L'saestinnse RENNES Done Re ere Ter Autres Ba me ne An mb her End Hat faire LE pod Amd 5 es fl Revue Française d’Ornithologie DOMEUVREMIER Revue Française d'Ornithologie Scientifique et Pratique PugLiée PAR MM. Louis DENISE, A. MENEGAUX, Bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale Assistant d’Ornithologie au Muséum 14, Rue Antoine-Roucher, 14 55, Rue de Buffon, 55 Paris (xvit) Paris (ve) TOME PREMIER je et 2e années, N% 1-20 Mai 1909 — Décembre 1910 uen IMPRIMERIE HENRI TESSIER, A ORLÉANS 56, Rue des Carmes, 36 1910 7 Mai 1909. vds. Revue Française d'Ornithologie Scientifique et Pratique Publiée par M. Louis DENISE, 14, Rue Antoine-Roucher, Paris (xvie). MAPNMENEGAUX, Ass'stant d'Ornithologie au Muséum, 55, rue de Buffon, Paris (Ve) recevra également les Communi. ations concernant la Revue. Prix de l'abonnement : 7 fr. par an Le numéro : 60 centimes IMPRIMERIE HENRI TESSIER, A ORLÉANS 56, Rue des Carmes, 56 1909 A" SOMMAIRE DU N° 1 Présentation. X. Raspail. — Le Corbeau freux au point de vue de son utilité. Eug. Simon. — Notes critiques sur les Trochilidés. I. Sur les LAmPonNIS HEN- DERSONI Cory et Prevosri Lesson. F. Masse. — L'Instinct chez la Foulque. P. Paris. — Les dates d'arrivée et de départ des Hirondelles (//:rundo rushea 1) dans le département de la Côte-d'Or. G. Henry. — Notes sur des Poussins de trois espèces d'Astrilds nés en captivité: Notes et faits divers. Notes sur deux cas d’albinisme (Galien Mingaud). Sur une couvée précoce de Perdrix (Ch. Van Kempen). La Mouette tridactyle à Paris (L. D.). Extraits et Analyses. Les l'ascicules 2 et 3 contiendront des articles de MM. Louis Ternier, E. deChapeL_ M. Mourgue, Albert Hugues, l'abbé Etoc, etc., et particulièrement, de M Ch°Van Kempen, Afection remarquable entre un Palmipède et un Gallinacé ; de M: Mene= gaux, Sur une collection d'oiseaux de Cuba ; de M. Paul Paris, Notes pour servir a lOrnithologie du département de la Côte-d'Or ; de M. E. Gounelle, Pescmpiion «d’une nouvelle espèce de la famille des Trochilidés. ; Cette dernière communication sera accompagnée d’une planche en couleurs d'après une aquarelle de Millot, qui sera distribuée ultérieurement aux trois cents premiers souscripteurs de la Revue. VENTE SAN Fes + Revue Francaise d'Ornithologie Seientifique et Pratique PRÉSENTATION Leprincipe dela division du travails’impose en matière de lectures comme dans tout le reste. Alors que les savants, pour avancer d’un pas dans la con- naissance, sont contraints de se spécialiser étroitement, on ne peut guère exiger des curieux, — ce terme étant pris dans sa meilleure acception, — les études préalables nécessaires à lintelligence des travaux publiés par les maîtres dans toutes les sciences, dont chacune est le domaine presque ex- clusif de chacun d’eux. On ne parle ici, bien entendu, que des lecteurs instruits, nécessairement cantonnés dans une spécialité, les autres étant voués aux recueils de vulgarisation. C'est pourquoi les ornithologistes de France, nombreux encore dans ce pays où la science de l’oiseau connut jadis de si glorieuses périodes, et où elle possède encore des maîtres éminents et de passionnés amateurs, auront leur journal, comme ceux d'Allemagne, d'Angleterre et d'Amérique ont les leurs. | La «Revue Française d'Ornithologie » ne s’occupera que de l'oiseau, mais de tout ce qui est de l’oiseau : anatomie, classification, synonymie, descrip- tions techniques, faunes, d’une part ; de l’autre, mœurs, migrations, mues, modes de nidification, œufs, chants et autres faits touchant à la biologie et à la psychologie. La place de l'élevage de luxe et d'observation y est ainsi toute marquée, parce que l'étude de l'oiseau captif est indispensable à la connaissance de la vie des espèces exotiques et doit rendre à la biologie, et parelle à la systématique, d’inappréciables services. La «Revue Française d'Ornithologie » compte sur la collaboration efficace de tous ceux qui aiment cette science charmante et en font leur unique étude ou l'occupation deleurs loisirs : collaboration financière, manifestée par de nombreux abonnements ; collaboration intellectuelle surtout, puisqu'elle n'existera que parles travaux etles communications qu’ils lui enverront. S'ils n’ont rien à dire, elle se taira. Mais les encouragements et les concours empressés qu’elle a reçus d’hom- mes comme MM. Louis Bureau, Xavier Raspail, G Mingaud, Ch. Van Kempen, Menegaux, Louis Ternier, Delaurier, Eug. Simon, Paul Paris, et de tant d’autres, permettent de croire que son apparition correspond à un secret désir de tous, et que tous auront à cœur de la soutenir de leur science et de leur autorité. Le X. Rasparz. — Le Corbeau Freux LE CORBEAU FREUX AU POINT DE VUE DE SON UTILITÉ par Xavier RASPAIL En inscrivant le Corbeau Freux (Corus frugilegus) en tête de cet arücle, je suis amené à mettre en lumière l'ignorance qui subsiste encore sur la bio- logie de cet oiseau. De nos jours, les recherches dans le domaine de l’ornithologie européenne ne peuvent l’enrichir d’espèces nouvelles, tout au plus peut-il exister encore quelques doutes sur certains oiseaux tels que l’Épervier majeur, la Hoche- queue d’Yarrell que des ornithologistes considèrent comme des races locales et que, pour ma part, je suis porté à admettre comme de bonnes espèces après l’étude que j’ai pu en faire au point de vue de l’oologie. Mais si on aborde le côté pratique de l’ornithologie, c’est-à-dire l’étude des mœurs des oiseaux et surtout de leur régime alimentaire, qui seul peut les faire classer comme utiles ou nuisibles, on ne tarde pas à S’apercevoir qu'il existe des erreurs séculaires qui se sont perpétuées jusqu’à nos jours, sans compter que certains esprits, enclins aux idées paradoxales, viennent de temps à autre accuser les oiseaux les plus notoirement utiles à l’homme, de méfaits qui ne peuvent exister que dans l’imagination de ces naturalistes fantaisistes. J'ai entendu l’un des membres d’un Congrès ornithologique soutenir grave- ment que l’Hirondelleestnuisible justement parce qu’elle purgel’atmosphère des légions de diptères et autres petits insectes qui volent dans l’espace, souvent à de très grandes hauteurs, et dont l’existence, d’après sa thèse, serait nécessaire à la bonne composition de l’air que nous respirons. Et la modeste Alouette si précieuse pour la protection des récoltes et pour laquelle, à ce titre seul, nos ancêtres avaient un culte presque égal à celui des Egyptiens pour l’Ibis, se trouve accusée par certains naturalistes de nos jours de « dévorer le blé et l’avoine nouvellement semés » alors que la pau- vrette, non armée pour fouiller le sol et déterrer les grains enfouis par la herse, ne peut que glaner ceux qui restent à découvert et qui, par suite, constituent une non valeur. Et cette façon de représenter à l’aide de sophismes un de nos plus utiles auxiliaires de l’agriculture comme ne rendant aucun service,n’a d'autre but que d'assurer, sinon de légitimer la destruction qui en est faite dans certains départements du Centre par toute une horde de braconniers. Par une coupable tolérance, qui est une violation flagrante du principe d'égalité de tous les citoyens devant la loi, proclamé parla Révolution de 1789, qui abolit tous les privilèges locaux pour proclamer l’unification de la France, on laisse ainsi capturer les Alouettes par centaines de mille de jour et surtout de nuit, lors de leur passage, sans permis de l’Etat, en temps de chasse prohibée et à l’aide de filets, de lacets, etc., alors qu’un honnête chas- seur, qui paie de notables redevances à l'Etat, est poursuivi par ailleurs etcondamné, s’il lui arrive de selaisser entraîner à tirer sur une bande d’Alouettes de passage le lendemain même de la fermeture de la chasse. Cette petite digression n’est pas trop en dehors de mon sujet, puisque le Corbeau Freux a été mis lui aussi hors la loi à la suite d’une campagne menée avec acharnement par un syndicat de défense agricole très remuant de l’Oise, dont le but non avoué n’était pas tant d'obtenir du Parlement la . X. Rasparz. — Le Corbeau Freux 3 . loï qui a été votée pour la destruction des couvées des Freux, que l’espoir d’arriver, en exagérant les méfaits des Corbeaux, à conquérir pour le paysan le droit, sous prétexte de défendre ses récoltes contre les animaux nuisibles, de circuler librement, en tout temps, avec un fusil en-allant aux champs. C'est le rêve caressé dans les campagnes, et dont la réalisation amènerait à courte échéance l’extinction complète du gibier qui constitue une de nos richesses territoriales. Si je prends la défense du Corbeau Freux, dont le plumage, le cri, la démarche peu gracieuse sont loin de le rendre sympathique, c’est unique- ment en raison de son rôle si puissamment pondérateur des nombreux enne- mis de nos cultures qui, sans lui, prendraient, grâce à leur vertigineuse repro- duction, un développement progressif tel qu’un grand nombre de végétaux des plus utiles ne tarderaient pas à disparaître de notre sol. En général, on fait une confusion entre le Corbeau Freux que je déclare des plus utiles et le Corbeau corneïlle(Coreus corone) qui est certainement plus nuisible que les rapaces diurnes et qu’on ne saurait trop détruire par tous les moyens. Si ce dernier arrive chez nous en grand nombre à l’automne pour y passer l'hiver et en repart au printemps, pour aller nicher dans les régions boreales,ilen reste un certain nombre de couples qui se reproduisent réguliè- rement dans nos bois, en établissant leurs nids à une assez grande distance les uns des autres. Alors que le Freux ne s’attaque qu'aux plus petits mam- mifères, Mulots, Campagnols, surtout aux jeunes qu’il découvre dans le nid, et qu'il ne recherche pas les œufs des petits oiseaux, la Corneille se montre destructive à l’excès du gibier à plumes et à poils ainsi que de toutes les couvées d'oiseaux en général; elle met au pillage les œufs de Faisans, de Perdrix qu’elle peut découvrir en l’absence des couveuses, détruit les jeunes poussins qu'elle surprend hors des couverts, attaque les jeunes levrauts tapis dans un sillon ou à l’abri d’une touffe d’herbe et les dépèce en un clin d'œil, en leur enlevant la peau par lanières à chaque coup de son bec puis- sant. Or,on se désintéresse de ses méfaits si désastreux et on s’acharne sur le Freux qui supporte la vindicte publique sous toutes ses formes ; il est même né un sport nouveau très recherché, qui consiste à fusiller les jeunes au moment où ils commencent à sortir des nids et à essayer leurs ailes, dans les pares où se sont établies les nombreuses colonies appelées corbeautières. I1 me paraît assez suggestif de citer ici un fait qui montre jusqu'où peu- vent aller les moyens employés par les meneurs de cette campagne afin d'empêcher la moindre protestation de se produire contre cet ostracisme outré auquel est voué le Freux. Au moment où la destruction des nids réunis en grand nombre sur certains points de l'Oise allaitcommencer, —la loi concernant les Corbeaux n’ayant pas encore été votée, —je demandai au secrétaire de mairie d’une localité où on se disposait à procéder à ces exécu- tions en masse, s’il ne pourrait pas me procurer, moyennant finances, un certain nombre de jeunes aussitôt qu'ils auraient été tués, désirant rechercher ce que contenait leur gésier pendant leur éducation dans le nid. Quinze jours après, m’arriva une caisse contenant vingt jeunes dont l’aspect misérable me frappa tout d’abord ; le plumage terne et sali n’était/pas'celui d'oiseaux tués en pleine santé, c’est-à-dire au cours de leur développement normal dans le nid. En les autopsiant, la supercherie me sauta aux yeux. Ces jeunes avaient été conservés quelques Jours vivants et gavés avec un mélange de débris ramassés dans un grenier. Je ne trouvai, en effet, dans les gésiers présentant une coloration morbide d’un jaune ocreux, qu'un mélange de glumes et de fragments d’épis de blé parmi lesquels se trouvaient des grains de céréales, entre autres de seigle, qui nese sème qu’en automne et qu’il était impossible aux parents de trouver dans les champs en avril, Supercherie 4 X. Raspaiz. — Le Corbeau Freux bien maladroite, ear point n’était besoin d’être naturaliste pour la décou- vrir ; pour qu’elle pût réussir, il aurait fallu tout au moins gaver ces jeunes de blé, pour essayer de faire la preuve des dégâts du Freux dans les embla- vures du printemps. J’appris que ce secrétaire de mairie était justement l'ami du rédacteur en chef de l'organe du syndicat, et qu'ils avaient voulu me mystifier et me faire admettre que les jeunes Freux sont nourris exclu- sivement de matières végétales, alors qu'ils le sont d'insectes et de petits mammifères. J’aborde l’accusation contre le Freux d’être nuisible à l’agriculture. Il est incontestable qu’au temps des semailles de automne et du printemps; il peut commettre des déprédations, mais j’ai la conviction qu’on les exagère et qu’elles ne sont jamais absolument destructives; je m’appuie sur les remarques que j’ai pu faire maintes fois concernant des champs nouvellement ensemencés sur lesquels lesCorbeaux venaient s’abattre par bandes et qui n’en donnèrent pas moins de bonnes récoltes. Depuis les nombreuses années que je voyage sur la ligne du Nord, j’ai été à même de faire ces constatations, notamment dans les plaines de grande culture de Survilliers et de Louvres que traverse la voie ferrée. Mais souvent aussi, j’ai remarqué que les Cor- beaux se trouvaient tout aussi nombreux sur les luzernières, dédaignant les pièces à proximité nouvellement ensemencées en blé et que, par conséquent, c'était une toute autre nourriture qu’ils recherchaïent de préférence. J'ai donc été porté à admettre que si les Corbeaux mangeaïent des grains de blé nouvellement ensemencés, ils devaient, guidés par leur odorat mer- veilleux, ramasser en même temps des larves, des chrysalides que le labourage avait remontées à la surface du sol et que la herse avait ensuite dégagées et mises à portée de leur bec, et j’en ai tiré cette conclusion que là oùles insectes et les vers sont rares, les dégâts qu'ils causent pour se nourrir sont plus appréciables. C’est la raison qui fait que, par les temps de neige et poussés par la famine, ils s’attaquent aux meules de céréales construites dans les champs. Dans cet ordre d’idées, j’ai été heureux de me rencontrer avec mon vénéré et regretté collègue, M. Jules Vian, ornithologiste des plus distingués et des plus judicieux ; je reproduis la note qu’il publia à ce sujet en 1881, dans le Bulletin de la Société Zoologique de France : | « J’ai entendu souvent professer cette opinion que les Freux se répandent en troupes dans les champs ensemencés et y causent des dégâts considé- rables. « Voici un fait dont j’ai été témoin qui me fait croire que cette opinion est au moins exagérée, si même elle n’est pas complètement erronée, « Dans les premiers jours de novembre 1878, à Houdan, petite ville de Seine-et-Oise, j'avais vu le fermier d’une pièce de terre d’environ trois hectares voisine de nos murs, semer du blé et herser dans une même journée. « Dans les deux jours qui ont suivi, plus de deux cents Corbeaux ont envahi cette pièce du matin au soir, paraissant tous exclusivement occupés à recueillir des aliments dans le sol. « À mon retour, en mai, jai été surpris de trouver un blé magnifique sur cette pièce de terre, bien que généralement la plaine ne fut pas belle cette année-là dans le pays. | « Jai cru que le fermier avait réensemencé son champ, mais il m’assura qu'il ne l’avait pas fait, ayant déjà remarqué qne la visite des Corbeaux ne nuisait pas à ses récoltes. E « Si, pendant deux jours, chaque coup de bec des 200Corbeaux avait en- … levé un grain de blé, il ne serait pas resté un seul grain et la récolte aurait été nulle ; il me paraît donc évident qu'ils mangeaiïent exclusivement les EN Ra 7 X. Raspairz — Le Corbeau Freux 5 vers et les larves que la herse avait mis à leur portée; ce qu’il y a de certain, c’est qu'ils n’ont pas commis de dégâts dans le champ, malgré leur nombre relativement considérable. » Un tel témoignage est bien fait pour ébranler cette croyance erronée à la nocuité absolue du Freux, le fermier lui-même déclarant à M. Jules Mian n'avoir jamais remarqué que leur séjour dans son champ ait nui à ses récoltes. » Dans une excellente étude sur le Corbeau Freux et son utilité au point de puede l'agriculture et de la sylviculture, présentée au quatrième Congrès international d’ornithologie de 1905, M. le comte Visart de Bocarmé, natu- raliste belge et mon distingué collègue à la Société zoologique de France, se prononce tout aussi catégoriquement : © Je crois, dit-il, que le préjudice causé aux semailles est fortexagéré, car J'ai vu souvent des champs fréquentés par les Freux, à l’époque de l’ense- mencement, produire des récoltes magnifiques. De Selys dit n’avoir jamais vuvde vides réels occasionnés par les Freux dans les champs cultivés et-mon père m'a affirmé aussi n’avoir pas constaté un dommage appréciable causé par ces oiseaux dans ses récoltes. Je crois que le Freux ne cause du tort qu'aux semailles faites tardivement par suite de circonstances diverses, et c’est l'avis de plusieurs cultivateurs, mes voisins. » Par semailles tardives, il faut entendre celles faites tard, en automne, et-par conséquent à une époque où l’insecte a ou disparu dans des retraites inaccessibles au bec des Freux, ou cessé d'exister. M°Misart de Bocarmé a examiné depuis 1902 jusqu’en 1905, 251 esto- macs de Freux tués à différentes époques de l’année et je crois intéres- sant de reproduire le résultat de ses autopsies : 27 estomacs contenaient des-grains ; 12, grains et insectes; 5, des fruits; 126, des insectes et pas de grains ; 58, grains d'avoine provenant de crottins, restes d’immondices, Lombrics, Limaces, Cloportes, petites graines diverses de plantes sauvages ; 3, -Mulots et Campagnols ; enfin, 20 estomacs vides (surtout au cours de l'hiver). Le relevé des animaux nuisibles, que fait suivre M. Visart de Bocarmé, montreles services que le Freux rend à l’agriculture en général, en échange du préjudice qu'il peut causer aux semailles et qui, de l’avis de nombreux observateurs, n’est pas aussi important qu'on a bien voulu le faire croire pour motiver la guerre acharnée qui a été déclarée à cet Oiseau. En voici le tableau éloquent : 4 Souris et Campagnols ; 2. Silphe des betteraves (Si/pha opaca) qui autrefois s'était multipliée dans les départements du Nord de la France au point d’anéantir des champs entiers de betteraves. Hanneton et sa larve en abondance (Welolontha vulgarts). Maupin strié (Agriotes striatus, dont la larve ronge les racines du blé et fait souvent des ravages considérables. Autres larves d’Élatérides du genre Agriotes et tout aussi nuisibles. Nombreux Charançcons du genre Æhynchites, Polydrosus, Phyl- lobius, si nuisibles surtout aux ärbres fruitiers dont ils détruisent les bourgeons, les jeunes pousses, ete. Casside nébuleuse (Cassida nebulosa) dont la larve ronge les feuilles de plusieurs plantes. &. Noctuelle des moissons (Agrolis segetum). (°PLSA Hs Co af 6 X. RaspaiL, — Le Corbeau Freux 9. Plusie gamma (Plusia gamma L.) dont la chenille a souvent détruit des champs entiers de betteraves ainsi que j’en citerai plus loin un remar- quable exemple. 10. Perce-oreilles (Forficula auricularia) rarement. 41. Larves de la Tipule des prés (Tipula oleracea) larves très nuisibles ap- pelées par les Anglais Vers à jaquette de cuir ; rongent les radicelles des graminées, des betteraves, des légumes, causant des dommages notables aux prairies. 12. Taon (Tabanidæ) rarement. 13. Œstre du cheval (Œstrus equi) larves trouvées par les Freux dans les : crottins de chevaux. 14. Géophile (Geophilus), mille-pattes. 15. Cloporte (Oniscus murartus) rarement. 16. Limace des champs (Limas agrestis). 17. Des chenilles dont il n’a pas été possible à M. Visart de déterminer l'espèce. Quant aux insectes ou autres animaux reconnus comme utiles ou indif- férents rencontrés au cours de ces 251 autopsies, leur nombre est insignifiant et encore presque tous n’y ont été constatés que très rarement: Seuls peuvent être en réalité considérés comme utiles, leCarabe doré (Carabus auratus) d'une part et le Lombric terrestre, de l’autre, en faveur duquel je proscris sans pitié la Taupe qui s’en nourrit presque exclusivement. M. Visart de Bocarmé a trouvé avant midi, dans un seul estomac de Freux, 20 larves de Tipula oleracea et dans un autre 14 Vers blanes et un Hanneton. Nul ne peut ignorer que le Hanneton est le plus dangereux ennemi depres- que tous les végétaux qu’il dépouille de leurs feuilles, à l’état d’Insecte parfait, et dont il mange les racines, à l’état de larve, pendant les deux années: que met cette dernière à se développer avant de se transformer en nymphe: Kunckel d'Hereulais, dans l’édition française qu’il a donnée des Insectes de Brehm, cite comme exemple les ravages causés à la culture de la betterave à sucre, près de St-Quentin, où la perte fut, en 1868, estimée à 160 millions de kilogrammes de racines, soit environ 4 millions de francs. On voit par là, les services inappréciables que les Freux sont en état de rendre à une de nos plus riches cultures en venant s’abattre dans. des champs de betteraves envahis par le Ver blanc que leur flair puissant leur fait découvrir au moment où il ronge la racine de la jeune plante et qu'ils atteignent de leur bec organisé pour plonger et fouiller dans le sol. Voici un autre exemple du: rôle si efficacement protecteur qu’exerce le Freux pour la culture de la betterave. Il s’agit cette fois de la destruction d’une Chenille redoutable, la Plusie gamma. Dans le courant de l’année 1902, je reçus une lettre d’un grand industriel français qui avait installé, depuis quelques années, une importante fabrique et raffinerie de sucre à Ripiceni (Roumanie), pays dont les terres pour ainsi dire vierges donnent avec la betterave des rendements d’une richesse sac- charine inconnue en France. La prospérité de cette fabrique ne faisait que s’accroître, lorsqu’apparut un véritable fléau menaçant d’annuler la culture de la betterave dans cette région et, par suite, de ruiner totalement un établissement dans lequel plusieurs millions de capitaux se trouvaient en- gagés. Il s’agissait d’un insecte qui ravageait les plantations et contre lequel il était fait appel à mes connaissances de naturaliste pour le déterminer et indiquer si possible un procédé efficace pour le combattre. Le directeur s’était d’abord adressé à des naturalistes renommés de l’Allemagne, notam- ment à Berlin, et avait déjà essayé divers procédés de destruction trèscoûteux X. Rasparz, — Le Corbeau Freux 7 et presque impossibles à mettre en pratique sur une étendue de plus de mille hectares. Celui qui paraissait donner les meilleurs résultats con- sistait à faire passer le rouleau sur les plantations à l’effet d'écraser les chenilles, mais il causait, en même temps, en grande parte, la destruction de la plante. Cette chenille, dont plusieurs exemplaires m’étaient envoyés, me parvint . dans un état de détérioration qui ne m'en permit pas la détermination ; mais la description du papillon qui m'était donnée suffisait à le faire recon- naître ; il s'agissait de la Plusie gamma connue déjà pour avoir détruit dans certaines contrées de la France, des champs entiers de betteraves. J’indi: quai deux moyens de combattre la reproduction intensive de ce Lépidoptère et qui consistaient à faire traîner des filets sur le sol.au moment de l’éclosion du papillon et à asperger les plantes couvertes de chenilles avec de l’eau de savon noir additionné de pétrole. Mais comment arriver à opérer sur des étendues aussi considérables, et à quel prix ! Tout semblait done compromis, lorsqu'un beau jour, au moment où les Chenilles avaient atteint leur plus fort développement, on vit arriver des nuées, « des nuages» de Corbeaux, pour me servir de l'expression de mon correspondant, qui vinrent s’abattre sur ces plaines et se mirent à dévorer les Chenilles, sous les mandibules desquelles la plante disparaissait pour ainsi dire d'heure en heure, menaçant de laisser à bref délai la terre complètement nue. Pendant huit jours, ils poursuivirent leur œuvre bienfaisante et quand, au bout de ce temps, ils disparurent par où ils étaient venus, des grandes steppes de la Russie, il aurait été difficile de trouver à récolter une seule Chenille. Alors que l’homme allait être, une fois de plus, vaincu par un infime insecte, le Corbeau vint sauver une situation jugée comme désespérée et, par ainsi, se trouva justifiée cette pensée de Michelet : l'oiseau peut vivre sans l’homme, l’homme ne peut vivre sans l'oiseau. Maconviction sur l'utilité du Corbeau Freux ne date pas d’hier,elleremonte hélas, bien loin dans mon passé, au temps où, jeune chasseur, je cherchais toutes les occasions de faire un coup de fusil. Ayant avisé, un matin, de nombreux Freux dispersés dans un pré, je profitai d’un fossé profond, alors à sec, qui longeait ce pré, pour approcher à portée les moins éloignés de ces oiseaux, En me haussant avec précaution, car la méfiance des Cor- beaux est extrême, J'aperçus, à une quarantaine de mètres, deux Freux très actionnés à fouiller de leur bec sous une toufte épaisse d'herbes, puis tout à coup, semblant se disputer une proie ; à ce moment, les tenant en joue, je tirai. Un seul resta sur la place et lorsque je le ramassaï, il avait encore dans le bec un tout jeune campagnol qu'il venait de tirer du nid mis à découvert dans lequel grouillaient trois autres jeunes qui, sans ma déplorableinterven- tion, auraient été mangés par ces Freux. De ce jour, je ne tirai plus sur un seul Freux, alors que, par contre, j'ai employé tous les moyens pour détruire la Corneille autant que cela m'a été possible. J'avais compris que, d’après ce que je venais de voir, ces deux Freux avaient accom- pli ce queleurs congénères devaient faire partout où leur odorat si subtil leur permet de découvrir l'emplacement d’un nid deMulot ou de Campagnol, rongeurs si redoutables pour les récoltes, et on peut mettre sur le compte de la guerre irraisonnée qui a été faite à ces Oiseaux, l’envahissement de Campagnols qui vinrent ruiner littéralement certaines contrées de la France. Les Freux, traqués et détruits dans les bois des départements voisins des Charentes, à l’aide du soufre que l’on faisait brûler par les nuits noires sous les futaies où ils se rassemblaient en grand nombre, n'étaient plus re- venus dans les plaines où ils allaient chaque jour chercherleurnourriture. Le Campagnol, délivré de son principal pondérateur naturel, prit, dès lors, l | NP Las Set LU de PR SATA PRES 2. ps dé Co 27 tee 8 X. Raspaiz. — Le Corbeau Freux grâce à sa fécondité excessive, un tel développement que ces campagnes furent promptement dévastées et aux prises avec la misère. Les pouvoirs publics durent venir au secours de ces populations en détresse ; des commis- sions composées de savants furent envoyées pour expérimenter des pro- cédés de destruction très coûteux qui réussirent à détruire en partie les campagnols, mais qui eurent comme conséquence de faire périr en même temps le gibier, les oiseaux en général, et jusqu'aux animaux domestiques. Il en fut de même dans l'Oise où les destructions successives firent émigrer les Freux dans des contrées plus hospitalières et amenèrent, comme dans les Charentes, une pullulation telle de Gampagnols que toute culture devint impossible dans certaines localités. On fit ensuite appel à grands eris au Parlement pour secourir les populations si durement éprouvées. C’est ainsi que l’homme, en venant porter le trouble dans cette harmonie pourtant si admirable de la nature, qui ne permettait à aucun être orga- nisé du Règne animal, comme du Règne végétal, de devenir, par un déve- loppement excessif, un danger pour l’existence de tous les autres, s’est constitué lui-même le propre ennemi de ses intérêts dans son ignorance des lois fondamentales qui ont présidé à l’organisation universelle. Eh bien, en admettant que le Freux cause réellement pendant le temps des semailles les dégâts qu’on lui reproche et qui sont loin d’être admis par de nombreux et savants observateurs ; il ne serait nuisible que pendant six semaines en automne et six semaines au printemps, soit en tout pendant trois mois, alors que pendant les neuf autres, il compense au centuple le tort qu'il peut faire à l’agriculture par la destruction incessante des animaux nuisibles devant lesquels l’homme reste si souvent incapable de se protéger lui-même. Plus les bandes de Freux sont nombreuses dans les plaines et surtout dans les prairies, plus on doit songer au nombre incalculable d'insectes dangereux pour l’agriculture qu’ils extraient du sol au cours d’une seule journée, ce dont nous avons eu un exemple éloquent à propos de la culture betteravière en Roumanie. Afin d'éviter un prélèvement même minime des semailles, javais indiqué un moyen de les mettre à l’abri de la recherche des Corbeaux ou de tout autre animal, moyen des plus simples, qui consistait à enrober le grain de blé de goudron de houille et à le rouler ensuite dans la cendre de charbon de terre ; opérations qui ne demandent pas plus de temps que le chaulage et le sulfatage et d’une dépense insigmifiante. Ainsi traité, le blé peut être semé à la main aussi bien qu’au semoir et se trouve protégé, chaque grain représentant pour l’oiseau qui l’absorberait une indigeste pilule de goudron qui, certainement, n’aurait pas l’heur de lui plaire. Malheureusement, en préconisant ce moyen de protéger les semailles (moyen dont j’ai pujuger l'efficacité) et par suite delaisserle Freux continuer à poursuivre en paix son rôle protecteur, je venais à l’encontre de la cam- pagne 6i énergiquement menée pour obtenir sa destruction obligatoire, et on me le fit bien voir en contestant sa valeur ou en le passant sous silence. Je termine ce plaidoyer en faveur d’un oiseau méconnu par la grande masse comme un de nos plus précieux auxiliaires, avec la satisfaction de m'être trouvé en parfaite communion d'idées avec d’éminents savants, de consciencieux observateurs, parmi lesquels je citerai, en plus de M: Jules Vian et du comte de Bocarmé, M. Ernest Olivier, directeur de la Revue scientifique du Bourbonnaïs, qui m’écrivait : « C’est avec plaisir que je vois que vous êtes complètement d'accord avec moi sur le genre de vie du Corbeau Freux. J’ai toujours déploré les massacres que l’on fait de ces oiseaux que je considère comme très utiles à l’agriculture, vu l'énorme MAMAN AT. PU ONE 07 D E. Simon. — Notes Critiques sur les Trochilidés 9 consommation d'insectes nuisibles qu’ils font tout le cours de l’année», et . M. Rogeron qui, dans une lettre qu’il m’adressait de son chàteau de l’Arceau, près Angers, s’exprimait ainsi : « J’aicombatiu comme vous étsans plus de succès pour la conservation du Freux dans notre département de Maine- et-Loire, et cet oiséau, que les cultivateurs devraient vénérer, est toujours considéré comme un oiseau nuisible ». NOTES CRITIQUES SUR LES TROCHILIDÉS par E. SIMon I. — Sur les LAMPORNIS HENDERSONI Cory et PREVOSTI Lesson. Le Lampornis Hendersoni, décrit par Cory en 1887 (in Auk, IV, p. 177), de l'ile Viega Providencia (1), a généralement été considéré comme une forme locale du L. Prevosti Lesson, espèce répandue du Mexique au sud du Costa- Rica. Ayant pu en étudier un exemplaire authentique, donné par l’auteur dont il porte l'étiquette, dans la collection Boucard, au Muséum de Paris, j'ai été frappé de sa ressemblance avec un Lampornis que j’avais reçu de Petare, près de Caracas, et que jeregardais comme un L. rigricollis anormal, sans en avoir fait d'étude spéciale. D'un autre côté, jai vu dans la collection de M. W. Rothschild, à Tring, quelques oiseaux semblables, envoyés par E. André, des Andes de Gumana, dans le Vénézuéla Nord-Oriental. -Ces diverses localités, très éloignées les unes des autres, sont cependant situées à peu près sur le même parallèle et ilest probable que l’espèce est dis- séminée dans toutes les montagnes littorales qui bordent au sud le golfe du Mexique, de la pointe de Paria à l’est, aux îles Viega Providencia et S. Andres à l’ouest. L. Hendersont Cory diffère de L. Prevosii par le bec plus court et plus robuste, de 18 à 19 mil. (au lieu de 25 à 26 mill.), semblable à celui de L. n1- gricollis Vieillot ; par la bande noire de la gorge prolongée sur la poitrine en ligne graduellement atténuée jusqu’à l’abdomen (coupée droit au niveau de la poitrine chez L. Prevost) ; les sous-caudales noirâtres, le plus souvent vert-bleu foncé au disque (vert bronzé foncé passant au noirâtre à la base chez L. Prevosti) ; les rectrices médianes noires à peine teintées de bronzé obscur sur les bords (bronzé plus ou moins rougeâtre chez L. Prevosti). Contrairement à ce que dit O. Salvin (Cat. XVI, p. 99, et Biol. centr. Amer., Av.Il, p. 279), ces caractères de coloration m'ont paru assez cons- tants. Quoi qu’il en soit, l’espèce est faiblement caractérisée, mais si on devait la rattacher à l’une des formes anciennement connues, il serait mieux de la considérer comme une sous-espèce de L. nigricollis, dont elle est certaine- ment plus voisine que de L. Preposti. (4) Les îles Viega Providencia (Old Providence des auteurs anglais) et S. Andres sont situées sur la côte orientale du Nicaragua, au large du grand banc des Mosquitos. 10 F. Masse. — L'Instinct chez la Foulque J. Gould, le premier, dans sa Monographie (I, pl. 75), a appliqué le nom de Z. Prevosti à l’espèce du Mexique et de l'Amérique centrale, mais peut- être à tort ! Trochilus Prevosti Lesson est en effet décrit sur un jeune (Col., p. 87, pl. 24) dont l’auteur ignorait la provenance et qu’il donne avec doute comme de Surinam dans son Index (p. XII, n° 21); il est fort possible que ce ne soit que le jeune du Z. gramineus (espèce dominante dans les Guyanes), suppo- sition d’autant plus permise que Lesson dit «on le prendrait pour le jeune du Colibri & plastron noir (L. nigricollis), mais il s’en distingue par son bec plus court ». Or, L. Prevosti de Gould et des auteurs modernes diffère pré- cisément de toutes les autres espèces du genre par son bec plus long. De son côté, J. Bourcier a décrit en 1843 (Rev. Zool. 1843, p. 99), sans citer Lesson quil paraît ignorer, un Trochilus Prevosti de Caracas ; cette localité pourrait faire supposer qu’il s’agit du L. Hendersoni, mais elle est très probablement erronée, car ce que l’auteur dit de la longueur du bec, 27 mill., ne peut convenir qu’à l'oiseau de l’ Amérique centrale. Je me suis servi du nom générique de Lampornis, car la raison que donne M. C. W. Richmond (in Auk, XIX, 1902, p. 83) pour lui substituer le nom postérieur d’Arthracothorax Boie (Isis, 1831), ne me paraît pas valable. Le genre Lampornis a été régulièrement décrit par Swainson dans le t&. IIT du Zoological Journal, p. 358, paru en décembre 1827, avec une courte diagnose et la citation de trois espèces typiques ; mais dans un article paru quelques mois avant dans le Philosophical Magazine Nat. Se. I, n° 6,, juin 1827, Swainson avait donné la description d’une espèce nouvelle sous le nom de Lampornis amethystinus, en se référant pour les genres à l’autre travail, qui, dans sa pensée, devait précéder. Lampornis ne peut prendre date que du jour de la publication de sa diagnose et s’il a été employé un peu antérieurement, pour une cause qui nous échappe, ce ne peut être que comme #omen nudum ; des trois espèces citées comme types : 1° mango L., 20 pella L., 3° niger Sw., cette qualité revient à la première, selon l’appli- cation qu’en a fait J. Gould. La note de M. C. W. Richmond aura au moins le mérite d’avoir appelé l'attention sur la diagnose, tombée dans l'oubli, du Lampornis amethystinus par Swainson en 1827; cette diagnose très sommaire s’applique parfaitement au Delattria henrica des auteurs modernes qui devra prendre le nom de D. amethystina (Swainson). L'INSTINCT CHEZ LA FOULQUE par Fernand Masse. La façon dont se comporte la foulque commune (Fulica atra L.) dans cer- taines circonstances critiques, est digne de remarque. Traqué et poursuivi par l’homme, sur les étangs. en pleine eau, le long des rives ou au milieu des fourrés de jones et de roseaux, cet oiseau ne tente jamais (du moins sur les étangs du Nord de la France), de se soustraire à ces poursuites, — quels que soient l’ardeur de celles-ci et l’imminence du danger, — en utilisant d’autres retraites que celles de l’étang, théâtre de la chasse, ou d’un étang immédiate: ment voisin: E. Masse. — L'Instinct chez la Foulque 11 La perdrix, la caille et même la bécassine, ainsi que différentes espèces de canards, n'hésitent pas à gagner, en cas de presse, le fourré le plus proche, boqueteau, oseraie, aulnaïe, pépinière. C’est la règle normale, en présence des risques de chaque jour, battues, blessures, oiseaux de proie. Le fourré boisé leur procure un abri peu commode et provisoire, certes. — puisque ces retraites ne leur sont pas familières, — mais immédiat. Il n’en va pas de même avec la foulque. Celle-ci répugne à quitter son élément, l’eau, à quitter même son étang de cantonnement, tant que les nécessités de la migration ne l’y contraignent pas. Tl'est curieux d'observer, par exemple, ce qui se passe au cours d’une battue aux foulques sur un étang du Nord de la France. Dans la plupart des cas, ces étangs sont encerclés de saules, de peupliers, d’aulnois. Parfois même aucun obstacle ne les sépare des prairies ou des cultures qui les bordent, voire de l’étans voisin. Harcelés par les traqueurs et les bateliers, qui battent Peau et les joncs de leurs avirons, les oiseaux, devant la fusillade qui les accueille, s'élèvent progressivement, finissant, après quelques traques, par passer loin hors de portée, à plus de cent mètres, c’est-à-dire beaucoup plus haut que les obstacles les plus élevés, — lorsqu'il en existe, — en bordure d’étang. Mais jamais ils ne tentent de franchir la limite imaginaire qu'indiqueraient dans l’espace des verticales élevées sur le contour des rives (L). I’hiver dernier encore, j’assistais à une de ces battues, et j'étais frappé de l’obstination que les foulques apportaient dans cette tactique, désas- treuse pour elles. et fort agréable pour les chasseurs. Car le vol en grande altitude, tout au moins pendant le jour, déplaît aux foulques, et elles ne tardent pas à s’en lasser. L’étang sur lequel se donnait la battue est limité à l’est par une chaussée où se trouvent quelques maisons. De l’autre côté de la chaussée, s'étend un chapelet d’étangs considérable. Au sud : un canal navigable, bordé de peupliers. A l’ouest : d’autres étangs, sans solution de continuité. Au nord : des prairies nues et des cul- tures également dénudées à cette époque de l’année. Sur l’étang de chasse, la fusillade fut très nourrie. Je brûlai pour ma part une centaine de cartouches. D’autres chasseurs, informés de la date de la battue, s'étaient embusqués sur les étangs voisins, le long du canal et dans les prairies et cultures avoisinantes. Pas un oiseau ne leur vint. Les foulques tourbillonnaient au-dessus de l’étang, se posaient tantôt sur de grands pans de glace, tantôt en pleme eau, d’où elles étaient aussitôt chassées par les bateliers. Mais à aucun moment elles n’essayèrent de s’abriter dans un bosquet d’aulnois au-dessus duquel elles passaient continuellement, ni de gagner les étangs contigus, ni, tout simplement, d’aller se poser au centre d’une prairie en bordure de l'étang, où leur approche eût été aussi impossible qu'en pleine eau. Il semble donc qu’à l’inverse de ce qui se passe pour d’autres genres, l'instinct de la foulque soit exclusivement spécialisé à la vie d’étangs et même à l'étang d'élection, dans certaines circonstances déterminées. Il y a là de quoi surprendre l’observateur, surtout l'observateur chasseur, habitué à voir le gibier en général, principalement lorsqu'il s’agit de sa protection ou de celle de ses petits, embrasser et sélectionner, instantané- ment, avec une sagacité merveilleuse, tous les éléments susceptibles de concourir à sa sauvegarde, quelqu'étrangères que lui soient les contn- gences auxquelles ilse trouve aceulé. (4) Je n’ai noté d'exception à cette règle qu’en cas de blessure grave de l’oiseau ou par temps de brouillard opaque: CRE TAPER sé ONE RL PE PE 2 ES RU 12 P. Paris. — Dates d'arrivée et de départ des Hirondelles Faut-il conclure à un état d’infériorité de la foulque à l'égard des autres oiseaux, sous le rapport de l’intelligence ? Ce serait là, sans doute, un jugement hâtif que ne contresigneraient pas les chasseurs, principaux intéressés, après les foulques.lls savent en effet combien la foulque se montre soupçonneuse, avec quelle exactitude quasi-mathématique elle sait, pendant le jour, apprécier la limite qu’elle ne doit pas dépasser vers l’affût du huttier, alors que tant d’autres palmipèdes, et non des moins farouches, vont se faire fusiller au milieu des appelants. Confessons seulement que là, comme dans bien d’autres cas se rattachant à la vie des oiseaux, il existe une raison déterminante qu'il faut chercher, mais qui nous échappe encore. LES DATES D'ARRIVÉE gr pe DÉPART DES HIRONDELLES (Hirundo rustica Linné) Dans Le DÉPARTEMENT DE LA CôTEe-p' OR par PAUL PARIS Le 25 mars etle {4 avril peuvent être considérés comme les dates extrêmes de lapparition de cet oiseau à Dijon. Les mâles arrivent en même temps que les femelles. Il nous quitte à la fin de septembre ou les premiers jours d’octobre. » (Catalogue des oiseaux de la Côte-d'Or. Dr Marchant, Dijon, 1869) Ces dates paraissent n’avoir pas varié, si on s’en rapporte au tableau suivant, malheureusement très incomplet, principalement en ce quiconcerne les observations météorologiques, pourtant si importantes. Les premières hirondelles apparurent en Côte-d'Or dans l’année: 1870, le 6 avril, à Dijon. 1871, le 2 avril, à Dijon, le plus grand nombre le 13 avril, Début du mois, temps très mauvais. 1873, le 25 mars, à Velars-sur-Ouche, le plus grand nombre seulement le 15 avril, à Dijon. Temps très mauvais. 1874, le 25 mars, à Dijon. 1875, le 1e avril, à Dijon. 1876, le 3 avril, à Dijon. Les dernières partent le 12 octobre. 1877. Les dernières le 10 octobre. 1878, le 29 mars, à Gevrey-Chambertin. 1879, le 25 mars, à Dijon. 1879, le 2 avril, à Dijon, Les dernières disparaissent le 10 octobre. Une est encore vue à Dijon le 14 décembre par un temps superbe et excep- tionnel. 1881, le 1e avril, à Dijon ; les dernières le 14 octobre. 1882, le 3 avril, à Dijon; les dernières le 14 octobre. 1883, le 31 mars à Gevrey-Chambertin, par un temps superbe. Les dernières partent le 8 octobre. 1884, le 3 avril, à Dijon. Très beau temps, végétation très avancée. Le plus grand nombre partant le 15 septembre, les retardataires le 12 octobre. 1885, le 31 mars, à Gevrey-Chambertin, ch dé ft mé te at Ds ES PRE TRE Cr) G. Henry. — Votes sur des Poussins d'Astrilds 13 1886, le 31 mars, à Dijon. 4887, le 25 mars, à Dijon. 1888, le 1 avril, à Gevrey-Chambertin. 1889, le 31 mars, à Dijon. 4890, le 27 mars, à Dijon. Température + 20°. 1891, le 4er avril, à Dijon. 1892, le 28 mars, à Dijon.Température + 20. 1893, le 25 mars, à Dijon. Mois très beau et très chaud, 189%, le 5 avril, à Dijon. 1895, le 1 avril, à Dijon. 1896, le 8 avril, à Dijon. 1897, le 23 mars, à Dijon. 1898, le 9 avril, à Dijon. 1899, le 7 avril, à Dijon. 1900, le 29 mars, à Dijon. Mauvais temps, grésil. 1901, le 29 mars, à Heuilley. 1902, le & avril, à Dijon. Température + 17. 1903, le 6 avril, à Dijon. Température + 14.0 1904, le 9 avril, à Dijon. Températuie + 150. 1905, le 4 avril, à Dijon. Température + 18°. Les dernières partant le 24 scp- tembre. — Quelques-unes sont vues exceptionnellement à Dijon, le 11 novembre, temps pluvieux, mais doux. 1906, le 9 avril, à Dijon. Température + 19. 1908, ne Rite à Saint-Jean-de-Losne, le 5 octobre, temps très beau et chaud. 1909, le 23 mars, à Bèze et à Flacey. Temps humide et froid. Pendant cette longue période, les dates extrêmes trouvées sont donc pour les arrivées le 23 mars, années 1897, et 1909 et le 9 avril, années 1898, 1904 1906 ; pour les départs, le 14 octobre, année 1881. NOTES SUR DES POUSSINS DE TROIS ESPÈCES D’ASTRILDS NÉS EN CAPTIVITÉ par Georges HENRY Jean-Jacques Rousseau vieilli herborisait dans le mouron qui couvrait la cage de ses canaris. Il y a aussi d’intéressantes observations à faire sur les hôtes d’une volière d'appartement. La sociabilité des astrilds africains et asiatiques les désigne aux essais d'éducation en commun, sans préjudice des brochettes agréablement colorées que la variété de leurs plumages produit sur les bâtonnets de la cage. Avec un peu de patience, on arrive sans trop de peine à constituer de bons couples, tant par l'élimination naturelle des malades et leur remplacement, que par l’échange des individus de sexe ou d'humeur incompatibles. Pourvus d’une nourriture convenable dont le millet et lalpiste, leslarves de fourmis détrempées et incorporées dans le pain au lait, quelques vers de farine, beaucoup de verdure, et, de temps en temps, un peu de bicarbonate de soude dans l’eau de boisson, font tous les frais ; munis de EN PR TR ETS RAR LAN EN EAN UT 14 G. Henry. — Motes sur des Poussins d'Astrilds nombreuses cachettes, boîtes et paniers de vannerie, ces petites bêtes vivent aussi longtemps, et plus, en captivité, que nos espèces indigènes. J’ai conservé un Combassou (//ypochera nitens) pendant plus de douze années, et un minus- cule Ventre-orange ({Sporæginthus subflavus) a vécu dix ans dans mon cabinet de travail. . Notez qu’en novembre et décembre, mois qui correspondent à la nidifi- cation pour ces habitants de l'hémisphère australe, j'arrive difficilement à maintenir pendant la nuit la température de la pièce à plus de 10 ou 12° cen- tigrades, et que le thermomètre y est parfois descendu à 4°. D’où des pontes pénibles qui enlèvent les femelles faibles. La société de ma volière se composait pour l'ordinaire de bengalis (Spo- ræginthus amandava), d’astrilds cordon-bleu (Uræginthus phænicotis), bec-de-corail (Estrelda astrild), ventre-orange (Sporæginihus subflavus), joues-orange (Sporæginthus melpodus), gris-bleu (Lagonosticta cœrulescens) et d’amarantes {Lagonosticla minima) ; le tout par couples, à l'exception du gris-bleu qui a toujours résisté à mes tentatives matrimoniales, les pseudo- ménages entrant en guerre en même temps que dans ma cage, au lieu d’exécu- ter, comme font les autres, quelque curieuse danse nuptiale, selon les rites de leur race respective. Toutes ces espèces ont pondu chez moi, ce qui n’est pas rare. En outre, deux ont réussi à faire éclore des poussins et une a élevé un jeune. Voici quelques observations faites au cours de ces essais : Sporæginthus melpodus. — Une ponte en décembre 1906. Le 13 novem- bre 1907, malgré la présence des maçons qui exécutent un ravalement devant la fenêtre, les Joues-orange prennent le uid, et se relaient régulièrement sur leurs œufs jusqu’au 29. Résultats, deux poussins trouvés sur le sable, le jabot vide. Z{s sont couverts d’un très long duvet. : Uræginthus phænicolis. — En octobre 1906, mes oiseaux bleus couvent 20 jours de suite sans résultat. Nouvelle ponte en mai 1907. Au mois d’oc- tobre de la même année, ils construisent un nid de ficelle et de mouron sect, sans utiliser la plume ni la ouate, au plus haut de la cage. La ponte se fait sans trop de difficulté, et l’incubation commence le 9 novembre, avec parfois moins de 10°, le matin, dans la pièce. Le mâle couve une bonne partie de la journée et passe la nuit dans un panier voisin du nid. Le 23 novembre, un poussin mort est rejeté du nid. Le 25, même désastre. Les petits sont maigres, mais bien conformés, sans nourriture dans le jabot. Le dernier poussin est trouvé le lendemain sur le sable de la cage, le jabot vide, mais le bec plein de nourriture, bouillie alimentaire, évidemment cuisinée dans l’estomac des arents avant d’être distribuée aux nourrissons. J’en conclus que le cordon- ben dégorge. Les poussins, comme ceux de Sporæginthus melpodus sont couverts d’un duvet dont la longueur atteint presque un centimètre. Je suis tenté d’attribuer à la longueur des nuits de novembre l’insuccès de cet élevage, l’estomac des poussins étant trop faible sans doute pour supporter un jeûne de quinze heures. Le dernier a vécu cependant trois ou quatre jours au moins, et il avait pu ouvrir le bec le matin même de sa mort, pour recevoir sa ration ; mais il n'avait pas eu la force de l’avaler. Lagonosticta minima. — Des œufs sans coquille sont trouvés en août 1906 dans un nid composé de ficelles, de ouate et de plume. Le mâle est jeune et n'a pas encore toute sa couleur. En novembre, nouvelle ponte qui fatigue beaucoup la femelle. Le 25 juin 1907, je m'aperçois que les amarantes nichent pour de bon. La femelle est à peine incommodée par la ponte. Aussi la saison est-elle favorable. Le nid choisi est placé assez bas. Le 15 juillet, les petits cris des poussins sont entendus. Le 18 un œuf cassé dans lequel est le cadavre d’un jeune prêt à éclore, et un poussin âgé de huit jours à peu près, des tuyaux de héhé de dati: ‘fe SOIR PPT ONE EN RNIEEE CRE QUE TORRES AMP EL LE 2 Notes et Faits Divers 15 ———————————————————————————————————————————————_—_—_—_—_— plumes déjà développés aux ailes, et un commencement de queue, l'œil entr’ouvert, sisent au fond de la volière, sous le nid. Contrairement à ceux de Sporæginthus et de Uræginthus, le poussin de Lagonosticta minima est à peu près complètement nu, n’ayant qu'un duvet très rare et très court, à peine visible. Le troisième poussin est sorti du nid le 24 juillet au soir. Le mode de nutrition des jeunes mérite d’être signalé et de retenir l’attention, Accroupi, la tête renversée et le bec en l’air, par une torsion singulière du cou, le poussin saisit dans son bec celui des parents, et ceux-ei dégorgent la nourriture en secouant spasmodiquement la tête et la gorge, exactement comme le font les pigeons et les perruches. Dans les huit jours qui suivent la sortie du nid, le jeune amarante com- mence à gazouiller. Il est plus brun que la mère, sans apparence de carmin, le bec noir. Dès le milieu d’août, le rouge apparaît autour du bec et au erou- pion, et le bec prend une teinte violacée à la base. En octobre, il est com- plètement rouge, quoique d’un carmin moins brillant que celui de l'adulte. Je ne sais si les détails biologiques exposés ici sont connus. En tout cas j'apporte mon témoignage et ma petite contribution à l'étude des poussins, qui préoccupe de plus en plus, et avec raison, les ornithologistes. Les jeunes de Lagonosticta minima naissent on peut dire nus ; ceux de Sporæginthus melpodus et de Uræginthus phœnicotis sont au contraire couverts d’un duvet très long et très fourni. Le mode de nutrition des jeunes est encoré peu connu pour beaucoup d’espèces de passereaux, et bien des systématistes mêmes regrettent notre ignorance sur ce point. J’avoue que je ne m'attendais as à voir des plocéidés déjà très insectivores, comme Lagonoslicta, pratiquer a régursitation intensive des colombidés et des psitaccidés. NOTES ET FAITS DIVERS Note sur deux cas d’albinisme. — En décembre dermier, à quinze Jours d’inter- valle, il me fut apporté un merle (Turdus merula) tapiré de blanc, yeux noirs, comme ayant été tué à Langogne (Lozère), et un moïneau (Passer domestlicus) complètement blanc, à yeux rouge pâle, tué à Châteauneuf-de-Randon (Lozère). La distance qui sépare ces deux localités est d'environ 30 kilomètres. Il est curieux de constater que deux cas d’albinisme se soient rencontrés dans une même région, et à quelques jours d'intervalle, alors que j'étais resté près de dix ans sans en voir un seul. Les deux sujets figurent dans les vitrines du Muséum. G. MinGaun, Conservateur du Musée d'histoire naturelle de Nimes. Sur une couvée précoce de Perdrix.— Un de mes parents, habitant les environs de Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais), me signale une trouvaille extraordinaire, faite le 22 mars dans sa propriété. Au pied d’un hêtre, un œuf de perdrix avait été apporté soit par une pie, soit par un geai, qui fréquentent beaucoup cet arbre. Get œuf contenait un petit, mort, parfaitement conformé et prêt à éclore ; il était cou- vert de son duvet. Il me semble qu’en outre de la précocité étonnante des parents, il y à un fait remarquable : que ces œufs ont dû être couvés en pleine neige, car nous en avons eu dans le Nord dela France, pendant une quinzaine de jours, entre 45 et 25 centimètres. Mon parent recherche le reste de la couvée et s’il la retrouve, les lecteurs de cette petite notice le sauront. Saint-Omer, 25 Mars 1909. Ch. Van KEMPEN. Ar 10 Extraits et Analyses La Mouette tridactyle à Paris. — Les froids très vifs du dernier hiver ont valu aux Parisiens de nombreuses visites de mouettes. Pour ma part, j’ai noté quinze fois leur présence sur la Seine, à Auteuil, entre le 27 décembre 1908 et le 17 mars 1909, ce jour-là par une température très douce et un faible vent deS.-O. Du reste il semble impossible d'établir une concordance entre la température ou la direction du vent et la présence de ces oiseaux. Le 16 février, par exemple, par un glacial petit vent d’Est qui détermina, vers 8 heures du matin, un verglas subit, il y avait un volier d’une douzaine de mouettes pêchant entre le pont de Grenelle et le pont Mirabeau. En général, toutefois, c’est par vent d'O.-N.-O. ou d’O.-S.-0. qu’on les rencontre, en petites troupes de 4 ou 5 individus, rarement plus. Quelquefois même, c’est un oiseau isolé, qui vole quelques heures au même endroit, le matin, et dis- paraît. Je n’ai jamais revu pendant l’après-mdi, les vols que j'avais rencontrés entre dix et onze heures du matin. En amont du fleuve, je n’en ai pas rencontré au-delà du pont d’Iéna, quoique j’aie vu bien des fois jadis des mouettes à l’écluse de la Monnaie Mais c'était des Mouettes rieuses (Larus ridibundus L.), tandis que cette année, il s’agit de la Mouette tridactyle (Rissa tridactyla L.), à ce qu'il m'a semblé. J’ajoute que l’on voit assez souvent, pendant les froids. tant à Auteuil qu’à Bercy, la Corneïlle mantelée pêcher au vol sur le fleuve, exactement de la même manière que les mouettes et même en leur compagnie, comme je l’ai constaté le 26 février de cette année. (=) L. D. EXTRAITS ET ANALYSES HezLzMAyer (C.-E.). Uebersicht der Formen der Gattung Percnostola (Verh. Or- nith. Ges. in Bayern, VIII, 1907-1908, p. 140-143). L’auteur donne la synonymie, les caractères et la distribution géographique de l'espèce typique et des deux sous-espèces. Il fait remarquer que le nom Tlurdus rufus de Boddaert est préoccupé par celui*de Turdus rufus Linné 1758, et par conséquent le nom de Percnostola rufa (Bodd.) 1783 doit céder la place à celui de Gmelin, l’espèce prend donc le nom de Perenostola rufifrons rufifrons (Gm.). (Gmelin, Syst. Nat. 1, II, p. 825,1788, ex-Daubenton, PI. enl. 644, fig. = 9). Il décrit une nouvelle sous-espèce P. rufifrons subcristata de Barra do Rio Neero (= Manaos) et qui, par son bec plus petit, son capuchon moins développé, sa tache postoculaire nue et son habitat se rapproche de P. r. minor Pelz. de $. Izabel sur le cours supérieur du Rio-Negro. Tous ces résultats sont basés sur l'examen d’un grand nombre de spécimens appartenant aux musées de Ting, de Paris, de Vienne et du comte de Berlepsch, etc. MENEGAUXx (A.) Description de deux formes nouvelles d'oiseaux rapportés de la Bolivie par la Mission de Créqui-Montfort (Bull. Mus. Paris, p. 340, 1908). Agriornis andecola paznæ n. subsp. est caractérisé à première vue par la couleur du corps d’un brun blanchâtre en dessus et en dessous et par celle des ailes et de la queue beaucoup moins foncée que celle d’A. and. andecola d’Orb., ainsi que par les parties blanches qui sont d’une couleur baucoup plus pure. Le type est au Muséum de Paris et provient du chemin de Pazña à Urmiri, près du Lac Poopo, à 3.694 mètres d'altitude. Brachyspiza capensis pulacayensis n. subsp. est une forme des hautes montagnes de Bolivie, dont la taille est plus grande que celle des formes des pays voisins. Les deux spécimens examinés provenaient l’un de Pulacayo, à 4.200 mètres d'altitude, l’autre des Pampas de Pazña. Le type est au Muséum de Paris. Donc cette espèce comprend actuellement six formes différentes. — ORLÉANS. — Imp. H. TEssrer. Le Gérant : Louis DENISE. Laboratoire Méridional Privé DE ZOOLOGIE MARINE & TERRESTRE :20606600006622%:060600: Villa Urania, près le Laboratoire Marion BEEN EEEUE + Marcel MOURGUE s ; Lauréat de la Faculté de Toulouse RO = DS cer -- [ne = Devant les croissantes demandes et la difficulté pour lui de recueillir “des animaux marins pour l'étude et les collections, vu son domicile éloigné “de la mer, M. Mourgue prévient ses nombreux correspondants qu'il a insti- tué, à Marseille, un laboratoire de zoologie marine et terrestre, muni de tous les-moyens possibles d'investigations et de recherches. Il à institué égale- “ment un système de fournilure, par abonnements, aux Facultés françaises el étranpères, d'animaux marins, pourl’étude (certificat supérieurp.c.n.,ete.) Les animaux sont envoyés frais, et le système. d'expédition permet leur - Arrivée ea excellent état, MÊME VIVANTS, pour plusieurs. M. Moureue se charge de l’envoi de tous échantillons indiqués, par quan- lité, autant que la chose est possible; il fera de même les recherches spéciales. Le Laboratoire consacre ses bénéfices uniquement au développement “des recherches et à leur publication, il faut done mettre le côté mercantte “au dernier plan. Catalogues en distribution : Oiseaux, reptiles, poissons, crustacés, Animaux marins divers et animaux pélagiques. Préparatioas anatomiques, ele., ete. Collections d’études complètes, Lypes de poissons, etc., ete. Constamment M. Moureue peut fournir des collections complètes de nanmporte quelle espèce, pour l'étude ou poar collections. Mensuellément, un bulletin sera fourni énumérant à la pièce les types intéressants. M. Mourgue se met gracieusement à la disposition de ses collègues qui voudront bien lui rendre visite. Mola. = Une embareation automobile est adjointe au Laboratoire. avaux À - recevra également les Communications en Revue. Prix de l'abonnement : 7 fr. par an _ Le numéro : Go centimes 56, Rue de Carmes, 56 1909 Les CE | dE AU souy ge . al nm Ne an SOMMAIRE. DU NS E. Gounelle, — Description d° une ‘nouvelle: espèce de “Trochilidæ couleur. * L. Ternier. — Les Canards sauvages blancs, bariolés et métis. Ch. Van Kempen. — Affection nn entre un rte … u il d'histoire naturelle. Notes et faits divers. : ; es Attachement de la Gorneille noire à son nid. (Paul Paris.) À propos du Pape de Nouméa. (G. Henry.). Les n° 3 et 4 contiendront des articles de M. de Ghapel, Un peu ne. de umuè sur les migrations ; de M. Paul Paris, Notes pour servir à l'ornithologie d'Or ; de M. l'abbé Etoc, Les oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids nice Montaigne et les volières des Médicis à Pratolino ; de M A Beauquesne, Une Ruse du Morillon ; de MM. C.-E. Hellmayr, l'abbé QG arru Alb. Hugues, Marcel Mourgue, Delaurièr, etc: À Le Service gratuit de la Revue Française d’Ornithologie cessera avec e lecteurs qui désirent continuer de la recevoir sont priés d’envoyer à M. L. 14, rue AUQIRe-ROUcher. le montant de leur abonnement. * Cette planche sera distribuée ultérieurement aux 300 premiers abonnés. æ sh AR tr Em E à 4: £;; Rogue Frinçase d'Ornithologre, x TER Se UE FrpILsféndaine, Parts. Polyerata cyaneotincta Gournelle. INR 7 Juin 1909. evue Française d'Ornithologie Seientifique et Pratique = = DESCRIPTION D’UNE NOUVELLE ESPÈCE DE LA FAMILLE DES TROCHILIDÆ par E. GOUNELLE POLYERATA CYANEOTINCTA nOV. sp. Pol: corpore supra viridi, lucido, capite usque ad verticem squamoso, aureo- oiridi, nitidissimo, uropygio laete tectricibus caudæ obscure æneo-viridibus, sublus & gula usque ad epigastrum squamoso, splendide cyaneo, certo situ amethystino, vita Subocularr aureo-piridi, nitente, abdomine lateraliter cæruleo-piridi, vita longitudinali plumisque tarsalibus cinereis, subcaudalibus ardesracis, angusle cinerec-marginahs, alis brunneo-violaceis, cauda atro- cærulea, rostri mandibula inferiore pallide flava, apice infuscata, pedibus nugris, rostro recto, dumidia parte corporis paulo breviore, cauda subtruncata, rectricibus subæqualibus. — Long. corporis 38 mall. ; rostri 19 null. ; alæ 43 mil. ; caudæ 22 mil. 1 exemplaire € — Colombie. — Ma collection. Gette espèce, voisine de P. amabilis Gould, qui se rencontre également en Colombie, s’en distingue par les caractères suivants : le menton, la gorge et la poitrine sont entièrement revêtus de plumes squamiformes d’un beau bleu de cobalt qui, vues obliquement, prennent une teinte plus foncée et ont des reflets pourpres; quelques-unes situées sur les côtés, en prolongation du trait vert-doré suboculaire, sont d’un bleu plus clair; ces plumes bleues qui recouvrent seulement la poitrine, sont plus pâles et ne dépassent guère le niveau des épaules chez P: amabilis, s’avancent en demi-cercle jusqu’à l’épigastre chez P. cyaneotincia et viennent se confondre avec celles d’un vert bleuâtre dont sont revêtus les côtés de l’abdomen ; les sous-caudales sont de couleur bleu-ardoise au lieu d’être d’un gris noirâtre faiblement bronzé et la bordure blanchâtre qui les entoure est plus étroite; enfin la queue est entièrement d’un noir bleu alors que chez P. amabilis les rectrices médianes sont d’un vert bronzé et les autres partiellement ou dans toute leur étendue couleur d’acier noir. L’unique individu sur lequel a été faite cette description faisait partie d’un lot de trochilides rapporté de Bogota et dans lequel se trouvaient égale- ment. deux oiseaux très rares dans les collections : Antocephala floriceps Gould et Thalurania Lerchi Muls. et Verr. Aucune de ces trois espèces ne provient évidemment des environs de la ville de Bogota dont la faune orni- thologique est bien connue depuis longtemps ; elles doivent habiter d’autres régions rarement explorées par les chasseurs d’oiseaux-mouches et sur lesquelles le propriétaire du lot n’a pu malheureusement fournir aucun ren- seignement. CCS ONE 2% 48 L. Ternier. — Les canards sauvages blancs, bariolés et mélis. LES CANARDS SAUVAGES, BLANCS, BARIOLÉS ET MÉTIS par Louis TERNIER Les quelques jours de froid qui ont marqué la fin de l’année dernière et le commencement de 1909 donnent un certain caractère d'actualité à la question toujours si controversée des différences constatées par les chas- seurs dans la taille et la coloration des canards sauvages. Les canards francs (anas boschas où boscas) (1) à l’état normal présentent de grandes différences de taille et de construction. Les canards sauvages nés et élevés en France, les canards indigènes, ont les formes plus massives que les canards exotiques amenés par les froids. Ces différences ne portent guère que sur la forme générale des individus et n’intéressent que très peu la coloration du plumage des oiseaux. Mais, justement, dans les bandes de canards sauvages qui passent à lar- rière-saison, au temps des migrations tardives occasionnées par le froid, après le mouvement de migration généralisé, qui n’est que la diffusion des espèces après la reproduction, on remarque quelquefois des sujets, des familles et même des voliers présentant une coloration anormale. Parmi ces canards sauvages, de coloration anormale, ne répondant à la coloration d'aucune race fixée, les uns sont, ou bariolés, ou entièrement blancs. Parmi les bariolés figure une variété dite «isabelle ». J'ai, dans l’ouvrage que j'ai écrit avec mon ami, M. Fernand Masse, sur les canards sauvages, longuement parlé des canards sauvages à colo- ration anormale. Je crois intéressant dy revenir ici, la question étant encore très obscure et ne me paraissant pas avoir été souvent étudiée dans les ouvrages d’orni- thologie ni traitée avec beaucoup de développements au point de vue scientifique. Il est donc peut-être utile, en en disant ici quelques mots, d’en- gager les auteurs et les naturalistes à envoyer à notre Revue le résultat de leurs observations sur ce point d'histoire naturelle qui intéresse à la fois les savants et les chasseurs. < Dans notre pays, les chasseurs, malheureusement, se désintéressent trop volontiers des questions d'histoire naturelle. Pourvu qu'ils tuent, cela leur suffit. A l'étranger, et surtout en Angleterre, presque tous les chasseurs, au contraire, sont naturalistes et je pourrais peut-être même dire qu’en ce qui touche la « Sauvagine », ce sont les naturalistes qui forment la majorité des chasseurs. EnFrance, nous n’en sommes pas là. Aussi combien d’observations perdues pour la science, sur notre territoire ! En Angleterre, la chasse n’est pas libre comme elle l’est chez nous. Les chasseurs ont tous une certaine instruction qui fait défaut aux trois quarts des innombrables porteurs de permis qui exploitent nos richesses cynégétiques. Les sujets rares parmi les migrateurs prennent en France la route des halles et des marchés, le plus souvent disparaissent dans la casserole d’un professionnel. Il en est autre- ment chez nos voisins qui recueillent soigneusement les individus abattus par les sportsmen et les envoient figurer dans les collections. Je sais, sur nos marais, des chasseurs instruits d’ailleurs, mais indifférents aux ques- tions scientifiques, qui ignorent même le véritable nom des oiseaux qu'ils abattent par centaines. Bien mieux, quand quelques-uns d’entre eux s’avi- (1) Quelques auteurs prétendent qu’on doit écrire Boscas et non Boschas. dore re din tt L. TERNIER. — Les canards sauvages blancs, bariolés et métis. 19 sent d'écrire sur la chasse, ils se contentent de donner aux oiseaux dont ils parlent leur appellation vulgaire, ils n’en connaissent pas le véritable nom. Je pourrais citer des exemples. Je n’en retiendrai qu’un : dans un ouvrage qui est censé faire autorité, le pluvier à collier est décrit sous le nom de « religieuse ». — Le reste est à l’avenant. Aussi, quand ces chasseurs, adversaires convaincus de l’histoire naturelle, se trouvent en présence d’une pièce rare, la laissent-ils systématiquement de côté, ne voulant pas s’as- treindre à rechercher sa classification et son identité. Cependant, depuis quelques années, un revirement s'opère et, la curiosité aidant, le désir de tuer des oiseaux rares apportant aussi son stimulant, quelques chasseurs commencent à regarder les pièces qu'ils abattent et cherchent à en saisir les caractères particuliers. Ce que j'écris sur les canards sauvages de colo- ration anormale pourra done, peut-être, intéresser à la fois les chasseurs et les ormithologistes qui n’ont pu, comme je l’ai fait, observer sur place les oiseaux sauvages et ne les ont étudiés que d’après les ouvrages et les col- lections. Les canards sauvages bariolés, isabelle ou blanc pur, n'apparaissent guère que pendant les grands froids. C’est une constatation très intéressante à retenir. Ils appartiennent tous ou presque tous à l’espèce du canard sauvage ordinaire (anas boschas), mais quelques-uns présentent des traces évidentes de croisements de cette espèce avec d’autres espèces distinctes. Tous ces canards de coloration anormale ne sont point, comme on le croit souvent, des sujets appartenant à une espèce spéciale. Ils représen- tent ou des variétés accidentelles, ou des métis, ou des albinos, ou des indi- vidus atteints d'isabellisme. Cependant, ce ne sont pas des albinos proprement dits. Jamais à ma connaissance on n’a rencontré de sujets ayant les yeux rouges, signe distinctif de l’albinisme chez les autres animaux. Comme on n’est pas fixé d’une façon absolument certaine sur l’origine de ces oiseaux, il me paraît intéressant de passer rapidement en revue ce qu’en pensent les naturalistes qui ont le plus spécialement étudié la ques- tion. En ce qui concerne les canards bariolés, c’est-à-dire ceux qui, avec des couleurs vives ou sombres, présentent simplement une coloration anormale, mais non entachée d’albinisme ni d’isabellisme, on s’accorde généralement à penser que ces canards sont des métis de canards sauvages et de canards domestiques élevés à l’état domestique et devenus sauvages, soit des métis élevés à l’état sauvage. M. Masse et moi avons toujours rencontré les bariolés soit par simples familles, soit isolés ou par paire et mêlés à des canards sauvages ordinaires. Jamais ils ne forment de grands voliers homogènes. Ils proviennent done nécessairement de croisements ou forment des variétés accidentelles. Ce sont, la plupart du temps, des métis, plus rarement des hybrides. J’entendspar métis les croisés de sauvages et de domestiques, par variétés accidentelles ceux qui dans une couvée de sauvages, sans croisement, naissent avec une coloration anormale, par hybrides les croisés d’une espèce avec une autre. Mais les métis sont les plus généralement rencontrés en France. En Nor- mandie on les appelle des « Hollandais ou Flandrins ». Ils paraissent en hiver seulement, venant du Nord, par conséquent. Les marins leur ont donné ces noms de Hollandais et de Flandrins parce qu'ils croient que ces canards viennent de Hollande, des Flandres où ils savent que des bandes nombreu- ses de canards domestiques vivent à l’état de demi-liberté sur les marais et se croisent avec les sauvages. Ce seraient les produits de ces unions qui vien- nent en hiver visiter nos côtes, l | POSE Pr 20 CH. Van KAMPEN.— Afjection entre un palmipède el un gallinacé. Peut-être aussi ces canards bariolés sont-ils tout simplement quelques- uns de ces canards demi-domestiques qui ont émigré avec les bandes de canards sauvages. Voilà pour les bariolés méts. Quant aux hybrides, beaucoup plus rares, j’en ferai ultérieurement une . étude spéciale et j’arrive immédiatement aux canards isabelle et aux fameux canards blanes, visiteurs d’hiver, amenés par les grands froids. On leur donne en Normandie les mêmes noms, de canards hollandais et flandrins, qu'aux canards bariolés. Ils sont plus rares que ces derniers. : J'en ai tué surtout autrefois et je rencontre peu de blancs purs depuis quelques années. Occupons-nous d’abord des canards sauvages d’un blanc pur.Ces canards sont généralement de taille assez grande, d’un blanc pur, légèrement erème toutefois, avec le bec et les pieds d’un beau jaune, les ongles blancs et l'iris brun foncé. à Ê Le Dr Bureau, directeur du Muséum de Nantes, et qui, on le sait, est en même temps qu'un ornithologiste éminent, un chasseur pratiquant et con- vaincu, un observateur sagace, a étudié très complètement les changements de plumage des oiseaux et leurs mues. Il a bien voulu me donner sur la question des canards blancs un aperçu de son opinion à un point de vue général. On peut, suivant lui, se demander si les canards blancs sont des varié- tés albines provenant de canards sauvages de pure race ou des individus issus de parents vivant à l’état de demi-domesticité. Mais les cas d’albinisme dans la famulle des anatidés sont extrêmement rares et on pourrait s'étonner que le canard sauvage fasse exception à la règle. Toutefois le fait est possible. En Anjou, les canards d’appel ou d’étangs sont issus de canards sauvages purs. Malgré absence de croisement, on voit souvent naître au milieu d’une couvée normale plusieurs spécimens d’un blanc pur. Chaque année plusieurs de ces canards d'appel suivent les sauvages pour émigrer avec eux et cer- tainement certains canards blancs tués à l’état sauvage proviennent de ces élevages. Aussi le D' Bureau conclut-il en disant que les canards blancs tués en hiver n’ont pas une même et seule origine, qu'il en est qui peuvent pro- venir de couples n'ayant jamais subi le contact de l’homme, mais que ces cas sont rares. (A suivre). AFFECTION REMARQUABLE ENTRE UN PALMIPÉDE ET UN GALLINACÉ par Ch. VAN KEMPEN J'ai acheté au mois de juillet 1908 une poulette de la race de la Bresse, ayant superposée sur l’aile droite une pseudo-aile, se tenant rigide le long du corps, ce qui rend ce gallinacé très original. En octobre de la même année, toujours dans le but d’enrichir de pièces rares ma collection d'histoire natu- relle, j’obtins un mâle adulte canard domestique, de couleur noire, à jabot blanc, possédant deux pattes supplémentaires au croupion, pattes mortes, A. MENEGAUX. — Ætude d'une collection d'oiseaux de Cuba. 21 bien entendu. Dès son arrivée chez moi, il parut remarquer la poulette et commença à la suivre dans toutes ses pérégrinations. Celle-ci trouvait la chose peu agréable et s’enfuyait, tandis que le pauvre canard faisait tous ses efforts pour l’accompagner, mais bien en vain. Cependant, la poulette, devenue poule, finit par se laisser toucher par cette cour assidue el aujour- d’hui l’amitié est cimentée entre ces deux oiseaux qui ne se quittent plus. Auront-ils compris qu'ils sont des êtres à part dans ma basse-cour ? On les voit, soit se promenant ensemble, soit couchés, l’un près de l’autre. Le canard se redresse devant la poule, faisant entendre son sifflement d’amour. Lorsque celle-ci va pondre, le palmipède, par des efforts longs et continus, parvient à se hisser dans le panier où il reste, Jusqu'à ce que sa compagne le quitte. Quand le soir arrive, il se couche au pied du perchoir, où se tient Ja poule, et1l est amusant de voir avec quel plaisir les deux amis se retrouvent le matin. Des tentatives d’accouplement ont eu lieu plusieurs fois, mais je ne "crois pas qu'elles puissent réussir. Je n’ai jamais entendu dire, ni je n'ai jamais lu qu’on ait obtenu du produit provenant d’un palmipède et d’un gallinacé. La chose me paraît impossible. L’affection de ces deux sujets anormaux intéresse tous mes visiteurs, et je pense que ce fait curieux mérite . d’être signalé. ÉTUDE D'UNE COLLECTION D'OISEAUX DE CUBA ACQUISE PAR LE : LABORATOIRE D'ORNITHOLOGIE DU MUSÉUM par À. MENEGAUX Cette collection a été acquise par l'intermédiaire de M. Serre, vice-consul de France à La Havane. Elle est très intéressante, car elle renferme de nombreux types spéciaux à Cuba dont plusieurs manquaient au Muséum, et des espèces toujours rares comme AÆicordia ricordi (Gerv.), Trochilus helenæ (Lemb.), Geotrygon chrysia Bp., ete. Ge qui lui donne toute sa valeur, c’est que les spécimens ont été étiquetés avec le plus grand soin par M. Oscar Follin, et qu'ils sont donc accompagnés de renseignements très précis sur les localités, la couleur, les dates de capture, le sexe, etc. Falconidés. | 1. Bureo Larmissrmus (Wils.) ee. Falco lat. Wilson. Am. Ornüth., 1, p. 92 (1812). S* Iris jaune paille, longueur totale 387 mm.; envergure 825 mm. Figua- bas, Guantanamo, 12 janvier 1907. , &, ris gris brun, tarse et doigts jaune paille, margeait une grenouille ; longueur totale 412 mm.; envergure 890 mm. Guantanamo, San Carlos et Rio Seco, 31 mars 1908. Amérique du Nord et Centrale, Antilles. 9. CERCHNEIS SPARVERIUS DOMINICENSIS (Gm.) ” Fale. dom. Gmelin, Syst. N, I, p. 288 (1788). Cerchneis dom. Cory, Birds W. Ind., p. 203 (1889). a)o"ad., Lris brun foncé, longueur totale 250 mm.; envergure 542 mm. Guantanamo, San Carlos, 8 octobre 1968. LE che -mn set lt nn Re Ca A re, PNR VEN 2 Lu PPS PEN ET EU is te) É pré tt ml it Û gt 2 ne D | AR A dre à 0 né à tes 99 A. MENEGAUX. — Ætude d'une collection d'oiseaux de Cuba. b)otad., Iris brun foncé, tarse et doigts jaune d’ocre, longueur totale, 255 mm., envergure 550 mm. Figuabas, Oriente, 21 septembre 1907. c) ® ad., Iris brun foncé, longueur totale, 258 mm.; envergure, 560 mm. Guantanamo, San Carlos, 7 octobre 1908. d) ® ad., Iris brun foncé, longueur totale, 250 mm.; envergure, 588 mm. Guantanamo, San Carlos, 12 novembre 1908. Cuba, Haïti, Saint-Domingue, Porto-Rico. Les spécimens a et b ont le dos châtain foncé, quelques scapulaires portent des bandes noires subterminales ; les taches blanches auriculaires sont très larges, et la poitrine est d’un châtain très clair, presque effacé au milieu. Ce sont probablement des oiseaux de l’année. Sur l’un d’eux la moustache est à peine indiquée. c) Ce spécimen est bien caractérisé par sa couleur châtaine très foncée marquée de larges bandes transversales noires sur le dos et la queue. Sur l’abdomen les bandes sont moins nombreuses et moins larges : elles sont nettes sur les flancs seulement, la poitrine est marquée de taches longitu- dinales triangulaires et placées sur l'extrémité des plumes. Il est identique à un spécimen donné en 1867 au Muséum par le Dr Gundlach et étiqueté | C. sp. dominicensis et me paraît correspondre à la phase foncée de F: spar- | verioide S. Vig. admise par Ridgway et spéciale à Cuba et à Haïti. ‘4 d) Le quatrième spécimen est caractérisé par un abdomen blanc, portant sur les flancs quelques taches allongées dont le milieu est plus foncé; sur À la poitrine, ces taches sont blanches et filiformes. # Le dos est châtain roux brillant avec de nombreuses taches transversales, lus étroites que sur le spécimen c. En outre, sur le demi-collier, on trouve atéralement une tache noire entourée de châtain, et sur l’occiput et le vertex une grande tache rousse entourée de gris cendré. Les raies caudales, assez larges au bord, s’amincissent et finissent avant d’atteindre la hampe. Le croupion n’est pas rayé. Cet oiseau est identique à un spécimen donné par le D' Gundlach au Muséum. D’après Ridgway, on trouve à Cuba une forme claire de F. sparverioïides Vig. qui me paraît assez bien correspondre au spécimen d et une forme foncée qui rappelle le spécimen cet qui vit aussi à Haïti. Il est certain que le plumage de cette forme et des voisines est très variable suivant l’âge, les saisons, le sexe, et les données que nous possédons ne paraissent pas encore suffisantes pour trancher avec certitudeles questions de systématique qui s’y rattachent. On ne pourra le faire qu’en examinant de longues suites de ces formes. gr US Dr tés Été à à Bubonidés. 3. GYMNASIO LAWRENCEIT (Sel. et Salv..) Gymnoglaux l. Selater et Salvin, LP. Z. 5. 1858, p. 328, pl. 29. o*, Iris noisette foncé, tarse et doigts jaune paille ; longueur totale, 190 mn. ; envergure, 480 mm. Figuabas, Oriente, 10 septembre 1907. Q, Iris brun, tarse et doigts Jaune paille, longueur totale, 200 mm. ; envergure, 475-mm. Figuabas, Oriente, 14 mars 1907. Spécial à Cuba: LS dE Eee a ee D 272 A. MENEGAUX. — Etude dune collection d'oiseaux de Cuba. 23 4. GLAUGIDIUM s1Ju (d’Orb.) _ Noctua siju d’Orbigny, in La Sagra’s Aist. Nat. Cuba, Ois., p. 33 (1840). ©, Iris jaune, doigts jaunes, longueur totaie, 160 mm.; envergure, 340 mm. Figuabas, Oriente, 22 mars 1907. ; ©”, Iris jaune paille Figuabas, Oriente, 23 janvier 1907. ®, ris jaune, longueur totale, 180 mm. Figuabas, Oriente, 12 janvier 1907. Spécial à Cuba. Strigidés. A 5. STRIX FLAMMEA PRATINCOLA (Bp.) Strix pratincola Bonaparte, Comp. List. B. 1838, p. 7. ©, ris brun foncé, longueur totale, 410 mm. ; envergure, 1 m. 20. Figuabas, Oriente, 20 juillet 1907. Cuba et îles Bahamas. V6. STRIX FLAMMEA FURGATA (Tem.) Strix fureata Temmincek, PI. CoL., I, pl. 432 (1832). o* Iris brun foncé, longueur totale, 380 mm. ; envergure, 1 m. 12 (mange des rats). Figuabas, Oriente, 2 mars 1907. Cuba et Jamaïque. Trogonidés. 7. PRIONOTELUS TEMNURUS (Tem.) Trogon iemn. Temminck, PI. Col. ITI, pl. 326 (1825). ©, Iris brun foncé, tarse et doigts brun corné, longueur totale, 200 mm. ; envergure 405 mm. Figuabas, Oriente, 25 mars 1907. ©* Lris rouge carmin foncé ; tarse et doigts brun corné; longueur totale, 280 mn. ; envergure, 405 mm. Figuabas, Oriente, 10 avril 1907. Q, Iris rouge foncé, tarse et doigts rouge corné ; longueur totale 275 mm. ; envergure, 400 mm. Figuabas, Oriente, 1er février 1907. Spécial à Cuba. Todidés. 8. Topus MULTICOLOR Gould T. m. Gould, Zcon. A+. pl. IT (1837). o, Iris rouge teinté de bleu. longueur totale, 102 mm.; envergure, 158 mm. Figuabas, Oriente, 5 février 1907. ©, [ris rouge avec ombre de bleu, longueur totale, 105 mm. ; envergure, 165 mm. Figuabas, Oriente, 6 mars 1907. Spécial à Cuba. Picidés. 9. MELANERPES SUPERCILIARIS Tem. Mel. sup. Temminck, PI. Col. IV, pl. 433, Sad. (1827). 7, Iris rouge brun, tarse et doigts gris verdâtre ; Guantanamo, 12 mars 24 A. MENEGAUX. — Æ{ude d'une collection d'oiseaux de Cuba. o" ad., Iris rouge, tarse et doigls verdâtres. Figuabas, Oriente, 23 janvier 1907. ?, Iris rouge foncé, tarse et doigts verdâtres, longueur totale, 305 mm. ; envergure, 479 mm. Guantanamo, 4 mars 1908. Spécial à Cuba. “10. XIPHIDIOPICUS PERGUSSUS Tem. Picus perce. Temminck, P/. Col. 66e liv. 390 ÇX, 424 9 (1826). o"ad., Iris brun noisette, assez foncé, tarse et doigts vert foncé. Figuabas, Oriente, 15 janvier 1907. ®, Iris brun noisette. Figuabas, Oriente, 10 janvier 1907. Spécial à Cuba Cuculidés. 11. CoccYZUS AMERIGANUS (L.) Cuculus am. Linné, Syst. Nat, I, p. 111 (1758). o*, Iris brun foncé, tarse et doigts plombés, longueur totale, 300 mm. ; envergure, 415 mm. Guantanamo, San Carlos et Rio Seco, 20 janvier 1908. ®, Iris brun foncé, tarse et doigts plombés, longueur totale, 292 mm. ; envergure, 410 mm. Figuabas, Oriente, 3 janvier 1907. Amérique septentrionale, centrale, méridionale et Antilles. 12. SAUROTIERA MERLINI d'Orb. S. m. d'Orbigny, in La Sagra’s, Hist. Nat. Cuba, Oiseaux, pl. 25, p. 152 (1840). ©”, Iris brun noisette foncé, pourtour des yeux noir et rouge foncé, tarses et doigts couleur plombée, longueur totale, 550 mm.; envergure, 506 mm. Figuabas, Oriente, 29 janvier 1907. Spécial à Cuba. 13. CROTOPHAGA ANI L. Crot. ani Linné, Syst. Nat. I, p. 105 (1758). 9, Iris brun foncé, tarse et doigts noir corné, longueur totale, 370 mm. ; envergure 448 mm. Figuabas, Oriente, 28 septembre, 1907. Etats-Unis, Amérique centrale et méridionale, Antilles. Ictéridés. 44. XANTHORNUS HYPOMELAS (Bp.) Pendulinus hyp. Bonaparte, Consp. Av. o Lris brun foncé, tarse et doigts couleur de plomb foncée, longueur totale, 218 mm. ; envergure, 312 mm. Guantanamo, San Carlos, 9 novembre 1908: Q, Iris brun foncé, tarse et doigts plombés, longueur totale, 205 mm. ; envergure, 390 mm. Figuabas, Oriente, 20 février 1907. ©” juv., ris brun foncé, tarse et doigts plombés, longueur totale, 215 mm; envergure, 305 mm.Corps d’un noir moins brillant. Sa queue est d’un châtam presque noir. Figuabas, Oriente, 27 mars 1907. À. MENEGAUX. — Ælude d'une collection d'oiseaux de Cuba. 9%5 ® juv.. Iris brun foncé, longueur totale, 206 mm.; envergure, 284 mm. Guantanamo, San Carlos, 27 octobre 1908. Ce jeune, ayant déjà la taille de adulte, a une couleur générale jaune olive foncé ; le menton et la gorge sont noirs; la poitrine, le dos et le front sont marqués de taches noires où simplement foncées, les sous alaires sont déjà d’un jaune brillant, tandis que les sus alaires sont seulement teintées de cette couleur, comme le croupion et la région anale : les rectrices externes ont, la bordure externe des barbes externes jaune olivâtre. Spécial à Cuba. V5 Leistes hum. Vigors, Zool. Journ. III. p. 442 (1827). o ad, Iris brun foncé, longueur totale, 205 mm.; envergure, 332 mm. Guantanamo, San Carlos, 9 octobre 1908. oad., Iris brun noisette foncé, tarse et doigts noirs. Figuabas, Oriente, 18 janvier 1907. ©, Iris brun foncé, longueur totale, 195 mm.; envergure, 312 mm. Guan- tanamo, San, Carlos, 22 octobre 1908. Spécial à Cuba. e MN NT 16. QuiIscALUS ATROVIOLAGEUS (d’Orb). Q. at. d'Orbigny, in La Sagra’s Hist. Nat. Cuba, Ois., p. 121 (1840). ©, Iris brun foncé, tarse et doigts noirs. Figuabas, Oriente, 11 janvier 1907 Spécial à Cuba. - AGELAIUS HUMERALIS (Vie) 17. HOLOQUISCALUS GUNDLACHIT (Cassin) * Quiscalus g. Cassin, Pr. Acad. Nat. Sc. Philad. p. 406 (1866). o*, © Iris jaune paille. Figuabas, Oriente, 19 janvier 1907. Spécial à Cuba. 18. STURNELLA HIPPOCREPIS Wagl. St. hipp. Wagler, Jsis, p. 281 (1832). © Iris brun foncé, longueur totale, 238 mm. ; envergure, 352 mm. Guan- tanamo, San Carlos, 4 novembre 1908. ©, Iris brun foncé, longueur totale, 210 mm. ; envergure, 315 mm. Guan- tanamo, San Carlos, 6 novembre 1908. Spécial à Cuba. Trochilidés. Le rochilidés.. 19. RIGORDIA RICORDI (Gerv.) Trochilus ric. Gervais, Rev. Mag. Zool., pl. Al et 42. ©, Longueur totale, 110 mm. ; envergure, 135 mm. Figuabas, Oriente, 9 mars 1907. . | Cuba, Bahamas et Sud de la Floride, EVE PRO RU D NT OSEO E STE EE re NA RS NE TER PERS ET RE 26 A. MENEGAUX. — Etude dune collection d'oiseaux de Cuba. 20. TROCHILUS HELENÆ (Lemb.) Orthorhynchus hel. Lembeye, Aves Cuba, p. 70, pl. 10 (1850). ©, Longueur totale, 60 à 65 mm. ; envergure, 85 mm. Figuabas, Santiago de Guba, 7 mai 1907. Spécial à Cuba. S Cypsélidés, Ÿ 21. CHAETURA ZONARIS Shaw. Ch. z. Shaw, Mill. Cim. phys., p. 100, pl. 55 (1796). ©”, Iris brun foncé, tarse et doigts noir bleuâtre, longueur totale, 217 mm. :; envergure, 535 mm. Guantanamo. San Carlos, 12 mars 1908. De l'Amérique centrale à la Bolivie et Antilles. à 22. CYPSELUS PHÆNICOBIUS (Gosse). Tachornis phænicobia Gosse, Birds Jam., p. 58, pl. 9 (1847). o*, ®, Iris brun foncé, longueur totale, 106 mm. ; envergure, 243 mm. Guantanamo, San Carlos, 13 avril 1907. Cuba, Jamaïque, Haïti, Saint-Domingue. 723. CYPSELOIDES NIGER (Gm.) Hirundo n. Gmelin, Syst. Nat., I, p. 1025 (1788). *, Lris brun foncé, longueur totale, 145 mm. :; envergure, 380 mm. Figuabas, Oriente, 24 mai 1907. Antilles. Timélidés. a, 24. Mimus POLYGLOTTUS (L.) Turdus polyglottos Linné, Syst. Nat., p. 169 (1758). o*, Iris vert clair, longueur totale, 245 mm. : envergure, 352 mm. ; Guan- tanamo, San Carlos, 28 octobre 1908. ©, Iris vert clair, longueur totale, 245 mm. ; envergure, 325 mm. Guan- tanamo, 28 octobre 1908, : Amérique du Nord et Centrale. Les spécimens de Cuba sont très rares. Turdidés. 25. TURDUS MUSTELINUS Gm. T. m., Gmelin, Syst. Nat., I, p. 817 (1788). ©, Iris brun foncé, tarse et doigts couleur cornée claire, longueur totale, 145 mm.; envergure,. 240 mm. Figuabas, Oriente, 19 mars 1907. Etats-Unis, + centrale. Rare à Cuba en hiver. 26. MImMocicHLA RUBRIPES (Tem.) Turdus rub. Temmink, PI. Col., IT, p. 409 (1826). ©, Iris brun noisette, tarse et doigts rouges, longueur totale, 260 mm. ; envergure, 370 mm. Figuabas, Oriente, 22 février 1907: Made png 28 Ve sh on VA MENEGAUX. — Ætude dune collection d'oiseaux de Cuba. 27 ad., [ris brun noisette foncé, pourtour des yeux rouge, tarse et doigts presque rouge carmin. Cuban Mockingbird. Figuabas, Oriente, 18 jan- vier 1907. Confiné à Cuba. Viréonidés. 27. VIREOSYLVIA GUNDLACHI Lemb. N. #. Lembevye, Aves de la Cuba, p. 29, pl. V (1859). ©, Iris brun foncé, tarse et doigts plombés, longueur totale, 138 mm. ; envergure, 198 mm. Figuabas, Oriente, 19 mars 1997. ®, Iris brun foncé, tarse et “doigts plombés, longueur totale, 128 mm. envergure, 180 mm. Figuabas (Santiago de Cuba), Oriente. Spécial à Cuba. Ce, VIREOSYLVIA CALIDRIS (L.) Motacilla cal. Linné, Syst. Nat, I. p. 184 (1758). e ©* Iris rouge brun, tarse et doigts plombés, longueur totale, 162 mm. ; envergure, 252 mm. Figuabas, Oriente, 13 février 1907. Floride, Antilles, Nord de l'Amérique méridionale, Mniotiltidés. > 29. HELMINTHOTHERUS VERMIVORUS (Gm.) Motacilla vermivora Gmelin, Syst. nat., I, p. 95 (1788). o*, Iris brun foncé, tarse et doigts couleur de chair claire. Figuabas, Oriente, 16 janvier 1907. ?, Iris brun foncé, tarse et doigts couleur de chair brillante, longueur totale, 137 mn. ; envergure, 212 mm. Figuabas, Oriente, 24 janvier 1907. Etats-Unis ; en hiver, Amérique centrale, Cuba, Jamaïque. 30, PARULA AMERIGANA (L.) Parus am. Linné, Syst. Nat, I, p. 190 (1758). ®, Iris brun foncé, tarse et doigts jaune corné, longueur totale, 110 mm. ; envergure, 185 mm. Figuabas, Oriente, 21 mars 1907. Amérique du Nord : en hiver, Antilles et Amérique centrale. 31. DENDROECA GUNDLACHI Baird. Dendroica g. Baird, Review Am. B., p. 197 (1864). ©, Lris brun foncé, longueur totale, 133 mm.; envergure; 20% mm. Guan- tanamo Bay, 5 décembre 1908. ©, Iris brun foncé, longueur totale, 140 mm. ; envergure, 200 mm. Guan- tanamo, 12 décembre 1908. Cuba et accidentellement aux îles Bahamas. rt: TOP Ph RER" D TUE, RAD es [el 2) A. MENEGAUX. — Ælude d'une collection d'oiseaux de Cuba. 92. DENDROECA DOMINIGA (L.) Motacilla dom. Linné, Syst. Nat., I, p. 334 (1766). o*, Iris brun foncé, longueur totale, 130 mm. ; envergure, 204 mm.: Figuabas, Oriente, 5 septembre 1907. ©, Iris brun foncé, tarse et doigts de couleur cornée verdâtre foncée, avec la face inférieure des doigts jaune, longueur totale, 128 mm. ; envergure, 195 mm. Figuabas, Oriente, 28 mars 1907. Etats-Unis ; hiver, Antilles et Amérique centrale. | fa. DENDROECA DISCOLOR (Vieill.) une discolor Vieillot, Ois. Am. Sept., I, p. 37, pl. 98 (1807). *, Iris brun foncé, longueur totale, 120 mm.; envergure, 184 mm. Figua- me. Oriente, 3 septembre 1907. S Tris brun foncé, Larse et doigts couleur cornée, longueur totale, 118 mm. snnrananes 170 mm. Figuabas, Oriente, 10 avril 1907. Etats-Unis ; hiver, Antilles. V34. DENDROECA CÆRULESCENS (Gm.) Motacilla cœr. Gmelin, Syst. Nat., I, p. 960 (1788). ©”, Iris brun foncé, tarse et doigts noir corné, longueur totale, 130 mm. ; envergure, 205 mm. Figuabas, Oriente, 5 mars 1907. , Iris brun foncé, tarse et doigts noir corné avec un reflet verdâtre, longueur totale, 130 mm ; envergure, 200 mm. Figuabas, Oriente, 20 mars 1907. Amérique du Nord ; hiver, Antilles. AE : 939. DENDROECA TIGRINA (Gm.) Motacilla t. Gmelin, Syst. Nat., I, p. 985 (1788). o”, Iris brun foncé, longueur totale, 128 mm. ; envergure, 215 mm. Guan- tanamo, 20 novembre 1908. 9, Longueur totale, 124 mm. ; envergure, 208 mm. Guantanamo, San Carlos, 14 novembre 1908. Amérique du Nord ; hiver, Antilles. 56. SETOPHAGA RUTICILLA (L.) Muscicapa rut. Linné, Syst. Nat., I, p. 326 (1766). ! ©”, Iris brun foncé, tarse et doigts noir corné, longueur totale, 131 mm. ; envergure, 190 mm. Figuabas, Oriente, 11 avril 1907. ®, Tris brun foncé, longueur totale, 125 mm. ; envergure, 185 mm. Figua- bas, Oriente, 31 août 1907. Amérique du Nord ; hiver, Antilles et Nord de l'Amérique méridionale. 37. GEOTHLYPIS TRICHAS (L.) Turdus trichas Linné, Syst., nat., 1, p. 293 (1766). ©”, Iris brun foncé, tarse et doigts d’une couleur cornée claire, longueur totale, 135 mn. ; envergure, 195 mm. Figuabas, Oriente, 7 mars 1907, ef A. MENEGAUX. — Zude dune collection d'oiseaux de Cuba. 29 9, Iris brun foncé, tarse et doigts plombé clair, longueur totale, 125 mm. ; envergure, 172 mm. Figuabas, Oriente, 7 mars 1907. Etats-Unis ; hiver, Bahamas et Grandes Antilles. V38. TERETISTRIS FORNST Gundl. T. j. Gundlach, Ann. N. Y. Lyc. Hist. Nat., VI, p. 274 (1858). ©, Iris brun foncé, tarse et doigts plombés, longueur totale, 128 mm. ; envergure, 180 mm. Figuabas, Oriente, 13 mars 1907. Q, Iris brun foncé, tarse et doigts plombés, longueur totale, 125 mm. ; envergure, 177 mm. Figuabas, Oriente, 7 février 1907. Région orientale de l’île de Cuba. 39. POLIOPTILA CŒRULEA (L.) Motacilla cœrulea Linné, Syst. Nat., I, p. 337 (1766). ©, Iris brun foncé, tarse et doigts couleur cornée foncée ; longueur totale, 110 mm. ; envergure, 164 mm. Figuabas, Oriente, 11 septembre 1907. Etats-Unis ; hiver, Antilles et Amérique centrale. Tyrannidés. 40. PITANGUS GAUDIFASCIATUS (d’Orb.) Tyrannus e. d'Orbigny, in La Sagra’s, Hist. Nat. Cuba, Ois., p. 82, pl. 12 (1840). Q,Tris brun foncé, tarse et doigts noirs, longueur totale, 220:mm. ; enver- sure, 330 mm. Figuabas, Oriente, 15 mars 1907. Cuba et Jamaïque. 1 1. MYyrARCHUS SAGRAe (Gundl). Muscicapa s. Gundlach, J. Bost., Nat. Hist., VI, p. 313 (1852). ©, Iris brun foncé, tarse et doigts d’un noir bleuté brillant ; longueur totale, 180 mm. ; envergure, 260 mm. Figuabas, Oriente, 15 mars 1907. ©, Iris brun foncé, tarse et doigts noir corné, longueur totale, 185 mm. ; envergure, 260 mm. Figuabas, Oriente, 7 mars 1907. Cuba et Bahamas. Tanagridés. 2. SPINDALIS PEMTREI (Less.) Sp. p. Lesson, Rev. zool. p. 103 (1839). © Iris brun foncé, tarse et doigts plombés, Figuabas, Oriente, 21 janvier 1907. © juv., iris brun foncé, Figuahas, Oriente, 29 août 1907. ©, Iris brun foncé, tarse et doigts de couleur plombée foncée, longueur totale, 158 mm. ; envergure, 235 mm. Figuabas, Oriente, 8 mars 1997. Chez le jeune &*, la tête est encore d’un gris ohvâtre ; le croupion est orangé clair, le demi-collier supérieur n’est pas encore indiqué, la gorge est blanche avec quelques plumes jaunes, l’orangé châtain de la poitrine anté- rieure est un peu indiqué sur les côtés et à la limite de l’abdomen. Spécial à Cuba. Assez rare. g> VRRETT à Sacs Lis et, LS relie ENT UN VAN OPERA CORRE RE fe A7: Me LE HE 7 SR 50 A. MENEGAUX. — Âtude d'une collection d'oiseaux de Cuba. ; Fringillidés. 43. MELOPYRRHA NIGRA (L.) Loxia n. Linné, Syst. Nat., I. p. 175 (1758). o*, Iris brun foncé, tarse et doigts noir corné, longueur totale, 140 mm. ; envergure, 210 mm. Figuabas, Oriente, 22 mars 1907. Q, Iris brun foncé, tarse et doigts noirs; longueur totale, 140 mm.; envergure, 210 mm. Figuabas, Oriente, 2 mars 1907. Spécial à Cuba. 44. EUETHEIA OLIVACEA (Gm.) Emberiza ol. Gmelin, Syst. Nat., I, p. 870 (1788). o*, Iris brun foncé, tarse et doigts d’un corné clair, longueur totale, 105 mm. ; envergure, 165 mm. Figuabas, Oriente, 26 mars 1907. ; ®, Iris brun foncé, tarse et doigs plombés, longueur totale, 105 mm.; envergure, 165 mm. Figuabas, Oriente, 10 mai 1907. Grandes Antilles. A5. EUETHEIA CGANORA (Gm.) Loæia ce. Gmelin, Syst. Nat., 1, p. 858 (1788). o*, Iris brun foncé, tarse et doigts cornés, longueur totale, 105 mm. ; envergure, 165 mm. Figuabas, Oriente, 9 mars 1907. Q, Iris brun foncé, tarse et doigts cornés, longueur totale, 98 mm. envergure, 160 mm. Figuabas, Oriente, 11 mai 1907. Spécial à Cuba. A6. CYANOSPIZA CIRIS (L.) Emberiza c. Linné, Syst. Nat., I, p, 179 (1758). ©”, Iris brun foncé, tarse et doigts d’un plombé foncé, longueur totale, 135 mm. ; envergure, 212mm. Figuabas, Oriente, 9 février 1907. Etats-Unis, Antilles. “. 17. GEOTRYGON MONTANA (L.) DE Columba m. Linné, Syst. Nat., 1, p. 173 (1758). ©, juv., [ris jaune verdâtre, tarse et doigts couleur chair, longueur totale, 240 mm. ; envergure, 440 mm. Figuabas, Oriente, 19 septembre 1907. ©, Iris jaune ocreux, tarse et doigts couleur chair, longueur totale, 240 mm. ; envergure, 442 mm. Guantanamo, 29 février 1908. ne Iris jaune ocreux, tarse et doigts couleur chair, longueur totale. 240 mm. ; envergure, 451 mm. Poids, 4 onces. Figuabas, Oriente, 10 sep- More 1907. Amérique tropicale et Antilles. Columbidés. 7 18. GEOTRYGON CHRYSIA Bp. G. ch Bonaparte, in litt., voir Consp. LI, p. 72 (1854). ®, Iris jaune orangé, tarse et doigts rouge de chair, scutelles rouge RS ie hs ne SR un nl à SE cheat tes Ci A. MENEGAUX. — Étude d’une collection d'oiseaux de Cuba. 34 carmin, longueur totale, 285 mm.; envergure, 477 mm. Poids, 6 onces. Guantanamo, Manatel, 26 août 1908. Haïti, Bahamas et Cuba. Très rare. 9. ZENAIDA ZENAIDA (Bp.) Columba 3. Bonaparte, J. Acad. Nat. Se. Philad. v. p. 30 (1825). ©, ris brun foncé, tarse et doigts rouge foncé, longueur totale, 262 mm. ; envergure, 460 mm. Kiguabas, Oriente, 23 septembre 1907. Antilles. ce Columba mac. Linné, Syst. Nat., I, p. 164 (1758) Z. carolinensis auct. © Lis brun foncé, tarse et doigts rouge foncé, longueur totale, 290 mm. ; envergure, 420 mm. Figuabas, Oriente, 29 septembre 1907. ©, Iris brun foncé, tarse et doigts rouge carmin, longueur totale, 275 mm. ; 0. ZENAIDURA MAGROURA (L.) envergure, 430 mm. Figuabas, Oriente, 24 septembre 1907. Amérique du Nord et Antilles. Re 51. CHAMÆPELIA PASSERINA (L.) Columba p. Linné, Syst. Nat. I, p. 165 (1758). ©, Iris jaune paille ; tarse et doigts d’un rouge couleur de chair, longueur totale, 105 mm. ; envergure, 270 mm. Figuabas, Oriente, 26 septembre 1907. ©, Iris jaune pâle, tarse et doigts d’une couleur de chair, très pâle, lon- gueur totale, 170 mm.; envergure, 270 mm. Figuabas, Oriente, 5 mars 1907. Amérique tropicale et Antilles. Phasianidés. Vo. COLINUS VIRGINIANUS CUBANENSIS (Gould). Ortyx cub. Gould, in Gray, Gen. Birds. HIT, p. 514 (1846). œ* Iris brun foncé, longueur totale, 230 mm. ; envergure, 350 mm. Figua- bas, Oriente, 5 juillet 1907. Cuba et Porto-Rico. Rallidés. 53. PORPHYRIOLA MARTINICA (L.) Fulica mart. Linné, Syst. Nal., I, p. 259 (1766). Eris brun clair, tarse et doigts jaune verdâtre, bec rouge avec pointe jaune verdâtre, plaque frontale bleu clair, longueur totale, 325 mm. ; enver- gure, 565 mm. Figuabas, Oriente, 4 mars 1907. ©”, Iris brun clair, tarse et doigts jaune ocreux, plaque et bec couleur cornée, pointe et mandibule inférieure jaune verdâtre. Figuabas, Oriente, 4 mars 1907. Amérique tropicale, Cette petite poule sultane est commune aux Antilles et aux iles Bahamas. se SET PUY ME ET r O QU US PP TES Li Notes el Fails divers. Charadriidés. 54. AGTODROMAS MACULATA (Vieill.) Tringa m: Vieillot, Nouv. Dict. XXXIV, p. 956 (1819). ®, Iris brun foncé, tarse et doigts verts, longueur totale, 206 mm. ; enver- gure, 398 mm. Guantanamo, San Carlos, 8 novembre 1908. Amérique du Nord ; hiver, émigre jusqu’en Patagonie. 55. HETEROPYGIA BAIRDII (Coues.) Actodromos b. Coues., Proc. Acad. Nat. Se. Philad., p. 194 (1861). Q, Iris brun foncé, tarses verts, longueur totale, 207 mm. ; envergure, 405 mm. Guantanamo, San Carlos, 15 octobre 1908. Amérique, de l’Alaska au Chili. Podicipidés. "56. PODICEPS DOMINIGUS (L.) ee Colymbus d. Linné, Syst. Nat., 1 p. 223 (1766). bo o*, Iris jaune orangé, tarse noir, doigts noirs el verts ; longueur totale, 250 mm. ; envergure, 433 mm. Guantanamo, San Carlos, 13 nov. 1908. Antilles, Amérique centrale et méridionale jusqu’en Patagonie. NOTES ET FAITS DIVERS Attachement de la Corneille noire (Corvus corone Linné) à son nid. — S'il est des oiseaux qui abandonnent leur couvée avec une extrême facilité, le fait suivant paraît démontrer que la Corneille noire, pourtant si défiante, n’est pas de ceux-là. Le 7 avril dernier, un de ces oiseaux fut tiré en train de couver, et manqué. Le nid, placé à cinq ou six mètres de hauteur sur un érable champêtre (Acer campestre L.), ‘ans une petite futaie des bords de la Tille, était très visible. Il fut très détérioré par le coup de fusil tiré de près qui le renversa presque, projetant au dehors, indemne cependant, la malheureuse couveuse. On ne saurait dire si des œufs furent cassés, car la chose ne fut pas vérifiée. Cette corneille pourtant si éprouvée fut de nouveau tirée sur son nid, le 12 avril, dans l’après-midi, et cette fois périt, victime de son attachement à sa ponte. P. Paris. À propos du Pape de Nouméa (Ærythrura psittacea). — M. Besnier (Bull. Soc. Acei., février 1909, p. 76) qui possédait deux femelles de cette magnifique espèce de plocéidé, se réjouit d’avoir pu s’en procurer un mâle. Il paraît en effet que le Diamant psittaculaire devient si rare sur le marché qu’on peut le dire en voie de disparition. Un couple s’est vendu 410 francs chez un marchand de Paris. Par contre, son proche parent de Malaisie, £. prasina, est toujours assez abondant et je l’ai vu vendre à bas prix. A ce propos, il serait intéressant de savoir ce que sont devenus les nombreux Psiilacea élevés vers l’année 1900 par l’habile abbé Charruaud, qui en a donné alors une excellente monographie avicole (Bull. Soc. Accl., 1900, p. 333-347). Est-ce que la race de ces produits indigènes s’est éteinte ? ; Georges HENRY. ORLÉANS. — Imr. H. Tessier. è Le Gérant : Louis DeNrse-. Laboratoire Méridional Privé DE ZOOLOCIE MARINE & TERRESTRE TE Villa Urania, près le Laboratoire Marion Marcel MOURGUE Lauréat de la Faculté de Toulouse — 2 Devant les croissantes demandes et la difficulté pour lui de recueillir «les animaux marins pour l'étude et les collections, vu son domicile éloigné de la mer, M. Mourgue prévient ses nombreux correspondants qu'il a insti- tué, à Marseille, un laboratoire de zoologie marine et (terrestre, muni de tous les moyens possibles d’investigalions et de recherches. Il a institué égale- ment un système de fourniture, par abonnements, aux Facullés françaises 1 etétrangères, d'animaux marins, pour l'étude (certificat supérieur, p.c.n.,etc.) es animaux sont envoyés frais, el le système d’expédition permet leur arri- vée en excellent état, MÊME VIVANTS, pour plusieurs. M. Mourgue se charge de l'envoi de tous échantillons indiqués, par quan- _tité autant que la chose est possible ; il fera de même les recherches spéciales. Le Laboratoire consacre ses bénéfices uniquement au développemen? des recherches et à leur publication: il faut donc mettre le côté mercantile au dernier plan. Catalogues en distribution : Oiseaux, reptiles, poissons, crustacés. Animaux marins divers et animaux pélagiques. Préparations anatomiques, ete., etc. Collections d'études complètes, types de poissons, ete., etc. Constamment M. Mourgue peut fournir des collections complètes de n'importe quelle espèce, pour l'étude ou pour collections. Mensuellement, un bulletin sera fourni énumérant à la pièce les {types intéressants. M. Mourgue se met gracieusement à la disposittion de ses collègues qui voudront bien lui rendre visite. Nota. — Une embarcation automobile est adjointe au Laboratoire. vue Françai Se d D hologe Scientifique et Pratique Publiée par M. Louis DENISE, 14, Rue Antoine-Roucher, Paris (xvic). O Prix de l'abonnement : 7 fr. par an Le numéro : Go centimes INPRIMERIE, HENRI TESSIER, À ORLÉANS 56, Rue des Carmes, 56 _1909 2. Baron de Beauquesne. — eu ruse e de Mo 16 Notes et faits divers : : La ne au bois de Boulogne € MAT QUnE ec Extraits et Analyses. Le ï Ehapel Quelques observation utiles : de M. R. rar Éfica ; èbe Hueppé sur l'étang de Boisbinets du baron de Beauquésne, Rencontres , La Marèque du Chili ; et des notes et. ss de MM. X. spa An E. Hatessr, l'abbé Charruaud ; Paul ES interdite. — Nous rappelons qaw’avec le n° 30 cessera Je ser vi ice gratuit de pu par ma dais-po6 INF Ex 7 Juillet 1909. Revue Française d'Ornithologie Seientifique et Pratique DE LA SPÉCIFICITÉ:DES MERULA FUSCATA ET NAUMANNI par le Dr Alph. Dugoirs Dans une note publiée en 1881 (1) au sujet de ces deux grives, je concluais qu’elles appartiennent à une même espèce ; je ne faisais d’ailleurs que con- firmer l'avis de plusieurs ornithologistes distingués. Ainsi, Taczanowsky dit : « Les nombreux exemplaires fournis par Dybowsky présentent des passages aussi variés entre ces deux formes qu'il y a souvent de grandes difficultés pour se décider à quelle forme on doit appliquer certains indivi- dus. Je serais tenté de les réunir ; mais, cédant à l’autorité des ornithologistes les plus distingués, je les présente à part. » (2) Deux années plus tard, J. Vian, le regretté ornithologiste français, chercha à démontrer que les deux Merles en question doivent être séparés spécifi- quement (3), et je dois lui donner raison comme je l’ai reconnu en 1901 (4). Dans ces vingt-cinq dernières années, j’ai eu l’occasion de voir un grand nombre de sujets des deux sexes et d’âges différents appartenant aux WMerula fuscata, naumanni et ruficollis, et j'ai même pu en réunir une assez belle série au Musée d'histoire naturelle de Bruxelles. A la suite de mon étude, j'a dû reconnaître que le M. naumannt forme bien une espèce distincte qui n’a rien à voir avec le JM. fuscata ; ce dernier a le dessous de la queue gris, tandis que cette partie est rousse chez le M. naumanni. Si cette dernière espèce est distincte du M. fuscata, il n’est pas certain qu’elle le soit du M. ruficollis. En effet, d’après Middendorff, le Turdus naumanni serait le plumage de noce d'individus encore jeunes du T!. rufi- collis dont la teinte rousse prédomine (5). Radde dit qu'il partage la con- viction de Middendorff ; pour lui, les oiseaux désignés sous le nom de T°. nau- manni sont des jeunes des T. ruficollis et fuscatus. Mais Radde dit en termi- nant: « Ce qui me frappe, cependant, c’est qu’il résulte de l’ensemble des matériaux rapportés de Sibérie, que la forme type du T. fuscaius a justement été trouvée là où le T. ruficollis est rare, tandis que dans les localités où Von rencontre communément la forme décrite comme naumannt en même temps que le ruficollis, la forme type du T. fuscatus est beaucoup plus rare » (6). EE A AU D CE (1) Bulletin de la Société Zoologique de France, 1881, p. 144. (2) Zbidem, 1876, p. 147. (3) Jbidem, 1878, p 118. (£) A: Dubois, Synopsis avium, I, p. 397, n°95 5592, 93, 94, (5) Middendorff, Sibrrische Reise, II, 2, p. 170. (6) Badde, Rersen 1m süden von Ost-Sibirien, II. p. 737. ET UP NE PR TES EU EC Ce MEET Ve ares te RP 34 L. TeRNIER. — Les canards sauvages blancs, bariolés et mélis. Il est certain qu’il est parfois fort difficile de distinguer le M. naumanni du ruficollis : tous deux ont le dessous de la queue roux, et les plumages intermédiaires peuvent se rapporter aussi bien à l’un qu’à l’autre de ces merles. Ce n’est que sur les lieux de la reproduction que la valeur spécifique du M. naumanni pourra être tranchée. LES CANARDS SAUVAGES BLANCS, BARIOLÉS ET MÉTIS par Louis TERNIER (suite) Dans le dernier numéro de cette Revue, après avoir donné un aperçu de l'opinion personnelle du D' Bureau sur les canards blancs, je terminais ma petite notice en disant que ce savant estimait que les canards blancs tués en hiver n’ont pas une même et seule origine, qu’il en est qui peuvent pro- venir de couples n'ayant jamais subi le contact de Phomme, mais que ces cas sont rares. Je dois mentionner toutefois que le Dr Bureau ajoute que les cas d’albinisme les plus fréquents lui paraissent se produire chez les canards d'appel, issus de sauvages, vivant à l’état de demi-domesticité, tout en conservant leur entière liberté. Et il base son opinion, non seulement sur ses observations personnelles, mais encore sur celles de M. G. Rogeron, d'Angers, qui, dans un intéressant ouvrage sur les canards, relate qu’il a possédé une cane de chasse — ou d’appel — parfaitement grise (il veut sans doute dire de couleur normale) aux nuances les plus pures de l’espèce et par ce n’ayant aucune plume blanche dans le plumage et qui, accouplée régulièrement à un canard de coloration normale, donne régulièrement, à côté de sujets de couleur ordinaire, des canards entièrement blancs. M. Rogeron ajoute en outre qu’il a observé le même fait dans une autre occasion. Une cane presque entièrement sauvage lui donna une couvée de canetons dont la moitié, soit 5 ou 6, étaient de coloration normale, tandis que les autres, entièrement jaunes, présumaient un plumage blanc. La couvée fut malheureusement détruite. Mon très cher maître et ami, le regretté M. Oustalet, professeur au Muséum de Paris, que j’avais consulté sur la question des canards blancs, affirmait qu’il n'existe pas à l’état sauvage de race de canards blancs, même dans les régions arctiques, et que ceux qu’on rencontre en France sont ou des albinos, variétés accidentelles enta- chées d’albinisme quant au plumage seulement, la coloration des yeux restant normale, ou des croisés de sauvages et de canards domestiques. Le Dr Quinet, qui, en Belgique, a étudié avec compétence et autorité les questions relatives aux anatidés, estime que les canards blancs et les bariolés sont des produits de croisements de sauvages et de domestiques. Il est très sceptique sur la question des métis et des hybrides. Mon am, M. Masse, est plus large dans ses appréciations. Selon lui, il est impossible de préciser. On peut soutenir que les canards blancs représentent soit un croisement de canards domestiques et sauvages, soit des cas d’albinisme, soit des variétés. Je le cite, du reste, 22 extenso : L. TERNIER. — Les canards sauvages blancs, bariolés et métis. 35 « La possibilité de croisement et celle d’albinisme ne font aucun doute. « Reste la variété hypothétique. Pour les petits canards durs (canards de « taille exiguë, mais de coloration normale, qui ne paraissent en France que « pendant les grands froids), il me semble difficile de ne pas admettre la « Variété, étant donné leur nombre considérable et par voliers bien homo- « gènes. En ce qui concerne les canards blancs, j’ai tué des bariolés et des « blancs mélangés entre eux ou mêlés à des canards francs. Mais j'ai eu « également l’occasion de tirer dans des bandes exclusivement composées « de l’une ou l’autre variété, sans que jamais cependant le nombre des indi- « vidus composant la bande excédât le chiffre normal d’une couvée. _« En envisageant l'éventualité de l’albinisme, j’ai noté que, parmi tous « les canards bariolés ou entièrement blancs qui me sont passés par les « mains, Je n'ai remarqué aucun Cas d’albinisme complet, dans ce sens que « je n’ai Jamais constaté de teinte rouge aux yeux. « Gette teinte a peut être été notée par d’autres observateurs, mais j’opi- « nerais plutôt pour une forme particulière de l’albinisme (hypothèse qui se « concilierait parfaitement avec la succession des variétés selon la progres- « sion du froid, celle que Frauenfeld appelle le climatochreïsme et que je « nommerais plus volontiers amphichroïsme, c’est-à-dire coloration due au « milieu, le monde ambiant de Geoffroy Saint-Hilaire). Cette théorie, pour « être exacte, doit partir de ce principe que les canards qui résistent le plus « longtemps aux rigueurs de la saison, avant de se déplacer, ou qui habi- « tent le plus au Nord, s’acheminent vers la couleur blanche. « On retrouverait le même phénomène chez le Lagopède où la couleur « blanche, dans le plumage d’hiver, tel qu’on observe sur les trois espèces « européennes, est d'autant moins variée d’autres nuances que les espèces respectives ont adopté comme habitat des régions où le froid et la neige sévissent plus longtemps. « Race géographique ? Soit ! « Gas d’abord isolés se perpétuant par suite des affinités de beauté ? « Pourquoi pas ? « Ou bien faut-il adopter les théories de Wells et Rafinesque et ad- « mettre une race en voie de formation s’adaptant de plus en plus au milieu ? « C’est possible, et on peut noter dans ce sens que le canard type est le plus « répandu, puis les bariolés, puis les blancs, à moins d'admettre, si la rareté « de plus en plus sensible signalée par M. Ternier n’est pas le fait de coïn- « cidences purement locales ou régionales, qu’on se trouve plutôt en présence « de variétés en voie de disparition. » & Telle est opinion de M. Masse. Je dois seulement faire remarquer que la dernière hypothèse me paraît douteuse, car jamais on m’a signalé de race de canards sauvages blancs à aucune époque. Et sur ce point M. Oustalet était très catégorique. Les canards blancs n’ont jamais représenté une race fixée. Les explorateurs des régions arctiques n’en ont jamais fait mention. Il se peut que conformément à l'hypothèse de M. Masse la coloration blanche, cons- tatée chez certains sujets, soit le résultat du mimétisme et n’affecte que certains oiseaux vivant le plus longtemps au milieu des neiges. L'apparition de ces canards blancs, mais non entachés d’albinisme normal (lequel en- traîne la coloration rouge des yeux), au moment des grands froids qui poussent vers les climats plus tempérés les hôtes des latitudes septentrionales, pourrait donner quelque vraisemblance à cette supposition. Mais les remarques du D: Bureau et les constatations de M. Rogeron permettent aussi de croire à des variétés accidentelles apparaissant parmi les canetons d’une couvée normale. 