent brusquement en dehors pour se terminer en pointe en arrière de la 4° paire de pattes. Ces branches, que M. Robin propose d’appeler épisterniles, existent, mais non réunies, chez le $. mu- tans. La 2e pièce, que M. Robin propose d'appeler Aypos- ternite, a la forme d'un fer-à-cheval, dont les branches s’articulent avec celles de l’épisternite, de manière à pou- voir pivoter d'avant en arrière et à découvrir ou recouvrir alternativement l’espace ogival inscrit entre les branches de l’épisternite, et au milieu duquel se trouve le pénis. (PI. 1, fig. 5); dans cette fig., le pénis est recouvert par l’épisternite et ne se voit que par transparence. Le pénis est formé de deux pièces courbes se regardant par leur convexité et dont la base s'articule à deux épi- mérites réunis supérieurement en fer-à-cheval et enfermés entre les branches de l’épisternite. Il est large par sa base adhérente et étroit à son extrémité libre. Il se dirige en arrière au moment de l'érection qui est en même temps le moment où l’hyposternite se renverse en arrière (PI. #, fig. 6). L'intervalle séparant les deux pièces latérales for- mant l’armature du pénis, est rempli par une membrane roussâtre ; il en est de même de l'intervalle qui sépare les branches de l'hyposternite. 194 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. 2. Organe femelle. — Chez tous les Acariens, l'accou- plement se fait, avec les jeunes femelles ou nymphes pubères, et par l'ouverture anale, la seule existante à cet âge, mais qui alors prend des dimensions en rapport avec cette fonction. Lorsque la jeune femelle, fécondée, est devenue, à la suite d’une dernière mue, femelle ovigère, un nouvel organe, propre à l'ovulation se montre à la face inférieure du céphalo-thorax dans le sillon qui sépare le 2e et le 5° anneau : c’est la vulve d'accouchement, orifice extérieur de l'oviducie ou oviscapte. Chez les Sarcoptes, c'est une fente transversale à lèvres plissées ; située immé- diatement en arrière de l'extrémité libre des épimères des membres antérieurs ; l'oviaucte qui y aboutit est un tube cylindrique large et court dont la paroi profonde est renfor- cée par une sorte de buse chitineux à extrémité antérieure élargie, qu'on voit grâce à la transparence des téguments et qui est destiné à servir de guide pour la sortie de l'œuf. Cette pièce, qui est grande et longue dans les grandes variétés du Sarcoples scabiei (PI. 1, fig. 2), est réduite à un petit point chitineux dans le Sarcoptes scabiei de l'homme et dans le Sarcoples mutans, et présente deux branches minces et écartées en arrière dans les grandes variétés du Sarcoptes notoedres. Dans les grandes variétés du Sarcopies scabiei, la vulve d'accouchement est encore accompagnée à ses deux commissures latérales d’une pièce en chitine en forme de feuille de trèfle qu’on ne voit pas dans Îles petites variétés, ni dans les autres espèces. 3. Anus. — L’anus est une fente longitudinale, souvent un peu entr'ouverte, sur les bords de laquelle le tégument forme un léger bourrelet. Chez toutes les espèces du genre Sareopte, l’anusestretro-dorsal; chez le Sarcoptes notoedres femelle, il est sur le milieu même du notogastre ; chez les autres espèces il est marginal et sa commissure inférieure touche le bord postérieur de l'abdomen. Chez la première espèce, il est entouré de 44 spinules formant 4 rangées symétriques; chez le Sarcopies notoedres ces spinules ne TRAVAUX INÉDITS. 1925 sont qu'au nombre de 6 de chaque côté : 2 pour les ran- gées internes et 4 pour les rangées externes; enfin le Sarcopte mutans en est tout à fait privé. D. Squelette. Le squelette des Sarcoptes se compose d'autant d’épi- mères ! qu’il y à de pattes, et en outre de cinq pièces solides dans chacune des huit pattes. Chez le mâle il y a quelques pièces de plus qui appartiennent à lappareil génital. Tous les épimères, comme toutes les autres pièces du squelette, tiennent au tégument et tombent avec lui, pour être remplacés par d’autres, lors de chaque mue. Ils sont d’une couleur roussâtre plus ou moins foncée suivant l'épaisseur, ce qui les fait distinguer facilement des autres parties du corps; l'acide acétique, la glycérine, l'essence de térébenthine les rendent plus nets par la transparence que ces liquides donnent aux autres tissus. Les épimères présentent tous, à leur face profonde, une lamelle saillante dans l'épaisseur des tissus et qui ne se voit bien qu'après l'isolement complet de l'épimère. Cette lamelle est mince, transparente, de même couleur que l'épimère et flexible; elle est l’analogue des épidèmes d'insertion ?, que l’on trouve chez les insectes el les crustacés. Ces épidèmes donnent aussi insertion à des muscles. La 1'° paire des épimères est la seule qui, chez les Sarcoptes et quelques autres ÂAcariens, présente des 1. L'Épimère (ext sur [LELOS cuisse) est cette pièce unique de chaque côté ou accompagrée d’autres parties avec laquelle s'articule ia hanche des pattes chez les animaux articulés. 2. Les épidèmes (de ET sur et dE lien) sont des parties du squelette tégumentaire des articulés qui émergent de la face interne de certaines de ses pièces et font saillie en dedans. Les épidèmes sont toujours simples. 196 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Apodèmes ! et encore sont-ils entièrement rudimentaires. La comparaison des épimères entre eux fait reconnaitre qu'ils sont identiques d’un côté du corps à l’autre et symétriquement disposés. Tous se composent d’une pièce solide, allongée, grêle, prismatique triangulaire irrégulie- rement, atténuée à leur extrémité centripète, portant à l'autre extrémité, qui est plus large, une apophyse dirigée en dehors et limitant à sa base une petite cavité articulaire qui reçoit une saillie de même ordre du 4° article des pattes. La 1"° paire d’épimère porte, en outre, sur son pro- longement rétro-dorsal, une courte apophyse qui s'articule avec la base de chaque palpe correspondant; il en est de même du 2° épimère avec la base de la 4"° patte. Chez le Sarcopies scabiei, dans les deux sexes, et chez les mäles des deux autres espèces de Sarcoptes, les épi- mères de la 4"° paire sont soudés dans une partie de leur étendue en une seule pièce médiane, longitudinale, en forme de sternum, plus longue mais plus étroite chez les mâles. Elle est renflée dans son milieu chez le Sarcopte scabiei chez lequel elle se termine en forme de lance mousse, chez les adultes; chez les nymphes et les larves de cette espèce, aussi bien que chez les mâles des deux autres, cette pièce se termine en talon courtement bifur- qué. L’extrémité céphalique de chaque épimère, après leur soudure sternale, se contourne en dehors comme deux clavicules, puis, après avoir fourni l'articulation avec la 47 paire de pattes et avec les palpes, en circonscrivant le rostre, vient former un coude supérieurement à la base de l’épistome et se terminer par deux arcs de cercle dirigés en dehors et qui simulent assez bien deux omo- plates d'oiseaux. (PI. 1, fig. 4.) Cette disposition n'est bien distincte que chez le Sarcoptes scabiei, grandes 1. Les apodèmes (de 4ro de, et deux lien), sont toujours doubles et résultent de l’adossement de deux épidèmes sou- dées; ils se trouvent au niveau des lignes de soudure de deux anneaux. ES) TRAVAUX INÉDITS. 497 variétés. — Chez le Sarcoptes mutans, ces deux pointes terminales des épimères de la 1"° paire se prolongent assez en arrière sur le céphalo-thorax et sont reliées entre elles par une pièce impaire de même nature qu’elles, en cir- conscrivant un espace où le tégument est granuleux et coloré, comme les plastrons dorsaux des grandes variétés du Sarcoptes scabiei et ceux des Psoroptes et des Cho- rioptes. (PI. 1, fig. 4 et 3.) Chez la femelle du Sarcoptes notoedres les épimères de la i'e paire se réunissent aussi sur la ligne médiane de manière à former un sternum; seulement cette pièce impaire est beaucoup plus courte que dans la 4" espèce. — Avant leur soudure, ces deux épimères s’écartent à angle aigu et ne forment pas un demi-cerele comme chez la 4"° espèce. Chez la femelle du $S. mutans, ces épimères ont leurs extrémités libres et écartées. Chez tous les Sarcoptes, les épimères de la 2% paire de paites sont libres dans toute leur étendue, plus longs et plus courbés chez le mâle, les nymphes et les larves que chez la femelle. Chez le Sarcoptes scabiei, les épimères de la 3° ef de la 4° paire de pattes sont plus courts que les précédentes : leurs extrémités, après s'être coudées en sens inverse, convergent l’une vers l’autre de manière à circonscrire un espace circulaire ; le cercle est complet chez les mâles, mais incomplet chez la femelle. (PL. 1, fig. 2 et 4.) Dans les autres espèces, ces épimères convergent vers le centre, sont tous courbés dans le même sens et symétri- quement ; libres, chez les femelles, ils sont reliés chez les mâles à leurs extrémités de manière à former un groupe unique chez le $. notoedres et deux groupes chez le S. muians. Dans les petites variétés du $. notoedres, cette union n’est pas complète. {Voyez PI. 111 et 1v.)". 1. Cette description du squelette du tronc est empruntée en grande partie à M. Ch. Robin {Loco citato). 128 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4811. E. Squelette des pattes. La composition des pattes a une très-grande analogie dans les différents genres de la famille des Sarcoptides et à plus forte raison dans les différentes espèces du genre Sarcopte. Le squelette des pattes est composé de cinq pièces, toutes annulaires, excepté la dernière qui est conique, et qui sont : La hanche ou rotule, l'exinguinal ou trochanter, le fémoral ou cuisse, le tibial ou jambe, et le tarse. 4. La pièce solide de la hanche, articulée à l’épimère correspondant au moyen d’une apophyse, représente un segment de cylindre très oblique (PI. 11, fig. 5, it fig. 6, IV, fig. 7, p.) variant peu de forme suivant les espèces ; il porte un poil au milieu de sa face inférieure. 2. La pièce du trochanter représente aussi un segment de cylindre très-oblique aussi et s'articule par cette surface oblique avec la hanche. Ces deux pièces réunies repré- sentent-assez bien un bout de cylindre divisé obliquement en deux partiés suivant une diagonale allant de haut en bas et de dedans en dehors. Cette pièce porte en dehors et en bas un poil, long chez les deux premières espèces et le mâle de la dernière, plus court chez les autres, qui est inséré au pied d’un tubercule arrondi, très-effacé chez le S. notoedres et le S. mutans, et transformé en un fort crochet chez le S. scabiei, crochet que personne n'avait vu avant nous. Dans le membre postérieur, cette pièce est très-courte et ne porte ni tubereule ni poils. (PL. 11, fig. à; il, fig. 6; IV, fig. 7.) 3. La pièce dite /émoral ou cuisse est un anneau pres- que régulier un peu étroit inférieurement, double supé- rieurement chez le S. scabiei et simple chez les autres ; il porte au bord antérieur un long poil, réduit à l’état de courte soie chez le notoedres, avec un petit aiguillon à sa base; au bord postérieur un poil court et raide. Chez la TRAVAUX INÉDITS. 129 femelle du S. mutans cet anneau est inerme, aussi bien qu’au membre postérieur de tous les autres. (PL. 1v, fig. 7, r.) 4. La pièce solide de la jambe est un anneau simple élargi en avant et en haut, rétréci en arrière et en bas, portant sur sa partie élargie, en arrière, une petite épine, et en avant un aiguillon qui est cylindrique et mousse dans les deux premières espèces et qui s'étend par dessus le tarse, tandis qu'il est aigu en forme de soie courte et raide chez le S. notoedres. Chez le mâle du Sarcoptes mu- tans, cet anneau est muni des mêmes appendices que chez le S. scabiei; mais chez la femelle il est complétement inerme. Dans le membre postérieur, l'anneau de la jambe est très-court et inerme dans toutes les espèces. 5. La pièce solide du tarse représente un cône qui se termine par deux crochets, qui sont mousses et presque égaux dans les petites variétés du $. scabiei, chez le Sar- coptes notoedres, variété cali, et le Sarcoptes mutans, mais sont inégaux, robustes et très-aigus chez les grandes variétés du Sarcoples scabiei et la variété muris du Sar- cogtes notoedres. Le tarse porte des appendices dont la dis- position et la forme varient suivant les espèces; ce sont, d’abord, en procédant de la base vers la pointe du cène : 4° Deux aiguillons sur la face antérieure qui sont cylin- driques et à extrémité mousse chez le S. scabiei, et le mâle du S. mutans, et en forme de forte soie courte, rigide à extrémité aiguë chez le S. notocdres; tous ces appendices sont très-courts chez la femelle du S. mu- tans; 2° Deux longues soies à la face inférieure du tarse chez le S. scabiei, et le mâle du $. mutans, trans- formées en crochets chez le $. notoedres {ce qui porte leur nombre, au tarse, à quatre) et absentes chez la femelle du $S. mutans; 3 Enfin, une ventouse membraneuse en forme de petite cloche, portée sur un pédicule cylindrique et tubulé qui s’insère à la base du plus grand erochet du tarse; chez le S. scabiei, cette ventouse avee son pédieule (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) ÿ 130 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. 1877. a une longueur égale à peu près à celle du membre entier ; chez le Sarcopte notoèdre, cette ventouse a un pédicule plus court tout en ayant un diamètre plus grand que chez les précédents, et elle manque tout à fait chez la femelle du S. mutans. Dans le membre postérieur, le tarse, très-court, se termine aussi par deux crochets, mousses chez le Scabiei et le Notoedres, accompagnés seulement de deux courtes épines chez les trois premiers, qui se sont transformées en crochets aigus chez les grands notoèdres, et d’une longue et forte soie quiremplace la ventouse pédiculée chez toutes les femelles, moins celle du $S. mutans dont le tarse est complètement inerme comme aux membres antérieurs. Chez les mâles des deux premières espèces, le tarse seul de la 3° paire de pattes à la ventouse remplacée par une soie ; elle existe à la 4° paire; chez le mâle du S. mutans toutes les pattes postérieures, aussi bien que les antérieures ont le tarse muni de ventouses pédiculées. F. De la peau, de ses plis et de ses appendices. La peau est transparente, presqu'incolore, jaunâtre chez les mâles, à brisure nette, non filamenteuse. Elie s'étend sur toutes les parties du trone et des membres, intimement unie aux parties dures du squelette qui n’en sont qu'une dépendance, attendu qu’à chaque mue il y a rénovation complète de toutes ces parties en dessous des anciennes qui se détachent avec la peau. Plis. — La peau du corps offre chez les Sarcoptes des plis plus ou moins profonds, variant non-seulement d’une espèce à l’autre, mais encore d’une région du corps à l’autre du même animal ; chaque pli surplombe le sui- vant et en est séparé par un sillon semblabie à une taille de burin, d’où résulte l’aspect finement dentelé des bords du corps dans les régions où les plis sont très-prononcés. La pression du corps de l'animal fait disparaître les TRAVAUX INÉDITS. 131 saillies cutanées qui, par leur aplatissement, se prêtent à l'extension du tégument, mais la trace du sillon persiste toujours sous forme d'une ligne claire et étroite. La disposition des plis varie un peu d’une espèce à l'autre, comme on peut le voir en comparant les figures de nos planches. Dans la première espèce, les plis sont généralement creusés en travers, ou un peu obliquement au grand axe des 4 anneaux et de l'abdomen, supérieurement ; infé- rieurement, ils sont généralement transversaux ; sur le céphalo-thorax et dans la partie médiane, ils sont inter- rompus par un plasitron chitineux, jaunâtre, finement grenu qui, chez le mâle descend jusqu'au bord postérieur du troisième anneau, et chez la femelle, n’occupe que la largeur du deuxième. Ces plastrons, très-marqués chez les grandes variétés du Sarcoples scabiei, sont à peinein- diqués chez les petites variétés. Sur la face dorsale du céphalo-thorax de cette espèce, les derniers plis transversaux du 2° anneau offrent quel- ques petites saillies à pointes écartées ; ceux qui suivent, sur le milieu du 3° anneau, sur les côtés du 4°, jus- qu'aux bords du corps, vers la jonction du thorax et de l'abdomen, ainsi que les premiers plis de celui-ci, sont interrompus ou tout à fait remplacés par de petits tuber- cules papilliformes, ou saillies tégumentaires coniques à base élargie et à sommet pointu. Ces tubercules forment des séries concentriques qui suivent la direction des plis dont ils occupent la place sur le milieu thoracique et le commencement du notogastre ; il en est même quelques- uns qui descendent vers l'extrémité postérieure du corps, entre les quatre rangées de spinules dorsales, mais sans l’atteindre. Leur nombre total est d'environ 440 dans cette espèce, mais ces tubercules sont beaucoup plus saillants et plus aigus chez les grandes variétés du Sarcoples sca- biei que chez les petites. Chez le S. notoèdre, les plis cutanés ont une disposi- 132 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1871. tion plus simple que dans l’espèce précédente. Les séries sont très-profondes, les plis sont volumineux, écartés ; ils sont disposés concentriquement, par rapport à la péri- phérie du corps, à l’anus et aux spinules, en offrant une ondulation légère au niveau de Ia jonction de chaque an- neau céphalo-thoracique. Les plus externes contournent les côtés du corps à partir du bas du 2° anneau pour ga- gner la face ventrale, les autres descendent plus loin pour continuer en dessous de l'anus, avec ceux du côté opposé. Sur le milieu du dos,les plis deviennent d’abord onduleux, puis ils forment des saillies à sommet arrondi, rangées en séries concentriques, ayant l’anus pour centre. Chez le Sarcoptes mutans, on remarque des plis fins, difficiles à voir sur l’épistome, qui descendent sur les côtés du corps en s’infléchissant légèrement au niveau de la jonction des 3 premiers anneaux céphalo-thoraciques. Chez la femelle, les plis placés au devant de l’anus sur la face dorsale, sont séparés par des stries ou tailles étroites mais profondes. Ils sontinterrompus régulièrement de cha- que côté de la ligne médiane de manière à décrire simplement des arcs concaves en arrière, contigus par leurs bouts. Plus en avant, ces plis, formant des ares, sont eux-mêmes plu- sieurs fois interrompus, ainsi que ceux des parties laté- rales du dos, et ils décrivent des inflexions assez rappro- chées. Enfin sur tout le milieu du dos les plis sont réduits à l’état de saillies arrondies, ovalaires, ou un peu allon- gées, à sommet mousse, ressemblant à des boursouf- flures ou à des ampoules. Chez le mâle, les interrup- tions des plis ainsi que les saillies disposées en séries qui les remplacent sur le milieu du dos, n’existent pas. Il ne présente là que des plis fins, séparés par des stries peu profondes, et un peu infléchis sur la ligne médiane. Appendices cutanés. — La peau est pourvue d'appen- dices disposés symétriquement de chaque côté de la ligne médiane. Aux mêmes places, mais d’une espèce à l’autre, ils peuvent se présenter sous forme : 1° De soies ou poils TRAVAUX INÉDITS. 433 longs et flexibles ; 2° de piquants aigus, rigides et courts ; 3° de spinules rigides à pointe mousse ou coupée car- rément. Quelle que soit leur forme, ces appendices sont de même nature que ceux des pattes ; ils ont aussi la même structure, canaliculée lorsqu'ils sont gros, et pleine lorsqu'ils sont grêles, tous insérés sur une papille ou plaque tuberculeuse, arrondie, saillante au-dessus du tégument. Lorsqu'ils se brisent, leur plaque basilaire ou papille reste sous forme d’anneau dont le centre simule un trou. Nous allons les passer en revue en les examinant suc- cessivement dans les régions latérales, postérieures et supérieures du corps, puis à la face inférieure. Chez le Sarcopies scabiei, on remarque d’abord un long poil latéral, flexible, placé de chaque côté du 4° anneau céphalo-thoracique, un peu en arrière et transversale- ment. Un poil analogue, avec les mêmes dimensions rela- tives, s'observe chez les mâles et les nymphes et larves du Sarcopties mutans ; il se trouve seulement placé un peu plus en avant, sur la portion du corps correspondant au 4° anneau céphalo-thoracique. Chez la femelle, il est ré- duit à un piquant très-court, rigide, aigu. Il est, dans ces trois espèces, porté par un tubercule assez volumi- neux, surtout chez les deux premières. Ce poil est réduit à l’état de court aiguillon chez le Sarcoptes notoedres. Au bord postérieur de l'abdomen se trouvent deux longs poils inégaux, flexibles, de chaque côté de l’extré- mité de la fente anale, portés sur un tubercule assez sail- lant. Le plus long est en dedans, il a à peu près la lon- gueur de la moitié du corps, — l’autre étant d’un tiers plus court; — chez le Sarcopies scabiei, la larve n’en porte qu'une paire; chez le Sarcoptes mutans, le mâle, la larve et la nymphe portent la seule paire de poils externes, — la femelle porte aussi la paire interne, — mais ici, cette paire interne est réduite à l’état de petits piquants, courts et grêles, mais, par contre, la paire externe atteint la 134 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. longueur entière du corps. Chez le Sarcopies notoedres, la paire externe de ces poils existe seule, avec une longueur atteignant à peine le quart de la longueur du corps, elle manque chez les petiles variétés de cette espèce. Les appendices tégumentaires qu'on trouve sur le dos des Sarcoptes sont les suivants : Sur l’épistome, qui estle bord antérieur de l'anneau céphalique, ou premier anneau céphalo-thoracique, il existe, chez le Sarcoptes scabiei de l'homme, une paire de piquants courts, assez gros à la base, aigus au sommet et légèrement recourhés ; ils sont plus longs chez les grandes variétés des animaux et transformés en longs poils flexibles dépassant le rostre chez le Sarcoptes no- toedres ; is manquent absolument chez le Sarcoptes mu- Lans. Au niveau de la 2° paire de paites, vers le milieu du 2e anneau, existe une paire de longues soies ou poils flexi- bles, généralement dirigés en arrière, et à tubercule basi- laire assez large dans les deux sexes du Sarcopies scabiei. Plus longue dans les grandes variétés que dans les petites, mais chez la femelle de cette dernière espèce, elle est courte et très-grêle. Elle n’existe pas chez le S. notocdres, mais on la retrouve chez le S. muians, très-longue chez le mâle, réduite à l’état de piquant grêle chez la femelle et, de plus, dans cette espèce, accompagnée d’un petit pi- quant inséré en dedans du premier et plus petit que lui. Un peu plus en arrière et plus en dedans, vers la por- tion du céphalo-thorax qui correspond au bord postérieur du 2 anneau, 1l existe chez le Surcoptes scabiei, une paire d’aiguillons courts, coniques, gros, creux, à sommet brusquement terminé en pointe, dont le tubercule basilaire est très-large. On trouve une seconde paire d’aiguillons pareils, un peu plus en arrière et én dehors sur le milieu du 3° anneau céphalo-thoracique, et une 3° paire encore au bord antérieur du 4° anneau, un peu plus en dedans que la seconde. Ces piquants, semblables entre eux, sont TRAVAUX INÉDITS. 135 rangés en triangle de chaque côté de la ligne médiane. Chez le Sarcoptes notoedres, les trois paires de piquants correspondants existent également, mais ils sont plus grêles, plus longs, cylindriques et à sommet mousse. Les deux piquants de la paire la plus antérieure sont très- rapprochés , les deux suivants, presque au bord du céphalo- thorax, les deux derniers presque au niveau de ceux-ci, mais plus rapprochés de la ligne médiane. Ces appendices manquent chez lé S. mutans, mais on trouve dans cette espèce trois paires de piquants grêles extrêmement fins, courts et difficiles à voir, placés plus en arrière. Deux sont placés presque au même niveau sur le 4 anneau, au niveau de la 8° paire de pattes à peu près; la dernière paire se voit un peu plus près de la ligne médiane mais plus en arrière sur le notogasire. Chez le Sarcoptes scabiei et le Sarcoptes notocdres on voit, sur le notogastre, ef de chaque côté de la ligne médiane, sept paires de piquants sur le premier et six sur Le dernier placés sur deux rangs en ligne courbe. La rangée exté- rieure est formée de 4 piquants chez les deux espèces, la rangée intérieure en compte 3 chez la première et 2 seule- ment chez la dernière. Chez celle-ci l'anus est entouré par ces piquants; chez l’autre il est placé plus en arrière. Ces piquants sont volumineux, presque cylindri- ques, à pointe mousse, ils sont tubuleux au centre et repo- sent sur une large papille. Plus volumineux et plus aigus chez les grandes variétés du Sarcoptes scabiei que chez les petites, ils sont semblables à ceux du céphalo-thorax chez le S. notoedres ; chez tous ils sont inclinés en dedans et en arrière. Chez le Sarcoptes scabiei de l'homme, on trouve, sur un grand nombre d'individus, mais non sur tous, un piquant impaire grêle, assez long, peu effilé, un peu recourbé, placé sur la ligne médiane immédiatement au-dessus de l'anus. (Ch. Robin.) À la face ventrale, on trouve chez tous les Sarcoptes 136 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. une paire de piquants courts, grêles, aigus, rigides au niveau de la seconde paire de pattes. Chez la femelle seulement du $. scabiei adulte, ou mieux ovigère, il existe une paire de piquants semblables sur la lèvre antérieure de la vulve d'accouchement; seulement chez les femelles des grandes variétés de cette espèce, ces piquants, aussi bien que les précédents, sont de véritables poils flexibles ainsi que ceux qui existent chez le mâle. On trouve encore à la face ventrale, chez les Sarcoptes, sous le 4° anneau céphalo-thoracique, 3 paires d’appen- dices qui sont des poils ou des piquants suivant les espèces : 4° La 4" paire, la plus extérieure, placée en dehors des épimères de la 3° paire de pattes, est constituée par des poils assez longs chez le S. scabiei, ainsi que chez les mâles, les nymphes et les larves du $S. muians, mais chez le S. notoedres ainsi que chez la femelle du S. mu- tans, cette paire de poils est réduite à l’état d’aiguillon court et grêle; 2° la 2 paire, entre les épimères des pattes postérieures, est constituée par des poils grêles et courts chez le Sarcoptes scabiei, mais chez tous les autres par de petits et courts aiguillons ; 8° Enfin, la 3° paire est consti- tuée par une paire de petits poils chez le $. scabiei grandes variétés, aiguillons chez les petites variétés de la même espèce, situés de chaque côté du sternite chez les mâles: ils manquent chez toutes les autres espèces. Genre PSOROPTE (Psoroples Gervais). Le genre Psoroptes a été créé par M. Gervais en 1841 pour l’Acarien du cheval le plus anciennement connu, après que ce savant eût reconnu que des différences caractéristiques le séparent des Sarcoptes avec lesquels on l'avait jusqu'alors confondu. Plus tard, Gerlach nomma le même Acarien Dermatodecte, nom qu'adopte M. Delafond TRAVAUX INÉDITS. 137 malgré le droit de priorité qu'avait le premier nom, et Fürstenberg créa, sans plus de nécessité, un troisième nom, celui de Dermatokopte. M. Robin, a réparé ces fautes en rendant à ce parasite son premier nom de Psoroptes que nous adoptons aussi. Les caractères taxinomiques de ce genre, sont : Corps ovalaire, obtus aux deux bouts, lobé postérieure- ment chez le mâle, convexe en dessus, plat en dessous, marqué de stries sinueuses symétriques, dépassé en avant par un rostre mobile dépourvu de joues, conique, beau- coup plus long que large, pourvu de palpes à trois articles dont les deux derniers sont complétement libres; mandi- bules longues en pinces didaetiles dont chaque branche est allongée en stylet, barbelé à l'extrémité. Paites très- épaisses, surtout les antérieures, et grandes, pourvues de forts crochets et d’une ventouse en forme de pavillon de trompette, ayant à son centre un petit crochet, et portée sur un pédicule long, tri-articulé. Oviducte en forme de courte fente transversale à lèvres fortement plissées, et pourvu d’une paire d’épimérites dessinant une lIyre ren- versée. Organe mâle complexe entre les deux dernières pattes. Anus marginal. On avait distingué plusieurs espèces de Psoropies : l'un propre au mouton, qui n’est autre que l'Acarus décrit par Walz en 1809; un autre particulier au cheval, découvert par Gohier en 14812, un autre du bœuf et enfin un dernier du lapin dans l'oreille duquel il détermine une gale parti- culière. On a fini par reconnaitre que ces différentes espèces n’en forment en réalité qu'une seule, car aucun caractère réellement spécifique ne les distingue. Cepen- dant les tentatives d’inoculation faites sur quelques-uns de ces différents quadrupèdes avec des Psoroptes prove- nant des autres, ont prouvé que, hors de leur habitat, ces parasites ne prospèrent ni ne pullulent, et finissent par disparaitre, ce qui prouve que ces Acariens diffèrent entre eux par leurs mœurs : ils différent aussi, ainsi que 138 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. nous en sommes assuré, par quelques différences de colo- ration, de taille, et de volume de certains organes; ces différences, insuffisantes, pour caractériser des espèces, caractérisent tout au moins des variétés. Nous nommerons l'espèce Psoroples longirostris et nous prendrons pour type de cette espèce la variété equi la plus anciennement connue, et qui va nous fournir les caractères de l'espèce. PSOROPTE 4 LONG BEC (Psoroples longirostris, Mégnin). SYNONYMIE. — Acarus du cheval (Gohier): Sarcoptes equi (Héring) ; Psoroptes equi (P. Gervais); Dermatodectes equi (Gerlach) ; Dermatodectes communis (Bourg. et Delaf.); Dermatokoptes communis (Fürst.). DrAGNOSE. — Psoropte à rostre peu caché par l’épistome, à soies des palpes courtes. Céphalo-thorax à segments peu distincts, portant sur sa face supérieure une plaque grenue, jaunâtre, courte et large, occupant la partie mé- diane du premier segment. Cinq paires de poils dorsaux, dont une de plus grande dimension, insérée sur une large papille, placée près des angles postérieurs de la plaque grenue céphalo-thoracique. Deux paires de poils latéraux près des hanches de la deuxième paire de pattes: quatre paires de poils sous-thoraciques et ventraux entre les épimères des pattes. Femelle ovigère (PI. v.). — Gviducte en forme de courte fente transversale sous-thoracique, à lèvres fortement plissées, la lèvre inférieure munie d’une paire d’épimérites en forme de branches de lyre renversées. La 8° paire de pattes terminée par deux longues soies, la 4° par une ventouse pédiculée. Mdle (PI. vi). — Organe génital complexe entre les patles postérieures accompagné d'une paire de ventouses copu- latrices en forme de gobelets. Trois paires de pattes complètes, la 4° rudimentaire. Lobes abdominaux trian- TRAVAUX INÉDITS. 139 gulaires arrondis portant chacun cinq soies simples, les trois de l'extrémité très-grandes. Notogastre recouvert d'un large plastron trapézoidal en chitine grenue rousse. Jeune femelle pubère (PI. vu). — Fente vulvo-anale très-grande, longitudinale, sous-abdominale, à lèvres chitineuses ; de chaque côté de la commissure postérieure de cette fente, mais sur la face dorsale, deux tubercules hémisphériques saillants, chitineux, servant à l’accouple- ment par leur emboitement dans les ventouses copula- trices du mâle. Absence complète d’oviducte sous-thora- cique. Pour le reste de la conformation et les pattes, ressemblance complète avec la femelle ovigère, sauf la ventouse de la 4° paire de pattes qui est comme arrêtée dans son développement. Jeune femelle pubère (®% forme) (PL. vin, fig. 1). — Res- semble à la précédente dont elle ne diffère que par sa 4° paire de pattes, qui est tout à fait imparfaite et se ter- mine par deux poils grêles au lieu d’une ventouse. On trouve indifféremment l’une ou l’autre de ces jeunes femelles accouplées avec les mâles. Nymphe. — Elle a tous les caractères de la jeune femelle 2e forme, seulement elle n’a pas de tubercules copulateurs et son anus n’est pas plus grand que celui de la larve. Larve hexapode (PL vin, fig. 2). — Elle n'a qu'une paire de pattes postérieures, terminée par deux soies. — C'est la 4° qui manque. (Il y a trois grandeurs de larves hexapodes, ce qui indique trois mues pendant cet état.) Œuf (PI. vi, fig. 8). — Presque toujours à un degré plus ou moins avancé d’incubation. 140 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Psoropte du cheval (Psoroptes longirostris (Mégnin), variété equi). Femelle ovigère...... long. 0,80 mm. lat. 0,50 mm. (sans les pattes). MATE ANS AMEN TE long. 0,50 mm. lat. * 0,30 mm. Jeune femelle pubère long. 0,40 mm. lat. 0,30 mm. Niymphe Abe RER long. 0,35 mm. lat. 0,25 mm. Parvelhexap} rA1re0e long. 0,20 à 0,35 mm. lat. 0,12 à 0,24 mm. CE DE ONE AN RARE long. 0,20 mm. lat. 0,12 mm. Corps de forme tétragonoïde-ovalaire, de couleur gris perle, avec les pièces du squelette et les plastrons roux. Le mâle paraît plus coloré que la femelle et surtout que les jeunes, les nymphes et les larves. Habitat. — Ce Psoropte habite sur le cheval en sociétés nombreuses, qui ne se déplacent qu’en rayonnant et en suivant une progression régulière ; c’est ce qui explique la forme et l’aspect particulier, caractéristique de la gale psoroptique, laquelle se présente par larges plaques herpétiques qui augmentent toujours et qui sont toujours séparées des parties saines par une ligne de démarcation bien tranchée. Psoropte du bœuf (Psoroptes longirostris (Mégnin), variété bowns). Femelle ovigère.. long. de 0,60 mm. larg. 0,35 mm. NALE ENS long. de 0,40 mm. larg. 0,30 mm. Différences de taille insignifiantes dans les autres âges. À part une taille un peu inférieure, indiquée par les chiffres ci-dessus, il n’y a pas de différence appréciable entre cette variété et la précédente. —La gale qu’elle pro- duif a aussi les mêmes caractères. TRAVAUX INÉDITS. LA Psoropte du iapin (Psoroptes longirostris (Mégnin), variété cuniculi). Femelle ovigère.. long. de 0,65 mm. larg. de 0,40 mm. MIS ab adE nano long. de 0,50 mm. larg. de 0,35 mm. Différences de taille proportionnelles dans les autres âges. Pour le reste, en tout semblable à celui du cheval. Habite l’intérieur de la conque de l'oreille du lapin, où Delafond l'avait déjà rencontré en 1855", et où nous l'avons étudié aussi avec notre coliègue, M. Mathieu, de Sèvres, en 4867. Depuis, les Allemands ont cru faire la découverte du même fait. Zürn prend le parasite de l’o- reille du lapin pour un Symbiote, mais Mœbhler, de Pros- kau, le regarde avec plus de raison comme un Psoropte qu’il trouve même plus grand d'un quart que celui du che- val : il donne au mâle 0,508 mm. de long sur 0,348 mm. de large, et à la femelle 0,820 mm. de long sur 0,471 mm. de large, et aux œufs 0,29 mm, de long sur 0,13 mm. de large. M. Mœæhler dit qu'il n’y a pas à douter de l’in- fluence de ces Acariens sur le développement de l’otite externe des lapins, et il a fait une expérience qui le prouve : ayant mis des lapins souffrants de cette otite parasitaire avec des lapins n'ayant pas le moindre mal d'oreille, ce vétérinaire a, au bout de quelque temps, cons- taté la contagion à ces derniers. L'otite occasionné par ces parasites peut devenir grave; l’inflammation peut se communiquer à l'oreille interne, se compliquer de carie du rocher et même d'encéphalite. {Wochenschrift für Thierheilkunde d'Augsburg, 1874, p. 278-357.) 1. Bulletin de la Société centrale vétérinaire. 142 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1871. Psoropte du mouton (Psoroptes longirostris (Mégnin), variété ovis). Femelle ovigère .. long. de 0,60 mm. larg. de 0,35 mm. MAG EN EneA ie long. de 0,46 mm. larg. de 0,30 mm. Différences de taille proportionnelles dans lies autres âges. Comme on le voit, pour la taille, c’est le Psoropte du mouton qui se rapproche le plus de celui du cheval, mais c'est celui qui s’en écarte le plus pour les autres détails ; ainsi, il a les membres moins robustes, plus grêles, sur- tout chez la femelle, le crochet terminal moins fort, moins courbé et les plastrons dorsaux moins apparents, inco- lores. Habite sur le mouton, sur lequel il détermine une gale qui à une grande analogie d'aspect et de marche avec celle du cheval. ANATOMIE DES PARTIES DU CORPS QUI SERVENT A CARACTÉRISER LES PSOROPTES. A. Rostre. Le rostre est plus long que large, en forme de cône al- longé presque régulier, à extrémité tronquée, ordinaire- ment dépassée par la pointe des mandibules. (PL v, vi, vi et va.) Îl est constitué par les mêmes parties que chez les autres Sarcoptides et même chez tous les Acariens, c'est-à-dire qu'on y rencontre une paire de mdchoires, une paire de palpes maæillaires, une lèvre avec des rudiments de palpes labiaux, et une paire de mandibules. 4° Mdchoires. (PL. vin, fig. 4, ff.) — Elles sont consli- tuées par deux pièces épaisses en forme de point d’in- terrogation couché (+-), soudées au milieu à un petit tubercule en forme de sablier, qui est l'extrémité anté- TRAVAUX INÉDITS. 143 rieure du menton (/”), large pièce en forme d'ogive ren- versée qui s'étend sur le 4* anneau thoracique. 20 Palpes maæillaires. (Même fig. g, h, i.) — [ls sont placés de chaque edté du rostre, volumineux, cylindri- ques et formés de trois articles. Le premier (g), le plus grand, s'articule par continuité avec les mâchoires et le menton, et plus haut s'articule avec le deuxième article. Ïl est grenu sur toute sa surface avec le bord externe ar- rondi. Le deuxième article (A) est d’un diamètre moindre et plus court aussi que le premier. Îl est aussi grenu sur toute sa surface et porte deux poils, un à sa face supé- rieure, l’autre à sa face inférieure. Le troisième article (i) presque du même diamètre que le précédent, est aussi plus court; son articulation avee celui-ci est très-bornée, au point qu'il parait en être la continuité. Il porte un petit poil à son bord externe, et son extrémité, composée de trois pointes aiguës est coiftée d’une membrane sphérique, comme souffiée, qui semble jouer le même rôle que les joues des Sarcoptes. Les deux derniers articles sont tout à fait libres d’adhé- rence avec la lèvre, et, dans le repos couvrent tout à fait les côtés de cette membrane, en ne laissant entre eux que l’espace nécessaire pour le glissement des mandibules. 3° Lèvre. (Même fig. 21). — Elle est membraneuse, mince, adhérente par sa base et en arrière avec les mâ- choires, libre dans le reste de son étendue, elle est bordée de chaque côté par une pièce résistante, en forme de moitié d’are, à talon bi-coudé qui nous parait être un ru- diment de palpes labiaux ; sur la ligne médiane, et fai- sant saillie à sa face supérieure, se montre la languette (k), pièce épaisse et dure en forme de fer de lance, qui forme le plancher inférieur de la bouche. A sa face inférieure, la lèvre porte une paire de poils assez longs, dirigés en dehors, insérés près des mâchoires. 4° Mandibules. (PL vin, fig. 5.) — Elles reposent sur la PRO PIS EEE NET Te 144 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. face supérieure de la lèvre, et elles complètent avec celle-ci un passage triangulaire qui n’est autre que l’ou- verture buccale ; elles sont coniques, très-allongées et aplaties d’un côté à l’autre ;: leur base (m), renflée, est attachée au fond du camérostome par des muscles actifs qui peuvent les projeter en avant et les faire agir alterna- tivement d'une manière indépendante l’une de l’autre. L’onglet supérieur (0), allongé en stylet, porte, tout à fait à son extrémité, trois petites dents ou barbelures, dont la plus en arrière a la pointe dirigée en dehors. L'onglet in- férieur (n), allongé aussi en stylet porte tout à fait à son extrémité, outre une pointe aiguë terminale, une seule dent ou barbelure dirigée en bas : il s'articule à charnière avec l'onglet supérieur. B. Anus. L'anus est longitudinal et tout à fait marginal chez les deux sexes. Chez les jeunes femelles pubères que l’on trouve accouplées, il est remarquablement plus grand que chez les larves et les adultes, où il n’est constitué que par une courte fente ; il est aussi tout à fait sous-abdo- minal et a des lèvres épaisses et chitineuses ; c’est par cette ouverture que se fait la copulation et non, comme on l’a cru jusqu’à présent, par la vulve sous-thoracique, qui n'existe pas à l’âge de l’accouplement et qui ne se mon- tre que chez les femelles ovigères prêtes à pondre. Chez la femelle, l'anus est entouré de cinq paires de poils grêles dont trois paires marginales, la médiane plus grande. Ces mêmes poils sont reportés, chez la femelle, sur les lobes abdominaux et considérablement plus dé- veloppés. C. Organes génitaux. Organe mdle. — Il se compose de plusieurs éléments : un principal, le pénis, et des accessoires, les ventouses copulatrices et les lobes abdominaux. (PI. vi, fig. 4 et 2.) Revue et Mag.de Zoologie. 1877. A] eguin del. lmp. Becruet. 1 L S arcoptes mutans. T: Deyrolle Jith. Revue et Mag de Zoologie 13270); PIE: Lales Peucoredher TRAVAUX INÉDITS. 145 i° Au milieu de la face antérieure du 4° anneau céphalo-thoracique se trouve une pièce chitineuse repré- sentant un petit cadre trapézoïdal à trois côtés seulement, à angles saillants, dont le côté postérieur est ouvert (PI. vi, fig. 2, a). Cette pièce rappelle tout à fait le ster- nile des Sarcoptes et surtout celui des Chorioptes ; dans l’espace laissé libre par les branches de cette pièce se trouvent deux petits tubercules, puis une autre paire en dehors. En dehors encore, et de chaque côté, se trouvent deux paires de petits tubercules à crochets dont nous ignorons l’usage, et qui cependant, par leur position, rap- pellent les ventouses latérales du pénis des Thyroglyphes. Si l’on compare le pénis des Thyroglyphes, types de la famille, avec l'organe que nous venons de décrire, on voit que c’est le même organe, susceptible comme lui d'entrer en érection, et qui, par sa position, est parfaitement dis- posé pour l'introduction dans la fente vulvo-anale de la jeune femelle pubère ; c’est, en effet, ce qui a lieu et ce qu'on peut constater quand on examine deux Psoroptes accouplés, ce qui est facile, car rien n’est commun comme d’en rencontrer dans cette position. 20 Près de la commissure antérieure de la fente anale et de chaque côté se voient une paire d'organes cupuli- formes enchassés chacun dans un manchon membraneux, saillant et mobile, qui ne sont autres que des ventouses copulatrices analogues à celles que portent au même en- droit les mâles des Chorioptes et de presque tous les Sar- coptides avicoles. Ces ventouses sont constituées par des cupules en chitine, dont le fond est percé de neuf petits trous correspondant à un organe d'aspiration composé d’un faisceau de petits tubes. Le manchon qui les porte est rétractile, mobile en tous sens (PL. vi, figr 2, bc), et forme une auréole festonnée autour du bord de chaque cupule. Lors de l’accouplement, ces eupules emboîtent les tubereules correspondants des jeunes femellés et y adhè- rent intimement. (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 10 146 DE REVUE ET MAGASIN ZOOLOGIE, 1877. 3° Les lobes abdominaux où caudaux paraissent être un prolongement du plastron notogastrique particulier au mâle ; ils ont la forme d’un triangle rectangle dont l’hypo- ténuse serait un arc de cercle. (PI. vi, fig. 4.) Ils portent chacun cinq poils dont les trois terminaux sont de grandes et fortes soies. Ce sont encore des organes de fixation lors de la copulation et des organes de di- rection dans les mouvements préparatoires à cet acte. Organe femelle. — Nous avons déjà dit que l'anus, chez les jeunes femelles pubères, est l'organe de l’accou- plement ; en effet, à cet âge, et en vue de cet acte, l’anus prend des dimensions qu'il n’a à aucun autre âge (PI. vu, fig. 4): au lieu d’être une simple petite fente marginale, il devient une grande fente sous-abdominale, à lèvres épaisses, chitineuses, munies chacune d’un pe- tit tubercule en leur milieu. Après l’accouplement, l'anus reprend sa position et ses dimensions primitives. Lorsque la jeune femelle fécondée, après une dernière mue, est devenue femelle ovigère, un organe spécial apparait pour l'expulsion des œufs : c’est exclusivement un oviducle que la vulve qui se montre au dernier âge des femelles et sous le thorax ; c’est une fente transver- sale. à lèvres fortement plissées, située sous le 3° anneau céphalo-thoracique ; la lèvre inférieure seulement est munie d’une paire d'épimérites (à à), pièces solides en forme de branches de lyre qui en constituent le squelette. Lors de la sortie de l’œuf, ces épimérites s’écartent et les lèvres de la vulve se déplissent. (PI. v, fig. 2.) Chez les jeunes femelles pubères il existe une paire d'organes qui sont des accessoires de la vulve de copula- tion, nous voulons parler des deux tubercules qui existent de chaque côté de la commissure postérieure de la fente vulvo-anale et légèrement sur la face dorsale. Ces tubercules copulateurs sont deux éminences cylin- dro-sphériques en chitine rousse, qui, lors de l’accouple- ment, sont emboités par les ventouses copulatrices du TRAVAUX INÉDITS. 147 mâle qu'elles remplissent exactement et auxquelles elles adhèrent par succion. Accouplement. — À propos de l'accouplement, nous avons à faire les mêmes remarques que M. Robin a déjà faites pour les Sarcoptides avicoles : les deux individus accouplés se tiennent l'un à l’autre par l'extrémité posté- rieure du corps, de manière que la tête de l’un soit dirigée en sens inverse de la tête de l’autre, comme chez les han- netons, avec cette différence qu'ils ont tous les deux le dos tourné du même côté; sur la face dorsale de l'arrière du notogastre de la jeune femelle pubère, le mâle applique la face inférieure de son extrémité abdominale de manière que ses deux ventouses copulatrices emboltent les tuber- cules correspondants de la jeune femelle; ou plutôt, comme nous avons tout lieu de croire que ces tubercules ne préexistent pas à l’accouplement, les ventouses du mâle s'appliquent sur le tégument, lequel est attiré, en ce point, et par aspiration, dans les cupules, d'où résul- terait la formation des tubercules. Pendant l’accouple- ment, la jeune femelle se contracte, s’arrondit, replie ses membres postérieurs, devient comme inerte, et est ainsi trainée par le mâle qui conserve toute son agilité. (PI. vin.) Le même fait se remarque chez les Chorioptes, et les Sar- coptides avicoles, mais c’est l'inverse chez les Fyroglyphes. D. Squelette. Le squelette est constitué des mêmes pièces que chez les autres Sarcoptides, mais, sous le rapport de l’arran- gement et de la disposition des parties, il se rapproche à la fois de celui des Chorioptes et des Sarcoptides avicoles. Les épimères de toutes les pattes sont entièrement libres et presque rudimeniaires dans les pattes postérieures. Dans les deux sexes, les épimères antérieurs sont longés en dehors par une bande chitineuse grenue, véritable 148 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. épidème tégumentaire, qui en élargit la surface. Chaque épimère s'articule à la hanche correspondante de la même manière que chez les autres Sarcoptides. Toutes les pièces des membres sont très-développées et beaucoup plus volumineuses que chez les Sarcoptes et même que chez les Chorioptes, surtout aux membres antérieurs ; elles sont plus grêles aux membres posté- rieurs, ou même tout à fait rudimentaires à la 4° paire du mâle. Dans tous les membres, elles sont au nombre de cinq articles. 4° La hanche ou rotule (PI. vu, fig. 4, p); court cylindre coupé obliquement, réduit à presque rien au dehors et portant un long poil à la partie la plus large. Cette pièce et son poil sont beaucoup plus petits postérieurement. 20 L'exinguinal ou trochanter (même fig. g); pièce allongée, tubuleuse, coupée obliquement à sa base, en sens inverse de la hanche avec laquelle elle s'articule ; elle porte un long poil près de son bord postérieur. Pièce plus petite et inerme au membre postérieur. 3° Le fémoral ou cuisse (r); autre pièce tubuleuse un peu incurvée, coupée obliquement à ses extrémités, portant deux poils : un grand à son bord supérieur, un autre beau- coup plus court, fin au bord postérieur. — Au membre postérieur cette pièce est courte, étroite, droite et inerme. 4 Le tibial ou jambe (s) estune pièce semblable à la pré- cédente, mais plus petite. Les appendices diffèrent suivant qu'on l’examine à la première ou à la seconde paire anté- rieure : à la première elle ne porte qu’un poil grêle à son bord supérieur ; à la seconde c’est un fort aiguillon mobile en tous sens inséré près de l’articulation de cet article avec le tarse. Au membre postérieur, le tibial est grêle, allongé, cylindrique et porte un petit poil. 5° Le tarse (t) est plus mince et un peu plus long que l'article précédent, et se termine par un fort crochet qui fait corps avec lui. Il porte une ventouse membraneuse en forme de pavillon de trompette dont le long pédicule, TRAVAUX INÉDITS. 149 tri-articulé, s'insère à la base et au-dessous du crochet terminal; de l’intérieur de cette ventouse, comme un petit battant de clochette, émerge un petit crochet simple à peine courbé. Outre cette ventouse, le tarse porte plusieurs appendices qui varient suivant la paire de pattes qu'on examine : dans la 4"° paire, le tarse porte cinq poils grêles, un au bord supérieur, un sur le côté externe et trois infé- rieurs, — les poils voisins de l'extrémité sont plus longs, — en outre, il y à Geux aiguillons mobiles insérés de chaque côté de la base du crochet terminal; dans la 9° paire, le tarse ne porte qu'un aiguillon mobile inséré au milieu de son bord antérieur ou supérieur, puis cinq poils, comme le tarse dela première paire, mais beaucoup plus grands. Dans les membres postérieurs, le tarse varie suivant qu'on l’examine à la 3° ou à la 4° paire et suivant le sexe. Chez le mâle, le tarse de la 3° paire est allongé, terminé par un crochet à la base duquel ;s’insère une ventouse à pédicule tri-articulé, puis, tout à côté, une petite fourche à 2 dents recourbées et à pédicule simple qui longe le pédi- cule de la ventouse jusque vers la moitié de sa longueur ; en outre cet article porte trois poils dont un très-grand et très-fort qui a presque la longueur du membre toutentier et qui s’insère en dehors et vers le milieu de l’article. Le tarse de la 4° paire est, comme les autres articles de ce membre, rudimentaire, conique, inerme, et se termine par un très-petit bouton. Chez la femelle, le tarse de la 3° paire est court, cylin- drique, et se termine par deux longues et fortes soies, dont la plus terminale à une longueur égale aux trois quarts du corps, et la plus courte, à la moitié de ce même corps. Le tarse de la 4° paire de pattes, bien plus petit que celui de la 3°, se termine directement par une ventouse à pédicule tri-articulé et porte en outre un poil grêle. 150 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. E. Peau et appendices. La peau est assez épaisse, mais transparente, finement et symétriquement striée sur toutes les parties du corps où il n’y a pas de plastrons. Les intersections de ces stries marquent assez bien les divisions du céphalo-thorax. La peau porte des poils répartis par paires symétriques, et est transformée en plastrons coriaces, grenus et colorés sur quelques points de sa surface. 4° Poils. — À la face dorsale on en compte 5 paires : 4 de petits poils grêles placés symétriquement sur le 2%, le 3°, le 4° anneau et sur le notogastre. Une paire, remar- quablement plus grande que les autres, est insérée un peu en arrière de la 4'° paire de petits poils sur une large papille ; elle rappelle les poils du vertex des oribates qui accompagnent les stigmates, et surtout ceux des Chorio- ptes de la même région. Sur les bords latéraux du corps, une paire de poils est insérée près de la hanche de la 9° paire et une autre près de la hanche de la 3° paire. Sur la face inférieure du corps, on compte 6 paires de poils chez la femelle ovigère : une entre les épimères antérieurs, deux entre les épimères postérieurs, une sur les épimérites de l'oviducte et deux sur le milieu du 4° anneau. Le mâle présente les mêmes poils, moins ceux du 4° anneau et ceux des épimérites de l’oviducte qui sont remplacés par une paire de très-pelits poils près et en arrière du pénis, et une autre à la base des ventouses copulatrices. Enfin, près de l'anus, la femelle compte 5 paires de petits poils qui rappellent les grands poils des lohes abdo- minaux du mâle. - 90 Plasitrons. — À tous les âges ei sur les deux sexes, sur la ligne médiane du céphalo-thorax se trouve une large mais courte bande chitineuse qui part de l’épistome TRAVAUX INÉDITS. 4151 et s'arrête à la limite du 3° anneau. Elle est l’analogue de celle des Chorioptes, qui est plus étroite, mais plus longue. Le mâle, comme celui des Chorioptes, a le noto- g#stre presque entièrement recouvert par un large plastron trapézoïdal en chitine grenue fortement coloré en roux. Genre CHORIOPTE (Chorioptes Gervais.) Le genre Choriopte a été créé par M. Gervais, pour un Acarien psorique trouvé sur la chèvre par Delafond, en 4854, et que ce dernier auteur avait nommé d’abord Sarcoptes capræ, puis Sarco-Dermatodecte, croyant lui trouver les caractères des Sarcoples combinés avec ceux des Psoroptes (Dermatodectes de Gerlach, nom qu'il avait adopté.) C’est un Acarien analogue que Héring, en 1845, avait déjà nommé Sarcoptes bovis, pour lequel Gerlach avait déjà créé le genre Symbioies, et celui-ci aurait réellement droit d’antériorité sur le nom créé par M. Ger- vais, si ce nom de Symbiote n'avait déjà pas été employé en entomologie par Redtenbacher pour désigner un genre d'Entomychides. Aussi pour toutes ces raisons, et malgré la tentative de Fürstenberg, de remplacer le mot Symbiote par celui de Dermatophagus, accordons-nous la préférence au nom créé par le naturaliste français lequel, à défaut de celui de Gerlach, a tous les droits de priorité. Caractères taxinomiques du genre Choriopte. — Corps ovalaire, obtus aux deux bouts, bilobé ou simplement échancré postérieurement chez le mâie, convexe en dessus, plat en dessous, marqué de stries sinueuses, fines et symétriques; dépassé en avant par un rostre mobile 1. Dans la première description que nous avons donnée de notre Chorioptes spathiferus, in Journal de l'Anatomie, de M. Ch. Robin, juillet 1872, nous avions adopté le nom générique de Symbioles, mais nous ne connaissions pas alors les particula- rités qui nous le font rejeter aujourd’hui. 452 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. dépourvu de joues, conique, aussi large que long, et pourvu de palpes à trois articles dont les deux derniers sont complétement libres d’adhérences; mandibules épaisses, courtes, en pinces didactiles, larges et dentées. Pattes épaisses et grandes; tarses pourvus de forts cro- chets et d’une ventouse énorme en forme de cloche portée sur un pédiecule très-court et simple. Vulve de ponte sous le 3° anneau céphalo-thoracique ; organe mâle complexe entre les deux dernières pattes. Anus marginal. Si nous n'avions que les descriptions ou les dessins des différents auteurs qui ont trouvé des Chorioptes soit sur la chèvre (Delafond), soit sur le bœuf (Héring), soit sur le cheval (Gerlach), soit dans l'oreille du chien (Héring et Nicolet), soit sur les pattes du mouton (Zürn), nous serions très-embarrassés pour dire s’il y a une ou plusieurs espèces de Chorioptes, car les caractères réellement spé- cifiques n’ont pas été saisis par ces divers auteurs Gerlach dit que le Choriopte du cheval et celui du bœuf forment chacun une espèce; Fürstenberg prétend qu'ils n’en constituent qu'une seule. Gerlach, outre la différence d'habitat, a constaté qu'ils diffèrent par un détail anato- mique présenté par les mâles : le mâle du Choriopte du bœuf aurait les lobes abdominaux élargis, carrés et por- tant trois gros poils, tandis que le mâle du Choriopte du cheval aurait ces lobes abdominaux rétrécis, arrondis et portant quatre longs poils ou soies. Fürstenberg ne reconnait qu'une espèce commune au bœuf et au cheval dont le mâle a les lobes abdominaux larges, carrés, portant chacun trois gros poils terminaux et un quatrième plus grêle inséré sur le bord interne du lobe. Malgré les patientes recherches auxquelles nous nous sommes livrés, nous n'avons pu encore rencontrer les Chorioptes qui vivent sur le bœuf, sur la chèvre et dans l'oreille du chien; par contre, nous avons pu étudier celui du cheval, un qui vit sur le renard, un autre sur la hyène et un quatrième dans l'oreille du chat; le mâle de l'espèce TRAVAUX INÉDITS. , 153 du cheval a bien les lobes abdominaux élargis et carrés, et, bien qu’en apparence chaque lobe ne paraisse porter que trois grosses soies terminales et un petit poil à son bord interne, il y en a en réalité quatre, et, de plus, deux de ces grosses soies, qui sont superposées et qu’on ne sépare qu'en les froissant, sont élargies et foliacées, en forme de spathe, détail qui n’a encore été signalé par aucun observateur. Est-ce l'espèce décrite par Fürstenberg sous le nom de Dermatophagus bovis et qui est le même que le Symbiotes bovis de Gerlach? Nous avons des ten- dances à le croire et à admettre que le détail caractéris- tique qui nous l’a fait nommer Chorioptes spathiferus leur a échappé". Devons-nous maintenant, à l'exemple de Fürstenberg, croire que le Choriopte à lobes abdominaux arrondis, trouvé par Gerlach sur le cheval soit le même que celui trouvé sur le bœuf. Certainement que si nous n'avions que l’assertion et les dessins en général si peu exacts de ce dernier auteur, ils seraient insuffisants pour nous faire admettre cette nouvelle espèce. Mais nous avons d’autres preuves pour certifier l'existence d’une 2 espèce de Cho- rioptes. M. le professeur Gervais nous ayant communiqué quelques préparations microscopiques d’Acariens recueillis sur des animaux de la ménagerie du Museum, morts avec des maladies de peau, nous y avons trouvé deux variétés d’une espèce de Choriopte inédite, qui diffère précisément de celle que nous avons décrite, par les lobes abdominaux arrondis des mâles, par des soies toutes rondes et très- longues et par des membres beaucoup plus forts, se rap- prochant de ceux des Psoroptes. Une des variétés de cette 4. Nous savons que, dans certains milieux, comme la téré- benthine ou les baumes, les poils élargis ou foliacés de notre Choriopte deviennent tellement transparents qu'ils sont presque imperceptibles et qu'on n’en voit plus que la côte, avec des instruments médiocres, ce qui leur donne l'apparence de poils ronds. 154 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. nouvelle espèce, que nous nommons Chorioptes setiferus, avait été trouvé sur une hyène et l’autre sur un renard ; nous donnons, PI. x11, la figure de la première de ces variétés. L'existence de cette nouvelle espèce étant dé- montrée, nous avons de grandes raisons de croire main- tenant que c’est à elle qu'appartiennent les Chorioptes trouvés sur la chèvre, par Delafond; sur le bœuf, par Gerlach. Cependant, l'insuffisance des descriptions ou des dessins de ces auteurs ne nous permet pas encore d'affirmer le fait. Quant aux Chorioptes trouvés dans les oreilles du chien par Héring et Nicolet, et sur les pâturons du mouton par Zürn, appartiennent-ils à la première ou à la seconde de nos espèces, ou se rapprochent-ils au moins, celui des oreilles du chien, de notre troisième espèce que nous avons découverte dans les oreilles du chat? C'est ce que des observations ultérieures nous apprendront ‘. Nous allons passer maintenant à la description des espèces. 4. CHORIOPTE SPATHIFÈRE (Chorioptes spaihiferus, Mégnin). SYNONYMIE. — Sarcoptes bovis (?) (Héring); Symbiotes bovis ou Symbiotes equi (Gerlach); Dermatophagus bovis (Fürstenberg). DiAGNOSE. — Choriopte à rostre à moitié caché par l’épistome, à soies des palpes très-courtes. Céphalo- thorax à segments peu distincts, portant sur sa face supé- 1. Au moment où ces lignes sont sous presse, nous rece- vons une brochure, hommage de M. le professeur Guzzoni Melchiorre, de Milan, où se retrouve décrit et figuré le Cho- riopte parasite des oreilles du chien, qui est exactement sem- blable à notre Chorioptes ecaudatus, variété catotis, que nous donnons plus loin. TRAVAUX INÉDITS. 4155 rieure et sur la ligne médiane une bande chitineuse grenue s'élargissant en arrière et s'étendant jusque près de la ligne de démarcation du quatrième segment ; deux petites lignes de même substance à la naissance des pattes. Au sommet du triangle formé de chaque côté par le 3° anneau, large papille chitineuse portant un long poil ou soie; quatre autres poils dorsaux très-petits ; une autre paire de poils sur les côtés du corps à la naissance de la 3° paire de pattes, trois paires de petits poils sous le thorax entre les épimères des pattes antérieures; une paire de poils accompagnés de deux fins stylets de chaque côté de l'anus. Epimères des membres antérieurs libres. (PI. x et XI.) Femelle ovigère. — Vulve ou oviducte en forme de fente transversale à lèvres fortement plissées sous le 3° anneau thoracique, chaque lèvre accompagnée d’une paire d’épi- mérites en chitine formant par leur ensemble deux figures concentriques en forme de lyre renversée. Troisième paire de pattes terminée par deux longues soies; quatrième paire par une ventouse pédiculée. (PL. x, fig. 6 et 7.) Müle. — Organe génital complexe entre les pattes pos- térieures accompagné d’une paire de ventouses copula- trices en forme de gobelet. Quatre paires de pattes com- plètes, c’est-à-dire toutes munies de ventouses, les 4e, 2° et 3° longues, la 4° très-courte. Lobes abdominaux rectangulaires portant à leur extrémité, outre une grosse soie ronde, un faisceau de trois soies collées à leur base, composé d’une soie ronde ordinaire etde deux autres soies superposées, élargies en mince membrane et spathiforme. Notogastre recouvert d’un large plastron trapézoiïdal en chitine grenue. (PI. x, fig. 4 à 5.) Jeune femelle pubère. — Privée complétement de vulve sous-thoracique. Anus très-erand à fente longitudinale sous-abdominale, bordé de chitine, ce qui n'existe à aucun autre âge. De chaque côté de l'anus, mais sur la face dorsale, deux tubercules hémisphériques saillants 156 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. servant à l’'accouplement. Les quatre pattes postérieures toutes incomplètes et terminées chacune par deux soies. CPExXE Ie) Nymphes. — Octopode semblable à la jeune femelle pubère dont elle ne diffère que par l'absence de tubercules copulateurs et par une plus petite taille. Larve. — Hexapode, ayant comme celle des Psoroptes l'unique paire de pattes postérieures terminée par deux soies inégales. (PI. x1, fig. 2.) Œuf. — De forme ovoïde allongée présentant souvent un embryon plus ou moins développé. (PL. x1, fig. 3.) Chorioptes spathiferus, variété equn. Femelle ovigère...... long. 0,40 mm. lat. 0,25 mm Male ai CAN One long. 0,28 mm. lat. 0,18 mm Jeune femelle pubère. long. 0,27 mm. lat. 0,18 mm INVInphe ee EEE long. 0,25 mm. lat. 0,15 mm. Larve hexapode ...... long. 0,16 à 0,20 mm. jat. 0,10 à 0,12 mm. CO EN NE A AL long. 0,15 mm. lat. 0,09 mm. Corps tétragonoïde de couleur générale blanc-rosé avec les pièces du squelette rousses, et les plastrons jau- nâtres. Habite en société très-nombreuse sur le cheval, à l'extrémité inférieure des membres de cet animal et dans les régions postérieures, d'où il gagne lentement les régions plus élevées. Est-ce la même espèce, ou une variété voisine que Fürstenberg a trouvée sur la vache, en colonies innom- brables, oceupant surtout les régions postérieures du corps; et que Héring avait déjà décrite sous le nom de Sarcoptes bovis? À voir les figures qu’en donne Fürsten- berg et que nous avons tout lieu de croire incomplètes, nous aurions de la tendance à le eroire, mais nous ne pourrons nous prononcer que quand nous aurons à notre disposition des échantillons de Chorioptes provenant du pœuf. TRAVAUX INÉDITS. 497 2. CHORIOPTE SÉTIFÈRE (Chorioples setiferus, Mégnin). SYNONYMIE. — Sarco-Dermatodecte (Bourg. et Delaf.) Choriopte à rostre à moitié caché par l’épistome, à soies des palpes très-courtes ; céphalo-thorax à segments peu distincts, à bande chitineuse médiane peu marquée. Soies dorsales très-longues ayant pour base une large papille; soies des côtés du corps, anales, et des lobes abdominaux du mâle qui sont triangulaires à sommet arrondi, toutes très-longues et toutes rondes. Epimères des membres antérieurs du même côté conjugués par leur extrémité. Membres forts, ceux du mâle tous complets, aucun rudimentaire. Membres postérieurs de la femelle adulte tous incomplets sans ventouses portant une soie terminale de plus que l'espèce précédente. Comme nous l'avons dit, nous connaissons deux variétés bien déterminées du Choriopte sétifère, l’une vivant sur la hyène et l’autre sur le renard, que nous allons décrire ; nous mentionnerons les autres en donnant les raisons probables qui nous les font ranger dans la même espèce. À. Chorioptes setiferus, variété kyenæ (pl. x). Femelle adulte... long. 0,36 mm. lat. 0,28 mm Male ire UInEn long. 0,32 mm. lat. 0,28 mm. Nymphe::217mr long. 0,30 mm. lat. 0,25 mm. Larve hexap...... long. 0,20 mm. lat. 0,15 mm. Œut eee long. 0,15 mm. lat. 0,10 mm. Corps orbiculaire plus large que long chez le mâle, un peu plus allongé chez la femelle: de couleur gris-perle rosé avec les pièces du squelette rousses, membres forts et coniques portant de longs poils. Les longues soies des tarses de la 3° paire chez la femelle plus longues que le 158 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. corps et sa paire de soies anales ayant deux fois cette longueur. Lobes abdominaux du mâle portant trois soies simples dont la médiane la plus longue a une fois et demi la longueur du corps. Oviducte de la femelle adulte en forme de courte fente transversale à lèvres fortement plissées, munies d’épimérites larges et courtes en cerois- sant très-différentes de celles de l'espèce précédente. Habite sur la hyène les régions du cou, de l’occiput et des oreilles où elle cause le développement d une gale à croûtes granuleuses sens B. Chorioptes setiferus, variété vulpis. Femelle adulte....... long. 0,45 min. lat. 0,40 mm. Mâle her ne long. 0,40 mm. lat. 0,35 mm. Nymphe rs ErUNRNren long. 0, 35 mm. lat. 0,30 mm. Larye Hexape nur long. 0, 20 mim. lat. 0,18 mm. CELL PEN ONE long. 0,16 mm. lat. 0,12 mm. Corps orbiculaire dans les deux sexes, un peu allongé chez la femelle ovigère, de couleur gris-perle avec les pièces du squelette rousses, membres forts et coniques se rapprochant beaucoup de la forme et du volume de ceux des Psoroptes; soies distribuées, comme dans la variété précédente, mais toutes de moitié plus courtes. Habite sur le renard, les régions du cou, des oreilles et de la queue où elle détermine une gale sèche à croûtes granuleuses s’accompagnant d'alopécie. 3. CHORIOPTE SANS QUEUE (Chorioptes ecaudatus, Mégnin). SYNONYMIE. — Sarcoptes cynotis (?) (Héring.) Choriopte à rostre peu caché par l'épistome, à soies des palpes très-courtes et à mandibules à dents très- mousses. Cephalo-thorax à segments peu distincts portant sur sa face supérieure el sur la ligne médiane une bande TRAVAUX INÉDITS. 159 chitineuse grenue renforcée dans son milieu par une erête épaisse simulant un épimère médian dorsal. Poils et soies disposés comme dans les espèces précédentes et de longueur moyenne. Epimères des paites antérieures du même côté conjugués. Mâle dépourvu de lobes abdomi- naux, ayant le milieu de l'extrémité postérieure de l’abdo- men échancré. 4° paire de pattes de la femelle rudimen- taire. Femelle ovigère. — Vulve de ponte ou oviscapte en forme de courte fente transversale à lèvres fortement plissées, située sous le 3° anneau céphalo-thoracique, chaque lèvre accompagnée latéralement de deux épimérites très-petits, disposés obliquement, en dehors et en arrière et indépendants des épimères des membres ; la lèvre antérieure de l’oviscapie est renforcée par une pièce pro- fonde en forme de T à branches ineurvées. 3° paire de pattes terminées par deux longues et fortes soies ; 4° paire de pattes très-courte, rudimentaire, mais distinctement articulée, terminée par deux petites soies. (PL x, fig. 1et2.) Müle à pénis conique situé entre les épimères des pattes postérieures ; ventouses copulatrices munies d’une sorte de garde chitineuse arquée, bordant ces ventouses en arrière et en dehors. 4 paires de pattes complètes, la 8°, plus grande que les antérieures qui sont sensiblement égales, portant deux longues et fortes soies ; la 4° plus petite que les antérieures, mais non rudimentaire. Bord postérieur de l’abdomen privé de lobes saillants qui sont remplacés par deux surfaces arrondies, séparées par une échancrure, portant chacune trois soies dont j’intermé- diaire très-longue. Notogastre recouvert par un plastron trapézoïdal bordé de chaque côté par une arête chitineuse et renforçant postérieurement le point d'implantation des soies abdominales après avoir fourni à l'anus, qui est rétrodorsal, deux garnitures chitineuses très-épaisses. (PI. x, fig. 3 et 5.) 160 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877 Jeune femelle pubère. — Ne présente aucune trace d’ovi- ducte ou d’oviscapte. Anus très-grand sous forme de fente longitudinale sous-abdominale, bordé de lèvres chitineuses épaisses, disposées pour l’accouplement ; de chaque côté de l'anus deux tubercules cylindro-sphériques copula- teurs. 3° paire de pattes semblables à celle de la femelle ovigère. 4° paire réduite à l'élat de simple papille portant un seul poil. (PI. x, fig. 4.) Nymphe. — SIDE à la jeune femelle pubère pour la taille et les détails anatomiques, n’en différant que par l'absence de tubercules copulateurs et par la petitesse du cloaque. Larves hexapodes, ayant comme celles des autres Cho- rioptes l'unique paire de pattes postérieures terminée par deux soies. Œuf très-oblong presque cylindrique. Nous ne connaissions à cette espèce qu’une variété qui nous a servi à établir la caractéristique ci-dessus et que nous avons rencontrée dans la conque auriculaire de deux chats qui la nourrissaient depuis trois ans sans en éprouver d’autres incommodités que de très-vives déman- geaisons et une sécrétion un peu plus abondante de cerumen; nous savons maintenant que celle du chien est semblable à celle-ci. (Voir la note de la page 3.) Chorioptes ecaudatus, variété catolis. Femelle ovigère....... long. 0,45 mm. lat. 0,25 mm. Male panne ae long. 0,30 mm. lat. 0,20 mm. Jeune femelle pubère.. long. 0,28 mm. lat. 0,18 mm. Nymphe hier rere long. 0,28 mm. lat. 0, 18 mm. Lane SAPIN long. 0,18 à 0,28 mm. lat. 0,12 à 0,15 mm. GET ES EST RER long. 0,18 mm. lat. 0,08 mm. Corps ovoide de couleur générale blanc de perle avec les pièces du squelette rousses ainsi que les plastrons. Vit dans la conque auriculaire des chats, particulière- ment dans les anfractuosités profondes et dans le conduit auditif externe, en colonies nombreuses et complètes, où TRAVAUX INÉDITS. 