Ÿ Pire (3 Ps, REVUE MYCOLOGIQUE Recueil trimestriel illustré, consacré à l'Etude des Champignons et des Lichens. FONDÉ PAR Le Commandeur C. ROUMEGUÈRE Publié. avec la collaboration de MM.: Bonnet (Henri), lauréat de l'Institut, E. BouDiER, président honoraire de la Société myco- logique de France ; l’abbé BRÉsADOLA, auteur des Fungi Tri- dentini; Briost, prof. ; BRUNAUD (Paul), de la Société de Bota- nique de France ; Cavara, dir. du jardin bot. de Catane ; Comes (0.), prof. de Botanique à l'Ecole supérieure d’agriculture de Portici; DanGEaRD (D° P.-A.), prof. à la Faculté de Poitiers ; D' W. FarLow, prof. à l’université de Cambridge ; F. FAUTREY ; D' René Prray ; À. Graro, prof. à la Sorbonne ; Gr£LoT (le Dr D. À de la Soc, Bot. de France; HArIoT (P.), attaché au Muséam ; Hecxez (Dr Ed.), prof. de Bot. à la Faculté des sciences de Marseille ; de ISTVANFFI, directeur de la station centrale d'ampélologie à Budapest; A. de Jackzewski, prof. à l'Univ. de Saint-Pétersbourg; KaRSTEN (D' P.-A), auteur du Mycologia Fennica ; LaGerHeiM (D' G. de), prof. à l'Univ. de Stockholm : Le Breton (A.), Secrétaire de la Societé des Amis des Sciences de Rouen ; D' LamBorre, de Verviers ; F. Lupwic, prof. à Greiz; MaGnin (Dr Ant.), prof. de Bot. à la Faculté des Sciences de Besançon ; Mizcarper (Dr A.), prof. à la Faculté des Scier. es de Bordeaux; NieL (Eug.), président de la Soc. des Ami: des Sciences, à Rouen ; PaTouiLLarD (N.), pharmacien, lauréat de l’Institut; RoLLanDp (Léon), président de la Société mycologique de France; Saccarpo (le Dr P.-A.), prof. à l'Université de Padoue, auteur du Sylloge; Sarauw (Dr.G.-F.-1.), asistant au Muséum de Copenhague ; ScHmipT {Henri), pharmacien à Saint-Dié ; SoRokINE (le D'N.), professeur à l'Université de Kazan; SPEGazzINt (D° Ch.), prof. à l'Univ. de Buenos-Aires ; Ton: (D° P. de), adjoint au jardin de Bot, de Padoue, rédac- teur du Notarisia ; P. VuiLLeMiIN, prof. à la Faculté de méde- cine de Nancy, etc. 0-0 —— TOULOUSE - BUREAUX DE LA RÉDACTION 37, Rue Riquet, 37 PARIS BERLIN J.-B. BAILLIÈRE ET FILS R. FRIEDLANDER & SOHN 19, rue Hautefeuille, 19 N. W. Carlstrasse, 11 1903 { ‘té sŸ2 nf ‘«, L2 (er: : Gé, ar - [AR ns K ( * mA TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DE L'ANNÉE 1903 ADERHOLD. Une maladie du cerisier à cerises aigres rappelant la maladie «du MERS CEROART eu SNS a ALLIOT. Sur une résistance cellulaire des Saccharomycètes et sur une application de cette DERAOE à l’ industrie de la dis- tillerié ACER Le RATS » cie «SORA ES Amar. Sur le rôle de l’oxalate de Es dans la nutrition des VÉGÉTAUX IST SL RER UE SUN ER nie ce ee ACT toc ANDERSON. Le Dasyscypha resinaria, cause e tumeurs can: céreuses chez l'Abies balsamea...… SR COPA .… ARCANGELI. Sur la toxicité du Pleurotus olearius...... TOR ARTARI. Sur la formation dela chlorophylle chez les algues vertes. ARZICHOWSKY. Sur la morphologie et la systématique des Beg- DO OL TR OS RE ie TS EL ee Lex UE ATKINSON. Trois nouveaux genres de champignons supérieurs : Eomycenella, Eoterfezia et Dictybole.............…. BEARDSLEE. Note sur les Amanites des Apalaches..... MRRACT - BEAUVERIE. Sur une maladie des pivoines............ RAA BELERINCK et van DELDEN. Une bactérie incolore qui puise dans l’air le carbone nécessaire à son alimentation. ...,..... se BERLÈSE (A. N.). Le Czadochytrium Violae................., BERLÈSE (ANT. } NUE en agriculture des insectes entomo- BERNARDIN. Gide ét pour la UE de 60 champignons comestibles choisis parmi les meilleurs et les plus faciles UE LERMIMERS. Sue en ER SR Ne ele CN 1 SEE Ka BopiN et LENORMAND. Note sur la production de caséase par un Streptothrix parasite ............... An RAR LEE APE Boxkorny. Sensibilité de quelques enzymes de la levure aux poisons du protoplasma:..:...10. RAS RS à PE — La pepsine dans la levure............. issue EU St CR Boupier. Boletus Dupainii et Polyporus minusculus....... — Scopularia Clerciana......... SR APTE SE DRE D, coke Explication de la planche CCXXX, fig. 3-6............ 2: BouLANGER. Germination de l’ascospore de la truffe......... ae — Les mycéliums truffiers blancs..................... Re BouGAULT et ALLARD. Sur la présence de la volémite dans quel- ques Primulacées......... He TA APT RER AN BourGauLT. Oxydation de la morphine par le suc de Russula delica. en POP CAE REA See BREpIG. Analogie entre les actions diastasiques du platine colloi- dal et celles des diastases organiques.................. BREFELD. Sur les champignons et les maladies des Charbons.. BRESADOLA. Mycetes Lusitanici novi................. PARA eee Briosr et CAvARA. Fungi parasitti delle plante coltivate od utili, essicati, delineati e desert." Rte A LR EE 46 138 155 CALMETTE. Sur l'absorption de l’antitoxine tétanique par les plaies ; action immunisante du sérum pique sec employé au pansement des plaies tétanigènes.....,..,.. CALMETTE et BRETON. Sur la formation des anticorps te le : sérum des animaux vaccinés.......... REA AE RER KL Cavara. Recherches cryoscopiques sur les Végétaux soie RON ME ER É — Riccoa œtnensis, n. Sp., nouveau genre de champignon du mont Etna........... COR M CET DAT à DRE ee cd CLINTON. Forme ascophore du Gloæosporium fructigenum (rouille du pommier)........ NEA DEA A ON SR CRE ETS COSTANTIN et LUGET. Sur le Sr Dei era ea CSS CosTANTIN et MATRUCHOT. Sur la culture du champignon comes- tible Tricholoma nudum.......... Pen ue sé COSTANTINEAU. Contribution à la flore my ae de la Fr LUE EE SEE UE RARE es... ethslalelerele aholoñats ie falaise eee 0. e DANGEARD. Le Cariophysème des Énlenions EURE es ER ee AE DELacroix. La maladie des cotonniers en Egypte...... A CEE DELAGE. L’acide carbonique comme agent de choix de la parthe nogénèse expérimentale chez es STE LION EAN MEL TE sais DÉLÉARDE. Contribution à l’étude de l’alcoolisme expérimental. DESGREz. De l’influence de la choline sur les sécrétions glandu- HER TU RUN Ar Re ces 7 PAT RATE ds Es MUR AE : Drepicxe. Relations génétiques entre les genres FAR à HOIMANTROSDOT UM II SI IN, À ORALE LE en MEME Du&Gar. Sur une maladie bactérienne de lAnasa tristis. HÉAS DuranDp ELras. La classification des Pezizinées charnues, d’après larstructure de leurs tissus... .::.1:2.:.. SH TPS D RoIE EMMERLING et RUSER. Contribution à la connaissance dés bacté- ries décomposant les albuminoïdes. ..... APRES + cn EMPOISFNNEMENT par la Fausse Oronge............... DEMO ENGELKE. Le Sceptromyces opizii Gda(Botrytis sceptrum Cd: ci une forme conidienne de l’Aspergillus niger Bob,..... ERICKSSON. Sur la toxicité du Glyceria spectabilis atteint par l’'Ustilago longissima. A rose 7 PRET SAC OUR ESCHERICK. Sur la présence normale d’une levure dans Pépithé- lium intestinal d’un coléoptère...... Te ASE HE EusrAcE. La pourriture des pommes Conseetive à F des FarLow. Thallophytes et Mousses des Iles Gallapagos........... FERGUSON. La germination des spores de l’Ag. campestris et de quelques autres Hyménomycetes RL nr, | FERNBACH. Influence de l’acide sulfocyanique sur la végétation... FERRY et SCHMIDT. La macération dans l’eau vinaigrée et la cuis- son à l’eau bouillante font-elles De à l’Amanite phal- loide ses propriétés toxiques?............... EE ET ARE — L'Amanita mappa est-elle à ranger parmi les espèces a VEnENeUSeS T2 US EN NT one des ere MEN UC FISGHER. Un nouvel Æcidium du Sapin en relation Le avec le Pucciniastrum Epilobii....... DOTE OUEN EE =» Gycle de l’Æcedium Actuaeae..:.:............... ee FRANCE. Moyen d’obtenir des ascospores de Saccharomycètes.... FREEMAN. Expériences sur la Rouille brune des Bromes......... GAUTIER. Localisation de l’arsenic normal dans qhsiques organes CLR LT RE OR AT TE I ER EME CE AIR PE MS ETAT III 196 100 79 137 67 173 70 118 143 IV GEDOELST. Les champignons parasites de l'homme et des animaux DOMENTIQUES Se: . LP ù PR rostnu elec: US Ne GODFRIN. Espèces critiques d’ Agaricinées (Panaeolus). Séale ANREE GROSJEAN. Les champignons vénéneux de France et d'Europe à l’école primaire et dans la famille, en six leçons (48 pa- ges, avec 7 planches coloriées)...... ; GRUBER. Une bactérie à odeur de fraise... . GRUSS. Observations NE LE AE sur la culture de l Ustilago MOYUISI Eee D ENT PS EN ERA MeV At satstaie é 4115 00e RER GUÉGUEN. Sur les hyméniums surnuméraires de ARTE) Das di mycètes et sur le mode de production de dates uns d’entre eux...... sou etais Me ANELSE RO A Er me CAE GurarT. Du rôle des de dans la ste de la FA. GUILLERMOND. La germination des spores du Saccharomyces Ludivigii. FRERE nier er Pre EN ee ee Ver sa à SERRE — Recherches sur la str oi dés champignons inférieurs... GLUCK. Le champignon musqué, Nectria moschata...... Re HALSTED. Influence du Dartuca Filum sur le développement du Puccinia Asparagi.......... PAU LCR RE Rdets ER . Hanus et Srocky. Sur l’action HAINE des hyphomycètes sur le HÉUPrE En S T UT L EN E «RNA else CUT HARTWICH. Sur Pere du Motinia caerulea. RIVE . HEpock ET Haven Morcazr. Une maladie de e betterave à Sucre causéevparles’bactéries LS ee 20e ur ces HEINRICHER. Note pouvant éclairer sur la nature bactérienne de la maladie de la pomme de terre.....…. Fa ec Ve RS PAT HENNEBERG et WiLke. Sur la réaction de la résine de Poe en présence des bactéries du vinaigre.......... PEN Ur à HENNINGS. Polyporus frondosus né d’une Rube de sÉeroteL — Putemansia lanosa.. ..... RL SE Sa RE ct — Ruhlandiella Berolinensis nov. gen , nova species. .... — Nouveau genre de Pezizes Phaeobarlaea carbonaria CHOC ANSE PTS ARS NÉS RE AR CR PE EE state — Sur l'apparition en Russie du Sphwrstheca Moos- Uvae.. HENRIET. Sur une nouvelle vapeur organique.de l’air atmosphér. HESSELMAN. Sur la formation des mycorrhizes chez les plantes AROUIQUES . SU RME Tia OLIS sels es old mets ea siolosrs els Hopson. Présence du Neovossia Jowensis né les ovaires du Phragmites communis. SNS RE On ve A UE AE HozLos. Sur le Morchella AUDE ALES Se NME Re CU JAQUEMIN. Procédé de préparation de pe basses de brasserie fermentant à haute température.!......:.,1.44.: 1.40% . JANGZEwSkI (de). Le dimorphisme des fruits à pépins......... 5 KARPINSkI. Sur quelques maladies dès betteraves sucrières...... KELLERMAN. Effets des différents agents chimiques sur le RE dedatTaka dass ee A EAU: È Dr bn IA ES ee Kgoury'et Risr, Etude sur un lait fdenté PTE Du fe Een d'Egypte. . PL EM NUE TANT CARE Er CET SACS KLÜCKER. Les Eee sécrétés par les champignons qui produi- sent la fermentation alcoolique constituent-ils un bon tarmetère apécifique?. re SR She en RE Le — GyMNOASCUS PADUS.. sense er spores issue l'emploi de D tures Mohes en sucre...... PS AE MURS PU KoNsTAMN. Ferments divers s décomposant l’amidon, les Re des, les matières protéiques, la cellulose, dans les cham- pignons qui habitent le bois.... ......... Pa RES FAR VE Kozxwirz. Culture du Leptomitus lacteus.........,.... PU KoniG, SPIECEERMAN et BREMER. Les microorganismes qui ne composent les CORPS gras: ..11.............. 0.2. SE Kozar. Recherches chimiques et biologiques sur la fabrication du BAG. RE elec te SAR 2 id eee ae flre à MES She KunckEeL d'HERGULAIS. Causes les de |? Delon des inva- sions de sauterelles. Rôle du Mylabris variabilis et de l'Entomophthora Grilli en France. ........ bat a le Larar. Traité de mycologie technique................ PU AMAR PS LAGERHEIM. Contribution à la connaissance ‘dés basteiés prédui- santidés Cétrhes sens .c ea. URSS Ne. eu LauRe. l’action du perm Pnuté de potasse sur les membranes lignifiées, une nouvelle réaction du bois........... Ste LaurenT. Recherches expérimentales sur les maladies des Haies, — Sur l’existence d’un principe toxique pour le cs dans les baies, les graines et les plantules du gui......... sen LEPIERRE. Les elucoprdtéines comme nouveaux niliéux de cbltur e chimiquement définis pour l’étude des microbes. ..... Lepourre. Recherches sur la production expérimentale de races parasites des plantes chez les bactéries banales.....,.... LE RENARD. Du chémauxisme des sels de cuivre combles sur le Penicillium glaucum.. SLIDE ECS RES DIE À AE RER ; LiINDNER. Sur la zymase de la FR APR ANRT Nan HSE — Recherches sur les fermentations produites par les difté- rentes espèces de levures en présence des différentes CpDECeS dESUCTES ALORS CR AU se ues CÉPL -NAE Linporra. Notices mycologiques............... RAS MoN an - IUTEUINOAE NAVAE russe. eue CN MES EE At CHE ORET PES LinHar®. La brûlure de la tige du trèfie commun. ........... ère Lœw, Aso et Sawa. Action des composés du manganèse sur les DÉLMÉES ER SR A da 0e AS PR NAS ES ES ATSNER Tr. Lüpr. HAN ee à + connaissance des CR den Pr, Lurz. Recherches sur la nutrition des Thallophytes à ie de AL A LS RARE ANNE EE SMS PER RE E A VA ET à pee acte : MAGCHIATI. Sur la AA ne ET en Héhots dé D'ORSARMNENES RUE LUE EE cs DA HE TEE ONE Mac FAYDEN. Sur les nApiété s in Uni SAn ES du contenu cellu- laire du bacille de la fièvre tvphoïde tel qu’on lobtient en désorganisant ce bacille à la température de Pair liquide. MaGnus. Courtes observations sur la dénomination et la distribu- tion de l'Urophlyctistbohemicass sans JR — Le Neovossia Moliniae.. ....... RP CE AE — Sur l’Urophlyctis qui vit dans les exeroissances noueuses des racines dela Lnzerne.. 46,240 FPS PMR ARTE MaLTHOUSE. Une maladie du eh de CAUCRE Sr, Se he ManGiN. La maladie du châtaignier causée par le ue elophagus CASTOREME see ever « ARE NAT ROC E sai ART ete . — Sur le parasitisne du Fusarium roseum el js espèces ÉE A A Ed aa ee LAS ve 0 FER PE CR OR 2 92 92 ice ext d # PA AR nr AUX AT CR vite NE } Lhre LALS FA SU VI MarcHaL. De la spécialisation du dm chez te Gramintis ....:....:.. RSR QUE PL Ar AMEL AO re — Maladie sclérotique de oignon, ScZer otinia Fuckeliana. — De l’immunisation de la Laitue contre le Meunier. ? MancHaL (E.). De la spécialisation du parasitisme chez De DRE NOMMRANES eve se oeibrm cie Des D a 0 OU AOL sn MarPMann. Sur la vie, la nature et la démonstration de l'existence du Merulius EE et de br Et analo- DUO CS Ne à D nes DUO AY se ce MARTIN. ER à la To Cola rique de la Suisse. AE: pe MASssEE. Dasyscypha calicina, cause du cancer du Mélèze...... MAëseE et SALMOX. Recherches sur les champignons coprophiles. MarrucHor. Germination des spores de Truffes; cultures et carac- tères du mycélium truffier.......:.,... He MEL SE RIRE MarrucHor et MoLLiarp. Modifications produites par É froid dans lescellulésevéeéiales.. Me e ete LR SANTE TE GE Mau. Sur le ScZerotinia Alni. te 2 RAR D PASSA HE NOTE MauriN. L'otomycose et :son traitement par le permanganaté de POTASSERE RE DD Ees © ANA 0 Le io POS Mar Mouiscu. Sur l’action héliotropique de la lumière des nee MoLer. Sur la formation des racines chez les Pins de À à 2 ans dans le sol sablonnenx de la Marche de Brandebourg... MONTEMARTINI et FARNETI. Sur la nouvelle maladie de la vigne du Caucase NA es be la ie Stan Sémoe An ARTE A : MôRNER et VESTERGREN. De la présence de l'acide oxalique libré chez Polyporus sulfureus et Hypha bombycina..... Mourox. Sur la digestion chez les Amibes.....,........ he: NEGErR. Contribution à la connaissance des Erysiphées...... nb NEUBAUER. Sur l’assise mycélienne des fruits des Lolium....... NORGAARD. PF USAPEUMEEMUINU ND Se EE Je lente set vanessa PENZIG. Le genre Amallospora (Tuberculariées.}............... PETERMANN. Etude sur la pomme de terre. Fe Re RES PruHL. La Chanterelle orangée est-elle RRTUE RL. Le Fe Prerce. Les bactéries des tubercules radicaux du Mo den- LICULAÎT PEER Le AE NE ES « DT D ST RIE PLowriGaT. L’Ozonium auricomum....... RÉ LIUS PA SANS à PLOWRIGHT et WiLsoN. Sur le Barya REA Poe tele ete à Porrer. Sur le chancre du Quercus Robru........ Cm eue Pozzi- Escort. Etat actuel de nos connaissances sur les oxydases et les réductases 2 ee Soie SORE ACER | — Les diastases et dnS lon. SR I RER A e 8 SN de Pozzi-Escor et REY-PAILLADE. Le philothion, Dastée réductrice. . PRiLLIEUx. Les périthèces du Rosellinia necatriz.........,... PRUNET. Le mildiou de la pomme de terre...... SA LES UE PRE — Maladie des rameaux du figuier (Botrytis DAris — Sur le traitement du Black-rot.................. Star Aa TE QUERTON. Contribution à l’étude du mode de produetion de l'électricité dans les êtres vivants........2.. ER PRO ALE = RACIBORSKI. Sur une réaction chimique de la surface des racines. XASTEIRO. Résistance au mildiou de certaines variétés de vigne cultivées dans le Portugal..:.......,.....,.... AP AS 68 Gi 106 106 63 42 95 99 189 116 45 419 81 105 115 65 110 126 110 94 129 46 72 100 192 45 185 144 185 111 125 121 66 112 156 195 Rav. Sur quelques espèces d° SE RUE et sur les mala- dies qu’elles causent à l'orge et à l’avoine......,...,.... ReBer. Les ennemis des mouches à miel..... RENE ARS RSA REINITTER. Des conditions nécessaires pour que l’humus puisse servir à la nourriture des champignons........ RSR Rirzema. Le Botrytis parasitica, cause d’une maladie des Tuli- pes et moyen de le combattre. ......:..:..... nt le Ne Tee Rosrowzen. Contribution à l'étude de la not n de l ergot. RosrRuP. Onygena ungulina............ PACE ARS ER Eu CS CE Es RuHLAND. Sur un parasite destructeur des champignons, Hypo- re TUNTICOUL SES ANNE Re AVR AE RÉ Ag 20 SACCARDO: Un Nectria hybride, N. cyanostoma............... SANDER. Les ennemis naturels des sauterelles.................. SArAUW. Sur les mycorrhizes des arbres forestiers et sur le sens de la symbiose des racines............ dede ne NO SCHRENK. Une maladie des racines des jeunes pommiers causée par le Thelephora Galactinia........... POP NERRE SuiTH. Le parasitisme du Botrytis cinerea........... RENE RTE STAHL. La signification de la formation des mycorrhizes....... se STEVENS. Formation des gamètes et fécondation dans le genre ATOUT ONN ETATS : DRE Ses Lo DRM dre STUTZER et ns D “a ride sous p ne des bactéries... ..... RAR NN MALE à LS ACER + TERNETZ. Formation des ECES Se l’Ascophanus carneus. Topix. Dépôts et concrétions des Hyménomycètes. Rôle physiolo- gique des cystides...... AE RER 0 EE En à a TRAVERSOo. Micromycètes de la province de Comes RER 2e — Index bibliographique de la mycologie Ho AURAS — Note critique sur les Su des Graminées...…... TROTTER. La Cecidogenesi nelle Alghe........... AAA ENT APE TRZEBINSKI. Influence des irritations sur Va croissance du Phyco- IRYCOSMUENS es 1 RON TE Ro GE TS TuBœur. Contribution à la connaissance du Merulius lacrymans. TurqQuer. Sur la végétation de l’Amylomyces Roumit.......... VaiLLaRb. Sur l’hérédité de l’immunité acquise................. Van HALL. La maladie de la Saint-Jean des pois causée par le Husarium vasinfection AR ERNEST enr ee VERDUN et BoucHez. Recherches sur la mélanotrichie linguale. VERISSIMO D ALMEIDA et SOUZA DE CaMaka. Etudes mycologiques.. VoGLiNo. Maladie déformante de l’Œillet, Heterosporium echi- 4 PU AAC A COPIER a e APP EE To tuc0 CHINESE ARC me — Sur une maladie des Chrysanthèmes cultivées. .... Re VuILLEMIN. Les Céphalidées, section physiologique de la lle Fr TO EC R RAUR NT TN RENE — : La série des Absidiées...........,.....,....... Pt Et WEHMER. Monographie du genre Aspergillus........... PALIER WEIL. La solanine apparaissant dans les pommes de terre comme produit engendré par des bacilles............ D DAET ECTS WEnT. Influence de la nature des aliments sur la production des énzymes Chertle Monilid Sophie. ie note WuiTE. Les Tylostomacées de l'Amérique du Nord.............. ZiMMERMANN. Les champignons vivant en parasites ou en sapro- piyiesour les AlEnesE Ste Te re ent 2e VII VIII RUN à STE PSN AUS PRES LE LU ART RE MINE D TEEN SALUE V'ILENSACT As ae Len pit pa PATTES A FREIN A 1 “44 EN: ON 0: L2 “ EXPLICATION DES PLANCHES Planche CCXXIX, f.1-3(Taphridivin algeriense),;ann.1902, p.160 f. 4-8 (Gymnoascus flavus).............20.. f. 9 (Rhizopodium. Vaucheriae) ............ f. 10-20 (Nowakowskiella endogena.)....... f. 21(Schizomyces octosporus), f. 22(Saccha- romyces anomalus), f. 23 (cellule de levure). Planche CGXXX, f. 1-2 (Stropharia merdaria,année1902, p.152) f. 3-6 (Scopularia Clerciana)......... ASE f. 7-10 (Eomycenella echinocephala)......... f. 41-19 (Foterfezia parasitiea). 4.2 70 f. 13 (Dictybole Térensis): ISERE f. 1445 (Puttemansia lanosa)...... RTE Be — GCXXXI, f. (Monographie du genre Aspergillus)....... hr COXXXIL.. LÉ. 14 (Pégirime) TERRE EEE f. 5 (Sclerospora gr aminicotn) et f. 6 (ScL. MRCFOSTE) CNE NE NE ETES [. 7-9 (Dictyocephalos. cur PoULaEUS) DR ER — COXXXIIL f. 1-2 (Phyllactinia corylea)....:.. HAINE ER f. 3-4 (Leptorus minimus)............. is f. 5-11 (Amallospora Dacrydion)...... A à [. 12-25 (Cristaux et dépôts d’oxalate de chaux. Diverses formes de cystides)....... DER f. 26-27 (Riccoa Ætnensis)...... LR EtE f. 28-31 (Torrendia pulchella)............. — COXXXIV, f. 1-7 année 1904, p. 32. f. 947 (Concrétions et cystides)............ f. 18-29 (Nectria moschata):...…....:12.12, en CC REV, CN TD ER RES etre RE Barya aurantiaca Wilson (Cordyceps Wzalsoniri-Sacc:)..:!: AR RE PE SEE mt. à — CCXXXVI. Les Mycorrhizes des arbres forestiers, par M. Sarauw, année 1904, p:.18:.:.....,.... ERRAT UM Dans l’article SranL : La signification des mycorrhizes : Page 174, 7e ligne de bas en haut, au lieu de « condensation » lire « excrétion sous forme liquide ». Page 177, vers le milieu de la page, au lieu de € eau d’évaporation » lire « eau de sécrétion ». Page 179, 33 ligne, au lieu de « tubercules que portent les racines » lire « renflements des nœuds des tiges ». 95e ANNÉE. N° 97. REVUE MYCOLOGIQUE JANVIER 1903 Eprreur : C. ROUMEGUÈRE, RUE Riquer, 37, TouLouss. RÉDACTEUR : D'R. FERRY, AVENUE De RogacHE, 7, St-Dié (Vosces). MONOGRAPHIE DU GENRE ASPERGILLUS Par M. le professeur o WEHMER (1). Traduction et analyse par R. Ferry. V2 \ Voir la planche CCXXXI. C'est un travail magistral dans lequel l’auteur met en ordre et complète les notions que nous possédons sur les espèces du genre Aspergillus. Il est précédé d'une liste bibliographique très complète dans laquelle les 185 publications qui concernent le sujet sont rangées dans un ordre méthodique. Les chapitres qui composent l’ouvrage sont : 4° L'introduction ; 2° La partie historique ; 3° La morphologie (mycélium, conidiophores, organes de fruc- tification, autres organes); 4° La physiologie, influence des aliments, de la température, de la lumière, de l’acidité, formation des conidies et persistance de la faculté germinative, matières colorantes, effets particuliers de certains agents, variabilité, résistance aux agents nuisibles, manière dont se comportent quelques espèces dans des cultures comparalives ; 9° Sysiématique : x) 1 Tableaux des genres, a) d’après la forme de leurs stérigmates, b) d'après la présence ou l’absence de la fructification ascophore, c) d’après la couleur du voile, d) d'après la taille des conidies, e) d'après la croissance des coni- disphores, f) d'après certains caractères physiologiques. — 6) Des- cription des espèces, a) espèces vertes, b) espèces blanches, c) es- pèces brunes, d) espèces jaunes, rougeûtres ou brun jaune. — 7) Diagnoses. Ce qui fait la valeur de ce travail, c’est que l’auteur a étudié toutes les espèces du genre Aspergillus et a même suivi, dans des cultures pures, le développement de toutes celles qu’ilest parvenu à se procurer. Il a donc pu les comparer loutes entre elles et recon- naître les caractères propres à distinguer chacune de toutes les autres. Cette révision l’a conduit à supprimer plusieurs fausses espèces et à en créer quelques-unes de nouvelles. (1) G. Wehmer. Die Pilzgattung Aspergillus ir morphologischer, physiologischer und systematischer Beziehung, unter besonderer Berücksichtiqung der mitteleuro- paeischen Species, mit 5 Tafeln (Mémoire couronné et publié par la Société de physi- que et d'histoire naturelle de Genève, tome XXXIIT (2° partie), n° 4). ED Nous pensons intéresser nos lecteurs en leur donnant un cer- tain nombre d'extraits plus ou moins étendus de cet important mémoire. | I. — MORPHOLOGIE 4. — MycÉLIUM. Le mycélium de toutes les espèces présente si peu de particula- rités qu’on peut dire, sans commettre d'inexactitude, qu'il se compose presque partout d’hyphes tendres, abondamment rami- fiées, cloisonnées et incolores qui ont environ 3 & de diamètre, mais qui avec l’âge, chez quelques espèces, peuvent avoir jusqu’à 5-8 y. Il ne présente de caractères distinctifs que là où il est coloré ou peut le devenir (ce qui est un cas exceptionnel). Une coloration de ce genre se produit avec l'âge, par exemple chez les hyphes de l'A.varians et plus encere chez l'A. glaucus Lnk (couleur variant du brun-jaune à la couleur rouille foncée). Dans certaines condi- tions de culture (gélatine sucrée), il se produit aussi de bonne heure, mais irrégulièrement et avec une teinte moins pronon- cée chez l'A. Wentii Wehm., une coloration d'un jaune rou- geâtre. Quoiqu’on ait encore signalé, dans la littérature, d’autres mycéliums qui seraient colorés, l’absence de celoration est la règle à laquelle il y a très peu d’exceptions (par exemple : la paroi de l’ampoule de quelques espèces). De plus, la face inférieure du voile, sur les milieux liquides, reste le plus souvent dépourvue de pigment : elle est blanche à l’état jeune et devient plus tard grise ou de couleur sale. Comme déformations particulières il y a à mentionner de larges renflements ampullaires, d'ordinaire - en forme de sphère, des hyphes du substratum, qui sont alors colorées en jaune et souvent fortement épaissies. Dans quelques espèces (A. nidulans et A. Rehmii), ces hyphes à ampoules recouvrent aussi la périphérie du fruit. 9, — CONIDIOPHORES. Les formes variées que le conidiophore offre suivant les espèces en font un ergane très iportant pour les distinguer les unes des autres, aussi suffit-il, en général, de l’examiner attentivement, pour déterminer l’espèce. L’on n’a observé jusqu’à présent la ramification du conidiophore que chez l'A. nidulans (1). Rien que d'après leur taille, il est déjà possible de les diviser facilement en deux groupes : les uns de petite et les autres de grande taille. Ceux de petite taille se rencontrent sans exception chez À. fumi- gatus, À. nidulans et, en règle générale, chez À. minimus. Ceux de forte taille, particulièrement chez A. niger, Wentii, Oryzae, (1) Exception faite pour la division en forme de fourchette que l’on rencontre quel- quefois chez l'A. Oryzae. f 9 IRC 144 HP 00U Tube VON à LES 2 CS AN EC A GE Ho Ne clavatus, glaucus, ordinairement aussi chez À. Ostianus. Quant à A. candidus, il présente les deux tailles. Il est évident que cer- taines conditions de nutrition ou de vie peuvent avoir sur leur développement une inflaence marquée. Cependant elles ne suffi- sent pas à transformer les espèces de petite taille en espèces de grande taille, de sorte que les premières restent toujours relati- vement petites (inférieures à 4 min.), ex. A. minimus (1). Les conidiophores de l’autre groupe mesurent environ 2 mm., et il n’est pas rare qu'ils atteignent 4 mm., mais ils peuvent aussi n’atteindre que le quart de leur longueur normale. Quelques-unes de ces espèces (4. candidus surtout) produisent dans la même culture, à cô.é de conidiophores de grande taille, des exemplaires plus petits, d’une structure plus réduite (demi ou un quart de la grandeur normaie). C'est là un fait dont il n’y a pas à tenir compte; il a été évidemment invoqué à tort, comme caractère, pour la création de certaines espèces, notamment dans le groupe des Albicantes. Dans le conidiophore, la tête est la partie dont la forme est la plus importante, car le stipe est le même dans la plupart des espèces, généralement à paroi dure, lisse et incolore (excepté chez A. glaucus, À. Ostianus, À. sulfureus, À. flavus, A. fumigatus, A. ochraceus, À. Oryzae, qui ont souvent leur paroi tendre et verruqueuse). La forme de l’ampoule, des stérigmates et des coni- dies, de même que leur taille absolue ou leurs dimensions rela- tives, sont, par contre, indispensables pour la distinction des espèces, quoiqu'ici encore il faille tenir compte d’une certaine variabilité. L’ampoule, qui constitue le renflement terminal du stipe, est chez quelques espèces de forme tout à fait constante (exactement sphérique chez la plupart des Séerigmatocystis et chez Aspergillus Wentii, en massue allongée chez À. clavatus et en massue arrondie s’atténuant vers le pied chez À. fumigatus et À. nidulans); chez d’autres espèces, la forme varie, tantôt sphé- rique ou ovale chez À. varians, tantôt en massue (4. Oryzae,' À. flavus), ce qui constitue un caractère très important pour la distinction des espèces. Parfois la surface est rendue inégale par les fossettes d'insertion des stérigmates ou par des granulations pigmentaires — qui se produisent sous l'influence de l’âge (4. Ostianus), — mais chez les autres espèces la surface de l’ampoule est généralement incolore comme celle du stipe. Ces détails ne sont d'ordinaire nettement visibles que sur des préparations ren- dues transparentes par la glycérine ou par le chlorure de magné- (1) Par contre, les espèces à conidiophores habituellement de grande taille peuvent produire aussi des exemplaires de petite taille, ex. A. Osfianus, sur gélatine nutritive ou agar, À. Oryzae, À. glaucus, etc. Se sium. Dans certains cas, il faut, pour les observer, dépouiller des stérigmates la tête, quand on ne trouve pas de vieilles ampoules qui sont débarrassées de leurs stérigmates (comme c’est le cas, par exemple chez À. minimus). Les stérigmates sont, chez la plupart des espèces, délicats et non divisés, généralement grêles, coniques, en même temps que courts et serrés (A. glaucus); ce qui est important pour la forme de la tête, c’est leur longueur relativement au diamètre de l’am- poule, sur laquelle, dans la plupart des cas, ils rayonnent et for- ment de tous côtés une couche serrée. Rarement il n’y a que le summet sur lequel ils s'insèrent (ampoules en forme de matras de l'A. Oryzae) et sur lequel ils se dressent en même temps vertica- lement (À. jumigatus). L'absence de couleur (par suite du défaut de pigment) est aussi la règle. En règle générale, les espèces de la section des Sterigmato- cystis possèdent des stérigmates divisés, la cellule basale donnant naissance à deux ou quatre cellules grêles. Celles-ci peuvent être considérées comme des stérigmates secondaires, par rapport à la cellule basale qui constitue le stérigmate primaire. Mais ce sont les « stérigmates » dans le sens propre du mot, par opposition à la « baside » (cellule basale) qui les produit. Une pareille préci- sion des termes ne se rencontre pas dans la littérature. Les stérig- mates grêles et pointus ne peuvent d'ordinaire être bien observés qu’à la suite d’une préparation minutieuse (dissection de la tête). Cest un travail difficile qui l’est encore rendu davantage chez certaines espèces (A. niger) par la nécessité de la décoloration. Dans un troisième groupe se trouvent des espèces possédant à la fois des stérigmates simples et des stérigmates ramifiés (A. can- didus, A. Ostianus, A. spurius, A. ochraceus) souvent sur des conidiophores qui diffèrent de taille; chez À. Ostianus, la ramifi- cation des stérigmaies est un fait exceptionnel (cultures âgées). Les grands conidiophores d’A. candidus possèdent des stérigmates ramifiés et, en général, les petits conidiophores possèdent des stérigmates simples et les deux sortes croissent simultanément mêlés les uns aux autres. Chez A. ochraceus, Wilhelm distingue les conidiophores typi- ques de ceux qui ont une constitution plus simple et qu’il nomme conidiophores acccessoires. J’ai renoncé (peut-être avec raison) à attribuer une grande importance à ce caractère et à séparer net- tement les deux sections Aspergillus et Sterigmatocystis que l’on considère généralement comme deux genres différents : il reste, en effet, encore à prouver que les stérigmates ramifiés ne pro- viennent pas de stérigmales qui étaient primitivement simples (alors que la formation des conidies s’était déjà accomplie). Les conidies, généralement unicellulaires, produites en grande 4 TR quantité eten longues files fournissentaussi des caractères particu- liers; leur forme est sphérique ou elliptique, chez certaines espèces exclusivement l’une ou l’autre forme, par ex. À. niger les a tou- jours elliptiques et À. clavatus les a toujours ovales.Chez beaucoup d'espèces, les conidies oscillent entre ces deux formes. Aussi, pour déterminer la forme des conidies, faut-il avoir sous les yeux les stades de développement. Il n’est pas, en effet, possible de la dé- terminer d’après des préparations déjà toutes faites, d'autant plus que chez quelques espèces les chaines se désariiculent bientôt totalement (A. Oryzae, etc.). Quoique beaucoup d’espèces (par ex. A. glaucus) puissent avoir des conidies de dimension variable, la taille des conidiesn’en est pas moins un caractère important; car pour certaines espèces il n’y a pas d’autre moyen deles distinguer rapidement d'espèces analogues que la dimension moyenne des conidies. La taille des conidies est aussi un caractère important chez les espèces vertes faciles à confondre et je proposerais de les diviser en espèces à grandes spores et à spores petites en fixant à 5 pla limite séparative des unes et des autres (1). En tous cas le diamé- tre des conidies d’A. glaucus (7-12 p), d'Oryzae (6-7 uw) et de À. flavus (5-6 u) reste en général aussi bien au-dessus de cette limite que le diamètre de À. minimus (2 pu), de A. fumigatus (33 p), d'A. nidulans (3 y), de À. clavatus (4X3 y) reste au-dessous, et dans les circonstances ordinaires une simple mensuration des conidies permet de suite de s’orienter. Comme dans la littérature on confond souvent les espèces vertes (champignons des oreilles : A. fumigatus, À. nidulans, A. fla- vus avec À. glaucus) et qu'il est tout à fait illusoire de vouloir les différencier par les différences de coloration avec de vieilles cultu- res, j'ai donné à ce point toute mon attention pour les espèces que j'ai cultivées et j'ai cherché à l’établir exactement par des mensu- rations répétées. Je suis maintenant arrivé à considérer comme A. glaucus (jusqu'à preuve du contraire) tout Aspergillus vert possédant de grosses conidies (9-10 y.) et ce à raison du manque d’autres caractères ; car aucune autre espèce ne possède des coni- dies ayant d'aussi grandes dimensions. Ce caractère rend aussi de grands services pour la distinction des espèces créées par les anciens auteurs et il faut le noter très soigneusement pour les espèces nouvelles. On doit naturellement pratiquer les mensurations sur des objets d’un diamètre moyen et donner, le cas échéant, les dimensions (1) Les espèces blanches, d’un brun foncé, jaune ou brun jaune, restent au-dessous de cette limite, autant que j'ai pu le constater. a 7 extrêmes. Les conidies des espèces vertes à petites spores sont uniformes et de même taille. En ce qui concerne les particularités de la paroi, il est difficile sur des préparations d’en constater même à de forls grossisse- ments la couleur exacte. La surface est lisse ou verruqueuse suivant l’âge : lisse dans le jeune âge, poncluée ou verruqueuse dans un âge plus avancé (A. niger, A. varians) ; il en est souvent de même pour le stipe des conidiophores (4. flavus, A. Oslianus, A. Oryzae). Quoiqu'il y ait des espèces dont les spores sont constamment lisses (A. mini- mus, nidulans, fumigalus) et d’autres dont les spores sont le plus souvent lisses (A. candidus, Ostianus), il faut cependant ne tenir compte de ce caractère qu'avec une certaine circonspection. Dans quelques cas (A. niger, À. Ostianus), il est certain que la rugosité de la surface tient à une sécrétion pigmentaire; mais on ignore s’il en est de même pour les autres espèces, notamment pour les granulations transparentes des conidies de l'A. candidus, ainsi que pour les conidiophores de l'A. flavus. 3. — FRUCTIFICATIONS ASCOPHORES. Très peu d'espèces possèdent de périthèces ; etencore, pour cer- taines espèces, ceux-ci ne se produisent-ils qu'accidentellement. Les espèces qui possèdent des périthèces sont À. glaucus, A. Rehmii, A. pseudo-clavatus ; l'A. nidulans a des périthèces d'une nature particulière à parois dures (sclérotes). D'autres espèces possèdent aussi des sclérotes, mais des sclérotes stériles (4. ochraceus, À. niger, A. flavus, A. fumigatus). 4. — CELLULES BOURGEONNANTES. L'existence @e cellules bourgeonnantes à la façon des levures n’a été reconnue jusqu’à présent dans aucune espèce et je ne les ali trouvées dans aucune des espèces que j'ai étudiées et cultivées. Ce que l’on rencontre à cet égard dans la littérature (notamment pour l’A. Oryzae) se borne à une pure asserlion qui n’a été jusqu’à présent démontrée dans aucun cas. Dans les expériences où ces prétendues cellules bourgeonnantes se seraient montrées, il est évident qu'il s’agit de cultures souillées que leurs auteurs ont prises pour des cultures pures. La littérature en offre pour l'A. Oryzae un exemple frappant. II. — PHYSIOLOGIE 1. — INFLUENCE DE LA LUMIÈRE. Le développement du champignon ainsi que la production des conidies s’opèrent à la lamière (lumière du jour) comme à l'obscurité (chambre obscure); l'éclairage d’un seul côté peut —n / Med agir sur la direction dans laquelle se développent les conidio- phores (héliotropisme de l'A. niger). Le développement plus con- sidérable du champignon sur la face inférieure de certains subs- tratums (pain) ne lient pas au manque de lumière, mais est cer- _tainement lié à un surcroît d'humidité. 2. — INFLUENCE DE L'OXYGÈNE. Le développement est lié à l'accès de l’oxygère. Dans un espace clos privé d'oxygène, la croissance s’arrête et il ne se forme plus de conidies. 3.— PROPRIÉTÉS PARTICULIÈRES AU POINT DE VUE CHIMIQUE. a) Des ferments spéciaux se rencontrent seulement chez quel- ques espèces. L’A. niger produit dans les solutions sucrées de l'acide oxalique libre et cela en grande quantité; cet acide, si on le fixe par la chaux, peut correspondre à plus de ja moitié de la quantité de sucre ; dans les solutions de peptones et de sel de tar- tre, cet Aspergillus dégage de l'acide oxalique sous forme notam- ment d'une abondante quantité d’oxalate d'ammoniaque. Ce serait donc un ferment actif d'acide oxalique. Quelques-uns forment de l’aicoo!l en faible quantité (A. Oryzae) ; cependant ce fait deman- derait confirmation. La fermentation du tannin est encore moins connue, ainsi que celle de l’opium, toutes deux produites par l'A. niger. La plupart des espèces possédent des enzymes. Les recherches ont porté jusqu’à présent presque uniquement sur ceux des À. niger et A. Oryzae. La plupart des espèces (A. Wentii, A. Oryzae) sécrètent un enzyme qui à la propriété de dissoudre l'espèce de cellulose qui compose la membrane des cellules, et aussi un enzyme amylolytique ; car beaucoup d'Aspergillus sont capables de dissoudre l’amidon. Celte propriété est très développée chez ceux que l’on emploie à cet usage dans l’industrie : chez VA. Oryzae, la diastase (eurotine de Korschelt, intervertase de Kellner produit la saccharification (formation de maltose et de dextrose) dans la fabrication du Sake japonais, tandis que l’A. Wentir dis- sout les fèves dans la préparation du Soja japonais. L'on rencontre aussi des enzymes qui décomposent les sucres et les glycosides ; et aussi les corps gras (A. niger). Les enzymes qui transforment les albbuminoïdes en peptones se présentent dans pres- que toutes les espèces ; toutefois la liquéfaciion de la gélatine s'opère d'ordinaire très lentement, comparée à celle que détermi- nent la plupart des bactéries. Ces espèces dissolvent inégalement vile la gélatine, quelques-unes très lentement, seulement au bout de plusieurs semaines (A. glaucus), et d’autres un peu plus vite (A. flavus, Oryzae, Ostianus, Wentii); chez deux espèces (4. varians et À. fumigatus), je n’ai pu jusqu’à présent observer 2 ‘RES aucune liquéfaction ou seulement une liquéfaction extraordinai- rement lente et très incomplète. Indépendamment de la tempéra- ture et de concentration de la gélatine, d’autres facteurs influent sur la rapidité de {a liquéfaction, notamment la présence du sucres et la composition du milieu nutritif. 4. — ACTION FATHOGÈNE. Plusieurs espèces peuvent se loger et se développer dans les cavités du corps des hommes et des animaux, déterminant des inflammations, ils paraissent ne pouvoir s’établir que sur des tis- sus déjà malades (mycoses des poumons, du tympan, de l'oreille, À. fumigalus, À. flavus, A. nidulans, À. niger). Il existe une littérature étendue sur ce genre de maladie des oreilles, et chez plusieurs espèces d'oiseaux (perroquets, pigeons) la mort paraît souvent survenir à la suite de ces mycoses du peumon. : L’injection de conidies dans le sang, les veines peut être suivie de germination dans le rein, le foie, etc. La mort survient d’or- dinaire par l’obstruction des vaisseaux. L’on ne paraît pas avoir recherché jusqu’à présent s'ils n’agissent pas en outre en décom- posant les principes du sang ou en formant des poisons. III. — SYSTÉMATIQUE I. — CLÉ CONDUISANT A LA DÉTERMINATION DES ESPÈCES D'APRÈS L’'EXISTENCE OU L'ABSENCE DE FRUCTIFICATIONS ASCOSPHORES. 1. Les fruits ascophores sont des périthèces jaunes à paroi mince sans autre enveloppe (Æurotium). A. glaucus Lnk. À. fumigatus ? A. pseudoclavatus Pur. (Sterigmatocystis). 2. Les fruits ascophores sont des périthèces de couleur foncée à paroi mince avec une enveloppe formée par un mycélium jaune. A. Rehmiti Zuk. (Sterigmatocystis). 3, Les fruits ascophores sont des périthèces à paroi épaisse (sclérotes) avec une enveloppe mycélieune jaune. A. nidulans Eidam (Sterigmatocystis). 4. Les fruits ascophores sont inconnus. Chez les autres espèces, les fruits ascophores sont inconnus : parmi elles quelques-unes seulement possèdent des sclérotes avec ou sans enveloppe mycélienne. Les espèces qui possèdent des sclérotes sont : 4. ochraceus With. avec une enveloppe mycélienne (Sterigmato- cystis). A. niger van Tiegh., lisse sans enveloppe (Sterigmatocystis), A. flavus Lnk. LRQ de Il. — CLÉ CONDUISANT A LA DÉTERMINATION DES ESPÈCES D'APRÈS LA FORME DES STÉRIGMATES. I. — Stérigmates constamment simples (non ramifiés). Section Aspergillus. A. Wentii...... \ Conidies petites (brun jaune) € 5 y. » glaucus....... Les Conidies très grandes. Stérig- Conidio- mates trapus, très courts. phores Périthèces. » Oryzae ....... PAU Conidies grandes (> 5u).Stér. d'ordinaire allongés, grêles. + 2 mm CPAS Périthèces nuls. » varians....... | Conidies petites (vertes) (<5u).Stérigm.longs, J grêles. » clavatus ....., } Ampoule (renflement de la tête du conidio- » giganteus..... phore) en forme de massue. Conidiophores minus- cules (environ 1/2? mm.). » fumigatus..... | et conidies petites. .. | Ampoule en forme de massue, RATES petits ou de moyenne taille DATES Le «Ne (jusqu’à 1 mm.). Conidies grandes (jaune DM TMUS de Ampoule sphérique. verdâtre). » Ostianus...... Conidiophores de grande taille. II. — Stérigmates tantôt simples tantôt ramifiés. (Section Sterigmatocystis pour partie). A. candidus.. Voile blane.... } Conidiophores petits (1/2mm.), stérigm. espacés, d'ordinaire PASDUrIUST EN. > jaune d'ocre. : à P Les n’existant que sur la cime. Stérigm. serrés, existant de tous côtés et disposés radia- lement ; conidiophores de » OCHTACEUS .. > ocracé (1) grande taille. IlI.— Stérigmates constamment ramifiés.(Section Sterigmatocystis) ee de périthèces, sclérotes » Ostianus (ra- nnelle.. | rement ramilié). . Fe nToen SE INOlRA EE ONUTA Ed: 9 stériles. » sulfureus... Jaune de rouille chair. Ÿ Pas de périthèces. | Des périthèces ; ampoule en ENT A DUT AUSRESN d'A APORENE forme de massue ; conidioph. minuscules. » Rehmii..... Brun jaunâtre. ! Des périthèces ; ampoule ovale. | Des périthèces ; ampoule en forme de massue allongée ; | conidioph. de grande taille. ? D : Pas de périthèces. »> pseudo - cla- Vert gris . :... DABUS ENT ASS ® SE SN EE RTATe, TELLE (1) La différence de couleur de ces trois espèces de brun (jaune d’ocre, cannelle, ocracé) est très problématique. = 10 = IT. — CLÉ DES ESPÈCES D'APRÈS LA COULEUR DU VOILE. I. — Espèces blanches. A. candidus Wehmer. } Stérigm. ramifiés ou simples. A. albus Wilh. { Stérigm. ramifiés. II, — Espèces brun foncé. A. niger (Cram.) van Tiegh. A. Ficuum Henngs. III. — Æspèces jaune rougeätre ou jaune brun, brunes ou gris brun. A. Stérigmates d'ordinaires ramifiés. A. sulfureus Fres. Périthèces (ou sclérotes) inconnus. A. Rehmii Zuk. Produisant des périthèces. B. Stérigmates ramifiés et non ramifiés. A. spurius Schrüt. A. ochraceus Wilh. Sclérotes stériles. C. Stérigmates le plus souvent simples. | Matière colorante brune incrustant sous A. Ostianus Wehmer. forme de granules lampoule et Île | stipe. D. Stérigmates constamment simples. “ Matière colorante colorant simplement A Wentii Wehmer. les conidies. Périthèces Re. IV.— Espèces accidentellement jaunes ou, dans les vieux gazons, brun sale ou brun verdätre. A. Oryzae (Ahlbg.). A. flavus Lnk. et d’ailleurs les autres espèces vertes. A. glaucus Lnk. V. — Espèces vertes (d’un vert pur, d'un vert gris ou d’un vert jaunâtre). A. Espèces à spores grosses (coridies dépassant 5 y). À A. glaucus Lnk. Donnant constamment des périthèces. | A. Oryzae (Ahlbg), 1 Conidioph. 1-2 mm. À. flavus Lok. sans périth. Conidioph. d ordinaire inférieurs à 1 mm. B. Espèces à spores petites (coniâies inférieures à 5 4) à conidio- phores de grande taille (ayant plus de { mm. de hauteur), d'or- dinaire environ 2 mm. A. clavatus Desmay......,. | Ampoule en | Stérig. simple. A. giganteus Wehm....... forme de Stérig. simple. F4 A, pseudoclavatus Puriew.. ( massue allongée Stérig. ramifié. | A: ) Ampoule sphérique. Stérig. simple on A, varians Wehm. D LÉVOHERE DTA IE PRET RAM PO à pe AT % nos 4 SM 3 C. Espèces à conidioph. minuscules à peine visibles à l'œil nu, environ 0,5 mm. A. nidulans Eid. Stérigmates ramifiés. A. fumigatus Fres. Stérigmates simples. Ampoule en massue. A. minimus Wehm. Stérigmates simples. Ampoule sphérique. IV. — CLÉ DES ESPÈCES D'APRÈS LA GROSSEUR DES CONIDIES. I. — Espèces à grosses spores (macrospores) : Conidies dépassant 9 & de diamètre. A. glaucus (A, repens, À. medius). A. Oryzae. A. flavus. II. — Espèces à spores petites (microspores) : Conidies ayant moins de 5 y. «. Conidies elliptiques : 4. candidus Wehm, À. clavalus, À. gi- ganteus, À. pseudoclavalus, A. sulfureus. 8. Conidies ellipsoido-sphériques : A. minimus, A. Ostianus. y. Conidies d'ordinaire sphériques : A. albus Wilh, À. Ficuun, A. fumigatus, À. nidulans, À niger, A.ochraceus, A. Rehmü, A. spurius, A. Rehmii, A. varians, A. Wentii. V. — CLÉ DES ESPÈCES D'APRÈS LA TAILLE DES CONIDIOPNORES. I. Conidiophores fortement développés : alteignant dans des milieux qui leur sont favorables 1-2 mm. (et même souvent jus- qu'à 4 mm.). Toutefois ils sont entremêlés de quelques exem- plaires minuscules. A. Albus, À. candidus, À. clavatus, A. giganteus (1-2 cm.), À. glaucus, À.niger, À. ochraceus, À. Oryzae, À. Ostianus, À. pseudo- clavatus, À. sulfureus, À. varians, À. Wentii. II. Conidiophores grêles, ayant environ 0,5 mm. de hauteur, presque invisibles à l'œil nu ; À, fumigatus, A. minirrius, A. ni- dulans, À. Rehmii, A. spurius. VI. — CLÉ DES ESPÈCES D ’APRÈS LEURS CARACTÈRES PHYSIOLOGIQUES. A. Liquéfaction de la gélatine. «. Espèces ne liquéfiant pas la gélatine ou ne la liquéfiant qu'après un temps extraordinairement long. À. glaucus. A.varians. 6 Espèces possédant la propriété de liquifier la gélatine, quoi- que lentement (d'ordinaire au bout de plusieurs semaines). A. candidus, A. clavatus, À. flavus, À. fumigatus, A. giganteus. A. minimus, À. niger, À. Oryzae, A. Ostianus, A. Wentii. B. Production d’une matière colorant: jaune dans les cultures. — Dans certains milieux de cultures, la face inférieure du voile, les hyphes se colorent en jaune et en brun. MON ES À. Cette production généralisée de pigment se produit dans A. glaucus, pour les hyphes, dans une solution sucrée et dans À. varians, pour la face inférieure du voile, dans les cultures sur gélatine. B. Cette formation de pigment fait défaut partout ailleurs que dans les conidiophores : A. candidus, A. clavatus, A. flavus, A- minimus, À. niger. À. Oryzae, A. Ostianus, A. Wentii. VIT. — CLÉ DES ESPÈCES D'APRÈS LEURS TEMPÉRATURES OPTIMUMS «. Entre 200-530 G. À. albus, À. candidus, A. giganteus, A. glaucus, À. minimus, À. ochraceus, A. Ostianus, A. pseudo-clavatus, À. varians. B. Environ à 370 (en tous cas au-dessus de 30). A. clavatus, À. flavus, A. fumigatus, A. nidulans, À. niger, A. Oryzae, À. Wentii. IV. — DESCRIPTION DES ESPÈCES A. — ESPÈCES VERTES 1. — ASPERGILLUS GLAUCUS Lnk (1824). (Voir planche CCXXXI, fig. 1-6) Synonymes : Eurotium Aspergillus glaucus de By; E. herba- rium, Lnk, E. epixylon Schm. et Kze; E. glaucum, E. Herbario- rum Wigg ; Aspergillus medius Mssnr. Gazons de conidies. — Jeunes, couleur agréable variant du vert- vif à celle de l’onguent vert (grüänspanfarben), devenant bientôt plus sombres et finalement d’une couleur sale variant du vert-gris au brun-gris. Mycélium souvent jaune et variant jusqu’au brun (dans les cul- tures vieilles), et plus souvent aussi dans les cultures pures, avec une paroi de couleur vert-poireau. Conidiosphores. — D’ordinaire de forte taille avec un stipe épais mais avec une paroi délicate, luisants, lisses, incolores et avec de grosses tétes vertes. Ampoule sphérique ou faiblement ovale, s’at- ténuant peu à peu pour se continuer avec le stipe, d'ordinaire de grande taille. Stérigmates simples courts (inférieurs au rayon de l’ampoule) serrés, massifs, rayonnant tout autour de la tête (y compris d'ordinaire sa face inférieure). Conidies très grosses, cependant de taille inégale, sphériques ou ovales, à paroi dure, à surface finement granulée et parfois aussi lisse (dans le ieune âge), espèce déjà bien caractérisée par la grosseur de ses conidies et facile à distinguer des autres espè- ces. Dimensions : Conidiophores 1-2 mm. de hauteur, environ 14% d'épaisseur ou davantage. Epaisseur de la paroi d'ordinaire seule- NUE PRE ment 0,5 y. Téles environ 80-100 &. Ampoule environ 60 ; de dia- mètre (mesure prise sur des exemplaires moyens). Sférigmates 10-144 X 5-7 p. Conidies 7-10 y (1) (par conséquent un peu plus que la moitié de la longueur des conidies), même 9-15 &. Hyphes environ 5 y. £ructifications ascophores. — Ce sont de petits périthèces, ar- rondis, à paroi délicate, dont la couleur varie du citron clair au jaune brun, se montrant d'ordinaire en tout temps et en grande abondance ; communiquant parfois seuls et exclusivement (en l’absence de conidiophores) une coloration jaune aux voiles qui re- couvrent les milieux liquides en culture pure.