36 P. Paris. — Notes pour servir à l'Ornithologie de la Côte-d'Or. Mimétisme individuel ou variété accidentelle provenant le plus souvent de croisements antérieurs entre canards sauvages et domestiques, telles sont donc, doit-on conclure, les origines de la coloration d’un blanc pur, sans albinisme caractérisé, des canards sauvages que j'ai désignés sous la dénomination générale de canards blancs. Nous allons maintenant passer aux bariolés et à la variété isabelle. (A suivre.) NOTES POUR SERVIR A L’'ORNITHOLOGIE DU DÉPARTEMENT DE LA COTE-D'OR par Paul PARIS Pour la rédaction des présentes notes, j’ai trouvé de nombreux renseigne- ments dans les documents manuscrits que M. le Dr Marchant m’offrit il y a quelques années ; parmi lesquels son excellent catalogue (1) annoté par lui jusqu’en 1905, des extraits du catalogue du Dr Bounder (2) et des Le de l’abbé Guillot, curé de Fenay, sur le catalogue du D' Marchant, 1874. Jai cru bon d’y conserver la classification et les numéros d’ordre du cata- logue de M. le D' Marchant, les espèces non précédées d’un numéro étant celles qui n’y sont pas mentionnées. 1. — Gyps fulvus (Gmelin), Gyps fauve : « Un individu de cette espèce a élé tué dans la combe de Gevrey-Chambertin » (Catalogue Dr Marchant). Une capture dans le bois de Premières, le 30 mai 1815 (D: Bounder). 4. — Falco subbuteo Linné, Faucon hobereau : « Très abondant à son pas- sage qui commence dans la première quinzaine de septembre. N. CG. » (Catalogue D' Marchant.) Cet oiseau est devenu rare en Côte-d'Or, on n’en tue même pas tous les ans et il ne doit plus y nicher que bien accidentellement. 5. — Falco æsalon Tunstall, Faucon émerillon : « Commun dans la mon- tagne, aime les lieux couverts de murées ou murgiers éloignés des habita- tions. » (Catalogue Dr Marchant.) L’Emerillon, comme l’espèce précédente, est devenu rare dans le dépar- tement. Tinnunculus naumannt (Fleischer), Grécerelle cressérine : « J’en ai vu dans la collection de abbé Nicolas, à Magny-Saint-Médard, et les suppose tuées en Bourgogne. » (Abbé Guillot.) Une jeune femelle tuée à Pont-de-Pany en octobre 1904. (P. Paris, Bul- letin Société Zoologique de France, 1906.) (1) DT L. Marchant. Catalogue des Oiseaux observés dans le Département de la Côte-d'Or. Manière-Loquin, éditeur. Dijon, 1869. (2) 7. Statistique du Département de la Côte-d'Or, dans Archives Départementales de ’an 8 à 1807:2 vol:in-folio, n° 662 du Catalogue, p. 187 à 195. ‘ROUE dé + ol die - P. Paris. — Votes pour servir à l’'Ornithologie de la Côte-d'Or. 37 7. — Tinnunculus vespertinus (Linné), Crécerelle kobez : « Un individu tué dans les environs de Dijon (Muséum). M. du Seuil en a tué deux le 12 mai 1826 au pont de Parcey, tout près des limites de notre département. » (Catalogue Dr Marchant.) Une femelle tuée à Bèze Le 20 septembre 1875. (Notes Dr Marchant.) 9 — Aquila pomerana Brehm, Aïgle criard : « Un individu tué à Chevigny- Sant-Sauveur, un autre à Gevrey-Ghambertin. » (Catalogue Dr Marchant.) Un couple capturé près Pagny, sur les bords de la Saône en 1798 (D: Boun- der).— Une femelle tuée près d’Etevaux le 23 février 1873. (Notes Dr Mar- chant.) Nisaetus pennatus (Gmelin), Nisaëte botté : « Un individu tué à Darcey en mars 1875. (Notes Dr Marchant.) . A1: — Pandion haliaetus (Linné), Balbuzard fluviatile : « Un individu capturé à Argilly et donné au Muséum de Dijon. N. R.» (Catalogue Dr Mar- chant.) Une capture à Bèze le 16 septembre 1875. (Notes Dr Marchant.) Cet oiseau si rare en Côte-d'Or, s’il y a vraiment niché, ne doit le faire que bien accidentellement. ; 12. — Circaetus gallicus (Gmelin), Circaële jean-le-blane : Ce rapace est encore assez commun dans le département de la Côte-d'Or, il ne pond habi- tuellement qu’un seul œuf, pourtant trois petits ont,été trouvés dans un nid au Mont-Afrique près Dijon, en juin 1892, et deux petits en 1908 près Velars- sur-Ouche. Une nichée de deux petits a également été signalée près de Flacey il y a quelques années. 16. — Milvus korschun (Gmelin), Milan noir : « Bois de Chevigny el d’Ouges. N. R. » (Catalogue Dr Marchant.) ; Le Milan noir, contrairement à bien des oiseaux, est aujourd’hui beaucoup lus commun dans la Côte-d'Or, on l’y rencontre fréquemment pendant ’été, principalement dans la plaine de la Saône. 47. — Milous ægyptius (Gmelin), Milan égyptien ou parasite : « Get oiseau était autrefois très commun dans les bois marécageux de Chevigny-Saint- Sauveur où on le rencontre encore et où il niche. Il pond deux œuis. N. R. » (Gatalogue Dr Marchant.) C'est très certainement au Milan noir qu'il faut rapporter cette note du Dr Marchant, le Milous ægyptius n'ayant probablement jamais paru en France. 18. — Elanoides furcatus (Linné). Naueler martinet « Un individu tué près de Beaune par M. du Seuil d’Is-sur-Tille. Acc. R. R. » (Catalogue D: Marchant.) Dr os Deux captures, l’une à Gerland le 5 avril 1891, l’autre près Mirebeau le 10 avril de la même année (Notes D' Marchant). : | Les captures de cet oiseau américain doivent certainement ètre rapportées à l’Elanion blac, Elanus cœruleus (Desfontaines). Du Seuil, dans ses observa- ions ornithologiques faites en Côte-d’O?, publiées dans le Spectateur de Dijon des années 1835 et 1836, ne faisant d’ailleurs nullement mention du Naucler mais signalant seulement un Elanion tué dans les montagnes pres Ladoix D à M béiles ‘Ai nn ns 38 P. Paris. — Notes pour servir à lOrnuthologie de la Côte-d'Or c’est-à-dire à peu de distance de Beaune. Je n’ai pu d’autre part savoir ce qu'étaient devenus les échantillons capturés en 1891. 19. — Elanus cœruleus (Desfontaines), Elanion blac : « Si l’on en croit du Seuil (in Temminck, Manuel d'Ornithologie, T. III, p.592. Cousin, éditeur, Paris, 1840), cet oiseau se rencontrait fréquemment en Côte-d'Or; on ne l’y voit plus que bien accidentellement, même en lui rapportant les soi-disant captures de l'espèce précédente, aucune apparition de cet oiseau n’ayant été signalée depuis le Catalogue du D: Marchant. 21. — Archibuteo lagopus (Gmelin) Busaigle pattue : « Un individu tué par M. du Seuil àMarcilly et un autre à Sacquenay. Acc. R. R. » (Catalogue Dr Marchant.) Une capture près Remilly en décembre 1875 et trois autres dont une à Aignay-le-Duc en décembre 1879. (Notes Dr Marchant.) 24. — Circus cyaneus (Linné), Buzard Saint-Martin : Cet oiseau considéré comme estival par le D' Marchant est cependant sédentaire, mais assez rare dans le département. 33. — Nyciala tengmalmi (Gmelin), Nyctale tengmalm : La Tengmalm qui nichait autrefois dans la Côte-d'Or en a à l’heure actuelle complètement disparu. Pyrrhocorax pyrrhocorax (Linné), Chocard des Alpes : Un individu de cette espèce aurait été observé près Crecey-sur-Tille, le 8 octobre 1908. Sturnus unicolor la Marmora, Etourneau unicolor : Un tué près de Spoy en 1855 (abbé Guillot). 43. — Ampelis garrulus (Linné), Jaseur de Bohême : aux captures signalées dans le catalogue du D: Marchant il faut ajouter celles assez nombreuses faites à Dijon et aux environs aux deux passages de 1869 et 1904. 98. — Olocorys alpestris (Linné), Otocorys des Alpes : « Une tuée près Dijon dans une bande de sept ou huit individus en 1841. Une autre capture dans les environs de Semur ». (Catalogue Dr Marchant.) : Une capture près Val-Suzon en 1898. Melanocorypha calandra (Linné), Calandre ordinaire : Un individu tué près Gevrolles en 1902 (Collection de M. Daguin à Chamesson). 105. — ZLophophanes cristatus (Linné), Lophophane huppé : « Ace. RR. » (Catalogue D: Marchant.) Cet oiseau, depuis les nombreuses plantations de conifères, est devenu beaucoup moins rare dans le département. 107. — Aegithalus caudatus (Linné), Aegithale à longue queue. La forme type à tête entièrement blanche est hivernale mais assez rare en Côte-d'Or, elle arrive dans le mois d’octobre. 152 Plecirophenax nivalis (Linné), Plectrophane des neiges : « Un jeune tué en Côte-d'Or (Muséum) Acc. RRR: » (Catalogue Dr Marchant.) P. Paris. — Motes pour servir à lOrnithologie de la Côte-d'Or 39 Une capture près Sant-Jean-de-Losne le 14 décembre 1871, un © tué à Fontaine-en-Duesnois le 8 novembre 1878. (Notes Dr Marchant.) Une capture à Gouville, près Dijon, en hiver 1905. 118. — Pyrrkula pyrrhula (Linné), Bouvreuil ponceau : «Comme taille, il y a une variété major assez rare. M. Belin a possédé deux individus de cette race et M. Lacordaire en a un dans sa collection. Tous trois ont été tués dans le département. » (Catalogue Dr Marchant.) Cette forme type paraît ne plus se rencontrer en Côte-d'Or, car aucune autre capture n’a été signalée depuis celles-là. 121. — Petronia petronia (Linné), Soulcie des rochers : « Niche à Bouilland et à Arcenant, fait son nid dans les cavités des vieux noyers. N. R. » (Cata- logue Dr Marchant.) Get oiseau a maintenant à peu près disparu du département, en tout cas il n’y niche plus. Passer itahæ (Vieillot), Moineau cisalpin : Un échantillon du Muséum de Dijon porte comme indication de provenance la Côte-d'Or, c’est cepen- dant douteux. Picus martius (Linné,) Pic noir : Signalé dans le catalogue du D: Bounder comme se rencontrant en Côte-d'Or. Une capture près Villers-sur-Tille en novembre 1906. Dendrocopus medius (Linné), Dendrocope mar : Un échantillon tué près d’Auxonne. (Collection du capitaine Le Bachellé, Auxonne.) 145. — Merops apiaster (Linné), Guépier vulgaire : « Une femelle tuée au Glos-Vougeot, le 1% avril 1862. Une petite troupe de dix ou douze avait déjà été observée le 8 mai 1776 à Sainte-Reine. » (Catalogue du Dr Mar- chant.) Une quinzaine d'individus ont été observés en septembre 1907, à Meur- sault, trois furent tués. Une capture à date inconnue près Laignes. Tetrastes bonasia (Linné), Gélinotte des bois : Se rencontre actuellement assez fréquemment dans la région du département avoisinant la Haute- Saône ; Bois d'Heuilley, de Cléry, d’Auxonne, etc... On en a trouvé une morte à Longvic. Caccabis saxatilis (Meyer et Wolf), Perdrix grecque (Bartavelle) : Signalée par erreur parmi les oiseaux de la Côte-d'Or par le D: Bounder. Les chas- seurs bourguignons donnent, il est vrai, le nom de Bartavelle aux vieilles perdrix rouges. (Caccabis rufa (L.) à 163.:— Tetrax tetrax (Linné), Canepetière champêtre : « Acc. R. R. R. » (Gatalogue D: Marchant.) Aujourd’hui nichant régulièrement et assez commune dans le départe- ment de la Côte-d'Or. (P. Paris, Bulletin Société Zoologique de France, 1908.) 164. — Cursorius gallicus (Gmelin), Courvite gaulois : « Cet oiseau a été observé une fois au printemps par M. du Seuil, sur les bords de la Saône. Un individu probablement tué en Côte-d'Or a été acheté au marché de 40 L. DENISE. — Cas d'affection réciproque entre oiseaux d'ordres différents Dijon pour le Muséum de Dijon. Ace. R. R. R. » (Catalogue Dr Marchant.) Une femelle tuée le 3 novembre 1882 à Gergueil. (Notes Dr Marchant.) 171. — Haæmatopus ostrilegus (Linné), Huîtrier pie : « Acc. R. R. » (Cata- logue Dr Marchant.) Un pris vivant sur les bords de l'Ouche, à Plombières, le 29 août 1874. 213. — Phalaropus lobatus (Linné), Phalarope dentelé (Phalarope hyper- boré }: « Un tué près Vitteaux. Acc. R. R. » (Catalogue Dr Marchant.) ne capture sur l'étang de Sathenay, le 26 octobre 1886. mm 223. — Siercorarius pomatorhinus (Temminck), Stercoraire pomarin : « Un individu, jeune âge, tué le 5 décembre 1848, dans le département a été donné au Musée. Ace. R. R. » (Catalogue Dr Marchant.) Une capture près Iseure, le 15 novembre 1881. (Notes Dr Marchant.) 224. — Siercorarius crepidatus (Banks), Stercoraire parasite : «Acc. R. R: » (Catalogue Dr Marchant.) Six individus tués dans la Côte-d'Or, lun est au Muséum de Dijon, un autre dans la collection de M. Couturier de Billy. (Notes D' Marchant.) Hydrochelidon hybrida (Pallas), Guifette hybride : Plusieurs individus capturés dans le Châtillonnais (Collection de M. Daguin, à Chamesson.) Gelochelidon anglica (Montagu), Gelochelidon hansel : Deux individus vus le 15 mars 1874 à Uncey, l’un fut tué. Quelques semaines plus tard un couple était encore aperçu à Corcelotte. (Notes D' Marchant.) 228. — Colymbus septentrionalis (Linné), Plongeon cat-marin : « Toujours des jeunes. Acc. R. » (Catalogue Dr Marchant.) è Un adulte en plumage de noce tué sur l'étang de Marcenay en mars 1895 (De M. Daguin, de Chamesson.) CAS D’AFFECTION RÉCIPROQUE ENTRE OISEAUX APPARTENANT A DES ORDRES DIFFÉRENTS A PROPOS DE LA NOTE DE M. CH. VAN KEMPEN par Louis DENISE. L’intéressante note de M. Van Kempen sur un cas d'affection remarquable entre un palmipède et un gallinacé me rappelle deux curieuses liaisons du même genre dont je fus témoin. Dans une volière de la ménagerie du Muséum, au milieu de divers oiseaux, vivaient il y a quelque douze ans une Perruche à tête noire (Conurus jendaya) et un Martin triste (Acridotheres tristis) dont Pamitié mutuelle était vraiment touchante. Un beau jour le couple fila et se livra de compagnie à une partie de plein air dans les arbres environnants. F. DE CHAPEL. — Un peu plus de lumière sur les migrations. 41 Mais il fallait vivre, et bientôt la perruche fut capturée à la main sur la nour- riture mise à la disposition des fugitifs, auprès de leur ancienne prison. Or le Martin étant accouru au secours de sa compagne, et ne voulant pas la quitter, fut repris de la même facon. L'autre cas est celui d’une Perruche de Madagascar © (A gapornis cana) et d’un Padda (Munia oryzivora), qui pendant plusieurs années véeurent dans la plus étroite intimité au milieu d’une société d'oiseaux où figuraient, à défaut d’autres Perruches, du moins plusieurs Paddas. Ils restaient isolés du reste de la compagnie, mangeant et buvant ensemble, dormant côte à côte et se béquetant avec tendresse, bien entendu sans régurgiter, cette opération n’étant pas à la portée du Padda. Il ne s’agissait, dans les deux observations rapportées ci-dessus, que de liaisons platoniques, aucun essai de rapprochement sexuel n’ayant, à ma connaissance, été constaté. Ces deux faits rapprochés de l'observation de M. Van Kempen et des cas d'amitié réciproque cités par M. Gadeau de Kerville, entre un Gracupica rigricollis et une femelle de Conurus jendaya (Le Naturaliste, 1e août 1890), par M. Ch. Debreuil, entre une Mélopsitte ondulée et une serine de race commune (Ornis, 1899, p. 63), me semblent de nature à intéresser la science encore rudimentaire de la psychologie animale. C’est pourquoi je les rapporte ici, non sans faire remarquer que dans ces quatre expériences il s’agit toujours de Psittacidés, deux fois de Sturnidés et une fois d’un Plocéidé, oiseau d’une famille très voisine des Sturnidés. UN PEU PLUS DE LUMIÈRE SUR LES MIGRATIONS par Fernand de CHAPEL. L’heureuse initiative de M. Denise, en mettant en communication tous ceux qu'intéresse cette charmante branche de l’histoire naturelle qu'est lVornithologie, permettra de classer bien des observations et des faits épars ; de les rassembler et d’en tirer des conclusions. Aïnsi, au sujet des migrations des oiseaux, malgré les nombreuses données que nous possédons déjà, il y a encore des lacunes qui seraient à combler. Savons-nous, par exemple, bien exactement les routes parcourues, les étapes faites par certains oiseaux pour arriver jusqu’à nous ? L’époque de leur arrivée, assez régulière, nous est connue, aussi bien que le lieu de départ ; mais leur route exacte, l'itinéraire de leur voyage, n’est pas toujours, je crois, absolument démontré. Il en est de même de la cause de certaines migrations. Incontestablement la température, le manque ou l'abondance de nourriture sont les causes primordiales des migrations. Mais ne peut-il y avoir des causes accidentelles ? Y en a-t-il ? Voilà des points qu’il serait, il me semble, bien intéressant de connaître, d'approfondir, et qui ne peuvent être que par le concours de nombreuses observations centralisées. Nous savons que le Syrrhapte paradoxal nous arrive d'Asie, mais par quelle route précise ? Met-il longtemps à arriver jusqu’à l'Océan ? Sa mi- gration se fait-elle, au contraire, sans villégiatures prolongées sur sa route, et arrive-t-il presque directement ? Lions. igr'@ les m ON tere Sur APEL. — Un peu plus de lum 4 1 F.pE(C * 12901 U9 quos SIL nb SdW9JSUOL À IIS 9 JUAUUTA SIT NO,D ATOAPS ANOÛ “UOTJEOIpUr 2SN91091Û UN 9199 JN9U 199 JA | SAUT IN OO RS UTEXIOL, ND 8UM)EN SHLVA ENT AAIUIVE | 8AIOULIEN], | (ajadiuo) ‘nvaq) 1 1270 np SNOILVAUHSTO te: | 8Dn)DIY | ucr] S9A OS “XNPAS10 sap SUON SSP F7 19 ULO NT aÏ\ ©p sur0S Xe S9IFU0) (099 ‘onbuguy ‘onbispeg ‘ooueax) : 222 Duo SHHIOLVHOIIN SNOILVAHASHO.Œ AVILIOQMUAX me : G. HENRY. — Mofe sur la Caille naine de Chine. 43 Il en est de même de la petite Perdrix roquette et d’une petite Perdrix rouge, que je n’ai jamais rencontrée, qui aurait les mêmes mœurs que la précédente et qui m'a été signalée à plusieurs endroits ; en Auvergne, en particulier. Elle passerait en octobre, en vol nombreux, et je ne lai vue mentionnée dans aucun ouvrage. D’où vient-elle?Seraient-ce des Perdrix indi- gènes qui se réuniraient. Mais pour quelle cause, et pourquoi seraient-elles plus petites que celles que nous rencontrons normalement ? Le champ d’ob- servation est donc vaste, et c’est justement pour cela qu'il faudrait à la Revue de nombreux correspondants, soit en France, soit à l'étranger, et que toutes les observations soient centralisées. On pourrait ainsi créer des cartes de migrations, sur lesquelles seraient indiquées les routes migra- toires de tel ou tel oiseau, avec indication de l’époque de passage aux diffé- rents points, direction du vent, température, hauteur barométrique, état de l’atmosphère, etc. Je proposerais donc qu'il soit créé des feuilles d'observations annuelles et qu’elles soient envoyées à tous abonnés-et correspondants de la Revue d'Ornithologie ; ceux-ci pourraient en distribuer à des gens connus comme chasseurs, à des gardes, etc., les recueillir toutes, même sil n’y a rien d'inscrit dessus et les renvoyer au centre désigné pour rassembler toutes ces feuilles à la fin de chaque année. On pourrait ainsi, après avoir groupé toutes ces observations, établir les cartes de migrations, qui d’un seul coup d’œil, mieux que toutes les nomen- clatures ou articles sur le sujet, donneraient les indications cherchées. Jai déjà établi trois cartes de migrations que je ne regarde ni comme modèles, mi comme infaillibles, mais qui donnent une indication assez précise, sui- vant les connaissances actuelles : {4° sur les grands et principaux courants migratoires ; 20 sur la migration des bécasses et 3 sur celle des cailles. . Voilà l’idée lancée, elle peut être féconde, si la chose est faite avec méthode, eten tout cas elle serait intéressante. Je convie donc toutes les bonnes volon- tés à apporter leur concours et la direction de la Repue, à mettre la chose au point dans le sens pratique, si toutefois l’idée lui semble mériter Patten- tion. Nous serons certainement tous à sa disposition pour l’aider dans cette tâche. : Le tableau ci-contre, qui répond aux principales observations à noter, pourrait servir de formulaire à distribuer aux correspondants désireux de contribuer à ce travail (1). NOTE SUR LA CAILLE NAINE DE CHINE (Excalfactoria Chinensis) PRIORITÉ EN FAVEUR DE LA FRANCE DE SA REPRODUCTION EN GAPTI VITÉ par Georges HENRY. Dans une excellente étude, communiquée au quatrième Congrès orni- thologique international, tenu à Londres en juin 1905, sur Pimportance (4) La Revue s’associe au projet de M. de Chapel et fera, si l’idée trouve, comme elle Lespère, un écho parmi ses lecteurs, imprimer des Feuilles d'observation du modèle indi- qué. ; 44 G. HENRY. — Note sur la Caille naine de Chine. de l’aviculture comme auxiliaire de l’ornithologie, M. Seth-Smith écrivait : « M. Meade-Waldo fut le premier des aviculteurs qui éleva en captivité la jolie petite Caille peinte de la Chine (Æxcalfactoria chinensis), réussissant, en 1898, une couvée de sept poussins. Il put ainsi noter que la période d’incubation pour cette espèce était de 21 jours, que les Jeunes étaient aptes au vol à dix jours, et qu’à cinq semaines ils avaient revêtu leur plein plumage d'adultes. » Il est bien vrai que ce fut chez M. Leman, du Collège des Médecins, à Londres, que pour la première fois vécut en captivité, du moins en Europe, — car les Chinois en faisaient déjà un grand cas, — cette minuscule Caille, qui avait été importée par un capitaine de vaisseau au service de la Compa- gnie des Indes, et qu'Edwards (Gleanings of nat. hist., 1748, I, Ch. xxxXWIT, pl. 247) se fait gloire de l’avoir le premier décrite et figurée. Mais, au moment où, un siècle et demi plus tard, M. Meade-Waldo réus- sissait en Angleterre la reproduction de la Caïlle de Chine, il y avait exac- tement vingt-cinq ans que pareil succès avait été obtenu chez M. Coeftier, à Versailles. Le Bulletin de la Société d Acclimatation, année 1873, p. 891- 892, a publié sur cet élevage une note très intéressante et très complète. Ce n’est pas tout : en 1878, M. Andelle obtenait à Epinac, en Saône-et- Loire, d’un couple de Caïlles de Chine, trois poussins qui à six semaines avaient atteint la taille des père et mère (Bull. Soc. Accl., 1898, p. 664), et M. Jules Bellot, à Cognac, menait à bien, en juillet 1895, une couvée de six poussins, qui, un mois après, dit-il, ne se distinguaient plus de leurs pa- rents. (Bull. Soc. Accl., 1895, p. 274-275.) La priorité de ce succès avicole revient donc sans conteste à la France, puisque ces trois faits bien constatés d'éducation d’Excalfactoria chinensis sont tous antérieurs à celui que M. Seth-Smith considère comme le premier. Ceci n’est pas pour diminuer l'importance de la communication faite par cet excellent observateur qui, d’ailleurs, sait rendre justice aux éleveurs de France et fait par exemple bonne mesure à M. Delaurier, d'Angoulême, des singularités que l’aviculture nous a révélées touchant la biologie du Tinamou. Je suis au contraire enclin à croire qu’à part un petit nombre d’éleveurs vraiment instruits, nous avons en France peu d’amateurs sou- cieux de donner à leurs observations une rigueur vraiment scientifique, et que nous gagnerions à imiter l'esprit de méthode que les Anglais apportent à leurs travaux. Aïnsi dans les trois cas d’élevages cités plus haut, si M. Bellot a donné d’intéressants détails sur les mœurs de son couple de Cailles de Chine, sur la nourriture des poussins, etc., M. Coeffier seul a pensé à noter les dates pré- cises de ponte et d’éclosion. Et cela me permet de relever un écart assez sensible entre les durées d’incubation relevées par M. Coeffier en 1873 et par M. Meade-Waldo, en 1898. Chez l’aviculteur versaillais, treize œufs sont pondus entre le 6 et le 19 août, et l’éclosion a lieu le 5 septembre, ce qui fait exactement dix-sept jours d’incubation à partir du dernier œuf pondu: Nous voilà loin des 21 jours notés par M. Meade-Waldo, durée d’incubation qui peut paraître excessive pour une si petite bête, si l’on songe que les plus grandes espèces de la famille, comme les Coturnix Delegorguet et pectoralis, ne couvent que de 16 à 18 jours. M. Seth-Smith, qui fait lui-même cette remarque, ajoute d’ailleurs que la température joue son rôle dans l’mcu- bation et qu'il a vu des cas d’éclosions de poussins de Caille de Chine au bout de 19 jours. Soit, c’est là le temps le plus court observé en Angleterre. Nous venons de voir qu'il ne fut que de 17 jours à Versailles, Bon pe BEAUQUESNE. — Une ruse de Morillon. 45 Un détail de nidification noté par M. Coeffier appelle encore quelques réflexions. On sait que le nid de la Caille commune consiste en une légère dépression que la femelle creuse dans le sol et qu’elle garnit de racines et de feuilles sèches. Si l’on en croit Bernstein, qui a observé les nids d’Æ£xcal- factoria chinensis à Java, l’espèce orientale ne procède pas autrement, et @est du reste ainsi qu’elle en usa dans la volière de M. Bellot, à Cognac. Voici toutefois ce qui se passa chez M. Coeffier : « Le nid, dit-il, est resté à découvert pendant toute la durée de la ponte, ce n’est que lors de lincu- bation que le mâle a couvert le nid de petites herbes des bois et en a fait un etit réduit précédé d’un couloir également couvert. Il se tenait continuel- ement en faction à l’entrée et ne disparaissait que le soir, pour aller re- trouver sa femelle. » Faut-il voir dans l’observation de M. Coeffier un fait d'intelligence personnelle d'oiseaux se transformant en bower-birds, en constructeurs de berceaux, pour suppléer dans leur volière à absence des hautes herbes au milieu desquelles elles nichent à l’état de liberté ? Au surplus, je ne sais si la Caïlle peinte de Chine s’est conservée dans les volières de France. Je n’en ai vu que rarement chez les marchands, mais alors en assez grand nombre chaque fois. Le UNE RUSE DE MORILLON par le Baron de BEAUQUESNE Ces diablotins (les Morillons) ont lesprit facétieux et cheminent par les voies les plus improbables . FREE TE 0010 Les Canards sauvages et leurs congénères, de L. Ternier et F. Masse, p. 667. Par une matinée glaciale des premiers jours du mois de janvier dernier, je revenais bredouille de la hutte — détestable habitude contractée cette année et commune, hélas ! à bien des huttiers de mon voisinage — lors- qu'en arrivant à la route j’aperçus sur la digue limitant la baie de Somme au sud, un douanier qui gesticulait éloquemment à mon intention. J’approche en pressant le pas. le douanier me montre le canal qui dé- verse dans la baïe les eaux venues du Hâble d’Ault et des fossés de Lanchères : « Descendez au bord du courant, me dit-il, il y a un pilet (1) qui vient de plon- ger près du tournant à cent pas d'ici. » Je marche doucement le long du canal ; aidé de mon chien je fouille con- Sciencieusement les touffes d'herbes chargées de neïge qui tapissent les bords, guettant le remous qui me révèlera la fuite sous-ondienne de l’oiseau, je redescends, je remonte le long du courant, peine perdue. rien, absolument rien. « Pourtant, Monsieur, me dit le douanier qui est descendu vers moi au pied de la digue,j’ai vu plonger le pilet quand je vous ai fait signe et je suis sûr qu'il ne s’est pas envolé. » Je connais très bien le douanier et je le sais sincère... Alors ? … Je regarde le tunnel étroit et obscur que deux portes massives, ouvertes en ce moment, viennent fermer automatiquement lorsque la mer remonte et dans lequel (1) Sous le nom générique et d’ailleurs inexact de pilet, on désigne en baie de Somme toutes les fuligules. en LE PATES € #4 + AS RTE Pare 46 Notes et Faits divers. les eaux du canal s’écoulent bruyamment sous la digue. Une idée me traverse la cervelle, en éclair brusque. « N’était-ce pas un pilotin (en baie de Somme le morillon étant la plus petite des fuligules est souvent appelée pilotin, diminutif de pilet) que vous avez vu ? » « Ma foi, Monsieur, ça se pourrait, car il élait noir et pas bien gros. Mais où diable peut-il être passé, ajoute le douanier. » « Là », dis-je en montrant louverture béante et sombre du ponceau. Le douanier me regarde en riant, un peu de travers toutefois, car il n’est pas sûr si je parle sérieusement ou si je me moque de lui. Sans rien dire, je grimpe doucement vers le sommet de la digue... à trente pas, le Morillon nageait doucement dans le bief maritime du canal. Un coup de feu... le plouf du chien qui saute à l’eau pour aller chercher l'oiseau. d « Vous voyez, dis-je au douanier, que ces petits b..…... là prennent n’im- porte quel chemin quand il leur plaît de se défiler, » Le brave homme n’en revenait pas. Quant à moi, j'étais enchanté d’avoir déjoué la ruse de ce sympathique morillon. Je n’élais souvenu à temps des enseignements recueillis dans le livre si intéressant de MM. L. Ternier et F. Masse. NOTES ET FAITS DIVERS La Foulque au bois de Boulogne. — Une petite troupe de foulques a été vue; le dimanche 27 janvier 1909, par un temps magnifique et relativement doux, surles mares du champ de courses de Longchamps. J’observai, le même jour, au milieu des cygnes, bernaches et canards du lac supérieur, un de ces oiseaux isolé qui, n’osant s'approcher des bords où circulait une foule assez dense.donnait lachasse aux canards munis d’un morceau de pain, leur faisait lâcher leur prise et dévorait avec avidité cette nourriture nouvelle pour son estomac affamé. V. F. Note à propos de l’accenteur Mouchet (Accentor Modularis L.). — Depuis trois ans un accenteur Mouchet revient nicher dans mon jardin au-dessus de la porte d’une serre. Le nid est construit contre le mur et appuyé sur une branche de vigne. La première année, l'oiseau a fait deux couvées dans le même nid. L’an dernier, il a édifié un peu à gauche de l’ancien nid un nouveau nid et cette année il occupe ce même nid qu'il s’est contenté de restaurer. L’accenteur Mouchet utilise donc parfois le même nid pour ses deux couvées et y revient aussi nicher l’année sui- vante. Il est en outre intéressant de constater que,commel’hirondelle, mon accenteur Mouchet est revenu trois ans de suite nicher au même endroit. Louis Ternier. Sur la présence à Paris de la tourterelle des bois (Turtur turtur). — Je ne crois pas que la présence de ce colombidé si timide et si farouche ait jamais été signalée dans l’enceinte des grandes villes. tout au moins de Paris. M. Nérée Quépat ne le signale ni dans son Ornithologie parisienne (1874), ni dans le supplément qu'il en a donné en 4876, dans la Reoue et Mag. Zool., pour la seule raison que l'espèce n’y était pas encore fixée à l’époque où il faisait ses observations surla faune parisienne. Quant à M. Cretté de Pallue] il a purement et simplement oubliée — et ce n’est qu'un oubli, — dans ses Notes sur les oiseaux observés aux environs: de Paris (Le Naturaliste, 1884). Or. la Tourterelle des bois niche régulièrement tous les ans au Père-Lachaise, où j'ai rencontré le premer couple, pendant l'été 1892; Extraits et Analyses 47 picorant sur le sol, en bordure du Chemin des Anglais. Un autre couple roucoulait plus bas dans les grands arbres de l’Orangerie. Depuis cette époque ces oiseaux y reviennent tous les ans, arrivant assez tard, — en tout cas, je ne les ai jamais entendus avant le 12 mai, — pour repartir dans les derniers jours de juillet. Le calme relatif qui règne dans la grande nécropole aura sans doute décidé un couple de passage à faire élection de domicile dans les beaux vieux arbres dont elle est plantée. Par contre, le Ramier mondain des Tuileries et du Luxembourg n'y paraît, pour ainsi dire, jamais. à Ib, 10), Cas de coloration masculine du plumage chez une jeune poule faisane (Phasia= nus colchicus). — Hybride de faisan des bois et de poule commune. On observe souvent, dans les grands élevages de faisans destinés au repeuple- ment des chasses, des cas de dégénérescence dont l’étude présenterait un grand intérêt. On sait par exemple que les femelles de certains oiseaux prennent en vieillissant la coloration des mâles. Or dans le très intéressant lot de gallinacés et de palmipèdes — Sarcelles de Formose (Mettion formosum), Dendrocygna vi- . duata, etc. — envoyé à l’exposition d’Aviculture, qui s’est tenue aux Tuileries du 4 au 8 juin dernier, par M. Albertin, de Louveciennes, figurait une poulette de l’année, dont le plumage ne différait guère de celui d’un coquelet à sa première mue, tout le cou et la tête étant d’un vert foncé peu brillant, la poitrine, les flancs et le dos d’un roux un peu cuivreux, comme chez le coq, le tout mêlé d’ailleurs du brun qui caractérise les poules normales. De nombreux sujets dégénérés de faisans mâles présentaient au contraire à la poitrine, au lieu du rouge cuivré ordinaire, un plumage virant au blanc argenté et qui, par ses mailles devenues très apparentes, rappelait celui de la poule de Padoue, le reste de la coloration étant très pâle. La même collection contenait une hybride femelle très caractéristique de coq faisan des bois et de poule commune : tête petite et sans barbillons, attitude du corps horizontale, avec une tendance au redressement vertical pendant les repos, queue longue, également porté2 horizontalement, mais en toit ef non pointue, comme chez la poule. EXTRAITS ET ANALYSES Parror (D£ C.), În Verhandl. Orruth. Ges. in Bayern (VIII, p. 27, 1907-1908), éludie une collection d’oiseaux provenant de Calamata (Péloponèse), et indique les variations dans la coloration avec les formes de l’Europe centrale et il décrit une sous-espècenouvellede Parus cœæruleus à laquelle il donne le nom de P. c. calamatensts. Cette forme grecque est très voisine mais différente de la forme de la Corse et de la Sardaigne P. cæruleus ogliastræ Hart. (Un Bull. of the Brit., ornith. Club, n° CL, p. 63 à 68: Incram (C.), décrit une Q de Turnix provenant d’Yule-Island, Brit. New- Guinea. Cette nouvelle espèce est très voisine de 7. maculosa Tem., mais plus petite et plus foncée ; l’auteur lui donne le nom de 7. hornsbrughi. Hezzmayr (C.-E.) donne la description de plusieurs formes nouvelles dont es types appartiennent au Musée de Tring : : Ur 1) Formicivora melanogastra bahiæ provenant de l’intérieur de l’état de Bahia (Brésil). Cette forme nouvelle diffère de melanogastra typique Pelz. par sa taille plus petite, son bec plus court et ses flancs blancs. 2) Dendrocolaptes hoffmanni, S, voisin de D c. certhia (Bodd.), provenant de Calama, Rio Madeira. , 3) Picumnus olivaceus harmerti, S', intermédiaire entre P. o. flavotunctus Ridgew. et P. 0. olivaceus Laîr., de Bogota. Cette forme provient de Paramba, N.-W. Equateur. + EE EL OS CT à en ne gr, on Se EE POP AT TEA 48 Extraits et Analyses OcrLvie GRANT décrit un nouveau Crocopus envoyé de Nhatrang (Annam), par e Dr Vassal et auquel il donne le nom de C. annamensis. Cette nouvelle forme est très voisine de C. phoenicopterus (Lath.) et avait été rapportée par Salvadori à C. viridifrons (Cat. Birds, B. Mus. XXI, p. 28, 1893, spéc. h’). (In Bull. Soc. Accl. Fr.) EXTRAIT DES PROCÈS VERBAUX DES SÉANCES DE LA SECTION ORNITHOLOGIE AVI- CULTURE (fév. 1909, p. 75-88). — M. Germain signale quatre passages de Grues à Péri- gueux, les 10, 20 et 21 octobre 1908. M. de Chapel écrit qu’en 1907, dans le départe- ment du Gard, l'abondance des pluies et les inondations ont chassé tous les oiseaux, sauf les canards. M. Magaud d’Aubusson rapporte qu'un vol d’une dizaine de Syrrhaptes a été observé en 1908 dans la Somme, où un individu de cette espèce a été tué, le 30 août. et s’unit à M. de Chapel pour demander des observations bien faites sur les migrations. L'année 1908 a été malheureuse pour l’acclimatation. M. Bizeray a perdu en quelques jours tous les jeunes de ses élevages d’'Eperonniers et de Lophophores: Chez M. Pays-Mellier les Casoars ont couvé 60 œufs, tous clairs, et M. Debreuil n’a réussi qu'un seul Nandou sur 36 œufs mis en incubation. M. Roceron (mars 1909, p. 97-103) espère avoir obtenu un commencement d’acclimatation de la Bernache 7ubata dont il s'occupe depuis plus de vingt ans. Dans son troupeau d’une douzaine d'individus nés d’une femelle de la troisième génération d'oiseaux captifs et d’un mâle importé, un jeune présente des traces d’albinisme aux pennes de l’aile. Or on sait que l’albinisme atteint surtout les animaux domestiques. (In Zbis, 9 série, vol. III, n° 9, janvier 1909.) G. L. BarTes (p. 1-74) reprend et complète la liste des oiseaux qu’il a recueillis dans ses campagnes de 1901 à 1908, au sud du Cameroun, et l’accompagne de savoureuses notes sur les mœurs, la nidification et l’oologie, encore assez mal connues, de la faune ornithologique sud-africaine. Deux espèces nouvelles, parmi plusieurs autres, Caprimulgus batesi et Parmoptila Woodhousit, sont figurées en couleur. C. H. T. WaireneAD ct H. A. F. Macrara (p. 90-134) étudient avec soin les oiseaux des districts de Kohat et de Kurram, régions désertiques situées entre l’'Afchanistan à l’ouest et l’Indus à l’est, et d’autant plus intéressantes pour lacon-. naissance de la distribution géographique qu’elles sont situées sur la voie des grandes migrations vers l’Inde, et que la faune paléarctique occidentale y coudoie celle de la sous-région indienne. Ils décrivent les nids et les œufs de Saxicola capistrata et de Phylloscopus subciridis jusqu'ici inconnus, et signalent Anorthura. Magrathi, nouvelle race bien caractérisée de À. neglecta, découverte sur le Safed Koh. A suivre. Le comte Sazvanort (p. 134-137) établit la valeur spécifique de la forme Coloeus neglectus (Japon et Asie orientale de la Sibérie, à la Chine) souvent con- fondue avec C. Dauricus et voisine de C. Monedula. Les hybrides entre C: neglectus et C. Dauricus sont d’ailleurs fréquents. Exusapera Seymour Nonron (p. 137-140) expose les résultats de ses expériences sur la perte de poids des œufs pendant l’incubation. La diminution est d’environ 14 à 15 pour cent, et, fait curieux, elle est sensiblement la même pour les œufs renfermant des poussins morts que pour les œufs vivants. (In La Feuille des Jeunes Naturalistes, n° 461, 1 mars 1909). — M. Mourgue (p. 92-94) signale la première capture en France de l’alouette isabelline (Alauda lusitana) ainsi que la présence du rarissime Coulicou geai (Oxylophus glanda- rius), qu'il a rencontré aux environs de Sainte-Cécile (Vaucluse). ORLÉANS. — ImP. H.TEssIER. Le Gérant : Louis DENISE. ART Or ES AT qu'ils pourraient avoir sur les sujets traités. Ces communications seront insérées dans le ou les plus prochains numéros qui suivront. Ces échanges de vue, outre qu'ils donneront au journal une vie plus active, auront, pensons-nous, pour effet d'avancer l'étude des questions entamées, de compléter rapidement les monogra- phies esquissées, et surtout de mettre en relation entre eux les lecteurs de la Revue. — Nous appelons dès aujourd’hui l’attention sur le tableau relatif aux observa- tions migratoires dressé par M. de Chapel. TITI. — On nous demande d'ouvrir pour les abonnés de la Revue une rubrique d'OFFRES ET DEMANDES qui servirait à faciliter entre eux les échanges d’objets de collections (sujets montés ou en reau, œufs, etc.) et d’oiseaux vivants. C’est fait. Cette rubrique figurera, chaque mois, s’il y a lieu, à la place qw’elle occupe ici. BULLETIN D’ÉCHANGES, OFFRES ET DEMANDES Oiseaux de volière. OFFRE 4 c'Pape de Leclancher, pure merveille de beauté et de rareté : 40 francs, franco. Abbé Charruaud, curé de Dieulivol (Gironde). DEMANDE 1 & Pape de la Louisiane, où nonpareil. Abbé Charruaud, curé de Dieuliva (Gironde). OISELLERIE du PAS-SAINT-GEORGES LOMONT et ses Fils 7 Naturalistes J ; FON T AN A » Ex-Préparateur au Musée Municipal BOUVIER (Paris) : FRET ANNE Naturaliste PRÉPARATION DE MAMMIFÈRES ue Oiseaux, Reptiles a VENTE ET ACHAT INSTALLATION COMPLÈTE d'OISEAUX EXOTIQUES et INBIGÈNES de Musées & Cabinets d'Histoire Naturelle 4 R du Pas-Saint-Georges MANONVILLRE 114, Rue du Pas-Sam . par NOVIANT-AUX-PRÈS (Meurthe-8-Moselle) BORDEAU No 4, 7 Août 1909. Revue Française d'Ornithologie Scientifique et Pratique Publiée par M. Louis DENISE, 14, Rue Antoine-Roucher, Paris (xvie). MA MENEGAUx, Assistant d'Ornithologie au Muséum, 55, rue de Buffon, PARtS(Ve) recevra évalement les Communications concernant la Revue. Prix de l’abonnement : 7 fr. par an . Le numéro : 6O centimes IMPRIMERIE HENRI TESSIER, A ORLÉANS = ar 56, Rue des Carmes, 56 1909 ie - Boisvinet (Loir-et- Cher). = Albert Hugues. — Je jeune Coucou. Notes et Faits divers. Sur un Puffin en captivité (Paul Paris). Cas d’albino-isabellisme chez la Corneille noire (Gallé- Defond).… En raison des vacances les numéros 5.et 6 tous réunis en as de 32 pee le : octobre. Ds contiendront : de M. le Docteur pu er, Le Marseille : de M. de a Out observations utiles ; de M. Louis Observation sur un nid de Geai ordinaire ; de M. Paul Paris, Ro D chez RU oiseaux de la Côte-d'Or ; de M. F. Observation an atom du baron de Beauquesne, Rencontres Forluitese re Marèque du Chili ; st Charruaud, Etudes sur le Diamant müirabilis et sur le Sincerini est interdit2. AVIS IMPORTANT : qu’ils pourraient avoir Sur les sujets traités. Ces communications seront insé É dans le ou les plus prochains numéros qui suivront. Ces échanges de. vue, O! qu'ils donneront au journal une vie plus active, auront, Done po ME NN PORENT ER 0 VOD + 4 47" OV NENE FETE I + 14 . : NAN EU 7 Août 1909. Revue Française d'Ornithologie Seientifique et Pratique = DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DU GENRE CALOSPIZA ë Par C.-E. HELLMAYR. Le Musée zoologique de Munich a récemment acquis de M. W.-F.-H. Ro- -senberg, de Londres, une collection d’oiseaux réunis par M. Mervyn G. Pal- mer dans la région de Choco (Colombie occidentale). Quoique le nombre total de spécimens soit inférieur à 500, le petit lot est riche en espèces rares et renferme entre autres une belle série de Vemosia rosenbergi Rothsch. dont on n6 connaissait jusqu'à présent qu'un seul ©* ad. au Musée de Tring, Calospiza johannæ (Dalm.), C. emiliæ (Dalm.), Automolus nigricauda Hart., Polyerata rosenbergt Bouc. etc. En outre, il s’y trouve cinq exemplaires d’une magnifique espèce de Tanagridé que je propose de désigner, en l’hon- neur de l’intrépide voyageur, sous le nom de Calospiza palmert n. sp. © ad. Une large bande frontale, lores et tour des yeux noir velours ; dessus de la tête et nuque d’un cendré argenté très clair passant au blanc dans la région sourcilière et au devant du vertex, de sorte que le masque noir de la face est bordé, en haut, d’une étroite ligne blanchâtre ; plumes de la nuque largement noires à la base. Région interscapulaire revêtue de plumes allongées dont la partie apicale est d’un vert laiton pâle à reflets métalliques fort prononcés, la base gris sale, ces deux couleurs étant nette- ment séparées l’une de l’autre par une large bande transversale noire. Sur quelques plumes le vert de la pointe est remplacé par une teinte bleu la- vande clair. Bas du dos ainsi que l’uropygium cendré argenté comme le piléum ; sus-caudales noïrâtres avec des bordures cendré bleuâtre foncé. Scapulaires d’un beau noir velours uniforme ; petites et moyennes couver- tures des aïles d’un cendré un peu plus foncé que celui du piléum, formant une large tache claire ; grandes couvertures noires bordées de cendré argenté sur le côté externe. Rémiges bâtardes et primaires ainsi que les rémiges (pro- prement dites) également noires, mais les bordures sont moins nettes et d’ure teinte plus foncée, cendré bleuâtre. Rectrices noir mat, à peine lise- rées de cendré bleuâtre à la barbe extérieure, Joues, région auriculaire et gorge, sauf une large tache noire au menton, blanc pur. Plumes des côtés du cou noir velours avec une tache lancéolée blanche à la pointe. Celles du haut de la poitrine jaune paille doré dans leur partie apicale, grises à leur base, ces deux couleurs étant encore séparées par une large bande noire subapicale qui n’est visible qu'aux bords antérieur et latéraux du plastron pectoral jaune où l’on aperçoit aussi quelques petites taches de bleu azuré très pâle. Reste du dessous du corps cendré très pâle, passant au blanc le long du milieu de la poitrine et de l’abdomen. Sous-caudales gris cendré avec de larges bordures blanches. Axillaires et sous-alaires blanches, barbe inté- D TRS AL sc tlù Et | Æ a PAT OUR EP PR, OR TER 50 L. TFRNIER. — Les canards sauvages blancs, bartolés et métis. rieure des rémiges nettement bordée de blanc. Iris brun foncé, bec et pattes noirs. Aïle 80 4-83 ; queue 55 44-60 ; bec 10-11 mm. ® ad. Semblable au mâle, mais d’une taille moins forte et le plastron pec- toral moins doré et quelque peu mélangé de verdâtre. Aiïle 76 42 ; queue 50 ; bec 11 mm. Cette espèce remarquable habite les grandes forêts humides entre l'Océan Pacifique et les premiers contreforts des Andes. Quatre mâles et une femelle ont été tués en octobre 1908 par M. Mervyn G. Palmer à Sipi, localité située, à une altitude de 150 pieds, sur les bords de la rivière du même nom, dans la province de Choco, en Colombie occidentale. Type au Musée de Munich : n° 2166 SX ad. Sipi, Rio Sipi, Choco, 7 oc- tobre 1908. M. G. Palmer coll. Cette nouvelle forme de Tangara est voisine, mais très distincte de C. cabanisi (Scl.) (1). Le comte de Berlepsch à qui j'en avais communiqué plusieurs échantillons, les a soigneusement comparés au type de cette der- nière espèce, appartenant au Musée de Berlin, et, avec son amabilité coutu- mière, m'a signalé par le menu détail les nombreuses différences existant entre les deux oiseaux. D’après ses notes, C. cabanisi se distingue de l’espèce de Sipi par les caractères suivants : Le masque noir est beaucoup moins étendu, le noir étant limité à la région lorale et à une ligne étroite au front et à la base de la mandibule inférieure, Le piléum est bleu foncé terne avec la base des plumes largement noire ; la région interscapulaire vert pré métallique d’une teinte tout-à-fait diffé- rente de C. palmerti ; le bas du dos ainsi que l’uropygium d’un bleu azuré assombri ; côtés de la tête et gorge vert bleuâtre sale ; le reste du dessous du corps blanc bleuâtre, plus pur au milieu de l’abdomen, nettement teinté de vert bleuâtre aux flancs. Les plumes du haut de la poitrine sont noires, leur pointe un peu rétrécie blanc bleuâtre ; le plastron jaune doré de C: palmeri manque done complètement. Les scapulaires portent, au contraire, d’étroites bordures bleu terne qui n’existent pas chez C. palmert. Les petites couver- tures sont bleu azuré métallique, tirant au violacé vers le bord de l’aile et passant en vert bleu à la pointe des plumes; les bordures des grandes couver- -tures ainsi que celles des rémiges et des rectrices bleu azuré terne. Pour la forme du bec, les deux espèces sont identiques, seulement la moitié basale de la mandibule inférieure est plus pâle chez C. cabarust. Il n’y a pas de différence pour la taille. Les dimensions du type de C. cabanisi sont les suivantes : aile 86 ; queue 58 % ; bec 11 mm. C. cabanisi et C. palmeri se rattachent, à mon avis, au groupe de C: bra- suliensis (Linn.). LES CANARDS SAUVAGES BLANCS, BARIOLÉS ET MÉTIS Par Louis TERNIER. (Suite et fin.) J'ai dit ce que je pensais des canards bariolés quant à leur origine probable La définition de ces canards doit nécessairement rester assez vague puisque leur caractère propre c’est de présenter un ensemble de couleurs anormale- l (1) Callistes. Callispiza Sclateri (nec Lafresnayé) Cabanis, Journ.f. Ornith. XIN, p. 163 (1866. — Costa Cuca, Guatimala), descr. opt. — undè : Calliste cabanisi Sclater, Ibis 1868, p: 71, tab. III. e L. TERNIER. — Les canards sauvages blancs, bariolés et métis. 51 ment distribuées, bizarrement nuancées parfois, sans que jamais une règle fixe où une apparence d'ensemble uniforme chez chaque individu puisse permettre de les classer comme variété déterminée ainsi qu’on peut le faire pour les canards de la variété dite : isabelle. : Les bariolés sont de taille très différente, 1l y en a de très grands-et de très petits. Quant à la coloration, elle varie avec chaque individu. Cependant, à première vue, il est presque toujours facile de distinguer les mâles des fe- melles, les premiers ayant la plupart du temps quelques-uns des caractères distinctifs du mâle sauvage, le col-vert. J’ai dit à. première vue, car la pré- Sence des plumes recourbées en crochet sur le croupion, crochet composé par quatre rectrices incurvées en arrière, ne permet pas de confondre les sexes lors d’un examen plus sérieux. Je noterai même qu'avant dissection cette der- nière particularité peut passer parfois pour le seul critérium, car J'ai tué, une fois, un canard bariolé de la taille du col-vert ordinaire, dont tout le plumage était absolument semblable à celui de la cane sauvage (sauf les grandes rémiges qui étaient gris perle, et qui portait les quatre rectrices retroussées en demi-cercle. Ces plumes formant le crochet étaient d’un gris-perle argenté à reflets métalliques. L’oiseau était un mâle. Parmi les bariolés, je range aussi tous les canards sauvages proprement dits dont la coloration normale présente une singularité même très peu apparente: des canes ayant un collier blanc plus ou moins étendu, des - rémiges grises ou blanches, etc., etc., des mâles dont le collier blanc est très étendu ou qui n’ont pas du tout de collier, dont les dessous sont grivelés, etc., etc. > = Chez tous ces canards, l’originalité de couleur dénote très probablement une mésalliance ancienne entre sauvages et domestiques. L’atavisme est .pour beaucoup dans les anomalies de coloration. J’ai indiqué les probabi- lités admissibles quant à l’origine de ces canards de coloration anormale. Je crois pouvoir être plus affirmatif en ce qui concerne les canards sauvages atteints d’isabellisme. l’isabellisme entache beaucoup d'espèces d'oiseaux sauvages et dans beaucoup de cas d’albinisme partiel la coloration isabelle d’un certain nombre de plumes se retrouve très fréquemment. J'ai observé, de plus, que les canards atteints d’isabellisme ont beaucoup plus marqués, généralement, les caractères distinctifs des oiseaux nés et élevés à l’état de complète liberté, sans trace d’atavisme pouvant faire croire à un croisement antérieur entre sauvages et domestiques. L’isabel- lisme est ou partiel ou complet. Chez tous les oiseaux qu’on peut ranger dans la catégorie des « isabelles », le fond du plumage est blanc varié de plumes de couleur isabelle, c’est-à-dire jaune-roux clair. Ces plumes peuvent même dominer, alors l’oiseau parait presque entièrement isabelle, mais presque toujours cette couleur est lavée de blanc. Degland et Gerbe indiquent que les femelles de canards sauvages ont parfois le plumage isabelle. Pour mot, j'ai trouvé toujours cette couleur mélangée à beaucoup de blanc, ou lavée de blanc simplement, parfois variée de gris cendré. Pour donner du reste une idée de la coloration et de l'apparence d’un canard isabelle, voici la description d’une cane sauvage (anas boschas) que j'ai tuée le 2 janvier 1909: Elle était plus petite que les canes sauvages ordinaires. Iris brun, bec fin, court, jaune avec l'onglet noir. Tête et vertex isabelle ; une ligne cendrée sur le milieu des plumes ; dessus des yeux et joues blane légèrement varié d’isabelle ; collier blanc au milieu du cou ; bas du cou et moitié de la poitrine, dos, scapulaires, isabelle avec une tache cendrée en forme de tête de flèche sur le milieu de chaque plume ; bas du dos varié de c Lorie LE PENE- OS 52 L. TERNIER. — Les canards sauvages blancs, bariolés et métis. gris perle clair et d’isabelle; queue gris perle, avec, à la pointe, le bout des plumes d’un blanc pur ; tous les dessous, bas de la poitrine et ventre blanc crème ; flancs isabelle très clair, avec quelques larmes, d’un cendré clair au milieu des plumes. , Ailes : couvertures : brun très clair chiné de blanc ; bord de l'aile, à l’épaule, blanc pur ; miroir grisâtre encadré de deux bandes blanches ; les quatre premières grandes remiges blane pur, les autres blanches à la base, cendré chiné de blanc au milieu et bordées à l’extrémité de blanc pur; sous-alaires, blanc crème. Pattes jaune orangé clair ; palmures jaunes ; ongles blanc pur, très fins et très longs. Tout le plumage brillant et lisse. On le voit, le blane, le blanc crème et l’isabelle dominaient chez cette cane. C'était un oiseau incontestablement né et élevé en liberté. La finesse du cou, le brillant du plumage, surtout sur les dessous, enfin la finesse, la longueur et la netteté des ongles, la gracilité du tarse et des doigts ne laissaient aucun doute à cet égard. Cette cane avait été amenée par les grands froids et au moment du dégel avait, par un temps de brouillard, stationné sur les bancs herbeux où je l’ai rencontrée. Un de mes aimables correspondants, grand chasseur de sauvagine et très judicieux observateur, m'écrit justement qu'il a tué, l’hiver dernier, un beau spécimen de cane avec les deux ailes blanches et le corps « isabelle clair » et qu'il partage ma manière de voir surles canards anor- malement colorés et sur les causes probables de leur couleur. Il faut remarquer que la plupart des canards « isabelle » ont les remiges blanches. Si j'ai pu, pour les canards bariolés, indiquer que leur origine probable était due souvent à des croisements de canards sauvages avec des canards domestiques, je crois qu’en ce qui touche les canards atteints d’isabellisme il n’en est pas ainsi. L’isabellisme paraît être un acheminement à l’albi- nisme dans les races d'oiseaux vivant en liberté. Aussi les albinos ont-ils souvent le plumage varié de quelques plumes isabelle. Jai encore constaté le fait chez deux étourneaux blancs tués dernièrement. L’un de ces oiseaux était tout blanc, l’autre était blanc avec quelques plumes isabelle clair sur la tête et le haut du dos. Mais où s’arrête l’isabellisme et où commence lPalbinisme ? C’est là une question d'appréciation personnelle de la part de l'observateur et la nuance des yeux des oiseaux observés peut seule parfois imposer la détermination de la catégorie dans laquelle on doit ranger les anormaux de coloration. L’isabellisme est en tout cas assez fréquent chez le canard sauvage et comme un canard isabelle paraît de loin, au vol, de couleur blanche, on observe, je le crois, plus souvent des canards isabelle qu’on prend à distance par des blancs purs que des oiseaux de cette dernière coloration. Pour moi es canards isabelle sont la plupart du temps de purs sauvages et à leur propos je dois faire une remarque, applicable du reste à tous les canards de coloration anormale. En baie de Seine, où j'ai le plus souvent occasion d’étudier les oiseaux d’eau, les canards blanes, bariolés et isabelle, métis ou purs sauvages, ne paraissent que pendant les grands froids. Quelques bandes de canards sont sédentaires en baie pendant une grande partie de l’année. Il est très rare de voir en dehors des périodes de froid intense, dans ces bandes, un canard de coloration anormale. Les grandes gelées amènent ces canards qui disparaissent avec elles. Faut-il en induire OMR PE PR NE ON D BORN TE 27 PNRER, G. Eroc. — Les Oiseaux de France, leurs œufs el leurs nids. 53 4 que ces canards sont nécessairement originaires du N. et du N.-E. parce | que les froids poussent les oiseaux vers le S. et le S.-0. ? Je serais très À porté à le croire, mais en cette matière on ne doit pas être trop affirmatif. Les grandes lignes de la migration sont connues, mais les déplacements Ë des oiseaux sont parfois inexplicables et, quoi qu’on dise, présentent encore | bien des côtés mystérieux. | LES OISEAUX DE FRANCE i LEURS ŒUFS ET LEURS NIDS É par Gabriel Eroc , ; 1° RAPACES a) Diurnes. Vaurours (Indifférents.) 1, Gyps julvus (Gmel. 1768).Gyps occidentalis (Bp.) (Schlegel.). — Eu.or. ; Afr. sept. d | Vautour fauve, Gyps. V. griffon. , 1-2 œufs d’un blane mat, le plus ordinairement sans taches, mesurant 0,094 sur 0,07; niche dans les Pyrénées, sur les rochers inaccessibles ; sédentaire et assez commun autour de La Rhune, Biriatou, Cambo (Granger). 2. Vultur monachus (L. 1766). V. cinereus (Saw.) ; V. niger (Vieil.) — Eu. mér. ; As. ; Af. Vauiour moine, NV. arian. 1 œuf, à coquille épaisse, blane, parfois coloré de taches de terre de Sienne. Ges taches sont beaucoup plus fréquentes sur les œufs de Gypaëte que sur ceux des Vautours fauve et arian ; pour les grands Rapaces, les règles de coloration n’ont évidemment rien d’absolu, elles dépendent des conditions biologiques dans lesquelles l’oiseau se trouve placé, et les naturalistes ne peuvent fixer d’une façon précise la teinte générale des œufs de telle ou telle espèce; ceux du V.arian portent, sur fond blanc, des maculatures à peine sensibles d’un jaune tendre assez comparables aux taches que présentent les œufs de palmipèdes après un séjour prolongé dans un milieu humide. Dimensions : 0,096 sur 0,065 ; l’aire du V. arian est établie sur les rochers des montagnes : Pyrénées, Alpes méridionales. : 3. Neophron percnopierus (L. 1766). Cathartes percnopterus (Temm.). — : Eu. mér. ; As. ; Af. ; Vautour néophron. Perenoptère. Catharte alimoche. 2 œufs, variant du blanc jaunâtre clair au brun foncé; la coquille est uni- formément recouverte de ces taches brunes et les œufs du percnoptère pré- sentent une nuance intermédiaire —avec des dimensions plus grandes —entre les œufs de la Bondrée apivore et ceux du Faucon pélerin. Les spécimens récoltés en Algérie ont les teintes foncées moins accentuées et la forme plus allongée... k Dimensions : 0,065 sur 0,047 ; le perenoptère niche dans les Pyrénées ; il est commun et sédentaire dans les Cévennes, plus rare dans les Alpes ; on 54 G. Eroc. — Les oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids. le trouve fréquemment l’été sur les plages de Saint-Jean-de-Luz et d’Hen- daye. Quelques couples traversent le nord de la France pour aller se repro- duire en Norwège. GYPAETE (Nuisible). Gypaetus barbatus (L. 1766). — Eu. mér. ; Af. sept. Gypaële barbu. 1-2 œufs, d’un blanc douteux, à coquille rugueuse et de forme arrondie, assez souvent teintés vers le gros pôle des taches terre de Sienne dont nous avons parlé plus haut : ces taches envahissent même parfois toute la co- .quille. Dimensions : 0,085 sur 0,065. Le Gypaële nichant sur les sommets inaccessibles des Alpes et des Pyrénées, il est fort difficile de se procurer ses œufs, aussi ont-ils dansle commerce une valeur marchande assez considérable. AIGLES (Nuisibles). 4. Aquila chrysaëtos (L. 1758). A. fulva (L.). Falco fulvus (L.). — Cos- mopolite. . Aigle royal. À. doré, A. fauve. . 2 œufs, de forme ovale, à coquille poreuse, mesurant 0,075 sur 0,058, semés irrégulièrement de points et de taches peu étendus d’un brun vineux, sur un fond blanchâtre. L’aire de cet aigle est établie sur les parois rocheuses des hautes mon- tagnes des Alpes et des Pyrénées ; Savoie, Tarentaise. 2. Aquila melanætus (L. 1758) A. imperialis (Bechst.). — Cosmopolite. Aigle impérial. Ô En EL 2 œufs, à coquille rugueuse, d’un ovale allongé, mesurant 0,073 sur 0,053 ; fond blanc verdâtre, recouvert presque entièrement de petites taches espa- cées d’un rouge sang. Ces taches sanguines se trouvent plus abondantes, plus larses et plus accentuées sur les œufs non fécondés qu’on recueille dans les nids quand la femelle a élevé sa couvée ; il arrive en effet que la ponte est parfois de 3 œufs, mais, invariablement, il n’y a que 2 jeunes à éclore. L’aire de l’aigle impérial est établie sur les grands arbres des hautes mon- tagnes, souvent même à proximité des lieux habités. Alpes et Pyrénées; plus _ rare que l’aigle fauve. 3. Aquila clanga (Pall. 1811). A. pomarina (Br.); A. noœvia (Briss.); A. nœvioides (Kaup.). — Eu. or. ; Af. sept. Aigle criard. À. canardier ; A. plaintif ; A. tacheté. Le plus ordinairement 2 œufs, de forme et de couleur très variables ; l’es- pèce elle-même est très instable dans ses dimensions, sa coloration et son aire de dispersion, à ce point que beaucoup de naturalistes, M: d’'Hamonville entre autres, en ont fait deux espèces distinctes : 1° Ag. clanga (Pall.), Aig. ravisseur ; et 2° Ag. næpvia (Bris.) Aiïg. criard. Cet aigle niche sur les arbres des forêts, de préférence sur les hêtres ; son aire est plate, grossière ment construite. et abondamment garnie de feuilles vertes : certains obser- vateurs voient dans ce fait une précaution de la femelle, qui peut ainsi maïn- tenir ses œufs à une température constante pendant l’incubation. Ges œufs sont ovales, arrondis ou allongés ; ils sont ordinairement d’un blanc bleuâtre avec des taches peu étendues, mais nombreuses, variant du jaune clair G. Etoc. — Les oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids. 55 au brun foncé. Dimensions moyennes 0,062 sur 0,051. Rare en France ; signalé à tort comme commun dans le Midi ; il suit les canards dans leurs migrations : c’est un cosmopolite qui n’a pas de patrie déterminée. : Le ue fasciata (Nieillot 1819). Pseudaetus Bonelli (Brehm.). — Eu. ; s. ; Af. L Aigle Bonell. À. à queue barrée. LE 2 œufs, de 0,065 à 0,070 de longueur, sur 0,052 à 0,055 de diamètre ; ils sont ordinairement d’un blanc sale strié de petits points rougeâtres à peine perceptibles ; d’autres sont uniformément blancs, d’autres enfin présentent des marbrures peu étendues qui donnent l’apparence d’une seconde couche plus foncée. L’aire est suspendue dans les crevasses des rochers, en montagne. C’est une espèce méridionale, qui s’égare parfois dans la région parisienne, mais qui ne niche que dans les montagnes du Midi de la France. 5. Aquila pennata (Gmel. 1771). — Eu. mér. ; Af. Aigle botté. … 2 œufs, mesurant 0,055 sur 0,042, d’un blanc sale, avec des taches jaunes peu sensibles, ou violettes, semées irrégulièrement sur la coquille ; le grain est grossier et souvent recouvert de petites aspérités. Souvent confondu avec la Buse pattue, l’Aïgle botté est mal connu, mais n’est commun nulle part ; il vit par couples isolés dans les forêts du Centre et du Midi et établit son aire sur les arbres. Niche dans l’Anjou, la Sarthe, la Haute-Marne, la Meuse, les Charentes, etc. 6. Haliælos albicilla (L. 4758). Aq. albicilla (L.) Falc. albicilla (Gm.) ; Hal. nisus (Savig.).— Eu. ; As. sept. ; Af. sept. Aigle pygargue. Aigle de mer, Orfraye, A. à queue blanche. 2 œufs, quelquefois 3, à coquille épaisse, rugueuse et de couleur variable ; ils sont généralement d’un blanc sale, mais on en trouve quelques-uns par- semés de taches de rouille ; ils mesurent 0,070 sur 0,056. Le Pygaroeue est de passage régulier en France à la fin de l’automne, sur les fleuves et les plages maritimes ; il niche, au mois de mars, dans les îles du Volga ; son aire établie sur les grands arbres ne mesure pas moins de 1 m. 50 de diamètre et a parfois 1 mètre de hauteur. 7. Pandion hahiætus (L. 1758). P. fluviatilis (Savig.). — Eu. ; As. Aigle balbuzard. A. pêcheur, fluviatile. 2-3 œufs, de 0,056 sur 0,045, allongés, d’un blanc grisâtre semé de taches d’un ocre rouge clair dont le centre est plus foncé que les bords ; cet aïgle est.assez commun et de passage régulier dans toutela France;ses migrations seont pendant la nuit et son aire de dispersion est extrêmement étendue, de PEurope à l’Asie. Il niche dans les marais impénétrables qui bordent les fleuves de Sibérie, ou dans les îles du Volga, tantôt dans les roseaux, tantôt sur les grands arbres. Niche en France : Malroy, Meurthe-et-Moselle (Four- nel) ; Loir-et-Cher, étang de Boisvinet : son nid dans les roseaux est un amas de tiges de jones, de branches d'arbres et de mousses qui atteint 1 mètre de diamètre. 8. Circaetus gallicus (Gm. 1788). Falco brachydactylus (Temm.). — Eu. ; As. ; Af. : Aigle jean-le-blanc, Maître-Jean, Milan blane, Circaëte des serpents. Un: seul œuf, très grand relativement à la taille de l'oiseau, de forme ronde, où al à nage he Ah tt EE à RÉ tt pied CE al 56 G. Ertoa. — Les oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids: à coquille mince et rugueuse et d’un blanc uniforme, mais légèrement azuré quand il est frais. Dimensions : 0,068 sur 0,056. Le Circaëte est un oiseau des grandes forêts qui vit par couples isolés el devient de plus en plus rare. Il niche encore dans la Meuse, les Vosges, la Sarthe, Maine-et-Loire, Loir-et-Cher, la. Gironde, les Landes, etc. Son aire, qu'il répare chaque année en ajoutant de nouveaux matériaux, est établie. à la cime des grands arbres, Il n’est assez commun aujourd’hui que dans les montagnes boisées du Centre et du Midi. Buses (Très utiles). 1. Buteo buteo (1. 1758). Buteo vulgaris (Bechst.) ; variabilis. — Eu. : AS VAT: | Buse ordinaire. Bondrée (centre et ouest); Laire (est); Gassarde (Limousin). 2-3 œufs de couleur variable, mais dont le fond est toujours blanc ; ils sont tachetés de rouille et les maculatures sont répandues sur la coquille sans ordre ni symétrie. Dimensions : 0,052 sur 0,042. Le nid de la Buse est établi au sommet des grands arbres, et se compose de branches sèches réunies sans art, et parmi lesquelles on trouve toujours quelques branches de lierre ; les feuilles vertes qu’on remarque aussi dans les aires de l’Autour, du Milan et de la Bondrée ont pour but, suivant cer- tains auteurs, de tempérer la chaleur trop considérable dégagée par la cou- veuse ; j'inclinerais plutôt à croire que leur destination est de fournir, à la fin de l’incubation, l'humidité nécessaire à l’éclosion des jeunes. La Buse utilise souvent et répare pour son usage un nid abandonné de Corneille ou de Pie. Le Buteo desertorum (Daud.) ; Buse rougri ; B. tachardus (Vieil.), spécial à l'Afrique et à la Russie méridionale, et le Buteo ferox (Gmel.) B. leucurus (Naum.) sont des variétés de la Buse commune qu’on ne rencontre presque jamais en France. 2. Archibuteo lagopus (Brunn. 1764). B. lagopus (Vieil.). — Eu. ; As; Amérique. Buse paitue. Archibuse. 2-3 œufs, de mêmes dimensions que ceux de la Buse ordinaire et de même couleur, mais moins abondamment pourvus de taches. La Buse pattue remplace dans le Nord la Buse vulgaire et se montre régulièrement chez nous de l’automne au printemps ; elle remonte vers la Russie pour y nicher : son aire est toujours établie sur des rochers. 3. Pernis apivorus (L. 1758.) Falco apivorus (L.) ; Per. communis (Les.). — Eu. ; As. ; Af. Buse bondrée, Bondrée apivore. 2 œufs, rarement 3, très variables dans leur forme et leur coloration. En gé- néral, ils sont arrondis et recouverts d’une teinte rouge chocolat qui voile entièrement leblanc de la coquille; certains présentent de longues taches d’un rouge brique sur un fond blanc mat, d’autres sont d’un jaune verdâtre lavé de taches brunes qu’on dirait étendues au pinceau ; malgré ces anomalies, les œufs de la Bondrée sont typiques et ne peuvent être confondus avec ceux d’aucun autre rapace. Dimensions : 0,051 sur 0,043. Le nid est construit à une faible hauteur sur les arbres des forêts, géné- ralement sur les grosses branches des chênes ou des hêtres ; il est composé de brindilles, de racines, de feuilles sèches et de mousse, assemblées d’une façon grossière et si mal entrelacées qu’elles laissent souvent apercevoir les œufs SR Ta D Ce M mn US LE Te OU A, MENEGAUX, — Sur la présence d'un Dendrecygnaarcuata à Aigues-Mortes 57 au travers. On le trouve dans le voisinage des lieux habités, ou à proximité des routes et des chemins d'exploitation. La Bondrée n’est commune nulle part en France ; on la rencontre de mai à septembre dans la plupart denos erandes forêts, mais de préférence dans l’Est etdans la région despins. SUR LA PRÉSENCE D'UN DENDROCYGNA ARCUATA À AIGUES-MORTES (Gard). par À, MENEGAUX, Jai reçu, le 8 avril, par l'intermédiaire de M. Mingaud, le zélé conserva- teur du Musée d'Histoire naturelle de Nîmes, un Dendrocygna femelle, tué le 30 mars dans les étangs des environs d’Aigues-Mortes. Ce canard, apporté au cercle des chasseurs de la ville, où existe une collection des oiseaux de la région montée par M. Castet, ne fut reconnu par personne comme étant une espèce du pays. C’est alors qu’on eut l’idée de l’envoyer au Musée de Nîmes comme curiosité et qu’il m'est parvenu. Cet animal est bien D. arcuata. Eu effet, la portion antérieure de sa tête est noirâtre et cette teinte est continuée le long de la nuque par une ligne noire. qui atteint le haut du dos, les plumes du dos et les scapulaires sont noires, bordées de roux châtain, le menton et la gorge sont d’un blanc presque pur, la poitrine est châtain pâle, chaque plume étant marquée de oïnts noirs ou d’un croissant eu son milieu ; elle passe peu à peu au roux châtain de l'abdomen. Le bas-ventre est blanc jaunâtre tacheté de noir, les sous-caudales sont blanches, le croupion est noir ainsi que les sus-caudales médianes » les latérales sont d’un blanc chamois. Les plumes des flanes sont marquées d’une large bande médiane blanc jaunâtre. Les rémiges primaires, les grandes couvertures de l'aile et les rectrices sont noires tandis que les petites et lesmoyennes couvertures sont d’un châtain brillant. L’iris est brun, le bec noir avec le crochet terminal très fort, les pattes, fortes, ainsi que les griftes, sont d’un cendré foncé. Cette espèce diffère donc de D. javanica (Horsf.) de l’Inde et de PInsu- linde, qui a la poitrine sans taches, d’un jaune ocreux, passant insensible- ment à la couleur roux châtain de l’abdomen, et les couvertures supé- rieures de la queue châtaines. D. fulea (Gm.) qui vit en Amérique, en Afrique et dans l’Inde, s’en éloigne aussi par sa poitrine de couleur uni- forme, par son occiput ferrugineux et par ses sus-caudales blanc jaunâtre. M. Mingaud a constaté que cet animal était très maigre et que son jabot était rempli de petites graines noires luisantes que M. Gabanès croit être des graines de Chenopodium album, salsolacée abondante dans toute la région des marais d’Aigues-Mortes. J’ajouterai que M. Mingaud s’étant renseigné pour savoir si, dans les environs d’Aigues-Mortes, il n’y aurait pas un élevage ou une volière d’où l'animal aurait pu s'échapper, n’a reçu que des réponses négatives. D’ail- leurs un second exemplaire de la même espèce ayant été abattu dans les mêmes parages, à quelques jours de distance, et mangé par un chasseur peu curieux, l'hypothèse d’une évasion se trouve diminuée d'autant. La capture de cet oiseau erratique est donc fort intéressante et ne peut guère s’ex- pliquer que par une tempête qui aurait rejeté cet animal loin de son habitat. Îl aurait alors suivi les côtes pour venir échouer à Aïgues-Mortes. X $aT 58 A.CHaARRUAUD. — À propos du Pape de Nouméa. A PROPOS DU PAPE DE NOUMÉA (Erythrura psiütacea). RÉPONSE À LA QUESTION POSÉE PAR M. G. HENRY par l'abbé A, CHARRUAUD. Je me fais un réel plaisir de répondre à la question qui m’est indirectement posée par M. Georges Henry dans la Revue Française d'Ornithologie, n° 2, p. 32, au sujet des nombreux Psittacea que j’élevai vers l’année 1900, et dont il fut longuement parlé dans le Bulletin de la Soc. nationale d’acclim. de la même année, p. 333-347. Mes Psittaculaires — espèce qui appartient au groupe des Spermestes — continuèrent à pondre et, comme on dit à la fin des contes bleus, ils eurent beaucoup d’enfants. Mais l’année suivante, devant faire un long voyage dans l'Amérique du Sud, j’annonçai mes pensionnaires emplumés, et parents et petits furent en quelques jours dispersés aux quatre points cardinaux de la France. A M. À. de Sevin, 2, rue Grande-Horloge, Agen, échut le meilleur lot : trois couples de parfaits reproducteurs pour le prix plus que modéré de 90 francs. De retour en France au premier printemps de 1902, si j’ai bonne mémoire, mon premier soin fut d'installer de grandes volières où ne tardèrent pas à s’ébattre dans la splendeur du soleil de juin et l’attirante verdure des fusains et des thuyas plusieurs espèces rares, les unes apportées par moi de la province de Santa-Fé, les autres achetées à divers éleveurs et oiseliers en renom. | Cependant, mon favori, le Diamant psittaculaire, manquait encore à cette collection de choix. Où le dénicher ? Les amateurs auxquels javais cédé mes élèves d'antan me répondirent qu’ils les avaient perdus sans avoir obtenu des produits. D’autre part, dans les arrivages au port de Mar- seille, pas un seul Psittacea ne figurait depuis quelques années déjà. La raison que m'en donna mon fournisseur d’exotiques australiens, était que le Diamant psittaculaire, très vif et très remuant, se tuait aux barreaux de sa cage pendant la traversée ; aussi les importateurs avaient-ils hâte de se défaire de leurs achats en passant à Melbourne et à Sidney. 5% no e pero... Les années 1903 et 1904 s’écoulèrent en recherches infructueuses. Enfin, un mâle Psittacea m'est signalé par mon excellent et digne ami, M. FE. Mérel, de Neuilly-sur-Seine. Cette petite merveille se trouvait à Carlepont, chez M. Victor Doré, éleveur de ma connaissance. M. Doré se fit un peu tirer l'oreille, mais il finit par céder. Me voilà donc en possession d’un mâle. Et la femelle ? direz-vous. Un beau jour elle m’arriva, comme tombant du ciel, par la grâce aimable d’un ami, M. N. Mayer, de Nice, qui eut l’inestimable complaisance de me la confier en cheptel. . Quel bonheur ! De tous les amateurs français le curé de Dieulivol était probablement le seul à posséder un couple, un vrai couple Psittacea.… Nous arrivions au mois de juillet, c’est-à-dire à cette période de l’année où le Psittaculaire indigène ne tarde guère à effectuer sa mue. Le temps était donc précieux. Il fallait le mettre à profit sous peine de voir l’avenir de ce ro oc ne" Ent et CR dei Ce A. CHARRUAUD. — À propos du Pape de Nouméa. =. 59 Diamant peut-être définitivement compromis dans notre pays. Mes nou- veaux pensionnaires parurent le comprendre. Moins de huit jours après leur accouplement ils se mirent avec ardeur à bâtir un nid, où bientôt la femelle déposa tendrement ses œufs. Deux petits magnifiques en sortirent. Quand ils furent à point je leur fis prendre, comme de juste, le chemin de Nice. Une seconde nichée de trois petits suivit la première. Puis, la mue sur- venant, la femelle, qui était peut-être très âgée, mourut. Et l'hiver passa sans incident digne d’être signalé. Au retour du printemps deux de mes jeunes Psittacea, obéissant aux vœux de la nature, s’accouplèrent. Le troisième, étant une femelle, fut courtisée par le vieux mâle qui en fit la compagne de ses jours. Dès lors je n’eus à enreoistrer qu'une suite non interrompue de succès, — si bien qu’à la fin de l’été 1907, me voyant possesseur. d’une vingtaine de Papes jeunes ou vieux, sans compter les œufs et les petits en cours d'élevage, je pus écrire avec une belle suffisance au regretté marquis.de Brisay, qui se lamentait sur la disparition de ce ravissant volatile : « Consolez-vous, je suis assez riche en Diamants Psittacea pour assurer la pérennité de l’es- pèce dans les volières françaises. » Car, pourquoi le cacher? ce n’est pas sans un certain orgueil que je con- templais mon splendide essaim de Psittaculaires qui faisaient, d’ailleurs, lPadmiration de tous mes visiteurs. Comme j'allais être envié !.… et quel bruit dans Landerneau le jour très prochain où le journal l’Acchimatation apprendrait aux amateurs de France et de Navarre que la race des Psittacea n'était pas éteinte en notre pays, qu'elle pullullait au contraire dans un coin ignoré de la Gironde, dans le jardin de l’humble presbytère de Dieu- livol !... À cette pensée coupable se mélait, il faut le dire, un sentiment plus noble, le plaisir savouré par avance de faire le bonheur de deux amis déjà nommés, MM. Mayer et Mérel, par l'envoi gracieux, à l’un et à l’autre, d’un couple de mes jolis élèves. Mais pour cela il convenait d'attendre que les- sexes fussent bien caractérisés, et aussi que les pontes eussent cessé, afin de nepas m’exposer à prendre des reproducteurs en plein travail. Manité des vanités ! Un matin, comme j'entrais dans la volière porteur de la provende accoutumée, le plus attristant des spectacles s’offrit à mes regards interdits. Sur le sable mouvant, ainsi que des fleurs abattues par lorage dans tout l’éclat de leur beauté, huit petits oiseaux rouges et verts gisaient, pitoyablement couchés sur une aile, l’œil éteint, les pattes crispées, le plumage maculé de poussière.lls étaient morts !... Le lendemain, nouvelles victimes. Ztem le jour suivant ; tem le jour d’après. Bref, en moins de quinze jours tous mes Diamants psittaculaires . avaient succombé, à l’exception pourtant d’une femelle adulte. À Dans ce même laps de temps, je perdis nombre d’autres oiseaux rares, notamment un couple de Papes de la Louisiane avec leurs petits mangeant déjà seuls. La cause de ce désastre ? Le D? Jean, de lAcclimatation, à qui quatre cadavres furent envoyés aux fins d’autopsie, ne put pas la déterminer : la décomposition était, paraît-il, trop avancée. Pour ma part, bien que mes volières soïent tenues en parfait état de propreté, je l’attribuai à une diphtérie spéciale dont le caractère foudroyant prévient l’application des remèdes prophylactiques employés en pareil cas. Tout était à recommencer. Bravement je recommençai, mais non sans avoir procédé par mesure de prudence à une désinfection radicale de la volière. M. Raymond Carcassonne, de Salon, amateur qui sait unir à une grande intelligence une rare délicatesse de sentiments, avait un mâle sorti de mon Homer DE tn 60 R. ReBoussin. — Nidification du Grèbe huppé sur l'étang de Boisvinet. élevage. Informé de mes revers, spontanément, M. Carcassonne nvoffrit le moyen de les réparer en me prêtant son oiseau. À peine installé le nouveau ménage se mit à l’œuvre et donna bientôt naissance à trois petits. Mais une sorte de fatalité pesait sur mes Psittacea. Il était écrit que tous seraient frappés et tous le furent. Tandis qu’elle couvait quatre œufs et que les jeunes de sa première nichée commençaient à manger seuls, la femelle succomba à son tour. Enfin les petits, délaissés par leur père, périrent misérablement. Je savais que M. Besnier possédait deux femelles inoccupées. Je le priai, je le suppliai de m'en céder une. M. Besnier est un homme charmant que j'estime beaucoup. En cette circonstance il se montra un peu égoïste. À toutes mes sollicitations il répondit invariablement : « Impossible ! mais je suis acheteur de votre mâle. » Ne pouvant vendre un oiseau qui ne m’appartenait pas, je le rendis à son propriétaire. | Ici finit l’histoire de mes Psittacea. Intéressera-t-elle M. Georges Henry ? Je le souhaite de tout mon cœur. Dans un avenir prochain je pourrai, je l’espère, entretenir plus agréable- ment les abonnés de la Revue en leur décrivant les mœurs et habitudes de deux autres espèces non moins belles et tout aussi rares que le Diamant psittaculaire : le Tarin rouge à tête noire du Brésil (Chrysomitris cucullata), et le Sincerini de Cuba (Euetheia canora). A l'heure où J'écris ces lignes, les époux travaillent à se construire un nid bien chaud et bien douillet dans les branches d’un conifère. Que mes confrères en élevage fassent des vœux pour la réussite des couvées !.. NIDIFICATION DU GRÈBE HUPPÉ (PODICEPS CRISTATUS) Lin. SUR L'ÉTANG DE BoIsvineT (Loir-et-Cher). Par Roger REBOUSSIN. Le 6 août 1903, j'étais à l'extrémité occidentale du grand étang de Bois- vinet et, sous le soleil levant, au milieu des ébats des foulques (Fulica atra Lin.), qui poussaient leurs cris dès avant l’aube, un peu à l’écart cependant, j'aperçus se silhouettant gracieusement sur la surface brillante deux oiseaux nageant doucement près des jones. C’étaient deux Grèbes huppés 7 et Q), palmipèdes qui ne nous visitent qu’accidentellement et durant les rudes hivers. L’endroit les avait donc séduits ! Très solitaire, situé au nord du département de Loir-et-Cher, l'étang de Boisvinet avoisine la forêt de Montmirail et est la seule nappe d’eau de toute cette région plutôt élevée, qui puisse, par son étendue de pleine eau, tenter ces grands podicipidés.Ces oiseaux étaient distingués dans toutes leurs allures. Leurs cous blancs, librement dressés, étincelaient sous les caresses lumineuses du matin et leur corps en majeure partie submergé donnait à leurs évolutions une aisance extrême. Leur chef s’épanouissait en une collerette blanchâtre vers les joues se fonçant du roux au noir chaud sur les bordures, et particulièrement sur la tête du mâle proéminait une huppe formée d’un V de plumes sombres. Leur bec pointu complétait cette physionomie originale et d’un charme étrange, leur cri est rare, leurs habitudes silencieuses ; leur attitude hautaine n’est rompue que par un plongeon souple assez fréquent que leur régime composé de fretin et de larves d’insectes aquatiques leur impose ; l’eau se ride un peu et ils reparaissent un peu plus loin leur proie au bec, après une ou deux LEE Dé MMA rés ed te ”. ‘his, À . R. ReBoüssIN. — Vidification du Grèbe huppé sur l'étang de Boisvinet. 61: minutes d'immersion. Très rarement ils ont recours à leur vol pour se déplacer sur l’étang, car ils sont légers et très rapides à la nage, . - Quelques heures après, explorant la rive sud, j’arrivai dans un fourré de grandes ronces et d’ajoncs. Des linottes (Cannabina linota Gm.) et des Pouillots véloces (Phyllopneuste rufa) partaient devant moi dans l’air em- brasé de l’été. Soudain vers la petite île formée par un banc de sable émergé je vis, venant dans ma direction trois formes qui maintenant ne m’étaient plus étrangères. La femelle du grèbe était accompagnée de deux jeunes ayant presque sa taille. Métant blotti parmi les ajoncs, j’eus le bonheur de voir la troupe d'oiseaux s’approcher à quelques brasses de moi. Les poussins avaient le duvet blanc grisâtre varié de raies brunes convergeant vers la tête. Sur le vertex ils étaient marqués d’un-espace dénudé d’un rose vif formant un triangle à sommet tourné vers la base du bec. Leurs habitudes n’étaient pas différentes de celles des parents, ils plongeaient comme eux, ce qu’ils font du reste peu après leur naissance. Si l’on observe une espèce très voisine du même genre, le Grèbe Castagneux (Podiceps fluviatilis Briss.) qui vit plus volontiers (1) sur nos rivières que sur les eaux dormantes, des formes sem- blables répondant à des fonctions similaires, on remarque qu’au sortir de l’œuf les poussins vont à l’eau, mais sont très faibles, et qu'ils ne plongent pas, flottant seulement à la surface en poussant de petits cris, note unique plaintive. Dans sa Wie des Oiseaux, voici la belle relation du baron Louis d’Hamonville : « Je connaissais un nid de grand grèbe, et d’après la date de la ponte du dernier œuf, je surveillais l’éclosion. Un jour, en allant faire ma visite accoutumée, Je vis mes deux plongeons nageant gravement dans la claire ‘eau ayant chacun deux petits sur le dos. Je les admirai longuement, je revins le lendemain et les jours suivants et j’acquis la certitude qu’ils pro- «mènent ainsi leur progéniture pendant un jour ou deux avant de leur per- mettre de descendre dans l’élément où doit se passer leur vie tout entière. Plus tard, les jeunes continuèrent à suivre deux par deux celui de leurs parents qui les avait adoptés. » Le grand grèbe est répandu en Lorraine où fut faite cette observation, sur les étangs de la Meuse et de la Meurthe, tant en plaine qu’en forêt, ainsi que j'ai pu l’observer moi-même en 1900, avec le fils de l’auteur que je viens de citer. (Get oiseau arrive en avril, pond ses œufs du 10 au 20 mai et émigre à la fin de septembre). Durant le reste de l’après-midi, je cherchaï le mâle et le reste de la couvée, mais il me fut impossible de les rencontrer, même dans les deux anses qui découpent pro- fondément la rive nord plus sauvage ; j’observai ses joncs et ses roseaux parmilesquels croissent et pourrissent des saules et des aulnes, je ne vis qu’un héron blongios (Ardeola minuta Lin.) qui, jaune et noir, évoquant les oiseaux ‘des paravents japonais, s’envola lentement. Le lendemain, vers le soir, Je revis la femelle avec ses deux jeunes. Un hobereau (Falco subbuteo Lin.) ‘passa au-dessus d’eux comme un trait. Aussi prestes, ils cherchèrent le salut dans un plongeon et ne reparurent que très loin dans la brume rouge du couchant. : La nidification du grand grébe à Boisvinet était donc un fait acquis. Naturellement j’ambitionnai de découvrir le nid lui-même, J’eus seulement le loisir d'y revenir le 29 avril 1905, par un temps gris avec quelques rares percées de soleil, sous un hâle très rude. ' Avec une barque je me dirigeai vers la pointe ouest et j’atteignis les jones dont cette extrémité de Boisvinet est remplie. Je trouvai un nid de foulque FUN (4) Bien que sur le petit étang de Boisvinet, séparé du grand par une route, il y en ait toujours. 62. R. ReBoussin. — Nidification du Grèbe huppé sur l'étang de Boisvinet. noire avec une ponte complète de 6 œufs un peu couvés. Puis je visitai la rive nord. . Le garde m'avait à mon arrivée montré une femelle tuée le jour même. — (La quantité de poisson que nécessite sa nourriture peut en effet faire consi- -dérer cet oiseau comme nuisible à la pisciculture.) — Celle-ci présentait sur l’abdomen jusque vers la partie postérieure du sternum une place dénudée de plumes sur une dizaine de centimètres de long et sur trois de large. Cette habitude est commune à beaucoup de palmipèdes, ce qui indiquait qu’elle couvait déjà. Il n’entre aucune plume dans la fabrication du nid. La melle mange toutes celles qu’elle s’arrache ainsi. Une note de M: Paul Fraisse, dans l’Ornis, décembre 1903, viendrait à l’appui de ma remarque : . «Oiseaux du département de la Loire. — Podiceps cristatus, L. Beaucoup plus rare que le Podiceps auritus, L. Le dernier grèbe qui fut tué, le 1er avril 1901, sur l’étang d’Ormax (où ils étaient quatre) avait l’œsophage garni de touffes de plumes écrasées. » Malheureusement le sexe de l’oiseau ne fut pas contrôlé par l’auteur. Dans l’anse la plus occidentale, je pénétrai plusieurs fois les bouillées de roseaux (arundo phragmiles) qui devenaient très épaisses ; soudain j’aperçus parmi des jones clairsemés (scirpus lacustris) un grand nid contenant quatre œufs de grèbe huppé dont l’un était brisé et vidé, il était un peu couvé. Il était amarré aux liges verticales des jones qui le traversaient, quelques-unes cassées un peu au-dessus de l’eau et le pénétrant, servant à accroître la fixité d’un amas considérable de plantes aquatiques parmi lesquelles on pouvait distinguer des tiges pourries.de jones de même espèce que ceux qui vivaient à l’entour, une assez grande quantité de potamogeton perfoliatus garnis de leurs feuilles puis quelques autres plantes où dominaient renon- culus fruitans et une muscinée du genre Mnium. Ces végétaux formaient un enchevêtrement de quarante centimètres d’épaisseur, le tout très humide. Ces plantes pourries retenant d’ailleurs beaucoup d’eau, étaient pour la plupart plus ou moins remplies de vase. : De forme circulaire, ce nid avait 65 centimètres de diamètre. En son centre il émergeait de 12 ; à cet endroit reposaient les œufs ; autour d’eux le nid s’inclinait en pente très douce jusqu’à la périphérie submergée. Fait remar- quable, ce nid, de même que celui du P. fluviatilis, a une euvette des plus rudimentaires, celle-ci formée seulement à la longue par la place que les œufs occupent sous le poids de la mère. En abordant le nid on ne voit pas toujours son contenu. Quand j’arrivai, les œufs cependant étaient tous visibles. mais la femelle avait dû être déran- gée très brusquement sans quoi elle eut suivi son habitude. Si quelque chose l’inquiète au moment où elle est posée sur son nid, très prestement à l’aide de son bec et d’un mouvement extrêmement adroit de ses pattes, elle ras- semble sur ses œufs quelques plantes qui les cachent et sans aucun sursaut, elle se laisse vite glisser sous l’eau-où elle trouve un abri plus sûr. Il m'est arrivé de voir des femelles de Castagneux inquiètes en me voyant de loin approcher leur nid, faire ce manège, puis après leur plongeon, soulever avec leur tête une feuille de nénuphar ou de potamot avoisinant l’objet de leur souci et rester quelques secondes ainsi à m’observer, le corps entièrement submergé. À côté de ce fait, on peut remarquer que c’est ainsi qu’agissent la foulque noire, la poule d’eau et le canard sauvage entre autres dans la même circonstance et aussi lorsqu'ils ont été longuement chassés et qu'ils mont par suite de l’état de leur mue spéciale pu s’esquiver au vol. Je ne puis-encore, pour l’espèce qui fait l’objet .de cette étude, indiquer les particularités de la mue qui peut-être présente un intérêt que les auteurs n’ont pas encore mis au jour. Col A. HuGuEs. — Le jeune Coucou. 63 Les quatre œufs du nid que j’ai décrit élaient de forme moins purement elliptique que ceux de Podiceps fluviatilis chez lesquels on ne.peut souvent distinguer une différence entre les deux pôles, ceux-ci étant également aigus et la plus grande dimension de largeur de l’œuf à égale distance de l’un et de l’autre. Ils mesuraient 58 mm. x 37; 54 x 37; 56 x 36; 54 x 34, pro- portions qui indiquent admirablement la forme allongée du futur oiseau. La coquille n’est pas très épaisse et grasse au toucher. Elle est d’un bleu ver- ‘dâtre intérieurement. Extérieurement elle est recouverte d’un enduit crétacé (comme chez les totipalmes), qui, réparti inégalement, présente des boursou- flures surtout vers les extrémités. Leur couleur est d’un blanc légèrement verdâtre sans taches lorsqu'ils viennent d’être pondus, mais dans la suite ils finissent par avoir une teinte ocre jaune assez irrégulière due au contact des végétaux en décomposition dont la femelle les recouvre pour les dérober à la . vue de ses ennemis durant les absences que nécessite sa nourriture, Les jeunes naissent à la fin de mai et pêchent avec leurs parents ; au milieu des foulques même, ils vivent avec elles en bonne intelligence. Mais généralement le grèbe aime avoir de l’espace autour de lui et les cinquante-sept hectares de cet étang-ci ne sont pas une des moindres causes de son établis- sement sur cette belle nappe d’eau. Le mâle et la femelle prennent séparé- -ment la moitié de la couvée et restent dans un circuit assez constant. Ils plongent assez souvent et se rappellent dès qu'ils viennent à la surface : les adultes ont une note rauque et sourde, semblable à un croassement, les jeunes sans cesse appellent avec le même cri que les oisons. Souvent aussi ils ont une intonation qui fait penser à celle des œdicnèmes criards (Œdicnemus crepitans). Ils vivent avec leurs parents jusqu’à leur départ qui a lieu dès les premiers jours d'octobre : ils vont passer la rude saison sur les lacs d’AI- gérie pour revenir au printemps suivant en avril. Je ne voudrais pas terminer ces notes sur l'intimité du grèbe huppé sans dire qu'il est extrêmement scigneux de sa superbe fourrure. En faisant le tour de l'étang (ce qui ne demande pas moins de deux heures), j’ai trouvé à certaine place tout au bord de l’eau, deux plumes blanches vermillées de oris que l'oiseau s'était arraché sur les flancs en les lissant de son joli bec effilés Mais la construction anatomique des os de ses jambes, ne lui permet _pas de les utiliser beaucoup à terre sauf pour y poser un peu mais pénible- ment ; c’est surtout sur l’eau qu'il faut le voir évoluer, courbant le col et enflant sa lourde fraise au revers assombri, ou inquiet faisant sa huppe et sa collerette toutes minces, le cou dressé rigidement et tournant de tous côtés sa physionomie aiguë à l'œil vigilant, larçant son kek, kek d’alarme, ou abandonné au flot de l’étarg, nageant sur le côté, une patte hors de l’eau et repliée sur son flanc éclatant, réparant les désordres de son plumage, le becquetant et le caressant de son long cou, ou se plongeant à demi les ailes entrouvertes et se relevant le dos ruisselant de gouttelettes brillantes, haus- sant sa tête bifide parmi le miroitement et les reflets. LE JEUNE COUCOU Par Albert HUGUES : Le 23 juin dernier, me promenant dans la campagne, je fus intrigué parles aboïements furieux que Popée, ma chienne cocker, poussait en tournant au- tour d’une touffe d’herbe. Pensant que c'était à un reptile ou à un hér'sson que s’adressait tout ce tapage, j'allais continuer mon chemin, quand j aper- Ados * -. d 64 Notes et Faits divers. çus, haletant et rasant le sol autour du chien, deux Proyers d'Europe (WMilia- Tia euTOpæû). A leur allure anxieuse, à leurs cris d’effroi, je crus comprendre qu'il s’agis- sait de leur couvée, la fureur du chien m'était inexplicable. A plusieurs reprises, les Proyers passant à quelques centimètres de la tête de la chienne l'avaient fait interrompre ses abois en l’entraînant à leur poursuite, dans une vigne où, quittant Jeur vol au ras du sol pour s’élever, ils l’obligeaient à abandonner la poursuite. Aussi est-ce avec une réelle surprise qu'après avoir contemplé ce manège quelques minutes, Je vis en m’approchant un jeune coucou installé dans un nid de Proyer. L’attitude de ce petit oiseau était comique, les plumes hérissées, le bec largement ouvert, il poussait des cris discordants ; à tous moments, il se redressait et décochait des coups de bec dans la direction du chien qui, surpris par cette mimique endiablée, n’osait porter les dents sur cet étrange animal. Après avoir examiné attentivement les abords du nid, où nulle trace de la ponte des Proyers n’était visible, j’emportais le jeune coucou dans le cais- son de ma voiture ; les deux Proyers me suivirent et continuèrent jusqu’à mon départ à pousser des cris et à voleter au-dessus de l'endroit où j'avais mis leur nourrisson. Le lendemain à 5 heures du matin ils se lamentaient encore sur l’empla- cement où était leur nid et leur cher coucou. L’attachement que ces gentils Proyers avaient montré à l’égard d’un oiseau que d’instinct ils détestent alors qu’ils le voient passer à l’état adulte et les contorsions par lesquelles le jeune concou avait réussi à en imposer à une chienne de chasse de trois ans, m’a paru assez intéressant, pour être rapporté dans la Revue. NOTES ET FAITS DIVERS Sur un Puffin en captivité — Le 14 avril dernier, je reçus du Laboratoire mari- time de Banyuls-sur-Mer deux Puffins (Puÿffinus Kuhli Boïe) vivants, malheureu- sement très affaiblis par quatre jours de voyage et de jeûne. Je gardai l’un de ces échantillons qui le premier jour accepta très bien la viande crue que je lui donnais faute d’autre chose. Cet oiseau, qui avait été capturé vingt-quatre heures avant son envoi, se mon- tra de suite extrêmement privé. Non seulement rentrant à la maison pour se reposer dans une caisse qn'on lui avait préparée à cet effet, mais suivant les per- sonnes pour réclamer sa nourriture, se laissant toucher et prendre sans résis- tance. Préférant, comme il fallait s’y attendre, le poisson de mer à celui d’eau douce qui était malheureusement celui que je pouvais me procurer plus facile- ment. Ce puffin éprouva toujours une extrême répugnance pour l’eau, en sor- tant aussitôt qu’on l’y portait. Il ne devait, hélas, pas se remettre de ses priva- tions et malgré son fort appétit il mourut au bout d’une douzaine de jours. P. PARIS. Cas d’albinisme chez la Corneille noire (Corvus corone). — J'ai élevé à la brochette, en 1904, une Corneille © que je conserve vivante depuis. Son plumage est isabelle clair, mais sa peau, ses pattes et son bec sont blancs, et ses yeux sont roses. C’est donc un albinos. Accouplée à un mâle ordinaire de son espèce, elle pond tous les ans, sans réussir à couver ses œufs que le mâle mange régulièrement. J’attribue ce fait à l’exiguité du-parquet où ces animaux sont logés. Ma corneille albinos pro- fère très distinctement ces mots « Bonjour, Margot. » GaLLé-DEFOND. ORLÉANS. — [mp. H.TESSsIER. Le Gérant : Louis DENISE. LATE EE RP RTANE EE Y BULLETIN D'ÉCHANGES, OFFRES ET DEMANDES Objets de collections OFFRE Possédant une collection d’œufs d'oiseaux d'Europe assez considérable, l'abbé G. Ptoc se prêterait volontiers à faire l'échange de ses doubles. Il recévrait avec plaisir tous les échantillons d'œufs qu’on voudra bien lui adresser, et se tient à la disposition de quiconque aurait besoin de faire vérilier des déterminations. — Abbé G. Etoc, Ecole Gerson, 31, rue de la Pompe, Paris. DEMANDES Catalogue of Birds of the British Museum. Collection ou volumes séparés. P. Wytsman, 43, rue Saint-Alphonse, Bruxelles. Un ou deux exemplaires en peau de Monthfringilla nivalis. Au journal, 14, rue Antoine-Roucher, Paris. Oiseaux de volière. OFFRES & Corneille noire dela variété isabelle à yeux roses, apprivoisée et pronon- cant quelques mots. (Voir p.64 de la Repue.)Gallé-Defond, Port-de-Piles (Vienne). 4 © Pape de Leclancher, pure merveille de beauté et de rareté : 40 francs, franco. Abbé Charruaud, curé de Dieulivol (Gironde). Oisellerie du Pas-Saint-Georges. — Maison fondée en 1849. — Assortiment complet d'oiseaux exotiques, singes, perruches, perroquets. Vente de confiance. Envoi catalogue contre timbre. Fontana, 11; rue du Pas-Saint-Georges, Bordeaux. DEMANDE 1 G Pape de la Louisiane, ou nonpareil. Abbé Charruaud, curé de Dieulivo/ (Gironde). = LOMONT et ses Fils Naturalistes Ex-Préparateur au Musée Municipal BOUVIER (Paris) ———— à — PRÉPARATION DE MAMMIFÈRES Oiseaux, Reptiles INSTALLATION COMPLÈTE de Musées & Cabinets dHistoire Naturelle MANONVILIE par NOVIANT-AUX-PRÉS (Meurthe-&-Moselle) OISELLERIE du PAS-SAINT-GEORGES J. FONTANA Naturaliste Ro ACHAT VENTE ET d'OISEAUX EXOTIQUES et INDIGÈNES 11, Rue du Pas-Saint-Georges BORDEAUX En HSRESS EXE U RAT CARS N®% 6 et 6. 7 Sept.-7 Oct. 1909. Revue Française d'Ornithologie Scientifique et Pratique Publiée par M. Louis DENISE, 14, Rue Antoine-Roucher, Paris (xvie). M'A Menecaux, Assistant d’Ornithologie au Muséum, 55, rue de Buffon, Paris (Ve) recevraégalement les Communications concernant la Revue. 2e - Prix de l'abonnement : 7 fr. par an Le numéro : 60 centimes IMPRIMERIE HENRI TESSIER, À ORLÉANS 56, Rue des Carmes, 56 1909 SOMMAIRE Eug. Simon. — Notes critiques sur D oc Il. Sur le Thalu n Bourcier et le Sapphironia luminosa Lawrence. D' Gromier. — Le Loriot (Oriolus oriolus). E. Raspail. — Sur deux cas d’apoplexie chez les oiseaux. Baron de Beauquesne. — Rencontres fortuites. — La Marèque du Chili F. Daguin. — Note sur une femelle de Tétras hybride. P. Paris. — Un curieux nid de Chelidon. Avec figure. G. Etoc. — Les Oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids on A! Vauchez. — Note sur le Cireaetus gallicus (Gmelin). F de Chapel. — Quelques observations utiles. L. Viton. — De la destruction des petits oiseaux dans le Sud- Ouest. Notes et faits divers. 1 je Observations sur un nid de Geai ordinaire (Louis Ternier). La Chouette chevêche est-elle nuisible (Prince d° Arenberg).… Passage prématuré de Gobe-mouches à collier et de oise Sarthe, — La Gorge-bleue dans la Sarthe (Abbé G. Etoc). Notes à propos des variétés de canards sauvages. I. (Ch. Van Kempen). k | En II. (Lomont). ÿ i Notes à propos du Mouchet chanteur. s é + SE I. (X. Raspail). EL II. (Lomont). | re Le retour de quelques passeriformes à leur ancien nid. (P. Paris) : À propos d’une invasion de Becs-croisés en Allemagne (C.-B: Hell mayr) Extraits et Analyses. L Comptes-rendus. PLANCHE : POLYERATA CYANEOTINCTA (Voir l’article de M. Gounelle, n° 2, pages 17-18 de la Rev Les numéros 7 et 8 contiendront : de M. A. Menegaux, Etude su d'oiseaux de la Bolivie ; de M. G.-E. Hellmayr,- Notes sur trois fo d’oiseauz ; de M. l'abbé Charruaud, le Diamant mirabilis ; de 1 Utilitarisme et ses exceptions chez l'oiseau ; de M. Roger Reboussi de l'Engoulevent d'Europe ; de M. Paul Paris, Anomalies observées © oiseaux de la Côte-d'Or ; de M. H. Giraudeau, Ælevage de Pics en captivr M. Ch. Van Kempen, Familiarité singulière de deux canards sauvages ; de M. Hugues, À propos de migrations ; de M. Marcel Mourgue, Nédification ‘du Maca moine dans les îles du golfe de Marseille ; et des notes et articles de Ÿ __ d’Arenberg, de M. Decoux, de M. A. Bouvier, de M. P. Martin, Paul P La reproduction des articles publiés dans la bu francaise æOr niologie est IUTE AVIS IMPORTANT --Nous prions nos collaborateurs de nous fournir dès Papparition des artic dans la Revue tous les renseignements complémentaires, ou même contradictoire qu’ils pourraient avoir sur les sujets traités. Ces communications seront -insérées dans le ou les plus prochains numéros qui suivront. Ces échanges de vue. outre auw’ils donneront au journal une vie plus active, auront, pensons-nous, pour effet Æ d'avancer l'étude des questions entamées, de compléter rapidement les’ monogra= phies esauissées, et surtout de mettre en relation entre eux les lecteurs de la Revue N° 5-6. 7 Sept.-7 Oct. 1969. Revue Française d'Ornithologie Scientifique et Pratique es NOTES CRITIQUES SUR LES TROCHILIDÉS par E. SIMON. IT. — Sur le THALURANIA CŒLINA Bourcier et le SAPPHIRONIA LUMINOSA Lawrence. L'oiseau décrit par J. Bourcier en 1856, sous le nom de Thalurania cœlina, n'est certainement pas synonyme de Lepidopyga cœruleigularis, comme le dit Gould (Monog., N. pl. 346) mais bien plutôt de même espèce que celui décrit-en 1862 par G. N. Lawrence sous le nom de Sapphironia luminosa ; les différences qu’on peut relever dans les descriptions originales tiennent pro- bablement à l’âge. J. Bourcier décrit le mâle très adulte « Thalurania cœlina, s' ad. Bec pres- @ que droit, noir en dessus, mandibule inférieure blanche à la base. Tête ainsi que tout le dessus du corps d’un joh vert luisant. Gorge, devant du @ cou et thorax d’un beau bleu brillant, verdissant sur les côtés du cou. © Abdomen vert bronzé. Ailes violacées. Couvertures caudales vert cuivré. «© Sous-caudales longues, vertes, légèrement frangées de blanc. Queue four- «© chue noir-bleu ; rectrices allongées à barbules un peu courtes, les mé- «© dianes plus larges et arrondies à leur extrémité. Pattes noires dénudées. « Bec 20. Aïle 50. R2cetrices médianes 22, externes 30 (1). « Cette espèce se rapproche du 7r. Duchassaingi Bourcier (S. cœruler- © gularis Gould) mais chez celui-ci le dessus du corps et de la tête sont ternes « eb bronzés et les rectrices médianes sont entièrement cuivrées. © La queue est presque semblable à celle de Tr. Goudoti B. et M. « Ge charmant oiseau nous a été donné par Ed. Verreaux qui en avait recu «plusieurs exemplaires venant directement de Santa-Martha. » D'autre part voici la description de G. N. Lawrence : ; € Sapphironia luminosa. Upper plumage glittering grass-green, inclining « to golden on the rump, the crown not so bright and of a very deep green, « entire under surface of a very brillant bluish green, the sides of the neck « golden orange ; tail forked and of a rich steel blue, the two middle fea- « thers green like the rump, the next feather bronzed on the outer we © at the end; wine dull purple ; under tail-coverts deep green, very nar- « rowly edged with bluish-white; thighs clothed with greyish white « feathers ; upper mandible black, under yellowish with the end black ; (1) Mesures certainement inexactes. au moins pour le bec, ce qui est très fréquent dans les descriptions de Bourcier. - D 2 E L PAL PTT CN LE SPAM TOM à LE ES Li) un #2 64 66 Dr GromiEr. — Le Loruot. feet and claws black », sur un seul spécimen faisant partie d’une petite collection d'oiseaux faite à Barranquilla par Geo. Crowther. L'auteur ajoute, il ressemble à 45. Goudoti, mais il est d’un vert plus foncé et cependant plus brillant, en dessous d’un bleu verdâtre sans trace de doré sur l'abdomen, ses rectrices sont plus étroites, ses sous-caudales d’un vert foncé très étroitement frangées de gris, celles de S. Goudoti étant gris-blanc avec d’étroits disques vert pâle. Le comte H. v. Berlepsch en a vu deux spécimens provenant de Carta- gena par À. Schott, dans les collections de l’'United States National Museum, lun (n° 17911) sous le nom de Z. (Cyanophaia) luminosa, l’autre (n° 17912) sous le nom erroné de L. (Cyanophaia) cœruleigularis, et il ajoute que ces oiseaux diffèrent de Z. Goudoti par le dessus de la tête beaucoup plus foncé d’un vert bleuâtre très sombre et par le bec plus court ; au reste, ces deux oiseaux paraissent être des jeunes et en mauvais état car pour le n° 17912, la teinte bleue du dessous du corps paraît tenir à une altération accidentelle (1). M. L. Salles m'a cédé autrefois, sous un nom erroné, un oiseau en très mauvais état provenant probablement des doubles de la collection Verreaux, peut-être l’un de ceux dont parle Bourcier à la fin de sa description. Le plumage du dessous du corps est tellement usé qu’il est impossible de recon- naître la teinte bleue caractéristique, les rectrices médianes vert cuivré à la base passent graduellement au noir à l’extrémité ; il est probable que ces rectrices sont noir-bleu chez l'adulte (T. cœlina), vert cuivré chez le jeune (S. luminosa) et que mon oiseau est dans un âge intermédiaire, Les deux caractères essentiels permettant de distinguer l’espèce de Z. Gou- doti sont : 4° le bec beaucoup plus court (16 1/2 chez L. cælina, 18 à 18 1/2 chez Goudoti) ; les sous-caudales vertes très étroitement frangées de gris- blanc (celles de ZL. Goudoti vert brillant très longuement frangées de blane, les plus longues blanches à disques verts étroits et linéaires). En résumé la synonymie de l’espèce doit s’établir ainsi : LEpipoPpyGA CŒLINA (Bourcier). Thalurania C.J. Bourcier, in Ree.et Mag. Zool., 1853, p.553 (Santa-Martha ex Ed. Verreaux). Sapphironia luminosa G. N. Lawrence, in Ann. Lyceum Nat. Hist. in N. York, VII, 1862, p. 452. (Barranquilla, ex G. Crawther). L’habitat de cette rare espèce paraît restreint à la côte nord de la Co- lombie, de Cartagena à Santa-Martha ; il n’a été rapporté par aucun des voyageurs qui ont récemment exploré la Sierra Nevada de Santa Martha. Nous ne savons ce que sont devenus les deux types : on en connaît en outre trois individus jeunes, deux à l’United States Nat. Museum, étudiés par H. v. Berlepsch, le troisième dans ma collection. IS LE LORIOT (Oriolus oriolus) par le D' GROMIER | Le Loriot arrive dans la région du sud-est de la France régulièrement à partir du 25 avril et son passage se poursuit jusqu'au 10 mai environ. Il voyage au printemps, seul, les mâles toujours en avance de quelques jours (1) Cf. H. v. Berlepseh, Notes on some neotropical birds belonging to the United States national Museum — in Proceed. of Unit. St. Museum, 1888, p. 563, n°5 23 et 24. Dr GROMIER. — Le vas 67 sur les femelles. Je connais par exemple un vieux couple qui niche à peu près au même endroit toutes les années depuis 40 ans. Cette année le mâle est resté seul 7 ou 8 jours à siffler dans les parages de son nid de l’année précédente. Dès que la femelle l’eût rejoint, le couple s’est déplacé de plusieurs centaines de mètres pour aller confectionner son nid très bas (2 mètres) sur un hêtre. Le nid de loriot est en règle générale placé sur un frêne (6 fois sur 40), probablement à cause de la souplesse de son bois qui plie mais ne casse pas, ou bien encore sur un chêne ou un hêtre, rarement sur d’autres arbres. Cependant j'en ai trouvé un placé sur un pommier, et, en Savoie, les loriots affectionnent beaucoup les châtaigniers. Ce nid est toujours installé à l’extrémité d’une branche, solidement fixé par ses côtés à une fourche terminale, de telle sorte qu’il est à peu près impossible de l’arracher ou de s’en saisir sans couper la branche. Jai trouvé depuis 25 ans environ 70 nids de loriot parmi les milliers d’autres nids que j'ai découverts, je puis donc parler en connaissance de cause ! Le nid est admirablement dissimulé et malgré sa grosseur relative, qui peut varier du reste beaucoup, car certains couples font de gros nids et d’autres de fort petits; il est peu visible pour un œil non averti, ses matériaux se mariant bien avec la coloration du milieu. C’est ainsi que sur ces 70 nids de loriot j’en ai vu à peine 5 ou 6 détruits par la main de l’homme, malgré le dénichage effréné auquel se livrent les petits paysans. Même pour moi le nid est difficile à trouver, sauf pendant la période de sa confection, car alors le mâle le décèle par sa mauvaise humeur quand on en approche et, de loin, parune phrase spéciale de son chant. Car les oiseaux et les animaux en général ont un cri, une intonation pour communiquer entre eux dans un certain nombre de circonstances, embryon de langage, mais langage tout de même, que comprennent parfaitement ceux qui les étudient dans les bois. Pour découvrir le nid je me place donc, dès que j'entends cette phrase spéciale du chant, à une centaine de mètres, de façon à ne pas gêner les oiseaux, et, ayant bien choisi mon poste d'observation, il est rare qu’au bout d’une demi-heure au plus ils ne m’aient pas décelé leur nid par les allées et venues de la femelle transportant les matériaux, que je suis à l’aide d’une jumelle de poche. Les jeunes sont prêts à sortir du nid quand les cerises sont parfaitement mûres, il y a là plus qu’une coïncidence évidemment. Effectivement plus les jeunes croissent, plus les adultes augmentent la proportion de cerises dans l’alimentation. Cette proportion, d’après mes analyses du contenu stomacal, est d'environ un tiers par rapport aux autres substances qui sont des insectes et des petits mollusques dont la coquille a été finement brisée. Les jeunes naissent nus, très faibles et couverts d’un fin duvet blanc épars. La femelle qui, les premiers jours, leur donne à manger peu souvent, les réchauffe pendant les heures les plus fraîches de la journée, s’il pleut et pendant la nuit. À partir de 7 ou 8 jours les jeunes font entendre au moment de la becquée un cri qu'on pourrait rendre par l’onomatopée : tiouli, tiouli, tiouli, etc., et par un mouvement rapide de leurs ailes appliquées contre le corps et semblant marquer leur satisfaction. Si le nid est pris avant l’éclosion des œufs, la femelle recommence dans les mêmes parages une nouvelle ponte, cela n’a pas lieu si le nid contenait des jeunes, le départ annuel en serait probablement retardé, l’alimentation des Jeunes et des adultes compromise. Les adultes défendent avec beaucoup 4 1 ‘4 k | 14 à 1 fi 4 “4 ÿ ; ; + Are N'y 68 D: GromrEer. — Le Loriot. de vaillance leur progéniture contre les oiseaux de rapine. J’ai souvent vu un couple de loriots poursuivre et mettre en fuite des oiseaux de proie et notamment le petit faucon crécerelle si commun et qui, quoique insectivore, ne dédaigne pas les petits mammifères ou les oiseaux, comme J'en ai eu maintes et maintes preuves. Quand l’homme approche du nid de loriot, celui-ci fait entendre une série de cris rauques, sauvages, et rase de son vol rapide le ravisseur. Contrairement à ce que dit Brehm, la femelle seule confectionne le nid qui est, comme je l’ai déjà dit, solidement construit en graminées souples, fibres de chiendent, menus débris de papier, écheveaux de fil, de coton ou de. laine, le tout entrelacé et agglutiné à l’aide de toiles d'araignées. Pendant la confection du nid, pendant toute la période du rut, en somme, le mâle siffle constamment avec ardeur, accompagnant la femelle dans ses allées et venues. Dès que celle-ci couve le chant se ralentit et cesse dès la naissance des jeunes. Suivant les localités le mâle a un sifflement plus ou moins flûté, har- monieux, sonore el varié. Dans un canton donné tous les mâles ont à peu près le même chant et le même nombre de phrases à leur disposition, 50 kilomètres plus loin, ce chant est déjà fort différent. Ici les mâles répètent indéfiniment trois ou quatre phrases, là, au contraire, huit ou dix qu'ils varient même. Les jeunes recouverts de leurs plumes sont d’une coloration différente suivant la nature de la végétation, les uns sont vert foncé sur le dos et les parties supérieures du corps, d’autres vert clair, d’autres encore vert cendré. J'en ai trouvé de cette dernière teinte dans de petits bois isolés composés de chênes gris. Dans la chaude et verte vallée d’Aix-les-Bains, les jeunes m'ont semblé particulièrement colorés. Quand la femelle arrive au nid avec la becquée elle glousse doucement pour solliciter les jeunes; parfois si ceux-e1 n’ont pas faim, elle les couve un moment, gardant au bec les aliments qu’elle leur destinait. Généralement, à chaque becquée, un jeune ou plusieurs sont pris du besoin de déféquer, ils s’arc- boutent alors sur leurs pattes et présentent à l’extérieur du nid l’orifice anal. Au moment de l’expulsion du bol fécal, de forme ovoïde, gélatineux et consistant, la femelle attentive l’avale avant qu’il ne soit tombé à terre. Il est curieux de constater combien le loriot mange peu pendant la pé- riode des amours, aussi est-il fort maigre. Dès le mois de juillet, au contraire, il se gave d'insectes et surtout de baïes à pulpes molles, de cerises, de mûres et de groseilles. De müres surtout, dont il fait avant son départ une grande consommalion, ce qui lui procure un embonpoint comparable à celui des ortolans ou des becfigues. Cela probablement en vue de son long exode, de son voyage lointain, car jai remarqué que plus un oiseau va loin en Afrique pendant l'hiver, plus il s’engraisse, plus il emmagasine de combustible avant sa lointaine traversée. Le loriot est dans ce cas et devient une véritable boule de graisse au mois d'août. Bien que n'étant pas un oiseau rare, les couples peuvent facilement se compter dans un canton donné et leur nombre est en raison directe des conditions favorables qui leur sont offertes. Il faut de l’eau à proximité, de grands arbres pour nicher, se dissimuler et se nourrir, des arbres fruitiers enfin. Aussi le loriot, bien que farouche, niche-t-il toujours dans les parages habités, les vergers lui fournissant les fruits nécessaires à son alimentation et à celle de ses jeunes. Le couple se crée un rayon de chasse autour du point où il a miché et ne tolère pas la présence d’un autre couple dans ce rayon d’action. Cela donne lieu à des batailles et à des poursuites bruyantes. Un jour deux beaux Dr GROMIER. — Le Loriot. 