461 tous les âges sont représentés et les sexes fréquemment accouplés, faisant son alimentation des produits naturel- lement excrétés, c'est-à-dire du cerumen, ne produisant aucune lésion de la peau ou de la muqueuse et ne pro- voquant aucun phénomène inflammatoire, ni dévelop- pement de pustules ou de vésicules de nature psorique, ni expoliation épidermique exagérée, tout au plus une sécrétion un peu plus abondante de cerumen, mais déter- minant par sa présence et ses mouvements dans le conduit auditif des chatouillements tellement désagréables que l'animal qui le porte en perd le sommeil, se déchire les oreilles avec les pattes postérieures et est parfois en proie à de violents accès frénétiques et comme vertigineux. Ce dernier Acarien établit une transition très-naturelle entre les Sarcoptides réellement psoriques et ceux qui ne le sont plus. Nous avons déjà montré que l’un de ses congénères, celui que nous avons nommé Chorioptes spa- thiferus n'est psorique sur le cheval que pendant l'hiver, et reste pendant l'été un simple parasite vivant exclusive- ment des exhalations naturelles de la peau, de sorte que la gale qu’il produit est réellement intermittente !. Celui que nous venons de décrire, bien qu’organisé identique- ment, comme les deux espèces qui le précèdent, a les mêmes mœurs et les mêmes habitudes que les Sarcop- tides avicoles décrits par M. Ch. Robin ? et ceux que nous nommons glyricoles c’est-à-dire habitant au fond des poils des rongeurs et dontquelques espèces ont été décrites par Pagenstecker et Claparède. 4. CHORIOPTES d'espèces et de variétés indéterminées. Voici comment M. Héring décrit une variété de Cho- 1. Mégnin. — Sur une gale du cheval à caractère intermittent, in Comptes-rendus heb. Acad. sc., 6 juillet 1874. 2. Comptes-rendus heb. Ac. sc., 20 avril 1868. (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 11 162 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. riopte qu'il trouva dans l'oreille malade d’un chien, et qu'il nomma Sarcoptes cynotis : « Corps rond, plus étroit en avant qu’en arrière où il est comme tronqué, presque sans poils, strié sur la face antérieure, blanchâtre. » Rostre conique, très-saillant, portant une paire de poils courts, composé d’une paire de mandibules et d’une lèvre courte. » Huit pieds marginaux; les deux paires antérieures dirigées directement en avant, à cinq articles d’égale lon- gueur et d’égale force; la 1° paire insérée tout près du rostre, la 2° à quelque distance de la 4"°, toutes les deux terminées par une caroncule portée sur une courte tige. La 3° paire de pattes est courte, épaisse, indistinctement articulée, terminée par deux soies plus longues que le corps, la 4° située en dedans de la 3° est à peine un quart aussi longue, n’est point du tout visible par la face dor- sale, se termine par deux poils courts. Des poils sembla- bles sont implantés sur les articles de chaque patte. » Le bord postérieur du corps présente deux poils plus ou moins longs et deux petites papilles saillantes. Au milieu de la face ventrale est une fente transversale; plus loin derrière se voit l'anus. » La longueur de l’animalcule est de 0,09 à 0,10 lignes, sa plus grande largeur est de 0,07 lignes. Le rostre est long de 0,042 à 0,049 lignes. Les poils du corps ont la moitié de la longueur du rostre; deux sont placés sur le dos dirigés en arrière; deux autres sont situés de chaque côté près de l’origine de la 3° paire de pieds; les lignes de la face ventrale vont, en partie en ondulant, en partie tout droit vers le bord du corps. » J'ai trouvé ces Acares en petit nombre sur un ulcère qui durait depuis longtemps dans la conque de l'oreille gauche d’un petit chien d'appartement à poils lisses. L'odeur très-mauvaise qui s’exhalait de cet ulcère obligea le propriétaire de cet animal à chercher les secours de TRAVAUX INÉDITS. 463 la médecine. Voyant ce chien secouer continuellement la tête, se gratter continuellement avec les pattes, j'examinai attentivement l'oreille malade et je vis sur le bord supé- rieur, le seul qui soit visible, quelques Acares que j’en- levai avec soin. Ce moyen ne put réussir pour la partie profonde de l’ulcère à cause du chatouillement que le toucher déterminait, des injections d’eau tiède à laquelle étaient mêlées quelques gouttes d'huile empyreumatique tuèrent les insectes, après quoi l’uleère guérit en peu de Jours. » Comme on voit, cette description correspond parfaite- ment au genre Choriopte et à une femelle, mais l'absence des caractères de l’autre sexe, des autres âges, ne permet pas d’en reconnaître l'espèce et encore moins la variété avec quelque certitude. Dans la séance de la Société entomologique de France du 40 janvier 1849, M. Lucas montra une nouvelle espèce d’Acariens, appartenant, prétendait-il, au genre Sarcopte, qu'il nomme le Sarcoptes auricularum et qui avait été découvert par M. Sallé, dans les oreilles d’un chien de la Louisiane. Or, ee prétendu Sarcopte, qui a été dessiné par M. Nicolet, pour la collection des vélins du Museum où nous l'avons examiné, n’est autre qu’une femelle adulte du Choriopte, portant les énormes ventouses brièvement pédiculées des pattes antérieures qui caractérisent le genre. Comme le dessin ne porte pas de dimensions et que ni le mâle ni les autres âges ne sont figurés, il est impos- sible aussi de dire à quelle espèce ou à quelle variété de Choriopte il appartient; mais en raison du lieu où il a été trouvé, il y a grande probabilité que c'est le même que celui d'Héring !. En 1860, le docteur Huber de Memmingen, annonçait 4. Voyez la note plus haut montrant que, d’après l'étude com- plète qu'en a faite le D' Guzzoni, de Milan, le Choriopte des oreilles du chien est de la même espèce que celui du chat. 164 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. dans les Comptes rendus de la Société d'Histoire naturelle d'Augsbourg qu'il avait constaté la présence d’Acariens du genre Symbyotes (Gerlach) dans le conduit auditif externe de quatre chats, lesquels parasites avaient pro- voqué le développement d’une gale locale (?) remarquable par la production de squammes ; les Acares étaient visi- bles à l'œil nu; ils se trouvaient en sociétés nombreuses, surtout au point où la conque se continue par le conduit auditif et où il y a des anfractuosités, le conduit auditif était rempli et presque bouché par du cérumen dans la partie voisine du tympan. La longueur des femelles observées par M. Huber, était de 0,45 mm., celle des: mâles de 0,31 mm.; chez les femelles on constatait un état presque rudimentaire de la 4° paire de pattes et chaque patte était munie de deux poils de longueur moyenne. C’est selon toute probabilité la même espèce que notre Chorioptes ecaudatus, Var. catotis. En juillet 1874, M. Zürn, professeur à Leipzig, annon- çait l'existence chez le lapin d’une otite externe, remar- quable par la matière visqueuse et fétide contenue dans le conduit auditif et surtout dans les excavations de l’intérieur de la conque; toujours il a trouvé dans cette matière une quantité plus ou moins grande d’Acariens qu’il considère comme des Symbiotes. (Rappelons que nous avons étudié avec M. Mathieu de Sèvres, il y a plus de 10 ans, une affection semblable de l'oreille du lapin, mais causée par des Psoroptes bien authentiques dont nous possédons encore des préparations. Zürn n’aurait-il pas confondu, et pris un genre pour l’autre?) En même temps qu'il annonçait sa découverte (?) sur le lapin, M. Zürn, communiquait celle de M. Schirme de Postdam, qui avait vu le catarrhe auriculaire du chien, être accompagné de la présence de Symbiotes; la femelle de ces parasites mesure 0,29 mm. à 0,30 mm. de long sur 0,20 mm. à 0,28 mm. de large et le mâle 0,23 mm. de long sur 0,20 mm. de large. Ces parasites sont donc plus TRAVAUX INÉDITS, 165 petits, dit-il, que ceux observés par M. Huber sur le chat et surtout plus petits que le Symbiote ordinaire de la gale du bœuf ou du cheval. (Wochenschrift Augsbourg, 1874, p. 278 et suivantes.) Le D' Guzzoni, de Milan, ayant déterminé définitive- ment, comme nous l'avons vu plus haut, l'espèce du Choriopte des oreilles du chien, il reste à déterminer les deux espèces ou variétés suivantes, trouvées l’une sur la chèvre, par Delafond, l’autre sur le mouton, par Zürn. Les dimensions et la figure du Sarco-Dermatodecte que l'on trouve dans le grand ouvrage sur la Psore de Bourgui- gnon et Delafond, et que ce dernier avait recueilli sur des chèvres d’angora galeuses, s'appliquent aussi parfaite- ment au genre Choriopte et se rapprochent même singu- lièrement de notre Choriopte spathifère ; comme chez lui les lobes abdominaux du mâle sont rectangulaires, mais ils ne portent que quatre petites et courtes soies rondes. Est-ce ainsi naturellement, ou bien les poils élargis que nous avons constatés, auraient-1ls échappé à ces auteurs, comme à Fürstenberg et à Gerlach? En cherchant à cal- euler les dimensions du Choriopte au moyen du grossis- sement indiqué des figures, nous trouvons pour la taille de la femelle accouplée, qui n’est pas encore adulte, long. 0.32 mm. lat., 0,25 mm.: pour le mâle, long. 0,98 mm. lat., 0,18; dimensions très-voisines, surtout pour le mâle du Choriopte spathifère. Un Choriopte vient d'être rencontré tout récemment sur le mouton par M. Zürn, professeur vétérinaire à Leipzig (Zundel Chronique véiérinaire d'Allemagne in Recueil vétérinaire 4874, page 624.) « Il ressemble, dit l’auteur, au Choriopte du cheval, seulement il est plus petit : en moyenneles mâles mesurent 0,31 mm. de long et0,25 mm. de large; les femelles 0,37 mm. de long et 0,26 mm. de large. » Ces dimensions, comme on peut le voir en les comparant, sont supérieures à ceiles de notre Choriopte spathifère; nous ne savons done à quel Choriopte du 166 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. cheval il le compare pour trouver celui du mouton plus petit. L'auteur ajoute que les mâles étaient aussi nombreux que les femelles ; on les rencontrait au milieu des croûtes grouillant en nombreuses sociétés surtout à l'extrémité des membres, Gans le creux du paturon de certains mou- tons de fine race mais négligés, notamment chez les Negretti. Comme les Chorioptes du cheval, ceux du mouton émigrent difficilement de la région qu'ils ont envahie et la gale qu’ils causent, peu contagieuse, ne se remarque guère que pendant la station d'hiver. C'est ce que nous avons aussi remarqué pour Ja gale du cheval causée par le Choriopte spathifère. (Voyez plus loin le chapitre sur les mœurs des Sarcop- tides psoriques.) ANATOMIE DES PARTIES DU CORPS QUI SERVENT A CARACTÉRISER LES CHORIOPTES. À. Rostre. Le rostre est conique, aussi large que long, légèrement incurvé d'un côté à l’autre, bombé en dessus et pointu er avant (PI. x1, fig. 4, 5 et 7); (dans la fig. 5, le rostre a été un peu aplati par la compression entre les deux lames de verre, ce qui a écarté les palpes qui sont normalement convergents comme dans la fig. 4, et étalé la lèvre qui est ordinairement plissée en éventail.) Îl est constitué par les mêmes parties que chez les autres Sarcoptides et même chez tous les Acariens, c’est-à-dire qu'on y rencontre uñe paire de maächoires, une paire de palpes maæillaires, une lèvre avec des rudiments de palpes secondaires et une paire de mandibules. 4°Mâchoires (PI. x1, fig. 4 et 7 f.). Elles sont constituées par deux pièces épaisses en forme de point d'interrogation couché (+), soudées par la pointe sur la ligne médiane, inermes, immobiles et adhérentes à un large menton échancré angulairement qui forme la base de la tête. TRAVAUX INÉDITS. 167 20 Palpes (même fig. g, h, 1.). Ils sont placés de chaque côté du rostre, volumineux, cylindriques, formés de trois articles robustes diminuant un peu de diamètre du premier au dernier. Le premier (g) le plus volumineux, s'articule par continuité avec la mâchoire et avec le menton; dans le reste de son étendue, son bord interne, très-épais, adhère à la lèvre; son bord externe arrondi est libre; sa face inférieure porte un petit poil couché en avant. Le 2° article, d’un diamètre moindre et un peu plus court que le 1% avec lequel il s'articule, porte deux poils près de son bord externe l’un à sa face supérieure l’autre à sa face inférieure ; il longe la lèvre dont il couvre le bord, mais il en est tout-à-fait indépendant. Le 8° article, plus petit en tous sens que le %, est coiffé à son extrémité par une membrane hémisphérique, qui disparait par la dessica- tion pour laisser à nu une pointe assez aiguë qui n’est que le prolongement du bord interne; cette membrane paraît être ie pendant des joues des Sarcoptes, absentes ici comme chez les Psoroptes ; et lorsqu'elle est gonflée, elle rappelle assez bien la vessie céphalique des OEstres qui leur sert à briser leur coque de nymphe; c’est proba- blement aussi un organe de refoulement. Dans le repos, le 3° article, repose sur l'extrémité de la lèvre, à côté de la pointe de la mandible correspondante qui la dépasse un peu. Lèvre (même fig. {l.). Elle est transparente, membra- neuse, mince, blanche, adhérente à sa base en arrière avec les mâchoires dont elle est une dépendance, et sur les côtés avec le 4° article des palpes; elle présente sur la ligne médiane la languette en fer de lance (k); le bord libre de la lèvre est découpé en quatre lobes arrondis par trois ineisions dont la médiane est la plus profonde; sur ses côtés libres, recouverts par les articles libres des palpes, elle est bordée par une pièce épaisse, longue, terminée en pointe paraissant formée de deux articles et qui est certainement un rudiment de palpe secondaire 168 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. ({ 1); — cette pièce ne se voit bien qu'en regardant la lèvre par sa face supérieure, lorsqu'elle est débarrassée des mandibules. — Sur sa face inférieure près des mâ- choires, la lèvre porte une paire de poils assez longs qui se dirigent en dehors. Mandibules (même fig. m m, fig. 6.). Elles reposent sur la face supérieure de la lèvre; elles sont coniques, apla- ties à leur face interne par laquelle elles se touchent; leur base est renflée, arrondie, adhérente au fond du camérostome par des muscles qui pénètrent dans leur talon; leur bord supérieur est recto-convexe et continu avec l'onglet supérieur; celui-ci porte trois dents aiguës et recourbées ; l'onglet inférieur est mobile, articulé avec la mandibule par son extrémité postérieure qui est élargie pour donner attache à de forts muscles contenus dans la mandibule. Il porte trois dents en cross semblables à celles de l'onglet supérieur; les dents des mandibules sont mousses chez l'espèce Ch. ecaudatus. La forme et les dimensions relatives de ces pièces diffè- rent assez, comme on voit, de ce que l’on observe chez les Psoroptes et les Sarcoptes ; les Chorioptes se rappro- chent plus, sous ce rapport, de Glyciphages et des Tyro- glyphes, mais c’est avec les Sarcoptides avicoles qu'ils ont le plus d’analogie. B. Anus. L'anus est longitudinal et tout à fait marginal chez les deux sexes. Chez les jeunes femelles pubères que l’on trouve accouplées, il est remarquablement plus grand, plus abdominal que dans tous les autres âges et surtout que chez le mâle où il n’est constitué que par une ouver- ture en infundibulum entre les deux lobes abdominaux, recouverte en dessus par une plaque ovale de chitine très- épaisse et très-foncée. Chez les nymphes et chez les femelles pubères et ovigères, l'anus est accompagné de deux poils marginaux assez longs, et de deux autres TRAVAUX INÉDITS. 169 petits poils près de la commissure antérieure et près de la commissure postérieure. C. Organes génitaux. Organe müle. — EH est tout à fait libre entre les pattes postérieures et manque de siernite; il est composé de plusieurs éléments très-distinets : 4° Une pièce en demi-lune renversée, inscrite entre deux paires de poils, portant deux paires de petits cro- chets et au centre un dessin (PI. x, fig. 8) en relief rap- pelant celui des Psoroptes, des Sarcoptes et des Tyro- glyphes, et qui est en effet le vrai pénis, susceptible d'érection et de présenter alors une forte saillie; 20 On voit, sur les individus frais, que ce pénis est continu avec un tube membraneux qui s'ouvre dans un sac quadrilobé, lequel représente un organe testiculaire ou tout au moins des vésicules séminales (PI. x, fig. 8.); 3° Une paire de ventouses copulatrices placées de chaque côté et un peu en avant de l'anus, et composées essen- tiellement d’une cupuie de chitine dont le fond commu- nique avec un faisceau de tubes aspirateurs par neuf petits trous; cet appareil est contenu dans un manchon membraneux, rétractile et mobile sur la base (PL x, fig. 4.); 4° Les lobes abdominaux ou caudaux, dont le squelette s'articule avec le plastron noto-gastrique, sont certaine- ment des accessoires des organes génitaux du mâle, puis- qu’ils sont un des caractères de son sexe; ce sont proba- blement encore des organes de fixation ou peut-être de titillation aussi bien que les poils simples ou spathi- formes, qu'ils portent (PI. x, fig. 5.). Ces lobes, carrés dans la 4" espèce, arrondis dans la 9°, sont tout à fait effacés dans la 3°. Organe femelle. — La vulve de copulation, avons- nous déjà dit, n’est autre chose que l'anus. La vulve 170 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. de ponte ou oviducte, se voit sous le 3° anneau céphalo- thoracique de la femelle ovigère et exclusivement à cet âge; c'est une fente transversale rectiligne, à lèvres for- tement plissées, à commissures légèrement incurvées en arrière. Chaque lèvre a une charpente, composée, l’infé- rieure, ou mieux la postérieure, d’une paire d'épimérites dont l’ensemble forme une lyre et qui rappellent les os marsupiaux des quadrupèdes de ce nom, ces épimérites sont très-petits dans la 3° espèce; les épimérites de la lèvre antérieure sont adhérents aux épimères de la 2e paire de pattes ou libres : enfin profondément et plus en avant, se voient encore deux épimérites libres et petits qui appartiennent encore à la lèvre antérieure (PI. x, fig. 6) et qui sont particuliers à la 1'° espèce. L'accouplement se fait chez les Chorioptes comme chez les Psoroptes : les deux individus accouplés se tiennent l’un à l’autre par l'extrémité postérieure de leur corps, de manière à ce que la tête de l’une soit dirigée en sens inverse de la tête de l’autre; sur la face dorsale de l’ar- rière du notogastre de la jeune femelle pubère, le mâle applique la face inférieure et postérieure de son abdomen, de manière que ses deux ventouses copulatriees emboitent les tubercules correspondants de la femelle et y adhèrent intimement. Les deux sexes ont le dos tourné du même côté et l’un des individus traine l’autre. lei c’est le mâle qui traine la femelle comme chez les Psoroptes et les Sarcoptides avicoles, c’est l'inverse chez les Tyroglyphes. D. Squelette. Le squelette est constitué des mêmes pièces que chez les autres Sarcoptides, mais, sous le rapport de l’arran- gement et de la disposition des parties, il se rapproche à la fois de celui des Psoroptes et des Sarcoptides avicoles. Les épimeres de toutes les pattes sont libres ou adhé- ‘rents deux à deux; ceux de la 4 paire du mâle sont TRAVAUX INÉDITS. 4174 toujours conjugués avec ceux de la 3° paire (PI. x, fig. 4.). Chez la femelle ovigère, les épimères antérieurs sont élargis, surtout à leur base, par un raccord de tégument chitineux grenu qui constitue un véritable épidème cutané. Les épimères s’articulent à la hanche de la même ma- nière que chez les autres Sarcoptides. 4° La hanche ou rotule (PI. x1, fig. 8, p.) est un court cylindre coupé obliquement, réduit à presque rien exté- rieurement et portant un poil dans sa partie la plus large. Même forme au membre postérieur. 20 L’exinquinal où trochanter [même fig. g.) est une pièce allongée tubuleuse, coupée horizontalement à sa base en sens inverse de la hanche avec laquelle il s’ar- ticule. Cet article porte un poil près de son bord extérieur ; il est plus petit el inerme au membre postérieur. 3° Le fémoral ou cuisse (même fig. r.) est une pièce tubuleuse coupée horizontalement à sa base, un peu obli- quement et élargie en goulot à son autre extrémité; cet article porte deux poils, un supérieur, accompagné d’un petit aiguiilon et un inférieur. Îl est plus petit et ne porte qu'un petit poil postérieurement. 4° Le tibial ou jambe (même fig. s.) est une pièce qui ressemble beaucoup à la précédente; elle est seulement un peu plus petite et porte trois poils, deux supérieurs et un inférieur. Au membre postérieur, cet article, beaucoup plus petit, ne porte qu’un petit poil en dehors. 5° Le tarse (même fig. £.) est plus mince, plus allongé que le précédent article et porte un grand nombre d’appen- dices : aux membres antérieurs il porte cinq poils eftilés, dont deux assez longs insérés près de son extrémité, et deux poils courts et mousses; tout à fait au bout un fort crochet articulé répété un peu en arrière par un petit crochet rudimentaire.. Enfin à côté de la base du crochet, émerge le pédicule de la ventouse, cylindre tubuleux, simple, renflé au bout et dépassant de très-peu le grand crochet ci-dessus ; sur l'extrémité renflée de ce pédicule 172 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. est insérée la ventouse sous forme de grosse cloche épa- nouie, au centre de laquelle vient s'ouvrir le tube du pédi- cule au milieu d’une pièce de chitine étoilée qui sert de centre à quatre nervures interrompues de la ventouse. Les pattes postérieures sont dépourvues de crochets au tarse qui est très-petit, et qui porte en dehors un seul ou deux gros poils assez longs. Chez la femelle, la 3° paire de pattes, et, dans les deux dernières espèces, la 4° aussi, sont de même dépourvues de ventouses au tarse; cetarticle porte à la place deux longs et forts poils ou soies termi- nales, l’une s’insérant un peu plus loin de l'extrémité, avec un ou sans autre poil sur le corps de cet article qui est très-court. E. Peau et appendices. La peau est assez épaisse, transparente, et recouvre le corps et les pattes, mais ici elle n’est distincte qu'aux articulations. Elle est finement et symétriquement striée sur toutes les parties du tronc que ne recouvrent pas les plastrous. Les insertions de ces stries marquent assez bien les divisions du céphalo-thorax. La peau porte des poils et est transformée en plastrons sur quelques points. 4° Poils. — À la face dorsale on en compte cinq paires : quatre de très-petits symétriquement placés, la 4% sur le 2° anneau, la 2° et la 3° sur le 4° anneau et la dernière sur le noto-gastre. La paire la plus remarquable par sa grandeur, et probablement par son usage, est insérée près de la 4"° paire de petits poils, sur une large papille placée dans un petit triangle laissé libre, à l'intersection des lignes qui séparent les ®, 3° et 4° anneaux céphalo-tho- raciques. Sur les bords latéraux du corps une paire de poils est insérée à côté de la hanche de la 3° paire de pattes. Sur Ja face inférieure, on compte dix paires de poils chez la femelle ovigère et huit seulement chez le mâle. Les paires de poils que les deux sexes ont en commun TRAVAUX INÉDITS. 173 sont : deux paires entre les épimères des pattes anté- rieures, deux paires entre les épimères des pattes posté- rieures, une paire abdominale et une paire anale; la femelle a en outre quatre paires de poils sur ou à côté des épimérites vulvaires, et le mâle deux paires de poils aux angles et à la circonférence de sa pièce pénienne. 2 Plastrons. — À tous les âges et sur les deux sexes, sur la ligne médiane de la face supérieure du céphalo- thorax, s'étend jusque près de la limite du 4° anneau une bande grenue s’élargissant en arrière ; à la naissance de la 4'° paire de pattes on remarque deux petits coins de la même substance. Le mâle a le noto-gastre entièrement couvert d'un large plastron trapézoïdal. Ces plastrons sont presque invisibles sur les deux variétés du Choriopte sétifère et très-évidents sur la 3° espèce. TROISIÈME PARTIE ORGANISATION ET PHISIOLOGIE DES SARCOPTIDES PRSORIQUES EMBRYOLOGIE, MÉTAMORPHOSES, ACCOUPLEMENT ET PONTE. Embryologie. — Les Sarcoptides psoriques, comme tous les Acariens de la même famille, sont tous ovipares, à l'exception d’une seule espèce, et l'embryon, chez les ovipares, ne se forme qu'après la ponte. — C'est du moins ce que nous avons toujours observé, nous n’avons jamais vu de ces faits exceptionnels, comme en cite Bourguignon où l'embryon aurait été vu tout formé dans le ventre de la femelle adulte du Sarcoptes scabiei. Nous savons que c’est la règle dans certaines familles Aca- riennes, les Gamasidés, les Oribatidés, mais, nous le répétons, à l'exception du Sarcopies mutans qui seul est vivipare (Robin), tous les autres pondent des œufs où l'embryon n'apparaît qu'après la porte et un certain temps d'incubation. L'œuf est généralement un ovoïde assez régulier chez les Sarcoptes, mais il est plus allongé chez les Psoroptes et les Chorioptes et à extrémités sensiblement semblables. TRAVAUX INÉDITS. 475 Son enveloppe extérieure est simple, ou du moins parait telle, membraneuse et translucide. Examiné immédiate- ment après la ponte, il se montre rempli entièrement d’une matière uniformément granuleuse qui n’est autre que le vitellus. — Il nous a été impossible de voir à ce moment aussi bien qu’à tout autre la vésicule germinative décrite par Nicolet dans l’œuf des Oribates et cependant ici nous avons l'avantage d’une bien plus grande transpa- rence dans l'enveloppe. Peu de temps après la ponte, le vitellus se concentre un peu et on distingue alors un espace très-étroit entre l'enveloppe vitelline et la paroi de l'œuf. Cet espace s'agrandit petit à petit surtout vers une des extrémités, et on s'aperçoit alors qu’il n’est pas vide, mais rempli par une substance amiboïde qui n’est autre que ce que Nicolet appelait l'albumen et Claparède avec plus de raison le blastoderme. Comme ce dernier, nous n'avons pu réussir à voir la segmentation du vitellus en membrane germinative; la mutation se fait insensible- ment, et on voit le blastoderme s’épaissir inférieurement et à l'extrémité antérieure, et refouler le vitellus à l’extré- mité postérieure. Bientôt on voit dans ces parties épaissies le blastoderme bourgeonner et se mamelonner symétri- quement. Les bourgeons sont au nombre de cinq de chaque côté; mais à l'extrémité antérieure, au point où les deux lignes de bourgeons se réunissent, les deux paires de l'extrémité représentent évidemment les mâchoires et les mandibules, car elles ne tardent pas à fusionner et à représenter le rosire. Les trois autres paires de bourgeons s’allongent, se sectionnent et représentent bientôt les pattes avec tous leurs accessoires pileux et autres. Enfin l’unique paire de pattes postérieures se développe de la même façon, mais après les autres, lorsque toute trace de vitellus a disparu. Quand l'embryon est complétement développé, on le voit avec tous ses membres complets mais repliés sous le ventre et convergeant tous vers le centre, les poils aplatis le long des membres. 176 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Toutes ces phases du développement de l'embryon de l'œuf des Sarcoptides psoriques, qui sont les mêmes du reste que celles de l'embryon dans l’œuf des Tyroglyphes, si bien décrites par Claparède, sont très-visibles dans les œufs des Psoroptes faciles à récolter, mais on les constate surtout bien sur ceux de la variété muris du Sarcopte notoèdre, aceumulés et groupés qu'ils sont dans un véri- table nid, où l’on voit côte à côte toutes les périodes que nous venons de décrire. On peut voir que, dans ses œufs, les pattes sont repliées et convergent toutes vers le centre, et que les longs poils terminaux de l’unique paire posté- rieure se croisent à ce point. L’éclosion se fait par une fente longitudinale s'étendant de l'extrémité antérieure au quart postérieur de la face dorsale et après la sortie du petit animal, l'enveloppe vide de l’œuf se roule sur elle-même longitudinalement. Quelques auteurs ont cherché à déterminer expérimen- talement la durée de l’incubation des œufs des Sarcoptides psoriques : ainsi Bourguignon en mettant des œufs du Sarcoptes scabiei dans une petite étuve qui remplaçait la chaleur naturelle du corps a obtenu leur éclosion en dix jours; — Eichtedt avait déjà obtenu le même chiffre, — Gerlach n'attribue à cette même durée que trois jours: enfin Fürstenberg la fixe à six ou sept jours. Cette diversité d'opinion indique assez que l’on ne connaît pas encore la durée de l’incubation des œufs des Sarcoptides psoriques. D'abord elle ne doit pas être la même pour chaque genre, ni même pour chaque espèce, si l’on en juge par la différence de rapidité avec laquelle les affec- tions spéciales qu'ils déterminent s'étendent et se propa- gent; l’incubation doit être plus courte chez les Sarcoptes que chez les Psoroptes, et chez ceux-ci que chez les Cho- rioptes ; et puis elle doit dépendre aussi de l'appropriation du terrain, de l'intensité de l'inflammation qui accom- pagne la gale et qui élève la température de la peau. Quand nous voyons un cheval, mis en contact pendant CO Pi D É È = a” PEER EEE 3 S Se M st ES ES ce) —+ Megnin del. Psoroptes longiro StTIS_var. Equi 9. ee. 1 ‘0 ji 1 TRAVAUX INÉDITS. 471 quelques instants seulement avec un autre atteint de gale Sarcoptique être envahi en moins de quinze jours par des milliers de parasites, il faut que la multiplication des Sarcoptes, — dont l’incubation représente une période, — ait été bien active. Aussi, estimons-nous que c’est Gerlach qui s’est le plus approché de la vérité et qu'il est même encore resté en deça !. — N’a-t-on pas constaté, excep- tionnellement il est vrai, que quelquefois les œufs des Sarcoptes, avant même d’être pondus, présentent déjà des embryons tout formés qui, par conséquent, rompront leur enveloppe peu d'instants après la ponte? — Quand toutes 1. Se basant sur le nombre d'œufs que l’on rencontre dans une galerie de Sarcopte, Gerlach n’exagère certainement pas en attribuant à chaque femelle un produit moyen de quinze in- dividus dont cinq mâles et dix femelles (à notre sens ce chiffre de femelles doit être doublé en ce qui concerne les grands Sarcoptes; la faculté génératrice arrivant, suivant lui, à Pâge de quinze jours, il établit une progression qui n’a aucune prétention à l'exactitude mathématique, mais qui donne une idée de la pullulation de ces parasites et de la rapidité avec laquelle la gale se propage dans les agglomérations d'hommes et d’ani- maux. iregénération après 15 jours 10 femelles 5 mâles. 2e — 30 —- 100 — 50 — oc — 45 — 1.000 — 500 — 4e — 60 — 10.000 — 5.000 — de — 75 — 100.000 — 50.000 — Ge — 90 — 1.000.000 — 500.000 — Si ces chiffres sont approximatifs pour la gale humaine, voici ceux que nous poserons pour la gale sarcoptique du cheval : ire génération après 10 jours 20 femelles 5 mâles. DE — 20 — 400 — 50 — où — 30 — 8.000 — 500 — 4e — 40 — 160.000 — 5.000 — de — 50 — 3.200.000 — 50.000 — Ge — 60 — 64.000.000 — 500.000 — Ces chiffres n’étonneront aucun de ceux qui ont été à même d'étudier la grande épizootie sarcoptique du cheval de 1874-72, en France, et qui en ont observé scrupuleusement la marche si étonnamment rapide. (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 12 178 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. les conditions les plus favorables à l’incubation des œufs sont réunies, nous estimons que, dans ce cas, 24 à 48 heures suffisent pour amener l’éclosion. Métamorphoses. — 1% âge. — Larve. — Le petit animal qui est sorti de l'œuf a déjà toutes les formes générales de l’espèce acarienne à laquelle il appartient : il n’en diffère que par l'absence de la quatrième paire de pattes. Depuis Degeer on donne le nom de larve à ce premier âge, bien qu'il différât beaucoup de larves de la plupart des Insectes, si dissemblables de l’état adulte ; ce nom lui appartient néanmoins au même titre qu'à la larve des Orthoptères et des Hémiptères qui ne diffère de l'adulte que par l’absence d'ailes. Rien ne fait distinguer, chez les Acariens psoriques, pas plus que chez les autres, les larves qui deviendront des individus mâles de celles qui donneront des femelles, et cela aussi bien dans un genre que dans l’autre, malgré la grande différence que présentent les mâles et les femelles dans les deux genres Psoropte et Choriopte. Fürstenberg a pourtant eu la prétention de faire cette distinction. Les larves sont presque identiques d'une espèce à l’autre, et on peut presque dire d’un genre à l’autre; elles ont toutes la même forme ovoïde, plus ou moins allongée et on ne les distingue que par leur taille relative; la con- formation du rostre, la terminaison des pattes antérieures, et leurs ventouses spéciales rappelant celles des adultes. Toutes n’ont à l'arrière de l'abdomen qu'une paire de poils plus ou moins long. Les larves, avant d'acquérir la 4° paire de pattes, c'est- à-dire de passer au second âge, subissent deux ou trois mues, ce qui est indiqué par les tailles diverses que l’on constate à cet âge et qui sont manifestes surtout chez les Psoroptes. Lorsqu'une larve veut prendre les caractères du second TRAVAUX INÉDITS. 179 âge, comme aussi lorsque l’une quelconque des mues va s’opérer, le petit animal devient inerte comme un cadavre, et l’on voit dans son intérieur se passer un curieux phé- nomène qui rappelle tout à fait celui qui se passe dans l'œuf. (Voyez PL. 1x, fig. 1, 2, 3 et 4.) Tous les organes internes, toujours tres-peu distincts, se liquéfient et se réduisent en une matière comme sarcodique, enveloppée d'un véritable blastoderme qui se comporte comme le blastoderme de l'œuf, et se mamelonne de la même façon : les mamelons groupés à l'extrémité céphalique donnent lieu à un nouveau rostre, les mamelons latéraux donnent näissance à de nouvelles pattes, qui ne se forment pas du tout dans l’intérieur des autres comme dans un étui, ainsi que l'ont dit Eichtedt, Gerlach, Bourguignon, Fürs- tenberg; enfin jusqu'aux poils qui se reforment de la même façon soit avec leurs caractères antérieurs, soit plus agrandis !. Ces membres de nouvelle formation sont disposés comme ceux de la larve dans l'œuf c’est-à-dire qu'ils sont pliés sous l'abdomen et convergent vers le centre. Lorsque le nouvel animal veut sortir de son enve- loppe, celle-ci se fend par le dos comme celle de l'œuf et l’acarien en sort agrandi, mais identiquement de la même manière que la larve sort de ses premières langes. L’en- veloppe abandonnée montre tous les organes anciens, mais vides et décolorés : c'est ce qui avait fait croire jus- qu'ici que c'était l’ancien tégument seulement qui se détachait, même des parties dures conservées, et que la mue n’était qu'un simple changement d'épiderme. Ce phénomène, nous l'avons vu et constaté bien des fois, et, du reste, nous avons des préparations microsco- piques qui le montrent avec toute l'évidence désirable : Tous les organes non tégumentaires comme les crochets, 1. M. Robin avait déjà constaté ce dernier fait tout en admet- tant encore que les membres qui avaient leurs analogues dans la larve se formaient dans leur intérieur. 180 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. les mandibules, les ventouses, se renouvellent en entier aussi bien que la peau et les poils, et ceux-ci, ne sortent pas, comme on l’a dit, de l’intérieur des autres comme d'un étui; ces faits se montrent non-seulement sur les Sarcoptides psoriques, mais encore sur tous les autres Acariens { ; nous ne connaissons que les Ptéroptes, de la famille des Gamasidés, — dont les membres, comme on sait, sont énormes, et qui logent même des diverticules de l'estomac, — qui montrent ceux-ci comme servant d’étui aux nouveaux; mais ils n'en montrent que plus claire- ment les crochets et les appendices du nouveau tarse se formant dans l’intérieur du tarse ancien, d'une manière tout à fait indépendante des anciens crochets et autres appendices. (Le nouvel œuf est iei lobulé et chaque lobule contient une patte.) Ainsi done, chez les Acariens, la mue n’est pas seule- ment un changement de peau, c’est une nouvelle et véri- table ovulation, si l’on peut dire, une nouvelle naissance qui s'opère aussi rapidement que la première, car 24 heures suffisent pour la création du nouveau corps. Chez tousles Acariens psoriques, aussi bien chez ceux dont la femelle ovigère creuse des terriers ou des nids, que chez ceux où elle n’en creuse pas, les larves habitent à la surface de la peau de l'homme ou de l’animal galeux ; 1. Claparède, dans sa belle étude sur l’embryogénie des Atax, avait déja montré qu'à chacune des trois périodes ou âges à la suite desquelles cet acarien aquatique acquière une forme plus parfaite, il retourne littéralement à l’état d'œuf: ainsi de même que la larve est sortie d’un œuf la nymphe octopode sort aussi d'un œuf qui succède à la larve, et l’animal adulte sort d’un œuf qui succède à la nymphe octopode. Ce qui se passe chez les Sarcoptides est identiquement le même phénomène, seulement ici les œufs de nouvelle formation restent enfermés dans l’an- cienne enveloppe qui chez les Atax disparaît probablement en se dissolvant dans l’eau dans laquelle vit l’animal. (Voyez Claparède, Studien an Acariden dans Zeitschrift für wiss-z00l.; Leipzig, 1868.) TRAVAUX INÉDITS. 181 chez ce dernier, on la trouve au milieu des exfoliations cutanées sèches ou humides, furfuracées ou crustacées que détermine sa présence et surtout celle des individus plus âgés de la colonie. Le dépôt des œufs n’a pourtant pas lieu dans tous les cas à la surface de la peau, c’est ainsi que pondent les femelles des Psoroptes et des Cho- rioptes, mais les femelles des Sarcoptes les déposent tou- jours dans leurs galeries ou sillons ou dans leurs nids sous-épidermiques ; aussitôt éclose la larve s’empresse de quitter ces retraites pour n'y plus rentrer !. 9 AGE. — NymPHE. — Des plus grandes larves qui muent sort une forme acarienne qui leur est semblable, sauf une 4° paire de pattes qu'elle possède comme les adultes ainsi que de plus nombreux poils, surtout au bord postérieur de l'abdomen; mais comme elle n’a aucune trace d’organe sexuel, qu’elle n’est pas pubère en un mot, elle prend le nom de nymphe que lui a donné Dugès. L'absence d'organes sexuels n’est pas la seule différence qui distingue la »ymphe de l'adulte ; d'abord elle est plus petite et sa taille ne dépasse guère celle des larves ; ensuite la 4° paire de pattes qu'elle a acquise n’est ni aussi grande ni aussi complète que celle de la femelle avec laquelle elle a le plus d’analogie. Chez les Sarcoptes, où les deux dernières paires se ressemblent chez la femelle, la 4° paire de pattes de la nvmphe est plus petite et plus grêle que la 3° et la soie qui la termine est de moitié moins grande et moins forte que dans celle-ci; c'est ce que nous avons constaté chez 1. Delafond et Bourguignon fixent la durée de l’âge de la larve à huit ou dix jours, en moyenne, chez le Psoropte du mouton. Nous nous demandons comment ils ont pu déterminer ce chiffre; ce n’est certainement qu’une supposition, car, comme une larve ne vivra pas pendant ce temps hors de son habitat sans une nourriture et une température appropriée qu'on ne peut lui fournir, il est matériellement impossible de la suivre sur l’animal galeux et de compter ses phases. 182 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. les grandes variétés de Sarcoptes scabiei et chez le Sar- coptes notoedres ; — chez le Sarcopte scabiei de l'homme, la nymphe est encore inconnue; nous avons vu aussi celle du Sarcoptes mutans que MM. Robin et Lanquetin n'avaient pas aperçue. Chez le Psoropte et le Choriopte la 4° paire de pattes, au lieu de se terminer par une ventouse comme chez la femelle adulte, se termine seulement par deux poils grêles et flexibles qui ne participent en rien de la soie. On ne remarque pas chez les nymphes autant de variété de taille que chez les larves, ce qui prouve qu’il n’y à que peu ou point de mues dans le cours de cet âge qui du reste est très-court. On remarque cependant deux tailles différentes dans les nymphes, mais toutes deux, en muant, donnent des individus pubères : les plus petites donnent des mâles, les plus grandes des jeunes femelles pubères. Les appendices spéciaux, chez les mâles qui en possè- dent, c’est-à-dire les deux lobes abdominaux symétriques, se forment identiquement de la même manière que les membres et les autres appendices : on les voit dériver d’un bourgeon embryonnaire et se présenter repliés sous l'abdomen avec leurs longues soies étendues en avant, croisant les longues pattes postérieures dirigées dans le même sens mais convergentes. (Voyez PI. 1x, fig. 4.) Les ventouses copulatrices et le pénis sont formés en même temps et sont très-apparents sous l'enveloppe de la nymphe. Les jeunes femelles pubères que l'on voit par transpa- rence dans les grandes nymphes qui muent, ne montrent, de plus que celle-ci, chez les Sarcoptes, que leur grande fente ano-vulvaire, et chez les Psoroptes et les Chorioptes, outre cette fente, que les tubercules copulateurs; — on voit quelquefois en plus, chez la jeune femelle pubère, à la 4° paire de pattes, une ventouse tri-articulée rudimen- taire. Les nymphes habitent toujours, comme les larves, à la TRAVAUX INÉDITS. 183 surface de la peau. Chez les animaux galeux, on les trouve souvent dans les croûtes les plus superficielles en com- pagnie de quelques larves et de mâles. 3° AGE. — MALES ET FEMELLES PUBÈRES. — ÂGE DE L'ACCOUPLEMENT. — Aussitôt après être sortis de leur enveloppe, les mâles et les jeunes femelles pubères, qui sont tous restés à la surface de la peau, se recherchent et s’accouplent. Cet accouplement est très-fugace chez les Sarcoptes qui n'ont pas les moyens de le prolonger comme presque tous les autres Sarcoptides, aussi ne connaissons- nous aucun auteur qui ait prouvé péremptoirement l'avoir vu dans les espèces de ce genre, bien que quelques-uns aient dit que cet accouplement se fait dans le sillon avec la femelle qui s'y trouve, — la seule qu'ils connussent, — ce qui est matériellement impossible !, comme aussi, 1. Worms dit avoir rencontré, au fond d’un sillon, un mâle et une femelle accouplés; cela est impossible, attendu que la femelle ovigère ne s’accouple plus ; c'était donc un mâle four-— voyé dans un sillon, et il en est de même des deux faits rap- portés par Lanquetin au $ 3 de la seconde édition de sa Notice sur la gale de l’homme et sur l'animal qui la produit, Paris, 1859 : « À l’époque de l’accouplement, les mâles pénètrent dans les sillons et y rencontrent les femelles. Si l'on s’en rapportait aux observations publiées par les auteurs sur l’accouplement des Acariens qui vivent sur les mammifères, on serait tenté de croire que l’union s'opère par le rapprochement du bord pos- térieur du mâle et de la femelle. D'après Bosc, les Acariens du chat, d’après Waltz, ceux du mouton, enfin, du cheval, d’après M. Raspail, présenteraient ce mode d’accouplement. « Mes observations directes, d'accord avec celles de M. Worms, nous apprennent que l’union copulatrice est différente dans le Sarcoptes scabiei. Deux fois j'ai trouvé dans un sillon deux Sarcoptes unis ensemble et placés ventre à ventre, le mâle des- sous, l’orifice sexuel mâle s'applique parfaitement dans cette position et il est très probable que les pelotes vésiculeuses qui terminent la dernière paire de pattes postérieures masculines, portées par un court pédicule, servent à assurer lunion sexuelle. » Ces deux auteurs n’ont pas réfléchi que les aiguillons dor- 184 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. il est matériellement impossible qu'elle en sorte pour accomplir cet acte au dehors. Maintenant que nous con- naissons une jeune femelle qui ne vit pas dans les sillons, nous pouvons dire avec certitude que l’accouplement se fait ici comme chez tous les autres genres de la même famille, et s’il ne dure pas si longtemps, il y a encore, outre l'absence de ventouses copulatrices, une autre raison : les mâles des Sarcoptes sont très-rares relative- ment aux femelles, il n’y en a guère que un pour dix de ces dernières, et pour les féconder toutes il ne faut pas que l’acte dure trop longtemps. Chez les Psoroptes et les Chorioptes, où les deux sexes sont aussi nombreux l’un que l’autre et sont munis d’un appareil d’adhérence qui leur permet de rester longtemps unis, rien n’est plus facile à l'observateur que de les ren- contrer dans cette position et d'étudier à l'aise sur eux l’acte de l’accouplement : les deux individus accouplés se tiennent l’un à l’autre par l'extrémité postérieure de leur corps, de manière à ce que la tête de l’un soit dirigée en sens inverse de la tête de l’autre (PI. vit); sur la face dorsale de l'arrière du notogastre de la femelle, le mâle applique la face inférieure de son abdomen jusqu’au delà de l'anus; les deux ventouses copulatrices placées près de cet orifice sont saillantes et appliquées sur les tuber- saux des Sarcoptes, aussi bien du mâle que de la femelle, les empêchent tout à fait de reculer quand ils sont engagés dans un sillon, et d'en sortir, à moins de percer la voûte au point où ils sont arrêtés; que par conséquent si le mâle avait l'habitude d’y chercher les femelles on l’y aurait rencontré souvent et on n'au- rait pas attendu à 1851 pour faire sa connaissance. Dans leur grand travail sur la Psore, MM. Delafond, Bour- guignon avouent n'avoir jamais vu de Sarcoptes accouplés; on lit page 373 : « Nous avons souvent trouvé sur les animaux des Sarcoptes réunis par centaines, mâles et femelles, vivant en- semble, et jamais le hasard ne nous les a présentés accouplés. » M. Bourguignon, qui en a récolté de grandes quantités sur l’homme, n’en a jamais vu non plus dans les sillons. TRAVAUX INÉDITS. 485 cules copulateurs de la jeune femelle de manière à leur adhérer intimement. Les deux sexes ont ainsi le dos tourné du même côté et l’un des deux individus traine l’autre. C’est le mâle qui dans les deux genres en ques- tion traine la femelle, et sa 3° paire de pattes est allongée pour remplir ce but. — Chez les Sarcoptides avicoles c’est aussi le mâle qui traîne la femelle, mais c’est la femelle chez les Tyroglyphes qui traine le mâle, ainsi que nous l'avons maintes fois constaté. Dans cette position, le mâle introduit facilement son pénis dans la fente vulvo- anale, seul organe destiné à le recevoir existant à cet âge, et qui a, chez la jeune femelle pubère, des dimensions en rapport avec ce rôle. Quelle est la nature et la composition de la matière fécondante? Sont-ce des corpuseules comme ceux que Claparède a décrits chez les Atax, espèces de petites cel- lules sphériques avec un hile allongé? f nous a été impossible de voir rien de semblable chez aucun des mâles des Sarcoptides psoriques, bien que nous ayons distinctement vu chez le mäle du Choriopte spathifère un testicule ou vésicule séminale quadrilobée. De même il nous à été impossible de voir chez les jeunes femelles non fécondées aucune trace d’ovaire ni d’ovule préparés pour la fécondation. Il est probable que ces éléments se créent au moment même de la fécondation et cela n'est pas diffi- cile à admettre chez des êtres où les organes se montrent en quelque sorte au fur et à mesure des besoins. Les Gamases sont les seuls Acariens chez lesquels nous ayons vu des spermatozoïdes : là ils ont la forme de petits hel- mintes cylindriques dont une extrémité est atténuée, et l’autre brusquement tronquée; les mâles en ont l’ab- domen aux deux tiers rempli au moment de la fécon- dation. Avant que nous ayons découvert que la fécondation et la ponte ne s’effectuaient pas par le même organe, chez les femelles, les observateurs qui nous ont précédé étaient 186 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. très-embarrassés pour se rendre compte de la manière dont s’accomplissait la copulation; ils allaient jusqu’à admettre que le mâle restait adhérent à la femelle jusqu’à ce que celle-ei eût acquis, par suite d’une dernière mue, la vulve sous-thoracique par laquelle ils croyaient que se faisait l'union des sexes. M. Robin, en démontrant que beaucoup de femelles avaient déjà des œufs dans l'abdomen bien avant l'apparition de cette vulve, prétendue unique, faisait ressortir l'insuffisance de l'explication, mais la dif- ficulté n'en était que plus reculée. Fürstenberg la tournait en niant carrément que la ponte s’effectuât par cette vulve sous-thoracique, bien qu’il fût surabondamment démontré depuis longtemps que, chez tous les Acariens, c’est par là que se fait la ponte. En montrant, comme nous l'avons fait!, que chez les jeunes femelles du Tyroglyphe-à-scie, du Tyroglyphe mi- cophage, du Choriopte spathifere, la copulation se fait par l'ouverture ano-vulvaire la question se trouve maintenant pleinement élucidée. Le 3° âge, ou âge de la fécondation, est le dernier pour le mâle; il ne subit plus aucun changement, aucune mue et est complétement adulte; le reste de son existence se passe à féconder les jeunes femelles pubères et à se nourrir, dit-on, de sérosité qu'il ferait sourdre en déchi- rant l'épiderme sur des points très-limités ce qui donne naissance à des pustules de gale qui n’ont aucune relation avec les sillons caractéristiques de cette maladie chez l'homme. On le trouve ordinairement chez l'homme, blotti sous des pellicules d’épiderme qu'il a ainsi soulevées ?. 1. Journal de l'Anatomie, de M. Robin, 1872, page 337; 1873, p. 369; 1874, p. 225. 2, « Nous ne donnerons pas le nom de sillon au logis des in- sectes mâles. Ceux-ci apparaissent sous l’épiderme comme un petit point brunâtre, ayant à peine un cinquième de millimètre de diamètre. Ils ne soulèvent l’épiderme que ce qu’il leur en faut pour se loger. Ils habitent dans le voisinage des sillons et TRAVAUX INÉDITS. 187 La jeune femelle fécondée, bien qu’elle n’ait désormais plus aucun rapport avec le mâle, n’est pas encore complé- tement adulte, pour cela il faut qu’elle possède de nou- veaux organes qui lui sont indispensables pour remplir son dernier rôle, organes qu'elle n'acquiert qu'à la suite d’une dernière mue. Cette dernière mue s'opère si rapidement dans certaines espèces, comme les Psoroptes et les Chorioptes, après la fécondation, que souvent la jeune femelle, adhérente au mâle qui la traîne comme un cadavre inerte et contracté, montre dans son intérieur la forme définitive de la femelle adulte, et que l’on voit quelquefois des mâles trainer après eux des dépouilles de jeunes femelles dont les organes copulateurs sont encore adhérents aux leurs, organes dont n’a plus que faire la femelle complètement adulte. Chez les femelles des Sarcoptes, cette dernière mue s'opère moins vite et l’on en rencontre souvent, même dans les terriers qu’elles ont creusés qui ont déjà des après chaque course qui a pour but de rechercher les femelles, ils se tapissent non plus dans leur ancienne demeure, mais sous un nouveau soulèvement provisoire. Dès que l’on a reconnu leur siége, on les extrait aussi facilement que les femelles, mais leur agilité leur permet de se sauver très-vite et de dérouter le chasseur. Nous en avons perdu ainsi un grand nombre, qui fuyait avec rapidité. La vitesse de leur démarche s'élève, d’après nos calculs, à deux centimètres par minute. L'on voit donc qu’ils peuvent, en une heure à peu près, parcourir toute la lon- gueur du corps humain. » Nous ne partageons pas l'avis de M. Bourguignon, quand il dit que le nomhre des insectes mâles sur un malade ne s’élève qu'à cinq ou six. La grande difficulté consiste à les découvrir, et nous avons pu, avec de la persévérance, en extraire seize en deux jours de la main d’un enfant galeux. La rudesse de la peau des malades adultes de nos hôpitaux rend cette recherche sinon impossible, au moins excessivement longue et délicate. C’est principalement sur les enfants en bas âge qu'il faut la faire. » Jules Worms : De la Gale, thèse inaugurale. Strasbourg, 1851 188 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. œufs dans l’abdomen, mais qui n’ont pas encore la vulve d'accouchement ou l'oviducte. La présence de l'organe de la ponte n’est pas le seul caractère qui distingue les femelles adultes des jeunes femelles pubères : chez les Sarcoptes, la 4° paire de pattes est devenue tout à fait semblable à la 3° et même chez le Sarcopte changeant, elle a perdu presque tous ses appen- dices pileux et même ses ventouses ambulatoires à toutes les pattes, ce qui la rend très-différente de son mâle qui les a tous conservés et même à un grand degré de déve- loppement, en longueur surtout. Chez les Psoroptes et les Chorioptes, la 4° paire de pattes s’est complétée en pre- nant plus de force et de longueur et en acquérant une ventouse semblable à celle des membres antérieurs. Ajoutons encore que le mâle et la femelle adulte ont acquis des téguments plus épais, de couleur plus foncée, à plastrons mieux marqués et à appendices plus solides, plus robustes qu’à tous les autres âges. 4° AGE. — AGE DE LA PONTE. — Cet âge est nécessai- rement et exclusivement propre à la femelle, qui prend alors le nom de femelle ovigère. Peu de temps après qu’elle s’est séparée du mâle, avec lequel elle n’aura plus aucune relation, et après avoir subi la dernière mue, — (avant même chez les femelles de Sarcoptes) — on voit les œufs se développer dans son abdomen et être pondus en quelque sorte au fur et à mesure de leur formation, en sorte qu’on n’en voit généralement qu'un à la fois dans l'ovaire, et cela dans toutes les espèces et dans tous les genres. Bour- guignon est le Seul auteur qui dise en avoir trouvé, excep- tionnellement, plus d’un, chez le Sarcoptes scabiei, et nous avons constaté que cette exception est la règle chez les Sarcoptes des grands animaux ; dans certaines femelles ovigères de la variété du cheval, nous en avons complé jusqu’à six, accompagnés de plusieurs ovules en voie de développement, seulement il n’y en a jamais qu’un dont l'enveloppe soit parfaite et qui résiste à la dissolution qui TRAVAUX INÉDITS. 189 atteint tous les autres lorsque la susdite femelle, morte, fait l’objet d’une préparation microscopique et est com- primée entre deux lames de verre, dans un bain de glycé- rine ou de tout autre substance. La ponte, comme nous l'avons dit, a toujours lieu par la vulve sous-thoracique qui est un véritable oviducte; nous avons assisté maintes fois à l’accomplissement de cette fonction chez des femelles des grands Sarcoptes scabiei et du grand Sarcopte notoèdre du rat, et nous ne comprenons pas que Fürstenberg ait pu nier le fait avec autant d’aplomb qu'il le fait. Les femelles ovigères des Psoroptes et des Chorioptes déposent leurs œufs partout où elles se trouvent; on les recueille généralement adhérents aux croûtes sous les- quelles rampent la femelle, ou aux pellicules épidermiques soulevées par l'irritation ou les exudations de la peau. Ils adhèrent aux corps qu'ils touchent, ce qui prouve qu’ils sont enduits d’une couche glutineuse en sortant de l’oviducte. Les femelles ogivères des Sarcoptes usent de plus de précautions pour préserver leur progéniture des premiers accidents de la vie. La femelle du Sarcoptes scabiei creuse entre deux lames d’épiderme une véritable galerie qu'on a appelé impro- prement sillon. Bien des observateurs, entre autres Bour- guignon, ont examiné la femelle de ce Sarcopte creusant son sillon et ont décrit son manége : après avoir élevé son abdomen au moyen des longues soies de ses pattes postérieures et donné à son corps une inclinaison d’en- viron 45°, de manière à mettre l'extrémité de son rostre en contact direct avec la surface de la peau, on voit le petit animal déchirer l’épiderme, creuser une logette qu’il agrandit par des mouvements alternatifs à droite et à gauche et bientôt disparaître entièrement dans le trou qu'il vient de faire. (C’est identiquement le même procédé qu'emploient les autres Acariens psoriques lorsqu'ils 190 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. 1877. veulent arriver à la couche muqueuse et faire sourdre la sérosité dont ils se nourrissent; nous avons vu souvent agir ainsi les Psoroptes et les Chorioptes.) Bourguignon attribue un grand rôle aux palpes et à ce qu’il appelle les faux palpes (joues), dans ce travail de mineur, et même il prête au fer à cheval (mâächoires immobiles et adhé- rentes) une élasticité et une puissance d'extension latérale qu'il n’a pas certainement, pas plus que les joues qui sont des pièces membraneuses et flottantes. Les mandi- bules sont les seuls organes actifs dans ce travail : par . leur jeu alternatif elles détruisent les adhérences des cellules épidermiques, en avant, les crochets des extré- mités des pattes antérieures en font autant par côté et le corps tout entier, poussé comme un coin, achève de sou- lever le feuillet épidermique sous lequel il se glisse. Une fois dessous, les épines et tubereules de son dos aident puissamment l'animal à progresser en avant et même l’empêchent tout à fait de reculer, aussi la femelle ovigère ne sort-elle plus de son sillon une fois qu'elle y est entrée, à moins qu'elle ne soit mise en liberté par des grattages qui auront détruit son gîte, auquel cas elle s’empresse de s’en creuser un autre. Le sillon qui est ainsi creusé a une longueur variable qui dépend du temps que la femelle a mis à le faire, et comme elle ne s'arrête pas, qu’elle pousse toujours en avant, jusqu’à sa mort qui arrive quand sa mission de pondeuse est accomplie, on peut juger ainsi du temps relatif qu'elle a déjà vécu. On voit des sillons ayant depuis un millimètre jusqu'à deux centimètres (Worms) et ayant toutes sortes de directions : rectilignes, curvilignes, en S, etc. ; ils ressemblent tout à fait à l'effet produit par une aiguille fine introduite sous l’épiderme. Dans sa longueur, le sillon est percé de petits trous comme pour donner accès à l'air; on a même dit à ce sujet que chaque che- minée correspondait au nombre de jours qu'avait mis l’animalcule à construire sa tanière, mais ce n’est qu’une TRAVAUX INÉDITS. 194 pure hypothèse: ces ouvertures sont simplement les points de sortie des jeunes larves récemment écloses. On trouve dans l'intérieur de ce sillon des coques d'œufs vides en nombre variable avec un ou deux œufs en état d’incubation et récemment pondus, des féces sous forme de points noirs opaques et quelquefois une dé- pouille de jeune femelle, ce qui prouve que la dernière mue s’est opérée alors que la femelle, déjà ovigère, avait commencé son sillon. M. Worms a aussi trouvé, wne fois, un mâle dans un sillon près d’une femelle ovigère, et il en avait conclu que l’accouplement se faisait dans les sillons, si cela était, au lieu d’être une exception unique, ce serait la règle de trouver les mâles avec les femelles dans le fond des sillons, et nous savons que cela n’est pas; c'était évidemment un mâle qui s'était fourvoyé. Dans les plus vieux sillons où l’on trouve la femelle morte et desséchée on peut compter de 25 à 30 coques d'œufs vides ; ce chiffre indique ce qu'une femelle fécondée peut pondre d'œufs pendant sa vie. Les sillons de gale ne se rencontrent pas indifféremment sur tous les points du corps, il y à en quelque sorte des lieux d'élection choisis instinctivement par les femelles, soit pour mieux cacher leur progéniture, soit pour en faciliter la propagation. Worms, qui s'est livré à de longues recherches sur ce sujet ne Les à jamais trouvés qu'aux mains, aux pieds et à la verge chez l’homme; les seins de la femme sont aussi un de ces lieux d'élection. D’autres observateurs, aux endroits ci-dessus indiqués, ajoutent les aisselles, et d’autres parties du corps. Tous, en tous cas, sont d'accord pour reconnaitre que la tête et le cuir chevelu sont toujours indemmes de toute mani- festation de gale causée par le Sarcoptes scabiei de l'homme. Les grandes variétés du Sarcoptes scabiei qui vivent sur les grands animaux, sont armées encore plus fortement que le précédent pour creuser des galeries profondes, et 192 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. 1877. elles en creusent certainement; mais chez les animaux qui sont couverts d'une fourrure ou d’un pelage plus ou moins épais, il est impossible de voir ce sillon : nous avons inutilement tondu et rasé des chevaux galeux, le plus près possible, il nous a été impossible de les voir, soit que l’épiderme fut trop épais, soit que les sillons fus- sent creusés trop profondément; et cependant, nous le répétons, ils existaient, puisque ce n’est qu'en enlevant des couches épaisses d’épiderme qu’on mettait à découvert les Acariens, et qu'on pouvait en récolter. Dans une description de gale épizootique du cheval de troupe, — assez mal faite puisque quand la même maladie s’est représentée plus tard, l'immense majorité des vété- rinaires militaires ne l’a pas reconnue, — les auteurs Gillet et Goux, vétérinaires principaux de l’armée, qui l’attribuaient à un Sarcopte dont ils ne donnent pas même les caractères, ont décrit de prétendus sillons qui ne sont autres que des crevasses de la peau; on voit que l'emploi du mot sillon, détourné de sa signification grammaticale par les dermatologistes, a induit ces auteurs en erreur, et à leur suite beaucoup d’autres. _ La femelle ovigère du Sarcoptes notoedres ne creuse pas de terrier linéaire, mais bien un terrier circulaire sous- épidermique qui est un véritable nid. Ce nid, à peu près rond, à environ un millimètre de diamètre (la fig. 8, PI. 11, n’en représente qu’une partie, il manque la place occupée par la femelle); c’est un petit boursoufflement jaune facile à enlever d’un coup de scalpel avec tout son contenu, et, lorsqu'on le porte sur le porte-objet du microscope, on voit qu'il est composé d’une pellicule épidermique recouvrant invariablement une femelle ovi- oère, plus un certain nombre d'œufs groupés en tas et mélangés à une grande quantité de petits corpuscules cylindroïdes, courts, brun -foncé, opaques, qui ne sont autres que des féces. Le nombre d'œufs est variable sui- vant l’âge du nid : dans quelques-uns on en compte TRAVAUX INÉDITS. 193 jusqu’à 15 ou 20, montrant tous les degrés de l’incubation, depuis le moment où l’œuf est entièrement rempli par le vitellus, jusqu’à celui où l'embryon, complétement formé, est prêt à sortir; beaucoup d'œufs sont vides, fendus, réduits à l’état de coque par suite de l'abandon des larves qu'ils contenaient et qui quittent le nid aussitôt écloses. Plus le nid est âgé, plus aussi il contient de corpuscules stercoraux qui forment quelquefois d'énormes amas bruns et opaques. La femelle du Sarcoptes mutans, d'après les observa- tions de M. Ch. Robin et les nôtres, est vivipare!, c’est- a-dire que l’incubation des œufs se fait entièrement dans l'abdomen, et c’est la larve seule qui en sort après résorp- tion de son enveloppe. Les œufs sont quelquefois au nombre de cinq ou six et distendent énormément l’ab- domen de la femelle. Celle-ci dépose ses larves sous les lamelles ou écailles épidermiques des pattes ou de la tête des volailles sur lesquelles elle vit, et où elle est gitée en nombre considérable; elle ne sort pas de ce gîte, car elle est presque impotente. IL. LOCOMOTION. Comme organes de la locomotion, chez les Sarcoptides psoriques, nous avons à étudier les pattes avec leurs appendices terminaux et les muscles qui font mouvoir leurs diverses articulations et qui sont contenus dans 1. Ce phénomène n’est pas exceptionnel chez les Acariens ; nous avons reconnu que c’est la règle dans la famille des Gamasidés, et que même, dans un genre de cette famille, les Ptéroptes, les larves naissent avec huit pattes, comme chez les Hoplophores, d’après Nicolet; seulement, dans ce genre d’Ori- batides, ces larves octopodes sortent des œufs et non directe- ment du ventre de la mère. (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 13 194 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. leurs articles creux comme chez tous les animaux articulés. C'est avec les pattes des crustacés décapodes que celles des Acariens psoriques ont le plus d’analogie, tant pour le nombre que pour la forme des pièces; comme chez eux elles sont composées de cinq articles, tandis que chez les Aranéides elles en ont sept et chez les insectes un plus grand nombre encore, en comptant comme articles les subdivisions du tarse. Nous avons déjà vu, en faisant l'examen comparatif des différentes parties du squelette tégumentaire, qui servent à la détermination des carac- ières spécifiques, comment sont faites les pièces de ce squelette dans les pattes, aussi bien que ceux de leurs appendices terminaux qui servent à la progression; nous n'y reviendrons pas et nous passerons de suite à l'examen des organes internes qui les font mouvoir. Les muscles, contenus dans les articles des pattes sont composés de /ibres manifestement sérices, très-visibles chez les Sarcoptides psoriques à grosses pattes comme chez les Psoroptes. Ces fibres forment des faisceaux mus- culaires disposés de manière à constituer exclusivement des muscles fléchisseurs et des extenseurs directement antagonistes des premiers; c’est par la manière dont les articulations, toujours constituées en simples charnières, sont plus ou moins obliquement disposées; les unes par rapport aux autres, que les mouvements d’adduction, d’abduction et même de supination peuvent s'effectuer. Ainsi la hanche, dans tous les membres, pivote d'avant en arrière et d'arrière en avant, sur son articulation avec l’épimère et c’est sur l’'épimère même et de chaque côté de son épidème que s’insèrent les deux ordres de faisceaux musculaires, qui provoquent ces mouvements !. Le Tro- 1. Le cercle formé par les deux premiers épimères, en forme de clavicule, donne insertion à des muscles très-puissants qui, d'autre part, vont s’attacher à la base du rostre et qui provo- quent l’abaissement et le relèvement de cet organe et un certain mouvement de latéralité. TRAVAUX INÉDITS. 195 chanter s'articule avec la hanche par une articulation oblique qui fait aussi que ce deuxième article se meut sur le premier d’arrière en avant et réciproquement; et les muscles qui provoquent cette action s’attachent, d'une part à la hanche, et d'autre part au trochanter de manière à passer sur la partie membraneuse de l'articulation re- couvrant l’espace compris entre les deux points fixes de la charnière. Le fémoral s'articule avec le trochanter par une articu- lation droite dont l'axe est perpendiculaire à l'articulation précédente, ce qui fait que le mouvement des deux arti- cles l’un sur l’autre est de dehors en dedans et récipro- quement. Le fibial s'articule avec le fémoral, et le tarse avec le tibial par des articulations en tout semblables à la précédente et donnant lieu à des mouvements qui s'opè- rent dans le même sens. [l est à remarquer que, dans ces irois dernières articulations la charnière est placée près du bord supérieur dont elle ne constitue qu'une corde assez courte tendue sur une petite partie de sa circonférence, au lieu de se confondre avec son diamètre, comme dans les deux premières articulations; et que les muscles fléchisseurs sont bien plus volumineux et bien plus puis- sants que les extenseurs. Les tarses antérieures, chez quelques Sarcoptides pso- riques, contiennent encore quelques petits muscles spé- ciaux qui font mouvoir des appendices mobiles; ainsi chez les Psoroptes les aiguillons droits sont mobiles et peuvent se redresser ou se coucher le long de l’article; les appendices analogues sont fixes chez les autres Sar- coptides. Le crochet terminal du tarse chez les Chorioptes est aussi mobile; il est fixe et fait partie intégrante de l’article chez tous les autres. Les ventouses ambulatoires peuvent s'étaler ou se con- tracter au gré de l’animal, ce qui prouve que dans leur pédoneule et dans leur corolle se trouvent des fibres mus- culaires; mais elles sont si tenues qu'aux plus forts gros- 196 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. sissements il nous à été impossible de les apercevoir. C’est par l'application de ces ventouses exactement étalées sur les corps polis que leur adhérence est obtenue, abso- lument comme l’appendice spatuliforme de la 1'° paire de pattes de certain Hypope, absolument comme les caron- cules lobées des Gamases, comme les poils aplatis des Trombidions, et les pelotes tarsiennes des Diptères, etc. ; pas n’est besoin, par conséquent, d'imaginer un appareil de succion, composé d’une longue ampoule logée dans le tarse, comme l’a fait Fürstenberg ; cette ampoule n'existe que dans l'imagination de l’auteur allemand, comme les quatre mandibules qu'il a vues chez les Sarcoptes, et la ponte anale qu’il a constatée chez les Sarcoptidés. Il était tout naturel de penser que des muscles aussi puissants que le sont ceux des Sarcoptides psoriques sont commandés par un système nerveux analogue à celui des Insectes et des Arachnides, aussi Fürstenberg s'est-il empressé d'en décrire et d'en dessiner un chez les Pso- roptes, lequel système nerveux est composé d’un ganglion annulaire occupant le centre du céphalo-thorax et duquel émergent des rameaux qui se distribuent au rostre, à l'abdomen et à chaque patte. Cependant les observateurs modernes les plus sérieux, les Robin et les Claparède n’ont pas réussi à le voir, et nos efforts ont été aussi impuis- sants que ceux de ces savants éminents; jusqu’à présent les grands Trombidions sont les seuls Acariens sur les- quels un système nerveux extrêmement simple ait été constaté. Nous tenons donc pour fortement suspecte la découverte de Fürstenberg, et d'autant plus que son esprit inventif, à propos de l’organisation des Acariens, se révèle à chaque page de son ouvrage. La locomotion, chez les Acariens psoriques, a presque uniquement pour agents les membres antérieurs, tout au moins chez les femelles, les nymphes et les larves. Dans ce sexe et dans les premiers âges chez les Sarcoptes, les membres postérieurs sont à l’état de moignons et prolongés TRAVAUX INÉDITS. 