— Observés une fois sur les fruits de l’airelle rouge et plusieurs fois sur de vieux cham- pignons desséchés (£urotium !); la paroi est formée d’une seule couche, elle enveloppe de nombreux asques ovales sphériques. Chaque asque contient de 5 à 8 spores bi-convexes, lisses, inco- lores. Dimensions. — Périthèces environ 100 à 250 », asques 20 » ou un peu moins, spores 8-10 X 5-7 1. Habitat. — Très fréquent sur les substances végétales (plantes d'herbier, feuilles mortes, écorces, champignons pourrissants, fruits altérés) aussi sur les confitures, les vieilles étoffes ; le vieux pain bis, sur lequel cette espèce est facile à obtenir en tous temps (les fructifications ascophores comme les conidies). C’est à tort qu'on l’a signalé dans l'oreille humaine : il y a eu confusion avec les espèces vertes qui constituent les champignons des oreilles « Ohrenpilze » (A. flavus, fumigatus, nidulans). Cultures. — Les cultures pures de cette espèce sont ingrates, en ce que sur la plupart des substratums habituels elle re donne qu’une végétation croissant lentement et malingre. Les plus favo- rables sont les milieux solides , surtout le pain et la gélatine au moût de bière (mais non le riz cuit). Les milieux liquides (la so- lution de sucre avec des sels, à un degré moindre le moût de bière) ne fournissent le plus souvent que des voiles croissant très lentement d’un brun-verdätre ou d’une couleur sale, sur lesquels la formation des conidies diminue au profit de celle des péri- thèces qui augmente. Au bout de quelques jours, les coussinets sont d'ordinaire d’un brun foncé (de même que le dépôt qui se produit au fond des matras) et en train de périr. Le pain bis (mis à sécher) reste toujours le meilleur substratum (avec la gélatine au moût pour les cultures pures). Température. — Il ne prospère qu'à des températures basses ou moyennes. À 370, il ne croît que sur les milieux qui lui sont le (1) Jusqu'à 15 & d’après de Bary qui ne donne aux conidiophores guère plus de 4,2 mm. de hauteur. CASSER ND fe à plus favorables (pain) avec un très faible developpement et de rares conidiophores ; sur les solutions sucrées et le moût de bière surtout, il cesse de croître; mais il croît encore assez bien à 8-10° C. (dans les caves). Action. — Il liquéfie très lentement la gélatine, seulement en partie, au bout de plusieurs semaines, en colorant le liquide en brun ; il colore aussi de suite les solutions sucrées en brun sale. Quant au pouvoir qu'il possède de saccharifier l’amidon, il mérite à peine d'être mentionné et est réduit au minimum (d’après Du- claux, ilforme de la diastase). Son pouvoir comme ferment alcoo- lique est inconnu (je ne lui en ai constaté aucun); cette espèce a été rarement obtenue jusqu’à présent en culture pure. Matière colorante. — Outre la matière colorante verte des coni- dies (coloration de la membrane), cette espèce en produit une jaune qui communique leur couleur aux périthèces et aux hyphes vieilles (avec séparation de fines granulations qui en grand nombre recouvrent les hyphes durcies\; mais elle ne tarde pas à passer au jaune rouge sale et au rouge brun; c’est elle aussi qui donne aux liquides de culture leur coloration brune. Elle n’est connue jusqu’à présent que par les réactions de Meissner (1). La couleur verte aussi n’est que peu persistante, car dans les gazons un peu vieux la couleur verte est déjà altérée et passe plus tard à un brun-gris sale. Cette formation d’une couleur brun-jaune dis- tingue cette espèce de plusieurs qui lui ressemblent (4. Oryzae, A. flavus). Cette espèce est une des plus faciles à reconnaître déjà par la grosseur des conidies qu'aucune autre espèce analogue n’atteint, ainsi que par le rapport de leur diamètre avec la longueur des stérigmates. Elle se différencie complètement par ses périthèces volumineux (d’un rouge brillant, quand ils sont jeunes, et plus tard d'un brun-rouge) qui n'existent chez aucune autre espèce. A. REPENS (Eurotium repens de By, E. Herbariorum Fuck). Il n’est pas démontré jusqu’à présent qu’il constitue une espèce différente. Il aurait seulement des dimensions plus petites qu’As- pergillus glaucus dont de Bary l'avait d’abord considéré comme une simple variété. Eurotium Aspergillus medius Meissn. Les différences que l’on a indiquées comme caractères, ainsi que celles que l’auteur a observées dans ses cultures sont de si peu d'importance que l’auteur n'hésite pas à le considérer également comme une simple variété de l’A. glaucus. (1) Meissner. Eine neue species von Eurolium Aspergillus (Bot. Zeiïtg, 1897, ne 22). ME 2 DR SUN EE EE TV ET + rte r + . ,. AS — 2. — ASPERGILLUS CLAVATUS Desmazières (1834) (1). (Voir planche CCXXXI, fig. 7-10). Cette espèce si bien caractérisée est restée jusqu’à présent peu connue, aussi ai-je dû en compléter la description par mes propres observations sur le matériel que j'ai cultivé. Gazons d2 fructifications conidiales. — Vert pur avec une pointe de gris-bleuâtre, plus tard cette coloration s’altère. Conidiophores. — De grande taille, uniformes, avec un stipe clair, raide, épais, à paroi dure et avec de grosses téles vertes, ayant la forme d’un refouloir à charger les canons, qui se recouvre d'une couche :bondanie de conidies. Ampoule lisse, allongée, ayant à peine un diamètre double de celui du stipe et s'atténuant peu à peu pour se joindre avec celui-ci. Par cette forme en massue, cette espèce se distingue facilement de toutes les autres; les formes s’éloignant du type (formes sphérique et ovale) sont rares. Stérigmates simples, courts, coniques, tendres, ayant comme longueur la moitié de celle de l’ampoule. Conidies nettement et constamment ovales (pas sphériques (2), lisses, uniformes, en lon- gues chaînes, presque incolores. Dimensions. — Conidiophores, 1-2mm. de hauteur. Sipe, 15-25 d'épaisseur. Tête, 150-9250z et au-delà, 70-1204 d'épaisseur. Ampoule, environ 150X35, à paroi épaisse (environ 2u). Stérig- mates, 1-3X2,5-3u. Conidies, 4,2X2,8 u. Hyphes 2-3 ». Ces me- sures, qui sont celles que j'ai constatées, concordent avec celles de la plupart des autres auteurs. Conidiophores, 2-3ram. X 18- 27 y (Wilhelm) ; 25-35y d'épaisseur (Schræter) ; 40-50%, dimen- sion moyenne (Saccardo, manifestement trop forte). Ampoule, 1950X50% (Wilhelm), 150-504 (Schræter). Conidies, 3-4,52 de diamètre (Wilhelm et Schrœæter); 4X2-3 # (Saccardo). Personne n'a jusqu’à présent donné la mesure des stérigmates (3). Fructifications ascophores. — Inconnues. Habitat. — Sur les débris végétaux exposés à l'humidité, sur le jus des raisins, sur les substances organiques en décomposition (Strasbourg, Breslau, France); je l'ai rencontré sur le moût de la bière. Cette espèce me paraît rare. Culture. — Facile à cultiver et formant — dans les solutions sucrées, les moûts, sur l’agar rendu nutritif, la gélatine, le pain, — des voiles épais, d'abord blanc de neige, ensuite fortement colorés en vert-grisâtre. (1) C'est par erreur que Saccardo (Syll., IV, p. 67) le range parmi les Albicantes. (2) Comme les indique Schræter qui désigne aussi le voile comme étant d’un bleu clair. (3) Je prends la mesure de la tête du conidiophore après l'avoir débarrassée des coni- dies par lavage à l'alcool, à l’eau : la taille naturelle est donc un peu plus élevée. Ft ENCRES Température. — Croit déjà vigoureusement à la température de la chambre (50°-200C), encore mieux à l'étuve, de telle sorte que l’optimum est au-dessus de 30° C. Action. — Rien de distinctif, il ne produit aucun gaz dars les solutions sucrées, il se comporte à l'égard de la gélatine et de l'amidon comme la plupart des autres espèces. Couleur. — La couleur verte du voile persiste longtemps sans s’altérer ; ce n’est d'ordinaire qu’au bout de plusieurs mois qu’elle prend des tons sales. La coloration du substratum, ainsi que la production d’un pigment jaune (comme celui de l’A. glaucus) font défaut dans cette espèce. Espèce intéressante, bien caractérisée et facilement reconnais- sable. Comparable seulement avec l’A. pseudoclavatus, qui lui est tout à fait analogue et qui s’en distingue par ses stérigmate ramifiés, 3. — ASPERGILLUS FUMIGATUS Fresenius (1841). (A. nigrescens Rob., Eurotium f. de By). (Voir planche CCXXXI, f. 11-12). Cette espèce, facile à reconnaître et déjà bien figurée par Frese- nius, porte une épithète spécifique inexacte: les gazons ne sont gris de fumée qu’à un âge avancé ; ils se distinguent peu par là des autres espèces qui avec l’âge prennent la même teinte; ils ne sont pas bleu de ciel, comme on les à indiqués, le plus souvent ils sont pareils à ceux du Penicillium glaucum. Cette espèce se dis- tingue déjà par la petite taille de ses conidiophores de quelques autres qui lui ressemblent A. glaucus, A. flavus, A. Orysae. Gazons de conidies. — D'un vert identique à celui du Penicil- lium glaucum, conidiophores d'ordinaire impossibles à distinguer à l’œil nu, plus tard gris ou brun sale. Conidiophores. — De petite taille, tendres, en gazons épais, se distinguant à peine des hyphes, avec de petites têtes vertes et un stipe délicat, incolore. Ampoule en massue, s’atténuant peu à peu pour se continuer avec le stipe. Stérigmates grêles, simples, occupant le sommet de la tête et se dressant verticalement au lieu d’être dirigés radialement sur toute sa surface, ayant une longueur à peine égale à l'épaisseur de l’ampoule, rarement (chez les am- poules les plus petites) plus grande. Gonidies sphériques ou allongées, lisses d'ordinaire, uniformes, très petites. Dimensions. — Conidiophores 100-300 & de longueur, 5-6 y d'épaisseur. Têtes 30-40 : d'épaisseur. Ampoule environ 10-20 & d'épaisseur. Stérigmates 6-15 4 de longueur (les inférieurs sou- vent plus courts). Conidies 2-3 4 de diamètre. Æyphes 2-3 y. (Pour le diamètre de l'ampoule Schrœter donne 10-20 y. Siebenmann 8-20 y, Fresenius 16-30 :; ces nombres, quoique approximatifs (ici Dh comme ailleurs), né sont cependant pas sans intérêt pour la dis- tinction des espèces. Fruits ascophores. — D’après Behrens, qui en aurait rencontré sur des feuilles de tabac, ils seraient analogues à ceux de l'A glaucus, sphériques, jaunes (75-804 de diamètre) avec des asques contenant chacun huit spores. D’après Siebenmann, il existerait de petits sclérotes durs stériles (17-95 u de diam.). Toutefois ceux-ci manquent souvent. Habitat. — Se rencontrant souvent sur les matières végétales, placées dans l’étuve (pommes de terre, pain), formant aussi des colonies dans les cavités (poumon, oreille) du corps de l’homme et des animaux (oiseaux, taupes). Culture. — Croît vigoureusement, déjà à la température de la chambre, sur les milieux habituels. Température. — Cette espèce aime la chaleur et se développe beaucoup plus vite à une température élevée (370C.). Optimum à 31°, mais prospère encore à 50. Les cultures à l'étuve sur solution sucrée, déjà au bout d’un jour, se recouvrent entièrement d'un voile blanc qui, au bout de deux jours, se colore en verdätre et, au bout de trois, prend une teinte intense d’un vert-gris ou d'un vert-bleuâtre ; il en est de même des cultures sur moût de bière, pain blanc ou riz bouilli. Action : a) chimique. Liquéfaction de la gélatine faible ou pres- que nulle; on n’a pas observé de signes de fermentation, quoi- qu’il hydrolyse l’amidon. b) pathogène. Cette espèce peut déterminer des maladies et même la mort, si les conidies sont introduites dans la circulation des animaux en expérience; elles germent , le mycélium obstrue les capillaires dans le foie, les poumons, etc., et ils déterminent ainsi la mort. Elle peut causer des maladies en se développant dans les poumons chez les oiseaux (perroquets et autres) ; dans l'oreille, par suite de malpropreté, chez l’homme (champignon des oreilles, des médecins). 4, — À. ORYZAE (Ahlburg, 1876). Cohn, 1883. (Eurotium Oryzae Ahlburg). (Voir planche CCXXXI, fig. 13-15) Gazons de Conidies : jeunes, d’un vert-jaunâtre, rarement jaunes, bruns ou vert-brunâtre; vieux, d’un brun-gris sale ou brun foncé (café). Les voiles ou les gazons stériles blancs ou gris. Conidiophores. — Elancés (à côté de plus petits). Têfes grosses, jaune-vert, jaunes ou brunâtres. Séipes raides, incolores. Ampoule sphérique s’atténuant peu à peu pour se continuer avec le stipe, et parfois en forme de massue (surtout chez les jeunes conidio- A0" CE ad UT : 2 T'NPERNNRNES =uoe— phores). Stérigmates simples, disposés de tous côtés radialement. ou occupant seulement la cime et dressés verticalement, presque aussi longs que le rayon de l’ampoule (à la différence de l'A. glaucus, qui a des stérigmates massifs, très courts). Conidies grosses, très inégales de forme et de grosseur, le plus souvent sphériques. Les variations de forme de l’ampoule et de taille des conidio- phores et des conidies rend parfois cetle espèce difficile à distin- guer (surtout de l’A. flavus). Dimensions. — Conidiophores 1-2 mn. (quelquefois descendant jusqu’à 0,3 mm.). Stipe le plus souvent épais de 10-30 y, épaisseur des spores 0,2 et 1,5 u. Têtes 90-190 ». Ampoule 50-80 y (moin- dre chez la forme en massue). Stérigmates 12-20 &. de longueur, 4-5 y d'épaisseur. Conidies 6-7 p de diamètre. ÆZyghes 4-5 pu limites 3-9 u. Fructifications ascophores. — Inconnues. Hahitat. — Sur le riz et aussi sur d’autres substratums (s0- lution sucrée, gélatine), çà et là en Allemagne; plante cultivée au Japon de temps immémorial. Température. — Croît à 15-400, le mieux à la température du sang, cependant aussi à 15-20° encore vigoureusement. Limites de température d’après Schieweck : 8-45°. Action. — Il produit dans les solutions sucrées un peu d’alcool. Il saccharifie l’amidon en sécrétant plusieurs enzymes (diastase, invertine, maltase) qui transforment l’empois d’amidon en dex- trine et maltose, puis en dextrose, et qui décomposent le maltose et le saccharose en un sucre simple. [l est employé au Japon pour la préparation du Sake (vin deriz). La température la plus favora- ble pour l’action de l’enzyme est 50° C ; à 60-70, il est, au con- traire, détruit. Il est aussi employé au Japon à la préparation du Soja. Il produit une faible quantité d’acides. li liquéfie la gélatine avec une vitesse variable ; avec une solu- tion au dixième, en présence du sucre (15-20° C.), cette action peut tarder 2-3 semaines après que la culture a commencé à se développer, tandis qu'avec une solution de gélatine à 5 p. 100, en été, la liquéfaction est opérée au bout de quelques jours. Le liquide résultant de cette liquéfaction est incolore tandis qu'au contraire avec l'A. flavus il est coloré. Durée de la faculté germinative des conidies. — Elle peut sub- sister pendant 4-5 ans : j'ai trouvé cette faculté dans un vieux matériel de Koji. Lalumière est sans influence sur la germination, de même que chez les autres espèces : elle s’accomplit tout aussi bien à l'obscurité. Production de pigment. — Les substratums (riz, pain blanc, (4 LA ne Net RAS MERE LA gélatine, solution sucrée) ne se colorent pas en jaune mais res- tent transparents et incolores. C’est là une différence avec A. glau- eus, À. varians. Le mycélium ne prend pas non plus de teinte jaune : les conidies seules sont le siège d’une coloration en vert ou en jaune. 5. ASPERGILLUS NIBULANS (Eidam 1883). (voir planche CCXXXI, f. 16-24) Synonyme. Sterimalocystis nidulans Eidam. Cette espèce est facilement reconnaissable : elle a de petits conidiophores, comme À. fumigatus, mais des stérigmates rami- fiés et aussi un stipe seplé et ramifié (c'est la seule espèce qui possède jusqu’à présent ce caractère). Gazons de conidies. — D'abord vert de chrome, plus tard vert ou jaune sale. Conidiophores. — Petits, d’abord incolores ensuite brunâtres, avec de petites têtes. Ampoule constituée par une faible dilatation (en massue) de la partie supérieure du stipe. Sfipe à paroi épaisse, souvent septé et ramifié, portant sur sa cime (en forme de voûte) une houppe de stérigmates ramifiés dont la longueur dépasse le diamètre de l’ampoule. Stérigmates primaires eftilés (souvent ren- flés en ampoule dans leur vieillesse), secondaires brièvement coni- ques. Conidies le plus souvent sphériques, petites, lisses ou fine- ment ponctuées, assemblées en longues chaines et celles-ci en masses compactes. Dimensions. — Conidiophores 0,6-0,8 mm. de longueur (sou- vent aussi seulement le 1/2 ou le 1/3 de cette longueur), de 8-10 & d'épaisseur. Ampoule 15-20 uv. Conidies 3 y diam. Stérigmates primaires 8 u, secondaires 7 u. Hyphes 6 y. Fruits ascophores. — Cette espèce forme (dans l'épaisseur du voile) des sclérotes avec une écorce dure, composée de plusieurs couches, de couleur foncée; ils sont enveloppés d’hyphes étroite- ment entrelacées, jaunâtres, souvent renflées en ampoules (comme chez l’A. Rehmü)! les asques mürissent successivement, ils sont ovales, sessiles ; les spores sont en forme de lentille, lisses, avec des sillons longitudinaux et une épispore dure, purpurine, au nom- bre de 8 dans l’asque. Dimensions. — Sclérotes 0,2-0,3 mm. de diamètre ; asques 10- 11 4; spores OX 4 p. La formation des sclérotes est peu constante. Eidam a cherché plus tard à la reproduire sans y parvenir. La première ébauche du fruit ascophore résulte de l’entrelacement de deux filaments, dont l’un (en se ramifiant et en se cloisonnant) constitue une en- < veloppe pseudoparenchymateuse, jaunâtre, composée d’une à deux couches, tandis que l’autre se développe en un tissu d’hyphes L2" QE incolores, qui plus tard donnera naissance aux asques. Il se passe plusieurs semaines avant que le fruit parvienne à maturité, il possède alors une écorce dure, brun-rouge. Par la germination, l'enveloppe de la spere se rompt en deux moitiés. Habitat. — Rencontré par le créateur de l'espèce dans un nid de bourdons, trouvé aussi dans l'oreille humaine. Culture. — Se laisse cultiver sur les milieux habituels. Température. — Optimum à 38°-42° C, mais se développe aussi à la température ordinaire. Action. — Son action chimique n’est pas connue. Cette espèce est pathogène, car les spores injectées dans le sang des lapins déterminent la mort au bout de trois jours ; à l’au- topsie, on trouve, à l’intérieur des gros vaisseaux, des houppes blanches où l'on reconnaît avec le microscope les conidiophores de cette espèce. Elle produit un pigment rougeûtre et colere le substratrum en rouge-brun. Par quelques caractères, cette espèce rappelle À. fumigatus, dont elle se distingue par ses stérigmates ramifiés. 6. — ASPERGILLUS VARIANS Wehmer (1899). (Voir planche CCXXXI, fig. 25-28) Espèce bien caractérisée facile à distinguer de celles qui lui sont analogues, grâce à ce qu'elle s’en différencie par la forme de la tête, par la production d’un pigment jaune et par sa température optimum qui est la plus basse de toutes. Gazons de conidies. — D'ordinaire d'un beau vert (d’abord d'un vert vif, ensuite d’un vert-de-feuille foncé), plus rarement d’une couleur variant du jaune au brun. Les vieux gazons prennent une teinte de plus en plus foncée, et deviennent d’un vert sale, brun- jaune ou brun ou même d'un brun foncé (ce qui ne permet plus de le reconnaître par la couleur). Mycélium stérile incolore, souvent plus tard d'un brun-jaune (face inférieure du voile sur gélatine). Conidiophores. — Grands, faciles à distinguer à l'œil nu. Têtes rondes colorées. Stipe haut, blanc, constamment lisse. Ampoule, sphérique ou ovale, à contenu se colorant avec l’âge en vert-jau- nâtre (!) et à surface souvent rugueuse. Stérigmates non ramifiés, serrés, disposés radialement sur tous les côtés de l’ampoule, longs, élancés, effilés en pointe, longueur égale au diamètre de l’ampoule (ce qui le différencie de l'A. glaucus en particulier !). Conidies petites, lisses ou finement granulées, en longues chaines (ses conidies petites le différencient des A. glaucus, A. flavus, A. Oryzae, qui possèdent tous des conidies relativement grosses). — JT Dimensions. — Conidiophores, 1-2 mm. de hauteur, 10-14y d'épaisseur, épaisseur de la cloison 1-52. Téte, 58-80 uv diam. (à maturité et couverte des conidies elle a souvent plus de 100). Ampoule, environ 25-30 y diam. (sphérique) ou 36X 22% (ovale). Stérigmates 16-25: X 3-4u. Conidies, 3-44. diam. Æyphes, envi- ron 34 d'épaisseur. Fructification ascophore. — Inconnue. Habitat. — Trouvé sur une solution sucrée (à Thann, en Alsace). (ulture. — Se cultive facilement sur la plupart des milieux. Température. — Croît seulement à des températures moyennes, le maximum pour la plupart des substratrums est au-dessous de 31°. À cette température je n’ai pu l’obtenir que sur le riz et encore rabougri (c’est un point de ressemblance avec l’A. glaucus, de différence avec l’A. Oryzae, À. flavus, A. clavatus encore luxu- riants à cette température). Action. — Pas de fermentation dans les solutions sucrées. La production d’enzyme parait faible, la liquéfaction de la gélatine ne se fait pas ou n’a lieu qu'après plusieurs semaines. La partie liquéfiée se colore en brun comme chez l'A. flavus et l'A. glaucus et à la différence de l'A. Oryzae. Pigment. — Cette espèce est caractérisée par la production d’un pigment d'un brun-jaune ; il colore dès le début la face inférieure du voile, qui reste incolore chez la plupart des autres espèces, ainsi que d'ordinaire le substratrum (gélaline, riz) ; il produit une coloration analogue à celle de l'A. glaucus, mais moins intense : c’est un point de différence avec l’A. Orysue, A. flavus, A. clava- tus. Ce pigment jaune, qui plus tard devient brun, est la cause évidente de l’altération de la couleur des gazons de conidies qui passent ainsi du jaune au brun. 7. — ASPERGILLUS MINIMUS Wehmer (1899). (voir planche CCXXXI, f. 29-30) Gazons de conidies. — Jeunes, verts ou gris-vert (parfois cou- leur de fumée), plus tard d’un vert foncé sale, dans la vieillesse d'un gris sale ou couleur de fumée. Mycélium stérile. — Incolore ou grisâtre (face inférieure du voile). Conidiophores. — Petits, à peine visibles à l’œil nu, donnant à la surface du voile un aspect granuleux-pulvérulant (comme chez A. fumigatus et ÀA.nidulans). Conidiophores, atteignant rarement 1mm. de hauteur, sur certains substratrums particulièrement fa- vorables (riz). Ampoule sphérique (rarement ovale), à paroi mince. Stipe à paroi très dure, élancé, un peu élargi à sa partie supé- — Dre rieure, lisse, incolore. Slérigmales simples, courts (d'ordinaire inférieurs à ia longueur du rayon de l'ampoule), coniques, dis- posés radialement de tous côtés, pas toujours très serrés), se déta- chant souvent plus tard de l’ampoule, de même que dans les vieilles cultures on trouve des ampoules sphériques détachées du stipe resté debout. Conidies d'ordinaire brièvement ovales, très petites, lisses, en longues chaines, incolores. Ces caractères permettent de ne confondre cette espèce avec aucune autre. Dimensions — Conidiophores, 0,3-0,5u de hauteur (rarement jusqu’au double). Tête, 30 y. Stipe, 61 d'épaisseur, à paroi de 1,6. Ampoule, 15 ». Stérigmates, 5,1X3p. Conidies, 2u de diam. Hyphes, le plus souvent 2 u d'épaisseur. Fruits ascophores. — Inconnus. Habitat. — Trouvé (en Hanovre), sur des feuilles mortes, paraît rare. Température. — Prospère à la température de la chambre (20-250 C.), pas au-delà de 370 C. Action. — Sans action notable comme ferment. Liquéfie la géla- tine, avec coloration brunâtre de la partie liquéfiée. Pigment. — Indépendamment de la matière colorante verte du voile (conidies), cette espèce ne forme pas d'autre pigment. 8. — ASPERGILLUS FLAVUS Link (1791). (Voir planche CCXXXI, fig. 31-32). Synonymes, A. flavus Bref., A. flavescens Wred., Eurotium, A. flavus de By. Cette espèce est moins facile à reconnaitre; elle ressemble notamment à l’A. Oryzae par ses caractères morphologiques, comme par la couleur du voile où domine le jaune-verdâtre. Les données de la littérature se contredisent entre elles et ne peuvent être acceptées que sous réserves. Gazons de conidies. — Leur couleur dominante est le jaune-vert pouvant aller jusqu’au vert-brunâtre ; elle passe au bout de quel- ques mois au brun foncé. Les tons jaunâtres ne persistaient que durant les premiers jours, sur les voiles que j'ai obtenus sur divers milieux, et s'évanouissaient bientôt, de sorte que je n’en ai jamais vu d’un jaune pur. Mycélium stérile (face inférieure du voile) constamment grisà- tre et incolore. Conidiophores. — Peu éilevés, d'ordinaire inférieurs à 1 mm. (500-700 :.). Tête colorée. Stipe clair, verruqueux. Ampoule sphérique ou en massue s'alténuant peu à peu pour se continuer avec le stipe. Stérigmates non ramifiés, longs (d'ordinaire dépas- «1 2 22 Don O0 ZAR nes CE LA a AO ASE PE EU sant la longueur du rayon de l’ampoule), serrés, disposés radiale- ment sur tous les côtés ou réunis de préférence sur la tête. Conidies. — Sphériques, grosses, lisses, rarement couvertes de fines granulations, en chaines qui ne tardent pas à se dissocier. Parfois le stipe est septé (fig. 32). Dimensions. — Conidiophores 500-700x de hauteur, 7-10u d'épaisseur. Téte, 85». Ampoule 85 u. Stérigmates 20X6u. Coni- dies 5-64 diam., aussi 4-8 (d'après des mesures prises sur des échantillons desséchés). Sclérotes. — D’après Wilhelm, ils sont petits 0,7mm de diam., sphériques, noirs, à surface rugueuse, à écorce formée de quatre couches ou plus, brun foncé et à moelle jaune-rougeâtre, toutes se composant de cellules à paroi épaisse. Je n’en ai jamais rencontré. Habitat. — Sur le pain, les excréments desséchés, etc. Cultures. — Faciles, voile variant du jaune au vert-brunâtre. Température. — Optimum élevé (d’après Wilhelm 28°C, d’après mes propres recherches 37° C.), mais croît bien aussi à 15°-20c C. Action: a) chimique. — Il produit un enzyme qui décompose l'amidon et le sucre. Il liquéfie peu à peu, mais seulement au bout de plusieurs semaines (à 15° C.) totalement une solution de géla- tine à 5°), additionnée de moût de, bière, soit environ 5 fois plus vite que l’A. glaucus. La partie liquéfiée reste (comme chez l’A. Oryzae) claire. De même la face inférieure du voile reste claire (ne devenant pas jaune), tandis que la face supérieure du voile se colore plus tard fortement en brun. b). pathogène. — On l’a trouvé parfois dans l'oreille humaine où il peut déterminer une otomycose (champignon des oreilles). Injecté dans les veines, il germe dans divers organes. Il est sou- vent confondu dans ies observations médicales avec l’À. glaucus. Il est cependant facile de l'en distinguer par la température élevée de son optimum de croissance. Matière colorante. — Il ne se rencontre de pigment que dans les conidiophores : de sorte que ni la face inférieure du voile ni le substratum ne sont colorés en jaune (comme chez À. varians et A. glaucus). 9. ASPERGILLUS PSEUDOCLAVATUS Puriewitsch (1899). Cette espèce, d’après la descriplion donnée par l’auteur, est bien caractérisée par son ampoule en massue allongée (comme chez À. clavatus), par ses stérigmates ramifiés et par ses périthè- ces. Gazons de conidies. — Verts (comme chez À. clavatus). Conidiophores. — Grands, hauts de quelques millimètres, dila- tés en une ampoule ayant la forme a’une massue allongée, qui est one: munie de stérigmates serrés les uns contre les autres, ramifiés ; les stérigmates primaires portent chacun 2 stérigmates secondaires. Conidies vert grisâtre, ovales. Dimensions. — Conidiophores 3-5 mm. Ampoule : 260-300 v X 60-70 u. Stérigmates 8-0 y. (primaires) X 2,3-3 4 (secondaires). Conidies 3,5-4 X 2,5-3 1. Hyphes-38-4 à d'épaisseur. Fruits ascophores. — Périthèces sphériques (60-70 x diam.) avec une paroi formée d’une seule couche. Asques ovales, petits (6-7 ), octospores. Spores incolores, de la forme habituelle (par conséquent comme chez À. glaucus). Les périthèces ne se ren- contrent que sur les substratums solides : leur première ébauche résulte de l’entrelacement de 2 hyphes. Habitat. — Sur de vieilles cultures de levure (Kiew). Culture. — D'après l’auteur, sur gélatine sucrée et peptonisée; dextrose (jusqu’à 25 p. 100), saccharose (jusqu'à 40 bi 409) et lactose ; le meilleur substratum est la levure. RENE — Optimum relativement bas (25° C.). Action. — Décompose la peptone avec formation abondante d'acide oxalique (par conséquent comme À. niger). 10. ASPERGILLUS GIGANTEUS nov. Sp. (1900). Cest une espèce se distinguant à première vue par la taille tout à fait inusitée de ses conidiophores, comparativement à laquelle toutes les autres semblent des pygmées. Elle a complètement la forme de l'A. clavatus, avec ses ampoules pareilles à une massue de la fleur de l'Arum, mais avec des conidiophores de 5-10 fois plus grand. Gazons de conidies. — Supérieurs à 4 cm., vert grisâtre. Tétes colorées.Sfipes hauts, grêles, ayant une légère teinte jaune safran, formant une épaisse forêt sur le substratum. Mycélium blanc quand il est jeune; il prend bientôt une couleur claire jaune orangé Ou jaune gris. Conidiophores. — Hauts, élancés. Stipe d’un jaune clair, lisse, épais et souvent à paroi dure. Tête volumineuse, verte, allongée. Ampoule en forme de longue massue (comme A. clavatus), incolore, lisse avec des pores minuscules, ayant de 2 à 3 fois le diamètre du stipe, s’atténuant peu à peu pour se continuer avec le stipe, visible à l’œil nu. S{érigmates courts constamment rami- fiés, d'ordinaire élancés, serrés sur les vieux exemplaires, ten- dres, plus courts que la moitié du diamètre de lampoule, incu- lores, serrés, couvrant de tous côtés l’ampoule, se détachant facilement dans la vieillesse. Conidies légèremenl allongées (pas sphériques), d'ordinaire uniformes, peliles, lisses, incolores, en longues chaînes, tout à fait pareilles à celles de l'A. clavatus. . Di op Dimensions. — Conidiophores en moyenne 1-2 cm. (limites 0,5-3 cm.). Stipe 30-50 y d'épaisseur. Ampoule 500-800 X 80-100 y et plus. Stérigmates 9-12 X 4-5 w ou plus petites. Conidies 4 X 2,5». en diamètre (limites 4, 2-2. 8 X 2, 8-24 Hyphes 46p d'épaisseur. Fruits ascophores. — Inconnus. Habitat. — Sur de vieux extraits de malt (Maische) aciditiés (Hanovre). Culture. — Facile à cultiver et donnant sur tous les substra- tums une végétation luxuriante, à la température de la chambre. Température. — Optimum 15°-20° C.. A une température supé- rieure à 309, il ne donne qu’une végétation rabougrie. Action. — Il liquéfie la gélatine au moût au bout de 7-10 jours (à 17° c.) en colorant en brun foncé la partie liquéfiée ; ne parait pas avoir d'action comme ferment. Influence de la lumière. — Les conidiophores sont héliotropi- ques : ce n’est que quand ils sont placés contre la fenêtre qu'ils roissent verticalement ; sion les en écarte de quelques mètres, tout le gazon s'incline, en s’élirant, vers la source de lumière, jusqu'à devenir horizontal à la surface des milieux liquides. Matière colorante.— Indépendamment d’un pigment vert, cette espèce produit un pigment jaunâtre (dans le plasma) qui donne sa coloration orange ou safran au stipe des conidiophores et parfois s’aperçoit bien sur les vieilles cultures à stipes serrés. Dans les conidiophoresépais, la coloration du plasma se voit au microscope et se distingue nettement de la paroi constamment incolore. Cette espèce est, au point de vue morphologique, la plus inté- ressante de tout le genre : les colossales dinensions de ses coni- diophores rejettent dans l'ombre toutes les autres espèces connues jusqu’à présent. Ajoutez à cela la structure de l’ampoule qui mon- tre nettement de fins pores de communication aux insertions des stérigmates. SPECIES EXCLUDENDAE. L'auteur donne une liste des espèces vertes quilui paraissent ne pouvoir être admises, par ce que les auteurs qui les ont décrites n'en ont donné qu'une description incomplète insuffisante pour permettre de les reconnaitre et de les différencier d’espèces ana- logues. EXPLICATION DE LA PLANCHE CCOXXXI. 4. — Aspergillus glaucus. Fig. 1. — Mycélium avec périthèces et conidiophores (fortement grassis). Fig. 2. — Un périthèce (encore plus fortement grossi). Fig. 3. — Asques isolés par pression. Fig. 4. — Spores mûres. pe Fig. 5. — Jeune conidiophore (pour montrer la forme des stérig- mates simples). Fig. 6. — Conidiophore à son premier âge. 2. — Aspergillus clavatus. Fig. 7. — Formation des stérigmates. Fig. 8. — Commencement de la formation et du détachement des conidies. Fig. 9. — Tête mûre. Fig. 10. — Conidies. 3. — A. fumigatus. Fig. 11. — Une ampoule avec des stérigmates simples dressés ver- ticalement et occupant seulement la partie supérieure de la tête. Fig. 12. — Hyphes présentant des renflements en forme d’ampoules qui contiennent des corpuscules sphériques ressemblant à des spores. 4. — A. Oryzae. Fig. 43 et 13 a. — Conidiophore à ampoule sphérique et à paroi épaisse. Fig. 14 et 14 a. — Conidiophore à ampoule en massue et à paroi mince. Fig. 45. — Mycélium à renflements en ampoule. 5. — A. nidulans (d'après Eidam). Fig. 16 et 17. — Conidiophores ramifiés portant des stérigmates ramifiés. Fig. 18. — Un fruit ascophore (périthèce) enveloppé d’un coussinet mycélien dont les filaments portent des conidiophores. Fig. 19. — Conidies (lisses ou finement ponctuées). Fig. 20. — Filament d’enveloppe du fruit, à extrémité renflée en forme d’ampoule. Fig. 21. — Sclérote isolé. Fig. 22. — Coupe d’un sclérote fortement grossi. Fig. 23. — Asques dont l’un est mür et dont l’autre est jeune. Fig. 24. — Spores dont l’une est en train de germer (au moment de la germination l’enveloppe de la spore se divise en deux moitiés qui s’écartent l’une de l’autre). 6. — A. varians. Fig. 25. — Jeune conidiophore où la formation des spores com- mence. Fig. 26. — Un stérigmate supportant une chaîne de conidies (lisses). Fig. 27. — Conidies, les unes lisses, les autres verruqueuses. Fig. 28. — Section d’un conidiophore montrant l’épaisseur de la paroi. 7. — A. minimus. Fig. 29. — Un conidiophore (en section optique). Fig. 80. — Vieux conidiophore dont l’ampoule est tombée. 8. — À. flavus. Fig. 31. — Ampoule après la chute des stérigmates. Fig. 32. — Stipe à paroi dont la surface est granuleuse et dont la cavité intérieure présente une cloison. = On — La germination des spores de l'AGARICUS CAMPESTRIS et de quelques autres Hyménomycètes Par M. MarGaRET C. FERGUSON (1). (Analyse du Dr R. FERRY). 1. Méthode et milieux adoptés. Les cultures ont été faites, soit dans des boîtes de Pétry, soit en gouttes suspendues dans des cellules Van Tieghem, en prenant toutes les précautions nécessaires, sinon pour obtenir des cul- tures théoriquement pures (ce qui serait impossible), du moins pour se mettre, autant que possible, à l’abri des contaminalions. Les décoctions employées comme mitieux de cultures ont été faites d’après les formules suivantes dans lesquelles les nombres représentent la quantité de grammes répondant à un litre d'eau : Tiges ou gousses vertes de haricots........ 392 gr. Betteraves à sucre............. nat 310 Sporophores de Calvatia cyathiformis...... 300 Lepiola naucina (sporophores desséchés)... 20 Pleurotus ostreatus (sporophores récoltés JS juste avant ia maturité).......... ere 400 Coprinus comatus (avec le sol, le gazon, de mat curlequelilNa poussé): 9.0/2. de 85 A La solution de sucre était généralement préparée au 1/10. 2. Germination suivant les espèces. L'auteur s'est livré tout d’abord à quelques essais préliminaires. Le résultat de ces expériences, présenté sous forme de tableau, montre qu'il existe entre les espèces, au point de vue de la facilité avec laquelle elles germent, de grandes différences. Ainsi il y a des espèces qui ont germé dans tous les milieux, à la température de 28° C, tel est Æypholoma appendiculatum . D'autres qui n'ont germé dans aucun milieu : Agaricus cam- pestris, Agaricus placomyces, Lycoperdon piriforme. D’autres qui n’ont germé que dans des milieux complets comme aliments (décoctions de haricots ou de champignons) et qui n'ont pas germé dans des milieux nutritifs incomplets (eau dis- tillée, eau ordinaire, eau sucrée) : tels que Merulius tremellosus, Phlebia radiata. 3. Effet de la température. Une température inférieure à 46° CG. parait, en général, (1) Margaret C. Ferguson. À Preliminary study of the Ces of the spores of Agaricus sampestris and other Basidiomycelous Fungi (U. S. Départm. of Agric. 1902, bull. no 16). nr a 2 D: IRRAR S- à | ES. Re entraver la germination des spores dans l'eau distillée et la solution sucrée. Hald avait déjà constaté que, pour la germina- tion des spores de fougères, un accroissement de température peut être substitué à la lumière comme stimulus, et il résulte des expériences de M. Ferguson que pour certains Basidiomycètes une température élevée suffit pour provoquer la germination. Par exemple, tandis qu'à 28° C. l’Zypholoma appendiculatum donne 90 p. 100 de spores germées dans l'eau distillée et 75 p. 100 dans l’eau sucrée, il ne donne, au contraire, aucune germination dans ces deux mêmes milieux. Quand la tempéra- ture est inférieure à 16° C. et que l’on emploie des milieux nourriciers autres que l’eau distillée ou une simple solution de sucre, tous ces milieux donnent une germination tout aussi complète, que la température soit basse ou élevée. L'effet stimu- lant d’une température élevée en l'absence de tout aliment ou en présence seulement d’un hydrocarbone est un fait digne d’être noté. 4. Action du froid. Certains expérimentateurs, Haberlandt (1), Müller-Thurgau (2) et Eriksson (3), ont observé que l’exposition plus ou moins longue des spores ou des graines à une basse température non seule- ment ne détruit pas le pouvoir germinatif, mais paraît, au con- traire, préparer et prédisposer les spores à la germination. Ces expériences ont inspiré à M. Ferguson l’idée de soumettre les spores des champignons à une température variant de + 50 à —50C. pendant des temps variant de un à six jours. Mais cette exposition au froid n’a provoqué aucune germination chez les espèces que nous avons citées plus haut comme s'étant refusées à germer dans les divers milieux. 5. Action de la chaleur. L'auteur a aussi essayé de préparer les spores en les mainte- nant plongées pendant dix minutes dans de l’eau à 42°, — et cela aussi après les avoir soumises au préalable à l’action du froid. Les espèces précitées mises à germer dans des milieux divers ue présen- tèrent pas trace de germination. Seul l’Agaricus campestris pré- senta dans la décoction de Coprin quelques spores germées, 5 °)o, après l'emploi ainsi combiné de la chaleur et du froid. Mais l'au- (1) Haberlandt. Ueber den Einfluss des Frostes auf yequollene Leinsamen und die daraus gezogen Leinpflanzen (Landwirthsch. Vers. — Stat. 1878, p. 351). (2) Müller-Thurgau. Beitrag zur Erklärung der Ruheperioden der Pflanzen (Land. wirthsch. Jahrbücher, 1885, p. 851-1907). (3) Ericksson. Ueber die Fôrderung der Pllzsporenkeimung durch Kälte (Uentr. f. Bakt. u. Parasitenkunde, 1895, p. 557-965). MERS "rh teur lui-même, après s'être livré, dit-il, à quelques centaines d’ex- périences, a constaté qu'un pareil traitement ne présentait aucun avantage marqué pour obtenir la germination des spores de lAg. campestris. 6. Action d'un suc digestif artificiel. On sait que l’Ag. campestris se rencontre dans les pâturages, et l’on suppose que les spores germent après avoir traversé les voies digestives des herbivores. Janczewski n’est arrivé à rendre les spores d’Ascobolus furfuraceus aptes à germer qu’en les faisant manger à des lapins. Le professeur Duggar pensa que peut-être un suc digestif arlificiel pourrait avoir le mème effet. L'auteur prépara un suc artificiel avec une solution à 1/10 pour 100 de pepsine dans de l’eau distillée et des solutions au 1/100, au 1/1000, au 1/10000 d'acide chiorhydrique. Les espèces citées plus haut comme s'étant refusées à germer ne montrèrent aucune germination ; parmi elles l’Agaricus cam- pestris seul montra dans une décoction de Coprin une germination de 25 pour 100. C'était alors le plus fort pourcentage qu'on eût jusque-là obtenu. Les spores de cette culture avaient été traitées par 1/10000 d'acide chlorhydrique et une solution de 1/10 pour 100 de pepsine avant d’être placées en goutte suspendue. 7. Action des acides malique, lactique et hippurique. Quatre gouttes d’acide lactique dans 4 cc. de décoction de coprin donnèrent 20 }, de spores germées pour l’Ag. campestris. Dix gouttes d'une solution saturée d’acide hippurique dans 10 ce. d’une décoction de haricots donnèrent 10 °/ de spores germées. L'auteur obtint ainsi de faibles succès dans quelques cultures au milieu d’un très granä nombre d'insuccès. 8. Alcalis employés après les acides. Les spores qui n’avaient point germé dans les précédents mi- lieux acides furent transportées dans des milieux rendus alcalins soit par l’ammoniaque soit par le carbonate de soude, soit par ia potasse, mais sans le moindre succès. 9. Un nouveau facteur dans la germination. Dans ce chapitre, l’auteur constate le fait suivant. D’ordinaire, quand au bout de neuf jours quelques spores d’Ag. campestris ont germé dans une culture, environ une quinzaine de jours après, il se preduit une abondante germination de presque toutesles spores. 10. Effet du mycélium sur la germination. Les essais précédents inspirèrent à l’auteur la pensée que la germination abondante qui se développait vers le25° jour pouvait bien avoir pour cause la présence du mycélium qui s'était formé Ds en dans le liquide nourricier par suite de la germination de quelques spores vers le 9 jour. Et l’expérience lui démontra qu’il ne s'était pas trompé dans sa conjecture. Ea effet, quand on n’introduit pas de mycélium dans les décoc- tions où l'on dépose les spores, quelques-unes de celles-ci (dans les cas les plus favorables) germent, au bout de 240 heures, et la germination de presque toutes les spores ne survient qu'après 384 heures ; mais, au contraire, si l’on introduit des fragments de mycélium d’Ag. campestris dans la culture, la germination com- plète survient au bout de 144 heures : c'est le seul moyen d’obte- nir dans un temps aussi court une aussi abondante germination. Quant à l'explication de ce fait, on en est réduit à des hypothè- ses. Peut-être le mycélium sécrète-t-il une substance qui stimule ou rend possible la sortie du filament-germe. Hartig a constaté, chez le Mérulius lacrymans, que la présence d’ammoniaque ou d’un autre alcali (potasse ou soude) est nécessaire pour dissoudre la pellicule de la spore et permettre ainsi la germination. Le mycélium qui n’est pas vivant et en train de se développer ne possède pas cette action stimulante. Des mycéliums vivants de Mucor et de Penicillium que l’on a essayés sur des spores de Coprinus micaceus et d'Zypholoma appendiculatum n'ont aussi donné que des résultats négatifs. Toutefois ces mycéliums de Mucor et d’Aspergillus n’ont pas une action empêchante ; car, si avec eux l’on ajoute des morceaux de mycélium d'Hypholoma, la germination ne tarde pas à apparaître. Les spores de Coprinus micaceus et d'Hypholoma appendicu- latum ont aussi été essayées dans les cultures simultanément avec les spores d’Agaricus campestris. Elles germèrent abondamment au bout de quelques jours. Les semences d’Ag. campestris ne donnèrent, au contraire, aucune trace de germination. L'on rechercha aussi l'effet que pouvait produire le mycélium vivant d'Agaricus campestris sur les spores d'A g. placomyces et de Calvatia cyathiformis. Il ne se produisit aucune germination. 41. Substances qui ont donné (tout au moins accidentellement) des succès pour la germination des spores de l'A gäricus campestris. L'auteur donne ensuite une longue liste de milieux à l’aide de chacun desquels il a obtenu des résultats positifs (au moins quel- ques fois). Eau distillée. Décoction de haricots. Décoction de betterave. Décoction de Lepiota naucina. Décoction de Calvatra. Décoction de Coprinus comatus avec des fragments du sol sur lequel ce champignon s'était développé. LUS Décoction de fumier fermenté. Décoction de fumier frais de cheval. Acide lactique dans l’eau distillée et dans des décoctions de haricots, de betterave, de Coprinus, de Lepiota et de fumier. Acide hippurique dans des décoctions de haricots, de fumier et de Coprin. Acide chlorhydrique + pepsine dans de l’eau distillée et dans des décoctions de haricots, de Coprin et de fumier. Ammoniaque dans des décoctions de haricots, de betterave et de fumier. Potasse dans les mêmes décoctions. Nitrate d’ammoniaque dans l’eau distillée et dans des décoctions de haricots, de Lepiota et de fumier. Nitrate de potasse dans des décoctions de haricots et de fumier. Asparagine dans l’eau distillée et dans des décoctions de haricots, de Lépiote et de fumier. Mycélium d’Agaricus campestris dans l’eau distillée et dans des décoc- tions de haricots, de betterave, de Lepiota, de Coprinus, de viande de bœuf et de fumier. Agar aux haricots, Agar au fumier. Parmi les substances qui n’ont donné que des résultats négatifs, l’on remarque : Solution de sucre. Décoction de viande de bœuf. Décoction de Pleurotus. Glycérine. Acide malique dans les décoctions de haricots et de Coprin. Acide hippurique dans l’eau distillée et dans les décoctions de betterave. Acide chlorhydrique + pepsine dans une décoction de Lépiote. Ammoniaque dans l’eau distillée et dans une décoction de Lépiote. Potasse dans l’eau distillée et dans une décoction de Lépiote. Nitrate de potasse dans l’eau distillée et dans une décoction de Lépiote. Spores humectées avec une décoction de haricots, de betterave, de Coprin et de fumier. Suc obtenu par pressuration de ces mêmes spores ainsi humectées. Mycélium de Mucor ou de Penicillium dans l’eau distillée et dans des décoctions de haricots, de betterave, de Coprin, de Lépiote, de Lycoperdon et de fumier. Mycélium de Coprinus micoceus ou d’'Hypholoma appendiculatum dans des décoctions de Lépiote et de fumier. Spores ayant germé de Coprinus micoceus ou d’Hypholoma appendi- culatum dans des décoctions de Lépiote et de fumier. La décoction qui lui a donné la plus forte proportion de spores germées est une décoction pure de Lepiota naucina. Parmi les stimulants chimiques employés, les plus actifs ont été les compo- sés ammoniacaux et l’acide lactique. LS" 20 De 12. Quelques espèces de Basidiomycètes considérées au point de vue de la facilité de la germination des spores. 1. Coprinus micaceus. — Le Coprinus micaceus a été élevé en cultures pures, puis transporté dans des tubes stérilisés contenant des gousses ou des tiges de haricots, des morceaux de bois pourri, de la paille de froment dans une décoction de haricots ou de la paille de froment dans une décoction de fumier. L’on a obtenu dans chaque cas une abondante croissance. L'auteur a aussi élevé ce Coprin sous des cloches de verre sur du sable humecté et des fragments de bois. Il à pu ainsi constater que le mycélium avait une belle couleur d’ambre ou d’orange brûlé. On observe souvent ce mycélium sur les pièces de charpente dans l’intérieur des mines. Sous ces cloches stérilisées, des sporophores commencèrent à apparaître, mais ils n’atteignirent leur complet développement que quand on donna un libre accès à l’air dans un endroit humide et chaud. 2. Hypholoma appendiculatum. — Cette espèce donna aussi sur les diverses décoctions mentionnées plus haut un abondant mycélium; mais on ne pût en obtenir des sporophores. 3. Collybia velutipes. — Cette espèce, par la facilité avec laquelle elle se laisse cultiver, paraît propre à être employée dans des expériences de physiologie végétale. 4. Agaricus campestris. — De tous les substratums solides, celui qui a donné les meilleurs résultats, ce sont des tiges de haricots. Dans tous les cas où des spores germées ont été transportées sur des tiges de haricots, l’on a obtenu une abon- dante croissance, quel qu’ait été le milieu sur lequel les spores aient germé. 