69 loriots mâles, dans l’ardeur du combat, sont tombés enlacés à mes pieds. Le loriot se dissimule admirablement, il est inutile de faire remarquer le mimétisme parfait de la femelle, le mâle lui-même, bien que très coloré, est pratiquement invisible sous la feuillée élevée où il se dissimule et dont il ne sort pas volontiers, sinon en rasant le sol ou à de grandes hauteurs. Le jaune est d’ailleurs une couleur complémentaire du vert. Le loriot met toujours un écran de verdure entre lui et l’observateur et il est parfois fort difficile pour ce motif de surveiller ses allées et venues. Le vol est rapide, coulant et facile, le loriot est un des meilleurs rameurs de nos pays et quand il prend son essor à de grandes hauteurs pour aller au loin chercher la nourriture de ses petits, ou pendant ses migrations, il est facile, même pour un œil exercé, de le confondre avec une hirondelle. Cela paraît extraordinaire, mais cela est. Par les grands vents, comme tous les oiseaux, le loriot cesse de voyager ou de chanter et reste immobile sous la feuillée, se contentant de sauter de branche en branche, alors qu’en temps ordinaire son activité est constante. Pour ses migrations il voyage de préférence par vent debout ou légère- ment oblique. C’est ainsi que dans notre région du Sud-Est, dans le Lyonnais par exemple, il arrive de préférence par vent du Nord, Nord-Ouest, Nord- Est, ou même Est. Le loriot jeune fait une mue de toutes ses petites plumes vers la fin de juillet alors que depuis un mois environ il a acquis la taille adulte et sait manger seul. À ce moment, toutes les parties supérieures du corps se foncent et de jaune vert deviennent vert sombre, le piqueté de la gorge, du jugulum, de la poitrine et du ventre devient plus apparent. Il est très difficile de reconnaître les jeunes mâles des jeunes femelles. Dans le même nid se trouvent par exemple deux jeunes possédant le dessous du tronc crème constellé de points noirs minuscules et deux autres jeunes possédant des points noirs allongés et transparents, on serait tenté de dire : il y a dans ce nid deux mâles et deux femelles, il n’en est rien, j’en ai fait maintes fois l'expérience. La mue accomplie, lesloriots s’engraissent et se rassemblent pourle départ. Ils s’en vont par petites familles, un mâle et un ou deux jeunes, une femelle et un Jeune, par exemple, et par petites étapes. A la fin du mois d’août il est rare de rencontrer des adultes dans la région du Sua-Est, ils sont déjà en Espagne et en Italie. Pendant tout le mois de septembre on peut rencontrer de jeunes retar- dataires. Leloriot doit vivre une quinzaine d’années. je pense. Je connais un couple qui revient régulièrement dans les mêmes parages depuis plus de 10 ans. Plus le mâle est vieux, plus il est beau, le jaune se fonce avec l’âge et vire quelquefois à l’orangé. £ Le loriot, très exposé à la disparition par suite de sa fécondité faible, de ses longs voyages, de son plumage éclatant, est non seulement un oiseau extrêmement rusé, prudent et farouche, mais encore il garde jusqu’à sa deuxième année la livrée mimétique de la femelle et des jeunes. En effet, le jeune adulte, à son retour d'Afrique, au printemps suivant, est à peine plus coloré que la femelle. Il ne prendra sa belle livrée jaune d’or qu’au prin- temps prochain et progressivement. A cette épcque le plumage sera d’un jaune elair plus ou moins teinté de vert sur le dos, le devant du cou, la poitrine et le ventre présentent encore quelques petites taches noires peu accentuées. Je dois signaler aussi que certains mâles présentent, sur le côté du cou et sur le derrière du cou, entre les dossiers, des plumes Jaures ter- minées par une tache Gvalaire petite et d’un beau nor. PET Or PORT DEAN 0 70 Dr GROMIER. — Le Loriot. Une preuve que le loriot est très exposé c’est le petit nombre de couples nouveaux qui s'installent chaque année dans un même canton. Aïnsi cette année je connais tous les couples de loriots installés dans le canton de Limo- nest : il n’y a pas un jeune couple ! L’an dernieril y en avait un, le mâle est revenu dernièrement avec sa livrée jaune. Il est assez facile de reconnaître les couples les uns des autres, car les mâles ont chacun une phrase préférée de leur chant qui les distingue nettement quand on en a l’habitude. D'ailleurs, il y a la même différence entre un loriot et un autre loriot qu'entre un coq et un autre coq de même race, par exemple. Chacun a sa physionomie propre, si Je puis m’exprimer ainsi ; l’un est long, l’autre est court, l’un a le bec effilé, la tête plate et allongée, l’autre a la tête ronde et le bec court et large, ele. ete. La taille varie aussi; je connais des couples relativement petits el d’autres très grands. D’ailleurs c’est une remarque qui peut s’ap- pliquer à tous les animaux, quand on les connaît bien. J’ai possédé moi-même un chardonnerel géant gros comme deux char- donnerets ordinaires. Un lion ne ressemble pas à un autre lion, la taille, le poids, la musculature, la coloration, le système pileux diffèrent si je m'en rapporte à mes lectures el aux nombreux spécimens vivants qu’il m’a été donné de voir. Le nombre des couples établis dans un canton varie d’une année à l’autre. Cette année il y a beaucoup de manquants. Pourquoi, que leur est-il arrivé? Le loriot se prend dans la région lyonnaise par deux procédés, le lacet avec une femelle comme appelant au passage du printemps, et en tout temps au «tramail » (filet à trois rangées de mailles) en travers d’un ruisseau. Le loriot descend rarement sur le sol, il boit peu souvent, furtivement. La femelle elle-même ne descend pas à terre pour choisir les brindilles dont elle fait son nid, elle reste suspendue à une branche basse et tire ses matériaux avec le bec en se penchant, sans mettre les pattes sur le sol. Cet oiseau montre une grande aclivité depuis l’aurore jusqu’à 11 heures du matin, puis on ne le voit ni ne l’entend plus guère jusqu’à 4 heures de l'après-midi. A propos de la mue, le loriot adulte arrive au printemps ayant accompli une mue de toutes ses plumes, sauf les rémiges et les rectrices, qui ne tom- bent qu’en juillet suivant. La deuxième année le même fait se reproduit, l’oiseau nous arrive au printemps avec les aïles et la queue qu'il avait acquises en juillet dernier et s’il possède des plumes jaunes il ne possédera des ailes et une queue noir de jais qu’en juillet prochain. Cela revient à dire qu’en février il subit une mue partielle de toutes ses petites plumes, et en juillet une mue totale intéressant aussi lestailes et la queue. Les grandes . plumes ne tombent qu’une fois par an. Ce n’est donc, je le répète, que progressivement, et en cela on doit ad- mirer la sagesse de la nature, que le loriot mâle revêt sa belle livrée d’or. Le loriot est très difficile à conserver en captivité, les amateurs et les jardins zoologiques en savent quelque chose. Quant à moi, j’ai mis dix ans à résoudre le problème, mais aujourd’hui je suis sûr de ma méthode et je me fais fort de le garder comme je garde n’importe quel animal. Le seul et unique procédé est de donner au loriot une pâtée contenant une forte pro- portion d’albuminoïdes et pas un atome de féculents. La Pâtée Duquesne n° 1 me parait réaliser parfaitement ce désidérata, mais comme à la longue elle serait échauffante, jy joins un tiers de carotte rouge rapée. De temps en temps, pendant la mue, je donne un peu de fruits, mais comme friandise seulement. Je joins à cela un peu de salade, de l’eau fraîche et c’est tout. Dr GROMIER. — Le Loriot. 71 Au moment de la mue, pour procurer à l’oiseau ses belles couleurs, je le mets bien à la lumière, lui donne de l’eau de la Bourboule et des jaunes d'œufs. Pas de pain, pas de viande, pas de biscuits,pas de chanvre pilé,etc., que les amateurs et même les jardins zoologiques ont l'habitude de distribuer à leurs élèves dont ils déterminent la mort à plus ou moins brève échéance. Quand le loriot est nourri de féculents et des substances que j'ai énu- mérées, il s’engraisse extraordinairement et meurt de deux façons ; ou bien il prend une attaque d’apoplexie, ou bien il meurt d'infection biliaire avec une rate énorme, un foie volumineux qui apparaît sous la peau de l’abdo- men par transparence et peut descendre jusqu’au cloaque. Ge foie est mou, friable, souvent hémorragique, la bile teinte les tissus et les humeurs, tout le tube digestif en est coloré en jaune verdâtre, le sang en contient une forte proportion, le bec est décoloré, les commissures cessent d’être rosées, la coloration carmin de l’œil s’affaiblit. L’oiseau a perdu complètement l’ap- pétit, 1l peut à peine se tenir sur ses pattes, ses ailes traînent, 1l est secoué de frissons, enfin sa fiente, au lieu d’être colorée en blanc par l’acide urique, prend une teinte jaune sale caractéristique de cette affection du foie. J'ai essayé tous les traitements rationnels, il n’y a rien à faire et quand les selles deviennent jaunes l’oiseau est perdu. Mais, je le répète, avec le régime que j’aiindiqué, il n’y a aucune mortalité, et on peut garder un loriot jusqu’à son extrême vieillesse. : L'hiver il faut de la chaleur, plus il fait chaud, mieux l’oiseau se porte, sinon, même bien alimenté, il dépérit, perd ses plumes et ne tarde pas à crever, surtout de congestion pulmonaire. Pour élever les jeunes il faut les prendre au nid le plus tardivement pos- sible, au moment où ils sont sur le point d’en sortir. On les alimente à l’aide de cœur finement hâché avec de la farine d’œillette, le tout formant une pâte fine, humide et onctueuse. On donneraïpar exemple toutes les trois heures une bonne becquée de viande de la grosseur d’une noisette, plus une demi-cerise. Pour le nombre des becquées il faut surtout se baser sur l’état de réplétion plus ou moins grande de l'estomac qu’on sent plus ou moins dur et roulant sous le doigt en tâtant l'abdomen. Eviter de gaver les oiseaux, qui meurent, chez les amateurs, la plupart du temps d’indigestion. La nourriture qu’on est obligé de leur fournir comme succédané des insectes mous que leur dis- tribuent leurs parents étant suffisamment indigeste par elle-même pour ne pas encore encombrer le laboratoire de leur tube digestif par la surcharge alimentaire. Le loriot s’abîime beaucoup en cage, aussi est-il nécessaire, si on veut le garder intact, de le mettre dans une cage dite «sabot», c’est-à-dire grillagée sur une face seulement avec de rares bâtons comme perchoirs, de façon à lui permettre de faire de l’exercice et de déployer ses ailes sans en casser les rémiges. Je me sers pour l’hiver, car l’été je mets mes oiseaux en volière, de cages en bois grillagées sur. une face, ayant 1 m. 50 de longueur sur 80 cen- timètres de hauteur et 50 centimètres de largeur, à tiroir de zine. Ce n’est certes pas élégant, mais mes oiseaux sont dans d'excellentes conditions. Je recommande surtout aux amateurs de rationner le loriot à parüur du mois d'août, car à cette époque il prend un appétit extraordinaire. En liberté il se gave d'insectes et de mûres, dans le Midi, de raisins et de figues. En cage, il est insatiable et s’engraisse à ne pouvoir bouger. Au con- traire, en février, au moment de la mue, il ne mange presque plus et se con- tente d’une très faible ration, environ une cuillerée à bouche de nâtée par jour et par individu. 72 X. RAspaIL. — Sur deux cas d'apoplexie chez des oiseaux Dans la région du Sud-Est de la France, il s'établit au mois d'août deux courants d’émigration que jai bien étudiés en me rendant souvent dans les cols montagneux qui servent de couloirs inévitables aux passages. L'un, qui comprend tous les loriois qui appartiennent aux vallées des Alpes jusqu'aux avant-monts, va au Sud-Est, passe en Italie par les cols, en Corse et en Sardaigne, ou en Sicile et à Malte, par la « botte »; l’autre courant va au Sud-Ouest, passe en Espagne et au Maroc. En Afrique je perds le loriot de vue et ne sais vraiment où il va séjourner en hiver. À ce sujet je serais heureux d’avoir des renseignements. Brehm dit qu’il en a rencontré allant encore au Sud au niveau du 11° parallèle nord; je le crois facilement, et il me semble qu'il doit descendre bien plus au Sud s’il veut rencontrer à cette époque de l’année, qui correspond à la saison sèche au-dessus de l’'Equateur, les conditions d'existence qui lui sont nécessaires : de l’eau, des grands arbres verts, des insectes et des fruits. Peut-être les rencontre-t-il dans les bouquets de bois et les forêts galeries qui, au milieu de la sécheresse générale, ont gardé un peu d'humidité et de fraîcheur? Mais j'avoue que j'en suis réduit sur ce point à des hypothèses que j'espère pouvoir vérifier un jour. En tout cas, comme je le connais, on ne doit pas rencontrer le loriot dans les grandes forêts équatoriales. SUR DEUX CAS D’APOPLEXIE CHEZ DES OISEAUX. par Xavier RASPAIL Les deux observations que j’ai pu faire sur l’apoplexie frappant des oiseaux sont très intéressantes en ce sens qu’elles concernent des espèces très différentes par leur origine et les conditions au milieu desquelles elles vivaient. L’un de ces oiseaux était exotique, par conséquent ayant toujours vécu en captivité et par suite tout prédisposé à ce genre d’accident. l’autre était indigène, ayant au contraire été frappé d’apoplexie au cours de sa vie en pleine liberté. Le premier appartenait à l’ordre des Passereaux zygodactyles et au genre Psittacule, le Psitiacula pullaria de Lesson ; le second à l’ordre des Pigeons, genre Colombe, le Columba palumbus, Lin., le Pigeon ramier. On sait que l’apoplexie est une affection très meurtrière surtout chez les oiseaux de petite taille ; elle intéresse ordinairement toute la masse encépha- lique, et, dans ce cas, la mort est instantanée ; mais, quelquefois, elle peut n'être que partielle et n’affecter qu’une partie du cerveau en déterminant des symptômes variés. L’apoplexie ne produit pas les mêmes effets chez l’oiseau que chez l’homme. Pour l’un comme pour l’autre, elle peut être foudroyante; mais si l’épanche- ment est insuffisant pour provoquer la mort, l'oiseau en revenant à lui ne présente aucun symptôme de paralysie alors que l’homme, dans les mêmes conditions, est souvent atteint du côté des facultés intellectuelles, toujours avec hémiplégie plus ou moins limitée selon l’importance et le siège de l’épanchement cérébral. Qu'il y ait apoplexie, c’est-à-dire rupture d’un vaisseau sanguin, ou simplement congestion ou afflux exagéré du sang venant comprimer certains centres des lobes du cerveau, il doit se faire chez l’oiseau une résorption rapide, du moment qu'il n’en résulte pour lui aucun effet de paralysie. X. RaAsPaIL. — Sur deux cas d'apoplexie chez des oiseaux. 73 Du reste, il existe d’autres différences non moins caractéristiques. Lors- qu'un projectle frappe la tête d’un mammifère et pénètre dans la masse encéphalique, l'animal tombe avec abolition instantanée de la vie animale, il est mort; l’oiseau, au contraire, continue à voler un instant, puis monte tout à coup presque perpendiculairement, souvent à une grande hauteur dans les airs, pour retomber sur le sol comme une masse inerte. De même, la décapi- ‘tation en offre un autre exemple. Lorsque la tête de l’homme est tranchée par le couteau de la guillotine, le corps qui roule dans le panier présente rare- “ment des mouvements convulsifs, dans tous les cas, ils sont faibles et limités ; -on ne les remarque que chez les sujets qui ont conservé jusqu’à la dernière seconde toute leur énergie et leur force de résistance accrues par la colère et la surexcitation. Eh bien, le corps de l'oiseau dont la tête vient d’être coupée, peut conserver ses facultés de relation pendant un certain nombre de se- condes. On a vu des Canards, la tête tranchée d’un coup de couperet, franchir en voletant et même en courant une certaine distance. Pour ma part, j'ai pu constater le fait d’une Poule faisane qui couvait dans une luzerne que l’on fauchait et qui, ayant eu la tête emportée par la faux, s’envola brusquement pour aller tomber à 30 mètres dans l’intérieur du bois distant d’une qua- rantaine de mètres de l’endroit où se trouvait son nid. Sous ce rapport et au point de vue séméiographique, la différence est done très nettement accusée entre l’homme et l’oiseau. Dans les deux cas d’apoplexie que je vais relater, la mort est survenue à la troisième attaque ; mais alors que pour la perruche ces attaques évoluèrent en trois mois à peu près à égal intervalle l’une de l’autre, pour le Pigeon ra- . nier, elles se succédèrent rapidement, dans l’espace de 36 heures environ. 4er cas. — J'ai conservé pendant plusieurs années un couple de Psittacules poussins, connus sous le nom de Moineaux de Guinée, et qui méritent mieux Ja dénomination qu’on leur donne dans le commerce de Perruches insépara- bles en raison d’un attachement si vif qui fait que si lun des conjoints meurt, l’autre lui survit rarement. Ces charmants oiseaux donnent en cap- tivité l'exemple d’un amour très ardent, mais tout platonique, car Je ne les aijamais vu s’accoupler, bien qu’ils se prodiguent les caresses les plus tendres, ‘toujours l’un contre l’autre, le mâle faisant le simulacre de donner à manger à la femelle, puis lui promenant le bec sur les joues comme s’il lui donnait de continuels baisers. La captivité enlève donc à cette espèce ses fonctions procréatrices et la femelle ne pondant pas, il doit en résulter chez elle, par ‘ce fait, une prédisposition à un état congestif à un moment donné. Un jour, on vint me prévenir que la femelle était suspendue, la tête en bas, à son perchoir où la retenaient ses doigts crispés. Après quelques oscil- Jations, elle lâcha prise et tomba sur le dos dans le fond de la cage où elle ‘resta sans mouvement comme si elle était morte. Durant ce temps, le mâle semblait affolé, poussait des cris stridents, volait d’un bâton à un autre, con- trairement à l'habitude des individus de cette espèce qui se montrent pares- seux à se servir de leurs ailes et qui préfèrent remonter à leur perchoir en s’accrochant par le bec et les pattes aux barreaux de la cage. J’examinai pendant quelques instants ce manège et j'allais y mettre fin en enlevant le corps de la femelle, la croyant morte, lorsqu'elle commença à remuer les pattes, s’agita de plus en plus sur le dos, cherchant à reprendre son équilibre ; elle finit par y parvenir et au bout d’un instant, elle réussit à se mettre debout bien qu’encore toute chancelante. Le mâle semblait par son gazouillis lap- peler à lui ; il se penchait vers elle en battant des ailes ; elle lui répondait par de petits cris très doux, puis, sentant ses forces revenir, elle se rapprocha des parois de la cage et se mit, à l’aide de son bec et de ses pattes, à se hisser jusqu’au bâton où s’agitait le mâle. ie À ns rt | Di 74 X. RAspaIL. — Sur deux cas d'apoplexie chez des oiseaux. Bientôt, tous les deux étaient réunis et en se pressant l’un contre l’autre, mêlaient leurs gazouillements qui devaient traduire toute la joie qu'ils éprouvaient de se retrouver après une si chaude alerte. Cinq semaines après, vers le soir, on trouvait encore la femelle sur le dos dans le fond de la cage ne donnant plus signe de vie ; elle resta ainsi une demi-heure. Je la pris el je sentis battre encore mais faiblement le cœur. J’essayai à tout hasard de décongestionner le cerveau en lui mouillant forte- ment la têle avec de l’eau sédative dont l’action est de liquéfier le sang et de rétablir la circulation. Elle ne tarda pas à donner signe de vie ; les bat- tements du cœur devinrent plus forts et dix minutes ne s’étaient pas écou- lées qu’elle ouvrait les yeux et remuait les pattes. Je la remis dans la cage où elle resta une bonne heure avant d’être en état comme la première fois de regagner le perchoir où l’attendait le mâle. Cette seconde crise avait eu une durée beaucoup plus longue que la première. Trois semaines environ plus tard, on la trouva un matin toujours sur le dos au fond dela cage, mais cette fois, elle était morte depuis plusieurs heures, car le corps présentait Ja rigidité cadavérique et la cornée transparente élait déjà sensiblement ternie. 2e cas. — Chez le Pigeon ramier, ainsi que je l’ai dit plus haut, les trois attaques se succédèrent en 36 heures environ et, contrairement à ce qui s'était passé chez la Perruche, la première très longue, dura au moins huit à neuf heures, tandis que la troisième et dernière fut foudroyante. Il y a quelques années, au mois de juillet, après un violent orage qui avait duré de 11 heures du soir à 1 heure du malin, je cireulais dans mon pare, vers 8 heures, pour me rendre compte des dégâts qui avaient pu être causés, lorsque, dans un chemin creux traversant un massif d’Epiceas, j’aperçus sur le dos et à moitié enseveli dans le limon que l’eau avait entraîné en formant des ravines, un jeune Ramier sorti du nid depuis au moins deux semaines. Toutes les plumes du poitrail et du ventre étaient collées et couvertes de toutes sortes de débris que les eaux avaient charriés. Je le pris par une patte et l’emportai, la têle en bas, sans précaution, pour le donner à enfouir au jardinier, lorsque, ayant parcouru déjà près de deux cents mêtres,.il me sembla que les doigts de la patte que je tenais avaient eu un léger mouvement; je ne me trompais pas, les doigts s’étendirent et se refermèrent, la vie n’était pas éteinte alors que cet oiseau, après avoir été frappé d’apoplexie, était resté dans la position où je le trouvai depuis tout au moins le milieu de l’orage, c’est-à-dire vers minuit, moment où l’eau était tombée par tor- rents. Je l’emportai à la maison, puis, après l’avoir nettoyé et essuyé, je lui mouillai le crâne d’eau sédative et je le plaçai, toujours inerte, dans un panier garni d’un lainage que je mis à la chaleur sur un fourneau de cuisine. Trois quarts d'heure après, je le trouvai ressuscité, les yeux bien ouverts ; je lui imbibai à nouveau la tête d’eau sédative et, au bout d’une heure, non seulement il se tenait debout, mais il cherchait à monter sur le bord du panier. Je préparai, avec de la mie de pain trempée et du blé concassé, de petites boulettes que je lui fis avaler en les lui introduisant dans le bec. Dans l'après-midi, il mangea de lui-même du blé et des pois jarras qu’on lui avait mis devant lui, et bientôt il devint nécessaire de l’enfermer dans une cage pour l'empêcher de s'enfuir. Le soir, à dix heures, il dormait sur un perchoir comme un oiseau en bonne santé, mais le lendemain malin, veïs six heures, on le trouva dans le fond de la cage sur le dos ; il avait dû se débattre, car la baignoire et la mangeoire étaient renversées ; les plumes de son dos étaient trempées ; il ne faisait aucun mouvement bien qu'ayant les yeux ouverts. Après lavoir essuyé, je lui mouillai de nouveau le crâne d’eau sédative, puis je le remis dansle panier BARON DE BEAUQUESNE. — Rencontres fortuites. La Marèque du Chili. 75 à la chaleur du fourneau de cuisine ; il revint à lui assez rapidement, ne tarda pas à se percher sur le bord du panier et bientôt de lui-même se mit à manger. Îl passa ainsi une partie de la journée, ne cherchant pas à s’en aller se contentant de faire de temps à autre letour du panier, puis s’arrêtant pour manger. Vers 4 heures, je vins le voir; je le trouvai occupé à lisser ses lumes, lorsque, tout à coup, je le vis s’arrêter dans son occupation, remuer a tête de gauche à droite, puis, après avoir vacillé en avant et en arrière comme s’il se balançait, tomber la tête la première et rouler sur le dos. Cette fois la mort avait été foudroyante. Je n’ai pas rencontré d’autres exemples, chez les oiseaux, d’apoplexie ne devenant mortelle qu’à la troisième attaque. Cette année: chez les Poules les Faisans et les Pigeons de mes parquets, il s’est produit plusieurs cas, principalement pendant les mois de mars et d'avril, chez des sujets qui quelques instant auparavant présentaient l’apparence du plus parfait état de santé ; mais ces cas furent foudroyants et l’examen du cerveau ne per- mettait pas d'attribuer la mort à une autre cause. RENCONTRES FORTUITES. — LA MARÉQUE DU CHILI. par M. le Baron de BEAUQUESNE Il est toujours intéressant de constater la présence dans nos régions du Nord de la France d'oiseaux dont l'habitat normal est, soit la région méditer- ranéenne, soit même un autre continent. Ace titre les observations suivantes m'ont paru dignes d’être mentionnées dans la Revue d'Ornithologie. 1° Une brante roussâtre (femelle) a été tuée à la hutte au Crotoy (Somme), par M. Yaune, naturaliste en cette petite ville, dans le courant du mois de mars par temps de neige, — habitat normal : le sud-est de l’Europe et les étangs de la Camargue. La brante roussâtre remonte rarement plus au Nord que certains étangs du Bourbonnais où on la rencontre assez fréquemment. 20 Une bande d’une vingtaine de flamants roses ou phénicoptères s’est abattue à la même époque (milieu de mars par temps de neige) sur la mare d’un huttier de Morlaix près du Crotoy et cet heureux chasseur en a tué deux qui ont été préparés par le naturaliste cité plus haut. Habitat normal : Egypte et les étangs des bords de la Méditerranée ; oiseau dont la présence sur les côtes de la Manche est tout à fait exceptionnelle. 3° Enfin deux femelles de marèques du Chili ou canard siffleur du Ghili [Mareca sibilatrix (Poeppig)] ont été tuées de jour sur un étang voisin de Péronne, par M. L..., habitant de cette ville. Ce canard n'aurait pas encore, d’après les renseignements qui m'ont été si aimablement fournis par M. Menegaux, assistant d'Ornithologie au Muséum, été signalé par les auteurs comme ayant été rencontré en Europe. La collection Marmottan ne renferme pas d’individu de cette espèce et le Muséum d’Abbeville n’en possède qu'un spécimen qui figure dans sa collection sans aucune espèce de dénomination. Enfin, le Muséum de Paris possède deux marèques du Chili qui figurent dans sa collection générale des canards exotiques. De la grosseur d’une cane sauvage ordinaire, la marèque chilienne res- semble comme aspect général, mais en plus gros, à notre canard siffleur ou -Vingeon (oigne en Picardie), dont le nom scientifique est Mareca penelope L. mn 0 se 5 4 ME ag à 0 Co 7 de Ps D RE RSS FT UE UN ES UT ee QT AT Vo Va MEUTT ST RS ETS à DA RL :: à 76 F. DAGuIN. — Note sur une femelle de Tétras hybride. Elle a le dessus gris fer ondé de gris clair et de blane, le croupion blanc, la queue gris foncé, le front et les joues sont blancs, sur les ailes est un large miroir blanc aux contours fondus de grisâtre et limité postérieurement par une bande noire ; sur l’occiput et le derrière du’ cou s’étend une plaque verte à reflets violets, les flancs sont roux, l'iris marron, enfin les pieds sont noirs ainsi que le bee dont la forme rappelle étrangement celle du bec bleu du vingeon. Gette ressemblance du bec de ces deux espèces d'oiseaux m'avait frappé avant que j'aie pu spécifier les canards exotiques tués à Péronne; elle ne m'a pas surpris lorsque j’ai pu constater que ces canards étaient des marè- ques, c’est-à-dire appartenaient à la même sous-variélé que notre vingeon. Je dois ajouter que la coloration paraît à peu près semblable dans les deux sexes (les deux spécimens possédés par le Muséum de Paris sont des mâles, les deux oïseaux tués à Péronne et dépouillés par M. Yaune sont des femelles), mais la coloration générale est d’un gris un peu plus clair chez le mâle que chez la femelle — la plaque verte de la nuque et le roux des flanes demeurant aussi accentués dans les deux sexes. En signalant la capture récente de ces deux canards dont l'habitat normal (Chili et Patagonie) est si lointain de notre Picardie, il me reste à remercier de tout cœur M. Menegaux, qui à bien voulu me prêter son précieux concours dans mes recherches, et M. Yaune, qui m’a laissé prendre de ces oiseaux si artistement naturalisés par lui, des clichés fort intéres- sants. NOTE SUR UNE FEMELLE DE TÉTRAS HYBRIDE par Fernand DAGUIN Les naturalistes sont d'accord, aujourd’hui, pour considérer le Tétras Rakkelhan (Tetrao medius) de Temminck (Tetrao. hybridus : Sparrmann) comme un hybride du Tetrao Tetrix (Linné) mâle et du Tetrao urogallus (Linné) femelle. Il résulte, parait-il, d'observations faites dans les pays où le grand et le petit coqs de bruyèressont communs et vivent côte à côte, que l’oiseau en question est un simple métis. Temminck ayant omis de décrire la femelle du Tétras hybride (Voir Manuel d'Ornithologie, 2e partie, p. 459) et l’ouvrage de Degland et Gerbe se bornant à dire (Ornithologie européenne, 2e éd., t. 2, p. 49) qu’elle est semblable à la femelle du Tétras lyre, sauf la taille plus forte, nous avons pensé qu'il ne serait peut-être pas inutile de donner la description d’un sujet tué aux environs de Novgorod, au mois de novembre 1860, et dont la dépouille nous a été envoyée, autrefois, de Russie. Voici cette description : Taille :0 m. 52. Partie supérieure de la tête et du cou noire avec des raies transversales fauves et les plumes bordées de cendré roux. Plumes du haut du dos rayées transversalement de fauve et de noir et bordées de gris blan- châtre. Milieu et bas du dos, croupion noirs, traversés de quelques bandes étroites fauves, les plumes bordées de gris roux, vermiculé de noir. Sus- caudales semblables au dos, avec les plumes bordées de roussâtre, non vermiculé de noir. Rémiges d’un brun terne, bordées en dehors et à l’ex- trémité de roussâtre. Couvertures alaires semblables au dos, largement terminées de blanc. Queue composée de dix-huit pennes ; rectrices noires, rayées transversalement de roux et terminées par une bordure blanche: Gorge, devant et côtés du cou d’un fauve clair, barré de noir ; bas du cou, dei nn, P° PARIS. — Un curieux nid de Chélidon. 77 poitrine et flancs d’un roux jaunâtre assez foncé, rayés transversalement de noir, avec les plumes bordées de blanc : les bandes noires de plus en plus larges, à mesure qu’on se rapproche des flancs. Bordure blan- che des plumes presque nulle au bas du cou, très large à la poitrine et aux flancs. Abdomen gris, vermiculé de noir. Région de l’anus d’un blane sale. Sous-caudales blanches, marquées de quelques taches transversales noires et fauves. Jambes blanches ; tarses emplumés jusqu'aux doigts, blanchâtres, vermiculés de brun ; pieds d’un gris plombé ; bec noir. UN CURIEUX NID DE CHÉLIDON par Paul PARIS En juin 1901, des Hirondelles (Chelidon urbica Linné) avaient construit leur nid contre la porte d’entrée’de l’école de Flacey (Côte d'Or); le 19 du mois suivant, probablement à la suite de la fermeture brusque de cette porte, le nid tomba. Des quatre petits qu'il contenait, deux se tuèrent dans la chute, les deux autres furent placés dans une petite corbeille garnie de linges, laquelle fut pendue à l’endroit antérieurement occupé par le nid, Les parents, aidés, d’après le récit que l’on me fit, d’autres Chélidons, se remirent aussitôt à faire un nid dans cette corbeille pour protéger les jeunes, nid dont la cons- truction fut terminée le lendemain soir. Après le départ des jeunes le nid m'a été donné par M. Péchinot, instituteur, qui m'en raconta l’origine. Il pa: pa 78 G. Eroc. — Les oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids. présente une large zone horizontale médiane en terre beaucoup plus blanche qui indique bien qu’à un moment donné les hirondelles changèrent de gise- ment de boue pour revenir ensuile à l’ancien. A part le revêtement terreux, seuls quelques brins de paille et de foin recouvrent l’étoffe de l’intérieur de a corbeille. LES OISEAUX DE FRANCE LEURS ŒUFS ET LEURS NIDS | par Gabriel EToc | (Suite.) | Mizans (Nuisibles). 1. Milous milvus (L.1758) ; M. regalis (Briss.) ; M.ictinus (Saw.) ; M.ruber (Brahm.). — Eu; As. Milan royal, aigle rouge à queue fourchue ; Queue de poisson ; Ecouffle (Normandie), Miaulo, Miolar (Limousin). 2-3 œufs, oblongs, d’un blanc sale, portant au gros pôle une couronne de points noirs souvent très étendus et d’un brun foncé ; la nature de ces taches permet de les distinguer aisément des œufs de Buse. Dimensions, 0,056 sur 0,042. L’aire du Milan royal est établie sur les grands arbres, au revers des coteaux boisés ; elle se compose d’un amas de branches sèches, revêtu intérieure- ment de papiers, de chiffons ou de bourre. Avril-Mai. Rare en France, le Milan est un oiseau capricieux qui se fixe là où il sait trouver une nourriture abondante. Il niche dans l'Est : Vosges, Ar- dennes, Meuse ; dans le Midi : Gironde, Landes, Basses-Pyrénées et dans quelques départements du Centre. Ses pérégrinations se font du N.-E. ou S.-O. et réciproquement, de jour, et par petites troupes d’une dizaine d'individus. 2. Milvus Korschun (Gm.1771); M. niger (Briss.) ; M. Ater (Gm.) ; M. œto- lius (Vieil.) M. luscus (Brehm.) ; M. mirans (Bodd et Strickl).— Europe. Milan noir. 2-3 œufs à coquille d’un blanc bleuâtre revêtue de taches plus nom- breuses et plus foncées que chez le Milan royal. Dimensions 0,05 sur 0,04. Mêmes habitudes, même région, même mode de nidification que pour son congénère ; il est toutefois plus rare, du moins dans le N. de la France. De passage dans tout le S.-O. ; sédentaire dans le bassin d'Arcachon, la vallée de l'Adour, à Samt-Jean-de-Luz et Hendaye ; il semble préférer le voisinage des eaux et des lieux habités ; une seule ponte d’avril à mai. BusaArps (nuisibles). 4. Circus æruginosus (L. 1758) ; C. rufus (Gm. Briss.) ;'C. arundinaceus (Brehm.) ; C. palustris (Briss.). — Eu. ; As. ; Afssept. Busard Harpaye, Buse d’eau ; Ecouve (Normandie). 3-5 œufs, piriformes, d’un blane bleuâtre ordinairement sans taches ; quand ces taches existent elles ont une légère teinte brune et sont semées irrégulièrement sur la coquille. Taille moyenne : 0,048 sur 0,036. G. Eroc. — Les oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids. 79 Le nid du busard des marais est toujours établi au milieu des roseaux, ou sur une petite éminence voisine de l’eau ; il se compose de jones, de plantes aquatiques et de chaume assemblés en Las, sans ordre. Plus abondant en Sologne que partout ailleurs. A côté de son nid se trouve un garde-manger toujours pourvu d'oiseaux, de poissons, d'œufs et d’in- sectes. Ponte en mars ou avril. 2. Circus pygargus (L. 1758) ; CG. cineraceus (Montag.) ; C. ater (Vieil.) ; Strigiceps cineraceus (Bb.). — Eu.; As.; Af. Busard cendré, B. Montagu ; Strigiceps cendré. 4-5 œufs, d’un blanc verdâtre, de 0,036 sur 0,032, à coquille poreuse, pondus à terre, dans les landes ou les plaines marécageuses, sur un nid com- posé de brindilles et tapissé de mousse. Ponte en mai. Le busard cendré est rare en France, en dehors de la Sologne où on le rencontre souvent. Il niche dans la Marne, la Seine-Inférieure, la Gironde : Talais, Langoiran, et auprès d'Arcachon ; quelques localités en Normandie, 3. Circus cyaneus (L. 1766) ; G. pygargus (Steph.) ; G. variegatus (Vieil.) — Eu.; As; Af. Busard Saint-Martin, B. blanc, Chasserot, Grenouillard, Soubuse, Oiseau de Saint-Martin. 4-5 œuts, de 0,45 sur 0,036, d’un blanc laiteux sans taches (ceux qu’on récolte en Afrique et aux Indes sont ordinairement tachetés de roux et res- semblent aux œufs du Busard pâle). Ponte en avril-mai. Le nid, semblable à celui du Busard Montagu, est placé à terre dans les haies, les landes ou les prairies humides. Le Saint-Martin est commun dans toutes les grandes plaines : Beauce, Brie, Champagne, Bresse. 4, Circus pallidus (Sikes) ; GC. Swainsoniü (Smith) ; CG. macrurus (Gm.).— Eu. or.; As.; Af. Busard pâle, B. Blafard, B. de Swainson. 4-5 œufs de 0,045 sur 0,035, d’un blanc bleuâtre semé de taches irrégu- lières d’un brun léger. Niche à terre, comme le Saint-Martin, dans les grandes plaines. Très commun en Afrique, il ne se montre qu’accidentellement dans le Midi de la France. Signalé dans le Nord, la Somme, la Seine-Inférieure. Faucows (Nuisibles). 4. Falco candicans (L. 1758); Hierofalco gyrfalco (Bp.). — Groën., Islande, Norvège. Faucon gerfaut. Le gerfaut est un oiseau de passage purement accidentel, dont la véritable patrie est la Norvège ; il pond 2-3 œufs dans un nid abandonné ou enlevé de force aux légitimes propriétaires. Ces œufs mesurent 0,060 sur 0,046 ; ils sont piriformes et de nuances très variées, depuis le jaune sale jusqu’au rouge brique. Il est à remarquer que les œufs des Faucons se distinguent aisément de ceux des autres rapaces par la prédominance des teintes foncées et rougeâtres. Le Æalco islandicus (Briss.), Faucon blanc ou islandais, très voisin du gerfaut, a été tué assez fréquemment sur nos côtes, dans le voisinage des bancs de sardines : notamment aux environs de Cambo, Bayonne, Saint Jean-de-Luz, Bordeaux (Dubalen), mais comme son congénère il se repro- duit exclusivement dans le Nord du Continent. gt net Du ab ad Et ne ERA RER EU TT 80 G. Eroc. — Les oiseaux de France, leurs œujs et leurs nids. 2. Falco peregrinus (Gmel. 1771); FE. communis (Gm.); F. abietinus (Bechst.). — Eu.; As.; Af. Faucon pélerin, . des perdrix, Cros émouchet. 3-4 œufs, de 0,054 sur 0,040, un peu arrondis, à coquille légère et blanche à l’intérieur, d’un rouge brique revêtu de taches plus foncées qui semblent former une deuxième couche ; certains de ces œufs ne diffèrent de ceux de la Buse bondrée que par leurs dimensions un peu plus considérables. Ponte en avril-mai. Le Pèlerin est un oiseau erratique qui n est commun nulle part ; il choisit pour se reproduire les forêts où se trouvent des rochers et les falaises mari- Limes ; son aire est plate, grossièrement construite avec des petites branches, des racines, des plantes desséchées, et confiée à une crevasse ou un trou de rocher ; parfois même le Pèlerin s'établit dans les villes et niche sur les monu- ments élevés, vivant de la chasse qu'il fait aux pigeons errants. L’Elanion blac, Elanus cœruleus (Desf.), F. melanopterus (Loth.) est une espèce africaine qu'il n’y a pas lieu de signaler ici malgré les quelques captures qui ont été faites dans la France méridionale. 3. Falco subbuteo (L.) — Eu; As.; Af. Faucon hobereau, Emouchet à dos bleu, à gorge blanche (Norm.), Ghas- serot noir (Est). 4-5 que plus sensiblement oblongs que ceux des autres faucons, de 0,035 sur 0,027, d’un blanc douteux Senié de taches rouges ou noirâtres, plus ebondantes vers le gros pôle. Ponte en mai. Le hobereau est peu commun et vit par couples isolés dans les contrées boisées et découvertes. Son aire, formée de bûchettes, de poils et de subs- tances molles, est placée tantôt à la cime d’un arbre, tantôt dans l’anfrac- tuosité d’un rother (falaises de la Manche). Rare dans l'Est, il est plus commun et quelquefois sédentaire dans les bois de pin des environs d'Arcachon. 4. Cerchneis merilla (Gesn.) ; F. æsalon (Temm.) ; F. lithofal:o (Gmi.); (Briss.) ; F. cœsius (M. et W.). — Eu.; As.; Af. Faucon émerillon, Petit émouchet, Fesse-merle (Anjou). 3-5 œufs, de 0,032 sur 0,029, très variables quant à la disposition des taches qui semblent se fondre avec la temte de la coquille. L’émerillon se reproduit dans les régions boisées du Nord de la Russie et établit son aire le plus souvent, dans les anfractuosités des rochers. En France on le rencontre en bordure des bois, dans les endroits découverts, de l’automne au printemps, et les individus qui nous visitent sont générale- ment des femelles et des jeunes. Plusieurs couples ont niché dans la forêt d’Eu (Pennetier), et dans la Cha- rente-Inférieure, à Aïgrefewile (Beltrémieux). 5. Cerchneis tinnuncula (L. 1758). ; EF. tünnunculus (L.); Accipiter alauda- rius (Briss.). — Eu.; As.; Af. Faucon cresserelle, Rabaillet (Est), Fesseux, Mouquet, Emouchet rouge: 5-7 œufs, de 0,035 sur 0,026, d’un rouge plus ou moins foncé avec des taches brunes disséminées sur toute la coquille; dans la nichée on trouve souvent un ou deux œufs beaucoup moins colorés que les autres ; ponte en avril-mai. Le nid de la cresserelle est établi sur un arbre, souvent dans un vieux nid de corbeau ; on le trouve aussi fréquemment dans les trous de muraille des 4 L É Fe D ; à G. Eroc. — Les oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids. 81 clochers, des châteaux, des vieux édifices ; il est composé de bûchettes, mousse, plumes, le tout assemblé sans art. La Cresserelle mériterait une protection, qu’on ne lui accorde généra- lement pas, pour la guerre qu'elle fait aux campagnols et aux reptiles. 6. Cerchneis Naumannt (El.) ; EF. cenchris (Naum.). — Eu.; As; Af. Faucon cresserine. Cresserellette. Espèce rare, signalée en Normandie par H.Gadeau de Kerville, mais qui doit se rencontrer ailleurs et dont il serait intéressant de connaître l’aire de dispersion ou les apparitions en France. La cresserine a les mêmes mœurs que la cresserelle ; elle pond 5-6 œufs de même couleur, mais sensiblement plus petits, qu’elle dépose à nu dans un trou de muraille. Elle est commune en Italie, en Grèce, en Espagne et dans les steppes de la Russie. 7. Falco vesperlinus (L. 1766) ; EF. rufipes (B.). — Eu mér..; As; Af. Faucon kobez, F. à pieds rouges. Même distribution géographique que pour la cresserine. Les individus qu’on rencontre en France sont des égarés, et leurs appa- ritions semblent espacées. On signale le Kobez comme habitant le Midi de la France (Devyrolle, Oiseaux, p. 40) ; les faunes locales n’en font pas mention et je pense que sa présence ne peut être qu'accidentelle. Il niche en Russie, au sommet des arbres ; sa ponte est de 3-5 œufs un peu plus petits que ceux de l’'Emerillon, à fond blanc pointillé de rouge. Aurours (Nuisibles). 4 Astur palumbarius (L. 1758) ; Accipiter astur (Pall.) ; Astur gallinarum (Br); Falco nœvius (Gm.) ; K. marginatus (Loth.). — Eu.; As.; Af. Autour commun, Gr. Chasserot (Est), Emouchet des pigeons. 3-4 œufs d’un blanc mat légèrement azuré, et d’un beau vert à l’intérieur, mesurant 0,054 sur 0,042. Ponte en avril. Le nid, établi à la cime des grands arbres dans les forêts giboyeuses, est composé de branches mortes et de mousse ; dans les forêts de grande tenue, on le trouvera plutôt dans les futaies de hêtres et les massifs de comifères. L’autour est sédentaire et commun dans toutes les grandes forêts. 2. Astur nisus (L. 1758) ; Accipiter maculatus (Briss.) ; A. minor (B.); A. Nisus (Pall.) ; Sparverius nisus (Vieil.) ; EF. ‘minutus (L.). — Eu; As.; Af. Auiour épervier, Emouchet, Tiercelet, Petit Chasserot, Kileux, Mouquet, Faut-oiset, Eparvier (Limousin). 3-6 œufs arrondis, à coquille rugueuse d’un blanc laiteux, avec des macula- tures d’un rouge noir plus abondantes vers le gros bout ; dimensions 0,040 sur 0,032 ; la répartition des taches est très capricieuse et on rencontre par- fois des œufs uniformément blancs, l’intérieur de la coquille est vert, comme dans l’espèce précédente. Ponte en mai. L’épervier niche généralement à hauteur moyenne sur les arbres des forêts et des bois, souvent sur les conifères. L’Epervier ne se reproduit pas dans l’Est, sauf dans les Vosges, au témoi- gnage de M. d'Hamonville. Les taches adventices qui colorent les œufs de l’Epervier se fixent d’une façon très légère et résistent à peine à l’action d’un lavage à l’eau pure ; au reste, elles semblent être une sécrétion sanguinolente provenant des parois de l’oviducte, plutôt que des taches produites par un pigment spécial. À CE Let 9 2 ln he, dé Ed 82 G. Eroc. — Les oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids. Les différences de taille que l’on constate, dans l’ordre des Rapaces diur- nes, entre les mâles et les femelles, a fait admettre par beaucoup d’ornitho- logistes une pariélé major de l’Epervier commun, que certains auteurs, après Degland, ont classée comme espèce : Accipiler major (Degl.) ; la question de savoir si on se trouve en présence d’une espèce bien définie, ou d’une race locale, ou d’un développement anormal spécial à certains indi- vidus, n’a pas encore élé éclaircie : je laisse aux confrères plus compétents ou plus audacieux le soin de résoudre le problème. b) Nocturnes. Hrisoux (Très utiles). 1. Asio accipitrinus (Pall. 1771) ; Strix brachyotus (Boie.); Olus palustris (Brehm) ; Noctua major (Briss.). — Eu.; As.; Af. sept. Hibou brachyote, Chouette des marais. 4-6 œufs de 0,036 sur 0,030, que la femelle dépose le plus ordinairement à terre, sur une touffe d’herbe d’un marais ou d’un pâturage, plus rarement dans un nid abandonné. | Le séjour du brachyote est constaté dans toute la France, d’avril en octobre, sauf dans les départements du Sud-Ouest où il ne fait que passer l'automne ; toutefois ses apparitions sont plus ou moins régulières suivant les migrations des campagnols qu’il accompagne dans leurs déplacements ; lPabondance de nourriture que lui procurent ces rongeurs fait que beau- coup de couples sont sédentaires, les autres se reproduisent en avril-mai dans le Nord du continent. 2 Bubo bubo (L. 1758) ; Strix bubo (L.); Bubo maximus (Flem.); Asio bubo (Su.). — Eu.; As. sept. Hibou Grand-Duc, Grand chat-huant. 2 œufs blancs, arrondis, quelquefois un peu oblongs, mesurant 0,60 sur 0,050. Il est à remarquer que les œufs de tous les rapaces nocturnes sont uniformément blancs et arrondis, exception faite pour ceux de l’Effraye, qui ont une forme oblongue nettement caractérisée; d’ailleurs, en thèse géné- rale, tousles œufs pondus dans les trous d’arbres ou de murailles sont blanes ou d’une teinte claire : nous avons pour en témoigner les grandes familles des Pics, des Martins-Pêcheurs et des Psittacidés. La raison m'en paraît très simple : ces œufs, déposés dans des milieux à l’abri de la lumière, sont plus faciles à distinguer par les oiseaux quand ils pénètrent dans leurs trous ou quand ils veulent les changer de place pour faciliter le travail de l’incu- bation. L’opinion de M. Gerbe, basée sur l’action de la lumière sur les produits ovariens des oiseaux, ne donne pas une solution ; on sait en effet que les œufs des oiseaux sortent de l’oviducte tels qu’ils doivent être et rester. Le Grand-Duc, autrefois commun dans toute la France, a fui devant le déboisement et vit aujourd’hui, par couples solitaires, dans les forêts des montagnes. [l niche encore dans les Vosges et dans toute la région de l'Est, dans les Cévennes et le Plateau Central, et dans les départements limitrophes des Alpes et des Pyrénées. Son nid, placé dans un trou de rocher ou de gros arbre, est fait de branches mortes, de terre gâchée et de feuilles ; dans la région méditerranéenne il n’est pas rare de le découvrir dans les roseaux des marais. Ponte en mars. 4 C G. Eroc. — Les oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids. ? 83 3. Otus otus (L. 1758); Strix otus (L.); Asio italicus (Briss.) ; Bubo otus (Sav.) ; Otus vulgaris (Flem.). — Eu.; As.; Af. Hibou Moyen-Duc, Chouan Cornu (Norm.), Chapon de lierre. 4-6 œufs, de 0,036 sur 0,030 ; ponte en février-mars. Le moyen-duc ne construit pas de nid, mais dépose ses œufs dans un nid abondonné de corneille ou de pie, ou dans un trou d’arbre ou de muraille. Habite les bois au voisinage des habitations. 4. Pizorhina scops (L. 1758). ; Scops carniolica (Br.) ; S. Aldrovandi (Flem.); S. giu (Scop.) ; S. Zorca (Gm.). — Eu.; As. occ.; Af, sept. Hibou petit-duc, Scops d’Aldrovande. 4-6 œufs de 0,028 sur 0,025, déposés vers la fin d'avril, dans un trou d’arbre ou de muraille. Le scops est plus abondant dans la région pyrénéenne que partout ail- leurs ; rare dans l'Est. Il niche en plein Paris où je l’ai découvert en 1897. CHOUETTES (Très utiles). 1. Syrnium aluco (Li. 1758) ; Strix aluco (L.). — Eu; As.; Af. Chouette hulotie, Ghat-huant, chouan ; Cat-hou, Houleux, Huain (Norm.) Lou chovau (Limousin). 2 œufs, rarement 3, de 0,042 sur 0,036, pondus dès la fin de février dans , les trous d’arbres et les nids abandonnés. Espèce sédentaire et commune dans les bois. Quelques naturalistes prétendent que la ponte normale de cet oiseau est de 3-6 œufs ; c’est une erreur. Il ne suffit pas de se contenter en histoire naturelle de probabilités ou d'observations incomplètes ; j'ai trouvé quel- quefois trois œufs dans des nids de hulotte, mais ce n’était qu’une exception et la plupart-de ceux que jai observés n’en renfermaient que deux. 2. Surnia ulula (Li. 1758). — Eu. sept.; As.; Am. bor. Chouette caparacoch, Surnie caparacoch. Cet oiseau, tué accidentellement en Lorraine (Hamonville), n’est cité ici que pour mémoire, de même que la chouette harfang, Nyctea nyctea (L. 1758), qui figure cependant dans la collection Marmottan, comme ayant été cap- turée en France. Ces oiseaux se reproduisent dans l’Extrême Nord. 3. Athene noctua (L. 1758) ; Noctua minor (Briss.); Strix noctua (Scop.) ; S. passerina (Gm.). — Eu.; As. Chouette chevêche, Gliaudot (Est). 4-7 œufs de 0,034 sur 0,026, pondus en mars dans les trous d’arbres frui- tiers, en bordure des bois ; on les trouve plus rarement dans les trous de murailles. re Bien que nichant isolément, la chevêche paraît aimer la société de ses semblables, caril n’est pas rare d’en trouver 4-5 couples établis dans le même canton, alors qu’on en chercherait en vain quelques kilomètres plus loin. : La chouette chevécheite, Strix passerina (L.), indiquée par Godron en Lor- raine, est vraisemblablement signalée par erreur. £. Strix Tengmalmi (Gm. 1788). — Eu. Chouette de Tengmalm. 3- œufs, en tout semblables à ceux de la chevêche. 84 A. VaucHER. — Voie sur le Cireaelus Gallicus. L'oiseau ne se différencie d’ailleurs du précédent que par les tarses com- plètement emplumés. Espèce spéciale aux forêts de conifères du Nord. D’Hamonville la dit sédentaire et rare dans les hautes Vosges où elle se reproduit. Quelques individus capturés ça et là : Saint-Agil (Loir-et-Cher) —Eu, Ponts et Marais (Seine-Inf., H. G. de K..) 5. Strix flammea (L.1766);S. alba (Scop.);S. guttata (Br.).— Eu.i As.; Af. Chouette effraye. Chouette des tours, Orfraie, Fresaie, Mante. 4-7 œufs, à coquille légère, sensiblement oblongs et mesurant de 0,035: à 0,040 sur 0,026 à 0,030. Ponte en avril, mais sans règle fixe, car les couvées se renouvellent parfois jusqu’en octobre. : Le nid est presque toujours établi dans un trou de muraille, dans les tours et les clochers des églises, les bâtiments abandonnés, les colombiers. Il serait à souhaiter qu’une loi intelligente et efficace accordât aux Rapaces nocturnes la protection qu’ils méritent par les services qu’ils nous rendent. Leur fécondité, que la nature n’a pas limitée comme celle des grands rapaces, en aurait vite augmenté le nombre si l’homme n’intervenait pas d’une façon intempestive pour le plus grand bien des rongeurs de tous ordres. Les hiboux et les chouettes comptent parmi nos plus utiles auxiliaires, et il est regret- table de constater que des préjugés stupides et des observations incomplètes nous privent chaque année d’un nombre considérable de ces oiseaux dont le seul tort est d’être imparfaitement connus. NOTE SUR LE CIRCAETUS GALLICUS (Gmelin.) par M. A. VAUCHER. En parcourant, dans la Revue n° 3,la note de M. Paul Paris sur la Faune ornithologique de là Côte-d'Or, je suis frappé de ce qui y-est dit sur la nidi- fication du Circaëtlus Gallicus. | J'ai tant étudié cette espèce et, pour ainsi dire, vécu avec elle pen- dant de nombreuses années, que je me crois autorisé à émettre un doute sur le nombre de petits trouvés, ou observés, dans les deux ou trois nids de soi-disant Circaë'es, mentionnés dans l’article précité. Pendant dix- sept années consécutives, de 1870 à 1887, j’ai, tout près de Genève, observé, déniché et capturé moi-même le Circaëte. Sa biologie m'est donc familière. J'ai fourni des notes d’une précision et d’une véracité incontestées, soit au Catalogue Fédéral des Oiseaux de la Suisse, soit au Doct. V. Fato pour sa Faune des Vertébrés de la Suisse. Or, jamais je n’ai trouvé, dans aucun nid, plus d’un œuf ou d’un petit. J'ai donc pu, par mes observations répétées, vérifier et étayer l’observa- tion de Bailly (Ormithologie de la Savoie, 1853) qui, le premier, a‘signalé le fait. Le fait d’avoir trouvé plus d’un petit et surtout trois dans un nid de Circaëte me semble si extraordinaire, que j'ai peine à croire que les obser- vations fournies à M. Paul Paris aient été faites par des ornithologistes. L'hypothèse suivante me semblerait, dans le cas particulier, admissible. Si l’œuf du Gircaë'e ne peut être confondu avec aucun autre étant donné son volume par rapport à l'oiseau (0,075 x0,060 moy.), 1l n’en est pas de même du poussin. En effet, si l’on prend un poussin de Circaëte âgé de huit jours et qu'on le compare à celui d’un Astur palumbarius âgé du double, par exemple; A. VAUCHER. — Note sur le Circaelus Gallicus. 85 on est frappé de leur ressemblance. Un ornithologiste ne peut évidemment s’y tromper, puisque le premier a les pattes grises et le second jaunes ; mais pour un observateur quelconque ou un chasseur, l'erreur est facile à commettre. Il se pourrait, et je suis porté à le croire, que les observateurs en question, eussent pu, en prenant des petits Astur, croire prendre des jeunes Circaëtes. L'erreur peut également être provoquée par la ressemblance des nids. Alors que le Circaëte fait un nid normal pour sa grosseur, l’Astur fait une aire volumineuse par rapport à son corps, et pouvant supporter la compa- raison avec celui du Circeëte. En outre les œufs de PAstur P., pour qui lovologie n’est pas familière, pourraient être pris pour des œufs de Gircsëtes, leur couleur étant assez semblable, en laissant de côté leur volume, lequel est bien inférieur à celui du Gircaëte (0,055 x0.045 moy.). Enfin le nombre des œufs d’une ponte d’Astur palumbarius correspondrait bien aux nombres respectifs de petits observés dans les nids signalés par les observateurs dont D M. Paris. S1les deux espèces sont nicheuses en Côte-d'Or, ce qui est probable, l’une n’a-t-elle pas pu, en l’occurrence, être prise pour l’autre? Il serait extrême- ment intéressant de faire de nouvelles observations, mais cette fois-ci con- cluantes.; soit en prenant les œufs, soit en abattant un des parents auprès du nid. . L'hypothèse que je viens de développer, reposant surtout sur la ressem- -blance apparente des œufs entre les deux espèces, quant à leur couleur, il se pourrait aussi que les jeunes mentionnés par M. Paris fussent de jeunes buses. Comme probablement aucune description n’accompagnait le dire des observateurs dont 1l s’agit, rien ne nous empêche de supposer que la confusion se soit portée sur une espèce autre que celle-ci; d'autant plus que, dans les citations reproduites, il n’est question que de petits. Quelques mots en terminant sur le Circaëte. C'est, comme je le dis plus haut, en Haute-Savoie, sur les flancs boisés, exposés au N.-O., du Mont Salève, du Pont d’Etrembières au Mont de Sion, ‘que j'ai opéré pendant dix-sept ou dix-huit ans et ai observé ce bel oiseau. Je lai vu souvent de près, de très près, jusqu’à 2 mêtres et moins, toujours par-dessus, sur son md, regardant l’intrus de son grand et bel œil jaune d’or. La première femelle dont j'avais besoin pour ma collection, je la trai sur le nid, à bout portant. Jamais, depuis, je n’ai eu le courage de renouveler cet exploit barbare. J’en tirai d’autres, mais toujours au vol et le moins possible de femelles. Il m'est arrivé une fois d’être obligé de toucher le nid avec le pied pour faire partir une femelle couveuse. Elle le fit sans manifester de colère, comme à regret, se laissant tomber dans l’espace en planant. Sa douceur est sans pareille, pour un oiseau si grand. < J'ai pris l'œuf du Circeë'e, les 5, 10, 20, 25 avril: les 4, 14 et 14 mai, sut- vant que l’année était plus ou moins avancée ou retardée, la dernière fois en 1887. À partir de cette époque, le Jean-le-Blanc n’a plus, à ma connais- sance, nmiché au Mont Salève. L’affluence toujours croissante des coureurs de montagnes, les dénicheurs, -le chemin de fer établi depuis sur le flanc occidental, enfin les nouveaux sentiers établis de toutes parts, sont autant de causes de son éloignement en tant que nicheur. Il n’est pas rare, sur d’autres points du département, non plus que dans l’Ain, où il se reproduit par ci par-là. Je l'ai observé dans les rochers boisés à la base de la Dôle. J’ai conservé, monté, un jeune au sortir de l’œuf ; il fait partie de ma col- ection, Il est revêtu d’un duvet d’un blanc pur, l'iris est de couleur noisette CL” > RCA RATS D NS, URSS 86 L. ViToN. — De la destruction des petits oiseaux. très tendre, la cire et les pieds gris plomb très clair. Dans les contrées où l'espèce a le choix entre la forêt et le rocher, elle préfère toujours ce dernier. Les vieux recherchent les rochers élevés, pour y placer leur aire sur un arbre rabougri horizontal, tout près du sommet du rocher, le plus souvent Haqie d'accès pour le chasseur, Les jeunes sont moins prudents dans leur choix. J’ai pris le nid d’un de ces derniers, au-dessus du village de Châble, dans une pente boisée, sur un petit pin, croissant entre un bloc de roche isolée, de 4 à 5 mètres de haut. La mère Jean-le-Blane se laisse tirer sur son nid sans bouger, surtout lorsqu'elle est sur son petit nouvellement né. Lorsqu’on lui ravit son œuf elle en refait un second trois semaines environ après. Pour construire son nid, le Gircaëte emploie d’abord de fortes branches mortes el des branchettes, puis sur cette aire de 80 centimètres de diamètre, il fait une sorte d’écuelle aplatie, garnie d’extrémités de branches vertes de sapin (blanc plat) qu’il coupe lui-même de l’arbre avec son bec. Les Circaëtes nourrissent leur petit d’orvets, sortout dans l’âge tendre. Tous les œufs que j’ai récoltés élaient de teinte uniforme blanc de lait et mesurent en moyenne 0,075 x 0,060. Get oiseau reprend volontiers le nid qu’il:a construit l’année précédente, et le conserve pendant plusieurs années, se contentant d’une petite remise en état avec quelques pousses fraîches de sapin. L'espèce hiverne au Maroc en nombre. Les Maures la désignent sous le nom de Mangeurs de serpents. Elle se reproduisait jadis dans ce pays, près de Tanger, dans les belles forêts de chêne-liège de Charf-la-Kab, contrées merveil- leuses dans lesquelles jai passé quelques beaux jours de ma vie. Contrées aujourd’hui désolées, rasées par les charbonniers, ce fléau mille fois plus redoutable que les sauterelles, car après eux rien ne repousse, c’est la ruine pour toujours, ils rasent tout, la forêt eut-elle mille ou deux mille hectares, ce n’est qu’une question de temps. DE LA DESTRUCTION DES PETITS OISEAUX DANS LE SUD-OUEST par L. VITON La diminution progressive du nombre des petits oiseaux a été constatée par les observateurs les plus superficiels ; elles est donc indéniablement certaine. Or les causes de cette diminution sont multiples, il convient de les rechercher et d’y apporter de prompts remèdes, car les invasions d’insectes, sur nos cultures, nos arbres fruitiers et nos fleurs, prennent à l’heure actuelle les proportions de véritables fléaux. Parmi les causes concourant à la diminution du nombre des petits oiseaux il a été avec juste raison mentionné la destruction, presque partout en cours d'exécution, des grandes haïes vives. Elles fournissaient aux oiseaux des baïes, des insectes, et surtout des re- traites bien cachées pour la nidification. Ces haïes sont de plus en plus remplacées par des ronces artificielles, des grillages, des clôtures dites chemin de fer ou de la Gironde, occupant moins de place, ne nuisant pas aux récoltes voisines, mais ne remplaçant pas pour les petits oiseaux la bonne et grosse vieille haie touffue d'autrefois. Afin d’enrayer la destruction des précieux auxiliaires de l’agriculture F, DE CHAPEL. — Quelques observations utiles. 87 que sont les petits oiseaux une convention internationale fut signée par les principaux Etats de l’Europe en 1902. L'Allemagne et l’Angleterre ont même renchéri par une récente législa- tion sur les termes de la convention internationale et dans ces deux pays tous les petits oiseaux sont efficacement protégés. En France, pays également signataire de cette convention, elle fut ob- servée pendant un certain temps, mais semble à l'heure actuelle être tout à fait oubliée, malgré les cris de détresse de l’agriculture et de la viticulture, même dans les contrées bénéficiant de ce qui a été dénommé les tolé- rances ! Afin de pouvoir juger le mal causé par ces tolérances il suffit de lire l'organe officiel des destructeurs de petits oiseaux : Le Chasseur du Sud-Ouest. Dans son premier numéro, M. Marescot, président du Syndicat des Chas- seurs de Marmande, dit avoir pris au lacet une moyenne de trois cents douzaines d’oiseaux par an ! Dans la même revue, M. d’Ayreux, président de la Fédération des Chas- seurs, estime que leur nombre, petits ou grands, s’élève à deux mille ! Or, il paraît logique de penser que s’il y avait dans ces chiffres quelque tendance à l’exagération cela serait plutôt en moins qu’en plus, car, pour ne citer qu'un exemple, qui remonte à quelques années, M. Talentou, pro- priétaire à Mézin (Lot-et-Garonne), prit en deux journées seulement quatre cents. douzaines d’alouettes et cela sans compter un chiffre respectable de douzaines d’autres petits oiseaux tels que : pinsons, chardonnerets, linots, bruants, verdiers, etc., etc. Or si la disparition des grandes haies vives a été une des causes de la dis- parition partielle des petits oiseaux, elle a dû être bien minime comparati- vement à celle oecasionnée par les lacets et les filets. Il'est facile au moyen des chiffres ci-dessus cités de se rendre compte des vides causés dans les bandes de petits migrateurs à chaque passage d’au- tomne et de printemps. : Il semblerait tout au moins logique de respecter les petits oiseaux à leur retour vers les lieux de nidification ainsi que de tous côtés on le demande en ce qui concerne la bécasse. N’est-il pas à craindre que si des mesures sagement protectrices ne viennent arrêter au plus tôt les massacres éhontés qui se produisent à l'heure actuelle, contrairement à la convention internationale de 1902, à la loi du 3 mai 1844 et même aux arrêtés préfectoraux sur la chasse, il sera trop tard et les nuées d'insectes grossissant chaque jour, les agriculteurs et viti- culteurs débordés malgré les insecticides coûteux et d’une efficacité relative n’abandonnent une lutte trop inégale et notre belle France ne sera bientôt plus qu’un immense musée entomologique dont la flore aura disparu ! QUELQUES OBSERVATIONS UTILES par M. F. DE CHAPEL. Chasseur ou débutant ornithologiste, ne vous est-il pas arrivé d’éprouver des difficultés pour classer et identifier un oiseau, lorsque vous consultiez des descriptions, et que votre oiseau, par ses caractères généraux Ou sa livrée, se rapprochait d’autres oiseaux du même genre. Prenons comme 88 Fine CHAPEE, — Quelques observations utiles. exemple le Rossignol ordinaire [Philomela Lucinia (Degland et Gerbe)]..Le même dans Brehm ; et dans les deux auteurs le Rossignol Progné [Lusci- nia major (Brehm)] et Philomela major dans Degland et Gerbe. Degland et Gerbe Philomela Luscinia Parties supérieures brun roux, sus- eaudales plus rousses ; parties infé- rieures blanchâtres, avec la poitrine, les côtés et le bas du cou cendrés, les flancs et les sous-caudales d’un cendré roussâtre ; bords des pau- pières blanchâtres, joues et régions parotiques d’un brun roux : ailes pa- reilles au dos ; queue d’un roux de rouille vif ; bec brun avec la mandi- bule supérieure jaunâtre, pieds rous- sâtres, iris BRUN-NOISETTE. = Philomela major Dessus du corps d’un brun gris sale ; gorge blanchâtre ; devant du cou et poitrine bruns, nuancés de gris clair ; flancs bruns ; ventre d’un blanc sale ; sous-caudales d’un blanc très légèrement lavé de roussâtre, avec des taches brunes vers l’ex- trémilé des plus grandes ; ailes d’un brun foncé, avec des bordures de roux sale aux couvertures alaires, queue d’un brun marron plus foncé et plus terne que chez le R. ordinaire, bec et pieds bruns. Brehm. Luscinia Philomela Dessus du dos d’un gris roux, le sommet de la tête et le dos étant plus foncés que le reste, le dessous d’un gris jaunâtre clair, la gorge et le milieu de la poitrine plus clairs que le reste, les barbes externes des rémises d’un brun foncé, les rec- trices d’un brun roux; l'œil BRUN roussätre, le bec noirâtre en-dessus, jaunâtre en-dessous : les pattes d’un brun jaunâtre clair ! Luscinia Major Plus long, mais aussi plus fort que l'espèce précédente, il en diffère parce que sa première rémige esb plus petite (mais si je n’ai pas de sujet de comparaison) son plumage d’un roux sombre ; ses sous-caudales pur blanc roussâtre et tachées de brun. Me voilà donc, ayant lu ces quatre descriptions, avec mon rossignol entre les mains et fort perplexe, car je n’en ai pas plusieurs devant moi etne puis donc faire de comparaison. Est-ce le R. ordinaire ? Est-ce le R. Progné? Mais si je sais que l’un (Luciola Philomelu) a la deuxième rémige égale à la quatrième et plus longue que la cinquième, et que l’autre (L. Lucinia) ales deuxième et cinquième ré- miges égales et plus courtes que la quatrième, ayant examiné mon sujet je serai vite fixé sur son identité. C’est ainsi que pour faciliter les recherches et la détermination de certains oiseaux du même genre pouvant être confondus, jai fait le petit tableau suivant, qui, j'espère, pourra éviter à d’autres, les moments d’hésitation que j’ai éprouvés souvent moi-même. Quelques caractères permettant de différencier, entre eux, des oiseaux dont l'apparence extérieure pourrait donner lieu à confusion. Aquila Fulva ........... La commissure du bec s'arrête au devant des | yeux. sci Shot end ct re LÉ Li nn PT F. DE CHAPEL. — Quelques observations utiles Aquila Imperialis Falco Tinnunculus....... BalcoNCenchnis EC Circus Æruginosus Circus Swainsonit Strix À luco SÉRDDINOCIH TR ee ee Corn Core eee CACHE OS Ember iza S chæniclus Emberiza Pyrrhuloides . …. Anthus Pratensis .. ...... Anthus Campestris ...... Anthus Arboreus ........ Turdus Iliacus :......... Turdus MUSIC eee DUCTOIDOUECIC A ee Luciola Cœrulecula Luciola Philomela ..:.... Luciola Lucinia Hypolais Polyglotta ..…... Hypolais Tcterina . ...... Calamoherpe Arundinacea. Cettia Luscinoides 89 Bec fendu jusqu’au delà des yeux ; 5 écailles sur la dernière phalange du doigt médian. Bec bleuâtre, iris brun noisette, taches noires sur le dos, ongles noirs. Jamais de taches noires sur le dos. Ongles blancs. Pas de raies transversales aux rectrices, pas de taches sur la poitrine et les flancs. Queue dont les rectrices sont légèrement rayées en-dessous de 6 bandes grises. Taches sur la poitrine et les flancs. Iris bleu noirâtre. Iris petit et jaune. Reflets brun pourprés ; première et huitième ré- miges égales. Reflets bleus; première rémige plus courte que la neuvième. Pieds plus foncés que le tarse. Pieds de la même couleur quele tarse. Pas de trait noir formant MOUSTACHES, ongle du pouce plus long que le dougt. Petit trait brun formant MousrAcHES. Les deux rectrices externes blanches à barbe interne brune. Ongle du pouce plus court que le doigt. La deuxième rectrice & une tache conique à l’ex- trémité. Dessous de l’aile brun roux. Dessous de l’aile jaune clair. Tache blanc argent au centre de la gorge. Tache rousse au centre de la gorge. Deuxième rémige égale à la quatrième et plus courte que la cinquième. La troisième rémige étant la plus longue. Deuxième et cinquième rémiges égales et plus courtes que la quatrième. La troisième rémige étant la plus longue. Deuxième rémige égale à la sixième, troisième et quatrième les plus longues. De Deuxième rémige plus longue que la cinquième. La troisième la plus longue. À Deuxième rémige égale à la quatrième ; la troi- sième la plus longue. Deuxième rémige la plus longue, 90 F. pe CHAPEL. — Quelques observations utiles Phyllopneuste Rufa...... Phyllopneuste Trochilus .. Parus Communis ........ Parus Palustris . ....... Coma En ES Er NE Columba Livia Perdix Cinerea Perdix Damascena Charadrius Hiaticula. ...… Charadrius Cantianus .... Charadrius Phulippinus Gallinago Scolapacinus Gallinago major ......... Machetes Pugnax ....... Totanus Fuscus Rallus Ballont Rallus Minutus Darus MAriINUS EE CT IDOTAS US CUS EEE EEE Sierna Dougall Sterna Caugek Deuxième rémige égale à la septième, qua- trième et cinquième égales et les plus longues. Deuxième rémige plus courte que la cinquième, et plus longue que la sixième. Pieds bruns. Pieds noirs de plomb. Bec rouge. Bec noir, narines bleu. Pattes grises. Pattes jaunes, elle est plus petite que la pré- cédente. 5 Partie du bec, jambes, tour des yeux jaune. Col- lier noir complet, iris noir. Bec et jambes noirs. Collier incomplet, iris brun. Bec noir, jambes jaunes, tour de l’œil jaune clair, iris brun. Iris presque noir, bec cendré à la base. Iris brun foncé, bec brun à la base. Cet oiseau a le plumage très variable, suivant. la saison ou les individus. On pourra le re- connaître à ce queles trois premières rectrices latérales sont incolores, les deux médianes rayées. Les baguettes des rémiges toujours blanches ou blanchâtres (sans préjudice des autres caractères). Ë ë Arlequin, avec ses nombreux noms, m'a fait beaucoup chercher : Scolopax Fusca-Limosa. Fusca-Scolopax totanus et Curonica, Tringa atra, Totanus musculatus, natans, fuscus; Totanus longipes. Totanus Raï, Erythro- celus fuseus, Barge brune, Chevalier brun. Comme caractère distincuf (sans préjudice des autres caractères) 1l a la base de la man- dibule inférieure rouge. Cuisses rayées de traits noirs ; taches blanches et longitudinales sur le dos. Teinte unie sur les cuisses, pas de taches sur le dos. Tarses et pieds blancs-bleuté livide. Tarses et pieds jaunes. Pieds jaune orange, queue cendrée bleuâtre. Pieds noirs en dessus, jaunâtre en-dessous, queue blanche, cendrée à l'extrémité. Sterna Moustac où Hybrida, Leucopareïra. — Bec rouge et pointe noire, Sera de lnrecor 2e 50 cat 0 Bec uniformément rouge. Notes et Faits divers 91 NOTES ET FAITS DIVERS Observation sur un nid de geai ordinaire (Garrulus glandarius, Vieill. Linn.). — J'ai observé, au mois de mai dernier, un nid de geai qui présentait une particularité intéressante. Ce nid, situé au milieu d’un bois taillis, sur le versant d’un coteau, était placé sur une épine qui avait poussé au milieu d’une cépée de chênes. Il était à environ deux mètres du sol. Sa structure était celle des nids ordinaires du geai. Mais, au-dessus, à environ quarante ou cinquante centimètres du nid, les oiseaux avaient construit un petit toit plat, une sorte de dôme formant parapluie, et composé de brindilles entrelacées. On sait que les pies ont l'habitude de faire au-dessus de leur nid un dôme de branchages. Les geais dont j’ai remarqué le nid avaient obéi certainement au même mobile que les pies en protégeant leur nid par une toiture destinée à garantir les petits de la pluie, du soleil et à les soustraire aux regards des oiseaux de rapine. Mais la construction différait de celle adoptée par les pies. Le toit était plus plat, plus régulier, et les brindilles mieux entrelacées. Il était, aussi, tout à fait indépendant du nid. J’ignore si le fait par les geais de surmonter leur nid d’un toit a déjà été constaté. Il est, en tous cas, exceptionnel, ces oiseaux construisant habituellement leur nid à ciel ouvert, sans le garantir par un dôme de branchages contre les intempéries et contre les indiscrétions des oiseaux de rapine. Louis TERNIER. La Chouette chevêche (Noctua minor) est-elle nuisible ? — Une réponse affir- mative semble devoir découler du récit suivant : Dans une ferme du Cher, des ouvriers trouvent un nid de perdreaux en fauchant une prairie artificielle. Selon l'habitude du pays, un espace non fauché est réservé autour du nid. Quelques jours après le fils du garde vient se rendre compte de l’état de la couvée.. Il manque un œuf. Le lendemain, nouvelle disparition d’un œuf. Mis au courant le garde se met à l’affût et s’aperçoit que l’auteur du méfait est une chouette chevêche, «une petite chouette», qui à l’aide de ses serres emporte les œufs probablement à son nid. Je dis probablement, car on n’a jamais pu trouver ledit nid, l'oiseau de proie disparaissant dans une vaste avenue de vieux noyers. La chouette est tuée, et le reste des œufs éclot sans déchet depuis la mort de la voleuse. Le fait m'a paru d’autant plus bizarre que nombre de naturalistes dis- tingués ont combattu pour la chevêche. Si quelque lecteur de la Revue Ornitholo- gique a eu connaissance d’un fait analogue, je lui serais reconnaissant de me le faire connaître. Prince d'ARENBERG. Passage prématuré de Gobe-mouches à collier et de Rouge-queue Tithys dans la Sarthe. — Je vous signale (30 juillet 1909) dans le Nord de la Sarthe un mouve- ment, qui me semble prématuré, de Gobe-mouches à collier et de Tithys. D’ordinaire les passages se font de septembre à novembre. J’ai observé ces oiseaux ces jours derniers, autour de Chérancé, par petites troupes de cinq ou six individus. S Abbé G. Etoc. La Gorge-bleue dans la Sarthe. — Le 29 juillet 1909, à Saint-Léonard-des-Bois, petit coin très pittoresque des Alpes Mancelles, qui abrita il y a quelques années les amours d’un couple de cincles plongeurs, j'ai rencontré une Gorge-bleue (Cyanecula Suecica). Je l'avais trouvée en Loir-et-Cher, mais jamais encore dans * la Sarthe. ' ÿ $ Abbé G. Eroc. Notes à propos des variétés de canards sauvages.—I. Lesétudessidocumentées de Monsieur Ternier sur le canard sauvage et ses variétés me donnent l’occasion d'affirmer que c’est toujours par les plus grands froids que j'ai obtenu au marché de Saint-Omer des variétés mélées avec le type et quand celui-ci se trouvait en grand nombre. J'y ai rencontré des oiseaux de couleur blanche, crème, orangée, bariolée, isabelle, rouge, noire, ete. Nos chasseurs huttiers nomment ces variétés 92 Notes et Faits divers des Hollandais. Ils affirment— bien entendu je ne fais pas mienne leur opinion — que ces canards, qui naissent et s'élèvent à l’état sauvage dans les grands marais des Pays-Bas,se joignent aux bandes de leurs congénères quand les eaux sont gelées et voyagent de concert avec eux. J'ai remarqué que les griffes des pattes de ces palmipèdes n'étaient nullement usées, ainsi que le sont celles des canards sauvages, ce qui démontre leur séjour peu fréquent sur le sol. Ch. Van KEMPEN. II. Ayant chassé pendant trois ans au bord de la mer, j’ai été à même de cons- tater que les variétés de canards blancs ou bariolés ne se rencontrent pas toutes les années en aussi grand nombre ; ce n’est que par les hivers rigoureux qu'on tuait beaucoup de ces anatidés. J'ai pu moi-même en tuer quelques-uns, et j'ai constaté qu'ils se trouvaient mêlés à des canards de couleur normale. Les chasseurs de la baie de Somme les désignent sous le nom de Hollandais. Un grand nombre de ces oiseaux me sont passés par les mains, ils ont tous l’apparence de canards domes- tiques, sauf qu’ils sont plus propres ; je crois donc qu'ils proviennent de croise- ments du canard domestique et du sauvage. 1 Par contre, j'ai reçu un jour, un beau harle huppé, entièrement d’une belle couleur beurre frais, les yeux étaient couleur normale. Dans nos pays de Lorraine où le canard sauvage niche en quantité, jamais nous ne voyons de variétés blanches ou bariolées. : Pendant six ans je fus le collaborateur et préparateur de feu M. le baron d’Ha- monville, jusqu'à sa mort, rien de ce qui se passait dans la vie des oiseaux de notre région ne nous était inconnu ; une seule fois, j'ai pu constater la présence d’un canard sauvage entièrement blanc, c'était en février 1895. Il y avait. au milieu d’un étang appelé la Mosée, une troupe d’au moins 500 canards, dont le blanc, qui séjournèrent pendant plus d’un mois ; l'endroit où ils se tenaient ne gelait pas tellement ils étaient serrés : il nous fut impossible de nous procurer ce sujet qui se tenait toujours mélangé à la troupe. Lomonr. A propos du Mouchet chanteur (Prunella modularis). — 1. M. Louis Ternier à observé que cet oiseau a utilisé le même nid pour y faire deux couvées. De mon côté, j’ai observé en 1898 deux couvées faites dans les mêmes conditions et, en 1899, trois qui se succédèrent d'avril en juillet. J’en ai publié la relation dans le Bulletin de la Société Zoologique de France de 1903. Il paraît done évident que le Mouchet chanteur a une tendance marquée à faire plusiurs pontes dans le même nid qui lui a servi à élever une première couvée: Mais ce fait ne lui est pas particulier, j’ai vu, en effet, repondre dans le même nid la Fauvette à tête noire, la Fauvette des jardins et le Bruant Zizi. Je ne men- tionne pas le moineau qui, on le sait, fait volontiers toutes ses couvées de l’année dans le même nid sans s'inquiéter de la vermine qui y prospère et dont les jeunes sont souvent couverts sans paraître en souffrir autrement. Xavier RASPAIL. II. M. Louis Ternier, en parlant du Mouchet chanteur, dit que cet oiseau est revenu nicher plusieurs fois dans le même nid. J'ai pu, nombre de fois, constater le même fait ; non seulement l’Accenteur Mouchet, mais la Fauvette à tête noire, les Hoche-queues grises et boarules, les Mésanges, Troglodytes et bien d’autres font de même, j'ai signalé le fait, Feuille des Jeunes Naturalistes. : , Lorsque les oiseaux nous reviennent au printemps, si le nid est détruit, ce qui arrive souvent, ils en reconstruisent un autre au même endroit. Il serait donc intéressant de faire des observations à ce sujet. 5 5 Lomonrt. Le retour de quelques passeriformes à leur ancien nid. — L'intéressante note de M. Louis Ternier sur l'Accenteur Mouchet, publiée dans le troisième fascicule de la Revue Ornithologique, m'a remis en mémoire quelques faits notés jadis sur des couvées successives faites dans le même nid par de petits Passeriformes, cet acte paraissant assez rare chez eux. Ë Extraits et Analyses 93 Observations faites à Chaumont (Haute-Marne) entre les années 1888 et 1898. — Un grimpereau (Certhia familiaris brachydactyla, Brehm) a fait sa couvée deux ans de suite dans le même nid placé à environ 1 m. 50 de haut dans du lierre entourant une colonne isolée au milieu d’une pelouse. — Dans un pot à moineau une Mésange nonnette (Parus palustris, Linné) a niché trois ans de suite. =. Une grosse toufte de lilas a abrité entre ses rejets pendant plusieurs années le nid,pourtant plusieurs fois détruit, d’un Rossienol (Daulias luscinia, Linné). — Un Rouge-gorge (Erythacus rubecula Linné) a niché plusieurs années de suite dans un tronc d’alisier (1). =. Sous, un toit en chaume, un Troglodyte (Anorthura troglodytes, Linné), a habité deux ans le même nid. — Un Gobe-mouche gris (Muscicapa grisola, Linné) qui avait bâti son nid à environ deux mètres de haut sur un chèvrefeuille tapissant le tour de la porte de mon Cabinet de travail, est revenu y couver pendant trois ans. — En dehors de ces observations, à Dijon, pendant les années 1905 et 1906, une Fauvette à tête noire (Sylora atricapilla, Linné) est venue habiter le même nid, se bornant la seconde fois à le réparer. P. Paris. A propos d’une invasion de Becs-croisés en Allemagne. — Une nombreuseinvasion de Becs-Groisés (Zoxia) s’est produite cette année en Allemagne, en Autriche et en Angleterre (voir Zoologist, Briush Burds, etc.) Il serait intéressant de recueillir également les dates de leur présence en France. Les lecteurs de la Repue voudront sans doute lui communiquer leurs observations à ce sujet. C.-E, HELLMAyR. EXTRAITS ET ANALYSES Ornithologische Monatsberichte (prof. Reichenow, Berlin, N. 4%, Invaliden- strasse 43, Prix 6 marks.) N° 1, Janvier 1909. Härms décrit Emberiza schæœniclus zarudnyt, p. 1. Gette nouvelle forme se distingue d'Emberiza sch. schæniclus (L.) par la couleur beaucoup. plus foncée des parties supérieures, par son bec plus grêle, à peine arqué, qui rappelle celui d’Emberiza pallasi Cab. Le type provient des bords du fleuve Ili (Asie centrale). 5 Motacilla flava raddet M. Härms. Le front, le vertex et l’occiput sont d’un noir mélangé de gris, jamais aussi noirs que chez Mort. flava melanocephala Licht ou que chez M. fl. melanogriseus (Hom.), la nuque est ardoisée, comme chez M. fl. borealis (Lund.). Le type provient d’Aschabad en Transcaspie. D’après Härms cette forme ne peut être un hybride de M. fl. melanocephala ou melanogriseus et de M. fl. beema Sykes. Buterlin signale Pseudoscolpax taczanows ki (Verr.) près les bords de l’Irtisch non loin de la ville de Tara, p. 8. Benno Otto, Oologische Notizen, p.3. L'auteur signale des anomalies des œufs de Colymbus cristatus et de Grus grus. Non?” BARON R. SNOUGKAERT VAN ScHAUBURG, Ornith. Notizen aus Holland (1° mai 1907 ou 30 avril 1908), p. 17-19. \ N: SarupNy décrit (p. 19) une forme nouvelle de Cinclus, C. tenuirostris korre- jewc dubassin du fleuve Tschirtschik dans le Turkestan russe et qui diffère de la forme typique de C.tenuirostris ; et la forme Budytes citreoloides iranica de la Perse, qui se distingue des spécimens du Turkestan par une couleur jaune plus vive en particulier aux sous-caudales et aux lores et par un miroir blanc net sur les ailes. (1) Voirin Bulletin Société Zoologique, Notesur le nid du Rouge-gorge, P. Paris, p. 148, 1908. 9% Extraits et Analyses H. Grore, Briefliche Berichte aus Ostralice, p. 21-24, L'auteur donne des renseignements intéressants sur la biologie des divers oiseaux de l'Est africain allemand : Melitiophagus cyanostictus Cab., Halcyon chelicuti (Stanl.), Dendropicus hartlaulei Malh., Bucorvus cafer (Schleg.), Bycanistes bucinator (Tem.), Lophocerus melanolureus (Lcht. sen.), Vinago delalander (Bp.), Trrisor, Dicrurus afer. (Lcht. sen), etc. - No 3, mars 1909. Meyer, Dr W., zur Vogel-Fauna des Bismarck-Archipels, p. 33-38. L'auteur donne de nouvelles recherches de son frère, P. Otto Meyer, dont il complète ainsi le travail sur les oiseaux de l’île Vuatom. SARUDNY, N. Ueber ein interessanten Pieper aus Turkestan, p. 38-40. Cette forme, que l’auteur appelle Anthus Japonicus hormst, Se distingue surtout par sa petite taille. Rercnenow, Neue Vogelarten, p. 41-42. L'auteur donne une courte diagnose de Cénclus biedermanni, de l’Altaï — voisin de C. cashmiriensis, de Pternistes hartertc, d'Usambara (Tanganika) et voisin de Pt. cranchi, de Parus fasciiventer tanganjicæ ; de Cisticola zedlitzi, de Mareb dans l'Erythrée et voisin de ©. Katonæ du Kilimandjaro ; de Bradornis syloiæ, de Rio Campo, dont la taille est plus faible que celle de toutes les autres espèces de Bradornis ;: de Zosterops usambaræ, très voisin de Z. euricricota ; et enfin d'ÆHe- mipara hybrida, de l'Est africain allemand. N° 4, Avril 1909. Scamirz, P.-E., Albinismus und Melanismus in der Vogelwelt Madeiras, . 49 à 50. É Jacogr À. Ein vorkommen des « Bergrebhuhns », Perdix perdix var. montana (Briss.), p. 90-52. L'auteur prouve que la forme décrite par Brisson sous le nom de Perdix montana doit être considérée comme une sous-espèce. DE Beaux, O., die Kurzschnabelige Gans(Anser brachyrhynchus, Baill.)in Italien . 53 à 56. ; é L'auteur admet que cette espèce a été trouvée en nombre dans la province de Foggia, dans le nord de l’Italie. SarupNy, N., décrit la nouvelle forme Anthus pratensis enigmatus, du Tur- kestan russe, p. 56. Bururzi, S. A. et Härms. A., décrivent (p. 56) une nouvelle espèce de Sturnus St. balcanicus de la Valachie et de la Bulgarie. Elle se distingue de S7. purpurasceu? (Gould) et de St. porphyronotus (Sharpe) par la couleur de l'abdomen et des ailes N° 5. Mai 1909. Le Ro, D', Bemerkungen ueber einige neuere westdeutsche Lokalfaunen. L'auteur apprécie les nouvelles faunes locales et n'hésite pas à adresser des critiques sévères à quelques-unes d’entre elles. N° 6. Juin 1909. SaruDNY, N., Mitteilungen über eine neue Form des Syrischen Spechts (Den- drocopus syriacus mullert, subsp, nov.) p. 81. Cette forme se distingue par son bec qui est plus long que celui de l’espèce-type ainsi que les ailes et la queue. Cette forme est abondante dans la région monta- gneuse du volcan éteint Kouh-i-Touftan, dans le Béloutchistan perse. TiscLer, F., Der Girlitz in Ostpreussen. L'auteur signale les captures certaines de Cinis, dans la Prusse orientale, p. 82,83: Sassr, Moritz, Bemerkungen zu einigen von Herrn Nissl in Abessinien gesam- meltz Vogelspezies, p. 84. L'auteur s’occupe de Rhinoptilus cinctus Hgl., de Libius tridaciylus Gm:; de Coracias nævius Daud., Rhinopomastes minor Rupp., et de Galeoprar saloadori Sharpe. é PRE de, Oscar, Revue Anser brachyrhynchus in Italien, p. 85. L'auteur prouve que l’existence d’Anser brachyrhynchus en Italie repose sur des erreurs de détermination (voir ant. n° 4, p. 53), et que les spécimens qu'il a étudiés appartiennent à l’espèce albifrons. dé di Bai int at 1 Extraits et Analyses 95 En donnant la figure des divers becs, l’auteur fait voir que le meilleur caractère pour reconnaître cette espèce. est la répartition des couleurs noire et rose sur cet organe. Il ajoute que, contrairement à ce qu’il avait dit précédemment, les pattes sont toujours roses. RercHeEnow, Neue Arten. L'auteur décrit Apopelia tessmanni de Bebaiï, bassin du Campo, et voisin de A°simplex ; Piernistes cranchi intercedens du lac Roukwa et du pied des Monts RAIN près du lac Nyassa. Cette forme établit un passage entre P. cranchi et P. bohnu. > N® 7-8. Juillet-Août 1909. PAESLER, R. Beitrâge zur Verbreitung der Seevôgel, p. 99-103. L'auteur donne surtout des observations faites sur les oiseaux des côtes de l'Amérique du Sud. , GrorTe, H., Briefliches aus Ostafrica, II, p. 103-106. Dans cette deuxième partie, l’auteur donne des renseignements biologiques intéressants sur de nombreuses espèces d'oiseaux. Sassi, Moritz, List. der von A. Horn (Wien) in Zentralafrica gesammelten Mogelbälge, p. 106 à 109. L'auteur signale 42 espèces. HAGEN, W., Die Brandgans als Brutvogel des lübeckischen gebietes, p. 109. Hacen W., von der, « Versenkungs befähigung » der Schwimmvézel, p. 410. L'auteur a observé un canard et un plongeon quise sont immergés verticalement et pouvaient rester ainsi presque complètement sous l’eau. S LAUBMANN, À. Ueber Farbvarietäten bei Picus piridis, L. p. 112 (spécimen de Rottal, en Bavière). Tiscazer, K., Branta ruficollis (Pall.) in Ostpreussen erlegt, p. 113. C’est le deuxième exemplaire de la Bernache à cou noir tué dans la Prusse orientale. nn Le Fr., Ueber Flug und Gesang von Alauda arvensis und Anthus trivialis p. 114-117. Les Anthinés et les Alaudidés sont aussi voisins au point de vue biologique. L'auteur a étudie les rapports qu'il y a, chez un individu, entre le chant et les mouvements du vol, et ensuite il y a comparé les résultats obtenus chez les: deux espèces. Chez Alauda arvensis, comme chez Anthus trivialis,le chant typique ne se fait entendre qu'avec la forme typique du vol, pourtant ce vol ne s’accompagne pas toujours du chant typique. In La Feuille des Jeunes Naturalistes (M. Adrien Dollfus, 35, rue Pierre-Charron, Paris. Prix, 6 francs), n° 467, 19 septembre 1909, note relative à la capture d’une ® de Grue couronnée (Balearica pavonina) dans le pare de Ripaille près de Thonon (Haute-Savoie). La présence en Europe de ce magnifique oiseau n’a jamais été vérifiée authentiquement, et l'individu tué sur les bords du Léman, étant en parfaite condition de plumage, a produit parmi les ornithologistes au courant du fait une émotion méritée. Malheureusement il provenait du parc du prince Napoléon, à Prangins, et n’avait fait que traverser le lac de Genève. Ge- pendant, M. P. Born, spécialiste carabologue, a identifié les débris d’élytres de coléoptère trouvés dans l’estomac de l'oiseau à ceux du Carabus morbrllosus, espèce du bassin Méditerranéen et particulièrement du Nord de l’Afrique. Alors ? In Bird Notes and News, the journal of the royal Society for the protection of birds (23 queen Anne’s gate, Londres), 25 juin 1909, notes intéressantes con- ‘cernant le développement de la législation relative à la protection des oiseaux et au commerce des plumes, en Angleterre, en Australie, en Amérique. P. 73, la raréfaction inquiétante du Tallégalle, fait craindre la disparition à bref délai de ce curieux mégapode australien. Cette disparition est due en partie à l’usage des ‘appâts empoisonnés employés pour la destruction des lapins el aux massacres aux- quels se livrent les défricheurs de forêts. Résultat immédiat, pullulation des mouches dont les larves parasites déciment les troupeaux de moutons. P. LLE Miss E. G. Wood, d’Eastbourne, raconte agréablement tout ce qui se fait en Suisse pour attirer les oiseaux et les retenir. À L'URL à 2 Lib y 0 à 96 Comptes-Rendus COMPTES-RENDUS Etat indépendant du Congo. Annales du musée du Congo publiées par ordre du secrétaire d'Etat. Zoologie. Série IV. Remarques sur l’ormitho- logie de l'Etat indépendant du Congo, suivies d’une liste des espèces re- cueillies jusqu'ici dans cet Etat, par le Dr Alph. Dubois, conservateur du Musée Royal d'Histoire naturelle de Belgique, T. I, fasc. I. — Bruxelles, Spineux, nov. 1905. Gr. in-4°, VIT-36 p. et XIT pl. en couleur. Il est sans doute un peu tard pour parler de cette belle publication ; mais l’im- portance qu’elle présente, tant au point de vue de l’étude des formes critiques du Congo belge, qu'à celui des nombreuses espèces nouvelles déterminées, nous fait un devoir de le signaler aux lecteurs de la Repue. Parmi ces espèces nouvelles, signa- lons : Zspidina leopoldi, voisin d’Zspidina leucogastra dont il diffère par son bec noir et l’absence de raies sourcilières rousses ; Barbatula rubrigularis, ressemble par sa coloration à Pogonorynchus torquatus, dont il diffère par sa taille beaucoup plus petite, et par l'absence de rouge sur le devant de la tête et surtout parl’absence de dents. Ærancolinus nahant, différent de Æ. Lathami ; l’'exemplaire du musée du Congo est d’ailleurs un jeune ; l’adulte de cette espèce est encore inconnu. L'auteur crée un genre nouveau pour Pseudospermestes goossensi, espèce nouvelle envoyée de Kisantu par le P. Goossens. Ce plocéidé s'éloigne des Spermestes par un bec plus bombé et l’angle frontal plus aigu, ce qui le rapproche du genre Estrilda; mais il diffère de ce dernier par un bec plus robuste et une queue plus courte. Enfin M. Alph. Dubois revendique en faveur de la spécificité de Bycanestes leuco- pygius (Dub.) considérée par quelques ornithologistes comme la femelle de B: Sharpei. Or Bycanestes sharpet serait la femelle de B. fistulator. Re E. Arrigoni degli Oddi. Note ornitologiche sulla collezione del Monte appartenente alla signora marchesa M. Paulucei (Ati del reale Istituto veneto di scienze, lettere ed arti, 1907-1908, T. 67. parte 22). — Venezia, C. Ferrari, 1908, In-8, paginé 659-677. $ La collection toscane réunie par la marquise Paulucci contient 1140 individus répartis en 334 espèces. Elle est remarquable par la précision des déterminations, lieux, dates et circonstances des captures, par l'abondance des variétés indivi- duelles et des espèces rares pour la région et même pour l'Italie et par la beauté des sujets montés. Signalons : Buteo buteo desertorum ; Falco barbarus ; Falco subbuteo, individu présentant certains caractères qui le rapprochent de A. Eleo- noræ, dont il pourrait être un hybride; Coccystes glandarius ; Calandrella pispoletta minor ; Euspiza aureola, Seul individu capturé jusqu'ici en Toscane ; un hybride de Fringilla cœlebs et de Æ. montifringilla ; des exemplaires atteints d'albinisme de Carduelis carduelis et de Chloris chloris ; Tringa maritima ; Somateria mollis- sima, ete. Ornithologie van Nederland, warnemingen van [ mei 1908 tot en met 30 april 1909, verzameld door Mr R. baron Snouckaert van Schauburg..… (Extrait des Tydschr. d. Ned Dierk. Vereen [2] DI. XI, aff. 2, p. 125-137.) Contribution très importante à la faune ornithologique néerlandaise, Les obser- vations rapportées par le baron Snouckaert se présentent avec une grande précision et une authenticité incontestable. Signalons sun hybride de Corpus corone corone Xx C. cornix cornix, Emberiza pusilla, Larus minutus, Anas formosa Georgi, etc., etc. ORLÉANS. — Imp. H.TESSIER - L: Gérant: Louis DENISE. BULLETIN D'ÉCHANGES, OFFRES ET DEMANDES Be peintre animalier Roger Reboussin se met à la disposition des collaborateurs dela Revue pour l'exécution de tous travaux concernant les oiseaux et les mammi- fères, tableaux, aquarelles, planches, illustrations de livres, schémas d’après nature, etc. Objets de collections OFFRES Possédant une collection d'œufs d'oiseaux d'Europe assez considérable, l'abbé G- Bloc se préterait volontiers à faire l'échange de ses doubles, Il recevrait avec plaisir tous les échantillons d’œufs qu’on voudra bien lui adresser, et se tient à la disposition de quiconque aurait besoin de faire vérilier des déterminations. — Abbé G. Etoc, Ecole Gerson, 31, rue de la Pompe, Paris. Oiseaux en chair et en peaux fraîches du Midi de la France seront livrés par ordre de capture à des prix très modérés. Adresser desiderata, Hugues-Atger, à Saint-Géniès de Malsoires (Gard). Œufs d'oiseaux de plaine à échanger contre œufs d’échassiers et de gallinacés. — M: Eerchaud, Moisdon-la-Rivière (Loire-Inférieure). Quantité d'oiseaux en peau (rien que des raretés méridionales). liste suivra. — Marcel Mourgeue, Laboratoire de Zoologie méridionale, villa « Urania », à En- doume, Marseille. DEMANDES Catalogue of Birds of the British Museum. Collection ou volumes séparés. — P. Wytsman, 43, rue Saint-Alphonse, Bruxelles. Oiseaux de volière. OFFRES Couples Sincérinis jeunes : 40 francs. Moineaux japonais blancs : 10 francs. — Abbé A. Charruaud, curé, à Dieulivol (Gironde). MH Giraudeau, Lignières-Sonneville(Charente)offre en échange deux buzards cendrés (circus cineraceus) non adultes ; lui écrire de suite. Oïsellerie du Pas-Saint-Georges. — Maison fondée en 1849. — Assortiment complet d'oiseaux exotiques, singes, perruches, perroquets. Vente de confiance. Envoi catalogue contre timbre. Fontana, 11, rue du Pas-Saint-Georges, Bordeaux. LOMONT et'ses FIST RES __ Naturalistes CD MALTA Ex-Préparateur au Musée Municipal BOUVIER (Paris) J =. F ON TA N ; : _Naturaliste PREPARATION DE MAMMIFERES k — © _— Oiseaux, Reptiles INSTALLATION COMPLÈTE de Musées & Cabinets d'Histoire Naturelle VS isine ET ACHAT | d'OISEAUX EXOTIQUES et INDIGI ES MANONVIRLE 411, Rue du Pas-Saint-Geonges ÿ par NOVIANT-AUX PRÈS (Meurthe-a-Nosell) | BORDEAUX 20 Marcel MOURGUE Lauréat de la Faculté de Médecine de Toulouse, etc. ete. b Villa « Ürania », à Endoume, MARSEILLE FU + "N° 2. 7 Novembre 1909. Revue Française d'Ornithologie Scientifique et Pratique Publiée par M. Louis DENISE, 14, Rue Antoine-Roucher, Paris (xvie). M°A.Menecaux, Assistant d'Ornithologie au Muséum, 55, rue de Buffon, Paris (Ve) recevraésalement les Communications concernant la Revue. Prix de l'abonnement : 7 fr. par an Le numéro : 6©O centimes IMPRIMERIE HENRI TESSIER, A ORLÉANS a 56, Rue des Carmes, 56 1909 SOMMAIRE DU N° 7. Menegaux et Denise, — Avis relatifs à la nomenclature scientifique. : C.-E. Hellmayr. — Notes sur quelques oiseaux de l'Amérique tropicale, I. be < cription d’une nouvelle espèce de Fourmilier. — H. Sur une nouvelle espèce …. de Picucule. ; Ch. Van Kempen. — Familiarité singulière de deux de sauvages. Albert Hugues. — A propos de migrations. : Paul Paris. — Anomalies observées chez quelques oiseaux de la Gôte-d’ Or. ; L. Walter Rothschild. — Note sur le Gypaète et les Aigles criards. Abbé A. Charruaud, — Le Diamant merveilleux et le Diamant de Gould. Notes et Faits divers. Notes sur le passage de quelques oiseaux en Savoie (Dr E: Gromier). r Passage de Becs-croisés (Louis Ternier). : Destruction des œufs d’un Passer domesticus par un pose Prince. E. d’Arenberg). ee La Tourterelle des Boïs à Paris. I. (X. Raspail). Le II. (Lomont). SN EE £ Compte-rendu. ' LENS : i Les numéros 7 et 8 contiendront : de M. le Dr Alph. Dubois, Réflexions sur- l'espèce en Ornithologie : de M. A. Menegaux, Etude sur une collection d'oiseaux de la Bolivie ; de M. l'abbé Charruaud, le Diamant mirabilis (fin) ; de M. F. Masse, l’Utilitarisme et ses exceptions chez l’oiseau ; de M. Roger Reboussin, Sur le “jeune 24 de l'Engoulevent d'Europe ; de M. H. Giraudeau, Elevage de Pics en captivité y! de M. lebaron de Beauquesne, Note au sujet des Canards bariolés ; de M. l'abbé. Etoc, Les Oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids (suite); de M. Marcel Mourgue, È Nidification du Macareux moine dans les îles du golfe de Marseille ; ; et des notes et articles de MM. A. Bouvier, Decoux, Fe Martin, Au Lomont, Fu Ré-. gnier, etc. DATE : La reproduction Le articles publiés dans la Revue. francaise POrnithologie Fe est interdit: : € NRC À AVIS IMPORTANT Nous prions nos collaborateurs de nous fournir dès apparition des articles dans la Revue tous les renseignements complémentaires, ou même contradictoires, .… qu’ils pourraient avoir sur les sujets traités. Ces communications seront insérées, … dans le ou les plus prochains numéros qui suivront. Ces échanges de vue, outre | qu’ils donneront au journal une vie plus active, auront, pensons-nous, poureffet d'avancer l’étude des questions entamées, de compléter rapidement les monogra* phies esquissées, et surtout de mettre en relation entreeuxles lecteurs de la Revue. 7 N° 7. 7 Noÿembre 1909. Revue Française d'Ornithologie Scientifique et Pratique = = AVIS RELATIFS À LA NOMENCLATURE SCIENTIFIQUE Dans les deux derniers numéros de la Reoue Française d'Ornithologre, la Direction a remarqué que divers auteurs n’ont pas cru devoir se conformer aux règles de la nomenclature zoologique telles que les congrès les ont établies, règles qui, pourtant, ont amené une grande simplification dans la systématique. Elle estime qu’il suffit de fa:re appel au bon sens de ses collaborateurs et à l’intérêt que leur inspire l’ornithologie pour les déter- miner à adopter l’uniformité de langage admise par les zoologistes dans tous les pays, ce qui évitera aux lecteurs des recherches bibliographiques toujours longues. Le nom générique consiste en un mot unique, simple ou composé, écrit par une première lettre capitale et employé comme substantif au nominatif singulier. Le nom du sous-cenre, quand il est utile de le citer, se place entre paren- thèses (avec majuscule) entre les noms générique et spécifique. Exemple: Ploceus (Sitagra) cabanist. Le nom spécifique s'écrit à la suite du nom générique sans majuscule ; par exception, o7 peut mettre une première lettre capitale aux noms de personnes employés comme noms spécifiques. Exemple : Capio bourcieri ou C. Bourcieri. I] serait préférable qu’on employât uniformément une minuscule. Quand les noms spécifiques sont des adjectifs, ils s’accordent en genre avec le nom générique Piaya cayana. S'il y a lieu de citer le nom subspécifique, ce nom vient à la suite du nom Spécifique sans interposition d'aucun signe de ponctuation. Exemple Rupicola peruviana peruviana, Corvus corax tingitanus, Garrulus glandarius glandarius. £ ) Le même nom peut désigner à la fois le genre, l’espèce et la sous-espèce : Exemple : Pica pica (L.), Pyrrhula pyrrhula pyrrhula (L.). La notation des hybrides se fait comme suit, en mettant le nom du pro- créateur mâle le premier : Bernicla canadensis $* x Anser cygnoides ® ou Bernicla canadensis : = Rabé. Anser cygnoîdes. LOI DE PRIORITÉ. Le nom adopté pour chaque genre et chaque espèce ne peut être que celui DE 98 C.-E. HezLmAYR.— Notes sur quelques oiseaux del Amérique tropicale sous lequel ils ont été le plus anciennement désignés, à la condition 1° que ce nom ait été diyulgué dans une publication où il aura été accompagné d’une indication, d’une définition ou d’une description (une planche établit la priorité) ; 2° que l’auteur ait appliqué les principes de la nomenciature binaire. Pour l’acceplation d’un nom, on ne remonte pas au-delà de la 10e édition de Linné, 1758. Le nom de l’auteur fait suite au nom scientifique, sans inter- position d'aucun signe de ponctuation. Si on ajoute la date de la publication, elle est séparée du nom d'auteur par une virgule ou une parenthèse. Corvus L., 1758 ou Corvus L. (1758) ; Corous corax L. (1758) ou Corvus corax L., 1798. Quand une espèce est transférée dans un genre autre que celui où son auteur l'avait placée, ou énoncée avee un autre nom générique, le nom de l’auteur du nom spécifique est seul énoncé, mais mis entre parenthèses. Coléus monedula (L.) 1758, car Linné avait appelé cette espèce Corpus monedul«. : Il est d’usage de composer en italique les noms latins des animaux ; les noms devront done être soulignés dans le manuscrit. Le nom de l’auteur du nom spécifique reste en lettres ordinaires. Au surplus, la Direction est à la disposition des collaborateurs qui pour- raient avoir besoin de renseignements plus étendus. L. DENISE, A. MENEGAUX. NOTES SUR QUELQUES OISEAUX DE L’AMÉRIQUE TROPICALE par G.-E. HELLMAYR. J, — DESCRIPTION D’UNE NOUVELLE ESPÈCE DE FOURMILIER. Parmi quelques oiseaux communiqués par M. Hermann von Ihering, le savant directeur du Museu Paulista à Saint-Paul (Brésil), j'ai remarqué un couple d’une nouvelle forme de Formicivora qui, tant par sa coloration que par plusieurs détails morphologiques, se distingue nettement de tous les membres de ce genre. Je crois ne pouvoir mieux faire que de la dédier à mon distingué confrère à qui la science doit tant de précieuses recherches sur l’histoire naturelle du Brésil. Formicivora theringi n. sp. o* vix ad. Dessus du corps gris cendré clair uniforme; bord de l’épaule largement blanc comme chez Myrmotherula axillaris lucluosa Pelz. Cou- vertures supérieures des ailes noires, chaque plume terminée d’une bordure blanche, rémiges bâtardes et tectrices primaires à peine liserées de blanc; rémiges noir mat, étroitement bordées de blanchâtre à la barbe extérieure. Queue noirâtre, les trois rectrices externes de chaque côté teintées de cendré en dessous et marquées d’une tache blanche apicale, plus large sur Ja rectrice ultime et s’y prolongant en forme d’une étroite bordure de la barbe C.-E. HezLMAYR. — Notes sur quelques oiseaux de l Amérique tropicale 99 externe jusque vers la base. Côtés de la tête gris cendré mélangé de blan- châtre, côtés du cou gris cendré pur. Plumes du menton, de la gorge et du milieu de la poitrine noires, à la pointe largement bordée de blanchâtre sur la gorge et gris cendré sur la poitrine ; reste du dessous du corps gris _cendré, flancs revêtus de plumes allongées, soyeuses et blanches comme chez M. a. luctuosa ; sous-caudales cendrées avec de fines bordures blan- châtres ; axillaires, sous-alaires et une bordure très nette le long du côté interne des rémiges blanc soyeux. Bee et pattes noirs. Aile 51 ; queue 53 ; bec 1112 ; caud. grad. 16 mm. (N° 7.642 Mus. Paulista.) 2 ® ad. Dessus du corps brun olivâtre pâle, plus olive sur la tête et le man- teau, plus roussâtre vers l’uropygium ; supra-caudales roux cannelle clair. Cou- vertures supérieures des ailes comme le dos, celles de la grande série brun foncé, terminées par une petite tache apicale assez nette d’un roussâtre pâle; rémiges brun foncé bordées de roussâtre sur le côté externe. Rectrices brun roux, plus terne au milieu, les deux paires externes d’une teinte plus vive tirant au roux cannelle. Côtés de la tête et gorge couleur crème, ça et là mé- langés de blanchâtre ; reste de la face inférieure du corps ocreux, plus intense sur l'abdomen et les sous-caudales. Sur les côtés de l’abdomen on aperçoit une petite touffe de plumes allongées soyeuses blanchâtres. Mandibule supérieure et pointe de l’inférieure noire, reste de la dernière blanchâtre. Aïle 5114 ; queue 54 ; bec 12 mm. (N° 7.639 Mus. Paulista.) Habitat. Un couple fut tué à Villa Nove, Serra d’Espinhaco, dans l’inté- rieur de l'Etat de Bahia, Brésil, par M. E. Garbe, en mars 1908. Type au Museu Paulista : n° 7.642. 7 oi. ad. Villa Nova, Bahia, mars 1908. E. Garbe coll. Cette nouvelle forme de Fourmilier ressemble, par sa coloration, à Myr- motherula axillaris luctuosa Pelz. (1) qui se rencontre également dans les collections formées à Bahia. Le mâle n’en diffère que par quelques détails insignifiants, savoir : les lores sont plus blanchâtres, les joues et la région auriculaire présentent une teinte plus claire avec des mouchetures blan- châtres, enfin les plumes de ia gorge et de la poitrine sont bordées de blan- châtre ou de gris cendré, tandis que chez 4]. a. luctuosa ces parties sont d’un noir uniforme. Cependant Formicivora theringti se reconnaît à première vue par la forme de son bec et de sa queue. Le premier organe est beaucoup plus petit et plus grêle que chez A. a. luctuosa, rappelant celui de nos Fauvettes. En effet, le bec est encore sensiblement plus mince que chez toutes les espèces rapportées au genre Formicivora, eb il y aurait peut-être lieu de créer un nouveau sous-groupe pour Æ. theringt. La queue, composée de plumes étroites et pointues, est fort étagéë et dépasse la longueur des ailes, tout comme chez les espèces typiques de Formicivora, tandis que 11. a. luctuosa a la queue beaucoup plus courte que les ailes (aile 52-55 ; queue 35-40 mm.) et légèrement arrondie, les rectrices étant larges et obtuses. La femelle de F. theringi présente la même analogie de coloration et ne se distingue de celle de 21. a. luctuosa que par la teinte plus roussâtre de l’uropygium et de la queue, pourtant les caractères mor- phologiques suffisent à les reconnaitre. : Le mâle qui a servi de type à ma description n’est pas tout à fait adulte, ce qui est indiqué par la présence de quelques bordures brun roussâtre sur les secondaires et les supra-caudales; pour le reste, il porte la livrée de l’adulte. (1) M. luctuosa Pelzeln, Zur Ornith. Brasil. II p. 153 (1868. — part.; o': Bahia); voir Hellmayr, Revision der Spix’schen Typen, 1906, p. 664-666. = er TT LAS lv SO Rte en | à -d 100 C.-E. HezLmayr. — Notessur quelques oiseaux del Amérique tropicale II. — SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE PICUCULE. Hylexetastes uniformis n. sp. Xiphocolaptes Perrotit (nec Lafresnaye) Pelzeln, Fur Ornith. Brasil. I p. 43 (1867. — Borba, Rio Madeira.) Adult. Dessus de la tête brun roussâtre pâle, dos plus intense tirant au brun roux cannelle : uropygium et supra-caudales roux ferrugineux foncé. Couvertures Supérieures des ailes d’un brun roussâtre clair un peu plus terne que la couleur du dos, les moyennes,au milieu, les grandes, sur le côté interne, nettement teintées de roux. Rémiges et rectrices roux ferrugineux comme l’uropygium, les rémiges primaires les plus externes bordées de brunâtre sur la barbe extérieure. Autour de Pœil se trouve un espace nu; ce n’est qu’au bord inférieur de la paupière qu’on aperçoit quelques plumes brunâtres isolées. Côlés de la tête brun grisâtre terne, les tiges des couvertures auriculaires en grande partie blanchâtres, formant de fines stries claires. Menton, gorge et reste du dessous du corps brun terreux légèrement nuancé de roussâtre, passant en brun ocreux aux flancs et sous-caudales. Sous-alaires jaune orange mat, mélangé de brunâtre vers le bord de l’aile; bord interne des rémiges d’un orange plus vif et quelque peu teinté de rous- sâtre. Bec rouge foncé. Jeune. Diffère de l'adulte par sa coloration générale beaucoup plus rous- sâtre ou plus ocreuse et notamment par ce que la plupart des plumes du piléum portent des bordures latérales fauve clair plus ou moins nettes. La couleur du bec est plus obscure et moins rouge. Habitat. Celte espèce habite la rive droite du rio Madeira, affluent de JAmazone (Brésil). Trois exemplaires ($* imm., ® ad., © quo.) ont été tués, il y a plus de soixante-dix ans, par le célèbre explorateur J. Natterer, à Borba, et font partie du Musée de Vienne (Autriche). Un quatrième spéci- men fut pris, le 25 août 1907, par feu mon ami W. Hoffmanns, à Calama, à l'embouchure du rio Machados, et se trouve actuellement au Musée de Tring. Type au Musée de Tring : n° 271 Q' oix ad. Galama, rio Madeira, 25 août 1907. W. Hoffmanns coll. Dimensions : aile queue bec (1) Musée de Tring : © vix ad. Ca- lama, rio Madeira. ..... 