497 par de longues soies, qui servent, comme nous l'avons déjà dit, à élever le train postérieur de manière à mettre l'extrémité du rostre en rapport intime avec l’épiderme qu’il doit déchirer. Dans la marche ces membres sont inertes et les soies sont trainées derrière l’animal sans qu’on le voie leur imprimer aucun mouvement. Ces pattes par leurs crochets servent certainement à la reptation dans le terrier et aident à pousser le corps en avant. Chez le mâle des Sarcoptes et chez les femelles ovigères des Psoroptes et des Chorioptes, la 4° paire de pattes qui est complète, est presque aussi active qu’une paire anté- rieure ; la 3° paire avec ses longues soies est inerte dans la marche: elle joue le même rôle que ses analogues chez la femelle des Sarcoptes. Chez le mâle des Psoroptes et de certains Chorioptes, la 4 paire de pattes étant atrophiée et très-courte, la 3° qui est à la fois très-longue, complète et munie de lon- gues soies, sert à la fois, au besoin, à soulever le train postérieur, et à la fois à la marche surtout pendant l’ac- couplement. Le mâle du Sarcoptes mutans présente une exception unique chez les Sarcoptes, il a les huit pattes parfaites, comme chez les grands Chorioptes, les Sarcoptides avi- coles, les Tyroglyphes et les Glyciphages!. La rapidité de la démarche, chez les Sarcoptides psori- ques, est en rapport avec le nombre de membres actifs, c'est pourquoi les mâles des Sarcoptes sont plus agiles que les femelles ovigères, surtout les mâles du Sarcopte mutans. Dans les autres genres, les mâles et les femelles ont à peu près la même agilité. Dans le jeune âge, les mouvements sont plus vifs que chez les individus âgés. L’allure des Sarcoptides est une sorte de trot posé c’est- a-dire que malgré le nombre des pattes il n’y a que deux 1. Le même fait se constate chez le Sarcoptes cellularis, para- site habitant les mailles du tissu cellulaire chez les Gallinacés. 198 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. temps dans la marche : un poser et un lever. Dans le premier temps, le membre droit de la 4"° paire se meut en même temps que le membre gauche de la seconde paire et dans le second temps ce sont les deux autres. Quand il y a quatre paires de membres ou seulement trois paires, la 4° paire fait le même mouvement que la deuxième et la troisième que la première. HiR DIGESTION, CIRCULATION, RESPIRATION. Digestion. — Les organes digestifs des Acariens sont peu distincts, malgré la transparence du corps de la plupart d’entre eux; aussi Dujardin, après les avoir cherché inutilement, est-il resté convaincu « que les sucs » organiques dont les Acariens font leur nourriture vien- » nent se loger dans des lacunes sans parois propres au » milieu de la masse parenchymateuse (Sarcode) qui » remplit le corps. Ces lacunes doivent nécessairement se » prolonger entre les tissus dans tous leurs interstices » laissés par les faisceaux museulaires destinés à mou- » voir les pattes ou à rapprocher les téguments suivant » certains plis ou certaines lignes souvent indiqués dehors » par des sillons ou des dépressions. » Avec l'instrument excellent que nous possédons, nous sommes pourtant parvenu à distinguer assez nettement le tube digestif chez plusieurs Acariens entre autres chez les Gamases, les Dermanysses et les Ptéroptes où il est remarquable par ses nombreux cœcums; chez les pre- miers il nous était clairement indiqué par la couleur rousse brunâtre de la matière chymeuse qu’il contenait et par les mouvements péristalliques très-évidents et très- marqués du tube intestinal chez des sujets vivants. Nous avons clairement vu aussi une cavité stomacale chez des TRAVAUX INÉDITS, 199 Tyroglyphes et des Glyciphages vivant dans des vieux fourrages moisis où ils paraissent se nourrir du suce des moisissures lequel arrive dans leur estomac sous forme de globules verts dont l'accumulation limite parfaitement les parois de cet organe. [ci encore nous avons constaté un mouvement de va et vient latéral dans cette masse de globules, dû aux contractions alternatives des deux lobes de cet estomac qui est réniforme. — (Guidé par ces études préparatoires nous avons cherché à voir les mêmes or- ganes chez les Sarcoptides psoriques et nous y sommes parvenus. Nous représentons PI. x1, fig. 7, le système digestif du Choriopte spathifere : le pharynx, PH, en infun- dibulum, fait suite à la bouche, cavité prismatique ayant pour parois latérales les faces internes des mandibules adossées, et pour plancher inférieur la face supérieure de la lèvre; le pharynx se continue par un œsophage cylin- drique, court, GE, S’ouvrant par un cardia en entonnoir, dans une grande cavité réniforme, G, qui est l'estomac, du centre de la courbure postérieure de laquelle procède l’in- testin IN, qu'on reconnait surtout aux pelottes stercorales, PS, qu'il contient et qui distendent ses parois sur certains points; enfin cet intestin se termine par l'anus AN. Nous avons retrouvé le même système digestif chez les Psoroptes et les Sarcoptes, seulement ici, au moins chez les grandes variétés du Sarcoptes scabiei, nous avons vu l'estomac avec une forme plus carrée comme s'il avait quatre lobes analogues aux deux lobes de celui des Cho- rioptes. On a décrit des glandes salivaires chez les grands Aca- riens, les Trombidions {Tréviranus et Dujardin); malgré nos efforts nous n'avons pu rien voir de semblable chez les Sarcoptides psoriques et cependant un fluide irritant est certainement sécrété par ces animalcules puisque leur morsure est venimeuse, ce liquide irritant est nécessaire pour faire sourdre la sérosité, qu'une simple déchirure de l’épiderme par leurs mandibules microscopiques ne suffi- 200 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. rait pas à produire, pas plus que la piqüre des cousins et des puces n’en produiraient, si ces insectes ne possédaient pas, eux aussi, une salive venimeuse inoculable. Du reste des expériences que nous rapporterons plus loin ont prouvé que tous les liquides des Acariens psoriques sont irritants à la facon de ceux de la cantharide. On a aussi parlé d’un foie chez les Acariens et on a pris pour cet organe la substance brune granuleuse qui s’ac- cumule parfois dans les cæcums ou lobes de l'estomac et des intestins de certaines espèces, comme les Dermanysses, les Ptéroptes et même les Psoroptes; mais ce n’est autre que de la matière stercorale, la preuve c’est qu’elle dis- paraît chez les individus à jeun, que l’on peut garder longtemps sans manger, comme les Dermanysses qui dans ces circonstances deviennent tout blancs. D'ailleurs, avec un peu d'attention et de persévérance, on voit cette ma- tière brune, granuleuse se réunir en pelote, et être expulsée par l'anus; les Tyroglyphes mycophages sont excellents pour faire cette observation. Des sortes de globules gras qui tapissent l'intestin tiennent probablement lieu de foie, en sorte qu'ici comme chez les Planaires si bien étudiées par M. de Quatrefages, le foie et l'intestin sont confondus et forment un appareil bien nommé gastro- hépatique. Aucun autre organe annexe du tube intestinal n'étant perceptible, cet organe et le système qu'il constitue est, comme on voit, très-simple. Tous les Acariens vivent de sues animaux ou végétaux, vivants ou en décomposition. C’est de sérosité que vivent les Sarcoptides psoriques, et tous, sans exception, bien que Fürstenberg ait dit que les Chorioptes et les Sarcoptes vivaient de cellules ou pellicules épidermiques qu’ils déchiraient et trituraient au moyen de leurs mandibules, hypothèse sur laquelle il s’est basé pour nommer les premiers Dermatophages. On voit parfaitement que l’es- tomac de tous ces animalcules, quel qu’en soit le genre et l’espèce, contient exclusivement des globules de sérosité TRAVAUX INÉDITS. 901 de toutes grandeurs depuis le globule ponctiforme jusqu’à celui qui a 0,005 mm. de diamètre. Cette sérosité subit une véritable digestion dans l'estomac, puis elle en sort pour entrer dans l'appareil cireulatoire qui enveloppe de toutes parts l'appareil hépato-digestif par un simple phé- nomène d'excomose, — par suite sans doute d’un échange de sucs digestifs que l’estomac recevrait du système cir- culatoire par endosmose, sucs analogues, tout au moins comme action, aux sues gastriques et intestinaux des grands animaux et qui transformerait en un liquide vivant nutritif, la sérosité absorbée et accumulée dans l’estomac. Circulation. — La circulation est encore plus simple que la digestion chez les Acariens psoriques : le liquide nutritif est contenu dans un sac à parois excessivement mince qui enveloppe de toutes parts le tube digestif et qui envoie des diverticulums dans chaque membre, dans chaque organe creux du rostre et dans chaque prolonge- ment cutané (PI. xt, fig. 7, L. C.). — Cette disposition se voit encore plus distinctement chez les Gamases buveurs de sang, comme les Dermanysses et les Ptéroptes, que chez les Acariens psoriques. Le liquide nutritif ainsi mis en contact direct avec les organes parait composé d'une substance amorphe, albu- minoïde, finement granuleuse, véritable chair couiante que Dujardin a nommé Sarcode ; nous n'avons pu y voir les corpuscules amiboïdes que Claparède à vus dans le liquide circulatoire des Atax et qui sont pour lui les ana- logues des globules sanguins des 3rands animaux. Les contractions des muscles contenus dans les mem- bres ou dans le rostre impriment une certaine fluctuation, très-irrégulière, au liquide circulatoire; ce sont les seuls mouvements que nous ayons pu constater dans ce liquide, car les Acariens ne possèdent aucune trace du vaisseau dorsal ou cœur des véritables Insectes. Respiration. — Chez les grands Acariens aquati- 202 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. ques ou terrestres, les Hydrachnides, les Trombidions, les Ixodes, les Gamases, et chez les petits Acariens cui- rassés comme les Oribates, existe un véritable appareil respiratoire ou plutôt expiratoire comme le remarque très- judicieusement Dujardin; en effet, il est impossible de constater, chez eux comme chez les Insectes, des mouve- ments alternatifs de contractions de dilatation de l'abdo- men correspondant à l'inspiration et à l'expiration respi- ratoire; ces mouvements, matériellement impossibles chez les Acariens dont les téguments sont entièrement coriaces, n'existent pas davantage chez les Acariens à téguments mous et cependant chez plusieurs, nous le répétons, existe un système de trachées ramifiées, très- élégantes, aboutissant à des stigmates; ces stigmates sont placés près de la bouche chez les Hydrachnes, les Trombidions et les Cheylètes, et au nombre d’une à deux paires ; entre Jes hanches des deux dernières paires de pattes, et au nombre d’une paire seulement chez les Ga- masidés; une paire seulement aussi, et en arrière des hanches de la 4° paire chez les Ixodes, et enfin une paire chez les Gribates située sur le vertex, dans ou près du sillon supérieur qui sépare le céphalo-thorax de l'abdomen. Outre ce système de trachées avec stigmates chargés de porter au dehors des gaz résultant des opérations vitales du dedans, il existe encore chez quelques Acariens, un appareil d’absorp- tion des gaz extérieurs qui consiste, chezles Trombidions, en un réseau à mailles rondes sous-cutané correspondant avec les poils rameux de la surface du corps, qui seraient, d’après Dujardin, les agents de l'absorption; et chez les Atax et les Limnochares, des séries régulières d’ampoules sous-cutanées qui serviraient au même usage d'après Claparède. Chez les Acariens psoriques comme chez tous les autres Acariens de la famille des Sarcoptidés, rien de semblable n'existe, et nos recherches à cet égard ont été aussi infructueuses que ceiles de tous les auteurs qui nous ont précédé. Un Acarien psorique, le Chorioptes ecaudaius TRAVAUX INÉDITS. 9203 nous a cependant présenté un rudiment d'appareil expira- toire, et ce qui nous le fait regarder comme tel, c’est qu’il est situé au même endroit que celui des Oribates, avec lesquels, malgré la différence de consistance des tégu- ments, les Sarcoptides ont certainement beaucoup d'ana- logie : Les deux sortes d'épimères dorsaux qui partent symétriquément de la base du rostre et qui se dirigent en arrière sous forme d’ares près de la base des pattes anté- rieures (PI. x, fig. 2), mettent à découvert, lorsque la compression les a couchés, une ouverture allongée en arc, bordée de chitine rousse (PI. xu1, fig. 7), à côté de laquelle se trouve un petit poil. Cette ouverture, qui paraît être un véritable stigmate, communique avec une petite cavité en ampoule sphérique, très-visible sur les individus bien écrasés, mais à laquelle nous n'avons vu aboutir aucune trace de trachée; nous croyons néanmoins que c'est un rudiment d'appareil res- piratoire, d'autant plus que nous l'avons retrouvé chez les Tyroglyphes et plusieurs autres Sarcoptides. Chez le Sarcoptes scabiei, dans toutes ses variétés, à tous les âges et dans les deux sexes, existent au bord antérieur du plastron céphalo-thoracique, deux petits organes ronds comme deux petites papilles sans poils, ou- vertes à leur centre, et réduites à l’état de deux petits an- neaux contigus (PI. 1, fig. 4 et 3). Ne serait-ce pas aussi deux rudiments de stigmates, analogues à ceux placés au même endroit du Trombidion faucheur? Il est vrai que d’autres Arachnides trachéennes, les Phalangiums par exemple, ont, à la même place, une paire d'yeux adossés et portés sur un seul et court pédicule avec lesquels on pourrait aussi trouver de l’analogie. Nous ne parlerons que pour mémoire de l'appareil res- piratoire que Fürstenberg aurait vu chez les Psoroptes et qui se composerait d’une paire de stigmates s’ouvrant à l'extrémité de chaque épimère de la 2° paire de pattes sur la face abdominale, et se continuant par un chapelet de 204 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. poches pulmonaires ; évidemment Fürstenberg a pris pour des poches pulmonaires de gros globules de l'estomac placés accidentellement en chapelet et pour des stigmates de petites taches rouges punctiformes, tégumentaires qui ne sont pas constantes et qui ne sont jamais percées; ce sont les mêmes que les taches en feuille -de trèfle des commissures de l’oviducte du Sarcoptes scabiei, variété equi. Les échanges de gaz avec l'atmosphère se font chez les petits Acariens mous évidemment et surtout par la surface cutanée ; la membrane tégumentaire est le véritable appa- reil respiratoire, et nous regardons comme une hypothèse sans fondement et sans vraissemblance, l'opinion émise par Bourguignon, à savoir, que les Sarcoptides psoriques respirent par la bouche. IV. SENS. Nous avons déjà dit que les Trombidions sont les seuls Acariens sur lesquels les observateurs sérieux ont trouvé un rudiment de système nerveux et qu'il nous a été im- possible d'en voir la moindre trace chez les Sarcoptides psoriques ; cependant ces Acariens, aussi bien que tous leurs congénères qui paraissent aussi imparfaits qu'eux, ont des sens, entre autres le sens du tact particulièrement développé et les agents de ce sens sont surtout les [longs poils ou soies dont leur corps et leurs pattes sont par- semés ; pour s’en assurer, il suffit, lorsqu'un Acarien est en marche, de toucher légèrement un de ces poils : il se détourne immédiatement de son chemin ou s'arrête. C'est par ces poils qu'il a le sentiment de l'existence des objets qui l’avoisinent car il est totalement privé d’yeux : les grands Trombidiés, les grands Ixodes, et quelques TRAVAUX INÉDITS. 205 Hydrachnides étant les seuls Acariens pourvus de ces organes. Bien que les Sarcoptides, psoriques ou autres, n'aient pas d’yeux, ils ont cependant le sentiment de la présence ou de l'absence de la lumière : ainsi lorsqu'on étale au jour des croûtes ou de la poussière qui contient des Aca- riens, Ceux-ci cherchent toujours à fuir du côté de l’obs- curité, du côté opposé au jour. Les Dermanysses, qui sont tout aussi privés d’yeux que les Sarcoptides psoriques, sont parfaitement noctambules et ne causent leurs dépré- dations que la nuit. La manière sûre dont les Acariens psoriques savent atteindre le corps des animaux sur lesquels ils vivent de préférence, et savent les distinguer d’autres animaux qui sont tout autant à leur portée que ceux-ci, prouve qu’un sens analogue au sens de l’odorat est très-développé chez eux. Quels sont les organes de ce sens; leurs palpes joueraient-ils le même rôle que les antennes chez les Insectes? Nous ne pouvons répondre à ces questions. Le sens du goût est intimement lié au précédent et est tout ainsi prononcé; car nous voyons le Psoropte refuser de vivre des humeurs de l’homme, par exemple, et pré- férer celles du cheval, du mouton, ou du lapin, non toutefois sans y avoir goûté. Quant au sens de l’ouie, rien ne prouve qu'il existe, car nous n'avons pas vu les Acariens être influencés par le bruit de quelque nature qu'il soit et quelle qu’en soit l'intensité. Les araignées, leurs voisines, sont cependant dit-on, sensibles à la musique, et n’ont pas d'organe plus apparent que les Acariens. N: MoEurs ET INSTINCTS. Sarcopées senbieïi. — Nous avons déjà signalé 206 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. quelques particularités des mœurs du Sarcopte de l’homme, nous avons déjà dit que la femelle ovigère avait en quel- que sorte des lieux d'élection pour creuser ses sillons, mais les mâles les nymphes et les larves ne sont pas cantonnés exclusivement dans le voisinage des sillons, ils se promènent au large, et les dernières surtout, étant obligées pour vivre, de ponctionner la peau et de provo- quer ainsi la formation de boutons, ce sont elles qui cau- sent ces éruptions concommittentes de la gale se montrant dans des endroits très-éloignés quelquefois de ceux où existent les sillons. Ces boutons n’en sont pas moins parfaitement galeux, et l’on a tort de croire que cette maladie peut être localisée à quelques régions et que les sillons en sont les seuls indices caractéristiques : à l'exception de la tête et du cuir chevelu, toutes les régions du corps peuvent être parcourues par les jeunes Sarcoptes scabiei, variété hominis, et ils sont même dans l'immense majorité des cas les seuls agents de la transmission de la gale, attendu que la femelle ovigère ne sort jamais de son trou, à moins qu’elle n’en soit arrachée par les grat- tages. Ce n’est guère qu’expérimentalement que la femelle ovigère est l’agent de la transmission de la gale. Tout ce que nous venons de dire du Sarcoptes scabiei de l'homme, s'applique à ses congénères les Sarcoptes scabiei des animaux, c’est-à-dire que, quand un cheval ou un autre quadrupède est envahi par une colonie de ces Aca- riens psoriques, bien que quelques parties du corps sem- blent seules atteintes, aucune autre ne peut être regardée comme indemne; les jeunes Sarcoptes et les mâles se promènent partout et ils ne respectent même pas la tête comme celui de l’homme. Nous ne connaissons que les parties plantées de crins longs et gros, comme la queue et le bord supérieur de l’encolure, que ces Acariens n'habitent pas volontiers, mais ils se complaisent surtout sur les parties où la peau est fine et souple. C'est presque toujours sur les côtés du garrot qu'une TRAVAUX INÉDITS. 9207 colonie de Sarcoptes du cheval commence son installation, puis elle s'étend en s'irradiant sur toutes les parties du tronc ; les membres ne sont envahis que les derniers, et le plus souvent à leur partie supérieure seulement: dans les parties inférieures, la peau étant très-épaisse elle n’est pas habitée volontiers par les Sarcoptes de cette variété !. Bien que ces Sarcoptes vivent en toute saison, c'est particulièrement en hiver qu'ils pullulent sur les animaux ; il semble que la présence de la fourrure d'hiver soit une condition très-favorable à leur développement; elle leur fournit en effet un abri protecteur beaucoup plus impé- nétrable et plus chaud que la fourrure d'été. x C'est donc bien à tort que Verheyen, d’après Gerlach, avance que le Sarcopte du cheval, disparait pendant 1. Ce Sarcopte étant beaucoup plus difficile à trouver que celui de l'homme, voici les procédés que nous employons, tels que l'expérience nous les a suggérés : Par un temps froid ou venteux, il est à peu près impossible de trouver les Sarcoptes sur le cheval; pour réussir à cette chasse il faut profiter d’un moment de temps calme et de beau soleil, y exposer le cheval galeux, et au bout d’une heure com- mencer la récolte. Cette récolte consiste à recueillir les croûtes et les poussières des parties malades; mais il ne faut pas se contenter de prendre les croûtes qui se détachent le plus facile- ment, à peine trouvera-t-on ainsi quelques larves hexapodes œui ont un habitat plus superficiel que ies adultes ; pour obtenir ceux-ci, il faut, avec un instrument tranchant un peu mousse, racler jusqu’au sang, enlever littéralement toute l'épaisseur de l’épiderme; c’est une condition sine qua non. Une remarque en passant : Tous les chevaux aussi galeux en apparence les uns que les autres ne nourrissent pas la même quantité de Sarcoptes, et c’est même l'inverse qui a lieu, c’est- à-dire que ce sont les chevaux lymphatiques qui ont les croûtes les plus épaisses, les plus abondantes, qui ont le moins de parasites, et les chevaux à tempérament sec et nerveux qui ont la gale la plus furfuracée, ia plus sèche, qui en ont le moins. Le même fait s'observe en médecine humaine et nous avons été à même de le constater à l'hôpital Saint-Louis : les personnes lymphatiques à peau blanche ont de gros et nombreux boutons 205 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. l'hiver; c'est surtout à cette saison qu'était violente l’épi- zootie de gale sarcoptique de 1871-72, dans toutes les garnisons de troupes à cheval françaises. Sur le mouton cependant, il répugne au Sarcopte de la variéte ovis d'habiter les endroits couverts de laine, peut- être à cause de l'abondance du suint: il localise son action presque exclusivement à la tête et surtout au chanfrain et au pourtour du nez et de la bouche; sur la gazelle, c’est la tête et le chanfrain, puis le cou, qui sont affectés ; sur le moufflon, au contraire, il s'étend sur tout le corps. | Chez le lama, le dromadaire et la girafe, leur Sarcopte envahit aussi toutes les parties du corps indistinctement Il en est de même de celui du loup. de gale mais très-peu de sillons, tandis que les personnes à peau brune à tempérament nerveux ont beaucoup de sillons et très-peu de boutons. Il est bien entendu qu’il ne faut chercher des Sarcoptes que sur des chevaux galeux qui n’ont encore subi aucune espèce de traitement, car il arrive souvent que chez les chevaux déjà traités, la gale a disparu pour faire place à un eczéma ou à un lichen chronique ou artificiel, par suite d’un traitement incendiaire, et qui n’est plus du tout parasitaire. Lorsque l’on a récolté une bonne provision de croûtes, tout n'est pas fini; il faut alors s'installer dans un cabinet bien chauffé et, s’il est possible, devant une fenêtre en plein soleil, car sans cette précaution les Sarcoptes restent inertes et immo- biles et on ne les distingue que difficilement des parcelles de poussière au milieu desquels ils se trouvent. Cela fait on étale à sec sur une lame de verre une prise de poussière que l’on porte sur le porte-objet du microscope. Le grossissement convenable pour faire les premières recherches est celui de 40 à 50 diamètres seulement, on embrasse ainsi un champ plus vaste tout en voyant les animalcules suffisamment grossis pour les bien reconnaître, puis il faut tirer l'écran du microscope qui masque la lumière réfléchie, et ne se servir que de la lumière directe œui est très-suffisante à ce grossissement; elle est même préfé- rable, car sur le fond noir ainsi obtenu se détachent vigoureu- sement tous les objets déposés sur la lame de verre : les pellicules épidermiques se montrent sous l'apparence de fins RIPMOR Revue et Mag. de Zoolouis. 1877. Imp Becquet. eyrolle lth. W egnin del. et J eune 9 var. Equi. (US 6 Psoroptes longiros TRAVAUX INÉDITS. 209 Sarcoptes notoedres. — Le Sarcopte notoedre affectionne la tête, le cou et surtout les oreilles de ses victimes ; on ne le voit pas s'étendre sur les autres parties du corps. Nous avons vu que la femelle ovigère se fait un véritable nid sous l’épiderme et n’en sort pas. Les mâles, les nymphes et les larves se promènent au milieu des croûtes dont ils provoquent la formation par leurs morsures ; comme dans les espèces précédentes ce sont eux et surtout les jeunes femelles fécondées qui sont les agents de la propagation de la gale à d'autres animaux. Sarcoptes mutans. — Le Sarcopte changeant vit sur les pattes, le pourtour du bec et la crête des galli- nacés ; il n'aime pas les parties couvertes de plumes; il tissus d'argent froissés et les globules de sérosité concrétés comme un amas de gomme arabique en sortes teintés de tous les tons de la gomme chromatique du jaune, depuis la couleur d’ambre la plus claire, jusqu’à l’orange foncé et même l'opale rutilant. Lorsque la chaleur du soleil vient agir sur la prépa- ration, on voit les Sarcoptes se dégager peu à peu des blocs qui les recouvrent et gagner les clairières:; c’est à ce moment qu’il faut, avec une aiguille emmanchée, les isoler avec précaution des corps étrangers qui les environnent, puis leur faire saisir la pointe de l'aiguille et les transporter sur une lame de verre propre où l’on a disposé d'avance une goutte de glvcérine ou de vernis dans laquelle on les plonge; après les avoir ensuite recouverts d’une lamelle mince de verre, sans compression, on peut les étudier en vie, sous leur vraie forme et à tous les gros- sissements; celui de 150 à 300 diamètres pour voir l’ensemble de la conformation, et celui de 4 à 500 pour voir les détails intimes de l’organisation. Tous les détails de cette opération sont certainement bien minutieux, ils sont cependant indispensables si on veut qu’elle soit couronnée de succès. On trouve plus facilement les autres variétés du Sarcoptes scabiei sur le mouton, le lama, le mouflon et surtout sur le loup, oùelles pullulent d'une manière prodigieuse et sous l’épiderme desquelles elles ne paraissent pas se loger aussi profondément que sur le cheval; on les trouve au milieu des croûtes à tous les âges presque aussi facilement que les Psoroptes. (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 14 210 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. vit en colonies nombreuses au milieu des croûtes dont il provoque la formation. Psoroptes. — Le Psoropte du cheval vit en troupes nombreuses, en véritables sociétés, toujours groupées, et affectionne particulièrement le fond de la erinière chez les gros chevaux à encolure épaisse et plissée. Il y provoque la formation de croûtes épaisses, humides au milieu des- quelles grouillent des Psoroptes des deux sexes et de tous les âges. La partie qu’ils habitent est toujours parfaite- ment limitée et ils ne s’en écartent pas; ils sont surtout abondants sur la zône limitrophe, où ils forment une véri- table ligne de travailleurs qui étend insensiblement le domaine de la colonie en empiétant chaque jour un peu sur les parties saines; sur le dos et la croupe il provoque parfois l'apparition de véritables plaques d'herpès parfai- tement arrondies. Le Psoropte du mouton agit de la même facon que le précédent : il part généralement du garrot ou de la crête du dos et la colonie étend son action en s’irradiant sur les côtes, sur les flancs, sur le cou et sur la croupe, et toujours la société reste compacte et unie. Le Psoropte du lapin habite la conque de l'oreille de cet animal et n’a pas de tendance à quitter l’intérieur de cet appendice ; les colonies qu'il y forme sont quelquefois considérables et ce qui prouve qu'il est bien de la même espèce que celui du cheval, c’est que, d’après des expé- riences inédites de M. Mathieu de Sèvres, auxquelles nous avons assistées ; il s'acclimate parfaitement sur le cheval, en produisant les mêmes lésions que celui qui lui est propre. Chorioptes. — Les Chorioptes, comme les Psoroptes, vivent en colonies très-unies, mais au lieu de procéder comme les premiers de haut en bas, ils suivent une marche inverse, en effet c'est toujours par les extrémités en TRAVAUX INÉDITS. 311 contact avec le sol qu’ils envahissent un animal et ils remontent ainsi les membres insensiblement et très-len- tement; ce n’est qu’au bout de plusieurs années qu'ils gagnent le tronc, chez le cheval. On à même dit qu'ils restent toujours confinés aux extrémités', mais nous avons pu constater.de visu qu'il n’en est pas ainsi : sur un jeune cheval de 5 ans, affecté de gale chorioptique depuis trois ans, nous avons vu les quatre membres envahis par l’éruption symptomatique accusant la pré- sence des parasites, éruption qui s'était propagée à la face inférieure du ventre. Si la marche des Chorioptes est très-lente, ce qui indique peu de tendance de leur part aux déplacements, ce peu de tendance est encore prouvé par la faible pro- priété contagieuse de l'affection qu'ils déterminent; ce n’est guère que par suite de l’augmentation de la colonie que la surface qu'ils occupents'étend sur un même malade où sur un animal voisin de la même espèce. Le Choriopte du bœuf procède d’une manière un peu différente de celui du cheval : son point de départ ordi- naire est le pourtour de la queue, puis il progresse de la même façon el sa marche est toujours aussi lente. Une particularité extrêmement curieuse des mœurs et instincts des Chorioptes du cheval et du bœuf, c’est la cessation de leur action novice pendant l'été et la reprise de cette action à l'entrée de l'hiver, ce qui donne à la gale qu’ils déterminent un caractère d'intermittence qu'on ne se serait pas attendu à rencontrer dans une maladie para- sitaire. Les Chorioptes ne disparaissent pas pendant l'été, ils restent tapis au fond des grands poils (du fanon chez le cheval et de la queue, du cou, ou du chignon, chez le bœuf) où ils vivent des humeurs naturellement exhalées et en abondance par la peau pendant l'été; ils sont alors 1. C’est pourquoi Gerlach a appelé la gale qu’ils déterminent, gale des pieds (Fussraude). 212 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. simplement parasites, absolument comme les Sarcoptides avicoles où Gliricoles auxquels ils ressemblent tant au point de vue de l’organisation. Lorsque revient la saison des froids, moment où la peau tout en étant couverte d’une plus épaisse fourrure, fonctionne moins et ne fournit plus autant d’humeurs par ses pores superficiels, les Psoroptes redeviennent psoriques, et déchirent de nouveau l’épiderme pour faire sourdre les humeurs nécessaires à leur existence ; c'est un fait que nous avons été le pre- mier à constater. Nous ne savons si les Chorioptes de la chèvre et du chien présentent la même particularité dans leurs mœurs et habitudes que ceux du cheval et du bœuf; l'affection dans laquelle ils ont été rencontrés étant en pleine période d'activité et les observateurs, à qui on en doit la connais- sance, ne soupçonnant pas le caractère intermittent pos- sible de cette affection, ils ne se sont pas attachés à le constater. Chez le mouton, au contraire, il a identiquement les mêmes mœurs, les mêmes habitudes que chez le cheval d’après Zürn. Nous avons déjà dit plus haut que le Chorioptes ecau- datus qui vit dans l’intérieur de la conque de l'oreille du chat n'y détermine plus d'affection psorique d'aucune sorte ; il vit du cérumen naturellement excrété et ce sont ses mouvements seuls qui causent les chatouillements si désagréables auxquels sont en proie les animaux qui nourrissent ce parasite. C’est par les violentes secousses imprimées à sa tête par le chat qu'il est quelquefois expulsé de son gîte qu'il ne quitte jamais volontairement; si alors il gagne Le corps d’un autre animal, c’est toujours dans ses oreilles qu’un instinct secret le pousse à aller établir une nouvelle colonie. 1. Voyez Comptes rendus Acad. Sc., 6 juillet 1874. TRAVAUX INÉDITS. 913 POST-SCRIPTUM.— En corrigeant les épreuves du pré- sent travail, nous avons pu intercaler quelques notes annonçant que M. Guzzoni, professeur vétérinaire à l'École supérieure de Milan, vient de nouveau d'étudier le Pso- ropte de l'oreille du lapin et le Choriopte de l'oreille du chien, et qu'il a démontré que ce dernier appartient à notre nouvelle espèce Chorioptes ecaudatus et qu’il consti- tue une variété très-voisine de celle du chat que nous avons nommée variété Catotis. Dans la brochure où sont consi- gnées ces nouvelles recherches, et qui vient de paraître sous le titre de : « Sul’ acariasi del condotto uditivo ex- terno », il annonce en même temps qu'il a rencontré dans les oreilles du porc un Sarcopte dont il nous a donné dans une lettre particulière la figure et les dimensions : c’est une toute petite variété du Sarcoptes scabiei, plus petite que celle de l’homme et qui a pour dimensions : la fe- melle, long. 0,288 mm.; lat. 0,216 mm.; le mâle, long. 0,168 mm.; lat. 0,128 mm. Elle est, comme on voit, bien différente de celle qui cause la gale du tronc chez le même animal. Enfin ajoutons, pour ne rien omettre de ce qui a trait aux Acariens psoriques, que M. Bogdanoff a décrit en 1874 deux prétendus Acariens nouveaux découverts à Moscou par M. Schérémétewsky et trouvés sur la surface de la peau d'individus galeux ou atteints d’herpès farineux. Ces Acariens auraient la plus grande analogie avec le Derma- tophagus bovis de Furstenberg, qui est notre Chorioptes seliferus, variété bovis ; aussi l’auteur russe les nomme-t-il Dermatophagoides Schérémétewsky, — le premier serait la femelle, le second un jeune mâle de cette nouvelle es- pèce. Il est probable que ce sont des parasites accidentels provenant des animaux. 214 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. GATALOGUE DES PALUDENTRINES DES COTES DE FRANCE ‘Par M. JULES MABILLE. Le genre Paludesirina a été établi par le savant pa- léontologue A. d'Orbigny!, pour de petites espèces de paludinidæ vivant dans les eaux marines ou saumätres. Les espèces de ce genre d’après notre ami S.-B. Bour- guignat se divisent en trois séries, qui sont : 4. Les Eupaludestrina : 2. Les Thalassobia; 3. Les Pseudopaludinella. Les EUPALUDESTRINA, qui comprennent les types de ce genre, comme les Lhospitali, Mabilli, vivent sur nos côtes océaniennes ?; les espèces de cette série possèdent une coquille de forme conique ou oblongue ventrue à ia base et, presque toujours encroùtée par un limon jaunacé, noirâtre ou verdâtre. | Les THALASSOBIA sont des espèces brillantes , très- allongées, ressemblant à de vraies Hydrobies, dont il est parfois difficile de les distinguer. Les formes de cette série semblent particulières aux eaux saumâtres ou ma- rines de la Méditerranée. Les PSEUDOPALUDINELLA, ainsi que leur nom l'indique, sont des palustrines obluses, ovoïdes, très-petites, offrant une grande ressemblance de forme avec nos paludinelles d’eau douce. On les rencontre aussi bien sur les côtes de l'Océan que sur celles de la Méditerranée. 1 Moll. Cuba, t. I, p. 7; t. II, 1841. 2 Quelques-unes seulement se rencontrent dans la Méditer- ranée, TRAVAUX INÉDITS. 215 A. EUPALUDESTRINA. 4. PALUDESTRINA MABILLI, Paludestrina Mabilli, Bour- guignat, spec. noviss. moll., n. 83, juillet 1876. Cette espèce, une des plus grandes et des plus belles de nos paludestrines, que notre ami Bourguignat a bien voulu nous dédier, parait abondante dans les eaux sau- mâtres des côtes de la Manche, surtout près de Saint- Quentin-en-Tourmont (Somme) dans la Rance, près de l'écluse de Livit, à la Richardais (Côtes-du-Nord), à Châ- teau-Neuf, à la Ville-ès-Nonais, dans la mare de Saint- Coulban. 2. PALUDESTRINA LHOSPITALI, Paludestrina Lhospitali, Jules Mabille, in sched., 1875. Testa rimato-subimperforata, acuminata, inferne tumi- dula, solidula, sat opaca, nilida, sæpe limo inquinata, fusco-lutea, argutissime striatula (strix in ultimo anfractu validiores) ae sulcis inerementi in ultimo passim insi- gnita; — spira elongata, acuminata, apice minutissimo ; anfractibus 8 convexiusculis (ultimus tumido-rotundatus), regulariter crescentibus, sutura impressa separatis; — ultimo 1/3 altitudinis æquante, rotundato-convexo, ad insertionem labri recto ; — apertura verticali, ovata, su- perne subangulaia, inferne externeque obscure subpa- tula ; — peristomate continuo, recto, subobtusiuseulo, in- tus crassiusculo; margine externo antrorsum recte des- cendente ; operculo nigreseente : — alt. 7; diam. 3 mill. Espèce abondante dans les eaux saumâtres à Château- neuf, à la Ville-ès-Nonais, à la Richardais dans les Côtes- du-Nord (Paul Mabille) ; elle vit également dans le canal maritime de Caen (Calvados). Cette Paludestrine, que nous dédions à M. de L'Hopital, auteur du catalogue des mollusques des environs de Caen, se distingue de la Mabilli : par sa forme plus allongée et 216 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. moins ventrue; par sa spire plus régulièrement acuminée (chez la Mabillhi les cinq premiers tours sont coniques- tectiformes, tandis que les deux derniers sont excessive- ment ventrus et arrondis); par ses tours convexes (chez la Mabilli les cinq tours supérieurs sont presque plans); par sa fente ombilicale moins ouverte; par son ouverture dilatée inférieurement du côté externe (caractère qui n'existe pas chez la Mabilli); par son bord columellaire rentrant à sa partie inférieure (chez la HMabilli il est rec- tiligne).… 3. PALUDESTRINA BOURGUIGNATI, Paludestrina Bourguignati, Jules Mabille, in sched., 1875. Testa perforata (perforatio patula) elongata, e basi ad summum regulariter conica, subopaca, luteo-nigrescente, semper limo viridiscente inquinata, subiævigata, in ulti- mo striatula ; — spira elongatissima, conico-acuminata ; apice minuto; anfractibus 8, convexiuseulis (ultimus pone aperturam tumido-rotundatus), lente crescentibus, sutura parum impressa separatis ; — ultimo 1/3 longitudi- nis vix æquante, dextrorsum excentrico et inflato-rotun- dato, superne ad insertionem labri lente descendente ; — apertura verticali, excentrico-oblonga, superne vix sub- angulata, inferne expansiuseula; — peristomate conti- nuo, recto, acuto, intus paululum incrassato ; margine externo antrorsum recte descendente; margine columel- lari ad basin retrocedente ; — opereculo vitraceo, subiævi- gato cum nucleo atro ae concavo; — alt: 6; diam. 2 1/2 mil]. Eaux saumâtres de la Ville-ès-Nonais, dans les côtes nord (Paul Mabille). Cette paludestrine que nous dédions à notre ami J.-R. Bourguignat, est une des mieux caractérisées que nous connaissions. Elle ne peut être confondue avec aucune autre. Elle se distingue, en effet, par sa forme fluette, très-allongée, allant en diminuant insensiblement de la TRAVAUX INÉDITS. 9147 base au sommet et par son dernier tour tellement renflé qu'il forme une forte saillie sur le côté droit et rend l’ou- verture excentrique par rapport à l'axe. 4. PALUDESTRINA SAINT-SIMONIANA, Paludestrina Saint- Simoniana, Bourguignat, spec. noviss. moll., n. 84, juillet 1876. Espèce remarquable par ses tours serrés, bien convexes et par sa forme régulièrement conique de la base au som- met. Elle a été recueillie par M. Paul Mabille, dans les eaux saumätres de la Ville-ès-Nonais. 5. PALUDESTRINA ACUMINATA, Paludestrina acuminata, Jules Mabille, in sched., 1875. Testa subperforata, ventricosa, elongata, superne co- nico-acuminata, paululum opaca, eornea, limo atro aut viridescente inquinata, arguti Striatula, in ultimo pone aperturam 3 vel 4 costulis inerementi valide suleata; — spira elongata, acuminata, acutissima ; apice minulissi- mo ; — anfractibus 8 convexis, lente crescentibus, sutura impressa (in ultimo profunda) separatis ; — penultimo maximo, rotundato, tumido ; — ultimo vix majore, minus convexo, 1/3 longitudinis æquante ad aperturam sicut subcoarctato, superne ad insertionem labri lente descen- dente; — apertura leviter obliqua, ovata, superne suban- gulata ; peristomate continuo, recto, acuto; margine ex- terno antrorsum recte descendente ; margine columellari sat expanso,; — operculo vitraceo striis muricatim intor- tis sulcato, nueleo concaviuseulo; — alt. 6; diam. 2 1/2 mill. Le type de cette espèce nous a été rapporté de Château- Neuf, par M. Paul Mabille; nous la connaissons encore de la Ville-ès-Nonais (Côtes-du-Nord) et de St-Quentin- en-Tourmont (Somme). 218 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. 6. PALUDESTRINA MILNE-EDWARDSIANA, Paludestrina Milne- Edwardsiana, Bourquignat, spec. noviss. moll., n. 85, juillet 4876. Bords de la Rance entre Saint-Malo et l'Écluse de Livit, près de Dinan dans les Côtes-du-Nord. 7. PALUDESTRINA EUCYPHOGYRA , Paludestrina eucypho- gyra, Bourguignat, spec. noviss. moll., n. 86, juillet 1876. Canal de Caen (Calvados) à la mer. 8. PALUDESTRINA OBLONGA, Paludestrina oblonga, Jules Mabille, in sched., 14878. Testa leviter rimata, elongato-oblonga, solidula, pau- lulum opaca, argute striatula, atro-viridescente, in ultimo corneo-rubiginosa, fere semper erosa; — spira elongata, subaeuminata, ad summum obtusiuscula; apice minuto; — anfractibus 7 (supremi 5 fere planulati vel testiformes obseure subconvexiuseuli), penultimus ultimusque con- vexi), lente crescentibus, sutura inter superiores lineari, inter ultimos sat impressa, separatis; — ultimo 2/5 : al- titudinis æquaunte, sai magno, convexo, ad insertionem labri breviter subdescendente; — apertura fere verticalis, oblonga, intus luteo-rubiginosa, superne angulata; — peristomate continuo, recto, acuto, intus vix incrassatulo ; margine columellari expansiuseulo, ad basin leviter re- trocedente; — operculo ignoto; — alt. 5; diam. 9 3/4 mill. Vit près de l’écluse de Livet entre Dinan et Saint-Malo (Côtes-du-Nord). 9. PALUDESTRINA ACUTALIS, Paludestrina acutalis, Bour- guignat, spec. noviss. molil., n. 87, juiliet 1876. Les eaux saumâtres des environs d’Etaples (Somme), Marc-s.-Coulban dans les Côtes-du-Nord (Paul Mabille). TRAVAUX INÉDITS. 219 40. PALUDESTRINA PERINGIFORMIS, Paludestrina peringi- formis, Jules Mabille, in sched., 1875. Testa minute perforata, pyramidali, tumidula, superne conica, opacula, solidula, lævigata, in ultimo argutissime striatula, nitida, atro, in ultimo corneo-fusca, fere semper limo viridescente inquinata; — spira elongatula, acumi- nata, ad summum obtusa; apice obtusuiseulo ; — anfrac- tibus 6 fere planulatis (ultimi convexiuseuli), regulariter crescentibus, sutura lineari separatis; — ultimo 2/5 alti- tudinis æquante, convexo, ad insertionem labri recto aut sæpe lente subdescendente ; — apertura subobliqua, oblonga, superne angulata ; — peristomate continuo, recto, acuto, intus inerassatulo ; margine externo antrorsum recto vel leviter subarcuato; margine eolumellari expansius- culo ; — operculo inconspicuo (omnino remeto); alt. 5; diam. 2 4/2 mill. Cette espèce a été recueillie par M. Paul Mabille dans les mares de St-Coulban et de Châteauneuf (Côtes-du- Nord); environs de St-Quentin-en-Tourmont (Somme). Ditfère de l'acutalis, la seule avec laquelle elle puisse être confondue, par sa forme moins ventrue, par consé- quent plus élancée, moins écourtée et bien pyramidale; par son sommet un peu obtus; par sa perforation moins ouverte ; par son ouverture un peu oblique; par ses tours presque plans imitant ceux d’une Peringia. 11. PALUDESTRINA SUBULATA, Paludestrina subulata, Pa- ladilhe, monogr. g. Peringia, p. 36, f. 20-54, 1874. Chenal du port de Vannes entre la ville et le golfe du Morbihan; — rivière d'Auray, — golfe du Morbihan aux environs d'Arradon, de Port-Navalo, etc. (Bourguignat). 42. PALUDESTRINA SUBOBESA, Paludestrina subobesa, Pa- ladilhe, monog. g. Pering., p. 37, f. 25-95, 14874. Belle-fsle-en-Mer vis-à-vis des côtes du Morbihan; — VAR B major, alt. 4; diam. 2 mill. 2920 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Canal de Caen (Calvados) à la mer; Étaples (Somme), golfe du Morbihan. 13. PALUDESTRINA SANCTI-COULBANI, Paludestrina Sancti- Coulbani, Bourguignat, spec. noviss. moll., n. 8S, juillet 1876. Mare de St-Coulban (Côtes-du-Nord). 44. PALUDESTRINA INQUINATA, Paludestrina inquinata, Jules Mabille, in sched., 14875. Testa rimata, exigua, ventroso acuminata, paululum opaca, lævigata, semper limo viridulo sordide inquinata ; — spira elongata, subacuminata ; apice obbtusiuseulo, rubello; — anfractibus 6, convexo-tumidis, regulariter crescentibus, sutura profunda separatis ; — ultimo rotun- dato, tumido, 1/3 altitudinis paululum superante, ad in- sertionem labri recto; — apertura leviter obliqua, fere rotundata, superne obscure vix subangulata; — peristo- mate recto, acuto, continuo, intus vix incrassatulo ; mar- gine externo antrorsum leviter arcuato; margine colu- mellari expansiuseulo; — operculo vitraceo, lævigato; nucleo concavo; — alt. 8 4/2, 4; diam. 4 1/2 mill. Canal maritime de Caen (Calvados); Étaples (Somme). 45. PALUDESTRINA MACCI, Hydrobia Macci, Paladilhe, Nouv. mise. mal., p. 57, pl. 441, 47-19, 4867. — Paludestrina Macci, Paladilhe, in ann. mal., p. 239, 1870. Eaux saumâtres à la Bocca, environs de Cannes (Al- pes-Maritimes). ; B. THALASSOBIA. 16. PALUDESTRINA PROCERULA , Paludestrina procerula, Paladilhe, nouv. mise. mal., p. 434, pl. 5, f. 24-95, 1069, et revue et mag. zool., p. 322, 1869; Ann. mal., p. 239, 1870. Salines aux environs de Salces (Pyrénées-Orientales). TRAVAUX INÉDITS. 291 47. PALUDESTRINA Moitespiri, Paludestrina Moitespiri, Bourguignat, spec. noviss. moll., n. 93, juillet 4876. Eaux saumâtres, salines et étangs entre Narbonne, Agde et Cette. 18. PALUDESTRINA ACUTA, cyclostoma acutum, Drapar- naud, Hist. moll. France, p. 40, pl. [, f. 23, 4808. Paludina acuta, Michaud, compl., p. 100, 1834. Hydrobia ventrosa, Montagu, in : Frauenfeld, neb. d. gatt. Hydrobia, p. 1019, 1863. Hydrobia stagnalis, Baster in : Küster. Paludinen, p. 69, pl. XIE, f. 31-82, 1850. Paludestrina acuta, Paladilhe, in : ann. mal. p. 938, 1870. Espèce abondante dans les étangs salés des côtes de la Méditerranée depuis Narbonne jusqu'aux Bouches-du- Rhône. 49. PALUDESTRINA SPIROXIA, Paludestrina spiroxia, Bour- guignat, spec. moll. noviss., n. 54, juillet 1876. Salines de Salces (Pyrénées-Orientales), étangs salés de Cette (Hérault). 20. PALUDESTRINA ACICULINA, Paludestrina aciculina , Bourquignat, spec. noviss. moll., n. 90, juillet 4876. Salines de Salces (Pyrénées-Orientales). 21. PALUDESTRINA GRACILLIMA, Paludestrina gracillima, Bourquignat, spec. noviss. moll., n. 92, 4876 Salines d'Estarac, près de Narbonne (Aude). 29. PALUDESTRINA SOLUTA, Paludestrina soluta, Bourgui- gnat, spec. noviss. moll., n. 65, juillet 1876. Eaux saumâtres entre Narbonne (Aude) et la mer. 299 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. 23. PALUDESTRINA EURYOMPHALA, Paludestrina euryom- phala, Bourgquignat, spec. noviss. moll., n. 96, ! juillet 4876. Fossés entre la saline d'Estarac et la mer, près de Nar- bonne (Aude). C. PSEUDOPALUDINELLA. 2%. PALUDESTRINA PALUDINELLIFORMIS, Paludestrina paludinelliformis, Bourquignat, spec. noviss. moll., n. 89, juillet 4876. Marais salants de la baie d'Arcachon dans la Gironde. 25. PALUDESTRINA ARENARUM, Paludestrina arenarum , Bourquignat, Spec. noviss. moll., n. 97, juilet 1876. Salines de Salces (Pyrénées-Orientales) et d’Estarae, près de Norbonne (Aude). 26. PALUDESTRINA NARBONENSIS, Paludestrina Narbonensis, Bourguignat, spec. noviss. moll., n. 98, juillet 4876. Abondante dans les eaux salées entre Narbonne (Aude) et la mer 27. PALUDESTRINA LENEUMICRA, Paludestrina Leneumiera, Bourguignat, Spec. noviss. moll., n. 99, juillet 1876. Salines d'Estarac près de Narbonne (Aude). 28. PALUDESTRINA BREVISPIRA , Paludestrina brevispira, Paladilhe, in . Ann. malac. 1, p. 243, 1870, et monog. g. Peringia, fr. 27, 28, 1874. Environs d’Antibes (Alpes-Maritimes). TRAVAUX INÉDITS. 995 VOYAGE DE M. RAFFRAY EN ABYSSINIE ET À ZANZIBAR. CLYTRIDES Par M. Ep. LEFÈVRE, Membre des Sociétés entomologiques de France et de Belgique. CAMPTOLENES RAFFRAYI. Elongata, postice gradatim attenuata, nigra, subtus cum capite sat dense argenteo-sericea, hoc nigro, inter oculos confertim punetato-rugoso, vertice minus fortiter punctato ; antennis nigris, articulis 4 basalibus rufs ; pro- thorace rufo-tesiaceo, subopaco, transverso, modice con- vexo, subtiliter undique rugoso, basi bisinuato, lateribus subrecto, angulis posticis rotundatis, maculis tribus ni- gris (unà medià longitudinali, duabus alteris rotunda- tis lateralibus) notato; scutello nigro, triangulari, punc- tato-rugoso, apice subrotundato; elytris modice con- vexis, confertim fortiter punctatis, ante apicem præser- tim versus suturam longitudinaliter substriatis, inters- titiis satis elevatis, lævibus; rufo-testaceis, subopacis, fascià latà communi infra medium singuloque maculis duabus (un humerali, alterà juxtà suturam) nigris. d'. Capite majori, mandibulis modice validis, pedibus anticis valde elongatis. Long. 7 mill.; Lat.-hum. 3 mill. Abyssinia (Le Tigré). CAMPTOLENES ÀBYSSINICA. Elongata, postice gradatim attenuata, nigra vel nigro- brunnea, subtus cum capite sericeo-tomentosa, hoc nigro, 294 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. antice confertim punctato-rugoso, vertice minus fortiter punctato, inter oculos obsolete foveolato; labro brunneo; antennis nigris, articulis quatuor basalibus fulvis, 4° den- tato ; prothorace nigro, nitido, antice transversim late flavo, creberrime undique fortiter et subconfluenter punctato, transverso, superne modice convexo, basi bisinuato, late- ribus subrecto, angulis rotundatis ; elytris superne depres- siusculis, grosse subtiliter punctatis, prope suturam et versus apicem longitudinaliter striatis, interstitiis sat ele- vatis, lævibus; laete flavis, fasciis duabus transversis (anteriore arcuatà et callum humeralem amplectente, secundà pone medium nonnihil obliquà) singuloque ma- culà magnà ante apicem, nigris; pedibus nigris, femori- bus basi tibiisque pro parte fulvis. d'. Capite majori, epistomate subrecte truncaio, man- dibulis validis, exsertis, pedibus anticis valde elongatis. Long. 8-8 1/2 mill.; Lat. hum. 3 1/4-3 1/2 mill. Variat pedibus omnino fulvis £ . Abyssinia. Rapporté du pays des Bogos par M. Beccari NOSOGNATHA RUFICOLLIS. — Gliv. Enc. meth. VE, p. 31 ; Ent. VE, 96, p. 846, tab. 4, Cryptoc., fig. 6. — N. Sene- galensis. — Laed. Mon., p. 224. Zanzibar cont. (montagnes de Schimba). — Décembre. CLYTRA NOTATA. — Kilug, Ermann, Reis. Atl. p. 49. — Lacord. Mon., p. 224. Var. Capite omnino nigro. Abyssinia (plaine du Tembiène, sur une espèce de Mimosa très-abondante aux bords de la rivière Ouéri. DIAPROMORPHA TRIFASCIATA. — Oliv. Ent. VI, 96, p. 843, tab. 4, fig. 4. — Lacord. Mon., p. 228. Abyssinia (montagnes des Agaos). Zanzibar cont. (montagnes de Schimba). — Décembre. 19 TRAVAUX INÉDITS. 295 Les exemplaires de Zanzibar sont identiques à ceux que je possède du Sénégal et de la Terre de Natal. Quant à l’unique individu rapporté d’Abyssinie, il est d’un tiers plus petit, les deux taches noires discoïdales du prothorax sont réunies à la bande basilaire, le front est parcouru dans toute sa longueur par une crête longitu- dinale lisse bien marquée et la ponctuation est un peu plus forte sur le prothorax ainsi que sur les élytres. — An species distincta? PEPLOPTERA ABYSSINICA. @. Oblongo-subelongata, cylindrica, nigra, subtus gri- seo-sericea; Capite punctato, inter oculos transversim depresso, vertice longitudinaliter sat profunde sulcato, antennis fuscis, articulis 3 basalibus rufo-fulvis; protho- race subtilissime disperse punetulato, in medio baseos fortiter transversim impresso, nigro, nitido, angulis anti- cis limboque laterali utrinque late fulvis; seutello nigro; elytris regulariter seriatim punctatis (punetis apice summo evanescentibus), fulvis, suturà, margine externo poste- riori, fascià transversà communi latâ ante apicem posità, singuloque maculà humerali, nigris; pedibus nigris, gri- seo-sericeis, tarsis rufescentibus. Long. 6 1/2 mill.; Lat. 3 mill. Abyssinia (env. d’'Adouah). Se rapproche du P. stricta (Erichs.); en diffère surtout par la ponctuation du prothorax et le dessin des élytres. PEPLOPTERA TRITÆNIATA. — Lacord. Mon., pag. 248. Var. Prothorace maeulis nigris lateralibus nullis, tibiis tarsisque magis minusve rufescentibus. Zanzibar cont. (montagnes de Schimba). — Décembre. PEPLOPTERA POSTICA. — Lacord. Mon., pag. 251. Var. Paulo minor, suturà totà sat late nigrà, tibiis apice tarsisque magis minusve rufescentibus. (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 15 296 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 14877. Abyssinia (entre Goundet et Adouah). MELITONOMA DECEMPUNCTATA. — Oliv. Ent. VI, 96, p. 861, tab. 9, fig. 24. — Lacord. Mon., p. 373. Var. Prothorace maculis nigris evanescentibus, ventre pro parte tibiisque magis minusve testaceis. Zanzibar cont. (montagnes de Schimba). — Décembre. MELITONOMA SOBRINA. — Lacord. Mon., p. 377. Abyssinia (env. d'Adouah). Les exemplaires assez nombreux rapportés de cette lo- calité sont typiques en ce qu'ils ont tous Le prothorax orné de trois taches noires, dont deux très-grandes latérales et une autre beaucoup plus petite médiane et basilaire. Le dessin des élytres est également à son maximum de déve- loppement. MELITONOMA LITIGIOSA. — Lacord. Mon., p. 378. Insula Pemba, prope Zanzibar. — Février. MELITONOMA CONFUSA. — Gerstaeck. Wiegm. Arch. 1874, [, p. 80. Zanzibar cont. — Septembre. DAMIA EMARGINATA. — Lacord. Mon., p. 383. Zanzibar cont. (montagnes de Schimba). — Décembre. L'unique exemplaire @ rapporté de cette localité est identique aux exemplaires que je possède de la Terre de Natal, à part cette seule différence que la tache noire située près de la base de chaque élytre est plus petite et moins quadrangulaire. GYNANDROPHTALMA PUNCTIPENNIS. Oblongo-parallela, subtus sat dense albido-pubescens, supra parum nitida, fulva, pectore, abdomine partim, scutello, oculisque nigris ;: capite fulvo, inter oculos late TRAVAUX INÉDITS. 997 nigro-fasciato, ibique punctato-rugoso; prothorace sat fortiter confertim punctato, fulvo, maculis duabus magnis nigris utrinque notato; elytris densissime subtiliter punc- tatis, testaceis, suturà totà, singuloque vittà longitudinali medià, apice intus dilatatà et ante apicem abbreviatà, ni- gris; antennis pedibusque fulvis, femoribus dorso tibiis- que apice nigro-infuscatis. Long. 5 1/4 mill.; Lat. 2 4/2 mill. Abyssinia (Le Tigré). GYNANDROPHTALMA VITTATA. Oblongo-parallela, subtus sat dense albido-pubescens, supra parum nitida, fulva, pectore, scutello, capiteque nigris ; hoc albido-pubescente ; prothorace sat crebre sub- tiliter punctulato ; elytris magis fortiter inordinatim punc- tatis, testaceis, suturà totà late, singuloque vittà longitu- dinali submedià, ante apicem abbreviatà, nigris ; antennis pedibusque fulvis. Long. 3-5 1/2 miil.; Lat. 1 1/%-9 1/2 mill. Abyssinia (entre Goundet et Adouah, sur les Himosa). GYNANDROPHTALMA AMOENULA!.— Gerstaeck. Wiegm. Arch. 4871, E, p.80. Zanzibar cont. (montagnes de Schimba). GYNANDROPHTALMA VIRIDIMACULATA. Elongatula, oblonga, subecylindrica, subtus griseo-pu- bescens, nigra; capite viridi-nigro, antennis fuscis, arti- culis 2-3 basalibus obscure fulvis; prothorace suturate fulvo, levissimo, nitido, transverso, in medio baseos evi- 1. Cette espèce et les deux précédentes forment, avec les G. vittigera, lineella et anisogramma déjà décrites par Lacor- daire, un petit groupe essentiellement africain, dont les espèces, bien reconnaissables aux bandes longitudinales noires qui ornent les élytres, sont très-voisines les unes des autres, 298 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. denter lobato, lateribus marginato, angulis posticis rotun- datis ; seutello nigro, triangulari, intra basin crebre punc- tato, dein lævissimo, nitido, apice subacuto; elytris flavo- testaceis, nitidis, dense undique fortiter punctatis, ad la- tera transversim rugulosis, punctis autem versus apicem evanescentibus, singulo maculis duabus (unà humerali subquadratà, alterà latà medià oblique posità nec latera nec suturam attingente) nigro-viridibus; pedibus nigris. d'. Capite majori:; epistomate fere recte truncato; man- dibulis porrectis, subarcuatis, apice valde acutis ibique rufescentibus, pedibus anticis elongatis, tibiis subar- cualis. @. Crassior, capite minori, mandibulis multo breviori- bus, vix exsertis; pedibus omnibus subæqualibus; ultimo abdominis segmento foveolà modice excavatà notato. quoique parfaitement distinctes. Le tableau dichotomique sui- vant facilitera, je l'espère, leur détermination. Prothorax orné de deux grandes 1 taches noires latérales......... Punctipennis. | Prothorax sans taches noires.... 2. Ponctuation des élytres disposée 2 en lignes régulières... 02.1 Anisogramma (Lacd.). | Ponctuation des élytres diffuse... 3. Elytres toujours ornées d’une ) bande suturale noire plus ou Moins are ects RER 4. Elytres sans bande suturale noire. 5. Tête entièrement d’un testacé rougeâtre. — Une bande noire étroite sur le bord externe des CLVITES A SIM ER ALL RER Taennan Amænula (Gerst.). Tête entièrement noire. — Pas de bande noire sur le bord ex- \ternerdes élytres. cette EseR Ie Viltata. | Pattes d’un testacé pâle. — Ely- tres finement ponctuées....... Lineella (Lacd.). Pattes noires. — KElytres fine- | ment alutacées et couvertes de / petits points enfoncés nom- breux et très-serrés.......... Vitligera (Lacd.). | a) À) TRAVAUX INÉDITS. 2929 Var. 6. — Elytrorum maculis coeuntibus. Long. 4 1/2-5 mill.; Lat 2 1/3-9 1/2 mill. Abyssinia (montagnes des Agaos). GYNANDROPHTALMA BIFASCIATA. Oblonga, postice leviter dilatata, parum elongata, sub- tus tenuiter griseo-sericea, fulva, antennis apice oculisque nigris ; capite rufo-fulvo, disperse punctulato, inter oculos fossulis tribus triangulariter digestis instructo; episto- mate angulatim emarginato; prothorace transverso, rufo- fulvo, nitido, magis minusve subtiliter disperse punetu- lato; scutello rufo-fulvo ; elytris vage inordinatim puncetu- latis, pallide fulvis, fasciis duabus communibus transver- sis (unâ basali, alterà ultra medium et ante apicem) nitido- nigris ; pedibus fulvis, tarsis apice unguiculisque magis minusve nigro-infuscatis. Long. 3 1/2-4 mill.; Lat. 2-2 1/3 mill. Var. 8. Capite postice late nigro. Var. y. Capite omnino nigro. Abyssinia (env. d'Adouah). GYNANDROPHTALMA ZANZIBARICA. Oblongo-elongata, postice nonnihil dilatata, subtus tenuiter pubescens, fulva, mandibulis apice, antennis (basi exceptà), oculis, unguiculisque nigris ; capite rufo- fulvo, inter oculos subtiliter punctulato, ibique fossulà orbiculari instructo ; epistomate late quadratim emargi- nato; prothorace seutelloque rufo-fulvis, lævibus; illo in medio baseos sat fortiter lobato, utrinque transversim impresso, lateribus subrecto; elytris subtilissime vix visi- biliter punetulatis, pallide fulvis, margine utrinque late- rali fasciisque duabus communibus transversis (unà basali alterà ultra medium et ante apicem) nigris. Long. 5-5 1/2 mill.; Lat. 9 1/2 mill. Zanzibar cont. {montagnes de Sehimba). 230 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Voisine du G. bifasciaia par le dessin des élytres; en diffère par la taille plus grande, le prothorax lisse et l’échancrure quadrangulaire de l’épistôme. GYNANDROPHTALMA JUCUNDA. Oblonga, subeylindrica, parum elongata, subtus vix pubescens, fulva ; capite nigro, nitidissimo ; labro, man- dibulis, palpisque fulvis, his apice nigricantibus ; episto- mate sat profunde angulatim emarginato; oculis maximis; fronte punctulatà, in medio puncto solitario sat profunde imoresso instructà ; vertice lævissimo; antennis fulvis, apice magis minusve nigro-fuscis; prothorace flavo, nitido, subtilissime vix visibiliter disperse punctulato, basi bisinuato ibique sat fortiter transversim impresso ; scutello nigro, lævi, apice truncato; elvtris lævibus pallide fiavis, nitidis, fasciis duabus communibus transversis (unà basali latà, alterà abbreviatà pone medium) nitidis- sime nigris; pedibus pallide fulvis. Long. 3 4/2-4 mill.; Lat. { 1/2-1 3/4 mill. Abyssinia (env. d’Adouah). GYNANDROPHTALMA FASTIDIOSA. Oblongo-subelongata, postice leviter dilatata, rufo-tes- tacea, subtus tenuiter pubescens; capite inter oculos punctato ibique sat fortiter foveolato; prothoracis elytris- que subtilissime punetulatis, his fascià transversà basali communi, intus arcuatim excavatà, singuloque maeulis duabus magnis posticis, nonnihil oblique positis, suturam vix attingentibus, sed apicem amplectentibus, nigris. Long. 4-5 mill.; Lat. 1 3/4-2 1/3 mill. Abyssinia (Le Tigré, sur les Mimosa). GYNANDROPHTALMA POSTICA. Elongatula, oblonga, parallela, subtus tenuiter pubes- cens, rufo-fulva, nitida; capite inter oculos punctulato, TRAVAUX INÉDITS. 231 ibique fossulato; antennis nigris, articulis 3 vel 4 basalibus fulvis; prothorace fere quadrato, superne depressiusculo, vix visibiliter disperse punctulato, basi leviter transver- sim impresso, lateribus subrecto; seutello lævi; elytris lævibus læte fulvo-testaceis, fasciis duabus transversis communibus (unâ basali satis latà, alterà posticà, ad api- cem rufo-fulvum non extensà) nigris. Var. 6. — Capite postice nigro, antice rufo-fulvo ; elytro- rum fascià posticà nigrà apicem omnino amplectente. Long. 3-4 mill.; Lat. 4 1/3-1 1/2 mill. Abyssinia (hauts plateaux de l'Hamacen). GYNANDROPHTALMA CIRCUMDATA. Oblonga, parum elongata subtus tenuiter pubescens, fulva, nitida; mandibulis apice, antennis (basi exceptà), oculis, tarsisque nigris; capite inter oculos foveolato; epistomate quadratim emarginato ; prothorace subtilissime disperse punetulato, in medio baseos lobato ibique trans- versim impresso; seutello lævi, intra basin impresso, apice subtruneato; elvtris vix visibiliter disperse punctu- latis, margine utrinque laterali, suturà apiceque summo late, nigris. Long. 3 4/2-4 mill,; Lat, 4 1/2 mill. Insula Zanzibar. — Septembre. GYNANDROPHTALMA MIOCHIROIDES. Oblongo-elongata, postice nonnihil dilatata, tota fulvo- testacea, nitida, subtus tenuiter pubescens ; mandibulis apice, oculis, antennisque nigris, harum articulis 3 basa- libus fulvis; prothorace disperse vix visibiliter punctulato, basi fere recte truncato, in medio vix lobato ibique trans- versim impresso; scutello magno, lævi, triangulari, apice truncato, elytris Iævibus. Long. 5 mill.; Lat. 2 mill, Abyssinia (env. d’Adouah). 232 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Cette espèce a le facies du Miochira filiformis (Lacord.) du Sénégal et du vieux Calabar, mais la structure des tarses est bien différente et permet de la distinguer faci- lement. GYNANDROPHTALMA INCERTA. Oblongo-subelongata, postice nonnihil dilatata, fulvo- testacea, subtus tenuiter pubescens, pectore abdominisque parte posticà nigro-infuscatis ; capite nigro, nitido, inter oculos punctulato, ibique foveolato, ore fulvo; antennis nigris, articulis 3 basalibus fulvis ; prothorace fulvo, dis- perse fortius punetato, maculà magnâ nigrâ male definità in medio baseos notato,; scutello nigro, lævi, apice trun- cato ; elytris flavo-testaceis, subtilissime disperse punetu- latis, singulo maculà elongatà nigrà ad marginem latera- lem pone medium utrinque posità, ante apicem abbre- viatà, ornatis ; pedibus fulvis. Lorg. 4 3/4-5 mill.; Lat. 2-9 1/3 mill. Abyssinia (env. d'Adouah). GYNANDROPHTALMA PLACIDA. — Lacord. Mon. p. 287. Zanzibar cont. (montagnes de Schimba). — Décembre. HÉLICES FRANÇAISES DU GROUPE DE LA TELONENNS Par M. J. R. BOURGUIGNAT. Les hélices de ce groupe sont des espèces essentiel lement alpestres, qui paraissent spéciales à cette vaste contrée montueuse du versant alpique, qui s'étend depuis la Savoie aw nord, jusqu’à la Méditerranée au midi, et, à l’ouest, jusqu’à la grande vallée du Rhône ‘. Aucune des espèces de ce groupe n’a été encore obser- 1. En dehors de la France il existe trois espèces en Algérie que je rapporte à ce groupe : les Helix acleochroa, Moquiniana et Fradiniana. (Voir ma Malacologie de l'Algérie, t. I, 1864, pour les caractères de ces espèces.) TRAVAUX INÉDITS. 933 vée sur le versant italien. Je ne sache pas non plus qu'au- cune d'elles ait été trouvée en Savoie, dans le Jura, ou dans la chaîne des montagnes qui court parallèlement à la rive droite du Rhône. Ces espèces sont cantonnées dans les départements des Bouches-du-Rhône, du Var, des Alpes-Maritimes, de Vaucluse, de la Drôme, de l'Isère et des Basses et Hautes- Alpes, où elles vivent dans des milieux climatologiques les plus différents. Ainsi, les unes prospèrent sur le cli- mat sec et chaud des environs de Toulon, dans la région des orangers ; les autres, sur le vaste plateau glacé et dénudé de Méaille (Basses-Alpes), là où la végétation a peine à se produire. La première espèce de ce groupe a été publiée, en 1849, par Mittre sous le nom de Telonensis; la seconde, en 1848, par l’abbé Dupuy, sous celui de Houtoni. Quelques auteurs ont cru reconnaître dans l'Hélice glabella de Draparnaud (1801 et 1805) signalée de Crest, dans la Drôme, une espèce de ce groupe. Ils ont même confondu sous cette ancienne appellation et la Telonensis et la Moutoni. Je ne partage pas le moins du monde cette manière de voir au sujet de la glabella. Je crois plutôt que cette hélice est une petite forme à bouche arrondie, voi- sine de la carthusianella, qui remplace dans les vallées du Rhône et de la Drôme, la rufilabris du centre et du nord de la France. HELIX TELONENSIS Helix Telonensis, Mittre. Desc. de coq. nouv. in : Ann. se. nat. X VIIF, 188. 18249. _ Dupuy, Hist. moll. France (2° fase. 1843), p. 176, pl. IX, f. 1. Testa profunde umbilicata, plus minusve depressa, 1. Voir à ce sujet ce que je dis de la glabella aux espèces du groupe de la Carthusiana. 234 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. subangulata (angulus in ultimo evanescens), pellucida, tenui, nitida, striatula, pallide cornea, vel albido-rufo- viridescente; — spira depressa, convexiuscula; — apice minuto, lavigaio ; — anfractibus 5-6 subangulatis, con- vexiuseulis, regulariter ac sat celeriter crescentibus, sutura parum impressa separatis; — ultimo majore, depresso, supra Convexo, subtus rotundato ac circa um- bilicum leviter turgido, ad aperturam plus minusve de- flexo ac descendente; — apertura perobliqua, lunata, subovato-rotundata; peristomate acuto, recto, intus plus | minusve albo-labiato; margine supero recto, potius ad imum leviter recurvato; margine basali breviter reflexo; margine columellart brevi, cirea umbilicum dilatato ; mar- ginibus subapproximatis. — Alt. 5 ad 5 4/2 — Diam. 10 millim. Coquille plus ou moins déprimée, plus convexe en des- sous qu'en dessus, subanguleuse (l’angie disparaît sur le dernier tour), légère, transparente, brillante, striée, pâle- cornée ou d’une teinte blanchâtre fauve un peu verdätre; enfin, pourvue d’une perforation ombilicale très-profonde, dilatée seulement au dernier tour. Spire déprimée, plus ou moins convexe. Sommet lisse, petit, non proéminent et dont la pointe est un tant soit peu rentrante. 5 à 6 tours subanguleux, faiblement convexes, à croissance régulière ei assez rapide, séparés par une suture peu profonde. Dernier tour relativement plus grand, déprimé, convexe en dessus, arrondi en dessous et plus gonflé dans la ré- gion qui entoure la perforation, enfin offrant en dessus vers l'ouverture une direction descendante assez courte et plus ou moins prononcée suivant les individus. Ouverture très-oblique, échancrée, subovale-arrondie. Péristome aigu, droit, intérieurement enerassé par une lèvre blan- châtre plus ou moins prononcée. Bord supérieur droit, ou plutôt un peu descendant. Bord basilaire peu ou plutôt très-brièvement réfléchi. Bord columellaire court, légère- ment dilaté autour de la perforation. Bords marginaux TRAVAUX INÉDITS. 233 offrant une tendance à se rapprocher. Le bord supérieur est le plus convergent. Haut. 5 à 5 mill. 1/2. Diam. 40 millim. Collines des environs de Toulon (Var), sous les pierres ou les feuilles, dans les endroits un peu frais et humides, notamment sur la montagne du Faron. J'ai recueilli cette espèce près d'Ollioules (Var), à l’en- trée des gorges. — Je l’ai également rencontrée sur une colline près de Gap (Hautes-Alpes). BELIX DRUENTIANA Testa anguste perforata, depressa, subangulata (angu- lus prope aperturam modum evanescens), tenui, pellu- cida nitida, striatula, cornea ac in angulo pallide sub- albido-cingulata; — spira depressa, paululum conico- convexa; apice minuto, lævigato, sat prominente; — anfractibus 5 subangulatis, convexiuseulis, sat celeriter crescentibus, sutura sat impressa separatis; — ultimo majore, depresso-rotundato, cirea perforationem non tur- gido, ad aperturam recto, sed ad insertionem labri modum breviter descendente ; — apertura obliqua, lunata, subo- vato-rotundata ; peristomate acuto, recto, intus vix labiato ; — margine supero recto; — margine basali fere etiam recto; margine columellari brevi, paululum cirea perfo- rationem paululum dilataio. — Alt. 6. Diam. 10 millim. Coquille déprimée, subanguleuse (l'angle disparait seu- lement vers l'ouverture), légère, transparente, brillante, striée, cornée, entourée sur la partie anguleuse d’une zo- nule blanchôtre fort pâle et pourvue d’une perforation ombilicale très-étroite, moins profonde et non évasée au dernier tour, comme celle de la Telonensis. Spire déprimée, convexe, un tant soit peu conoïde, sommet lisse, petit, assez proéminent. 5 tours subanguleux, peu convexes en dessus, à croissance assez rapide, et séparés par une 236 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. suture assez profonde. Dernier tour relativement plus développé, déprimé, arrondi, assez convexe en dessus, exactement arrondi en dessous, ef non renflé (comme la Telonensis) vers la région ombilicale; enfin, offrant vers l'insertion du labre une très-petite déflexion subite et fort courte. Ouverture oblique échancrée, subovale-arrondie. Péristome, aigu droit, intérieurement à peine bordé. Bord supérieur droit, non incliné, descendant. Bord basilaire également presque droit. Bord eolumellaire court, fort peu dilaté autour de la perforation. Haut. 6. Diam. 40 millim. Sous les pierres, au pied des arbustes, sur le revers des collines exposées au Midi, dans la vallée de la Du- rance, au-dessous de Briançon (Hautes-Alpes). Cette hélice diffère de la Telonensis : 40 Par son ombilic plus étroit, non aussi profond. — Chez la Telonensis, l’ombilie (bien qu'également étroit) laisse voir l’enroulement spiral. — Chez la Druentiana, on ne peut apercevoir l’enroulement au delà de l’avant- dernier tour ; 30 Par sa spire moins déprimée; par son accroissement spiral un peu plus rapide; par ses tours subanguleux, dont l’angle (d’une teinte pâle blanchâtre) se fait sentir presque jusqu'à l'ouverture ; 3° Par son sommet assez proéminent. — Celui de la Telonensis, loin d’être proéminent, offre une extrémité plutôt rentrante ; 4° Par son dernier tour, relativement plus grand que celui de la Telonensis, plus exactement arrondi en dessous et non renflé, comme celui de la Telonensis, autour de la perforation ombilicale ; 5° Par la partie supérieure du dernier tour droite et non descendante, mais seulement pourvue d’une très-petite déflexion à l'insertion du labre. 6° Par son ouverture un peu moins oblique, par son péristome intérieurement moins bordé et non réfléchi au TRAVAUX INÉDITS. 