43. Historique et bibliographie. En même temps qu'il donne les titres des publications à con- sulter, l’auteur fait un résumé où il expose sommairement les résultats obtenus par chaque expérimentateur au point de vue de la germination des spores de Basidiomycètes. Ce travail a été fait au laboratoire et sous les auspices de M. le professeur Duggar, de l'Université de Cornell. Li qe BIBLIOGRAPHIE o EXPLICATION DE LA PLANCHE COXXX : Stropharia merdaria de Voglino). Voir Rev. mycol., année 1902, p. 152. Fig. 1. — Filaments qui se disposent parallèlement pour former le chapeau et le stipe. Fig. 2. — Section longitudinale d’un jeune organe sporifère : a) cellule divisionale ; b) stipe ; c) chapeau. Bounier. — Scopularia Clerciana n. sp. (Bull. soc. bot. de France, 19014, p. 112), voir planche CCXXX, fig. 3-6. Cette petite espèce, trouvée par M. Clerc près de Bourg (Ain), forme sur le bois pourri des groupes plus ou moins étendus de petits globules blancs supportés par un pédoncule jaunâtre ; sa taille ne dépasse pas un demi-millimètre. Elle se compose d’un filament, finement granuleux extérieurement, à parois assez épaisses, court et multi-cloisonné, se terminant au sommet par une pointe courte et conique qui pénètre dans le capitule. Ce cône, formé par les trois à cinq derniers articles du filament, est recouvert par de nombreux rameaux disposés en verticilles près des cloisons. Ces rameaux sont cylindriques, eloisonnés dans leur milieu et donnent naissance à leur sommet à trois, quatre ramules longuement atténués, souvent eux-mêmes cloisonnés et engendrant les spores. Ces rameaux et ramules, densement accumulés au sommet des hyphes, forment un petit balai qui supporte un capitule arrondi de spores qu’il pénètre. Ces spores sont blanches, nombreuses, elliptiques, lisses, mais gra- nuleuses à l’intérieur et forment, avec l'ensemble de la ramification, le capitule qui est arrondi et de 100-150 & de diamètre, blanc et englobant dans son intérieur le pinceau de rameaux. Souvent on voit deux capitules soudés ensemble, ce qui est une preuve de l’état gélatineux de ces têtes. Bien que les rameaux qui forment ces capitules ne soient pas simples, mais au contraire divisés en ramuscules très atténués ana- logues à ceux qui se rencontrent si souvent chez les Mucédinées et que les filaments qui les supportent soient à peine colorés, j'ai cru devoir conserver cette espèce dans le genre Scopularia donné comme ayant les ramuscules simples et le pédicule très coloré. Les rapports sont trop grands pour séparer mon espèce de ce genre dont on ne connaissait encore qu’une seule espèce, le Scop. venusla Preuss. EXPLICATION D& LA PLANCHE CCXXX, Scopularia Clerciana Boud., f. 3-6. Fig. 3. — Trois spécimens grossis 60 fois. Fig. 4. — Filament dont les sporules ont été détachées par l’eau, montrant la ramification en balai du sommet. (Grossiss. — 225). Fig. 5. — Un rameau détaché vu à un grossissement de 475 dia- mètres. Fig. 6. — Sporules grossies 820 fois. L'ois ATKINSON. — Three new genera of the higher Fungi (The bot. Gaz., 1902, 36). Trois nouveaux genres de champignons supérieurs : Eomycenella, Eoterfezia et Dictybole. (Voir planche CCXXX, fig. 7-13). I. Genre EoMyceNELLA. — Cette intéressante espèce, qui a servi à l’auteur à créer ce genre, a été trouvée en septembre 1899 sur des feuilles tombées de Rhododendron maximum, à Blowing-rock, N. C. Cette plante est très petite, entierement blanche, elle possède un chapeau délicat qui est largement campanulé ou déprimé avec l’âge et un stipe très élancé, charnu. En l'examinant à la loupe, on constate qu’elle n’a pas de lamelles, la face inférieure du chapeau étant plane. En l’examinant au microscope, à un fort grossissement, on voit que l’hyménium s’est liquéfié de telle sorte que les spores sont appliquées contre la face inférieure de la charpente trabécu- laire du chapeau, au milieu de la couche amorphe résultant de la dissolution du tissu. Cette absence de lamelles ferait ranger ce champignon dans les Théléphoracées ; mais dans les individus très développés, on observe des lamelles rudimentaires, dont le nombre est généralement de huit longues et de quatre intermédiaires très courtes. L’on peut donc considérer l’existence de lamelles comme le caractère originaire de l’espèce, qui, par suite de réduc- tion dans le nombre et la taille des lamelles, finit par les perdre. Cette réduction peut s’observer dans le Marasmius epiphyllus Fr. (1), et aussi, d’après l’auteur, chez le Lepiola procera, chez lequel il a parfois observé, à la face inférieure du chapeau, de larges espaces dépourvus de lamelles. EoMYcENELLA Atkinson, n. gen. — Champignon stipité. Chapeau campanulé et ensuite étalé, se composant d’une couche de cordons rayonnants, ramifiés, formant une charpente plus ou moins treilla- gée, de structure délicate. La trame manque ou est tout à fait rudi- mentaire, la couche subhyméniale naît directement des trabécules du chapeau. L’hyménium est plan ou, dans les grands individus, présente quelques lamelles étroites, écartées les unes des autres, n’atteignant pas le stipe et à trame rudimentaire. Les basides sont en forme de massue, à 4 spores. Les spores sont unies, unicellulai- res, hyalines. Le stipe charnu, délicat. A l’époque de la maturité, l'hyménium se dissout laissant la plupart des spores dans une cou- che amorphe appliquée contre les trabécules. Eomycenella echinocephala Atkinson, n. sp. — Champignon blanc, haut de 3-8 mm. Chapeau large de 0,5-0,75 mm. Stipe de 60-80 # de diamètre. Chapeau campanulé puis étalé et même ‘ déprimé au centre, trabécules de la face inférieure échinulées, portant çà et la des branches libres globuleuses de 10-15 & de diamètre et aussi échinulées, marge du chapeau avec des branches libres en forme de massue lui constituant une sorte de frange. Cel- lules des trabécules 25-30 X 6-10 &. Hyménium plan ou présen- tant quelques lamelles courtes et étroites. Les lamelles, quand elles existent, se rétrécissent à chaque bout et n’atteignent pas le stipe. Dans les plantes observées, il y avait 8-10 lamelles plus longues et (1) Persoon. Jcones, pl. IX, fig. 7; Stevenson. Brit. Fung. Hymen., 2, 152. | ARE SES sp gai ina ide ES à Ir A 3 “ 8 MES 4 à 6 intermédiaires beaucoup plus courtes. Subhyménium lächement ramifié, des cellules obovées naissent des trabécules et se terminent aux basides : chez les individus qui p2ssèdent des lamelles, ces cel- lules naissent d’une trame rudimentaire placée dans l'épaisseur de la lamelle; basides courtes, en massue, brusquement contractées en un pédicelle, 9-12 X 6-9 y, à 4 spores. Spores obovées-oblongues, elliptiques, pointues à leur extrémité la plus rapprochée, 6-8 X 3-4 4, hyalines, lisses, granuleuses. Stipe en forme de filament, avec des poils écartés les uns des autres et portant une courte cel- lule échinulée à l'extrémité. Base du stipe très légèrement élargie. Le genre Evmycenella se rapproche du genre Discocyphella P. Heunings, mais il en diffère par la déliquescence de l’hyménium et en ce que le chapeau n’est pas gélatineux ni le stipe corné. Du genre Cyphatella Patouillard (placé dans les Agaricacées), il diffère par Son chapeau dont la trame est réduite à de simples trabécules et par son hyménium déliquescent ; et du genre Gloeocephala Massee (Clavariacées) en ce que les basides de ce dernier genre ne portent qu’une seule spore. Il. Genre EoTERFEzIA. — Le champignon qui représente ce nouveau genre est apparu, comme parasite, sur une espèce indéter- minée de Sordaria qui s'était développée, dans le laboratoire de l'université de Cornell, sur du fumier de cheval en 1897. Surles péri- thèces de Sordaria se sont montrées de petites protubérances blan- ches, plus petites que les périthèces et contrastant avec la couleur brun foncé de ceux-ci. Ces petits corps sphériques ou réniformes ont une surface presque unie : ils ne présentent que quelques fila- ments écartés les uns des autres et naissant de leur surface, et ont une consistance charnue et tendre. Leur structure intérieure est extrêmement remarquable. Presque tout le dedans du fruit est occupé par des asques minuscules, qui ne sont pas réunis en un seul groupe comme chez les Pyrénomycètes, mais qui sont, au contraire, séparés les uns des autres et entremélés d'hyphes stériles. Les asques sont séparés par petits groupes par des cordons rayonnants ou par de minces rubans de mycélium, for- mant des avenues stériles desquelles naissent les branches qui por- tent en définitive les asques et sont entremélées avec eux. La surface du fruit est une enveloppe mince et délicate formée par la coales- cence des hyphes en une membrane qui est rejointe par les extré- mités des avenues stériles rayonnantes. Les asques ne sont pas disposés de façon à constituer un hymé- nium qui tapisse l’intérieur de chambres, comme dans les Tubéri- neae ; aussi y a-t-il lieu de les ranger dans l’ordre des Plectascineae. Fischer a divisé cet ordre en six familles. Dans les trois premières : Gymnoasceae, Aspergillaceae et Onygenaceae, les asques sont _ entremêlés pêle-mêle avec les cordons stériles, tandis que dans les Elaphomyceteae, Terfeziaceue, les asques forment des groupes sé- parés par des avenues stériles. Il est évident que notre plante pré- sente, sous ce rapport, un point de ressemblance avec ces deux dernières familles. Toutefois la structure est plus simple, les asques et les spores ne sont pas aussi spécialisés et la mince membrane qui forme au fruil une enveloppe rudimentaire ne ressemble nulle- #2 EE ment à la paroi épaisse et bien différenciée des membres de ces deux familles. Son enveloppe est d’une structure simple, mais toutefois pas au- tant que celle des Gymnoasceae. Celle-ci est arachnoïde, tandis que l'enveloppe de l'espèce qui nous oceupe, quoique trés mince, est membraneuse. L'auteur en fait le type d’une nouvelle famille dont voici la place dans la classification : Clé des familles composant l'ordre des Plectascineæ I. Intérieur du fruit où les asques sont mêlés irrégulièrement aux cordons fertiles. «. Paroi du fruit arachnoïde....... Gynmnoasceæ 8. Paroi du fruit ferme, épaisse. HÉmiuoniStiDiLAs.e 5. de Aspergillacesæ PRUIL SUDIRRN ES Le. de UE ST Onygenaceæ II. Intérieur du fruit où les asques sont réu- nis en groupes séparés les uns des autres par des avenues stériles. «. Paroi du fruit très mince mem- rineuse 26.142 EDE TEE RER Eoterfesiaceæ B. Paroi du fruit épaisse et résistante. Masse des spores pulvérulente.. Elaphomycetaces Masse des spores non puivéru- lente el CSA CE REEER Terfeziaceæ III. Intérieur du fruit présentant un capilli- tium hautement spécialisé .............. Trichocomaceæ EoTeRFEzIACEÆ Atkinson (n. fam.). — Fruits présentant une enveloppe mince mais nettement membraneuse, formée d'hyphes étroitement entrelacées. Avenues stériles rejoignant l'enveloppe et séparant des aréoles fertiles où les asques sont arrangés sans ordre (ne constituant pas un hyménium). EoterreziA Atkinson (n. gen.). — Fruit à peu près sphérique, minuscule, charnu, avec une enveloppe distincte mais très mince et bien différenciée, lisse ou pourvue de quelques poils. Intérieur du fruit présentant des avenues stériles rayonnantes partant de la base, ramifiées et rejoignant l'enveloppe à laquelle elles s'unissent. Aréoles fertiles contenant les asques entremêlés avec les hyphes qui les supportent. Spores lisses, hyalines, unicellulaires. Intérieur ne se désagrégeant pas à la maturité en une masse pulvérulente. IL. Genre Dicrymore. — La phalloïdée qui sert de type à ce nouveau genre se distingue de toutes les autres en ce qu’elle pos- sède une glèbe à éléments dimorphiques : la partie supérieure est parcourue par des lames stériles, rayonnantes, imbriquées, rappe- lant la glèpe du genre Jtajahya, tandis que la partie inférieure de la glèbe est treillagée comme dans le genre Simblum. D'après ces caractères, ce nouveau genre occupe une positionintermédiaire entre ces deux genres, le premier étant placé dans les Phallacées par Fischer, tandis que le dernier fait partie des Clathracées. Tou- tefois, dans le genre Jtajahya, les lames stériles sont pseudo-paren- NME chymateuses, tandis que dans le genre Dictybole elles sont flocon- neuses; c'estpourquoilegenre Dictybole appartient aux Clathracées. La partie supérieure du volva est adhérente au chapeau, de telle sorte que, par suite de l’élongation du réceptacle, le volva se rompt d’une façon circoncissée, laissant au bord du chapeau des lambeaux plus ou moins lobés et pendants autour de la partie supérieure du réceptacle, quoique parfois aussi le volva se rompe tellement haut qu’il n’en reste aucune portion autour du chapeau. Au fur et à mesure que le champignon avance en âge, la portion treillagée de la glèbe se détache du stipe, excepté à sa jonction avec la partie supérieure du chapeau, et s'étale de telle façon qu’elle forme un réseau pendant, làche, constitué par de larges mèches irrégulières. Ce champignon, quand il est frais, répand une odeur forte et agréable d’acétate d’amyle. Voici la diagnose de ce nouveau genre. Dictybole Atkinson. — Le réceptacle est constitué par une sorte de stipe creux, portant à son sommet un chapeau peu développé, couvert de glèbe. Glèbe dimorphique, la partie supérieure étant parcourue par de noembrenses lames stériles, courtes, rayonnantes, tandis que la partie inférieure présente des cordons (? folds) enroulés en forme d’annaux irréguliers, lai donnant une apparence treillagée. À la maturité, les filaments de ia portion treillagée sont plus ou moins déroulés et forment des cordons longs, irréguliers, lâches, disposés en réseau. Dictybole terensis Atkinson et Lang. n. sp. — Champignon sou- terrain, émergeant par suite de l’élongation du réceptacle, haut de 7-10 em. Réceptacle presque cyliadrique, légèrement atténué vers sa partie inférieure, blanc-crème, ferme, chapeau non perforé à son sommet, d'ordinaire pendant au sommet du réceptacle et souvent en contact avec la partie supérieure du volva. Glèbe d’abord cou- leur éeru (drab), ensuite noire; lames stériles formant la partie supérieure de la glèbe, nombreuses, courtes et étroites plus ou moins rayonnantes ou imbriquées ; la portion treillagée est com- posée de larges anneaux oblongs (8-16 ?), elle présente une surface ruguneuse et se divise avec l’âge en mèches irrégulières. Le tissu qui porte les spores se trouve entre les lames stériles ; il repose entre et sur la partie treillagée. Les spores sont brun olive pâle, irrégulièrement ovales, 3-4X2-3 u, lisses. Volva large, blanc, circoncissé et présente une racine à sa base. Quand la plante est fraîche, elle a une agréable mais forte odeur d’acétate d’amyle. Hab, Dans un sol sablonneux, à Denton (Texas). EXPLICATION DE LA PLANCHE CCXXX. Eomycenella echinocephala. Atk., fig. 7-12. Fig. 7. Plante entière (Gr. 12). Fig. 8. Face inférieure du chapeau montrant les feuillets rudimen- taires sur une plante de forte taille. Fig. 9. Détails de trabécules du chapeau. Fig. 10. Basides et spores. Eoterfesia parasitica. Atk., fig. 11-12. Fig. 11. Section du fruit avec une partie de la paroi du périthéce du Sordaria, sur lequel il vit en parasite. (Gr. ). Fig. 12, Asques, EE Dictybole Texensis, Atk., fig. 13. Fig. 13. Le champignon entier (1/2 de grandeur naturelle). HaNNiNGs (P.). — Puttemansia lanosa, n. gen. et n. sp. (Zedrwigia, 49092, p. 112) Voir planche CCXXX, fig. 14-15. Cette nouvelle espèce se présente sous la forme de petites aspé- rités qui sont complètement entourées de poils laineux blancs. Les apothécies sont d’abord logées sous l’épilerme dans lequel elles s'im- plantent par une sorte de pied ; elles rompent ensuite l’épiderme pour se développer au dehors. Ce n’est qu'après avoir attentivement écarté les poils que l’on découvre les apothécies minuscules et d'un rouge Jjaunâtre. Elles ont d'abord la forme d’une sphère, plas tard elles s’ouvrent en forme de cupule. Ce genre a une grande ressemblance avec le genre Erinella, mais il s'en distingue par sa consistance charnue; aussi y a-t-il lieu, d'après l'opinion de M. le D' Rehm, de le ranger dans les Eupézizacées. Il a été recueilli par M. Puttemans, dans | Etat de Sancto-Paulo (Brésil), sur les feuilles d’une nee Voiei la diagnose du genre PuTTEMANsIA P. Henn. (n. gen.). — Ascomata caespitosè erum- pentia, subglobosa dein cupulata, colorata, villo omnind vestita; asci clavati, paraphysati, 8-sporis ; sporae fusoideae, 3-septatae, basi rostratae, hyalinae, subflavidulae. P. LANOsA P. Henn. (n. sp.). — Caespitulis epiphyllis, epider- mide fissa velatis, erumpentibus, villo albo omnind tectis, 0,05-1 mm. diam.; ascomatibus 2-10, subglobosis, clansis, dein cupulatis, carno- sulis, flavo-aurantiis, cireà 200 & diam., pilis simplicibus, rigidis, hyalinis, septatis, apice obtusis, 200-400X5-6 & vestitis ; ascis cla- vatis, apice rotundato-obtusis, crassè tunicatis, basi attenuato-stipi- tatis, 8-sporis, 120-140 18-204 ; paraphysibus filiformibus, ramo- sis, hyalinis, 1 41/2-24 erassis; sporis obliquè monostichis vel subdistichis, oblongè fusoideis, 3 SAS 20-50X7 8 hyalinis vel minutè flavidulis, pacs curvato-rostratis (15-20X3 uw). EXPLICATION DE LA PLANCHE CCXXX. Fig. 14. Coupe en long à travers un fragment de feuille avec une apothécie (Gr.-75). Fig. 15. Asque contenant les spores (Gr. 450). CONSTANTINEAU. — Contribution à la flore mycologique de la Roumanie. 1, Chytridinées (Rev. gén. de bot., 1901). L'auteur communique ses observations sur un certain nombre d'espèces qu'il a rencontrées aux environs de Jassy, parmi lesquelles plusieurs sont nouvelles : Olpidiopsis irregularis, dans les fila-. ments mycéliens d’un Saprolegnia, Rhisophidium Vaucheriae et Nowakowskiella endogena. Voici la description de ces deux der- nières espèces. Rhizophidium Vaucheriae n. sp. Cette espèce appartient à la section (lobosa Fischer. Le mycélium intramatrical, très fin, est assez ramifié. Les z00s- poranges, isolés ou plus ou moins rapprochés en groupes, sont ses- siles sur le filament du Vaucheria; leur forme est sphérique ou à oo peu près sphérique ; ils sont très petits, mesurant à peine64à8u de diamètre. Leur membrane est lisse, incolore. Les zoosporanges contiennent relativement peu de zoospores (de quatre à six), qui sont globuleuses et pourvues chacune d’une gouttelette d'huile. La sortie des zoospores dure une à deux minutes et s'effectue de la manière suivante : la première zoospore sortie reste attachée, à l’aide de son cil, aux bords de l’orifice d'évacuation (fig. 9); il en est de même des suivantes (fig. 9, c, d) jusqu'à ce que la dernière zoospore soit sortie du Zoosporange. Quand toutes les zoospores se sont échappées, elles restent encore quelques moments attachées ensemble par leurs cils au bord de l’orifice de sortie ; ensuite elles se détachent l’une après l’autre et commencent à se mouvoir d’une manière saccadée dans le liquide ambiant. Au bout de quelques minutes, les zoospores se fixent sur les filaments du Vaucheria et commencent à germer (fig. 9, /, g, h); à cet effet, elles envoient un court prolongement à l’intérieur des filaments de l’Algue ; ce prolongement se ramifie et donne naissance à la partie intrama- tricale du champignon, tandis que le corps de la zoospore, resté à l'extérieur du filament du Vaucheria, se transforme en un nouveau zoosporange. Diamètre des zoospores : 3,5 pu. Nowakowskiella endogena n. sp. Les zoosporanges sont généralement piriformes ; ils sont dispo- sés par un ou par eux dans une même cellule foliaire. De la base de chaque zoosporange part un filament mycélien, qui traverse la membrane de la cellule, se ramifie plus ou moins abondamment et envoie des ramifications dans les cellules voisines et parmi les vais- seaux du faisceau libéro-ligneux. Les zoosporanges sont terminaux; ils envoient un col très court, qui traverse la membrane de l’hôte et s'ouvre à son extrémité par un couvercle (fig. 11, 12, 13, 14.) Les zoospores, en général peu nombreuses, sortent en masse, restent groupées pendant quelque temps devant l’orifice (fig. 15), ensuite elles se désagrègent. Quand elles sont en train de sortir, les dimensions de leur corps étant plus grandes que celles de l’orifice du col, les zoospores sont forcées de s'allonger un peu (fig. 20) et ce n’est qu'après qu’elles se sont échappées que leur corps prend la forme sphérique. Le corps des zoospores (fig. 19) a un diamètre de 7 4; il contient une goutlelette huileuse, excentrique et possède un seul cil. Je n'ai pas observé la fixation et la germination des zoospores. Une fois le zoosporange vidé, le filament sous-jacent recommence à s’accroitre (fig. 17), se renfle, le renflement piriforme traverse la cavité du premier zoosporange (fig. 18); il se forme, de cette manière, un second Zzoosporange plus petit que le premier et dont le col vient s'ouvrir juste à l’endroit où se trouve l’orifice du pre- mier (fig. 20). Ainsi donc, au point de vue de la formation des Zoosporanges secondaires, à l'intérieur des zoosporanges précédem- ment vidés, l’espèce décrite se comporte exactement comme le Nowakowskiella elegans (Now.) Schrœter et, jusqu’à un certain point, comme le Cladochytrium tenue Now., avec cette différence près que, dans cette dernière espèce, Nowakowski n’a pas observé "410 la formation des zoospores à l’intérieur des zoosporanges (?) secon- daires (1). Notre espèce diffère du ganre Cladochytrium Now. par ses zoospo- ranges qui s'ouvrent par un couvercle, et de l’unique espèce connue de Nowakowskiella (N. elegans Schræter), parce que notre espèce, quoique saprophyte, est endogène et parce que ses zoosporanges possèdent. des cols. Il vaudrait mieux, peut-être, réunir les deux genres Cladochy- trium et Nowakowskriella, et cela d'autant plus que le Nowakows- kiella endogena présente des caractères intermédiaires entre Îles deux genres précédents : il est, en effet, endophyte comme le Cla- dochytrium, et ses zoosporanges s'ouvrent par un couvercle, comme ceux du Nowakowskiella. Catenaria Anguillulae Sorokin. L'auteur a retrouvé le Catenaria Anguillulae Sorok (2). Toutefois la forme qu'il a observée diffère par quelques caractères de celle que Sorokine a décrite. En effet, pour mettre les zoospores en likerté, chaque zoosporange pousse un tube qui perce l'enveloppe de l'anguillule et va s’ouvrir au dehors : or, ce tube est beaucoup plus long que celui décrit et figuré par Sorokine. De plus, les zoosporanges sont environ trois fois plus gros que ne le portent les dimensions données par Soro- kine. EXPLICATION DE La PLANCHE CCXXIX, fig. 9-90. Rhizopodium Vaucheriae n. sp. Fig. 9. — A droite : quatre zoosporanges ouverts montrant la sortie successive des quatre spores que chacun d'eux contient. A gauche : germination des zoospores. Nowakowskiella endogena n. sp. Fig. 10, 11, 12, 13 et 14. — Divers stades de la formation des zoospores dans les zoosporanges. Fig. 15. — Zoosporange immédiatement après la sortie des zoospores. Fig. 16. — Zoosporange vidé avec un tube d'émission plus long que d'habitude. Fig. 19. — Zoospores. Fig. 17, 18 et 20. — Développement des zoosporanges secondaires. SAGGARDO (P.-A.). — Un Nectria probablement hybride, Nectria Cyanostoma (WManipolo di Micromiceli nuovi) (3). Dans ses Symbolae mycologicae, Fuckel à décrit, sous le nom de Nectria Gibbera, un Nectria (qui n'est autre que le Nectria Des- mazieri de Notaris), qu’il a trouvé sur le buis de son jardin, en même temps qu'un Fusarium qu’il a alors considéré comme étant son stade conidial. Deux années après, sur le même pied de buis, il a découvert le Lisea (Gibbera) Buxi, auquel il croit devoir attribuer, en corrigeant (4) In Cohn, Beiträge zur Biologie d. Pflanzen, 1. W, p. 94-95. (2) V. Rev. mycolog., XI, pl. 79, fig. 95. (3) Extrait des comptes-rendus du Congrès botanique de Palerme, mai 1902. PEN C : "4 74 A 2 sa première opinion, le Fusarium qu’il avait précédemment rattaché au Nectria. Ce Fusarium, rattaché par Fackel successivement à deux genres ascophores ditférents, figure, dans le Sylloge fungorum, sous deux noms différents : F. buxicolum (Syll. Il, p. 518) et F. Fuckelii (Syll. IV, p. 695). En tous cas, il paraît certain que ce Fusarium ne saurait appar- tenir au Vectria Desmazieri, car il diffère du Fusarium Desma- zieri par ses périthèces carnés diaphanes, subpapillés, ete. (Spll. XIV, p. 629). Or, M. l'abbé Flageolet a retrouvé sur le buis de son jardin ces deux espèces ascophores, MNectria Desmazieri et Lisea Buai, y vivant simultanément et, de plus, un pyrénomycète intermé- diaire entre elles. Il offre ce caractère étrange, c’est que ses périthèces possèdent dans leurs 3/4 inférieurs le tissu d’un beau rouge du Mectria et pour le reste, y compris l'os- tiole, le tissu d’un beau bleu azuré du Lise. Le prof. Saccardo le décrit, dans la diagnose que l’on trouvera ci-après, sous le nom de Nectria cyanostoma. L'abbé Flageolet a de plus trouvé avec cette espèce un Fusarium semblable, sinon identique, à celui que Fuckel décrit comme appartenant au Lisea Buxi. « Il n’est pas possible de trouver, ajonte M. Saccardo, un exem- ple qui suggère d'une façon plus complète l’idée d’un hybride entre champignons : le périthèce est en partie celui du Nectria Desma- sieri, en partie celui du Lisea Buxi. Ges périthèces bicolores se rencontrent en abondance sur divers rameaux ; on ne saurait donc y voir un cas accidentellement tératologique. Les deux types, qui en seraient les parents, vivent côte à côte sur la même plante hos- pitalière! Nous pensons que le Nectria cyanostoma va ouvrir la voie à des recherches nouvelles; car jusqu'ici l'on n’a pas, que nous sachions, constaté ni même soupconné d’hybrides de champi- gnons » (1). NECTRIA cyYANosTOMA Sacc. et Flag. Peritheciis gregariis vel subsparsis, globoso-conideis, superficiali- bus, 200-250 micr. diam.; glabris, inferne usque fere ad ostiolum roseis, superne cum ostiolo obtuse papillato atrocyaneis: contextu peritheeii parenchymatico ad ostiolum prosenchymatico, amœæne dis- coiore; aseis cylindrieis parcé obtusis 7-8; sporidiis rectis vel oblique monostichis, ovoideo-oblongis, utrinque rotundatis, cons- tricto-1-septatis, 2-4 guttatis, 14-16 X 5,5-6, hyalinis. Sur. l’écorce sèche de rameaux de Buvus sempervirens, Saint- Romain, près Rigny {abbé Klageolet). (4) L'hybridation paraît exister chez les Myxomycètes (Lister. Rev. mycol., XVI, p. 19). Chez les Pyrénomycètes, elle ne paraît guère possible, si l'on admet avec M. Dangeard qu'il n’existe pas d'autre fécondation que celle qui résulte de la fusion de deux noyaux logés eL enclos dans la même cellule. An contraire, elle ne paraît pas impos- sible si on admet, avec M. Harper, que la fécondation S'opére par la conjonction de deux branches mycéliennes. Pour les Phycomycètes où la l'eondalion sexuelle est évidente, il serait intéressant d’instituer des expériences d’hybridation. R. F. AT Avec cette espèce et constituant sans doute son état conidial, l’on rencontre quelquefois un Fusarium (conidiis falcatis 55-60 X 5-6, »-7-septatis) affine au F. buæicola Sace. Cfr. Syll. fung. IT, p. 518. R. Ferry. Marin (Ch.-Ed.). — Contribution à la flore mycologique suisse. (Bul!. de la Soc. bot. de Genève, 1899, p. 51-79). Entre autres observations intéressantes, l’auteur mentionne un hybride de Trichia contorta Rost. X Hemitrichia Karstenii List. L'auteur relate au sujet de cet hybride qu’il a constaté dans le capillitum d’un seul et même individu les élatères de construc- tion absolument différente qui appartiennent aux deux parents, les- quels dèpendent de genres différents. Larar (FRANz). — Technische Mykologie, ein Handbuch de Gârungsphysiologie für technische Chemiker, Nahrungs- mittel-chemiker, Gärungstechniker, Agricultur- Pharma- ceuten und Landwirte, mit einem Vorwort von Prof. E. Chr- Hansen. II. Abtheilung Eumycetengärungen. Erstes Drittel, mit 68 Abbildungen im Text und einer Tabelle. (Iléna, Gustave Fischer, 1901, p. 365-538). Nous avons déjà signalé à nos lecteurs, dans la Revue, précé- demment, la publication de la première partie de ce manuel con- sacré spécialement à l'étude physiologique de la fermentation. Dans cette deuxième partie, le professeur à l’école des hautes études de Vienne s'occupe des fermentations produites par des Eumycètes : Chapitre X. — Morphologie des Eumycètes, constitution chimi- que de leur membrane cellulaire (cellulose, chitine, mycosine, hémicellulose, ete.), leurs aliments minéraux (assimilation de l'ar- senie par le Penicilliun brevicaule, etc.), phototropisme, héliotro- pisme, chematropisme, enzymes des Eumycètes. Chap. X1. — Fermentation par les Mucorées : la morphologie de ceux-ci, leur emploi dans l’industrie de l’alcool. Chap. XII. — Fermentation par les Saccharomycètes, leur mor- phologie et leur chimie. Chap. XIII. — Culture des levures, leurs aliments minéraux et leurs aliments organiques. Cet ouvrage contient un résumé clair et complet de nos connais- sances, avec l'indication des faits découverts et publiés par chaque auteur. Les auteurs sont cités, avec des renvois à un index biblio- graphique qui ne paraîtra qu’à la fin de l'ouvrage. A titre de spécimen, nous donnons dans notre planche CCXXIX quelques figures extraites de ce Traité. La figare 21 représente le Schizomyces octosporus, on voit plu- sieurs cellules en train de se diviser par scissiparité : ce mode de multiplication distingue les Schizomycètes des vrais Saccharomy- cètes qui se multiplient au contraire par bourgeonnement, La figure 22 montre les ascospores du Saccharomyces anomalus Hansen. Elles ont la forme d’une demi sphère : la surface de section est plane et terminée par un léger rebord, ce qui-donne à chacune d’elles l’aspect d’un chapeau. La figure 23 représente au grossissement de 4.400, d’après Hie- | | . PES Se ronymus, une cellule de levure, en train de bourgeonner. On y dis- tingue deux vacuoles (se présentant en section comme de grands cercles) et une longue chaîne plus ou moins enroulée degranulations réfringentes, qui sont la plupart polyédriques et parmi lesquelles il y en a deux qui sont beaucoup plus grandes que toutes les autres. R. FERRY. KLôcker. — Gymnoascus flavus n. sp. (/ZZedwigia, 1902, p. 82). (Voir planche CCXXIX, fig. 4-7). L'auteur a rencontré cette espèce sur une mouche (Lucilia Cæsar) à Carlsberg près Copenhague. Les hyphes végétatives sont d’abord blanches, ensuite jaunes. Les pelotes de fruits sont rondes, entourées d’hyphes lâchement entrelacées, d'environ 1nmde diamètre. Les asques (fig. 4) sont très nombreux, d'ordinaire ovales, plus rarement sphériques de 12-15 v dans le sens de leur plus grand diamètre. La paroi des asques se liquéfie de bonne heure, de façon à mettre les ascospures en liberté. Les ascospores (f. 5), au nombre de 8 dans chaque asque, sont ovales, finement verruqueuses, longües de 5-6 & et larges d’en- viron moitié, grisätres on légèrement jaunâtres. Les conidies (f. 7), sont d'ordinaire rondes ou ovales, plus rarement piriformes, longues de 4,5-5y, grisâtres, elles se détachent par chapelets &'un rameau mycélien latéral ou plus rarement d’un rameau terminal. On n’a ob- servé que des conidies aquatiques et Jamais des conidies aériennes. La matière colorante jaune des hyphes végétatives est facilement soluble dans l’alcoo!, l’ether et le chloroforme, un peu plus difficile- ment dans l’eau. Les ascospores, semées dans du moût de bière étendu,germent en se dépouillant de l’exospore et le contenu plasmatique forme un ren- flement duquel partent un ou deux filaments-germes (f. 6). La ger- mination se produit done ici de la même manière que dans le Gym- noascus Reestii, d’après Baranetzky. Get observateur mentionne, en effet, que le filament-germe se débarrasse de son enveloppe et se rentlie en forme d’ampoule. Les conidies germent après s’être gonflées en donnant naissance à un ou deux filaments-germes. Les pelotes de fruit se montrent en abondance sur une mince couche de moût à la température dela chambre, on obtient de même les conidies en semant des ascospores. Les deux espèces de Gymnoascus qui s’en rapprochent le plus sont : : 1° Le Gymnoascus aureus Eidam dont il se distingue par l'absence d’hyphes eu forme de spirale enveloppant le péridium et en ce que la membrane des spores n'est pas colorée en jaune, de plus par la formation des conidies que ne possède pas le (ymnoascus aureus. 2° Le Gymnoascus Bourquelotii Boudier, dont il se distingue par les dimensions plas fortes de ses asques et de ses ascospores, et en outre en ce que celles-ei sont finement verroquenses (et non pourvues de grosses verrues). En outre par Ja coulent jaune (et non blanche) du mycélium, ainsi que par la formation de conidies que lon n’a pas observée sur le Gymnoascus Bourquelolir. ER Re L'auteur ajoute qu'à sa connaissance il n’y a que quatre espèces de Gymnoascus chez lesquelles l’on ait observé la formation de conidies ; 1. Gymnoascus candidus Eidam. Schræter dit au sujet des coni- dies de cette espèce : & Fructifications conidiales formant des tas arrondis blane de neige. Conidies pirifurmes, disposées en chapelets, séparées les unes des autres par des articles stériles. » 2. Gymnoascus uncinatus Eidam. D’après Schræter, la fructifica- tion conidiale se présente en gazons courts. Les conidies se forment en chapelets sur des hyphes ramifiées, sur lesquelles les conidies sont séparées par des articles stériles ; conidies ellipsoides ou piri- formes, incolores. 3. Fier ruber van Tieghem.D'après van Tieghem, les coni- dies en chapelets se forment sur des rameaux mycéliens, se séparent facilement et rapidement les unes des autres et leur disposition rap- pelle celle d'un verticille. 4. Gymnoascus reticulatus Zukal. Celui-ci n’ose affirmer que les chaînes de conidies rappelant un T'orula appartiennent au Gym- noasCUs. Dans les cas où l’on a observé chez les espèces précédentes des conidies, ce n'étaient point des conidies aquatiques. Chez le Gymn. flavus, au contraire, ce sont des conidies aquatiques que l’auteur à observées en abondance, et jamais des conidies développées sur des milieux solides. L'auteur n'a jamais observé chez cette espèce la production de formes levures (bourgeonnantes) ; elle n’a pas non plus été observée chez les autres espèces de (rymnouscus : c’est là un caractère qui éloigne les Gymnoascus des Saccharomyces. Le seul trait d'union qui existe entre ceux-ci est le genre Exoascus, chez lequel les ascos- pores produisent des cellules bourgeonnantes soit dans les milieux liquides sucrés soit dans l’intérieur de l’asque. EXPLICATION DE LA PLANCHE CCXXIX, f. 4-7. Gymnoascus flavus Kloëcker. Fig. 4 Asque. Fig. 5. Ascospore. Fig. 6. Germination d’'ascospores. Le filament-germe se débarrasse de son enveloppe, laquelle reste sous forme de coque vide. Fig. 7. Conidies disposées à l'extrémité des rameaux d’une hyphe. GuirrerMoNr. — Recherches sur la structure des champignons inférieurs (Ac. S. 1901, 1-175). Ces observations, faites sur un Dematium, ont amené l’auteur aux conclusions suivantes. Il existe une grande analogie entre la structure des moisissures et celle des levures. Presque tous les champignons inférieurs possèdent des granules de forme très varia- ble dont les plus grosses ont été souventconfondues avec &es globules d'huile, Ces granulations sont très souvent disposées autour ou dans l'intérieur des vacuoles. Elles sont assimilables aux grains rouges de Bütschli et, contrairement à l'opinion de Vager, ne font pas par- tie du noyau. Le AE Les noyaux se distinguent des granulations par leur forme et leurs dimensions toujours à peu près constantes. Le procédé de Heiden- hain permet de les mettre en évidence avec beaucoup de netteté. L'hématalun différencie très bien les granulations vacuolaires, qu’il colore en rouge vif, des noyaux qui apparaissent en bleu. Les noyaux sont logés dans les espaces protoplasmiques qui sépa- rent les vacuoles. Ils sont constitués par un nucléoplasma incolore (limité par une membrane)et par un corps sphérique (probablement nucléole) placé soit au centre soit le plus souvent à la périphérie. Une double coloration à l’hématoxyline et à l’acide osmique per- met de différencier. d’une part, les granulations dont il est question - plus haut et. d'autre part, les globules d'huile. MauL (B). — Ueber Sklerotinienbildung in AlrusFrüchten Scle- rotinia Alni Maul (Hedwigia 1894, H 4. S. 213-228., mit tab. XI u. XII). Sur la formation, dans les fruits de l'Aulne, de sclérotes appartenant au Sclerolinia Alni Maul. Le Sclerotinia Alni semble n’attaquer que les fruits de l’Alnus glutinosa, du moins l’on n’observe aucune trace de mycélium dansles autres parties des chatons. [l est probable que l'infection se pro- duit à l’époque de la fécondation. Les semences atteintes sont plus grosses (environ une fois plus) que celles qui sont saines, mais peu différentes. L'intérieur est rempli des hyphes du champignon, sans que cependant le parenchyme disparaisse complètement. L’écorce est presque totalement conservée. Par suite de la germination des sclérotes qui commence en octobre aussitôt après l’ensemencement, il se développe exclusivement des conidiophores analogues au Peni- cillium avec un système de rameaux disposés régulièrement en spi- rale les uns au-dessus des autres. D'après l’auteur, c’est la seule forme de fructification connue du champignon. Potter. — On a canker of the oak. (Trans. Engl. Arboric. Soc., 1901-1902, p. 105.) Sur un chancre du Quercus Robur. Les chancres sur le chêne ne sont pas. rares en Angleterre; ils sont dûs à un champignon appartenant au genre Stereum. Le chancre commence à l’insertion d’une branche morte et s'étend delà au bois vivant. La maladie est caractérisée par une coloration brune des rayons médullaires. Les spores du champignon semées sur des blocs de chêne stérilisés donnent naissance à un mycélium et par- fois à des chapeaux de Stereum. L'auteur considère cette espèce comme nouvelle et l’appelle Slereum quercinum. HExniNGs (P.). — Ueber die Verbreitung und das Vorkommen von Sphaerotheca Mors-Uvae dem Stachelbeer-Mehlthau in Russland (Gartenflore, 19092, p. 170-171). Sur la distribution et l'apparition en Russie du Sphaerotheca Mors-Uvae Meunier des groseillers à maquereau. L'auteur fait connaître que le Sphaerotheca Mors-Uvae, qui sévit en Amérique sur diverses espèces de groseillers, a fait son appari- tion dans le gouvernement de Moscou. Il est d’avis qu'il n’a pu être introduit ni d'Amérique ni d'aucune autre contrée et qu’il est indi- gène en Russie. CAPES Ce Sphaëerotheca Mors-Uvae (comme E. Salmon l’a déjà fait remarquer) ne peut être distingué du Sphaerotheca lomentosa Otth. qui se développe sur diverses espèces d'Euphorbes : aussi y a- t-il lieu de considérer le premier comme une forme d'adaptation du second (forme adaptée aux groseillers) qui, sans doute, a une aire de dispersion plus étendue. fl en conclut qu’elle pourrait donc aussi apparaitre en Allemagne. ApERHOLD. — Ein der Monilienkrankheit âhnlicher Krankheïts- fall an einem Sauerkirschbaume. (Zeitschr. f. Pflansenkraukh. Bd. XI, Heft. 2-3, p. 65-73, tabl. Il). Une maladie du cerisier à cerises aigres rappelant ia maladie du Monilia. Cette maladie, que l’auteur a observée en 1898 et 1899, n’attaque que les boutons à fieurs, et non les rameaux, de sorte que la dessic- cation des rameaux si caractéristique de la maladie du Monilia fait défaut. Elle est dûe à un fusarium que l’auteur décrit et nomme F°. gemmiperda. Les essais d’inoculation ne réussissent qu’en chambre humide où ils ont alors un succès complet. Ce fait explique que la maladie se soit abondamment dévelonpée durant les printemps des années 1898 et 1899, lesquels ont été très pluvieux, et que la maladie se soit, au contraire, arrêtée au printemps 1900 qui a été relativement sec. Nous avons donc ici un cas dans lequel l’invasion d’une maladie dépend de circonstances purement météorologiques. Lün:.— Beitrâge zur Kentniss der Chytridiaceen. (Hedwigia 1902, Beiblatt, p.1-10). L'auteur a réussi à infecter, avec le Chytridium du Taraxacum officinale, diverses espèces de Taraxacum : T. ceratospermum, T. erythrospermum et ses variètés, T. crepidiforme, T. corniculatum et 7, gymnanthum ; mais ces infections n’ont donné, suivant les diverses espèces de T'araxacum, qu’un tant pour cent très variable. Par exemple, chez le T. gymnanthum, le Synchytrium, qui ne présente aucune différence extérieure avec celui qui s’est développé sur les autres espèces de Taraxacum, ne produit qu’une infection de 10 pour 100 sur le nombre de pieds inoculés. Les jeunes sores ne tardent pas à périr sur cet hôte, sans pouvoir parvenir à maturité. L'auteur a réussi également à transmettre le Synchytrium de l’Anemone nemorosa à l’'Anemone sylvestris. Toutefois, sur ce der- nier hôte, le Synchytrium, aprèss’être d’abord vivement développé, ne tardait pas à prendre une teinte brunâtre et à périr. PETERMANN (A.). — Etude sur la Pomme de terre. (Bull. de l’Inst. chimique et bactériol. de Gembloux, n° 70, p. 5-16). On a dosé chez un certain nombre de variétés de pomme de terre l’amidon, les matières albuminoïdes et les matières non albuminoï- des des tubercules. L’émiettement des tubercules soumis à la cuis- son dans l’eau est d'autant plus grand que le rapport entre les albuminoïdes et l’amidon est plus faible ou, en d’autres termes, que la pomme de terre contient plus d’amidon; c’est donc avec raison que l'on dit de celles qui se’délitent le plus facilement, qu’elles sont plus farineuses ou plus féculentes. dès. 4 DR à lite Mesh lo NPA de à À 4 Adi + ON © A SNA EA O SANPE PAS TS d | CAR CP ’ d ? ul TRE Les recherches actuelles montrent que, parmi les variétés de pommes de terre, les plus exposées au Phytophthora infestans sont celles qui sont le plus riches en matières azotées non albuminoïdes et en eau. Hewricuer (E.). Notiz zur Frage nach der Bakterienfâule der Kartoffeln (Ber der deusch. bof. Gesellsch. 1902, p. 156). Note pouvant éclairer sur la nature bactérienne de la pourriture de la pomme de terre. L'{ris pallida présente une maladie qui consiste dans le ramol- lissement du rhizome et qui peut aussi atteindre la base des feuilles, ainsi que la partie inférieure de l’inflorescence, Cette bouillie, transportée sur les rhizomes sains, leur communique la maladie et elle est également capable d’infecter et de rendre malade soit la pomme de terre soit d’autres plantes à réserves amylacées. LAURENT (Em.). — Recherches expérimentales sur les maladies des plantes (Ann. Inst. Past., 1599, I, 1). L'auteur s’est proposé de rechercher quelle est l'influence des diverses espèces d'engrais soit sur le parasite soit sur l'hôte. Cette influence, d’après ses recherches, varie beaucoup suivant la nature du parasite et suivant la nature de l'hôte. Ces différences ontété très marquées même d’une simple variété de pomme de terre à une autre. [. — PHYTOPHTHORA INFESTANS. Les expériences de l'auteur ont confirmé ce que les praticiens savaient déja, c’est que l'apport d'engrais azotés, par exemple l’em- ploi d’une forte quantité de fumier, favorise le développement de cette maladie de la pomme de terre. IT. — BacicLus CoLr coMMuNIs. Ce bacille est inoffensif, dans la nature; l’auteur l’a rendu très virulent en le cultivant sur des pommes de terre plongées quelque temps dans des solutions alcalines. Ce bacille, devenu virulent, attaque les pommes de terre qui ont recu les engrais habituels. Il est cependant possible de rendre les pommes de terre réfrac- taires à cette forme virulente du microbe, en leur fournissant pen- dant leur culture une grande abondance de phosphates. III. — SCLEROTINIA LIBERTIANA. Les phosphates ont eu, sur le Sclerotinia Libertiana, une in- fluence diamétralement opposée à celle que nous venons de signaler sur la variété virulente du Bacillus Coli communis : chez le topi- nambour, les phosphates ont prédisposé les tubercules à la pourri- ture provoquée par le Sclerotinia Libertliana. L'auteur explique ces différences d’action des divers parasites par les différences qui existent entre les diastases qu'ils secrètent. Cer- taines de ces diastases fonctionnent mieux en milieu nettement acide, les aûtres en milieu alcalin. « La variabilité des fonctions chez les organismes inférieurs, leur adaptation graduelle à la vie parasitaire, ne sont aujourd’hui plus VENUE contestables. La culture intensive, avec ses conséquences fatales (répétition des mêmes plantes sur le même sol, emploi d'engrais abondants qui nesontpas toujours bien appropriés aux besoins immé- diats des plantes) constitue une cause permanente d'infection. Pour - préserver les champs cultivés des épidémies meurtrières ainsi occa- sionnées par des organismes ubiquistes dont la destruction est im- possible, il faudra recourir à des procédés fondés sur l'influence de l’alimentation minérale dans la résistance des plantes à leurs parasites. » MANGIx (L.). — Sur le parasitisme du Fusarium roseum et des espèces affines (C. R. Ac. Sc., 1900, 2, 1244). En cultivant sur les milieux les plus variés le parasite qui sévit sur les œillets en Provence, l’auteur a obtenu indifféremment les appareils fructifères floconneux ou compacts qui caractérisent les deux sections des vrais Fusarium : 1° la section des Fusisporium à sporodochia fioconneux, tantôt roses comme chez le F. roseolum Sacc., tantôt blancs comme chez le F. commulatum Sacc.; 2 la section des Selenosporium à sporodochia compacts de forme déter- minée, d’une couleur rose, comme chez le F. roseum Link, orangée comme chez le F. aurantiacum Corda, variété du Æ, oxysporium Schlecht, ou enfin ocracé comme chez le F. pyrochruum Sacc. Les basides sont tantôt verticillées, opposées ou alternéeset, sui- vant ces variations, peuvent être rapportées à des espèces diffé- rentes. Quant aux spores, elles offrent la plus grande variété, puis- qu’on peut trouver tous les intermédiaires entre les spores ovoïdes, cylindriques et continues de 5 à 10 » de longueur sur ? à 3 p de largeur et les spores arquées dont les dimensions oscillent entre 20 et 70 de longueur et 2 à 6 ou 7 x de largeur avec des cloisons dont le nombre varie de 4 à 7. M. Mangin considère donc le F. roseum comme une espèce très étendue, dans laquelle rentreraient, à titre de simples variétés, les prétendues et fausses espèces citées plus haut, et notamment le parasite des œillets. L'auteur fait aussi remarquer que ce Fusarium joue comme parasite un rôle important. En outre des œillets, il envahit et il détruit rapidement le dahlia, la pomme de terre. « Une circonstance fortuite m’a permis, dit-il, de constater que l’action parasitaire du Fusarium roseum peut acquérir, chez la pomme de terre, une importance qui mérite de fixer l’attention des cultivateurs. Au mois d'octobre dernier, une récolte de pommes de terre sur pied a été en grande partie détruite dans la Vaucluse par l'invasion de ce champignon. J’ai pu retrouver dans les tubercules malades qui m'ont été adressés toutes les phases de l’altération que j'avais observée, au printemps dernier, sur des semis effectués dans des tubercules sains. » L'auteur conseille de débarrasser le sol des spores de ce Fusa- rium à l’aide d’arrosages massifs ou de pulvérisations faites avec le sublimé corrosif, le lysol et le naphtol £. reg femme D Le Gérant, C. RoUMEGUÈRE. Touleuse. — Imp. Marqués et Cie, boulevard de Strasbourg, 22. 95e ANNÉE. N° 98. REVUE MYCOLOGIQUE AVRIL 1903 Eorreur : C. RoumecuèrEe, RUE RiQuET, 37, ToULOUSE. RÉDACTEUR : D'R. Ferry, AVENUE pe Rogacue, 7, St-Dié (Vosces). BIBLIOGRAPHIE Leeourre. Recherches sur la production expérimentale de races parasites des plantes chez les bactéries banales (C. KR. Ac. Se1902 x 2, 927). À L'auteur a observé notamment l’action que le Bacillus fluores- cens liquefaciens, rendu pathogène par son passage sur la carotte, exerçait sur le tubercule de pomme de terre : 4° Il dissout les lames mitoyennes (formées de pectates de chaux) des cellules, grâce à une diastase (pectinase) qui a la propriété de dissoudre les corps pectiques. Elle se détruit à la température de 62°; 2° Il produit des acides acétique et lactique qui diffusent à travers les parois des celiules voisines et vont coaguler leur protoplasma ; produisant ainsi la mort et la contraction des cellules. ? D'après l’auteur, les bactéries fabriquent ces acides à l’aide des sucres des tubercules, ce qui, d’après l’auteur, explique l’immunité acquise en mai par des pommes 4e terre entrées en végétation et chez lesquelles il y avait eu consommation des sucres par la respi- ration et la croissance au fur et a mesure qu’elles s'étaient dévelop- pées aux dépens de ces aliments de réserve. Kogus. Die chemische sélection des Zuckerrohrs (Ann. du jardin bot. de Buitenzorg, MI, 1, 1901, p. 17-81, pl. 3-13). — Pro- duction de races sélectionnées de la canne à sucre var l'em- ploi de boutures riches en sucres. L'auteur a reconnu que l’on peut, par sélection de boutures, dont les tissus sont riches en sucre, augmenter la richesse en sucre des rejetons. Les cannes issues de plantes riches ont une teneur en sac- charose supérieure à celle des cannes provenant des plantes pau- vres. La différence peut atteindre 40 °/,. Il importe de ne pas choisir seulement les tiges riches d’une plante quelconque, mais de s’adresser aux exemplaires dont toutes les tiges et Les organes sont relativement riches. L'on a aussi constaté que les cannes les plus sucrées possèdent une immunité plus forte à l’égard de certaines maladies et notamment de la plus redoutée, le « sereh » Wenr. Ueber den Einflus der Nahrung auf die Enzymbildung durch.Monilia sitophila (Mont) Sacc. (Pringsh. Jahrb.f. wiss. Bot. 1901, 611-664). — Influence de la nature des aliments sur la formation des enzymes. Ce champignon produit au moins dix espèces différentes d’enzy- mes. L'auteur l’a cultivé à la température de 30° C. à l’ombre pour le soustraire, ainsi que ses enzymes, à l'influence de la lumière. Cer- tains enzymes (tyrosinase, diastase, invertase)se forment dans pres- que tous les milieux nourriciers, d’autres seulement dans certains mi- (No lieux déterminés (par exemple la maltoglucase), d’autres enfin (la pepsine et la trypsine) seulement si on leur offre des substances que ces enzymes puissent décomposer. Tous ces enzymes, à l’exception de la maltoglucase (nom que Went préfère au nom de maltase pour désigner l’enzyme qui trans- forme le maltose en glucose) se déveioppent dans les milieux de culture liquides (quoiqu'ils ne se développent pas tous exactement dans les mêmes conditions). Et on peut en employant l'alcool les précipiter de ces milieux liquides. L'on a constaté que la production d'une certaine quantité d’en- zyme n’a pas pour effet de diminuer la quantité d'enzyme ultérieu- rement produite. Cette constatation a été faite pour la maltoglucase, l'invertase, la diastase et la lipase. La maltoglucase se produit dans les milieux contenant de la ca- séine, de la peptine, du maltose, du raflinose ; au contraire, elle ne se produit pas dans ceux qui contiennent du glucose, de la glycérine ou de l’acide acétique. L'idée que les enzymes se développeraient dans la cellule végé- tale sous l’influence de la faim paraît devoir être écartée : il semble, au contraire, qu'il n’y a qu'une cellule bien nourrie qui puisse pro- duire beaucoup d’enzymes. Wei (R.). — Die Entstehung des Solanins in den Kartoffeln als Product bacterieller Einwirkung. (Arch. für Hygiène Bd. XXX VIII, p. 330). La Solanine apparaissant dans les pommes de terre comme produit engendré par des bacilles. Une épidémie s’était développée sur des militaires, par suite de l’usage de pommes de terre en train de germer et incomplètement mûres ; les parties altérées des pommes de terre avaient montré une proportion de solanine suffisante pour que celle-ci pût être tenue pour responsable de la maladie. Schmiedeberg et Meyer avaientémis l'opinion que le op AoRement de cette solanine devait être attribué à l’action de microbes. Pour contrôler cette opinion, Weill rechercha sur les places noi- râtres des pommes de terre les microbes qui pouvaient y exister. Il isola ainsi un microke connu et douze autres espèces nouvelles, dont il indique, dans son mémoire, les caractères. Parmi ces dernières, il s’en trouva deux qui, dans les cultures arti- ficielles sur pommes de terre, donnèrent naissance à de la solanine, alors que toutes les autres espèces ainsi que les liquides-témoins ne fournirent aucune quantité de solanine. Ainsi se trouva démontrée l’opinion de Schmiedeberg et de Meyer qu’au cas particulier la sola- nine était engendrée par des bacilles et n'était pas un produit de sécrétion de la pomme de terre. Un fait vient encore confirmer cette interprétation, c'est que des pommes de terre cultivées dans un sol exempt de microbes produe- teurs de solanine donnèrent des tubercules qui ne contenaient point de solanine. Nous nous permettrons d'ajouter à cette analyse du travail de M. Weill la remarque suivante. C’est que si, dans le cas qu’il cite, la présence de la solanine était due à l’action d’un microbe et non à une sécrétion de la plante, il ne faudrait pas en conclure qu'il en soit toujours ainsi dans tous les cas. I ER OO à + rMÂiS À L'on a, en effet, souvent signalé l’empoisonnement du bétail par des tubercules de pommes de terre qui avaient verdi par l'exposition à la lumière, sans paraitre du reste autrement altérés, et qui conte- naient une forte proportion de solanine. RACE Harrwicu. — Ueber das Mutterkorn von Molinia caerulea. (Wo- chenschr. f. Chem und Pharm., 1895, n° 2, p. 13). Sur l’ergot du Molinia caeruleu. L'auteur, en employant le procédé de Reller, a reconnu que le selérote du Claviceps microcephala , développé sur le Monilia cae- rulea, contient, pour le même poids, trois fais autant d’alcaloïde (ergonitine — cornutine) que l’ergot de seigle. Le fourrage qui en contiendrait une certaine quantité pourrait donc causer de graves accidents au bétail. L'auteur y a également constaté la présence de la sclérérythrine. LauRENT (E.). — Sur l'existence d'un principe toxique pour le Poirier, dans les baies, les graines et les plantules du Gui. (CR Ae.S0., 1904,2, 959). Quand on fait germer sur certaines espèces de Poirier (Williams, Joséphire, de Malines...) des graines de Guiau milieu de l’été, le rameau sur lequel la plantule commence à se développer ne tarde pas à périr ; par suite la plantule elle-même se dessèche, il en rè- sulte que ces variétés de poirier possèdent l’immunité à l'égard du parasitisme du Gui. De ses expériences, l'auteur conclut que la jeune plantule sécrète un poison qu’il n’a toutefois pu isoler ; sous l'influence de ce poison, il y a dans les vaisseaux du bois (souvent à plusieurs centimètres du point où la graine a été déposée) production de bouchons gommeux dans l’intérieur des vaisseaux du bois. La sève par suite ne circule plus et l’écorce se dessèche et se nécrose. Ce poison résiste à une élévation de température de 120°. Il pénètre à travers l’épiderme de l'écorce, contre lequel l'extrémité de la plantule est simplement appliquée. RE: Reser. — Die Feinde der Honigbiene in der Thier. und Pflan- zenwelt(Jahresber.der Sct. Gallischen Naturwissench.Gesellsch, 1895-1896). Les ennemis des mouches à miel dans le règne animal et dans le règne végétal. Entre autres ennemis des abeilles, l’auteur mentionne le Mucor mellilophorus ; « il germe dans l’estomac à chyle des abeilles et se développe en filaments transparents, plusieurs fois ramifiés, que l’on ne rencontre que dans l'intestin grèle et jamais dans le gros intestin. Ses spores, par contre, se répandent dans tout le corps ; on les trouve même dans le sang. Ce champignon est très fréquent chez les abeilles: il constitue une maladie contagieuse. L'on n’a pas jusqu’à présent observé de suites fâcheuses, consistant en ce que la nutrition serait empêchée par les spores qui remplissent l’estomac à chyle ». ne + M LePieRRE. — Les glucoprotéines comme nouveaux milieux de culture chimiquement définis pour l'étude des microbes (C. R. Ac. Sc., 1901, 2, 113). Les substances protéiques que l’on introduit dans les milieux de culture pour fournir l'azote aux microbes ont de graves inconvé- nients : composition complexe, difficulté de diagnose, de séparation et de purification. L'étude chimique des produits élaborés par les microbes en devient presque impossible. C’est là un des principaux motifs de notre ignorance sur la composition des toxines micro- biennes. L'auteur a eu recours aux glucoprotéines (produits de dédouble- ment des matières albuminoïdes), lesquels sont cristallisables et chi- miquement définis; il a reconau que presque tous les microbes, pathogènes ou non, poussent parfaitement dans les liquides où l'azote est exclusivement fourni par les glucoprotéines z. Bopin et LenorMaND. — Note sur la production de caséase par un Streptothrix parasite (Ann. Inst. Pasteur. 