20m 10 mm SEE (2) Mus. de Vienne. n° 16.013. imm. Borba, rio Madeira, 9 janvier 1830: Natterer coll. 2... ..., 125 116 381 (3) Mus. de Vienne, n° 16.012 © ad. Borba, avril 1830. Natterer coll. 127 116 99 (4) Mus. de Vienne, n° 16.014. © ju. Borba, 27 juin 1830. Natterer .. 126 112 02 Hylexetastes perrotii (Lafr.) (1), jusqu'ici le seul représentant du genre, se (1) Dendrocolaptes Perrotit Lafresnaye, Rev. Zool. 1844, p. 80 (‘“ Colombie *) ; Mag Zool. 1844, Oiseaux, pl. 54; Rev. Zool. 1850 p. 101 ; Sclater, Catal. Birds Brit. Mus. XV p. 141 (Cayenne). Cu. Van KEMPEN. — Familiarité singulière de deux canards sauvages 101 distingue de Æ. uniformis par les caractères suivants. La partie antérieure de la gorge est blanchâtre et tranche nettement sur la coloration de la poi- trine et de l'abdomen, le milieu du ventre présente d’étroites bandes trans- versales brun foncé, et les aïles aussi bien que la queue sont beaucoup plus longues (ailes 135-140, queue 120-122 mm.). En plus, sur les côtés de la tête on aperçoit une large bande d’un blanc un peu sale, « qui part des narines, couvre les lores, passe au-dessous de l’œil et se termine aux oreilles par une petite mèche de plumes serrées d’un blanc soyeux ». Cette bande claire manque complètement à l’espèce brésilienne dont les côtés de la tête sont d’un brun grisâtre uniforme. H. perrotii fut décrit par Lafresnaye comme provenant de la Colombie, mais il y a là probablement une erreur de localité. Quoi qu’il en soit, les deux spécimens de Cayenne au Musée Britannique concordent parfaitement avec la description originale et peuvent être considérés comme typiques. Je tiens à remercier ici mon ami Ernst Hartert de leur avoir obligeamment comparé mon espèce nouvelle, c’est grâce à son aimable concours que j'ai pu bien préciser les différences séparant les deux formes de Æylexetastes, FAMILIARITÉ SINGULIÈRE DE DEUX GANARDS SAUVAGES par CH. VAN KEMPEN Toutes les personnes ayant quelque notion d'histoire naturelle savent combien lecanard sauvage Anas boschas fera L. est justement dénommé. Le moindre petit bruit l’effraie et son œil toujours aux aguets lui signale tout ce qui pourrait être un danger. Je vais cependant citer deux exceptions à cette règle générale. Ge fut avec surprise que j’aperçus cet été, chez un de mes voisins à Sain(- Omer, grand amateur de toute espèce de chasse, un superbe mâle canard sauvage, accompagnant la domestique, qui fermait les volets dans la rue. Il ne la quittait pas, ne prenant nulle attention au mouvement de la chaus- sée ; passants, voitures, chiens, rien ne le préoccupait, il rentrait de lui-même dans la maison, sans chercher à prolonger sa promenade, quand la bonne avait fini sa besogne. Il faut ajouter encore cette particularité que le palmipède avait ses ailes bien complètes et qu’il avait toute possibilité de prendre son vol. Beaucoup de chasseurs au marais ont des étangs, à une certaine distance de la mer, où ils y tuent le gibier d’eau, au moment des passages. Pour attirer les canards sauvages, ils ont une variété très petite, dont les canes sont fort criardes et qu’ils nomment des appelants. Au printemps, un mâle sauvage venait de la mer, tous les matins, se joindre aux canards qui se trouvaient sur un étang à plusieurs kilomètres. Il ne les quittait que le soir, au moment où on les enfermait pour la nuit. Un jour cependant, la femme qui était accoutumée à les faire rentrer, fut très étonnée de voir le canard sauvage ne pas quitter ses compagnons et les suivre dans le local eù ils passaient la nuit. Le lendemain et les jours suivants, ce fut de même, et il finit par faire parte de la bande privée. La raison de cette familiarilé sera vite trouvée quand on saura que le mâle sauvage était venu s’accoupler avec une des femelles de l’étang. Je crois néanmoins ceci peu commun. bts te s are 102 ALBERT HUGUES. — À propos de migrations A PROPOS DE MIGRATIONS par Albert HuGuEs Dans une lettre lue le 27 octobre 1908, à l’une des séances de la Société Zoologique de France, M. Juan Rodriguez, directeur du Musée d'Histoire Naturelle à Guatemala (Amérique centrale), écrivait que « la vraie cause » des migrations de certaines espèces d'oiseaux du Guatemala «ne peut être mi le froid, ni la chaleur, ni le manque d’aliments ; maïs les oiseaux qui ont besoin de vivre dans les pays où les journées sont très longues et presque sans nuit, ne séjournent pas sous les tropiques ». J'aurais été heureux de voir mes collègues compétents de la Société Zoolo- giques émettre leurs opinions là-dessus ; en l'absence de toute note au procès- verbal de la séance, j'ai cru qu'ils n’avaient pas voulu se prononcer. Les lecteurs de la Revue d'Ornithologie garderont-ils cette réserve ? Puisque notre directeur fait appel à « des échanges de vue » je profite de l’occasion pour l’en remercier bien vivement, ainsi que ceux des aimables correspondants qui voudront bien répondre. Que penser aussi des migrations des Martinets noirs Cypselus apus qui désertent ma région dès les premiers jours d'août et que je revois passer par petites bandes des heures durant vers le soir des après-midi de la mi-sep- tembre et quelques individus isolés souvent bien plus tard ? Que dire de toutes les Cailles qui nous restent dans les mois les plus froids, et dont je relève les rencontres sur mon carnet de chasse de novembre à février inclus ? : K Je pourrais citer d’autres exemples d’irrégularités ou de retards dans les migrations partielles ou d'individus isolés, qui doivent dépendre de causes multiples et mal connues. Tel un Torcol vulgaire, Yunx torquilla, capturé à Gajan (Gard), le 23 décembre 1907. Ceci dit simplement pour montrer Putilité évidente des stations d'observations que M. de Chapel voudrait voir fonctionner partout où un ornithologiste peut regarder passer les oiseaux. ANOMALIES OBSERVÉES CHEZ QUELQUES OISEAUX DE LA COTE-D’OR (1) par Paul PARIS Corvus corone Linné: Un individu d’un blane cendré a été tué à Franxault, ennovembre 1896 au milieu d’unebandedeces oiseaux. Deux portaient cette livrée anormale et provenaient vraisemblablement de la même nichée. Ils étaient battus et chassés par leurs congénères, mais n’en revenaient pas moins se mêler à eux. (4) Dans cette note j’ai cru devoir rappeler les anomalies déjà signalées par le Dr Mar- chant dans son catalogue des oiseaux de la Côte d’Or. P. Paris. — Anomalies observées chez quelques oiscaux dela Côte-d'Or 103 Corvus cornix Linné : Deux hybrides de cet oiseau et du précédent ont été tués en Côte-d'Or (Dr Marchant). Corvus frugilegus Linné : Un Freux ayant le bec croisé et la mandibule supérieure très longue a été tué près de Dijon: Colœus monedula (Linné) : Un individu blanc pur a été tué en Côte-d'Or (Dr Marchant). Pica pica (Linné) : Une pie d’un blanc pur a été abattue en novembre 1863 près Velars-sur-Ouche (Dr Marchant). 3 — Une autre blanche également dénichéele 23 mai 1880 à Boussenois et conservée en captivité au Jardin botanique de Dijon est morte seulement fin mai 1899. — Un échantillon dont les parties ordinairement noires étaient chocolat, très elair sur le dos, les ailes et la queue étant presque blanches, Piris rouge, : a été tué à Lemeix en janvier 1907. Sturnus vulgaris Linné : Un étourneau blanc observé en 1859 et 1860 près Pontaller-sur-Saône (D: Marchant). Oriolus oriolus (Linné) : Un échantillon de la collection de Kolly au Muséum de Dijon a toutes les parties noires des ailes et de la queue rempla- cées par une couleur jaune verdâtre clair. Fringilla cœlebs Linné : Un individu blanc tué près de Dijon. — Un mâle tué à Marliens en novembre 1868 a les parties inférieures blanches, tapirées de quelques plumes rouge pâle. Sur la tête quelques plumes brunâtres, Dos jaune serin avec quelques taches brunes. Les ré- miges, les sus-alaires et les rectrices frangées de jaune. Tarses jaune clair. … — Une femelle semblable dans la collection de Kolly (D: Marchant). Fringilla montifringilla Linné : Un échantillon ayant la gorge blanche se trouve au Muséum de Dijon (Dr Marchant). Carduelis carduelis (Linné) : Variété noire tuée près de Dijon. = Un individu à bec croisé el à mandibule inférieure très longue a été pris près de Dijon. : — Dans la collection de Kolly un Chardonneret à la face rouge orange à la partie supérieure, à peine roussâtre à la partie inférieure (D* Marchant). Cannabina cannabina (Linné) : Une femelle à tête blanche se trouve dans la collection Boiteux, à Dijon. Acanthis linaria (Linné). Une variété albine tuée dans le département (Dr Marchant). Passer domesticus (Linné) : Deux variétés albines et une variété tapirée de blanc tuées dans les environs de Semur (D' Marchant). — Un moineau blanc faisait partie de la collection Boiteux. — Deux individus isabelle tués à Varois, l’un en octobre 1904, l’autre en 1907. , = Un échantillon à rémiges blanches à Dijon en novembre 1907. = Un autre ayant une partie des rectrices blanches, dans Dijon en juin 1909. Passer montanus (Linné) : Variétés albine, nigrine, isabelle tuées dans le département (D' Marchant). ; — Deux individus isabelle tués près de Seurre. Pyrrhula pyrrhula europaea (Vieillot) : Un échantillon noir au Muséum de Dijon. y — Ün exemplaire de la collection de Kolly est noir avec la face infé- rieure lie de vin foncé et tapiré de plumes noires (D: Marchant). Emberiza schæniclus Linné: Variété jaune tuée en Côte-d'Or (D' Mar- chant). Den: LA : à 104 P. Paris. — Anomalies observées chez quelques oiseaux de la Côte-d'Or Emberiza citrinella (Linné) : Variété albine tuée à Dijon. — Autre variélé blanche avec quelques plumes brunes. — Une femelle ayant le bec croisé a élé tuée près Dijon (D: Marchant). Miliaria calandra (Linné) : Variété albine tuée dans les environs de Dijon. ds arvensis Linné : Deux alouettes en grande partie blanches tuées l’une près Semur, l’autre près Montbéliard. — Une isabelle de petite Laïlle avec ventre et ailes blancs tuée près Saint- Apollinaire en 1868. — Le Muséum de Dijon possède cinq autres variélés passant de l’isabelle au blanc pur (Dr Marchant). — Un individu isabelle se trouvait dans la collection Boiteux. Calandrella brachydactyla (Leisler) : L’Alouette de Kolly (Alauda Kollyr Temminck), décrite d’après un échantillon des environs de Dijon n’est qu’une calandrelle de forte Laille atteinte de mélanisme imparfait. Galerita cristata (Linné): Une variélé tapirée de blanc a été tuée dans la Côte-d'Or (Dr Marchnnt). Motacilla alba Linné : Individu entièrement blanc avec les rémiges noires et la tête jaunâtre, Lué à Chaignay en 1865. | Lanius collurio Linné : Variété albine tuée près de Seurre (Dr Marchant). Merula merula (Linné) : Une variété blanche, une autre tapirée de blanc ont été luées en Côte-d'Or (Dr Marchant). — Une femelle isabelle faisait partie de la collection Boiteux. — Quatre jeunes pris près de Dijon en 1872 avaient les deux premiers ie des rectrices blancs, l’un avait de plus quelques plumes blanches sur e_dos. — Un individu isabelle a été tué près d’Ancey en février 1890. Turdus pilaris Linné : Une variété lapirée de blanc tuée dans la Côte- d'Or (Dr Marchant). Turdus musicus Linné : Une variété blanche, deux variétés isabelle au Muséum de Dijon (Dr Marchant). : — Une grive isabelle tuée près Couchey en 189... (collection de M. Séguin de Couchey.) Erythacus rubecula (Linné) : Un rouge-gorge avec une large tache blanche RanDAR la moitié gauche de la tête a été tué près Pavillon-les-Grancey, en 6. Ruticulla titis (Scopoli) : Un individu gris très clair avec la queue jau- nâtre, tué près de Gouchey, fait partie de la collection de M. Séguin. Anortlura troglodytes (Linné) : Une variété albine a été tuée près de Dijon (Dr Marchant). Chelidon urbica (Linné) : Un échantillon ayant les rémiges blanches a été tué près Couternon en septembre 1907. Hirundo rustica Linné : Une variété albine et isabelle a été tuée à Saint-Jean-de-Losne, en 1862. > — Une autre grise et roussâtre tuée près Neuilly-les-Dijon en 1861 (Dr Marchant). — Une Hirondelle isabelle tuée à Fleurey, en septembre 1892. — Une entièrement blanche tuée à Couternon en 1905. Cuculus canorus Linné : On rencontre encore quelquefois en Côte-d’Or la variété rousse de cet oiseau (Cuculus hepaticus Latham). - Alcedo ispida Linné : Le Muséum de Dijon possède un individu de un üers plus petit que ses congénères (Dr Marchant). Mo noctua (Scopol) : Une variété rousse tuée dans la Côte-d'Or (D'Mar- chant). ; L. Water RorascuiLp. — Note sur le Gypaëte et les aigles criards 105 Strix flammea Linné : Une Effraye entièrement blanche avec les yeux rouges a été tuée à Marsannav-le-Bois, en septembre 1881. Circus pygargus (Linné) : On rencontre assez fréquemment en Côte-d'Or la variété foncée de cet oiseau.(Buzard cafre). Buteo buteo (Linné) : Un individu entièrement blanc avec l’iris normal a été tué à Lamarche-sur-Saône en septembre 1903. Milvus milvus (Linné) : La collection de Kolly en contient une variété dont le plumage est d’un roux très clair (D: Marchant). Tinnunculus tinnunculus (Linné) : Une crécerelle entièrement blanche a été tuée en août 1873 à Quétigny. — Une autre tuée à Baïgneux-les-Juifs en février 1890 était blanche avec des taches noirâtres et brunâtres très rapprochées sur la (êle, peu nom- breuses sur le corps. Sus-alaires blanches à taches rouges et noires. Rémiges liserées de blanc. Une rectrice entièrement blanche, deux autres à moitié blanches. Ongles blancs. Ardea cinerea Linné : Un individu tué en janvier 1908 avait une partie des grandes sus-alaires blanche. Scolopax rusticula Linné : Une variété jaune a été tuée près de Seurre (D: Marchant). — Une Bécasse tapirée de blanc appartenait à la collection Boiteux. Gallinago gallinago (Limné) : Une bécassine isabelle (Collection Boiteux). Rallus aquatieus Linné : Un échantillon tué à Orgeux en octobre 1873 n'avait que 235 millimètres de longueur. Plumage très pâle, dos jaune, face inférieure cendrée. Perdix perdix (Linné) : Une perdrix blanche avec quelques taches grises aux ailes a été tuée en octobre 1903 à Thorey-sous-Charny. = — En automne 1907 trois perdrix au plumage blanc légèrement lavé de cendré se trouvaient dans une compagnie près Sombernon. L’une fut tuée, les autres ont disparu. NOTE SUR LE GYPAËTE ET LES AIGLES CRIARDS par l’'Honourable L. Walter ROTHSCHILD Dans le fascicule n° 4 de la Repue Française d'Ornithologie, il vient de paraître le commencement d’un ouvrage très utile sur les Oiseaux de France ar l'abbé Gabriel Etoc. Ce commencement donne beaucoup d’espoir sur utilité de l’article entier, néanmoins je me crois forcé de protester contre deux assertions qui s’y trouvent. L’érudit abbé Etoc commence son ouvrage par les oiseaux de proie et entre autres il range le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) parmi les oiseaux nuisibles. Ceci donnera lieu sûrement à une persécution plus enragée qu’au- paravant, et je crois qu'il serait très regrettable que ce magnifique oiseau, à présent très rare en Europe et en Algérie, fut tout à fait exterminé par suite de l’erreur accréditée que c’est un oiseau nuisible. Presque tous les observateurs de ce grandiose oiseau en Abyssinie, dans l’Asie Centrale, en Asie-Mineure et dans les montagnes de l'Himalaya ont constaté que cet animal mange seulement les os des morts, et moi-même je puis confirmer ce fait par mes propres observations en Algérie. Dans ces circonstances, il faut sûrement considérer le Gypaète comme appartenant à la classe des Rapaces «Indifférents» ou peut-être même au groupe des Rapaces CUtiles ». La seconde chose qui m'a frappé est que M. l’abbé a traité sous le nom d’Aigle criard au moins deux oiseaux complètement distincts ; la plupart des 106 A. CaArruAUD. — Le Diamant merveilleux et le Moineau de Gould ornithologistes modernes le considèrent même comme en comprenant trois. Il y a des ornithologistes qui ne veulent pas reconnaître la distinction spé- cifique du grand Aigle criard (Aguila clanga Pall.) et du petit Aïgle criard (Aquila pomarina Brehm). Mais c’est une erreur absolue de confondre avec lAïgle criard, PAïgle ravisseur (Aquila albicans Rüpp.) comme le fait Pabbé Etoc, quand il met comme synonyme de l’Aquila clanga, V'Aquila naevioides ou plutôt naeviodes de Kaup. L’Aquila naeviodes Kaup = albicans Rüpp = belisarius Loche est le repré- sentant au Nord du grand désert du Sahara et en Abvssinie de l’Aguila rapaz Temmn. de l'Afrique du Sud, et il n’a aucun rapport ni avec les Aïgles criards (Aquila clanga et À. pomarina) ni avec le groupe des formes com- prises sous le nom d’Aquila orientalis. LE DIAMANT MERVEILLEUX (Poephila mirabilis) et le MOINEAU DE GOULD f{Chloebia gouldiæ) par M. l'abbé A. CHARRUAUD De tous les petits granivores connus, le Diamant Mirabilis et le Moineau de Gould sont les plus somptueusement parés. La nature semble avoir épuisé en leur faveur la palette des couleurs élémentaires. Au soleil, leur plumage lustré comme du satin, reflète toutes les nuances del’arc-en-ciel. Aussi Gould a-t-il pu dire que c’est avec un pinceau et non avec une plume qu’il faudrait décrire ces Joyaux vivants, qui ne le cèdent ni en éclat, ni en beauté aux Tangaras du Nouveau-Monde. CARAGTÈRES. — Le Mirabilis a le sommet et les côtés de la tête rouge car- min, finement bordés de noir en arrière, et la gorge d’un noir profond velouté. Un collier bleu-de-ciel entoure le cou et va s’élargissant à mesure qu’il se rapproche de la nuque où il s’irrise de vert émeraude. Cette dernière nuance, mais plus foncée, est répandue sur le dos et les ailes. Le croupion, les tec- trices supérieures de la queue et les pennes caudales latérales sont bleu clair, les médianes noirâtres. Le dessous du corps est plus remarquable encore. Sur la poitrine, un large plastron violet lilas, brillant comme une améthyste, se détache magnifique- ment entre le collier bleu ciel et un mince liseré orange qui le sépare nette- ment du ventre, tout entier de couleur jaune citron. ; Le bec est blanc avec la pointe teintée de rouge carmin, comme si loi- seau, dit excellemment le marquis de Brisay, venait de la plonger dans une goutte de sang. Les pattes sont d’un rose pâle. Enfin la queue est ornée de deux plumes bleues, minces et effilées, qui dépassent les autres d’un centi- mètre et demi environ et donnent à l’ensemble du corps une forme élégante et distinguée. La femelle possède le même costume, mais ses couleurs sont ternes et comme à demi effacées. On dirait que son plumage a déteint sous une averse, ou s’est fané au grand soleil. Chez elle, la tête est d’un rouge brique et la poitrine légèrement lavée de mauve. Ses plumes caudales médianes sont aussi plus courtes que celles du mâle. Le Moineau de Gould ne diffère guère du Mirabilis que par la coloration de la tête et de la queue qui sont noires et par la taille qui est un tout petit peu moins forte. Sa femelle porte la même livrée caractérisée par les demi- {eintes qui distinguent la femelle Mirabilis. | A. CHARRUuAUD. — Le Diamant merveilleux et le Moineau de Gould 107 Poephila et Chlocbia ont à peu près la taille de notre chardonneret. HaBirAT. — L'Australie est la patrie d’origine de ces deux bijoux ailés, C'est en 1833 que Hombron et Jacquinot les découvrirent dans les environs de la Baïe de Roffles, sur la Côte Nord de la Nouvelle-Hollande (Brehm). Et ce fut dix ans plus tard, exactement en 1844, que Gould put présenter à ses collègues de la Société Zoologique de Londres la peau d’un individu à tête noire qu'il avait rapportée lui-même de Australie. En souvenir de sa femme, la regrettée et intrépide compagne de tous ses voyages, au pinceau de laquelle il devait la reproduction de ses découvertes, Gould donna à cet oiseau le nom de CAloebia gouldiæ, qui lui est resté, : À ces détails, qu'on trouve un peu partout, le marquis de Brisay (Pas- sereaux) ajoute que ce n’est qu’en 1885 que le Gould et le Mirabilis vivants apparurent pour la première fois en Europe, dans les magasins de l’impor- tateur Abraham’s de Londres. Il nous apprend enfin que le premier couple introduit en France fut payé 250 francs. Avant d'aller plus loin, essayons de répondre à deux questions qui inté- ressent également l’Ornithologie et l’Aviculture. lo SPécirICiTÉ. — Le Â/urabilis et le Gould sont-ils deux espèces diffé- rentes, comme leur nom et surtout leur plumage semblent l'indiquer ? : Ou bien ne faut-il voir en ces volatiles que deux variétés d’une même espèce, — à l'instar de deux fleurs de Dahlia, par exemple, dont lune serait rouge et l’autre blanche (ce cas n’est pas chimérique), bien que sorties toutes deux du même tubercule et épanouies sur la même tige? La première opinion a été d’abord professée par les ornithologistes, dont les classifications savantes, mais nécessairement artificielles, sont unique- ment basées sur les caractères extérieurs des oiseaux. Un peu plus tard le naturaliste écossais Macgillivray émit et soutint la seconde: «Je trouvai, écrit-1l à White, près de la Baie du Corail, aux environs de Port-Essington, une bande nombreuse de ces oiseaux qui cherchaient des graines et se réfugièrent sur des arbres à gomme. Il ne s’en trouvait pas deux dont le plumage fut complet : la plupart n’avaient pas mué. Quelques-uns à tête rouge avaient des plumes noires sous les plumes rouges ; d’autres à tête noire, avaient des places rouges. Les deux prétendues espèces étaient là confondues et elles ne font réellement qu’une seule et même espèce. » Les lignes qu’on vient de lire, nous les avons empruntées textuellement à l'ouvrage de Brehm, Les Oiseaux, édition française, revue par Gerbe. Nous devons done les accepter comme authentiques et fidèlement tra- duites de l'anglais d’abord, puis de l’allemand. Brehm leur octroie une telle importance qu'il les fait précéder de cette remarque : « Macgillivray a démontré que l’espèce dédiée à Gould, Chloebia gouldiæ, n’était pas une espèce indépendante, mais bien un Poephila mira- bilis sous une livrée particulière. » La démonstration de Macgillivray est-elle aussi complète que le prétend le célèbre auteur des Merveilles de la nature? Nous nous permettrons d’en douter tant que la preuve n'aura pas été faite, à l’aide d’un exemplaire en ‘peau ou vivant en volière, et conséquemment bien à la portée du regard, qu'il existe des Poephiles « à tête rouge ayant des plumes noires sous les plumes rouges », ou, ce qui revient au même, « d’autres à Lêle noire ayant des places rouges ». : En attendant, les éleveurs. ont élevé. Et voici qu’un beau jour d’un œuf de Mirabilis sortit la vérilé toute nue : Omnia ex 0vo. ; C’est à M. Delaurier, d'Angoulême et à M. Ollivry, de Nantes, les premiers È 108 A. CHarruAuD. — Le Diamant merveilleux et le Moineau de Gould en date, croyons-nous, que l’Ornithologie et l’Aviculture doivent la cons- talation malérielle d’une vérité scienüfique reléguée jusqu'alors dans le domaine de la spéculation. Le fait étant connu il suffit de le rappeler. Qu'on nous permette cependant de citer à lappui ce passage d’une lettre que M. Ollivry, éleveur aussi aimable que distingué, voulait bien nous adresser le 27 février 1887 : « Des Mirabilis importés m'ont donné dans toutes leurs nichées des Goulds… L'expérience de la reproduction du Mirabilis donnant des Goulds n’a pas élé faile sur un couple seulement, mais sur quatre, tous achetés par moi, à Marseille, et {ous ont eu dans leurs nichées un ou deux Goulds. » Voilà Punité spécifique du Poephila mirabilis et du Chloebia gouldiæ par- faitement démontrée. 2° ORIGINE DE L'ESPÈCE. — Autre question non moins intéressante, mais plus difficile à résoudre. D’où provient cette diversité de couleurs chez deux oiseaux ayant même origine et nés souvent dans le même nid ? Tot capita, lot sensus. Le marquis de Brisay estime, sans l’expliquer autre- ment, que le « Gould est dérivé du Mirabilis, non par dégénérescence, mais par un bizarre caprice de la nature ». (Pass, p. 166.) M. Ollivry croit au contraire que le « Gould est un Mirabilis dégénéré ». Gette opinion, qui a prévalu, nous paraît plus soutenable que la précé- dente, car elle emprunte à la physiologie et à la biologie, sinon la force d’une certitude absolue, du moins la valeur d’une grande probabilité. Voici deux faits qui semblent la corroborer : 1° Le Gould est sensiblement plus petit que le Mirabilis. Cette infériorité physique n’est pas un cas isolé, accidentel, résultant du climat, de la nourriture, de l'hygiène, etc. etc. :elle affecte indistinctement D de ni qa a 7 CN SRE POI CPI TN SE I ; tous les individus à {ête noire, qu’ils soient importés ou indigènes, nés de parents Goulds ou, chose remarquable, de reproducteurs Mirabilis. Comment'expliquer ce fait si on n’admet pas la dégénérescence ? 2° Le Gould, même accouplé avec un Mirabilis, ne produit jamais de Mirabilis, soit le type primitif. C’est donc que cet oiseau, sous lempire d’influences modificatrices parti- culières, a éprouvé des altérations physiques assez profondes pour lui faire perdre une partie des caractères propres à l’espèce: la couleur du plumage, le volume du corps, la vigueur génératrice. Or, n’est-ce pas cela qu’on est convenu d'appeler dégénérescence ?.…. Nous venons d’exposer toutes les raisons qui militent en faveur de lopinion de M. Ollivry, laquelle serait la nôtre si nous n’en avions person- nellement une troisième qui nous paraît plus satisfaisante encore. ù A notre humble avis, le Gould ne serait ni un produit dérivé, ni un produit dégénéré du Mirabilis, mais le premier spécimen, le type même, le moule de l'espèce. Et c’est le Gould qui aurait engendré le Mirabilis, par un «bizarre caprice de la nature », par un de ces hasards heureux qui transforment en l'amé- liorant et en l’embellissant telle fleur d’une plante, tel produit d’un animal, qualifiés par nous de phénomènes (1). (1) Même sous notre climat, le plumage du Gould est sujet à changer de couleur. Voici, un cas survenu à Nice dans l’élevage de M. N. Mayer : « Parmi mes jeunes de l’année dernière se trouve un véritable phénomène (sic). Sa poitrine, qui devrait être violet lilas, est d’un splendide bleu foncé, avec des reflets commeilen jaillit du cou du Paon, et le jaune du ventre est orangé. Mêmes nuances chez une femelle, mais bien plus claires. » (5 juin 1904) 4 1 | ; > A. CHARRUAUD. — Le Diamant merveilleux et le Moineau de Gould 109 Ces sortes d'améliorations spontanées, dues à un travail mystérieux des forces de la nature, sont-elles donc si rares dans le règne végétal et dans le règne animal ? et n'est-ce pas avec des phénomènes que les horticulteurs et les éleveurs opèrent leurs sélections, perfectionnent les races et multi- plient les variélés ? Bref, notre hypothèse s'appuie du moins sur les lois qui président à la reproduction de tous les êtres organisés vivants. Ces lois, essayons de les formuler : PREMIÈRE LOI. — Chez les espèces à deux variétés le criterium de la pureté d'origine est l’état numérique de chacune d’elles. Peut-il en être antrement ? Dans l’ordre chronologique la priorité appar- tient incontestablement à la variété-souche ; et de cette priorité d’existence découle naturellement — sauf l'intervention accidentelle d’agents destruc- teurs, tels que la stérilité, la mortalité, ete., ete. — la priorité dans l’ordre numérique. À Donc, de deux variétés de la même espèce, la plus authentique, pour ainsi parler, celle qui représente le type primitif, est aussi la plus nombreuse. Certes, il serait difficile et même impossible de faire le dénombrement des Poëphiles qui peuplent les forêts et les Low Level plains de la Nouvelle- Hollande. Mais nous savons pertinemment que dans les arrivages aux ports d'Anvers, d'Amsterdam, de Londres, de Marseille, de Bordeaux, les Mrrabilis brillent le plus souvent par leur absence, tandis que les Goulds y figurent avec honneur. Puisque ces oiseaux vivent par bandes, mêlésles uns aux autres, pourquoi les oiseleurs indigènes capturent-ils plus d'individus à tête noire que d’in- dividus à tête rouge? La raison en est que les premiers sont plus répandus et plus nombreux que les seconds. Donc le Gould est le type de l'espèce. DEUXIÈME LOI. — L’attribut essentiel des espèces pures, C’est la fixité ; la pariabrlité est l2 caractère dominant de leurs variétés. Ces deux axiomes, dont le second paraît avoir été extrait des Œuvres choisies de feu de la Palisse, se passent de tout commentaire. l’un et l’autre sont fondés sur des expériences souvent répétées et servent de principe régulateur à tout élevage intelligent. Or, lequel du Gould ou du Hirabilis présente le caractère de fixité qui est l'indice non équivoque de la valeur spécifique d’un reproducteur? C’est le Gould qui donne toujours et invariablement des Goulds. Donc. TROISIÈME LOI. — l'unité étant la loi fondamentale des espèces, la partélé est un désordre que la nature répare en ramenant irrésisliblement les variétés à l'unité. Ainsi, des graines d’une fleur, dont la duplicature et la couleur sont arti- ficielles, naîtront en très grande partie des plantes à fleurs simples et nuan- -cées comme le type primitif. Ainsi, les races d'animaux dites améliorées produisent, en dépit des sélec- tions les plus savantes et les mieux conditionnées, des sujets plus ou moins ressemblants au moule ancestral. : Telle est la loi que le poète a formulée à sa manière en disant : : Chassez le naturel, il revient au galop. 110 A. CuarruAuD. — Le Diamant merveilleux et le Moineau de Gould Ici,le naturel, c’est la tendance irrésistible que manifestent les variétés à rentrer dans l’ordre, à revenir à l’unité, à rallier, sinon par elles-mêmes, du moins par leurs produits, le type normal de espèce. Or, redisons-le, du Gould naissent exclusivement des Goulds. Cet oiseau est done dans l’ordre, puisque sans aucune défaillance il engendre dans l'unité. Manifestement le Gould west par une variété. | Le Mirabilis au contraire donne dans presque toutes ses nichées des Mirabilis et des Goulds, soit des sujets à têle rouge et des sujets à tête noire : deux couleurs bien distinctes qui ne peuvent se confondre ni être con- fondues. L'une de ces couleurs est nécessairement l’attribut propre de lespèce. Laquelle? En vertu de la loi ce sera celle qui prédominera, c’est-à-dire qui se manifestera le plus souvent dans les produits du Mirabilis. O vous tous done, ornithologistes, naturalistes, physiologistes, savants de tout ordre, qui ne connaissez du Wirabilis que les peaux exhibées derrière les vitrines de nos musées ; el vous aussi, amateurs qui, le possédant vivant, ne l’avez jamais fail reproduire, oyez cette chose singulière, bizarre, étrange, inouïe, inconcevable : Ce parangon de beauté, cet enfant gâté de la nature dont il devrait publier les bienfaits en les répandant sur toute sa descendance ; ce repré- sentant qualifié, ce rejeton direct d’une race illustre qu’il a pour mission de ne point laisser s’éleindre; ce type parfait et avéré d’une espèce créée comme les autres pour la propagation et la pérennité, Poephila mirabilis, trop jaloux de sa couronne écarlate, ne la transmet qu’à un petit nombre de ses enfants, à telles enseignes que les neuf dixièmes de ses petits, pour ne pas dire plus, naissent démocraliquement coiffés de la toque noire des Goulds ! A l’appui de ce fait capital les témoignages abondent. Qu'il nous suffise de rapporter celui de M. Martineau, de Nantes, voisin et ami de M. Olli- vry : « Je n’ai eu, nous écrivait-il le 11 septembre 1897, qu’un seul couple de Mirabilis donnant régulièrement des produits à tête rouge. Et encore il convient de remarquer que le mâle et la femelle (rara avis) possédaient cette couleur à un degré extraordinaire d'intensité. Tous les autres couples ne m'ont jamais donné que des jeunes à tête noire. » Que de Goulds! Décidément le Arrabilis fait trop de Goulds pour n’être pas un Gould lui-même. Concluons donc : le CAloebia gouldiæ est le type normal de l’espèce: le Poephila Mirabilis en est la variété. Etrange ! dira-t-on. Les hypothèses de la dérivation et de la dégénéres- cence, créant une variété fixe à côté d’un prototype si condoyant et divers », le sont-elles moins ?... Et qui oserait affirmer que Dieu n’a pas déposé dans le sein toujours fécond de la nature les germes mystérieux de transformations plus éton- nantes encore? Enfin, n'oublions pas que nos deux petites merveilles emplumées sont originaires d’un pays qui est la terre classique de l’étran- geté. N'est-ce pas en Australie que certains quadrupèdes ont des becs et certains autres comme des ailes? que les feuilles des arbres se présentent de profil au soleil et ne donnent pas d'ombre? que les fleuves se dessèchent de jour en jour et que l’air et le sol sont dépourvus d'humidité ? que les forêts sont basses et les herbes gigantesques ?... Oh ! contrée bizarre, s’écrie Jules Verne, contrée illogique s’il en fut Jamais, terre paradoxale et formée contre nature ! C’est à bon droit que le savant botaniste Grimard a pu dire de toi : « Voilà done cette Australie, sorte de parodie des lois universelles, ou de défi plutôt jeté à la face du reste du monde ! » (A suivre), Notes et faits divers 411 NOTES ET FAITS DIVERS Notes sur le passage de quelques oiseaux en Savoie. — Oiseaux dont le pas- Sage est commencé et dont j’ai pu constater le départ exactement : Loriot : 2 août. Tous ceux du pays sont partis à cette date. Ortolan : 27 juillet. Le passage continue. Becfigue : 25 juillet. Le passage n’est pas encore dans sa période la plus active, mais dès le 25 les plus pressés ont commencé leur exode annuel. Rossignol : 28 juillet. Les Rossignols du parc qui se tenaient régulièrement dans certains buissons ont disparu à cette date. Le passage paraît s’établir, on entend le soir et matin le cri : Auttt crrrr, caractéristique. Pie-Grièche rousse : 28 juillet. Un couple qui occupait une haie du pare a disparu à cette date. On ne trouve guère depuis que des jeunes. Dr E. Gromier. Passage de Becs-croisés. — M. C.-E. Hellmayr, dans le dernier numéro de la Revue d'Ornithologie, signale qu'une nombreuse invasion de Becs-croisés s’est produite cette année en Allemagne, en Autriche et en Angleterre. Le même passage a été constaté en Belgique. Nous lisons, en effet, dans Chasse et Pêche, à la date du 9 octobre : « M. de Cerf nous informe qu'un passage de Becs-croisés a lieu pour le moment dans sa propriété. Ces oiseaux, tout en étant peu communs, passent irrégulièrement en Belgique. Cette année, entre autres, on nous en a - signalé de différents côtés et, dernièrement, le baron de Vinck nous informait qu'il y en avait aussi dans sa propriété. » Louis TERNIER. Destruction des œufs d’un Passer domesticus par un Loriot. — Dans cette même ferme du Cher où furent observés les rapts d’œufs de Perdrix par une Ghouette chevêche signalés dans le dernier numéro de la Revue (p. 91), s’est produit un autre fait du même genre. Il s’agit, cette fois, d’un Loriot vulgaire (Oriolus ortolus [Linné]). ui aussi s'était fait voleur d'œufs et détruisit complètement la couvée d’un Passer domesticus. Ses pattes ne pouvant servir de moyen de préhension, l'oiseau doré utilisait son bec pour porter cette nourriture à ses petits. Je dis à ses petits, Car vu l’époque du fait que je signale et la présence, peu de temps après, de jeunes Loriots autour de la ferme, je suis assuré que l’Oriolus volait pour ses petits. De plus, d’après ce que l’on m’a dit et assuré, le mâle seul pillait le nid du Passer domesticus. Néanmoins, le plumage de la femelle pouvant, à la rigueur, se con- fondre avec celui du mâle, de loin et pour un paysan, je ne consigne ce dernier point que sous toutes réserves: Je serais heureux de savoir si un fait semblable a déjà été observé car, pour moi, il semble anormal, ayant toujours considéré le Loriot jaune comme insectivore, mais surtout frugivore. Prince E. D'ARENBERG. La Tourterelle des bois à Paris. — I. Dans un des derniers numéros de la Revue Française d'Ornithologie, M. Louis Denise signale la présence de la Tourterelle vul- gaire (Turtur auritus) au Père-Lachaise et s'étonne qu'aucun auteur n’ait encore indiqué la nidification de cet oiseau dans l'enceinte de Paris. Cependant le fait araît tout naturel si on considère que la Tourterelle, étant commune dans les ocalités les plus voisines de la grande ville, ne saurait être arrêtée par les forti- fications pour venir s’y établir du moment qu'elle y trouverait les conditions lui convenant pour nicher. Or, à l'heure actuelle, le Père-Lachaise paraît être pour elle, dans Paris, le seul endroit favorable. Pour ma part, au temps de ma jeunesse, je l’ai vue au Luxembourg où elle établissait son nid dans la partie qu’on appelait la Pépinière et qui a été si mal- heureusement détruite pour le percement de rues et la construction de nombreux immeubles. Je citerai également la nidification de la Perdrix grise dans ce lieu charmant que tous mes contemporains de l’époque n’ont certainement pas oublié. J’y ai Au, à la fin de juillet 1855, une compagnie de 19 individus (17 jeunes et les père ES » Ce À: 5 à LE te 112 ‘Compte-rendu et mère) que je retrouvai en revenant de vacances à la fin de septembre. Elle se tenait de préférence dans le vignoble où on avait réuni une merveilleuse collec- tion de vignes de plus de deux cents espèces. La Perdrix en plein Paris, même en 1855, n’était pas un fait banal. Xavier RASpAIL. II. La présence à Paris de la Tourterelle est indiquée dans mon Catalogue des Oiseaux des Bois de Boulogne et Vincennes où elle niche assez communément. ainsi que la Huppe vulgaire, Pic épeiche, Pic-vert, etc. Voir Feuille des Jeunes Naturalistes. Lomonr. COMPTE-RENDU Tscxust Zu Scamipnorren (Viktor Ritter von) Der Zug des Steppenhuhnes [(Syrrhaptes paradoæus (Pall.)] nach dem Westen 1908 mit Berücksichtigung der früheren Züge. L'auteur étudie avec détails toutes les captures de Syrrhapte paradoxal en Russie et dans l’Europe centrale et occidentale. Il essaye, en tenant compte de; dates, de préciser les diverses routes prises par ces oiseaux vers le Nord et vers le Sud, et il montre que ces animaux, très nombreux en Russie et en Roumanie, furent, cette fois, moins abondants dans les autres parties de l’Europe que dans les grandes migrations des années 1863 et 1888. En tenant compte des captures faites en dehors des années précitées, l’auteur peut prouver que le Syrrhapte apparaît, quoique en moins grand nombr?, dans l’ouest de l’Europe beaucoup plus souvent qu'on ne le croit généralement. Malheureusement, les captur es qui ont été faites en France, n’ont pas toujours été relevées ou bien elles l’ont été dans des jou naux peu connus des ornitholo- gistes étrangers. Il est probable qu “elles ne sont pas inférieures en nombre à celles qu'on à signalées dans le reste de l'Europe occidentale et aux Iles Britanniques: L'auteur ne cite qu’une capture à Perpignan en octobre 1859 et une autre dans la Loire-Inférieure en 1891. M. Em. Deyrolle a signalé, dans la Mature (n° 795, 25 août 1888), plusieurs captures de Syrrhaptes ‘dans la Gironde, la Vendée, la Bretagne, à Calais, dans la baie de Somme, etc., en mai, juin et ‘août 1888. Dans le Zoo!. Record, nous relevons les captures suivantes: Baie de Somme. Magaud d’Aubusson, Bull. Soc. Accl., 20 juin 1888. France en général. E. Deyrolle, Nature, 25 août 1888. Luçon (Vendée). A. Granger, Naturaliste, 1€7 février 1889. France en général. C. Van Kempen. Bull. Soc. Zool. Fr. 1889, pp. 18-21. France en général. J. Vian, Bull. Soc. Zoo!. Fr, 1889, pp. 78-79.. Champagne. J. de Cazenove, Bull. Soc. Zool, Fr. 1889, p. 86. France Ouest, L. Bureau. Bull. Soc. Zool. Fr. 1889, pp. 110-111. Cherbourg. .H Jouan, Mém. Soc. Cherbourg 1889, pp. 191-194. Franc?. Magaud d’Aubusson. Bull. Soc, Accl. 1889, pp. 217-229. France Nord. M. Letellier, Bull. S. Linn. Norm. 1890 (4) III, p. 491. France Nord. E-.Deslongchamps Bull. S. Linn. Norm. 1890 (4) III. pp. 191- 195. Normandie. Gad:au de Kerv.lle, Bull. S. Linn. Rouen (3) XXV, p. 359-614. France Nord. M. Dubois Bull. S. Linn. Nord Fr. IX, pp. 11-12, 1892. * Erfin M. Magaud, d'Aubusson, vient d’en signaler une effectuée au Crotoy, dans la baie de Somme, en 1908 (Bull. Soc. Accel., février 1909). Nous engageons nos lecteurs et collaborateurs à nous signaler les captures de Syrrhapte dont ils auraient eu connaissance en France. En réunissant tous les renseignements concernant les migrations si intéressantes des Oiseaux, la Revue Française d'Ornithologie fera œuvre utile, car non seulement elle facilitera les recherches aux Ornithologistes, mais encore elle empêchera ces documents de se perdre ou de passer inaperçus. ORLÉANS. — ImP. H.TESSIER ; ; Le Gérant : Louis DENISE. BULLETIN D’'ÉCHANGES, OFFRES ET DEMANDES Le peintre animalier Roger Reboussin se met à la disposition des collaborateurs dela Reoue pour l'exécution de tous travaux concernant les oiseaux et les mammi- fères, tableaux, aquarelles, planches, illustrations de livres, schémas d’après nature, etc. 9, rue Bochart-de-Saron, Paris. On demandeun bon ouvrier naturaliste. On prendrait aussi volontiers un jeune homme désireux d'apprendre la taxidermie. — F. Régnier, à Laignes (Côte-d'Or). Objets de collections OFFRES Possédant une collection d'œufs d'oiseaux d'Europe assez considérable, l’abbé G:Etocse préterait-volontiers à faire l'échange de ses doubles. Il recevrait avec plaisir tous les échantillons d'œufs qu’on voudra bien lui adresser, et se tient à la disposition de quiconque aurait besoin de faire vérifier des déterminations. — Abbé:G. Etoc, Ecole Gerson, 31, rue de la Pompe, Paris. Oiseaux en chair et en peaux fraîches du Midi de la France seront livrés par ordre de capture à des prix très modérés. Adrésser desiderata, Hugues-Atger, à Saint-Géniès de Malgoires (Gard). Œufs d'oiseaux de plaine à échanger contre œufs d’échassiers et de gallinacés — M: Ferchaud, Moisdon-la-Rivière (Loire-Inférieure). Quantité d'oiseaux en peau (rien que des raretés méridionales). Liste suivra. — Marcel Mourgue, Laboratoire de Zoologie méridionale, villa « Urania », à En- doume, Marseille. \ é DEMANDES Catalogue. of Birds of the British Museum. Collection ou volumes séparés. — P.Wytsman, 43, rue Saint-Alphonse, Bruxelles. ; Oiseaüx de volière. OFFRES Deux couples Diamants à moustache, 5 francs le couple ; un couple Diamants à bavette, 16 francs le couple; les trois couples, 24 francs. Oiseaux en excellent état. — A. Decoux, à Géry, par Aïxe-sur-Vienne (Haute-Vienne). ! MH. Giraudeau, Lignières-Sonneville(Charente)offre en échange deux buzards, cendrés (circus cineraceus) non adultes; lui écrire de suite. Oisellerie du Pas-Saint-Georges. — Maison fondée en 1849. — Assortiment complet d'oiseaux exotiques, singes, perruches, perroquets. Vente de confiance. Envoi catalogue contre timbre. Fontana, 11, rue du Pas-Saint-Georges, Bordeaux : Canaris purs Seifert, artistes incomparables, chant garanti. Prix selon virtuo- Sité. — Abbé A. Charruaud. Dieulivol (Gironde). Nas J, FONTAN A … Ex-Préparateur au Musée Municipal BOUVIER (Paris) ; LOMONT & ses Fils | | OISELLERIE du PAS- SAINT. GEORGES ——— + Naturaliste PRÉPARATION DE MAMMIFÈRES QE —< Ù Oiseaux, Reptiles INSTALLATION COMPEÈTE de Musées & Cabinets d'Histoire Naturelle VENTE ET- ACHAT se | d'OISEAUX EXOTIQUES et INDIGÈNES MANONVILLE 11, Rue du Pas-Saint-Georges se par NOVIANT-AUX-PRÈS (Meurthe-g- Moselle) BORDEAUX LABORATOIRE DE ZOOLOGIE MÉRIDIONALE Marcel MOURGUE Lauréat de la Faculté de Médecine de Toulouse, etc. etc. - Villa « Urania », à Endoume, MARSEILLE Cabinet d'Entomologie & d'Ornithologie — OH CHI — G. BAER Successeur de Henri GUYON È NATURALISTE - Fournisseur du Muséum d'Histoire naturelle de Paris es ri “ CHOIX CONSIDÉRABLE F4 d’Oiseaux Exotiques & Œuîfs : pour Musées et Collections USTENSILES POUR LES SCIENCES NATURELLES — AND 13, Rue Bertin-Poirée, PERIS - N° 8. ARS 7 Décembre 1909. Revue Française d'Ornithologie Scientifique et Pratique PUBLIÉE PAR MM. + Lours DENISE, A. MENEGAUX, -Bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale Assistant d'Ornithologie au Muséum . - 44, Rue Antoïne-Roucher, 14 . 55, rue de Buffon, 55 Paris (xvre). Paris (ve) Prix de l'abonnement : 7 fr. par an Le numéro : 60 centimes IMPRIMERIE HENRI TESSIER, A ORLÉANS 56, Rue des Carmes, 56 1909 SOMMAIRE DU Fe. D' Alph. Dubois. — Réfl:xions sur l’espèce en ne APR es Emile Anfrie. — Le Puffin fuligineux. ? FE. Masse. — L'Utilitarisme et ses exceptions chez l Oiseau. LUE Roger Reboussin, — Retour de l’Hirondelle de fenêtre à sa DE ton prim Abbé A. Charruaud. — Le Diamant Ru et de Moineau de Ron Notes et Faits divers. se Protection des Mouettes (L. Ternier). Coloration masculine du plumage chez une poule faisane (Mme Boutall. Nichées successives de Passereaux Deus à même nid (CR, Van De 4€ A propos du Circaetus gallicus (Paul o 3 : Passage de Becs-croisés (Paul Paris). Les Becs- croisés dans dawSarthe Que Jamoureux) Extraits et Analyses. L” pa Les numéros 9 et 10 contiendront : Fe M. le Dr Alph. Dubois, PA ne l'espèce en Ornithologie (suite et fin): de M. A. Menegaux, Etude sur une collection. d'oiseaux de la Bolivie > de M. Raphaël Dubois, Sur les mœurs de la Pie- Grièch de M. l’abbé Charruaud, le Diamant mirabilis (fin) ; de M. Paul Paris, Sur le. Buzard Montagu ; de M. Roger Reboussin, Sur le jeune de l'Engouleyent d'Eu- rope ; de M. H. Giraudeau, Elevage de Pics en captivité :.de M. le baron de Beauquesne, Note au sujet des Canards bariolés ; de M. l'abbé ’Etoc, Les Oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids (suite); de M. A. Kirchner, Note sur l’arrivée et ‘le départ des hirondelles de fenêtre en 1908 ; de M. René Babin, (Description. du. Jeune mâ'e d'une espèce de Cinnyridae ; de M. Marcel Mourgue, MNidification. du Macareux moine dans les îles du golfe de Marseille ; et des notes et articles de. MM. A. Bouvier, Vte de Sibour, N. Mayer, Decoux, CHU P.. Marine Paul Poty, Lomont, F. Régnier, etc. 3 La reproduction des articles publiés Sue la Revue fee d'Omitolsie. est interdite, pa BUTS OUPORTANES Nous prions nos collaborateurs de nous fournir dès Vapparition des Le dans la Revue tous les renseignements complémentaires, ou même contradictoires, awils pourraient avoir sur les sujets traités. Ces-communications seront insérées dans le ou les plus prochains numéros qui suivront. Ces échanges de vue, oufre . aw’ils donneront au journai une vie plus active, auront, pensons-nous, POUr effet. . d'avancer l'étude des questions entamées, de compléter nids les monogra= phies esquissées, et surtout de mettre en relation entre eux les lecteurs de la Revue. id AD EeR Lien n: LIT pe CAR MT - US N° 8. 7 Décembre 1909. evue Française d'Ornithologie Seientifique et Pratique RÉFLEXIONS SUR L’ESPÈCE EN ORNITHOLOGIE parle Dr Alph. DuBors. On a longtemps cru que l’espèce est invariable, et que si l’on rencontre parfois des écarts, on doit les attribuer à des causes accidentelles. C’est sur ce prinéipe que nos prédécesseurs ont basé leur système zoologique. S'ils rencontraient un sujet qui différait plus ou moins de la forme {ype, ils ne le décrivaient comme espèce nouvelle que pour autant que ses caractères distinctifs ne permettaient pas de le confondre avec une espèce voisine, sinon ils le rapportaient à l'espèce dont il avait l’ensemble des caractères. Toutes les espèces décrites par Linné et par les naturalistes du commence- ment du x1x° siècle sont restées dans lanomenclature,saufles doubles emplois quin’étaient que des différences sexuelles ou d'âge, comme Muscicapa ficedula — . atricapilla, Ardea griseus = A. nycticorax, etc. Ces erreurs sont excu- sables, surtout à l’époque de Linné, car on les rencontre encore chez des auteurs plus récents. Ainsi, dans le genre Æclectus, de l’ordre des Perroquets, les mâles et les femelles ont été décrits comme espèces distinctes ; il y a en effet de quoi se tromper : les mâles sont verts et les femelles rouges, et cela chez les cinq espèces connues du genre. Ce n’est que depuis une vingtaine d'années que le Dr A.-B. Meyer, explorant certaines îles de l’archipel Indien, découvrit que les sujets dont la teinte dominante est rouge ne sont que des femelles. Rien d'étonnant si l’on découvre encore de pareilles erreurs, car lOiseau doit être étudié sur le vif et dans son pays, et l’on est loin de con- naître les mœurs de tous les oiseaux. N’avons-nous pas vu créer encore en 1878 un genre pour certaines femelles de Calaos. En 1831, C. L. Brehm inventa la sous-espèce ; mais celle-ci n’était pas comprise comme aujourd'hui, elle ne reposait généralement que sur de légères variations individuelles. Brehm poussa parfois la chose fort loin, ainsi pour le Pipit des prés {Anthus pratensis), ilreconnut onze sous-espèces : 1: Anthus stagnatilis Br., 2. A. danicus Br., 3. A. pratorum Br... 4. A. palustris Meisn., 5. À. alticeps Br., 6. A. tenuirostris Br., 7. À. musicus Br., 8. À. pires- cens Br., 9. À, lichtensteint Br., 10. À. desertorum Br., 11. À. montanellus Br., toutes, sauf une, découvertes en Allemagne (1). Ces exagérations furent cause que la sous-espèce ne fut pas admise à cette (1) C. L. Brehm, Naturg. Vôgel Deutschland, pp. 332-39 (1831). Le Gé) 3 ee AA PAS 114 Dr A: Dugois. — Réflexions sur l'espèce en Ornithologie époque, et il a fallu les démonstrations si éloquentes de Ch. Darwin pourla faire renaître. C’est à la fin de 1859 que parut la première édition De l’Origine: des espèces qui fut suivie quelques années plus tard par son non moins intéressant ouvrage intitulé De la Variation des Animaux et des Plantes. Dans les premiers temps, la doctrine de Darwin fut attaquée un peu partout, même par des savants de grande valeur, parce qu'on croyait y voir une atteinte au christianisme. Mais, insensiblement, elle fit des adeptes et trouva des défenseurs énergiques dans tous les pays ; aujourd’hui, les plus religieux doivent convenir que le darwinisme ne porte aucune atteinte à la religion. Voici, à cet égard, ce que dit l'abbé Guibert, supérieur de l’Institut catholique de Paris : «Il faut préférer des conclusions scientifiques certaines à une exégèse douteuse. Le premier chapitre de la Genèse contient des ensei- gnements religieux certains. La Bible et la science ne poursuivent pas le même but et n’emploient pas les mêmes procédés. La Bible ne peut être invoquée comme autorité sur les questions de sciences naturelles ; elle reflète seulement les idées qui avaient cours dans le milieu où les écrivains sacrés ont vécu (1).» C’est donc grâce aux travaux de Darwin que les naturalistes sont d'accord aujourd’hui pour reconnaître que l'espèce est variable dans l’espace et dans le temps. Ce savant n’était cependant pas le premier à émettre une pareille opinion, mais ceux qui l'avaient émise avant lui n’étaient pas suffisamment armés pour défendre leurs idées sur le transformisme ; en un mot, le sujet n’était pas mûr pour être défendu victorieusement contre les attaques de certaines autorités scientifiques et religieuses. Dès 1795, Et. Geoftroy-Saint-Hilaire pensa que toutes les espèces d’un même genre n’élaient que les diverses générations d’un même type. Mais c’est surtout Lamarck qui excita vivement l’attention en déclarant (1801-15) que tous les animaux, y compris l'homme, descendent d’autres espèces anté- rieures ; il subit cependant le sort réservé aux grands penseurs : l’opposition, le silence et l’oubli, jusqu’au moment où Darwin attira de nouveau l’atten- tion sur ce promoteur de la doctrine du transformisme. i En Angleterre, le professeur Grant exprima nettement, en 1826, que chaque espèce descend d’autres espèces et se perfectionne par des modifica- tions successives. En 1836, von Buck émit implicitement la croyance quelles variétés se transforment lentement en espèces qui deviennent alors inca- pables de croisement. Sans parler des botanistes qui défendirent une cause analogue, on peut encore citer le géologue belge d’'Omalius d’'Halloy (1846), Is. Geoffroy-Saint- Hilaire (1850), le Dr Freke (1851), Herbert Spencer (1852), le Rév. Baden. Powel (1855), Wallace (1858) et enfin von Baer et Huxley (1859), qui tous ont admis la variabilité de l’espèce. Mais c’est à Darwin que revient l'honneur d’avoir traité le sujet avec ampleur däns son ensemble et d’y avoir apporté de nombreux arguments irréfutables ; il n’a cependant fait que confirmer et développer la doctrine de Lamarck, à qui revient incontestablement la gloire, comme dit Hæckel, d'avoir élevé la théorie de la descendance au rang d’une doctrine scientifique. On admettait donc généralement la fixité de l’espèce, jusqu’au milieu du siècle dernier, appliquant ainsi Ja définition dé Cuvier : « une espèce est la réunion des individus descendant l’un de l’autre ou de parents communs, et de” ceux qui leur ressemblent autant qu'ils se réssemblent entire eux. » “0 Mais il est bien prouvé aujourd’hui que les individus d’une même espèce (1) Guibert, Traité des origines, pp. 19 et 20. Dr A. Duors. — Réflexions sur l'espèce en Ornithologie 115 ne sont pas toujours identiques dans toutes leurs parties car on observe souvent des déviations plus ou moins importantes, des partélés, qui peuvent se perpétuer par l’hérédité. Ces variétés sont généralement confinées dans certaines régions ; elles sont produites dans la série des temps par l’action continue des conditions climatériques ou par un genre de vie différent, et peuvent à la longue devenir des espèces parfaitement caractérisées. On peut dire, d’une manière générale, qu’une espèce est d’autant plus variable que son aire de dispersion est plus étendue. Il est facile de constater chez certains oiseaux, reconnus comme espèces distinctes, qu'ils descendent cependant d’un type commun. J'ai fait cette démonstration 1l y a trente-cinq ans pour certains Tangaras du genre Calos- piza ou Calliste (1) ; jai démontré par exemple que les C. brasiliensis, flavi- ventris, vietlloti et boliviana ont une même origine et appartiennent par conséquent au même groupe spécifique. k Notre moineau friquet (Passer montanus) nous offre une variation récente des plus curieuses. On sait que cet oiseau habite l’Europe, une grande partie de l’Asie, le Japon et certaines iles de l’archipel Indien. Les sujets d'Asie et du Japon ne diffèrent guère de ceux de l'Europe, mais ceux de la pres- qu'ile de Malacca et de l’ile de Java s’en distinguent d’une manière sensible, comme j'ai pu le constater par de nombreux spécimens : ils sont d’une taille plus petite et d’une coloration plus rousse surtout sur les flancs (2). Cette différence m'a engagé à admettre cette variété sous le nom de Passer mon- ianus var. Malaccensis (3). ; - Le Dr Bernstein dit que cet oiseau n’existait pas à Java, mais qu'il y a été importé par des Hollandais à la fin du xvrtre siècle ou au commence- ment du xix°. M. Vorderman, de Batavia, est du même avis et ajoute que ce Moineau est aujourd’hui très commun dans cette ville d’où il a gagné différents points de l’ile (4). Voilà donc une variété bien caractérisée qui s’est formée à moins d’un siècle ; mais ce qui est aussi intéressant à savoir, c'est qu’elle a modifié en partie ses mœurs: Le Dr Bernstein a constaté, en effet, qu'à Java, ce Moineau niche uniquement sous les toits et dans les trous de murailles, et surtout à l’intérieur des bambous qu’on emploie presque par- tout à Java dans la construction des toitures, si le diamètre de ces bambous est suffisant pour le nid ; pourtant les arbres creux ne manquent pas dans l’île, mais le Moineau n’en profite guère (5). Il est donc intéressant de noter que cet oiseau ne s’est pas seulement modifié au physique, mais qu'il a aussi parüellement changé de mœurs : au lieu de vivre dans les forêts qui avoisi- nent les champs, il passe sa vie, à Java, dans les villes et les villages et, de préférence, près des maisons habitées par des Européens. Il semble pro- bable que si, dans nos contrées, il habite la pléime campagne et les bois, c’est que le Moineau domestique, beaucoup plus robuste, l’a chassé du voisinage des habitations. (A suivre.) (A) Remarque sur la variabilité de certaines espèces du genre Calliste (Bull. de l’Acad. roÿ. de Belge. (2), t. XXXVIII, juillet 1874). (2) Les'individus de Malacca mesurent 415 millim., ailes 67 mm. : Ceux de Java 11 2 mm., ailes 66 mm. tandis que ceux d'Europe mesurent 130 mm, äiles 68 mm. Cette différence de taille est considérable pour un aussi petit oiseau. ta (3) A. Dubois, Faune ill. des Vert, de Belg., série des Oiseau®, À, p. 522 (1885); id. Synopsis &Vium, J, p: 597, n° 1960. 5 (4) Natuurk. Tijdschr. voor Nederl. Indie, XLIT, p. 51 (1882). (5) Jour. f. Ornithologie, 1861, p. 187. 4 dar Mat, “ni 116 F. Masse. — Z'Utilitarisme et ses exceptions chez l'Oiscan LE PUFFIN GRIS OU FULIGINEUX par Emile ANFRIE. J'ai eu l’occasion d'obtenir deux Puffinus fuliginosus (1) Strickland Set 9,. capturés à plusieurs milles au large du littoral de la Vendée, le 10 sep dernier, pendant une violente ten#pêle venant du Sud. Cette espèce ne se rencontre, ainsi que le Paffin majeur (Puffinus major (2) Faber), que très accidentellement sur nos côtes de France, el sa possession, surtout à l’état frais, peut être considérée comme une bonne fortune pour une collection d’amateur. Les deux exemplaires se ressemblent de fort près, leursrobes me paraissant au début de la seconde année, Taille O0 m. 45 à 46, envergure O0 m. 96 à 1 mêtre; plumage brun foncé terne lavé de grisâtre, légèrement moins foncé en dessous, avec la gorge plus blanchâtre ; l'extrémité des plumes (plus visible au dos et à la poitrine), est finement liserée en plus clair, ce qui caractérise le jeune âge (que vu le 1er septembre, je n’ose dire de première année). Les rémiges et rectrices, d’un brun un peu plus foncé que le manteau, ont le rachis noir et luisant, elles n’ont pas de bordures. Le bec est noirâtre en dessus et à la pointe avec les côtés et surtout la base d’un rougeâtre livide. Los Larses, y compris le doigt externe, sont brun-noi- râtre en dehors ; la face intérieure, les doigts médians et internes, ainsi que les palmures, d’un gris chair violacé. L'UTILITARISME ET SES EXCEPTIONS CHEZ L'OISEAU par Fernand MAsse. Lorsqu'on observe les oiseaux de notre faune (sauvages ou domestiques, mais vivant à l’état de liberté), on est frappé du caractère presque exclusi- vement utilitaire de leurs actes. On pourrait d’ailleurs faire une remarque analogue à propos des autres classes du règne animal, mais des observations ainsi généraliséés nous entraineraient hors du cadre de cette Revue. Arrêtons-nous donc aux oiseaux. Ceux-ci font preuve d’une activité inlassable. La durée du jour semble à peine assez longue pour leur permettre de mener à bien leur besogne. Sauf les exceptions dont il sera question tout à l'heure, nul déplacement, nul saut, nul coup d’aile, aucune attitude, aucun geste qui n’aient leur utilité immédiate. L’attaque et la défense, la recherche de la nourriture et le besoin de sécurité, la reproduction, enfin, sont les mobiles dont la succession ininterrompue constitue la vie — toute la vie — de l'oiseau et sa raison d’être. Le repos lui-même, malgré ses apparences négatives, demeure une altitude utilitaire au premier chef, et chez certaines espèces de la Sauvagine, par exemple, on se demande même à quelles heures et à quels endroits elle se trouve réalisée. (4) Puffinus griseus (Cr), 1788. 2) Puffinus gravis (O’Reïlly), 1818. F. Masse. — L'Utilitarisme el ses exceptions chz l'Oiseau 117 A première vue, certains actes des oiseaux peuvent paraitre d’une utilité contestable et procéder d’un simple besoin de mouvement. Dans la plupart des eas, il n’en est rien, et une observation un peu attentive permet de s’en assurer, Les randonnées immenses que les étourneaux, en essaims pressés, effectuent le soir au-dessus des marais, s’inspirent de la plus élémentaire prudence. Le vol de la bande entière s’abaisse et se relève soudain, tourbil- lonne et passe suivant un rythme dont l’unité déconcerte. La manœuvre se poursuit parfois pendant loute la durée du crépuscule. Puis, quand les oiseaux ont choisi leur abri nocturne et se sont bien assurés qu'aucun rapace ne les surveille, qu'aucun ennemi n’est à redouter, à l'heure où l’obsucrité presque venue permet à peine de distinguer ses évolutions, le volier, par excès de précaution, s’élève à perte de vue comme si, décidément, la place ne lui convenait pas. Il part à grand bruit et définitivement, semble-t-il. Alors, suivant une ligne d'approche soigneusement étudiée, les étourneaux reviennent en rasant le sol, ondulent au-dessus des herbes et des buissons qu'ils frôlent, et brusquement, en sourdine, se posent au plus épais des roseaux qu'ils ont choisis pour leur halte de nuit, Les canards et congénères ne rusent pas pour se poser sur un étang. Mais si celui-ci comporte de nombreux fourrés de Jones et de roseaux, si des arbus- tes, des buissons, des couverts surmontent des rives propices aux embûches, les canards tournent, tournent, longtemps parfois, au grand désespoir du chasseur ; ils tournent en serutant chaque buisson, chaque touffe, chaque abri susceptible de dissimuler un ennemi ; ils tournent d'autant plus haut que la végétation est plus élevée, et ne se posent enfin — quand ils se posent — qu'après s'être assurés qu'aucun danger ne les menace. Sur les grands espaces nus, au contraire, sur l’immensité des baïes que leur vue peut embrasser d’un seul regard, ils se posent directement, presque sans tourner. Parmi les échassiers, il arrive aussi que la bécassine tourne fort longtemps avant de se poser. Mais, moins méfiante, ou comptant sur la rapidité de son vol, elle semble s'inquiéter à un degré moindre de sa sécurité et rechercher surtout la banquette propice où puisse s’enfoncer son bec tendre. Sur le littoral, on voit au loin des bandes d’échassiers, courlis, pluviers et autres coureurs de grèves, s’enlever sans raison apparente et se reposer plus loin. C’est que le flot arrive et recouvre leur garde-manger. D’autres se con- tentent de reculer pas à pas devant la mer montante et de recueillir les provisions qu’elle leur apporte. Un observateur remarquait un jour des vanneaux qui, en guerre contre les lombrics d’un champ limoneux, s’enlevaient soudain sans être dérangés, disparaissaient derrière un pli de terrain voisin, restaient absents quelques instants, puis revenaient harceler les lombrics. Ce manège s’étant renouvelé plusieurs fois, l'observateur voulut savoir à quoi s’en tenir et alla s’embus- quer derrière un rocher dans la direction que prenaient les oiseaux. Il les vit bientôt arriver et se mettre à leur toilette dans une petite source, déta- chant méticuleusement, grâce à ce lavage, la terre grasse dont leurs becs et leurs pattes étaient souillés. Is repartirent aussitôt à leur besogne. Souvent, lorsqu'on ruse derrière des buissons ou des touftes d’herbes pour approcher des vanneaux, on remarque que de temps en temps, un d’entre eux s'élève d’un coup d’aile jusqu’à trois ou quatre mètres du sol et se repose aussitôt. Caprice ? Du tout. C’est une sentinelle qui jette un coup d’œil aux environs. Avez-vous été découvert ? Inutile d’insister ; toutes vos pré- cautions demeureront vaines. Les vanneaux ne s’enfuiront peut-être pas de suite, mais ils n'y manqueront pas dès que votre proximité leur paraîtra dangereuse. m4 . Les corbeaux, chaque matin, passent presque à heure fixe, se rendant aux DER AT. 118 F. Masse. — 2’Uitilitarisme et ses exceptions chez l'Oiseau . champs ; le soir, ils font le même trajet pour regagner les grands arbres. Le rapace qui plane, presque impercepüble au haut des airs, le busard qui bal méthodiquement un champ de blé au ras des épis ; le pic, ce prodigieux acrobate, qui se hisse le long d’un arbre ; l’hirondelle et le martinet au vol inlassable ; le goéland et le sterne qui cabriolent pendant des heures au- dessus du port ; laguassière, ce passereau qui s’immerge et se promène au fond de la rivière ; le sizerin et la mésange qui courent, la tête en bas, le long des brindilles, tous, eux et tant d’autres dont les mouvements et les attitudes peuvent nous paraître bizarres ou inutiles, travaillent dans un but respec- tivement identique : la recherche des moyens de subsistance. Les tourterelles qui se poursuivent ; la bécassine qui se perche, puis descend en chantant ; le moineau qui étale ses pennes caudales, ébouriffe son plumage et laisse pendre les ailes en sautillant ; le canard qui élève, puis abaisse verticalement le cou suivant un rythme lent ; le pigeon qui se con- fond en salutations et en piroueltes devant sa pigeonne, témoignent ainsi lardeur de reproduction qui les anime. Il serait fastidieux de multiplier les exemples. Geux-là suffisent à montrer que dans la vie de l'oiseau, chaque geste a son intérêt ou sa nécessité. Si nous cherchons des exceptions, nous constatons aussilôt leur rareté par la difficulté que nous éprouvons à en trouver. J’en avais dressé une liste d’abord assez longue qu’une observation plus minutieuse réduisit de façon considérable. Après avoir éliminé les querelles de voisinage, certains besoins d'hygiène et d’autres causes futiles, sans doute, mais qui n’en sont pas moins inéluctables dans la vie de l’oiseau, je ne trouve plus sur ma liste que quatre noms : le pigeon domestique, l’alouette, la bergeronnette et la corneille. s Le pigeon et l’alouette, en accomplissant certains actes, semblent éprouver un plaisir — j’oserai dire purement sportif. En dehors de ses randonnées aux champs et du toit à la cour de ferme, le pigeon vole pour le plaisir de voler. En se plaçant dans un lieu d'observation bien choisi, d’où Pon puisse suivre les évolutions des pigeons, soit en bandes plus ou moins nombreuses, soit d’un couple, soit même d’un individu isolé, on s’aperçoit que ces oiseaux n’ont vraisemblablement pas d’autre but que le mouvement. Pendant des heures entières parfois, ils passent et repassent en plein vol au-dessus du village, suivant un trajet quasi identique qui les ramène fréquemment dans le voisinage de leur perchoir de prédilection. Là, quelques individus se détachent et s’arrêtent, sans doute pour prendre un peu de repos. Après des évolutions de nombre variable, le volier repasse ; ils le rejoignent pendant que d’autres viennent les remplacer. Dans la cour voisine d’une maison que j'habitais précédemment, se trouvait un grand poirier, perchoir favori d’une tribu de pigeons. Pendant la belle saison, il m'était permis d'observer presque quotidiennement le manège que je viens de signaler. La gentille alouette avec son tire lire, Tire lire à liré, et tire lirant, tire Vers la voûte du ciel ; : Aïnsi s'exprime le poète qui, longtemps avant nous, observa le charmant oiseau dans sa griserie de lumière, de chansons... et de sport ascensionnel. À cette montée verticale de l’alouette vers le ciel, il est impossible en effet de découvrir d’autre motif que le plaisir qu’elle en éprouve. Il ne peut être question de recherche de subsistance, puisque souvent l’alouette se repose et continue à picorer à l'endroit même d’où elle s’est élevée. Et comme cette ascension se produit pendant toute l’année, elle n’est pas non plus une R. REBOUSSIN. — L’Hirondelle de fenêtre et sa nidification primative 119 manifestation d’ardeur analogue à celle qu’on observe chez certains oiseaux à l’époque de la reproduction. Jusqu'à preuve du contraire, on peut donc dire que fréquemment le pigeon vole et que l’alouette s’élève pour le seul plaisir de voler et de s’élever. Les bergeronnettes affectionnent au posé un mouvement bien connu qui a fait donner à certaines espèces le nom de hochequeues. Là, pas d’explica- tion plausible, car on ne saurait mettre en avant des exigences d’équilibre, ainsi que c’est le cas pour d’autres genres. Faut-il y voir un tic généralisé? Peut-être. J'avais déjà rangé dans cette catégorie les mouvements de cou d’ar- rièreen avantqu'onremarquechezla poule d’eau;lafoulqueet quelques grèbes, pendant qu'ils nagent. Maïs ces mouvements peuvent être déterminés par une situation particulière du centre de gravité dont ce déplacement rythmé faciliterait la progression. C’est probablement le cas pour de nombreux gallinacés chez lesquels la marche détermine un mouvement analogue. Enfin les corneilles. À certains jours, celles-ci se réunissent en bandes nombreuses et se mettent à décrire dans le ciel des orbes d’amplitude et d'altitude variables, généralement à une hauteur de 100 à 200 mètres, mais au-dessus d’un même point. Parfois aussi, les oiseaux se laissent choir jus- qu’à une cinquantaine de mêtres du sol, puis reprennent l’ascension en déceri- vant de nouveaux orbes. Cela dure souvent une heure et plus. A la campagne, on prétend qu’il faut voir là un signe de mauvais temps probable. J’ai déjà remarqué cette coïncidence sans y rencontrer toutefois la régularité carac- téristique de cause à effet. Et là encore, comme pour la bergeronnette, il faut conclure par une hypothèse ou par un-simple aveu d’ignorance. Cette liste de quatre genres, d’autres observateurs pourront sans doute l’étendre, la compléter. Dans cet ordre d’idées, le cri des oiseaux prête à des remarques non dénuées d'intérêt. J°y reviendrai peut-être quelque jour. RETOUR DE L'HIRONDELLE DE FENÊTRE A SA NIDIFICATION PRIMITIVE par Roger REBOUSSIN. La nidification naturelle des Hirondelles de rocher et des Hirondelles de rivage est un fait connu. Celle du Martinet noir également. Mais en ce qui concerne l’Hirondelle de fenêtre et l’ Hirondelle de chemunée, les faits de retour à la nidification primitive nous échappent. C’est seulement dans les falaises crétacées bordant la Seine, entre Harfleur et Tancarville (Seine- Inférieure), que j'ai pu constater, à Oudalle, particulièrement, une petite colonie d'Airundo dénommées urbica depuis si longtemps, nichant sous les encorbellements naturels que leur offraient les roches. Là elles construi- saient des nids absolument semblables à ceux que nous voyons dans nos villes. mais avec une boue tellement grise, provenant de l’effritement de la falaise, que ces constructions, placées entre 6 et 10 mètres de hauteur, se fondaient dans l’ensemble de la roche au point d’y être admirablement dissi- mulées. Pour l’hirondelle de cheminée, le fait analogue m'est absolument inconnu. De même pour les Hirondelles de rocher et de rivage, et pour le Martinet i 120 A. CHARRUAUD. — Le Diamant merveilleux et le Moineau de Gould: relaté,. En ce qui concerne Airundo domestica, j'appelle tout particulièrement Pattention de l’heureux observateur collaborant à notre Revue, qui pourrait nous citer ce fait, je crois inconnu. J’ajouterai que la colonie d’Æirundo urbica dont je fais plus haut mention était là dans son milieu d’élection le plus primitif, car les insectes des marais bordant la mer leur offraient une ample provende et c’est d’ailleurs le plus souvent aux abords de l’eau que se plaisent ces oiseaux. D’autre part, J'ai remarqué leur rareté et même leur absence sur bien des étangs. À Oudalle, celles-ci étaient dans un endroit solitaire, et ailleurs je les ai très rarement vues s’éloigner dans les endroits peu fréquentés — conséquence de leur nidificalion habiluelle. — D’autres colonies retournant aux conditions primilives de midification seraient-elles connues ? LE DIAMANT MERVEILLEUX (Poephila murabilis) et le MOINEAU DE GOULD f{Chloebia gouldiæ) par M. Pabbé A. CHARRUAUD (su'te) MŒuRsS ET HABITUDES. — A l’état libre, disent les naturalistes, les Poé- philes (Goulds et Mirabilis) vivent en bandes dans les spring plains, ou plaines arrosées par des sources nombreuses et couvertes de graminées dont ils mangent les légères semences, parmi les jones et les roseaux qui croissent dans les marais et sur les rives des cours d’eau. Ils se nourrissent aussi des graines de ces plantes qu’ils ramassent à terre ou qu’ils détachent des épis en grimpant aux liges. Sous ce rapport, assure Brehm, les Poéphiles riva- lisent d’agilité avec les mésanges. D'un naturel peu sauvage, on les voit assez souvent s'approcher des fermes, errer dans les jardins et pénétrer jusque dans l’intérieur des villes. Sans être migrateurs dans la vraie acceplion du mot, ces oiseaux se livrent parfois à des excursions plus ou moins étendues. C’est ainsi que le Diamant Merveilleux qui avait été découvert en 1833 dans la presqu’ile de Cobourg, n’y reparut qu’en 1845 et n’y fit qu’un court séjour. Enfin — toujours d’après les mêmes observations— ces oiseaux varient beaucoup la forme et l'emplacement de leur nid : les uns le construisent près du sol, dans les touffes de roseaux ; d’autres l’établissent sur les branches des arbres. | En captivité, c’est-à-dire en grande volière plantée d’arbustes où l'oiseau peut, sans être gêné, suivre les impulsions de son instinct, les mœurs et habitudes du Poéphile diffèrent sensiblement de celles que nous venons de décrire. Loin d’être vif, agile et remuant, ce passereau se montre d’un calme, d’une mollesse et d’une apathie remarquables. Jamais on ne le voit sautiller de branche en branche, voleter de buisson en buisson, et moins encore esca- lader les tiges de roseaux ou de bambous qui sont à sa portée. Au contraire, c’est presque lourdement qu’il se pose sur son rameau, choisi toujours à mi- arbuste, parmi les moins feuillus et les plus ensoleillés. Et là, s’il se croit à l'abri des brimades et des turbulences de ses compagnons de captivité, tout CT URL) A. CHARRUAUD. — Le Diumant merveilleux el le Moineau de Gould 121 aussitôt Poéphile dresse sa tente, s’installe le plus commodément possible, s’accouve, ferme l'œil et... s'endort. Et il dort conseiencieusement, seigneur Poéphile, ou du moins il paraît dormir avec sa jolie tête indolemment appuyée sur l’épaule, sa poitrine lilas gonflée de volupté sous les chaudes caresses du soleil, ses pattes fines et roses emmitouflées dans le duvet soyeux de son ventre doré... Regardez-le, ce n’est plus un oiseau aux ailes frémissantes, avide de mouvement et d'espace : c’est une fleur fixée à sa tige ; c’est un diamant serti dans un chaton de ver- dure, offrant l’inertie de la pierre précieuse et jetant comme elle un-éclat chatoyant et diapré. Combien de temps gardera-t-il cette attitude somnolente ? Peut-être quelques minutes seulement, peut-être une demi-heure et plus encore. Si rien ne vous presse, attendez, et {ôt ou tard vous verrez la fleur se mouvoir sur sa tige, la pierre précieuse s’agiter dans son écrin, le diamant ailé faire acte d’être vivant et animé. Attention ! le bel endormi se réveille. C’est le moment où Poéphile va déployer toutes ses grâces, étaler tous ses atours et vous donner en même temps un spécimen de sa virtuosité, Voyez-le fièrement campé sur ses pattes, la tête haute et l’œil brillant, le cou tendu et la gorge tremblotante : tout son corps vibre comme sous l’em- pire d’une sublime inspiration lyrique. On dirait un oraele vaticinant sur son trépied, ou bien un dieu célébrant sous une forme d’oiseau la gloire et les délices de l’'Empyrée : c’est Poéphile qui chante sa beauté ou peut-être ses amours. Hélas ! l'effet obtenu est loin de répondre à l'effort produit, ni le ramage ne vaut le plumage. Ce chant n’est qu’une ombre de chant, ou pour mieux dire, qu'un gazouillement filé, sans méthode et sans art, plus léger que le bruissement du feuillage sous le souffle du zéphir, plus faible que le susurre- ment du ruisselet courant sur le cailloutis de son lit, On le devine plus qu'on ne l'entend. Et c’est dix fois, vingt fois le jour que, perché sur sa branchette, Poéphile vous donnera le même spectacle en deux actes : le Sommeil et le Réveil, celui-ci agrémenté de l’ariette déjà décrite. La pièce étant de sa nature peu fertile en incidents, tout son intérêt réside dans le costume du personnage, dont la richesse éclate vigoureusement au milieu de décor sombre de la verdure, et aussi dans. la mimique qui accompagne la chanson. Mais que Partiste soupire un épithalame ou qu’il entonne un hymne au roi Soleil, on peut être sûr que sa dernière note s’éteindra dans un bâillement, Ah! qu'il est doux de ne rien faire !.… Comme tous les oiseaux qui vivent de graminées, le Poéphile descend souvent à terre. Il sy meut lentement et sans grâce, procédant par petits sauts, le corps légèrement penché en arrière et le bout dela queue trainant sur le sol. Sa promenade pédestre est de courte durée, à moins qu’il ne soit retenu par l’appât d’une friandise : gerbe de poa ou de fétuque ovine, touffe de mouron, grappe de mil blanc à l’état laiteux, toutes choses dont il se délecte et qu'il dispute à ses voisins en poussant de petits cris et en leur donnant de petits coups de bec, toujours inoffensifs. Le jabot plein, notre flesmatique oiseau gagne d’un bond l’arbuste le plus rapproché, se branche de son mieux et se replonge dans sa splendide somnolence. Pour toutes ces raisons, quelques observateurs superficiels traitent le Poéphile de «lourdeau ». Il serait plus juste de le qualifier de «dormeur ». On peut aimer la sieste avec excès sans être pour cela dépourvu d'élégance et de 122 A. CHARRUAUD. — Le Diamant merveilleux et le Moineau de Gould finesse dans les formes, de légèreté et d’agilité dans les mouvements: Or, c’est précisément le cas de notre australien. À une cerbaine heure de la journée, — le soir, avant Île coucher du soleil, et à une certaine époque de l’année, — durant Ja période de l accouplement, Poéphile 5e réveille pour de bon et, sans témoigner l’agilité sautillante de piusieurs de ses congénères, il n’en manifeste pas moins une vivacité de bon aloi, laquelle contraste agréa- blement avec sa torpeur habituelle. L’oiseau se livre alors à des ébats char- mants, à de grandes envolées qui embrassent la volière dans toute sa lon- gueur. D'un élan prompt et soutenu, il va, il vient, il retourne et il revient, rapide comme une flèche, léger comme une navette de lisserand, suivant toujours la même ligne droite et prenant toujours son point d'appui sur la même branche ou le même perchoir. Si plusieurs mâles, et à plus forte raison, plusieurs couples vivent ensemble, la scène n’en est que plus animée, et le spectacle devient tout à fait féerique à à l’heure où le soleil couchant emplit la volière de sa poussière d’or. Ce sont alors des jeux de lumière indescrip- tibles, de merveilleuses combinaisons de couleurs où le rouge, le noir, le blane, le violet, le jaune, le vert et le bleu tour à tour se détachent, se fondent, s’harmonisent, se complètent ou se repoussent dans un pêle-mêle éblouis- sant. On dirait une bataille de fleurs engagée par des mains invisibles. ACCLIMATEMENT. — La beauté est délicate est fragile. À défaut d’autres preuves, Poéphile serait là pour en témoigner. De tous les oiseaux exotiques, il est celui qui cause le plus de déboires, de désenchantements douloureux, Aujourd'hui, il brésille et fréulle, avec quelles grâces ! vous le savez : demain, il ne sera plus qu'un inerte flocon de plumes, brillant jouet des vents. C’est à bon droit qu'on appliquerait à cet oiseau le mot connu de Shakespeare : Frailty, ty name is. Poëphila ! - Car, c’est un fait que ne sauraient infirmer certains cas de rusticité excep- tionnelle, nul autre volatile ne passe de vie à trépas avec plus d'élégance et de soudaineté, et chez aucune autre espèce le mort ne prélève un plus large tribut. Le regretté marquis de Brisay, dont on connaît la compétence en matière d'élevage et qui a laissé un tableau si saisissant des pertes subies par les éleveurs de sa génération, découragé lui-même, nous écrivait en octobre 1907 : « Après maintes tentatives toujours infructueuses, j’ai renoncé définitivement aux Goulds et Mirabilis. Un nombre incalculable d'individus sont morts chez moi. Leurs cadavres jonchaient ma volière comme le sol d’un champ de bataille. » Et M. le baron de Saint-André nous avouait qu'avec ces oiseaux il avait dépensé plus de mille francs... pour le roi de Prusse. Que d’autres amateurs ont poussé les mêmes gémissements !.. La cause de cette mortalité aussi effrayante qu'onéreuse ? Elles sont multiples. Au premier rang, il convient de placer le changement de climat qui altère si profondément les constitutions même les plus robustes. Ce n’est pas impu- nément qu’ un être vivant, plante ou animal, passe sans transition du pays où il est né dans un autre de température différente. Son organisme y subit bientôt une crise que des soins minutieux d'hygiène ne parviennent pas toujours à enrayer. Cette influence de l’atmosphère est d’autant plus délétère qu’elle s'exerce sur un corps affaibli déjà par les fatigues et les privations d’un long voyage: Entassés dans des cages trop étroites, nuit et jour ballottés au gré ‘des flots, exposés à tous les vents, respirant un air chargé des émanations des charbons et des huiles des machines, obligés de se nourrir avec des graines souvent humectées d’eau de mer et toujours imprégnées de leurs déjections.. (Lout cela nous l’avons vu de nos propres yeux), de pauvres petits oiseaux ne Nos. Le che ot ne Le Ce nd Ce nt SE A CHARRUAUD. — Le Diamant merveilleux et le Moineau de Gould 128 peuvent arriver au port que dans le plus pitoyable état. On se demande par quel miracle ils ont conservé un souffle de vie. : Un grand nombre vivent cependant, mais beaucoup ont contracté pendant la traversée les germes d’une maladie qui éclatera tôt ou tard. Naturelle- ment ceux-c1 seront les premières victimes : l'humidité, le vent, les change- ments brusques de température auront bientôt raison des autres. Mais, direz-vous, le Poéphile n’est pas le seul oiseau importé ; nombre de ses congénères passent par les mêmes épreuves et cependant se montrent plus résistants ? C’est vrai. Aussi faut-il ajouter à tous ces principes mor- bides, à ces diverses causes d’affaiblissement et de mort celles que nous avons signalées en commençant, c’est-à-dire une complexion extrêmement délicate et une fragilité excessive. Là où tel autre Diamant triomphe, le Poéphile succombe, voilà tout. Les causes étant connues, déerivons les effets. Le plus stupéfiant, parceque foudroyant, c’est la mort subite. Avec toutes les apparences d’une bonne santé, le plumage lisse et Pattitude pleine de gaieté et d’entrain, soudain l’oiseau chancelle et tombe inanimé. Nous avons perdu ainsi plusieurs sujets presqu’au lendemain de leur arrivée de chez le marchand. Répétons que rien ne faisait prévoir ce tragique dénouement. D'ordinaire la mort agit plus lentement, mais non moins sûrement. Un beau jour, l'oiseau se met à dormir, cette fois avec la tête sous l'aile et les plumes ébouriftées. La coloration de son bec est passée du rouge vif au rose très pâle. Sa respiration est oppressée, presque haletante. Il recherche le soleil et grelotte à l’ombre du nuage qui passe. Il entre en plein dans les mangeoires, y séjourne et salit les graines de ses déjections. Celles-ci sont blanches, glaireuses et gluantes et restent en partie collées à l’orifice de l’anus. Le malade ne s’enlève que péniblement, se laisse approcher de très près el se dérobe à peine à la main tendue pour le saisir. On sent que la vie se retire peu à peu de ce petit corps qui n’a plus que la peau et les plumes. » Entérite, pneumonie, empoisonnement du sang, fatigue et faiblesse ? Nous ne savons. L'oiseau meurt, cela est certain. Auraït-on pu le conserver ? Oui, si, en parfait état de santé à sa sortie de l’oisellerie, il avait été soumis aussitôt à un acclimatement rationnel et gradué. Voici la manière de s’y prendre. 10 Se garder, même en été, de lâcher en volière ouverte tout Poéphile nou- vellement importé. Gomme une plante des tropiques, cette fleur empennée demande à être tenue sous cloche. A cet effet, une petite volière vitrée, munie d’une double porte, l’une grillagée et jouant en dedans, l’autre à carreaux, bien entendu, et s’ouvrant sur un jardinet planté au moins d’un arbuste, convient parfaitement. Le sol doit être couvert d’une bonne couche de sable fin sur lequel on dispose un ou deux petits tas d’écailles d’huîtres écrasées. Il est prudent de laver au préalable les écailles, et même d’en brosser la face convexe afin d’en enlever la vase et autres impuretés adhé- rentes. C’est dans ce buen retiro que le nouveau pensionnaire devra passer sa première année de captivité et effectuer au moins une mue. En été, et même en hiver, s2 le temps est absolument calme et le soleil radieux, aux heures les plus chaudes de la journée, la porte vitrée sera ouverte, l’autre fermée : moyen très simple de renouveler l’air de l’intérieur sans que la température en soit sensiblement modifiée. Mais l’amateur se fera une loi sévère de ne jamais céder à la tentation de voir son Diamant folâtrer dans le jardinet, sauf pourtant durant la période de la canicule, et encore à la condition qu’aueun vent ne souffle et que le ciel soit d’une limpidité parfaite. : 2 Après deux ou trois jours de repos, purger le Poéphile avec une décoction de graines de lin additionnée aux trois quarts d’eau pure et bouillie. C'est 124 Notes et Faits divers aussi l’eau bouillie qui sera la boisson ordinaire pendant les trois premiers mois. Mais rien n'empêche de prolonger indéfiniment ce traitement purement préventif. Quant à la lisane purgative, son usage est limilé à ‘une durée de quarante-huit heures. Il est bon d'y recourir de temps en temps. 3° Servir une nourriture à la fois rafraîchissante, substantielle et variée. Donc, verdure en abondance et graines de premier choix. Les Puéphiles, étant essentiellement granivores, ne mangent pas d'insectes. Quelques-uns cependant finissent par accepter l’œuf de fourmi et tous s’habituent très facilement à une pâtée à base de jaune d’œuf dur. Nous conseillons vivement l’emploi de la « Provende armoricaine », inventée par M. F. Mérel, 63, rue Chauveau, Neuilly-sur-Seine. Ce produit est composé de plusieurs sortes de graines finement broyées, de phosphate de chaux et de poudre de viande des- séchée. Pour faire la pâtée, on prend trois parties environ de « Provende » et une de jaune d’œuf. Le tout est jeté au fond d’un bol et intimement mêlé par la pression des doigts. Pas d’eau, qui provoquerait la fermentation, l'œuf donnant d’ailleurs à la masse l’onctuosité nécessaire. On comprend aisément combien un aliment si riche en principes nutritifs fortifie les oiseaux, facilite leur mue et seconde leurs dispositions à se reproduire. Les Poéphiles aiment aussi le pain au lait, plat qui varie agréablement et confortablement leur régime. C’est avec de telles précautions et de tels soins que les Goulds etles Mirabilis s’acclimatent et s’enlrainent pour braver avec le maximum de forces le minimum de dangers. Car, ne l’oublions pas, pour si bien acclimaté que soit un Poéphile, il n’en reste pas moins le plus délicat des oiseaux. Les premiers produits eux-mêmes sont presqu’aussi sensibles au froid, et surtout à l’humi- dité et aux vents que leurs propres parents. Seuls, les individus de la seconde génération montrent une résistance égale à celle de nos volatiles indigènes. (A suivre.) NOTES ET FAITS DIVERS M. Eugène Simon a été élu à l'unanimité membre de l’Académie des Sciences, pour la section d’Anatomie, dans la séance du 22 novembre dernier. La Revue Française d'Ornithologie, que le savant arachnologue et trochiliste a été l’un des premiers à encourager de sa sympathie et de sa science, est heureuse de lui adresser ses chaleureuses félicitations. La protection des Mouettes et Goélands. — Le Roi des Belges vient de prendre un arrêté daté du 25 octobre dernier, publié le 7? novembre, et ainsi conç: : « Article premier. — Il est défendu en tout temps, de prendre, de tuer ou de « détruire, d'exposer en vente, de vendre, d'acheter, de colporter ou de trans- « porter des goélands, des mouettes et des sternes ou hirondelles de mer. « Art. 2. — Les dispositions de nos articles 7, 8 et 11 de notre arrêté du « 15 août 1906 sont rendues applicables aux oiseaux précités. » En France, le Congrès de la Chasse tenu en 1907 avait émis un vœu tendant à la protection de ces oiseaux. Ce vœu est demeuré stérile. Les Belges se sont émus des massacres de mouettes opé:és sur leurs côtes. Quelques naturalistes et chasseurs consciencieux ont mené une campagne qui a Notes et Faits divers 125 triomphé de l'opposition de quelques chasseurs, qui ont peut-être trouvé exces- sive la protection absolue accordé?, non pas aux mouettes et aux sternes, mais aux goélands. Ces derniers sont nuisibles dans les pays de nidification des oiseaux de mer. Ils sont de grands destructeurs d'œufs. Quoi qu'il en soit, la mesure prise en Belgique est excellente et il serait désirable de la voir faire l’objet d’un semblable arrêté en France, avec une tolérance, toutefois, en ce qui concerne les goélands qui sont nuisibles et... comestibles pour les populations de pêcheurs. Louis T£RNIER. Coloration masculine du plumage chez une poule faisane (Thaumalea picta). — Une femelle de faisan doré que je possède depuis 8 ou 9 ans, et qui, chaque année, a couvé quelques-uns de ses œufs et élevé des poussins, a poussé, à la mue de septembre 1908, les plumes du mâle, tête dorée, collerette et longue queue. Aussi n'a-t-elle point pondu cette année. Elle a revêtu en juin un plumage plus beau que celui de l’an dernier : poitrail feu, plumes vertes aux ailes, etc. Je suis sûre qu'il y aura à peine de différence entre elle et le mâle. Evidemment c’est un effet de la vieillesse. Madame BourTaz. Nichées successives de Passereaux dans le même nid. — Comme suite à la note de M. Paris, parue dans l’avant-dernier numéro de la Revue Française d'Orni- thologie sur les Pass2riformes faisant deux couvées dans le même nid, j'ai ob- servé cette anné2 un Gobe-mouche gris (Muscicapa grisola Linn.) qui mena à bien deux fois consécutivement sa nichée dans un abricotier en espalier contre le mur de mon jardin. Ch. Van KEMPEN. À propos du Circaetus gallicus (Gmelin). — Dans une note très intéressante sur le Circaëtus gallicus (Gmelin), parue dans le sixième numéro de la Revue Fran- çaise d'Ornithologie, M. Vaucher s'étonne de me voir signaler des nichées excep- tionnelles de deux et trois petits chez cet oiseau. Je n’ai, en effet, pas observé moi-même ces couvées, n’ayant personnellement jamais vu plus d’un œuf ou petit dans le nid du Jean-le-Blanc, encore relative- ment commun dans nos régions, malgré la chasse stupide qu’on lui fait. J’ai trouvé signalée la première de ces nichées, celle du Mont-Affrique, dans les journaux de la réoion pour le 8 juin 1892 et ce fait se retrouve indiqué dans les notes manuscrites du D' Marchant qui connaissait bien cet oiseau. L'observation des autres, émanant de chasseurs assez versés en ornitholosie, m'a donc moins étonné, Degland et Gerbe admettant d’ailleurs que parfois le Circaëte pond jusqu’à trois œufs. Il se peut cependant qu'il y ait eu erreur d’espèce, les grands rapaces ne manquant pas en Côte-d'Or; c’est ce que pourront peut-être éclaircir des obser- vations ultérieures. Paul Paris. Passages de Becs-croisés. — Dans le sixième numéro de la Revue, M. Hell- mayr signale la présence de grandes bandes de Becs-croisés en Allemagne, en Autriche et en Angleterre. J'ai, cette année, entendu en Côte-d'Or des Becs-croisés (Loxta curorrostra L.) vers le milieu du mois d’août et très fréquemment depuis cette époque (je viens de recevoir de Dijon un jeune mâle [18 octobre]); j'en ai également entendu dans l'Aube à la fin du même mois d’août. Dans ces départements, le Bec-croisé est de passage irrégulier et n’avait pas été observé depuis trois ou quatre ans. Fin septembre j’ai eu entre les mains deux mâles et une femelle tués dans la Haute-Saône et le 11 octobre j’en ai vu une bande sur un Pinus strobus dans Autun, Paul Paris. és RbtA cles 126 Extraits, Analyses et Comptes Rendus Les Becs-croisés dans la Sarthe, — Le Bec-croisé se montre de temps en temps dans notre département, mais ses passages sont très irréguliers, tant au point, d2 vue des époques auxquelles ils se produisent qu’au point “de vue du nombre de ces oiseaux. Sans entrer dans le détail des différentes apparitions de Becs-croisés dans notre pays au cours des années écoulées (les observations sur ce sujet ont été signalées par M. Gentil dans son Znoentaire général des Observations ornitholo- giques sarthoises, 1800-1905), mais seulement pour faire suite à la précédente note de M. Hellmayr, je me contenterai de signaler mes remarques au cours de cette année. J’ai observé à Etival-lès-Le Mans plusieurs sujets_les 8 et 9 juillet et un sujet isolé le 20 septembre ; enfin le 14 octobre, aux environs de Torcé, un vol de six à huit individus. Les divers sujets qui font partie de ma collection et ceux que j'ai pu me pro- curer à différentes époques pour les céder à divers collectionneurs appartiennent à l’espèce ordinaire (Loæia curvirostra). Abbé E. LAMOUREUX. EXTRAITS, ANALYSES ET COMPTES RENDUS"- In Auk. Janvier 1909, p. 10-12. 2 Le nid du Jaseur de Bohême. — Anderson (Rudolph M.) décrit un nid du Jaseur de Bohême (Bombycilla garrulus), trouvé par lui le 10 juin 1908 non loin de la Rivière des Esclaves, à quatre milles au sud de Fort-Smith (6° parallèle de latitude nord). Il était placé au sommet d’un pin (Pinus bankstana), à 45 pieds du sol, adhérant au tronc de l’arbre et supporté par deux petites branches à peu près hori- zontales et quelques rameaux latéraux de ces branches. Le pin était éloigné d’au moins vingt pieds des arbres qui l’entouraient et ses plus basses branches étaient à vingt pieds du sol. Ce nid mesurait 6 pouces 1/2 en diamètre extérieur et 2 pouces 1/2 à l'intérieur : sa hauteur était de trois pouces, et sa profondeur de 1 pouce 1/2. Il était composé à l'extérieur de petites branchettes sèches de pin lâchement arrangées, et en partie recouvert de mousses d’un vert pâle et de petites touftes de fibres végétales, blanches et cotonneuses. L'intérieur du nid consistait en herbes fines, en fine mousse noire laineuse et en quelques touffes de coton blanc très doux. Du reste ce nid était si habilement recouvert de mousse semblable à celle qui végétait sur les branches de l'arbre, que M. Anderson avoue qu'il ne fut assuré qu’il avait vraiment trouvé un nid que lorsqu'il eut jeté les yeux dedans. I1 contenait six œufs ayant subi moins d’un jour d’incubation. Couleur : fond: bleuâtre pâle tournant au cendré avec de petites mouchetures rondes noires éparses et des taches d’un pourpre pâle obscur irrégulièrement répandues sur toute la surface de la coquille, mais plus abondantes au gros bout. L’un de ces œufs était beaucoup. moins marqué que les autres, les taches étant presque absentes du gros bout. Dimensions des œufs (mill.) : 23,5 x 18 ; 23,4 x 18 ;, 24 x 17; DO 19 5 0 SOU EMI RRLS ST 7 Û P. 19-36. L’immobilité'instinctive chez les oiseaux. — Pour M. William Palmer le caractère psychique dominant du mimétisme est l’immobilité à l’approche d’un danger connu ou probable. L'immobilité est aussi d’un grand secours dans le mimétisme offensif. Le poisson s'enfuit lorsqu'il aperçoit l'ombre mouvante du héron qui suit le bord de l’eau. L’immobilité de l’oiszau rigide au milieu des jones donne au contraire au poisson le sentiment de la sécurité et en fait une proie facile au bec subitement détendu de l’ennemi. M. William Palmer a pu, en louvoyant lente- ment, ense traînant, sans regarder directement l'oiseau, qui pourtant l'avait décou- Extraits, Analyses et Compies Rendus 127 A PR ue vert, s'approcher à moins de 3 mètres d’un héron de la Louisiane (Æydranassa tricolor ruficollis). Mais c’est surtout des exemples de mimétisme défensif que rapporte M. Palmer. Un héron se tenant droit, immobile, le cou tendu et le bec pointé en l’air est invisible au milieu des joncs, bien qu’on l'ait vuse poser.et qu’on ait marqué la place. - La couleur des poussins desoiseaux coureurs neles dissimule qu'imparfaitement, lorsqu'ils sont en mouvement. A distance on les distingue très bien. A l’ap- proche d'un ennemi, le cri d’alarme de la mère les immobilise instantané- ment, et il est alors presque impossible de les retrouver, quoiqu'ils n'aient pas quitté la place. Il est également difficile de retrouver un oiseau blessé dont la seule défense est l’immobilité. Se reposant un jour sur le sable de Chesapeake-Bay, Lauteur put observer le manège d’un chevalier qui, bien que l’ayant vu, n’en con- tinua pas moins d’agir avec la plus parfaite tranquillité. Quand soudain quelques Cathartes passant dans le ciel, l'ombre de l’un deux atteignit l'oiseau. Soudai- nement il S’accroupit légèrement, pointa son bec cbliquement dans l’eau, et resta immobile jusqu’à ce que le danger fut passé. A la place de l’oiseau il n°y avait plus, qu'un galet semblable à ceux qui garnissent le rivage. C’est là une mimique ins- tinctive acquise au cours de l’évolution de l’espèce, et l'intelligence n’a pas À in- tervenir. La preuve c’est que l'oiseau garde parfois cette immobilité lorsqu'elle est inopportune. À Cattlet’s-Station des chasseurs lèvent dans le bois un dindon Sauvage qui s’enlève et va tomber dans une prairie dAndropogon, d’où, après une inutile battue, les chasseurs allaientse retirer, quand l’un d’eux qui s’était contenté de regarder les autres, sans changer de place, sentit tout à coup que sa main touchait quelque chose. Quelle ne fut pas sa surprise en baissant les yeux, de voir le dindon couché à ses pieds, sans mouvement et le cou dressé. Il n’avait plus qu'à l’'empoigner, ce qu'il fit.- à Avril 1909, n° 2, p. 109-116. Position des pieds des oiseaux dans lé vol.— Des observations faites par M. Charles MW: Townsend, comme de celles qu'il a recueillies dans les communications anté- rieures de MM. Barrett-Hamilton, Chapman, Finley, Hartert, J. H. Riley, Meade- Waldo et autres, il résulte que la plupart des oiseaux, à l'exception des Pics, des Oiseaux-mouches et des Passereaux, portent, pendant le vol, leurs pattes dirigées en arrière, plus ou moins serrées contre la queue et concourant comme elle à la direction. Cette position est facile à observer chez les grèbes, à cause de la quasi absence de queue, chez les flamants et les hérons à cause de la longueur de leurs jambes. Les mouettes et tous les longipennes, les tubinares et les stesanopodes (pélicans, cormorans), etc., portent également leurs pattes dirigées à l'arrière. Cependant les mouettes les ramènént volontiers l’une ou l’autre en avant et les tiennent parfois cachées plus ou moins dans les plumes de leur poitrine. M. Town- send en vit même une se gratter la tête en plein vol avec une de ses pattes. Les piseons, lorsqu'ils s'élèvent de terre et n’exécutent que des vols courts, portent leurs pattes en avant, mais en plein vol ils les tiennent ramenées en arrière, pour les reporter en avant au moment de se poser. La question de la position des pieds pendant le vol chez les rapaces a été très discutée. Le populaire persiste à les voir voler les pieds en avant, comme ils les tiennent lorsqu'ils tombent sur la proie pour la lier. Des observations de MM. Hartert, Barret-Hamilton, Meade-Waldo, etc., font justice de cette erreur. M. Finley, d'autre part, a publié une intéressante photographie de hibou en plein vol, où les jambes étaient complètement étendues en arrière. Une seule observation de M. Finn montre un pic au vol portant les pieds en avant. D'autre part, MM. Finley et Chapman ont pu photographier des oiseaux- mouches voltigeant devant des fleurs. Les pieds étaient portés en avant. En est-il de même dans le plein vol? j Il semble d’ailleurs acquis que la position des pieds chez les passereaux, oiseaux .quine volent guère que de place en place et qui doivent par conséquent être toujours prêts à saisir le perchoir, soit en avant. Cela aurait besoin d’être vérifié. On a pu toutefois observer des corbeaux qui, au cours des longs vols de leurs migrations, portaient également leurs pieds en avant. 128 Eïtraits, Analyses et Comptes Rendus Ornitologisches Jahrouch. Organ für das pa'æarktische Faunengebiet, publié par le chevalier Victor pe Tscnusr zu ScHMIDHOFFEN (XX£C année, fasc. 1-2, janvier- avril 4909, et fase. 3-4, mai-août 1909); 164 p. gr. in-8°; Hallein, 1909. L'Annuaire ornitho'ogique que publie, en Autriche, M. le chevalier de Tschusi, peut être considéré comme une des meilleures parmi les revues qui s'occupent de questions ornithologiques. Il jouit, dans le monde savant, d’une réputation méritée. Son champ d'action, du reste (il est bon de le remarquer), n’est pas limité à l'empire Austro-Hongrois, mais s'étend à tous les pays compris dans l'hémisphère boréal. Les deux numéros que nous avons sous les yeux et qui comprennent, réunis deux à deux, les quatre premiers fascicules de l’année 1909, contiennent un grand nombre d'articles intéressants, qu’il convient de signaler au lecteur fran- çais. C’est, d’abord, la suite et la fin d’un catalogue des oiseaux observés aux Canaries, dressé par M. Jean Polatzek ; l’auteur note, avec soin, les observations auxquelles chaque espèce a donné lieu, et il indique consciencieusement les oiseaux dont iln’a pu vérifier lui-même la présence. M. G. Gengler a fourni à la revue une notice sur la faune ornithologique du lac des Quatre-Cantons et de la route du Gothard. M. F. Menzel a rédigé un travail analogue se référant à Helmstedt (Brunswick) et à ses environs ; 192 es- pèces ont été observées dans la région ; la liste comprend un certain nombre de palmipèdes rares, qu’on est surpris de rencontrer aussi loin du rivage de la mer, comme l’oie cravant (Anser bernicla : L.), Voie d'Egypte (Chenalopex Ægyptiaca : Ch. Bonaparte), le Stercoraire des Rochers (Stercorarius cepphus, Degland), etc. M. Menzel cite une caplure du Syrrhaptes paradoæus (Pall.) faite, en 1888, près de Sommerschenburg. MM. W. Hennemann et Alexandre Schaffer ont présenté le résultat des obser- vations ornithologiques qu'ils ont faites, le premier, dans les montagnes du Sauer- land, le second, à Mariahof. ; we M. Ant. Fritsch a donné le catalogue des oiseaux observés dans la région de Riva et d’Arco (Tyrol du Sud), d’après une communicat:on de M. Miläs Simek. Ce catalogue a été inséré dans le second numéro de la Revue. ; On lira aussi avec intérêt une note de M. Jourdain sur les caractères distinctifs de l'œuf du Larus Audouin: (Peyreaudeau), et les extraits d’un journal de voyage à l’île Madère, de M. Ernest Schmitz. Citons encore quelques articles de moindre importance, tels qu’une nolice sur l’utilisation de la photographie pour les études ornithologiques. par L. R. Zim- mermann ; un travail de M. L. de Boxberger sur;la délimitation naturelle de la faune ornithologique paléoarctique ; un article de M. A. Bau sur les oiseaux rares du Vorarlberg ; une note curieuse de M. Kurt Loos sur les tentatives faites, en Bohême, pour propager le Grand-duc ; le récit d’une chasse faite à Ténérifte, au cours de laquelle M. R. de Thanner a abattu un Falco barbarus (L.); des obser- vations sur une variété de Chardonneret (Carduelis elegans : Stephen) provenant du royaume de Roumanie, par M. Victor de Tschusi. La Revue rapporte un certain nombre de faits se rattachant à l’ornithologie, qu'il n’est pas inutile de mentionner. M. Artobolowski a constaté qu’un couple de mésanges azurées (Parus cyanus : Pall.) avait niché, en 1908, dans le gouvernement de Kiew (Russie); c’est là un fait rare, digne de remarque. La capture d’une buse féroce (Buteo ferox : D. et G.) a été signalée, en Bohême, par M. Janda, et celle d’une Aigrette femelle / Ardea alba : L.), dans la Haute-Autriche. Un eider femelle (Anas mollissima : L.) a été tué, le 7 novembre 1908, près de Braunau (Haute- Autriche), d’après le rapport de M. Koller. Une variété accidentelle de Freux (Corvus frugilegus : L.) a été capturée en Moravie; l’oiseau, suivant M. Chlebovsky, avait les couvertures alaires, les rémiges et les rectrices bordées de gris. Enfin, M. ©. Bauer a vu, dans un parc de Dusseldorf, un ni de pinsons d’Ardennes (Fringilla montifringilla : L). Nous devons ajouter que chaque numéro de l’Ormithologische Jlahrbuch se ter- mine par une revue bibliographique, dans laquelle sont indiqués et appréciés les ouvrages relatifs à l’ornithologie récemment parus. Fernand DAGuIN. _ORLÉANS. — ImP. H.TESSIER à Le Gérant : Louis DENISE. BULLETIN D’ÉCHANGES, OFFRES ET DEMANDES Le peintre animalier Roger Reboussin se met à la disposition des collaborateurs dela Reoue pour l'exécution de tous travaux concernant les oiseaux etles mammi- fères, tableaux, aquarelles, planches, illustrations -de livres, schémas d’après nature, etc. 9, rue Bochart-de-Saron, Paris. Ondemande un bon ouvrier naturaliste. On prendrait aussi volontiers un jeune homme désireux d'apprendre la taxidermie. — F, Régnier, à Laignes (Côte-d'Or). Objets de collections OFFRES Possédant une collection d'œufs d'oiseaux d'Europe assez considérable, l’abbé G:Etoc se prêterait volontiers à faire l’échange de ses doubles. Il recevrait avec plaisir.toustles échantillons d'œufs qu’on voudra bien lui adresser, et se tient à la disposition de quiconque aurait besoin de faire vérilier des déterminations. — Abbé G. Etoc, Ecole Gerson, 31, rue de la Pompe, Paris. Oiseaux en chair et en peaux fraîches du Midi de la France seront livrés par ordrede capture à des prix très modérés. Adresser desiderata, Hugues-Atger, à Saint-Géniès de Malgoires (Gard). Œufs d'oiseaux de plaine à échanger contre œufs d’échassiers et de gallinacés —M:Ferchaud, Moisdon-la-Rivière (Loire-Inférieure). Quantité d'oiseaux en peau (rien que des raretés méridionales). Liste suivra.— Marcel Moureue, Laboratoire de Zoologie méridionale, villa « Urania », à En- doume, Marseille. - DEMANDES Catalogue of Birds of the British Museum. Collection ou volumes séparés. — P. Wytsman, 43, rue Saint-Alphonse, Bruxelles. è Oiseaux de volière. 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É [e) N T A N Fe Naturaliste PRÉPARATION DE MAMMIFÈRES EU ee ———OE——— Oiseaux, Reptiles re INSTALLATION COMPLÈTE de Musées & Caïinets d'Histoire Naturelle VENTE ET ACHAT d'OISEAUX EXOTIQUES # INDIGÉ S MANONVIRLE : ” a se du Pas-Saint- Gore par NOVIANT-AUX-PRÈS (Meurthe-a-Moselle) BORDEAUX LABORATOIRE DE ZOOLOGIE MÉRIDION AL Marcel MOURGUE Lauréat de la Faculté de Médecine de (Rotaorces ee Cabinet d'Entomologie & d'Ornithologie AOC — G. BAER Successeur de Henri GUYON NATURALISTE Fournisseur du Muséum d'Histoire naturelle de Paris ONE 77 LA CHOIX CONSIDÉRABLE d'Oiseaux Exotiques & Œufs pour Musées et Collections USTENSILES POUR LES SCIENCES NATURELLES : Û De 13, Rue Bertin-Poirée, PARIS 26 Annéé. — N° 9. 7 Janvier 1910. Revue Française d'Ornithologie Scientifique et Pratique a PugLIÉE PAR MM. Louis DENISE, A: MENEGAUX, #Bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale Assistant d'Ornithologie au Muséum 14, Rue Antoine-Roucher, 14 95, rue de Buffon, 55 Paris (xvie). Paris (ve) Prix de l'abonnement : 7 fr. par an Le numéro : Go centimes IMPRIMERIE HENRI TESSIER, A ORLEANS 56, Rue des Carmes, 56 4910 A. Menegaux, — Etude d’une collection d'oiseaux provenant des hauts plateaux SOMMAIRE DU N° 9. D: Alphonse Dubois. — Aéllosions sur l'espèce en Ornithologie (fin). de la Bolivie et du Pérou méridional. 4 Baron de Beauquesne. — Note au sujet des canards bariolés. Abbé À. Charruaud. — Le Diamant mirabilis et le Moineau de Gould (fin). Notes et faits divers. Gélinotte des bois (F. Dia) La Brante roussâtre sur les bords de la Saône (P. Paris). Rareté des Martinets en 1909 (Ch. Van Kempen). Migrations de Becs-croisés — I. (F.Daguin.) — — II. (Lomont.) — III. (R. Reboussin). A propos des captures de MBTÈQueS du Chili. — I. (Dr Alpb Dubois: À IL(N. Mayer.) Oiseaux faisant plusieurs couvées dans le même nid (R. Rollinat). : Extraits et Analyses. : * Les numéros 10 et 41 contiendront : de M. Raphaël Dubois, Sur pese cn de la Pie Grièche ; de M. R. Babin, Description du jeune mâle de Cinnyris| Hawkeri ;. de M. C.-E. Hellmayr, Notes sur quelques Oiseaux de l Amérique tropicale, MI et. IV ; de M. le baron Snouckaert van Schauburg, Hybridation de Corneilles en Hol- lande; de M. Eug. Simon, Motes critiques sur les Trochilidés, III ; de M. Paul de Paris, Sur le Buzard Montagu ; de M. Roger Reboussin, Sur le jeune de l'Engou- levent d Europe ; de M. H. Giraudeau, Elevage de Pics. en captivité; de M. l'abbé: Etoc, Les Oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids (suite) ; de M. A. Kirchner,. Note sur l'arrivée et le départ des Hirondelles de fenêtre en 1909; de M: Louis” Maillard, Le Chasseur-naturaliste devant la loi ; de M. Raymond Rollinat sur la - Chouette checêche et la Chouette hulotte ; de M. F. de Chapel, de ? Albinisme en général chez les Oiseaux ; de M. Marcel Mourgue, Midification du Macareux moine w dans les îles du golfe de Marseille :‘et des notes et ‘articles de MM. l'abbé E. Lamoureux, Em. Anfrie, A. Bouvier, Vte de Sibour, Decoux, Chaumette, : P. Martin, Paul Poty, Lomont, F. Régnier, Amb. Gentil, H. Mayer, Ern. Oli-- 4 vier, etc. La reproduction des articles publiés-dans la re française d'Or néthotogte est interdits. Re AVIS IMPORTANT S 2e Nous prions nos coliaborateurs de nous fournir dès Vapparition des articles: dans la Revue tous les renseisnements complémentaires, ou même contradictoires, aw'ils pourraient avoir sur les sujets traités. Ces communications seront insérées dans le ou les plus prochains numéros qui suivront. Ces échanges de vue, outre q\’ils donneront au journal une vie plus active, auront, pensons-nous, pOur effet d'avancer l'étude des questions entamées, de compléter rapidement les mOnogTa- phies esquissées, et'surtout de mettre en relation entre eux les!lecteurs de la Revue. 2° Année. — N° 0. 