987 bord basilaire; enfin par son bord supérieur droit, non incliné-descendant, seulement un peu infléchi vers l’'in- sertion du labre, etc. HELIX MOUTONI Helix Moutoni, Mittre, mss. (teste Mouton, in Litt. 1846). —— Dupuy, Hist. moll. France (2° fasc.1848) p:1478;:pl. IX, 12. Testa anguste ac profunde perforata, subdepressa, supra subtusque convexa, subangulata, nitida, subtrans- lucida, striatula, pallide cornea, vel leviter rufo-cornea ac in medio penultimi (aut sœæpe ultimi) anfractus obscure subalbido-cingulata ; — spira parum elevata, subconico- convexa; apice minuto, nitido, lavigato; — anfractibus convexiusculis, subangulatis (angulus prope aperturam evanescens), sat celeriter crescentibus, ac sutura impressa separatis; — ultimo majore, depresso-rotundato, subtus exacte rotundato, ad aperturam late valideque descen- dente ac antice ad imum declivi ; — apertura (a summo ad imum) perobliqua, vix lunata, transverse oblonga ; peristomate acuto, intus leviter marginato ; margine supero acutissimo, recto vel potius ad imum descendente; margine basali reflexo; margine columellari brevi, circa perfora- tionem paululum dilatato; marginibus approximatis. — AI. 6. Diam. 10 millim. Coquille assez déprimée, convexe en dessus et en des- sous, suhanguleuse, brillante, un peu transparente, fine- ment siriée, d’un corné pâle, ou d’une teinte rousse-cornée, ornée sur la partie anguleuse de l’avant-dernier tour (et souvent du dernier) d’une zone mate-blanchâtre, et pour- vue d’une étroite perforation très-profonde. Spire dépri- mée, peu élevée, malgré tout assez convexe et un tant soit peu conique. Sommet lisse, petit et brillant. Six tours 238 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. médiocrement convexes, subanguleux (l'angle disparait sur le dernier tour), à croissance assez rapide, et séparés par une suture accentuée. Dernier tour relativement très- développé, déprimé-arrondi, surtout exactement arrondi en dessous, et présentant vers l'insertion du labre une assez longue et une assez forte direction descendante qui s'étend sur toute la partie supérieure voisine du péris- tome. Ouverture à peine échancrée, de forme oblongue et très-oblique dans le sens vertical. Péristome aigu, inté- rieurement bordé par une petite lèvre d’un blane-rous- sâtre. Bord supérieur tranchant, rectiligne, et un tant soit peu incliné et descendant. Bord basilaire réfléchi. Bord columellaire court, assez dilaté à la perforation ombili- cale. Bords marginaux très-rapprochés. Le bord supérieur est surtout convergent vers l'inférieur. — Haut. 6. Diam. 40 millim. Sous les pierres des collines, dans les endroits frais ou humides, aux environs de Grasse (Alpes-Maritimes). J'ai recueilli cette espèce à Saint-Cézaire, près de Grasse et sur la colline de Maulvans, entre ce village et celui de Saint-Vallier, — dans les anfractuosités des rochers de la Clus de Saint-Auban, près de Briançonnet ; enfin, sous les pierres, aux environs d’Ascros, au-dessus de Roquesteron (Alpes-Maritimes). Les caractères essentiels de cette hélice consistent : 4° Dans la direction descendante de la partie supérieure du dernier tour; 2 Dans son dernier tour exactement arrondi en des- SOUS ; 3° Dans son ouverture bien oblongue, à peine échan- crée, très-oblique de haut en bas, à cause de la direction inclinée de la partie supérieure du dernier tour; 4° Dans ses bords marginaux convergents et très-rap- prochés, etc. TRAVAUX INÉDITS. 239 HELIX LAVANDULÆ Helix Lavandulæ, Bourguignat, Moll. nouv. etc. (4"e cent. 3° déc. décembre 1863). — p. 5. PI. VIE, f. 4-5. J'ai donné les caractères et la représentation de cette espèce à la troisième décade de mes #Mollusques nou- veaux. Cette hélice est abondante sous les touffes de lavande au-dessous de Briançon, dans la vallée de la Durance, ainsi que dans diverses valiées des Hautes-Alpes, où on la trouve de préférence sous les lavandes. J'ai encore recueilli un échantillon de {avandulæ sur la montagne qui domine Puget-Theniers, dans les Alpes- Maritimes. Cet échantillon est un peu plus volumineux que ceux des environs de Briançon. Enfin, j'ai reçu du docteur Paladilhe, un lavandulz des environs d'Aix, en Provence. Cet individu est un peu plus petit que ceux de Briançon. L’hélice lavandulæ se distingue de la #outoni par son test plus régulièrement et plus fortement strié ; Par ses tours moins anguleux et non entourés d’une zone blanchâtre ; Par son dernier tour relativement plus développé, offrant, vers l'insertion du labre, une direction descendante accen- tuée, mais plus courte; Par son ouverture un peu plus oblique, plus oblongue, enfin un peu plus échancrée, etc. HELIX DIÆGA Testa anguste profundeque perforata, depressa, supra convexa, subtus convexiore, subangulata (angulus prôpe aperturam evanescens), nitida, subtranslucida, striatula, 240 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. rufo-cornea ae in angulo surditer albido-cingulata; — spira parum elevata, depressa, convexiuscula; apice minuto, nitido, lævigato; — anfractibus 6 convexiuseulis (quorum 5 supremi regulariter lenteque crescentes, ac ultimus major, celeriter crescens), sutura impressa (sæpe in ultimo profunda) separatis; — ultimo relative maximo, Supra Convexo, subtus rotundalo, ad insertio- nem labri breviter deflexo ; — apertura obliqua, sat lunata, rotundato-oblonga; peristomate acuto, recto, intus albido- marginato; margine basali vix reflexo ; margine columel- lari breve, paululum dilatato ; marginibus parum approxi- matis. — Alt. 6. Diam. 14 millim. Coquille déprimée, convexe en dessus, plus convexe en dessous, subanguleuse (l'angle disparait vers l'ouverture), brillante, assez transparente, striée, d'un corné-roussâtre avec une bande d’un blanc mat et pâle sur la partie angu- leuse, et pourvue d’une perforation étroite et profonde. Spire déprimée, peu élevée, médiocrement convexe. Som- met petit, lisse et brillant. Six tours faiblement convexes, dont la croissance, d’abord lente et régulière chez les cinq premiers tours, devient plus rapide chez le dernier, ce qui donne à celui-ci un très-grand développement relati- vement aux autres. Suture prononcée, devenant souvent, au dernier tour, assez profonde. Dernier tour convexe en dessus, arrondi en dessous, offrant, vers l'insertion du labre, une petite défiexion courte et assez subite. Ouver- ture oblique, assez échancrée, oblongue-arrondie. Péris- tome aigu, droit, intérieurement bordé d’une petite lèvre blanchâtre. Bord basilaire à peine réfléchi. Bord columel- laire court, peu dilaté. Bords marginaux assez écartés, non convergents. — Haut. 6. Diam. 44 millim. Var. major. Alt. 6 4/2. Diam. 41 1/2 mill. — Testa pallide cornea ; — apertura magis rotundata; — peristo- mate magis incrassato. Cette variété très-voisine du type en diffère par une Revue et Maz de Loologie Hora Pie Ab Marchand del.et Lith. letraoga HEC aucasiens. TRAVAUX INÉDITS. 241 taille un tant soit peu plus forte, par un test d’un pâle corné, une ouverture un peu plus arrondie et un péris- tome plus épaissi. Cette variété vit sous les pierres, au sommet du rocher qui domine le village de Briançonnet (Alpes Maritimes). L’hélice Diæga parait assez commune dans les anfrac- tuosités des rochers de la Clus de Saint-Auban (Alpes- Maritimes). Cette hélice se distingue : 4° de la Moutoni : A Par son ombilic aussi étroit, mais un tant soit peu plus ouvert, à cause du labre columellaire qui se con- tourne un peu moins autour de la perforation; B Par sa coquille généralement plus forte; par sa spire plus déprimée, moins convexe ; C Par son dernier tour plus développé, droit, non incliné vers l'ouverture et offrant seulement, vers l’in- sertion du labre, une petite défiexion courte et assez su- bite ; D Par son ouverture plus échanerée, moins oblongue et plus arrondie. E Par ses bords moins rapprochés ; par son bord basi- laire moins réfléchi, ainsi que par la dilatation moindre de son bord columellaire. 20 De la lavandulæ A Par sa forme plus déprimée; par ses tours plus sub- anguleux et entourés d’une zonule blanchâtre, qui n'existe pas chez la lavandula ; B Par son dernier tour plus grand, offrant, vers l’inser- tion du labre, une déflexion encore plus courte que celle de la lavandulæ ; C Par son ouverture moins oblique, moins fortement bordée à l’intérieur, oblongue dans le sens transversal, et non oblongue dans un sens transvers obliquement de haut en bas comme celle de la lavandulæ. (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 16 249 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. HELIX GELIDA Testa profunde umbilicata, subdepressa, supra subco- nico-convexa, subtus convexo-rotundata, subangulata, nitida, subtranslucida, striatula, cornea, ac in angulo sur- diter albo-cingulata ; — spira parum elevata, convexo- subeonica; — apice nitido, lavigato, obtusiuseulo, pau- lulum subprominente; — anfractibus 6 convexiusculis, subangulatis (angulus prope aperturam evanesecens), cele- riter crescentibus, sutura impressa separatis ; — ultimo relative maximo, supra convexo, subtus rotundaio ac cireca umbilicum leviter turgido, ad insertionem labri recto, non descendente; — apertura parum obliqua, sat ampla, lunata ac rotundata; perisiomate acuto, recto, intus sat valide albido-labiato; margine columellari vix dilatato. — Alt. 7. Diam. 44 millim. Coquille assez déprimée, convexe, un tant soit peu conique en dessus, convexe arrondie en dessous, suban- guleuse, brillante, assez transparente, striée, cornée et entourée sur la partie anguleuse d’une zonule d’un blanc mat peu apparent, enfin pourvue d'une perforation ombi- licale profonde. Spire peu élevée, d’une forme convexe un peu conoïde. Sommet lisse, brillant, un peu obtus et légè- rement proéminent. Six tours faiblement convexes, suban- guleux (l'angle disparaît vers l'ouverture), à croissance assez rapide (surtout au dernier tour), et séparés par une suture accentuée. Dernier tour relativement très-développé, convexe en dessus, arrondi et légèrement renflé en des- sous autour de l’ombilic, et offrant, vers l'insertion du labre, une direction rectiligne, et non descendante. Ouver- ture peu oblique, grande, bien ouverte, échancrée et bien arrondie. — Péristome aigu, droit, non réfléchi et encrassé à l'intérieur par un bourrelet blanchâtre assez épais. Bord columellaire à peine dilaté — Haut. 7. Diam. 40 millim. TRAVAUX INÉDITS. 248 Cette espèce vit, sous les pierres, sur la montagne qui domine Briançonnet, dans les Alpes-Maritimes. Je l’ai recueillie également, à l’état fossile, dans une couche d’une tranchée du chemin de fer, au cap Vieille, entre Roquebrune et Monaco. Cette couche remonte à la première phase de notre pé- riode quaternaire, à la phase éozoïque. L'hélice gelida se distingue : 4° Des hélix Moutoni et lavandulæ : A par son accroissement spiral plus rapide; par son dernier tour plus grand, plus volumineux, non descendant à l'insertion du labre, mais au contraire bien rectiligne, et offrant en dessous un contour arrondi, dont la convexité se fait surtout sentir autour de l’ombilic ; B par son sommet assez gros, un peu obtus et proémi- nent, ce qui est l'inverse chez la Moutoni. Chez la lavan- dulæ, le sommet est petit, bien qu’assez proéminent : C par son ouverture bien moins oblique, beaucoup plus grande, arrondie et non oblongue; D par ses bords non convergents, etc. 20 De la diæga : A par sa spire plus convexe, par son test moins fine- ment strié; par son sommet plus gros, obtus et assez proéminent. Celui de la diæga est petit et non proémi- nent ; B par son dernier tour rectiligne vers l'insertion du labre (celui de la dixga offre une petite déflexion courte et subite), et présentant en dessous un contour arrondi, dont la convexité est surtout sensible vers la perforation ombilicale ; C par sa perforation ombilicale plus ouverte que celle de la diæga ; D par son ouverture moins oblique, plus grande et mieux arrondie ; 244 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. E par son péristome plus fortement bordé; par ses bords marginaux plus écartés, etc. HELIX CONCRETA Testa profunde angustissimeque perforata, subde- pressa, supra subtusque convexa, parum nitente, vix sub- translucida, striatula, uniformiter albidula aut pallide subcornea ; — spira convexa, parum elevata ; apice valido, obtuso, lavigato; — anfractibus 5-6 regulariter ac sat celeriter crescentibus, supra convexiuseulis, sutura parum impressa separatis ; — ultimo majore, fere rotundato aut rarius vix subangulato, superne ad insertionem labri su- bito ac brevissime subdescendente ; — apertura obliqua, lunato-rotundata ; peristomate recto, acuto, intus sat va- lide labiato ; margine columellari vix dilatato. — Alt. 5. Diam. 9 millim. Coquille peu déprimée, convexe en dessus et en des- sous, peu brillante, quelquefois assez terne, faiblement transparente, striée, d’une teinte uniforme blanchâtre ou d’une nuance cornée fort pâle ; enfin pourvue d’une per- foration excessivement étroite, à peine assez large pour laisser passer la pointe d’une aiguille, et cependant creu- sée jusqu au sommet. Spire convexe, peu élevée. Sommet lisse, gros et obtus. Cinq à six tours légèrement convexes en dessus, à croissance régulière et assez rapide, sépa- rés par une suture peu profonde. Dernier tour plus grand, assez bien développé, presque arrondi, quelquefois, mais rarement, un tant soit peu subanguleux vers l’avant-der- nier tour, et offrant à l'insertion du labre une très-petite déflexion descendante subite et fort courte. Ouverture mé- diocrement oblique, échancrée, arrondie. Péristome recti- ligne, aigu, pourvu intérieurement d’une lèvre assez forte. Bord columellaire à peine dilaté. — Haut. 5. Diam. 9 mil- limètres. TRAVAUX INÉDITS. 245 Cette espèce habite (sous les pierres) un vaste plateau dénudé et rocailleux, où l'hiver fait sentir ses rigueurs pendant les trois quarts de l’année. Ce plateau, qui domine de plusieurs centaines de mètres la profonde dépression de la Vaire, est situé entre Méaille et Peyrese (Basses- Alpes), à l’ouest du Grand-Coyer (2,692 mètres). J'ai encore rencontré cette espèce au sommet d’une montagne qui domine Aseros, dans les Alpes-Maritimes. J'ai recueilli enfin cette même hélice, à l’état fossile, dans une couche argileuse immédiatement superposée à un dépôt marneux pliocène. Cette couche quaternaire, de la phase éozoïque, se trouve dans une tranchée du che- min de fer, à la Bizarelle, entre Eza et Monaco. L'hélice concreta se distingue de toutes celles que je viens de décrire, par sa taille plus petite, par sa perfora- tion ombilicale plus étroite, par son test moins brillant, par ses tours plus arrondis, etc. Elle diffère notamment des hélix diæga et gelida, qui lui sont les plus voisines, par les caractères suivants : 40 De la diæga, A par sa forme plus globuleuse ; B par ses tours non subanguleux, d’une nuance diffé- rente et sans zonule blanchâtre ; C par son sommet plus gros et obtus. Celui de la diæga est petit ; D par son accroissement spiral moins rapide; E par son dernier tour plus arrondi, plus globuleux, et offrant, vers l'insertion du labre, une déflexion plus subite et plus courte; F par son ouverture arrondie, aussi haute que large. Celle de la diæga est oblongue-arrondie et moins haute que large, etc. 90 De la gelida, A par ses tours non subanguleux, plus arrondis et moins déprimés ; 246 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. B par son accroissement spiral moins rapide; C par son dernier tour relativement moins développé, présentant une petite déflexion courte et subite à l’inser- tion du labre. Celui de la gelida est rectiligne ; D par son ouverture moins grande, plus étroite dans le sens transversal et encore mieux arrondie que celle de la gelida. HELIX CRIMODA Testa parvula, anguste profundeque perforata, subde- pressa, supra subtusque convexa, nitente, translucida, striatula, cornea ac (in angulo) obscure albido-eircum- cincta; — spira convexa; apice sat valido, obtusiuseulo, lœvigato; — anfractibus 5 regulariter crescentibus, ob- secure subangulatis (angulus prope aperturam evanes- cens), Supra vix convexiusculis, sutura parum impressa separatis ; — ultimo paululum majore, subangulato, prope aperturam rotundato, subtus exacte rotundaio, ad inser- tionem labri breviter descendente; — apertura obliqua, parum lunala, rotundata; — peristomate recto, aeuto, intus leviter labiato ; margine columellari vix dilatato. — Alt. 4. Diam. 7-8 millim. Coquiile de taille médiocre, subdéprimée, convexe en dessus et en dessous, brillante, transparente, striée, d’une teinte cornée, avec une bande blanchâtre à peine sensible sur la partie anguleuse, et pourvue d'une perforation om- bilicale profonde et fort étroite. Spire convexe, à sommet lisse, assez fort el un peu obtus. Cinq tours s’accroissant régulièrement, un tant soit peu subanguleux (l'angle dis- paraît près de l'ouverture), faiblement convexes en dessus, et séparés par une suture peu profonde. Dernier tour un peu plus grand, subanguleux, arrondi vers l'ouverture, exactement arrondi-convexe en dessous, et offrant, à l’in- sertion du labre, une direction descendante assez courte. Ouverture oblique, peu échancrée, arrondie. Péristome TRAVAUX INÉDITS. 247 aigu, rectiligne, légèrement bordé à l’intérieur. Bord colu- mellaire fort peu dilaté. — Haut. 4. Diam. 7 à 8 millim. Var : major. — Coquille semblable au type, seule- ment un peu plus forte et un peu plus robuste. — Som- mets des montagnes de la vallée du Var, au-dessus d’As- cros, de Lapène, ete. Le type habite, avec l'espèce précédente, le vaste plateau glacé de Méaille, où elle vit également sous les pierres. J'ai encore rencontré le type de cette espèce dans la même couche argileuse de la tranchée du chemin de fer, à la Bizarelle, entre Eza et Monaco, où j'ai trouvé la con- creta. Ainsi, depuis les temps les plus reculés de notre période actuelle, ces deux hélices se trouvent associées et comme inséparables. L’hélice crimoda ne peut être confondue qu'avec la con- creta, dont elle se distingue : À par sa taille plus petite; par son test plus mince, plus brillant, et par sa coloration différente ; B par ses tours subanguleux et non arrondis ; C par la déflexion de son dernier tour un peu plus accentuée, moins subite et plus longue ; D par son ouverture un peu plus oblique, moins échan- crée et moins fortement bordée, etc. Les hélices françaises du groupe de la Telonensis sont donc, à ma connaissance, au nombre de huit. Ces espèces sont réparties, ainsi que je viens de le démontrer, dans des climats les plus différents, dans des milieux les plus disparates, puisque quelques-unes vivent dans la région des orangers, tandis que quelques autres prospèrent sur des plateaux rocailleux et glacés les trois-quarts de l’année. Or, lorsqu'on examine avec soin les signes caracté- ristiques qui distinguent chacune de ces espèces, on re- marque : 248 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. 1° Que les espèces des localités sèches et chaudes, comme la Telonensis, par exemple, sont très-déprimées, subanguleuses, avec une ouverture oblongue très-oblique, et un dernier tour offrant une grande déflexion descen- dante vers l'insertion du bord supérieur, etc.; 2° Que les espèces des régions moyennes, comme la diæga, qui habite la Clus de Saint-Auban, localité froide et humide, présentent un accroissement spiral plus rapide, un dernier tour plus développé, une ouverture plus ample, moins oblongue, presque arrondie; enfin, une direction descendante nulle ou presque nulle; 3° Enfin, que celles qui vivent dans les hautes régions, où les neiges persistent sept à huit mois, où règne, en hiver, un froid vif et sec, et, durant le court été, une tem- pérature souvent torride, que ces espèces, dis-je, comme les concreta, crimoda, présentent une ouverture plus ou moins arrondie; des tours moins anguleux; tandis que leur accroissement spiral redevient plus lent, plus régu- lier; leur dernier tour moins grand, avec une déflexion nulle ou presque nulle. On voit donc que les espèces des hautes régions ten- dent, par certains signes caractéristiques, à se rapprocher des formes de Ja région chaude, tandis que par d’autres, elles ont une propension à s’en éloigner. Il résulte de là que les concreia et crimoda, décou- vertes fossiles dans les plus anciennes couches quater- naires, indiquent, pour l'éqoque où elles ont vécu, une climatologie à peu près semblable à celle du plateau de Méaille (Basses-Alpes) où elles vivent de nos jours. Or, la couche de la Bizarelle entre Eza et Monaco et du cap Vieille entre Roquebrune et Menton, immédiatement superposées au pliocène, datent de la première phase (éozoïque) de notre période quaternaire. Ces espèces peuvent done, comme je le monirerai plus tard dans mon ouvrage sur les temps quaternaires, servir d’excellent point de repère pour reconstruire la tempé- TRAVAUX INÉDITS. 9249 rature de cette époque reculée, où la vitalité commençait à reparaitre dans notre pays après la longue période gla- ciaire qu’il venait de subir. TYPT CERAMBYCIDARUM MUSET THOMSONIANT Par M. JAMES THOMSON. Depuis 1869 nos occupations scientifiques et philoso- phiques nous ont forcé d'interrompre le cours de nos publications d’entomologie proprement dite. Mais aujour- d’hui, il nous est permis de présenter aux entomologistes le présent travail, auquel nous n'attachons d’ailleurs pas plus d'importance qu'il n’en mérite. En effet, le travail précité renferme seulement un petit nombre d’études d'ensemble sur diverses DIVISIONS de la famille des CÉRAMBYCIDES (INSEGTES COLÉOPTÈRES), quel- ques idées nouvelles concernant l’arrangement le plus naturel possible des mêmes, des observations et rectifica- tions synonymiques, et enfin la description de TYPES nou- veaux de CÉRAMBYCIDES provenant de notre collection. C'est à dessein que nous nous sommes servis de ce terme : TYPE, parce que dans l’état actuel défectueux, relatif, systématique, métaphysique, de la science ontolo- gique, le précédent nous paraît être encore le meilleur pour qualifier d’une façon générale toutes les GOUPES quel- conques admises dans l'Histoire naturelle (INDIVIDU, ESPÈCE, variété spécifique Où race, GENRE, melis générique OU hybride, etc...1). En fait, les appellations en question constituent trop souvent des mots aussi creux que sonores, aptes seulement à masquer l'ignorance dans laquelle nous sommes, par rapport à la valeur réelle des divisions de 4. Pour l'explication détaillée de tous ces termes, voir nos Principes de Science absolue, (1875) 2e partie, 10° question. 350 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. l'être, et à nous induire à en former des conceptions fan- laisistes où subjectives. Dès lors, il est bien entendu que, dans le travail actuel, nous considérerens toujours ces divers termes : ESPÈCE, variété, GENRE, etc... comme de pures abstrac- tions arbitraires ou conveniionnelies de l'esprit. Aussi bien, jusqu'à l'avénement de la classification ontologique absolue, qui seule pourra nous permetire de fixer la valeur réelle, positive, objective, de chacune des COUPES précitées, il est préférable, ainsi que nous l'avons déjà dit ailleurs !, de substituer généralement aux termes dont il s’agit, celui plus logique de : TYPE *. À cette occasion, que nos lecteurs veuillent bien nous permettre de les entretenir, brièvement d'ailleurs, de notre collection de Cérambycides. Commencée en 1839, cette collection a absorbé succes- sivement celles de MM. À. Deyrolle, L. Buquet, Leseleuc, et (in partibus) celles de robert, Solier, MM. de Lans- berge, Saunders, de Castelnau, etc..., sans préjudice de nombreuses richesses acquises des plus célèbres natura- listes voyageurs et marchands d'insectes. Elle renfermait : en 1856, 2,600 ESPÈCES, soit un tiers d'EsPÈCES de plus que la coiïlection Déjean; en 4861, 4,000 ESPÈCES; en 41864, 5,500 ESPÈCES, tandis que la collection de M. À. Chevrolat cédée précédemment à M. 3. Bowring en contenait 4,537 seulement. Enfin, non compris les TYPES nouveaux décrits dans ce travail, nos CÉRANM- BYCIDES comprennent actuellement environ : 1,209 GENRES publiés, et plusieurs centaines de GENRES inédits ; 6,500 ES- PÈÇGES publiées, typiques et inédites ; et 48,090 individus $. 4. Loc. cit. page 119. 2. Déja nos célèbres compatriotes, MM. Nott et Gliddon, ont préconisé cette manière de voir en libellant leur grand ou- vrage : Types of Mankind, (9° édit. 1868, Philadelphie). 3. Recensement du {er février 1876. 19 er > TRAVAUX INÉDITS. PRIONITÆ. GROUPE DES PSALIDOGNATHITES, Thomson Systema Ceramb. p. 280. Depuis la Monographie du genre PSALIDOGNATHUS parue en 14859 dans notre Arcana Naturæ (pages 37 et suiv.), le nombre des TYPES de ces insectes s’est augmenté, tandis que la synonymie des mêmes s’est embrouillée. De là est résuliée la nécessité de présenter aux entomologistes le petit travail suivant. Voici tout ce que l'on sait actuellement au sujet des mœurs des insectes précités. D'après M. À. Rojas (Ann. Soc. Ent. France, 1866, p. 238), le PSALIDOGNATHUS SALLEI Thomson se prend ré- gulièrement pendant le crépuseule et dans la nuit. Attiré par la lumière, il vient en volant s'abattre sur les toits et les murs des habilations. La femelle étant aptère se tient aux pieds des arbres, où les mâles plus nombreux volent autour d'elle, et s’y livrent des combats pour se la dispu- ter. On le voit rarement pendant que le soleil darde ses rayons, mais il sort particulièrement à l'entrée des pluies en juin et juillet, et on le prend queiquefois sur les Gali- pans (montagnes d'environ 2,600 mètres qui courent pa- rallèlement à la mer dont elles séparent la plaine de Caracas), en septembre et en octobre. Les yeux subfne- ment granulés des PSALIDOGNATHITES donnent lieu de penser que tous ces insectes sont erépusculaires, tandis que les brillantes couleurs dont quelques-unes de leurs espèces sont dotées, semblent vouloir protester contre l'appellation de PRIONITES SOUTERRAINS dont Lacordaire (Gen. Col. VITE, p. 36) a cru devoir les gratifier. Le groupe qui nous occupe se compose actuellement des deux GENRES suivants : PSALIDOGNATAUS ei PRIONOCA- LUS. Leurs ESPÈCES sont très-remarquables, non-seule- 9259 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. ment à raison des formes extraordinaires des insectes qui les composent, mais encore des belles couleurs métalli- ques dont la livrée de plusieurs de celles-ci est ornée. Les PSALIDOGNATHITES sont propres aux parties occidentales et montagneuses des républiques de Venezuela, de Colom- bie, de l'Équateur et du Pérou. On ne les rencontre guère au nord de Panama, au sud de Lima, ou bien à l’est des régions de la Cordillère. Peut-être en existe-t-il encore d’autres espèces dans les parties centrales de l'Amérique du sud, voisines de la Cordillère. Aussi bien dans le cata- logue du British Museum (Long. p. 8). M. White a pré- tendu que le PSALIDOGNATHUS INCAS Th. (Limenius Erich) se rencontre également en Bolivie. GROUPE : PSALIDOGNATHITÆ Thomson. Syst. Ceramb., p. 280 (4864). — Lace. Gen. Col. VIIT, p. 39 (1869). Palpi artic. ultimo pl. minusve cylindrico nec dilatato. (o') Metasternum abdomenque elongata. Pedes coxis intermediis et posticis distantibus, (9) tibiis posticis corporis extre- mit. brevioribusvelnunquamtransientibus : 1. G.PSALIDOGNATHUS. Palpi artic. ullimo dilatato. (o') Metas- ternum abdomenque brevia. Pedes coxis intermediis et posticis approæimatis, (o') tibiis posticis corporis extremit. valdè tran- sientibus : 2. G. PRIONOCALUS. 4. G. PSALIDOGNATHUS Gray, Griff, An. King. I, p.115 (4829). — Fries Stock. R. Vetensks. Ac. Hand, p. 321 (4833). — Thomson (Monogr.) Arc. Nat. p. 37 (4859). — Lac. Gen. Col. VIE, p. 40 (1869). Ges. Il est vraisemblable que ce genre, d’ailleurs très- naturel, renferme seulement deux TYPES primaires OU ES- PÈCES naturelles, dont l’un représenté par le P. FRIENDI et consorts, est caractérisé chez les d, par la grandeur des crocs jugulaires, la longueur relative du métlasternum et de l'abdomen, et la beauté de la livrée, et l’autre, repré- senté par le P. MopEesrus et consorts, par la petitesse re- TRAVAUX INÉDITS. 253 lative des appendices précités, la brièveté relative du mé- tasternum et de l'abdomen, et la sobriété de la coloration. C'est aux dépens des deux TYPES précités que les auteurs ont établi les douze ESPÈCES suivantes, dont nous possé- dons environ une centaine d'individus. Jr Type primaire. d. Genarum hamuli majores ; antennæ spinosæ ; melas- ternum abdomenque magis elongata; colores general. splendidi, metallici : 1. o'®. Occiput disco inerme : {P. FRIEND, SALLEI, SUPERBUS, BOUCARDII n. sp., INCAS.) Ile Type primaire : d. Genarum hamuli minores ; antennæ vel sub-pecti- natæ vel moniliformes; metasternum abdomenque minus elongata ; colores vel nigri vel brunnei : 2. o'. Occiput disco vix bicornutum, $ inerme : (P. MoDESsTUS) : (Fries in Thom. monog.). 3. o'. Occiput disco valdè bicornutum, $ inerme : (P. MYGALOIDES : (Thoms. monog.) DEYROLLEI n. sp. 4, g'®. Occiput disco valdè bicornutum : (P. WaLLisu1, BATESIT n. sp., LIMBATUS, ERYTHROCERUS). Ogs. Ces caracières ont été formulés d’après des exem- plaires de grande taille, et partant, parfaitement dévelop- pés. PSALIDOGNATHUS FRIENDI, Gray, Griff. An. King. If, p. 445. Colombie. TypE magnifique, mais très-commun et très-variable, notamment sous le rapport de la colora- tion qui vient, pour ainsi dire, parcourir une véritable gamme chromatique. Parmi les 45 individus & @ de P. . FRIENDI de notre collection, l’on distingue, en dehors des individus typiques vert-pourpré, les cinq SOUS-TYPES suivanis : 254 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 18171. Sous-TyPpe a. Jaune testacé : (P. Testaceus Th.) — b. Vert foncé : (P. Viridiobscurus Th.) . — c. Violet foncé à reflets verdâtres : (P. Viola- ceus Th.) — d. Violet noirâtre : (P. Subniger Th.) — e. Noir absolu : (P. Ater Th. D'après M. Henry Devrolle, le type du P. FRIEND serait identique avec le P. Incas Thom. Mais M. Gray (loc. cit.) a dit formellement que l'individu typique de sa description est d'un vert métallique teinté de pourpre, avec les pattes d’un pourpre métallique, ce qui ne se rap- porte nullement au P. INcASs, Thoms. Peut-être y a-t-il eu transposition d'étiquelte au British Museum entre les deux espèces en question. PSALIDOGNATHAUS SALLEI, Thomson. âre. nat., p. 43. Venezuela. C'est bien l'espèce actuelle, et non le P. FRIEND ainsi que nous l'avions dit par erreur, que M. Sailé a capturé dans les monts Galipans, près de la ville de Caracas. Nous possédons de la même espèce un o; d’un bleu noirâtre, et une ® presqu’entièrement noire, que nous avions décrite à tort (loc. cit.) comme étant celle du P. MvGALOIïDES, Thoms. Monogr. C’est au coup-d’æil expérimenté de M. Henry Deyrolle, que nous sommes re- devable de la constatation de ce dernier fait. PSALIDOGNATHUS SUPERBUS Fries, Stock, K. Vet. Ac. Handb. 1833, p. 321. Colombie. Interrogé par nous au sujet de ce TYPE, notre savant confrère M. le docteur Stähl de Stockholm nous a répondu ce qui suit : « Vous m'avez demandé si, dans mon opinion, le P. SuPERBUS Fries, est identique avec le P. FRIENDH Gray. Ayant à ma disposition seulement un d' de P. SUPERBUS et un exemplaire du même sexe de P. FRIENDI, il me semble difficile de juger la question. Mais le P. SUPERBUS, en même temps qu'il est plus grand, est en dessus plus fortement rugueux, et a les tibias antérieurs d’une forme TRAVAUX iNÉDITS. 255 différente. Les deux espèces pourraient donc être dis- tinctes. » Au surplus, ayant fait traduire en français (par M. Nillson, libraire à Paris), le travail de M. Fries, dont notre savant confrère, M. Reiche, a bien voulu nous prê- ter un exemplaire, nous avons constaté que le P. SUPER- BUS Fries, est voisin du P. Boucarpit Thomson, et se dis- tingue radicalement du P. Friendii a raison de la grandeur des crocs jugulaires des d'. Le P. SUBERBUS a été décou- vert par M. Nisser, près la petite ville de Remedios, Co- lombie. M. À. Sallé a rapporté dernièrement de Londres plusieurs exemplaires de cette belle espèce, dont trois in- dividus < % sont actuellement dans notre collection. 4. PSALIDOGNATHUS Boucarpir Thomson, n. sp.!. PA- TRIA : Panama. ©. Long. 36-67 mil. Lat. 14-27 miil. Viridescente - cyanceo-violaceo - metallescens, nitidus ; an- tennæ cyaneæ; elytra violacea, anticè et huc et passim viridescenti-metallica, post basin surda et tantum tenuis- sime granulosa ; subtus brunneo-viridi-metallicus, nitidus. ® angustior, viridescente-metallica, elytra apice violaceo- brunnescentia. d. Viridescente-cyaneo-violaceo metallescens, nitidus. Caput viridescens, metallicum, rugosissimum, spinis la- teralibus maximis, obtusis, longitudini profondeque cana- liculatum; frons utriusque parte bi-elevata ferè sub-ar- mata, mandibulæ intus ante medium 4 dentatæ, antennæ scapo valdè rugoso apiece grosse punctato, artic. 3-4 sub- ius apice solum breviter excavatis, cœæteris omnino excavatis el carinatis. Genarum hamuli magni, intus curvati. Prothorax viridescente-metallicus, nitidus, ru- gosissimus, spinis lateralibus 6, medio sub-excavatus. 1. Nous avons déjà publié une diagnose de ce TYPE dans le n° 107 (1er septembre 1874) des Petites Nouvelles Entomologiques de M. E. Deyrolle. 256 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Scutellum subtriangulare. Elytra prothorace 5 longiora, anticè latissima, spinis humeralibus validis, ad ter- tiam partem anteriorem dilatata, foliacea, deinde angus- tata, violacea, basi viridescenti-metallica, nitida et sat fortiter punctata, deindeque surda et tantum tenuissime granulosa, singula obsolete longitudinaliterque 4-carinata, apice singula minute spinosa. Subtus brunneo-virides- cente-metallicus, largè et minutè punctulatus. Pedes cya- neo-violacei, sparsim punetati, tibiis anticis granulosis, posticis corporis extremitatem haud capientibus; tarsi ejusdem coloris, sparsim punctati, unguiculis brunneis., @ Viridescente-metallica. Ælytra quasi ubique fortiter granulosa et violaceo-brunnescentia. OBs. d'. Ce TYPE se distingue du P. SUPERBUS par la coloration très-différente, mate après le tiers antérieur des élytres, la granulation antérieure des mêmes organes moins forte, moins punetiforme, et la granulation subsé- quente beaucoup plus fine. Il diffère également du P. FRIEND et du P. SALLEI par les caractères suivants : o Tête plus grosse, à épines latérales plus fortes ; front ob- solétement armé, à carènes longitudinales plus profondes ; antennes plus fortement épineuses, à articles 4-2 excavés en dessous à l'extrémité seulement; crocs jugulaires bien plus grands ; écusson subtriangulaire ; dessous du corps plus fortement ponctué; moins grosse, à élytres pres- que lisses vers leur extrémité. Nous avons dédié ce magnifique insecte à M. A. Bou- card qui en a enrichi notre collection de huit exemplaires d 6. PSALIDOGNATHUS INGAS Thomson. Arc. Nat., p. 42. Pérou intérieur, Tabatinga. SyN. P. limenius Erichs. Arch. de Wiegm. 4847, p. 139 (Description insuffisante). PsazidocnATHUSs Mopesrus Fries, Stock. K. Vet. Ac. Handb. 1833, p. 327. — Thomson, Are. Nat. p. 40. TRAVAUX INÉDITS. 357 Colombie. De ce que le P. Mopesrus a été figuré par M. Fries comme ayant le front armé de deux cornes discoï- dales, il est peut-être identique avec le P. MYGALOIDES Thomson, cité plus loin. Dans le cas où le fait précédent serait certifié, nous proposerions d'établir un chassez- croisez de noms entre ces deux espèces, c’est-à-dire d'appeler le P. Mopesrus Fries in Thomson Monog. du nom de P. MyGALoiDes Thomson, et le P. MYGALOIDES Thomson Monog. du nom de P. Mopesrus Fries. D’après M. Fries, le P. Mopesrus a été pris par M. Nisser à Antiochia, Colombie. PSALIDOGNATHUS MYGALOIDES Thomson, Arc. Nat., p. 44, Colombie. Ainsi que déjà nous l’avons dit précédem- ment, la ® que nous avions attribuée à cette espèce, doit évidemment, à raison de ses antennes épineuses, des re- flets métalliques que l’on observe sur le dessous du corps, indépendamment d’autres caractères, constituer une va- riélé obscure du P. SALLEI Thomson. Deux $ de notre collection que nous rapportons actuellement, d’ailleurs avec quelques doutes, au P. MYGALOIDES, sont de grande taille, trapues, à prothorax très-large, très-fortement épi- neux, et rappellent assez pour la forme les $ du P. Mo- DESTUS Fries (in Thomson Monogr.). PSALIDOGNATHUS DEYROLLEI Thomson, Ann. France, 1877, Bull. n° 41, p. 4380. Patria : Colombia. PSALIDOGNATHUS WALLISI Taschenberg, Zeit. Ges. Naturw. 1, 4870, p. 492, Colombia. M. Steinheil vient de rapporter cette espèce de Medellin, capitale de l'État d’An- tiochia, dans la république susnommée. Les g' sont plus allongés, et les © plus allongées, moins larges, plus dé- primées, plus fortement granuleuses, que chez le P. My- GALOIDES Thomson {Monogr.).; PSALIDOGNATHUS BATESI Thomson, n. sp. Patria : Panama. G'. Long. 68 mill. Lat. 20 4/2 mill. Niger, elon- (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 17 258 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. gatus ; antennæ artic. 4-11 supra longitudin. 4 carinatis ; prothorax medio disco excavatus; elytra basi læviter ru- goso-punciata. d'. Niger, elongatus. Caput rugosum, spinis laterali- bus sat acutis, longitudin. canaliculatum, disco valdè bi- cornutum ; mandibulæ grossè et confertim punctatæ, intus irregulariter dentatæ (ad medium dentibus 4); antennæ sCcapo rugoso, artic 3-7 valdè sparsim punctatis, 3-11 supra singulis longitudin. 4 carinatis; genarum hamuli mediocres. Prothorax rugosus, spinis lateralibus 8 (2 an- ticis duplicatis seu spinis 4 simulantibus, 4 mediis vali- dis, et 2 posticis parvis, acutis), medio disco cireulariter excavatus, posticè bi-sinuatus. Scutellum transversè semi- circulare. Elytra elongata, anticè latiora, spinis humera- libus mediocris, aeutis, retroductis, prothorace 5 2/3 lon- giora, basi leviter rugoso-punctata, deindè punetis grada- tim decrescentibus, singula obsolete longitudinal. 4 cari- nata, apice singula breviter acuteque spinosa. Sternum _ confertim punctatum. Abdomen læve. Pedes valdè sparsim punctati. Tarsi artic. ultimo cœæteris conjunetim ferè æquale. — $ ignotia. Ogs. Cette espèce se distingue au premier coup-d'œil du P. WALLISII, par le corps encore plus allongé, la tête beaucoup plus petite, les mandibules tout autrement den- tées, les antennes à articles 4-11 carénés, les épines du prothorax autrement faites, et la ponctuation ou granula- tion des élytres beaucoup plus faible. Elle diffère égale- ment du P. LIMBATUS Taschenberg, surtout par la colo- ration, les antennes à articles non larges, aplatis, triquè- tres, vers l'extrémité comme dans l'espèce précitée, l’écusson transversal, et les pattes antérieures seulement largement ponctuées. Dédié à M. H. W. Bates, le célèbre explorateur de la région de l’Amazone. TRAVAUX INEDITS. 259 PSALIDOGNATHUS LIMBATUS Taschenberg, Zeit. Ges. Naturw. L. 1870, p. 192. Patria : Colombia. & Long. 50- 72 mill. Lat. 46-19 mill. $ Long. 45-59 mill. Lat. 21-98 mill. Brunnescens ; frons medio bi-armata; antennæ man- bulæque nigra; elytra castanea, nitida, granulosa; pedes rubro-nigri; $ multum latior, ejusdem coloris aliquando nigricans ; elytra ubique fortiter granulosa. d'.Brunnescens. Caput brunneo-nigrescens, granulo- Sum, Spinis lateralibus magnis acutis, longitudinaliter ca- naliculatum ; frons medio valdè acuteque bi-armata ; man- dibulæ intus 8 dentatæ, dentibus basilaribus aliquando obsoletis ; antennæ robustæ, nigræ, nitidæ, scapo granu- los0, artic. 3° grossè punctato, cœteris sparsim punctatis ; hamuli jugulares mediocres. Prothorax brunneo-nigres- cens, rugosus, spinis lateralibus 8, medio disco subexea- vatus. Seutellum semi-cireulare, brunneum, nigro-margi- natum, grossè purnctatum. ÆElytra prothorace quasi 5 1/2 longiora, humeris acutè spinosis, ad 3" partem anterio- rem paulo dilatata et foliacea, omnino brunnea, nitida, confertim rugoso-punctata, punctulatione a base grada- tim decrescentè, singula obsoletè longitudinaliterque 3 costata, apice breviter spinosa. Subius brunneus vel in- fuscatus. Metasternum sat tenue et confertim punctula- tum. Abdomen nigrum, nitidum, segmentis basi transversè brunneis, tenuè et sparsim punctatum. Pedes brunneo- nigri, nitidi, anticis valdè granulosis, tibiis intermediis et posticis nigris; tarsi nigri, unguiculis brunneis. — $ multum latior, ejusdem coloris, aliquando nigricans. Elytra ubique, fortiter granulosa apice inermia. Ogs. Cette espèce, l’une des plus faciles à distinguer du genre actuel, diffère des précédentes par sa livrée, la grosseur et l’aplatissement des antennes, ainsi que par la granulation des élytres plus fine. M. Henry Deyrolle nous en a cédé un exemplaire $ chez lequel les sailles 260 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. latérales et discoïdales de la tête sont rudimentaires, et le prothorax relativement étroit. Nous avons cru devoir donner une description étendue du P. LIMBATUS, parce que les individus que nous en possédons, ne nous semblent pas se rapporter bien exac- tement à la description de M. Taschenberg. Au cas où les individus précités devraient constituer un TYPE à part, nous proposerions de lui appliquer le nom de : P. CASTA- NEIPENNIS Thomson. PSALIDOGNATHUS ÉRYTHROCERUS Reiche, Revue de Zool. 14840, p. 358. Pérou intérieur. G. Prionocazus White. Ann. Mag. Nat. Hist. XV, p. 409. — Waterhouse, Ent. Month. Mag. (1872). VII, p. 260. A. Pedes nigri : a. Elytra ubique fortiter rugosa : *. Abdomen sat densè et fortissimè punc- tatum; humeri spinosi : P. BUCKLEYx!I. **, Abdomen sparsim et mediocriter punc- tatum; humeri non spinosi : P. Ipris. a. a. Elytra basi fortiter rugosa, apice tenuè granulosa : P. ATYS. B. Pedes rubro-brunnei : P. CagIaus. Ne connaissant en nature que les P. BuckLeyI et P. CA- CICUS, nous donnons le tableau synoptique précédent des espèces de ce genre d’après M. Waterhouse (loc. eit.), en commençant par celles qui se rapprochent le plus des PSALIDOGNATHUS. C'est incontestablement par erreur que M. White et d’autres auteurs ont assigné le Mexique pour patrie au P. Cacicus. L'individu de cette espèce connu à M. Reiche (Ann. Soc. Ent. France, 1850, p. 265) a été pris dans l'Equateur par un voyageur qui le donna à M. Lemoinne, ancien consul général de France à Lima. D’après M. A. Lasèque (Musée botanique de Benjamin Delessert, Paris, 1845, p. 209), M. Hartweg, qui a pris également le Pr1o- TRAVAUX INÉDITS. 261 NOCALUS CACICUS, a fait parvenir ses dernières collections à M. Delessert fin 1843, des environs de Guyaquil, des montagnes autour de Loja, des Andes de Quito, Popayau, et Bogota, des bords de la Magdalena, et surtout du Chim- borazo, de l’Artisana et du Pichincha. Enfin, M. Sallé nous a affirmé qu'il n’avait jamais rencontré de PRIONO- CALUS au Mexique. GROUPE DES ACALODEGMITES Thomson. N. Div. Caput parvum; mandibulæ parvæ; palpi debiles, bre- ves; Oo antennæ moniliformes, corpore longiores ; oculi sub-approximati, Sub-tenuè granulati. Prothorax la- teribus 4 hamatus. d' Abdomen breve, projectura inter- coxalis obtusé triangularis, $ latissima rotundata. Pedes mediocres, compressi, d $ femora postica corporis extremitatem haud attingentia. Ogs. Cette formule diffère de celle des MICROPSALITES (Lac. Gen. Col. VII, p. 42) en ce que les antennes des g sont moniliformes et plus longues que le corps, les yeux assez rapprochés. les mandibules avancées, les palpes grêles et courts, et les cuisses postérieures bien plus courtes que l'extrémité du corps dans les deux sexes." Ce groupe nous parait devoir être placé auprès de celui des MICROPSALITES. 4. G. ACALODEGMA Thomson, N. G. (éxahès, tranquille, deyua, morsure). Caput parvum; mandibulæ parvæ, paulo porrectæ ; palpi debiles, breves, maxillares labialibus lon- giores, haud dilatati, S antennæ corpore longiores, 11 articulatæ, moniliformes, scapo articulis cœæteris singulis (2° excepto) breviore, 3° cœteris singulis longiore, 4-10 gradatim decrescentibus, ultimo 3° quasi æquale, $ vix moniliformes, sub-compressæ, scapo artic. 3° vix bre- viore, 3° cœteris singulis longiore, cœæteris decrescenti- bus. Prothorax transversus, lateribus 4 hamatus, hamulis curvatis, 2 anticis brevioribus. Scutellum semicirculare, “ 262 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. d' Elytra paulo elongata, $ breviora, ampla, & apice bispinosa, $ inermia; ® pygidium magnum valdè con- spicuum, porrectum. Prosierni et mesosierni appendices laminiformes, illo angusto, hoc lato. o' Abdomen breve; d' projeclura intercoxalis obtusè triangularis, ® latissi- ma rotundata. Pedes mediocres, compressi, gradatim a anticis paulo crescentes, œ ® femora postica corporis ex- tremitatem haud attingentia, tarsi artic. 1° duabus se- quentibus ferè æquale. Genre ambigu à raison de ce que l'espèce qui le com- pose semble emprunier des caractères à plusieurs genres très-différents, par quoi nous avons dû en constituer un groupe à part. Ainsi les ACALODEGMA ont caractère de rap- peler, par la forme des mandibules et le rapprochement des yeux, les POLYARTHRON et les POLYOZzA et par l’arma- ture du prothorax, les MICROPSALIS, les MEROSCELISUS, et les AGANTHINODERA @ . Les mâles se rapprochent à raison de la forme générale des mâles de MEROSCELISUS, et en vertu de la modalité de la livrée, des PrIoNus. Enfin les femelles rappellent assez bien celles des MICROPSALIS. 2. ACALODEGMA SERVILLEI Blanch. Gay, hist. Chile V, p. 452. (Ancistrotus) — SYN : Marginipennis Fairm. Ann. Soc. Ent. Fr. 1864, p. 270 (Apterocaulus). Patria : Chili, et Colombie. Long. 27-39 mill. Lat. 44 1/2-44 mill. Brunneo-nigricans; caput prothoraxque rugosa, apud & solum flavo pilosa ; elytra obsolete punctata et longitudin. 6 costata, o' apice spinosa, $ laia, ampliata, et apice ro- tundata ; pedes brunnei. OBs. M. Steinheil (de Munich) a bien voulu nous en- voyer une paire o' $ de cette intéressante espèce, sous le nom de : Acanthinodera bihamata, Bates. Nous en pos- sédons un individu g' entièrement d'un brun testacé. 3. CYRTHOGNATHUS FALCO Thomson, n. sp. Darjeeling, Sikkim, India bor. Long. 37-69. Lat. 43-20 mill. Fulvo- brunneus, punciatus, elytra longitudin. 6 carinata. TRAVAUX INÉDITS. 963 Fulvo-brunneus, mandibulæ scapusque nigra. Caput confertim punctatum, intra oculos carenis nigris brevibus longitudinalibus 3 instructum. Prothorax lævissimè et confertim punetulatus, antice posticeque valdè sinuatus, lateribus utrinquè 2 spinosus. Elytra crebre punctata, punetis agglomeratis, longitudin. 6 carinata, carinis dis- coïdalibus postice ad 5" partem posteriorem conjunctis, posticè spinosa. Sternum fulvo pubescens. Abdomen læve. d Pedes intus spinosi, $ inermes, tenuissimè punctulati. Ogs. Voisin du C. PArADOxUS, Falderman, s’en distingue par le prothorax plus fortement ponctué, plus sinueux en avant et en arrière, par les élytres à ponctuation beaucoup plus forte et à carènes longitudinales plus distinctes, ainsi que par la ponctuation des pattes plus forte. 4. CYRTHOGNATHUS ZIVETTA Thomson, n. sp. Patria : Hymalaya, India. Long. 40 mill. Lat. 15 mill. Obscurè brunneus, mandibulæ nigræ, prothorax elytraque obsoletis- sime punctata. OBs. Voisin du GC. AQUILINUS Thomson, s’en distingue par les mandibules moins allongées, le sillon frontal plus profond, l’occiput plus faiblement ponctué, le prothorax plus transversal, finement et obsolètement ponctué, et par les élytres également finement et obsolètement ponctuées. Obscurè brunneus, mandibulæ nigræ. Caput tenue punctulatum, inter oculos longitudin. suleatum ; anten- nar. artic. 1-5 sub-punctati. Prothorax tenuè et obsole- tissimè punctatus, lateribus 4 spinosus, angulis posticis produetis obtusè spiniformibus. £lytra tenuè et obsoletis- simè punctata, carenis nullis, apice acuta. Sternum flavo- pubescens. Abdomen læve. Pedes asperi, haud punctati. 5. CLOSTERUS JANUS (Buqt in Mus.) Thomson, n. sp. Patria : Madagascar. $ Long. 27 mill. Lat. 40 mill. Rufo brunneus, nitidus; prothorax sparsim, elhytraque sat con- feriim punciata. 264 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Rufo-brunneus, nitidus. Caput grosse et confertim punc- tatum ; mandibulæ nigræ, obsoletè punctatæ; frons lon- gitudin. sulcata; antennæ læves, scapo breve crasso obsoletè punetato excepto. Prothorax lateribus minute 4 dentatus, angulis posticis obtusis, sparsim punctatus. Sculellum sSparsim punctatum. Elytra carinis longitudin. 8 sat distinctis basim et extremitatem haud attingentibus, instructa, sat confertim punelata, apice obtusa. Corpus subtus flavo-pilosum tenuissimè punctatum, abdominis segmenta laleribus singulis utriusque parte cireulariter depressis. Pedes flavo-pilosi, tenuissime punctati, com- pressi. O8s. Cette femelle se distingue de celle du CLOSTERUS FLABELLICORNIS Serv., en ce que les antennes sont autre- ment construites, ayant le scape beaucoup plus gros, et le 3° et le 4° article plus courts et plus gros, les mandi- bules plus allongées, le prothorax bien plus faibiement et plus largement ponctué, arrondi sur les bords latéraux antérieurs, attenué après le milieu de sa longueur, et les élytres plus ponctuées. Peut-être est-ce là un TYPE GÉNÉ- RIQUE NOUVEAU. (2). G. CHOLLIDES Thomson. N. G. (Nom. propr.) o'.Convexus.Capui parvum ; mandibulæ porrectæ ; oculi maximi, supra valdè approximati, sub-grossè granulati; antennæ corpore paulo longiores, 14 articulatæ, sub-pec- tinatæ, scapo breve, artic. 3° quasi duplo breviorè, 3° quarto longiore, 4-10 gradatim decrescentibus, ultimo precedente longiore; palpi maxillares labialibus multum longiores. Prothorax transversus, lateribus 6 projectus. Seutellum semi-circulare. £Elytra convexa, medioeriter elongata, latiuseula, apice obtusa. Prosterni et mesosterni appendices laminiformes, sat angusti. Pedes mediocres, postiei paulo elongati ; tarsi mediocres, robusti. $ Major. Antennæ graciliores, articulis 3-10 utrinque apice spino- sis, breviores, corporis 3" partem posteriorem haud tran- TRAVAUX INÉDITS. 265 sientes. Abdominis projectura intercoxalis triangularis, acula. OBs. Ce genre est voisin de celui de CLOSTERUS Serv. dont il se distingue facilement par les caractères que voici: d'antennes sub-pectinées, non fortement pectinées, plus courtes, à peine plus longues que le corps, plus minces, à 3% article plus allongé ; mandibules plus avan- cées; palpes plus longs; épines latérales prothoraciques plus grandes ; pattes moins robustes, moins comprimées, les postérieures plus allongés : $ antennes plus longues, dépassant le milieu du corps, plus grêles; épines laté- rales prothoraciques très-grandes. 6. CHOLLIDES CLOSTEROIDES Thomson, n. sp. Patria : China. d'. Long. 26 mill. Lat. 40 1/3 mill. Brunneo-obscu- rus ; prothorax scubrosus ; elyira ferè lævia. o. Brunneo-obscurus ; mandibulæ nigræ, nitidæ, an- tennæ abdomenque rufa ; pedes brunneo-rufi. Caput granu- losum, inter oculos angustè longitudin. sulcatum ; man- dibulæ punctatæ ; antennæ artie. 3-40 apice extus obsoletè pectinatisintusque spinosis, longitud. striolatis. Proihorax granulosus, granulis nigris. Elytra ferè lævia, lateribus pube vaga flavescente tecta, convexa. Sternum flavo-pu- bescens. Abdomen pedesque punetata. & . Long. 44-46 mill. Lat. 16-17 mill. Antennæ obsolete punctatæ. Prothorax magis granulosus, spinis majoribus. Ælytra basi grossè et conferiim punctata et subnitida. 8. TITHOES MANDIBULARIS Thomson, n. sp. Patria : Cap. Long. 72-82 mill. Lat. 25-98 mill. os. Rufo-brunneo-obscu- rus;:æ Mmandibulæ nigræ, robustæ; antennæ nigræ, haud pectinalæ; elytra flavo-maculata. 9. Rufo-brunneo-obsceurus; mandibulæ robustæ, ferè inflatæ punciatæ, nigræ; frons quasi lævis; antennæ nigræ, haud pectinatæ, artic. 5-10 intus apice paulo prolongatis, tenue punctatæ. Prothorax quasi læve, la- 266 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. teribus 6 spinosus, flavo-pilosus. Elytra basi valdè dein- deque obsoletè punctata, maculis numerosis irregulari- bus flavo-pilosis tecta, apice sub-acuta. Sternum tenuis- simè punctulatum, flavo-pilosum. Abdomen confertim et tenue punctulatum, flavo-pilosum. Pedes tenuissimè punc- tulati. Ogs. Ce TYPE est voisin du T. MAGULATUS Fab., dont il diffère : par les mandibules tout autrement conformées, plus courtes, plus robustes, presque renflées, et finement ponctuées ; le front presque lisse ; les antennes plus grèles, non pectinées ; le prothorax non rugueux sur les bords la- téraux ; et par les élytres moins fortement ponctuées. 9. TITHOES INTERMEDIUS (Buquet Coll.) Thomson, n. sp. (Syx. T. Flavomaculatus, Kollar in litt.). Patria : Natal. Long. 30-82 mill. Lat. 18-31 mill. o' Rufo-brunneo-obscu- rus; mandibulz nigræ, sat elongatæ; antennæ nigræ, haud pectinatæ; elyira flavo-pilosa et flavo-maculata. o. Rufo-brunneo-obseurus ; mandibulæ nigræ sat elongatæ, granulosæ ; frons ferè lævis; antennæ nigræ, articulis 7-10 extus apice vix productis, tenuissimè punc- tulatæ. Prothorax tenuissime punctulatus, lateribus 6 spi- nosus, et flavo-pilosus. Seutellum flavo-pilosum. Elytra tenuè punctulata, anticè medio cicatricibus ovalibus 2 instructa, flavo-pilosa, posticè rotundata. Sternum punc- tatum, flavo-pilosum. Abdomen flavo-pilosum. Pedes obso- letè punctati, flavo-pilosi. Ogs. Ce Type se rapproche du Ÿ. Conrimis de Laporte, mais en diffère par les mandibules moins robustes, moins fortement granuleuses, le front presque lisse, non sinué, les antennes plus courtes, le prothorax moins fortement 3 tuberculeux, et par les élytres à cicatrices antérieures de points bien plus apparents, et à vestiture pubescente tout autre. 10. TITHOES ARABIGUS Thomson, Djedda, Arabia. ©. TRAVAUX INÉDITS. 267 Long. 70 mill. Lat. 22 mill, Brunneo-niger, nitidus, imma- culatus ; elytra basi sat valde et sparsim punctulata. ®. Brunneo-niger, nitidus, immaculatus. Caput inter oculos scabrosum, occiput granulosum ; mandibulæ grossè punctatæ; antennæ nec peetinatæ, corporis dimidium nec attingentes, artic. 7-10 extus apice paulo prolongatis. Prothorazx lateribus 6 spinosus et scabrosus, anticè valdè punctatus, medio bi-elevatus et læviter punctulatus. Elytra basi sat valdè et sparsim punctulata deinde læviter corrugata, longitud. obsoletèque 4 carinata, apice rotun- data. Corpus subtus nitidum. Sternum tenuè et valdè con- fertim punctulatum. Abdomen ferè læve. Pedes tenuissimè punetulaii. Os. Très-voisin du T. CApensis White, dont il diffère cependant par le prothorax fortement ponctué antérieure- ment, ainsi que par les élytres fortement et largement ponctuées à leur base. (4). G. ZELOGENES Thomson, G. N. (Emhcs, émulation, yevos, race). G. CACOSCELIS Newmannii valdè similis, sed o antennis alio modo ædificatis et mulium brevioribus, præcipuè difjert. d'. Corpus elongatum. Caput prothorace longius ; man- dibulæ magnæ, falciformes, capite multum longiores, dextra apice simplice acuta, sinistraque apice bifida; oculi valdè distantes, sub-grossè granulati; palpi maxil- lares labialibus multum longiores; antennæ dimidium corporis vix attingentes, robustissimæ, fimbriatæ, pecti- natæ, 12 articulalæ, scapo breve crasso, artic. 3° cæteris singulis longiore, 4-5-6 gradatim decrescentibus extus apice pectinatis, 7-14 sub-æqualibus fimbriatis, pecti- natis, ultimo obtuso, 3-12 subtus excavatis (3° usque versus extremitatem integro excepto). Prothorax transver- sus, lateribus medio spinosus. Elytra convexa, elongata, apice obtusa. Prosterni et mesosterni appendices lamini- formes, angustæ. Abdominis projectura inter coxalis trian- 268 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. gularis. Pedes robusti, compressi ; femora antica simpli- cia, intermedia et postica dilatata; tibiæ anticæ rectæ mediocres, iutermediæ et posticæ dilatatæ, intus valdè excavatæ ; tarsi antici breves, intermedii et postici elon- gati. Mandibulæ parvæ, normales ;: antennæ simplices, compressæ. Abdominis projectura intercoxæalis laia, obtusa. Pedes simplices. Ogs. L'espèce qui compose ce genre ressemble d’une ma- nière frappante au CACOSGELES OEprpus Newmann, mais il se distingue radicalement de ce dernier par les antennes qui, chez les g', Sont construites sur un tout autre plan, et atteignent à peine la moitié de la longueur des élytres, ainsi que par les yeux encore plus éloignés que chez le précédent. La $ est presqu'identique avec celle du C. OEpipus, mais les antennes sont plus robustes, avec une tendance marquée à la pectination. 41. ZELOGENES NEwMANKu Thomson, n. sp. Patria : Diamond fields, Africa merid. Long. 39-61 mill. Lat. A4 4/2-48 mill. Castaneus, nitidus, mandibulæ, abdomen pedesque nigra; prothorax scabrosus. Castaneus, nitidus, mandibulæ, abdomen, pedesque nigra. Caput aliq. niger, grossè punetatum; mandibulæ sat tenuè punctatæ; antennæ tenuissimè punetulatæ. Pro- thorax aliq. niger, scabrosus, inequalis, lateribus anticis rotundatis, medio lateribus spinosus, deindè utrinque lu- natus, lateribus posticis obtusis paulo produetis. Scutellum punetatum. Elytra elongata, convexa, quasi lævia, obso- letè longitud. carinata, apice obtusa. Siernum, abdomen pedesque tenuissimè punctulata. Ogs. Très-voisine comme facies du CACOSCELES OEDIPUS Newmann, mais s’en distingue facilement par tous les ca- ractères qui précèdent. G. XixuTHRUS Thomson, Syst. Cer. p. 296. XISUTHRUS HEROS Heer in Græffe Reise ins. Viti, 1868, TRAVAUX INÉDITS. 269 p. 47. Ins. Fidgi. Cette rarissime espèce, dont nous possé- dons 2 exemplaires d', à été rangée à tort par MM. Gem- minger et de Harold (Cat. Ceramb. p. 2764), dans le genre MACROTOMA, avec lequel elle n’a rien à voir. 492. XIXUTHRUS TERRIBILIS Thomson, n. sp. Pairia : Ins. Fidgi. Long. 95 mill. Lat. 38 1/2 mill. o'. Niger, pube flavescente ubique (antennis pedibusque exceplis) tectus ; prothorax lateribus mediocriter crenatus; elytra anticè tuberculis nigris aliquibus, carinisque longitud. À angus- tissimis, ornata. Ogs. Ce TYPE est très-voisin de celui qui précède, mais en diffère toutefois de la facon suivante : les crénelures latérales du prothorax sont moins fortes et moins nom- breuses ; les deux saillies discoïdales du même organe sont plus faibles ; les élytres ne sont pas ornées de 16 larges bandes noires longitudinales, élevées en carènes, mais seulement de quatre carènes longitudinales noires étroites et peu apparentes ; la partie antérieure des mêmes offre quelques tubereules noirs très-espacés; enfin leur exirémité est sub-inerme. Un individu & provenant de la collection de Castelnau. XIXUTHRUS MICROCERUS White, cat. Long. Br. Mus. p. 40. Patria : Java. Trois exemplaires, dont un très- grand rapporté de Hollande par M. Henri Deyrolle. Os. Nous possédons encore deux TYPES voisins du précédent, l’un provenant de Céram, et l’autre de Hal- maheira (Ternate), rapporté par Bernstein, mais qui ne nous paraissent pas suffisamment distincts pour mériter d’être décrits. (5). G. PARANÆGUS Th., N. G. (Nom. pr.). Fascies G. IAzyssr Th., sed antennæ breves, robustæ, scapo haud elongalo, breve, et prothorax lateribus nec crenulatus, inermis. Facies coloresque G. TALYSST, elongatus, convexus. Caput 270 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE 1877. sat magnum; oculi supra sub-distantes; mandibulæ mediocres, dextra simplice sinistraque apice valdè robusta, lunata; antennæ breves, dimidium corporis manifestè breviores, robustæ, scapo haud elongato, breve, apice dila- tato nodoso, artic. 3° duabus sequentibus paulo lon- giore, apice nodoso, 4-11 subæqualibus subtus apice paulo pectinatis, ultimo precedente breviore apice aeuto. Prothorax transversus, anticè medio sinuatus, lateribus nec crenulatus ferè rotundatus, inæqualis, et inermis. Scutellum subrotundatum. Ælytra elongata, convexa, ampliuscula, apice bispinosa. Prosterni el mesosterni appendices laminiformes, angustæ. Abdominis projectura inter coæalis triangularis, acuta. Pedes mediocres, postici elongati; tibiæ subtus valdè dentatæ; tarsi mediocres, subæquales. Os. Ce TYPE qui, à raison de la structure de ses an- tennes, doit constituer une coupe à part, diffère de celui d'IALYSSUS par les caractères suivants : Mandibules autre- ment construites ; antennes complètement différentes ; pro- thorax non crénelé latéralement. 13. PARANÆCUS OLIVIERI Thomson, n. sp. Patria : Parana. Long. 44 1/2 mill. Lat. 18 mill. Caput, antennæ, prothorax, subtusque rufo-brunnea ; mandibulæ nigræ ; elytra testacea. Caput ferè impunctatum; mandibulæ valdè punetatæ; antennæ obsoletè punctatæ. Prothorax grossè punctatus. Scutellum punctatum. Elytra sat valdè punctata, longitud. obsoletèque 6 carinala. Corpus subtus impunctatum. Pedes minutissimè punctulati. 14. NAVOsOMA BLANCHARDIT Thomson, n. sp. Patria : Brasilia. Long. 32 1/2-39 mill. Lat. 13-15 mill. Omnino brunneo-niger opacus; d'prothorax ante medium biex- cavatus ; s 9 elytra antice haud bigibbosa. d.Omnino brunneo-niger opacus ; caput læve; antenn. scapus subtus apice intus dilatatus. Prothoraæ convexus, TRAVAUX INÉDITS. 971 tenuissimè granulosus, transversus, ante medium biexea- vatus, lateribus crenulatus, medio linea longitudinale nigra nitida instructus. ÆElytra quasi lævia, longitud. obsoleteque multicarinata, apice bispinosa. Corpus subius pedesque quasi lævia.® Scapus normalis. Prothorax me- dio obsoletè rugosus. Ogs. Voisin du N. TRISTE Blanchard, mais s’en dis- tingue facilement par la tête lisse entre les yeux, le scape des antennes dilaté à l'extrémité interne chez le G', le prothorax de la à peine rugueux au milieu et terne, et par les élytres non bosselées antérieurement dans les deux sexes, et très-obsolètement carénées. 45. MACROTOMA VArIDA Thomson, n. sp. Patria : Séné- gal? Long 60 mill. Lat. 48 mill. 8 Omnino rufo-brunnea. Prothorazx lateribus asperus, medio nitidus et punctis ali- quibus instructus. Elytra granulosa. Elongata, paulo angustala. Caput grossè punctatum ; an- tenn. scapus punctatus, articulis cæteris ferè lævibus. Pro- thorax lateribus asperus et multidentatus, dentibus validis, medio nitidus et puncetis aliquibus instructus. Scutellum tenuè granulosum. £lytra basi punctata, deindè granu- losa, granulatione vermiculata, validiuscula, longitudin. obsoletissimèque 8 carinata, apice bispinosa. Sternum griseo pilosum, tenuissimè punetatum. Abdomen læve, nitidum. Pedes læves, nitidi, modicè spinosi. Ogs. Voisine de la M. NATALA Thomson, en diffère par la forme plus étroite, le prothorax à peine ponctué au milieu et à dents latérales plus fortes, et par la ponctua- tion et la granulation des élytres qui sont tout autres. 46. MACROTOMA CNEMOPLITOIDES Thomson. Patria : Australia. Long. 47 mill. Lat. 47 mill. o'. Ru/o-brunnea; caput, antennæ basi mandibulæque nigra; prothorax pedesque nigricantia. Caput, mandibulæ, antennæque valdè granulosa; an- 272 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. tennæ elongatæ, corpore paulo breviores. Prothorax transversus, opacus granulosus, medio bi-nigro-nitido- granulosus, angulis anticis obtusis, sub-auriculatis, lateribus crenulatus, angulis posticis spinosis. Scutellum subrotundatum, quasi læve. Elytra elongata, depressius- cula, solum anticè et longè suturam usque ad medium fortiter granulosa, locis aliis quasi lævia, obsoletissimè longitudin. carinata, apice bispinosa. Sternum flavo-pilo- sum, tenuissime punctulatum. Abdomen quasi læve, seg- mentibus 1-4 apice aurantiaco-marginatis. Pedes asperi, dentati, sat valdè et sparsim punctati. 9 Antennæ dimi- dium corporis attingentes. Prothorax dorso nigro-nitido- granulosus. £lytra alteroque sexu paulo magis granu- losa. Ogs. Bien distincte de toutes les autres espèces de ce genre par la modalité de la granulation des élytres. 47. MACROTOMA ATROPISOPTERA Thomson, n. sp. Patria : Natal. Long. 32 1/2-37 mill. Lat. 40 4/2-12 mil. © Brunnea vel brunneo-nigra ; elytra nullo modo carinata. Brunea vel brunneo-nigra. Caput granulosum ; mandi- bulæ apice læves ; antennæ usque ad art. 4 largè punetatæ, deindè ferè læves. Prothorax valdè scabrosus, anticè an- gustior. Scutellum læve. Elytra granulosa, granulationè a basi gradatim decrescente, nullo modo carinata, apice inermia. Sternum largè punctatum. Abdomen largè et tenuè punetatum. Pedes quasi impunctati. O8s. Voisine de la précédente, mais distincte de toutes les autres à nous connues de ce genre, par les élvtres qui sont absolument dépourvues de carènes longi- tudinales. Cette espèce est connue dans quelques collec- tions sous le nom de M. pubicollis Boheman mss, qu'elle ne mérite d'aucune façon. 18. MACROTOMA SERRICOLLIS (Dej. Cat. 1833. p. 317). Thomson, n. sp. Patria : Java. Long. 62 mill. Lat 48 mil. Revue et Mag de Zoologie Ho), FRS Alb.Marchand,del.et Lith. 3/s berne idibuacus, Ip. J Langlois, à Charires. Gi 1 Cr Lu tx À DE TRAVAUX INÉDITS. 91 d. Brunneo-nigra; prothorax ante medium dorso bipla- giatum ; elytra confertim punctata et distinciè longitudin. 8 carinata. Brunneo-nigra. Caput granulosum ; mandibulæ granu- losæ, apice læves; antennæ corpore breviores, scapo ad artic. 4° valdè scabrosæ, artic. 3° intus plurispinoso, deindè læves. Prothorax tenuissimè et confertim granu- losum antè medium dorso biplagiatum, linea media lon- gitud. sat distineta, lateribus plurispinosus, spinis vali- dis. Seutellum tenuè punetatum. Ælytra confertim punec- tata et distincte longitudin. 8 carinata, apice bispinosa. Sternum tenuissimè punctulatum. Abdomen sat valdè granulosum, segmentibus 4-4 singulis aurantiaco-margi- natis. Pedes validi, asperi, omnes, præcipue anticæ, subtus spinosi; tarsi ferè læves. Ogs. Assez grande et belle espèce très-distincte, qui, avec les M. ABsurDA White, M. SERRIPES Olivier, M. GRE- GARIA (Dej.) Thomson, et M. SGUTELLARIS Germar, com- posent le genre Prionobius Muls., d’ailleurs identique avec le genre actuel. 19. MACROTOMA GREGARIA (Dej. Cat. 1833, p. 317). Thom- son, n. sp. Patria : Sénégal. Long. 44 mill. Lat. 45 mill. d'.Brunnea, caput prothoraxque nigra; prothorax ante medium dorso biplagiatus ; elytra tenuè granulosa et obso- letè longitudin. 8 carinata. Brunnea, caput prothoraxque nigra. Caput scabrosum ; antennæ scabrosæ et usque ad apicem valdè punctatæ. Prothorax ante medium dorso biplagiatus, basi medio plagialus, linea media longitud. obsoleta, tenuissimè punctulatus, lateribus parcè spinulosis. Scutellum tenuis- simè granulosum. Elytra tenuè granulosa et obsoletè lon- gitudin. 8 carinata, apice inermia. Sternum abdomenque opaca, tenuissimè granulosa, visu quasi lævia. Pedes nitidi, anticis asperis, modicè et breviter spinosis ; femora (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 18 274 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. intermedia et postica ferè lævia ; tibiæ intermediæ et pos- ticæ granulosæ ; tarsi ferè læves. Os. Se rapproche de la précédente, mais en diffère par les caractères très-saillants ci-dessus énoncés. (3). G. ZooBLAx Thomson, n. G. ({üov, animal, fhaë, poltron). d' Caput parve, rotundatum; oculi magni, con- vexi, supra valdè approximati, grossè granulati ; mandi- bulæ parvæ ; palpi breves; antennæ corpore paulo lon- giores, 14 articulatæ, scapo robusto subelongato, rugoso, artic. 3° maximo, ferè est apud Macrotoma, robusto, ru- goso et spinuloso, cæteris singulis multum longiore, se- quente 2 1/2 longiore, 4-11 gracilibus subæqualibus, vix gradatim decrescentibus. Prothorax ferè ut apud NAvo- SOMA et STRONGYLASPIS, COnvexus, antice angustior, deinde gradatim dilatatus, angulis anticis rotundatis crenulatis, lateribus crenulatus, angulis posticis productis acutis, basi utrinque lunatus medio subrectus, ante medium bipla- giatus. Scutellum subelongatum. Elytra elongata, depres- siuscula, prothorace nec latiora, apice bispinosa. Prosterni et mesosterni appendices laminiformes. Abdomen brevis- simum, projectura intercoxalis triangularis, acuta. Pedes compressi, lati, antici cæteris longiores, asperi, tibiæ an- ticæ curvatæ intus spinosæ; pedes postici intermediis longiores; tarsi elongati subæquales.® Antennæ corpore paulo breviores. Abdomen elongatum, normale, projectura intercoxalis ut apud ©. Pedes breviores, minus asperi. Os. Les caractères propres à ce genre participent à la fois de ceux des NAYOSOMA, des STRONGYLASPIS, des Ma- CROTOMA, des ERIODERUS et des ÆGOSOMITES en général. Nous pensons qu'il doit composer un groupe à part dans le voisinage de ces derniers insectes. 7. ZOOBLAX ELATEROIDES Thomson, n. sp. Patria. Ins. Andaman. Long. 30-41 mill. Lat. 91/2-12 mill. Omnino rufo-brunneus, oculi mandibulæque nigra. TRAVAUX INÉDITS. 9275 Caput sublæve. Prothorax obsoletè punctatus, ante medio biplagiatus et exeavatus. Elytra basi et longe sutu- ram obsoletè punctata, costis 6 longitud. obsoletis instructa. Sternum, abdomen, pedesque quasi lævia. 2 get 18 à Dom. H. Deyrolle obtecta. 20. STRONGYLASPIS COSTIFER Thomson, #. sp. Maroni, Guyana. Long. 30 mill. Lat. 10 1/2 mill. Supra obscurè brunneo-rufus; subtus niger; abdominis segmenta flavo- marginata; pedes brunnec-ru/i. Caput granulosum; antennæ scapo tenuiter granuloso, (artie. cæteris desunt). Prothorax autice posticeque valdè sinuatus, lateribus creuulatus, antice angustior, angulis posticis projectis, deindè utrinque lunatus, valdè granu- losus, medio subbiplagiatus. Elytra valdè granulosa et costata, costis validis longitudinalibus 8, (2 suturalibus brevioribus), apice subinermia. Corpus sublus obsoletè punctatum. Pedes graciles, tenuè granulosi. Ogs. Bien distincte du S. SCOBINATUS Thoms. avec laquelle elle offre d’ailleurs fort peu de rapport. O8s. L’AULACOPUS FEISTHAMELII Buquet, Ann. Soc. Ent. 4860, p. 647, dont nous possédons le TYPE, ne saurait rentrer dans cette coupe, notamment à raison de la forme du prothorax qui rappelle éminemment celui des NAVOsOMA. Dès lors nous croyons devoir en constituer la coupe nou- velle suivante : (6). Navosomopsis Thomson, N. G. Navosoma, éd, aspect. Caput subrotundatum, parvum; oculi grossè gra- nulati ; mandibulæ mediocres; antennæ 14 articulatæ, scapo robustiusculo, artic. 3° elongato, robusto, cæteris singulis multum longiore, cæteris gracilibus subæqualibus. Prothorax ferè utapud G. NAVOSOMA, convexus, transver- sus, anticè angustior, angulis anticis produetis rotundatis, usque ad apicem gradatim dilatatus, angulis posticis sub- acutis valdè produelis, dorso ante medium bi-exeavatus, 276 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. postice sinuatus, lateribus rotundatus et nec crenulatus. Elytra convexa, multi-carinata, apice obtusa. Prosterni et mesosterni appendices laminiformes. Abdominis projectura intercoxalis triangularis, acuta. Pedes compressiuseuli, sat graciles, paulo gradatim a anticis crescentibus ; tibiæ anticæ paulo curvatæ, subtus spinosæ; tarsi robusti. OBs. Ce Type diffère de celui d’AULACOPUS par les an- tennes plus grêles, à articles 4-11 plus allongés, par la forme toute différente du prothorax qui chez les AULACO- PUS rappelle celui des MALLODONITES, et par les pattes bien moins robustes. 