1901, 278). Il s’agit, dans ce travail, d’une mucédinée (forme Oospore du Microsporum du cheval) (1). Cette mucédinée produit, dans ses cultures, nne diastase qui, comme la prèsure, coagule la caséine et une autre diastase qui comme la caséase dissout le coagulum. La quantité de caséase existant dans le liquide de culture varie avec le milieu nutritif offert à la plante et avec l’état physiologique de celle-ci. Cette quantité de caséase a paru la plus grande dans les milieux neutres, peptonisés et glucosés, au moment où la totalité du glucose est consommée et où la plante présente des phénomènes d’inanition et de désassimilation. Dans ces conditions, ce champi- gnon peut être considéré comme un actif producteur de caséase. Le liquide diastasifère, contenant de la caséase, obtenu avec la forme Oospora du Microsporum, liquéfie la gélatine de telle sorte qu’il est impossible de la solidifier par refroidissement ; la liqué- faction de la gélatine est d’autant plus rapide que le liquide diasta- sifère est plus riche en caséase. En outre, le liquide diastasifère de la plante s’est montré actif vis-à-vis d’autres substances albuminoïdes : albumine de l’œuf, du sérum du bœuf, du sérum d’ascite. STuTzER et HARTLEB. — Die Zersetzung von Cement unter dem Einflus von Bacterien (Mittheilungen des landoirtschaftlichen Instituts der Universität, Breslau, 1899, p. 106-107). — Décom- position du ciment sous l'influence de bactéries. Le ciment qui fait l’objet de cette étude provenait d’un réservoir destiné à réunir l’eau des conduites d’eau. L'examen microscopique des cultures fit reconnaître en abon- (1) Bodin. Sur la forme Oospora (Streptothrix) du Microsporum du cheval) Arch. de parasitol., 1899, p. 362 et 1895, p. 606. L'action pathogène de cette mucédinée chez le cheval a été démontrée par MM. Le- calvé et Malherbe (Arch. de parasit., 1899, p. 218 et 489; 1909, p. 108); chez un enfant atteint d’une affection analogue à la pelade, par M. Bosellini. DT | LT es dance, dans tous les cas, avec sa forme caractéristique facilement reconnaissable, un microbe à forme filamenteuse. VaiLLARD. — Sur l'hérédité de l'immunité acquise (Ann. de l'Inst. Pasteur, 1896, p. 65). De ces expériences faites sur le cobaye et le lapin, avec les vac- eins du Tétanos, du Charbon, du Choléra et du Vibrion avicide, afin de constater si l’immunité acquise par le père avant l’accouple- ment ou par la mère avant ou durant la grossesse est transmise au fœtus, il résulte : 4° Que la mère seule est apte à communiquer l’immunité à ses descendants ; 29 Que le père ne la transmet jamais; 39 Que l’immunité reçue de la mère est toujours de brève durée et s’efface dès les premiers mois de la vie. DeréArpEe. — (Contribution à l'étude de l'alcoolisme expéri- mental et de son influence sur l’immunité (Ann. Inst. Pas- teur, 1897, 837.) Par ses expériences faites sur des lapins et des cobayes, l’auteur a reconnu : 1° Que la vaccination contre la rage, le tétanos et le charbon bactéridien ne réussit pas, si l’on soumet l’animal, en même temps qu'on le vaccine, à l'usage de l’alcool ; 20 Que les animaux vaccinés et ayant acquis l’immunité contre le tétanos la perdent quand on les alcoolise. L’auteur rappelle que l’on sait déja que chez l’alcoolique les affec- tions microbiennes se manifestent avec des symptômes beaucoup plus alarmants et, en général, plus graves que lorsqu'elles frappent un organisme sain. Par exemple la pneumonie, affection d’ordi- naire bénigre, entraîne un pronostic sombre si elle atteint un alcoolique. Dans ce dernier cas, la maladie est lente ; elle s’accom- pagne souvent de délire violent auquel succède une période de pros- tration profonde ou même de coma. Lorsque la guérison survient, on constate très fréquemment la formation de foyers secondaires de suppuration dans le poumon ou dans d’autres organes. Cette allure particulière de la maladie se rencontre également chez les alcooliques atteints d'autres infections, telles que l'érysi- pèle, la fièvre typhoïde, etc. C'est à la diminution de résistance de l’organisme, à l’altération de ses principaux moyens de défense (altérations du foie, des reins, du système nerveux) contre les germes infectieux qu’il faut attri- buer la marche particulière et la tendance aux complications que les maladies microbiennes présentent chez les alcooliques. En 1896, Abbott, de Philadelphie, a montré que des microbes pathogènes incapables de donner la mort à des animaux sains pou- vaient tuer des animaux intoxiqués par l’alcool, Les expériences de ce savant ont été faites avec trois microbes : le streptocoque, le staphylocoque et le Bacterium Coli. Il trouva, dans tous les cas, chez les animaux alcoolisés, des lésions beaucoup plus étendues et plus graves que chez les animaux témoins. NS TU DuGGar. — On a bacterial disease of the Squäsh-Bug (Anasa trislis de G). (Bull. of the Illinois S. Laboratory of nat. his- tory, 1896, p. 340). Sur une maladie bactérienne de l’Anasa tristis. L'auteur a constaté sur une espèce de punaise (Anasa lristis De G. Squash-bug) qu'il élevait en cage pour ses expériences de laboratoire, une épizootie causée par une bactérie. Cette bactérie, qu'il a très complètement étudiée à tous les points de vue, présente les caractères suivants : bacilles courts 1,2-1,8 & X 0,6-0,8 u, isolés ou réunis par paire, mobiles, ne produisant pas de spores. Par les couleurs d'aniline, ce bacille se colore facilement, souvent seulement aux deux pôles. C’est un organisme aërobie et facultativement anaërobie, produi- sant sur l’agar-agar des colonies d'un blanc sale souvent carac- térisées par des proëéminences saillantes, rayonnant en forme d’éventail. Les cultures sur gélatine nutritive liquéfient la gélatine au second ou au troisième jour en prenant bientôt la forme d’un verre de lampe renversé. Elles prennent, au bout d’un mois, une coloration d'un rouge vineux. [l coagule rapidement le lait et le coagulum se redissout en grande partie; sa culture dans le lait dégage une odeur excessivement fétide. [ne réduit pas les nitrates. Il croit bien à la température de la ch«mbre, mais il est facilement tué par des températures élevées. L’insecte infecté devient paresseux quelques heures avant la mort, et à l'instant de la mort il est sensiblement plus sombre et plus mou. Le cadavre ne contient bientôt qu'une masse semblable à de la bouillie de gruau. Les expériences faites dans le laboraloire et dans les champs démontrent que la maladie dont il est l’agent se communique aux squash-bugs sains, plus facilement aux nymphes qu’aux insectes adultes. Des cultures fraîches sur Agar peuvent servir de moyen de con- tamination. L'on ne réussit à communiquer la maladie qu’aux jeunes chinch- bugs : ceux qui sont adultes sont difficilement infectes. La chenille de la pyrale de la vigne (grnb) et autres larves n’ont pu être conutaminées en les aspergeant de matières infectieuses. L'infusion de cultures sur agar contient un principe actif qui tue la plupart des insectes après nn temps très court d'immersion. Les conpes microscopiques pratiquées sur les squash-bugs conta- minés montrent que le bacille se trouve dans le sang à tous les stades de la maladie. L'hypoderme, le tissu adipeux et le tissu car- diaque sont les premiers atteints. Aussitôt après la mort, le cadavre ne contient guère que de ces organismes et rarement d’autres germes de parasites. Ce mémoire est accompagné d’un chapitre de bibliographie conte- nant la liste des ouvrages relatifs anx maladies bactériennes des insectes. NorGaarD. — Fusarium equinum, nu. sp. (Science, N. S. XIV, 1901, o. 899). L'auteur décrit une nouvelle espèce de l'usarium qui a causé F2, As ), dMePlé QUE ‘ORAN ANLE ON pride fe. | +1 ARR ARENA 7 (RE FITEIT D Per LR 13 RESTES une épizootiesur Îles chevaux à Pendleton (Orégon). C’est, d’après l’auteur, le premier cas que l’on observe d'un Fusarium parasite pathogène des animaux. RosrruP. — Onygena ungulina. « Sur des sabots de cheval, j’ai trouvé un Onygena qui est diffé- rent des autres espèces de ce genre jusqu'ici décrites. Il diffère beau- coup de l'Ornygena equina et se rapproche surtout de l’O. caprina, Fuck., duquel il s'écarte, entre autres choses, par ses spores beau- coup plus grandes. Les appareils sporifères sont sessiles, 2-4 mm. de large, faiblement voütés, gris-blanc, partant d’une couche feu- trée blanche ; à la maturité ils sont brun rouge à l’intérieur et con- tiennent de nombreux asques presque globuleux mesurant 14-920 de diamètre. Ces spores sont irrégulières, ordinairement arrondi- polyédriques, 8-10 4 de diamètre, à membrane épaisse et avec une grande vacuole centrale. Le Lycoperdon ungulinum, trouvé par Schumacher sur des sabots de cheval pourris, a été regardé par des auteurs récents comme identique à un Myxomycète, Enteridium olivaceum Ehrenb, qui croit sur du bois pourri. D’après la descrip- tion de Schumacher, il est vraisemblable que c’est l’'Onygena men- tionné qu’il a eu en vue, et dans ce cas son nom serait l’'Onygena ungulina Schum.». Kroury et Risr. — Etudes sur un lait fermenté comeuple, le Leben d'Egypte. (Ann. /nst. Pasteur, 1902, 65.) Le Leben est un lait caillé fermenté dont l’usage alimentaire est très répandu parmi les populations levantines. Les auteurs en ont étudié la fabrication qui, par plusieurs points, rappelle celle du Képhir caucasique. La décomposition du lactose en alcool et en acide carbonique est obtenue par deux organismes (Saccharomyces Lebenis et Myco- derma Lebenis) qui n'ont toutefois d'action sur le lactose qu'autant qu’ils vivent en symbiose avec un bacille. (S/reptobacillus Lebenis). Quant à la coagulation du lait, elle est déterminée par une bac- térie (Diplococus Lebenis), qui fait subir au lactose la fermentation lactique et sécrète une présure qui coagule le lait. MAassee and SaLMoN. — Researches on coprophilous Fungi. (Ann. of Botany, 1902, p. 57, 2 pl.) Les auteurs se sont proposé de démontrer, d’une façon rigou- reuse, en prenant toutes les précautions nécessaires pour se garan- tir contre les spores flottantes de l'atmosphère, que certaines espèces apparaissant sur le fumier proviennent de spores ingérées avec les aliments. A cet effet, sur un lapin récemment tué, ils lièrent de courtes portions de l'intestin avant de les séparer du corps de l’animal ; puis ils les détachèrent et les transportèrent dans un vase stérilisé et recouvert d'une cloche de jardinier; ensuite ils pratiquèrent dans chaque portion d'intestin une ouverture afin d’en exposer le fumier au contact de l’air extérieur. Au bout de six jours, on le trouva cou- vert d’une végétation profuse de Vrlaira anomala Schrot ; Pilo- PEN bolus cristallinus Tode, Mucor Mucedo L., Chaelocladium Jonesti Fres. (parasite sur le Mucor) et Coprinus niveus Fr. Dans une autre expérience, on recueillit pendant quinze jours le fumier d'un lapin ; on y observa les espèces ci-dessus énumérées ainsi que Gymnouscus Reesii Baran.. Humaria granulata Sacc., Sporormia intermedia Wint. et Sordaria decipiens Wint. Les auteurs ont aussi fait avaler à un cobaye des spores d’Asco- bolus qui ont germé et se sont développées après avoir traversé son tube digestif. . Entre autres genres nouveaux, les auteurs décrivent le genre ARACHNOMYCES avec les caractères suivants : Perithecia globosa, simplicia, astoma, membranacea, parenchymatica, appendicibus fuscis eaumorphis instructa, ascis minutis, numerosis, globo- sis, Sporis primüm conglobatis, coctinuis, fuseis. Ce genre est affine aux genres /leuroascus Massee et Salm. et Magnusia Sacc. Linproru J.-[. — Uredinae novae.( Weddel. fr. Stockho!ms Hôgs- kolas botaniska Instittut, Band, IV, 1901. Ce travail contient les diagnoses en latin de nombreuses Urédinées nouvelles. recueillies en divers pays. L'Aecidium Selini (n. sp.) habite en Finlande le Selinum lineare. Sa forme urédospore habite le Polygonum viviparum. L’Uredo mediterranea (Puccinia Crucianellae Lagerheim) habite, en France et en Espagne, le Crucianella maritima. Le Puccinia auloderma (n. sp.) habite, en France, le Peuceda- num Parisiense (feuilles). Le Puccinia Cervariae habite, en Allemagne, les feuilles de Peu- cedanum Cervariu. | Le Puccinia isoderma (Puccinia Bunii Auct. pro parte) habite les feuilles et les pétioles du Conopodium denudatum en Angle- terre, en France, en Allemagne, en Norvèce. Le Puccinia Lagerheimiti (n. sp.) habite sur les feuilles et. les tiges du Galium sylvestre en Suisse. Lixprorn. — Mykologische Notizen (Hot. Notiser., 1900). L'auteur décrit quatre espèces nouvelles: 1. Æcidium sanquino- lentum sur Geranium . Les Aspergillus et leurs rapports avec l'Otomyces aspergillaric. Ce genre Ofomyces, que l’on ne voit pas figurer dans Saccardo, mériterait sans doute une nouvelle étude, ainsi que l’Ascophora elegans de Træltsch. SE La uen Ne 0 AE AAA ARE AE AE ER NE LT + UT K ur) # à û * À ‘ F » * L — 121 — solution de bisulfite de soude au 1/100 qui décolore immédiatement les parties colorées. Ce n’est que dans des cas absolument rebelles qu'il a été néces- saire d'élever la dose de permanganate et de recourir à la solution au 1/100. PRUNET (A.). — Sur une maladie des rameaux du Figuier. (G. R. Ac. Se., 1903, 1, 395). Les figues n'arrivent pas à maturité avant les premiers froids de l’automne. Elles se momifient sur l’arbre., Elles se recouvrent de fructifications d’un Botrytis (B. vulgaris) pourvu de sclérotes. Les filaments de ce Botrytis gagnent les rameaux qui supportent les figues, y développent des sclérotes et des fructifications ; ces rameaux ne tardent pas à périr. Les spores du parasite ne peuvent germer et traverser de leur filament-germe l’écorce des rameaux ; il faut que le Botrytis ait végêté quelque temps dans la chair de la figue pour acquérir le pouvoir d’envahir les rameaux. M. Prunet n'a pu obtenir des sclérotes que des fructifications _ conidiennes et jamais de fruits ascophores. Cette maladie peut être conjurée en prenant le soin d’enlever toutes les figues qui restent encore sur les arbres à la fin de la saison. Mana&in (L.) La Maladie du châtaignier causée par le MYCELO- PHAGUS CASTANEAE. (C. R. Ac. Se. 1903. 1,471). Cette maladie, appelée maladie de l'encre, pied noir, phylloxéra, qui a détruit environ 10,000 hectares depuis une vingtaine d’années, atteint aussi bien les arbres vieux et décrépits que les arbres vigou- reux et jeunes ; elle sévit dans toutes les espèces de sols, riches ou pauvres. Les organes aériens desarbres malades n’offrent pas d’altérations spéciales ; seul le système radical est le siège de végétations fongi- ques nombreuses, dont les diverses espèces ont été successivement incriminées. Les observations que l’auteur a poursuivies pendant plusieurs années établissent que la maladie a son siège dans les mycorhizes qui sont détruites au fur et à mesure de leur apparition ; cette des- truction provoque une nécrose qui gagne peu à peu les racines les plus grosses jusqu’à la base du tronc. Le parasite, cause de cette destruction, est un champignon à mycélium délicat dont l'observation a été rendue possible, malgré son extrême ténuité, à cause de la présence de la cellulose dans sa membrane, fait assez rare parmi les nombreuses espèces qui pullu- lent dans le sol. Son mycélium est constitué par de très fins fila- ments ayant 1x à 2u de diamètre, parfois renflés en certains endroits et ayant alors 3 à 4u ; il est très irrégulièrement cloisonné. Ce parasite est le plus souvent immergé dans les mycorhizes, dispersantses filaments très finement contournés dans le revêtement mycélien de celles-ci ou dans le tissu plus ou moins décomposé de la radicelle ; il végète rarement à l’état de liberté dans le sol, ses — 122 — filaments passant d'une mycorhize à la suivante au moyen de rameaux divariqués de faible longueur. Toutefois il peut s’étendre à unegrandedistance, d’un massif de mycorhizes à un autre ; mais il emprunte alors pour cheminer un support où un canal constitué par les rhizomorphes d’autres espèces. Là il s’anastomose avec le mycélium des rhizomorphes ou se loge dans l'espace tubulaire qu'ils déterminent ; parfois même il pénètre dans les filaments mycéliens à l’intérieur desquels il s’allonge. C'est seulement dans ces rhizomorphes qu'il fructifie, assez rarement il est vrai, puisque l’auteur n'a vu les fructifitations que trois fois en quatre ans. Les fructifications se présentent sous l'aspect de masses renflées plus ou moins régulièrement, à l'extrémité des rameaux latéraux et ayant 6 à 8u de large : ce sont là des formes jeunes. Dans d’autres, rhizomorphes, les fructifications ont l’aspeet de vésicules à parois minces, terminant toujours des rameaux et ayant 204 de diamètre et renfermant une spore sphérique à membrane tantôt mince, tantôt très épaisse, ayant toutes les réactions de la callose. Sous cette forme, les fructifications sont identiques aux oospores de Péronos- porées. Ainsi défini par son mycélium cellulosique très délicat, qui rap- pelle celui des Mucorinées, par des fructificalions semblables à celles des Péronosporées, le Mycelophagus Castaneae constitue un nouveau groupe parmi les Oomycètes. Les émanations de sulfure de carbone ont permis de le détruire dans des sols meubles. Karz F. KezLerman. — The effects of various chemical agents upon the starch-converting power of Taka diastase. /Bulletin - of the Torrey Botanical Club, Janvier 1903, p. 56). Effets des différents agents chimiques sur le pouvoir amylolytique de la Taka diastase. L'auteur, après avoir déterminé l'influence de la durée de l’action, et de la proportion de la diastase, sur la transformation de l’amidon, a vérifié les observations de Duclaux, montrant que la conversion de l’amidon en sucre est d’abord plus rapide au début de l'action du ferment ; elle décroit ensuite plus ou moins vite, dès que la plus grande partie de l’amidon est transformée, et enfin s’arrête complè- tement. L'augmentation dela quantité de diastase augmente la rapi-. dité de la transformation de l’amidon, mais pas proportionnellement,. Passant ensuite à l’action des acides, l’auteur montre qu’à la concentration de 2/10 (x représentant une solution normale), tous les acides empêchent complètement l’action de l’enzyme ; à #/100, l'acide chromique produit un arrêt complet; les autres acides minéraux produisent une légère action à #/100, et donnent une amélioration remarquable à %/1000. Avec l’acide sulfurique, la quantité d’amidon transformé est presque le double de celle des tubes témoins ; l’acide chromique pourtant produit un léger arrêt, A la dilution de n/10000, les acides chlorhydrique et nitrique accélèrent M légèrement l’action de l'enzyme, mais les autres acides sont inactifs. M Les acides organiques ont la même action que les acides minéraux; pourtant l’acide malique et l’acide acétique qui donnent une accé- — 193 — lération notable à la dose de 27/1000, ont un effet retardateur si la solution est poussée plus loin. Ces deux acides n’empêchent pas l’action amyiolytique de se produire à la concentration de »/10. Pour létude des différents sels, il a fallu prendre la solution normale comme maximum, On trouve plus de différences entre l’action des sels de sodium, potassium, calcium et magnésium ayant le même acide, qu'entre les divers sels d’un même métal. Le calcium et le magnésium paraissent plus nuisibles que le sodium et le potassium, à l'exception du phosphate monocalcique qui, à la dose de n/10, n’exerce aucune influence, mais produit une accélération notable à la concentration de n/100 et 27/1000. Le bichromate de potassium produit un léger arrêt à »/128, et rien à n/256. Ce sont le chlorure de sodium, le nitrate de potasse, le phosphate de po- tasse qui produisent la plus grande accélération. L’acétate de soude et le citrate d’ammoniaque produisent un arrêt notable à la dilution de n/2, mais leur influence nuisible dé- croit rapidement, et à la dose de /100, n/1000, ils accélèrent nota- blement la conversion de l’amidon. Le formiate et le lactate de soude sont peu actifs. Le tartrate de potasse et l’acétate de soude produisent l'accélération la plus rapide ; le formol arrête complètement l’action de ja diatase. Le chloral hydraté est aussi nuisible, mais à la dose de n/1000 active pourtant légèrement la saccharification. La peptone accèlère beau- coup à la dose de 2,5 pour 100, mais retarde à celle de 1/20 pour 100. L’asparagine accélère à n/20, mais arrête lègèrement à #/1000. Toutes les bases, sans exceptions, ont une action nuisible, quel- quefois même à la dilution de n/10,000. La soude, la potasse et lammoniaque sont moins nuisibles que la chaux ; en aucun cas, il ne se produit d'accélération en présence de bases. Les métaux sont aussi nuisibles. Le fer empêche toute action à la | dose de n/10 ; il est plus nuisible que le cuivre dont la concen- ' tration doit être de n/4 pour arrêter la saccharification. Le sulfate et le chlorure de cuivre produisent une accélération même à n/10000. L'argent à la dose de n/10000 empêche toute action, et f n’en permet qu’une très légère à n/100000. Le nitrate de zine et le chlorure de barym accélèrent la conversion de l’amidon à n/100 et F l’arrêtent à »7/1000. 4 Pour finir, l’auteur a fait plusieurs séries d'expériences pour véri- k fier si l’addition d’autres chlorures au sublimé corrosif en dimi- k nuaient la toxicité ; mais dans tous les cas, il observa un effet nuisi- . ble tout à fait caractéristique du sublimé. Il serait à souhaiter que de semblables études fussent faites sur toutes les différentes diastases ; de tels travaux rendraient de grands services. La grande difficulté réside dans la mesure de l’activité de la diastase : il est très facile de doser les produits de transformation de l’amidon, dans l'étude des diastases amylolytiques ; de doser l’oxygène absorbé pour l’étude des oxydases, l'oxygène dégagé pour la catalase ; mais, pour les diastases protéolytiques, un procédé pratique exact et rapide de dosage des produits de transformation ë n'a pas encore été trouvé. Henri Schmidt. _ OR es A HA A SN SM NT RAR — 124 — Tuseur. Beitrag zur Kenntniss des Hausschwamms, MERULIUS LACRYMANS (Centralbl. f. Backt., Parasitenk., und Infections- krank. Abth II, Bnd IX, heft 3-4, 1902). Pour reconnaître la présence du Merulius lacrymans, l’auteur conseille de placer les morceaux de bois attaqués sur de la sciare de bois humide ou sur de la terre ou du papier filtre humide sous une cloche de verre. Le procédé qui consiste à humecter avec de l'urine (qui d’après Marpman exigerait 3-4 mois) ne serait pas à recommander parce qu’il favorise le développement de bactéries et de champignons. Quant à l’inoculation sur gélatine, c’est un procédé laborieux et inutile. Il sufit, en général, de quelques jours pour que l’on puisse reconnaître les champignons : un connaisseur dislingucra, au pre- mier coup d'œil, si le champignon qui s'est développé est le Meru- lius lacrymans, le Polyporusvaporarius ou quelque autre.A l'examen microscopique, le Merulius se reconnait à sa structure anatomique, à ses cordons compacts, à ses spores (comme Hartig l’a déjà indiqué). Dans les cultures, le mycélium se montre très résistant aux acides ; il peut supporter jusqu’à 3 */, d’acide citrique cristallisé. Parmi les divers milieux de culture essayés, le meilleur avait été préparé avec 1°/, de nitrate d’ammoniaque, 0,5 °/; de phosphate de potasse, 0,1 /, de sulfate de magnésie et 20}, d'acide lactique dont on imbi- bait du papier filtre qui a paru préférable à des copeaux de bois de pin. L’ammoniaque, à l’état gazeux, a paru pouvoir servir de source d'azote. Parfois, au lieu du mycélium incolore habituel, il se montre des hyphes colorées en jaune par des goutellettes d'huile ; on ignore quelle en est la cause. Dans les vieilles cultures, les mycéliums âgés forment souvent des chlamydospores disposées en chapelet, tandis que le reste de l’hyphe disparait ; les chlamydospores, quand on les sème, germent et forment des mycéliums normaux portant de suite des boucles. Le mycélium qui produit ces chlamy dospores se reconnait à son aspect crayeux ; leur formation paraît provoquée par l'épuisement du milieu nourricier. Une température de 30-330 C. tue les cultures au bout de quel- ques jours; le Merulius continue, au contraire, à se développer lentement à une température de 40 à 50 C. Le Merulius attaque non seulement le bois des conifères, mais encore celui du bouleau, de l’aulne, de la bourdaine. Les essais d'inoculation à des arbres vivants n’ont pas réussi. La bouillie bordelaise a été essayée. Quand le milieu est acide, le Merulius supporte jusqu’à 2°/, de sulfate de cuivre ; même avec une proportion de 5 °/o, il faut des semaines pour le tuer; la réaction alcaline lui est, au contraire, très nuisib'e, de sorte qu’il semble que l’action du cuivre ne soit que secondaire. L'auteur exposa un morceau de bois envahi par le Polyporus ‘vaporarius aux vapeurs d’aldéhyde formique; le mycélium super- ficiel seul périt, tandis que le mycélium profond résista et se mit de nouveau à $e développer. L'emploi du formol n’est donc pas à recommander. ie dE — 195 — Kunckez Dp'HEeRcULAIS. — Causes naturelles de l'extinction des invasions de sauterelles. — Rôle du MYLABRIS VARIABILIS et de l'ENTOMOPHTHORA GRILLI en France. (Assoc. fr. pour l’avanc. des se., 1909, p. 241). Le Mylabris variabilis, dout les larves vivent dans les coques ovigères des Acridiens, a suivi le Caloptenus Italicus 1. dans ses invasions à travers la Krance jusqu’à la vallée de la Loire. L'Entomophthora Grilli, dans les vallées humides, s’est multi- plié en abondance aux dépens du Caloptenus Italicus, tandis qu'il ne touchait pas au Pachytylus nigrofacialus. Paul Vuillemin (Cenfralblatt). SANDER (L.). — Die natürlichen Feinde der Heuschrecken. (Die Wanderheuschrecken und ihre Bekâämpfung in unseren afrika- nischen Kolonien, Berlin, 1902). Les ennemis naturels des sauterelles. Les essais que l’on a faits avec les champignons suivants : Poly- rhizium Leptophyei, Isaria Bombylii, Entomophthora Grili (Fres.), Entomophthora Calupteni (Empusa Grill), Lachnidium Acridiorum, Isaria destructor, Isaria ophioglossoides n'ont donné que peu de résultats, Une espèce de Sporotrichum se rencontrerait aussi parfois comme parasite des sauterelles dans lAmérique du Nord. Mais de tous, celui qui est, sans comparaison, le plus efficace, c'est un champignon que Lindau a nommé Mucor lucusticida (1). Ce parasite se cultive facilement sur milieux artificiels. Pour le cultiver en grand dans le but de l’inoculer, on met en tas, dans un endroit frais, des cadavres de sauterelles qu'il a fait périr. Au bout de quatre ou cinq jours, alors que ce tas est bien pénétré par le champignon, on étend les sauterelles, on les fait sécher, on les divise en petites quantités que l'on conserve dans des vases de verre. Pour réussir, il ne faut faire les inoculations que par un temps qui ne soit ni trop sec ni trop frais : par un temps humide et chaud, l’on constate, quatre à sept jours après l’inoculation, les symptômes de la maladie sur les sauterelles inoculées. La dernière partie du chapitre contient la description (avec figures) de la mala- die et du développement du champignon. L'auteur conclut que ce moyen est d’une efficacité extraordi- naire contre la plaie des sauterelles, Rasreiro. — Grau resistencia ao mildio d’algunos castas de videira portuguezas. (Revix!a agronomica, 1903, 1, p. 18-20). L'auteur donne un tableau de 117 variétés de vignes attaquées par le Mildiou et constate que quelques-unes se sont montrées beaucoup plus résistantes à la maladie du Mildioa. PruxeT (A.). — Le mildiou de la pomme de terre. (Rev. de Viticulture, 1902, p. 156-162, 267-269, 354-359). Le Phytophthora infestans en germant pénètre aisément dans les tubercules frais ; mais le liège s’épaissit sur les pommes de (1) Lindau. Peobachlungen über den südafrikanischen Heuschreckenpil:, Mucor locusticida. (Rev. mycol., 1802, p. 28). — 1926 — terre arrachées et l’obstacle devient insurmontable. Le mildiou # la pomme de terre présente généralement deux périodes de dévelop- pement : la plus redoutable, survenant à la fin de l’été ou en automne, épargne les variétés hâtives. Les diverses variétés opposent à l'invasion une résistance iné- gale suivant les années et les pays ; cependant certaines d’entre elles sont plus constamment réfractaires que d” ot La variété magnum bonum est la plus résistante de toutes ; la Richters im- perator et la géante bleue sont assez résistantes. Les variétés fines sont les plus sensibles. Le traitement cuprique est efficace à condition d’être employé préventivement. P. Vuillemin (Centralbl.). Rirzema. — BOTRYTIS PARASITICA Cav. die von ihr verur- sachte Tulpenkrankheiït, sowie deren Bekämpfung. { Centralb. [. Bakt., etc , 1903, II, X Bd, p. 18-26 et 89-94). BOTRYTIS PARASITICA Cav. cause d’une maladie des Tulipes et moyen de le combattre. Les horticulteurs désignent sous le nom de kwade plekten les places infectées où les tulipes repiquées sont détruites par le para- site et ne se développent pas au printemps. L'on constate que le bulbe a commencé à son sommet à croître ; mais qu’il a été bientôt envahi par le champignon et tué. Celui-ei ‘donne naissance à des conidiophores et à de nombreux selérotes d’où naît aussi plus tard la fructification en Botrytis. L'auteur n'a pu obtenir de fruetifica- tions ascophores. Le champignon attaque aussi plusieurs espèces de Gladiolus et d’Jris, notamment l’ris Hispanica, parfois aussi les Jacinthes. L'on a essayé d'enlever la terre sur 30 à 60 centimètres de pro- fondeur et de la remplacer par de la terre non contaminée ; mais ce moyen coûteux n’a que rarement réussi. Le sulfate de cuivre, le sulfate de fer, la bouillie bordelaise n’ont donné aucun résultat. La fleur de soufre, la créoline et le carbonileum ont, au contraire, complètement réussi. Nous avons donc iei un exemple assez raro de succès obtenu par ia désinfection du sol contre un champignon parasite souterrain. Necer (F.-W.). — Beitrâge zur Biologie der Erysiphées. (Flora, Bd LXXX VIII, 1901, p. 333-370, avec p'anche XVI et XVII). Contributions à l’ étude des Erysiphées. On sait qu'il est actuellement prouvé que les longs appendices et les cellules en pinceau des périthèces de Phyllactinir servent à les détacher de leur substratum primitif, ou mieux à les fixer au nouveau support sur lequel ils émigrent. On pouvait penser qu'un dispositifanalogue se retrouve chezles autres Erysiphées.Cette hypo- thèse s’est vérifiée en partie. On peut partager les Erysiphées en deux groupes d’après la manière dont ils se comportent à cet égard: 1° A la maturité, les périthèces ne se détachent pas ; au contraire leurs appendices, étroitement confondus avecle mycélium, les atta- chent fortement au substratum primitif. (Par la dessiccation, les périthèces se rident également de tous côtés). Sphaerotheca, Erysiphe. \ K REZ ENS. Le D EN ESS TT UTP ; | — 197 — 20 Les périthèces mürs se détachent en automne et sont empor— tes par le vent, etc. a). Les périthèces se délachent par un racornissementunilatéral, d’où résulte à la partie inférieure le déchirement des filaments mycéliens qui les rattachent au substratum : — Trichocladia (dési- gné jusque-là comme une section du genre Ærysiphe), Microsphaera, Podosphaera, Uncinula (en partie ?). Ce racornissement unilaté- ral des périthèces est causé par la structure plus tendre de la paroi à la partie inférieure par rapport à la partie supérieure, qui sert pour ainsi dire de carapace. Chez ces genres, les appendices servent ou bien .a fixer forte- ment les périthèces de chaque côté, de façon à offrir au vent une grande surface de résistance. (T'richocladia, Podosphaera, Micros- phaera, Uncinula en partie), ou bien à fixer le périthèce à un substratum secondaire. Dans ce dernier cas, ils jouent un rôle analogue aux cellules en pinceau de Phyllactinia, par exemple : Uncinula Aceris. Dans.les deux cas, l’inclinaison des appendices joue un rôle essentiel pour gonfler la surface par l'apport d’eau. b). Le détachement des périthèces se produit par le mouvement des appendices souples et mobiles, qui se mettent à presser sur le substratum : Phyllactinia. On ne savait pas jusqu'ici à quel méca- nisme cette rotation était dûe. Voici la structure des appendices : ils présentent à leur base un renflement en forme de boule. Ce renflement sphérique est fortement épaissi sur sa face supé- rieure et aussi sur une moitié de sa face inférieure (sur la moitié qui regarde la pointe de l'appendice), tandis que le reste possède une paroi mince (pl. CCXXXIIT, £, 1). Par perte d’eau (à la suite de diminution dela turgescence, etc.), la partie mince de la boule se plisse en dedans et l’anpendice se trouve obligé de tourner d'environ 90? vers le bas (PI. COXXXIIT, f. 2). Par apport d’eau, la boule se gonfle de nouveau, et les appen- dices reprennent leur position horizontale. D'après Tulasne, les cellules en pinceau qui entourent le sommet du périthèce de Phyllactinia sont recouvertes d’une pellicule tendre. Gette assertion repose sur une observation fansse. Ce que Tulasne appelle une pellicule n’est qu'une masse spumeuse, formée de bulles analogues à des cellules, qui, à l’état de morceaux plus ou moins grands, nage à la partie supérieure de la goutte entourant les cellules en pinceau. Cette masse a probablement des propriétés hygroscopiques et sert ainsi a maintenir l'humidité des cellules en pinceau. Peut-être aussi n'est-ce qu’un produit du gonflement partiel de ces cellules. Ce travail contient en outre des observations sur la présence des corpuscules de fibrosine dans les conidies des Erysiphées et sur l'in- fluence que les conditions de croissance du champignon exercent sur la formation des périthèces ou des conidies. H. Schmidt. EXPLIEATION DE LA PLANCHE COXXXIII, fig. 1-2, Fig. 1. — Base bulbeuse de l’appendice en état de turgescence du Phyllactinia corylea. Fig. 2. — Le même privé de turgescence, Gr. — 300, — 128 — Boupter (E.). — BOLETUS DUPAINII n. sp. (Bull. Soc. mycol. 1902, avec une pl. coloriée). Voici, d'après M. Boudier, la description de cette espèce décou- verte dans les Deux-Sèvres, sous bois et sur un sol argilo-calcaire, au mois d'août par M. Dupain. Le chapeau charnu, convexe, d’un jaune orangé ou ocracè pâle, est entièrement couvert dans sa jeunesse d’un enduit glutineux d'un rouge foncé brillant, mais par suite de l’âge ou des pluies, cette viscosité disparaît plus ou moins et le chapeau se trouve à fond jaunâtre ou maculé ou lavé de rouge. Il n'est nullement tomenteux. Les tubes, assez longs, sont d’un jaune olive, libres, à orifice égale- ment rouge sanguin et orangé vers la marge. Le pédicule est ferme, plein, assez robuste et le plus souvent épaissi vers la base, d’un beau jaune, mais couvert d'une multitude de fines granulations qui le font paraître de cette couleur, sauf au sommet qui est d’un beau jaune orangé, sans apparence de réseau, et à la base qui est plus ou moins olivätre. La chair, d'un jaune blanchâtre, plus ferme dans le pied où elle est jaune, prend une teinte bleue manifeste princi- palement dans le voisinage des tubes quand on la coupe, couleur qui disparaît par une exposition prolongée à l’air. L’odeur n’a rien d’anormal et la saveur est bonne, non amère. Les spores sont celles de la plupart des Bolets, c’est-à-dire oblongues, un peu ondulées et olivâtres, Cette belle espèce pourrait très bien être placée aussi bien parmi les viscipelles par son chapeau visqueux que parmi les Luridi par la couleur de ses spores. Elle semble cependant devoir se rappro- cher d'avantage des premiers. Boupter (E.). — Polyporus (LEPTOPORUS) minusculus n. sp. (Bull. soc. mycol. 1902), voir planche COXXXIT, f. 3.-4. Cette petite et délicate espèce est attachée par un seul point de son chapeau au bois (sapin) sur lequel elle pousse, aussi s’en déta- che-t-elle très facilement. Son chapeau arrondi ou conique est si petit qu’on pourrait le croire manquant, car il donne immédiatement en dessous naissance à un faisceau de tubes détachés du bois qui paraît former tout le champignon. Le chapeau est très mince, glabre, de couleur primitivement blanchâtre pour devenir ocracè ferrugineux dans la suite. Il est immarginé et se prolonge en des tubes très peu nombreux et fort long pour sa taille. Ces tubes sont blanes, assez amples, dentés sur les points de jonction et présentent un hyménium formé de basides tétraspores, claviformes et assez courts. Les spores sont blanches, arrondies et garnies intérieure- ment d’une assez grande gouttelette oléagineuse. Ce curieux petit Polypore a été trouvé plusieurs années de suite près de Montmorency, dans une serre sur des planches pourries de sapin, sur lesquelles il se montrait épars mais en troupes comme des petits faisceaux coniques de tubes blancs à pointes obtuse et jaunâtre, attachés par la pointe seulement, EXPLICATION DE LA PLANCHE CCXXXIIT. f. 5.-24. Polyporus minusculus Boudier. 3. Exemplaire isolé grossi 3 fois. 4. Coupe du même adhérent à son support. AN — 129 — PenziG (O.). AMALLOSPORA, nuovo genere di Tuberculariee (Malpighia XI, p. 461, avec 1 planche), voir pl. CCXX XIII, f. 5.-11. L'espèce qui sert de type à ce genre a été trouvée à Java, où elle est commune sur l’écorce ou le bois des arbres. Elle se compose d’un coussinet tuberculeux sessile, mucilagineux, ayant la grosseur d’une tête d’épingle et reposant sur un stroma formé d’un mycélium blane, tenu, gélatineux. De ce coussinet partent en rayonnant une quantité d'hyphes fer- tiles qui supportent à leur extrémité des conidies. Ce qui rend cette espèce extrêmement remarquable, c’est un mode de développement des conidies qui n’a été jusqu’à présent observé chez aucune autre espèce. A l'extrémité d’un filament formant le conidiosphore apparait une conidie terminale, elliptique (fig. 5) qui se divise par une cloi- son transversale en deux cellules, puis bientôt on voit, vis-à-vis cette cloison médiane, naître par bourgeonnement une deuxième cellule qui s’allonge à ses deux extrémités et devient une seconde conidie pareille à la première et attachée à celle-ci par sa partie médiane, Le même processus se répète plusieurs fois et il en résulte un faisceau de conidies réanies entres elles par leur centre. C’est ce qui a fait donner à ce nouveau genre le nom d’Amallospora (pzadx, gerbe ou faisceau) (f, 5-11). L'auteur n’a pas vu de conidies mûres isolées les unes des autres ; il croit, au contraire, qu’elles restent unies à la maturité ; car il a souvent observé des conidies ainsi réunies donnant nais- sance par plusieurs de leurs cellules à des filaments-germes. Voici la diagnose que l’auteur en donne : Amatllospora n. gen. Sporodochia verruciformia vel tuberculata, sessilia, mucilaginosa, hyphis radiantibus, subsimplicibus, tenuibns, muco obvolutis; coni- dia in hypharum apice solitaria, primum simplicia, dein transversè pluriseptata ac proliferatione laterali aucta ; maturitate in manipu— los quosdam conjuncta, incoloria. A. Dacrydion. n. sp. Sporodochia superficiala, gregaria, saepè seriata, ligno putrido vel arborum cortici insidentia (4 mm. diam.), albida vel semitrans- parentia, tremelloidea, hyphis tenuissimis, subsimplicibus vel parcè ramosis, continuis vel obsoletè septatis (1-1, 5x diam.) muco immersis ; conidiorum manipuli terminales, cito decidui, constructi ex 5-6 conidiis fusoideis, rectis curvulisve, 4-5 septatis, utrinque attenuatis, 50-75 X 5-5,5 y, latere vicissim conjunctis. EXPLICATION DE LA PLANCHE COX X XIII (fig. 5-11) gr. = 600 Fig. 5. Hyphes stériles et conidiophores, avec des conidies les unes simples, les autres septées et avec (à gauche)un faisceau com- mençant à se former. Fig. 5-10. Développement progressif d'un faisceau de conidies. Fig. 11. Faisceau de conidies mûres. Tori. — Dépôts et concrétions des Hyménomycètes. Rôle phy- siologique des cystides. (Chez l’auteur, 6, rue de Paris, Saint- Germain-en-Laye), voir planche CCXXXIII, fig. 12-95. Ce travail a été fait avec beaucoup de soin et de méthode : il — 130 — constitue une étude précise et rigoureuse. Nous donnerons avec détails les principaux points que l’auteur a abordés. I. — DÉPOTS ET CONCRÉTIONS DES HYMÉNOMYCÈTES 1. Caractères chimiques et constitution des cristaux et concrétions. Les cristaux et les masses pierreuses des Hyménomycètes sont insolubles dans l’eau froide et dans l’eau chaude ov bouillante. Les solutions de sel ammoniac, l’alcool froid, l'alcool bouillant, l’éther, le chloroforme, l’essence de térébenthine sont sans action sur eux. L’acide acétique n'attaque nullement ces dépôts et ne dégage aucune bulle gazeuse. Il n’y a donc pas de carbonate de chaux qui produirait une vive effervescence ni de phosphate de chaux qui se dissoudrait dans l'acide acétique sans produire de bulles de gaz. Parfois, lorsque l'acide acétique arrive en contact avec l’hymé- nium, on voit sortir d’entre les cellules de celui-ci quelques bulles aériformes en même temps que la coupe s’éclaircit. Il n’en faudrait pas conclure à la présence de carbonate calcaire dans l'intervalle de ces cellules ou dans leurs parois ; car les plus forts grossisse- ments employés (avant de faire agir l’acide, bien entendu) ne montrent jamais aucun corps déposé, mais seulement une ligne plus sombre produite par de l’air interposé. Si en effet sur une telle coupe plongée dans l’eau et examinée au microscope, on fait arriver de l'alcool fort, on voit celui-ci chasser l’air qui se trouve emprisonné entre les cellules, comme l’aurait fait l’acide acétique ; si alors, chassant l’alcool par de l’eau distillée, on fait arriver l'acide acétique, celui-ci ne produit plus aucune bulle gazeuse. L’acide chlorhydrique dilué, l’acide azotique étendu dissolvent également bien et presque instantanément les cristaux et les con- crétions sans produire la moindre effervescence. Tous ces cristaux sont insolubles dans une solution aqueuse de potasse caustique, ce qui les distingue du tartrate de chaux. Une solution de chlorure de baryum, additionné d’acide chlorhy- drique, dissout rapidement ces cristaux sans laisser de résidu ; dans ces conditions, le sulfate de chaux donnerait un précipité marqué de sulfate de baryte. La coloration au vert d’anthracène indiquée par M. Mangin n’a pas donné de résultats bien nets. Dans toutes les espèces étudiées, les cristaux ou concrétions minérales se sont montrés composés exclusivement d’oxalate de chaux, à l’exclusion de tout autre élément à base minérale. 2. Forme et localisation des cristaux et concrétions. es cristaux que j'ai rencontrés dans les Hyménomycètes se pré- sentent sous forme d’octaèdres, de prismes ou de tables aplaties. Dans le premier cas, suivant qu’ils sont placés de face ou obli- quement, on les voit sous l’aspect d’un carré avec deux diagonales rappelant la forme d’une enveloppe de lettre ou bien sous la figure d'un octaèdre plus ou moins allongé. Il est à remarquer que, d’une facon très générale, les cristaux réguliers, isolés ou bien nets, se rencontrent surtout dans les tissus lâches et délicats et dans les espèces à croissance rapide, tandis que les tissus charnus et durs contiennent plutôt des concrétions vu encore des cristaux aplatis ou moins réguliers. — 131 — En général aussi, les octaèdres se trouvent dans l’intérieur même des cellules du tissu ; les prismes à l'extérieur des cystides et cel- lules cystidiformes ; les tables rhombes sur les parois des hyphes ; les concrétions pierreuses n’ont pas de localisation déterminée. Ordinairement, on n’observe dans une même espèce que des cris- taux d’une seule sorte. Quant à la forme dérivée du prisme rhom- boidal oblique qui possède l’aspect de longues et fines aiguilles appelées raphides, on ne la rencontre jras chez les Hyménomycètes. Les cristaux d’'oxalate de chaux font leur apparition dès le pre- mier développement. Les vieux individus ne paraissent pas en con- tenir une proportion sensiblement plus considérable que les indivi- dus extrêmement jeunes. Les dépôts se forment dans les diverses parties des champignons : dans le stipe et dans les poils du stipe, dans le chapeau et les poils qu'il porte souvent, dans l’épaisseur des lames de l’hyménophore, sur les eystides ou dans leurs parois, dans le tissu général des espèces dépourvues de pied et de chapeau. En aucun cas, je n'ai trouvé de basides affectées de cristaux ou de concrétions; ceux- ci ne se rencontrent que daus ou sur les cellules végétatives et jamais dans ou sur les cellules fertiles. Souvent les dépôts sont distribués au hasard dans les différentes parties d'un même champignon; parfois au contraire, ils sont loca- lisés, par exemple sur les cystides (ce qui est le cas le plus fréquent). C'est ainsi que chez les Znocybe pourvus de cystides celles-ci sont presque toutes et presque toujours garnies de cris- taux d’oxalate de chaux. Dans l’Auricularia mesenterica, les cristaux se remarquent surtout sous la zone hyméniale, soit en crandes tables ou en grosses masses cristallines. Chez le Merulius Corium et chez l'Exidia glandulosa, on voit que les concrétions cristallines qui sont parfois énormes se réunissent surtout dans la zone qui s'étend au-dessous de l'hyménium. Dans un assez grand nombre d'espèces, on rencontre aussi ces mêmes cristaux sur des cellules ayant l’aspect et la forme des cystides. Ce sont les cellules de la tranche des lames, des poils du stipe, des poils du chapeau, cellules ne faisant point partie de l’hyménium et qui ont le même aspect, la même forme et (on le voit pl. CCXXXIV, f. 9-10) les mêmes dépôts que les cystides. L'auteur les appelle cellules cysti- diformes. 