7 JanVier 1910. a —— » Reude Française d'Ornithologie Seientifique et Pratique = RÉFLEXIONS SUR L’ESPÊCE EN ORNITHOLOGIE par le Dr Alph. Dugots ({) Tous nos animaux domestiques ne sont en réalité que des variétés d’es- pèces sauvages, mais la domesticité, ou plutôt la sélection artificielle, les a parfois modifiés si profondément qu’on ne peut souvent plus dire avec certitude de quel type spécifique ils descendent ; c’est le cas pour les diffé- rentes races de moutons, de chiens, de pigeons, de coqs, etc. « Si les animaux et les plantes, dit Darwin avec raison, n’avaient pas en eux-mêmes une tendance inhérente à varier, l'homme n’aurait jamais pu rien y faire ; en exposant ses animaux et ses végétaux à diverses conditions de vie, il survient des variations qu'il ne peut ni empêcher, ni contenir. L’homme a tenté sur une grande échelle une expérience à laquelle la Nature s’est livrée sans cesse dans le cours infini des temps. » On sait que des animaux d’espèces différentes peuvent s’unir et produire des hybrides, qui tiennent du père et de la mère mais sans ressembler com- plètement ni à l’un ni à l’autre. Ces hybrides sont en général inféconds, mais il ÿY à cependant des exceptions, et celles-ci se rencontrent surtout parmi les Gallinacés. Prenons pour exemple le Faisan de Colchide (Phasianus colchicus), autour duquel viennent se grouper certaines formes qui ont la même colo- ration générale, et qui ne diffèrent entre elles que par l’absence ou la pré- sence d’un collier blanc plus ou moins développé et par de légères modifi- cations dans le plumage. Toutes ces formes ont été décrites comme espèces distinctes, mais on commence à voir que ce ne sont que des variétés locales. Quoi qu’il en soit, il est certain que toutes ces variétés descendent d’un même type spécifique qui s’est modifié avec le temps, soit par l’action du climat, soit par des croisements. Le Faisan de Colchide a été importé en Belgique je ne sais à quelle époque, et il s’est conservé sans changement jusque vers 1850 ou 1860 ; depuis, on a introduit en Belgique des Faisans à collier (Ph. torquatus) et plus récemment encore des Faisans de Mongolie (Ph. mongolicus). Ces trois variétés se multiplient et se croisent entre elles, de façon que les formes types disparaissent de plus en plus pour être finalement remplacées par une nouvelle variété en voie de formation. (1) Suite et fin, voir p. 113. 120 Dr A. Dupois. — Réflexions sur l'espèce en Ornithologie. M. Dresser dit qu’en Ecosse on a introduit, outre le Ph. colchicus, des Ph. versicolor et reevesi, qui se croisent entre eux de toutes les manières, et qu'il devient fort difficile de rencontrer encore un Faisan de Colchide pur sang (1). ù Le Musée de Bruxelles possède un coq de Faïsan qui ressemble en tous points au Ph. formosanus de Formose, figuré dans la belle monographie des Faisans de M. Elliot; el cependant notre individu n’est qu'un simple hybride, né dans l’ancien jardin zoologique de Bruxelles ; il a eu pour père un Ph. torquatus et pour mère la poule d’un PA. versicolor. Il y a donc lieu de supposer qu’à l’île Formose, située non loin de la Chine et du Japon, on aintroduit primitivement des Faisans versicolores et à collier, propres à ces deux pays. Les hybrides nés du croisement de ces deux espèces ont fini par remplacer à Formose les types dont ils dérivent et à produire la forme nouvelle, connue aujourd’hui sous le nom de Ph. formosanus (2). David et Oustalet ont constaté que les PA. torquatus du Nord de la Chine, ceux du Chensi méridional et ceux du Fokien et du Kiangsi, diffèrent déjà les uns des autres ; les mêmes auteurs ajoutent : « Aussi sommes-nous portés à croire que le Ph. versicolor du Japon, qui a tout le dessus du corps d’un vert bronzé, n’est aussi qu’une forme dérivée ou une simple variété de la même espèce ; nous en dirons autant du Ph. formosanus de l’île de Kor- mose, des Ph. mongolicus et insignis de la Mongolie occidentale, des Ph. decollatus et sladenr du S.-0. de la Chine. Nous sommes convaincus égale- ment qu'il y a des relations de parenté très étroites entre les formes occiden- tales (PR. colchicus et shawi) et les formes de l’Orient ; mais nous pensons que c’est parmi celles-ci qu’il faut chercher le type primitif, en admettant que ce type soit encore représenté. Peut-être est-ce du PA. torquatus que sont dérivées les autres formes secondaires, que la plupart des ornithologistes considèrent comme des espèces. » (3) Séverzow, qui a décrit comme espèces deux formes nouvelles, doit cepen- dant convenir qu’elles ont de grandes affinités entre elles : «... Les affinités, dit cet auteur, de ma nouvelle espèce avec des Faisans géographiquement éloignés, et ses différences d’avec les espècesgéographiquementvoisines,sont ce qui fait intérêt principal du Ph. chrysomelas : cet oiseau, comparé aux autres espèces voisines de Ph. colchicus; éclaircit complètement, dans le sens de Darwin, la filiation des espèces de ce groupe; qui, sans lui, resterait obscur. » (4) à | Il n’est pas rare de rencontrer à l’état sauvage des hybrides du Tetrao urogallus et du T. tetrix, el ces métis ont des formes assez constantes pour que certains auteurs aient cru devoir en faire une espèce distincte. Son A. I. et R. l’Archidue Rodolphe, qui a fait d’intéressantes observations à ce sujet, considère cet hybride comme fécond (5). Mais les descendants de celui-ci doivent fatalement retourner à l’une ou! à l’autre des espèces types, vu qu'il n’est pas possible, à l’état sauvage, d'empêcher les croisements. L'espèce est done variable : autour de chaque forme {ype viennent alors rayonner les variétés pour former le groupe spécifique. 1 en résulte que l’on doit entendre par ESPÈCE : la réunion des individus descendant l’un de l’autre ou de parents communs ct de ceux qui leur ressemblent ou n’en diffèrent que par des caractères d'un ordre secondaire, ce qui porte à les considérer comme des- (1) Dresser Birds, of Europe, VII, p. 87. (2) A. Dubois, Faun. ill: des Vert. de Belg., sér. Oiseaux, II, p. 58 (1888). (3) David et Oustalet, Les Oiseaux de la Chine, p. 410 (1877). (4) Bull. dela Soc. Imp. des Naturalistes de Moscou, t: XLNVILI, 2, p. 209 (1874). (5) Mattheil. d. Ornith. Ver. in Wien, 1883, p. 108. — L’Archiduc Rodolphe a également publié ‘des observations sur cet hybride dans son ouvrage intitulé: Alerlei gesam. Ornuh. Beobachtungen, p. 118 (Vienne, 1880). S Dr A. Dugots. — Réflexions sur l'espèce en Ornithologie. 121 cendant d'une mêm2 souche. Quant à la VARIÉTÉ, elle se comporte de la même mamière que l'espèce proprement dite, mais elle est soumise au retournement dès que les causes qui l'ont fait naître ont disparu (1). Dès qu’il fut admis que l’espèce est variable dans l’espace comme dans le temps, les naturalistes se mirent à comparer aux types les individus habi- tant d’autres régions ; ils ne tardèrent pas à reconnaître un grand nombre de formes voisines différant plus ou moins des types et qu'ils décrivirent soit comme espèces nouvelles, soit comme sous-espèces ou variétés. Je préfère le terme variété qui indique mieux la descendance (2). Les ornithologistes ne restèrent pas en arrière du mouvement et en quelques années ils reconnurent un grand nombre d’espètes et de sous- espèces inconnues jusque-là. Mais souvent ces formes nouvelles n’offraient qu’une légère différence individuelle que leur auteur ne ‘pouvait parfois pas définir. Aussi en est-il résulté que bon nombre de ces nouveautés ont été supprimées après examen, et on en supprime encore continuellement. Ge n’est pas sans raison qu'Agassiz a dit : « Un insatiable désir de décrire des espèces nouvelles d’après des données insuffisantes a pu seul faire intro- dure dans les systèmes d'histoire naturelle tant. d’espèces douteuses qui m'ajoutent rien à notre connaissance et grossissent inutilement la nomen- clature, déjà si embrouillée, des animaux et des plantes (3). » Il est certaim. que quelques naturalistes créent des variétés et même par- fois des espèces avec une grande légèreté ; mais il y a aussi des autorités scientifiques qui suppriment un peu légèrement des formes caractéris- tiques sans en avoir vu les types ; les deux cas sont toujours regretta- bles : en science rien ne doit se faire qu'après une étude approfondie. Dans le cas où il est nécessaire de distinguer des variétés, on est d’accord pour joindre un troisième nom et l’on écrira par exemple : Corvus corax thibetanus ; mais il est aussi admis d’écrire : Corvus corax var. Thibetana et alors le nom de la variété s’accorde avec le mot parietas qui est féminin. Je ne puis approuver les naturalistes qui suivent la nomenclature de Pédition de 1758 du Systema naturæ au lieu de la dernière qui date de 1766. On ne peut nier à un auteur le droit de rectifier sa première manière de voir, et ce droit appartient surtout au fondateur de la nomenclature binaire. Il est évident que Linné, dans sa dernière édition, a complété son œuvre et a cherché à rectifier ce qui lui a paru fautif dans les éditions précé- dentes ; c’est donc celle de 1766 qui nous donne la nomenclature définitive du grand naturaliste suédois, et c’est la seule que l’on doive suivre, comme Pont compris la plupart des naturalistes. Je n’ai pas le Systema naturæ en ce moment sous la main pour y chercher dans le monde des oiseaux un exemple démontrant l’importance de ce que javance ; mais j'en trouve un excellent chez les Singes anthropomorphes dont je me suis occupé récemment (4). Dans le S. N. de 1758, Linné donna au Chimpanzé le nom de Simia satyrus, tandis que dans l’édition de 1766 il attribua ce même nom à l’Orang-outan (5). Voilà done depuis plus d’un siècle et demi que tous les auteurs qui se sont occupés des Singes anthro- omorphes ont désigné l’orang-outan sous le nom de Simia satyrus, et 1l audrait maintenant appeler ce dernier Pongo satyrus (Lin.) et le chimpanzé (1) Ce sont les définitions que j’ai données en 1882 dans mon Manuel de Zoologie, p. 107. (2) On confond souvent variété avec aberration; cette dernière est accidentelle et exprime uneürrégularité dans l’état habituel. Une Grive plus ou moins variée de blanc représente une aberration. j (3) Agassiz, De l’Espèce et de la classification en Zoologie, p. 271. (4) Les Singes anthropomorphes, dans Science et Nature, 1907, pp. 2, 17, 33 et 50. (5).Ce nom vient d’Orang (homme) et outan (des bois, sylvestre). Il n’est donc pas cor- rect d'écrire Orang-outang, ce qui dans la langue indigène signifie homme coupable. et Es 192 A. MENEGAUX. — Etude d’une collection d'oiseaux de La Bolivie ordinaire Simia satyrus (Lin). On comprend combien ce système est sujet à des confusions regrettables, aussi est-il à espérer que les auteurs sérieux ne tiendront compte que du S. N. de 1766. Un autre abus que je dois signaler a rapport aux noms adoptés. On sait que lés noms spécifiques de certains animaux sont devenus des termes géné- riques ; ainsi parmi les oiseaux nous trouvons : Motacilla regulus, L.=Regulus cristatus, Koch, Turdus merula, L. = Merula vulgaris, Leach ; Rallus crex, L. — Crex pralensis, Bechst.; Ardea ciconia, L. = Ciconia alba, Bechst., etc. Au lieu d’adopter les désignations rationnelles ci-dessus, certains ornitho- logistes trouvent qu’il faut conserver les noms spécifiques primitifs, ce qui leur fait écrire : Regulus regulus (L.), Merula merula (L.), Crex crex (L.), ete. Il faut avouer que c’est là pousser à Pexcès le droit de priorité sans aucune utilité, de plus c’est un non-sens. On dirait réellement que certains naturalistes cherchent à discréditer la science et à créer des difficultés qui empêchent les débutants de s’y adonner. Ainsi, parmi les variétés décrites de certaines espèces d'oiseaux, combien n’y en a-t-1l pas qui sont indéterminables, même par un spécialiste, quand la pro- venance nest pas connue. Il m'est arrivé plus d’une fois de profiter de la visite au Musée de Bruxelles d’ornithologistes étrangers, pour leur sou- mettre des oiseaux dont ils avaient décrit des variétés ; mais ils ne purent me renseigner que quand la localité d’origine était connue. Quelle impor- tance peut donc avoir une variété dont les caractères sont si aléatoires et ne peuvent être indiqués par voie analytique ? ÉTUDE D’UNE COLLECTION D'OISEAUX PROVENANT DES HAUTS PLATEAUX DE LA BOLIVIE ET DU PÉROU MÉRIDIONAL par À. MENEGAUX Cette collection qui comprend 51 espèces a été rapportée par la Mission de Créqui-Montfort et Le Sénéchal de la Grange. Depuis d’Orbigny et de Cas- telnau et Deville, le Muséum n’avait rien reçu de cette région ; c’est dirè ” l'intérêt que présente cette collection. © J'ai décrit précédemment À griornis andecola pazñae et Brachyspiza capen- sis pulacayensis (Bull. Mus., 1908, p. 340) ; je décris aujourd’hui Pseudo- chloris olivascens berlepschiet Anas cristata alticola. On trouve un certain nombre de raretés dans cette collection, entre autres Fulica cornuta Bp., Diuca behni Rchw., etc., et divers spécimens qui n’exis- taient pas dans nos collections nationales (1) PSITTACIDÉS 1. Bolbrhynchus orbignysius Souancé. Un mâle sans renseignements. 2. Conurus acuticaudatus G. R. Gray. Trois spécimens ; en espagnol Lorito ; œil jaune. (1) Voir Bull. de la Soc. philom., Paris, déc. 1909 A. MENEGAUX. — Etude d'une collection d'oiseaux de la Bolivie 123 VULTURIDÉS 3. S'arcorhamphus gryphus (L.) Un ç* des environs de Yura, à 5.000 mètres d’altitude, tué le 18 juin 1903, ‘sur le Cerro Tumula; envergure, 3 m. 40. Cette espèce ne vit que sur les som- mets élevés des Andes. FALCONIDÉS 4. Ibycier megalopterus (Meyen). Un ç* adulte, Alto de la Paz, du 8 août 1903 ; tête et pattes orangé clair- N. ind. Gallinazo. Un jeune bien reconnaissable à sa couleur brune, des environs de Yura ; racine du bec jaune, pattes grises ; du 19 juin 1903. Les flancs sont tachetés ainsi que le côté externe des cuisses. _ Le Muséum possède les trois types que d’Orbigny a décrit sous le nom de Phalcobænus montanus. 5. Falco fusco- cœrulescens Vieïl]. 2 spécimens ; œil jaune citron vif, cire jaune, pattes jaunes. Nom esp. Alcon. Le Muséum possède le type de F. femoralis Tem. rapporté par Saint-Hilaire du Brésil. k 6. Buteo erythronotus King. Un Ç'et deux © adultes, œil noir et jaune. N. esp. Bouho. BuBONIDÉS 7. Speotyto cunicularia juninensis Berl. et Stolz. . Cinq spécimens. Sans renseignements de localité. Ce sont des oiseaux de montagne, qui diffèrent de ceux des parties basses par une taille plus grande. Aile 195, queue 100, bec 20, tarse 44. Picipés 8. Geocolaptes r. rupicola (d’Orb.). Un spécimen de Huancani, lac Titicaca, du 5 juin 1905. Nom esp. Llaqua- llaqua ; œil jaune ; aile, 165 ; queue, 119 ; bec, GyilA Trois spécimens sans renseignements. Au Muséum Berlepsch, j’ai examiné de belles séries de G.r.rupicola (d’Orb.) et de G. r. puna (Tsch.). En général, les oiseaux de Bolivie n’ont point de rouge à la nuque ; ainsi sur douze mâles, il y en a deux qui ont beaucoup de rouge; sur six, il est plus ou moins visible. et sur quatre il n’y en a pas. Au contraire, chez les oiseaux de Marcapata (Pérou), les deux sexes, sauf une femelle, avaient imvariablement du rouge à la nuque. En outre les oiseaux de Bolivie ent généralement les parties inférieures plus pâles que les oiseaux de Marcapata. La présence ou l’absence de taches noires aux flancs ne peut constituer un caractère différentiel, car le tÿpe de l’espèce, conservé aux Galeries, qui provenait de Sicasica. est un jeune oiseau ayant encore des taches sur les flancs. La forme G.r. rupicola est celle des bauts plateaux de la Bolivie et G. rup. puna celle du Pérou. ICTÉRIDÉS 9. A gelæus thilius chrysocarpus (Vig.). Un Çç* de Chililaya, sur le lac Titicaca. = ad ri éd ON En Le sd 124 A. MENEGAUX. — Etude d'une collection d'oiseaux de la Bolivie Forme un peu plus grande que la forme typique. Longueur totale, 195 mm ; aile, 98 ; queue, 80 ; bec, 23 ; tarse, 24. TROCHILIDÉS 10. Patagona gigas (Vieill..). Un spécimen sans renseignements. 11. Oreotrochilus estellæ (d’Orb. et Lafr.). Un ‘tué à Almona. MIMIDÉS 12. Mimus dorsalis Lafr. et d’Orb. Un spécimen sans indication précise de localité. Très voisin de J. triurus (Vieill.) ; taille un peu plus forte : long. tot., 250 mm. ; aïle, 119 ; queue, 111 ; culmen, 21 ; tarse, 35. 13. Diuca behni Rchw. Un 'des environs de Pulacayo, 4.300 mètres. 27 mai 1903. Nom indigène Pajaro del spirito et une ©. Aïle, 102 et 101 ; queue, 65 et 66 ; bec, 13 et 12; tarse, 24 et 24. Le type de l’espèce est au Musée de Berlin. On ne connaît que trois spécimens de cette espèce. 14. Phrygilus plebeius (Gab..). Un 'et une © de Chepepe Pazña, du 5 juin 1903. Cette espèce est propre à la région de la Sierra. 45. Brachyspiza capensis pulacayensis Menegx. Un spécimen de Pulacayo ; un spécimen des Pampas de Pazña, du 17 juin 1903. (Types de la sous-espèce.) Voir Bull. Mus. (1908, p. 140). 16. Pseudochloris uropygialis (Lafr. et d’Orb..). Un adulte, et un jeune qui se distingue par une couleur plus rousse aux parties supérieures et par des bandes brunes plus foncées sur le dos. 17. Pseudochloris olivascens berlepschi n. subsp. a) un des environs de Pulacayo, 4.300 mètres d’altitude, tué le 27 mai 1903, en plumage d'hiver ; n. loc. Amarillito ; b) un jeune Ç; c) une jeune 9, environs de Pulacayo, 4.300 mètres, tuée le 27 maï 1903. Nom local, Payjazo de Viento ; d) un juv. à de Pulacayo, à peine lavé de jaunâtre en dessous. J’ai comparé ces spécimens au type de l’espèce rapporté de La Paz (Boli- vie) par d’Orbieny en 1834 (c’est malheureusement une femelle) et aux spé- cimens de la belle collection du comte de Berlepsch qui viennent de La Paz, ainsi qu'à ceux provenant du Pérou (Cuzco) et qui sont désignés sous le nom de Ps. ol. chloris (Cab..). Ces quatre spécimens ont tous le bec plus court, le corps plus petit ainsi que la queue. Ces caractères paraissant constants chez les oiseaux de Pula-: cayo, j'en ferai les types de la forme Pr. ol. berlepschique je dédie à mon ami, le savant ormithologiste comte de Berlepsch. * Cette espèce est donc représentée par trois formes : la forme lypique de La Paz, Ps. ol. olivascens (Lafr. et d’Orb.) ; celle du Pérou (Cuzco), Ps. ol. chloris (Cab.) et celle de Pulacayo, Ps. ol. berlepschi Menegx. TYRANNIDÉS 18. Lessonia nigra oreas (Sel. et Salv..). Un de Pulacayo, 4.200 mètres..Commun près du lac Titicaca. A. MENEGAUX. — Etude d’une collection d'oiseaux de la Bolivie 125 19. Pitanguo sulphuratus bolivianus (Lafr..). Deux spécimens. Longueur totale 240 et 260 ; aile, 130 et 128 ; queue, 102 et 100 ; bec, 31 et 30. Taille plus forte que celle de la forme typique (de Cayenne). 20. Agriornis andecola paznae Menegx. Un spécimen, chemin de Paznâ à Urmiri, 14 juin 1903 (type de la sous- espèce, voir Bull. Mus., 1908,:p. 341). DENDROCOLAPTIDES 21. Geositta cunicularia frobeni (Phil. et Landb.). Trois spécimens, dont l’un de Pachuras, Pazña, du 5 juin 1903. Cette forme est très voisine de la forme typique et avait déjà été rapportée de Cochabamba, par d’Orbigny en 1834. (Voir Menegaux et Hellmayr. Bull. Soc. H. N. Autun, 1906, p. 44.) 22. Furnarius rufus ? (Gm.). Quatre nids de Fournier, provenant de Salta (Nord de l’Argentine) avec des œufs. N. esp. Hornero (boulanger). (Voir Bull. Mus., 1909, n° 1, p. 6 à 11 avec 1 pl. et 1 fig.) Ces quatre nids étaient placés sur des branches de 5 à 6 centimètres de diamètre ; deux sur Populus canadensis: Is sont formés de boulettes de terre glaise pétries par le couple ; ils ressemblent à un petit four de campagne dont lonfice aurait 5 à 6 centimètres de large et 7 de hauteur. Une cloison divise lintérieur en deux compartiments : le couloir (3 centimètres de large) et la chambre d’incubation, 13 sur 15. Chacun de ces nids pesait plus de 3 kilog. Ils avaient 25 à 28 centimètres de long, 20 de haut et 16 d’épaisseur totale. Les parois ont 3 centimètres d'épaisseur, la cloison de refend est plus mince. Les œufs sont blancs brillants, comme vernis, et ont 27 mm. sur 21.L’un de ces nids, sans cloison, renfermait des œufs plus petits, 22,3 sur 16,8, mouchetés, rappelant ceux des hirondelles du pays. 23. Leptastenura ægithaloïdes ægithaloïdes (Kittl.\. Un spécimen de Pulacayo, 4.200 mètres d’altitude. 24. Siptornis modesta sajamæ Berlep. à Un ç* Environs de Pulacayo, 4.300 mètres, 27 mai 4903. Nom local, Picincare ; une © de Pulacayo, 4.200 mètres. Nouvelle sous-espèce pour la collection. PÉRISTÉRIDÉS 25. Metropelia aymara (d’Orb.). Un * près de Pulacayo, 4.200 mètres. Nom indigène, Palombita. Une © juv., Panya arenal, près Pulacayo, 4.000 mètres d’altitude, 28 mai 4903. Le type de l'espèce, conservé aux Galeries, a été récolté à Tacora par d’Orbigny en 1834. À TINAMIDÉS 26. Nothoprocta ornata (Gray). Un spécimen qui se distingue par un bec long, large, des stries pec- torales mieux marquées et un abdomen plus pâle au milieu. Il se rapproche de la forme rostrata décrite par Berlepsch (ir Congrès ornith., 1905, p.371). 27. Tinamotis pentlandi Vig. Un spécimen. à #4, 1 ' 2 * ad. A. 5 = 252 126 A. MENEGAUX. — Etude d’un collection d'oiseaux de la Bolivie THINOCORYTHIDÉS 28. Attagis gayt Less. : Deux 7; une 9, dont le dessous du corps est d’un roux plus intense; les grandes tectrices de l’aile sont plus largement bordées de roussâtre. Le Muséum possède le type de espèce rapporté par Gay (1834). 29. Thinocorus orbignyanus Geoff. et Less. Un spécimen. Le Muséum possède le type de l'espèce rapporté du Chili par Gay (1831). CRACIDÉS 30. Penelope obscura bridgesi Gray. Deux en beau plumage tués près de Jujuy (Argentine). k TRIDÉS 31. Falcinellus ridgwayi Allen. Quatre spécimens jeunes tués à Volcan (Argentine). CHARADRIDÉS À 32. Oreophilus rujicollis (Wagl.). Quatre spécimens sans localité précise. Rare, mais caractéristique des hautes montagnes de ces régions. 33. Ptiloscelis resplendens (Tsch.). Un * de Huancani, 5 juin 1903. Nom indigène, Leque-leque. Un des environs de Pazña Bastide, 17 juin 1903 ; yeux et pattes roses. 34. Totanus flavipes (Gm.). Un ç* en plumage de noces, du lac Poopo, 3 juin 1903 ; bec noir et pattes jaunes ; Nom ind. Chorlo. PHALACROCORACIDÉS 35. Phalacrocorax brasilianus (Gm.). Une © juv. en plumage brun fuligineux, 15 juillet 1903. Le Muséum possède le type décrit par Lesson sous le nom de P. mystacalis et qui a été identifié à P. brasilianus de Gmelin.' RALLIDÉS 36. Fulica cornuta Bp. Un spécimen du lac Poopo (Bolivie). Tahua, 8 juin 1903. Le type de l’espèce (©) conservé aux Galeries avait été rapporté de Potosi (1845), par Castelnau. Il a été le seul spécimen connu jusqu’en 1904. 31. Fulica gigantea Eyd. et Soul. Un spécimen sans renseignements. Œil noir. Nom quichua, Socamachorra. Le Muséum possède le type de l’espèce rapporté du Pérou par Eydoux et Souleyet, en 1831. ARDÉIDÉS 38. Nycticorax tayazuguira (Vieïll.). Un Ç7 en beau plumage avec belle huppe longue et blanche. Nom indigène, Pajaro bobo ; lac Titicaca, 18 juillet 1903. Un juv. des environs de Pazña Bastide, du 17 juin 1903 ; yeux orangés. 7 A. MENEGAUX. — Etude d’une collection d'oiseaux de la Bolivie 127 39. Larus serranus Tsch. a) Un S'en plumage d’hiver, du lac Poopo, 11 juin 1903 ;) un de Huan- cani, 5 juin 1903, Gaviota. C'est une mouette des lacs de montagnes. 40. Phœnicopterus jamesi (Rahmer). Six spécimens tués à Abrapampa (Argentine). (Localité nouvelle pour cette espèce.) POpDIciPIDÉS Æi. Podiceps micropterus Gould. Un ç* du lac Titicaca, 15 juillet 1903 ; aile, 100 mm. C’est l'espèce qui porte les ailes les plus courtes par rapport à sa taille. 42. Podiceps caliparæus juninensis Berl. et Stolz. Un ad. en plumage de noces, du lac Poopo, du 8 juin 1903. Nouvellelocalité, car cette forme n’avait été signalée qu’au lac Junin. 43. Podiceps americanus (Garnot). Un ç'en plumage de noces, du lac Titicaca, 15 juillet 1903. 44. Rhea darwint Gould. 24 œufs dela République Argentine. ANATIDÉS 45, Chlæphaga melanoptera (Eyt.). Un Ç' de Chililaya, lac Titicaca. Un 7 des lagunes de Huancani (Pérou), près du lac Titicaca ; bec et pattes d’un rouge vif, dessus du bec noir, Quatre spécimens en mauvais état. L 46. Anas cristata alticola n. subsp. Un Ç* du lac Poopo, du 11 juin 1903. Yeux orangés, Paio real. Cette forme est de plus grande taille que la forme typique et possède un abdomen plus clair ; les ailes dépassent 28 centimètres et peuvent atteindre 32. La queue est aussi plus longue de même que le bec (55 mm.) qui est encore plus large. Le menton et la gorge sont d’un blanc sale, moins pur que sur la forme typique. Ces caractères sont constants, comme je l’ai constaté au Muséum Berlepsch. . C’est cette forme de montagne que j'appelle alticola, dont se rapproche la forme du Chili. 47. Nettion oxypterum (Meyen). Un Ç* des environs de Pazna Bastide, du 17 juin 1903 ; un adulte, deux spécimens en mauvais état. 48. Dafila spinicauda (Vieïll.). ES Un * des rives du Rio Pazña, affluent du Poopo, du 4 juin 1903. Un spécimen en mauvais état. 49. Querquedula cyanoptera (Vieïll.). Un adulte ; un en plumage d’hiver et un juv., en deuxième plumage, dont les sous-caudales sont noirâtres et indistinetement vermicellées. 50. Querquedula puna (Tsch.). ' Un ç* du lac Titicaca, 3.812 mètres, août 1903 ; bec bleu, pattes gris bleuâtre. _S RUN T ET Le 128 Baron de BEAUQUESNE. — Voie au sujet des canards bariolés Un ' du lac iiéece, 3.812 mètres, du 15 juillet 1903 ; bec bleu de ciel avec bande noire dessus, et une ©. Canard spécial aux Andes du Pérou et de la Bolivie. 51. Merganetia leucogenys garleppi Berl. Un j'en beau plumage. Un ç* juv. presque adulte, bec et pattes rouges. Environs de Yura, du 19 juin 1903. Une © adulte ; bec noir, dessous rouge, œil rouge, pattes rouges en dessus, noires en dessous, des environs de Yura, 5.000 mètres, du 19 juin 1903. N. esp. Pato. Chez la femelle les parties inférieures sont, à partir du jugulum, d’un roux cannelle riche, un peu plus accentué sur les flancs. Elle est très voisine de celle de M. armata Gould et de celle de M. turneri Sel. et Salv., mais diffère de celle de A7. columbianus qui n’a pas les côtés du cou et des joues vermicel- lés de noir et de blanc et qui, en outre, est d’un brun orangé sur l’abdomen, comme je l’ai constaté sur une belle série que j’ai examinée au Musée Ber- lepsch. Le groupe de Zeucogenys comprend donc les diverses formes suivantes : 1° A. leucogenys leucogenys (Tsch.) des sources de l’Aynamayo ; 20 -— garleppi Berl. de la Bolivie ; 30 — turneri Sel. et Salv., des Andes du sud du Pérou ; 4° et probablement f. L. columbiana Des Murs., des Andes de l’Equateur, de la Colombie et du Vénézuéla (Merida). Le type de M. columbiana Des Murs se trouve au Muséum. NOTE AU SUJET DES CANARDS BARIOLÉS par M. le Baron de BEAUQUESNE Les canards blancs que l’on rencontre parfois en France, à l’état sauvage, par les hivers rudes, ne sont sans doute pas des hybrides, parce qu’il existe à l’état domestique diverses races de canards entièrement blancs à bec et pattes jaunes, races parfaitement fixées, et les canards blancs tués par les chasseurs sont vraisemblablement des canards revenus à l’état de sauva: gerie primitif qui avaient suivi des bandes de passage. Mon opinion s’appuie sur ce fait que l’on ne voit pas — du moins je n’en ai jamais vu et je n’ai jamais lu ni oui dire qu’on en ait rencontré en France — de voliers entière- ment composés de canards blancs. Les individus de cette coloration se trou- vent le plus souvent seuls de leur plumage au milieu d’une volée de canards francs, rarement par paire. Quant aux canards bariolés ou isabelles, vulgairement appelés canards hollandais, c’est une autre affaire. Ceux-là me paraissent devoir être des hybrides au premier chef. Ils descendent sur nos eaux par petits voliers homogènes mêlés parfois à des bandes plus nombreuses de canards francs, voyageant seuls en famille le plus souvent ; leur structure et leur coloration ne sont presque jamais absolument comparables même chez les oiseaux qui composent un volier et paraissent avoir semblable origine. J’ai vu pas mal de canards hollandais au bord de la mer par les grands froids ; jen ai rarement vu deux de même sexe portant la même livrée. J’en À. CHARRUAUD. — Le Diamant Merveillenx et le Moineau de Gould 129 ai tué quelques-uns mais aucun d’eux n’avait exactement le même aspect. Les uns, lourds et communs, ressemblaient comme forme à ces gros cols- verts que-nous tuons à la hutte aux premiers passages de Novembre, les autres, longs, fins, distingués, aux pattes grèles et hautes, la tête plate et allongée — comme le canard gris clair qui figure dans ma collection — pa- raissaient tenir presque autant du pilet (Anas acuta L.) ou du tadorne (Anas tadorna L.) que du col-vert. Seule chez presque tous ces sujets si divers comme forme et comme plumage la tête verte rappelle que notre canard sauvage (Anas boschas, L.) doit être un de leurs auteurs. Enfin, — ceci est une impression personnelle — j’estime que la résistance et la vigueur dont font preuve la plupart de ces canards bariolés — qui n'apparaissent guère chez nous que par les temps les plus durs, lorsque le gelest intense et le vent de Nord-Est âpre et cinglant, — forment une pré- somption en faveur de leur métissage. C’est une loi de nature bien connue que, dans le règne animal comme dans le règne végétal, l’hybridation donne naissance à des sujets plus rudes que léurs auteurs. Le mulet, plus fort et plus grand que l’âne, est plus résistant à la fatigue et aux privations que le cheval ; ies pieds de vignes hybrides ne souffrent ni du phylloxéra ni des maladies cryptogamiques, si funestes à leurs auteurs. . Maintenant d’où viennent ces canards métis? De plus loin sans doute que la Hollande — contrairement à l’opinion de bien des auteurs. En effet, si leur véritable patrie d’origine était aussi rapprochée de nous, quelques sujets se laisseraient certainement entraîner par leurs congénères pendant les premières phases de la migration et nous n’aurions pas besoin d'attendre, pour les voir s’ébattre sur les eaux de nos baies et de nos marais, qué des hivers particulièrement rigoureux nous les amènent avec les voliers migrateurs venus de l'extrême Nord-Est. Si nous voulons être éclairés vraiment sur leurs lieux de naissance, il faut étudier leurs migrations en dehors de nos frontières et procéder à une enquête internationale qui, nous révélant leurs étapes successives, nous fera con- naître le point de départ principal de ces migrations. Jusque-là nous discutons dans le vague, nous barbottons en plein dans l'inconnu. LE DIAMANT MERVEILLEUX (Poephila mirabilis) et le MOINEAU DE GOULD {Chloebia gouldiæ) par M. l’abbé A. CHARRUAUD (suïte et fin) REPRODUCTION. — Le Poéphile mue en juin. Ce travail de rénovation s’effectue lentement, avec la mollesse qui est la caractéristique du person- nage. Souvent, à la fin de juillet, et même dans la première quinzaine d’août, l’oiseau n’a pas encore revêtu tout son costume de noces : il lui manque le chapeau, ainsi qu'il appert par les nombreux tuyaux grisâtres dont sa tête est parsemée. Mais comme la coiffure n’est pas la partie principale du vête- ment, bien que la plus apparente, dès que toutes les autres sont au complet Poéphile songe sérieusement à s’accoupler. ; L Quelques éleveurs privilégiés ont eu des nichées au premier printemps. 130 A. CHARRUAUD. — Le Diamant Merverlleux et le Moineau de Gould C’est une chance exceptionnelle qui permet d'obtenir du Poéphile le plus de produits possibles. La bonne Fée qui préside à la propagation du monde emplumé n’a jamais daigné nous accorder cette faveur. | Quelle que soit la saison, c’est le jour même où il entre en amour que notre Diamant commence ses exercices de grand vol dont il a été question plus haut. Alors son agitation est extrême, son cri d'appel fréquent. Poéphile soupire et fait le beau. On sent qu’une certaine tarentule l’a piqué au cœur. Il n’aura de repos que lorsque la femelle, séduite par tant de charmes, sortira de sa placidité pour prendre part à ses ébats. A partir de ce moment, l’éleveur peut dire que l’accouplement est en bonne voie. Gentleman accompli, le Poéphile ne brusque jamais la situation. En mariage comme en tout le reste, il procède avec poids et mesure, soucieux de sa respectability et serupuleux observateur des convenances. Nous venons de le voir s’efforçant de plaire à la dame, et y réussir. Il doit maintenant lui déclarer qu’elle est aimée et obtenir d’elle le même aveu. Chez nous, la chose se passe toujours à découvert, devant le grand soleil du bon Dieu, sur une longue baguette de noïisetier tendue horizontalement au-dessus des arbustes el soutenue aux deux bouts par un gros fil de fer accroché au plafond. Au moment psychologique, les deux futurs viennent y percher côte à côte, se frôlant presque de l’aïle. Leur émotion est visible : elle se traduit par un grand silence et une immobilité absolue. Tout à coup, le mâle baisse profondément la tête, de manière que le bec soit dirigé vers la poitrine, sans doute pour attester la sincérité de ses serments ; puis, il imprime à son chef un mouvement de droite et de gauche si rapide que l’œil peut à peine en suivre les vibrations. C’est sa manière à lui de faire sa cour. Madame est-elle mal disposée ? Sans rien dire elle tire sa révérence et s’en- vole, laissant l’autre tout penaud. Mais si elle agrée l'hommage, elle répond immédiatement de la même manière. Cette scène dure en tout une vingtaine de secondes. Qui oserait soutenir qu’elle n’est pas jolie, voire même tou- chante ? Titus et Roxane, dans leurs épanchements, ne s’exprimaient pas avec plus de feu, de tendresse et de dignité. Maintenant la nidification n’est qu’une question de jours. En captivité les Poéphiles établissent le berceau de leur future famille tantôt dans des boîtes rectangulaires, plus profondes que larges et percées d’un trou sur le devant; tantôt dans des troncs à petites perruches ; tantôt dans des pots à fleurs appliqués contre l’une des parois du compartiment clos à une hauteur de 2 m. 50 environ. Le mâle et la femelle travaillent de concert à la confection du nid, l’un apportant les matériaux, l’autre les disposant dans l’intérieur du récipient. À cet effet le couple n’emploie que du foin sec très fin et très souple. Le coton est dédaigné, les plumes le sont également. Si parfois quel- ques-unes se trouvent mêlées à la tissure, la place qu’elles occupent est telle que le berceau n’y gagne rien en chaleur, mien élasticité. Du reste, ce nid de Poephile est loin d’être un chef-d'œuvre d'élégance, de solidité et de confort. Sans les parois de la buche ou du pot quien retiennent la frêle char- pente, il croulerait sous la” plus légère pression. D’autre part, les œufs et les petits risquent de se trouver en contact avec le bois ou la terre cuite, tant est mince la texture de la couchette qui les en sépare. L’éleveur avisé doit donc remédier à l’incurie ou à l’inhabileté des reproducteurs en déposant lui-même au fond de chaque boîte et de chaque pot une bonne poignée de foin convenablement tassé et arrangé en forme de nid. Mieux encore. Après la ponte du dernier œuf nous enlevons tout le fragile trésor et tapissons de coton le « pouf central », selon la pittoresque expression du marquis de Brisay.Le caractère peu ombrageux du Poëphile permet cette immixtion dans ses affaires de ménage, Notes'et Faits divers 131 La ponte est de trois à cinq œufs. Les femelles de deux ans et plus en font parfois six, mais cette fécondité anormale nuit au résultat final, la chaleur de la mère étant insuffisante pour vivifier toute la couvée.Ces œufs sont de forme allongée et de couleur blanche, sans marbrures ni pointillés. L’incu- bation dure de treize à quinze jours, selon le degré de la température am- biante. Elle est partagée par le mâle qui relaye sa compagne à heures fixes. En naissant, les petits sont noirs, couverts d’un léger duvet, et comme les Psittaculaires (Erythrura psittacea) et l'Amaranthe masqué (Amadina lar- vata)11s portent à la commissure du bec deux perles bleues qui disparaissent peu de jours après la sortie du nid. Pendant l'élevage, auquel le père et la mère se dévouent avec un égal amour, la verdure, la pâtée, le pain au lait, les œufs de fourmis et le phosphate de chaux (huîtres pilées) doivent être distribués avec abondance. L'alimentation :s’opère par régurgitation, Comme chez tous les Poëphiles. Les jeunes prennent leur essor au jvingt-et- unième jour. Leur costume est alors verdâtre avec la tête d’un gris clair cendré. Ce n’est qu'au mois de juillet suivant qu'ils revêtent la splendide livrée qui ne les abandonnera plus. Pendant une quinzaine encore le père et la mère les abecquent, puis, les abandonnant à leur sort, ils travaillent à construire un nouveau nid. Les Poëphiles font autant de couvées qu’ils peuvent pondre d'œufs à l’une d'elles, soit trois, quatre et cinq, très. rarement six. Sous ce rapport, le Passereau australien dame le pion à notre Pierrot national qui ne dépasse pas le nombre de trois, — dit-on. La première réussit toujours, à moins d’ac- cidents imprévus. La seconde, survenant à l’entrée de l’hiver, est un peu aléatoire. Si le temps tourne au froid, s’il pleut et vente plus que de raison, les jeunes Poéphiles en rupture de nid meurent comme des mouches. Quant à la troisième et aux suivantes, mieux vaut n’en point parler. Bienimprudent serait l’éleveur qui compterait sur la vente de leurs produits pour payer ses dettes. Certes, les œufs fécondés peuvent éclore à la température moyenne d’une volière vitrée ; mais, à mesure que leurs petits grandissent, les parents, qui n’entendent rien à la météorologie, les réchauffent de moins en moins, et la grelottante nichée, encore à demi-nue, périt misérablement de froid avec le jabot plein. Heureux l’amateur qui dispose d’une polière-serre, vrai foyer de lumière et de chaleur, palais enchanté de la Flore tropicale et de la Volatile exotique, temple radieux de la Beauté et de la Vie ! Là, règne à son gré, ou le doux printemps aux effluves caressantes, ou le flamboyant été avec toutes ses ardeurs ; là les boutons et les œufs éclosent, les plantes et les oiseaux délicats prospèrent ; là, enfin, les Goulds et les Mirabilis vivent, reproduisent... et pullulent ! NOTES ET FAITS DIVERS Une distraction nous a fait écrire dans le dernier numéro de la Revue (p. 124) que M. Eug. Simon avait été élu membre de l’Académie des Sciences. C’est corres- pondant qu'il faut lire. : Gélinotte des bois. — Deux Gélinottes (Bonasia sylvesiris : D. et G.) ont été tuées, par M. Jean Ledreux, dans les bois d’Andelot (Haute-Marne), le 5 ee 1909. . DAGuIN. La Brante roussâtre sur les bords de la Saône. — Du 20 au 30 août dernier, quatre individus de la Branteroussâtre [WVetta rufina (Pallas)] ont été tués près Saint-Jean- de-Losne. Cet oiseau est, pour la première fois, observé dans le département de la 132 Notes et Faits divers Côte-d'Or et est très rare dans l’est de la France, car s’il est signalé en Lorraine par Godron et donné comme accidentel en Saône-et-Loire par de Montessus, les autres faunes locales n’en parlent pas. Paul Paris. Rareté des Martinets en 1909.— Les Ornithologistes auront sans doute remarqué, cette année, que, pendant cet été exceptionnellement pluvieux, les Martinets (Cypselus apus Illig.) étaient peu nombreux. Le manque de soirées chaudes n’a pas permis d'entendre les cris stridents qu'ils font entendre pendant leurs poursuites joyeuses. Ch. Van KEMPEN. Migrations de Becs-croisés, — I. La Revue Française d'Ornithologie, dans son n° 7 (p. 111), a signalé une véritable invasion de Becs-croisés (Loxia curpirostra Lin.) en Allemagne, en Autrche, en Angleterre et en Belgique. Il semble que cette invasion se soit étendue à la France. Le Journal des Débats rapporte, dans son n° du 148 novembre, que de véritables massacres de cet oiseau ont été opérés, cette année, aux environs de Cette. MM. Paul Paris et l’abbé Lamoureux, d’autre part, ont constaté sa présence aux environs de Dijon, dans l'Aube, dans la Haute- Saône et Saône-et-Loire, et dans la Sarthe (Revue, n° 8, v. 125 et 126). Dans ma région (arrondissement de Châtillon-sur-Seine), département de la Côte-d'Or), jamais on n’a vu de passages plus abondants. Les premiers Becs- croisés ont été observés au mois d’août 1909 ; on a constaté la présence de cet oiseau en septembre et en octobre ; mais le gros des émigrants s’est montré au mois de novembre. On trouvait des Becs-croisés partout, jusque dans les jardins de Châtillon. Un jeune homme, armé d’une petite carabine, en a tué onze, le même jour, dans un parterre de la ville, sur un thuya, dont ils dévoraient avidement les graines ; ils étaient si peu défiants qu'on a pu les abattre tous, successivement, sans que les survivants s’effarouchassent en voyant tomber leurs camarades. Voici quelques-uns des passages qu'il m'a été donné d’observer dans ce pays. Pendant l'hiver de 1875-1876, on a vu des Becs-croisés à demeure dans le Châtil- lonnais. Un passage important a eu lieu en janvier 1879 ; un second pendant l’au- tomne de 1888 : d’autres en novembre 1893, novembre 1894, octobre 1896, octo- bre 1906. F. DAGuIN. II. Les Becs-croisés se-sont montrés le 10 juillet, cette année, en Meurthe-et- Moselle ; c’est du reste à cette époque que tous les grands passage sont commencé, et même quelquefois en juin. Dès leur arrivée dans nos régions, ces oiseaux recher- chent les peupliers italiens, dont ils mangent les cônes résineux. Comme ces arbres sont peu nombreux actuellement dans nos pays, ils ont tôt fait de les dépouiller de la substance nutritive qu'ils recherchent avec avidité ; ensuite, on les voit visiter les poiriers des jardins, puis les sapinières. Leur arrivée ne peut passer inaperçue pour une oreille exercée ; leur cri, très fort, peut se définir à peu près par la syllabe piep, piep, piep, répétée par tous les sujets de la troupe, dès qu'ils prennent leur essor et pendant toute la durée du vol. Lorsqu'ils sont au repos ou en train de manger, ils se taisent, ou gazouillent ; mais, dès qu'ils prennent leur essor, ils font entendre leur cri d'appel. Le chant du Bec-croisé ordinaire a beaucoup d’analogie avec celui du Bouvreuil, certaines intonations y ressemblent tout à fait; cependant, il est plus varié et plus fort. A partir du 40 juillet, jusqu’en septembre 1909, ces oiseaux séjournèrent àManon- ville en nombre plus ou moins grand ; au 15 août, les sapinières en étaient remplies ; on les trouvait aussi bien sur les mélèzes, les épicéas ou les pins noirs d'Autriche. Le sol était jonché de brindilles de sapins, coupées par le bec de-cés oiseaux : il en était de même des peupliers. A partir de septembre, jusqu'au 10 octobre, je ne vis plus aucun Bec-croisé. Puis, de temps en temps, il en passe une troupe qui séjourne un jour ou deux et disparaît. Ils semblent se diriger maintenant vers le nord-est. En juillet, ils semblaient venir du nord. Hier, 15 novembre, j'en vis passer une troupe d’une douzaine ; je me dirigeai aussitôt dans une sapinière qui confine au village et, je trouvai mes oiseaux en train de briser les petits pins des mélèzes, qu’à cette saison ils recherchent de préférence ; je pus me procurer un oc! assez joli. Ce sont toujours des Becs-croisés ordinaires qui passent dans nos régions. Cepen- dant, en octobre 1884 ou 1885, à Crainvilliers (Vosges), je fus assez heureux pour Notes et Faits divers 128 tuer un ot de bifascié qui était posé sur un mélèze en compagnie de deux de ses semblables. La détonation de mon fusil mit les deux autres en déroute. Depuis, je ne trouvai plus cet oiseau, qui est plus petit que ses congénères et plus joli aussi. Ajoutons que tous les Becs-croisés sont peu sauvages et, si on les tire avec une arme de petit calibre, on a beaucoup de chance de les retrouver quelques mètres plus loin, si le coup de feu les a chassés de l’arbre où ils étaient posés. Mais il est urgent de charger suffisamment ses cartouches, cet oiseau étant très dur à tuer. Somme toute, le passage des Becs-croisés est très irrégulier et les causes en sont encore mal définies. Manonville, 16 novembre 1909. Lomonr. III. Le 13 novembre, étant dans le jardin de notre maison, à Sargé (Loir-et-Cher), vers 2 heures de l'après-midi, je remarquai, par ses cris d’abord, se rapprochant ensuite, une © (?) de Bec-croisé en livrée plutôt grise que verdâtre, qui se posa sur un if, puis sur un catalpa, où elle rejoignit et me fit découvrir un beau mâle, en plumage rouge, croupion jaune. Ils ne touchèrent pas aux graines de l’arbre et restèrent, le mâle immobile et dans une station plutôt droite sur la branche, la femelle plus agitée et poussant continuellement trois notes brèves : pip, pip, pip — pp, pip, pip. Us étaient peu craintifs et je pus les examiner à loisir. Le thermomètre marquait + 10°. Baromètre variable. Direction du vent: ouest et tiède, faible. Temps couvert avec pluie fine par instants. Le lendemain, 14 no- vembre, à 8 heures du matin, le vent étant au sud-est, je revis un mâle tournoyer dans le ciel au-dessus de Sargé. Cet oiseau était seul, appelant d’une note ou deux, répétées, tzeuc, tieuc, plus dure, mais assez semblable à celui de la Sittelle de nos bois (Srtta cæsta). Dans la même localité, qui compte en effet quelques épicéas, j'avais tué, le 49 août 1898, un jeune mâle dont le sexe ne fut d’ailleurs pas vérifié, après lui avoir tiré plusieurs balles de carabine Flaubert, sans l’effrayer. Roger REBOUSSIN. À propos des captures de Marèques du Chili. — I. M. le baron de Beauquesne signale (p.75 de cette Revue) l'apparition en France de la Marèque du Chili (Wareca subilatrix Poep.). L'arrivée de cette espèce, sur un étang voisin de Péronne, me semble fort douteuse, car cette Marèque habile le Chili, le Paraguay, l'Argentine, la Patagonie et les îles Malouines et n’a jamais été capturée en Europe. Il est du reste difficile d'admettre qu’un canard puisse franchir une pareille distance en pleine mer. Il est à supposer que les deux femelles prises près de Péronne sont des échappées d’un jardin zoologique ou d’un parc privé, car ces oiseaux ne sont pas rares en captivité. Dr Alph. Dugors. IT: Jai peine à croire que les Marèques du Chili tuées sur un étang voisin de Péronne aient émigré de leur pays d’origine. Ne proviennent-elles pas plutôt d’un jardin zoologique d'Europe ? A l’appui de cette hypothèse, voici deux faits que je puis garantir. Au jardin zoologique de Nice, il y a quelques années, un Flamant rose prit son vol et ne revint jamais. Autre fait : un de mes amis possédait un couple de canards mandarins, dont, le mâle étant mort, la femelle, un beau jour, s’envola et disparut vers la mer. Voilà deux beaux coups de fusil probables pour un chasseur heureux. N. Mayer. Oiseaux faisant plusieurs couvées dans le même nid. — Cette année, un couple de Pinsons ordinaires (Fringilla cæœlebs) avait construit son nid sur une des basses branches d’un Pin noir d'Autriche, dans mon jardin. Ce couple éleva dans ce nid deux couvées successives, qu'il mena à bien toutes les deux. Raymond RozLLINAT. EXTRAITS ET ANALYSES Internationaler Frauenbund für Vogelschutz (Deutsche Abtheulung). — Jakrbuch für das Jahr 1908) (V. Jahrgang) ; publié, d’après les ordres du Bureau, par le Dr Heuss. — 130 p. in-8°, Liegnitz ; G. Seyffarth, 1908. L'uLNE ml Aïe au 134 Extraits et Analyses La sensibilité native des femmes les porte à s'intéresser au sort de tout être faible ou malheureux. Aussi n'est-il pas surprenant qu’elles aient songé à prendre en mains la cause des petits chantres ailés qui font la joie de nos bosquets et qui, trop souvent, sont victimes de la rage destructive de l’homme. Une ligue internationale de femmes s’est fondée précisément dans le but d’as- surer aide et protection aux oiseaux. Sa section allemande, qui compte, actuel- lement, six années d’existence, publie, tous les ans, un Annuaïre qui contient, in- dépendamment des statuis et des actes de la Société, des études sur des sujets rentrant dans le cadre de ses opérations. Signalons, en passant, une disposition curieuse des statuts : les membres de la Ligue s'engagent à n’employer pour leur parure, ni plumes, ni oiseaux empaillés, à l’exception des plumes d’autruches, d'oiseaux de volière ou de basse-cour et d’oiseaux-gibier. L'Annuaire de 1908, que nous avons sous les yeux, fournit d’intéressants détails sur la section elle-même, sur sa composition, son organisation, son fonc- tionnement et ses ressources. Nous apprenons qu’elle compte, aujourd’hui, plus de 600 adhérentes, que ses recettes se sont élevées, en 1908, à un peu plus de 4.000 marks, et ses dépenses, à environ 1.800 marks. Les sommes dépensées ont servi, en majeure partie, à payer les frais d'impression. On trouvera dans le volume, en dehors du rapport général sur la marche de la Section, présenté par le secrétaire, M. Steinmetz, une revue des lois promulguées et des mesures administratives prises dans l'intérêt des oiseaux, au cours de l’année dernière, le texte de la loi allemande du 30 mai 1908 concernant la pro- tection des oiseaux, quelques articles bibliographiques, le compte rendu des associations allemandes protectrices des animaux et une série d’études, de mé- moires et de rapports, dont voici l’'énumération : 49 La question de la protection des oiseaux, au VIIIe Congrès agricole inter- national de Vienne ; 20 La protection des oiseaux, à l’étranger ; 3° Les mesures prises par le Gouvernement, et les institutions fond es pour la protection pratique des oiseaux, en Hongrie, par M. Titus Csôrgey ; 40 La protection des oiseaux envisagée en elle-même, par M. Léon de Boxberger; 5° La protection des oiseaux et les femmes, par M. Flôricke ; 6° La protection d s oiseaux et l’agriculture, par M. Hiesemann ; 70 Considérations critiques sur la nouvelle loi d’Empire concernant la protec- tion des oiseaux, par M. le pasteur W. Schuster. En somme, on ne peut qu'applaudir à l'initiative des dames allemandes et souhaiter que leur exemple soit suivi en France. En défendant les petits oiseaux contre leurs ennemis, elles n’obéissent pas seulement à un sentiment de pitié, à coup sûr fort louable; elles font, en outre, une œuvre éminemment utile, car elles conservent la vie à des milliers d’auxiliaires précieux pour l’agriculture et pour la sylviculture. F. DaGuin. In Bull. Soc. nat. Acclimatation (33, rue de Buffon, Paris, VE. Le numéro, 2 fr.). M. Magaud, d’Aubusson (n° d'août et septembre 1909, p.291-297 et 322-328) metau point l’état de l’acclimatation des espèces de Mégapodidés dont l’élevage a été essayé. Il ne semble pas qu'aucun progrès ait été réalisé depuis les premières repro- ductions de Tallégales obtenues à Beaujardin par M. Cornély, en 1869, en 1877 par le Marquis d'Hervey de Saint-Denys, et un peu plus tard par M. de Rothschild, à Ferrières. M. Pierre-Amédée Pichot (n° d’août, p. 298-302) donne une bonne monographie de l’Oie du Canada. Cette belle espèce, introduite depuis le XVIIe siècle, apparaît encore quelquefois. paraît-il, sur les lacs d'Irlande et de Grande-Bretagne, où l’on a constaté qu’elle nichait. Aux Etats-Unis on croise les mâles avec les oies domestiques, et les métis qui proviennent de ces croisements sont fort recherchés sur les marchés. Les comptes rendus des séances de la Société (n° de sept., p. 346-356 et d’octo- bre, p. 384-385), contiennent d’intéressantes observations de M. Raymond Rollinat sur le passage des Grues en octobre 1908 et en mars 1909. ORLÉANS. — Imp. H.TESSIER Le Gérant : Louis DENISE. BULLETIN D’ÉCHANGES, OFFRES ET DEMANDES Be peintre animalier Roger Reboussin se met à la disposition des collaborateurs dela Revue pour l'exécution de tous travaux concernant les oiseaux et les mammi- fères, tableaux, aquarelles, planches, illustrations de livres, schémas d’après nature, etc, 9, rue Bochart-de-Saron, Paris. On demande un bon ouvrier naturaliste. On prendrait aussi volontiers un jeune homme désireux d’apprendre/la taxidermie. — FE, Régnier, à Laignes (Côte-d'Or). Objets de collections OFFRES Possédant une collection d'œufs d'oiseaux d'Europe assez considérable, l'abbé G. Eloc se préterait volontiers à faire l'échange de ses doubles. Il recevrait avec plaisir tous les échantillons d'œufs qu’on voudra bien lui adresser, et se tient à la disposition de quiconque aurait besoin de faire vérilier des déterminations. — Abbé G. Etoc; Ecole Gerson, 31, rue de la Pompe, Paris. Oiseaux en chair et en peaux fraîches du Midi de la France seront livrés par ordre de capture à des prix.très modérés. Adresser desiderata, Hugues-Atger, à Saint-Géniès de Malgoirè; (Gard). Œufs d'oiseaux de plaine à échanger contre œufs d’échassiers et de gallinacés — M. Ferchaud, Moisdon-la-Rivière (Loire-Inférieure). DEMANDES Catalogue of Birds of the British Museum. Collection ou volumes séparés. — P: Wytsman, 43, rue Saint-Alphonse, Bruxelles. ; Œuvres complètes de Bufton, éd. Levêque, 1847, 20 vol. in-12 ; ou le vol. XX seul (Description de mammifères et d oiseaux, par Lesson). — C.-E. Hellmayr, Conservateur de la Section Ornithologique au Musée d’hist. nat. de Munich. Oiseaux de volière. OFFRES Deux couples Diamants à moustache, 5: francs le couple ; un couple Diamants,» à bavette, 16-francs lé couple ; les trois couples, 24 francs. Oiseaux en excellent état. —A. Decoux, à Géry, par Awxe-sur-Vienne (Haute-Vienne). Oisellerie du Pas-Saint-Georges. — Maïson fondée en 1849. — Assortiment completd’oiseaux exotiques, singes, perruches, perroquets. Vente de confiance- Enyoi catalogue contre timbre. Fontana, 14, rue du Pas-Saint-Georges, Bordeaux. Canaris purs Seifert, artistes incomparables, chant garanti. Prix selon virtuo- sité. — Abbé A. Charruaud, Dieulivol (Gironde). ISELLERIE du PA- SATNT-GE LOMONT et ses His Û Hone ne sn U. F OC N T A Ne A &— ; e _Naturaliste PRÉPARATION DE MAMMIFÈRES EE — Oiseaux, Reptiles 2e HER: PÉTER in CES SEE are ACHAT à PARTS FAUSPENE d'OISEAUX EXOTIQUES et INDIGÈNES de Musées & Cabinets d'Histoire Naturelle LR Sie PES É Fa MANONVILLE 11, Rue du Pas-Saint-Georges ; par NOVIANT-AUX-PRÈS (Meurthe-&-Moselle) . BORDEAUX / LABORATOIRE DE ZOOLOGIE |MÉRIDIONRI n Marcel MOURGUE Lauréat de la Faculté de Médecine de Chtioucet ete Villa « Urania », à Endoume, MARSEILLE Cabinet d'Entomelogie & d'Ornithologie | IMPRESSION D’ OUVRAGES S G B HER de Sciences et de Mens Successenr de Henri GUYON NATURALISTE Henri TESSIER S ones du Muséum d'Histoire naturelle de Paris Re — : < 56, rue des Carmes. — CRLÉANS ce CHOIX CONSIDÉRABLE < d'Oiseaux Exotiques & Œufs Bactériolopie, Ornithologie, Betanique, | + pour Musées et Collections É Médecine, Pharmacie, Chimie, USTENSILES POUR LES SCIENCES NATURELLES Electricité, Photographie, ete., etc. k D : ee pe ë à 13, Rue Bertin-Poitée, PARIS FLORES, TABLEAUX SorTeurs. Ste & 28 Année. — N° 10. 7 Février 1910. Revue Française d'Ornithologie Scientifique et Pratique PUBLIÉE PAR MM. Louis DENISE, A. MENEGAUX, Bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale Assistant d'Ornithologie au Muséum 14, Rue Antoine-Roucher, 14 55, rue de Buffon, 55 Paris (xvie). Paris (ve) Prix de l'abonnement : 7 fr. par an Le numéro : 60 centimes IMPRIMERIE HENRI TESSIER, A ORLÉANS 56, Rue des Carmes, 56 1910 SOMMAIRE DU N° 10 René Babin. — Description du j jeune mâle de Cinnyris H as keri Neue Paul Paris. — Sur le Buzard Montagu. : Raphaël Dubois. — Sur les mœurs de la Pie-grièche. Baron Snouckaert van Schauburg. — Hybridation de Corneille en Hoadee À L. Brasil. — À propos des expériences instituées pour l'étude des déplac m, is Ave des oiseaux migrateurs. de … Louis Ternier. — Note sur la présence du Hunant rose en baïe de Seine. À. Kirchner. — Note sur l’arrivée des Hirondelles de fenêtre en. 1909. . Em. Anîrie. — A propos du Gypaète barbu et des petits UE . H. Giraudeau. — Elevage de Pics en captivité. Notes et faits divers. 5e Congrès international d’Ornithologie. Capture de Canards siffleurs huppés dans les départements du Nord et du { Pas -de-Calais (Ch. Van Kempen). Note sur l'apparition de Martinets noirs et d’Hirondelles de cheminée à Ma seille; au mois de décembre (Marcel Mourgue). : Sur les espèces du genre Æzerofalco (D: Alph. Dubois). Le Sizerin boréal dans le Loir-et-Cher (R. Reboussin). La Bondrée apivore en Côte-d'Or (A. Chaumette). A propos de la sociabilité des oiseaux (Vte de Sibour). Fe Extraits et Analyses. ñ Compie-rendu. Nécrologie. Ro Les numéros 11 À 12 contiendront : de M. C.-E. Hellmayr, da Sur noie \ Oiseaux de l'Amérique tropicale, II et IV; de M. Louis Maillard, Ze ‘Chasseurs naturalisté devant la loi; de M. Eug. Simon, Notes critiques sur les, Trochilidés, III ; de M. Roger Reboussin, Sur le jeune de l'Engoulevent d'Europe ; de M. le Vte. de Chaignon, “Sur quelques cas de pathologie naturelle chez les Oiseaux ; de M. l'abbé Etoc, Les Oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids (suite) ; de M. Raymond Rollinat, Sur la Chouette chevêche et la Chouette hulotte ; de M. F. de Chapel, de l’Albinisme en général chez les Oiseaux ; de M. E:d’A.., Un Sirli intelligent ; de, M. Marcel Mourgue, Nridification du Macareux moine dans les îles du golfe de. Mar- Seille ; et des notes et articles de MM. A. Menegaux, l'abbé-Lamoureux, F. Masse, A. Bouvier, l'abbé Letacq, Decoux, P. Martm, Paul Poty, F. Rens Gentil, H. Mayer, Ern. De ‘Paul Belette, Ses Henry, etc: * La reproduction des erticles publiés dans B Repue française dr niholgie k + est interdit. ma Pnes Î à e À AVIS IMPORTANT A Nous prions nos collaborateurs de nous fournir des Folie ee articles | | dans la Revue tous les renseignements complémentaires, ou même contradictoires, qu’ils pourraient avoir sur les sujets {raités. Ces communications seront insérées: dans le ou les plus prochains numéros qui suivront. Ces échanges de vue, outre)” qu’ils donneront au journal une vie plus active, auront, pensons-nous, poureffet, RUE d'avancer l'étude des questions entamées, de compléter rapidement les monogra= « phies esquissées, et surtout se mettre e en relation entre eux les lecteurs de la Revue, i 2° Année. — N° 10. 7 Février 1910. Reyue Française d'Ornithologie Seientifique et Pratique =. = DESCRIPTION DU JEUNE MALE DE CINNYRIS HAWKERI Neum, par R. BABIN Cinnyris osiris (nec Finsch), Lort Phillips, Zbrs, 1896, p. 81 ; Elliot, Freld- Columb. Mus., Orn. I. p. 40 ; Hawker, Jbrs, 1899, p. 66 ; Peel, Somali-land App. p, 312. -Cinnyris mariquensis hawkeri, Neum. Orn. M. B. NII, p. 24 (1899); Journal für Ornüh., 1906, p. 251. ÉOAUnS hawkeri, Jackson, Ibis, 1899, p. 633 ; Sharpe, P. Z. &8., 1904, IT, P. (1). - Jeune mâle. — Dessus de la têle gris roussâtre, les plumes marquées au milieu d’une tache noire ; dos gris roussâtre unicolore avec, comme sur la tête, quelques plumes éparses, offrant déjà les teintes vert métallique de lPadulte ; sus-caudales d’un beau vert métallique, chaque plume terminée de bleu foncé à reflets. Rémiges primaires : la première (impropre au vol) et les-deux suivantes rouscâtres, les autres noires sur leur bord externe, d’un gris roussâtre sur leur bord interne ; rémiges secondaires rousses ; les petites et les grandes couvertures alaires d’un noir terne ; les moyennes vert métallique ; rectrices noires. Toute la gorge d’un beau vert métallique cuivré ; le haut de la poitrine porte une tache irrégulière bleu foncé à reflets, avec déjà quelques plumes présentant une teinte d’un brun violacé à reflets, laissant pressentir les deux beaux colliers de l’adulte. Une raie blanc sale part des commissures du bec, borde la gorge de chaque côté, et, irrégulière- ment et souvent interrompue, va rejoindre les flancs. Le reste de la poi- trine, abdomen et flancs d’un blanc sale très légèrement lavé de jaune clair, et varié de brun noirâtre ou de noir ; cette dernière teinte formant presque une large raie longitudinale continue au milieu de l'abdomen. Bec et pieds noirs. Longueur totale 119 mm. ; du bec 20 mm. ; de l’aile 63 mm. ; de la queue 40 mm. Ê _ L’individu qui a servi à faire cette description faisait partie d’un petit lot d'oiseaux d’Abyssinie, dont s’est récemment enrichie ma collection. comprenant entre autres quelques Sucriers, parmi lesquels, en plus du spécimen ci-dessus décrit, se trouvaient deux beaux mâles adultes du Cinnyris Hawkerr. Malheureusemént aucun de ces oiseaux n’était accom- pagné d'une indication précise sur la date et le lieu de sa capture. (1) Les auteurs qui figurent dans cette bibliographie ne décrivent pas les jeunes de l'espèce À ë 146 P. Paris. — Sur le busard Montagu. SUR LE BUSARD MONTAGU par Paul PARIS Le Busard Montagu (Circus pygargus L.), appelé aussi Busard cendré, est un rapace très commun dans les parties basses et marécageuses du départe- ment de la Côte-d'Or où il nous arrive en avril pour nous quitter en sep- tembre, alors que son proche parent, le Buzard Saint-Martin (Circus cyanus L.), qui y est beaucoup plus rare, séjourne toute l’année dans ce dépar- tement, Certains auteurs (1) lui assignent une ponte allant jusqu’à huit œufs, je n’ai moi-même jamais trouvé plus de cinq œufs dans le nid que cet oïseau construit à terre dans les roseaux ou sous les buissons. Ces œufs vert-bleuâtre au moment de la ponte, se décolorent aussitôt, l’intérieur de la coquille res- tant seul teinté. Degland et Gerbe (2) donnent comme dimensions à ces œufs : grand diamètre, 40 mm. ; petit diamètre, 30 mm. ; ceux que j'ai mesurés m'ont donné: grand diamètre, 41 mm. à 45 mm. 5; petit diamètre, 34 mm. à 35 mm. 3. Considéré par d’Hamonville (3) comme surtout insecti- vore, il paraît dans nos régions préférer les oiseaux et les petits reptiles. Le Dr Marchant dit : « J'ai ouvert les jabots de plusieurs de ceux que nous avions capturés et j'y ai trouvé des lézards et des petits oiseaux. M. Belin a même retiré du gésier de l’un d’eux quatre œufs de merle parfaitement intacts et très souvent des œufs de caille et d’alouette. » Le tableau suivant de l’examen de leur tube digestif m’a bien confirmé ce dire. o* Arc-sur-Tille (Côte-d'Or), 24 mai 1907. Gésier :3 Lacerta vrridis Daud. o* (type nègre) (même provenance). Gésier : { Alauda arvensis L. ; 1 Lacerta viridis D. ; o* (Plumage de 9). Arc-sur-Tille, 27 mai 1907. Gésier : { Alauda arven- sis L. et 4 œufs intacts de cet oiseau. Q (Même provenance que le précédent.) Gésier : 2 Alauda arvensis L. dont une jeune à la sortie du nid ; 3 œufs de cet oiseau dont deux intacts ;, 1 Lacerta viridis D. Q (Provenance et date du précédent). Gésier : 1 Alauda arvensis L. ; 1 Lacerta viridis D. : S*Arc-sur-Tille, {er juin 1907. Gésier : 1 AZauda arvensis L. © (Provenance et date du précédent). Gésier : { Alauda arvensis L. y { petit rongeur. o* Villebichot (Côte-d'Or), 8 juin-1907. Gésier : 2 œufs d’Alauda sp. (2) ; 41 Lacerta viridis D. o” (Comme précédent). Gésier : 1 Alauda arvensis L. ._ o* Remilly-en-Plaine (Côte-d'Or), 12 mai 1908. Gésier : 2 Alauda ar- vensis L. prises au nid. o* (Deux échantillons de mêmes provenance et date que le précédent). Gésier vide, (1) Catalogue des Oiseaux de la Côte-d'Or. D: Marchant, 1869. (2) Ornithologie Européenne. Degland et Gerbe, Paris, 1867. (3) La vie des Oiseaux. D'Hamonville, Paris, 1890. P. Paris. — Sur le busard Montagu. 147 o* (Gomme précédents). Gésier : 1 Lacerla vivipara Jacq. ; 1 œuf intact dAlauda arvensis L. © (Gomme précédents). Gésier : { Lacerla vivipara 3. o! (Type nègre). Cessey-sur-Tille (Gôte-d’Or}), 20 mai 1908. Gésier vide. ©! Aiserey, / mai 1909. Gésier : 1 Lacerta viridis D. ot (Gomme le précédent). Gésier : nombreux débris d’œufs d’alouette ; 1 Lacerta sp. ? ; duvet et reste d’un petit oiseau ; débris d'insectes (pouvant provenir de l’eslomac du lézard). 9" (Provenance et date des précédents). Gésier : 3 œufs presque intacts d’Alauda arvensis L. ape le précédent). Gésier : 1 Lacerta viridis D. ; débris d’un Frin- gillideæ. © (Gomme le précédent). Gésier : une jeune alouette au nid, © (Gomme le précédent). Gésier : une jeune alcuette au nid. Q (Type nègre). (Mêmes provenance et date que les précédents). Gésier : 1 Laceria vivipara J. CA Arc-sur-Tille, 11 mai 1909. Gésier : forte pelote de poils de micromam- müfères. . Q (De même provenance et date que le précédent). Jabot : débris d’un petit oiseau. Gésier : débris de deux pelits rongeurs avec deux petits nou- veau-nés ou prê s à naître. : - o Are-sur-lille, 20 mai 1909. Gésier : débris de deux petits rongeurs. © Aiserey (Côte-d'Or), 25 mai 1909. Gésier : 1 Lacerta viridis D. ® avec des œufs. o (Gomme le précédent). Gésier : 1 Lacerta vivipara J. ; 2 petits rongeurs. © (Gomme le précédent). Jabot et gésier : 2 petits rongeurs ; 2 Jeunes Alauda arvensis L. © (Gomme les précédents). Jabot ct gésier : débris d’un Laceriasp.? 9 avec une douzaine d'œufs ; 1 petit oiseau, À gryllotalpa vulgaris. Q (Mêmes provenance et date que les précédents), Gésier avec seulement quelques plumes. © Aiserey, 7 juin 1909. Gésier : 3 œufs d’A/auda ? ; un petit rongeur, © (Comme le précédent). Gésier : 1 petit rongeur. : Q Aïserey, 22 juin 1909. Gésier : 1 petit rongeur ; 1 petit passereau (An- thus ? ). Q (Comme le précédent). Gésicr : pelote de poils et débris de végétaux parsemée d’élytres de petits coléoptères et de petits cailloux. Dans Pesto- mac et surtout le ventricule succenturié, nombreux petits nématodes pa- rasites. © (Mêmes provenance et date que le précédent). Jabot et gésier :une quin- zaine de Gryllus campestris, 2 petits rongeurs dont { jeune, 2 œufs de petit _passereau. Q Aïscrey, 20 juillet 1909. Gésier : pelote de poils de micromammifères. ® (Comme le précédent). Gésier vide. Q (Même provenance que le précédent). Gésier : ! Alauda arvensis L. o” Aïserey, 21 juillet 1909. Gésier : pelote grosse comme une petite noix de débris d'œufs d’oiseaux avec quelques petits os et débris d’un coléoptère. © (Gomme le précédent). Jabot : 1 rongeur ® avec petits dans l’utérus ; gésier : 2 petits rongeurs. : Les échantillons provenant d’Aiserey et de Villebichot avaient été tués au Grand-Duc, les autres avaient été capturés vivants au filet, 1480 R. Dugois. — Sur les mœurs de la Pie-Grièche. Eu SUR:LES MŒURS DE LA PIE-GRIÈCHE par le D: Raphaël Dugois i On sait depuis longtemps que les pies-grièches enfilent dans des épines des insectes, des petits oiseaux et même de pelits mammifères qu’elles )ont capturés. Les auteurs disent, en général, que ce sont des oiseaux prévoyants qui se constituent ainsi des garde-mangers, d’autres prétendent que ces oiseaux n'aiment que les proies faisandées et que c’est pour ce motif qu’elles mettent «au crochet » leurs victimes. Le J'ai eu l’occasion d’observerpendant assez longtemps un grillon qui avait été enfilé sur un bourgeon de pommier et j’ai été frappé de ce fait que le corps | de l'animal ne s'était pas desséché au bout d’un temps assez long. Y aurait-il là un moyen de conservation ? On peut se demander éga- lement si la Pie-Grièche ne se sert pas des insectes ainsi fixés comme appât pour at- ürer les oiseaux insectivo- res : ce qu'il y à de vérita- blement remarquable, c’est l'adresse de ces oiseaux pour fixer un insecte sans le dété- riorer, car mon grillon, mal- gré la grosseur du support, ne présentail aucune lésion, en dehors de la porte d’en- trée du bourgeon. Cette habitude qu'ont les pies-grièches de fixer les Grillon fixé par une Pie-Grièche sur un bourgeon animaux sur des épines mé- de pommier. rite d’être étudiée à un autre point de vue. J’aieucomme médecin l’occasion d’observer des maladies infectieuses présentant une symptomatologie très particulière, survenues à la suite de piqûres d’épines. Quelquefois la maladie reste localisée, il résulté de la piqûre des phleg- mons, des gangrènes, qui parfois nécessitent l’amputation du membre infecté. Il serait utile d’étudier expérimentalement le résultat des piqûres faites avec les épines ayant servi de «crochets » aux pies-grièches: La pie-grièche est un oiseau féroce ; peut-être infecte-t-elle à dessein es épines pour faire périr les autres oiseaux, à la manière du Canaque qui trempe ses armes dans le jus de cadavre pour les empoisonner. En tous cas, au point de vue de la psychophysiologie zoologique, il y a matière aux réflexions, aux observations et même à l’expérimentation. Bon SNoUCKAERT VAN SCHAUBURG.—//ybridation de C'orneillesen Hollande.149 HYBRIDATION DE CORNEILLES EN HOLLANDE par le baron R. SNOUCKAERT VAN SCHAUBURG J'ai publié, en 1907, dans la Revue éditée par M. le Chevalier von Tschusi zu Schmidhoffen, l’éminent ornithologiste autrichien (Orn. Jahrb., p. 206), une notice sur quelques cas d’ hybridation de la Corneille noire et de la Cor- nelle mantelée observés en Hollande. Comme cette notice n’a peut-être pas été sous les yeux de tous les lecteurs de la Revue Française, je me permettrai d’en donner ici un abrégé et d° me ajouter quelques faits nouveaux se rappor- tant à la même matière. Tandis que Corvus corone esk commun en Hollande en toute saison, C. cornixtest ure espèce de passage dont un grand nombre hiverne dans notre pays: En mars et au commencement d'avril, les Corneilles mantelées nous quittent, ne laissant que très rarement quelque individu derrière elles S'il est donc rare ce rencontrer chez nous un cornix, en été, il l’est bien davantage d’en observer un couple nichant.et élevant des j jeunes. - Moiïci les cas qui en sont parvenus à ma Connaissance. En1891, un couple de Corneilles grises a niché dans le jardin de l'hôpital de Rotterdam ; ces deux oiseaux ont été lués peu après et l’emplacement inaccessible de leur nid a rendu impossible l’examen de son contenu. - La nidification de Corneilles mantelées a été observée une ou deux fois en Frise, ; on a même cru voir une.fois deux hybrides en train de couver, mais comme leurs trois œufs furent enlevés et que les oiseaux disparurert, leur identité n’a pu être constatée x En 1897, un couple de Corneilles grises a essayé de nichor dans un groupe d'arbres près du chantier de la marine de guerre à Amslerdam, mais ces oiseaux furent chassés par les Freux qui occupaient cette même localité. Selon feu M. H Albarda, des hybrides des deux espèces ont été capturés en 1850 à Leeuwarden, en Fnse, et, en 1822 et 1860, près de Rotterdam. Je ne sais ce qu'il est advenu de ces individus. Pendant l’hiver de l’année 1887-88, le Directeur du Jardin zoologique de Rotterdam observa un hybride dans ce jardin ; on réussit à le capturer. Cet oiseau était plus petit que les Gorneilles noires ou grises ordinaires. Depuis 1888 jusqu'en 1907, on n’entendit plus parler d'hybrides. Le 20 mai de cette dernière année, le garde-chasse d’un de mes amis en Zélande, m'écrivit qu'il avait trouvé le nid d’un couple de Corneilles appartenant aux deux différentes espèces, que leurs œufs, au nombre de quatre, avaient été enlevés par de jeunes paysans et qu ’ensuile ces oiseaux avaient construit un autre nid dans le parc attenant à la villa de son maitre. En réponse, j’en- Joïgnis au garde de laisser couver les oiseaux et de me procurer éventuelle- ment les jeures de cette dernière nichée. Je le priai également äe tâcher de rentrer en possession des quatre œufs pris antérieurement. Quelques jours plus tard j’eus la satisfaction de recevoir les œvfs en question, qui ne se distinguaient en rien d'œufs de Corneilles ordinaires. Malheureusement, la dernière nichée ne révesit pes ; un jeune nequit mais mourut peu de temps après et les parents disparurent. Les œufs précités, peut-être les seuls authentiques jamais trouvés en Hollande, font maintenant partie de la belle collection de notre éminent oclogiste, M. van Pelt-Lechner de Wagenirgen. Dans le numéro du 12 juillet 1908 de notre journal cyrégétique, je trouvai 0, 2 150 L. BrAsiz.— Expériences pour l'étude des déplacements des oiseaux. une notice d’après laquelle un couple de Corneilles ($* corone, ® cornix) auraient élevé des jeunes à Warns, en Frise. Cette nouvelle me fut corfirmée par un habitant de ladite localité auquel je m'étais adressé. : Le 15 mai de la même année, je reçus un métis fraîchement tué à Fins- terwold, en Groningue. Cet oiseau était apparié et le couple avait déjà cons- truit son nid ; comme le second oiseau disparut après la mort de son conjoint, il n’a pas été possible de l'identifier. L’individu que j’ai reçu ressemble beau- coup plus à corone qu’à cornix. Enfin, au mois de juin de l’année courante, le même garde-chasse dont il à été question ci-dessus, m’écrivit qu’il avait observé la nidification d’un couple de Corneilles (corone et cornix) qui avaient encore choisi le jardin de son patron pour demeure et avaient construit leur nid sur une branche peu accessible près du sommet d’un sapin très élevé. Ce nid contenait des Jeunes. 6 | Peu après, le garde réussit à tuer les deux parents. Le noir, blessé, alla tomber au loin et ne put être retrouvé, le gris me fut envoyé. C'était la femelle et une femelle de petite taille dont l’aile ne mesurait que 311 mm: (M. Hartert, Vôg, d. pal. fauna, p. 9, donne de 320 à 340 mm.). Les jeunes, au nombre de quatre, et très petits encore, furent enlevés du nid et élevés par le garde. Le 4 août, je reçus trois d’entre eux ; ils portaient leur première livrée complète et avaient atteint une bonne taille ; le qua- trième paraissant rachitique depuis sa naissance, et resté toujours en arrière des autres, ne me fut pas envoyé. Les trois oiseaux, que j'ai fait mettre en peaux, sont deux femelles et un mâle. Les deux femelles ne rappellent en rien leur père corone ; elles ressem- blent à s’y méprendre, à la cornix pure. Le jeune mâle, au contraire, est bien clairement un métis. Ayant fait cadeau de l’une des femelles à un collectionneur de mes amis, je possède actuellement trois hybrides dont l’un (l’oiseau adulte de 1908), ressemble presque en tous points à corone, le deuxième (© de 1909) à cornix, et dont le troisième enfin (4 de 1909) présente un mélange des caractères des deux espèces. Le Musée d’histoire naturelle de Leyde possède un métis tué le 26 octobre 1907 près de cette ville par le conservateur Dr E. D. van Oort. C’est une femelle de faible taille ressemblant à corone et qui n’a que la partie médiane du dessous de la poitrine et du ventre grise. Néerlangbroek (Hollande), novembre 1909. A PROPOS DES EXPÉRIENCES INSTITUÉES POUR L'ÉTUDE DES DÉPLACEMENTS DES OISEAUX MIGRATEURS par L. BRasir. Dans le courant du mois de novembre 1909, il a été tué en Vendée, dans les marais de Triaize, situés entre la ville de Luçon et l'Océan, un Canard L. Brasiz, — Expériences pour l'étude des déplacements des oiseaux 151 pilet, Dafila acuta (L.), portant à l’une de ses pattes un anneau d'aluminium sur lequel était gravée l'inscription suivante : H. CHR. C. Mortensen Viborg Danmark M. Mortensen, que j'ai informé du fait aussitôt qu’il fut porté à ma con- naissance, a bien voulu m’apprendre que l’oiseau avait été marqué et remis en liberté le 20 octobre 1908 et, qu’en conséquence, il a véeu plus d’un an avec la bague, ne trouvant la mort qu’au cours du deuxième voyage d’hi- vernage après sa Capture. RE M. Mortensen, on le sait, a institué de vastes expériences pour l'étude de la longévité et des migrations des Oiseaux. Un nombre considérable de ces derniers — 2.300 à l’heure actuelle — capturés jeunes dans des nids ou pris au filet ont été marqués par lui et remis ensuite en liberté, Canards, Sarcelles, Gigognes, Etourneaux, Rapaces, etc. Le nombre des spécimens repris est déjà suffisamment important pour donner des résultats de quelque intérêt. Qu'on en juge par cet exemple d’une expérience tentée avec la Sarcelle, Nettion crecca (L.) (1). En octobre 1907, 102 Sarcelles ont été capturées, marquées et remises en liberté par M. Mortensen dans l’ile de Fanô, Danemark. De novembre 1907 à fin décembre 1908, 23 spécimens ont été tués ou repris. Côtes de l’Europe occidentale .................... 18 Halheseptentrionale Me ere EE ON TOUT EAP EE ER RME LR aan à MS) Danemark ea er NUE RAI AN SIUE 4 SUEDE Le re dre ne Lee Les 18 individus tués dans l’Europe occidentale se répartissent à leur tour comme il suit : AAC ION ER AS STARS ar SERRE EEE SR Sud-Ouest de l’Angleterre .............. ne AU OrestdelaPrance RS mens S Sud de l'Espagne. ......... il A part la dernière tuée dans les marais de l'embouchure du Guadalquivir, les 17 autres Sarcelles de ce dernier tableau ont été rencontrées dans une région limitée, d’une part par 54030° et 44030° de Lat. N., d’autre part, par 0°30° de Long. E: et 930? de Long. O., région comprise entre les iso- thermes + 4° et + 70 C. pour janvier. L’eau douce y abonde, ne gelant complètement que dans les hivers très rigoureux. Les 8 individus de provenance francaise ont tous été abattus dans l’ouest de notre pays, sur la Sarthe, à l'embouchure de la Loire, sur la Sèvre nior- taise et l’un de ses affluents, sur l'Isle, affluent de la Dordogne, surle Bassin d'Arcachon, c’est-à-dire entre deux parallèles, lun passant un peu au nord de la Loire, l’autre au sud de la Gironde. On pourrait croire, pense M. Mortereen, que les oiseaux, aprèsleur exode (1) H. Chr. Morrensex. Teal (Anas crecea L.) in Winter. Fidensk. Medd. fra den Na- turhist. Forening i Kôbenhavn, 1908, pp. 127-139. 152 L. Terrier. — Le Flamant rose en baie de Seine. | du Danemark en automne, suivent principalement les côtes, remontent ensuite les rivières surtout si elles sont bordées de prés et de marais et passent l'hiver errant en bandes de place en place, là où la nourriture est le plus facilement trouvée et où la terre est couverte d’eau douce avec quelques buissons assurant des abris contre le vent et le froid. Les Sarcelles doivent rejoindre en été leur pays d’origine, les trois indi- vidus capturés au cours de l’automne 1908, les uns au nord de la Frise, lPautre à Fanô même semblent l’établir. D’ailleurslessujetsdel’expériencene sont sans doute pas tous nés au Danemark, témoin celui qui fut tué en Suède en avril 1908, alors que vraisemblablement il regagnait dans une région plus septentrionale son pays natal. Le Danemark n’est pas le seul endroit d'Europe où des expériences sur les migrations des oiseaux aient été tentées. On en poursuit de semblables en Allemagne et en Angleterre. Je ne crois pas qu'il ait été fait en France quoi que ce soit dans ce genre, au moins d’une façon suivie, systématique. Nous pouvons cependant contribuer pour notre part à l’entreprise. Par sa situation géographique, grâce à la nature de son climat et de son sol, la France voit passer et séjourner une quantité immense d'oiseaux migra- teurs. D’autre part, le morcellement de la propriété, les lois concernant la chasse ont fait de celle-ci une distraction abordable à tous, en fait abordée par beaucoup. Le nombre des oiseaux de passage abattus dans notre pays est done extrêmement considérable et, parmi ceux-ci, le nombre des oiseaux marqués paraît relativement important. Il importe de veiller à ce que le moins possible les rencontres de ces derniers demeurent inconnues, J’y tâche pour mon compte en publiant chaque hiver des avis dans les journaux les plus répandus de Normandie et dans les périodiques spécialement con- sacrés à la chasse, puis en prévenant tous les chasseurs de ma connaissance, surtout les professionnels, puis les marchands de gibier, etc. Il serait bon que tous les ornithologistes et, d’une façon plus générale, toutes les per- sonnes s'intéressant aux oiseaux et à leurs mœurs en fissent autant. C’est un moyen, et non le moins utile, de collaborer à l’œuvre (1). Î NOTE SUR LA PRÉSENCE DU FLAMANT ROSE (PHŒNICOPTERUS ROSEUS) EN BAIE DE SEINE par Louis TERNIER HS xs (Es | Le 30 novembre dernier, vers 10 heures du matin, je me trouvais à chasser aux environs de Grestain, sur la côte sud de la baïe de Seine. La mer montait. A cet endroit de la côte, la mer, au moment des fortes marées, couvre les blancs-bancs et les bancs herbeux d’une couche d’eau uniforme qui n’atteint guère plus d’un mètre de hauteur sur une grande partie des terrains envahis par le flot. Mon attention fut tout d’un coup attirée par la présence, au milieu d’une bande de Mouettes posées sur l’eau, à 200 mètres du bord du flot, d’un gros oiseau qui semblait flotter comme elles et que je pris tout d’abord de très loin pour une oïe, en me faisant toutefois cette remarque que cette (1) Je serais très reconnaissant à toute personne qui, auteur ou simple témoin de la capture d'un oiseau marqué, quel qu'il soit, voudrait bien m'en informer immédiate- ment à l’adresse suivante : M. Brasil, Maître de Conférences à l’Université de Caen, RP Se À. KiRCHNER. — Les Hirondelles de fenêtre en 1909. 153 oie paraissait toute blanche, ce qui m’amena à regarder cet oiseau avec une jumelle. Je vis aussitôt que, loin de flotter, cet oiseau «avait pied » et se te- nait sur de longues pattes, dont le tarse entier était immergé ainsi qu’une partie de la jambe. Le cou était replié, l'oiseau était au repos. La distance m’empêchant de définir son espèce, je m’avançai, fort intrigué, dans l’eau et bientôt, l'oiseau se mettant en mouvement, je distinguai ses tarses et sa tête et je reconnus que c’était un Flamant. Comme j'étais chaussé de hautes bottes et comme je connais parfaitement les bancs, je résolus d'essayer de l’approcher. Mais lorsque je fus arrivé à environ 150 mètres de l’oiseau, il étendit son cou, ouvrit ses ailes, découvrant ainsi le rose de son dos et des couvertures de ses ailes et prit le vol pour aller se poser 200 mètres plus loin au milieu d’une bande de canards auvages qui, effrayés, s’enlevèrent en bouquet. Je continuai d'avancer, mais le courant devenant très fort et le vertige me prenant, je regagnai le bord. Je résolus d’attendre que la mer se retirât, pensant que l’oiseau ne s’éloignerait pas et reviendrait peut-être lui-même au bord. J’allai donc déjeuner et revins une heure après sur les bancs. La mer avait en effet baissé un peu et comme je l'avais présumé, l’oiseau était venu au bord du flot qui se retirait. Haut juché sur ses longues pattes, il se pro- menait, cherchant sa nourriture et dominant une bande de Mouettes et de Courlis posés sur la vase. Ces derniers, à mon approche, s’enlevèrent. Le Flamant s’éloigna en marchant, puis, voyant que je le gagnais, il prit son vol et alla se poser en mer à un endroit où il avait pied. J’essayai encore de lapprocher, mais il reprit l’essor de fort loin et se réfugia à un endroit où je ne pouvais le suivre. Comme j'avais une longue course à faire avant de re- tourner chez moi, je dus l’abandonner. J’appris le lendemain que ce Flamant avait été vu la veille par un autre chasseur qui l'avait vainement poursuivi une partie de l’après-midi et l’avait même tiré sans l’atteindre. Ce Flamant dut abandonner la baie dans la soirée ou la nuit du 30 novembre, ou être tué, car m le chasseur dont je viens de parler, ni moi, ne le revimes les jours sui- vants. (1) Etait-ce un oiseau échappé d’un pare ou d’un jardin zoologique ? Je l’ignore. En tout cas, il était très farouche, Comme la présence du Flamant rose n’a jamais, que je sache, été signalée en baie de Seine, il est toutefois intéressant de noter cette apparition, NOTE SUR L’ARRIVÉE ET LE DÉPART DES HIRONDELLES DE FENÊTRE, EN 1909 par À. KIRCHNER On m'a signalé du Midi qu’on y avait vu des Hirondelles à partir du 5 avril (Mme H. P. à Mazamet). Le 7 avril, les premières sont arrivées à Besançon ; le 10 avril, elles ont été vues à Montbéliard et à Belfort. Il fau- drait toutefois vérifier s’il s’agit bien d’Hirondelles de fenêtre ou d’'Hiron- delles de cheminée. ÿ ; Depuis une dizaine d'années, les Hirondelles de fenêtre (Chelidon urbica TT (1) J'apprends au dernier moment qu’un Flamant rose aurait été tué vers la même époque à Luçon (Vendée), puis que le Flamant que j’ai signalé en baie de Seine aurait été revu le 21 janvier à l’endroit où je l'avais moi-même rencontré. 154 A. Kircuner. — Les Iirondelles de fenêtre en 1909 L.) ont beaucoup diminué dans notre ville ; mais jamais nous n’en avions eu si peu que cette année. La colonie du Temple (près du Marché), autrefois florissante, s’est éteinte entièrement ; aux Papeteries des Prés-de-Vaux, j'ai compté 64 nids, dont 24 occupés et 40 abandonnés ; ces derniers avaient élé du reste enfoncés à coups de pierre. En évaluant à une cinquantaine le nombre de nids répartis sur le lerriloire de la commune de Besançon, on trouve un total maximum de 100 hirondelles à l’arrivée, et, à raison de 2 petits par nid en moyenne (chiffre observé), on peut admettre 200 Hiron- delles au départ. Les Hirondelles de cheminée et les Martinets ont été bien plus nombreux ; je les estime à plus de 300, à l’arrivée, pour chaque espèce (mettons de 300 à 500, chiffres extrêmes). Nos Hirondelles ont fait deux couvées cette année : la première (mai-juin) a été contrariée par le mauvais temps et a échoué. La seconde (août-septem- bre) a assez bien réussi ; mais elle a été laborieuse ; les petits ont mis beau- coup de temps à quitter les nids ; les plus précoces se sont envolés dès la fin d’août, tandis que les plus tardifs n’en ont été capables qu’après le 15 sep- tembre ; finalement, il en est resté quelques-uns (non pas chez nous, mais en Alsace), qui ont péri de faim. Au commencement du mois, les vieilles trouvaient encore assez facilement de quoi nourrir leurs petits ; mais, à partir du 8 septembre, le froid, le brouillard et les pluies les ont grandement gênées dans l’accomplissement de leur tâche ; aussi m’est-il arrivé de rester posté devant des mids pendant une heure entière, sans voir les parents revenir pour apporter la moindre mouche à leur progéniture affamée (à Heiïligenstein, près Barr, en Alsace, où se trouve une maison de paysans très curieuse à cause de ses 100 ou 200 nids d’'Hirondelles agglomérés). Chaque fois qu’une Hirondelle passait dans le ciel au-dessus d’eux, ils pous- saient des cris en ouvrant leur bec, Cela faisait peine à voir. Ils me recon- naissaient fort bien et sortaient leur tête, quand je les appelais. Un Bisontin, M. Perrenoud, qui habite une localité du Canada occidental, située au pied des montagnes Rocheuses, non loin de la frontière des Etats- Unis, m’a écrit que dans cette région lesHirondelles étaient assez fréquem- ment surprises par des orages de neige, dès le commencement de septembre, et qu’elles se sai vaient alors précipitamment, en abandonnant leurs petits, qui ne tardaient pas à périr de faim dans leurs nids. : Le départ s’est effectué de la manière suivante, du moins dans notre région (Franche-Comté, Alsace), où l’on n’a point vu de grandes bandes se former cette année (je ne parle, bien entendu, que des Hirondelles de fenêtre). Les vieilles sont parties avec les jeunes dès la fin d’août, petit à petit, insensible- ment, au fur et à mesure que ces dernières ont été assez fortes pour quitter leurs nids, comme cela se passe chez les oiseaux qui ne font qu'une couvée par an. Le plus grand nombre est parti autour du 20 septembre ; celles, très peu nombreuses, qui sont restées davantage, ont été vues pour la dernière fois à Chaudanne (Besançon) le 24 septembre. Le phénomène a étéidentique, à quelques jours près, dans toute la moitié septentrionale de la France, el même au Canada. Dans le Midi, on a remarqué de grands départs à la fin d’août (à Rodez, par exemple) ; quant à nos Hirondelles, elles n’y ont pas séjourné longtemps, car, dès les premiers jours d'octobre, ‘elles avaient dis- paru (renseignement fourni par M. Ch. P., à Toulouse). Enfin, les Hiron- delles de cheminée nous ont quitté le 16 septembre, par conséquent plus tôt que les autres. ÿ : Nous pouvons, dès aujourd'hui, distirguer trois modes de départ diffé- rents : {0 le départ de 1905, qui fut un des plus tardifs pour les jeunes Hiron- delles ; 2° celui de 1908, qui fut si précoce pour les vieilles Hirondelles (une seule nichée !) ; 3° celui.de 1909, qui me paraît normal. S'il a été un peu plus POS PRE NS TE UT PRET OR TRI SRE VERT + TES EU PPT TI), 2,2 8 PR OT 74 E. ANFRIE. — À propos du Gypaète barbu et des petits Aigles. 155 précipité qu’à l'ordinaire, cela lient sans doute au {emps particulièrement mauvais, qui n’a cessé de régner en septembre, d’où est résultée une pénurie de nourriture pour les Hirondelles, Il faut le comparer avec ceux de 1904 et de 1906. A PROPOS DU GYPAËTE BARBU ET DES PETITS AIGLES : par Emile ANFRIE < D’après la note de l’honorable W. Rothschild (n° 7, p. 105), le Gypaète - barbu vivrait exclusivement de chair morte. Or, cela est en contradiction avec de nombreuses observations, — du moins celles faites en Europe — lesquelles ont toutes constaté que cet oiseau, chasseur audacieux, attaque et dévore les animaux vivants, principalement les chamois ou autres chèvres sauvages, et ne-se rabat sur les morts qu’à l’occasion et faute de mieux. Mais en temps de disette (peut-être à un moindre degré), les Aigles, les Pygargues n’agissent pas autrement, ainsi que les Milans, les Buses et même parfois le Faucon pèlerin dont je connais un fait authentique pour le moins. On n’a pas songé, que je sache, à classer ces rapaces — sauf la Buse — dans les utiles, pas même dans les indifférents. On a cité comme trouvés dans l’estomac du Gypaëte, des os et des débris de différentes bêtes sauvages, souvent de chamois et de renards dont entr’autres une tête entière — cette trouvaille ne peut étonner, j'ai pu facilement dilater la bouche d’un sujet frais jusqu’à 11 centimètres. — Dans les gésiers de deux gypaètes fraichement tués, l’un dans les Alpes françaises, l’autre dans les Pyrénées, je n’ai trouvé que des masses de poils contenant de petits os parmi lesquels — chez le premier sujet — les 4 sabots des pieds d’arrière, encore intacts, et que j'ai conservés, et appartenant évidemment à un chamoiïs, ainsi que les poils. Donc, tout en reconnaissant que le régime de ce grand Rapace peut varier plus ou moins, selon ses habitats, il n’en est pas moins établi qu'en Europe du moins, il serait plutôt nuisible pour une grande partie. M. W. Rothschild connaît parfaitement tout cela, mais nous sommes portés à croire que son but principal — que j’appuie dans ce sens — a été la pro- tection de cette magnifique espèce. Hélas, de toute manière, le cours des choses n’en changera pas. Maintenant Aquila nœvia Briss. et A. clanga Pall. forment-ils deux es- pèces complètement distincies — trois espèces paraissant excessif — ou seulement deux races régionales différentes par la taille. Or, bien que nous partagions la premuère idée, il faut reconnaître que les deux opinions ont chacune leur valeur et peuvent se soutenir. Sans entrer dans plus de détails — oïiseux pour cette petite note — on peut comprendre quelque hési- tation chez certains ornithologistes. . Il en est de même pour Aguila nœvioides Kaup. = Ag. albicans Rupp, ete. — que l’abbé Etoc (n° 4, p.54) aurait pu se dispenser, peut-être, de joindre aux précédents — tant cet oiseau est rare en France et même en Europe, c’est encore là un sujet de controverse. Pour les uns, espèce bien sépa- rée; pour les autres, variété pâle assez fréquente de Ag. clanga Pall., propre aux régions désertiques dont l’adulté complet prendrait la teinte locale. - Dernièrement, j’ai recu une peau, étiquetée Aqguila albicans Rupp., avec désignation d’une loealité de FAbyssinie italienne et le nom du collecteur, CRE D'OPNT ETES VO NON DE POP TR ,"7 ur 4 156 H. GIRAUDEAU. — Élevage de Pics en captivité. Elle élail accompagnée d’une Anser Æeyptiacus Briss. de la même localité — donc toute apparence d'authenticité —. Or, cet Ag. albicans, sans taches et adulte, n’offrait pas de différences sensibles avec un Ag. clanga adulte du sud de la Russie. Ce fait, malgré son isolement, a son importance. Ag. clanga vivrait donc à côté de Ag. nœvioides ! Quoi qu’il en soit, il se peut que de nouvelles études aient permis d’iden- Ufier cette forme avec la certitude absolue que possède l'honorable W. Roths- child et je le désire vivement; toutefois, jusqu’à plus ample informé, il y a lieu, je crois, d’être prudent, en faisant ses réserves. Lisieux (Calvados). ELEVAGE DE PICS EN CAPTIVITÉ par H. GIRAUDEAU M. E. Deyrolles, dans son ÆHüistoire Naturelle de la France (Oiseaux) dit (p. 39), parlant des grimpeurs (Coucou, Pie, Torcol) : « Ils ne séjournent pas l’hiver dans nos contrées, se nourrissant exclusivement d'insectes, le froid les oblige à émigrer, pour aller chercher leur nourriture dans les climats plus méridionaux où les insectes pullulent même dans la saison hivernale. » « Il se nourrit (le Pic) presque exclusivement d’insectes, on a vu certaines espèces manger des baies, des graines de sapin à l’automne et l'hiver, mais c’est par exception. « De tous les oiseaux, dit Buffon, répété en cela par beaucoup d’autres ornithologistes, que la nature force à vivre de la grande ou de la petite chasse, il n’en est pas dont elle ait rendu la vie plus laborieuse, plus dure que celle du Pic; assujetti à une tâche pénible, il ne peut trouver sa nourriture qu’en perçant les écorces et la fibre dure des arbres qui la recèlent. Il n’a que des cris sauveges dont l'accent plaintif, en troublant le silence des bois, semble exprimer ses efforts et sa peine. Tous les oiseaux de cette tribu vivent de larves et d'insectes. » (1). É Après avoir lu ces notes de savants naturalistes, on se demande s’il serait facile d’avoir en cage de pareils oiseaux ; non pour leur chant ou plutôt, leur cri, qui est détestable, mais pour leur plumage et surtout la rareté du fait. La chose paraît presque impossible, vu leur nourriture. Cependant ce tour de force a été essayé par un paysan et réussi. ; Un mien voisin a, depuis plus d’un an, dans une petite cage, deux Pics épeiches (Picus major L.) très gais et très bien portants. Voici comment il se les procure. Ayant trouvé un nid de ces oiseaux, comme il nest pas dénicheur de nid par passion, il prit seulement deux petits dont les plumes commençaient à peine à se montrer, il les nourrit pendant quelques jours avec des laves prises sous des écorces de bois mort et qu'il leur faisait avaler de force ; il prépara ensuite une pâtée avec des graines de chanvre et de la mie de pain, qu’il leur faisait également prendre de force, alternant avec des larves. Ce premier essai ne réussit pas, les oiseaux moururent. Notre homme, sans se décourager, retourna au nid et prit encore deux petits, les seuls qui restaient, et opéra comme la p:emière fois. Ce second. (4) Dr Chenu. Encyclopédie d'histoire naturelle. Oiseaux, I, 212-213. à É | } Notes et Faits divers 157 EE RE APR Me ges er Re essai fut plus heureux que le premier. Les oiseaux s’habiluèrent à mer- veille au changement de nourriture, point essentiel. Aujourd’hui, ils sont magnifiques, tout en ayant conservé leur instinct peureux. Ils ne s’ap- privoisent pas, et, lorsqu'on s’en approche, ils volügent et se déménent sans cesse ; leur seule distraction est de percer leur cage dont trois côtés sont en bois. Ge sont deux femelles qu’on a été obligé de séparer par un gervis : elles se battaient à chaque instant. Cette humeur querelleuse est peut-être la raison! pour laquelle on ne rencontre jamais, ensemble, en liberté, deux de ces oiseaux de même sexe. Ce qui a été essayé et réussi pour l’Epeiche, pourrait l’être aussi pour les autres variétés : Pic-vert, Epeichette, Torcol, ete. J'avais vu, en cage, des fauvettes, des rossignols, mais des pics, jamais, et n’ai même lu nulle part que cet oiseau ait été vu en captivité (1) NOTES ET FAITS DIVERS * Le 5° Congrès international d’Ornithologie se tiendra à Berlin, du 30 mai au 4 juin, sous la présidence du professeur Dr Reichenow. < La cotisation est fixée à 20 marks (25 fr.). Les adhérents recevront un exem- plaire des Actes qui seront publiés par le Comité et pourront prendre part à toutes les manifestations du Congrès. Ceux des membres éventuels qui voudraient lire quelque mémoire en séance sont priés d'envoyer dès maintenant le titre et un bref résumé de leur travail. (Invalidenstrasse, 43, Beriin N 4) Les cotisations sont reçues à la Mationalbanck für Deutschland, Konto Jok, Berlin W. 9, Postdamerstrasse 22 B. Capture, dans les départements du Nord, de Canards siffleurs huppés, Anas rufina Pall: — La Reoue Française d'Ornithologie ayant été créée pour faire connaître aux personnes qui s'occupent des Oiseaux tout ce qui les concerne, je signale les captures rarissimes d’une paire Canard siffleur huppé, Anas rufina Pall., en plumage parfait, capturée le 25 octobre dernier à Beaumont, près d'Arieux, département du Nord. Un autre mâle adulte fut tué, à la même époque, dans les marais de Palluel, près d'Arras (Pas-de-Calais). Je ne possède dans ma collection qu’un mâle adulte de la région, acheté monté à Dunkerque, en 1883. Depuis plus de quarante ans que je réunis toutes les espèces de palmipèdes qui sont de passage dans le Nord de la France, jamais je n’ai rencontré ce beau canard. Une communication des pièces rares, obtenues par les collectionneurs, aurait, je crois, un vif intérêt. C’est pourquoi j'ai cru devoir citer le passage exceptionnel du Canard siffleur huppé. Ch. Van KEMPEN. Note sur l'apparition de Martinets noirs et d’Hirondelles de cheminée, à Mar- seille, au mois de décembre. — Le 20 décembre, vers 11 heures du matin, j'étais au bord de la mer lorsqu'un oïseau frappa mon attention. C'était un Martinet noir (Cypselus apus), qui voletait sur le bord, à 50 mètres environ de hauteur. Quelques minutes après, un deuxième est passé. Tous deux se sont dirigés de la mer vers la terre (vent du Nord). Le 22 décembre, en sortant dans mon jardin, j'ai encore eu l’exceptionnelle chance de voir trois Hirondelles (Æirundo rustica) !! qui passaient à 20 mètres au- dessus de ma tête. Voilà, je crois, deux observations fort rares. La température est en ce moment (1) Bechstein (Manuel de l'amateur des oiseaux de volière, trad. française, 2° édit., Paris et Genève. 1829, pp. 200 et suiv.) cite toutefois quelques cas d'élevage de Picidés, mais il leur reconnaît aussi un caractère farouche et intraitable. On les tenait, paraît-il, à la chaîne, comme des Perroquets. De 0 CEQ Diet OTE TEEN + 158 . Notes et Faits divers d’une extrême douceur à tel point que mes Tortues (Test. græca et Cistude), mes Couleuvres, les Rainettes et les Pelobates sortent dans le jardin. Les Raïnettes chantent ! Je vis, en 1891, le 23 novembre, à Nîmes, des Hirondelles sur la prome- nade de la Fontaine. Crespon signale aussi le fait. M. MouRGuE. Sur les espèces du genre Æ/ierofalco. — Dans sa liste des Oiseaux de France (p. 98), M. l'abbé G. Etoc signale le Gerfaut de Norvège comme synonyme du Gerfaut blanc, et indique comme habitat : le Groenland, l'Islande et la Norvège. Or, il s’agit bien ici de deux espèces : ÿ 19 Æierofalco candicans (Gm.) — islandus, Brün. (pt. nec Gm.) = rustcolus (pt.) Mohr. — groënlandicus, Turt. (nec Daud.) ; uralensis, Menzb. — Hab. Groenland, Amérique arctique N.-E., Europe N.-W. 1 20 Hierofalco gyrfalco (Lin.) = norvegicus, Tristr. — Hab. Nord de l’Europe (1). Quant au Ærerofalco islandus (Gm.) = islandicus, Hanc., il habite l’Islande d’où il visite parfois les Iles Britanniques et la Norvège. Les 1. candicans et gyrfalco ont chacun été capturé une fois en Belgique. Dr Alphonse Dugors. Le Sizerin Boréal dans le Loir-et-Cher. — Le 11 avril 1909, je signale pour la première fois dans mes notes la rencontre que je fais de cet oiseau à Sargé (Loir- et-Cher). C'était dans une aulnaie où croissent en même temps saules, coudriers et un inextricable lacis de ronces, viornes, houblons, sur un sol marécageux tapissé de plantes d’eau, carex, roseaux, prêles, ete... Je peignais devant des saules en fleur, quand mon attention fut attirée par un petit oiseau qui épluchait les chatons de ces arbrisseaux, sans s'inquiéter de ma présence. Je pus reconnaître un joli Sizerin boréal © en plumage de noce. Il était seul. Ses attitudes ressemblaient beaucoup à celles du Tarin, mais il ne se suspendait jamais la tête en bas, comme celui-ci ; très occupé, il travaillait lentement, comme beaucoup de granivores, Bouvreuils, Becs-croisés, son cou s’allongeant un peu et sa tête s’inclinant suivant des mouve- ments lents dont la pointe du bec formait le pivot. C’est seulement en agitant les branches de la cépée du saule qu'il explorait que je pus le faire partir. Roger REBOUSSIN. La Bondrée apivore en Côte-d'Or. — Dans son intéressante note sur les Oiseaux de France et leurs œufs parue dans le quatrième numéro de la Revue, M. Etoc parle de la Bondrée (Permis apivorus (L.), comme d’un oiseau n'étant nulle part commun en France. Je puis cependant citer le département de la Côte-d'Or comme faisant maintenant exception à cette règle. Ce rapace est, en effet, commun dans la région de plaines de ce département, mais il n’en a peut-être pas été toujours ainsi, car le Docteur Marchant dans son Catalogue publié en 1869, le donne comme très rare. Cet été, et encore en ce moment, il m'est passé dans les mains, venant de la Côte-d'Or, plus d’une trentaine d'individus de cette espèce, la plupart tués au Grand-duc. L'on peut dire que dans la vallée de la Saône, la Bondrée apivore, la Buse com- mune (Buteo buteo (L.) et le Milan noir (Milous Korschun, Gmelin) sont trois rapa- ces communs et d’une égale abondance. A. CHAUMETTE, . À propos de la sociabilité des oiseaux. — Au mois de juin dernier, je trouva, dans une viene-vierge, accolée au mur d’un des bâtiments de la ferme, un nid de Merle noir, contenant deux œufs. J’y revins quelques jours après et, à mon grand étonnement, je trouvai, construit contre le fond du nid de Merle, un nid de Mésange à longue queue (Parus caudatus) qui y était rattaché par des crins et des herbes. Ce dernier contenait trois œufs et le Merle couvait. Je laissai ces deux paires d’amis en paix. Etant passé par là une semaine plus tard, je découvrais cette fois, à 50 centi- mètres au-dessus du nid de Merle, la demeure d’un Gobe-mouches à collier, qui d’ailleurs présentait une particularité intéressante ; en l’enlevant, elle se sépara en (1) Voir pour les variétés de cette espèce et leur répartition géographique mon Syrop- sis aoium où Manuel d'Ornithologie, II, p. 876. (Bruxelles 1904, H. Lamersin, éditeur.) Extrais et Anulys?s 159 deux, et je me trouvai devant deux nids du même oiseau, le premier contenant trois œufs gâtés et le second, quatre œufs frais. Pour revenir à notre sujet, ces trois couvées vinrent à bien et les petits gran- dirent heureusement. Or un jour je fus attiré par des cris et des battements d'ailes. À mon approche, un rat qui se préparait à attaquer le nid du Gobe-mouches s'enfuit et la Mésange redescendit à sa propre famille, en gazouillant son chant de victoire. En s’aper- cevant de l'approche de l’ennemi, la courageuse petite bête n'avait pas hésité à défendre le nid du Gobe-mouches, le seul menacé pour le moment, et, de ses cris désespérés, tout en maintenant l’assaillant, appelait à son aide le Merle et le propriétaire. Vicomte de SiBour. EXTRAITS ET ANALYSES In Zbis, 9e série, vol. III, n° 14, juillet 4909. Burcer, A. L. On Birds observed on the Red Sea coast in may 1909 (p. 390- 406). ; L'auteur a rencontré pendant toute la première quinzaine de mai de grandes quantités de Fauvettes à tête noire, de Fauvettes de jardin et de Fauvettes éper- vières. Il semble que la grande ligne de migration de ces espèces, au Soudan, longe les côtes de la Mer Rouge. La Babillarde passe un peu plus tôt. Par contre, le Rouge-queue de murailles prend sans doute un chemin différent. Kennerx. H. Jones expose en de courtes notes les modifications de la faune ornithologique observée sur le parcours du Transsibérien de Vladivostock à l'Oural (p. 406-413). KezxAm. H. H. Field-Notes on Vultures and Eagles (pp. 413-418). Nids de Neophron percnopterus et de Misaetus fasciatus, à Gibraltar. Observa- tions sur Meophron ginginianus, Gypaetus barbatus, Gyps bengalensis, Gyps indicus, Otogyps calous, etc., dans le nord de l’Inde anglaise. DREsser, H. E., pp. 418-491, signale la capture d’un couple de Pseudoscolopax taczanowskii à Tara, dans le gouvernement de Tobolsk. C’est une acquisition nouvelle pour la faune paléarctique. Figure en couleur. InGrAm, CozziNewoop, The Birds of Manchuria, pp. 422-469. Avec la collection du capitaine Karpow (Musée de Saint-Pétersbourg), celle de sir Evan James, qui est au British Museum et celle que l’auteur a fait ras- sembler par un collecteur japonais, on arrive à un total de 165 espèces. PycrArT, W. P. (pp. 469-471) étudie la conformation des plumes de la queue du Grèbe castagneux. Huit des couvertures apparentes peuvent être regardées comme des rectrices dégénérées. Elles sont attachées à leur base au pygostile, et arrangées en deux séries parallèles fixées de chaque côté de la ligne médiane, leurs faces ventrales étant opposées l’une à l’autre comme chez beaucoup de Gallinacés. : Nrcozz, Michael J. Contributions à l’ornithologie de l'Egypte. II. Oiseaux de la province de Giseh, n°5 69, 124. (pp. 471-484). Intéressant pour l’étude des migrations. Gurney, Gerard H. Notes sur une collection d'oiseaux faite dans l’Afrique orientale anglaise (pp. 484-532). 231 espèces, dont un bon nombre appartient à la faune paléarctique, recueillies en janvier et février de Nairobi au Mont Twiniango. N° 12, octobre 1909. Bucxnizz, John A. Sur l’ornithologie de Chypre (pp. 569-613). À suivre. Mravail d'ensemble, précédé d’un historique des recherches ornithologiques faites antérieurement. Pendant un séjour de deux ans à Chypre, l’auteur a pu ajouter un certain nombre d'espèces intéressantes aux premières listes. Incram, Corunewoop. (pp. 613-618). Liste supplémentaire des oiseaux du district d'Alexandra (Nosthern territory of South Australia). 2 ie TN de | NÉS 160 Compte-rendu ————————————————_—…—————————…———…——…—_—_——_—_—_—_—……—_—…’—_—…“……_—_—…—……—…—’“ms 19 espèces ajoutées à la collection décrite dans l’année 1907 de l’Jbis, p. 387. SronxAm, Charles. Sur les bourrelets des pattes du jeune Pivert (p. 619, fig.). L'auteur a observé chez le jeune Pivert le même épaississement tuberculeux du talon que le Docteur Gunther (Jbis, 1890, p.411) avait déjà signalé chez le jeune Torcol. { WaireneAn, C. H. T. Additions et corrections aux « Oiseaux de Kohat » (pp. 620-623). ; Nicozr, Michael J. Oiseaux de la province de Giseh, part. 3, n°5125-250 (pp.623- 629). Ocrzvie-Granr, W. R. Sur une collection d'oiseaux de l’Australie occidentale. Avec notes sur les habitudes des espèces rapportées, par G.-C. SHORTRIDGE: (pp. 650-689). D L’inestimable collection donnée par M. W. E. Balton au British Museum com: prend de nombreuses nouveautés. Signalons : Certhionyx occidentalis, Zosterops shortridgei, Z. balstont, Climacteris wellsi, Malurus bernieri (fig. en couleur) et Sericornis balstont (fig. en couleur). : ja Rorasemizr, Walter, Description d’une nouvelle espèce d'oiseau d'Afrique (pp. 690-691), pl. en couleur. Pseudocalyptomena graueri. C’est probablement une forme aberrante de Gobe- mouches, en dépit de sa première primaire bien développée et de son aspect d'Eu- rylaimidé. FE RRGE COMPTE RENDU j ur BerLersca (Hans Graf von):— On the Birds of Cayenne. Novitales Zoologicæ, vol. XV, juin et nov. 1908. Depuis Brisson (1760) il n’avait rien été publié d’important sur l’Ornithologie de la Guyane française. Le comte de Berlepsch a comblé cette lacune en se servant des collections faites dans notre colonie par Cherrie en 1902 et des documents réunis par Hellmayr, Hartert et Menegaux. Ce travail comprend l'étude de 626 espèces ; mais en en éliminant 73 douteuses, le nombre des espèces récoltées dans la Guyane française reste fixé à 553. L’auteur donne pour chacune d'elles la localité d’origine, la collection et le Musée où l’on peut trouver le spécimen. Ce travail de 124 pages présente donc un haut intérêt pour les ornithologistes français et c’est à ce titre que je me fais un plaisir de le signaler, quoique un peu tardivement, à leur attention. A. MENEGAUX. NÉCROLOGIE Nous avons le regret d'annoncer la mort du professeur Enrico Hyilier Giglioli, conservateur du Musée d'histoire naturelle de Florence, décédé, le 15 décembre 1909, dans cette ville, à l’âge de 64 ans. Ce savant fut le metteur en œuvre et l’auteur de la remarquable enquête sur les oiseaux d'Italie publiée sous le titre de Avifauna italica. De M. R. Bowdler Sharpe, assistant conservateur du British Museum, qui est décédé à Londres, le 25 décembre 1909, dans sa 62e année. Il eut la plus grande part à la rédaction du Catalogue of Birds du British Museum, et terminait la Hand-list of the genera and and spécies of Birds, ouvrage qui est la mise au point des connaissances actuelles en nomenclature et classi- fication ornithologiques. Er PR en nd ORLÉANS. — Imp. H.TESSIER, Le Gérant : Louis DENISE. Roger bons se ue à 4 disposition des collaborateurs “écution de tous travaux concernant les oiseaux etles mammi- A arelles, planches, illustrations de livres, schémas d’après de- Saron, Paris. d FA ouvrier naturaliste. On prendrait aussi volontiers un jeune “een la enr F. Régnier, à Laignes (Côte-d'Or). L de collections. OFFRES Be SSé ant HE dcat d'œufs d'oiseaux d He assez. tes l'abbé . Hioc se préterait volontiers à faire l'échange de ses doubles. Il recevrait avec tous les échantillons d'œufs qu’on voudra bien lui adresser, et se tient à la dispos nn de quiconque aurait besoin de faire vérilier des déterminations. — Abb GE ‘ea BIS Gerson, de rue de la Pompe, Paris. Jaine à échanger contre “œufs. d'échassiers et de gallinacés 2 -M Ferchaud Moisdon-la- Rivière ue nn. Denannes <= ; poire on Pirds + Fe British. Museum. Collection ou volumes = P: Wytsman, 43, rue Saint- Alphonse, Bruxelles. Œuvres ‘complètes de Buffon, éd. Levêque, 1847, 20 LA in- 412 ; ; ou le ÊSe XX seul (Description ‘dé mammifères et d oiseaux, par Lesson). — ICÈR: Hellmayr, onservateur de la Section Ornithologique au Musée d’hist. nat. de Munich. A Hand-list of the genera and species of Birds, by R. Boyvdler Sharpe, vol. ï. START A ORRAUE du ARE 55, rue de Érious PARIS Oiseaux de volière. Nr ROME RE SUCRES L Qis-llert du Pa Some Georges. — Maison” Re en 1849. — Assortiment complet d’o'seaux exotiques, singes, ‘perruches, perroquets. Vente de confiance. À Envoi catalogue contre timbre. Fontana, 11, rue du Pas-Saint-Georges, Bordeaux. eu Canaris purs Seifert, artistes incomparables, chant garanti. Prix selon virtuo- Mon Abbé A. Charruaud, Dieulivol (Gironde). * 1 couple Boutons d’or prêts à nicher : JARET mâle Diamant à Bavette 8 fr. A. Decoux, à Géry, par Aïxe- sur-Vienne (Haute-Vienne). | MER à à 4 à : DEMANDE 7 2 achète 1 femelle Diamant à Bavette ou donnerais en échange 1 mâle ; où 5 oo d’or annoncés. A Decoux à ter pa Aixe-sur- “Vienne (Haute- Vienne). © LOMONT ses Fils be Naturalistes ppt au Musée Municipal BOUVIER (Paris) LA : Fa Naturaliste PRÉPARATION DE MAMMIFERES ss $ Oiseaux, Reptiles . QE —— AR VENTE Poe ACHA INSTALLATION COMPLÈTE de Musées & Cabinets d'Histoire Naturelle + - MANONVILLE * par NOVIANT-AUX-PRÈS Le -&- Moselle) Marcel MOURGUE Lauréat de la Faculté de Médecine de Ad à ï Villa < Ürania », à Endoume, MARSEILLE : Cabinet d'Entomologie & d'Ornithologie | IMPRESSION D'OUVRAGES HO — G. BAER Successeur de Henri GUYON NATURALISTE. Fournisseur du Muséum d'Histoire naturelle de Paris UE TP 56, rue des Carmes. — ORLÉAN CHOIX CONSIDÉRABLE AUS d'Oiseaux Exotiques & Œufs ts PR US FO 4 Bactériologie, ©rnithologie, Botanique, è pour Musées et Collections Médecine, Pharmacie, Chimie, | Et USTENSILES POUR LES SCIENCES NATURELLES Electricité, Photosraphie, etc., etc. —e4R— ë Ë 4 ee LENS RE RENAE en 13, Rue Bertin-Poirée, PERIS FLORES, TABLEAUX SYNOPTIQUES, BARÈMES 28 Année. — No 11. : 7 Mars 1910. Revue Française d'Ornithologie Scientifique et Pratique PUBLIÉE PAR MM. Louis DENISE, À. MENEGAUX, Bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale Assistant d’Ornithologie au Muséum 44, Rue Antoine-Roucher, 14 55, rue de Buffon, 55 Paris (xvre). Paris (ve) Prix de l'abonnement : 10 fr. par an Le numéro : 85 centimes IMPRIMERIE HENRI TESSIER, A ORLÉANS 56, Rue des Carmes, 56 1910 Avis Srorranr Les premiers numéros de la Der ronde d'Ornithologie étant, à quelques exemplaires près, épuisés, il ne sera plus délivré d'abonnements à k . ann (n°5 1-8) qu’au prix de 10 francs. : - B D'autre part, répondant à de nombreuses collieitatous, nous enverrons no ; gratuitement à tous ceux de nos collaborateurs, QUI EN FERONT LA DEMANDE 25 tirages à part de leurs articles et communications. En conséquence, et afin de couvrir les frais que cette mesure entraîne, le prix d'abonnement à la Repue « es porté à 10 francs. SOMMAIRE DU N° 11. ss. C.