21. NAVOSOMOPSIS FEISTHAMELI Buquet, Ann. Soc. Ent., 1860, p. 617. (Aulacopus.) Patria : Grand Bassam. Long. 27 mill. Lat. 10 mill. Omnino rufo-brunneus. Elytra multi-carinata, carinis longitudinalibus ; abdominis seg- menta flavo marginata; corpus supra ferè impunctatum, subius punctatum. 7. G. APSECTROGASTER Thomson N. G. (x privat. Ynaroa, brosse, Yacrio, ventre.) g'. Caput subrotundatum ; mandibulæ mediocres; oculi supra sat approximati, grossè granulati ; palpi mediocres, labialibus maxillaribus brevioribus ; antennærobustæ, corpore manifestè breviores, 11 articulatæ, scapo breve crasso, artic. 3° robusto elon- gato, Sequente magis quam duplo longiore, 4-11 ferè æqualibus, 3-10 extus apice modice acutè prolongatis. Prothorax transversus, anticè angustior, lateribus denti- culatus, angulis posticis lateral. exsertis, prolongatis, spinosis. Scutellum (abest!). Elytra elongata, convexa, apicè valdè bispinosa. Prosterni et mesosterni appendices laminiformes, angustæ. Abdomen glabrum, projectura intercoxalis triangularis acuta, segmentibus singulis la- teribus utrinque excavatis. Pedes mediocres, ferè æquales subtus spinosi; tarsi mediocres, articulo ultimo elongato, cæteris singulis multum Jongiorè. $ ignota. = (l TRAVAUX INÉDITS. 27 OBs. Ce TYPE, voisin de celui de CNEMOPLITES, s’en dis- tingue facilement (0*) par les antennes plus longues, au- trement construites, à articles 3-10 prolongés chacun en pointe aiguë à l'extrémité interne, par l'abdomen com- plètement glabre, non recouvert de brosses de poils, et par les pattes subégales, plus fortement épineuses. 92. APSECTROGASTER FLAVIPILIS Thomson, n. sp. Patria : Australia. Long. 36 1/2 mill. Lat. 44 mill. Brunneus ; an- tennæ basi, mandibulæ pedesque nigricantia; caput pro- thorax sternumaque flavo-pilosa. Elongatus, convexus, brunneus. Antennæ artic. 1-3, mandibulæ, pedesque nigricantia. Caput flavo-pilosum, ferè læve; antennæ scapo aspero punctato, artic. 2-3-4 sparsim punctatis, cæteris lævibus. Prothorax flavo-pilo- sus, granulosus, linea longitudin. media obsoleta. Elytra elongata, convexa, basi tenuè, deindèque obsoletè granu- losa, obsoletissimè longitudin. pluri-lineata, apice bispi- nosa. Sternum flavo-pilosum. Abdomen nitidum, punc- tatum, lateribus flavescens. Pedes nitidi; femora impunc- tata ; tibiæ punctatæ ; tarsi ferè Iæves. (8). G. BLEPHYLIDIA (Pascoe Mss.) Thomson, N. G. (Nom propr.). & Caput magnum; oculi valdè distantes, grossè granulati; antennæ graciles, breves, dimidium corporis vix superantes, 11 articulatæ, scapo crasso artic. 3° longitudine ferè æquale, articulis omnibus subæqua- libus; palpi maxillares elongati, labiali abbreviati prece- dentibus duplo breviores. Prothorax magnus, antice elytris quasi latior, postice attenuatus, lateribus mediocriter crenu- latus, dorso plagiatus. Scutellum magnum, semicireulare. Elytra sub parallela, convexa, apice subacuta. Prosterni et mesosterni appendices laminiformes. Abdominis projec- tura intercoæalis triangularis, acuta. Pedes validi, sat breves, subæquales ; tibiæ anticæ et intermediæ extus spinosæ, posticæ inermes; tarsi breves, æquales. $ Oculi magis approximati; mandibulæ minores; antennæ necnon 278 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. o breviores, sed crassiores, artic. 3° cæteris longiore; prothorax multum angustior, lateribus multi spinosus; abdomen ut apud d', sed major; pedes postici cæteris Jongiores ; femora omnia subtus modicè armatæ ; tibiæ ut apud d. O8s. Genre bien facile à distinguer de tous ses congé- nères (EURYNASSA, CNEMOPLITES, TEISPES, etc...) à rai- son de la structure des antennes qui sont courtes et grêles dans les d', et légèrement épaissies dans les ®, ainsi que par la largeur du prothorax chez les premiers. 23. BLEPHYLIDIA JEJUNA Pascoe. Journ. Ent. Il, 243. Patria : Australia. œ Long. 37 mill. Lat. 49 4/2 mill. (antice ad prothoracem.) Brunnea: caput prothoraxque nigra, crebrè punctaia, illo 5 plagiato; elytra brunnea, crebrè punetata ; pedes læves. £ Abdomen læve. PHYLLOCNEMA RAFFRAYI Thomson, n. sp. Patria : Zan- zibar continentalis. Long. 28 mill. Lat. 7 mill. à . Obscura, nigrovelutina ; elytra post basin denudata, et splendidè vi- ridi-cyaneo metallica; tibiæ posticæ modicè dilatatæ. Elongata, parallela, subdepressa, obseura, nigro-velu- tina, opaca, ferè impunetata. Antennæ corpore breviores, scapo tenuè granuloso ; palpi brunnei. Prothorazx lateribus valdè armatus, impunctatus. Seutellum impunctatum. Elytra basi nigra, opaca, deindè denudata et splendide viridi-cyaneo-metallica, longitudin. obsoletèque 4 costata pauciter granulosa, apice obseura et subrotundata. Corpus subtus submetallescens, impuncetatum. Pedes nigri, an- tici valdè punctati, intermedii læviter punctati postici elongati quasi læves:; femora postica corporis extremita- tem paulo transientia; tibiæ posticæ modicè dilatatæ ; tarsi subtus brunnei, postiei elongati. Ogs. Cette belle espèce se distingue facilement de toutes les autres de ce genre à nous connues, non-seule- ment à raison de la longueur des antennes, mais encore TRAVAUX INÉDITS. 279 de la livrée. Un seul individu obtenu de M. E. Deyrolle, et provenant de Kondutschi (Zanzibar continental). Déjà M. Raffray avait rapporté un exemplaire du même in- secte, que d'ailleurs nous avons cru devoir lui dédier. VOYAGE EN ABYSSINIE ET A ZANZIBAR DESCRIPTIONS D'ESPÈCES NOUVELLES DE LA FAMILLE DES PSÉLAPHIDES Par M. ACHILLE RAFFRAY CLAVIGERODES, nov. gen. Gen. Clavigeri valde affine. Oculi perspicui. Antennæ tantummodo triarticulatæ Pedium intermediorum, trochanteres valde elongati, cla- vali, femora basi spina recurva valida instructa, et tibiæ si- nuatæ, intusque medio dentatæ. Metasternum apice fo- veolatum. Tarsorum articuli 4-2 minutissimi, subtus ciliati, 8 elongatus, subelavatus, uniunguiculatus. Cæte- rum ut in Gen. Clavigere. Ce genre est extrêmement voisin des Claviger, dont il ne diffère réellement que par le nombre des articles des antennes; mais dans ce petit groupe, où ces organes jouent un rôle important, puisqu'il y a déjà les Artice- rus et les Adranes à antennes unies et biarticulées, j'ai pensé que le nombre de ces articles suffisait pour moti- ver une coupe générique. CLAVIGERODES ABYSSINICUS, n. sp. Long. 2 mill. Abyssinie. — Hauts plateaux de l’'Hamacen. Sept. Pro- 280 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. vince d'Enderta; Octob., sous des pierres avec des four- mis. (PI. 3, fig. 411 et 12.) Elongatus, parum depressus, castaneus, squamis mi- nutissimis, pallidis ornatus. Caput rugoso punctatum, cy- lindricum, elongatum, apice et utrinque lateribus ad anten- narum insertionem foveolatum; post oculos vertice bifo- veolatum ; oculi nigri. Antennæ capite longiores, validæ, articulis : 1-2 subæqualibus, subquadrato-ovatis, 3 lon- glori, suboblongo, apice truncato, omnibus pallide seto- sis. Thorax capite brevior, vix duplo latior, rugoso punc- tatus, antice attenuatus, lateribus subrotundatus, basi bisinuatus. Elytra thorace longiora et latiora, subcon- vexa, vix punctata, juxta suturam obsolete unisulcata, basi obsolete impressa ; humeris haud prominulis, sub- rotundatis. Abdomen vix punctatum, lateribus margina- tum, elytris nec latius, nec longius, apice rotundatum, basi late profundeque fossulatum, et ista foveola trans- versali lateribus carinula brevi terminata. Cet insecte ressemble beaucoup aux Claviger, mais il est plus allongé; les élytres sont plus carrées, plus .convexes, et l’on ne voit point à leur angle externe api- cal les faisceaux de poils qui ornent celle des Claviger. es mœurs semblent du reste être les mêmes. CTENISTES MAJOR, n. sp. Long. 2 1/4 mill. Abyssinie. — Hauts plateaux de l'Hamacen. Septemb. (P1:,3; fig. 9:) Elongatus ; testaceo-rufus, squamulis albidis tectus. Caput angustatum, medio obsolete canaliculatum; oculi magni. Antennæ elongata mediam partem elytrorum attin- gentes ; articulis : 4-9 quadrato-elongatis, subæqualibus, 10-11 cylindricis, subæqualibus, valde elongatis. Palpi validi; articulis : 2 minori apice subito securiformi, apophysi minuta, 3 et 4 subovalibus, maximis, apophysi TRAVAUX INÉDITS. 281 longissima munitis, 3 oblique, 4 transverse dispositis. Thorax trapezoïdalis, postice latior, medio lateribus non- nihil ampliatus, angulis posticis subacutis; foveola basali obsoleta. Elytra subquadrata, thorace longiora latioraque, haud deplanata, lateribus rotundata, basi impressa et usque ad medium suleata; humeris fere nullis, sutura elevata. Abdomen elytris nonnihil angustius, late margi- natum. Pedes elongati, graciles. Ressembie un peu au Palpalis, mais bien plus grand, d'une forme plus svelte, les élytres plus convexes et à côtés plus arrondis. CTENISTES SAMENENSIS, n. Sp. Long. 2 mill. Abyssinie. — Versant occidental des montagnes du Sé- miène. Janvier. (PI. 3, fig. 4-9-10.) Minus elongatus; rubens, squamulis pallidis tectus. Tuberculo antennario vix sulcato. Antennæ & valde elon- gatæ, articulis : 1 cylindrico, 2 triangulari, minori, 3-7 transversis, minutissimis, 8-10 longissimis, cylindricis, 9 præcedenti et sequenti minori, ultimo oblongo elongato ; @ crassæ breviores, articulis : 4-2 subquadratis, æquali- bus, 3-6 minoribus, subæqualibus, 7 multo longiori, sub- cylindrico, 8 minuto, longitudine suo latiori, 9-10 subqua- dratis magnitudine crescentibus, ultimo crassiori, oblongo. Palpi minores, articulis : 2 graduatim clavato, apophysi brevi, recurva, 3 cæteris majori, basi latiori, obliquo, 4 transversali, oblongo, apice incrassato, duobus istis apophysi recta, minuta instructis. Thorax trapezoïdalis, postice nonnihil latior, lateribus leviter sinuatus, basi foveolatus. £lytra thorace longiora apice leviter elata, la- teribus levissime sinuata; humeris obliquis, basi im- pressa, discosulcata. Abdomen elvtris vix latius. Plus petit, plus trapu que l'espèce précédente. 282 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. ENOPTOSTOMUS FORMICARIUS, n. sp. Long. 1 1/4 mill. Abyssinie. — Hauts plateaux de l'Hamacen; avec des fourmis. Sept. (PI. 3, fig. 3-15.) Oblongus, totus rufus, punctatus, breviter pallide seto- sus. Caput obsoletissime bifoveolatum, tuberculo anten- nario parum producto, crasso, apice subsulcato; vertice transverso. Antennæ parum elongatæ ; articulis : 1-2 sub- quadratis, majoribus, 3 oblongo angustiori, sequentibus breviter oblongis, 8 subtriangulari, majori, 9-10 trans- versis, ultimo subquadrato, apice rotundato. Palpi crassi, articulis : 2 elongato, elavato, minori, inermi, 3-4 ovatis, apophysi munitis, 3 oblique, 4 transverse dispositis. Tho- rax Capite latior, postice vix ampliatus, lateribus sinua- tus, disco subgibbus, basi valde foveolatus. Elytra basi thorace vix latiora apice leviter ampliata ; basi impressa, disco obsolete sulcata ; humeris subrotundatis, nonnihil elevatis. Abdominis segmentum secundum primo duplo latius. Cette espèce est très-voisine de l'E. Ponticus, dont elle diffère par les antennes plus grêles et la massue autre- ment conformée, le tubercuie antennifère moins long, la fossette basale du corselet mieux délimitée, moins graude, les élytres plus longues, moins fortement impressionnées à la base. TMESIPHORUS COLLARIS, n.sp. Long. 2 1/4 mill. Zanzibar et Bagamoyo. — Sous des écorces avec des fourmis. Août, Sept. (PI. 3, fig. 1.) Oblongus, castaneo piceus. Caput magnum, crebre va- lideque punctatum, fronte producta, tuberculo antenna- rio apice fisso et utrinque subauriculato, vertice profunde bifoveolato, genis sub oculos nonnihil mucronatis. An- tennæ validæ, apice clavata, articulis : 4-2-3 magnitu- TRAVAUX INÉDITS. 283 dine decrescentibus, 7-8 minoribus, globosis, 9-10 ma- joribus, subquadratis, ultimo apice breviter conico. Palpi quadri articulati; articulis : 2 elavato, 3 subtriangulari, 4 securiformi, apice sinuato et intus in dente producto, 2 et 3 extus apophysi munitis. Thorax antice rotundato elatus, dein (propter foveolam lateralem) sinuatus, ad basim angustatus, medio ante basim foveolatus et insu- per nonnihil mucronatus, omnino crebre valideque punc- tatus. Elytra dilutiora, thorace breviora nec longiora, va- lide unicarinata (earina ante apicem evanescenti); hume- ris rotundatis nonnihil elevatis. Abdomen elytris latius, lateribus late marginatis, medio carinatum et utrinque segmentis ducbus basalibus, carina minori instructis. Fe- moribus crassis; tibiis anterioribus extus paulo dilatatis. J'ai été fort embarrassé de savoir à quel genre appar- tient certainement cet insecte. Jusqu'à ce jour les Tmesi- phorus n’ont été trouvés qu’en Amérique. D'autre part, M. Westwood (Trans.soc.of. London, 1870, 199, et Thesau- rus ent. oxoniensis Il, p. 400. et E, pl. EV, f. 10), décrit sous le nom de Siniectes un genre d'Australie auquel mon insecte se rapporte parfaitement; mais je ne puis voir non plus aucune différence entre mon espèce et les Tmesiphorus américains dont j'ai pu examiner un type, grâce à mon ami et maitre M. Fairmaire. Ne connaissant pas en nature le genre Sintectes, je ne puis émettre l'opinion qu'il soit identique au G. Tme- siphorus, genre qui ne pouvait pas être inconnu de M. Westwood, qui à dù certainement, pour créer le genre Sintectes, si voisin ce me semble des Tmesiphorus, avoir de bonnes raisons que je n'ai pu découvrir dans ses descriptions. Et, dans cette alternative, j'ai rapporté mon insecte au genre Tmesiphorus, que je connais en nature et avec lequel il n'offre assurément aucune différence gé- nérique. Quant au Ctenistes integricollis Fairm. Ghilianii Aubé, dont j'ai pu voir aussi le type, et que M. de Saulcy, dans sa 284 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. monographie, range dans le genre Tmesiphorus, M. Sharp, (Entom. monthly magazine) a parfaitement établi qu'il n'appartient ni à l’un ni à l'autre de ces deux genres, et il a créé pour lui le genre Tetracis, dont M. de Sauley re- connait d’ailleurs la validité. PSILOCEPHALUS, nov. gen. Omnino statura et facies Gen. Pselaphi. Palpi maxilla- res quadriarticulati ; articulis : 1 minimo; 2 elongato, in- curvo, apice incrassato, penicillato; 3 subtriangulari, brevi, penicillato, 4 maximo, elongato, extus medio den- tato, et summo dentis penicillato, apice truncato et setis duobus instructo. Cæterum ut in Gen. Pselapho. PSILOCEPHALUS FORMICETORUM, n. Sp. Long. Abyssinie. — Svan Ounan, hauts plateaux de l'Hama- cen. Sept., avec des fourmis sous une pierre. (PI. 3, fig. 7.) Totus rufo-testaceus, nitidus, lævis. Caput gracile, ver- tice medio valde foveolato; tuberculo antennario, elon- gato, apice subsuleato. Antennœ crassæ, articulis : À cylin- drico ; 2 globoso ; sequentibus nonnihil minoribus; tribus ultimis majoribus ; ultimo subeylindrico, apice rotundato. Thorax subeylindrieus, antice et basi leviter angustatus, lateribus foveolatus, basi transversim sulcatus. Elytra subtriangularia, juxta totam suturam leviter et intra hu- meros breviter sulcata; basi sutura et margine postico infuscatis, isto dense ciliato. Abdominis segmento primo multo majori. Pedes validi ; femoribus tibiisque incrassa- tis subsinualis. Cet insecte est fort curieux en ce qu'il établit une transilion toute naturelle entre les Ctenistes et les Pse- laphus. Il à tout le facies de ces derniers, mais ses palpes sont pénicillés comme dans les Cténistes et genres voi- sins, tout en se rapprochant cependant de ceux des Pse- TRAVAUX INÉDITS. 285 laphus ‘par l'allongement du second et surtout du 4" ar- ticle. MARELLUS PALPATOR, n. Sp. Long. 1 1/2 mill. Abyssinie. — Hauts plateaux de l'Hamacen, avec de pe- tites fourmis noires. Sept. (PI. 3, fig. 8-13.) Deplanatus, rufus, omnino nec crebre subrugose punc- tatus et brevissime pallide setosus. Caput magnum ; ver- tice convexo, transverso; fronte producta; tuberculo an- tennario apice inerassato, medio (basi imprimis) sulcato. Antennæ thorace capiteque simul sumptis longiores, gra- ciles apice clavatæ ; articulis : 4 eylindrico, magno; 2 sub- globoso, minori; 3 oblongo, longiori; cæteris oblongis brevioribus; 3 ultimis multo majoribus; 10 præcedenti breviori; ultimo apice rotundato. Palpi valde elongati; articulis : 2 apice subito valde clavato; 3 multo breviori irregulariter conico; ultimo longissimo, gracili, fusi- formi. Thorax cordatus, antice angustior,.lateribus fo- veolatus, disco gibbus, ante basim sulco incurvo obso- leto ornatus. Elytra thorace longiora el latiora, postice nonnihil elata, disco leviter convexa, basi impressa et usque ad medium obsolete sulcata ; humeris obliquis, le- viter elevatis. Abdomen elytris angustius. Femora media incrassata. Tibiæ graciles, antice leviter curvatæ. Ce curieux insecte ressemble un peu à certaines espèces du G. Enoptostomus, mais la forme du corselet rappelle les Bythinus. Ses palpes très-développés et singulièrement construits le feront reconnaitre sans hésitation. CENTROPHTHALMUS ARMATUS, n. Sp. Long. 2 1/4 mill. Abyssinie. — Hauts plateaux de l’'Hamacen. Septemb. (PI. 3, fig. 6.) Oblongus, parum convexus, rubens, nitidus, parce lon- geque pilosus. Caput convexum, trifoveolatum ; fronte ad 286 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. antennarum insertionem producta, isto tuberculo canali- culata. Palpi quadriarticulati; articulis : 4 elongato, fili- formi, 2 nonnihil longiori, clavato, 3 majori clavato, apice truncato, 4 multo minori, subconico acute subulato, omnibus setosis. Antennæ elongatæ artieulis : 4 longo, cy- lindrico, sequentibus minoribus, subæqualibus, 8-10 glo- bosis, nonnihil majoribus, ultimo multo validiori obtuse oblongo. Caput sub oculos in dente valida productum. Thorax capite latior, ante medium rotundato elatus, dein ad basim graduatim strictus, convexus, medio juxta ba- sim foveolatus. Elytra thorace longiora et latiora, an- tice attenuata, basi leviter sulcata, disperse punctata; humeris obliquis. Abdominis segmentum secundum primo duplo latius. Femora intermedia et antica crassa, pos- terioria gracilioria. Trochanteres antici subquadrati. Ti- biæ anticæ paulo incurvatæ et dilatatæ intus ante api- cem dentatæ; intermediæ graciliores levissime curvatæ ; posticæ élongatæ, rectæ, graciles. Tarsorum articulo primo minutissimo; unguiculis binis æqualibus. Cet insecte appartient bien, je crois, au genre Centro- phthalmus Schmidt (Camaldus Frm.), quoique chez les véritables Centrophthalmus le dernier article des palpes maxillaires, si remarquable, dans cette famille, par sa forme subulée, soit inséré obliquement au côté interne du troisième article, tandis que, chez notre espèce, il est in- séré sur le sommet du penultième. Mais comme le facies en général est le même et que tous les autres caractères coïncident, je n’ai pas cru devoir créer pour cela une coupe générique. ODONTALGEUS, n. g. (PI. 8, fig. 5.) Brevis, convexus, crassus. Palpi maxillares quadri- articulati; articulis : À minuto; 2 magno elongato, valde clavato ; 3 minori, subtriangulari; 4 maximo elongato et valde clavato. Antennæ elongalæ, ciavatæ, clava d'triar- TRAVAUX INÉDITS. ° 987 ticulata, 9 bi-articulata, articulo 8° cæteris multo minori, in tuberculo frontali insertæ. Thorax subconicus tubercu- latus. Elytra thorace multo latiora carinata. Abdomen marginatum. Metasternum magnum, convexum, sulcatum. Coxæ posteriores valde distantes. Trochanteres validi, an- tici et intermedii obtuse mucronati. Femora et tibiæ in- crassatæ, istæ intus nonnihil sinuatæ. Tarsi unguiculis duobus æqualibus minuti. Ce genre doit, à cause de ses palpes et de l'insertion des antennes, être placé tout près des Pselaphus, dont sa forme trapue, ses antennes dissemblables dans les deux sexes et ses tarses armés de deux ongles, le séparent suffisamment. ODONTALGUS TUBERCULATUS, n. SP. Long. 1 1/4 mill. Abyssinie. — Versant occidental du Sémiène. Janvier. Brevis, crassus, totus rufus, squamulis albidis plus minusve tectus. Caput medio foveolatum; vertice elevato transverso; fronte producta, apice incrassata et sinuata, canaliculata. Antennæ longiores; articulis : 4° magno, cylindrico; 2-4 magnitudine decrescentibus ; sequentibus minoribus; 8 minutissimo, vix perspicuo — % 10 sub- quadrata; 41 obtuse oblongo, clavato — G'tribus ultimis majoribus, obtuse oblongis, magnitudine crescentibus. Thorax globosus, postice elatus lateribus sinuatus, diseo cruciatim quadri-tubereulatus, tuberculis quatuor anticis elongatis. Elytra thorace duplo latiora, subquadrata, su- tura elevata, unum quodque bicarinatum, humeris obli- quis, nonnihil elevatis. ODONTALGUS VESPERTINUS, n. Sp. Long. 1 1/4 mill. Abyssinie. — Adoua; en fauchant dans les marais le soir. Septembre. Versant occidental du Sémiène. Janvier. Statura præcedentis. Castaneo piceus omnino squamu- 288 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. lis griseis obtectus. Caput et antennæ ut in præcedenti, antennarum attamen articulis : g' 3 longiori, subconico et tribus ultimis crassioribus; $ 9-10 transversis ultimo crassiori. Thoracis tuberculis crassioribus, validioribus, minus elongatis. Elytrorum carinis elevatioribus. Ces deux espèces sont très-voisines, mais en outre de la couleur plus foncée et des squamules plus abondantes chez le Vespertinus, les antennes sont un peu différentes, les tubercules du prothorax plus prononcés et moins ca- réniformes. BRYAXIS CLAVICORNIS, n. sp. Long. 1 1/2 mill. Ile de Zanzibar. Parum elongata, testaceo rufa, nitida, parcissime pal- lide pubescens. Caput convexum, obsolete punctatum, inter antennas triangulatim foveolatum; vertice bifoveo- latum. Antennæ dimidiam partem elytrorum attingentes, articulis : 4° subeylindrico, majori; 2 subgloboso ; 8° co- nico longiori, graciliori, 4-7 oblongis, longitudine decres- centibus, 8 globoso, 9 transverso, latiori, 40 subquadrato adhue latiori, ultimo maximo oblongo. Thorax breviter cordatus, antice plus, postice minus attenuatus,ante me- dium rotundato ampliatus; disco convexus, lævis, basi punctatus ; angulis posticis obtusis, utrinque intus latera sat valide et basi minutissime foveolatus. Elytra postice thorace duplo latiora, antice attenuata, convexa, basi le- viter impressa, disco sulcata, humeris nonnihil elevatis obliquis. Abdomen convexum,elvtris latitudine subæquale. Tibiæ anticæ et intermediæ leviter sinuatæ. Voisine du Nigriventris, facile à distinguer par ses ély- tres plus atténuées, son corselet plus cordiforme, mais surtout par la dimension remarquable du dernier article de ses antennes. Ra co © TRAVAUX INÉDITS. BRYAXIS OBTUSA, n. sp... Long. 1 1/2 mill. Abyssinie. — Région chaude du Samarh. Août. (PL 3, fig. 17.) Brevis, tota rufa, nitida, parce pallideque pubescens. Caput profonde trifoveolatum. Antennæ elytrorum hume- ros attingentes, crassæ, articulis : 4-2 majoribus subæqua- libus ; 3-6 oblongis, minoribus ; 7-9 globosis ; 8 minori; 10 transverso, ultimo multo majori, suboblongo, apice acuminato. Thorax breviter cordatus, antice minus atte- nuatus, basi attamen latior, ante medium rotundato am- pliatus, dein lateribus subrectis, utrinque intus latera valide et basi vix perspicue foveolalus, disco convexus, angulis posticis obtusis, basi punetulata. ÆElytra basi thorace vix latiora, apice elata, convexa, basi impressa, disco obsolete sulcata, humeris obliquis, prominulis, ab- domen elytris latitudine vix æquale. Cette espèce est très-voisine de la précédente; ses an- tennes sont plus courtes et le dernier article moins fort, les fossettes de la tête sont plus prononcées, le prothorax moins cordiforme, les élytres plus atténuées à la base, et la forme générale plus trapue. BRYAXIS ABYSSINICA, n. sp. Long. 2 mill. Abyssinie. — Province du Ouoguéra. Janvier. Oblonga, convexa, rubra, brevissime parceque pubes- cens. Caput subquadratum, trifoveolatum, foveola ante- riori magna, triangulari duobus posterioribus minutis. Antennæ caput thoraceque simul sumptis longiores ; arti- culis 4-6 elongatis (4 leviter breviori), 7-9 multo brevio- ribus, 10 nonnihil majori trapeziformi; ultimo magno, oblongo, acuminato. Thorazx latitudine vix longior, antice valde, postico parum angustatus, medio lateribus rotun- (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 19 290 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE 4877. datus, angulis postieis subrectis, vix perspicue puneta- tus ; foveolis basali minuta, lateralibus majoribus, nec la- tera tangentibus. Elytra antice leviter angustata, humeris rotundatis, parum callosis, leviter bistriato subtilissime punctata. Abdomen convexum apice nonnihil acuminatum. Par la disposition des fossettes prothoraciques, cette espèce doit rentrer dans le Groupe de l'Opuntiæ; mais sa forme rappelle plutôt le genre Batrisus. CLIARTHRUS, n. g. Elongatus, subcylindricus, convexus, Palpi maxillares quadriarticulati; articulis : 4° minimo; 2 elongato, apice in- crassato ; 3 minuto, quadrato; 4 multo majori, fusiformi. Antennæ ad latero, submargine frontis insertæ, apice sen- sim incrassatæ, breves moniliformes, articulis : 3° cæteris multo majori, globoso; 9-10 transversis; ultimo majori, acuminato. Caput convexum. Thorax subhexagonus, la- teribus apophysi brevi instructus, Metasternum profonde excavatum. Abdomen haud marginatum , segmentis sub- tus : 4° basi foveolato, posteaque apophysi instrueto, 5 magno impresso. Pedes validi, trochanteribus brevibus obtusis, unguiculis binis inæqualibus. Genre intermédiaire entre le G. Bythinus et le G. Bairi- sus; se rapproche des premiers par ses antennes; des se- conds par sa forme cylindrique, son abdomen non re- bordé, mais est bien distinct des Batrisus par le dernier article de ses palpes plus fort et son corselet sans sillon longitudinal. CLIARTHRUS BICOLOR, n. sp. Long. 1 3/4 mill. Île de Zanzibar. — Sous des écorces. (PI. 3, fig. 14.) Brunneo piceus, palpis, antennis, pedibusque rufis ; nitidus, parce pubescens. Caput confluenter valde puncta- tum, utrinque vertice foveolato. Thoraæ minus crebre TRAVAUX INÉDITS. 991 punciatus antice attenuatus, ante medium rotundato dila- tatus et apophysi armatus, lateribus postea rectis et fo- veola longitudinali notatis, ad basim sulco accentiformi profundo ornatus. Elytra convexa, quadrata, capite minus crebre punctata, juxta suturam leviter sulcata, basi intra humeros vix impressa. Abdomen infuscatum vix puncta- tum; 1° segmento utrinque supra basi foveola et medio carinula longitudinali munito. Tibiæ leviter incurvæ. BATRISUS THEODOROS, n. sp. Long. 3 mill. Abyssinie. — Cataracte du Nil Bleu; dans un tronc de bananier. Décembre. Oblongo-elongatus, rubens, parce pallide pubescens et circa thoracem hirlo-setosus. Caput magnum, rugoso- punctatum, duobus sulcis antice conjunctis et postice fo- veola terminatis ornatum ; vertice convexo, ad collum ca- rinato. Antennæ cCapite thoraceque simul sumptis vix longiores; artieulis breviter oblongis; 9 ovato majori; 40 subtransverso breviori; 44 oblongo acuminato. Thorax latitudine longior, cordatus, gibbus, disco longitudinaliter sulcatus medio cruciatim validissime, lateribus validius adhuce foveolatus, istis tribus foveolis sulco arcuato con- junetis, juxta basim utrinque bifoveolatus, lateribus pro- pter foveolam sinuatis. Elytra subquadrata, lateribus subrotundata, basi late impressa, humeris obliquis ele- vato-carinatis. Abdomen basi constrictum, convexum, primo segmento cæteris latiori, basi obsolete trifoveolato. Cette espèce ressemble beaucoup au Formicarius; mais le prothorax est plus étranglé à la base, les fossettes et sillons sont plus accentués, l'abdomen est rétréci à la base et renflé ensuite, enfin les antennes sont plus grêles et moins longues. 292 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. BATRISUS ZANZIBARICUS, n. sp. Long. 2 1/2 mill. Ile de Zanzibar. — Sous des écorces. Elongatus, convexus, piceus, pallide pubescens. Caput magnum, subquadratum, rugoso punetatum, vertice ele- vato, transverso, duobus sulcis lateralibus brevibus antice sulco majori transverso conjunetis et apice foveola termi- natis ornatum. Antennæ capite thoraceque simul sumptis vix longiores, articulis : tribus ultimis incrassatis ; 9-10 subquadratis ; 11 oblongo, acuminato. Thorax cordatus, ante medium rotundato ampliatus, lateribus postea si- nuatis, utrinque rotundatim, medio cruciatim foveolatus, istis tribus foveolis sulco transversali conjunetis; juxta basim utrinque minutissime bifoveolatus. Elytra subqua- drata lateribus nonnihil rotundatis, basi valde impressa, leviter usque ad medium carinata. Abdomen elytris an- gustius, basi nonnihil constrictum et obsolete trifoveola- tum. Voisin encore de B. formicarius; mais plus petit. Sa couleur sombre, les sillons de la tête qui dessinent un trapèze, son corselet très-rétréci en arrière, à fossettes très-prononcées, feront facilement reconnaitre cette es- pèce. BATRISUS ABDOMINALIS, n. Sp. Long. 2 mil]. Abyssinie. — Hauts plateaux de l'Hamacen. Septembre. Elongatus, convexus, rufus. Caput quadratum; utrin- que, ante oculos, margine laterali in dente obtusa ele- vato; postice utrinque foveolatum; antice sulco trans- verso et vertice media foveola obsoleta ornatum. Antennæ graciles, thoracis basi nec longiores, articulis tribus ulti- mis incrassatis; 9-10 subovatis, 11 oblongo-acuminato. Thorax cordatus, ante medium rotundato ampliatus, lon- gitudinaliter tri-sulcatus ; lateribus rotundatim, medio TRAVAUX INÉDITS. 293 cruciatim profundeque foveolatus et istis foveolis sulco sinuato conjunctis ; juxta basim utrinque minuti bifoveo- latus. Elytra subquadrata, basi valde impressa, humeris obliquis, angulato-elevatis. Abdominis segmentum pri- mum, cæteris omnibus multo majus, basi trifoveolatum, apice excavatum, ista excavatione supra trisinuata, infra dentata et fasciculaia. Espèce facilement reconnaissable à la dimension et à l’armature du premier segment abdominal. Elle rappelle un peu la forme du B. oculatus, mais ses élytres sont plus carrées. BATRISUS SULCIPENNIS, n. sp. Long. 1 3/4 mill. Abyssinie. — Hauts plateaux de l'Hamacen. Septembre. Elongatus, rufus, parce pallide pubescens. Caput ante oculos utrinque callosum, postice bifoveolatum, antice triangulatim impressum; verlice magno, convexo. An- iennæ parum elongatæ; articulis : 4° multo majori; 29 oblongo, minori; sequentibus subglobosis ; 9-10 ma- joribus; ultimo crassiori, breviter fusiformi, acuminato. Thorax elongato-cordatus, ante medium rotundato-am- pliatus, lateribus utrinque et medio foveolatus, istis fo- veolis sulco obsoleto tranversali conjunctis, foveola me- dia cruciata. Elytra thorace latiora longitudine subæqua- Ba, juxta suturam unisulcata et disco sulco valido ante apicem abrupte terminato munita; humeris rotundatis, haud elevatis. Abdominis segmento primo cæteris multo majori, basi medio foveola obsoleta transversali, utrinque carinata, instructo. Ressemble beaucoup à l’'Abdominalis, mais la taille est plus petite, les épaules sont moins prononcées et le cor- selet est plus allongé. 294 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. BATRISUS SULCATUS, n. sp. Long. 2 mill. Côte du Zanguebar. — Bagamoyo. Oblongus, convexus, rufus, pallide pubescens. Caput magnum, utrinque foveola magna, obliqua et ante oculos tuberculo ornatum; vertice convexo subtriangulari, ob- tuse carinato. Antennæ crassæ; articulis : 4° cylindrico, magno ; 2% minori, globoso; sequentibus breviter oblon- gis : 9-10 majoribus tranversis ; 11 breviter oblongo, acu- minato. Thorax breviter cordatus, ante medium suban- gulato-ampliatus, utrinque lateribus late nec profunde foveolatus, disco profunde longitudinaliter sulcatus, isto sulco post medium in foveola cruciata elato, cum mar- ginibus nonnihil cristatis, et fundo carinato; cum foveolis lateralibus sulco obsoleto juneto; basi utrinque minute foveolatus. Ælytra thorace nec multo latiora, convexa, juxta suturam unisulcata, basi impressa ; humeris obli- quis, Carinato-elevatis, Abdominis segmento primo ma- jori, basi obsolete tri-foveolato et utrinque breviter cari- naio. Le sillon longitudinal du corselet rend cette espèce très- remarquable et facile à distinguer. BATRISUS GRACILICORNIS, n. Sp. Long. 2 1/4 mill. Abyssinie. — Versant occidental du Sémiène. Janvier. Elongatus, piceo rubens, elytris rubris. Caput subqua- dratum, ante oculos utrinque callosum, duobus sulcis arcuatis, antice conjunetis et apice foveola terminatis ornatum ; vertice convexo, medio obsolete impresso. An- tennæ graciles; articulis : À crasso; cæteris oblongis; 8 breviori ; 9-10 majoribus,; ultimo oblongo, mullo majori, acuminato. Thorax cordatus, elongatus, antice plus, pos- tice minus attenuatus, ante medium rotundato-ampliatus, TRAVAUX INÉDITS. 295 lateribus utrinque longitudinaliter sulcatus et ad basim foveolatus; disco convexo, integro, medio ante basim fo- veolato et ista fovecla lateralibus sulco transversali, si- nuato conjuneta; basi marginata et utrinque foveolata. Elytra punctulata, thorace longiora et præsertim latiora, convexa, juxta suturam sulcata; disco integro; basi im- pressa, humeris obliquis parum prominulis ; apice sinuata, emarginato et fasciculato. Abdomen punctulatum, seg- mento primo basi trifoveolato, fovea media majori, apice sinuata, fundo fasciculata. Ressemble beaucoup au B. oculatus, en diffère surtout par la fossette abdominale. TRICHONYX ANTENNATUS, n. Sp. Long. 1 3/4 mill. Abyssinie. — Hauts plateaux de l’'Hamacen. Septembre. (PL. 5, fig. 16.) Oblongus, depressus, rufus, abdomine obscuriori, parce breviterque pallide pubescens. Caput subtriangulare, sul- cis duobus validis, obliquis, antice conjunctis et postice, foveola terminatis ornatum ; vertice convexo. Antennæ validæ, crassæ, capite thoraceque simul sumptis vix lon- giores ; articulis : 4° subeylindrico; 2% subquadrato; se- quentibus latitudine æqualibus, globosis ; 8-8 intus dente minuta, obtusa, armatis; 9-10 transversis, isto latiori; ultimo majori, apice acuminato, turbinato. Thorax corda- tus, antice angustior, ante medium rotundato-ampliatus, ad latera propter foveolam incisus videtur; utrinque late- ribus et medio ante basim valde foveolatus, foveola media cruciata , omnibus sulco transversali conjunetis, disco longitudinaliter suleatus. Elytra thorace nee multo latiora sed longiora, lateribus nonnihil rotundata, juxta suturam valde sulcata, basi late profundeque impressa et usque ad medium sulcata; humeris obliquis prominulis. Abdo- minis segmento primo basi foveolato. 296 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. Cette espèce ressemble un peu au T. Mærkelii, mais le prothorax est plus court, le sillon longitudinal moins marqué, la fossette basale est plus forte, la pubescence moins abondante, la forme générale plus trapue; en outre de ces différences, les antennes moniliformes et dont les articles 3-8 sont munis, au côté interne, d’une petite apo- physe ou dent obtuse, la feront facilement reconnaitre. VOYAGE EN ABYSSINIE ET À ZANZIBAR Par A. RAFFRAY. DESCRIPTIONS D’ESPÈCES NOUVELLES DE CUCGUJIDES Par A. GROUVELLE. HECTARTHRUM RAFFRAYI, À. Grouv. PI. 1, 8.10. Elongatum, nitidum, totum nigrum, prothorace qua- dralo, utrinque unistriato, basin versus angustato ; elytro singulo quadri-sulcato, sulco laterali et suturali conjunc- lis, 2-5 approximatis, 2 paulo ante apicem, 5 ante medium abbreviatis, stria gracillima inter sulcos dorsales et mar- ginales. Long. 15 mill. Abyssinie. Cette espèce rentre incontestablement dans le groupe des Passandra proprement dites, comprenant les genres Hectarthrum et Passandra. Les articles des antennes rela- tivement courts la rangent dans le premier de ces genres, TRAVAUX INÉDITS. 297 tandis que l'aspect grêle de l'antenne conduirait à la re- porter dans le second. Je n'hésite pas à adopter la première de ces opinions qui me semble plus en rapport avec les rectifications à apporter à la classification des Passandrides. L'H. Raffrayi se distingue de ses congénères par sa couleur totalement noire, sa forme un peu plus déprimée, plus large, par ses 4 stries dont la deuxième atteint presque le sommet, tandis que la troisième s'arrête avant le milieu, et enfin par le rebord marginal postérieur du corselet, qui forme un triangle très-surbaissé dont le sommet est nettement indiqué. LÆMOPHLÆUS CURTIPENNIS. PI. 1, fig. 9. Latissimus, depressus, nitidus, glaber, testaceus ; capite paulo infuscato, dense subtilissime punctato, ad latera utrinque unisiriato, margine antica trisinuata ; protho- race transverso, busin versus angustato, lateribus rotun- datis fere dentatis, minus dense subiiliter punctaio, utrin- que unistrialo; elytris ad apicem subtruncatis, abdomen haud obtegentibus confuse punctatis. Long. 3 mill. 1/2. Zanzibar. Relativement très-large et très-déprimé, d’un testacé urf peu sombre sur la tête et le prothorax. Antennes allon- gées, présentant la structure ordinaire du genre. Tête très- finement et très-densement ponctuée, marge antérieure très-sinuée, bords latéraux avec une strie marginale pre- nant naissance à la base de l'antenne et se réunissant à une strie postérieure transversale, disque avec une im- pression discoïdale plus vague rappelant une strie effacée. Prothorax transversal, plus finement et moins dense- ment ponctué, moins large en arrière qu’en avant, bords latéraux arrondis, presque dentés, ayant de chaque côté 298 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. une strie latérale un peu atténuée vers la base. Ecusson demi-cireulaire. Elytres chez le s moins larges que le cor- selet, très-déprimées, mais sans carènes latérales, presque tronquées au sommet et laissant à découvert tout le der- nier segment de l'abdomen; ponctuation fine, confuse, sans vestige de strie, sauf à la base à côté de l’écusson. Cette curieuse espèce, dont je n'ai pu examiner qu'un exemplaire mâle, se rapproche du genre 1no par la con- sistance un peu molle des élytres et par leur troncature qui laisse à découvert une notable partie de l’abdomen. Elle forme très-certainement une sous-division dans le genre Læmophlæus. L. BRUNNEUS. PM tie A1 Satis elongatus, subparallelus, sub convexus, nitidus, testaceo-brunneus ; capite thoraceque dense et fortiter punc- tatis, clypeo sinuato, fronte conveæiuscula, medio in longi- tudine elevata, nitidissima et haud punctata; prothorace transverso, utrinque unistrialo, luteribus rotundatis, ad angulos posticos fortiter sinuato-emarginatis ; scutello transverso, postice obtusissime angulato; elytris abdomen omnino oblegentibus, apice separatim rotundatis, lateribus carinalis, sex striatis; antennis pedibusque testaceo- brunneis. Long. 2 mill. 3/4. Lanzibar. Assez allongé, légèrement convexe, d’un brun testacé un peu plus foncé sur la tête et le prothorax. Antennes à articles allongés, un peu épaisses, ne présentant pour ainsi dire pas de massue. Tête fortement et densément ponctuée, marge antérieure fortement sinuée, front con- vexe, légèrement relevé à la base des antennes, présen- tant en son milieu une faible élévation longitudinale lisse plus brillante que le reste de la surface. Prothorax tran- sversal presqu’aussi large en arrière qu'en avant, à ponc- TRAVAUX INÉDITS. 299 tuation allongée, forte et dense, bords latéraux arrondis, avant les angles postérieurs échancrés, milieu de la base légèrement relevé. Ecusson transversal. Elytres en ovale très-allongé, couvrant entièrement l'abdomen, arrondies séparément au sommet, avec une carène latérale de chaque côté : chacune avec 6 stries bien visibles, les in- tervalles alternes légèrement saillants au sommet. AIRAPHILUS SEMINIGER. PI. 1, fig. 7. Elongatus, convetus, dense flavo-griseo pubescens; ca- püte thoraceque nigris ; elytris, antennis pedibusque ferru- gineis, prothorace subquadrato, laieribus regulariter ro- tundatis, seriatim crebre rugoso-punciatis. Long. 3 mill. 1/4. Abyssinie. Allongé, convexe, couvert d’une pubescence d’un gris flave très-dense et presque rangée en lignes. Antennes d’un roux ferrugineux, assez grêles, plus longues que la tête et le prothorax, à massue bien distincte. Tête et pro- thorax noirs, couverts d’une ponctuation rugueuse. Pro- thorax à peine plus court que large, bords latéraux arron- dis, finement crénelés, présentant à l’angle antérieur une dent un peu plus saillante. Elytres d’un roux ferrugineux, allongées, plus larges que le corselet, à angles huméraux bien arrondis, couvertes d’une ponctuation rugueuse dis- posée en lignes. Pattes d’un roux ferrugineux. A. FALLAX. Pl'AÉS.s A. ferrugineo Kr. simillimus, sed major et latior; an- tennæ paulo crassiores; art. 1-5 sensim angustlioribus et brevioribus ; 4-5 quadratis; 6-14 transversis, ultimis fortiter clavatis. Long. 2 mill. 3/4. 300 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Abyssinie. Cette espèce, très-voisine de l'A. Ferrugineus Kr., se distingue à première vue, par sa taille notablement plus grande et sa forme relativement plus large; les antennes sont également plus épaisses ; le 3° art. est visiblement plus court et plus étroit que le second; les 4° et 5me sont carrés, plus courts que le 3°; les 6-8 sont transversaux ; enfin les trois derniers forment une massue très-bien marquée. Les carènes latérales de la tête sont presque pa- rallèles, le prothorax est un peu plus d’une fois. et un quart plus long que large, enfin les élytres sont nette- ment moins de trois fois aussi longues que le prothorax. ÉTUDE SUR LES PERINGIES DE FRANCE, DE CORSE, ET DE NOS POSSESSIONS DU NORD DE L’AFRIQUE, Par M. JULES MABILLE. Le genre Peringia a été établi par le D'Paladilhe! aux dé- pens des Paludestrines, pour de petites coquilles sou- vent fort élégantes, caractérisées par un test solide, ordi- pairement épais, par une spire conique, par des tours presque plats, dont le dernier offre une partie anguleuse plus ou moins prononcée, par une suture superficielle, par une ouverture légèrement épanouie, anguleuse vers la base, et enfin, par un opercule corneo-vitré orné de stries subspirescentes irradiant d’un point nucléiforme très- rapproché du bord interne. 1. In Ann. Scienc. nat. Paris, 1874. TRAVAUX INÉDITS. 301 L'animal des Peringia possède un muffle bilobé en avant, très-contractile; deux tentacules cylindracés, fai- blement coniques, contractiles, très-mobiles, ornés en de- hors et près de leur extrémité d'une tache noire plus ou moins étendue en travers; deux points oculaires situés à la base externe des tentacules (un de chaque côté) sur une sorte de renflement. Bien que ces caractères soient ceux des animaux des Paludestrines, nous croyons bonne cette nouvelle coupe générique. Les Peringia vivent dans les eaux salées ou saumâtres du littoral. Nous en connaissons, cependant, qui habitent dans les eaux douces ou saumâtres de l’intérieur. Les espèces de ce genre sont pour la France, la Corse et l'Algérie, au nombre de trente. A. ESPÈCES DE L'INTÉRIEUR 4. PERINGIA GALLICA, Paladilhe, in Rev. et Mag. z001., p. 40, 1867 et in Nouv. Miscel. mal., p. 35, pl. 2, fig. 1-6, 1867. Peringia gallica, Paladilhe in Ann. se. nat. Paris, août 4874. Alluvions du Bétru, près de St-Amour (Jura). 2. PERINGIA LETOURNEUXI, Bourquignat, Spec. noviss. moll., n. 73, juillet 1876. | Mare d’eau douce à deux kilomètres de Rennes (Ille-et- Vilaine), où elle vit en compagnie de Limnées et de Val- vées (Letourneux). B. ESPÈCES LITTORALES + De la Manche. 3. PERINGIA SEQUANICA, assiminea sequanica, Bourgui- gnat, mss. 1870. À Peringia sequanica, Paladilhe, Monog. genre Peringia, p. 20, 1874. 302 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Marais à l'embouchure de la Seine (Bourguignat), de l'Orne, près de Sallenelles, enfin çà et là sur les côtes du Calvados. 4. PERINGIA ENHALIA, Jules Mabille, mss. 1876. Testa subrimata, elongata, superne pyramidata, soli- dula, subtranslucida, cornea, subtilissime striatula; — spira elongato-acuminata, ad summum acutissima; apice minutissimo; — anfractibus 7 subconvexiuseulis, regu- lariter crescentibus, sutura lineari, in uitimo subimpressa, separatis ; — ultimo subangulato, convexo, 2/5 altitudi- nis æquante, ad insertionem brevissime deflexo ; — aper- tura fere verticali, oblonga, transverse subangustata, superne acute angulata, inferne expansiusCula ; — peris- tomate non continuo, recto, acuto; margine columellari sat expanso, margine externo recte descendente, marginibus callo fere inconspicuo junetis; — opereulo corneo. — AIL. 5. Diam. 2 mill. Relais de mer sur les côtes du Calvados (Bourguignat}. Cette espèce diffère de la Sequanica par sa forme moins ventrue, plus allongée: par son sommet plus aigu; par son dernier tour moins renflé; par son bord columellaire plus droit, moins arqué; par son ouverture moins large, plus allongée et surtout moins arrondie du côté externe; par son péristome mince, non épaissi; par ses bords réunis par une callosité presque inappréciable. 5. PERINGIA ULVÆ, turbo ulvæ, Pennant, Brit. zool. Test. 1776 et Maton et Rackett, Desc. Brit. test., in Linn. transact. 114, 1804. Rissoa ulvæ, Forbes et Hanley, Hist. brit. moll. 411, p. 441, pl. 81, fig. 4, 5, 8 et 9, et pl. 87, fig. 2-8, 1850. Hydrobia ulvæ, Frauenfeld, Gatt. Hydrobia, p. 1019, 1863. Peringia ulvæ, Paladilhe, Mon. g. Peringia, p. 14, 1874. Eaux saumâtres à l'extrémité du port de Dieppe, dans TRAVAUX INEÉDITS. 305 la vallée d’Arques (Bourguignat), embouchure dela Somme, près de Saint-Valery-sur-Somme. 6. PERINGIA FAGOTIANA, Jules Mabille, in sched., 14875. Testa rimato perforata, elongato-conoidea, sat tumida, solidula, subtranslucida, nitida, glauca et in ultimo prope aperturam luteo-cornea, lævigata ; — spira elongato-acu- minata, conoidea; apice minuto, leviter obtusiuseulo ; — anfractibus 7 fere planulatis vel subconvexiusculis, regu- lariter crescentibus, sutura sublineari separatis ; —ultimo 2/5 altitudinis æquante, obscure subangulato pone aper- turam convexo, ad insertionem labri regulariter lenteque descendente; — apertura verticali, sat ampla, ovata, su- perne angustata, inferne vix expansiuscula; — peristo- mate continuo, recto, acuto, intus albido et incrassato ; margine externo non arcuato sed recto; margine columel- lari expansiusculo; opereulo..….. ignoto. —- Alt. 5, Diam. 2 4/2 mill. Environs de Saint-Quentin-en-Tourmont (Somme). Cette espèce, que nous dédions à M. Paul Fagot, mala- cologiste de Villefranche, se distingue : 4° De la Gallica par sa forme plus élancée, un peu moins aiguë au sommet; par son test glauque, moins épais, plus lisse, par son dernier tour plus convexe à ia base; par son ouverture verticale, plus large, plus arrondie à la base, par son péristome continu, bien blane et épaissi intérieu- rement; par son bord externe droit et non subsinué, par sa perforation ombilicale nettement accusée. 2° De la Letourneuxi par sa taille plus forte, plus ren- flée; par sa spire moins conique-aigué; par son test plus épais, moins transparent, d'une teinte différente; par son dernier tour plus anguleux, plus convexe, plus ventru et légèrement descendant; par son ouverture non oblique un peu plus large; par son péristome bordé; par son bord columellaire moins dilaté; enfin par sa perforation ombi- licale plus ouverte. 304 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 14877. Ÿ. PERINGIA DEYROLLIANA, Jules Mabille, in sched., 1879. Testa rimata, superne conoideo-acuminata {Peringifor- mis), inferne tumido ventrosa (Paludestrinæformis), soli- dula, subtranslucida, cornea, semper limo viridulo induta, lævigata, et in ultimo grosse striatula, striisque incrementi validioribus passim sulcata; — spira elongata, conico- acuminal{a ; apice minuto, fere semper corroso ; — anfrac- tibus 7 subconvexiuseulis (ultimus rotundato-tumidus), regulariter crescentibus, sutura subimpressa separatis ; — ultimo rotundato-ventricoso, 2/5 altitudinis æquante, superne ad insertionem labri lente subdescendente ; — — apertura subobliqua, subovato-rotundata, superne le- viter angustata, inferne subexpansiuscula ; — peristomate recto, acuto, continuo, intus remote incrassatulo ; — mar- gine externo recte descendente; margine columellari ex- pausiusculo; — operculo.... ignoto. — Alt., 5. Diam., 2 1/2mil Cette Péringie, que nous dédions à M. Deyrolle, direc- teur de la Revue et Magasin de zoologie, habite la mare de Saint-Coulban, dans les côtes du Nord (Paul Mabille). Elle ne peut être rapprochée des Gallica Letourneuxi ou Fagotiana, ni d'aucune autre espèce de France; la seule Peringie qui offre quelques points de ressemblance avec notre espèce est la Reboudi, de la province d'Oran, dont la Deyrolliana diffère par sa taille plus forte; par le test de couleur différente; par une ouverture légèrement oblique; par son dernier tour faiblement descendant; par un bord externe rectiligne et non légèrement arqué en avant; enfin par la petite expansion aperturo-basilaire située à la partie inférieure de l'ouverture et non sur la partie médiane du bord columellaire. 8. PERINGIA SUBUMBILICATA, Paladilhe, Mon. g. Perin- gla, p. 26, 1874. Revue et Mag de Zoologie (1877) ÉMICE Alb.Marchand, del.et Lith. 2 Imp.J.L'anglois à Chartres. Aquila Clanga. Le fe) QU À TRAVAUX INÉDITS. 305 Environs de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). ++ De l'Océan. 9. PERINGIA BOURGUIGNATI, Jules Mabille, mss. 1876. Testa obtecte subrimata, magna, in medio ventroso-tu- mida, superne conica, inferne convexo-attenuata, solidula, subopacula, pallide cornea, in supremis subtilissime striatula, in medianis perspicue striata, in ultimo ad suturam nodoso-costulata ; — spira conica, acutissima ; apice minutissimo, violaceo ; — anfractibus 8 planulatis, regulariter crescentibus, sutura lineari separatis; — ul- timo maximo, fere dimidiam partem altitudinis æquante, ventroso, subangulato (angulus ad aperturam evanescens), superne ad suturam tumido lenteque ad insertionem labri subdescendente; — apertura fere verticali; ovata, superne angulata, inferne ad basin columellæ expansius- cula; — columella recta; — peristomate recto, acuto, non incrassato; margine columellari superne expanso; marginibus tenui callo junctis ; — operculo.... ignoto. — Alt. 8. Diam. 4 mill. Cette espèce, qui paraït rare, n’a encore été recueillie que deux fois, savoir : en 4859, dans des étangs sau- mâtres entre Lorient et Port-Louis (Bourguignat); en 1875, dans les marais salants entre la Trinité et Carnac, dans le Morbihan (Letourneux). Nous nous faisons un sensible plaisir de dédier cette espèce à notre ami J.-R. Bourguignat, qui a eu l’obli- geance, dans le but de rendre notre travail plus facile, de mettre à notre disposition sa magnifique collection. 40. PERINGIA PICTONUM, Paladilhe, Mon. g. Peringia, p. 9, fig. 29-30, 1874. Eaux saumâtres aux environs de la Rochelle (Charente- Inférieure) et aux alentours des Sables-d'Olonne, dans la Vendée (Tacite Letourneux), marais salants entre la Tri- (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 20 306 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. nité et Carnac, dans le Morbihan (Aristide Letourneux). 11. PERINGIA GIRARDOTI, assiminea nannetensis, Pala- dilhe, mss. 1876. Peringia Girardoti, Paladilhe, Mon. g. Peringie, p. 41, fig. 32-33, 1874. Espèce abondante aux environs du Croisic, dans les marais salants du Pouliguen, dans la Loire-Inférieure (Girardot), marais saumâtre à la tête de Buch, dans la Gironde (Bourguignat). 12. PERINGIA GIRUNDICA, Jules Mabille, mss. 1876. Testa vix subrimata, ventroso-conoidea, in medio tu- mida, solida, subcretacea, parum translucida, luteolo- cornea vel rubiginosa, sæpe limo nigrescente vel virides- cente induta, sub lente argute striatula ; —spira conoidea, ad summum semper truncata ; — anfractibus 6 (supremis semper truncati) planulatis, vel obscure subconvexiusecu- lis, regulariter crescentibus, sutura lineari (ac zonula pal- lidiore) separatis, — ultimo majore, dimidiam partem al- titudinis fere æquante, obscure subangulato, prope aper- turam convexo, ad insertionem labri recto; — apertura leviter obliqua, ovata, superne angulata, inferne ad basin columellæ sat expansiuscula ; — columella rectiuseula ; — peristomate recto, acuto, intus profunde albido incrassa- toque, exterius sæpe tumidulo aut subgibboso; margine externo antrorsum recte leviterque descendente ; margine columellari valido, crasso expansiuseulo ; marginibus callo tenui junctis; — operculo nigrescente, striis spiralibus eleganter sulcato. — Alt. 4 1/2. Diam. 2 mill. Marais saumâtres de la Gironde (Bourguignat). Cette Peringie diffère de la Pictonum par sa taille plus faible, sa forme plus brièvement conique, plus renflée à sa partie médiane et plus atténuée à sa partie inférieure; par son test striolé, par son ouverture légèrement oblique, plus rectiligne par rapport à l'’axe— l'ouverture de la Pic- TRAVAUX INÉDITS. 307 tonum est un peu, vue de face, dirigée obliquement de droite à gauche ; — par son bord externe non arqué, mais descendant en ligne droite, tout en se dirigeant faiblement en arrière, tandis que celui de la Pictonum est arqué et se dirige en avant, de telle sorte que sa partie inférieure est plus avancée que sa partie supérieure. Elle diffère de la Girardoti par sa taille plus petite; par sa forme plus allongée, plus conique, plus obèse, plus renflée à sa partie médiane et plus atténuée à la base; par son dernier tour plus haut; par son ouverture plan-convexe du côté externe, un peu plus rectiligne par rapport à l’axe; par sa columelle plus droite ; par son bord externe non arqué en avant, mais descendant en ligne droite tout en se diri- geant légèrement en arrière. 13. PERINGIA NANSOUTIANA, Bourguignat, spec. noviss. moll., n° 78, juillet 1876. Marais salés de la baie d'Arcachon (Gironde). 44. PERINGIA DUPUYANA, Jules Mabille, mss. 1876. Testa rimata, pyramidata, oblongo-elata, sat tumidula solida, opaca, cretacea, absque nitore, lævigata, luteo- rubiginosa semperque passim profunde corrosa ; — spira elongato-conoidea, ad Summum corrosa ; — anfractibus 6 subplanulatis vel subconvexiuseulis, regulariter cres- centibus, sutura lineari separatis ; — ultimo 1/3 altitu- dinis æquante, convexo, obscure vix subangulato, ad insertionem labri subito fere recte perdeflexo; — aper- tura exigua, sieut coarctata, verticali, subrotundato-ovata, intus albida, superne vix angulata, inferne obscure expan- siuseula ; — columella subarcuata ; peristomate continuo, recto, crasso, intus albido labiatoque; margine externo superne subsinuato, inferne antrorsum provecto; margine columellari valido, expansiusculo, in medio arcuatim retrocedente; — operculo atro, striis spiralibus profunde ! Î | k RE TP LE EE 308 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. sulcato. — alt. 6 ; diam. 2 1/2 mill. Marais saumâtres de la baie d'Arcachon dans la Gironde (Bourguignat). Cette espèce que nous dédions au savant malacologiste M. l’abbé Dupuy, se distingue de ses congénères par sa coquille forte, épaisse, par son ouverture exiguë, pres- qu'arrondie, entourée d’un péristome robuste et continu. 45. PERINGIA PERRIERIANA, Bourguignat, spec. noviss. moll. n° 79, juillet 1876. La Teste de Buch à l'embouchure de la Gironde. 16. PERINGIA MICROPLEUROS, Bourguignat, spec. noviss. moll. n° 81, juillet 1876. Marais salés de la baie d'Arcachon (Gironde). 17. PERINGIA MICROSTOMA, Bourguignat, spec. nov. moll. n° 80, juillet 1876. Embouchure de la Gironde. Cette espèce, moitié plus petite que la Dupuyana, en diffère surtout par son avant-dernier tour plus grand et plus ventru que le dernier. 18. PERINGIA OBESA, Jules Mabille, mss. 1875. Testa minuta, vix subrimata, ovoideo-oblonga, obeso- ventricosa, superne subacuminata, solidula, opacula, lævigata vel argutissime striatula, nigrescente vel luteola, quandoque rubiginosa ; — spira subconoideo-acuminata ; apice semper eroso; anfractibus 6, subconvexiuseulis, regulariter crescentibus, sutura subimpressa separatis ; ultimo sat amplo, 2/5 altitudinis æquante, convexo, ad insertionem labri recto: — apertura verticali, oblonga, superne angulata, inferne ad basin columellæ expan- siuscula ; — columella subarcuata ; — peristomate recto, acuto, intus sat profunde incrassato;, margine externo superne subsinuato ac deinde leviter antrorsum arcuato; margine columellari expansiusculo; — marginibus callo TRAVAUX INÉDITS. 309 junctis. — operculo nigrescente, profunde remoto. — Alt. 4, diam. 2 mill. Teste de Buch et bords de la Gironde (Bourguignat). 49. PERINGIA MARITIMA, Jules Mabille, mss. 1876. Testa exigua, vix rimala, sat debili, superne conoiïdea, vix opacula, lævigata, rubiginosa, aut luteo-nigrescente, sæpe limo atro induta; — spira elongata, conoidea, ad summum truncata ; — anfractibus 6, fere planulatis, regu- lariter crescentibus, sutura subimpressa separatis; — ultimo 4/3 altitudinis æquante, convexo, pone aperturam tumido rotundato, ad insertionem labri recto; apertura verticali, ovata, intus albidula, externe fere rotundata, superne angulata, inferne expansiuscula ; -— columella arcuata ; — peristomate recto, acuto, intus albido labia- toque ; margine externe antrorsum leviter arcuato; mar- gine columellari expansiusculo, ad basin retrocedente ; marginibus valde approximatis, callo tenui junctis ; oper- culo subvitraceo. — Alt. 8, diam. 1 1/2 mill. Cette très-petite espèce relativement fort allongée a été recueillie à la Teste de Buch, dans la Gironde (Bourgui- gnat). +++ De la Méditerranée. 20. PERINGIA MASSOTI; assiminea Massoti, Bourguignat, in sched., 1870. Peringia Massoti, Paladilhe, mon. g. Peringia, p. 41, 1874. Étangs saumâtres aux environs de Salus (Pyrénées- Orientales). 21. PERINGIA PENCHINATI ; assiminea Penchinati, Bour- guignat, in sched., 1870. Peringia Penchinati, Paladilhe, mon. g. Peringia, p. 28, 1874. Avec la précédente. 310 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. . PERINGIA TETROPSOIDES ; assiminea gracilis, Pa- LEE in sched., 1868. ner Mae Bourguignat, in el etinlitt., 4870. Paludestrina tetropsoides, Paladilhe, Étud. mon. Palud. France in. Ann. malac., p. 240. Peringia margaritæ, Paladilhe, mon. g. Peringia, p. 24, f. 33-34, 1874. Étangs dans l'ile Sainte-Marguerite et marais aux en- virons de Cannes (Macé), dans les Alpes-Maritimes; en- virons de Laurons, près de Martigues, dans les Bouches- du-Rhône (Bourguignat). +t+ De la Corse et de l'Algérie. 93. PERINGIA PYRAMIDALIS, Bourquignat, Spec. noviss, moll., n° 74, juillet 1876. Alluvions de la Macta, près de son embouchure (Le- tourneux). 24. PERINGIA MABILLI, Bourguignat, spec. noviss. moll., n°75, juillet 1876. : Relais de mer près d’Ajaccio (Corse), alluvions de la Macta dans la province d'Oran (Letourneux). 95. PERINGIA OBELISCUS, assiminea obeliscus, Paladilhe, nouv. misc. mal., p. 434, pl. v, f. 4-5-18. Peringia obeliscus, Paladiihe, mon. g. Peringia, p. 3 (en note) 1874. Marais salants près de l'embouchure de la Macta (Le- tourneux), relais de mer près d’Ajaccio, en Corse (Paul Mabille). 26. PERINGIA CYCLOLABRIS, Bourguignat, spec. noviss. moll., n° 76, juillet 4876. Marais salants aux environs d'Oran et à l'embouchure de la Macta (Reboud et Letourneux). TRVAUX INÉDITS. 311 27. PERINGIA TUMIDA, Bourguignat, spec. noviss. moll., n° 89, juillet 1876. Marais salants près de la Macta (Letourneux). 28. PERINGIA CYRNIACA, Jules Mabille, in sched, 1875. Testa vix rimata, elongata, acuminato-conica, inferne paululum tumida, solida, subopacula, nitidissima, uni- formiter cornea, lævigata ad suturam subtilissime et oblique radiatula ; — spira elongata, acutissima, co- niCa ; apice minutissimo; — anfractibus 10, vix subcon- vexiusculi, lente crescentibus, sutura lineari separatis; — ultimo sat exiguo, 1/3 altitudinis vix æquante ; convexo, ad insertionem labri lente descendente, pone aperturam tumido-subgibboso (gibbulus pallidus); — apertura ver- ticali, suboblique ovata, superne angulata, inferne sat valide expansiuseula ; — columella brevi, subarcuata ; — peristomate continuo, recto, acuto, intus incrassato ; mar- gine externo antrorsum provecto leviterque arcuatulo; margine columellari expansiuseulo, inferne retrocedenie ; operculo…. ignoto. — Alt. 5 /2, diam. 2 mill. Cette belle espèce remarquable par sa forme exigué très- allongée a été recueillie en Corse aux environs de Porto- Vecchio (Paul Mabille). 29. PERINGIA EXGENTRICA, Jules Mabille, mss. 1875. Testa vix subrimata, superne oblongo-acuminata, in- ferne ventrosa, solidula, subopacula, nitida, pallide cornea, sub lente angustissime striatula (striæ in ultimo validiores); — spira elongata, oblonga, acuminata, ad summum pa- rum acuta ; apice minuto, submamillato; — anfractibus 7 planulatis (penultimus convexiuseulus, ultimus convexo rotundatus), sat celeriter crescentibus, sutura lineari in ultimo impressa, separatis; — ultimo 2/5 altitudinis æquante, amplo, externe pone aperturam dilatato-rotun- dato; tumidissimo, ad insertionem labri subito breviter. 312 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. descendente ; — apertura verticali, subrotundata, dextror- sum sicut excentrica, externe exacte rotundato-arcuata, superne subangulata, inferne subvalide expansa; colu- mella arcuatula ; peristomate continuo, recto, acuto, intus leviter incrassatulo; margine externo antrorsum arcuato ; margine columellari expansiuseulo ; — operculo. ignoto. — Alt. 5, diam. 2 1/2 mill. Vit dans les marais salants des environs d'Oran (Re- boud). 30. PERINGIA REBOUDI, Bourguignat, spec. noviss. moll., n° 77, 1876. Marais salants, près d'Oran (Reboud). COLÉOPTÈRES LAMELLICORNES Rapportés par M. A. RAFFRAY, D'ABYSSINIE ET ZANZIBAR DESCRIPTIONS DES ESPÈCES NOUVELLES Par M. A. RAFFRAY. SISYPHUS TIBIALIS, n. Sp. Abyssinie : Tigré. Septembre. Long. 9 mill. P1. 1, fig. 6 et 6 a. Niger, opacus, breviter pallide setosus. Caput remote punctatum, irregulariter gibbosum; lateribus sinuatis, unidentatis ; clypeo emarginato, subbidentato. Thorax re- mote subtiliter punctatus punctis setiferis, postice cana- liculatus, disco transversim oblique impressus, antice valde bisinuate emarginatus. Elytra apice attenuata et TRAVAUX INÉDITS. 313 gibbosa, subtiliter striata, interstitiis seriatim setulosis. Pygidium bituberculatum. d Pedium intermediorum trochanteres truncati; fe- mora incrassata, intus apice dentata; tibiæ bisinuatæ, medio ampliatæ et intus extusque dentatæ ; dente externo longissimo. Pedium posticorum trochanteres apice dente compresso, rotundato armati; femora incrassata subtus medio valde dentata; tibiæ arcuatæ longitudinaliter tri- carinatæ, inflatæ, intus ante medium obtuso dentatæ, utrinque denticulatæ. Voisin de Spinipes par la forme des tibias intermé- diaires. PEDARIA ARMATA, n. Sp. Zanguebar. Montagnes de Schimba. Nov. Long. 8 mill. Oblongo-ovata, vix convexa, nigropicea. Caput valde declinatum, punetatum; clypeo lateribus subrecto, medio late nec profunde emarginato. Thorax creberrime et vali- dissime undique punctatus, antice disco tuberculo conico obtuso sublævi armatus, lateribus sinuatis, antice rotun- dato ampliatis, subitoque ad caput inflexis. Elytra sub- deplanata, striata ; interstitiis biseriatim punctatis et bre- vissime setulosis ; lateribus crenulatis. Remarquable par son prothorax plus large en avant qu’en arrière et tuberculeux. PEDARTA DENTATA, n. sp. Zanguebar. Montagnes de Schimba. Nov. Long. 6 mill. Oblongo-ovata, subconvexa, nigropicea, leviterænescens. Caput punctis maximis obsitum ; clypeo antice leviter im- presso, lateribus sinuato, medio emarginato, utrinque dentato. Thorax convexus, punctis lateribus maximis, disco multo minoribus confertim obtectus; brevissime 314 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. fundo punctorum setulosus. £lytra thorace latiora, non- nihil convexo, humeris subcallosis, basi humeros intus impresso, subeatenato striato: interstitiis planis, 4-2 irre- gulariter præsertim usque ad medium, cæteris biseriatim punctatis et setulosis, duobus externis basi tuberculatis. Diffère de la Picea Boh. par sa forme plus courte, plus convexe, l'impression de la base des élvtres, qui fait ressortir les épaules, la ponctuation plus forte de la tête et du prothorax, et le chaperon plus profondément échancré. DREPANOCERUS ? PARALLELUS, n. Sp. Abyssinie : Province du Tembiène. Octobre. Long. 5 mill. Niger, opacus, depressus, parallelus. Caput punctatum ; clypeo late sinuato, bidentato, vertice obtuse gibboso. Thorax disco utrinque obtuse longitudinaliter carinatus, ad latera antice impressus, aciculariter valde nee crebre punctatus, lateribus pallide ciliatus. Scutellum vix perspi- cuum. Elytra obtuse bicostata , striata; interstitiis depla- natis, alternis latioribus, ad basim elevatis ; apice parce ciliata. Pedes picei; tibiæ antice tridentatæ. Il est très-difficile d'assigner une place bien précise à cet insecte : il se rapproche des Oniticellus par l’absence de fovéoles prothoraciques et la forme du métasternum qui est moins large que le corps; il est relié aux Drepa- nocerus par l’exiguité de l’écusson, ses élytres recouvrant complètement l'abdomen, sa forme très-aplatie et les carènes qui ornent le prothorax et les élytres. El établit ainsi un véritable trait d'union entre ces deux genres déjà si voisins. DREPANOCERUS SETIGER, n. Sp. Zangquebar : Montagnes de Schimba. Décembre. Long. 4 1/2 mill. Oblongo-ovatus, piceo-rufus, setosus, in prothorace ely- TRAVAUX INÉDITS. 319 tris et pedibus, setis nonnihil uncinatis. Caput puncta- tum ; clypeo leviter sed late sinuato, fronte nonnihil con- vexa, inermi ; vertice carinato. Thorax leviter ampliatus, nonnibil irregularis, subumbilicato nec profunde punc- tatus; disco profunde sulcatus, sulco ante medium leviter interrupto, lateribus impressus. £lytra subtiliter striata, coriacea, obsolete tricostata. Metasternum grosse nec pro- funde punctatum ; antice brevissime carinatum, medio obsolete impressum, apice late emarginatum, late nec profunde impressum. Très-voisin des individus peu développés du Laticollis Boh., bien distinct par la position de la carène céphalique qui, dans le Laticollis, est placée sur le front et est très- forte, tandis que dans Setiger, elle est peu marquée et se trouve sur le sommet du vertex. La ponctuation du pro- thorax est différente, les élytres sont striées et les côtes peu sensibles, enfin le métasternum est moins rugueuse- ment ponctué et peu profondément fovéolé. ONTHOPHAGUS. DEYROLLEI, n. Sp. Zanguebar. Bagamoyo. Long:11 mill. Pl; 1,-fig. 1: Læte viridis, plus minusve aurantiacus, nitidus. Caput granulatum, auratum; clypeo integro, reflexo, obscure vio- laceo; fronte transversim et angulatim obsolete cari- nata; vertice longitudinaliter obtuse carinato. Thorax convexus; basi subtriangulari obtuse lobata, leviter im- pressa; lateribus rotundato-ampliatis ; angulis anticis nonnihil acutis, crebre granulatis ; disco late lævi, antice linea lævi parum elevata; in granulis breviter pallide setosus, basi (medio excepto) setis longioribus erectis. Elytra brevia postice attenuata, striata ; interstitiis con- fertim valde aciculato punetatis, brevissime albido setu- losis, sutura et regione basali lævibus. Pygidium granu- 316 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. lalo punctatum, pubescens. Corpus subtus flavopubescens. Tibiæ anticæ nigroæneæ valde quadridentatæ. Ressemble pour la forme aux petits exemplaires $ de ©. aulicus, bien différent par les armatures, la colo- ration et la ponctuation des élytres. Les deux sexes ne semblent pas différer, quant aux armatures de la tête; du moins parmi les exemplaires, assez nombreux, que j'ai recueillis de cette jolie espèce, je n'ai pu trouver aucune différence sexuelle. Cette espèce est voisine de l'O. auratus. ONTHOPHAGUS PLANICEPS, n. sp. Côtes du Zanguebar. Île de Pemba. Février. Long. 13 mill. PI. 1, fig. 4. ® Nigro-cupreus, subopacus, subtus parce breviter rubro pubescens. Caput deplanatum, elongatum, crebre punctulatum, punctis ad Jatera majoribus ; clypeo antice angulatim rotundato, integro; fronte inermi; vertice late nec alte laminato, lamina postice deflexa. Thorax con- fertim granulatus, antice subretusus ; lateribus postice sinuatis, medio rotundato-ampliatis; basi subrotundata. Elytra leviter catenato-striata; sutura Iævi, interstitiis granulis, nonnihil prothoracis minoribus crebre obtectis. Pygidium granulatum. Tibiæ anticæ quadridentatæ. Bien reconnaissable à la forme de sa tête allongée, aplatie, et dont la lame du vertex, inclinée en arrière, continue le plan, pour venir s'appliquer sur le bord an- térieur du prothorax. Je n'ai recueilli de cette espèce qu’un seul exemplaire profondément enterré dans le sable, au bord de la mer, et je crois que c’est une &. ONTHOPHAGUS GRACILICORNIS, n. Sp. Abyssinie. Adoua. Septembre. Long. 5 1/2 mill. PI. 1, fig. 3. Subtus fusco æneus, testaceo ciliatus. Caput æneum, TRAVAUX INÉDITS. 317 thorax pallidus, in disco æneo variegatus, elytra pallide fusca, basi, sutura, striis in disco, margine externo ef macula in margine apicali infuscatis. Pedes antice fusco ænei; pedium intermediorum et posticorum femoribus pallidis, tibiis et tarsis fuscis. Pygidium pallidum, plus minusve disco infuscatum. Abdominis segmenta margine externo pallido-maculata. Caput hexagonnm; celypeo la- teribus et antice subsinuato, valde irregulariter rugoso punctato. Thorax valde sed remote punctatus, medio Iævis, subcanaliculatus, basi leviter bisinuatus; lateribus rotun- dato ampliatis, ante angulos posticos sinuatis, parce fulvociliatis ; utrinque foveolatus, antice rotundato emar- ginatus angulis anticis rectis prominulis, posticis fere nullis. Elytra Striala, striis transverse punctatis ; intersti- tiis biseriatim granuloso-punctatis, punctis setigeris. Py- gidium profunde punctatum. Tibiæ anticæ leviter arcuatæ, extus valide tridentatæ. d In fronte, cornu gracile retrorsum arcuatum, capite et thorace, simul sumtis vix longius. $ Caput bicarinatum. Cette espèce est voisine de Thoracicus. ONTHOPHAGUS TUBERICOLLIS, n. sp. Abyssinie. Asmara, hauts plateaux de l'Hamacen. Sept. Long. 7 1/2 mill. Viridi æneus, breviter et sericeo fulvo hirtus. Elytra testacea, plus minusve viridi tincta; sutura viridi; in- terstitiis 3-5-7 plus minusve æneo maculatis. Caput ru- gosulo punctatum, clypei margine obscure æneo. Thorax crebre rugosulus ; medio subcanaliculatus basi subrotun- data, marginata; angulis posticis valde obtusis, rotun- datis, lateribus sinuatis, angulis anticis haud prominulis, Elytra leviter striato punctata; interstitiis subconvexis ; in disco subseriatim, lateribus irregulariter granuloso punctatis. Pygidium crebre et transverse rugosulo punc-- 318 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. tatum, sericeo argentatum. Pectoris lateribus sericeo ar- gentatis. Tibiæ anticæ quadridentatæ. : o. Clypeo rotundato, vix emarginato margine reflexo ; fronte arcuatim leviter carinato; vertice cornuto, cornu brevi, recto, valido, basi ampliato, compresso. Thorax retusus antice nitidus, et parce punctatus, bituberculatus, tubereulis carina arcuato junctis. ®. Clypeo minus obtuso et reflexo, fronte ut in mare, vertice laminato, lamina brevi sed latissima. Thorax re- tusus , antice nitidus, sublævis , breviter mediolobatus, lobo truncato, obtuse bituberculato. ONTHOPHAGUS NIGRICEPS, n. sp. Abyssinie. Samarh. Région chaude du littoral. Août. Long. 6 mill. Totus rufus, nitidus, breviter parce fulvosetosus, fronte, vertice, basi elytrorum exigue nigris, sutura medio parum infuscata. Caput valde bicarinatum, subtriangulare ; late- ribus leviter sinuatis, reflexis; clypeo profunde emargi- nato, subdentato, sparsim sed valde rugoso ; fronte et verlice rarissime punctatis. Thorax sparsim profunde punctatus, lateribus tuberculatus, basi haud marginata subrotundata, antice valide emarginato-bisinuatus, an- gulis anticis leviter porrectis, acutis, posticis valde ob- tusis, rotundatis, lateribus sinuatis. Elytra leviter striata, striis obsolete punctatis interstitiis subseriatim punctatis et ciliatis. Pygidium vix punctatum. Tibiæ anticæ basi crenulatæ, quadridentatæ, prima dente mirima obsoleta, cæteris validis acutis. ONTHOPHAGUS ALTERNANS, n. Sp. Abyssinie. Adoua. Septembre. Long. 5 1/2 mill. Opacus, æneus, pubescentia brevi, fulva, in thorace erecta, in elytris deflexa, obsitus. Elytris testaceis, sutura TRAVAUX INÉDITS. 