8. Formes et localisation des cristaux et concrélions suivant Les espèces. Il est à noter tout d’abord que l’existence de cristaux ou de con- crétions dans une espèce déterminée n’est pas constante : certains échantillons renferment une quantité notable de cristaux ou de con- erétions, alors que d’autres de la même espèce, récoltés dans le même endroit, n’en montrent aucun. Quelles sont les causes qui peuvent faire varier ainsi dans une même espèce la production d'oxalate de chaux ? Wehmer (voir Revue mycologique, 1897, p.73) a fait à ce sujet des observations intéressantes. Voiei les principaux résultats auxquels l'auteur est arrivé par l'examen des très nombreuses espèces qu'il a étudiées (voir planche CCXXXIII, fig. 12-25). Amanita. — Sur 13 espèces, 8 ne contenaient ni dépôts ni cris- — 132 — taux; 5 contenaient des octaëdres disséminés dans les tissus (stipe, parenchyme du chapeau, tissu des lames.) Toutefois cette existence de cristaux n’était pas constante : certains échantillons renfermaient une quantité assez notable de ces cristaux, alors que d'autres individus des mêmes espèces récoltés dans les mêmes endroits ne montraient aucun octaèdre. Cristaux octaédriques disséminés dans les tissus : Mappa, var. citrina, muscaria, rubescens, solitaria, vaginata. Rien : aspera, excelsu, Mappa, pantherina, phalloides, por- phyria, spissa, verna. Lepiota. Mêmes observations. Cristaux octaèdres disséminés dans les tissus (tissu des lames) : aspera, cristata, procera Rien : clypeolaria, felina, excoriata, granulosa, holosericea, pudica. Armillaria. — Mêmes observations, Octaèdres dans les tissus : mellea. Rien : aurantia, bulbigera. Lactarius. Octaèdres : piperatus, torminosus (fig. 12). Rien : controversus, decipiens, fuliginosus, mitissimus, obscu- ratus, pyrogalus, scrobiculatus, subdulcis, theiogalus, turpis, uvi- dus, vellereus, volemus (1), zonarius. Russula. Octaèdres disséminés dans les tissus : furcata, rubra. Petits cristaux au sommet des cystides : aurata (pl. CCXXXIV, fig. 9), fœtens (CCXXXIV, fig. 13). Masses cristallines au sommet des cystides, lepida, lutea, sardo- nia (chez lepida le dépôt est dans l’épaisseur même de la paroi des cystides). , Rien : cyanoæantha (pl. GCXXXIV, fig. 12), delica, densifolia, emelica, graminicolor, heterophylla, integra, pectinata, punctata, Queletii, violacea. Tricholoma. Octaèdres dans les tissus : album, murinaceum, rutilans, ter- reum. Rien: aggregatum, albobrunneum, bufonium, carneum, nudum, sejunctum, sulphureum. ÆHygrophorus. Petits cristaux aux cystides : cossus, psitlacinus. Rien : ceraceus, chlorophanus, eburneus, hypothejus, nitidus, niveus, virgineus. Clitocybe. Cristaux en forme de tables losangiques avec troncature aux angles : geotropa (cristaux disséminés dans les lames et le chapeau) (fig. 14); Ericetorum (sur la paroi de certaines hyphes). Rien : clavipes, cyathiformis, dealbala, diatresa, fragrans, infundibuliformis, inversa. (1) Le Lactarius volemus présente deux sortes de cystides : les unes sont à paroi mince et remplies d’unriche protoplasma huileux, alors que les autres sont hyalines et à paroi fortement épaissie. L'on retrouve ces deux sortes de cystides chez Russula foetens, Inocybe hiulca, Corticium giganteum. — 155 — Marasmius. Cristaux tabulaires dissémiués dans le tissu : Oreades, ramealts. Rien : calopus, epiphyllus, Graminum, porreus, urens. Collybia. Concrétions sur cystides : conigenea, radicata, longipes (les cys- tides portaient toutes une croûte d’oxalate de chaux et cette croûte se retrouve également sur un certain nombre de poils cystidiformes du chapeau et du stipe). Octaèdres disséminés dans les tissus, à l’intérieur des hyphes erythropus (cette espèce est précisément dépourvue des cystides). Rien : butlyracea, confluens, cirrhata, dryophila, fusipes, maculata. Mycena. Cristaux prismatiques sur les cystides : alcalina, filopes, san- guinolentas, pura (fig. 15). Octaèdres dans la trame du chapeau : pura (fig. 16), corticolw. Rien : epipterygia, flavo-alba, galericulata, galopus, poly- gramma, rugosa, stylobates. Volvaria. Rien : bombycina, gloiocepphala volvacea, Entoloma. Rien : clypeatum, prunuloides, sericeum. Clitopilus. Rien : Orcella. Pholiota. Cmstan en forme de prismes à base rhombe dans les cystides : mutabilis. Octaèdres disséminés dans les cellules des tissus : caperata. Rien : prœcox, squarrosa, togularis, unicolor. Inocybe. Cristaux prismatiques ou mâclès, à l’extérieur des eystides ou des cellules cystidiformes de la tranche des lames et du sommet du stipe : hiulca(1), geophila, prœtervisa, rimosa, Trinii(pl.CCXXXIV, fig. 9). Prismes sur les cystides seules : capucina, cincinnata, coryda- lina, caesariata, geophila, lanuginosa, lucifuga, obscura, perbre- vis, piriodora, sambucina, scabella, scabra. Prismes sur les cellules cystidiformes de la tranche des lamelles : Curreyi (cette espèce n’a pas de cystides : elle n’a pas de cristaux dans les tissus). Octaèdres dans les tissus à l’intérieur des hyphes : petiginosa (cette espèce est précisément dépourvue de eystides). Rien : dulcamara, fastigiata. Pratella. Rien : arvensis, campestris, pratensis, rubella, sylvatica. Hypholoma. Cristaux prismatiques sur cytides : appendiculaltum. Octaèdres dans le tissu des lames à l’intérieur des cellules : fasciculare. Rien : lacrymabundum, sublateritium. (1) Voir la note (1) de la page précédente, — 134 — Gomphidius. Pas de cristaux, mais un revêtement d’aspect céracé sur les cys- tides digitiformes : viscidus (fig. 17). Coprinus. Octaèdres très gros dans les tissus surtout des lames : atra- mentarius, micaceus, rapidus. Merulius. | Concrétions sphériques d'oxalate de chaux dans la zone sous-hy- méniale formant une bande parallèle à l’hyménium : Corium (fig. 18). Polyporus. Cristaux prismatiques pointus sur cystides : abietinus. Concré- tious dans les tissus, notamment dans le tissu des tubes hymé- nophores : betulinus, fumosus, hispidus, sulphureus, versicolor. S'tereum. Octaèdres ou amas de cristaux dans les tissus : hirsutum, purpu- reum, insigne, sanguinolentum (fig. 19). Auricularia. Cristaux prismatiques très nets à troncatures bien marquées, disséminés dans les tissus, mais surtout rassemblés en deux zones distinctes l’une sous l’hyménium et l’autre sous les poils du chapeau. Auricula-Judae. Cristaux losangiques (tables rhombes plates) disposés en une bande courant parallèlement à la surface du champignon au voisi- nage de l’hyménium : mesenterica. Tremella. Concrétions d’aspect fendillé, noyées dans la glaire qui entoure les hyphes : foliacea, mesenterica. Concrétions semblables aux précédentes mais placées dans de vé- ritables poches : nucleata (fig. 21). Amas énorme d’oxalate de chaux mesurant 14 millimètres de longueur sur 3 millimètres de hauteur et autant d'épaisseur et noyé dans la glaire filamenteuse. 4, Circonstances qui font varier la quantité d'acide oxalique excrélée par une même espèce. M. Topin n’a pas abordé cette question : cependant nous croyons intéressant de rappeler ici les résultats des recherches du professeur Wehmer (1). 4. Le Penicillium glaucum consomme l'acide oxalique et le brûle en acide carbonique (C*0° + O — 2C0°), il en est de même parfois des oxalates solubles ; au contraire, l’oxalade de chaux, dans tous les cas, est indécomposable. 2. La production de l’acide oxalique paraît dépendre beaucoup moins de l’espèce de champignon ou de la nature des corps organi- ques donnés comme aliment que de certaines conditions de nutri- tion. L'une des plus importantes conditions consiste dans la présence dans le milieu nutritif de certaines bases. Si celles-ci n’y existaient pas, l’acide oxalique serait consommé et brûlé, tandis que ces bases en se combinant avec lui forment des sels qui le plus souvent sont indécomposables par le champignon. (1) Voir Revue mycologique, 1897, p. 73. Ra CSL — 135 — 3. De tous ces oxalates, celui qui résiste complètement à la dé- composition est l’oxalate de chaux. 4. Si l’on ajoute à la solution nutritive du sulfate ou du chlo- rure d'ammonium, l’on ne trouve plus dans la plante d'acide oxali- que : il faut en conclure que ces sels accélèrent les échanges nu- tritifs. 5. Les champignons que l'on fait vivre sur une solution de peptone donnent naissance à une quantité considérable d’oxalate d’ammoniaque. L’ammoniaque provient du peptone. Quant à l’acide oxalique, il est destiné à neutraliser l’ammoniaque. Les champignons qui ne sont pas en état de neutraliser cette ammoniaque, en formant de l’acide oxalique, ne réussissent jamais sur une solution de peptone : ils y meurent rapidement, If. — ROLE PHYSIOLOGIQUE DES CYSTIDES ET DES CELLULES GYSTIDIFORMES 1. Caractères chimiques et constitution du contenu des cystides et des cellules cystidiformes. L'alcool froid est à peu près sans action; l'alcool bouillant, l’éther et le chloroforme dissolvent presque complètement les gouttelettes et les granulations. La lessive de potasse ou de soude diluée ne tarde pas à les saponifier. Le fixateur de von Rath, à l’acide acéto-picro-osmique (Traité des méthodes techniques de l'Anatomie microscopique, par MM. Bol- les, Lee et Henneguy, 2° édit., Paris, 1896, p. 57), colore en brun foncé les matières huileuses et les granulations, ce qui permet de suivre le trajet de la base des cystides et celui des vaisseaux latici- fères et d'observer sans hésitation possible leur connexion, en même temps que la façon identique de se comporter vis-à-vis des réactifs (pl. CCXXXIV, fig. 15). L'orcanette acétique se trouve fixée bien nettement par les glo- bules huileux et aussi par les granulations du protoplasma des cys- tides et des vaisseaux laticifères. De ces réactions, il résulte que le protoplasma des cystides ren-: ferme une forte proportion de matières résineuses en suspension et surtout de matières huileuses grasses. Les vaisseaux laticifères, lorsqu'ils existent, renferment un suc semblable à celui des cystides et donnant les mêmes réactions. Le réactif iodo-ioduré de Errera a montré que le glycogène, au contraire, n'existait dans les cystides qu’en une faible quantité qui ne variait pas aux diverses périodes de la végétation. 2. Modifications suivant l’âge du contenu des cystides et cellules cystidiformes et leurs fenctions. Dans un chapitre spécial, l’auteur étudie les cystides ; il y a suivi les phases successives décrites par M. de Seynes : 4. Chez les indi- vidus très jeunes, elles contiennent un suc granuleux et presque incolore ; 2. chez les sujets adultes, elles contiennent, en outre, de grosses gouttes d'huile; 5. dans les échantillons où les spores sont en voie de formation, les globules huileux des cystides se sont émul- sionnés en fines goultelettes pour donner naissance de nouveau à un liquide granuleux; 4. enfin, lorsque les spores sont en pleine forma- tion et mûrissent, presque toutes les cystides offrent l'aspect de — 136 — cellules ne contenant plus qu’une lame de protoplasma granuleux appliqué contre la paroi et laissant voir au centre un espace clair plus où moins grand. C’est alors surtout qu'apparaissent les dépôts cristallisèés ou concrétionrés, constitués par de l’oxalate de chaux, qui se forment à l’extérieur.de la cystide. On ne les rencontre pas sur les cystides qui regorgent de matériaux de réserve. Dans tous les échantillons, on a pu suivre la partie inférieure des cystides et s'assurer que ces cellules prolongent leur base jusqu’au centre du tissu fondamental et qu’elles sont en connexion avec les laticifères quand les vaisseaux existent (fig. 15). Leur contenu paraît identique à celui de ces vaisseaux. Il y a corrélation évidente entre ces vaisseaux chargés de véhiculer un suc riche et les cystides qui emmagasinent des provisions : les uns comme les autres s'appauvyris- sent à la formation et à la maturation des spores. Toutes ces remarques s'appliquent également aux cellules cysti- diformes. Les cellules cystidiformes ont présenté à l’auteur les mêmes carac- tères que les eystides (voir pl. COXXXIV, fig. 9 et 10 : cystide et cellule cystidiforme d'Inocybe Trinii); elles paraissent, par consé- quent, remplir des fonctions identiques. Chez les espèces qui sont dépourvues de ceystides, les fonctions dévolues aux cystides et consistant à emmaägasiner des matériaux de réserve et en séparer des excreta (oxalate de chaux), paraissent remplies par les diverses cellules de leurs tissus : c’est, en effet, dans toute la plante à l’exception des cellules fertiles (basides) que l’on trouve ces excrela sous forme de cristaux ou d’amas amorphes d’oxalate de chaux. EXPLICATION DE LA PLANCHE CCXX XIII, fig. 12-25. Cristaux et dépôts d'oxalate de chaux. Diverses formes de cystides. Fig. 12. — Cristaux octaédriques, tissu des lames, Lactarius pi- peralus. Fig. 43. — Cristaux prismatiques sur cystide, Russula fœtens. Fig. 144. — Tables losangiques avec troncature aux angles, dans les cellules du tissu, Clitocybe geotropa. Fig. 15. — Cristaux prismatiques, cystide de Mycena pura. Fig. 16. — Octaèdres, tissu du chapeau de Mycena pura. Fig. 17. — Cystide en forme de doigt, avec revêtement céracé, Gomphidius viscidus. Fig. 148. — Concrétions arrondies disposées dans la zone sous-hy- méniale en une série formant une bande parallèle à l’hymé- nium, Merulius Corium. Fig. 19. — Octaèdres isolés et amas de cristaux, tissu du S£ereum hirsutum. Fig. 20. — Cristaux en forme de tables rhombiques, stipe de Ty- phula erythropus. Fig. 21. — Poche remplie de concrétions, Tremella nucleata. Fig. 22. — Cystide de Galera Hypnorum. Fig. 23. — Cystide de Galera tener. Fig. 24. — Cystide de Stropharia aeruginosa. Fig. 25. — Cystide de Coprinus fuscescens. EXPLICATION DE LA PLANCHE CCXXXIV, fig. 9-17. Fig. 9, — Cystide d’Inocybe Trinii. he à ci; : ouais RSR 1 PIC " — 137 — Fig. 10. — Cellule cystidiforme de la même espèce, Inocybe Trinii. Fig. 11. — Cystide de Russula aurata. Fig. 12. — Cystide de Russula Cyanoæantha«. Fig. 13. — Cystide de Russula fœtens. Fig. 14. — Cystide de Russula rubra. Fig. 15. — Relation des cystides et des laticifères. Fig. 16. — Les deux sortes de cystides du Lactarius volemus : les unes sont à paroi mince et remplies d’un riche protoplasma huileux, alors que les autres sont hyalines et à paroi fortement épaissie (l’on retrouve ces deux sortes de cystides chez Rus- sula jœtens, Inocybe hiulca, Corticium giganteum). Fig. 17. — Protoplasma concret du P/uteus nanus, réuni en un cylindre au centre de la cystide. AMAR. — Sur le rôle de l'oxalate de calcium dans la nutrition des végétaux (C.-R. Ac. Se. 1903 et 1901) L'expérience suivante démontre que l’oxalate de calcium déposé dans le tissu de diverses Caryophyllées est un produit d’excrétion et qu’il n’est pas susceptible d'être repris par l'organisme, alors même que celui-ci est complètement privé de sels calcaires. L'auteur à déplanté des pieds de diverses Caryophyllées (Lychnis dioica, Lychnis Githago, Dianthus Carthusianorum, Saponaria 0fficinalis) alors qu’ils étaient pourvus de 5 ou 6 paires de feuilles (à cette époque leurs tissus contiennent de nombreux cristaux d’oxalate de chaux) ; puis, après avoir lavé soigneusement Îes ra- cines à l’eau distillée pour les débarrasser des particules solides adhérentes, il les a cultivés dans une solution nutritive dépourvue de produits calceiques : eau distillée, 4,000 gr. ; nitrate d'ammo- niaque, 0 gr. 500 ; sulfate de magnésium, O gr. 250 ; phosphate de potassium, O0 gr. 350 ; azotate de potassium, 0 gr. 350 ; sesquioxyde de fer, traces Les plantes étudiées ont séjourné dans cette solution pendant 99 jours au bout desquels 6 autres paires de feuilles s'étaient déve- loppées au-dessus des premières. Si l’on pratique alors des coupes dans les différentes feuilles, on constate que celles de la partie supé- rieure sont dépourvues complètement d’oxalate d2 calcium, tandis que les feuilles basilaires différenciées pendant le séjour du sujet dans la terre renferment des cristaux de même nombre et de même dimension que les feuilles des plantes développées dans les condi- tions normales. La même remarque s'applique aux parties gupé- rieure et basilaire de la tige. Cavara (Fr.). — RICCOA ÆTNENSIS n. Sp., nouveau genre de champignon du mont Etna (Annales Mmycologici, 1903, p. A, p. 45). Voir planche CCXX XIII, f. 26-27. La végétation s'arrête sur le mont Etna à environ 2,800 mètres au-dessus du niveau de la mer, c’est-à-dire à presque 550 mètres au-dessous du sommet du grand cratère, Sur le vaste désert du Piano del Lago, dont le terrain est constitué par de très petits cail- Joux de lave ou de scories (lapilli) et d'impalpable poussière volca- nique, cinq: espèces seulement s’avancent d’une façon tout à fait Sporadique (Anthemis Ætnensis, Senecio Ætnensis, Scleranthus — 138 — vulcanicus). Les Lichens n’ont pas réussi à se fixer sur ces cailloux mobiles, et on n’y a signalé jusqu’à présent aucun cryptogame. L'auteur ne fut donc pas peu surpris quand il apercut une aréole de 20-25 em. de largeur dans laquelle tous les lapilli blanchissaient par de nombreuses ponctuations qui n’étaient autres que les concep- tacles d’un champignon. A la partie supérieure, le pied s’élargit brusquement et il se forme, par enchevêtrement des hyphes, un plateau ou disque d’où naissent les sporophores. Avec le développement de ceux-ci, l’extré- mité du conceptacle s'arrondit en se revêtant d’une enveloppe bru- nâtre à structure méandriforme et très fragile. Les hyphes s’entre- lacent à la surface du disque, puis se dressent verticalement pour former les sporophores, le long desquels les spores sont disposées latéralement. À l’œil nu, ce cryptogame se présentait formé d’un petit pied (de 1 à 2 mm.) cylindrique et souvent aplati, brun châtain, adhérant aux lapilli par de nombreux filaments blancs et soutenant en haut une tête d’abord arrondie et noirâtre qui, après écrasement de l'enveloppe fragile, restait presque hémisphérique, blanc-jaunâtre, poudreuse et souple. Tout ce petit corps fructifère était ferme et tenace, et ce n’est qu'avec peine qu'on pouvait le détacher de son substratum. Vues au microscope, les radicelles sont des filaments cloisonnés, le stipe est formé à la périphérie d’un parenchyme de cellules gran- des, polygonales, à paroi épaisse et brunâtre; au centre, d’un pseudo:tissu lacuneux, très lâche, à éléments courts, cylindracès qui contractent des adhérences partielles entre eux, laissant en même temps de larges vides (ce qui fait que le stipe est à peu près vide à l’intérieur). Cette espèce en rappelle extrêmement une autre qui fut trouvée au Pic-du-Midi sur les roches dénudées de micaschistes voisines de l'Observatoire. . Cette dernière espèce a été décrite et figurée par Roumeguère et Spegazzini dans la Revue Mycologique, I, p. 172, planche II et tome II, p. 2. Elle avait été alors rattachée avec d'autres aux Myxo- mycètes dont elle présente le port, mais non la structure intérieure. Le prof. Saccardo, Sylloge IV, 625, l'a rangée dans les Hyphomycè- | tes, genre ÆZeydenia (H. Baylacii). En voici les caractères résu- més : Stipes subulés, haut de 6-8 mm.; têtes globuleuses, de 1 mm, de diamètre, fragiles, couvertes d’un péridium imparfait; sporopho- res naissant de la partie supérieure du stipe élargie en disque, . divergents, ramifiés, septés, épais de 2-3 mm.; conidies naissant | latéralement, globuleuses, disposées en chapelet, fauve-verdâtre, de 3-4 c. de diamètre. EXPLICATION DE La PLANCHE COX X XIII, fig. 26-27. Fig. 26-27. — Riccoa Ætnensis. Fig. 26. — Portion de coupe du conceptacle. Fig. 27. — Sporophores et spores. BResapoza. — Mycetes Lusitanici novi (Ac. sc. in Rovereto, 1902). Le R. P. jésuite Camille Torrend a recueilli aux environs de Setubal (Portugal) un certain nombre d'espèces parmi lesquelles — 139 — M. l'abbé Bresadola en a trouvé plusieurs de nouvelles, telles que Lepiota rufidula, voisin de ZLepiota castanea Quélet, Boletus Torrendii, voisin de Boletus rubellus Krombh, Zydnum colossum, voisin de Zydnum versipelle Fr. (à chapeau ckarnu, épais, lisses, pubescent sur la marge, atteignant 15 cm. de largeur ; à aiguillon, fermes, serrés, concolores, atteignant jusqu’à 2 em. de longueur ; à stipe en forme de navet concolore, rugueux-ponctué, long de 6cm., épais de 4 em. au sommet, de 1-2 em. à la base; à chair subconco- lore, à forte odeur nauséeuse ; à saveur faiblement amère, à spores anguleuses échinulées, jaune paille, 7-8X5-7 u, à basides en mas- sue 35-40X6-8 y. — Sur la terre (dansles bois de Pins mélés), Odontia Lusitanica, sur troncs d'Amygdalus communs ; Odontia brassicicola, sur tiges sèches de Brassica oleracea, ete. M. Bresadola décrit un nouveau genre très singulier (voir pl. COX XXII, fig. 28-34). ToRRENDNIA. — Bres. n. gen. Réceptacle supporté par un stipe et enveloppé d’un volva. Péri- dium en forme de chapeau d'Agaric, subhémisphérique, à consistance céracée-subgélatineuse, contenant intérieurement un grand nombre de chambres, à face inférieure libre (non adnée au stipe). Stipe fibro-charnu, bien distinct du péridium, Volva enveloppant complètement le champignon, ample, membraneux, persitant à la base du stipe; spores hyalines; basides à 1-4 spores. Torrendia pulchella. Bres. n. sp. Péridiam subhémisphérique, en forme de chapeau, blanc, faible- ment aréolé-réticulé, libre en dessous, ayant presque partout la même épaisseur, à marge obtuse, large de 1-1/2 cm, haut de 8-10 mm., à pel- licule mince, glabre, nonséparable, épaisse de 8-20 u, à structure sub- parenchymateuse, à glèbe subgélatineuse, blanche, celluleuse, à cellules (chambres) souvent vides, arrondies, à tissu intercellulaire subparenchymateux, supportant les basides; à basides en massue, à 1-4 spores, 25-30 X 7-10 y; à spores hyalines, oblongues, souvent guttulées, 12-16X6-7; à stipe fibro-charnu, central, bien distinct du périthèce, blanchâtre, à peu près glabre, cylindri- que ou comprimé, souvent atténué en bas, long de 2-4 cm., épais de 2-6 mm.,forméd’hyphes septées cylindriques, pouvant atteindre 30 & de longueur; volva membraneux, ample, lobé, pâle, libre, laissant souvent des lambeaux sur le péridium, à base munie de radicelles. Hab. Dans les lieux sablonneux, à Setubal, en décembre. EXPLICATION DE LA PLANCHE CCXXXIII F. 28-41. Torrendia pulchella. F. 29. Spécimen jeune venant de rompre son volva. Grand. naturelle. F. 30. Spécimen adulte. Grandeur naturelle. F. 30. Spécimen coupé verticalement. F. 31. Section d’une partie du péridium. Gr. = 750. FRgEMAN (E.-M.). — Experiments on the Brown rust of Bromes, Puccinia dispersa (Ann. of Botany, 1902, p. 487-494). Expé- riences sur la Rouille brune des Bromes. L'auteur s’est proposé de rechercher quelles étaient les espèces — 140 — de bromes que l’on pouvait infecter soit. avec le Puccinia dispersa du Bromus sterilis, soit avec le Puccinia dispersa da Bromus mol- lis, en recourant ainsi au champignon parasite comme à un réactif pour déterminer la parenté que les espèces inoculées ont soit avec le Bromus sterilis, soit avec le Br. mollis. Pour vingt espèces de bromes, les inoculations échouèrent avec les deux races de Puccinia dispersa. Pour cinq espèces, au contraire, les inoculations des deux races réussirent: Pour douze espèces de bromes, l’inoculation avec la race du B. mollis fut la seule qui réus- sitet pour 4 espèce (Br. sterilis) l'infection avec la race du Br. ste- ritis fut la seule qui réussit. La conclusion de ces recherches est que l'infection d’une espèce hospitalière ne peut avoir lieu qu'avec une rase de Puccinie, prise sur une autre espèce hospitalière qui dans la classification ne soit pas trop éloignée de la première ; et que l'infection a d'autant plus de chances de réussir qae les deux espèces hospitalières présentent . plus d’affinités entre elles. Suirx (R.-E.). — The parasitism of Botrytis cinerea (Bot. Gaz., 1902, p. 421, avec 2 fig.). L'action du parasite sur son hôte présente deux phases. Dans la première, le parasite empoisonne les cellules de l'hôte; dans la seconde, il les dissout et les utilise comme aliment, La première phase s’opère surtout par une abondante production d’acide oxali- que; ensuite la digestion s'opère sous l’action de divers enzymes dont la nature varie avec la nature des tissus à dissoudre et suivant les différentes formes de cellulose qui les constitue. Trorrer (A.). — La Cecidogenesi nelle Alghe. (La Nuova Nota- risia, 1901: 7). L'auteur mentionne les Phytocécidies produites par diverses espèces de Schizomyceètes, ainsi plusieurs Floridées y sont sujettes : Cystoclonium purpurascens, Chondrus crispus, etc.; Lagerheim a signalé la déformation des cellules causée sur une chlorophycée, l’Urospora mirabilis, par le Surcinastrum Urosporae, qui ne pénè- tre pas dans l’intérieur des cellules, mais se fixe dans l’épaisseur de leur paroi. Les Chytridiacées sont aussi la cause de cécidies rappe- lant celles que l'Olpidium Trifoli, produit sur le Tr. repens ; telles sont l’Olpidium tumefaciens qui vit dans les cellules de Ceramium flabelligerum, ete., l'Olpidium 'endogenum chez certaines Desmi- diées. LEMMERMANN (Em.). — Die paratischen und saprophytischen. Pilze der Algen (Abhandl. von naturwissensch. Verein, 19014, p. 85). Les champignons vivant en parasites ou en saprophy- tes sur les Algues. L'auteur signale un grand nombre d'espèces : MONADINÉES, par exemple Vampyrellidium vagans, parasite sur un Oscillatoria, Vampyrella Euglena sur Euglena viridis, Colpo- della pugnax sur Chlamydomonas Pulvisculus, Diplophysalis stagnalis et Endobiella Bambekii sur des Characées, Pseudo :spo- ridium Brassianum dans les cultures d'algues, ai di fat à | : 2 | Q « k P “ — 1 — Paycomycètes. Ordre des Chytridinées : par exemple Sphaerita endogena sur des Æuglena, etc.; Olpidium endogenum sur des Desmidiacées, Olpidium tumefaciens sur Ceranium flabelligerum ; Woronina glomerata sur Vaucheria sessilis ; de nombreuses espè- ces des genres Æntophlyctis et Rhyzophidium, Phlyctochydrium, Chytridium, Lagenidiur. Ordre des Saprolegninées : par exemple Aphanomyces phycophi- lus, sur diverses algues; Sapromyces dubius, sur des Chlorophycées; Pithium dichotomum sur Nitella; P. Hydrodictyorum sur Zydro- dictyon reticulatum, P. Characearum, dans les oogones des Cha- racées. Ordre des Péronosporinées : Achlyopsis entospora, dans les oog0- nes des Characées. Ordre des Mucorinées : Massartia Javanica, dans la gangue gé- latineuse d'algues terrestres. , AscomycÈètes. Ordre des Pézizinées ; famille des Ascobolacées : Gloeopeziza Z'ukalii, sur divers algues; famille des Patellariacées : Biatorella campestris, sur un Nostoc. Ordre des Pyrénomycélinées : Nectria phycophila sur Hypheo- thrix Zenkeri; Dothidella Laminariae sur Laminaria longicru- ris, Lasiosphaeria palustris et Rosellinia palustris, sur la gangue gélatineuse d’algues terrestres; Guwignardia Prasiolae, sur un Prasiola. FuNG: IMPERFECTI. Slilbum aquigenum, sur Chara vulgaris; Phoma stelligera, dans les renflements qui entourent les nodosités du Chara stelligera; Heterosporum Algarum, dans le thalle du Laminaria digitata ; Blodgettia Bornetii, sur le Cladophora caes- pitosa. Aux espèces citées par l’auteur, on pourrait encore ajouter Lep- tosphaerin Lemaneae et L. fluviatilis, dans le thalle du Lemanea fluviatilis en Allemagne et en Angleterre. BEAUVERIE (J.). — Sur une maladie des pivoines (/Zorticulture nouvelle, Lyon, 1902, 6 pages). Le Botrytis Paconiae Oudemans (qui cause cette maladie) parait être une simple variété du B. cinerea, variété caractérisée par la longueur de ses spores, deux fois plus grandes L'auteur recommande, comme traitement préventif, des sulfatages répêtés sur les pieds sains. Le traitement des pieds malades consiste à les déchausser, à cou- per la tige au niveau du collet et à traiter les racines par des solu- tions eupriques. On replante sur place ou mieux dans un sol indemne. EnceLxe (C). — SCEPTROMYCES OPIZII Cda (BOTRYTIS SCEP- TRUM Cda) ist eine Conidienform von ASPERGILLUS NIGER, Rob. (Hediw. Bd. XLI, 1902, p. 219-221). L'auteur a récolté en avril 1902 sur des écailles tombées du fruit de l’Æsculus Hippocastanum, une forme conidiale qu’il reconnut être le Sceptromyces Opizii Gda, synonyme de Botrytis Sceptrum Cda. Ilsema les conidiessur de l’agar préparé au peptone (0,5-2p.°/o), il obtint une culture pure d’Aspergillus niger Rob. Il institua — 142 — aussi des cultures sur des fruits frais et sur des écailles de l’année d’Æsculus Hippocastanum et sur des enveloppes du fruit du Fagus sylvatica : la forme obtenue fut constamment identique à la forme semée, Sceptromyces ou Botrytis. En abaissant la température de cultures d’Aspergillus instituées sur des écailles de fruit constam- ment maintenues humides, l'auteur obtint sur le mycélium en train de se développer une abondante production de la forme Sceptro- myces et récivroquement en élevant de 100 à 23° C. la température de cultures de Sceptromyces, il obtint la forme Aspergillus. En semant, sur de l’agar peptonisé maintenu humide, à la température de 25°, des conidies de Sceptromyces, l’auteur obtint, comme il a èté dit plus haut, l’Aspergillus niger, mais à 12 C, il obtint seule- ment une abondante production de mycélium avec Sceptromyces, et plus tard, en élevant la température à 25°, il obtint l’Aspergillus niger. L'auteur se trouve ainsi avojr parfaitement démontré la relation génétique qui existe entre ces deux formes conidiales. LiNHART. — Der Rothklee-Stengelbrenner (Praktische Blätter f. Pflanzenbau und Pflansenschutz, 1903, p. 15-21). La brülure de la tige du trèfle commun (trèfle rouge). Cette nouvelle maladie a pour cause le Gloeosporium caulivorum ; elle est très répandue en Europe sur les diverses sortes euro- péennes et américaines de trèfle et peut causer un dommage sérieux. Elle paraît se nropager par les débris de tiges qui restent adhérents aux semences mal nettoyées. L'auteur recommande : 1° dans les contrées fortement envahies, de cultiver le trèfle plutôt en mélange avec des graminées qu’en culture pure ; 2° de faucher de bonne heure les parties du champ fortement infectées ; 3° de laver la semence dans une solution de sulfate de cuivre à 4 p. 100 et de séparer ainsi la poussière et les parcelles de tiges infectées qui surnagent. HaLzz (van). — Die Sankt-Johanniskrankheiïit der Erbsen, verur- sacht von Fusarium VASINFECTUM Atk. (Ber. Deussch. bot., Gres., 1903, XXI, p. 2-5). La maladie de la Saint-Jean des Pois causée par le FUSARIUM VASINFECTUM Atk. Le nom de cette maladie provient de ce que c’est vers l’époque de la Saint-Jean (24 juin) que les champs de pois sont envahis par cette maladie dans la province de Zeeland (Hollande) : si le temps est sec, la récolte est perdue en quelques jours; si le temps est humide, seulement au bout d'un temps beaucoup plus long. L'on constate au microscope que les racines sont atteintes par un mycé- lium qui, quand on le transporte dans des milieux de culture con- venablement appropriés, donne au bout de quelques jours des conidies uni ou bicellulaires ; à ce stade, le champignon présente la forme Cephalosporium : plus tard apparaissent les conidies caracté- ristiques du genre Fusarium. Parfois apparaissent aussi de petites conidies arrondies à paroi épaisse. L'auteur y a reconnu tous les caractères du Fusarium vasinfec- tum Atk. dont il constitue une variété spéciale au Pois. — 145 — Deracroix. — La maladie des cotonniers en Egypte (Journ. d'Alg. tropicale, 1902, p. 231-2533). Cette maladie, que l’auteur appelle chancre du collet, est iden- tique au Wält disease of Cotton, étudiée aux Etats-Unis par Erwin P. Smith. Son agent, le MNeocosmospora vasinfecta, outre les conidies connues, forme des chlamydospores à la surface des chan- cres. Le traitement devra consister dans l’arrachement et l’inciné- ration sur place des pieds de cotonnier malades, suivis d’une désin- fection soignée du sol, C'est peut-être la même maladie qui cause la maladie des Œillets d'Antibes. P. Vurzzemin (Centralblatt). MAGnus (P). — Kurze Bemerkung über Benennung und Verbrei- tung des UROPHLYCTIS BOHEMICA Bubak (Centralbl. f, Bakter., etc., 1902, p. 895). Courtes observations sur la déno- mination et la distribution de l'UROPHLYCTIS BOHEMICA. La plante que Passerini en 1877 (Fungi Europaei, n° 2419) a distribuée sous le nom de Synchytrium Trifolii (de Parme) est un Urophlyctis indentique avec celui que Buback a décrit sous le nom de Urophlyctis Bohemica ; celui-ci doit donc, par raison de priorité, s'appeler Urophlyctis Trifolii (Pass.) P. Magnus. Cette espèce a été observée en Bohême sur le Trifolium montanum, dans l'Italie septentrionale sur le Trifolium pratense et probablement aussi en Silésie sur le Tr. repens, si, comme le pense l’auteur, l’espèce dési- gnée par Schrôter sous le nom d’Opidium Trifolii (Pass.), (Pulse Silesien) doit, malgré certaines différences, être réunie avec l’es- pèce qui nous occupe. Celle-ci, et l’Urophlyctis pulposa Schreæter, Ur. major Schræt., Æriegeriana P. Magnus et un autre Uro- phlyctis publié par Buback comme originaire de Sardaigne sur l’'Ambrosia Bassi L., constituent donc toutes les espèces du genre Urophlyctis qui habitent les parties aériennes de leurs plantes hospitalières, — tandis que toutes les autres espèces en habitent, au contraire, les organes souterrains. Karpinski. — Ghovoby buwakôw cuksowych Wydawnictevo stacyivolniczo-cukrowniczej w Grodzisku (Varsovie, 1901). Sur quelques maladies des betteraves sucrières. L'auteur étudie : 1° la brûlure des plantes toutes jeunes ; 2° la brülure des feuilles ; 3° la bactériose des betteraves. Un seul et même parasite comme le Phoma Betae peut causer des maladies très différentes. Ces maladies très redoutables peuvent être en outre causées par le Pythium de Baryanum, les Bacillus mycoides, B. mesenterieus et B. fluorescens ; tous ces champignons et bactéries sont capables de produire la brûlure des jeunes plantes. L’infection se produisant surtout par les graines, il faut désinfec- ter les graines en les faisant tremper, avant de les semer, dans des solutions fungicides. d'a A En Le LL AE Hepcockr G. und HAvVEN Mercazr. Eine durch Bakterien verur- sachte Zucherrübenkrankheis (Zeitschr. f. Pflansenkr. 1902, p. 321-324). Une maladie de la betterave à sucre causée par les bactéries. Cette maladie, qui débute à la pointe des racines, réduit la bette- rave complètement en pourriture. Le tissu parenchymateux est d’abord attaqué et il s’y forme des cavités. La betterave malade présente d’abord (sur la coupe) une coloration grise ou jaune gris, plus tard noir rougeâtre. Par contre on n’y aperçoit jamais d’anneaux ou de taches noirâtres. Le liquide qui se forme répand, quand on y ajoute du vinaigre, une forte odeur. Des betteraves pourries, les auteurs ont isolé un Bacterium facultativement anaérobie, de 1,5-3 y de longueur sur 0,8 de largeur, qu’ils considèrent commela cause de la maladie et à l’aide duquel ils ont réussi à lacommuniquer à des betteraves parfaitement saines. Get organisme est capable aussi d'attaquer d’autres espèces de plantes, La maladie semble ne se développer que dans des sols humides; elle sévit aussi sur les betteraves que l'on a conservées pendant l'hiver. Les auteurs recommaudent de ne point mélanger les betteraves provenant des sols humides avec celles que l’on a récoltées dans des terrains sacs. Pozzi-Escor. — Les diastases et leurs applications. Nous croyons devoir signaler ce livre à nos lecteurs. Les tissus des champignons sont, en effet, comme ceux des ani- maux et des végétaux supérieurs, le siège d'un travail incessant d’assimilation et de décomposilion qui constitue la vie et dont les agents sont les diastases. Mais en outre, chez les organismes inférieurs, les diastases sont une arme par laquelle ils atteignent à distance leur proie ou qui leur permet de pénétrer dans les tissus de leurs hôtes, de s’y implanter et d’y vivre en parasites. C'est ainsi que les amibes agglutinent et tuent à distance les bactéries qui leur servent de nourriture; que les spores des Cordyceps dissolvent la chitine des insectes, que les champignons lignicoles et en général les champi- gnons parasites dissolvent la lignine des fibres du bois ou les parois des cellules de leurs plantes hospitalières. La connaissance des diastases est donc d'un intérêt majeur pour le mycologue. Cette brochure fait partie de l'encyclopédie des aide-mémoire publiée sous la direction de M. Léauté, membre de l'Institut. Le nombre des articles scientifiques qui paraissent chaque année dans tous les pays est si considérable qu'il devient nécessaire, pour se reconnaitre au milieu de tout cet encombrement, de les analyser et de les classer. C’est précisément cette tâche qui a été accomplie dans ces aide-mémoire par des spécialistes d'une compétence incontestée. M. Pozzi-Escot fait dans ce volume un exposé très clair et très intéressant des principales notions que nous possédons sur les diastases. Nous regrettons de ne pouvoir donner ici que quelques fragments N. La "1 ON M ü AIG) 2.0 27 LE ere Le à" tr D s MÉLREN EE LS ser A dt TU | opte RCA CE ETC K . ÿ * T0 FE | é ra \ i tn dj. sis | mn TE cf cet de né os — 145 — du premier chapitre et un simple aperçu sur les matières que contient le reste de l'ouvrage. Un trait caractéristique des diastases est la disproportion entre l’ef- fet et la cause que Payen et Persoz avaient déjà irès nettement entrevue en montrant qu’il suffisait de quelques minutes à une partie en poids de leur diastase pour liquéfier 2,000 parties d’empois d’amidon. Un autre caractère des diastases, ou tout au moins de la plupart d’entre elles, est d'agir comme accélératrices des actions chimiques sans rien changer de leur qualité. Sachant, dit l’auteur à propos de l’amylase, qu’une quantité don- née d’amylase est susceptible de fournir un travail chimique .consi- dérable, il est naturel de se demander si elle conserve constamment son activité première, À ce point de vue, les avis sont partagés : les uns admettent qu'il y a usure et les autres admettent au contraire que la diastase demeure intacte, On peut trancher d’un coup la dis- cussion par l'expérience. Faisons deux expériences comparatives en mettant en présence d'une même solution d'amidon deux portions semblables d’infusion de malt, mais dont l’une a déjà fourni un certain travail; observons la marche du phénomène et évaluons simultanément à an moment donné les quantités de maltose formées dans les deux cas. L'expérience montre qu’il y a concordance complète. Il en faut donc conclure que l'usure n’existe pas et que les considérations théoriques qui ont amené certains auteurs à cette conclusion sont erronées. C'est Mayer qui a le premier mis en lumière ce fait important que les diastases ne se détruisent pas en agissant et que leur œuvre terminée elles se trouvent prêtes à en entreprendre une nouvelle. Les réactions diastasiques étant exothermiques, il leur suffit d’être amorcées pour se poursuivre. C’est là, semble-t-il, qu’il faut puiser l’explication vraiment légi- time de la disproportion entre l'effet et la cause. L'observation semble cependant être en un certain sens en con- tradiction avec ce qui précède : rapides au début, les actions diasta- Siques s’endorment peu à pen. Ce ralentissement a une cause analo- gue, dans le cas des diastases, au ralentissement des fermentations par ferments cellulaires : c’est l’inflaence des matières formées pen- dant la réaction qui agissent comme frein d'autant plus puissant que leur proportion est plus grande. CLASSIFICATION DES DIASTASES. A. Diastases coagqulantes et décoagulantes. Ce sont celles qui dans l'organisme sont la cause des changements d'état physique préliminaires à la digestion : coagulation et décoa- gulation des divers aliments, tissus végétaux et animaux. 1° Diastase des matières protéiques. À ce groupe appartient la présure qui coagule la caséine du lait. La pepsine a une action inverse : elle agit concurremment avec les acides du suc gastrique sur les aliments albuminoïdes. Elle dissout et rend complètement soluble dans l’eau la fibrine coagulée ou l’al- bumine cuite. La /rypsine que contient le sue pancréatique a une action analogue, mais elle en diffère en ce qu’elle n'agit qu'en ml- — 146 — lieu neutre ou alcalin. En outre, la pepsine arrête la degradation des matières albuminoïdes au terme peptone, tandis que la trypsine va beaucoup plus loin et donne des acides amidés. 2° Diastases des hydrates de carbone. On nomme cylases celles qui sont des dissolvants de la cellu- lose. On les rencontre, durant la germination, dans le noyau de la datte, dans le grain de l'orge. La pectase, qui se trouve dans la pulpe des fruits, transforme la pectine en acide pectique. B. Diastases hydratantes et déshydratantes. Le type est la sucrase ou invertine qui agit sur la saccharose par addition d’une molécule d’eau C*H*0"—H*0—C'H"*0"+C'H°0" saccharose lévulose glucose en donnant du sucre interverti. On sait, en effet, que les sucres hydrolysables ou polyoses (sur lesquels l’intervertine agit) proviennent de la condensation avec perte d'eau des sucres réducteurs : ils régénèrent ceux-ci sous l’ac- tion des diastases, C’est le phénomène connu sous le nom d’hydro- lyse. La levure de bière sécrète l’invertine, et aussi un grand nombre de mucédinées et de mucoracées. . Au même groupe appartiennent la maltase, la tréhalase, la lac-. tase qui donnent du glucose aux dépens du maltose, du tréhalose, du lactose. | Et aussi l’amylase qui se trouve dans le malt et transforme l’em- pois d’amidon en maltose. 2. Diastases des glucosides. On appelle glucosides une série de composés, trouvés dans Île règne végétal, qui peuvent être dé loublés par les acides, les alcalis ou les diastases en différents produits dont l’un est le glucose. Une même diastase peut présider à la dislocation de plusieurs glucosides : c’est là une caractéristique des diastases de glucosides. L’émulsine, par exemple, agit sur un grand nombre de gluco- sides. Elle agit sur l’amygdaline en donnant du glucose, de l’aldéhyde benzoïque et de l’acide cyanhydrique. C? H2A7 0400210 00) amygdaline <2eau —2 glucose A1G/H0 + HCAz —- aldéhyde benzoïque + acide cyanhydrique. L'émulsine agit non seulement sur l’amygdaline (principe eun- . tenu dans les amandes amères) et sur la laurocérasine (principe très voisin contenu dans les feuilles du laurier-cerise), mais encore sur un grand nombre d'autres glycosides, par exemple : Sur l’arbutine, pour donner du glucose et de l’hydroquinone. Sur la salicine, pour donner du glucose et de la saligénine. Sur la coniférine, pour donner du glucose et de l'alcool coniféry- lique. NT PC — 147 — Diverses espèces de champignons sécrétent de l’émulsine (1). Lipase. — La lipase est une diastase qui saponifie les glycérides, comme le font les acides ou les alcalis : c'est donc une diastase sa- ponifiante agissant sur la stéarine : elle donne, par addition de 3 molécules d’eau à la stéarine, de la glycérine et de l’acide stéari- que. Elle paraît très répandue dans le règne végétal (pavot, chanvre, maïs). Uréase. — Cette diastase détermine la transformation de l’urée en carbonate d’ammoniaque. CO (Az H°} + 2 H°O — (Az H°) 2 CO* urée + 2 eau — carbonate d’ammoniaque. Certaines espèces de champignons sécrètent de l’uréase et peu- vent ainsi se nourrir de l’urée, après l'avoir transformée, au préa- lable, en carbonate d’'ammoniaque. C. Diastases oxydantes. Ues diastases sont connues sous le nom d’oxydases. Il semble que l’action de ces diastases soit de former, dans le liquide où elles agissent, à l’aide de l’oxygène de l’air, des compo- sèés oxygénés instables (eau oxygénée), qui se décomposeraient constamment, en cédant leur oxygène aux corps environnants. Au premier abord, il semble que nous soyons loin des actions diastasi- ques telles qu’elles nous sont apparues jusqu'ici; et cependant, pour peu qu’on s'y attache, on voit qu’on en est, au contraire, tout près. Si, à proprement parler, on ne peut appeler action de la diastase la formation d’un corps oxydant et sa destruction au contact d’un corps oxydable, la superposition des deux phénomènes a bien tous les caractères d’une action diastasique amenant la fixation d'une quantité théoriquement indéfinie d'oxygène, par l'intermédiaire d’un composé instable qui se reforme constamment à mesure qu’il se détruit. Laccase. — Elle existe dans le sue de l’arbre à laque : ce latex se présente sous la forme d’un liquide clair de la consistance du miel : la laccase le transforme en vernis noir d’un très bel aspect. La laccase est extrêmement répandue dans le règne animal et dans le rêgne végétal où elle a certainement un rôle physiologique considérable. Tyrosinase. — Elle existe en abondance chez les champignons. On l'extrait du Russula delica pour l’employer comme agent de réac- tion dans iles laboratoires. MM. Bertrand et Em. Bourquelot en ont fait une étude très complète, ainsi que de la laccase, avec laquelle on la trouve dans diverses plantes. Œnoxydase. — C'est elle qui détermine la casse des vins, consistant dans un phénomène de décoloration presque complète des vins rou- (1) M. Guignard a indiqné deux réactifs m'cro-chimiques de l’émulsine : l’un est une solution d'orcne dans l'acide chlorhydrique, qu'on prépare en additionnant 10 em°, d'acide chlorhyirique pur, d’une ou deux gouttes d'une solution d'orcine au dixième ; l'autre est le réactif de Millon. Ce dernier réactif colore les cellules à émulsine en jaune orange, tandis que, avec la solution d’yrcine, on obtient une colrration violette. Dans les deux cas, il faut chauffer légèrement. — 148 — ges. Dans certains cas, elle provient de ce que sur le grain de raisin s’est développé le Botrytis cinerea. Le liquide de culture de celui ci est très actif et détermine en quelques heures la casse d’un vin sain. Oxydine. — Produit la coloration du pain. Oléase. — Provoque la fermentation des'olives fraiches. D. Diastases de décomposition. Zymase. La zymase, découverte récemment par Buchner dans la cellule de levure, est l'agent même de la fermentation alcoolique. Les chapitres suivants traitent de la sécrétion des diastases (soit dans les graines soit dans les organes foliacés), de leur préparation et de leur composition, des lois régissant leur mode d’action, de leur individualité, de la zymogénèse, de la manière de mesurer la quantité de diastase sécrétée par une cellule. Dans la deuxième partie relative aux applications industrielles, on trouve traitées en détail : 1° la transformation de l’empois d'amidon en maltose sous l’action de l’amylase et la transformation du mal- toseen glucosesous l’influence de la maltase; 2° les diversesopérations de la brasserie et de la distillerie et aussi la fabrication du sirop de maltose (préférable au sirop de glucose) ; 3° l'emploi de l’inver- tine ou sucrase pour la transformation du saccharose des mélasses en glucose, afin de les soumettre ensuite à la fermentation; 4° la zymase de Büchner, la laccase, la tyrosinase et l'œnoxydase. Nous dirons encore quelques mots d’une curieuse propriété de la maltase, c'est d’être réversible. Agissant sur une solution de maltose, elle en provoque l’hydrolysation jusqu’à une certaine limite. Mais, si on la fait agir sur du glucose où la proportion de sucre dépasse la: limite précédente, elle en transforme une partie en maltose. Cette action rétrograde a comme terme la limite précédente. Bien des questions restent encore obscures, notamment sur la nature et le mécanisme des diastases. Nous ne doutons pas que M. Pozzi-Escot, s’il poursuit ses recherches, n’arrive à des solutions intéressantes. M.-W. BElERINCK et A. van DELDEN. — Ueber eine farblose Bakterie, deren Kohlenstoffnahrung aus der atmosphärischen Luft herrührt {Centralblatt fur Bakteriologie, 11, Abt., X Bd., 1903, n° 2). Une bactérie incolore qui puise dans l'air atmos- phérique le carbone nécessaire à son alimentation. Les auteurs ont donné le nom de Bacillus oligocarbopl ls à une bactérie incolore qui, dans l’obscurité comme à la lumière, em- prunte le carbone qui lui est nécessaire à une ou plusieurs combi- naisons carbonées, encore peu connues que contient l’air atmos- phérique ; c’est là qu’il trouve l’énergie nécessaire à sa vie. On n’a pu encore réussir à la cultiver dans des solutions nutriti- ves ou sur des milieux de culture contenant des matières carbonées, ce qui peut provenir tout aussi bien du choix inopportun des corps employés que de l’adaptation tout à fait spéciale de cette bactérie à la vie aérienne. Sur des milieux solides, agar ou silice, sans addition de corps carbonés, on peut obtenir très facilement des cultures pures, qui y poussent très abondamment. CEA D REDON IP OR RS MR ME GE Trin f 1 “à — 149 — Pour rechercher le Bacillus oligocarbophilus, où met dans un ballon d'Erlenmeyer une couche mince d’une solution nutritive de la formule suivante : Aus: 22,110 00e 200 Phosphate disodique......... 