-E. Hellmayr. — Notes sur quelques oiseaux de l'Amérique tropicale. HIT. Sur a . les Calospiza lavinia (Gass.) et C. emiliæ (Dalm.). — IV. Le groupe de oe. nemis lugubris (Cab.). Vicomte de Chaignon. — Sur quelques cas de pathologie naturelle chez les. oiseaux. Raymond Rollinat. — Sur la Chouette chevêche et la Ghouette hulotte. E. A.— UnSirliintelligent. Louis Maillard. — Le Chasseur naturaliste devant la loi. Abbé G. Etoc. — Le Gypaète et la question des Gerfauts. Paul Poty. — La Mouette rieuse à Lyon. ; Notes et faits divers. Canards blancs (Fernand Msco : ï Capture d’une Perdrix de montagne, Perdix montana de Brisson (A. Mens. F 4 Naturalistes . Ex-Préparaleur au Musée Municipal BOUVIER (Paris) J. F O NT A N A hs : Naturaliste PRÉPARATION DE MAMMIFÈRES | rt — Oiseaux, Keptiles INSTALLATION COMPLÈTE de Musées & Cabinets d'Histoire Naturelle VENTE ET ACHAT d'OISEAUX EXOTIQUES et INDIGÈNES | MANONVILLE à m7 Rue du Pas-Saint-Ceonges k 4 k par NOVIANT-AUX-PRÈS (Meurthe-8-Moselle) BORDEAUX LABORATOIRE DE OR Marcel MOURGU Er. 2. Lauréat de la Faculté-de Médecine de. Toulouse, ete. ete. # Villa « LS », à Eodouine, MARSEILLE Cabinet H'Enteneee & d'ornithelgie IMPRESSION D'OUVRAGES de Sciences et de ee GC BAR 0 Successeur de Henri GUYON NATURALISTE | Henri TESSIER Fournisseur du Muséum d'Histoire naturelle de Paris > — e Rue des Carmes. — ORLÉANS CHOIX CONSIDÉRABLE Se ’Oi Exotiques & Œufs ô : À XF TR NO d'Oiseau* STE. Bactériologie, Ornithologie, Botanique, … pour Musées et Collections MÉdebine Phare Chimie “à USTENSILES POUR LES SCIENCES/NATURELLES | Electricité, Photographie, etc., etc. x — DAT D— £ RL ‘ À : k 13, Rue Bertin-Poirée, PARIS FLORES, TABLEAUX SYNOPTIQUES, BARÈMES. A. MENEGAUX, & Assistant d'Ornithologie au Muséum 55, rue de Buffon, 55 Paris (ve) Pa Prix de l'abonnement : 10 fr. par an Le numéro : 85 centimes IMPRIMERIE HENRI TESSIER, A ORLÉANS 56, Rue des Carmes, 56 L 2 RTE 1912 Fusonian Instif,, ee, + Prince Ernest Abies Fernand po Louis Denise, Gabriel Bloc, Maë Auguste Menegaux, Louis Ternier. SOMMAIRE DU N° 13. X Vicomte Le Poncins. — "Née ornithologiques : A propos de captures de Danint roses. — Dates d'arrivée des Hirondelles. dans Ja Loire. — - La colonie de Siftfeurs- huppés du Forez. Ne 3 Magaud d’Aubusson. — A propos de la Perdrix de montagne. SSSR R. Rollinat. — Le Permis de naturaliste. PACA Lomont. — La Gélinotte des bois. SR QUE R. Babin. — Une variété accidentelle de lAlauda arpensis: 2 HR ORUICE Ve A. Chappellier. — Deux livres récents illustrés par la photographie. - X.. de Douai. — De l'adaptation des oiseaux à la vie de volière. DT Noteset Faits divers. Capture d’une Mouette baguée (G. en js Dates de retour et, nidification de qques oiseaux à RER (Etoc ct che nantais.) Le Le vol de l’Alouette (G. Henry). RSR EMANUER ? Une. couvée tardive de Grive ne (H. Ra | | . Passage de Grues cendrées en Eure-et-Loir (J. Péan de Saint-Gilles). Les Becs-croisés dans la Sarthe en 1909 (Abbé Eug. Lamoureux). Extraits et Analyses. Re Les ne 14 et 15 contiendront : de M. le Dr Innès bey, Pons es Oïseaur migrateurs ; de M l'abbé Etoc, Les Oiseaux de France, leurs. œufs et leurs nids. (suite) ; de M. F. de Chapel, Midification du Fiamant rose; de M. Marcel Mourgue, Les Faucons des îles Riou ; ; de M. Brasil : Les types du Musée de Caen; de M. ler D: Gromier, Notes sur la migration; de M.. Raymond Rollinat, Les Rapaces diurnes et nocturnes du département de l'Indre’; ; de M. Roger Réboussin, Tirné- raire des migrations du Gobe- mouche noir ; de M. R. Babin, Note sur la nidification . du Moineau friquet ; de M. le prince d° Arenberg, Trois nouveaux cas de pathologie naturelle chez les oiseaux ; de M. A. Bouvier, Sur les œufs du Vautour moina; et des notes et articles de” MM. Xavier Raspail, A. Menegaux, Ch. Van Kempen, - F. Masse, F. Daguin, l’abbé Letacqg, Decoux, P. Martin, Paul Poty, l'abbé Daviaud, Amb. Gentil, H. Mayer, Ern. Olivier, Paul Bellette, . Ge Dr A. Dubois, chevalier G. van Havre, Ge ; > La reproduction en axtices publiés dans la Repue jrançaise dOritiiogie est DE : re En AVIS Les numéros 1-8 de la Repue sont livrés au prix de 40 fr. Les collaborateurs qui en feront la demande recevront 25 tirages apart. ‘de leurs articles : AT ie 2° Année. — N° 15. 7 Mai 1910. _ Revue Française d'Ornithologie Seientifique et Pratique —— © <— NOTES ORNITHOLOGIQUES A PROPOS DE CAPTURES DE FLAMANTS ROSES DATES D'ARRIVÉE DES HIRONDELLES DANS LA LOIRE LA COLONIE DE SIFFLEURS HUPPÉS DU FOREZ Par le Vicomte de PONaIns. La lecture du N° 10 (février 1910) de la Revue d'Ornithologie signale plusieurs faits intéressants auxquels je crois pouvoir apporter ma contri- bution. | M: Louis Ternier, que je suis heureux de rencontrer sur le terrain des études ornithologiques où il est particulièrement compétent, signale que le 30 novembre dernier il a vu un Flamant en baie de Seine. Qu'est devenu cet oiseau? Est-ce celui tué en Vendée à une époque analogue, est-ce celui qui aurait été revu le 21 janvier en baie de Seine? Nul ne le saura, mais voilà que l’on me signale un Flamant tué à une époque presque identique près de Tllingham en Angleterre. Il semble donc que nous nous trouvons en présence de deux oiseaux différents, par conséquent la supposition que ce seraient des oiseaux échappés de quelque jardin zoologique devient moins probable, car d'abord il yen a plusieurs et ensuite des oiseaux élevés ensemble, échappés ensemble, seraient probablement restés ensemble, sur- tout quand il s’agit d'espèces vivant aussi volontiers en groupe que les Fla- mants. D'autre part, cette année, le climat a été généralement humide, ce qui favorise beaucoup les voyages des migrateurs ; et les vents du Sud et Sud-Ouest violents ont été particulièrement fréquents, ce qui explique que les oiseaux voyageurs, qui font leurs longues étapes avec le vent, se sont trouvés transportés à des régions tout à fait insolites. x A propos des Hirondelles on soulève une fois de plus la question de la date de leur arrivée. Voici à cet égard quelques observations que j'ai notées, pendant les années où je me trouvais en France. Il s’agit de l’Hi- rondelle noire qui niche souvent dans les hangars ou écuries et a la queue bordée de deux longues plumes noires. Ce n’est point celle à croupion blanc qui niche communément sous les avances de toits. La date de leur arrivée se décompose en deux : celles que l’ou aperçoit les premières, généralement sur les rivières ou les étangs, parfois sur des prairies précoces. Elles sont toujours plusieurs ensemble et ne semblent pas s'arrêter chez nous à la date où on les voit. Celles qui suivent les pre- mières et qui sont exactement les mêmes, mais alors reviennent à leurs anciens nids dès leur arrivée. Ces dernières sont souvent de quinze jours en retard sur les autres et rarement de moins de huit. En 1882, dans le département de la Loire, j’ai vu les premières Hiron- delles sur mes étangs le 26 mars. 194 VICOMTE DE PoNcIns. — Notes Ornithologiques En 1883, même lieu, vu les premières hirondelles le 26 mars. En 1885, le 21 mars. En 1886, le 27 mars. En 1887, le 26 mars. |: En 1888, le 31 mars. En 1890, le 27 mars. En 1891, le 23 mars. Ensuite j'ai été moins à même de les observer étant à l'étranger ; mais en 1905, j’ai vu les premières hirondelles le 22 mars sur le Loiret. En 1908, le 30 mars, sur la Loire, près de Beaugency. En 1909, le 25 mars, sur mes étangs du Forez (1). Il y a là une concordance de dates remarquablé, mais tout le monde sait que les oiseaux qui nichent chez nous arrivent à une date précise avec des variations insignifiantes. "x Dansce même numéro de votre Revue,je vois une notesur des Siffleurs hup- pés Lués en octobre dernier dans le Nord de la France. Ceci est une question qui m'intéresse particulièrement. Voici des faits. ils prouvent, à mon avis, et très clairement, que les oiseaux qui nichent chez nous accidentellement peuvent y fonder des colonies durables et essaimer de là dans les environs. Ils prouvent également combien il serait utile que la chasse fut interdite de la façon la plus absolue aux époques où les oiseaux passent avant de se fixer pour nicher et lorsqu'ils sont près de le faire. Voilà des années que je plaide cette cause, sans grand succès, contre, je peux le dire, presque tout le monde. Donc, comme je l’ai déjà dit succinctement dans le Bullètin du Saint- Hubert-Club du 1% décembre 1908, le premier Siffleur huppé qui ait jamais élé vu sur mes étangs du Forez y est apparu en 1896. Il y avait un couple arrivé fin mars ; ce couple a couvé et produit sept jeunes. En 1897 deux couples reviennent nicher sur les mêmes élangs. Is éle- vèrent neuf jeunes. En 1898 deux couples reviennent sur le même étang et élèvent quinze jeunes. é En 1899 trois couples reviennent sur le même étang et élèvent seize jeunes. En 1900 trois mâles et quatre femelles reviennent sur le même étang et élèvent un nombre de jeunes que je n’ai pas pu préciser. En 1901 quatre couples reviennent sur le même étang et élèvent 23 jeunes. En 1902, 1903, 1904 le nombre des Siffleurs huppés reste stationnaire à peu près. Ils arrivent vers le 20 ou 25 mars et nichent assez tard en avril. En 1905 il en arrive cinq paires, mais ils sortent de mes étangs et plusieurs sont tirés, bref, il en niche trois paires qui élèvent un nombre de jeunes que je n’ai pas pu préciser, Mais en 1906 il en arrive six paires qui élèvent 39 jeunes. $ En 1907 il en revient six paires qui produisent un vol de jeunes non comptés. En 1908 il en revient plus de dix pairés qui nichent et élèvent 73 jeunes. En 1909 il en revient un nombre de paires incertain, mais je compte un vol de jeunes de 84. En 1908 l’essaimage avait commencé à se produire : on tue un Siffleur (1) En 1910, le 23 mars, en Forez. Vicomre px Poncins. — Notes Ornilhologiqués 195 huppé sur des étangs distants des miens de quinze kilomètres, c’est le pre- mier qui y ait jamais été vu. En 1909 on en tue 11 sur d’autres élangs distants des miens de quelques douze kilomètres. Gette même année 1909, au mois de septembre, il y avait une nichée de jeunes Siffleurs huppés ne volant pas encore, et par conséquent halbrands, Suï un étang où, bien entendu, je ne les ai pas trés. Ils n’ont commencé à voler aisément qu'au début d'octobre, c'était une nichée de sept, Voilà, je pense, un exemple concluant de la nécessité de protéger le gibier au printemps pour en avoir à tuer, et de la persistance avec laquelle les oiseaux les plus inattendus font souche quand on leur en donne la chance. Les Siffleurs huppés de mes étangs m'ont-ils gêné pour chasser ? Oui, ün peu, car il m'est arrivé plusieurs fois de ne pas tirer sur l’étang où ils étaient afin de ne pas les envoyer sur d’autres étangs où ils auraient risqué un malheur de la part d’autres chasseurs moins prévoyants. Mais cela n’a duré que quelques jours en mars et par contre ils m'ont largement payé des soins que J'ai eus pour eux, car j'en ai tué actuellement en tout 37 de mon fusil, en ai fait tuer par d’autres environ une vingtaine. J’ai même, une fois, réussi un coup qui m’en a rapporté six, ce qui Je crois est arrivé à bien peu de chasseurs en France. Je les ai vu arriver dès le 17 mars, en général ils ne sont pas là avant le 25. Ils repartent en octobre et restent rarement passé le 15 octobre. Ils nichent àterre dans les bois. Au point du jour mâle et femelle tournent au vol longuement en faisant entendre un cri guttural, bas, répété. Ensuite, ils se posent à terre et peu après le mâle retourne seul à l’eau où il se tient au clair. Quand arrive juillet le mâle perd ses belles plumes et revêt une plume moins brillante, mais est cependant encore assez beau et facile à distinguer des jeunes ; le plumage du ventre des vieux mâles est toujours foncé à toute saison. À toutes saisons également leurs plumes blanches des ailes et du corps ont une transparence nettement rose qui se voit même de lom au vol et ne persiste que très mal sur les oiseaux morts ou empaillés. Les jeunes n’ont le bec rouge que lorsqu'ils reviennent au printemps, mais, dés lors, 1ls le conservent toujours. Les femelles n’ont jamais le bec rouge comme les mâles. Quand les jeunes sont tout à fait forts, ils se réunissent en vols et se tiennent dans l’eau claire près des jones où ils n’entrent presque plus. Au contraire, alors qu’ils volent déjà mais ne sont pas encore très forts, ils se tiennent aux jones et se montrent peu. Les vieux mâles font de même quand ils sont en pleine mue. Aussi voit-on des Siffleurs huppés partir des jones en septembre, mais en mars ils ne s’y mettent jamais: ils choisissent de grandes surfaces d’eau libre. Du reste, c’est un canard très farouche et qui sait très bien prendre soin de sa sécurité. Quand il est désailé il plonge aussi bien si ce n’est mieux qu'un autre et se cache tout de suite aux joncs. Dès qu'ils ont un plomb ne les empêchant même pas de voler, ils se mettent de suite aux jones. Leur allure de nage est très aisée et rapide, mais ils ne nagent volontiers que lorsqu'ils sont tranquilles, il est difficile défaire pour eux comme pour tant d’autres, de les faire nager pour approcher d’un üreur caché. Le plus souvent une tentative de ce genre aboutit simple- ment à leur faire faire quelques mètres dans la direction où on veut les mener ; après quoi ils restent immobiles, la tête haute, et ne tardent pas à partir. Leur départ est lourd, mais assez rapide, rasant pendant quelques mètres. Ensuite ils tournent et s'élèvent assez haut avant de passer au- dessus de terre. Posés, ils ne redoutent nullement la compagnie des autres Canards ou des Morelles (Macreuse ou Judelle), et sont'souvent mélangés à 196 VicoMTE DE Ponans. — MNoles Ornithologiques eux à la nage, mais ils s’en séparent sans regret et ne font pas groupe avec eux au vol. Leurs vols sont en général assez compacts : ils se tiennent tou- jours ensemble posés et au vol sont souvent très serrés. Ils donnent parfois tous ensemble un coup d’aile brusque, en baïssant et tournant un peu par côté. Au départ,surtout au printemps, ils font entendre un cri rauque répété. assez faible quoique très distinet.Ceciest fréquent à l'automne chezlesoiseaux isolés, au printemps, au contraire, &’est seulement lorsqu'ils sont en compa- genie. Ils se nourrissent d'herbes de fonds qu’ils arrachent en plongeant et re- montent en surface où ils en choisissent des morceaux. Les jeunes prennent aussi des insectes de surface mais non les vieux. La femelle n’accompagne plus les jeunes dès qu’ils sont déjà forts. À aueun moment les mâles ne sont avec les jeunes nouvellement éclos, mais lorsque tous sont adultes, jeunes et vieux sont mélangés. Ils plongent très bien sans effort apparent et sans jeter la tête en avant comme les Grèbes. Leur mouvement est un mouve- ment lent et souple. Sous l’eau ils ont les ailes écartées, mais ne battent de l'aile qu’à coups lents, espacés. Ils sont très rapides sous l’eau et changent de direction sans difficulté au lieu de continuer leur plongeon dans le sens où il a été commencé. Quand ils sont démontés. ils peuvent faire des plongées de cinquante mètres sans ressortir el ne réapparaisseut que très doucement, tout le corps arrivant à la fois à plat en surface sans cesser de progresser en avant, au lieu de faire comme tant d’autres canards qui apparaissent la tête d’abord et marquent souvent un temps d’arrêt en émergeant. Ils nagent alors la tête basse, presque complètement enfoncés dans l’eau, qui passe sur le cou et Pavant du corps, et font assez volontiers un assez long parcours ainsi avant de se renfoncer dans l’eau, comme s’ils étaient tirés en-dessous, sans faire aucun mouvement net de plongée. C’est un oiseau difficile à avoir lorsqu'il n’est que désailé. Leurs plumes sont très serrées et se mouillent beaucoup dès qu’ils sont morts ou contre une blessure. Leurs habitudes sont très réglées, ils arrivent au printemps, non pas en vols, mais par paires. À l’automne, au contraire, ils sont en assez grands vols mais, lorsqu'ils sont tirés, se divisent volontiers par bandes de quinze à vingt. Les endroits qui leur plaisent sont spéciaux et toujours les mêmes. Ils adoptent un étang et s’y tiennent.Si on les dérange, ils vont sur certains autres, mais pas indifféremment sur tous, et souvent au bout de peu d'heures reviennent d'eux-mêmes à leur étang préféré. Sur un lot de quinze étangs il ny en à que cinq ou six où je les ai jamais vus se poser, ils passent par dessus les autres, en apparence tout aussi bons, sans s'y arrêter. Je crois que la raison qui a fait que mes étangs les ont vu s’y plaire et re- produire de façon aussi exceptionnelle est que la nature des herbes de fonds a changé à la longue et que finalement ces oiseaux y trouvant ce qui leur convenait comme nourriture se sont arrêtés là où peut-être, et même probablement, à des époques antérieures. des couples errants ne s'étaient pas fixés faute de nourriture à leur goût. Car quelle que soit la rareté d’une variété, on ne peut guère admettre que des étangs existant depuis des centaines d'années, comme c’est le cas pour certains de ceux dont je parle, n’en aient jamais reçu de visites. Seulement les très rares apparitions, passées inaperçues, ont tout d’un coup fait place à un séjour très caractérisé quand une nourriture spéciale est devenue abondante. Je peux, moi-même, me rendre compte de changements dans la flore des étangs depuis très long- temps en eau; je crois que c’est là une des causes du phénomène qui nous occupe. Mais la cause accessoire, majeure, est que j'ai laissé vivre les premiers arrivés; je leur ai donné leur chance de vivre avant deles tirer, et je ne m’en plains pas aujourd’hui où ces beaux canards n’ont si complètement récom- pensé de l'hospitalité, cependant quelque peu trompeuse, que je leuraïofferte FORTE RER, PER ETT MAGAUD D'AUBUSSSON. — À propos de lu Perdrix de Montagne 197 Maintenant, puis-je espérer que les quelques spécimens signalés comme tués sur plusieurs points de la France auraient une origine liée à mes étangs ? Je ne peux le dire, mais ce qui est certain, c’est que depuis 1896, j’ai laissé vivre, et partir, plusieurs centaines de ces beaux oiseaux après avoir prélevé sur eux la part que je jugeais raisonnable de prélever. Je voudrais qu’il en soit ainsi el que j'aie pu ainsi causer à des chasseurs que j'ignore la grande joie de tuer une pièce rare, je voudrais également que cet exemple puisse servir à faire mieux protéger les oiseaux d’eau que l’on détruit si! inconsidé- rément un peu partout, Lailly (Loiret), 16 février. A PROPOS DE LA PERDRIX DE MONTAGNE par M. MAGATD D’AUBUSSON La note publiée par M. Menegaux, dans le dernier numéro (11, p.174) de la Reoue Française d'Ornithologre, sur la capture de Perdix montana Brisson, près de Sablé, en Maine-et-Loire, m’a rappelé quelques observations que j'ai eu l’occasion de faire sur cette forme de la Perdrix grise. On sait que la Perdrix grise varie beaucoup, et que ces variations se produisent d’une manière assez large pour former de véritables races locales. Plusieurs de ces races ont été bien étudiées : par Homeyer, pour la Perdrix des environs de Moscou {Perdix robusta), par Altum, pour la Perdrix de la Frise orientale (Perdix sphagnetorum), du sud de la Scandinavie { Perdix scantica), de la Prusse orientale {Perdix lucida), par le Dr Sloane, dans son Examen critique des Perdrix d Europe, 1891, et par le Dr Louis Bureau, dans le mémoire qu'il a consacré à Perdix cinerea charella, décrite en 1870 par Sloane, qui habite au nord de l'Espagne, dans les montagnes de la Galice, et que l’excellent ornithologiste qu'est le D: Louis Bureau a retrouvée dans les Pyrénées françaises. Toutes ces Perdrix, qui se reproduisent avec les mêmes caractères, peuvent être considérées comme constituant des races particulières. Dans notre pays, les Perdrix offrent des différences entre les individus de certaines régions naturelles. La Perdrix grise de Bretagne par exemple, est un peu différente de celle des plaines de la Champagne ou du Nord-Est. Tel n’est pas le cas de Perdix montana, dont la variation de plumage est tout individuelle. La Perdrix dite de montagne n’a jamais été rencontrée, que Je sache, en compagnie. La variation ne s’étend pas sur toute une couvée, elle frappe seulement de rares individus qu’on a presque toujours rencontrés mêlés à des compagnies de Perdrix grises normales. D'autre part, la constance de la livrée ne me semble pas aussi parfaite qu'on l’a dit. Je me suis assuré sur un assez grand nombre d'exemplaires qu’on trouve difficilement, au con- traire, deux sujets exactement semblables, soit comme coloration des parties caractéristiques, soit comme étendue de ces parties. M. Menegaux reconnaît, de son côté, que le spécimen qu’il vient de recevoir diffère sensi- blement de ceux que renferment la collection générale du Muséum et la collection Marmottan. Le fait curieux est que cette Perdrix, qui est une variété accidentelle de la Perdrix grise ordinaire, a été tuée au milieu d’une compagnie de Perdrix rouges. Le cas n’est sans doute pas sans précédent, ce qui expliquerait peut- être, dans une certaine mesure, qu’on ait pu avancer autrefois que Perdix à 198 R. RozuiNAT. — Le Permis de Naturaliste. montana est un hybride de Perdrix rouge et de Starne grise, bien que rien, en elle, ne rappelle la Perdrix rouge. Il serait assez difficile, je crois, d’assigner une aire de dispersion précise . à cette forme, qui doit apparaître de temps à autre dans une compagnie de Perdrix grises, comme un accident. Toutefois l’épithète de montana dont Va eratifiée Brisson est certainement inexacte, car elle ne se montre pas en mon- Lagne plus fréquemment qu’en plaine. Tous les sujets que j’ai eus, en chair, entre les mains, sauf un, avaient été tués en Picardie et en Artois. Celui qui fait exception provenait du département du Puy-de-Dôme, mais de la Limagne, par conséquent de la plaine. Tous faisaient partie de compagnies de Perdrix grises normales. LE PERMIS DE NATURALISTE EN par Raymond ROLLINAT Si aucune autorisation spéciale ne pouvait être délivrée par les préfets, l’ornithologiste français aurait quelque difficulté à établir une collection complète des oiseaux d’un département. En effet, il est interdit à tout chasseur muni du permis de chasse réglementaire, dont le prix est de 28 franes. de tirer sur nombre de petits oiseaux constamment protégés par la loi. Il a donc fallu laisser aux préfets la latitude d'accorder des permis spé- ciaux pour le tir, — pendant loute l'année, — des oiseaux non réputés gibier, tout collectionneur ayant la faculté d'acheter aux chasseurs, ou chez les revendeurs, les perdrix, cailles, faisans, bécasses, canards, ete., qu'il dési- rerail voir figurer dans ses vitrines. A condition de fournir la preuve absolue qu’on s'occupe sérieusement d’ornithologie, soit au point de vue des collections, soit au point de vue de la nourriture ou de la reproduction des espèces, il est facile d'obtenir ce que j'appelle un Permis de Naturaliste. Depuis bien longtemps j’ai une autorisation de ce genre, autorisation qu’il est nécessaire de faire renouveler chaque année. La demande à adresser sur timbre à 0 fr. 60, au préfet, doit être ainsi rédigée : Monsieur le Préfet, Moceupant d’ornithologie, j'ai honneur de vous prier d’être assez bon pour m’accorder un permis de naturaliste. Veuillez agréer, etc. (Dater, signer et donner son adresse.) Cette première demande est transmise par le maire de la commune habitée par le demandeur. La préfecture fait faire une enquête, et, s’il est établi que la demande est fondée, délivre, sans frais, l’autorisation désirée et l'adresse au maire, qui la fait parvenir à l’ornithologiste. Voici comment est établi le Permis de Naturaliste : Préfecture de... Le Division République Francaise Sue Bureau Extrait du registre des Arrêtés de la Préfecture de Du {date) Nous, Préfet du département de... Vu la demande formée par M....., demeurant à... à l'effet d’être autorisé à M. LoMonT. — La Gélinotle des bots. 199 chasser en toute saison les oiseaux rares, migrateurs et Lypiques propres à enrichir nos collections ornithologiques, ; Vu les instructions de M. le Ministre de l'Intérieur, en date du 30 jan- vier 1884, Arrêtons, M....., domicilié à....., est autorisé à se livrer dans le département de...…., à la chasse des oiseaux rares, migrateurs et typiques qui ne sont pas réputés gibier, quand il le jugera convenable et pendant une année à partir de ce jour. La présente autorisation, toujours révocable, est délivrée sous la réserve expresse des droits de l’autorité judiciaire. Cachet de la Préfecture Le Préfet, Pour ampliation : (Signature), ei] Le secrétaire général, } (Signature.) Pour les permis suivants, mettre sur la demande, toujours sur feuille à 0 fr. 60 : Continuant à m'occuper d’ornithologie, ete. y joindre l’ancien permis et porter le tout à la mairie ou l’adresser directe- ment à la préfecture, si l’on préfère, par la poste. Mais la préfecture trans- mettra constamment l’autorisation par l'intermédiaire de la mairie. - Je suis continuellement porteur d’un permis de chasse réglementaire de 28 francs, mais il n’est pas nécessaire d’en avoir un pour obtenir le Permis de naturaliste. L’an dernier, le secrétaire général de la préfecture me disait que dans le département que j’habite, deux naturalistes seulement avaient une autorisa- tion de ce genre : or, mon collègue, qui exerçait un emploi au chef-lieu, ayant pris sa retraite aux Vacances dernières et ayant quitté le pays, je suis, sans doute, dans mon département, seul pourvu d’un Permis de naturaliste. Peut-être, dans d’autres régions, délivrait-on sans contrôle suffisant ce genre d'autorisation ; peut-être y eut-il abus de la part des porteurs, car je me souviens d’un article virulent paru jadis dans La Chasse illustrée, où les naturalistes munis de ce permis spécial étaient — en bloc — fort maltraités. L'ornithologiste chasseur ne devrait cependant pas ignorer que si les murs ont des oreilles, d’après le vieux proverbe, les haies ont aussi des yeux ; l'observation stricte de la loi est du reste affaire entre lui-même et sa cons- cience, et 1l ne devrait jamais oublier que tout écart de sa part peut être nuisible à lui et à ses collègues en histoire naturelle. . LA GÉLINOTTE DES BOIS Tetrastes bonasia (Linné, 1758). par M. Lomonr Synonymie : Tetrao bonasia Lin. 1766. — Tetrao nemestanus et betulinus Scop. 1769. — Bonasia sylvestris Brehm. 1831. — Tetrao bonasia Keys et Blas.1840.— Bonasa sylvestris, G. R.Gray.1841.— Bonasia betulina Bp.1856. Vulgairement Jlinotte (Vosges). — Taille : 0,36 à 0,38, D’après Degland et Gerbe, en France, la Gélinotte n’habiterait que les hautes montagnes des Alpes, des Pyrénées, du Dauphiné, de la Savoie et des Vosges, serait plus rare dans les Ardennes, les Monts-Dores et en Auvergne. Selon mes observations personnelles, qui datent de 40 années, la Gélinotte ; 200 M. LomonrT. — La Gélinotte des bots. est beaucoup plus répandue ;nous la trouvons aussi bien dans les bois de la plaine où il y a peu ou pas de sapins. Dans mes chasses ornithologiques je l’ai trouvée dans tout l’arrondisse- ment de Neufchâteau (Vosges), ce qui ne l'empêche pas d'exister dans ceux de Mirecourt, Epinal, Remiremont et Saint-Dié. Je l’ai tuée également autour de Langres, à Bourmont, Saint-Blin, Bour- bonne-les-Bains, où elle paraît être assez commune, comme du reste dans toutes les grandes forêts de cette région de la Haute-Marne, qui confinent aux Vosges par Lamarche. Je lai reçue également de Bar-sur-Aube, ce qui semblerait indiquer qu’elle s’est répandue, depuis Langres, par Chaumont, jusqu’à l'Aube, dont les forêts sont limitrophes. Ayant chassé beaucoup dans les forêts de Troyes, bien plus éloignées de nos contrées, je ne l’y ai Jamais observée. Je l’ai trouvée aussi dans la Meuse, aux confins des Vosges et en Meurthe-et-Moselle. Moœurs et régime. La Gélinotte des bois, sans être commune, n’est pas rare dans toutes les Vosges et la Haute-Marne ; moins commune en Meurthe- et-Moselle et dans la Meuse, sa limite serait l’arrondissement de Bar-sur- Aube (Aube). Elle se plaît surtout dans les forêts où il y a beaucoup de cou- driers. de bouleaux, de la bruyère, de la fougère et quelques résineux. En été et en automne, sa nourriture consiste surtout en fruits divers et en baies tels que fraises, müres, framboises, sorbes, cornouilles, etc. Elle y mélange quelques graines et de petits mollusques. En hiver, elle se contente des feuilles de fraisiers, ronces, fleurs de bruyère, chatons de coudriers et autres bourgeons. En automne, elle s’avance quelquefois en plaine, hors de la forêt. Un jour, j'en tuai une au milieu des champs à l’arrêt de mon chien ; un autre jour, j'en tuai une perchée sur un saule au bord d’un ruisseau assez loin des bois. J’assistai un jour, aussi, à la capture d’une Gélinotte dans une chambre de l’établissement des bains de Contrexéville, où elle s'était réfu- giée, poursuivie par un Autour ; c’est M. Morel, ornithologiste distingué, qui fit cette capture en s’empressant de fermer la fenêtre. La Gélinotte serait bien plus commune si elle n’était si attachée à sa couvée. Me promenant un jour en forêt, à Crainvilliers (Vosges), je vis venir à moi un jeune garçon qui dissimulait un objet sous son paletot : je lui demandai si c'était un oiseau qu’il cachait ainsi. « Oui, me répondit-il, c’est une Gélinotte que j’ai prise sur son nid». Lui ayant acheté l’oiseau, je le priai de me conduire au nid. Celui-ci, ou plutôt, les œufs avaient été déposés au milieu des feuilles mortes amoncelées dans un fossé, bordant un chemin très fréquenté en pleine forêt : la Gélinotte n’avait encore pondu que 3 œufs qu’elle couvait déjà avec une telle ardeur, qu’un adolescent put la capturer à la maïn, mais non pas sans l’avoir fortement déplumée. Ses ennemis sont très nombreux ; les plus terribles sont les Renards, les Martes, les Chats sauvages, les Autours, etc. En 1893, lorsque je suis arrivé ici, en Meurthe-et-Moselle, comme prépara- teur chez feu M. le baron d’Hamonville, ce beau tétraonien n’était pas rare dans toutes les chasses des environs. Dès lors, trouvant que les roches émer- geant du sol de ces belles forêts renfermaient dans leurs antres de nombreux: carnassiers, je fis à ces derniers une guerre acharnée et, bientôt, la Gélinotte y devint plus commune. Depuis la mort de M. d'Hamonville et mon départ, les bêtes de rapine, n'étant plus inquiétées, devinrent légion ; mais la Géli- notte est disparue. De temps en temps, on en tue encore quelques-unes dans les chasses des environs de Liverdun ; c’est vous dire qu’elle est en voie d'extinction, dans cette région, où il y a dix années encore, elle était assez commune. R. BABIN. — Une variété accidentelle de l'Alauda Arvensis L. 201 J’ajouterai à la cause de destruction de ce bel oiseau, qu’il donne facile- ment dans tous les pièges que les braconniers lui tendent, mais, la maudite chasse du printemps, appelée chasse à la bécasse. entre pour une large part dans son anéantissement. A cette époque, les Gélinottes sont accouplées ; dès que le chien du chas- seur, à la requête des Bécasses, tombe sur la piste d’un couple de Gélinottes, le chasseur qui suit, le doigt sur la détente, manque rarement son coup.Si les Gélinottes ainsi levées n’ont pas été tirées, elles vont se poser à trente mètres de là sur un chêne où, le cou tendu, elles attendent le chasseur. Si celui-ci tarde trop longtemps à venir, remises un peu de leur frayeur, elles se râse- ront sur une grosse branche où elles auront beaucoup de chance d'échapper aux regards du chasseur : mais, si celui-ci s’est rendu aussitôt à la remise, avec un œil exercé, il a vite fait de découvrir ses victimes qui tombent en pleine période des amours. Que de fois dans ma jeunesse, n’ai-je pas eu l’occasion de tuer ces oiseaux dans de pareilles circonstances ; j’étais un peu excusable en ceci, que mes pièces étaient toujours destinées à enrichir diverses collections ornitholo- giques. La Gélinotte pourrait donc repeupler assez vite, puisque sa ponte est de 9 à 15 œufs, si nos pouvoirs publics voulaient bien empêcher ces chasses abusives du printemps qui sont désastreuses pour nos meilleurs oiseaux des bois. Dans quelques années, la Bécasse aura vécu ; la Gélinotte, bien que sédentaire dans nos forêts de l'Est, disparaîtra à bref délai pour les causes indiquées ci-dessus ; le chasseur aura tiré sur ses pigeons, comme l’on dit vulgairement, et le naturaliste, avec peine, rayera du catalogue français les plus intéressants de ses oiseaux. Manonville, 17 janvier 1910, UNE VARIÉTÉ ACCIDENTELLE DE L’ALAUDA ARVENSIS L. par René BABIN L’Alauda arvensis Linn. (vulgairement Alouette des champs), offre sou- vent, selon les individus, des diversités appréciables de plumage. Celui-ci, en effet, varie suivant l’âge, la saison et les localités. Mais cet oiseau présente aussi parfois des variétés beaucoup plus caractérisées et sensiblement diffé- rentes du type normal ; ces modifications du plumage sont même relative- ment plus communes, ou tout au moins, moins rares, dans l’espèce dont je parle que dans bien d’autres. On rencontre des variétés noires, isabelles, rousses, gris de lin et à rémiges blanches ; d’autres enfin ont le plumage habituel tapiré de blanc. Roux, dans l’Ornithologie provençale, figure, après l'oiseau ordinaire, les deux variétés noire et isabelle. En général, quand la coloration est ainsi attaquée, les maculatures qui ornent le plumage traditionnel disparaissent avec la teinte générale : une Alouette isabelle, par exemple, sera complètement unicolore ou ne portera que de très rares taches, peu apparentes. Or, je me suis rendu acquéreur, il ÿ a peu de temps, d’une variété assez curieuse d’Alauda arvensis. Sa coloration est nettement distincte du type décrit par les auteurs ; mais la disposition des couleurs subsiste sans aucune modification. En voici d’ailleurs la des- cription : Tout le dessus du corps gris cendré, chaque plume portant au centre une grande tache noire frangée de roussâtre ; ces taches plus larges et plus éten- dues sur la tête et au milieu du dos ; roussâtres au croupion ; une raie blanche derrière l’œil ; joues, gorge et poitrine blanches variées de taches d’un brun 202 A, CHAPPELLIER. — Deux livres récents illustrés par la photographie noirâtre ; le bas de la poitrine, abdomen, flancs el sous-caudales d’un blanc très légèrement lavé de jaune sans taches. Couvertures alaires comme le dos ; rémiges noires bordées de blanc, de même que les rectrices ; la plus externe de celles-c1 de chaque côté entièrement blanche avec une légère teinte brune au bord interne ; bec gris noirâtre sur la crête de la mandibule supérieure el à la pointe des deux mandibules, blanchâtre à la base ; tarses roussâtres avec la plante des pieds jaune ; ongles noirs, Longueur totale : 183 mm. ; du bec, 10 mm, ; de l’aile, 100 mm. ; de la queue, 65 mm. ; de l’ongle du pouce, 16 mm, Lorsque je l’ai acheté pour le joindre à ma collection, ce spécimen figurait sur le marché avec un lot de ses congénères en plumage normal (décembre 1909,) DEUX LIVRES RÉCENTS ILLUSTRÉS PAR LA PHOTOGRAPHIE (1) par À. CHAPPELLIER Dans une note parue il y a un peu plus d’un an (2), j'indiquais les caracté- ristiques d’un cinémalographe spécialement adapté aux besoins des natu- ralistes photographes. Il différerait des modèles courants surtout en ce qu'il prend des vues stéréoscopiques. C’est là, à mon avis, une disposition fon- damentale, et qui dait être la base de construction de tout appareil pho- tographique destiné à l’étude des animaux vivants. Rien n’égale, au point de vue documentaire, le cliché stéréoscopique qui rend d’une façon si saisissante le relief des animaux et des objets qui les entourent. Ces avantages sont tels, disais-je en terminant, que le stéréotype doit pou- voir franchir une nouvelle étape et servir à l'illustration des ouvrages d’his- toire naturelle. Or cette idée était déjà, d’autre part, en voie de réalisation, puisque, peu de temps après, paraissait Nature Photography for Beginners qui est bien, je le crois avec son auteur, le premier livre illustré par des pho- tographies stéréoscopiques. On doit espérer que cette tentative ne restera pas isolée, c’est pourquoi il est intéressant de voir, avant toute étude du livre en lui-même, ce qu'elle peut fournir pour l'avenir. Les planches du livre de M. Bedford sont reproduites en simili-gravure. Ce procédé décompose l’image en un très grand nombre de petits points également distants les uns des autres. Sans entrer dans des détails d’ordre trop technique, il me suffira, pour citer un exemple, de renvoyer aux photo- eraphies que publient les journaux quotidiens. Dans ce cas, la trame est si grossière que les points sont visibles sans le secours d’aucune loupe : ceci est nécessité par le mode de tirage, et surtout par la recherche du bon marché. En effet, plus le pointillé devient fin, plus les difficultés d’emploi augmentent et le prix avec elles. On se trouve donc, dans la pratique, limité à un maxi- mum de 65 à 70 points au centimètre linéaire : c’est à peu près ce nombre qu'ont adopté les éditeurs de Bedford. Si le résultat est très satisfaisant à l’œil nu, par contre, dès que le sté- réoscope entre en jeu, les points de la trame se trouvent grossis par les len- (1) E.-J. Bedford, Nature Photography for Beginners. London, J.-M. Dent and sons, 1909. C.-O. Bartels, Auf frischer Tat (Erste Sammlung). Stuttgart, Naegele und D' Sprosser, 1910. (2) Le cinématographe du Naturaliste. Argus Phono-cinéma, n° 401, Février 1909. A. CHAPPELLIER. — Déux livres récents illustrés par la photographie 208 ülles, ôtant au cliché sa finesse dans les détails. A cela vient s'ajouter un effet légèrement désagréable dû encore à la trame ; celle-ci, à cause même de l'écart invariable des points dont elle est composée, ne peut suivre le relief du sujet qui paraît comme voilé par un grillage à mailles extrêmement fines. Je crois donc que la simili-eravure est à rejeter, sauf dans le cas de vulga- risation à bas prix. Il faudrait s’en tenir, pour les publications ordinaires, à l’héliogravure et aux modes de reproduction voisins. Si j’en juge par les cartes postales du Stéréo-Club, ils ne sont pas encore complètement dépour- vus de l'effet de grillage (dû ici au grain de la gélatine), mais conservent au cliché sa valeur. Cependant, rien ne surpasse, comme beauté des résultats, les tirages sur papier au gélatino-bromure obtenus par ce que l’on appelle, d’une façon qui fait image, la photographie au kilomètre. J’ai sous les yeux la collection publiée par le Country-Side ; le rendu est merveilleux et donne vraiment quelque chose de comparable aux diapositives avec leur préci- sion documentaire, i Ces stéréogrammes sont tirés séparément et peuvent être glissés dans un stéréoscope courant. Il n’en est plus de même pour les planches d’un livre ; là un appareil spécial est nécessaire : Bedford a choisi le plus simple. Avec chaque volume est fourni un cartonnage découpé de facon à en rendre le maniement commode ; deux lentilles y sont encastrées, constituant ainsi un stéréoscope peu coûteux. J’ai pu constater, par une expérience plusieurs fois répétée, que son usage exige des tâtonnements dans la mise au point et la superposition des images, assez pénibles pour des personnes non encore habituées à ce mode d'observation (1). Ces inconvénients disparaîtraient si le stéréoscope était complété par deux côtés dont la base viendrait se poser sur la planche à examiner. Le parallé- lisme du cliché et du plan des lentilles étant assuré, l'appareil, ainsi cons- titué, pourrait recevoir mise au point et écartement variable des objectifs. Avec ces perfectionnements, et à cause aussi de son prix élevé, il devrait pou- poir être utilisé dans tous les cas. Ceci appelle une uniformisation du format des images ; c’est un point qui mériterait discussion. Ces quelques réflexions, quise rattachent à un fait d’ordre purement maté- riel, n’attaquent en rieu le livre de Bedford. D’un style clair et simple, l’ou- vrage, écrit par un praticien aimant son sujet et possédant sa technique, fera passer le débutant par toutes les phases de Pinitiation à la zoopho- tographie. Après plusieurs chapitres relatifs à l’appareil et aux différentes manipu- lations (ces passages pourraient être allégés de quelques redites), l’auteur achève l'instruction de son élève sur le terrain. Là, profitant de sa grande expérience, il lui fait, en très peu de temps, passer en revue les oiseaux les plus communs. Chacun d’eux est l’occasion de remarques qui sont une nou- velle étape dans l’éducation du lecteur. Quelques cas plus spécialement développés terminent le volume : nids à emplacements bizarres, histoire d’un jeune coucou, le*nid du rossignol, la photographie des animaux domestiques, des insectes et des fleurs. Fervent ami des animaux qu'il étudie, Bedford cherche toujours à con- vaincre, combat toute inutile destruction, et termine, comme il a commencé, en souhaitant que de plus en plus l'appareil photographique remplace la carabine. Pour l'aider dans sa tâche, il a choisi une puissante alliée, la stéréoscopie. J’applaudirai d'autant plus volontiers à la façon dont elle est présentée et (4) Par surcroît, l’'écartement des lentilles a été, ici, jeïne sais pourquoi, choisi beau- coup plus grand que celui adopté pour les clichés. 204 A. CHAPPELLIER. — Deux livres récents illustrés par la photographie entourée ici, que j'ai pu constater, par des similitudes d'idées, de phrases, presque, dans une rédaction non encore achevée, combien j'étais, sur beau- coup de points, d'accord avec l’auteur. Les 82 stéréogrammes que contient son livre sont tous très démonstratifs, mais quelques suites sont particulièrement instructives, celle du coucou entre autres, qui comprend 8 clichés, depuis l’œuf jusqu’au nid que le jeune oiseau vient de quitter. Si j'insiste sur cet ensemble, c’est qu'il montre la vraie direc- on dans laquelle doivent s’engager les nouveaux adeptes de la zoophoto- graphie. En effet, sans négliger aucune heureuse aubaïne, et tout en pre- nant cliché du fait rencontré par hasard, le naturaliste pourrait s'attacher à l'étude d’un animal en particulier. Les données biologiques, même pour les groupes les mieux éludiés, sont encore bien incomplètes, et des faits nou- veaux viennent toujours récompenser qui cherche à approfondir un sujet. A tout moment, dans cette poursuite de la documentation, la photoora- phie doit intervenir ; elle sera rapide, pourra prendre croquis sur croquis à des intervalles très courts, soulignant les notes écrites, les remplaçant même lorsque Paction est trop précipitée. C’est ce que le cinématographe permebtrail d'excellente manière. Puisant ensuite dans les diverses séries obtenues, nous arriverions, par la juxtaposition des clichés pris ça et là, sur des individus différents, à difté- rentes époques de l’année, à reconstituer, en une sorte de film schématique, toute la vie de l'espèce étudiée. M. Bartels nous en donne un premier essai qui, pour n’être encore que fragmentaire, n’en est pas moins des plus encourageants. Avec chacun de ses Ælagrants Délis, nous assistons à différents temps d’un fait précis : éclosion d’un papillon, insectes prédateurs capturant une proie, araignée d’eau construisant son nid, méduse immobilisant un poisson. Je citerai tout spécialement les neuf tableaux qui montrent un Ichneumonide repé- rank la larve dans laquelle il va déposer son œuf, puis effectuant sa ponte. Les animaux étudiés sont présentés dans une courte notice écrite avec une élégante exactitude qui se retrouve dans les lignes plus spéciale- ment destinées à souligner chaque cliché. Texte et planches sont disposés de telle façon que l’on ait toujours, en même temps, côte à côte, ceux qui se correspondent. Le lecteur, ainsi guidé, approfondit les scènes qu’il a sous les yeux, et tire, d’une riche documentation photographique, un tout autre profit qu’en par- courant des clichés accompagnés seulement de quelques vagues indica- tions (1). r C’est pourquoi j'irais encore plus loin en demandant que l'explication du cliché soit mise directement sous celui-ci : l’on peut, de la sorte, envisager la publication de véritables images d’Epinal, présentant, au grand public, l’histoire naturelle sous une forme attrayante, capable de bien fixer les faits dans les esprits. Et puisque le livre de Bartels est plus qu’une indication dans cette voie, nous devons regretter que l’auteur n’ait pas donné sa technique. Se contenter de dire que l’on a rencontré des « difficultés extraordinaires » ne suffit pas ; (1) Voir : Bœælsche-Tierbuch, erster Band. Berlin, 1908 ; cité par Bartels dans sa préface. A ce propos je rappellerai les «;Weïchers Naturbilder », publiés en 1908 à Berlin. Les clichés qu'ils contiennent sont, certes, fort beaux ; mais le nom d’un animal, même répété en trois langues. est d’une documentation par trop sèche. Ce sont là de précieux docu- ments (Natururkunden) dans lesquels le spécialiste trouvera toujours à glaner; mais leur valeur est bien réduite en tant qu'éducation vulgarisatrice, M. X..— De l’adaptauon des Oiseaux à la vie de volière. 205 le lecteur doit pouvoir profiter de l’expérience de ceux qui l’ont précédé quand il veut, à son tour, essayer d'acquérir la pratique. La recherche et l'approche des animaux, le récit des obstacles, des décon- venues même qui les accompagnent, loin de décourager le débutant, seront pour lui un stimulant vers cette chasse d’un nouveau genre. De la façon dont furent prises les vues pour venir, à point nommé, servir l'auteur dans ses démonstrations, il ressortrait, j'en suis sûr, l’incontestable supériorité du cinématographe en zoophotographie. DE L'ADAPTATION DES OISEAUX A LA VIE DE VOLIÈRE par M. X..., de Douai Bien souvent des amateurs sont venus me dire : Connaissez-vous une revue ornithologique où, à côté de la partie scientifique, soit traitée la ques- tion pratique pour l’acclimatation et la nourriture des oiseaux nouvellement pris ou importés ? Je les renvoyais sans doute aux ouvrages de Moreau, de Bechstein et du marquis de Brisay, mais toutes les méthodes ont besoin d’être contrôlées, et chacun doit apporter sa part d'observations person- nelles. Il y a quelque temps, j'eus l’occasion de montrer l’article de M. l’abbé Charruaud sur les Papes de Nouméa (n° 4, p.58 dela Revue), à un éleveur qui m’avoua s’en être plusieurs fois procurés et n'avoir jamais réussi à les tenir plus de quelques jours. Je lui demandai comment il traitait ses oiseaux àleur arrivée chez lui. Or, il s'empressait, pour en jouir plus vite, de les mettre en volière avec ses autres pensionnaires ; et la plupart des, amateurs font de même. Je Jui expliquai alors que de là venaient ses insuccès pour beaucoup de ses oiseaux, et que, chez moi, tout oiseau, indigène aussi bien qu’exotique, est mis dans une cage spéciale couverte entièrement jusqu'aux deux tiers, ne laissant venir le jour que par le bas, où se trouvent eau et nourriture. Si l'oiseau est bien portant il vient se baigner et manger au bout de quelques instants, puis il va lisser ses plumes et se reposer dans le haut de la cage. Deux jours après je relève les couvertures de quelques centimètres, pour arriver en 7 ou 8 jours, suivant le degré de sauvagerie de l'oiseau, à laisser la cage découverte. Alors seulement J’approche la cage d’acclimatation contre la volière où sont enfermés les oiseaux avec lesquels le nouveau venu doit vivre en société, et je la laisse ainsi pendant une journée ou deux. Ainsi lorsque l’oiseau est introduit, il n’est déjà plus un étranger pour ses compagnons de captivité et ne sera presque jamais poursuivi ou chassé quand il sera mis en contact direct avec ses commensaux. Lui-même n’éprouve aucune difficulté à s’adapter à un local qui lui est déjà fami- lier. Quant à la nourriture, il faut généralement rafraîchir les oiseaux à leur arrivée et, pour cela, je fais pour les granivores un mélange de graines qui m'a toujours réussi : alpiste et millet rond, graines de laitue, de chicorée sauvage, d’œillette et une pincée de graines de gazon; le petit granivore, quel qu’il soit, s’empressera de manger la laitue et la chicorée, puis s’habi- tuera facilement aux graines qui constitueront son régime dans l’avenir. 1 Mon ami me dit n'avoir Jamais pris ces précautions. — et même n'en avoir jamais entendu parler!!! — de là, sans doute, tous ses déboires. Comme il doit faire prochainement quelques acquisitions et qu'il est décidé à prendre les mesures indiquées, j’attends, vu les soins dont il entoure ses oiseaux, le meilleur résultat de la consultation. 206 Notes et Faits divers Que d'amateurs suivent le fâcheux système de mon ami et, tirant leurs oiseaux de leur sombre cage de voyage, les mettent d’un mouvement brusque au milieu de compagnons qui, voyant un étranger, le poursuivent et lui interdisent la mangeoire ; le nouvel arrivé, s’il n’est pas robuste, prend peur, se blottit dans un coin, fait boule et meurt souvent d’effroi, d’ennui où de faim. NOTES ET FAITS DIVERS Capture d’une Mouette baguée. — Dans les derniers jours de maïs 1910, M. Elie Durand a tué, sur les marais de Beaucaire, une. Mouette portant à la patte gauche une bague en nickel avec l'inscription : «Ornith. K. 1243, Budapest ». J'en infor- mai le directeur du Bureau Central ornithologique de Hongrie qui me donna les détails suivants : L'oiseau a été lâché, en même temps que beaucoup d’autres jeunes Mouettes marquées, en juin 1909, du lac Voleucre, près Budapest. Il en conclut que les Mouettes rieuses de cette station passent l'hiver à l'Occident. Celle dont la mort nous intéresse a probablement hiverné sur nos étangs. G. MINGAUD. Conservateur du Musée d'histoire naturelle de Nimes. Dates de retour et nidification de quelques oiseaux à Paris. — A signaler au bois de Boulogne : 19 le 447 mars, la présence de 2 femelles de Rossignol de muraille Erithacus phænicurus). 2 Le 5, 2 femelles de Cini (Serinus serinus) ; ces deux oiseaux ont été trouvés morts, quelques jours après, dans un jardin voisin de l’école Gerson (Auteuil). 30 Un nid de Friquet (Fringilla montana), contenant cinq œufs semblant avoir 8 à 10 jours d’incubation. 4° Le 17 mars, quatre couples de Freux procèdent à la construction de leurs nids sur les arbres de la place de La Chapelle. Eroc et CHENANTAIS. Le vol de l’Alouette. — Résumant l'étude qu'il a consacrée à la recherche des causes de certains mouvements habituels, d’abord sans raison apparente, des oiseaux (n° 8, p. 116-149 dela Revue), M. Masse conclut que « dans la vie del’oiseau, chaque geste a son intérêt ou sa nécessité». Toutefois, il signale quelques excep- tions, parmi lesquelles il range le sport ascensionnel de l’Alouette, auquel « il est impossible, dit-il, de découvrir d’autre motif que le plaisir qu’elle en éprouve. » Le cas de l’Alouette, oiseau à la fois exclusivement terrestre et chanteur, constitue un phénomène isolé dans la faune européenne, et il est en effet aussi impossible . d'expliquer un fait isolé que d’en induire une loi. Il n’en est peut-être plus de même si l’on rapproche l’acte exceptionnel observé, en l’espèce le chant aérien de V’Alouette, d'actes analogues ou identiques. Or l’ Amérique offre à l'observation un grand nombre de passereaux dont l’existence est liée à la terre, qui ne perchent pas, et dont quelques-uns sont cependant de bons chanteurs. Je citerai seulement parmi ces derniers la Corydaline d’Audubon (Calamospiza), oiseau exclusivement terrestre et grégaire, qui chante sur l’aile, comme l’Alouette, en s’élevant à une grande hauteur, et même fait le Saint-Esprit. «C’est, dit Goues, une forme haute- ment caractéristique de la prairie. Or l'usage qu’a cet oiseau de s’élever sur l’aile pour chanter, usage si connu dans le cas de l’Alouette des prés, ne semble pas réservé à une seule espèce, mais être une nécessité pour nombre d'oiseaux résidant dans les régions plates et découvertes, qui ne leur fournissent pas les perchoirs généralement choisis par les chanteurs des lieux plantés d’arbres pour leurs exer- cices musicaux. » Les lignes de Coues, qui précèdent, suggèrent l’idée d’une cause au geste en question, cause qui reste obscure. Toutefois, si l’on considère que la plupart des oiseaux se découvrent pour chanter, choisissant volontiers la tête d’un pieu, une branche morte, ou tout autre objet en saillie qui laisse autour du chanteur un large et libre espace, on doit supposer qu'une certaine nécessité préside à une habitude si commune, et que le chant aérien de l’Alouette ou de la Corydaline pré- sente un ou des motifs analogues. Du reste, je suis loin de dénier au plaisir l'in- fluence qu’il a certainement sur les habitudes même les plus nécessaires. Georges HENRY. Extraits et Analyses 207 Une couvée tardive de Grive draine. — Le 15 septembre dernier, j’ai vu plusieurs jeunes Grives draines, sorties du nid probablement dans la journée, car, attiré par leurs cris, j’ai pu facilement en approcher une, dont les plumes trop courtes ne lui permettaient pas de voler, et l’examiner tout à mon aise. Cet oiseau, l’un des premiers qui nichent dans le pays, fait entendre son agréable chant dès les premiers jours de janvier, lorsque la température est un peu douce, et il n’est pas rare de voir des nids en février ; ce qui lui a fait donner, ici, le nom vulgaire de Traie févrière. Comment expliquer cette nichée tardive ? Généralement ces oiseaux font leurs nids deux foisl’an ; peut-être ce couple, par exception, aura-t- il fait trois couvées ? ou, dérangé vers la fin de la deuxième, aura-t-il construit un troisième nid, malgré la saison avancée ? | H. GiRAUDEAU. F Lignières-Sonneville (Charente). Les Becs-croisés dans la Sarthe en 1909. — Comme complément aux notes parues dans cétte Repue Sur les Becs-croisés, il me reste à signaler l’apparition de plusieurs sujets à Parigné-le-Pôlin, dans la Sarthe, au commencement de novembre. Trois d'entre eux furent tués par un de mes amis qui m'en confia là préparation ; il voulut bien m'en céder un quatrième qui, légèrement blessé à l'aile, vit maintenant dans ma volière. Je ne sais si ces oiseaux ont habituellement un caractère difficile à l'égard de leurs compagnons de captivité, mais le sujet que je possède, un mâle superbe, nuit singulièrement à la bonne harmonie qui régnait avant son arrivée entre les diverses espèces qui peuplent ma volière. Il a particulièrement en aversion deux Fauvettes d'hiver qu’il ne cesse de harceler et d’une façon parfois cruelle lorsqu'elles se rap- prochent de lui. Moutefois, sa présence m'a procuré l’avantase de voir, le 11 décembre, dans mon jardin, une femelle que j'ai pu tuer au moment où elle se gavait de graines de thuya ; j'ai eu le plaisir de la céder à un de mes amis qui commence une collection ornithologique. Enfin, le 25 décembre, un petit vol de quatre ou cinq sujets, attirés par les appels de leur congénère captif, est resté quelques instants autour de ma volière. Abbé Eugène Lamoureux, à Etival-lès-Le-Mans. EXTRAÎTS ET ANALYSES Soxorowsky, À. Zucht Résultate der Stellinger Straussen farm. Journal für Ornithologie, fase. 4, 4910, pp. 157 à 160. . Les résultats obtenus par C. Hagenbeck, dans la ferme à Autruches qu'il a installée à Stellingen sont très intéressants. Ces oiseaux résistent très bien au rude climat du Nord. Ils ont été exposés tout l'hiver à la neige, à la pluie et à la gelée sans en souffrir et sans local chauffé. Une petite hutte leur permettait de se mettre à l’abri pour la nuit. Ces essais durent depuis 1903, la santé des ani- maux n'a pas été altérée et ils ont pondu des œufs fécondés qu'on a pu faire éclore. HAGEN, Werner, Der Vogelzug bei Lübeck. J. Î. O. fasc. 1, 1910, pp. 460 à 179. ‘L'auteur étudie les passages qui ont eu lieu au printemps de 1909, la nuit et le jour et dansles diverses conditions météorologiques et il publie une carte du passage des Gigognes et des Hirondelles. Lübeck est très bien situé pour l'étude des migra- tions, aussi les chercheurs locaux y sont-ils nombreux. ÿ -Harrterr, Ernest. Altes und Neues über die Gattung Pratincola Koch. J. f. O. fasc. 1. 1910, pp. 171 à 182. 5 L'auteur étudie l'historique du nom et montre que Pratincola rubicola doit s'appeler P. torquata L. Les autres noms sont applicables à des formes géographiques au nombre de 12. Le nombre des espèces du genre est de 10 et celui des sous-espèces de 26. UN RON 208 Extraits et Analyses BLoum, W. Nordische Schwimmvôgel als Wintergâäste auf der Lübecker Bucht, der Trave und Leen. j J'HOMasc AMONT L'auteur étudie les Palmipèdes qui viennent habiter dans les eaux des environs de Lübeck. Il y constate la présence de Lestris, Columbus, de Canards, de Koul- ques noires, etc. ScHALow, Hermann. Ein seltnes ornithologisches Bilderwerk. J. f. O. fasc. 1, 1910, pp. 190 à 196. Très curieux ouvrage sur les oiseaux d'Allemagne, imprimé à Nuremberg, en 1779, aux frais d'Adam Ludwig Wissings. + *% Birds notes and news, the journal of the Royal Society for the protection of birds (London, 23, Queen Anne’s gate S. W.). Le numéro d'automne, vol. 3, n° 7, septembre 1909, contient en supplément une remarquable suite de sept photographies prises par M. Mattingley, dans la colonie d’Aigrettes de la Riverina (Nouvelle-Galles du Sud). Cela s'appelle « L'histoire de l’Aigrette », et c’est tout simplement poignant. L'oiseau couve, cherche la nour- riture pour ses jeunes, et est abattu par un chasseur de plumes. Alors commence pour les poussins restés au nid une lente agonie dont les clichés du naturaliste australien montrent les phases pathétiques, jusqu’au moment où les orphelins abandonnés meurent de faim. Ce cruel commerce a donné à la grande vente de plumes du 4 août 1909, à Londres, un total de 4000 onces d’aigrettes, représentant un massacre de 24:000 oiseaux. À cette même vente figuraient 5.173 dépouilles d'Oiseaux de paradis, 5.000 Martins-Pêcheurs, 41 peaux d’'Emeus, etc., ete. Que de sang retombe sur vos têtes, Mesdames ! Le fascicule 8 de la même publication revient sur la question de l’Aïgrette. En réponse à la légende qui cherche à excuser le commerce des Aïgrettes en prétendant que ces plumes sont employées par les oiseaux pour la construction de leurs nids; dans lesquels elles seraient recueillies par les chasseurs, M. Mattingley envoie la photographie d’un nid d’Aigrette dont la structure consiste uniquement, comme dans tous les nids des oiseaux de la famille des Hérons, en branchettes et ramilles desséchées. - Un appel adressé aux femmes des maires des principales villes d'Angleterre et d’'Ecosse a obtenu 150 réponses favorables à la cause de l’Aigrette. Toutes s’en- gagent à ne plus porter ces ornements barbares. La Chasse illustrée, 43€ année, n° 6, 15 mars 1910. : M. Etienne Richet a étudié sur place la chasse de l’Aïgrette dans les lagunes du Bénin. Cette chasse n’est pratiquée en grand au Dahomey que depuis notre occu- pation, et déjà l’oiseau qui en est l’objet y devient rare et ne se laisse plus appro- cher. M. Richet a constaté à Cotonou les mêmes révoltantes cruautés signalées par M. Mattingley en Australie. « Les Aïgrettes qui ont fait leur nid, écrit-il, sont massacrées sur leurs œufs ou sur leurs petits ; la couvée aussi bien que les repro- ducteurs sont anéantis. » Ces procédés barbares appellent ‘une réglementation sévère, d'autant que les échassiers dont on poursuit si stupidement l’extermina- tion sont de terribles ennemis pour les sauterelles, les criquets et autres acridiens dévastateurs. D’ailleurs, M. Richet rappelle que l’Aigrette peut être domestiquée et que certains territoires du Niger semblent tout indiqués pour cet élevage. Je crois devoir rappeler, à ce propos, l’intéressant article publié par M. Ernest Olivier dans le Bulletin de la Société nationale d’Acclimatation (séance du 8 mai 1896), sur un parc à Aiïgrettes établi dans les environs de Tunis par un marchand naturaliste de cette ville. L'entreprise, à cette époque, semblait prospère. Des femelles, dès la première année, avaient pondu et mené à bien leurs couvées. Il est dommage que nous n’ayons plus reçu de nouvelles de cette tentative. Au surplus; j'ai assisté à des essais de nidification de l’Aïgrette dans la grande volière du Muséum de Paris. ORLÉANS. — Imp. H. Tessier. Le Gérani : Louis DENISE. , NGES, OFFRES ET DEMANDES Le Dr Louis Bureau serait très reconnaissant aux pérsonnes qui connaitraient, _cette ‘année, le jour d'éclosion de nichées de /Perdrix grises et de Perdrix rouges, à l'état sauvage, de vouloir bien l’en informer. Il désire mettre à l'épreuve, dans différentes ‘régions de la France, un travail sur l’âge des Perdrix, qui estde nature à intéresser les chasseurs et Susceptible de nombrevses applications. IL - donnera des renseignements aux personnes qui connaîtront, cette année, sur leurs É - propriétés, des compagnies, écloses dans ces conditions. Les Perdrix provenant NE d'élevage et mises avx champs au moment de l’éclosion pourraient aussi être TS lisées. Mais la préférence est donnée aux premières. On est prié d'écrire direc- - tement à M. le D' Louis Bureau, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Nantes. : :: = 5 à _ Objets de collections ni a SLET RE PAR PANEEOrrneEs,. 1e … Possédant une collection d'œufs d'oiseaux d'Europe assez considérable, l'abbé … G. Hloc se préterait volontiers à faire l'échange de ses doubles. Il recevrait avec as tous les échantillons d’œufs qu'on voudra bien lui adresser, et se tient à la isposition de quiconque aurait besoin de faire vérilier des délerminalions. — Abbé G. Etoc, Ecole Gerson, 31, rue de la Pompe, Paris. … M Ferchaud, Moisdon-la-Rivière (Loire-Inférieure), demande la 3° partie de . l'Encyclopédie d'histoire naturelle (Oiseaux), par le Dr Chenu : offre les 2 tomes : (& vol:) dés « Leçons élémentaires sur l’histoire naturelle des Oiseaux », par J.-C. | Chenu ; «L'Oiseau »et « L’Insecte », par Michelet (2 vol.) ; «Conduite du Rucher», ; par Ed. Bertrand ; « Manuel pratique d'Agriculture », par Jean Weber (de la nt. Varenne) ; « Fossiles du Bois-Gouet (Loire-Inférieure)», Gastéropodes et Pélé-: & cypodes (miocène moyen) ; contre œufs d'oiseaux ou contre coquillages exotiques actuels : marins et terrestres. rc Hs “ Dre DEMANDES Un ou deux exemplaires Pipi Richard (Anthus Richardi), soit en peau, où en chair de préférence. — Em. Anfrie, 3, rue de Paris, Lisieux (Calvados). Catalogue of Birds of the British Museum. Collection ou volumes séparés. P. Wytsman, 43, rue Saint-Alphonse, Bruxelles. Le : 6 Re = Oiseaux de) volière. A? L" "1 REA 3 0 1 OFFRES F | Oisellerie du Pas-Saint-Georges. — Maison fondée en 1849. — Assortiment - / complet d'oiseaux exotiques, singes, perruches, perroquets. Vente de confiance. - Envoi catalogue contre timbre. Fontana, 11, rue du Pas-Saint-Georges, Bordeaux. Fe U Ë Canaris purs Seifert, artistes incom parables, chant garanti. Prix selon virtuo- sité. — Abbé A. 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BAER jSuccesseur de Henri GUYON NATURALISTE Foucnisseur de Muséum d'Histoire naturelle de Paris DRASS RE TN CHOIX CONSIDÉRABLE d'Oiseaux Exotiques & Œuîfs pour Musées et Collections USTENSILES POUR LES SCIENCES NATURELLES . —LGMRY 2— 13, Rue Bertin-Poirée, PARIS J. FONTANA PE æ ANSTITUT IMPRESSION D'OUVRAGES de Sciences et de Lu . - ; HE — Henri TESSIER 56, Rue des Carmes, — ORLÉANS Bactériologie, Ornitholobie, Botanique, Médecine, Pharmacie, Chimie, Electricité, Photographie, etc., etc. —X— A FLÔRES, TABLEAUX SYNOPTIQUES, BARÈMES + Ornithologie _Scienti fi ique et Pratique Pus LIÉE PAR MM. (e4 OU A. MENEGAUX, othécaire à la Bibliothèque Nationale Assistant d'Ornithologie au Muséum Rue Antoine- -Roucher, 14 | 55, rue de Buffon, 55 : Pans (eve) | Paris (ve) Prix de l'abonnement : 10 fr. par an Le numéro : 85 centimes IMPRIMERIE HENRI TESSIER, A ORLÉANS. /:. Ce ne Nu 56, Rue des Carmes, 56 a 1910 COMITÉ DE RÉDACTION DE LA REVUE POUR : 1 ! Prince Ernest d’Arenberg, Amédée Bouvier, Fernand Daguin, Louis Denise. Gabriel Etoc, Albert Maës, AUEIE Menegaux, Eugène Simon, Louis Mernier.… \ 2 d SOMMAIRE DU N°14 : D' Louis Bureau. — Note préliminaire sur l’âge des Perdrix. D: W. Innes bey. — La protection des Oiseaux migrateurs en Egypte pe Ernest d’Arenberg. — Trois nouveaux cas de pathologie naturelle CU ds. iseaux. | Ë Paul Paris. — À propos des Oiseaux lumineux. Louis Ternier. — À propos des Oiseaux lumineux. à Amédée Bouvier. — Sur les oiseaux et les œufs lumineux en en Gabriel Etoc. — Les Oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids (suive). RSS Notes et Faits divers. Dates de retour de quelques oiseaux dans le Gard (F. de Chapel). Capture d’un Héron pourpré dans la Côte-d'Or (F. Daguin). Capture d’un Crabier chevelu dans la Sarthe (Abbé E. Lamoureux). Capture d’un Héron crabier en Saône-et-Loire (A. Fagart). Passages de Becs-croisés en 1909 (Galien Mingaud). ETS Passage de Grues cendrées en Eure-et-Loir (J. Péan de Saint- Gilles). RES NTI ME Question : Moyen d'attirer les Oiseaux dans un parc (Prince d’Arenberg). Question : Dates d'arrivée et de départ des Hirondelles et des HEURES (A. Kirchner). : : : Extraits et Analyses. Compte rendu. EE Les numéros 15 et 16 contiendront : de M. A. Bouvier, Le Vautour moine el ses Œuÿs ; de M. F. de Chapel, Wédification du Flamant rose; de M. Paul Paris, Notes … 6 pour servir à l’ornithologie du département de l Aube ; de M. Marcel Mourgue, Les … Faucons des îles Riou : de M. Brasil, Les types du Musée de Caen ; de M. le D: Gro- mier, Notes sur la migration ; de M. René Martin, Sur les Oiseau qui se nourrissent - de Libellules (2e note); de M. Raymond Rollinat, Les Rapaces diurnes'et nocturnes du È département de l'Indre ; de M. R. Babin, Note sur la nidification du Moineau fri- guet ; de M. A. Kirchner, La migration des Hirondelles ; de M. F. Daguin, Régime. » alimentaire-de la Buse ; de M. l’abbé Charruaud, Le Chanteur de Cuba al canora) ; et des notes et articles de MM. Xavier Raspail, A. Menegaux, Ch. Van. Kempen, F. Masse, F. Daguin, l’abbé Letacq, Decoux, P. Martin, Paul Potys. Vabbé Daviaud, Amb. Gentil, H. Mayer, Ern. Olivier, Paul Bellette, Sans Henry, Dr A. Dubois, chevalier G. van ‘Havre, etc. La reproduction des articles publiés dans. la Revue française d'Ornithologie est interdite. AVIS Les numéros 1-8 de la Revue sont livrés au prix de 10 fr. + Les collaborateurs qui en feront la demande recevront 25 tirages à part, dE s leurs articles. ; < 2° Année. — N° 14. 7 Juin 1916. Revue Française d'Ornithologie Scientifique et Pratique = ———— NOTE PRÉLIMINAIRE SUR L’AGE DES PERDRIX par le Dr Louis BUREAU À Ja date du 25 avril 1910, j’ai adressé, à un certain nombre de proprié- taires, ayant des goûts cynégétiques, la lettre-circulaire suivante : «Le Dr Louis Bureau, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle de Nantes serait très reconnaissant aux personnes qui connaîtraient, cette année, /e jour. d’éclosion de nichées de Perdrix grise ou de Perdrix rouge, à l’état sauvage, de vouloir bien l’en informer. ; « Il désire soumettre à l’épreuve, dans différentes régions de la France, une Etude sur l’âge des Perdrix, qui est de nature à intéresser les chasseurs et susceptible de nombreuses applications. «Des renseignements seront donnés aux personnes qui connaîtraient cette année, sur leurs propriétés, des compagnies écloses dans ces conditions. « Des Perdrix provenant d’élevages et mises aux champs le jour de l’éelo- sion pourraient être aussi utilisées. Mais, la préférence est donnée aux Perdrix nées et vivant en liberté. « Il adresse à l'avance ses sincères remerciements aux personnes qui vou- dront bien lui prêterleur concours. » « Nantes, le 25 avril 1910. » - Cette circulaire a.eu pour effet d’éveiller la curiosité des chasseurs, si bien, que des lettres sollicitant des renseignements complémentaires me sont par- venues en tel nombre qu’il m’a été impossible de répondre à chacune d’une façon aussi précise que je l'aurais désiré. Cette note préliminaire a donc pour but d’exposerla méthode suivie dans mes recherches et de renseigner les personnes qui pourraient être en mesure de me prêter leur concours en me fournissant les renseignements qui me seraient utiles pour l’achèvement et le contrôle d’une Ætude sur l'âge des Perdrix, dans laquelle les principales étapes du développement de ces oiseaux seront figurées. À la suite d'observations générales sur la mue, je suis arrivé à constater qu'il était parfois possible de déterminer, avec une étonnante précision, l’âge d’un oiseau tué à l’état sauvage. Et, parmi la gent emplumée, ce sont les Perdrix qui donnent les résultats les plus intéressants, les plus utiles et les plus faciles à vérifier. La Perdrix grise, surtout, se présente dans des conditions très favorables à l’étude. La détermination de l’âge d’une Perdrix est basée sur la mue qui, débu- tant à la fin du premier mois, se continue jusqu’à l’âge de quatre mois, géné- ralement jusqu’à mi ou fin octobre, novembre pour les couvées arriérées. Après cette époque, jusqu’à octobre de l’année suivante, on peut encore reconnaître si une Perdrix est âgée d’un an ou de deux ans. Gette étude de l’âge des Perdrix offre non seulement un intérêt biologique, VA 12. PR FAT DERT sd + is die ati de de a in d's éné NL 40 + JOURS 210 Dr L. Bureau. — Note préluminaire sur l'age des Perdrix. mais aussi un intérêt d'applications pratiques, surtout sur un terrain de chasse où on ne fait pas d'élevage. Le chasseur possédant des notions précises sur le développement des Perdrix se trouve, sur un terrain de chasse, dans la situation d’un voyageur qui, descendant pour la première fois dans une petite ville, se ferait fort de déterminer l’âge de la plupart des habitants et de reconstituer les familles. Pendant les premiers mois de chasse : fin d’août, septembre, octobre et parfois commencement de novembre, un Perdreau d’origine sauvage, peut être daté avec précision. Tout chasseur peut se convaincre de la régularité avec laquelle se fait la mue d’un Perdreau. Tuez un Perdreau gris, pendant les mois que je viens de citer. Examinez ses ailes, surtout les 10 rémiges primaires. Vous constaterez qu’elles sont dans le même état de développement : si l’une de ces rémiges vient de tomber à l’aile droite, vous verrez qu'il en est de même de celle qui lui correspond à l’aile gauche. Si une des rémiges primaires de remplacement, c’est-à-dire de deuxième plumage, a atteint à l’aile droite, une longueur déterminée, même dévelop- pement sera constaté à l’aile gauche. Faisons un pas de plus : Tuez, à un départ, deux Perdreaux d’une même compagnie. Comparez leurs ailes, comme vous venez de le faire pour le précédent, vous constaterez une identité presque complète. Et si, chassant avec un ami, vous abattez trois ou quatre Perdreaux, à un départ, le résultat sera le même. Voilà une constatation que tout chasseur peut faire, chaque fois qu’il abat un ou deux Perdreaux. Elle est bien de nature à fixer l’attention. Maintenant, comment se fait cette mue des rémiges primaires, puisque c’est sur ce point seulement qu’il me paraît utile de fixer aujourd’hui l’at- tention de l’observateur. 3 Elle se fait suivant un ordre régulier qui est toujours le même : F Numérotez les rémiges primaires, en allant de l’extrémité de l’aile vers le corps de l'oiseau : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10. La 10° rémige tombera la première, à un mois environ, et, lorsque la plume de remplacement aura atteint environ 15 millimètres en 3 jours, la neu- vième tombera. Et ainsi de suite; mais, à des intervalles de temps qui varient pour chaque rémige, de même que la croissance, tout en restant constants pour une rémige d’un ordre déterminé. La chute se poursuit ainsi, de dedans en dehors, c’est-à-dire à partir de la 10e rémige, jusqu’à la 3° inclusivement. Les rémiges 2 et 1 ne tombent pas à la première mue. Elles persistent jusqu’à septembre ou octobre de l’année suivante, ce qui permet de recon- naître, pendant quinze ou seize mois, si une Perdrix est jeune ou vieille : la pointe de la première rémige est aiguë chez le Perdreau âgé de 15 à 16 mois elle est arrondie chez la Perdrix plus âgée, c’est-à-dire après deuxième mue. Ensuite, on ne peut plus reconnaître l’âge d’une Perdrix. De cette symétrie et de cette régularité dans la chute des rémiges pri- maires, à la première mue — phénomène qui n’est sujet à aucune exception — Dr L. Bureau. — Note préliminaire sur l’âge des Perdrix 211 il est aisé d’entrevoir la possibilité de dresser un tableau chronométrique de l’âge des Perdrix. C’est à quoi je suis arrivé, à la suite de dix années d'observations métho- diques, précédées d’années préparatoires. Voici comment j'ai procédé. J’ai fait quelques élevages, qui m'ont été utiles, tout en ne demandant de données certaines qu'aux Perdreaux nés et vivant en liberté. Cependant, dans impossibilité où je me suis trouvé de tuer des Perdreaux dont le jour de naissance, à l’état sauvage, m'était connu, j'ai dû acquérir, par l'élevage, des notions sur le développement de ces oiseaux pendant les premières semaines. J’ai fait usage des Perdreaux qui se développaient le mieux et qui, par leur maximum de développement, ne paraissaient pas avoir souffert de l'élevage. Connaissant le beau Perdreau d'élevage, il m’a été possible de prélever, à l’état sauvage, sur des compagnies de deuxième et troisième couvées, un premier Perdreau que j'ai identifié avec de jeunes Perdreaux d'élevage, dont j'avais conservé les dépouilles, déterminant ainsi son âge, avec une précision qui ne laisse guère à désirer. Après cela, j'ai prélevé, dans les compagnies mises en observation, des Perdreaux à des intervalles divers, qui m'ont permis de suivre les progrès dela mue, à un moment précis et pendant un temps déterminé. Ces observations, souvent renouvelées, m'ont permis de dresser un tableau chronologique de l’âge des Perdrix. Mon étude est donc faite. Mais, avant de la livrer dans tous ses détails, aux ornithologistes et aux chasseurs, un contrôle définitif est nécessaire. Le zÉRO, autrement dit le JOUR D’ÉCLOSION À L'ÉTAT SAUVAGE me fait encore défaut. Jusqu'ici, je ne suis pas parvenu à suivre une compagnie dont le] jour d'é closion m'était connu. Aussi, dans la crainte d’échouer encore cette année, j’ai pris le parti de solliciter le concours de propriétaires ayant des goûts cynégétiques. En résumé, ce que je sollicite des personnes qui voudront bien me prêter leurutile concours est ceci : 1° Découvrir la date d’éclosion d’une ou plusieurs compagnies de Perdrix grise ou de Perdrix rouge, à l’état sauvage. 20 Désigner les compagnies par les lettres A. B. C. 3° Tuer, dans ces compagnies, à partir du trentième jour de l’éclo- sion seulement, pendant les mois d'août, septembre et octobre, plusieurs individus. 4° Couper le FOUET DE GHAQUE AILE, COMPRENANT LES DIX PREMIÈRES RÉMIGES et m'adresser ces pièces, avec la lettre que porte la compagnie, les dates de naissance et de capture. L'oiseau est inutile, connaissant exactement l’état de développement auquel correspond la partie de l’aile envoyée. N’obtiendrait-on, d’une compagnie, qu’un seul Perdreau d’âge déterminé avec certitude, ce serait déjà un utile résultat. Les observations qui précèdent ne peuvent être faites ni dans un pays d'élevage, ni dans un pays de plaine où les compagnies se mélangent et se réunissent. Dans certaines régions de la France, coupées de haïes, en champs d’un ou _plusieurs hectares, les Perdrix se cantonnent, restent unies en compa- gnies jusqu’à l’époque de la pariade et peuvent être reconnues et suivies AUCUN AT ET Me OA RES ON SEL 212 Dr Innes BE. — La Protection des oiseaux migrateurs en Egypte. avec assez de facilité, lorsque le pays est moyennement giboyeux. — Ces conditions particulièrement favorables à l’étude sur nature, sont celles dans lesquelles j’ai fait mes observations. Il ne faut pas trop s’exagérer la difficulté d'observer une compagnie dans les conditions que je viens d’indiquer. La régularité de la mue des Perdrix, des Perdrix grises surtout, est telle, qu'une erreur, avec les connaissances aujourd’hui acquises, n’est guère à craindre. Si une personne, chargée de suivre une compagnie et d’y prélever un Perdreau de temps en temps, venait à faire erreur, malgré toute son attention, et à présenter les ailes d’un individu qui n’appartiendrait pas à la compagnie mise en observation, il n’est pas douteux que l’erreur serait reconnue de suite. Pour qu’une erreur pût passer inaperçue, il faudrait, par un grand hasard, que ce Perdreau fut tué dans une compagnie voisine, De à très peu de jours de différence ; et, alors, l’erreur serait à peu près sans effet. LA PROTECTION DES OISEAUX MIGRATEURS EN ÉGYPTE par le Dr INNES BEY La diminution progressive des oiseaux a déjà et depuis longtemps, attiré l’attention des autorités et des classes éclairées de tous les pays civilisés. On constate partout avec inquiétude que la destruction de ces précieux auxiliaires devient de jour en jour plus préjudiciable à l’agriculture et on cherche, par des arrêtés el des ordonnances de police, à protéger dans la mesure du possible, les petits oiseaux insectivores et leurs nids. Il est évi- dent qu’on ne saurait prendre à ce sujet trop de mesures protectrices et édicter des lois trop sévères, car malgré toute la protection officielle dont bénéficie cette catégorie d'oiseaux, elle diminue continuellement et les in- sectes ravageurs des cultures augmentent de plus en plus. On pourrait supposer, en présence des résultats plutôt négatifs obtenus jusqu'ici dans la protection des oiseaux, que l’application de ces mésures a été un peu négligée partout et que si elles avaient été appliquées plus rigou- reusement elles auraient fourni de meilleurs résultats. Malgré toutes les défectuosités que leur application peut présenter à l’heure actuelle, je suis persuadé qu’elles auraient suffi sinon à enrayer le mal, à le réduire de beau- coup, tout au moins, si d’autres causes de destruction ne venaient annihiler tous les généreux efforts tentés jusqu'ici. On oublie par trop que la majeure partie des oiseaux, et surtout les oiseaux insectivores, sont des migrateurs et que la protection que chaque pays d'Europe leur accorde n’est en somme qu'une protection temporaire et de courte durée. À quoi bon protéger la nidification et les couvées si, une fois la reproduction accomplie, on aban- donne les oiseaux ausort malheureux et fatal quiles attend, lorsque, chassés par les rigueurs de la saison, ils quittent les pays hospitaliers, dans lesquels en toute sécurité ils ont élevé leur progéniture ? On ignore certainement en Europe au devant de quelles embüches et de quels dangers se portent les petits migrateurs qui pendant quelques semaines ont été l’objet de tant de sollicitude. En automne leur arrivée sur la côte égyptienne était attendue avec im- patience par les indigènes qui jusqu’à ces derniers temps garnissatent de buissons artificiels qu’ils surmontaient de gluaux, les collines et la plaine sablonneuse. A partir de la fin de juillet jusqu'aux premiers jours d'octobre toute cette côte improductive du littoral méditerranéen donnait lieu à un commerce sans ot D: Ines BEY. — La Protection des oiseaux migrateurs en Egypte 213 des plus lucratifs pour quelques commerçants, mais dont les conséquences furent désastreuses pour le pays. Durant cette période de l’année c’est par milliers que tous les jours les indigènes capturaient au moyen de gluaux les petits migrateurs qui arrivaient du large. Tous ces petits oiseaux étaient aussitôt égorgés, déplumés, réunis en petits paquets et dirigés sur les villes de l’intérieur, pour satisfaire les gour- mets de la population indigène et de toutes les colonies étrangères (1). En 1902, dans une communication faite à l’Institut égyptien sun Les mesures & prendre pour la protection des oiseaux en Egypte, j'a signalé com- bien cette chasse, qui avait pris alors un énorme développement, était pré- judiciable aux intérêts du pays et combien il était urgent d‘y mettre un terme en présence de la rapide propagation des chenilles de la Prodenia liüttoralis qui dévastaient les cotonniers. En effet, depuis quelque temps déjà les grands propriétaires ruraux étaient dans la nécessité de faire rechercher par une quantité d'enfants, qu'ils rétribuaient pour ce travail, les pontes de ce papillon sur les feuilles du cotonnier. Cette mesure prophylactique très onéreuse n’est en somme qu'une mesure palliative, car son action ne s’exerçcant que dans certains domaines privilégiés, les terres voisines de propriétaires peu fortunés restent toujours un foyer d'infection d’où partent de nouvelles invasions de papil- lons. L'action utile des oiseaux est toute autre ; elle s'étend sur toute la région, sans distinction de culture et de propriétaire. L'oiseau se porte partout, fouille toutes les plantes et réside principalement dans les endroits où les chenilles et les insectes abondent ; il nettoie les champs que l’incurie ou la misère des petits propriétaires abandonne aux ravageurs. En 1905, s'inspirant de ces arguments, le Ministère de l'Intérieur dé- fendit la chasse aux petits oiseaux sur les terres libres de l'Etat et sur celles des particuliers qui n'étaient pas clôturées (2) et la vente des Becfigues fut interdite sur les marchés des villes. Il est intéressant de constater que, malgré toutes les difficultés rencontrées dans l’application de cet arrêté, cette chasse proclamée illicite fut réduite aussitôt d’une manière notable. Les brillants résultats obtenus dans les cultures de l’année suivante démon- trèrent le bien fondé de ces assertions et durant deux années consécutives on n'entendit plus de plaintes au sujet des ravageurs du cotonnier. Malheureusement on s’empressa de considérer le danger écarté et cette nouvelle prospérité fit vite oublier aux agents chargés de l'exécution de arrêté protecteur, qu'il était de leur devoir de continuer à exercer une sur- veillance efficace. Les petits oiseaux reparurent bientôt sur les marchés en nombre presque aussi grand, mais sous prétexte de vente clandestine, étaient vendus à des prix supérieurs. Au printemps de 1909 les chenilles de la Prodenia littoralis, que la fré- quence des petits insectivores avaient réduites à des proportions peu nui- sibles durant quelques temps, se montrèrent de nouveau en telles quantités {) C'est sous la dénomination de Becfigues que sont vendus ces oiseaux. Ilesf peut-être de quelque intérêt de faire remarquer ici que le vrai becfigue Muscicapa atricapella Lan. n'est jamais représenté dans ces hécatombes ; ce n’est que plus tard, vers la fin octobre que de rares exemplaires de ce Gobe-Mouche arrivent en Egypte. Voici au reste par ordre de fréquence les principales espèces qui payent un large tribut à ce commerce néfaste : Lamius minor Gwm., Phyllopneuste Bonnelli Nigxx, Hypolais icterina (Lanw.), Phyllop- neuste trochilus (Lanx.), Savicola ænanthe (Lanx.), Saxicola aurita (Temx.). Sazicola melano- leuca (Gügp.), Lanius collurio (Lanw.), Lanius excubitor (Lanx.), Ruticilla phænicura (Lanx:), Muscicapa grisola (Lanx.) Ruticilla rithys (Scor.), etc, etc. (2) Les conventions ou Capitulations ne permettant pas à l'Etat de pénétrer dans les propriétés clôturées appartenant à des sujets étrangers, il était impossible de rendre cette mesure plus complète. Le AS ie PÉÉR - re Fe. me or dat nd pf É, 2 214 Dr INNES BE. — La Protection des oiseaux migrateurs en Egypte. et exercèrent de tels ravages que la récolte du coton fut réduite de moitié. Le Gouvernement s’empressa aussitôt de recommander à ses agents une surveillance plus active et l'automne dernier a été moins défavorable aux petits migrateurs. Toute la côte égyptienne depuis Alexandrie jusqu’à Port-Saïd fut surveillée par le service des garde-côtes et les contrevenants ne purent exercer longtemps ce commerce si préjudiciable aux intérêts généraux. Les quelques milliers d'oiseaux qui, l’automne dernier, malgré toutes les mesures prises, furent victimes de ce commerce prohibé, ont été capturés le long du canal maritime de Suez, depuis Port-Saïd jusqu’auprès d’Ismaïilia. On n’avait pas songé, en effet, qu’un grand nombre de petits migrateurs abordent entre El Arish et Port-Saïd et que pour éviter l’im- mense désert qui s’étend au sud tous ces petits oiseaux obliquent vers l’ouest pour gagner les terres fertiles de la vallée du Nil. Si J'ai développé aussi longuement les mesures prises actuellement en Egypte, c’est pour établir que les autorités égyptiennes sont décidées à’ mettre un terme à cette chasse contraire aux intérêts du pays. L'Egypte n’est pas le seul pays africain que traversent les oiseaux dans leurs migrations eb c’est à peine si sa côte forme la douzième partie du littoral africain de la Méditerranée. Si on tient compte de sa situation orien- tale on doit supposer que les oiseaux qui arrivent en Egypte émigrent suivant toute probabilité de la Turquie, de la Grèce et des îles orientales de la Méditerranée ; ceux qui en automne quittent l'Italie, la France, l'Espagne et le Portugal (pour ne parler que des pays les plus méridionaux) doivent se diriger plus directement vers le Sud par la Tripolitaine, la Tunisie, l'Algérie et le Maroc. Un sérieux argument en faveur de la direction magnétique que prennent les oiseaux migrateurs peut être relevé dans l’observation constante en Egypte que le vent d’ouest, qui les contrarie dans leur vol vers le sud, est celui qui pousse vers ce pays en quantités prodigieuses les Cailles, les Tourterelles et tous les petits oiseaux migrateurs. Il serait donc du plus haut intérêt de rechercher, en vue de la protection des petits migrateurs de la France et des autres pays occidentaux, si cette chasse, qui se pratiquait en Egypte depuis les temps les plus reculés (1), ne s’est pas propagée dans les autres pays du littoral africain de la Méditer- ranée. Si je souligne cette région c’est que je crois, d’après ce qu’il m'a été donné d’observer en Egypte, qu'il est inutile de se préoccuper du sort des oi- seaux migrateurs lorsqu'ils ont franchi cette zone. En effet, lorsqu’à quelques kilomètres dans l’intérieur du pays les oiseaux rencontrent les perchoirs naturels que leur procurent les arbres, ils se trouvent à l’abri des embûches de l’homme et ne peuvent être que les victimes de leurs ennemis naturels auxquels ils peuvent plus ou moins échapper et contre lesquels du reste Je ne pense pas qu'on puisse les protéger. (1) D’après Diodore de Sicile, Actisanés, roi des Ethiopiens, après avoir défait Amasis pour rétablir l’ordre dans la région, ne fit pas périr les brigands mais leur fit couper le nez et les relégua dans le désert ; il les établit dans une ville qui prit le nom de Rhinocolureet située sur la frontière entre l'Egypte et la Syrie et non loin du bord de la mer. Pour sup- pléer à ce qui leur manquait, ils coupaient les joncs des environs et en les divisant ils en faisaient de longs filets qu’ils tendaient le long de la mer dans une étendue de plusieurs stades pour faire la chasse aux cailles et autres oiseaux qui arrivaient par troupes nom- breuses. Les chasseurs les prenaient en quantités assez grandes pour assurer leur subsis- tance. (Diodore de Sicile, Tome I, liv. 1, p. 70. Traduct. Hoefer). Pce E.D’ARENBERG.— Trois cas de pathologie naturelle chez des oiseaux 215 TROIS NOUVEAUX CAS DE PATHOLOGIE NATURELLE CHEZ DES OISEAUX par le prince Ernest D'ARENBERG M. le vicomte de Chaïgnon, dans un intéressant article publié récemment par la Revue Française d'Ornithologie, énumère des cas de pathologie natu- relle observés chez des oiseaux. L Je me permettrai d’en citer trois dont deux peut-être ne sont pas très ordinaires. Je parlerai en premier lieu du Goéland rieur (Larus ridibundus Linn.). Get oiseau tué par mio en Egypte figure dans ma collection. Une de $es pattesavaitété tranchée en pleine articula- tion tibio-tar- sienne et pré- sentait un moOI- gnon cicatrisé depuis long- tempsn'offrant rien de spécial. Le fait est banal et fré- quent chez les Perdrix, Fai- sans et autres oiseaux de chasse. Lesecondsu- jet dont j'ai à parler est une Hirundorustica | .- (Linn.). L'été dernier, je sur- veillais les é- bats d’une ni- chée de ces o1- seaux sur mon étang. Plu- sieurs fois j’a- vais remarqué que l’un deux semblait pos- séder, sur le haut du cou, une bosse. Dé- sireuxdesavoir si réellement l'oiseau avait quelque chose d’anormal en lui, je le tuai : c'était un jeu- ne. La grosseur, car ce n'était pas une bosse, Jongue de sept centimètres, s’étendait en- tre les deux scapulaires de la base du crâ- ne au haut du dos.Supposant que ce renfle- mentcontenait de l’eau ou tout au moins un liquide, vu la transparence dont il était doué, je le perçai en seton et grand fut mon étonnement de n’y trouver que de l'air. Le pseudo-abcès crevé. les proportions du cou devinrent normales avec simplement de la peau «en trop ». L'oiseau en vie semblait légèrement gêné dans son vol, mais son embon- point et la vivacité de son regard n’indiquaient pas un sujet malade. Je serais heureux que quelque abonné de la Revue pût donner l’explication de ce fait. : ’ Enfin, et c’est, je crois, le cas le plus curieux, j'ai à parler d’une Perdrix cornue. 5 Au mois de septembre 1908, M. M... chassait dans l’Aisne : une compa- gnie s’envola saluée d’un coup de feu qui fait tomber un individu. Grand est l’étonnement de notre chasseur quand, en ramassant sa victime, il constate qu'elle est affublée de cornes. EN PORNT EN ES 216 Pauz PARIS. — À propos des oiseaux lumineux. J'ai pu voir chez M. Fagart, naturaliste, non l'oiseau lui-même, mais une photographie très nette et voici les détails que l’excellent préparateur a bien voulu me donner. L’individu était une Starne grise (Starna cinerea Bp. ex Charlet). Deux excroissances osseuses partant de la base du crâne, l’une complète, l’autre tranchée probablement par le plomb, s’élevaient en se recourbant légère- ment en avant. La longueur de celle demeurée intacte dépassait un peu celle de la tête, bec compris. Ce Perdicien était malingre et paraissait avoir souffert. M. Fagart estime avec raison, je crois, que ces appendices anofmaux ne sont que des exostoses, conséquence d’une blessure reçue sur le crâne et ayant entamé le périoste. J’ai parfois entendu parler de faits similaires observés chez des ciseaux sauvages mis en cage, des Cailles par exemple, mais dans ces sujets, les excroissances osseuses n’atteignaient jamais les proportions de celles dont était munie notre Starne, A PROPOS DES OISEAUX LUMINEUX par Paul Paris Le très intéressant article que M. Ternier a publié dans le douzième fas- cicule de la Revue Française d'Ornithologie, sur les Oiseaux lumineux m’a remis en mémoire quelques notes lues jadis sur le même sujet et résultats d'observations bien antérieures à 1907. J'ai pu retrouver dans mes notes les quelques indications bibliographiques suivantes sur ces faits : Me. Ilwraith, Thos. Luminous Feathers on the breast of the Canadian Blue Heron {Ardea herodias), in Zoologrst, vol. 19, 1861, p. 7.758. Beardslee, L. A. The Herons and their lanterns (Luminosity of the Fea- thers), in Forest and Stream, IT, Febr. 26, 1874, p. 54. Wymann L. The Herons torch’ (Phosphorescence on breast of Herons), in Forest and Stream, March 26, 1874, p.103. On voit par ces quelques données que, comme il fallait s’y attendre, PEffraye (Strix flammea L.) n’est pas le seul oiseau présentant cette curieuse anomalie et qu'une bibliographie complète révélerait probablement bien d’autres observations. Malheureusement, le problème reste entier en ce-qui concerne les causes de cette bizarre phosphorescence depuis si longtemps connue. Comment attribuer ce fait à la souillure du plumage par du bois pourri phosphorescent dans le cas des Hérons ; l’Effraye étant d’ailleurs elle-même une espèce qui fréquente moins les trous d’arbres que les dépendances des habitations humaines. La luminosité du bois pourri est également bien moindre que celle observée sur les oiseaux. Le cas de photobactéries développées dans des matières animales en décomposition souillant le plumage de l’oiseau ne saurait non plus expliquer la longue période de phosphorescence de la seconde Chouette observée dans le Norfolk par MM. Spencer et Purdy, laquelle brilla pendant plusieurs mois, la dessiccation en aurait eu promptement raison. La théorie la plus séduisante est donc celle de M. Pycraft, qui pense que ce phénomène est dû à un champignon plumicole spécial. ? La plus grande luminosité de la poitrine de l’oiseau provient très proba- blement de l’action mécanique et chimique du courant d’air pendant le vol, choc et suroxygénation. On sait que l’agitation de l’air ou de l’eau provoque L. TERNIER. — À propos des oiseaux iumineux. 217 habituellement l’augmentation de la phosphorescence chez les organismes doués de cette particularité. Il est à souhaiter qu’un de ces oiseaux tombe bientôt entre les mains d’un naturaliste suffisamment outillé pour pouvoir donner une étude sérieuse de cebte si intéressante question. A PROPOS DES OISEAUX LUMINEUX par Louis TERNIER À la suite de la notice sur «les Oiseaux lumineux », parue dans le numéro dé la Revue d’'Ornithologie du 7 avril dernier, j'ai reçu un certain nombre de communications, notamment celle du correspondant d’Espagne qui avail mentionné la présence de Ghouettes lumineuses dans les Pyrénées et qui m'avait promis des renseignements complémentaires. Ce correspondant, M. Elorza, m’écrit en effet ce qui suit : « Notre pays est très montagneux et est excellent pour les oiseaux de passage; « nous tuons des immenses quantités de palombes, cailles, bécasses; ces dernières « sont très abondantes. Les oiseaux lumineux dont j'ai parlé ont été vus plusieurs « fois en novembre et avril. Moi-même je les ai vus plusieurs fois de suite mais « de très loin. La dernière fois je montais pour me rendre à une battue de sangliers « et en même temps pour tirer des bécasses. Il faisait très noir et la pluie tombait « à verse, c'est pourquoi j'avais mon fusil sous une couverture et déchargé. « Mon fusil, calibre 12, porte un guidon en ivoire et une hausse qui se rabat « sur le canon; à 4100 ou 120 pas je suis sûr de toucher d’une balle tout animal « de la grosseur d’un chat, mais ce metin-là, il était impossible de distinguer « pour tirer. « J'avais avec moi, comme rabatteurs, deux paysans qui, aussitôt qu ils ont « vu les oiseaux, m'ont dit qu'ils les connaissaient et qu'un de leurs camarades « en avait abattu un il y avait environ 3 ans. Cet oiseau était de la couleur d’une poule avec le bec et les pattes très fortes et la tête tout à fait plate. » Ici M. Elorza ajoute, sous toutes réserves, que les paysans prétendaient que ces oiseaux ont un troisième oil lumineux et se nourrissent de petits rongeurs, de souris et même de lapins, ce dernier fait lui paraît, ajoute-t- il, impossible. Nous verrons comment a pris naissance la croyance des paysans à l’exis- tence d’un œil lumineux. « Je les ai, pour moi, continue M. Elorza, vu voler très près du sol, très vite et « paraissant chercher quelque chose, mais en même temps ils s’élevaient à de « très grandes hauteurs, voltigeant comme les chauves-souris, Etait-ce pour « prendre des insectes ? « Aussitôt que nous sommes arrivés sur le plateau au haut de la montée, nous « avions vent arrière et nous avons vu les oiseaux, qui sans doute étaient posés, « s'enfuir au vol, contre le vent et comme ils ont passé à peut-être six mètres « de nos têtes nous avons entendu le bruit qu'ils faisaient, ils donnaient des « coups secs comme quand on frappe sur une boîte de carton. « Leur lueur était très forte et d’une couleur blanche verdâtre, nous avons dans « le pays des insectes et mouches qui donnent exactement la même lumière, c’est « comme un feu de bengale blanc verdâtre et excessivement fort. « J'ai demandé des détails à d’autres pâtres qui se trouvaient au fond du « même plateau et tout ce que j'ai pu savoir d’eux c’est que ces oiseaux sortent « pendant la nuit, habitent les roches des environs, qu'ils descendent souvent ef « marchent beaucoup à terre. û « Je les ai regardés pendant près d’une demi-heure et je suis parvenu à les « approcher à 80 mètres et à leur tirer 2 coups de fusil à gros plomb et 2 autres « à balle ronde, mais malgré la blancheur de mon guidon je ne pouvais pas bien « viser à cause de l'obscurité, 218 L. TERNIER. — À propos des oiseaux lumineux. « Ils semblent en effet avoir un « œil » ou quelque « machine » sur le devant et « à même leur tête qui donne la lumière, car aussitôt qu'ils faisaient un quart « de tour la lumière disparaissait de notre direction. « Lorsqu'ils étaient au vol à 50 pas de la terre environ on pouvait voir sur le « sol le trait que la lumière faisait à leur passage. « J’ai été plusieurs fois pour les revoir, je suis même resté de 6 heures du soir « à 1 heure du matin. Je les ai vus, mais sans pouvoir les tirer. ; « Il y a quatre ans, j'avais vu deux de ces oiseaux, mais sans avoir le temps de « les observer, aussi j'avais cru que la lueur que j'apercevais provenait de feux « de bengale allumés par des paysans, mais depuis je suis convaincu que c’étaient « des oiseaux lumineux... « Comme ces oiseaux m'ont vivement impressionné et comme j'ai une grande « envie d’en tuer un, je passerai volontiers plusieurs nuits à les guetter dès qu'ils « paraîtront à nouveau... » % SA EE A la suite de cette lettre, M. Elorza a fait une nouvelle enquête dont il a bien voulu me communiquer le résultat dans les termes suivants : « Il y a peu de jours, j'ai vu un pâtre qui me raconta un fait sur ces mêmes « oiseaux, c’est un homme sérieux et de toute véracité. « Il y a 25 ans, m’a-t-il dit, nous connaiïssions un endroit où se trouvait une « grande quantité de noisettes et cet endroit était infesté de souris. J’ai vu des « oiseaux lumineux tournoyer à cette place en quête de souris; un jour je me « décidai à en tuer un d’un coup de fusil. Il était, à n’en pas douter, tout à fait « comme les grands hiboux de notre contrée, d’une couleur foncée, le ventre et « la poitrine assez blanchâtres, la lumière est sur la poitrine, la gorge, et un peu « sous le ventre. Cet oiseau était maigre, sec, très léger, très peu en chair et assez « grand. Deux heures après avoir été tué, il donnait encore un peu de clarté mais « aussitôt le coup de fusil reçu, la lumière avait diminué de la moitié, je lai « envoyé au professeur « Amel » ? ? de l’Université d'Onate, il me l’a retourné « en disant que je n’avais pas bien vu; alors je l’ai vidé, sans rien trouver de « particulier dans son intérieur qu’un peu de chair à moitié digérée et quelques « plumes d'oiseau. « Ces oiseaux, a continué le pâtre, sont des hiboux « de passage » qui viennent « à notre contrée vers décembre-janvier. C’est tout ce dont je me souviens. » Et M. Elorza termine sa communication en ajoutant : « Maintenant nous allons faire une « épreuve ». Nous comptons « fourrer » « un pigeon dans le trou d’un arbre à moitié décomposé (il y en a plusieurs « dans le pays, une fois bien barbouillé de champignons du bois pourri « que cite M. Gurney nous allons le lâcher et étudier le résultat. « Il est exact que nous voyons ici des arbres qui ont la phosphorescence du « bois pourri, mais cette clarté est très faible, pourrait-il se faire que les oiseaux « bien imprégnés du champignon de bois en décomposition viennent, grâce « au vol et à l'oxygène de l’air à activer et augmenter l’intensité de la phospho- « rescence ? La lumière qu’ils donnent est vraiment cependant trop forte et trop « blanche. « En tout cas, aussitôt que les oiseaux seront revus, nous nous posterons à « une dizaine de chasseurs et nous comptons bien en tuer un. » Ÿ % #0 % On voit, d’après ces renseignements, qu’il est très certain que les oiseaux observés par notre correspondant et par les pâtres espagnols, sont des oiseaux de nuit, Chouettes ou Hiboux ; la description de leur vol, de leur genre de nourriture et de leurs habitudes ne paraît laisser à cet égard. aucun doute, surtout après les renseignements complémentaires contenus dans la dernière lettre de M. Elorza. Quant à l’œil ou à la machine lumineuse mentionnés dans la première let- tre, en admettant même que nous ne trouvions pas l'indication très précisé 7 1 D. TERNIER. — À propos des oiseaux lumineux. 219 de l'endroit où se trouve la «luminosité » dans la seconde lettre de M. Elorza, on pourrait facilement expliquer la méprise des pâtres par ce fait que nous avons vu les naturalistes et observateurs anglais bien préciser ce fait que cette phosphorescence n’existe que sur les parties antérieures de l’oiseau, sur la poitrine (ainsi. que le confirme du reste le témoignage du dernier pâtre consulté) et qu’ils ont par suite constaté que la lueur disparaît lorsque l’oi- seau tourne, en volant, sa poitrine du côté opposé à l'observateur. Les pâtres avaient auguré de cette particularité que les oiseaux lumineux avaient un œil spécial ou une machine éclairante sur le devant de la tête. Il faut faire ici la part de l'imagination et de la naïveté des pâtres de ces contrées sauvages et ne pas s'étonner de leur erreur. Le dernier témoignage rapporté par M. Elorza vient, du reste, confirmer en tout point les observations faites en Angleterre. # # * D'un autre côté, M. J. Gurney a bien voulu me communiquer sur les oiseaux lumineux d'Angleterre les nouveaux renseignements suivants : «En ce qui concerne les Effrayes lumineuses qui ont donnélieu à tant de contro- « verses, on doit mentionner que l’une d'elles est encore vivante ou du moins « qu’elle l’était encore en février dernier, et se trouve sur la même propriété, mais « elle est loin de briller d’un aussi vif éclat qu'auparavant. » * * * Enfin, le même journal qui avait, le premier, publié l’information de M: Elorza, a fait paraître une note ainsi conçue : « Un de nos confrères en Saint-Hubert, habitant l'Espagne, demande à con- « naître le nom scientifique de deux oiseaux de nuit lumineux qu'il a rencontrés « sur un grand plateau des Pyrénées. « Je n’ai jamais tiré de ces oiseaux, mais le fait signalé par M. Elorza, bien « qu'assez rare, m'est depuis longtemps connu. Mon grand-père, qui a habité les « Hautes-Pyrénées, en a tiré un qu'il a fait naturaliser.…. ; « On attribue les effluves lumineuses aperçues par notre confrère à la présence « dans le plumage de l'oiseau de nombreux parasites lumineux analogues aux « lucioles ou vers luisants. C'était du moins l’opinion d’un naturaliste bien connu « dans le Midi, M. Denis, d'Hyères (Var). « Je dois ajouter d’ailleurs qu'il convient de faire quelques réserves au sujet « de l’intensité de la lumière produite par ces parasites qui est loin d’égaler « 5 à 6 bougies, ainsi que l'indique M. Elorza. » Le correspondant qui donne ces renseignements ne signe pas sa communi- cation. D’un autre côté, il indique encore que l'oiseau tué par son père aurait été scientifiquement désigné sous une appellation tirée d'Audubon ?? Comme cette appellation nous paraît sujette à caution, nous ne pensons pas devoir la rapporter ici. % *X * De plus, j'ai reçu diverses demandes de personnes me priant de leur envoyer, si possible, un spécimen vivant ou en chair d’Effraye lumineuse. Comme je ne chasse pas en Angleterre ni en Espagne, à proximité des lieux où les oiseaux lumineux ont été signalés, il est probable que je ne pourrai jamais répondre à leur désir. Je le transmets toutefois à mes correspondants d'Angleterre et d Espagne qui auront peut-être l’occasion d’abattre un de ces oiseaux qui, je le répète encore, ne sont certainement que des oiseaux de nuit ordinaires, accidentellement rendus lumineux, comme le pourraient être d’autres oiseaux, par le contact avec une substance phosphorescente ou des sujets dont le plumage est momentanément envahi par des végétations ou des parasites lumineux. db. (a VUS VTC ONE SNS SPA UT, 220 A. Bouvier.— Sur les Oiseaux et les Œuÿs lumineux SUR LES OISEAUX ET LES ŒUES LUMINEUX ANCIENNEMENT SIGNALÉS par Amédée BOUvVIER tem Les observations d'Orseaux lumineux faites à la fois en Espagne et en Angleterre, et signalées par M. Louis Ternier vont faire entrer dans le domaine scientifique des faits déjà connus depuis au moins dix-huit cents ans, car Pline les signale dans son Historia Mundi, écrite vers l’an 68 de notre ère, et où nous lisons, dans le paragraphe 67 du livre X (édition Panckoucke) : «2x Hyrcinio Germaniæ sallu invisitata genera alitum U accepimus, quarum plumeæ ignium modo colluceant noctibus. » Plus tard, en 1555, Belon publiait dans son HISTOIRE DE LA NATURE DES OYSEAUX, pages 78 et 79 : « l’on parle de certains Oyseaux qu'on dit auoir esté ueuz es cofins de la « jorest Noire, nomée Hercynia, dont les plumes luisent come feu, les quelles « combien que la nuicl obscure les couure, et les ténèbres les espoississent, « loutesfois elles en reluysent dauantage, dont souuent les hommes du pais «© allant de nuïict, en sont esclairez. » Quels sont ces Oiseaux? Pourquoi et comment deviennent-ils lumi- neux ? — Les recherches actuelles de M, Ternier nous donneront sans doute bientôt la clef de ce mystère que son étrangeté avait fait reléguer au rang des fables, et qui, comme telle, avait été tout à fait mis de côté et oublié! Sont-ce les mêmes causes qui ont aussi produit des Œufs lumineux ? Jentends des œufs couvés et bien vivants! On lit en effet dans la «Collection Académique étrangère », tome IV. page 174, publiée à Dijon en 1757, l'extrait suivant traduit des « Epxt- MÉRIDES DES CURIEUX DE LA NATURE » du 2 décembre 1687. Appendice, Observation 26, sous le nom de Chrétien François Paulin. « Mon père entrant le soir à la nuit close dans une chambre, où il savait « qu'il ne pouvait y avoir de la lumière, fut fort surpris d'y en apercevoir « une très vive, à l’aide de laquélle il pouvait distinguer les objets; s'appro- « chant de plus près, il reconnut que cette clarté venait de quelques œufs, que € convait une poule blanche, fécondée par un coq très ardent, lesquels étaient « devenus lumineux. » É LES OISEAUX DE FRANCE, LEURS ŒUFS ET LEURS NIDS par GABRIEL Eroc (1) (Suite) k È Pouillots (Très utiles). 1. PHYLLOPNEUSDE BONELLI Bonaparte. P. Nattereri (Tem.); Phylloscopus Bonelli (N.). — Eu. cen. et mér. ; Af. sept. PouizLor BoneLzr. Tout ; Tute ; Chantre ; Pouet ; Frétillet. (Noms com- muns à Loutes les espèces.) (1) L'ouvrage de M. Gabriel Etoc, Les Oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids, 1 Vol. in-8° 180 p.. est en vente chez l’auteur, Ecole Gerson, 34, rue de a Pompe, Paris, XVIE.. Prix, 6 francs. Ù Pr G. Etoc. — Les Oiseaux de France, leurs œufs et leurs nids. 291 5-6 œufs, très chargés de points bruns serrés, qui donnent à la coquille une nuance tirant sur le violet. Dimensions : 0,015 x 0,012. Ponte en mai. Durée de l’incubation : 13 jours. Moïns rare qu’on ne pense, le pouillot Bonelli habite les petits bois et les taïllis broussailleux des terrains accidentés de l'Est ; assez commun dans les Vosges, les Ardennes et le Midi, plus rare dans l'Ouest. Le nid, établi près de terre, comme celui de ses congénères, est glo- buleux, à entrée latérale, et composé d'herbes sèches, de mousses, de duvet végétal et de plumes. 2. PHYLLOPNEUSTE RUFA Degland et Gerbe. Phylloscopus rufus (Bechst.); Ficedularufa (Koch) ; 5. collybrta (Vieil.), 5. rufa (Lath.). — Eu. ; Af. sept. POUILLOT VÉLOCE. 5-7 œufs, généralement arrondis, blancs avec des petits points variant du rouge-brique au brun noir. Dimensions : 0,017 x 0,013. Ponte en mai. Durée de l’inceubation : 13 jours. Le nid, composé d'herbes sèches, de feuilles et de mousse, est chaudement matelassé à l’intérieur de plumes et de duvet ; il est placé près de terre, dans les taillis, les grosses haïes, le long: des fossés, et toujours du côté de la route. Espèce assez commune. Ë La forme sphérique et cette manière de dissimuler le nid sont spéciales à tous les pouillots ; elles rendent la recherche assez difficile, d'autant que les maté- riaux qui composent les nids se confondent aisément avec les herbes sèches qui les entourent ; en outre, certains pouillots, le siffleur, en particulier, ont soin de tour- ner vers le talus du fossé l’entrée latérale de leur nid : si cette disposition permet à la couvée d'échapper facilement aux regards, elle ne la protège cependant pas contre les visites des lézards et des couleuvres. 3. PHYLLOPNEUSTE TROCHILUS Degland et Gerbe. P. fitis (M. et W.) ; Frce- dula fitis (Koch) ; Sylvia fitis (Bechst.) ; Motacilla trochilus (L.) ; Sylvia flaviventris (Vieil.). — Eu.; As. ; Af. sept. PouiLLor FiTis. Chantre. 6-7 œuïs blancs, un peu allongés, avec des taches très multipliées d’un rouge brique, recouvrant parfois toute la coquille ; cette couleur des taches donne aux œufs du fitis quelque ressemblance avec ceux de la mésange bleue. Dimensions : 0,015 x 0,012. Ponte en mai. Durée de l’incubation : 13 jours. Le mode de nidification est le même que pour les espèces précédentes. Ce pouillot fréquente les grands bois à futaies et se reconnaît facilement à son habitude de chanter au sommet des grands arbres. Très abondant dans le Midi. 4. PHYLLOPNEUSTE SIBILATRIX Fritsch. P. syloicola (Br.) ; Ficedula sibi- latrixæ (Koch); Syle. sibilatrix (Bechst.), Sylo. syloicola (Mont.). — Eu. ; Af. sept. POUILLOT SIFFLEUR. 