319 viridi, insterstitiis (basi et apice exceptis) nigris, margine externo æneo. Caput transversale, hexagonum; clypeo emarginato, reflexo, rugose punctato; fronte breviter, transversim laminata; vertice subconcavo, parum punc- tato. Thorax confluenter, valde punetatus, basi subro- tundata, vix emarginata, antice obsoletissime unituber- culatus, angulis posticis obtusis, nec rotundatis, lateribus sat profunde sinuatis, angulis anticis leviter prominulis, sed subrotundatis. Elytra leviter striata, interstitiis planis irregulariter et confluenter punctatis. Pygidium transver- sim confluenter punctatum. ONTHOPHAGUS QUADRIMACULATUS, n. Sp. Zanguebar. Montagnes de Schimba. Nov. Long. 4 1/2 m. Ovatus, subnitidus, brevissime fulvo setosus, æneus. Elytris duobus maculis transversis, externis, rubris, una basali, altera minori, apicali, ornatis. Caput breviter ro- tundatum ; elypeo vix sinuato, rugosule punetato, fronte obsolete carinata; vertice vage punctato, bituberculato. Thorax Valde punetatus, lateribus subangulatis rotun- dato dilatatis, dein ad basim leviter sinuatis. Elytra sub- tiliter striata, interstitiis planis, vix seriatim, nec pro- funde punctatis. Pygidium valde punctatum. Tibiæ antice tridentatæ. ONTHOPHAGUS, MUCRONATUS, n. sp. Zanguebar. Bagamoyo. Juillet. Long. 5 mill. PI. 1, fig. 5 et 5 a. Oblongus, subdepressus, nigropiceus, subnitidus, parce, breviter fulvo setosus. Caput breviter rotundatum, granu- lato punctatum; clypei margine reflexo-angulatum, pa- rum inciso ; frontis Carina vix perspicua; vertex in mu- crone triangulari, antice retuso, supra subdeplanato, pa- rum punetato, productus. Thorax sat crebre, nec profunde 320 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. umbililicato-punctatus, antice lobatus, isto lobo depla- nato, apice rotundatim emarginato, et utrinque subden- tato ; lateribus parum sinuatis, nec ampliatis. Elytra postice parum attenuata, subtiliter striata, insterstitiis subseriatim granuloso-punctatis. Pygidium nec profunde umbilicato punctatum. Tibiæ anticæ tridentatæ. Espèce facile à distinguer par le tubercule du vertex, dont la base est recouverte par l'avancement du pro- thorax. ONTHOPHAGUS SIMPLEX, n. sp. Zanguebar. Montagnes de Schimba. Nov. Long. 3 1/2-3 3/4 mill. Ovatus, nigro æneus, parum nitidus, capite thorace- que æneis, pedibus piceis, brevissime flavo setosus. Ca- put valde sed irregulariter punctatum; clÿpeo obsolete emarginato. Thorax punctatus, punctis nonnihil irregu- laribus, lateribus rotundato dilatatis, basi subrotundato, disco basali obsoletissime canaliculatus. Elytra striata, interstitiis medio subelevatis et utrinque seriatim puncta- tis et brevissime setulosis. Pygidium transversim puncta- tum. d'. Frons arcuatim carinata, vertex plus minusve uni- tuberculatis. Variat interdum vertice carinato. © . Frons arcuatim carinata. Vertex inermis. o &. Variat interdum elytrorum apice plus minusve di- lutiori. ONTHOPHAGUS EXIGUUS, n. sp. Zanguebar. Montagnes de Schimba. Nov. Long. 3 mill. Nigropiceus, parum nitidus brevissime fulvo ciliatus, capite, thoraceque subæneo tinctis; elytris apice et ma- cula humerali flavis, antennis pedibusque rufis. Caput irregulariter punctatum in medio frontis arcuatim carina- tum, clypeo reflexo, obsolete emarginato. Thorax puncta- TRAVAUX INÉDITS. 321 tus, punctis in disco minoribus, basi rotundata, lateribus angulatim ampliatis, dein ad basim nonnihil sinuatis. Elytra subtiliter striata, interstitiis medio convexis et utrinque seriatim punctatis et brevissime fulvo-ciliatis. Pygidium punctatum. Appartient, par ses intersiries qui sont au milieu pres- que carénés, et ponctués de chaque côté de cette carène, à un groupe assez nombreux de petits Onthophagus, tous très-voisins les uns des autres. ONTHOPHAGUS CONVEXIFRONS, n. Sp. Île de Zanzibar. Sept. Long. 3-3 1/2 mm. Nigro-piceus, nitidus, vix perspicue setosus, capite thoraceque æneotinctis, elytrorum marginibus apicali lateralique infra medium plus minusve flavio. Caput breve, convexum, vix punctatum, nitidum ; clÿpeo obso- lete quadridentato et secundum marginem profunde li- neato-punetatum. Thorax disperse sed sat profunde punc- tatus, lateribus rotundato-dilatatis. Elytra slriata, inters- titiis planis, disperse, plus minusve seriatim punetatis. Pygidium sat profunde punctatum. os. Vertex tuberculatus. Thorax antice leviter convexus. @ . Caput omnino inerme, thorax subdeplanatus. ONTHOPHAGUS FALLACIOSUS, n. Sp. Abyssinie : Hauts plateaux de l'Hamacen. Sept. Long. 3 1/3 mill. Subdepressus, æneus, nitidus. Elytris rufis, sutura et disco infuscatis. Caput punctatum, elypeo vix emarginata, obsoletissime prope frontem carinato, fronte carinata, ver- tice inermi. Thorax punctatus, lateribus obsolete tuber- culatus, basi marginata, subrotundata, angulis posticis fere nullis, anticis rectis. Elytra striata, interstitiis remote (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 21 322 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. biseriatim punctatis. Pygidium crebre puncetatum. Tibiæ antice obsolete quadridentatæ. Voisin de l'Onth. pullus, Roth. Facile à distinguer par l’armature de la tête. ONTHOPHAGUS INFUSCATUS, n. Sp. Zanguebar. Montagnes de Schimba. Novembre. Long. 3-3 1/4 mill. Piceo-niger, parum nitidus, vix perspicue setosus, ely- tris pedibusque rufis. Caput disperse punctatum, elypeo emarginato. Thorax profunde nec creberrime punctatus, basi subangulatim rotundata, et medio obsoletissime im- pressa, lateribus rotundato-ampliatis. Elytra striata, in- terstitiis medio subelevatis seriatim, rugosulo-punctatis. Pygidium grosse punctatum. d Caput medio leviter elevatum et tuberculo conico armatum. ® . Frons arcuatim carinata, dein transversim subexca- vata, vertex nonnihil elevatus. Variat interdum elytris disco plus minusve infuscalis. ONTHOPHAGUS HUMERALIS, n. Sp. Abyssinie. Samarh, région chaude du littoral. Août. Long. 4 3/4mill. Niger, parum nitidus, breviter et parce fulvosetosus, capite et thorace ænescentibus, hnmeris macula testacea notatis, pedibus piceis, tarsis et antennis fuscis. Caput nitidum, hexagonum, bicarinatum, clypeo antice integro, ruguloso-punctato, fronte valde sed remote punctata, ca- rina frontali longiori parum recurva, verticali recta brevi, vertice sublævi. Thorax antice subretusus et obsolete tu- berculatus, tuberculo subgeminata, nitido, valde sed pa- rum crebre præsertim in disco punctatus, basi leviter marginata, rotundata, vix sinuata, angulis posticis obtu- sis, rotundatis, anticis rectis, acutis. Elytra punctato TRAVAUX INÉDITS. 323 striata, interstitiis biseriatim punctatis. Pygidium remote punctatum. Abdominis segmenta, margine laterali fulvo maculata. Metasternum longum, validum, extus sinua- tum. Pedium anticorum tibiæ basi crenulatæ, quadriden- tatæ, posticorum tibiæ compressæ triangulariter dilatatæ. ONTHOPHAGUS FRONTALIS, n. Sp. Abyssinie : Samarh, région chaude du littoral. Août. Long. 3 1/2 mill. Subdepressus, niger, subopacus, breviter griseociliatus. Caput subrotundatum, rugosum ; elypeo late nec profunde emarginato, fronte et vertice obsolete arcuatim carinatis, verticis Carina aniice flexa et cum carina frontis extus conjuncta, fronte undique carinis circumdata, rotundato- subtriangulari elevata, plana, valde granulata. Thorax confertim granulatus, lateribus obsolete tuberculatus, an- gulis anticis, acutis, haud prominulis, posticis valde obtu- sis. Elytra profunde striata, striis obsolete bicarinatis, interstitiis planis, biseriatim granulosis et ciliatis. Pygi- dium nitidum, remote sed profunde punctatum. ONTHOPHAGUS INTERRUPTUS, n. Sp. Abyssinie. Tigré. Sept. Long. 3 1/4 mill. Subdepressus, niger, nitidus, parce, brevissime griseo- ciliatus, capite thoraceque æneo tinetis. Caput crebre punc- tatum, genis leviter dilatatis, clypeo antice vix sinuato, fronte transversim tubereulata, vertice angulatim carinato, carina medio interrupta. Thorax sat crebre punctatus, basi rotundata, angulis posticis fere nullis, anticis rectis leviter prominulis. £lytra leviter siriata interstitiis planis, biseriatim punctatis et ciliatis. Pygidium punctatum. 324 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. ONTHOPHAGUS BICOLOR, n. Sp. Abyssinie. Samarh, région chaude du littoral. Août. Long. 3 mill. Subglobosus, nigerrimus, nitidissimus, elytris flavis cum sutura nigra. Variat interdum elytris in disco oblique infuscatis. Caput nitidum, aliquantulum æneo micans, vix puncta- tum, bicarinatum, clypeo antice emarginato. Thorax dis- perse sed profunde punctatus, undique marginatus, an- gulis posticis fere nullis, posticis leviter obtusis, basi ro- tundata. Elytra striata, striis profunde punctatis, intersti- tiis subconvexis, lævibus. Pygidium remote sed profunde punctatum. Tibiæ anticæ quadridentatæ, dente prima ob- soleta. ONTHOPHAGUS DELICATULUS, n. Sp. Zanguebar. Montagnes de Schimba. Nov. Long. 3 1/2 mill. Ovatus, nitidus, breviter fulvo setosus, viridi æneus, pedibus rufis, elytris testaceis, sutura, margine exteriori et apicali, ad basim intra humeros macula parva, ad me- dium alia magna subquadrata marginem exteriorem at- tingenti. Caput valde nec crebre punctatum, obsolete bicarinatum, carina verticis medio interrupta, elypeo rufo, leviter reflexo et emarginato. Thorax valde punctatus la- teribus angulatim dilatatis, ad basim parum sinuatis, basi leviter angulatim rotundata. Elytra punctato striata in- terstitiis parum convexis, seriatim punctatis. Pygidium transversim punctatum. ONTHOPHAGUS GEMELLATUS, n. Sp. Ile de Zanzibar. Sept. Long. 3 1/4 mill. Ovatus, parum nitidus, dense breviter fulvo setosus, TRAVAUX INÉDITS. 325 nigroæneus, elytris æneis apice dilutioribus. Caput obtuse rotundatum valde granosum et bicarinatum. Thorax con- fluenter granoso punctatum, basi rotundata, lateribus pa- rum rotundato-ampliatis. Elytra profunde striata, striis distincte geminatis, interstitiis seriatim granosis. Pygi- dium obsolete punctatum. ONTHOPHAGUS CARINICOLLIS, n. Sp. Zanguebar. Montagnes de Schimba. Nov. Long. 4 mill. PI. 1, fig. 2 et 2 a. Ovatus, niger, breviter fulvohirtus, capite thoraceque æneis, vel viridi æneis. Elytris flavis cum sutura et fascia nigris, ista fascia sinuata lateribus valde dilatata, mar- gine apicali nigro, ita ut elytra videantur nigro cruciata. Caput irregulariter punctatum, clypeo reflexo, angulatim fisso et subdentato. Thorax valde punctatus, antice si- nualo emarginatus, lateribus subangulatim ampliatis, dein ad basim sinuatis. Elytra punctato striata, interstitiis pa- rum elevatis, seriatim punctatis. l’ygidium punctatum. o. Frons unituberculata, vertex impressus, thorax disco impressus et ex fundo excavationis carina angulata assurgenti, armatus. ®. Caput bicarinatum, thorax inermis, antice medio obsolete carinatus. APHODIUS AMARHICUS, n. Sp. Abyssinie. Gondar. Janvier. Long. 5 mill. Parallelus, elongatus , piceoniger, nitidus. Caput tri- gonum, punctatum, obsoletissime trituberculatum, tuber- culo medio lato, obtuso, læve, clypei margine rufescente, reflexo, antice late sed leviter emarginato, obsolete bi- dentato. Thorax longitudine latior, irregulariter punctatus, angulis posticis rotundatis, basi subsinuato. Scutellum parvum, læve. Elytra latitudine thoracis, apice simul ro- 326 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 14877. tundata, lateribus parallelis, profunde punctato striato, interstitiis leviter deplanatis lævibus. Tibiæ anticæ tri- dentatæ. Cette espèce est voisine de l'A. impurus, Roth. Mais elle en diffère par sa taille plus petite, ses élvtres plus allongées, à stries plus profondes, et par le chaperon plus échancré. APHODIUS PLAGIATUS, n. sp. Abyssinie. Samarh. Région chaude du littoral. Août. Long. 4 mill. Elongato ovalis, rufo-brunneus, elypeo et thoracis late- ribus dilutioribus, elytris testaceis cum sutura et plaga basali communi nigropiceis. Caput leviter punctatum, obsolete trituberculatum ; clypeo emarginato. Thorax lon- gitudine multo latior, lateribus parallelis, disco vix pers- picue canaliculato, irregulariter sat crebre punetatus. Elutra striata, interstitiis parum elevatis subtiliter sat crebre punctatis. Tibiæ anticæ valde tridentatæ. APHODIUS FOVEIVENTRIS, n. Sp. Abyssinie. Samarh, région chaude du littoral. Août. Long. 3 mill. Oblongo-ovatus, parum convexus, totus pallide rufus, nitidus. Caput magnum, rotundatum, inerme, læve, ob- solete convexum. Thorax subquadratus, longitudine latior parce punctatus, et subtilissime interpunctatus. Elytra ovalia, thorace duplo longitudine haud æqualia, postice separatim rotundata, leviter striata, interstitiis subtiliter seriatim punctatis et breve pilosis. Metasternum medio valde excavatum. Tibiæ anticæ tridentatæ, intermediæ posticæque valde bicarinatæ. Cette espèce est remarquable par sa forme courte, aplatie, atténuée à chaque extrémité, le développement de la tête, et le métasternum profondément fovéolé. 1 TRAVAUX INÉDITS. 39 CAMENTA RUBROPILOSA, n. Sp. Ile de Zanzibar. Juillet. Long. 14 mill. Ovata, parum convexa, nitida, parce rubropilosa, ru- brobrunnea, capite, thorace scutelloque nigris, antennis palpisque brunneis. Caput crebre valde punctatum, clypeo profunde sinuato, carina flexuosa instructo, fronte trans- versim obsolete impressa. Thorax antice valde attenua- tus, lateribus postice rotundato-ampliatis , basi subro- tundata, levissime bisinuata, valde punctaius, punctis setiferis, antice majoribus et remotioribus, postice disco linea lævi obsoleto. Elytra postice parum ampliato, sub- tilius et parcius punctato, punctis subrugosis setiferis, obsoletissime bicostata, sutura elevatiori. Pygidium cre- brius punctatum curvilineatim triangulare. Corpus sub- tus dense punctatum. CAMENTA BICOLOR, n. sp. Zanguebar. Montagnes de Schimba. Décembre. Long. 11 1/2 mill. Breviter ovata, convexa, nitida, omnino dense fulvopi- losa, nigra obscure viridi tincta. Elytris abdomineque apice brunneo-rubris. Caput valde punctatum, elypeo si- nuato, carina flexuosa instructo, fronte obsoletissime ca- rinato. Thorax antice valde attenuatus, lateribus ad an- gulos anticos leviter sinuatis, post medium rotundato ampliatis, basi subrotundata, levissime bisinuata, subti- lius punctatus, punctis setuliferis, nonnihil granulosis, postice disco Carina gracili obsoleta, Elytra thorace vali- dius punctata, costata. Pygidium subtiliter crebrius punc- tatum, curvilineatim triangulare apice parum productum. Corpus subtus crebre (abdomine aciculariter) punctatum. Cette espèce, très-voisine de la précédente, semblerait 928 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. tout d’abord n’en être qu'un petit individu, mais outre que la couleur de la pubescence et la ponctuation du tho- rax sont bien différentes, la C. bicolor est plus trapue, plus convexe. La forme du pygidium chez cette dernière espèce n’est peut-être qu'un caractère sexuel. SCHIZONYCEHA OCCIPITALIS, n. Sp. Abyssinie. Province des Agaos, vallée du Taccazé. Nov. Long. 12 1/2 mill. Oblonga, testacea, nitida. Caput punctatum, elypeo vix sinuato, fronte valde transversim carinata, vertice duobus carinis longitudinalibus armato. Thorax brevis, valde transversus punetatus, interstitiis irregularibus, plus mi- nusve elevatis, lateribus vix crenulatis. Elytra elongata, subparallela, valde punetata, transversim nonnihil rugo- sula. Pygidium remote punctatum. Pectus valde et crebre, abdomen fortiter punctata. Cette espèce est facile à distinguer par les deux carènes longitudinales du vertex. SCHIZONYCHA SQUAMOSA, n. sp. Abyssinie, Vallées basses du littoral. Août. Long. 10 mil]. Ovata, oblonga, castanea, minus nitida, albido supra parce setosa, subtus dense squamosa. Caput antice inte- grum, bicarinatum, granoso punctatum. Thorax longitu- dine latior, antice posticeque attenuatus basi utrinque transversim carinatus crebre punetato granulatus, lateri- bus nonnihil crenulatis, ciliatis. Elytra ad medium leviter ampliata, minus crebre punctato granulosa. Pygidium punetis magnis nec profundis ornatum. Cette espèce est facilement reconnaissable aux écailles qui recouvrent le dessous du corps. TRAVAUX INÉDITS. 329 SCHIZONYCHA MINUTA, n. sp. Abyssinie. Vallées basses du littoral. Août. Long. 8 mill. Oblonga, subcylindrica , rufa, nitida. Caput rugose punectatum, clypeo sinuato, fronte antice carinata.Thorax longior, lateribus post medium rotundato-ampliatis sed leviter deflexis, antice crebre postice remote grosse punc- tatus. Elytra subparallela, nonnihil ad apicem ampliata, postice subquadrata valde punctata, transversim rugo- sula. Pygidium remote punctatum. La forme de cette espèce est assez singulière : le pro- thorax est moins transversal, les côtés sont dilatés, mais défléchis, ce qui le fait paraître (vu en dessus) presque carré. Les élytres sont graduellement un peu élargies en arrière et leur extrémité est presque carrée. CERATORHINA OBEerTaURI, H. Deyrolle. J'ai rapporté une femelle de cette belle espèce, très- voisine mais distincte de la Derbyana, et comme le mäle seul offre des caractères réellement spécifiques, je n’ai pu la décrire. Depuis mon retour, quelques mâles sont venus en France. Cette espèce vit à Bagamoyo sur le continent, en face de Zanzibar; elle affectionne la sève qui découle d’un grand haricot arborescent et paraît pendant la saison des grandes pluies, en mai et juin. C'est en juillet que j'ai capturé la femelle qui fait partie de mes chasses. GENYODONTA LÆVIPLAGA, no0v. Sp. Ile de Zanzibar. Village de Tongou. Septembre. Long. 20 mill. PI. 2, fig. 1. Oblonga, subdepressa, testaceo ferruginea, nitida. Tho- raz remote subtiliter punetatus, coriaceus, disco nigro- quadrimaculatus. Seutellum nigro-bimaculatum. Elytra 330 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. nitida, usque post medium et lateribus seriatim punctata, apice coriacea, basi juxta scutellum nigro-maculata pone medium fascia sinuata, extus continuata et postice ad suturam recurva, sulphurea, supra nigrocincta, spatium infuscatum læve, nitidissimum includente, ornata. Fe- moribus quatuor posterioribus nigro-maculatis. d Frontis cornu gracili, apice vix ampliato, carinis lateralibus abrupto terminatis, clypeo valde reflexo, an- gustato, obsolete emarginato. Mesosterni processu altiori et graciliore. Très-voisine de la G. flavomaculata, Fab. mais facile à distinguer par l’armature de la tête chez le G', la forme de la tache jaune, qui, prolongée en arrière, se recourbe vers la suture et enserre un espace très-lisse formant mi- roir, et aussi par les élytres qui ne sont pas coriacées. La pointe du mésosternum est aussi différente. STETHODESMA CINCTICOLLIS, n. sp. Île de Zanzibar. Octobre. Long. 22 mill. PI. 2, fig. 2. Supra nigro olivacea, opaca, subtus nitida, brunnea. Caput (vertice nigro excepto) brunneum, nitidum, valde punetatum canaliculatum, elypeo angulatim sinuato. Tho- rax aurantiaco undique marginatus, basi valde lobata, lateribus bisinuatis, in disco punctis quatuor albidis transversim dispositis. Scapulæ nitidæ, brunneæ. Elytra obsolete lineato-punctata, singulum novem ceretoso albido maculatum , apice nonnihil brunneo. Pygidium vix pers- picue punctatum, albido trimaculatum. Abdominis seg- menta utrinque duobus maculis oblongis cretaceis albidis ornata. Pedes et antennæ ruli. Tibiæ anticæ bidentatæ. La coloration de cette espèce est largement suffisante pour la distinguer de ses congènères. TRAVAUX INÉDITS. 2931 GAMETIS ZANZIBARICA, n. Sp. Ile de Zanzibar. Village de Tongou. Septembre. Long. 15 mill. P]. 2, fig. 3. Oblonga, parum convexa, atra, supra opaca, subtus nitida. Scapulis, parapleuris, elytrorumque lateribus late aurantiacis , ista vitta aurantiaca intus plus minusve irregularis vel dentata, longe ante apicem terminata. Ca- put sat crebre, Thorax disperse punctati. Elytra plus mi- nusve lineato punctata et in disco plus minusve gemi- nato striata, apice leviter strigosa. Pygidium densius stri- gosum. Cette espèce ne pourrait être rapportée qu'à certaines variétés de la G. balteata, mais cette dernière a toujours le thorax bordé de blanc et un peu moins allongé. PACHNODA FAIRMAIREI. Abyssinie. Sokota. Novembre. Long. 17 mill. PI. 2, fig. 4. Testaceo sulphurea, supra opaca, subtus nitida. Caput nitidum, crebre punetatum, antennis ferrugineis, vertice nigro. Thorax laxe punctatus, præsertim in disco, opacus, lateribus nitidior, margine basali et antico nigris, in disco lineis duabus, ad basim elatis, antice et postice interrup- tis, ad latera puneto minimo nigris. Seutellum lævissimum, opacum, lateribus nigromarginatum. Ælytra subtiliter et subgeminatim punctata, in disco costis duabus flexuosis, parum conspicuis, undique (basi excepto) nigro margi- nata; singulum nigro quinque maculatim : 4° maeula in humeris, parva; 2° ad apicem seutelli; 3° et 4° disco, in- fra medium in linea transversali dispositis, quarum ma- cula interna accentiformi et externa rotundata ; 5° in callo ad apicem leviter transversali. Pygidium nitidum, obso- lete transversim strigosum , nigromarginatum ad apicem 332 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. utrinque puneto marginali nigro ornatum. Corpus subtus nitidum subtilissime sparsim strigoso punctatum, suturis omnibus segmentorum, lateribus abdominis, linea medio sterni et abdominis, tibiis, tarsis omnibus, femoribus posticis apice, intermediis et anticis insuper nigropiceis. Abdominis lateribus argentato maculatis. Processus me- sosterni parum productus, transversus. Tibiæ anticæ tri- dentatæ. Je suis heureux de dédier à mon excellent ami et maître M. L. Fairmaire, cette charmante Pachnoda qui, par son système de coloration, s'éloigne de toutes ses congénères. OXYTHYREA SELIKA, n. sp. Ile de Zanzibar et montagnes de Schimba. Long. 9 1/2-12 mill. Nigra, nitidissima, albido cretaceo maculata. Caput crebre punctatum, clypeo marginato, antice parum si- nuato. Thorax remote punctatus 10 albido maculatus, maculis 2 lateralibus majoribus, 6 minoribus in disco. Scutellum læve. Elytra obsolete unicostata, postice juxta suturam depressa et striatula, undique cicatricibus minu- tis linealiter dispositis et maculis albidis (14 in singulo) notata ; macula intrahumerali minuta, quinque in margine externo majoribus , cæteris in disco minoribus, apicali magna. Pygidium transversim strigosum medio subcari- natum, utrinque nonnihil depressum et maculatum. Sca- pulæ, pectus et epimera maculata. Abdominis segmenta utrinque minusve albomaculata; segmentum ultimum ut in gen. Cymophora spiraculis conicis armatum. Fe- mora et coxæ anticæ argenteopilosæ. Tibiæ anticæ bi- dentatæ. OXYTHYREA FLAVOMACULATA, n. Sp. Ile de Pemba. Février. Long. 11 mill. PI. 2, fig. 5. Nigra, nitida, subtus parce et brevissime albidosetosa, TRAVAUX INÉDITS. 399 supra irregulariter maculis plus minusve confluentibus cretaceis, ochraceis ornata. Caput crebre subrugosule punctatum, clypeo emarginato. Thorax punctatus, ochra- ceocretosus, linea media et spatiis plus minusve conspicuis et cruciatim confluentibus nigris, elevatis, nudis ornatus. Seutellum nigrum. Elytra obsolete unicostata, undique cicatricibus rotundatis linealiter dispositis, et maculis ochraceo cretosis octo irregularibus, quatuor juxta sulu- ram, quatuor in margine externo ornata. Scapulæ ochra- ceo cretaceæ. Pygidium transversim rugosulum, cretaceo trimaculatum. Pectus valde et abdominis segmenta utrin- que minute, cretaceo ornata. Tibiæ anticæ bidentatæ. Fe- mora et coxæ anteriores aureopilosæ. Abdominis segmen- tum ultimum, ut in gen. Cymophora, spiraculis conicis armatum. Cette espèce est très-variable pour la coloration : les taches crétacées des élytres disparaissent quelquefois presqu'entièrement, surtout sur le disque; quelquefois au contraire, elles se réunissent au point de ne laisser entre elles que quelques reliefs noirs irréguliers. Les mêmes variations s’observent sur le prothorax. Malgré ces variations, son mode de coloration unique dans le genre Oxythyrea fera aisément reconnaître cette espèce. Les Ox. Selika et flavomaculata forment avec les Ox. amabilis Schm., eustalacta Burm., et sans doute quelques autres espèces de la côte orientale d'Afrique, des îles Co- mores et de Madagascar, un groupe bien tranché dans le genre Oxythyrea, et offrent un caractère commun, qui pourrait bien avoir une valeur plus que spécifique; à l'extrémité du dernier segment abdominal, de chaque côté, on voit, comme chez les Cymophorus et dans quelques autres genres de la tribu des Crémastochilides, une épine mousse, qui n’est autre chose qu'un tube por- tant à son sommet le dernier stigmate trachéen. 334 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. OXYTHYREA MULSANTI, Guérin. Le type, vert ou bleu avec des taches blanches et quelquefois le corselet cuivreux, ayant sur les élytres des lignes de points fortement accentuées et dont la taille ne dépasse pas 41 4/2 mill., est commun sur les hauts pla- teaux de l’Hamacen, aux environs d’Asmara, où je l'ai pris, au mois d'août, à la fin de la saison pluvieuse, vol- tigeant le matin autour des composées. Bien plus loin, dans l’intérieur de l'Abyssinie, sur les hauts plateaux qui avoisinent Débratabor, dans la province du Béguémé- deur, en novembre et par conséquent pendant la saison sèche, je pris une variété fort curieuse, que j'avais même tout d’abord considérée comme une espèce distincte, mais que l'examen d'une nombreuse série dans laquelle j'ai trouvé des intermédiaires, m'a obligé de rapporter à la Mulsanti G. Sa taille est plus grande et atteint jusqu’à 44 mill., les lignes ponctuées et les taches blanches dis- paraissent presqu'entièrement, ce qui donne aux élytres un aspect lisse et translucide. Cette variété vivait exclusivement enfoncée entre Îles étamines d’une carduacée dont la grande fleur s’épanouit au ras du sol au milieu d’un panache de feuilles presque rampantes. OXYTHYREA RUBRICEPS, n. Sp. Île de Zanzibar. Tongou. Septembre. Long. 8 mill. Nigra, nitidissima, capitis medio antico et ano rufis, thorace elytrisque albomaculatis; subtus breviter alhbo- setosa. Caput crebre punctatum, utrinque leviter impres- sum, clypeo apice sinuato. Thorax punctatus, postice subtiliter, lateribus crebre et aciculariter. Scutellum ni- grum læve. Scapulæ albidomaculatæ. Elytra unicostata, postice juxta suturam depressa et striatula, lineato-punc- TRAVAUX INÉDITS. 39) tata, punetis ad latera plus minusve cicatricosis, maculis minutis albis fasciatim dispositis, 5 ante medium, 3 ad medium, 3 post medium, quarum duabus marginalibus ad apicem. Pygidium remote cicatricoso-punctatum. Ti- biæ anticæ crassæ, bidentatæ. COENOCHILUS AGYMSIBANUS, n. sp. Zanguebar. Montagnes de Schimba. Décembre. Long. 20 mill. Oblongus, castaneus, subnitidus. Caput crebre, valde punctatum, inter oculos sinuatim carinatum et biimpres- sum, clypeo nonnihil rotundato-ampliato, biimpresso, emarginato. Thorax subhexagonus, crebre punctatus, basi utrinque impressus, disco subcanaliculatus, angulis an- ticis parum prominulis, posticis obtusis. Scutellum aci- culatum, punctatum. £lytra obsolete costata valde grosse punctata, in sulco laterali coriacea. Pygidium coriaceum, apice transversim gibbosum, longitudinaliter obsolete ca- rinatum. Corpus infra coriaceum. Pectore femoribusque quatuor anticis intus dense fulvohirtis. Tibiæ anticæ crassæ, obtuse bidentatæ. Voisin du C. castaneus Nest., mais plus grand, pro- thorax plus ponctué, pygidium moins carré et caréné. CYMOPHORUS QUADRIMACULATUS, n. Sp. Abyssinie. Plaine du Mareub. Août. Long. 8 mill. Niger, argenteo parce, brevissime setosus. Caput rude punetatum ; antennarum elava rufa. Thorax trapezoidalis, totus crebre et rude, lateribus antice transversim con- fluenter punctatus, in lateribus post medium leviter, et in fundo impressionum, una conjunctarum, dense cre- taceo argentatus ; lateribus antice obliquis, a medio ad basim parallelis, basi bisinuata, angulis anticis acutis, 336 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. produetis, posticis subreetis, parum rotundatis. Elytra irregulariter profunde nec crebre punctata, intra humeros oblique, ad medium transversim, juxta suturam longitudi- naliter impressa, duabus primis foveis fundo aciculatis, suturali duabus striis geminatis ornata; in disco infra foveas humeralis et medias fulvo-quadrato-maeulata , quinque maculis argenteo cretaceis ornata : 4° minima, in fundo foveolæ humeralis ; 2 marginali, juxta foveolam mediam; 3° apicali, magna, lunata; 4° et 5° minimis, ellipticis, juxta suturam. Pygidium carinatum, utrinque cretaceo maculatum, spiraculis conicis elevatis. Voisin du C. spiniventris, mais facile à distinguer par la ponctuation plus forte du prothorax ; la bande margi- nale crétacée n'existe pas en avant; les taches jaunes des élytres sont bien séparées, au lieu de former une bande sinueuse comme dans Spiniventris. La taille est plus petite, la forme plus allongée, les côtés du prothorax sont plus parallèles. MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES Recueillis en juillet et en août 1876 aux environs de LAMALOU-LÉS-BAINS (Hérault), Par M. A. LETOURNEUX, conseiller à la Cour d’appel d'Alexandrie (Égypte). À. M. J.-R. Bourguignat, A la suite d’une nouvelle attaque de mon vieil ennemi, le rhumatisme, la Faculté d'Alexandrie m'avait ordonné une promenade en Europe et une saison aux eaux du Midi de la France. J'étais en route pour Bagnères-de- Bigorre, lorsque j'ai été saisi et entrainé à Lamalou par mes amis, le D' E. Cosson, de l’Institut, et L. Kralik. Revue et Mag de Zoologie 1877 PI AC AIb. Marchand, del.et Lith. 12 Ip. of. Langlois, à Chartres. Gris Cirnienee. ke ; mire Loi 4 NE TRAVAUX INÉDITS. 331 Installés au pied des Cévennes, dans une station bour- geoise qui n'offre aux convalescents que de médiocres distractions, trois naturalistes ne pouvaient, pendant un long mois, se contenter de dissertations péripatéticiennes sous le couvert des platanes d’une route poudreuse. L’herborisation a done rempli les heures qui n'étaient pas réclamées par la piscine où consacrées à l'absorption de la dose réglementaire de fer et d'arsenic. J'ai profité de ces courses pour recueillir, à l’aide de mes compagnons, les mollusques tapis sous les mousses ou attachés au flanc des rochers, et les coquilles abandonnées dans les oseraies par les dernières inondations de l'Orb. Nous avions même entrepris d'explorer, avec M. Doumet- Adanson, le grand plateau des Cévennes, mais un acci- dent a, dès le début, arrêté nos recherches, et nous n'avons pu que jeter un coup d'œil rapide sur cette région intéressante sans pénétrer dans ses forêts de hêtres et sans nous arrêter devant les cascades des ravins profonds qui déchirent ses flancs. Entreprises à l’époque la plus défavorable de l’année, circonscrites dans d'étroites limites, mes recherches ont en outre été bornées par la nécessité de ménager mes jambes encore endolories; néanmoins, quelqu'incom- plètes qu’elles soient, j'ai pensé qu’elles pouvaient pré- senter quelque intérêt au point de vue de la géographie malacologique. Vous avez mis à ma disposition, pour étudier mes récoltes, vos livres, vos collections et votre expérience. Grâce à vous, j'ai rédigé un rudiment de catalogue qui provoquera peut-être des recherches plus étudiées et plus heureuses. Permettez-moi de vous l’offrir comme un sou- venir de ma reconnaissance et un gage de mon amitié. Ramlé, près Alexandrie (Égypte), le 45 janvier 4877. À. LETOURNEUX. (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 22 338 REVUE ET MAGASIN DE ZO0OLOGIE, 1877. 1. LIMAX CINEREUS. Limax cinereus, Müller, Verm., hist. IF, p. 5, 4774. Sous les pierres, sous les bois pourris, à Lamalou et à la gorge d'Érie. 2. LIMAX AGRESTIS. Limax agrestis, Linnæus, syst. nat. (Ed. X), I, p. 652, 1758. Dans les ravins, sous les pierres et les mousses autour de Lamalou. 3. VITRINA MAJOR. Helicolimax major, Férussac père, Essai méth. Conch., p. 43, 1807. Vitrina major, C. Pfeiffer. Deutsch. Moll. I, p. 47, not. b, 1891. Cette espèce, qui est V. pellucida de Draparnaud (non Müller, 14774, et Gœrtner, 1813), vit dans les mousses humides au rocher de Taussac et dans la gorge des Colom- bières. 4. VITRINA DRAPARNALDI. Vitrina Draparnaldi, Cuvier, Règne animal, IE, p. 405, en note, 1817. Vitrina major, var. Draparnaldi, Moquin-Tandon, hist. moll. France, If, p. 59, 1855. Sous les détritus le long de l'Orthe. — À la Croix des Mounis. 5. VITRINA PENCHINATI. Vitrina Penchinati, Bourguignat, in sched., 1868. Cette belle espèce, découverte par le D' Penchinat aux environs d’Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales), et çà et là sur divers points des Pyrénées, a été recueillie aux Douze, près Bédarieux. TRAVAUX INÉDITS. 339 6. ZONITES GLABER. Helix glabra, Studer, in Férussac, tabl. syst. p. 45, 1821. Zonites glaber, Moquin-Tandon, hist. moll. France, Il, p. 80, 1855. On rencontre de magnifiques individus de cette espèce aux Douze et aux environs de Lamalou, notamment à Cavimont, à la Vernière et dans les alluvions de l'Orb. 7. ZONITES BLAUNERI. Helix Blauneri, Shuttleworth, in Mittheil. Gerellsch. Bern., p. 12, 1543. Zonites Blauneri, Bourguignat, Malac. chât. d'If, p. 10, 4860. Sur les bords de l’Orthe, peu abondant. 8. ZONITES LUCIDUS. Helix lucida, Draparnaud, Tabl. moll., p.96, 4801, et hist. moll. France (excel. desc.), tab. VITE, fig. 23-25, 1805. Zonites lucidus, Bourguignat, Cat. coq. d'Orient, en voy. Mer Morte, p. 8, en note, 1853. Assez rare. Je n’ai rencontré ce zonite qu'à Cavimont, au-dessus de Lamalou. 9. ZONITES OGERIENIANUS. Zonites Ogerienianus, Bourguignat, in sched., 4872. Cette espèce, abondante dans toute la chaîne du Jura, et çà et là en Auvergne, vit également dans les environs de Lamalou, où je l’ai recueillie dans les alluvions de l'Orb. 10. ZONITES CELLARIUS. Helix cellaria, Müller, Verm. hist.. Il, p. 38, 1774. Zonites cellarius, Gray, in Turton, shells Brit, p. 170, 1840. Sous les détritus, le long de l’Orb. 340 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. 11. ZONITES CRYSTALLINUS. Helix crystallinus, Müller, Verm. hist. EF, p. 23, 4774. Zonites crystallinus, Leach, Brit. moll., p. 405 (teste Turion, 1831). Dans les alluvions au gué de la Vernière. 12. ZONITES FULVUS. Helix fulva, Müller, Verm. hist., Il, p. 56, 1774. Zonites fulvus, Moquin-Tandon, hist. moll. France, IE, p. 67, pl. Vin, fig. 1-4, 1855. Ravins de Lamalou. — Alluvions du gué de la Ver- nière. 43. HELIX ASPERSA. Helix aspersa, Müller, Verm. hist., I, p. 59, 1774. Coquille très-abondante dans tous les ravins autour de Lamalou. 14. HELIX VERMICULATA. Helix vermiculata, Müller, Verm. hist., IE, p. 20, 1774. Abondante sur les rochers aux Douze et dans les haies, le long de la route de Bédarieux. 45. HELIX NEMORALIS. Helix nemoralis, Linnœus, syst. nat. (Ed. X), I, p. 773, 1758. Environs de Lamalou, Cavimont, les Ayres et la Ver- nière. 46. HELIX HORTENSIS. Helix hortensis, Müller, Verm. hist., p. 52, 1774. Espèce peu commune. — Je n'ai rencontré cette hélice qu'entre Lamalou et Cavimont, où elle est représentée par une forme à coquille jaunacée, sans bandes. Je l’ai encore TRAVAUX INÉDITS. 341 trouvée sur le plateau des Cévennes, à la Croix des Mounis. 47. HELIX SPLENDIDA. Helix splendida, Draparnaud, Tabl. moll., p. 83, 4801, et hist. moll. France, p. 98, pl. vi, fig. 9-4, 1805. Commune aux environs de Lamalou, aux Ayres et aux Douze. 18. HELIX COSsONI. Cette espèce, que je me fais un plaisir de dédier à mon excellent ami, le Dr E. Cosson, de l’Institut, le savant botaniste et le compagnon de mes courses aux environs de Lamalou, vit sur les rochers, aux alentours des Avyres, en compagnie de l’H. splendida. Testa imperforata (perforatio leviter conspicua, fere omnino tecta, modo rimulam simulans), depressa, supra convexiuscula, subtus convexiore, sat tenui, nitida, striatula, albidula aut albo-luteola ac 5 zonulis (3 supra, 2 infra) fusco-castaneis eleganter circumeineta; — spira depressa, parum elata; apice minuto, lævigato, corneo ; — anfractibus 4 supra convexiuseulis, celerrime cres- centibus, sutura parum impressa separalis; — ultimo maximo, amplo præcipue ad aperturam, supra convexius- culo, subtus convexo-rotundato, ad insertionem labri leviter et lente descendente; — apertura obliqua, parum lunata, rotundata; — peristomate acuto, leviter expanso, intus albo-labiato; — marginibus remotis; — alt. 40, diam. 49 mill. Cette espèce se distingue de l'A. splendida par sa forme plus déprimée, par sa spire très-surbaissée et médiocre- ment convexe, par son accroissement spiral plus rapide, par ses tours moins nombreux (l'A. splendida possède cinq tours), par son dernier tour plus grand, relative- ment bien plus développé, par la direction descendante du dernier tour plus accentuée, plus lente et moins brusque que chez l'A. splendida, par son ouverture un 942 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. peu moins oblique, moins transversalement oblique- arrondie, par ses bords marginaux plus écartés, etc. 49. HELIX EPISEMA. Helix episema, Bourguignat, in sched, 1872. Assez abondant sous les saules, dans les détritus de l’'Orb. — J’ai rencontré une variété minor de cette espèce à la Bourboule. 90. HELIX LAMALOUENSIS. Helix Lamalouensis, J. Reynes, Dese. moll. nouv. Hérault, in annal. Malac., [, p. 34, 1870. Dans les prairies de Lamalou, en amont du pont de Bédarieux. 21. HELIX CORNEA. Helix cornea, Draparnaud, Tab. moll., p. 89, 1801, et hist. moll. France, p. 410, pl. vu, fig. 1-3, 1805. & Dans les anfractuosités des rochers aux Ayres et à Cavimont. 99. HELIX LAPICIDA. Helix lapicida, Linnæus, Syst. nat. (Ed. X), E, p. 768, 1758. Sur les rochers et sous les pierres à Cavimont. 93. HELIX PLEBEIA. Helix plebeium, Draparnaud, hist. moll. France, p. 405, pl. vir, fig. 5, 1805. H. plebeia, Michaud, compl. à Drap., p. 29, 1831. Gué de la Vernière. — Rare. 94. HELIX RUPESTRIS. Helix rupestris, Draparnaud, Tabl. moll., p. 71, 1801, et hist. moll, France, p. 82, pl. vin, fig. 7-9, 4805. TRAVAUX INÉDITS. 343 Sur les rochers humides aux environs de Lamalou, à Cavimont, à Bédarieux, aux Douze, etc. — Commune dans les alluvions de l'Orb. Je l’ai encore trouvée sur le plateau des Cévennes, parmi les rochers des Organts, près la Croix des Mounis. 95. HELIX MICROPLEUROS. Helix micropleuros, Paget, in Ann. and Mag. nat. hist. (sér. XI), p. 454, 1854. Je n'ai recueilli qu’un seul individu de cette intéres- sante espèce, sous une haie, près de Lamalou. 26. HELIX ROTUNDATA. Helix rotundata, Müller, Verm. hist. 11, p. 29, 4774. Espèce abondante aux environs de Lamalou, surtout dans les ravins, à Cavimont, à la Vernière et aux Douze. 27. HELIX PULCHELLA. Helix pulchella, Müller, Verm. hist. 11, p. 30, 4774. Alluvions du gué de la Vernière. 28. HELIX COSTATA. Helix costata, Müller, Verm. hist. 11, p. 31, 4774. Avec la précédente, dans les alluvions de l’Orb, au gué de la Vernière. 99. HELIX CAPERATA. Helix caperata, Montagu, test. Brit, p. 438, t. 11, fig. 2, 1803. Cette espèce, publiée par Draparnaud sous le nom d'A. striata (non H. striata, Müller, 1774), se trouve sous les saules, le long de l'Orb. 30. HELIX GIGAXI. Helix Gigaxi, Charpentier in L. Pfeiffer, in : Zeitschr, f. Malak., p. 85, 1850. 344 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 4877. Sous les saules le long de l’Orb et dans les alluvions de cette rivière. — Sur les pierres aux Douze. 31. HELIX LINEATA. Helix lineata, Olivi, Zool. adriat., p. 177, 1799. Une magnifique variété jaunâtre et d'assez grande taille se trouve sur les murs, le long de la route de Bédarieux aux Douze. La forme ordinaire à bandes se rencontre aux Douze et sous les saules qui bordent l’Orb. 32. HELIX TERRESTRIS Helix terrestris, Chemnitz, Conch. tab. IX (2° partie), p. 47, tab. CXXIL, fig. 14045, 1786. Coquille commune aux Douze. 33. HELIX BARBARA. Helix Barbara, Linnæus, syst. nat. (Ed. x), p. 773, 1758. Détritus de l'Orb, sous les saules. — La Bourboule. 34. BULIMUS DECOLLATUS. Helix decollata, Linnæus, syst. nat. (Ed. x}, 1, p. 773, 1758. Bulimus decollatus, Bruguières, in Encycl. meth., vers, I, p. 326, 1789. Aux Douze. 35. BULIMUS DETRITUS. Helix detrita, Müller, Verm. hist. 11, p. 404, 1774. Bulimus, detritus, Studer, Kurz. Verzeichn., p. 88, 1820. Abondant aux Douze. 36. BULIMUS OBSCURUS. Helix obscura, Wüller, Verm. hist., 11, p. 103, 1774. TRAVAUX INÉDITS. 345 Bulimus obscurus, Draparnaud, Tabl. moll., p. 65, 1801, et hist. moll. France, p. 74, pl. 1v, fig. 28, 1805. Cavimont. 37. CHONDRUS QUADRIDENS. Helix quadridens, Müller, Verm, hist., 11, p. 1407, 1774. Chondrus quadridens, Cuvier, Règne animal, 11, p. 408, 1817. Grands rochers de Cavimont. — Détritus de l'Orb, sous les saules. 38. FERUSSACIA SUBCYLINDRICA. Helix subeylindrica, Linnæus, Syst. nat. (Ed. x), p. 4248, 1767. Ferussacia subeylindrica, Bourguignat, in Amén. malac., 1, p. 209, 4856. Dans les alluvions du gué de la Vernière. 39. FERUSSACIA MOITESSIERI. Ferussacia Moitessieri, Bourguignat, moll. nouv. litig (6° Décade), p, 182, pl. xxx, fig. 6-8, 1866. Alluvions de l’Orb, aux gué de la Vernière. — Un seul échantillon. — Rare. 40. CLAUSILIA PUMICATA, Clausilia pumicata, Paladilhe, Desc. q.q. nouv. esp. moll. (Ext. des ann. se. Paris, 14875), p. 2, fig. 7-10, 1875. Les Ayres, sous les mousses. — Rare. AA. CLAUSILIA MOITESSIERI. Clausilia Moitessieri, Bourguignat, hist. Claus. franc. in ann. sc. nat. Paris, 4877. Je n’ai rencontré qu'une variété minor de cette espèce, à Cavimont. 9346 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. 49. CLAUSILIA LAMALOUENSIS. Testa rimata, parvula, sat ventrosa, cylindrico-atte- nuata, ad Summum mamillata, solidula, cinereo-luteola, eleganter subeostulata (supremi lævigati excepti); cos- tulæ regulares, strictæ, confertæ, circa suturam validio- res; — spira elongato-attenuata, ad summum mamillata ; apice lævigato, obtuso, pallidiore; — anfractibus 44 vix convexiusculis, regulariter lenteque crescentibus, sutura parum impressa separatis ; — ultimo externe impressius- culo ad partem inferiorem tumido-cristato et ad basim valide cristato-carinato (erista valida, producta, periphæ- riam attingens); — apertura vix obliqua, oblongo-pyri- formi, superne angulata (sinulus profundus, angustus), inferne intus profunde canaliculata, externe intus in mar- gine externo bicallosa (callus superus obsoletus tubereu- losus, callus inferus validus, lamellam palatalem simu- lans), plicata, scilicet : À, parielales duæ, sat approxi- matæ, quarum superior marginalis stricta cum spirali conjuncta ; et inferior remota validior; B, plica subcolu- mellaris conspicua, remota; C, plica palatalis una supera filiformis ultra lunellam prolongata; D, lunella exigua, fere recta, exterius apparens ; — peristomate soluto, con- tinuo, undique expansiuseulo ac reflexiusculo; — alt. 8, diam. 2 mill. Cette petite espèce, du groupe du C. parvula, remar- quable par ses costulations et par son sommet mame- lonné, vit sous les pierres, les mousses et se rencontre dans les détritus presque partout aux environs de Lama- lou, à Cavimont, à la Vernière, aux Ayres, le long de l'Orb, aux Douze, etc., ainsi qu’à la Croix des Mounis et sur les hauts plateaux des Cévennes, auprès de Murat. — Bien que cette espèce ait une aire assez vaste, elle parait cependant peu abondante. TRAVAUX INÉDITS. 347 43. CLAUSILIA VELAVIANA. Clausilia Velaviana, Bourguignat, hist. Claus. franc. in ann. sc. nat. Paris, 1877. Hauts plateaux des Cévennes, entre Lamalou et Murat. — Rare. 44. CLAUSILIA NIGRICANS. Turbo nigricans, Pulieney, Catal. Birds, shells, etc., of Dorsetshire in Hutchin’s history, 1799, et (2° ed.) p. 46, 1813. Clausilia nigricans, À. Schmidt, Europ. Claus., p. 47, f. 410, 114, 204 et 205, 1857. _ Ravins de Lamalou. — La Vernière. — Les Ayres. — Peu commune. 45. CLAUSILIA PARVULA. Helix parvula, Studer, Faun. helv. in Coxe, trav. Switz, I, p. 451, 1789. Clausilia parvula, Studer, Kurz. Vezeichn., p. 89, 1820. Coquille peu abondante. — Çà et là aux environs de Lamalou et à la Vernière. — Alluvions de l'Orb. 46. PUPA QUINQUEDENTATA. Turbo quinquedentatus, Born, Mus. vindob. test., p. 370, 1778. Pupa quinquedentata, Deshayes in Lamarck, An. s. vert. (2 ed.), t. VII, p. 174, 1838. Cette espèce, plus connue des malacologistes français sous le nom de Pupa cinerea, est excessivement abon- dante à Cavimont, à Bédarieux, aux Douze, à la Ver- nière, etc. 47. PUPA VARIABILIS. Pupa variabilis, Draparnaud, tabl. molil., p. 60. 4801, et hist. moll. France, p. 66, pl. 11, fig. 55-56, 1805. 348 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Espèce commune à Cavimont, sur les rochers. — Allu- vions de l’Orb, sous les saules. 48. PUPA SABAUDINA. Pupa sabaudina, Bourguignat, Malac., Aix-les-Bains, p. 48, pl. 11, fig. 6-7, 1864. Rare. — Alluvions de l’'Orb. — Les deux échantillons que je rapporte à cette espèce sont un peu plus allongés que le type d'Aix. 49. PUPA SECALE. Pupa secale, Draparnaud, tabl. moll., p. 59, 1801, et hist. moll., p. 64, pl. mi, fig. 49-50, 1805. Cà et là aux environs de Lamalou. Alluvions de l’Orb. 50. PupA BOURGETICA. Pupa Bourgetica, Bourguignat, Malac., Aix-les-Bains, p. 50, pl. It, fig. 1-2, 1864. Environs de Lamalou. — Rare. 51. PupA KRALIKI. Testa perforata (perforatio patula, profunda), minuta, cylindrica, attenuata, nitida, cornea, eleganter striata (striæ costulis similes, strictæ, obliquæ, confertæ, prope aperturam validiores); — spira parum elongata, breviter attenuata ; — apice obtuso, lævigato, pallidiore ; — anfrac- tibus 9 convexiuseulis, lente crescentibus, sutura sat im- pressa separatis; — ultimo externe compresso, ad inser- tionem labri ascendente, ad basim carinato (carina sub- obtusa, areuata, periphæriam non attingens); — apertura fere verticali, lunata, intus luteola, subsemioblonga; undecimplieata, scilicet : À, parietales 4 quarum 4° angu- lares duæ fere junetæ ad insertionem labri (una minuta, altera elongatissima intus in fauce procedens et erescens) ; 20 altera angularis stricta prope saummum columellæ; et TRAVAUX INÉDITS. 349 3° altera remota, robusta, lamelliformis intus in medio parietis sita; B, columellares tres, quaium superior valida, robusta, marginem attingens, altera minor, sat remota et infera punctiformis ; — C, palatales 4, quarum superior remotissima, exterius vix apparens, et alteræ validissimæ, robustæ, lamelliformes, marginem attingentes ; — peristo- male incrassato, undique expansiusculo; — marginibus approximatis, tenui callo junctis; — alt. 6 1/2, diam. 2 1/2 mill. Aux Douze, sous les pierres. — Rare. — Nous n'avons pu recueillir que trois individus de cet intéressant Pupa, que je dédie à mon excellent ami Kralik, le compagnon et le collaborateur du D' Cosson. Cette espèce est remarquable non-seulement par ses plis aperturaux dont les arêtes, exactement opposées les unes aux autres, sont si rapprochées qu'elles sont près de se toucher, mais encore par la forme de ces arêtes qui, | au lieu d’être minces et tranchantes, sont au contraire Ë larges, épaisses, tuberculeuses et comme écrasées. 52. PUPA AVENACEA. Bulimus avenaceus, Bruguières, Vers in Encycel, méth., VI (2° part.), p. 355, 1792. Pupa avenacea, Moquin-Tandon, Moll. Toulouse, p. 5, 1845. Coquille très-commune aux environs de Lamalou, à Cavimont, à la Vernière, à Bédarieux, aux Douze, ete. — Alluvions de l’Orb. 53. PUPA GRANUM. Pupa granum, Draparnaud, tabl. moll., p. 58, 1801, et hist. moll., p. 62, pl. nr, fig. 39-40, 1805. Coquille peu abondante. — Alluvions du gué de la Ver- nière. 390 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. 54. PUPA UMBILICATA. Pupa umbilicata, Draparnaud, tabl. moll., p. 58, 1804, et hist. moll., p. 62, pl. ur, fig. 89-40, 1805. Alluvions de l'Grb, au gué de la Vernière. — Ravins de Lamalou. — Les Douze. 53. PUPA SEMPRONI. Pupa semproni, Charpentier, Cat. moll. suisse, p. 15, pl. Ii, fig. 4, 4837. Ravins de Lamalou, Cavimont. — Alluvions du gué de la Vernière. 56. PUPA DILUCIDA. Papa dilucida, Ziegler in Rossmassler, Iconog., v, p. 15, fig. 324, 1837. Sous les mousses aux Ayres et à la Vernière. 57. PUPA MUSCORUM. Turbo muscorum, Linnæus, Syst. nat. (Ed. x), I, p. 767, 1758. Pupa muscorum, C. Pfeiffer, Deutsch. moll., 1, p. 57, pl. 1x, fig. 47-18, 1891. Rare. — Trouvé sous une haie auprès de Lamalou. 58. VERTIGO MUSCORUM. Pupa muscorum, Draparnaud, tabl. moll., p. 56, 1801. Vertigo muscorum, Michaud, Compl. Drap., p. 70, 1831. Ravins humides et profonds à Lamalou. 59. VERTIGO PYGMÆA. Pupa pygmæa, Draparnaud, tabl. moll., p. 57, 4801, et hist. moll., p. 60, pl. ur, fig. 30-34, 1805. TRAVAUX INÉDITS. 3)1 Vertigo pygmæa, Férussac (père), Essai méth. Conch., p. 424, 4807. La Vernière. 69. CÆCILIANELLA LIESVILLEI. Cæcilianella Liesvillei, Bourguignat, in Amén, malae., }, p. 217, pl. XVI, fig. 6-8, 1856. Alluvions, au gué de la Vernière. 61. CÆCILIANELLA EBURNEA. Acicula eburnea, Risso, hist. nat. Europ. médit., IV, p. 81, 1896. Cæcilianella eburnea, Bourguignat, Moll. Alpes-Marit., p. 43, fig. 20-29, 1861. Alluvions du gué de la Vernière. 62. CÆCILIANELLA ACICULA, Cæcilianella acicula, Bourguignat, in Amén. malac., E, p. 245, pl. xvinx, fig. 1-8, 1856. Alluvions de l’Orb et détritus au gué de la Vernière. 63. CARYCHIUM MINIMUM. Carychium minimum, Müller, Verm. hist., 11, p. 195, 1774. Détritus du gué de la Vernière. 64. PLANORBIS ALBUS. Planorbis albus, Müller, Verm. hist., 11, p. 164, 1774. Rivière de l’Orb. — Alluvions du gué de la Vernière. 65. PHYSA TASLEI. Physa Taslei, Bourguignat, Malac. Bret., p. 70, pl. 1, fig. 19-20, 1860. Rivière de l'Orb. — Ruisseau de Lamalou. — Sources 302 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. des bains où ce mollusque vit à une température supé- rieure à 43°. 66. LIMNÆA LIMOSA. Helix limosa, Linnæus, Syst. nat., p. 774, 1758. Limnæa limosa, Moquin-Tandon, hist. nat. moll. France, Il, p. 465, pl. XxxIV, fig. 14-19, 1855. Ruisseau de Lamalou. 67. LIMNÆA VULGARIS. Limnæus vulgaris, C. Pfeiffer, Deutsch. moll., E, p. 89, pl. IV, fig. 29, 148921. Habite l'Orb. 68. LIMNÆA TRUNCATULA. Buccinum truncatulum, Müller, Verm. hist., IE, p. 430, 4771. Limnæa truncatula, Moquin-Tandon, hist. moll. France, IE, p. 475, pl. IV, fig. 24-24, 1855. Alluvions du gué de la Vernière. — Rivière d'Orb. 69. ANCYLUS COSTULATUS. Ancylus costulatus, Küster, in Anton, Verz. Der Conch., p. 26, 1839. Sur les pierres, dans les ravins profonds de Lamalou. — L'Orb. 70. ANCYLUS GIBBOSUS. Ancylus gibbosus, Bourguignat, in Journ. Conch., IV, p. 186, 1853. Ruisseau de Lamalou. — L’Orb. — Les Douze. 71. CYCLOSTOMA ELEGANS. Nerita elegans, Müller, Verm. hist., IE, p. 177, 1774. TRAVAUX INÉDITS. 303 Cyclostoma elegans, Draparnaud, tabl. moll., p.38, 1801. Commun partout : la Vernière, les Ayres, Cavimont, les Douze, etc. 72. POMATIAS PATULUS. Cyclostoma patulum, Draparnaud, tabl. moll., p. 39. 1801. Pomatias patulus, Moitessier, Malac. Hérault, p. 62, 1866. Rochers des environs de Bédarieux. 73. AMNICOLA SIMILIS. Cyclostoma simile, Draparnaud, hist. moll. France, p. 34, pl. 1, fig. 45, 1805. Amnicola similis, Bourguignat, Malac. Alg., IF, p. 237, pl. XIV, fig. 28-30, 1864. Rare. — Gué de la Vernière. 74. PALUDINELLA REYNESI. Hydrobia Reynesii, Dupuy, hist. moll. France, p. 567, pl. XXvIHL, fig. 6, 4851. Paludinella Reynesi, Frauenfeld, Palud., p. 201, 1863. Rare. — Ravins de Lamalou. — Cette espèce a été envoyée à M. Bourguignat comme provenant de la fon- taine de Villeselle, petit village au-dessus de Lamalou. 75. NERITINA ZEBRINA. Neritina zebrina, Recluz, in Revue zool. soc. Cuv., p. 341, 1841. Dans l'Orb. 76. NERITINA PREVOSTIANA. Nerita Prevostiana, C. Pfeiffer, Deutsch. moll., I, p. 48, pl. vu, fig. 11-19, 1898. Espèce abondante aux Douze. (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 23 394 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. POUSSINS DES OISEAUX D'EUROPE Par M. A. MARCHAND. TETRAOGALLUS CAUCASICUS. Gray. R. Z.1877, pl. 12 — Pouss. pl. CXXXIIT. Nous devons ce jeune Tetraogalle à la sollicitude de M. E. Devyrolle, qui l’a reçu du Caucase. Il est couvert d'un duvet soyeux, gris cendré, plus foncé sur la tête et pointillé de roussâtre et de noir sur les parties supérieures ; de larges croissants blanchâtres sont réservés entre les parties pointillées du dos. La poitrine et les parties infé- rieures sont d’un gris roussâtre. Ce poussin que nous avons réduit d'un cinquième peut avoir vécu 4 ou 5 jours ; ses premières plumes apparaissent sur les ailes, ce qui a lieu dès la sortie de l'œuf chez les Perdrix. Le bec et les pieds indiquent le poussin d’un oiseau de forte taille, ils sont brunâtres sur notre dépouille ; les deux tiers des tarses sont nus et couverts de petites écailles. Les narines sont surmontées d'une caroncule qui serait jaune ainsi que le tour des yeux d’après Pallas (Zoogr. If, p.76); l’es- pace nu en arrière des yeux serait d’un rouge orange chez le & adulte (Gerbe, Ornith. Eur. IE, p. 56). LARUS RIDIBUNDUS. Lin. R. Z. 1877, pl. 18 — Pouss. pl. CXXXIV. Duvet d’un fauve roussâtre; la tête, les côtés du cou, le dos et les flancs semés de larges taches brunes ; le fauve de la poitrine se dégrade sans taches et devient blanchâtre sous le ventre. Bec noir à la pointe; la base du bec et les pieds sont rouges dans les Oiseaux de Lombardie, t. 98, el nous avons imité cette belle planche, bien que les pieds TRAVAUX INÉDITS. 359 des jeunes mouettes rieuses soient généralement indiqués comme étant jaunâtres. Ce poussin, dessiné par nous au musée de Troyes, est réduit aux trois cinquièmes et doit avoir vécu environ quatre ou cinq jours; il ne diffère pas d'un exemplaire d’une dizaine de jours que nous possé- dons. Les poussins, figurés dans le grand ouvrage italien, sont couverts de plumes, de la même couleur que notre duvet, si ce n’est que le ventre est blane. Nous trouvons dans les auteurs que les nids placés au bord de la mer, à l'embouchure des rivières, forment une petite excavation dans le sol, garnie de quelques plumes et de rares débris de végétaux aquatiques. La ponte est habituellement de trois œufs. Varrell assure que les jeunes sont capables de vagabonder hors du nid tandis qu’ils sont encore tout pe- tits, qu’ils volent au bout de six semaines et qu'ils sont bientôt après abandonnés par leurs parents. ni ANSER CINERACEUS. Mever. R. Z. 1877, pl. 44 — Pouss. pl. CXXXV. Duvet d’un cendré olivâtre, jaunâtre sur la tête et le dos et blanchâtre en dessous. Bec et pieds d’un brun livide assez clair. D’après un poussin d’une douzaine de jours, réduit d'un tiers, nous le croyons appartenir réellement à la race sauvage à cause de la sveltesse de son bec et de ses formes générales. L’oie cendrée est considérée comme l'espèce souche de notre oie domestique, elle pond 8 à 10 et même 14 œufs. Brehm dit que les jeunes éclosent au bout de 28 jours et qu'ils restent environ un jour dans le nid avant que la femelle ne les conduise à l’eau pour leur apprendre à chercher leur nourriture sous la protection jalouse du père. PLATALEA LEUCORODIA. Lin. R. Z. 1877, pl. 45 — Pouss. pl. CXXX VE. Duvet très-léger, d’un blanc de neige, à travers lequel 396 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. se distingue la peau jaunâtre. Front, tour des yeux et gorze dénudés ; le duvet est court et serré sur le dessus de la tête. Le bec est large, aplati et terminé par un ongle ob- tus portant le bouton; il s’est visiblement desséché chez notre poussin de 5 à 6 jours, il devait être fort mou à l'état vivant; le bec est court et les tarses sont très-épais sur un autre sujet d’une quinzaine de jours que nous pos- sédons également. Notre pianche présente les trois quarts de la nature. La ponte des spatules est de deux ou trois œufs, elles construisent leur nid avec des büchettes et des herbes comme les hérons et les cigognes. Elles nichent sur le bord des rivières, de l'embouchure des grands fleuves et des grands lacs, tantôt sur les arbres et les buissons, tantôt parmi les jones. (Degl. et Gerbe. Or. Eur. l'AL D: 822) AQUILA CLANGA. Pallas. R. Z. 1877. pl. 16. — Pouss. pl. CXLT. Duvet laineux d’un blane presque pur, avec de longues soies sur la tête; duvet brun en arrière de l'œil et s’éten- dant en cercle sur la limite des parties dénudées; bec très-fort, noir, marteau de la délivrance apparent: duvet court sur le dessus des tarses, dont la partie postérieure est dénudée; cires, lorums, tour des yeux jaunes et sans duvet; régions nues aux épaules et sur les flanes. D’après un poussin de quelques jours qui aurait été capturé dans les steppes du bas Wolga, où l'aigle ravisseur niche à terre en assez grand nombre; sa ponte est de deux ou trois œufs. L'attribution de ce poussin est confirmée par la description que MM. Alléon et Vian en ont donnée dans la Revue zoologique (année 4873, p. 237) : « Le jeune, au » sortir de l'œuf, est vêtu d’un duvet assez épais, laineux » sur le corps, pileux sur la tête, d’un blane pur mais » avec un cercle enfumé autour des yeux; les doigts, » cires et commissures sont jaunes, le bec noirâtre et les TRAVAUX INÉDITS. 357 » ongles brun-pâle. Il diffère notablement de celui de » l'aigle criard, qui a seulement les parties inférieures » blanches, mais le dos, le cou et la poitrine un peu rem- » brunis et un masque enfumé qui s'étend en arrière jus- » qu'à la nuque et sur les côtés jusqu'aux commissures. » GRUS CINEREA. Bechst. Revue et Mag. de zoologie, 1877, pl. 9. Pouss. pl. CXXX VII. Duvet serré, ne laissant aucune partie dénudée; d’un jaune cendré rougeâtre sur l’occiput et d’un roux vif sur les parties supérieures; le manteau est uniteinte et sans bandes longitudinales comme celles du dos du poussin de la grue de Numidie, ce qui rend ces deux espèces fort dif- férentes dès leur sortie de l’œuf. Le poussin que nous avons figuré ne peut avoir vécu que quelques jours, et nous l’avons réduit à la moitié de sa taille. Les grues cendrées nichent dans les régions orientales du nord de l'Europe, elles construisent un nid considérable placé à terre au milieu des plantes marécageuses, des buissons ou parfois sur le sommet de murailles en ruines. La ponte est de deux œufs. M. Brehm raconte qu'il reçut de très- jeunes grues qui mangèrent immédiatement dans ses mains, et qu'elles se montraient si adroites et si indépen- dantes, qu’on ne pouvait méconnaitre leur caractère d'oi- seaux nidifuges. Des grues cendrées se sont reproduites en domesticité à Regent’s Park en 1863. (Journal l’Accli- matalion, année 1875.) PHÆNICOPTERUS ANTIQUORUM. Tem. Revue et Mag. de zoologie, 1877, pl. 11. Pouss. pl. CXXXIX. Duvet très-léger, d'un blanc de neige ne recouvrant pas complètement la peau grisâtre sous la gorge et le devant o% 9398 REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. du cou. Sur l'oiseau desséché, la partie dénudée entre le bec et l'œil est d'un noir profond, ainsi que la naissance des mandibules: le bec, encore droit, est épais et d'un noir brunâtre, les pieds et les tarses sont très-forts et d'un brun noirâtre. D'après un poussin de deux ou trois jours réduit aux deux cinquièmes de la grandeur natu- relle. Les flamants se reproduisaient autrefois très-fré- quemment dans les îlots de la Camargue, particulièrement sur le vaste étang de Valcarès. M. Crespon nous a montré en 4851 un grand nombre d'œufs qu'il avait trouvés en Provence, ils étaient déposés sans nid sur le sommet d’une bande de terrain placée entre deux fossés; malheureuse- ment ces beaux oiseaux ne feraient plus que des appari- tions accidentelles dans la Camargue par suite du dessè- chement de quelques marais et de la guerre acharnée qu'on leur a déclarée. La ponte des flamants est de deux œufs ; à peine éclos les petits courent assez bien et ils se mettent à nager dès les premiers jours, cependant ils restent quelques mois avant de pouvoir voler!. La plupart des flamants qui font l'ornement des jardins zoologiques sont expédiés d'Égypte, où ils sont capturés la nuit avec des filets. LE BOUQUETIN DU CAUGASE IBEX CAUCASICA. (PI) Le bouquetin du Caucase est un animal encore peu connu, bien qu'il ait été depuis longtemps signalé et dé- crit. La forme arrondie de ses cornes et leur courbure for- tement dirigée en dehors le caractérisent d'une façon toute 4. Brehm, Vie des Animaux. TRAVAUX INÉDITS. 399 spéciale; elles ont, en réalité, plus de ressemblance avec les cornes des mouflons qu'avec celles des autres espèces de bouquetins. L'affinité, d’ailleurs, s'arrête là, et ses caractères génériques sont bien ceux des bouquetins. Peu de musées possèdent cette espèce, surtout dans tout son développement. Nous avons saisi l’occasion qui nous était offerte de donner la figure des cornes d’un vieux mâle, dans lequel le caractère tout particulier que nous signalons plus haut était bien accusé. E. DEYROLLE. Revue et Mag de Looloëie (1877) Pie Pr DOC ATb Marchand, del. et Lith. Y5 Imp.J.L'anglois, à Chartres. Phænicopterus Antiquorum. ni BIBLIOGRAPHIE Catalogue des Coléoptéres carabiques de la tribu des Carabides, par M. J.-B. Géhin. — Ce catalogue est, nous ne dirons pas le meilleur, mais le seul qui donne l’ordre méthodique de toutes les espèces du grand genre Carabus d’une façon complète et raisonnée. Tous les ouvrages publiés jusqu'ici sur ces insectes si beaux et si recherchés ne sont, en effet, que des faunes locales, ou des essais laissant un grand nombre de lacunes, ou des listes de noms, anciennes et in- complètes, ou sans ordre. Il est même assez singulier que ces insectes, les plus beaux de la faune européenne, les plus re- cherchés par les amateurs, n’aient pas été jusqu'ici le sujet d’un véritable travail d'ensemble depuis le Species de Dejean, si l’on en excepte toutefois le travail de M. G. Thomson, tra- vail excellent, mais basé sur des éléments trop restreints. Ce catalogue a un double but : D'abord il donne dans un ordre méthodique la liste de toutes les espèces du groupe des Carabides proprement dits, puis par sa disposition typographique, le nom de chaque espèce et de chaque variété étant encadré, il peut servir d'étiquettes pour une collection. Suivant l’auteur, qui résume le résultat de cette énuméra- tion, la famille entière comprend 685 espèces. dont 282 pour le genre Carabus seul, non compris les espèces qui ont été distraites pour former des genres nouveaux et qui s'élèvent à plus de 40; il faut ajouter à ce chiffre 375 variétés ou races, dont 256 pour les Carabus seuls. Nous espérons que ce catalogue rendra un réel service aux entomologistes, car il vient combler une lacune regrettable, et (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) [1 Il REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. 4877. il sera vivement apprécié par tous ceux qui s'intéressent au genre Carabus, c’est-à-dire par la grande majorité des coléop- téristes. Bulletin de la Société Vaudoise des sciences natu- relles, 206 $., vol, XIV, no 15.— Dans ce numéro se trouvent d’intéressartes études myrmécologiques de M. F. Forel. Il signale diverses particularités de mœurs, l'existence de four- milières mixtes non encore observées ; il décrit une espèce nou- velle et des formes encore inconnues d’espèces déjà signalées ; on y trouve entre autres la description très-complète d’une espèce du genre Brachymyrmeæ, qui habite les serres à Orchi- dées et qui est très-nuisible aux plantes qu’on y élève, par suite des soins qu’elles prennent des Coccides qui s’attaquent à ces plantes. Cette étude l’a amené à rechercher à nouveau les rapports qui existent entre ces fourmis et les Coccides qui leur fournissent le miellat, dont elles sont si friandes, et à déterminer d’une façon exacte la nature de ce produit ; pour ce faire, il a disséqué ces insectes minuscules et a étudié d’une facon complète leur appareil digestif; 1! a pu se convaincre ainsi que, au moins chez les Coccides, ce miellat est réellement une matière excré- mentitielle. Le même auteur signale aussi plusieurs expériences, dont quelques-unes sur lui-même et en partie involontaires, qu’il a faites sur les propriétés venimeuses de la morsure d’une Aranéide assez commune, le Cheiracanthium nutriæ. Citons encore une note de M. Hermann Goll sur les mofettes de l’Engadine; ces mofettes sont des excavations ou fissures d’où se dégage de l'acide carbonique qui s'étend en couche plus ou moins épaisse sur une certaine étendue de terrain; on y trouve en quantité des insectes de toute nature, asphyxiés sur le sol. L'auteur émet l’idée qu’on pourrait peut-être appli- quer le dégagement de ce gaz à la destruction des insectes nuisibles; mais le fait constaté par lui que l'herbe qui pousse dans ja zone soumise à ces émanations est rare et flétrie, doit faire penser que le remède serait peut-être plus dangereux que le mal, Mais le travail le plus important est celui de M. le Dr Forel BIBLIOGRAPHIE. if sur ia faune profonde du Léman, travail dont la deuxième série commence dans ce volume et débute par un mémoire qui ré- sume d’une façon nette les principaux résultats obtenus par M. Forel et ses collaborateurs. M. Forel reconnaît dans les lacs d’eau douce l'existence de trois faunes bien distinctes et bien séparées, qu’il caractérise ainsi : 40 La Faune litlorale, comprenant les animaux qui vivent près des rives à la surface de l’eau et à une profondeur ne dé- passant pas # à 5 mètres. Les conditions de milieu peuvent se caractériser ainsi : Fond rocailleux ou vaseux, exposé à la lu- mière, à des variations considérabies de température, à l’agi- tation des vagues. pression faible, présence en été d’une riche végétation de plantes aquatiques, d’où nourriture abondante pour les animaux. C’est la faune lacustre classique, la seule connue jusqu'aux dix dernières années. 20 La Faune pélagique, comprenant les animaux qui vivent en plein lac, loin des rives, à la surface ou entre deux eaux. Les conditions de milieu sont : Pression variable, lumière bril- lante, température variable, agitation de l’eau nulle (ou du moins possibilité d'échapper absolument à l’agilation de i’eau), flore nulle, nourriture très-pauvre. 30 La Faune profonde, comprenant les animaux qui vivent sur le fond, à une profondeur supérieure à 25 ou 30 mètres. Les conditions de milieu sont, entre autres, les suivantes : Pression considérable, température basse et invariable, lu- mière nulle, agitation nulle, flore nulle, nourriture moyenne- ment abondante. De ces trois faunes, la première est la plus riche; elle est composée d'une manière générale de tous les types lacustres connus jusqu’à présent. La faune profonde vient ensuite au point de vue de l’abondance des formes ; il y manque quelques types (insectes aquatiques, naïades, hirudinées, limicoles, etc.), mais cependant la plupart des familles d'animaux d’eau douce y sont représentées par un ou deux genres, peu riches en es- pèces, mais quelques-uns assez riches en individus. Quant à la faune pélagique, elle ne comprend que 6 à 8 espèces d’ento- mostracés, mais chacune de ces formes est représentée par des myriades d'individus. 1V REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Ce qu'il y a de plus frappant à première vue, quant aux types de ces trois faunes, c’est d’une part la similitude géné- rale qui existe entre les faunes littorale et profonde, et d’une autre part le caractère tout à fait étrange et aberrant de quel- ques-unes des espèces de la faune pélagique. Les rapports qui unissent les deux premières de ces faunes sont tellement étroits que M. Forel se pose cette ques- tion : existe-il réellement une faune lacustre ? Les animaux qui habitent dans les grands fonds du lac sont-ils assez diffé- rents, présentent-ils des caractères assez divergents de ceux des animaux côtiers pour qu’on doive les décrire sous le nom de faune spéciale ? Voici la réponse que fait l’auteur à sa question : Les conditions de milieu sont assez spéciales, assez diffé- rentes de celles des autres régions du lac pour justifier à ce point de vue la création d’une faune spéciale. Les formes de la faune profonde et celles de la faune litto- rale ne sont pas identiques. Une ou deux espèces seulement se retrouvent dans les deux régions sans modifications jusqu'à présent reconnues : larves d’insectes, Vortex {Planaria) Le- mani: quelques formes sont assez modifiées pour mériter d’être décrites comme variétés : Zymnœus stagnalis, Valvata obtusa: Dendrocælum lacteum, Hydra rubra. Mais le plus grand nombre des animaux sont assez différents pour nécessi- ter des distinctions spécifiques. Il y a donc au point de vue morphologique spécialisation des deux faunes. L'auteur ajoute que les modifications qu'ont subies les es- pèces de la faune profonde sont assez semblables dans les dif- férents types animaux pour qu’il puisse déterminer ainsi les caractères généraux de cette faune : 1° Les animaux de la faune profonde sont remarquables par leur petitesse : Lymnœus, Pisidium., Gammarus, Asellus, Campognatha, Lynceus, Hydra. 20 Ils présentent en général une coloration terne. Quelques- uns sont d'un blanc plus ou moins mat : Gammarus, Asellus, Vorteæ. D’autres sont colorés, mais plus pâles que les formes littorales : Planaria, Hydra. 30 Quelques-uns sont aveugles. Ge caractère n’est point gé- néral; deux Crustacés et quelques individus de deux espèces BIBLIOGRAPHIE. Ÿ de Planaires présentent seuls ce signe de l’adaptation complète à un milieu complétement obscur; les autres espèces possè- dent encore des yeux. 40 Le peu de mobilité des espèces non fixées. Les animaux normalement nageurs nagent peu ou nagent mal. Les Cyclops, les Lyncées ne s'élèvent pas dans l’eau; placés dans un aqua- rium, ils sautent, ils marchent, ils ne s’élèvent pas entre deux eaux; la Campognathe n’est pas capable de s'élever en na- geant. 