0,01 Nitrate”de-potasse. ../ 1 0,01 à 0,1 et une goutte d’une solution dont chaque goutte correspond à SE let e dan se 0 MONO 40 DORE T r anuer MnSOr 2H 0 RON SPAIN MTS Fes ae L'absence de Az, de K, de Mg et de P empêche ou annule pres- que complètement la croissance. La nécessité absolue de la présence de S, de Mn, et de Fe est encore douteuse, On ensemence avec de la terre de jardin, on ferme le ballon avec du coton ou du papier à filtrer, de facon à ne pas empêcher l’entrée de l'air par diffusion et on cultive à l'obscurité à 23-950 C. Au bout de deux ou trois semaines, on voit apparaître sur leliquide une peau mince, d’une blancheur de neige, très sèche et difficilement mouil- lable, analogue à une peau de moisissures, mais qui pourtant est formée par de petites bactéries difficiles à apercevoir au microscope, agglutinées par une substance mucilagineuse. C'est le Bacillus oligocarbophilus. On peut employer avec le même succès le nitrite de potassium ou n'importe quel sel d’ammoniaque comme source d’azote; et il a été établi que le B. oligocarbophilus ne produisait pas de nitrifi- cation. Il importe pour obtenir de belles cultures pures sur milieux soli- des de priver ces milieux, aussi complètement que possible, de leurs matières organiques solubles. L’agar du commerce doit être lavé soigneusement et à plusieurs reprises avec de l’eau distillée, puis est cuit avec les sels nécessaires dans la proportion de : Héudeblliéns 2e er. 200 JE SR A CARRE AE ARE 4,5 12197) a 2 A At AN AA VAT PART 0,01 NOPRQUENH O4 8377188 07e 0,01 coulé en plaques, et ensemencé par stries avec une culture brute du B. oligocarbophilus. D'abord commencent à apparaître les impure- tés, qui se nourrissent des traces de matières organiques solubles que les lavages n'avaient pu enlever, et e’est seulement au bout de 14 jours environ que le B. oligocarbophilus commence à se déve- lopper quand les premières colonies cessent de s’accroître par suite de l’épuisement du milieu. Et même les bacilles nitrifiants, qui viennent très bien sur ce milieu (quand la source d'azote est un ni- trite ou un sel d'ammoniaque), s'arrêtent, tandis que les colonies de notre bacille atteignent la dimension de 4 em. et même davan- tage, formant sur l’agar des plaques minces, très sèches, d’une blancheur de neige, ou légèrement rosées, qui peuvent recouvrir out le milieu. - t Le B. oligocarbophilus vient aussi très bien sur des plaques de silice ; voici comment on les prépare, On titre avec une solution normale d’acide chlorhydrique, une — 150 — solution de silicate de soude du commerce diluée. Et, ce titre une fois connu, on coagule un certain volume d’une solution de silicate de soude, suffisamment diluée, en ayant soin de ne pas arriver à la neutralité complète, et on verse le coagulum dans une plaque de verre où on le laisse déposer. On lave ensuite la plaque siliceuse par un courant d’eau pour enlever les chlorures; on rince à l’eau bouillie et on l’arrose avec la solutionsaline nutritive. Quand celle-ei a suffisamment pénétré, on chauffe légèrement la plaque pour enle- ver l’excès d’eau, jusqu’à ce qu’elle présente une surface nette et brillante; et enfin on stérilise par un simple flambage à la flamme d’un bec Bunsen. Les ferments nitrifiants poussent aussi abondammentsur ce milieu. Malgré l'absence de tout aliment carboné dans le liquide nutri- tif, il se forme en quelques semaines (aussi bien à l’obscurité qu’à la lumière) une membrane dont la croissance continue durant des mois, ce qui suppose une accumulation considérable de carbone or- ganique : c’est d’ailleurs ce que des dosages au permanganate de potasse confirment directement. | Le B. oligocarbophilus se présente sous la forme de petits bâton- nets minces, toujours immobiles, d'environ 0,5y de large et de0,5à 4 p delorgeur. [l est souvent difficile de les apercevoir dans les pré- parations, si on n’emploie pas de réactifs, couleurs ou acides. Leur membrane cellulosique gélifiée en forme la plus grande partie; on ne trouve qu’une très petite quantité d’albumine dans le corps dela bactérie. Le B. oligocarbophilus forme sur les milieux liquides une pelli- cule qui n’est ordinairement composée que d'une seule assise de cellules, et l'épaisseur du liquide nutritif nécessaire au développe- ment de ce bacille est tellement faible que la pellicule peut grimper le long des parois de verre sur 2 à 3 décimètres de hauteur. Il a été prouvé par des expériences concluantes que l’acide car- bonique, pas plus à l'état libre qu’à l’état combiné, ne peut contri- buer à la nutrition de ce bacille. Quel est äonc, dans l’air atmosphérique, l'élément carboné qui alimente le B. oligocarhophilus ? Ne serait-ce pas le corps carboné que le botaniste Hermann Kanten, en 1862, et récemment des savants français, notamment M Henriet', ont découvert. La nature chimique de ce corps n’est pas encore bien connue; on a pourtant pu vérifier que c’est un composé facilement oxydasle. A la suite d’une longue agitation en présence d'un alcali, ce corps met en liberté de l’acide carbonique. Il est, en outre, probable que ce corps renferme de l’azote ; mais les expériences de l’auteur éta- blissent que le microbe en question ne peut employer que des traces de cet azote pour son alimentation. Les recherches relatives à la détermination de la quantité de ce corps carboné nécessaire à la multiplication du B. oligocarbophilus ne sont pas encore terminées. Le résultat le plus important de ce travail est la découverte d’un microbe, spécifiquement déterminé, qui utilise pour son alimenta- nd en à in ter set oui mdr conte ÉD Ai Red éd dé fi sé de à AL URSS LE nano. nus... de où, | nt at Me dt PT UT PP US. OS PPS IE IE (4) Voi: l’article suivant : Henriet. Sur une nouvelle vapeur organique de l'air atmosphérique. — 151 — tion les traces d’impuretés carbonées de l’atmosphère. La purifica- tion biologique des eaux par les bactéries vulgaires a trouvé sa contre-partie dans la purification biologique de l'air par le Bacillus oligocarbophilus. H. Schmidt. HeNRIET. — Sur une nouvelle vapeur organique de l'air atmos- phérique (GC. R. Ac. Sc., séances des 10 février 1902, 15 juil- let 1902 et 15 juin 1903). Dans la première de ces notes, l’auteur énonce les faits suivants : Lorsque l’air atmosphérique pris à Paris ou dans la périphérie de Paris a été soumis (comme il est d’usage pour retenir l'acide car- bonique qui y est contenu) à l’action d’une solution de baryte placée dans plusieurs tubes à boules et qu’il lui a cédé la totalité de cet acide, c’est-à-dire une proportion de gaz carbonique voisine de 30 litres pour 100 mètres cubes d’air, il peut encore, par cireula- tion répétée et contact prolongé avec dela baryte, lui abandonner une nouvelle quantité du même gaz, quantité très variable pouvant aller depuis 4 litres jusqu’à 30 litres et plus pour 100 mètres cubes d'air. Ce gaz carbonique, qui assurément ne préexistait pas, ne peut s’être produit que par la transformation d’un autre composé car- boné volatil. Ce fait a paru si intéressant à l’Académie des sciences qu'elle l’a fait contrôler par une commission composée de plusieurs de ses membres. Celle-ci a reconnu la complète exactitude du fait : et le jour où elle a opéré, le 27 juin 1902, elle a constaté que l'air, pré- levé sur la place Saint-Gervais, fournissait (après élimination com- plète du gaz carbonique préexistant) une quantité d'acide carbo- nique correspondant à 21 litres, 6, pour 100 mètres cubes d'air (GC. R. Ac. Sc. 1902, p. 89). M. Henriet, dans ses dernières recher- ches sur la nature de ce corps, a constaté qu’il donne toutes les réactions de l’acide formique et que, selon toutes vraisemblances, c’est un amide formique, dont il se propose de déterminer la com- position par des expériences ultérieures. Qui se serait douté que les grandes villes, comme les fourmilières, contiennent en quantité très appréciable de l’acide formique ? Gruck. — Der Moschuspilz, NECTRIA MOSCHATA (Engter’s bot. Jahrb., 1902, p. 425,515, pl. XV et X VI). PI. COXX XIV, f. 18-98. Nombreux sont déjà les articles publiés, dont l’auteur donne la liste, sur cette curieuse espèce, dont nous avons déjà entretenu pré- cédemment nos lecteurs (1). On l’a, en effet, rencontrée dans les sta- tions les plus diverses, sur des lavabos de laboratoire ou de cafés, dans des conduites d’eau d’alimentation des villes qu’elle obstruait, dans les canaux d'amenée de moulins dont elle arrétait le mouve- ment (2). L'auteur l’a trouvé dans l’écoulement de sève de troncs d'arbres abattus. Il a prélevé quelques gouttes de cet écoulement, les (1) Rev. mycol., année XIV, p. 158 et 183 (pl. CXXVIIT, fig., 1-6). (2) D’après Eyferth, ce développement excessif était dû aux résidus qu'une fabrique de sucre versait dans le cours d’eau. — 152 — a diluées dans plusieurs centimètres cubes d’eau stérilisée; il a ensuite déposé une ou deux gouttes de cette dilution dans toute une série de vases de culture contenant de la gélatine préparée avec une décoction de prunes. Il se développa, indépendamment de quelques autres espèces, des colonies qui se distinguaient par leur consis- tance membraneuse, par la production abondante de conte et par leur odeur de musc. L'auteur introduisit des cultures massives en provenant dans des vases stérilisés d'Erlenmeyer de moyenne grosseur, auxquels étaient adaptés des tubes latéraux pour l’insculation, et il y intro- duisit en même temps des morceaux d’écorce et de bois de chêne qu’il avait enduits d’une décoction stérilisée de prunes. Ces vases furent placés sur une armoire à un endroit médiocre- ment éclairé. Au bout d’un mois,il apparut sur le mycélium qui s'était étendu sur les morceaux de bois et sur le liquide de culture de très petits points saillants que l’auteur reconnut pour les péri- thèces d'un Nectria (N. moschata n. sp.). Ces périthèces (fig. 18, 19, 20), sont enfoncés jusqu’au bas du col dans la couche de fila- ments mycéliens ; ils ont une consistance molle, presque charnue. Ils atteignent à peine la longueur d’un demi-millimètre (200-205 p X 130-2604) ; ils se composent d’une partie ventrue, sphérique et d’un col cylindrique ; ils ont une Leinte rougeûtre tirantsur le brun clair. Le col se termine en haut en cône mousse. Sa longueur est de 54-1624 et sa largeur 49-924. La surface extérieure du col est couverte de papilles formées par des cellules sphériques ou piriformes (fig.23), qui sont l'extrémité renflée deshyphes sous-jacentes. Le cône, formantle sommet du col (fig. 19), est dépourvu de papilles et cons- titué par des éléments disposés radialement autour de l’ostiole. La paroi du ventre du périthèce est peu développée et formée de trois couches de petites cellules allongées. Au fond existe un hypothé- cium peu développé sur lequel se dressent les asques. Il n’y a pas de paraphyses. Les asques (fig. 21) sont perpenliculaires, en forme de longue massue, souvent presque cylindriques, incolores. En haut, ils sont brusquement tronqués au-dessus d’un repli membraneux qui fait saillie vers l’intérieur. Zopf a déjà signalé un repli analogue chez un certain nombre de pyrénomycètes : certains Æ7ypocopra, Goprolepa Equorum, Hypocrea Brefeldii, Eusordaria mori- formis. Il ne prend une couleur bleue ni avec l’iode, ni avec le chloro-iodure de zinc, coloration bleue qui se produit, au contraire, d’après Zopf, chez l’'Æypocrea Brefeldii. La longueur des asques est de 78-100 pu, la largeur de 5,6-8,4p. Les spores, au nombre de 8, sont disposées sur un ou deux rangs, elles sont elliptiques, deux fois plus longues que larges et composées rarement d’une seule, d'ordinaire de deux cellules égales entre elles et séparées par une cloison transversale. Leur longueur est de 9,12-10,07 4. et leur largeur 3,82. Elles ont une faible teinte brun rougeûtre. Les spores sont projetées hors de l’asque à une distance attei- gnant parfois plusieurs centimètres et toutes les huit à la fois réu- nies entre elles par l’épiplasme qui les entoure. Le sommet de l’asque est violemment expulsé sous forme de calotte lors de l’éjaculation. Quant au repli membraneux qui forme comme un anneau autour — 153 — de l’orifice, il paraît servir à le consolider, car les bords de l’orifice ne sont jamais déchirés. La paroi du col est, à la différence de celle du ventre, résistante et formée de plusieurs couches d’hyphes. Les hyphes externes se terminent aux papilles qui revêtent extérieurement le col. A l’inté- rieur, le col est tapissé par de nombreuses périphyses qui conver- gent vers le centre. Les conidies peuvent présenter deux modes de formation suivant qu’elles se développent dans un milieu liquide ou sur un substratum sec dans une atmosphère humide. Dans un milieu humide, elles nais- sent latéralement sur l’hyphe et sont supportées par de courts sté- rigmates (fig. 26). Elles peuvent aussi naître, quoique beaucoup plus rarement, à l’extrémité d’une hyphe. Le second mode suivant lequel naissent les conidies (fig. 24, 25, 28) se présente sur les voiles épais et durs, qui se forment à la surface du liquide dans de grands flacons d’Erlenmeyer ou sur des morceaux de bois qui émergent du liquide. Elles naissent à l’extrémité des rameaux; ces rameaux peuvent être simples (fig. 24-95) ouramifiés (fig. 28-29). On voit la forme simple passer, par ramification monopodiale, à la forme ramifiée. Les conidies sont d’ordinaire en forme de croissant, parfois de saucisson ou de massue. Elles sont unicellulaires, rarement bi ou pluricellulaires. Elles avaient 15-:17,2 4 sur 2,5-3 y, dans les cul- - tures que l’auteur a faites. Dans les cultures sur porte-objet, dans de l’eau de rivière, l’auteur a observé des microconidies sphériques, ovales ou elliptiques ; il les considère comme des conidies qui ont subi un arrêt de développement par suite d’une mauvaise nutrition. Quand la plante est soumise à des conditions défavorables, certaines cellules du mycélium se transforment en chlamydospores (fig. 22). Le MNectria moschata se distingue des autres Nectria par la faculté qu’il possède de former des chlamydospores. Les gemmes que Brefeld a trouvés chez le Nectria Cucurbitula en diffèrent en ce - qu’elles se produisent dans des milieux riches en aliments, et en ce qu’elles proviennent de la transformation de conidies qui ont épaissi leurs parois. Le Nectria moschata vivrait en parasite, d’après Eyferlh, dans les cellules d’une algue, Cladophora glomerata, dont elle déterminerait la mort. D’après Heller, un bouillon de culture de N. moschata, injecté à des grenouilles, déterminerait la mort au bout de quelques jours, avec développement de conidies en croissant dans le sang. Presque toutes les formes secondaires de fructifications des Nec- éria appartiennent au genre Fusarium. Il est rare de trouver chez les Nectria d’autres formes secondaires (Z/osporium, Tubercularia Acrostalagmus et Verticillium). Wabrlich a obtenu des Nectria en cultivant la forme Fusarium … endophyte chez certaines orchidées; toutefois les Nectria ainsi obtenus, à cause des écailles que présentait le périthèce apparte- naient au sous-genre Lepidonectria, tandis que les papilles qui cou- vrent le col du périthèze du MNectria moschata le rapproche du Sous-genre Lasionectria. Ces Nectria endophytes d’orchidées pos- PE te te . ‘ 131 sédaient deux formes secondaires de fructification : l’une (micro ARS Ar 1/ conidie) en forme de conidies cylindriques et unicellulaires; l’autre >; AO. TER fo, É 0 ° La L} 3 La 4 R 122 \ Sa & Gite — 154 — constituée par de grosses chlamydospores, sphériques (forme Sepe- donium) naissant à l'extrémité de courts rameaux. Il serait plus exact, d’après l’auteur, de les placer à raison de la forme typique de leurs chlamydospores dans le genre Zypomyces qui n’est pas net- tement séparé du genre Vectria. D’après les recherches de Brefeld, l'existence à la fois de mieroconidies et de chlamydospores typi- ques militerait en faveur du genre Æypomyces. L'Hypomyces Solani ressemble beaucoup au Nectria moschata par sa forme et par les papilles du col du périthèce, et, comme lui, il possède une forme secondaire en F'usarium (Fusisporium So- lani). Par contre, l’'Hypomyces Solani possède des chlamydospores de la forme typique ; ce sont des macroconidies sphériques naissant à l'extrémité de courts rameaux latéraux, tandis qu’au contraire chez le Nectria moschata les gemmes qui remplissent cette même fonction de cellules durables proviennent Je la transformation du mycélium. Le Fusarium Solani peut aussi vivre soit en saprophyte soit en parasite. Wehmer a démontré, en effet, que si l’on inocule des pommes de terre avec une culture pure de Fusarium Solani, il ar- rive que, déjà au bout de 2-3 semaines, les tubercules vivants de pomme de terre sont envahis et détruits par le mycélium qui y dé- termine « la pourriture sèche ». La matière colorante rouge est diffuse dans les filaments mycé- liens et surtout dans les conidies. Celles-ci, par transparence, montrent une teinte verdâtre.Quand les cultures deviennent âgées, la coloration rouge devient à peine sensible; on ne peut extraire cette matière colorante ni par l’alcool ni par l’éther; cependant, en filtrant à chaud une culture de pomme de terre, on obtient un liquide filtré coloré : la couleur rouge s’évanouit au bout de quel- ques jours sous l’influeuce de l’air et de la lumière. Le Fusarium Aquæductuum est aërobie. Pour se développer, il a besoin d'oxygène qu'il emprunte en partie à l’air, en partie au subs- tratum. Si l’on enferme une culture sous une plaque de mica stéri- lisée, la croissance s’arrête aussitôt, et le bleu de méthylène que l’on ajoute au milieu nourricier se décolore complètement par ré- duction. On connaît très peu jusqu’à présent les facteurs qui favorisent chez les Hyphomycètesledéveloppement de périthèces.L’auteurpense qu’il faut placer en première ligne, parmi ces facteurs, les condi- tions physiques. Une température élevée de 20-250 R. (259-3194 C) durant l’été lui a paru nécessaire, en même temps que l’emploi d’un substratum solide. Pour le Sterigmatocystis (Aspergillus ni- dulans), Schmidt est arrivé à une conclusion analogue: à une tem- pérature de 33-400 C dans le thermostat, il obtenait les périthèces au bout de six semaines, tandis qu’il lui fallait 4-6 mois à la tem- pérature de la chambre. Kitasato avait essayé pour la culture les substratums les plus variés sans pouvoir obtenir les périthèces du Fusarium Aquæductuum. EXPLICATION DE LA PLANCHE COXXXIV (fig. 18-29). Fig. 18. — Un groupe de périthèces qui reposent sur une lamelle de bois (vu de profil). Les cols de périthèces sont: incurvés du côté de la lumière par suite de l’héliotropisme, La fièche indi- que la direction suivant laquelle tombe la lumière. Gr. 48. — 155 — Fig. 19. — Un périthèce de Nectria moschata. La partie infé- rieure est entourée de nombreuses hyphes : le col est couvert de nombreuses papilles sphériques qui sont les extrémités des - hyphes. Le sommet du col est conique et se compose de fines hyphes, qui rayonnent autour de l’ostiole. Gr. 192, Fig. 20. — Coupe longitudinale d’un périthèce. Le ventre contient de nombreux asques, tandis que le col est couvert de périphy- ses qui s’inclinent vers le milieu. Gr. 192. Fig. 21. — Deux asques isolés. L’extrémité supérieure est plane et la membrane est plissée vers l’intérieur. Gr. 910, Fig. 26. — Mycélium sur lequel se sont développés des spores en croissant supportés par de très courts stérigmates. Gr. 600. Fig. 24 et 25. — Conidies aériennes sur rameau simple. Fig. 27. — Un fragment de mycélium aérien. Gr. 60. Fig. 28. — Conidies aériennes sur rameau ramifié ; à gauche, des stérigmates qui forment à leur extrémité, par bourgeunnement, des canidies. Gr. 60. Fig. 22. — Gemmes produites par transformation de cellules mycé- liennes. Gr. 600. Fig. 29, — Une conidie qui a développé, au lieu d’un filament- germe, une nouvelle conidie. Gr. 600. Fig. 23. — Extrémités des hyphes qui forment les papilles extérieu- res du col du périthèce. Fig. 22, — Chlamydospores. Briost et CAVARA. — I. Fungi parassiti delle plante coltivate od utili essicati, delineati e descritti. Cette belle publication, dans laquelle chaque spécimen dessèché est accompagné de figures et d’une description en langue italienne, vient d’atteindre le nombre de 375 espèces. Le dernier fascicule, qui est le XVe, comprend 25 espèces ou variétés parmi lesquelles plusieurs sont nouvelles : Ramularia Taraxaci Karsten, var. epiphylla Briosi et Cavara formant sur les deux faces de la feuille des taches d’un brun jaune, qui sur la face supérieure se recouvrent d’une pruine blanche dûe à l’abondance des organes reproducteurs. Entomosporium Mespili (D.C.) Sacc., var. Cydoniae Br. et Cav. Le lobe inférieur de la spore est plus gros et mieux arrondi que dans la forme type qui croît sur le néflier. Cylindrosporium Siculum Br. et Cav. sur feuilles de Quercus sessilifiora : Maeulis ex'ridis, margmalibus, indeterminatis, emarginatis, confluentibusque. Acervu- üis typice hypophyllis, applanatis; subepidermicis, erumpentibus e cellulis matricis tantum limitatis ; basidiis pen inaequalibus, filiformibus ; sporulis GRACE, rectis vel leniter curvulis, continuis vel spurie 1-septatis, 11-16 X 5 y, hyalinis. EMMERLING (O.) £r Ruser (O.). — Zur Kenntniss eiweisspalten- der bakterien. (Berichte der Deutsche Chem. Gesells., XXXV, 1902, 3, p. 700). Contribution à la connaissance des bactéries décomposant les albuminoïdes. Le Bacillus fluorescens liquefaciens liquéfie une solution degélatine à 10 p. 100 et produit, sans former de gaz, de la méthylamine, de la triméthylamine, de la choline et de la bétaïne ; la décomposition d’une partie non négligeable de la gélatine ne va que jusqu’au stade D" |: 1 peptone, même en prolongeant pendant plusieurs mois l’action du bacille; le liquide prend une forte odeur d’ammoniaque, car, au moins 25 p. 100 de la gélatine se transforme en ammoniaque. En outre, les produits caractéristiques de la putréfaction, phénols, indol, scatol, acide sulfhydrique, ne se forment pas; les auteurs n'ont pu les retrouver. Pour étudier le mode d’action de l’enzyme protéolytique, ils employèrent de la fibrine qui, à 37°, sous le toluol fut lentement dissoute; mais, même après un très long temps, il resta encore beaucoup de peptone. On retrouva de la tyrosine, de l’arginine, de la leucine, de l’acide asparagique. L’enzyme en ques- tion est donc nettement une trypsine, dont l’action est lente et in- complète. Le bacille transforme en outre l’urée en carbonate d’am- moniaque (en 8 jours, 16 p. 100) qui tue les bactéries. Le Bacillus fluorescens liquefaciens ne possède pas d'enzyme agissant sur le sucre de canne, le maltose, l’amygdaline, les méthylglucosides « et 6 (par addition de toluol); mais, par contre, l’amidon et le tréhalose sont lentement hydrolisés. L'acide malique n’est pas réduit en acide succinique, comme peut le faire le Bacillus acroge- nes ; par contre il précipite le sélénium du séléniate de soude, et transforme l’acide malique en acide fumarique avec perte d'eau. Dans les vieux bouillons de culture, l’alcool et l’acide acétique pré- cipitent des masses azotées qui, par l'acide sulfurique donnent du dextrose.Des communications plus complètes suivront cette note. | H. Scamint. RacrBorscx1 (M.).— Ueber eine chemische Reaction der Wurzel- oberflâche (Bull. de l'Ac. d. Sc. de Cracovie, janv. 1902). Sur une réaction chimique de la surface des racines. L'auteur constate que dans les sécrétions des poils radicaux et des jeunes racines, on rencontre non seulement des sels et des acides, mais encore de la leptomine. Comparez Ueber die Keimung der Tabaksamen (Bull. de l'Inst. bot. de Buitenz. crg., n° VI). Il dé- montre la présence de la leptomine de la façon suivante. Il imbibe du papier filtré avec une solution alcoolique de résine de gaïac ou de naphtol « et le fait ensuite sécher. Il étale sur ce papier les raci- nes des plantes et ensuite il les humecte avec une solution étendue de péroyde d'hydrogène (eau oxygénée). On voit alors sur le papier leurs traces apparaître en bleu fugace avec le premier réactif (gaïac), en violet avec le deuxième réactif (naphtol «). La leptomine parait très répandue, comme sécrétion des racines, chez les Phanèé- rogames. Les plantes qui se prêtent le mieux à cette démonstration sont le Zea Mays et les autres céréales, les légumineuses, les cruci- fères, etc. Le Fagopyrum donne la réaction la plus faible. La leptomine se montre aux points végétatifs; elle existe, en règle générale, sur les poils radicaux; et elle disparait des racines âgées où la réaction ne se montre plus qu’à la naissance des racines laté- rales. La réaction de la leptomine peut être considérée comme par- ticulière aux racines en ce qu'elle fait nettement ressortir la limite qui sépare les racines de l’hypocotyle, et cela bien que quelques plaies isolées de l’hypocotyle et des feuilles donnent la même réac- tion.On ignore le rôle physiologique de la leptomine dans la racine. EE …————…—— rt re : Le Gérant; C. ROUMEGUÈRE. Toulouse. — Imp. Marqués et Cie, boulevard de Strasbourg, 22. TR ES ER en PE. 25e ANNÉE. N° 100. REVUE MYCOLOGIQUE OCTOBRE 1903 Enireur : C. ROUMEGUÈRE, RUE RIQUET, 37, TouLouse. RÉDACTEUR : D'R. FERRY, AVENUE De RoBACHE, 7, St-Dié (VosGes). SUR LES MYCORRHIZES DES ARBRES FORESTIERS ET SUR LE SENS DE LA SYMBIOSE DES RACINES Par M, GEorG F.-L. Sarauw (de Copenhague). La théorie bien connue de M. Frank apparut partout comme un grand événement ; les idées suggestives de mon regretté maitre incitèrent beaucoup de botanistes et de forestiers à faire de nou- velles recherches sur un problème dont la solution devait avoir une telle importance pour la sylviculture comme pour la biologie des plantes en général. Aussi, pour l’année 1889, l'Académie royale des sciences et des lettres de Danemark avait proposé un prix pour un Mémoire traitant de ce sujet, et plus spécialement donnant des renseigne- ments approfondis : 1° sur la nature de la symbiose chez le hêtre ; 20 sur le développement supposé différent des mycorrhizes chez le hêtre selon la constitution de l’humus de la forêt ; 3° sur la dif- férence morphologique entre les filaments mycéliens des racines du hêtre, ceux des autres Cupulifères et ceux des Pins ; 4° sur la classification des champignons en question chez les Cupulifères d’après la structure du mycélium dans les mycorrhizes, et 5° sur le rôle que peut-être jouerait le champignon comme fournisseur de matières humiques aux racines du hêtre. Le mémoire que j'avais présenté à l’Académie à ce concours eut la chance d’être couronné. Mes recherches avaient été faites pour la plupart à Berlin, aux laboratoires de MM. Frank et Kny, puis à Paris et à Fontainebleau sous la direction de M. Gaston Bonnier, et à Copenhague sous les auspices de M. Warming. La première partie de ma thèse de concours (1) a seule été publiée ; j'y étudie le phénomène et le sens de la symbiose des racines, comprenant la morphologie des mycorrhizes dans tout le règne végétal, tandis que mes expériences, toutes (1) Rodsymbiose og Mykorrhizer særlig hos Skoviræerne. Botanisk Tidsskrift. Journal de Botanique. Tome XVHle, Copenhague, 1893, pp. 127-259, av. pl. XII-XIV. Un compte rendu par l’auteur s2 lrouve dans les Beihefle zum Botanischen Centralblatt. Année One, Cassel. 1896, p. 24-27. Cf. Just’s Bolanischer Jahresbericht. Année 21%, 1893. Abtheilung, 1. Berlin, 1896, p. 177-178 — 158 — exécutées au laboratoire de M. Frank, ayant pour but d'éclairer le développement des mycorrhizes du hêtre, de l’épicéa et du bou- leau dans différentes sortes de sol où varie la proportion de l'humus et du sable, attendent encore leur publication. Comme la langue danoise ne se lit que très difficilement à l'étranger, étant surtout incompréhensible au lecteur français, je me suis décidé à donner ci-après un résumé de ma thèse, complété et mis au courant des dernières découvertes. Ge sont surtout les belles recherches de M. Stahl (1) qui nous paraissent avoir agrandi l'idée qu'on peut se faire sur le rôle que doivent jouer les champignons, abrités par les racines, pour lali- mentation des plantes hospitalières. Comme je ne suis pas du tout de l'avis de MM. Frank et Stahl, qui admettent une influence avantageuse exercée par les champi- gnons sur la plante symbiote, je donnerai ici un assez bref exposé des résultats de mes recherches et de l'interprétation que me semblent imposer les faits observés dans la nature. Quant aux tubercules des racines des Cycadées, de l’Aune, des Eléagnacées, de Ceanothus, des Légumineuses et d’autres plantes, je ne m'en occuperai pas ici. À ces mycodomaties, dans mon mémoire, j'ai consacré un chapitre spécial (2). Aussi je ne veux pas toucher aux questions analogues si intéres- santes et d’une si grande importance concernant les différentes formes de mycorrhizes chez les espèces du genre Pinus que vient d'émettre mon compatriote. le célèbre biologiste P.-E. Müller, en attirant l'attention sur les radicelles dichotomes du Pin, qui peu- vent devenir de gros tubercules buissonneux rappelant l'aspect des balais de sorcière. Ces formations bizarres, Müller les a com- parées aux susdits tubercules que provoquent les bactéries capables d’assimiler l'azote libre de l’air (3). Il en sera rendu compte autre part dans cette Revue. Ici je me bornerai à traiter la symbiose des champignons à hyphes qu’on rencontre généralement dans les mycorrhizes des arbres forestiers. Si, dans ma thèse de 1893, j'ai examiné la symbiose des champi- gnons en union avec les racines, ou bien avec des organes fonc- tionnant comme des racines chez les représentants les plus différents du système, c'était pour montrer que cette symbiose n’est nullement restreinte aux arbres forestiers mais, au contraire, (1) E. Stahl : Der Sinn der Mycorhizenbildung. Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik. Bd. 34. Leipzig. 1900, p. 539-668. (2) Voir p. 142-156, 170. Cfr. Frank : Lehrbuch der Botanik. Tome I, 1892, p- 268, 561. Hiltner dans la Naturwissenschaftliche Zeitschrift für Land-und Forstwirtschaft. Année 1re, 1903, p. 9-25. (3) Bullelin de l'Académie Royale des Sciences et des Lettres de Danemark pour l'année 1902, p. 249-256 (en français). ht dan. — 159 — répandue dans tout le règne végétal. En effet, à partir de l’Algue jusqu’à la Légumineuse arborescente, on trouve le même envahis- sement des organes de l'hôle par les filaments du champignon. Aussi la comparaison peut éclairer les faits observés dans lés dif: férents groupes, et, pour les expériences, les plantes les plus: minces sont plus faciles à cultiver que celles qui deviennent de grands arbres, voilà pourquoi les premières sont préférables à ce titre (1). | Aux observations antérieures réunies et discutées, j’en ai ajouté de nouvelles, et je me suis appliqué à combler les lacunes dans le système établi des mycorrhizes. rm I Examinons maintenant les mycorrhizes des arbres forestiers. Si l’on cultive, comme je l'ai fait, de jeunes plants de Gupuli- fères ou de Conifères (2) dans un terrain très meuble ou dans du sable stérilisé arrosé de solutions nutritives, ou bien, encore mieux, si l’on fait pousser les racines partie dans des cavités remplies de vapeurs d’eau (ce qui est le facteur déterminatif) (3), on verra se développer sur les racines de nombreux poils radicaux tout comme sur celles des autres plantes. Aussi, dans les pépinières, aux stades les plus jeunes, le plant montrait, en général, des poils radicaux: Ceux-ci, au contraire, sont assez rares dans la forêt, notamment sur les dernières ramifications des racines appartenant à des arbres plus âgés. [ci, les racines du hêtre, du chêne, du pin, de l’épicéa, etc. , sont transformées en mycorrhizes ectotrophiques, dont les fila- ments mycéliens, en enveloppant la radicelle d’une gaine mycé- lienne, empêchent les poils de se former. Quant aux mycorrhizes endotrophiques, le champignon ne gêne pas la production des poils radicaux, ce que l’on peut facilement constater chez Juniperus communs et Taœus baccata. La seule espèce parmi nos arbres forestiers qui, de sa nature, ne possède que très rarement des poils radicaux est l'Abies pectinata. Je ne les ai trouvés chez cet arbre, sur les parties intermédiaires des racines entre les mycor- rhizes, qu’une seule fois sur un jeune échantillon provenant du Jardin-des-Plantes de Paris, Ce même fait a été constaté depuis 1859 par Schacht (4). a (1) Les études postérieures de MM. Janse et Stahl sont faites d’après un plan analo- gue au mien. Fa (2) 11 me faut faire observer que, moi-même, des Conifères je n’ai pourtant culti € que l’Epicéa (Picea excelsa). (3) Ce fait, que les poils radicaux des arbres se développent surtout dans les cavités du sol, était déjà connu de Malpighi (Anafome plantarum, W, 1679, p. 84). (4) Pour la littérature, voir ma thèse, p. 172. Si je le comprends bien, C: von Tubeuf n'a pas non pl s trouvé de poils radicaux chez le Sapin. Forstlich-naturwissenschaftliche Zeitschrift. Année 5e. München, 1896, p. 193. Selon Müller, loc. cit, p. 255, ils sont aussi extrêmement rares chez le Pin de montagne. — 160 — Coniféres. Dès le milieu du siècle passé, Théodore Hartig (1) a traité d'une manière très instructive l'anatomie des mycorrhizes du Pin syl- vestre. Toutefois, il n’a pas compris que l’anatomie singulière qu'il a trouvée et qu'il croyait commune aux racines de tous les arbres était dûe à l'intervention d’un champignon. A ses figures des raci- nes du Pin sylvestre (Taf. 18, fig. 4-12), il sera bon de comparer notre figure 1, pl. CCXXX VI, pour l'Epicéa (Picea excelsa), les mycorrhizes de l’Epicéa étant analogues à celles du Pin. Toute la surface de la radicelle est enveloppée d'une gaine mycélienne (a) de tissu pseudo parenchymateux. Cette formation étrangère a été prise par Hartig pour une partie intégrante du corps de la radi- celle. Pour lui, elle était une gaine subéreuse normale. Une gaine subéreuse extérieure se trouve à la vérilé chez plusieurs Cycadées, mais pas chez les Conifères, où le suber se forme, plus tard, dans le péricycle, en dedans de l’écorce, comme Hartig l'a très bien figuré dans une autre figure (fig. 11 et 12 a). Voici l'explication que Hartig donne de sa figure 9 : « L’enveloppe extérieure est formée par une assise subéreuse de cellules rayonnantes qui ren- ferme un parenchyme à cellules larges dont les parois se distin- guent par leur construction singulière. Les lames cellulaires pré- sentent un réseau à anastomoses analogue à la nervation des feuilles (voir fig. 10) qui, pour moi, est un ensemble de canaux intercellulaires ramifiés environnant toute la surface de la cellule dont le rôle doit être de stimuler le fonctionnement de la cellule. Cette organisation, qui jusqu'à présent n'a pas élé observée ailleurs (que je sache), doit présenter à cet endroit une impor- tance physiologique particulière ». Ce réseau à anastomoses, net- tement figuré par Hartig (fig. 10), n’est autre chose que le réseau intercellulaire mycélien dans l'écorce extérieure de la mycorrhize. Il ne saurait y avoir de doute à cet égard ; il suffit de comparer notre planche CCXXX VI, fig. 4, où l’on voit la nervation dans les parois de la cellule c. Ainsi Théodore Hartig a bien reconnu les caractères les plus importants des mycorrhizes. Cest pour rap- peler les mérites de cet illustre observateur que j'ai nommé le réseau en question réseau de Hartig. Avec ce réseau, il ne faut pas confondre le réseau de soutien, assez semblable, qui existe dans l'écorce de la radicelle de plusieurs Conifères (Juniperus, Thuya, elc.). Ge réseau normal a été observé pour la première fois, en 1865, par Nicolai qui a confondu les deux réseaux, et, dernièrement, il a fait l'objet d'observations élé- gantes et détaillées de la part de mon ancien maïtre au Jardin - des-Plantes, M. van Tieghem (1871 et 1888). Juste chez les Abié- (1) Hartig. Vollständige Naturgeschichte der forstlichen Cullurpflanzen Deutsch lands, Berlin, 1840-51, Fe CE HET OST Ag da PT ET ES RS EST. ci 2 ni don re 2 COR CA ge PA - à | EE LÉ nr Ne 1 : À — 161 — tinées (Pinus, Abies, Picea, Larix), le réseau de soutien fait défaut, tandis qu'elles possèdent le réseau de Hartig et la gaine mycélienne. Sur les racines du Pin sylvestre avec leurs mycorrhizes, Alfred Müller vient de publier des études très intéressantes. Chez de jeunes plantes de cette espèce, il a trouvé, comme moi pour le Pin Strobe, non seulement des mycorrhizes ectotrophes, mais aussi, un peu partout, des mycorrhizes endotrophes, puis des radicelles exemptes de champignon (1). Pinus Strobus. Déjà, en 1856, Gasparrini avait trouvé chez le Pinus Hale- pensis les radicelles entièrement couvertes de très nombreuses et très fines hyphes de champignon (il les nomme des Conferves), les poils radicaux étant très rares. En 1874, Janczewski recon- naissait l'existence et l’influence d’un mycélium de champignon. D'après lui, les divisions dichotomiques des racines du Pinus Strobus sont causées par un champignon pour la plupart épiphyte. Egalement, en 1874, Bruchmann constatait que le sommet, aussi bien que toute la surface de ia racine du Pin sylvestre, est couverte d’une croûte consistant en cellules de l’écorce et en un lacis mycélien, qui se trouvent également sur les autres radicelles des conifères non dichotomisées (2). Ea 1880, la « croûte » de Bruchmann fut désignée par Reess sous le nom de gaine mycélienne (Pilz scheide), terme que j'ai *. moi-même adopté, comme préférable à l’expression de Frank, Pilz mantel (manteau mycélien). Ce qu'Hartig en son temps avait regardé comme une assise de l'écorce était reconnu maintenant pour être une gaine mycé- lienne. Son réseau intercellulaire, que j’ai nommé réseau d’'Hartig, fut, en 1882, sainement interprété par Kamienski : « Les cellules de ces tissus (c’est-à-dire de l’épiderme et de l'écorce) sont séparées par une simple assise de filaments, ayant une épaisse ramification dans un même plan, qui se laissent observer sur la surface des cellules dans les coupes tangentiel- les de racines. Ce champignon ne pénètre pas à une grande profondeur ». Puis viennent les recherches bien connues de Reess, Frank, v. Tubeuf et Vuillemin, auxquelles se rattachent les miennes. (1) Zeitschrift für Forst-und Jagdwesen. Année 34. Berlin, 1902, p. 209, année 35. 1903, p.324, avec fig. La section d'une mycorrhize du Pin sylvestre, à la fois ectotrophe et endotrophe, est figurée par von Tubeuf dans la Nalurwissenschaftliche Zeitschrift für Land-und Forstwirtschaft. Année 1re, 1900, p. 81, fig. 2, à gauche. (2) Pour le Pinus Pinaster du Cap, Frank a signalé une for ne de mycorrhizes toute singulière. D’après von Tubeuf (L c., p. 77, note), cette communication est dûe à une erreur. Le Pinws Pinaster possède des mycorrhizes ectotrophes normales; les racines examinées par Frank appartenaient à un arbre feuillu exotique. — 162 — Sur les longues racines (racines charpentières) du Pinus S'tro - bus, je trouvai ce qui suit : La pointe de la racine est entourée d'une forte coiffe (coiffe ordi- naire des radicelles). En arrière de celle-ci, la surface est dépour= ‘vué de champignon; toutefois, les poils de la racine, très nombreu* et assez longs, sont enveloppés et entrelacés de filaments mycé_ liens. Ceux-ci parcourent en long les poils radicaux pour pénétrer à travers l’épidermé et devenirintracellulaires dans la partie la plus extérieure de l'écorce. Seulement un peu plus loin, en arrière sur la racine, se présente en même temps une gaine mycélienne avec le réseau d’Hartig entre les cloisons des cellules. Plus loin encore de la pointe disparaît à son tour le mycélium intracellu- laire et il ne subsiste plus que le mycélium intercellulaire. Sur ces racines en voie de croissance, l’on peut donc observer toute la série des passages depuis la racine dépourvue de champignon jusqu’à la mycorrhize endotrophique et à la mycorrhize ectotro- phique. Les radicelles courtes dichotomisées ou mycorrhizes en touffes « Mycorhizenbüschel » de Frank ne portent jamais de poils radi- caux; elles sont, au contraire, étroitement enveloppées d’une : gaine mycélienne assez épaisse, le réseau d'Hartig y est très visi- ble, il n’y existe aucune hyphe intracellulaire. De ce mode d’organisation que je viens de décrire chez le Pinus Strobus et qui existe également chez les autres Conifères et chez Jes Cupulifères, je tire cette conséquence, que cette différence que l’on observe entre les courtes racines et les longues racines, au point de vue de la production des mycorrhizes, dépend de l'inten- sité de croissance des racines : Ainsi l’intensité plus grande de croissance des racines longues s'oppose au développement du champignon, en le repoussant com- plètement ou bien en lui permettant de pénétrer dans l’écorce de la racine, transformant alors celle-ci en mycorrhize endotrophique, tandis que la croissance lente des racines courtes favorise le déve- loppement du champignon et lui permet d’entrelacer ses filaments pour former une gaine et le réseau intercellulaire. Faut-il pour cela considérer les longues racines comme servant uniquement à étendre la charpente des racines et comme ne ser- vant pas en même temps à la nutrition? Je ne saurais admettre cette conclusion, car précisément sur les longues racines il existe de très nombreux poils radicaux (1). Picea excelsa Uk. 3 L'étude de la mycorrhize de la Pesse, Picea excelsa, Lk. a une (1) L'’absorption a lieu de préférence par la région des poils, mais pourtant elle n’y est pas tout entière localisée. Voir les recherches de Kny dans Berichte d. Deutschen botan. Gesellsch., tome 16, 1898, p. 216. — 163 — singulière histoire. En 1873, Drude, comme l’a démontré plus tard Kamienski, en a publié, sans le vouloir, la description et la figure. Il croyait avoir devant lui les racines du Monotropa Hypopitys L., qui, à son idée, comme parasiles, pénètrent assez profondément au milieu des racines de l’Epicéa et s’unissent au tissu de celui-ci. Il n’y a rien là d'étonnant, car ces prétendues connexions parasilaires ne sont autre chose que la mycorrhize spéciale de l'Epicéa. Cette erreur s'explique du reste facilement, car le Monotropa possède aussi une mycorrhize ectotrophique qui ressemble beaucoup à celle de l’Epicéa et qui s’entrelace fréquemment avec lui, sans que cependant ni l’un ni l’autre souffre de cette réunion. En 1877, Resa constatait chez l’Epicéa l'existence du réseau d'Hartig dans l’écorce des racines absorbantes, ainsi que des racines charpentières qui n'étaient plus toutes jeunes. Aussi la gaine mycélienne est expressément mentionnée par Frank, mais comme les mycorrhizes de cet arbre important des forêts n'avaient été que peu examinées, j'en ai entrepris des études plus spéciales. La gaine mycélienne apparait déjà formée sur les toutes jeunes plantes; dans les pépinières, celles-ci âgées de 1 à 2 ans, ont pourtant en général des radicelles pourvues de coiffe et de poils radicaux auxquels les filaments mycéliens du sol s'entrelacent, commençant çà et là la formation de la gaine. En ce qui concerne l’anatomie, l’on se reportera à la planche XIIL, fig. 1 et 2 de ma thèse. Fig. 4. — Coupe transversale de la mycorrhize d'un Picea excelsa, âgé de 8 ans. a). Gaine mycélienne. b). Cellules collabescentes de l’épiderme. c). Cellules de l'écorce les plus extérieures montrant sur leur paroi le réseau d'Hartig. Une partie de la même coupe vue à un plus fort grossissement (fig. 2) est représentée ici dans la fig. 1, pl. CCXXX VI expliquée déjà plus haut. Le lacis mycélien se montre aussi bien sur la section des cloi- sons qu’à leur surface, où les lignes saillantes ont été dessinées d’après nature avec la plus grande exactitude. Ni chez l’Epicéi, ni chez les autres arbres forestiers, malgré l'examen le plus soigneux, je n’ai pu distinguer avec certitude la limite précise entre les hyphes intercellulaires et la paroi de la cellule envahie. Je crois pourtant avec Th. Hartig, Frank et Reess que les filaments du champignon pénètrent dans les espaces inter- cellulaires de l'écorce et décollent les unes des autres les parois des cellules. En même temps ils semblent consommer la substance intercellulaire. Je plaçai dans de l’eau de Javelle la racine d’un Epicéa de trois ans provenant du jardin d'expérience du labora- toire de biologie végétale de Fontainebleau : Au bout de quelque — 164 — temps la gaine mycélienne, ainsi que la plupart des hyphes du ré- seau d'Hartig, furent détruites ; les paroïs des cellules ayant pres- que complètement résisté à l’action du réactif, apparurent alors séparées par un plus grand intervalle là où il avait existé des hyphes intercellulaires. L’Abies pectinata et le Larix Europaea possèdent des mycor- rhizes ectotrophiques avec gaine mycélienne et réseau d’'Hartig (1), comme les différentes espèces de Pinus, de Picea, de Tsuga et de Pseudotsuga. Le Cedrus Libani (un arbre au Jardin des Plantes de Paris) ne m’a montré aucune gaine mycélienne ni aucun réseau d'Harlig, mais par contre des hyphes intracellulaires assez nom- breuses dans l'écorce de la racine. Chez le Cedrus Deodara von Tubeuf a trouvé çà et là le réseau d’Bartig sans gaine mycé- lienne, la racine étant revêtue de poils. L’échantillon était cultivé en caisse et fut examiné en hiver (2). Chez le Juniperus communis, les racines étaient souvent consti- tuées comme une mycorrhize endotrophique (3) et en même temps le réseau d’'Hartig se comporte ici d'une façon toute particulière sur les parois des cellules dans les assises les plus superficielles de l'écorce, quoiqu'il n'existe aucune gaine mycélienne. C’est le seul cas connu (outre le Cedrus Deodara) où il existe un réseau d'Hartig sans gaine mycélienne. Le réseau ci-dessus mentionné ne saurait être confondu avec le réseau de soutien qui existe ici éga- lement. Les longs poils radicaux étaient parcourus par des hyphes cloisonnées. Le Taæus baccala avait les racines courtes, en partie transfor- mées en mycorrhizes endotrophiques, mais pas de gaine mycé- henne ni réseau d’hyphes. Sur les nombreux poils radicaux comme sur les filaments mycéliens intracellulaires, on observe des petites verrues cuticularisées ou cutinisées rendues plus visi- bles par l’acide chlorhydrique ajouté. Cupulifères, Corylacées, Bélulacées, Salicacées (4). Toutes ces familles possèdent des mycorrhizes ectotrophiques, toutes les mêmes, mais en plus ou moins grande quantité : les saules, les bouleaux et l’aulue en présentent le moins et n’offrent pas toujours une gaine mycélienne ; le chêne occupe un degré intermédiaire, et la gaine mycéiienne alleint son maximum de (1) Cfr. aussi GC. v. Tubeuf : Die Haarbildungen der Coniferen. Forstlich-natur- wissenschaftliche Zeitschrift. Année 5. München, 1896, p. 178, pl. XI, fig. 3. La radicelle du mélèze peut montrer le réseau d’Hartig et, en même temps, des poils va .i- caux, la gaine mycélienne étant al-rs' très réduite. (2) v. Tubeuf, 1. e., p. 178-179, pl. X, fig. 4 et 3. (3) v. Tubeuf, !. c., p. 177, en citant, dit « ectotrophique » au lieu d’ « endotro- phique ». Voir ma thèse, p. 197. (4) Voir ma thèse, p. 234 suiv. Se Tr AN PE TE CS “4 F À Li r LA ÿ. rt — 165 — développement chez le hêtre ou bien encore plus chez le charme et le coudrier. Nous devons à l'italien Gasparrini les premières recherches sur les mycorrhizes eclotrophiques des arbres feuillus. Dans son important travail sur les poils radicaux et sur leurs fonctions, cet auteur, en 1856, remarque que, en règle générale, c’est seule- ment durant les premières années de leur vie que beaucoup d’ar- _ bres possèdent ce chevelu, tandis que plus tard cet organe ne se développe que durant un cerlain temps et d’une façon rudi- mentaire. Chez le châtaignier et le noisetier, il trouva les racines absor- bantes, surtout celles qui s'étendent près du sol, divisées en forme de branche de corail el entourées de filaments tubulaires, confervoïdes, qui lui parurent formés de moisissures ou d’autres cryptogames. Dans son travail sur le parasitisme des Elaphomyces, en 1876, Boudier constatait que les espèces à fruits jaunes sont en con- nexion par le moyen d’hyphes communicantes avec les racines des arbres voisins, bouleau, chêne et châlaignier. Les racines absor- bantes étaient entourées extérieurement de fines hyphes cloison- nées et d’une couleur jaunâtre , qui envahissaient seulement l’assise cellulaire la plus extérieure de l'écorce. Boudier remarqua donc bien le réseau d’Hartig. En outre, il mentionna que les racines absorbantes montrent également une ramification en forme de branche de corail là où l’on ne peut découvrir aucun fruit d'Elaphomyces; il chercha à expliquer ce fait en supposant que les radicelles courtes, très ramifiées en petits paquets, servent alors peut-être de berceau au jeune champignon. Pour les Elaphomyces à fruit noir, il n’admettait au contraire aucune modification des racines environnantes, ce . qui n’est pourtant pas d'accord avec les observalions antérieures. À la vérité, la question du parasitisme des Elaphomyces avait depuis longtemps été discutée par deux éminents mycologues, bien que cette discussion semble être totalement tombée dans l'oubli. En 1843, Vitladini pensait que les racines des arbres étaient parasites des fruits des Elaphomycètes et y puisaient leur nour- riture. Tulasne, vers 1841, considérait le champignon comme parasite; plus tard, en 1862, il interprétait leur relation comme une espèce de symbiose. Faqus sylvalica. Ea 1877, Résa trouva chez le hêtre des radicelles qui élaient divisées en forme de collier de perles et dans l’intérieur des- quelles végétait un champignon vivant; mais il y vit un phéno- mène accidentel de parasitisme. L'auteur danois P.