6-7 œufs, un peu oblongs, à coquille d’un blanc rosé, fortement tachetée de points d’un brun pourpré ; ces œufs se distinguent de ceux du P. Bonelli par des dimensions plus fortes, le fond de la coquille plus blane et les taches plus espacées. Dimensions : 0,016 x 0,012. Ponte en mai. Durée de l’incubation : 13 jours. CR SU tar fes, à d'Aoste Cut 222 Notes et Faits divers Le nid du siffleur, assez gros, est généralement placé dans les parties humides et sombres des taillis et des bois, surtout dans les boïs à essences résineuses ; l’oiseau le confectionne souvent avec des plantes aquatiques desséchées, en particulier le Molinia cœrulea (L.), vulg. guinche. Commun dans les forêts de plaine, cet oïseau ne fréquente pas les montagnes ; abondant en Normandie, il est assez commun dans le Sud-Ouest et manque en Corse (Arrigoni). NOTES ET FAITS DIVERS Dates de retour de quelques oiseaux dans le Gard. — Les Hirondelles (Æirundo rustica) ont envoyé leurs premiers éclaireurs le 11 avril, mais il s’est passé quelques jours avant l’arrivée du gros de la troupe, car nous avons eu et avons encore un temps tout à fait anormal pour la saison. Le 17 avril, j'ai entendu le premier Rossignol. PATTR Le 18 s’est effectué le passage des dernières Grives (Turdus musicus). Ce même jour, le prenant pour une Cresserelle, j’ai tué un Coucou roux (donc une femelle, de 1, 2 ou 3 ans). Comme cet oiseau était en beau plumage, je l’ai envoyé à M. Mingaud, conservateur du Muséum à Nîmes, le priant de bien vouloir vérifier si c'était bien une femelle, comme je le croyais. L'oiseau a été naturalisé, et M. Mingaud a trouvé deux œufs, gros comme des petits pois, mais aussi un groupe d'au moins 15 œufs gros comme des têtes d’épingles. Je ne crois pas que cette femelle dût pondre tous ces œufs, dont le nombre nous a surpris. Le 21 avril, j'ai vu un Gobe-mouche à collier (Museicapa collaris), et un Torcol vulgaire. Le 22 avril, j'ai entendu chanter la première Caille et une autre le 25. Le 42r mai, j'ai pu observer de très près deux oiseaux chassant au coucher du soleil. Tout le dos, les ailes, la queue d’un beau gris de fer et le dessous du corps roux. Ce ne peut être que des Emerillons, et cependant ce n’est guère leur époque de passage. Quel oiseau autre cela pourrait-il être étant donnée la livrée que j’ai essez bien vue ? F. nE CHAPEL. Capture d’un Héron pourpré dans la Côte-d'Or. — Un superbe Héron pourpré (Ardea purpurea, Linné), mâle et adulte, a été tué, le 7 avril 1910, par M. Henri Portier, de Châtillon-sur-Seine, sur l’étang de Marcenay (canton de Laignes, dépar- tement de la Côte-d'Or). Ce bel oiseau est de passage tout à fait accidentel dans la Côte-d'Or (voy. L. Marchant, Catalogue des oiseaux observés dans le département de la Côte-d'Or, p. 67). L’individu tué par M. Portier est le second seulement qu’il m'ait été donné d’observer dans le Châtillonnais. Le premier a été assommé à coups de bâton dans un ruisseau, affluent de la Seine, à Chamesson (canton de Châtillon- sur-Seine), au mois de janvier 1871 ;il a été montéetse trouve, actuellement encore, dans une auberge de la localité. Fernand DAGuIN. Capture d’un Crabier chevelu dans la Sarthe. — Le Crabier chevelu étant peu commun dans nos départements de l’Ouest et rarement observé dans les départe- ments limitrophes de la Sarthe, il m’a semblé utile de signaler la capture d’un mâle de cette espèce, tué le 26 mai 1909, sur la mare d’une cour de ferme située tout à côté du bourg de Voivres (Sarthe). Ces oiseaux faisant ordinairement leur ponte dans les massifs de roseaux des contrées méridionales, l’apparition dans notre région et à cette époque de l’année d’un sujet isolé, est d’autant plus surprenante qu'il n’y a aux environs de Voivres ni étang, ni marais de quelque importance, les plus proches sont au moins à trois ou quatre lieues. Abbé Eugène LAMOUREUx. Capture d’un Héron crabier en Saône-et-Loire, — Dans les derniers jours d'avril 1909, M. R. Pellechet a tué, à Verdun-sur-le-Doubs (Saône-et-Loire), un Crabier Eaxirait et Analyses 223 chevelu, Ardeola ralloides, Scopoli. Cette espèce, rare pour la France, n’est signa- lée, dans le Catalogue des oiseaux observés en France, de Paul Paris, que dans la Haute-Garpnne et la Loire-Inférieure. A. FAGART. Passages de Becs-croisés en 1909. — Je vous signale un passage important de Loxia curvrrostra dans les bois de pins des environs de Nîmes et même dans le Jardin de la Fontaine et dans les bosquets de pins qui se trouvent dans les petites propriétés de la garigue nîmoise appelées masets. Ce passage, commencé avant le 14 juillet, s’est continué jusquà la fin janvier. Je tiens ces détails d’un de mes amis, chasseur expérimenté et observateur, qui m’a assuré que depuis 35 ans qu'il chasse au même endroit (environs de la Tour- magne), il n’a observé dans ce laps de temps que 6 ou 7 passages de ce bel oiseau. G. Minçaun. Passage de Grues cendrées en Eure-et-Loir. — Le 12 août 1909, à La Bazoohe- Gouët (Eure-et-Loir), vers 5 heures de l’après-midi, je vis à une très grande hau- teur, six grues cendrées. Leur vol était très lent et elles devaient être au bout de leur trajet. Elles avaient vent debout et venaient du Nord-Est, se dirigeant du côté de l’étang de Boisvinet où elles ont dû passer la nuit. L'époque de ce passage est curieuse à signaler. J. PÉAN DE SAINT-GILLES. Question : Moyen d’attirer les oiseaux dans un parc. — Je serais reconnaissant que la question suivante fût solutionnée par un des lecteurs de la Revue : Peut-on attirer dans un parc, un clos boisé et traversé par un ruisseau, les oiseaux sauvages et les attirer de façon qu'ils y élisent domicile, en accrochant aux arbres quelques cages renfermant des individus bons chanteurs ? On dit le moyen infaillible, mais que je sache, aucun auteur n’en a parlé. Prince E. d’ARENBERG. Question : Dates d'arrivée et de départ des Hirondelles et des Martinets. — Je désire connaître les dates d’arrivée et de départ des Hirondelles de cheminée, Hirondelles de fenêtre et Martinets noirs, pour les années 1890 à 1910, et pour les localités suivantes : Nice, Perpignan ou Toulouse, Bordeaux, Dijon, Berne, Strasbourg, Copenhague ou Stockholm. M. Paul Paris a donné ces dates pour l’Hi- rondelle de fenêtre dans le département de la Côte-d'Or (n° 1 de cette Revue, pp. 12 et 13) et M. le vicomte de Poncins pour l’Hirondelle de cheminée, dans le département de la Loire (n° 13 de la Revue, pp. 193 et 194). Je serais recon- naissant à ceux de mes collègues qui pourraient me fournir des renseignements analogues sur les trois espèces et pour les localités désignées, soit par leurs obser- vations directes, soit en m'indiquant les Mémoires des Sociétés savantes où ils auraient été publiés. A. KIRCHNER. EXTRAITS ET ANALYSES GrINNEL, Joseph. A. new Cowbird of the genus Âolothrus (University of Calfor- nia publications in Zoology. Vol. 5, n° 5, pp. 275-281, décembre 1909.) L’abondance, assez récemment constatée, du Molothre à l’ouest des Montagnes Rocheuses est sans doute due au développement des cultures dans ces régions jadis arides. Mais il seraït faux de n°y voir qu'un phénomène d'extension géogra- phique de l’espèce qui vit dans la partie orientale des Etats-Unis. M. Grinnell pense en effet que la forme occidentale constitue une sous-espèce nettement caractérisée, qu'il a nommée Molothrus ater artemisiæ, et de plus, il est établi par la comparaison du plumage des femelles, la taille relative et la forme du bec des espèces de Molothrus de l'Amérique du Nord, que M. ater artemisiæ ne dérive pas de son voisin de l’ouest M. ater ater, mais de M. ater obscurus, forme mexicaine du genre, qui serait la souche des deux sous-espèces ater et artemisæ. GRrINNEL, Jos., Two heretofore unnamed Wrens of the genus Thryomanes (Tbid., vol. 5, n° 8, pp. 307-309, 21 février 1910.) LR L’auteur différencie deux nouvelles sous-espèces du groupe Thryomanes bewick, RE NT Ne RE PS TT RE PEN TT 1e CUT 224 Compte rendu l’une T. b. marinensis, habitant les comtés de Marin et de Sonoma, au nord de la baîe de San-Francisco, l’autre T. b. catalinæ, sédentaire dans l’île Sainte-Cathe- rine, Californie méridionale. Cela porte à huit le nombre des formes de ce groupe. Grinwezz, Jos. The Savannah Sparrow of the Great-Basin. (Zbid., vol. 5, n° 9, pp. 311-316, 21 fév. 1910.) Les Moineaux des Savanes qui hivernent dans la Californie méridionale appar- tiendraient, selon l’auteur, à des formes dont les aires de nidification seraient dis- tinctes. Les plus nombreux, qui se rencontrent sur le versant du Pacifique, au nord de San-Diego, appartiennent à la forme qui niche dans le nord-ouest de l’Amé- rique, de la mer de Behring à la région de Mackenzie. A cette forme devrait rester le terme spécifique a/audinus qui lui a été donné par Bonaparte. L'autre forme, qui hiverne particulièrement sur les pentes des montagnes de la Californie du Sud, serait celle qui niche dans les régions arides du Grand-Bassin. Elle se distinguerait de la première par une coloration plus pâle due au remplacement des parties chamois ou terreuse de la forme alaudinus par du blanc ou du blanchâtre, et par un bec plus petit. L'auteur nomme cette nouvelle sous-espèce Passerculus sandec- chensis nevadensis. Il admet la possibilité de formes intermédiaires. Grinnezz, Jos. Birds of the 1908 Alexander Alaska expedition. (Zbid., vol. 5, n° 12, pp. 361-428, pl., 5 mars 1910.) La troisième expédition organisée par Miss Annie M. Alexander, en 1908; dans l'Alaska, avait pour but l'exploration de la région du détroit du Prince-Guillaume. Le détroit, situé entre les longitudes 1459 et 1490 et les latitudes 600 et 649, com- porte un archipel isolé dont la faune était peu connue. 89 espèces d’oiseaux ont été recueillies, parmi lesquelles M. Grinnell a reconnu et décrit 6 sous-espèces nou- velles : Canachites canadensis atratus, Lagopus rupestris Kelloggae, Ceryle alcyon caurina, Dryobates pubescens glactialis, Passerella iliaca sinuosa et Penthestes rufes- cens vivax. Du reste, ces formes se différencient peu de celles des autres aires fau- niques de l'Alaska ; on constate cependant un appréciable élargissement des taches noires et un obscurcissement des zones brunes et vertes du plumage, en même temps qu'une réduction de la taille générale et qu’un raccourcissement dispropor- tionné des ailes et de la queue, raccourcissement qui est peut-être en corrélation avec le peu d’étendue des migrations bisannuelles des espèces du Sitkan et du détroit du Prince-Guillaume, celles-ci ne descendant pas pour hiverner plus bas queles côtes du Pacifique des états de Washington, d’Orégon et de Californie. COMPTE RENDU Genera avium conducted by P. Wytsman, with contributions by Mssrs. A. Du- bois, E. Hartert, C. E. Hellmayr, T. Salvadori, P. L. Sclater, etc., Brussels, by V. Verteneuil, and L. Desmet. M. P. Wytsman, qui dirige avec grand soin la publication de cet important ou- vrage, vient de faire paraître les fascicules 9 à 12, ornés de 12 planches en couleur. Le fasc. 9 comprend la famille des Prpridæ, par M.C. E. Hellmayr, le fasc. 10 s’oc- cupe de la famille des Galbulidæ, par M. P.-L. Sclater, enfin les fasc. 44 et 12 nous font connaître les Perroquets des familles des Loridæ et des Cyclopsittacidæ, par M. T. Salvadori. Ce qui fait surtout le mérite de cette publication internationale, c’est que chaque famille est décrite par un spécialiste renommé. La seule chose imposée aux auteurs est la rédaction anglaise. Le Genera acium est publié par fascicules, dont le prix varie suivant le nombre de planches et de pages qu’il contient. Chaque fascicule comprend une famille complète avec les descriptions des grandes divisions etdes genres ; des tableaux analytiques permettent de déterminer avec facilité toutes les espèces connues de la famille ainsi que leurs variétés. Ce n’est que quand l’ouvrage sera terminé qu'on pourra classer le texte et les planches dans un ordre systéma- tique. “On voit de ce qui précède que le Genera apium est un ouvrage d’une grande im- portance, indispensable dans'une bibliothèque ornithologique. ORLÉANS. — Ime. H.TEssiEer. Le Gérant : Louis DENISE. éd orne. Mau Paris, préparateur de Zoologie à la Faculté des Scie de Dijon, serait rès reconnaissant aux lecteurs de la Reoue s’occupant d'élevage qui au lieu de jeter après leur mort. les poussins ou les embryons bien développés des espèces suivantes : Autruches, Nandous, Casoars, Argus, Lophophores, Gouras, les lui hf enverraient. dans Palcool ou le formol. Ils Vaideraient ainsi puissamment dans ee, ses recherches. « & Dr: x Le peintre animalier Roger Reboussin se met à la disposition des collabora- s de la Revue pour l'exécution de tous travaux concernant les oiseaux et les ammifères, tableaux, aquarelles, planches, illustrations de livres, schémas cer feutre etc. 9, rue Bochart-de-Saron, Paris. ns À Objets de collections ARR . OFFRES Possédant une collection d'œufs d'oiseaux d'Europe assez considérable, Pabbé … G. Eloc se préterait volontiers à faire il échange de ses doubles: Il recevrait avec 5 plaisir tous les échantillons d’œufs qu’on voudra bien lui adresser, et se tient à la - = disposition de quiconque aurait besoin de faire vérifier des déterminations. — _ Abbé G. Etoc, Ecole Gerson, 31, rue de la Pompe, Paris. es Me Ferchaud, Moisdon-la-Rivière (Loire-Inférieure), demande la 32 partie de ? . l'Encyclopédie d'histoire naturelle (Oiseaux), par le Dr Chenu'; offre les 2 tomes ‘15 … (zvol.) des « Beçons élémentaires sur l’histoire naturelle des Oiseaux », par J.-C. y -Chenu ; «B'Oiseau »et « L’Insecte », par Michelet. (2 vol.) ; «Conduite du Rucher», par Ed. Bertrand ; « Manuel pratique d'Agriculture », par Jean Weber (de la Varenne) ; GE Fossiles du Bois-Gouet. (Loire- Inférieure)», Gastéropodes et Pélé- podes (miocène moyen) ; contre œufs d'oiseaux ou tou coquillages exotiques ctuels : marins et terrestres. DEMANDES Un où deux exemplaires Pipi Richard (Anthus Richardi), soit em peau, ou en Que préférence. — Em. Anfrie, 3, rue de Paris, Lisieux (Calvados). Œuvres complètes de Buffon, éd. Levêque, 1847, 20 vol. in-12 ; ou le “ie xx seu (Description de mammifères et d'oiseaux, par Lesson). — C.-B. 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Vau- cher, Rieu, 4, Genève. - Mrésbelexemplaire de Naumann, MNaturgeschichte der Vôgel Deutschlands, éd. originale (1822-1844, 1860), 13 vol. in-8&, pl. gravées et coloriées à la main. — Librairie À. Hermann et fils, 6 rue de la Sorbonne, Paris. , DEMANDES Désirant compléter ma collection, je prie les collectionneurs d'oiseaux en pe de m'envoyerlaliste des espèces dont ils disposent et leurs prix. —Cheva- lien von Mschusi zu Schmidhoften, « Ornith. Jahrbuch». Hallein (Salzbourg). Me Ferchaud, Moïisdon-la-Rivière (Loire-Inférieure), demande la 3° partie de l'Encyclopédie d'histoire naturelle (Oiseaux), par le Dr Chenu ; offre les 2 tomes (£vol-).des «Leçons élémentaires sur l’histoire naturelle des Oiseaux », par J.-C. Chenu; «L’Oiseau »et « L’Insecte », par Michelet (2 vol.) ; «Conduite du Rucher», par Ed. 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Gabriel Etoc, Albert Maës, ae Mansgaux, Paul Paris, : FREene Simon, Louis Ternier. D , SOMMAIRE DU N° 19. “Xavier Raspail. — Les Passereaux qui chantent avant le lever du soleil. . à D: Alphonse Dubois. — Les Espèces et les variétés du genre Loxia. A. Menegaux. — Documents récents sur les Aigrettes HAE. * G.de Dumast. — L’Aigle botté en Champagne humide. R. Rollinat. — Les Rapaces diurnes et nocturnes du département de y I. Rapaces diurnes (suite). F. Masse, — L’immobilité dans le mimétisme défensif et offensif chez. (suite et fin). ; Notes et Faits divers. Nidification de l’Echasse À manteau noir et du Héron pourpré dans] (Vte B. Palluat de Besset). La Gorge-bleue dans l’Est de la France (Paul Paris). Quelques dates d'arrivée et de passage (Prince Ernest Dan de Quelques mots sur la nidification des Hirondelles (Paul Paris). . Capture d’un Héron crabier dans la Côte-d'Or (F. Daguin). Capture d’un Pic noir dans la Haute-Saône (F. Régnier). r Question (A. Menegaux). s Extraits et Analyses. , us méros 20 et 21 contiendront : à M. Brasil, Les types du Musée de de M. René Martin, Sur les oiseaux qui se nourrissent de Libellules (2° note M. Raymond Rollinat, Les Rapaces diurnes et nocturnes du département de L (suite) ; de M. l’abbé Charruaud, Le Chanteur de Cuba (Euetheia canor M. Paul Paris, Note sur quelques oiseaux observés en France ; de MR Notes sur les Plocéidés de la Cochinchine française ; de M. J. H. Rouget, N la persistance de certains passereaux à pondre dans leurs nids après l'enlève premiers œufs ; de M. Lucien Horst, Note sur plusieurs cas d'amitié récr, les oiseaux de genres différents ; de M. Jean Lasnier, Fait curieux d’insti observé chez une poule d’eau ; Em. Anîfrie, Strix lapponica, Retzius, et Sirc rea, Gmelin ; de M. Alb. Chappellier, Un nid de Merle : ponte, incub éclosion, croissance et départ des jeunes ; de M. P. Hyppolite-Boussac, | l'Afrique tropicale représentés Sur les monuments égyptiens: le Baleniceps: R. Babin, Un nid de Mésanges dans une boîte-aux-leitres ; de M. l’abbé D Tarin ; de M. A. Menegaux, Notes sur les oiseaux rapportés du Pérou, pa Baer ; ‘et des notes et articles de MM. Ch. Van Kempen, l’abbé Letacq, D Paul Poty, Amb. Gentil, H. Mayer, Ern. Olivier, Paul Bellette, George etc. La reproduction des articles publiés dans la Repue: française d'Ornithologte est interdite. À AVIS Les numéros 1-8 de la Revue sont livrés au prix de 10 fr. Les collaborateurs qui en feront la demande recevront 25 Fiches apart leurs articles. : : » oh loto de LR EE 5 di fetes ME e pti Lil 2° Année. — N° 19. 3 Novembre 1910. Reuue Française d'Ornithologie Seientifique et Pratique D K———-— LES PASSEREAUX QUI CHANTENT AVANT LE LEVER DU SOLEIL Par Xavier RASPAIL Généralement, c’est au moment où le soleil émerge de l'horizon que la gent ailée commence à faire entendre ses chants pendant la durée des amours. Il est cependant des oiseaux qui chantent durant la nuit ou un certain temps avant le lever du soleil. Tout le monde sait que le Rossignol ne fait pas de différence entre les nuits les plus sombres et les journées les plus ensoleil- lées, pour vocaliser, ainsi que l’a défini Toussenel, « à s’en faire crever », surtout s'il a un rival à proximité. Mais il n’est pas le seul à passer ainsi les heures que d’autres consacrent au sommeil. La Rousserolle turdoïde commence son chant au lever de l’aurore, le con- tinue pendant le crépuscule et même assez avant dans la nuit, lorsque sa femelle couve. Je lai entendu sur les bords de la Marne, au mois de juin, à 14h: 1/2 du soir, par une nuit assez claire et un temps calme. Je fus étonné de trouver moins désagréables les notes dominantes que lance cet oiseau et qui rappellent assez bien les sons peu harmonieux que produit une forte crécelle agitée par saccades. Aussi, est-ce par une sorte d’onomatopée que les habitants de la contrée que j’habite dans l'Oise désignent la Rousserolle turdoïde sous le nom de grand crä-cr&. Cette impression favorable que j'éprouvai tenait certainement au milieu ambiant et aussi à quelques gre- nouilles qui, de temps, à autre faisaient entendre leurs horripilants eroasse- ments. Il est un autre chanteur nocturne, la Phragmite des jones qui, sans préten- dre nvaliser avec les roulades et les trilles inimitables du Rossignol, n’en anime pas moins la nature par les belles nuits d’été, avec sa chanson com- posée de notes moins éclatantes, mais plus variées et plus mélodieuses que n’en mettent dans la leur les fauvettes à tête noire, des Jardins et orphée. J’ai pu en goûter tout le charme une nuit que je me trouvais dans un train immobilisé en pleine campagne, à proximité de marais, par suite d’un dé- raillement qui s'était produit à une certaine distance en avant. De { heure du matin à 5 heures, je puis dire que le temps s’écoula sans que J’éprouvasse la moindre impatience de ce long stationnement, ne me lassant pas d’écouler ce petit concert donné dans le calme d’une nuit toute étoilée, par trois mâles de cette espèce établis dans l’étendue de ce marais bordant la voie. On au- rait dit qu'ils s’entendaient pour chanter à tour de rôle et le plus éloigné semblait reproduire comme un écho fidèle le chant qui venait de finir plus près de moi. Ce sont des heures délicieuses pour le naturaliste qui en con- serve le souvenir inoubliable. PRE ANES LAN Et Lo RE LN \ ; vi NN L Lu 290 X, Rasparrs. — Les Passereaux qui chantent avant le lever du soleil La Locustelle tachetée qui habite aussi bien près des maraïs, dans les prés qu’au milieu des plaines, se fait rarement entendre dans le jour ; lorsque sa femelle couve, le mâle ne commence à chanter qu'à partir du coucher du solëil jusqu’assez avant dans la nuit ; il recommence aux premières lueufs de l'aurore et c’est à cette heure mätinäle que j’ai entendu deux fois son chant peu harmonieux, qu’on ne saurait mieux comparér qu’au bruit que produisent les sauterelles en frottant leurs pattes sur leurs aïles et cer- taines parties du corps. Les passereaux qui chantent avant le lever du soleil sont plus nombreux. Le plus matinal à mon avis est le Merle noir. J'ai publié dans l’Ornis un tableau des observations que j’ai pu faire à ce sujet en 1900, de février à juillet, ne notant l'heure que chaque fois que j'étais assuré de n’avoir pas manqué le début de son chant. : Le 28 février, un Merle qui s'était établi dans un massif de bois en face de ma fenêtre, commença exactement à chanter pour la première fois à 6 h. 15, le soleil se levant à 6 h. 47, soit 32 minutes avant et, pour la dernière fois, le 21 juillet, à 3 h. 28, le soleil se levant à 4 h, 20, c’est à dire 52 minutes plus tôt. Dans les mois de mars, avril, maï, juin, l'intervalle de temps entre le début du chant et le lever du soleil Varia de 31 minutes à 1 h.3 : ce dermuier chiffre fut fourni le 17 juillet. Or, cette année (1910), le 24 mai, un Merle chanta près de mon habitation à 3 h, 9, soit 4 h. 2 avant le léver du soleil qui était à 4, h. 11. On voit nettement par ces quelques données que, si le Merle noir chante toujours avant le lever du soleil, pour des raisons qu’il serait fort difficile de déterminer, 1l ne le fait pas en observant un intervalle régulier, Sous le rapport du chant matinal, après le Merle noir se plate l’Alouetté, lAlauda campestris. À la pointe du jour, PAlouette s’éveille, se pose Sur une motte de terre et semble attendre sur ce petit promontoire instant où les premiérs rayons du soleil éelairent l’horizon pour s’élancer dans les airs ; elle monte d’abord perpendiculairement, puis décrit une spirale tout en ac- compagnant ses batlements d’ailes précipités de ses tirelés suivis de roulades, de petits sifflements et de toute urie gamme de notes filées qui varient selon chaque mâle, tout en conservant la même tonalité. Si l’on cherché dans l’espace le chanteur aérien, avec de bons yeux, on finit quelquefois par découvrir un petit point noir sut le fond de l’azur ; pendant un certain temps l’Alouette reste sans bouger, planant, puis décrit lentement unecourbe sans interrompre son chant et,si on peut la suivre dans ses évolutions, on voit grandir le petit point noir qu’elle formait, puis tout à coup se taisant et fermant les aïles, elle se laisse tomber comme une masse pour venir se poser près du nid où couve sa femelle. Naumann, le célèbre ornithologiste allemand, dit à tort que l’Alouette cesse de chanter un quart d'heure avant le coucher du soleil ; de même que le Merle noir chante assez tard après, l’Alouette se fait entendre dans le haut des airs d’où elle ne redescend à terre que lorsque les derniers rayons lumineux ont disparu à l'horizon. Par les belles soirées de la fin de juin, j'a entendu ses lirelés aériens quelques minutes à peine avant 9 heures, c’est-à-dire jusqu’au moment où finit le crépuscule. | Le Merle grive, la Grive musicienne de Linné, dont le chant remplace pour les Anglais celui du Rossignol qui ne franchit pas la Manche, se fait | entendre également bien avant le lever du soleil, De même le Rouge-gorge, | qui est le farhilier de l’homme, car il suffit sous bois de faire craquer une branche morte ou de donner quelques coups de canne dans un taillis pour le voir apparaître tout à coup tout près de soi et de sés yeux brillants exa- miner curieusement ce qu'on vient faire dans cés parages. C’est un tompa- PEN 1} A. Dugois. — Les Espèces et les variélés du genre Loxia 291 gnon fidèle pour le bûcheron dont il égaie la solitude. Je ne puis oublier de mentionner spécialement le Troglodyte mignon qui ra charmé tant de fois par son chant si finement modulé, qu’il fait entendre au printemps à l’aube naissante. Mais il est un oiseau, le Loriot, qui m'avait loujours paru ne chanter qu'après le lever du soleil ou tout au moins au moment où ce dernier fait son apparition à l'horizon ; or, cette année (1910), le 22 mai, j'ai entendu son chant à 3 h. 50, le soleil se levant à 4 h. 13, soit 23 minutes avant, Cest pour enrepistrer ce fait nouveau pour moi, s’il ne l’est pas pour d’autres observateurs, que j'ai cru intéressant d'écrire cette note sur le chant matinal de certains Passereaux. LES ESPÈCES ET LES VARIÉTÉS DU GENRE LOXIA Par le Dr Alph. Dugors Dans le n° 15 de cette Revue, je lis dans les Æriraits et Analyses (p.240) que M. le Dr R. Grillo conclut, dans une note sur des chservations faites aux environs de Rovère (1), que les Loxia bifasciata, rubrifasciata et pytio- psütiacus ne sont que des états différents d’une seule espèce: le L. bifaserata. Cela est vrai pour les deux premiers, mais pas pour le Z; pytiopsittacus. Ge dernier est la plus grande espèce du genre et se distingue à première vue par l'absence des deux bandes blanches, qui orrent les aïles du ZL, bifasciata. Li n’y a donc pas à s’y tromper. Comme le genre Loxia ne comprend réellement que trois espèces, divisées en plusieurs variétés, je crois utile d’en redonner la liste avec les synonymies et la répartition géographique. J'avais déjà traité ce genre, il y a vintg-huit ans, au point de vue de sa variabilité (2), mais plus récemment j’ai eu l’oc- casion d’en compléter la nomenclature (3), que Je erois utile de résumer ci- dessous : os LoxtA, Lin. (1766) ; Crucirostra, Leach (1816) ; Curoirostra, Brm- (1827). 1. L. pyropsiTrAcUs, Bechst., Orr. Taschenb. p. 106 ; Crucirostra pine- torum, Mey.; Curvirostra pinetorum, brachyrhynchos, Ssubpytiopsittacus, pseudopytiopsitacus, intercedens et major (Brm.). — Hab. : Europe septen- trionale et centrale. . 2. [1 curvVIROSTRA, Lin.; Crucirosira europæa, Leach ; €. abietina, Meéy.; C. media, montana et pinetorum, Brm. — Loxia europæa, Mace.; Cructrositra paradoæa, macrorhynchos et longirostris, Brm.; C. baleartca, v. Hom. ; Loxia balearica, Newt.; L. albiventris, Swinh. — Hab. : Europe, Asie nord et centrale jusqu’au nord de la Chine. Var. a. Porrocyna, Whitak,. Jbis, 1898, p. 625. — Hab. : Tunisie. Var. b. HimALAYANA, Hodes. J. À, S. Beng, 1842, p. 952, — Hab. : Hi- mulaya jusqu’en Chine. … Var: c. JAponica, Ridew. Pr, Biol, Soc, Wash. 1885, p. 101, — Hab, : Japon. | Var. d. Luzonrewsis (Grant), Zbis 1894, p. 551. — Hab. : Ile Luçon. (1) Avicula, XIV, 147, pp. 32-35 et 148. pp. 55-57. (2) Bull. Mus. r. d’hist. nat. de Belgique, I, pp. 81-87 (1882). (3) A: Dubois, Synopsis avium, L, p. 60% (1901). 202 A. MENEGAUX. — Documents récents sur les Aigrettes d'Amérique Var. e. AmerIcANA (Wils.), Am. Orn. IV, p. 44, pl. 31, ff. 4, 2. — Hab. : Amér., de la Californie au 02 I. N. Var. f Mex1cANA, Strickl., Contr. Orn. 1851, p. 43 ; L. stricklandi, Ridgw. — Hab. : Montagnes du Mexique et du Guatémala. 3. L. LEUCOPTERA, Gm. ; falcirostra, Lath. ; atrata, v. Hom. — Hab.: Amér. du N. à l'E. des Montagnes Rocheuses, du 409 au cercle polaire, Groen- land, Alaska. Var. a. BirAscrATA (Brm.), Ornis, 1827, p. 85 ; iæntoptera, Glog., leucop- tera (pt). auct. plur. nec Gm.; C. rubrifasciata, erythroptera, trifasciata, orientalis et assimilis, Brm. — Hab.: Europe sept., occid., centrale et occid., Sibérie, Kamtschatka. \ Var. b. Amurensis, Dubois, Bull. Mus. r. d'H. N. Belg. I, p. 85 (1882). — Hab. : Amour, Mandchourie. DOCUMENTS RÉCENTS SUR LES AIGRETTES D’AMÉRIQUE Par A. MENEGAUX Les deux grands Hérons blanes ou grandes Aigrettes qui habitent, l’un VPAneien monde (Ardea alba 1) et l’autre le Nouveau [Æerodias egretta (Wilson)] portent, dans la saison des amours el au moment de élevage des jeunes, sur le dos, dans la région interscapulaire, des plumes ornementales fort estimées de la mode et qui s'appellent aigrettes dans le commerce, tan- dis que les deux petits Hérons blancs ou petites Aïgrettes (Garzeita garzetta L. de l'Ancien Monde et Ardea candidissima Gm. du Nouveau) portent, dans les mêmes conditions, des plumes plus fines, plus délicates, plus soyeuses, à pointe arquée vers l'avant, qui prennent pour cette raison lenom de crosses. Chaque individu porte 40 à 60 brins qui pèsent 6 gr. 5 à 8 grammes chez la grande espèce et 1 gr. environ chez la petite. Le prix s'établit à l’once (30 grammes) et est très variable suivant les exigences de la mode. Pour les aigrettes, il peut aller à 80 francs l’once, de 240 à 300 brins et pour les crosses à 250 francs l’once de 800 à 1.000 brins. Dans la Mature (20 mars 1909), en m’appuyant sur des documents que n'avait fournis M. Geay, je disais : … Le principal pays d’origine de ces plumes est le Vénézuéla, mais elles y arrivent. aussi de la Colombie et du Brésil par l’intérieur. Il n’est pas besoin de faire des hécatombes d’Aïgrettes pour avoir leurs plumes ornementales: En effet, M. Geay, qui a véeu et voyagé de longues années au Vénézuéla, au Darien, à la Guyane française et dans l’ancien Contesté franco-brésilien, a pu constater que cette parure éphémère, qui apparaît en juillet, à déjà fini par tomber en octobre. Pour la petite Aigrette ou Chumita, le même fait se produit aussi, mais plus tard. Au moment de la mue, chaque année, on voit ces élégantes plumes disséminées çà et là en grand nombre sur les buissons et au pied des arbres qui avoisinent les lagunes et les petits cours d’eau, où ces oiseaux pêchent quotidiennement et qui sont situés souvent très loi de leurs héronnières, ou garceros. Des indigènes recueillent par kilogrammes ces plumes, qui, sans cela, seraient perdues, et les livrent au commerce, par conséquent sans porter aucun préjudice aux deux espèces. Quand elles sont ramassées à temps, elles sont, d’après M. Geay, aussi belles que celles provenant de l’animal tué. Dans aucun cas on ne les arrache à animal vivant. Les jeunes ne portent pas de plumes ornementales... A. MENEGAUX. — Documents récents sur les Atgrettes d'Amérique 293 Ceci ne veut pas dire que jadis il ne s’est pas produit des excès, mais il semble que maintenant les indigènes plus conscients de leurs vrais intérêts, ménagent et protègent leurs garceros. C’est ce que vient à son tour affirmer M: Léon Laglaize, qui, après avoir voyagé au Vénézuéla, a résidé longtemps dans la République Argentine et vient de rentrer à Paris. Dans une lettre datée de juillet 1910, dont il me garantit formellement les informations, il me dit : « Je puis vous affirmer qu'au Vénézuéla où j'ai voyagé pendant 2 ans, sur les bords du haut Orénoque et de son principal affluent l’Apure, ainsi que sur les bords des nombreux affluents de ce dernier, arrosant les villes de San Fernando, Camaguan, Nutrias, Aranja, etc., les propriétaires des immenses étendues de terrain où se trouvent les héronnières, à la saison des hautes eaux, de juin à novembre, défendent absolument la chasse des Hérons blancs et font ramasser la plume sous les arbres où nichent les Hérons ou louent le droit de la ramasser. On en réunit d’assez grandes quantités, variant entre & et 25 kilogs pour la saison selonles garceros, nom que l’on donne aux héronnières dans la région. (A la saison des basses eaux, de novembre à mai, le pays est changé en une vaste plaine entrecoupée de rivières et dans ces immenses prairies viennent paître les nombreux bestiaux qui s'étaient retirés sur les hauteurs avoisinant les Andes pendant la saison des hautes eaux. Le chasseur professionnel n'existe pas dans ces régions, il n°y a rien à faire pour lui. La chasse, au point de vue alimentation, ne paierait pas, la popu- lation de ces régions étant très espacée. De plus, un chasseur porterait om- brage aux propriétaires du pays qui disent qu'ils préféreraient voir tuer du bétail que des Aisrettes. « En protégeant leurs Hérons blancs, les erands propriétaires du haut Oré- noque protègent aussi des quantités d'oiseaux appartenant à diverses es- pèces qui vivent ainsi autour des garceros, commele Héron gris, de nuit, . petits Hérons divers, Ibis rouge (Corocoro), Mycteria, ete., etc. A la saison sèche on voit des vols de plusieurs milliers de Cormorans qui trouvent à peine la place pour se poser sur les bancs de sable du fleuve. Il en est ainsi de tous les oiseaux d’eau de cette région qui n’est pas très riche en espèces, mais donne asile à des quantités innombrables d'individus. «ILest certain que dans des régions plus habitées, des quantités d'oiseaux comme il y en a en Apure causeraient un immense préjudice aux cultures et aux pécheries, ce qui n’est pas le cas ici à cause du peu de densité de la popu- lation, qui est d’ailleurs plutôt amie des oiseaux. Dans toutes les maisons à San-Fernando, il y a des Aigrettes, des Poules d’eau, des petits Paons des roses, des Hoccos, des Troupiales, des Aras apprivoisés qui circulent en liberté dans les basses-cours et qui s’envolent le matin et vont au bord du fleuve, même très loin, et reviennent le soir à 4 heures environ, manger dans leurs basses-cours respectives. J’oubliais les Etourneaux très nombreux, le désespoir des ménagères, qui sont comme chez eux dans toutes les maisons et emportent la viande sous les yeux des cuisinières. « J’insiste un peu là-dessus pourfaire bien comprendre quel serait le rôle du chasseur à San Fernando vis-à-vis des habitants s’il leur tuait leurs oi- seaux apprivoisés quand ils vont chercher leur nourriture. « arrive dela République Argentine où j'ai vu un chasseur de profession qui était allé au Matto Grosso et à Goyaz, sud du Brésil, dans l'espoir de faire une grande chasse d’Aigrettes, mais est revenu bredouille. Les proprié- taires de ces régions lui avaient défendu de chasser sur leurs terres, mais ils avaient fait un arrangement avec lui, lui permettant de ramasser la plume 294 A. MENEGAUX. — Documents récents sur les Aigrettes d Amérique tombée, en leur donnant, à eux, la moitié de la récolte. J’ai eu oecasion moi- même de voir un lot de 5 kilogs d’Aigrettes de cette plume ramassée, envoyé de Cuyaba (Matto Grosso) à Buenos-Ayres. « Les propriétaires du haut Orénoque doivent trouver plaisant de lire dans certaines revues anglaises et même dans des journaux français qu’ils sont supposés faire détruire tons les Hérons blancs de leur pays, quand ils font tout le contraire. Il ne serait pas difficile de contrôler le fait en écrivant à un journal local de San Fernando de Apure ou de Ciudad Bolivar. » Mon article était en train de s’imprimer lorsque j’ai eu connaissance de la lettre que M. Grisol, habitant San Fernando de Apure (Vénézuéla) a écrit, en août 1910 à M. Grillet. Elle confirme pleinement ce que j'avais dit, etil est intéressant de lui emprunter quelques détails. Non seulement la récolte des plumes se fait dans les Garceros, mais encore dans les Dormitorios, qui sont les lieux de réunion des individus non accouplés. Au moment dela mue, les Aïgrettes, s’aidant de leur bee, parsèment, çà et là leur parure, partout, à terre comme sur les branches des arbres et arbustes, ou broussailles, De septembre à octobre, dans certaines garceros, on peutramasser de 3 à 4kilogs de plumes, M, Grisol a récolté lui-même ces plumes dans le garcero de Cam- tos, situé dans les sayanes de la Candelaria. Travaillant avec six hommes, il assure que pendant 3 mois, chaque homme a pu en récolter ou glaner 450 à 500 grammes par jour. Le nid du Tordito en renferme souvent de 5 à 10 gram- mes, M. Grizol pourrait citer 15 garceros où l’on recueille chaque année un total d'environ 1200 livres de plumes. Les propriétaires de ces garceros gardent jalousement leurs propriétés et sont les premiers intéressés à empêcher que l’on vienne chez eux dé- truire par les armes une des sources principales de leurs revenus. Le Gou- vernement aussi a publié des lois très sévères contre ceux qui voudraient détruire ces magnifiques oiseaux, ear ces récoltes sont une source de revenus pour le trésor national (1). Les Indiens ne tuent les Aïgrettes que rarement et encore est-ce pole manger. L’ennemi de PAïgrelte n’est done pas l’homme, mais plutôt le Tantale (Tantalus loculator L,), appelé Gaban au Vénézuéla, et Cabæza de Cerra en Colombie. Les gardiens des garceros tuent les Gabans. Ceux-ci, par la mue, perdent des plumes qui sont ramassées (150 kilogs) et. vendues sous le nom de Marabout de Cigogne. En somme, les plumes exportées du Vénézuéla sur les marchés d'Europe sont des plumes récoliées après la mue, sauf une très faible part provenant des oiseaux dont la chair a servi à l’alimentation des indigènes. On ne chasse donc pas les oiseaux pour leurs plumes. La récolte qui atteint au moins 1000 kilogs va en augmentant, précisément parce que l’on protége ces oiseaux, Certains propriétaires du Vénézuéla et de Madagascar ont commencé avee succès l'élevage de l’Aigrette et de la Crosse, La domestication serait la vraie solution du problème. Les difficultés ne paraissent pas insurmontables, et seraient proprobablement moins grandes que celles que les colons du Cap ont eu à vaincre pour domestiquer lAutruche de l’Afrique du Sud. Dans la République Argentine, dans divers essais en grand, on utilise pour la nourriture des Aïgrettes les déchets de viande provenant des tueries de bœufs, Il fautsouhaiterqueces essäis soient couronnés de succès. (1) Traduction de l’article 2 de la loi du 21 mars 1910: La chasse des Aigreites est absolument interdite, tant avec les armes que par tout autre moyen qui aurait pour résultat la destruction de ces oiseaux. G. pe Dumas, — Z’Aigle botté en Champagne humide 295 L'AIGLE BOTTÉ EN CHAMPAGNE HUMIDE Par Gabriel DE Dumasr L’Aïgle botté est peu répandu en Françe et l’on en est à compter les récions où cette espèce semble se reproduire régulièrement. À cet égard, il peut être intéressant de signaler que tandis qu’en Lorraine, en Champagne pouilleuse et dans tout l'Est en général, l’espèce est très rare, un certain nombre de couples nichent chaque année dans les forêts de la Champagne humide (pays de hois et d’étangs, très arrosé). Du moins e’est ce qu’on avait conclu des observations d’un certain nombre d’ornithologistes de celte région : de M. Lescuyer, de Saint-Dizier, par exemple, qui avait décou- vert plusieurs fois des aires d’Aqguila pennata en forêt du Der et de Trois- Fontaines, notamment en 1863 et en 1869 et de M. J. Ray qui s'était à plusieurs reprises procuré des œufs dans la forêt du Grand-Orient (Aube) el qui signale une capture à Bar-sur-Seine en 1838. M. Paul Paris, dans le numéro d’août 1910 de la Revue Française d'Ornithologie (1) complète fort heureusement le catalogue de Ray (2), pour un certain nombre d'espèces, notamment pour Aigle botté : « À été capturé plusieurs fois dans le département depuis Ray... Plusieurs couvées ont été trouvées dans la forêt du Grand-Orient, l’une de 1847 est au Musée de Troyes. À niché également à Rumilly (M. Rouget). » De même M. Lomont, le naturaliste bien connu, m'écrivait récemment qu'il avait recu autrefois cette espèce de la Marne. Bref, devant ces faits, les ornithologistes de la région étaient amenés à conclure que l’Aïgle botté habitait régulièrement les grands massifs fores- tiers qui s'étendent au point de jonction des trois départements de la Marne, de la Haute-Marne et de l'Aube. Pourtant, on n'avait plus de nouvelles de l’Aquila pennata depuis quelques années, lorsque trois captures récentes vinrent confirmer les observations précédentes : { lo Le 31 juillet 1906, un garde tuait un Aigle botté sur un étang de la commune de Bussy-aux-Bois (Marne). 20 Le 16 juin 1910, un de mes amis en tuait un exemplaire dans la cour d'une ferme, à Gigny-aux-Bois (Marne), au moment où il se laissait tom- ber sur les volailles. 30 Tout récemment enfin, dans la dernière semaine de juillet 1910, un autre Aigle botté était tué à Vanault-les-Dames (Marne). Il est au moins curieux de constater que pendant ce temps, on ne signale aucune apparition de l’Aguila pennata dans l'Est, pas même dans les grandes forêts de la Woèvre, de l’Ardenne ou de PArgonne où les Rapaces sont pour- tant nombreux. LES RAPACES DIURNES ET NOCTURNES DU DÉPARTEMENT DE L’INDRE par Raymond RoLLINAT Rapaces diurnes (suite) 6. Buse VULGAIRE, Buteo vulgaris Bechstein. La Buse vulgaire, sédentaire dans l’Indre, était, il y a une trentaine d'années, extrêmement commune ; mais depuis la diminution des futaies (4) Notes pour servir à l’Ornithologie du département de | Aube, page 241. (2) J. Ray, Catalogue de la Faune del Aube, Paris, Roret, éd., 1843. 296 R. ROLLINAT. — Les Rapaces du département de l'Indre dans lesquelles elle nichait, diminution qui s’accentue de plus en plus, depuis l’extension considérable des chasses gardées où les Rapaces sont systématiquement détruits, elle est devenue, je ne dirai pas de plus en plus rare, mais de moins en moins nombreuse. Avec mes Chouettes et mes Grands-Dues vivants, javais, jadis, beaucoup plus souvent qu’aujourd’hui, l'occasion de rer cet Oiseau, que je considère comme peu nuisible, puisque presque toujours j’ai retiré de son estomac des Campagnols, des Mulots, des Insectes et leurs larves, parfois des Grenouilles, très rarement des Oiseaux. Elle établit d'ordinaire son nid sur les grands arbres et y pond deux ou trois œufs arrondis, blanchâtres, maculés très légèrement de brun clair et mesurant 54 mm. de long sur 45 mm. de large. Son costume est très variable ; des individus sont de coloration foncée, alors que d’autres sont presque blancs, principalement vers la tête et les parties inférieures. Cette espèce se fait bien à la captivité. J’ai eu un sujet, pris très jeune et que javais élevé en liberté après lavoir éjomté, qui vivait en bonne intel- ligence avec mes Chats et mes Chiens, mais qui était très souvent victime de l'audace de plusieurs Pies — aussi en liberté chez moi, mais non éjointées —; à l'heure de la distribution de la ration de viande, si les Pies n’étaient pas servies les premières, plusieurs d’entre elles prenaient avec leur bee les rectrices de la Buse, la faisaient reculer malgré elle en tirant fortement, alors qu'une autre s’emparait prestement du morceau de viande, dès que le Rapace, entraîné en arrière, levait la patte. Jamais cette Buse ne se jeta sur les Pies, ce qu’elle aurait cependant pu faire facilement. 7. ARCHIBUSE PATTUE, Archibuteo lagopus Brehm. Très rare dans le département, où on ne la rencontre qu’accidentellement. Le seul sujet qui existe dans la collection de M. Mercier-Génétoux, mon parent, a été monté par moi vers la fin de l’année 1889 ; il avait été tué dans la forêt de Châteauroux. Dans l’estomac de ce Rapace, j’aitrouvé des débris d’Oiseaux. M. Martin a vu un sujet tué près du Blanc. En décembre 1879, pendant les grands froids, deux Archibuses pattues s'étaient cantonnées sur les bords de la Creuse, près d’Anvault, et mon collègue tua un des deux indi- vidus perchés au sommet d’un grand chêne ; ces Rapaces se nourrissaient des canards blessés par les chasseurs ou demeurés perdus sur la glace. 8. BONDRÉE APIVORE, Pernis apivorus Cuvier. Espèce commune maintenant et qui devait être rare autrefois, puisque, dans l’intéressant manuscrit qu’il a laissé, M. Mercier-Génétoux disait: « Ge Rapace, que je suis resté longtemps à obtenir, au point quejele consi- dérais comme étranger à notre localité, s’est montré depuis en certain nombre. Il niche ici sur les grands chênes des bois, car on m’a apporté, de la commune de Vigoux, à plusieurs reprises, des œufs et des petits. » Six exemplaires, de costume différent, figurent dans sa collection. Aux environs d'Argenton, la Bondrée est commune ; mais on yrencontre maintenant un peu moins de sujets qu’il y a vingt ans, à cause de la dimi- nution progressive du nombre des grands arbres où elle bâtit son nid, et surtout de la guerre que lui font les gardes particuliers, qui la tuent ou détruisent sa nichée sur les domaines confiés à leur surveillance. Je le répète, les Rapaces diurnes, en général — sauf le Faucon cresserelle qui niche le plus souvent dans les trous des ruines, les tours des châteaux, les vieux nids de Pies ou de Gorbeaux situés au sommet de hauts peupliers —, sont de moins en moins abondants depuis que s'étendent les chasses gardées. R: ROLLINAT. — Les Rapaces du département de l'Indre 297 Le cri de cette espèce n’est pas le même que celui de la Buse vulgaire ; il est plus flûté et ressemble presque à un coup de sifflet prolongé. Je l’ai en- tendu bien souvent au-dessus de mes Grands-Dues, car la Bondrée vient presque aussi bien que la Buse vulgaire vers ces grands Rapaces nocturnes. Bien des fois on m'a apporté ses œufs, presque entièrement maculés de grandes taches rousses et brunes, et qui sont un peu moins gros que ceux de la Buse vulgaire. Le 11 août 1900, on m'avait vendu une jeune Bondrée nouvellement dé- nichée aux environs du village du Pin. Bien soignée, ellese développa rapi- dement. Je l’éjointai et la laissai en liberté avec des Chats et des Chiens. Elle se nourrissait un peu de tout : Insectes, débris de Poissons et de Reptiles provenant de mon laboratoire, Oiseaux, petits Mammifères, viande de bou- cherie. Plus tard, elle mangea de la viande cuite, du pâté, des œufs durs. Ayant remarqué que ma Bondrée ne dévorait plus la viande qu’on lui offrait, et ayant souvent constaté qu’elle avait quand même l’œsophage gonflé de nourriture, je finis par découvrir qu’elle se nourrissait de la soupe des chiens et des chats, c’est-à-dire de pain bouilli dans de l’eau grasse ; à ce régime, elle engraissa rapidement. En mangeant, elle poussait presque continuellement des petits cris de satisfaction ; lorsqu'elle. m’apercevait, elle avait toujours un autre cri, plus doux, plus flûté, puis, pour témoigner sa joie, elle tournait lentement sur elle-même, abaissait la partie antérieure de son corps, écartait un peu les ailes ct frappait légèrement la pointe de son bec sur le sol ou l’objet sur lequel elle se tenait ; elle avait aussi un eri spécial pour marquer l’mquiétude ou l’effroi. Pas du tout méchante ni sauvage, ells n’aimait cependant pas être touchée, hérissait son plumage, faisait le gros dos et semblait prête à se défendre ; mais maleré cette appa- rence de défense, cle se laissait toujours prendre sans agir du bec ou des ongles. Intelligente, très familière, elle venait près de moi lorsque, le matin, je nettoyais les cages de mes Repiiles et de mes Batraciens, fouillant dans tous les débris. À mon appel, elle venait prendre dans ma main ce que je lui présentais. Elle jouait aves des petits morceaux de bois ou des pierres, qu'elle lançait devant elle avec son bec et qu’elle reprenaït ensuite des serres ou du bec, pour recommencer ; je n’ai vu faire ce manège à aucun autre Oiseau. Lhiver, elle était très frileuse et semblait vraiment souffrir du froid : j'ai du reste remarqué qu’en cette saison l'espèce est beaucoup moins com- mune dans les environs d'Argenton qu'aux autres époques de l’année ; je ne suis pas loin de croire que beaucoup de sujets doivent émigrer vers le Sud. Très propre, ma Buse aimait à se laver souvent ; un jour d'hiver que le soleil brillait, elle alla prendre un bain, mais ne tarda pas à grelotter si fort que je dus la rentrer dans la cuisine ; c’est du reste là qu’elle passait la plupart de ses Journées d'hiver, allant et venant, mais jamais désagréable. Dans la salle à manger, je lui avais aménagé une sorte de niche, et chaque soir, à la nuit tombante, elle venait elle-même s’y réfugier. Au printemps de 1903, elle fut tuée par une Biche dans l'écurie de laquelle elle était entrée. Lors de sa dernière mue, elle avait les plumes de la tête et du cou d’un cendré bleuâtre, et les plumes brunes des parties supérieures du corps semblaient saupoudrées de cendré clair. Le costume de cette espèce est du reste fort variable. J'ai vu des sujets entièrement roux, d’autres bruns, d’autres avec les parties inférieures blanchâtres tachetées de brun, ete. L'iris des adultes est ordinairement jaune ; mais il peut aussi être brun foncé. Lorsqu'on m'apporta ma jeune Bondrée, elle avait l'iris brun clair, mais quelques mois plus tard il devint blanchâtre, puis blanc pur ; puis, après quelques mois encore, il passa au jaune clair, et, à un an à peu près, ma 298 R. RoLLINAT. — Les Rapaces du département de l'Indre bête avait de beaux yeux jaunes, qui conservèrent cette teinte. Le change- ment de coloration de l'iris est d’ailleurs de règle chez les jeunes de beaucoup de Mammifères et d’Oiseaux. Les Bondrées adultes qui ont les yeux bruns, sont celles chez lesquelles la coloration de l'iris n’a pas continué son évo- lution et dont, au contraire, la teinte brune s’est accentuée, La Bondrée apivore est une espèce plutôt inoffensive, qui se nourrit de Chenilles et de Larves, de Goléoptères, d’Orthoptères, de Guêpes, de Reptiles, de petits Mammifères ; elle fait très peu la guerre aux Oiseaux. . 9, Mrcan RoyaAL, Milous regalis Brisson. Cet Oiseau passe dans l'Indre en octobre et en mars, par petites troupes qu’on voit planer à une grande hauteur. Une fois, M. de Lesparda a compté jusqu’à vingt-sept individus. Autrefois, j'ai vu de ces troupes de dix à vingt sujets se balançant dans Pair et très reconnaissables à leur queue fourchue ; maïs depuis dix ans et même plus, j'ai constaté que ces troupes se faisaient de plus en plus rares au passage d'automne et à celui du printemps. Si l’on voit ce Rapaëge, on a fort peu Poceasion de le rer avec succès. Cependant, M. Mercier-Génétoux en possédait plusieurs exemplaires, lués aux environs de Saint-Benoît et d’Argenton. En 1883, on a offert de me vendre un Milan pris au piège à Verneuil, près Argentôn, et un autre tué aux environs de Saint-Gaultier. Il est assez rare qu'il niche dans la contrée ; cela arrive cependant parfois, car on m'a donné un œuf sur trois qui avaient été pris dans un nid décou- vert aux environs de cette dernière localité. Cet œuf, d’un blanc sale maculé de quelques taches d’un brun très clair, est plus allongé que celui de la Buse vulgaire et mesure 58 mm. de longueur et 44 mm. de largeur, Le Milan royal dévore les petits Mammifères, les Reptiles, parfois les Grenouilles, les Poissons et les jeunes volailles ; il se pose sur les tas de fumier, dans les champs, et ramasse ce qu’il y trouve. 10. Mrran noïr, Milous niger Brisson. Plus rare que l’espèce précédente, ce Milan niche parfois sur les arbres de nos grands bois, car M. de Lesparda a tiré une femelle sortant de son nid, dans le bois de Laleuf ; le même jour, le chasseur revint trois fois près du chêne portant le nid, mais toujours la femelle en partait avant qu'il soit assez près pour la tirer à nouveau. L’œuf du Milan noir est plus maculé de brun que celui du Milan royal ; il est d’un blane sale et couvert d’un grand nombre de gros points d’un roux foncé. Dans la collection Mercier-Génétoux, il y a un mâle tué à Diors, près Châteauroux, en mars 4857, pendant qu'il récoltait sur un fumier les Vers dont son œsophage était rempli. Le 8 septemble 1905, à Marcé, près Argenton, j'ai vu passer à 25 mètres de hauteur et à 50 mètres à peine devant moi, un Milan noir, très reconnais sable à sa queue fourchue — moins fourchue cependant que chez l’éspèce précédente. Le 15 du même mois, alors que je me rendais à une hutte que j'avais à Marcé, un Milan noir, le même peut-être, passa à moins de 50 mé- tres au-dessus de moi. J'avais bien, ce jour-là, un demes Grands-Ducs, mais il m'était pas en place. Ce Milan qui, le 8 septembre, volait dans la direction du Sud, se dirigeait, le 45, vers le Nord ; il faisait sans doute un assez long séjour dans la contrée, mais je n’eus plus l’occasion de le revoir. (A suivre.) mène “ F. Masse. — Z'Immobilité dans le mimétisme ehez l'oiseau 299 L’IMMOBILITÉ DANS LE MIMÉTISME OFFENSIF ET DÉFENSIF CHEZ L'OISEAU par Fernand Masse (suit e) L'ordre défensif donne lieu à des observations beaucoup plus fréquentes, encore que le plus grand nombre nous échappe sans doute, grâce à l’écran de la végétation. Il faut nous en réjouir. Que deviendraient les couvées sous l'œil quasi-infaillible des rapaces de toute envergure si notre vision phone pouvait les découvrir aussi facilement ? ans bien des cas, le nid lui-même participe au mimétisme défensif grâce à l’industrie de l’oiseau. Presque tous les passereaux de buissons, beaucoup d'espèces qui nichent à terre et de faible défense, comme la per- drix, la caille, lalouette et tant d’autres, possèdent un art merveilleux pour dissimuler leurs nichées. e L’an passé, je faisais défricher un petit coin de bois. Les travaux consé- cutifs exigeaient le forage d’un puits, ce qui fut fait tout à côté de la partie défrichée mais dans le taillis dont le sol était complètement tapissé de lierre. Le puits, de { m. 30 de diamètre sur 8 mêtres de profondeur, exigea une huitaine de jours pour être creusé à fond. Un treuil était installé au- dessus pour les déblais et trois hommes y travaillaient tout le jour, sans compter l’équipe de défricheurs et de terrassiers qui, de temps en temps, venait par curiosité voir à quoi en était le puits et faire un brin de causette. Le forage terminé, on maçonna l’orifice et on installa une pompe. En ma- nœuvrant eelle-ei pour vérifier le fonctionnement, le jet d’eau s’échappa et fit lever une femelle de rossignol littéralement entre les pieds des ouvriers. On chercha et on trouva alors seulement son nid parfaitement dissimulé sous le lierre, à même le sol. Il contenait cinq œufs qui furent respectés et qui produisirent quatre jeunes quelques jours plus tard. Car le rossignol, remis de sa douche, ne tarda pas à reprendre son poste dès qu’on se fut écarté à son intention. J’ai mesuré la distance : le nid se trouvait exac- tement à { m. 50 de l’orifice du puits. C’est un miracle qu’il n’ait pas été écrasé cent fois soit par les matériaux, soit par nous-mêmes, L'oiseau de- vait s’y tenir toute la journée dans une immobilité absolue, et mettre à profit les heures de repas pour pourvoir à sa propre subsistance. Tous les chasseurs connaissent la difficulté qu’on éprouve parfois à re- trouver une perdrix ou une caille qui, au coup de fusil, tombe morte sur un terrain même absolument nu comme le sont les labours. Immobilité et mimétisme. Sans le secours du chien, beaucoup de pièces seraient perdues dans ces conditions. De même pour la bécassine dont le dessin varié longitudinalement de roux elair et de brun se confond avec les herbes flétries du marais. La bécassine sourde présente à peu près le même aspect malgré une disposition différente des bandes du manteau et demeure invisible sous les yeux du chasseur et sous le nez du chien. Bien qu’elle tienne parfaite- ment l’arrêt et parte de fort près, même en terrain fauché — done décou- vert —il est très rare de l’apercevoir avant son essor. De même encore pour la cane sauvage et de nombreuses espèces voisines dont le plumage grivelé, surtout chez les femelles, se distingue peu ou pas 200 OF. Masse. — ZL'Immobilité dans le maimétisme chez l'oiseau de l’ambiance lorsque l’oiseau tombe blessé ou mort dans la végétation des étangs. L'hiver dernier, en Camargue, javais abattu deux souchets dans un vol qui m'était passé au-dessus de la tête. Le mâle tombé assez loin sur un, étang, se débattait. J’allai d’abord l’achever, craignant de le perdre. Je revins alors à la femelle que j'avais vu s’abattre sur un banc de vase à proximité. De nombreuses touffes d’enganes (salicorne ligneuse) crois- saient en cet endroit, et comme je n’avais pas de chien, la besogne n’était pas commode. L'oiseau ne se trouvait plus à son point de chute, mais ses palmures imprimées sur la vase me conduisirent à une touffe d’engane d’en- viron 60 centimètres de diamètre. Je frappai quelques coups de botte dans la touffe : rien ne bougea. D’autres touftes se succédaient, très rapprochées, et pensant que l'oiseau avait pu se sauver dans cette direction en marchant sur les brindilles, c’est-à-dire sans laisser de voie, je cherchai par là. Ne trouvant rien, je revins à la première touffe et me mettant à genoux pour voir au travers (cette végétation est très dure et très serrée), il me sembla apercevoir à l’intérieur une masse plus sombre. J’essayai inutilement d'y porter la main. Je secouai la touffe de nouveau sans résultat. Je me décidai alors à couper toutes les têtes de la plante au-dessus du point suspect et j’aperçus enfin le bec de l'oiseau. Celui-ci, bien vivant, (il n’avait que l’aile brisée) se tenait dressé verticalement, le bec dirigé vers le ciel, tout son corps allongé et rendu aussi mince que possible, dans une immobilité absolue. Il ne commença à s’agiter que lorsque je le retirai de là où je me demande comment, surtout avec une aile brisée, il avait réussi à s’intro- duire. En Picardie, par temps de neige sur glace, au crépuscule, il m'est arrivé de tirer un canard bariolé que je distinguais grâce aux taches sombres de son plumage. Mais à mon coup de feu, quatre canards entièrement blancs se levèrent que je n’avais pas aperçus grâce à leur immobilité sur la neige. Les chasseurs de lagopèdes ont certainement dû faire des remarques ana- logues. Il y a une vingtaine d’années je me trouvais dans une sorte de marécage saumâtre, aux confins du Sahara. Le terrain était constitué par du sable jaune maculé de nombreuses taches de vase brune qu’avaient créées le passage des animaux venant boire. N’apercevant pas autre chose, je m'oc- cupais surtout des bécassines et des pluviers, lorsque s’envola brusque- ment — trop loin malheureusement pour mon petit plomb — toute une bande de tadornes cazarkas .Il y en avait une quarantaine et j’aurais pu me servir de la végétation pour les approcher ; mais, couchés sur un sol de même nuance, Je ne m'était pas rendu compte de leur présence. Il en est souvent ainsi pour les échassiers minuscules le long des grèves de sable uni. Alors qu’on croyait n’y apercevoir que quelques galets ou quelques coquillages, on est tout surpris de voir une bande d’alouettes de mer se mettre à l'essor. Lorsque nous regardons évoluer un vol de vanneaux, il semble qu’avec leurs belles couleurs — blanche et noire — bien tranchées, ces oiseaux ne puissent guère se dissimuler. Et pourtant, dès qu’ils se posent, même en terrain découvert, ils semblent escamotés. C’est que le plumage du man- teau, malgré ses riches reflets, s’harmonise admirablement avec le ton varié de teintes neutres, de brun et de verdâtre de l’ambiance. S’amuse-t-on à chercher les pies au nid pour les détruire ? Il faut d’excel- lents yeux... ou une lorgnette pour préciser si cette petite tige noire qui excède le nid est la queue de l’oiseau ou une büûchette de la construction. Vue à une certaine distance, au crépuscule ou par une journée sans soleil, F. Masse. — L'Immobilté dans le mimétisme chez l'oiseau 301 une bande de flamants immobile au milieu d’un étang offre au regard l’aspect d’une simple touffe de jones. C’est à peine croyable lorsqu'on songe aux couleurs éclatantes de leur plumage. A l’aspect d’un oiseau de proie, presque tous les oiseaux faibles s’immo- bilisent. La Perdrix pousse un gloussement, s’aplatit sur le sol si elle est surprise en terrain découvert, et toute sa nichée en fait autant. C’est leur meilleure défense ; c’est même leur unique moyen de salut. La Perdrix blessée ou non qui tient à l’arrêt du chien n’agit pas autre- ment. Nous avons vu que la bécassine sourde adopte la même tactique. La caille également, à moins qu’un couvert ne lui permette de piéter. Aux battues de Perdreaux, en arrière-saison, alors que la plaine est com- plètement nue, le chasseur, bien caché derrière son abri, voit souvent des compagnies se poser devant lui. Si elles ne continuent pas leur route à pattes, elles disparaissent instantanément, s’aplatissent, s’écrasent, s’in- crustent dans le sol, et l’observateur parfois très rapproché qui a vu leur manœuvre et qui examine l’endroit, ne distingue plus que le sol nu. Les oiseaux, pourtant, n’ont pas quitté la place et ils s’enlèvent à l’arrivée des traqueurs ou lorsqu’éclate un coup de feu dans la ligne. Au sujet de tout jeunes canetons, M. Ternier a décrit la scène suivante : «.…Plus loin, en arrivant dans une clairière en pleine eau, dans la bordure de roseaux immergés de l'étang, j’entendis encore les petits sifflements d’une autre bande de canetons. Mais quand nous pénétrâmes dans la Clairière, plus rien... Tout d’un coup, regardant autour du bateau, j’aperçus à la sur- face de l’eau, un peu trouble, de petits objets qui me parurent être des gre- nouilles, les pattes pendantes, comme mortes. Je me penchai et constatai immédiatement que c’étaient des canetons gros comme des grenouilles en effet, et qui paraissaient flotter sans vie sur l’eau. J’avançai la main pour en saisir un, mais crac ! un léger bouillonnement : le petit corps que je croyais saisir avait plongé et était disparu. Deux autres firent de même. Ces petits canetons, surpris par l’arrivée du bateau, avaient tout bonnement, n'ayant pas eu le temps de gagner les roseaux, rusé et contrefait les morts, la tête à fleur d’eau, le corps immergé et les pattes pendantes, de tout leur long (1). » Cette tactique, cetteimmobilité emimétique » est-elle toujours opportune, est-elleinfailhible ?Non certes. Pours’en convaincre, ilsuffit de relire l’histoire du Sirli contée dans le n° 11 de cette Revue. La tactique est excellente quand l’oiseau n’a pas encore été aperçu par son ennemi. Elle devient déplorable dans le cas contraire. Mais, chez les oiseaux chassés à l’aide de chiens ou par des animaux de rapine, utilisant à cet effet leur puissance olfactive, l’im- mobilité et le mimétisme semblent se compliquer parfois d’un phénomène assez bizarre et qui n’a encore donné lieu qu’à des explications peu concor- dantes-: je veux parler de la perte ou de la modification apparente et provi- soire du fumet, lors de certaines phases critiques de la surprise ou de la pour- suite. C’est là un chapitre de la vie de l’oiseau qu'il serait intéressant d'ouvrir ici un jour ou l’autre. (4) Les canards sauvages et leurs congénères. L. Ternier et F. Masse, Paris, Didot, 1907. 302 Notes et Faits divers NOTES ET FAITS DIVERS Nidification de l’Echasse à manteau noir et du Héron pourpré dans la Loire, — Dansle département dela Loire, sur un groupe d’étangs où je chasse, ilya eu, ces dernières années, deux cas de nidification intéressants : un couple d’Echasses à manteau notr, un Couple de Æérons pourprés. Ges espèces ne sont ici que de passage accidentel. ; Nichent régulièrement : les Crèbes huppés, Brañtes roussâtres, Cols-verts, Sar- celles d'hiver, Foulques, Mouettes rieuses. Vicomte B. PAzLuAT 5e Besser. La Gorge-bleue dans l’est de la France. — La Gorge-bleue passe généralement pour être en France un oiseau assez rare. Je crois que cette réputation tient beau- coup à son genre de vie ef à sa manière d’être si différente à ses deux passages. Tandis qu'au printemps on la rencontre dans les buissons et massifs de roseaux, aux bords des ruisseaux et des cours d’eau, en automne elle fréquente principale- ment les champs de maïs et de pommes de terre où le chasseur en plaine la fait souvent lever. Sa queue bicolore la rend alors immédiatement reconnaissable. Dans nos départements de l'Est, elle passe fin mars, commencement d’avril et en août et septembre. Alors que la sous-espèce à miroir roux (Cyanecula suecica suecica (L.) est de passage accidentel, elle a été tuée dans la Marne (Musée de Châlons-sur-Marne), dans la Côte-d'Or (Musée de Dijon), la sous-espèce à miroir blanc (Cyanecula suecica cyanécula Brehm) est bien plus fréquente et a été signalée comme nichant, par plusieurs auteurs (Ogérien, Marchant, de Montessus). Elle présente plusieurs varia- tions dans la coloration de son plastron. Tache rousse au milieu du miroir blanc, miroir blanc très réduit ou nul (Cyanecula Wolfi Brehm), on trouve d’ailleurs tous les intermédiaires à ces formes . Paul PARIS. Quelques dates d'arrivée ou de passage. — Les premiers Traquets tariers (Saxicola rubetra Bechstein) se sont montrés en Sologne vers le 18r mars. Les Bergeronnettes grises (Motacilla alba Linné) ont été vues à la même époque: Les Pouillots véloces (Phyllopneuste rufa Degl. ét G.), le 15 mars. Le 10 mars un vol considérable de grues cendrées (Grus grus Sharpe), passait au- dessus d’une propriété voisine de la mienne suivant la direction du nord. Apparition du premier Martinet (Cypselus apus Degl. et Gerbe) à Paris, le 22 avril ; le 40 mai une trentaine d'individus évoluaient au-dessus de la Seine. Entre ces deux dates je n'avais pu apercevoir un seul oiseau de cette espèce. Le 5 août, j’ai vu à Arlay (Jura) une dizaine de Martinets cisalpins (Cypselus melba Degl. et G.) s’ébattre au coucher du soleil à très faiblé hauteur. Le len- demain tous avaient disparu pour ne plus revenir. Les gens de l’endroit m'ont affirmé n'avoir jamais vu ces oiseaux auparavant: : Le 30 août, j'ai tué dans le Jura, près de la frontière suisse, une cigogne adulte faisant partie d’un vol d’une centaine d'individus qui suivaient la direction Sud-Sud-Nord. Un garde habitant non loin de là m’a dit en avoir vu la veille une trentaine progressant dans la même direction. Le 5 septemblre en Sologne, j'ai vu filant N.-N.-E. trois gros oiseaux, cigognes ou grues. c Le 8 octobre, les premières grues ont passé allant S:-S.-O.-N.-N.-E. Printe Ernest d'ARENBERG. Quelques mots sur la nidification des Hirondelles, — Comme suite à l’intéres- sante note que M. Reboussin a publiée dans le huitième numéro de la Revue, sut le retour de l’Hirondelle à sa nidification primitive, je signalerai les observations suivantes. Dans les abrupts de la Châtelaine qui dominent les Planches; près Arboïs (Jura), habitent avec une forte colonie de Martinets aïpins (Apus melba, L.) un assez grand nombre de Chelidons de fenêtres (Chelidon urbica, L.) qui trouvent dans les Egiraits et Analyses 303 encorbellements de ces rochers des endroits spacieux et inviolables pour ÿ placer leurs nids à l’abri de toutes les intempéries. Sur les bords de la Saône où l’Hirondelle de rivages (Cloicola riparia, Li.) est assez commune, les falaises de sable sont peu nombreuses, ces oiseaux ont donc été obligés de faire comme le fait normalement maintenant le Chelidon des fené- tres, c’est-à-dire de s’adresser aux constructions humaines pour trouver un abri à leurs couvées. À Aüxonne, ils se sont logés en nombre asséz considérable dans les interstices des pierres des ponts et des fortifications. Je n’ai pu malheureuse- ment voir si c'étaient ces hirondélles qui avaient elles-mêmes creusés ces trous. Paul Paris. Capture d’un Héron crabier dans la Côte-d'Or. — Un couple de Hérons crabiers (Buphus comatus, Degland et Gerbe) a été vu, le 21 juin 1910, sur les bords de la Seine, à Sainte-Colombe, près Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or). Un chasseur de la localité à abattu le mâle. | Le Crabier ne se montre que très accidentellement dans la Côte-d'Or. En dehors des deux individus observés à Sainte-Colombe, on n’en cite que deux captures faites, l’une en 1857, sur l’étang de Billy-Source-Seine (l'oiseau fait partie de la collection de feu M. Philippe Cousturier), l’autre; le 25 mai 1862, près du moulin de Rougemont, entre Marcilly et Thil-Châtel (V. L. Marchant, Catalogue des oiséaux observés dans le département de la Côte-d'Or, p. 68). F. DaGuin. Capture d’un Pic noir dans la Haute-Saône. — Le 8 avril 1906, M. Vital-Char- belet a tué un Pic noir (P. martius) à Villers-Sexel (Haute-Saône). F. RÉGNIER. Question. — Un lecteur a-t-il fait des observations lui permettant de préciser à partir de quel âge un mâle d'oiseau est capable de reproduire et non pas de cocher. 19 Un jeune mâle n’ayant pas encore son plumage d’adulte peut-il féconder uñe femelle ? Je ne dis pas cocher, je dis féconder. 20 Chez les espèces qui n’acquièrent leur plumage qu'au bout de trois ans, le mâle est-il déjà capable de féconder la femelle à un an ou à deux ans ? Ilest certain que le fait peut se produire avant que le plumage soit complet, mais à partir de quel moment ? Les observations sur les oiseaux domestiques doivent être plus nom- bréuses que celles sur les oiseaux sauvages ; elles pourraient doc servir à résoudre la question. Je serais heureux d’avoir là-dessus des rénseisnements précis. À. MENEGAUX. EXTRAITS ET ANALYSES LA Casse ILLUSTRÉE (43e année, 1910) a publié dans sés derniers numéros une très intéressante discussion, ouverte entre M. G. Aubert et le DT Quinet, sur le rôle du vent dans la migration des oiseaux. Les oiseaux n’exécutent-ils leurs grands déplacements annuels que par vent debout, bec au vent, comme le soutient l’auteur des « Oiseaux du Bas-Escaut »? Cetteloisouffre-t-elle de si nombreuses exceptions qu’elle n’en est pas une, ainsi que des observateurs très qualifiés l’affirment ? M. Aubert appuie sur des observations multipliées cette dernière opinion. . SELECT AND MODERN AVICULTUR, revue d’aviculture pratique, fondée et publiée parle baron Du Theil, château de Lalande, par Razac-sur-Isle (Dordogne). Sous ce titre un peu trop anglais, M. le baron Du Theil, que ses succès aux expo- sitions avicoles de Cristal-Palace et ses études sur l’élevage des différentes races de Hollandais mettent au premier rang des amateurs serinophiles, se propose de donner chaque mois les résultats de son expérience et les observations faites par Ses correspondants dans le domaine de l’aviculture. Les cinq premiers numéros (avril-août 1910) comportent d’intéressantes études sur le Canari hollandais, les Canaris chanteurs allemands, la Linotte, la coloration artificielle des oiseaux et des « Conseils du mois » dont l'utilité pratique sera fort appréciée des aviculteurs. 304 Extras et Analyses ORNITHOLOGISCHE MONATSBERICHTE. 1909, n° 9. Hammunwe, Nachtigall and Sprosser. Ces observations sur le Rossignol ordinaire et le Rossignol progné ont été faites dans la région de Posen. Elles concernent surtout le chant. JoHANsEeN, Vollständiger albino von Scolopax gallinago L. — Ein albinotische Krickente. — Partieller albinismus bei Pyrrhula. Reicaenow, Neue Azten von Kamerun. Spreo torquatus, Salpornis riggenbacht N°10. Grore. Ornith. Skizzen vom unteren Rovuma Neumann, Neue Formen von. Pterocles. L'auteur décrit P4. lichtensteini arabicus, du sud de l'Arabie, et P4 licht. sukensis des environs du lac Baringo. Pr. exustus erlangeri, du sud de l'Arabie. Noa: HaAGenpereLzpr, Zum Vogelzug auf der Insel Sylt. Renseignements et dates intéressantes. SarupNy. Kann man den turkestanischen Myiophoneus temmancli (Nig.) als typische forme auschen. L'auteur propose de séparer la forme du Turkestan sous le nom de 4f: r. turces- tanicus Susbp. nov. LorENz. Phasianus shaw: (EIl.). Subsp. nova chrysomeloides. Les types proviennent des environs de la ville de Maral-Bœsch, sur le Kaschgar- Darja, janvier et février 1909. INauGuraTIoN pu Museum HEINEAN UM. MM. F.et E. Heineont fait don à la ville d'Halberstadt des belles et importantes collections ornithologiques réunies parleur père et dans lesquelles se trouvent de nombreux types. Ils ont payé la moïtié des frais d'installation et ont en outre assuré une rente de 6.250 francs pour l'entretien: Ces collections deviennent ainsi publiques et pourront être visitées plus facilement par les ornithologistes que dans le château où elles étaient conservées. Bel exemple de générosité et d’intérêt général bien compris. No 12. SNOUKAERT VON SCHAUBURG (Baron v.), Onith. Notizen ans Holland für den Zeïitraum, 14% mai 1908-30 avril 1909. SARUDNY, Cunclus leucogaster triznæ Subsp. nov. Les types proviennent des montagnes qui sont au Sud de l’Alau-Tau (vallées de l’Arys, Keles, Tschirts- chik, Angren). Vogelwarte Rossitten Une cigogne baguée à Rossitten à la fin d'août a été tuée le 31 août à Nazareth. Harrert. Uber eine neue Form von Pteroclurus exustus. L’auteur propose le nom de P4. ex. olivesens. Les types proviennent du Massaï-land. RoGEroN, G. Les Canards siffleurs de l’Inde. Bull. Soc. nat. d’Acclimatation de France. Déc. 1909, p. 443. M. Rogeron rappelle les succès obtenus par M. Roffay et par lui-même dans l'élevage en captivité de ces beaux Canards dont le vicomte de Poncins a raconté dans les derniers numéros de notre Revue l’établissement spontané sur ses étangs du Forez. Ternier, L. Note sur les Cygnes. Bull. Soc. nat. d’Accl. de France, Déc. 1909; pp. 444-445. Capture de trois Cygnes tuberculés en juin 1909, à Honfleur. Un autre aurait été tué à Saint-Valéry. Comme le Cygne domestique ne se rencontre guère à l’état sauvage dans les contrées occidentales, et que le Cygne sauvage ne s’y montre.lui- même que pendant les hivers très rigoureux, il est probable que les jeunes individus capturés étaient des oiseaux élevés en domesticité. ORLÉANS, IMP. H. TESSIER LE GÉRANT : L. DENISE, BULLETIN D’ÉCHANGES, OFFRES ET DEMANDES Obiets de collections OFFRES A vendre:: bibliothèques vitrées pour collections provenant de la galerie orni- thologique d’Ernest Bonsour, à Nantes : 10 Vitrine centrale, verticale, formée de deux corps adossés et reliés l’un à l’autre, comprenant chacun 4 compartiments, à deux portes, longs de 1 m. 98. Longueur totale, 7 m. 92, hauteur, 3 m. 05, pro- fondeur de chaque corps, 0 m. 70 (les deux réunis, 1 m. 40) ; tasseaux et tablettes. Ebénisterie très soignée, chêne mouluré, teinté et ciré ; serrurerie d’une exécution parfaite. Les deux corps adossés l’un à l’autre pourraïent être séparés. 2° Une autrevitrine semblable. 3° Vitrines verticales, en bois peint, formant le pourtour de la galerie, adossées aux murs, qui en forment le fond. 18 compartiments, dont 4% à deux portes, longs de 1 m. 70 et & à une porte, longs de 0 m. 98, donnant une longueur totale de 28 m. 64. — Pour tous renseignements, s’adresser à M. le doc- teur Lenoir, chirurgien en chef du chemin de fer d'Orléans, 67, boulevard Saint- Germain, Paris. M' Hugues-Atger offre des peaux fraîches d'oiseaux de sa région ; lui écrire en donnant laliste des espèces qu’on désire. Il fera son possible pour les procurer aux amateurs. -— Hugues-Atger, à Saint-Géniès-de-Malgoires, Gard (France) #5. Possédant une collection d'œufs d’oiseaux d'Europe assez considérable, l’abbé G: Etoc se préterait volontiers à faire l’échange de ses doubles. Il recevrait avec plaisir tous les échantillons d'œufs qu’on voudra bien lui adresser, et se tient à la disposition de quiconque aurait besoin de faire vérifier des déterminations. — Abbé G. Etoc, Hcole Gerson, 31, rue de la Pompe, Paris. be Grande collection d'œufs du globe, doubles provenant d’une ancienne et grande collection française. Ces œufs sont percés à l’ancienne mode, de deux trous, et quoique quelques-uns soient entachés de petits défauts, l’ensemble forme une collection remarquable. Occasion unique pour musée. Ce lot est cédé au quart de sa valeur. 2530 pièces et 650 espèces environ. Catalogue sur demande. A. Vau- cher, Rieu, 4, Genève. Hrès bel exemplaire de Naumann, Vaturgeschichte der Vôgel Deutschlands, éd. originale (1822-1844, 1860), 13 vol. in-80, pl. gravées et coloriées à la main. — “Librairie A. Hermann et fils, 6 rue de la Sorbonne, Paris. 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Er pra mn ts nee de Re ‘Seleot. 0! vicultur est appelée ei D onenies RE théor Er pour tous les Amis ss Oiseaux Château de Lalande, dè De NT et 3 kil, RAZAC-SUR-IS E. Pr France ” 29 Année. — N° 20. 7 Décembre 1910. Revue Française d'Ornithologie Scientifique et Pratique PUBLIÉE PAR MM. Louis DENISE, A. MENEGAUX, ‘Bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale Assistant d’Ornithologie au Muséum 14, Rue Antoine-Roucher, 14 95, rue de Buffon, 55. Paris (xvIe). Paris (ve) Prix de l'abonnement : 10 fr. par an Le numéro : 85 centimes IMPRIMERIE HENRI TESSIER, A ORLÉANS 56, Rue des Carmes, 56 1910 Les Abonnements partent de janvier ou de mai, COMITÉ DE RÉDACTION DE LA REVUE POUR 1910 Prince Ernest d’Arenberg, Aimé Bouvier, Fernand Daguin, Louis Denise, Gabriel Etoc, Albert Maës, Auguste Menegaux, Paul Paris, Xavier. Raspail” Eugène Simon, Louis Ternier. SOMMAIRE DU N° 20. Em. Anîrie, — Serix lapponica, Retzius, et Swix cinerea, Gmelin. G. Efoc. — Les Œufs anomaux. P. Hippolyte Boussac.— Oiseaux de l’Afrique tropicale représentés sur les monu- ments égyptiens : le Balenicepsroi. J.-H. Rouget. — Notes sur la persistance de certains Passereaux à pondre dans leurs nids après l'enlèvement des premiers œufs. R. Rollinat. — Les Rapaces diurnes et nocturnes du département de l'Indre: = I. Rapaces diurnes (surte). À. Menegaux. — Etude d’une collection d'oiseaux du Pérou. Jean Lasnier. — Fait curieux d’instinct maternel observé chez une Poule d’eau. Lucien Horst. — Note sur plusieurs cas d'amitié réciproque entre des oiseaux de genres difrérents. Notes et Faits divers. Note complémentair e à la description du jeune mâle de Cinnyris Hawent parue. dans le numéro de février 1910 (R. Babin). 2 Les Becs-croisés en Charente en 1909 (J. Delamain). Seconde nichée d’un couple d’Hirondelles de fenêtre (F. Daguin). Limite de la répartition de la Gélinotte dans la Haute-Marne et la Côte-d'Or (P. Paris). ï Un cas de mélanisme du Gros-bec (P. Paris). Influence de la multiplicité des Rongeurs sur la ponte des Rapaces (P. Poty): Pourquoi la Perdrix rouge perche-t-elle ? (Prince E. d’Arenbere:) Extraits et Analyses. Les numéros 21 et 22 contiendront : de M. René Mertin, Sur les oiseaux qui se nôurrissent de libellules (22 note); de M. Brasil, Les types du Musée de Caen ; de M. Raymond Rollinat, "Les Rapaces diurnes et nocturnes du département de l'Indre (suite) j de M. C.-E. Hellmayr, Description d'une nouvelle espèce du genre Siptorniss de M, l’abbé Charruaud, Le Chanteur de Cuba (Euetheïa canora) ; de M. Paul Paris, Notes sur quelques oiseaux observés en France ; de M. R. Germain, Notes sur les Plocéidés de la Cochinchine Française ; de M. Alb. Chappellier, Un nid'de Merlew: ponte, incubatton et” éclosion, croissance et départ des jeunes ; R. Babin, Un nid de Mésanges dans une boîte aux lettres ; de M. l’abbé Daviaud, le Marin ; de M. A. Menegaux, Notes sur les oiseaux rapportés du Pérou par M. G: Baer (suite) ; de M. A. V auther, Xenia Sabini (Leach) capturée sur le lac Léman ; de M. Louis Ternier, À propos des captures d'Oiséaux rares ; de MM. Maurice de la Fuye et Gabriel de Dumast, Quarante-huit autopsies intestinales de Buses vulgarres; de M. Albert Hugues, Votes orntthologiques pour le département du Gard; et des notes. et articles de MM. Ch. Van Kempen, l’abbé Letacq, Decoux, Paul Poty, Amb:. Gentil, H. Mayer, Ern. Olivier, Paul Be‘lette, Georges Henry, etc: La reproduction des articles publiés dans la Reoue française d'Ornithologie est interdite. AVIS Les numéros 1-8 de la Reoue sont livrés au prix de 10 fr. Les collaborateurs qui en feront la demande recevront 25 tirages à part de leurs articles. Seientifique et Pratique a ———_— STRIX LAPPONICA Ron ET STRIX CINEREA, Gmelin. par Emile ANFRIE … Considérées généralement comme espèces distinctes, ces deux belles V7 uettes, les plus grandes de toutes, ont cependant entre elles et à première Re le, beaucoup d’analogie, laquelle a prêté parfois, sinon à les confondre, du 3100 ns à n’admettre Strix cinerea que comme sOus-espèce ou race américaine. ke évident qu’elles appartiennent au même type, dont les déviations ob- es pourraient n’être que la conséquence d’une adaptation (très anté- er: rieure) à un habitat et à un régime différents. Néanmoins, plusieurs carac- : tères dans la forme, sans parler du coloris ; des mœurs particulières EU C0 grand éloignement de leurs cantonnements, excluant les intermédiaires, us paraissent suffisants pour distinguer spécifiquement ces deux Strigidés. 5 oi qu'ilensoit, voici les observations faites sur un spécimen de chaque e, très frais et très adulte, les seuls en notre possession que nous ayons ‘1 00 és, il est vrai, et c’est regrettable, mais d’autres exemplaires examinés ont paru identiques, sauf parfois une plus petite taille. Du reste, ces eaux nefoisonnent pas d'ordinaire dans les collections. Notre Chouette lapone (Strix lapponica, Retz), magnifique femelle, pro- renant de la Laponie suédoise, mesure 0 m. 68 du haut du disque à l’extré- é dela queue, dont 0 m.32 pour cette dernière, laquelle dépasse de 0 m.06 trémité des ailes au repos. Cette queue. longue est aussi quelque peu éta- ée dans sa forme (et non moyenne et arrondie, selon Degland et Gerbe, ithologie européenne, page 130) ; écart entre les rémiges médianes déjà - usées et la rémige externe est encore de 0 m. 05). L’aile ployée au repos, … mesurée en ligne droite, donne 0 m. 46 à O m. 47. La quatrième régime pri- e est la plus longue et dépasse la première de 0 m. 135, la deuxième, de -0'm-055, la troisième de 0 m. 03 et la cinquième de 0 m. 01 ou égale. L'en- _ vergure totale est d'environ { m. 55 à 56. # co Notre exemplaire Chouette cendrée (Strix cinerea Gm.) du Nord-Améri- que; sans autre désignation, aussi très adulte, mais de sexe douteux (4 peut- . être, mais sans certitude). La longueur totale de la peau (non encore montée) atteint à peine 0 m. 60 au lieu de O0 m. 68, dont 0 m. 27 pour la queue, au … lieu de 0 m. 32. La taille est donc légèrement inférieure, même en tenant compte de 0 m. 05 de moins sur la queue, à celle de Strix lapponica ; mais à appui de l'hypothèse d’un 4 (d'ordinaire plus petit que la ©), le disque “facial'est tout aussi grand (0 m. 15 en largeur) et l’aile ployée est à peu de chose près de la même longueur, soit 0 m. 45-46 au lieu de O m. 46-47. Ieï Ja queue n’est pas même arrondie, l’extrémité en est coupée carrément avec - un écart de 0 m. 01 à peine et l'aile ployée arrive exactement à la mêmelon- cueur (au lieu de 0 m. 06 en moins). Indépendamment de cette forme parti- 306 E. ANFRIE. — Strix Lapponica Retzius et Strix Cinerea, Gmelin culière de la queue chez Strix cinerea, l'extrémité des rémiges primaires n’a pas la même disposition ; la quatrième rémige ne dépasse la première que de 0 m. 09 (au lieu de 0 m. 135, la deuxième que de 0 m. 035 (au lieu de 0 m. 055) les troisième, quatrième, cinquième, sont égales. Ces caractères étant constants, comme il y a lieu de le croire, confirment Popinion qui admet deux espèces. La coloration, quoique accessoire et pouvant naturellement présenter parfois de légères variations, offre dans nos spécimens de notables différences. Chez Strix cinerea les teintes de l’ensemble sont sensiblement plus foncées, plus pures avec taches plus confuses que chez Strix lapponica ; les parties claires occupant moins de place, sont moins lavées de jaunâtre. Lesscapu- laires et les couvertures inférieures des ailes n’ont pas (ou si faiblement) de larges taches blanches sur les bords et les bandes claires des rémiges pri- maires sont ternes et peu apparentes. Chez Strix lapponica, le disque de la face est de couleur cendrée elaire avec les taches concentriques petites, nom- breuses et d’un ton peu foncé comme fondues, tandis que chez Sirix cinerea le disque est cendré foncé avec les taches plus {larges et plus appa- rentes; mais la tache noire anguleuse qui surmonte les yeux est mal délimitée et la bande blanchâtre qui les entoure, ainsi que les côtés du bec, est peu visible ; les plumes de ces parties étant plus courtes, découvrent beaucoup plus le bec, dont on ne voit que la pointe chez Strix lapponica. Les parües inférieures de cette dernière, ainsi que les pieds, sont aussi plus blan- châtres, surtout au bas de la poitrine où les taches moins nombreuses sont mieux limitées ; celles transversales n’occupent environ que la poitrine, tan- dis que les longues plumes des flancs et de l'abdomen (moins développées) en sont parsemées, de même sur les jambes et les doigts chez Sirix cinerea, laquelle a les ongles entièrement dégagés par les plumes des doigts en lais- sant même à nu les deux écailles terminales. Chez Strix lapponica, les ongles sont recouverts à moitié par les plumes (cité dans Degland et Gerbe, p.132). Quant aux mœurs, elles seraient bien distinctes dans chaque espèce. Sirix lapponica se tiendrait dans la solitude des grandes forêts, loin des eaux ; Strix cinerea se rapprocherait des lieux habités, fréquenterait le bord des eaux et se nourrirait de poissons, d’après Audubon. Ge qui est certain, c’est que la Chouette cendrée du Nord-Amérique est de beaucoup moins rare que la Chouette lapone. Encore un mot sur la couleur de l'iris que les collecteurs négligent le plus souvent d'indiquer, quoique d’une grande importance“; de là des erreurs ca- pitales commises parfois par les Taxidermistes fort empêchés et qui placent alors les yeux au petit bonheur. La plupart des Strix lapponica, du moins celles que nous avons vues dans les collections, étaient pourvues d’yeux de couleur brun foncé, or, d’après le professeur Mœves, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Stock- holm, qui a possédé l'oiseau en chair, Strix lapponica aurait les yeux jaune- citron. D’un autre côté, le préparateur de la peau de Strix cinerea que nous possédons, n’a rien mis à la suite du mot iris sur l'étiquette, mais il a jugé à propos, et c’est mieux, de mettre les yeux artificiels en place et ces yeux sont Jaunes, ce qui peut, au besoin, confirmer le premier renseignement. Maintenant, afin d’être plus clair dans les détails qui précèdent, nous résumerons ainsi les principales différences en regard de chaque espèce : STRIX LAPPONICA Retzius. STRIX CINEREA Gmelin. Longueur totale .......... Om68 Longueurtotale .......... Om60 Aïle ployée (en ligne droite). Aile ployée (en ligne droite). 0m46-47 Om45-46 G. Eroc. — Les Œufs Anomuux 307 STRIX LAPPONICA Retzius (suite). 4e rémige dépassant la première : AMOR eee 00 095 1Da 26 es RE RES EnUNTEE) ILES TER RE Om03 La5e de...... (OmOf ou égale. Queue longue de ........... (0m32 — de forme un peu étagée. — dépassant les ailes de . 006 Ongles recouverts à moitié par les plumes. Envergure totale environ 155 à 56 Ensemble de teintes plus claires, lavées légèrement de jaunâtre. Bords des scapulaires el des cou- vertures inférieures des ailes, tachés largement de blanc. Disque facial d’un cendré clair avec pelites et nombreuses taches concentriques, peu apparentes. Parties inférieures à fond blan- châtre, avec longues taches brunes bien détachées, celles transversales absentes ou presque au-dessous de la poitrine. Pieds blanchâtres taches clairsemées. Bec recouvert de plumes, sauf la pointe. avec faibles STRIX CINEREA Gmelin (suile). 4e rémige primaire dépassant : La Ode Re M 0009 La 28 de R M ner Om035 La 3e, la 4e, la 5e égales. Queue moinslongue ...... 0m7 — de forme droite. — ne dépassant pas les ailes et égale. Ongles découverts en totalité el même au-delà. Envergure totale, environ .. 1m53 Ensemble de teintes plus foncées, plus pures et aussi plus/confuses. Bords des scapulaires et des cou- vertures inférieures des ailes, sans blanc ou un faible liseré. Disque facial d’un cendré foncé, avec taches concentriques moins nombreuses, mais plus larges et plus foncées. Parties inférieures plus foncées, avec taches plus confuses, celles transversales existent aussi sur l'abdomen. Pieds foncés avec nombreuses taches. Bec découvert jusqu'aux narines. Nous avons pensé être utile, peut-être, aux jeunes collectionneurs en dé- erivant le plus exactement possible ces deux espèces assez voisines, en les mettant ainsi en garde contre certains fournisseurs ignorants ou peu serupu- leux qui pourraient aisément vendre l’une pour l’autre quoique très iné- gales comme valeur. Strix cinerea étant cotée ordinairement quatre fois, au moins, au-dessous de Sérix lapponica. ; LES ŒUEFS ANOMAUX par Gabriel Eroc Les ornithologistes qui se consacrent exclusivement à l’étude des oiseaux sauvages et de leurs mœurs ont rarement l’occasion de constater des ano- malies dans les pontes. Chez les espèces sauvages, tout est fixe, réglé, or- donné, etles fonctions physiologiques elles-mêmes s’accomplissent avec une précision toute mathématique. [l'en va tout autrement pour les espèces do- mestiques ou quasi domestiquées ; les conditions biologiques qu’on impose à nos oiseaux de basse-cour ou d'agrément, sont souvent si différentes ‘de celles qu’ils recherchent à l’état de nature, que leurs actes et leurs fonctions organiques se trouvent modifiés d’une façon très sensible. Les œufs ano- maux de nos poules en sont un exemple, et leur produetion n’étonne que les éleveurs qui ne sont pas assez familiarisés avec la physiologie patho- 308 G. Eroc. — Les Œufs Anomaux. logique des animaux domestiques : l’anomalie des pontes est le résultat le plus ordinaire d’une hygiène mal entendue, qui détermine une perversion des fonelions ovigères. Cette anomalie se rencontre presque exclusivement dans l’ordre des Gallinacés, domesticables entre tous, parce qu'ils sont gros mangeurs ; elle est moins fréquente chez les espèces de cet ordre demeurées sauvages ou récemment acclimatées, que chez nos races domestiques, et elle se mani- feste seulement par des œufs de formes bizarres, el sujets à des écarts de dimensions. Je possède un certain nombre d'œufs de Faisan, de Perdrix, de Gaille, de dimensions, de formes et de couleurs très différentes des œufs types ; mais je considère ces spécimens comme une exception dans les pontes, et consé- quemment comme une rareté, alors qu’il m’a été facile de constituer une collection assez considérable d’œufs de poules anomaux. La question des œufs doubles a été traïtée et étudiée dans la plupart des Revues : La Nature, L Eleveur, et un certain nombre de Revues scientifiques de vulgarisation ont écrit sur ce sujet un bon nombre d’articles intéressants et documentés. Je me bornerai à les résumer pour lédification de ceux qui n'auraient pas eu occasion de les lire. Les œufs doubles ne se rencontrent que chez les races domestiques eL sont assez rares ; ils sont, comme je l'ai dit plus haut, le résultat d’une per- version des fonctions de l’ovaire et de loviducte. L’œuf normal se détache de la grappe ovarienne sous forme d’ovule (jaune d'œuf, vitellus), pourvu, sur un de ses côtés, de la vésicule gernunative ; il tombe dans l’oviducte et s'arrête dans le premier renflement appelé chambre albuminogène : c’est là qu'il s’entoure d’albumen (blanc d'œuf) ; poursuivant sa route il arrive dans le second renflement du tube glandulaire, appelé chambre coquillière : il sy revêt de sa coquille calcaire, devient l’œuf complet, et pénètre dans le cloaque, d’où 1l est pondu. Voilà la formation de l’œuf normal chez l'oiseau sauvage ou domestique, bien portant. Mais si l’oiseau, conservé en captivité, en parquet ou même en basse-cour, est soumis à une nourriture trop échauffante, les fonctions de l'ovaire se troublent ; au lieu d’un ovule se détachant à l’intervalle ré- gulier d’un jour, deux se détachent fréquemment ensemble, descendent et suivent le processus régulier de l’œuf normal, pour sortir sous la forme d’un œuf à deux jaunes ; ces œufs, généralement fécondés, donnent soit deux oiséaux distincts, soit un seul, à deux têtes, à quatre pattes, à quatre ailes, mais ces phénomènes meurent ordinairement dans la coquille au moment de l’éclosion. Un exemplaire à deux têtes, quatre ailes et quatre pattes m’a été gracieusement offert, tout récemment, par Mme la mar- quise d’Argence qui avait rapporté de son domaine du Poitou. La production d’œufs doubles ou inelus n’a rien à voir avec les troubles de l'ovaire ; elle vient d’une perturbation dans la marche de l’œuf dans l’ovi- ducte. L’œuf normal, arrivé dans la chambre coquillière, peut être ramené, pour une raison quelconque, dans la chambre albuminogène ; le fait se présen- tera, par exemple, chez une poule trop grasse, dont l’oviduete sera com- primé par la graisse et trop rétréci pour livrer passage à l'œuf ; ceb œuf ramené dans la chambre albuminogène, s’y entoure, par dessus sa coquille, d’une nouvelle couche d’albumen, puis reprenant son chemin vers l’orifice de l’oviducte, il se revêt d’une seconde coquille, plus mince que la première ; les dimensions nouvelles acquises par cet œuf, par suite de cette rétrogra- dation, lui permettent encore moins de trouver une issue naturelle eb gé- néralement la poule meurt des efforts qu’elle fait pour pondre. Les œufs doubles que je possède ont une dimension moyenne de ; 0,090 P. H. BoussAc. — Oiseaux de l'Afrique tropicale. 309 x 0,065, l'œuf intérieur restant normal ; la coquille extérieure est toujours très mince et très fragile : chez quelques-uns elle présente des boursouflures, des irrégularités, des renflements, qui viennent évidemment des contrac- tions de l’oviducte. L’ovaire et l’oviducte étant les organes essentiels de la ponte, il est aisé de comprendre qu'ils doivent être sains, pour que la ponte soit régulière. La simultanéité de leur fonctionnement n'empêche pas cependant que Pun cesse d’être apte à remplir son rôle, quand l’autre n’a encore subi au- cune atteinte. Chez les vieux oiseaux, l'ovaire est épuisé, alors que l’oviducte fonctionne encore ; il n’est pas rare de trouver, dans les poulaillers, de petits œufs mal conformés, dépourvus de vrtellus, et désignés généralement sous le nom d'œufs de cog ; ces œufs indiquent la cessation des fonctions ovigères chez les vieilles poules. Le genre de nourriture et toutes les conséquences de l’acclimatation, pro- duisent sur nos oiseaux domestiques les effets dont nous venons de parler. Ts ont certainement une influence, moindre peut-être, mais très réelle ce- pendant, sur les produits ovariens des oiseaux qui vivent dans les grandes villes. Depuis vingt ans, J’étudie les pontes d’un grand nombre d’espèces indigènes, à Paris et dans ses environs immédiats, et J'ai été étonné du nombre considérable d'œufs anomaux que j’ai rencontrés ; les espèces les plus intéressantes sous ce rapport sont : le pinson, le moineau france, la rousserolle effarvate, la mésange charbonnière et l’accenteur mouchet. Le roitelet huppé, qui niche au bois de Boulogne, donne, lui aussi, des œufs qui diffèrent sensiblement de ceux qu’on récolte dans les Ardennes ou dans les Vosges. Ces variations tiennent à ce que le genre de vie, la nourriture, le mode de nidification, ne sont pas les mêmes qu’à la campagne où l'oiseau garde sa belle indépendance et sa vigueur. À l’intérieur des grandes villes, il s’étiole et dégénère comme les humains ; et pourtant... il peut fuir, il a des ailes !!! OISEAUX DE L’AFRIQUE TROPICALE REPRÉSENTÉS SUR LES MONUMENTS ÉGYPTIENS par P. HipPOLYTE Boussac LE BALENICEPS RO1 (Balæniceps rex, Gould). L'étude des monuments pharaoniques nous révèle l'existence, en Egypte, dès la plus haute antiquité, de diverses espèces d’oiseaux qu’on y cherche- rait vainement aujourd hui. Voici un Echassier (fig. 1) dont l'aspect général, la forme bien caracté- risée du bec et celle des ailes, permettent de reconnaitre le Baleniceps roi. J'ai relevé son image sur un bas-relief memphite, de la Ve dynastie, où il est représenté au sein des marais, mêlé à d’autres animaux sauvages dans les fourrés de papyrus. Inconnu des zoologistes, il y a soixante ans à peine, il fut, pour la première fois, apporté en Europe par Mansfield Parkyns, à la suite d’une exploration le long du Nil blane. Communiqué à Gould, celui-ci crut y voir le type échas- Sier des Pelecanidæ, en fit la description au mois de janvier 1851 et lui donna le nom générique de Balæniceps (1), genre ne comprenant, jusqu'ici, que cette espèce unique. (1) Gould. Procedings of the zoological society of London, January 1851, p. 1. PI, XXXV. 310 P. H. BoussAc. — Oiseaux de l'Afrique tropicale. C’est seulement dix ans plus tard, en 1860, qu’on vit à Londres, où il mourut peu de temps après son arrivée, un Baleniceps vivant apporté par Peterik. Le Muséum de Paris possède trois de ces oiseaux naturalisés: nous donnons la reproduction de l’un d’entre eux (fig. 2) pour qu’on puisse établir un rapprochement avec l’interprétation pharaonique. Les principaux caractères de cette espèce sont un bec énormément ro- buste, muni d’une arête dorsale terminée, à sa pointe, par un gros erochet recourbé en des- sous ; une tête très forte portant, à l’occiput, une mi- nuscule aigrette ; des orbites dénu- dées, des ailes ob- tuses et puissan- tes, une queue de longueur moyenne coupée carrément; des jambes hautes au tibia réticulé, quatre doigts ex- trêémement longs, écailleux dansleur partie supérieure, dépourvus de membrane inter- digitale et armés d'ongles vigou- Teux. Souple, moel- leux, doux au tou- cher, le plumage présente une tona- lité générale d’un gris-bleu délicat, très brillant ; ses Pre y) LICE il ji | | UE MI] ll | Zen MÉERRIIANN ol! | LA gt diversesparties ne E CALLAIINT diffèrent entre ; elles que par l’in- Fig. 1. — Baleniceps roi. tensité, plus ou Bas-relief memphite de la 5° dynastie. moins soutenue, de cette colora- tion. Une teinte sombre couvre le dessus du corps ; la tête, la huppe etle » cou offrent un ton plus lumineux. Les plumes du manteau sont variées de bleu d’azur, de brun foncé à reflets verdâtres et frangées de blanc. Sur la poitrine, où s’enlèvent, soyeuses, des plumes lancéolées, noires au centre, s'étend un gris-pâle légèrement cérulé ; les flancs, les cuisses et l’abdomen sont blanchâtres ; le bec, obliquement rayé brun-obseur, est roux, l'iris jaune; le tour de l’œil, les pennes de la queue, les jambes et les pieds sont noirs (1). La longueur totale de cet échassier est quelquefois de { m. 30, sa hauteur (1) Sir Harry Johnston, The Uganda Protectorate, Vol. I ; voir entre les pages 84-85 : The Whaleheaded stork athome, et plus loin entre la 144 et la 145e pages, les deux reproductions de cet oiseau exécutées d’après le modèle vivant (1902). NIET PRET EN ES P.-H. BoussAc. — Oiseaux de l Afrique tropicale. 911 égale 1 m. 67 depuis le bout du doigt médian jusqu’à l'extrémité du bec; celui- ei mesure 0,225 de long sur 0,116 de large (1). Cet organe, trapu, disgracieux, en forme de bateau, a valu au Baleniceps, de la part des Arabes du Soudan, le nom d’Abou Merkab, le père à la barque. Les principales caractéristiques de l’oiseau vivant sont rigoureusement observées sur le bas-relief de l’ancien empire ; toutefois, dans cette image, Paigrette n’est point indiquée, soit que l'artiste ait négligé ce détail, soit qu'il ait voulu représenter un jeune ; les pieds sont martelés, la couleur a disparu ; mais en dépit de ces lacu- nes, les parties de l’animal restées in- tactes sont assez précises pour qu’on puisse, sans effort, établir une identi- fication. Les mœurs des Baleniceps nous sont, aujourd’hui, parfaitement con- nues. Chacun sait qu'ils, vivent par petits groupes ou se réunissent en ban- des comprenant, parfois, plus decent individus. Effrayés, ils volent en rasant la surface des eaux, ou bien s'élèvent à des hauteurs inac- cessibles, en déeri- vant de grands cer- cles etviennent en- suilese poser sur la cime des grands ar- bres. Fig..2. — Baleniceps roi (Balæniceps rex). La nourriture or- (Muséum de Paris.) dinaire du Baleni- ceps est faite de poissons qu'il prend habilement avec son bee, en péné- trant dans l’eau jusqu’à la poitrine. Assez semblable au marabout, par sa démarche et par son vol, autant que ce dernier, il affectionne les intestins des animaux crevés et n’hésite jamais, pour s’en repaître, à éventrer les cadavres qu’il rencontre sur son chemin. On ne connaît de lui d'autre bruit qu'un claquement de bec analogue à celui de dela Cigogne. Il dort sur le sol. : Le temps des amours coïncide avec la saison des pluies, 1l se place aux mois de juillet et d’août. Choisissant alors, dans l’eau stagnante des marais, une éminence pour établir son nid, l'oiseau creuse dans le sol une faible dépres- Sion et sans lavoir, au préalable, jonchée de duvet ou de toute autre ma- tière, y dépose ses œufs, relativement petits et d’un blanc azuré. (1) Gould. Loc. cit. 312 J.-H. RouGET. — Persistance de Passereaux à pondre dans leursnids Les jeunes Baleniceps s’apprivoisent facilement, on les élève en les nour- rissant de poissons (1). Très connu des anciens Egyptiens, environ 4000 ans avant notre ère, le Baleniceps roi qu’on rencontrait à cette époque lointaine vers le 30e degré de latitude nord, n’habite aujourd’hui qu'entre le 8 degré et l'équateur. C’est là, sur les bords du Victoria Nyanza, de l’Ouganda et du Nil blane (2), au sein d'immenses plaines aquatiques, où s’enchevêtrent mille essences de la flore tropicale, que cet oiseau étrange vit en compagnie d’une multitude d’autres animaux, dissemblables d’espèce, de forme et de couleur : mons- trueux crocodiles, vautrés dans le limon ; blanches Aiïgrettes, Bec-ouvert, Ibis sacrés, Pélicans, Marabouts, enfin toute la faune qui, au temps des Pharaons, s’ébattait joyeusement dans les marécages de Memphis. Grotesque développement du type primitif, avec sa haute stature, son maintien solennel, sa minuscule aigrette et son bec formidable, le Baleniceps roi apparaît comme la manifestation d’une bizarre fantaisie de la nature. NOTES SUR LA PERSISTANCE DE CERTAINS PASSEREAUX A PONDRE DANS LEURS NIDS APRÈS L’ENLÉVEMENT DES PREMIERS ŒUFS Par J.-H. ROUGET Ayant beaucoup étudié dernièrement quelques-uns de nos petits passe- reaux au moment de la nidification et de la ponte, j’ai remarqué maintes fois leur persistance à pondre dans des nids que l'instinct, semble-t-il, eut dû leur faire abandonner. Voici quelques faits que je transcris textuellement de mon carnet de notes: Premier cas. — Fauvette grisette. Curruca cinerea Bris. Observée sur les rives du Chenu (Marne). Mai 1907. 3 mai: Nid commencé, à 5 heures du soir, 8 ou 10 brindilles. 4 — Même heure, nid terminé, 1 œuf. 5 — 7 heures matin : 2 œufs. 6 — Matin :3 œufs, dont je dérobe 2 et laisse 1. TN 2 2 — — 1 — À. 8 — — 2 — _ il — A. 9 — ON — 1 — À. 10. — — {seul œuf. 143 — — 2 œufs. 18 — — 4 œufs, dont l’incubation est commencée. Deuxième cas. — Mésange bleue. Parus cœæruleus (L. 1766). Bar-sur-Seine, avril 1906. Nid dans une vieille boule d’écureuil à 10 mètres de haut. 20 avril : matin : 3 œufs. 24 — soir 6 — dont je dérobe 4 et laisse 2. 2% — — 2 — 27 — — 3 — 30 — — 5 — dont je dérobe 1 et laisse 4. 6mai: — 7 -— dont l’incubation est commencée. (1) Th. Von Heuglin, Ornithologie Nordost-Afrika’s. Vol. 2, pp. 1095-1099, PI, XXXV.— Brehm, La Vie des Animaux illustrée ; les Oiseaux, t. II, pp. 626-627. (Ed. franç.). (2) Sir Harry Johnston, loc. cit. T. I, p. 82 et 143. J.-H. ROUGET. — Persistance de Passereaux à pondre dans leursnids. 313 Troisième cas. — Mésange nonnette. Parus palustris Tem. Avril 1906. Bar-sur-Seine. Nid dans un poteau vermoulu faisant partie d’une vieille clôture; le trou profond de 15 centimètres avait certainement été creusé par les oiseaux eux-mêmes. 27 avril : 9 œufs tous dérobés. Incubation de 2 ou 3 jours. 29 — Désirant me procurer le nid qui était dans une situation originale, je sciai le poteau aux deux tiers de sa hauteur. 7 mai: Nouveau nid dans le tronçon du poteau restant, creusé identique- ment de la même manière, impossible de compter les œufs ou d’en dérober, sans risquer de tout détruire. 28 — S8petits dans le nid. Quatrième cas. — Pipit des prés. Anthus pratensis Sh. Verdun, juin 1909. 1er juin : 5 œufs. Dérobés tous les 5. — 3 — Encore dérobés. 145 — Rien dansle nid. Cinquième cas. — Bruant zizi. Emberiza cirlus L. 1766. Auch, mai 1910. 27. mai : 5 œufs, dont je dérobe 4 et laisse 1. 30 — 2 œufs. 14 juin : 3 petits et un œuf clair, J’ai été à même d’observer des faits identiques en 1908 dans des colonies de Guillemots et de Pingouins sur les côtes anglaises, mais là il est plus dif- ficile d'identifier le propriétaire, les œufs étant souvent pondus à quelques centimètres les uns des autres. Des « chasseurs d'œufs » de Flamborough m'ont cependant affirmé que ces oiseaux ne pondaïent pas plus de 3 œufs chaque année, lorsque leurs premières pontes étaient soustraites et un seul lorsqu'ils n’étaient pas inquiétés. De mes observations j’ai cru pouvoir déduire ce qui suit : 1° Les petits Passereaux mettent de un à deux jours à construire leurs nids. 20 Jia ponte a lieu à raison de un œuf par jour ; le dernier œuf étant souvent pondu après un jour d'intervalle. 30 Jœuf est pondu le matin entre 3 et 6 heures. 49 Lorsqu’au cours de la ponte on dérobe des œufs, on peut arriver à faire pondre un nombre d’œufs double du nombre normal. 50 Si les œufs sont dérobés en totalité lorsque l’incubation est avancée, oiseau abandonne le nid pour toujours ; si on n’en dérobe qu’une partie certains oiseaux continuent à couver, d’autres abandonnent le nid. J'ai peut-être tort de vouloir généraliser des observations portant sur un nombre restreint de faits, aussi je serais heureux d’avoir l'opinion d’obser- vateurs plus autorisés sur ces questions. NOTE COMPLÉMENTAIRE Je dois à l’obligeance de M. Lomont la connaissance d’un nouveau fait qui confirme bien mes idées personnelles et que je rapporte sans commen- taires : Dramatis personæ : Astur palumbarius * et Astur palumbarius ©. Un garde- chasse. Epoque : avril 1910. . Lieu : Forêt la Reine (M.-et-M.). Tout près de l'antique demeure de feu M. le baron d’Hamonville. 314 R. ROLLINAT. — Les Rapaces du département de l Indre. Scène première : Découverte du nid par le garde, ascension de l'arbre, capture d’un œuf dans le nid qui en contient 5. Scène deuxième : Le lendemain, deux coups de fusil sur les oiseaux qui sont manqués et capture des 2 derniers œufs. Scène dernière : Huit jours plus tard. Coup de fusil sur la femelle qui cou- vait, oiseau blessé et perdu ; arrivée du mâle, deuxième coup de fusil, deu- xième oiseau blessé. Ascension du nid et découverte d’un nouvel œuf. LES RAPACES DIURNES ET NOCTURNES DU DÉPARTEMENT DE L’INDRE par Raymond ROLLINAT Rapaces diurnes (suite. 11. FAUCON cOMMUN, ou PÈLERIN, Falco communis Gmelin. Visite le département d'octobre à février, mais on le tue rarement. M. Mar- tin l’a vu, en Brenne, attaquer des Vanneaux ; il se nourrit aussi de gibier d’eau, de Perdrix, de Pigeons, même de Poulets. M. Mercier-Génétoux, qui avait un sujet de cette espèce en captivité, n’a pu le décider à manger des rats et il dut le nourrir de viande de boucherie et de petits Oiseaux. 12. FAUCON HOBEREAU, Falco subbuteo, Linné. N'est pas très commun dans l'Indre, mais il y niche ordinairement au sommet des grands arbres des bois. M. Mercier-Génétoux a reçu de Parnac les petits de ce Faucon, et sa collection renferme plusieurs sujets adultes tués dans le département. M. Martin la souvent observé en Brenne, où il l'a vu poursuivre, au-dessus des étangs, les Libellules dont il fait une énorme consommation, capturer les Bécassines blessées par les chasseurs et chercher à s'emparer des Bergeronnettes et des Alouettes. On m’a apporté assez souvent ce joli Faucon, tué aux environs d’Argenton, et je ai vu venir à mes Grands-Dues. C’est un Oiseau intelligent et qui sait tirer parti des circonstances favorables. En 1878, j'ai observé plusieurs fois, entre les gares de Luant et de Châteauroux, un Hobereau qui acecom- pagnait les trains express. Placé de autre côté de la haïe, il se maintenait à hauteur de la locomotive et capturait les petits Oiseaux que le bruit faisait sortir de leur retraite. M. de Lesparda, à qui je citais le fait, m’a dit Pavoir également constaté. Je possède, depuis plus d’un an, un Hobereau qui a été blessé à l’extré- mité d’une aile. Je le nourris de viande de boucherie, de Campagnols, de Mulots, de Souris, mais il est surtout très friand de petits Oiseaux. Le Faucon hobereau pond de trois à quatre œufs d’un blane roussâtre ou rougeâtre, ressemblant un peu à ceux de la Cresserelle, et mesurant 38 à 40 mm. de longueur sur 31 à 32 mm. de largeur. 13. FAUCON KOBEZ, Falco vespertinus Linné. Très rare dans l’Indre, où M. Mercier-Génétoux ne l’a jamais rencontré.et où M. Martin ne l’a tué que deux fois : une femelle adulte, le 29 avril 1878; sur l’un des grands chênes qui avoisinent le village de Migné, et un mâle, le 15 avril 1881, près de l’étang de la Chaïnerie. 14. FAUCON ÉMÉRILLON, Falco hithofalco Gmelin. Plutôt rare dans le département. La collection Mercier-Génétoux n’en boss — . Le R: ROLLINAT. — Les Rapaces du département de l Indre. 915 contient qu'un unique exemplaire, tué près d’Issoudun. M. Martin a cons- taté que cette petite espèce était sédentaire aux environs du Blane ; il Pa vue nicher en 187 8, 1888 et 1889, dans les rochers de Fontgombault où elle doit sans doute se reproduire chaque année. Il a tué lEmérillon près du Blanc, en décembre 1879 et en novembre 1885, et l’a aussi observé en Brenne. Ce Faucon se nourrit de Mulots, de Campagnols, de petits Oiseaux, de Lézards et d’Insectes. Il pond de trois à quatre œufs couverts de taches rousses ou brunes, quiles font ressembler à ceux de la Cresserelle, et mesurant en moyenne 38 mm. de long sur 29 de large. 15: FAUGON GRESSERELLE, Falco tinnunculus Linné. Sédentaire et extrémement commun, on le rencontre partout explorant le terrain d’un vol assez rapide, et s’arrêtant soudain, maintenu dans l’air par de légers battements d’ailes, puis se laissant tomber sur sa proie qu'il saisit soit avec son bec, soit avec ses serres, car il sait se servir très habilement de ses doigts. J'ai tué une très grande quantité de sujets de cette espèce et jepuis dire que c’est un Oiseau plutôt utile, puisqu'il détruit une formidable quantité de Mulots, de Campagnols, et d’Insectes, Orthoptères principalement. Tel Kau- con cresserelle avait, dans l’estomae, un Rat mulot, trois Gnillons des champs et trois grosses Sauterelles ; tel autre, deux Campagnols des champs, quatre grosses Sauterelles et six Criquets ; tel autre encore, sept Gnillonsdes champs, huit Criquets, une Sauterelle et un Campagnol. Il n’est pas rare de tuer des sujets dont l’estomac est absolument bourré de Sauterelles, de Criquets ou de Campagnols. Cependant, il s'attaque aux Lézards, dont j’ai plusieurs fois rencontré les cadavres frais près de sa nichée, et il s'empare des Alouettes prises aux lacets tendus par les oiseleurs, car j’ai parfois trouvé le corps déchiré d’une Alouette dans son estomac ; il lui arrive de s’empêtrer dans les lacets et d’être capturé par les oiseleurs, qui alors le martyrisent. Mais dans les nombreux sujets que j'ai abattus au fusil, je n’ai jamais trouvé vestige d’un Oiseau. Ce Faucon niche dans les vieux nids des Pies ou des Corneilles, établis sur les peupliers et les grands arbres ; mais il va surtout effectuer sa ponte dans les trous des ruines, les tours des châteaux et même parfois dans les elochers. Ses œufs, au nombre de trois à cinq, même six, sont d’un roux tacheté de brun et mesurent de 36 à 40 mm. de longueur sur 30 à 34 de largeur. Jai plusieurs fois élevé des sujets de cette espèce, qui devenaient rapide- ment très familiers. J’en ai eu qui vivaient chez moi en complète liberté, we- nant à mon appel, et d’une familiarité telle qu’ils se posaient sur la tête des gens qu'ils ne connaissaient même pas. Ces Faucons, qui battaient la cam- pagne, et rentraient toujours dans la soirée, se firent constamment tuer par des chasseurs. 