50 L'absence d'organes fixateurs. Ces animaux vivant dans un repos absolu, le milieu toujours calme dans lequel ils sont appelés à se mouvoir, leur rend inutiles tous ies moyens de fixation beaucoup mieux développés chez les espèces côtières. La Piscicola fait seule exception par ses ventouses terminales, mais le mode de vie parasite de cet animal explique suffisam- ment la présence d'organes qui lui permettent d’adhérer au corps des poissons. 6° Un bryozoaire du genre Fredericelle, dont la forme litto- : rale parallèle se fixe sur les pierres et les plantes aquatiques, ne trouvant dans le limon des grands fonds, aucun appui solide, étend librement son polypier arborescent en prenant inser- tion dans la vase molle. A la suite de ce résumé, M. Forel cherche à apprécier les causes modificatrices qui ont pu déterminer la formation des types des faunes profondes. Ses aperçus sont ingénieux, soli- dement appuyés sur des données scientifiques, mais l’analyse en serait trop longue pour que nous puissions même effleurer un pareil sujet et nous devrons renvoyer à son travail les lec- teurs désireux de connaître ses opinions à cet égard. Du reste, celte question de la formation des espèces sort trop souvent du domaine des faits pour entrer dans celui des hypothèses pour qu'il soit possible d’en faire une analyse concise. Il faut, pour bien apprécier un pareil sujet, suivre tout au long et dans tous leurs détails, les déductions de l’auteur. Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, 1876, n9 1. — Nous trouvons dans cette livraison la Monographie des Siagonides, de M. le baron de Chaudoir. On sait que ce groupe constitue l’une des formes les plus tran- VI REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. chées et les plus curieuses de la famille des Carabides. Dans le travail actuel, l’auteur n’établit aucun genre nouveau, mais il en précise les caractères, ainsi que ceux de plusieurs espèces encore mal connues. Il décrit onze espèces nouvelles du genre Siagona et deux du genre Coscinia. Il fait remarquer avec juste raison qu'il est singulier que les entomologisies d’Espagne et d'Algérie n'aient pas encore fait connaître les premiers états de ces insectes, si intéressants à plus d’un titre, et dont plusieurs espèces sont communes dans ces deux contrées. Le même recueil contient deux travaux sur les Crustacés : la description d’une nouvelle espèce du genre Astacus, par M. Kessler, et un mémoire descriptif de M. Hudendorff, sur les Cladocères des eaux douces de la Russie. M. Richard Owen décrit dans ie même fascicule le crâne d’un reptile fossile de l’ordre des ZLabyrinthodontia, décou- vert au cap de Bonne-Espérance. M. Owen le désigne sous le nom de Petrophryne granulata et le compare avec le Rhino- saurus Jasikovii, qu'il considère comme fort voisin. Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Metz, 44e cahier, 2 série. — Ce numéro est en grande partie rempli par le travail de M. F. de Sauley : Species des Paussides. Clavigerides, Pselaphides et Scydmænides de l'Europe et des pays circonvoisins; le genre Brvaxis remplit à lui seul les pages consacrées à ce travail dans le présent volume; l'auteur établit à ses dépens deux sous-genres, sous les noms de Rei- chenbachia et de Rybaxis. Le même fascicule contient encore les deux premières lettres de M. Géhin sur les Carabides. L'auteur de ces lettres, avan- tageusement connu déjà par plusieurs publications entomolo- giques, s'occupe depuis plusieurs années exclusivement de l'étude de cette tribu qui, quoiqu'une des plus remarquables parmi les insectes Coléoptères, par la beauté des insectes qui la composent, et malgré de nombreux travaux de détail faits par divers auteurs, attend maintenant encore une véritable monographie. L’extrème variabilité de ces animaux, la diffi- culté de se procurer certaines espèces véritablement rarissimes, dont leurs possesseurs ne veulent pas se dessaisir, même pour BIBLIOGRAPHIE. VIT une communication, la localisation de la plupart d’entre elles, sont autant de causes qui font qu’on peut difficilement avoir sous les yeux un nombre suffisant de ces insectes pour entre- prendre un travail général. Cependant, M. Géhin, grâce à des efforts constants, prépare ce travail, dont les lettres dont il est question ici, sont en quelque sorte le prodrome. Dans la première, l’auteur passe en revue les caractères de la tribu des Carabides, résume les diverses classifications dont ces insectes ont été l’objetet propose une nouvelle division de ces insectes. Cette division est condensée dans un tableau synoptique; elle est fort naturelle et basée sur la combinaison d’un certain nombre de caractères d’une observation facile ; elle n’est point systématique, c’est-à-dire qu’elle n’est point basée sur un caractère unique, qui, quelle que soit d’ailleurs son importance, ne saurait primer les autres caractères dans tous les cas. Cependant, malgré les rapports intimes qui existent entre les Pamborus et les Tefflus, d’une part, et les autres genres de la tribu, d’autre part, il nous parait difficile de les réunir dans le même groupe, comme le fait l’auteur; la conformation des jambes antérieures nous parait être un ca- ractère de premier ordre chez ces insectes; mais ce n’est qu’une question de terme à employer, car leurs affinités sont trop grandes pour les éloigner. En somme, M. Géhin reconnait dix-huit genres dans la tribu des Carabides, qu’il partage en quatre groupes : Carabides, Cychrites, Pamborites, Nébriites ; il accepte, par conséquent, quelques-uns des genres qui ont été établis aux dépens du genre Carabus, et ces genres sont éminemment naturels et parfaite- ment tranchés. La deuxième lettre de M. Géhin est consacrée à l'examen de certaines questions générales touchant d’une façon plus ou moins directe l'étude des Carabides ; telles sont, par exemple, des observations morphologiques, paléontologiques, ete., des études sur les variations des diverses espèces, et surtout sur les influences climatériques qui peuvent causer les différences de couleurs dans un même type spécifique; puis viennent des observations sur la valeur intrinsèque des caractères spécifiques et génériques, et la définition suivant les idées de l'auteur des mots genre, espèce, race. variété, etc. VIII REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Citons encore quelques travaux entomologiques moins im- portants, mais fort intéressants, dus à M. Bellevoye, des notes sur quelques Coléoptères rares ou nouveaux du département de la Moselle, un mémoire sur les insectes qui attaquent les tilleuls de l’esplanade de Metz, et une note sur les espèces du genre Lixus des environs de Metz. Enfin M. l'abbé Friren publie dans le même fascicule quel- ques études du plus haut intérêt sur quelques coquilles du Lias moyen. Il fait connaître dans son mémoire plusieurs es- pèces nouvelles et donne des documents sur quelques autres déjà connues; toutes ces études sont faites d’une façon aussi complète et aussi approfondie que possible. Les espèces nou- velles appartiennent aux genres Orthodex, Straporolus et Ammoniles. Les autres sont T'isoa siphonalis et Aulacoceras elongatum. Du Pou ou du Phylloxera de la vigne et des espèces du genre Phylloxera en Europe et en Amérique, par M. Targioni-Tozzetti. L'auteur commence son mémoire par l’historique des méta- morphoses et de la propagation en Europe du Phylloxera de la vigne (P. vastatriæ, Planchon) et, heureusement pour son pays, préservé jusqu'ici de cette perte de la viticulture, il n’a pas d'observations personnelles et se contente d'analyser les travaux étrangers. Les Phylloxeras des chênes offrent au contraire à l’auteur des faits nouveaux, qui forment la partie originale de son œuvre. M. Targioni adopte une opinion très-analogue à celle émise en 1874 par M. Maurice Girard (Le Phylloxera, ete , Paris, Hachette, {r9 édit.), qui a proposé de faire des Phyl- loxeriens une tribu intermédiaire par ses caractères anato- miques et ses mœurs entre celles des Aphidiens et des Cocciens. En effet, il établit la tribu des Phylloxérites dans la famille des Aphididæ. Le travail de M. Targioni donne l’occasion de reproduire une note de M. Maurice Girard, sur la synonymie‘encore fort confuse des Phylloxériens du chêne, d’après les travaux de M. Balbiani, à qui l’on doit, outre ses belles découvertes, BIBLIOGRAPHIE. IX d'avoir mis de l’ordre dans une question difficile d’entomo- logie. On peut distinguer en Europe : 10 Phylloæera coccinea, Balbiani, syn. quercus, Boyer de Fonscolombe (Ann. soc. en- tom. Fr., 1854, p. 219). La larve et l’agame aptères sont d’un rouge écarlate, les adultes ayant quatre épines noires sur la tête ; l’agame ailé offre sur l’aile antérieure une tache margi- nale orangée, dilatation de la nervure marginale, qui manque aux autres Phylloxeras du chène. C’est la première espèce dé- couverte par Boyer aux environs d'Aix, sous les feuilles du chêne rouvre ou à glauds sessiles (Quercus robur). C’est à tort que Boyer la cite des feuilles du chène Kermès, layant con- fondue avec une autre espèce; 20 P. Quercus, Balbiani, syn., coccinea, de Heyden et Targ.-Tozz. Cette espèce dont l’aptère est jaune à taches rougeûtres, est celie qui vit sous les feuilles du chêne commun, à glands pédonculés (Quercus pedunculata et sa variété pubescens). Elle se trouve seule dans le Nord de la France, ainsi aux environs de Paris, où M. M. Girard l’a prise en abondance dans la forêt de Sénart, et en Normandie, où il n’y a qu’une seule espèce de chêne. C’est par erreur que M. de Heyden a nommé coccinea cette espèce qu'il a prise aux en- virons de Francfort, et qu’il à confondue avec l'espèce du chêne rouvre de Boyer, 3° P. Lichtensteini, Balb., syn. : Quercus, Targ.-Tozz., vivant sous les feuilles du chêne Ker- mès {Q. coccifera, Linn.), très-petit chêne en buissons des garrigues du Midi de la France. Cette espèce a été rencontrée près de Montpellier, par M. Lichtenstein, à qui on en doit la découverte. Elle avait été méconnue par Boyer, et M. Lichtens- tein l'avait confondue avec le Phylloxera de la vigne /P. vas- lalriæ, PL}, en croyant aux migrations de celui-ci sur les garouilles ou chênes-Kermès. À ce propos M. Balbiani a fait voir un caractère distinctif important. Dans le Phyiloxera de la vigne les formes aptères ont aux antennes un tympan ou cicatrice arrondi, et l’ailé, qui offre seul deux tympans antennaires, les a tous deux arrondis ou en ellipses peu excentriques. Au contraire dans les diverses espèces de Phylloxeras du chêne, le tympan antérieur de l’an- tenne de l’ailé est en forme d’ellipse très-allongée, l’autre restant arrondi, de même que le tympan unique de l’agame X REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. aptère et des sexués aptères. Les ailés du P. Lichtensteini et les sexués ont d’autres caractères distincts, ainsi de longs poils raides plus marqués que chez les autres Phylloxeras du chéne. À ces trois espèces déjà connues M. Targioni-Tozzetti en ajoute de’nouvelles dont trois lui appartiennent : 40 P. Signo- reli, trouvé près de Florence, sous les feuilles du Quercus sessiliflora, qui n’est autre que le robur, à la colline de Mon- tepiano; 5° P. Corlicalis, Kaltenbach, 1862, trouvé sur les écorces du Quercus pubescens, race du chêne commun; 60 P. Spinrulosa, dont les tubercules de la larve sont terminés par des épines sétiformes, espèce vivant à 700 mètres d'altitude près de Florence, sous les feuilles du Quercus cerris; To P. Florentina, espèce découverte près de Florence el vivant au printemps sous les feuilles du chêne vert /Quercus lex). M. Targioni croit que les insectes ailés passent en automne sur les feuilles du chêne rouvre. M. Balbiani est tout à fait opposé aux migrations des Phylloxériens d’une espèce végétale sur une autre, et regarde chaque espèce de chêne comme ayant son Phylloxera spécial. M. Targioni aurait observé des sujets égarés, et les pontes obtenues en captivité sur le chène rouvre ne sont pas plus probantes que les pontes des agames ailés du Phylloxera de la vigne sur les parois des tubes où on les renferme. Nous ferons cette remarque que les Homoptères dégradés connus sous les noms vulgaires de Pucerons et de Cochenilles, sont, à bien peu d’exceptions près, exclusifs d’une espèce vé- gétale. Ce sont de véritables parasites épiphytes, et qui sem- blent suivre une loi analogue à celle des insectes épizoïques. parasites d’une seule espèce animale, et ne vivant qu'acciden- tellement et comme à regret sur d’autres espèces où ils se nourrissent mal et qu'ils quitient dès qu’ils peuvent le faire. Il doit en être de mème des Phylloxériens. La détermination de leurs diverses espèces est fort difficile, et exige l'observation de la série des évolutions : 40 larves et femelles agames aptères ; 20 femelles agames ailées ; 30 sexués aptères et sans rostre ne vivant que pour l’accouplement et la ponte. M, Targioni-Tozzetti termine son travail par une citation BIBLIOGRAPHIE. XI rapide des Phylloxeras d'Amérique. Il commence avec raison par y ranger celui de la vigne, qui ravage actuellement l'Eu- rope, et dont l’origine américaine n’est plus sérieusement con- testée. M. Targioni mentionne les 16 espèces admises par M. Rilev, et ne fait au reste qu’analyser les travaux de M. Signoret (Comptes rendus académiques des sciences, 1874, LXXIX, p. 718) et de M. Riley (même volume, p. 1384). Recherches sur les phénomènes de la digestion et sur la structure de l'appareil digestif chez les Myriapodes de Belgique, par F. Plateau. — Le mémoire que publie aujour- d'hui M. Plateau est, ainsi qu'ii le dit, une suite naturelle aux recherches qu’il a publiées sur les phénomènes de la digestion chez les insectes. Mais les organes eux-mêmes de cette im- portante fonction étaient imparfaitement connus chez les My- riapodes ; aussi l’auteur a-t-il dû tout d’abord étudier anatomi- quement l’appareil digestif de ces animaux. Il a trouvé que, sauf une plus grande simplicité, il était composé de même que chez les insectes, et que par suite, la fonction elle-même de la digestion n’en différait pas sensiblement. M. Plateau a étu- dié dix espèces : il a fait des expériences très-nombreuses qui lui ont permis de tracer une histoire anatomique et physioio- gique complète de la digestion chez les Myriapodes; il a pu également apprécier d'une façon exacte le régime de toutes ces espèces. Citons entre autres ce fait curieux que le Zithobius forfica- tus fait exclusivement sa proie de Diptères, à l'exclusion des Arachnides, Annélides, petits Coléoptères, ete., qui vivent dans les mêmes stations que lui. Il a pu s’assurer également que les forcipules de ces animaux étaient réellement veni- meuses, quoi qu'on en ait dit, Nous devons mentionner également deux faits exceptionnels qui signalent la classe des Myriapodes au point de vue physio- logique : c’est d’abord la nature du liquide sécrété par les glandes salivaires, qui diffère complétement, par ses propriétés, de la salive des vertébrés et des insectes; et ensuite, l'acidité du liquide sécrété parde tube digestif chez les Iules seulement, XII DE REVUE ET MAGASIN ZOOLOGIE, 1877. tandis que chez tous les autres Myriapodes, il est neutre ou légèrement alcalin. Monographie des Chlæniens, par M. de Chaudoir.— Les Chlæniens constituent parmi les Coléoptères carabiques un genre des plus remarquables par l'élégance de leur forme et de leur système de coloration, mais en même temps d’une étude assez difficile par suite du grand nombre de leurs es- pèces; en effet, le seul genre Chlænius en contient plus de 400. On voit donc que la monographie de ces insectes constitue un travail considérable. L'auteur avait déjà publié en 1856 un ouvrage sur ce groupe, mais qui ne contenait que la moitié des espèces qui existent actuellement dans les col- lections ; de plus, M. de Chaudoir à acquis depuis cette époque la collection Dejean et a pu étudier dans diverses autres col- lections un grand nombre de types qui lui étaient restés in- connus. Aussi le présent travail est-il complétement neuf. Nous ajouterons que la classification suivie dans cet ouvrage pour répartir ce grand nombre d'espèces, diffère complétement de celle qui depuis Dejean avait été adoptée par tous les au- teurs, y compris M. de Chaudoir dans son précédent travail. Les caractères fugaces tirés du système de coloration, qui de- veient séparer les différentes divisions, ont été remplacés par ceux plus importants tirés de la structure des pattes, des or- ganes buccaux, des antennes et des pièces sternales, ainsi que de la vestiture de l'abdomen. Annales de la Société entomologique de Belgique, LCI Note sur une sécrélion propre aux Coléoptères Dytis- cides, par M. F. Plateau. Lorsqu'on prend un Dyliscus ou un Acilius vivant, on observe fréquemment qu’il fait suinter de la région prothoracique un liquide d’un blane laiteux plus ou moins abondant, qu’on avait souvent observé, mais dont on n'avait déterminé jusqu'iei ni la nature réelle, ni le lieu d’émis- sion. Suivant les observations de l’auteur, ce liquide est en- sudé entre la tête et la région dorsale du prothorax; un autre liquide jaunâtre apparait dans la suture des meso et métatho- rax ; c’est l'existence simultanée de ces deux liquides fort dif- BIBLIOGRAPHIE. XII férents et provenant de points divers, qui est cause des erreurs commises par les auteurs qui en ont parlé. Malgré le soin et la persévérance de l’auteur il n’a pu déterminer quel rôle phy- siologique pouvait jouer ce liquide laiteux; ses conclusions sont purement négatives : ce liquide n’est point vénimeux, ne peut être un moyen de défense, ne peut former un enduit gras à la surface du corps, ne peut servir probablement au rappro- chement des sexes. Mais il a reconnu que c’était bien un li- quide spécial, sans propriétés chimiques tranchées, sécrété par des glandules monocellulaires. Quant au liquide jaunâtre, il est de nature grasse et parait destiné à lubrifier le corps de l'insecte. Monographie des Brachynides, par M. de Chaudoir. Ge groupe de Coléoptères, si nettement caractérisé entre les autres Carabiques, par sa forme, ses caractères et la singu- lière propriété d'émettre une sécrétion détonante, est essen- tiellement homogène et composé de nombreuses espèces dont l'étude est fort difficile à cause de leur uniformité. Le présent travail ne contient pas celles de la faune européenne, méditer- ranéenne et sibérienne sur lesquelles l’auteur se propose de faire plus tard un travail spécial, ni celles des États-Unis, ré- cemment traitées par lui. M. de Chaudoir ajoute un nouveau genre à ceux déjà établis dans cette famille, sous le nom de Styphromerus, et lui donne pour typesles Brachinus aulicus ei Quadrimaculatus, de Dejean. Annales de la Société entomologique de France, t. VI, 2me trim. — Ce fascicule contient la suite des Promenades entomologiques de M. Perris ; dans cet intéressant récit, l’au- teur consigne, dans un style attachant, une foule d'observations sur des insectes de tous les ordres ; il signale des espèces nou- velles, des particularités de mœurs, des indications de stations, qui rendront son travail indispensable à consulter dans bien des cas. Il contient également la suite du travail de M. Bar sur les Lépidoptères du groupe des Palindidæ de la Guyane française, et l'important travail de M. P. Mabille sur la classification des Hespériens ; l’un et l’autre contiennent la description de beau- eoup d'espèces nouvelles. Mais nous devons nous arrêter un XIV REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. 1877. moment sur ce dernier, qui n’est que le prélude d’un travail plus considérable; celui-ci, sauf quelques vues générales, se borne aux espèces européennes; l’auteur a pris comme base de sa classification la présence ou l'absence d’un pli à la côte supérieure de l'aile chez les mâles. Tout en reconnaissant que les Hespérides présentent des difficultés spéciales pour le classement, difficultés telles que la plupart des auteurs se sont arrêtés impuissants ou découragés devant elles; tout en admettant l'importance du caractère en question, et même en pensant sincèrement qu’il n’en existe pas de plus important, nous devons regretter qu’il soit purement sexuel; par suite, dans la pratique, il laissera fréquemment dans le doute. Nous trouvons encore dans ce numéro la troisième partie des notes de M. Puton sur les Hémiptères ; descriptions d’es- pèces nouvelles, notes synonymiques et géographiques, etc. ; nous signalerons particulièrement un tableau synoptique des genres de la famille des Psyllides. M. Lucas publie aussi un travail très-intéressant sur les nids de deux espèces nouvelles de l’ordre des Hyménoptères prove- nant de la Nouvelle-Calédonie et appartenant aux genres Eu- menes et Megachile. Enfin, M. Abeille de Perrin donne des notes sur les Gisides européens et circumméditerranéens ; M. de Marseul publie le catalogué raisonné des Coléoptères hétéromères rapportés du Japon, par M. G. Lewis, et M. L. Fairmaire continue sa révi- sion des Coléoptères du Ghili par celles de la tribu des Nyc- telites,. Histoire physique, raturelle et politique de Mada- gascar, par M. À. Grandidier. Mammifères, par MM. À. Milne-Edwards et À. Gran- didier. Le splendide ouvrage dont nous avons à rendre compte en ce moment est le fruit de plusieurs années d’études patientes sur la Géographie, la Météorologie, l'Histoire naturelle, ete., de cette île si curieuse à tant de points de vue divers. M. Aïfred Grandidier a fait trois voyages successifs à Madagascar, le premier en 4865, le second en 1865 et le dernier de 1868 BIBLIOGRAPHIE. XV à 1870. Toutes les tentatives qu'il fit sur la côte nord-est, en 1865, pour pénétrer au cœur du pays furent vaines; les gou- verneurs hovas lui opposèrent des obstacles insurmontables. L'année suivante, il visita la région australe, pensant que mal- gré le caractère rapace et superstitieux des habitants, il n’y trouverait pas les mêmes obstacles que sur la côte orientale; il a pu en effet parcourir une partie des vastes plateaux qui for- ment le sud de l'ile; à son troisième voyage, ses efforts furent enfin récompensés ; il put faire de nombreuses excursions sur les points les plus intéressants de l’intérieur et traversa même trois fois l'ile de l’ouest à l’est, sur des points différents. Outre les nombreuses observations de toute nature qu'il a faites, et qui seront consignées dans les diverses parties de l'immense ouvrage qu'il publie en ce moment, il a rapporté des spéci- mens zoologiques en quantité considérable; il s’est chargé de l'étude d’une grande partie d’entre eux, en s’adjoignant comme collaborateurs les savants les plus éminents dont la France s’honore, et a confié le soin de décrire les autres richesses qu’il a recueillies à des spécialistes non moins recomman- dables. Le premier volume traitant de la Mammalogie est paru ; c'est avec l’assistance de M. Alphonse Milne-Edwards, le sa- vant professeur du Museum d'histoire naturelle, que M. Gran- didier a entrepris la tâche de faire connaître, d’une façon aussi complète qu’il est possible, les Mammifères de l’île de Mada- gascar. En effet, M. Grandidier n’a pas cherché seulement à décrire le plus grand nombre possible de types spécifiques; son but a été surtout d’en faire une étude complète, et il a réuni à cet effet des séries nombreuses d'échantillons de tous les âges, peaux, squelettes et animaux entiers conservés dans laicool, depuis le fœtus jusqu’au vieil adulte. Ce premier volume comprend l'histoire de la tribu des In- drisinés, première famille de l’ordre des Lémuriens. Les Lémuriens constituent l’un des traits les plus caracté- ristiques de la faune mammalogique de Madagascar. Ils y sont nombreux en espèces et en individus; les représentants les plus élevés de l’ordre en sont originaires, et un petit nombre seulement des espèces les plus petites et les plus éloignées de la forme typique se rencontrent dans d’autres régions. Pour la XVI REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. plupart Ges auteurs, ces animaux ne forment qu’un sous-ordre des Primates. Mais MM. Grandidier et Milne-Edwards pen- sent qu’ils doivent être complétement isolés des singes, sans s’en éloigner (outefois et qu’ils doivent constituer un ordre spécial. Ils ont en effet une physionomie fort différente, leur museau plus ou moins allongé, n'offre aucune ressemblance avec la face aplatie des singes, et le poil clair semé et roide de ces derniers est tout à fait différent de la laine douce et épaisse qui recouvre le corps du Makis. De nombreuses différences anatomiques viennent corroborer cette manière de voir. Les Indrisinés sont les Lémuriensles plus élevés et les plus remarquables. Pendant longtemps deux espèces seulement, découvertes par Sonnerat, l’Indris brevicaudatus et lAvahis laniger, furent les deux seuls représentants connus de cette famille. Puis on découvrit et décrivit successivement plusieurs espèces du genre Propithecus; mais les études de M. Grandi- dier l’ont convaincu que ces espèces (dont quelques-unes avaient été signalées par lui) étaient fort variables individuel- lement, que plusieurs d’entre elles devaient être réunies, malgré leurs différences apparentes qui étaient dues à des variations locales constantes, et que le nombre des espèces bien authen- tiques devait être réduit à trois : le Propithecus diadema, auxquels viennent se rapporter comme variétés les P. Seri- ceus et Ediwardsii, le P. Verreausii dont on ne doit pas sé- parer les P. Deckeni et Coquerelii, et enfin le P. Coronatus. Bien que les Indrisinés soient les plus élevés des Lémuriens et par suite ceux qui auraient plus de tendance que les autres à se rapprocher des singes, leur étude anatomique prouve in- dubitablement qu'ils appartiennent à un type essentiellement différent. Leur crâne n'offre pas la moindre analogie avec celui des singes, chez les plus inférieurs desquels il est construit sur le même plan que celui de l’homme; il se rapproche au contraire par beaucoup de caractères de celui des Mammifères inférieurs; leur dentition les en éloigne beaucoup aussi, et leurs incisives proelives et pectiniformes ont une forme qui leur est tout à fait propre; leur cerveau est aussi notablement différent, 4 tel point que M. Dareste, qui cependant était d’un avis contraire, n’a pu employer pour décrire cet organe, la no- menclature qui s'applique à celui des singes; en un mot tous BIBLIOGRAPHIE. XVII les grands appareils organiques, squelette, système musculaire, viscères, appareils respiratoire et circulatoire, système ner- veux, etc., sont construits sur un plan différent et offrent des particularités qui leur sont tout à fait propres; les organes de la génération, dont l'importance est si grande, que beaucoup d'auteurs y ont cherché la base même de la classification, pré- sentent des différences capitales, parmi lesquelles il est im- possible de ne pas signaler le mode de placentation, qui est analogue à celui des Pachydermes, des Caméliens, des Che- vrotains et des Cétacés, le placenta étant diffus comme chez ces animaux, tandis qu'il est discoïde chez les singes. Les auteurs ont donné à tous les points de vue, un grand développement à cette histoire des [ndrisinés, tant à cause de l'intérêt propre qu'ils présentent que parce qu’ils étaient très- peu connus, et que par suite leur étude zoologique était à re- faire et leur étude anatomique à faire complètement. Nous devons dire un mot aussi de la partie iconographique qui est aussi parfaite que possible et ne comporte pas moins de 122 planches pour les cinq espèces qui constituent le groupe des Indrisinés. Ce sont d’abord de superbes figures coloriées des différentes espèces et de leurs principales variétés, reproduites dans les diverses attitudes qu’elles affectent plus particulière- ment. Puis viennent de nombreux détails anatomiques et em- bryologiques représentés d’une façon remarquable au moyen de figures noires ou coloriées et même par des photographies pour certaines particularités que la gravure eût été impuis- sante à rendre d’une façon complète. Une 1923° planche est consacrée à faire connaitre la distribu- tion géographique des Indrisinés, au moyen de signes conven- tionnels placés sur une carte très-soigneusement exécutée. On peut ainsi d’un coup d’œil se rendre compte de l'aire qu’oc- cupe chaque espèce ou chaque race. Cette heureuse innova- tion rend l'ouvrage absolument complet. Nous n’ajouterons qu'un seul mot : l'ouvrage de M. Gran- didier et de ses collaborateurs sera un véritable monument élevé à la science et l’ouvrage le plus parfait du même genre qui aura jamais été publié, Die Belostomiden, par M. Gustave Mayr, — Les Belos- (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 2 XVIII REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. tomides qui font le sujet de ce travail constituent parmi les in- sectes hémiptères, un groupe remarquable par la taille relati- vement gigantesque de la plupart de leurs espèces. Malgré cela, leur spécification est assez difficile à cause de l’unifor- mité de leurs couleurs et de leurs formes; cependant ils pré- sentent des caractères assez variés pour permettre de répartir les cinquante espèces environ que contient ce petit groupe dans une douzaine de genres parfaitement caractérisés. Catalogue des Oiseaux d'Europe, par M. d'Hamonville. L'auteur a adopté comme classification celle de Degland et Gerbe, en n’acceptant pas toutefois certains genres qui lui ont paru établis sur des caractères insuffisants. Il énumère 425 espèces indigènes ou de passage régulier bien nettement définis, mais ce chiffre s’élève à 658, en y ajoutant les espèces qui n'ont été rencontrées en Europe qu’exceptionnellement ou dont la capture n’est pas authentique, ainsi que les races ou espèces dont la valeur est contestée. Il y a donc eu de notables additions à la faune ornitholo- gique européenne depuis la publication du travail de M. Gerbe. L'auteur signale avec soin les sources où il les a puisées. Quelques-unes sont inédites, et il ne sera pas inutile de si- gnaler ici les plus importantes. Ce sont les Merops viridissi- mus (Sicile), Ixos nigricans (Naxos), Calamoherpe agricola (Russie), Hirundo bicolor (Angleterre), Anas sponsa (Prusse), Uria columba (Groenland), etc. Contributions à l'Histoire naturelle des Éphémé- rines, par M. N.et E. Joly. Sous le titre ci-dessus, les auteurs ont publié des observa- tions originales sur ces curieux insectes, connus dès la plus haute antiquité, puisque Aristote en parle déjà, mais dont l’histoire présente encore des lacunes considérables. Parmi les découvertes consignées dans ce Mémoire, nous devons signaler surtout des faits curieux d’hypermétamorphose observés chez la larve de la Palingenia virgo. Chez cet insecte, la jeune larve, lorsqu'elle sort de l’œuf, est entièrement dépourvue de branchies et respire uniquement par la peau, à la manière de certaines Nemoures et Perlides. BIBLIOGRAPHIE. XIX Un peu plus tard, vers le huitième ou dixième jour, les bran- chies apparaissent sous forme de cœcums tubuleux qui sont venus successivement se placer par paire dans l'angle posté- rieur des six premiers anneaux de l’abdomen; ils sont doués d’une transparence cristalline, comme l’est du reste celle du corps tout entier. À ce moment de son existence, la larve du Palingenia virgo ressemble donc sous ce rapport aux Névrop- tères du genre Sralis.. Quelques jours après, les branchies tubuleuses se sont trans- formées en une double membrane aplatie, allongée, comme pectinée à son extrémité libre. Un peu plus tard encore, cette membrane s’élargit, le nombre de ses dentelures augmente, et l’on aperçoit entre ses deux lames de très-fines trachées. Deux mois ne sont pas écoulés que les tubes ou cœcums branchiaux primitifs sont devenus des branchies lamelleuses, lancéolées. frangées sur les bords de cœcums ou poils tubu- leux. Ils laissent voir, grâce à leur transparence parfaite, le tronc axal trachéen, qui se relie avec un tronc plus considé- rable, lequel longe l’un des deux côtés de l’abdomen, et se réunit à son congénère de l’autre côté par des branches trans- versales. Quant au tronc axal lui-même, il se ramifie déjà dans la double membrane branchiale devenue tout à la fois un or- gane de respiration active et une rame puissante servant à la locomotion. Cette jeune larve en naissant est non-seulement abranche, mais elle est aussi dépourvue de système nerveux et muscu- laire visibles, et on n’aperçoit chez elle ni globules sanguins, ni aucune trace d’un appareil circulatoire. Recherches sur les ossements de Ganidæ, constatés en France à l’état fossile pendant la période quaternaire, par M. J.-B, Bourguignat. Ce mémoire se compose de trois parties bien distinctes : Dans la première, l’auteur fait connaître, par une descrip- tion accompagnée de plusieurs figures, un type nouveau de Canidé fossile découvert par lui en 1868 dans la caverne Mars de Vence. Il a pu en recueillir plusieurs débris parmi lesquels plusieurs mâchoires inférieures tout à fait caractéristiques qui lui ont permis de rapporter cet animal au genre Cuon, dont on XX REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. connaît déjà plusieurs espèces vivantes, appartenant toutes à la faune asiatique. Le genre Cuon a été établi en 1838 par Hogdson pour un animal originaire de l'Himalaya, signalé dès 1823 par le même auteur et décrit par lui sous le nom de Canis primævus. Ce genre est très-bien caractérisé par le nombre des molaires qui est de douze à chaque mâchoire ; son crâne diffère d’ailleurs notablement de celui du Loup. L’es- pèce découverte par M. Bourguignat était de plus forte taille que celle de l'Himalaya; ses mâchoires sont plus robustes, et ses dents quoique en même nombre et construites sur le même type, présentent des différences caractéristiques. Dans la seconde partie, l’auteur décrit et figure également les mâchoires d’un autre Canidé trouvé dans la même caverne, mais sur lequel il établit le nouveau genre Zycorus, qui pos- sède comme les Cuons, six molaires seulement à la mâchoire inférieure, mais autrement disposées, ceux-ci ayant quatre pré- molaires et une seule tuberculeuse, tandis que le Zycorus Nemesianus avait deux tuberculeuses et seulement trois prémolaires. Les pièces observées indiquent un animal plus fort que notre Loup. L'ouvrage se termine par un résumé des connaissances ac- quises sur les ossements fossiles de Canidæ trouvés en France. L'auteur en signale sept espèces : Canis ferus, Lupus spe- lœus, L. vulgaris, L. nerschensis, Lycorus nemesianus, Cuon europœus, C. Ediwardsianus, Vulpes vulgaris, VW. mi- nor. L'espèce désignée par l’auteur sous le nom de Canis ferus ne se distingue pas essentiellement du Canis familia- ris et elle a été désignée sous ce nom par presque tous les au- teurs qui en ont parlé. La validité comme espèce du Lupus spelœus à été contestée par différents naturalistes; l’auteur la considère comme bien distincte et attribue cette divergence d'opinions à la confusion qu’on a faite de ce Loup avec le Z. vulgaris; le Cuon Edwardsianus est une espèce nouvelle dont les débris avaient été confondus avec ceux du Canis familiaris, il paraît être intermédiaire entre le Cuon euro- pœus et le primævus. Enfin dans une note complémentaire, M. Bourguignat cite une dixième espèce décrite par M. Filhol sous le nom de Pra- chycyon, qui vient s'ajouter aux précédentes. Elle possède la BIBLIOGRAPHIE. XXI même dentition que le G. Lycorus, mais parait s'éloigner beau- coup de cet animal sous d’autres rapports. Anales de la Sociedad espanola de Historia natu- ral, T. V. El Eozoon canadense, par M. de la Ribera; l’auteur après avoir résumé tout ce qui a été déjà publié sur ce fossile des terrains les plus anciens de l'Amérique, conclut en le consi- dérant comme devant être rapporté aux Foraminifères. Coleopteros de Badajoz, par M. J. de Uhagon; catalogue raisonné des espèces qui se trouvent aux environs de cette vilie. Sinopsis de los Ortopteros de Espana y Portugal, par D. Tgnacio Bolivar ; nous rendons compte de cet important tra- vail, d’après le tirage à part. Enumeratio Piscium Cubensium, par M. Poey; l'auteur ne se borne pas à une sèche énumération des espèces de pois- sons rencontrés dans les eaux de Cuba; il en décrit bon nombre d'espèces nouvelles et signale aussi diverses obser- vations qu’il a pu faire sur des espèces déjà connues. Catalogo de las Aves de Ténériffe, par M. V. Mompo; il résuite de l’examen de ce catalogue que la faune ornitholo- gique de Ténériffe est identique à celle de l’Europe; aucune des espèces signalées n’est étrangère à cette dernière. Enumeracion de los Vertebrados fosiles de Espana, par M. Calderon y Arana; cette énumération est destinée sur- tout à provoquer des recherches ultérieures dans la Péninsule ibérique, que l’auteur considère à juste titre comme propre par sa constitution et sa situation. à fournir des matériaux à la paléontologie. Les espèces citées sont au nombre d’environ quatre-vingts, réparties dans une soixantaine de genres; c’est le résumé de tout ce qu'on connait actuellement à cet égard. Sinopsis de los Ortopteros de Espana y Portugal, par M. /. Bolivar. L'auteur a réuni en un volume la première partie de cet ouvrage, qui a paru par mémoires successifs dans les Anales de la Sociedad espanola de Historia natural, On peut done XXII REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. dès maintenant jeter un coup d’œil d'ensemble sur cet utile travail. Les Orthoptères constituent l’un des plus remarquables groupes d'insectes : la bizarrerie de leurs formes, leur grande taille, leur degré d'organisation élevé, les mœurs curieuses et l'importance au point de vue économique de plusieurs d’entre eux, sont autant de raisons qui rendent ces animaux dignes d’attirer l’attention ; cependant la difficulté de leur conserva- tion en fait négliger l’étude par les entomologistes, et les tra- vaux qu’on peut consulter sur eux sont peu nombreux. La qualification d’utile appliquée au travail de M. Bolivar est donc parfaitement méritée, puisqu'il a trait à des insectes dont la connaissance est peu répandue. L'examen de l’ouvrage de M. Bolivar prouve d’ailleurs que la faune espagnole est riche et comprend des formes très-in- téressantes ; beaucoup d’entre elles n'avaient pas encore été signalées comme se trouvant dans la Péninsule ibérique ; plu- sieurs sont même completement nouvelles. La forme adoptée par M. Bolivar est d’ailleurs tout à fait celle d’unSynopsis; les descriptions sont courtes etnesont pas char- gées de détails inutiles. Des tableaux synoptiques pour faciliter la détermination des espèces se trouvent après la caractéristique de chaque genre. Quant à la méthode que l’auteur a suivie, elle ne diffère point sensiblement de celles de ses devanciers, car les Orthop- tères se résolvent facilement dans quelques groupes naturels nettement délimités et les questions secondaires de l’ordre re- latif dans lequel ils se suivent ou du groupement des genres qui les constituent peuvent seuls faire naître des divergences d'opinions. M. Bolivar admet la division de l’ordre des Or- thoptères en deux sous-ordres : les Dermaptères ne compre- nant que la seule famille des Forfculides, et les Orthoptères vrais contenant toutes les autres familles au nombre de six. Note sur les phénomènes de la digestion et sur la structure de l'appareil digestif chez les Phalangides, par M. F. Plateau. Il résulte des recherches consignées dans ce travail que les organes digestifs des Phalangides sont construits sur le même BIBLIOGRAPHIE. XXIIT plan que celui des Aranéides, dont ils sont d’ailleurs voisins à tous égards; mais ils présentent cependant des différences im- portantes, qui sont en rapport avec un mode d'alimentation essentiellement différent; en effet tandis que les Aranéides sont des animaux essentiellement suceurs, les Phalangides sont au contraire des animaux broyeurs, comme le prouve la pré- sence, dans leurs excréments, de particules chitineuses di- verses, véritables débris d'insectes broyés en fragments très- petits. Le tube digestif des Phalangides se compose de trois parties : 40 Un intestin buccal, court, étroit, privé d'appareil de suc- cion, de jabot et de cœcums; 20 Un intestin moyen sous forme de poche à la partie dor- sale de laquelle s'ouvrent six orifices destinés à déverser dans son intérieur la sécrétion d’un grand nombre de cœcums glan- dulaires volumineux ; ces cœcums, dont quelques-uns s’é- tendent jusque dans les coxopodites des pattes répondent au prétendu foie abdominal des Aranéides; leur fonction est la même, c’est-à-dire que le liquide qu’ils sécrètent rend solubles les matières aibuminoïdes et émulsionne les corps gras ; 3° Un intestin terminal à l’origine duquel s'ouvrent deux tubes de Malpighi, très-longs et repliés qui forment chacun à la face dorsale du tube digestif une longue boucle caracté- ristique. Les Phalangides sont des animaux carnassiers et essentiel- lement broyeurs; ils boivent avidement, et ce besoin leur fait parfois rechercher les matières végétales qui peuvent leur permettre d’étancher leur soif. Une particularité encore assez intéressante est celle qu'offre leurs excréments, lesquels se recouvrent dès leur séjour dans l'intestin moyen d’une couche qui prend l'apparence d'une membrane enveloppant complè- tement la masse excrémentitielle et qui parait être de nature chitineuse. Il en résulte que ces excréments et le liquide ou sécrétion urinaire, sont rejetés séparément par l’anus. La por- tion liquide, produit des tubes malpighiens, ne renferme point de guanine, corps caractéristique de la sécrétion urinaire des araignées, mais des urates ainsi que chez les Myriapodes et les Insectes. XXIV REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Annales de la Société entomologique de Belgique, t. XIX, (v. p. x). Notes et additions au Mémoire de M. Reed sur les Carabiques du Chili, par M. de Chaudoir. — La ri- chesse des matériaux dont l’auteur a pu disposer lui a permis de faire connaître quelques formes nouvelles et de rectifier dif- férents points synonymiques. Il a constaté aussi la pauvreté relative de la faune Chilienne pour ce groupe d’Insectes Co- léoptères. Étude des espèces européennes et circumeuropéennes du genre Cneorhinus, par M. Tournier. — Malgré la variélé des formes que comprend ce genre de Coléoptères curculionides, il se laisse assez difficilement fractionner. L'auteur le partage en trois sous-genres établis sur la présence ou l’absence d’un sillon céphalique et la conformation des jambes antérieures, Il comprend en outre dans son travail les Catapionus et un nou- veau genre désigné sous le nom de J/eydenia, qui se diffé- rencie des deux autres par quelques particularités dans la structure des antennes. L'auteur fait connaître plusieurs es- pèces nouvelles, Notes pour servir à l'histoire des insectes du groupe des Phylloxériens, par M. Lichtenstein. — Le but de l’auteur est d'établir dans cette famille d'insectes qu'il nomme Homo- ptères Anthogénésiques, une classification essentiellement biologique et basée sur les métamorphoses. Il la caractérise par l'existence d’une forme pupifère destinée au transport des enveloppes d’où sortent les sexués. Chez les uns, con- stituant le genre Acanthochermes, cette forme pupifère est aptère; chez les autres, elle est ailée; ils constituent les deux genres Phylloæera et Rhizaphis, le premier ayant outre la forme pupifère d'automne, une forme ailée parthénogénésique au printemps; le second n'offrant au printemps que des ap- tères parthénogénésiques. Métamorphoses du Minturnia dimidiata, Coléoptère du groupe des Mégalostomides, par M. ÆE. Dugès. — Aucune larve de ce groupe n'avait encore élé décrite. Ainsi que pou- vait le faire présumer la connaissance de l’insecte parfait, la larve présente une analogie évidente avec celle des Clytra. Elle appartient à celles nommées tubifères par M. Chevrolat; en effet, elle vit et se transforme dans des étuis qui paraissent BIBLIOGRAPHIE. XXV être fabriqués avec ses excréments. Nous ajouterons que l’au- teur a donné non-seulement une description très-complète des diverses phases de la vie évolutive de cet insecte, mais aussi d'excellentes figures à l'appui. Exotic Butterflies, par M. W.-C. Hewilson. La centième partie de ce magnifique ouvrage complète le tome V et dernier. Plus de trois cents espèces de Lépido- ptères, les plus belles et les plus rares, y sont décrites et figu- rées avec le plus grand soin; l'élégance des planches ne le cède en rien à leur exactitude. Aussi cette publication peut-elle à bon droit revendiquer une des premières places parmi les ou- vrages iconographiques modernes. Annali del Museo civico Sdi toria naturale di Ge- nova, vol. VIII. Le travail le plus considérable parmi ceux qui figurent dans ce volume est la Monographie des Chléniens de M. le baron de Chaudoir, dont nous avons déjà rendu compte d’après le ti- rage à part. Les autres sont les suivants : Catalogue des Coléoptères Tembrionites de la faune méditer- ranéenne et circum méditerranéenne appartenant aux collec- tions du musée de Gênes, par M. Flaminio Baudi. L'auteur décrit une espèce nouvelle du genre Pandarus. Contribuzione per une fauna malacologica delle isole Pa- puane; par M. Tapparone Canefri; l'auteur décrit une espèce nouvelle du genre Fusus. Studio monografico sopra gli Strombidi del mar Rosso, par MM. fssel et Tapparone Canefri; les éléments de ce travail important proviennent en grande partie du voyage exécuté par l’un des auteurs, M. A. Issel, avec MM. Antinori et Beccari dans le pays des Bogos. Aussi beaucoup des espèces traitées ont-elles été étudiées sur le vivant. Ces mollusques de grande taille sont d’ailleurs bien connus; l’auteur nous apprend qu'ils vivent à une petite profondeur sur les rochers et les récifs ma- dréporiques ; ils ont un habitat généralement fort étendu et sur les dix-neuf espèces que cite l’auteur, une seule appartient en propre à la mer Rouge; encore sa valeur spécifique est-elle douteuse. Un petit supplément contient l’énumération des es- XXVI REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. pèces du même groupe qui se trouvent à l’état fossile dans les sables des plages émergées de la mer Rouge. Diagnore de trois espèces nouvelles de Mammifères de la Nouvelle-Guinée et de Salawatti, par MM. W. Peters et G. Doria; ces trois espèces sont les Phascologale dorsalis, Perameles longicauda et Uromys Bruijnii. Catalogo di una Collezione di Uccelli dell’ Isola di Buru, par M. Salvadori. Les oiseaux dont il est ici question ont été col- ligés par les soins de M. Bruijn. Ils constituent cinquante-trois espèces. Le seul travail spécial sur la faune ornithoiogique de Bourou est celui de M. Wallace, publié en 1863 dans les Proccedings de la Zoological Society et qui comprenait soixante- cinq espèces, douze d’entre celles citées par M. Salvadori n’y figurent pas, ce qui porte à soixante-dix-sept le nombre des espèces d'oiseaux observées jusqu'ici devant l'ile de Bourou; l’une d’elles appartenant au genre Aprosmictus est nouvelle. Plusieurs faits importants sont signalés en outre dans ce tra- vail : d’abord la découverte du Tanygnathus gramineus, es- pèce qu’on n'avait pas retrouvée depuis qu’elle avait été figurée par Daubenton et dont on ignorait la provenance; puis l'identité des Æclectus magnus et puniceus qui constituent les deux sexes d’une même espèce: l’auteur signale encore un fait important, c’est la différence constante de coloration du bec qui existe entre les Aprosmictus de Bourou et ceux d’Amboine. Notes ou Australian animals in New Guinea, par M. Gerard Kreft; ce mémoire renferme la description d'une nouvelle tortue d’eau douce, l’'Euchelymys subglobosa. Catalogo degli Uccelli raccolte dai sigg. Bruijn et O. Beccari durante il viaggio del Surabaïia ; cs voyage exécuté dans des conditions qui rendaient assez difficiles les recherches zoologi- ques, est cependant intéressant, parce que les localités quiont été visitées par ce navire étaient encore inconnues au point de vue zoologique ; il a amené la découverte d’une nouvelle espèce de Psittacidé, la Nasiterna Beccarii. Le prime crociere del Violante; c’est un récit très-attachant du premier voyage d’un navire commandé par M. d’Albertis, cousin de lintrépide naturaliste voyageur; ce cutter a été construit spécialement en vue de faire des excursions zoologi- BIBLIOGRAPHIE. XXVII ques. Le récit du voyage n'est que l'introduction d’un travail plus spécialement zoologique de M. P. Pavesi sur les Arach- nides qu’il a observés ; il renferme des notes fort intéressantes sur la diffusion de certaines espèces dans les îles de la Médi- terranée et la description de plusieurs espèces nouvelles. Sopra alcuni Opilioni d'Europa e dell’ Asia occidentale, par M. le docteur Thorell. Le présent mémoire contient spéciale- ment la description des espèces nouvelles de la collection per- sonnelle de l’auteur, et de celles recueillies en Italie et en Perse par le marquis G. Doria, et en Sicile par le docteur Gestro. Mais M. Thorell, étendant son sujet, fait précéder ces descrip- tions d’une sérieuse étude des caractères généraux des Opilio- nides et d’un Synopsis des genres européens ; cette partie du travail est incontestablement la plus importante; car les varia- tions individuelles qui sont fréquentes, les différences considé- rables qui résultent de l’âge et du sexe ne portent pas seule- ment sur des caractères peu importants, mais souvent sur des caractères qu’on serait tenté de regarder comme généri- ques. Les Opilionides constituent parmi les Arachnides un groupe très-naturel et qui a été depuis longtemps séparé par les natu- ralistes, bien que le vulgaire les confonde avec les véritables Araignées, dont ils se distinguent d’ailleurs surabondamment. M. Thorell, à l’aide de caractères empruntés aux organes buc- caux, aux pattes, à la conformation des différents segments du corps, le partage en deux sections dont l’une ne comprend dans la faune européenne que le genre Scotolæmon, tandis que l’autre se subdivise en une vingtaine de genres dont le quart est dù à l’auteur du présent travail. Nous ne pouvons entrer dans de plus longs détails sur cet important mémoire qui jette un jour nouveau sur la classification de ces animaux encore mal connus. Signalons encore un petit travail de M. Salvadori sur un oiseau de la Nouvelle-Guinée, supposé être la femelle du Dicœum retrocinctum et qui est en réalité une espèce dis- üncte, qui doit porter le nom de Rubriventer Lim.; et des diagnoses d'espèces nouvelles d'insectes Coléoptères de la région Austro-Malaise, par M. Gestro. XXVIIL REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Mémoire sur le Demodex folliculorum, par M. P. Me- gnin. — Le Demodex folliculorum fut découvert en 1842 par Simon (de Berlin), dans les pustules d’'Acne sebacea de la peau de l’homme. Après avoir reconnu que les pustules d’Acne étaient le résultat de l’inflammation d’un ou plusieurs bulbes pileux renfermés dans le même follicule, il remarqua, outre la matière grasse qui les remplit, de petits corps plus ou moins À. Demodex folliculorum, femelle; gross. 300 diam. — B. Larve, 3me âge: gross. 300 diam. — C. Larve, 2me âge; gross. 250 diam. — D. Follicule pileux de chien affecté de gale folliculaire, et dilaté par une accumulation de Demodex et de leurs larves; gross. 60 diam. allongés qu'après un examen attentif, il reconnut pour des ani- maux. Il les décrivit d’une façon assez incorrecte, mais l’illus- BIBLIOGRAPHIE. XXIX tre Erichson, qu’il consulta à cet égard, lui indiqua d’une fa- çon précise leurs affinités réelles ; la forme et la composition du rostre ainsi que la présence de quatre paires de pattes, dé- montrent en effet que le Demodex est un Arachnide du groupe des Acariens, dans lequel il forme une pelite section bien tranchée. Malgré cela, un auteur plus récent, Erasmus Wilson, a voulu rapprocher ces animaux des Annélides et des Crustacés. Quoi qu’il en soit, les Demodex sont des Acariens vermifor- mes à pattes très-courtes, à abdomen distinct du thorax, à rostre bien développé, muni de mâchoires, de mandibules et de palpes, à génération vivipare, la femelle donnant naissance à une larve apode dont les pieds se développent successivement à la suite de mues. Leur vie est essentiellement parasite et ils pullulent dans les follicules pileux ou sébacés de divers ani- maux. Comme nous l’avons dit plus haut, Simon le découvrit dans les follicules de la face de l’homme; il le retrouva ensuite dans les glandes de Meibomius du mouton, et Topping le signala également dans les follicules pileux du chien. Enfin M. Mégnin fait connaître dans le présent mémoire qu’il l'a retrouvé égale- ment dans l'intérieur de l'oreille d’un chat. Chose singulière; tandis que chez l’homme et chez le chat, et probablement aussi chez le mouton (sur lequel on n’a pas retrouvé de Demodex, depuis la découverte de Simon), le dé- veloppement de ces animaux ne cause aucune gêne, qu'ils n’influent en aucune facon sur la santé, chez le chien ils se développent en quantité innombrable et causent la gale folii- culaire, la plus tenace et la plus difficile à guérir. Cependant, au point de vue des caractères spécifiques, tous ces Demodex ne paraissent différer en rien; mais leurs habitudes sont au contraire fort différentes. En effet, chez l’homme, ie chat et le mouton, ils n’ont été trouvés que sur les parties du corps indi- quées plus haut, tandis que chez le chien, il se répandent sur toute la surface du corps. Leur propagation est d’ailleurs assez lente, même chez le chien. Ces animaux sont en somme fort curieux et méritaient bien les excellentes pages, accompagnées d’une fort belle planche due à l’auteur lui-même, que M. Mégnin leur a consacrées, il a d’ailleurs élueidé complètement leur histoire, ear il a pu les XXX REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. suivre depuis la ponte jusqu'au développement complet et les étudier dans tous leurs détails. Zoological classification, par M. F.-P. Pascoe. — Ce petit Manuel est certainement le tableau le plus concis et le plus complet dans sa concision qui ait jamais été publié sur la classification du règne animal. Il donne dans un volume du plus petit format et qui n’a pas 200 pages, la caractéristique des sous-règnes, classes, ordres, avec tableaux synoptiques, l’'énumération des familles et des principaux genres. D'ailleurs, l’auteur s’est appuyé sur les écrits les plus récents et les plus estimés pour faire son travail de coordination. La nature même d’un pareil ouvrage n’en permet guère l'analyse ; il faudrait le reproduire tout entier. Nous nous con- tenterons, afin de faire connaitre l’ensemble du système adopté par l’auteur, de donner ici le tableau des sous-règnes qu'il admet au nombre de sept et des classes qui constituent chacun d'eux : 49 Protozoa : Monera, Foraminifera, Amœæboïida, Gregari- nida, Radiolaria, Infusoria. 20 Cæœlentherata : Spongia, Hydrozoa, Aclinozoa, Cteno- phora, Rhabdophora. 30 Echinodermata : Crinoidea, Stellerida, Echinoidea, Holo- thuroidea. 40 Vermes : Scoleida, Annelida, Gephyrea, Rotifera, Chæ- tognatha, Polyzoa. 90 Arthropoda : Crustacea, Myriopoda, Arachnida, Insecta. 60 Mollusca : Brachiopoda, Lamellibranchiata, Pteropoda, Gastropoda, Heteropoda, Cephalopoda, Tunicata. 19 Vertebrata : Pisces, Amphibia, Reptilia, Aves, Mam- malia. Ce petit volume doit être entre les mains de tous les zoolo- gistes, quelle que soit la branche dont ils s'occupent. Nous verrions avec un vif plaisir la France dotée d’un ouvrage ana- logue ou d’une traduction de celui-ci. Bulletin de la Société zoologique de France, {er vol. Le Starique Perroquet en Suède. — L’appareil costal, auxi- BIBLIOGRAPHIE. XXXI liaire puissant de la locomotion aérienne dans les oiseaux. — Le Macareux de Graba en France, par M. J. Vian. Sous ce titre un peu compliqué, l’auteur, au sujet d’un Starique Per- roquet (Phaleris Psittacula)\ capturé en Suède en 1860 et décrit par Wabhlgren, donne des aperçus fort intéressants sur la puissance comparée du vol chez les oiseaux. M. Vian s’est demandé comment le Phaleris psittacula, oiseau d'apparence lourde, à ailes courtes et étroites, habitant des îles et des côtes de l'Amérique orientale et de l’Asie occidentale, avait pu franchir une distance aussi considérable que celle qui sépare ces régions de la Suède méridionale. L'examen d’un squelette de cet animal lui a donné l’explication de ce fait insolite. En effet, dans les oiseaux, chaque côte est composée, outre son apophyse, de deux branches réunies par un cartilage; ces deux branches se replient en V et forment soufflet; chacune d’elles excède souvent en longueur l’espace qui, dans l’oiseau au repos, sépare les vertèbres dorsales des bords latéraux du sternum, c’est-à-dire les deux points d'attache des côtes. Au repos, les deux parties se replient en angle aigu vers l’anus; mais leur redressement donne un développement considérable à la cage thoracique et surtout à la cage abdominale; il dou- ble et triple même la capacité de cette dernière dans certains oiseaux. Or, M. J. Vian a constaté que les côtes du Stari- que Perroquet ont une longueur démesurée qui permet à la cage thoracique de tripler son volume et à la cavité abdominale de prendre un développement plus considérable encore. Il considère cet oiseau comme offrant l’appareil costal le plus parfait au point de vue de la locomotion aérienne. D’après les calculs de l’auteur, il s’ensuit que les réservoirs aériens du Starique Perroquet arrivent en réalité à quintupler de volume pendant le vol; le poids spécifique de l'animal de- vient pour ainsi dire nul, étant donnée la différence de densité de l'air extérieur et de celui que contient le corps de l’oiseau, différence qui résulte de l'écart considérable existant dans la température ambiante, qui dans ces régions est fréquemment de 20 à 30 degrés au-dessous de zéro, et la température de l'air renfermé dans les réservoirs aériens de l’oiseau qui se trouve élevé à 400. L'auteur arrive à cette conclusion que, en thèse générale, XXXII REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. d’après l’ensemble des observations qu’il a pu faire, les oiseaux de mer ont les côtes d'autant plus longues et par suite le corps d'autant plus expansible, que leurs ailes sont moins bien or- ganisées pour le vol. Il explique ainsi les longs vols et Les voyages des oiseaux aquatiques à ailes courtes et à formes massives. La seconde partie de ce mémoire est consacrée à établir la valeur spécifique réelle du Mormon de Graba (Mormon Grabæ), qui a été contestée par plusieurs auteurs. Les observations de M. Vian ont porté sur une grande quantité de sujets capturés dans la Gironde par M. Marmottan. Ils appartenaient tous au Mormon Grabæ, dont les caractères se trouvent ainsi parfai- tement établis; cette espèce est celle qui se rencontre le plus souvent sur les rivages de la France et elle figure dans beau- coup de collections comme étant le véritable Macareux Moine. Etudes d’ornithologie africaine, par MM. Sharpe et Bou- vier. — Deux catalogues d'espèces recueillies au Congo par MM. Lacan et Petit. Un bon nombre d’observations intéres- santes y sont consignées et contribuent à compléter les con- naissances que l’on avait déjà sur les oiseaux de la côte occi- dentale de l'Afrique. Trois espèces nouvelles y sont décrites. Dans un autre mémoire, M. Bouvier décrit encore trois autres espèces des mêmes régions. L’Aigle botté /Aquila pennata), d’après des observations gecueillies dans l’ouest de la France, par M. Z. Bureau. — Ce mémoire est un résumé de celui du même auteur, publié récemment par l'association française puur l’avancement des sciences. Il renferme surtout et presque uniquement la partie descriptive. L’Aigle botté est l’un des oiseaux les plus singuliers sous le rapport de sa livrée, il possède en effet deux types parallèles, l’un blanc, l’autre nègre, et chacun de ces types comprend la livrée de l’adulte et celle du jeune en premier plumage; les jeunes en duvet sont tous semblables ; aussi pour ceux-là seu- lement, la plupart des auteurs qui se sont occupés de cette espèce, ne se sont-ils pas fourvoyés. Les uns ont attribué la diffé- rence de plumage, que présentent les Aigles bottés, au sexe, BIBLIOGRAPHIE. XXXII d’autres à l’âge, et nécessairement sans être d’accord quant à l'attribution de l’une des livrées aux mâles ou aux femelles, aux jeunes ou aux vieux. Les deux types sont distincts dès que les plumes commencent à pousser et, sauf la taille un peu plus forte, la femelle ne diffère pas du mâle. D'ailleurs, la livrée est constante pour un même individu, et à chaque mue il re- prend un plumage semblable à celui qu'il avait. Quant à l’accou- plement, il se fait indistinctement entre les individus de type différent, aussi bien qu'entre les individus d’un même type, et une même couvée peut également réunir des individus des deux variétés, M. L. Bureau a pu observer plusieurs fois l’Aquila pennata et obtenir des preuves indubitables de ce qu'il avance. Il réunit également à cette espèce l’Aquila mi- nuta dont les caractères différentiels très-faibles sont tout à fait inconstants. Une autre note du même auteur est relative à un fait publié en 1876 dans la Revue el Magasin de zoologie, celui de Moi- neaux espagnols ayant établi plus de 150 nids sur une aire d’Aigle impérial et aux environs de cette aire. M. Bureau mentionne quelques faits semblables dont plusieurs observés par lui, et constate en résumé que les Passer hispaniolensis, monlanus et domesticus construisent fréquemment leurs nids près ou sur les aires de l’Aigle impérial, de l’Aigle criard et de la Cigogne blanche. Nouvelles acquisitions de la Faune de la Sarthe, par M. À. Bernard. — Sous ce titre l’auteur signale quatre espèces qui n'avaient pas encore élé capturées dans le département de la Sarthe; la plus intéressante de ces captures est sans doute le Turdus varius Pall. aureus Holl, dont les apparitions en Europe sont très-rares et qui paraît n'être guère plus fréquent dans les parties de l’Asie que l’on a explorées. Les autres es- pèces sont : Fringilla montium, Phalaropus platyrhynchus et Alca arctica. M. Lacroix signale également la capture de trois oiseaux qui n'avaient point encore été rencontrés dans le midi de la France: Falco concolor, Anas leucocephala et Saxicola squalida. (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) à XXXIV REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Revue critique de la Faune ornithologique de la Sibérie orientale, par M. Taczanowski. Ce travaii est une énuméra- tion raisonnée de toutes les espèces d'oiseaux signalées jus- qu'ici dans la Sibérie orientale; elle comprend 361 espèces et on peut certainement, à l’aide de cette liste, bien qu'elle ne soit pas encore terminée, avoir une idée nette de l’ensemble de la Faune ornithologique de cette région qui a été explorée à plusieurs reprises par des naturalistes savants et zélés; à la fin du XVIIIe siècle, Messerschmidt, Gmelin, Steller et quel- ques autres fournirent déjà des documents précieux ; plus tard, Pallas fit connaître un très-grand nombre d'oiseaux de ces régions recueillis dans ses voyages ou obtenus de ses corres- pondants ; ensuite viennent successivement Middendorf, Maack, Schrenk, Radde, etc. Plus récemment MM. Prjewalski, Dy- bowski, Parvex et Godlowski recueillirent de nombreuses collections, et ce sont surtout celles de ces trois derniers voya- geurs qui ont fourni à M. Taczanowski les matériaux qui for- ment la base du présent travail. Suivant l’auteur, la Faune ornithologique sibérienne orientale est notablement plus diffé- rente de la Faune européenne qu'on ne le croit généralement. Cependant l’inspection de son catalogue ne paraît pas justifier complètement cette opinion; car, si peu de formes sibériennes sont identiques avec nos espèces, elles en sont généralement voisines et appartiennent aux mêmes types génériques, et bien souvent elles ne méritent guère que l’épithète de variétés ou races locales. Parmi les espèces citées par l’auteur, plusieurs sont récem- ment découvertes, elles ont été pour la plupart décrites dans le Journal für ornithologie. Un travail analogue, dû à M. Howard Saunders, et s’appli- quant aux oiseaux du midi de l'Espagne, commence également dans ce volume. Il fait une observation assez importante rela- tivement à l’Aquila Adalberti Brehm, dont les adultes ont parfois été confondus avec l'A. heliaca Sav. imperialis Bechst, et les jeunes avec À. rapax Temm. nœvioides Cuv.; les jeunes, d’une couleur fauve ou café au lait, sont à peine striés sur la poitrine et c'est en cet élat qu’on croyait pendant quelque temps qu’ils étaient des individus de À. rapaæ, espèce BIBLIOGRAPHIE. XXXV que l’auteur suppose n’avoir jamais été tuée en Espagne ni dans d’autres contrées européennes, car toutes celles qui ont été signalées comme tuées en France et qu'il a pu examiner, lui ont paru sans exception être des jeunes À. Adalberti. Nous signalerons encore parmi les captures les plus intéressantes signalées par M. H. Saunders, celles du Falco barbarus, de l’Asio Capensis, et du Gecinus Sharpei, espèce décrite ré- cemment par lui dans les Proccedings de la Zoological Society. Nous citerons aussi la description d’un Oiseau-Mouche nou- veau du genre Eriocnemis par M. Elliot. M. C. Clément signale quelques particularités fort curieuses dans une lettre sur la structure microscopique des plumes. On sait que toute plume arrivée à son complet développement est constituée par des axes d’ordre différent : un axe primaire composé du tuyau et de la tige ou rachis; des axes secondaires ou barbes implantées sur les faces latérales du rachis; des axes tertiaires ou barbules implantées sur les barbes et offrant sou- vent des crochets ou prolongements qui constituent des axes quaternaires. Les barbes forment par leur réunion de chaque côté de la tige, deux plans nommés vexillums lesquels résul- tent de l'assemblage des plans barbulaires subordonnés aux barbes. C'est sur ces derniers, que l’auteur nomme vexillums primitifs, que portent les observations consignées dans cette note. En général, les deux vexillums primitifs d’une barbe ont une structure différente quant à leurs barbules; dans l’une des deux la côte de l1 barbule porte une bordure membraneuse, mince, très-pâle, et vers sa terminaison quelques piquants; dans le vexillum opposé, la côte ne porte qu’à la partie infé- rieure cette bordure membraneuse qui est très-étroite, et bientôt cette bordure se divise, se segmente et constitue des crochets tantôt foliacés, tantôt roides et aigus. Or, M. C. Clé- ment a remarqué dans la disposition des vexillums primitifs des différences remarquables. Nous croyons devoir les signaler brièvement ici, afin d'appeler sur ce champ nouveau d’études, l'attention des ornithologistes. Dans les plumes du dos du Pterocles alchata, l'un des vexil- XXXVI REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. lums primitifs a des barbules à peu près cylindriques, amin- cies à leur base, munies d’une bordure membraneuse dans leurs trois quarts basilaires et de crochets foliacés dans leur quart supérieur, tandis que, de l’autre côté, les barbules sont munies dans leur partie basilaire d’une bordure membraneuse qui forme quelques crochets vers le haut, et dans leur partie supérieure de quatorze articles renflés, geminés, superposés les uns aux autres et figurant une sorte de chapelet. Des dis- positions différentes, mais analogues, ont été observées par l’auteur chez les Anas discors et querquedula. Il arrive aussi que les deux vexillums primitifs sont entière- ment semblables; M. Clérnent en cite de nombreux exemples qu’il rapporte à quatre types : dans le premier, qu’on remar- que dans les caudales du Bouvreuil, les pectorales du grand Tetras, diverses plumes du Phasianus Colchicus, les plumes bronzées du cou du Ramier, etc., les barbules sont plus ou moins en massue et composées d'articles cylindriques dilatés et distincts; dans le second, observé dans les pectorales du Faisan, les dorsales de l’Hirondelle de cheminée et du Van- neau, etc., les barbules sont cylindriques, à articles peu dis- tincts; certaines plumes du Paon constituent le troisième type à barbules obtuses, constituées par des articles courts, renflés, subsphériques et très-distincts ; enfin chez les Oiseaux-Mouches qui offrent la quatrième forme, les barbules sont constituées par une côte renflée à sa partie inférieure, munie à son extré- mité d’un appendice filiforme, et latéralement d’une membrane striée transversalement. Comme on le voit les vexillums primi- tifs égaux semblent correspondre à la coloration métallique des plumes. Les barbes sont parfois dépourvues de barbules, et souvent cette conformation des plumes coïncide avec une coloration rouge; telles sont les plumes de la tête des Pics, les frontales du Chardonneret, les pectorales de la Linotte au printemps. Comme on le voit, les observations qu’il est possible de faire dans cet ordre d'idées sont sans nombre, et M. C. Clément n’a fait qu’effleurer la question qui nous paraît devoir prendre, à un moment donné, une grande importance. Signalons encore dans le même volume une courte note de M. le comte L. Hugo sur le mécanisme de la reptation, spé- BIBLIOGRAPHIE. XXXVII cialement chez la vipère noire d'Egypte, et un aperçu de la faune erpétologique du plateau central de la France, par M. Fernand Lataste; cette faune est complètement similaire avec celle de la région parisienne. Le Gourami et son nid, par M. Carbonnier. Cet habile pis- ciculteur a déjà fait connaître les mœurs de quelques poissons de la famille des Pharyngiens labyrinthiformes, à laquelle appartient le Gourami [Asphronesmis Olfaxæ). Il a reconnu que, comme chez les Macropodes et les Colises sur lesquels ont porté ses précédentes observations, les mâles de cette es- pèce se parent, au moment de la reproduction, des plus vives couleurs, et construisent un nid pour abriter les produits de la ponte. Cette analogie est des plus remarquables et tendrait à faire supposer que tous ou presque tous les Pharyngiens laby- rinthiformes présentent des habitudes analogues. L'adresse industrieuse dont ils font preuve à cette époque et la protec- tion attentive qu'ils accordent à leur progéniture après l’éclo- sion dénotent chez ces poissons un instinct relativement très- développé. M. Carbonnier entre dans des détails très-intéressants sur la manière dont le Gourami mâle prépare le nid d’écume qui doit recevoir la ponte de la femelle; il signale une particularité tout à fait curieuse relativement à la méthode qu’il lui a vu employer pour placer les œufs dans le nid; le sujet qu’il obser- vait monta faire une abondante provision d’air, puis redescen- dant et se plaçant bien au dessous des œufs, il expulsa avec force par les ouïes tout l'air qu’il avait ainsi accumulé. Cet air sortit sous la forme de deux jets de globules finement divisés qui enveloppaient les œufs et les soulevaient vers la