-E. Müller fut le premier, dans ses « Etudes — 166 — sur l’humus des forêts », parues en 1878, qui découvrit la mycor- rhize ordinaire du hêtre et le parasitisme régulier du champignen. Il constate l’existence normale d’un champignon symbiotique sur les racines absorbantes du hêtre et il publie plusieurs figures excellentes. Il a donné ces figures dans un résumé inséré dans le Botanisches Centralblatt, tome 26, 1886, p. 22-26, ainsi que dans ses « Recherches sur les formes naturelles de lhumus » (1). Müller trouva que toute la masse des racines, comme le fauillage et tous les débris tombés de l’arbre, sont enveloppés d’un réseau épais de minces filaments mycéliens d'un brun foncé. E. Rostrup détermina provisoirement ces champignons comme étant le Cla- dosporium humifaciens Rostr. et le Sorocybe Resinae Fr. Le mycélium fin, brun ou brun-noirâtre croît sur les racines des hêtres et s’étend librement dans le sol : « il se trouve non seulement à la surface de l'écorce morte, mais il la pénètre encore dans toute son épaisseur et il paraît aussi indissolublement uni aux racines du hêtre que certains Lichens bien connus avec le tronc du hêtre ». Müller, de même que Théodore Hartig, consi- dérait à tort la gaine mycélienne avec son chevelu d’hyphes comme le tissu de l’écorce avec son chevelu de poils radicaux. La saine interprétation de la gaine mycélienne et du réseau d’'Hartig, pour les mycorrhizes du hêtre, a été pour la première fois donnée par Kamienski dans son excellente monographie du Monotropa, parue en 1882. Il estime que le champignon symbiote du Monotropa, qui enveloppe aussi les racines du hêtre et d’autres arbres de ses hyphes, est un parasite des racines du hêtre, et qu’il y puise une partie de sa nourriture. Plus tard, en 1886, il a exprimé l’opinion que le champignon constitue sur les racines du charme (Carpinus Betulus) un parasite nuisible, un antibiote. Je n’ai toutefois pu vérifier ce fait, ni par mes expériences, ni par celles des autres. Un travail important de la littérature des mycorrhizes ectotro- phiques est le mémoire de Gibelli « Nuovi studi sulla malattia del Castagno detta dell inchiostro (Maladie d’encre) ». Cette publica- tion, parue en 1883, contient le résultat de recherches pour- suivies plusieurs années par cet infatigable auteur sur lanatomie, la physiologie normale et pathologique des racines des Cupulifères (spécialement du châtaignier), ainsi que ses études mycologiques sur l’antibiotisme et le symbiotisme des mycorrhizes (2). fl a trouvé les racines enveloppées d’une gaine mycélienne dense et l’enfer- mant hermétiquement, comme le gant enveloppe le doigt. Il décrit et figure les diverses formes de mycorrhizes, et décrit la pénétra- (1) Dans les Annales de la Science agronomique française et étrangère. Année VI, t. I, Nancy, 1889, p. 85 et suiv. (2) Voir la traduction française dans les Archives de biologie italienne, t. IT, p. 122-152, avec 3 planches. : y PP, RU OP OE ES D PE J'TE ol Énon — 167 — tion des hyphes dans les cloisons des cellules de l’épiderme et de l’écerce.. Les racines longues (porta-radici), fortes, croissant en longueur, en forme de doigt, restent seules exemptes de champi- gnon. En règle générale le champignon est sans importance pour les racines, il ne leur nuit pas sensiblement, il trouve chez elles une disposition à l’accepter patiemment. Mes recherches m'ont aussi conduit à cette interprétation; aussi, comme Motto, j'ac- cepte l'opinion de Gibelli : « que certaines formes parasitaires peu- vent avoir un ndigénat toléré et tolérable sur les racines du chà- taignier sain, sans lui causer de dommage sensible. » L’on a dit que Gibelli tenait tous les mycorrhizes pour nuisibles, c'est-à-dire qu’il considérait le champignon comme travaillant à la destruction de sa plante nourricière, mais c’est à tort qu'on lui a attribué une pareille opinion. Gibelli a recueilli ses matériaux d'étude en Italie : partout il a rencontré les mêmes relations chez les châtaigniers sains, comme chez ceux qui étaient malades. Ses observations lui apprirent que le champignon des mycorrhizes ne peut être la cause directe de la maladie ; mais là où l’arbre souffre (par suite d’autres causes non encore découvertes) de cette maladie, la mycorrhize peut peut-être devenir un antibiote dan- gereux auquel l’hête malade ne peut longtemps résister. Gibelli constata l’existence de la gaine mycélienne pour plusieurs Cupulifères, par contre chez d’autres arbres il ne trouva rien, Sur les racines mortes ou malades des châtaigniers il trouva des Torula, Sphaeropsis et Melanomma. Ceux-ci sont-ils en relation génétique avec le Diplodia Castaneæ habitant les feuilles et aussi avec d’autres mycorrhizes des racines normales et saines? Il émet seulement, à cet égard, une opinion qu'il devait plus tard démontrer avec rigueur par ses expériences. Les travaux de P.-E. Müller, Kamienski et Gibelli apportent cependant peu de lumière en ce qui concerne le rôle des mycor- rhizes. C’est le mémoire de Frank qui devait en procurer davan- tage et aborder la solution du problème d’une manière plus claire et plus raisonnée. Th. Hartig avait, nous l’avons vu, longtemps auparavant, indiqué l'utilité au point de vue physiologique de certaines mycorrhizes, sans pourtant avoir trouvé la véritable interprétation. Kamienski avait non seulement pour le Monotropa, mais encore pour les Conifères et les Cupulifères, formulé dans ses parties essentielles le phénomène des mycorrhizes; mais ses recherches n'étaient connues que dans un petit rayon. Kamienski avait assez bien décrit comme un phénomène de symbiose mutuelle les relations du Monotropa et du champignon de sa mycorrhize Mais pour les arbres où il avait trouvéune mycorrhize analogue, il pensait que le champignon devait être plutôt nuisible à son hôte. 4e 2 Gibelli ne considérait pas (sauf certaines restrictions) les mycor- rhizes des Cupulifères comme nuisibles aux arbres, mais il n'avait pas su reconnaitre leur utilité. Le mérite de l’œuvre de Frank est d’avoir résolument abordé une question que les bota- nistes antérieurs avaient simplement effleurée et d’avoir soutenu positivement l’utililé de la symbiose pour l’arbre. « L'arbre ne tire pas lui-même sa nourriture du sol. Les fila- ments mycéliens qui enveloppent complètement les racines absorbantes lui procurent toute sa nourriture. » Cette nouvelle vue est le point essentiel de la théorie de Frank. Il a désigné sous le nom de mycor (r) hize l'organe résultant de l'union du champignon et de la racine (d’autres auteurs empleient quelquefois ce terme pour désigner les champignons qui produi- sent les mycorrhizes, mais l'emploi du mot avec cette signification est incorrect); il interprète cette symbiose en lui donnant une signification analogue à celle des Lichens. Les mycorrhizes du hêtre ont formé l’objet principal de mes recherches dans les contrées visitées par moi, en Danemark, Alle- magne et France; j'en ai réuni un très grand nombre d’échantil- lons provenant de différentes stations et de tous âges. Les particularités anatomiques et physiologiques sont les mêmes pour le hêtre que pour l’épicéa. Les figures donneront des éclaircissements à ce sujet : pour ce motif, je répète l'explication des figures. PI. CCXXXVI. — Les figures 3, 5, 6, 7 et 8 concernent le hêtre, (Fagus sylvatica). Fig. 5. — Fragment d’une racine longue (Triebiwurzel ; porta- radici) avec de nombreuses racines courtes (d); les dernières se ramifiert souvent en forme de branche de corail ; cependant la ramification reste toujours monopodiale, n’est pas réellement dichotome. Toutes les racines courtes sont des mycorrhizes ectotrophiques entourées d’une gaine mycélienne. Fig. 6. — Les parties de racine de « en b sont seules exemptes de champignon, sans gaine mycélienne, tandis que les parties dessinées en couleur foncée, la partie b c et les racines latérales, sont entourées d'une gaine mycélienne. Vers d se trouvent des poils radicaux entrelacés de fines hypbhes. m. filaments mycéliens traçants. Fig. 7. — Le réseau d’Hartig (forme habituelle). Fig. 8. — Coupe transversale d’une mycorrhize. Cellules de l'écorce avec le réseau d’'Hartig qui, ici (ce cas se présente rarement), forme des saillies (z) en forme de suçoirs dans l’intérieur des cellules. (Pseudoparenchyme intercellulaire dessiné en une couleur plus foncée). La paroi des cellules de l’écorce en- NN 2 ra SU DES RES 2 HAS AE ANA 2 11 ATP er PS DC ir, — 169 — veloppe toujours ces saillies. Le champignon ne pénètre donc pas dans le lumen, mais reste intercellulaire. Jamais je n'ai vu des filaments intracellulaires aux racines du hêtre. Chez les Cupulifères, de même que chez les Conifères, la forma- tion des mycorrhizes paraît en rapport avec l’intensité de la crois- sance des racines : les longues racines qui poussent rapidement peuvent échapper à l’étreinte du champignon, tandis que celles qui croissent lentement (les racines courtes) sont enveloppées par- tout par la gaine mycélienne, sauf de rares exceptions où des espaces même de celles-ci gardent l’épiderme libre et pourvu de poils radicaux. La ramification, en forme de branche de corail des dernières, n’est pas la conséquence mais bien la cause de la formation de la gaie mycélienne. Les parties exemptes de champignon, qui se trouvent sur les longues racines, ont peu d'importance eu égard à l’ensemble du système des racines du hêtre. Sur les radicelles jeu- nes non encore ramifiées des racines courtes, la gaine mycélienne ne manque presque jamais. La gaine mycélienne peut atteindre jus- qu’au 1/5 du rayon de la mycorrhize. Avec Gibelli, on peut diviser d’après leur surface extérieure les mycorrhizes en hérissées ou lisses : les dernières sont lisses, pseudo-parenchymateuses; les premières sont feutrées, garnies de longues hyphes traçantes ou de filaments mycéliens en forme de poils. Noack désigne sous le nom de chevelu mycélien les hyphes courtes, mousses ou pointues, souvent en forme de soies, qui revêlent la gaine mycélienne et qui ressemblent tellement au chevelu des racines qu'elles peuvent être confondues avec lui. Elles se distinguent des poils radicaux par une épaisseur moindre, elles sont, en outre, souvent septées et elles se trouvent parfois aussi à la pointe des racines où, comme on le sait, il n’y a pas de poils radicaux, mais où, au contraire, existe la coiffe radicale. Notre figure 3, pl. GCXXX VI, représente schématiquement les différentes formes de filaments mycéliens qu'on trouve sur la mycorrhize du hêtre et que lon peut comparer au poil radical dessiné en ”. Dans l’écorce de la mycorrhize,le mycélium reste intercellulaire, se développant d'ordinaire plus largement aux coins des cellules. Le champignon ne pénètre jamais dans l’endoderme. Chez l'Ulmus montana, l'Acer Pseudoplatanus, les Buæus sem- pervirens, Cralaegus oxyacantha et Mespilus germanica, j'ai trouvé des mycorrhizes endotrophiques qui pourtant ne se pro- duisent pas toujours. Surtout l'érable (Acer) possède des mycorrhizes prononcées de ce genre. Les cellules de l’écorce, sans exception, entre l’épiderme (avec des poils radicaux) et l'endoderme peuvent présenter de nombreux filaments mycéliens s’enroulant en pelotes comme chez — 170 — les Orchidées, mais encore plus nettement visibles. Le champignon pénètre déjà tout près, derrière la pointe génératrice de la radi- celle, encore devant les poils radicaux, c’est-à-dire dans les tissus les plus jeunes de la racine. Les mamelons à croissance inter- mittente signalés dans ma thèse (p. 225) pour l'érable ont été, plus tard, étudiés et figurés par Janse (1) qui les a indiqués aussi pour le Celtis comme moi je les avais indiqués pour l’'Ulmus et pour le Taæus. Ils sont semblables à ceux de l’Æsculus et du Podocarpus. La formation en files de perles ne doit pas être causée par le champignon à hyphes, infectant de la même manière que les radicelles les articles près les resserrements. Chez l’érable, ils abondent sur presque toutes les radicelles. Chez l'Ulmus, les choses se passent d'une manière analogue. Ma fig. 2, pl. CCXXX VI donne la coupe transversale de sa mycorrhize endotrophique. Les pelotes d'hyphes intracellulaires sont mar- quées par un p. Leur pseudo parenchyme se voit en », les « spo- ranges » ou « vésicules » (kystes) en s (2). Les racines, même sur des ormes âgés dans la forêt, sont cependant souvent exemptes de champignon symbiote. D'autre part, j'ai trouvé une fois, sur un arbre, dans le jardin botanique de Copenhague, quelques ra- cines transformées en mycorrhizes ectotrophiques avec une gaine mycélienne serrée, mais peu épaisse. Parmi les arbres forestiers, le frêne (Fraxinus excelsior), le marronnier d'Inde (Æsculus Aippocastanum) et le sureau (Sam- bucus nigra) sont les seuls chez lesquels on n’a presque jamais trouvé aucune mycorrhize ni endo-, ni ectotrophique. Même sur les terrains à l’humus bien développé des forêts, je n’en ai pas trouvé. Ce n’est que M. Stahl qui, pour les deux premiers, dit en avoir observé sur un sol humeux de forêt. Aussi, j'ai vu parfois quelques filaments mycéliens pénétrer dans l'épiderme des racines du frêne, mais jamais je n’ai trouvé les hyphes dans l'écorce. Ainsi, je pense que les mycorrhizes endotrophiques de ces deux espèces sont très rares (3). J’ai trouvé aussi exemptes de champignons les racines du frêne à un endroit dans la forêt où un charme voisin possédait des mycorrhizes avec gaine mycé- lienne très épaisse. Les racines du frêne, facilement reconnais- sables à leur couleur jaune clair (4), ainsi qu’à leurs longs poils radicaux, étaient ici toutes enchevêtrées dans les mycorrhizes du charme sans subir la symbiose du champignon. (1) Annales du jardin botanique de Buitenzorg, vol. XIV, 1897, p. 68, 96, 171- 474. PI. VIL, fig. 10. (2) Cfr. Janse, 1. c., p. 63, 67, 143, 147, 180. (3) Büsgen en a trouvé aussi chez le marronnier. Vor Allgemeine Forst-und Jagd- Zeilung, 1901, p. 278. (4) La même couleur b'anche 0 à jaune clair des racines distingue les autres Oléacées : Ligustrum et Syringa. AR UE NT C7 7, POANER 2e) LITE ni Le 74, +: PU ? TN , ] : ‘ — 171 — En Résumé, l’on voit, par ce qui précède, que ce n’est qu'après bien des tâlonnements, souvent après avoir d’abord adopié des opinions erronées, qu'il a fallu ensuite redresser, que les obser- vateurs ont fini par reconnaître la nalure exacte des mycor- rhizes. Les arbres forestiers peuvent se diviser en trois catégories qui sont les suivantes : 4° Ceux qui ont un mycélium irtracellulaire : Cedrus Libani, Taxus baccata, Ulmus montana, Acer Pseudoplatanus. La symbiose n'est pourtant pas absolument constante dans ce groupe. 20 Ceux qui ont un mycélium intercellulaire (réseau d’Hartig) et une gaine extérieure mycélienne : Picea excelsa, Abies pecti- nata, Larix Europaea, Pinus sylvestris, et les aulres espèces de Pin, les Cupulifères, Corylacées, Bétulacées et Salicacées. Chez les deux dernières familles, la symbiose est moins prononcée et cons- tante. Ici se classe aussi, d’après Frank, le Tilleul que je n’ai pas examiné moi-même. Pour ce groupe, il est pourtant à observer que le Pinus Strobus possède : 1° un mycélium intercellulaire (réseau d’Hartig) avec gaine mycélienne, et 2° plus près de la pointe, un peu en arrière de la coiffe, un mycélium intracellulaire. Le Pinus sylvestris a également, d’après A. Môller, presque toujours les deux sortes de mycorrhizes. Le Juniperus communis possède : 1° un mycélium intercellulaire (réseau d'Hartig), mais sans gaine mycélienne, et 2° un mycélium intracellulaire. 30 Ceux qui, en règle générale, n’ont pas de mycélium ni intra-, ni intercellulaire : Fraxinus excelsior, Æsculus Hippocastanum, Sambucus nigra. IT Sur le rôle et sur le sens de la symbiose des racines. Si, chez les arbres à mycorrhizes ectotrophiques, la partie de beaucoup majeure du système absorbant des racines est tout enveloppée dans un tissu pseudo-parenchymateux de champi- gnon, certainement on peut en conclure que cette symbiose ne doit pas être sans aucune importance pour l'arbre hospitalier. Quant aux mycorrhizes endotrophiques largement développées, on serait porté à admettre une influence semblable. Pour les mycorrhizes endotrophiques, il faut cependant obser- ver qu’on ne trouve que très rarement des cordons mycéliens en dehors des racines. Aussi probablement les champignons ne peuvent y introduire par la voie des hyphes qu'une quantité de — 172 — substances de beaucoup inférieure à celle empruntée à la plante hospitalière (1). Mais en quoi donc consisterait alors l’influence présumée du champignon symbiotique ? L'arbre tire-t-il profit du champignon, croît-il mieux avec le champignon que sans lui? Voilà des questions pour la solution desquelles on peut recourir à deux voies : 1° des observations comparatives dans la nature; 2° des expériences de culture paral- lèles. En ce qui concerne le champignon, la symbiose doit lui être profitable; car, s’il en était autrement, il n’atteindrait pas le déve- loppement luxuriant qu'il présente. Le champignon, qu'est-ce qu'il va chercher alors chez la racine? Je crois que c’est surtout de l’eau, ou bien de l'humidité ; dans les parois des cellules de l’écorce, le mycélium intercellulaire ne trou- verait pas, d’ailleurs, grand chose. Chez nombre de plantes à par- tir des Marchantiacées où le développement du champignon est si large que sa masse dans les tissus envahis surpasse de beaucoup celle de son hôte (2), on observe que ni la fécule ni les noyaux cellulaires ne sont jamais attaqués (3). D'autre part, le chêne, par exemple, peut arriver à un âge comptant plusieurs siècles sans que !a symbiose dans des milliers de radicelles lui ait causé de dommage sensible. Donc le cham- pignon ne peut être un parasite pernicieux ; mais n'est-il pas sous quelque rapport avantageux à l’arbre ? [A suivre]. (1) Voir ma thèse, p. 216-219. Cfr. Janse : Les endophytes radicaux de quelques plan- tes javanaises Annales du jardin botanique de Buitenzorg. vol. 14. Leïde, 1897, p. 121. Beaucoup d’autres investigateurs sont d'accord en ce point-ci. (2) C’est par erreur qu'on a prétendu nouvellement (Berichle der D. bot. Ges. Tome 17e, 1899, p. 311-317) que seulement les Jungermanniacées et non les Marchan- tiacées sont pourvues de mycorrhizes. Chez Preissia commutata, déjà en 1843, Gotische découvrit le champignon symbiote, saïinement interprété en 1852 par Schacht. Pour Monoclea cfr. Botan. Zeitung, 1858, p. 290, pl. VIIT, des échantillons provenant des montagnes de Pérou présentaient même la symbiose. Pour mes recherches , voir ma thèse, p. 156-162. Aussi les théories fondées sur cette prétendue différence sont privées de base réelle (voir Stahl, I. e., p. 567). Toutefois, je n’ai pas trouvé la symbiose des Marchan iacées ni celle des Jungermanniacées absolument constante dans toutes les stations. F. Cavers, dans une note récente, admet une corrélation entre la formation de ces mycorrhizes et la richesse du sol en humus, ce que je ne saurais pas confirmer. (The New. Phytologist., vol. IE, London, 1903, p. 30-35.) Aussi, il a retrouvé les mycorrhizes chez le HMonoclea Forsteri. Les mycorrhizes endotrophiques des Marchantiacées ont été nouvellement étudiées par Golenkin dans Flora. Bd. 90. 1902, p. 209. (3) Tout au contraire, il est soutenu par Janse que le champignon s'alimente de l'ami ton des tissus infestés et le fait disparaître (L. e., p. 116, 182). Il faut de nouvelles recherches sur ce fait-ci. AVE Rue BIBLIOGRAPHIE CosranTiN et Lucer. — Sur le Sterigmatocystis pseudonigra. (Bull. Soc. mycol., 1903, p. 33-44). Cette nouvelle espèce a été obtenue en semant des croûtes épi- dermiques d’un cheval teigneux. Elle est très voisine du S{erigma- tocystis nigra, mais elle s’en distingue par ses fructifications plus clairsemées à la surface du thalle. STAHL (E.). — Der Sinn der Mycorrhizenbibdung, eine ver- gleichend biologische Studie Jahrb. f. wissensch, botanich. XXXIV, 1909, 539, 668). La signification de la formation des mycorrhizes, étude de biologie comparée. Le rôle que jouent les mycorrhizes est encore entouré de mystère. Comme les mycorrhizes paraissent se développer plus abondam- ment dans les terrains riches en humus et que, d’autre part, les champignons ne peuvent, comme les plantes à chlorophylle, se créer des aliments organiques et les empruntent tout formés aù sol ou aux substratums, l’on pense généralement que le rôle des mycor- rhizes est de procurer à la plante des matières organiques et qu'ils sont mieux que tous autres organismes adaptés à cette fonction. Le travail que publie le savant professeur d’Iéna combat cette opinion et tend à démontrer que le rôle des mycorrhizes consiste à fournir à la plante des matières minérales. Cest un travail considérable passant en revue toutes les familles végétales el très riche en matériaux et en faits observés, ainsi que très longuement documenté au point de vue de la bibliographie. Les plantes à mycorrhizes sont extrêmement nombreuses, Toute- fois elles peuvent se diviser en deux catégories. Les unes portent constamment des mycorrhizes, tandis que d’autres n’en présentent qu’accidentellement : l'auteur appelle les premières mycotrophes obligatoires et les dernières mycotrophes facultatives. Quand on compare les plantes non mycotrophes avec les plantes mycotrophes, on constate un certain nombre de différences qui tou- tes semblent indiquer une circulation d'eau beaucoup plus intense chez les plantes r0n mycotrophes. Ainsi leurs racines sont fort développées; elles possèdent de nombreux poils radiculaires ; leurs feuilles transpirent énergiquement et sont même souvent pourvues de stomates qui sécrètent de l’eau à l’état liquide. De plus, leurs tissus sont d'ordinaire riches en matières amylacées et pauvres en sucre, ce qui est une condition favorable à la transpiration; car on sait que l'accumulation du sucre a pour effet le ralentissement de _ cette dernière fonction physiologique. Le fait que les plantes mycotrophes transpirent moins que les autres et sont par conséquent moins bien alimentées en sels nutri- tifs, fait présumer que le service que le champignon symbiotique rend à son hôte consiste à remédier à l'insuffisance de la transpi- ration : soit qu’il lui cède directement les sels bruts puisés dans le sol riche en hamus ou bien qu’il lui fournisse, sous forme de matiè- res organiques, les produits résultant de l'assimilation de ces sels. — 174 — M. Stanl incline en faveur de cette seconde hypothèse, car les plantes mycotrophes sont, en général, beaucoup moins riche: en cendres que les végétaux cultivés. | Dans le chapitre « la lutte pour les sels nutritifs », M. Stahl nous explique comment il comprend ce rôle des myco:rhizes. Il existe entre les plantes et les champignons qui croissent dans l’'humus des forêts, bruyères, tourbières une concurrence pour l'accaparement des sels que contiennent déjà sous une forme con- centrée les débris végétaux de toutes sortes qui composent cet humus. L'avantage dans cette lutte doit se trouver du côté des champignons qui paraissent mieux armés dans ce but. Leurs fila- ments mycéliens possèdent, en effet, des propriétés chimiotactiques dont paraissent privées les racines des plantes vasculaires; les champignons jouissent donc de cette supériorité, c'est d’être capa- bles d’aller à la recherche des sels nutritifs. Les plantes à transpiration très active sont seules capables, dans les sols riches en humus, de lutter avec succès par leurs propres moyens contre les champignons. Quant aux plantes à transpiration faible, elles ne peuvent subsister dans ces conditions que pur le secours que leur prêtent leurs champignons symbiotiques. Les plantes, en général, se développent beaucoup plus vite et plus vigoureusement dans l’humus stérilisé (1) que dans l'humus non stérilisé. La cause en est que les plantes dans le premier cas sont mises, par la stérilisation de l’humus, à l’abri de la concurrence des filaments mycéliens qui y existent habituellement en grande quantité. Nous pensons intéresser nos lecteurs en leur donnant un résumé d’une partie du travail du professeur Stahl. Il passe en revue les plantes pourvues de mycorrhizes et il étudie, comparativement aux autres plantes pourvues de mycorrhizes, le pouvoir qu’elles ont d’excréter de l’eau ou, sous l'influence des rayons solaires, de former de l’amidon. | I. CRYPTOGAMES. Hépatiques. — Toutes les Jungermanuiacées étudiées ont pré- senté des mycorrhizes (à l'exception seulement du Jurgermannia bidentata); leurs feuilles sont riches en sucre. Au contraire, les Marchantiacées ne présentent pas de mycorrhizes ; leurs feuilles sont riches en amidon. Fougères. — L'Ophdoglossum vulgatum et les Botrychium pré- sentent des mycorrhizes; il offrent un faible développement des vaisseaux aquifères : ils paraissent n'avoir qu'une faible évapo- ration d’eau (car ils ne donnent pas, — quand on les recouvre d’une cloche de verre, — de condensation d’eau). Au contraire, nos Poly- podiacées indigènes (Polypodium vulgare, Aspidium Filix-Mas, Aspidium Thelypteris, Asplenium Filix-Foœmina, Pteris aquilina et l’Osmundaregalis) se sont montrés privés de mycorrhizes. Quant aux deux Hydroptérides, Marsilea quadrifolia et Pilularia globulifera, qui transpirent abondamment l’eau, elles n’ont pas de mycorrhizes. (1) Dans ses expériences, M. Slahl obtenait la stérilisation de ’humus en l'exposant à des vapeurs d’éther et de chloroforme qui y tuaient tous les flaments mycéliens, : — 175 — Equisétinées. — Les Equisetum se sont montrés dépourvus de mycorrhizes. Lycopodinees. — Tandis que les prothalles des Lycopodes pré- sentent dans leurs organes d'absorption des champignons endophy- tes plus ou moins abondants, l’on n’a pu rencontrer aucun champignon dans les organes de végétation des sporophytes (le Lycopodium inundatum excepté). D'après Bruchmann, nos Lyco- podes indigènes n’hébergent aucun champignon, et Janse est arrivé au même résultat pour les trois espèces de Java qu’il a étudiées. Quant aux Sélaginelles, des deux espèces répandues dans les Alpes l’une, le Selaginella Helvetica, avec son système de racines abondamment pourvues de longs poils absorbants, ne possède pas de mycorrhizes, tandis qu’au coutraire le Seloginella spinulosa, chez lequel tous ces organes d’absorption font défaut, offre d’abon- dants mycorrhizes. Chez tous ces cryptogames vasculaires, on trouve la confirmation de la règle que tous les végétaux privés de mycorrhizes forment de l'amidon dans leurs feuilles. Il suffit d'exposer des Æquiseturn pendant quelques heures à la lumière du soleil pour constater la formation d’une grande quantité d’amidon dans leurs grains de chlorophylle. Les Marsilea quadrifolia et le Pilularia globulifera, privés aussi de mycorrhizes, se comportent de même. Chez les Polypodiacées indigènes et l’Osmunda regalis, privés de mycorrhizes, il en est encore de même, tandis qu’au contraire l’Ophioglossum vulgatum et le Botrychium Lunaria, exposés longtemps à la lumière, ne pré- sentent d’amidon que dans les cellules de l’ouverture des stomates. Les Lycopodes produisent aussi de l’amidon; il en est ainsi même du Lycopodium inundatum, la seule espèce pourvue de mycorrhizes, qui constitue ainsi une exception à la règle que nous avons posée plus haut. Chez les Sélaginelles, le Selaginella spinulosa pourvu de mycorhizes ne présente pas après l'exposition à la lumière, la moindre trace d’amidon, tandis que le Selaginella Helvetica en fournit abondamment. II. MONOCOTYLÉDONES Orchidées. — Celles qui n’ont qu’un seul tubercule, qu'il soit entier ou digité, présentent d'abondants mycorrhizes, tels sont les genres Orchis, Ophrys, Himanthoglossum. Il en est autrement chez celles qui ont de nombreuses racines, tels sont les Æpipactis palus- tris, E. latifolia, E. rubiginosa, Cypripedium Calceolus, qui, au contraire, ne montrent que de maigres formations mycéliennes : la plapart des racines des rhizomes de ceux-ci (environ les 2/3) ne présentent pas de mycorrhizes et certains individus en sont complè- tement dépourvus. Le développement des mycorrhizes paraît, du reste, être en relation avec la présence de l’humus dans le sol. C’est ainsi qu’on peut les voir apparaître même chez des Orchidées vertes à rhizomes traçants, tels que les Cephalanthera rubra, C. grandi- flora, Goodyera repens, et envahir chez elles, non seulement les racines, mais encore le rhizome. Certaines circonstances démon- trent combien les genres Orchis, Ophrys, Platanthera évaporent difficilement l’eau; c’est la difficulté qu’on a à les dessécher en herbier, si on ne les a pas plongées auparavant dans l’eau bouil- Pé Ed ie — 176 — lante ou dans l'alcool. Et aussi cette autre circonstance que ces genres croissent dans les localités sèches. L'auteur a constaté que des exemplaires d’Orchis Morio, O. fusca, O. latifolia, Ophrys muscifera, Platanthera bifolia ne donnent point (quoique leurs ra- cines soient arrosées) d’eau de condensation, quand on les place sous des cloches de verre, etcela en mai et juin, c'est-à-dire à l’époque où le courant circulatoire doit être le plus actif. Les Cephalanthera grandiflora, C. rubra, Goodyeru repens ont donné le même résultat. Cependant les cellules de ces plantes étaient si remplies d’eau que celle-ci apparaissait en gouttelettes aussitôt que l’on pratiquait à l’épiderme de la plante de légères blessures. A la différence de ces trois dernières espèces, pourvues de rhizomes, les espèces suivantes pourvues aussi de rhizomes donnent äans les matinées humides et sans qu’on les couvre d'aucune cloche de verre, d'abondantes gout- telettes d’eau perlant à l’extrémité de leurs feuilles : ce sont Æpi- pactis palustris, E. latifolia, E. rubiginosa, Listera ovata, Cypripedium Calceolus. Ces plantes portent sur leurs rhizomes de longues racines, qui s’enfoncent profondément; on y constate que les vaisseaux y sont beaucoup plus développés que chez les organes correspondants des Orchidées pourvues de tubercules. Il en est de même des espaces intercellulaires. D’après les recherches de Meyer, l'Orchis fusca a des feuilles riches en sucre : il en est de même, d'après les recherches de l’auteur, d’un grand nombre d'Orchidées à bulbe qui ne présentent d’amidon que dans les cellules de l’ouverture des stomates. Au contraire, le Cypripedium Calceolus, qui transpire beaucoup et qui est pauvre en mycorrhizes, montre de nombreux grains d’amidon après quel- ques heures d’exposition à la lumière. Chez l’Epipactis palustris et l'E. rubiginosa, qui ont une forte transpiration, l’auteur n’a trouvé, après l'exposition au soleil, d’amidon que dans les cellules de l’ou- verture des stomates, tandis que l’Æerminium Monorchis, riche en mycorrhizes, a produit une grande quantité d’amidon. A l’exception du Goodyera repens qui vit à l’ombre, entre des cous- sinets de mousse, sur un sol riche en humus, les espèces à mycor- rhizes ont une période de végétation aérienne réduite à quelques se- maines. Chez les Orchidées à buibe, le feuillage meurt aussitôt après la floraison. Il en est tout autrement chez l'Epipactis palustris, l'E. latifolia et l'E. rubiginosa dont le fenillage persiste et reste vert bien avant dans l’automne et chez lesquels les fonctions d’assimila- tion peuvent ainsi s’exercer pendant un beaucoup plus long espace de temps; aussi ces plantes peuvent-elles se passer de mycorrhizes. La difficulté que l’on éprouve à cultiver certaines Orchidées s’appli- que surtout à celles à mycorrhizes qui sont pauvres en chlorophylle ou qui affectionnent les sols secs, et s’explique, d'après l'auteur, par l'impossibilité de fournir dans les jardins les conditions favorables et nécessaires aux champignons spéciaux dont leur existence dépend. On y réussit parfois en transportant en motte une partie du sol lui- même où ils végètent. Autres familles de monocotylédones à mycorrhizes possédant des bulbes. — Les liliacées, les colchicacées, les iridacées, les amaryl- lidées et les aracées, que l’auteur a recueillies en Allemagne, lui ont — 171 — presque toutes offert des mycorrhizes ; tandis que les filaments my- céliens occupent souvent chez les orchidées tout le parenchyme de l'écorce, ils sont, au contraire, chez les liliacées et les amaryllidées réunis en faisceaux, laissant entre eux des espaces complètement libres de mycélium. Leurs feuiiles gorgées de suc retiennent l’eau avec une grande énergie, ce qui leur permet de résister à la séche- r'esse : leurs racines sont souvent privées de poils absorbants et sont à peine ramifiées ; la sécrétion d’eau par les feuilles fait défaut (ce que l’auteur a constaté chez les genres Crocus, Tulipa, Scilla, Hyacin- thus, Colchicum, Lencojum, Galanthus, Narcissus. Les Colchicum autumnale et Tulipa Gesneriana n’ont, après l'exposition au soleil, présenté d’amidon que dans les cellules de l’ouverture des stomates. Le Tofieldia cnlyculata, dont l'existence, surtout dans la plaine, est liée à un sol humide, ne présente pas de mycorrhizes et produit en abondance de l’amidon dans ses grains de chlorophylle. Il en est de même du genre Funkia. Dans la famille des aracées, les mycorrhizes font défaut chez deux plantes hygrophiles, l’Acorus Calamus et le Calla palustris. Le Calla produit beaucoup d’amidon à la lumière et sécrète à l’extré- mité de ses feuilles, durant la nuit, de grosses gouttes d’eau ; l’Aco- rus, au contraire, ne fournit pas d’ amidon et cependant fournit beau- coup d’eau d'évaporation. Chez l'Arum maculatum, qui est constam- ment pourvu de mycorrhizes, l’on observe, dans les conditions les plus favorables, l’absence d’évaporation d’eau et de formation d’ami- don, même aux stomates. La facilité toutefois avec laquelle les plantes de ces familles se laissent cultiver semble indiquer que pour leur nutrition elles peu- vent, plus facilement que les orchidées, se passer du sécours des champignons. Famille de monocotylédones non mycotrophes. — Chez les gra- minées, il n’y a que peu d’espèces pourvues de mycorrhizes et l’on n’en connaît pas chez les juncacées et les cypéracées. Ces familles présentent un puissant système de racines pourvues de longs poils absorbants. L'on peut observer l’excrétion d’eau à l’extrémité des feuilles chez beaucoup de cypéracées et de juncacées (Scirpus syl- valicus, Carex acuta, C. hirta, C. vulpina, Juncus filiformis). Grâce aussi à leurs feuilles toujours vertes la transpiration s’effectue en tout temps. Chez les espèces où l’excrétion d’eau manque (Scir- pus lacustris), l’on constate une grande quantité d’eau dans des chambres à air spéciales. Chez ces deux familles, on constate aussi une abondante production d’amidon par les feuilles. III. DIcoTYLÉDONES. A. Familles de dicotylédones herbacées pourvues en général de mycorrhizes. Gentianées. — L'auteur considère cette famille comme étant, au point de vue de la question des mycorrhizes, aussi importante que la famille des orchidées. Il a rencontré des mycorrhizes dans toutes les espèces indigènese qu'il a étudiées dars le genre (entiana, ainsi que dans l’Ery- traea CGentaurium et la Chlora perfoliata. Le système radicellaire est peu développé; l’auteur n’a rencontré de poils absorbants que 1 S'y T CU — 178 — chez le Gentiana germanica, où ils sont ciairsemés par places. Leurs vaisseaux étant très réduits, les gentianées ne peuvent que difficilement absorber l’eau, et par suite ne peuvent végéter que dans des sols frais et où la rosée entretient la fraîcheur. Elles retiennent fortement l’eau. Elles n’excrétent point d’eau. Elles ne forment point d’amidon à la lumière (à peine des traces chez G. te- nella et G.obtusifolia). Elles présentent une anomalie qui consiste en ce que les tubes criblés ne se rencontrent pas seulement dans les faisceaux vasculaires, mais encore dans la moelle et même aans le corps du bois. Au contraire, le Limnanthemum nymyphaeoides et le Menyanthes .trifoliata sont dépourvus de mycorrhizes; leurs feuilles forment de l’amidon à la lumière. Le Menyanthes présente des poils absorbants (quoique ceux-ci manquent souvent chez les plantes de marais); il ne présente pas l’anomalie que nous avons mentionnée plus haut relativement à la distribution des tubes criblés chez les gentianées à mycorrhizes. Polygalées. — L'on avait attribué la difficulté qu'on éprouve à cultiver nos espèces indigènes à un prétendu parasitisme; cepen- dant l’auteur n’a pu découvrir chez elles aucun suçoir. Par contre, il a trouvé des mycorrhizes endotrophes chez le Polygala vulgaris, le P. amara et le P. chamaebuxus. Ces espèces n’excrètent point d’eau, ne forment pas d’amidon. Aussi l’auteur les considère-t-il comme des végétaux mycotrophes obligés. B. Familles herbacées de dicotylédones manquant complètement ou à peu près de mycorrhizes. Crucifères. — L'auteur a reconnu l'absence de mycorrhizes chez JIsatis tinctoria , Arabis hirsula, Thlaspi montanum , Dentaria bulbigera, Cardamine sylvatica, Cardamine amara, Hutschinsia Alpina. Chez les Crucifères, il y a abondance de raci- nes et de poils absorbants; excrétion de gouttelettes d’eau par les feuilles ; formation d’amidon au soleil. Il en est de même des Fuma- riacées (Corydalis lutea, C. cava, C. solida) et des Papavéracées (Chelidonium majus et espèces du genre Papaver). Saxifragacées. — Le seul Parnassia palustris a présenté des mycorrhizes ainsi que, sur quelques racines isolées, le Saxifraga aizoides. L'auteur n’en a pas trouvé chez Saxifraga Aizoon, S. caesia, S. stellaris, S. Seguieri. Chez ces plantes il y a une forte évaporation d’eau; on constate la formation d’amidon au soleil. Chez les Chrysospléniées et chez les Saxifraga caesia, S.um- brosa, S. aizoides, S. rotundifolia, S. Cymbalaria, S. aspera. Mais, par contre, l’auteur a observé chez certaines espèces (ce qui constitue une exception à la règle) que les plantes dépourvues de mycorrhizes forment de l’amidon au soleil; ces espèces sont: Saxi- fraga stellaris, S. granulata, S. Aizoon, S. Cotyledon et S. lon- gifolia qui, quoique n'ayant pas de mycorrhizes, ne forment pas d’amidon. , Crassulacées el quelques autres plantes grasses. — Elles présen- tent une exception à la règle; en effet, quoique exhalant peu d’eau par évaporation, elles sont dépourvues de ‘uycorrhizes. L'auteur a constaté cette absence chez Sedum acre, S. atbum, S. reflexum, M: lo PR PE We Te de AMUIS ME PER — 179 — S. dasyphyllum, S. repens. Sempervivum Tectorum et S. arach- noideum. -— Les Crassulacées ont une cuticule qui ne se laisse pas traverser par l’eau et un petit nombre de stomates qui peuvent se fermer hermétiquement. Aussi résistent-elles à des sécheresses pro- longées. Il est toutefois à noter que le développement de leurs racines et de leurs poils absorbants sembleraient favorables à l’absorption d’eau. Exposées au soleil, leurs feuilles diminuent de longueur et de largeur dans la proportion de 6 p. 100, ce qui semble indiquer une transpiration notable. Enfin, la durée de la transpiralion, qui s’opère d'une façon constante, compense peut-être sa faiblesse. Tandis que les Euphorbes à feuilles succulentes ne présentent pas au soleil d’amidon, les Cactées en fournissent, au contraire, en grande quantité dans leurs grains de chlorophylle. Plantes revétues de filaments cotonneux. — Presque toutes ces plantes possèdent des mycorrhizes, tels sont les Graphalium, les Verbascum, V. Lychnitis; Stachys Germanica. Parmi :es plantes cotonneuses, l’auteur n’a constaté l’absence de mycorrhizes que chez les Lychnis Flos-Jovis et Ceraslium tomentosum de la famille des Caryophyllacées. Ces plantes cotonneuses, qu’elles aient ou non des mycorrhizes, forment en abondance de l’amidon, tandis que sur les hautes Alpes la plupart des plantes dépourvues de ce revêtement cotonneux n'en présentent pas trace, même dans les journées de soleil les plus favorables, Caryophyllacées. — Aucune des espèces examinées n’a présenté de mycorrhizes, ni le Lychnis Flos-Jovis ni le Cerastium tomento- sum que nous venons de mentionner, ni dans la plaine les Mala- chium aquaticum, Stellaria media, les Cerastium, Spergularia segetalis, Holosteum umbellatum, Melandryum rubrum, Silene nutans, S. inflata, dans les Alpes les Gypsophila repens, Silene rupestris, S. acaulis. Les Alsinées excrèêtent beaucoup d’eau; il n’en est pas de même des Silénées, pour certaines espèces desquelles les tubercules qu’elles portent aux racines serviraient de réservoirs d’eau. Les unes et les autres forment de l'amidon au soleil et sont pourvues de nombreuses chevelures de poils absorbants. Papillonacées. — Elles paraissent être des plantes mycotrophes facultatives, abondamment pourvues de racines et formant de l’ami- don. Où peut en dire autant des Renonculacées, des Ombellifères, des Rosacées, des Composées. L'existence de tubercules à bactéries des légumineuses n'exclut pas les mycorrhizes ; on rencontre ceux-ci assez souvent, par exemple chez les Trifolium. C. Plantes des bois. Ericacées. — Elles sont pourvues de mycorrhizes: l’on n’a pas pu constater une excrétion de gouttelettes d'eau chez Calluna vulgaris, Vaccinium Myrtillus, ni même chez V.uliginosum, alors du moins qu'ils sont adultes ; chez tontes ces plantes, la règle que les plantes mycotrophes ne forment pas au soleil de chlorophylle est sans appli- cation, de même que chez les autres familles que nous avons encore à examiner. Du reste les Ericacées sont à ranger parmi les myco- trophes facultatives ; en effet, des pieds d'Empetrum nigrum et de Vaccinium Myrtillus, plantés dans de l’humus non stérilisé, se sont — 180 — aussi bien développés que ceux qui ont été plantés dans de l’humus stérilisé au préalable par des vapeurs d'éther et de chloroforme, Conifères. — Tous nos conifères indizènes présentent des mycor- rhizes. Les Abiétinées en ont d’ectotrophes; le T'aæus d’endotrophes et les Juniperus ont les deux sortes de mycorrhizes. Chez les Abiétinées les poils absorbants des racines sont de très longs filaments qui ne naissent qu’à une distance notable du som- met des racines. Tandis que Frank conteste aux poils absorbants des Conifères et des Cupulifères le pouvoir de nourrir ceux-ci et soutient que ceux= ci périssent s'ils sont privés du secours des mycorrhizes, von Tubœuf soutient, au contraire, que ces poils ont pour fonction, comme les poils absorbants en général, d'agrandir la surface d’absorption des racines qui puisent l’eau et les aliments. L'auteur pense qu'entre ces deux opinions extrêmes, il faut. adopter un juste milieu. [l pense que les conifères sont des myco- trophes facultatifs, que dans des conditions déterminées, notam- ment dans des sols pauvres en humus, les mycorrhizes peuvent faire défaut, tandis que dans les sols riches en humus et secs, la présence de mycorrhizes peut devenir une con ‘'ition indispensable à leur existence. D’après les recherches de Hôühnel (1), la transpiration est chez Îles conifères à feuilles persistantes dix fois moindre que chez les arbres feuillus. Parmi les conifères, seul le Mélèze, dont les feuilles sont caduques, se rapprocherait, sous ce rapport, de ces derniers. Nobbe (2) a, pour nos trois espèces de conifères les plus impor- tantes, mesuré le nombre de filaments qui composent leur racine et la longueur totale de ceux-ci, au bout de six mois, alors qu’elles avaient été toutes trois plantées dans un sol sablonneux fumé et avaient végété exactement dans les mêmes conditions. Nombre de représentant une filaments longueur totale Surface totale Pinus sylvestris (pin)....... 2.135 12 90.513mmc Picea excelsa (épicéa)...... 253 2 4.153 Abies peclinata (sapin)..... 134 1 2.452 Le Pinus sylvestris peut dès la première année enfoncer sa racine principale de près d’un mètre dans un sol sablonneux, tandis que les deux autres conifères ne s’y enfoncent que du tiers. À la üifférence du Pin, l’Epicéa est très sensible à l’ardeur du soleil et à la sécheresse Le Sapin exige un haut degré d'humidité et un climat tempéré, il exige un sol plus profond et plus riche en humus que l'Epicéa. Dans leurs stations naturelles, l’Epicéa et surtout le Sapir exigent pour leur transpiration des conditions plus difficilement et plus rarement réalisables que le Pin. On s'explique donc que leur nutri- tion soit sous une dépendance plus directe de la formation de mycor- rhizes. Et il en est sans doute encore ainsi, à plus forte raison, du Mélèze (Pinus Larix). : (1) Hôhnel. Ueber dos Wasseräedürfniss des Wülden. (Centralbl. f. das SEE Forstwesen. Bd. X. 1884). (2) Nobbe. Tharander forstl, Iahrd., 1875. — 181 — On s'explique ainsi que Frank, dans la Marche de Brandebourg, où le sol est du sable pur, sans humus, ait trouvé que les racines des pins étaient presque constamment dépourvues de mycorrhizes, et que ceux-ci avaient sur la croissance une influence à peine appré- ciable, et qu’au contraire dans un bon sol forestier il ait constaté que les Pins ne parviennent pas à un développement normal, s'ils sont privés du secours de mycorrhizes. Espèces des bois feuillus. — Les espèces suivantes sont mycotro- phes et ne présentent aucune excrétion d'eau : Fagus sylvalica, Quercus robur, Corylus avellana, Castanea vesca, Acer Pseudo- platanus, Sorbus aucuparia, Pirus communis, Aesculus hippo- castanum, Populus tremula, Carpinus Betulus (1). Par contre les espèces suivantes, qui sont dépourvues de mycor- rhizes ou qui n’en ont que rarement, excrètent l’eau en quantité plus ou moins abondante. Saliæ purpurea, S.triandra, S.capraea, Pla- tanus orientalis, Sambucus nigra, S. racemosa, Vitis vinifera, Ribes petraeum, Tamarix Africana, Fraxinus excelsior, Ulmus montana. Toutefois certaines espèces, quoi que presque constamment dépourvues de mycorrhizes, n’excrètent pas d’eau et constituent ainsi des cas d'exception, tels sont : Liriodendron tulipifera, Tilia ulmifolia, Poputus nigra. En résumé, les plantes à mycorrhizes se distinguent en ce que, en général, elles ont des racines peu développées ; en ce qu’elles man- quent de poils radicaux ; en ce que leurs vaisseaux aquifères sont peu abondants ; en ce que la circulation de l’eau y paraît faible ; en ce qu'elles n 'excrètent point de gouttelettes d’eau, même arrosées au pied et recouvertes de cloches de verre ; en ce qu'elles ne forment pas d’amidon, apparaissant dans les grains de chlorophyile, quand on les expose au soleil, Le courant circulatoire serait insuffisant pour leur apporter Îles sels minéraux nécessaires à leur nutrition et elles ne pourraient se les procurer que par le secours des mycorrhizes. R. Ferry. GED&LST, professeur à l'Ecole vétérinaire de Bruxelles. — Les champignons parasites de l’homme et des animaux domesti- ques, 1902, 124 fig. Dans l'introduction, l’auteur compare l’action des parasites végé- taux à celle des microbes : « Il n’est pas exact, dit-il, de soutenir que les parasites ont pour caractère distinctif de ne pas provoquer la mort de leur hôte qu’ils ont tout intérêt à ménager. Si cette con- ception est vraie pour la grande majorité des parasites, elle n’est pas vraie d’une manière absolue. Les exemples d'infection mortelle par des parasites sont nombreux. Il nous suffira de citer l’asper- gillose, l’actinomycose, le farcin du bœuf, certaines blastomycoses (farcin dn Japon, farcin d'Afrique, ete.). >» Après des considérations générales, il donne pour chaque espèce l'historique, la description botanique exacte et détaillée, les symptômes de la maladie qu’elle détermine, les résultats des cultures pures, ainsi que des essais d'infection expérimentale et enfin la technique à employer soit pour (1) Le Carpinus Betulus sécrète une très faible quantité d’eau par les dents des feuilles. — 182 — l’isoler des tissus et en reconnaitre les caractères, soit pour en obtenir des cultures. I. Paycomycères. Les mucoracées déterminent assez souvent des mycoses des voies aériennes chez les oiseaux; chez l’homme, on les a quelquefois observées dans l'oreille et rarement dans les viscères. Les spores des Mucor corymbifer, Mucor pusillus, Rhizopus Cohni, injectées dans le torrent circulatoire, déterminent la mort en deux ou trois jours chez les lapins. Le chien, au contraire, est complètement réfractaire. « L'infection, ainsi réalisée par la voie expérimentale, se différencie très nettement des infections micro- biennes ; tandis que l'intensité de celles-ci est, en grande partie, indépendante de la quantité d'éléments virulents introduits dans l'organisme, l'intensité de celle-la, au contraire, est exactement proportionnelle à la quantité de spores injectées. Chacune de celle-ci, en effet, grossit, mais ne se reproduit pas. Dans les infections myco- siques, il n’y a pas multiplication des germes et par conséquent de généralisation secondaire. » ASCOMYCÈTES. A. — SACCHAROMYCÉTINÉES. Des Saccharomyces de diverses formes ont été parfois rencon- trés dans des tumeurs ou des inflammations des muqueuses. Le plus important est l'Endomyces albicans. agent da Muguet (voir Revue mycol., année 1879, p. 43) (4). Le Cryplococcus farci- rosus Rivolta et Micellone est l'agent de la /ymphangite épizooti- que, farcin de rivière ou farcin d'Afrique que l’on observe chez le cheval et chez le mulet. Le Cryptococcus qui a fait le plus de bruit, mais dont l’action pathogène est contestée, est le C’ryptococcus Plimmeri Constantin, auquel se rattache la théorie blastomycélienne du cancer (2). B. — PLECTASINÉES. I. Gymnoascées. On ne connaît de périthèces que chez Eidam’lla spinosa qui pro- duit une lésion teigneuse chez le chien (voir Rev. mycol., 1902, p. 25). Chez d’autres espèces telles que le Trichophyton du cheval, on observe seulement des périthèces avortés reconnaissables (d’après MM. Matruchot et Dassonville) (3) aux tortillons spiralés ct aux cros- ses ramifères tout à fait pareils à ceux qui entourent les périthèces d’une gymnoascée, le Ctenomyces serratus Eidam. De ces filaments spiralés qui envelonpent les fruits conidiens (pycnides ?), ces auteurs ont fait la caractéristique du genre Trichophyton. Dans ce genre figurent le Trichophylon tonsurans Malmsten, qui détermine 42 p. 100 des cas de teigne tondante de l'enfant ; Tr. Sabouraudi, (1) Vuillemin. Les formes du champignon du Muguet. (2) Cette théorie serait ort contestable d’après les recherches de M. le D: Patron « À propos des Blastomycètes dans les tissus », recherches dont nous donnerons plus loin l’analyse. (3) Matruchot et Dassonville. Sur un nouveau trichophyton produisant Lherpes chez le cheval. Rev. Mycol. 1899, p. 70. — Position syslematique du genre Tri- cophylon, Rev. mycol. 1899, p. 138. — 183 — que l’on rencontre dans 30 p. 100 des cas de teigne tondante de l'enfant ; le 77. mentagrophytes, qui cause chez le cheval une folli- culite suppurée expulsive qui est transmissible à l’homme ; il existe encore diverses autres Trichophyties des animaux transmissibles à l’homme. Le genre Microsporum se distingue du genre Trychos- poruin, notamment en ce que les conidies, longuement ovalaires (fuseaux), que l’on obtient dans la culture, ont une paroi épaisse couverte le plus souvent de granulations ou d’aspérités. Les renfle- ments mycéliens possèdent aussi, par places, des renflements piri- formes. Le Microsporon Audouini Grüby-Sabouraud produit la tondante rebelle de l’enfant. L’Achorion Schônleini Lebert est l'agent du favus ; il se distingue par plusieurs caractères du Tricho- phylon. Sabouraud a résumé ces caractères différentiels dans le tableau suivant : MORPHOLOGIE COMPARÉE Achorion. Trichophyton. 1° Irrégularité de forme de la 1° Régularité de forme de la cellule mycélienne, tantôt mince cellule mycélienne : et longue, tantôt grosse et courte; 20 L’enveloppe cellulosique des 2° Le double contour de l’en- cellules n’est figurée que par un veloppe cellulaire est évident ; vide; ; 3° Les filaments mycéliens sont 3" Les filaments sont rectili- flexueux et ondulés ; gnes ; 4° Leur ramification s’opère par 4 Leur ramification se fait tri et tétratomie. par dichotomie. II. ASPERGILLACÉES. 1. Plusieurs espèces d’Aspergillus déterminent des affections de l'oreille (voir Rev. mycol., 1903, p. 119) (1). Quelques-unes (2) ont une action pathogène généralisée; ces as- pergilloses se produisent dans l’appareil resniratoire, surtout chez les oiseaux, plus rarement chez les mammifères ; elles présentent des lésions analogues à celles de la tuberculose bacillaire de Koch. Ce sont essentiellement des granulations dont le centre est occupé par des touffes de filaments mycéliens entourées par des cellules épithé- liales, des cellules géantes et des leucocytes. La rate, les reins, le tissu musculaire peuvent être envahis. 