16. AUTOUR ORDINAIRE, Astur palumbartus, Bechstein. Pas très rare, mais fort difficile à tuer, à cause de son caractère sauvage et de la rapidité de son vol. Des sujets passent dans le département à l’au- tomne et au printemps ; des couples y sont sédentaires et construisent leur nidisur les grands arbres des bois, nid dans lequel la femelle dépose de quatre à cinq œufs d’un blane bleuâtre, ou très légèrement verdâtre, ou grisâtre, parfois à peine marbrés de taches brunâtres. L’œuf a ordinairement 52 à 55 mm. de longueur et 42 à 43 de largeur. J j J'ai souvent rencontré ce Rapace, qui vient bien au Grand-Due, mais qui est fort difficile à abattre, surtout lorsqu'on chasse avec des Grands-Ducs 316 R. ROoLLINAT. — Les Rapaces du département de l’ Indre. vivants, parce que, ou le vol est trop rapide, ou bien, lorsque l’Autour arrive. à presque toucher l’Oiseau nocturne, on n’ose tirer de peur de tuer aussi ce dernier. Bien des fois on me l’a apporté, abattu par quelque chasseur aux environs d’Argenton. J’ai possédé un sujet que j'avais élevé et qui était devenu assez maniable ; je le nourrissais de Rats, d'Oiseaux et de viande de boucherie. Fin cetobre 1907, un oiseleur, habitant près de Saint-Gaultier, a pris un sujet à la glu ; cet Oiseau, qui se précipitait sur un Geai englué et tombé à Lerre, passa dans l’arbre qui portait les gluaux et tomba lui-même; c'était un jeune de l’année, encore en costume spécial, mais déjà aussi grand qu’un adulte. Dans la collection de M. Mercier-Génétoux, on voit de superbes sujets tués à Luzeret et à Luant. Ce naturaliste a élevé quatre petits de cette espèce, trouvés dans un nid près d’Argenton. M. de Lesparda ma dit avoir tué, fin avril ou en mai, plusieurs femelles qui couvaient. Fort, hardi, pourvu de serres puissantes, ce Rapace est un fléau pour le gibier. Perdrix, Faisans, Lièvres et Lapins Sont ses principales victimes. Il dévore aussi les Mulots et les Campagnols, et s'attaque aux Poulets. 17. EPERVIER ORDINAIRE, Accipuiter nisus, Pallas. Très commun et sédentaire, on le trouve partout, principalement à proxi- mité des bois, sur les grands arbres desquels il niche. Ses œufs, au nombre de einq à six, sont d’un blanc très légèrement bleuâtre, tacheté largement de brun foncé, et mesurent 37 à 39 mm. de longueur sur 32 à 34 de largeur. - Agile, audacieux, d’une témérité incroyable, c’est le plus terrible ennemi des petits Oiseaux, auxquels il fait une guerre continuelle. Il semble les préférer de beaucoup aux petits Mammifères, et même dans les années où abondent les Campagnols, il aime à donner la chasse aux Oiseaux, qu'il ne réussit pas toujours à capturer, car, l’ayant tué bien des fois, j’ai souvent trouvé son estomac absolument vide ; ce n’est que poussé par la faim, qu'il se résigne à se nourrir de Campagnols ou de Mulots. Je ne sais s’il mange des Insectes ; je n’en ai pas retiré de son estomac. Lorsqu'il convoite une proie, il oublie toute prudence. En 1878, je chas- sais près d’Argenton et je venais de faire coup double sur des Gailles: Pen- dant que je ramassais l’une des victimes, car le Chien qui m’accompagnaitne rapportait pas le gibier, une femelle d’Epervier tomba sur l’autre et l’em- porta péniblement ; j’eus le temps de recharger mon arme et jabatts le Rapace. En octobre 1900, également près d’Argenton, j’allais à Cheval en compagnie d’un camarade, quand je vis arriver sur moi un Oiseau de proie qui poursuivait un Moineau friquet. C’était un Epervier, qui vint passer en- tre la tête de mon Cheval et moi, me, touchant de l’aile; le cavalier qui me suivait poussa vivement sa monture, mit la main sur l’Epervier au moment où il donnait violemment dans une haie, mais malheureusement ne la referma pas assez vite ; le Rapace se dépêtra vivement et s’enfuit. Un de mes amis, M. Sainson, m’apporta un Epervier qu’il venait de prendre à la gare d’Argen- ton, dans un wagon de marchandises resté ouvert et dans lequel des Moi- neaux s’alimentaient de quelques grains de blé répandus sur le plancher, l’Epervier, qui convoitait ces Moineaux, était tombé sur l’un d’eux avec une telle rapidité, qu’il était allé heurter la paroi opposée et en était resté étourdi. J’ai remarqué que quelques Eperviers viennent à la gare aux mar chandises capturer les Moineaux qui picorent sous ce vaste bâtiment ouvert de tous côtés ; plusieurs fois, j’ai vu sortir de là un Epervier emportant un Moineau dans ses serres ; l’un deces Rapaces, qui s'était heurté à quelque ubjet, me fut apporté dernièrement par un employé ; il s’était précipité sur des Moineaux qui se nourrissaient du blé provenant de sacs en transit. R. ROLLINAT. — Les Rapaces du département de L Indre. 917 Dans les tendues à Alouettes, je l'ai vu évoluer autour d’un oiseleur occupé à ramasser ses prises, el j’ai été étonné de son audace. Quelques oiseleurs ont des fusils pour chasser les Rapaces, mais beaucoup n’emportent qu’un fouet qu’ils font elaquer inutilement, car cela n’empêche pas l’Epervier de prendre une Alouette et de l'emporter avec le piquet auquel est fixé le lacet qui la retenait. Il ne craint pas de s’attaquer à des animaux de sa taille, au Geai, par exemple, oiseau cependant fort méchant et muni d’un bec robuste ; assurément, la lutte n’est pas pour lui sans péril. M. Gabard, de Thenay, n’a dit avoir pris, au bois de l’Etang-Pinguet, un Geai et un Epervier qui, étroi- tement enlacés, gisaient à terre tous les deux. L’Epervier était sûrement tombé sur le Geaiï pour le tuer et s’en repaître, mais ce dernier, quoique déjà sérieusement blessé par son agresseur, se défendait énergiquement. M. Ga- bard avait été attiré sur le lieu de la lutteparles eris d’un autre Geai, qui, perché sur un brin de taillis au-dessus des combattants, faisait un vacarme ‘abominable. Les deux Oiseaux adhéraient fortement l’un à l’autre par leurs ongles et luttaient avec un acharnement tel, qu'ils ne cherchèrent pas à se séparer pour fuir. Un de mes amis, M. Pacton, m’a apporté une femelle sus et un Geai mâle adulte pris dans les mêmes conditions près de ioné. 18: BUSARD HARPAYE, OU DE MARAIS, Circus æruginosus Savig. Commun dans les contrées marécageuses, on le tue chaque année en Brenne ; on le trouve aussi aux étangs des environs d’Argenton et de Châ- teauroux. Il vient moins facilement au Grand-Duc que les deux espèces qui suivent. [1 niche à terre, dans les broussailles, parfois dans les jones, pond de trois à cinq œufs, ordinairement d’un blane sale et mesurant 40 à 49 mm. de longueur sur 33 à 40 de largeur. Il n’est pas très migrateur. En captivité, le Busard harpaye, de même que ses deux congénères, est beaucoup moins intéressant que les Faucons, l’Autour ou même l’Epervier ; les Busards semblent moins intelligents et plus craintifs que ces derniers. Le Busard harpaye se nourrit d'Oiseaux et de petits Mammifères ; il ne dédaigne pas les Grenouilles, les Lézards, les Orvets, et les Poissons. Sa coloration, surtout celle du mâle, est variable. 19. BusARD SAINT-MARTIN, Circus cyaneus Boïc. Assez commun. Certains couples sont très sédentaires el n’émigrent pas, thassant toujours dans la même contrée. Le Saint-Martin niche à terre, dans les broussalles ou les clairières des bois, et pond de trois à cimq œufs d’un blanc bleuâtre plus ou moins sale, mesurant 42 à 46 mm. de longueur sur 33 à 37 de largeur. ; Ce Busard vit d’Oiseaux, de petits Mammifères, de Lézards et d'Orvets. 20. BusARD DE MONTAGU, OU CENDRÉ, Circus cineraceus Naumann, ex Montagu. très commun pendant la belle saison, il disparait à l'automne pour revenir au printemps ; bien peu d'individus sont sédentaires. Sa coloration est très variable. Plusieurs fois, on ma apporté des sujets à plumage entière- ment noir, et la collection Mercier-Génétoux renferme de beaux individus atteints de mélanisme à peu près complet. Le Montagu niche à terre, dans les endroits broussailleux et dans les bran- des; il pond de quatre à cinq œufs, d’un blanc à peu près pur, qui ne tarde pas à devenir sale, et ayant 41 à 43 mm. de longueur sur 33 à 34 de largeur. Cette espèce, très migratrice, se fixe surtout dans les endroits où abondent les petits Rongeurs, qui sont pour elle une proie facile. Dans les années à 318 A. MENEGAUX. — Ætude d'une collection d'oiseaux du Pérou. Campagnols, les Busards sont extrêmement communs ; mais si, après une période très humide, les petits Mammifères ont été presque entièrement détruits, ces Rapaces se font rares. Avant de se fixer dans un pays pour y élever sa nichée, le Montagu semble se rendre rapidement compte de labon- dance ou de la rareté des vivres. Tous les Busards vivent surtout de gibier blessé, Perdrix, Gailles, Oiseaux d’eau, de femelles de petits Oiseaux couvant leurs œufs et qu’ils surprennent de leur vol bas et silencieux, de jeunes au nid, parfois de petites Perdrix, de petites Gailles, que ne peuvent défendre leurs parents qui craignent ces Rapaces, quoique, étant adultes, ils aient de grandes chances de s'échapper: Souvent, j'ai vu des Perdrix regarder mes Grands-Dues sans beaucoup de crainte, ce spectacle semblant nouveau pour elles, mais dès qu’un Busard apparaissait, elles rentraient prestement au couvert. Le Montagu dévore aussi les poussins des fermes, les Reptiles, les Insectes, surtout les Orthop- tères dont j'ai bien des fois trouvé les débris dans son estomac ; mais ce qu’il préfère, ce sont les Mulots, les Campagnols dont j’ai rencontré jusqu’à sept ou huit sujets dans le même estomac et l’œsophage, car J’ai abattu des Bu- sards qui en étaient gavés jusqu’au bec. Dans les années riches en petits Rongeurs, sur les plateaux où, en août et septembre, les Busards étaient extrêmement communs, je finissais par ne plus les tirer, tellement je trou- vais constamment leur estomac rempli de Campagnols. J’ai refusé d’inter- venir chez des amis, avec mes Grands-Dues, car j'étais persuadé que les Busards ne s’attaquaient qu'aux petits Rongeurs, lorsque ces derniersétarent abondants à tel point qu'ils dévestaient les récoltes. L’année suivante, si Phumidité avait été considérable et avait détruit les Campagnols, on s’at- tendait à voir de nombreux Busards venir faire la guerre au gibier, mais les Rapaces filaient pour la plupart vers des lieux plus riches en petits Ron- geurs, et bien rares étaient les couples qui s’établissaient dans la contrée: (A suivre.) ÉTUDE D’UNE COLLECTION D’OISEAUX DU PÉROU par À. MENEGAUX Ces oiseaux ont été collectés par M. Baer pendant le voyage d'exploration qu'il fit de février 1900 à janvier 1901 dans les régions du Pérou comprises du port de Trijullo au bassin du Rio Huallaga, à travers les provinces d'Otuzco, de Cajabamba, de Huamachuco, de Pataz et de Huallaga, c’est- à-dire à travers les Andes et la haute vallée du Marañon. La partie orientale de ces régions avait été laissée complètement de côté par les voyageurs natu- ralistes, entre autres par Kalinowski. Presque toutes les localités signalées sont done nouvelles. Aussi les documents sont-ils du plus haut intérêt au point de vue de la distribution des oiseaux dans les vastes régions consti- tuant le Pérou. Une espèce, Æapaloptila castanea Verr., faisant partie de cette collection acquise par le Muséum, n’avait pas encore été signalée au Pérou. À Les localités visitées par le voyageur sont les suivantes : Hacienda Motil, 3.000 m. ; près de la ville d’Otuzco, à deux journées au N.-E. de Trijullo : pâturages avec quelques rares buissons rabougris. Hacienda Choquisongo, 2.200 m. ; à une demi-journée au N. de Moül : pâturages dans le haut, plantations de café dans la région inférieure. Hacienda Araqueda, 2.700 m. ; à une journée et demie au N.-E. de Gho- quisongo, sur le versant oriental de la Cordillère centrale : terres froides, A. MENEGAUX. — Ætude d’une collection d'oiseaux du Pérou. 319 tempérées et chaudes, s'étendant depuis la Puna (partie haute de la Cordil- lère) jusqu’à la rivière de Huamachuco. Algamarca, 3.000 m. ; à trois heures au N.-0. de l’'Hacienda Araqueda. Cajabamba, 3.000m. ; à une demi-journée à l'E. d’Araqueda, ville située sur un haut plateau dénudé, entourée de quebradas (ravins profonds) et de montagnes. Huamachuco, 3.200 m., à une journée au S. de Cajabamba, ville entourée de pâturages et de marais. Hacienda Tulpo, 3.000 m. ; à deux journées au S.-E. de Huamachuco : pâ- turages et cultures de pommes de terre, d’orge et de luzerne. Huaylillas, 3.400 m. ; à trois journées et demie à l'E. de l’Hacienda Hulpo ; région semblable. Tayabamba, 2.500 m. ; à une demi-journée au S.-E. de Huaylillas, chef- lieu de la province de Pataz, situé sur le versant occidental de la Cordillère orientale : région froide, dénudée, entourée de profondes quebradas. Compan (ou Cumpang), 2.400 m. ; à une journée au N.-E. de Tayabamba, simple tambo (halte) à la limite supérieure de la forêt chaude du versant oriental de la Cordillère orientale, à l’entrée de la vallée d’'Utcubamba. Uteubamba, 1.600 m. ; à une demi-journée à l'E. de Compan: région boisée. Hacienda Nuevo Loreto, 1.200 m. ; à trois Journées à l'E. de Tayabamba : plantations de café, de coca, et de canne à sucre, situées dans la montana, région des forêts chaudes de la vallée du Rio Mixiollo, affluent du Rio Huallaga. Pina, 1.200 m. ; village voisin de l’'Hacienda Nuevo Loreto. Pisana, 450 m. ; à cinq journées au N.-E.. de l’Hacienda Nuevo Loreto, village situé au conduent du Rio Mixiollo et du Rio Huallaga. Tocache, 500 m. ; village situé à trois journées au S.-E. de Pisana, au confluent du Rio Tocache et du Rio Huallaga. Lopuna, Piquitamba, Cueva seca, Supuna, localités se trouvant sur le Rio Docache, affluent du Rio Huallaga. De son voyage, M. Baer a rapporté, en outre, 25 espèces de Trochilidés, dont une espèce nouvelle : Metallura theresiae, décrite par M. Simon, in Nov. Zool., vol. X, 1902, p. 1117. Les trois spécimens qui la représentent provenaient de Tayabas et se trouvent dans les collections de MM. W. Rothschild, Simon et Gounelle. Cracidés 1. PENELOPE SCLATERI Gray. Un ad., Cumpang, 2.400 m., août 1900. J'ai pu comparer ce spécimen au type de P. montagner (Bp.) qui est con- servé aux galeries. 2. PIPILE GUMANENSIS (Jacq.). &, Pisana, 4.000 m. 3. CHAMAEPETES GOUDOTI (Less.). 2 ad., Nuevo Loreto, 1.200 m. ; juillet 1900. Le type de l'espèce provient de Santa-Fé de Bogota et est conservé aux Galeries. Thinocorythidés 4. THINOCORYS ORBIGNIANUS Geoff. et Less. 4, Dulpo, 3.000 m., mai 1900. Le type, conservé aux Galeries, a été rap- porté du Chili par Gay. Charadriidés 9. PTILOSCELIS RESPLENDENS Tsch. j RE Ad., Huamachuco, 3.300 m. ; juillet 1900. Nom local : Ziclic. 320 A. MENEGAUX. — Etude d’une collection d'oiseaux du Pérou. Charadriidés (suite). 6. BELONOPTERUS CHILENSIS Mol. Ad., Lopuna, 500 m. ; novembre 1900. Momotidés 7. MOMOTUS ÆQUATORIALIS CHLOROLAEMUS Berlp. et Stolz. (voir P.Z.S: 1902, p. 35). Piña, 1.200 m. ; septembre 1900. Caprimulgidés 8. STENOPSIS LONGIROSTRIS (Bp.). ®, Toeache, 500 m. ; novembre 1900. 9. HYDROPSALIS CLIMACOGERCUS Tsch. &, Tocache, 500 m. ; novembre 1900. En mue les rectrices latérales n’exis- tent pas. Trogonidés 10. PHAROMACRUS ANTISIENSIS (D’Orb.). &, Piquitambo, 1.100 m. ; septembre 1900. ®, Nuevo Loreto, 1,200 m. ; Juillet 1900. 11. PHAROMACRUS AURICEPS (Gould). 4, Cumpang, 2.400 mètres ; août 1900. 9, Nuevo Loreto, 1.200 m. ; décembre 1900. 12. TROGON PERSONATUS (Gould). 2 4, Cumpang, 2.400 m. ; août 1900. 13. TROGON cuRUCUI (L.). &, Nuevo Loreto, 1.200 m. ; juillet 1900. 14. TROGON viripis L. | 2 4, 2 Q, Tocache, 500 m. ; novembre 1900. 15. TROGON VARIEGATUS BOLIVIANUS Grant. &, Pisana, 400 m. ; octobre 1900. Cuculidés 16. PIAYA CAYANA NIGRICRISSA Sel. Nuevo Loreto, 1.200 m. ; juillet 1900. Nom local : Brujo. 17. CROTAPHAGA MAJOR Gm. Tocache, 500 m. ; novembre 1900. Capitonidés 18. CAPITO STEEREI Sel. et Salv. 4 &, Nuevo Loreto, 1.200 mètres ; juillet 1900. 9, Nuevo Loreto, 1.200 m. ; juin 1900. ®, Cueva seca, 1.000 m..? : août 1900. ®, aile 74 mm. ; queue 50 mm. 14 Cette femelle est identique à celle de Æ. glaucogularis Tsch. sauf qu’elle | porte sur le jugulum une bande transversale rouge plus large. A. MENEGAUXx. — Etude d'une collection d'oiseaux du Pérou. 321 Rhamphastidés 19. RHAMPHASTUS CUVIERI Wapgl. Tocache, 500 m. ; novembre 1900. 20. AUDIGENA HYPOGLAUGUS (Gould). Cumpane, 2.400 m. ; août 1900. 21. AULAGORHAMPHUS DERBIANUS Gould. Nuevo Loreto, 1.200 m. ; juillet 1900. Nom local : Pinclui. 22. AULAGORAMPHUS CYANOLAEMUS Gould. Nuevo Loreto, 1.200 m. ; juin 1900: Ce spécimen est un jeune, probablement une femelle à cause de sa faible taille, dont le bec ne présente pas encore ses colorations typiques, mais qui par ses autres caractères est identique à À. cyanolaemus. Gette localité est donc nouvelle pour cette espèce. Galbulidés 923. GALBULA TOMBACEA CYANESCENS Dev. ®, Piña, 1.200 m. ; septembre 1900. &, Pisana, 400 m. ; octobre 1900. Bucconidés 2%. Bucco MAGRODACTYLUS (Spix). Mocache, 500 m. ; novembre 1900. 25. HAPALOPTILA CASTANEA (Verr,). Un spécimen de Cumpang, 2.400 m. ; août 1900. Signalé pour la prenuère fois au Pérou ; on ne l'avait trouvé qu’en Go- lombie et en Equateur. 26. MONASA PERUANA Scl. Pisana, 400 m. ; octobre 1900. 97. MONASA NIGRIFONS (Spix). Pisana, 400 m. ; octobre 1900. Picidés 28. COLAPTES CINEREICAPILLUS Reichenb. ©. Motil, 3.000 m. ; février 1900. 29. HYPOXANTHUS RIVOLII BREVIROSTRIS Tacz. &, Cumpang, 2.400 m. ; août 1900, Iris brun foncé. 30. CHRYSOPTILUS ATRICOLLIS (Malh.). ù Huaylillas, 3.400 m. ; janvier 1901. 31. VENILIORNIS FUMIGATUS (Lafr. et d’Orb.). 4, Choquisongo, 2.200 m. ; mars 1900. 32. CAMPOPHILUS MELANOLEUGUS (Gm.). 4, Nuevo Loreto, 1.200 m. ; juillet 1900. Formicaridés 33. THAMNOPHILUS MELANOGHROUS Scl. et Salv. &, Utcubamba, 1.700 m. ; août 1900. 34. THAMNOPHILUS BERLEPSCHI lac. 4, Nuevo Loreto, 1.200 m. ; septembre 1900. TE Ce spécimen présente nettement tous les caractères indiqués par Taczo- nowski (Ornith. Pérou, II, p. 22), et qui ont engagé cet auteur à Séparer cette forme de T. tenuipunctatus décrit par Lafresnaye. 322 J. LASNIER. — /nstinct maternel observé chez une Poule d'eau. Formicaridés (suite). 35. CERCOMACRA APPROXIMANS Pelz. 4, ad., Tocache, 500 m. ; novembre 1900. Signalé dans le Pérou septentrional. 36. GRALLARIA SQUAMIGERA Prév. Un spécimen de Cumpang, 2.400 m. ; août 1900. Le Muséum ne possédait pas de spécimen du Pérou. Dendrocolaptidés . 37. FURNARIUS TORRIDUS Sel. et Salv. Tocache, 500 m. ; novembre 1900. 38. PSEUDOCOLAPTES BOISSONEAUI (Lafr.). Cumpang, 1.800 m. ; août 1900. Iris brun. Les joues et la gorge sont d’un blane à peme jaunâtre. Les plumes auriculaires sont d’un blanc pur. (V: Berlépsch et Stolzmann, P. Z. S., 1896, p. 374.) 39. PICOLAPTES WARSCEWICZI (Cab. et Heine). Cumpang, 1800 m. ; août 1900. Tyrannidés 40. OCHTHOECA THORACICA Taez. Cumpar g, 2.400 m. ; août 1900. 41. KNIPOLEGUS ATERRIMUS (Lafr. et d’Orb.). 4, Huaylillas, 3.400 m., janvier 1901. Ne possédant qu’un mâle, il m’est impossible de vérifier si cette forme doit être rapportée ou non à Æn. at. heierogyna Berl., du Nord-Ouest du Pérou (Berlepsch, Znter. ornith., Con- gress., 1905, p. 471.) 42. MUSCISAXICOLA OCCIPITALIS (Ride.). Tulpo, 3.000 m.; mai 1900. Cette forme se rapproche beaucoup de D. rufivertex Lafr. et d’Orb., mais sa taille est plus grande : ailes, 115 mm. ; queue, 75 mm. ; bec, 16 mm. 43. ANAERETES NIGROCRISTATUS Tacz. Tulpo, 3.000 m. ; mai 1900. Tayabamba, 2.500 m. ; mai 1900. La tache blanche occipitale et la crête noire allongée distinguent facile- ment cette forme d’A. albocristatus (Vig.). 44. HIRUNDINEA SCLATERI Reinh. Nuevo Loreto, 1.200 m. ; juillet 1900. Rare. La coloration du manteau tire sur le brun. (A suivre ). FAIT CURIEUX D’INSTINCT MATERNEL OBSERVÉ CHEZ UNE POULE D'EAU Par Jean LASNIER J’ai été témoin l’année dernière d’un fait assez curieux dont Je n’avais encore jamais eu connaissance Jusqu'à ce Jour. Je chassais aux canards avec quelques amis dans les étangs de Lampertheim (Allemagne) en août der- nier. Le Rhin, après avoir subi une forte crue, venait de se retirer et l’on pou- vait encore apercevoir à deux mètres du sol la ligne boueuse que les eaux avaient tracée sur les arbres et arbustes voisins, L. Horsr. — Amitié réciproque entre des oiseaux de genres différents 323 Nous chassions les canards devant nous, un de mes ainis et le garde me précédaient sur la berge et les deux autres chasseurs attendaient en bateau le passage des oiseaux. Nous faisions office de rabatteurs. J’aperçus alors sur un de ces arbustes un nid construit précisément à 2 mètres du sol. Une Poule d’eau s'enfuit du nid, puis après avoir glissé sur une branche, disparut. Je m'approchai et trouvai cinq œufs. Je pus même me rendre compte qu’ils étaient déjà couvés. Ayant négligé d’emporter ce jour- là une boîte contenant de l’ouate, comme j’en ai l'habitude, dans mes recher- ches ornithologiques, je fus bien obligé de laisser les œufs, en me promet- tant toutefois de repasser les prendre, la chasse terminée. Après deux heures de chasse, assez fructueuse du reste, je voulus aller rechercher lesœufs que j'avais vus auparavant. Quelle ne fut pas ma surprise et ma déception lorsque je constatai leur'dispanition. Bien plus, le fond du nid'était recouvert de brindilles sèches, comme si le Poule eût voulu dérober sascouvée à mes regards. Je fouillai les brindilles et ne trouvai rien. Le garde qui m’accompagnait prétendit que quelques rats ou quelques rapaces de- vaient être les auteurs de ce méfait. Néanmoins, je restai incrédule: car des rongeurs et des oiseaux de proie, en admettant qu'ils eussent été assez habiles pour ne pas casser les œufs, n’auraient pas pris la peine de recouvrir le nid après les avoir dévorés. L’hypothèse qu’un maraudeur les ait dénichés est encore moins admissible, car il n’y a pas de braconniers en cet endroit; c'était une chasse gardée,et ceci se passait en Allemagne. Jen conclus que la Poule d’eau était restée à proximité de son nid et m'avait observé. Voyant sa retraite découverte, l’oiseau jugea plus prudent de transporter ses œufs en lieu sûr. Pourquoi la Poule d’eau n’emporterait-elle pas dans ses pattes ses œufs, comme la Bécasse et tant d’autres ? Je serais très reconnaissant aux lecteurs de cette Revue qui auraient été témoins d’un pareil fait et qui pourraient me donner quelques renseignements plus complets, d’en faire part dans le prochain numéro. NOTE SUR PLUSIEURS CAS D’AMITIÉ RÉCIPROQUE ENTRE DES OISEAUX DE GENRES DIFFÉRENTS par Lucien HoRsT Chez plusieurs des oiseaux que je possède, j’ai observé des cas d'amitié réciproque que je crois bon de faire connaitre. En 1890, le savant biologiste de Rouen, M. Henri Gadeau de Kerville, dont jai l'honneur d’être le préparateur d'histoire naturelle, a publié une note (1) sur cet intéressant sujet. Depuis, MM. Charles Debreuil (2), Ch. Van Kempen (3), Louis Denise (4) et probablement d’autres ornithologistes, ont décrit des faits analogues. (1) Henri Gadeau de Kerville. Sur un cas d'amitié réciproque chez deux Oiseaux (Perruche et Sturnidé), avec une figure dans le texte, dans le journal Le Naturaliste, Paris, n° du tr août 1890, p.182. (2) Ch. Debreuil. Sur un cas d'affection conjugale entre deux Oiseaux d'ordres différents, dans l'Ornis, t. X (4899), p. 63. ; NÉE (3) Ch. Van Kempen. Afection remarquable entre un Palmipède et un Gallinacé, dans la Revue française d'Ornithologie scientifique et pratique, n° du 7 juin 1909, p. 20. , (4). Louis Denise. Cas d'affection réciproque entre Oiseaux appartenant à des ordres diffé: rents, à propos de la note de M. Ch. Van Kempen, d°, n° du 7 juillet 1909, p. 40, 324 J. Horsr. — Arnitié réciproque entre des oiseaux de genres différenis. Voici ceux que j’ai eu l’occasion d'observer : I. PSITTAGULE A TÊTE GRISE (Psittacula cana Gm.) mâle et PINSON Des ARDENNES (Æringüilla montijringilla L.) mâle. Quand j'ai mis ensemble, pour la première fois, la Perruche et le Pinson, il y eut entre eux une grande animosité qui bientôt dégénéra en bataille. Un matin je remarquai qu’ils étaient déplumés sur le sommet de la tête, et trouvai dans la cage des plumes du dos et des ailes. Je séparai alors les deux combattants dans une cage à compartiments. Au bout de quelques jours, je vis la Perruche qui cherchait à se rapprocher du Pinson quand celui-ci se trouvait près de la séparation. Ayant eu besoin du compartiment où était le Pinson, pour y loger d’autres oiseaux, je remis ensemble mes deux antago- nistes. Cette fois, l’'aceueil fut cordial, et, depuis, je constatai maintes et maintes fois les faits suivants : Il leur arrivait souvent de se presser l’un contre l’autre et de s’éplucher réciproquement. Un fait amusant, qui avait lieu journellement, était celui- ci : le Pinson et la Perruche étant sur le même perchoir, à quelque distance l’un de l’autre, la Perruche se mettait à faire claquer son bec tout doucement, puis à émettre un cri variant d'intensité à chaque instant. Ce dialecte d’un genre spécial, qui durait quelquefois une demi-heure, était accompagné d’un dodelinement de tête ou de révérences. Pendant ce temps, le Pinson, la tête tournée du côté de la Perruche, et le bec légèrement en l’air, semblait s'intéresser à ce que faisait son compagnon et, de temps à autre, faisait claquer son bec. Ils passaient généralement la nuit ensemble sur une balançoire dans le haut de la cage ; mais, parfois, le Pinson n’y allait pas, dormant seul surun perchoir placé au-dessous. Cette amitié réciproque entre ces deux oiseaux dura près de trois années, après quoi je les ai séparés pour faire d’autres expériences. Comme l’a constaté M. Henri Gadeau de Kerville, la marque d’amitié était beaucoup plus vive chez la Perruche que chez le Pinson. II. SERIN DE MozAMBIQUE (Crithagra butyracea Li.) mâle et VERDIER VUL- GAIRE {Ligurinus chloris L.) mâle. Ces deux oiseaux sont très souvent l’un près de l’autre et se recherchent: Je les ai vus souvent s’éplucher réciproquement et s’empâter. III. VERDIER VULGAIRE {Ligurinus chloris L.) mâle et LINOTTE VULGAIRE (Linaria cannabina L.) femelle. Je les ai vus s’éplucher l’un l’autre, s’empâter et s’accoupler. La Binotte a pondu plusieurs œufs qui ne sont pas éelos. IV. SERIN DES CANARIES (Serinus canarinus L.) femelle, ASTRILD A JOUES ORANGES ({Æstrelda melpoda Nieïll.) et Asrrirp Gris ({Estrelda cinerea Vieiïll.). Ce dernier cas est de la sollicitude maternelle. J’ai possédé une Serine des Canaries dont la sollicitude envers deux As- trilds à joues oranges et un Astrild gris était remarquable. Tous les jours elle les épluchait et leur apportait des morceaux de biscuit ou de pain trempé dans du lait. Quand ils se baïgnaient, elle suivait leurs ébats en restant per- chée sur le bord de la baignoire. La nuit, elle se reposait avec eux dans un nid ou se mettait sous un des angles de la cage. Dans ce dernier cas, les Astrilds passaient la nuit couchés sous ses ailes, tels des poussins dormant sous les ailes de leur mère. Cette sollicitude dura près de quatre années. Un matin, je trouvai la Serine morte. En l’espace de huit jours environ, les Astrilds mou- rurent également. Je n’ai pas lieu d'attribuer leur mort au chagrin, ni au manque de soins, mais plutôt à une épidémie qui, en un mois, fit plus d’une douzaine de victimes chez mes oiseaux, Notes et Fais divers 325 NOTES ET FAITS DIVERS Note complémentaire à la description du jeune mâle de Cénnyris Hawkert, parue dans le numéro de février 1910. — Dans le numéro de février 1940 (page 445), j'ai donné la description du jeune mâle de Cinnyris Hawkeri, Neum., mais j’ai indiqué en terminant que je ne connaissais pas la provenance exacte de l'individu qui figure dans ma collection. Je suis maintenant à même de combler cette lacune, grâce à mon aimable correspondant, M. Siguier. L'oiseau décrit, ainsi d’ailleurs que les deux mâles de la même espèce qui l’accompagnaient, provient des environs du lac Aramaya, sur la route de Harrar (Somalie anglaise). R. Bagin. Becs-croisés en Charente en 1909. — Comme suite aux notes ayant déjà paru dans la Reoue d'Ornithologre, sur la migration du Bec-croisé en 1909, il serait peut- être intéressant de noter que la « vague » de migrat'on s’est étendue jusqu'à notre région, qui nest qu'à 80 kilomètres à vol d'oiseau de l'Océan et qui se trouve être par conséquent un des points-limite touchés, dans la direction du Sud-Ouest, par ces migrateurs de l'Est. J'ai pu en effet observer une bande d’une quinzaine de Becs-croisés mangeant avec avidité des graines de Thuya, dans un jardin, à Jarnac (Charente), le 10 oc- tobre 1909. Les apparitions du Bec-croisé sont rares en Charente, où, sauf quelques ilots de Pins Maritimes, où les Becs-croisés n’ont pas été signalés à ma connaissance, il my a de Conifères que dans les jardins et auprès des habitations. Jacques DELAMAIN. Seconde nichée d’un couple d'Hirondelles de fenêtre. — Un couple d'Hirondelles de fenêtre (Chelidon urbica, Degland et Gerbe) a niché, pour la seconde fois, à Chäâ- tillon-sur-Seine (Côte-d'Or), à la fin du mois d’août 1910. Le nid était fixé à une des fenêtres du premier étage de la maison Philandrier. J’ai vu, le 3 septembre, les petits encore incapables de voler et nourris par les parents. Fernand DaAGuin. Limite de la répartition de la Gélinotte dans les départements de la Haute-Marne et dela Côte-d'Or. — M. Lomont, dans un très intéressant article paru dans le trei- zième numéro de la Revue, signale la présence de la Gélinotte des bois (Terrastes bonasia (L.) dans plusieurs départements de l'Est de la France. Ayant pendant longtemps exploré ces régions, j'ai pu observer fréquemment cet oiseau qui me semble, d'année en année, y étendre son aire de dispersion. L’arrondissement de Bar-sur-Aube, que M. Lomont assigne à la Gélinotte commelimite ouest, me semble cependant un peu éloigné, car entre Bar-sur-Aube et Chaumont, la présence de ce Tétraonidé est tout à fait accidentelle et, pendant de nombreuses années de chasse dans cette région, je ne l’ai pas rencontré. - Lalimite ouest, peu dépassée à l'heure actuelle, de la répartition de la Gélinotte, m'a semblé, d’après mes observations, être assez nettement marquée dans les dé- partements de la Haute-Marne et de la Côte-d'Or, par les vallées de la Marne et de la Vingeanne et la Saône, c’est-à-dire plus simplement par le canal de la Marne à la Saône et à cette dernière rivière. P. Paris. Un cas de mélanisme chez le Gros-bec. — Les cas de mélanisme chez les passe- reaux Captifs ne sont pas rares et ont été signalés particulièrement chez le Bou- vreuil (Pyrrhula pyrrhula L.) et chez la Mésange charbonnière (Parus major L:). Ils passent pour être dus à l'usage exclusif du chènevis pour la nourriture de lPoiseau. Depuis près d’un an j’observe journetlement une femelle de Gros-bec (Coccothraustes coccothraustes (L.)qui, malgré une nourriture très variée où domine ilest vrai le chènevis, a pris un plumage brun noir presque uniforme où le miroir de l’aile seul se distingue encore. Peut-être la mue prochaine fera-t-elle reprendre à l'oiseau son plumage normal, comme cela a déjà été observé. P.P ARIS. 326 Extraits et Analyses Influence de la multiplicité des petits Rongeurs sur la ponte des Rapaces. — Je lisais il y a quelques jours dans les ouvrages de feu M. le baron d’Hamonville, l’opinion suivante : « La Crécerelle et l’Effraye auraient la faculté de pondre quel- ques œufs en plus du nombre normal dans les années où les Rongeurs dont ils font leur nourriture habituelle sont très abondants ; ils diminueraient également leur couvée dans les années où ces mêmes Rongeurs font défaut. Je crois bien que cette loi pourrait être généralisée, car cette année où chez moi (arrondissement de Châlon-sur-Saône), les petits Rongeurs ravagent tout les Buses sont en si grand nombre que même les moins observateurs l’ont remarqué. Beaucoup de Cresserelles également; pour les Effrayes, je n’ai rien pu vérifier. Qu'en pensent les lecteurs de la Reoue et ont-ils fait les mêmes constatations 2 P. Pory. Pourquoi la Perdrix rouge perche-t-elle ? — Tout le monde sait que la Perdrix rouge (Perdix rubra Brisson) perche occasionnellement, mais on admet générale- ment que ces oiseaux ne se posent sur les arbres que fatigués par une fuite prolongée. C’est du moins, je crois, l'opinion répandue. Or le 2 octobre dernier, me promenant d'assez bonne heure dans les champs, j'ai fait partir d’un petit chêne deux Perdrix rouges adultes, un couple sans progéniture. Rien ne pouvait les avoir dérangées, personne ne chassant dans l’endroit où je les ai vues. Il n’est pas admissible non plus qu’elles aient voulu se mettre hors d'atteinte de quelque bête puante, celles-ci n'existant pour ainsi dire pas dans le pays. — Un garde auquel je racontais le fait, m'a affirmé, et son témoignage est absolument digne de foi, avoir vu, il y a quel- ques années, quatorze Perdreaux rouges perchés sur une grande haïe. Dans ce cas, comme dans le mien, rien n'avait pu déranger les oiseaux. Il est assez curieux de voir ces sortes de caprices non motivés chez des individus qui n’ont même pas comme les Faisans, l'habitude de percher chaque soir. Prince E. d'ARENBERG. EXTRAITS ET ANALYSES ORNITHOLOGISCHE MONATSBERICHTE. 1910, N°1. Loupon (baron Harold). Zwei Beiträge zur Ornis der russischen Ostseeprovinzen: L'auteur complète le travail de Wasmuth (Riga, 1909) et celui de Stoll (Kuston ornis der Insel Oesel.) RercHenow. Neue arten aus Africa. Description des espèces suivantes provenant de l’Adamaoua : Cossypha nigriceps, Crateropus plebeius gularis, Apalis pulchra polionota, Syloietta eprpolia, Cisticola garuensis, Calamonastes stigmosus, Phyllas- trephus placides grotei, Cinnyris genderuensis, Poliospiza monticola, Lanius guber- nator strumpell. ZepLirz (von). Einige neue Formen aus Nord ost-Africa. L'auteur décrit: Cur- sortus gallicus dahlakensis (Terra typica, Dahlak I). Oedicnemus capensis ehren- bergt (D hlak-I), Spreo pulcher intermedius (Adamaua, Soudan, Dongola). Neumann, Oscar, Neue afrikanischen Charadriidés. Glareola fusca fulleburnt (du lac Rikwa), Rhinoptilus chalcopterus obscurus (du Fort Quimpungo, Mossamedes). ParrorT, Zwei neue Bieneufresser formen aus Africa. Ce sont Æerops albi- collis maior (de Bogamayo), Merops orridis reichenowi (de Salomona Eritrea). IN” On y trouve des renseignements intéressants sur l’activité à la station ornitho- logique de Rossiten. Grore, Briefliches aus Ostafrica, III. L'auteur s'occupe surtout des oiseaux de rivage. BoxBErGEr. Bemerkungen über des Brutgeschäft einiger ostafrikanischen Vogelarten. L'auteur étudie Centropus superciliosus Hemp., Barbatula affinis Rchw., Tachornis parvus myochrous (Rchw.), Chalcomitra gutturalis (Li), Anthreptes col- laris hypodilus (Jard), et Hirunda puella. Tem. Sehl. à, 80 Extraits et Analyses 397 N° 3. STRESEMANN. Beobachtungen seltner Brutvôgel Oberbayerns im Frühjahr 1909. L'auteur signale des couvées de Mergus merganser, de Montifringilla nivalis et d’Hydrochelidon hybrida, etc. Lounon. Baron. Einneuer Vogel für Livland. Cest Turdus atrogularis Tem. Non signalé auparavant dans les provinces bal- tiques. Hevyper, Ueber die Nahrungs aufnahme der Stares in der Luft. L'auteur donne des preuves de la chasse que font les étourneaux aux Insectes pendant leur vol. BEAUX, DE. Albinotische Brillenpinguine. N° 4. ScexAzow. Ueber den Gattungsnamen Acanthis. L'auteur fait l'historique de ce nom et prouve qu'il n’est pas dû à J. M. Bechs- tein, 1803, mais probablement à M. B. Borkhausen, 1797. OorrT, VAN, Nectarinia congensis, nov. sp. vom unterem Congo (de Boma). Hesse, Einige ornith. Vorkommisse bei Leipzig aus der Vergangenheit. ZepxTz, comte de, Einige neue Formen aus Nord Ost-Africa. Ce sont : Trachyphonus margaritatus somalicus, Colius striatus hilgertr, Col. st. erlangert, Tachornis parves griseus, Galerida cristata eritreac, Hedydipna platura adiabonensis. = LAuBmann, Einige seltenere Gâste aus Sudbayerns Avi-fauna. BoxBEerGER, Halcyon chelicuti (Stanl.) im Nistkasten. No 5. HAGENDEFrELDT, Zum Vogelzug aus der Insel Sylt, 1907. L'auteur donne les dates de la première arrivée au printemps en indiquant la hauteur barométrique, la température et la direction du vent. Box8EerGER. Zur Fortpflanzung von Barbatula affinis (Rchw.). L'auteur donne la description des nids et des œufs et prouve que cet animal a deux couvées par an. KozziBAy. Notizen aus Schlesien. Neumann, Ueber die geogr. Formen des Merops viridis. L'auteur décrit deux formes nouvelles qu'il nomme M. v. beludschicus et brr- manus. Harrerr et NeuMANN, Beschreibung eines neuen Haarvogels. Phyllastrephus icierinus sethsmithx, de la forêt de Budongo, dans l’Unyoro. Description de Lagonosticta umbrinodorsalis par Reichenow (de l'Adamaoua.) N° 6. GEenGrer, Ueber den Gattungs namen Acanths. L'auteur prouve que l'opinion de Scholow est la vraie (voir n° 4). SoxMipr, Etwas vom suddeutschen Baumläufergesang. Grore. Briefliches aus Ostafrica IV. L'auteur étudie la vie des oiseaux près du lac Mbourou. ReicHenow, Einige neue Formen aus Kamerun. … Ce sont : Phyllastrephus flavicollis adamauae, Lantiartus erythrogaster chrysos- tictus, Prionops poliocephalrus adamauæ, Brodornis pallidus nigeriæ, Alseonaz murinus albiventris… KozLiBAY, Syrnium uralense (Pall.) als neuer Brutvogel Schlesiens. Miscarer, Zwei in Orstpreussen seltene Vogelarten. Nyroca rufina (Pall.) et Oceanodroma leucorrhoa (W.). N° 7/8. Harms. Ornith. Reminiscenzen. Sur Passer simplex zarudnyi Pleske et Podoces panderi Fisch. KROHN, Porphyrio cærulescens (Vandelli) in Deutschland. Plusieurs captures de Poule Sultane ont été faites près de Hambourg et dans le Schleswig-Holstein. 328 Comtep-rendu JoHANSEN, Bestimmungstabelle zentralasiatischer Wasserstare Gen. Cenclus (Bechst, 1802). Hanms, Chloris chloris meridionalis Subsp. nov. (de Roumanie). ZARUDNY, Cyanecula leucocyana turkestanica Subsp. nov. (de Taschkent, Ker- ghana). GroTe, Briefliches aus Ostafrica, V. Pendant la saison des pluies qui dure de décembre à la fin d'avril, la plupart des oiseaux font leurs couvées. L'auteur fait remarquer ce fait curieux qu'il a fué Zspi- dina natalensis en pleine forêt vierge, loin de l’eau, et l’estomac était remplitde coléoptères. Wicurricm, Winterbeobachtungen aus Nordwest-Sachsen, 1909/10. L'auteur étudie surtout les apparitions ornithologiques qui peuvent suivre un hiver aussi doux que le dernier et son influence sur la migration et le séjour des oiseaux. BLauw, F.-E. Les Elevages du parc de Gooïlust (Oiseaux). Bull. Soc. nat. d Acc. de France. Fév.-mars 1910, pp. 59-63, 107-111. Histoire et statistique des expériences d’acclimatation et des succès obtenus dans l’admirable parc d’acclimatation de M. Blauw où depuis les Nandous jusqu'à l’Emberiza pusilla, en passant par les Echassiers et les Perroquets, tout prospère, où le Ptilonorhynchus holosericeus construit ses berceaux artistiques, où les colom- bes lophotès vivent en liberté dans les allées. En tout 322 espèces d'oiseaux. CuarPez, F. pe. Le Ganga Cata. Bull. Soc. nat. d’Accl. de France, janv. 1940: pp. 10-12. Excellente monographie de cet intéressant Ptéroclidé qui est sédentaire dans les parties désertiques de la Crau. MENEGAUX, A. Détermination du sexe de l'oiseau à l’autopsie. Bull. Soc. nat: d’Accl. de France, mars 1910, p. 94-97. Le plumage ne suffit pas toujours à révéler le sexe de l'oiseau qu'il est important de connaître. Le travail très clair de M. Menegaux, et les figures précises qui l’ac- compagnent, en rendent facile la détermination. Fcocar», H. L'Elevage du Lophophore. Bull. Soc. d’Acel. de France, mars 1940; pp. 98-100. À ! Depuis quarante ans M. Flocard élève ce magnifique oiseau de faisanderie sous le climat de Rocroï, région la plus froide de la France. Il arrive à obtenir poun chaque poule, chaque année, de 12 à 15 œufs qu'il confie à une poule domestique bonne couveuse. COMPTE-RENDU MAURICE DE LA Fuye. — La question des Oiseaux de proie envisagée au point de vue économique et au point de vue juridique. — Paris, 1908. Librairie géné- rale de droit et de jurisprudence. Le livre de M. de la Fuye présente un grand intérêt pour les chasseurstet pourles naturalistes : pour les chasseurs, en leur fournissant autre chose que des idées vagues et générales sur les espèces qu'ils doivent protéger et sur celles qu'ils doi vent détruire ; en les mettant au courant aussi des règles auxquelles est actuelle: ment soumise cette destruction en France et à l’étranger. Pourles naturalistes, il apportera sa contribution à une idée précieuseetqu'onne saurait trop encourager : celle des autorisations individuelles qui permettraient de ne pas laisser échapper une foule de pièces intéressantes, actuellement perdues pour tout le monde sous prétexte de fermeture de la chasse. À ce point de vue, la création préconisée parl’auteur du poste de «tiercelier », c’est-à-dire de destruc> teur officiel des espèces nuisibles, rendrait fort probablement de signalés services à l’ornithologie française. ORLÉANS, IMP. H. TESSIER LE GÉRANT : L. DENISE. BULLETIN D’ÉCHANGES, OFFRES ET DEMANDES Obiets de collections OFFRES A-vendre : bibliothèques vitrées pour collections provenant de la galerie orni- thologique d’'Ernest Bonsour, à Nantes : 19 Vitrine centrale, verticale, formée de deux corps adossés et reliés l’un à l’autre, comprenant chacun 4 compartiments. à deux portes, longs de 1 m. 98. Longueur totale, 7 m. 92, hauteur, 3 m. 05, pro- fondeur de chaque corps, 0 m. 70 (les deux réunis, { m. 40) ; tasseaux et tablettes. Ebénisterie très soignée, chêne mouluré, teinté et ciré ; serrurerie d’une exécution parfaite. Les deux corps adossés l’un à l’autre pourraient être séparés. 20 Une autre vitrine semblable. 3° Vitrines verticales, en bois peint, formant le pourtour de la galerie, adossées aux murs, qui en forment le fond. 18 compartiments, dont 4% à deux portes, longs de 1 m. 70 et 4 à une porte, longs de 0 m. 98, donnant une * longueur totale de 28 m. 64. — Pour tous renseignements, s'adresser à M. le doc- teur Benoir, chirureïen en chef du chemin de fer d'Orléans, 67, boulevard Saint- Germain, Paris. M Hugues-Atgser offre des peaux fraîches d'oiseaux de sa région ; lui écrire en donnant la liste des espèces qu’on désire. I fera son possible pour les procurer aux “amateurs. — Hugues-Atger, à Saint-Géniès-de-Malsoires, Gard (France) 7 A vendre: Un œuf d'Æpyornis monté sur socle. — Abhé G. Etoc, 31, rue de la Pompe, Paris. Grande collection d'œufs du globe, doubles provenant d’une ancienne et grande collection française. Ces œufs sont percés à l’ancienne mode, de deux trous, et quoique quelques-uns soient entachés de petits défauts. l’ensemble forme une collection remarquable. Occasion unique pour musée. Ce lot est cédé au quart de sa valeur. 2530 pièces et 650 espèces environ. Catalogue sur demande. A. Vau- cher, Rieu, 4, Genève. Très bel exemplaire de Naumann, Vaturgeschichte der Vôgel Deuischlands, éd. originale (1822-1844, 1860), 13 vol. in-80, pl. gravées et coloriées à la main. — Librairie A. Hermann et fils, 6 rue de la Sorbonne, Paris. DEMANDES Désirant compléter ma collection, je prie les collectionneurs d'oiseaux en ea de m'envoyer la liste des espèces dont ils disposent et leurs prix. — Cheva- er von Pschusi zu Schmidhofïfen, « Ornith. Jahrbuch». Hallein (Salzbourg). Onrecherche les oiseaux suivants, en peau ou tout montés : Ardea Melanocephala Ardeola sturmit, Cordus leucophœus, Œstrelæta hæsitala, Tetraogallus capstus (ne pas confondre avec 7. Caucasicus), Emberiza chrysophrys. Turdus olivaceus et les œufs de : Vuliur monachus. Gyps fulvus, Picus mortius, Circus pallidus, Nucifraga caryocatactes. Faire offres à J. H. Rouget. Bar-sur-Seine. Lucien Pilastre, 25, rue de l'Aqueduc, Par, serait acheteur des oiseaux en peau suivants : Bec-croisé perroquet 9! ©, Bec-croisé à bandes 9, Hirondelle de ro- cher, Pinson des neiges. Faire offre avec prix. Pomont et ses fils, naturalistes. — Préparation de mammifères et d'oiseaux, installation complète de musées et cabinets d'histoire naturelle. Manonville, par Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle). Préparations soignées, Montages artistiques. — Ancienne Maison N. Pingat - FR. Réonier. élève et successeur, naturaliste-préparateur, Laignes (Côte-d'Or). Oiseaux de volière. OFFRES Oisellerie du Pas-Saint-Georges. — Maison fondée en 1849. — Assorliment complet d'oseaux exotiques, singes, perruches, perroquets. Vente de confiance, Envoi catalogue contre timbre. Fontana, 11, rue du Pas-Saint-Georges, Bordeaux. Cabinet d'Entomologie & d'Ornithologie OISELLERIE du PAS-SAINT-GEORGES AOC G. BRER J, FONTANA Successeur de Henri GUYON NATURALISTE Naturaliste Fournisseur du Muséum d'Histoire naturelle de Paris RO E—— ES — CHOIX CONSIDÉRABLE VENTE EE ACErTAUE d'Oiseaux Exotiques & Œufs d'OISEAUX EXOTIQUES et INDIGÈNES Û pour Musées et Collections USTENSILES POUR LES SCIENCES NATURELLES 11, Rue du Pas-Saint-Georges — PAR — 13, Rue Bertin-Poirée, PARIS BORDEAUX ŒUFS D'OISEAUX PALÉARCTIQUES EN FONDS NATURHISTORISCHER INSTITUT A. KRICHELDORFF BERLIN S. . 68, Oranienstrasse, 116 Le catalogue sera envoyé gratuitement et franco à toute personne qui en fera la demande Select and Modern Canarycultur Select and Modern Avicultur levage de Canaris, de beaucoup le plusrimportant de France Organe spécial, unique ën France, paraise arte esféctionnees d' Craie sant chaque mois et traitant exclusivement Variétés sélectionnées d'une façon toute spéciale: d’une façon pratique l'élevage des différentes dits du Nord. variétés de Canaris et de tous oiseaux de cage CANARIS HOLEANDAIS » ossus Belges. et de volière. , » Parisiens. Cette Revue, essentiellement complète, est sans contredit possible le Vade mecum de tout RE Norsich, Aviculteur. 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Accipiter nisus ............ 81,316, 317 Acestrura decorata ................. 270 — ÉICTIOTORERRE RE NRA 270 — LISA TES NIET 258, 270 Acredulatrivirgata magna ........... 256 ÆAGRLOIRErES EnEStES, Nr... 40 Actodromas maculata ............... 32 Adelomyia melanogenys ....... 258, 268 — — maculata ..... 268 Ægithale à longue-queue. 38, 118,158, 242 Æigithalus caudatus ........:....... id. Ærops albicollis maiïor .............. 326 Afrection entre oiseaux d’ordres diffé- TON 28 ÉROEUMA 20,40,191,286, 323 Agapeta gularis .............. 259, 265 ÉEHOnAiSCanane le. 41 APEMETEprOQUCtIONn 1... 303 =. as On is RER 209 Peelmshmenalis sie 25 — thiliuschrysocarpus .... 133(123) Aglæactis caumatonota .............. 266 — cupreipennis ........ 258, 266 — — æquatorialis .. 266 — DOTOUIIN IR e site sales 266 Agriornis andecola andecola ......... 16 —= ne paznæ ....... 16, 132 (122),135 (125) ETRRSIÈTS dat SE En 118 Agyrtria apicalis ............. 258, 262 — .! CARO NERO SE 178 — fimbriataterpna............ 262 — JANSON RATS 262 = — Re TN 262 =." ADR REREEES 178, 262 — OMR OMAN 262 — | CRAN 262 Aigle balbuzard (voir Pandion haliæ- tus) =. ÉANERSS SRE PEAR 55 — botté (voir Aqguila pennata). — criard (voir Aquila clanga). —" RUN SEL OPEN 54,88,230, 275 IDE DIE. see see ste oo 54, 89 J Aigle Jean-le-Blanc (voir Circaëtus gal- —licus). = Pygargue (voir Jaliætus albicilla) AL AV ISSUE ne 04,106, 155 TO APP Ie 04,88,230, 275 on MALO CD ELEMENT 230 AI ONEETERUR ee 128,208,292, 312 Alauda arvensis. 2, 95, 104, 118, 146, 201, 206, 274, 290, 299, 314, 315, 317 TC GNUPES IPS PSS NN NE id. nn LLLS LTOT ONE MN ER AE 48 187,190,201,274,286,304, 327 Alcedoispida ...........) 104,279, 280 Alouette calandre ............. 38, 104 ENCRES SE ES 104 PNR COIN RO Te 300 — des champs (voir Alauda ar- vensis). LU DÉC RE A ANR ME PEN 10% = AANONINOSS ÉGROeR A UeE 48 _— DIU AR SN A NES ie 241 Alseonax murinus albiventris ........ 327 surles couleurs des oiseaux ... 281, 325 AMAR A lArEGLa.. NN 141 (131) ATGAUT NOTONS 262 — Dumerili ........ 257,258, 262 — tzacatlfuscicaudata ........ 262 — — jucunda: ............ 262 Ammomanes deserii orientalis ........ 176 AMOURpatErnEl eee ne 175 Ampelis garrulus .. 38,126,240,242, 9283 Anæretes albocristatus .............. 322 — nigrocristatus .............. 322 ATOSIGCUIE NN ee 139 (129) 151 — boschas. 18, 84, 50, 62, 91, 92, 101, 138 (128), 173, 187, 299, 302 — cristata alticola n. subsp. 132(122) 137, (127) LOT MOS Be = cie ere les ele te 96 ON TLOITSSIMEe EC 128, 256 — ORANGE. cococoaereess on 75, 231 — rufina. 95, 141 (131), i57, 194, 244,245,302, 304 MIUUOIN GE. re casa tee 139 (129) ANDERSON (Rudolph M.) ......... 126 Andigena hypoglaucus .............. . 321 Androdon æquatorialis ..... 257,258, 260 1) ERRATUM. — Une erreur de pagination s’est glissée dans le numéro 9 (janvier 1910): Tes dates ont été numérotées 119 à 134, au lieu de l’être 129 à 14%. Dans la table des matières, nous avons indiqué le numéro exact, suivi du numéro erroné entre parenthèses et en italique. 330 Table ANFRIE (Emile). 116, 155, 171, 274, Anorthura Magrathi....."".."." —- ner lECIA EC UE _— troglodytes. 92, 93,104, 253, Anser ægyptiacus — albifrons — UDENNICIT ie eee ser ee eee —_ DTACRUTUNCRUS — MANTTNITS ongnoontododonud oc ANIROCEDRAIUS EEE EE CCE CT Anthoscænus longirostris albicrissa Anthreptes collaris hypodilus ......... ANIME NGIIICENS EE Ce Re RE ne PANNE a En Ar nee 89,250, CANVPESINISE RE CORTE 89, CRNLCHSNEE EC EEE CETTE AO D A p Fabian à japonicus hormsi ........... LCRIENSLEN DEEE ER CE CCE MOTMANEUUSERERRERE ESC CE. musicus HUIUSITIS PEER ECECEC e pratensis 89,113,250, — enigmalus.......... pratorum SULPNGIULS eee ee lelele Lt et EN ULTOSRIS ER ER EC ARTS Shonedogbotdeoe sos OLTESCENS eee ele en ele Eier=e Antocephala floriceps ............... Apalis pulchra polionota Aphantochroa hyposticta ....... ADOBE UNPETI- eee = eee — LESSNUNNTES NE Ne E TEE Apoplexie chez des oiseaux .......... Apus apus, 102, 118, 142 (132), 154, 157, 228, 234, 238, 239, 250, 251,252, 255, 285, ER NElDO ee ee etesiet ee = ne 140% Aquila albicans ............ 54,106, = ChrySGELOS. 54, 88, 230, — clanga... 37,54,105,155, 172, — oi oogogencocaudconseee = TOUTE MSN 0e Po ae 54, AA Lea das dh anna —NELIOUES NS Tree Mes — orientalis — pennala .…. — pomarina — pomerana 37,54,105,155, 172, = NTGDAT rennes Crcr NES bopnoonbinone oc nantes 0 does Archibuse pattue.... 38,56,271,272 Archibuteolagopus ................. Anden GTR EE EEE 128,208, 292, EE CONOTTISSEMU ER SR = care — ciconta (voir Ciconia alba). ee M CINET ER ET 105, 127, = 1) JON dioooocncv200000 VSPISEUS ne ciel 113, 127 = Rerodias OO bA MST oabon pes o NO NYCITCOTAT - eme 113,127, — . PUrpUTEG - 299, 232,243, Ardeola minuta................ 61, NERMIE M ooenadoeuner 222, ARENBERG (Prince Ernest d’), 91, 111, 167, 215, 228, 255, 802, des Matières INNOBonsorcddsartootusoosbooono 284 ARRIGONI DEGLI ODDI(E:), . .... 96 AR TOBOMOMSIRIEPP EEE PETER CE EEE 128 CO CCANURIUS 60 0600000 82, 242 ZASIUrN DOTE UDES RER EE TE LD OCIE 192 MAS Gooccodto50%000 81,316, 317 — palumbarius 56, 81, 84, 200, 243, 313,315,.317 Aihene noctua (voir Noctua minor). TTL oo 00h50 000 0 136 (126) Atthis caliope Eee eee ELLE 177 AUDE trees RE LEETES 241 AUBERT (Creer re 303 Aulacorhamphus cyanolæmus........ 321 — derbianus...... 321 Automolus nigricauda .…..........2. 49 Autour. 56,81,84,200,243, 313,315, 317 —— MCPET VIE ET ee 81,316, 347 ANUCRER ER EE Ce CCE CCE 207, 29% B Babillard Eee EEE CERTES 159 BABIN (René) .:. 145,201,274,278, 825 BAR AG) een rer 318, 319 PAETUATENAMMOSTIAO0 conuvoouann 809 Balbusard fluviatile (voir Pandion ha- liætus). Balearica pavonina ................. 95 Baleniceps roi (fig.)........ 309,310, 311 Barbatula affinis.............. 326,082 — RADARS SAP 2000000 00 96 Bartavelle AE TA ECC TELE ELEC EE 39 BARTELS 5.5... CRETE 204 BARTHOLIN (Thomas)........... 283 BATES (GEI): EEE EEE 48 B'ADICAN) EPA Le CL CCPEEr 128 PMU) accoocsessdaue 128, 192 BEAUQUESNE (de), 45, 75,138 (128) 143 (133) BFAUXIONde) EFFET Er CER 94, 327 Bec-croisé (voir Loxia curoirostra). — bifascié (voir Lozxia bifas- ciata). — des sapins (voir Loæia pityo- psitiacus). Bec Ouvert Pere re CECI CCECECEEE Bécasse (voir Scolopax rusticula). Bécassine double .............. — ordinaire 90,105, 117, 299, — SON 6630020000000 Belonopterus chilensis BENNONOTIOP A RENTE TEE ETEEREE Bergeronnette blanche (voir Motacilla alba). BERLEPSCH (Hans Graf von), 50,66, 133 (123), 134 (124), 137 (127), 160, 162, 177, 237, 259, 262, 263, 269, 270 Bernache à COUNOIT PEER FETE E EEE 95 — JUPATA NT EC E ECC COTÉES 48 Berniclacanadensis ................ 97 BESSERER (Baron von)............ 287 Bismarck (archipel de)............ SANTE BLAUW (F.E).................... Table des Matières BIO EIMENN A) S EEE mom ce c cette 208 Boissonneauxia flavescens ....,...... 266 — — tinochlora 266 — Jardinei ...... 258, 266 — IMTGTREMSTRER EEE 266 Bolbrhynchus orbignysius ....... 132 (122) Bob ctossoconsoosmo den bene HO UD? Bombycilla garrulus 38,126, 240,242, 283 Bonasia sylvestris. 39,141 (131), 199, ; 225, 825 Bondrée apivore (voir Pernis apivorus). BONOMI (Prof. Agostino) ........ 240 OS CURE Sutra ere 238 BOIAUTUSISLEUGTIS Eee er esee 232 BOUNDIBRI(DI)- 0 te 36 BOURCIPR INPI TETE 10,65, 259 Bourcieria fulgidigula ......... 258, 266 — LOL TUUIDE EE 177,258, 266 — MR ADLES UE Re ele laser ate te 177 BOUSSAC (P. Hippolyte) ........... 309 BOURAE: (Mme) LR 125 BOUNVNIER (Aimé) .... 9220,225,283, 288 Bouvreuil ordinaire (voir Pyrrhula pyr- rhula). — DONETansoseotooecearso 39 BOXBERGER (Georg von) 256,326, 327 BOXBERGER (Léon von) . 128,144 (134) Brachyspiza capensis pulacayensis 16, 132 (122), 134 (124) BNRAONRISSUYIOIE ET eee ere ee 94 BROTICILLT ICS RCE CCR er eee 95 Brante roussâtre (voir Netta rufina). BRPN SIDE (IE) AE RE ee come core 150 BRAUN) eee ce eme 195 Brodornis pallidus nigeriæ ........... 327 MAN NON ancodo e odonde o ue 241 — JAUNE 01000000 00000 104, 253 =. ANA TEE 92:253,..313 Bubo bubo 82,128, 147, 169, 296, 297, 298, 314, 319,317, 318 — OT OR RO 256 Bucco macrodactylus .. ... 324 BUCKNILL (John A.) 159 ÉRIOrTTIS TOP asso eee 94 Budytes citreoloides iranica .......... 93 BUPRUSICOMUUSE eee eee 222, 803 BUREAU (Dr Louis) . 1,20, 112,197, 209, 244 Busard cendré (voir Circus cineraceus). — harpaye (voir Circus ærugino- sus). — montagu (voir Circus cineraceus) — pâle (voir Circus pallidus). — Saint-Martin (voir Circus cya- neus). Buse bondrée (voir Pernis apivorus). — HÉROS EEE RENE 56, 128 — pattue (voir Archibuteo lagopus). — vulgaire (voir Buteo buieo). Butalis grisola ..... 93,125,213,255, 285 Buteo borealis alascensis ............. 286 — buteo 56,105, 155, 158, 190, 271, 276,295,297, 326 — “desertorum................ 56,96 NENUYIATONOIUS :....-.... "0 133, (123) — CET 5 DORE EEE 56, 128 IS SIMS Re: ee 21 BIDON RAA) 2.5.5. Le 159 BURUR IN FFT... 00 0. 93,94 256 Bycanestes bucinator ................ 94 — RAT DRD ESC en dinontens 96. — IGUCOPYELUS = rer cree 96 — NaTraisoneese cosbeobd ee 96 C CHANSONS Saudocooovcoon de 39 Caïlle, 14, 102, 214, 216, 247, 222, 288, 255, 285, 299, 301, 308,316, 318 = MAMOCE CINE 265550000000 400 43 Calamata (Péloponèse) ............. 47 Calamoherpe arundinacea.... 89,179, 309 Calamonastes stigmosus ............. 326 CATASUAR aosescocecooco0ccs60aa 206 Calandre ordinaire............. 38, 104 Calandrella brachydactyla ........... 104 — pispoletta minor ......... 96 GAlAOS AE TEE CC 113 CNET DENTS EE Sec se rtonctones 189 Calliphlox amethystina ........ 258, 270 CASE NEMIOND 288852500000 8c0500a0 164 Calopsittacus novæ-hollandiæ......... 239 Calospiza boliviana ................ 114 — brasiliensis............ 50, 1145 — cabanisti .... 50 — emiliæ 161 — OMOAAUS, as o0cuoa00c0vbo 115 — TOGTDVRES socaavoocscodobao 49 — IRODIGICUN TEE EEE 162 — — Casio co do 0 162 — NET Rance eo ce 161 — palmeri nov.sp............ 49 — (MAMA osaccosocconso0ec0c 115 COUPE RATIN EEE PERTE EECEEREE 177 = DE sesococueovonvoccouas 177 CAMERUN sascoovoocovorcescoseoue 48 Campophilus melanoleucus ........... 321 Campylopterus lazulus .............. 261 — DOSCURUS ER EE EE ee 261 — — æquatorialis ... 264 — Villavicencio ....… 258, 261 Canachites canadensis atratus ........ 224 CanaldeNVOlTMEERE ER EEE EC CCE 287 Canard dela Caroline............... 492 — domestique ........ 20,138 (128) = nisaseaoun ace 139(129), 151 — sauvage (voir Anas boschas). = HER asannascegndooco 75, 231 — — huppé (voir Metta rufina). MENT oocncrococogdubarse 300 EL OBS sooucoue 139(129), 256 Canard ere 117, 208, 231,277, 301, 322 — bariolés 18,34, 50, 91,92, 128,173,187, 300 Canari (voir Serin commun). Cananies (les) PERRET EEE 128, 492 Cannabina cannabina 61,103, 253, 281,303, 324 Chinon ter con-ecosnsoetonast 97 — HORS 0c 252922005000 320 DS EET OC 320 Caprimulgus batesi ......:.......... 48 — EUTODEUSI EE Ce 183 Carduelis carduelis 96,103,128,253, 281, 282 83, 89,91,104,167, 242 Carine noctua.... 332 Carpodacus erythrinus .............. 240 CARTORALI (Gio.-Batt.)........... 239 CEbrnuannmanui bio ncononone 48 CASTELNAU (de)... 132(122),136 (126) Catharte CHER CCE Ce cpcr-rLRR 127 Cayenne.........................e 160 Centropus SORTIES tes bhmerens 326 Cerchneis merilla . 36,80,222,243, 314 — Naumanni ........ 36,81, 89 — sparverius dominicensis . ; 21 — tinnuncula 80, 89, 105, 222, 253, 296,314, 315,317, 326 Cercomacra approæimans ............ 322 Certhiabrachydactyla . ...... 0323920 — familiariser 240 — — brachydactyla. 93, 239, 240 Certhilauda desertorum ......... 168, 301 Certhionyzx occidentalis .............. 160 Ceryle aleyon caurina ............... 224 Ceftrlustinoide 0: e--r--m- 89 Cettialuscinoïdes .........:..2..... 89 Chætocercus rosæ ................... 259 ChElGTAZONGTIS-.. .4se. - mme nials 26 CHAIGNON (Vicomte de) ..... 166, 215 Chalcomitra gutturalis............... 326 Chalcostigma heteropogon ....... 258, 269 — purpureicauda ......... 268 — Stanleyt......:... 258, 269 — — * pulcant......... 269 Chalybura intermedia....... 257,258, 264 — urochrysea ........... 257, 264 Chamæpelia passerina .............. 31 Chamæpetes goudoti ................ 319 CHAPEL (Fernand de) 41,48, 87, 102, 187,222,246,254, 328 CHAPPELIER (A.). .......... 202, 287 Charadrius cantianus ............... 90 — RULILCHI EEE SECTE ne 90 — philippinus.............. 90 Chardonneret.. 96,103,128,253,281, 282 CHARRUAUD (A.)..: 58, 106, 120, 139 (129), 205 CHAUMETTE (A:)............ 158, 190 Chelidon urbica 77, 104, 118, 119, 153, 193, 207, 228, 284, 288, 250, 251, 252, 255,285,802, 825 Chenalopez ægyptiaca ......... 128, 156 Chenalopex d'Egypte.......... 128, 156 CHENANIDAISIAENE EEE TEE 206, 284 GhevabenbtunerEE CEE Er ECC TE 90 —rcomhattant. "ce 90 CHDBEBOVSR PTE EEE PE ECC EEE TE 128 Chlæbia gouldiæ ...... 106, 120, 139 (129) Chloephaga melanoptera ......... 137 (127) Chlorestes cæruleus ............ 259,263 — HITS Si ST o0odoaTon 259, 263 Chloris chloris ......... 96,250,253, 324 ET LION SEE Eee 328 Chlorostilbon GIbSONLI Eee rer TEE 259 HAUNS do 07020200 263 Chocard CANNES ES SEE 5052 0020000 38 Chouette caparacoch .............. 83 = M HONIRIS 55 050%90000000000 305 — chevêche (voir Voctua minor) — chevêchette .............. 183 — effraye (voir Strix flammea). — DÉMHEUVE Jhpemocantosooove 83 — HUIDHLEMECERES 83, 89,167, 242 Table des Matières GChouetftelapone …"""""""" 305 — lumineuse ...... 180,216, 217 — tengmalm ..-.--.""".". 38, 83 CMS Euoccouvancosodoces 256, 296 CRTYSObTONCRUSE ESS 259 Chrysolampis chlorolæma -..... 177, 259 — CIGARE EEEEE +2 4177 RIGIE — mosquitus ....... 177, 264% Chrysomitris cucullata 60 Chrysoptilus atricollis 321 Chrysuronia cæruleiceps ....... obaoo (178) — ŒnOnE Eee ee 258, 263 — — Josephinæ 263 — — longirostris.....: 178 (CHE Se pooovonoouocoouozes 159 Ciconia alba. 132 (122), 151, 207, 235, 251,302,304, 311 MH iaodsssongrbaoecoo 240, 251 Cigogne blanche (voir Ciconia er noi ondes obbo nc 240, 2541 Cincle aquatique .............-."." 242 CINCIUS AN ER See core CCE 328 En biedernmannte- ei C CCC 94 OS DIR AE ovoscdcoonnon 94 — CINCIUS GQUOLICUS EN RER 242 — … leUCOLASILET IT TZR EN EN 304 —OUUTETUNTOSINIS ee Ce 93 — — korrejewi ........ 93 Cini (voir Serinus serinus). Cinnyris genderuensis ..... APÉLCERE 326 NON Mes Seven ve un 145, 325 Circaëte Jean-le-Blanc. 37, 55, 84, se 277 Circaetus gallicus..........:..4200 ; id. Circus æruginosus .......... 78,89, 317 — cineraceus. 79, 105, 118, 146, 179,239,248, 317 — CYANEUS 38,79,146,243, 317 —"pallidus REC EE 79, 89 — pygargus (voir Circus cineraceus) Cisticola garuensis ............... 326 — kalonæ -..... — zedlitzt ClRiSIGUIMELDE EE EEE EC ELLE Meritti CLARK (4 (Austin 0) 7 FPE MRRRPR EEE 256 Climacteris wellsi .......... 160 Clivicolariparia .......... 119,239, 803 Coccothraustes coccothraustes . 325 Coccystes glandarius ......:-.::-.2" 96 Coccyzus americanus ............. 24 Col-vert (voir Anas boschas). Colapies cinereicapillus..........4: 324 Colibri à plastron noir ........... Go 177 Colin de Californie ................… 175 Colinus virginianus cubanensis +... 31 Colius striatus erlangert ....:.......e 327 — =" Hi eS 0002200002 327 Colœus dauricus, Re 48 NOTLOTEUIUE- RCE CEE &8,98, 103 neglectus .................. 48 Colombe lophotès Mb oo ou no 328 — poignardée........... 284 Coloration masculine du plumage chez une poule faisane ............ 47, 125 Columba livia. ............ 90,118, 127 AN ETUIS Neil 90,118, 127 — palumbus . 72,118,127,217, 252 Columbus EEE ER EEE 208 Table des Matières 333 Colymbus arcticus 240 | Cyanecula suecica cyanecula.......... 302 = cristatus 93 — — AAAAD Gocoavotene 302 — glacialis 232 — TROUS AE EPST nel 302 — septentrionalis ....... 40, 240 | Cyanolesbia cœlestis .......... 258, 269 OM ASS OUT ae nee etai 14 — IMocog NE nn 258, 9269 COOL ER ER AE 96 Cyanophaia cœruleigularis .......... 66 Congrès international d’Ornithologie. _ TUMINOSA NS ES EN EN EP 66 157,236, 256 CHAPSAAAONRS Atos cc oo0cvooneoe 30 Conurus acuticaudatus ........ 132 (122) | Cygne domestique ................. 204 — JON PO Mo coloc eee 40 AT SAUVAP EN. SR TRIER 304 CON c100 0 PEER 283 = SOUDE LOUER RAT 304 — de bruyère (grand) ......... 76, 225 || Cypseloïdes niger................. 26 Coracias garrulus semenowi.......... 176 | Cypselus apus (voir Apus apus). —. HEAMMS 5 55 00000000 6adee 9% — melba (Voir Apus melba). Corbeau choucas 48,98, 103 — murarius (Voir Apus apus). —_ corneille (voir Corvus corone). = HERDONTS Le sage oc coooco 26 — freux (voir Corpus frugilegus). — ordinaire ............. 89, 98 Corbeaux ... 117,127,225,250,276, 296 D COR cososmeacouordeotond orne 256 COLMOLAN EE 8 desc eccececse 127, 280 | Dafilaspinicauda ............. 137 (127) Corneille hybride ...... 96,103,149, 232 DAGUIN (Fernand). ..... 76, 128, — mantelée ..... 96,103,149, 282 141 (131), 142 (132), 144 (134), 192, — noire (voir Corpus corone). 222, 2388,271, 303, 325 GONRUSICATA TEE Eee ie iles 89, 98 | Damophila Juliæ ............. 258, 263 — — thibetanus ....... 131 (121) — = JET Cocoon 263 — — tingilanus............. 97 Daulias luscinia (voir Philomela luci- CON TT I 96,103,149, 232 nia). — corone... 3,82, 64, 89, 96,102, DAVTIAUDI(ADDÉ TT) 189 — 119, 149, 166,167, 232, 272, DEBREUIL(Ch.) .......... 41,48, 323 28089158) DE COUR) PETER EAN 189 — frugilegus 2,103,128,190, 206 | DELAMAIN (Jacques) ............. 825 —… monedula ............ 48,98, 103 | Delattria amethystina ............... 10 CORPAAINEM EE Metelisreietersie name alerte à 206 RON CON ee en le eee en le tn 10 Cossypha nigriceps ................. 326 | DELAURIER (Amédée).. 1,44,107, 284 Côte-d'Or... 12,36, 102, 158, 222, 287, Dendrocolaptes certhia .............. 47 255,285, 302,303, 325 — hoffmanni ........... 47 Coturnix Delegorguer ............... 2e DEN ATOCOPEMANEE EEE EEE 39 EL ECLONUILS ete ei tele elle eee &&k | Dendrocopus major. 112, 118, 156, 189, Coucou 63,104, 156, 203, 222,238, 252 190,256, 285 COUTS RRSRE Rere 206 — LAIT O DT TO NE 39 Coulicoupeai.. en... 48 — syriacus milleri ........ 94 _… Cons ss 00 0 000 RER 153 | Dendrocygna arcuata 57 COUEVITERAULOIS eee 39 — RTE éoeccbtoccoberace 57 Crabierchevelu .............. 222, 303 — Javanica .... 57 Crateropus plebeius gularis .......... 326 — viduata 47 CRÉQUI-MONTFORT (Mission de). Dendræca cærulescens............... 28 16,132 (122) — AISCOLOT ER RS PR NE ete 28 Crea Rene 0 PAIE 132 (122) — DOMINICAINE 28 — (ATOS EE 0 He nbEeee 132 (122) — Goo uno scccsogcone 27 Crinis nigricollis .................. 177 — LED GENS NE ee TN tee 28 Crithagra butyracea................. 324 | Dendromasleucotos ussuriensis ....... 256 Crocopus annamensis ............... 48 | Dendropicus hartlaubr............... 94 — phœnicopterus ............. 48 | DENISE (Louis). 16, 40, 46, 111, 174, — | CAC TT ROOMS 48 238,283, 323 Ciconiti CARRE DR IDDESEABB AVES PRE TETE TRES 24% — FUTIOr ab Roue 320 | Diamant à moustaches ............. 189 CROWTHER (Geo.) ............... 66 | Diaphorophyia graneri ............. 287 Gmuel(Bietidela) 15... 175 TWO dor tros tiuse lue 94 CSORGEY (Titus) ...... 121520) 2578) RDTETRICENDIRT)EEREEPERER TEE 256 CT corsa ea no ee 218 |PDINdonSAUVALe EE Eee 127 Cuculus canorus. 63, 104,156, 203, 222, DIPROEÆENnRI EPA EEREC EEE CEE 266 238, 252 — RESDERUS RE Eee 259, 266 IN LEDALICUS es NN 10%, 222 — iris Buckleyr ........... 266 OUTIUCUICINERER Re seen 312 Diucabehnt ......... 132 (122), 134, (124) Cursorius gallicus .................. 39 | Docimastes ensifer............. 258, 266 = — dahlakensis ....... 326 — — Schliephaekei..... 266 Cyanecula leucocyana turkestanica..... 328 DRESSER (H.-E.) . 130 (120), 159, 288 — suecica. 89, 91, 174,238,242, 802 | Dryobates pubescens glacialis ........ 22% 9334 T'able des Matières DUBOIS (Dr Alph.). 33, 96, 118, 129, 148 (133), 158, 171, 224, 278, 286, DUBOIS (Dr Raphaël)............ DUMAST (Gabriel de) DU THEIL (Baron)... E Echasse à manteau noir AD Donne oo 2:00 000.40 Ecuador (Trochilidés del’) .......... ENGINE Sono 465086500010 Elanoïdes jurcatus Elanus cœruleus.... "0... EMbErAR CL. c--nRee- eee — cirlus — pusilla — pyrrhuloïdes — schæniclus..... — — zarudnyi —IYarLADILIS ee eee een me Engouleyent -.....".".""mm — (jeune), figure Engyete Alinæ Hi MAUVE EC bec once longirostris........... — Dybowski H6 BperonmerS er Ceres er Epervier — àpiedscourts — majeur 2 Equateur (voir Ecuador). Eriocnemis AUTEE RO EAST aan dons — Fans d Un ogacdcpononass — cupreiventris — Godini — Luciani — lugens — MOSqUEr Gi EE bogotensis — nigrivestis — sapphiropygia CE smaragdinipectus ........ — vestila 258, Erithacus phœnicurus 159, 206, 213, 238 — rubecula...... 93,104, 253, Erythrura prasina .................. — psütacea. 82,58,141 (131), Espèce en Ornithologie (1?) ..... Endlile ciillocencocsoesecosatéoe — PARA ooSe ce cousoogdotoco — Ames ueoreschaono ETOC (Gabriel) 53, 78, 91, 105, 155, 158,171, 174, 206, 220, 240,255, 256, 284,287, Etourneau (voir Sturnus vulgaris). — unicolor (voir Sturnus uni- color). — d'Amérique ÆEucephalaGrayi......... 1.0.0 263 — Humboldii ...... 257,258, 268 TRI AR MANA RABAT Da TE do 00 M7 Eudromias morinellus ............... 244 Euetheiacanora .......... ON ONVUCEU Re ET PETER ÆEugenia imperatrix Eupetomena .......... ÆEupogonus Herrani — ruficeps — — aureofastigatus .... 268 Burylaimidé en FPE EERE 160 EuSpiza aure0la... "Mn 96 Eutoxeres aquila .......... 258, 264 — Baront -"e-e-e ECRIRE 2641 — DAME oovanano re 261 — LaCondaminei gracilis . : . 261 Excalfactoriachinensis .....,.2... 43 F HMAGARIAN EEE. re cree 216, 222 Faisan des bois (voir Phasianus colchi- cus). nos oomasmannooncoaone 125 Falcinellus ridgwayi............ 136 (126) Falco æsalon ....... 36, 80, 222,243, 31# — — INSIZNIS .............. 256 = OGTOUTUS- eee 96, 128 ON ERILUICANS- ue eee 79,158, 171 — COMMUNIS ........ 53,80,155, 314 — M EleONOTE.- ee CCE 96 — femoralis ............... 133 (123) — fusco-cœrulescens ...... ... 133 (123) — grœnlandicus............ 158, 172 ND E co00doonooe 79,158, 172 ——\ Holboëllt..- ee ere CRETE 172 — "SIGN TICUS Ne ni 79,158, 171 = lananus ere POELE EE 172 — lithofalco (voir Falco æsalon): — NOTPEGICUS .. ess nee 158, 172 — peregrinus(voir Falcocommunis). — rufipes ........... 37,81,192, 314 — rusticolus (voir Falco candicans). — subbuteo 36,61, 80, 96,179,239, 314 EE MUTGIENSIS ere 153, "472 — pesperlinus ....... 37,81,192, 314 HARMAN IC) er Re 181, 182 Faucon cresserelle (voir Zinnunculus alaudarius). — cresserine (voir Zinnunculus naumanni ). — émerillon (voir Falco æsalon). — gerfaut (voir Falco candicans). — hobereau (voir Falco subbuteo). — islandais(voir Falcorslandicus). — Kobez (voir Falco vespertinus). — pèlerin (voir Falcocommunis). Fauvette à tête noire (voir Syloia atri- capilla). — d’hiver (voir Accentor modula- ris). — des jardins (voir Syloia sim- plex). — éperviere ere crer ECC 159 — FIRE os tro dcobesosoonse 312 — traîne-buisson (voir Accentor modularis). + (HAS Table des Matières 336 HAUIVODEESEE ee meec 251, 253 | Gerfaut de Norvège (voir Æalco islan- Ficedula atricapilla .... 113,213,238, 254 dicus). Flamant rose (voir Phœnicopterus ro- GELTD IN (AS) PE RAR ns 282 seus). GIGLIOLI (professeur Enrico Hyllier) —. _HOUES po00onbonoedececc cn 249 160, 288 HORDE) RM UE 328 | GIRAUDEAU(H.)... 156,189,190, 207 HPORICRE SM Mer LeeM. 144 (134) Glareola fusca fulleburni ............. 326 FIG ILE 0 oe coca one 46 261 CAC R ose onovoroataooconoe 23 - MMEUIPORC EEE RTE 258, 261 Glaucis columbiana ............ 258, 260 Formicivoratheringi nov. sp. ........ 98 — NE coovocoanoshoso 258, 260 — melanogastrabahiæ ..... 47 = = | 1 ÉM nacooocoquo 258,260 Foulque (voir Fulica atra). Gobe-mouche à collier (voir Muscicapa Francolin vulgaire ................. 166 collaris). Francolinus Lathami ............... 96 — gris (voir Muscicapa gri- — ANT SoscoBaoncocorooe 96 sola). — CEGNS oo00boc000e0c000 166 — noir (voir Æicedula atri- Fringilla cœlebs 96, 103, 148 (133), capilla). 147, 250, 253, 281,282,284, 309 Cod lptin 505 oseocooococ 90, 118 — linota (voir Cannabina canna- MATIN ES ss tas ete perte 90, 118 bina). GOCAN ASE RNA Le Ne RE 124, 256 — montana (Noir Passer monta- Gorge-bleue orientale..." 89 nus). — suédoise (voir Cyanecula — montifringilla, 96,103,128, 324 suecicæ). — mivalis (Voir Montifringilla GOUNELLE (E:)............... 17,319 nivalis). Gracupica See ane Cd nee lola 41 HRIRSGEANAME) EE Er ee 128 | Grallariasquamigera .............. 322 Æulica atra 10, 46, 60, 62, 119, 166, Grand-duc (voir Bubo bubo). 195,208, 302 CREME CULIGIC co000c040d020ecu0000 287 — cornula ...... 132 (122), 136, (126) CTAVElOISR EE EEE RTL rc 256 nn MNPLEGTUER see 136 (126) | Grèbe castagneux (voir Podiceps fluvia- Furnarius rufus................ 135 (125) tilis). — GNAGINS 00000000 000b%000 322 — huppé(voir Podiceps cristatus). CIRIILILON(DEIR )e 6 sc 00000cu00 240, 291 Grillon piqué par une Pie-grièche (fig.) 148 G Grimpereau brachydactyle .. 93,239, 240 — ENIE cosceorsegoncese 240 Galbulaitombacea cyanescens ......... 321 GRINNEL (Joseph A.).... 223,224, 286 Galeopsar salvadori ................. JMIMGRISOMPERE EE re Ceres 29% Galerida cristataeritreæ. ............. 327 Grive chanteuse (voir Turdus musicus). M RIERAÉGICRESLQIE ee à ae share e einte cle lale anne le 10% — draine (voir T'urdus piscivorus). THAROML ne so 470 — litorne 104% GAME DEROND .... .......... 64 — mauvis 080 Gallinagomajor................ DEN PR CRIVES ENV ee le ee sde er ee 252 — . MAMTBSSRSbOTe bna DEN MOGROBBELSIEN) EN EPP ECC EEE TE 95 _—— scolopacinus. 90, 105, 117, GROMIER (D:)............ 66,111, 249 D, A0 CHINE oocosoovovocecs2cécoceave 325 Gallus gallinaceus................... 25 GROSSMANINPRERR TER ES CET 1192 CANAL ER ES Co oc eo 328 GROTE (H.). .. 94,95,304,326,327, 328 Garrulus bohemicus................. 283 Grue (voir Grus grus). — glandarius 91, 97, 179, 250, — couronnée (voir Balearica pavo- 272,280, 316, 317 nina). — — glandarius (voir Grus grus ..... 48,93,144(134),228, 302 Garrulus glandarius). Guépienvulraire =" "---- "re 39 Garzelia garzelta ........... 2.00 292. Guifettefissipède........".".... 179, 24% Geai (voir Garrulus glandartius). hybLder Er Eee 40,90, 327 CORAIL re ee else ciceie eee = 292, MGUIZNaATAAE SIDÉTIE.. MMS 24% Gecinuscanus griseopiridis ........... 256 |. Guignette vulgaire ........... 244 Gélinotte . 99,141 (131), 199,225, 825 MGUIIEMOS mens 313 Celockelidon GROS eccsceadus 40, 244 CRAN NT (CEE) c00 5 doucoouoc 159 Gelochelidan hansel ............ 40, 244 CUERINENMAIMES) FRERE 180,218, 219 GENGLER (Dr CG.) . 1928,191,287, 327 | Guyicoruscus 264 CiPNtHlbeedesnocemeeterocoe 126, 17% — Emiliæ 261 Geocolaptesrupicola puna ...... 133, (123) | Gymnasio Lawrenceir ............... 22 — rupicola..... 133 (123) | Gypaëte barbu (voir Gypaetus barba- ie cunicularia frobent ...... 435 (es) us). L Geothklypistrichas .................. Gypaetus barbatus 54, 105, 155, 159, Geotrygon chrysia............... 21, 30 171, 230 — MONET EEE Eee 30 Gypsbengalensis ................... 159 Gerfaut blanc (voir Falco candicans). Gyps fauve (voir Gyps fulvus). Gyps fulous .... 36,53,225, 230,231, 243 LANTA do bobos ang asepoune 159 H Hæmatopus ostrilegus .......... 240, 256 HAGEN (Werner) ............. 95, 207 HAGENDEFELDT .......... 304, 327 Halcyon chelicuti ............... 94, 327 Haliætos albicilla ...... 55,455,243, 276 AMNIN CRE TE RER PRE 304 Hapaloptila castanea .......... 318, “321 HAMBMDDE EEE CC EE TER ECC 92 HARMSE EC recente 93,9%, 327, 328 HARTERT (Ernest). 127,150,160,207, 224, 237,259, 265, 267, 268, 287,30%, 327 Hedydipna platura adiabonensis ...... 327 AMEN MENT) So de nono feotore 304 FREINROMANUDION PARA MERT EEE 192 Heliangelus amethysticollis........... 268 GIRNISS mr eee --eCE 268 Dino donc dons Sao 268 laticlavius.. micraster … strophianus à DICIG Ne ne line SE EN Helianthea Hamiltoni ............... IUTEREEENS ER IE RS Traviesi HERO RAT ALU SE eee ele — UUMESD AUS eee EEE reel — Leadbeateri .......... — CUPDLLS STE En eee — BOTTOM ENS E ele eee phænolæmus HELLMAYR (G. E.). 16, 47, 49, 93, 98 114, 125, 126,160,161, 224 Helminthotherus vermivorus .......... 27) Hemrparc hUbrida EE Er 94 Fonte Johannæ ....... en 259 Ludoviciæ rectirostris .. 259 HENNEMANN (W. 2e ANA ES er g D EAU 128 HENRY (Georges) … 13,32, 48,58, 206 Herodins errelite = ne de NES 292 Héron bihoreau........... 118:127,.1239 — IJONAQE T0 000000800000 61, 127 —— MDUEOTE ARE nee siecle 232 LICE AT É esse uists 105,127, 279 = ICTADIEN NM ANR ANNE 222, 303 — gris d'Amérique.............. 293 — POurpré ........ 222,232,243, 802 FTÉTONS DIANCS ET EE CMS ENTRE ECEE 292 MU INIDEUX EE EE eee 216 HESSE (D: Erich)............. 1750297 Heterocnemis hypoleuca ............. 162 Heteropygia baïrdit ................. 32 HBUSSIDI) EEE EP EEE 143 (133) HEVDER PEN EERENER CET ESRRE 327 Hiboubrachyote .............. 82," 242 — grand-duc (voir Bubo bubo). MOYEN UC EE RECRÉER TRE 83 — petit-duc.....::... 25 83, 242 Hierofalco candicans (voir Falco candi- cans). Det A TL : LEARN, ORMPEORRS NES RE Table des Matières Hierofalco islandus (voir Falco islandi- cus). — gyrfalco ......... 79, 158, 172 — Holboelli (voir Falco Hol- boelli). — uralensis (voir Falco ura- lensis). EINBSIEMANINRRR ETC E EEE 144 (134) Hirondelle de cheminée (voir Hirundo rustica). — de fenêtre (voir Chelidon ur- bica). & — de rivage (voir Chvicolari- paria). — derocher-. ET EREEr 119 Hirundinea selateri ................: 322 Hirun do pue ll EEE 326 _— rustica. 12, 104, 118, 119,153, 157,178, 198, 207, 215, 222, 228, 284, 288,250, 251,252,255, 285 — —) SapuzkREL NN 176 FHOCCOS Er Terre CI RENTE 293 cochEquens DoanniP rer TECEEE 002 1H) — T'MANRETEERERSEREE 2, 119 grise (voir Motacrlla alba). HOCKE (H. e ARCS Lipoiog 0 000 c 256 Holoquiscalus gundlachii .....:4: 25 Homophania cœligena colombiana.. 266 — Prune ET ER RPRERE 266 — ITISOND EEE RER 258, 266 HORST (Lucien) ........… RAA IEC GO 323 HUGUES (Albert)... 2.41" 63, 102 TRE ONE 0 0 20 00 70 0.00 0 0 0 40, 256 Huppe vulgaire ....... 112,238,252, 286 Hybrides 96, 97, 103, 129, 130 (120), 138 (128), 149, 177, 189, 198, 232, 237, 287 Hydranassatricolor ruficollis ........ 127 Hydrochelidon fissipes.....:.... 179, 244 — hybrida........ 40,90, 327 — leucopareia ...... Oo s 174) — NUBT OS EEE 179 Hydropsalis climacocercus..:.. 22. 320 Hylexetastes perrotit .........:...... 100 — uniformis noOV. SD......-- 100 Hylocharis pyropygia ............. 263 — sapphirina........2: 258, 263 Hypocheranitens.........2242 14 Hypocnemis lugubris berlepschi. nov. subsp.......... 165 — — femininanov.subsp. 164 — — lugubris ...: 0 162 Hypolaiïs icterina........... 89,213, 238 Hypolaïsictérine .......... 89,243, 238 Hypolaïs polyglotta ......:.......... 89 Hypolaïs polyglotte ................ 89 Hypoxanthus rivolii brebirostris . : 2... 321 I Ibisrouge .....................:.. 293 ADI ESA 00 00000000 312 Tbycter megalopterus 133 (123) Immobilité instinctive chez les oiseaux (LAS ab0 0 tas 0000 cb utolbo 126,279, 299 Incendiaria avis ................... 283 INT on coooondo0octo ... 275,295, 31% Table des Matières 397 NC AMC) Re ct TS OP TT IUS MIN ON Ne eee ee ele 213 INNÈS BY (D:) doing Eee MERE RSC 212 TU JUS te seine sale lele SE e 1414/0179 TolæmaSchreibersi............. 259,265, Larus Audouint........... 128, 240 = No RTE 265 TS coco tecebcott btnor 90, 118 Isabellisme 51, 92, 103,138 (128), 187, —"" MarNINUS eds ee M ue 27 90, 118 ni ; 204, 274 EL MINUIUST re eee ee er te 96 Ispidinaleopoldi.. 96 — ridibundus 16, 166, 173, 206, M leUCOs SITE. 1... 96 215,244, 302 —,, ATELIER ORAN CA 328 on SENTANUS ane ae leilelatela e eee 137 (127) CRLCGRITS Srecasgovorotencet 16 LASNIER (Jean) roro e 284, 822 J LAUBMANN (A.) ............ 95,327 Législation .......... 124,169, 198,273 JACOB EAN) NAN eu sede ae 9% | Lepidopygacælina.............. 66, 259 TAINID AUS RE CES ROME RE ER 128 — cœruleigularis ........... 65 Jaseur de Bohême (voir Ampelis gar- _ COULOIR 66, 262 rulus). Leptastenura ægithaloïdes ægithaloïdes Jlinotte (voir Tetrastes bonasia). 135 (126) UIOIHAIN SEINE Re ue ire 2020208) BEA ON D) ER ET PEER 94 JOURDATNE AE en «. 128, 237 | Lessonianigraoreas ........... 134 (124) Judelle (voir Fulica atra) . DES IRIS RE ue RAT UN RON ne 208 Leucippus Bæri............... 259, 270 Libellules (Oiseaux mangeurs de) ....…. 178 K Libiustnidactylus. "ne 94 Ligurinus chloris ....... 96, 250,253, 324 RGUDÉC RAT RAR M Re de ces den 256 Linaria cannabina (voir Cannabina can- KARWALIN (Eugène) ............ 194 nabina). D ÉCENMEAAM(HE HE) ces. 159 Linotte ordinaire (voir Cannabina can- KENNETH e JOnES) ER Are etes 159 nabina). KIRCHNER (A SOUS 153, 228,234, 255 Lioptilus rufocinctus ..:............. 287 Hrroiess CERTINUS EEE El 322, | Locustellanæpia. "mn 242,290 heterogyna ...... 322 | Locustelle tachetée 242, 290 Kohat (District d CO) SRE ENS BED NET bn Reste rtedieccentonsdcons 259 IRON REC IE atout ee 128 | LOMONT 92,112,142 (132), 191,199, KOLLIBAY (Paul) ....... 175,192, 327 295, 313,325 ROSE nes AN LOS )aceccccoocceteediconbe 128 RSR OLER (GO) RAR ES ee 256 Lophocerus melanolureus ............ 94 Ls000000n00000000002000008 327 | Lophophanehuppé ............ 38, 242 an tit HOesecocconceuneo 48 | Lophophanes cristatus ........... 38, 242 — mitratus 38, 242 Hophophote ere reErEe re 8,282, 328 L Lophornis Delattrei. ................ 270 — CB dcveee sec Pane 270 Lafresnaya Lafresnayi .............. 266 — strictolophus.............. 270 — GIIEE Portée d oo 258, 266 — ANA Ses cLoddes 258, 270 — TRE Dee cbacobbeogoe 266 — — Klagesi.......... 270 LA FUYE (Maurice de) ........ 274, 328 | Lophortyxcalifornicus............... 175 LAGLAIZE (Léon) ................ 293 | LORENZ (L. de) ............. 162, 304 Lagonostictacærulescens............. 1% Loriot (voir Oriolus oriolus). — MÉLREMON NE CCE 14 | LOUDON (Baron Harold), 176, 236, — umbrinodorsalis ......... 327 326, 327 LADA 0060 AU eo 35,187, 300 | ZLoxia bifasciata, 143 (133), 191, 240, Lagopus Alexandræ ................ 286 288,991, 292 — ON dada ont dde sene 0e 286 — curorrostra, 98, 111, 125, 126, — rupestris Kelloggæ .......... 224 142 (132), 143 is 158, 174, 190 BAMOUREUX (Abbé Eugène) 126, 207,228,241,288,291, 325 142 (132),174, 207, 222 — curpirostrasitkensis ........... 286 Lampornis gramineus ......,........ 10 — — Var. aMETICANG. . . . .« 292 — Flendersontaee tee 9 — — var. himalayana...... 291 —- nigricollis ............ 27 — — var.japonica ........ 291 — — iridescens 257, — — var. Luzontiensis...... 291 258, 264 — — var. METICANG ....... 292 — PHaOortecceooboeotooc 9 — — var. poliogyna ....... 291 Lampraster Branickui .......... 259, 265 —— D IEUCOPIER GE cle 292 Lampronessasponsa ................ 192 — — bifasciata (voir Loxia Laniarius erythrogaster chrysostictus ... 327 bifasciata). Danius collurio................ 104, 213 — OUT GIMUTETLSIS tee celle 292 — CHMMITRONeboU eo Leor 0 Do dd 213 — pityopsittacus ....... 191,240, 291 — gubernaiorstrumpelli ......... 326 — rubrifasciata............. 240, 291 93 Table des Matières LUDECKES CEE ER CCR ELEC RE 207, 208 | Merle draine (voir T'urdus viscivorus). Luciolacærulecula nee: 89 — grive (voir Turdus musicus). —=\ Tsamaasoncocou tee SSI 0e NTerOpS TA pIaSIEns ee CE 39 — DÉTOUR 88, 93, 111, 157,203, — ovridis beludschicus .......... 327 222,282,238,252,285,289,299, 304 — — birmanus ........ 327 = Sea (voir Cyanecula suecica). — — reichenowi ........... 326 Lullulararborea "et 241 Merula juscatatenereer ec EU CLE BE) Duludes'arbrés es. "terre 241 — merula(voir Tlurdus merula). TUSCENLUAIOTeE Re eee ce Ce 88, 304 TGUIMANN UE ee -ee 838, 240 = NTURCONIS res 33 — pulgaris (voir Turdus merula). M Mésange à longue-queue. 38,118,158, 242 — 1 + AZURÉE sr te 128 mMachetesnuenatiee- ce eee 90 RES onoonesc20o0soene 312 Macreuse (voir Fulica atra). — charbonnière ........ 309, 325 MAGAUD D’AUBUSSON, 112, 444 —WWnoire 0 CREER 241 (134), 197 — nonnette ...... 90,93,118, 313 MA GR'ATANCAMANEN) PRET 48 Mésanges 2 20e 253 MAILLARD (Louis)....... 169,175, 281 Metallura Baroni ........ 250 258, 268 Malurusberniert.................. 160 — PTIMOLN AN Cr CDTACEE 268 MantehouNIe Eee ere Rte eete 159 — — atrigularis ...... 268 MaranouP semer meer mrectre 11/0312 — purpureicauda ............ 268 MARCHANT (DrL.). 12,36,103,125, — TheRESIR LS RE 319 146,158,222,255,302, 303 — LIT TS RES 00 00 à 76 0 268 Mareca penelope................ 75, 231 — — quitensis ...... 268 NT om pouee de 75,143,(133) Metropelia aymara ............ 185 fee Marèque du Chili .......... 75,143 (133) MEVIER (DUMP) EE RETIRE MARMOTTAN (Dr)........... 174, 197 | Migrations. 41, 102, 150, 176, 193, MARTIN (René).178, 276, 277, 296, 206,214, 284, 237, 249, 254, 287. 303, 314, 315 304,325, 328 Martin-pêcheur .......... 104,279, 280 Milan noir (voir Milous Korschun). F Martins-pêcheurs exotiques ......... 208 — royal (voir Milous milous). EN E anasmaadenonodon sas don 239 | Miliaria calandra ............ 38, 104 — triste (voir Acridotheres tristis). —N EUTODÆU eee CEE 64 Martinet alpin (voir Apus melba). Miloushæsypius EEE 37 — cisalpin (voir Apus melba). — Korschun. 37,56, 78,155, 158, — noir (voir Apus apus). 238,243, 298 MARTORELLI (Professeur) ........ 233 — milpus...... 56, 78,105,155, 298 MASSE (Fernand) 10, 18, 34, 45, 116, Mimétisme CU N Er PRE 27.902909 178, 206,279, 299 | Mimocichla rubripes ..... 26 MARIN GIE MERE Te Een 208 M rmus dors als eee ee 134 (124) NTASMIBRATN A) ETC 58,108,148 (133) — polyglottus. AS ao D 0 26 Melanerpes superciliaris............. 23 PAU TD oO 00 va 0 0h 00 134 (124) Mélanisme 94, 103,201, 233,268, 325 MINGAUD (G.)... 41,15,57,206,222; 2238 Melanocorypha calandra ........ 38, 104 | Moineau cisalpin . MAO n onu 39 Melittophagus cyanostictus .......... 94 — de Gould (voir Chlæbia goul- Melopsittacus undulatus ............. 41 diæ.) Mélopsitteondulée ................ 41 — de Guinée (voir Psittacula pul- Melopyrrha nigra .................. 30 laria). Melospiza melodia fallax ............ 287 ESS ENEEMON EE SG once 224 — — NEO RCE ee 286 — franc (voir Passer domesticus). — — heermanni ........ 286 — friquet (voir Passer montanus) — — mazxillaris ........ 286 — mandarin (voir Tæniopygia SaOnIS Re ette 287 castanotis). MENEGAUX CAN MEME? 157706; — soucie EE ACC 39, 166 132, (122), 160, 174 197, 236, 237, Molothrus ater artemisiæ ........... 223 240,252,292,808,3818, 328 — NT RS ce do 0e 25000 00 223 NENZEA (EN) ER ER RE RME EEE 128 — — NODSCQUTUS Le RE 223 MerROUDE EEE LC ere 159 | Momotus æquatorialis chlorolæmus . ... 320 Merganetta armata ............. 138 (128) | Monasa nigrifrons ................ 321 — columbianus ........ 138 (128) — DETUGTA Re CCC EE CLR 321 — leucogenys leucogenys . 138 (128) Montifringilla nivalis ......... 250325 — — garleppier M8 428) MORE RE ER eee CEE COTE 200 — — turneri .... 138 (128) Morelle (voir Fulica atra). .…. — — columbiana 138125) |PMOTION RENE EEE 45 — LUTTER LP NE ln 138/128) M \MMORMTENSENN ENT EEE TER RCE CE 151 DMeneuSnene TS ERIC EE CCE UE 327 | Moscou (Gouvernement de).......... 176 Merle (voir Turdus merula). Motacilla alba. 92,104,119,239,302, 314 = NdeToche es eee Eee 250 —_— flava beema........ SERRE 93 note shui -4i Aésie de te" | Table des Malières 339 Motacilla flata borealis ............ 93 | Nycticorax layazugiura.......... 136 (126) = — melanocephala ...... 93 NOTA eo deereboomcoorhoctee 327 — — melanogriseus ....... 93 — — raddei ............. 93 — regulus (voir Regulus crista- (eo) tus). Mouette rieuse (voir Larus ridibundus). Oceanodroma leucorrhoa ..........,... 327 — tridactyle (voir ZLarus tridac- Ochthæcathoracica ................. 322 tylus). Œdicnèmecriar de rer 63 MODES EME CT 124,127,152, 250 | Œdicnemus capensisehrenbergi ....... 326 MOURGUE (Marcel) .......... 48, 157 — CrEPUANSESe eee ie 63 MOVE Fiboasaeooe 209,239; Reel 2208 MOŒUISADOMAUSEE CC ereC-c-erre 307 TUNIQIONUZTOTAN ere 189 TU MINEUX eee asser 220 Muscicapa atricapilla (voir PL OGILVIE GRANT (W. R.)..... 48, 460 atricapilla). OR CRAVANÉ rise areas meniers 128 — AGRUS sasotcoces 91,158; 222 — APP YPIER-e-Cere rec 128, 156 — ficedula (voir Ficedula atri- AO NAdA NS. sen Moerenre 144 (134) capilla). Oiseau Quetzaliototl.... 283 — grisola . 93,125,213,255, 285 Oiseaux bagués. 150, 173, 176, 206, Muscisaxicola occipitalis 322 237,251, 304 — rufivertex .. 322 — deparadis.................. 208 Myiarchus sagrac ........ 29 — de France, leurs œufs et leurs Myiophoneus temmincki 304 nids ..... 53,78,220,240, 255 — — turcestanicus . 304 — lumineux. 180,216,217,220, 283 Myrmia micrura .......... 257,259, 269 MOUCDES EE Cr REC 127 Myrmonazx lugubris ................ 163 représentés sur des monuments 309 Myrmotherula axillaris luctuosa....... 98 OLIVIER (ENNESD) EEE 8,190, 208 UT ASANNYEN ER 255 260 NOORIMTAN)FEE "EE TE" EEE 150,237, 327 Opisthoproraeuryptera ....n.... 258, 269 Cacao coonocooccooccooonocse 259 N Oreophilus ruficollis ............ 136 (126) Oreotrochilus Chimborazo ............ 265 NANTOUE RES ee sr ccmeemeese 48, 328 — — Jamesoni .... 265 Nannus fumigatus peninsulæ ........ 256 =— estellæ... 134(124),258. 259 INAUCIE M ADENE BE. ee se seeie de soie 37 Oriolus oriolus 66, 103, 111, 238, 249, NAUMANN ......... 233,274,288,.. 290 254,252, 291 INÉCLOlOPIEREE eee elec eee 160 | Oo scoosovooagsbavvossos 114,252 MNectarinia congensis................ 227 || CS 6 so0ccoedc0000030c0a0000 240 Nemosia rosenbergi ................ HO M OL0COTYS GÎPESITIS NS NN 38 ENECERMIGIDRE ON ce 284 | Otocorys des Alpes ................. 38 Madlesiie scoc0acc00040006000006000 259 IMO!OSUDSICALOUSEER ER TEE CETTE --EEE 159 secRee DUNELNIONUSER EE TTC CECI 159 | Otusasiocineraceus ................. 287 percnopterus...... 53,459 225 = PI Nouv one ae de 080660 287 Netta. rufina. 5, 141 (131), 157, 194, OO dodo dde dde dE CR e 83 244, 245,302, 304 Outarde (grande) .................. 240 INétonNCrecca- ee 151,,231 302 — EANCMEMEREonp0ccbs ont 39, 243 — formosum.................. &7 | Oxylophus glandarius ............... 48 DCUPIEREMN ET ET ECC 197 (1020) | Cyrognosssonovouoneccdcorononoce 259 NEUMANN Do s0 open ae 304,326, 327 NCOETS cooococcovbbdcobooceosooe 284 NICOLL (Michaël J.) ......... 159, 160 P Nid de Chélidon (Un curieux), figure .. 77 Nidification primitive (Retour de l’Hi- PACE Goocccnaosooqeoutorouue k1, 189 rondelle à sa) .............. 119 302 Ni) oudesconotoonosoncoc 189 NES SONAR EE 256 = HIÉ cosvoococoopovebb oo L1, 189 Nisaëtebotté................. 37, 243 PAESSLER (RMésacougescoaca 95,256 Misaetus' fasciatus ................. 159 | PALLUAT DE BESSET (vicomte B.). D DE TINAIUS ET. eee 37, 243 286, 302 INVETONERNE EE 218 cucie de a onves suecore 250, 327 |. PALMER (William). .......... 126 Moctua minor.... 83,89, 91, 104,167, 242 | Palombe (voir Columba palumbus). NOGGLER (Jos.) PR NM re der 4 Lo 192 | Pandionhaliætus ... 37,55,242,276, 297 Nonnette ordinaire ..... 90,93,148, 313 | Pansementsfaits par desoiseaux 167, 254 Nothoprocta ornata ............ 135 (125) | Panychlora Poortmani.......... 258, 264 — ROSUG loo0050000000 135 (125) — SAMIR 00 sncobvacdaddeoce 264 Nouvelle-Guinée britannique ........ 196 || AO: se6ccva00occcooovencctoëtacoo 283 Nyctalatengmalmi ............. 38/0083 — desRoses .................... 293 Nyctale tengmalm ............. 38, 83 | Pape de Nouméa (voir Ærythrura psit- CIeRTyc ER ee = eee cerise 83 tacea). Nycticoraz nycticoraz ..... 149-427 239 |NParidés eee. 282 340 Table des Matières PARIS (Paul), 1,12, 82, 86, 64,77, 84, 92, 102, 125, 141 (131), 142 (132), 146, 216, 223, 287, 289, 241,244, 255, 271,274,285,295,802, 825 Paris (Les oiseaux à) 16,46,111,206, 302, 309 Parmoptila Woodhousit ...........2. 48 PARROT (Dr C.)....... 47,237,287, 326 Parulalameritans- a tre-trerti-- 0e 27 Paris UE eee: re na RRrieee 241 — bocharensis turcéstanicus........ 176 — caudatus......... 38,118,158, 242 MA TE SA TS NAN A 0e do bla 312 — — calamalensis.......... 47 — = MOBILISE ee eee ee 47 CUS EEE -Rehenpeheet ile 128 — jasciventer langanjicæ......... 94 — palustris.......... 90,93,118, 313 Passer domesticus, 15, 103, 111, 115, 118, 252, 253,279, 285,288,309, 316 — MUOILE) ere Penn SEEN e ele mie 39 — montanus 103, 1145, 118, 206, 278, 316 — —. var. Malaccensis 115, 278 — simplezzarudnyi. -......... 327 Passerculus ulaudinus ............... 224 — sandwichensis nevadensis .. 224% Passerella tiiaca sinuosa ............. 224 BrSlonrosels tee Tee Le 239 Patagona jigas...:... 134 (124),259, 262 Pathologie naturelle Re 166,215, 254 PÉAN DJ SAINT-GILLES (J). ..... 2238 IMAGE Jon adboa tante don am 1270912 Penelope montagnet ................ 319 — obscurabridgesi........ 136 (126) TO SCIDIET IS eee ere 319 Penthestes rufescens vivaz............ 224% PÉYCNOPIÈNE EE AC 53, 199, 225 PETCNCS Oran 16 —— rufifrons minor........... 16 — — rufjifrons......... 16 — subcristata ....... 16 Perdix cinerea, 11, 15, 90, 105, 111, 174,175, 188,197, 209,215, 243 — = nd SEE ns da 197 — damascena.................. 90 UPS SEE F 000300000020 197 MNTONIQNG TR Lee 94,174, 197 PAT ODUS LL EE EE REC 197 — rubra, 43, 174, 197, 209, 215, 243,276, 826 IS COTICO NEC CCE CCE 1197 — sphagnetorum ............ 197 Perdrix . 272,299, 301,308,314,316, 318 — cornue, figure ..........:..... 215 — deBoutan.................. 284 GONE ME TAG oocooonocouo 90 — de montagne (voir Perdix mon- tana). — grise (voir Perdix cinerea). =" NTEUMOE 209000800040 0 va 43 — rouge (voir Perdixrubra). Permis de naturaliste (Le) ........... 198 Pernis apivorus, 53, 56, 158, 190, 243, 273,296 ROM aSoocodonss posted ob onovte o 318 Perruche Pete EC CE Le Ce LIE CEE 187 — à tête noire (voir Conurus jendyaa). Perruche de Madagascar (voir Agapor- nis cana). Petasophoracyanotis................ — DETPRIN EN EE ENONCE — AA Sodasbonto sc NES oo 20 Boo dun dudit icto o do . Petronia petronia .............. Phæolæma æquatorialis — cervinigularis ..... Abo 00 à — rubinoides ... Phæthornis Baront "nt BerlepsChDe eee Bourcieri...... colombianus ............ CLARA OS BEN de co 6 0 2 0 0 griseigularis............. BULANENSIS nn (Éposoodaobsecchocouoe hispidus.. 150 Moore. er ere nigrocincius PH) ADP DS do 0 db 0 24 00 SLLOUIONIS Eee eee superciliosus ....... syrmatophorus VATUQUIE EE EEE REC CEE Phalacrocorax brasilianus 136 (126) mystacalis ........ 136(126) Phalarope HYPEDOTÉ ET PERTE EEE 40 Phalaropus lobatus Phalcobænus montanus Pharomacrus antisiensis — GUTLCEDS eee CERTES Phasianus chrysomelas 130 (120) — colchicus 47, 73, 129, 245, PE EE AL] 2792, 308,316, 326 —_ decollatus :.. 1... 130 (120) — formosanus.......... 130 (120) — ATEN 00 00 000 0 130 (120) — MONLOLICUS "0 129 — TECVCS De CE EEE 130 (120) — SRI). ONCE 130 (120) — — chrysomeloïdes .. :. 304 — SIA CRETE 130 (120) — OTQUOIUS LEE EE CCE EEE BAT 8450555000 130 (120) Phénicoptère (voir Phœnicopterus ro- seus). Phénix er eecenen ee ELLES 283 PAMCLPPEME EE REC CE CR EECOLELEES 230 Philodice Mitchelli ........... 258, 270 Philomela lucinia (voir ZLuciola philo- mela). major (voir Luciola lucinia): Phlo SODRUUSÉEON EN VERRE EEE 268 — hemileucurus .. 258,259, 268 Phæœnicopterus Jamesi........... 137 (127) — : roseus.... 75,127; 152; 193,246, 301 Phoyx purpurea. ..... 222,232,243, 802 Phragmite desjencs ............... 289 Phrygilus plebeius ............. 134 (124) Phyllastrephus flavicollis adamauæ 327 — icterinus sethsmithi .... 327 placides grotei ........ 326 Phyllopneuste Bonelli.......... 213, 220 rufa... 61, 90, 179, 221, 302 — sibilatriæ ........ 224, 92b5 — trochilus.. 90,213,221, 238 4 Table des Matières 341 Phylloscopus suboiridis ............. 48 | Polyerata rosenbergi........ 49,257, 262 — trochilus (voir Phyllop- — OUR CTI US etats eiierete 262 neuste trochilus). Polyonymus eee ee ee en nee 259 PARC GORITIUC SRE Foot do eo no 0 97 | Polypluncta aurescens 265 — — NIGMECTISS@ ........... 320 | Polyxemus Berlepschi à 270 Pic épeiche (voir Dendrocopus major). — BOMPUSI ete. MINUTE 270 — HO COTES PETER 157 — BRU cSbeboneaodacocs 270 — noir(voir Picus martius). PONCINS (Vicomte de). 195,223, 244, 245 —vert. . 95,112,118,156,157,160, 256 | PONEBSEK (Janko) .............. 192 Pica pica . 97,103, 179,187, 239,280, Popelairea Conversi .......... 258, 270 s 296,300, 3145 = — æquatorialis s 270 PICCHI (Mme Cecilia) ... 174,239, 240 — Langsdorffi melanosternon . 270 PIGHOM (Pierre-Amédée) . . 144 (184) — NTI coagootedecoon 270 Picoides americanus fumipectus....... 286, | Porphurio cærulescens .............. 327 Picolaptes warscewiczi .............. 322 | Porphyriola martinica .............. 31 Picumnus olivaceus flavotinctus ...... 47 | Position des pieds danslevol ........ 127 — EC RGRMETID een 47 PBORVMIPAUL) RE E TERME 173,190, 326 — — olivaceus ........ 47 | Pouillot Bonelli (voir Phyllopneuste Picus martius ......... 39,156,256, 808 Bonelli). Pie (voir Pica pica). — fitis (voir Phyllopneuste trochi- Pie-grièche écorcheur ......... 104, 213 lus). — EE covcovcoctbocotdono 213 — siffleur (voir Phyllopneuste si- — TOUS sao0ocecasste 111, 179 bilatrix). Pies-grièches ............ 148,253, 280 — véloce (voir Phyllopneuste BPeonibizE ee. 90,148, 127 rufa). — colombin .......... 90,118,.127|" Poule d'eau..." "1% 62,149, 277, 822 _ramier .--. 02,118,127,217; 252 — domestique. 20,220, 228, 272, ITPON SEPT ER EE eue 272, 314 308,314,316, 328 Pinarolæma Buckleyi .............. 264 SULTAN EE SLR En 327 Phagonins ace eo ee ee 313 | Prasitis Daphne .............. 263, 264 Pinson des Ardennes (voir Fringilla — melanorrhynchus ...... 258, 263 montifringilla). — — pumilus ........ 263 — ordinaire (voir Fringilla cælebs) a OHICCPS IDOVASDE EEE 263 Pipilecumanensis ................. 319 | Pratincolu rubicola ........ 207,239, 242 Pipit des arbres (voir Anthus arboreus). ee torquala ........ 207,239, 242 — des prés (voir Anthus pratensis). Prionops p'oliocephalus adamauæ :.... 327 —spioncelle (voir Anthus campes- Prionotelus temnurus ............... 23 tris). Protection des oiseaux 124, 144 (134), Pitangus sulphuratus bolivianus .. 135 (125) 2419/0237 — caudifasciatus ............. 2) || BroyEtoocootcoootoccoccosedtécese 64% Pizorhina scops (voir Scops scops). Psalidoprymna gracilis ............ 269 Planesticus migratorius caurinus ..... 286 — pallidiventris ....... 269 Plectrophane desneiges ............ 38 _ Victoriæ ...... 258, 269 Plectrophenazx nivalis .............. 38 | Pseudocalyptomena graueri .......... 160 IPloceus cabanist -.....-..-...... 97 Pseudochloris olivascens chloris .. 134 (124) Plongeon cat-marin............ 40, 240 — — berlepschin.subsp. = MbLINE SE e-----cee 232 132 (122), 134 (124) Pluvier à Collier (Grand) ........... 90 — — olivascens. 134 (124) — — (FEB essdetonaes 90 — uropygialis...... 134 (124) — (D GNOME ER 90 | Pseudocolaptes boussoneaui .:........ 322 DIDNAERS Re see courte 300 | Pseudoscolopaxtavzanowskit .... 93, 159 Podiceps americanus............ 137 (127) | Pseudospermestes goossenti .......... 96 — caliparæus juninensis .. 137(127) AOUCosdoacooccoscooscaodeeuc 282 — cristatus .. 60,119, 127, 196, PSUIACUIQ CARE. unie 324 231, 1302 — ririmescocconcoecborc 72 — (Am Seocectoocec coco 32 Psittaculaires (voir Erythrura psittacea) — fluviatilis . 61,119, 127, 159, Psittacule àtétegrise ......::. 324 196,277 PIErNISLES PORN... NN Ne 95 — MACTOPIETUS ........... 137 (127) — cranchi ............. 94, 95 Podoces panderi ................... 320 — — üntercedens ....... 95 Pœphila mirabilis ..... 106, 120, 139 (129) — harterti ..... Voccédponpoc 9% Pogonorynchus torquatus ............ 96 Pterocles exustus erlungeri .......... 30% Boïdsidesiqœufsh..:...-.2."""00 48 — lichtensteint arabicus........ 30% POLATZECK (Johann) ....... 128, 192 —_ _ sukensis ...... 304 Polioptila cœærulea ................. 29 | Pteroclurus eœustus -............... 304 Poliospiza monticola ............... 326 — — vulivescens ........ 30% PORJAROPEG: 7.) 2er 176 | Pterophanes Temmincki........ 258, 266 Polyerata amabilis ......... 47,258, 262 | Ptilonorhynchus holosericeus ....—... 328 _ cyancotincta, noy.sp. pl. col, 17 | Péiloscelis resplendens ...... 136(126) 319 D . 349 Table des Matières Ptynx fuscescens .....:...,....2. 256 Rouge-queue de murailles (voir Æri- PIRE RUB MEME ET ARE TELE 64 thacus phœnicurus). — fuligineux RE CO TT OS Das 116 — tithys (Noir Ruticilla titis). — majeur... 00.0 116 ROUGET (JL. H:). 241, 242,243, 9%4, Puffinus PROS OS RO CE DT 05 116 205 8e = JUAN Bhhosadodciooeobars 64 | Rousserolle effarvate ....... 89,179, 309 — HOTDP cacoogoenodoceboodos 116 — EE 660530000000 289 PURIDMAIRANS) PERTE EN EECES 4181, 216 | Rupicola peruviana peruviana ........ QE PYCRAETD(W:P:)..-...7 159,183, 216 Ruticillatitis ...... 91, 104, 218,238, 239 Pyrrhocorax pyrrhocorax ........... 38 Pyrrhula pyrrhula. 97, 103, 158, 191, 250,280,304, 325 S Q Salpornis riggenbachi ..............: 304 SADVADORTA) FE Er tr er ere 48, 224 Quatre-Cantons (Lac des) .......... 128 Sansonnet (voir Sturnus vulgaris). Querquedula eircia ................. 231 | Sapphironiacæruleigularis ......... 65 — Creccu--ec ect 151,231; 302 Mae duo oo 65 — cyanoplera ......... 137 (127) Sarcelle A'ÉTÉ ARR A RC ETE 234 — OP VIS oc oc dE 137 (127) — d'hiver Fr PRE 151,231, 302 QUINIEMDES) EE EEE EE CEE 34, 303 | Sarcoramphus gryphus . ....:.... 133 (123) Quiscalus atroviolaceus .............. 25 SANNE Garenne 91,126, 174,207, 222 SARUDNY (N.)..... 93, 94, 176,304, 328 R DASSIEMOrIEZ)-e- 94, 95,176, 237 Saucerottea Edwardi .....…...... 258, 262 Abe ENS EM 0 o0oa po bu 105 |MiSaurotheramerlinte MERE 24 nr EENIOR el AS eco courbe 90]: Savoie + ER EC Le PTE ERP RETE 111 —Mderpenets rer e cer ere 132 qe SARICOIDIQUNLIGE CREER 213 NES 0 Nonsmotodonast bone = COPISITUIQ ie --- ee -REre eee 48 Rallus\aquaticus 105 On NTNElUNOIEUCH---e tee eee 213" —. nr assssracaoavedevceto 90 Ml ŒEnanthe-- cree CET 243 = HET 00e A 006 Lo ABUS 132 (122) TR one ddoceeccacses 239502 DOS sado todo cocon 90 RANCE cv caseson 207,239;0 242 Ramier (voir Pigeon ramier). SCHAFFER (Alexandre)....... 12801192 Rapaces. 127, 275, 280, 295, 299, 301, SCHALOW (Hermann) .....175,208; 327 314,323,826, 328 Schistes albogularis ................. 269 RASPAIL(Xavier). 1,2,72,92,111, 289 GEO NITOUIE EEE CRETE 258, 269 REBOUSSIN (Roger)....... 60, 119, SOHMDDIE RES E rec CELL 327 143 (133), 158, 183, 238, 254, 285, 302 | SCHMITZ (Ernest) .. .......... 128 RÉGNIER (EN e 00r 191,286, 303 | SCHNORR VON CAROISFELD . 287 Regulus cristatus.. 132 (122),2:2,284, 309 SCHUSTER (Pasteur W.)...... 144 (134) Te EUIUS ee cree ee cet id. Scolopaxrusticula . 105,201,217, 254, 322 REICHENOW. 93, 94, 95, 172, 236, ISCOHSIS COS A LEE TELE 83, 242 304,326, 327 —AUrOMICO Nec RTE 176 Remizconsobrinus suffusus .......... 256 SÉGUIN- JARD 2.4: ee 245 République Argentine .............. 287 | Selasphorus Florest .....". "00 197 Rhamphastus cuvieri ................ 321 TUSUS EN ER EEE EREE 177 Rhamphodon Dohrni ............... 260 SÉNÉCHAL DE LA GRANGE (Le)... Rhamphomicron microrrhkynchum. 258, 269 132 (122) TPAITMTIos oo dederccoeoce 137(127) | Sericornisbalstont.. "0 160 Rhinopomastes minor ............... 94 | Serin commun ..... 41,286,287,303, 324 Rene chalcopterus obscurus ..... 326 — de Mozambique (voir Crithagra HIDE oc doaspocpoodoncs 94 butyracea). RICHET (Etienne) Del TRE PE OR E SE 208 Serinus serinus . 94,206,238,241,253, 287 RICOrAtOTICOr APE eee ee En, 76 SOaSEn TUILCUID APCE RE ETELCEECEER 28 Rissa tridactyla (voir Larus tridactylus). SÉVERZOMNÉE M ENNIREEA 130 (120) INTIME) sceggesoocecacce 257,269 SEYMOUR NORTON (Elisabeth) ... 48 ROGERON (Gabriel), 9, 34,48, 245, 304 SHARPE (R. Bowdler) .... 160,172, 1478 Roitelet huppé (voir Regulus cristatus). SIBOUR (vicomte de) ....,........… 158 ROLLINAT (Raymond), 143 (133), Siffleur de l'Inde (voir Nettarufina). 144 (134),167,198,275.295, 814 | SIGWART (Fischer)................ 192 Rossignol de murailles (voir Erithacus SHÉSONTES OM 2150020002 5000002- 192 phœnicurus). SIMON (E.).. 1,9, 65, 124, 141 (181), — ordinaire (voir Luciola philo- 177, 2570810) mela). Sincerini de Cuba (voir Euetheia canora). — rogné (voir Luciola lucinia). Siptornis modestasajamæ ....... 135 (125) ROTHSCHILD (lord Walter), 105, SITIIAES AÉSErÉS 168, 301 155,160,171,177,236,237,262,267, 319 GUN Sa ds000caoveconvceco 143 (133) Rouge-gorge (voir Erithacus rubecula). Sittelle torchepot............... 143 (133) Table des Matières 343 SIZErIn POTÉAE ee me 118, 158 | Syrrhapteparadoxal 41,48,1412,128, 4192 — Cabaret era 103,118, 281 Syrrhaptes paradozus ............... id. SNOUCKÆRT VAN SCHAUBURG (RD DS 00e otre 93, 96, 149,232, 304% Sociabilité des oiseaux .............. 158 T SOKOLOWSKY (A.)............... 207 Somateria mollissima................ 96 Tachornis parous griseus ............ 327 SCHAOE OTESSMOnNTTR NN OE EE COOE 300 — — myochrous ......... 326 Spathura cissiura .................. 267, \NTadornescazarkas ner eme 300 — melananthera ......... 258, 267 | Tæniopygiacastanotis .............. 189 — GIGMUMIS La 0meE Eee sea 267 | Talaphorus hypostictus ......... 259, 264 Speotyto cunicularia juninensis... 133 (123) | Tallégalle................. 95, 144 (134) Spermestes cucullata................. 22 nana lus locula one ect Crete 294 Spindalis petrei..................0 29 | Taphrospilus hyposticta..... 259,261, 262 Sporæginthus amandava............. 14 | Tarierrubicole (voir Saxicola rubicola). es MELDOAUS EE EE eee AA) TR ANIN ES te ss ereen nee al let ee 158 — SUDNLAOUSE EE EE EEE 14 — rouge à tête noire du Brésil (voir Spreo pulcher intermedius ............ 326 Chrysomitris cucullata). TOUS EEE EEE QUE | Tara msOnSboonseaceconcsoccoo 29 Starna cinerea (voir Perdix cinerea). TERNIER (Louis), 1,18, 34, 50, 45, 46, Starne grise (voir Perdix cinerea). 91, 92, 111, 124, 152, 173, 180, 187, Steganopleuraruficauda ............. 284 193,216,217, 220,236,283,301, 304 Steganopus tricolor ................. 256 | Tetrao hybridus ....... 76,130 (120), 192 SIND ZE Re eee 144 (450 +. HU Soonovcocardooccoconto id. Stenopsis longirostris................ 320 — AVPiaonodbcoonuone 76,192,.225 Stercoraire des rochers .............. 128 — VOA 522 ccoc0u00000c 76, 225 P— MSC oddeope hoc ade 40 | Tétras hybride (voir Tetrao hybridus). — DOME. cssosdosoccauovs 40 — lyre .(voir Tetrao tetrix). Stercorarius cepphus ................ 128 — "ANNE occoegececocudeoo 76 — CIC ISERE 40 Tetrastes bonasia, 39,141, (131), 199, — pomatorhinus............ 40 295, 325 Sternacaugek ............. OUR AE, | TammAAmaEoc sococnsoce boue 39, 243 — dougall.............. 90,418, 124 | Thalurania chlorocephala ............ 264 AIT UAON eme eee en e 90,118, 124 — CŒUTAREERE CCE CCE 65, 258 — DAC CEE ES ORNE ES 40; 90, 327 — GC AMAB 00500000006000 264 Sternecaugek............. 90,118, 124 — FAOREZ co 00Sc0cocooceuc 264 — de Dougall.......... 90,148," 12% — ILobausanguecoondvorio 47 — Pierre-Garin......... 90,118, 124 — nigrofasciata ............ 264 SOINS 2000000000 OT OO OS 256 — VETTICEPS EE UE 264 STONHAM (Charles) ............... 160 — hypochlora.. ..... 264 Strepsilasinterpres ................. 167 | Tham mnophilus DETLEpSCRIEE RTE EREEETE 321 SIREESEMANINE ne ee 327 — melanochrous ......... 321 D PMETIEURETE EEE ecrire tile 805 _— tenuipunctalus ........ 321 = flammea . 84,105,4166,180,216, 326 | Tharrhaleus modularis (Voir Accentor — — furcata............... 23 modularis). — — pratincola............ 23 |. Thaumalea picia... "nn 125 — Fpnomdar 05 cé0e00000000006000 GS | EMMA ee 005500700860 20000 282 — HOT dodo dla Te AUTO : 256 | Thaumantias apicalis ............... 262 — occidentalis huachucæ ........... 287 THIENEMANN(Dr]J.). ... 173,176, 237 = — occidentalis ......... 287 | Thinocorysorbignianus ... 136(126), 319 — passerina (voir Voctua minor). Threnetes no lemnln LS ANR 258, 260 — Tengmalmi ............... 6 69 — nscocooocodeouce 258, 260 Sturnella hippocrepis ............... 25 —. (GB: so0sococccoconoaos 260 SIHURNIOMO!(DAG.).. ru ee 240 Thryomanes bewickicatalinæ......... 294 SAUENUSIDAICAEUS eee 9% — — mMArinensIS....... 224 — porphyronotus ............... 94 | Tinamotis pentlandi ........... 135 (125) DU DUTASCEUS Eee 94 Tinnunculus alaudarius 80, 89, 105,222, IL ICOIOTe ie- = ceci eee 38 253,296, 314, 315,317, 326 — oulgaris. 52,103, 151,179,241, — NAUMANNE ....... 36,81, 89 252,285, 327 = vespertinus (voir Falco ves- SUUIUIQ EEE eee eee 83 pertinus). . SWARTEH (Harry S.). .............. 287 MISGOARTA OLIS ER EEE EE TEE CECI 256 Seins soda ter Cat éd 260 | MÉGEULIBIR (M) 6062000000 94,95, 327 —atricapilla. 92,93,159,238,253, 285 MSN coosoucgoccocuacovdosobonon 273 — rubecula (voir Erithacus rubecula). Modusimuitieolone EEE CET 23 SUD eee 0241502238 Topaza pella "M 258,259, 264 Sylorettaepipolia................... 326 — — pamprelm..........sree 265 Syrnium aluco .......... 83,89,167, 242 —". Giono coscoadodeeeoeédéeo 265 UT GIETSC NI Eee 327 | Torcol (voir Yunx torquilla). | | 347 Table des À] atières % Tolanus flaurpes ui. Le. MR 136 (126) — fuscus . ES à 90 V Tourne-pierre vulgaire ...,........... 167 £ Je Tourteralle des bois (voir Zurtur turtur). VALLON (G.).........:......0 ses. 240 Trachyphonus margaritatus somalicus.. 327 VAN HAVRE (Chev. George) 190, 254 DrAMSCAS DIE eme eee ee 176, 236 | VAN KEMPEN (Charles), 4, 15,220; mraquebmotteuxs- 7 ee er 243 40, 91, 101, 112, 195, 142 (182), 157, A oreillardi PMR CARTE DAS TEE 2e E Fr 285 . — ATEN este 207,239, 242 ANNEAU cms ; ; 3 ! Re PL NU 239 302 | VAUCHER(A.)..... 020 84,125, 255 Trineamanitimaiet te ecceer ce 96 | Vautourarrian................: 93, 225 Tringoïides hypoleucos ............... 244 — des agneaux (Voir Gypaerus Trochilus Alexandri ................ 177 barbatus). — Duchassaingi ............. 65 — fauve (voir Gyps fulous): NE en Cd vente bas 65 —— Moine ....,..........e 93, 225 = Helene reset 2 0026 7 Ai pe ce. 258409, "sn RE UD Are EMA ET 959 leniliornis fumigatus ...... 4... En DST SC EE CE ae 40 VENTURI (Sd see OO 287 Tr TTL TS SRE RS na ER PEER Ten n00 0 96,250,253,: 324 To AIRE eee ie eue 177 | VIAN(Jules) ..............:s 4,33, 112 Troglodyte (voir Anorthura troglodytes). Vinago delalandei ................ 9% TROP ONEUTUCLENE eee ETAT ee niere 320 Vireosyloia Re rene este 2 — CFSORGLUS PE EE eee eee 320 SUNAGCNL, ee 21e este sa — D Roma bolivianus ......... 320 VISART DE BOCARMÉ (comte)..... 9 STE Tr TR LT SÉNRReE ana 990 | VITON (LOUIS). Re 86 HT Upiales M EDR CU 293 | Vogelwarte Rossiten, 173: 176,287 TSCHUSI AU SCHMIDHOFFEN 0%, 326 (Viktor Ritter von), 112. 128, 149, Vultur monachus...,..,..... D3: 220 4191621192 MUNIE RE EC EREE EEE TEA LreT ete 175 W Turdus atrogularis.................. 327 — Juscatus ..........:........ 35 | WBRNER (W.)... CCC EEE 256 nn ZLIGCUSE- Ce OBS SES Topo ane 89 | WHITAKER (Joseph J. $.). "175,288 — merula...15, 104, 132 (122), WHITEHEAD (C. H.T.). .....- 48, 160 158,188,252, 290 | WICHTRICH......... 328 — MUSICUS 89, 104,467,222,2#9, 290 WVITS MANIP) PP RER ERRRRNERRE 294 PUS LELIIUS eee ele nee ce ce 268 — NAUMANNL. rss sunre 83, 240 Nr EE mo nartadaad den 104 X OU LCO LISE Re eee tr 33 RE RTE MER LS EN 46 | Yanthornis hypomelas :. :. 2 24 A ONE RTE OR 250 XenoCOpSYCRUS ANSOT GEL . «+ NN 287 DD TAES Er. one 166,207,239, 242 Viphidiopicus percussus . #2. mn 24 TU RES ARE Den RP AV EE 176 | Xiphocolaptes Perrotii..... 0:20" 100 TurntmhonnsbneeRt eee ere ce 47 EP STUCUIOS GER A Ts marie el ele En 47 Y Turtur turtur, 46, 111, 112, 118. 214, Tyrol 239. 286 | Yunctorquilla 102,156, 157, 160,222, 238 Z U ZEDLITZ (O. Graf von) ... 175,326, 327 UitlaiaiueoE ET ee 83, 89,167, 242 | Zenaïdazenaida ... "NN 31 Upupaepopsloudont................ 176 Zenaïdura macroura......:.. ea Uræginthus phænicotis .............. 14 | ZIMMERMANN(LR:). mn 128 Urochroa Bouguert.. "ii 265 | Zodalia Ortont .... 4. "NM 269 a lEUCONUSN SEE PER EN RRI Eee 265 — thRAUMASIQ... 2 ANNEE 268 Urosticte Benjamin .:.......... 258, 267 | Zosterops balstoni ...........:.." 160 RTL ICRLSS D Re Un 268 — euricricota 94 Utilitarisme chez l'oiseau (L’) .. 4116, 206 — shortridgei 160 — usambaræ 9% Orléans. — Imp. H. Tessier, ’) LS _ 680® L Il 3 9088 00985 1098 LL