surface où ils vinrent se placer dans le nid. Quant au développement em- bryonnaire, il est tout à fait analogue à celui des Macropodes et des Colises. Catalogue des Lépidoptères de la côte occidentale d’Afrique, par M. P. Mabille. L'auteur ne cherche pas dans cette énumé- ration à relever les noms de toutes les espèces indiquées par les auteurs comme se trouvant dans cette région; il laisse de côté ce travail de pure compilation et n’inscrit que des espèces XXXVIIT REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. qu'il a pu observer en nature, ou celles qui ont été décrites ou figurées convenablement, et seulement quand la provenance se trouve indiquée d’une manière sûre et précise; c'est seule- ment par la réunion d’un tel ensemble de faits certains que l’on pourra se rendre un compte exact de l'aire de dispersion de chaque espèce, question qui ne pourrait qu'être obscurcie par l'addition de documents douteux, et que M. Mabille se pro- pose d'étudier pour tout le continent africain. Jusqu'ici les Rhopalocères seulement sont publiés et non encore complète- ment. Il serait donc prématuré de tirer dès maintenant une conclusion quant à la composition générale de la faune de l'Afrique occidentale, et des différences qu’elle peut présenter relativement à celle des autres parties de ce continent, abstrac- tion faite de la région barbaresque dont la faune offre les mêé- mes caractères que celle de l’Europe méridionale. Études sur les Arachnides du Congo, par M. Simon, résul- tat des observations faites par l’auteur sur une petite collec- tion d’une quinzaine d'espèces dont la plupart sont nouvelles. Faune malacologique des environs de Paris, par le docteur J. Jousseaume. La partie parue de cet important travail com- prend les Testacellidées, Limacidées et Vitrinidées, qui com- posent les trois premières familles de l’ordre des Gastropodes pulmonés. La première, celle des Testacellidées, ne comprend qu’un seul genre rangé jusqu’à ce jour par tous les malacolo- gistes dans la famille des Limacicns. L'auteur a pensé que les caractères importants que présente ce genre avaient une va- leur supérieure à celle qui leur était accordée, et a érigé le genre Testacelle en une famille propre caractérisée par la pré- sence d’une coquille rudimentaire placée vers l'extrémité pos- térieure, recouvrant le manteau et protégeant la cavité respira- toire qui s’ouvre tout à fait en arrière; tandis que chez les Limaciens, la coquille est complètement absente, mais par contre la partie antérieure du corps est munie d’une cuirasse résistante, sous laquelle se trouve la cavité respiratoire. D’ail- leurs les mœurs carnassières des Testacelles sont fort diffé- rentes de celles des Limaces. Dans la famille des Limacidées, sigralons la restitution que BIBLIOGRAPHIE. XXXIX fait l’auteur du nom de Limaæ aux espèces privées de coquille rudimentaire ou limacelle sous la cuirasse, ainsi désignées par Brard etnommées postérieurement Arion par Férussac: celles pourvues de cet organe (Zimax de Férussac), reprennent en conséquence celui de Limacella Brard. La troisième famille, celle des Vitrinidées, est un démem- brement de celle des Helicidées à laquelle tous les auteurs la réunissaient jusqu'ici. Deux autres mémoires du même auteur sont consacrés à des observations sur quelques espèces du genre Cypræa et à la description de plusieurs espèces de divers genres. M. S. Abraham décrit un nouveau Mollusque nudibranche du genre Plocamopherus et M. À. Slosarski donne sous le titre de : Matériaux pour la faune malacologique du royaume de Pologne, une énumération raisonnée des espèces qui se trou- vent dans cette contrée. Dans un mémoire sur les Stellerides des iles du Cap-Vert, M. E. Perrier expose des vues très-intéressantes sur la faune pélegique de cet archipel; elle présente, d’après l'inspection des Stellerides, une particuiarité déjà observée pour les Crus- tacés : elle semble constituée par un mélange d’espèces de la Méditerranée, des Antilles et de la côte occidentale d'Afrique. Il est parfaitement normal d'y rencontrer ces dernières: quant aux autres, dont la présence semble de prime-abord assez anormale, il suffit d'examiner une carte des courants marins pour se rendre aisément compte des causes de leur diffusion, les iles du Cap-Vert se trouvant placées dansle trajet du grand circuit qui met en communication les eaux américaines avec celles de l’Atlantique oriental, par le grand courant équinoxial, le Gulf-Stream et divers courants secondaires. L'une des es- pèces citées par M. Perrier et appartenant au genre Lynckia est nouvelle. XL REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Description physique de la République argentine, par le docteur H. Burmeïster. T. I, traduit par M. E. Maupas. — Histoire de la décou- verte et géographie du pays. T. IT, traduit par M. E. Daireaux. — Climatologie et ta- bleau géognostique du pays. L'ouvrage actuel de M. le docteur Burmeister est le résultat d’études sérieuses, continuées pendant vingt années. Les deux premiers volumes forment pour ainsi dire l'introduction des parties suivantes. Tous deux sont consacrés à décrire dans leurs traits généraux les caractères physiques de la Répu- blique argentine, afin de mettre le lecteur en état de se faire une idée d'ensemble sur le théâtre dont les détails seront con- signés dans les autres volumes. Le but que se propose l’auteur étant fixé, on comprend que ces volumes ne constituent ni un traité de géographie de la République argentine, ni une des- cription de sa richesse minéralogique; ils sont destinés uni- quement à faire connaître dans leurs généralités le sol et le milieu dans lequel vivent ou ont vécu dans les temps préhis- toriques les animaux et les plantes qui seront étudiés spécia- lement dans les volumes suivants. L'ouvrage est surtout con- sacré à ces deux règnes et son but est de donner un tableau des diversités organiques de ces deux groupes, tableau qui commencera par le règne animal. Le premier volume, spécialement historique et géogra- phique, doit échapper à notre analyse; il en est de même de la partie climatologique qui constitue la première moitié du second volume. Quant à la partie purement géognostique, il n’est pas inutile d'y jeter un coup d'œil, car nous aurons occa- sion de revenir ici sur les volumes suivants, et la paléontologie tient une place importante dans l’histoire naturelle de la Ré- publique argentine. La surface supérieure du pays est formée d’une couche demi-sablonneuse d’une épaisseur peu considérable, surtout sur les montagnes, appartenant à l’époque des alluvions des temps historiques, contemporaine du dépôt des sables du Rio de la Plata et de ses principaux affluents, Dans les'parties in- férieures de cette couche se trouvent parfois en grande quan- BIBLIOGRAPHIE. XLI tité de petites coquilles fluviales, mais ce sont uniquement des espèces qui vivent encore dans les eaux douces de cette région. Sous cette couche d'une couleur grise, généralement d'une épaisseur d’un demi-mètre, se trouve aussi sur tout le terri- toire argentin, même sur le flanc des montagnes jusqu’à une altitude de 1,500 à 2,000 mètres, une marne rouge-jaune qui se montre çà et là à nu dans les endroits escarpés. Elle appar- tient à l’époque quaternaire ou diluvienne, aussi nommée post-pliocène. C’est dans cette couche, qui a généralement une épaisseur de 10 à 45 mètres, et principalement dans sa moitié inférieure, que sont enterrés les ossements des grands Mam- mifères éteints qui ont fait une si grande célébrité aux envi- rons de Buénos-Ayres et en général à presque toute la Pampa argentine. D'Orbigny l’a dénommée formation pampéenne. D’après l’examen des nombreux fossiles qui se trouvent dans cette couche, l’auteur pense qu’elle doit être partagée en deux sections bien distinctes, quoiqu’elles ne diffèrent pas maté- riellement l’une de l’autre, l’inférieure étant beaucoup plus ancienne que la supérieure. Celle-ci, en effet, renferme les restes d'animaux soitidentiques, soit analogues aux espèces vi- vantes. La section inférieure, au contraire. contient seulement des espèces éteintes et la piupart de ces animaux ne présentent pas même d’analogues dans la faune contemporaine. A l'appui de son assertion. l’auteur donne la liste suivante des Mammi- fères trouvés à l’état fossile dans chacune de ces couches. Ceux de la partie inférieure sont : Carnassiers. Hoplophorus pumilio. Glyptodon clavipes. Machærodus neogæus. = reticulatus. Felis longifrons. Schistopleurum asper. Ursus Bonaerensis, — elongatus. . — lævis. Edentés. Dasypus (Eutatus) Seguinii. Megatherium americanum. Pachydermes Lestodon giganteus. ; ; — gracilis. Macrauchenia patachoniea. Mylodon robustus. Hippidium principale. — Darwinii. — neogæum. Scelidotherium leptocephalum. Equus curvidens. — Cuvieri. — argentinus. Megalonyx meridionalis. Toxodon Burmeisteri. Dœædicurus giganteus. — Owenii. Panochtus tuberculatus. — Darwinii. — bullifer. Typotherium cristatum. Hoplophorus euphractus. PrOLoscilions) — ornatus. — elegans. Mastodon Humboldtii, XLIT REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Ceux de la partie supérieure sont les suivants : Carnassiers. Édentés. Canis jubatus. Dasypus (Euphractus) villosus. FA Raope — (Tolypeutes) conurus. Mephitis primæva. p P Ruminants. Rongeurs. Cervus magnus. Ctenomys Bonariensis. — pampeanus. Myopotanus antiquus. Auchenia lama. Lagostomus angustidens. Cavia breviplicata. Pachydermes. Cerodon antiquum. Hesperonyx sp. ? Dicotyles torquatus. Tous identiques ou très-semblables aux espèces vivant ac- tuellement. Sous cette couche qui constitue le sol de la République ar- gentine, se trouvent deux autres couches sédimentaires qui, jusqu’à présent, sont seulement connues dans quelques en- droits très-limités, mais qui se manifesteront peut-être aussi plus tard dans toute la République argentine. Ces deux couches appartiennent à la formation tertiaire. La supérieure qui semble correspondre aux couches plio- cènes et à une partie des miocènes de l’Europe, est une for- mation marine où le sable domine mêlé avec plus ou moins d'argile, et contenant des couches supérieures calcaires, formées par des débris de coquilles, renfermant aussi quelques couches très-minces d'argile plastique avec des restes d'animaux d’eau douce ou terrestres. D'Orbigny désigne cette couche sous le nom de patagonienne, et l’inférieure sous celui de guaranienne. Celle-ci se compose de couches sablonneuses et argileuses con- tenant en quelques endroits, en grandes quantités, des sphéro- sidérites enveloppés dans des couches sablonneuses, mais on n’y a trouvé aucun fossile. La couche patagonienne, au contraire, sans présenter autant d'intérêt que la formation pampéenne, a offert de nombreux échantillons de coquilles très-variées en espèces, des Stel- lérides, des Echinides, deux Balanus, un Crustacé, des débris assez nombreux de Poissons, des fragments d’une Tortue et d’un Crocodile. On y a trouvé aussi les Mammifères suivants, mais il reste des doutes pour l’origine réelle de quelques-uns, BIBLIOGRAPHIE. XLIIT qui paraissent avoir été déplacés et appartiennent peut-être à la couche diluvienne : Mammifères terrestres. Mammifères marins. Anoplotherium americanum. Saurocetes argentinus (espèce re- Palæotherium paranense. marquable du groupe des Zeu- Megamys Patagonensis. glodontes). Toxodon Platensis. Otaria sp. ? (une dent seulement). Macrauchenia Patachonica. Un crâne de Dauphin du genre Nesodon (4 espèces). Pontoporia. Débris d'ossements de grands Cé- tacés. Au-dessous de ces couches, à part quelques traces de ter- rains jurassiques et houillers, on ne trouve plus que des schistes métamorphiques, des massifs granitiques, trachytiques ou porphyriques qui n’offrent pas d'intérêt au point de vue purement paléontologique. Annales de la Société entomologique de France, bme série, T. VI, 1876. Paris, 1871. (V. p. xur.) Le travail le plus important parmi ceux que renferme ce volume, est celui de M. Signoret sur les Hémiptères du groupe des Coccides ou Gallinsectes, commencé déjà depuis huit an- nées. Dans cette 18e et dernière partie, l’auteur fait connaître les espèces du groupe des Brachyscélides, dont les espèces passent en partie leur existence dans les galles qu’elles ont fait naître : ces Cochenilles figurent parmi les plus intéressantes, mais les renseignements qu’on possède sur elles sont encore incomplets. Puis viennent les additions et rectifications, la révision des espèces inconnues à l’auteur et trop incomplète- ment décrites pour pouvoir être placées avec certitude dans les genres adoptés; enfin le catalogue systématique de toutes les espèces de Coccides et les tables alphabétiques, qui ter- minent et coordonnent ce travail considérable. On ne saurait trop louer l’auteur d’avoir fait les observations patientes qui lui ont permis de le mener à bien, car l’étude de ces insectes est hérissée de difficultés : la taille exiguë de beaucoup d’es- pèces, les différences considérables que l’âge, le sexe et les influences extérieures leur font subir, la difficulté de leur con- servation, qui ne permet guère de les étudier fructueusement qu'à l’état vivant, etc, XLIV REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Quelques autres travaux sur les Hémiptères, descriptions d'espèces nouvelles et observations, sont dus à M. le docteur Puton; le même auteur et M. Zethierry, donnent sous le titre de : Faunule des Hémiptères de Biskra, l’énumération raisonnée des espèces qu’ils ont observées dans cette loca- lité. L'ordre des Lépidoptères a fourni à M. de Peyerimhoff le sujet d’un ouvrage important sur l’organisation extérieure des Tordeuses. Ces insectes, bien connus dans leur ensemble, font partie des familles désignées sous le nom commun de Microlépidoptères; leurs caractères essentiels résident dans la constitution des nervures des ailes, la structure des palpes et la forme des ailes inférieures. L'auteur examine successi- vement leurs métamorphoses et la conformation de leurs or- ganes extérieurs, spécialement celle des ailes, dont les ner- vures sont toujours si utilement employées pour la classifica- tion. Parmi les caractères que signale l’auteur, il en est un fort curieux, celui du repli de l’aile supérieure chez les mâles d’un grand nombre d'espèces. Ce repli consiste en un élar- gissement plus ou moins considérable de la membrane alaire, commençant à une très-petite distance du thorax et variant en étendue jusqu'aux deux cinquièmes de la côte. Cette mem- brane est repliée et aplatie sur la surface supérieure de l'aile ; en cet état elle fait complètement corps avec le restant de cette surface, étant comme elle couverte de squames le plus souvent concolores et très-rarement de teinte particulière. La surface interne du repli est lisse, mais vers la base de l'aile, et sur le parcours de la costale s'implante presque toujours un bou- quet de poils qui, serré et caché dans la position ordinaire, se déploie à volonté quand l’insecte soulève la membrane. Ce faisceau de poils ne paraît pas exister chez toutes les espèces, il disparait chez celles dont le repli est faible. Cet appendice singulier, dont l’usage est resté inconnu, n’est point particulier aux Tordeuses, bien qu’il semble beaucoup plus rare chez les autres Lépidoptères; on le retrouve notamment parmi Îles Diurnes, chez les Hespérides, et nous avons vu (p. xan) que la classification de ce groupe est principalement basée sur ce ca- ractère. Chez les Tordeuses, au contraire, il paraît n’avoir pas d'importance systématique, car des espèces extrêmement voi- BIBLIOGRAPHIE. XLV sines se distinguent presque uniquement par la présence ou l'absence de ce repli. Outre ce travail et ceux de MM. P. Mabille et C. Bar, dont nous avons parlé plus haut, nous devons signaler encore des descriptions de Microlépidoptères nouveaux par M. Ragonot, la description de diverses chenilles par MM. Guenée et La- faury, et quelques notes sur la reproduction consanguine chez les Papillons par M. Goossens. L'ordre des Diptères ne se trouve représenté que par quel- ques descriptions dues à M. Pigot, et celui des Hyménoptères par un mémoire de M. }. Lucas, signalé précédemment. L'ordre des Coléoptères est le sujet de plusieurs travaux que nous avons cités (p. xiv) et auxquels nous devons ajouter quelques descriptions d'espèces appartenant à la famille des Cucujides, dues à M. Grouvelle. La classe des Arachnides a fourni à M. Æ. Simon l’occasion de faire un travail fort intéressant sur les Araignées euro- péennes du groupe de la Zycosa tarentula. On sait que cette espèce est devenue célèbre à cause des effets vénéneux attri- bués, d’une façon reconnue aujourd’hui comme fort exagérée, à sa morsure ; elle a été l’objet de nombreux travaux de la part des médecins italiens, mais au point de vue purement zoologique, son histoire laissait beaucoup à désirer, et l’on confondait avec elle toutes les grosses Lycoses de la Faune méditerranéenne. On en a décrit successivement quelques espèces, mais l’auteur en reconnait seize bien distinctes, qui se distinguent principalement par la disposition des yeux, la forme des pattes- mâchoires et la coloration; l'inspection de quelques jeunes individus non encore suffisamment caractéri- sés, lui en fait même soupçonner l'existence de plusieurs autres encore. Classification du règne animal, par E. Villot. Nous exprimions récemment, à propos du livre de M. Pas- coe, The Zoological classification, le désir qu’un ouvrage analogue füt publié en France. Bien que le travail de M. Villot, dont nous parlons en ce moment, soit venu remplir en partie cette lacune, nous pouvons encore maintenir notre opinion précédente à cet égard. XLVI REVUE ET MAGÀSIN DE ZOOLOGIE, 1877. En effet, le travail de M. Villot est autre que celui de M. Pascoe; tandis que celui-ci énumère, en y ajoutant la ca- ractéristique, les principaux groupes dans lesquels se trouvent répartis les animaux, M. Viilot ébauche un nouveau système de classification. Le travail de M. Villot est un document scientifique, celui de M. Pascoe est un manuel; la forme et le but de ces deux livres sont essentiellement différents. L'auteur du présent ouvrage débute en définissant ce qu’on doit entendre par classification, et il observe qu’il s’agit seu- lement là, comme ailleurs, de ne pas prendre le moyen pour le but, et de ne pas réaliser de pures abstractions. Il n’admet pas la réalité dans la nature des familles, genres, etc., et ne considère la classification que comme un moyen de grouper les différentes espèces suivant leur degré plus ou moins grand d’affinité. Il n’admet pas la théorie darwinienne quant à l’o- rigine des espèces, non qu’elle lui paraisse plus erronée que les doctrines contraires, mais surtout parce que le débat en- tamé à ce sujet ne repose que sur des hypothèses d’une et d'autre part, et qu'il n’a pas exercé d’influence sur la pratique de la science; malgré cela, on peut remarquer dans son ou- vrage une tendance manifeste à ne pas admettre l’immutabi- lité de l'espèce. Quoi qu’en dise l’auteur, la classification qu’il adopte n'est pas fort différente de celles qui l'ont précédée; le caractère dominant qu’elle offre est que chaque groupe une fois établi, les genres qui le composent doivent se ranger dans un ordre dépendant de leurs affinités respectives, sans tenir compte des groupes voisins ; mais ce ne sont là que des différences de dé- tail. Voici d’ailleurs l’analyse de cette classification : Le Règne animal se partage en Vertébrés, Articulés, Mol- lusques et Rayonnés. Les Vertébrés se subdivisent en Amniotes, comprenant les Mammifères, les Oiseaux et les Reptiles; et Anamniotes, com- prenant les Amphibiens et ies Poissons. Les Mammifères se divisent en Monodelphes et Didelphes : Les Monodelphes comprennent : les Primates (Bimanes — Quadrumanes — Cheiroptères); les Carnassiers (Carnivores — Insectivores — Amphibies); les Herbivores (Bisulques — Ju- BIBLIOGRAPHIE. XLVII mentés — Rongeurs — Proboscidiens — Sirenides) ; les Ho- modontes (Edentés — Cétacés). Les Didelphes comprennent les Marsupiaux et les Mono- trèmes : Les Oiseaux sont partagés en Rapaces, Passereaux, Gallina- cés, Echassiers et Palmipèdes. Les Reptiles sont divisés en Ornithosauriens, Sauriens (com- prenant la presque totalité des animaux de cette classe) et Chéloniens. Les Amphibiens comprennent les Saurobatraciens, Batra- ciens et Ichthyobatraciens (Lepidosiren). Les Poissons se divisent en Sclérodermes (Ostéodermes — Squamodermes — Ganoïdes); et Malacodermes (Plagiostomes — Cyclostomes — et Cirrhostomes). Les Articulés se subdivisent en Arthropodes (Insectes — Arachnides — Myriapodes — Crustacés); et Vers (Annélides — Gephyriens — Helminthes — Turbellariés). Les Insectes sont divisés en Coléoptères; — Orthoptères, comprenant les Mallophages (Ricinus) ; — Nevroptères, com- prenant les Thysanoptères (Thrips) et Thysanoures (Lepisma, Podura, etc.); — Hyménoptères ; — Hémiptères, comprenant les Zoophages (Pediculus); — Diptères, comprenant les Apha- niptères (Pulex) et les Rhipiptères (Stylops) ; — Lépidoptères. Les Arachnides sont divisés en Autarachnes, Pseudarachnes et Acanthothèques. Les Myriapodes comprennent les Pœæcilopodes (Limulus, Trilobites), Diplopodes, Chilopodes, Malacopodes. Les Crustacés sont divisés en Podophthalmes, Edrioph- thalmes, Entomostracés et Rotifères. Les Annélides se partagent en Chétopodes, Apodes et Inermes. Les Gephyriens n'ont pas de divisions supérieures aux genres. Les Helminthes se divisent en Némathelminthes et Plathel- minthes. Les Turbellariés en Némertiens, Dendrocæliens, Rhabdoce- liens et Infusoires. Les Mollusques sont partagés en Malacozoaires et Mollus- coïdes ; les premiers comprennent les Céphalopodes divisés en XLVIIT REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Dibranches et Tétrabranches ; les Céphalophores divisés en Gastéropodes, Ptéropodes et Scaphopodes (Dentalium): les Acéphales divisés en Lamellibranches et Brachiopodes. Les seconds comprennent les Tuniciers, subdivisés en Biphores, Ascidiens et Appendiculaires; les Bryozoaires; et les Fora- minifères. Les Rayonnés se partagent en Radiaires et Cœlentérés; les premiers comprennent les Echinodermes subdivisés en Holo- thurides, Echinides et Stellerides, et les Radiolaires ; les se- conds comprenant les Acalèphes subdivisés en Ctenophores et Discophores; les Polybes subdivisés en Actiniaires et Alcyo- naires ; et les Spongiaires subdivisés en Calcisponges, Fibros- ponges et Myxosponges. Prise dans son ensemble, cette méthode ne diffère pas très- sensiblement de celle exposée dans le Règne animal de Cuvier. Cependant quelques modifications que les observations plus récentes ont rendues nécessaires y sont indiquées. L'auteur a laissé une lacune importante, qui, nous l’espérons, sera com- blée dans une édition ultérieure : il n’a pas caractérisé les groupes qu’il adopte, et on ne sait par conséquent sur quelles bases précises il appuie son système, ce qui ne permet pas de s’en faire une idée suffisamment précise, et d’en exprimer une appréciation raisonnée. The Entomologists Monthly Magazine, vol. XIII, Londres, 1876-1877. Cet excellent recueil contient un grand nombre de travaux descriptifs sur toutes les branches de l’entomologie. Parmi ceux qui doivent le plus attirer l’attention, nous devons citer en première ligne plusieurs articles sur les organes de la stridulation chez les Lépidoptères. Ces notices sont dues à M. Swinton; MM. Buchanan White et Jones ont publié également quelques notes sur le même sujet. On connaît de- puis longtemps déjà le cri singulier d’un Lépidoptère des plus remarquables, le Sphynæ Atropos; pendant longtemps on n'a su à quoi attribuer ce bruit; on a cherché à l'expliquer par le frottement de différentes pièces thoraciques les unes sur les autres, par le frottement des palpes contre la trompe, par l'air que celle-ci pourrait expirer, par l’air expulsé par les tra- BIBLIOGRAPHIE. XLIX chées, enfin par l’existence d’un appareil spécial placé près de l'insertion des ailes inférieures et qui n’est point sans analogie avec l'organe phonogénique des Cigales. Un travail récent de M. le docteur Laboulbène a mis hors de doute la justesse de cette dernière opinion. On retrouve d’ailleurs ce même organe chez plusieurs Lépidoptères hétérocères. Chez ces différents Lépidoptères, cet appareil paraît propre au mâle ou du moins il acquiert dans ce sexe un plus grand développement. On a observé aussi chez les Lépidoptères Rhopalocères, des organes de stridulation, mais ici, ils sont plus développés chez les fenelles que chez les mâles. Darwin les avait déjà indiqués dans les espèces du genre Ageronia; ils existent également chez les Vanessa lo, urticæ, etc. Ils consistent en un petit espace nu placé à la base des ailes inférieures, que fait vibrer la nervure costale, sur laquelle vient frotter la nervure anale des ailes supérieures; celle-ci est finement striée en travers et joue ainsi le rôle d’archet. MM. Birchel, Barrett et Buchanan White ont aussi publié d’intéressantes observations sur les variations de couleur chez les Lépidoptères. Quant à la cause de ces variations, attri- buées par les uns aux influences méléorologiques, par d’autres à la nature du sol, aux variations de température, à l’in- fluence, au moyen de ia vision, des objets extérieurs, elle est encore en réalité inconnue, mais la première opinion parait la plus probable. L'ordre des Lépidoptères est encore représenté par divers travaux d’entomologie descriptive; M. fewiison décrit un grand nombre de papillons de l’Afrique et de l'Asie tropicales, M. Murray fait connaître des Lépidoptères du Japon, et M. Butler des espèces de la Nouvelle-Zélande; MM. Barrett et Stainton donnent la description de Tordeuses et de Tinéides européennes. Les premiers états de ces insectes ne sont pas négligés, et des articles signés par MM PBirchell, Buckler, Porritt, Hellins, Meek, Tenn, ete., sont consacrés à faire con- naître les métamorphoses d’un bon nombre d’espèces. Pour l’ordre des Coléoptères, nous devons signaler plusieurs travaux descriptifs importants : celui très-étendu de M. Sharp sur les espèces de la Nouvelle-Zélande, ceux moins consi- dérables de MM. Waterhouse et Bates sur le même sujet, une (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) 4 L REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. longue suite de description d'espèces de la famille des Phyto- phages, principalement des groupes des Doryphores et des Galérucides, par M. Baly, enfin des descriptions de Cucujides et Clérides par M. Waterhouse et des descriptions de Bupres- tides par M. Saunders. L'ordre des Hémiptères a fourni à MM. Douglas, Scott et Reuter l'occasion de faire connaître diverses espèces appartenant à la faune britannique. M. Buchanan White décrit les espèces de cet ordre qui habitent la Nouvelle-Zélande. Les travaux sur l’ordre des Hyménoptères sont encore moins nombreux; M. Marshall fait connaître quelques échan- tillons de la faune extrêmement pauvre du Spitzhberg, mais que leur distribution géographique rend tout particulièrement in- téressants; et M. Cameron publie des notes sur les Ten- thrédines et les Chalcidiens. L'ordre des Névroptères ne figure que pour une description d’Ascalaphus due à M. Mac Lachlan, et celui des Diptères pour un travail intéressant de M. Buchanan White sur les larves des espèces du genre Xylophagus. Outre-ces travaux, le présent volume renferme de nom- breuses notes relatives à l’entomologie britannique, qui pour- ront être utilement consultées par les spécialistes. Hypostomus plecostomus; V. Mémoire anatomique pour servir à l'Histoire naturelle des Loricaires, par M. H. Weyenbergh. (Cordoba, 1876.) L'Hypostomus plecostomus est un poisson assez commun dans les lacs de l'Amérique méridionale, mais on a peu sou- vent occasion de le voir, parce qu’il se tient caché dans la vase. Il appartient à la singulière famille des Siluroïdes, aussi son histoire anatomique est-elle remplie d'intérêt; et l’on doit sin- cèrement féliciter l’auteur d’avoir saisi l’occasion qui s’est pré- sentée à lui de nous fuire connaître les détails remarquables de l’organisation de ce poisson. La famille des Silurcides, à laquelle appartient l’'Hyposto- mus plecostomus présente des caractères tout à fait particu- liers. Les poissons qui la composent ont le corps allongé, la tête presque toujours large et déprimée, portant souvent au bord inférieur de la bouche Ge longs barbillons, la peau nue ou re- BIBLIOGRAPHIE. LI couverte de plaques osseuses, mais jamais de véritables écailles ; l'absence du scapulaire, du coracoidien et parfois du sous- opercule sont des caractères qui leur sont propres. L’Hypos- tomus plecosiomus est un poisson nocturne. Ceux que M. Weyenbergh a étudiés se tenaient en repos pendant le jour dans le fond du seau où ils étaient placés, mais la nuitils faisaient grand bruit. Ils rampent facilement, mais lentement, au moyen de leurs nageoires pectorales, soit au fond de l’eau, soit hors de l’eau. Leur nourriture consiste en matières putré- fiées d’origine animale ou végétale. Il est difficile de résumer en queiques lignes l’importante monographie anatomique que l’auteur consacre à cette espèce. Nous allons tâcher cependant d’en faire ressortir les traits principaux. Le système tégumentaire présente, comme nous le disions plus haut, cette particularité qu’il consiste extérieurement en plaques cornées ; la tête en présente un certain nombre, dont l’une, qui en occupe le bord antérieur, est la seule partie de la face supérieure du corps, qui ne soit point garnie de petites épines. Le tronc de l'animal est recouvert de sept rangées assez régulières de plaques. La partie inférieure est garnie de petites écailles rudes. La bouche est inférieure, large et munie de lèvres épaisses. Le tissu osseux est généralement fort et dur : il s’unit telle- ment en certains endroits avec les téguments, surtout à la tête, qu'il est assez difficile d'isoler le squelette. Parmi les particularités que présente celui-ci, en dehors de sa forme par- ticulière, on doit signaler l’existence d’une large fontanelle à la face supérieure, qui fait que la cavité cérébrale est ouverte et n’est protégée que par les plaques dermales. Les dents sont des crochets recourbés irrégulièrement en forme de S. Ces dents sont fragiles, mais l’animal en question est plutôt suceur que masticateur. Ce poisson possède un moyen de défense remarquable dans la manière dont il serre avec sa bouche, comme par un mou- vement de succion, le plan de position lorsque celui-ei est so- lide. Par la contraction des muscles des mâchoires, il diminue l'ouverture de sa bouche, l’agrandissant de nouveau après l’a- voir solidement pincée au fond, faisant ainsi une sorte de ven- LII REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. touse qui tient si bien qu’on risque de déchirer la bouche lors- qu’on veut enlever le poisson de force. Lorsqu'on le retire de l’eau, il fait entendre un sourd grognement produit par l’expul- sion de l'air dont se remplit l’estomac. Les branchies sont protégées par un appareil assez spécial; la surface externe des arcs est revêtue d’une forte membrane qui enveloppe exactement toutes leurs pièces, et au bord où s'unissent les deux lames qui forment la gouttière des ouies, elle porte des épines ou crochets assez résistants ; de ce bord se détachent des lignes proéminentes qui forment de petits plis et qui au bord libre de chaque lamelle apparaissent comme des soies. Cette structure particulière donne à cette membrane la faculté d’agir comme un crible destiné à empêcher les im- mondices de pénétrer dans la cavité branchiale, fonction qui n’était pas inutile pour un poisson qui vit constamment dans la vase. Ces mêmes mœurs rendent plus fréquente, chez l’Hyposto- mus, la reptation que la natation, aussi ne doit-on point s’é- tonner qu’il soit privé de vessie natatoire. A la suite de cet important travail, dont les lignes précé- dentes ne peuvent donner qu’une faible idée, l’auteur ajoute, comme appendice, la deseription d’un Entozoaire qu’il a observé en grande quantité chez l'Hypostomus plecostomus et aussi chez un Bagre trouvé dans le même bassin. Il désigne cet ani- mal sous le nom d’Amphisioma pulcherrima. Il ne se trouve point dans les intestins ni dans les autres viscères, mais il vit abondamment dans la peau, le tissu cellulaire, entre les rayons des nageoires et aux lèvres. Cet animal n’a pas plus de 5 mil- limètres de longueur; il se tient ordinairement enroulé; sa couleur est d’un beau jaune avec le milieu du corps orangé, cette nuance est due au foie qu'on aperçoit par transparence. Il y a une petite bouche antérieure ou sucçoir, et une bouche centrale beaucoup plus grande, munie de cils vibratiles. Neuf planches dessinées par l’auteur accompagnent ce mé- moire et concourent pour leur part à bien faire comprendre ces minutieuses descriptions. Horæ Societatis Entomologicæ Rossicæ, t. XI, 1875. M. S. Solsky a publié dans ce volume, sous le titre de Ma- BIBLIOGRAPHIE. LIII tériaux pour l’entomographie des provinces asiatiques de la Russie, l’'énumération d’une grande quantité d'espèces de Co- léoptères provenant de ces régions et qui sont, les unes nou- velles, les autres imparfaitement connues ; ou dont l’aire de dis- persion n’était pas exactement précisée, faute derenseignements suffisants. L'auteur cite près d’une soixantaine d’espèces, dont la moitié à peu près complètement nouvelles; il caractérise sur quelques-unes d’entre elles quatre nouveaux genres. Un travail plus considérable encore sur un sujet analogue est publié par M. Faust. Celui-ci traite à la fois d'espèces habitant les provinces européennes et asiatiques de la Russie ; le mémoire qui figure dans le présent volume est exclusive- ment consacré à l’étude des Coléoptères de la famille des Téné- brionides. M. Solsky publie aussi une notice sur plusieurs Staphy- linides, découverts récemment au Pérou et dans la Nou- velle-Grenade. Parmi eux figurent deux espèces, dont l’une au moins est fort remarquable par ses mœurs; elle vit en parasite sur diverses espèces de souris (Mus) à la manière des Acariens; la seconde vit probablement de la même manière sur le cochon d'Inde (Cavia cobaya). Cette vie parasitaire, tout-à-fait insolite pour des insectes de l’ordre des Coléoptères, est accompagnée de caractères spéciaux qui ont permis à l’auteur d'établir sur ces deux espèces le nouveau genre Amblyopinus. M. Portschinsky donne trois mémoires sur les Diptères ; deux d’entre eux sont purement descriptifs, ce sont : l’énu- mération des espèces du genre Cynomyia qui se rencontrent dans le gouvernement de Mohilew; et des descriptions d’es- pèces nouvelles, sous le titre de Matériaux pour servir à une faune diptérologique de la Russie. Le troisième des ces mé- moires a rapport à une maladie singulière observée dans le gouvernement de Mohilew, laquelle est causée par des larves d’une grosse espèce de mouche, que l’auteur décrit sous le nom de Sarcophaga Wohlfarti, mais qu'il considère comme très-voisine de la S. magnifica, qui peut-être n’en est pas différente. Cette larve vit dans le nez et les oreilles de l’homme et des animaux. L'auteur a pu la suivre dans tout son déve- loppement, et il donne une description très-détaillée de ses métamorphoses, ainsi que de la maladie qu’elle cause; cette LIV REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. description est accompagnée de deux planches fort bien exé- cutées. Enfin, M. Thorell donne un travail important sur les Ara- chnides; c’est un catalogue raisonné des Aranéides qui se rencontrent dans la province méridionale de la Russie; de nombreuses espèces nouvelles y sont décrites. Catalogue of the Birds in the British Museum, t. II Striges or nocturnal Birds of Prey, par M. Bowdler Sharpe. In 80, 44 pl. col. Ainsi que l'indique son titre, le second volume de l'ouvrage de M. Sharpe est consacré à l'étude des oiseaux de proie noc- turnes, dont il forme, à l’exemple de ses devanciers, un sous- ordre. Comme pour les oiseaux de proie diurnes, le présent volume est une véritable monographie du groupe qui y est traité, et l'indication des espèces qui figurent dans la collection du British Museum, quoique faile d’une façon aussi complète que possible, n’est en réalité qu’un accessoire. Le nombre des Rapaces nocturnes actuellement connus est d’environ 490, la collection du British Museum en contient 158; et parmi celles qui lui manquent, une dizaine sont très-dou- teuses. Comme on le voit, l’auteur avait en mains de quoi faire un travail très-complet. M. Sharpe partage les Striges en deux familles, sous le nom de Bubonidæ et Strigidæ, établies sur des caractères tout à fait scientifiques; chez ces derniers, la fourchette vient se joindre au sternum ; celui-ci est entier sur son bord postérieur, et l’ongle du doigt médian est denticulé en scie; chez les Bubonidæ, au contraire, le sternum est échancré sur son bord postérieur, la fourchette est libre et les ongles sont simples. La famille des Strigidés, très-homogène, ne comprend que les deux genres Stryx et Phodilus; les Bubonidæ comprennent ainsi la presque totalité des espèces du sous-ordre ; aussi est- elle subdivisée en deux sous-familles, la première, celle des Bubonidæ, comprenant 14 genres : Bubo, Scops, Surnia, etc.; la deuxième, celle des Syrniinæ, comprenant seulement ies trois genres Asio (Otus), Syrnium et Nyctala. L'auteur distingue ces deux familles par la présence ou l’absence d’un opercule à la BIBLIOGRAPHIE. LV conque auditive, la dimension relative de celle-ci et la forme du disque facial. Reise der Œsterreichischen Fregatte Novara : Lé- pidoptères, par MM. Felder et Rogenhofer; Hétérocères, Atlas. — L’importante publication dont nous parlons ici est peut-être le travail descriptif le plus considérable qui ait été fait dans ces dernières années sur les Lépidoptères exoti- ques; le grand ouvrage de M. Hewitson « Exotic Butterflies, » peut seul rivaliser avec lui, tant sous le rapport du nombre d'espèces décrites et figurées que sous celui du soin qui a été apporté à l'exécution des planches. La partie qui vient de paraître et qui comprend les Hétéro- cères offre plus d'intérêt peut-être que la précédente. Les Rhopalocères, en effet, qui attirent bien plus l'attention par leurs couleurs brillantes, sont par cela même plus connus. Les Hétérocères, au contraire, ont été l’objet d'un moindre nombre de travaux descriptifs; cependant, si leur coloration n'offre pas l'éclat de celle des Rhopalocères, leurs formes sont plus variées, les différences que présente leur structure sont plus tranchées. [ls offrent donc un champ d’études peut-être plus intéressant, à coup sûr plus vasie et moins exploré. Les immenses matériaux que possédait M. Felder dans sa collection, l’une des plus riches de l’Europe, joints à ceux qui ont été rapportés lors du voyage de circumnavigation de la frégate Novara, ainsi qu'aux nombreuses espèces que possé- dait déjà le musée de Vienne, ont permis aux auteurs de faire un travail considérable, qui forme la suite naturelle, le com- piément des grands ouvrages iconographiques de Cramer et de ses continuateurs. Ce volume comprend les figures, parfaitement exécutées, d'environ douze cents Lépidoptères nouveaux, depuis les Sphingides et les Castnides jusqu'aux Tinéides et Ptéropho- rides. Il y a des choses vraiment merveilleuses, comme taille, comme coloration, comme étrangeté de formes surtout, dans cette longue suite d'espèces. Ce magnifique ouvrage a certai- nement sa place marquée dans toutes les bibliothèques lépi- doptérologiques. LVI REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Bulletino della Societa entomologica italiana, 8e an- age. M. Cavanna donne dans ce volume un extrait de son mé- moire sur les Pycnogonides, publié par le BR. Istituto di studi superiori de Florence. Ces animaux qui forment un groupe isolé, placé par Latreille dans les Arachnides, par M. Milne- Edwards parmi les Crustacés, divisent encore aujourd’hui les zoologistes sur la place qu'il convient de leur assigner. Leur organisation est encore mal connue, ainsi que leurs mœurs ; pour celles-ci, on sait qu’ils vivent dans la mer, et on en trouve parfois accrochés à des poissons et autres animaux marins; aussi les recherches de M. Cavanna sur ces petits êtres pré- sentent un grand intérêt scientifique, et nous croyons utile de les résumer rapidement. Le corps des Pycnogonides, à l’état adulte, est constitué par quatre anneaux représentant le céphalothorax ; la portion antérieure du premier de ces segments représente la tête et porte, à sa partie supérieure, sur un petit tubercule, quatre yeux simples; à cette partie s'insère la trompe, très-mobile dans quelques espèces, presque immobile dans d’autres, et de forme assez variable; à la partie postérieure s’articule la pre- mière paire de pattes; chacun des trois autres segments en porte également une paire; elles sont toutes composées de huit articles et terminées par un ou deux ongles. Le premier segment donne aussi origine par sa face ventrale à une paire d'appendices qui existent tantôt dans les deux sexes, tantôt dans un seul, et que M. Cavanna nomme appendices sexuels. Enfin le dernier segment porte un tubercuie conique à l’ex- trémité duquel s'ouvre l’anus et qui a été considéré comme un rudiment d’abdomen. Le tube digestif présente des particularités intéressantes. La membrane gastro-intestinale parait anhiste ; et M. Cavanna affirme que les prélendus éléments glandulaires qu’on a cru y voir sont simplement des fragments d'algues et autres corps qui servent à l'alimentation de ces animaux. Le tube gastrique envoie des prolongements ou cœcums dans l'intérieur des pattes, et parfois ces cœcums se prolongent jusqu’à l'extrémité des membres; dans quelques cas, il existe aussi des prolongements BIBLIOGRAPHIE. LVIT entériques dans des appendices en tout ou partie caducs, qui existent chez certaines formes larvaires. Lors de leur chute, ces prolongements gastriques s’oblitèrent. Du reste, lorsqu'on pratique l’ablation d’une patte à l’un de ces animaux, la con- tractilité des tissus fait refermer le tube et l’animal continue à vivre. Les mouvements du tube gastro-intestinal re sont ni réguliers, ni continus; cet organe fonctionne comme une pompe aspirante et foulante pour déterminer l'entrée de l’eau et des aliments, et rejeter les résidus excrémentiliels au dehors. Le mouvement gastro-intestinal contribue à faire mouvoir le sang, et 1l paraît probable que la. respiration s'effectue à travers les parois gastro-entériques. Le phlébentérisme des Pycnogonides est basé sur une erreur d'observation. En réalité, il existe comme chez les Invertébrés en général, un vaisseau dorsal constitué par diverses cavités qui communiquent ensemble et au point d’intersection des- quelles se trouvent les ouvertures destinées au passage du sang. Celui-ci est incolore, transparent, à globules elliptiques et incolores. Les diverses chambres du vaisseau dorsal se con- tractent simultanément; mais le mouvement n’est pas continu, et il cesse parfois pendant plusieurs minutes; il n’est pas non plus régulier; tantôt il y a à peine une contraction par se- conde, tantôt le nombre des pulsations s'élève à deux cents par minute. L'étude des caractères sexuels et de la reproduction des Pycenogonides est encore plus intéressante. Les mâles se distinguent extérieurement des femelles par leur céphalothorax plus petit et leurs jambes plus grêles. Les testicules sont constitués par de grosses cellules polygonales renfermées à l’intérieur du quatrième article de chaque patte. Le sperme a issue à l'extérieur par une ouverture existant à l'extrémité d’un prolongement conique, plus ou moins saillant qui existe à la face inférieure du second article de chacune des pattes. Les mâles sont toujours munis d’appendices sexuels ou pieds ovifères qui s’articulent à la face ventrale du second segment du cephalothorax. Ces pieds accessoires servent à porter les œufs réunis en petits groupes. Les femelles sont toujours plus grandes, elles ont des pattes plus grosses, et les appendices ovifères sont plus petits que LVITI REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. ceux des mâles et souvent même complètement absents. Les ovaires se trouvent placés dans le 4 article de chacune des pattes, et les œufs qui sont parfaitement sphériques sortent par une ouverture placée à la face inférieure du 2 article. Les œufs sont relativement très-gros. La reproduction est rapide, et de mars à septembre on trouve la fois des femelles en gestation et des mâles portant les œufs à différents degrés de développement. Le fait le plus remarquable de cette étude est assurément celui du mâle portant les œufs; il est nouveau pour la section des Invertébrés, mais il n’est pas sans exemple pour les Ver- tébrés. On sait en effet qu’il a déjà été signalé pour des Batra- ciens. M. Cavanna donne également dans ce volume une deserip- tion des cocons que construisent les Aranéides pour proté- ger ieurs œufs. Il décrit successivement Îes formes propres à chaque genre et donne ensuite d’une façon générale le résultat de la comparaison que lui a permis d'établir cette étude. La plupart des espèces vagabondes ne construisent qu’un seul cocon; les grandes espèces n’en font aussi généralement qu'un, rarement deux, il en est de même des espèces très-petiles. Parmi les autres le nombre est variable, mais les espèces qui construisent plus de deux cocons sont des espèces diurnes et de petite taille. Les cocons des Araignées vagabondes et qui restent telles durant l’incubation, sont sphériques et légèrement comprimés, formés de deux calottes posées l’une sur l’autre. Les cocons d’autres formes appartiennent aux Araignées sédentaires ou qui deviennent telles durant l'incubation. Le rapport de la forme de l’abdomen avec celui du cocon est constant pour les espèces vagabondes et pour celles qui, quoique sédentaires, restent sur leurs cocons ; mais pour les autres, il y a des excep- tions nombreuses; d’ailleurs Ja majeure partie des Aranéides construisent Ges cocons plus ou moins sphériques. La colora- Uon du tissu externe est généralement blanche ou blanchâtre, souvent aussi jaunâtre ; les teintes bleuâtres ou verdàtres sont beaucoup plus rares; en général aussi la couleur est uniforme; quelques-uns cependant sont striés; on a voulu chercher des rapports entre la coloration de l’Araignée et celle de son BIBLIOGRAPHIE. LIX cocon, mais cela n’est pas réel; les cocons cachés sous les pierres ou de toute autre manière sont généralement blan- châtres, les cocons colorés appartiennent surtout aux espèces qui vivent à découvert; chez quelques-uns, la couleur est celle des objets environnants; elle constitue alors un expédient de défense. On peut dire aussi d’une façon générale que les cocons les plus simples sont ceux qui sont à couvert; ceux qui sont à découvert ont besoin d’une protection plus efficace et leur contexture est plus compliquée. Le nombre des œufs varie; il est en général plus considérable chez les grosses espèces et chez celles qui, vivant à découvert, sont par conséquent plus exposées aux accidents qni peuvent les atteindre. On con- naît peu la façon dont procèdent les Aranéides pour faire leur cocon. Le même auteur publie encore quelques autres travaux sur les Arachnides; des observations sur les espèces du genre Épisi- nus et la description d’une espèce nouvelle: une énumération des Epeirides de la Calabre, la description d’un genre nouveau du même groupe, et surtout une nole sur le dimorphisme chez les Aranéides ; on sait que le dimorphisme consiste dans l’existence de deux formes distinctes, constantes, chez une même espèce; depuis longtemps le fait a été observé pour les Lépidoptères chez lesquels la différence porte sur la taille, le fond de la coloration, l'existence ou l'absence de certaines taches ; chez les Hémiptères, le dimorphisme affecte principale- ment le système alaire et beaucoup d'espèces présentent une forme macroptère et une forme brachyptère; les Coléoptères. les Orthoptères, etc., en présentent aussi des exemples plus ou moins frappanis ; souvent et surtout chez les deux premiers de ces ordres d'insectes, les différences dimorphiques ont servi à tort pour caractériser des espèces reconnues depuis pour être purement nominales. M. Cavanna a reconnu qu'il en était de même pour certaines espèces d’Arachnides qui présentent constamment deux formes distinctes, l’une grêle, l’autre ro- buste. Il n’est pas douteux que l’attention étant attirée sur ce point, d’autres faits ne viennent s’ajouter à ceux signalés par l'auteur. Quant aux insectes, nous nous contenterons de signaler ra- pidement les plus importants des travaux descriptifs qui s’y LX REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. rapportent dans ce volume; des descriptions de Diptères et d’Hyménoptères par M. Rondani, la continuation de l’impor- tant catalogue raisonné des insectes parasites. du même auteur, qui renferme également des descriptions d’Hyménoptères encore inconnus; sur les Coléoptères, la suite de l’énu- mération raisonnée des Ténébrionides qui se trouvent dans les collections itatiennes, par M. Baudi; sur les Hémiptères, une courte note de M. Targioni Tozzetti sur la biologie de la Phylloxera florentina ; sur les Lépidoptères, quelques deserip- tions dues à M. Rondani, et la suite des catalogues de MM. Curo et Stefanelli; enfin sur les Névroptères ou plutôt les Trichoptères, nous trouvons une intéressante lettre de M. de Siebold, destinée à attirer l’attention des entomologistes italiens sur les insectes du genre Hélicopsyche; on sait que ces curieux Phryganides construisent un tube spiral, ayant l’ana- logie la plus étroite avec les coquilles du genre Valvata, à tel point que des naturalistes recommandables ont décrit comme étant la coquille d’une espèce de ce genre, les fourreaux des Hélicopsyche; l’insecte parfait est fort mal connu encore à cause de la difficulté qu’on éprouve à élever les larves. Essai sur la signification du cœcum, par M. le Dr L. Bu- reau. — Malgré les importants travaux dont la science physio- logique a été l’objet pendant une longue suite d’années, ïl existe encore de nombreuses lacunes dans la connaissance des diverses fonctions de l'organisme; il y a même des or- ganes dont le rôle est encore complètement inconnu : le cœcum est de ce nombre. M. L. Bureau a tenté de soulever le voile qui cache à nos yeux la valeur fonctionnelle de cette portion du gros intestin, et c’est le résultat des études qu’il a faites sur cette question qui est consigné dans le présent mé- moire. Chez les Reptiles, les Poissons, les Batraciens, l'intestin grêle se continue en général avec le gros intestin, et il existe au plus un vestige de cœcum. Il n’en est pas de même chez les Mammifères et les oiseaux, où l’on trouve une et parfois deux poches cæcales plus ou moins développées. Chez l'Homme où ce réservoir ne présente que des dimen- sions restreintes, le cæcum pourrait paraître n’être qu’un jeu â BIBLIOGRAPHIE. LXI de la nature et l’on en chercherait vainement les usages; mais rien n’est arbitraire dans les organes de la vie, et l’on pouvait se demander si une étude du cœcum en lui-même et dans ses rapports avec les autres parties du iube digestif ne serait pas de nature à jeter quelque jour sur un organe qui, faisant partie intégrante du plan d'organisation, doit avoir sa signifi- cation et ses usages. C’est donc par l’anatomie comparée que l’on peut arriver à cet égard à un résultat; c'est la voie que l’auteur a suivie ; il a examiné les modifications de forme, de volume, de disposition, de structure que subit cet organe dans la série des vertébrés; il a recherché si ces variations entraînent des modifications dans les autres segments du tube digestif et si elles sont en relation avec la nature des sub- stances dont les animaux se nourrissent; puis il a étudié le rôle physiologique de cet organe, non pas chez les animaux où il est rudimentaire, mais bien chez ceux où il acquiert un grand développement. La dimension du cœcum est très-généralement en rapport avec le mode d’alimentation; peu développé ou nul chez les animaux Carnassiers, il acquiert au contraire un grand volume chez les animaux herbivores. Cà et là, on remarque à cet égard quelques exceptions, mais dans ce cas il est très-général aussi que la dimension du cœcum est en rapport inverse avec la capacité de l'estomac. Ainsi, chez les Raminants, le cœcum, quoique très-développé, est loin d’avoir l'importance qu'il présente chez les Herbivores à estomac simple, comme le Cheval. Chez l'Homme, le cœcum est simplement un organe rudi- mentaire; il est construit sur le type Gu gros intestin, on n'y trouve ni valvules conniventes, ni villosités, ni plaques de Peyer, ni épithelium à plateau; celui des Carnassiers égale- ment nul ou rudimentaire, est construit sur le même type. Chez les Herbivores, il acquiert, comme nous l'avons dit, une grande importance. Il forme alors, non plus une simple dilatation du gros intestin, mais un vaste réservoir ne com- muniquant avec l’iléon et le colon que par d’étroits orifices. Son volume occupe la moyenne partie de la cavité abdominale et sa capacité peut être plus de deux fois supérieure à celle de l'estomac. Sa structure, chez ces animaux, n’est parfois plus celle du LXII REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. gros intestin; elle peut offrir avec la structure de l'intestin grêle la plus parfaite analogie. Chez le Lapin, par exemple, on y voit des valvules analogues aux valvules conniventes, des villosités, des plaques de Peyer, un épithélium à plateau. Cette règle générale s'établit par la comparaison du cœcum des différents mammifères ; nous résumerons rapidement ce que dit à cet égard M. Bureau. Le cœcum est rudimentaire chez l'Homme et chez les Singes anthropomorphes ; il s’allonge chez les autres Singes de l’an- cien continent, davantage encore chez ceux du nouveau et acquiert chez certains Lémuriens des proportions considé- rables. Il est nul chez les Carnassiers plantigrades, très-petit chez la plupart des Carnassiers digitigrades, plus développé chez l’'Hyène et les Canidés. Les Phoques n’ont qu’un cœcum rudi- mentaire. Les Cheiroptères et les Insectivores sont complètement dé- pourvus de cœcum on n’en présentent qu'un rudimentaire. Il en est de même chez la plupart des Édentés et chez les Mo- notrèmes. Les Rongeurs présentent pour la plupart un cœcum énorme; mais, par exception, le Loir en est dépourvu. Le cœcum présente également un développement excessif chez les Pachydermes; les Cochons, dont l’alimentation est moins exclusivement végétale, out le cæœcum moins développé; les Ruminants ont également cet organe moins considérable que les Pachydermes, quoiqu'il soit encore fort grand. Les Marsupiaux et les Cétacés qui renferment des espèces carnassières ou insectivores, et des espèces herbivores ou frugivores, offrent dans le développement de leur cœæcum des différences correspondantes à leur mode d’alimentation. Chez les Oiseaux, qui présentent habituellement deux cœcums, le développement de ces organes est également pa- rallèle au régime, mais d’une façon peut-être moins régulière que chez les Mammifères. Ils sont nuls ou rudimentaires chez les Rapaces, tandis qu’ils acquièrent un développement pro- digieux chez ceux qui, comme les Gallinacés et certains Palmi- pèdes, puisent leur nourriture dans le règne végétal. Chez les Tetras même, qui se nourrissent presque exclusivement de bourgeons et de petites branches de bouleaux, les cœcums Ca BIBLIOGRAPHIE. LXIIT égalent la longueur de l'intestin grêle et dépassent sa capacité. Cependant les Rapaces nocturnes présentent des cœcums assez développés, ce qui s'explique par la capacité de leur estomac beaucoup moindre que chez les Rapaces nocturnes; les Passereaux et les Pigeons quoique ayant une nourriture plus ou moins végétale n’ont que des cœcums rudimentaires ; cette exception ne peut s'expliquer que par une plus grande activité dans l'appareil de la digestion. Quant au troisième cœcum des oiseaux, ce n’est pas un or- gane digestif; c’est un reste de la vie embryonnaire, le vestige du pédoncule de la vésicule ombilicale. Des expériences décisives ont permis à l’auteur de se rendre un compte à peu près exact des véritables fonctions du cœæcum. Voici le résumé des conclusions qu’il en tirées. Les transformations chimiques sont achevées à la fin de l'intestin grêle chez l'Homme et les Animaux carnassiers, elles se continuent dans le vaste cœcum des Herbivores, surtout des Solipèdes et des Rongeurs. Ces transformations s'opèrent sous l’influence des sucs dont s’impreignent les aliments pendant leur passage à travers les parties supérieures des voies digestives. Le suc que produisent les glandes tubuliformes &u cœcum est peu abondant, alcalin et sars action chimique appréciable, si ce n’est sur l’empois qu’il transforme en sucre. L’absorption joue un rôle insignifiant au point de vue de la nutrition dans le cœcum de l'Homme et des Carnassiers, elle est très-active et d’une importance extrême dans le cœcum des Herbivores. La suppression totale des cœcums chez les Gallinacés pro- duit par défaut d'absorption, une diarrhée persistante et une soif inextinguible. La nutrition devient très-imparfaite, et si l'on ne modifie pas le régime, il survient un amaigrissement graduel qui jette l'oiseau dans une faiblesse extrême. Dans ces conditions, l'alimentation végétale ne peut suffire à cette nutrition languissante, et il est probable qu’une alimentation animale en rétablirait l'équilibre. La suppression d’un seul cœcum est loin de produire les mêmes perturbations. L'oiseau n'arrive pas à une maigreur squelettique et la vie n’est pas compromise. LXIV REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. Tels sont les principaux faits acquis par les études de M. L. Bureau et exposés dans son mémoire. The Antilope and Deer of America, par M. J.-D, Ca- ton. — Cet ouvrage est une étude consciencieuse faite par un homme qui a vu et observé par lui-même. Chasseur déterminé, il a pu étudier les mœurs de ces animaux dans l’état de nature; il a eu en captivité presque toutes les espèces; il a donc pu apprécier leur différents caractères physiques à l’état vivant, aussi bien que l'intelligence ou l'instinct propre à chacune d'elles ; il est fâcheux seulement qu’il n’ait pas complété son ouvrage par des études anatomiques, qu’il pouvait cependant mener à bien, car il avait sous la main tous les matériaux né- cessaires; mais il fournit des documents précieux et des ob- servations originales qui seront des plus utiles. Une seule espèce d’Antilope existe dans l’Amérique du Nord; quoique bien connue et des plus remarquables par la singulière forme que présentent ses cornes, elle avait jusqu'ici été peu étudiée; mais le genre Cerf est plus abondamment représenté, et l’auteur en compte huit espèces propres à cette région. Il les étudie chacune d’une façon spéciale et toutes ensuite d'une manière générale sous le rapport des formes extérieures, pelage, bois, dimensions, proportions, etc.; il décrit d’une manière toute particulière les glandes métatarsales des pieds de derrière qui fournissent des caractères très-importants. Puis vient la comparaison des diverses espèces décrites dans l'ouvrage entre elles et avec celles qui en sont les plus voi- sines ; l'étude de leurs habitudes à l’état sauvage, leur nourri- ture, les aptitudes de chacune d’elles pour la domestication, le caractère propre de chacune, l'étude des variations produites par l’âge et le sexe, des observations sur leur chasse, la com- paraison des qualités de leur cuir et de leur chair; en un mot ce serait une étude complète si la partie anatomique y figurait. Des chapitres spéciaux sont consacrés à l’hybridation de ces espèces et aux maladies qui les atteignent. Les espèces que l’auteur admet et dont il traite dans ce vo- lume, sont : Antilocapra americana, Cervus alces, canadensis, tarandus, macrotis, colombianus, virginianus, groenlandicus et acapulcensis. BIBLIOGRAPHIE. LXV Histoire naturelle des Oiseaux-Mouches ou Coli- bris, par M. Æ. Mulsant et feu Edouard Verreaux, 3° vo- lume. — Ces charmants oiseaux, dont la grâce, la taille mi- gnonne et l’éclatante parure sont devenues célèbres, étaient bien faits pour que l'attention fût attirée sur eux; cependant, nous ne possédions plus en France de travail général qui füt à la hauteur des connaissances que l’on a acquises dans ces dernières années ; depuis la publication de l'ouvrage estimé de Lesson, beaucoup d’espèces encore inconnues sont venues entre [es mains des naturalistes, et des faits nouveaux sont venus compléter l’histoire d’un grand nombre de celles signa- lées dans ce livre. Les Oiseaux-Mouches forment un ensemble remarquable- ment homogène qui tranche fortement sur les groupes voisins ; de nombreux caractères les en séparent, etils ne sau- raient être confondus avec aucune des familles qui les avoisi- nent. C’est donc un groupe essentiellement naturel, très-bien limité, mais dont la classification n’est point sans difficultés, à cause même de cette homogénéité, qui empêche de saisir un caractère organique important qui permette de le subdiviser en différents genres. Cependant la conformation et la longueur du bec, la forme des rémiges et surtout des rectrices, des par- ticularités diverses dans le plumage, permettent de les frac- tionner en un grand nombre de groupes très-naturels, mais dont les caractères passent insensiblement de l’une à l’autre forme par des gradations insensibles, Ce n’est point encore le moment de jeter un coup d'œil d'ensemble sur la classification que M. Mulsant a adoptée; cet aperçu trouvera mieux sa place lorsque le 4° et dernier volume aura vu le jour. Aujourd'hui, nous devons nous contenter de faire remarquer la précision, l'exactitude, la clarté des descrip- tions que donne l’auteur et qui rendent cet ouvrage précieux pour les savants et pour les nombreuses personnes qui, réu- nissant une collection de ces charmantes créatures, veulent connaître les noms que leur ont donnés les naturalistes ; mais l’auteur, n’oubliant point que son livre n’est pas destiné seu- lement aux spécialistes, mais aussi aux gens du monde, aux dames mêmes qui ont trouvé dans la brillante parure de ces gracieux oiseaux, véritables bijoux vivants, un ornement re- 2 (Revue et Mag. de Zoologie, 1877.) b) LXVI REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 18717. cherché, et qu'une curiosité légitime pousse à connaitre leur histoire, l’auteur, disons-nous, a su habilement rompre la mo- notonie d’arides descriptions, dont la précision même implique une certaine sécheresse, en les entremêlant de tableaux pitto- resques qui transportent le lecteur dans ces riches contrées tropicales où vivent les Colibris, en y ajoutant des détails sur leurs mœurs, de courtes notices biographiques sur les natura- listes qui s’en sont occupés el dont le nom a été donné à quelques-uns d’entre ces animaux pour perpétuer leur souvenir. Nous ajouterons que de nombreuses figures admirablement dessinées et coloriées, représentant un type de chaque genre, viennent enrichir ce magnifique ouvrage et permettent d’étu- dier le texte plus fructueusement ; et que si les circonstances le permettent, une série supplémentaire de planches représen- tant toutes les espèces, sera ajoutée à la série actuelle. Histoire naturelle des Coléoptères de France, Bré- vipennes, par MM. Mulsant et Cl. Rey. — L'œuvre considé- rable entreprise depuis longtemps déjà par M. Mulsant, sous le titre d'Histoire naturelle des Coléoptères de France, est continuée sans interruption par cet illustre entomologiste, qui depuis quelques années, s’est adjoint comme collaborateur un savant aussi consciencieux que lui, M. Cl. Rey. La tâche qu'ils abordent aujourd’hui est à coup sûr des plus ardues parmi celles que comporte la science entomologique. La famille des Brévipennes, nommés aussi Brachélytres, Microptères, Staphyliniens, est certainement J’une des plus naturelles parmi celles qui composent l’ordre des Coléoptères. Ces insectes sont unis entre eux par un ensemble de caractères qui les séparent nettement de ceux des autres familles. La brièveté de leurs élytres, qui d’ailleurs a valu au groupe qui les renferme la plupart des noms qui lui ont été attribués, leur donne un aspect particulier, un facies à part qui permet de les reconnaitre au premier coup d'œil. Cette brièveté des élytres forme leur caractère le plus essen- tiel ; on trouve bien çà et là, dans les autres familles de Coléo- ptères, des insectes à élytres raccourcies; mais alors elles sont ou déhiscentes, ou atténuées à l'extrémité, et les ailes in- férieures ou membraneuses ne sont pas complètement recou- BIBLIOGRAPHIE. LXVII vertes par elles quand elles existent ; tandis que chez les Bré- vipennes les élytres se joignent par une suture droite, et mal- gré leur brièveté, elles recouvrent complètement les ailes qui sont généralement très-développées. En outre, l'abdomen complètement corné en dessus, est très-mobile. Ce dernier ca- ractère les sépare des Psélaphiens qui présentent des élytres et des ailes semblables, mais dont l'abdomen est rigide et im- mobile. Les auteurs donnent dans leur ouvrage une étude générale très-complète de l’organisation, des mœurs et du développe- ment de ces petits animaux. Nous n’entrerons point dans des détails qui nous entraineraient trop loin; mais nous devons dire un mot de la classification adoptée dans le présent ou- vrage. Il existe plusieurs classifications des Brévipennes, basées soit sur le plus ou moins d'apparence des stigmates prothoraciques, soit sur le mode d'insertion des antennes, soit sur la présence ou l’absence d’ocelles sur le vertex, soit sur la forme et la dis- position des hanches, surtout des postérieures, soit sur le dé- veloppement du mésosternum, soit sur la direction du protho- rax, etc. Comme les stigmates prothoraciques ne peuvent le plus souvent être découverts qu’à l’aide d’une anatomie minu- tieuse, étant situés dans l'intervalle membraneux placé der- rière les hanches antérieures, et que cet intervalle est plus ou moins refoulé selon que le mésosternum se prolonge plus ou moins en avant pour s’emboiter plus fortement dans le protho- rax, les auteurs ont rejeté tout système basé sur ce point de départ; la forme trop variable des hanches antérieures et du mésosternum ne permet d’assigner à ces caractères qu’un rang accessoire; il en est de même de la direction du prothorax. Reste donc le caractère des hanches postérieures, qui paraît à MM. Mulsant et Rey, être dominateur comme révélant des mœurs différentes; puis viennent le mode d'insertion des an- tennes et l'absence ou la présence des ocelles. Quant aux or- ganes buccaux auxquels tant de classificateurs attribuent à juste titre une réelle importance, les auteurs de l'Histoire na- turelle des Coléoptères de France, n’ont pas cru. dans cette famille devoir en faire un grand usage; ces pièces semi-mem- braneuses perdent plus ou moins leur forme par la dessication, LXVIIID REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. elles sont très-petites et d’une observation difficile; ce sont là des causes d’erreur qu'il est bon d'éviter, de plus, elles sont fort peu diversifiées dans ce groupe; cette dernière raison, à elle seule, est suffisante pour en faire rejeter l’usage au point de vue méthodique et c’est ce qu'ont fait les auteurs de l’'His- toire naturelle des Coléoptères de France. La classification adoptée par MM. Mulsant et Rey diffère notablement de celles qui l'ont précédée, le point de départ étant tout autre. Ils divisent les Brévipennes en trois groupes primordiaux, basés sur la forme des hanches postérieures, du prothorax et des antennes; ces trois groupes sont ceux des Staphylinides, des Micropéplides et des Sténides. La classification des deux derniers groupes, peu nombreux d’ailleurs, sera exposée dans l’un des volumes suivants; quant à celle des Staphylinides vrais, dont la clé est donné dans ce volume, elle est d'accord avec l’ordre qu'avait suivi Dejean; elle passe des grandes espèces carnassières aux espèces riveraines, de celles-ci aux fouisseuses, de ces dernières aux floricoles et mycétophages, et ces familles ainsi disposées se trouvent enchainées, non-seu- lement par les mœurs, mais encore par des caractères organi- ques importants et réels. Voici d’ailleurs quelles sont ces familles, dans l’ordre adopté par les auteurs : Staphyliniens, Xantholiniens, Pédériens, Oxvporiens, Oxytéliens, Phlæocha- riens, Trigonuriens, Proteiniens, Phlæobiens, Omaliens, Pho- lidiens, Habrocériens, Tachyporiens, Trichophyens, Aléocha- riens. Après la partie systématique, vient la partie purement descriptive qui est le véritable but de l'ouvrage. Elle est traitée avec le soin, l'exactitude scrupuleuse qui distinguent les au- teurs de ce travail. Il est inutile de faire remarquer que beau- coup des esoèces sont nouvelles, et décrites dans cet ouvrage pour la première fois. Beaucoup de genres nouveaux sont éga- lement caractérisés, et cela toujours sur des caractères faciles à saisir, Les parties déjà parues sont les Staphyliniens, Xantholiniens et Aléochariens. H. GiILNICKI. TABLE DES MATIÈRES PUBLIÉES DANS LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE 1877 BourGuIGNAT (J.-R.). — Hélices françaises du groupe de lanlelonensis se Cantet rs entR Devrozce (E.). — Le Bouquetin du Caucase......... Fieser (F.-X.). — Les Cicadines d'Europe, traduit DARMÉRDEETBER Ge en en RNA ANNE e tes GRouUvELLE (A.). — Voyage en Abyssinie et à Zanzibar par M. A. Raffray. — Description d'espèces nou- velesdeCucu rides Aer RAR Rep LEerÈvre (E.) — Voyage de M. Raffray en Abyssinie eba Zanzibar. —/Clytrides. "22e LETOURNEUX (A.). — Mollusques terrestres et fluviatiles de Lamalou-les-Bains (Hérault)................. Magicce (Jules) — Catalogue des Paludestrines des CODES AC Er AN CEE PEAR NAN Rene rare A AcReRS MasiLce (Jules). — Études sur les Péringies de France, de Corse et de nos possessions du nord de l’A- MarcHAND (A.). — Poussins des oiseaux d'Europe ...…. 214 394 LXX REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, 1877. MÉGnIN. — Monographie de la tribu des Sarcoptides PSOTIQUES ee ele Ie nel ele CPR RarFrRay (A). — Voyage en Abyssinie et à Zanzibar. — Description d'espèces nouvelles de la famille des Peélaphides "manne APR ANAURs Rarrray (A.). — Coléoptères lamellicornes rapportés d'Abyssinie et de Zanzibar. — Description des especes nouvelles. PC ALerE CIS APE RER THomson (James), — Typi Cerambycidarum musei Thomson ant LL ANS, LENS ANNEE Bibliographie par EU GTENTcK T1 CLEO ESS Pages. 46 219 312 9 Fontainebleau, — E. Bourges, imp. breveté, SRE PER PR Es ETS