2. A côté des Aspergillus viendrait se ranger, par la forme de l'appareil conidien, le Lepidophytum concentricum, agent de la teigne imbriquée dans l'archipel malais. 3. La forme de leur appareil conidien en rapproche aussi les para- sites des Caratis, dermatoses particulières à certains districts miniers de l'Amérique centrale. IT. Fungi imperfecti. Parmi ceux que l’auteur a traités, nous citerons seulement les plus importants : 1. Discomyces Bovis Rivolta. Cest l: champignon de l’actino- (1) Maurin. L'Olomycose el son traitement par le permanqganale de potasse. (2) Aspergillus fumigatus, A. flavescens, A. subfuscus, A. nidulans et A. mah- gnius. — 184 — mycose, surtout fréquente chez le bœuf, le cheval, le pore et trans- missible à l’homme. [1 forme au sein des tissus des granulations ayant d'ordinaire la dimension de fins grains de sable. Elles consti- tuent de petites masses à structure radiée vers la périphérie où les filaments se terminent en massue. La partie centrale est constituée par des filaments enchevêtrés qui se ramifient en dichotomie et qui se fractionnent en bâtonnets allongés ou arrondis comme des micro- ‘coques ; dans les cultures, ces bâtonnets se dissocient en une série d'éléments globuleux {spores). L'infection naturelle paraît se ratta- cher à l'introduction dans les tissus de fragments végétaux divers portant le parasite (barbes d’épis, glumes, etc.). On sait, du reste, que le champignon de l’actinomycose se développe avec une très grande facilité sur les céréales et s’y conserve pendant très long- temps avec toute sa vitalité. Ce qui caractérise l’actinomycose, ce sont ces éléments en forme de massue qui limitent vers la périphérie les granulations. Mais on a observé des affections dont J’allure clinique est identique à celle de l’actinomycose, mais dont le parasite, tout en appartenant au genre Discomyces, est spécifiquement différent des champignons de l’actinomycose. On a nommé ces affections pseudomycoses. Le Discomyces farcinianus de Toni et Trevisan détermine une affection spéciale à la race bovine, le farcin du bœuf, qui, assez répandue autrefois en France, y est devenue très rare. Elle sévit à la Guadeloupe et à l’île Maurice. Dans le pus et les nodules tuber- culiformes qui parsèment les organes malades (poumons, foie, rate, ganglions), le parasite se présente sous la forme de filaments mycé- liens très fins (0-2-0,3 ), ramifiés, rayonnant autour d’un noyau opaque. Le Discomyces Maduræ cause la maladie de l’homme connue sous le nom de « pied de Madura », qui paraît .eudémique dans cer- taines régions de l’Inde gt qui a été retrouvée en Algérie, en Séné- gambie et en Cochinchine. Elle est caractérisée par des lésions spéciales du pied, d’où s'écoule un liquide purulent contenant des granulations du volume d’un grain de semoule. La sporulation en spores arrondis et réunis en chaînes s’observe dans leg cultures en bouillon de foin. Le Discomyces Fôrsteri, rencontré dans les conduits lacrymaux, où il forme de petites masses tantôt molles, tantôt calcifiées, est encore mal connu. Le Microsporum minulissimum est, d’après Sabouran!, l’agent de l’Erythrasma où il se rencontre dans les squames épidermiques. Le Malazessia Furfur Robin est l’agent du Pityriasis versicolor ; il siège dans la couche cornée de l’épiderme et peut atteindre jusqu’au corps muqueux qu'il ne dépasse jamais. Le genre Trichosporum a été créé par Behrend pour des cham- pignons qui se développent sur les cheveux et formentsurletrajet de ceux-ci des nodosités qui engainent le cheveu et se perçoivent faci- lement quand on étire le cheveu entre les doigts (voir Rev. mycol.). Le Trichothecium roseum Pers. a été trouvé dans l'oreille humaine. D'après Siebenmann, il appartient au evcle du Verticil- lum Graphii, rencontré fréquemment dans l'oreille. Le Monilia Kochi von Wettstein a été rencontré dans l’estomac et peut vivre dans le suc gastrique. R. Ferry. ET VAE a L\ ERA PNR ES NE ty ra RO ME NM PRATLE REA RME NV PT PEN ut er UE cie d — 185 — Pozz-Escor. — Etat actuel de nos connaissances sur les oxydases et les réductases, 1902. L'intérêt qui s'attache aux diastases a provoqué chaque année la publication d’un grand nombre de travaux sur les diastases, il était donc nécessaire que M. Pozzi-Escot donnat un complément à son premier ouvrage. [l l’a fait en 1902 dans le volume que nous venons Ge citer. Dans le chapitre I, il expose les propriétés générales des diastases. Dans le chapitre If, il traite d’une diastase que M. de Rey- Pailhade a appelé philothion, que M. Pozzi-Escot range parmi les diastases réductrices ou réductases et qui ne serait autre que la calalase de M. Læœwe. Nous avons donné ci-après une courte analyse de ce chapitre. Dans le chapitre IIE, il mentionne la jacquemase, autre diastase réductrice, qui serait assez généralement répandue dans les moisissures et les autres végétaux et qui ne diflérerait guère du philothion que parce qu'elle n'hydrogène pas le soufre. Elle jouit des autres propriétés des réductases, notamment elle transforme le nitrobenzol en phénylamine. Dans les chapitres IV, V, VILet VIT, il expose les belles recherches de MM. Bertrand et Bourquelot sur la laccase et la tyrosinase. Dans le chapitre VII, il étudie les diverses espèces de casses des vins rouges et spécialement celle qui est dûe à l’œnoxydase. Dans le chapitre IX, il rappelle les quelques notions que l’on possède sur l’oxydase qui produit le noircissement des pommes et qui peut déterminer aussi le noircissement du cidre ; cette oxyda- tion est accompagnée d’une absorption d'oxygène et d’un dégagement d’acide carbonique. Dans le chapitre X, les notions encore incomplètes que Grüss a four- nies sur l’oxydase du grain d'orge perdant sa germination (spermase). Dans le chapitre X l’auteur rappelle au sujet des diastases oxydantes de l'organisme, les travaux de Jacquet (1892), ainsi que ceux d’Abelous et de Biarnès (1894) d’après lesquels le sang n'oxyde pas les corps oxydables, tels que l’aldéhyde salycilique, mais cette oxydation se produit aussitôt activement, dès qu’on ajoute au sang de l'extrait aqueux fait à froid de plusieurs organes. Cette oxydation devrait être attribuée à une oxydase que contiendraient ces organes. Elle constituerait un intermédiaire nécessaire entre l’oxygène de l’hémoglobine et les composés oxydables des organes. Enfin, dans la chapitre XI, l’auteur expose les considérations qui le portent à admettre que dans les plantes ce sont les diastases réductrices qui cpèrent la réduction des nitrates. Il pense en outre que les hydrogénases, quand elles ont cédé de leur hydrogène à certains corps, sont capables de se régénérer en empruntant une quantité équivalente d'hydrogène à d’autres corps. Le philothion, diastase réductrice, d’après les travaux de M. de Rey-Paizxape et de M. Pozzi-EscorT Découverte. — M. de Rey-Pailhade (1) a été le premier à attirer (1) De Rey-Pailhade. Sur la formation de l'hydrogène sulfuré dans l'organisme à la suite de l'ingestion du soufre, 1885. — Sur un corps organique hydrogénant le soufre à froid (G.R, Ac. Sc. 11 juin et 2 juillet 1888.) de UT ON NS MT "TT OINIES — 186 — l'attention sur une hydrogénase qu'il appela philothion. M. Pozzi- Escot a repris cette étude à partir de 1902 et a découvert un grand nombre de faits nouveaux. Préparation. — Pour obtenir le philothion en solution très active, voici le procédé employé par M. Pozzi-Escot : On traite 500 gr. de levure pressée par 100 à 150 gr. de saccha- rose en poudre; on triture la masse en refroidissant; bientôt la plasmolyse devient très vive, il se produit une liquéfaction complète de la masse; on transvase le tout dans un vase à précipité à bords très élevés, on additionne d’une petite quantité de thymol et on abandonne pendant 12 heures. Pendant ce temps la sucrase et la zymase de la levure agissent sur le saccharose et provoquent une fermentation très active avec un très fort boursoufflement de toute la masse. Cette fermentation terminée, on additionne d’un peu d’eau et on filtre. On a ainsi une solution très active. M. Pozzi a constaté que la levure qui a vécu à l’air est beaucoup plus pauvre en réductase que celle qui a eu une vie anaérobie. C'est ainsi que la levure de panification est relativement beaucoup plus pauvre que la levure de bière basse. La liqueur qu’on obtient de ces divers traitements est légèrement acide ; de 1 à 5 grammes d’acidité exprimée en acide sulfurique par litre. C’est dans ces conditions qu'elle est la plus active. Si l’on veut une solution extrêmement active, on peut précipiter la diastase et dissoudre le précipité dans une toute petite quantité d’eau. Toutefois, comme il est difficile de précipiter les réductases par l’alcool et que pour y parvenir il est nécessaire d'employer une énorme quantité de ceiui-ci, M. Pozzi-Escot préfère les sulfates d’ammonium ou de magnésium ou encore la méthode de Cohnheim ou de Danilewski. Propriétés. — Ce qui a tout d’abord attiré l’attention de M. de Rey-Pailhade sur cette réductase, c’est la propriété qu’elle possède d’hydrogéner le soufre libre et de le transformer ainsi en hydrogène sulfuré. Quel est le mécanisme de cette action hydrogénante ? Elle tient certainement à l’affinité que le philothion présente pour l’oxygène. Cette affinité est telle que le philothion décompose l’eau, se combine avec l'oxygène et met en liberté l'hydrogène qui se porte sur certains corps susceptibles d’être hydrogénés. Cette affinité du philothion pour l’oxygène est mise en évidence par plusieurs faits. Ainsi 4° le philotkion s’altère rapidement au con- tact de l’air, tandis qu’il se conserve beaucoup plus longtemps dans une atmosphère d'hydrogène, d’azote ou d’acide carbonique; 29 D'autre part, on se rend facilement compte de l'absorption (hydrogénation) de l'oxygène dissous dans l'extrait de philothion, en opérant, par la méthode de Schützenberger, une série de dosages de cet oxygène dissous ; 30 Le philothion peut s'emparer directement de l'oxygène de cer- tains corps et les transformer en composés moins oxygénés ; ainsi il réduit les arséniates à l’état d'arsénites, les iodates et les broma- tes à l’état d’io fures et de bromures; 4° Il décompose très activement l’eau oxygénée, comme nous le verrons plus loin. ra, — 187 — Cette propriété que le philothion possède d’hydrogéner nn certain nombre de corps cest très caractéristique ; il abaisse ainsi la propor- tion d'oxygène qu'ils contiennent ou, en d’autres termes, il les transforme en composés moins oxygénés ; il les réduit. C’est pour ce motif que M. Pozzi-Escot place le philothion dans la catégorie des diastases réductrices, qu’il nomme réductases. Ainsile philothion hydrogène l’indigo bleu et le ramène, par suite, à l’état d’indigo blane qui contient deux atomes d'hydrogène en plus. ÉBOMHENE LR Lin Re CEE "Az" 0" LRO OI ASS EEE UT SE RSA PA 7:07 Il réduit et décolore de même la teinture de tournesol. Il hydrogène la nitro-benzine et la transforme en aniline. Il décolore aussi la résine de gaïac colorée en bleu par un agent oxydant, diastasique ou minéral (1). Le philothion hydrogène non seulement le soufre, mais encore un certain nombre d’autres métalloïdes voisins du soufre, tels que le silénium, le tellure, l’arsenic et le phosphore. En ce qui concerne le soufre, M. Pozzi-Essot a pu obtenir, avec 100 centimètres cubes de liqueur active de philothion, 19 centimè- tres cubes d'hydrogène sulfuré. Action du philothion sur l’eau oxygénée. — Le philothion dé- compose l’eau oxygénée. Il se dégage de l'oxygène pur. M. Pozzi- Escot a étudié la marche de la réaction : Il a constaté que 100 centimètres cubes de solution d’hydrogénase, agissant sur un excès d’eau oxygénée, donne : Dans la 1'e minute un dégagement de..,... 68 cm. 9e = — 25 em. 3e — — 27 cm. 4e — — 18 em. pe — — 11 em. 6° — —_ 11 em. 7e — — 9 cm. 8e — —- 9 em. 9e _ _ 6 em. Au bout de 40 minutes, son action sur l’eau oxygénée devient nulle, Il était intéressant de connaître les substances paralysantes. Dans les essais suivants, on a indiqué le temps nécessaire pour obtenir 40 centimètres cubes d’oxygène avec 10 centimètres cubes de phi- lothion, 0 gr. 5 des différents sels et un excès d’eau oxygénée. Essai témoin......... Dire eine A5 ANNE Bichlorure de mercure... .......,.... temps infini. A AOLALONN PSE ae à « date dede sti TEMPS infini. Chlormrede/caléidme ir. 44. %.38/4n8;9 h: 25 min: Phosphate acide de potasse............ 4 » 54 » Chlorure de manganèse.............,., D » 03 » Eorurede sodium 1... 4% 0» 08 » Ghlarure de potassium. .# ....:. 10%... y 19, » NAULALD DELTOLASSCS : à 102. eee se 1LLyP 0 > (1) On sait que la résine de gaïac contient un acide, l'acide gaïaconique qui, sous l'influence des agents oxydants, se transforme en un complexe assez mal délini connu sous le nom de gaïacosonide, d’une belle couleur bleue. AU. à + He LT Æ La — 188 — D'une façon générale, ce sont les sels à réaction acide qui sont les paralysants les plus énergiques, puis viennent les nitrates. Le chlorure mercurique et l’azotate d’argent ont une actien dépressive très puissante. Le chloraforme en grand excès a une action paralysante sensible. Un acide minéral ou un acide organique fort, l’acide acétique par exemple, agit comme un paralysant intense. Inversement, de légères traces d’alcali augmentent considérablement l’activité du philothion, à condition de ne pas dépasser une alcalinité infinité- simale. ‘ Abondance des réductases chez les êtres vivants. — Le philothion, d’après M. Rey Pailhade, est fréquent dans les tissus animaux. Le blanc d'œuf broyé avec du soufre produit instantanément beaucoup d'hydrogène sulfurée ; si on traite le blanc d’œuf par l’alcool, il se coagule et ne dégage presque plus d'hydrogène sulfuré, quand on le traite par le soufre. Les réductases existent dans le sang où elles se fixent sur la fibrine à laquelle elles communiquent des propriétés catalytiques. D'autre part, M. Lœwe a montré que sa catalase, qui présente des propriétés très voisines du philothion, existe dans une foule de végétaux, même desséchés depuis longtemps. Les réductases se rencontrent dans tous les tissus en voie de croissance. Il en existe peu ou pas dans les fruits acides. Il en existe beau- coup dans les graines, surtout dans celles qui sont riches en élé- ments gras. Durant la germination, leur proportion augmente encore. Chez les moisissures on en trouve souvent de grandes quantités. Comparaison du philothion et de la catalase de M. Lœwe. — Action des réactifs des oxydases sur la catalase. — La propriété de décomposer l’eau oxygénée, au degré où elle existe chez le philo- thion, n’appartient qu'à une diastase que M. Oscar Lœwe a fait connaître et qu'il a appelée catalase (1). L'auteur l'a extraite des feuilles du tabac en suivant le procédé de M. Lœwe. Il a constaté qu’elle avait, comme le philothion, la propriété d’hydrogéner le soufre. Il semblerait, toutefois, exister une différence, puisque M, Lœwe considère sa diastase comme une oxydase. Mais, M. Pozzi-Escot a fait appel à toutes les réactions connues des oxydases. et le résultat a été négatif. Le réactif de Grüss, à la tétraméthylparaphénylène- diamine, a échoué. La réaction aux indophénols s’est également montrée négative. Enfin, la tyrosine ne donne aucune coloration, Vis-à-vis de ces réactifs, la catalase et le philothion se comportent done identiquement (2). M. Pozzi-Escot en conclut que la catalase de M. Lœwe est une réductase comme le philothion et lui est très probablement identique. Du rôle des réductases dans la fermentation des vins. — Dans les fruits et les organes végétaux portés à la cuve de fermentation, (1) Voir Rev. mycologique, année 1902, p. 94. (2) M. Oscar Lœwe dit avoir obtenu l'oxydation de l'hydroquinone avec la catalase. M. Pozzi-Escol, au contraire, n’a rien obtenu. Ds — 189 — il existe des oxydases localisées dans des cellules spéciales et des hydrogénases également situées dans des éléments cellulaires dis- tincts. Le moût “du raisin, avant sa mise en fermentation, contient une dose d’oxydase suffisante pour provoquer la casse du vin et, cependant, on sait, de fait expérimental, qu'un vin dont la fermen- tation a été normale, n’est généralement pas sujet à la casse ; la totalité ou la plus grande partie de l’œnoxydase du moût primitifne se retrouve pas dans le vin une fois fait. Ce fait s'explique facile- lement, si l’on considère que, quand le fruit est foulé et que les cellu- les ont été déchirées ou détruites, les éléments diastasiques qu’elles contiennent se diffusent dans ie milieu ambiant, viennent en contact et se paralysent mutuellement. Quelle est alors l’origine de la réductase qui entre en jeu ? Elle paraît double. Il y a d’abord celle du fruit et puis celle secrétée que la levure vivante au sein du liquide laisse diffuser (ainsi que M. Pozzi-Escot s’en est assuré). En outre, au contact des hydrogénases, le soufre provenant des sou- frages de la vigne donne de l’hydrogène sulfuré, lequel agit comme destructeur des oxydases. Reste à expliquer la présence accidentelle d’oxydase amenant ultérieurement la casse des vins, Elle peut tenir à une surabon- dance d’oxydases provenant soit du fruit, soit des moisissures (Botrytis cinerea). Enfin, si la fermentation est mauvaise, il y a peu d'hydrogénase sécrétée par la levure, l’équilibre normal est rompu. Du rôle des réductases dans l'organisme. — Dans l’organisme, les réductases existent à côté des oxydases, Elles servent sans doute à modérer et à régulariser l’action des oxydases, Comme les réduc- tases, quand elles sont mises en contact avec les oxydases, annihi- lent l’action de celles-ci et empêchent ainsi leurs réactions habi- tuelles de se produire, il est probable que des recherches ultérieures démontreront que des oxydases existent en réalité dans beaucoup de tissus où on n’a pas réussi à les déceler et où elles sont dissimu- lées par l’existence concommittante de réductases. MarrucnoT. — Germination des spores de Truffes ; culture et caractères du mycélium truffier (CG. R., Ac. Sc., 4 mai 1903). M. Matruchot a obtenu la germination de la spore de la truffe du Périgord (Tuber melanosporum) et de la truffe de Bourgogne (7°. un- cinatum) et le développement d’un mycélium abondant et vigoureux. Ce mycélium, d’abord blanc, puis brun, est régulièrement cloisonné et s'agrège fortement et rapidement. Il forme des sclérotes qui peu- vent atteindre 10 mm. de diamètre. Ces sclérotes, d’abord blancs, puis roux nuancé de vert, puis finalement noirs, doivent être con- sidérés comme de jeunes truffes que l’étroitesse des conditions de la culture en tubes empêche d’arriver à leur complet dévelopre- ment, L'auteur n’a observé aucune forme conidienne. - Cette découverte fera faire des progrès à la culture truffière, dont les règles sont encore presque inconnues et dont les résultats . sont si lents à obtenir (avant que les chênes donnent des truffes, 1l s'écoule toujours une période d'incubation de 8, 10, 15 et parfois 20 années). Enfin, là où croit spontanément la truffede Bourgogne, on pourra ETES LV SAP TS 2 LT Fast 2 Eee LE FRS AL À Rte 2e. LEYATUUS 2e 7 CNE a — 190 — semer la truffe du Périgord dont le prix est plus élevé et qui paraît avoir les mêmes exigences, car on les observe souvent croissant } ensemble dans les mêmes localités. VerouN (P.) et Bouc'1e4 (G.). — Recherches sur la mélanotrichie linguale angte noire) Lille, 1903, 62 p., 4 pl. La mélanotrichie a souvent été cousidérée comme une maladie parasitaire et attribuée à la présence d'un SAR. : Leptothric buccalis (Vidal, 1876), Glossophilon (Dessois, 1878), Micrococcus (Bizzozero, 1886), AMucor niger (Ci Elie et Hewelke, 4893,4, Schmieghelow, 1896, Sendziak, 1894, ete.) Ayant eu l'oceasion d'étudier histologiquement un certain nom- bre de cas de langue noire, Verdun et Bouchez prennent nettement position parmi les pathologistes qui nient l’origine parasitaire de Ja maladie et considèrent comme des impuretés secondaires les divers champignons signalés par leurs devanciers sur les papilles linguales hyperthrophiées. Les poils qui caractérisent la mélanotrichie linguale (bien dis- tincte de la nigrilie tégumentaire) sont le résultat de l’allongement . des papilles filiformes. Ils se forment exactement de la même façon que ceux qui normalement coiffent les papilles et dont ils ne diffè- rent que par leur longueur. L’épithélium de la muqueuse malade se caractérise par l’appari- tion de cellules à éléidine. La coloration des poiis, nulle vers leur base, s’accentue vers 4 l'extrémité libre où elle augmeute du jaune pâle au brun foncé à mesure qu'ils s’allongent. L'absence de microphytes dans la muqueuse et leur variété autour des poils indiquent que ces micro-organismes n’interviennent pas dans la production de la mélanotrichie et que cette affection n’est pas de nature parasitaire. Le trouble local consiste en une dilatation énorme des capillaires sanguins amenant une nutrition surabondante des tissus des papil- les et déterminant leur prolifération exagérée. A. Giard (Centralblatt).. GopFrin (J.). — Espèces critiques d'Agaricinées, Panaeolus reti- rugis, "a sphinctrinus et P. campanulatus. (Bull. Soc. myc., 1903, p. 45-55, avec 8 fig.). Chez le P. retirugis, le revêtement du chapeau et le tissu inté- rieur du réceptacle passent de l’un à l’autre sans démarcation tran- chée. Chez les deux autres, la couche de revêtement à cellules polyédriques contraste avec le tissu réceptaculaire formé de tubes étroits. Le changement est brusque. De plus, le revêtement est traversé par des hyphes réceptaculaires redressées et renflées en poire. Chez le P, sphinctrinus, la couche de revêtement est PIus épaisse que chez le P. campanulatus. Chez le P. fimicola, la couche de revêtement comprend une seule assise et n’est pas traversée par des émergences piliformes. Cette espèce possède aussi des cystides qui n'existent pas chez les trois précédentes. Vuillemnin {Gentralblatt), AR RER TRE à OI ANT de ' toi à VuiLLemiN (P.). — La série des Absidiées (CG. R. Ac. Sc., 93 F fév. 1903). Plusieurs espèces, canfon lues jasqu’ici avec le genre Mucor, ont une étroite affinité avec le genre 4bsidia. La strueture du sporocyste montre une plus grande constance que la ramification de l'appareil cystophore et même que les fulcres des zygospores. La série des Absidiées fait partie de la tribu des Mucorées. Elle est caractérisée par l’apophyse rigide, infundibuliforme et par la columelle susceptible de s’affaisser dans l’apophyse. Elle comprend cinq genres. A “Protoabsidia g. n. Cystophore simple : «Pr, Saccardoi (Mucor Sarcardoi SO RAAnE 2. Lichtheimia g. n, Cystophore ramifié en verticilles passant au bouquet unilatéral ; tous les axes fertiles : Z. corympifera, Reg- nieri, ramosa (Mucor auctorum). a. Mycocladus Beauverie, Axe principal stérile indéfiniment ram- pant. Rameaux comme Lichtheïmia : M. verticillatus. 4. Tieghemella Berlèse et de Toni. Axes primaires fertiles, sté- riles ou définis par ane tonfle de rhizoïdes. Axes fertiles simples on ramifi :s : T, Orchidis sp. n., dubia (Absidiu Bainier), repens. Absidia. Axe principal en FE te régulière enracinée. Rameaux fertiles en bonquets: A. capillata, septata, repens. P. Vuillemin (Centralblatt). HexniNGs (P.). — Einge neue und interessante deutsche Pezizeen (Hediv. 1903, p. 17-20). L'auteur a constaté que chez la Barlaea carbonaria (Fuck.) Sace., les spores, qui sont tout d’abord hyalines, deviennent brunes, quand elles sont complètement mûres. C'est pourquoi il a créé pour cette espèce le nouveau genre Phacobarlaea, caractérisé par ses spores brunes. HENNINGs (P.). — Ruhlandiella Berolinensis P. Henn. n. g. et n. sp. (Zediw. 1903, p. 22-24). L'auteur a trouvé sur la surface d’un pot de Melaleuca un petit champignon sphérique qui présentait une ressemblance frappante avec un //ymenogaster ; mais, en l'examinant au microscope, il constata que c'était un Ascomycète, qu’il était à classer parmi les 3 Rhizinacées à côté des Helvellacées et qu’il était très voisin du genre Sphaerosoma, dont il se distingue surtout par sa surface parfaitement lisse (et n: présentant pas de plis, de tubercules et d’anfractuosités). Les paraphyses sont aussi fort différentes dans ces deux genres, tandis que les asques et les spores sont pareilles. Ce genre est bien distinct des trois autres genres de la même famille, lesquels sont : Psilopeziza, Rhizina, Underwoodia. Voici la diagnose de cette curieuse espèce : .Ruhlandiella n. gen.— Ascomata superficialia, globosa, laevia, glabra, intus gelatinoso-carnosa, pseudoparenchymatica, hyalina, basi myceliofera. Asci cylindraceo-clavati, octospori, paraphysati. Sporae globosae, brun- neae, rericulalo-verrucosae. R. Berlinensis. P. Henn. n. sp. — Ascomate superficiali, globoso, The RUE * F Era cn 2 — 192 — basi depresso myceliofero, extüs laevi, glabro, pallido vel brunnescente cà 9-6 mm. diam. intüs gelotinose-subcarnoso, pallido, pseudoparenchyma- tico, homogeneo ; ascis cylindraceo-clavatis, raro subovoideis, vertice sub- rotundato-obtusis, basi plus minus attenuatis, 8 sporis, eà 200-2920 p longis, p. Sp. plerumque 150-180X20-95 y, interdum cà 100-45 4; para- physibus copiosis, filiformibus, septatis, hyalinis, apice vix incrassatis, obtusis cà 3-3 1/2 |: crassis; sporidiis plerumque monostichis, interdum subdistichis, cà 15-18 4, episporio primo hyalino, laevi, dein brunneo, reticulato-verrucoso; verrucis subbacillatis, apice obtusis vel applanatis 3-3 1/2 = 1 1/2 4 Eusrace (H.-J.). — A destructive applerot following scab (station. de Geneva (N.-Y., n° 227, p.387, 389 avec 8 planches). Fe Pour- riture des pommes consécutivement à la galle. Le champignon qui produit cette maladie est le Cephalothecium roseum que jusqu ‘a présent l’on considérait comme un simple saprophyte. Il n'existe aucune relation génétique entre lui et le champignon qui produit la galle; mais, comme ses filaments sont incapables de traverser l’épide erme, il est nécessaire que celui-ci soit fendillé par la galle, pour qu’il puisse pénétrer dans le péri- carpe. Il se développe surtout dans les celliers où l’on conserve les pommes. En maintenant dans les fruitiers une température basse, on peut empêcher la maladie, mais celle-ci se déclare aussitôt qu'on les porte dans un endroit chaud. On le voit apparaître sur les taches de galle sous forme d’une sorte de mildiou blanc qui cause unetache brune, déprimée, amère, déterminant la pourriture du paren- chyme. Le dommage, qui est considérable, peut être réduit en conservant les pommes dans des fruitiers bien secs, bien ventilés, où la tempé- rature ne dépasse pas 45° F (7°,2 C). Mais le vrai moyen préventif consisterait à préserver les pommes contre la galle par des asper= sions réitérées de boullie bordelaise. C. B. PLowriqur et A.-S. WiLson. — On BARYA AURANTIACA (Gard. Chronicle, 1884, p. 176). Voir planche COX XXV de la Revue mycologique. Sous la planche CCXXX V de la Revue, nous donnons à nouveau la planche XLVIT (ou plus exactement XLVIII), représentant le Barya auran'iaca Plowr. et Wils., décrit page 122, année 1884. MM. Plowright et Wilson, en cultivant le mycélium filamenteux (ergot) qui se trouve dans l’ovaire du Glyceria fluitans, ant obtenu la forme conidiale et la forme ascophore du champignon, dont le cycle de développement est analogue à celui de l’ergot du seigle (Claviceps purpurea). Il présente, dans sa première évolution, quelques rapports avec les Claviceps pusilla Ces. et C. sel'ulosa / Quél.; mais, par sa massue granuleuse et rouge-orangé, il rappelle le Cordyceps militaris. M. Saccardo, dans son Sylloge, IX, page 998, a donné de cette espèce la description suivante : Claviceps Wilsoni Cooke, in Grevillea XII, page 77. Mycelio sclerotioideo, cylindrico, subarcualo, atro-purpureo, nigres- cente ; stromatibus solitariis vel binatis vel ternatis, simplicibus, carnosis, } L 1: 10 — 19 — albo-flavidis, clavula elongato-clavata, Rene e peritheciis laxis, subliberis, prominentibus asperula ; peritheciis 0,4 — 0,18 mm. diam.; stipite flexuoso, abbreviato, cylindrico, primum albido : ascis angustissimis linearibus ; : sporidiis filiformibus, 140 & longis. Hab. in sclerotio Glyceriae fluitantis in Britannia (J. Wilson). EXPLICATION DE LA PLANCHE COXXXV et XLVII (XLVIII) Claviceps Wilsoni Cooke — Barya aurantiaca Plowr. et Wils. Fig. 1. — Le champignon de grandeur naturelle. Fig. 2. — Périthèces surmontant l’ergot (agrandi). Fig. 3. — Hyphes conidifères et conidies. Fig. 4. — Coupe verticale de la base du stipe de l’organe asco- phore. Fig. 3. — Coupe transversale du stipe de l’organe ascophore. Fig. 6. — Coupe transversale de la tête de l’organe ascophore (on voit les périthèces dressés et rangés en cercle à la périphérie), Fig. 7. — Asques vet sporidies commençant à s'échapper ü'un asque. Fig. 8. — Claviceps purpurea développé sur l’ergot de seigle (de grandeur naturelle). GRosJEAN (Octave). — Les Champignons vénéneux de France et d'Europe à l'école primaire et dans la famille, en six leçons (48 p., avec 7 pl. coloriées). L'auteur donne de très utiles conseils que l’on ne saurait trop répéter, car ces notions font complètement défaut dans le pro- gramme scolaire. Si le public connaît la Belladone ou la Pomme épineuse, il ignore totalement l’Amanite phalloïde. L'auteur a fait choix des espèces vénéneuses les plus répandues en Franche-Comté et, tout en donnant le sage conseil de s’abstenir de toutes lesespèces de champignons volvacés (sauf l’Oronge vraie), il en donne de bonnes figures coloriees qui permettent de les recon- naître facilement. Les espèces très exactement figurées et décrites sont : Ama- nita phalloïides, Volvaria speciosa, Amanita pantherina, À. mus— caria, Russula emetica, Entoloma lividum, Tricholoma tigrinum. Cet opuseule se fait remarquer par sa clarté, l’auteur ayant su se mettre à la portée de ses jeunes élèves et des personnes qui sont étrangères à la mycologie. A propos de l’Entoloma lividum, l’auteur relate ce repas offert par Quélet à une demi- douzaine d’amis où, parmi de bonnes espèces, il leur servit quatre ou cinq exemplaires d'Entoloma lividum. Une heure après, l’amphytrion et tous ses convives furent pris de vo- missements abondants, de diarrhée, de vives douleurs à l’estomac et à la tête, et d’un extrême abattement et ils furent plusieurs jours sans pouvoir supporter aucun aliment. Cela nous remet en mémoire une expérience du même genre, que Quélet tenta sur nous et quelques amis complaisants au "Ballon de Saint-Maurice : il s'agissait d'essayer les propriétés du Cantha- rellus umbonatus...…. L'auteur cite avec raison ces expériences comme des exemples à ne pas imiter. R. Ferry. — 194 — BOULANGER (Em.). — Germination de l’ascospore de la Truffe, 1903. Dès le mois de décembre 1900, l’auteur a réussi à obtenir, — à l’aide de cultures pures procédant de l’ascospore, — des péri- théces de petite dimension (1 em.) il est vrai, mais contenant des asques tétraspores. Ïl a semé du mycélium truffier ainsi obtenu dans des forêts de chênes situées près d’Etampes (Seine-et-Oise) dont le sol, composé presque exclusivement d’humus et de calcaire, se trouvait ainsi être identique à celui des meilleures truffières. Et il a obtenu des truffes dont la grosseur variait entre celle d’une noisette et celle d’une noix et qui toutes présentaient les thèques tétraspores typiques. Elles avaient en outre les qualités de parfum recherchées par le commerce, ayant êté récoltées avec l’aide de chiens truffiers. L'expérience, du reste, a été faite en grand. M. Boulanger a provoqué sur 45 hectares de bois de chênes la formation de 5,000 places truffières. Sa méthode consiste dans les opérations suivantes : Jo Germination de l’ascospore de la truffe par semis aseptique de fragments internes du tubercule dans des tubes d’eau ordinaire stérilisée ; 9% Multiplication du mycélium ainsi 6btenu en le déposant dans des tubes contenant de la carotte cuite additionnée de terre cal- caire. (C’est dans ces conditions que se produisent des formes conidiennes qui permettent une grande dilution de la semence) ; .. 8e Préparation d’un engrais minéral contenant 6 pour 100 de sulfate de potasse et une égale quantité de superphosphate de chaux. — Emulsion de conidies dans cet engrais qui sert ensuite à imprégner des carottes crues que l’on enfouit au pied des chênes. — Le sol est ensuite saupoudré de l'engrais précité, semé en poudre. Dans un mémoire paru au mois de juin 1903 et contenant deux belles planches, l’auteur décrit et figure la germination de l’ascos- pore de la truffe. L’enveloppe externe échinulée de la spore se dissout peu à peu et la membrane interne apparaît. Les pointes qui hérissent la membrane externe se dissolvent et disparaissent complètement. La membrane externe elle-même se rompt: et il n’en subsiste que deux fragments sous forme de calottes hémisphériques que l’auteur considère comme des anthéridies. La membrane interne et son contenu constituent, pour l’auteur, l'oogone. Un tube de communication s’établit entre chaque anthé- ridie et l'oogone, et c’est ainsi, d’après l’auteur, que s'opère la fécondation. Quand la fécondation s’est opérée, les anthéridies se détachent, tandis que dans l’intérieur de l’oogone apparaissent des filaments pelotonnés qui, en s’allongeant, percent les parois de l'oogone et deviennent ainsi les filaments germinatifs. Si ces observations se confirment, le mariage de la Truffe serait donc encore plus romanesque que tout ce que Condamy et autres, dans leurs écarts d'imagination, ont pu rêver... ’ R. Ferry. È ae bebe à" ne: Ras APTE, LE A mA ES de DE 1 VE DEEE à TA ES JA 4 d } » : EUX — 195 — BouLaAnGER (E).— Les mycéliums truffiers blancs, août 1903. D'après M. Boulanger, le mycélium truffier présente aussi des caractères étranges qui lui créent une place à part parmi les champignons. Il est blanc aussi longtemps qu'il est stérile. Il est très fin, son calibre varie de 2 y à 4u ; il est ramifié, plutôt à sa partie terminale où il s'’amincit progressivement ; c’est là qu’il donne des rameaux secondaires de diamètre moindre de 1/3 à 2 u. Jl est par places plus ou moins bosselé. On n’y distingue d’abord aucune cloison, ce qui lui donne l’aspect d’un mycélium de mucorinée. Mais, si on le traite par une solution très diluée d’hypochlorite de soude, puis qu'on le plonge dans l’essence de térébenthine, dans Vléther et dans l’alcool pour le débarrasser de toute matière grasse, et eufin qu'on le colore par le bleu coton, on y met en évidence des cloisons se croisant en tous sens et délimitant des cellules polyédriques irrégu- lières. À l'extrémité des filaments, ces cellules s’alignent en une seule file. | R. Ferry. BERNARDIN (Ch.). — Guide pratique pour la recherche de soixante champignons comestibles choisis parmi les meilleurs et les plus faciles à déterminer avec certitude, avec 12 plan- ches coloriées. Weick, libraire, à Saint-Dié, 27, rue Thiers. L'auteur, quoiqu'il dise « qu’il n’écrit pas pour les mycologues », est cependant lui-même un mycologue. Tous les points qu'il se propose de vulgariser sont traités avec une connaissance complète des notions que nous possédons actuellement; par exemple, il fait bonne justice de tous les procédés empiriques auxquels on attribuait autrefois la vertu de déceler les espèces vénéneuses; il décrit tout particulièrement les Amanites qui, à elles seules, comprennent pres- É que toutes les espèces réellement mortelles ; il insiste sur la néces- sité de déterrer toujours le bulbe afin de s'assurer s’il présente des traces de volva. Il prend nettement parti sur la question de savoir s’il faut sou- mettre les champignons que l’on mange à la macération dans l’eau vinaigrée ou l’eau salée, afin de ne pas avoir à redouter Les consé- quences d’une méprise. « Cette macération sacrilège, dit-il, fait de nos délicieux cryptogames des choses lamentables ; ils perdent par elle leur personnalité, leur arome délicat, leur parfum spécial: il vaut mieux pour vous n’en jamais manger que de les consommer ainsi préparés. Non seulement je ne vous conseillerai jamais une à pareille profanation ; mais je vous recommanderai, au contraire, de À passer les champignons à l’eau pure le moins possible, mon idéal 4 étant de supprimer tout à fait ce lavage, quand c’est possible, et de : les nettoyer simplement avec un couteau et un linge. » à L’auteur se révèle comme un mycophage consommé par les nom- breuses recettes qu’il donne et qu'il apprécie pour les avoir expéri= mentées lui-même. M. Bernardin a borné son étude à 60 espèces dont il donne les caractères distinctifs et qu'il représente en douze l planches coloriées. Les simples amateurs lui sauront certainement gré d’avoir ainsi simplifié leur travail de recherche et de détermi- Lu 406 nation en se limitant aux seules espèces qui présentent quelque inté- rêt au point de vue de l’alimentation. 4 Ce petit livre, écrit dans un style clair et attrayant, contribuera à répandre le goût pour la chasse aux champignous en même temps qu’il en prévient les dangers. Cazmerre (A.). — Sur l'absorption de l’antitoxine tétanique par les plaies: action immunisante du sérum antitétanique sec, employé au pansement des plaies tétanigènes (C. R. Ac. Se., 1903, 1, 1150). M. Calmette a infecté avec des spores du bacille du tétanos (ba- cille de Nicolaïev) des plaies faites à des cobayes. Puis il les a (de deux à six heures après l’infection) saupoudrées avec du sérum anti- tétanique s2c. Il a ainsi réassi avec une dose de Os", 1 (pesé à l’état sec) à préserver des cobayes de 400 gr. contre une dose de toxine sûrement mortelle en 48 heures. Lorsque les plaies tétanigènes sont saupoudrées de sérum plus de sept heures après l'infection, les résultals devienneut inconstants. Ces expériences démontrent qu’on peut aisément vacciner les animaux et empêcher l'infection tétanique par la simple absorption du sérum à la surface d’une plaie souillée de germes du tétanos. Il y aurait de grands avantages à appliquer à l’homme cette méthode de traitement, lorsqu'on se trouve en présence de plaies souillées de terre ou de déjections animales susceptibies d'être infectées par le bacille de Nicolaïev. Le cas est surtout fréquent à la campagne ou sur les champs de bataille ou encore dans les pays chauds, où le tétanos est très com- mun. En adoptant cette méthode pour le pansement des plaies ombili- cales chez les jeunes eufants, on réaliserait de la manière la plus simple la meilleure des prophyllaxies ecntre le tétanos des nouveau- nés (sarrette, malmâächoires) qui, dans certaines régions du globe, représente un des principaux facteurs de la mortalité infantile. En Indo-Chine, par exemple, un cinquième des enfants qui naissent disparaissent avant le dixième jour par le fait de cette maladie. Le sérum antitétanique à l’état sec conserve indéfiniment son activité préventive. Son emploi pour le pansement des plaies ne présente, s’il est bien préparé, aucun inconvénient d'aucune sorte et n’exige aucune instrumentation spéciale. [l peut être mis entre les mains les plus inexpérimentées. Il y aurait donc le plus grand intérêt à en généraliser l'usage sous cette forme commode, en médecine et en chirurgie humaines, particulièrement en chirurgie militaire et aux colonies. Mac Faypen. — Upon the immunising effects of the intracel- lular contents of the Typhoid Bacillus as obtained by the Disintegration of the organism at the temperatur of liquidt air (Proc. Roy. Soc., 1903, p. 351-353). Sur les propriétés immunisantes du contenu cellulaire du Bacille de la fièvre typhoide tel qu'on l’obtient en désorganisant ce bacille à là température de l'air liquide. MA ee US RC QE ons IAA RD AQU A YEN 2 ) 4 — 197 — La macération dans l'eau vinaigrée et la cuisson à l’eau bouil- lante font-elles perdre à l'AMANITE PHALLOIDE ses propriétés toxiques ? En employant ce procédé, Gérard, aide-naturaliste au Muséum de Paris, a fait, en 1850, sur lui-même et sur les membres de sa _ famille, des expériences bien connués qui lui auraient permis de consommer toutes les espèces vénéneuses de champignons. Quoique ses assertions aient été contrôlées et vérifiées par une commission de l’Académie de médecine, il nous a paru intéressant de reprendre quelques-uns de ces essais, en ce qui concerne l’es- pèce qui est sans contredit la plus vénéneuse de toutes, l’Amanita phalloïde. Nous avons suivi exactement les prescriptions de Gérard. Nous avons fait macérer le champignon dans deux fois son poids d’eau vinaigrée (la quantité de vinaigre étant de 5 pour 100 relativement à l’eau), puis nous l’avons lavé à l’eau courante. Ensuite nous l’avons fait bouillir pendant une demi-heure dans une quantité suffisante d’eau que nous avons rejetée et nous l'avons de nouveau lavé à l’eau courante. Nous avons fait consommer à un lapin et à des cobayes 40 gram- mes (à chacun) de champignon ainsi préparé. Ces animaux ne nous ont pas présenté de symptômes d'empoisonnement. Dans les conditions de cette expérience, le poison avait-il été détruit ou, au contraire, était-il simplement passé dans l’eau, — le vinaigre ayant altéré la paroi des cellules qui avaient alors laissé échapper par exosmose leur poison dans le liquide ambiant? Pour résoudre cette question, nous avons pris l’eau vinaigrée dans laquelie le champignon avait macéré pendant deux heures et, afin d'en expulser complètement le vinaigre, nous l’avons fait bouillir pendant une demi-heure. Puis nous l’avons fait consom- mer à un lapin. Cet animal a succombé environ trente-six heures après l’ingestion. A l’autopsie, les viscères ne nous ont présenté ni congeslion ni rougeur. Les reins seuls étaient plus volumi- neux et plus foncés. La vessie contenait une urine d’un jaune doré, trouble, renfermant une grande quantité d’albumine, de pigments biliaires et de cylindres granuleux. La phalline n'avait donc pas été détruite, mais s'était simplement diffusée dans l'eau vinaigrée. Nos nous sommes alors posé une aulre question. Si la phalline est, comme l’adimet M. le professeur Kobert, une matière albu- minoïde coagulable par la chaleur, il semblerait qu'une fois coa- PR MR ne AMOR D PA LR à F — 198 — gulée par la chaleur elle ne soit plus capable de diffuser à travers les membranes cellulaires et de se répandre dans l’eau vinaigrée. Pour nous rendre compte s’il en était ainsi, nous avons d’abord fail bouillir le champignon pendant une demi-heure dans une quantilé suffisante d'eau. El ce n’est qu’ensuite que nous l'avons fait tremper dans l’eau vinaigrée. Les animaux, cobayes et lapins, auxquels nous avons fait man- ger (à la dose de 40 grammes) le champignon ainsi traité, ne nous ont présenté aucun symptôme d’empoisonnement. Le résullat de cette dernière expérience est donc de nature à faire douter que le poison de l’Amanile phalloide soit coagulable par la chaleur, comme parait l’admettre M. le professeur Kobert, Nous nous proposons de répéter ces expériences sur des chats et des chiens, lesquels sont beaucoup plus sensibles queles lapins et les cobayes à l’action de la phalline. Mais, quand bien nième il serait parfaitement démontré que la macéralion à l’eau vinaigrée fait complètement disparaitre le poison, ce procédé ne nous parait nullément à recommander. En premier lieu, en effet, il fait perdre aux champignons comes- tibles leur arome et presque toutes leurs propriétés alibiles. Et, en second lieu, comme le disait M. Caidet-Gassincourt (1), rapporteur de la commission de Académie de médecine, c’est un procédé qui n’est pas à répandre, parce qu'il suffit d’une impru- dence pour occasionner de grands malheurs. On ne saurait aussi trop protester contre la fausse sécurité que l'ou donne au public, en lui enseignant (2) qu'il suffit, pour rendre inoffensif un champignon vénéneux, de le faire bouillir dans l’eau et de rejeter l'eau dans laquelle il a bouilli... On peut citer de nombreux cas d'empoisonnements, même mortels, où le champignon avait été au préalable blanchi, c’est-à-dire bouilli dans de l’eau que l’on avait ensuite rejetée (3). La macération dans l'eau salée, préconisée par le D' Fabre (de Vaucluse), est tout aussi peu sûre, comme on peut le voir par les empoisonnements mortels relatés dans la thèse de Gillot, pages 94, 96 et 98 R. Ferry et IT. Schmidt. (1) Journal des connaissances médicales, 5 déc. 1851, p. 109. (2) Lamic De l'empoisonnement par les champignons. (Noir Rev. mycol. 1902, p. 76.) (3) Gillot. Ælude médicale sur l'empoisonnement par les champignons, pp. 84, 92 ét 178. — Planchon. Les champignons comestibles el vénéneux de la région de Montpellier et des Cévennes, pp. 172 et 173. je ol Rs On de ht mt on 2 ali TE ni ailes A ne SENS d'< ter Ÿ srre dd ° ER NET TT a 2 Fr re Hole x PSS RIM RT EA EL TER RAS HT — 199 — L'AMANITA MAPPA Fries est-elle à ranger parmi les especes très vénéneuses ? MM. Menier et Monnier ont publié en 1901, dans le Bulletin de la Société mycologique de France (1), le résultat d’expériences qu'ils ont faites sur des chiens et qui tendent à démontrer que l'Amanita Mappa Fries n’a pas les propriélés excessivement toxiques qu’on lui avait généralement attribuées jusqu'alors. Nous avons fait, à cet égard, quelques expériences qui confir- ment (mais seulement en partie) l'opinion de MM. Menier et Mon- nier. Nous avons, en effet, donné, à la dose d’environ 40 grammes pour chaque animal, — à des lapins, à des cobayes et à des chats, — l’Amanita Mappa, soit cru, soit cuit. Ces animaux ne nous ont pas paru éprouver de symptômes d'empoisonnement si ce n’est quelques très jeunes chats qui ont vomi le champignon. En tout Cas, aucun n'a succombé. L'expérience suivante faite sur un chien démontre que l’Ama- nita Mapypa présente de réels dangers, bien qu’ils ne nous parais- sent pas comparables pour la toxicité à l’'Amanila phalloides. Nous avons donné, vers deux heures après-midi, à une chienne adulte du poids de 4 kilog. 400 gr. une quantité de 35 gr. d'Ama- nita Mappa bouilli, y compris la petile quantité d’eau ajoutée. Une demi-heure après, la chienne parait fortement indisposée ; elle a l’air de souffrir, elle a le regard fixe, elle éprouve par ins- tants de petits tressaillements sur toute l'étendue du corps. Enfin, elle fait pour vomir des efforts qui n’aboutissent qu'à un siffle- ment rauque. En même temps survient une selle molle, déco- lorée, jaune pâle. On lui donne à boire du lait ; les vomissements surviennent alors facilement. Vers le soir, ella pousse des hurle- ments, se roule par terre et paraît en proie à de vives souffrances. Elle passe la nuit dehors, dans sa niche, et on ne l’entend plus. Le lendemain matin, elle circule dans la cour, mange sa soupe habituelle et parait en voie de guérison. Cette guérison s’est du reste maintenue. Alors que nous n’obtenions avec les grenouilles et les lapins aucun signe d’empoisonnement, nous nous étions demandé si cette espèce ne possèderait pas quelque poison volatil, qui serait susceptible de disparaître (comme c'est le cas, par exemple, pour l’Helvella esculenta). L'Amanita Mappa présente, en effet, une odeur vireuse (2) que (1) Menier et Monnier. Recherches expérimentales sur quelques Agaricinées à volva. Bull. Soc. mycol., 1902, p. 111 et Revue mycol., 1902, p. 42. (2) Cette odeur vireuse rappelle, mais à un degré âcre et désagréable, l'odeur du radis, que l’on retrouve aussi chez l'Amanita spissa Kries, variété raphaniodora Ferry (voir Atevue mycologique, année 1890, p. 173). 2 O0. ne possèdent pas ses congénères telles que l’Amnanita phalloides et l'A. virosa. La matière à laquelle est due celte odeur passe dans les pre- miers produits de la distillation de l’'Amanita Mappa additionnée d’un peu d’eau. C’est ainsi que nous l'avons recueillie. Nous l'avons essayée en injections hypodermiques sur trois grenouilles. Aucune d’entre elles n’a présenté de symptômes d’empoisonnement et n’a succombhé. Ainsi, cette matière volatile qui, concentrée par la distillation, offre une odeur repoussante, ne paraît pas toxique pour les grenouilles. Mais peut-être l’est-elle pour les chiens ? Peut-être aussi n’est- elle pas expulsée complètement par l’ébullition et est-elle pour quelque chose, par son âcreté, dans la rapidité avec laquelle surviennent les premiers efforts de vomissements. Ce court intervalle, — qui s'écoule entre l’ingestion et les vo- missements, — provoque l'évacuation des matières toxiques avant qu’elles aient été absorbées, et constitue ainsi une circons- tance favorable à la guérison. Il neus paraît à désirer que les mêmes expériences soient repri- ses en diverses localités, d'autant plus que M. le professeur Ko- bert dit avoir reconnu l'existence de la phalline dans l’Amanita Mappa Fries et dans l’A. citrina Schaeff, dont elle est une variété à peine distincte (1). R. Ferry et 1. Schmidt. (1) Voir Revue mycologique, 1897, p. 121. — Lors de l'exposition de champignons qui a eu lieu à Saint-Dié le 12 octobre 1903, quelqu'un nous a affirmé qu'il mangeait des Amanita Mappa. Ce fait est à rapprocher de celui que rapporte le D' A. Mougeot, dans le Bulletin de la Société mycologique, 1886, p. 129 : « Une femme vendait cet automne sur le marché d'Epinal des Arnanita Mappa Fr. mêlés à d'A. junquillea Quélet. Un de nos collègues de la Société mycologique habitant Epinal et capable de distinguer les espèces, surpris de rencontrer l’'Amanita Mappa dans le panier de celte femme, lui en fit l'observation. La marchande lui répondit e1 mangeant devant lui ce champi- gnon cru et lui assura n’en avoir jamais été incommodée. » M. Gillot (p. 79), exprime au sujet de ce dernier fait, des doules que nous parlageons. Nous essaierons, l'an pro- chain, de nous rendre compte si le premier fait, celui que nous signalons, est réel et exact. oo, Le Gérant, C. ROUMEGUÈRE,. Toulouse. — Imp. MARQUÉS et Cie, boulevard de Strasbourg, 22 et 24. _ REVUE MYCOLOGIQUE do Es à tel É À * Patte are xd F D RE Le RER LU US REVUE MYCOLOGIQUE \ < AS SES. « pa NENEN V4 Y! 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